Droits
de l'Homme / Human Rights
2,054 Engineers, Architects Discharged
The Union of Chambers of Turkish Engineers and Architects (TMMOB) has
stated that in the State of Emergency (OHAL) declared following the
coup attempt on July 15, 2,054 engineers and architects have been
discharged in total so far in the 12 Statutory Decrees.
"The effort to disable social opposition"
TMMOB in its statement has pointed out that the discharges were
undertaken by "no questions asked, and without any investigation".
"Tens of thousands of people have been discharged or suspended
according to lists based upon denunciations and personal initiatives.
There is almost no teachers and lecturers in schools and universities,
engineers to conduct studies in Ministries or public officials to serve
in municipalities.
"It is unacceptable to discharge people in non-compliance with
fundamental legal norms and fundamental human rights without carrying
out any investigations [...] and taking away their right to defence".
(BIA, October 28, 2016)
Erdogan à l'UE : Ankara envisage de prolonger l'état d'urgence
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu samedi l'Union
européenne qu'il pourrait prolonger d'au moins trois mois l'état
d'urgence instauré après une tentative de putsch en juillet.
"L'état d'urgence sera peut-être prolongé de trois mois, puis peut-être
encore trois mois" à partir de janvier, a-t-il affirmé à Istanbul dans
un discours véhément contre l'UE après un vote du Parlement européen
demandant le gel des négociations d'adhésion de la Turquie.
"C'est une décision qui revient au gouvernement et au parlement" turcs, a ajouté M. Erdogan.
L'état d'urgence instauré après le putsch manqué du 15 juillet a
conduit notamment à l'arrestation d'au moins 37.000 personnes, ce qui a
soulevé l'inquiétude de l'UE.
"Est-ce le parlement européen qui décide pour ce pays ou est-ce le
gouvernement ? Restez à votre place", a encore lancé le président turc.
Vendredi, s'emportant contre le vote du Parlement européen, bien qu'il
soit non-contraignant, M. Erdogan a répété qu'il promulguerait le
rétablissement de la peine capitale abolie en 2004 si les députés le
votaient, en dépit des mises en garde des dirigeants européens qui
jugent cette mesure incompatible avec une adhésion à l'UE.
Il a également menacé d'ouvrir les frontières de la Turquie pour laisser passer les migrants vers l'Europe.
L'accord entre la Turquie et l'UE, qui a permis d'assécher le flux de
passages clandestins vers l'Europe, "doit être respecté et il le sera",
a répondu le président de la Commission européenne, Jean-Claude
Juncker, dans un entretien paru samedi dans le quotidien La Libre
Belgique.
(AFP, 26
novembre
2016)
Erdogan réaffirme vouloir le retour de la peine de mort
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
réaffirmé vendredi qu'il promulguerait le rétablissement de la peine
capitale si le Parlement le votait, faisant fi des avertissements de
l'Union européenne qui juge cette mesure incompatible avec une adhésion
à l'UE.
En réponse à une foule qui scandait "Nous voulons la peine de mort", M.
Erdogan a déclaré: "Lorsque vous la demandez, cela dérange ces
messieurs". "Qu'ai-je dit ? Que je validerais cette décision si elle
passait par le Parlement", a ajouté le chef de l'Etat turc à Istanbul.
Dès le surlendemain du putsch avorté du 15 juillet, le président
Erdogan avait évoqué un possible rétablissement de la peine capitale
afin d'éliminer "le virus" factieux au sein de l'Etat, provoquant
l'indignation de l'UE.
La peine de mort a été abolie en 2004 dans le cadre de la candidature
d'Ankara à l'entrée dans l'UE, et son rétablissement sonnerait le glas
des négociations sur cette adhésion.
Les relations entre l'UE et Ankara se sont tendues depuis le coup
d'Etat avorté, Bruxelles critiquant l'ampleur des purges lancées par
les autorités turques contre les putschistes présumés.
Dans ce contexte, le Parlement européen a voté jeudi une résolution non
contraignante appelant au "gel provisoire" des négociations d'adhésion
de la Turquie à l'UE, estimant "disproportionnées" les "mesures
répressives prises par le gouvernement turc" après le putsch manqué.
En outre, les eurodéputés ont averti que "le rétablissement de la peine
capitale" en Turquie "devrait entraîner une suspension officielle du
processus d'adhésion".
En réponse à ce texte rejeté par Ankara, le président Erdogan a menacé
vendredi d'ouvrir les frontières de la Turquie pour laisser passer les
migrants qui souhaitent se rendre en Europe.
L'UE et la Turquie ont conclu en mars un pacte migratoire controversé
qui a permis d'assécher le flux de passages clandestins vers l'Europe
via les îles grecques en mer Egée.
(AFP, 25
novembre
2016)
Plus de 15.000 fonctionnaires supplémentaires limogés
Plus de 15.000 fonctionnaires supplémentaires ont été limogés par le
gouvernement turc dans le cadre des purges lancées après la tentative
de coup d'Etat en juillet, selon deux décrets parus mardi au Journal
officiel.
Selon ces décrets, 15.726 personnes ont été limogées, dont près de
7.600 membres des forces de la sécurité intérieure, 2.700 du ministère
de l'Intérieur et quelque 1.200 de l'enseignement.
Par ailleurs, 375 associations, neuf médias et 19 structures médicales privées ont été fermés par ces décrets.
Ces mesures sont prises dans le cadre de l'état d'urgence instauré
après la tentative de putsch de juillet. Les autorités turques accusent
Fethullah Gülen, un prédicateur exilé aux Etats-Unis, d'avoir ourdi le
coup d'Etat raté, ce que l'intéressé dément.
Depuis le putsch manqué, plus de 35.000 personnes ont été arrêtées en
Turquie et plusieurs dizaines de milliers de professeurs, policiers et
magistrats, notamment, ont été limogés ou suspendus.
Par ailleurs, 20 employés de la prison de Silivri (nord-ouest), dont le
directeur, ont été placés en garde à vue mardi, soupçonnés d'utiliser
une application de messagerie sécurisée prisée des gulénistes.
D'une ampleur inédite en Turquie, ces purges suscitent l'inquiétude des
partenaires occidentaux de la Turquie et d'organisations de défense des
droits de l'Homme qui redoutent que l'état d'urgence en vigueur ne
serve de prétexte pour réprimer toute voix dissidente.
L'Union européenne (UE) a vivement critiqué l'arrestation de députés
prokurdes et de journalistes d'opposition, suscitant la colère du
président Recep Tayyip Erdogan qui a évoqué un référendum pour décider
de poursuivre ou non les négociations d'adhésion au bloc européen.
La fermeture des ONG annoncée mardi "fait partie d'un processus
systématique des autorités turques de faire taire définitivement toute
voix critique", a dénoncé le directeur pour l'Europe d'Amnesty
International, John Dalhuisen.
Le gouvernement turc soutient pour sa part que ces mesures d'exception,
prises dans le cadre de l'état d'urgence, sont nécessaires pour
éliminer le risque d'une nouvelle tentative de putsch.
"Nous savons que l'Etat n'a pas encore été entièrement nettoyé de ces renégats", a déclaré mardi le président Erdogan.
"Il s'en trouve encore dans notre armée, dans nos forces policières,
dans notre système judiciaire, dans différentes institutions de
l'Etat", a-t-il prévenu. (AFP, 22
novembre
2016)
5.000 personnes manifestent contre les arrestations de personnalités prokurdes
Au moins 5.000 personnes ont manifesté dimanche à Istanbul contre les
mesures de répression prises par le pouvoir à l'encontre de députés du
principal parti prokurde de Turquie et d'autorités locales dans le
sud-est du pays.
"Serrons-nous les coudes contre le fascisme" ont scandé les
manifestants, en majorité des partisans de la principale formation
prokurde de Turquie, le Parti démocratique des peuples (HDP) et du
Parti républicain du Peuple (CHP), réunis sur la rive asiatique
d'Istanbul.
Dix députés du HD, dont son chef Selahattin Demirtas et sa coprésidente
Figen Yukseksag, ont été arrêtés ce mois-ci dans le cadre d'une enquête
"antiterroriste" en lien avec le Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK).
Plusieurs maires dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie ont
également été arrêtés pour des activités "terroristes" en lien avec les
rebelles kurdes.
Les arrestations et suspensions de responsables locaux accusés de liens
avec le PKK et la fermeture de médias pro-kurdes se sont multipliées
depuis le putsch avorté de juillet contre le président Erdogan.
Classé "terroriste" par Ankara, Washington et Bruxelles, le PKK mène
depuis 1984 une lutte armée contre le pouvoir pour demander plus de
droits et d'autonomie pour les Kurdes. Plus de 40.000 personnes ont été
tuées depuis le déclenchement du conflit.
Le HDP a toujours nié farouchement être une vitrine politique pour le PKK.
L'Union européenne et les Etats-Unis ont exprimé leur inquiétude face à
ces arrestations et aux mesures de répression prises par le pouvoir
contre les médias.
Plusieurs milliers de manifestants prokurdes se sont rassemblés jeudi à
Bruxelles pour réclamer, auprès de l'Union européenne, des sanctions à
l'encontre du président Recep Tayyip Erdogan. (AFP, 20
novembre
2016)
Erdogan nomme les recteurs, tensions dans les universités
La décision de donner au président Recep Tayyip Erdogan le pouvoir de
nommer les recteurs d'université en Turquie, dans la foulée du putsch
manqué, suscite l'inquiétude sur les campus, où professeurs et
étudiants redoutent l'ingérence gouvernementale.
La semaine dernière, M. Erdogan a désigné Mehmed Özkan pour remplacer
la très populaire Gülay Barbarosoglu, qui avait été triomphalement élue
à la tête de la prestigieuse Université du Bosphore, alma mater de
l'élite du pays.
Le gouvernement affirme que remplacer les élections rectoriales par une
nomination directe permet d'éviter les luttes de clans dans les
établissements.
Les opposants à cette mesure accusent les autorités de vouloir
renforcer leur mainmise sur les campus, bastions de la liberté
d'opinion et d'expression, et comparent cette initiative à la
nomination d'administrateurs pour diriger des municipalités kurdes dans
le sud-est du pays.
Après la tentative de coup d'Etat militaire du 15 juillet, les
élections de recteurs dans les 181 universités ont été suspendues.
Désormais, le président de la République choisit une personne parmi
trois candidats proposés par le Conseil de l'enseignement supérieur
(YÖK).
Passé le délai d'un mois après la présentation des trois candidats par
le YÖK, le président peut, s'il le souhaite, choisir un autre candidat
pour occuper le poste.
A première vue, le calme règne à l'Université du Bosphore, qui
ressemble à n'importe quel établissement américain de l'Ivy League avec
ses carrés d'herbe soigneusement entretenus.
Mais sous la surface paisible, l'inquiétude s'est emparée des étudiants et des professeurs.
"Suis-je inquiet? Oui, très. Les étudiants sont, eux aussi, choqués et frustrés", confie un professeur sous couvert d'anonymat.
- 'Pas de discussion' -
Après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, le gouvernement a
lancé des purges d'une ampleur inédite, qui ont notamment touché les
universités, avec l'arrestation de centaines d'enseignants.
Quelques jours après le coup de force, le YÖK avait exigé la démission des 1.577 doyens d'universités publiques et privées.
Après la nomination de M. Özkan pour la remplacer, Mme Barbarosoglu,
élue le 12 juillet avec 86% des suffrages pour diriger l'Université du
Bosphore, trois jours avant la tentative de putsch, a annoncé qu'elle
mettait un terme à sa carrière académique.
"Je dis adieu à notre université pour laquelle j'ai oeuvré pendant plus
de 40 ans à différents niveaux, comme étudiante, comme enseignante et
comme administratrice, et je mets fin à ma carrière académique",
a-t-elle déclaré.
Son successeur, dont le frère est député du parti AKP au pouvoir, n'avait pas présenté sa candidature lors des élections.
Après son remplacement, plusieurs manifestations ont eu lieu et la police a interpellé deux étudiants, qui ont été relâchés.
"Notre combat n'est pas politique (...) Nous défendons l'autonomie
académique pour que les universités restent en dehors de la politique
pour produire du savoir", a expliqué à l'AFP Mert Nacakgedigi, qui
dirige le Comité étudiant de l'Université du Bosphore.
"L'Université n'a pas été consultée" avant la nomination de M. Ozkan, a-t-il déploré, "il n'y a pas eu de discussion".
Le gouvernement soutient, sans convaincre ses opposants, que le nouveau
processus permet d'éviter la polarisation des corps enseignant et
étudiant à l'occasion des élections rectoriales.
"Nous savons à quel point cela a fait du mal à nos universités par le
passé", a déclaré le porte-parole du gouvernement Numan Kurtulmus.
Le secrétaire général du principal parti d'opposition (CHP,
social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu, a affirmé que cette mesure lui
rappelait la période qui a suivi le coup d'Etat militaire (réussi) de
1980.
"Nous avons en face de nous un parti dirigeant qui a intériorisé l'esprit putschiste", a-t-il déclaré.
Le nouveau recteur de l'Université du Bosphore s'est engagé à
"redoubler d'efforts" pour protéger la liberté d'opinion sur le campus,
dans un message adressé au personnel de l'établissement lors de sa
prise de fonction lundi.
Insuffisant pour rassurer M. Nacakgedigi, du comité étudiant, pour qui
cette mesure risque de sonner le glas de la diversité politique et
d'opinions sur le campus.
"Dans notre université, les étudiants qui défendent des opinions
politiques dissidentes ou des visions du monde différentes ont toujours
eu leur place jusqu'à présent", a-t-il souligné.
Et d'ajouter: "Nous ne savons pas comment un recteur nommé, et non élu, va aborder les étudiants". (AFP, 21
novembre
2016)
Minister of Justice Bozdağ: 36,000 People Arrested in FETÖ Investigation
Minister of Justice Bekir Bozdağ has announced that “36,000 people have
been arrested as part of the FETÖ (Fethullahist Terror Organization)
investigation and 3,456 judges and prosecutors suspended from duty”.
There are warrants for 5,337 people, Bozdağ added.
Torture and ill treatment allegations
About the allegations of torture and ill treatment in prisons, Bozdağ said:
“FETÖ and separatist terror organization PKK (Kurdistan Workers’ Party)
are in collaboration. They have been running a serious campaign to
isolate Turkey at the international area. Unfortunately, CHP
(Republican People’s Party) and HDP (Peoples’ Democratic Party) from
Turkey back it.
“I am being very clear, we in no way let torture and ill treatment in Turkey’s prisons”.
Bozdağ also shared the figure that 3,456 judges and prosecutors have been discharged so far. (BIA, November 9, 2016)
Etat d'urgence: afflux "très important" de plaintes devant la CEDH
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) est confrontée depuis
environ deux semaines à un afflux "très important" de plaintes émanant
de Turcs visés par les purges menées depuis le putsch avorté en
juillet, a appris l'AFP lundi auprès d'un porte-parole.
"Nous en sommes à 850 nouvelles requêtes déposées récemment, dont 450
uniquement la semaine dernière", a dit ce porte-parole, Patrick Titiun.
Il a précisé toutefois qu'on "ne sait pas encore quelle proportion (de
ces requêtes) sera considérée au final comme recevable". C'est un
afflux "inhabituel", selon M. Titiun, à comparer avec les 7.750
requêtes pendantes qui étaient comptabilisées à Strasbourg contre la
Turquie avant les récents événements.
Le secrétaire général du Conseil de l'Europe - dont dépend la CEDH -,
Thorbjørn Jagland, s'est inquiété lundi de cette explosion récente des
requêtes venues de Turquie. "Même dans une situation d'état d'urgence,
tous les Turcs gardent le droit d'accéder à la Cour", a-t-il souligné
lors d'un point presse au côté de la Première ministre norvégienne Erna
Solberg.
"C'est pourquoi nous discutons de la façon dont la Turquie peut traiter
tous ces problèmes, afin d'éviter que des milliers de requêtes arrivent
à la Cour (...) après la tentative de coup d'Etat manqué", a-t-il
ajouté.
Si les autorités turques n'agissent pas "conformément à la Convention"
européenne des droits de l'homme, la quantité d'affaires pendantes
devant la CEDH ne pourra qu'augmenter drastiquement, a-t-il prévenu.
Début octobre, le commissaire aux Droits de l'homme du Conseil de l'Europe,
Nils Muiznieks, avait déjà appelé Ankara à mettre fin "dès que
possible" à l'état d'urgence instauré après le coup d'Etat avorté. La
semaine dernière, il avait également jugé "déplorable" l'arrestation du
rédacteur en chef et de plusieurs journalistes de Cumhuriyet, principal
quotidien d'opposition en Turquie.
Depuis le 15 juillet, les autorités turques ont lancé des purges
inédites qui ont visé tous les secteurs de la société, de l'éducation
et la presse à l'armée et la magistrature. Plus de 35.000 personnes ont
été arrêtées depuis la mi-juillet, selon des chiffres annoncés fin
octobre par le ministre de la Justice.
Ces derniers jours, les autorités ont donné un nouveau tour de vis, en
faisant interpeller une dizaine de députés du principal parti pro-kurde
de Turquie, dont ses deux coprésidents.
Les pays occidentaux ont vivement réagi à ces nouveaux développements,
disant de plus en plus clairement que le président Erdogan se sert de
l'état d'urgence pour réprimer, au-delà des comploteurs, toutes les
voix critiques.
(AFP, 7 novembre
2016)
L'Allemagne prête à offrir l'asile aux personnes persécutées en Turquie
L'Allemagne est "solidaire" avec les personnes persécutées ou menacées
de l'être par le pouvoir en Turquie et prête à leur offrir l'asile
politique, a affirmé un secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, dans
une interview publiée mardi.
"Tous les esprits critiques en Turquie doivent savoir que le
gouvernement allemand est solidaire avec eux", a déclaré Michael Roth
au quotidien Die Welt.
La décision d'octroyer le statut de réfugié politique revient au bout
du compte à l'administration compétente, "mais l'Allemagne est un pays
fondamentalement ouvert aux personnes persécutées pour des raisons
politiques", a-t-il ajouté.
Ces personnes "peuvent demander l'asile en Allemagne et cela ne
concerne clairement pas que les journalistes", a encore souligné le
secrétaire d'Etat.
Plusieurs anciens diplomates turcs ont déjà demandé l'asile en
Allemagne suite aux purges engagées par le pouvoir turc depuis le
putsch avorté en juillet.
Ces purges ont visé tous les secteurs de la société, de l'éducation et
la presse à l'armée et la magistrature. Plus de 35.000 personnes ont
été arrêtées depuis la mi-juillet, selon des chiffres annoncés fin
octobre par le ministre de la Justice.
Ces derniers jours, les autorités ont donné un nouveau tour de vis, en
faisant interpeller une dizaine de députés du principal parti pro-kurde
de Turquie, dont ses deux coprésidents.
"Ce qui se passe actuellement en Turquie n'a rien à voir avec notre
compréhension d'un Etat de droit, de la démocratie ou de la liberté de
la presse", a encore souligné M. Roth, alors que Berlin a nettement
haussé le ton à l'encontre d'Ankara ces derniers jours.
(AFP, 8 novembre
2016)
La police disperse une manifestation contre l'arrestation d'élus kurdes à Istanbul
La police turque à dispersé samedi à l'aide de grenades lacrymogènes et
de canons à eau des centaines de manifestants qui protestaient à
Istanbul contre l'arrestation des chefs et d'élus du principal parti
pro-kurde, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Les manifestants, rassemblés devant la principale mosquée du district
de Sisli dans la partie européenne d'Istanbul, ont scandé des slogans
dénonçant l'Etat "fasciste" et refusant d'être "réduits au silence".
La police est intervenue rapidement, usant de grenades lacrymogènes et de jets d'eau pour disperser les protestataires.
Les coprésidents du principal parti prokurde, le Parti démocratique des
peuples (HDP), Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, et une dizaine
d'autres députés ont été arrêtés vendredi par les autorités.
Ces arrestations ont été accueillies avec inquiétude en Occident, qui y
voit une nouvelle étape dans les purges menées tous azimuts par le
pouvoir depuis le putsch avorté de juillet contre le président Recep
Tayyip Erdogan.
Mais les autorités font fi des critiques. Neuf responsables et
journalistes du principal quotidien d'opposition turc Cumhuriyet ont
été formellement placés en détention samedi, quelques jours après leur
arrestation. (AFP, 5 novembre
2016)
Of 1,267 Academics Dismissed, 24 Are Academics for Peace
In the new Statutory Decree No. 675 issued on October 29, 1267
academics have been dismissed. Including the 24 signees of the peace
declaration by academic who were also among the dismissed 1267, the
number of Acedemics for Peace members dismissed in the statutory
decrees issued in the state of emergencies has risen to 68.
68 Academics for Peace dismissed in statutory decrees
Also 44 of the 2,346 academics dismissed in the Statutory Decree No.
672 issued on September 2, were signees of the peace declaration.
The total number of academics dismissed in the two statutory decrees
issued in the State of Emergency has reached 3, 613. The number of the
academics who have signed the peace declaration "We will not be a party
to this crime" has reached 68.
The number of the dismissed academics according to their universities are as follows;
99 academics from Dicle University,
87 academics from Pamukkale University,
74 academics from Süleyman Demirel University,
70 academics from Sütçü İmam University,
51 academics from Mustafa Kemal University and
32 academics from Bartın University.
Also academics from the Middle East Technical University, İstanbul
University, Yıldız Technical University, Marmara University are on the
list.
Click here to view the names of the academics dismissed in the Statutory Decree No. 675. (BIA, Octobre 31, 2016)
Plus de 10.000 fonctionnaires limogés, 15 nouveaux médias fermés
Des milliers de fonctionnaires limogés,
15 nouveaux médias fermés, les recteurs d'université désignés par le
président: les autorités turques ont accentué leur purge contre les
putschistes présumés, étendant au passage leurs filets aux milieux
prokurdes.
Nouvelle vague d'une purge sans précédent dans l'histoire moderne de la
Turquie, plus de 10.000 fonctionnaires ont été limogés, notamment par
les ministères de l'Education, de la Justice et de la Santé, selon deux
décrets parus samedi soir au Journal officiel.
Ces décrets annoncent par ailleurs la fermeture de 15 médias, prokurdes
pour la plupart, et la suppression des élections de recteurs dans les
universités, qui seront désormais choisis par le président Recep Tayyip
Erdogan parmi des candidats sélectionnés par le Conseil de
l'enseignement supérieur (YÖK).
Depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, plus de 35.000
personnes ont été arrêtées et plusieurs dizaines de milliers limogées
ou suspendues, suscitant l'inquiétude de l'opposition et des
partenaires occidentaux de la Turquie quant au respect de l'Etat de
droit.
Les autorités turques affirment pour leur part que ces mesures
d'exception, prises dans le cadre de l'état d'urgence en vigueur, sont
nécessaires pour éliminer les risques de sédition et faire face à la
double menace du groupe Etat islamique (EI) et du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK).
La plupart des médias fermés par les nouveaux décrets sont basés dans
le sud-est à majorité kurde de la Turquie. C'est ainsi le cas de
l'agence de presse DIHA et du quotidien Ozgür Gündem, accusés par les
autorités d'être proches du PKK, une organisation classée "terroriste"
par Ankara et ses alliés occidentaux.
- 'Sombre période' -
Réagissant à la fermeture de ces organes de presse qui menace, selon
lui, la pluralité des médias, le chef de file du Parti démocratique des
peuples (HDP, prokurde), Selahattin Demirtas, a déclaré: "Bientôt,
toutes les chaînes de télévision feront des retransmissions en direct
dès qu'Erdogan se mettra à tousser".
"Pourquoi limogent-ils toutes ces personnes ? Parce qu'elles ne prêtent
pas allégeance à Erdogan", a-t-il lancé lors d'un discours à
Diyarbakir, dans le sud-est, dimanche.
Les autorités turques accusent Fethullah Gülen, un prédicateur exilé
aux Etats-Unis, d'avoir ourdi le coup d'Etat raté, ce que l'intéressé
dément. Ankara réclame avec insistance son extradition à Washington.
Parmi les autres mesures annoncées par les décrets parus samedi, figure
également la possibilité, dans les affaires liées au "terrorisme",
d'enregistrer les entretiens entre les accusés et leurs avocats.
La suppression des élections des recteurs des universités, une décision
particulièrement critiquée par l'opposition, vise à "limiter
l'influence des gülenistes dans les universités turques, influence
qu'ils ont gagnée par le chantage, les menaces et les pressions sur
leurs collègues universitaires", a assuré dimanche un responsable
gouvernemental sous couvert de l'anonymat.
Les derniers décrets sont "la proclamation du fascisme", a estimé
dimanche sur Twitter Selin Sayek-Böke, porte-parole de la principale
formation d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP). La
Turquie traverse une "sombre période", a-t-elle ajouté.
Quelques heures avant la publication de ces décrets, le président
Erdogan avait affirmé que le rétablissement de la peine de mort, évoqué
depuis le putsch manqué, serait soumis au Parlement. Le chef de l'Etat
n'a pas donné de calendrier à ce sujet.
"C'est pour bientôt, si Dieu le veut. Notre gouvernement soumettra cela
au Parlement. Et je suis convaincu que le Parlement l'approuvera et,
quand cela arrivera devant moi, je le ratifierai", a déclaré samedi M.
Erdogan lors d'un discours à Ankara.
La peine de mort a été abolie en 2004 dans le cadre de la candidature
d'Ankara à l'entrée dans l'UE, et son rétablissement sonnerait le glas
des négociations sur cette adhésion.
"Appliquer la peine de mort est incompatible avec l'appartenance au
Conseil de l'Europe", a souligné dimanche sur Twitter Daniel Holtgen,
porte-parole du Conseil de l'Europe, dont fait partie la Turquie. (AFP, 31 octobre
2016)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
L'arrestation d'une journaliste de la BBC en langue turque
Une journaliste travaillant pour le service en langue turque de la BBC
a été arrêtée samedi dans le sud-est de la Turquie, à majorité kurde, a
annoncé l'antenne turque de la chaîne britannique.
Hatice Kamer a été interpellée alors qu'elle couvrait un accident qui a
fait 10 morts et six disparus dans une mine de cuivre de la région à
majorité kurde de Siirt (sud-est), a indiqué la BBC Turkce (BBC Turque)
dans un communiqué publié sur son site internet.
Selon la chaîne, la journaliste cherchait à entrer en contact avec des
familles de mineurs après cet accident du 17 novembre, tandis que les
efforts pour retrouver les disparus se poursuivaient dans la mine.
Aucune explication sur cette détention n'a été fournie, selon la BBC
Turkce. Elle a précisé que Hatice Kamer était membre de la direction
d'une association de journalistes dans le sud-est du pays.
Depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, les autorités turques
ont lancé des purges qui ont notamment frappé les médias et les
journalistes turcs.
Selon le site internet de la Plateforme pour un journalisme
indépendant, 145 journalists sont désormais derrière les barreaux dans
le pays. Le cas le plus emblématique est celui de Cumhuriyet, le
principal quotidien d'opposition, dont le patron, le rédacteur en chef
et plusieurs journalistes ont été arrêtés, suscitant une vague de
condamnations.
La Turquie est 151e au classement mondial de la liberté de la presse
dressé par Reporters sans Frontières en 2016, derrière le Tadjikistan
et juste devant la République démocratique du Congo.
De nombreux journalistes arrêtés sont du sud-est du pays à majorité kurde.
(AFP, 26
novembre
2016)
Asli Erdogan et Necmiye Alpay restent en détention pour une autre accusation
La célèbre romancière turque Asli
Erdogan, incarcérée depuis août et dont la libération avait été annoncé
par les médias, va finalement rester en prison pour un autre chef
d'accusation, a annoncé son avocat.
"Elle restera en état d'arrestation pour le chef d'accusation
d'appartenance à une organisation terroriste", a déclaré à l'AFP son
avocat Erdal Dogan devant la prison d'Istanbul où sa cliente est
détenue.
La traductrice et auteure Necmiye Alpay, âgée de 70 ans et arrêtée elle
aussi en août restera également en prison pour le même chef
d'accusation alors que sa libération avait été annoncée plus tôt par
les médias, selon la même source.
Le terme "organisation terroriste" désigne le parti des Travailleurs du
Kurdistan (PKK) en guerre contre l'Etat turc depuis 1984.
L'ordre de libération conditionnelle annoncé par les médias était lié à
un autre chef d'accusation, "atteinte à l'Etat et à l'intégrité de
l'Etat", a expliqué l'avocat.
Les deux femmes devaient bénéficier d'une mesure de libération
conditionnelle pour la durée de leur procès sous cette accusation.
La prochaine audience doit avoir lieu le 29 décembre, a-t-il ajouté.
Mme Erdogan n'a pas été informée de la confusion provoquée par les
informations contradictoires sur sa libération, selon son avocat.
"Nous allons l'informer quand nous lui rendrons visite demain ou
le jour d'après", a-t-il dit. "J'espère que toutes les deux seront
prochainement relâchées".
Les deux femmes avaient été arrêtées lors des purges menées par les
autorités turques après le putsch avorté de la mi-juillet, pour avoir
collaboré avec un journal prokurde
Les procureurs demandent une peine de prison à perpétuité contre neuf
collaborateurs de ce journal, Ozgür Gündem, dont Asli Erdogan et
Necmiye Alpay.
L'appartenance à une "organisation terroriste armée" retenue contre
elles est le chef d'accusation le plus grave, passible d'une peine de
prison à vie.
Physicienne de formation et lauréate de nombreux prix, Asli Erdogan,
qui n'a aucun lien de parenté avec le président Recep Tayyip Erdogan, a
vu ses romans traduits dans plusieurs langues. Dernier paru en
français, Le Bâtiment de pierre (Actes Sud, 2013), dénonce la torture
et les conditions de détention en Turquie.
L'arrestation de la romancière de 49 ans a provoqué une vague
d'indignation en Turquie et dans le monde, relayée par de nombreux
artistes, intellectuels et écrivains. Ses soutiens affirment qu'Asli
Erdogan souffre d'asthme et de diabète et s'inquiètent pour son état de
santé.
Selon son avocat "elle n'est pas en très bonne santé physique mais essaye de rester solide sur le plan psychologique".
Une pétition a été lancée après son arrestation sur le site change.org et a récolté plus de 32.000 signatures.
Le 16 novembre, les écrivains français, rassemblés au sein du Conseil
permanent des écrivains (CPE), ont demandé la libération des deux
femmes.
"Nous demandons la libération immédiate d'Asli Erdogan et de Necmiye
Alpay", a écrit la romancière Agnès Desarthe, présidente de la CPE,
dans deux lettres ouvertes adressées à François Hollande et à la
ministre de la Culture, Audrey Azoulay.
"Les mots ont un pouvoir mais ils ont besoin de vous pour se changer en actes", insistent les écrivains de la CPE.
Depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, les autorités ont
lancé contre les putschistes présumés de vastes purges qui ont aussi
touché, plus largement, des médias et des partis d'opposition,
suscitant l'inquiétude en Europe.
La Turquie est 151e au classement mondial de la liberté de la presse
dressé par RSF en 2016, derrière le Tadjikistan et juste devant la
République démocratique du Congo.
(AFP, 23
novembre
2016)
Un rapporteur de l'ONU dresse un tableau "sombre" de la liberté d'expression
Le rapporteur spécial de l'ONU sur la liberté d'expression a estimé
vendredi en Turquie que les menaces sécuritaires pesant sur ce pays ne
donnaient pas de "carte blanche" aux autorités pour museler les
libertés.
Lors d'une conférence de presse à Ankara à l'issue d'une visite de
plusieurs jours en Turquie au cours de laquelle il a pu notamment
rencontrer des journalistes emprisonnés, David Kaye, a dressé un
tableau sombre de la situation en matière de la liberté d'expression.
Il a reconnu que le pays connaissait un contexte particulier après le
putsch avorté de la mi-juillet et était confronté à des menaces
sécuritaires que posent le groupe jihadiste Etat islamique et les
rebelles kurdes du PKK. "Mais, cela ne veut pas dire que le
gouvernement dispose, dans un certain sens, d'une carte blanche pour
faire tout ce qu'il veut afin de restreindre la liberté d'expression",
a-t-il ajouté.
"Je dirais que les conclusions que je tire (de cette visite) sont assez
sombres et traduisent ce que je perçois comme des restrictions sur la
liberté d'expression et de l'opinion à travers le pays", a-t-il ajouté.
"La liberté d'opinion ne doit pas être soumise à une quelconque
restriction ... nous avons constaté à tous les niveaux que les
restrictions ont un impact sur les différents aspects de la vie en
Turquie", a-t-il poursuivi.
Après le putsch avorté contre le président Recep Tayyip Erdogan, les
autorités turques ont lancé de vastes purges à tous les échelons,
arrêtant ou suspendant plus de 100.000 personnes.
Les médias ont été particulièrement frappés avec l'arrestation de
plusieurs journalistes et la fermeture de nombreux organes de presse.
Le cas le plus emblématique est celui de Cumhuriyet, le principal
quotidien d'opposition, dont le patron, le rédacteur en chef et
plusieurs journalistes ont été arrêtés. (AFP, 18
novembre
2016)
Deux journalistes suédois arrêtés dans le sud-est
Deux journalistes suédois ont été arrêtés par la police turque dans le
sud-est anatolien à majorité kurde pour avoir filmé près d'une zone
militaire, a rapporté samedi une agence de presse turque.
Les deux reporters de télévision, identifiés uniquement par leurs
initiales L.N.B et R.A.S ont été interrogés puis transférés au service
des étrangers, une section des services de police chargée des
expulsions, selon l'agence Dogan.
Aucun autre détail n'était disponible dans l'immédiat.
Un journaliste français, Olivier Bertrand, arrêté la semaine dernière
pendant un reportage dans le sud-est de la Turquie, a été remis en
liberté dimanche. Son arrestation avait été qualifiée d'"inadmissible"
par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault,
qui avait "exigé" sa remise en liberté.
Le président Recep Tayyip Erdogan accuse de plus en plus les médias
occidentaux de sympathies envers le coup d'Etat manqué du 15 juillet
visant à l'évincer du pouvoir. (AFP, 19
novembre
2016)
Les écrivains français demandent la libération de deux auteures turques
Les écrivains français, rassemblés au sein du Conseil permanent des
écrivains (CPE), ont demandé mercredi la libération des auteures
turques Asli Erdogan et Necmiye Alpay, arrêtées et incarcérées à
Istanbul.
"Nous demandons la libération immédiate d'Asli Erdogan et de Necmiye
Alpay", a écrit la romancière Agnès Desarthe, présidente de la CPE,
dans deux lettres ouvertes adressées à François Hollande et à la
ministre de la Culture, Audrey Azoulay.
"Les mots ont un pouvoir mais ils ont besoin de vous pour se changer en actes", insistent les écrivains de la CPE.
La romancière Asli Erdogan et la traductrice et auteure Necmiye Alpay
sont menacées d'être condamnées à la prison à perpétuité pour, selon
l'accusation des autorités turques, avoir collaboré avec un journal
prokurde.
Le quotidien Ozgür Gündem, fermé par décret le mois dernier, est accusé
par les autorités turques de soutenir le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), classé organisation "terroriste" par Ankara,
Washington et Bruxelles.
Physicienne de formation et lauréate de nombreux prix, Asli Erdogan,
qui n'a aucun lien de parenté avec le président Recep Tayyip Erdogan, a
vu ses romans traduits dans plusieurs langues. Le dernier paru traduit
en français, Le Bâtiment de pierre (Actes Sud, 2013), dénonce la
torture et les conditions de détention en Turquie.
L'arrestation de la romancière et linguiste âgée de 49 ans a provoqué
une vague d'indignation en Turquie et dans le monde, relayée par de
nombreux artistes, intellectuels et écrivains. Ses soutiens affirment
qu'Asli Erdogan souffre d'asthme et de diabète et s'inquiètent pour son
état de santé. (AFP, 16
novembre
2016)
Erdogan accuse les médias occidentaux de sympathie envers les putschistes
Le président Recep Tayyip Erdogan a accusé mardi les médias occidentaux
de sympathies envers le coup d'Etat manqué du 15 juillet visant à
l'évincer du pouvoir, lors de l'inauguration officielle d'une nouvelle
télévision d'Etat turque en langue anglaise, TRT World.
