Droits
de l'Homme / Human Rights
Mandats d'arrêt contre 300 militaires soupçonnés de
liens avec Gülen
Les autorités turques ont émis vendredi
des mandats d'arrêt contre près de 300 militaires soupçonnés d'être
liés au prédicateur Fethullah Gülen, bête noire d'Ankara dont les
partisans sont traqués depuis une tentative de coup d'Etat en 2016, a
annoncé le parquet d'Istanbul.
Au total, 295 militaires en service actif, dont la moitié dans l'armée
de terre, sont visés par les mandats d'arrêt, a indiqué le parquet
d'Istanbul dans un communiqué, précisant que deux colonels font partie
des suspects. Le nombre de militaires arrêtés n'était pas connu dans
l'immédiat.
Ils sont soupçonnés d'être membres de la confrérie du prédicateur
Gülen, un septuagénaire qui vit reclus aux Etats-Unis depuis une
vingtaine d'années et que le gouvernement turc accuse d'être derrière
une tentative de coup d'Etat survenue en juillet 2016.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan accuse le prédicateur Gülen, un
ancien allié, d'avoir demandé à ses partisans d'infiltrer les
institutions, de l'armée aux écoles, en passant par les tribunaux et
les médias, dans le but de mettre en place un "Etat parallèle".
M. Gülen nie tout lien avec le putsch avorté et affirme diriger un
réseau pacifique d'ONG et d'écoles.
Après le putsch manqué, les autorités turques ont lancé des purges
d'une ampleur sans précédent dans l'histoire moderne du pays : quelque
55.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou
suspendues.
Plus de deux ans et demi après le coup de force, les arrestations se
poursuivent à un rythme effréné avec plusieurs centaines de personnes
interpellées chaque semaine.
Ces purges, qui ne touchent pas seulement les partisans présumés de
Gülen mais aussi les milieux prokurdes et des médias critiques, sont
régulièrement critiquées par les organisations de défense des droits
humains. (AFP,
22 février
2019)
La
Turquie arrête plus de 700 personnes soupçonnées
de liens avec Gülen
Au moins 729 personnes soupçonnées de liens avec le prédicateur
Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir fomenté le putsch manqué de
juillet 2016, ont été arrêtées mardi à travers la Turquie, a annoncé le
parquet d'Ankara.
"729 arrestations ont eu lieu", a déclaré le parquet, qui a envoyé dans
la matinée aux autorités locales de 75 des 81 provinces de Turquie les
noms de 1.112 personnes soupçonnées de liens avec la confrérie
guléniste.
L'agence étatique Anadolu avait fait état un peu plus tôt de 641
arrestations.
Le parquet avait indiqué plus tôt avoir envoyé cette liste en lien avec
une enquête sur la fuite du sujet d'un examen d'entrée dans la police
en 2010, imputée aux réseaux gulénistes.
"Nous ne pouvons pas savoir si les personnes dont nous avons envoyé les
noms vont être simplement convoquées pour une déposition ou arrêtées",
a précisé à l'AFP une source judiciaire, interrogée à propos de cette
liste.
"A Ankara, nous avons arrêté 45 personnes, mais nous ne savons pas ce
qui sera décidé dans les autres provinces", a ajouté cette source.
Ce nouveau coup de filet, l'un des plus importants de ces derniers
mois, survient alors que les purges lancées après le putsch manqué du
15 juillet 2016 se poursuivent à un rythme soutenu, avec des dizaines,
voire des centaines d'arrestations hebdomadaires.
Le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu avait prévenu dimanche qu'une
"nouvelle opération d'envergure" était en préparation contre les
gulénistes. "Nous les éradiquerons de ce pays", avait-il déclaré.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées
depuis le putsch manqué et plus de 140.000 limogées ou suspendues.
Les autorités turques accusent M. Gülen d'avoir créé un "Etat
parallèle" dans l'objectif de renverser le gouvernement turc et d'avoir
été le cerveau de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016.
Mais le prédicateur, qui réside depuis une vingtaine d'années aux
Etats-Unis, nie catégoriquement tout lien avec le putsch manqué. (AFP, 12 février
2019)
5
Lawyers on 20th Day of Their Hunger Strike
‘Against Unlawfulness’
Five jailed lawyers from the Progressive Lawyers Association (ÇHD) and
People's Law Bureau (HHB) have been on a hunger strike for 20 days.
Speaking to bianet about the hunger strike of the lawyers, Meral
Yıldırım, who has also gone on a hunger strike together with her mother
in support of her husband lawyer Engin Gökoğlu, has stated that the
lawyers will continue their hunger strike until their hearing on March
18-21, 2019.
The lawyers who are currently on hunger strike and the prisons where
they are held are as follows: Aycan Çiçek (Düzce), Aytaç Ünsal
(Burhaniye), Behiç Aşçı and Selçuk Kozağaçlı (Silivri), Engin Gökoğlu
(Tekirdağ).
"They are on a hunger strike against unlawfulness"
Meral Yıldırım has stated that the lawyers have started a hunger strike
with the aim of raising concerns over the unlawful practices that they
have encountered during their judicial process and added that they will
make a decision afterwards, depending on the developments:
"They were arrested again shortly after being released, the court board
was changed before they were re-arrested and they are held in prisons
in different provinces though they were all arrested and put on trial
in İstanbul... They are on a hunger strike against such unlawful
practices."
Speaking about her meeting with her husband lawyer Engin Gökoğlu, who
has also gone on a hunger strike in prison, Yıldırım has said, "He told
me that they will greet the hearing with hunger strikes and do not want
to experience any other unlawfulnesses."
"The court demanded an opinion as to the accusations from the
Prosecutor's Office for the second time, the Prosecutor's Office will
present its opinion in this hearing. They are trying to quickly give a
verdict."
"We live all these unlawfulnesses together with them"
Mother of Yıldırım, İpek Yıldırım has also been on a hunger strike with
her daughter for the last six days. Meral Yıldırım has stated that her
hunger strike will also continue until the hearing:
"As their families, we are experiencing all these unlawfulnesses
together with them. They have been arrested for 16 months and we are
supporting them by joining in their hunger. They will have been on a
hunger strike for 54 days when their hearing is held."
Yaprak Türkmen, an attorney for the arrested lawyers, will also go on a
reversible hunger strike tomorrow (February 13) in solidarity with the
jailed lawyers. Until the hearing, the other attorneys representing the
hunger striker lawyers will also go on reversible hunger strikes.
Protest in front of courthouse
Lawyer Didem Baydar Ünsal, who is also tried as part of the same
lawsuit and whose husband Aytaç Ünsal has also gone on a hunger strike
in prison, has been staging a protest in front of İstanbul Courthouse
in Çağlayan.(BIA,
12 February 2019)
Des
milliers de manifestants en
soutien aux grévistes de la faim
Des milliers de manifestants se sont rassemblés dimanche à Istabul à
l'appel du Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde) pour
soutenir les grévistes de la faim protestant contre les conditions
d'incarcération du leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK),
Abdullah Öcalan.
Les manifestants ont convergé vers une place de Bakirkoy, dans la
partie européenne de la ville, au milieu de mesures de sécurité très
strictes de la police, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Je salue mes amis qui résistent en prison. Ils nous honorent, ils ne
sont pas seuls", a déclaré un militant du HDP, Fahit Ulas.
"Si nécessaire, nous nous sacrifierons pour cette cause. Nous ne
craignons rien", a-t-il ajouté.
Quelque 250 détenus ont engagé dans toute la Turquie une grève de la
faim en soutien à la députée du HDP, Leyla Guven, qui a cessé de
s'alimenter depuis plus de deux mois pour obtenir qu'Abdullah Öcalan
puisse rencontrer régulièrement ses avocats et des membres de sa
famille.
Abdullah Öcalan, l'un des fondateurs du PKK, interdit, est emprisonné à
vie non loin d'Istanbul depuis son arrestation en 1999.
Un député du HDP participant à la manifestation de dimanche, Garo
Paylan, a souhaité devant l'AFP que les autorités répondent aux
revendications de Leyla Guven, "avant qu'il n'y ait un décès".
Des centaines de prisonniers kurdes avaient mis un terme à une grève de
la faim de 68 jours en 2012, après que Abdullah Öcalan leur eut demandé
de le faire.
Le HDP demeure sous la surveillance des autorités turques, qui
l'accusent d'entretenir des liens avec le PKK. Plusieurs de leurs
députés sont sous les verrous, parmi lesquels l'ancien dirigeant du
parti, Selahattin Demirtas.
"Le HDP, c'est la même chose que le PKK ... C'est clair comme de l'eau
de roche", a déclaré dimanche à la télévision publique TRT le président
turc Recep Tayyip Erdogan. (AFP, 3 février 2019)
Arrestation d'une suspecte dans une attaque
anti-américaine
La police d'Istanbul a arrêté samedi une
femme soupçonnée d'être impliquée dans une attaque contre le consulat
américain de la ville en 2015, a annoncé le gouvernorat local.
Cette personne, identifiée comme Hatice Kilic et accusée de faire
partie d'un groupe d'extrême gauche interdit, a été appréhendée dans le
quartier d'Avcilar de la grande métropole turque.
Deux femmes armées avaient attaqué en août 2015 les locaux fortifiés du
consulat américain, situé à Istinye, un quartier paisible de la
périphérie d'Istanbul.
L'une d'elle a été blessée et arrêtée peu après l'attaque, mais Hatice
Kilic avait réussi à s'enfuir, amenant les autorités à offrir une
récompense de 1,5 million de livres turques (250.000 euros) pour toute
information permettant sa capture.
L'attaque a été revendiquée par le DHKP-C, un groupe d'extrême gauche
classé comme "terroriste" en Turquie, qui avait déjà visé l'ambassade
américaine à Ankara en 2013, tuant un employé de sécurité turc. (AFP, 2 fév 2019)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
28
Academics Sentenced to a Total of 59 Years in
Prison
The trial of academics, who have been charged with "propagandizing for
a terrorist organization" for having signed the declaration entitled
"We will not be a party to this crime" prepared by the Academics for
Peace, continued at the İstanbul Courthouse yesterday (February 21).
The 33rd Heavy Penal Court has given its judgment on 27 academics,
whose cases were previously combined. The following academics have been
sentenced to 2 years and 3 months in prison for "propagandizing for a
terrorist organization" because they did not "show remorse":
Dr. Lecturer İlkay Yılmaz, Prof. Dr. Hülya Kirmanoğlu from İstanbul
University, Research Associate Eda Aslı Şeran, Dr. Lecturer İsmet Akça
from Yıldız Technical University, Dr. Lecturer Ahmet Bekmen, Dr.
Lecturer Özgür Müftüoğlu, Dr. Lecturer Nihan Aksakallı, retired Assoc.
Prof. Haydar Durak, Dr. Lecturer Aysuda Kölemen from Kemerburgaz
University, Lecturer İlkay Özkuralpli from Arel University, Esra
Kaliber, Prof. Dr. Zeynep Tül Süalp from Bahçeşehir University, Dr.
Lecturer Öznur Yaşar Diner, Lecturer Remzi Orkun Güner.
Deferred prison sentence for 15 academics
The court has sentenced the following academics to 1 year, 10 months
and 5 days in prison for "propagandizing for a terrorist organization":
Seçkin Sertdemir Özdemir, Dr. Lecturer F.A.A., Research Associate Gözde
Aytemur Nüfusçu, Assoc. Prof. Y.Y. from Koç University, Lecturer Elif
Akçalı from Kadir Has University, Dr. Lecturer T.D., Prof. Dr. Yüksel
Taşkın, Prof. Dr. Meltem Ahıska from Boğaziçi University, Dr. Ayşe
Nilüfer Durakbaşa, postgraduate student Cihan Yapıştıran, postgraduate
student İrfan Keşoğlu, Dr. Lecturer Doğan Çetinkaya, Dr. Lecturer N.M.
from Nişantaşı University.
The announcement of the verdict has been deferred for those who were
sentenced to less than 2 years in prison. Those who were sentenced to
more than 2 years will appeal against the ruling. (BIA, 22 February
2019)
Prison à vie requise contre le mécène Osman Kavala
Un procureur turc a requis mercredi la
prison à perpétuité contre l'homme d'affaires et mécène Osman Kavala,
figure majeure de la société civile, l'accusant de "tentative de
renversement du gouvernement" pour son soutien à des manifestations
anti-Erdogan.
L'acte d'accusation le visant a été envoyé à un tribunal qui doit
encore l'accepter avant de fixer une date de procès. Outre M. Kavala,
15 autres personnes sont visées par le procureur, qui réclame la même
peine pour tous, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.
D'après l'agence, d'autres personnalités connues, comme le journaliste
Can Dündar, réfugié en Allemagne, et l'acteur Mehmet Ali Alabora,
figurent parmi les personnes visées par l'acte d'accusation finalisé
mercredi.
Détenu depuis plus d'un an dans la prison de Silivri, près d'Istanbul,
M. Kavala est accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'avoir
financé des manifestations antigouvernementales en 2013, connues sous
le nom de "mouvement de Gezi".
M. Kavala, un mécène respecté dans les cercles intellectuels en Turquie
et à l'étranger, notamment en France, a été interpellé le 18 octobre
2017 puis placé en détention provisoire le 1er novembre suivant.
Son incarcération est régulièrement dénoncée par des responsables
européens et des défenseurs des droits de l'homme.
En octobre dernier, dans un message écrit en prison et lu par ses
avocats, M. Kavala disait n'avoir "rien à voir" avec les accusations
pesant contre lui. "Je veux retrouver ma liberté, ma famille et mes
amis le plus vite possible", écrivait-il.
Dans un message diffusé sur twitter, la rapporteure du Parlement
européen sur la Turquie, Kati Piri, s'est déclarée "choquée, furieuse
et attristée" par les accusations à l'encontre d'Osman Kavala.
"L'accuser de 'tentative de destruction de la République de Turquie'
est totalement fou", a ajouté Kati Piri.
M. Kavala est régulièrement pris pour cible par la presse proche du
pouvoir turc qui l'accuse pêle-mêle d'être lié à une tentative de coup
d'Etat en juillet 2016 et à un retentissant scandale de corruption
visant l'entourage de M. Erdogan en décembre 2013.
- "Soros rouge" -
Né à Paris en 1957, il est le co-fondateur de l'une des plus grandes
maisons d'édition turques, Iletisim Yayinlari, et préside une ONG,
Culture Anatolie, qui oeuvre à surmonter les différences au sein de la
société turque à travers la culture et les arts.
M. Kavala, qui milite pour la reconnaissance du génocide arménien, est
régulièrement qualifié de "Soros Rouge" par la presse
progouvernementale, en référence au milliardaire et philanthrope
américain d'origine hongroise George Soros.
En novembre, le président Erdogan avait violemment critiqué M. Kavala,
l'accusant d'être à la solde du "célèbre juif hongrois Soros". L'Open
Society Foundation de George Soros a mis fin à ses activités en Turquie
après ces déclarations.
Les manifestations de Gezi ont débuté en mai 2013 avec l'opposition
d'un petit noyau de militants écologistes à un projet d'aménagement à
Istanbul avant de se transformer en mouvement de contestation plus
global contre M. Erdogan, qui était alors Premier ministre.
Les manifestations ont été réprimées et des poursuites engagées. M.
Erdogan martèle sans cesse que le mouvement de Gezi était une
préfiguration de la tentative de putsch du 15 au 16 juillet 2016.
La répression contre les sympathisants de Gezi a connu un regain
d'intensité à l'automne 2018, soit plus de cinq ans après les
manifestations, avec l'arrestation de plusieurs universitaires et
figures de la société civile proches de M. Kavala.
La Turquie est régulièrement pointée du doigt par les organisations de
défense des droits humains qui s'inquiètent de la dégradation de l'état
de droit ces dernières années.
Depuis le mouvement de Gezi, la plupart des manifestations sont
interdites dans le centre d'Istanbul. La très touristique place Taksim,
lieu emblématique des manifestations de 2013, est régulièrement bouclée
par des barrières de sécurité et des blindés de la police.
L'arrestation de M. Kavala s'inscrit en outre dans un contexte de
purges massives depuis le putsch manqué de 2016, imputé par Ankara au
prédicateur Fethullah Gülen qui réside aux Etats-Unis. Ce dernier a
formellement démenti toute implication.
Depuis le coup de force, plus de 55.000 personnes ont été arrêtées et
plus de 140.000 limogées ou suspendues. (AFP, 20 février
2019)
Rassemblement dénonçant la condamnation de
journalistes
Une centaine de personnes se sont
rassemblées devant un tribunal d'Istanbul jeudi pour dénoncer la
condamnation d'anciens journalistes d'un quotidien d'opposition,
confirmée cette semaine en appel.
Un tribunal a confirmé mardi la condamnation à des peines allant de
deux ans et demi à plus de huit ans de prison de 14 anciens dirigeants
et journalistes du quotidien Cumhuriyet, farouchement critique du
président Recep Tayyip Erdogan.
Arborant des autocollants avec les visages des journalistes condamnés,
une centaine de personnes, dont des avocats et des députés
d'opposition, se sont rassemblés devant le palais de justice de
Caglayan, à Istanbul, selon des journalistes de l'AFP.
"C'est le moment de nous rappeler ce que nous disions dès le début de
cette affaire : la décision du tribunal signe la fin de la presse
libre", a déclaré Me Tora Pekin, l'un des avocats des journalistes.
Les 14 anciens collaborateurs de Cumhuriyet, dont le patron Akin
Atalay, le rédacteur en chef Murat Sabuncu et le chroniqueur Kadri
Gürsel ont été condamnés en avril dernier pour avoir aidé des
"organisations terroristes".
Rejetant toutes les accusations, ils ont dénoncé pendant le
procès une manoeuvre du pouvoir visant à abattre Cumhuriyet.
Aucune des personnes condamnées ne travaille plus pour le journal
qu'elles ont quitté ou dont elles ont été limogées après un changement
brusque de l'équipe dirigeante l'an dernier.
Leur procès a suscité les critiques de pays occidentaux et de
défenseurs des libertés.
Comparaissant pour la plupart détenus, les journalistes avaient été
graduellement remis en liberté conditionnelle pendant le procès et
laissés libres après le verdict dans l'attente de la procédure en appel.
Après le rejet de leur appel mardi, les ex-collaborateurs de Cumhuriyet
condamnés à des peines de prison supérieures à cinq ans peuvent encore
saisir la Cour de cassation. (AFP, 21 février
2019)
Out
of 123 imprisoned journalists, 47 were convicted, 34
were on trial
Termination of the resolution process of the Kurdish question in 2015
and the coup attempt in 2016 caused the media to be a target of
repression through security policies, just as the civil society and the
academy.
In 2018, many international organizations such as the Organization for
Security and Co-operation in Europe (OSCE), the European Parliament,
the Committee of Ministers of the Council of Europe and international
journalism organizations have raised their voice against unlawful
practices in Turkey. Institutions like the state broadcaster TRT and
General Directorate of Press, Broadcast and Information (BYEGM) have
become affiliated with the presidency in the new system of an empowered
presidency, and the preparations for more strict control on the media
has been completed.
Documenting that at least 125 media employees were convicted upon Anti
Terror Law and Turkish Penal Code, BİA Media Monitoring Report almost
lets us know that "the arrested journalists will become convicted" in
2019.
