Droits
de l'Homme / Human Rights
Près de 2.000 condamnations à vie
depuis le putsch manqué
Près de 2.000 personnes ont été condamnées
à la prison en vie en Turquie lors de procès liés au putsch manqué de
juillet 2016 contre le président Recep Tayyip Erdogan, ont rapporté les
médias d'Etat mardi.
Ankara impute le coup d'Etat manqué au prédicateur Fethullah Gülen, qui
vit en exil aux Etats-Unis depuis une vingtaine d'années et nie toute
implication dans la tentative de putsch.
Depuis le coup de force, les autorités turques ont lancé des purges
d'une ampleur sans précédent, visant notamment les partisans présumés
de M. Gülen. Plus de 55.000 personnes ont été arrêtées et 140.000
limogées ou suspendues.
Sur 289 procès ouverts depuis le putsch avorté à travers le pays, 239
se sont d'ores et déjà achevés, donnant lieu à 1.934 condamnations à la
prison à vie, selon l'agence de presse étatique Anadolu.
En outre, 1.123 personnes ont été condamnées à des peines allant d'une
à vingt années de prison, selon la même source.
L'une des dernières personnes être condamnées est un neveu de M. Gülen,
Selman Gülen, qui s'est vu infliger mardi une peine de sept ans et demi
de prison par un tribunal qui l'a reconnu coupable d'"appartenance à un
groupe terroriste armé", a indiqué Anadolu.
Les purges en Turquie ne connaissent pas de répit plus de deux ans
après le putsch manqué, avec de nouveaux coups de filet annoncés chaque
semaine ou presque.
Au-delà des personnes liées, ou soupçonnées de l'être, au mouvement du
prédicateur Gülen, les purges ont également visé des opposants
prokurdes et des médias, suscitant les critiques des pays européens et
d'organisations de défense des droits de l'homme. (AFP, 18 déc
2018)
Un Britannique condamné en Turquie pour
"terrorisme" a fui au Royaume-Uni
Un ancien soldat britannique condamné en Turquie pour des liens avec
une milice kurde considérée comme "terroriste" par Ankara a annoncé
avoir fui au Royaume-Uni dans une interview à la BBC vendredi.
Joe Robinson, 25 ans, a déclaré à la radio qu'il avait "pris la
décision difficile de prendre le sujet en main".
Le Britannique avait été arrêté en Turquie en juillet 2017, alors qu'il
y passait des vacances. Il avait ensuite été placé en détention
provisoire pour avoir publié des photos le montrant en tenue de
camouflage avec des combattants des Unités de protection du peuple
(YPG), milice kurde de Syrie considérée comme "terroriste" par Ankara
mais alliée de Washington dans la lutte contre le groupe Etat islamique
(EI).
En septembre, un tribunal d'Aydin, dans l'ouest de la Turquie, l'a
condamné à sept ans et demi de prison pour "appartenance à une
organisation terroriste", avait rapporté l'agence de presse DHA. M.
Robinson n'avait pas assisté à son procès pour "raisons de santé",
précisait DHA sans plus de détails. Il était en liberté dans l'attente
de son jugement en appel.
"En Syrie, j'ai réussi à aider les civils et à sauver des vies. Ce
n'est pas un acte terroriste", a-t-il déclaré à la BBC. Il avait
expliqué auparavant s'être rendu en Syrie pour apporter une aide
médicale.
La fiancée de Joe Robinson, de nationalité bulgare, qui avait été
arrêtée avec lui et avait été condamnée à près de deux ans de prison en
septembre pour "propagande terroriste", se trouve actuellement au
Royaume-Uni, selon DHA.
Selon la presse britannique, Joe Robinson est un ancien soldat qui
avait notamment servi en Afghanistan en 2012 et s'était rendu en Syrie
en 2015 pour apporter une aide médicale aux YPG. (AFP, 14 déc
2018)
IHD-TIHV: "State of Emergency Made Permanent in Turkey"
Human Rights Association (İHD) and Human Rights Foundation of Turkey
(TİHV) released a joint statement on the occasion of Human Rights Day
today (December 10).
The statement has emphasized that though it has been 70 years since the
Universal Declaration of Human Rights was adopted by the United Nations
(UN), "an international order based on the rights and freedoms
indicated in the declaration has not been established yet."
The 22-page statement of the İHD and TİHV also has a chapter entitled
"State of Emergency Which Has Become Permanent", where the developments
that happened in Turkey during the State of Emergency and the laws
adopted afterwards have been examined.
The statement has also listed the violations of right to life,
prohibition of torture and ill treatment, freedom of expression and
press, freedom of association, right to vote and stand for election as
well as male violence, prison conditions, Kurdish question and
violations faced by refugees.
"State of Emergency has become permanent"
In the section on post-State of Emergency period, it has been indicated,
"Though the State of Emergency was lifted on July 18, 2018, the Law no.
7145, which foresees that certain practices of the State of Emergency
shall remain in effect for at least three years, was adopted on July
25, thereby making State of Emergency permanent with all of its
consequences."
What happened during State of Emergency?
The statement has shared the following informations regarding the State
of Emergency, which was in force from July 21, 2016 to July 18, 2018:
* The period of detention was increased to 30 days. As per the the
Statutory Decree no. 668 adopted on July 27, the detained were banned
from consulting their attorneys in the first five days of their
detention.
* On January 23, 2017, the period of detention was reduced to 14 days.
This period is currently 12 days at the most.
* 135 thousand 147 public officers were discharged by Statutory
Decrees. 3, 833 of them have been reinstated in their previous
positions.
* 4 thousand 395 judges and prosecutors in total were discharged from
their posts, 170 of them have been reinstated afterwards.
* 2 thousand 281 private educational institutions (schools, courses,
hostels, dormitories, etc.) were closed. 15 private universities were
also closed. The activities of 19 trade unions and confederations were
ended.
* 3, 041 permanent personnel of the closed universities were unemployed.
* A total of 201 media and broadcasting organizations were closed and
only 25 of them could be reopened afterwards.
* 1,607 associations were closed and only 183 of them were allowed to
be reopened. 168 foundations were closed, 23 of them were reopened. (BIA, Dec 10, 2018)
Nouveau coup de filet en lien avec le putsch manqué
Les autorités turques ont arrêté vendredi plusieurs dizaines de
militaires soupçonnés d'être liés au prédicateur Fethullah Gülen, bête
noire d'Ankara qui l'accuse d'avoir orchestré une tentative de coup
d'Etat en 2016.
Selon l'agence de presse étatique Anadolu, le parquet d'Ankara a émis
des mandats d'arrêt visant 87 anciens sous-officiers rattachés au
commandement de l'armée de l'Air, dont 41 ont été interpellés dans la
matinée.
Par ailleurs, le procureur général d'Istanbul a émis des mandats
d'arrêt contre 41 gendarmes, des officiers ou sous-officiers pour la
plupart, a rapporté Anadolu.
Ces militaires sont soupçonnés d'être liés au mouvement du prédicateur
Gülen, un ancien allié du président Recep Tayyip Erdogan qu'Ankara
accuse d'avoir ourdi la tentative de putsch du 15 juillet 2016.
M. Gülen, qui réside aux Etats-Unis depuis une vingtaine d'années, nie
toute implication dans le coup de force.
Depuis le coup d'Etat manqué, les autorités turques ont lancé des
purges d'une ampleur sans précédent. Plus de 55.000 personnes ont été
arrêtées et 140.000 limogées ou suspendues.
Et ces arrestations ne semblent pas faiblir, avec de nouveaux coups de
filet annoncés chaque semaine ou presque. Mardi, les autorités turques
ont ainsi émis des mandats d'arrêt contre près de 300 personnes
soupçonnées d'être des partisans de M. Gülen.
Au-delà des personnes liées, ou soupçonnées de l'être, au mouvement de
ce prédicateur, les purges ont également visé des opposants prokurdes
et des médias critiques, suscitant les critiques des pays européens et
d'organisation de défense des droits de l'homme. (AFP, 7 déc
2018)
Gezi Investigation Against 600 People in Ankara
Ankara
Chief
Public Prosecutor's Office has issued an indictment against 120 people
as part of an investigation launched into Gezi Park protests.
Sending the
indictment to the court, the Prosecutor's Office has charged the
suspects with "opposition to the Law on Meetings and Demonstrations"
and "resisting to prevent public officers from fulfilling their duties."
As reported
by the state-run Anadolu Agency, Press Offences Investigation Bureau of
the Ankara Chief Public Prosecutor's Office has started working to
eliminate the deficiencies in the files of the investigations launched
into the Gezi Park protests in the capital city of Ankara.
5 separate
lawsuits against 120 people
The Public
Prosecutor appointed to conduct the investigations into the protests
has filed five separate lawsuits against 120 suspects on charges of
"opposition to the Law on Meetings and Demonstrations" and "resisting
to prevent public officers from fulfilling their duties."
Anadolu
Agency has also reported that the investigation against 600 people has
still been continuing and the ones who have not been summoned to depose
yet will be invited to give their depositions. (BIA, Dec 6, 2018)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Enquête contre un journaliste de télévision
Un procureur turc a ouvert vendredi une enquête contre un célèbre
journaliste de la chaîne de télévision Fox Haber, moins de deux
semaines après que le président Recep Tayyip Erdogan l'eut sermonné
pour des commentaires sur les "Gilets jaunes" en France, selon des
journaux.
Fatih Portakal est soupçonné d'"ouvertement inciter à commettre un
crime" après s'être demandé le 10 décembre sur Twitter si les Turcs
pourraient protester à l'image des "Gilets jaunes" français, ont écrit
les quotidiens Hurriyet et Milliyet.
"Allez, faisons une (action de) protestation pacifique contre les
hausses (de prix), les hausses du (prix du) gaz naturel. Allez,
faisons-le. Serions-nous capables de le faire ?", s'était interrogé ce
journaliste, qui est suivi par plus de six millions de personnes.
"Pour l'amour de Dieu, dites-moi combien de personnes sortiraient ?",
avait ajouté Fatih Portakal pendant un programme d'information.
Il s'interrogeait sur les craintes de la population turque à protester
à la lumière des interventions musclées de la police contre des
manifestations antigouvernementales. M. Erdogan a été critiqué pour la
brutalité de la répression de celles de 2013 notamment.
Les propos du journaliste avaient alors été interprétés par les
autorités turques comme étant un appel à manifester sur fond de forte
inflation en Turquie, où les prix à la consommation ont augmenté de
plus de 25% en octobre sur un an puis de près de 22% en novembre.
Il avait fait ses commentaires pendant qu'étaient diffusées des
informations sur le mouvement français des "Gilets jaunes", né pour
dénoncer la hausse des prix de l'essence avant de se transformer en
actions de protestation contre le gouvernement.
Le président turc avait quelques jours plus tard qualifié Fatih
Portakal de personne "immorale", assurant que "la justice fournira la
réponse nécessaire, je crois cela".
Au début de la semaine, l'autorité turque de l'audiovisuel RTUK a
infligé une amende d'un montant non révélé à Fox Haber, qui accorde une
couverture plus large que les autres principales chaînes de télévision
aux partis d'opposition.
Fox Haber ("Fox Nouvelles" en turc) n'a pas de lien avec la chaîne
américaine Fox News.
Les Occidentaux et les défenseurs des droits de l'homme ont exprimé
leurs préoccupations concernant le respect de la liberté d'expression
sous la présidence de M. Erdogan, des dizaines de journalistes et de
militants ayant été emprisonnés. (AFP, 29 déc
2018)
Press
Council: 2018 a 'Pitch Black' Year for Media
The Press Council has released its 2018 report of "Freedom of Press and
Expression." The report comprises of events that took place regarding
freedom of press and expression and violations of rights committed in
2018.
The Press Council's Chair Pınar Türenç, Vice President Murat Önok,
Board Members Hüsamettin Cindoruk, Atilla Gökçe, Başar Yaltı, Turgay
Noyan, Okşan Atasoy, Mustafa Baş and Melih Berk have held a press
conference to announce the findings of the report.
Türenç has said that with "detentions, trials, arrests, heavy prison
sentences including life imprisonment, shut down television channels
and newspapers, hundreds of journalists who lost their jobs, press
members being pointed as targets by top authorities", 2018 is a "pitch
black year" for journalists.
"Turkey leads the way in incarcerating journalists"
Having stated that the statements such as "There are no arrested
journalists in Turkey" are not convincing," the report has said,
"Turkey leads the way with China and Egypt in the list of countries
with most journalists in prison."
The report includes estimations which were made by various institutions
regarding the imprisoned journalists.
Depending on the criteria used, such as journalists who have or do not
have press cards issued by the Presidency, accused of journalism or
being a member of a terrorist organization, work regularly or
temporarily, the number of imprisoned journalists in Turkey vary
between 33 and 217.
"Independent media demonized"
In the report, it has been underpinned that "operations to subdue the
media" accelerated after transition to the Presidential Government
System.
"The media organizations and journalists who are doing independent and
free journalism are being demonized. Media organizations like
Cumhuriyet and Sözcü newspapers and Fox TV were subjected to pressure."
Media organs shut down, journalists lost their jobs
The report has remarked that facing increasing input prices due to the
economic crisis, many newspapers and television channels, including
national newspapers stopped or restricted publication and broadcasting.
Hundreds of press members lost their jobs as a result of handovers of
media organizations, the report has also said.
"Remedy is occupational solidarity"
The Press Council has said that the media, which is experiencing one of
the greatest crises in its history, should mobilize its own dynamics.
The Council stated that occupational solidarity is a must.
"We are ready to do our part for the solution of rights violations as
long as a base is established without compromising freedom of press on
universal standards."
"Everybody's freedom is under threat"
Vice Chair of the Press Council and Koç University Lecturer Dr. Murat
Önok said that everybody's freedom is under threat.
"Whatever your distance is to the political power, the developments
threatening the freedom of press and independence of judiciary should
be opposed all together.
"Because, in the countries where these principles do not work, it is
inevitable that all of us will be mistreated. The matter is when and in
what order this will happen." (BIA, 28 December 2018)
RSF dénonce le harcèlement des
deux dernières chaînes de télévision critiques
Après le lynchage médiatique, le matraquage financier : les chaînes
turques FOX TV et Halk TV viennent d’être condamnées à des amendes
astronomiques. Reporters sans frontières (RSF) dénonce un acte de
censure qui ne vise qu’à parachever la mise au pas de l’audiovisuel
turc.
C’est un coup de massue : le 26 décembre 2018, le Haut Conseil de
l’audiovisuel (RTÜK) a condamné la joint-venture américano-turque FOX
TV à un million de livres turques d’amende (soit plus de 165 000 euros)
et à la suspension pour trois jours de son principal journal télévisé.
La chaîne kémaliste Halk TV est quant à elle frappée d’une amende de 80
000 livres turques (environ 13 000 euros) et son émission de débat
“Halk Arenası” est suspendue pour cinq jours. En cas de nouvelle
sanction, la licence de ces chaînes pourrait être annulée.
Les deux médias sont mis en cause pour des critiques diffusées sur
leurs antennes contre les autorités turques. Invités de “Halk Arenası”
le 21 décembre, les célèbres comédiens Metin Akpınar et Müjdat Gezen
avaient mis en garde contre la polarisation et le risque de putsch
induits par la dérive “fasciste” du pouvoir et son rapprochement avec
la Russie. Le journaliste Yılmaz Özdil avait estimé que le pays se
porterait mieux si le chef de l’État “avait bu ne serait-ce qu’une
seule bière”. Commentant le mouvement des gilets jaunes en France, le
présentateur vedette du journal de FOX TV, Fatih Portakal, avait quant
à lui estimé le 10 décembre que le droit de manifester n’était pas
garanti en Turquie.
La réaction d'une rapidité inhabituelle du RTÜK est le couronnement
d'un lynchage orchestré au plus haut niveau ces dernières semaines. Le
président Erdoğan a multiplié les attaques contre les auteurs de ces
propos, avertissant qu’ils en “paieraient le prix” et allant jusqu’à
lancer à l’adresse de Fatih Portakal : “reste à ta place, ou la nation
te brisera le cou”. Les plaintes en justice visant FOX TV et Halk TV se
sont rapidement accumulées, tandis qu’une virulente campagne de presse
se déchaînait à leur encontre. Des militants pro-pouvoir ont manifesté
devant le siège de la chaîne américano-turque, le 26 décembre, en
scandant le nom du chef de l’État. Fatih Portakal a fait état de
menaces de mort.
“Nous condamnons ces sanctions hors de toute proportion : c’est un acte
de censure qui ne vise qu’à mettre au pas les dernières chaînes de
télévision critiques du pays, déclare Johann Bihr, responsable du
bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF. Ces pressions sont
d’autant plus préoccupantes qu’elles consacrent une campagne de haine
intolérable. Nous exhortons les autorités turques à cesser de jouer à
ce jeu dangereux et à respecter la liberté d’expression.”
FOX TV est la dernière des dix chaînes les plus regardées du pays à ne
pas appartenir à un propriétaire proche du pouvoir. La politisation du
RTÜK, dont les membres sont désignés par le Parlement, n’a cessé de
s’accentuer ces dernières années.
La Turquie occupe la 157e place sur 180 pays au Classement mondial de
la liberté de la presse établi en 2018 par RSF. Déjà très préoccupante,
la situation des médias est devenue critique après la tentative de
putsch de juillet 2016 : de nombreux médias ont été fermés sans aucun
recours effectif, les procès de masse se succèdent et le pays détient
le record mondial du nombre de journalistes professionnels emprisonnés.
(RSF, 27 déc 2018)
Nazlı Ilıcak Sentenced to 1 Year, 2
Months in Prison
Journalist and writer Nazlı Ilıcak, who was sentenced to aggravated
life imprisonment on charge of "attempting to abolish the
Constitutional order" as part of the investigation launched into
Fethullahist Terrorist Organization (FETÖ), has been sentenced to 1
year and 2 months in prison for "openly insulting the President" with
her social media posts.
The prison sentence of Ilıcak, which was given due to a Twitter message
of hers about Justice and Development Party (AKP) Chair and President
Recep Tayyip Erdoğan dated February 23, 2016, has not been suspended.
Indictment by Gaziantep Public Prosecutor's Office
The Gaziantep Chief Public Prosecutor's Office, which issued the
indictment against Ilıcak, demanded that the journalist be sentenced to
1 year, 2 months to 4 year, 8 months in prison on charge of "openly
insulting the President." The case file of Ilıcak was then referred to
the İstanbul Anatolian Chief Public Prosecutor's Office with a foreign
plea.
Ilıcak attended her hearing at the 53rd Anatolian Penal Court of First
Instance in Kartal via Audio and Visual Information System (SEGBİS) and
presented her statement of defense. The journalist stated that "the
person whom she called a 'murderer' was not President Erdoğan, but
Abdullah Öcalan, the imprisoned leader of the Kurdistan Workers Party
(PKK)."
The court board ruled that Nazlı Ilıcak shall be sentenced to 1 year
and 2 months in prison. The prison sentence of Ilıcak has not been
deferred.
(BIA,
27 December 2018)
Employee of Yeni Yaşam Newspaper
Tuğba Bulut Arrested
Eight people out of 11, who were taken into custody during the police
raids that were conducted on December 22, have been arrested on the
allegation of "being a member of a terrorist organization."
Tuğba Bulut, an employee of the daily Yeni Yaşam (New Life) newspaper,
is among the arrested.
In the morning of December 25, 11 people were brought to the Anatolian
Courthouse. Tuğba Bulut, Mehmet Acun, Nurten Gündüm, Osman Beğbağa,
Ercan Ekinci, Şahin Özyıldırım, Rodi Bozyel and Ömer Taşkıran were
referred to the investigating judgeship without being questioned by the
Prosecutor's Office.
Social media post is crime evidence
The eight people who deposed at the Anatolian 1st Penal Judgeship of
Peace have been arrested on the allegation of "being a member of a
terrorist organization." Telephone tape records, social media posts,
books, magazines and police records were shown as reasons for arrests. (BIA, 27 December 2018)
Deferred Prison Sentence of 1 Year, 3 Months for 1
Academic
Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a
terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We
will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace,
continued in İstanbul Çağlayan Courthouse today (December 25).
15 academics had their hearings at three separate courts:
At the İstanbul 28th Heavy Penal Court: Research Assistant D.Ü. from
Mimar Sinan Fine Arts University (MSGSÜ) had the third hearing.
At the İstanbul 29th Heavy Penal Court: Dr. Lecturer Berke Özenç from
Turkish-German University had his second hearing; Dr. Lecturer Yıldız
Silier from Boğaziçi University had her third hearing.
At the İstanbul 37th Heavy Penal Court: Prof. Dr. Mesut Yeğen from
Şehir University; Lecturer Zeyno Pekünlü from İstanbul Kültür
University; PhD student B.U.T. from Toronto University; Assoc. Prof.
Dr. K.Ç., Dr. Lecturer Bülent Somay and Research Assistant B.B. from İstanbul Bilgi University; Lecturer Reyhan Tutumlu from
Sabancı University; Dr. Özge Özay from American University; Prof. Dr.
Murat Cemal Yalçıntan and Assoc. Prof. Dr. B.Ş. from the MSGSÜ; and
Prof. Dr. Fikret Uyar from Dicle University had their first hearings.
Dr. Lecturer Filiz Arıöz from Marmara University also had her third
hearing.
One academic sentenced to prison
At the 28th Heavy Penal Court, the court board ruled that academic D.Ü.
shall be sentenced to 1 year, 3 months in prison for "propagandizing
for a terrorist organization" as per the Article no. 7/2 of the
Anti-Terror Law (TMK). The announcement of the verdict has been
deferred.
Opinion as to accusations for three academics
At the 37th Heavy Penal Court, the Prosecutor's Office announced its
opinion as to the accusations for academics K.Ç., B.U.T. and Pekünlü.
The Office demanded that the academics be also penalized as per the
Article no. 7/2 of the TMK. The hearings have been adjourned. (BIA, 25 December 2018)
Un
tribunal ordonne la libération d'un Autrichien
détenu depuis septembre
Un tribunal turc a ordonné lundi la remise en liberté d'un Autrichien
détenu depuis septembre et accusé d'appartenance à un groupe
"terroriste", a indiqué son avocat.
Max Zirngast, étudiant et journaliste proche de l'extrême gauche, avait
été arrêté par les autorités turques après avoir signé des articles
jugés hostiles au président Recep Tayyip Erdogan.
Son avocat Tamer Dogan a indiqué à l'AFP que son client, détenu dans la
région d'Ankara, serait relâché dans les prochaine heures après que le
tribunal a décidé de le remettre en liberté sous contrôle judiciaire.
Selon le quotidien Hürriyet, M. Zirngast, 29 ans, a été formellement
inculpé d'"appartenir à une organisation terroriste" et devrait être
jugé, mais aucune date n'a été annoncée pour son procès.
La cheffe de la diplomatie autrichienne Karin Kneissel s'est félicitée
dans un tweet de l'imminente libération de M. Zirngast et a appelé "à
une conclusion rapide de la procédure criminelle" le visant.
Le 12 décembre, le chancelier autrichien Sebastian Kurz avait exigé sa
remise en liberté.
"Nous souhaitons une procédure conforme à l'Etat de droit et cela
signifie selon moi une libération immédiate", avait déclaré M. Kurz à
la presse à Vienne.
"Il y a en Turquie beaucoup trop de gens incarcérés à tort" et c'est
"inacceptable", avait souligné le chancelier, dont le pays assume
jusqu'à la fin du mois la présidence tournante de l'Union européenne.
Etabli en Turquie depuis trois ans et collaborant à plusieurs
publications internationales, dont la revue d'extrême gauche de langue
allemande Re:volt magazine, Max Zirngast a été arrêté le 11 septembre à
Ankara.
Dans une tribune publiée le mois dernier par le Washington Post, M.
Zirngast avait indiqué avoir été interrogé principalement sur un
article paru dans la revue américaine de gauche Jacobin, dans lequel il
aurait selon les enquêteurs "insulté" M. Erdogan, un délit en Turquie. (AFP, 24 déc
2018)
Un célèbre acteur interrogé pour
"menaces" contre Erdogan
Un célèbre acteur turc a été interrogé lundi à Istanbul dans le cadre
d'une enquête ouverte contre lui pour avoir tenu des propos jugés
"menaçants" envers le président Recep Tayyip Erdogan, ont rapporté les
médias.
Metin Akpinar, 77 ans, a été convoqué pour être entendu dans la matinée
par le bureau du procureur à Istanbul, selon la chaîne de télévision
CNN-Turk.
Le parquet d'Istanbul avait annoncé dimanche l'ouverture d'une enquête
contre cet acteur à la suite de "propos insultants menaçant le
président turc d'un coup d'Etat et de meurtre".
Selon les médias turcs, l'enquête a été ouverte après que l'acteur eut
affirmé au cours d'un programme diffusé vendredi par la chaîne
d'opposition Halk TV que la démocratie était "la seule option pour
sauver la Turquie de la polarisation et du désordre".
"Si nous n'y arrivions pas, et comme cela fut le cas avec toutes les
formes de fascisme, le leader pourrait être pendu par les pieds ou être
empoisonné dans un cachot ou connaître le même sort que celui d'autres
leaders par le passé", a-t-il ajouté, selon la même source.
Il a aussi affirmé, toujours selon les médias, que tous les dirigeants
turcs qui "s'étaient tournés vers la Russie" avaient été évincés par
des coups d'Etat, à l'exception du fondateur de la Turquie moderne
Mustafa Kemal Atatürk.
Un autre acteur qui a participé à l'émission, Mujdat Gezen, a également
été interrogé par les autorités, selon les médias.
A l'issue de leur audition, les deux hommes ont été officiellement
accusés d'"insulte" au président Erdogan. Metin Akpinar a aussi été
accusé d'"incitation à une révolte armée", ont annoncé les médias.
Ils ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire et frappés d'une
interdiction de quitter leur pays, selon la même source.
La vie politique en Turquie a été marquée par trois coups d'Etat
militaires suivis de dures répressions (1960, 1971 et 1980).
En 1997, le premier chef d'un gouvernement islamiste turc, Necmettin
Erbakan, le mentor de M. Erdogan, a été poussé à la démission par
l'état-major. L'actuel président lui-même a échappé à une tentative de
putsch en juillet 2016.
L'enquête contre les acteurs a été ouverte après que M. Erdogan eut
affirmé dans un discours dimanche qu'ils devaient "rendre des comptes"
pour les propos tenus à l'antenne. (AFP, 24 déc
2018)
Statement by AI on Şebnem Korur
Fincancı, Gençay Gürsoy
Amnesty International has released a written statement in solidarity
with Prof. Dr. Şebnem Korur Fincancı and Prof. Dr. Gençay Gürsoy, who
have been sentenced to 2 years, 6 months in prison and 2 years, 3
months in prison respectively for having signed the declaration
entitled "We will not be a party to this crime" prepared by Academics
for Peace.
The prison sentences of the academics have not been reduced or
suspended by the court board of the İstanbul 37th Heavy Penal Court.
In the statement released by the Amnesty International, it has been
reminded that the court board added evidence to the case files of the
academics after the Prosecutor's Office had announced its opinion as to
the accusations.
It has also been emphasized that "the documents and a scientific
report, which do not constitute a crime, are open to public access and
need to be evaluated within the scope of freedom of expression, have
been turned into a reason for the aggravation of their sentences."
"Turkey is responsible for protecting Korur Fincancı"
Andrew Gardner, Amnesty International's Turkey Strategy and Research
Manager has made the following remarks:
"It cannot be a crime to share rights violations with the media or
document human rights violations. It is unacceptable that Fincancı has
been given such a sentence though there is no crime that she commited.
"On the contrary, as required by international obligations, the
authorities in Turkey are responsible for protecting human rights
defenders like Korur Fincancı and to provide them with the environment
where they can practice their professions in the best way possible.
"An example of pressure on civil society"
"The verdict given in the case of Fincancı is a very familiar example
of the increasing pressure on human rights defenders and civil society
in Turkey.
"The Anti-Terror Law is being arbitrarily used to silence rights
defenders and journalists who express dissenting opinions.
"Especially the constraints on the works of rights defenders have been
considerably spreading to the society.
"This deterioration in human rights should come to an end now, the
fabricated charges brought against rights defenders should be
immediately dropped and rights defenders should be set free."
"Interviews added to Gürsoy's file in the last minute"
Reminding that former Chair of the Turkish Medical Association (TTB)
Gençay Gürsoy was also sentenced to 2 years and 3 months in prison on
December 11, Gardner has also stated:
"In the hearing of Gençay Gürsoy as well, the interviews that he gave
to the press and his social media posts were added to the case file as
evidence though they did not constitute a crime.
"The sentence of Gürsoy was aggravated because he was the Chair of the
TTB when he signed the declaration and the TTB accepted the declaration.
"Both cases have openly revealed the malicious attitude to rights
defenders." (BIA,
20 December 2018)
429 academics on
trial, 59 of them were sentenced
On January 10, 2016, 1,128 academics published a declaration entitled
"We will not be party to this crime" on behalf of the Academics for
Peace initiative.
With the participation of further academics, the number of academics
who have signed the declaration has reached 2,212.
With the indictment issued by the Prosecutor İsmet Bozkurt, lawsuits
were filed against the academics on charge of "propagandizing for a
terrorist organization" as per the Article No. 7/2 of the Anti-Terror
Law No. 3713.
As of December 19, 2018, 429 academics had stood trial since December
5, 2017. 59 of these academics were sentenced to 1 year and 3 months in
prison; 3 academics to 1 year and 6 months in prison; one academic to 2
years and 3 months in prison; one academic has been sentenced to 2
years and 6 months in prison.
The ones who did not request suspension of announcement of verdict
Until today, nine academics have not accepted that the announcement of
their verdicts be suspended. While six of these academics have been
sentenced to 1 year and 3 months in prison, three academics have been
sentenced to 1 year and 6 months in prison and one academic has been
sentenced to 2 years and 3 months in prison.
* Prof. Dr. Büşra Ersanlı - At the 32nd Heavy Penal Court - 1 year, 3
months in prison. While the sentence has been reduced, the announcement
of the verdict has not been deferred.
* Prof. Dr. Zübeyde Füsun Üstünel - At the 32nd Heavy Penal Court - 1
year, 3 months in prison. The sentence has been reduced. The
announcement of the verdict has not been deferred.
* Prof. Dr. Ayşe Erzan - At the 32nd Heavy Penal Court - 1 year, 3
months in prison. The sentence has been reduced, the announcement of
the verdict has not been suspended.
* Prof. Dr. Nesrin Sungur Çakmak - At the 32nd Heavy Penal Court - 1
year, 3 months in prison. The sentence has been reduced, the
pronouncement of the verdict has not been suspended.
* Prof. Dr. Özdemir Aktan - 1 year, 3 months in prison. While the
sentence has been reduced, the pronouncement of the verdict has not
been deferred.
* Lecturer Aslı Takanay - The verdict has not been pronounced.
* Assoc. Prof. Dr. Esra Arsan - The verdict has not been pronounced.
* Prof. Dr. Gülhan Türkay - 1 year, 3 months in prison. While the
prison sentenced has been reduced, the pronouncement of the verdict has
not been suspended.