Dans un discours prononcé depuis son palais présidentiel, marquant
l'ouverture formelle de cette chaine d'information, M. Erdogan a répété
que des journalistes occidentaux montraient de la sympathie pour le
prédicateur Fethullah Gülen, en exil aux Etats-Unis, qu'Ankara juge
responsable du putsch manqué.
"Si le coup avait été couronné de succès (...) les médias étrangers
auraient mobilisé leurs caméras et leurs stylos pour le légitimer",
a-t-il dit.
Il a évoqué "l'amère expérience" de la Turquie ces trois dernières
années, ajoutant qu'elle avait "bien conscience" de la manière avec
laquelle les médias étrangers avaient couvert les protestations de
l'année 2013 contre son pouvoir.
Il a ajouté que des journalistes des médias occidentaux avaient vu les
comploteurs du 15 juillet comme le "dernier espoir" pour la Turquie, et
avaient donné une place importante à des sympathisants de Gülen et au
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une
organisation terroriste par la Turquie et plusieurs autres pays.
Ces nouvelles déclarations de M. Erdogan interviennent alors que la
Turquie est l'objet de sévères critiques en raison de la répression
massive dans le pays après l'échec du coup, qui a notamment visé de
nombreux journalistes.
Un journaliste français, Olivier Bertrand, arrêté vendredi pendant un
reportage dans le sud-est de la Turquie, a été remis en liberté
dimanche. Son arrestation avait été qualifiée d'"inadmissible" par le
ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, qui avait
"exigé" sa remise en liberté.
TRT World, que le président Erdogan a qualifié de "fenêtre sur le
monde", (...) destinée à "dire les vérités de notre nation", avait en
fait commencé à émettre en mars 2015. (AFP, 15
novembre
2016)
Les journaux d'Allemagne solidaires d'un quotidien turc d'opposition
Une quarantaine de journaux allemands ont publié mardi un éditorial des
journalistes du quotidien d'opposition turc Cumhuriyet promettant de
continuer leur combat pour la liberté de la presse malgré les
arrestations de leurs collègues et responsables.
Ce journal, qui s'oppose au régime du président turc Recep Tayyip
Erdogan, a vu son président du directoire Akin Atalay, son rédacteur en
chef Murat Sabuncu et huit autres collaborateurs incarcérés sur la base
d'accusations de lien avec la rébellion kurde du PKK et le prédicateur
Fethullah Gülen. Ce dernier est désigné par Ankara comme l'instigateur
du putsch manqué en juillet.
Dans le texte publié par 37 organes de presse allemands, notamment les
titres phares Die Welt, Die Zeit et Süddeutsche Zeitung, la rédaction
de Cumhuriyet martèle que "nous, citoyens de ce pays, ont besoin de la
liberté d'expression, chose indispensable pour tout pays démocratique".
"Notre travail est dur, la pression est grande, la menace est sérieuse.
Mais rien ne nous arrêtera", écrivent-ils dans cette tribune publiée en
allemand et en turc.
La situation politique en Turquie a un écho particulier en Allemagne
qui compte la plus grande diaspora turque au monde avec quelque trois
millions de citoyens de ce pays ou d'origine turque.
Berlin, qui a longtemps tenté de ménager Ankara, un partenaire crucial
pour empêcher l'afflux de réfugiés en Europe, a haussé le ton ces
dernières semaines contre le régime de M. Erdogan.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier
a ainsi promis la semaine dernière un soutien accru à la société civile
au nom des principes démocratiques et promis d'accueillir les
journalistes, scientifiques et artistes qui "ne peuvent plus travailler
en Turquie".
En déplacement en Turquie mardi, il a réaffirmé les "sérieuses
préoccupations" de son pays en raison des purges orchestrées depuis le
putsch manqué juillet et qui ont visé des dizaines de milliers de
personnes.
Avant cela, Berlin et Ankara ont vu les sujets de friction se
multiplier, notamment après le vote en juin d'une résolution des
députés allemands condamnant le "génocide" arménien en 1915 par les
Turcs et après la diffusion au printemps dernier d'une satire télévisée
contre M. Erdogan. (AFP, 15
novembre
2016)
Le journaliste français retenu "déterminé" à continuer à travailler sur la Turquie
Le journaliste français Olivier Bertrand, rentré en France dimanche
soir après avoir été retenu pendant trois jours par les autorités
turques, s'est dit lundi "déterminé à continuer de travailler sur la
Turquie".
Le journaliste du site d'informations Les Jours est même "plus
déterminé qu'avant ces trois jours" de rétention, a-t-il écrit dans un
message sur Facebook.
"Un grand merci à tous pour votre mobilisation! J'écris pour
@Lesjoursfr le récit de ces heures en cellule et ces interrogatoires",
a-t-il ajouté sur son compte Twitter. "Ces quelques jours kafkaïens ne
sont malheureusement rien à côté de ce que vivent des milliers
d'opposants aujourd'hui en Turquie..."
Le journaliste français, arrêté vendredi par les autorités turques
pendant un reportage à Gaziantep, près de la frontière syrienne, a été
remis en liberté dimanche. Il est arrivé dans la soirée à Paris.
Son arrestation avait été qualifiée dimanche d'"inadmissible" par le
chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, qui avait "exigé"
sa remise en liberté. Elle avait aussi suscité une importante
mobilisation des médias et des internautes en France au cours du
week-end.
Selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu, Olivier Bertrand a
été interpellé et placé en garde à vue car il n'avait pas demandé les
accréditations nécessaires auprès des autorités. (AFP, 14
novembre
2016)
Le patron du journal d’opposition « Cumhuriyet » placé en détention
Les autorités turques ont arrêté vendredi
le patron du quotidien d'opposition Cumhuriyet, après avoir incarcéré
plusieurs de ses journalistes, au moment où les atteintes à la liberté
de la presse sont au coeur de vives tensions entre Ankara et l'Europe.
Akin Atalay, le président du directoire du quotidien, a été interpellé
à son arrivée à l'aéroport Atatürk d'Istanbul, en provenance
d'Allemagne, et placé en garde à vue, a indiqué Cumhuriyet sur son site
internet. Il était visé par un mandat d'arrêt dans le cadre d'une
enquête sur des "activités terroristes".
Farouchement hostile au président Recep Tayyip Erdogan, Cumhuriyet,
fondé en 1924, s'est transformé en machine à scoops sous la houlette de
son ancien rédacteur en chef Can Dündar, multipliant les enquêtes
embarrassantes pour le pouvoir.
Il a notamment affirmé de manière retentissante en 2015, vidéo à
l'appui, que les services secrets turcs avaient fourni des armes à des
rebelles islamistes en Syrie. M. Erdogan avait alors averti M. Dündar
qu'il allait "payer le prix fort".
Celui-ci, condamné pour "révélation de secrets d'Etat" en première instance, vit désormais en Allemagne.
La semaine dernière, neuf journalistes de Cumhuriyet, dont son
rédacteur en chef Murat Sabuncu, ont été placés en détention, une
mesure qui a suscité l'inquiétude des défenseurs des droits de l'Homme
et des critiques internationales.
Le parquet avait annoncé au moment des arrestations que celles-ci se
faisaient dans le cadre d'une enquête pour "activités terroristes" en
lien avec le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen - accusé d'avoir
ourdi le putsch avorté de juillet 2016 - et avec le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK).
M. Atalay a été arrêté à sa descente d'avion par des policiers qui
l'ont fait monter dans un véhicule garé sur le tarmac de l'aéroport, a
précisé Cumhuriyet.
Un journaliste français a également été interpellé vendredi par les
autorités turques pendant un reportage dans la province de Gaziantep
(sud-est de la Turquie), a indiqué son employeur.
Olivier Bertrand a été "interpellé sans motif" alors qu'il était en
reportage, selon Isabelle Roberts, présidente du média en ligne Les
Jours. "Nous exigeons sa libération immédiate", a-t-elle poursuivi, "on
est très inquiets, on attend de ses nouvelles".
- 'Vague sans précédent d'arrestations' -
Après les arrestations de ses journalistes, Cumhuriyet avait assuré
qu'il lutterait "jusqu'au bout", dans un pays où la presse a été
particulièrement visée par les purges effectuées depuis la tentative de
coup d'Etat.
Evoquant une "vague sans précédent d'arrestations (...) sous couvert
d'accusations absurdes", Virginie Dangles, rédactrice en chef de l'ONG
Reporters sans Frontières (RSF), a exhorté vendredi la communauté
internationale à "faire comprendre au gouvernement turc que cette fuite
en avant répressive ne peut être sans conséquences".
"Cumhuriyet, c'est la voix de la Turquie, c'est le souffle de la
Turquie", a déclaré à l'AFP Hüseyin Karabulut, qui fait partie d'un
comité de soutien dont les membres se relaient devant le siège du
journal à Istanbul.
Les autorités turques nient pour leur part toute atteinte à la liberté
de la presse et affirment que les seuls journalistes arrêtés sont ceux
liés à des "organisations terroristes", expression désignant le PKK et
le réseau güléniste.
Des opposants au président Erdogan et des organisations de
défense des droits de l'Homme accusent les autorités de se servir de
l'état d'urgence instauré après le putsch manqué pour étouffer toute
critique.
Les arrestations, la semaine dernière, des journalistes de Cumhuriyet
et des dirigeants et de députés du principal parti prokurde, le HDP,
ont exacerbé les tensions entre Ankara et l'UE, qui ne cache pas son
inquiétude devant l'ampleur des purges après le putsch avorté.
Pour protester contre les critiques, plusieurs centaines de personnes
se sont rassemblées vendredi devant l'ambassade de France à Ankara et
devant le consulat allemand à Istanbul, scandant des slogans hostiles
aux pays européens.
"Nous sommes avec notre gouvernement", "arrêtez de soutenir les
terroristes", ont notamment scandé les manifestants devant l'ambassade
de France, a constaté un photographe de l'AFP.
Selon l'Association des journalistes de Turquie (TGC), 170 organes de
presse ont été fermés, 105 journalistes placés en détention et 777
cartes de presse annulées depuis la tentative de coup d'Etat du 15
juillet.
La Turquie est 151e au classement mondial de la liberté de la presse
établi par RSF en 2016, derrière le Tadjikistan et juste devant la
République démocratique du Congo. (AFP, 12
novembre
2016)
Le parquet réclame la prison à vie pour la romancière Asli Erdogan
Des procureurs turcs ont réclamé la prison à vie pour la célèbre
romancière turque Asli Erdogan, accusée d'avoir collaboré avec un
journal prokurde, selon l'acte d'accusation préliminaire dévoilé jeudi
par des agences de presse turques.
Les procureurs demandent une peine de prison à perpétuité contre neuf
collaborateurs du quotidien Ozgür Gündem au total, dont Asli Erdogan.
Ils sont accusés d'être "membres d'une organisation terroriste armée",
d'"atteinte à l'unité de l'Etat et à l'intégrité territoriale du pays"
et de "propagande en faveur d'une organisation terroriste", selon les
agences Anadolu et Dogan.
Le quotidien Ozgür Gündem, fermé par décret le mois dernier, est accusé
par les autorités turques de soutenir le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), qui mène une guérilla sanglante depuis 1984 et est
classé organisation "terroriste" par Ankara, Washington et Bruxelles.
L'acte d'accusation préliminaire a été envoyé au tribunal, qui a 15
jours pour l'accepter ou le rejeter, ont précisé Anadolu et Dogan. La
date du procès n'est pas encore connue.
Physicienne de formation et lauréate de nombreux prix, Asli Erdogan,
qui n'a aucun lien de parenté avec le président Recep Tayyip Erdogan, a
vu ses romans traduits dans plusieurs langues. Le dernier paru traduit
en français, Le Bâtiment de pierre (Actes Sud, 2013), dénonce la
torture et les conditions de détention en Turquie.
L'arrestation de la romancière et linguiste âgée de 49 ans a provoqué
une vague d'indignation en Turquie et dans le monde, relayée par de
nombreux artistes, intellectuels et écrivains. Ses soutiens affirment
qu'Asli Erdogan souffre d'asthme et de diabète et s'inquiètent pour son
état de santé.
Une pétition a été lancée après son arrestation sur le site change.org et a récolté, depuis, plus de 32.000 signatures.
Depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, les autorités ont
lancé contre les putschistes présumés de vastes purges qui ont aussi
touché, plus largement, des médias et des partis d'opposition,
suscitant l'inquiétude en Europe.
La semaine dernière, les co-présidents et plusieurs députés du
principal parti prokurde, le HDP, ont été placés en détention
préventive dans le cadre d'enquêtes sur des activités "terroristes".
Quelques jours auparavant, le rédacteur en chef et plusieurs
journalistes du quotidien d'opposition Cumhuriyet avaient eux aussi été
placés en détention.
La Turquie est 151e au classement mondial de la liberté de la presse
dressé par RSF en 2016, derrière le Tadjikistan et juste devant la
République démocratique du Congo.
(AFP, 10 novembre
2016)
Le chef du Conseil de l'Europe en Turquie pour évoquer la liberté d'expression
Le dirigeant du Conseil de l'Europe était jeudi à Ankara pour exprimer
les inquiétudes européennes liées à l'application de l'état d'urgence
instauré après une tentative de putsch en juillet en Turquie, a indiqué
un porte-parole à l'AFP.
La visite à Ankara de Thorbjorn Jagland intervient au lendemain de la
publication d'un rapport de la Commission européenne qui déplore un
"retour en arrière" de la Turquie, en particulier en ce qui concerne la
liberté d'expression et l'Etat de droit.
M. Jagland, dont la visite a été annoncée au dernier moment, a
rencontré jeudi le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, et
devait encore s'entretenir avec le Premier ministre Binali Yildirim, le
président Recep Tayyip Erdogan et avec des représentants de
l'opposition.
"Il souhaite évoquer l'état d'urgence en vigueur ainsi que les décrets
et l'impact de ces décrets (émis dans le cadre de l'état d'urgence), en
particulier sur la liberté d'expression", a indiqué à l'AFP son
porte-parole, Daniel Holtgen.
La Turquie est membre depuis 1950 du Conseil de l'Europe et M. Jagland
estime qu'il est essentiel que les deux parties se parlent "en tant que
partenaires", a ajouté le porte-parole.
Après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, les autorités turques
ont lancé contre les putschistes présumés de vastes purges qui ont
aussi touché, plus largement, des médias et des partis d'opposition.
La semaine dernière, les co-présidents et plusieurs députés du
principal parti prokurde, le HDP, ont été placés en détention
préventive dans le cadre d'enquêtes sur des activités "terroristes".
Quelques jours auparavant, le rédacteur en chef et plusieurs
journalistes du quotidien d'opposition Cumhuriyet avaient eux aussi été
placés en détention, suscitant l'inquiétude en Europe.
Le secrétaire général du Conseil de l'Europe entend également
s'entretenir avec les dirigeants turcs de l'afflux de plaintes émanant
de Turcs visés par les purges auprès de la Cour européenne des droits
de l'homme (CEDH), qui a indiqué avoir reçu 450 requêtes au cours de la
semaine dernière.
M. Jagland a été le premier responsable européen d'envergure à se rendre en Turquie après le putsch manqué.
(AFP, 10 novembre
2016)
Début du procès du représentant de RSF en Turquie pour "propagande terroriste"
Le procès du représentant de Reporters Sans Frontières (RSF) en Turquie
Erol Önderoglu et deux autres militants, accusés de "propagande
terroriste" s'est ouvert mardi à Istanbul.
M. Önderoglu, l'écrivain-journaliste Ahmet Nesin et la présidente de la
Fondation des Droits de l'Homme, Sebnem Korur Fincanci, sont poursuivis
sous ce chef d'accusation pour avoir participé à une campagne de
solidarité avec un quotidien pro-kurde.
Ils encourent une peine de prison de 14 ans.
Ils avaient été arrêtés en juin pendant une dizaine de jours avant
d'être laissés en liberté conditionnelle dans l'attente de leur procès.
"Les journalistes sont exposés à une croissante pression judiciaire, de
plus en plus arbitraire dans la mesure où nous nous trouvons en période
d'état d'urgence. Et on assiste en fait de manière plus générale à
l'extinction de la société civile et des milieux des Droits de l'Homme
en Turquie", a déclaré M. Önderoglu à la presse en arrivant au tribunal.
"Je pense qu'au fur et à mesure que l'idéal européen s'éloigne de la
Turquie, le pouvoir mise sur une politique plus renfermée, le pays tend
à se recroqueviller, et c'est extrêmement dangereux pour ceux qui
luttent pour plus de transparence, pour plus de justice et pour plus
d'indépendance des voix critiques en Turquie, a-t-il ajouté.
Mme Fincanci a dénoncé les agissements d'un gouvernement "qui a peur
d'une chaine de télévision pour enfants, d'une revue culturelle",
affirmant que "plus de 140 journalistes sont emprisonnés et des
centaines d'organismes de presse sont fermés".
L'arrestation, le 20 juin, de M. Önderoglu avait entraîné une avalanche
de protestations en Turquie et à l'étranger. La Turquie occupe la 151e
place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de la presse,
publié par RSF.
Le régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, au
pouvoir depuis 2002, est accusé de museler la presse indépendante en
Turquie et d'avoir ces derniers mois multiplié les coups de butoir
contre les médias. Cette campagne s'est renforcée après le putsch
avorté de la mi-juillet.
(AFP, 8 novembre
2016)
Publishers from Germany to Come to İstanbul for Aslı Erdoğan
German Book Publishing and Publishers Association
Stock Market Union CEO Alexander Skipis and John Steinmark will come to
İstanbul to hold talks regarding imprisoned author Aslı Erdoğan.
On the petition he sent before coming to Turkey, Skipis said:
“Government of Turkey has launched a heavy attack on freedom of
expression. Government of Germany and the European Commission cannot
remain silent about this matter anymore. Freedom of expression is a
basic human right and indisputable. Politicians and governments are
obliged to commit and assert this basic right whether it suits their
policies. We cannot allow freedom of expression to be infringed for
political interests. We are coming to break this silence and give a
clear signal in order to support freedom of expression, and we need to
work on this together”.
Panel and declaration
Skipis will attend “For Speech and Freedom” panel, which will be
organized in İstanbul Kitap Fuarı Karadeniz Salonu (İstanbul Book Fair
Black Sea Hall) at 3-4:30 p.m. on November 13 Sunday, in which he will
highlight Erdoğan.
Skipis will meet Erdoğan if the Ministry permits and will issue a press
statement at the door of Bakırköy Closed Women Prison about Aslı
Erdoğan at 2 p.m. on Monday.
Petition to ministers
Skipis submitted a petition to Minister of Foreign Affairs Mevlüt
Çavuşoğlu and Minister of Interior Süleyman Soylu and requested a visit
to Aslı Erdoğan.
What had happened?
İstanbul 8th Criminal Court of Peace closed Özgür Gündem daily on August 16 on charge of “[illegal] organization propaganda”.
After a short while of the daily’s closing, Riot Squad Police raided daily’s building in İstanbul’s Beyoğlu district.
Özgür Gündem’s Publishing Consultancy Board Member and author Aslı Erdoğan was arrested on August 19.
Daily’s Editor-in-Chief Zana Kaya and Chief Clerk İnan Kızılkaya were arrested on August 22.
Necmiye Alpay was arrested on August 31. (BIA, November 9, 2016)
Un tribunal place en détention neuf membres du journal Cumhuriyet
L'intensification de la répression en Turquie s'est
poursuivie samedi avec la mise en détention de neuf responsables et
journalistes du principal journal d'opposition, au lendemain de
l'arrestation de responsables politiques prokurdes et d'un attentat
revendiqué par le groupe Etat islamique.
Les arrestations vendredi des chefs et de plusieurs députés du du HDP,
principal parti prokurde, ont été accueillies avec inquiétude à
l'étranger, où l'on y voit une nouvelle étape dans les purges menées
tous azimuts depuis le putsch avorté de juillet.
Parmi les neufs personnes placées officiellement samedi en détention
préventive se trouvent notamment le rédacteur-en-chef du journal
Cumhuriyet, Murat Sabuncu, l'éditorialiste Kadri Gursel ou le
dessinateur Musa Kart.
Ils faisaient parti d'un groupe de 13 personnes dont l'arrestation en
début de semaine a suscité un regain d'inquiétude pour la liberté de la
presse en Turquie.
Deux d'entre elles, le chef comptable du journal et
son prédécesseur, ont été relâchées. Deux autres, les éditorialistes
Hikmet Cetinkaya et Aydin Engin, ont été relâchées sous contrôle
judiciaire en raison de leur âge et de problèmes de santé, a précisé
l'agence turque Dogan.
Le parquet avait annoncé au moment des arrestations que celles-ci se
faisaient dans le cadre d'une enquête pour "activités terroristes" en
lien avec le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen - accusé d'avoir
ourdi le putsch raté - et avec le Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK).
Cumhuriyet avait quant à lui assuré après ces arrestations qu'il
lutterait "jusqu'au bout", dans un pays où la presse a été
particulièrement visée par les purges menées depuis le putsch manqué de
juillet. Quinze quotidiens, magazines et agences de presse, basés pour
la plupart dans le sud-est à majorité kurde, ont été fermés ces
dernières semaines.
- Les Kurdes doublement visés? -
Vendredi, ce sont encore une fois les Kurdes qui étaient visés, cette
fois du côté de leur représentation politique: les coprésidents du
principal parti prokurde, le Parti démocratique des peuples (HDP),
Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, et une dizaine d'autres députés
ont été arrêtés dans la nuit de jeudi à vendredi.
Quelques heures plus tard, un tribunal de Diyarbakir a décidé de les
placer en détention préventive, dans le cadre d'une enquête
"antiterroriste" liée au PKK, selon l'agence progouvernementale turque
Anadolu.
Cinq autres députés du HDP ont également été placés en détention
préventive à Diyarbakir et dans d'autres villes, selon la même source.
Trois autres ont été relâchés sous contrôle judiciaire.
Le HDP, deuxième parti d'opposition en Turquie, a estimé dans un
communiqué que les arrestations marquaient "la fin de la démocratie"
dans le pays.
Peu après leur arrestation dans la nuit de jeudi à vendredi, un
attentat à la voiture piégée a frappé dans la matinée de vendredi un
bâtiment de la police à Diyarbakir, "capitale" du sud-est turc à
majorité kurde, faisant neuf morts, dont deux policiers, et plus de
cent blessés, selon un bilan de source officielle.
Il a immédiatement été attribué par le Premier ministre Binali Yildirim
au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée
comme terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.
Mais l'attentat a ensuite été revendiqué par l'organisation Etat
islamique (EI), par l'intermédiaire de l'agence Amaq, organe de
propagande du groupe jihadiste, selon le centre de surveillance des
mouvements jihadistes SITE.
Le leader de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, avait appelé jeudi ses
combattants à attaquer la Turquie pour se venger d'Ankara, très
impliqué dans la lutte contre les jihadistes en Irak et en Syrie.
- L'occident inquiet -
Et samedi, le HDP a fait remarquer que six de ses députés arrêtés se
trouvaient justement dans le bâtiment visé, et avaient manqué de peu
être touchés, suggérant que ceux-ci auraient pu être la véritable cible
de l'EI - que les Kurdes combattent eux aussi en Syrie et en Irak.
L'accès aux réseaux sociaux et aux messageries était également fortement perturbé depuis vendredi.
La chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, s'est dite
"extrêmement inquiète" vendredi après les arrestations des responsables
prokurdes. Washington s'est dit "profondément troublé" et a noté plus
particulièrement que "restreindre l'accès à Internet sape la confiance
dans la démocratie turque et sa prospérité économique". (AFP, 5 novembre
2016)
International coalition slams Cumhuriyet arrests, media closures
Today, the European and International Federations of Journalists (EFJ
and IFJ) joined a coalition of international media freedom
organisations led by the International Press Institute (IPI), in
condemning the closure of 15 pro-Kurdish media outlets and the arrests
of Cumhuriyet journalists in a joint letter to Turkish officials.
The letter called for government to cease abusing state of emergency
decrees to restrict freedom of expression and for the immediate release
of the detained Cumhuriyet journalists, as well as all other writers
and journalists jailed in Turkey for exercising their right to freedom
of expression.
The letter can also be downloaded as a PDF in English.
The letter is shared in full below:
Dear President Erdoğan:
The undersigned members of an international coalition of leading press
freedom and freedom of expression groups request an urgent meeting with
you following Monday’s operation against the newspaper Cumhuriyet and
Saturday’s closure of 15 pro-Kurdish media outlets.
Police on Monday arrested and raided the homes of at least a dozen
journalists working for Cumhuriyet. Among those arrested were
Editor-in-Chief Murat Sabuncu and columnist Kadri Gürsel. Mr. Gürsel is
also a member of the Executive Board of the International Press
Institute (IPI) and IPI’s official representative in Turkey.
We are deeply disturbed by this move against not only a highly
respected newspaper that remains one of Turkey’s last sources of
critical news and information but also a representative of a major
international human rights organisation. We are also extremely
concerned that those detained are being held without access to legal
counsel and without a clear indictment against them.
The closure of 15 pro-Kurdish media outlets, primarily covering the
South East of the country, is part of an ongoing campaign to censor the
Kurdish minority. It also represents a further attempt by the Turkish
government to control all media coverage of the ongoing anti-terror
operations in this region, and prevent independent media from
investigating grave human rights abuses occurring there.
We condemn these arrests and closures as an extraordinary attack on
press freedom, freedom of expression and the journalistic profession –
unfortunately merely the latest example of such in Turkey. Our
organisations stand in solidarity with Mr. Sabuncu, Mr. Gürsel and
their colleagues, as do journalists around the world.
Prosecutors have said that Mr. Sabuncu, Mr. Gürsel and their colleagues
are suspected of criminal collaboration with the outlawed Gülenist
movement and the PKK. While we understand the need to take appropriate
action against those responsible for July’s failed coup attempt, the
arrests of Cumhuriyet staff and the sweeping closures of Kurdish media
make it clear that Turkey’s current state of emergency is being abused
to indiscriminately target any and all who criticise the government.
Indeed, during the first three months of the state of emergency, the
Turkish authorities have closed approximately 165 media outlets. Nearly
100 journalists and writers have been arrested and at least 140
journalists are currently in detention, many of whom have no apparent
connection to either the Gülenist movement or the PKK.
We would welcome the opportunity to bring our concerns to you directly.
In the meantime, this coalition calls for the immediate release of
Murat Sabuncu, Kadri Gürsel, their colleagues at Cumhuriyet and all
other journalists jailed for exercising their right to freedom of
expression. We also call on lawmakers in Turkey to end the abuse of
emergency powers that are being used to suppress legitimate dissent,
further crackdown on independent media and undermine what is left of
the rule of law.
Thank you for your attention to this urgent matter.
The International Press Institute (IPI)
The Committee to Protect Journalists (CPJ)
Reporters Without Borders (RSF)
The International Federation of Journalists (IFJ)
The European Federation of Journalists (EFJ)
ARTICLE 19
Index on Censorship
The Ethical Journalism Network (EJN)
PEN International
The World Association of Newspapers and News Publishers (WAN-IFRA)
The South East Europe Media Organisation (SEEMO)
IFEX
Association of European Journalists (AEJ)
European Centre for Press and Media Freedom (ECPMF)
(EFJ, (Info-Turk, Nov 3, 2016)
La Turquie bloque YouTube, Facebook, Twitter et WhatsApp
La Turquie renoue avec le blocage des sites web. Depuis la fin de la
semaine, plusieurs témoignages d’internautes turcs font état
d’importantes difficultés pour accéder à des services comme Facebook,
Twitter, YouTube et WhatsApp. Si les trois premières plateformes
subissent de temps à autre des restrictions d’accès dans le pays, c’est
la première fois que WhatsApp est affecté.
Le blocage ne semble pas généralisé à l’ensemble des abonnés. Le site
Turkey Blocks, dont la raison d’être est de rapporter toutes les
tentatives de blocage survenant en Turquie, note que les clients de
UyduNet et des opérateurs de petite taille ne semblent pas, pour
l’instant, empêchés d’accéder à ces services. Par contre, les
fournisseurs d’accès plus importants, comme TTNet et Turkcell, n’y
échappent pas.
PURGE DANS LE PAYS
Les difficultés d’accès à Facebook, Twitter, YouTube et WhatsApp
surviennent au moment où une vague d’arrestation a frappé les
dirigeants du Parti démocratique des peuples, avec des descentes à son
quartier général. La particularité de ce mouvement politique, qui peut
compter sur 59 députés — ce qui en est fait la troisième force du pays
–, est son soutien à la population kurde.
Elles surviennent également dans un contexte où le pays est placé sous
le régime de l’État d’urgence. Mis en place le 20 juillet pour trois
mois, il a été prolongé pour trois mois de plus le 19 octobre. Cette
mesure fait suite à la tentative de coup d’État raté contre Recep
Tayyip Erdoğan. Il est probable qu’une nouvelle extension soit demandée
en janvier, puisque le président turc avait initialement défendu une
prolongation d’un mois. (Info-Turk, Nov 3, 2016)
Allemagne: un poème anti-Erdogan à nouveau devant la justice
Un tribunal allemand a examiné mercredi la requête du président turc
Recep Tayyip Erdogan qui veut faire interdire la totalité d'un poème
satirique l'insultant et dont la diffusion à la télévision avait
provoqué au printemps une crise diplomatique germano-turque.
La chambre civile du tribunal de Hambourg (nord) rendra sa décision le
10 février, a annoncé la présidente du tribunal, Simone Käfer.
Lors d'une première audience tenue en référé en mai à Hambourg, M.
Erdogan avait obtenu que Jan Böhmermann, présentateur d'une émission
satirique sur la chaîne publique allemande ZDF, ne puisse plus répéter
publiquement de larges extraits de son poème humoristique, diffusé le
31 mars et qui qualifiait le dirigeant turc de pédophile et de zoophile.
Le président turc veut désormais obtenir l'interdiction de l'ensemble
du texte car il "n'a rien à voir avec l'art et la liberté artistique",
a martelé à l'audience l'avocat du dirigeant turc, Michael-Hubertus von
Sprenger, dénonçant des insultes proférées "sous couvert de l'art".
Le poème "n'est rien d'autre qu'une satire sous une forme artistique",
a plaidé de son côté le conseil de M. Böhmermann, Christian Schertz qui
plaide la liberté d'expression des artistes.
L'affaire avait pris une tournure très politique au printemps, la
chancelière Angela Merkel ayant à la demande d'Ankara et en vertu d'un
texte de loi datant du 19e siècle, permis au parquet d'engager une
procédure pour "insulte à un représentant d'un État étranger", délit
passible de trois ans de prison et qualifié par certains de "crime
anachronique de lèse-majesté".
Dans ce volet pénal de l'affaire, la justice allemande a décidé en
octobre de ne pas poursuivre l'animateur, jugeant que "les résultats de
l'enquête montraient qu'aucun acte criminel n'a pu être prouvé". M.
Erdogan a contesté cette décision, mais a été débouté, sa requête étant
jugée "non fondée".
Jan Böhmermann avait expliqué avoir choisi à dessein l'exagération et
l'insulte dans ce sketch pour montrer ce qu'est vraiment la diffamation
et souligner par l'absurde que les critiques politiques adressées par
les détracteurs de M. Erdogan en Turquie notamment, qui leur valent
parfois des poursuites, n'en sont pas. (AFP, 2 novembre
2016)
Erdogan in RSF's press freedom predators list
https://rsf.org/en/predator/recep-tayyip-erdogan
Arrestation scandaleuse des journalistes du quotidien Cumhuriyet
La police turque a arrêté lundi le
rédacteur en chef et plusieurs journalistes de Cumhuriyet, principal
quotidien d'opposition, qui a assuré qu'il lutterait "jusqu'au bout",
dans un pays où la presse a été particulièrement visée par les purges
menées depuis le putsch avorté de juillet.
Le journal a annoncé qu'une douzaine de ses dirigeants et journalistes,
dont le rédacteur en chef Murat Sabuncu, avaient été interpellés et
placés en garde à vue. Au total, 16 mandats d'arrêt ont été délivrés,
selon le journal.
Ces arrestations se font dans le cadre d'une enquête pour "activités
terroristes" en lien avec le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen -
accusé d'avoir ourdi le putsch raté - et avec le Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK), selon un communiqué du parquet d'Istanbul.
Elles surviennent deux jours après la parution au Journal officiel de
décrets annonçant le limogeage de 10.000 fonctionnaires et la fermeture
de 15 quotidiens, magazines et agences de presse, basés pour la plupart
dans le sud-est à majorité kurde.
Un célèbre journaliste et écrivain turc, Kadri Gürsel, membre de
l'organisation mondiale de défense de la presse IPI et chroniqueur à
Cumhuriyet, a également été placé en garde à vue. Les policiers ont
saisi des ordinateurs et perquisitionné les domiciles de plusieurs
journalistes, dont Akin Atalay, président du directoire, du journaliste
Güray Oz et du caricaturiste Musa Kart.
Connu pour ses représentations peu flatteuses de M. Erdogan, M. Kart a
affirmé n'avoir "rien à cacher, tout ce que j'ai écrit, tout ce que
j'ai dessiné, tout est public". "Aujourd'hui, on me place en garde à
vue simplement parce que je dessine des caricatures", a-t-il déploré.
Dans un texte publié sur son site, Cumhuriyet affirme qu'il "mènera
jusqu'au bout la lutte pour la démocratie et la liberté". "Cumhuriyet
est un journal et le journalisme n'est pas un crime", souligne-t-il.
- 'Dernière forteresse' -
Fondé en 1924, Cumhuriyet ("République", en turc) s'est transformé en
machine à scoops sous la houlette du célèbre journaliste turc Can
Dündar, prédécesseur de M. Sabuncu, multipliant les enquêtes
embarrassantes pour le pouvoir.
Il a notamment publié en 2015 une enquête retentissante affirmant,
vidéo à l'appui, que les services secrets turcs avaient fourni des
armes à des rebelles islamistes en Syrie. M. Erdogan avait alors
affirmé que M. Dündar allait "payer le prix fort".
"Ils prennent d'assaut la dernière forteresse", a réagi sur Twitter M.
Dündar, condamné pour "révélation de secrets d'Etat" en première
instance et qui vit désormais en Allemagne.
Les Etats-Unis, par la voix du département d'Etat, se sont dit
"profondément préoccupés par ce qui semble être une pression accrue du
pouvoir sur des médias d'opposition".
Estimant qu'une "nouvelle ligne rouge a été franchie contre la liberté
d'expression en Turquie", le président du Parlement européen Martin
Schulz a affirmé lundi que les "purges massives en cours semblent
motivées par des considérations politiques plutôt que par une logique
légale ou sécuritaire".
"Au rythme où s'abat la répression, le pluralisme ne sera rapidement
plus qu'un lointain souvenir", s'est alarmé le directeur général de
l'ONG Reporters Sans Frontières (RSF), Christophe Deloire.
Les autorités turques nient pour leur part toute atteinte à la liberté
de la presse et affirment que les seuls journalistes arrêtés sont ceux
liés à des "organisations terroristes", expression désignant le PKK et
le réseau güléniste.
Le porte-parole du gouvernement turc Numan Kurtulmus a assuré qu'il ne
s'agissait "pas d'une opération contre l'équipe éditoriale de
Cumhuriyet", mais d'une enquête visant la fondation Cumhuriyet,
propriétaire du quotidien. "Un processus judiciaire est en cours, nous
allons le suivre", a-t-il seulement commenté.
Des opposants au président Erdogan et des organisations de défense des
droits de l'homme accusent toutefois les autorités de se servir de
l'état d'urgence pour étouffer toute voix critique.
Selon l'Association des journalistes de Turquie (TGC), 170 organes de
presse ont été fermés, 105 journalistes placés en détention et 777
cartes de presse annulées depuis la tentative de coup d'Etat du 15
juillet.
La Turquie est 151e au classement mondial de la liberté de la presse
dressé par RSF en 2016, derrière le Tadjikistan et juste devant la
République démocratique du Congo. (AFP, 31 octobre
2016)
Cumhuriyet clame: "Nous ne nous rendrons pas!"
Le quotidien d'opposition turc Cumhuriyet
a affirmé lundi qu'il "luttera jusqu'au bout pour la démocratie et la
liberté", malgré l'arrestation de plusieurs de ses journalistes, dont
son rédacteur en chef, soupçonnés d'activités "terroristes".