The report underpins that apart from a couple of judgments in the first
months of 2018, the European Court of Human Rights (ECtHR) and the
Constitutional Court have become functionless.
In the last two years, 7 journalists have been sentenced to five life
sentences and 45 years in prison in total for "attempting coup" and
"targeting the security of the state"; 64 journalists have been
sentenced to 480 years and 2 months in prison in total for "managing a
terrorist organization", "being a member of a terrorist organization"
and "aiding a terrorist organization"; 52 journalists have sentenced to
prison for 122 years, 6 months and 3 days (14 years, 10 months and 7
days of sentences deferred) upon the Anti Terror Law.
123 journalists were behind bars due to occupational and political
activities. 47 journalists were taken into custody, 19 reporters and
one media organization were assaulted, 20 journalists, reporters and
columnists were convicted of "insulting the President" because their
news stories and criticism. At least 2,950 news stories on the internet
were blocked upon the rulings of the Penal Courts of Peace. (BIA, 20 February
2019) - Full
Report
Les
peines de prison de journalistes d'opposition
confirmées
en appel
Un tribunal turc a confirmé en appel
mardi des peines de prison ferme contre d'anciens journalistes du
quotidien d'opposition Cumhuriyet dont le procès est devenu le symbole
des atteintes à la liberté de la presse sous Recep Tayyip Erdogan.
Un tribunal d'Istanbul a rejeté mardi le recours déposé par 14 anciens
dirigeants ou collaborateurs de Cumhuriyet après leur condamnation en
première instance l'an dernier, selon la décision de la cour consultée
par l'AFP.
Accusés d'avoir aidé des "organisations terroristes", ils avaient été
condamnés en avril 2018 à des peines allant de deux ans et demi à plus
de huit ans de prison. Leur procès, très suivi à l'étranger, a suscité
les critiques de pays occidentaux et de défenseurs des libertés.
Après le rejet en appel, les ex-collaborateurs de Cumhuriyet condamnés
à des peines de prison supérieures à cinq ans peuvent encore saisir la
Cour de cassation. C'est le cas notamment de l'ex-patron du journal
Akin Atalay ou de l'ancien rédacteur en chef Murat Sabuncu.
En revanche, selon Cumhuriyet, six de ses anciens collaborateurs
condamnés à moins de cinq ans de prison devront retourner derrière les
barreaux pour purger le reste de leur peine.
C'est le cas notamment du caricaturiste Musa Kart. Comme la plupart de
ses anciens collègues condamnés l'an dernier, il avait été remis en
liberté provisoire pendant le procès, et laissé libre dans l'attente de
la procédure en appel.
"Le gouvernement a dit : +Renvoyez le caricaturiste en prison !+ Oui,
je vois le chemin de la prison qui s'ouvre une nouvelle fois devant
moi. Prenez soin de vous", a déclaré sur Twitter Musa Kart, récompensé
l'an dernier du Prix international du dessin de presse.
Ancien journaliste d'investigation devenu député d'opposition, Ahmet
Sik, qui peut encore saisir la Cour de cassation après avoir vu
confirmée sa condamnation à sept ans et demi de prison, a réagi en
partageant sur Twitter une citation attribuée au philosophe français
Voltaire.
"Nous n'avons que deux jours à vivre, ce n'est pas la peine de les
passer à ramper sous des coquins méprisables", a tweeté Ahmet Sik.
- "Opération punitive" -
Pour Erol Onderoglu, représentant en Turquie de Reporters sans
frontières (RSF), la décision du tribunal mardi montre que les
autorités sont "déterminées à aller jusqu'au bout de leur opération
punitive" contre Cumhuriyet, l'un des derniers journaux critiques du
pays.
Le rejet de l'appel "montre une fois de plus comment des procès
politiquement motivés et des verdicts incohérents sont tout simplement
validés par des décisions en appel tout aussi partiales", a dénoncé
Andrew Gardner, chercheur à Amnesty International en Turquie.
Contrairement à Musa Kart et ses autres anciens collègues appelés à
retourner derrière les barreaux, le chroniqueur Kadri Gürsel ne sera
pas renvoyé en prison en raison du temps qu'ils a déjà passé en
détention provisoire pendant le procès, selon Cumhuriyet.
L'"affaire Cumhuriyet", qui a commencé fin 2016 après l'arrestation
d'une vingtaine de collaborateurs du journal, est devenue le symbole de
la détérioration de la liberté de la presse en Turquie, notamment
depuis une tentative de coup d'Etat survenue en juillet 2016.
Le pays occupe la 157e place sur 180 au classement 2018 de la liberté
de la presse établi par RSF.
Outre cette épreuve judiciaire, Cumhuriyet a traversé une difficile
transition l'an dernier avec un changement brusque de l'équipe
dirigeante.
En signe de protestation, plusieurs dizaines de journalistes, dont la
plupart de ceux qui ont été condamnés lors du procès, ont démissionné.
(AFP, 19
février
2019)
Turkey
is World's Largest Imprisoner of Journalists'
Releasing a new report entitled "Democracy At Risk: Threats And Attacks
Against Media Freedom In Europe," the Council of Europe has stated that
out of 130 journalists who are behind bars in Europe, 110 are in Turkey.
Based on 140 serious violations reported to the Council, the report
evaluates the state of freedom of press in Europe.
The report has been prepared by 12 partners of the Council of Europe's
Platform for the Protection of Journalism and Safety of Journalists.
Secretary General of the Council of Europe Thorbjørn Jagland has
announced the report in a meeting in Strasbourg.
Map of the World Press Freedom Index by the Reporters Without Borders
(RSF).
Jagland said, "Freedom of expression is crucial for the realization of
all other human rights and it deserves the highest attention of our
member states. The report can serve as a basis for dialogue with the
member states on the ways to improve the media freedom environment."
According to the report, the number of attacks against journalists
significantly increased in 2018 compared to previous years. The number
of threats reported, including death threats, was doubled.
Also, arbitrary detentions of journalists continued while there has
been no progress in a number of long-standing cases of impunity for
murder of journalists.
A number of new legislative initiatives have weakened media freedom as
well, according to the report.
The report stated that 140 alerts concerning 32 of the 37 Council of
Europe member states were submitted to the Platform in 2018.
The Council's report also mentioned the journalist murders that took
place last year, saying, "The murders of Daphne Caruana Galizia in
Malta in 201776 and of Ján Kuciak and his fiancée in Slovakia in 2018
have dramatically raised public and official awareness in the EU of the
twin crisis of journalist safety and impunity."
What does the report say about Turkey?
Defining Turkey as the "the world's biggest jailer of journalists," the
report said that 130 journalists across Europe were behind bars and 110
of them were in Turkey at the end of 2018.
"In 2018, journalists in Turkey continued to face extraordinary
repression. Despite the official ending of the state of emergency in
July 2018, Turkey remains the world's largest imprisoner of journalists
and has been rated as one of the worst performers in the world in terms
of freedom of expression and media freedom" the report stated.
The report also said, "Since the attempted coup of July 2016, and under
the state of emergency which was imposed thereafter, over 200
journalists have been arrested or detained on account of their
publications. Arrests of journalists and media workers continued
throughout 2018, in particular in the southeast of the country.
The following remarks were also made in the report:
"Evidence obtained through torture is deemed admissible"
The majority of arrested journalists face charges of membership in or
propaganda of various groups considered terrorist organizations by the
Turkish government, including the so-called FETÖ movement or the PKK
The use of prolonged solitary confinement against detained journalists
is another issue, with journalists including Deniz Yücel and Nedim
Türfent spending months alone, treatment tantamount to torture under
ECtHR case law. Evidence obtained through torture has also been deemed
admissible by judges in trials against journalists."
"The lower court did not abide by the Constitutional Court's verdict"
The report also mentioned the cases of journalists Mehmet Altan and
Şahin Alpay.
"In January 2018, the Constitutional Court of Turkey ruled that the
fundamental rights of journalists Mehmet Altan and Şahin Alpay had been
violated by their detention and that the two journalists should be
released from custody. Despite the judgment, criminal courts rejected
the journalists' request to be freed.
"Under Article 153 of the Turkish Constitution, all Constitutional
Court rulings enter into force immediately and are binding for the
legislative, executive and judicial organs, including the
administration and officials. The decision of the lower court appeared
to be the direct result of political pressure, amounting to
interference with its independence and indicating a grave violation of
the rule of law."
Turkey was one of the four countries which were examined in a separate
part in the report. The other three were Italy, Hungary and Russia. (BIA, 13 February 2019)
IPI: Resolution on ineffective domestic legal remedy
for journalists in Turkey
The lack of visible improvements in freedom of the media in Turkey
since the state of emergency was lifted on 18 July 2018 is of great
concern. The mass arrests, detention and sentencing of Turkey’s
journalists continue to be used as methods to stifle dissenting voices
across society.
According to data from the International Press Institute (IPI), 155
journalists and media executives were in prison as of 29 January 2019.
This figure makes Turkey the country with the highest number of
imprisoned journalists in the world.
Points of concern to the signatories of this resolution are, among
others:
• the lack of independence and impartiality of the judiciary in Turkey;
• the lack of a speedy recourse to justice both domestically and before
the European Court of Human Rights;
• the practice in Turkey of criminalizing journalism by committing
journalists to lengthy pretrial detention;
• the slow production of indictments in journalist cases in Turkey and
the use of journalistic material as evidence to convict journalists; and
• the failure of public prosecutors in Turkey to exhaustively prove the
legal criteria in place to establish the charge of “membership of a
terrorist organization” in the case of journalists.
RECOMMENDATIONS
To the Government of Turkey:
1. Turkey must fulfil its obligations under national and international
law to protect journalists’ rights
• to liberty and security;
• to freedom of expression;
• to the right to receive and disseminate the news; and
• to a fair trial including:
- the presumption of innocence;
- the right to appear physically before a judge in a timely manner; and
- the right to receive a fair hearing within a reasonable timeframe,
conducted by an independent and impartial judicial panel.
2. The judiciary in Turkey must require public prosecutors to produce
indictments in a timely manner, especially in cases where the defendant
is held in pretrial detention. Evidence in indictments against
journalists must be required to be proven beyond reasonable doubt of
criminal activity.
3. Turkey must release all journalists held in pretrial detention in
whose cases journalistic evidence is cited as proof of criminal
activity.
4. All journalists imprisoned on unsubstantiated allegations or as a
result of the practice of journalism should be immediately freed.
5. The Turkish judiciary should take all steps to fulfil its obligation
to ensure that rulings in freedom of expression cases are in line with
decisions by the European Court of Human Rights and relevant
international standards, especially as regards the right to personal
freedom and the right to a fair trial.
6. Turkey must ensure that journalists’ right to freedom of expression;
their right to engage in critical, well-founded reporting in the public
interest; and their right to disseminate the news are protected in
order to restore the plurality of voices and alternative news sources
for the people of Turkey.
7. The Public Advertising Authority (Basın İlan Kurumu) must ensure
that public advertising revenue is given out, in accordance with its
own guidelines, to pro- government and independent media alike. It must
not deprive the few remaining independent printed daily newspapers in
Turkey of much-needed state advertising revenue.
8. Turkey must fulfil its responsibility to provide journalists with
the personal security to which they are entitled under the constitution
and allow them to carry out their work without fear of arbitrary arrest
or detention, and must condemn any threats to journalists’ safety
expressed in public by officers of the state or private persons.
9. The Reform Action Group formed of ministers of state in Turkey is
invited to act upon these recommendations as they undertake the
impending reform of Turkey’s judiciary.
To regional actors:
10. European institutions and decision-makers should reinforce these
recommendations in their discussions with Turkish ministers in 2019. (IPI, 13 February 2019)
Deferred Prison Sentence of 15 Months for 3
Academics
Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a
terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We
will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace,
continued in İstanbul Çağlayan Courthouse today (February 13).
Five academics had their hearings at five separate courts.
At the İstanbul 36th Heavy Penal Court: Lecturer Deniz Parlak from
Kemerburgaz University had her fourth hearing; Prof. Dr. M.G. and Dr.
Lecturer S.Y. from Boğaziçi University and Prof. Dr. Tahsin Yeşildere
from İstanbul University had their third hearings.
At the İstanbul 37th Heavy Penal Court: Assoc. Prof. Dr. Feryal
Saygılıgil from Arel University had her fourth hearing.
Deferred prison sentence for 3 academics
Announcing its judgement on Tahsin Yeşildere, S.Y. and M.G., the board
of the İstanbul 36th Heavy Penal Court has ruled that the academics
shall be sentenced to 1 year and 3 months in prison on charge of
"propagandizing for a terrorist organization" as per the Article 7/2 of
the Anti-Terror-Law (TMK). The pronouncement of all three verdicts has
been suspended.
In the other two hearings at the İstanbul 37th and 36th Heavy Penal
Courts, Meriç Eyüboğlu, the attorney of academics Feryal Saygılıgil and
Deniz Parlak, requested recusation. Both courts rejected the request of
the attorney and adjourned the hearings to a further date.(BIA, 13 February 2019)
Khashoggi: nouvelles révélations
embarrassantes pour le prince
Des révélations embarrassantes pour Ryad ont relancé jeudi le débat sur
le rôle du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane dans
l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, au moment où Donald Trump
est de nouveau sommé par le Congrès américain de désigner et punir les
responsables.
Selon le New York Times, le jeune et puissant dirigeant du royaume,
surnommé "MBS", avait dit en 2017 à un proche conseiller, Turki
Al-Dakhil, qu'il utiliserait "une balle" contre le journaliste saoudien
s'il ne rentrait pas en Arabie saoudite et ne mettait pas en sourdine
ses critiques à l'égard du régime.
Cette conversation, qui date de septembre 2017, soit un an avant le
meurtre, a été interceptée par le renseignement américain, rapporte le
quotidien, citant des responsables américains et étrangers.
Le 2 octobre, Jamal Khashoggi, qui collaborait notamment avec le
Washington Post et résidait aux Etats-Unis, a été tué et démembré dans
le consulat de son pays à Istanbul par un commando d'agents saoudiens
venus depuis Ryad.
Le 10 octobre, un groupe de sénateurs américains, républicains et
démocrates, ont activé une loi qui oblige Donald Trump à dire au
Congrès, dans un délai de 120 jours qui prend fin vendredi, quels
ressortissants étrangers il considère responsables de cet assassinat --
et à prendre, le cas échéant, des sanctions à leur encontre.
Interrogé sur cette obligation légale, le porte-parole de la diplomatie
américaine Robert Palladino a répondu jeudi que le gouvernement
américain avait déjà sanctionné mi-novembre 17 responsables saoudiens.
"Je n'ai rien à ajouter aujourd'hui", a-t-il dit, semblant minimiser
cette date-butoir, tout en assurant vouloir "continuer à travailler
avec le Congrès" dont il partage "l'indignation".
Or parmi ces 17 personnes sanctionnées, aucun haut dirigeant saoudien
n'a été mis en cause, alors que le Sénat américain, pourtant contrôlé
par le camp républicain du président, a adopté par consentement unanime
une résolution jugeant le prince héritier "responsable" du meurtre.
- Des sénateurs passent à l'acte -
L'administration Trump affirme ne pas disposer de preuve irréfutable de
l'implication directe du dirigeant saoudien, bien que les sénateurs,
après avoir été informés à huis clos à l'automne des conclusions de la
CIA, aient assuré avoir été confortés dans leur mise en cause du prince
héritier.
La rapporteure spéciale de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires a
de son côté affirmé jeudi détenir des "preuves" montrant que le meurtre
avait été "planifié et perpétré par des représentants de l'Etat
d'Arabie saoudite".
Ryad dément catégoriquement toute responsabilité de Mohammed ben
Salmane, et l'administration Trump a clairement fait savoir que
l'alliance "stratégique" avec l'Arabie saoudite était, quoi qu'il en
soit, prioritaire.
Lors d'une rencontre jeudi à Washington, le chef de la diplomatie
américaine Mike Pompeo et le ministre d'Etat saoudien aux Affaires
étrangères Adel al-Jubeir "sont convenus de l'importance de voir
l'Arabie saoudite poursuivre ses investigations" de "manière
transparente" pour que "toutes les personnes impliquées rendent des
comptes", selon le département d'Etat.
"Le président Trump donne clairement plus de poids à la parole d'un
dictateur étranger qu'à ses propres agences de renseignement", a
déploré le vice-président de Human Rights First, Rob Berschinski, dans
un communiqué commun avec cinq autres organisations de défense des
droits humains et de la liberté de la presse. "Il revient au Congrès
d'agir", a-t-il insisté, appelant à des "mesures concrètes immédiates
pour faire avancer la justice".
Au Sénat, un groupe d'élus des deux bords politiques a présenté jeudi
une proposition de loi pour interdire notamment certaines ventes
d'armes à l'Arabie saoudite, en raison du meurtre du journaliste mais
aussi du rôle controversé de Ryad dans "le conflit dévastateur au
Yémen".
Pour "éviter que le président Trump mette sous le tapis le meurtre de
M. Khashoggi", "le Congrès doit désormais prendre ses responsabilités
et imposer des mesures pour réexaminer radicalement nos relations avec
le Royaume d'Arabie saoudite", a déclaré le sénateur démocrate Bob
Menendez.
Selon son collègue républicain Lindsay Graham, souvent proche des
positions de Donald Trump, "si l'Arabie saoudite est un allié
stratégique, le comportement du prince héritier, à plusieurs titres, a
manqué de respect à cette relation, ce qui le rend (...) plus que
toxique". (AFP, 8 février 2019)
Trials and prison sentences against academics
February 7, 2019:
At the İstanbul 25th Heavy Penal Court: Dr. Lecturer Alper Akyüz from
İstanbul Bilgi University had his final hearing.
At the İstanbul 35th Heavy Penal Court: Dr. Lecturer Özge Ejder Johnson
from Mimar Sinan University of Fine Arts (MSGSÜ), PhD student Elif
Sandal Önal, Lecturer Onur Ceritoğlu and Dr. Lecturer Murat Dağlı from
İstanbul Bilgi University had their second hearing.
At the İstanbul 36th Heavy Penal Court: Prof. Dr. İzge Günal and Prof.
Dr. Halil Resmi from Dokuz Eylül University and Prof. Dr. Cengiz Erçin
from Kocaeli University had their first hearing.
At the İstanbul 37th Heavy Penal Court: Prof. Dr. Huri Özdoğan from
İstanbul University had her final hearing.
One academic sentenced to 2 years, 6 months
In his final hearing, academic Alper Akyüz has been sentenced to 2
years and 6 months in prison on charge of "knowingly and willingly
aiding a terrorist organization as a non-member" as per the Articles
314/2 and 220/7 of the Turkish Penal Code (TCK) and Article 5/1 of the
Anti-Terror Law (TMK).
The court board has not made any reductions in the prison sentence of
Akyüz "on the ground of his attitude and behavior during the hearing."
In its justification, the court board has further stated that "while
making his defense, the defendant used statements that were insulting
for the court board and were not related to his defense."
One of the judges member to the court board has reported a minute of
dissent, stating that "I am against this verdict since I am of the
opinion that the defendant should have been penalized as per the
Article 7/2 of the TMK."
Since the prison sentence is over 2 years, the pronouncement of the
verdict has not been deferred. The final judgement on the prison
sentence will be given by the court of appeal. It will either uphold or
reverse the verdict.