* Dr. Lecturer Lütfiye Bozdağ - 1 year, 6 months in prison. Her prison
sentence has not been reduced. The announcement of the verdict has not
been deferred.
The ones whose statements were not taken
* Research Assistant Onur Baysal - At the 28th Heavy Penal Court - 1
year, 3 months in prison. The court deferred his sentence without
demanding his statement about it.
* Dr. Yonca Güneş Yücel - At the 28th Heavy Penal Court - 1 year,
6
months in prison. It was claimed that the academic accepted the
suspension of the announcement of the verdict though her statement was
not taken. The verdict has been deferred on the condition of 2-year
probation.
* Prof. Dr. Gençay Gürsoy - At the 37th Heavy Penal Court - His
statement as to the suspension of the pronouncement of the verdict was
never taken. He has been sentenced to 2 years and 3 months in prison.
On March 10, 2016, the Academics for Peace made a statement for press
and shared with the public what they had been going through since the
declaration "We will not be a party to this crime" was published. The
academics Dr. Lecturer Esra Mungan, Dr. Lecturer Muzaffer Kaya, Assoc.
Prof. Dr Kıvanç Ersoy (March 15, 2016) and Dr. Lecturer Meral Camcı
(March 31, 2016), who read out the above-mentioned statement for press,
were arrested on charge of "propagandizing for a terrorist
organization" as per the Article No. 7/2 of the Turkish Anti-Terror
Law. They were released on April 2016. Upon the request of the
Prosecutor's Office, the Ministry of Justice granted a permission of
trial as per the Article No. 301 of the Turkish Penal Code No. 301 on
charges of "insulting the Turkish Nation, the State of the Republic of
Turkey and the institutions and organs of the government." (BIA, 20 December 2018)
Journalist Hakan Gülseven Arrested
Journalist and writer Hakan Gülseven has been arrested and sent to the
Maltepe Prison in İstanbul.
Gülseven was the editor in chief responsible for legal issues at daily
newspaper Yurt. He was arrested for the reason that he did not pay the
compensations for the cases that were filed against him in the period
when he was working for the newspaper. Compensation penalties which
remain unpaid can be executed as prison sentences in Turkey.
Gülseven got arrested for the same reason on June 19, 2018 and was
released after two days. On his Twitter account, he said, "My old
friends got me out of prison. Thanks to them and everyone who show
solidarity."
Gülseven previously told about the issue on his Twitter account. He
said that he faces jail term because the newspaper does not pay the
compensations ruled by courts. He was sentenced to pay compensation to
Hüseyin Avni Coş, the former Governor of the Sakarya province.
Had Durdu Özbolat, the owner of the Yurt and former MP of the main
opposition Republican People's Party (CHP) paid the compensation, would
Gülseven not be arrested. (BIA, 20 December 2018)
Press cards of 1954 journalists canceled in three
years.
Vice President of Turkey Fuat Oktay has stated that press cards of
1,954 journalists have been canceled in the last three years, in reply
to a parliamentary question issued by Atilla Sertel, an MP of the main
opposition Republican People's Party (CHP).
Oktay has said that 705 of the journalists whose press cards have been
canceled were working for organizations that were shut down because of
their affiliation with the Fethullahist Terror Organization (FETÖ),
which is held responsible for the 2016 coup attempt.
The number of journalists whose press cards were canceled in 2016 was
announced as 889. The number has now increased by 220 percent and
become 1,954.
Oktay has also said, "As of November 29, 2018, the number of press
members who have press cards is 15,206. 581 applications are pending at
the press card commission for evaluation."
'Last regulation change a fait accompli'
CHP MP Sertel has made a statement on the topic, saying that 10 percent
of the all press cards were canceled.
"First, General Directorate of the Press, Broadcasting and Information
was abolished and handed over to Directorate of Communications. Then
with the changes made to the Press Card Regulation, freedom of
journalists was constrained.
"With the latest regulation, which is a fait accompli and prepared
without asking opinions of occupational organizations, the press cards
have almost become useless. The number of the members of the press card
commission is reduced to nine. Occupational organizations, unions and
journalists who have press cards are represented in the commission with
only one member."
'Occupational organizations should be in the commission'
Having said that members of the Federation of Journalists of Turkey and
Journalists Union of Turkey should be in the commission which issues
the press cards, Sertel added that he will be closely following the
first meeting of the press card commission. (BIA, 19 December 2018)
Erdoğan
threatened TV Anchor
Portakal
President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip
Erdoğan addressed to the people in Konya in a ceremony held to
commemorate Mawlana Jalaluddin Rumi today (December 17).
After his rallies in Denizli and İstanbul which took place on December
15 and 16, Erdoğan again took on main opposition Republican People's
Party (CHP) Chair Kemal Kılıçdaroğlu and Fox TV anchorperson Fatih
Portakal, saying "If you do not know your place, this nation will hit
you in the back of your neck."
He also mentioned Portakal using the words "orange, mandarin or
citrus", referring to the anchorperson's surname, which means "orange"
in English.
Erdoğan also mentioned the Gezi resistance, repeating the claim four
years later that the protesters went into Bezmialem Mosque while
carrying beer bottles and the Prime Minister's office in Dolmabahçe was
looted.
Highlights from Erdoğan's speech are as follows:
'They entered mosque with beers, looted Prime Minister's office'
"They said 'Gezi'. They raised hell because 10 or 12 trees would be
removed and planted elsewhere. We said, 'You are doing something
wrong', they did not listen. Mr. Kemal went to Taksim Square.
"At the end, they brought these Gezi protesters in. No one will be able
to make this nation pay a price. Some of them bemoan now, saying that
'My son is innocent'. If he is innocent, he goes out, if he is not, he
pays the price. Because we did not forget July 15 (coup attempt in
2016).
'Somebody called orange or mandarin...'
"Mr. Kemal calls people to streets. Somebody, I do not know if he is
orange, mandarin or citrus, calls people to streets.
"Know your place. If you do not know your place, this nation will hit
you in the back of your neck. Nobody can play games with my nation's
honor. That would cost them dear.
'You cannot run again, Mr. Kemal'
"Mr. Kemal, on July 15, you run away through tanks and went to Bakırköy
Mayor's house. But you cannot run again.
"Use these words carefully, or you pay the price instantly. If you will
do something, there will be polls on March 31. If you want it, work for
it."
What did Portakal say?
While presenting the news on December 10, Portakal said,
"Here we go, let's protest these price increases, the increases in
prices of natural gas with a peaceful protest demonstration. Come on,
let's do it. Can we do it? How many people can take to the streets out
of fear and concern? Can you please tell me, for God's sake, how many
people can take to the streets? They are trying to take the individual
and social opposition under pressure, they are trying to intimidate
them.
"It is the most natural right, but it cannot be implemented. To be
honest, it doesn't make any difference whether it is in France or
Turkey."
Statements of Portakal were then reported as "inciting the people to
take to the streets" by pro-government news outlets. Several criminal
complaints have also been submitted against Portakal over these
statements. (BIA,
17 December 2018)
310 Social Media Accounts Investigated in 1 Week
Ministry of the Interior has announced that 310 social media accounts
have been investigated and legal action has been taken against 238
people between December 3 and December 10.
The social media users have been investigated for these offenses:
"Propagandizing for a terrorist organization, promoting these
organizations, declaring affiliation with terrorist organizations,
inciting people to enmity and hatred, insulting state officials,
attempting against state's indivisible integrity, committing hate
speech."
7 thousand people taken into custody
On December 11, Minister of Interior Süleyman Soylu said the following
regarding the social media operations in 2018:
"We formed virtual patrols working 24/7 on the purpose of investigation
of criminal content on the internet.
"Within this context, in 2018, 110 thousand social media accounts have
been investigated, users of 45 thousand accounts have been identified,
7 thousand of them have been caught and sent to judicial authorities."
Investigations regarding 'Afrin' and 'Dollar'
General Directorate of Security announced on August 12, 2018 that an
investigation was launched into 346 social media accounts which shared
posts about the exchange rate of the US Dollar.
Ankara and İstanbul Chief Public Prosecutor's Offices launched
investigation into "news items, printer and visual publication, social
media accounts that serve in economic attacks" on the same day.
CLICK - Ministry of Interior: 845 People Detained Due to 'Olive Branch'
The Ministry announced on February 26 that 845 people who criticized
the Afrin operation on social media and participated in critical
activities had been taken into custody. (BIA, Dec 14, 2018)
CPJ: ‘Turkey Still World’s Worst Jailer of
Journalists’
Releasing its annual report on December 13, the Committee to Protect
Journalists (CPJ) has announced that 251 or more journalists are
currently behind bars around the world. The most frequently cited
reasons for the imprisonment of journalists are "terrorism" and "false
news".
Stating that "China, Egypt and Saudi Arabia imprisoned more journalists
than last year", the Committee has emphasized that "Turkey remained the
world's worst jailer." According to the figures shared by the CPJ, at
least 68 journalists have been behind bars in Turkey.
The report, which has shared information regarding the number of
journalists behind bars as of December 1, 2018, does not include the
journalists who were detained, arrested and released in the course of
the year.
Turkey as "the world's worst jailer" for 3 years
The report has made the following remarks on Turkey:
"In its annual global survey, the CPJ found at least 251 journalists in
jail in relation to their work, as Turkey--still the world's worst
jailer of journalists--released a small number.
"The past three years have recorded the highest number of jailed
journalists since CPJ began keeping track, with consecutive records set
in 2016 and 2017. Turkey, China, and Egypt were responsible for more
than half of those jailed around the world for the third year in a row.
"CPJ found at least 68 journalists jailed for their work in Turkey,
which is slightly lower than previous years.
"Dozens more jailed and released in 2018"
"In the course of the year, dozens more have been jailed or released,
as prosecutors continue to seek arrest warrants and apply new charges,
and courts ordered some journalists released pending trial and
acquitted others."
The report has also emphasized that "for the third consecutive year,
every journalist imprisoned in Turkey is facing anti-state charges."
In the annual report of the Committee in 2016, it was announced that 81
journalists in total were behind bars in Turkey while the number which
was announced by the CPJ in 2017 was 73.
According to the BİA Media Monitoring Report of bianet, 123 journalists
entered October 2018 in jail. (BIA, Dec 14, 2018)
9 Academics Sentenced to 1
Year, 3 Months in Prison
Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a
terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We
will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace,
continued in İstanbul Çağlayan Courthouse yesterday (December 12).
26 academics had their hearings at four separate courts.
At the İstanbul 26th Heavy Penal Court: Güventürk Görgülü, Tuğçe
Erçetin, Murat Paker, Orkun Doğan, Berrak Karahoda and Zeynep Altok
from Bilgi University; Nermin Saybaşılı, Adil Emre Zeytinoğlu and Derya
Fırat Şannan from Mimar Sinan University had their second hearings.
At the İstanbul 32nd Heavy Penal Court: Onur Buğra Kolcu from Arel
University and E.D. from Işık University had their fifth hearings; Elif
Çevik and Hazal Halavut from Boğaziçi University and Aytül Fırat from
Kemerburgaz University had their fourth hearing; Ayşe Erzan from
İstanbul Technical University, Nesrin Sungur Çakmak and Özdemir Aktan
from Marmara University, Şahika Yüksel, Aslı Aydemir and Ayşe Rezan
Tuncay from İstanbul University had their sixth hearings.
At the İstanbul 30th Heavy Penal Court: Öget Öktem Tanör from Bilim
University had her second hearing; Mustafa Oğuz Sinemillioğlu from
Dicle University and Hakan Altun from Mersin University had their first
hearings.
At the İstanbul 37th Heavy Penal Court: Zeynep Verda İrtiş and Zeynep
Savaşçın from Galatasaray University and Nuray Mert from İstanbul
University had their third hearings.
Deferred prison sentence to 6 academics
The court board of the 37th Heavy Penal Court ruled that academics
Zeynep Verda İrtiş, Zeynep Savaşçı and Nuray Mert shall be sentenced to
1 year and 3 months in prison on charge of "propagandizing for a
terrorist organization" as per the Article 7/2 of the Anti-Terror Law
(TMK).
The court board of the 32nd Heavy Penal Court also ruled that Aslı
Aydemir, Ayşe Rezan Tuncay and Şahika Yüksel shall be sentenced to 1
year and 3 months in prison on the same charge as per the Article 7/2
of the TMK.
The announcement of all six verdicts has been suspended.
3 academics did not accept suspension of verdict
At the 32nd Heavy Penal Court, academics Ayşe Erzan, Nesrin Sungur
Çakmak and Özdemir Aktan stated that they did not accept that the
pronouncement of the their verdicts be suspended.
The court board has ruled that academics Erzan, Sungur Çakmak and Aktan
shall be sentenced to 1 year and 3 months in prison on charge of
"propagandizing for a terrorist organization".
The announcement of the verdicts has not been deferred "on the ground
that there has formed no conviction that the defendants will abstain
from committing offence considering their personalities showing no
remorse." (BIA,
Dec 13, 2018)
Vienne exige la libération d'un journaliste
autrichien arrêté en Turquie
Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a exigé mercredi la remise en
liberté du journaliste autrichien Max Zirngast, proche de l'extrême
gauche, arrêté en septembre en Turquie après avoir signé des articles
jugés hostiles au président Recep Tayyip Erdogan.
"Nous souhaitons une procédure conforme à l'Etat de droit et cela
signifie selon moi une libération immédiate", a déclaré M. Kurz à la
presse à Vienne.
"Il y a en Turquie beaucoup trop de gens incarcérés à tort" et c'est
"inacceptable", a souligné le chancelier, dont le pays assume jusqu'à
la fin du mois la présidence tournante de l'Union européenne.
Etabli en Turquie depuis trois ans et collaborant à plusieurs
publications internationales, dont la revue d'extrême gauche de langue
allemande Re:volt magazine, Max Zirngast, 29 ans, a été arrêté le 11
septembre à Ankara.
Son avocat Murat Yilmaz a indiqué mardi à la radio publique
autrichienne ORF que les chefs d'inculpation ne lui avaient toujours
pas été notifiés à ce stade.
Dans une tribune publiée le mois dernier par le Washington Post, M.
Zirngast avait indiqué avoir été interrogé principalement sur un
article paru dans la revue américaine de gauche Jacobin, dans lequel il
aurait selon les enquêteurs "insulté" M. Erdogan, un délit en Turquie.
Me Yilmaz a réfuté tout acte illégal de son client et estimé que les
autorités turques n'avaient aucun élément concret à lui reprocher.
"Sinon, cela ferait longtemps qu'ils les auraient communiqués à
Vienne", a-t-il déclaré à l'ORF.
Plusieurs voix, dont celle du Club de la presse autrichien ÖJC, avaient
accusé récemment le gouvernement de M. Kurz d'"inaction" dans ce
dossier.
Selon des informations de presse autrichiennes non confirmées par le
ministère des Affaires étrangères à Vienne, quatre autres
ressortissants autrichiens sont actuellement en détention en Turquie.
Ce pays est régulièrement épinglé par des ONG pour ses atteintes à la
liberté de la presse et ses arrestations jugées arbitraires, qui ont
redoublé après la tentative de putsch de juillet 2016. La Turquie
occupe la 157e place sur 180 au classement de Reporters sans frontières
(RSF), qui a également appelé à la libération de M. Zirngast. (AFP, 12 déc
2018)
Les derniers mots de Khashoggi
selon CNN: "Je ne peux pas respirer"
Les derniers mots de Jamal Khashoggi, le Saoudien tué le 2 octobre à
Istanbul, ont été "Je ne peux pas respirer", a affirmé dimanche CNN en
citant une source qui dit avoir lu la transcription d'un enregistrement
audio du meurtre.
Cette source, dont CNN ne précise pas l'identité, a déclaré à la chaîne
américaine que la transcription montre que le meurtre du journaliste
saoudien était prémédité et que plusieurs appels téléphoniques ont été
faits pendant le meurtre pour décrire le déroulement de l'opération,
effectuée au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul.
Selon CNN, des responsables turcs estiment que ces appels téléphoniques
étaient adressés à de hauts responsables saoudiens à Ryad.
Jamal Khashoggi, un membre de l'élite saoudienne devenu critique envers
le prince héritier Mohammed ben Salmane, s'était installé aux
Etats-Unis et écrivait des articles d'opinion pour le Washington Post.
Il a été tué le 2 octobre peu après être entré au consulat saoudien.
Selon CNN, la transcription comporte des descriptions d'une lutte de
Khashoggi contre ses meurtriers et fait état de sons enregistrés sur la
bande alors que le corps du dissident "était démembré par une scie".
La transcription originale a été effectuée par les services de
renseignement turcs. CNN indique que sa source a lu une version
traduite de cette transcription et a été informée de l'enquête menée
par les autorités turques sur la mort du journaliste.
Par ailleurs, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel
al-Jubeir, a annoncé dimanche que Ryad refuse d'extrader vers la
Turquie des personnes suspectées d'être impliquées dans l'assassinat de
Khashoggi.
La Turquie avait demandé mercredi l'arrestation de deux proches du
prince héritier Mohammed ben Salmane dans le cadre de l'enquête sur ce
meurtre.
"Nous n'extradons pas nos citoyens", a déclaré M. Jubeir lors d'une
conférence de presse à Ryad.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé plusieurs fois l'Arabie
saoudite à extrader les suspects dans cette affaire.
Selon la Turquie, une équipe de quinze Saoudiens a été envoyée à
Istanbul pour tuer Khashoggi. Ryad déclare pour sa part qu'il s'agit
d'une opération non décidée par les autorités et qui a mal tourné. (AFP, 10 déc
2018)
Investigation Launched
Against Signatories of Afrin Letter
An investigation has been launched against 170 people, who sent a
petition to MPs, demanding a halt to the military operations by the
Turkish Armed Forces (TSK) and Free Syrian Army (FSA) targeting Afrin,
a predominantly Kurdish province that neighbors Turkey.
11 months after the letter was declared to the public, some signatories
have been summoned to the Anti-Teror Department to depose. In the
police interrogation, the signatories have been asked "What was their
purpose of signing the petition, which was asking not to conduct the
operation."
A news story by the pro-government TV channel A Haber entitled "Second
Declaration Scandal with 170 Signatures" has also been added to the
investigation file, diken.com.tr reported.
Erdoğan called the signatories "traitors"
The 170 signatories, including politicians, academics, artists,
journalists and civil society representatives demanded dialog to solve
problems and the letter was sent to all MPs at the Grand National
Assembly of Turkey (TBMM) in January.
President and the Justice and Development Party (AKP) Chair Recep
Tayyip Erdoğan called the signatories "immoral, conscienceless
traitors" and said, "You should know that our martyrs will be avenged.
What these people do is hypocrisy, it is being human shield for
terrorists." (BIA, Dec 10, 2018)
Ryad refuse d'extrader en Turquie des suspects
saoudiens
Ryad refuse d'extrader en Turquie des personnes suspectées d'être
impliquées dans l'assassinat à Istanbul du journaliste saoudien
Khashoggi, a affirmé dimanche à Ryad le ministre des Affaires
étrangères Adel al-Jubeir, après une demande en ce sens d'Ankara.
La Turquie avait demandé mercredi l'arrestation de deux proches du
prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane en lien avec le
meurtre de Jamal Khashoggi le 2 octobre dans le consulat de son pays.
"Nous n'extradons pas nos citoyens", a annoncé M. Jubeir lors d'une
conférence de presse à Ryad.
D'après l'agence de presse étatique Anadolu, la justice turque a émis
des mandats d'arrêt visant Ahmed al-Assiri et Saoud al-Qahtani,
accédant à la requête du procureur général d'Istanbul, qui les
soupçonne de "faire partie des planificateurs" du meurtre.
Les deux hommes ont été démis de leurs fonctions le 20 octobre alors
qu'une tempête diplomatique s'abattait sur Ryad après le meurtre de
Khashoggi, qui a considérablement terni l'image de la pétromonarchie,
notamment celle de Mohammed ben Salmane.
Après avoir affirmé dans un premier temps que le journaliste avait
quitté vivant le consulat, Ryad a fini par reconnaître, sous la
pression internationale, qu'il avait été tué et démembré à l'intérieur
de la représentation diplomatique.
Le mois dernier, le procureur général saoudien avait annoncé que 11
suspects détenus en lien avec l'enquête sur le meurtre avaient été
inculpés, sans communiquer leur identité. M. Jubeir avait souligné pour
sa part que Mohammed ben Salmane n'avait "rien à voir" avec cet
assassinat.
La justice saoudienne s'est dite prête à coopérer avec les enquêteurs
turcs qui mènent leurs propres investigations. Mais depuis le début de
l'affaire, une extrême méfiance règne de part et d'autre.
"Selon nous, les autorités turques n'ont pas été aussi coopératives que
ce qu'elles auraient dû être", a affirmé dimanche M. Jubeir.
"Les informations que nous avons reçues de la Turquie sont des
informations qui avaient déjà fuité dans les journaux. Nous avons
demandé à nos amis en Turquie de nous fournir des preuves que nous
pouvons utiliser en justice. Nous ne les avons pas reçues comme nous
aurions dû les recevoir", a-t-il ajouté.
"Je crois que la Constitution turque interdit l'extradition de citoyens
turcs. Je trouve donc intéressant qu'un pays qui ne nous fournit pas
d'informations (...) émette des mandats d'arrêt" et demande
l'extradition de suspects, a-t-il déclaré.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois réclamé
l'extradition des suspects arrêtés par Ryad mais ce dernier insiste
pour que tout procès se déroule en Arabie saoudite.
Selon le récit des événements des autorités saoudiennes, le général
al-Assiri, ancien chef-adjoint du renseignement saoudien, a ordonné à
une équipe de 15 agents saoudiens de ramener "de gré ou de force"
Khashoggi en Arabie saoudite. Une fois sur place, il aurait décidé de
tuer le journaliste.
Quant à al-Qahtani, il fait partie des 17 responsables saoudiens visés
par des sanctions annoncées mi-novembre par le Trésor américain, "pour
son rôle dans la préparation et l'exécution de l'opération" contre le
Khashoggi.
(AFP, 9 déc
2018)
L'université turque,
anti-chambre de la prison
ANNE
ANDLAUER
(Le Soir, 8 décembre 2018)
Le 25 mars 2018, vers 4 heures du matin, Yaren et sa famille se
réveillent en sursaut. On tambourine à coups de poing sur la porte de
l’appartement. Dix policiers des forces spéciales se précipitent à
l’intérieur, jusqu’à la chambre de la jeune femme. « J’ai été frappée
devant mon petit frère et plaquée au sol, une arme pointée sur la tête
et une autre dans le dos », se souvient Yaren, 19 ans, en ajustant ses
lunettes rondes cerclées de métal doré. Elle marque une pause dans son
récit, puis ajoute : « Je n’y comprenais rien. Et mon frère de neuf
ans, encore moins ! Pourtant, les policiers l’ont obligé à se mettre à
terre, lui aussi, tout en maintenant sa tête. »
Six jours plus tôt, le 19 mars, cette étudiante en langue et
littérature turques avait participé à une manifestation sur le campus
de son école, la prestigieuse Université du Bosphore. Avec quelques
dizaines de ses camarades, elle dénonçait d’autres étudiants qui
distribuaient des pâtisseries en soutien aux militaires turcs engagés
dans l’opération contre l’enclave kurde d’Afrin, dans le nord-ouest de
la Syrie. « Il ne peut y avoir de loukoums pour une occupation et un
massacre, lisait-on sur leur affiche. Présentée à un juge, Yaren sera
inculpée pour « propagande terroriste» et incarcérée le 3 avril à la
prison pour femmes de Bakirköy, à Istanbul.
Suivi par des policiers en civil
Suat, 24 ans, en dernière année de sociologie et de sciences
politiques, a lui aussi été arrêté à cause de ce rassemblement. C’était
le 26 mars, à la sortie des cours, à l’issue d’un étrange manège que
Suat relate d’un air mi-indigné, mi-amusé. «Ce jour-là, je me suis vite
aperçu que des policiers en civil me suivaient partout sur le campus,
raconte le jeune homme, qui arbore lui aussi de petites lunettes
rondes. J’apparaissais sur une vidéo qu’ils avaient filmée pendant la
manifestation. Une vidéo où je ne dis rien, où je n’applaudis même pas.
» A peine a-t-il quitté l’établissement que Suat est conduit au
commissariat, puis en prison une semaine plus tard.
En tout, une quinzaine d’étudiants de l’Université du Bosphore ont été
incarcérés en mars. Chez eux, comme Yaren ; devant l’université, comme
Suat, ou même à l’aube dans leur dortoir situé sur le campus. Deux mois
plus tard, ils étaient tous libres. Le verdict de leur procès est
attendu le 19 mars, un an jour pour jour après le rassemblement. «En
général, c’est mauvais signe », s’inquiète Yaren. Ils risquent jusqu’à
cinq ans de prison.
Leur cas est symbolique, mais il est loin d’être unique. De source
officielle, 1.848 étudiants turcs étaient en prison mi-novembre, soit
trois fois plus qu’en 2012. Sur la même période, leur nombre a augmenté
deux fois plus vite que la population carcérale totale.
« L’enfermement n’est plus l’exception, mais la règle. C’est comme si
on voulait punir cette jeunesse qui ose exprimer des revendications,
observe le député Sezgin Tanrikulu. Cet élu du Parti républicain du
peuple (CHP, opposition sociale-démocrate) fustige les « nouvelles
méthodes» des autorités. «Avant, les recteurs empêchaient les policiers
d’entrer sur les campus, rappelle-t-il. Mais ces dernières années, on
trouve sur presque chaque campus un commissariat informel, avec des
policiers en civil chargés de surveiller la moindre activité étudiante.
La liberté d’expression et la liberté de réunion sont bannies. »
Les élèves de l’Université du Bosphore « auraient parfaitement pu être
convoqués au commissariat, poursuit Sezgin Tanrikulu, qui préside la
commission des droits de l’homme du Parlement turc. Mais on a choisi
d’interpeller certains d’entre eux au saut du lit, dans leurs dortoirs,
devant leurs camarades. C’est une façon de dire aux autres : tenez-vous
à carreau où il vous arrivera la même chose. »
Au moment des arrestations, alors qu’aucun étudiant n’avait encore été
présenté à un juge, le chef de l’Etat turc, Recep Tayyip Erdogan,
s’était chargé du réquisitoire. « Ce sont des communistes, des traîtres
à la patrie, de jeunes terroristes ! », avait-il dit de Yaren, Suat et
leurs amis. « J’ai reçu des menaces de mort sur les réseaux sociaux,
mes parents ont été insultés», déplore la jeune femme, qui assure
pourtant «ne pas se sentir intimidée » par les diatribes du président.
« Ça me fait presque rire, je m’y suis habituée», lance-t-elle derrière
une épaisse frange de cheveux ondulés.
« C’est moi le chef »
Quelques mois plus tard, Recep Tayyip Erdogan s’en était aussi pris de
manière virulente à des étudiants de l’Université technique du
Moyen-Orient, autre établissement prestigieux de la capitale, Ankara.
En pleine cérémonie de remise des diplômes, ils avaient eu
l’impertinence de déployer une banderole représentant le dirigeant sous
les traits d’animaux.
Quatre de ces étudiants ont fait un mois de prison pour « insulte au
chef de l’Etat »... avant d’être invités, en octobre, à boire le thé et
à s’excuser au palais présidentiel. Recep Tayyip Erdogan a retiré sa
plainte mais le procès se poursuit. «C’est symptomatique du pouvoir
actuel, estime le député Sezgin Tanrikulu, qui a œuvré à leur
libération. Monsieur Erdogan avait utilisé politiquement ces étudiants
lorsqu’il a décidé de les punir. Il les a aussi utilisés quand il a
décidé de le faire libérer et de les convier au palais. Le message est
clair : “C’est moi le chef. C’est moi qui emprisonne et c’est moi qui
libère.” »
Il n’y a pas que les étudiants. La tentative de putsch de juillet 2016
et deux années d’état d’urgence ont permis aux autorités d’emprisonner
des dizaines de milliers de personnes et de limoger près de 126.000
fonctionnaires, dont plus de 6.000 enseignants des universités.
Autrefois choisis parmi leurs pairs, les recteurs sont désormais nommés
par le chef de l’Etat, et lui seul. Sous couvert de lutte contre le
terrorisme, une chape de plomb s’est abattue sur les campus turcs, qui
en ont pourtant vu d’autres.
Pire que lors de la dictature
« Après le coup d’Etat de 1980, les universités avaient été soumises à
une tutelle militaire. Sous le pouvoir actuel, elles subissent une
tutelle politique et même, ces dernières années, une tutelle
religieuse. C’est bien pire qu’avant, aucun savoir ne peut être produit
librement », affirme Tahsin Yesildere, président de l’Association des
enseignants du supérieur.
Ce professeur à la retraite cite en exemple la question kurde – sa
longue histoire, autant que son actualité brûlante. « Un collègue qui
avait souhaité débattre de ce sujet avec ses étudiants s’est retrouvé
convoqué chez un procureur, et des centaines d’enseignants ont été
limogés et inculpés parce qu’ils avaient signé une pétition réclamant
la fin des violences, souligne Tahsin Yesildere. Et alors que la
Turquie a connu ces cinq dernières années un processus de paix puis une
reprise des combats [avec le Parti des travailleurs du Kurdistan, PKK],
nos universités n’ont produit aucune recherche, aucune réflexion sur ce
sujet. C’est triste pour nos établissements, c’est dramatique pour
notre société. »
Recep Tayyip Erdogan n’avait pas seulement qualifié de « terroristes »
les étudiants de l’Université du Bosphore qui dénonçaient l’opération
militaire contre les forces kurdes de Syrie. « Nous ne leur donnerons
pas le droit d’étudier à l’université», avait assené le président.
Depuis leur libération, Yaren, Suat et leurs amis ont repris le chemin
des cours. Mais avec du retard, dans la précarité.
Une solution : partir
«Je n’ai pas pu passer mes examens de fin d’études au printemps.
C’était mon droit, mais comme nous étions sous état d’urgence [levé en
juillet 2018], j’en ai été privé, soupire Suat. J’aurais dû être
diplômé l’été dernier mais je ne le serai qu’en janvier. Et je n’ai pas
pu m’inscrire en master. Pendant ce temps-là, j’ai perdu les bourses
que je touchais grâce à mes bons résultats, ce qui m’oblige à demander
de l’argent à ma famille. »
Ce jeune homme brillant préfèrerait rester en Turquie. Mais il ira sans
doute ailleurs pour son master, si la justice le laisse libre. Comme
lui, de plus en plus d’étudiants et d’enseignants – parmi les meilleurs
du pays – choisissent de s’expatrier. A cause des risques ou, dans le
cas de Suat, parce que la qualité de l’enseignement et leur liberté
académique ne cessent de se dégrader.
Selon des données publiées en septembre par l’Institut turc des
statistiques (TÜIK), 253.640 Turcs ont émigré l’an dernier pour des
raisons liées à « l’économie, la politique, le social, la culture »,
soit une hausse de 42,5 % par rapport à 2016. Plus de 42 % d’entre eux
avaient entre 20 et 34 ans, et 57 % étaient originaires des villes les
plus peuplées du pays (Istanbul, Ankara, Izmir, Bursa). Ceux qui
partent sont souvent de jeunes citadins dotés d’un bon niveau
d’éducation.
