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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

43rd Year / 43e Année
Novembre
 
2017 November
N° 471
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 588 69 53
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
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Turkey-USA
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Cyprus and Greece
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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

European call: Free Osman Kavala and all political prisoners in Turkey!

Plus de 300 nouveaux mandats d'arrêt en lien avec le putsch avorté
55 Academics, Writers Demand Release of Rights Activist Kavala
Liberté conditionnelle pour un Britannique jugé en Turquie

Maintien en détention du président local d'Amnesty
2,800 Children Behind Bars in Turkey
Le régime Erdogan veut tuer Nuriye et Semih en enfermant leurs avocats
Ouverture du procès des suspects de l'attentat de l'aéroport d'Istanbul

586 Detention Proceedings Carried Out in Yüksel Resistance
Progressive Legists’ Association Chair Kozağaçlı Detained
Rights Advocates Detained in Front of Human Rights Monument
Call for Release of Arrested Osman Kavala in Financial Times

Rights Foundation: 268 Curfews Declared in 47 Districts in 11 Provinces
Le philanthrope Osman Kavala écroué
Writers, Academics from Europe ask Kavala’s Release


Pression sur les médias / Pressure on the Media

L'universitaire gréviste de la faim Gülmen maintenue en détention

2 Journalists Face 45 Years in Prison Each For Reporting on Syrian Border
Interdiction d'un concours de court-métrages LGBTI à Istanbul

3 ans de prison pour le chef du site de Cumhuriyet
Les artistes cherchent leur voix dans un climat difficile
RSF: Les avocats de la défense expulsés, le droit à un procès équitable piétiné
"Préoccupé", un théâtre allemand annule son déplacement à Istanbul
Les 5 collaborateurs du journal "Cumhuriyet"maintenus en détention

Kurdish Question / Question kurde

La Cour suprême irakienne déclare le référendum kurde "anticonstitutionnel"

Erdogan veut "nettoyer" Afrine des milices kurdes

Séisme au Kurdistan: plus de 415 morts et 7000 blessés
An extract on the stand of Ant Review and Info-Turk as regards to Kurdish Question
 Un an après l'arrestation de son chef, le parti prokurde résiste

Minorités / Minorities

Pour la justice, on peut dénoncer la négation du génocide arménien
A la recherche des 3.200 yézidis disparus
Profanation d'une stèle en mémoire du génocide arménien

Un négationniste turc à la présidence du CA du CHU Brugmann

Politique intérieure/Interior Politics

Erdogan porte plainte contre le chef de l'opposition

Erdogan critique un "quota gay" dans un comité local
Leaked Offshore Activities Linked to PM Yıldırım's Family
Balıkesir Mayor Resigns: I’ve Been Threatened
Le porte-parole du CHP poursuivi pour "insulte au président"

Forces armées/Armed Forces

Putsch de 2016 en Turquie : prison à vie pour 28 militaires

L'armée turque affirme avoir tué plus de 80 "terroristes" en Irak

Echanges de tirs entre soldats turcs et milices kurdes
Missiles anti-aériens: la Turquie signe une lettre d'intention

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

First Mufti Marriage Performed

82 étrangers arrêtés dans un nouveau coup de filet anti-EI
Erdogan signe une loi autorisant les religieux à célébrer les mariages
Une Belge accuse le "très violent" Tariq Ramadan

Religious Vocational High Schools Quadruples Science High Schools

Socio-économique / Socio-economic

Plainte en justice après l'interdiction de rassemblements LGBTI
561 Women Harassed or Raped in Detention in Last 20 Years

Funérailles de l'haltérophile Süleymanoglu en présence de son grand rival
Le gouverneur d'Ankara interdit les rassemblements culturels LGBTI

Erdogan critique la banque centrale, la livre souffre
Ankara interdit un festival de cinéma allemand LGBTI
Erdogan lance un projet d'opéra à Istanbul
Police attack against Real Market Workers in Turkey


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Le budget 2018: coupe dans les financements à la Turquie
La Turquie va réduire sa contribution au Conseil de l'Europe

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

La corruption d'un ex-ministre turc exposée lors d'un procès à New York
Tensions USA-Turquie: le procès Reza Zarrab reporté
Procès Zarrab: la Turquie enquête contre deux procureurs américains
L'Otan s'excuse après des "incidents" ayant offensé Erdogan
Spéculations sur le sort de Reza Zarrab détenu aux Etats-Unis
Un ex-conseiller de Trump aurait envisagé de livrer Gülen contre paiement
Washington et Ankara annoncent une reprise "limitée" des visas

Relations régionales / Regional Relations

Poutine rallie Erdogan et Rohani à l'idée d'une réunion politique en Russie
29 personnes détenues pour "espionnage" en faveur de la Turquie

Sommet Turquie-Russie-Iran sur la Syrie à Sotchi le 22 novembre
En visite au Qatar, Erdogan promet une aide militaire à Doha
Accord sur un couloir de transport reliant l'Afghanistan à la Turquie

Bagdad contrôle la frontière entre Turquie et Kurdistan irakien

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Turkish Cypriots split over Islam's rise in northern Cyprus
Les neuf Turcs arrêtés à Athènes poursuivis pour "terrorisme"

Greek PM Tsipras Limits Sharia Law in Western Thrace

Immigration / Migration

57 migrants pakistanais retrouvés enchaînés dans une cave
Ankara va demander à Berlin l'extradition d'un refugié
Un réfugié politique turc emprisonné à Liège
Les Belgo-Turcs avertis par la Belgique
Crise au PS: Özkara compte sur le soutien de Laurette Onkelinx

Six mois pour avoir menacé la Secrétaire d'Etat Zuhal Demir
Bruxelles, depuis toujours, terre d’exil pour réprouvés

Droits de l'Homme / Human Rights

European call: Free Osman Kavala and all political prisoners in Turkey!

On the night of October 18th, world-known Turkish philanthropist Osman Kavala was arrested by the police in a plane at the Istanbul Ataturk airport. Since then, he has been detained in prison and is facing violent although absurd accusations.

Passionately dedicated to his country, Osman Kavala has been engaged in a tireless work to heal Turkey’s sufferings and deepest demons. He has launched and supported cultural and civil society initiatives to transmit the histories and the diversity of the cultures of the peoples of Turkey, and has opened precious paths towards a more open and democratic Turkey.

There is no doubt that it is for these reasons that he has been indicted for “attempting to abolish the constitutional order and subvert the State”.

The current power accuses him of being no less than a secret leader of the Gezi movement, the architect behind the corruption scandals in which Erdogan’s close friends are involved, of being related to the Gulenists and to the 2016 coup attempt. In a harsh antisemitic move, the media close to the power have labelled him “the Red Soros”, the master of all possible conspiracies.

These accusations are as absurd as violent, and go beyond his individual case. Osman Kavala is not only a gentle, cultured and courageous man, but he has also become a symbol of the political prisoners in Turkey.

They are currently jailed, along with activists, intellectuals and artists, as with their diversity of opinions and backgrounds they represent the nationalists’ and islamists’ nightmare: an open and diverse society in which people are free and equal.

Following the arrests of thousands of political prisoners, that of Osman Kavala thus marks an escalating step into the oppression of democracy and human rights defenders in Turkey, and towards dictatorship.

We must put an end to these trends which are dangerous for Turkey as well as for the entire region and beyond.

Therefore, we ask for the immediate and unconditional release of Osman Kavala and all political prisoners in Turkey. (EGAM, Novembre 30, 2017)

Plus de 300 nouveaux mandats d'arrêt en lien avec le putsch avorté

Le parquet d'Istanbul a émis mercredi des mandats d'arrêt contre 333 militaires soupçonnés de liens avec les putschistes qui avaient tenté de renverser le président Recep Tayyip Erdogan en juillet 2016, ont rapporté les médias.

Parmi les militaires faisant l'objet de mandats d'arrêt figurent 216 soldats d'active, ont précisé les médias.

Ils sont soupçonnés de faire partie du réseau du prédicateur Fethullah Gülen, auto-exilé aux Etats-Unis et à qui Ankara a imputé le coup d'Etat manqué du 15 juillet 2016, selon la même source.

D'après l'agence étatique Anadolu, des mandats d'arrêt ont également été émis contre 27 "imams secrets" du mouvement guléniste agissant auprès des militaires.

Des opérations policières ont été lancées dans 49 villes turques pour interpeller les suspects, a pour sa part indiqué l'agence privée Dogan.

Depuis le putsch avorté, plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 ont été limogées ou suspendues à travers le pays.

Outre les partisans présumés du prédicateur Fethullah Gülen, ces purges ont également touché des opposants politiques du président Recep Tayyip Erdogan, des médias critiques et des militants des droits de l'Homme.
(AFP, 29 novembre 2017)

55 Academics, Writers Demand Release of Rights Activist Kavala

55 writers and academics from the United States, Australia and various countries in Europe and the Middle East have sent an open letter to President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan. The group urged that the arrested rights activist, businessperson Osman Kavala be released.

Osman Kavala was taken into custody on October 18 at İstanbul Atatürk Airport after his return from a meeting of a project planned to be realized in cooperation with Goethe Institute in Antep province. Following his detention, he was targeted by certain pro-government newspapers and was arrested on November 1, 2017.

In their open letter, the 55 writers and academics stated that Osman Kavala was one of the best-known businesspersons and cultural figures of Turkey and noted that he had been arrested as a result of a smear campaign launched in the media.

Addressing to Kavala's role as the founder of Anadolu Kültür (Anatolia Culture), a not-for-profit institution, that "aimed at building bridges of peace through exchange of culture and arts", the group pointed out that Kavala also represented the "ceaseless devotion for humanistic values, tolerance, democracy, peace and the rule of law".

What happened?

Anadolu Kültür Executive Board Chair, human rights advocate and businessperson Osman Kavala was taken into custody in the evening hours on October 18 at İstanbul Atatürk Airport upon his return from a meeting of a project planned to be realized in cooperation with Goethe Institute in Antep.

He was targeted by some pro-government newspapers following his detention.

Speaking at the weekly group meeting of his party, President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan referred to Kavala as the "Soros of Turkey", mentioning his name and said:

"Some try to deflect the truth by means of praises attributed to him such as 'He was a good citizen, a media member, an NGO representative'. The identity of this figure called 'Soros of Turkey' has been uncovered. That was his name that came up in Consulate General [investigation]. All connections have surfaced. And there is the same person behind the incidents in Taksim. You see those people again behind funds transfer to certain places. Who are you trying to fool?"

His detention also sparked criticism on international level.

US thinker and professor in linguistics, Noam Chomsky, United States Department of State Spokesperson Heather Nauert and European Parliament Rapporteur for Turkey Kati Piri denounced Kavala's detention and demanded that he be released immediately.

On October 31, a group of 35 academics, writers and researchers coming together under the guidance of the European Network on Political Group Analysis Jean-François Bayart, addressed an open letter to President Erdoğan for Kavala's release.

About Osman Kavala

Kavala was born in Paris in 1957. He graduated from Department of Economy at Manchester University.

He has been working as executive at Kavala Group since 1982.

He participated in the foundation of Turkey's one of the most prominent publishing houses, İletişim Publications, with Murat Belge.

He served as member of administrative boards of business institutions and NGOs such as Turkey-Poland Business Council, Turkey-Greece Business Council, and Center For Democracy in Southeast Europe.

Kavala is a member of Turkish Economic and Social Studies Foundation (TESEV) Administrative Board, Open Society Institute Consulting Board, and supporter of Helsinki Citizens' Assembly, History Foundation and Diyarbakır Culture House:
(BIA, November 24, 2017)

Liberté conditionnelle pour un Britannique jugé en Turquie

Un tribunal turc a ordonné vendredi la remise en liberté conditionnelle d'un Britannique arrêté pendant un séjour en Turquie en juillet et accusé de liens avec les milices kurdes, a annoncé son avocat.

Joe Robinson, 24 ans, avait été arrêté dans la région d'Aydin dans l'ouest de la Turquie où il passait des vacances et placé en détention provisoire pour avoir publié des photos le montrant en tenue de camouflage avec des combattants des YPG, les milices kurdes de Syrie, considérées comme "terroristes" par Ankara en raison de leurs liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

Au cours d'une audience qui s'est déroulée vendredi, un tribunal d'Aydin a ordonné sa remise en liberté conditionnelle pendant la durée du procès.

"Il a été remis en liberté mais il doit rester en Turquie. La prochaine audience aura lieu le 12 mars", a indiqué à l'AFP son avocat Mehmet Celal Baykara.

La fiancée de M. Robinson, de nationalité bulgare, avait été arrêtée en juillet en même temps que lui mais avait été aussitôt remise en liberté sous contrôle judiciaire.

Selon la presse britannique, Joe Robinson est un ancien soldat qui avait notamment servi en Afghanistan en 2012 et s'était rendu en Syrie en 2015 pour travailler dans le service médical des YPG.

Il avait été arrêté à son retour en Grande-Bretagne pour des soupçons de liens avec des groupes "terroristes" mais les poursuites avaient été abandonnées.
(AFP, 24 novembre 2017)

Maintien en détention du président local d'Amnesty

Un tribunal d'Istanbul a décidé mercredi de maintenir en détention le président d'Amnesty International en Turquie, accusé d'appartenir au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du putsch manqué de l'été 2016, a indiqué l'ONG.

Au terme de l'audience, la deuxième de ce procès controversé, Taner Kiliç a été maintenu "en détention provisoire, malgré une absence totale de preuves à son encontre", a annoncé Amnesty International sur son site internet.

M. Kiliç est jugé avec dix autres militants des droits de l'Homme, dont la directrice d'Amnesty en Turquie, Idil Eser, un ressortissant allemand, Peter Steudtner, et un activiste suédois, Ali Gharavi, tous accusés d'avoir aidé trois "organisations terroristes": le mouvement du prédicateur Gülen, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et un groupuscule d'extrême gauche appelé DHKP-C.

Les conditions du contrôle judiciaire des autres accusés qui comparaissaient libres mercredi, ont par ailleurs été levées, a précisé Amnesty sur son compte Twitter turc, ajoutant que la prochaine audience était prévue le 31 janvier 2018.

MM. Gharavi et Steudtner, arrêtés en juillet et relâchés fin octobre, ont déjà quitté le pays.
 "C'est encore une occasion manquée pour corriger une injustice grossière", a réagi John Dalhuisen, directeur du programme Europe d'Amnesty International, dans un communiqué.

M. Kiliç a été arrêté en juin, accusé d'appartenir à "une organisation terroriste armée", en l'occurrence la mouvance du prédicateur Gülen. Ce dernier est présenté par Ankara comme l'instigateur de la tentative de putsch de juillet 2016, ce qu'il nie.

M. Kiliç est notamment accusé d'avoir utilisé l'application de messagerie cryptée ByLock, qu'Ankara considère comme le moyen de communication privilégié des putschistes et qui sert d'élément à charge dans plusieurs procès liés au coup d'Etat manqué.

Au cours de l'audience, l'accusé "a pu démontrer, témoignage d'expert indépendant à l'appui, qu'il n'y avait aucune trace de ce fameux téléchargement", rapporte Amnesty sur son site, ajoutant que le procureur n'avait pas présenté de preuve de l'existence de l'application sur le téléphone de M. Kiliç.

Ce procès de militants des droits de l'Homme a renforcé l'inquiétude quant à l'érosion des libertés en Turquie depuis la tentative de putsch, à la suite de laquelle 50.000 personnes ont été arrêtées, dont des journalistes critiques et des membres de la société civile.

Le ministère français des Affaires étrangères a ainsi réclamé mercredi "la libération rapide de M. Taner Kiliç" et appelé Ankara au "respect de ses engagements européens et internationaux".
(AFP, 22 novembre 2017)

2,800 Children Behind Bars in Turkey

On November 20, the Universal Children's Day, the Civil Society Association in Penal Execution System (CİSST) / Turkey's Center for Prison Studies (TCPS) have issued their 111-page "Child Prisoners Report" addressing the claims of violence cases, rights violations against child prisoners, applications lodged against these to information and monitoring mechanism and the results of these applications.

Child prisoners doubled in seven years

According to the statistics of the Ministry of Justice, as of April 7, 2017, there are 2,800 child prisoners between the ages of 12-18 in Turkey.

1,778 of the child prisoners (1,715 boys, 63 girls) are arrested and 1,022 of them (994 boys, 28 girls) are convicted.

According to CİSST/TCPS's Child Prisoners Report, the number of children sentenced to prison by Juvenile Courts and Juvenile Assize Courts has doubled in the last seven years.

While there were 5,728 children sentenced to prison in 2009, the figure reached 12,423 in 2016.

"NGOs not allowed to observe prisons"

The organizations pointed out that since NGOs were not allowed make any observations in prisons by visits, the report had to be prepared on the basis of data, acquired by mail correspondence with the prisoners, visits by attorneys, research through media coverage of prisons, or cases of children rights violations reported to CİSST/TCPS, other rights organizations, independent lawyers as well as to information and monitoring mechanism with regards to rights violations.

The organizations also underlined that the ministries addressed the issue in prisons only with reference to "peer violence" yet peer violence covered only a very small portion of all violence cases in prison such as maltreatment and torture.

Impunity for torture and maltreatment

The report draws attention to the fact that complaints lodged against torture and maltreatment ended up with no punishment and informed that "in the last 10 years, there were 92 applications lodged to complain against torture or maltreatment.

"Between the years of 2010-2015, 64 investigations were launched, 31 of which were initiated due to a complaint and 33 were launched officially.

"Within these 64 investigations, proceedings have been initiated with regards to 484 personnel but only one person was sentenced to prison in the end".

Most complaints from Sincan

According to the report, the complaints of only 133 children could be reached during data gathering for the time period between November 2015 - June 2017.

There were 203 complaints lodged by 133 children, 111 of the complaints were related to torture and maltreatment.

"The complaints are made from 15 different prisons and the greatest number of complaints have been made from Sincan Juvenile Prison".

18 children died in prisons in eight years

The report demonstrates that between March 2009 and March 2017, 18 children have lost their lives behind bars. 10 of these 18 children were under arrest.

Between November 2015 - June 2017, six children lost their lives in prisons. Five of these children died due to fire that broke out / that was started in their wards. The other child committed suicide.
(BIA, November 20, 2017)

Le régime Erdogan veut tuer Nuriye et Semih en enfermant leurs avocats

Selçuk Kozagaçli, président de l'Association turque des juristes progressistes (Cagdas Hukukçular Dernegi) et avocat de tous les "damnés de la terre" et du dessous de la terre ("gueules noires" ensevelies dans leur mine à Soma, opposants politiques assassinés par les escadrons de la mort, étudiants torturés...) a été arrêté mercredi 8 novembre en compagnie d'Onur Karasu, un autre avocat.

Tous deux ont été emmenés à la direction de la Sûreté à Ankara.

L'arrestation de Selçuk Kozagaçli est la dernière d'une longue série de rafles visant les avocats soutenant l'opposition.
Sont particulièrement visés les avocats qui défendent Nuriye Gülmen et Semih Özakça, deux enseignants qui luttent contre les purges du régime Erdogan depuis et qui sont en grève de la faim depuis 250 jours pour leur réintégration.

Nuriye Gülmen est en détention depuis le 22 mai entre la prison et l'hôpital tandis que Semih Özakça a été libéré et assigné à résidence le 20 octobre dernier.

Depuis le début des purges d'Erdogan, des milliers d'opposants ont été incarcérés dont des activistes d'Amnesty International, des journalistes, des députés, des syndicalistes, des musiciens et des blogueurs.
En arrêtant les 17 avocats de Nuriye et Semih, le régime montre sa claire intention de laisser ces 2 profs sans défense et à terme, de les condamner à la mort.

Selçuk Kozagaçli, appelle tous ces soutiens à se concentrer en priorité sur l'audience de Nuriye et Semih 17 novembre prochain, ultime chance pour Nuriye de sortir en vie de sa captivité.

A Bruxelles, un groupe des avocats belge ont protesté le 16 novembre devant le Consulat turc l'arrestation des avocats en Turquie.

Ouverture du procès des suspects de l'attentat de l'aéroport d'Istanbul

Le procès de plus de quarante suspects, qui encourent plusieurs peines de prison à vie pour leur implication présumée dans l'attentat qui a fait 45 morts à l'aéroport principal d'Istanbul en juin 2016, s'est ouvert lundi.

Quarante-six suspects, dont 42 sont en détention provisoire et 4 toujours recherchés, sont jugés à partir de lundi à Silivri à la lisière d'Istanbul. Seize d'entre eux sont des ressortissants russes, et parmi les autres figurent des Tchétchènes, des Tunisiens, des Egyptiens, des Algériens, des Syriens et des Turcs, a précisé l'agence étatique Anadolu.

Ils risquent jusqu'à 46 peines de prison à perpétuité chacun pour "tentative de renversement de l'ordre constitutionnel" et "assassinat", mais aussi entre 2.132 et 3.342 ans d'emprisonnement notamment pour appartenance à et "instauration et direction" d'une "organisation terroriste", selon Anadolu.

L'attaque, parmi les plus meurtrières que la Turquie ait connues, a eu lieu tard dans la soirée du 28 juin 2016 lorsque trois hommes ont tiré sur la foule dans le hall de l'aéroport Atatürk d'Istanbul avant de déclencher leurs ceintures d'explosifs, tuant 45 personnes, dont 19 étrangers, et faisant 163 blessés.

L'attentat n'a pas été revendiqué, mais Ankara l'a imputé au groupe Etat islamique (EI).

Deux des auteurs de l'attentat ont été identifiés comme étant Vadim Osmanov et Rakhim Bulgarov, tandis que le nom du troisième, jamais diffusé, ne figure pas dans l'acte d'accusation.

Les autorités avaient affirmé à l'époque qu'il s'agissait d'un Russe, d'un Ouzbek et d'un Kirghize entrés en Turquie depuis la ville syrienne de Raqa --fief le plus important de l'EI qui en a été chassé mi-octobre cette année-- un mois avant l'attentat.

La Turquie a été frappée depuis deux ans par de nombreux attentats meurtriers attribués ou revendiqués par l'EI, dont le dernier en date a fait 39 morts, principalement des étrangers, dans une discothèque huppée d'Istanbul la nuit du Nouvel An dernier.

Depuis cette attaque, les autorités procèdent régulièrement à l'arrestation de "terroristes" présumés, tandis que les mesures de sécurité ont été considérablement renforcées.
(AFP, 13 novembre 2017)

586 Detention Proceedings Carried Out in Yüksel Resistance

The Human Rights Association (İHD) declared its report regarding rights violations against demonstrations and protests on Yüksel Street in capital Ankara.

İHD members would have made the report public in front of the Human Rights Monument on Yüksel Street. However, the rights defenders were detained as soon as they reached the monument.

Detained in the afternoon hours, the rights defenders were released last night (November 9). Yesterday was the first anniversary of the arrested Nuriye Gülmen, who has been on hunger strike.

The report stated that legal applications were left unresponded, and then the discharged civil servants have had to seek their rights through democratic and peaceful ways.

In detention on remand, academic Nuriye Gülmen who has been on hunger strike started her protest a year ago with a banner reading "I want my job".

Many protesters including discharged teacher Semih Özakça and Acun Karadağ, and discharged civil servant Veli Saçılık supported Gülmen.

Protesters attempting to issue statements for the press on Yüksel Street have been battered every day. They are attacked with pepper gas and taken into custody.

Gülmen and Özakça are on the 247th day of their hunger strike.

The report also said, “113,000 civil servants have been discharged through statutory decrees issued under the State of Emergency so far despite it openly contravenes law. The European Court of Human Rights hasn’t accepted the applications.

Concerning the police interventions throughout the whole year, the report said, “police intervened in protesters issuing statement for the press every day and carried out 586 detention proceedings as a result of these interventions”.
(BIA, November 10, 2017)

Progressive Legists’ Association Chair Kozağaçlı Detained

Progressive Legists’ Association (ÇHD) Chair and a People’s Law Bureau lawyer Selçuk Kozağaçlı has been detained.

People’s Law Bureau stated that Kozağaçlı was detained at around 10 p.m. last night (October 8) and taken to İstanbul Security Directorate on Vatan Street.

Lawyer Murat Çelik made the following statement in the wake of his meeting with Kozağaçlı at the police station:

“His spirits are high, he sent his regards. He said that he was detained by four-five police officers by being put into a car by force as he was on his way to the meeting he would held with bar presidents. Police told them that there was a detention warrant for him. He was prepared for similar practices.

“He was subjected to violence during custody. He said that he was battered during the search at the police station”.

The association was closed; 18 lawyers are in detention on remand

The ÇHD was among the 375 associations and nine media outlets that were closed through Statutory Decree No. 677 issued under the State of Emergency.

14 lawyers from ÇHD’s İstanbul and Ankara branches and People’s Law Bureau were detained a day before the hearing of Nuriye Gülmen and Semih Özakça whom the lawyers represented.