"Même si des dirigeants et des journalistes de Cumhuriyet ont été
placés en garde à vue, notre journal mènera jusqu'au bout la lutte pour
la démocratie et la liberté", affirme le quotidien dans un texte publié
sur son site et intitulé "Nous ne nous rendrons pas".
La police turque a arrêté et placé en garde à vue lundi matin une
douzaine de journalistes du quotidien, dont le rédacteur en chef Murat
Sabuncu, dans le cadre d'une enquête sur des activités "terroristes" en
lien avec le putsch manqué du 15 juillet et le Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK).
"Le quotidien Cumhuriyet est un journal et le journalisme n'est pas un
crime", répond le quotidien dans son texte. "Nous condamnons avec force
les actions qui visent à mettre un terme à la publication de notre
journal", ajoute-t-il.
Farouche critique du président Recep Tayyip Erdogan, le journal
Cumhuriyet a multiplié ces dernières années les enquêtes embarrassantes
pour le pouvoir, affirmant par exemple que les services secrets turcs
avaient livré des armes à des rebelles islamistes en Syrie.
Ces interpellations sont la dernière mesure en date dans le cadre des
purges d'une ampleur inédite déclenchées après la tentative de putsch
et qui ont touché de plein fouet la presse: 170 organes de presse ont
été fermés et 105 journalistes placés en détention depuis juillet,
selon l'Association des journalistes de Turquie (TGC). (AFP, 31 octobre
2016)
Head of IPI Turkey Committee Kadri Gürsel Detained in Operation on Cumhuriyet
IPI Executive Board Member and Cumhuriyet daily' Editorial Consultant,
journalist and columnist Kadri Gürsel has also been detained in the
operation on Cumhuriyet daily.
As a part of the operation lauched today (October 31) in the early
morning hours on against executives and columnists of Cumhuriyet daily,
custody order has also been issued for Internation Press Institute
(IPI) Executive Board Member and Cumhuriyet daily's Editorial
Consultant, journalist and columnist Kadri Gürsel.
About Kadri Gürsel
He was born in 1961 in İstanbul. He started working as a journalists in
1986 in Ankara for the weekly Yeni Gündem news magazine. His main
focuses were Turkish foreign policy and world news.
After Yeni Gündem, he worked as an editor and reporter in Cumhuriyet daily, Sabah daily and Nokta magazine.
Between 1993-1997 Gursel also worked for the Agence France-Presse (AFP)
as an İstanbul-based correspondent. In 1995, while still at the AFP, he
was kidnapped by members of Kurdistan Workers' Party (PKK). In his book
titled "Dağdakiler", published in 1996, he compiled his observations
during his captivity.
He has been writing a column at the Cumhuriyet daily since May 8, 2016.
He is the Chairperson of the Vienna-based Independent Press Institute's (IPI) Turkish National Committee. (BIA, Oct 31, 2016)
RSF: Cumhuriyet, dernière victime en date de la “purge sans fin”
Reporters sans frontières (RSF) dénonce avec la plus grande fermeté
l’extinction accélérée du pluralisme en Turquie. Moins de 48 heures
après la liquidation par décret de quinze médias kurdes, et alors
qu’Internet reste coupé dans une partie du pays, la police a lancé ce
31 octobre un coup de filet contre l’un des derniers grands quotidiens
d’opposition, Cumhuriyet.
Au moins douze journalistes et collaborateurs de Cumhuriyet ont été
arrêtés le 31 octobre à l’aube, dont le directeur de la rédaction,
Murat Sabuncu. La police a saisi les ordinateurs des journalistes
Turhan Günay et Hakan Kara, eux aussi interpellés. Des mandats d’arrêt
ont été émis contre au moins deux autres collaborateurs de Cumhuriyet,
actuellement à l’étranger.
“Cumhuriyet est de nouveau frappé par la répression, quinze médias sont
encore liquidés, et presque plus personne n’est là pour en témoigner,
déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Si la Turquie ne
cesse pas de se servir de l’état d’urgence pour assassiner la liberté
de la presse, il sera bientôt trop tard : au rythme où s’abat la
répression, le pluralisme ne sera rapidement plus qu’un lointain
souvenir. Prend-on assez conscience du basculement majeur qui s’opère
dans ce pays où plus aucun média n'est à l'abri de cette purge sans
fin?”
Cumhuriyet s’est imposé ces dernières années comme l’un des principaux
titres indépendants en Turquie. Son combat pour la liberté de la
presse, dans un contexte de plus en plus hostile, et sa couverture
courageuse des thèmes les plus sensibles lui ont valu le Prix RSF-TV5
Monde 2015 dans la catégorie “média”. Son ancien rédacteur en chef, Can
Dündar, et son représentant à Ankara, Erdem Gül, ont été condamnés à
cinq ans de prison pour leurs révélations sur des livraisons d’armes
turques à des groupes islamistes syriens. Ils sont encore poursuivis
pour “assistance à une organisation terroriste”.
Encore quinze médias liquidés
Les derniers grands médias proches du mouvement politique kurde ont été
liquidés par décret dans la soirée du 29 octobre. Leurs locaux ont
rapidement été mis sous scellés. Parmi les quinze titres concernés
figurent les agences DIHA et JINHA. Pour les quotidiens Azadiya Welat
et Özgür Gündem, déjà fermés manu militari en août, cette expropriation
est le dernier clou du cercueil. La fermeture par décret de médias
critiques est devenue habituelle dans le cadre de l’état d’urgence
décrété le 20 juillet : 102 titres avaient été fermés dès la fin
juillet, suivis début octobre par plus d’une vingtaine de chaînes de
télévision et de stations de radios.
Internet coupé dans le Sud-Est
L’accès à Internet est sérieusement perturbé dans le sud-est anatolien,
majoritairement peuplé de Kurdes. Les troubles ont commencé le 26
octobre, peu après l’arrestation des deux co-maires de Diyarbakir,
Gültan Kisanak et Firat Anli, qui a entraîné une vague de
protestations. D’abord étendue à une dizaine de villes de la région, la
coupure se serait limitée à Diyarbakir à partir du troisième jour,
selon le site de référence TurkeyBlocks.
“Internet à Diyarbakir, c’est comme l’eau dans mon village natal :
limitée à deux heures par jour”, a écrit sur Twitter le journaliste
Mahmut Bozarslan, le 27 octobre. Contacté par RSF, ce correspondant de
l’AFP, Voice of America et Al Monitor affirme n’avoir jamais encore
assisté à une telle coupure. “Ces interruptions interviennent au moment
des manifestations contre les opérations policières. Elles nous
empêchent de travailler et de rapporter ces événements à nos médias. La
dernière coupure a commencé juste avant la conférence de presse [du
leader du parti prokurde HDP, Selahattin] Demirtas et a pris fin une
heure après, trop tard pour nous”, témoignait-il le 28 octobre.
Murat Güres, directeur de la rédaction du quotidien Ayintab à
Gaziantep, a confié à RSF qu’il avait eu les plus grandes difficultés à
faire sortir son journal du fait de la coupure d’Internet. Il témoigne
que la connection à Internet a été interrompue une demi-heure après
l’appel à manifester du HDP, le 26 octobre.
Près de 700 journalistes privés de cartes de presse
RSF a appris le 30 octobre que les grands journalistes Dogan Akin et
Hasan Cemal s’étaient vus retirer leurs cartes de presse par la
Direction chargée des médias (BYEGM), dépendant des services du Premier
ministre. Le premier est directeur de la rédaction du site
d'information T24. Le second, ancien chroniqueur du quotidien Milliyet
dont il avait été licencié en février 2013 après avoir mis en cause
Recep Tayyip Erdogan, est fondateur de l’ONG P24 et chroniqueur du site
T24. Depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence, la BYEGM a annulé
pas moins de 670 cartes de presse, visant pour la plupart les
collaborateurs des médias liquidés par décret.
Déjà 151e sur 180 au Classement mondial 2016 de la liberté de la
presse, la Turquie s’enfonce dans une répression sans précédent depuis
la tentative de putsch du 15 juillet 2016. Les autorités utilisent
l’état d’urgence pour faire taire l’ensemble des voix critiques. Alors
que se multiplient fermetures de médias, retraits de cartes de presse
et de passeports, pas moins de 130 journalistes sont actuellement
derrière les barreaux. (RSF, 31 octobre
2016)
CPJ: "This is a dark day for the media in Turkey"
Supporters of Cumhuriyet newspaper protest a police raid of the daily's
Istanbul's office, October 31, 2016. The signs read, "Free media cannot
be silenced" (center), and "Don't bow down" (rear). (Reuters/Murad
Sezer)
Supporters of Cumhuriyet newspaper protest a police raid of the daily's
Istanbul's office, October 31, 2016. The signs read, "Free media cannot
be silenced" (center), and "Don't bow down" (rear). (Reuters/Murad
Sezer)
New York, October 31, 2016 -- The Turkish government should immediately
reverse an emergency decree closing at least 15 news agencies,
newspapers, and magazines and should immediately release all
journalists imprisoned on bogus charges for their work, the Committee
to Protect Journalists said today.
Police today raided the Istanbul office of the opposition newspaper
Cumhuriyet and detained at least 12 journalists and directors of the
embattled daily on terrorism charges, according to the newspaper and a
statement from the Istanbul Chief Prosecutor's Office. The government
on October 29 used emergency powers it assumed after July's failed
military coup to order 15 news agencies, newspapers, and magazines
closed by decree. The order included the pro-Kurdish Dicle (DİHA) and
Jin (JİNHA) news agencies, the newspapers Özgür Gündem and Azadiya
Welat, and 11 more newspapers and magazines--effectively eviscerating
media aimed at Turkey's ethnic Kurdish minority.
"This is a dark day for the media in Turkey," CPJ Europe and Central
Asia Program Coordinator Nina Ognianova said. "The Turkish government
is trying to eradicate every alternative source of information and
opinion by labeling anyone who challenges it a terrorist. We call on
the government to immediately release Cumhuriyet staff, directors, and
all journalists jailed on trumped-up charges and to reverse all its
orders silencing Turkey's independent media." (CPJ, Oct 31, 2016)
Kurdish
Question / Question kurde
Hommages et colère un an après la mort par balle d'un avocat kurde
Qui a tué Tahir Elçi ? Un an après la mystérieuse mort par balle de ce
célèbre avocat kurde, des centaines de personnes lui ont rendu hommage
lundi à travers la Turquie, et critiqué la lenteur de l'enquête.
Tahir Elçi, bâtonnier de l'ordre des avocats de Diyarbakir, principale
ville du sud-est à majorité kurde de la Turquie, a été tué le 28
novembre 2015 d'une balle dans la tête au cours d'une fusillade entre
la police et des hommes armés présentés par les autorités comme des
rebelles du PKK.
La mort violente de ce défenseur de la cause kurde a choqué un pays
ensanglanté par la reprise des combats entre forces de sécurité et
membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un conflit qui a
fait plus de 40.000 morts depuis 1984. Deux soldats ont été tués lundi
lors d'une embuscade du PKK à Tunceli (sud-est), selon l'agence de
presse Dogan.
Des centaines de personnes ont déposé des fleurs près d'une mosquée
historique de Sur, à Diyarbakir, au pied de laquelle Tahir Elçi a été
tué à 49 ans.
Des avocats en robe, certains tenant des portraits du bâtonnier tué,
n'ont pu retenir leurs larmes, a constaté un photographe de l'AFP.
A Istanbul, plusieurs dizaines d'avocats se sont rassemblés devant le
palais de justice de Bakirköy derrière une banderole proclamant "Nous
n'oublierons jamais Tahir Elçi", selon une vidéaste de l'AFP.
Mais, alors que l'enquête piétine toujours un an après les faits, les
commémorations sont également marquées par la colère devant la lenteur
du processus judiciaire.
Selon les témoignages, Tahir Elçi venait de terminer une conférence de
presse, dans laquelle il avait appelé à mettre un terme aux combats
dans le sud-est, lorsque des coups de feu ont retenti.
Le bâtonnier de Diyarbakir a été touché en plein visage lors de ces
échanges, sans qu'il soit possible de déterminer avec certitude s'il a
été spécifiquement visé par un des tireurs ou victime d'une balle
perdue.
Un an après sa mort, "il n'y a ni acte d'accusation, ni témoin, ni
suspect", a déploré la veuve du bâtonnier, Türkan Elçi, dans un
entretien au quotidien d'opposition Cumhuriyet.
Le principal parti prokurde, le HDP, a été prompt à dénoncer un
"assassinat politique", soutenant que la balle meurtrière avait été
tirée par la police, des accusations rejetées par le gouvernement.
A Istanbul, une avocate, Leyla Han Tüzel, estime qu'"il a été tué avec
la complicité du pouvoir politique, des médias et des organes
judiciaires".
Tahir Elçi avait été brièvement détenu quelques jours auparavant dans
le cadre d'une enquête pour "propagande terroriste" après avoir déclaré
que le PKK, classé "organisation terroriste" par Ankara, était un
"mouvement politique armé".
Un an après la disparition de ce défenseur de la cause kurde, le HDP a
été décapité par l'arrestation de ses dirigeants et plusieurs médias
prokurdes ont été fermés par les autorités. (AFP, 28
novembre
2016)
Une histoire mouvementée des Kurdes de Turquie
CHRIS DEN HOND
Avec la fermeture des médias kurdes et d’opposition et l’arrestation de
onze députés du Parti démocratique des peuples (HDP) élus au Parlement
de Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan franchit une nouvelle
ligne rouge. Il criminalise les Kurdes. Pourtant, l’élan du HDP qui, en
plus des Kurdes, rassemble des minorités arméniennes,
assyro-chaldéennes, des militants du mouvement LGBT et diverses
composantes de la gauche, est réel. Retour sur une histoire mouvementée.
Dogan Özgüden, né en 1936 à Ankara d’une famille de cheminots turcs,
est rédacteur en chef de l’agence de presse Info-Türk basée à
Bruxelles. Après le coup d’État militaire de 1971, Özgüden et sa femme
Tugsavul ont dû quitter la Turquie, après une cinquantaine de procès
d’opinion pour les articles qu’ils avaient publiés. Il lui est toujours
interdit de retourner en Turquie. Il raconte :
Depuis plus de soixante ans que je suis actif dans la vie politique en
Turquie, je peux vous assurer que le génocide arménien et la question
kurde sont des sujets tabous. Après sa création en 1961 par des
syndicalistes de gauche qui contestaient le syndicalisme pro-américain
en Turquie, le Parti ouvrier de Turquie (TIP) a grandi grâce au soutien
massif des camarades kurdes. Parmi ses quinze élus à l’Assemblée, il y
avait plusieurs Kurdes, élus sur un programme socialiste. Le TIP a été
interdit après le coup d’État de 1971 parce qu’il avait déclaré que “le
peuple kurde a le droit d’exercer ses droits politiques en Turquie.”
Ensuite, les Kurdes ont cherché une issue politique autonome. Certains
se sont alliés au Parti démocratique du Kurdistan irakien de Massoud
Barzani, mais après le coup d’État militaire de 1980, c’est le Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui a lancé la lutte armée et
obtenu un soutien de masse au Kurdistan turc.
(Suite: http://orientxxi.info/magazine/le-hdp-est-une-bonne-maladie-pour-la-turquie,1599)
Mandat d'arrêt contre le chef kurde syrien Saleh Muslim
La Turquie a émis mardi un mandat d'arrêt contre le leader kurde syrien
Saleh Muslim, dont les forces combattent le groupe Etat islamique (EI)
en Syrie avec l'appui des Etats-Unis, a rapporté l'agence
progouvernementale Anadolu.
La justice turque a demandé l'arrestation de 48 personnes au total, en
lien avec un attentat commis à Ankara en février dernier, dont les
leaders du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes
turcs), une organisation classée "terroriste" par la Turquie.
Saleh Muslim, coprésident du Parti de l'Union démocratique (PYD, kurdes
Syriens), et trois hauts dirigeants du PKK, Cemil Bayik, Murat
Karayilan et Fehman Hüseyin, sont notamment visés par ces mandats
d'arrêt.
Les YPG, la branche armée du PYD, groupe également classé "terroriste"
par la Turquie, fait partie d'une coalition arabo-kurde combattant les
jihadistes du groupe EI en Syrie avec l'appui des Etats-Unis, un sujet
de frictions entre Ankara et Washington, deux piliers de l'Otan.
"Personne ne va prendre cette décision au sérieux. Je ne suis pas un
citoyen turc pour faire l'objet d'un mandat d'arrêt", a réagi M. Muslim
dans des déclarations au téléphone à l'AFP à Beyrouth.
"Les tribunaux en Turquie prennent leurs ordres de l'Etat et des
membres du Parlement y sont même détenus", a-t-il ajouté en allusion à
la récente arrestation d'une dizaine d'élus du principal parti prokurde
du pays.
Affirmant qu'il avait à l'époque condamné l'attaque d'Ankara, il a jugé "inacceptable cette tentative de m'y mêler".
Les mandats d'arrêt ont été délivrés en lien avec un attentat à la
voiture piégée contre un convoi de l'armée qui avait fait une trentaine
de morts le 17 février à Ankara.
L'attaque a été revendiquée par un groupe dissident du PKK, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).
Cependant, le gouvernement turc a affirmé que l'attentat avait été
planifié conjointement par le PKK et les YPG. Saleh Muslim et un des
responsables du PKK, Cemil Bayik, ont nié ces accusations.
A l'issue d'une enquête éclair, la justice turque avait identifié un
Kurde de Syrie, Salih Necar, soupçonné de liens avec les YPG comme
l'auteur de l'attaque.
- 'Nous irons à Minbej' -
M. Muslim se déplace fréquemment et s'est notamment rendu à Bruxelles à
plusieurs reprises. Son dernier déplacement en Turquie remonte à l'été
2015, selon les médias turcs.
Les dirigeants turcs ont multiplié ces derniers jours les critiques
envers des pays européens, l'Allemagne en tête, accusés de "soutenir"
le PKK.
Au début du conflit syrien, M. Muslim était un visiteur régulier en
Turquie, où il était considéré comme un partenaire potentiel, à
l'instar des Kurdes d'Irak.
Mais le gouvernement turc le considère désormais comme "chef
terroriste" et l'accuse de soutenir le président syrien Bachar al-Assad.
La Turquie, qui redoute la constitution d'une zone autonome kurde à sa
frontière dans le nord de la Syrie, a multiplié les bombardements
contre des cibles des YPG.
Fin août, l'armée turque a lancé une opération sans précédent en Syrie
avec pour double objectif de repousser l'EI et les milices kurdes vers
le sud.
Le président Erdogan a déclaré mardi que les rebelles syriens appuyés
par Ankara étaient "aux portes d'Al Bab". Une fois cette ville prise,
"nous irons à Minbej", a-t-il ajouté, en référence à une ville tenue
par les milices kurdes.
"Nous voulons que Minbej soit vidé des YPG et du PYD", a ajouté M. Erdogan.
Les Etats-Unis considèrent ces milices kurdes comme une force locale
efficace pour combattre l'EI, et notamment reprendre Raqa, le fief des
jihadistes en Syrie. La Turquie a indiqué qu'elle ne participerait pas
à une opération à laquelle seraient associées les YPG. (AFP, 22
novembre
2016)
Deux nouveaux maires arrêtés dans le sud-est à majorité kurde
Deux maires du sud-est à majorité kurde de la Turquie ont été
interpellés lundi dans le cadre d'une enquête sur le "terrorisme",
dernières arrestations en date visant les élus locaux prokurdes, a
rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Ahmet Türk, co-maire de Mardin, l'une des principales villes du sud-est
du pays, et Emin Irmak, co-maire d'Artuklu, municipalité de la province
de Mardin, ont été placés en garde à vue, a indiqué Anadolu.
Leur interpellation fait suite à celles, la semaine dernière, de
co-maires de Van, Siirt et Tunceli, dans le sud-est de la Turquie.
Les autorités turques ont multiplié ces dernières semaines les
suspensions et arrestations d'élus locaux accusés de liens avec le
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée
"terroriste" par Ankara, Washington et Bruxelles.
Tous les maires suspendus et interpellés ont été élus sous les couleurs
du Parti pour la paix et la démocratie (BDP, prokurde), une formation
liée au Parti démocratique des peuples (HDP), dont les dirigeants ont
été incarcérés au début du mois.
Les municipalités du BDP sont dirigées par des co-maires, une femme et un homme, dans un geste symbolique d'égalité.
Les co-maires de Diyarbakir, "capitale kurde" du pays, ont été
incarcérés le mois dernier pour des liens présumés avec le PKK et
remplacés par administrateur.
Selon les chiffres du HDP, publiés avant les dernières interpellations,
53 maires ont été démis de leurs fonctions et 39 arrêtés dans le
sud-est du pays.
Les autorités affirment qu'il est nécessaire de remplacer ces élus par
des administrateurs dans le cadre de la lutte contre le PKK, une mesure
qui suscite la controverse.
Début novembre, un administrateur désigné pour diriger la municipalité
de Derik, dans la province de Mardin, a été tué dans un attentat à la
bombe attribué par les autorités au PKK. (AFP, 21
novembre
2016)
13th International Conference on the Kurds: 7-8 Dec 2016 at EP
For 13 years the EUTCC has organised annual international conferences
in the European Parliament, focusing on the Kurdish question and
democratic processes in Turkey. With invited civil society
organizations, academics, European, Turkish and Kurdish politicians,
policy-makers and activists, these conferences have received
international attention. The work of the EUTCC is unique, as no other
organization has the same competence and approach to the issues
concerning the Kurds and Turkey. The conference patrons include
internationally recognised individuals like Archbishop Emeritus Desmond
Tutu, Noam Chomsky, Leyla Zana, Shirin Ebadi, Bianca Jagger, and Vedat
Turkali.
The final resolution of each conference has urged the European Union
(EU), the United States (US), the international community and all
democratic forces to apply their political influence to encourage
Turkey to find a peaceful and political solution to the Kurdish
question. The conferences have provided a more accurate and objective
picture to the public about the real situation in Turkey, and their
final resolutions have been taken advantage of in the EU institutions’
annual reports. Finally, these conferences have constituted an
important source of background information for the media outlets.
This year, we have decided not only to focus on the Kurdish question in
Turkey but to include the present crises in the Middle East and the
situation of the Kurds and other peoples in the affected areas. The
situation in the Middle East and the search for a political and
democratic solution is a crucial issue to discuss. Almost all Western
and regional states and the peoples in the area are involved in this
process. On the other side are the radical groups like Al-Nusra and
ISIS, who increasingly terrorise the entire region along with the whole
world. There has, of course, been effective resistance against these
groups, but in order to find a final and peaceful solution to the
crisis more is required.
Peoples the Middle East along with a number of international
institutions are currently discussing the secret Sykes-Picot Agreement
of 1916, which is seen as a reason for the current problems in the
Middle East in particular by the peoples who lost their freedom and
their basic democratic rights. The result has been a century of crisis,
conflicts and wars.
In order to discuss these problems and point to possible solutions we
have decided that this year’s conference should focus around these
issues. With the support of most of the Kurdish political parties in
all parts of Kurdistan, the EUTCC with its partners in the European
Parliament (the socialist-leaning and left groups) wish to discuss this
important state of affairs. Hereby, we are kindly asking you to
participate in our conference as your participation will contribute to
the quality of the discussions through which you have the opportunity
to raise your short comments and questions to the speakers.
Unfortunately, due to our limited budget, we won’t be able to cover
your travel expense and accommodation cost.
Full text:
http://82992.seu1.cleverreach.com/m/6683251/0-f630144d1731300a2a0989a0084c1806
Med Nuçe and Newroz TV won, Eutelsat and Turkey lost
Paris Commercial Court ruled in favor of Med Nuçe whose broadcast had
been halted by the French operator Eutelsat. Med Nuçe’s lawyer said it
was “a great victory in the name of press freedom”.
The court was expected to declare the verdict on Med Nuçe and Newroz TV
on November 14, but the judges were late in signing. The verdict on
Newroz TV was announced midday Tuesday, and on Thursday November 17,
the verdict on the Med Nuçe case was signed. Paris Commercial Court
convicted Eutelsat in both cases. The court demanded broadcasts resume
for both Med Nuçe and Newroz TV.
EUTELSAT’S DECISION IS ILLEGAL
Paris Commercial Court’s verdict on Med Nuçe stated that the decision
to stop broadcast fell with Belgium’s radio and television authority
and not Eutelsat. Judge Thierry Hubert-Dupon expressed that Eutelsat
hadn’t proved the claims of Turkish Radio and Television Supreme
Council (RTÜK), and decreed Eutelsat had violated the European
Convention on Transfrontier Television. The court ruled that the
decision to stop the broadcast was “clearly illegal”.
The verdict orders “to resume the broadcast of Med Nuçe programs and
Hotbird satellite that were interrupted on October 3, 2016.” The court
ruled that determining the material damages fell to the Belgian company
and made a foreign plea. The court also sentenced Eutelsat to pay €5000
in damages to Med Nuçe. With this decree, Eutelsat should resume Med
Nuçe broadcasts, or they will have to pay €10.000 in damages for each
day of the delay.
€10.000 FOR EACH DAY OF THE DELAY
The court had issued a similar verdict regarding Newroz TV on Tuesday.
The verdict demanded Eutelsat resume broadcast for Newroz TV under the
company SKM (Stiftelsen Kurdish Media). The court ruled for Eutelsat to
pay €10.000 in damages for each day the resumption is delayed.
The Newroz TV verdict also stresses that Eutelsat had no “concrete,
serious and significant” evidence that the Kurdish television had ties
with PKK. The court also ruled that the Turkish authorities resorted to
a solution via Eutelsat and therefore failed to fulfill their
obligations.
ATT. MALTERRE: A GREAT VICTORY FOR PRESS FREEDOM
Med Nuçe’s lawyer Jean Louis Malterre spoke to the ANF and said that
the outcome won’t change even if Eutelsat goes to appeal. Malterre said
the court’s verdict was a “great victory for press freedom”.
“Eutelsat didn’t present any evidence to the court that the broadcasts
included and praised violence,” said Malterre, and continued: “Eutelsat
should have complied with the institutions of countries the broadcasts
were tied to, not Turkey. Eutelsat completely disregarded the European
convention either. Now they have to comply with the court’s verdict.”
Malterre added that Eutelsat had violated international agreements.
BROADCAST HAD HALTED BY TURKEY’S DEMAND
The first hearing for the case filed by Med Nuçe in the Paris
Commercial Court was held on October 26. Eutelsat’s lawyer had accepted
they took the decision to stop broadcasts by Turkey’s demand and had
failed to provide evidence of criminal activity in the hearing.
Med Nuçe’s broadcast was halted on November 3. Eutelsat had sent a
message to Hot Bird on September 29 on halting the broadcast. On the
day this message was sent, over 20 television and radio networks had
been closed in Turkey, and the children’s channel Zarok TV was among
them. Eutelsat had halted broadcast for Newroz TV on October 11.
There had been days of protests against Med Nuçe and Newroz TV
broadcasts being halted. Several press organizations, political parties
and parliamentarians had condemned the decision and protested
Eutelsat’s compliance with the Turkish regime. The French government
had also stated that unless evidence of violent broadcast was
presented, the closing of a news channel was unacceptable. (ANF, November 17, 2016)
Un nouveau maire arrêté dans le sud-est à majorité kurde
Le co-maire de la grande ville de Van dans le sud-est à majorité kurde
de la Turquie a été arrêté pour des liens présumés avec les rebelles
kurdes et remplacé par un administrateur, ont rapporté jeudi les médias
officiels.
Bekir Kaya a été incarcéré jeudi dans le cadre d'une "enquête
terroriste" et remplacé à la tête de la mairie par le gouverneur de la
région de Van, Ibrahim Tasyapan, selon l'agence progouvernementale
Anadolu.
Des mandats d'arrêt ont été émis contre quatre autres responsables de la mairie, selon la même source.
Quelques heures après l'arrestation du maire, la police a fait usage de
grenades lacrymogènes et de canons à eau pour disperser des dizaines de
manifestants venus lui témoigner leur soutien, selon un photographe de
l'AFP sur place.
Mercredi, les maires de deux autres villes dans l'est de la Turquie,
Siirt et Tunceli, ont également été arrêtés pour des liens présumés
avec les rebelles du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK),
considéré comme une organisation terroriste par Ankara, a indiqué
Anadolu jeudi.
Ces arrestations surviennent dix jours après l'arrestation d'une
dizaine de députés de la principale formation politique prokurde de
Turquie, le Parti démocratique des peuples (HDP), dont ses deux
coprésidents.
Jeudi, Kamuran Yuskek, coprésident du parti DBP, émanation régionale du HDP, a également été arrêté, selon les médias turcs.
Fin octobre, les autorités avaient arrêté les deux maires de
Diyarbakir, "capitale" de la région à majorité kurde, accusés eux aussi
d'activités "terroristes" en lien avec le PKK.
Les municipalités kurdes sont dirigées par deux maires, un homme et une femme, au nom de l'égalité des sexes.
Le porte-parole du HDP Ayhan Bilgen a condamné les arrestations des
maires élus dans des localités kurdes et la nomination
d'administrateurs par l'Etat. "Cela montre que le gouvernement ne
respecte pas la volonté de la population locale", a-t-il dit à des
journalistes au siège du parti à Ankara.
Il a affirmé que son parti était visé par les autorités en raison de
son opposition à l'instauration d'un système présidentiel en Turquie
censé renforcer les pouvoirs du chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan.
Les arrestations et suspensions de responsables locaux accusés de liens
avec le PKK et la fermeture de médias pro-kurdes se sont multipliées
depuis le putsch avorté de juillet contre le président Erdogan, imputé
par les autorirés turques au prédicateur Fethullah Gülen exilé aux
Etats-Unis. (AFP, 17
novembre
2016)
Eutelsat doit rétablir la diffusion d'une chaîne kurde visée par Ankara
L'opérateur européen de satellites Eutelsat a été enjoint de rétablir
la transmission de la chaîne kurde Newroz TV, suspendue depuis un mois
à la demande des autorités turques, selon une copie du jugement obtenue
mardi par l'AFP.
Le tribunal de commerce de Paris a estimé que "l'interruption de
transmission opérée par Eutelsat (...) a été effectuée en infraction
manifeste" et a provoqué un "trouble manifestement illicite" pour la
société suédoise Stiftelsen Kurdish Media (SKM), diffuseur de Newroz TV.
Eutelsat est menacé d'une amende de 10.000 euros par jour s'il ne se conforme pas au jugement.
Il avait interrompu le 11 octobre la diffusion de Newroz TV, liée selon
l'autorité de l'audiovisuel turc RTÜK au Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), formation considérée comme une "organisation
terroriste" par la Turquie, l'Union européenne ou encore les États-Unis.
"Au-delà de la simple affirmation, au demeurant non démontrée, de liens
avec le PKK", Eutelsat n'a pas fourni la preuve que cette relation
"présente un caractère manifeste, sérieux et grave", a estimé le
tribunal dans son ordonnance prononcée lundi.
Le directeur de la chaîne satellitaire, qui émet depuis la banlieue de
Stockholm, dénonce également l'absence de preuves soutenant les
allégations d'Ankara.
En fait de propagande "nous avons montré la réalité, comme les autres
chaînes d'information et nous avons respecté la loi suédoise", a
indiqué Faruk Nozhatzadeh à l'AFP. Quant aux liens présumés de la
chaîne avec le PKK, "nous les démentons", a-t-il dit.
Newroz espère être en mesure de reprendre ses programmes dès mercredi,
mais M. Nozhatzadeh craint qu'un appel interjeté par Eutelsat ne le
permette pas.
Le tribunal a par ailleurs estimé que l'autorité turque avait manqué à
ses obligations en contournant SKM, au lieu de lui transmettre sa
demande motivée et de chercher à "résoudre la difficulté" de concert.
RTÜK avait en revanche sollicité son homologue suédoise en mai "pour
prendre les mesures en vue de la cessation de la diffusion" de Newroz
TV. Mais selon les médias suédois, l'autorité de régulation a botté en
touche, indiquant ne pas avoir ratifié la convention européenne
invoquée par RTÜK.
Avant Newroz TV, Eutelsat avait également suspendu la diffusion d'une
autre chaîne kurde, Med-Nûce TV, déjà à la demande d'Ankara et pour les
mêmes raisons. (AFP, 15
novembre
2016)
Demirtaş kept with Al-Qaeda convicts and ordinary prisoners
Peoples’ Democratic Party (HDP) Co-chair Selahattin Demirtaş was
detained in a house raid in his home in Amed and sent to Edirne Type F
Closed Prison on November 4. HDP Hakkari MP Abdullah Zeydan was
arrested on the same day, and they have both been kept alone in
separate cells for 11 days. An important piece of information has
surfaced on the situation of Demirtaş and Zeydan.
It has come to light that Zeydan and Demirtaş are not kept in the A and
B blocks where the political prisoners from HDP are, but in C Block,
where the Al-Qaeda convicts and problematic ordinary prisoners are.
Reports say Al-Qaeda prisoners to the right of Demirtaş’s cell
frequently chant takbeer and violent prisoners to his left chant racist
slogans.
Demirtaş and Zeydan are forced to pass by mentioned prisoners’ cells as
they are taken from their cells for lawyer’s visits or visitations.
Demirtaş and Zeydan appealed to the prison administration to stay with
the political prisoners as they face a threat in such circumstances,
but the prison administration only said they were “waiting for a reply
from the Ministry of Justice, and an arrangement will be made according
to the outcome”.
The current situation brings AKP İzmir MP Hüseyin Kocabıyık’s tweet
sent the other day to mind: Kocabıyık had issued such threats as: “In
case of an assassination against the statesmen, the people will storm
the prisons and hang all PKK and FETÖ members, this is what the people
talk about.” (ANF, November 15, 2016)
Après couvre-feu, les habitants de Sirnak le retrouvent en ruines
Des centaines de personnes ont commencé à rentrer lundi à Sirnak, ville
du sud-est en majorité kurde de la Turquie transformée en champ de
ruines par les violents combats entre l'armée turque et les rebelles du
PKK, a constaté l'AFP.
Le gouvernorat de la province du même nom, frontalière de l'Irak et de
la Syrie, a annoncé dans un communiqué la levée partielle, lundi, du
couvre-feu imposé en mars dernier dans le cadre de la lutte contre les
rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Profitant de cette décision, de nombreuses familles qui avaient fui
la
ville y sont retournées, plusieurs d'entre elles découvrant un
amoncellement de pierres là où se trouvait autrefois leur maison. Au
milieu des gravats, une mosquée se dresse, sa facade criblée de balles.
"Ici, il y avait nos maisons. Ici, il y avait nos souvenirs", s'est
lamenté un habitant en découvrant ce qu'il restait de sa vie passée.
"Maintenant, on nous laisse tout seul, que va-t-il nous arriver ?", se demandait une autre personne.
Le couvre-feu, qui est toujours en vigueur dans une partie de la ville,
a été imposé le 14 mars dans le cadre des opérations de "nettoyage"
lancées par les forces de sécurité turques contre le PKK (Parti des
travailleurs du Kurdistan), une organisation classée "terroriste" par
Ankara, Washington et Bruxelles.
Après la rupture d'un cessez-le-feu l'été dernier, les membres du PKK
ont proclamé l'"autonomie" dans plusieurs villes du sud-est de la
Turquie.
En se déplaçant des traditionnelles zones rurales aux centres urbains,
les combats ont provoqué l'exode de centaines de milliers de personnes.
A Sirnak, plusieurs écoles ont été détruites et l'électricité et l'eau
étaient toujours coupées lundi. Des pelleteuses s'activaient pour
déblayer les pierres.
Des femmes faisaient cuire du pain au milieu des gravats et des enfants
jouaient dans les rues de terre battue, a constaté un photographe de
l'AFP.
Selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu, plus de 7.000
combattants du PKK et plus de 600 membres des forces de sécurité ont
été tués depuis la reprise des combats en juillet, un bilan
invérifiable de manière indépendante. (AFP, 14
novembre
2016)
Les dirigeants du HDP prokurde arrêtés
Les chefs
du principal parti prokurde de Turquie ont été placés vendredi en
détention préventive, quelques heures après leur arrestation par les
autorités, qui semblent franchir une nouvelle étape dans les purges
menées tous azimuts depuis le putsch avorté de juillet.
L'arrestation des coprésidents du Parti démocratique des peuples (HDP),
Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, et d'une dizaine d'autres
députés de cette formation, a suscité des réactions indignées en
Occident, dont les relations avec la Turquie sont déjà tendues en
raison des atteintes aux libertés reprochées au pouvoir du président
Recep Tayyip Erdogan.