Cette fuite des cerveaux ne semble pourtant pas inquiéter Recep Tayyip
Erdogan. « Il faudrait leur offrir le billet [d’avion] », disait-il en
mars dernier de ses concitoyens en quête d’une vie meilleure hors des
frontières. Quelques mois plus tôt, en septembre 2017, le chef de
l’Etat regrettait également que certains jeunes Turcs formés à
l’étranger soient devenus des « agents zélés de de l’Occident ». ■
La
Turquie demande l'arrestation de deux proches du
prince saoudien
La Turquie a demandé mercredi l'arrestation de deux proches du prince
héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane en lien avec le meurtre
du journaliste Jamal Khashoggi, accentuant la pression sur le dauphin
saoudien, mis en cause mardi par d'influents sénateurs américains.
D'après l'agence de presse étatique Anadolu, la justice turque a émis
des mandats d'arrêt visant Ahmed al-Assiri et Saoud al-Qahtani,
accédant à la requête du procureur général d'Istanbul, qui les
soupçonne "fortement" de "faire partie des planificateurs" du meurtre.
Le général al-Assiri, ancien chef-adjoint du renseignement saoudien, et
al-Qahtani, ex-conseiller "médias" à la cour royale, sont deux membres
de la garde rapprochée du prince héritier saoudien.
Ils ont été démis de leurs fonctions le 20 octobre alors qu'une tempête
diplomatique s'abattait sur Ryad après le meurtre de Jamal Khashoggi,
qui a considérablement terni l'image de la pétromonarchie, notamment
celle de Mohammed ben Salmane, surnommé "MBS".
M. Khashoggi, un éditorialiste saoudien critique de Ryad qui écrivait
notamment pour le Washington Post, a été tué le 2 octobre dans le
consulat d'Arabie à Istanbul, où il s'était rendu pour effectuer des
démarches administratives.
Si MBS nie vigoureusement tout lien avec le meurtre, la presse
progouvernementale turque et des responsables, sous couvert d'anonymat,
l'accusent d'être derrière le meurtre.
Et alors que le président américain Donald Trump s'est érigé en allié
indéfectible du prince héritier, des sénateurs républicains ont affirmé
mardi, après avoir été informés des conclusions de la CIA, n'avoir
"aucun doute" sur le fait qu'il avait "ordonné" le meurtre de M.
Khashoggi.
MBS "est fou, il est dangereux, et il a mis cette relation (avec les
Etats-Unis) en danger" car il n'est pas "fiable", a lâché Lindsey
Graham, poids lourd du Sénat et proche du président américain.
Le ministre américain de la Défense Jim Mattis a cependant indiqué
mercredi chercher encore des preuves pour désigner le responsable de ce
crime.
"Si je dis quelque chose, j'ai besoin de preuves", a-t-il déclaré. "Je
suis convaincu du fait que nous allons trouver d'autres preuves de ce
qui s'est passé. Seulement je ne sais pas ce que cela sera, ni qui sera
impliqué".
M. Graham "est un sénateur et il a droit à ses opinions", a également
répondu M. Mattis.
- Appel à la "transparence" -
Après avoir affirmé dans un premier temps que Jamal Khashoggi avait
quitté vivant son consulat à Istanbul, l'Arabie a fini par reconnaître,
sous la pression internationale, que le journaliste avait été tué et
démembré à l'intérieur de la représentation diplomatique.
La justice saoudienne a ouvert une enquête et s'est dite prête à
coopérer avec les enquêteurs turcs qui mènent leurs propres
investigations. Mais depuis le début de l'affaire, une extrême méfiance
règne de part et d'autre.
"A ce jour, nous n'avons pu obtenir aucun élément de la part de
l'Arabie saoudite concernant l'enquête", a déploré mercredi le chef de
la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu. "Il faut qu'ils soient
transparents, qu'ils partagent ce que révèle leur enquête".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois réclamé
l'extradition des suspects arrêtés par l'Arabie saoudite, mais sa
demande est restée lettre morte à ce jour. Ryad insiste en effet pour
que tout procès se déroule en Arabie saoudite.
Le mois dernier, le procureur général saoudien a annoncé que
parmi les 21 suspects détenus en lien avec l'enquête sur le meurtre, 11
avaient été inculpés. Il a requis la peine de mort pour cinq d'entre
eux.
Selon le récit des événements par les autorités saoudiennes, al-Assiri
a ordonné à une équipe de 15 agents saoudiens de ramener "de gré ou de
force" M. Khashoggi en Arabie saoudite. Une fois sur place, le chef du
commando aurait décidé de tuer le journaliste.
Quant à al-Qahtani, il fait partie des 17 responsables saoudiens visés
par des sanctions annoncées mi-novembre par le Trésor américain, "pour
son rôle dans la préparation et l'exécution de l'opération" contre le
journaliste.
- Sean Penn à Istanbul -
Pour un haut responsable proche de l'enquête turque, la requête du
bureau du procureur d'Istanbul visant les deux suspects saoudiens
illustre le fait que, dans l'esprit d'Ankara, "les autorités
saoudiennes n'agiront pas formellement contre ces deux individus".
Dans un entretien avec la presse turque cette semaine, le président
Erdogan a déploré que plusieurs questions restaient toujours sans
réponse, à commencer par la localisation du corps de M. Khashoggi.
Les enquêteurs turcs ont fouillé le consulat et la résidence du consul
saoudien à Istanbul, ainsi que deux villas dans le nord-ouest de la
Turquie. En vain.
Signe de l'intérêt que cette affaire continue de susciter plus de deux
mois après le meurtre, l'acteur américain Sean Penn se trouvait
mercredi à Istanbul pour travailler sur un documentaire sur l'affaire
Khashoggi.
D'après les images diffusées par les médias turcs, l'acteur deux fois
oscarisé s'est notamment rendu devant le consulat saoudien avec son
équipe de tournage. (AFP, 5 déc
2018)
Mandat d'arrêt contre le journaliste en exil Can
Dündar
La justice turque a émis mercredi un mandat d'arrêt à l'encontre du
journaliste Can Dündar, qui s'est exilé en Allemagne, l'accusant
d'avoir "joué un rôle" dans les manifestations antigouvernementales de
2013, selon l'agence de presse étatique Anadolu.
Ancien rédacteur en chef du quotidien d'opposition Cumhuriyet, Can
Dündar est parti vivre en Allemagne après avoir été condamné en 2016 en
raison de la publication d'un article et d'une vidéo sur la fourniture
par les services secrets turcs d'armes à des groupes islamistes en
Syrie.
Au cours d'une visite en Allemagne fin septembre, le président turc
Recep Tayyip Erdogan avait exigé l'extradition du journaliste,
l'accusant d'être un "agent" ayant divulgué des "secrets d'Etat".
D'après Anadolu, M. Dündar est poursuivi dans le cadre de l'enquête qui
vise Osman Kavala, une figure majeure de la société civile en Turquie,
écroué depuis plus d'un an.
M. Kavala est soupçonné par les autorités d'avoir "financé" les
manifestations de 2013, dites "de Gezi", et d'être lié au putsch manqué
de 2016, ce qu'il nie farouchement.
Son placement en détention préventive en novembre 2017 et l'absence à
ce jour d'acte d'accusation ont suscité de nombreuses critiques de la
part des associations de défense des droits de l'Homme.
Réagissant au tweet d'Anadolu annonçant l'émission du mandat d'arrêt à
son encontre, M. Dündar a simplement déclaré : "Nous sommes fiers",
avec le mot-dièse "Nous étions tous à Gezi".
D'après Anadolu, le journaliste en exil est accusé d'avoir agi comme un
"agent", d'avoir attisé les tensions, et d'avoir essayé de renforcer la
résistance de membres d'une organisation "terroriste" face aux forces
de l'ordre qui tentaient d'empêcher les manifestations.
Les autorités turques semblent avoir accru ces dernières semaines la
pression sur l'entourage d'Osman Kavala et sur les personnes liées au
mouvement de Gezi, notamment avec l'arrestation mi-novembre de
plusieurs universitaires, dont la plupart ont ensuite été relâchés.
Un mandat d'arrêt a ainsi également été émis mercredi contre l'acteur
turc Mehmet Ali Alabora, poursuivi dans le cadre de la même enquête
visant MM. Dündar et Kavala. (AFP, 5 déc
2018)
Turkish
court upheld prison sentences for 5 journalists
The European and International Federations of Journalists (EFJ-IFJ)
strongly condemn the confirmation of prison sentences for five
journalists by the Third Penal Chamber of the İstanbul Regional Court
of Justice in Turkey.
In the lawsuit filed against five journalists for participating in the
Editors-in-Chief on Watch campaign that was launched in solidarity with
Özgür Gündem, a Kurdish daily newspaper, which was subsequently banned
per the Statutory Decree no. 675, the İstanbul 13th Heavy Penal Court
gave its verdict for Ayşe Düzkan, Ragıp Duran, columnists of the
newspaper Mehmet Ali Çelebi and Hüseyin Bektaş and its former
Co-Editor-in-Chief Hüseyin Aykol on January 16, 2018.
In its verdict, the court ruled that the journalists shall be penalized
on charge of “propagandizing for a terrorist organization” as per the
Article no. 7/2 of the Anti-Terror Law (TMK). While the court sentenced
Hüseyin Aykol to 3 years and 9 months in prison, it sentenced Hüseyin
Bektaş, Mehmet Ali Çelebi, Ayşe Düzkan and Ragıp Duran to 1 year and 6
months in prison each.
Announcing its verdict today (November 29), the Third Penal Chamber of
the İstanbul Regional Court of Justice, upheld the prison sentences
given to the journalists by the İstanbul 13th Heavy Penal Court.
“Ayse Duzkan is a well-known Turkish female journalist and board member
of DISK Basin Is, an affiliate of EFJ-IFJ and Ragip Duran is a
respected columnists and a respected media observer and the other three
are also respected colleagues. The campaign has nothing to do with
propaganda for a terrorist organisation, it’s a unique act of
solidarity from intellectuals towards a Kurdish daily newspaper under
attack. The prison sentences against our colleagues are unacceptable,
our colleagues must remain free”, said the EFJ-IFJ. (EFJ-IFJ, Dec 3, 2018)
Kurdish
Question / Question kurde
Une carte controversée du Kurdistan «historique» suscite
la polémique
Une carte du Kurdistan dessinée par un internaute, sur laquelle on peut
voir «des zones historiquement peuplées par une majorité kurde», a
suscité l'indignation d’hommes politiques turcs, qui l’ont qualifiée de
«source de division» au service des «terroristes».
Google s'est vu obligé de retirer une carte du Kurdistan de My Maps, un
service qui permet aux utilisateurs de créer des cartes munies de leurs
propres légendes. La carte en question montrait les frontières du
Kurdistan, région historique habitée principalement par des Kurdes,
superposée aux frontières de la Turquie, de la Syrie et de l'Iran.
Selon le groupe de presse kurde Rudaw, la plainte contre Google a été
déposée par le gouvernement turc, ce qui a été confirmé par un haut
responsable.
«L'Organisme pour les technologies de l'information et de la
communication (BTK) a rencontré les représentants compétents de la
plateforme [Google] pour qu'ils retirent immédiatement la carte en
question conformément à leurs obligations en matière de législation
nationale et internationale», a déclaré le ministre turc des Transports
et de l'Infrastructure, Cahit Turan.
Yavuz Agiralioglu, un député du parti IYI (Bon parti), s'est plaint que
la carte portait atteinte à l'intégrité des frontières turques et était
ainsi mise «au service d'organisations terroristes».
Après le retrait des troupes US, sur qui comptent les Kurdes syriens?
«Le Turc le plus dangereux est celui qui regarde la carte. (…) Que ceux
qui veulent diviser notre pays avec de fausses cartes se tournent vers
notre passé historique», a souligné ce même élu.
Le 12 décembre, Recep Tayyip Erdogan a annoncé que l'armée turque était
prête à lancer dans les jours suivants une opération contre les Kurdes
des Unités de protection du peuple (YPG), qui contrôlent le nord-est en
Syrie. Formée en 2011 et liée au Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), cette organisation est considérée comme terroriste par la
Turquie. L'armée turque a menée plusieurs opérations contre les Kurdes
sur le sol syrien.
Damas a condamné les interventions turques en Syrie, rappelant que cet
État était souverain. (Sputnik, 28 déc 2018)
Met with Impunity in Turkey, Roboski Massacre to
be Taken to UN
"Without conjuncture changing, it is impossible for justice to be
served. When did you see that perpetrators of a massacre, where heavy
violations of human rights were collectively committed, were put on
trial? It is very hard to take a step unless the policy of impunity in
Turkey changes."
Attorney Neşat Girasun from Diyarbakır Bar Association makes these
remarks on the legal process regarding the Roboski Massacre.
In Roboski village of southeastern province Şırnak, 34 people lost
their lives, 19 of whom were children, as a result of the bombing by
planes which belong to the Turkish Armed Forces (TSK) on December 28,
2011.
It has been seven years since the massacre took place.
None of those who are responsible for the massacre appeared before
court, the perpetrators were not even identified.
But the Roboski people's demand for justice has never ended.
"A result of the policy of impunity"
On May 17, 2018, The European Court of the Human Rights (ECtHR)
rejected the application regarding the case on the ground that it was
"inadmissible."
The application, which was previously rejected by Turkey's
Constitutional Court on the ground that the applicant lawyers did not
send the missing documents in due time, was rejected by the ECtHR on
the same ground.
Underpinning that there is a serious policy of impunity regarding the
Roboski Massacre, attorney Girasun says, "If a new era begins when the
law and democracy work, justice can be served for Roboski."
Girasun is of the opinion that there is nothing left to do legally in
Turkey:
"The Constitutional Court does not give a verdict on the merits of the
case. It gives a verdict on procedures. It does not say a single word
on the merits of the case. It shows the point of view of the state.
Unless a new witness, perpetrator, evidence or document emerges, I do
not think that there will be a new development regarding the case."
"Roboski is a matter of conscience"
Dr. Kerem Altıparmak, an assistant professor of legal studies who has
been following the case closely, says that new evidence should emerge
for progress as well:
"Unless there is not a new development regarding the case, a step
cannot be taken. We as the lawyers, in all conscience, have to follow
the case. Knowing that it will end up without punishment, we should
bring the case to new stages. This issue is as conscientious as it is
legal, an issue all the lawyers should think about."
According to local sources who have spoken to bianet, a group of
attorneys will bring the case to the United Nations (UN) in the first
two months of 2019. The sources told that the move is still "at the
planning stage" and an official statement will be made to the public
when the appeal to the UN is done. (BIA, 28 December 2018)
Les
Kurdes, une nouvelle fois
"lâchés" par leurs alliés
Par Valérie LEROUX
Les Kurdes, fers de lance des Occidentaux
dans la lutte antijihadiste, se voient une nouvelle fois "lâchés" par
leurs alliés avec la perspective d'un retrait américain de Syrie, une
constante pour ce peuple qui a souvent servi de "variable d'ajustement".
Sur le terrain, le ressenti est sans appel après l'annonce surprise par
le président Donald Trump d'un retrait des 2.000 soldats américains
stationnées dans le nord-est de la Syrie, aux côtés des Kurdes.
"Jusqu'à ce jour, les Kurdes ont toujours été trahis. Tous ceux qui ont
coopéré avec nous ont fini par nous trahir", résumait Hamreen Salah,
Kurde syrienne, lors d'une manifestation jeudi à Ras al-Ain, à la
frontière turque.
En première ligne face aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI), la
milice kurde des YPG risque de se retrouver sans soutien militaire au
moment même où le président turc Recep Tayyip Erdogan menace de
l'attaquer.
Alliée des Etats-Unis face à l'EI, elle est aussi l'ennemi juré de la
Turquie, par ailleurs membre de l'Alliance atlantique, qui l'accuse
d'être liée à la rébellion kurde du PKK sur le sol turc.
En janvier, l'armée turque --aidée par des supplétifs rebelles
syriens-- a déjà lancé une offensive terrestre et aérienne meurtrière
contre les YPG dans la région d'Afrine, dont elle a pris le contrôle
deux mois plus tard.
"Ce n'est pas la première fois que les Américains lâchent les Kurdes",
relève Didier Billion, spécialiste de la Turquie à l'Institut de
Relations internationales et stratégiques (Iris) à Paris.
- Pas de Kurdistan unifié -
"Les Etats-Unis et quelques autres ont toujours considéré que c'était
une variable d'ajustement et que ce qu'ils considéraient comme leurs
intérêts supérieurs valaient plus que le soutien aux Kurdes",
ajoute-t-il.
En 2017, les Kurdes irakiens, autre acteur clé dans la lutte
anti-EI, s'étaient déjà retrouvés seuls face à la colère du pouvoir
central irakien après leur référendum d'indépendance.
Revendiquant la création d'un Kurdistan unifié, les Kurdes sont
perçus comme une menace envers l'intégrité territoriale des pays où ils
sont installés dès qu'ils gagnent en autonomie.
"Régulièrement, les soutiens matériels, logistiques, militaires se sont
évaporés quand les puissances qui les soutenaient voyaient que les
pouvoirs centraux reprenaient les choses en main", rappelle Didier
Billion.
Selon lui, seul les Israéliens pourraient souhaiter un Etat kurde
unifié "parce que cela affaiblirait tous les régimes qui ne leur sont
pas favorables".
En Syrie, après avoir souffert de décennies de marginalisation et
d'oppression, les Kurdes ont instauré une autonomie de facto dans le
nord du pays depuis 2011 en profitant du chaos généré par la guerre.
- "Livrés à eux-mêmes" -
Au moment où la bataille contre l'EI touche à sa fin, Donald Trump a
finalement décidé de retirer des troupes censées aussi assurer la
sécurité et la stabilité des zones kurdes face à la menace turque comme
au régime de Damas et ses alliés russe et iranien.
"Dans la logique américaine, bien que perçus favorablement, les Kurdes
restent assez négligeables, ils ne sont pas assez structurés et trop
tardivement étatisés", considère Boris James, chercheur à l'Institut
français du Moyen-Orient.
Dans le conflit syrien, "il n'y a plus d'allié stratégique, les
logiques sont purement tactiques (...) les extrêmes peuvent parfois
converger", note-t-il également dans le quotidien français Libération.
Le "lâchage" américain place dans une situation compliquée d'autres
pays qui ont aussi misé, comme la France, sur les Kurdes pour vaincre
l'EI et couper court à ses projets d'attentats planifiés depuis la
Syrie.
Les forces kurdes ont "consenti dans ce combat un sacrifice éminent",
souligne le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, alors
que Paris leur assure aussi un soutien aérien et au sol.
La décision de Donald Trump "revient, si on la prend à la lettre, à
livrer à elles-mêmes les troupes arabo-kurdes et les populations",
concède sans fard la présidence française. (AFP, 21 déc
2018)
HDP Honorary Chair Kürkçü
Sentenced to 2 Years in Prison
Peoples' Democratic Party (HDP) Honorary Chair Ertuğrul Kürkçü has been
sentenced to 2 years in prison in the case heard by the Iğdır Heavy
Penal Court. The file of 26th term HDP Iğdır MP Mehmet Emin Adıyaman,
who was tried in the same lawsuit with Kürkçü, has been separated.
Speaking to bianet after the hearing, Ertuğrul Kürkçü has stated,
"The court has given the verdict at discretion and with regard to
aggravating factors, it has imposed the sentence on the lower limit and
aggravated it.
"While reading out the detailed ruling, the Presiding Judge used such
statements as 'On the ground that there are no mitigating
circumstances, no need to suspend the announcement of the verdict or
defer the sentence, he has not expressed any remorse and he has
tendency to repeat the offence.'
"The upper limit of the sentence is 3 years, which means that the court
has given the sentence on the lower limit by aggravating it. The
verdict will be considered by the Court of Appeal."
In the event that the 2-year prison sentence given to Kürkçü is upheld
by the Court of Appeal, Ertuğrul Kürkçü will go to prison due to the
speech that the made during the Newroz celebrations held by the
Democratic Regions Party (DBP) Iğdır Provincial Organization in 2016.
The bill of indictment issued against Ertuğrul Kürkçü was prepared by
Iğdır Chief Public Prosecutor Sedat Turan, who demanded that Kürkçü be
penalized on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as
per the Article no. 7/2 of the Anti-Terror Law.
Abolishment of parliamentary immunities
Ertuğrul Kürkçü was HDP İzmir MP at that time. The Chief Public
Prosecutor's Office issued a summary of proceedings against him due to
his speech and referred it to the Grand National Assembly of Turkey
(TBMM), demanding that his parliamentary immunity be lifted.
The draft amendment to the Constitution, which foresaw the abolishment
of parliamentary immunities and was approved by the parliament with 376
votes from the ruling Justice and Development Party (AKP), Nationalist
Movement Party (MHP) and main opposition party Republican People's
Party (CHP) on May 20, 2016, entered into force after being approved by
President and AKP Chair Recep Tayyip Erdoğan on June 7, 2016.
When the amendment draft was approved by President, there were a total
of 667 files against 138 MPs. 405 of these files were those of HDP MPs.
The summary of proceedings issued by the Iğdır Chief Public
Prosecutor's Office against Kürkçü was also among those 405 files.
Two other lawsuits due to his speeches
Two other lawsuits were also filed against Kürkçü in relation with
three speeches that he made in Mardin and Diyarbakır in 2012 and
2015-2016. As part of this lawsuit, he faces from 13.5 to 33 years in
prison.
The second hearing of the case, whose first hearing was held October 3,
2018, will be held on February 6, 2019.
The file of Adıyaman separated
On March 21, 2016, when Ertuğrul Kürkçü made a speech on the occasion
of Newroz celebrations in Turkey's eastern province of Iğdır, the then
HDP Iğdır MP Mehmet Emin Adıyaman made a speech as well.
Adıyaman was tried in the same lawsuit with Kürkçü due to this
statement. At today's hearing, the case file of Adıyaman has been
separated from that of Kürkçü and combined with another case. (BIA, 18 December 2018)
Kurdish
organizations meet in Brussels against
the US decision
Kurdistan National Congress (KNK) held its second exclusive meeting
this year. After a gathering for Afrin and determination of national
attitude in March, the Kurdish organizations have met this time against
the US decision to put a bounty on PKK executives Cemil Bayık, Murat
Karayılan and Duran Kalkan.
Kurdish representatives evaluated the Turkish state’s invasion threats
and attack on Makhmur at the Press Club Brussels.
The meeting was attended by over 100 people from around 50 parties and
organizations.
Speaking to ANF before the meeting, KNK Executive Council member
Zübeyir Aydar said the meeting also received support from some other
parties that are not present there, adding that as many as 82 parties
and organizations approved the national attitude determined.
It grabbed attention that only the Kurdistan Democratic Party (KDP) did
not attend the meeting where almost all parties represented in East,
North, West and South Kurdistan ensured participation or conveyed their
support through their messages.
Among the parties attending the meeting from four parts of Kurdistan
are Kongra-Gel, PJAK, KODAR, PUK, PYD, Komele, Parti Sosyalisti
Demokrati Kurdistan, El Parti Demoqrati Kurd, Partiya Komunista
Kurdistan, Partiya Çep a Kurd li Suriya, Partiya Kesk a Kurdistan,
Hizbi Komunisti Krekari Kurdistan, in addition to civil society
organizations such as HDK-Europe, KCDK-E, TJK-E, PKAN, FEDA, Tev-Çand,
Enstituya Kurdi, KOMAW, Kurdipedia.
Holding the opening speech of the meeting, KNK Executive Council member
Zübeyir Aydar pointed out that the US made “an unjust decision” on
November 6th to put a bounty on PKK executives Cemil Bayık, Murat
Karayılan and Duran Kalkan.
Aydar said they have met for a national attitude and said they hoped
this meeting would issue a joint declaration expressing a national
stance and an open letter to the US.
Referring to Turkish President Recep Tayyip Erdoğan’s invasion threat
against Rojava, and the following air strikes on Makhmur and Shengal
only one day after, Aydar stressed that “the gains of Rojava must be
protected”.
Aydar noted that they hoped to make a decision “as the conscience of
Kurdistan people” at the meeting. (KNK, 17 December 2018)
Appel à la Belgique, à l'Union
Européenne et à la communauté internationale
CONDAMNEZ LA GUERRE D’ANNEXION DU REGIME TURC
Ne laissez pas les Kurdes syriens, qui ont battu l'Etat Islamique, se
faire massacrer par la Turquie!
Le président turc Erdoğan a annoncé que dans quelques jours, il
attaquerait de nouveau la région à prédominance kurde du nord de la
Syrie. En 2016, il avait déjà annexé illégalement la zone située entre
Jarabulus et Azaz, puis, au début de cette année, le canton d'Afrin;
Erdoğan veut maintenant envahir la région à prédominance kurde à l'est
de
l'Euphrate.
Les gouvernements européens ne peuvent pas le laisser agir de manière
tacite!
Les milices kurdes et leurs alliés arabes, assyriens, turkmènes des
Forces Démocratiques Syriennes (SDF) se sont battus et ont sacrifié des
milliers de vies dans la lutte contre l'État Islamique. Maintenant que
l'EI est presque vaincu, l'armée turque les attaque à
nouveau.
Les occidentaux ne peuvent rester passifs en regardant leur meilleur
allié dans la lutte contre l’EI et les organisations terroristes
djihadistes associées être attaqué par le régime dictatorial turc.
La Turquie a conquis les zones à prédominance kurde avec l'aide de
nombreuses milices extrémistes djihadistes. Ces djihadistes commettent
de graves violations des droits humains contre la population d'Afrin,
notamment des expropriations et des pillages. Erdoğan veut utiliser
Afrin pour déplacer des réfugiés et ainsi changer la démographie de la
région. Cela équivaut à un nettoyage ethnique de la population
d'origine kurde.
La Turquie occupe déjà une grande partie du nord de la Syrie et il est
clair, à cause de la turquification rapide, qu'elle n'a pas l'intention
de restituer ces
zones.
Cette annexion turque du territoire syrien est évidemment une violation
du droit international.
Contrairement à cela, les Kurdes et leurs alliés aspirent à une société
base-démocratique dans laquelle la fraternité entre les peuples et les
droits de la femme occupent une place centrale.
L'Occident doit se rendre compte que - maintenant que l'EI est presque
battu - il serait non seulement injuste, mais également imprudent de
voir ces forces porteuses d’espoir pour la région tout simplement
massacrées par un dictateur et ses mercenaires djihadistes. Et ceci
avec pour projet le nettoyage ethnique et l'expansionnisme turc
néo-ottoman.
Nous exhortons nos politiciens à ne ménager aucun effort pour éviter
cette nouvelle guerre d'annexion ainsi qu’à manifester leur objection à
l'agression turque auprès de l'ambassade de Turquie.
Les Kurdes et leurs alliés ont sacrifié leur vie pour vaincre l'État
islamique, nous ne pouvons pas les laisser tomber maintenant!
Nous demandons à la Belgique, à l'Union Européenne et à la communauté
internationale de:
- condamner la guerre d'annexion du régime turc
- prendre d'urgence des mesures pour mettre fin à l'agression turque
- arrêter le commerce des armes avec la Turquie
- respecter l'intégrité territoriale de la Syrie et insister sur le
retrait des troupes turques et des milices soutenues par la Turquie du
nord de la Syrie
- lancer des initiatives diplomatiques qui aboutissent à un
cessez-le-feu durable et à des négociations politiques de paix.
Koerdisch Instituut vzw
Vrede vzw
NavBel
Info-Türk
Les Ateliers du Soleil
Jan Béghin, ancien membre du Parlement et président du groupe de
travail interparlementaire Les Kurdes (IPWK)
Hugo Van Rompaey, sénateur honoraire et maire honoraire, avec 17 ans
d'expérience de recherche sur la question kurde et 11 publications
scientifiques sur le sujet
Maintien en détention provisoire de l'opposant
kurde Demirtas
Un tribunal turc a ordonné jeudi le maintien en détention de l'opposant
kurde Selahattin Demirtas, malgré une décision de la Cour européenne
des droits de l'homme exigeant sa libération, a annoncé l'un de ses
avocats.
"La décision de maintenir en détention Selahattin Demirtas a été prise
à la majorité", a affirmé sur Twitter Ramazan Demir, l'un des avocats
du leader kurde. Le procès doit reprendre du 23 au 25 janvier, a-t-il
ajouté.
a Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) avait pourtant sommé la
Turquie le 20 novembre de mettre fin "dans les plus brefs délais" à la
détention provisoire de M. Demirtas, figure de proue du Parti
démocratique des peuples (HDP, prokurde), dans le cadre de ce procès.
M. Demirtas est placé en détention provisoire depuis novembre 2016,
accusé de diriger une "organisation terroriste", de "propagande
terroriste" et "incitation à commettre des crimes".
Il risque jusqu'à 142 ans de prison s'il est reconnu coupable.
Au cours de l'audience, qui a démarré mercredi, M. Demirtas a dénoncé
ce qu'il considère comme un "procès politique".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan accuse régulièrement le HDP
d'être la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux. Il
avait affirmé que la décision de la CEDH n'était pas contraignante pour
Ankara.
Or même si le tribunal avait décidé de remettre en liberté M. Demirtas
dans le cadre de ce procès, il serait resté en prison car il a déjà été
condamné en appel le 4 décembre à une peine de quatre ans et huit mois
pour "propagande terroriste".
"Après la décision de remise en liberté prise par la CEDH, cette
décision (de maintenir M. Demirtas en détention) est un scandale
judiciaire", a dit pour sa part à l'AFP Me Demir. "Cela revient à
défier la CEDH". (AFP, 13 déc
2018)
Erdogan
annonce une offensive imminente contre les
milices kurdes
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mercredi le lancement
"dans les prochains jours" d'une nouvelle offensive en Syrie contre des
milices kurdes, au risque de brouiller davantage ses relations avec
leur parrain américain, pour qui une telle opération serait
"inacceptable".
Ce serait la troisième offensive lancée par la Turquie en Syrie, où
elle est déjà intervenue en 2016 et début 2018 pour repousser de sa
frontière les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) et les
combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG).
Cette milice kurde, épine dorsale des Forces démocratiques syriennes
(FDS), une coalition arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis dans la
lutte contre l'EI, est considérée comme "terroriste" par la Turquie,
qui craint plus que tout la création d'un "Etat kurde" à sa frontière.
La collaboration entre Washington et les YPG est l'une des principales
pierres d'achoppement troublant les relations turco-américaines.
"Nous disons que notre opération pour sauver l'est de l'Euphrate de
l'organisation terroriste séparatiste va commencer dans les prochains
jours", a déclaré mercredi M. Erdogan, se référant à des zones
contrôlées par les milices kurdes dans le nord de la Syrie.
"Notre objectif, ce ne sont pas les soldats américains, mais les
membres de l'organisation terroriste active dans cette région", a-t-il
souligné.
En réponse, un porte-parole du Pentagone, le capitaine Sean Robertson,
a souligné qu'une "action militaire unilatérale (...) dans une zone où
du personnel américain pourrait être présent, est très inquiétante".