Lawyers Didem Baydar, Şükriye Erden, Ayşegül Çağatay, Ebru Timtik, Aytaç Ünsal, Zehra Özdemir, Yağmur Ereren, Engin Gökoğlu, Süleyman Gökten, Aycan Çiçek, Naciye Demir, Behiç Aşçı, Barkın Timtik and Özgür Yılmaz have been under arrest since September 21. Lawyer Ahmet Mandacı was arrested 10 days after it. Besides, an intern attorney is under arrest as well.

Lawyers Özlem Gümüştaş and Sezin Uçar from the Law Bureau of the Oppressed were arrested ahead of the Suruç trial on October 25.
(BIA, November 10, 2017)

Rights Advocates Detained in Front of Human Rights Monument

Speaking to bianet from a detention vehicle, Human Rights Association (İHD) Chair Öztürk Türkdoğan has said that they have been detained in front of the Human Rights Monument as they rallied to issue a statement in protest of demonstration ban in front of the monument on Yüksel Street.

Seven people were detained including Seyri Sokak reporter along with Türkdoğan on Yüksel Street in Turkey’s capital Ankara. Nazan Bozkurt and Celil Aslan, who chanted slogans “May Nuriye [Gülmen] and Semih [Özakça] be reinstated to their jobs” in front of the monument in the morning hours, were detained.

“Rights defenders weren’t allowed to issue a statement on human rights”

Türkdoğan said that the police approached them when they rallied in front of the monument and forcibly put them into the detention vehicle and that they haven’t been given any information.

“Ankara Governorship had imposed a demonstration ban. We believe that the police detained us based on this decision. No explanation was made to us during the detention.

“I am in the detention vehicle at the moment. We weren’t told anything but we presume that we will first be taken to a hospital for physical examination and then to the Security Directorate by procedure. We don’t know anything.

“As rights defenders, we are not allowed to exercise the most fundamental rights such as issuing a statement for the press. The rights defenders weren’t allowed to make a statement about human rights. This is the consequence of arbitrary governing. The State of Emergency is practiced in its severest way”.
(BIA, November 9, 2017)

Call for Release of Arrested Osman Kavala in Financial Times

An article calling for the release of Osman Kavala was published in Financial Times today (November 7). Prominent figures including Carl Bildt, Timothy Garton Ash, Ivan Krastev, Kalypso Nicolaidis, Claus Offe, Chris Patten, Javier Solana and Nathalie Tocci signed the declaration.

The article reads:

We write to draw attention to the wholly unjustified detention of Osman Kavala, one of Turkey's most prominent citizens and a committed European. Mr. Kavala has been charged with almost single-handedly destroying Turkey`s constitutional order.

Mr. Kavala is well known across European academia and civil society. For decades, he has used arts, culture and dialogue to facilitate exchanges throughout Turkey, its neighborhood, and across Europe. He is modest, gracious, and decent to a fault. He is the favoured partner of many major European institutions. When the Council of Europe needed a partner in Turkey, they sought Mr Kavala. Turkey, is of course a founding member of the Council of Europe. He  was also one of the first to warn against covert Gulenists networks, who were responsible for last year's coup attempt.

After 14 days in police custody, a  court in Istanbul decided, on November 1, to charge Mr. Kavala with attempting to overthrow the constitutional order and for having ties to terrorist organizations. For a man who has spent his life  advancing democracy and dialogue, and who gave an early warning against the dangers of Gulenist influence, these charges are beyond ridiculous.

Turkey has endured a serious trauma  in the July 2016 attempted coup, and Europe should have  done more to show solidarity with the Turkish people. European states and institutions should assist Turkey in its efforts to investigate and prosecute the perpetrators of the failed coup attempt, but only if the Turkish judiciary drops such farcical and grotesque prosecutions as that of Osman Kavala. As friends of the Turkish people, we ask the Turkish authorities to release Mr Kavala”.

About the signatories

Carl Bildt: Former Prime Minister of Sweden. He not only criticized the July 15 coup attempt in Turkey but also the coup staged by Abdel Fattah el-Sisi in Egypt and also slammed Europe for not sufficiently raising its voice against both coups.

Javier Solana: Former Minister of Foreign Affairs of Spain. He had brought the EU summit decision reading “Turkey is a candidate country” as the EU Foreign Affairs Specialist by a private jet in person in December 1999. He is now the President of ESADE University.

Chris Patten: President of Oxford University.

Timothy Garton Ash and Kalypso Nicolaidis: The two academics who organized the statement entitled “We take side with Turkish people and Turkish democracy” signed by 50 people following the April 27 military memorandum.

Claus Offe: One of the most important academics from Germany.

Ivan Krastev and Nathalie Tocci: They signed some of the positive reports written for Turkey over the last 15 years in Europe.

What happened?

Anadolu Kültür Executive Board Chair, human rights advocate and businessperson Osman Kavala was taken into custody in the evening hours on October 18 at İstanbul Atatürk Airport upon his return from a meeting of a project planned to be realized in cooperation with Goethe Institute in Antep.

He was targeted by some pro-government newspapers following his detention.

Speaking at the weekly group meeting of his party, President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan referred to Kavala as the "Soros of Turkey", mentioning his name and said:

"Some try to deflect the truth by means of praises attributed to him such as 'He was a good citizen, a media member, an NGO representative'. The identity of this figure called 'Soros of Turkey' has been uncovered. That was his name that came up in Consulate General [investigation]. All connections have surfaced. And there is the same person behind the incidents in Taksim. You see those people again behind funds transfer to certain places. Who are you trying to fool?"

His detention also sparked criticism on international level.

US thinker and professor in linguistics, Noam Chomsky, United States Department of State Spokesperson Heather Nauert and European Parliament Rapporteur for Turkey Kati Piri denounced Kavala's detention and demanded that he be released immediately.

On October 31, a group of 35 academics, writers and researchers coming together under the guidance of the European Network on Political Group Analysis Jean-François Bayart, addressed an open letter to President Erdoğan for Kavala's release.

About Osman Kavala

Kavala was born in Paris in 1957. He graduated from Department of Economy at Manchester University.

He has been working as executive at Kavala Group since 1982.

He participated in the foundation of Turkey's one of the most prominent publishing houses, İletişim Publications, with Murat Belge.

He served as member of administrative boards of business institutions and NGOs such as Turkey-Poland Business Council, Turkey-Greece Business Council, and Center For Democracy in Southeast Europe.

Kavala is a member of Turkish Economic and Social Studies Foundation (TESEV) Administrative Board, Open Society Institute Consulting Board, and supporter of Helsinki Citizens' Assembly, History Foundation and Diyarbakır Culture House.
(BIA, November 7, 2017)

Rights Foundation: 268 Curfews Declared in 47 Districts in 11 Provinces

The Human Rights Foundation of Turkey (TİHV) has compiled the curfews declared since August 16, 2015.

According to TİHV’s data, between 16 August 2015 and 1 November 2017, there has been at least 268 officially confirmed round-the-clock [all daylong] and/or open-ended curfews in 11 cities and at least 47 districts of Turkey.

The statement also noted that “the curfews were implemented like this for the first time”.

The relevant cities and districts that curfews implemented are as follow: Diyarbakır (145 times), Mardin (45 times), Hakkari (23 times), Şırnak (13 times), Bitlis (13 times), Muş (7 times), Bingöl(7 times), Tunceli (6 times), Batman (5 times), Elazığ (2 times) and Siirt (2 times).

“At least 1,809,000 residents have been affected”

“It is estimated that, according to the 2014 population census, at least 1 million 809 thousand residents have been affected by these curfews and fundemental rights of these people such as  right to liberty and security of person; right to privacy, family, home or correspondence; freedom of assembly and association; freedom of religion; freedom of receive and impart information; right to reserve of property; right to education and especially right to life; right to health and prohibition of torture are explicitly violated.

“Yet, this data is not possible to be updated since the regions of curfews slid to the villages and flatlands in 2016, by the reason that their population census is whether not taken or not released to the public”.
(BIA, 1 November 2017)


Le philanthrope Osman Kavala écroué

L'homme d'affaires et philanthrope turc Osman Kavala, en garde à vue depuis deux semaines, a été placé en détention préventive mercredi à Istanbul, dans l'attente d'un procès pour liens avec le coup d'Etat manqué de juillet 2016, selon l'agence étatique Anadolu.

Selon Anadolu, M. Kavala a été incarcéré sur la base d'accusations initiales de "tentative de renverser l'ordre constitutionnel" et "tentative de renverser le gouvernement", dans le cadre d'une enquête sur le putsch manqué du 15 juillet 2016 et sur un scandale de corruption qui a éclaté en décembre 2013 et qui impliquait des proches du président Recep Tayyip Erdogan ainsi que des ministres.

M. Erdogan avait qualifié ce scandale de complot fomenté par le prédicateur installé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, à qui Ankara a également imputé la tentative de coup d'Etat.

Ces accusations sont susceptibles d'êtres changées dans l'acte d'accusation qui peut mettre des mois à être finalisé.

Les médias turcs avaient rapporté la semaine dernière que l'enquête dans le cadre de laquelle est poursuivi M. Kavala vise également Metin Topuz, un employé du consulat américain à Istanbul dont l'interpellation début octobre a provoqué une nouvelle crise diplomatique entre Ankara et Washington.

Né à Paris, Osman Kavala est le co-fondateur de l'une des plus grandes maisons d'édition turques, Iletisim Yayinlari, et préside l'ONG Kültür Anadolu (Culture Anatolie) qui oeuvre à surmonter les différences au sein de la société turque à travers la culture et les arts.

Cette organisation s'est également efforcée de jeter des ponts entre la Turquie et l'Arménie, dont les relations sont quasi inexistantes en raison du différend qui les oppose sur la question du génocide arménien pendant la Première Guerre mondiale.

La Turquie refuse le terme de "génocide" affirmant qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

L'arrestation le 18 octobre de M. Kavala à l'aéroport d'Istanbul a renforcé les inquiétudes quant à la dégradation de la situation des droits de l'Homme en Turquie, où plus de 50.000 personnes ont été arrêtées depuis le putsch manqué. (AFP, 1 nov 2017)

Writers, Academics from Europe ask Kavala’s Release

A group of 35 academics, writers and researchers have come together under the guidance of the European Network on Political Group Analysis Jean-François Bayart, and addressed an open letter to President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan. The group demanded Anadolu Kültür Executive Board Chair, businessperson Osman Kavala, who is known for his NGO works, be released immediately.

In the open letter, the signees have expressed their dismay over President Erdoğan's statement regarding Kavala's detention, calling Kavala "the Soros of Turkey" have noted that the accusations about Kavala were products of manipulation and identified Kavala as "a man of culture and peace". We ask you that Osman Kavala be released as soon as possible so that he can continue to serve his country, the dialogue it has with its European or Caucasian neighbors, and the cause of civil peace in which we are all dedicated".

The signees of the open letter are:

Fariba Adelkhah (Paris), Richard Banégas (Paris), Roberto Beneduce (Turin), Filip de Boeck (Louvain), Irene Bono (Turin), Florence Brisset-Foucault (Paris), Armando Cutolo (Sienne), Andreas Eckert (Berlin), Peter Geschiere (Amsterdam), Miroc Goepfert (Constance), Thornike Gordadze (Paris), Gabriella Gribaudi (Naples), Sten Hagberg (Upsalla), Béatrice Hibou (Paris),, Alessandro Jedlowski (Liège), Antoine Kernen (Lausanne), Michal Kozlowski (Varsovie), Denis Lacorne (Paris), Giovanni Levi (Venise), John Lonsdale (Cambridge), Roland Marchal (Paris), Alfio Mastropaolo (Turin), Françoise Mengin (Paris), Eric Morier-Genoud (Belfast), Didier Péclard (Genève), Isabel Raposo (Lisbonne), Jean-Louis Rocca (Paris), Boris Samuel (Rabat & Paris), Ramon Sarro (Oxford), Klaus Schlichte (Brême), Ricardo Soares de Oliveira (Oxford), Simona Taliani (Turin), Bruno Théret (Paris), Mohamed Tozy (Casablanca & Aix).

What happened?

Anadolu Kültür Executive Board Chair, businessperson Osman Kavala, was taken into custody in the evening hours on October 18 at İstanbul Atatürk Airport on his return from a meeting of a project planned to be realized in cooperation with Goethe Institute in Antep.

CLICK - Activist, Businessperson Osman Kavala Detained

He was targeted by some pro-government newspapers following his detention.

Speaking at the weekly group meeting of his party, President Erdoğan had referred to Kavala as "Soros of Turkey", mentioning his name and said:

"Some try to deflect the truth by means of praises attributed to him such as 'He was a good citizen, a media member, an NGO representative. Identity of this figure called 'Soros of Turkey' has been uncovered. That was his name that came up in Consulate General [investigation]. All connections have surfaced. And there is the same person behind the incidents in Taksim. You see those people again behind funds transfer to certain places. Who are you trying to fool?"

Osman Kavala is still in detention.
(BIA, 31 October 2017)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

L'universitaire gréviste de la faim Gülmen maintenue en détention

Un tribunal turc a ordonné lundi le maintien en détention d'une universitaire en grève de la faim quasi-totale depuis mars pour protester contre son limogeage, allant contre la demande de remise en liberté conditionnelle du procureur.

Nuriye Gülmen, qui est jugée pour appartenance à une "organisation terroriste" et risque jusqu'à 20 ans de prison, restera donc en prison au moins jusqu'au 1er décembre, date à laquelle a été fixée la prochaine audience, a indiqué à l'AFP l'un de ses avocats.

Après avoir énoncé sa décision, le président du tribunal "a immédiatement quitté la salle d'audience, c'est impossible de comprendre pourquoi ils ont pris une telle décision", s'est indigné Me Omer Faruk Eminagaoglu.

Cette décision était inattendue, car le procureur avait demandé la remise en liberté conditionnelle de Mme Gülmen, estimant qu'il n'y avait pas de risque de fuite, a indiqué Me Eminagaoglu.

En effet, l'universitaire est très affaiblie par la grève de la faim qu'elle mène depuis plus de huit mois pour protester contre son limogeage dans le cadre des purges lancées après le putsch manqué l'an dernier.

Elle est accusée, avec un enseignant également en grève de la faim, Semih Ozakça, d'appartenir à un groupuscule d'extrême gauche, le DHKP-C, classé organisation "terroriste" en Turquie ainsi que par l'Union européenne et les Etats-Unis.

M. Ozakça avait été remis en liberté conditionnelle le mois dernier, une mesure assortie d'une assignation à résidence et d'une interdiction de sortie du territoire.

Les deux éducateurs, arrêtés en mai, sont devenus l'un des symboles des quelque 140.000 personnes, dont des enseignants, des magistrats et des militaires, limogées dans le cadre des purges lancées après le putsch avorté du 15 juillet 2016.

Après avoir appris leur limogeage par décret-loi, ils avaient tous deux entamé en mars une grève de la faim, refusant toute alimentation en dehors d'eau sucrée et salée, de tisanes et de vitamine B1.

Les proches de Mme Gülmen ont à plusieurs reprises tiré la sonnette d'alarme sur son état de santé.
(AFP, 27 novembre 2017)

2 Journalists Face 45 Years in Prison Each For Reporting on Syrian Border

Hatay 2nd Assize Court has accepted the indictment for journalists of now-closed Dicle News Agency (dihaber), Erdoğan Alayumat and Nuri Akman. dihaber was closed through the Statutory Decree No. 675 issued under the State of Emergency on October 30, 2016.

Alayuma and Akman were taken into custody on July 13, 2017 in Turkey's southeastern province of Hatay that is located on the Syrian border. After being kept in detention for two weeks, Alayumat was arrested on July 27 and Akman was released on probation pending trial by Hatay 2nd Assize court.

The journalists face 45 years in prison each and are being charged with "spying" and "being a member of an illegal organization" despite having informed, that all the reports and photographs they had taken, were served to news agencies.

The indictment prepared by Hatay Chief Public Prosecutor Tacettin Pınar accuses the journalists of "acquiring confidential information of the state for political purposes of political or military spying" and "being a member of a terrorist organization".

As criminal evidence, the prosecutor's office pointed to the journalists' reports they made on on the Syrian border. The report of the journalists entitled "MİT (National Intelligence Agency) headquarters provide shipments at nights and training in the mornings" as well as photographs in the report that were included in the indictment as crime evidence.

The journalists are being held responsible for "raising support for terror among the people, encouraging people to support illegal organizations and its armed structure, providing that the illegal organization and its actions are considered legitimate, creating pressure on politics and the elections as well as increasing the pressure of the illegal organization on the people in the region".
(BIA, November 24, 2017)

Interdiction d'un concours de court-métrages LGBTI à Istanbul

Les autorités turques ont interdit un concours de court-métrages sur le thème des LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexes) qui devait se tenir samedi à Istanbul, prétextant des risques d'atteintes à l'ordre public.

L'événement "ne sera pas autorisé afin de garantir l'ordre public et la sécurité, de protéger les droits et la liberté des autres personnes et de prévenir la criminalité", a déclaré vendredi soir dans un communiqué la préfecture de Beyoglu, quartier de la rive européenne Istanbul où devaient se tenir les projections.

Ce concours de "court-métrages LGBTI+" turcs était organisé par le Pink Life Queer Fest et le British Council. Un débat était prévu après les projections.

Ces rassemblements "pourraient être contraires à la morale publique et une menace pour la sécurité et l'ordre public", poursuit le communiqué de la préfecture qui fait référence à plusieurs événements, dont la projection de films, les rencontres prévues et une marche.

Les autorités affirment également que les demandes d'autorisation nécessaires n'avaient pas été faites.

Suite à la publication de ce communiqué, les organisateurs de l'événement ont annoncé son report, sans préciser à quelle date.

Cette décision survient moins d'une semaine après l'annonce par le gouvernorat d'Ankara de l'interdiction "jusqu'à nouvel ordre" des rassemblements culturels LGBTI dans les cinémas et lieux d'exposition de la province d'Ankara, suscitant la colère d'associations qui avaient dénoncé une mesure "discriminatoire" et "arbitraire".

La semaine dernière, les autorités de la capitale turque avaient déjà interdit un festival de cinéma organisé par le Pink Life Queer Fest au cours duquel devaient être projetés des films allemands.

Si l'homosexualité n'est pas réprimée sur le plan pénal en Turquie, l'homophobie y est en revanche répandue et se manifeste notamment par des agressions et des meurtres, selon des ONG.

Plus tôt ce mois-ci, le président Recep Tayyip Erdogan avait publiquement décrié l'existence d'un "quota gay" pour des élections de comités de quartier dans une ville de l'ouest de la Turquie.
(AFP, 25 novembre 2017)

3 ans de prison pour le chef du site de Cumhuriyet

Un tribunal d'Istanbul a condamné mardi le rédacteur en chef du site du quotidien d'opposition Cumhuriyet à plus de trois ans de prison pour avoir fait de la "propagande terroriste" dans un tweet, a rapporté le journal.

Selon Cumhuriyet, Oguz Güven a été condamné à trois ans et un mois de prison pour avoir fait de la "propagande terroriste" pour le compte de la mouvance du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du putsch manqué du 15 juillet 2016, ce que nie l'intéressé.

M. Güven avait été arrêté en mai, accusé d'être l'auteur d'un message jugé inapproprié posté sur le compte Twitter de Cumhuriyet sur la mort dans un accident de la route d'un des procureurs supervisant des enquêtes contre les partisans présumés du prédicateur Gülen.

Dans ce tweet, Cumhuriyet évoquait un procureur "fauché par un camion". Le message avait été supprimé moins d'une minute plus tard pour être remplacé par un tweet indiquant que ce procureur était mort dans un "tragique accident de camion".

Visé par une virulente campagne de journaux progouvernementaux, M. Güven avait été arrêté puis écroué pendant un mois, avant d'être remis en liberté conditionnelle pour la durée du procès.

Par ailleurs, M. Güven a également été reconnu coupable mardi d'avoir "légitimé et encouragé les méthodes" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), sur la base de tweets postés il y a plus de deux ans, selon Cumhuriyet.

Le quotidien Cumhuriyet, farouchement opposé au président Recep Tayyip Erdogan, fait l'objet de plusieurs procédures judiciaires qui ont suscité l'inquiétude de défenseurs de la liberté de la presse.

Le patron, le rédacteur en chef et plusieurs plumes du journal sont ainsi actuellement jugés dans le cadre d'un procès où ils sont accusés d'avoir aidé pas moins de trois "organisations terroristes".

Cumhuriyet rejette des accusations "absurdes", et affirme que ce procès vise à abattre l'un des derniers titres indépendants.

La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF.
(AFP, 21 novembre 2017)

Les artistes cherchent leur voix dans un climat difficile

Être artiste en Turquie, où la liberté d'expression s'érode de jour en jour qui plus est dans le sud-est du pays en proie à des violences quasi quotidiennes, "cela relève de l'absurde", reconnaît Erkan Özgen.

Pourtant, cet artiste kurde a ouvert à la rentrée une nouvelle galerie d'art contemporain à Diyarbakir et ne compte pas s'arrêter là: "J'ai beaucoup d'autres projets", dit-il avec un optimisme qui pourrait surprendre.

En effet, le monde des arts est aujourd'hui sous pression en Turquie dans un contexte d'autoritarisme croissant depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016 contre le président Recep Tayyip Erdogan.

Après ce coup de force, les autorités ont lancé des purges qui, au-delà des putschistes présumés, ont touché les cercles intellectuels et artistiques critiques.

Dans ce contexte, nombre d'artistes s'autocensurent ou quittent le pays. D'autres, toutefois, cherchent à développer de nouvelles manières d'aborder la situation politique, misant sur une approche plus subtile.

"La scène artistique à Istanbul n'est pas en train de rétrécir, elle est en train de devenir plus intéressante", estime l'une de ses membres, Safak Catalbas. "Les circonstances difficiles nous rendent plus créatifs".

- 'Nouveau langage' -

La Biennale d'Istanbul, la plus importante manifestation d'art contemporain en Turquie qui s'est achevée le 12 novembre, a permis de le constater.

L'exposition concoctée par le duo scandinave Michael Elmgreen et Ingar Dragset ne s'est pas privée de commenter toute une série de sujets d'actualité brûlants, comme la crise des réfugiés ou les conflits en Syrie et en Irak.

Ainsi, M. Özgen, dans une courte vidéo baptisée "Wonderland" diffusée lors de la Biennale, montre un garçon syrien muet, Mohammed, raconter avec les mouvements de son corps sa vie sous la domination du groupe Etat islamique.

Mais, en filigrane, l'exposition a aussi mis le doigt sur la situation politique en Turquie, avec notamment une fresque murale de la plasticienne franco-marocaine Latifa Echakhch montrant une foule de manifestants évanescente, évoquant l'agonie des idéaux démocratiques en Turquie après l'écrasement des protestations antigouvernementales de Gezi en 2013. Au moins huit personnes avaient été tuées et plus de 8.000 blessées par la police lors de ces manifestations, selon des ONG turques.

Autre exemple: de fausses caméras de vidéosurveillance en céramique, de l'artiste turque Burçak Bingöl, disséminées à travers la ville, rappelant le regard inquisiteur des autorités dans un pays qui vit sous l'état d'urgence depuis plus d'un an.

"Toute exposition doit, d'une manière ou d'une autre, aborder le contexte politico-social local pour être pertinente", souligne la directrice de la Biennale, Bige Örer. "Nous avons tenté de trouver un nouveau langage pour traiter du contexte actuel".

- Résilience -

Pour Asli Sümer, qui dirige une galerie à Karaköy, dans la Corne d'Or, le quartier historique de la rive européenne d'Istanbul, tout est question de point de vue: plutôt que de critiquer frontalement les autorités, les artistes dont elle expose les oeuvres s'intéressent aux façons de surmonter les épreuves.

"Un artiste avec qui je travaille étudie tout particulièrement les plantes et leur capacité à repousser en étant plus résistantes", dit-elle.

Outre la Biennale, la Foire internationale d'art contemporain à Istanbul, qui a accueilli plus de 80.000 visiteurs du 14 au 17 septembre, a également montré la résilience de la scène artistique.

Cette année, l'une des principales oeuvres exposées était la "Box of democracy" de Bedri Baykam, figure de la scène artistique turque, une sorte de cabine téléphonique d'un mètre carré qui veut offrir un espace de liberté totale.

Ressortir aujourd'hui cette oeuvre créée en 1987 pour critiquer les années de répression héritées du coup d'Etat militaire de 1980 est en soi un acte éloquent.

La Foire internationale et la Biennale ont suscité cette année un engouement à Istanbul qui contraste avec la rentrée de 2016, plombée par les retombées du putsch manqué et par une série d'attentats.

"Nous avons senti qu'une nouvelle énergie émergeait", s'enthousiasme Mme Örer.

Le maintien d'une certaine liberté de créativité est rendu possible en grande partie par le financement de l'art contemporain par des fonds privés - pour la Biennale d'Istanbul, essentiellement la holding Koç.

"De ce fait, l'Etat dispose de peu de leviers pour faire pression", souligne Orhan Esen, expert d'histoire urbaine et fin connaisseur de la scène artistique stambouliote.