February 6,
2019:
Trial
of academics, who have been charged with "propagandizing
for a
terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We
will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace,
continued in İstanbul Çağlayan Courthouse today
Research Assistant Sinem Aydınlı from Bahçeşehir University had her
third hearing at the İstanbul 37th Heavy Penal Court and Dr. Lecturer
Zeki Kanay from Dicle University had his first hearing at the 23rd
Heavy Penal Court.
Pronouncing its verdict for Aydınlı, the court has ruled that the
academic shall be sentenced to 1 year and 3 months in prison on charge
of "propagandizing for a terrorist organization" as per the Article 7/2
of the Anti-Terror Law. The announcement of the verdict has been
deferred.
Intervention in defense: "Political statements"
Standing before the judge in her last hearing, academic Sinem Aydınlı
presented her statement regarding the opinion as to the accusations
which was announced by the Prosecutor's Office in her previous hearing.
The academic rejected the charged offense and requested her acquittal.
Presenting his defense as well, attorney Ali Soydan said,
"If our client came here today as a mafia leader, she would be
acquitted under the related articles of the European Convention on
Human Rights (ECHR) and the Constitution. However, she is standing
before you as an academic and she will be found guilty due to her
social and political position. The ECHR and Constitution are not
applied to ordinary citizens.
"Judiciary must be independent. We also demand you to be independent."
Being interrupted by Presiding Judge Akın Gürlek for three times
before, attorney Ali Soydan was again interrupted by the judge, who
said that the attorney "was making political statements."
February 5,
2019:
Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a
terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We
will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace,
continued in İstanbul Çağlayan Courthouse yesterday.
10 academics had their hearings at six different courts:
At the İstanbul 24th Heavy Penal Court: Assoc. Prof. Dr. Şükrü Aslan
from Mimar Sinan University of Fine Arts (MSGSÜ) had his second hearing.
At the İstanbul 26th Heavy Penal Court: Assoc. Prof. Dr. Aslı Davas
from Ege University and Prof. Dr. Turgay Kurultay from Yaşar University
had their first hearings.
At the İstanbul 27th Heavy Penal Court: Research Assistant Ferhat
Yılmaz from Artuklu University had his first hearing.
At the İstanbul 23rd Heavy Penal Court: Dr. Lecturer Taylan Koç, who
was discharged from Çukurova University, had the first hearing.
At the İstanbul 36th Heavy Penal Court: Retired Assoc. Prof. Dr. İnci
Özkan, Dr. Biriz Berksoy, Prof. Dr. Tülay Erkan from İstanbul
University and Dr. Lecturer Canay Şahin from Yıldız Technical
University (YTÜ) had their fourth hearings.
At the İstanbul 37th Heavy Penal Court: Retired Prof. Dr. S.S. from
Boğaziçi University had the second hearing.
Prison sentence for 3 academics
At the İstanbul 36th Heavy Penal Court, academics Biriz Berksoy and
İnci Özkan Kerestecioğlu have been each sentenced to 1 year and 3
months in prison on charge of "propagandizing for a terrorist
organization" as per the Article 7/2 of the Anti-Terror Law (TMK).
The announcement of all two verdicts has been suspended.
At the İstanbul 37th Heavy Penal Court, the Prosecutor's Office
announced its opinion as to the accusations and demanded that academic
S.S. be penalized as per the first and second sentences of the Article
7/2 of the TMK. (BIA, February 8, 2019)
Journalist
Abdi İpekçi Killed 40 Years Ago Today
Journalist Abdi İpekçi, who was the Editor-in-Chief and lead editor of
the Milliyet newspaper at the time, lost his life in an armed attack on
February 1, 1979. İpekçi has been commemorated in a ceremony held at
his grave in Zincirlikuyu, İstanbul in the 40th year of his death.
The commemorative ceremony, where Nükhet İpekçi, the daughter of the
journalist, and Turkish Journalists' Association (TGC) Chair Tuncay
Olcayto held a speech, was also attended by Peoples' Democratic Party
(HDP) Diyarbakır MP Garo Paylan, Journalists Union of Turkey (TGS)
Chair Gökhan Durmuş, Press Council of Turkey Secretary General Mustafa
Eşmen, Republican People's Party (CHP) İstanbul Provincial Chair Canan
Kaftancıoğlu and Editor-in-Chief of Milliyet newspaper Mete Belovacıklı.
İpekçi: More journalists fall victim to armed attacks
In her speech at the ceremony, Nükhet İpekçi, the daughter of the
deceased journalist, said, "The sorrows that we have lived aside, the
number of journalists who fall victim to armed attacks has increased in
the past 40 years" and made the following statements on the ensuing
judicial processes:
"As for the audiences of hearing rooms, they have always been small in
number. It was also the case 40 years ago. It is still the case today.
The last hearing of the case on Hrant Dink murder was also followed by
a small number of people, which was quite surprising.
"If only retroactive lawsuits could be filed, if only the obstacle of
prescription could be overcome and, of course, if only there were files
that could be followed... Because, as you know, case files of some of
us were somehow disappeared in courthouses. Some of us do not even have
a grave, let alone a case file... Even the carnations cannot stand it
any longer.
"Now, at his grave, we are once again questioning a 40-year
unlawfulness. We are expressing our need for the truth. We demand that
this truth be put on official records."
Olcayto: Unidentified murders should be solved
Turkish Journalists' Association (TGC) Chair Tuncay Olcayto also said,
"Abdi İpekçi was a journalist who had been full of love for humanity
all through his life. The dark forces who instigated his murder cannot
still be brought into light in the past 40 years.
"As the Turkish Journalists' Association, we demand that the case files
regarding murdered journalists be taken down from the dusty shelves and
a Parliamentary Commission be founded to investigate the unidentified
murder of journalists. Because if these murders are not solved, the
attacks against journalists will continue." (BIA, February 1, 2019)
Letter From Osman Kavala in 15th Month of His Arrest
Human rights activist and businessperson Osman Kavala has sent a letter
from the Silivri Prison in İstanbul, where he has been arrested for the
last 15 months.
In his letter, Kavala underpinned that he has not been questioned by
the Prosecutor's Office and his indictment has not been filed yet.
Here is the full text of Kavala's letter:
"At the end of January, I will have completed my 15th month in Silivri.
I am still waiting for the indictment to be prepared. I have not been
questioned by the prosecutor to this day. They have rejected our
demands for release 19 times without feeling the necessity to listen to
me. All these can be seen as a reflection of the belief that my arrest
and its extension are 'reasonable' and 'proper'. The expressions that
'it was determined' that I 'financed and organized' the Gezi protests
confirm this situation."
Ministry of Justice requested additional time from the ECtHR
"We applied to the Constitutional Court in my second month under arrest
and to the ECtHR (European Court of Human Rights) in my eighth month
under arrest. The ECtHR accepted our request that the case should be
evaluated with priority and requested a defense from the Ministry of
Justice. After the time expired on January 10, 2018, we learned that
the Ministry of Justice got additional time from the ECtHR.
"In this period, me spending 15 months in Silivri awaiting an
indictment can be conceived as an extrajudicial sentence. However, the
request for additional time from the ECtHR makes me think that there
are some hesitations about the appropriateness of the verdicts of the
arrest and the extension of the arrest.
If the charges of 'changing the constitutional order" and 'overthrowing
the government' directed at me are based on such clear and certain
findings as it was stated in the press release of the Prosecutor's
Office, I suppose the indictment would be prepared and a defense
statement would be sent to the ECtHR."
Judicial Reform Strategy Document
"When The Minister of Justice was mentioning the 'unproportional
interference against basic rights and freedoms can cause valid
criticism and this kind of interference damages the legitimacy of the
judicial decisions and the public support to the judiciary,' I think he
has cases in mind similar to my arrest.
If the Judicial Reform Strategy Document, prepared by the Ministry of
Justice and expected to be announced in the following days, underpins
that respecting the presumption of innocence is of crucial importance
by confirming that freedom is the most basic human right, I think it
can pave way for the judicial decisions to be compliant to the
Constitution and ECHR (European Convention on Human Rights) norms.
Otherwise, allegations and arrests which are not based on strong
reasons will continue to restrict the other people's individual rights
and freedoms like me." (BIA, February 1, 2019)
Kurdish
Question / Question kurde
Les Kurdes syriens exhortent
les Européens à ne "pas les lâcher"
Les Kurdes syriens exhortent les Européens à
ne pas les abandonner une fois le groupe jihadiste Etat islamique (EI)
vaincu et à contribuer à la création d'une force internationale dans le
nord-est syrien face à la Turquie.
"Ces pays ont des engagements politiques et moraux" vis-à-vis des
Kurdes qui en combattant l'EI ont contenu l'expansion de la menace
terroriste vers l'Europe, avertit un haut responsable kurde syrien,
Aldar Khalid, dans une interview à l'AFP dimanche soir à Paris: "s'ils
ne tiennent pas (ces engagements), ils nous lâchent".
La milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) domine
l'alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) qui
s'apprête à proclamer la victoire sur le groupe Etat islamique (EI).
Mais avec le retrait des troupes américaines annoncé par le président
Donald Trump, elle apparaît paradoxalement plus fragile que jamais.
Depuis l'annonce en décembre du prochain départ des 2.000 soldats
américains déployés dans les zones sous contrôle kurde, dans le
nord-est de la Syrie, la Turquie multiplie les menaces d'intervention.
Ankara considère les YPG comme la branche syrienne du Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK), qui livre une sanglante guérilla à
l'Etat turc depuis 1984.
Le haut responsable kurde appelle en particulier la France, membre
permanent du Conseil de sécurité, à oeuvrer à l'ONU en faveur d'une
force internationale.
"La France peut faire une proposition au Conseil de sécurité pour notre
protection: elle peut proposer une force internationale entre nous et
les Turcs, dont elle fasse partie, ou protéger notre ciel", suggère
Aldar Khalil.
- Le régime syrien, seule alternative -
Le secteur évoqué pour le déploiement de cette force, environ 30
kilomètres de profondeur en territoire syrien, englobe les grandes
villes de la minorité kurde.
Cette force pourrait ressembler à la Finul déployée par l'ONU dans le
Sud du Liban pour sécuriser la frontière avec Israël, avance ce haut
responsable de l'administration semi-autonome kurde créée après le
début du conflit syrien en 2011.
Mais les Européens ont déjà opposé une fin de non recevoir à la
proposition des Etats-Unis de créer une "force d'observateurs" qui se
substituerait aux Américains.
"Washington essaie de trouver des solutions de sortie qui n'en sont
pas: +nous partons, vous restez+", commente une source gouvernementale
française.
Donald Trump presse aussi les pays européens de rapatrier leurs
centaines de ressortissants retenus par les Kurdes syriens après avoir
rallié l'EI.
"Le mieux c'est qu'ils retournent dans leur pays", concède Aldar
Khalil. "On peut sinon créer un ou deux tribunaux internationaux pour
les juger", propose-t-il sans plus s'étendre.
A défaut de zone tampon, une zone d'exclusion aérienne pourrait, selon
lui, dissuader l'aviation turque de pénétrer dans le nord-est syrien
pour appuyer une éventuelle offensive terrestre.
"Si le ciel est protégé, la Turquie ne pourra pas nous anéantir même si
elle nous attaque", estime Aldar Khalil.
S'ils n'obtiennent pas gain de cause auprès des Occidentaux, les YPG se
tourneront vers le régime de Damas qui, appuyé par la Russie et l'Iran,
a déjà repris le contrôle des deux-tiers de la Syrie.
- 'Solution par défaut' -
"On sera obligé de s'entendre avec le régime pour qu'il envoie ses
forces militaires sur les frontières et les protège", avertit
l'influent responsable kurde.
Le président syrien Bachar-al Assad, déterminé à reprendre le contrôle
de la totalité du territoire après huit ans de guerre qui ont un temps
fait vaciller son régime, a déjà devancé l'appel.
"Rien ne vous protègera si ce n'est votre Etat", a-t-il martelé
dimanche. "La meilleure solution serait d'entamer un dialogue avec
Damas", renchérit la diplomatie russe.
En cas d'accord, les FDS entendent continuer à administrer les
territoires sous leur contrôle, soit près de 30% du pays.
"Nous poserons comme condition que les soldats sur les frontières
soient originaires de notre région. Ils seront rattachés
hiérarchiquement à l'armée syrienne mais ce seront des unités à nous",
prévient Aldar Khalil.
Les Kurdes se disent aussi prêts à des concessions. "On peut céder un
pourcentage des champs pétroliers, partager les revenus douaniers,
accepter aussi de lever le drapeau du régime", dit-il.
Pour certains observateurs toutefois, le régime exigera une
capitulation sans conditions des Kurdes, en position de faiblesse.
"La solution par défaut, c'est un accord entre le régime syrien et les
Kurdes", concède-t-on à Paris. "Mais Damas veut récupérer sa
souveraineté. D'où l'importance des Russes dans le jeu" et d'un
règlement politique incluant la Turquie, note-t-on de source
gouvernementale française. (AFP, 18 février
2019)
Des centaines d'arrestations
pour soutien aux militants kurdes
Environ cinq cents personnes étaient
détenues dimanche en Turquie après une vague d'arrestations menées
vendredi lors du 29e anniversaire de la capture du chef du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Ocalan, ont rapporté les
médias officiels turcs.
La police a arrêté 735 personnes accusées d'avoir des liens ou
d'apporter leur soutien aux militants kurdes lors de 156 opérations
menées vendredi, a rapporté l'agence Anadolu, citant le ministère de
l'Intérieur.
Au cours des opérations, la police a découvert des armes à feu, des
fusils, des munitions et du matériel explosif, dont des engins
artisanaux, a ajouté l'agence. Le ministère et Anadolu n'ont donné
aucune précision sur les lieux des raids de la police.
226 personnes ont été relâchées, et parmi celles qui restent en
détention, 61 ont été formellement arrêtées. 448 suspects font l'objet
de procédures judiciaires, a rapporté l'agence.
Les personnes arrêtées sont souçonnées d'avoir préparé des
manifestations à l'occasion de l'anniversaire de la capture d'Ocalan.
Selon le ministère, certains suspects sont également accusés de
chercher à organiser le "chaos" avant les élections régionales en
Turquie le 31 mars.
Le 15 février 1999, des agents turcs avaient capturé Ocalan au Kenya,
devant l'ambassade grecque à Nairobi. Le chef historique de la
rébellion kurde est toujours détenu sur l'île d'Imrali, située au large
d'Istanbul, dans un isolement quasi total.
Ocalan a été le cofondateur du PKK en 1978. Ce mouvement, devenu une
organisation armée en 1984, est considéré comme un groupe terroriste
par Ankara et ses alliés occidentaux. Depuis 1984, le conflit entre la
rébellion kurde et l'Etat turc a fait plus de 40.000 morts. (AFP, 17 février
2019)
Selahattin Demirtaş, lauréat du Prix Montluc
2019 Résistance et Liberté
andre-metayer@orange.fr écrit:
Les prix
Montluc Résistance et Liberté 2019 ont été décerné à :
• • M. Robert
Badinter, Prix spécial du jury, pour son ouvrage « Idiss
» (éd. Fayard)
• • M.
Selahattin Demirtaş pour l’Aurore (éd. Emmanuelle Collas)
• • Mme Hala
Alabdalla, cinéaste syrienne pour le programme « Savoir,
voir et revoir ».
Les prix
ont été remis à la prison de Montluc à Lyon le 10 février. Ils
récompensent des ouvrages, des productions audiovisuelles ou des
initiatives particulières qui favorisent l’analyse, la réflexion, la
revalorisation des valeurs de résistance et de liberté et en promeuvent
l’actualité. Ils sont dotés chacun de 5.000 euros.
Parmi les
primés se trouve Selahattin Demirtaş "homme politique kurde
et écrivain, actuellement emprisonné pour son action politique en
faveur de la démocratie".
Il a aussi
été nominé pour le prix Nobel de la paix de 2019 sur la
proposition de Thomas Hammarberg, membre du Parlement suédois, ancien
commissaire aux droits humains du Conseil de l’Europe et ancien
secrétaire général d’Amnesty International.
Best-seller
de l’histoire de l’édition turque.
Son livre
L’Aurore, finaliste du prix Goncourt étranger, est un recueil
de nouvelles sur les femmes victimes de la violence et unies par le
désir d’affirmer leur liberté. Malgré les circonstances liées à̀
l’emprisonnement de l’auteur, et bravant la censure, le livre s’est
vendu à 200 000 exemplaires depuis sa parution en septembre 2017. C’est
l’un des plus grands best-sellers de l’histoire de l’édition turque.
Finaliste du Prix Médicis étranger 2018, L’Aurore, son recueil de
nouvelles sur les femmes victimes de la violence et unies par le désir
d’affirmer leur liberté, est paru en France, en septembre 2018, aux
éditions Emmanuelle Collas.
Invitée par
la librairie Le Failler, en partenariat avec les Amitiés
kurdes de Bretagne et avec le soutien actif du Conseil démocratique
kurde de Rennes (CDK-R), Emmanuelle Collas était à
http://www.akb.bzh/spip.php?article1355 Rennes ce 9 janvier dernier
(jour anniversaire de l'assassinat de Sakine Cansiz,
http://www.akb.bzh/spip.php?article1358 Fidan Dogan (Rojbîn) et Leyla
Söylemez ) à l’espace Ouest France, pour une rencontre dédicace, en
présence de Eyyup Doru, représentant le Parti démocratique des peuples
(HDP) en Europe.
Ecrire à
Selahattin Demirtaş pour le féliciter:
Selahattin Demirtaş
Edirne F tipi kapalı cezaevi B1-36
Edirne/Türkiye
Interdiction d'un rassemblement de soutien à
une députée en grève de la
faim
La police turque a interdit vendredi un rassemblement de soutien à une
députée kurde en grève de la faim depuis 100 jours en solidarité avec
le chef historique emprisonné de la rébellion kurde Abdullah Öcalan, a
constaté un correspondant de l'AFP.
Ce rassemblement à Diyarbakir, la grande ville du sud-est de la Turquie
majoritairement peuplée de Kurdes, pour soutenir Leyla Güven devait
coïncider avec le 20e anniversaire de la capture d'Abdullah Ocalan par
les services turcs au Kenya.
Mme Güven, 55 ans, avait entamé sa grève de la faim le 8 novembre, de
la prison où elle avait été enfermée après avoir été arrêtée en janvier
2018 pour avoir critiqué l'offensive militaire turque alors en cours
dans l'enclave en majorité kurde d'Afrine dans le nord de la Syrie.
Elle a été remise en liberté conditionnelle le 25 janvier, mais a
décidé de poursuivre dans sa maison à Diyarbakir son jeûne pour
dénoncer l'isolement de M. Ocalan.
Dans un geste d'apaisement, les autorités ont permis au frère
d'Abdullah Öcalan, Mehmet, de lui rendre visite mi-janvier pour la
première fois depuis 2016.
La police de Diyarbakir a empêché de petits groupes de partisans de Mme
Güven de se rapprocher de sa maison pour le rassemblement prévu, selon
le correspondant de l'AFP.
Seul un groupe de députés du Parti démocratique des peuples (HDP), la
formation politique de Mme Güven, a été autorisé à s'approcher des
barrières dressées par les policiers.