"Nous considérerions une telle action comme inacceptable", a-t-il
ajouté.
Ankara considère les YPG comme une extension en Syrie du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une sanglante
guérilla sur le sol turc depuis 1984 et qui est classé "terroriste" par
la Turquie, mais aussi les Etats-Unis et l'Union européenne.
- "Protéger les terroristes" -
Si M. Erdogan n'a donné aucun détail sur l'étendue exacte de
l'opération prévue, Youssef Hammoud, porte-parole d'al-Jaich al-Watani
(L'armée nationale), une coalition de groupes rebelles pro-Ankara, a
indiqué que "toutes les régions sont concernées, de Minbej à Tal Abyad,
sans exception", des deux côtés de l'Euphrate.
"Les factions du Jaich al-Watani ont été mises au courant il y a un
moment", a-t-il ajouté, affirmant que des entraînements supervisés par
des officiers turcs étaient en cours.
Les déclarations de M. Erdogan surviennent au lendemain de l'annonce
par Washington de l'installation, en dépit de la ferme opposition
d'Ankara, de postes d'observation censés empêcher toute altercation
entre l'armée turque et les YPG.
"Il est évident que l'objectif des radars et des postes d'observations
installés par les Etats-Unis n'est pas de protéger notre pays des
terroristes, mais de protéger les terroristes de la Turquie", s'est
emporté M. Erdogan.
Pour Elizabeth Teoman, analyste à l'Institute for study of war (ISW),
ces menaces peuvent être une façon pour le président turc d'"imposer un
changement de politique concernant les postes d'observation américains".
En octobre, la Turquie avait mené des attaques sporadiques contre les
YPG dans le nord de la Syrie, conduisant la milice kurde à interrompre
pendant dix jours ses opérations contre l'EI, et embarrassant fortement
Washington.
Mercredi, les YPG ont prévenu qu'une nouvelle offensive affecterait la
bataille contre les derniers réduits de l'EI dans la région de Hajine,
près de la frontière irakienne.
"Sans aucun doute, toute attaque sur le nord syrien aura un impact
direct sur la bataille de Hajine", a mis en garde le porte-parole des
YPG, Nouri Mahmoud. En cas d'opération turque, les forces kurdes
combattant à Hajine rentreront "pour défendre leur région et leur
famille".
Parmi les principaux différends entre la Turquie et les Etats-Unis
figure notamment la situation à Minbej, une région du nord de la Syrie
contrôlée par les YPG et où des soldats américains sont aussi
stationnés.
Une feuille de route avait été arrêtée en mai pour apaiser les
tensions, prévoyant notamment le retrait des YPG de Minbej et la mise
en place de patrouilles conjointes américano-turques, qui ont démarré
en novembre.
Mais Ankara n'a de cesse de rappeler que le retrait prévu n'a toujours
pas eu lieu, menaçant d'agir militairement à Minbej contre les YPG si
Washington ne respectait pas ses engagements. (AFP, 12 déc
2018)
L'opposant kurde Demirtas au tribunal dénonce un
"procès politique"
L'opposant kurde Selahattin Demirtas s'est dit mercredi victime d'un
"procès politique" lors de sa première apparition au tribunal depuis la
décision de la Cour européenne des droits de l'homme demandant sa
libération, restée lettre morte.
Le 20 novembre, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a sommé
la Turquie de mettre fin "dans les plus brefs délais" à la détention
provisoire de M. Demirtas, figure de proue du Parti démocratique des
peuples (HDP, prokurde), dans le cadre de ce procès.
M. Demirtas est en effet placé en détention provisoire depuis novembre
2016, accusé de diriger une "organisation terroriste", de "propagande
terroriste" et "incitation à commettre des crimes".
Il risque jusqu'à 142 ans de prison s'il est reconnu coupable.
Au cours de l'audience, M. Demirtas a dénoncé, selon des propos
diffusés sur Twitter par sa défense, ce qu'il considère comme un
"procès politique".
"Même à 90 ans, et s'il ne me reste qu'une seule dent, je ne vous
demanderai pas ma libération. Parce que ce n'est pas vous qui m'avez
mis en détention, et ce n'est pas vous qui me libérerez. Je suis un
otage politique et les otages politiques ne peuvent demander à être
libérés", a-t-il notamment déclaré.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui accuse régulièrement le HDP
d'être la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, avait
rejeté la décision de la CEDH, assurant qu'elle n'était pas
contraignante pour Ankara.
Comme souvent pour ces audiences, des diplomates étrangers dépêchés par
les ambassades à Ankara ont été interdits d'entrée dans la salle
d'audience du tribunal du complexe pénitentiaire de Sincan, près
d'Ankara, a constaté sur place une journaliste de l'AFP, qui elle aussi
n'a pas été autorisée à assister à l'audience.
Le 4 décembre, un tribunal d'Istanbul a confirmé en appel une peine de
quatre ans et huit mois infligée à M. Demirtas en septembre pour
"propagande terroriste". Cela permet à la Turquie de le maintenir en
prison même si elle venait à faire volte-face et obtempérer à la
décision de la CEDH, qui ne concernait que sa détention provisoire dans
son principal procès.
"Même si une décision de remise en liberté sort d'ici, malheureusement
il n'est pas question qu'il soit libéré avant les élections locales (de
mars)", a regretté le député allemand Hakan Tas, venu suivre le procès
mais interdit d'accès à l'audience.
"C'est une position qui va complètement à l'encontre du droit
international", a ajouté cet élu du parti de gauche radicale Die Linke.
La séance s'est terminée en début de soirée et devait reprendre jeudi
et vendredi.
(AFP, 12 déc
2018)
Turkish
judge admits to bias during Demirtaş hearing
A Turkish judge admitted to bias on Wednesday during the trail of
Kurdish politician Selahattin Demirtaş, who urged the judges to
withdraw from the case, Duvar news site reported .
The European Court of Human Rights (ECHR) asked Turkey last month to
release the former head of the the pro-Kurdish Peoples' Democratic
Party (HDP), and ruled that Turkey sought to limit democratic freedoms
and political debate by imprisoning Demirtaş, who was arrested in
November 2016 on terrorism charges.
Last week, in a separate case, a Turkish appeals court upheld a
four-year-and-eight-month prison sentence for Demirtaş for spreading
terrorist propaganda, effectively preventing the implementation of the
ECHR decision.
Demirtaş’s hearing began on Wednesday morning in the Turkish capital of
Ankara. In his defense, Demirtaş criticised the court for ruling for
the continuation of his detention, while asking the Ministry of Justice
its opinion on the ECHR’s ruling.
“The Ministry of Justice represents the Turkish government in the ECHR,
it means it is a side in the case,” he said. “You supported a
particular side openly by asking for an opinion from an institution
that is a side in my case.”
Demirtaş urged the judges to withdraw from the case, saying that the
court had demonstrated that it would not continue the trial in a
neutral way, Duvar news site reported.
“My lawyers and I do not demand my release, we want you to make the
right decision by withdrawing from the case. We are the only power
supporting democracy in this country. I don’t know whether you would
like to support it too,” he said.
The head judge responded to Demirtaş. “Alright, I am biased,” he said,
according to Duvar. Those words created tension in the courtroom and
the judges called a ten-minute break, accusing an HDP deputy of
disturbing the peace.
Meanwhile, a Turkish court accepted on Wednesday another indictment
requesting up to 10-year sentence for terrorism propaganda charges for
Demirtaş for a speech he made in 2016, Anadolu Agency reported .
During the speech delivered in the eastern province of Van, Demirtaş
asked people to resist the mayors appointed by the Turkish government,
which had dismissed the elected mayors of the HDP, Anadolu said.
The Kurdish politician penned a letter published by Le Monde on
Saturday calling for international solidarity during his next hearing
scheduled for Wednesday.
The European Parliament held a debate on the case of Demirtaş in
Strasbourg on Tuesday, a day before his hearing.
“The fate of Selahattin Demirtaş is an issue that I believe lies close
to the hearts of many of us,” the European Union’s top foreign policy
chief Federica Mogherini said in the European Parliament. “He has been
for long years an interlocutor for many, and a key figure in Turkey's
democratic debate.” She added that they were not only discussing the
fate of a human being, but the state of the Turkish democracy.
“The independence of Turkey's judiciary is being undermined,” said
Mogherini. “Fundamental rights, such as the presumption of innocence,
are often ignored and violated. On the one hand, the case of Demirtaş
reflects these larger trends. On the other hand, this case is unique.
Demirtaş is a Member of Parliament, a former presidential candidate,
the co-chair of his party and a democratically elected leader. His case
speaks about pluralism in Turkey, and the right of every individual to
take part in their country's democratic life - freely.”
Despite the Turkish court’s decision last week changing the legal
status of Demirtaş, Mogherini said Turkey should immediately follow the
ECHR ruling.
“This is not just about Turkey's status as a candidate country – I
would like to be very clear on this,” she said. “I believe this is
about the kind of country the Turkish people want and deserve; a
country with stronger institutions; a more inclusive country; a country
where all the people of Turkey can find their place, and contribute to
Turkish society's collective progress.” (Ahval, 12 December 2018)
Message from Demirtas to European Parliament after
the debate
Following
the
debate in the European Parliament on “The ruling of the European Court
of Human Rights on the case of Selahattin Demirtas”, he sent to the
European Parliament the following declaration:
"Firstly, I
would like to salute the honourable members of the European Parliament,
my dear friends.
I thank you
for the sincere solidarity that you have shown.
We have
been
struggling for a long time in order for Turkey to progress in its
accession process by committing to the principles of democracy and
human rights.
However, as
you
have also followed, the AKP government has not only disregarded
democracy and human rights, but has also terminated the constitution.
Erdogan, by successfully deploying the refugee card against Europe, has
minimised criticism that would otherwise be directed at him.
Of course
we
will continue to criticise this stance of the European governments. But
we are also aware of the hardships that the progressive democratic
forces of Europe find themselves in. With this said, I believe that we
will ensure democracy and human rights prevail in both Turkey and
Europe.
Democracy
is the antidote for the rising ultra-right in Europe and the
institutionalisation of fascism in Turkey.
We, as the
HDP members who have been taken as political hostages, will insist on
peaceful politics and democratic resistance.
If the ECHR
could make decisions more efficiently, this would be a significant
contribution to us and democracy in Turkey.
At the end
of
the day, the implementation of the European Human Rights Convention is
important for the furthering of human rights.
I hope that
my
new application to the ECHR that my lawyers will undertake within the
next few days will be dealt with quickly and not span several years.
On behalf
of
all of my imprisoned friends, I once again send you my warmest regards
and gratitude for your meaningful friendship and solidarity.
Selahattin
Demirtas
December 11,
2018
Speech by Mogherini on the case of Selahattin
Demirtaş
Speech by High Representative/Vice-President Federica Mogherini at the
European Parliament Plenary session on the ruling of the European Court
of Human Rights on the case of Selahattin Demirtaş
Check against delivery!
Thank you Madame Chair.
The fate of Selahattin Demirtaş is an issue that I believe lies close
to the hearts of many of us. He has been for long years an interlocutor
for many, and a key figure in Turkey's democratic debate. Today we
discuss not just the fate of a human being, which is probably the most
important thing a hemicycle can discuss, but also the state of Turkey's
democracy; we discuss the individual and collective rights of all
Turkish citizens.
In these two years, we have witnessed the detention of elected
politicians, journalists and academics. We are well aware of the
incredible challenge that Turkey faced back in July 2016, with the
attempted coup d'état. But today the state of emergency is over, and
this should be the time to strengthen Turkey's democracy.
The independence of Turkey's judiciary is being undermined. Fundamental
rights, such as the presumption of innocence, are often ignored and
violated.
On the one hand, the case of [Selahattin] Demirtaş reflects these
larger trends. On the other hand, this case is unique. [Selahattin]
Demirtaş is a Member of Parliament, a former presidential candidate,
the co-chair of his party and a democratically elected leader. His case
speaks about pluralism in Turkey, and the right of every individual to
take part in their country's democratic life - freely.
Also for this reason, we have followed his case since his detention
more than two years ago. On the day of his detention, Commissioner [for
European Neighbourhood Policy and Enlargement Negotiations, Johannes]
Hahn and myself described him as our "trusted and valued interlocutor".
And I believe many in this hemicycle will share these views.
As you know, I raised his case again – in public and in private –
during my last meeting with Foreign Minister Mevlüt Çavuşoğlu, at the
High Level Political Dialogue in Ankara last month, that, by the way,
was a very fruitful, open and constructive meeting of which I am very
happy.
This was just two days after the ruling by the European Court of Human
Rights that we discuss today. The Court has ruled that [Selahattin]
Demirtaş' extended detention violated the European Convention of Human
Rights. As Commissioner [Johannes] Hahn and I said in Ankara just a
couple of weeks ago during the [High Level Political Dialogue] meeting:
"We expect the Turkish authorities, including the Turkish judiciary, to
follow-up, in an appropriate manner, on the recommendations by the
Council of Europe and on the rulings by the European Court of Human
Rights and we expect to see concrete progress in Turkey on the rule of
law and fundamental freedoms, including those of Mr [Selahattin]
Demirtaş."
The Court in this case has described his detention as an “unjustified
interference” with the free expression of the Turkish people's opinion,
and with his right to be elected and to sit in Parliament. The Court
found, “beyond reasonable doubt”, that his time in prison had the
purpose to suffocate pluralism and Turkey's democratic debate.
Let me remind everyone that the European Convention of Human Rights
does not belong to the European Union nor to any of our Member States.
It is the result of the work done in the 1950s by the Council of
Europe, and Turkey is a proud founding member of the Council of Europe.
The European Convention on Human Rights is embedded in Turkey's
domestic law. So this is not a violation of a recommendation coming
from the European Union, but of Turkey's own principles and values.
The legal status of [Selahattin] Demirtaş has changed now following a
recent ruling in another case by a Turkish Court of Appeal.
Nonetheless, I believe that it is not only Turkey's responsibility, but
also Turkey's interest, to immediately follow up on rulings by the
European Court of Human Rights.
This is not just about Turkey's status as a candidate country – I would
like to be very clear on this. I believe this is about the kind of
country the Turkish people want and deserve; a country with stronger
institutions; a more inclusive country; a country where all the people
of Turkey can find their place, and contribute to the Turkish society's
collective progress.
What we would like to see as European Union is a strong, free, secure,
prosperous, democratic Turkey as a key neighbour and partner in our
region, not just as a candidate country. It is in our shared interest
to contribute to this and all Turkish people should know that they can
count on the European Union to be at their side for a secure,
democratic, free and prosperous Turkey.
Thank you.
Former
HDP MP Sırrı
Süreyya Önder in Prison
Former HDP
MP
Sırrı Süreyya Önder has submitted himself to prison in Kocaeli after
the 42-month sentence, which was given to him because of a speech that
he made on Newroz Day in 2013, has been upheld by the court of appeal.
People's
Democratic Party (HDP) former Ankara MP Sırrı Süreyya Önder, whose
42-month prison sentence was upheld by the 2nd Penal Chamber of the
İstanbul Regional Court of Justice on December 3, went to prison in the
province of Kocaeli today (December 6).
Talking to
the journalists before entering the Kandıra No 1 Type-F Prison, Önder
said, "We stand behind whatever we said. Salute to all friends. Peace
and democracy will win."
'Good days
are coming soon'
Önder also
made a written statement, which has been released by HDP:
"We are
going
through such days which are not surprising for those who are making
efforts for peace and democracy. This well of war and vulgarity is not
as deep as it is thought to be. Although what have been lived through
seems gloomy, good days for whole country are coming soon.
"Our
tradition have countless examples of making the most out of what we
have. Every word we say, every effort we make are our honors. If
necessary, paying price is, too... I salute all friends with feelings
of peace and solidarity."
What
happened?
In the case
HDP's former Co-Chair Selahattin Demirtaş and former MP Önder were
being tried for "propagandizing for a terror organization", the court
announced its verdict on September 8. The two politicians were
sentenced to 56 and 43 months in prison respectively, because of the
speeches that they made on Newroz Day in 2013, at a time when the
Turkish government was running a "resolution process" to the Kurdish
question.
Attorneys
of
Demirtaş and Önder appealed against the ruling. The verdict reached to
the 2nd Penal Chamber of the İstanbul Regional Court of Justice, which
is operating as a court of appeal, on October 25.
After the
European Court of Human Rights (ECtHR) announced on November 16 that it
will pronounce its verdict on Demirtaş's appeal against his arrest on
November 20, the court of appeal in İstanbul began preliminary
evaluation on the case of Demirtaş and Önder on November 19.
On November
20, the ECtHR gave its verdict, stating Demirtaş should be immediately
released. On December 4, the İstanbul court of appeal upheld the prison
sentences given to Demirtaş and Önder. (BIA, Dec 6, 2018)
Demirtas
: « Aujourd’hui, c’est mon tour de vous
demander soutien et
solidarité »
Dans une lettre au « Monde », Selahattin Demirtas, leader du Parti
démocratique des peuples (HDP), incarcéré en Turquie, appelle à l’aide
la communauté internationale pour obtenir justice en Turquie, où il a
été condamné en septembre à quatre ans et huit mois de prison pour «
propagande terroriste ».
«
Nous
sommes les otages d’un enchaînement de pressions et de décisions
politiques qui nous visent, parce que nous constituons un obstacle à
l’édification du pouvoir autocratique instauré en Turquie. » Photo :
partisans de Selahattin Demirtas à Ankara (Turquie) le 19 juin
2018.
Je vous
fais
parvenir cette lettre par l’intermédiaire de mes avocats, depuis le
centre pénitentiaire de haute sécurité d’Edirne, où que je suis détenu
en toute illégalité depuis maintenant deux ans. Le 4 novembre 2016,
douze députés et moi-même avons été arrêtés au mépris des lois. Tout ce
que l’on nous reproche, ce sont les propos que nous avons tenus et
publiés dans la presse. Nous sommes en réalité les otages d’un
enchaînement de pressions et de décisions politiques qui nous visent,
parce que nous constituons un obstacle à l’édification du pouvoir
autocratique instauré en Turquie.
À ce jour,
près de 5 000 personnes liées à mon parti, le Parti démocratique des
peuples (HDP), ont été arrêtées pour les mêmes raisons. Nous sommes
actuellement cinquante-huit maires et neuf députés à être incarcérés
dans la même prison. Pas moins de cent vingt-deux enquêtes ont été
ouvertes à mon encontre au cours des deux dernières années.
Quarante-sept d’entre elles ont entraîné l’ouverture d’un procès.
Certains
procès demeurent en suspens mais dix-neuf sont en cours. Je ne dois mon
incarcération qu’à l’un d’eux, et les propos que j’ai tenus, alors, me
font encourir une peine de cent cinquante années de prison. J’ai déjà
été condamné, il y a peu, à une peine de quatre ans et huit mois de
prison ferme, lors d’un procès motivé par un discours en faveur de la
paix que j’avais prononcé cinq ans plus tôt dans le cadre du processus
de paix avec les Kurdes.
Ce discours
avait alors été salué par l’ensemble de la presse internationale comme
un « grand message de paix ». Hélas, cinq ans plus tard, il s’est vu
requalifier de « propagande terroriste ». Le jugement est actuellement
pourvu en cassation.
Le 20
novembre, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a reconnu que
mon emprisonnement était de nature politique et a ordonné ma libération
immédiate, ce à quoi Recep Tayyip Erdoğan, président du Parti de la
justice et du développement (AKP) et président de la République, a
rétorqué qu’il ne prendrait aucune décision de cet ordre. Dans la même
journée, une autre haute juridiction a lancé la procédure permettant de
confirmer ma condamnation à quatre ans et huit mois de prison ferme.
Mon procès
principal n’avance que très difficilement à cause des pressions
politiques. De plus, diverses manœuvres en tous genres sont ourdies
dans l’urgence afin d’empêcher ma libération. À l’époque, où j’étais
moi-même avocat des droits de l’homme, j’ai reçu de nombreuses lettres
appelant à un soutien tel que celui auquel j’appelle aujourd’hui. Dans
mon travail pour Amnesty International et l’Association turque des
droits de l’homme, j’ai fait tout mon possible pour venir en aide aux
personnes qui avaient besoin de moi." (Le Monde, 6 décembre
2018)
Kurdish
conference in EP: Turkey is outside the law
Human rights defenders spoke in the first session of the 15th Kurdish
Conference in the European Parliament. IHD officials spoke about the
rights violations and stated that Turkey has lost the characteristic of
a state with the rule of law.
The first panel discussion in the two-day 5th Kurdish Conference in the
European Parliament was held on Wednesday under the title, “Turkey as a
state deprived of the rule of law”.
Human rights defender Akin Birdal, IHD Istanbul Chapter Co-chair
Gulseren Yoleri, IHD Co-chair Ozturk Turkdogan, Öcalan’s lawyer Ibrahim
Bilmez, European Association of Lawyers for Democracy & World Human
Rights (ELDH) Secretary General Thomas Schmidt and Permanent People’s
Court Secretary General Gianni Tognoni spoke in the first panel
discussion.
AKIN BIRDAL: TURKEY HAS TURNED INTO A PRISON
Session moderator human rights defender Akin Birdal pointed to the
state of human rights in Turkey and the world. On the level of the
Kurdish issue, Birdal said: “The Kurdish issue was a problem that would
be resolved locally, but the insolubility has turned it into a regional
problem, which turned into an international issue. Its spread through
time is making the healing more difficult.”
Birdal gave examples of rights violations and fascist governments
throughout the world and said: “The world has lost its balance.” Birdal
added that Turkey has turned into a prison and that there are a total
of 264.000 arrestees and convicts in Turkish prisons.
YOLERI: EVERYBODY IS UNDER RISK FOR TORTURE
IHD Istanbul Chapter Co-chair Gulseren Yoleri spoke about the rights
violations in Turkey and said, “There has always been torture in
Turkey, but it has reached a new level in recent years. We have heard
accounts that it looked like they kept the classic tools of torture
from the ‘80s and they are now using them again.” Yoleri stated that
everybody in Turkey is at risk for being subjected to torture and
pointing out the femicides, added that there is a severe hike in the
murder rates and that government policies play a role in this hike.
Yoleri added that there are 2 million working children in Turkey, most
of them illegally. Yoleri said 53% of these minors have no access to
education while Turkey is at the bottom for child poverty in Europe.
"TURKEY IS OUTSIDE THE LAW"
Yoleri said there are many issues like child marriages, children in
prisons and the refugee issue and mentioning the government’s reaction
to the ECHR ruling on Demirtas, said: “There is a serious lack of
constitutionalism in Turkey.” Yoleri said Turkey has stepped outside of
the law and listed a series of issues like unlawful arrests, the ban
against Saturday Mothers’ demonstrations, pressure against freedom of
expression and freedom of press, arrested journalists and long
detention times.
TURKDOGAN: 800.000 PEOPLE HAVE FREEDOMS RESTRICTED
The third speaker was IHD Co-chair Ozturk Turkdogan started his speech
with, “Resisting tyranny is always a right,” and continued with the
state of prisons in Turkey. Turkdogan said the prisons have a capacity
of 211.000 and there are currently 260.000 people in prisons, which
results in prisoners waiting their turn to sleep in several prisons.
Turkdogan also pointed out the number of people on parole, who are
under constant risk of going back to prison, and said there are a total
of 800.000 people who have their freedoms restricted: “This shows that
there is a serious authoritarian administration.”
THERE IS NO CONSTITUTION, HUMAN RIGHTS HAVE BEEN INSTRUMENTALIZED
Turkdogan also mentioned Öcalan’s situation and said the isolation in
Imrali has spread throughout Turkey, but the practice against Öcalan
goes beyond isolation. Turkdogan spoke about the Type F prisons:
“Turkey doesn’t comply with its own laws. The courts just watch. The
country is no longer under rule of law, this is what we mean by a lack
of constitution. If a country doesn’t comply with its own laws, there
is a serious arbitrary practice there. Human rights have been
instrumentalized.”
ISSUES IN OTHER PRISONS WON’T BE RESOLVED UNTIL IMRALI IS RESOLVED
Turkdogan mentioned imprisoned HDP MP Leyla Guven’s hunger strike to
protest the isolation imposed upon Kurdish People’s Leader Abdullah
Öcalan and said: “There is really nothing to say when a member of
parliament goes on a hunger strike because a country doesn’t comply
with its own laws.”
Turkdogan questioned why the Committee for the Prevention of Torture
isn’t visiting Imrali: “We must point out the most severe instance of
the problem. I don’t believe the issue in other prisons can be resolved
if the Imrali issue isn’t resolved first.
LAWYER BILMEZ: THERE IS ABSOLUTE ISOLATION IN IMRALI
Second moderator Lawyer Heike Geisweid gave the next speech to Öcalan’s
lawyer Ibrahim Bilmez from the Asrin Law Office, who said everything
has gotten worse in Imrali: “Turkey is no longer a state with the rule
of law, it doesn’t even have laws anymore.” Bilmez said everything that
has happened is connected to the approach towards Öcalan: “The
unlawfulness in Imrali started with the conspiracy in ’99.” Bilmez
added that Öcalan’s capture conditions and the court wasn’t just or
lawful. Bilmez said everything has gotten worse in Imrali and added
that Öcalan hasn’t been allowed to meet with anybody for years. Bilmez
said there is an absolute isolation in Imrali and added that they have
no channels for communication.
Lawyer Bilmez asked European institutions to be braver: “If there is to
be criticism of Turkey, it must be timely criticism. Otherwise, after
the AKP and its leader finish building the system they want to build,
it won’t matter what words are said.”
European Association of Lawyers for Democracy & World Human Rights
(ELDH) Secretary General Thomas Schmidt said they want to send a strong
signal to Turkey and the European Union. Pointing out the European
Court of Justice ruling on the PKK, Schmidt said: “Why doesn’t the EU
take this ruling into account?” Schmidt spoke about legal violations in
Turkey.
Permanent People’s Court Secretary General Gianni Tognoni spoke about
how the PPC works. Tognoni called Erdogan a dictator and stressed that
autonomy for Kurds must be recognized: “Turkey has become a
geopolitical issue for Europe. But nobody is making an issue for what
is happening here.” (ANF, 5 Dec 2018)
La
condamnation de l'opposant kurde
Demirtas confirmée en appel
La justice turque a rejeté mardi l'appel du leader kurde Selahattin
Demirtas contre sa condamnation à quatre ans et huit mois de prison
pour "propagande terroriste", a indiqué son avocat.
Cette décision survient deux semaines après celle rendue le 20 novembre
par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) sommant la Turquie
de mettre fin "dans les plus brefs délais" à la détention provisoire de
M. Demirtas dans le cadre d'un autre procès.
La confirmation de la peine de quatre ans et huit mois infligée à M.
Demirtas en septembre pour "propagande terroriste" permet à la Turquie
de le maintenir en prison même si elle venait à faire volte-face et
obtempérer à la décision de la CEDH, qu'elle avait rejetée, concernant
sa détention provisoire dans son principal procès.
"Ils le libéreront maintenant facilement dans le dossier pour lequel il
est détenu, et diront +regardez, nous respectons la décision de la
CEDH+. Mais Demirtas restera pris en otage en raison de la confirmation
de sa condamnation à 4 ans et 8 mois (de prison)", a ainsi commenté sur
Twitter Mahsuni Karaman, l'un des avocats du leader kurde.
M. Demirtas, ancien co-président du Parti démocratique des peuples
(HDP), dont il reste l'une des principales figures de proue, avait déjà
accusé il y a deux semaines le gouvernement turc d'accélérer la
procédure en appel concernant cette condamnation.
En effet, la décision de la CEDH concernait uniquement son maintien en
détention provisoire, depuis novembre 2016, dans le cadre d'un procès
où il est notamment jugé pour direction d'une "organisation
terroriste", "propagande terroriste" et "incitation à commettre des
crimes".
Il risque jusqu'à 142 ans de prison s'il est reconnu coupable dans
cette affaire.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui accuse régulièrement le HDP
d'être la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, avait
de toute façon rapidement balayé la décision de la CEDH, assurant
qu'elle n'était pas contraignante pour Ankara. (AFP, 4 déc
2018)
Rejet de la
demande de libération de l'opposant kurde Demirtas
Un tribunal turc a rejeté vendredi la demande de libération du
l'opposant kurde Selahattin Demirtas, malgré la décision de la Cour
européenne des droits de l'homme (CEDH) appelant à sa libération après
deux ans de détention, selon une responsable de son parti.
"Un tribunal local a rejeté la demande de libération de Demirtas", a
indiqué à l'AFP une responsable du Parti démocratique des peuples (HDP,
prokurde), dont M. Demirtas est l'une des figures de proue.
Détenu depuis novembre 2016, accusé d'activités "terroristes", M.
Demirtas risque jusqu'à 142 ans de prison dans le principal procès à
son encontre.
La demande de libération déposée par ses avocats et rejetée par le
tribunal d'Ankara vendredi suit une décision de la CEDH, qui a sommé il
y a dix jours la Turquie de mettre fin "dans les plus brefs délais" à
la détention provisoire de M. Demirtas.
Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui accuse régulièrement
le HDP d'être la vitrine politique du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), classé "terroriste" par Ankara et ses alliés
occidentaux, a rapidement balayé cette décision en estimant qu'elle
n'était pas contraignante pour Ankara.
Dans un communiqué publié vendredi, le HDP a dénoncé une décision
"politique", prise sous "la pression du président Erdogan".
"Il s'agit clairement d'une violation de la Constitution et de la
Convention européenne des droits de l'homme", ajoute le texte, signé
par les co-présidents du parti, Pervin Buldan et Sezai Temelli.
Poursuivi dans le cadre de nombreux autres procès, M. Demirtas a déjà
été condamné en septembre dernier à 4 ans et 8 mois de prison pour
"propagande terroriste". Il a fait appel de cette décision.
Dans un texte rédigé depuis la prison de haute sécurité d'Edirne
(nord-ouest), publié la semaine dernière, M. Demirtas accuse le
gouvernement turc d'avoir accéléré la procédure en appel concernant
cette condamnation.
Ce faisant, elles pourraient en théorie maintenir M. Demirtas en prison
pour qu'il y purge cette peine, tout en levant techniquement la mesure
de détention provisoire qui le vise dans le cadre de son autre procès
et qui elle seule est visée par l'arrêt de la CEDH. (AFP, 30 nov
2018)
Minorités
/ Minorities
2
Defendants Released in Hrant Dink Murder
Case
The case which was reopened regarding the murder of Hrant Dink,
Editor-in-Chief of the Agos newspaper, continued today (December 21) at
the İstanbul 14th Heavy Penal Court in the Çağlayan Courthouse.
The 87th hearing of the case, in which public officers are being tried
on the allegation of negligence, has been held.
85 defendants are being tried, six of them are arrested. Apart from Ali
Fuat Yılmazer, the then Police Intelligence Bureau Director, all
arrested defendants have requested release.
Two defendants released
The court has ruled that defendants Hamza Celepoğlu, Intelligence
Assessment and Analysis Center Adjutant of the Gendarmerie General
Command, and Yavuz Karakaya, a non-commissioned officer at the İstanbul
Gendarmerie Intelligence Bureau Directorate, shall be released.