- 'Solidarité' -

Les difficultés actuelles ne sont pas nouvelles: la répression brutale du mouvement de contestation du printemps 2013 autour du parc Gezi, dans lequel de nombreux artistes s'étaient impliqués, a marqué la fin d'une forme d'insouciance.

Outre la situation politique, plusieurs actes de vandalisme récents ont ébranlé la scène artistique. Fin octobre, une statue de l'Australien Ron Mueck, représentant un homme nu, a ainsi été malmenée sur la rive asiatique d'Istanbul.

L'an dernier, plusieurs agressions dans le quartier de Tophane, sur la rive européenne d'Istanbul, ont contraint des galeries à déménager à Kadiköy, sur la rive asiatique.

"L'autre jour, des amis artistes m'ont dit +Désormais, on ne va pas exposer certaines de nos oeuvres en Turquie+", regrette Erkan Özgen, l'artiste de Diyarbakir, ajoutant que certains de ses amis ont quitté le pays.

Mais pour lui, hors de question de s'en aller. "On ne peut pas fuir éternellement."
(AFP, 20 novembre 2017)

RSF: Les avocats de la défense expulsés, le droit à un procès équitable piétiné

Un revers sans précédent pour le droit à un procès équitable en Turquie : le 13 novembre 2017, le juge en charge du procès des célèbres journalistes Ahmet Altan, Mehmet Altan et Nazlı Ilıcak a expulsé de la salle d’audience les quatre avocats des frères Altan. Les journalistes ont été contraints d’assurer leur défense eux-mêmes par vidéoconférence depuis la prison de Silivri.

ARTICLE 19, PEN International, PEN Norvège et Reporters sans frontières (RSF) condamnent cette violation manifeste du droit à un procès équitable et demandent la libération immédiate des journalistes, ainsi que la levée de toutes les accusations.

Ahmet Altan, Mehmet Altan et Nazlı Ilıcak sont accusés d’avoir “préparé le terrain” de la tentative de putsch de juillet 2016 à travers leurs propos critiques du gouvernement. Leur procès s’inscrit dans une vague d’arrestations et de procès d’intellectuels, d’écrivains et de journalistes visant à museler toute contestation politique suite à la tentative de coup d’Etat.

“C'est la première fois en 40 ans d’exercice que je suis expulsé du tribunal pour avoir tenté de remplir mon devoir d’avocat : défendre mon client”, déclare Ergin Cinmen, qui coordonne la défense des frères Altan. Avant d’être expulsé, il avait fait valoir que la défense avait le droit d’accéder à l’ensemble des éléments à charge contre ses clients avant que le procureur ne présente son réquisitoire. Les trois autres avocats des frères Altan ont ensuite demandé la récusation du juge pour son manque d’impartialité. Mais ce dernier leur a refusé la parole puis, face à leurs protestations, il les a expulsés du tribunal pour le reste de la journée.

En l’absence de leurs avocats, les frères Altan ont demandé leur libération sous caution, ce qui a de nouveau été rejeté. La demande de remise en liberté de Nazlı Ilıcak a elle aussi été rejetée. Au terme de l’audience, le juge a également ajouté le Parlement turc à la liste des plaignants.

Les frères Altan sont poursuivis pour avoir “tenté de renverser le gouvernement, la Constitution et le Parlement par la violence ou par la force”, alors que seuls leurs propos sont mis en cause. Il s’agit d’accusations standard, pour lesquelles les accusés sont maintenus en détention provisoire même s’ils ne présentent aucun risque de fuite. Dans une autre affaire, le 14 juillet 2017, la Cour suprême a pourtant statué en appel que de telles accusations supposaient un recours à la violence et ne pouvaient simplement se fonder sur des déclarations. L’accusation doit en outre pouvoir établir que le prévenu avait connaissance de la préparation d’un crime (ici, la tentative de putsch) et qu’il agissait bien sous les ordres d’une organisation terroriste.

Autre développement inquiétant dans ce procès : le procureur vient d’être remplacé. “Le fait que la composition de la Cour ne cesse de changer constitue une autre violation flagrante du droit”, déclare Burhan Sönmez, membre du conseil d’administration de PEN International.

“Dans sa manière de traiter la défense et les accusés, le juge a constamment fait preuve de parti pris à leur encontre”, dénonce Pierre Haski, président de RSF.

“Les frères Altan et Nazlı Ilıcak ne sont jugés que pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression. Ils doivent être immédiatement libérés”, a déclaré Katie Morris, responsable du Programme Europe et Asie centrale d’ARTICLE 19. “Le déni de leur droit à un procès équitable souligne le prix bien lourd que paient les journalistes et écrivains turcs pour faire leur travail. Il a indéniablement un effet d’intimidation plus large sur la liberté d’expression dans le pays.”

Ahmet et Mehmet Altan ainsi que Nazlı Ilıcak font également l’objet de restrictions exceptionnelles dans l’accès à leurs avocats, qu’ils n’ont le droit de rencontrer qu’une fois par semaine et sous surveillance.

Pour aller plus loin :

ARTICLE19, PEN International, PEN Norvège et RSF sont intervenues conjointement auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour appuyer le recours des frères Altan et de Nazlı Ilıcak, soulignant l’impact de cette affaire pour la liberté d’expression en Turquie sous le régime de l'État d’urgence.

ARTICLE19 a également soumis à la justice turque un amicus curiae dans ce dossier, à l’ouverture du procès, en juin 2017.

"Préoccupé", un théâtre allemand annule son déplacement à Istanbul

L'un des plus célèbres théâtres berlinois a annoncé mardi avoir annulé sa participation très attendue au Festival de théâtre d'Istanbul, en raison de sa "préoccupation" après l'arrestation de plusieurs ressortissants allemands en Turquie.

Le Schaubuehne Berlin, qui devait donner mi-novembre deux représentations de la pièce "Richard III" de Shakespeare lors de ce festival, a indiqué à l'AFP être "préoccupé pour (ses) employés" en raison de la situation politique en Turquie.

Après la tentative de putsch du 15 juillet visant à renverser le président Recep Tayyip Erdogan, Ankara a lancé des purges d'une ampleur sans précédent, arrêtant plus de 50.000 personnes, dont des opposants, des journalistes critiques et des militants des droits de l'Homme.

Plusieurs ressortissants allemands ou binationaux germano-turcs ont été arrêtés : c'est le cas notamment d'un journaliste du quotidien Die Welt, Deniz Yücel, écroué depuis février, et d'un militant des droits de l'Homme, Peter Steudtner, remis en liberté provisoire fin octobre après plusieurs mois d'incarcération. Il a depuis quitté le pays.

"Comme il nous était impossible dans la situation actuelle de garantir la sécurité de ceux qui devaient y participer, nous avons été contraints de ne pas nous rendre en Turquie", a indiqué le Schaubuehne dans un communiqué.

Le théâtre, qui a régulièrement participé au festival d'Istanbul ces dernières années, s'est dit "profondément désolé de décevoir" le public, ajoutant espérer revenir en Turquie en "des temps plus paisibles".

Le Schaubuehne a joué dans le monde entier sa version de "Richard III", l'une des plus célèbres pièces shakespeariennes qui raconte l'ascension et la chute du monarque britannique de sinistre réputation ayant vécu au 15ème siècle.

Le Festival du théâtre d'Istanbul doit commencer le 13 novembre et accueillera plusieurs artistes étrangers, dont le chorégraphe français Angelin Preljocaj.
(AFP, 7 novembre 2017)

Les 5 collaborateurs du journal "Cumhuriyet"maintenus en détention

Le procès pour "activités terroristes" de collaborateurs du journal d'opposition Cumhuriyet, emblématique de l'érosion de la liberté de la presse en Turquie, a repris mardi à Istanbul, ainsi que celui de la romancière Asli Erdogan accusée de "propagande".

Au total, 17 dirigeants, journalistes et autres employés actuels ou passés de Cumhuriyet, dont quatre sont en détention préventive depuis plusieurs mois, sont accusés d'avoir aidé trois "organisations terroristes armées". Ils risquent jusqu'à 43 ans de prison.

Le tribunal a ordonné le maintien en détention préventive des quatre accusés emprisonnés. La prochaine audience a été fixée au 25 décembre.

Peu avant le début de l'audience, plusieurs dizaines de personnes soutenant Cumhuriyet, un journal farouchement critique du président Recep Tayyip Erdogan, s'étaient rassemblées devant le tribunal de Caglayan pour réclamer "justice", selon une journaliste de l'AFP.

"Stop à la chasse aux opposants, à l'arrestation de journalistes", ont-ils scandé.

Cette nouvelle audience du procès, symbolique des atteintes à la liberté de la presse depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016, se déroule un an jour pour jour après une première vague d'arrestations visant des collaborateurs de Cumhuriyet.

Parmi les quatre accusés maintenus en détention pour encore au moins deux mois figurent de grands noms de la presse turque.

Arrêté le 31 octobre 2016, le rédacteur en chef du journal, Murat Sabuncu, est détenu depuis 366 jours, ainsi que le patron du quotidien, Akin Atalay. Le journaliste d'investigation Ahmet Sik se trouve derrière les barreaux depuis 305 jours tandis qu'un comptable, Yusuf Emre Iper, est détenu depuis 208 jours.

M. Sabuncu a juré lors de l'audience que Cumhuriyet "ne s'est pas soumis aux pressions et ne le fera jamais".

Affirmant croire que "le pouvoir judiciaire n'est pas indépendant" en Turquie, M. Atalay a lui estimé que leurs détentions "ne sont pas basées sur des motifs légaux mais politiques".

Les 17 collaborateurs du journal sont accusés d'avoir soutenu trois groupes considérés comme "terroristes" par Ankara, le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, mouvement séparatiste kurde armé), l'organisation d'extrême gauche Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), ainsi que le mouvement du prédicateur Fethullah Gulen.

Le putsch avorté a été suivi d'arrestations massives de partisans présumés du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du coup de force, malgré ses dénégations. Mais ces purges ont aussi visé des médias critiques et les milieux prokurdes.

Ainsi, la romancière Asli Erdogan, poursuivie pour "propagande terroriste" en faveur de la rébellion kurde du PKK, est elle aussi appelée à se rendre au tribunal mardi. Dans ce procès, elle risque la prison à vie.

La romancière, qui n'a aucun lien de parenté avec le président Erdogan et qui n'était pas présente à l'audience mardi, est poursuivie pour avoir collaboré au journal kurde Özgür Gündem. Son arrestation et sa détention pendant 132 jours avaient provoqué une vague d'indignation en Turquie et en Occident.

Le tribunal a ordonné mardi la remise en liberté conditionnelle du rédacteur en chef d'Özgür Gündem, Inan Kizilkaya, et du directeur de la publication Kemal Sancili, également poursuivis dans ce procès, selon un avocat de la défense. Tous deux font néanmoins l'objet d'une interdiction de quitter le territoire.

La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
(AFP, 31 octobre 2017)

Kurdish Question / Question kurde

La Cour suprême irakienne déclare le référendum kurde "anticonstitutionnel"

La Cour suprême irakienne a déclaré lundi "anticonstitutionnel" le référendum d'indépendance de la région autonome du Kurdistan, dernier épisode en date de la crise entre Bagdad et Erbil née de cette consultation organisée contre l'avis des autorités fédérales.

La Cour suprême a indiqué dans un communiqué avoir "rendu une décision déclarant anticonstitutionnel le référendum tenu le 25 septembre 2017 au Kurdistan irakien et dans des zones en dehors de la région autonome".

La décision prévoit en outre d'"annuler l'ensemble des conséquences et des résultats qui en ont découlé".

L'annulation de cette consultation est la condition préalable au dialogue posée par Bagdad, tandis qu'Erbil refuse de revenir sur la victoire écrasante du "oui".

La semaine dernière, alors qu'approchait l'échéance annoncée par la Cour suprême pour rendre son jugement, le gouvernement du Kurdistan irakien avait dit "respecter" les décisions de la plus haute instance juridique du pays.

Il avait notamment dit respecter un jugement précédent insistant sur l'article premier de la Constitution, qui mentionne "l'unité de l'Irak". Erbil avait ajouté vouloir en faire "une base pour le dialogue".

- 'Prêt au dialogue' -

Lundi, la Cour suprême a estimé que la tenue du référendum "contredisait" cet article de la Constitution, a expliqué le porte-parole de la Cour, Ayas al-Samouk, cité dans le communiqué.

Acculé, le Kurdistan tente désormais de manoeuvrer face à Bagdad, où le Parlement examine actuellement le budget fédéral pour l'année à venir, et notamment la part qui sera réservée à la région autonome.

Lors d'une conférence de presse à Erbil, le Premier ministre kurde Nechirvan Barzani a dénoncé une décision "unilatérale" de la Cour suprême, prise sans consulter les représentants de la région autonome. Mais il s'est dit "prêt au dialogue" avec Bagdad.

Abdel Salam Barwari, ancien député et membre du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) --le mouvement de Massoud Barzani, qui a quitté la présidence de la région autonome début novembre--, a lui dénoncé "une décision prévisible".

Et cela, a-t-il dit à l'AFP, "au vu du passé de cette Cour et le fait qu'elle est maintenant devenue un outil politique".

De Bagdad, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, déjà à l'origine d'une requête en constitutionnalité avant même la tenue du scrutin, a au contraire salué la décision. Il a affirmé que son gouvernement "refusait ce référendum et refusait d'y avoir affaire".

Le 25 septembre, M. Barzani avait organisé en grande pompe cette consultation sur l'indépendance dans les trois provinces de Dohouk (nord-ouest), Erbil (nord) et Souleimaniyeh (nord-est), qui constituent la région autonome, mais également dans des zones disputées, placées selon la Constitution sous l'autorité du pouvoir central à Bagdad.

- Mandats d'arrêt -

Depuis, la crise n'a cessé de s'envenimer. Privé du soutien international sur lequel il comptait, M. Barzani a quitté son poste début novembre après avoir perdu la quasi-totalité des zones disputées et l'ensemble de leurs ressources pétrolières qui auraient pu assurer la viabilité économique d'un hypothétique Etat kurde.

Mi-octobre, les forces gouvernementales et paramilitaires irakiennes étaient en effet entrées en mouvement pour reprendre l'ensemble des zones disputées.

Ces régions sont revendiquées à la fois par le gouvernement régional kurde et Bagdad et, selon la Constitution, leur statut doit encore faire l'objet de négociations.

Depuis l'invasion américaine de 2003 et dans le sillage du chaos créé en 2014 par la percée jihadiste, les peshmergas (combattants kurdes) en avaient de fait pris le contrôle.

En deux semaines, Bagdad a repris le contrôle de leur quasi-totalité dans le but de revenir à la "ligne bleue" de 2003, qui limite les trois provinces du Kurdistan.

Bagdad et Erbil ont également délivré des mandats d'arrêt contre des personnalités politiques et militaires des deux camps.

Le Kurdistan irakien a délivré des mandats d'arrêt contre 11 personnalités irakiennes, dont des dirigeants des unités paramilitaires du Hachd al-Chaabi combattant aux côtés des forces gouvernementales.

De son côté, un tribunal de Bagdad en a émis contre les organisateurs du référendum ainsi que contre le vice-président du Kurdistan irakien et haut dirigeant de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), Kosrat Rassoul.
(AFP, 20 novembre 2017)

Erdogan veut "nettoyer" Afrine des milices kurdes

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué vendredi qu'il voulait "nettoyer" Afrine, dans le nord de la Syrie, de la présence de milices kurdes soutenues par les Etats-Unis contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

"Il nous faut nettoyer Afrine des organisations terroristes PYD et YPG", a dit M. Erdogan lors d'un discours à Ankara retransmis à la télévision, ajoutant qu'il fallait y déployer des troupes turques.

Ankara considère le Parti de l'Union démocratique (PYD) et son bras armé, les Unités de protection du peuple (YPG), qui contrôlent une large part du nord de la Syrie, comme des organisations "terroristes".

Mais les YPG sont aussi la principale composante des Forces démocratique syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde soutenue et armée par les Etats-Unis qui a notamment été le fer de lance de la prise de Raqa, capitale autoproclamée de l'EI en Syrie.

Ce désaccord sur les YPG a contribué à tendre davantage les rapports ente Ankara et Washington, deux alliés au sein de l'Otan, et M. Erdogan a une nouvelle fois critiqué vendredi les Etats-Unis.

"Que venez-vous faire en Syrie, vous qui vous trouvez à 12.000 km de là?", a interrogé le chef de l'Etat turc.

La Turquie a lancé l'an dernier une offensive terrestre dans le nord de la Syrie pour repousser l'EI vers le sud et empêcher les YPG de relier les territoires qu'ils contrôlent dans le nord de la Syrie.

M. Erdogan a plusieurs fois menacé de lancer une opération militaire à Afrine, et sa nouvelle mise en garde survient à quelques jours d'un important sommet Russie-Turquie-Iran, mercredi.

La Russie et l'Iran, qui soutiennent le régime syrien, et la Turquie, qui appuie l'opposition, parrainent un accord visant à réduire l'intensité des combats pour préparer le terrain à un accord politique en vue de mettre un terme au conflit syrien qui a fait plus de 330.000 morts depuis mars 2011.

Dans le cadre de cet accord, la Turquie a notamment déployé des troupes ayant une mission d'observation dans la province d'Idleb (nord-ouest), non loin de la zone d'Afrine contrôlée par les YPG. 
(AFP, 17 novembre 2017)

Séisme au Kurdistan: plus de 415 morts et 7000 blessés

«J’ai senti une violente secousse et, d’un coup, l’électricité a été coupée. Aussitôt, avec ma famille, nous sommes sortis de la maison.» Au milieu des décombres, revenu constater les dégâts à Darbandikhan, localité montagneuse du Kurdistan irakien, Louqman Hussein témoigne de la frayeur ressentie dimanche soir. Malheureusement, plus de 400 personnes n’ont pas eu sa chance, victimes du puissant séisme de magnitude de 7,3 sur l’échelle de Richter. Si l’épicentre a été localisé à 32 km au sud-ouest de la ville kurde d’Halabja, en territoire irakien, c’est en Iran que se concentre l’essentiel des victimes, toutes recensées dans la province occidentale de Kermanshah. Le bilan, provisoire, faisait également état, lundi soir, de 7000 blessés.

Le bilan ne cessait d’évoluer lundi, et l’on craignait de dénombrer de nouvelles victimes une fois la région atteinte par les secours, celle-ci étant montagneuse et difficile d’accès: «Côté iranien, il s’agit de la région la plus pauvre du pays, observe Jordi Tejel, enseignant à l’Institut d’histoire de l’Université de Neuchâtel et spécialiste de la question kurde. Les gens construisent les maisons de façon sommaire et traditionnelle, avec de la terre et des pierres. Donc à la moindre secousse, tout s’effondre. De plus, la région manque d’investissements et est quelque peu délaissée par le pouvoir central. D’une part parce qu’elle est située à la périphérie, d’autre part parce que c’est une région kurde, elle apparaît donc quelque peu déloyale aux yeux de Téhéran. Les infrastructures étant peu développées, l’accès par route est très compliqué.» Une situation confirmée sur place par Pir Hossein Koolivand, chef du service national d’urgence: «En raison de glissements de terrain, il est difficile d’envoyer des équipes de secours dans les villages car les routes ont été coupées.» Dans la ville iranienne de Sarpol-e-Zahab, la plus touchée, avec plus de 300 morts, les blessés n’ont pas tous pu être soignés, l’hôpital s’étant effondré. Les plus chanceux ont été transportés par hélicoptère.

Sur place, les survivants s’apprêtaient à passer, lundi soir, une seconde nuit dehors. Et ils voient l’aide humanitaire arriver au compte-gouttes. Une trentaine d’équipes de secouristes du Croissant-Rouge iranien s’activaient. «Vingt-deux mille tentes, 52 000 couvertures ainsi que près de 17 tonnes de riz et 100 000 conserves ont été envoyées dans la région, et plus de 200 000 bouteilles d’eau ont été distribuées», s’est défendu le gouvernement iranien, faisant face au défi d’abriter et de nourrir des dizaines de milliers de sans-abri. Malgré les dégâts, les autorités n’ont, pour l’instant, pas émis d’appel à l’aide internationale.

Il faut dire qu’elles sont habituées à ce genre de catastrophe. En effet, les tremblements de terre sont fréquents en Iran. En décembre 2003, un séisme avait anéanti la ville historique de Bam, dans le sud-est, faisant au moins 31 000 morts. En avril 2013, l’Iran avait subi, à quelques jours d’intervalle, deux séismes de magnitude 6,4 et 7,7, la plus forte secousse depuis 1957 dans ce pays. Ils avaient fait une quarantaine de morts en Iran et autant au Pakistan voisin. En juin 1990, un tremblement de terre d’une magnitude de 7,4 près de la mer Caspienne (nord) avait fait 40 000 morts, plus de 300 000 blessés et 500 000 sans-abri. (TDG, November 13, 2017)

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Kurdish
Question


Published by Praeger in California, 2011

Un an après l'arrestation de son chef, le parti prokurde résiste

Un an après l'arrestation de son charismatique chef de file Selahattin Demirtas, le principal parti prokurde de Turquie refuse de jeter l'éponge, mais aura fort à faire pour rester une force majeure d'opposition au président Recep Tayyip Erdogan.

M. Demirtas a été arrêté avec une dizaine d'autres députés du Parti démocratique des peuples (HDP) le 4 novembre 2016, alors que les purges lancées après le coup d'Etat manqué du 15 juillet 2016 s'étendaient aux milieux critiques et prokurdes.

Accusé d'être membre et de faire de la propagande pour le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, M. Demirtas, 44 ans, risque jusqu'à 142 ans d'emprisonnement.

Le gouvernement "essaie de mettre fin au parti. Mais il n'y arrivera pas", a déclaré à l'AFP Serpil Kemalbay, nommée en mai co-présidente du parti pour succéder à Figen Yüksekdag, qui co-dirigeait le HDP avec M. Demirtas et a été arrêtée avec lui.

Le HDP, troisième formation au Parlement turc, a toujours nié tout lien avec la rébellion armée kurde, affirmant être ciblé par les autorités pour son opposition farouche au président Erdogan.

Actuellement, neuf députés du HDP sont en prison, selon les chiffres du parti. Cinq de ses 59 députés élus en novembre 2015 ont également été déchus de leur mandat, dont Mme Yüksekdag, et 55 d'entre eux font l'objet d'une ou plusieurs enquêtes.

En outre, depuis la rupture à l'été 2015 d'un cessez-le-feu avec le PKK qui visait à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984, plus de 4.500 membres et sympathisants du HDP ont été incarcérés à travers le pays, selon le parti.

Pour Filiz Kerestecioglu, co-cheffe du groupe parlementaire HDP, cette formation est "le seul vrai parti d'opposition". Les autorités, dit-elle, s'efforcent de le "criminaliser" par tous les moyens et de le priver d'espace médiatique.

- Rival d'Erdogan -

Le HDP avait créé la surprise lors des élections législatives de juin 2015, raflant 80 sièges et privant ainsi le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) de la majorité absolue. Mais lors de nouvelles élections convoquées pour novembre de la même année, le HDP a perdu 21 députés.

La percée initiale du HDP tient en grande partie à la personnalité de M. Demirtas, qui a transformé le parti en une formation de gauche moderne et progressiste, séduisant bien au-delà du seul électorat kurde.

Avocat de formation, moderne et charismatique, M. Demirtas s'est révélé sur la scène nationale lors de l'élection présidentielle de 2014, où il a frôlé les 10% et s'est imposé comme le principal rival de M. Erdogan.

Mais les arrestations au sein du HDP mettent le parti dans une situation délicate en vue des élections municipales, législatives et présidentielle prévues en 2019.
 Le parti croit toutefois pouvoir surmonter ces obstacles, même si certains sondages indiquent qu'il pourrait ne pas atteindre le seuil des 10% nécessaire aux législatives pour entrer au Parlement.

"Demirtas est en prison, mais il ne se tait pas. Il est en prison, mais il écrit", souligne ainsi Mme Kerestecioglu. "Demirtas est en prison, mais ses propos continuent de toucher les gens."

L'universitaire Burak Bilgehan Özpek, auteur de "The Peace Process between Turkey and the Kurds: Anatomy of a Failure" (Routledge, à paraître) explique que "Demirtas attirait principalement un électorat non-kurde et libéral", qui a voté pour le HDP "par stratégie pour affaiblir l'AKP".

"Sans Demirtas, on peut s'attendre à ce que le HDP adopte un programme ethnique et radical", ajoute-t-il.

Mais pour Aykan Erdemir, analyste à la Fondation pour la Défense de la démocratie basé à Washington, "Demirtas pourrait se révéler être un porte-parole encore plus puissant pour la cause kurde depuis sa cellule de prison".

Depuis son incarcération dans la prison d'Edirne (nord-ouest), M. Demirtas a publié un poème --interdit car considéré comme de la "propagande terroriste"-- et un recueil de nouvelles, "Seher" ("Aurore") paru mi-septembre et dont un premier tirage à 20.000 exemplaires s'est épuisé en trois jours, selon sa maison d'édition Dipnot, qui l'a réédité depuis.