Peu après leur arrestation, dans la nuit de jeudi à vendredi, un
attentat à la voiture piégée a frappé dans la matinée un bâtiment de la
police à Diyarbakir, "capitale" du sud-est turc à majorité kurde,
faisant neuf morts, dont deux policiers et plus de cent blessés, selon
un bilan de source officielle.
Il a été attribué par le Premier ministre Binali Yildirim au Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée comme
terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.
L'attentat a ensuite été revendiqué par l'organisation Etat islamique
(EI), par l'intermédiaire de l'agence Amaq, organe de propagande du
groupe jihadiste.
"Selon une source interne pour l'Agence Amaq: des combattants de l'Etat
islamique ont fait exploser un véhicule bourré d'explosifs garé devant
un poste de la police turque à Diyarbakir, dans le sud-est de la
Turquie", a rapporté le centre de surveillance des mouvements
jihadistes SITE.
La décision de placer les deux chefs du parti en
détention préventive a été prise dans l'après-midi par un tribunal de
Diyarbakir, dans le cadre d'une enquête "antiterroriste" liée au PKK,
selon l'agence progouvernementale turque Anadolu.
Cinq autres députés de cette formation ont également été placés en
détention préventive à Diyarbakir et dans d'autres villes, selon la
même source. Trois autres ont été relâchés sous contrôle judiciaire.
Le HDP, deuxième parti d'opposition en Turquie, a estimé dans un
communiqué que les arrestations marquaient "la fin de la démocratie"
dans le pays.
Les Etats-Unis sont "profondément troublés" par la détention des élus
prokurdes, a écrit sur Twitter Tom Malinowski, chargé des droits de
l'Homme au département d'Etat.
La chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, s'est dite "extrêmement inquiète".
Berlin a annoncé avoir convoqué le chargé d'affaires turc, et le
porte-parole de la chancelière Angela Merkel a jugé ces arrestations
"hautement alarmantes".
A Paris, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Romain
Nadal a déclaré que l'arrestation des élus HDP "soulève une vive
préoccupation".
Dans un texte rédigé à la main lu par l'un de ses avocats, M. Demirtas
s'est dit victime d'un "coup civil par le gouvernement et le palais".
Les mots "Nous allons à coup sûr gagner" qu'il a lancés en turc au
moment de son arrestation ont été très partagés sur Twitter sous le
hasthtag #MutlakaKazanacagiz .
"C'est un coup d'Etat contre le HDP, c'est un coup d'Etat contre
le pluralisme, contre la diversité, contre l'égalité", a déclaré Garo
Paylan, un député du HDP, lors d'une conférence de presse au quartier
général stambouliote du parti.
- Réseaux sociaux au ralenti -
A Ankara, des dizaines de manifestants solidaires du HDP ont été
dispersés par les forces de l'ordre à l'aide de gaz lacrymogènes, a
constaté un photographe de l'AFP.
L'accès aux réseaux sociaux et à des applications de messagerie était
fortement perturbé vendredi, quelques heures après l'arrestation des
élus kurdes.
La plate-forme de surveillance TurkeyBlocks a indiqué avoir "détecté
des restrictions d'accès à plusieurs réseaux sociaux dont Facebook,
Twitter et YouTube à partir de vendredi à 01h20 (22h20 GMT jeudi)".
Par ailleurs, selon le site spécialisé T24,
l'autorité turque des télécommunications BTK est intervenue pour
restreindre l'accès aux principaux services VPN comme Tor Project et
Tunnel Bear. Aucune confirmation officielle n'était disponible dans
l'immédiat.
Le week-end dernier, les deux maires de Diyarbakir ont été placés en
détention et une douzaine de médias prokurdes ont été fermés par décret.
Ces mesures ont aggravé les tensions dans le sud-est du pays,
ensanglanté par des combats quotidiens entre le PKK et les forces de
sécurité depuis la rupture, à l'été 2015, d'un fragile cessez-le-feu,
qui a sonné le glas du processus de paix pour mettre un terme à un
conflit ayant fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Le président Erdogan considère que le HDP est étroitement lié au PKK et
a fait savoir qu'il ne considérait plus cette formation comme un
interlocuteur légitime.
En mai, le Parlement turc a voté la levée de l'immunité des députés
menacés de poursuites judiciaires, une mesure contestée visant
notamment les élus du HDP.
Sous l'impulsion de M. Demirtas, le HDP a élargi sa base électorale
au-delà de la seule communauté kurde de Turquie (15 millions de
personnes) et s'est transformé en un parti moderne, à la fibre sociale,
ouvert aux femmes et à toutes les minorités. (AFP, 5 novembre
2016)
Des milliers de Kurdes défilent contre Erdogan en Europe
"Stopper la dictature Erdogan" : Plusieurs milliers de
Kurdes ont défilé samedi dans plusieurs villes européennes,
principalement à Cologne en Allemagne, pour protester contre le
président turc Recep Tayyip Erdogan après l'arrestation de responsables
politiques prokurdes.
Dans le même temps, la police turque a dispersé à l'aide de grenades
lacrymogènes et de canons à eau des centaines de manifestants qui
protestaient à Istanbul pour les mêmes raisons, ont constaté des
journalistes de l'AFP.
Les arrestations vendredi des chefs et de plusieurs députés du HDP,
principal parti prokurde, ont été accueillies avec inquiétude à
l'étranger, où l'on y voit une nouvelle étape dans les purges menées
tous azimuts depuis le putsch avorté de juillet. Et neuf responsables
et journalistes du principal quotidien d'opposition turc, Cumhuriyet,
ont été placés samedi en détention préventive.
Le rassemblement le plus important s'est tenu à Cologne, où environ
6.500 participants ont défilé dans le calme dans le centre-ville, selon
la police, certains munis de fanions et pancartes en signe de soutien
au HPD, d'autres des portraits des responsables arrêtés, et notamment
du jeune coprésident du HDP, Selahattin Demirtas.
La mobilisation était cependant moins forte que prévu, les
organisateurs tablant initiallement sur la participation de 10.000 à
15.000 manifestants.
"Nous sommes au seuil d'une guerre civile", a lancé une oratrice,
tandis qu'une bannière appelait à "stopper la dictature Erdogan".
Ailleurs en Allemagne, environ 2.000 personnes ont pris part à un
rassemblement similaire à Stuttgart (sud-ouest), 1.200 à Brême (nord),
250 à Karlsruhe (sud-ouest), selon l'agence allemande DPA.
L'Allemagne compte la plus importante communauté kurde d'Europe avec
environ un million de personnes, mais également la plus grande diaspora
turque au monde, ce qui fait craindre une importation sur le sol
allemand des tensions entre les deux communautés, attisées par la
politique représsive de M. Erdogan en Turquie.
En France, quelque 2.000 manifestants ont défilé au centre de Paris,
selon la police, beaucoup venus en famille, derrière des banderoles
clamant "Stop Erdogan, touchez pas à nos élus", ou encore "La Turquie
bombarde, l'Europe reste silencieuse".
Plusieurs organisations d'extrême gauche, dont le Parti communiste et
le Parti de gauche, avaient apporté leur soutien à la manifestation.
Ils étaient environ 800 personnes à Rennes (ouest) à l'appel du Conseil
démocratique kurde et de l'association des Amitiés Kurdes, et 300 à
Marseille (sud) en haut de la Canebière, principale artère de la ville,
où ils ont ont entamé des danses traditionnelles accompagnées par un
orchestre.
En Belgique, environ 300 Kurdes ont manifesté à Bruxelles dans l'après-midi devant la Gare Centrale, selon l'agence Belga.
Les arrestations des responsables politiques ont suscité des réactions
indignées en Europe. La chef de la diplomatie de l'UE, Federica
Mogherini, s'est dite "extrêmement inquiète", tandis que Berlin a
annoncé avoir convoqué le chargé d'affaires turc, mettant en garde la
Turquie contre la tentation de "museler l'opposition".
(AFP, 5 novembre
2016)
Selahattin Demirtas, la bête noire d'Erdogan
M. Demirtas et la coprésidente du Parti démocratique des peuples (HDP),
Figen Yüksekdag, ont été interpellés et placés en garde à vue dans la
nuit de jeudi à vendredi dans le cadre d'une enquête "antiterroriste"
en lien avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Jeune, charismatique et moderne, M. Demirtas, un avocat de formation
âgé de 43 ans, s'est taillé une place à part sur l'échiquier politique
et a réussi à transformer le HDP en une formation de gauche moderne, ce
qui lui a permis de devenir le deuxième parti d'opposition en Turquie.
Sous la houlette de l'"Obama kurde", comme il est parfois surnommé, le
HDP a réalisé une percée historique lors des élections législatives de
juin 2015, raflant 80 sièges au Parlement et privant de majorité
absolue le parti au pouvoir.
Ce succès a valu à M. Demirtas d'être pris pour cible par M. Erdogan de
manière systématique. Le chef de l'Etat et ses sicaires l'accusent
d'être aux ordres de "ceux de la montagne", une expression qui désigne
le cadre dirigeant du PKK, dont les bases arrières se trouvent dans les
monts Qandil.
Le coup d'Etat manqué en juillet n'a pas arrangé les choses pour M.
Demirtas et son parti: les autorités ont multiplié les purges contre
les putschistes présumés, étendant au passage leurs filets aux milieux
prokurdes.
Dans un entretien à l'AFP après le putsch manqué, M. Demirtas disait
redouter que l'état d'urgence instauré en Turquie puisse être utilisé
pour une répression qui déborderait largement le cadre de la chasse aux
conjurés du 15 juillet.
La vague d'arrestations qui a frappé le sommet du HDP, dont une
douzaine de députés ont été placés en garde à vue vendredi, semble lui
donner raison.
- Contre le putsch et contre Erdogan -
Depuis la tentative de coup d'Etat, M. Demirtas a multiplié les
avertissements contre ce qu'il appelle la "dérive dictatoriale" de M.
Erdogan, s'opposant farouchement au système présidentiel que veut
instaurer le gouvernement turc.
A l'AFP, il a affirmé être opposé au putsch, mais également à la
politique menée par le gouvernement. "En fait, nous pensons que ce sont
les erreurs commises par Erdogan qui ont conduit à ce putsch", a
déclaré M. Demirtas.
Né dans la ville à majorité kurde d'Elazig (est), le coprésident du HDP
est le deuxième d'une famille de sept enfants. Il raconte avoir pris
conscience de son identité kurde lorsqu'il avait 15 ans, lors des
funérailles d'un homme politique tué par les forces de sécurité à
Diyarbakir, grande ville du sud-est à majorité kurde.
Avec un diplôme de droit en poche, Selahattin Demirtas a un temps travaillé comme avocat avant de se lancer en politique.
Elu en 2007 il s'est révélé sur la scène nationale lors de la présidentielle d'août 2014, où il a frôlé la barre des 10%.
Totalement rompu aux codes de la communication politique, M. Demirtas a
imposé une image de bon père de famille, petit-déjeunant avec sa femme
et ses deux filles.
Sous sa coprésidence, le HDP a largement élargi son audience au-delà de
la seule communauté kurde de Turquie (15 millions de personnes) et
s'est transformé en un parti à la fibre sociale, ouvert aux femmes et à
toutes les minorités.
Mais sa tâche s'est considérablement compliquée après la reprise, à
l'été 2015, des attentats ciblés du PKK contre la police et l'armée
après l'échec des discussions de paix ouvertes fin 2012.
Lors d'élections législatives anticipées en novembre, le HDP a perdu 21
députés, mais reste aujourd'hui la troisième force politique au
Parlement.
"Nous n'avons pas de lien organique avec le PKK", répond-il, toutefois
gêné aux entournures par le ralliement de son propre frère à la
guérilla.
Le HDP a affirmé en novembre 2015 que M. Demirtas avait été la cible
d'une tentative d'assassinat, une balle ayant été tirée contre son
véhicule. Les autorités turques ont nié qu'une telle attaque avait eu
lieu. (AFP, 4 novembre
2016)
Belgian Court decided not to prosecute Kurdish politicians and associations
Photo: Zübeyir Aydar, Remzi Kartal and Adem Uzun
In 2010 an investigation was opened by the Belgian
Federal prosecutor against Kurdish politicians and associations in
Belgium for terrorism accusations.
Among those subject to the investigation were Remzi
Kartal, Zübeyir Aydar, Adem Uzun, Kurdish Television and other Kurdish
associations in Belgium.
Today the Brussels Court decided not to prosecute
them. The judge decided that there is an armed conflict going on in
Turkey and therefore the terrorism law cannot be used.
He also decided not to prosecute the Kurdish
Television since he considers their prosecution might be in violation
of the right of the freedom of speech.
The court decision recognises that a war is going on
in Turkey and that the allegations of the Turkish state, saying that
the Kurds are terrorists, is false. (ANF, November 3, 2016)
Le tribunal belge a décidé de ne pas persécuter des hommes politiques et associations kurdes
Communiqué de presse du Congrès national du Kurdistan:
En 2010, une enquête avait été ouverte par le
parquet fédéral belge contre des politiciens et des associations kurdes
pour terrorisme.
Parmi eux, figuraient des personnalités politiques
comme Remzi Kartal, Zubeyir Aydar et Adem Uzun, ainsi qu'une chaîne de
télévision et des associations kurdes situées en Belgique.
Aujourd'hui, le Tribunal correctionnel belge vient de rendre un non-lieu dans cette affaire.
Les juges ont en effet considéré que la
qualification terroriste ne pouvait être retenue en raison de
l'existence d'un conflit armé en Turquie.
Le tribunal a également rendu un non-lieu concernant
la télévision kurde en considérant que ses activités relevaient de la
liberté d'expression.
Reconnaissant l'existence d'un conflit armé en
Turquie, la justice belge a rejeté les allégations de terrorisme de
l'Etat turc à l'encontre des Kurdes.
Le Congrès national du Kurdistan
3 novembre 2016
Un bureaucrate nommé pour diriger la "capitale" kurde Diyarbakir
Les autorités turques ont annoncé mardi avoir nommé un administrateur
pour diriger la principale ville du sud-est à majorité kurde de la
Turquie, Diyarbakir, dont les deux maires, accusés d'activités
"terroristes", ont été placés en détention.
Cumali Atilla, jusque là sous-préfet d'Etismegut, dans la province
d'Ankara, a été désigné pour prendre les commandes de la municipalité,
a indiqué le gouvernorat de Diyarbakir dans un communiqué.
Cette annonce survient deux jours après l'incarcération de Gültan
Kisanak et Firat Anli, élus ensemble en 2014 à la tête de Diyarbakir.
Ils sont accusés d'"appartenance à une organisation terroriste armée"
et de "soutien logistique à une organisation terroriste armée", en
l'occurrence le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le Conseil de l'Europe, dont la Turquie est membre, s'est dit
"particulièrement préoccupé" par leur arrestation, qui a déclenché une
vague de manifestations dans le sud-est de la Turquie et à Istanbul.
Les remplacements de responsables élus par des administrateurs nommés
par Ankara se sont multipliés ces dernières semaines dans le sud-est du
pays.
Les autorités affirment qu'il s'agit d'une mesure nécessaire dans le
cadre de la lutte contre le PKK, une organisation classée "terroriste"
par Ankara, Washington et Bruxelles.
Le mois dernier, 24 maires du sud-est du pays soupçonnés d'être liés au
PKK ont été suspendus et remplacés par des administrateurs.
L'un d'eux a été tué par balles le 16 octobre à Van, dans l'est de la Turquie, au cours d'une attaque revendiquée par le PKK.
Le sud-est de la Turquie est ensanglanté par des combats quotidiens
entre le PKK et les forces de sécurité depuis la rupture, à l'été 2015,
d'un fragile cessez-le-feu, qui a sonné le glas du processus de paix
pour mettre un terme au conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis
1984. (AFP, 1 novembre
2016)
Les co-maires de Diyarbakir en détention pour activités "terroristes"
Un tribunal turc a annoncé
dimanche avoir placé en détention provisoire les deux maires de
Diyarbakir, épicentre du sud-est à majorité kurde de la Turquie,
accusés d'activités "terroristes" en lien avec le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK).
Gültan Kisanak et Firat Anli, élus ensemble en 2014 à la tête de
Diyarbakir, sont accusés d'"appartenance à une organisation terroriste
armée" et de "soutien logistique à une organisation terroriste armée",
selon un communiqué du tribunal de Diyarbakir.
Leur mise en détention intervient cinq jours après leur placement
en garde à vue, mardi soir, qui avait provoqué une flambée de violence
dans le sud-est du pays.
Ayla Akat Ata, une ex-députée du Parti pour la paix et la démocratie
(BDP), dont sont aussi issus Mme Kisanak et M. Anli, a également été
placée en détention dimanche soir.
Cette décision survient dans un contexte particulièrement tendu, avec
la multiplication des arrestations et suspensions de responsables
locaux accusés de liens avec le PKK, ou encore la fermeture d'une
douzaine de médias prokurdes annoncée par décret samedi soir.
Trois policiers ont été grièvement blessés dimanche soir dans une
attaque à la bombe contre des locaux du parti AKP au pouvoir dans la
province de Mardin, voisine de celle de Diyarbakir, selon l'agence de
presse Dogan, qui attribue l'assaut au PKK.
Dimanche, plusieurs centaines de personnes ont manifesté pour réclamer
la libération de Mme Kisanak et M. Anli à Diyarbakir et Istanbul, où
des policiers ont fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser
les protestataires, a constaté une journaliste de l'AFP.
S'adressant à quelque 500 personnes rassemblées à proximité de la
mairie de Diyarbakir dimanche, Selahattin Demirtas, coprésident du
Parti démocratique des peuples (HDP, principale formation prokurde), a
accusé les autorités de "retenir en otage" les deux maires.
"Tous ceux qui ne disent pas +Erdogan est notre sultan+ sont déclaré
+terroristes+", a lancé M. Demirtas, appelant "les forces
démocratiques" à se mobiliser. "Nous ne reculerons pas, quel qu'en soit
le prix", a-t-il ajouté.
Le président Recep Tayyip Erdogan accuse le HDP et le BDP d'être liés
au PKK, une organisation classée "terroriste" par Ankara, Washington et
Bruxelles.
Le mois dernier, 24 maires du sud-est du pays soupçonnés d'être
liés au PKK ont été suspendus et remplacés par des administrateurs
nommés par le gouvernement, une mesure qui a déclenché des
manifestations dans plusieurs villes de la région. (AFP, 31 octobre
2016)
Minorités
/ Minorities
In Continuing Purge, Turkey Removes Only Assyrian Mayor
Februniye Akyol, the first Assyrian mayor in Turkey, was removed today by Turkish authorities.
Mardin, Turkey (AINA) -- Turkey removed the two co-mayors of Mardin
today and replaced them with a so-called qayyum (guardian). The
co-mayors, Februniye Akyol and Ahmet Turk, were elected co-mayors of
Mardin on March 30, 2014. Februniye Akyol was the first Assyrian female
mayor in Turkey and ran as a member of a Kurdish political party.
To date Turkey has removed removed 30 mayors suspected of having ties
to the Kurdistan Workers' Party (PKK) and Fethullah Gülen. Turkish
authorities continue to dismiss elected mayors in southeast Turkey.
Several big cities are now controlled by a qayyum.
Based on reporting by AssyriaTV. (AINA, 17 Nov 2016)
"Une histoire de fou" de GUÉDIGUIAN et débat avec Özgüden
DEBAT avec Dogan ÖZGÜDEN, Info-Türk
Samedi 26 novembre, à 20 heures
Botanique
17ème Festival du cinéma d'ATTAC
http://bxl.attac.be/spip/spip.php?article1562
Même les Arméniens Morts ne peuvent reposer en paix en Turquie islamique
Tandis que dans la plupart des lieux du monde, on est choqué par les
atrocités commises par l’état Islamique contre les communautés
non-musulmanes, en Syrie et en Iraq, une communauté non-musulmane en
Turquie, les Arméniens, souffre depuis des décennies - essentiellement
abandonnée par le monde.
Ce qu’ont fait les Ottomans au cours du génocide de 1915 (et ce que la
Turquie fait encore aujourd’hui) est très similaire à e que fait l’état
islamique. Tracer des parallèles entre le passé et le présent est très
utile pour la compréhension de la continuité, de l’universalité et de
l’horreur du génocide islamique djihadiste.
Même si 101 années se sont écoulées depuis que le génocide de 1915
s’est abattu sur les Chrétiens arméniens, commis par de l’Empire
ottoman, les quelques maisons, églises et même cimetières de victimes
restants sont encore pris pour cibles à la fois par les autorités
d’état et par les autorités locales de Turquie. Pour une grande part,
le public est lui aussi complice, gardant le silence face à ces
injustices.
Aujourd’hui, les Arméniens, dans leur ancienne patrie à l’intérieur des
frontières de la Turquie se sont pratiquement éteints. Mais en Turquie,
même les Arméniens morts ne sont pas autorisés à reposer en paix.
“ Des douzaines de tombes ont été creusées et des os ont été déterrés
“, nous dit Aziz Dagci, le chef de l’Association des Minorités
Arméniennes, qui a déposé une plainte criminelle dans la ville de
Mouch, pour fait de destruction de tombes dont certaines ont été
creusées dans les années 1800.
“ Ils faut qu’ils cessent d’excaver nos tombes. Seuls s’y trouvent nos
morts “, dit-il. “ Et ils devraient aussi arrêter de détruire notre
monastère “.
Pour la plupart, les media du monde sont muets sur les abus de droits
de l’homme dont les Arméniens et les autres Chrétiens subissent en
Turquie. Leur seul point de fixation est semble-t-il l’état Islamique.
Il est regrettable de voir ce que les Arméniens et d’autres Chrétiens
subissent en Turquie, un pays membre de l’Otan.
En 2013, par exemple, 500 maisons historiques arméniennes dans le
quartier Kale de Mouch ont été démolies dans le cadre du projet
gouvernemental de “ renouvellement urbain “ (voir une vidéo de
démolition de maisons).
“ Cette destruction totale d’une culture... “, a écrit le chercheur
Varak Ketsemanian, “ est une politique constante du gouvernement turc ;
il en use comme d’un instrument de contre-propagande contre les
revendications arméniennes qui affirment leur présence sur ces terres
avant 1915. Bien que cette politique ne comporte pas de massacres ou de
déportations, elle est la continuation de la même politique adoptée en
1915 “.
À nouveau, en 2013, un restaurant a été construit sur le cimetière arménien dans la ville de Tekirdag en Thrace de l’est.
“ Au cours de la construction, les os dans le cimetière étaient
éparpillés de tous côtés et quelques uns ont été jetés dans les
poubelles. Les pierres tombales, volées du cimetière en ville, ont été
employées comme dalles au-dessus de regards et des pierres tombales ont
été retrouvées ailleurs sur le site de travaux d’infrastructure “,
rapporte le journal Taraf.
Taraf a également rapporté que dans la ville d’Anatolie centrale de
Sivas, “ le cimetière arménien dans la ville a été pillé lors de la
construction d’une route et des ossements humains éparpillés sur les
bas-côtés de la route. On ignore ce que sont devenues les pierres
tombales “.
Mouch avait une vivante communauté arménienne avant 1915. Les
statistiques montren qu’avat le génocide, 140 555 Arméniens vivaient
dans les 339 villages de Mouch. Il y avait 228 églises, 94 monastères,
53 lieux consacrés et 135 écoles avec 5 669 étudiants. La ville est
aussi le sujet de nombreuses chansons et histoires folkloriques
arméniennes, dont la chanson d’amour “ Golo “, interprêtée par la
chanteuse arménienne Hasmik Harutyunyan.
D’après le recensement ottoman de 1917, cependant, 99 pourcent des
Arméniens de la région ont été déclarés “ disparus “. De toute
évidence, le terme ’ disparu ’ dans le dictionnaire ottoman turc
signifie “ massacré “ ou “ déporté “ - et par les méthodes les plus
brutales imaginables.
“ Quelques uns des enfants ont été brûlés vifs, les autres ont été
empoisonnés ou noyés, sont morts de faim, ou de maladie “, d’après le
Muséum-Institut du Génocide Arménien.
“ Je suis certain “, a dit Henry Morgenthau, l’ambassadeur des USA dans
l’Empire ottoman, “ que la totalité de l’histoire de la race humaine ne
contient aucun épisode à ce point horrible “. Les grand massacres et
les persécutions du passé paraissent presqu’insignifiantes comparés aux
souffrances de la race arménienne en 1915. (*)
La plupart des Arméniens ont été éradiqués de Mouch, comme dans tout le
reste de la Turquie. “ [Officiellement,], il y a aujourd’hui 3 000
Arméniens à Mouch, mais on dit ici qu’ils sont plus nombreux “, a dit
le directeur du Centre d’Etudes des Questions Arméniennes Occidentales,
Haykazun Alvrtsyan en 2014, qui a ajouté “ ils sont au moins 2,5
millions d’ ’ Arméniens musulmans ’, dont la moitié s e cachent “.
Etant donné l’intolérance illimitée contre toute réminiscence
d’Arméniens en Turquie, les ’ Arméniens cachés ’ semblent avoir des
raisons justifiées de ne pas révéler leur appartenance ethnique ou
religieuse.
Dans un pays où même les os dans les cimetières d’Arméniens ne sont pas
respectés, être Arménien est une difficile épreuve pour survivre chaque
jour.
Uzay Bulut est une journaliste turque auparavant basée à Ankara, aujourd’hui à Washington DC.
(*) The Armenian Genocide : the essential reference guide by Alan Whitehorrn Editions ABC-CLIO 2015
(http://armenews.com/, Traduction Gilbert Béguian)
Politique
intérieure/Interior Politics
Erdogan: Entre Hitler et Israël, qui était le plus barbare?"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu'il était "déplacé
de se demander qui était le plus barbare" entre Hitler et Israël, lors
d'un entretien à une chaîne israélienne diffusé lundi soir.
En juillet 2014, en pleine intervention israélienne à Gaza (opération
baptisée "Bordure protectrice" par le gouvernement israélien), M.
Erdogan avait accusé l'Etat hébreu d'avoir "surpassé Hitler en matière
de barbarie", provoquant un tollé.
Ces dernières déclarations surviennent alors que la Turquie et Israël
se sont récemment réconciliés après une brouille de six ans provoquée
par un assaut meurtrier de forces israéliennes contre une flottille
turque cherchant à briser le blocus de la bande de Gaza.
Mais, loin de renier l'évocation d'Adolf Hitler, M. Erdogan a déclaré
sur la chaîne privée Channel 2 qu'il était "très conscient" de la
sensibilité liée au nom du responsable de l'élimination systématique de
millions de juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Et d'ajouter: "Moi, je n'approuve pas ce qu'a fait Hitler, et je
n'approuve pas non plus ce qu'a fait Israël. Quand il est question de
la mort d'autant de gens, il est déplacé de se demander qui était le
plus barbare".
Renouant avec une rhétorique propalestinienne qu'il avait modérée
pendant les négociations turco-israéliennes, M. Erdogan a affirmé qu'il
lui était "impossible d'oublier les centaines, les milliers de
personnes qui sont mortes quand ils (les militaires israéliens) ont
frappé Gaza" en 2014.
La guerre de l'été 2014 entre Israël d'une part et le Hamas islamiste
et ses alliés d'autre part a été la plus longue et la plus dévastatrice
des trois guerres dans la bande de Gaza depuis 2008. Côté palestinien,
2.251 personnes, dont 551 enfants, ont été tuées, selon l'ONU. Côté
israélien, 73 personnes, dont 67 soldats, ont été tuées et environ
1.600 blessées.
Israël et la Turquie ont procédé la semaine dernière à la nomination
réciproque d'ambassadeurs, scellant une crise née de l'assaut mené en
2010 par les forces spéciales israéliennes contre le Mavi Marmara, un
bateau turc faisant partie d'une flottille humanitaire qui se dirigeait
vers la bande de Gaza.
Dix militants turcs qui se trouvaient à bord avaient été tués.
Le président Erdogan a qualifié de "tissu de mensonges" les
affirmations selon lesquelles les soldats israéliens ont tenté d'éviter
l'affrontement. "Nous avons tous les documents (...) Dix de nos frères
sont tombés en martyrs", a-t-il ajouté. (AFP, 21
novembre
2016)
Le poste de Premier ministre supprimé en cas de régime présidentiel
Le poste de Premier ministre sera supprimé en Turquie dans le cadre de
la réforme constitutionnelle prévue pour instaurer un régime
présidentiel renforçant les pouvoirs du chef de l'Etat Recep Tayyip
Erdogan, a indiqué jeudi un ministre.
"Il n'y aura pas de poste de Premier ministre dans le nouveau système",
a déclaré à l'agence progouvernementale Anadolu le ministre des Eaux et
des Forêts, Veysel Eroglu.
Selon lui, la présidentialisation du système donnera aussi lieu à la
nomination d'un, voire plusieurs, vice-présidents. "Les ministres
seront nommés en dehors du Parlement. Le système sera basé sur la
séparation entre les pouvoirs exécutif et législatif", a-t-il ajouté.
Il a aussi affirmé qu'aux termes de la réforme constitutionnelle
prévue, le président doit être issu d'un parti politique. "La condition
d'être membre d'un parti politique est essentielle", a-t-il dit.
Le ministre a précisé que cette réforme devrait accueillir le soutien
d'au moins 330 députés au Parlement pour être ensuite soumise à un
référendum "au printemps prochain".
n octobre, le Premier ministre Binali Yildirim avait annoncé que la
réforme constitutionnelle renforçant les prérogatives de M. Erdogan
serait soumise au Parlement "dans les plus brefs délais".
Le gouvernement turc a fait de l'instauration d'un système présidentiel
l'une de ses principales priorités, mais ne dispose pas de la majorité
requise au Parlement pour faire passer seul son projet.
Le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir), dont est
issu M. Erdogan, a toutefois obtenu le soutien du chef du parti
d'opposition MHP (droite nationaliste), Devlet Bahçeli, à l'éventuelle
tenue d'un référendum sur cette question.
L'AKP, qui compte 316 voix sur 550 au Parlement, pourra en effet
obtenir la majorité des trois cinquièmes (330) nécessaire pour
convoquer un référendum avec l'appui du MHP, qui détient 40 sièges.
Le gouvernement turc affirme qu'un changement de la Constitution est
nécessaire pour donner une assise légale à la situation actuelle: le
président Recep Tayyip Erdogan est devenu la principale figure de
l'exécutif au détriment du Premier ministre.
Des opposants et des ONG ont mis en garde contre un renforcement des
pouvoirs de M. Erdogan, élu président en août 2014, et qui est accusé
de dérive autoritaire. (AFP, 17
novembre
2016)
La marche forcée d'Erdogan vers le système présidentiel accroît les tensions
La marche forcée du président turc Recep Tayyip
Erdogan vers un référendum pour élargir ses pouvoirs s'accompagne d'une
sévère répression de l'opposition qui aggrave la polarisation à
l'intérieur du pays et les tensions avec l'Europe, selon les analystes.
Après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, les autorités turques
ont lancé de vastes purges qui, dépassant la chasse aux putschistes
présumés, ont frappé la semaine dernière le principal parti prokurde du
pays (HDP), dont les coprésidents ont été incarcérés, et le quotidien
d'opposition Cumhuriyet.
Signe de la dégradation des relations entre Ankara et Bruxelles, le
chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, a dénoncé dimanche
"l'hypocrisie" du président du Parlement européen Martin Schulz, qui
s'était alarmé de l'arrestation des députés prokurdes accusés par
Ankara de liens avec les rebelles séparatistes du PKK.
Pour nombre d'analystes, le gouvernement turc a musclé sa lutte contre
les rebelles kurdes pour s'attirer les faveurs de la droite
nationaliste, dont le soutien au Parlement est indispensable pour
convoquer un référendum sur une réforme de la Constitution instaurant
le système présidentiel que M. Erdogan appelle de ses voeux.
Après le putsch manqué, le gouvernement est passé à la vitesse
supérieure et une consultation populaire pourrait se tenir au printemps
2017, estiment les observateurs.
Le Parti d'action nationaliste (MHP) a indiqué qu'il appuierait la
démarche du gouvernement si ses "sensibilités sont ménagées". Le MHP a
applaudi l'arrestation des députés prokurdes, que son leader, Devlet
Bahçeli, a saluée par une litote: "Nous ne sommes pas en deuil".
Aucun doute pour Soner Cagaptay, du centre de réflexion Washington
Institute for Near East Policy: les négociations avec le MHP poussent
M. Erdogan à adopter une attitude "très dure" vis-à-vis de l'opposition
prokurde et des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
"Nous pouvons nous attendre à ce que M. Erdogan adopte pour les six
mois à venir une posture d'homme fort et un programme de droite et
nationaliste", a-t-il dit à l'AFP.
- 'Couronnement' -
Le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), dont les
coprésidents Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag et plusieurs
députés ont été incarcérés pour "activités terroristes", estime payer
son opposition farouche à la présidentialisation du régime.
"Nous l'avons stoppé (Erdogan) dans sa route vers le système
présidentiel", a dit à l'AFP l'un des vice-présidents du HDP, Hisyar
Ozsoy. "Le HDP est le principal obstacle et doit être éliminé", a-t-il
estimé.
L'arrestation des députés du HDP a provoqué une vague de manifestations
à travers le pays. Dimanche, la police anti-émeutes a dispersé à coups
de grenades lacrymogènes et de canons à eau des manifestants prokurdes
à Istanbul.
Les responsables turcs estiment qu'il est urgent de légaliser la
situation qui s'est installée "de facto" en Turquie: M. Erdogan, dont
la fonction présidentielle est en théorie honorifique, est bien l'homme
fort du pays.
Selon Abdulkadir Selvi, un chroniqueur turc proche du pouvoir, le
gouvernement compte convoquer un référendum en avril ou mai sur la
réforme, qui prévoit le transfert des pouvoirs exécutifs du Premier
ministre au président et la simultanéité des élections présidentielle
et législatives.
Avec cette réforme, résume M. Cagaptay, M. Erdogan "serait couronné à
la tête de l'Etat, du gouvernement et du parti au pouvoir".
Autre appel du pied en direction du nationaliste MHP, le président turc
a affirmé qu'il validerait le rétablissement de la peine de mort si le
Parlement votait en ce sens, en dépit des critiques européennes.
Dans un rapport de la Commission européenne publié mercredi, l'UE
critique un "retour en arrière" de la Turquie sur les critères
d'adhésion, en particulier sur la liberté de la presse et l'Etat de
droit.
De façon inattendue, la victoire de Donald Trump à l'élection
présidentielle aux Etats-Unis pourrait profiter aux dirigeants turcs.
Il est "tentant" d'imaginer que M. Trump sera "moins prompt à s'arrêter
sur la question des droits et des valeurs (démocratiques) en Turquie",
explique à l'AFP Marc Pierini, ex-ambassadeur de l'UE à Ankara et
chercheur à la Fondation Carnegie.
En attendant, l'instabilité politique et les tensions internes en
Turquie donnent des sueurs froides aux marchés. Signe de leur
inquiétude, la livre turque a perdu presque 6% en valeur face au dollar
le mois dernier. (AFP, Stuart WILLIAMS, 14
novembre
2016)
Erdogan porte plainte contre le principal parti d'opposition pour insulte
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a porté plainte mardi contre le
principal parti d'opposition, l'accusant de l'avoir insulté en
dénonçant "un coup d'Etat autoritaire" contre les médias et
l'opposition, selon l'agence progouvernementale Anadolu.
La plainte a été déposée par son avocat contre tous les députés du
Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), dont le chef du
parti Kemal Kilicdaroglu, selon cette source. Le parquet doit désormais
décider s'il ouvre ou non une enquête.
"La Turquie traverse un sombre coup d'Etat autoritaire organisé par le
palais présidentiel" après le putsch avorté du 15 juillet, avait
affirmé lundi le CHP après une réunion du parti présidée par Kemal
Kilicdaroglu. "La situation politique actuelle constitue une menace
sérieuse contre la liberté de notre peuple et l'avenir de notre pays",
a-t-il ajouté.
Kemal Kilicdaroglu avait pourtant pris, dans un premier temps, la
défense d'Erdogan après le putsch manqué. Le président turc avait alors
retiré les plaintes déposées contre le chef du CHP qui l'avait
notamment qualifié de "dictateur de pacotille".