Selon le HDP, plus de 200 prisonniers sont actuellement en grève de la
faim en solidarité avec elle.
"Notre plus grand défi aujourd'hui est de tout mettre en oeuvre pour
soutenir ces grèves de la faim afin de briser l'isolement", auquel est
soumis M. Ocalan, a déclaré la députée Dirayet Tasdemir.
Abdullah Öcalan, le chef historique du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), a été capturé au terme d'une longue cavale par les
services secrets turcs le 15 février 1999 devant l'ambassade de Grèce à
Nairobi, avant d'être ramené en Turquie et emprisonné dans l'île-prison
d'Imrali, non loin d'Istanbul, où il purge une peine de prison à vie.
Malgré un isolement quasi-total, M. Öcalan reste une figure de proue
non seulement pour la rébellion kurde en Turquie, où le conflit avec
l'Etat a fait plus de 40.000 morts depuis 1984, mais aussi pour les
mouvements kurdes ailleurs dans la région, notamment en Syrie.
Une délégation internationale, constituée en particulier de
syndicalistes et de militants des droits de l'homme, a rencontré
vendredi les avocats de M. Öcalan à Istanbul.
"Les rencontres avec la famille sont un droit fondamental. Il ne
devrait pas y avoir besoin de faire une grève de la faim (pour obtenir
cela)", a déclaré à la presse l'un de ses avocats, Emran Emekçi.
La délégation a rencontré Mme Güven à Diyarbakir cette semaine, mais
affirme qu'aucun responsable gouvernemental ne l'a reçue.
"La situation des grévistes de la faim est à un stade dangereux et il
est impératif que la Turquie agisse pour mettre fin à l'isolement
(d'Abdullah Öcalan) maintenant avant qu'il n'y ait de nouvelles
violences", a déclaré Ögmundur Jonasson, un ancien ministre islandais
de la Justice. (AFP, 15 février
2019)
Brève hospitalisation d'une députée kurde en grève de
la faim
Une députée en grève de la faim depuis plus de trois mois en Turquie en
solidarité avec le chef historique de la rébellion kurde a été
brièvement hospitalisée mercredi à la suite d'un malaise, a-t-on appris
de sources hospitalières.
Leyla Güven, députée du Parti démocratique des peuples (HDP), une
formation prokurde, a été transférée à l'hôpital à Diyarbakir (sud-est)
à la suite d'une hausse de tension et de maux à la poitrine, selon ces
sources.
Elle a été admise à l'unité de soins intensifs, mais autorisée à
quitter l'hôpital quelques heures plus tard après avoir signé un
document stipulant qu'elle refusait de son propre gré de prendre de
médicaments.
Masque hygiénique sur la bouche, elle est rentrée chez elle dans une
ambulance, a constaté un correspondant de l'AFP.
Mme Güven, 55 ans, a entamé sa grève de la faim le 8 novembre dernier,
alors qu'elle était en prison, afin de dénoncer les conditions de
détention d'Abdullah Öcalan, le chef historique du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), qui purge une peine de prison à vie
sur une île proche d'Istanbul après avoir été capturé par la Turquie en
1999.
Selon le HDP, plus de 300 prisonniers sont actuellement en grève de la
faim en solidarité avec la députée.
Leyla Güven avait été arrêtée en janvier 2018 après avoir critiqué
l'offensive militaire turque alors en cours dans l'enclave en majorité
kurde d'Afrine dans le nord de la Syrie.
Elle a été remise en liberté conditionnelle le 25 janvier, mais a
décidé de poursuivre sa grève de la faim dans sa maison à Diyarbakir,
"capitale" du sud-est turc à majorité kurde.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan accuse le HDP d'être la vitrine
politique du PKK, considéré comme "terroriste" par Ankara et ses alliés
occidentaux.
Le chef de file du HDP, Selahattin Demirtas, est détenu depuis novembre
2016. Il est accusé de diriger une "organisation terroriste", de
"propagande terroriste" et d'"incitation à commettre des crimes".
Ce parti a été frappé de plein fouet par les purges qui ont suivi la
tentative de putsch de juillet 2016 et plusieurs de ses députés ont été
arrêtés.
(AFP, 13
février
2019)
La
police empêche une manifestation prokurde à
Istanbul
Les autorités turques ont empêché lundi des députés de l'opposition
prokurde de défiler à Istanbul en solidarité avec une élue en grève de
la faim pour dénoncer les conditions de détention du chef d'une
guérilla kurde.
Plusieurs dizaines de policiers équipés de boucliers antiémeute ont
entouré une quarantaine d'élus et militants du Parti démocratique des
peuples (HDP, prokurde) pour les empêcher de descendre l'avenue
Istiklal, au coeur d'Istanbul, selon des journalistes de l'AFP.
Après avoir tenté sans succès de forcer le mur de boucliers, les
manifestants portant un dossard avec la photo de la députée du HDP
Leyla Güven, en grève de la faim partielle depuis près de 100 jours,
ont fait une courte déclaration sur l'emblématique place Taksim.
"Nous sommes ici pour joindre nos voix à celle de Leyla Güven, pour
prêter nos forces à son combat", a déclaré le coprésident du HDP Sezai
Temelli. "La Turquie est aujourd'hui soumise à un blocus, et ce blocus
se manifeste ici place Taksim", a-t-il ajouté.
Après un bref sit-in, les manifestants se sont dispersés.
Mme Güven a entamé sa grève de la faim partielle le 8 novembre pour
dénoncer les conditions de détention d'Abdullah Ocalan, le chef
historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une
organisation qualifiée de "terroriste" par Ankara, l'Union européenne
et les Etats-Unis.
M. Ocalan purge une peine de prison à vie sur une île proche d'Istanbul
depuis son arrestation il y a 20 ans.
Mme Güven, qui avait été arrêtée et écrouée l'an dernier pour avoir
dénoncé une offensive militaire d'Ankara en Syrie, a été remise en
liberté le mois dernier alors que ses soutiens s'inquiétaient de son
état de santé.
Selon le HDP, plus de 300 prisonniers sont eux aussi en grève de la
faim par solidarité avec Mme Güven.
"Nous ne permettrons pas que nos camarades perdent la vie. C'est pour
empêcher cela que nous nous sommes rassemblés", a déclaré la
coprésidente du HDP Pervin Buldan.
Le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu avait prévenu dimanche
que la manifestation du HDP serait interdite. "Si nous vous laissons
marcher, alors nous ne sommes pas des hommes", a-t-il déclaré. (AFP, 11 février
2019)
Des
policiers turcs mis en
cause dans la mort d'un avocat kurde
Le barreau de Diyarbakir (sud-est de la Turquie) a mis en cause
vendredi trois policiers turcs dans la mort du célèbre avocat kurde
Tahir Elçi en novembre 2015, en s'appuyant sur une nouvelle
reconstitution des faits.
"Actuellement, d'après ce rapport, trois officiers de police sont
fortement soupçonnés d'un crime", a déclaré à l'AFP Cihan Aydin,
président du barreau de Diyarbakir. "Nous nous attendons à ce que ces
policiers soient ajoutés au dossier en qualité de suspects (...) et si
les preuves sont suffisantes, que ces personnes soient arrêtées".
Tahir Elçi, à l'époque bâtonnier de l'ordre des avocats de Diyarbakir,
principale ville du sud-est à majorité kurde de la Turquie, a été tué
le 28 novembre 2015 d'une balle dans la tête lors d'une fusillade entre
la police et des hommes armés présentés par les autorités comme des
rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Il venait de terminer une conférence de presse, dans laquelle il avait
appelé à mettre un terme aux combats dans le Sud-Est.
Le gouvernement avait rapidement mis en cause le PKK, une organisation
classée "terroriste" par Ankara, mais aucune inculpation n'a eu lieu à
ce jour.
Le barreau de Diyarbakir a fait appel en 2016 à l'agence britannique
Forensic Architecture, qui produit des analyses notamment pour des
groupes de défense des droits de l'Homme et des procureurs
internationaux.
Les conclusions de l'agence ont été présentées vendredi lors d'une
conférence de presse à Diyarbakir, avec une vidéo d'une vingtaine de
minutes reconstituant en 3-D le déroulement des faits lors de la mort
de Elçi et réalisée à l'aide d'images de vidéosurveillances et d'images
tournées par des journalistes et un policier sur place.
Les images montrent que quarante coups de feu ont été tirés, à la fois
par les policiers et deux membres du PKK passant devant eux, mais aussi
près de l'endroit où se tenait Tahir Elçi au moment de sa mort.
"Notre enquête à ce stade nous a conduits à conclure que les militants
du PKK ne peuvent pas avoir tiré les coups de feu qui ont tué Elçi, et
qu'il n'y a pas de preuve qu'il a été tué par une arme à longue
portée", une hypothèse un temps évoquée par les autorités, a souligné
Forensic Architecture dans un rapport mis en ligne vendredi.
"Ce processus par élimination suggère que l'un des policiers qui ont
tiré pendant l'incident peut avoir été à l'origine du coup fatal",
poursuit le rapport, isolant trois policiers visibles sur les images.
La mort violente de ce défenseur de la cause kurde avait choqué un pays
ensanglanté par la reprise des combats entre forces de sécurité et
membres du PKK, un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 8 février 2019)
Thomas Hammarberg Nominates
Demirtaş for Nobel Peace Prize
Peoples' Democratic Party (HDP) former Co-Chair Selahattin Demirtaş,
who has been behind bars for more than two years, has been nominated
for Nobel Peace Prize. The proposal for Demirtaş's nomination has been
made by Thomas Hammarberg, a parliamentarian from Sweden.
Regarding his nomination, legist Kerem Altıparmak has stated, "Thomas
Hammarberg, who made this proposal, is not an ordinary MP. He is former
Council of Europe Commissioner for Human Rights and former Secretary
General of Amnesty International. During his secretariat, the
organization received the Nobel Peace Prize. That is why, it is a very
important initiative."
Being arrested on November 4, 2016, Selahattin Demirtaş has still been
held in Edirne Type F Prison.
"He reminds the importance of peace struggle"
Hammarberg has proposed the nomination of Selahattin Demirtaş for the
Nobel Peace Prize in a letter. In his letter, the parliamentarian has
wrote,
"For the last 12 years, Selahattin Demirtaş has taken on a crucial role
in almost every attempt to establish peace between the Turks and Kurds
in Turkey as well as to defend and promote the rights of minorities,
women, LGBTI individuals and democracy. As a prominent Kurdish
politician, he has devoted his life to these causes.
"In a country where authoritarianism, sectarian conflicts and a
defective legal system prevail and there is no freedom of expression or
fundamental human rights, Demirtaş has always been determined to build
a society where the people of Turkey could live in peace.
"He was unyielding and brave in his works to resolve the Kurdish
question. He has worked to end the war against the Kurds in Turkey and
Syria.
"Alhough Demritaş has been behind bars, he has been reminding us of the
fact that the struggle for peace is now far more important than it has
ever been before. For all these reasons, I respectfully nominate
Selahattin Demirtaş for the 2019 Nobel Peace Prize."
About Thomas Hammarberg
Thomas Hammarberg is a parliamentarian and human rights defender from
Sweden. He held the post of Council of Europe Commissioner for Human
Rights in Strasbourg from 1 April 2006 to 31 March 2012.
Prior to his appointment, he had spent several decades working on the
advancement of human rights in Europe and worldwide. He had been
Secretary General of the Stockholm-based Olof Palme International
Center, Ambassador of the Swedish Government on Humanitarian Affairs,
the Secretary General of the NGO "Save the Children Sweden", and
Secretary General of Amnesty International. He received on behalf of
Amnesty International the Nobel Peace Prize in 1977.
Hammarberg has published widely on various human rights issues, and
particularly on the rights of the child, refugee policy, minority
issues, xenophobia, islamophobia, Roma rights, LGBT rights in Europe as
well as international affairs and security. He is also well known for
his presentations and lectures on human rights at various
intergovernmental and academic institutions. As Commissioner he has
published a series of "Viewpoint" articles on human rights issues in
Europe on the institution's website. He regularly publishes comments
focusing on main human rights issues. (BIA, February 4, 2019)
Kışanak and Tuncel sentenced to over 14 years in
prison
The 12th
hearing of the trial against Amed Metropolitan Municipality
co-mayor Gültan Kışanak and Democratic Party of Regions (DBP) co-chair
Sebahat Tuncel was held at Malatya 1st High Criminal Court.
Kışanak is
being investigated by Diyarbakır Chief Prosecutor's Office
since October 2016 and was arrested in November 2016.
Likewise
Tuncel was also detained in November 2016 while protesting at
the political operation carried out against the HDP deputies.
Kışanak
referred to the speech delivered in front of Diyarbakır Prison
and said: “I entered prison at 19 and did not bow to Esat Oktay's
persecution. I remained in a two-square-foot room in the dirt for two
months. I did not read the anthems they wanted to force me to read and
I was subject to torture.”
Despite all
this, said Kışanak “I believed that the persecution would
end, and I kept my hope so that I could also keep my mental health.
What I am facing are accusations that cannot be seen as a crime in any
way. No problem can be solved without facing that brutality in
Diyarbakir prison. Bulent Arinç heard of my experiences and said ‘If I
were in that woman's place I would go to the mountains’. But I didn't,
and I stood up. In the ward beside mine a man was beaten and tortured
to death. His wife was with me, and we were hearing his cry. This state
owes me an apology but instead puts forward accusations against me,
which I never accept as a crime.”
After the
defense of Kışanak, lawyer Şivan Cemil Özen defended Sebahat
Tuncel. “Our client has not been able to attend the hearing - he said -
because she is on hunger strike.”
Lawyers
went through all irregularities at this trial and complained
that their defendants were not given the right to defend themselves as
stated by the law.
Announcing
its ruling, the Court sentenced Kışanak to 11 years and 3
months in prison for “being a member of an illegal organisation”, and
to 3 additional years in prison for “making propaganda for an illegal
organisation”.
Tuncel was
sentenced to 9 years and 9 months in prison for “being a
member of an illegal organization” and to 5 years and 3 months for
“making propaganda for an illegal organisation”.
Background
According
to the decision published on the website of the AYM, it was
stated that Kışanak was elected as co-chair of the BDP in 2010, and in
2014 as co-mayor of Amed Metropolitan Municipality to be subsequently
arrested on 30 October 2016 on the allegations of ‘membership of an
illegal organization’.
In the
ruling issued by the Constitutional Court, Kışanak was charged
under Article 100 of the Code of Criminal Procedure No. 5271 for
‘membership of a terrorist organization’, a charge confirming the legal
basis for the arrest measure.
The ruling
also stated that the Diyarbakır 1st Criminal Court concluded
that Kışanak was heavily suspected of ‘being a member of an illegal
organization’.
In order to
protest the operations carried out against HDP deputies,
DBP Co-Chair Sebahat Tuncel, joined the action in front of Diyarbakir
Courthouse in 2016.
She was
taken into custody after the police attacked the actions. An
investigation was launched against Tuncel who was subsequently remanded
in custody on 6 November 2016 by Diyarbakır 2nd Peace Criminal Court on
charges of ‘membership of a terrorist organization’.
Tuncel had
made an individual application to the Constitutional Court
upon the rejection of her appeal to be released. (BIA, February 2, 2019)
Libérée, une députée kurde veut continuer sa
grève de la faim
La députée prokurde de
Turquie Leyla Güven, en grève de la faim depuis plus de deux mois dans
son pays pour protester contre les conditions d'emprisonnement du chef
d'une guérilla kurde, est déterminée à poursuivre coûte que coûte son
action. Jusqu'à faire plier les autorités.
Mme Güven, qui observe une grève de la faim partielle depuis 85 jours,
a été remise en liberté conditionnelle vendredi après un an de
détention pour avoir qualifié d'"invasion" une offensive militaire
turque contre une milice kurde dans le nord de la Syrie.
Dans un entretien avec l'AFP mercredi chez elle à Diyarbakir, grande
ville du sud-est majoritairement kurde de la Turquie, la députée âgée
de 55 ans, très affaiblie, affirme qu'elle poursuivra son combat malgré
sa libération.
"J'ai entamé (la grève de la faim) en envisageant de mourir", dit-elle
entourée de sa fille Sabiha Temizkan, qui ne la quitte jamais depuis a
sortie de prison, et d'une infirmière qui prend régulièrement sa
tension.
Les visiteurs sont tenus de chausser des galoches et de recouvrir leur
visage avec un masque, mais la députée du Parti démocratique des
peuples (HDP, prokurde) tente de rassurer sur son état de santé.
"Je ne vais pas trop mal", dit-elle. "Vu mon âge et l'action que je
mène, je ne m'attendais pas à livrer une telle performance".
L'objectif de Mme Güven est de dénoncer les conditions de détention
d'Abdullah Ocalan, le chef historique du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), une organisation qualifiée de "terroriste" par Ankara,
l'Union européenne et les Etats-Unis.
M. Ocalan purge une peine de prison à vie sur une île proche d'Istanbul
depuis son arrestation il y a vingt presque jour pour jour.
"Je n'ai qu'une seule et unique demande : la levée de l'isolement"
d'Abdullah Ocalan qui n'est pas autorisé à recevoir ses proches et ses
avocats, dit Mme Güven. "M. Ocalan est un détenu et, selon la loi, un
détenu jouit de certains droits. Je ne demande rien d'autre".
- "Un cri dans la nuit" -
L'initiative de Mme Güven, commencée le 8 novembre, est à l'origine
d'un mouvement plus large. Selon le HDP, plus de 250 autres détenus
sont aujourd'hui en grève de la faim.
En Turquie, les prisonniers, en particulier les militants de
gauche ou de la cause kurde, ont fréquemment recours à ce procédé pour
se faire entendre. Traditionnellement, ils refusent tout aliment
solide, mais absorbent des solutions sucrées, salées ou vitaminées.
Dans un geste d'apaisement, les autorités turques ont permis au frère
d'Abdullah Ocalan, Mehmet, de lui rendre visite mi-janvier pour la
première fois depuis 2016.
Mais Mme Güven juge ce geste insuffisant et estime que sa propre remise
en liberté, assortie d'une interdiction de quitter le territoire, ainsi
que la visite du frère de M. Ocalan n'avaient qu'un but : mettre un
terme au mouvement des grévistes de la faim.
Elle indique aussi que pendant son incarcération, le procureur général
de Diyarbakir et un autre magistrat ont tenté de la convaincre de
stopper sa grève de la faim.
Et selon Mme Güven, qui a reçu lundi une visite de Mehmet Ocalan,
Abdullah Ocalan s'oppose lui aussi au mouvement des grévistes de la
faim.
Selon les propos rapportés par son frère à la députée, Abdullah Ocalan
a dit : "Je ne veux pas que des gens meurent pour moi en s'immolant par
le feu ou en faisant grève de la faim".
Mme Güven insiste sur le caractère "personnel" de son initiative et
souligne que celle-ci a en tout cas eu le mérite de faire entendre sa
demande.
"J'ai poussé un cri dans la nuit", dit-elle, admettant avoir redouté
que son action passe inaperçue en raison du contrôle quasi-total du
gouvernement turc sur les médias.