En résumé, sourit Mme Kerestecioglu, "il n'est pas facile de faire taire Demirtas".
(AFP, 3 novembre 2017)

Minorités / Minorities

Pour la justice, on peut dénoncer la négation du génocide arménien

La justice a relaxé mardi au bénéfice de "la bonne foi" le directeur du site des Nouvelles d'Arménie, qui était poursuivi pour diffamation par un chercheur français, qualifié lors du procès en octobre de "négationniste patenté" du génocide arménien de 1915.

Maxime Gauin, un chercheur français financé par un think tank turc, a attaqué le directeur du site des Nouvelles d'Arménie, Jean-Marc Toranian, et un contributeur à son site pour diffamation et injure publique par voie électronique.

Le plaignant poursuivait trois séries de propos publiés en 2013 et 2014, où il est comparé au négationniste Robert Faurisson (régulièrement condamné pour nier la réalité de la Shoah) et qualifié de "véritable tâcheron au service du fascisme turc", notamment pour avoir écrit que "les déportés étaient très bien nourris et accueillis et au cours et au terme de leurs marches forcées".

Le chercheur pouvait s'appuyer sur un paradoxe: la France a reconnu le génocide arménien en 2001, mais le Conseil constitutionnel a censuré en 2012 la loi pénalisant sa contestation.

Le tribunal a estimé que les propos poursuivis présentaient un caractère diffamatoire, mais a retenu "l'excuse de bonne foi". Il a aussi jugé que l'injure n'était pas constituée.

Pour Me Henri Leclerc, l'avocat de Jean-Marc Toranian, "ce jugement est très satisfaisant. (...) Puisqu'on n'érige pas en délit le négationnisme des Turcs, qu'au moins on puisse dire que ce sont des menteurs". "Nier le génocide est bien un mensonge", s'est félicité l'avocat.

Jean-Marc Toranian a salué "une victoire remportée contre un négationniste notoire du génocide arménien".

Lors du procès, le 17 octobre, Maxime Gauin, qui revendique des publications dans plusieurs revues universitaires américaines, a pleinement assumé contester la qualification de génocide contre les Arméniens.
(AFP, 28 novembre 2017)

A la recherche des 3.200 yézidis disparus

En libérant Mossoul, l’armée irakienne espérait retrouver des femmes et enfants yézidis qui avaient été enlevés par l’Etat islamique (EI) lors de son offensive de 2014. A la surprise de beaucoup, il n’y en a pas eu un seul. En fait, seulement une poignée de yézidis ont été délivrés lors des opérations militaires : “Quasiment tous l’ont été via des passeurs de contrebande”, relève Jameel Ghanim, dans son bureau de Dohuk, où il cogère Yazda, l’une des rares organisations de défense de cette petite minorité opprimée d’Irak.

Autant de disparus que de rescapés

Dès lors se pose une question lancinante : où sont passés les quelque 3200 hommes, femmes et enfants yézidis dont on n’a plus de nouvelles depuis le début de la guerre? Selon les décomptes de la communauté yézidie, 1113 femmes, 872 filles 816 garçons et 335 hommes sont portés disparus. A peu près le même nombre a été sauvé, mais où sont ceux qui restent?

La piste des camps de réfugiés

Jameel Ghanim, qui revient de Mossoul, croit que des femmes captives se trouvent désormais dans des camps de réfugiés, prises en charge par des familles proches des combattants de Daech. “Une survivante est venue nous voir, dit-il. La plupart des djihadistes étrangers venaient d’Arabie saoudite. Certaines des femmes ont subi un vrai lavage de cerveau. N’ayant eu accès ni à la télévision ni à Internet, elles croyaient à leur libération qu’il n’y avait plus de yézidis et de chrétiens en Irak. Elles pensaient que Daech avait pris le contrôle du pays.”

De nombreuses femmes ont réussi à rejoindre les lignes kurdes grâce à des familles sunnites, qui utilisaient contre paiement le service de contrebandiers. Mais d’autres sont restées jusqu’à la dernière minute otages de l’EI.

“Le problème est que de nombreuses femmes ont eu un enfant, parfois deux, en captivité, avec un combattant de l’EI, poursuit il. Or, selon la charia, si vous mariez un musulman, votre enfant est aussi musulman. Dans l’islam aussi, un frère ou une soeur est obligée de prendre soin des enfants d’un djihadiste tué. Nous pensons que des familles proches des combattants de l’EI ont adopté ces mères et enfants et se trouvent aujourd’hui dans les camps.”

Yazda a créé un réseau dans ces camps pour tenter de les retrouver, mais bute sur un problème légal : dans la loi irakienne, rien n’oblige une famille musulmane à rendre l’enfant et sa mère. Durant leur captivité, le sort de yézidis a basculé en mai 2015 à Tal Afar, une ville au nord-ouest de Mossoul, lorsque les dirigeants de l’EI ont décidé de séparer les familles et de mettre les femmes en esclavage.

“Jusque-là, les yézidis étaient forcés de réciter la Shahada (la déclaration de foi en islam, NdlR). Mais Daech ne prenait pas systématiquement les filles comme esclaves”, assure le responsable de Yazda, qui a récolté de très nombreux témoignages. Séparés de leur mère, les adolescents de plus de 14 ans ont été enrôlés par Daech pour devenir des “lionceaux du Califat” et suivre un entraînement idéologique et militaire. (Texte complet: La Libre Belgique, 4 novembre 2017)

Profanation d'une stèle en mémoire du génocide arménien

Une stèle érigée à Vienne, dans le centre-est de la France, en mémoire des victimes du génocide arménien, a été recouverte sur ces deux faces de tags injurieux, a-t-on appris samedi de sources concordantes.

Le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF) a dénoncé "avec la plus grande fermeté la profanation" de cette stèle et estimé que "les tags insultants" recouvrant ce monument "constituent une nouvelle atteinte à la dignité humaine et à la mémoire des victimes".

"Cette nouvelle agression s'inscrit dans un climat de violence négationniste importée sur le territoire par les autorités turques. Elle se situe dans le prolongement des attaques ignobles et des incitations à la haine propagées par un certain nombre d'individus à leur solde", a jugé dans un communiqué le CCAF, qui "appelle les autorités à la plus grande vigilance contre ces agissements".

Ankara et Erevan se déchirent au sujet du massacre de centaines de milliers d'Arméniens en 1915-17, sous l'Empire ottoman, que la France a reconnu comme un génocide en 2001.

La Turquie récuse le terme de génocide, affirmant que les victimes, dans le cadre d'une guerre civile, étaient aussi bien turques qu'arméniennes.
(AFP, 3 novembre 2017)

Un négationniste turc à la présidence du CA du CHU Brugmann

Le Collectif belge pour la prévention des crimes de génocide et contre les négationnismes vient d'apprendre que la Ville de Bruxelles présentait Sevket Temiz comme candidat à la présidence du conseil d’administration du CHU Brugmann.

Un candidat qui nie le génocide des Arméniens, comme il l'a écrit au bourgmestre Philippe Close. Le CCLJ fait partie des signataires et soutient donc sa démarche.

Lettre au Bourgmestre

Bruxelles, le 30 octobre 2017

A Monsieur le Bourgmestre Philippe Close, Ville de Bruxelles

Monsieur le Bourgmestre,

Concerne : Requête du Collectif belge pour la prévention des crimes de génocide et contre les négationnismes

Notre Collectif a appris avec stupeur que M. Sevket Temiz était le candidat présenté par la Ville de Bruxelles à la présidence du conseil d’administration du CHU Brugmann.

Notre Collectif a été institué par divers organisations juives, rwandaises, assyriennes, araméennes et arméniennes de Belgique. Sa mission est de tout mettre en œuvre pour prévenir la commission de crimes de génocide et pour lutter contre le révisionnisme et le négationnisme.

M. Temiz a nié le génocide des Arméniens de 1915 commis par l’Empire ottoman et a refusé en 2015 de voter la résolution du Parlement bruxellois reconnaissant ce génocide. Sa candidature et encore plus son éventuelle élection à la présidence du conseil d’administration du CHU Brugmann portent gravement atteinte aux valeurs humanistes. Ce n’est pas l’origine turque de M. Temiz qui heurte, bien sûr, mais son négationnisme.

Par conséquent, si M. Temiz ne reconnaît pas publiquement et inconditionnellement l’existence du génocide des Arméniens, des Assyriens et des Araméens de 1915 et s’il ne condamne pas publiquement et inconditionnellement ses propos négationnistes, le Collectif vous demande, avec l’émotion de la perspective d’une indignité et d’une injustice, d’immédiatement retirer la candidature de M. Temiz.

Serait-il concevable que la ville de Berlin nomme un président du conseil d’administration d’un hôpital public berlinois qui aurait refusé de reconnaitre la Shoah au seul motif que le parti politique auquel il appartiendrait aurait reconnu la Shoah ?

Nous voulons croire que la Ville de Bruxelles, fière de sa tradition d’ouverture et d’humanisme, ne commette pas l’irréparable.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Bourgmestre, à l’assurance de notre considération distinguée.

Pour le Collectif,

Signataires :

Collectif belge pour la prévention des crimes de génocide et contre les négationnismes
Association des Arméniens démocrates de Belgique
Centre Communautaire Laïc Juif David Susskind
Centre pour la prévention des crimes contre l’Humanité
Comité des Arméniens de Belgique
Fédération Assyrienne de Belgique
Fédération des Araméens de Belgique
Fédération des Jeunes Assyriens de Belgique
Ibuka Mémoire & Justice
Institut Syriaque de Belgique
Izuba
La Nuit rwandaise
Muyira Art & Mémoire
Seyfo Center Belgique
Signataire hors Collectif :
Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique (CCOJB)


Politique intérieure/Interior Politics

Erdogan porte plainte contre le chef de l'opposition

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a porté plainte contre le chef du principal parti d'opposition, Kemal Kiliçdaroglu, pour des propos qu'il a tenus à son encontre ainsi que de sa famille, a rapporté vendredi l'agence étatique de presse Anadolu.

L'avocat de M. Erdogan, Ahmet Özel, a déposé sa plainte auprès d'un tribunal d'Istanbul, réclamant 1,5 million de livres turques (environ 380.000 dollars) de dédommagements pour le préjudice moral qui a été causé au chef de l'Etat et à sa famille, selon Anadolu.

La plainte est motivée par des propos tenus par le chef du Parti républicain du peuple (CHP) pendant la réunion hebdomadaire de son groupe au Parlement, mardi.

M. Kiliçdaroglu avait alors interpellé M. Erdogan, lui demandant s'il était au courant des "millions de dollars" placés selon lui dans des paradis fiscaux par des membres de sa famille.

M. Özel a estimé qu'il s'agissait de "diffamation", qualifiant ces propos d'"insultants" et de "méprisants".

Le parquet d'Ankara avait ouvert une enquête fin octobre à l'encontre du porte-parole du CHP, Bülent Tezcan, pour avoir qualifié le chef de l'Etat de "dictateur fasciste".

En janvier 2016, M. Kiliçdaroglu avait été poursuivi pour les mêmes raisons après avoir traité M. Erdogan de "dictateur de pacotille".

Des milliers de Turcs ont été poursuivis, ces dernières années, pour des insultes présumées ayant visé le président Erdogan, mais la plupart des plaintes ont été classées sans suite. En Turquie, insulter le chef de l'Etat constitue un crime passible d'un à quatre ans de prison.

L'opposition dénonce une dérive autoritaire de M. Erdogan depuis la tentative de coup d'Etat de juillet 2016, suivie de vastes purges qui ont visé, au-delà des putschistes présumés, les milieux d'opposition et les médias.
(AFP, 24 novembre 2017)

Erdogan critique un "quota gay" dans un comité local

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué jeudi la mise en place d'un quota pour les homosexuels dans des comités de quartier, estimant qu'une telle mesure était contraire aux valeurs de la nation turque.

Sans préciser le nom de la ville dans laquelle se trouvait le quartier en question, M. Erdogan a imputé la mise en place d'un tel quota au Parti républicain du peuple (CHP), principale formation de l'opposition en Turquie.

"Leurs liens avec les valeurs de notre nation ont été coupés au point que dans un district dirigé par le CHP dans une grande ville, un quota d'un cinquième pour les homosexuels a été mis en place pour les élections des comités de quartier", a déclaré M. Erdogan.

"Quand un parti se départit de toute modération, personne ne sait où cela peut le mener. Qu'ils continuent ainsi", a-t-il ajouté lors d'un discours à Ankara.

Selon la presse turque, M. Erdogan fait référence aux élections, prévues courant novembre, des comités de quartier dans le district de Nilüfer, dans la ville de Bursa (nord-ouest). La municipalité de Nilüfer est dirigée par un maire CHP.

Sur son site, le comité municipal de Nilüfer indique vouloir atteindre une proportion d'un tiers de femmes, d'un tiers de jeunes, d'un cinquième de personnes en situation de handicap et d'un cinquième de membres issus des communautés LGBTI dans ses comités de quartier.

M. Erdogan est régulièrement accusé par ses opposants d'oeuvrer à l'islamisation de la société. Ses commentaires conservateurs sur les femmes et la famille enflamment régulièrement la critique, mais il se garde généralement d'évoquer publiquement les questions liées à l'homosexualité.

En 2010, toutefois, la ministre de la Famille et de la Femme d'alors, Aliye Selma Kavaf, avait suscité la colère des défenseurs des droits des homosexuels en qualifiant l'homosexualité de "désordre biologique" et de "maladie" devant être soignée.

L'homosexualité est légale en Turquie, mais l'homophobie y reste largement répandue.
(AFP, 9 novembre 2017)

Leaked Offshore Activities Linked to PM Yıldırım's Family

Documents of The Paradise Papers, a special investigation by the Guardian daily and 95 media partners worldwide into a leak of 13,400,000 files from two offshore service providers and 19 tax havens' company registries, are being published. Prime Minister Binali Yıldırım's son and relatives are also mentioned in the documents.

The papers reveal offshore interests and activities of more than 120 politicians and world leaders, including Queen Elizabeth II, U.S. President Donald Trump's commerce secretary, Wilbur Ross doing business with President of Russia Vladimir Putin's son-in-law through a shipping venture in Russia as well as the chief fundraiser and senior adviser to the Canada's Prime Minister, Justin Trudeau, getting involved in the movement of millions of dollars to offshore havens.

According to the Paradise Papers, the documents include "details from 19 corporate registries maintained by governments in secrecy jurisdictions".

These are: Antigua and Barbuda, Aruba, the Bahamas, Barbados, Bermuda, the Cayman Islands, the Cook Islands, Dominica, Grenada, Labuan, Lebanon, Malta, the Marshall Islands, St Kitts and Nevis, St Lucia, St Vincent, Samoa, Trinidad and Tobago, and Vanuatu.The papers cover the period from 1950 to 2016.

Concerning Turkey, the documents also reveal that Prime Minister Yıldırım's sons have 5, his maternal uncle has two offshore companies and that his nephew is the manager of 4 offshore companies.

Only cooperator from Turkey is Cumhuriyet daily

According to the Paradise Papers, the material, that has come from "two offshore service providers and the company registries of 19 tax havens, was obtained by the German newspaper Süddeutsche Zeitung", like the Panama Papers in 2016, and "shared by the International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) with partners including the Guardian, the BBC and the New York Times.

More than 382 journalists have from 96 media outlets from all over the world have on these 13,400,000 documents for the publication of the investigation.

Cumhuriyet daily is the only cooperator from Turkey who participated in this team work.

The reports are being published in 67 countries simultaneously.

According to the report, there are eight corporations that are linked with Prime Minister Yıldırım's son, maternal uncle and nephew. The eight corporations have been revealed corporations which wanted to evade taxes in Turkey.

The names of these companies are:

Hawke Bay Marine Co Ltd., Black Eagle Marine Co Ltd., South Seas Shipping N.V., Dertel Shipping Limited, Nova Warrior Limited, Nova Ponza Limited, Rory Malta Limited ve Tulip Maritime Limited.

Salih Zeki Çakır is a partner of two of the above-mentioned companies. Known for having won tenders of the Ministry of Transportation, Çakır's name has became a topic of conversation with regards to the ship-sales to President Recep Tayyip Erdoğan's son Burak Erdoğan.

Çakır was also the business partner of Binali Yıldırım before he took office as the Minister of Transport, Maritime Affairs and Communication

As the ship sales were on public agenda, Çakır had stated that he was a close friend of the then Minister of Transport, Maritime Affairs and Communication Yıldırım, that he got Yıldırım's support for the elections of the Chamber of Shipping but denied that he was the owner the ships that were the subject of the sales.

Çakır also has business connections with PM Binali Yıldırım's son Erkam Yıldırım and his maternal uncle Yılmaz Serence.

Companies of Yıldırım brothers

According to Paradise Papers, the Yildirim brothers are the "sole shareholders of two companies registered in Malta".

* "The first, Hawke Bay Marine Co. Ltd, was set up in April 2004. Public records suggest that the company owns or manages shipping vessels.

* "The second, Black Eagle Marine Co. Ltd, was incorporated in January 2007.

Records show that Erkam Yıldırım, who was the majority shareholder of the companies, is also the director of both. The companies were listed as active in the Malta Registry of Companies in October 2017.

Nova Warrior - Oras Denizcilik connection

International Maritime Organization (IMO) registries, the address of Nova Warrior Limited, of which Erkam Yıldırım is a shareholder, is registered as the İstanbul-based Oras Denizcilik ve Ticaret Ltd Şti.

According to the Turkish Trade Registry Gazette, Salih Zeki Çakır and Ahmet Said Atasoy were registered as Oras Maritime's shareholders until July 2006 and its current shareholders are Çağrı Cihan Çakır and Nihan Nur Çakır.

According to the official records, there is no connection between Oras Denizcilik and Erkam and Bülent Yıldırım. But the Maltese records point to a cooperation between Oras Denizcilik and the Yıldırım brothers.

The IMO registries also show a ship registered under the still-active Nova Warrior Limited whose director is PM Yıldırım's nephew Süleyman Varol.
(BIA, November 6, 2017)

Le porte-parole du CHP poursuivi pour "insulte au président"

Le parquet d'Ankara a ouvert une enquête mardi contre le porte-parole du principal parti d'opposition, Bülent Tezcan, pour avoir qualifié le président Recep Tayyip Erdogan de "dictateur fasciste", ont rapporté les médias locaux.

Cette procédure contre Bülent Tezcan fait suite à un dépôt de plainte annoncé tôt mardi par l'avocat de M. Erdogan, Hüseyin Aydin.

"Nous avons déposé plainte contre Bülent Tezcan auprès du parquet d'Ankara pour insulte au président", a déclaré M. Aydin sur Twitter.

Il est reproché à M. Tezcan, député et porte-parole du Parti républicain du peuple (CHP, social démocrate), d'avoir qualifié le président de "dictateur fasciste" lors d'un discours prononcé lundi à Tekirdag (nord-ouest).

Il s'exprimait en soutien à un élu local lui-même poursuivi pour insulte au président, ce qui constitue en Turquie un crime passible d'un à quatre ans de prison.

Ses propos ont suscité l'ire de l'entourage du président turc, son porte-parole, Ibrahim Kalin, tweetant notamment lundi soir que "le discours de haine de Bülent Tezcan est une honte pour l'opposition".
 "Un porte-parole du parti (CHP) a tenu hier des propos impertinents concernant notre président", a pour sa part déclaré le Premier ministre Binali Yildirim mardi. "En écoutant cela, je n'ai pas compris s'il était porte-parole ou porte-insulte du parti".

"Nous savons que les mots que nous avons employés ne sont pas un crime", a réagi M. Tezcan, contacté par l'AFP. "Aucune institution judiciaire sérieuse ne peut considérer ce genre de critiques à caractère politique comme un crime".

"Le temps où la Turquie s'enorgueillissait de ses juges en Turquie nous manque. Nous allons poursuivre notre combat", a-t-il ajouté.

Des milliers de Turcs ont été poursuivis, ces dernières années, pour insulte présumée contre le président Erdogan mais la plupart des plaintes ont été classées.

L'opposition dénonce une dérive autoritaire du président Erdogan depuis la tentative de coup d'Etat de juillet 2016, suivie de vastes purges qui ont visé, au-delà des putschistes présumés, les milieux d'opposition et les médias.
(AFP, 31 octobre 2017)

Balıkesir Mayor Resigns: I’ve Been Threatened

Balıkesir Mayor Edip Uğur has resigned from both of his post and party, the Justice and Development Party (AKP).

Uğur was among the mayors who were asked to resign by President and AKP Chair Recep Tayyip Erdoğan.

“My family and I have received threats”

There is no corruption, no irregularities, no failures, no FETÖ (Fethullahist Terror Organization) but there are sorts of pressures and threats reaching to your family, to your house. This has gone beyond the point of endurance. Thus, it has become impossible to do politics in the AK Party”.

“I am sad, disappointed but at peace because I’ve taken this decision with a clear conscience. I was always in an effort to my beloved city and fellow townspeople. I thank you all, good bye”.

Mayors who were asked to resign

A large number of people from AKP's provincial and district organizations have been asked to resign upon demand of President Erdoğan.

İstanbul Mayor Kadir Topbaş, Ankara Mayor Melih Gökçek, Bursa Mayor Recep Altepe and resigned upon Erdoğan's call.

Topbaş resigned on September 22, Keleş on October 2, Akdoğan on October 18, Altepe on October 23 and Gökçek on October 28.

Balıkesir Mayor Ahmet Edip Uğur had said that he would announce his decision at 5 p.m. on October 30, Monday.
(BIA, 31 October 2017)

Forces armées/Armed Forces

Putsch de 2016 en Turquie : prison à vie pour 28 militaires

Un tribunal turc a condamné mercredi à la prison à vie 28 militaires reconnus coupables d'avoir essayé de prendre le contrôle d'un aéroport d'Istanbul lors de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016, selon les médias.

D'après l'agence de presse Dogan, les militaires, parmi lesquels figurent huit officiers, ont été reconnus coupables d'avoir tenté de "violer l'ordre constitutionnel".

Ils étaient accusés d'avoir essayé, dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, de s'emparer par la force des armes de l'aéroport international Sabiha Gökçen, situé sur la rive asiatique d'Istanbul.

Après l'échec du putsch, les autorités turques ont lancé une riposte implacable, traquant les partisans présumés du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du coup de force. Ce dernier, qui réside aux Etats-Unis, nie toute implication.

Des purges d'une ampleur sans précédent ont notamment été lancées pour "nettoyer" les institutions qui, selon le gouvernement turc, ont été infiltrées par des partisans de M. Gülen.

Depuis juillet 2016, quelque 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues.

Des dizaines de procès ont été ouverts à travers la Turquie et plusieurs centaines de personnes reconnues coupables d'avoir pris part au coup ont été condamnées à des peines de prison à vie.
(AFP, 29 novembre 2017)

L'armée turque affirme avoir tué plus de 80 "terroristes" en Irak

L'armée turque a affirmé mercredi avoir tué plus de 80 "terroristes" lors de frappes aériennes menées lundi dans le nord de l'Irak contre des positions des rebelles kurdes du PKK.

"Plus de 80 terroristes ont été neutralisés, et de nombreux terroristes ont été blessés" dans ces frappes, a affirmé l'état major turc dans un communiqué.

Les frappes ont visé des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans la région d'Asos, dans le nord-est de l'Irak, selon l'armée.

Ces raids n'ont pas été confirmés de source indépendante.

Un dépôt de munitions, deux véhicules militaires et des refuges du PKK, une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, ont en outre été détruits, a ajouté l'armée turque.

Le PKK livre depuis 1984 une sanglante guérilla en Turquie et dispose de bases arrières dans les zones montagneuses du nord de l'Irak.

Cette région est régulièrement bombardée par l'aviation d'Ankara et les forces de sécurité turques y effectuent épisodiquement des incursions.

En octobre, quatre soldats turcs avaient été tués dans des embuscades attribuées au PKK.
(AFP, 29 novembre 2017)

Echanges de tirs entre soldats turcs et milices kurdes

Des militaires turc déployés dans le nord-ouest de la Syrie ont répliqué lundi à des tirs de mortier en provenance de zones contrôlées par des combattants kurdes, a rapporté l'agence de presse étatique turque Anadolu.

Selon Anadolu, cinq obus ont été tirés en direction d'un poste d'observation turc établi dans la province d'Idleb dans le cadre d'une "zone de désescalade" visant à faire taire les armes dans cette région, sans faire de victime.

Aucun projectile n'a atteint les positions turques, a indiqué Anadolu, qui impute les tirs au Parti de l'Union démocratique (PYD), une organisation kurde syrienne dont l'aile armée, les Unités de protection du peuple (YPG), est soutenue par Washington.

En réaction à ce bombardement, les forces turques ont effectué des tirs en direction des positions kurdes à Afrine, dans le nord de la Syrie, a indiqué Anadolu.

C'est la première fois que les médias turcs font état de tel tirs contre un poste d'observation à Idleb, un incident qui survient à l'avant-veille d'un sommet consacré à la Syrie qui doit réunir dans la station balnéaire de Sotchi les présidents russe, iranien et turc.