As a justification for the verdicts of release pronounced by the court
have been cited the period, when the defendants were arrested, and the
fact that they were not arrested on another charge.
The requests for release raised by the other arrested defendants
Ramazan Akyürek, Muharrem Demirkale and Ercan Gün have been dismissed
on the grounds that witness statements have not yet been completed and
the gravity of the offenses, for which they were arrested.
Presiding Judge Emre Efe Şimşek has ruled that Intelligence Bureau
Director Vice Chair Vedat Yavuz, Department of Personnel Deputy Manager
Aydın Patan, Özcan Özkan and Necmettin Emre shall be listened as
witnesses in the next hearing.
One of the attorneys of Dink family, Hakan Bakırcıoğlu, previously
requested that the then Head of İstanbul Department of the National
Intelligence Organization of Turkey (MIT) Ahmet Köksoy shall be heard
at the court. The court board rejected the request of the attorney.
The next hearings will be held at 10 a.m. on March 12-13-14, 2019. (BIA, 21 December 2018)
Taner Akçam launches digital archive on the Armenian
Genocide
After the 1915 Armenian Genocide, Krikor Guerguerian, a priest and
genocide survivor, traveled the world collecting evidence to document
the atrocities. Taner Akçam, the Robert Aram and Marianne Kaloosdian
and Stephen and Marian Mugar Professor in Armenian Genocide Studies at
Clark University’s Strassler Center for Holocaust and Genocide Studies,
recently collaborated with Turkish experts and graduate students on a
digital repository that makes Guerguerian’s vast collection of
incriminating documents available to scholars worldwide.
The newly launched Krikor Guerguerian Archive comprises thousands of
original Ottoman documents and Guerguerian’s extensive, unpublished
writings. It includes the long-missing handwritten memoirs of Naim Bey,
an Ottoman bureaucrat stationed in Aleppo who actively participated in
the deportation and massacres of Armenians; documents from the
Jerusalem Armenian Patriarchate containing first-hand information about
the Armenian genocide; and critical papers from the Istanbul
perpetrator trials held from 1919 to 1922 that were long assumed
vanished.
Among the most noteworthy materials are ciphered telegrams that the
Ottoman Interior Minister Talat Pasha, army commanders, and the chief
of the government’s paramilitary sent to governors throughout the
Empire. Some of these telegrams, written on government letterhead
stamped with the official Ottoman seal, clearly outline the Ottoman
government’s planning and execution of the genocide. These “killing
orders,” considered the “smoking gun” of the Armenian Genocide, formed
the basis of Akcam’s groundbreaking book “Killing Orders: Talat Pasha’s
Telegrams and the Armenian Genocide,” released earlier this year.
Professor Akçam was granted access to the unpublished collection in
2015 by Dr. Edmund Guerguerian, nephew of Fr. Guerguerian, and he has
worked diligently to ensure that other scholars of the Armenian
Genocide have access to these important documents. He engaged his
doctoral candidates Ani Ohanian, Anna Aleksanyan, and Burçin Gerçek,
and former students Ümit Kurt, Ph.D. ’16 and Emre Can Dağlıoğlu in an
effort to create and launch the digital archive. The group collaborated
with others in Paris and Istanbul to translate materials into English.
“Access to these materials has the potential to change scholarly and
political discourse as well as to destroy Turkish denial,” wrote
Professor Akçam. “It is my duty to make this evidence accessible for
the world to see.”
Professor Akçam, whom the New York Times referred to as “The Sherlock
Holmes of the Armenian Genocide,” was one of the first Turkish
intellectuals to acknowledge and openly discuss the Armenian
Genocide. His book “The Young Turks’ Crime Against Humanity: The
Armenian Genocide and Ethnic Cleansing in the Ottoman Empire,” was
co-winner of the Middle East Studies Association’s Albert Hourani Book
Award and one of ForeignAffairs.com’s “Best Books on the Middle East.”
Among his many honors, Akçam received the 2018 Outstanding Upstander
Award from the World Without Genocide organization; the Hrant Dink
Spirit of Freedom and Justice Medal from the Organization of Istanbul
Armenians and the Hrant Dink Freedom Award from the Armenian Bar
Association (both in 2015); and the Heroes of Justice and Truth award
at the Armenian Genocide Centennial commemoration in May 2015.
Funding
for the creation of the Krikor Guerguerian Archive was provided
by the Calouste Gulbenkian Foundation, the Jirair Nishanian Foundation,
the Armenian General Benevolent Union, the Knights & Daughters of
Vartan, the National Association for Armenian Studies and Research
(NAASR), and the Dadourian Foundation. Original materials included in
the Guerguerian Archive were donated to NAASR in Belmont, Mass., where
they will become part of NAASR’s Mardigian Library. Researchers will be
able to access original materials included in the digital archive
following the opening of the NAASR headquarters’ building in the fall
of 2019. (Clark
News & Media Relations, December 3, 2018)
Politique
intérieure/Interior Politics
L'ancien
Premier ministre Yildirim, candidat d'Erdogan à
la mairie d'Istanbul
Le tout dernier Premier ministre turc a été officiellement choisi
samedi par le parti au pouvoir en Turquie pour être son candidat à la
mairie d'Istanbul aux municipales de 2019, a annoncé le président Recep
Tayyip Erdogan.
Binali Yildirim, qui a dirigé le gouvernement turc de 2016 à 2018 sous
la présidence de M. Erdogan, faisait figure de grand favori pour la
candidature du Parti de la justice et du développement (AKP) à la tête
de la mairie de la plus grande ville du pays.
Cet homme de 63 ans, un ancien député d'Istanbul, a été pendant deux
ans le 27e et dernier Premier ministre, jusqu'à la disparition de ces
fonctions avec le passage d'un système parlementaire à un régime
présidentiel dans la foulée des élections du 24 juin remportées par M.
Erdogan.
Ce dernier, président de l'AKP et ancien maire d'Istanbul, a lui-même
annoncé à la télévision la candidature de M. Yildirim, avec l'espoir de
gagner cette élection municipale qui se déroulera le 31 mars 2019.
"Si nous perdons Istanbul, nous perdons la Turquie", a déclaré le chef
de l'Etat à son parti, selon certaines sources.
Quinze millions de personnes vivent en effet dans cette métropole, soit
presque un cinquième de la population turque qui s'élève à 80 millions
d'habitants.
Homme lige de M. Erdogan, M. Yildirim a notamment été son ministre des
Transports, supervisant à ce titre les vastes projets d'infrastructures
qui ont transformé la Turquie ces 15 dernières années, à commencer par
Istanbul.
Né dans une famille pauvre de la province orientale d'Erzincan,
l'ancien Premier ministre, devenu le chef du Parlement en juin, s'était
initialement tourné vers la profession d'ingénieur maritime et avait
été appuyé dans les années 1990 par M. Erdogan pour diriger la
compagnie de ferries stambouliote.
Maire d'Istanbul pendant 13 ans, Kadir Topbas a été remplacé l'année
dernière, M. Erdogan désirant offrir un nouveau visage au parti au
pouvoir avant les élections locales et nationales.
La principale force d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP),
a récemment annoncé qu'Ekrem Imamoglu, actuel maire de l'arrondissement
stambouliote de Beylikduzu, serait son candidat pour administrer
l'agglomération.
L'opposition, qui pense avoir plus de chances de gagner la mairie
d'Ankara, a fait savoir que Mansur Yavas serait son candidat à
l'élection municipale dans la capitale où il avait disputé en octobre
2017 un match serré contre le maire sortant et candidat de l'AKP Melih
Gokcek. (AFP,
30 déc
2018)
Forces
armées/Armed Forces
La Turquie envoie des renforts
dans le nord près d'une zone
kurde
La Turquie a envoyé samedi soir des
renforts militaires dans le nord de la Syrie à proximité d'une zone
contrôlée par les forces kurdes, alors qu'Ankara menace de mener une
nouvelle offensive pour les "éliminer", a indiqué une ONG.
Ce rebondissement sur le terrain intervient après l'annonce surprise
mercredi par le président Donald Trump du retrait de ses troupes
stationnées dans le nord-est de la Syrie aux côtés des combattants
kurdes, cibles de longue date de la Turquie.
"Quelque 35 chars et autres armes lourdes, transportés à bord de
porte-chars, ont traversé en début de soirée le poste-frontière de
Jarablos", a indiqué à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des
droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
"Ils se sont dirigés vers une zone près de la rivière Sajour,
entre Jarablos et Minbej, non loin des lignes de front où sont
stationnés des combattants (kurdes) du conseil militaire" de Minbej,
a-t-il ajouté.
Un responsable au sein d'un groupe rebelle proturc dans la
région, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a confirmé à l'AFP
l'envoi de ces renforts.
Selon lui, les forces turques auraient également demandé aux
factions alliées "de se tenir en état d'alerte (...) sans les exhorter
toutefois à rejoindre la zone d'envoi des renforts", a-t-il indiqué.
Les forces turques et leurs supplétifs syriens contrôlent une
vaste zone du nord-ouest de la Syrie.
La Turquie redoute de voir s'instaurer un embryon d'Etat kurde à ses
portes, au risque de renforcer les velléités séparatistes de la
minorité kurde en Turquie.
Elle a déjà lancé deux offensives depuis 2016 dans le nord syrien.
La dernière lui a permis en début d'année de prendre le contrôle de la
région d'Afrine (nord-ouest), l'un des trois "cantons" de la région
fédérale autoproclamée par les kurdes en 2016, à la faveur du chaos
créé par la guerre en Syrie.
Jeudi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau promis
d'éliminer les jihadistes et les milices kurdes du nord de la Syrie.
Les soldats américains stationnés en Syrie interviennent en soutien aux
Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition dominée par les
Kurdes, qui luttent contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Leur présence ainsi que celle de soldats de la coalition internationale
antijihadiste, notamment des soldats français, stationnées dans une
base aux abords de la ville de Minbej, a permis jusque-là de faire
tampon entre les deux camps.
Longtemps marginalisés, les Kurdes de Syrie représentent 15% de la
population syrienne.
Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie s'est complexifiée au fil des
ans. Elle a fait plus de 360.000 morts et poussé à l'exode des millions
de personnes. (AFP, 22 déc
2018)
Nouvelle
purge dans les
rangs de l'armée
Les autorités turques ont émis vendredi des mandats d'arrêt contre plus
de 200 militaires, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu,
alors que les purges lancées après une tentative de coup d'Etat en 2016
se poursuivent à plein régime.
Le parquet antiterroriste d'Istanbul a émis des mandats d'arrêt contre
219 officiers et sous-officiers d'active, dont quatre colonels et cinq
lieutenants-colonels, a détaillé Anadolu.
Ces militaires sont soupçonnés par les autorités d'être liés au
mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, bête noire du président Recep
Tayyip Erdogan qui l'accuse d'être derrière la tentative de putsch du
15 juillet 2016.
Par ailleurs, dans le cadre d'une autre enquête, des mandats d'arrêt
ont été émis vendredi contre 48 personnes, pour la plupart employées
dans l'industrie de l'armement, elles aussi soupçonnées d'être liées à
M. Gülen, a indiqué à l'AFP le bureau du procureur général d'Ankara.
M. Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis depuis une vingtaine d'années,
nie toute implication dans la tentative de putsch.
Depuis le coup de force, les autorités turques ont lancé des purges
d'une ampleur sans précédent. Plus de 55.000 personnes ont été arrêtées
et 140.000 limogées ou suspendues.
Et ces arrestations ne semblent pas faiblir, avec de nouveaux coups de
filet annoncés chaque semaine ou presque.
Au-delà des personnes liées, ou soupçonnées de l'être, au mouvement de
ce prédicateur, les purges ont également visé des opposants prokurdes
et des médias, suscitant les critiques des pays européens et
d'organisations de défense des droits de l'homme. (AFP, 14 déc
2018)
Un soldat turc tué à Afrine
Un soldat turc a été tué jeudi dans la région d'Afrine en Syrie par des
tirs d'une milice kurde syrienne, a affirmé le ministère turc de la
Défense.
Le militaire turc a été mortellement touché par des tirs de la milice
kurde des Unités de protection du peuple (YPG) en provenance de la
ville voisine de Tal Rifat, située à l'est d'Afrine, a précisé le
ministère dans un communiqué.
L'armée turque a riposté avec des tirs nourris sur Tal Rifat, a ajouté
le communiqué.
La ville d'Afrine avait été prise en mars par l'armée turque et ses
supplétifs syriens qui en ont chassé les YPG, qu'Ankara considère comme
un groupe terroriste émanant du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.
Le ministère turc de la Défense annoncé plus tard dans la journée que
des frappes aériennes avaient été lancées contre des cibles du PKK dans
les régions du Sinjar et du mont Karacak, dans le nord de l'Irak,
touchant des tunnels et des abris.
Cet incident survient après que le président turc Recep Tayyip Erdogan
a menacé mercredi de lancer dans "les prochains jours" une nouvelle
offensive en Syrie contre les YPG, au risque de brouiller davantage ses
relations avec leur parrain américain.
Ce serait la troisième offensive lancée par la Turquie en Syrie, où
elle est déjà intervenue en 2016 et début 2018 pour repousser de sa
frontière les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) et les
combattants kurdes des YPG.
Cette milice kurde est l'épine dorsale des Forces démocratiques
syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis
dans la lutte contre l'EI.
La collaboration entre Washington et les YPG est l'une des principales
pierres d'achoppement troublant les relations turco-américaines.
Réagissant aux propos de M. Erdogan, un porte-parole du Pentagone, le
capitaine Sean Robertson, a souligné mercredi qu'une "action militaire
unilatérale (...) dans une zone où du personnel américain pourrait être
présent, est très inquiétante".
"Nous considérerions une telle action comme inacceptable", a-t-il
ajouté.
Les menaces de M. Erdogan sont survenues au lendemain de l'annonce par
Washington de l'installation, en dépit de la ferme opposition d'Ankara,
de postes d'observation censés empêcher toute altercation entre l'armée
turque et les YPG. (AFP, 14 déc
2018)
Les
jeunes
Turcs cassent leur tirelire
Cette
possibilité creuse encore les inégalités entre les jeunes.
Alp a une
chance que bien d’autres jeunes Turcs n’ont pas : non seulement va-t-il
pouvoir accomplir son service militaire en à peine trois semaines, mais
le hasard a aussi voulu qu’il soit affecté à une caserne d’Istanbul -
une bonne nouvelle pour ce Stambouliote qui n’aura pas à quitter sa
ville le temps d’accomplir ses devoirs martiaux.
Le jeune
homme fait partie des Turcs en âge d’être conscrits qui ont choisi
d’opter pour le "bedelli askerlik", littéralement le "service militaire
payant", qui permet de limiter à 21 jours un exercice qui doit
notamment être accompli en six mois (pour les diplômés universitaires)
ou en un an (pour les autres).
"C’est très
simple : il suffit de payer 15 000 lires turques (environ 2 500 euros)
à la banque, de fournir le reçu à sa caserne de rattachement… et dans
l’année qui vient, on est convoqué pour accomplir ces trois semaines
obligatoires", explique Alp. Une méthode appréciée de ceux qui veulent
éviter le service militaire, mais une mesure discriminatoire pour les
jeunes Turcs qui n’ont pas les moyens de débourser une telle somme…
C’est la
sixième fois depuis 1987 que le pouvoir turc ouvre cette possibilC’est
la sixième fois depuis 1987 que le pouvoir turc ouvre cette
possibilité, pour une période limitée, de payer pour éviter le service
militaire complet. Les jeunes hommes avaient jusqu’au 3 novembre pour
verser la somme exigée, et les premières vagues massives de
convocations sont arrivées ces derniers jours dans les boîtes aux
lettres. "Dans notre pays, le service militaire, c’est essentiellement
une façon de devenir adulte, moi visiblement je ne veux pas le devenir
! Plus sérieusement, six mois ou un an de service, c’est énorme dans la
vie d’un homme. Pour moi, passer ce temps à l’armée, ça ne fait aucun
sens. La famille de mon père n’était pas vraiment d’accord, mais ils
ont vu à quel point je ne voulais pas y aller, du coup j’ai payé
moi-même et ils n’ont rien dit."
"Chaque
Turc
naît soldat"
`Antimilitariste,
Alp exprime un sentiment de plus en plus répandu dans un pays où
l’armée, avec l’école, est pourtant l’un des piliers de la république
depuis sa fondation par Mustafa Kemal Atatürk, et où "chaque Turc naît
soldat", selon l’expression, toujours évoquée, de celui-ci. "La société
turque a changé, il y a aujourd’hui de nombreux Turcs qui ne veulent
plus faire le service militaire", selon le politologue Ismet Akça.
Forte
d’environ 350 000 hommes, l’armée turque - la deuxième en importance
dans l’Otan après celle des États-Unis - est aujourd’hui composée pour
environ la moitié de soldats contractuels, et pour l’autre de jeunes
conscrits. La professionnalisation complète de l’armée turque est un
débat qui a parfois fait surface, mais semble bien difficile à mettre
en place dans un pays où les forces armées forment une part
constituante de la nation. La tentative de coup d’État du 15 juillet
2016, lors de laquelle de nombreux jeunes conscrits ont été entraînés
malgré eux par des supérieurs putschistes - et pour plusieurs d’entre
eux, arrêtés et emprisonnés par la suite -, pourrait cependant
peut-être remettre l’idée de la contractualisation à l’ordre du jour.
Pour
l’heure,
le service militaire reste un passage obligé et un rituel social fort
dans la vie de nombreux jeunes Turcs, souvent marqué par une grande
fête avec la famille et le voisinage le soir précédant le départ à
l’armée. Rares sont ceux qui osent aujourd’hui s’objecter frontalement
au service militaire.
"Mort
civile"
C’est
pourtant le cas de Burak Özgüner, militant écologiste, qui a organisé
une conférence de presse pour annoncer son refus de porter les armes,
une offense pénale passible de prison pour "tentative d’éloigner
l’armée du peuple". "Pour l’instant, je n’ai reçu ‘que’ trois amendes
administratives pour ne pas avoir répondu à la convocation de ma
caserne, soit l’équivalent de 850 euros. En revanche mon dossier est
toujours entre les mains de la Cour constitutionnelle, qui n’a toujours
pas donné de réponse sur le fond.""Les autorités n’emprisonnent plus
d’office les objecteurs de conscience comme dans les années 1990",
explique Ismet Akça. Sous pression notamment de la Cour européenne des
droits de l’homme, la Turquie "pratique désormais une stratégie plus
ambiguë à leur égard", selon le politologue. Difficultés pour obtenir
un travail légal, pour bénéficier de la sécurité sociale, voire pour
obtenir un passeport… Une forme de "mort civile" qui n’est pas sans
rappeler le sort des dizaines de milliers de fonctionnaires licenciés
lors des purges qui ont suivi la tentative de putsch de l’été 2016. (La
Libre
Belgique, 7 déc 2018)
L'achat
des S-400 russes par Ankara se fera en devises locales
Ankara et Moscou se sont mis d'accord pour que l'achat des systèmes de
défense russes S-400 par la Turquie se fasse soit en roubles, soit en
livres turques, a déclaré jeudi le président Recep Tayyip Erdogan.
"Il y a un accord entre nous pour que cela soit fait en roubles ou en
livres turques", a déclaré le chef de l'Etat turc lors d'une conférence
de presse tôt jeudi à Istanbul.
Cette annonce survient au lendemain de déclarations du président russe
Vladimir Poutine présentant le détachement de la Russie du dollar,
monnaie incontournable dans le commerce mondial, comme une nécessité
pour l'économie russe.
M. Erdogan lui-même appelle régulièrement à ce que les échanges de la
Turquie soient faits en livres turques, afin de soutenir la monnaie
nationale, qui s'est nettement affaiblie cette année.
Mercredi encore, M. Erdogan a exhorté les membres de l'Organisation de
la coopération islamique réunis à Istanbul à utiliser leurs monnaies
nationales pour leurs échanges commerciaux.
"Nous n'avons pas d'autre issue que d'utiliser nos monnaies locales",
a-t-il insisté. "Sinon, nous continuerons à être écrasés par les cours
des devises".
L'annonce de l'achat par la Turquie des S-400, dernier-né des systèmes
de défense antiaérienne et antimissile de Russie, a été très mal perçue
par Washington, qui souligne leur incompatibilité avec les systèmes de
défense de l'Otan.
M. Erdogan a indiqué jeudi que les S-400 devraient être livrés d'ici la
fin de l'année prochaine. (AFP, 29 nov
2018)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
L'Australie
déchoit de sa nationalité un jihadiste détenu
en Turquie
L'Australie a déchu de sa nationalité Neil Prakash, un homme accusé
d'avoir été un membre important du groupe jihadiste Etat islamique (EI)
en Syrie et qui est actuellement détenu en Turquie.
Il s'agit du 12e binational à perdre sa nationalité australienne en
raison de ses liens avec les groupes terroristes.
Neil Prakash, arrêté en octobre 2016 en Turquie où il était entré
depuis la Syrie, est poursuivi pour "appartenance à un groupe
terroriste armé".
Lors d'une audience en septembre 2017, le jihadiste présumé s'était dit
"empli de remords" d'avoir rejoint l'EI, qu'il affirmait avoir fui.
Neil Prakash, qui apparaît dans des vidéos de propagande de l'EI, est
soupçonné par Canberra d'avoir été le principal recruteur australien du
groupe jihadiste et d'être lié à des projets d'attentats visant des
Australiens.
Les autorités australiennes avaient demandé l'extradition du jihadiste
présumé, qui avait été donné pour mort en mai 2016 dans une frappe
aérienne américaine, avant de refaire surface avec son arrestation en
Turquie.
"Je peux confirmer que le gouvernement australien a notifié à Neil
Prakash qu'il n'était plus citoyen australien en raison de son
engagement auprès de l'Etat islamique", a déclaré samedi dans un
communiqué le ministre australien de l'Intérieur Peter Dutton.
"La déchéance de nationalité de binationaux impliqués dans des actions
terroristes à l'étranger est un élément clé de la réponse australienne
à la violence extrémiste et au terrorisme international", a ajouté le
ministre.
Connu sous le nom de Abu Khaled al-Cambodi, Neil Prakash, qui aurait
des origines indiennes, fidjiennes et cambodgiennes et avait quitté son
pays en 2013, a été cité dans la préparation présumée d'un attentat
pour l'Anzac Day en 2015, journée nationale rendant hommage aux soldats
australiens morts au combat.
L'Australie est depuis plusieurs années préoccupée par la montée de
l'extrémisme islamiste sur son sol et a relevé en septembre 2014 son
niveau d'alerte à la menace terroriste. (AFP, 30 déc
2018)
La
coalition anti-Daech "a un
travail à finir" malgré le retrait US
La coalition anti-Daech au Levant "a un
travail à finir" malgré "la décision lourde" prise par le président
Trump de retirer ses quelque 2.000 hommes de Syrie, a estimé vendredi
la ministre française des Armées Florence Parly.
Interrogée sur RTL, madame Parly a reconnu que "la décision prise
par le président américain change assez profondément la donne", mais a
répété que Paris n'estimait pas, contrairement au président Trump, que
le groupe État islamique avait été totalement éradiqué.
"Quand le président Trump dit que Daech est mort, nous
considérons aujourd'hui que si le califat territorial n'est plus ce
qu'il était en 2014 (...), s'il est réduit à peau de chagrin, il reste
encore une poche dans laquelle les jihadistes de Daech sont repliés",
a-t-elle dit.
"Nous considérons que ce travail là doit être terminé. Nous ne
partageons pas du tout l'analyse selon laquelle le califat territorial
serait anéanti. Nous avons le droit d'avoir des différences d'analyse
entre partenaires", a ajouté la ministre. "Le risque, en ne finissant
pas ce travail, c'est de laisser perdurer des groupes et que ces
groupes reprennent leurs activités".
"Nous verrons les modalités de mise en oeuvre du retrait
américain, et elles sont importantes. Elles sont en cours de
discussion. On ne peut pas retirer des troupes du jour au lendemain",
a-t-elle ajouté.
Mme Parly a, conformément à la position officielle française, refusé de
confirmer que quelques centaines de soldats français des Forces
spéciales combattaient aux côtés des forces kurdes et américaines en
Syrie et n'a donc pas précisé s'ils allaient rester sur le territoire
syrien après le retrait
des forces spéciales US.
La présence de ces forces françaises avait été révélée par le Pentagone.
"Nous avons au Levant un peu plus de mille d'aviateurs et d'artilleurs
qui effectuent des bombardements, sur les derniers bastions de Daech
que nous voulons éradiquer", s'est-elle contenté de dire. (AFP, 21 déc
2018)
Nouvelles
vagues d'arrestations liées au prédicateur
Gülen
Les autorités turques ont arrêté ou recherchaient mardi plus de 250
personnes soupçonnées d'être liées au prédicateur Fethullah Gülen, bête
noire du président Recep Tayyip Erdogan qui l'accuse d'avoir orchestré
une tentative de putsch en 2016.
Dans le cadre de sept enquêtes distinctes menées aux quatre coins de la
Turquie, les autorités ont interpellé 137 personnes et émis des mandats
d'arrêt contre 130 suspects, a rapporté l'agence de presse étatique
Anadolu.
Les enquêteurs ont notamment arrêté 55 personnes liées au conglomérat
Kaynak Holding à Istanbul, 35 personnes soupçonnées d'avoir téléchargé
l'application de messagerie cryptée ByLock à Ankara ou encore 32
suspects dans le cadre d'une enquête pilotée par le parquet de Kayseri
(centre).
Les profils des personnes interpellées sont très différents, avec des
militaires, pour certains toujours en service, des ingénieurs ou encore
des enseignants, d'après les détails publiés par Anadolu.
Depuis le coup d'Etat manqué du 15 au 16 juillet 2016, les autorités
turques ont lancé des purges d'une ampleur sans précédent. Plus de
55.000 personnes ont été arrêtées et 140.000 limogées ou suspendues.
Le prédicateur Gülen, un septuagénaire qui réside aux Etats-Unis depuis
une vingtaine d'années, nie toute implication dans le putsch avorté.
Plus de deux ans après le coup de force, les arrestations se
poursuivent avec de nouveaux coups de filet annoncés quasiment chaque
jour.
Au-delà des personnes liées, ou soupçonnées de l'être, au mouvement de
M. Gülen, les purges ont également visé des opposants prokurdes et des
médias critiques, suscitant l'inquiétude des pays européens et
d'organisation de défense des droits de l'Homme.
Mais Ankara balaie toute critique et assure que ces mesures sont
nécessaires pour éliminer le risque d'une nouvelle tentative de putsch.
(AFP, 4
déc
2018)
Socio-économique
/ Socio-economic
Minimum Wage Announced as 2,020 Liras
Minister of Family, Labor and Social Services Zehra Zümrüt Küçük has
announced the minimum wage for 2019 as 2,020 Turkish Liras (~380 USD),
speaking after the fourth meeting of the Minimum Wage Determining
Commission held today (December 25).
The net minimum wage has been increased by 26,05 percent. The gross
wage has become 2,558 Turkish Liras (~480 USD). Net minimum wage for a
person married with at least three children is 2,155 liras.
The minimum wage in 2018 was 1,603 liras (~302 USD), with a 14,2
percent increase from the previous year.
TurkStat advised 1,841 liras for minimum wage
At the third meeting of the Minimum Wage Determining Commission,
Turkish Statistical Institute (TurkStat), a government agency, advised
a minimum wage of 2,213 liras for 'heavy' labor, 1,978 liras for
'medium' labor and 1,841 liras for 'light' labor.
Labor union says '2,000 liras at least', employers' union says '2,000
liras at most'
Confederation of Turkish Trade Unions (Türk-İş), working on the minimum
wage on behalf of the workers, announced its expectation of the minimum
wage as 2,000 liras at least and demanded that the increase in
inflation rates and welfare share be added to the amount of the wage.
Turkish Confederation of Employer Associations (TİSK) Chair Kudret Önen
said the top limit for them to accept is 2,000 liras.
DİSK demanded a net wage of 2,800 liras
Confederation of Progressive Trade Unions of Turkey (DİSK) Chair Arzu
Çerkezoğlu announced their demand of net minimum wage as 2,800 liras at
a press conference on December 3.
Minimum wage is 2,200 liras in CHP-run municipalities
Turkey's main opposition Republican People's Party (CHP) said the net
minimum wage should be 2,200 liras in 2019. The party's Chair Kemal
Kılıçdaroğlu said that in the municipalities which are run by the CHP,
the minimum wage will be 2,200 liras. (BIA, 25 December 2018)
Des
milliers de manifestants
contre la vie chère
Plusieurs milliers de personnes ont
manifesté samedi à Istanbul contre la hausse du coût de la vie en
Turquie, dans un contexte de dégradation économique marqué par
l'effondrement de la livre turque, selon un journaliste de l'AFP.
Encadrés par une forte présence policière, les manifestants
brandissaient des pancartes faisant référence au mouvement des "gilets
jaunes" en France.
Rassemblés à l'appel de la Confédération des syndicats des travailleurs
du service public (KESK), les manifestants sont venus de différentes
régions de Turquie, dont les provinces d'Edirne, Busa et Yalova, dans
le nord-ouest du pays.
"Du travail, du pain, la liberté", scandaient les manifestants, qui
arboraient des pantartes avec les inscriptions "la crise, c'est la
leur, la rue est à nous" ou encore "Haziran" qui veut dire juin en turc.
Juin est une référence aux manifestations de masse de 2013 contre la
politique du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui avaient été
déclenchées par un mouvement de protestation contre un projet
immobilier dans le parc Gezi à Istanbul.
Il y a une semaine, plusieurs milliers de personnes avaient manifesté à
Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, pour protester notamment
contre la forte hausse des prix ces derniers mois.
La situation économique s'est fortement dégradée en Turquie ces
derniers mois, l'inflation ayant atteint 25,24 % en octobre, un chiffre
sans précédent depuis 15 ans.
Bien que l'inflation ait ralenti pour atteindre 21,62 en novembre, le
prix de produits de base comme les oignons demeure élevé.
Depuis janvier 2018, la livre turque a perdu 22,5 % de sa valeur par
rapport au dollar. (AFP, 22 déc
2018)
Des
milliers de manifestants contre la vie
chère à Diyarbakir
Quelques milliers de
personnes ont manifesté dimanche à Diyarbakir, dans le sud-est de la
Turquie, pour protester notamment contre la forte hausse des prix ces
derniers mois, certains saluant au passage les manifestations en France
des "gilets jaunes", selon un journaliste de l'AFP.
Les manifestants, qui répondaient à l'appel de la Confédération des
syndicats des travailleurs du service public (KESK), se sont réunis
dans le centre-ville de Diyarbakir, principale ville du sud-est à
majorité kurde du pays, sous haute surveillance policière.
"Nous ne paierons pas le prix de la crise économique", pouvait-on
lire sur certaines de leurs pancartes.
La situation économique s'est fortement dégradée ces derniers mois, en
raison notamment de l'effondrement de la livre turque sur fonds de
tensions diplomatiques avec les Etats-Unis cet été et de défiance des
marchés vis-à-vis des politiques économiques menées par Ankara.