Avec le recul, elle juge que sa voix et celle des autres grévistes de
la faim "a porté". Et d'ajouter : "Au fond, que veut-on ? On veut la
démocratie, les droits de l'homme, une justice équitable". (AFP, 31 janvier
2019)
Minorités
/ Minorities
Conférence: Armenophobia:
historical and present-day resurgence
The conference “Armenophobia: historical and present-day resurgence”
will examine the phenomenon from different angles, provide a
comprehensive picture of various interconnected aspects as well as the
ways of combating it. It will be featuring prominent representatives of
academia, including historians, political scientists, journalists,
human rights defender/activists and witnesses.
The subject of the conference is of particular significance since
breaking stereotypes and fighting hate speech, xenophobia is
indispensable for successful negotiations, dialogue and preparing the
ground for sustainable, peaceful settlement of conflicts.
Guest speakers:
Ragıp Zarakolu - Publisher, human rights activist
Jakub Osiecki - Professor at the Jagellonian University of Krakow
Alexander Lapshin - Blogger, eyewitness
Artak Beglaryan - Ombudsman
Ruben Melikyan - Lawyer, former ombudsman
Hosted by MEP Dr. Eleni Theocharous
Co-organised by the European Armenian Federation for Justice and
Democracy and the Tufenkian Foundation
6 March 2019, 09:30-12:30
European Parliament, meeting room PHS P4B001
(EAFJD,
February 18, 2019)
Génocide arménien: Erdogan
qualifie Macron de "novice" en politique
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié vendredi de "novice
en politique" son homologue français Emmanuel Macron, le sommant
d'apprendre "l'histoire de son pays", après la décision de Paris
d'instaurer une journée de commémoration du "génocide arménien" de
1915, une qualification rejetée par Ankara.
"J'ai dit à Macron +tu es encore un novice en politique, apprends
d'abord l'histoire de ton pays+", a déclaré le chef de l'Etat turc lors
d'un entretien sur la chaîne A-Haber.
Il a ensuite énuméré les pays colonisés par la France et les massacres
auxquels elle a, selon lui, pris part, évoquant à la fois l'Algérie,
l'Indochine, ou encore le génocide au Rwanda.
Une chronologie rapidement partagée sur les réseaux sociaux par le
directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun.
"Macron, d'abord résous ça. Il n'y a pas de génocide dans notre
histoire", a poursuivi M. Erdogan, appelant son homologue français à
utiliser "ce mot (génocide) avec prudence".
Emmanuel Macron a annoncé au début du mois que la France, un pays où
vit une importante communauté arménienne, ferait du 24 avril une
"journée nationale de commémoration du génocide arménien".
Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de
manière systématique par les troupes de l'Empire ottoman pendant la
Première Guerre mondiale.
Mais Ankara refuse l'utilisation du terme "génocide", évoquant des
massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait
des centaines de milliers de morts dans les deux camps.
La Turquie avait immédiatement condamné l'annonce du président Macron,
le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy,
l'accusant notamment d'avoir pris cette décision dans l'"espoir de
récolter les votes" de la communauté arménienne en France. (AFP, 15 février
2019)
BBP
Chair Destici: Let’s Deport 100 Thousand Armenians from Turkey
Mustafa Destici, the Chair of the Great Unity Party (BBP), which is a
part of the Alliance for the Public with Justice and Development Party
(AKP) and Nationalist Movement Party (MHP), has commented on the
declaration of April 24 as the Commemoration Day for the Armenian
Genocide in France.
Destici, who previously said "Let's deport 100 thousand Armenians from
Turkey" in 2016 and 2017, has again made similar remarks.
"You allege that it was genocide, we reject it"
Targeting the Armenian minorities living in Turkey, Destici has
addressed France and its President Emmanuel Macron in following words:
"Who are you? You should first account for your own genocide. You
caused the death of 2 million Muslims in Algeria. You supported the
coup in Rwanda, 800 thousand innocent people lost their lives there.
You should first give an account for them. You used to come to Suleiman
the Magnificent and call for his help by licking his boots. Who are you
to show off before this nation like that? You allege that there was an
Armenian genocide. We reject it.
"We don't accept it. Macron aside, if the whole world unites and stands
against us, they will still not make us accept it. It is a big lie.
Today, there are 100 thousand Armenians who escaped from Armenia and
eat their fills in our country. What I am saying is the following:
Let's deport them.
"They are either zionists or imperialists"
"On the one side, they are lobbying against Turkey; on the other side,
we are feeding them. The ones having the same mentality with the CHP
(main opposition Republican People's Party) or the pawns of zionist
imperialists in Turkey have been bringing up the issue of Syrian
refugees, but, they never talk about Armenian fugitives. They cannot do
it because they are their relatives. We are aware of all these." (BIA, February 7, 2019)
Mort à Hanovre, le Prince des yézidis sera enterré en
Irak
Accueillie
par
des battements de tambourins, des flûtes stridentes et de l’encens, la
dépouille du Prince des yézidis, le Mir, est arrivée lundi à l’aéroport
d’Erbil en Irak pour son dernier voyage.
Mir Tahsin
Beg
était depuis sept décennies le guide spirituel de la communauté
mondiale des yézidis, cette communauté religieuse qui a subi tous les
affronts pendant le “califat” de Daech en Irak et en Syrie. Le Mir est
un personnage important, car il est considéré comme le représentant sur
terre de l’ange Taous Malek, une figure centrale de la religion
monothéiste yézidie.
Mir Tahsin
Beg
est décédé le 28 novembre à Hanovre des suites d’une longue maladie, à
l’âge de 85 ans. Il avait vécu au Royaume-Uni mais était revenu en Irak
en 2017.
Dans un
tweet,
la Prix Nobel Nadia Murad a souligné combien le Prince avait conduit la
communauté yézidie “avec grâce et dignité”. “Il était un dirigeant sage
et un croyant déterminé dans la paix”; dit-elle.
L’homme
était
né en 1933 à Ba’adra dans une région du nord de l’Irak où vivent de
nombreux yézidis, en cohabitation avec des Kurdes, mais aussi des
chrétiens. Il avait été fait Mir, le plus haut grade de la société
yézidie, dès l’âge de onze ans, à la mort de son père. Sa mère avait
assuré la régence jusqu’à l’âge de ses dix-huit ans. La tâche est
héréditaire.
Il est
possible
que l’un de ses fils (il en a huit, ainsi que trois filles) devienne
alors le futur Mir, quoique certains yézidis s’attendent à des
discussions assez serrées sur son successeur.
Le Prince
sera
enterré ce mardi près de sa demeure du Kurdistan irakien. On s’attend à
de longues files de fidèles pour honorer le défunt.
Près de
1,5million de yézidis vivent dans le monde, principalement en Irak.
Mais beaucoup ont vu leurs maisons détruites par l’État islamique en
2014 et ont émigré, comme Nadia Murad, en Allemagne et ailleurs. Près
de 5000 yézidis vivent en Belgique, surtout à Liège.
Une
cérémonie
religieuse aura lieu ce jeudi 7 février à partir de 12h au centre
culturel yézidi, rue de Porto 193 à Liège. (La Libre Belgique, Ch. Ly.,
7 février 2019)
La
Turquie condamne l'instauration d'une journée
de commémoration par Macron
La Turquie a condamné mercredi la décision du président français
Emmanuel Macron d'instaurer une journée de commémoration du "génocide
arménien" de 1915, une qualification qu'Ankara rejette.
"Nous condamnons et rejetons les tentatives de M. Macron, qui connaît
des problèmes politiques dans son pays, de transformer en affaire
politique des faits historiques pour sauver la mise", a déclaré dans un
communiqué le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin.
Emmanuel Macron a annoncé mardi soir que la France, un pays où vit une
importante communauté arménienne, "fera dans les prochaines semaines du
24 avril une journée nationale de commémoration du génocide arménien".
Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de
manière systématique par les troupes de l'Empire ottoman pendant la
Première Guerre mondiale.
Mais Ankara refuse l'utilisation du terme "génocide", évoquant des
massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait
des centaines de milliers de morts dans les deux camps.
"Les allégations de soi-disant génocide arménien sont un mensonge
politique contraire aux réalités historiques et sans fondement
juridique", a ajouté M. Kalin, affirmant que "personne ne peut entacher
notre histoire".
Dans un communiqué diffusé dans la soirée, le porte-parole du ministère
turc des Affaires étrangères Hami Aksoy a accusé le président français
d'avoir pris cette décision dans l'"espoir de récolter les votes" de la
communauté arménienne en France.
"Il est regrettable d'adopter une telle position unilatérale sur un
sujet extrêmement sensible pour les Turcs afin de servir des intérêts
politiques personnels", a déclaré M. Aksoy.
Peu avant, le porte-parole du parti de M. Erdogan, l'AKP, y était lui
aussi allé de sa condamnation, accusant M. Macron de "nuire aux
relations entre la France et la Turquie" au moment où ces deux pays
sont confrontés à des "questions régionales sensibles comme la crise
migratoire et la lutte contre le terrorisme".
Le président français a également souligné mardi avoir "un dialogue
exigeant avec le président turc", évoquant des "désaccords assumés"
notamment sur "les libertés fondamentales en Turquie, le génocide et le
passé et les droits de l'homme en Turquie".
Il a toutefois rejeté toute éventualité de rupture des liens avec
Ankara estimant que "le dialogue avec la Turquie est indispensable".
(AFP, 6 février 2019)
Politique
intérieure/Interior Politics
Closure Case for Parties Which Have 'Kurdistan' in
Their Names
The Chief Public Prosecutor's Office of the Supreme Court of Appeals
has filed a closure case against the Kurdistan Communist Party (KKP)
and the Kurdistan Freedom Party (Partîya Azadîya Kurdistanê / PAK).
The Chief Public Prosecutor's Office filed the case on the ground that
the Kurdistan Communist Party's bylaws and program include parts that
violate Article 3 of the Constitution and Articles 78, 79/a, 80, 81,
82, 83 and 96 of the Law on Political Parties and that the mentioned
violations have not been eliminated despite warnings.
General Assembly of the Constitutional Court will make its first
examination on the case on February 13. If the General Assembly does
not determine a deficiency in the case, it will make an examination as
to the accusations and give its verdict.
KKP is allied with HDP
The KKP stated that it will form an alliance with the Peoples'
Democratic Party (HDP) for the local elections on March 31. The party
changed its name from Freedom and Socialism Party (ÖSP) to Kurdistan
Communist Party in its third general congress on November 11, 2018.
Kurdistan Freedom Party
Kurdistan Freedom Party was founded on December 11, 2014 and is headed
by Mustafa Özçelik. The Chief Public Prosecutor's Office of the Supreme
Court of Appeals sent a warning notice to the party for the removal of
the word "Kurdistan" in March 2015.
Ongoing case against TDKP
The first political party with the word "Kurdistan" in its name is the
Kurdistan Democratic Party of Turkey (TDKP). The Chief Public
Prosecutor's Office of the Supreme Court of Appeals permitted the
party's foundation on April 28, 2014. But afterwards, the Prosecutor's
Office sent a warning notice to the party to remove 'Kurdistan' from
its name. (BIA,
12 February 2019)
Forces
armées/Armed Forces
Erdogan
ne reviendra pas sur l'achat des missiles
S-400 à la Russie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assuré que la Turquie ne
renoncerait pas au contrat conclu avec la Russie pour l'achat de
missiles S-400, dans une interview samedi à CNN Turk.
La décision d'Ankara d'acquérir ce dispositif de défense anti-aérienne
a suscité réserves et critiques parmi les alliés de la Turquie au sein
de l'Otan en raison de son incompatibilité avec les systèmes de défense
de l'Alliance.
"Nous avons conclu un contrat avec la Russie sur les S-400, donc il est
hors de question pour nous de tourner le dos à cet accord. C'est une
affaire conclue", a déclaré le président turc.
En décembre, Washington a approuvé la vente du système américain de
défense anti-aérienne Patriot à la Turquie pour un montant de 3,5
milliards de dollars, un geste visant à dissuader Ankara d'acheter le
système concurrent russe.
La Turquie reste "ouverte" à l'achat de Patriot, a en outre assuré M.
Erdogan lors d'une interview avec des journalistes turcs à bord de son
avion, après une rencontre à Sotchi avec ses homologues russe et
iranien.
"Mais cette vente doit servir les intérêts de notre pays", a-t-il
insisté, mettant en avant "l'importance vitale" de bénéficier d'une
production en commun, de facilités de paiement et d'une livraison
rapide des missiles.
Si l'administration américaine "voit positivement" la demande d'une
livraison rapide, elle est restée muette sur les deux autres questions,
a-t-il dit.
La livraison des S-400 devrait elle débuter en juillet, selon M.
Erdogan.
La vente de Patriot à la Turquie peut encore faire l'objet d'une
opposition du Congrès américain ou remettre en cause l'achat par Ankara
d'avions de chasse furtifs F-35. "Nous avons clairement prévenu la
Turquie que l'achat potentiel du système S-400 pourrait remettre en
cause" la vente à Ankara de F-35 et l'exposerait à des sanctions de la
part des Etats-Unis, selon un porte-parole de la diplomatie américaine.
Les Etats-Unis ont livré en juin 2018 leurs premiers F-35 à la Turquie.
Mais ces appareils restent aux Etats-Unis pendant toute la formation
des pilotes turcs, un processus qui peut prendre un à deux ans selon le
Pentagone. (AFP, 16 février
2019)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
La
Chine appelle ses citoyens à la "vigilance" en
Turquie
La Chine a appelé ses citoyens à "renforcer leur vigilance" en Turquie,
dans un contexte de tensions diplomatique entre Pékin et Ankara après
de virulentes critiques turques contre le traitement chinois de la
minorité des Ouïghours.
Jusqu'à un million de musulmans, surtout des Ouïghours, seraient
détenus dans la région du Xinjiang (nord-ouest) au sein de centres de
rééducation politique, selon des experts cités par l'ONU et des
organisations de défense des droits de l'homme.
La Chine dément et parle de "centres de formation professionnelle"
destinés à prévenir toute radicalisation islamiste. Le Xinjiang, peuplé
d'environ 10 millions de Ouïghours, majoritairement turcophones, est
régulièrement frappé par des attentats attribués à des séparatistes et
des islamistes ouïghours.
La Turquie, qui compte une importante communauté ouïghoure, avait
qualifié samedi de "honte pour l'humanité" la "politique d'assimilation
systématique" visant les Ouïghours, et appelé la communauté
internationale et l'ONU "à mettre un terme à la tragédie humaine qui se
déroule au Xinjiang".
"Après une évaluation exhaustive de la situation actuelle, nous
appelons encore une fois les citoyens chinois présents en Turquie et
les touristes chinois se rendant en Turquie à renforcer leur vigilance
et à prêter attention à leur sécurité personnelle ainsi qu'à celle de
leurs biens", a indiqué l'ambassade de Chine à Ankara sur son site
internet.
"En cas d'urgence, restez calme, appelez immédiatement la police et
demandez de l'aide", affirme le communiqué daté du 10 février, soit le
lendemain des déclarations véhémentes du ministère turc des Affaires
étrangères.
Des manifestations antichinoises violentes ont déjà éclaté dans le
passé en Turquie à propos des Ouïghours. Des militants nationalistes
turcs avaient brûlé le drapeau chinois en 2015 devant l'ambassade de
Chine à Ankara.
Auparavant, un restaurant chinois très fréquenté d'Istanbul avait été
attaqué et un groupe de touristes sud-coréens visitant la ville avait
été agressé par erreur. (AFP, 13 février
2019)
Ouïghours: la Chine proteste après les critiques
de la Turquie
La Chine a annoncé lundi avoir protesté officiellement auprès de la
Turquie après de virulentes critiques d'Ankara dénonçant le traitement
réservé à la minorité musulmane turcophone des Ouïghours, dont
plusieurs centaines de milliers seraient détenus.
Pékin a par ailleurs démenti la mort en détention d'un chanteur et
poète ouïghour dont avait fait état samedi la diplomatie turque.
"Nous avons déjà transmis à la Turquie nos protestations officielles",
a déclaré Hua Chunying, la porte-parole du ministère chinois des
Affaires étrangères.
"Nous espérons que les personnes concernées côté turc pourront faire la
distinction entre le vrai et le faux, et corriger leurs erreurs",
a-t-elle indiqué lors d'un point presse régulier.
Les Ouïghours constituent le principal groupe ethnique du Xinjiang
(nord-ouest de la Chine), une région frontalière notamment avec du
Kazakhstan et de l'Afghanistan.
Régulièrement frappée par des attentats meurtriers, attribués par Pékin
à des séparatistes ou des islamistes ouïghours, elle fait l'objet
depuis ces dernières années d'une très haute surveillance policière.
Jusqu'à un million de musulmans, dont une grande majorité de Ouïghours,
seraient détenus dans des centres de rééducation politique, selon des
experts cités par l'ONU et des organisations de défense des droits de
l'homme. Ces accusations sont démenties par Pékin qui parle de "centres
de formation professionnelle" contre la "radicalisation" islamiste.
La Turquie, qui compte une importante communauté ouïghoure, avait
qualifié samedi de "honte pour l'humanité" la "politique d'assimilation
systématique" visant les Ouïghours, appelant la communauté
internationale et le secrétaire général de l'ONU "à mettre un terme à
la tragédie humaine qui se déroule au Xinjiang".
Jusqu'à présent, les principaux pays à majorité musulmane ne s'étaient
pas exprimés sur ce sujet, soucieux de maintenir leurs relations avec
Pékin, un important partenaire commercial.
Ankara avait également affirmé qu'Abdurehim Heyit, un poète et musicien
réputé au sein de la communauté ouïghoure, était décédé alors qu'il
effectuait "huit ans de prison pour une de ses chansons".
Mais la radio publique Radio Chine Internationale (RCI) a publié
dimanche soir sur Twitter une vidéo de 26 secondes présentant un homme
s'identifiant comme étant l'artiste en question.
"J'ai vu la vidéo sur internet hier. Elle montre qu'il n'est pas
seulement en vie, mais aussi en excellente santé", a déclaré Hua
Chunying, dénonçant les "accusations arbitraires" d'Ankara.
L'AFP n'était pas capable dans l'immédiat de vérifier l'authenticité et
la date d'enregistrement de la vidéo.
"La Turquie est un pays multiethnique, qui fait également face à la
menace du terrorisme", a indiqué Mme Hua, en référence aux attentats
ces dernières années sur le territoire turc de militants kurdes ou de
l'organisation Etat islamique.
"Elle devrait pouvoir, plus que tout autre pays, comprendre et soutenir
les efforts des gouvernements étrangers pour combattre le terrorisme et
préserver leur sécurité et leur stabilité", a-t-elle martelé.(AFP, 11 février
2019)
La
Turquie critique le
traitement des Ouïghours musulmans en Chine
La Turquie a qualifié samedi de "honte pour l'humanité" le traitement
réservé par la Chine aux Ouïghours, minorité musulmane turcophone dont
des ONG, mais jusqu'ici pas les grands pays musulmans, dénoncent la
persécution.
"La politique d'assimilation systématique des autorités chinoises à
l'égard des Turcs Ouïghours est une honte pour l'humanité", a déclaré
dans un communiqué Hami Aksoy, porte-parole du ministère des Affaires
étrangères.