Des milliers de Turcs, simples citoyens, journalistes et même une
ancienne Miss Turquie, ont été poursuivis, ces dernières années, pour
insulte présumée contre le président Erdogan mais la plupart des
plaintes ont été classées.
Cette nouvelle plainte intervient après l'arrestation vendredi de 10
députés du principal parti prokurde HDP, dont les deux coprésidents,
dans le cadre d'une enquête "antiterroriste" liée au Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK). Le HDP a annoncé dimanche se retirer
de toute activité au Parlement pour protester contre un niveau de
répression qu'il juge sans précédent.
Selahattin Demirtas, l'un des deux coprésidents, a affirmé mardi de sa
cellule, dans un message retransmis par son parti, qu'il se considérait
comme "pris en otage (...) dans le cadre d'un coup d'Etat civil".
"C'est une nouvelle avancée de ceux qui, pas à pas, mettent en oeuvre
plusieurs complots pour consolider le pouvoir d'un seul homme", a-t-il
ajouté.
Samedi, neuf salariés du principal quotidien d'opposition Cumhuriyet,
dont son rédacteur en chef, avaient aussi été placés en détention,
accusés de liens à la fois avec le prédicateur Fethullah Gülen - accusé
d'avoir ourdi le putsch raté - et avec le PKK.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a mis en
doute mardi la volonté turque d'adhérer à l'UE, déplorant que ce pays
"chaque jour s'éloigne de l'Europe", dans une référence aux vastes
purges menées par le régime.
(AFP, 8 novembre
2016)
Le principal parti pro-kurde (HDP) boycotte le Parlement turc
Le principal parti pro-kurde de Turquie a annoncé dimanche qu'il
cessait toute activité au Parlement, après l'arrestation vendredi de
neuf de ses députés dont ses deux co-présidents, tandis qu'Ankara a
convoqué les ambassadeurs européens après les critiques européennes sur
ces arrestations.
Cette décision du Parti démocratique des peuples (HDP), troisième parti
du pays avec 59 députés, signifie que ceux-ci ne participeront plus ni
aux séances du Parlement, ni au travail des commissions, a précisé le
HDP dans un communiqué.
"Notre groupe parlementaire et les dirigeants de notre parti ont pris
la décision de cesser tout travail dans les organes législatifs après
cette attaque totale", a-t-il annoncé.
Les députés qui n'ont pas été arrêtés se consacreront à rencontrer
leurs électeurs, allant "de maison en maison, de village en village et
de district en district", à la suite de quoi ils feront des
propositions sur la façon dont le HDP peut continuer ses activités.
Les neuf députés, dont les deux coprésidents du HDP, Selahattin
Demirtas et Mme Figen Yüksekdag, ont été arrêtés dans la nuit de jeudi
à vendredi puis placés officiellement vendredi en détention préventive
en attendant leur procès. Ils sont accusés d'appartenir, ou d'être liés
au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le HDP a toujours nié farouchement être une vitrine politique pour le
PKK, qui mène depuis trois décennies une lutte armée pour demander plus
de droits et d'autonomie pour les Kurdes.
Ce vaste coup de filet à l'encontre du principal parti kurde survient
après des semaines d'arrestations et de fermetures d'institutions dans
les milieux kurdes et prokurdes, à la suite du coup d'Etat avorté de
l'été.
Les pays occidentaux ont vivement réagi à ce nouveau tour de vis et dit
leur inquiétude face à une évolution qui "fragilise la démocratie en
Turquie", selon un communiqué de l'UE.
En retour, dimanche, le ministère des Affaires étrangères a annoncé que
le chef de la diplomatie turque, Omer Celik, avait convoqué l'ensemble
des ambassadeurs des pays de l'UE à une réunion lundi matin pour leur
faire part "des derniers développements dans notre pays".
(AFP, 6 novembre
2016)
Forces
armées/Armed Forces
Syrie: 3 soldats turcs tués, 7 blessés par l'EI
Trois soldats turcs ont été tués et sept
blessés dans une attaque du groupe Etat islamique (EI) dans le nord de
la Syrie, où l'armée turque appuie une offensive rebelle, a rapporté
l'agence de presse Dogan jeudi.
Les militaires ont été tués dans la région d'Al-Bab, ville aux mains de
l'EI que des rebelles syriens soutenus par des militaires turcs tentent
de reprendre, a précisé Dogan.
"Trois soldats turcs sont tombés en martyrs et sept ont été blessés
dans une attaque menée par des membres de Daech dans la région
d'Al-Bab", a indiqué l'agence de presse privée.
Les soldats blessés ont été rapatriés en Turquie et ont été
hospitalisés dans la région de Gaziantep (sud), frontalière de la
Syrie, selon Dogan.
Ankara a lancé fin août une offensive terrestre sans précédent dans le
nord de la Syrie pour repousser vers le sud l'EI, mais aussi les
milices kurdes YPG.
Le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré mardi que les rebelles syriens appuyés par Ankara étaient "aux portes d'Al-Bab".
Une fois cette ville prise, "nous irons à Minbej", a-t-il ajouté, en référence à une ville tenue par les milices kurdes.
Les Etats-Unis appuient, au grand dam d'Ankara, ces milices kurdes
qu'ils considèrent comme une force locale efficace pour combattre l'EI.
(AFP, 24
novembre
2016)
Le chef de l'Otan reconnaît que des officiers turcs ont demandé l'asile
Plusieurs officiers turcs de l'Otan ont demandé l'asile dans des pays
membres de l'Alliance où ils servaient, à la suite des purges menées
après la tentative de coup d'Etat en Turquie en juillet, a affirmé
vendredi le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.
"Il est exact que des officiers turcs employés dans la structure de
commandement de l'Otan ont sollicité l'asile dans les pays où ils
travaillent", a déclaré M. Stoltenberg lors d'une conférence à
l'institut américain German Marshall Fund à Bruxelles, à deux jours
d'un déplacement en Turquie.
Sollicité ensuite par l'AFP, le chef de l'Alliance atlantique a refusé
de préciser le nombre d'officiers turcs et de pays concernés.
Le cas de défection le plus connu concerne huit militaires turcs qui
ont fui en Grèce le 16 juillet après le coup d'Etat avorté en Turquie.
La Grèce a rejeté leurs demandes d'asile fin septembre, mais ils ont
fait appel, soutenant craindre pour leur vie. Parallèlement Ankara a
réclamé leur extradition, une requête en cours d'examen par la justice
grecque.
Plusieurs officiers turcs d'une base de l'Otan située à Ramstein (ouest
de l'Allemagne) ont également demandé l'asile à ce pays avec leurs
familles, ont rapporté jeudi des médias allemands. "Il y a plus qu'une
personne", a indiqué à ce sujet Paul Junker, un responsable du district
de Kaiserslautern à l'édition en ligne de l'hebdomadaire Der Spiegel.
Selon Jens Stoltenberg, c'est à chaque pays membre de l'Otan concerné
de "décider ou non d'accorder l'asile" à ces candidats. L'Otan "n'a pas
de mandat (pour cela), ce n'est pas notre responsabilité, et nous nous
tromperions si nous commencions à nous mêler de ce type de problèmes
juridiques", a-t-il affirmé à l'AFP.
Il a relevé qu'"un certain nombre de membres du personnel (militaire)
turc ont été changés dans la structure de commandement de l'Otan".
"J'espère que la Turquie (les) remplacera et continuera de remplir les
postes" qui lui reviennent dans cette structure de commandement, a
poursuivi le chef de l'Otan.
De nombreux militaires et fonctionnaires ont fui la Turquie et se sont
réfugiés dans divers pays européens après la tentative de coup d'Etat
et la purge tous azimuts déclenchée dans son sillage par le régime turc.
En Allemagne 4.437 citoyens turcs ont déposé une demande d'asile entre
janvier et octobre 2016, soit plus du double du chiffre enregistré sur
toute l'année 2015 (1.767), d'après l'agence fédérale de la migration
et des réfugiés (Bamf).
L'Otan a condamné le coup d'Etat manqué en Turquie - un membré "clé" de
l'Alliance - mais a demandé le "respect de la démocratie, de l'ordre
constitutionnel, de l'Etat de droit et des libertés fondamentales" dans
ce pays à la suite des purges massives dans l'armée et l'administration.
M. Stoltenberg doit se rendre dimanche à Istanbul pour sa deuxième
visite en Turquie depuis le coup. Il s'exprimera lundi devant
l'assemblée parlementaire de l'Otan, structure de concertation entre
parlementaires des pays alliés.
Selon Johnathan Eyal, du "think tank" londonien Royal United Services,
les alliés font face à un problème épineux avec ces demandes d'asile
émanant d'officiers turcs. "Leur refuser l'asile les exposerait à des
difficultés à leur retour, leur accorder signifierait indirectement
juger qu'ils ne peuvent s'attendre à aucune justice dans la Turquie
d'aujourd'hui", a fait valoir cet expert interrogé par l'AFP. (AFP, 18
novembre
2016)
Après les purges, la Turquie cherche à recruter 30.000 nouveaux soldats
La Turquie cherche à recruter plus de 30.000 soldats pour remplacer les
militaires limogés dans le cadre des purges menées après le coup d'Etat
avorté de la mi-juillet, ont rapporté mercredi les médias officiels.
Des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées ou limogées à
tous les échelons de l'Etat dans la foulée du putsch manqué, imputé à
des éléments de l'armée agissant sous les ordres du prédicateur
Fethullah Gülen exilé aux Etats-Unis.
L'armée a été particulièrement touchée par les purges avec quelque
9.000 de ses personnels, dont 118 généraux et amiraux, arrêtés, et des
milliers d'autres limogés.
Les purges au sein de l'armée sont survenues à un moment critique pour
Ankara, dont les troupes mènent des opérations d'envergure contre les
jihadistes du groupe Etat islamique dans le nord de la Syrie et contre
les rebelles kurdes dans le sud-est de la Turquie.
Selon l'agence progouvernementale Anadolu, Ankara cherche à présent à
recruter 30.159 personnels pour remplacer les militaires visés par les
purges.
Parmi les nouvelles recrues, en partie issues des académies militaires,
quelque 5.000 auront des grades d'officiers ou sous-officiers, selon
les médias officiels. (AFP, 16
novembre
2016)
La coalition ne soutient pas les forces turques à al-Bab
La coalition internationale contre le groupe Etat islamique ne soutient
pas les opérations actuelles des forces turques et de leurs alliés
rebelles pour reprendre à l'EI la ville d'al-Bab, dans le nord de la
Syrie, a indiqué mercredi un porte-parole militaire américain.
Les rebelles syriens et les forces turques veulent reprendre au groupe
jihadiste cette ville de 100.000 habitants, mais ils ne bénéficient pas
des frappes aériennes de la coalition car l'opération a été lancée de
manière "indépendante" par la Turquie, a expliqué le colonel américain
John Dorrian, porte-parole militaire de la coalition.
"C'est une décision qu'ils ont prise au niveau national", a-t-il déclaré, lors d'une vidéo-conférence depuis Bagdad.
Selon lui, les Etats-Unis ont retiré leurs quelques soldats des forces
spéciales qui avaient été déployés pour soutenir les forces turques et
leurs alliés.
Cette absence de soutien de la coalition illustre les vives tensions
qui existent entre la Turquie et ses partenaires sur la manière de
chasser l'EI des zones qu'il détient encore dans le nord de la Syrie.
Contre l'avis de la Turquie, les Etats-Unis et leurs alliés veulent
continuer de compter sur la coalition arabo-kurde des Forces
démocratiques syriennes (FDS), notamment pour avancer vers Raqa,
capitale de facto du groupe Etat islamique en Syrie.
Mais la Turquie estime que les FDS ne sont qu'un faux-nez pour les YPG,
les milices kurdes syriennes qu'elle considère comme une organisation
terroriste, et s'oppose à leur participation aux combats.
Le colonel américain en a appelé aux discussions diplomatiques en cours
entre la Turquie et la coalition pour trouver un accord sur le rôle
futur des FDS, et empêcher l'affrontement armé entre les forces turques
et celles-ci.
"Il faut éviter tout risque que deux partenaires intéressés par la
défaite de l'EI convergent" sur le terrain "d'une manière
contre-productive", a-t-il estimé. "Nous voulons continuer à
travailler" avec les Turcs pour élaborer "un plan où tout le monde
reste concentré sur la lutte contre l'EI".
Les Turcs ont lancé le 24 août l'opération militaire "bouclier de
l'Euphrate" en Syrie. L'opération a permis de chasser le groupe Etat
islamique des dernières zones qu'il détenait le long de la frontière
turque.
Les rebelles pro-turcs et les forces turques avancent maintenant vers
le sud, en direction de la ville d'al-Bab qui ne se trouvent plus qu'à
2 kilomètres d'eux, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme
(OSDH). (AFP, 16
novembre
2016)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Le groupe Etat islamique affirme être responsable de l'attentat de Diyarbakir
L'agence Amaq, organe de propagande du groupe Etat islamique (EI), a
affirmé vendredi que l'EI était responsable de l'attentat à la voiture
piégée de Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, qui a fait neuf
morts, selon le centre de surveillance des mouvements jihadistes SITE.
"Selon une source interne pour l'Agence Amaq: des combattants de l'Etat
islamique ont fait exploser un véhicule bourré d'explosifs garé devant
un poste de la police turque à Diyarbakir, dans le sud-est de la
Turquie", a rapporté SITE.
Ce dernier a précisé que le message avait été posté par Amaq sur la messagerie cryptée Telegram.
Dans cette ville considérée comme la "capitale" du sud-est turc à
majorité kurde, cet attentat a fait neuf morts, dont deux policiers, et
plus de cent blessés, selon un dernier bilan officiel.
Le Premier ministre Binali Yildirim avait dans un premier temps
attribué cette attaque au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK),
une organisation classée "terroriste" par Ankara, Washington et
Bruxelles.
Le leader du groupe EI, Abou Bakr al-Baghdadi avait appelé jeudi ses
soldats à attaquer la Turquie pour se venger d'Ankara, très impliquée
dans la lutte contre les jihadistes en Irak et en Syrie. (AFP, 5 novembre
2016)
Socio-économique
/ Socio-economic
La livre dégringole, avis de tempête sur l'économie
Où s'arrêtera la chute ? La livre turque bat chaque semaine un nouveau
record à la baisse face au dollar, traduisant le pessimisme économique
en Turquie lié à l'essoufflement de la croissance et aux tensions
croissantes depuis le putsch manqué.
"Nous avons une économie dont les fondations sont solides", a toutefois
assuré samedi le Premier ministre turc Binali Yildirim, ajoutant que
les autorités étaient déterminées à "éliminer toute inquiétude, même la
plus infime, des marchés, des investisseurs et de nos hommes
d'affaires".
Ainsi, la banque centrale turque a relevé jeudi, pour la première fois
depuis janvier 2014, son principal taux directeur (+50 points de base)
pour maintenir à flot la devise turque, qui a perdu environ 10% de sa
valeur en novembre et s'échangeait samedi matin autour de 3,45 contre
un billet vert.
Le rebond initial enregistré par la livre après l'intervention de la
banque centrale s'est rapidement effacé sous l'effet du vote
quasi-concomitant d'une résolution par le Parlement européen appelant
au gel des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.
Signe du fossé qui se creuse avec l'UE, premier partenaire commercial
de la Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a menacé vendredi
d'ouvrir les frontières de son pays pour laisser passer les migrants
voulant se rendre en Europe.
Après la tentative de coup d'Etat de juillet, l'économie turque a fait
preuve d'une résistance qui a surpris jusqu'aux détracteurs du
gouvernement.
Mais l'euphorie a laissé place à la morosité : les indicateurs de
croissance sont dans le rouge, les autorités turques ont entamé des
purges d'une ampleur inédite et l'avenir politique est suspendu à un
référendum, attendu au printemps, sur le renforcement des pouvoirs de
M. Erdogan.
"Les défis macroéconomiques de la Turquie sont aggravés par les
tensions politiques élevées dans le pays", résume Inan Demir, de Nomura
International.
- 'Au bord de la crise' -
Pour les analystes, la baisse de la livre turque traduit le sentiment
d'incertitude qui s'est installé en Turquie, même si le gouvernement
soutient qu'elle n'est que le contrecoup mécanique de la hausse du
dollar, dopé par la victoire de Donald Trump à l'élection
présidentielle américaine et l'attente d'un relèvement des taux par la
Fed en décembre.
M. Erdogan continue d'affirmer que la priorité est de stimuler la
croissance en abaissant les taux d'intérêt, malgré une inflation
bloquée au-dessus de 7%.
Le relèvement des taux par la banque centrale a montré qu'il y avait
"une grande volatilité dans le positionnement des institutions",
souligne Sylvain Bellefontaine, de BNP Paribas.
Pour la majorité des analystes, cette décision de la banque centrale,
intervenue à "contre-courant" après une longue période d'abaissement
des taux, est ponctuelle et n'inaugure pas un cycle de resserrement
monétaire susceptible de mettre fin à l'érosion de la devise.
"Même si les autorités savent être pragmatiques, les signaux envoyés en
termes de politique économique ne sont pas bons et les réformes
annoncées depuis plusieurs années demeurent dans les limbes", a dit à
l'AFP M. Bellefontaine.
Les dirigeants turcs multiplient les réunions économiques au plus haut
niveau, mais le parti AKP au pouvoir est désormais critiqué par
l'opposition pour sa conduite de l'économie, domaine dans lequel il a
longtemps paru intouchable.
"Le principal risque pour l'économie de la Turquie, c'est le risque
politique créé par l'AKP", a ainsi affirmé à l'AFP Selin Sayek Böke,
porte-parole du principal parti d'opposition CHP, pour qui la Turquie
est "au bord de la crise".
Les indicateurs annoncent en tout cas un ralentissement : la
consommation a baissé au 2e trimestre, le chômage grimpe (11,3%) et
l'effondrement de la production industrielle en septembre (-3,1%)
laisse présager un recul de l'économie au troisième trimestre 2016,
pour la première fois depuis 2009.
Et la tentative de coup d'Etat a durement frappé le tourisme, secteur clé déjà fragilisé par plusieurs attentats.
Le gouvernement turc a revu ses prévisions de croissance pour l'année
2016 à la baisse, à 3,2% (contre 4,5%), un chiffre que des analystes
qualifient d'"optimiste".
Malgré cela, M. Erdogan a encore assuré mardi que les "objectifs 2023",
année avant laquelle il compte faire entrer la Turquie dans le club des
10 pays les plus riches, étaient toujours d'actualité.
"Nous allons repousser toutes les limites pour atteindre notre but", a-t-il assuré.
(AFP, 26
novembre
2016)
2.000 manifestants à Istanbul contre les violences faites aux femmes
Au moins deux mille personnes ont
manifesté vendredi à Istanbul à l'occasion de la journée internationale
contre les violences faites aux femmes, quelques jours après le retrait
d'un projet de loi controversé prévoyant l'annulation des condamnations
de certains auteurs d'agressions sexuelles.
Selon un photographe de l'AFP, au moins deux mille personnes ont défilé
dans la ville pour dénoncer les violences dont sont victimes les femmes.
"Nous résistons", "nous gagnons en résistant", scandaient les manifestants.
Selon des associations turques de lutte contre les violences faites aux
femmes, 1.160 femmes ont été tuées en Turquie entre 2012 et 2016, dont
223 en 2016.
Mardi, le gouvernement turc a annulé un projet de loi prévoyant
l'annulation des condamnations de certains auteurs d'agressions
sexuelles sur mineur qui épouseraient leur victime, un texte qui avait
suscité un tollé dans le pays. Des milliers de Turcs avaient manifesté
pour demander son retrait.
Mercredi, une commission parlementaire turque a voté en faveur d'un tel retrait, enterrant ainsi le texte.
Umran Ozdemir, une participante à la manifestation, a souligné que les
femmes s'étaient jointes au mouvement de protestation contre le projet
de loi et contraint le gouvernement à reculer.
(AFP, 25
novembre
2016)
Agressions sexuelles: la Turquie retire un texte controversé
Le gouvernement turc a retiré mardi un projet de loi prévoyant
l'annulation des condamnations de certains auteurs d'agressions
sexuelles sur mineur qui épouseraient leur victime, cédant de manière
inhabituelle à la pression de la rue.
L'annonce du retrait du texte a été faite par le Premier ministre
Binali Yildirim, quelques heures après l'appel du président Recep
Tayyip Erdogan à trouver un "consensus" et à "prendre en compte les
critiques et les recommandations".
Le texte initial, proposé par le Parti de la justice et du
développement (AKP, au pouvoir), prévoyait de suspendre la condamnation
d'une personne pour agression sexuelle sur mineur si son auteur épouse
sa victime, une mesure appliquée une seule fois et de manière
rétroactive.
Ce projet de loi a suscité un tollé dans le pays après avoir été voté
en première lecture jeudi, ses détracteurs y voyant une légitimation du
viol sur mineur. Plusieurs milliers de Turcs ont manifesté au cours du
weekend pour demander le retrait du texte.
"Le sujet est désormais clos", a déclaré le ministre de la Justice,
Bekir Bozdag. "Si un consensus entre les partis est trouvé, il pourra
de nouveau être abordé plus tard", a-t-il ajouté, cité par l'agence de
presse progouvernementale Anadolu.
La décision de retirer le projet de loi intervient dans un contexte de
fortes tensions sociales provoquées par les purges lancées dans la
foulée du coup d'Etat manqué en juillet, purges qui ont frappé
l'opposition prokurde et des médias critiques.
Le retrait de ce texte, qui a servi de point de ralliement à divers
groupes d'opposition politique et d'ONG critiques du président Erdogan,
représente un concession rare de la part du gouvernement turc, dominé
depuis 2002 par l'AKP. (AFP, 22
novembre
2016)
Une loi sur les agressions sexuelles sur mineur suscite la polémique
Le gouvernement turc a soumis au Parlement une proposition de loi qui
permet, dans certains cas, d'annuler la condamnation d'une personne
pour agression sexuelle sur mineur si l'agresseur épouse sa victime,
suscitant des réactions indignées.
L'assemblée s'est prononcée jeudi soir en première lecture sur le
texte, qui doit faire l'objet d'un deuxième vote dans les prochains
jours et pourrait concerner 3.000 personnes s'il était adopté.
La mesure permettrait de suspendre la condamnation d'une personne pour
agression sexuelle sur mineur commise avant le 11 novembre 2016 si son
auteur épouse sa victime. La mesure serait appliquée une seule fois et
de manière rétroactive, a précisé vendredi le Premier ministre Binali
Yildirim.
"Il y en a qui se marient avant d'avoir atteint l'âge légal. Ils ne
connaissent pas la loi. Ils ont des enfants, le père va en prison et
les enfants restent seuls avec leur mère", a-t-il déclaré, ajoutant que
la mesure visait à "lever cette injustice".
Face à la controverse provoquée par le texte, le Premier ministre a
demandé au parti de la Justice et du Développement (AKP) au pouvoir en
Turquie, qui a soumis le texte, d'avoir des discussions au parlement
avec l'opposition sur le projet de loi.
L'opposition a tiré à boulets rouges sur ce texte.
"L'AKP (le parti au pouvoir) a fait passer un texte qui pardonne ceux
qui épousent l'enfant qu'ils ont violé", a réagi sur Twitter un député
de l'opposition sociale-démocrate (CHP), Özgür Özel.
Des membres de l'opposition de droite nationaliste (MHP), avec laquelle
le parti au pouvoir a formé une alliance pour réformer la Constitution,
ont eux aussi exprimé leur opposition.
Sur Twitter, le mot-dièse #TecavüzMesrulastirilamaz
(#OnNePeutPasLegitimerLeViol en turc) était parmi les plus populaires
en Turquie vendredi.
Des célébrités, et même une association dont la vice-présidente est la
fille du président Recep Tayyip Erdogan ont exprimé leur inquiétude à
propos de ce texte.
L'organisation pro-gouvernementale Association des femmes et de la
démocratie (KADEM), dont la vice-présidente, Sumeyye Erdogan Bayraktar,
est la cadette du président Erdogan, a estimé que l'un des principaux
problèmes de ce projet de loi serait de prouver sur une base légale ce
qui constitue une contrainte ou un consentement.
"Comment "la volonté propre" d'une jeune fille peut-elle être identifiée", s'est-elle interrogée.
Une pétition mise en ligne sur change.org et appelant les autorités à bloquer l'adoption de ce
texte a recueilli plus de 600.000 signatures.
Le Premier ministre a rejeté "une accusation totalement fausse",
rappelant que le gouvernement avait alourdi les peines de prison pour
viol, et accusé le CHP d'"exploiter" la question à des fins politiques.
Soulignant que "les mariages précoces sont malheureusement une
réalité", le ministre de la Justice Bekir Bozdag a soutenu que la
mesure visait, au contraire, à "protéger les enfants".
M. Bozdag a souligné que la mesure ne s'appliquerait que dans les cas
où l'"agression sexuelle" a été commise sans "force, menace ou toute
autre forme de contrainte".
"Le ministre de la Justice a utilisé l'expression +agression sexuelle
sans contrainte+. Il n'y a rien d'autre à ajouter, je pense", a ainsi
déploré Ruhat Sena Aksener, d'Amnesty International en Turquie.
Gauri van Gulik, directrice adjointe d'Amnesty International Europe, a
estimé que le projet de loi risquait d'envoyer "le mauvais message" et
qu'il pourrait conduire à "de nouveaux abus".
"Il est impossible ... de garantir qu'il a y en réalité consentement
plein et informé de la fille et non seulement de sa famille", a-t-elle
dit.
S'il n'existe pas de statistiques officielles, le mariage précoce est
encore une réalité en Turquie, notamment dans l'est du pays. Les jeunes
filles, qui subissent la pression de leur entourage, sont rarement en
mesure de s'y opposer.
L'âge minimum légal pour se marier en Turquie est de 17 ans, avec
l'autorisation des parents. La loi autorise le mariage dès 16 ans dans
certaines "circonstances exceptionnelles", avec l'aval d'un juge.
La cour constitutionnelle turque s'est prononcée en juillet en faveur
du retrait d'une disposition du code pénal qui caractérise tout acte
sexuel avec un enfant de moins de 15 ans comme un "abus sexuel", un
jugement dénoncé par la société civile. (AFP, 18
novembre
2016)
L'ONU condamne le projet de loi sur les agressions sexuelles sur mineur
L'ONU a exprimé samedi sa "profonde inquiétude" au sujet du projet de
loi déposé au parlement turc qui permet, dans certains cas, d'annuler
la condamnation d'une personne pour agression sexuelle sur mineur si
l'agresseur épouse sa victime.
"Ces formes abjectes de violence contre des enfants sont des crimes qui
devraient être punis en tant que tels, et dans tous les cas, l'intérêt
supérieur de l'enfant devrait prévaloir", a déclaré à l'AFP Christophe
Boulierac, porte-parole de l'Unicef (Fonds des Nations unies pour
l'enfance).
"L'Unicef est profondément inquiète du projet de loi (...) qui
introduit une sorte d'amnistie pour les coupables d'abus sur des
enfants", a-t-il ajouté.
L'Assemblée turque s'est prononcée jeudi soir en première lecture sur
le texte, qui doit faire l'objet d'un deuxième vote dans les prochains
jours et pourrait concerner 3.000 personnes s'il était adopté.
La mesure permettrait de suspendre la condamnation d'une personne pour
agression sexuelle sur mineur commise avant le 11 novembre 2016 si son
auteur épouse sa victime. La mesure serait appliquée une seule fois et
de manière rétroactive, a précisé vendredi le Premier ministre Binali
Yildirim.
"Nous appelons tous les membres de l'Assemblée à faire leur possible
pour que les enfants de Turquie soient mieux protégés contre ces crimes
odieux", a demandé M. Boulierac.
Face à la controverse provoquée par le texte, le Premier ministre
Binali Yildirim a demandé au parti de la Justice et du Développement
(AKP) au pouvoir en Turquie, à l'origine du texte, d'avoir des
discussions avec l'opposition, qui a tiré à boulets rouges sur ce
projet.
Soulignant que "les mariages précoces sont malheureusement une
réalité", le ministre de la Justice Bekir Bozdag a soutenu que la
mesure visait, au contraire, à "protéger les enfants" et qu'elle ne
s'appliquerait que dans les cas où l'"agression sexuelle" a été commise
sans "force, menace ou toute autre forme de contrainte".
Le mariage précoce est encore une réalité en Turquie, notamment dans
l'est du pays. L'âge minimum légal pour se marier est de 17 ans, avec
l'autorisation des parents. La loi autorise le mariage dès 16 ans dans
certaines "circonstances exceptionnelles", avec l'aval d'un juge.
La cour constitutionnelle turque s'est prononcée en juillet en faveur
du retrait d'une disposition du code pénal qui caractérise tout acte
sexuel avec un enfant de moins de 15 ans comme un "abus sexuel", un
jugement dénoncé par la société civile. (AFP, 19
novembre
2016)
Erdogan’s War on Women
DILAR DIRIK 17 November 2016
Kurdish women in one of the strongest and most radical women’s
movements in the world are taking a battering from the Turkish state
with impunity - as Europe looks the other way
‘’We will resist and resist until we win!“ chants Sebahat Tuncel before
her mouth is forcibly shut by half a dozen police officers who drag her
along the floor and detain her in early November.
Nine years ago, a convoy of victory signs, cheerful slogans, and
flowers received Tuncel as she was released from prison to enter
parliament, having been elected while still inside. Tuncel, now in jail
again, is one of dozens of Kurdish politicians from the Peoples’
Democratic Party (HDP) or the regional Democratic Regions Party (DBP)
arrested by the Turkish security forces since late October under
Turkish president Erdogan’s “anti-terror” operations against those
challenging his authoritarian rule.
This crackdown follows the attempted coup in July and represents a
re-escalation of the war between the state and the Kurdish movement
since the summer of 2015, ending a-two- and-a-half-year-long peace
process. Like the advice given to the German anti-terrorist squad in
the 1980s “Shoot the women first!” the toxic masculinity of the state
became apparent in its declaration of a war on women; the strength of
the militant Kurdish women’s movement poses the biggest threat to the
system. Sebahat Tuncel’s case is not unique.
(Full text: https://opendemocracy.net/5050/dilar-dirik/erdogan-s-war-on-women)
Erdoğan accuses of Greenpeace of being trouble in Black Sea
President Recep Tayyip Erdoğan has spoken at Electric Power Plants Mass
Opening Ceremonies organized in Beştepe Cultural and Congress Center.
Erdoğan said they’ve started preparations for a third nuclear power plant after Mersin and Sinop.
“The West would have plunged into darkness if not coal and nuclear power plants”
Some highlights from Erdoğan’s speech are the following:
“The vast majority of coal and nuclear power plants, which
environmentalists criticize most severely, are in western countries.
The West would have plunged into darkness if not coal and nuclear power
plants.
“There are still actively operating 450 nuclear power plants in the
world. There are countries such as the US, Germany, France at the top
among the 30 countries.
“Why don’t they take it to the street in western countries which use
coal and nuclear energy the most? Why don’t these campaigns take place
there? Because concerns of those who finance these campaigns from the
backstage are different”.
“Greenpeace activists have always been trouble in the Black Sea"
“Energy investments require significant resources. Turkey has to have a
word in construction of these facilities while it gravitates towards
renewable energy. Otherwise, we’ll have to allocate significant
resources to abroad for these works.
“We are trying to establish a system based on technology transfer as
much as possible in nuclear power plants. We almost revolutionized in
hydroelectricity power plants and confronted serious obstacles in this
matter as well; [they were] the Greenpeace activists. They have always
been a trouble in our Black Sea”. (BIA, Nov 8, 2016)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Juncker: "Erdogan prend des distances par rapport aux principes européens"
L'accord entre la Turquie et l'UE, qui a permis d'assécher le flux de
passages clandestins vers l'Europe, "doit être respecté et il le sera",
a affirmé le président de la Commission européenne, Jean-Claude
Juncker, dans une interview samedi à un journal belge.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé vendredi d'ouvrir les
frontières de la Turquie pour laisser passer les migrants vers
l'Europe, au lendemain d'un vote du Parlement européen demandant le gel
des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE.
"J'ai pris connaissance (de ces déclarations), tout comme j'en avais
pris connaissance il y a plus d'un an, lors d'un entretien musclé, mâle
et viril que j'avais eu avec Erdogan à Antalya. Nous avons conclu un
accord, il doit être respecté et il le sera", déclare le chef de
l'exécutif européen dans l'entretien publié samedi par le quotidien La
Libre Belgique.
Louant tout d'abord la période où Recep Tayyip Erdogan était Premier
ministre (2003-2014), au cours de laquelle la Turquie "a fait beaucoup
de progrès en matière de qualité démocratique", M. Juncker ajoute que
"depuis deux ans ou presque", elle "prend des distances par rapport aux
valeurs et principes européens".
"Je constate qu'Erdogan et son gouvernement sont en train de
+préculpabiliser+ l'Europe pour l'échec des négociations d'adhésion",
poursuit l'ancien Premier ministre luxembourgeois.
Jean-Claude Juncker relève que le blocage actuel découle notamment du
fait que la Turquie "refuse pour l'instant" d'engager une réforme de sa
législation antiterroriste, l'une des conditions posées par l'UE.
"Au lieu de remettre cet échec sur le dos de la l'Union européenne et
de la Commission, M. Erdogan ferait bien de commencer à se demander
s'il n'est pas responsable du fait que les citoyens turcs ne seront pas
autorisés à circuler librement sur le territoire européen. La Turquie
veut-elle oui ou non devenir membre de l'Union? Il serait bon que nos
partenaires turcs s'interrogent", estime M. Juncker.
Soulignant que le Parlement européen n'a "aucune compétence" quant à la
poursuite ou non des négociations d'adhésion avec Ankara, une décision
qui relève des 28 Etats-membres, le chef de la Commission juge
toutefois que la prise de position de l'assemblée de Strasbourg --qu'il
ne "partage pas entièrement sur le fond"-- constitue néanmoins un
"signal d'alarme dont la Turquie ne devrait pas sous-estimer la portée".
(AFP, 26
novembre
2016)
Le Parlement européen veut geler les négociations d'adhésion, colère d'Ankara
Le Parlement européen a demandé jeudi
le gel des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, en raison de
la répression "disproportionnée" en cours depuis le coup d'Etat avorté
de juillet, provoquant la colère d'Ankara.
Dans une résolution non contraignante adoptée à une très large majorité
à Strasbourg, les eurodéputés ont appelé à "un gel temporaire" du
processus d'adhésion entamé en 2005.
Le texte - soutenu par les quatre principaux groupes au Parlement,
conservateurs, socialistes, libéraux et Verts - a été approuvé par 479
voix pour, 37 contre et 107 abstentions.
"C'est une grande et première victoire avant d'obtenir plus", ont réagi
les eurodéputés conservateurs français Philippe Juvin et Arnaud
Danjean, estimant que "la Turquie doit être un partenaire stratégique
de l'UE, mais elle ne doit pas en être membre".
Côté turc, la décision est "insignifiante" pour le Premier ministre
Binali Yildirim, "nulle et non avenue" selon le ministre des Affaires
européennes Omer Celik.
"Nous attendons des dirigeants européens qu'ils élèvent leur voix contre ce manque de vision", a insisté M. Yildirim.
La livre turque a cédé plus de 1% après l'annonce de la résolution.
Anticipant le vote - seulement consultatif - le président turc Recep
Tayyip Erdogan l'avait jugé dès mercredi "sans valeur, quel qu'en soit
le résultat". La décision de suspendre le processus d'adhésion
appartient en effet aux Etats-membres.
Selon la résolution du Parlement, "les mesures répressives prises
par le gouvernement turc dans le cadre de l'état d'urgence sont
disproportionnées, attentent aux droits et libertés fondamentaux
consacrés dans la Constitution turque" et aux "valeurs démocratiques
fondamentales de l'Union européenne".
Tout en reconnaissant qu'Ankara est "un partenaire important" de l'UE,
le texte affirme que la Turquie n'affiche plus "la volonté politique"
de coopérer, "les actions de son gouvernement la détournant encore plus
de sa voie européenne".
En outre, les eurodéputés avertissent que "le rétablissement de la
peine capitale" en Turquie "devrait entraîner une suspension officielle
du processus d'adhésion".