L'inflation a atteint en novembre 21,62% en rythme annuel, ralentissant
légèrement par rapport à octobre. La hausse des prix reste nettement
perceptible au quotidien, malgré les mesures prises par le gouvernement.
Certains manifestants saluaient dimanche le mouvement des "gilets
jaunes", des Français modestes qui réclament plus de justice sociale et
qui ont notamment obtenu l'annulation d'une taxe sur le carburant, le
gel des tarifs de l'électricité et du gaz et une hausse de 100 euros
par mois pour les salariés payés au salaire minimum.
"Les demandes de nos sociétés sont similaires", souligne ainsi Mehmet
Sirin, un manifestant interrogé par l'AFP. "Ces demandes ont les mêmes
objectifs mais il y aura des différences de méthode dans chaque pays
(...). Nous demandons simplement la création de conditions de vie
humaines".
Les manifestants, venus de différentes provinces du sud et du
sud-est du pays, ont également appelé à ce que les plus de 140.000
personnes limogées ou suspendues depuis le putsch manqué de juillet
2016 soient réintégrées dans la fonction publique.
L'événement s'est déroulé dans une ambiance bon enfant et a duré
environ trois heures, selon le correspondant de l'AFP, sans tensions
particulières avec les forces de l'ordre.
Les médias turcs ont beaucoup couvert le mouvement des "gilets jaunes"
en France, le président Recep Tayyip Erdogan, lui-même souvent accusé
de réprimer la liberté d'expression, ayant fortement critiqué la
"violence disproportionnée" des forces de l'ordre à Paris. (AFP, 16 déc
2018)
9 morts et 86 blessés dans un accident
de train à Ankara
Neuf personnes ont été tuées et près de 90 blessées jeudi dans une
collision entre un train à grande vitesse et une locomotive en Turquie,
où les accidents mortels sur le réseau ferroviaire se sont multipliés
ces dernières années.
L'accident s'est produit près d'Ankara quand un train reliant la
capitale turque à Konya (centre) a percuté une locomotive effectuant
des repérages sur les rails, selon le gouverneur d'Ankara Vasip Sahin.
Le ministre turc des Transports Cahit Turhan a indiqué à la presse sur
le lieu de l'accident que la collision avait fait neuf morts, dont 6
passagers et trois machinistes.
Selon le bureau du gouverneur d'Ankara, le conducteur du train
figure
parmi les morts. Un responsable turc a indiqué qu'un ressortissant
allemand avait également péri dans l'accident.
Le parquet a ensuite publié un communiqué, cité par le quotidien
Hürriyet, selon lequel 86 personnes ont été blessées dans l'accident,
alors qu'un premier bilan faisait état de 47 blessés.
Le ministre de la Santé, Fahrettin Koca, avait annoncé un peu plus tôt
que 34 personnes étaient encore prises en charge à l'hôpital, dont deux
blessés graves.
L'accident a eu lieu dans une petite gare du district de Yenimahalle,
dans l'ouest de la capitale. Une passerelle s'est effondrée sur le
train, dont au moins un wagon a été complètement écrasé, selon une
correspondante de l'AFP sur place.
Trois employés de la compagnie des chemins de fer turque (TCDD) ont été
arrêtés, a indiqué le président Recep Tayyip Erdogan, assurant que les
responsables de cet accident rendraient des comptes.
Le train transportait plus de 200 passagers, selon les médias turcs.
Une femme qui se trouvait à bord a affirmé à la chaîne de télévision
NTV que le train avançait encore à petite vitesse lorsque la collision
est survenue.
Selon M. Turhan, le ministre des Transports, l'accident a en effet eu
lieu seulement six minutes après le départ du train de la gare centrale
d'Ankara, en route pour Konya, sur une ligne à haute vitesse lancée en
2011.
La correspondante de l'AFP a vu des équipes de secours s'affairant
autour des wagons blanc et bleu couverts de débris, évacuant au moins
sept corps. Une fine couche de neige recouvrait les rails.
Des secouristes du Croissant-Rouge turc distribuaient des couvertures
et du thé aux rescapés, rassemblés sur un tronçon de route bloqué à la
circulation près du lieu de l'accident.
- Accidents mortels -
La Turquie a entrepris ces dernières années de moderniser son réseau
ferroviaire, construisant plusieurs lignes à grande vitesse pour
ramener vers le rail des voyageurs préférant l'avion ou le transport
par autocar.
Elle a ainsi inauguré en juillet 2014 son premier train à grande
vitesse entre ses deux principales villes, Ankara et Istanbul, un
projet mis en oeuvre par le président Erdogan dans le cadre de ses
efforts pour moderniser son pays.
Cette ligne a ramené la durée du voyage entre ces deux villes à trois
heures et demie contre plus de sept heures auparavant.
Mais plusieurs accidents mortels se sont produits sur le réseau ferré
turc ces dernières années.
En juillet, vingt-quatre personnes ont été tuées lors du déraillement
d'un train de passagers dans le nord-ouest de la Turquie.
Le train transportant 362 passagers provenait de Kapikule, dans la
région de Tekirdag, à la frontière bulgare, et se rendait à Istanbul
quand six de ses voitures ont déraillé.
L'accident le plus meurtrier avait eu lieu en juillet 2004, faisant 41
morts et 80 blessés dans le déraillement d'un train à grande vitesse
dans la province de Sakarya, dans le nord-ouest du pays.
En janvier 2008, neuf personnes sont mortes dans un déraillement
provoqué par des rails défectueux dans la région de Kutaha, au sud
d'Istanbul.
(AFP, 13 déc
2018)
Number of Children Sent to
Prison Increases by 109 Percent in 2017
Turkish Statistical Institute (TurkStat) has shared statistics on
prisons in Turkey for 2017. According to these figures, as of December
31, 2017, there were 232 thousand 340 people in prisons across Turkey.
The unofficial data have shown that this number has currently exceeded
250 thousand people.
The number of people in prisons increased by 15.7 percent in 2017 in
comparison with 2016. The capacity of prisons in Turkey is 211 thousand.
95.7 percent of people in prisons are men
According to the report of the TurkStat, as of 2017, 95.7 percent of
people in prisons of Turkey are men and 4.3 percent of them are women.
Accordingly, 9 thousand 990 women and 222 thousand 350 men have been
behind bars.
While 65.9 percent of these people have been convicts, 34.1 percent of
them have been arrestees. In other words, there have been 153 thousand
112 convicts and around 80 thousand arrestees in prisons in Turkey.
The data have shown that 288 out of every hundred thousand people in
Turkey have been behind bars.
Number of children in prison: 2 thousand and 56
According to the report of the institute, the number of convicts, who
were children (in the age group of 12-17) when they went into prison,
increased by 109.4 percent in 2017 and become 2 thousand and 56
children.
As for the number of convicts, who were children when they committed
the offense, it has also increased by 28.3 percent and become 11
thousand 805.
Attending the "Alternatives to Imprisonment" conference, which was
organized by the Civil Society in the Penal System - Turkey's Center
for Prison Studies (CISST/TCPS) on November 24-25, Judge Fatih Güngör
from the General Directorate of Prisons and Detention Houses stated
that 3 thousand children have been currently behind bars in Turkey and
16 thousand children have been on probation. (BIA, 5 Dec 2018)
La
Bulgarie construira un
gazoduc pour s'arrimer à TurkStream
La Bulgarie a annoncé vendredi un projet de nouveau gazoduc, qui
traversera son territoire de la frontière turque à la Serbie, dans le
but de bénéficier du transit du gaz russe via le futur gazoduc Turkish
Stream.
Sofia milite de longue date pour être desservie par Turkish Stream qui
acheminera du gaz russe en Turquie en passant sous la Mer Noire,
contournant l'Ukraine.
Pour en persuader le géant gazier russe Gazprom, promoteur du futur
gazoduc Turkish Stream, l'entreprise publique Bulgartransgaz a été
chargée de lancer "avant fin 2018" la construction d'un nouveau tronçon
reliant la Turquie à la Serbie sur une longueur de près de 500 km.
Ce projet d'une valeur estimée à 1,4 milliard d'euros fait partie du
plan de stratégie énergétique adopté vendredi par le Pparlement bulgare.
Gazprom a salué l'annonce de la Bulgarie, déclarant dans un communiqué
être "intéressé à la réalisation du projet" du futur gazoduc bulgare.
Annoncé en décembre 2014, le projet de gazoduc Turkish Stream devait
compenser l'abandon surprise de South Stream, un précédent projet de
gazoduc devant alimenter le sud de l'Europe. La Russie l'avait arrêté
en raison du blocage de la Commission européenne.
Turkish Stream avait pris du retard en raison d'une crise diplomatique
de plusieurs mois entre Ankara et Moscou mais il est aujourd'hui en
voie d'achèvement. Il ne reste désormais plus que la partie terrestre
située en Turquie à construire avant l'ouverture des vannes prévue pour
fin 2019.
Important pays de transit de gaz russe, acheminé actuellement
d'Ukraine, la Bulgarie souhaite conserver cette vocation après
l'expiration en 2019 de l'accord de transit russo-ukrainien. Elle
milite pour être directement desservie par la seconde conduite de
Turkish Stream.
L'ambassadeur américain en Bulgarie, Eric Rubin, a cependant exprimé
lundi sa désapprobation pour le projet d'une seconde conduite de
Turkish Stream vers l'Europe qui "ne ferait rien pour diminuer la
dépendance de l'Europe au gaz russe".
Entièrement dépendante actuellement des livraisons de gaz russe via
l'Ukraine, la Bulgarie cherche à diversifier ses sources. Le
gouvernement envisage de participer à la construction d'un terminal de
gaz liquide à Alexandropoulis en Grèce et de recevoir du gaz de la Mer
Caspienne par le futur Gazoduc transanatolien (Tanap). (AFP, 30 nov
2018)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Federal Parliament Report in Germany: Turkey is
Occupying Force in Syria
Turkey has been called "an occupying force in Syria" in a report
prepared by the Scientific Services Department of the Federal
Parliament of Germany.
As reported by Deutsche Welle Türkçe based on Deutsche Presse-Agentur
(dpa), the report has stated, "The military presence of Turkey in the
northern Syrian region of Afrin as well as around the regions of Asas,
al-Bab and Jarablus in northern Syria meets the criteria of being a
military occupation when considered in terms of international law."
Sharing information regarding the nine-page report of the department,
Group Deputy Chair of the Left Party (Die Linke) Sevim Dağdelen has
criticized the federal government of Germany for not deeming the
activities and presence of Turkey in Syria as an infringement of
international law.
Dağdelen has stated, "It is a scandal that Turkey, an ally of the NATO,
entered some parts of Syria and its occupation is still not considered
an infringement of the international law despite all expert reports and
attitudes of all political parties in the Federal Parliament of
Germany."
"There is no concrete evidence"
The Scientific Services Department of the Federal Parliament of Germany
previously released another report and indicated that the government of
Turkey did not present concrete evidence regarding an armed attack
against its territory that would lead to self-defense.
Turkey referred to the right of self-defense cited in the Article 51 of
the United Nations (UN) Charter as the legal justification for the
Afrin Operation that was launched against the YPG (People's Protection
Units) in northern Syria. (BIA, 26 December 2018)
L'UE
appelle la Turquie à
"s'abstenir de toute action
unilatérale"
La cheffe de la diplomatie européenne
Federica Mogherini a demandé samedi à la Turquie de "s'abstenir de
toute action unilatérale" en Syrie, où Ankara menace de lancer une
nouvelle offensive contre une milice kurde soutenue par Washington.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays a déjà mené depuis
2016 deux offensives dans le nord de la Syrie, a annoncé mercredi
qu'une nouvelle opération serait lancée "dans les prochains jours",
visant les positions de la milice des Unités de protection du peuple
(YPG) à l'est de l'Euphrate.
"Les déclarations sur une éventuelle opération militaire turque dans le
nord-est de la Syrie sont une source de préoccupation", a estimé Mme
Mogherini, la Haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères,
dans une déclaration écrite publiée samedi.
Elle a ajouté attendre "des autorités turques qu'elles s'abstiennent de
toute action unilatérale susceptible de saper les efforts de la
Coalition contre Daesh (le groupe Etat islamique ou EI, ndlr) ou
d'accroître l'instabilité en Syrie".
Jugeant que la lutte contre les jihadistes de l'EI était entrée "dans
sa phase finale", Mme Mohgerini a appelé "toutes les parties" à faire
en sorte "d'atteindre le but de sa défaite prochaine, qui demeure un
objectif indispensable pour toute solution durable à la crise syrienne".
Une opération militaire turque serait potentiellement explosive en
raison de la présence de militaires américains aux côtés des
combattants kurdes.
La Turquie et les Etats-Unis sont deux alliés au sein de l'Otan, mais
leurs relations se sont tendues ces dernières années, en raison
notamment de la collaboration entre Washington et les YPG qui suscite
la colère d'Ankara.
Vendredi, M. Erdogan est revenu à la charge en se disant "déterminé" à
"pacifier et sécuriser les régions situées à l'est de l'Euphrate", tout
en critiquant avec force le soutien apporté par Washington aux YPG. (AFP, 15 déc
2018)
La Roumanie refuse d'extrader un journaliste
turc accusé de liens avec Gülen
La justice roumaine a refusé vendredi d'extrader un journaliste turc
accusé par Ankara de liens avec le prédicateur Fethullah Gülen, bête
noire du président Recep Tayyip Erdogan qui le tient pour responsable
d'une tentative de putsch en 2016.
La Cour d'appel de Bucarest a estimé que "les conditions d'une
extradition ne sont pas remplies", après que le procureur chargé du
dossier eut souligné que "cette demande était fondée sur des raisons
idéologiques ou politiques, ce qui contrevient à la convention
internationale" en la matière, selon le site Ziare.com.
Kamil Demirkaya, 58 ans, qui travaille depuis deux ans à Bucarest pour
l'édition roumaine du journal Zaman, avait été entendu début décembre
par les procureurs roumains, qui ont renvoyé son dossier devant la Cour
d'appel.
Cette affaire a suscité un vif émoi en Roumanie où plus de 7.000
personnes ont signé une pétition appelant Bucarest à ne pas livrer M.
Demirkaya à la Turquie, estimant qu'il y risquait d'être "emprisonné
uniquement pour avoir fait son devoir de journaliste".
Depuis le coup d'Etat manqué du 15 au 16 juillet 2016, les autorités
turques ont lancé des purges d'une ampleur sans précédent, visant
notamment les milieux soupçonnés d'être proches de M. Gülen. Plus de
55.000 personnes ont été arrêtées et 140.000 limogées ou suspendues.
Zaman-Roumanie est une émanation de l'ancien grand quotidien güleniste
turc Zaman, interdit par Ankara à la suite de la tentative de coup
d'Etat.
M. Gülen, qui réside aux Etats-Unis depuis une vingtaine d'années, nie
toute implication dans le coup de force de 2016. (AFP, 14 déc
2018)
"Gilets jaunes" : Erdogan dénonce la "violence" des
autorités françaises
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué samedi la "violence
disproportionnée" selon lui des autorités françaises face aux
manifestations de "gilets jaunes", ajoutant qu'il suivait la situation
"avec préoccupation".
"Le désordre règne dans les rues de nombreux pays européens, à
commencer par Paris. Les télévisions, les journaux regorgent d'images
de voitures qui brûlent, de commerces pillés, de la riposte des plus
violentes de la police contre les manifestants", a déclaré M. Erdogan.
La Turquie est "à la fois contre les scènes de chaos provoquées par les
manifestants et contre la violence disproportionnée qui leur est
opposée", a poursuivi le chef de l'Etat turc lors d'un discours à
Istanbul, ajoutant qu'il suivait la situation "avec préoccupation".
Plusieurs dizaines de milliers de "gilets jaunes" manifestaient samedi
à travers la France, notamment à Paris où des heurts ont éclaté avec la
police. Plus de 700 personnes ont été interpellées, selon les autorités
françaises.
Le mouvement des "gilets jaunes" a commencé le mois dernier en France
avec des rassemblements de personnes dénonçant la hausse prévue de
taxes sur le carburant, une mesure depuis remisée, avant de s'élargir.
Ces manifestations sont largement couvertes par les médias turcs, qui
ont notamment diffusé en boucle ces derniers jours des images montrant
des lycéens agenouillés et mains sur la tête après avoir été
interpellés à Mantes-la-Jolie, près de Paris.
"Ah ! Voyez un peu ce que font les policiers de ceux qui critiquaient
nos policiers", a raillé le président Erdogan, jugeant que l'Europe
avait "échoué sur les plans de la démocratie, des droits de l'homme et
des libertés".
La Turquie est régulièrement critiquée par les pays européens et les
organisations de défense des droits de l'homme, qui dénoncent l'érosion
de l'Etat de droit dans ce pays ces dernières années.
Les autorités turques ont notamment brutalement réprimé de grandes
manifestations antigouvernementales au printemps 2013. (AFP, 8 déc
2018)
CE: 'Life in Turkey Becomes Impossible for Some People'
Council of
Europe Commissioner for Human Rights Dunja Mijatovic has given an
interview to Kayhan Karaca from Deutsche Welle Türkçe and explained the
reasons why she will get involved in the case of businessperson and
rights advocate Osman Kavala.
Mijatovic
previously released an opinion report, where she argued that the abuse
of anti-terror laws has a negative impact on freedom of expression.
In her
interview to Deutsche Welle Türkçe, Mijatovic has shared details about
the Turkey section of her report. Mijatovic has said, "The document
which shows that the abuse of anti-terror laws has a negative impact on
freedom of expression is important for all countries of the Council of
Europe. I am of the opinion that it is time to discuss this issue
openly."
Emphasizing
that "the struggle against terrorism is a legitimate right of every
government", Mijatıvic has added, "This struggle cannot be waged at the
expense of human rights and, especially, that of freedom of expression."
"The ones
that they view as potential terrorists..."
Stating
that
Turkey has several laws on struggle against terrorism, Dunja Mijatovic
has further commented, "I am closely following the issue. Some laws
which have been adopted in Turkey for struggle against terrorism have
made life impossible for some people in the country."
Mijatovic
has
also added, "There are some people who have been arrested or facing
charges because they are viewed as potential terrorists or they have
got involved in terrorist actions. I want to bring this issue into the
agenda of the authorities in Turkey in my next visit to the country."
"Kavala
case
is causing fear in civil society"
Commissioner
for Human Rights Dunja Mijatovic has stated that she decided to get
involved in the case of Osman Kavala after 13 academics and civil
society representatives were taken into custody on November 16, 2018.
Mijatovic
has
emphasized that "the case of Osman Kavala has been causing fear in the
civil society." (BIA, Dec 6, 2018)
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
"Eradiquer l'EI", une gageure que
Trump laisse à Erdogan en Syrie
Par Ezzedine SAID
Le départ des troupes américaines de Syrie laissera les mains libres à
la Turquie pour traquer les partenaires kurdes de Washington dans la
lutte antijihadiste mais des doutes subsistent sur la capacité d'Ankara
d'"éradiquer" seul le groupe Etat islamique (EI).
Selon des responsables turcs, le président Recep Tayyip Erdogan a
lourdement pesé dans la décision de son homologue américain Donald
Trump de retirer les quelque 2.000 soldats américains déployés en Syrie
en le convaincant que la Turquie était capable, seule, d'éliminer les
poches restantes de l'EI après une série de défaites militaires que le
groupe a subies.
En effet M. Erdogan entend, à la faveur du retrait américain, en
finir
avec la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), pourtant
fer de lance sur le terrain en Syrie de la lutte contre l'EI.
Car Ankara, qui redoute de voir s'instaurer une entité kurde à ses
portes, susceptible de renforcer les velléités séparatistes de la
minorité kurde sur son propre territoire, est farouchement hostile aux
YPG en raison de leur liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), classé comme organisation terroriste par la Turquie et ses
alliés occidentaux.
"Nous avons la force nécessaire pour neutraliser l'EI seuls", a ainsi
assuré mardi le chef de
la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.
- "Victime de son succès" -
M. Trump a affirmé dimanche après un entretien téléphonique avec son
homologue turc qu'il comptait sur lui pour "éradiquer" l'EI, estimant
que le groupe jihadiste était déjà "en grande partie vaincu".
"Erdogan a été victime de son propre succès en vendant à Trump l'idée
que la Turquie était prête à prendre indéfiniment le contrôle de la
mission contre l'EI en Syrie", estime Nicolas Heras, chercheur du
Center for New American Security.
"La Turquie n'a pas actuellement à sa disposition une force rebelle
syrienne suffisamment grande ou expérimentée pour tenir l'Est de la
Syrie. Et il lui faudra plusieurs mois, même avec l'aide des
Etats-Unis, pour bâtir une telle force", explique-t-il.
Les dernières poches de l'EI se trouvent en effet dans l'Est et le
centre de la Syrie, à des centaines de kilomètres des zones du nord du
pays où l'armée turque et ses supplétifs syriens ont l'habitude
d'opérer et où ils ont mené deux offensives d'envergure en 2016 et en
2018.
"L'EI est à côté de Boukamal, à plus de 400 km de la Turquie,
impossible pour la Turquie d'aller jusque là. L'armée syrienne et les
milices chiites irakiennes s'en occuperont après le retrait américain",
estime l'expert sur la Syrie Fabrice Balanche.
"La Turquie n'est pas capable d'éliminer Hayat Tahrir al-Cham (HTS),
c'est à dire Al-Qaïda, de sa frontière à Idleb, je la vois mal éliminer
l'EI avec l'aide des milices arabes", ajoute-il.
- "Réel problème logistique" -
Selon lui, la Turquie pourra, tout au plus, "empêcher une résurgence de
l'EI en fermant sa frontière avec la Syrie aux jihadistes et en menant
des opérations ponctuelles comme à al-Bab (nord) en 2016".
Sinan Ulgen, du centre de réflexion Edam à Istanbul, convient que la
distance entre les dernières poches de l'EI et la frontière turque
"pose un réel problème logistique".
"On ne voit pas bien comment la Turquie peut orchestrer une campagne
militaire à des distances aussi grandes de ses frontières et dans un
territoire hostile", souligne-t-il.
Lina Khatib, experte à Chatham house à Londres, estime que M. Erdogan a
donné des assurances à M. Trump sur sa capacité à éradiquer l'EI sans
disposer d'"un plan" pour y parvenir. Le réel objectif du dirigeant
turc, selon elle, est de "saisir l'opportunité (du retrait américain)
pour sévir contre les YPG".
"Eradiquer l'EI ne peut se faire qu'à travers une stratégie globale. Or
même la coalition internationale anti-EI -- qui se concentre sur
l'action militaire sans tenir compte des aspects socio-économiques et
politiques dans la lutte contre l'EI -- ne dispose pas d'une telle
stratégie", explique-t-elle.
"Si la Turquie venait à assumer seule la lutte contre l'EI, elle
laisserait ses supplétifs syriens mener la bataille mais ils ne seront
pas très efficaces car ils sont plus faible que l'EI", ajoute-elle.
"Cela exposera aussi la Turquie à des attaques de représailles de
l'EI". (AFP,
28 déc
2018)
L'achat
de Patriot américains n'affectera pas le contrat
pour les S-400 russes
L'acquisition par la Turquie de missiles antimissiles américains
Patriot n'aura aucun impact sur le contrat conclu avec la Russie pour
acheter le système concurrent S-400, a affirmé lundi la présidence
turque.
"Le contrat pour les S-400 a été conclu et les premières batteries
doivent être livrées en octobre. L'offre américaine de nous vendre des
Patriot ne change rien à cet égard, car nous ne considérons pas chaque
système comme une alternative à l'autre", a déclaré à la presse le
porte-parole de la présidence Ibrahim Kalin.
Les Etats-Unis ont approuvé le 19 décembre la vente de leur système
Patriot à la Turquie, un geste visant à dissuader Ankara d'acheter le
système concurrent russe.
Dans un communiqué, le département d'Etat américain avait annoncé avoir
donné son feu vert à cette vente pour un montant de 3,5 milliards de
dollars.
Cette décision, qui peut encore faire l'objet d'une opposition du
Congrès américain, se veut une "alternative" au système antimissiles
russe S-400, qu'Ankara a commandé malgré les mises en garde
américaines, a expliqué à l'AFP un porte-parole de la diplomatie
américaine.
"Nous avons clairement prévenu la Turquie que l'achat potentiel du
système S-400 pourrait remettre en cause" la vente à Ankara d'avions de
chasse F-35 américains et l'exposerait à des sanctions de la part des
Etats-Unis, a-t-il ajouté.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan estimait il y a encore quelques
semaines que son pays avait "besoin" du système anti-aérien russe S-400.
Les relations américano-turques, au plus bas cet été, se sont nettement
détendues depuis que le pasteur américain Andrew Brunson a été libéré
en octobre par la justice turque après un an et demi de détention. (AFP, 24 déc
2018
L'ordre de retrait des troupes américaines de
Syrie a été signé
Le Pentagone a annoncé dimanche la signature de l'ordre de retrait des
troupes américaines de Syrie peu après un entretien entre Donald Trump
et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ayant notamment porté sur la
mise en oeuvre de cette décision.
Le président américain veut que ce départ des quelque 2.000 militaires
que son pays a dépêchés sur le territoire syrien soit "lent et
extrêmement coordonné" avec la Turquie afin d'éviter un vide dans les
régions contrôlées par les rebelles kurdes qui pourrait bénéficier au
régime de Bachar al-Assad.
"Le décret pour la Syrie a été signé", a déclaré un porte-parole du
Pentagone sans fournir davantage de détails.
Et ce quelques jours après que Donald Trump a ordonné, mercredi, le
retrait des forces américaines qui luttent dans le nord-est de la Syrie
contre les jihadistes aux côtés des Forces démocratiques syriennes
(FDS), une coalition de milices arabo-kurdes.
Le président, opposant de longue date à la participation des Etats-Unis
à un conflit jugé coûteux, a estimé que les soldats américains n'y
étaient plus utiles car le groupe Etat islamique (EI) était "en grande
partie vaincu".
Mais ce départ va laisser la milice kurde des Unités de protection du
peuple (YPG) sans soutien militaire au moment même où la Turquie menace
de l'attaquer, considérant les combattants kurdes comme des terroristes.
Sur Twitter, M. Trump a souligné avoir eu "une conversation
téléphonique longue et productive" avec Recep Tayyip Erdogan. Il a dit
avoir évoqué avec lui "l'EI, notre engagement mutuel en Syrie et le
retrait lent et extrêmement coordonné des troupes américaines de la
région" ainsi que des relations commerciales "considérablement accrues".
"Le président @RT_Erdogan de Turquie m'a donné des assurances dans des
termes très forts" quant au fait qu'il allait "éradiquer ce qui reste
de l'EI en Syrie", a encore tweeté M. Trump. "Nos troupes rentrent à la
maison !", a-t-il ajouté, jugeant que son homologue était capable de
tenir cet engagement.
"Les deux dirigeants ont convenu d'assurer la coordination entre les
militaires, les diplomates et d'autres responsables de leurs pays pour
éviter un vide de pouvoir qui pourrait résulter d'une exploitation du
retrait (américain, ndlr) et de la phase de transition en Syrie", a
quant à elle déclaré la présidence turque dans un communiqué. M.
Erdogan a également affirmé que son pays était "prêt à fournir un
soutien à notre allié de l'Otan dans le cadre de cette décision" de
retrait.
- "Epaule contre épaule" -
D'après le Washington Post citant des sources à Maison Blanche, les
conseillers de Donald Trump ont persuadé ce dernier de retirer plus
lentement qu'il ne l'aurait voulu les troupes américaines afin que leur
sécurité ne soit pas menacée.
Soumises à de fortes tensions notamment en raison du soutien de
Washington aux Kurdes, les relations entre la Turquie et les Etats-Unis
-deux alliés au sein de l'Otan- se sont nettement détendues depuis la
libération en octobre d'un pasteur américain détenu pendant un an et
demi.
Le chef de l'"armée nationale", une coalition de factions opposées au
régime syrien et alliées à la Turquie dans le Nord syrien, avait
auparavant appelé les Américains à s'assurer que le départ de leurs
soldats ne débouche pas sur un retour du régime de Bachar al-Assad dans
les zones encore aux mains des Kurdes.
Selon Nasr al-Hariri, ce vide pourrait notamment pousser les Kurdes à
se rapprocher du pouvoir syrien pour se prémunir d'une offensive turque
et tenter de préserver une relative autonomie.
La Turquie redoute de voir s'instaurer un embryon d'Etat kurde à
ses
portes qui renforcerait les velléités séparatistes de la minorité kurde
sur son propre territoire.
M. Erdogan a promis samedi d'éliminer les jihadistes et les milices
kurdes du nord-est de la Syrie et, selon une ONG syrienne, Ankara a
envoyé des renforts militaires dans la région.
Les FDS ont pour leur part menacé de suspendre la lutte contre l'EI
pour défendre leur territoire et de libérer les centaines de jihadistes
étrangers faits prisonniers.
Si son "califat" autoproclamé en 2014 s'est désagrégé face à de
multiples offensives, cette organisation jihadiste conserve quelques
réduits et demeure capable de commettre des attentats meurtriers.
La décision du président américain a provoqué un choc aux Etats-Unis.
Elle a entraîné les démissions du ministre de la Défense Jim Mattis et
de l'émissaire américain pour la coalition internationale
antijihadiste, Brett McGurk, qui étaient opposés au retrait américain.
Donald Trump a nommé dimanche l'actuel ministre adjoint de la Défense
Patrick Shanahan pour remplacer dès le 1er janvier M. Mattis, qui
devait rester à son poste jusqu'à fin février.
Le retrait a également semé le trouble parmi les pays alliés des
Etats-Unis.
Le président français Emmanuel Macron a ainsi "très profondément"
regretté dimanche cette décision, ajoutant qu"'un allié se doit d'être
fiable, de se coordonner avec ses autres alliés"."Etre allié, c'est
combattre épaule contre épaule", a-t-il souligné. (AFP, 24 déc
2018)
Washington
veut qu'Ankara achète son système antimissiles
Les Etats-Unis ont approuvé mercredi la
vente de leur système de missiles antimissiles Patriot à la Turquie, un
geste visant à dissuader Ankara d'acheter le système concurrent russe
au moment où Américains et Turcs tentent de surmonter leurs nombreux
différends.
Dans un communiqué, le département d'Etat américain a annoncé avoir
donné son feu vert à cette vente pour un montant de 3,5 milliards de
dollars.
Cette décision, qui peut encore faire l'objet d'une opposition du
Congrès américain, se veut une "alternative" au système antimissiles
russe S-400, qu'Ankara souhaite acheter malgré les mises en garde
américaines, a expliqué à l'AFP un porte-parole de la diplomatie
américaine.
"Nous avons clairement prévenu la Turquie que l'achat potentiel du
système S-400 pourrait remettre en cause" la vente à Ankara d'avions de
chasse F-35 américains et l'exposerait à des sanctions de la part des
Etats-Unis, a-t-il ajouté.
"Les Etats-Unis ont longtemps expliqué qu'ils voulaient travailler sur
la défense antiaérienne et antimissiles avec le Turquie, et lui ont
proposé ces dernières années de prendre en considération le système
Patriot, qui est compatible avec l'Otan. Si la Turquie devait décider
d'accepter cette proposition de vente, ce serait le meilleur choix pour
les besoins de sa défense", a insisté ce porte-parole.