Ces trois pays, qui jouent un rôle important en Syrie, parrainent un accord qui a conduit à l'établissement de "zones de désescalade" visant à réduire l'intensité des combats entre les forces du régime syrien et les rebelles.

La Turquie considère le PYD et des YPG comme des "organisations terroristes" cousines du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe kurde turc qui livre une sanglante guérilla contre Ankara depuis 1984.

M. Erdogan a réitéré la semaine dernière sa volonté de "nettoyer Afrine" de la présence des milices kurdes.

Cependant, les Etats-Unis soutiennent les YPG pour combattre le groupe Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie. Ces milices sont la force centrale d'une alliance arabo-kurde appelée SDF qui a été le fer de lance de la bataille de Raqa.
(AFP, 20 novembre 2017)

Missiles anti-aériens: la Turquie signe une lettre d'intention

Le ministre turc de la Défense Nurettin Canikli a signé mercredi une lettre d'intention avec ses homologues française et italienne, Florence Parly et Roberta Pinotti, qui ouvre la voie à l'achat de missiles sol-air à un consortium franco-italien.

Cette lettre permet aux trois pays de "manifester leur intérêt pour une coopération dans le domaine de la défense anti-aérienne et des missiles sol-air", a expliqué une source française à l'AFP.

Ces armements sont fabriqués par le consortium franco-italien Eurosam, auquel participent notamment le groupe français Thalès et le fabricant de missiles européen MBDA.

La lettre doit permettre au consortium, qui collabore avec deux sociétés turques, "d'analyser et définir les besoins" de l'armée turque, a-t-on précisé de même source.

Ces systèmes de défense anti-aérienne sont déjà utilisés par les armées française et italienne. L'Italie en a même déployé certains en Turquie pendant un temps, pour l'aider à intercepter d'éventuels missiles tirés depuis la Syrie en guerre voisine.

Cette signature ne constitue pas à ce stade un engagement juridique. La prochaine étape consisterait en la conclusion d'un "contrat de définition".

Elle a eu lieu en marge d'une réunion des ministres de la Défense de l'Alliance atlantique à Bruxelles. Cette signature a été saluée par le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.

"Il est très important d'avoir de l'interopérabilité (qui permet aux armées alliées de coopérer sur le plan technique) et lorsque trois nations (de l'Alliance) travaillent ensemble, c'en est un exemple", s'est-il félicité devant la presse.

Les pays de l'Otan n'avaient pas caché leur inquiétude lorsque le président turc Recep Tayyip Erdogan avait annoncé en septembre qu'il avait signé avec la Russie un contrat portant sur l'achat de systèmes de défense anti-aérienne S-400.

Ces systèmes de missiles de technologie russe ne sont pas compatibles avec ceux de l'Alliance atlantique et l'annonce avait été perçue comme une manifestation de mauvaise humeur de la part du président turc, sur fond de graves tensions avec des dirigeants européens et les Etats-Unis.
(AFP, 8 novembre 2017)

Affaires religieuses / Religious Affairs

First Mufti Marriage Performed

After the act authorizing muftis to perform marriage entered into effect, the first marriage performed by a mufti was realized.

Doğan News Agency (DHA) reported that Turgay Gülenç, who was appointed as trustee to the municipality, registrar Rıfat Akan, and Bismil District Mufti Ahmet Durmuş were present in the mass marriage ceremony organized by Diyarbakır Bismil Municipality.

Following the trustee performing the first marriage, mufti Durmuş performed the marriage of a couple. The marriage of other couples was performed by the registrar.

Giving the official marriage certificate to the married couples, Durmuş stated that he has eight children and advised the couples to have at least five children.

30 couples got married in the mass ceremony in total.

What happened?

As many as 100 women's and LGBTI organizations had launched a campaign in the previous days called "These Laws Cannot Pass as They Are".

As part of the campaign, the women went in front of the parliament and issued a statement for the press with the MPs from the Republican People's Party (CHP) and Peoples' Democratic Party (HDP).

Simultaneous women's demonstrations continued in various cities for days.

Upon objections raised by the woman MPs of opposition parties, it was sent to the sub-commission on October 3, for approval.
The sub-commission approved the draft as it was and sent it back to the Committee on Internal Affairs.

As to the law amendment draft that stirred criticism, President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan said: "The Parliament will pass this law whether you like it or not." The draft passed the parliament on October 19.
(BIA, November 16, 2017)

82 étrangers arrêtés dans un nouveau coup de filet anti-EI

Les autorités turques ont annoncé vendredi avoir arrêté 82 étrangers soupçonnés de liens avec le groupe Etat islamique (EI) qui projetaient de se rendre en Syrie, lors d'un nouveau coup de filet illustrant un renforcement de la traque aux milieux jihadistes dans le pays.

Les 82 suspects ont combattu par le passé dans les rangs de l'EI et envisageaient de se rendre en Syrie "dans les prochains jours", a rapporté l'agence étatique Anadolu. Les arrestations ont été opérées lors de raids policiers visant 14 adresses à Istanbul vendredi, a expliqué l'agence.

Les nationalités des étrangers arrêtés n'ont pas été précisées.

Les dernières interpellations portent à plus de 300 le nombre de personnes arrêtées pour des liens présumés avec l'EI depuis jeudi en Turquie où les annonces de coups de filets visant des cellules jihadistes se sont multipliées ces dernières semaines.

Selon l'agence privée Dogan, les services de sécurité sont passés à l'action sur la base d'informations faisant état de menaces d'attentats lors des commémorations, célébrées vendredi, de la mort il y a 79 ans du fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk.

L'agence a affirmé vendredi que près de 800 "terroristes" de l'EI avaient réussi à entrer en Turquie, sans préciser sur quelle période.

Les raids policiers d'Istanbul sont survenus au lendemain d'une vaste opération des services de sécurité à Ankara au cours de laquelle plus de 200 personnes ont été arrêtées jeudi, selon les médias turcs. Dogan a affirmé qu'il s'agit principalement de Syriens.

Onze Syriens membres présumés de l'EI ont par ailleurs été arrêtés vendredi à Adana, dans le sud du pays, selon Anadolu, et 16 autres, dont la nationalité n'a pas été précisée à Izmir (ouest), et à Trabzon (nord).

La Turquie a été frappée depuis deux ans par de nombreux attentats meurtriers attribués ou revendiqués par l'EI, dont le dernier en date a fait 39 morts, principalement des étrangers, dans une discothèque huppée d'Istanbul la nuit du Nouvel An dernier.

Depuis cette attaque, les autorités procèdent régulièrement à l'arrestation de "terroristes" présumés, tandis que les mesures de sécurité ont été considérablement renforcées.

Selon une compilation de chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur, environ 450 personnes soupçonnées de liens avec l'EI ont été arrêtées à travers la Turquie au cours du seul mois d'octobre.

- Revers -

La Turquie a longtemps été le principal point de passage vers la Syrie des étrangers, notamment occidentaux, souhaitant rejoindre des groupes jihadistes, dont l'EI.

Longtemps accusée de ne pas faire assez pour lutter contre la montée en puissance de l'EI et de fermer les yeux sur ces passages, la Turquie, à la suite des attaques sur son sol, a fermé sa frontière avec la Syrie et a multiplié les arrestations et expulsions de jihadistes étrangers présumés.

L'EI a subi ces derniers mois une série de défaites, reculant sous le coup d'offensives multiples soutenues par l'aviation russe ou par la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis. Le groupe ultraradical ne contrôle plus que quelques poches de territoires, principalement des deux côtés de la frontière poreuse entre la Syrie et l'Irak.

La Turquie avait mené une offensive transfrontalière en Syrie entre août 2016 et mars 2017, visant à repousser l'EI et des milices kurdes qu'Ankara considère comme terroristes.
 Cette première offensive, baptisée "Bouclier de l'Euphrate", avait notamment permis aux rebelles syriens appuyés par la Turquie de reprendre à l'EI plusieurs villes dont Jarabulus, Al-Rai, Dabiq et enfin Al-Bab.

La Turquie a ensuite déployé en octobre des troupes et des blindés dans la province syrienne d'Idleb, contrôlée en grande partie par des jihadistes de l'ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie, afin d'y instaurer une "zone de désescalade" dans le cadre d'un accord avec la Russie et l'Iran.

Les revers territoriaux de l'EI ne signifient ni sa défaite définitive ni son éradication, préviennent les experts. Ces revers font notamment craindre une multiplication des attentats menés par l'EI à l'étranger, comme celui qui a causé la mort de 8 personnes à New York fin octobre.
(AFP, 10 novembre 2017)

Erdogan signe une loi autorisant les religieux à célébrer les mariages

Une loi controversée autorisant les religieux à célébrer les mariages civils en Turquie est entrée en vigueur vendredi après publication au Journal officiel, l'opposition dénonçant une mesure qui menace les fondations laïques de l'Etat.

Aux termes de ce texte promulgué par le président Recep Tayyip Erdogan jeudi soir, les muftis, des religieux employés par le Département des affaires religieuses (Diyanet), sont désormais autorisés à unir officiellement les couples.

Jusque-là, cette mission était réservée aux officiers d'état-civil, les religieux étant uniquement autorisés à unir les couples devant Dieu lors d'une cérémonie qui n'avait aucune validité aux yeux de la loi.

Pour le gouvernement, cette nouvelle mesure vise à offrir plus d'options et réduire les délais d'union matrimoniale. En outre, soulignent les autorités, les mariages célébrés par les officiers d'état-civil gardent toute leur validité.

Cependant, l'opposition laïque, emmenée par le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), voit dans ce texte la dernière initiative en date du président Erdogan et de son parti, l'AKP, pour islamiser la Turquie.

"L'AKP a pris une mesure, une de plus, qui sape les fondations laïques de l'Etat", a déclaré à l'AFP Sezgin Tanrikulu, un député CHP, redoutant que le choix d'une personne d'être mariée ou non par un mufti pourrait être un facteur retenu par un employeur.

"Il va y avoir une pression religieuse sur nos concitoyens", dénonce M. Tanrikulu, qui estime en outre que cette mesure pourrait faciliter les mariages infantiles, un phénomène tenace dans certaines parties du pays.

Homme fort de Turquie depuis 2003, M. Erdogan est régulièrement accusé de vouloir islamiser la société turque, au grand dam des tenants de la République laïque fondée en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk.

Son gouvernement a progressivement annulé l'interdiction du port du voile dans les institutions, autorisant les femmes à être voilées dans les universités, au Parlement ou encore dans la fonction publique.

Les autorités turques rejettent toutefois les accusations d'islamisation de la société et soutiennent que ces interdictions du port du voile islamique fermaient de nombreuses portes aux femmes qui voulaient le porter.
(AFP, 3 novembre 2017)

Une Belge accuse le "très violent" Tariq Ramadan

L’affaire Tariq Ramadan rebondit en Belgique. Alors que le très médiatique islamologue suisse est visé par au moins deux plaintes pour viol, la RTBF a dévoilé ce mardi un témoignage d’une Belge, portant le nom d’emprunt de Sarah, qui accuse Tariq Ramadan d’agressions sexuelles.

A la RTBF, et sans donner de dates, la Belge explique avoir été contactée par le Suisse via Facebook. "C’est une relation qui débute en confiance, doucement, et au fur et à mesure [il fait] des demandes perverses, qu’il peut même imposer comme conditions à la suite de la relation. Il peut être très, très violent, vous agripper très violemment, attendre de vous n’importe quelle pratique sexuelle, et il le demande assez agressivement. Et puis ça redescend, mais ces moments-là sont très difficiles à vivre." Lorsque Sarah a souhaité rompre, elle explique que Tariq Ramadan "promet de vous détruire, de faire de votre vie un cauchemar, il est très menaçant, et à ce moment-là on prend peur. Moi, j’ai eu peur pour ma vie."

La Belge réfléchit désormais à porter plainte, mais explique pour l’instant n’avoir pas été entendue par son entourage musulman.

Deux plaintes pour viol, violences et menaces

Si Tariq Ramadan bénéficie de la présomption d’innocence, les témoignages à son encontre se font de plus en plus insistants.

La première accusation qui l’a mis sur la sellette est due à Henda Ayari, une ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque. Cette dame de 40 ans a publié ses accusations sur sa page Facebook le 20 octobre. Elle a été entendue depuis lors par les enquêteurs sur ces faits qui remonteraient à 2012 à Paris.

Le deuxième témoignage, qui raconte des agressions sexuelles d’une grande violence et qui est appuyé par des certificats médicaux a été publié par "Le Monde" et "Le Parisien" la semaine dernière. Ce témoignage relate des faits qui se seraient déroulés dans un grand hôtel de Lyon en octobre 2009.

Visé à la suite de ces témoignages par deux plaintes pour "viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort", le théologien de 55 ans a réagi samedi dernier en publiant, sur sa page Facebook, un message dénonçant une "campagne de calomnie" de la part de ses "ennemies de toujours". "Il est triste de voir nos adversaires réduits à soutenir l’imposture et la tromperie érigées en vertu."

Selon les désirs de Tariq Ramadan, son avocat a annoncé avoir porté plainte pour "dénonciation calomnieuse". (La Libre Belgique, 2 novembre 2017)


Religious Vocational High Schools Quadruples Science High Schools

The answers provided by Minister of National Education İsmet Yılmaz responding to a parliamentary inquiry submitted by Republican People’s Party (CHP) İzmir MP Atila Sertel revealed that the number of Religious Vocational High Schools has quadrupled the number of Science High Schools.

According to the recent data, there are 6,998 high schools in Turkey. 302 of these are Science High Schools whereas 1,452 are Religious Vocational High Schools.

As the number of Religious Vocational High Schools climbed to 1,452 from 450 in 2002, it has quadrupled the Science High Schools.

Sertel: They will be opened in every neighborhood

Stressing that the Ministry of National Education has paved the way for more Religious Vocational High Schools through a regulation in June, CHP’s Sertel said that a Religious Vocational High School will be opened in every neighborhood.

Sertel added that this practice takes away equality of opportunity in education and forces students graduating from secondary school to Religious Vocational High Schools.
(BIA, 1 November 2017)

Socio-économique / Socio-economic

Plainte en justice après l'interdiction de rassemblements LGBTI


Des associations turques de défense des droits des LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexes) ont porté plainte mercredi contre une décision du gouvernorat d'Ankara d'interdire "jusqu'à nouvel ordre" tout rassemblement culturel LGBTI.

Kaos GL et Pink Life, deux des principales associations LGBTI en Turquie, ont annoncé dans un communiqué conjoint avoir porté plainte auprès du tribunal administratif de la capitale pour annuler la décision prise il y a dix jours par le gouvernorat d'Ankara.

"Il faut au plus vite mettre un terme à cette claire atteinte aux droits et annuler cette décision", a déclaré Emrah Sahin, avocat de Pink Life, cité dans le communiqué.

Qualifiant cette décision de "politique", Me Sahin dit "vouloir croire" qu'elle relève "d'erreurs individuelles plutôt que de la politique du gouvernement".

Le gouvernorat d'Ankara avait annoncé le 19 novembre l'interdiction "jusqu'à nouvel ordre" de tous les événements culturels organisés par la communauté LGBTI.

Il a justifié cette interdiction par le maintien de l'ordre public et le risque que ces manifestations ne "provoquent des réactions au sein de certains segments" de la société.

"Interdire toutes les activités d'une association revient à interdire cette association, ce qui supprime le droit d'association reconnu par la Constitution", ajoute Kerem Dikmen, avocat de Kaos GL, dans le communiqué.

Les membres de la communauté LGBTI turque s'inquiètent de l'érosion de leur liberté d'expression sous le gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan.

La décision des autorités d'Ankara était survenue quelques jours après l'interdiction d'un festival de cinéma LGBTI dans la capitale. Le week-end dernier, un concours de court-métrages sur le thème des LGBTI avait lui aussi été interdit à Istanbul.

Ces décisions ont officiellement été prises pour des raisons de sécurité publique, tout comme celle d'interdire la Marche des fiertés à Istanbul depuis trois ans.

Si l'homosexualité n'est pas réprimée sur le plan pénal en Turquie, l'homophobie y est en revanche répandue et se manifeste notamment par des agressions et des meurtres, selon des ONG.
(AFP, 29 novembre 2017)

561 Women Harassed or Raped in Detention in Last 20 Years

The Legal Aid Bureau Against Sexual Harassment and Rape in Detention has released its November 25 report.

561 women and girls applied to the bureau since 1997. 18% of these women were raped and 82% were sexually harassed in detention.

79% of the women harassed or raped were in detention due to political reasons, 21% due to administrative reasons.

12% of those who were raped or harassed in detention were under 18.

Kurds consist 74%; Turks consist 23%; Assyrian, Arabic, German, Roman, Austrian, Uzbekistani or Moldavian women consist the rest of the applicants.

One of the raped women committed suicide following the rape. A 14-year-old girl was murdered by her relatives after she was raped.

180 suits have been filed

180 suits have been filed as a result of the applications submitted to the bureau.

46 of these files were concluded at the European Court of Human Rights (ECtHR) and three of them are ongoing. A case resulted against Turkey is now at the Supreme Court of Appeals.

40% of the applicant women (229 women) feared to take legal action. Despite that, a perpetrator soldier was discharged from duty.

14 women gave up on the legal struggle as the case continued. As one of them gave up due to the pressures she was subjected to during the trial, another one decided not to take the case to the Supreme Court of Appeals when the case concluded with acquittal.
(BIA, November 24, 2017)

Funérailles de l'haltérophile Süleymanoglu en présence de son grand rival

Des centaines de personnes ont assisté dimanche à Istanbul aux funérailles de l'haltérophile Naim Süleymanoglu, triple champion olympique, auquel son grand rival, le Grec Valerios Leonidis, a rendu un hommage appuyé.

Surnommé l'"Hercule de poche" pour sa force malgré sa petite taille (1m47), Süleymanoglu, héros national, est mort samedi à l'âge de 50 ans des suites d'une insuffisance hépatique et d'une hémorragie cérébrale.

Anonymes et personnalités du monde sportif et politique ont défilé devant le cercueil enveloppé dans un drapeau turc de Süleymanoglu, auquel son "rival éternel" Valerios Leonidis a tenu à dire adieu.

"Je me suis effondré en apprenant la mort de Naim. J'ai perdu un grand ami et le monde a perdu un grand athlète. J'ai toujours du mal à croire qu'il est mort", a déclaré Leonidis au quotidien turc Hürriyet.

Visiblement ému, Leonidis a embrassé le cercueil de son défunt compétiteur.
 Les deux athlètes avaient livré un duel homérique lors des Jeux d'Atlanta en 1996. Le Turc avait réussi à se défaire du Grec en soulevant 335 kg, légèrement mieux que les 332,5 kg de son adversaire.

Cette victoire a été le point d'orgue de sa riche carrière sportive, marquée par trois médailles d'or olympiques (1988, 1992 et 1996) et 46 records du monde.

Né de parents turcs en Bulgarie en 1967, Süleymanoglu avait obtenu en 1986 l'asile politique en Turquie et la nationalité de ses ancêtres au terme d'une défection rocambolesque alors qu'il se trouvait en Australie.

Après s'être réfugié à l'ambassade de Turquie, il s'était rendu d'abord à Londres dans le jet personnel du Premier ministre turc de l'époque, Turgut Ozal, qui l'avait pris sous son aile. Puis il avait été
accueilli en héros à Ankara.

Doté d'une force de bras peu commune et d'une prodigieuse vitesse d'exécution, Süleymanoglu a été le premier à remporter l'or olympique trois fois d'affilée dans sa discipline.

En 2000, il avait tenté la passe de quatre lors des Jeux de Sydney, mais son corps n'avait pas suivi et il avait été contraint de se retirer.

Présent aux funérailles, le ministre turc des Sports, Osman Askin Bak, a salué la mémoire d'"une légende du monde de l'haltérophilie". "De la même manière qu'on évoque Messi, Ronaldo ou Platini pour le football, pour l'haltérophilie, on pense au doyen, au maître qu'était +l'Hercule de poche+, Naim Suleymanoglu".
(AFP, 19 novembre 2017)

Erdogan critique la banque centrale, la livre souffre

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est vivement pris vendredi à la Banque centrale qu'il a pressée de baisser les taux d'intérêt malgré une forte inflation, des déclarations qui ont fait baisser la livre turque.

"On me dit: +La Banque centrale est indépendante, n'intervenez pas+", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Ankara. "Fort bien, mais c'est parce que nous n'intervenons pas que nous nous trouvons dans la situation actuelle. Voyez le tableau".

Si l'économie turque enregistre un taux de croissance supérieur à 5%, selon les chiffres officiels dont doutent certains observateurs, l'inflation frôle 12% et la livre turque ne cesse de perdre de sa valeur depuis plusieurs mois.

M. Erdogan presse la Banque centrale de baisser ses taux afin d'encourager les emprunts dans l'espoir de soutenir la croissance par la consommation et les investissements, alors que le pays est déjà plongé dans une atmosphère électorale à deux ans d'élections importantes.

La plupart des économistes estiment cependant que faire baisser les taux d'intérêt a pour effet nocif de tirer l'inflation vers le haut. Les banques centrales, telles que la Banque centrale européenne, ont par le passé utilisé les hausses de taux d'intérêt comme outil de politique monétaire pour aligner l'inflation sur les niveaux souhaités.

"Comme vous le savez, je suis de ceux qui pensent que le taux d'intérêt est la cause et l'inflation la conséquence. Ceux qui ne m'entendent pas sur ce point finiront tôt ou tard par comprendre", a déclaré M. Erdogan.

"La principale cause qui produit de l'inflation, ce sont les taux d'intérêt (élevés), oui, les taux d'intérêt. Vous allez devoir l'apprendre", a-t-il insisté.

Les sorties peu orthodoxes de M. Erdogan sur l'économie donnent des sueurs froides aux investisseurs qui redoutent l'interventionnisme croissant du chef de l'Etat turc dans l'économie.

Ses dernières déclarations ont d'ailleurs fait baisser le cours de la livre turque qui s'est brièvement échangée à plus de 3,9 contre un dollar en début d'après-midi.
(AFP, 17 novembre 2017)

Le gouverneur d'Ankara interdit les rassemblements culturels LGBTI

Les autorités turques ont annoncé dimanche l'interdiction "jusqu'à nouvel ordre" des rassemblements culturels LGBTI dans les cinémas et lieux d'exposition de la province d'Ankara, suscitant la colère d'associations qui dénoncent une mesure "discriminatoire" et "arbitraire".

"Depuis le (samedi) 18 novembre et jusqu'à nouvel ordre, tous les événements cinématographiques, théâtraux, les projections, les panels, les colloques, les expositions, etc. organisés par les communautés LGBTT/LGBTI (...) ont été interdits", a indiqué le gouvernorat d'Ankara sur son site.

Dans ce communiqué, le sigle LGBTI désigne les lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexes, et le sigle LGBTT les lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et transsexuels.

Cette interdiction vise à "maintenir l'ordre public", argue le gouvernorat dans son communiqué, estimant notamment que ces manifestations sont susceptibles de "provoquer des réactions au sein de certains segments" de la société.

Cette mesure a suscité l'indignation de plusieurs collectifs. Kaos GL et Pink Life, deux des principales associations LGBTI en Turquie, ont ainsi dénoncé une interdiction "illégale, discriminatoire et arbitraire" qui "légitime les violations des droits des LGBTI".

"Cette interdiction (...) n'a pas sa place dans une société démocratique", ont déclaré les deux associations dans un communiqué commun.

Cette semaine, les autorités de la capitale turque avaient déjà interdit un festival de cinéma LGBTI au cours duquel devaient être projetés des films allemands, estimant que cette manifestation était susceptible d'"inciter à la haine".

Indignés, les organisateurs du festival avaient appelé les autorités turques à assurer la sécurité de leur événement au lieu de l'interdire, dénonçant une violation de leurs "droits constitutionnels"

Les membres de la communauté LGBTI turque s'inquiètent de l'érosion de leur liberté d'expression sous le gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan.

La semaine dernière, le chef de l'Etat turc avait publiquement décrié l'existence d'un "quota gay" pour des élections de comités de quartier dans une ville de l'ouest de la Turquie.

Si l'homosexualité n'est pas réprimée sur le plan pénal en Turquie, l'homophobie y est en revanche répandue et se manifeste notamment par des agressions et des meurtres, selon des ONG.

En imposant son interdiction, le gouvernorat d'Ankara "fait des organisations LGBTI des cibles", ont estimé Kaos GL et Pink Life dans leur communiqué. "Alors que la discrimination et la haine basées sur l'orientation sexuelle sont répandues dans notre pays, il est du devoir des autorités nationales et locales de les combattre".
(AFP, 19 novembre 2017)

Ankara interdit un festival de cinéma allemand LGBTI

Les autorités turques ont interdit un festival de cinéma LGBTI lors duquel des films allemands devaient être projetés à partir de jeudi à Ankara, estimant que cette manifestation était susceptible d'"inciter à la haine".