"Prétendre que les négociations d'accession peuvent continuer
dans de telles circonstances revient à tromper nos citoyens et à trahir
les citoyens turcs", avait jugé mardi le chef des libéraux européens,
l'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt.
- Pacte migratoire -
Dans un rapport publié la semaine dernière, et rejeté par Ankara, la
Commission européenne avait critiqué le "retour en arrière" de la
Turquie sur les critères d'adhésion, en particulier en ce qui concerne
la liberté d'expression et l'Etat de droit.
Arrestations, suspensions, limogeages par dizaines de milliers: depuis
le putsch manqué de la mi-juillet, les autorités ont lancé de vastes
purges dont l'ampleur a suscité l'inquiétude et des critiques de la
part des partenaires occidentaux de la Turquie, membre historique de
l'Otan.
Toutefois, à l'exception de l'Autriche qui considère que "cette Turquie
n'a pas sa place au sein de l'UE", les pays membres de l'Union sont
opposés à un arrêt des pourparlers avec la Turquie, en dépit du fossé
qui se creuse avec Ankara.
Lors d'un débat précédant le vote, mardi, la chef de la diplomatie
européenne Federica Mogherini avait appelé à "garder les canaux (de
communication) ouverts" avec la Turquie. Selon elle, "tout le monde"
serait perdant en cas de gel des négociations d'adhésion.
"Ce serait une erreur de perdre la Turquie. Isoler la Turquie n'aide ni
la Turquie, ni nous (l'Europe, ndlr)", a ainsi argué le ministre
tchèque des Affaires étrangères, Lubomir Zaoralek.
D'autres dirigeants européens craignent aussi que le régime turc ne
renonce à appliquer l'accord sur les migrants signé en mars avec l'UE
et cesse de bloquer les flux de réfugiés qui tentent d'atteindre
l'Europe. La Turquie compte sur son sol 2,7 millions de réfugiés
syriens.
En contrepartie du pacte migratoire, Ankara réclame que ses
ressortissants soient exemptés de visas pour l'espace Schengen, et
menace de rompre l'accord avec l'UE si ce dossier n'avance pas.
Mais les eurodéputés lui ont opposé une fin de non recevoir, relevant
qu'à ce jour "la Turquie ne remplit pas 7 des 72 critères fixés dans la
feuille de route sur la libéralisation du régime des visas".
Très irrité, M. Erdogan a déjà prévenu qu'il organiserait un référendum
sur le processus d'adhésion à l'UE si aucune décision n'était prise par
Bruxelles d'ici "la fin de l'année" quant à la suite des négociations.
(AFP, 24
novembre
2016)
Des députés européens empêchés de rencontrer un leader prokurde incarcéré
Les autorités turques ont empêché lundi des députés européens de
rencontrer le leader du principal parti prokurde, Selahattin Demirtas,
écroué dans le cadre d'une enquête pour "terrorisme", a constaté une
journaliste de l'AFP.
Le groupe d'une dizaine d'élus du Parti socialiste européen (PSE),
emmenés par leur président, le Bulgare Sergueï Stanichev, est resté
bloqué devant la porte de la prison d'Edirne (nord-ouest), près
d'Istanbul, où M. Demirtas est retenu depuis le début du mois.
"Il n'est pas seul, notre famille politique est solidaire avec lui", a
déclaré M. Stanichev lors d'une conférence improvisée devant le centre
pénitentiaire, qualifiant l'arrestation de M. Demirtas de "pitoyable"
et de "mauvais signal politique de la part des autorités turques".
Cette visite survient plus de deux semaines après le placement en
détention des coprésidents du HDP (Parti démocratique des peuples),
Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, accusés d'activités
"terroristes" en lien avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Leur arrestation a été vivement critiquée par l'UE et a tendu les
relations entre Ankara et Bruxelles, qui traversent une période
particulièrement orageuse, le président Recep Tayyip Erdogan allant
jusqu'à évoquer un référendum sur la poursuite ou non des négociations
d'adhésion.
M. Stanichev n'a pas exclu "un gel des négociations comme signal
politique" en direction de la Turquie, ajoutant qu'il ne pouvait y
avoir de "compromis" au sujet des critères d'adhésion.
Un député du HDP présent dans la délégation lundi, Hisyar Özsoy, a
accusé les autorités turques d'"isoler" les responsables prokurdes
incarcérés. "Ils ont diminué (...) les relations avec l'extérieur",
a-t-il ajouté.
Après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, le gouvernement turc a
lancé de vastes purges qui ne visent pas uniquement les putschistes
présumés, mais également des responsables politiques et des médias
d'opposition. (AFP, 21
novembre
2016)
L'adhésion de la Turquie à l'UE plus que jamais compromise
Leurs échanges sont de plus en plus acrimonieux
et aucune issue à l'impasse du processus d'adhésion de la Turquie à
l'Union européenne n'est en vue. Si Ankara et Bruxelles semblent se
diriger vers un divorce, aucune des deux parties ne veut en assumer la
responsabilité.
Exaspéré par les retards dans ce processus lancé en 2005, le président
turc Recep Tayyip Erdogan agite désormais le spectre d'un référendum
pour laisser son peuple trancher, un moyen de mettre la pression sur
l'UE qui ne veut pas rompre avec une Turquie devenue un partenaire clé
dans la lutte contre l'immigration clandestine vers l'Europe.
Bruxelles a de son côté critiqué dans le dernier rapport d'étape publié
le 9 novembre un "retour en arrière" de la Turquie sur les critères
d'adhésion au bloc européen, en particulier en ce qui concerne la
liberté d'expression et l'Etat de droit, notamment depuis le putsch
avorté à la mi-juillet.
Et même si des responsables de certains pays membres de l'UE expriment
ouvertement, au prix de joutes verbales acerbes avec leurs homologues
turcs, leur hostilité à l'adhésion de la Turquie en invoquant les
violations aux droits de l'Homme qui y sont commises, Bruxelles
continue de prôner officiellement la poursuite des négociations.
Aykan Erdemir, de la Fondation pour la Défense de la démocratie basée à
Washington, estime qu'il y a "une réticence à Bruxelles à suspendre le
processus d'adhésion de la Turquie".
Ce processus, dit-il, "est vu comme l'un des derniers leviers dont dispose l'UE pour freiner le pouvoir arbitraire d'Erdogan".
- Langage diplomatique de mise -
Les inquiétudes exprimées par l'UE au sujet des droits de l'Homme en
Turquie se sont amplifiées depuis le putsch avorté et les purges
massives qui ont suivi à tous les échelons de l'Etat et qui ont aussi
visé les médias et les partis d'opposition.
Pour Roy Karadak, professeur de sciences politiques à l'université de
Brême en Allemagne, l'ampleur de la répression post-putsch "signifie,
dans les faits, la fin du processus d'adhésion de la Turquie".
"Dans le langage diplomatique, cela peut difficilement se dire, mais
aucun dirigeant européen ne peut désormais soutenir d'une manière
crédible l'adhésion de la Turquie", estime-t-il.
N'empêche que, ne serait-ce que dans leurs déclarations publiques, les
dirigeants des pays de l'UE, à l'exception de l'Autriche, prônent
toujours la poursuite des négociations avec Ankara.
La chef de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini a ainsi estimé
lundi qu'il était "très important que les canaux de communication
restent ouverts avec un pays candidat à l'adhésion et un partenaire".
Côté turc, le porte-parole de la présidence Ibrahim Kalin a affirmé
dans une récente tribune dans le journal Daily Sabah que l'adhésion à
l'UE était "un objectif stratégique" pour la Turquie et que les
négociations devraient être accélérées et non pas stoppées.
Bruxelles et Ankara ont signé en mars un accord prévoyant une aide
totale de six milliards d'euros et l'ouverture de nouveaux chapitres
dans le processus d'adhésion, en contrepartie la Turquie s'est engagée
à maîtriser les flux migratoires vers l'Europe, où plus d'un million de
réfugiés ont déferlé l'an passé.
Ankara attend aussi une suppression de l'obligation de visa pour ses
ressortissants à l'entrée dans l'UE dans le cadre de cet accord.
- Et l'économie? -
Pour Soner Cagaptay, du centre de réflexion Washington Institute for
Near East Policy, les déclarations publiques de l'UE sur le processus
d'adhésion de la Turquie trahissent le souci de préserver l'accord sur
les réfugiés.
Si M. Erdogan venait effectivement à rompre avec l'UE, il le ferait en
sachant que celle-ci "reviendra vers lui, à genoux ou presque, lorsque
la mer Egée va se réchauffer et redevenir traversable pour les
réfugiés", a-t-il estimé.
Sans la coopération de M. Erdogan, "le continent (européen) pourrait être inondé de réfugiés", a-t-il ajouté.
En dépit d'une rhétorique souvent incendiaire à l'égard de l'UE ces
derniers mois, la dépendance économique de la Turquie envers l'UE
pourrait la pousser à modérer ses positions.
Alors que la croissance économique turque connaît déjà un important
ralentissement, une rupture des négociations avec l'UE "pourrait
infliger un rude coup au commerce avec l'Europe et aux investissements
étrangers directs en provenance de l'Europe"", souligne Anthony
Skinner, analyste en risque politique au cabinet Verisk Maplecroft.
"Le président turc est peut-être un tribun populiste, mais il est
suffisamment intelligent pour savoir que 85% des investissements
étrangers directs en Turquie viennent de l'Occident", souligne M.
Erdemir, l'analyste basé à Washington. (AFP, Raziye AKKOC, 19
novembre
2016)
Le Parlement européen reporte une visite à Ankara
Une visite du Parlement européen à Ankara, visant à "rétablir le
dialogue politique", a été reportée mercredi en raison de désaccords
avec les autorités turques sur la composition de la délégation
européenne, a-t-on appris de source parlementaire.
Deux eurodéputés, l'Allemand Elmar Brok (PPE, conservateur) et la
Néerlandaise Kati Piri (socialiste), devaient représenter le Parlement
européen lors de "rencontres de haut niveaux avec les autorités
turques" mercredi, a indiqué le Parlement européen dans un communiqué.
Les députés devaient également s'entretenir avec des représentants de
l'opposition et de la société civile, lors de cette visite dont
l'objectif était de "rétablir le dialogue politique" avec Ankara, très
tendu depuis les vastes purges qui ont suivi la tentative de coup
d'Etat du 15 juillet contre le président Erdogan.
Mais la visite "a été reportée à une date ultérieure en raison d'un
désaccord avec les autorités turques sur le format des rencontres", a
indiqué le Parlement dans son communiqué.
"Les Turcs étaient d'accord pour rencontrer M. Brok mais ils avaient
des difficultés pour rencontrer Mme Piri, notre rapporteure sur la
Turquie", en raison de ses prises de position sur la situation dans le
pays, a précisé à l'AFP une source parlementaire.
Le président du Parlement européen, Martin Schulz, qui avait reçu mardi
à Bruxelles le ministre turc des Affaires européennes Omer Celik, a
donc "décidé de reporter la visite jusqu'à ce que les prérogatives du
Parlement soient respectées".
"Le dialogue nécessite que les deux parties aient envie de se parler.
Je continue d'espérer que le Parlement europen pourra visiter la
Turquie bientôt", a déclaré M. Schulz, cité dans le communiqué du
Parlement.
Le Parlement européen a plusieurs fois critiqué le régime turc, lui
reprochant notamment l'ampleur des purges qui ont suivi la tentative de
coup d'Etat en juillet, ainsi que les arrestations de journalistes et
de députés prokurdes.
Des eurodéputés demandent d'ailleurs la suspension des négociations
d'adhésion à l'UE avec la Turquie afin de protester contre les
atteintes à la démocratie dans le pays.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu lundi que la Turquie
organiserait un référendum sur le processus d'adhésion à l'UE si aucune
décision n'était prise par Bruxelles d'ici "la fin de l'année" sur la
suite des négociations. (AFP, 16
novembre
2016)
Erdogan envisage un référendum sur l'adhésion à l'UE l'année prochaine
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu lundi que la Turquie
organiserait un référendum sur le processus d'adhésion à l'Union
européenne si aucune décision n'était prise par Bruxelles d'ici "la fin
de l'année" sur la suite des négociations.
"Moi, je dis: soyons patients jusqu'à la fin de l'année. Après, allons
devant notre peuple", a lancé le chef de l'Etat turc lors d'un discours
particulièrement anti-européen à Ankara. "La décision finale
n'appartient-elle pas à la nation ?", a-t-il ajouté.
Ces déclarations interviennent alors que les relations entre l'UE et la
Turquie, déjà tumultueuses, se sont tendues davantage après la
tentative de coup d'Etat du 15 juillet contre le président Erdogan.
Arrestations, suspensions, limogeages par dizaines de milliers: après
le coup de force, les autorités turques ont lancé de vastes purges dont
l'ampleur a suscité l'inquiétude et des critiques de la part des
partenaires occidentaux de la Turquie.
M. Erdogan s'en est vivement pris au président du Parlement européen
Martin Schulz qui a estimé dimanche que l'UE avait le devoir de
réfléchir aux "mesures économiques" qu'elle pourrait prendre, une
déclaration accueillie comme une menace de sanctions par les dirigeants
turcs.
"Non, mais, regardez-moi ce malpoli !", a réagi M. Erdogan, "qui es-tu
? Rien que le président d'un parlement là-bas. Qu'es-tu ? Depuis quand
as-tu l'autorité pour décider au nom de la Turquie?".
M. Erdogan avait déjà évoqué, dans un entretien paru dimanche dans le
journal Hürriyet, la possibilité d'un référendum sur le processus
d'adhésion de la Turquie au bloc européen, citant l'exemple du Brexit,
sans avancer de date.
Les négociations d'adhésion, officiellement débutées en 2005, sont au point mort depuis plusieurs mois.
Affirmant que l'aide européenne promise par Bruxelles pour les réfugiés
en Turquie n'arrivait pas -ce que Bruxelles dément-, M. Erdogan a
estimé que les dirigeants européens manquaient d'"honnêteté".
"Vous n'avez tenu aucune des promesses que vous nous avez faites. Ces
gens ne sont pas honnêtes. Nous, nous allons poursuivre notre route
avec ceux qui sont honnêtes", a déclaré M. Erdogan. (AFP, 14
novembre
2016)
Allemagne: A la Turquie de décider de poursuivre ou non le processus d'adhésion
Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier a affirmé
mardi que la décision de poursuivre ou non le processus d'adhésion de
la Turquie à l'Union européenne appartenait à Ankara et non pas à
Bruxelles.
"Certaines personnes soutiennent que les négociations doivent être
interrompues. Je suis d'un autre avis", a déclaré M. Steinmeier au
cours d'une conférence de presse avec son homologue turc à Ankara.
"La décision de savoir si la Turquie doit ou non se rapprocher
davantage de l'Europe ne doit pas être prise en Europe ou dans les
capitales (européennes), mais en Turquie", a poursuivi M. Steinmeier.
Le ministre allemand des Affaires étrangères a également été reçu par
le président, Recep Tayyip Erdogan, et le Premier ministre, Binali
Yildirim, dans un contexte de vives tensions entre l'UE et Ankara en
raison des purges déclenchées par les autorités turques à la suite de
la tentative de coup d'Etat du 15 juillet.
Après le coup de force, les autorités turques ont arrêté, suspendu ou
limogé des dizaines de milliers de personnes dans tous les secteurs de
la société, de l'armée aux universités, en passant par la presse.
Une quarantaine de journaux allemands ont publié mardi un éditorial du
quotidien d'opposition turc Cumhuriyet, dont le patron et une dizaine
de journalistes, accusés d'activités "terroristes", ont été incarcérés.
M. Steinmeier a fait part des "sérieuses préoccupations au sujet de la
situation après la tentative de putsch", une allusion aux mesures
draconiennes actuellement en vigueur, disant avoir échangé avec son
homologue Mevlüt Cavusoglu des points de vue "divergents" à ce sujet.
Face à l'ampleur des purges en Turquie, des voix se sont élevées en
Europe réclamant des sanctions à l'encontre du gouvernement turc. Au
cours d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de
l'UE lundi, le chef de la diplomatie autrichienne a dit l'opposition de
son pays à l'ouverture de nouveaux chapitres dans le cadre du processus
d'adhésion de la Turquie.
"Chaque jour, un ministre des Affaires étrangères se lève dans son coin
et dit : +Il faut jeter la Turquie dehors+. Nous en avons assez de
cette attitude", a déclaré mardi le chef de la diplomatie turque.
Le chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu lundi qu'Ankara
organiserait un référendum sur le processus d'adhésion à l'UE si aucune
décision n'était prise par Bruxelles d'ici à "la fin de l'année" sur la
suite des négociations.
Les négociations d'adhésion, qui ont officiellement débuté en 2005, sont au point mort depuis plusieurs mois.
La visite de M. Steinmeier intervient également dans un contexte de
tensions entre Berlin et Ankara. La semaine dernière, M. Erdogan a
accusé l'Allemagne d'"héberger" des membres du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK).
Réfutant tout soutien de l'Allemagne au PKK, organisation considérée
comme terroriste par Ankara, Washington et Bruxelles, M. Steinmeier
s'est dit "pour le moins irrité" par ces accusations. (AFP, 15
novembre
2016)
Bruxelles critique un "retour en arrière" de la Turquie sur les critères de l'UE
L'UE critique un "retour en arrière" de la Turquie sur les critères
d'adhésion au bloc européen, en particulier en ce qui concerne la
liberté d'expression et l'Etat de droit, dans un rapport de la
Commission publié mercredi.
"Il y a eu un sérieux retour en arrière au cours de l'année passée dans
le domaine de la liberté d'expression", regrette ce nouveau rapport
d'étape qui rappelle également "le rejet sans équivoque" par l'UE de la
peine de mort, dont le rétablissement est évoqué par le régime du
président Recep Tayyip Erdogan.
Ce dernier, agacé, a exhorté mercredi l'UE à "prendre sa décision
finale" le plus vite possible sur l'adhésion ou non de son pays à l'UE.
La Turquie a d'ailleurs rejeté les conclusions du rapport de l'Union européenne, les jugeant "loin d'être objectives".
Pour le ministre turc des Affaires européennes, Omer Celik, ce texte
"est loin d'être constructif et loin d'offrir une voie pour aller de
l'avant".
Côté européen, des voix réclament une plus grande fermeté vis-à-vis du
régime turc, malgré le risque de mettre en péril l'accord migratoire
conclu en mars avec Ankara, salué dans le rapport publié mercredi, qui
a permis une réduction drastique des arrivées de migrants sur les côtes
grecques.
"La balle est maintenant clairement dans le camp de la Turquie. Il est
temps qu'Ankara nous dise ce qu'elle veut vraiment. C'est un test de sa
crédibilité mais aussi de celle de l'Union européenne", a estimé le
commissaire européen à l'Elargissement, Johannes Hahn, en présentant ce
rapport sur le processus d'adhésion de la Turquie.
"La Turquie, en tant que pays candidat, doit remplir les critères les
plus élevés sur lesquels elle s'est elle-même engagée et sur lesquels
il ne saurait y avoir aucun compromis", a plaidé M. Hahn devant une
commission du Parlement européen à Bruxelles.
"J'espère que ce rapport et la dégradation presque quotidienne de la
situation en Turquie conduiront à ce que nous obtenions un mandat pour
dire vraiment ses quatre vérités à la Turquie", a-t-il par ailleurs
souhaité dans une interview mercredi à l'agence de presse autrichienne
APA.
"Mon travail est de fournir un rapport qui offre une base claire pour
des décisions. A partir de ces faits, il faut une interprétation
politique. Les conclusions sont du ressort des Etats membres", a
rappelé le commissaire autrichien, en observant que Vienne "est
visiblement toujours la seule" à préconiser une suspension des
négociations avec Ankara.
"Si l'Union européenne prend la décision de rompre les négociations,
elle en subira aussi les conséquences", a averti le porte-parole du
président Erdogan après la publication du rapport européen.
Mardi, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker
avait mis en doute mardi la volonté turque d'adhérer à l'UE, déplorant
que ce pays "chaque jour s'éloigne de l'Europe", dans une référence aux
vastes purges menées par le régime depuis le coup d'Etat manqué de
juillet.
Les négociations sur l'adhésion de la Turquie ont officiellement débuté en 2005.
(AFP, 9 novembre
2016)
Key findings of the European Commission's 2016 Report on Turkey
This year's report on Turkey is issued in the specific context of a
military coup attempt which occurred on the night of 15 July, leaving
241 casualties and 2 196 people wounded. The Turkish government with
the support of the entire Turkish political spectrum and society,
succeeded in overcoming the coup attempt. The EU strongly and
immediately condemned the attempted coup, which represented a direct
attack on democracy in Turkey as such, and reiterated its full support
to the democratic institutions of the country.
On 20 July a state of emergency was declared across Turkey for three
months, further extended for another three months on 3 October.
Significant legislative amendments were introduced by decree. Turkey
notified the Council of Europe of a derogation from its obligation to
secure a number of fundamental rights protected by the European
Convention on Human Rights. Given the subsequent scale and collective
nature of measures taken since the coup attempt, the EU called on the
authorities to observe the highest standards in respecting the rule of
law and fundamental rights, in line with Turkey's international
commitments and status as a candidate country.
Following the coup attempt, very extensive suspensions, dismissals,
arrests and detentions took place over alleged links to the Gülen
movement and involvement in the attempted coup. The measures affected
the whole spectrum of society with particular impact on the judiciary,
police, gendarmerie, military, civil service, local authorities,
academia, teachers, lawyers, the media and the business community.
Multiple institutions and private companies were shut down, their
assets seized or transferred to public institutions.
While a relationship of trust and loyalty should exist between civil
servants and the state and measures can be taken to ensure that, any
allegation of wrongdoing should be established via transparent
procedures in all individual cases. Individual criminal liability can
only be established with full respect for the separation of powers, the
full independence of the judiciary and the right of every individual to
a fair trial, including through effective access to a lawyer. Turkey
should ensure that any measure is taken only to the extent strictly
required to the exigencies of the situation and in all cases stands the
test of necessity and proportionality.
EU-Turkey relations face the same long term opportunities and
challenges as before 15 July. Indeed, the past year had started off by
deepening our relations in key areas of joint interest, as agreed at
the EU-Turkey Summit of 29 November 2015. High level political
dialogues and high level dialogues on energy and the economy took
place. Turkey continued to make outstanding efforts to provide shelter
to over 2.7 million refugees from Syria and Iraq.
FULL TEXT: http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-16-3639_en.htm
Turquie: le rapport d'étape de la Commission "loin d'être objectif"
La Turquie a rejeté mercredi les conclusions du dernier rapport de
l'Union européenne sur son processus d'adhésion au bloc, les jugeant
"loin d'être objectives".
"Certaines sections du rapport sont loin d'être objectives", a déclaré
le ministre des Affaires européennes Omer Celik lors d'une conférence
de presse à Ankara.
Dans son dernier rapport d'étape sur le processus d'adhésion de la
Turquie à l'UE publié mercredi à Bruxelles, la Commission européenne a
critiqué un "retour en arrière" sur les critères d'adhésion, en
particulier en ce qui concerne la liberté d'expression et l'état de
droit dans le pays.
Pour M. Celik, ce rapport "est loin d'être constructif et loin d'offrir une voie pour aller de l'avant".
"Ce rapport est rédigé d'une manière qui ne sert pas les intérêts des
relations entre la Turquie et l'Union européenne", a-t-il dit, estimant
que plusieurs de ses conclusions "reflètent un manque de compréhension"
de la situation en Turquie.
"L'UE s'est transformée en une institution qui ne fait que publier des
communiqués. De notre côté, nous ne nous répandons pas en paroles, car
ce que nous cherchons, c'est de voir les choses aboutir", a-t-il pesté.
Dans son rapport, la Commission a affirmé que la Turquie a connu "un
sérieux retour en arrière au cours de l'année passée dans le domaine de
la liberté d'expression" et rappelé également "le rejet sans équivoque"
par l'UE de la peine de mort, dont le rétablissement est évoqué par le
président Recep Tayyip Erdogan.
"Il est temps qu'Ankara nous dise ce qu'elle veut vraiment. C'est un
test de sa crédibilité mais aussi de celle de l'Union européenne", a
estimé le commissaire européen à l'Elargissement, Johannes Hahn, en
présentant ce rapport.
Mardi, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker
avait mis en doute la volonté turque d'adhérer à l'UE, déplorant que ce
pays "s'éloigne chaque jour de l'Europe", dans une référence aux vastes
purges menées par le pouvoir depuis la tentative de coup d'Etat de
juillet.
(AFP, 9 novembre
2016)
UE: les 28 pressent la Turquie de "sauvegarder sa démocratie parlementaire"
Les 28 pays membres de l'Union européenne ont exhorté mardi la Turquie
à "sauvegarder sa démocratie parlementaire", mise en péril selon eux
par des purges à grande échelle, dans une déclaration publiée au
lendemain d'une protestation officielle d'Ankara contre les critiques
européennes.
"L'UE et ses Etats membres suivent les plus récents développements en
Turquie avec une grave inquiétude", ont-ils indiqué dans ce texte
publié par la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini.
Les 28 y mentionnent la réintroduction à nouveau envisagée de la peine
de mort en Turquie, la "poursuite des restrictions à la liberté
d'expression, y compris les médias sociaux, "la fermeture de médias et
les mandats d'arrêt contre les journalistes" et "plus récemment,
l'arrestation des coprésidents du deuxième parti d'opposition du pays,
le HDP, ainsi que la détention de plusieurs de ses membres".
L'UE et les 28 "demandent à la Turquie de sauvegarder sa démocratie
parlementaire, y compris le respect des droits de l'homme, l'état de
droit, les libertés fondamentales et le droit de chacun à un procès
équitable", rappelant à Ankara ses engagements en la matière "en tant
que pays candidat" à l'adhésion à l'UE.
Le Européens appellent au "retour à un processus politique crédible et
à un véritable dialogue politique", le jugeant "essentiel pour la
démocratie du pays et la stabilité de la région".
Cette nouvelle mise au point de l'UE, après de précédentes déclarations
vendredi de Mme Mogherini, intervient au lendemain d'une protestation
du gouvernement turc contre les critiques récurrentes des Européens,
transmise lundi aux ambassadeurs des 28 à Ankara.
"Nous traversons une période très fragile dans les relations entre la
Turquie et l'UE. S'opposer en permanence à la Turquie n'est pas la
bonne politique", avait prévenu devant la presse le ministre turc des
Affaires européennes Omer Celik.
Mais côté européen, des voix réclament un plus grande fermeté vis-à-vis
du régime turc, malgré le risque de mettre en péril l'accord migratoire
conclu en mars avec Ankara, qui a permis une réduction drastique des
arrivées de migrants sur les côtes grecques.
L'UE et ses Etats membres indiquent qu'ils "continueront de suivre et
d'évaluer la situation de très près" en Turquie et qu'ils "sont prêts à
poursuivre le dialogue politique avec la Turquie à tous les niveaux,
dans le cadre établi".
La Commission européenne doit publier mercredi un nouveau rapport
d'étape de l'UE sur le processus d'adhésion de la Turquie. Selon la
presse allemande, Ankara devrait y être épinglé sur la question de la
liberté d'expression.
(AFP, 8 novembre
2016)
S&D: EU has to freeze the accession talks with Ankara
Following today's presentation of the enlargement package by the
European Commission, S&D MEP and rapporteur on Turkey Kati Piri
said:
"The annual Turkey report of the European Commission reflects the dire
situation and the serious backlash of the rule of law in the country.
For the last three years, Turkey has been drifting away more and more
from European values such as the respect for human rights and media
freedom. While the heinous coup attempt on 15 July needs to be strongly
condemned and its perpetrators brought to justice, we see that the
state of emergency is being used to further suppress any critical
voices left.
"Almost all critical media outlets have been closed and Turkey is again
the world's top jailer of journalists; more than 100.000 people have
been dismissed and 35.000 arrested without due process – among them 1/3
of all the judges and prosecutors, elected mayors are replaced by
appointed trustees and 10 members of parliament have been jailed for
using their freedom of expression.
"While the S&D Group remains committed to keeping Turkey anchored
to the EU, we also believe that the EU must draw political consequences
from the current situation. The government in Ankara is shutting the
door to the European Union with its actions. In reaction, the EU has to
immediately freeze the accession talks until the Turkish government
returns to the path of respect for the rule of law and human rights."
The GUE/NGL Group condemns the
arrests of the MPs in Turkey
On November 4th and 7th, HDP co-chairs Figen Yüksekdağ and Selahattin
Demirtaş, as well as eight other members of the Grand National
Assembly, were arrested.
These arrests are the latest in a months-long assault on HDP
politicians by President Erdoğan and the AKP government. Since May
2016, 55 out of 59 HDP MPs have been stripped of their parliamentary
immunity, and thousands of HDP executive members and affiliates are
currently detained, including mayors and local councillors.
With the arrests of HDP politicians and the crackdown on opposition
voices, scholars, judges and the media, President Erdoğan has turned
his back on human rights, democracy and the rule of law.
The HDP remains a beacon of hope for a democratic renewal in Turkey and
a peaceful solution to the conflict in the Kurdish regions. The EU must
send a strong signal to the Turkish authorities to immediately release
the HDP representatives, stop the violation of human rights, respect
the independence of the media and restore the rule of law.
Therefore, GUE/NGL calls on Commission President Juncker, Council
President Tusk, Commission Vice-President Mogherini and the Heads of
States and Governments of the European Union to:
- Revoke the EU-Turkey statement, putting an end to this agreement;
- Freeze the accession negotiations until the rule of law has been restored;
- Consider sanctions against the Turkish authorities.
L'UE "extrêmement inquiète" après les arrestations de députés prokurdes
L'Union européenne est "extrêmement inquiète" après l'arrestation de
dirigeants et députés prokurdes en Turquie, et a contacté Ankara à ce
sujet, a déclaré aujourd'hui la chef de la diplomatie de l'UE, Federica
Mogherini.
"Extrêmement inquiets de l'arrestation" de Selahattin Demirtas et
d'autres députés du parti prokurde HDP, "en contact avec les
autorités", a indiqué Mme Mogherini dans un tweet, après le placement
en garde à vue de plusieurs membres de la troisième force politique du
pays. Mme Mogherini a également fait état de la "convocation d'une
réunion des ambassadeurs de l'UE à Ankara", sans plus de précisions à
ce stade.
Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, qui dirigent conjointement le
Parti démocratique des peuples (HDP), principal parti prokurde en
Turquie, ont été interpellés avec d'autres députés de leur formation.
Ces arrestations ont eu lieu dans le cadre d'une enquête
"antiterroriste" liée au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK),
selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Elles surviennent dans un contexte de purges visant les opposants au
gouvernement turc, à la faveur de l'état d'urgence instauré après la
tentative manquée de renversement du président Recep Tayyip Erdogan
imputée aux réseaux du prédicateur Fetullah Gülen. (Le Figaro, 4 nov 2016)
Pittella: The detention of the Kurdish HDP leaders is unacceptable
S&D Group president Gianni Pittella has reacted to the detention of
two co-leaders of the Kurdish Peoples Democracy Party (HDP) with the
following statement:
"The S&D Group is devastated by the detention of the Kurdish
Democratic Party HDP leaders Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ
and a dozen elected members of Parliament. This comes after the closure
of Kurdish media outlets and the arrest of the co-mayor of Diyarbakir.
"We believe that political dialogue is the only way to normalise
democracy in Turkey. The detention of members of parliament is another
step backwards pushing Turkey even further from the EU. The HDP is our
sister party, the democratic and peaceful branch representative of the
Kurdish minority which represents 6 million voters. They must be set
free." (Info-Turk, Nov 4, 2016)
The European Union should not turn a blind eye on Turkey
The European Green Party is deeply concerned about the detention and
prosecution of the HDP leader Selahattin Demirtas together with at
least 11 Pro-Kurdish MPs, which took place today just ahead of the
Venice Commission mission in Turkey in order to discuss the emergency
decrees adopted after the failed coup attempt.
The Co-Chair of the European Green Party Monica Frassoni said:
"We express growing concern over the bloodshed in Diyarbakir and the
outright authoritarian developments in Turkey, which far from easing
tensions and facilitating peace is ruthlessly targeting the wrong
enemies.
"We are convinced that the EU and its member states would be ill
advised to continue to turn a blind eye to these events in Turkey in
the illusion of keeping a shaky agreement to lock out migrants and
refugees. Playing with values will not strengthen our credibility. We
have a duty to help and support the democratic forces in Turkey, those
like the mayors of Diyarbakir and Demirtas, who strive for a negociated
solution to the Kurdish issue, reject violence and are the legitimate
expression of popular vote.” (Info-Turk, Nov 4, 2016)
Martin Schulz reacts against the HDP detentions
Today’s detentions send a chilling signal about the state of political
pluralism in #Turkey. Selahattin Demirtaş Figen Yüksekdağ and Halkların
Demokratik Partisi – HDP Members of Parliament are legitimate and
democratic representatives of Turkish society. The #HDP is the third
biggest group in the Grand National Assembly of Turkey.
I have met Selahattin #Demirtaş many times. He is a leader committed to
the #peace process, to non-violence, to political dialogue and to the
rule of law. In our last meeting at the end of September, he already
feared he would be next in the line to be detained.
With this last high profile string of detentions - a continuation of
the crackdown on other HDP elected representatives - Turkish
authorities are not just pushing Turkey further away from #democracy,
but they are also turning their backs on the values, principles, norms
and rules underpinning EU-Turkey relations.
I am in constant contact with VP/HR Federica Mogherini and Commissioner
Johannes Hahn and political group leaders in the Parliament concerning
the latest developments in Turkey. These events must be addressed as a
matter of urgency. Turkey is a candidate country to the European Union
and a member of the Customs Union. The course of action by the
Government calls into question the basis for the sustainable
relationship between EU and Turkey and the commitment of the Turkish
Government to democratic values and to its European aspirations. (Info-Turk, Nov 4, 2016)
GUE/NGL: Progressive forces must stand in solidarity with HDP
GUE/NGL President Gabi Zimmer has reacted with concern to the arrests of HDP chairmen Figen Yüksekdağ and Selahattin Demirtaş:
"The arrest of the leaders of HDP and so far 11 other members of the
National Assembly is an unprecedented violation of the rights of the
opposition in Turkey."
"Their criminalisation and demonisation is yet another element in
Erdogan's quest to consolidate his rule and silence opposition."
"Many people in the Kurdish regions who have been expelled from their
homes and persecuted for over a year are angry and horrified."
"People from across Europe are spontaneously demonstrating against this latest aggression on HDP last night."
"The violation of human rights in Turkey can no longer be dealt with by
statements of concern. Erdogan can no longer be an EU partner."
"The Turkish president wants to completely silence the opposition by
accusing them of lack of cooperation in his fight against terror.
"In this witch hunt against the opposition groups, scholars, judges and
journalists, Erdogan is seeking to stifle critical media and end
democratic dialogue."
"Despite persecution, interference and arrests of local representatives
in the Kurdish regions, the HDP remains a glimmer of hope for a
democratic renewal in Turkey and a peaceful solution to the conflict in
the Kurdish regions."
"We call on President Schulz, President Juncker and the heads of state
of EU member states to take urgent action for the immediate release of
HDP representatives." (GUE/NGL, Nov 4, 2016)
La Suisse renonce au Festival olympique de la Jeunesse en Turquie
Le Comité olympique suisse n'enverra aucun
athlète au Festival olympique de la Jeunesse européenne (Foje) prévu en
février en Turquie "compte tenu de la situation politique" dans le
pays, a-t-il annoncé jeudi.
"Dans les conditions actuelles, Swiss Olympic estime qu'envoyer une
délégation serait trop risqué", a expliqué Jörg Schild, président du
Comité olympique suisse dans un communiqué.
Le comité suisse a pris cette décision "compte tenu des tensions
politiques internes" en Turquie et "des conflits armés dans les pays
voisins comme la Syrie et l'Irak".
Une quarantaine d'athlètes suisses devaient se rendre à Erzurum, à
l'est de la Turquie pour participer au Foje, du 11 au 18 février, en
ski alpin, ski nordique, patinage artistique et hockey sur glace. Ils
devaient être accompagnés par 40 autres personnels d'encadrement.