La balle est donc désormais dans le camp turc.
- Nette détente -
Le président turc Recep Tayyip Erdogan estimait il y a encore quelques
semaines que son pays avait "besoin" du système antiaérien russe S-400.
Un accord d'achat en ce sens avait été conclu, mais les Américains ont
redoublé de pressions pour s'opposer à cette transaction.
Les relations américano-turques, au plus bas cet été, se sont nettement
détendues depuis que le pasteur américain Andrew Brunson a été libéré
en octobre par la justice turque après un an et demi de détention.
Les responsables turcs assurent que les autorités américaines examinent
désormais attentivement leur demande d'extradition du prédicateur turc
Fetullah Gülen, qu'ils accusent d'avoir orchestré le coup d'Etat manqué
de 2016 contre le président Erdogan.
La Syrie reste un point de crispation entre les deux pays alliés au
sein de l'Otan.
Recep Tayyip Erdogan a ainsi affirmé lundi sa détermination à se
"débarrasser" des milices kurdes dans le nord de la Syrie si leur
parrain américain ne les contraignait pas à s'en retirer.
Ces combattants, alliés de Washington dans la lutte contre les
jihadistes du groupe Etat islamique, sont considérés comme des
"terroristes" par Ankara, qui redoute de voir s'instaurer un embryon
d'Etat kurde à ses portes, au risque de renforcer les velléités
séparatistes de la minorité kurde en Turquie.
Or, Washington a annoncé mercredi le début du retrait des soldats
américains déployés dans cette région, sans que l'on sache dans
l'immédiat quelles seraient les conséquences pour ses alliés kurdes. La
menace d'une offensive turque n'a en tout cas pas dissuadé Donald Trump
dans sa décision de quitter la Syrie.
"Retirer nos forces de Syrie met en danger nos alliés, les Kurdes", a
prévenu le sénateur républicain Lindsey Graham.
Selon Charles Lister, du Middle East Institute, "Trump a
peut-être bien donné son feu vert au président turc Erdogan lorsqu'ils
se sont parlé au téléphone vendredi".
Lors de cet appel, les deux dirigeants se sont mis d'accord pour une
"coopération plus efficace" en Syrie. (AFP, 21 déc
2018)
Le retrait américain de Syrie,
une décision aux lourdes conséquences
Le retrait des troupes américaines de
Syrie n'aura pas uniquement un impact sur le terrain militaire, il aura
aussi des conséquences diplomatiques, géopolitiques et internes tant la
guerre syrienne concentre un enchevêtrement de conflits et d'intérêts
souvent divergents.
- QUELLES CONSEQUENCES SUR LE TERRAIN? -
Pour la Maison Blanche, les "victoires" sur l'Etat islamique (EI) en
Syrie "ne signalent pas la fin" de la "campagne militaire"
internationale contre les jihadistes. Pourtant, les frappes aériennes
contre l'EI dans l'Est syrien dépendent largement des renseignements
obtenus sur le terrain par les soldats américains et leurs alliés
arabo-kurdes.
Dans l'immédiat, la décision de Donald Trump "pourrait provoquer des
affrontements importants entre la Turquie et les Kurdes, si les
Américains ne sont plus là pour faire tampon militairement et
diplomatiquement", prévient Jonas Parello-Plesner, du cercle de
réflexion Hudson Institute.
Minbej, une ville contrôlée par des milices kurdes et où des
soldats américains sont aussi stationnés, pourrait être "la première à
s'embraser", dit-il à l'AFP.
Ankara menace en effet d'une offensive imminente contre eux, ce qui ne
semble pas avoir dissuadé Washington de sonner le retrait.
Du coup, les combattants kurdes risquent de se détourner de l'opération
contre les derniers jihadistes retranchés près de la frontière
irakienne. Or cette bataille fait rage: la coalition internationale a
encore mené 208 frappes aériennes du 9 au 15 décembre.
- QUELLES CONSEQUENCES GEOPOLITIQUES? -
Une multitude de conflits se superposent en Syrie: entre Damas et ses
opposants, contre les jihadistes, entre la Turquie et les Kurdes...
La guerre contre l'EI est le motif officiel de la présence américaine.
Et à cet égard, "nous sommes sur le point de faire la même erreur au
Moyen-Orient qu'au cours des vingt dernières années", a estimé sur
Twitter l'ex-diplomate Ilan Goldenberg, du think tank Center for a New
American Security.
L'ex-président Barack Obama "a tenté de quitter" l'Irak, "mais notre
départ a ouvert la voie à l'EI", et contraint les Américains à revenir,
a-t-il souligné, prédisant le même sort à Donald Trump car les groupes
jihadistes "vont se reconstituer".
Quant au conflit civil syrien, Washington semble s'être résigné à une
victoire du régime de Bachar al-Assad, soutenu par la Russie et l'Iran.
Le départ des GIs entérine cette réalité. "Cela finit de faire de la
Russie la puissance étrangère qui détient les clés du pouvoir syrien",
estime Jonas Parello-Plesner.
Mais cela risque d'affaiblir la position des Etats-Unis lorsqu'ils
réclameront le retrait des Iraniens -- autre priorité de la très
confuse stratégie syrienne de l'administration Trump, qui a fait du
combat contre Téhéran l'axe central de sa politique au Moyen-Orient.
"C'est un dilemme", "comment endiguer les avancées iraniennes en Syrie
sans même plus disposer, comme moyen de pression, de la présence
militaire américaine?", s'interroge Jonas Parello-Plesner.
Israël, qui se trouve ainsi un peu plus seul face à l'Iran, son ennemi
régional, a prévenu qu'il "saurait se défendre" malgré tout, laissant
craindre l'ouverture de nouveaux fronts.
Enfin, s'agissant de la Turquie, certains se demandent si le retrait
américain n'est pas aussi lié à la réconciliation entre Donald Trump et
le président turc Recep Tayyip Erdogan après des mois de tensions.
Hasard du calendrier? Washington a annoncé mercredi avoir approuvé la
vente de son système antimissiles Patriot à Ankara, jusque-là décidée à
acheter le système concurrent russe.
- QUELLES CONSEQUENCES POUR LES ALLIES OCCIDENTAUX? -
Lorsque Donald Trump avait envisagé un retrait de Syrie au printemps,
les Européens étaient montés au créneau pour l'en dissuader.
"Sans surprise, cela rend les Européens plus vulnérables -- et montre à
quel point nous avons tort de ne pas disposer d'une force de défense
capable de contribuer à stabiliser les régions dans notre voisinage
immédiat", a réagi mercredi sur Twitter l'eurodéputé Guy Verhofstadt,
ex-Premier ministre belge, évoquant "une victoire pour la Russie,
l'Iran, la Turquie" et in fine "le régime syrien".
La France, qui a déployé des soldats des forces spéciales en Syrie en
renfort des militaires américains, va-t-elle se retirer dans la foulée?
Mardi encore, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian
soulignait que la reprise des derniers territoires contrôlés par l'EI
en Syrie était "l'absolue priorité" mais qu'il fallait ensuite
"stabiliser les zones libérées".
- QUELLES CONSEQUENCES SUR LA SCENE POLITIQUE AMERICAINE? -
La décision de Donald Trump ne semble pas faire l'unanimité dans sa
propre administration: les responsables chargés du dossier syrien
assuraient il y a encore quelques jours que l'EI était loin d'être
durablement vaincu et que la présence américaine allait donc encore
durer un bon moment.
Au Congrès aussi, les réactions négatives ne se sont pas fait attendre,
jusque dans les rangs républicains du président, déjà ulcérés par le
soutien apporté par l'administration aux dirigeants saoudiens malgré le
meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.
C'est "une énorme erreur", a résumé le sénateur Lindsey Graham,
généralement allié de Donald Trump. (AFP, 19 déc
2018)
Erdogan
et Trump veulent mieux se coordonner den Syrie
Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et américain Donald Trump ont
convenu vendredi de coopérer de manière "plus efficace" en Syrie, où
Ankara menace de lancer une nouvelle offensive contre une milice kurde
soutenue par Washington.
Lors d'un entretien téléphonique, MM. Erdogan et Trump "se sont mis
d'accord pour assurer une coopération plus efficace au sujet de la
Syrie", ont indiqué des sources à la présidence turque.
Cet entretien téléphonique intervient dans un contexte volatile après
de nouvelles menaces de M. Erdogan de lancer une opération militaire
dans le nord de la Syrie contre la milice kurde des Unités de
protection du peuple (YPG).
Washington appuie les YPG contre les jihadistes du groupe Etat
islamique (EI), mais Ankara considère cette milice comme une
organisation "terroriste" liée au Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK) qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.
Lors de son entretien avec M. Trump, M. Erdogan a d'ailleurs
"communiqué les inquiétudes sécuritaires légitimes de la Turquie liées
à la présence et aux activités" des YPG de l'autre côté de la
frontière, selon les sources présidentielles turques.
M. Erdogan, dont le pays a déjà mené depuis 2016 deux offensives dans
le nord de la Syrie, a annoncé mercredi qu'une nouvelle opération
serait lancée "dans les prochains jour" et que celle-ci viserait les
positions des YPG situées à l'est de l'Euphrate.
Une telle initiative serait potentiellement explosive en raison de la
présence de militaires américains aux côtés des combattants kurdes.
La Turquie et les Etats-Unis sont deux alliés au sein de l'Otan, mais
leurs relations se sont tendues ces dernières années, en raison
notamment de la collaboration entre Washington et les YPG qui suscite
la colère d'Ankara.
Vendredi, M. Erdogan est revenu à la charge en se disant "déterminé" à
"pacifier et sécuriser les régions situées à l'est de l'Euphrate", tout
en critiquant avec force le soutien apporté par Washington aux YPG.
- "Nettoyez, ou nous entrons" -
Après l'annonce mercredi par M. Erdogan d'une offensive imminente en
Syrie, un porte-parole du Pentagone avait souligné qu'une "action
militaire unilatérale (...) dans une zone où du personnel américain
pourrait être présent, est très inquiétante".
Les tensions ont gagné en intensité ces dernières semaines après que
les Etats-Unis ont installé des postes d'observation dans le nord de la
Syrie près de la frontière turque afin d'empêcher une altercation entre
forces turques et kurdes.
Mais cette mesure a suscité l'ire de la Turquie qui voit dans ce
dispositif une tentative américaine de protéger les YPG.
Le discours martial de M. Erdogan survient alors que la Turquie entre
dans une période électorale propice aux déclarations musclées, avec un
scrutin municipal prévu en mars.
Les esprits se sont échauffés en Turquie jeudi avec l'annonce par
Ankara qu'un soldat turc avait été tué dans la région d'Afrine, dans le
nord de la Syrie, par des tirs des YPG.
Si M. Erdogan insiste sur les régions situées à l'est de l'Euphrate,
l'un des principaux points de contentieux est la situation à Minbej, un
ville située juste à l'ouest du fleuve contrôlée par les YPG et où des
soldats américains sont aussi stationnés.
Une feuille de route avait été arrêtée en mai pour apaiser les
tensions, prévoyant notamment le retrait des YPG de Minbej et la mise
en place de patrouilles conjointes américano-turques, qui ont démarré
en novembre.
Mais Ankara n'a de cesse de rappeler que le retrait prévu n'a toujours
pas eu lieu, menaçant d'agir militairement à Minbej contre les YPG si
Washington ne respectait pas ses engagements.
"Voici ce que nous disons: soit vous nettoyez la ville et faites sortir
(les YPG), soit nous entrons également dans Minbej", a lancé M. Erdogan
vendredi.
(AFP,
14 déc
2018)
Pentagone: Une offensive turque serait
"inacceptable"
Le Pentagone a prévenu mercredi la Turquie qu'une nouvelle offensive
turque contre les alliés kurdes de la coalition dans le nord de la
Syrie serait "inacceptable".
"Une action militaire unilatérale de toute partie dans le nord-est de
la Syrie, plus particulièrement dans une zone où du personnel américain
pourrait être présent, est très inquiétante", a indiqué un porte-parole
du ministère américain de la Défense, le capitaine Sean Robertson.
"Nous considérerions une telle action comme inacceptable", a-t-il
ajouté.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mercredi le lancement
"dans les prochains jours" d'une offensive contre les territoires tenus
par les forces kurdes dans le nord de la Syrie.
Ankara considère les Unités de protection du peuple kurde (YPG) comme
un groupe "terroriste", mais la milice est surtout l'épine dorsale des
Forces démocratiques syriennes (FDS).
Cette alliance de combattants kurdes et arabes, soutenue par la
coalition internationale antijihadiste emmenée par Washington, lutte
dans l'est syrien pour chasser le groupe Etat islamique de son ultime
bastion. (AFP, 13 déc
2018)
Ankara demande à Washington de renoncer aux postes
d'observation en
Syrie
La Turquie a demandé vendredi aux Etats-Unis de renoncer aux postes
d'observation dans le nord de la Syrie censés empêcher toute
altercation entre l'armée turque et des combattants kurdes soutenus par
Washington, selon le ministère turc de la Défense.
Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a formulé cette demande
lors d'une rencontre à Ankara avec représentant spécial des Etats-Unis
pour le conflit syrien, James Jeffrey, a indiqué le ministère dans un
communiqué.
M. Akar avait déjà vivement critiqué le 24 novembre la mise en
place de ces postes d'observation annoncée quelques jours auparavant
par Washington et qui visent à rassurer la milice kurde des Unités de
protection du peuple (YPG), épine dorsale des Forces démocratiques
syriennes (FDS).
Or, si les YPG sont le fer de lance au sol de la coalition
internationale luttant contre le groupe Etat islamique (EI), Ankara les
considère comme un groupe "terroriste" et voit d'un très mauvais oeil
leur coopération avec Washington.
L'armée turque, qui a déjà conduit deux incursions militaires en Syrie,
a mené ces dernières semaines des bombardements sporadiques contre des
positions du groupe kurde.
A la suite de ces attaques, les FDS avaient annoncé le 11 novembre la
suspension de leurs opérations contre l'EI, suscitant l'embarras de
Washington.
M. Akar a à nouveau appelé vendredi les Etats-Unis à mettre un terme à
leur coopération avec les YPG et répété que la Turquie n'autoriserait
pas la création d'un "corridor terroriste" à sa frontière.
M. Jeffrey était à Ankara vendredi pour la troisième réunion du groupe
de travail turco-américain sur la Syrie, au cours de laquelle les deux
alliés sont convenus d'accélérer "d'ici la fin de l'année" la mise en
oeuvre de la feuille de route sur Minbej, une région du nord de la
Syrie contrôlée par les YPG et où se trouvent des soldats américains.
Cette feuille de route, arrêtée en mai, prévoit notamment le retrait
des YPG de Minbej et la mise en place de patrouilles conjointes qui ont
démarré en novembre.
Le représentant américain s'est également entretenu avec le
porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, qui a discuté avec
lui, d'après l'agence étatique Anadolu, d'une éventuelle coopération
entre les deux pays sur le modèle de celle de Minbej dans d'autres
zones à l'est de l'Euphrate, où la Turquie menace souvent de lancer une
nouvelle offensive contre les YPG. (AFP, 8 déc
2018)
Informés par la CIA, des sénateurs américains
accusent le prince
saoudien
Des sénateurs républicains américains ont affirmé mardi, après avoir
été informés à huis clos des conclusions de la CIA, n'avoir "aucun
doute" sur le fait que le prince héritier saoudien avait "ordonné" le
meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.
Cette position contredit directement le président américain Donald
Trump, qui avait déclaré que le service de renseignement n'avait "rien
trouvé d'absolument certain" et avait réaffirmé l'alliance
"inébranlable" entre Washington et Ryad.
"Je n'ai aucun doute sur le fait que le prince héritier" saoudien
Mohammed ben Salmane, surnommé MBS, "a ordonné le meurtre et a été
maintenu au courant de la situation tout le long", a déclaré à des
journalistes Bob Corker en sortant d'une réunion avec Gina Haspel,
directrice de la CIA.
Ce sénateur, chef de la puissante commission des Affaires étrangères, a
affirmé n'avoir pas entendu, au cours de cette réunion d'environ une
heure, l'enregistrement audio de l'assassinat de Jamal Khashoggi au
consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, début octobre.
Lindsey Graham, pourtant un allié du président Trump au Sénat, a
confirmé penser que MBS était "complice du meurtre de M. Khashoggi au
plus haut niveau possible".
Plusieurs sénateurs démocrates ont abondé en ce sens.
Journaliste critique du pouvoir saoudien, M. Khashoggi vivait depuis
2017 aux Etats-Unis, où il collaborait pour le Washington Post.
MM. Corker et Graham ont reconnu l'importance de l'Arabie saoudite pour
les Etats-Unis, notamment face à l'Iran. Mais aucun n'est prêt pour
autant à fermer les yeux.
"L'Arabie saoudite est un allié stratégique et cette relation vaut la
peine d'être sauvée, mais pas à tout prix", a martelé Lindsey Graham.
"Notre position dans le monde et notre sécurité nationale seront plus
affectées si nous ignorons MBS que si nous nous occupons de lui."
Mohammed ben Salmane "est fou, il est dangereux, et il a mis cette
relation en danger" car il n'est pas "fiable", a-t-il également lancé.
L'ambassade d'Arabie saoudite à Washington a une nouvelle fois "rejeté
catégoriquement toutes les accusations liant prétendument le prince
héritier à cet horrible incident". "A aucun moment Son Altesse Royale
le prince héritier n'a eu d'échanges avec un quelconque responsable
saoudien visant à faire du mal à Jamal Khashoggi", a insisté sur
Twitter sa porte-parole, Fatimah Baeshen.
- Vote incertain sur le Yémen -
Quelques sénateurs seulement avaient été conviés à cette rencontre avec
Gina Haspel, parmi lesquels les chefs républicain et démocrate du
Sénat, ainsi que les responsables des commissions liées aux questions
de sécurité.
La réunion était très attendue par les parlementaires, qui s'étaient
indignés la semaine dernière lorsque la directrice de la CIA n'avait
pas répondu à leur invitation.
Les sénateurs avaient alors riposté avec un sévère coup de semonce en
direction de Ryad, passant outre la position de la Maison Blanche. Une
résolution pour cesser tout soutien militaire à l'Arabie saoudite dans
la guerre au Yémen avait franchi avec une nette majorité, le 28
décembre, un premier vote au Sénat.
Mais son approbation définitive reste incertaine, et dépendra notamment
des actions de l'administration Trump face aux dirigeants saoudiens.
Il serait plus simple que le gouvernement "s'exprime directement" que
de trouver un texte de consensus, a souligné Bob Corker, qui réserve
son vote sur la résolution. "La loi est un objet tranchant qu'il est
beaucoup plus difficile d'équilibrer parfaitement, mais c'est ce que
nous devons faire puisque l'administration n'a pas, jusqu'à maintenant,
adressé la question de façon appropriée".
Comme lui, plusieurs élus préféreraient un texte se centrant uniquement
sur le rôle de Ryad dans le meurtre de Jamal Khashoggi. Les sénateurs
travaillent encore à l'élaboration d'un texte qui rassemblerait un plus
grand consensus, a-t-il précisé. Plusieurs autres textes circulent,
notamment la proposition d'un gel des ventes d'armes à Ryad.
Selon plusieurs médias américains, la CIA estime que l'assassinat a été
commandité par le prince héritier. L'agence aurait comme preuve un
échange de messages avec un proche conseiller supervisant l'opération,
Saoud al-Qahtani, dans les heures précédant et suivant le meurtre.
Donald Trump n'a pas exclu que Mohammed ben Salmane ait été au courant
du meurtre, mais il répète que "les Etats-Unis entendent rester un
partenaire inébranlable de l'Arabie saoudite".
Après une rencontre avec les mêmes sénateurs américains, le 28
novembre, son secrétaire d'Etat, Mike Pompeo, avait affirmé que le
rapport de la CIA ne contenait "aucun élément direct liant le prince
héritier à l'ordre de tuer Jamal Khashoggi". (AFP, 4 déc
2018)
Relations
régionales / Regional Relations
Russie et Turquie d'accord pour se "coordonner"
après le retrait américain
La Russie et la Turquie ont convenu samedi, au cours de pourparlers à
Moscou, de "coordonner" leurs actions sur le terrain en Syrie dans le
contexte du retrait annoncé des forces américaines.
"Nous sommes tombés d'accord sur le fait que les représentants
militaires russes et turcs sur le terrain vont continuer de coordonner
leurs actions dans ce nouveau contexte avec pour but d'éradiquer la
menace terroriste en Syrie", a déclaré le ministre russe des Affaires
étrangères Sergueï Lavrov, à l'issue de discussions avec une délégation
turque.
"Nous avons discuté de la manière dont nous allons coordonner notre
travail en commun dans le contexte" du départ des Américains, a
confirmé son homologue turc Mevlüt Cavusoglu.
M. Lavrov s'est dit "optimiste" après ces discussions qui ont notamment
impliqué M. Cavusoglu, les ministres de la Défense des deux pays,
Hulusi Akar et Sergueï Choïgou, et des responsables du renseignement.
Ces pourparlers interviennent après l'annonce la semaine dernière par
le président Donald Trump du retrait des militaires américains de Syrie.
Avant même d'être appliquée, cette décision entraîne des revirements
d'alliances, illustrés par l'entrée samedi de l'armée de Bachar
al-Assad dans la région de Minbej, dans le nord de la Syrie, en réponse
à un appel à l'aide des forces kurdes.
La Russie est avec l'Iran le principal allié du régime de Damas, tandis
que la Turquie est un soutien majeur des rebelles. Les trois pays sont
les garants du processus de paix d'Astana, mis en oeuvre en janvier
2017 sans implication de Washington et qui a progressivement éclipsé
les négociations sous égide de l'ONU.
"Comme par le passé, nous allons poursuivre le travail actif et la
coordination avec nos collègues russes et iraniens pour accélérer le
règlement politique en Syrie", a assuré M. Cavusoglu.
La Russie et la Turquie ont également promis de coopérer pour favoriser
le retour des réfugiés syriens dans leurs foyers et de leur fournir une
aide humanitaire, ainsi que de poursuivre le travail en vue de la
création d'une zone démilitarisée à Idleb, le dernier bastion des
rebelles en Syrie.
Un sommet sur la Syrie réunissant les présidents russe Vladimir
Poutine, turc Recep Tayyip Erdogan et iranien Hassan Rohani est prévu
pour début 2019, selon Moscou. (AFP, 29 déc
2018)
L'armée syrienne aux
environs de Minbej après un appel à l'aide des Kurdes
L'armée de Bachar al-Assad s'est déployée vendredi aux environs de la
ville de Minbej en Syrie après un appel à l'aide des forces kurdes,
illustrant un revirement d'alliance accéléré par l'annonce du retrait
des soldats américains et les menaces turques.
La Turquie a menacé de lancer une offensive avec des supplétifs syriens
contre des formations kurdes dans des secteurs du nord syrien, y
compris Minbej, près de sa frontière.
Ces menaces ont été suivies par l'annonce du président américain Donald
Trump du retrait des troupes américaines de Syrie, principal soutien
des forces kurdes ces dernières années surtout dans leur guerre contre
le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
C'est la première fois en six ans que les forces syriennes retournent
près de Minbej, au moment où le régime Assad a multiplié les victoires
militaires avec l'aide cruciale de l'allié russe et semble sur la bonne
voie pour briser son isolement diplomatique.
"Des unités de l'armée syrienne sont entrées dans la région de Minbej",
a annoncé un porte-parole de l'armée à Damas.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), quelque 300
soldats et miliciens prorégime se sont déployés dans des secteurs au
nord et à l'ouest de la ville, créant une "zone-tampon" entre les
territoires tenus par les rebelles pro-Ankara et Minbej.
- Séparer -
Ce sont les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice
kurde de Syrie, qui ont appelé l'armée à déployer ses troupes en
annonçant leur propre retrait du secteur.
Selon Noura al-Hamed, responsable locale à Minbej, les négociations
avec le pouvoir ont eu lieu "sous l'égide de la Russie".
"Les forces du régime ne vont pas entrer dans la ville, elles vont se
déployer sur la ligne de démarcation" séparant Minbej des territoires
pro-Ankara, a-t-elle dit.
La coalition internationale emmenée par les Etats-Unis stationne des
troupes dans et autour de Minbej, notamment américaines et françaises,
selon l'OSDH. Elle dispose d'une base près de Minbej et d'avant-postes
dans la ville et sa banlieue, selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel
Rahmane, qui précise que la coalition n'a pas de présence dans les
zones où l'armée syrienne s'est déployée.
"Les forces de la coalition sont toujours à leurs positions", a
souligné Mme Hamed.
Le commandement central de l'armée américaine a confirmé que l'armée
syrienne ne se trouvait pas dans la ville même de Minbej.
"Nous continuerons à soutenir nos partenaires de la coalition tout en
menant un retrait volontaire et contrôlé des troupes", a dit à l'AFP le
porte-parole du CentCom.
Toujours est-il que pour Moscou, le déploiement de l'armée dans le
secteur aidera à "stabiliser la situation".
La question sera discutée samedi lors d'une visite à Moscou des
ministres turcs des Affaires étrangères et de la Défense.
- Sommet en Turquie -
Début 2019, un sommet sur la Syrie réunissant les présidents russe,
iranien et turc est également prévu.
La Turquie a dénoncé le déploiement près de Minbej des troupes
prorégime estimant que les forces kurdes n'avaient "pas le droit" de
faire appel à elles et mettant en garde contre toute "provocation".
Depuis mi-décembre, Ankara menace de lancer une nouvelle offensive pour
chasser les forces kurdes de secteurs proches de sa frontière. Des
menaces d'autant plus inquiétantes pour les Kurdes, que Donald Trump a
annoncé le 19 décembre le retrait de quelque 2.000 militaires
américains déployés en Syrie.
Il a cependant souligné que ce désengagement serait "lent et
extrêmement coordonné" avec la Turquie.
Soutenu militairement par ses alliés indéfectibles, l'Iran et la
Russie, le régime Assad a réussi à renverser la donne et contrôle
désormais près des deux-tiers du pays morcelé par une guerre ayant fait
plus de 360.000 morts depuis 2011.
Le déploiement des prorégime près de Minbej illustre aussi un
revirement des relations complexes entre les forces kurdes et le
pouvoir qui était allé jusqu'à les qualifier parfois de "traîtres".
Opprimée pendant des décennies par Damas, la minorité kurde a profité
du conflit pour grignoter une autonomie de facto dans des régions du
nord et du nord-est, soit près de 30% du pays.
Les Kurdes tiennent notamment la ville de Raqa, prise à l'EI, et
d'importants champs pétroliers.
Sur le plan diplomatique, le régime syrien commence à briser son
isolement régional, avec la réouverture jeudi à Damas, après sept ans
d'absence, de l'ambassade des Emirats arabes unis, pays très proche de
l'Arabie saoudite qui fut l'un des principaux détracteurs de M. Assad
et a soutenu la rébellion pendant des années.
Cette réouverture a suivi la visite le 16 décembre du président
soudanais Omar el-Béchir, premier chef d'Etat arabe à se rendre en
Syrie depuis 2011. (AFP, 28 déc
2018)
Escalade verbale entre Israël et la Turquie
De vifs échanges ont opposé Israël à la Turquie au cours du week-end,
culminant dimanche quand Ankara a qualifié de "crimes contre
l'humanité" et "terreur d'Etat" les actions d'Israël dans les
territoires palestiniens, après que le Premier ministre israélien a
accusé la Turquie de se livrer à des "massacres" de Kurdes.
Le président Recep Tayyip Erdogan a accusé dimanche le Premier ministre
israélien, Benjamin Netanyahu, d'être "un cruel oppresseur à la tête
d'une terreur d'Etat". Dans un discours diffusé à la télévision turque,
M. Erdogan a reproché à Israël "d'occuper la Palestine" et de commettre
"des péchés, des crimes contre l'humanité, des massacres".
Ces déclarations font suite à une précédente altercation verbale.
Samedi, s'adressant à de jeunes Turcs, Recep Tayyip Erdogan leur avait
recommandé de "ne jamais frapper un ennemi à terre". Il avait alors
ajouté : "Vous n'êtes pas un Juif en Israël".
Une comparaison qui a choqué Benjamin Netanyahu. Dans un tweet, il a
enjoint le président turc de "ne pas faire la morale à Israël",
l'accusant d'"occuper le nord de Chypre" et d'être à la tête d'une
armée qui "massacre les femmes et les enfants dans les villages kurdes,
à l'intérieur et à l'extérieur de la Turquie".
Avant la réaction du président turc, son porte-parole, Ibrahim Kalin,
avait déjà reproché dimanche matin à Benjamin Netanyahu d'"attaquer
sans cesse Erdogan" et d'"utiliser les Kurdes" pour détourner
l'attention de sa politique intérieure, estimant qu'il devrait "mettre
fin à l'occupation illégale des territoires palestiniens".
Dimanche, M. Netanyahu est revenu à la charge. "Je suis maintenant la
cible d'une dinguerie quotidienne du dictateur antisémite Erdogan. Il
est obsédé par Israël. Mais il y a un progrès, autrefois Erdogan
m'attaquait toutes les deux heures, et maintenant c'est toute les six
heures", a affirmé le Premier ministre dans un communiqué de son
bureau. "Ce pays (la Turquie) devient chaque jour plus dictatorial".
Les relations entre la Turquie et Israël se sont crispées cette année
autour de nombreux sujets, notamment en juillet lorsqu'une loi
controversée votée par le Parlement israélien avait défini Israël comme
l'État-nation du peuple juif.
Erdogan, qui se considère comme le champion de la cause des
Palestiniens, avait alors amèrement critiqué Israël, le décrivant comme
"l'État le plus sioniste, le plus fasciste et le plus raciste au monde".
Ankara avait déjà sommé en mai l'ambassadeur israélien de quitter la
Turquie, après la mort de plusieurs manifestants dans la bande de Gaza.
Le 14 décembre, Erdogan a aussi déclaré que les Palestiniens étaient
soumis à des "pressions, des violences et des politiques d'intimidation
pas moins graves que l'oppression des Juifs pendant la Seconde Guerre
mondiale", en référence à la Shoah. (AFP, 23 déc
2018)
Neuf morts dans l'explosion d'une
voiture piégée à Afrine
Au moins neuf personnes dont cinq
civils ont péri dimanche dans la ville syrienne d'Afrine (nord),
dominée par les forces turques et leurs alliés syriens, dans
l'explosion d'une voiture piégée dans le centre-ville, selon une ONG.
"L'explosion a eu lieu aux abords du marché Al-Hal, près d'une position
de combattants pro-turcs, faisant au moins neuf morts: cinq civils et
quatre combattants", selon un nouveau bilan fourni à l'l'AFP par le
directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami
Abdel Rahmane.
"Plus de 20 personnes, des civils ou des combattants, ont en outre été
blessées, et certaines sont dans un état grave", a-t-il ajouté, disant
craindre un "bilan plus lourd".