Les organisateurs du festival Pink Life Queerfest, le premier festival de cinéma gay de Turquie, avaient prévu de diffuser quatre films allemands sur deux jours dans la capitale turque, un événement sponsorisé par l'ambassade d'Allemagne.

Le gouvernorat d'Ankara a toutefois estimé que le contenu des films "pourrait inciter à la haine et à l'hostilité envers un (...) segment de la société", dans un communiqué publié mercredi.

Estimant en outre que "cette projection cinématographique (...) pourrait être provocatrice et, qu'en raison de sensibilités sociales, certains pans de la société pourraient réagir", le gouvernorat de la capitale a annoncé son interdiction.

Dans le même communiqué, les autorités turques évoquent par ailleurs la situation sécuritaire du pays qui a été frappé ces dernières années par plusieurs attentats perpétrés notamment par le groupe Etat islamique (EI).

Les organisateurs du Pink Life QueerFest ont dénoncé l'interdiction du festival qui, ont-ils estimé, les "prive de (leurs) droits constitutionnels".

"Au lieu d'interdire ce type d'événements, le gouvernorat devrait faire en sorte qu'ils puissent se tenir en toute sécurité", ont-ils ajouté.

L'interdiction de ce festival survient alors que les relations entre la Turquie et l'Allemagne, deux pays alliés au sein de l'Otan, se sont fortement tendues au cours des derniers mois.

Berlin a notamment dénoncé avec force l'arrestation de plusieurs de ses ressortissants dans le cadre des purges tous azimuts lancées par Ankara dans la foulée de la tentative de coup d'Etat le 15 juillet 2016.

En outre, les membres de la communauté LGBTI (lesbienne, gay, bisexuel, transgenre et intersexe) s'inquiètent de l'érosion de leur liberté d'expression sous le gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan.

Si l'homosexualité n'est pas réprimée sur le plan pénal en Turquie, l'homophobie y est répandue.

La semaine dernière, M. Erdogan s'était indigné de l'existence d'un "quota gay" pour des élections de comités de quartier dans une ville de l'ouest de la Turquie.
(AFP, 16 novembre 2017)

Erdogan lance un projet d'opéra à Istanbul

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lancé lundi un projet d'opéra sur l'emblématique place Taksim d'Istanbul, assurant que cette salle de spectacle deviendra un "symbole" de la Turquie.

"Une fois terminé et ouvert au public au premier trimestre 2019, (cet opéra) sera un honneur et un symbole pour Istanbul et notre pays", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours de lancement au cours duquel ont été dévoilées des images des maquettes du futur opéra.

Cette salle de spectacle, qui devrait accueillir jusqu'à 2.500 personnes, remplacera le Centre Culturel Atatürk (AKM), nommé en l'honneur du fondateur de la Turquie moderne, inauguré en 1969 et laissé à l'abandon depuis 2008.

La destruction de ce mastodonte à la façade en verre fait polémique en Turquie, où tout ce qui touche à l'héritage de Mustafa Kemal Atatürk déchaîne les passions: pour certains, l'AKM est le symbole de la République moderne fondée par Atatürk -- qui était féru d'opéra -- et doit être rénové au lieu d'être démoli.

Mais M. Erdogan a balayé lundi les critiques, affirmant que "le nouvel AKM bénéficiera le plus à ceux qui ont saboté ce projet depuis des années".

Murat Tabanlioglu, l'architecte en charge du projet, est le fils de l'architecte qui a construit le bâtiment originel. Signe, selon M. Erdogan, que ce projet "ne tourne pas le dos à l'histoire".

"Depuis ses débuts (...), l'AKM a vécu, mais il a vieilli et n'est plus en état d'être utilisé", a déclaré M. Tabanlioglu lundi, affirmant que le nouvel opéra serait ouvert 365 jours par an, et qu'il s'agirait de "l'un des plus grands du monde".

Pour Sami Yilmaztürk, responsable de la branche stambouliote de l'Ordre des architectes turcs, "l'AKM est un héritage culturel qui doit être protégé", au même titre que l'ex-basilique Sainte-Sophie ou la Mosquée Bleue, joyaux du patrimoine culturel et architectural de Turquie.

"Démolir l'AKM (...) est une attaque contre la Turquie contemporaine", estime-t-il, puisque selon lui le bâtiment lui-même représente les valeurs de la République moderne.

La place Taksim, que l'opéra dominera, est souvent l'épicentre des manifestations politiques, comme ce fut le cas lors des protestations dites de Gezi en 2013 contre M. Erdogan, alors Premier ministre, ou les rassemblements de ses partisans en 2016 après un putsch manqué.

Le président turc a annoncé lundi que la place serait à l'avenir rendue entièrement piétonne, la circulation des voitures se faisant par des voies souterraines.
(AFP, 6 novembre 2017)

Police attack against Real Market Workers in Turkey

The struggle of Real Market Workers against the fraudulent bankruptcy, extortion of their rights and yellow unionism continues decisively and enthusiastically at Metro stores and Media Markt, a different businness carried out by Metro AG.

Today, the dismissed Real Market workers gathered at Media Markt in Levent/Istanbul, which is at the same time the head office and one of the biggest stores that belong to the company. The executive members and the lawyers of the union accompanied the workers.

Having been informed about the protest to be organized by the workers under the leadership of Nakliyat-İş Union, the company surrounded the entrance of the store with iron barriers in order to prevent the protestors from getting in the store. The shutters were taken down and the security guards were highly alarmed.

Gathering in front of the barriers, the workers issued a press release here. On behalf of the dismissed Real Market Workers, Ahmet Fazıl Şahin pointed out the current situation. Then, some other workers including the dismissed women took the floor and pointed out their determination until the victory of the struggle.

After the speeches of the workers, the president of Nakliyat-İş Union Ali Rıza Küçükosmanoğlu made a short explanation and expressed the reason why they organized such a protest at the head office of Media Markt. He stated that the workers have been dismissed as a result of a fraudulent bankruptcy without getting any compansation and their rights. He also criticized the yellow union Tez-Koop-İş. He stated that the call for international solidarity made by this yellow union was nothing but a real hypocrisy. At the end of his statement, Küçükosmanoğlu enounced that the workers were going to get in the store and protest the injustice they face.

On this call, Real Market Workers and the union leaders forced the barriers and tried to get in the store. Seeing that the workers and union leaders removed the barriers, the police forces attacked the workers and union leaders using tear gas. After a while, the protestors gathered again and protested the police attack shouting their slogans.

As Nakliyat-İş Union, we condemn and protest the police aggression towards Real Market Workers and our union leaders continuing their legitimate struggle non-violently.

In spite of all kinds of prohibition, pressure, barriers, tear gas, high security precautions and State of Emergency conditions, the struggle of Real Market Workers will continue until they regain their rights!

We are workers, we are righteous and we will win! (wftucentral.org, Nov 4, 2017)


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Le budget 2018: coupe dans les financements à la Turquie

Des représentants du Parlement européen et des Etats membres ont trouvé un compromis samedi sur le budget 2018 de l'UE qui acte une réduction des financements à la Turquie en raison de "la détérioration" de la démocratie dans ce pays.

Ce budget de l'Union européenne atteint 160,1 milliards d'euros en termes d'engagements (sommes prévues pour des programmes qui peuvent s'étendre sur plus d'une année) et 144,7 milliards en termes de paiements (sommes effectivement dépensées).

"Le budget 2018 se concentre fortement sur des priorités comme soutenir la croissance économique et créer des emplois, renforcer la sécurité et répondre aux défis posés par la migration", a affirmé le vice-ministre estonien des Finances Märt Kivine, qui a présidé les négociations, dans un communiqué.

Cet accord, conclu dans la nuit, doit encore être formellement adopté par le Conseil de l'UE, représentant les Etats membres, avant un vote du Parlement en session plénière, prévu le 30 novembre.

Pour les fonds destinés à aider la Turquie à mettre en oeuvre des réformes dans le cadre de ses négociations d'adhésion à l'UE, les Européens ont décidé une réduction en guise d'avertissement à Ankara.

Une coupe de 105 millions d'euros dans les paiements, et un blocage de 70 millions d'euros dans les engagements, ont été annoncés par les eurodéputés "qui jugent préoccupante la détérioration de la démocratie, de l'Etat de droit et de droits de l'homme" en Turquie, selon un communiqué.

Des dirigeants européens, dont la chancelière allemande Angela Merkel, avaient plaidé en octobre pour une réduction ou une "réorientation" des financements liés aux négociations d'adhésion avec la Turquie, afin de marquer leurs désaccords avec Ankara.

Plusieurs pays européens ont connu des épisodes de graves tensions avec la Turquie depuis le coup d'Etat avorté de juillet 2016, auquel Ankara a répondu par de vastes purges et des dizaines de milliers d'incarcérations.

Plus de 4 milliards d'euros sont prévus dans le budget de l'UE, sur la période 2014-2020 pour aider le gouvernement turc à mettre en oeuvre des réformes visant à se rapprocher de l'UE, notamment pour améliorer la gouvernance et la démocratie, l'Etat de droit et le respect des droits fondamentaux.

Toutefois, en raison du blocage quasi complet des négociations depuis des années, moins de 400 millions d'euros ont été alloués à des projets.

En 2017, l'UE s'était dotée d'un budget global de 157,9 millions d'euros en termes d'engagements et de 134,5 en termes de paiements effectifs.
(AFP, 18 novembre 2017)

La Turquie va réduire sa contribution au Conseil de l'Europe

La Turquie a décidé de réduire sa contribution au budget du Conseil de l'Europe, a annoncé mercredi le secrétaire général de l'organisation, Thorbjørn Jagland, au cours d'une conférence de presse avec Kemal Kiliçdaroglu, président du Parti républicain du peuple (CHP), le principal parti d'opposition turc.

"J'ai reçu une lettre de M. (Mevlut) Cavusoglu (le ministre des Affaires étrangères), m'informant que la Turquie voulait cesser d'être un grand payeur. Il va y avoir un dialogue à ce sujet", a déclaré M. Jagland.

"La Turquie veut redevenir un contributeur ordinaire et elle doit encore nous préciser quand cette décision entrera en application", a-t-il ajouté.

M. Jagland a précisé ne pas avoir d'indications sur les motivations d'Ankara.

La Turquie suit ainsi la Russie, qui a cessé de contribuer au budget du Conseil de l'Europe en juin pour protester contre les critiques de l'institution paneuropéenne chargée de veiller à la protection des droits de l'Homme dans les 47 Etats membres.

La Turquie et la Russie sont deux des six "grands payeurs" du Conseil de l'Europe avec la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie.

Avec ce statut, un Etat s'engage à participer à hauteur de 10% au budget (environ 33 millions d'euros), en échange d'un quota accru de fonctionnaires au sein de l'organisation.

Moscou avait versé 10 millions d'euros de sa contribution avant d'annoncer sa décision. Le trou laissé par l'arrêt des contributions de ces deux pays devra être compensé par les autres Etats membres, ce qui va créer des tensions au sein de l'organisation.
(AFP, 8 novembre 2017)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO


La corruption d'un ex-ministre turc exposée lors d'un procès à New York

Le gouvernement turc espérait en avoir fini avec ce scandale mais il est revenu en force mercredi devant un tribunal new-yorkais: l'homme d'affaires Reza Zarrab a expliqué avoir versé des millions de pots-de-vin à l'ex-ministre turc de l'Economie, pour faciliter un trafic illicite d'or avec l'Iran.

Reza Zarrab, un magnat turco-iranien arrêté aux Etats-Unis en mars 2016, qui a depuis plaidé coupable et accepté de coopérer avec la justice américaine, a témoigné quatre heures durant dans ce procès au tribunal fédéral de Manhattan sur le contournement des sanctions économiques américaines contre l'Iran.

Le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan avait tout fait pour éviter ce déballage et ce procès, qu'il a qualifié de "complot politique". L'affaire a contribué à alimenter les récentes tensions turco-américaines.

Reza Zarrab, qui s'exprimait en turc via un interprète, a affirmé avoir versé des millions d'euros de pots-de-vin à l'ex-ministre de l'Economie Zafer Caglayan à partir de mars 2012.

L'homme d'affaires de 34 ans a expliqué comment il en était arrivé là. Il a indiqué avoir approché le ministre début 2012, alors qu'il voulait s'imposer comme un intermédiaire-clé dans un juteux trafic visant à permettre à l'Iran d'utiliser ses ventes d'hydrocarbures pour ses paiements internationaux, malgré l'interdiction faites aux banques américaines et internationales de commercer avec l'Iran.

M. Caglayan a accepté d'aider Reza Zarrab à devenir le principal intermédiaire pour la banque publique turque Halkbank, "à condition de partager ses profits à 50/50" avec M. Caglayan, a affirmé Reza Zarrab.
 Reza Zarrab était alors surtout connu en Turquie pour son train de vie luxueux et pour sa femme, la célèbre chanteuse turque Ebru Gündes.

M. Zarrab, qui témoignait mercredi en tenue de prisonnier et a indiqué être désormais détenu par le FBI dans un lieu resté secret, a expliqué avoir versé au total "entre 45 et 50 millions d'euros", plus "environ sept millions de dollars" de pots-de-vin au ministre entre mars 2012 et mars 2013.

Interrogé par le procureur Sidhardha Kamaraju, il a dessiné devant les jurés le schéma complexe qui permettait à l'Iran, avec l'aide de partenaires turcs, de contourner ces sanctions: "plusieurs milliards d'euros" de revenus iraniens d'hydrocarbures ont ainsi, selon lui, transité par des comptes que détenaient les différents protagonistes à la Halkbank, avant d'arriver à Dubaï, souvent sous forme d'or transporté dans des valises à l'origine iranienne savamment dissimulée.

Ankara avait réclamé des mois durant, en vain, la libération de Reza Zarrab pour éviter ce procès.

- Ministre blanchi en Turquie -

Lorsque le scandale avait éclaté en Turquie en décembre 2013, à l'époque où M. Erdogan était Premier ministre, quatre ministres dont M. Caglayan avaient dû démissionner, même s'ils avaient nié les accusations portées contre eux.

Des écoutes téléphoniques mises sur la place publique à l'époque avaient directement mis en cause M. Erdogan et son fils Bilal.

Après une vaste purge dans la police et la justice turques, M. Caglayan et les autres ex-ministres impliqués avaient été blanchis par le Parlement turc en janvier 2015.

Depuis le début de l'affaire, M. Erdogan n'a cessé de dénoncer un "complot politique" piloté par l'opposant Fethullah Gülen. Son gouvernement a qualifié la procédure judiciaire américaine comme partie de ce complot.

M. Gülen vit en Pennsylvanie, dans l'Est des Etats-Unis, et Ankara réclame son extradition.

Zafer Caglayan a lui été inculpé par la justice américaine en septembre, même s'il n'a pas pu être appréhendé et ne figure pas au banc des accusés lors de ce procès.

Sur les neuf personnes inculpées aux Etats-Unis, une seule est au banc des accusés, l'ex-directeur général adjoint de Halkbank, Mehmet Hakan Atilla.

Reza Zarrab a affirmé mercredi que M. Atilla avait aidé à maquiller ce trafic illicite pour que l'origine iranienne des fonds soit indétectable par les banques américaines.

Il a cité plusieurs fois Mehmet Hakan Atilla comme ayant donné des instructions pour rendre ce trafic indétectable par les autorités américaines.

La déposition de M. Zarrab doit se poursuivre jeudi, en attendant un contre-interrogatoire de la défense, peut-être vendredi.

L'avocat de la défense Victor Rocco a prévenu mardi qu'il entendait décrédibiliser Reza Zarrab, qu'il a qualifié de "menteur" et d'expert en pots-de-vin, prêt à corrompre jusqu'à ses gardiens de prison américains.

M. Zarrab a confirmé mercredi avoir tenté de soudoyer ses gardiens en échange d'alcool et d'un téléphone portable.
(AFP, 29 novembre 2017)

Tensions USA-Turquie: le procès Reza Zarrab reporté

Le suspense continue autour de Reza Zarrab, l'homme d'affaires turco-iranien au coeur d'un scandale politico-judiciaire entre Washington et Ankara: son procès new-yorkais a été repoussé d'une semaine lundi, sans qu'on sache pourquoi.

Après deux heures d'audience à huis clos, le juge fédéral Richard Berman a annoncé que la sélection des jurés pour ce procès, qui devait commencer lundi, était repoussée d'une semaine.

Le procès lui-même, prévu pour commencer le 27, est désormais attendu le 4 décembre.

Ni Reza Zarrab ni ses avocats n'étaient au tribunal
lundi. Leur absence des dernières audiences alimente les spéculations sur la possibilité que l'homme d'affaires, arrêté en mars 2016 en Floride et accusé d'avoir violé l'embargo contre l'Iran, a accepté de coopérer avec la justice américaine.

Le juge n'a pas donné de raison pour le report, mentionnant simplement la "possibilité" qu'un nouvel avocat se joigne aux avocats de la défense des autres accusés dans cette affaire, au nombre de neuf au total.

Interrogé après l'audience à huis clos, l'avocat d'un des autres accusés, le banquier turc Mehmet Hakan Atilla, a indiqué ne pas pouvoir donner d'explications sur le report.

"Nous ne pouvons rien dire", a déclaré l'avocat, Victor Rocco.

Depuis l'arrestation de M. Zarrab en Floride, le pouvoir turc ne cesse de réclamer sa libération et de dénoncer la justice américaine, contribuant à envenimer les relations entre les deux pays.

Lundi, le porte-parole du gouvernement turc a qualifié de "complot contre la Turquie" ce procès, qui pourrait donner lieu à des révélations gênantes pour le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, soupçonné par certains d'avoir facilité le trafic illicite organisé par Reza Zarrab.

Le parquet d'Istanbul a même annoncé samedi l'ouverture d'une enquête inédite contre deux procureurs américains à l'origine des poursuites, Preet Bharara - débarqué par Trump en mars - et son successeur Joon Kim.

En attendant des explications, certains médias américains spéculent sur le fait que M. Zarrab pourrait représenter un témoin de poids dans l'enquête menée par le procureur spécial Robert Mueller sur une éventuelle collusion entre la campagne Trump et la Russie.

Le nom de Reza Zarrab est apparu en connexion avec l'un des personnages-clé de cette enquête, l'ex-conseiller américain à la sécurité nationale Michael Flynn.

Sa libération aurait été mentionnée après l'élection de Donald Trump, dans le cadre de sombres négociations présumées entre Michael Flynn et le gouvernement turc sur la remise éventuelle à Ankara de l'opposant turc Fethüllah Gülen, qui vit en Pennsylvanie.

Ankara et les avocats de M. Flynn ont démenti l'existence de telles négociations.
(AFP, 20 novembre 2017)

Procès Zarrab: la Turquie enquête contre deux procureurs américains

Le parquet d'Istanbul a ouvert une enquête samedi contre deux procureurs américains liés à l'affaire Reza Zarrab, un homme d'affaires turco-iranien dont le procès prévu fin novembre aux Etats-Unis pour avoir enfreint les sanctions contre l'Iran irrite Ankara.

D'après l'agence de presse étatique turque Anadolu, le parquet d'Istanbul enquête sur Preet Bharara, ex-procureur fédéral supervisant le district sud de l'Etat de New York et ayant chapeauté l'arrestation de M. Zarrab l'an dernier, ainsi que sur son successeur, Joon Kim.

Dans un document cité par Anadolu, le procureur général d'Istanbul s'intéresse aux façons dont ont été obtenus des éléments à charge contre des "citoyens turcs", en référence à M. Zarrab et au banquier turc Mehmet Hakan Atilla, tous deux accusés par la justice américaine d'avoir violé l'embargo avec l'Iran. Il mentionne notamment "des enregistrements sonores".

Le procureur général d'Istanbul estime que les éléments récoltés par les procureurs new-yorkais sont "volés, contrefaits et proviennent de source inconnue", ajoutant que les conditions de leur obtention étaient "clairement en violation du droit international".

L'ouverture de cette enquête turque survient à moins de deux semaines du procès à New York de MM. Zarrab et Atilla.

L'affaire Zarrab a contribué à tendre davantage les relations déjà houleuses entre Ankara et Washington et la tension monte en Turquie à l'approche de ce procès qui pourrait potentiellement donner lieu à des révélations embarrassantes pour Ankara. D'autant plus que des médias rapportent que M. Zarrab a décidé de coopérer avec la justice américaine.

En décembre 2013, M. Zarrab avait été arrêté et détenu pendant plus de deux mois en Turquie dans le cadre d'un retentissant scandale de corruption visant le cercle rapproché de M. Erdogan. La justice turque lui reprochait de s'être livré à un trafic illicite d'or avec l'Iran, facilité par des ministres du gouvernement islamo-conservateur d'Ankara.

Les charges avaient été abandonnées et les procureurs supervisant l'affaire purgés.

La nouvelle arrestation de M. Zarrab lors d'une visite aux Etats-Unis en 2016, ainsi que celle, en mars, de M. Atilla, a ulcéré le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Les dirigeants turcs affirment que l'affaire Zarrab-Atilla est pilotée par le réseau de Fethullah Gülen, un prédicateur turc exilé aux Etats-Unis désigné par Ankara comme le cerveau du putsch manqué du 15 juillet 2016, ce que nie l'intéressé.

Ainsi, le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, a déclaré vendredi que le procureur américain Bharara était "affilié" au réseau de M. Gülen. "Le ministre turc des Affaires étrangères est un menteur. Attendons de voir ce qu'il se passe au tribunal", a répondu M. Bharara sur Twitter.
(AFP, 18 novembre 2017)

L'Otan s'excuse après des "incidents" ayant offensé Erdogan

Le secrétaire général de l'Otan a présenté vendredi ses excuses à la Turquie à la suite d'incidents lors de manoeuvres militaires en Norvège qui ont entraîné le retrait des soldats turcs et risquent d'aggraver les tensions entre Ankara et l'Alliance.

Le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé vendredi le retrait des 40 militaires turcs participant à un exercice de l'Otan en Norvège, après que le fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk, et M. Erdogan eurent été présentés comme des "ennemis", selon le chef de l'Etat turc.

"Il n'est pas possible d'avoir une telle conception d'une alliance", a lancé M. Erdogan lors d'un discours particulièrement virulent contre l'Otan, dont la Turquie est le membre le plus important en effectifs après les Etats-Unis.

Cette annonce survient sur fond de vives tensions entre Ankara et certains de ses partenaires clés au sein de l'Otan, comme Washington et Berlin, et de rapprochement entre la Turquie et la Russie.

Signe que l'Otan prenait la situation au sérieux, son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a présenté ses excuses "pour l'offense causée" par les "actions d'un individu et (qui) ne reflètent pas les opinions de l'Otan", une déclaration très inhabituelle.

Par ailleurs, le ministre norvégien de la Défense, Frank Bakke-Jensen, a indiqué qu'il "regrettait l'incident".

Selon l'agence de presse étatique turque Anadolu, l'ire d'Ankara a en fait été causée par deux événements survenus lors des manoeuvres qui se sont achevées vendredi et consistaient à tester la structure de commandement de l'Otan sans déployer de troupes au sol.

D'une part, un portrait d'Atatürk aurait figuré dans un document de présentation des "dirigeants ennemis". D'autre part, dans le cadre d'une discussion virtuelle faisant partie des simulations, un compte au nom de M. Erdogan, présenté comme un dirigeant "collaborant étroitement avec l'ennemi", aurait été créé.

- 'Retrait sans tarder' -

Après avoir été informé jeudi de ces incidents par le chef d'état-major turc Hulusi Akar et le ministre turc des Affaires européennes Omer Celik, M. Erdogan a indiqué avoir ordonné "de retirer sans tarder (les) 40 militaires (turcs)" participant aux manoeuvres.

Atatürk est le fondateur de la Turquie moderne sur les ruines de l'empire ottoman en 1923, et porter atteinte à sa mémoire est un délit en Turquie, tout comme insulter de hauts responsables de l'Etat comme M. Erdogan.

Le parquet d'Ankara a annoncé l'ouverture d'une enquête pénale sur ces événements.

Dans un communiqué, M. Stoltenberg a imputé la responsabilité des "incidents", dont il n'a pas précisé la nature, à une "recrue civile dépendant de la Norvège" qui a été "immédiatement" écartée de l'exercice qui se déroulait dans le centre interarmées de l'Otan à Stavanger (sud-ouest).

Une enquête a été ouverte et "il appartient aux autorités norvégiennes de décider s'il faut une action disciplinaire", a ajouté le chef de l'Otan, lui-même ex-Premier ministre norvégien.

Selon l'armée turque, M. Stoltenberg a réitéré ses excuses en personne au chef d'état-major turc lors d'une rencontre à Halifax.

Les relations entre la Turquie et l'Occident, en particulier l'Union européenne, se sont fortement tendues depuis la tentative de putsch du 15 juillet 2016 visant à renverser M. Erdogan.

Après le coup de force, Ankara a lancé des purges massives qui ont suscité inquiétude et critiques de ses partenaires occidentaux sur les droits de l'Homme.