Créé à l'initiative de l'ex-président du CIO Jacques Rogge, le
Foje, ouvert aux sportifs de 14 à 18 ans, est organisé par
l'Association des Comités olympiques européens. C'est une compétition
multidisciplinaire qui comprend une édition d'hiver et une d'été,
organisées la même année, tous les deux ans depuis 1991. (AFP, 4 novembre
2016)
Erdogan accuse l'Allemagne d'"héberger des terroristes"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
accusé jeudi l'Allemagne d'"héberger des terroristes", affirmant que
Berlin refusait d'extrader des putschistes présumés que réclame Ankara
depuis le coup d'Etat manqué de juillet.
A Berlin, le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier,
a assuré "ne pas pouvoir suivre du tout ces propos d'Erdogan", selon
l'agence allemande Dpa.
"En ce moment, l'Allemagne est devenue l'un des plus importants
pays en ce qui concerne l'hébergement des terroristes", a lancé M.
Erdogan dans un discours enflammé à Ankara. "Vous allez rester dans
l'histoire comme un pays qui accueille des terroristes", a-t-il insisté.
M. Erdogan a affirmé que les autorités turques avaient transmis à
Berlin plus de 4.000 dossiers de demande d'extradition après le putsch
manqué du 15 juillet, sans obtenir de réponse favorable.
Le chef de la diplomatie allemande a assuré que l'Allemagne souhaitait
des "relations étroites et constructives" avec Ankara mais qu'elle ne
mâcherait pas ses mots concernant les violations de la liberté
d'expression et de la presse.
Après la tentative de coup d'Etat, les autorités turques ont lancé de
vastes purges dans l'armée, l'éducation et les médias, notamment, dont
l'ampleur a suscité l'inquiétude en Occident.
La chancelière allemande Angela Merkel a qualifié mercredi
d'"alarmantes" les mesures prises par le pouvoir turc contre les
médias, qualifiant de "triste évolution" l'arrestation de journalistes
du quotidien d'opposition turc Cumhuriyet.
"Regardez-les. Ils se lèvent et nous font la morale: +Nous sommes
préoccupés+, disent-ils. Eh bien, l'Allemagne, nous, c'est votre
attitude qui nous préoccupe", a répliqué M. Erdogan jeudi.
Ankara accuse un prédicateur musulman exilé aux Etats-Unis, Fethullah
Gülen, d'avoir fomenté la tentative de coup d'Etat, ce que l'intéressé
dément catégoriquement.
M. Gülen dirige un réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises baptisé
"Hizmet" ("service", en turc). Les autorités turques y voient une
organisation terroriste qu'elles ont nommée FETÖ, pour "Organisation
terroriste des partisans de Fethullah".
Si M. Erdogan n'a pas précisé qui était concerné par les demandes
d'extradition d'Ankara, nombre de proches du réseau de M. Gülen ont
trouvé refuge en Allemagne, selon les médias turcs.
"L'Allemagne est en train de devenir l'arrière-cour de FETÖ, cela nous
préoccupe", a déclaré M. Erdogan, qui a accusé Berlin de "prendre sous
son aile" les membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et
du Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), deux
organisations classées "terroristes" par Ankara.
"Je l'ai toujours dit, les groupes terroristes sont comme des
scorpions: ils finissent toujours par se retourner et par piquer ceux
qui les portent sur leur dos", a mis en garde le président turc. (AFP, 4 novembre
2016)
Ankara rejette la "ligne rouge" de l'Europe sur la liberté de la presse
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a rejeté avec colère mardi la
"ligne rouge" évoquée la veille par le président du Parlement européen
Martin Schulz après l'arrestation de plusieurs journalistes d'un
quotidien d'opposition turc.
"Mon frère, nous n'avons que faire de ta ligne rouge. Nos lignes
rouges, c'est le peuple qui les trace, le peuple ! Quelle autorité a ta
ligne ?", a lancé M. Yildirim lors d'un discours à Ankara.
Lundi, le président du Parlement européen avait estimé qu'une "nouvelle
ligne rouge a été franchie contre la liberté d'expression en Turquie"
avec le placement en garde à vue d'une douzaine de journalistes du
quotidien d'opposition Cumhuriyet, dont son rédacteur en chef Murat
Sabuncu.
Le parquet d'Istanbul les soupçonne d'avoir agi pour le compte le
mouvement du prédicateur Fethullah Gülen - accusé d'avoir ourdi le
putsch raté en juillet - et avec le Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), une organisation classée "terroriste" par Ankara, Washington et
Bruxelles.
"Nous n'avons aucun problème avec la liberté de la presse", a assuré le
Premier ministre turc. "Nous n'arrivons pas à nous entendre sur ce
point avec nos partenaires européens. Ils nous ressortent à chaque fois
la liberté de la presse quand nous prenons des mesures pour combattre
le terrorisme", a-t-il ajouté.
Après le putsch manqué, le gouvernement a lancé des purges d'une
ampleur inédite qui ont frappé de plein fouet la presse. Des opposants
turcs et des organisations de défense des droits de l'homme accusent
les autorités de se servir de l'état d'urgence en vigueur pour étouffer
toute voix critique.
Selon l'Association des journalistes de Turquie (TGC), 170 organes de
presse ont été fermés, 105 journalistes placés en détention et 777
cartes de presse annulées depuis la tentative de coup d'Etat du 15
juillet.
La Turquie est 151e au classement mondial de la liberté de la presse
dressé par RSF en 2016, derrière le Tadjikistan et juste devant la
République démocratique du Congo. (AFP, 1 novembre
2016)
Le Conseil de l'Europe met en garde la Turquie contre
la peine de mort
Le Conseil de l'Europe a à nouveau mis
en garde dimanche la Turquie contre le rétablissement de la peine de
mort, rappelant qu'elle n'était pas compatible avec l'appartenance à
l'organisation paneuropéenne.
Le ministre autrichien des Affaires étrangères Sebastian Kurz a
également prévenu la Turquie qu'une telle initiative "claquerait la
porte au nez de l'Union Européenne".
"Appliquer la peine de mort est incompatible avec l'appartenance au
Conseil de l'Europe" a rappelé sur Twitter le porte-parole du Conseil
de l'Europe, alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé
samedi que le rétablissement de la peine capitale serait soumis au
Parlement.
Le chef de la diplomatie autrichienne a pour sa part estimé que "la
peine de mort est une forme de punition cruelle et inhumaine qui a été
abolie à travers le monde et est en contradiction avec les valeurs
européennes".
"Ceux qui introduisent la peine de mort claqueront la porte au nez de
l'UE", a ajouté le ministre, cité par l'Agence de presse autrichienne.
Les relations entre Ankara et Vienne se sont tendues l'été dernier,
l'Autriche ayant suggéré que l'UE suspende les négociations d'adhésion
de la Turquie en raison de l'ampleur des purges décrétées par le
président Recep Tayyip Erdogan depuis le putsch avorté du 15 juillet.
La peine de mort avait été abolie en 2004 dans le cadre de la
candidature d'Ankara à l'entrée dans l'UE. Son rétablissement est
évoqué depuis la tentative avortée de coup d'Etat.
"Bientôt, bientôt, ne vous en faites pas. C'est pour bientôt, si Dieu
le veut", avait déclaré samedi M. Erdogan à Ankara, en réponse à la
foule qui scandait "nous voulons la peine de mort" pour les auteurs du
coup d'Etat manqué de juillet dernier.
"Notre gouvernement soumettra cela au Parlement. Et je suis convaincu
que le Parlement l'approuvera et, quand cela arrivera devant moi, je le
ratifierai", a poursuivi le chef de l'Etat turc, sans avancer de
calendrier.
Le Conseil de l'Europe, qui compte 47 membres dont la Turquie, avait
déjà mis en garde Ankara contre la tentation de rétablir la peine de
mort.
"Les responsables politiques devraient défendre la Convention
européenne des droits de l'Homme, qui exclut clairement la peine de
mort" et que la Turquie a ratifiée, avait déclaré au mois d'août le
secrétaire général de l'organisation, Thorbjørn Jagland.
Organisation paneuropéenne distincte de l'UE, le Conseil de l'Europe ne
tolère en son sein que des pays qui ont aboli la peine capitale ou
observent -comme c'est le cas en Russie- un moratoire. (AFP, 31 octobre
2016)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Poutine, Erdogan, Trump: l'UE menacée par un "cercle d'autocrates"
L'eurodéputé libéral Guy Verhofstadt a appelé les Européens à se
défendre face au "cercle d'autocrates" qui menacent l'UE et ses
valeurs, citant les présidents turc Recep Tayyip et russe Vladimir
Poutine, ainsi que leur futur homologue américain Donald Trump.
"Il me semble que de plus en plus nous sommes entourés par des
autocrates: Poutine, Erdogan, et les premières nominations de M. Trump
m'inquiètent aussi beaucoup", a dit devant la presse l'ancien Premier
ministre belge, qui est négociateur en chef du Brexit pour le Parlement
européen, lors d'une session plénière à Strasbourg.
"A la place d'un cercle d'amis autour de l'Europe, je vois de plus en
plus un cercle de personnes qui non seulement se ressemblent, mais qui
ont un point de vue commun", à savoir la volonté de "détruire notre
façon de penser, nos valeurs et l'UE représentant ces valeurs", s'est
inquiété M. Verhofstadt.
M. Poutine "finance ouvertement des populistes et des extrémistes
anti-européens, des partis europhobes partout en Europe", a-t-il
déploré, tandis qu'il a reproché à M. Erdogan de s'en prendre à tout
mouvement d'opposition turc actif en Europe.
Concernant le président élu américain, il a cité ses premières
nominations controversées: celle de Jeff Sessions à la Justice, de Mike
Pompeo à la tête de la CIA et de Michael Flynn comme conseiller à la
sécurité nationale. Des personnalités "dans l'actualité ces dernières
années pour des commentaires déplaisants" visant différentes minorités,
a-t-il souligné.
L'eurodéputé a également évoqué la nomination comme conseiller à la
Maison Blanche de Steve Bannon, ancien patron du site d'information
d'extrême droite Breitbart, le soupçonnant de vouloir "influencer les
élections en Allemagne et en France" en voulant lancer ce média à Paris
et Berlin.
"Nous devons nous défendre, c'est un moment crucial dans l'histoire de
l'UE", a-t-il exhorté, "c'est le moment de construire une véritable
union politique, forte et efficace". (AFP, 22
novembre
2016)
La Turquie félicite Donald Trump après sa victoire
La Turquie, qui entretient des rapports tendus avec l'administration
américaine de Barack Obama, a félicité mercredi le candidat républicain
Donald Trump après sa victoire à l'élection présidentielle aux
Etats-Unis.
"Je félicite M. Trump pour la présidence des Etats-Unis et je lui
souhaite le succès", a déclaré le Premier ministre Binali Yildirim dans
un discours télévisé.
"Nous espérons que notre alliance avec les Etats-Unis va se poursuivre
et que notre partenariat et nos relations vont se développer", a-t-il
ajouté.
M. Yildirim a appelé "le nouveau président américain" à livrer à la
Turquie "le plus rapidement possible" le prédicateur Fethullah Gülen,
accusé d'avoir ourdi le putsch manqué en juillet et qui vit en exil aux
Etats-Unis.
Le président Recep Tayyip Erdogan a pour sa part souligné sans citer M.
Trump nommément, que le peuple américain avait "fait son choix". "Et
avec ce choix une nouvelle ère s'ouvre", a-t-il dit dans une allocution
retransmise par la télévision.
"J'espère que ce choix par le peuple américain se traduira par des
mesures dans le bon sens en ce qui concerne les libertés dans le monde
et les développements dans la région", a-t-il ajouté.
Les relations entre les Etats-Unis et la Turquie, deux alliés de
l'Otan, ont été éprouvées par le coup d'Etat manqué et les vains appels
d'Ankara à une extradition de M. Gülen. Les autorités américaines
soulignent que la décision appartient à la justice.
Des divergences opposent aussi les deux pays au sujet des milices
kurdes en Syrie, que Washington appuie dans la lutte contre le groupe
Etat Islamique alors qu'Ankara les considère comme des organisations
terroristes émanant du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a également félicité
M. Trump, exprimant sur Twitter le désir "de renforcer notre
coopérations stratégique avec les Etats-Unis sur une base de
confiance".
(AFP, 9 novembre
2016)
Les Etats-Unis "profondément troublés" par la détention de responsables kurdes
Les Etats-Unis sont "profondément
troublés" par la détention en Turquie de responsables politiques et
élus prokurdes, a affirmé vendredi sur Twitter, Tom Malinowski, chargé
des droits de l'homme au département d'Etat américain.
"Quand des démocraties s'en prennent à des responsables élus, elles ont
le devoir de justifier leurs actions et de préserver la confiance dans
le système judiciaire", a écrit M. Malinowski, sur le réseau social.
L'arrestation, dans la nuit de jeudi à vendredi, de Selahattin Demirtas
et de Mme Figen Yüksekdag, co-présidents du Parti démocratique des
peuples (HDP) et de onze autres députés de cette formation a déjà
suscité des réactions indignées en Europe.
Les rapports du gouvernement turc avec les Etats-Unis, déjà dégradés en
raison de profonds désaccords sur la Syrie, ce sont encore tendus après
une tentative rapidement avortée de coup d'Etat, le 15 juillet.
Ankara accuse Fethullah Gülen, réfugié aux Etats-Unis, d'avoir
organisé le putsch manqué et reproche à Washington de traîner des pieds
pour étudier sa demande d'extradition. (AFP, 4 novembre
2016)
Washington dénonce la répression contre des médias d'oppposition
La diplomatie américaine a dénoncé
lundi les atteintes à la liberté de la presse en Turquie après que la
police de ce pays allié de Washington eut arrêté le rédacteur en chef
et des journalistes de Cumhuriyet, principal quotidien d'opposition.
"Les Etats-Unis sont profondément préoccupés par ce qui semble être une
pression accrue du pouvoir sur des médias d'opposition, notamment
l'arrestation aujourd'hui de Murat Sabuncu, le rédacteur en chef de
l'un des journaux turcs les plus respectés, Cumhuriyet", a tonné le
porte-parole du département d'Etat John Kirby au début de son point de
presse quotidien.
Il a également condamné "la fermeture au cours du week-end de davantage
d'organes de presse et la poursuite des détentions de nombre de
journalistes et éditorialistes", dans la foulée du coup d'Etat avorté
de la mi-juillet.
"Les Etats-Unis soutiennent les efforts du gouvernement turc pour
traduire en justice ceux qui sont responsables de la tentative de coup
d'Etat du 15 juillet", a rappelé John Kirby.
"Toutefois, en tant qu'alliés et amis de la Turquie, nous encourageons
le gouvernement turc à garantir que l'Etat de droit et les libertés
fondamentales soient respectés", a mis en garde la porte-parole
américain.
Washington, en froid avec Ankara depuis des mois, critique très
régulièrement son allié au sein de l'Otan sur les atteintes aux droits
de l'homme et aux libertés publiques, le président Barack Obama ayant
même dénoncé en avril "le chemin très inquiétant" pris par son
homologue turc Recep Tayyip Erdogan en matière de liberté de la presse. (AFP, 31 octobre
2016)
Relations
régionales / Regional Relations
Kosovo: un consulat de Turquie cible d'un jet de cocktail Molotov
Le consulat de Turquie à Prizren, deuxième ville du Kosovo, a été la
cible dans la nuit de dimanche à lundi d'un jet de cocktail Molotov,
ont annoncé les autorités.
Cinq personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue pour 48
heures, a indiqué le procureur Syle Hoxha, sans donner d'informations
sur les motivations des suspects.
"L'attaque s'est produite à environ 04H00 (03H00 GMT) et a provoqué de
légers dégâts matériels, mais personne n'a été blessé", a déclaré le
magistrat.
Peuplé majoritairement de musulmans, le Kosovo a été une composante de
l'empire ottoman jusqu'au début du XXème siècle. La minorité turque y
représente un pour cent de la population (1,8 million d'habitants),
selon le recensement de 2011.
Une grande partie des membres de cette minorité vivent à Prizren, où un consulat turc a été ouvert en avril.
Depuis que le Kosovo a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008,
de nombreuses compagnies turques ont accru leur présence dans le pays,
notamment dans la construction de routes et dans les secteurs
aéroportuaires et energétiques. (AFP, 28
novembre
2016)
Faute d'Europe, Erdogan évoque une adhésion à l'Organisation de Shanghai
Le président turc Erdogan a affirmé que son pays ne devait pas
s'obstiner à essayer d'entrer dans l'Union européenne, suggérant
qu'Ankara pourrait rejoindre l'Organisation de coopération de Shanghaï
(OCS) coparrainé par la Chine et la Russie.
Ces déclarations parues dimanche dans un quotidien turc interviennent
alors que les relations entre la Turquie et l'Union européenne sont
envenimées par l'ampleur des purges lancées par Ankara à la suite du
coup d'Etat avorté du 15 juillet dernier.
Des eurodéputés demandent la suspension des négociations d'adhésion de
la Turquie au bloc européen afin de protester contre les atteintes à la
vie démocratique, notamment à cause des arrestations de journalistes et
de députés prokurdes.
"La Turquie devrait se sentir détendue sur la question de l'Union
européenne et ne pas en faire une fixation", a expliqué Recep Tayyip
Erdogan dans un avion l'emmenant en Ouzbékistan à des journalistes du
journal Hurriyet.
"Certains pourraient me critiquer mais je fais part de mes opinions.
Par exemple, je me demande pourquoi la Turquie ne rejoindrait-elle pas
l'Organisation de Shanghai?", a-t-il ajouté, affirmant avoir évoqué
l'idée avec les présidents russe et kazakh.
A plusieurs reprises, M. Erdogan a formé le projet de rejoindre l'OCS,
une organisation de coopération politique et économique regroupant la
Chine, la Russie et les ex-républiques soviétiques d'Asie centrale. Le
Pakistan et l'Inde viennent tout juste de s'en rapprocher en vue d'une
intégration.
La Turquie postule à l'entrée de l'UE depuis 1987 et les négociations
ont officiellement débuté en 2005. Après une accélération en mars par
la signature d'un accord sur les réfugiés, elles sont maintenant au
point mort depuis plusieurs mois.
M. Erdogan avait prévenu en début de semaine que la Turquie
organiserait un référendum sur le processus d'adhésion à l'Union
européenne si aucune décision n'était prise par Bruxelles d'ici "la fin
de l'année" sur la suite des négociations. (AFP, 20
novembre
2016)
Le Pakistan expulse des enseignants turcs
Le Pakistan va expulser 130 enseignants liés au prédicateur Fethullah
Gülen, accusé par la Turquie d'avoir fomenté une récente tentative de
coup d'Etat, alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan est
arrivé mercredi à Islamabad.
Les enseignants, qui appartiennent à un réseau d'écoles, d'ONG et
d'entreprises dirigé par M. Gülen, devront quitter le Pakistan avec
leurs familles d'ici au 20 novembre, ont indiqué des responsables
d'établissements scolaires et du gouvernement.
Cette décision concerne jusqu'à 450 personnes au total et affectera
aussi indirectement des milliers d'élèves au Pakistan, pays où le
gouvernement estime que 24 millions d'enfants ne vont pas à l'école.
M. Erdogan, parlant à la presse avant son départ pour le Pakistan, où
il doit effectuer une visite de deux jours, a qualifié la nouvelle de
"réjouissante".
Il doit avoir des entretiens avec le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif et s'exprimera jeudi devant le Parlement.
Les autorités turques considèrent le réseau de M. Gülen comme une
organisation terroriste qu'elles désignent par le terme "FETÖ", pour
"Organisation terroriste des partisans de Fethullah".
Cette décision d'expulsion "démontre l'importance que le Pakistan
accorde à cet effort (...) Je pense que d'autres pays vont participer.
Je n'ai aucun doute à ce sujet", a dit le président, qui doit
rencontrer à Islamabad les dirigeants du pays, prononcer un discours
devant les deux chambres du Parlement et se rendre à Lahore.
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a de son côté remercié "le
Pakistan, pays-frère". "Nous avons toujours reçu de l'amitié et de la
solidarité du Pakistan. Aujourd'hui, nos frères nous ont à nouveau
montré leur soutien dans notre combat contre le FETÖ".
Ankara accuse M. Gülen, un prédicateur musulman exilé en Pennsylvanie
(Etats-Unis), d'avoir ourdi le putsch de juillet dernier et réclame son
extradition à Washington.
Fethullah Gülen, 75 ans, qui dirige un mouvement appelé "Hizmet"
("service", en turc) dont les écoles, universités et ONG existent dans
le monde entier, nie toute implication dans le coup de force.
La direction du réseau pakistanais d'établissements a déploré sur son
site internet une "décision abrupte". Ses requêtes pour une
prolongation des visas des enseignants, employés des écoles et leurs
familles ont été rejetées, ajoute-t-elle.
Selon un responsable du réseau à Islamabad, la décision va affecter
quelque 10.000 élèves fréquentant 28 écoles et établissements dans le
pays.
Un haut responsable du gouvernement à Islamabad a confirmé l'expulsion des employés turcs d'ici au 20 novembre. (AFP, 16
novembre
2016)
Mise en garde du Premier ministre irakien à la Turquie qui déploie des troupes
Le Premier ministre irakien a averti mardi la Turquie qu'elle serait
traitée en "ennemi" si elle provoquait un affrontement dans le nord de
l'Irak, tout en affirmant qu'il ne souhaitait pas la guerre avec Ankara.
La Turquie a envoyé mardi un convoi militaire d'une trentaine de
véhicules transportant notamment des chars et des pièces d'artillerie
vers une zone proche de la frontière avec l'Irak, selon des
responsables militaires.
Ankara a plusieurs fois indiqué qu'elle entendait jouer un rôle dans le
cadre de l'offensive sur la ville irakienne de Mossoul contre le groupe
Etat islamique (EI) mais Bagdad a toujours fermement refusé
l'implication de son voisin et a même dénoncé une "force d'occupation".
L'Irak réclame en effet que la Turquie retire ses troupes stationnées
sur une base au nord de Mossoul, à Bachiqa, où elles effectuent
officiellement des missions de formation auprès de combattants
volontaires irakiens sunnites.
"Nous ne voulons pas la guerre et nous ne voulons pas d'affrontement",
a affirmé mardi soir le Premier ministre irakien à la télévision
irakienne.
"Mais en cas d'affrontement, nous sommes prêts. Nous considèrerons (la
Turquie) comme un ennemi et nous nous en occuperons comme tel", a
prévenu Haider al-Abadi.
Selon le ministre turc de la Défense Fikri Isik, le déploiement en
cours s'explique par des "développements régionaux importants", en
référence à l'offensive sur Mossoul et aux opérations turques contre
les rebelles kurdes dans le sud-est de la Turquie.
"La Turquie se prépare à l'avance pour tout ce qui peut arriver", a-t-il ajouté, cité par l'agence progouvernementale Anadolu.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ainsi prévenu samedi que son
pays prendrait des mesures si les unités paramilitaires de la
Mobilisation populaire -dominées par de puissantes milices chiites
soutenues par l'Iran- "semaient la terreur" à Tal Afar.
Cette ville où réside une importante communauté turkmène se trouve sur
un axe vital pour l'EI entre la frontière syrienne et Mossoul et la
Mobilisation populaire a été chargée par les autorités irakiennes de le
couper.
Ankara redoute par ailleurs que des rebelles du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK), organisation qu'elle considère comme "terroriste"
et qu'elle combat dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie,
s'implantent dans la région de Sinjar (nord de l'Irak). (AFP, 1 novembre
2016)
Rencontre des chefs d'état-major russe et turc à Moscou
Les chefs d'état-major de l'armée russe Valéri Guérassimov et de
l'armée turque Hulusi Akkar se sont rencontrés mardi à Moscou pour
discuter du conflit syrien, a annoncé le ministère russe de la Défense.
"La question du règlement du conflit syrien, y compris la normalisation
de la situation à Alep, a été discutée au cours de cette rencontre", a
fait savoir le ministère russe dans un communiqué, indiquant que les
"échanges de point de vue" entre les deux généraux ont été "ouverts".
Selon ce communiqué, le général Guérassimov a informé son interlocuteur
des efforts de la Russie pour "améliorer la situation humanitaire à
Alep". La situation à Mossoul, fief de l'organisation Etat islamique
(EI) en Irak, ville sur laquelle l'armée irakienne a lancé une
offensive, a également été évoquée.
"La rencontre s'est déroulée dans un esprit constructif", a conclu
l'armée russe dans son communiqué, assurant que la Turquie et la Russie
avaient décidé de la poursuite d'une "ligne de contact" entre les
états-majors des deux pays.
L'armée syrienne, secondée par l'aviation russe, a lancé le 22
septembre une vaste offensive pour reprendre les quartiers est d'Alep,
seconde ville de Syrie divisée entre les forces fidèles au régime et
les rebelles depuis 2012.
La Russie a interrompu ses bombardements aériens à Alep le 18 octobre
dans le cadre d'une "pause humanitaire" censée permettre l'évacuation
des civils et des blessés et le retrait des combattants. Mais les huit
couloirs humanitaires créés à ces fins sont restés quasiment déserts.
La Turquie, qui souhaite s'impliquer dans la bataille pour Mossoul
malgré l'opposition de l'Irak, a pour sa part envoyé des chars et des
canons vers une zone proche de la frontière avec l'Irak.
Les forces irakiennes mènent depuis le 17 octobre une opération
d'envergure visant à reprendre la deuxième ville d'Irak et ont depuis
avancé sur plusieurs fronts. L'EI s'en était emparé en juin 2014 et en
avait fait son bastion. (AFP, 1 novembre
2016)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Athènes exclut un règlement à Chypre sans retrait des troupes turques
Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Kotzias, a réaffirmé
dimanche qu'un règlement à Chypre était conditionné au retrait des
troupes turques stationnées sur l'île, dont les dirigeants tentent de
relancer le dialogue en vue d'une réunification.
Tout accord pour mettre fin à la division de l'île doit inclure une
"clause" prévoyant le départ des troupes turques, a relevé le ministre
sur la radio grecque Alpha.
Il a souligné qu'Athènes n'exigeait pas un retrait "du jour au
lendemain", mais dans un délai "adéquat". Il a relevé à titre d'exemple
que le retrait des troupes soviétiques lors de la réunification
allemande avait pris "quatre ans".
Le président de Chypre, Nicos Anastasiades et le dirigeant
chypriote-turc Mustafa Akinci cherchent actuellement à relancer leur
dialogue après leur échec à dégager un accord lors de dix jours de
négociations en Suisse sous l'égide de l'ONU.
La Grèce, a rappelé M. Kotzias, n'intervient pas dans ces négociations
intercommunautaires, qui butent notamment sur le partage territorial
entre les deux entités.
Mais elle a voix au chapitre sur la question de la sécurité de l'île du
fait du régime en vigueur depuis son indépendance accordant un droit
d'intervention à trois puissances "garantes", la Grande-Bretagne en
tant qu'ex-puissance coloniale, la Grèce et la Turquie.
Selon M. Kotzias, Londres est d'accord avec la Grèce sur la nécessité
de mettre fin au régime des garants, jugé "anachronique" par Athènes.
Pour déblayer la voie à un règlement sur ce chapitre, qui doit être
soumis à un accord multilatéral, le Premier ministre grec, Alexis
Tsipras a proposé cette semaine une rencontre avec le président turc
Recep Tayyip Erdogan.
Aucune date n'a jusque là été fixée mais la Grèce reste demandeuse d'un tel rendez-vous, a indiqué M. Kotzias.
Il a toutefois estimé que depuis le coup d'État manqué du 15 juillet,
le régime Erdogan ne montre plus la "disposition à un compromis" sur
Chypre dont il faisait preuve auparavant.
Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 par l'armée turque de la
partie nord de l'île en réaction à un coup d'État visant à rattacher le
pays à la Grèce. (AFP, 26 novembre
2016)
Les espoirs de réunification de Chypre de nouveau douchés
Le marathon diplomatique autour de la
réunification de l'île de Chypre semble une nouvelle fois dans
l'impasse en l'absence d'avancées dans les négociations menées entre
dirigeants chypriotes grec et turc en Suisse.
"Ce n'était pas une bonne nuit pour notre pays", a déclaré le
porte-parole de la République de Chypre en commentant la fin, tôt
mardi, du cycle de pourparlers engagés dans un grand hôtel du Mont
Pèlerin, au bord du lac Léman.
"Echec au Mont Pèlerin", titrait le journal chypriote grec
progouvernemental Phileleftheros alors que le quotidien chypriote turc
Havadis déplorait un "énorme effondrement".
Le président chypriote grec Nicos Anastasiades et le leader chypriote
turc Mustafa Akinci se sont séparés sans être parvenus à s'accorder sur
la question territoriale et à fixer de date pour une nouvelle rencontre.
Les deux délégations s'étaient retrouvées dimanche avec pour mission de
dessiner une carte avec des frontières internes délimitant les deux
entités --chypriote turque et chypriote grecque-- qui formeraient une
future fédération. Elles devaient aussi régler la question de la
spoliation des biens.
Ces dossiers sont particulièrement complexes à résoudre, plus de 40 ans après la division de l'île en 1974.
Cette année-là, l'armée turque avait envahi la partie nord de l'île en
réaction à un coup d'Etat visant à rattacher le pays à la Grèce. Cette
invasion a été suivie par d'importants déplacements de populations, des
dizaines de milliers de personnes ayant dû abandonner leurs biens du
jour au lendemain.
Depuis, la République de Chypre, membre de l'Union européenne depuis
2004, n'exerce son autorité que sur la partie sud, où vivent les
Chypriotes grecs. Les Chypriotes turcs habitent au nord, où une
République turque de Chypre du Nord (RTCN) a été autoproclamée et n'est
reconnue que par Ankara. (AFP, 22
novembre
2016)
Terres spoliées, troupes turques, Varosha: ce qui divise Chypre
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon lance
lundi en Suisse des pourparlers de paix entre Chypriotes grecs et turcs
en vue de mettre fin à la division de l'île méditerranéenne.
Au menu des discussions, d'épineux dossiers comme les droits de propriété ou la présence des troupes turques.
Les propriétés spoliées
Lors de l'invasion turque de 1974, quelque 200.000 personnes ont fui du
jour au lendemain, les Chypriotes grecs vers le sud et les Chypriotes
turcs vers le Nord, abandonnant derrière eux leurs biens, maisons et
terrains.
Nombre de propriétés chypriotes grecques dans le Nord sont désormais
occupées par des Chypriotes turcs, des colons turcs ou des étrangers.
C'est ainsi qu'un couple britannique a été sommé en 2010 par la justice
de son pays de démolir la maison qu'il avait construite sur un terrain
acheté illégalement et de rendre ce terrain à son propriétaire
légitime, un Chypriote grec.
Dans le sud, le gouvernement administre les maisons appartenant aux
Chypriotes turcs, en attribuant certaines aux réfugiés chypriotes
grecs. Des infrastructures comme l'aéroport de Larnaca ont été
construites sur des terres appartenant à des Chypriotes turcs.
Les propriétaires légitimes réclament pour certains la restitution de leur bien, pour d'autres une indemnisation.
De plus en plus de propriétaires chypriotes grecs, désespérant de
retrouver un jour leurs biens ou à court de fonds, se tournent vers la
commission mise en place par la Turquie pour les indemniser au cas par
cas. Cette démarche irrite les autorités chypriotes grecques, pour qui
cela revient à baisser les bras en bradant les biens spoliés.
Les soldats et colons turcs
La République de Chypre estime que plus de 160.000 colons venus des
régions les plus pauvres de Turquie, attirés par la promesse de
logements et de terres, sont actuellement installés sur l'île, devenant
majoritaire au sein de la population du Nord.
Le recensement effectué par les autorités chypriotes turques en 2011
montre que sur les 286.000 habitants, 118.000 (soit 40%) - sont des
ressortissants turcs.
Ces chiffres ne tiennent pas compte des troupes déployées par Ankara,
actuellement au nombre de 30.000 selon les autorités chypriotes turques.
La ville fantôme de Varosha
En 1974, lorsque les Chypriotes grecs ont fui Varosha, qui était alors
le Saint-Tropez de l'île, l'armée turque a entouré de barbelés ses
maisons cossues et ses hôtels, interdisant tout retour. Cette vaste
station balnéaire est devenue une ville fantôme, dont le souvenir hante
ses 40.000 anciens occupants.
En raison de l'embargo imposé à la République turque de Chypre nord
(RTCN), entité autoproclamée que seul Ankara reconnaît, le commerce
direct est impossible avec l'étranger. Les navires ne peuvent utiliser
le port de Famagouste (est) et les avions l'aéroport d'Ercan qui sont
sous l'administration de la RTCN. Passagers et marchandises doivent
transiter par la Turquie.
Le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci a relancé la possibilité
d'une restitution de Varosha en échange d'une légalisation du port de
Famagouste et de l'aéroport d'Ercan.
Les mines
L'ONU a annoncé en 2010 avoir déminé la quasi totalité de la zone tampon qu'elle administre depuis la division de l'île en 1974.
Mais le manque de cartes détaillées des zones minées avant 1974 a
empêché les Nations unies d'achever le déminage du reste de l'île. (AFP, 5 novembre
2016)
Immigration
/ Migration
Erdogan menace de laisser passer les migrants vers l'Europe
Le président Recep Tayyip Erdogan a
menacé vendredi d'ouvrir les frontières de la Turquie pour laisser
passer les migrants vers l'Europe, et répété qu'il était prêt à valider
un rétablissement de la peine de mort, malgré les avertissements de
Bruxelles.
Au lendemain d'un vote du Parlement européen demandant le gel des
négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, M. Erdogan a haussé le
ton en agitant le spectre d'un nouveau flux de migrants débarquant sur
les côtes européennes et en balayant les avertissements de Bruxelles au
sujet d'un éventuel rétablissement de la peine capitale.
L'Allemagne a répliqué en affirmant que "menacer" le pacte UE-Turquie
sur les migrants "n'avance à rien". La France a déclaré que "les
surenchères et polémiques sont tout à fait contre-productives".
Les déclarations de M. Erdogan surviennent après des semaines
d'échanges acerbes entre Ankara et Bruxelles, qui accuse les autorités
turques de matraquer l'opposition depuis la tentative de coup d'Etat en
juillet.
Cette tempête diplomatique fait tanguer un pacte conclu en mars entre
le gouvernement turc et l'UE, qui a permis d'assécher le flux de
passages clandestins vers l'Europe via les îles grecques en mer Egée.
"Lorsque 50.000 migrants se sont amassés au poste-frontière de Kapikule
(à la frontière turco-bulgare), vous avez crié à l'aide. Vous avez
commencé à vous demander: +Que ferons-nous si la Turquie ouvre ses
frontières ?+", a déclaré vendredi le président Erdogan.
"Ecoutez-moi bien. Si vous allez plus loin, ces frontières s'ouvriront,
mettez-vous ça dans la tête", a lancé le chef de l'Etat turc lors d'un
discours à Istanbul.
Cet avertissement abrupt survient à quelques mois de scrutins majeurs
en Europe, dont une élection présidentielle en France et des élections
fédérales en Allemagne, deux piliers européens confrontés à la montée
des populismes et où l'arrivée de migrants est un sujet central.
La Grèce a rapidement exprimé son inquiétude. L'instrumentalisation des
réfugiés équivaudrait à un "acte d'agression", a déclaré le
vice-ministre de la Défense Dimitris Vitsas.
- Message à 'ces messieurs' -
La Commission européenne reste "pleinement engagée à l'application de
l'accord UE-Turquie", a réagi son porte-parole, Margaritis Schinas.
En contrepartie de l'accord sur les migrants, Ankara a notamment
demandé une exemption des visas Schengen pour ses ressortissants,
l'ouverture de nouveaux chapitres du processus d'adhésion et une aide
financière pour l'accueil des réfugiés sur son sol.
Mais l'accord sur les visas est embourbé, l'UE reprochant à la Turquie de n'avoir pas rempli tous les critères.
La Turquie, qui abrite quelque 3 millions de réfugiés,
essentiellement syriens, accuse par ailleurs les pays européens de ne
pas envoyer l'aide financière promise pour leur accueil, ce que
Bruxelles dément.
Très remonté après le vote du Parlement européen, bien qu'il soit
non-contraignant, M. Erdogan a répété qu'il promulguerait le
rétablissement de la peine capitale abolie en 2004 si les députés le
votaient, en dépit des mises en garde des dirigeants européens qui
jugent cette mesure incompatible avec une adhésion à l'UE.