L'attentat, qui n'a pas été revendiqué dans l'immédiat, a par ailleurs
causé "d'importants dégâts matériels dans le secteur", selon M. Abdel
Rahmane.
Un correspondant de l'AFP a vu des étalages de légumes et de fruits
renversés sur le lieu de l'attentat, ainsi que des façades de murs
noircies par l'explosion.
"Nous avons vu une camionnette entrer en fin de matinée. Nous pensions
qu'elle transportait des légumes", a témoigné Abou Yazan al-Qabouni,
vendeur de légumes présent au moment de l'attentat.
Après l'explosion, il s'est précipité vers le lieu où gisaient des
blessés et des morts, ajoutant avoir par la suite enterré les victimes
décédées.
"Il n'y a pas de gangs armés, pas de terroristes ici. Ici c'est un
marché de légumes", s'est-il indigné.
La ville d'Afrine a été prise en mars par l'armée turque et ses
supplétifs syriens qui en ont chassé les Unités de protection du peuple
(YPG), principale milice kurde en Syrie.
Ankara considère cette milice comme un groupe terroriste émanant du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui livre une sanglante
guérilla sur le sol turc depuis 1984.
Cet attentat survient après que le président turc Recep Tayyip Erdogan
a menacé mercredi de lancer dans "les prochains jours" une nouvelle
offensive en Syrie contre les YPG.
Jeudi, un soldat turc a été tué dans la région d'Afrine par des tirs
des YPG, selon le ministère turc de la Défense.
La Turquie a déjà lancé deux offensives en Syrie depuis 2016 pour
repousser de sa frontière les jihadistes du groupe Etat islamique (EI)
puis les YPG, qui sont par ailleurs des alliées de Washington dans la
lutte antijihadiste en Syrie.
Déclenché en 2011 par des manifestations pro-démocratie, le conflit en
Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de divers
acteurs régionaux et internationaux et la montée en puissance de
groupes jihadistes.
Il a fait plus de 360.000 morts et poussé sur les routes de
l'exil plusieurs millions de civils. (AFP, 16 déc
2018)
Réchauffement climatique: la guerre de l’eau
entre la Turquie et l'Irak

En 2018,
l’Irak a
connu sa pire sécheresse depuis huit ans. Un phénomène climatique
aggravé par la construction de barrages en Turquie, pays en amont qui
contrôle les sources du Tigre et de l’Euphrate.
La Turquie a la clé du robinet de l’eau qui s’écoule vers la Syrie et
l’Irak. Les Turcs contrôlent les sources du Tigre et l’Euphrate, les
deux grands fleuves qui irriguent la Mésopotamie depuis la nuit des
temps.
Dans une position géographique inconfortable de pays aval, l’Irak subit
"l’hydropolitique hégémonique" d’Ankara, qui depuis une trentaine
d’années construit d’innombrables barrages dans le cadre de son projet
du GAP (Great Anatolian Project).
Pour Fadi Comair, ancien directeur de l’Office du fleuve Litani au
Liban et membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, "les deux pays
en aval, la Syrie et l’Irak, sont directement affectés par la gestion
unilatérale de la Turquie."
Mettre à genou un pays, essayer d’étrangler ses citoyens, est une
pratique qui va conduire à plus d’extrémisme politique.
L’Irak a connu des moments très difficiles en juin dernier à cause du
remplissage du barrage d’Ilusu sur le Tigre dans l’est de la Turquie,
situé à environ 70 km de la frontière irakienne. L’ouvrage doit
permettre l’irrigation de 200 000 hectares agricoles.
Un arrangement avait été conclu entre Ankara et Bagdad pour que la mise
en eau de l’ouvrage soit réalisée de manière progressive. Or, ce n’a
pas été le cas. La Turquie a pris la décision de faire un remplissage
de quatre milliards de mètres cubes plus rapide que prévu. (Christian
Chesnot@cchesnot, 14 décembre 2018)
La
suite de l'article
YPG: Une offensive turque affecterait la bataille
contre l'EI
La principale milice kurde de Syrie a réagi mercredi aux menaces
d'Ankara de lancer une nouvelle offensive dans le pays en guerre en
assurant que toute opération turque affecterait sa propre bataille
contre le groupe Etat islamique (EI).
Les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde de
Syrie et partenaires de Washington dans la lutte contre l'EI dans ce
pays, ont aussi rappelé que les Etats-Unis avaient des "engagements"
vis-à-vis des Kurdes.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mercredi le lancement
"dans les prochains jours" d'une offensive contre les territoires tenus
par les forces kurdes dans le nord de la Syrie.
Ankara considère les YPG comme un groupe "terroriste" mais la milice
est surtout l'épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS).
Cette alliance de combattants kurdes et arabes, soutenue par la
coalition internationale antijihadistes emmenée par Washington, lutte
dans l'est syrien pour chasser l'EI de son ultime bastion.
"Les menaces (turques) coïncident avec l'avancée de nos forces contre
les terroristes, marquée par l'entrée dans la ville de Hajine", a
indiqué mercredi à l'AFP le porte-parole des YPG, Nouri Mahmoud.
Hajine fait partie des derniers territoires tenus par l'EI dans l'est
syrien, non loin de la frontière irakienne.
"Sans aucun doute, toute attaque sur le nord syrien aura un impact
direct sur la bataille de Hajine", a mis en garde M. Mahmoud, en
estimant qu'en cas d'opération turque, les forces kurdes combattant à
Hajine rentreront "pour défendre leur région et leur famille".
Le porte-parole a rappelé que "les menaces turques ont déjà été
responsables de l'arrêt de l'opération" il y a quelques semaines. Fin
octobre, les FDS avaient en effet annoncé la suspension temporaire de
leur offensive contre l'EI, en réaction à des bombardements turcs
contre des positions militaires kurdes dans le nord syrien.
"En cas d'attaque, nous allons utiliser le droit de légitime défense
pour nos régions et nous résisterons jusqu'au bout", a martelé M.
Mahmoud, rappelant que "les Etats-Unis et les pays de la coalition ont
des engagements vis-à-vis du nord syrien".
Les déclarations de M. Erdogan surviennent au lendemain de l'annonce
par Washington de l'installation, en dépit de la ferme opposition
d'Ankara, de postes d'observation censés empêcher toute altercation
entre l'armée turque et les YPG dans le nord syrien.
"Les postes d'observations à la frontière (...) c'est pour prouver que
la sécurité turque n'est pas menacée", a insisté le porte-parole des
YPG.
La minorité kurde de Syrie, opprimée durant des décennies par le
pouvoir de Damas, a profité du conflit qui ravage le pays depuis 2011
pour instaurer dans ses zones une administration semi-autonome.
La Turquie craint que cette autonomie de facto ne galvanise les
velléités séparatistes sur son sol.
"Nous appelons la communauté internationale, les Nations unies en tête,
ainsi que la coalition internationale (antijihadistes), à prendre
position contre les projets agressifs d'Erdogan", a lancé dans un
communiqué le conseil exécutif de l'administration semi-autonome.
"Nous appelons aussi le gouvernement syrien à prendre une position
officielle contre ces menaces", a-t-il poursuivi.
Le conseil exécutif annonce aussi "la mobilisation générale", et
appelle "tous les Syriens honnêtes à s'unir contre les politiques
coloniales de l'Etat turc", sans plus de détails. (AFP, 12 déc
2018)
L'alliance arabo-kurde progresse dans l'ultime fief
jihadiste de l'est
Des responsables des forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance
arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis, ont affirmé jeudi avoir
progressé dans la principale localité de l'ultime poche du groupe Etat
islamique (EI) en Syrie.
Les FDS et la coalition internationale anti-EI ont lancé le 10
septembre la dernière phase de l'opération amorcée en mai pour déloger
les jihadistes de ce réduit situé à l'est du fleuve Euphrate, dans la
province de Deir Ezzor (est) frontalière de l'Irak.
Mais, depuis plus de deux mois, l'EI résiste farouchement.
"De violents combats ont eu lieu à l'intérieur de la localité de Hajine
après l'avancée de nos forces, qui contrôlent désormais quelques uns de
ses quartiers", a indiqué à l'AFP un commandant des FDS, Redur Khalil,
soulignant que la bataille se poursuivait "de manière acharnée".
Les FDS ont ouvert des "couloirs humanitaires et ont réussi à libérer
plus de 1.000 civils, majoritairement des femmes et des enfants, au
cours des derniers jours", a poursuivi M. Khalil.
Cette avancée en territoire jihadiste a eu lieu à l'issue d'une
"offensive d'envergure menée il y a deux jours" par les FDS, a indiqué
de son côté à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
Les combats au sol ont été accompagnés de raids aériens et de tirs
d'artillerie menés par la coalition internationale dirigée par les
Etats-Unis.
"Il s'agit des bombardements les plus intenses depuis le début de (la
dernière phase de) l'opération" en septembre, a précisé M. Abdel
Rahmane. Il a confirmé que des dizaines de familles avaient pu fuir,
par vagues successives, la localité contrôlée par les jihadistes.
Le mois dernier, l'EI a mené une série de contre-attaques meurtrières,
à la faveur des mauvaises conditions climatiques, poussant les FDS à
battre en retraite. L'une des contre-offensives s'était soldée par la
mort de 92 combattants des FDS.
Depuis le 10 septembre, 827 jihadistes ont péri dans les combats,
contre 481 membres des FDS et 308 civils, dont 107 enfants, selon
l'OSDH.
"La libération de Hajine ne signifie pas la fin de l'EI", qui mute
généralement en "cellules dormantes ici et là" après la perte d'un
territoire, a averti M. Khalil.
"Sa traque se poursuivra longtemps encore", a-t-il insisté. (AFP, 6 déc
2018)
Venezuela : Erdogan exprime son soutien à Maduro
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé lundi à Caracas son
soutien à son homologue vénézuélien, Nicolas Maduro, dont le pays est
frappé par des sanctions américaines et par une sévère crise économique.
"Les restrictions commerciales et les sanctions sont une chose
fallacieuse" et ne font qu'aggraver "l'instabilité", a déclaré le chef
de l'Etat turc, lors d'une réunion avec des milieux d'affaires, dans
une allusion claire à Washington.
Recep Tayyip Erdogan est arrivé dimanche soir pour sa première visite
officielle au Venezuela.
"On ne peut sanctionner un peuple entier pour résoudre des désaccords
politiques", a ajouté M. Erdogan, dont les propos étaient traduits par
un interprète.
Le président turc s'est engagé également à aider Nicolas Maduro à
affronter la sévère crise économique du pays. "Nous allons couvrir la
majorité des besoins du Venezuela, nous en avons la possibilité, je
voudrais le souligner", a-t-il poursuivi, en appelant les entrepreneurs
de son pays à augmenter leurs exportations vers le Venezuela.
Nicolas Maduro a invité pour sa part la Turquie à investir dans
l'exploitation de vastes réserves minières connues comme l'Arche de
l'Orénoque (sud), comprenant des gisements d'or, de diamants et de
coltan, entre autres.
Les deux présidents doivent signer des accords de protection des
investissements.
Nicolas Maduro s'était rendu le 8 juillet en Turquie pour assister à la
prise de fonction du président turc. Il avait rencontré à cette
occasion des investisseurs et entrepreneurs.
Réélu en mai dernier lors d'élections dont les résultats ne sont pas
reconnus par une grande partie de la communauté internationale, M.
Maduro doit débuter un second mandat le 10 janvier.
L'héritier de l'ancien président Hugo Chavez (1999-2013) est confronté
à une forte pression des États-Unis qui l'ont qualifié de "dictateur". (AFP, 3 déc
2018)
Poutine appelle Erdogan à des "mesures plus
énergiques" pour la trêve à
Idleb
Le président russe Vladimir Poutine a appelé samedi son homologue turc
Recep Tayyip Erdogan à prendre des "mesures plus énergiques" afin de
cimenter la trêve dans la province syrienne d'Idleb, a indiqué le
Kremlin.
M. Poutine s'est entretenu avec M. Erdogan samedi en marge du sommet du
G20 à Buenos Aires, cette rencontre étant venue remplacer celle qui
devait avoir lieu entre le président russe et Donald Trump, annulée par
le locataire de la Maison Blanche.
Lors de l'entretien avec Recep Tayyip Erdogan, Vladimir "Poutine a
naturellement parlé de la nécessité de prendre des mesures plus
énergiques visant à mettre en oeuvre l'accord russo-turc sur Idleb", a
déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par l'agence de
presse publique RIA Novosti.
Ces mesures sont nécessaires "pour empêcher des cas comme celui des
tirs récents contre Alep (dans la province voisine, ndlr), y compris
avec des obus toxiques", a-t-il expliqué.
La mise en place d'une "zone démilitarisée" à Idleb, ultime grand
bastion insurgé et jihadiste en Syrie, avait fait l'objet d'un accord
conclu le 17 septembre entre Moscou, allié du régime de Bachar
al-Assad, et Ankara, soutien traditionnel des rebelles, pour éviter une
offensive de grande ampleur du régime contre la région.
L'accord devait entrer en vigueur mi-octobre mais sa mise en oeuvre a
buté sur le refus des jihadistes de déserter cette zone tampon. La
région est depuis plusieurs semaines le théâtre de bombardements et
d'affrontements sporadiques entre forces du régime et jihadistes.
Dominés par le groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS), émanation de l'ex
branche syrienne d'Al-Qaïda, les jihadistes contrôlent environ 70% de
cette future "zone démilitarisée", selon l'OSDH (Observatoire syrien
des droits de l'homme).
Dimanche, la Russie a mené dans la région d'Idleb des frappes aériennes
--les premières en plus de deux mois-- contre des positions
"terroristes" en représailles à une attaque chimique présumée menée
selon Damas à Alep, dans la province voisine.
Les médias syriens ont accusé des "groupes terroristes" --une
terminologie habituelle du régime qui ne fait pas de distinction entre
jihadistes et rebelles-- d'avoir mené samedi soir une attaque au "gaz
toxique" dans trois quartiers d'Alep. (AFP, 1 déc
2018)
Une
force arabo-kurde annonce l'arrestation d'un chef
jihadiste en Syrie
Une force syrienne arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis a annoncé
vendredi la capture d'un responsable "dangereux" du groupe jihadiste
Etat islamique (EI) dans l'est de la Syrie, mais une ONG a minimisé
l'importance de cette arrestation.
L'alliance des Forces démocratiques syriennes (FDS) combat l'EI dans
son dernier carré dans la province de Deir Ezzor, dans l'est du pays en
guerre, avec le soutien principalement aérien de la coalition
internationale dirigée par les Etats-Unis.
Dans un communiqué, elle a précisé que ses combattants avaient capturé
le 22 novembre le jihadiste Oussama Oueid al-Saleh, présenté comme
"l'un des plus dangereux terroristes de Daech", un acronyme en arabe de
l'EI.
"C'est un responsable de la sécurité à Deir Ezzor qui a été directement
impliqué dans la préparation et l'exécution de plus de 40 opérations
terroristes" dans cette province frontalière de l'Irak, selon les FDS.
Néanmoins, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH), Rami Abdel Rahmane, a minimisé l'importance de ce jihadiste.
"C'est un ancien responsable local de la sécurité dans l'un des
secteurs de Deir Ezzor. Il est peut-être un des membres des cellules
dormantes du groupe jihadiste", a-t-il dit.
Selon M. Abdel Rahmane, il a été arrêté chez lui dans son village de
Tayana, dans l'est de la province, dans le cadre d'une campagne menée
par les FDS en riposte aux attaques lancées depuis plusieurs semaines
par l'EI contre leurs positions.
Depuis plus de deux mois, l'EI résiste farouchement à une offensive
militaire des FDS visant à l'expulser de son ultime poche dans Deir
Ezzor, située à l'est du fleuve Euphrate. Ces dernières semaines, les
jihadistes ont profité des mauvaises conditions climatiques pour lancer
des contre-attaques meurtrières.
Selon l'OSDH, plus de 450 combattants FDS ont été tués depuis
septembre, contre plus de 730 jihadistes.
Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la proclamation
d'un "califat" sur de vastes territoires en Syrie et en Irak voisin,
l'EI s'est retrouvé acculé dans d'ultimes réduits désertiques, sous le
coup d'offensives distinctes et concomitantes.
Déclenchée en 2011, la guerre complexe et aux multiples acteurs en
Syrie a fait plus de 360.000 morts. (AFP, 30 nov
2018)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Sur la petite île de Chypre, un journaliste défie le
président turc
Tentatives d'assassinat, prison, procès en
cascade: depuis 20 ans qu'il publie un quotidien dans la République
turque autoproclamée de Chypre-Nord (RTCN), le journaliste Sener Levent
a subi maintes pressions et la colère du président turc Recep Tayyip
Erdogan.
"Il y a toujours un prix à payer pour la liberté d'expression. Mais il
faut savoir se défaire de ses peurs", souligne ce septuagénaire
chypriote-turc lecteur avide de Shakespeare et Albert Camus, cheveux
gris peignés en arrière et sourire espiègle.
Sur son bureau à Nicosie, une tasse de café, des cigarettes, des
journaux empilés et un écran montrant les entrées du bâtiment filmées
par les caméras de surveillance. Une des mesures de sécurité prises
après les attaques ayant visé son quotidien Afrika et ses journalistes.
La dernière remonte à début 2018. Des centaines de manifestants avaient
caillassé les locaux pour protester contre un article critiquant
l'offensive turque contre une milice kurde à Afrine, en Syrie.
"Afrine, une deuxième occupation par la Turquie" après Chypre, avait
titré Afrika.
Depuis 1974, la partie de nord de Chypre, où est né et vit Sener
Levent, est considérée internationalement comme occupée par la Turquie.
Cette dernière y est intervenue militairement en réaction à une
tentative de coup d'Etat menée par des Chypriotes-grecs voulant unir
l'île à la Grèce contre la volonté des Chypriotes-turcs.
Ankara maintient quelque 35.000 militaires en RTCN qu'elle considère
comme un Etat indépendant même si cette entité n'est reconnue par aucun
autre pays.
- "Craindre le pire" -
Pour Ankara, qualifier "d'occupation" la présence turque à Chypre
relève de l'insulte ou de la diffamation, tout comme les critiques
visant les opérations anti-Kurdes.
Après la Une d'Afrika, M. Erdogan avait appelé ses "frères à
Chypre-Nord à donner la réponse nécessaire". Le lendemain une foule
d'ultranationalistes attaquaient le journal sous les yeux de la police
chypriote-turque.
Il pourrait sembler paradoxal qu'un petit quotidien vendu à 1.500
exemplaires dans un territoire de quelque 300.000 habitants suscite une
telle attention de la part du président turc.
Mais pour Reporters sans frontières (RSF), "la chasse aux médias
critiques menée par le gouvernement d'Erdogan" est telle "qu'on peut
craindre un effet collatéral sur Chypre".
La Turquie occupe la 157e place sur 180 au classement 2018 de la
liberté de la presse établi par RSF.
D'après le site P24, spécialisé dans la liberté de la presse, plus de
160 journalistes sont écroués en Turquie.
Interrogé par l'AFP sur ces accusations d'interférence sur les médias
de Chypre-Nord, l'ambassadeur de Turquie à Nicosie, Ali Murat Basceri,
a évoqué des "allégations infondées".
"Un journaliste porte-voix, indépendant, critique de la Turquie comme
Sener Levent peut craindre le pire", soutient Pauline Adès-Mevel,
responsable de RSF pour l'Union européenne et les Balkans.
Aujourd'hui, il fait face à trois procès à Chypre-Nord pour
"diffamation à l'égard d'un leader étranger", "insulte à la religion"
et "publication de fausses nouvelles avec l'intention de créer peur et
panique au sein de la population", a indiqué à l'AFP son avocat Tacan
Reynar.
Il encourt jusqu'à cinq ans de prison en raison de sa Une sur Afrine et
d'une caricature de M. Erdogan publiée sur les réseaux sociaux et
reproduite dans Afrika. Des poursuites "disproportionnées", juge RSF.
- Contre l'injustice -
Son avocat craint que des poursuites soient aussi en cours en Turquie
même si aucune n'a été notifiée. Par peur d'être arrêté, Sener Levent
évite de voyager dans un pays qui, selon lui, "n'est plus une
démocratie".
Face aux inquiétudes, la RTCN a certifié que les Chypriotes-turcs ne
seraient pas extradés vers la Turquie.
Détenteur d'un passeport européen, comme tous les Chypriotes d'origine
y compris ceux vivant dans le Nord occupé, le journaliste le voit comme
une de ses rares protections. "La Turquie sait qu'elle ne peut pas nous
faire à nous citoyens européens ce qu'elle fait à ses propres citoyens".
Il voue de maintenir sa ligne éditoriale, ses critiques contre M.
Erdogan et sa lutte pour une réunification de son île, lui dont les
témoins de mariage furent Chypriotes-grecs.
En vingt ans de journalisme, il a essuyé de fortes pressions.
En 2002, lui et son collègue Memduh Ener furent emprisonnés près de
deux mois pour "offense" au président de la RTCN de l'époque, Rauf
Denktash. En 2011, un homme le considérant comme "traître" tenta de
l'assassiner. Depuis, il a toujours un revolver avec lui.
Pourquoi continuer? "Je déteste l'injustice mais plus que tout le
silence face à l'injustice". Tous les soirs, son quotidien continue
donc d'être imprimé sur une presse à l'ancienne à Nicosie.
Sener Levent reste quand même modeste. "Les vrais héros sont les
gens qui vivent aujourd'hui en Syrie, au Yémen", ces pays en guerre où
les femmes notamment "doivent faire face à d'incroyables dangers" pour
faire vivre leur famille au quotidien. (AFP, 16 déc
2018)
Immigration
/ Migration
Arrestation
de 109 migrants en situation irrégulière
Les autorités turques ont arrêté 109 migrants en situation irrégulière
ainsi que 3 passeurs à Izmir (ouest) alors qu'ils se préparaient à
quitter le pays, a rapporté dimanche l'agence DHA.
L'opération s'est déroulée à Urla, dans la province côtière d'Izmir,
selon DHA, qui ne précisait pas exactement quand elle avait eu lieu.
L'agence ne précisait pas non plus la nationalité des 109 personnes
interpellées, mais affirmait qu'un Palestinien figurait parmi les trois
"organisateurs".
La Turquie, qui accueille environ 3,5 millions de réfugiés syriens, est
aussi un important pays de transit pour ceux qui fuient les conflits au
Proche-Orient et cherchent à rejoindre l'Europe.
Beaucoup passent en effet par la Turquie pour rejoindre la Grèce
voisine. Les passages par la voie maritime ont baissé depuis la
conclusion en mars 2016 du pacte migratoire entre Ankara et l'Union
européenne, mais une hausse considérable des passages par la voie
terrestre a été enregistrée cette année, selon Athènes.
Le ministre turc de l'Intérieur, Süleyman Soylu, a déclaré vendredi que
265.000 migrants en situation irrégulière avaient été arrêtés cette
année en Turquie, selon des propos rapportés par l'agence étatique
Anadolu. Un total de 536 ont été arrêtés à travers le pays au cours de
la seule semaine du 21 au 28 décembre, selon un communiqué du ministère
de l'Intérieur publié samedi. (AFP, 30 déc
2018)
Nouvelle
victoire de l'opposant turc controversé Cem
Uzan
L'opposant turc controversé et ancien homme
d'affaires Cem Uzan a remporté mardi à Paris une nouvelle victoire
contre l'offensive d'Ankara visant ses avoirs en France, selon une
décision de justice consultée par l'AFP.
Dans ce litige aux complexes rebondissements juridiques, la Turquie
cherche à saisir les biens français de Cem Uzan, un opposant au
président Erdogan qui a été condamné dans son pays pour une fraude
bancaire massive mais bénéficie de l'asile en France.
En août 2017, un huissier français mandaté par une agence
gouvernementale turque avait procédé à une saisie conservatoire des
avoirs de Cem Uzan à son domicile parisien, alors qu'il était en
vacances. Ses coffre-forts avaient été ouverts et des "titres au
porteur portant sur une valeur d'au moins 2,1 milliards d'euros" des
fournisseurs d'électricité Ceas et Kepez avaient notamment été saisis,
selon son avocat.
Après avoir validé cette saisie dans un premier temps, la justice
française l'a finalement annulée le 6 septembre. Mais deux jours avant,
le 4 septembre, Ankara avait fait procéder par un second huissier à une
saisie chez le premier huissier, un montage rendant la décision du 6
inapplicable.
Mardi, un juge de l'exécution a donné raison à Cem Uzan, à la fois en
annulant une ordonnance d'août 2017 autorisant le placement sous
séquestre de ses biens chez l'huissier qui les avait saisis à l'été
2017, et en ordonnant la mainlevée de la seconde saisie du 4 septembre.
"C'est une très grande victoire qui vient mettre en échec la stratégie
de harcèlement procédural de la Turquie", a commenté son avocat,
Matthias Pujos.
L'avocat de l'agence gouvernementale TMSF, Jacques-Alexandre Genet, a
indiqué qu'il fait appel de ce jugement et forme également un recours
contre son exécution immédiate. Cem Uzan pourrait donc ne pas récupérer
ses biens dans l'immédiat.
L'ancien magnat a par ailleurs assigné l'huissier qui avait
ouvert ses coffre-forts en 2017, pour violation de domicile et vol
aggravé.
L'empire Uzan, jadis l'un des plus importants de Turquie, s'est
effondré à partir de 2003. Les autorités turques l'accusent d'avoir
organisé une fraude bancaire massive et plus de 200 entreprises du
groupe avaient été saisies, dont une compagnie de téléphonie mobile,
Telsim, rachetée depuis par le géant britannique Vodafone, et un groupe
de presse.
Au terme d'une multitude de procédures judiciaires, Ankara avait
condamné en 2013 par défaut Cem Uzan à 18 ans et demi de prison et à
rembourser à l'Etat turc quelque 390 millions d'euros.
A ce jour, aucune décision française ne donne force exécutoire à ce
jugement turc dans l'Hexagone. La Turquie a engagé une procédure en ce
sens et une audience doit avoir lieu en février à Paris.
En 2003, la justice américaine avait condamné Cem Uzan et d'autres
membres de sa famille à verser plus de 4,26 milliards de dollars aux
équipementiers américain Motorola et finlandais Nokia pour avoir
détourné des fonds prêtés par les deux groupes. En appel, ce montant
avait été ramené à 3,1 milliards. (AFP, 18 déc
2018)
Clivages
belgo-turcs
Mazyar Khoojinian et Doğan Özgüden

Pour le profane, il est difficile de s’y retrouver dans la mosaïque des
associations belgo-turques qui transposent presque à l’identique les
clivages du pays d’origine. Voici un essai de nomenclature à deux voix,
où l’article principal, rédigé par Mazyar Khoojinian, est entrecoupé
par les éclairages de Doğan Özgüden.
Mazyar Khoojinian est historien (ULB) et spécialiste de l’immigration
turque. Il est l’auteur de Les Turcs à la mine. L’immigration turque
dans l’industrie minière belge, Louvain-la-Neuve, EME Editions, 2018.
Doğan Özgüden est un journaliste turc en exil à Bruxelles depuis 1974.
Il anime la plateforme Info-Türk et les Ateliers du Soleil.
Texte complet en pdf
Autres articles:
– Erdogan superstar ?, conversation avec Altay Manço
– L’importation de la haine, Gülsüm Alan
– Témoignage, Basir Hamarat
– Témoignage, Sema Aydogan
Numéro 106, décembre 2018, 130 pages, 12Euros.
En librairie ou disponible sur commande : info@revuepolitique.be
Deux
conseillers turcs schaerbeekois quittent la majorité
Même pas
une
semaine après l’installation du Conseil communal de Schaerbeek, voilà
déjà que deux conseillers communaux de la Liste du Bourgmestre tendance
Défi ont annoncé qu’ils siègeraient comme indépendants. pas d’autre
explication pour le moment.
Les deux
élus :
Emel Köse (504 voix de préférence) et Yusuf Yildiz (573 voix) sont
considérés comme des proches de l’ancien échevin Saït Köse qui ne s’est
pas représenté aux élections communales en raison de son inculpation
pour une affaire d’ordre privé.
La majorité
schaerbeekoise comptait 27 sièges sur 47. Avec ces départs elle se
fragilise à 25.
Cela promet
de
l’ambiance au prochain Conseil communal du 17 décembre et pose aussi
question quant à l’élection des membres du Conseil du CPAS suite à la
décision des deux élus qui ont peut l’imaginer, n’ont pas dû être
satisfaits dans la distribution de mandats dérivés.
Bernard
Clerfayt commence donc en fanfare sa nouvelle majorité avec un Conseil
communal où siègent de plus désormais 6 PTB. On a parfois bien plus de
souci à gérer ses propres ouailles que ses partenaires politiques…
*
On a bien
senti
que le départ de Bernard Guillaume du Collège échevinal de Schaerbeek,
n’était pas une décision issue d’un choix totalement voulu mais une «
nécessité » au vu des attentes des libéraux schaerbeekois de renouveler
leur cadre et de laisser monter au Collège Lorraine de Fierlant et
Sophie Querton (CPAS). Aussi dans son discours d’aurevoir car il reste
malgré tout conseiller communal et président de l’asbl Pater Baudry et
doyen désormais du Conseil communal, Bernard Guillaume a laissé
transparaître son émotion et ses regrets.
*
A noter que
le
cabinet historique de l’Etat civil-Population au rez-de-chaussée ne
sera pas occupé par Sadik Koksal, nouvel échevin de l’Etat
civil-Population mais par l’échevine Lorraine de Fierlant.
http://www.jeanpierrevangorp.info/site/?paged=2
Palmarès du 18ème Festival Cinéma Méditerranéen de
Bruxelles
La 18ème édition du Festival Cinéma Méditerranéen de Bruxelles s’est
clôturée ce vendredi 7 décembre à l’issue de la cérémonie de remise de
prix.
Le festival, dont la mission est d'élargir notre vision du monde et
aider à mieux comprendre les autres cultures, avait choisi cette année
de mettre en avant les jeunes, espoirs de la Méditerranée, et la
solidarité envers les migrants, souvent mise à rude épreuve en Europe.
Le Jury officiel était présidé par le réalisateur Sam Garbarski. À ses
côtés, on retrouve les comédiennes belge et marocaine Lucie Debay et
Nadia Kounda et les comédiens italien et franco-algérien Laurent
Capelluto et Farid Bentoumi.
"Sibel" de
Çağla Zencirci & Guillaume Giovanetti a remporté le Grand Prix du
Jury de cette 18ème édition. Ce film met en scène Sibel (Damla Sönmez),
jeune fille qui vit avec son père et sa sœur dans un village isolé des
montagnes de la mer noire en Turquie. Muette, elle communique grâce à
la langue sifflée ancestrale de la région. Rejetée par les autres
habitants, elle traque sans relâche un loup qui rôderait dans les
hauteurs de la forêt. C'est alors que sa route croise celle d'un
fugitif...
Le Jury a
tenu à récompenser ce film pour sa vraie force cinématographique, et la
façon de raconter de manière irrésistible ce qui est souvent pénible à
entendre avec des mots, mais aussi pour l'interprétation exceptionnelle
de la comédienne principale, Damla Sönmez.
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