Le Xinjiang, vaste région dont les Ouïghours constituent la principale
ethnie, a été le cadre de violentes tensions interethniques et
d'attentats meurtriers, avant d'être placé ces dernières années sous
haute surveillance policière.
Jusqu'à un million de musulmans y seraient détenus dans des centres de
rééducation politique, selon des accusations d'experts et
d'organisations de défense des droits de l'homme.
Ces accusations sont démenties par Pékin qui parle de "centres de
formation professionnelle" contre la "radicalisation" islamiste. Pékin
assure que les mesures de sécurité au Xinjiang sont nécessaires pour
combattre l'extrémisme mais ne visent aucun groupe ethnique en
particulier.
"Les Ouïghours qui ne sont pas détenus dans des camps sont aussi sous
forte pression", ajoute M. Aksoy, appelant la communauté internationale
et le secrétaire général de l'ONU "à mettre un terme à la tragédie
humaine qui se déroule dans le Xinjiang".
Jusqu'à présent, les principaux pays musulmans ne se sont pas exprimés
sur ce sujet, soucieux de maintenir leurs relations avec la Chine, un
important partenaire commercial.
M. Aksoy a affirmé avoir appris la mort en détention d'un poète
ouïghour, Abdurehim Heyit. "Cet incident tragique a davantage renforcé
la réaction de l'opinion publique turque quant aux graves violations
des droits de l'homme dans le Xinjiang", selon le communiqué. (AFP, 9
février 2019)
Socio-économique
/ Socio-economic
Des patates bon marché contre les
"terroristes" des prix
Dépassées par l'inexorable hausse des prix à un mois d'élections
municipales, les autorités turques ont ouvert cette semaine leurs
propres stands pour vendre des légumes à des prix imbattables. Objectif
: forcer les commerçants à s'aligner.
La mairie d'Istanbul a commencé lundi à installer des stands, qui
seront au nombre de 50 d'ici la semaine prochaine, où des agents
municipaux entourés de sacs de pommes de terre et d'oignons vendent des
légumes aux clients qui font la queue parfois pendant près d'une heure.
Les produits y sont deux à trois fois moins chers que dans la grande
distribution, la municipalité s'approvisionnant directement auprès des
producteurs pour les revendre elle-même en contournant les
intermédiaires.
Le kilo de tomates coûte à peine trois livres turques (50 centimes
d'euro), et il faut compter deux livres pour un kilo de pommes de terre
ou d'oignons. La vente est plafonnée à trois kilos par légume et par
personne.
Quand elle a appris l'initiative, prévue dans un premier temps pour
deux mois et demi, Betül Sönmez, femme au foyer de 50 ans, s'est
précipitée sur la grande tente dressée par la mairie à Besiktas, sur la
rive européenne d'Istanbul.
Elle en ressort avec des sacs remplis de légumes qui lui ont coûté
moins de 20 livres (3,30 euros). "Dans un supermarché, j'en aurais eu
pour environ 50 livres", calcule-t-elle. "Comment peut-on s'en sortir à
ce prix-là ?".
L'initiative de la municipalité d'Istanbul, également suivie par la
mairie d'Ankara qui va ouvrir une quinzaine de stands, s'inscrit dans
l'effort du gouvernement visant à juguler l'inflation qui a atteint des
taux records ces derniers mois.
Le secteur de l'alimentation est particulièrement touché avec une
augmentation des prix de 6,43% en janvier par rapport à décembre, et de
30,97% en rythme annuel, selon les chiffres officiels.
Accusant certains commerçants de vendre à des prix déraisonnables, le
président Recep Tayyip Erdogan est parti en croisade contre ce qu'il
qualifie de "terrorisme" des prix.
- "Tomates de Tayyip" -
Et le chef de l'Etat turc voit grand : "Des produits ménagers aux
autres marchandises disponibles dans les rayons des magasins, nous
allons commencer à vendre cela", a-t-il promis lors d'un meeting
électoral pour le scrutin municipal du 31 mars.
Tout comme le président, Hasan, un retraité à l'épaisse moustache,
accuse les commerçants de faire monter les prix par voracité.
"Maintenant, leurs légumes vont leur rester sur les bras et pourrir",
savoure-t-il en faisant la queue à Besiktas.
L'initiative du gouvernement, pour l'instant limitée à Istanbul et
Ankara, semble avoir un début d'impact sur la grande distribution.
Le quotidien Hürriyet a rapporté mercredi que les principales chaînes
de supermarchés actives dans le pays, comme Migros, ont aligné les prix
de certains légumes sur ceux de la municipalité, appliquant elles aussi
un plafond de trois kilos par produit.
Dans un Migros de Nisantasi, quartier huppé d'Istanbul, le kilo de
tomates est vendu depuis mardi pour trois livres.
"Les tomates de Tayyip sont arrivées ici !", lance une cliente en
doudoune blanche, provoquant des rires dans le magasin.
- "Pas éthique" -
Avec 300 tonnes de légumes vendus lundi à Istanbul, selon la mairie,
les stands municipaux connaissent un grand succès. Mais leur mise en
place fait aussi l'objet de vives critiques.
"Pourquoi font-ils cela maintenant ? Parce qu'il y a bientôt des
élections", peste Kiymet Erdumlu, une habitante de Besiktas, en
référence au scrutin municipal du 31 mars.
Les principaux partis d'opposition accusent en outre M. Erdogan de
faire vendre à perte des légumes par la mairie, quitte à essuyer les
pertes avec l'argent public, et de mettre sur le dos des commerçants
son incapacité à maîtriser l'inflation.
"Nous accuser, faire de nous des ennemis (...), c'est pas éthique,
c'est une honte", s'emporte Seracettin Suyu, 42 ans, qui tient un étal
sur un marché du district de Sisli, sur la rive européenne d'Istanbul.
Il explique la hausse des prix par de mauvaises conditions
météorologiques ces dernières semaines dans le sud du pays et la hausse
des coûts de production. "Faites baisser ces coûts, par exemple celui
du carburant, et alors on pourra baisser nos prix", dit-il.
Pour l'instant, il ne se fait pas d'inquiétude et compte continuer à
vendre ses tomates huit livres le kilo. "Il reste un mois jusqu'aux
élections, dit-il. Après ça, ils passeront à autre chose". (AFP, 13 février
2019)
Immeuble effondré à Istanbul : 21
morts
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé samedi à "tirer les
leçons" de l'effondrement d'un immeuble d'habitation de huit étages
mercredi à Istanbul, qui a fait au moins 21 morts, selon le dernier
bilan.
"Nous avons de très nombreuses leçons à tirer de ceci", a déclaré à la
presse le chef de l'Etat turc, après s'être rendu sur le lieu du
sinistre où les opérations de secours se poursuivaient, trois jours
après l'effondrement de cet immeuble dans le quartier de Kartal sur la
rive asiatique d'Istanbul.
Le ministre de l'Intérieur, Süleyman Soylu, a déclaré lors d'une
conférence de presse télévisée en fin de soirée que le bilan s'élevait
à 21 morts et 14 blessés. Le précédent bilan faisait état de 18 morts
et 14 blessés.
"Nous estimions qu'il y avait 35 personnes sous les décombres, et nous
avons ainsi retrouvé ces 35 personnes", a-t-il déclaré. "Mais nos
opérations de recherches et de secours se poursuivent de la même façon".
M. Erdogan s'est également rendu à l'hôpital pour s'entretenir avec les
rescapés, puis a assisté dans l'après-midi aux funérailles des neuf
membres d'une même famille qui ont perdu la vie dans l'incident.
"Ceci est arrivé parce que ces immeubles ont été construits de façon
illégale simplement pour gagner de l'argent", a déploré le chef de
l'Etat, précisant que tous les immeubles de la zone étaient en train
d'être examinés.
Le ministre de l'Environnement et de l'Urbanisme, Murat Kurum, a
déclaré en début de soirée que dix immeubles avaient été évacués dans
les environs du sinistre.
M. Kurum a précisé que l'immeuble qui s'est effondré comptait 14
appartements et trois commerces. Les autorités avaient déjà rapporté
que 43 personnes étaient enregistrées à cette adresse.
Ce drame illustre l'état de fragilité dans lequel se trouvent certains
immeubles d'habitation à Istanbul, avec plusieurs effondrements
survenus ces dernières années.
Les médias turcs ont souligné que les trois derniers étages de
l'immeuble avaient été construits sans autorisation, une pratique
relativement courante à Istanbul, mégalopole tentaculaire de plus de 15
millions d'habitants.
L'effondrement de l'immeuble a ravivé les critiques à l'égard d'une
amnistie accordée l'an dernier par le gouvernement aux personnes
concernées par ces constructions illégales en hauteur, une mesure jugée
électoraliste avant un scrutin municipal en mars prochain.
Les ingénieurs et les architectes tirent régulièrement la sonnette
d'alarme face aux ajouts illégaux d'étages aux bâtiments. (AFP, 9
février 2019)
Erdogan
veut prendre le contrôle de la banque Isbank
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mardi que la banque
Isbank, l'une des plus grosses du pays, détenue en partie par le
principal parti d'opposition, allait passer sous contrôle du Trésor.
"Avec la permission de Dieu, Isbank deviendra la propriété du Trésor.
Si Dieu le veut, le Parlement prendra cette décision historique", a
déclaré le chef de l'Etat turc lors d'un discours devant son groupe
parlementaire à Ankara.
Isbank, de son nom complet Türkiye Is Bankasi, a été créée en 1924 par
le fondateur de la République turque Mustafa Kemal Atatürk.
A sa mort, Mustafa Kemal a légué ses parts à son parti, le Parti
républicain du peuple (CHP, social-démocrate), qui détient aujourd'hui
quelque 28% de l'établissement et nomme quatre des onze membres du
conseil d'administration.
Un peu plus de 40% des parts appartiennent au fonds de pension de la
banque et les près de 32% restants sont du capital flottant.
Interrogé par des journalistes à l'issue de son discours, M. Erdogan
n'a pas donné de détails sur les modalités de la prise de contrôle
envisagée par le Trésor. M. Erdogan s'est à plusieurs reprises dit
hostile à la participation d'un parti politique au capital d'une banque.
Il n'était pas clair dans l'immédiat si cette mesure reviendrait à une
nationalisation de la banque puisque le Trésor ne détiendra pas la
majorité des actions.
Le CHP s'oppose vigoureusement au transfert de ses parts au Trésor,
appelant à "respecter le testament d'Atatürk" et soulignant que le
parti ne gagne pas d'argent avec ces actions.
Selon la Isbank, les dividendes dus au CHP sont en effet versés
directement à l'Institution de la langue turque (TDK) et à la Société
d'histoire de Turquie, suivant le testament de son fondateur.
Les déclarations de M. Erdogan ont fait reculer l'action de la banque:
à 11H00 GMT, elle baissait de 1,2%.
Ces propos surviennent au moment où les banques turques sont
fragilisées par la défiance des investisseurs à l'égard des politiques
économiques d'Ankara et par la chute de la livre turque qui a perdu 30%
de sa valeur face au dollar l'an dernier.
En septembre dernier, M. Erdogan avait déjà appelé à transférer au
Trésor les parts détenues par le CHP, qui avait dénoncé une manoeuvre
politique.
Le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur)
de M. Erdogan ne détient pas suffisamment de sièges au Parlement pour
mettre en place les conditions d'un transfert des parts du CHP au
Trésor.
Il aurait pour cela besoin de l'appui de son partenaire de coalition,
le Parti d'action nationaliste (MHP, extrême droite), une formation
farouchement kémaliste. (AFP, 5 février 2019)
Le
tourisme étranger augmente de près de 22% en
2018
Près de 40 millions de touristes
étrangers ont visité la Turquie en 2018, une hausse de 21,84% par
rapport à 2017, confirmant une reprise après une période noire pour le
secteur, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère du Tourisme.
"Le tourisme en Turquie continue de monter et de battre les records de
ces dernières années", s'est félicité le ministère dans un communiqué.
La Turquie a accueilli au total un peu plus de 46 millions de
visiteurs en 2018, dont 39,49 millions d'étrangers et 6,62 millions de
Turcs vivant à l'étranger, selon le texte.
Ce nombre dépasse même celui de 2015, année au cours de laquelle 42
millions de visiteurs sont venus en Turquie, avant une baisse globale
de 24,6% enregistrée en 2016.
Le secteur du tourisme a été lourdement affecté par la situation
politique et sécuritaire du pays en 2015 et 2016, années marquées
notamment par une série d'attentats sanglants, liés aux jihadistes du
groupe Etat islamique et à la rébellion kurde, et une tentative de
putsch à l'été 2016.
Cette année-là, les revenus du tourisme avaient baissé de près de 30%,
avant de se redresser de près de 20% en 2017.
En 2018, ils ont à nouveau augmenté de 12,3% par rapport à 2017,
atteignant 29,5 milliards de dollars, a annoncé jeudi l'Office national
des statistiques (Tüik).
La situation s'est en effet stabilisée, le pays n'ayant notamment pas
connu d'attentat majeur depuis celui du Nouvel An 2017, revendiqué par
le groupe Etat islamique.
La majorité des visiteurs étrangers en 2018 sont venus de Russie
(5,9 millions de visiteurs, soit une hausse de 26,49% par rapport à
2017), d'Allemagne (4,5 millions, +25,88) et de Bulgarie (2,4 millions,
+28,82), selon les chiffres du ministère.
Dans l'ouest de la Turquie, à Ephèse, vestige de la cité byzantine qui
abritait un grand temple dédié à Artémis, l'une des sept merveilles du
monde dont il ne reste plus grand chose aujourd'hui, environ 1,5
million de personnes sont venues en 2018, contre 996.800 en 2017, selon
le ministère du Tourisme.
Un weekend de janvier, plusieurs groupes de touristes évoluaient entre
les ruines d'Ephèse, inscrites au registre du patrimoine mondial de
l'Unesco en 2015 et cinquième site le plus visité de Turquie.
"Certains amis m'ont avertie : +Tu sais, tous ces événements d'il y a
2-3 ans?+", admet Shi, une touriste chinoise rencontrée à Ephèse. "Mais
bon je pense que maintenant ça va. Je ne m'inquiète pas."
Pour Martin, un touriste slovaque amoureux de la Turquie, "le
terrorisme est partout". "Aujourd'hui c'est plus sûr en Turquie qu'à
Paris ou Londres", estime-t-il. (AFP, 31 janvier
2019)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
L'UE dénonce le "climat de
peur" crée en Turquie contre l'opposition
L'Union européenne a dénoncé jeudi le
"climat de peur" créé par le pouvoir en Turquie avec les peine de
prison à vie requises contre le mécène Osman Kavala et des journalistes
pour leur soutien aux manifestations du "mouvement de Gezi" en 2013.
"Les mises en examen annoncées contre 16 détenus, dont Osman Kavala,
soulèvent des questions quant à l'adhésion de la justice turque aux
normes internationales et européennes", a déclaré la porte-parole de la
cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.
"L'utilisation des manifestations du parc Gezi en 2013 pour réclamer
des peines d'emprisonnement à perpétuité manque de crédibilité, crée un
climat de peur et décourage la tenue d'assemblées pacifiques", a-t-elle
accusé.
Un procureur turc a requis mercredi la prison à perpétuité contre
l'homme d'affaires et mécène Osman Kavala, figure majeure de la société
civile, l'accusant de "tentative de renversement du gouvernement" pour
son soutien à des manifestations anti-Erdogan.
Détenu depuis plus d'un an dans la prison de Silivri, près d'Istanbul,
M. Kavala est accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'avoir
financé des manifestations antigouvernementales en 2013, connues sous
le nom de "mouvement de Gezi".
"Les délais systématiques, les détentions sans preuves suffisantes et
les poursuites pénales à l'encontre des personnes exerçant leur droit
fondamental à la liberté d'expression et de réunion jettent de sérieux
doutes quant au respect du principe de la présomption d'innocence et du
droit à un procès équitable dans le processus judiciaire en Turquie", a
soutenu la porte-parole de Mme Mogherini.
"En outre, les condamnations prononcées le 18 février contre des
journalistes du journal Cumhuriyet vont à l'encontre des principes de
la liberté d'expression et de la liberté des médias, pierres angulaires
de toute société démocratique", a-t-elle ajouté.
"La détention de journalistes, de parlementaires, de défenseurs des
droits de l'homme et d'universitaires, souvent sans inculpation, pour
avoir exercé un droit personnel et professionnel à la liberté
d'expression, n'est pas conforme aux obligations de la Turquie",
a-t-elle affirmé. La Turquie est signataire de la Convention européenne
des droits de l'homme et membre du Conseil de l'Europe. (AFP, 21 février
2019)
European
Parliament Adopts Draft Report on Turkey
The European Parliament Foreign Affairs Committee discussed the 2018
draft report on Turkey yesterday (February 21).
The resolution, with some amendments made by the committee, was adopted
by 47 votes in favor, 7 against and with 10 abstentions.
The resolution, penned by EU Turkey Rapporteur Kati Piri, calls the
formal suspension of EU accession talks with Turkey and mentions the
rights violations in the country.
The European Parliament General Assembly will vote on the draft report
in the sessions between March 11 and 14. The Parliament's decisions are
advisory and non-binding.
The resolution includes corruption, human rights violations, shut-down
of 160 media organizations, violation of rights defenders' rights,
including LGBTI organizations, imprisonment of businessperson and
rights defender Osman Kavala and Peoples' Democratic Party's (HDP)
former Co-Chair Selahattin Demirtaş, the increase in the asylum
applications to the EU member states.
The resolution also points out the construction of the new İstanbul
airport, which has been continuing since 2015. Underpinning that 38
workers died since the beginning of the construction, it criticizes the
imprisonment of the workers who protest the poor working conditions.
The resolution says that a peaceful solution must be found for the
rights violations in southeastern Turkey.
What does the draft report say?
Customs Union
While the report suggests suspending accession talks, it leaves the
door open for the renewal of the Customs Union agreement as it could
pave way for democratic reforms.
Visa liberalization
Stating that the visa liberalization carries great importance for the
citizens of Turkey, the report demands that Ankara should abide by the
EU's 72 criteria.
State of emergency
The report says that the state of emergency is practically continuing
although it was lifted in July in 2018. It expresses concerns about
setbacks in freedom of expression, freedom of gathering and the right
to property.
Detention and arrests
The resolution expresses "deep concern" over 150 thousand people's
detention and 78 thousand people's arrest because of charges related to
terrorism and says that in most of these trials are continuing without
concrete evidence.
Repression of dissidents
Members of the Parliament also raise the alarm about Turkish government
actions against its own citizens abroad, including harassment,
kidnappings, covert surveillance and setting up hotlines through which
people are encouraged to report other citizens to the authorities back
home.
It expresses concern over the Religious Affairs Directorate's use as an
intelligence agency and states that the Interpol cannot be used to
target dissidents in from Turkey, human rights defenders and
journalists.
Passport cancelations
The resolution says that cancelations of the passports of the relatives
of suspects and detainees raise concern and demands that the
cancelations which are not supported by judiciary decision should be
lifted.
Dismissals
Regarding the dismissals of public officers, the resolution states that
the State of Emergency Commission only gave positive replies to 7
applications and 81 thousand applications are still waiting. It says
that the people who are dismissed face grave economic and other
consequences and that they are stigmatized in social and professional
life.