La Turquie reste malgré tout un partenaire incontournable, notamment dans le dossier migratoire, la lutte contre le terrorisme et le conflit en Syrie.

"La Turquie est un allié estimé de l'Otan", dont elle est membre depuis 1952, a souligné M. Stoltenberg vendredi.

Les rapports de la Turquie avec la Russie se sont parallèlement réchauffés.

Ankara a ainsi annoncé en septembre avoir signé un important contrat d'armement portant sur l'achat de systèmes de défense antiaérienne S-400 à Moscou.

Ces systèmes de missiles de technologie russe ne sont pas compatibles avec ceux de l'Alliance atlantique et l'annonce avait été perçue comme une manifestation de mauvaise humeur de la part du président turc.
(AFP, 17 novembre 2017)

Spéculations sur le sort de Reza Zarrab détenu aux Etats-Unis

Où est Reza Zarrab, l'homme d'affaires turco-iranien inculpé aux Etats-Unis pour avoir enfreint les sanctions contre l'Iran, au coeur d'une affaire potentiellement explosive pour le pouvoir turc, dont le procès doit s'ouvrir lundi à New York?

La dernière audience de préparation du procès qui s'est tenue jeudi devant le juge fédéral new-yorkais Richard Berman a alimenté les spéculations des médias américains sur un retournement de Reza Zarrab, qu'ils soupçonnent d'avoir accepté de plaider coupable et de coopérer avec la justice américaine.

Un porte-parole du procureur, James Margolin, a ainsi confirmé que M. Zarrab n'était pas présent à cette audience, comme il aurait dû. Il a ajouté que Reza Zarrab était toujours "aux
mains de la justice américaine", mais sans préciser où.

Lors de l'audience jeudi, l'avocat d'un co-accusé, Mehmet Akan Attila, a aussi interrogé le juge sur la présence de M. Zarrab au procès. Richard Berman a répondu de façon sibylline, lui conseillant de "surveiller les nouvelles pièces versées au dossier", a rapporté James Margolin.

Sollicité, l'avocat de Reza Zarrab, le célèbre Ben Brafman, a décliné tout commentaire.

Le ministère turc des Affaires étrangères a aussi indiqué mercredi que son ambassade à Washington avait fait "une demande officielle auprès des autorités américaines pour obtenir des informations au sujet de Reza Zarrab".
 "Nous attendons toujours une réponse", a ajouté le ministère.

Le retournement de Reza Zarrab constituerait un nouveau rebondissement dans cette affaire complexe, au coeur des tensions turco-américaines actuelles.

En décembre 2013, M. Zarrab avait été arrêté et détenu pendant plus de deux mois en Turquie, avec des dizaines d'autres proches du pouvoir, pour s'être livré à un trafic illicite d'or avec l'Iran, facilité par des ministres du gouvernement islamo-conservateur d'Ankara. Quatre d'entre eux avaient alors démissionné ou été remerciés.

Son arrestation lors d'une visite aux Etats-Unis en 2016, ainsi que celle, en mars, du banquier Mehmet Akan Atilla, avaient suscité l'ire du président Erdogan et exacerbé les tensions entre Ankara-Washington.

Depuis Reza Zarrab a été cité en connexion avec une des grandes sources de tensions américano-turques: l'extradition du prédicateur Fethullah Gülen, qui vit en Pennsylvanie et est accusé par Ankara d'avoir fomenté le putsch manqué contre Erdogan de juillet 2016.

De sombres négociations sur la remise éventuelle de Fethullah Gülen à Ankara se seraient déroulées juste après l'élection de Donald Trump en novembre 2016 entre l'ex-conseiller américain à la sécurité nationale Michael Flynn et le gouvernement turc, lors desquelles la libération de Reza Zarrab aurait été évoquée.

La Turquie comme les avocats de M. Flynn - un personnage-clé dans l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur une éventuelle collusion entre la campagne Trump et la Russie - ont démenti l'existence de telles négociations.
(AFP, 16 novembre 2017)

Un ex-conseiller de Trump aurait envisagé de livrer Gülen contre paiement

L'ancien conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Michael Flynn, est soupçonné d'avoir envisagé de livrer à la Turquie l'opposant au régime Fethullah Gülen en échange de plusieurs millions de dollars, ont indiqué vendredi des médias américains.

 Selon la télévision NBC et le quotidien Wall Street Journal, le procureur spécial Robert Mueller s'intéresse à une réunion entre M. Flynn, son fils Michael Flynn Jr et des hauts responsables du gouvernement turc tenue entre la victoire de Donald Trump à la présidentielle le 8 novembre 2016 et son entrée en fonctions le 20 janvier suivant.

Les deux médias citent plusieurs sources proches de la vaste enquête menée par M. Mueller sur notamment une éventuelle collusion entre l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie pour influencer le scrutin présidentiel.

L'enquête du procureur spécial, qui dispose d'une large indépendance et de pouvoirs renforcés, se concentre sur les contacts entre Michael Flynn et des intermédiaires russes pendant la campagne, notamment l'ambassadeur de Russie à l'époque à Washington, Sergueï Kisliak, mais elle s'intéresse aussi à ses activités non-déclarées de lobbyiste, notamment pour la Turquie.

Selon NBC, la rencontre aurait eu lieu en décembre 2016 dans un club huppé de New York. Les Turcs auraient offert à M. Flynn "15 millions de dollars au maximum pour livrer Fethullah Gülen au gouvernement turc" en utilisant un avion privé pour le transporter jusqu'à l'île-prison d'Imrali, dans la mer de Marmara, où est notamment détenu le chef historique du PKK, Abdullah Öcalan.

Fethullah Gülen, un prédicateur installé en Pennsylvanie (est des Etats-Unis), est accusé par le président turc Recep Tayyip Erdogan d'avoir orchestré un putsch manqué en juillet 2016. Les appels répétés d'Ankara pour son extradition sont restés à ce jour sans réponse.

Il aurait aussi été question d'aider à la libération de l'homme d'affaires turco-iranien Reza Zarrab, inculpé avec neuf autres personnes aux Etats-Unis pour avoir enfreint l'embargo financier contre l'Iran.
 Le WSJ dit ignorer si les responsables turcs ont donné suite, précisant qu'il n'existait aucune trace de paiement.

Les avocats de M. Flynn ont assuré que les informations de presse étaient "fausses". Ces accusations, "qui vont de l'enlèvement à la corruption", sont "injurieuses" et "préjudiciables" à leur client, qui nie tout acte répréhensible, ont-ils déclaré dans un communiqué.

Le général Flynn, ancien chef du renseignement militaire américain, a démissionné 22 jours seulement après avoir été nommé conseiller à la sécurité nationale. Il avait caché au vice-président Mike Pence et à d'autres responsables de la Maison Blanche ses contacts répétés avec des personnalités russes avant la victoire de Donald Trump.
(AFP, 10 novembre 2017)

Washington et Ankara annoncent une reprise "limitée" des visas

Les Etats-Unis et la Turquie ont annoncé lundi une reprise "limitée" de leurs services respectifs de délivrance de visas, interrompus depuis un mois après l'arrestation d'un employé local du consulat américain à Istanbul.

La suspension sans précédent des services des visas avait exacerbé les tensions déjà vives entre ces deux alliés au sein de l'Otan depuis le putsch manqué de juillet 2016 en Turquie.

"La mission américaine en Turquie a repris le traitement de visas non-immigrant sur une base limitée", a indiqué l'ambassade américaine à Ankara sur son site.

Peu après, l'ambassade turque à Washington a publié une annonce similaire sur son compte Twitter, reprenant quasiment mot pour mot l'annonce américaine.

Ces annonces surviennent avant une visite de quatre jours que doit entamer mardi aux Etats-Unis le Premier ministre turc Binali Yildirim, au cours de laquelle il doit notamment rencontrer le vice-président Mike Pence.

Déjà tendues depuis plusieurs mois, les relations entre la Turquie et les Etats-Unis s'étaient encore dégradées après l'inculpation pour "espionnage", début octobre, d'un employé turc du consulat américain à Istanbul.

Metin Topuz, l'employé arrêté, est accusé par la justice turque d'être lié au prédicateur en exil aux Etats-Unis Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir été le cerveau de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016.

En réaction à son arrestation, l'ambassade des Etats-Unis a annoncé le 8 octobre la suspension des services de délivrance des visas américains en Turquie, hors visas d'immigration. Ankara a répliqué en prenant des dispositions similaires.

- 'Assurances' -

L'ambassade américaine a expliqué que la décision de reprendre partiellement le service de visas avait été prise après qu'elle avait "reçu des assurances de haut niveau du gouvernement turc qu'aucun employé supplémentaire de notre mission en Turquie ne faisait l'objet d'enquête".

"Nous avons également reçu des assurances du gouvernement turc que nos personnels locaux ne seraient pas arrêtés ou détenus en lien avec leur travail et que les autorités turques informeraient préalablement le gouvernement américain lorsqu'elles envisagent d'arrêter des membres de notre personnel local" pour toute autre raison, a ajouté l'ambassade.

La mission diplomatique américaine a également redit "sa sérieuse préoccupation" en ce qui concerne les poursuites en cours contre ses employés locaux détenus et contre les ressortissants américains arrêtés en Turquie depuis l'instauration de l'état d'urgence au lendemain du putsch manqué.

Quelques jours après l'arrestation de Metin Topuz, le procureur général d'Istanbul avait annoncé avoir convoqué un autre employé du consulat américain.

En mars, un employé turc du consulat américain à Adana (sud) avait été arrêté et accusé d'avoir soutenu le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes). Il est toujours en détention.

- 'Etat de droit' -

Qualifiant le rétablissement des services de visas de "développement positif", l'ambassade turque aux Etats-Unis a toutefois nié avoir donné des "assurances" à Washington.

"La Turquie est un Etat de droit, et le gouvernement ne peut pas donner des assurances sur des dossiers judiciaires en cours", a déclaré la mission turque dans un communiqué, ajoutant que l'employé en question n'est pas poursuivi en raison de sa mission officielle, mais "de très graves accusations" portées contre lui.

L'ambassade a également exprimé sa "très grande inquiétude" vis-à-vis des procédures judiciaires en cours contre des citoyens turcs aux Etats-Unis.

L'arrestation du banquier turc Mehmet Hakan Atilla, en mars, et de l'homme d'affaires turco-iranien Reza Zarrab l'an dernier, tous deux accusés par la justice américaine d'avoir violé l'embargo sur l'Iran, a suscité l'ire du président turc Recep Tayyip Erdogan.

Ankara avait également vivement réagi à l'inculpation par la justice américaine de 19 suspects, dont 15 agents de sécurité turcs et gardes du corps de M. Erdogan, soupçonnés d'avoir agressé le 16 mai dernier des manifestants kurdes pacifiques à Washington. Sur les 19 inculpés, deux ont été arrêtés.

Les restrictions sur les visas avaient été imposées à un moment où les deux pays s'opposent sur de nombreux dossiers, à commencer par la Syrie, où la Turquie reproche aux Etats-Unis d'appuyer des milices kurdes qu'elle qualifie de "terroristes".

Autre sujet de discorde, l'extradition du prédicateur Gülen, réclamée sans succès par Ankara depuis le coup d'Etat avorté. Le président Erdogan a récemment suggéré qu'il était prêt à l'"échanger" contre un pasteur américain détenu en Turquie.
(AFP, 6 novembre 2017)

Relations régionales / Regional Relations

Poutine rallie Erdogan et Rohani à l'idée d'une réunion politique en Russie

Vladimir Poutine s'est assuré du soutien des présidents turc et iranien à l'idée de réunir en Russie des représentants du régime syrien et de l'opposition, voyant une "vraie chance" de régler ce conflit, malgré les doutes qui continuent d'entourer cette initiative.

Les principales factions de l'opposition syrienne, qui ont elles entamé mercredi à Ryad des négociations à l'invitation de l'Arabie saoudite, n'ont pas réagi à cette initiative. Mais l'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui était présent les a jugées "cruciales" et annoncé qu'il irait jeudi en Russie. L'objectif est de mettre sur pied une délégation unifiée pour représenter l'opposition aux pourparlers qui doivent s'ouvrir le 28 novembre à Genève sous l'égide de l'ONU.

Vladimir Poutine, principal soutien de Bachar al-Assad, a réuni Recep Tayyip Erdogan et Hassan Rohani dans la station balnéaire russe de Sotchi (sud-ouest) pour relancer le processus de paix alors que le gouvernement syrien, soutenu par l'armée russe, a repris une grande partie du territoire aux rebelles et jihadistes.

Il avait multiplié les contacts diplomatiques en amont, accueillant lundi Bachar al-Assad à Sotchi pour son premier voyage à l'étranger depuis 2015 et tenant une série d'entretiens téléphoniques mardi, y compris avec Donald Trump.

"Une nouvelle étape s'ouvre dans le règlement de la crise", a insisté Vladimir Poutine après avoir réuni pendant environ deux heures ses deux homologues. "Il est évident que le processus (...) ne sera pas simple et exigera des compromis et des concessions de tous les participants, y compris du gouvernement syrien", a-t-il prévenu.

Côte à côte, les trois présidents se sont dits favorables à la tenue d'un "Congrès" à Sotchi, une initiative russe lancée dès la fin octobre mais restée lettre morte depuis.

L'idée d'un "Congrès" avait été rejetée par l'opposition et critiquée par les Occidentaux au motif que toute discussion politique doit se tenir dans le cadre du processus de Genève, organisé par l'ONU depuis 2014 et devant reprendre le 28 novembre. Mais pour le président russe, une réunion avec des représentants des forces politiques doit servir de "stimulant" au processus de Genève.

- 'Sang sur les mains' -

La Russie et l'Iran, alliés du régime de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles syriens, parrainent le processus parallèle d'Astana, la capitale kazakhe, qui a permis la mise en place de quatre "zones de désescalade" sur le territoire syrien.

Ces mesures ont permis d'abaisser la tension sur le terrain et de réunir autour d'une table des représentants du régime et de l'opposition pour parler de questions militaires, alors que les pourparlers de Genève étaient au point mort. Moscou veut désormais trouver un relais politique à ce processus.

Mais de nombreux doutes continuent d'entourer l'idée de Congrès syrien. Aucune date n'a été fixée et M. Erdogan est resté ferme sur son refus de voir les milices kurdes, qui contrôlent une partie du nord de la Syrie, participer à tout règlement.

De son côté, l'opposition est sous pression pour faire des concessions, notamment sur le départ immédiat de M. Assad. Ses principales factions ont entamé des négociations mercredi à Ryad pour tenter d'avoir une délégation unifiée pour les négociations de Genève.

Signe de possibles tensions, plusieurs figures représentant jusqu'alors l'opposition à Genève, dont Riad Hijab, ont rendu publique leur démission, deux jours seulement avant la conférence.

"Plusieurs personnalités qui refusent catégoriquement de voir Assad dans le futur de la Syrie ont été écartées", assure, sous le couvert de l'anonymat, un haut responsable du HCN. Et de parler de "pressions exercées sur l'Arabie saoudite par la Russie", pays qui a accueilli favorablement ces démissions.

L'opposition syrienne n'avait pas réagi mercredi soir à la proposition russe d'un tel "Congrès" avec le régime.

Interrogé par des journalistes, M. de Mistura a jugé que cette conférence à Ryad était "cruciale" pour relancer les pourparlers de Genève et annoncé qu'il irait jeudi en Russie.

- 'Concessions' -

Le lancement de la campagne de frappes aériennes russes en septembre 2015 a constitué un tournant dans cette guerre qui a fait plus de 330.000 morts et des millions de réfugiés en six ans.

Il a permis à l'armée syrienne de reprendre au groupe jihadiste Etat islamique (EI) la cité antique de Palmyre, une victoire symbolique, puis de chasser les rebelles de leur bastion d'Alep, dans le nord. Dimanche soir, les forces du régime ont repris Boukamal aux jihadistes, leur dernier fief urbain en Syrie.

Consacrant la position de force de Bachar al-Assad, Vladimir Poutine l'a reçu lundi dans sa résidence à Sotchi.

"Une vraie chance de mettre fin à cette guerre civile datant de plusieurs années est apparue", a insisté le président russe au début du sommet à trois.

Il a assuré que le président syrien était prêt à une réforme constitutionnelle et à des élections sous contrôle de l'ONU.

"Nous voyons une perspective nouvelle de fin de crise en Syrie", a estimé M. Rohani. "Il n'y a plus de prétexte au maintien d'une présence militaire étrangère sur le territoire de la Syrie sans l'accord du gouvernement légitime de ce pays".

Il visait ainsi la coalition menée par les Etats-Unis qui mène des frappes aériennes contre l'EI sans l'accord du régime syrien, contrairement aux armées russe et iranienne.
(AFP, 23 novembre 2017)

29 personnes détenues pour "espionnage" en faveur de la Turquie

Vingt-neuf personnes accusées d'espionnage en faveur de la Turquie et d'appartenance à une organisation "terroriste" ont été placées en détention provisoire pour une durée de 15 jours, a annoncé mercredi le procureur général d'Egypte.

Plusieurs autres suspects sont en fuite en Egypte et à l'étranger, a précisé le parquet dans un communiqué.

Les relations entre Le Caire et Ankara se sont considérablement détériorées depuis l'été 2013 et la destitution par l'armée égyptienne du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans.

Le pouvoir turc reste un soutien important de la confrérie, considérée comme une organisation terroriste en Egypte, et abrite plusieurs de ses membres en exil.

Selon le communiqué du procureur Nabil Sadek, les débuts de l'enquête ont permis de révéler une "entente entre les services de sécurité et du renseignements turcs avec des membres des Frères musulmans".

Le but était, selon le parquet, de faire accéder au pouvoir en Egypte l'organisation islamiste à la faveur du contexte instable de la révolution de janvier 2011 qui a provoqué la chute du président Hosni Moubarak.

Le communiqué évoque un stratagème reposant sur l'utilisation de serveurs turcs pour surveiller la situation politique en Egypte, ainsi que la mise en place de plateformes médiatiques diffusant depuis l'étranger "des informations et rumeurs mensongères" sur l'Egypte.

Les forces de sécurité égyptiennes ont mené des perquisitions aux domiciles et sur les lieux de travail des suspects. Des entreprises ont été utilisées pour financer toutes ces activités, indique encore le procureur.

Démocratiquement élu en juin 2012, le président islamiste Morsi n'est resté qu'un an au pouvoir. Sa destitution a entraîné une vague de répression sanglante contre les Frères musulmans et une multiplication des attaques meurtrières de différents groupes extrémistes contre l'armée et la police égyptiennes.
(AFP, 21 novembre 2017)

Sommet Turquie-Russie-Iran sur la Syrie à Sotchi le 22 novembre

Les présidents turc, russe et iranien se réuniront le 22 novembre dans la station balnéaire russe de Sotchi pour un sommet axé sur la Syrie, où leurs pays jouent un rôle important, ont annoncé jeudi Ankara et Moscou.

Recep Tayyip Erdogan, Vladimir Poutine et Hassan Rohani "échangeront sur les avancées concernant la réduction de la violence en Syrie permise par les réunions d'Astana, ainsi que sur les activités au sein des +zones de désescalade+", a déclaré le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, à l'agence de presse étatique Anadolu.

Moscou a confirmé l'organisation d'un sommet tripartite à Sotchi le 22 novembre. "Il réunira les pays garants du processus de règlement syrien. Le sujet sera la Syrie", a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

La Russie, la Turquie et l'Iran parrainent un accord visant à réduire l'intensité des combats pour préparer le terrain à un accord politique en vue de mettre un terme au conflit syrien qui a fait plus de 330.000 morts et provoqué le déplacement de millions de personnes depuis mars 2011.

Cet accord d'Astana, du nom de la capitale kazakhe où les négociations se déroulent, a permis d'instaurer des "zones de désescalade" prévoyant l'arrêt des combats. Dans ce cadre, la Turquie a notamment déployé des troupes dans la province rebelle d'Idleb (nord-ouest).

Avant le sommet, les ministre des Affaires étrangères des trois pays parrains de l'accord d'Astana se réuniront "en fin de semaine à Antalya (sud de la Turquie)", a annoncé le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu au cours d'une conférence de presse.

- Rapprochement russo-turc -

La Russie et l'Iran soutiennent le président syrien Bachar al-Assad, alors que la Turquie appuie les rebelles qui cherchent à le renverser, même si Ankara a mis en sourdine ces derniers mois ses critiques les plus dures à l'endroit du régime de Damas.

Malgré leurs positions contradictoires, la Turquie et la Russie, qui ont traversé une grave crise diplomatique après que l'aviation turque eut détruit en novembre 2015 un avion russe au-dessus de la frontière syrienne, ont mis ces derniers mois leurs différends de côté pour coopérer sur le dossier syrien.

Signe de ce réchauffement dans les relations entre ces deux pays, MM. Poutine et Erdogan se sont rencontrés à cinq reprises cette année et ont eu 13 entretiens téléphoniques depuis janvier, selon Anadolu.

Par ailleurs, depuis un an, la Turquie semble plus soucieuse d'enrayer l'expansion des milices kurdes YPG dans le nord de la Syrie que d'encourager à la chute du régime syrien.

Ankara considère les YPG comme l'extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux qui mène depuis trois décennies une sanglante guérilla contre les forces de sécurité turques.

Cette question est à l'origine d'une dégradation des relations entre la Turquie et les Etats-Unis, Ankara reprochant à Washington de soutenir les YPG pour combattre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
(AFP, 16 novembre 2017)

En visite au Qatar, Erdogan promet une aide militaire à Doha

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis mercredi lors d'une visite au Qatar qu'Ankara continuerait à apporter une aide militaire à ce pays, alors qu'une crise diplomatique sans précédent dans le Golfe oppose Doha à Ryad depuis juin.

Il a aussi indiqué que le secteur privé turc était prêt à aider Doha dans les projets en construction dans le cadre des préparatifs pour la Coupe du monde 2022 qu'organise le Qatar, selon l'agence de presse officielle QNA.

Lors de sa visite, le président turc a eu un entretien avec l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, selon l'agence.

Il a annoncé que les deux pays avaient signé plusieurs accords dans les secteurs financier, touristique et de la recherche.

"Erdogan a souligné le soutien continu de la Turquie à l'Etat du Qatar dans différents domaines, tout spécialement industriel et militaire", selon QNA.

La Turquie a établi une base militaire au Qatar, où elle dit disposer d'installations pour quelque 3.000 hommes.

Avant de conclure sa visite au Qatar, M. Erdogan s'est rendu sur la base accompagné de hauts responsables qataris, dont le ministre de la Défense, Khaled Al-Attiyah.

Il s'agit de la deuxième visite de M. Erdogan au Qatar depuis que les tensions entre Ryad et Doha ont éclaté au grand jour il y a cinq mois.

Le 5 juin 2017, l'Arabie saoudite et plusieurs de ses alliés ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l'accusant de soutenir des groupes "terroristes" --ce que dément Doha-- et lui reprochant de se rapprocher de l'Iran.

Le royaume a notamment interrompu les liaisons aériennes et maritimes avec le Qatar et a fermé la seule frontière terrestre de l'émirat.

M. Erdogan visitait Doha après s'être rendu au Koweït, qui avait tenté une médiation dans cette crise.

Les relations entre le Qatar et la Turquie sont très étroites.

Cheikh Tamim avait été le premier leader étranger à téléphoner à M. Erdogan lors du coup d'Etat manqué en Turquie en juillet 2016, selon des médias publiques turcs.

Après le début de la crise avec les pays du Golfe, l'émirat gazier s'est tourné vers la Turquie et l'Iran, notamment pour importer des produits alimentaires.
(AFP, 15 novembre 2017)

Accord sur un couloir de transport reliant l'Afghanistan à la Turquie

Un accord sur la mise en place d'un couloir routier et ferroviaire reliant l'Afghanistan à la Turquie puis à l'Europe a été signé mercredi par des responsables des cinq pays participant au projet lors d'une cérémonie à Achkhabad, capitale du Turkménistan.

Baptisé Lapis Lazuli, ce corridor est le fruit de cinq ans de négociations entre l'Afghanistan, la Turquie et trois ex-républiques soviétiques -- l'Azerbaïdjan, la Géorgie et le Turkménistan.

L'accord vise à harmoniser les procédures de douane et lever les barrières logistiques affectant le commerce entre ces cinq pays.

Lapis Lazuli, baptisé ainsi en l'honneur d'une pierre bleue semi-précieuse qu'on trouve essentiellement en Afghanistan, commence à la station afghane d'Aqina, non loin de la frontière avec le Turkménistan, et finit aux portes de l'Europe à Istanbul, en Turquie.

Après avoir traversé le Turkménistan, le fret passera également par la mer Caspienne avant de rejoindre la route existante et les infrastructures ferroviaires en Azerbaïdjan.

"Ce couloir de transport et de transit permet de relier l'Asie à l'Europe", s'est félicité un vice-ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Yildiz, lors d'une conférence sur l'intégration régionale à Achkhabad, soulignant que la Turquie "saluait" l'accord.