En réponse à une foule qui scandait à Istanbul "Nous voulons la peine
de mort", M. Erdogan a déclaré: "Lorsque vous la demandez, cela dérange
ces messieurs". "Qu'ai-je dit ? Que je validerais cette décision si
elle passait par le Parlement", a ajouté le chef de l'Etat turc à
Istanbul.
La résolution votée jeudi par le Parlement européen appelle au "gel
provisoire" des négociations d'adhésion de la Turquie, estimant
"disproportionnées" les "mesures répressives prises par le gouvernement
turc" après le putsch manqué.
En outre, les eurodéputés ont averti que "le rétablissement de la peine
capitale" en Turquie "devrait entraîner une suspension officielle du
processus d'adhésion".
Après la tentative de coup d'Etat imputée par le pouvoir turc au
prédicateur Fethullah Gülen qui vit aux Etats-Unis, plus de 100.000
personnes, notamment des professeurs, militaires et magistrats, ont été
arrêtées, limogées ou suspendues.
Dans une mesure sans précédent depuis le début des purges, les
autorités ont annoncé vendredi la réintégration de plus de 6.000
enseignants
qui avaient été suspendus après le putsch manqué.
Les enquêtes ouvertes contre ces enseignants "sont toujours en cours", a toutefois précisé le ministère de l'Education.
De nombreux établissements scolaires manquent de professeurs en raison
des purges, selon le principal syndicat d'enseignants d'Istanbul.
(AFP, 26
novembre
2016)
Un livre sur l'histoire sociale belge
LE BRUXELLES DES REVOLUTIONNAIRES
de 1830 à nos jours
Un livre volumineux, “Le Bruxelles des Révolutionnaires de 1830 à nos
jours”, réalisé sous la direction scientifique d’Anne Morelli, a été
présenté aux médias le 19 novembre 2016 dans le siège de CFC-Editions,
en présence des auteurs qui ont résumé leur travail en ces termes:
“Bruxelles est non seulement la capitale décisionnelle de l’Europe où
convergent d’innombrables manifestations, mais aussi un lieu où de
nombreux révolutionnaires ont résidé (comme Marx) et son passés (comme
Lénine). La ville porte aujourd’hui les traces des cultures subversives
qui s’y son succédées: des communards et des opposants exilés aux
anarchistes, des socialistes utopiste du XIXe siècle aux artistes
actuels…”
Auteurs:
Anne Morelli, Frédérique Bianchi, Francine Bolle, Jean Boterdael,
Nicoletta Casano, Bernard Dandois, Edward De Maesschalck, Guy Desolre,
René Fayt, Anne Frennet-De Keyser, Jacques Gillen, Idesbald Goddeeris,
José Gotovitch, Adrien Grimmeau, Jean Houssiau, Domingo Huamán
Peñaloza, David Jamar, Luc Keunings, Mazyar Khoojinian, Jorge Magasich,
Anne Morelli, Danielle Orhan, Pelai Pagès i Blanch, Jean Puissant,
Benoît Quittelier, Francis Sartorius, Hans Vandevoorde, Raoul Vaneigem,
Els Witte.
Equipe éditoriale :
Christine De Naeyer, Pauline de La Boulaye, Astrid Legrand, David
Delannay, Françoise Osteaux, Anne Wauters, Cédric Aubrion, Quentin
Pillot & Rebecca Rosen.
CFC-Editions
14, Place des Martyrs - 1000 Bruxelles
02-2227 34 000
www.cfc-editions.be
Dans le livre 8 pages sont consacrées à la présence en Belgique des
militants de gauche en provenance de Turquie depuis l’arrivée des
travailleurs immigrés.
Un amalgame inadmissible dans les médias belges
Il est très rare que les médias belges fassent écho de la parole des
diasporas en provenance de Turquie. Le communiqué récent des 16
associations issues des communautés différentes concernant les
amalgames insupportables du bourgmestre Kir a été publié en résumé par
certains médias belges... Toutefois, un autre amalgame inadmissible:
les associations appartenant aux diasporas alévie, arménienne,
assyrienne-syriaque, kurde ou interculturelles ont été présentées comme
"les associations turques".
Voici la liste des associations signataires:
Association des Arméniens Démocrates de Belgique
Association des femmes socialistes (SKD)
Ateliers du Soleil
Comité des Arméniens de Belgique
Comité de Défense de la Cause Arménienne-Belgique (CDCA)
Confédération des ouvriers de Turquie en Europe- (ATIK)
Congrès démocratique des peuples – Belgique (HDK-B)
Conseil de la communauté kurde en Belgique (NAV-BEL)
Européen Syriaque Union
Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie(FEAJD)
Fédération des Unions des Alévis en Belgique (FUAB)
FRA Dachnaktsoutioun Belgique
Info-Turk
Institut Assyrien de Bruxelles
Institut Kurde de Bruxelles
La Maison du Peuple – Bruxelles
Le PS sauve encore une fois le soldat Emir Kir
Une quinzaine d'associations issues de la communauté turque ont
condamné lundi la réaction du bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode Emir
Kir (PS) face à l'acte incendiaire de jeudi contre l'institut kurde de
Bruxelles.
Les associations relèvent que cette institution est "au-dessus de tout
soupçon" et que cet acte ne peut être que le fait de partisans du
président turc Recep Tayyip Erdogan.
Les associations dénoncent le manque de volonté de poursuivre les
auteurs des faits, exprimé par le bourgmestre dans ses déclarations en
réaction à cet incident. Elles rappellent que "le rôle d'un bourgmestre
est de s'occuper de la sécurité de tous ses administrés sans
distinction". Les associations condamnent aussi ses propos à l'encontre
de la manifestation qui a eu lieu en journée pour contester la
politique turque et appeler à une prise de position plus ferme des
autorités européennes.
Amalgame avec Daesh
Dans ses discours, Emir Kir avait réduit sa portée à la diffusion de la
propagande de l'organisation terroriste PKK. "C'est comme si on
permettait à Madrid de faire une manifestation pour Daesh, ce serait
insupportable pour les Belges qui ont vécu les attentats", avait-il
déclaré entre autres.
Pour ses associations, ses propos démontrent un manque de considération
pour les arrestations massives d'intellectuels dans le pays. La demande
de clarification du président du PS Elio Di Rupo est, selon elles, une
réaction trop "timorée".
Parmi les associations signataires figurent entre autres le Comité des
Arméniens de Belgique, l'Institut assyrien de Bruxelles, l'Institut
kurde de Bruxelles et la Maison du Peuple de Bruxelles.
Le PS ne condamne pas les propos
Laurette Onkelinx s'est entretenue avec le bourgmestre de Saint-Josse
ce lundi suite à ses propos tendancieux, révèle la RTBF. Toutefois, le
PS ne sanctionnera pas son député et ne condamne pas les paroles qu'il
a pu exprimer. Le Parti Socialiste appelle simplement "chacun à ne pas
faire d'amalgames entre revendications politiques légitimes des
populations d'une part et groupements terroristes d'autre part". (7sur7.be)
Communiqué commun sur la nouvelle attaque à l'Institut kurde de Bruxelles
ÇA SUFFIT, ÇA SUFFIT, ÇA SUFFIT!
Ce jeudi des incendiaires chauffés à blanc par les médias, inféodés au
pouvoir dictatorial d’Ankara, avec la bienveillance de certaines
autorités politiques belges, en connivence avec ce même pouvoir, ont
incendié l’Institut Kurde de Bruxelles, en toute impunité.
Depuis la tentative du coup d’état de 15 juillet 2016 (lutte de pouvoir
entre les deux factions islamistes au pouvoir), Erdogan a transformé à
son avantage, en alliance avec les néo-fascistes de MHP, pour en finir
avec l’ensemble de l’opposition démocratique de Turquie. Aussi bien
opposition parlementaire que des journalistes, juristes, académiciens,
militants des droits de l’homme et les minorités sont dans les
collimateurs du pouvoir dictatorial, basé sur la suprématie du chef.
Par ailleurs une lutte sans merci est menée contre le peuple kurde avec
des destructions et massacres jamais inégalés depuis des dizaines
d’années à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières.
Dans un climat pareil, les organisations et associations démocratiques
issues de l’immigration de Turquie (alévies, arméniennes, assyriennes,
kurdes, turques…) manifestent paisiblement pour dire leur opposition et
appellent à une prise de position plus ferme des autorités européennes
(le fait qu’il y ait des posters à l’effigie d’Ocalan ne change
aucunement la donne, car il ne faut pas oublier que ce même pouvoir a
été en pourparlers avec ce même Ocalan pendant deux ans, jusqu’à donner
fin délibérément et unilatéralement à ces pourparlers et se tourner
vers l’option toute militaire).
Ce pouvoir ayant mis la main sur tous les pouvoirs à l’intérieur, se
retourne vers l’extérieur pour corriger l’opposition, en refusant
d’accepter qu’on puisse le critiquer. Pour ce faire il n’hésite pas à
manipuler les immigrés d’origine turque pour les utiliser comme son
bras armé, sans se soucier de l’image négative donnée et les
répercutions désastreuses que cela peut provoquer dans leurs pays
d’accueils, en forme de rejet et repli sur soi.
Dans cette réalité, nous venons d’être frappés par un incendie
volontaire, haineux à l’égard d’une institution bien connue et
au-dessus de tout soupçon, si ce n’est leur origine ethnique à savoir
être kurde aux yeux de certains. En face de cela nous avons une
intervention inacceptable d’un bourgmestre et homme politique en vue du
PS.
Dans son intervention, il utilise des amalgames insupportables avec la
même terminologie qu’Erdogan sans aucune nuance. Il n’a aucune empathie
pour des dizaines de parlementaires journalistes, académiciens arrêtés
ou risquent d’être arrêtés, mais une compréhension sans borne voir une
légitimation des actes criminels. Les personnes incendiaires
d’aujourd’hui et d’hier se sentent « soutenues » et intouchable, car à
ce jour personne n’a été poursuivi. Au vue et au su de tout le monde un
convoi de voitures passe en scandant des slogans racistes, haineux et
incendient un bâtiment sans être inquiété.
Le rôle d’un bourgmestre est de s’occuper de la sécurité de tous ses
administrés sans distinction. Mais une partie prise telle qu’à St Josse
est simplement inadmissible. La réaction de Mr Kir, dont on connaît son
négationnisme par rapport au Génocide de 1915, son inaction dans les
incendies précèdents, concernant notamment l’Institut Kurde de
Bruxelles. Mais comment comprendre la réaction timorée de monsieur Di
Rupo qui appelle pour l’énième fois des clarifications sans aller plus
loin. Un opportunisme qui fait retourner un certain Emile Vandervelde
dans sa tombe. Aucun autre ténor de PS ne se sent concerné visiblement.
Nous ne pouvons que dire « Emile réveille toi, ils sont devenus fous ».
Devant ce scandale nous appelons l’opinion publique démocratique pour
dire stop à ces agissements, et ne pas laisser le pouvoir dictatorial
d’Erdogan d’ingérer et/ou manipuler la vie politique en Belgique et en
Europe.
Les signataires :
Association des Arméniens Démocrates de Belgique
Association des femmes socialistes (SKD)
Ateliers du Soleil
Comité des Arméniens de Belgique
Comité de Défense de la Cause Arménienne-Belgique (CDCA)
Confédération des ouvriers de Turquie en Europe-Belgique (ATIK)
Congrès démocratique des peuples – Belgique (HDK-B)
Conseil de la communauté kurde en Belgique (NAV-BEL)
Européen Syriaque Union
Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie(FEAJD)
Fédération des Unions des Alévis en Belgique (FUAB)
FRA Dachnaktsoutioun Belgique
Info-Turk
Institut Assyrien de Bruxelles
Institut Kurde de Bruxelles
La Maison du Peuple – Bruxelles
Pour tout renseignement:
Iuccia Saponara, e-mail : info@ateliersdusoleil.be Tel : 02-736 78 95
Khatchik Demirci, e-mail : hacikdemirci@hotmail.com GSM : 0489-739 731
Forte hausse des demandes d'asile de ressortissants turcs en Allemagne
L'Allemagne a enregistré depuis plusieurs mois une envolée des demandes
d'asile de ressortissants turcs, selon l'Office pour les migrants et
réfugiés, alors qu'Ankara a lancé une vaste purge après le putsch
avorté en juillet.
De janvier à octobre 2016, "4.437 Turcs ont déposé une demande d'asile"
en Allemagne, pays qui abrite déjà la plus grande diaspora turque au
monde, a indiqué vendredi à l'AFP une porte-parole de l'Office (BAMF).
En comparaison, 1.767 Turcs avaient demandé l'asile en Allemagne pour
l'ensemble de 2015 contre 1.806 en 2014, a-t-elle précisé, confirmant
des chiffres publiés par les journaux du groupe de presse allemand
Funke Mediengruppe.
Les données du système EASY, qui comptabilise les migrants comptant
déposer une demande d'asile, mettent aussi en exergue une hausse
palpable ces dernières semaines, passant de 275 en juillet à 485 en
octobre, selon les chiffres du BAMF.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a en parallèle
indiqué vendredi que des officiers turcs de l'Otan ont demandé l'asile
dans des pays membres de l'Alliance atlantique. Les demandes seront
"comme toujours" traitées par ces pays "comme des affaires à caractère
national", a-t-il insisté.
Selon l'agence de presse allemande DPA, qui cite les autorités locales,
plusieurs soldats turcs de la base aérienne de l'Otan de Ramstein
(ouest) ainsi que leurs proches ont déposé des demandes en Allemagne.
Depuis le 15 juillet et le putsch avorté, le gouvernement du président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a lancé des purges d'ampleur
qui ont visé tous les secteurs de la société, de l'éducation et la
presse à l'armée et la magistrature.
La porte-parole du BAMF souligne toutefois "qu'on ne peut tirer aucune
conclusion sur le putsch à l'aide de ces chiffres", insistant sur le
fait que beaucoup des personnes ayant déposé une demande ces derniers
mois ont pu arriver en Allemagne avant la tentative de coup d'Etat.
Néanmoins selon un responsable du parti conservateur de la chancelière
Angela Merkel, Stephan Mayer, en charge des questions d'immigration,
"nous devons nous attendre à ce que le nombre de Turcs cherchant
l'asile politique en Allemagne augmente encore".
Les autorités allemandes, qui ont longtemps tenté de ménager Ankara,
partenaire crucial pour empêcher l'afflux de réfugiés en Europe, ont
haussé le ton ces dernières semaines contre le régime de M. Erdogan.
Berlin a promis d'accueillir les journalistes, scientifiques et
artistes qui "ne peuvent plus travailler en Turquie". En retour, Recep
Tayyip Erdogan a estimé mercredi que l'Occident en général, Allemagne
en tête, "était devenu un sanctuaire pour le terrorisme". "Nous leur
avons donné 4.500 dossiers (de suspects turcs pour extradition, ndlr).
Ils en ont examiné six. L'Allemagne ne s'occupe pas bien de ce sujet.
Le terrorisme va revenir comme un boomerang et frapper l'Allemagne", a
prédit le chef de l'Etat turc.
Avant cela, Berlin et Ankara avaient déjà vu les sujets de friction se
multiplier, notamment après le vote en juin d'une résolution des
députés allemands condamnant le "génocide" arménien en 1915, et après
la diffusion au printemps dernier d'une satire télévisée contre M.
Erdogan. (AFP, 18
novembre
2016)
Une déclararation honteuse par le bourgmestre (PS) Emir Kir
Ce jeudi, une grande manifestation contre le régime d’Erdogan a eu lieu
dans les rues de Bruxelles. Pendant ce temps des partisans du président
turc ont manifesté leur soutien à leur leader dans les rues de
Saint-Josse. Ces derniers ont notamment lancé un feu de bengale vers
l’Institut kurde de Bruxelles.
Au micro de la RTBF, Emir Kir, bourgmestre de Saint-Josse a condamné
ces faits : « C'est un comportement qui ne peut pas arriver. On est
dans un Etat de droit, on n'a pas le droit d'aller casser, agresser,
d'aller faire les bandits. Ces comportement sont inadmissibles d'où
qu'ils viennent. »
Mais le bourgmestre a également dénoncé la manifestation contre le
régime turc. Selon lui, elle défendait le PKK, parti indépendantiste
kurde : « On entend la colère qui monte dans la communauté turque
depuis hier. Hier, dans le déclaratif, c'était une manifestation pour
dénoncer la politique du gouvernement Erdogan. Mais dans la réalité, on
a vu défiler des militants de l'organisation terroriste PKK. Et pour
les Turcs, quand vous parlez de PKK, c'est la résonance par rapport aux
attentats successifs en Turquie qui ont fait des dizaines de milliers
de morts. La Belgique est un pays ami de la Turquie et ils ne
comprennent pas pourquoi les autorités donnent systématiquement des
autorisations à certaines associations qui en réalité permettent la
propagande terroriste. C'est comme si on permettait à Madrid de faire
une manifestation pour Daesh, ce serait insupportable pour les Belges
qui ont vécu les attentats. (Le Soir, 18 novembre 2016)
Deux remarques par le rédacteur en chef d'Info-Türk Özgüden:
Si une manifestation se déroule dans la capitale européenne avec la
participation des députés et journalistes menacés d'emprisonnement par
le dictateur islamo-fasciste Tayyip Erdogan comment un bourgmestre
belge peut-il la qualifier comme une "manifestation de Daesh" sans
avoir jamais critiqué le régime répressif dans son pays d'origine?
Dans mon interview à la RTBF j'ai critiqué et
déploré la déclaration honteuse d'Emir Kir, mais cette partie n'a pas
été diffusée... Je m'étonne également du silence total ce jour des
quotidiens Le Soir et La Libre Belgique sur le vandalisme des partisans
d'Erdogan contre l'Institut kurde de Bruxelles.
Manifestation pro-Erdogan à Bruxelles
Quelque 2.000 supporters turcs de Tayyip-Erdogan ont manifesté samedi
sur la place Schuman, à Bruxelles, en riposte à la manifestation des
organisations kurdes et de gauche du jeudi contre la répression en
Turquie. Des centaines de drapeaux turcs et des banderoles hostiles au
mouvement national kurde étaient brandis. Plusieurs orateurs
représentant les organisations pro-Erdogan ont défendu le régime
d'Ankara et demandé aux instances européennes et belges d'interdire
toutes les associations et médias d'opposition considérés par leur chef
islamiste comme "terroristes."
Comment ont-ils incendié l'Institut kurde il y a 18 ans?
Extrait de mes mémoires d'exil de Dogan Özgüden
Lorsqu’Öcalan se trouvait en Italie, des
manifestations sauvages se déroulaient non seulement en Turquie, mais
dans les métropoles européennes où se trouvaient de fortes communautés
d’immigrés turcs, excités par les propos agressifs des dirigeants
turcs, les articles des journaux turcs, et les émissions des chaînes de
télévision turques.
Le premier résultat déplorable de ces incitations à
la haine se produisit à Bruxelles, capitale de l’Europe, la nuit du 17
novembre 1998. Nous suivions le dernier bulletin d’informations du jour
lorsqu’un ami nous téléphona de Saint-Josse pour nous annoncer que les
locaux kurdes de la rue Bonneels avaient été incendiés.
Le premier était celui de l’Institut kurde de
Bruxelles, l’autre celui de l’Association culturelle du Kurdistan,
membre de la Fédération des associations kurdes en Europe. Les
agresseurs en avaient profité pour molester un commerce assyrien rue
Verbist.
Ce qui était impardonnable côté belge était que la
police, qui était au courant que des jeunes, incités depuis des jours à
l’action, s’étaient réunis sur une place à quelques kilomètres de là,
et s’étaient mis en branle vers la rue Bonneels en brandissant des
drapeaux turcs et du MHP et en scandant des slogans antikurdes, avait
observé de loin sans intervenir l’incendie volontaire des deux locaux.
Les témoins des événements ont raconté que la foule
en délire, une fois le feu bouté aux locaux kurdes, s’était dirigée
vers les locaux d’Info-Türk situés deux rues plus loin, toujours
scandant des slogans, mais que certains journalistes turcs les en
auraient dissuadés en disant : « C’est un organe de presse, là-bas, si
vous vous y attaquez, la réaction belge sera forte.» Fort heureusement,
comme personne ne se trouvait dans ces locaux à ce moment-là, il n’y eu
pas de victime à déplorer.
Le lendemain matin, les événements de Saint-Josse
faisaient la une des journaux, des radios et des chaînes de télévision
en Belgique. Le plus grand quotidien belge, Le Soir, titrait : «
Violences kurdes à Bruxelles». Or, depuis des jours, nous mettions en
garde les autorités et les médias belges contre l’éventualité prochaine
d’une agression contre les Kurdes. Il n’y avait pas encore quatre ans
que les manifestants kurdes qui marchaient dans le même quartier pour
la liberté s’étaient fait agresser.
L’Institut kurde de Bruxelles, l’Association des
Arméniens démocrates, le Centre culturel du Kurdistan, le Centre
culturel Mésopotamie et Info- Türk publièrent un communiqué conjoint
pour protester contre les agressions et contre l’attitude de la police
à l’égard de celles-ci. Nous appelions les autorités belges à prendre
les mesures nécessaires pour que de telles agressions ne se
reproduisent plus dans la commune où vivait en paix le microcosme
anatolien.
Le même soir, les chaînes de télévision turques
diffusaient en boucle les images et les informations relatives aux
événements avec les commentaires les plus incendiaires. Les meilleures
prises de vues en plans les plus serrés, qui permettaient
l’identification des agresseurs, étaient celles de Show TV, que nous
enregistrâmes immédiatement.
Les dirigeants de l’Institut kurde tinrent une
conférence de presse dans les ruines des locaux incendiés, et
montrèrent les dommages aux journalistes belges. Je pris également la
parole à cette occasion pour critiquer vivement la manière dont les
médias belges avaient montré les événements. Le grand reporter de RTL,
Marie-Rose Armesto, demanda :
- Je vais m’occuper de l’affaire, mais avez-vous suffisamment de preuves ?
- Et comment ! Viens tout de suite chez nous, dis-je.
Sur les images de Show TV, on voyait très nettement
les drapeaux aux trois croissants des agresseurs, les signes de
reconnaissance des Loups gris, et le visage d’un certain nombre de
participants aux événements.
Choquée par les images, Marie-Rose dit :
- Je ne peux pas diffuser ces images telles quelles
pour des questions de droits d’auteur. Ce qui serait bien, c’est que je
fasse des plans rapprochés de ces images te montrant regarder la
télévision, tout en passant simultanément tes commentaires.
Le reportage fut emballé en une demi-heure.
Marie-Rose ne se contenta pas de diffuser ces images sur RTL, elle les
distribua à toutes les chaînes de télévision francophones et
néerlandophones et permit ainsi aux téléspectateurs de connaître la
vérité.
Désormais, plus personne ne pouvait dissimuler la
vérité. Il fallut bien traîner en justice les personnes dont l’identité
avait été révélée par les enregistrements, mais rien ne fut fait à
l’encontre des diplomates turcs ainsi que des associations et médias
turcs qu’ils manipulaient. En outre, à l’issue des procédures qui
durèrent des années, aucun des saboteurs ne fut condamné. Un seul
jeune, qui fut jugé meneur, fut condamné à un mois de travaux d’intérêt
général dans une association!
(Dogan Özgüden, Journaliste "apatride", Academic and Scientific Publishers, Bruxelles 2014)
Emir Kir, enfant cheri du PS, n'est-il pas responsable de cet acte criminel?
Cathline Van Rymenant
Je viens d'entendre Emir Kir, bourgmestre PS de St-Josse (RTL). Il
critique l'autorisation donnée à la manifestation d'hier,
majoritairement kurde, en disant : on sait que c'est une manifestation
PKK, reconnue comme terroriste, quand donc les pouvoirs publics
prendront-ils des mesures ...
Si, à la RTBF, il critique l'attaque contre l'Institut Kurde
"inadmissible dans un état de droit", il la justifie par "la colère
montant au sein de la communauté belgo-turque" à cause de
l'autorisation donnée à la manifestation, pas un mot évidemment sur le
régime islamo-fascisant et terroriste d'Erdogan, l'emprisonnement de
dizaines de milliers d'opposants de gauche, d'élus kurdes, la fermeture
des médias d'opposition, la destitution de milliers de fonctionnaires,
la torture, .....
Décidément, il reste un fidèle garant de la propagande pro-Erdogan dans
notre pays et soutien à la négation des valeurs constitutionnelles
belges et aux valeurs de l'UE !
La terreur d'Erdogan à Bruxelles
Les extrémistes turcs ont attaqué à nouveau à l’Institut kurde de Bruxelles
Le communiqué de l'Institut kurde de Bruxelles:
Le jeudi 17 Novembre, 2016, des milliers de personnes se sont
rassemblées à Bruxelles pour attirer l'attention sur les politiques de
plus en plus autoritaires en Turquie. Les manifestants se composaient
de Kurdes, Turcs, Arméniens, Alévis ainsi que de beaucoup d'autres
groupes, des groupes politiques et civils belges et internationaux sont
venus pour exprimer leur solidarité.
Les manifestants ont demandé aux institutions européennes de condamner
la violation des droits de l'homme en Turquie et d’exiger que le régime
turc respecte les libertés et les critères démocratiques.
Le même jour, le Premier ministre turc au Pakistan a appelé les
institutions européennes à lutter contre des «terroristes». Les
commentaires haineux soutenant cette déclaration ont incité ici à
Bruxelles les extrémistes turcs à se livrer à des actes criminels.
Le jeudi soir, entre 20h45 et 21h30, vingt voitures remplies de
personnes agitant des drapeaux turcs sont venues devant les locaux de
l'Institut kurde de Bruxelles à Saint Josse.
Selon des témoins, ces personnes ont essayé de briser les vitres et de
mettre le feu au bâtiment. Heureusement, seule la vitre devant le
bâtiment a été brisée. Les cocktails Molotov destinés à provoquer un
incendie sont tombés dans la rue. Les attaquants extrémistes turcs ont
crié des slogans tels que "Mort aux Kurdes!".
L’Institut kurde a déjà été attaqué à plusieurs reprises dans le passé.
L’attaque d’hier est une nouvelle preuve d'un climat de menace et de
haine contre la communauté kurde, non seulement en Turquie mais aussi
en Belgique.
Au cours de ces dernières semaines, l'Institut kurde de Bruxelles a reçu des menaces via les médias et réseaux sociaux.
Nous demandons aux autorités belges de prendre des mesures urgentes. La
police est en possession des témoignages et des images de témoins
oculaires de l'attaque.
Nous demandons à chacun de prêter attention à la situation dramatique en Turquie et dans le Kurdistan.
Nous vous remercions pour votre solidarité.
Derwich M. Ferho,
Président de l’Institut kurde de Bruxelles
Contactez-nous pour plus d'informations:
koerdisch.instituut@skynet.be
02 / 230.34.02
Pourquoi l'absence les partis politiques belges à la manif kurde?
La N-VA est le seul parti politique représenté au parlement fédéral
présent jeudi à la manifestation organisée par l'opposition au
président turc Recep Tayyip Erdogan à Bruxelles.
"Les Kurdes sont parmi nos alliés les plus fiables dans la lutte contre
le groupe Etat Islamique en Syrie et en Irak. Ils méritent maintenant
notre soutien", estime le sénateur Pol Van Den Driessche.
Soutien aux députés pro-kurde
La délégation des nationalistes flamands a également exprimé son
soutien aux députés du parti pro-kurde HDP et aux journalistes arrêtés
par les autorités turques depuis l'échec de la tentative de coup d'Etat
en juillet dernier.
"Dictature"
"La Turquie glisse de plus en plus vers une dictature. Sans liberté de
la presse et sans opposition, la démocratie meurt", a affirmé le député
européen Mark Demesmaeker, qui pointe également l'attitude de la
Commission européenne à l'égard du président turc.
Adhésion à l'UE
"Nous devons cesser les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union
européenne et nous devons résister à son chantage avec l'accord conclu
sur la question des réfugiés. Cet accord n'est d'ailleurs pas respecté
correctement." (Belga, 17 novembre 2016)
Plusieurs milliers de Kurdes à Bruxelles pour réclamer des sanctions contre Erdogan
Plusieurs milliers de manifestants pro-kurdes se sont rassemblés jeudi
à Bruxelles pour réclamer à l'Union européenne des sanctions à
l'encontre du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Ils étaient 2.000 selon la police, 7.500 selon les organisateurs,
marchant à travers la capitale belge jusqu'aux abords de la Commission
européenne et du Conseil européen.
Ils dénonçaient l'arrestation de responsables politiques pro-kurdes et
les vastes purges menées par le régime depuis le putsch avorté de
juillet.
"L'Europe doit faire un blocus, dire stop à Erdogan. Il n'existe pas de
libertés, pas de démocratie... On voudrait qu'ils mettent des sanctions
économiques, un refroidissement dans les relations", a expliqué Eren
Koc, membre de l'Association des Kurdes des Bruxelles.
Le principal parti pro-kurde de Turquie, le HDP, dont les coprésidents
ont été incarcérés dans leur pays, a lancé l'appel à cette
manifestation, relayé par le collectif des Kurdes, Turcs, Assyriens,
Arméniens, Lazes, Alévis et Yézidis de Belgique.
Une banderole exigeant des "sanctions immédiates contre le régime
fasciste turc" a ouvert le cortège, qui s'est ensuite immobilisé au
coeur du quartier européen pour des prises de paroles.
De nombreux drapeaux du HDP parsemaient le cortège, ainsi que d'autres
emblèmes à l'effigie d'Abdullah Öcalan, le chef de la rébellion kurde
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), emprisonné depuis 1999.
"Si Erdogan est arrivé dans cette position de dictateur c'est qu'il n'y
a pas de réaction de l'Union européenne", a déploré Yüksel Hezer,
députée HDP de la ville de Van, dénonçant le "chantage" de la Turquie
qui selon elle s'appuie sur l'accord conclu en mars avec l'UE sur la
crise migratoire.
"L'Europe parle parfois mais n'intervient pas", a-t-elle martelé.
Certains manifestants étaient venus par bus des Pays-Bas et d'Allemagne.
Selon l'agence de presse Belga, un homme a été frappé au visage à coups
de bâtons et de parapluie par un groupe d'individus qui s'est détaché
de la manifestation.
La victime a indiqué être d'origine turque et son épouse d'origine
kurde, et ne pas savoir pourquoi il a été agressé. D'autres incidents
ont émaillé le défilé, alors que selon la police citée par Belga, des
militants turcs ont provoqué les manifestants. (AFP, 17
novembre
2016)
Des milliers de Kurdes et d'Alévis défilent à Cologne contre Erdogan
Environ 25.000 Kurdes et Alévis ont défilé
samedi à Cologne, dans l'ouest de l'Allemagne, pour protester contre le
président turc Recep Tayyip Erdogan après l'arrestation début novembre
de responsables politiques prokurdes, a rapporté l'agence allemande DPA.
Kurdes et Alévis, une minorité musulmane chiite, ont défilé "pour la
démocratie, la paix et la liberté" et contre les vastes purges menées
par le régime depuis le putsch avorté de juillet.
Certains brandissaient des portraits d'Abdullah Öcalan, le chef de la
rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), détenu
depuis 1999 sur l'île-prison d'Imrali, située au large d'Istanbul.
D'autres étaient munis de portraits du jeune coprésident du HDP,
Selahattin Demirtas, arrêté la semaine dernière avec plusieurs autres
députés de ce parti prokurde accusé par le président Recep Tayyip
Erdogan d'être la "vitrine politique" du PKK.
En marge de la manifestation, un groupe de jeunes Kurdes a joué les
perturbateurs, a fait savoir la police de Cologne dans un communiqué.
"Des feux de Bengale ont été allumés par quelques individus.
Alors que les policiers voulaient empêcher cela, des pierres et des
objets leur ont été jetés", a détaillé la police.
Selon DPA, une policière a été blessée à la main et un homme a été placé en garde à vue.
L'Allemagne compte la plus importante communauté kurde d'Europe
avec environ un million de personnes, mais également la plus grande
diaspora turque au monde, ce qui fait craindre une importation sur le
sol allemand des tensions entre les deux communautés, attisées par la
politique répressive de M. Erdogan en Turquie. (AFP, 12
novembre
2016)
Affaire PKK: Non-lieu rendu sur le renvoi en correctionnelle pour terrorisme
La chambre du conseil de Bruxelles a rendu un non-lieu jeudi matin dans
le dossier du Parti séparatiste kurde PKK, suspecté d'être un mouvement
terroriste, a-t-on appris de sources judiciaires. Cette décision est
posée en rapport avec la demande du parquet fédéral de renvoyer 36
suspects et sociétés devant le tribunal correctionnel pour
participation à des activités terroristes, mais aussi pour enlèvement
d'un mineur, privation de liberté et formulation de menaces de mort.
Il a été considéré que la charge de terrorisme n'était pas recevable
dans le cadre d'un conflit armé. Le parquet fédéral peut encore faire
appel de la décision.
Pour rappel, l'examen du dossier avait débuté en octobre 2015 puis il
avait été reporté à plusieurs reprises. Il fait suite à une enquête
judiciaire lancée en 2006. Selon cette enquête, les membres du PKK
recrutaient des jeunes en Belgique et dans d'autres pays occidentaux
après les avoir arrachés à leurs familles. Ils les emmenaient ensuite
dans des camps de formation dans les cantons de l'Est mais aussi en
Irak et en Grèce où ils les entraînaient au combat.
Le PKK aurait également fabriqué et commercialisé de faux papiers ainsi
que récolté des fonds auprès de particuliers et de commerçants, le plus
souvent sous la menace. Parmi les suspects figurent Remzi Kartal et
Zubeydir Aydar, respectivement président et vice-président du Congrès
National kurde en 2010. (Belga, 3 novembre 2016)
The summary of the verdict about the Kurdish movement
The summary of the verdict pronounced today by the Belgium Court about the Kurdish movement and politicians:
The article 141 bis from the Belgian criminal law says that if there is an armed conflict, the terrorism law cannot be applied.
The fact whether yes or no there is an armed conflict somewhere should be judged on basis of facts.
It is not sufficient to say that the PKK is on the list of terrorist
organizations because those lists are inspired by geopolitical reasons
and we have to face the fact that there are countries that do not agree
with the fact that some organizations are on the list.
So to decide whether yes or no there is an armed conflict, we have to
check the intensity of the conflict and how well organized the actors
of the conflict are.
The main condition whether a conflict is existing is based on the Geneva conventions their protocols and the statute of Rome.
The statute of Rome speaks about long going armed conflicts between authorities and organized armed groups.
During the discussion in front of the court the defense lawyers gave
the history of the PKK, the way of working of the PKK, the political
arm of the PKK and the army. The lawyers of the persons who are
prosecuted spoke also about the PKK since the seventies and about the
armed struggle since 1984.
The defense lawyers also spoke about a lot of other incidents, the fact
that heavy weapons are used and the fact that there is a structure of
command that make it possible that military operations are carried out.
The defense also refers to important sources as the Red Cross etc. Those sources speak about armed conflict.
The defense also refers to the fact that the PKK undersigned the Geneva
Convention protocols and other international agreements as there are
not using child soldiers.
As for a lot of other conflicts it is clear that there is an evolution.
Maybe in the beginning there could not yet be spoken about an armed
conflict but in the mean time you can clearly speak about an armed
conflict.
Also, we cannot deny the fact that the Kurdish movements are now fighting in the Syria conflict and the conflict against Daesh.
The fact that Abdullah Ocalan, the spokesperson of the PKK, made an
appeal in March 2013 to have a cease fire and told the armed groups to
withdraw from the Turkish land, shows that they were controlling part
of the Turkish land and that shows also the scale (proportion) of the
Kurdish force in the region. It is unimaginable that the Turkish state
would have peace negotiations with a pure/mere/sole terrorist
organization.
So the court comes to the conclusion that there is an armed conflict in the sense of the international humanitarian law.
So the Belgium terrorism law cannot be applied.
For the television, he adds the following arguments:
The article 141 ter of the Belgian criminal law says that the terrorism
laws cannot be used to violate the fundamental rights, as freedom of
organizations of speech, freedom of press etc.
We have to ask ourselves if prohibiting of making propaganda should not be considered as a violation of the freedom of speech.
The court considers that it is making propaganda, but since it is an
armed conflict, that propaganda cannot be considered as terrorism.
The judge says also that the prosecutors do not give enough elements to
show that the television is inciting to commit terrorist acts. (KNK, November 4, 2016)
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