Judiciary
The resolution states that dismissal of more than 4 thousand judges and
prosecutors threaten the independence and objectivity of the judiciary
and that the arrest of 570 lawyers hinders the rights to defense and a
fair trial.
Asylum applications
Since the beginning of the state of emergency after the July 2016 coup
attempt, asylum applications from the citizens of Turkey has increased
drastically, underpins the resolution.
According to the European Asylum Support Office, Turkey ranks fifth in
terms of the number of asylum applications to the EU countries.
According to the figures from September 2018, there are more than 16
thousand asylum applications awaiting a decision.
Rights defenders
The resolution says that the EU member countries should increase
support to the rights defenders, who are under risk.
It calls Turkey to fully apply the EU regulations on the rights
defenders.
Turkey: Resolution is unacceptable
In reply to the voting at the European Parliament, Ministry of Foreign
Affairs Spokesperson Hami Aksoy said, "The call in the draft report,
which is not legally binding and bears only the status of an advisory
decision, to officially suspend our country's accession negotiations
with the EU is absolutely unacceptable." (BIA, 21 February
2019)
ECtHR Ruling: Turkey Violated Six
Articles in One Case
The European Court of Human Rights (ECtHR) has concluded the case of
Ruşen Bayar, who applied because of "violation of the right to a fair
trial."
The court convicted Turkey for numerous charges including "violation of
the right to a fair trial" and "length of detention."
Holding that Turkey violated six articles of the European Convention of
Human Rights (ECHR), the court ruled that the state shall pay a
compensation of 5,300 EUR and the court costs.
Life sentence after five years of trial
Ruşen Bayar, now 47, was arrested in November 2003 on the charge of
"being a member of the Kurdistan Workers' Party (PKK)."
In his trial, the indictment alleged him with "involvement in opening
fire on a police vehicle during a demonstration; involvement in a
demonstration where six police officers had been wounded by gunfire;
membership of a terrorist organization; killing one person; and
collecting money on behalf of a terrorist organization through
coercion."
On 17 March 2004, the Istanbul State Security Court held its first
hearing where the applicant denied all the charges against him, as well
as his police statement. He maintained that at the Istanbul police
headquarters he had been forced to sign a self-incriminating statement
prepared by the police officers, the ECtHR judgment noted.
On February 13, 2009, the court convicted Bayar of all the charges in
the indictment. He was sentenced to life imprisonment.
Bayar was held arrested for five years during the trial. The ECtHR
verdict also noted that all of his objections to his arrest were
rejected by the court.
What did Bayar claim?
After the Supreme Court of Appeals upheld his sentence in April 2010,
Bayar applied to the ECtHR. He made the following allegations:
His rights to freedom and security was violated by
long detention, relying on the Article 5/3 of the convention.
The proceedings reviewing his pre-trial detention
had not complied with the requirements of Article 5/4, which says,
"Everyone who is deprived of his liberty by arrest or detention shall
be entitled to take proceedings by which the lawfulness of his
detention shall be decided speedily by a court and his release ordered
if the detention is not lawful."
The absence of a compensatory remedy in domestic law
violates Article 5/5.
The length of the proceedings had been incompatible
with the "reasonable time" requirement, laid down in Article 6/1 of the
Convention.
He had been denied legal assistance when making
statements to the police, the public prosecutor and the investigating
judge, upon Article 6/3.
Under Article 13 of the Convention, there was no
effective remedy under Turkish law whereby he could have contested the
length of the proceedings brought against him.
The Istanbul State Security Court had refused to
summon S.N., a person who had testified about the killing of M.Y. in
different criminal proceedings before the same court.
Turkey violated six articles of ECHR
The ECtHR stated that Turkey violated the following six articles of the
convention:
Article 5/3: "Everyone arrested or detained in accordance with the
provisions of paragraph 1 (c) of this Article shall be ... entitled to
trial within a reasonable time or to release pending trial. Release may
be conditioned by guarantees to appear for trial."
Article 5/4: "Everyone who is deprived of his liberty by arrest or
detention shall be entitled to take proceedings by which the lawfulness
of his detention shall be decided speedily by a court and his release
ordered if the detention is not lawful."
Article 5/5: "Everyone who has been the victim of arrest or detention
in contravention of the provisions of this Article shall have an
enforceable right to compensation."
Article 6/1: "In the determination of ... any criminal charge against
him, everyone is entitled to a ... hearing within a reasonable time by
a tribunal ..."
Article 6/3-c: "Everyone charged with a criminal offence has the right
to defend himself in person or through legal assistance of his own
choosing or, if he has not sufficient means to pay for legal
assistance, to be given it free when the interests of justice so
require."
Article 13: "Everyone whose rights and freedoms as set forth in the
Convention are violated shall have an effective remedy before a
national authority..."
The state will pay Bayar 5,300 EUR in respect of non-pecuniary
compensation and 2,309 EUR in respect of costs and expenses according
to the ruling. (BIA, 20 February
2019)
Demirtaş Sends Letter to European
Parliament and PACE
Peoples' Democratic Party's (HDP) former Co-Chair Selahattin Demirtaş,
who has been behind bars at the Edirne Type F Closed Prison since
November 4, 2016, has sent a letter to the European Parliament and the
Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE).
In his letter, Demirtaş mentioned Leyla Güven, who has been on a hunger
strike for 104 days and 320 other inmates who are on a hunger strike.
Here is the full text of Demirtaş's letter:
My dear colleague,
I am briefly writing to you regarding a very critical and burning
situation in Turkey.
Today is the 104th day of the indefinite hunger strike of Ms. Leyla
Güven, who is a member of the Turkish parliament and my parliamentarian
friend. Together with her, over 320 people have been on a hunger strike
in prisons and abroad.
The hunger strike of my friends has reached the borders of death. Their
only demand from the Turkish government is to immediately end the
solitary confinement imposed on Mr. Abdullah Öcalan at İmralı Island
Prison towards establishing the rule of law and a political climate of
dialogue and peace.
This rightful, legal and legitimate demand is a realistic one that can
make concrete and direct contributions to the security, peace and
stability of Turkey, Syria and Europe.
The Turkish government's ignoring this vital issue at a time when the
hunger strike is bordering death increases the seriousness and gravity
of the situation. I believe that you will hear the outcries of hundreds
of hunger strikers venturing to face death for the sake of peace and
democracy and millions of people who support them. I also believe that
you will help with all means at your disposal to build international
publicity on the issue and to make sure that the demand of hunger
strikers is met without any delay so that hunger strikes can end.
I would like to end this letter, which I send to you from prison and
through my lawyers and my party, by expressing my warmest regards and
with the hope to meet you in a free future.
Selahattin Demirtaş
Edirne High Security Prison
19 February 2019
(BIA,
19 February
2019)
Des
milliers de Kurdes défilent à Strasbourg
vingt ans après
l'arrestation d'Öcalan
Plusieurs milliers de Kurdes ont défilé samedi à Strasbourg pour
réclamer la libération de leur chef historique Abdullah Öcalan, arrêté
il y a vingt ans et emprisonné en Turquie, mais aussi soutenir une
député kurde en grève de la faim depuis plusieurs mois.
Venus de toute l'Europe et agitant de nombreux drapeaux kurdes, les
manifestants (environ 7.000 personnes selon la police, 17.000 selon les
organisateurs) ont défilé dans le calme, sous un soleil radieux.
Partis en fin de matinée des alentours de la gare de Strasbourg, ils
ont marché dans le centre, derrière une large banderole à l'effigie de
leur leader, avant d'assister à un meeting politique en plein air
organisé par un collectif d'associations de Kurdes, dans le sud de
l'agglomération.
"On demande la libération d'Öcalan, mais aujourd'hui ce qui est le plus
important, c'est que ses conditions de détention soient améliorées.
L'Occident doit faire bouger les lignes", a expliqué Acelya Degirmenci,
27 ans, venue de la région parisienne.
Ce grand rassemblement kurde se tient à Strasbourg, ville du Conseil de
l'Europe et de la Cour européenne des droits de l'Homme, chaque année
depuis l'arrestation le 15 février 1999 d'Abdullah Öcalan.
Le chef de la rébellion kurde du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) est détenu sur l'île-prison d'Imrali, située au large
d'Istanbul, dans un isolement quasi-total.
"Vingt ans, c'est très symbolique, nous sommes toujours autant
mobilisés tandis que la communauté internationale continue de fermer
les yeux", a regretté Hélène Erin, porte-parole des organisateurs de la
manifestation.
"Europe, où es-tu ? Ton silence nous tue", on scandé les manifestants.
Dans le cortège, les banderoles demandant de "briser l'isolement"
d'Öcalan côtoyaient celles en soutien à Leyla Güven, députée prokurde
en grève de la faim depuis 101 jours pour dénoncer les conditions de
détention du fondateur du PKK.
"On veut donner de la force à cette grande dame et lui rendre hommage.
Son action a eu beaucoup d'écho dans l'opinion publique et, grâce à
elle, la pression est montée d'un cran sur le gouvernement d'Erdogan",
a souligné Agit Polat, représentant des relations extérieures du
Conseil Démocratique Kurde en France.
La manifestation annuelle kurde de Strasbourg avait rassemblé près de
12.000 personnes en 2018. (AFP, 16 février
2019)
L'Allemagne interdit deux éditeurs jugés
proches du PKK
La police allemande a perquisitionné et fermé mardi deux maisons
d'édition accusées de liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés
occidentaux.
Le ministère allemand de l'Intérieur a indiqué que ces deux sociétés,
Mezopotamien Publishing et MIR Multimedia, basées en Rhénanie du Nord
et en Basse-Saxe, ont "utilisé comme couverture des maisons d'édition
pour des activités économiques au seul bénéfice du PKK".
La Turquie accuse régulièrement l'Allemagne de ne pas en faire assez
contre le PKK, déclaré par Berlin comme "terroriste" depuis 1993.
Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer a
regretté que "le PKK soit encore actif en Allemagne malgré son
interdiction" et appelé à ce que cette organisation soit "remise à sa
place".
Le ministère estime à 14.500 le nombre de sympathisants en Allemagne du
PKK qui est "de loin la plus grosse organisation extrémiste étrangère
présente" dans le pays.
Depuis le début des années 1990, l'Allemagne a condamné "plus de 90
personnes" pour leurs liens avec le PKK et interdit 52 organisations
jugées proches du Parti des travailleurs du Kurdistan. (AFP, 12 février
2019)
ECtHR
Convicts Turkey for ‘Aggravated Life Imprisonment’
The European Court of Human Rights (ECtHR) has again convicted Turkey
for the "aggravated life imprisonment without a possibility of release."
Announcing its judgement on Civan Boltan, a convict with disabilities,
the ECtHR has concluded that Turkey has violated the prohibition of
torture and ill treatment as per the Article 3 of the European
Convention on Human Rights (ECHR). The court has ruled that Turkey
shall pay 1,500 Euro (approx. 9,000 Turkish Lira) to Boltan for court
expenses.
"His health doesn't necessitate a stay of execution"
28-year-old Civan Boltan, who is currently held in Bolu Prison, was
injured in 2012 while he was trying to throw a bomb at a group of
soldiers. His arm was amputated and he lost the sight in his left eye
after that.
In 2014, he was sentenced to aggravated life imprisonment in the
lawsuit filed against him for "being a member of the Kurdistan Workers
Party (PKK)." His sentence was then upheld by the Supreme Court of
Appeals.
In February 2015, Boltan requested the adaptation of his prison
conditions to his disability, asking not to be placed in an individual
cell as specified in his sentence, so that he could be helped by fellow
prisoners in his everyday life.
Two medical reports confirmed that his state of health necessitated the
assistance of others, but not a stay of execution of his sentence.
His request was rejected in October 2015 by the judge responsible for
the sentence enforcement, and dismissed by the heavy penal court.
On 11 December, 2015, Boltan appealed to the Constitutional Court on
the ground of the incompatibility of his conditions of arrest with his
disability.
After the Constitutional Court dismissed his appeal on May 18, 2016 as
being out of time, Boltan applied to the ECtHR.
Same verdict given by ECtHR before
In his application to the ECtHR, Boltan stated that his placement in an
individual cell amounted to inhuman treatment in view of his
disability, and that the enforcement of a prison sentence for the rest
of his life was incompatible with the provisions of the Article 3 of
the ECHR.
In his judgement announced, the ECtHR concluded that while Boltan's
conditions of arrest do not violate the Article 3 of the ECHR, the
related article has still been violated "as regards the complaint
related to the irreducible nature of the aggravated life imprisonment
sentence."
It was in 2014 that the ECtHR gave the same verdict on an application
regarding aggravated life imprisonment without any hope of release for
the first time. This verdict was given in an application submitted by
PKK's imprisoned leader Abdullah Öcalan. The court also gave the same
verdict in cases of Gurban v. Turkey and Kaytan v. Turkey in 2015.
According to the ECtHR, a life-long prison service is not a violation
of rights while the lack of a mechanism to evaluate the sentence is a
violation. (BIA,
12 February 2019)
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
Les Etats-Unis condamnent
les poursuites dans la
société civile turque
Les Etats-Unis se sont dits samedi "gravement inquiets" du sort de 16
personnes, dont le mécène Osman Kavala, contre lesquelles la prison à
perpétuité a été requise mercredi en Turquie, et ont appelé Istanbul à
respecter la liberté d'expression.
Les Etats-Unis "sont gravement inquiets de l'inculpation par des
procureurs de 16 membres de la société civile, de médias et de
dirigeants d'entreprises", a déclaré le département d'Etat dans un
communiqué. "Exercer le droit à la liberté d'expression ne doit pas
conduire à une peine de prison à vie", a-t-il ajouté.
Un procureur turc a requis mercredi la prison à perpétuité à l'encontre
de l'homme d'affaires et mécène Osman Kavala, qui est détenu depuis
plus d'un an près d'Istanbul. Il est accusé par le président Recep
Tayyip Erdogan d'avoir financé des manifestations antigouvernementales
en 2013, connues sous le nom de "mouvement de Gezi".
Selon l'agence de presse étatique turque Anadolu, 15 autres personnes,
dont le journaliste Can Dündar, réfugié en Allemagne, et l'acteur
Mehmet Ali Alabora, figurent parmi les personnes visées par l'acte
d'accusation. Le procureur réclame la même peine pour tous.
"La possibilité d'exercer les droits que sont la liberté d'expression,
les rassemblements pacifiques, et la liberté d'association est
fondamentale dans une démocratie", a déclaré la diplomatie américaine.
"Nous appelons la Turquie à respecter ces libertés et à libérer ceux
retenus arbitrairement".
Jeudi, l'Union européenne a dénoncé le "climat de peur" créé par le
pouvoir en Turquie. (AFP, 24 février
2019)
Trump
accepte de
laisser des militaires en Syrie
Le président américain Donald Trump a
finalement accepté de laisser des troupes dans le nord-est syrien, dans
l'espoir de convaincre des Européens réticents de participer à une
force d'observation d'un millier d'hommes pour protéger les alliés
kurdes.
"Je ne fais pas machine arrière", a assuré vendredi M. Trump qui avait
annoncé en décembre un retour "immédiat" des quelque 2.000 soldats
américains engagés dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI)
en Syrie.
La Maison Blanche a indiqué jeudi soir que les Etats-Unis
maintiendraient environ 200 soldats dans le nord-est syrien.
"Un petit groupe de maintien de la paix d'environ 200 soldats
restera en Syrie pour un certain temps", a annoncé Sarah Sanders,
porte-parole de l'exécutif américain, après un échange téléphonique
entre Donald Trump et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.
Le sénateur républicain Lindsey Graham, qui s'est publiquement opposé
au retrait militaire total de Syrie, s'est félicité sur la chaîne Fox
News de la décision du président américain, qui a "ajusté sa politique".
"C'est un très bon plan", a dit M. Graham, qui avait défendu cette idée
ces derniers jours, notamment à la conférence sur la sécurité de Munich
la semaine dernière. "Ces 200 soldats vont probablement attirer 1.000
Européens."
"Des milliers d'Européens ont été tués par des combattants de
l'EI venus de Syrie en Europe", a affirmé le sénateur, exagérant
largement le nombre de victimes des attentats attribués à l'EI en
Europe. "Maintenant, la tâche incombe à l'Europe. 80% de l'opération
devrait être européenne et peut-être 20% pour nous."
Selon les estimations du Global Terrorism Index, établi annuellement
par le centre de recherche Institute for Economics and Peace, le
terrorisme a fait quelque 700 morts en Europe depuis 2014, année de
l'autoproclamation par l'EI de son "califat" sur un large territoire à
cheval sur la Syrie et l'Irak.
Mais M. Trump souhaite retirer les troupes américaines des théâtres
extérieurs comme la Syrie et l'Afghanistan, conformément à son slogan
"l'Amérique d'abord".
- "Rendre les choses possibles" -
Le chef d'état-major américain, le général Joe Dunford, s'est déclaré
convaincu que les Européens accepteraient de participer à cette force
maintenant que les Etats-Unis ont accepté de maintenir certains
effectifs.
"Il n'y a aucun changement dans la campagne militaire", a-t-il précisé
à la presse. "Les ressources sont ajustées parce que la menace a
changé".
L'objectif est double: maintenir un effort antiterroriste pour éviter
la résurgence de l'EI, passé dans la clandestinité, mais aussi ne pas
abandonner à leur sort les Kurdes des Forces démocratiques syriennes
(FDS) qui ont mené sur le sol syrien les combats contre l'EI, avec
l'appui de la coalition, et que la Turquie menace d'attaquer.
"Nous avons besoin d'une zone tampon entre la Turquie et les Forces
démocratiques", a indiqué M. Graham. "On ne veut pas finir une guerre
et en déclencher une autre".
Le chef du Pentagone, Patrick Shanahan, a assuré que la mission des
militaires américains en Syrie n'avaient pas changé, en recevant
vendredi le ministre turc de la Défense Hulusi Akar.
"La transition à laquelle nous travaillons est la stabilisation et
l'amélioration des capacités des forces de sécurité locales", a ajouté
le ministre de la Défense par intérim. "Nous ferons ça en partenaires
stratégiques".
Son homologue turc a tenu à souligner qu'Ankara n'avait rien contre les
populations kurdes de Syrie. "Ce que nous combattons, ce sont les
organisations terroristes", a-t-il ajouté, en référence à la milice
kurde des Unités de protection du peuple (YPG), une des composantes des
FDS.
A Munich, l'idée de cette zone de sécurité avait été fraîchement
accueillie par les Européens, qui avaient été pris de court par la
décision unilatérale de M. Trump de se retirer de Syrie.
"Il est totalement hors de question d'avoir des Français au sol sans
les Américains" sur le terrain, avait affirmé à l'AFP une source
française.
Questionné vendredi, un responsable militaire a indiqué sous le couvert
de l'anonymat que si le nombre exact des militaires qui participeront à
la force américaine évoquée par la Maison Blanche et sa composition
n'étaient pas encore connus, l'objectif était d'en faire "une force qui
puisse rendre les choses possibles".
Outre les 200 militaires dans le nord-est, Washington compte maintenir
une présence sur la base américaine d'al-Tanf, dans le sud du pays.
(AFP, 22
février
2019)
Washington
tance Berlin pour l'extradition d'un jihadiste
vers la Turquie
Washington a vivement reproché jeudi à l'Allemagne d'avoir extradé vers
la Turquie un jihadiste inculpé aux Etats-Unis pour son rôle dans la
mort de deux militaires américains.