Pour sa part, le ministre du Commerce turkmène Dovran Orazmouradov a indiqué mardi que les échanges commerciaux entre le Turkménistan et l'Afghanistan avaient augmenté de 20% l'année dernière pour atteindre 513 millions de dollars par an.

Une ligne ferroviaire reliant les deux pays, opérationnelle depuis un an et qui fait partie du couloir Lapis Lazuli, est censée relancer les échanges commerciaux afghano-turkmènes.

Mais les doutes sur le financement et les craintes pour la sécurité en Afghanistan ont ralenti l'expansion de ce réseau ferroviaire vers le Tadjikistan, une autre ex-république soviétique d'Asie centrale.

La Chine aimerait de son côté inclure l'Afghanistan dans son projet "La Ceinture et la Route" qui vise à dynamiser le commerce eurasiatique via notamment l'investissement de milliards de dollars dans les infrastructures.

La détérioration de la situation dans le domaine de la sécurité en Afghanistan, qui a suivi le retrait massif des troupes de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, a cependant provoqué le ralentissement d'un grand nombre de projets.
(AFP, 15 novembre 2017)

Bagdad contrôle la frontière entre Turquie et Kurdistan irakien

Des soldats irakiens ont pris mardi le contrôle de l'unique point de passage entre la Turquie et le Kurdistan irakien, cinq semaines après un référendum d'indépendance dans cette région rejeté par Bagdad et Ankara, a indiqué le Premier ministre turc.

"Le poste-frontière a été remis aux autorités gouvernementales irakiennes", a déclaré Binali Yildirim lors d'un discours télévisé à Ankara.

"Désormais, les contrôles seront effectués par la Turquie et l'Irak. Côté turc, à Habur, par nos autorités. Côté irakien, où le point de passage est appelé Ibrahim al-Khalil, par des responsables irakiens envoyés depuis Bagdad", a ajouté le chef du gouvernement turc.

Les forces irakiennes, accompagnées de soldats turcs, sont arrivées au point de passage Ibrahim al-Khalil depuis le territoire turc où elles avaient participé ces dernières semaines à des exercices militaires conjoints avec l'armée turque, selon les agences de presse Anadolu et Dogan.

Le point de passage, appelé Habur du côté turc, était jusqu'à présent contrôlé en territoire irakien par les autorités du Kurdistan irakien (KRG).

Ankara a menacé à plusieurs reprises de fermer ce point de passage pour sanctionner le KRG après le référendum du 25 septembre mais n'a jamais mis cette menace à exécution.

Selon Dogan, une cérémonie marquant le passage du poste-frontière sous contrôle de l'armée irakienne a eu lieu sur place mardi matin en présence de haut gradés de Bagdad et d'Ankara.

Le drapeau du KRG qui flottait sur le bâtiment de la partie irakienne du point de passage devait être remplacé par le drapeau irakien, selon les médias turcs.

Dimanche, une source gouvernementale irakienne avait affirmé que les commandants militaires irakiens et kurdes étaient parvenus à un accord prévoyant le déploiement de forces de Bagdad à un autre poste-frontière, celui de Fichkhabour aux confins des territoires turc, syrien et irakien.

Bagdad cherche à sécuriser l'accès de son oléoduc vers le port turc de Ceyhan en prenant ce poste-frontière.
 Depuis le référendum, la crise n'a cessé de s'envenimer entre Erbil et Bagdad. Le 16 octobre, les forces gouvernementales et paramilitaires irakiennes sont entrées en action pour reprendre l'ensemble des zones disputées, c'est-à-dire revendiquées à la fois par le KRG et Bagdad.

En deux semaines, Bagdad a repris le contrôle de leur quasi-totalité et était engagé dans de violents combats contre les peshmergas dans le nord.
(AFP, 31 octobre 2017)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Turkish Cypriots split over Islam's rise in northern Cyprus

At over 60 meters (200 feet) high, the four black-coned minarets of the nearly completed Hala Sultan mosque tower over the plain of Mesaoria in the northern, Turkish Cypriot part of ethnically divided Cyprus.

The imposing, Turkish-funded structure that's believed to be the largest mosque on the east Mediterranean island will hold as many as 3,000 worshippers beneath its massive domes. It's named after Umm Haram, who legend says was a relative of the Prophet Muhammad and who died in Cyprus after falling off her mule during a 7th-century Muslim military campaign.

But the construction of the huge mosque has become emblematic of fears held by some Turkish Cypriots that a resurgence of the Islamic faith is a direct assault on their long-held secular way of life, and a means by which Turkey can further expand and entrench its control over all facets of their 270,000-strong community.

Religious leaders and education authorities in the north counter such talk as baseless fear-mongering among a radically secular few. They insist what's happening is the restoration of Islam at the core of Turkish Cypriots' collective identity, as it was for centuries.

Leftist Turkish Cypriots have long bemoaned Turkey's high-handed ways with Turkish Cypriots, especially after the island was split in 1974 when Turkey invaded in the wake of a coup by supporters of union with Greece. But the issue has again come to the fore after a promising round of talks with the majority Greek Cypriots to reach a reunification deal failed in the summer.
(MENELAOS HADJICOTSIS | Associated Press, 29 Nov 2017)

Les neuf Turcs arrêtés à Athènes poursuivis pour "terrorisme"

Le parquet d'Athènes a ouvert mercredi des poursuites pénales pour "actions terroristes" contre les neuf ressortissants turcs arrêtés la veille dans la capitale grecque et soupçonnés d'appartenir à un groupe d'extrême gauche, le DHKP-C, classé organisation "terroriste" en Turquie ainsi que par l'Union européenne et les Etats-Unis.

Détenus depuis mardi après leur arrestation par la police antiterroriste dans leurs appartements à Athènes, les neuf Turcs,
huit hommes et une femme, ont été poursuivis pour "appartenance à une organisation terroriste", "actions terroristes dont fourniture et fabrication de bombes", "détention d'armes et d'explosifs", a déclaré une source judiciaire.

Ils ont également été poursuivis pour "refus d'obtempérer" au moment de leur arrestation, a dit la même source.

Dans leurs appartements, la police a découvert "un pistolet CZ, des détonateurs qui pourraient être utilisés pour la fabrication d'explosifs, des passeports et du matériel digital", selon un communiqué de la police.

L'une des neuf personnes arrêtées était recherchée par la police grecque depuis 2013, après l'arraisonnement d'un bateau au large de l'île de Chios en mer Egée, tentant de transférer des armes en Turquie.

A l'époque, celle-ci s'était échappée alors qu'une dizaine de personnes, des Turcs et des Grecs, avaient été arrêtées puis condamnées par un tribunal grec en première instance pour "transfert illégal d'armes" et d'autres crimes.

Les poursuites pénales contre les neuf Turcs interviennent dix jours avant la visite officielle à Athènes du président turc Recep Tayyip Erdogan, prévue pour les 7 et 8 décembre.

Depuis des décennies, de nombreux membres des organisations kurdes se sont réfugiés en Grèce, qui entretient des relations délicates avec la Turquie, en raison des revendications territoriales historiques de ces deux pays voisins.

Outre ces différends territoriaux, leurs relations bilatérales ont connu de nouvelles tensions depuis le coup d'Etat avorté de juillet 2016 en Turquie, de nombreux officiers turcs ayant demandé l'asile en Grèce comme dans d'autres pays européens, pour échapper aux arrestations tous azimuts d'opposants au gouvernement.

Une demande d'Ankara d'extrader huit officiers turcs arrivés en Grèce au lendemain de la tentative de putsch et présumés selon la Turquie y avoir participé a été rejetée en janvier par la justice grecque.

Toutefois, les deux pays coopèrent toujours dans le domaine migratoire depuis la signature en mars 2017 du pacte UE-Ankara, qui a considérablement contribué à arrêter le grand flux des réfugiés et des migrants de la Turquie vers l'Europe.
(AFP, 29 novembre 2017)

Greek PM Tsipras Limits Sharia Law in Western Thrace

Prime Minister Alexis Tsipras, on Wednesday, announced a bill that will set limits to the jurisdiction of Islamic Sharia law in the region of Western Thrace.

The Sharia law is in effect in Western Thrace where the largest Muslim minority in Greece live. Even though Sharia was abolished in Turkey in 1926, Ankara continues to support its existence in Thrace.

Sharia is a religious law, but today it deals with family matters mostly. Muftis in Western Thrace can deliver binding rulings on family law issues, outside the parameter of Greek civil law. However, Greek courts must ratify the mufti decisions.

During his visit to Thrace, Tsipras announced that a new bill that will be tabled in parliament soon, will state clearly that the jurisdiction of the mufti is optional. From then on, the mufti’s authority will be in line with Greek and European law, so that the full rights of all litigants will be protected.

However, litigants will have the option to declare in writing that they want Islamic law to be applied.


Immigration / Migration


57 migrants pakistanais retrouvés enchaînés dans une cave

La police turque a libéré 57 migrants pakistanais enchaînés dans une cave à Istanbul par des passeurs qui tentaient de leur extorquer de l'argent après leur avoir promis de les faire passer en Europe, a rapporté mardi la presse turque.

Les 57 ressortissants pakistanais ont été retrouvés lundi dans la cave d'un immeuble du district d'Arnavutköy, sur la rive européenne d'Istanbul, a indiqué le quotidien Hürriyet, précisant que plusieurs d'entre eux portaient des traces de coups.

Les policiers ont interpellé trois hommes, pakistanais eux aussi, soupçonnés d'avoir trompé les migrants en leur promettant de les faire passer en Italie ou en Grèce contre 10.000 dollars, rapporte Hürriyet.

Après avoir enchaîné les candidats à l'exil dans la cave, les passeurs les ont forcés à contacter des proches pour leur dire qu'ils étaient bien arrivés en Europe et leur demander de transférer les 10.000 dollars, selon le journal.

La Turquie est l'un des principaux lieux de transit des migrants et réfugiés qui souhaitent rejoindre l'Europe, via notamment les îles grecques en mer Egée.

Ces dernières années, des centaines de milliers de personnes, notamment des Syriens et Irakiens fuyant la guerre, mais aussi des Pakistanais ou des Afghans, ont rejoint l'Europe de cette manière.

Cependant, le flux a été drastiquement réduit à la faveur d'un pacte controversé conclu en mars 2016 entre Ankara et l'Union européenne.
(AFP, 28 novembre 2017)

Ankara va demander à Berlin l'extradition d'un refugié

Les autorités turques pensent que le "numéro 2" du putsch manqué l'an dernier se trouve en Allemagne et ont préparé mardi une demande d'extradition qui sera transmise à Berlin, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.

Cette demande vise Adil Öksüz, considéré par Ankara comme le chef opérationnel des putschistes. Il avait été arrêté en Turquie quelques heures après l'échec du coup de force du 15 juillet 2016, puis relâché dans d'obscures conditions, avant de disparaître.

En août dernier, après que des journaux turcs eurent rapporté des rumeurs indiquant qu'il pourrait se trouver en Allemagne, Ankara avait envoyé une note diplomatique à Berlin demandant aux autorités allemandes de vérifier cette piste.

La présence de M. Oksüz en Allemagne n'a pas été publiquement confirmée de source officielle, ni en Allemagne, ni en Turquie.

Selon Anadolu, la demande d'extradition a été rédigée à la demande d'un tribunal d'Ankara où M. Öksüz est jugé in absentia avec 485 autres prévenus, dans le cadre d'un des nombreux procès liés au putsch avorté.

Le document a été transmis au ministère turc de la Justice, à qui il appartient de l'envoyer en l'Allemagne, d'après Anadolu.

Les autorités turques accusent le prédicateur islamique Fethullah Gülen, auto-exilé aux Etats-Unis, d'avoir fomenté le putsch manqué à l'aide de la puissante confrérie qu'il dirige, ce que l'intéressé a toujours fermement nié.

Selon le gouvernement turc, M. Öksüz, un professeur en théologie, était le responsable chargé d'assurer la coordination depuis la Turquie entre M. Gülen et les éléments factieux au sein de l'armée en vue de renverser le président Recep Tayyip Erdogan.

L'établissement de cette demande d'extradition survient alors que les relations entre la Turquie et l'Allemagne se sont fortement tendues ces derniers mois, en raison notamment des critiques de Berlin sur la situation des droits de l'homme.
 Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées en Turquie depuis le putsch manqué et plus de 100.000 limogées ou suspendues.

Outre les milieux gulénistes, ces purges ont aussi frappé des opposants prokurdes, des médias critiques et des ONG.
(AFP, 21 novembre 2017)

Un réfugié politique turc emprisonné à Liège

Erdal Gökoglu, réfugié politique en Belgique depuis 2007, a été arrêté le 13 Novembre à Liège. Il est incarcéré sur base d’un mandat d’arrêt international émis par l’Allemagne.

Il est détenu à la prison de Lantin et attend de comparaître devant un juge pour connaître la raison de son arrestation.

Le 17 novembre, ses amis ont fait une manifestation pour sa mise en liberté devant la prison.

Erdal vit en Belgique depuis 2002. Il y a été reconnu comme réfugié politique en 2007. Il souffre du syndrome de Wernicke-Korsakoff des suites de sa grève de la faim dans les prisons turques.

Il avait été arrêté le 24 janvier 2016 à Varsovie sur base d'un mandat d'arrêt international émis par la Turquie, mais mis en liberté le 6 avril 2016 par un tribunal polonais. (Info-turk, November 20, 2017)

belgo

Crise au PS: Özkara compte sur le soutien de Laurette Onkelinx


Le président de la section de Schaerbeek, Georgy Manalis, a décidé de jeter l'éponge et de rendre son mandat. Celui-ci a écrit une lettre à la présidente de la Fédération bruxelloise Laurette Onkelinx. Une missive envoyée ce mercredi, à la veille du vote devant désigner la tête de liste en vue des élections communales d'octobre 2018.

Trois candidats se présentaient au suffrage des membres lors d'une assemblée générale programmée en soirée: le président de la section Georgy Manalis, Emin Ozkara député bruxellois et conseiller communal, Matthieu Degrez conseiller CPAS. Tout était prêt depuis plusieurs jours... jusqu'au coup de théâtre, entraînant le report du vote.

Un des trois candidats pour la tête de la liste PS de la Commune de Schaerbeek, Emin Özkara compte sur le soutien de Laurette Onkelinx.

Selon un journal turc en ligne, Özkara a déjà fait l'éloge public suivant à Onkelinx au Conseil communal de Schaerbeek le 25 octobre 2017.

«Monsieur le Bourgmestre,
Mesdames, Messieurs les échevins,
Madame la Cheffe de groupe,
Chère Laurette,Chère Laurette,

Tu as été et tu resteras une femme politique d’exception qui a marqué plusieurs générations.

Ta détermination, ton enthousiasme, ta vigueur ont incontestablement participé au rayonnement du socialisme. Ton engagement sans faille à tous les niveaux de pouvoir, a forcé et force aujourd’hui encore, jusqu’au respect de tes adversaires politiques. Tu ne comptes pas les heures lorsqu’il s’agit de défendre la Justice sociale, la Solidarité et le Progrès, valeurs qui, je le sais, te sont très chères.

Laurette, de par ta vision, tu as contribué à la cohésion et l’émancipation du parti, mais aussi à celles de notre section. Tu as aussi contribué tant à la vision politique de certaines personnes ici présentes qu’à la bonne gestion quotidienne de la cité et de notre si belle commune. Je te remercie pour la lumière et l’attention que tu as su apporter à tous sans distinction et dans la diversité des opinions.

Laurette, tout comme toi, je suis convaincu de deux choses:

le socialisme ne meurt jamais! Il grandit, il diminue parfois, mais il ne meurt JAMAIS!!! et que c’est à force d’écoute, de bonne volonté et de travail que l’on parvient à gagner le cœur des gens et à trouver des solutions qui permettent à la cité et aux citoyens d’aller de l’avant vers et pour un avenir meilleur.

Laurette comme tout le monde le sait, j’ai un frère jumeau, mais toi tu n’as pas de sœur jumelle, tu es unique! Tel que je te connais, je suis persuadé que tu ne te reposeras pas et que tu continueras, à ta manière, à lutter pour une société Plus solidaire, Plus Fraternelle et Plus Juste!

Laurette, encore une fois, je te remercie et t’offre en mon nom et au nom de mon groupe douze roses rouges. Chaque rose rouge symbolise une année de ta forte implication au sein de notre section et de notre commune.

Merci Laurette,

Schaerbeek, Conseil Communal du 25 octobre 2017. »

Six mois pour avoir menacé la Secrétaire d'Etat Zuhal Demir

Le tribunal correctionnel de Tongres a condamné, mercredi, un Liégeois de 25 ans à six mois de prison et à une amende de 400 euros pour avoir adressé dans le courant de l’année des menaces à la secrétaire d’Etat à l’Egalité des chances et à la Lutte contre la pauvreté, Zuhal Demir (NVA). L’ordinateur qui a servi à l’envoi du mail a été confisqué.

Un courriel haineux

Le 19 mars, le jeune homme s’était rendu sur le site Internet d’un journal turc, qui écrivait que Zuhal Demir était membre de l’organisation terroriste kurde PKK. D’après lui, un lien se trouvait au bas de l’article par lequel un courriel pouvait être envoyé à l’organisation.

Dans son mail, l’homme écrivait que “ce genre de personne devrait être lynchée et pendue pour trahison et terrorisme et devrait recevoir la peine capitale”. “Ce sont des chiens”, ajoutait il.

Devant le juge, il a expliqué qu’il en avait après les gens qui perpétraient des attentats suicides dans les supermarchés et les salles de concert et non après la secrétaire d’Etat elle-même.

Il a prétendu qu’il n’avait pas remarqué que le mail était envoyé à l’adresse personnelle de Mme Demir. Un raisonnement qui n’a pas convaincu le juge puisque dans son message, l’homme s’est adressé à Mme Demir plutôt qu’au PKK.

Menace d’attentat

Le Liégeois avait également effectué des recherches à partir du mot-clef “zuhaldemir” et était tombé directement sur la page de la secrétaire d’Etat. Zuhal Demir avait averti la police après avoir reçu le courriel, qui contenait également une menace d’attentat prévu pour le 16 avril.

Une arme, pour laquelle aucun permis n’a été délivré, a par ailleurs été retrouvée à la suite d’une perquisition au domicile du jeune homme.

Celui-ci a été condamné à verser la somme de 400 euros à la secrétaire d’Etat en guise de dédommagement. Le ministère public avait requis huit mois de prison avec sursis et une amende de 800 euros.

Le conseil de Mme Demir avait réclamé qu’un signal fort soit donné par le tribunal.

Pas une première

La secrétaire d’Etat avait déjà fait l’objet d’une menace similaire auparavant. Le parquet du Limbourg avait interpellé un suspect de 34 ans, originaire de Genk, qui avait menacé la secrétaire d’Etat NVA à la suite de la diffusion d’une émission de la télévision turque “A Haber”, dans laquelle Zuhal Demir était présentée comme une partisane du PKK.

La chaîne de télévision avait utilisé des images de l’émission “De Afspraak” (VRT) où la députée d’origine kurde expliquait pourtant qu’elle n’avait aucune sympathie pour ce parti. (La Libre Belgique – Belga, 9 nov 2017)


Bruxelles, depuis toujours, terre d’exil pour réprouvés

Il l’a affirmé mardi : Carles Puigdemont ne compte pas, à ce stade, demander le statut de réfugié politique en Belgique. Le président indépendantiste catalan destitué par Madrid n’entend pas pour autant rentrer tout de suite dans son pays, où la justice espagnole a entamé à son encontre des poursuites pour sédition et rébellion, chefs d’accusation passibles respectivement de 15 et 30 ans de prison. En attendant que la situation se décante, l’homme a posé ses valises à l’hôtel, du côté de la Porte de Namur.

Avec la demande d’extradition de Puigdemont, les hostilités judiciaires sont ouvertes
La présence à Bruxelles de « dissidents politiques » célèbres est une histoire aussi ancienne que l’indépendance belge. Au XIXe siècle, les deux plus célèbres exilés furent assurément Karl Marx, chassé d’Allemagne puis de France, qui séjournera chez nous de 1845 à 1848 ; et Victor Hugo, lequel, fuyant le régime de Louis-Napoléon Bonaparte – qu’il surnomma « Napoléon le Petit » dans un pamphlet publié dans la foulée du coup d’État du 2 décembre 1851… – s’établit Grand-Place durant sept mois, en 1851-1852, avant de poser ses malles à Jersey.

À l’époque, le mandat d’arrêt européen n’existait évidemment pas – il n’a été institué qu’en 2002 – et il faudra attendre la fin du XIXe siècle et le début du XXe pour assister à une accélération des conventions bilatérales d’extradition – celles-ci devenant un enjeu universel de régulation des relations internationales. Libres de leurs mouvements aussi longtemps qu’ils n’avaient point enfreint les lois locales, ces « parias » étaient souvent source de tensions diplomatiques…

Désireuse de conserver des relations de bon voisinage avec la France, grande pourvoyeuse d’exilés et de proscrits, la jeune Belgique adopta ainsi, le 22 septembre 1845, une législation donnant au gouvernement le pouvoir d’obliger les étrangers à « habiter dans un lieu déterminé » et même, dans les cas les plus problématiques, de les faire « sortir du royaume ». Une disposition liberticide très critiquée à l’époque dans les milieux « progressistes », car en contradiction avec les principes d’hospitalité politique défendus dans la constitution de 1830.

Quelques années après Hugo, un autre Français célèbre, militaire celui-là, choisit Bruxelles comme terre d’exil… mais aussi comme dernière demeure.

Le 30 septembre 1891, Georges Boulanger, général en disgrâce, se tirait une balle dans la tête au cimetière d’Ixelles, devant la tombe de Marguerite Bronzet, vicomtesse de Bonnemains, sa maîtresse et compagne d’exil, qui avait succombé à la tuberculose deux mois et demi plus tôt. Il est enterré à ses côtés, à l’endroit de son trépas.

Boulanger a en commun avec Puigdemont d’avoir suscité d’énormes espoirs de changements politiques parmi ses nombreux et disparates supporters, au point d’effrayer le pouvoir en place, qui finira par l’accuser de complot contre l’Etat. Comme le président catalan, l’officier français prit la poudre d’escampette. La fin de l’histoire catalane est naturellement encore à écrire…

Georges Boulanger avait été nommé ministre de la Guerre en 1886. C’était l’époque où la IIIe République se cherchait encore. À deux reprises, elle dut repousser des tentatives de restauration de la monarchie. Mais le général donna des gages aux républicains en défendant la loi d’exil frappant les princes, dont le duc d’Aumale, son protecteur. Il gagna par ailleurs l’estime des ouvriers en refusant d’utiliser la force contre les mineurs grévistes de Decazeville et en ordonnant aux soldats de partager avec eux leurs rations. Il entreprit aussi d’améliorer les conditions de vie dans les casernes.

Sa popularité devint très importante. D’autant que l’homme portait beau et parlait clair. Les vaincus de 1870 recommencèrent à croire à la gloire. Grâce au « Général la Revanche », ils pouvaient caresser l’espoir de ramener l’Alsace et la Lorraine dans le giron national.

Mais de leur côté, les républicains regardaient avec de plus en plus de méfiance cet officier un peu trop sûr de lui, qui rassemblait sur son nom une coalition hétéroclite d’opposants : revanchards, bonapartistes, monarchistes, tous attachés à la guerre contre l’Allemagne de Bismarck et à la ruine de la République.

Boulanger sera écarté du gouvernement suivant. On l’éloignera même de Paris, en lui confiant le commandement d’une garnison de province : le 3e  corps d’armée de Clermont-Ferrand. Lors de son départ pour l’Auvergne, des milliers d’hommes et de femmes se pressèrent gare de Lyon, pour acclamer leur héros.

Mais alors que le pouvoir semblait à portée de main, le vaillant soldat se montra piètre politicien. Il complota simultanément avec Clemenceau, le comte de Paris et le prince Napoléon. Cette coalition improbable lui permit d’entrer à la Chambre. Mais, au soir de son élection, le nouveau député de Paris planta là ceux qui voulaient le conduire à l’Elysée à la tête de 100.000 partisans pour rejoindre sa maîtresse et pour prendre sa dose quotidienne de morphine !

Le destin avait tourné. La suite fut assez pathétique. Le nouveau ministre de l’Intérieur, Ernest Constans, monta un dossier à charge dans lequel se mêlaient fausses et vraies rumeurs. L’une d’elles affirmait que le général allait être traduit en Haute Cour pour complot contre l’Etat…

Le 3 avril 1889, pris de panique, et sans mettre ses partisans dans la confidence, Georges Boulanger gagna la gare du Nord et sauta dans le train de Bruxelles en compagnie de Marguerite, sa maîtresse. Cette fuite eut un effet désastreux sur l’opinion. Et lorsque le 14, la Haute Cour le reconnut coupable de « complot et d’attentat pour changer la forme du gouvernement » et le condamna par contumace à la déportation, il n’y eut aucune émotion populaire. Le « boulangisme » appartenait déjà au passé. (Le Soir, 3 novembre 2017)




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