Le Turc Adem Yilmaz a été condamné en 2010 en Allemagne à onze ans de
prison pour sa participation à une cellule islamique qui projetait des
attentats dans le Sauerland, dans le sud-ouest du pays.
La justice américaine l'a de son côté accusé d'avoir joué un rôle dans
un attentat à la bombe commis en 2008 dans la province de Khost, en
Afghanistan, dans lequel deux soldats américains avaient été tués et
onze blessés.
Les Etats-Unis ont formulé une demande d'extradition pour pouvoir le
juger, mais un tribunal allemand a ordonné son transfert vers la
Turquie à l'issue de sa peine.
"Nous sommes extrêmement déçus par la décision allemande", a déclaré le
ministre américain de la Justice par intérim Matthew Whitacker dans une
déclaration au ton très vif.
"Le gouvernement allemand a délibérément aidé Yilmaz à échapper à la
justice en le faisant monter à bord d'un avion pour la Turquie", a-t-il
poursuivi, accusant Berlin d'avoir "refusé de prendre ses
responsabilités, "violé le traité" d'extradition avec Washington et
"affaibli l'Etat de droit".
Le numéro deux de la diplomatie américaine John Sullivan, qui a
rencontré mercredi le ministre allemand des Affaire étrangères Heiko
Maas à Washington, "a exprimé très clairement" le "mécontentement" des
Etats-Unis, a rapporté pour sa part le porte-parole du département
d'Etat Robert Palladino.
"Les amis doivent être francs entre eux quand ils ont des sujets de
mécontentement, et clairement les Etats-Unis sont mécontents dans cette
affaire", a-t-il insisté devant la presse.
"Les Etats-Unis ne relâcheront jamais leurs efforts pour juger Yilmaz",
a encore dit le porte-parole, assurant, sans plus de précisions, que
Washington était "en contact avec les autorités turques pour se
coordonner".
L'extradition "a été décidée par un tribunal indépendant, qui a
respecté les critères de droit", a réagi une source diplomatique
allemande sous couvert d'anonymat.
Les relations entre les Etats-Unis et l'Allemagne sont tendues depuis
l'élection de Donald Trump en 2016.
La chancelière Angela Merkel a mis en garde le président américain
contre la tentation de "détruire" le multilatéralisme après son retrait
de nombreux traités (sur le nucléaire iranien, le changement
climatique, le contrôle des armes...).
Lui a multiplié les attaques frontales contre Berlin sur les questions
commerciales, le niveau des dépenses militaires ou le débat migratoire.
(AFP, 7 février 2019)
Sanctions contre un Turc accusé
d'avoir violé l'embargo contre l'Iran
Les Etats-Unis ont sanctionné jeudi un ressortissant turc accusé
d'avoir contourné l'embargo américain contre l'Iran et tenté de
camoufler ces violations, selon un communiqué du ministère du Trésor.
Evren Kayakiran, dirigeant de la société turque Elsim, aurait continué
pendant deux ans son activité de services en Iran après le rachat de
son entreprise en 2013 par le groupe américain Kollmorgen, en violation
de la loi empêchant les entreprises américaines de commercer avec la
République islamique.
Selon le Trésor, M. Kayakiran aurait forcé ses salariés à se rendre en
Iran, les menaçant de licenciement s'ils refusaient, et à falsifier les
registres de l'entreprise en cachant ces voyages d'affaires. Il aurait
également frauduleusement certifié qu'aucun service ou produit n'était
envoyé en Iran.
Le dirigeant aurait aussi tenté de gêner l'enquête interne initiée en
octobre 2015 quand les violations avaient fait l'objet d'un signalement
par un employé.
Les sanctions imposées jeudi lui interdisent désormais toute
transaction avec des ressortissants ou sociétés américaines, et l'accès
aux institutions financières américaines.
Dans un communiqué séparé, l'office de contrôle des actifs étrangers du
département du Trésor (Ofac) a indiqué que Kollmorgen avait accepté une
amende de 13.381 dollars. (AFP, 7 février 2019)
Washington promet à ses alliés
de poursuivre la lutte anti-EI
Soucieux de minimiser les conséquences de leur retrait de Syrie, les
Etats-Unis ont réaffirmé mercredi leur engagement à vaincre
"définitivement" le groupe jihadiste Etat islamique (EI), tout en
demandant à leurs alliés, réunis à Washington, d'en faire eux-mêmes
davantage.
Eviter la résurgence de l'EI, trancher le sort de ses combattants
étrangers détenus en Syrie, dissiper les tensions entre Kurdes et
Turcs: les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la
coalition internationale antijihadistes, réunis par le chef de la
diplomatie américaine Mike Pompeo, doivent faire face aux multiples
casse-tête créés par le départ américain.
"L'EI reste une menace dangereuse", a reconnu le secrétaire d'Etat
américain à l'ouverture de cette rencontre.
Il a appelé les 74 pays et cinq organisations multilatérales membres de
la coalition à "réaffirmer l'objectif de la défaite définitive" du
groupe jihadiste qui a lancé ces dernières années des attentats
meurtriers en Europe depuis ses anciens bastions, notamment en Syrie.
Il s'est toutefois appuyé sur les défaites territoriales de l'EI, qui a
perdu la quasi-totalité des zones qu'il contrôlait en Irak et en Syrie,
pour affirmer que "la nature du combat" était "en train de changer".
Dorénavant, "notre combat ne sera pas forcément en premier lieu
militaire", a plaidé Mike Pompeo, évoquant l'importance du
renseignement à l'ère du "jihad décentralisé".
C'est pourquoi, a-t-il assuré, l'annonce-surprise du retrait des
quelque 2.000 soldats américains du nord syrien, faite en décembre par
Donald Trump, "ne signifie pas la fin du combat américain". "L'Amérique
va continuer à diriger" la lutte antijihadistes "en ne laissant aucun
répit à ceux qui voudraient nous détruire", a-t-il martelé.
- "Reprendre" les jihadistes étrangers -
Il a aussi une nouvelle fois appelé les autres pays à participer
davantage à l'effort financier de ce combat.
Donald Trump devait s'exprimer dans l'après-midi devant cette coalition
sous commandement américain.
Sa décision de quitter la Syrie a suscité l'inquiétude de nombreux
alliés. Le président avait initialement invoqué la défaite de l'EI pour
justifier ce retrait mais cette proclamation hâtive a ensuite été mise
en doute de toutes parts.
Depuis, son administration s'emploie à mettre l'accent sur la défaite
territoriale --le milliardaire républicain pourrait proclamer que "100%
du califat" a été "libéré", une manière de montrer que la mission
première des soldats américains est accomplie.
Selon un rapport d'experts de l'ONU remis cette semaine au Conseil de
sécurité, le groupe jihadiste montre "une détermination à résister et
une capacité à contre-attaquer", avec 14.000 à 18.000 "militants"
toujours en Syrie et en Irak dont 3.000 "combattants" étrangers.
Le sort des jihadistes étrangers qui, après avoir combattu sous la
bannière de l'EI, ont été arrêtés par les forces kurdes alliées des
Occidentaux sur le terrain, est aussi un problème pour plusieurs pays,
France en tête.
Paris comptait initialement sur les Kurdes pour les juger et les
incarcérer sur place, pour s'épargner d'avoir à gérer leur retour dans
un pays encore marqué par les attaques de 2015.
Mais avec le départ des GI's, le risque est trop grand de voir ces
jihadistes se disperser dans la nature et reprendre le combat. Le
gouvernement français semble donc se résoudre progressivement à les
voir rentrer.
Surtout que Washington s'est invité dans cette équation épineuse: "Les
membres de la coalition doivent accepter de reprendre" leurs
jihadistes, "les poursuivre en justice et les punir" dans leurs pays
respectifs, a lancé Mike Pompeo.
Enfin, la réunion de mercredi devait être l'occasion d'aborder, en
coulisses, la situation des combattants kurdes qui risquent de se
retrouver seuls face à la Turquie, autre membre de la coalition mais
qui les considère comme des "terroristes" et menace d'une offensive
contre eux.
Un projet de "zone de sécurité" à la frontière turco-syrienne a été
évoqué par Donald Trump et par son homologue turc Recep Tayyip Erdogan
mais reste controversé et complexe à mettre en oeuvre.
"Nous sommes engagés dans des négociations avec nos homologues turcs
sur ce qui est faisable en termes de zone tampon" pour protéger à la
fois la Turquie qui a des "inquiétudes sécuritaires légitimes à sa
frontière", et les Kurdes "qui ont combattu avec nous ces dernières
années", a dit mercredi une responsable américaine, refusant d'en dire
davantage sur quelle force internationale pourrait superviser une telle
zone.
Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a appelé à une
"coordination" en vue du départ américain.
"Il est primordial d'éviter tout vide de pouvoir qui pourrait être
exploité par les terroristes pour saper l'intégrité territoriale de la
Syrie et menacer la sécurité des pays voisins", a-t-il dit, selon
l'agence turque Anadolu. (AFP, 7 février 2019)
La
Turquie accuse formellement d'espionnage un
employé du consulat
américain
La justice turque a formellement mis en
accusation pour espionnage vendredi un employé turc du consulat
américain à Istanbul, dont l'arrestation a tendu les rapports entre
Ankara et Washington, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.
Un tribunal d'Istanbul a accepté vendredi l'acte d'accusation d'un
procureur qui requiert une peine de prison à vie contre Metin Topuz
pour "espionnage" et "tentative de renversement du gouvernement", a
indiqué Anadolu.
Le procès de M. Topuz, qui était chargé au consulat américain de faire
la liaison entre les autorités américaines et la brigade de lutte
contre le trafic de stupéfiants de la police turque, s'ouvrira le 26
mars au tribunal de Caglayan à Istanbul, a précisé l'agence de presse.
M. Topuz a été arrêté puis écroué en octobre 2017. Il est soupçonné par
les autorités turques d'être lié au mouvement du prédicateur Fethullah
Gülen, bête noire d'Ankara, qui accuse notamment ce dernier d'avoir
ourdi une tentative de coup d'Etat en 2016.
Son placement en détention a provoqué une crise diplomatique entre la
Turquie et les Etats-Unis, qui ont réciproquement suspendu pendant
plusieurs mois la plupart de leurs services de délivrance de visas.
Cet épisode a contribué à attiser les tensions dans les relations entre
les deux pays, déjà empoisonnées par des différends sur le dossier
syrien et la demande d'extradition turque, infructueuse à ce jour, du
prédicateur Gülen.
M. Gülen, qui réside depuis une vingtaine d'années aux Etats-Unis, nie
catégoriquement tout lien avec le putsch manqué en 2016.
Selon Anadolu, M. Topuz est accusé par le procureur d'avoir eu des
contacts fréquents avec des membres présumés du mouvement du
prédicateur Gülen.
M. Topuz est notamment accusé de s'être entretenu à plusieurs reprises
avec des enquêteurs à l'origine d'un scandale de corruption qui a fait
vaciller le gouvernement turc en 2013, avant d'être étouffé et mis par
Ankara sur le compte d'un complot de M. Gülen.
Les relations entre Ankara et Washington se sont quelque peu détendues
ces derniers mois après la libération conditionnelle, en octobre, d'un
pasteur américain qui avait été détenu deux ans.
Mercredi, un tribunal a condamné un autre employé turc des missions
américaines en Turquie pour "aide au terrorisme", mais ordonné sa
remise en liberté sous contrôle judiciaire. (AFP, 1 fév 2019)
Washington "déçu" par le soutien turc à Maduro
Les Etats-Unis sont "déçus" par le
soutien apporté par la Turquie au président vénézuélien Nicolas Maduro,
poussé au départ par l'opposition et Washington, a indiqué jeudi un
haut responsable américain.
"Nous croyons que la seule institution légitime restante est Guaido
(Juan Guaido, président du Parlement vénézuélien, qui s'est
autoproclamé le 23 janvier "président" par intérim, NDLR), que nous
avons reconnu en tant que président par intérim. Mais ce n'est pas
l'avis du gouvernement turc et nous sommes déçus par cela", a déclaré
le haut responsable américain, qui a requis l'anonymat, à un groupe de
journalistes.
"Nous avons parlé aux Turcs comme nous avons parlé à de nombreux autres
gouvernements dans le monde pour partager notre perspective avec eux et
leur demander de se joindre à nous en reconnaissant l'illégitimité du
régime de Maduro. Mais ils (les Turcs) n'ont pas répondu favorablement
jusqu'à maintenant", a-t-il ajouté.
Le haut responsable a en outre affirmé que Washington examinait les
échanges commerciaux entre Ankara et Caracas, notamment les
exportations d'or du Venezuela vers la Turquie, pour déterminer si
ceux-ci violaient les sanctions américaines imposées à Caracas.
"Nous examinons la nature des activités commerciales
turco-vénézuéliennes et si nous constatons une violation de nos
sanctions, nous agirons évidemment", a-t-il dit.
Selon des informations de presse, le Venezuela a exporté vers la
Turquie de l'or pour près de 900 millions d'euros en 2018. A la
mi-janvier, les deux pays se sont entendus pour accroître ces
exportations aux termes d'un accord prévoyant le raffinage de l'or
vénézuélien dans une usine à Corum, près d'Ankara.
Le deuxième mandat de Nicolas Maduro est contesté par l'opposition et
non reconnu par les États-Unis, l'Union européenne et une bonne partie
de la communauté internationale.
L'opposition exige la mise en place d'un gouvernement de
transition puis des élections libres, soutenue en ce sens par les
Etats-Unis, ainsi qu'une grande partie de l'Amérique latine et de
l'Europe.
Mais le président Maduro s'y refuse, alléguant que son mandat se
termine en 2025. (AFP,
31 janvier
2019)
Relations
régionales / Regional Relations
Exécutions en Egypte : Erdogan s'en prend
violemment à Sissi
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a vivement critiqué samedi son
homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi après l'exécution cette
semaine de neuf condamnés à mort en Egypte, indiquant qu'il refusait de
s'entretenir avec "quelqu'un comme" lui.
"Dernièrement, ils ont tué neuf jeunes gens. Ce n'est pas quelque chose
qu'on peut accepter", a déclaré M. Erdogan lors d'un entretien aux
chaînes de télévision turques CNN-Türk et Kanal D, en référence à
l'exécution mercredi de neuf hommes condamnés pour l'assassinat du
procureur général égyptien en 2015. "Bien sûr, on va nous dire que
c'est une décision de la justice. Mais là-bas, la justice, les
élections, tout cela, c'est des bobards. Il y a là-bas un système
autoritaire, voire totalitaire", a ajouté M. Erdogan. "Maintenant, je
réponds à ceux qui se demandent pourquoi Tayyip Erdogan ne parle pas à
Sissi, parce qu'il y a des médiateurs qui viennent parfois ici. Moi,
jamais je ne m'entretiendrai avec quelqu'un comme lui", a-t-il dit.
Les relations entre la Turquie et l'Egypte sont quasi inexistantes
depuis la destitution en 2013 du président Mohamed Morsi, issu de la
confrérie des Frères musulmans et allié de M. Erdogan, par l'armée
égyptienne alors dirigée par le général al-Sissi. M. Erdogan, qui
qualifie l'actuel président égyptien de "putschiste", dresse parfois un
parallèle entre le renversement de M. Morsi et la tentative de putsch
qui l'a visé en juillet 2016.
Samedi, le président turc a par ailleurs appelé à la libération des
prisonniers issus des rangs des Frères musulmans en Egypte. "Avant
toute chose, il faudrait qu'il libère toutes ces personnes emprisonnées
avec une amnistie générale. Tant que ces personnes n'auront pas été
libérées, nous ne pourrons pas discuter avec Sissi", a-t-il déclaré.
Le chef de l'Etat turc s'en est également pris aux pays occidentaux
qui, selon lui, "déroulent le tapis rouge" au président égyptien et
ferment les yeux sur les dernières exécutions en Egypte. "Où sont les
Occidentaux ? Vous avez entendu le son de leur voix ?", a déploré M.
Erdogan. "En revanche, quand il s'agit de gens emprisonnés chez nous
(en Turquie), ils poussent des cris d'orfraie". (Reuters, Feb 24, 2019)
Manifestation dans les territoires kurdes en
solidarité avec Öcalan
Des milliers de personnes ont manifesté vendredi à Qamichli, ville
dominée par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, pour marquer le
20e anniversaire de l'arrestation du leader kurde Abdullah Öcalan,
détenu en Turquie voisine.
Sous un ciel gris, hommes et femmes de tout âge emmitouflés dans leurs
anoraks ont battu le pavé, faisant le V de la victoire, brandissant des
drapeaux jaunes frappés du portrait de cette figure de la rébellion
kurde, sous le regard de curieux installés aux balcons.
Considéré comme un ennemi public par la Turquie, M. Öcalan reste une
figure de proue non seulement pour la rébellion kurde dans ce pays,
mais aussi pour les mouvements kurdes ailleurs dans la région,
notamment en Syrie, malgré un isolement quasi total dans l'île-prison
d'Imrali, non loin d'Istanbul.
"Ils ont mis en prison notre leader sans raison, et aucun pays n'a
élevé la voix", déplore Turkiya, manifestante kurde de 60 ans à
Qamichli.
"Personne ne dit que ce peuple est oppressé et agressé, personne n'a
cherché à le faire libérer pour que nous puissions vivre en paix comme
tous les peuples du monde", ajoute-t-elle.
Au terme d'une longue cavale, M. Öcalan, chef du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK) avait été localisé au Kenya et capturé par les
services secrets turcs le 15 février 1999, avant d'être ramené en
Turquie et emprisonné.
Il avait été rapidement jugé et condamné à mort la même année, mais sa
peine a été commuée en détention à perpétuité lors de la suppression de
la peine de mort en 2002.
"Cette manifestation aujourd'hui au Rojava (territoires semi autonomes
kurdes en Syrie) a pour message une nouvelle fois de dire que notre
leader a des idées humanistes, et que nous le soutenons", indique
Chahouz Hassan, co-président du Parti de l'Union démocratique (PYD).
La Turquie voit d'un mauvais oeil l'autonomie de facto acquise par les
Kurdes de Syrie juste à sa frontière, craignant qu'elle ne galvanise
les velléités indépendantistes de la communauté sur son propre
territoire.
Ankara menace régulièrement de lancer une offensive en Syrie contre la
milice kurde des Unités de protection du Peuple (YPG), classée
organisation "terroriste" par Ankara, mais qui est une alliée des
Etats-Unis dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat
islamique.
(AFP,
15 février
2019)
Moscou, Téhéran et Ankara se félicitent du retrait
américain de Syrie
Les présidents russe, iranien et turc se sont félicités jeudi, lors
d'une rencontre à Sotchi, du retrait annoncé des troupes américaines de
Syrie,
promettant de "renforcer leur coopération" pour mettre un terme au
conflit.
Les trois dirigeants se sont retrouvés dans la station balnéaire du
sud-ouest de la Russie pour des discussions visant à faire avancer le
processus de paix en Syrie, où huit ans de guerre ont fait plus de
360.000 morts.
La Syrie est actuellement au centre d'un intense ballet diplomatique
avec une réunion de la coalition anti-Etat islamique (EI) à Munich, en
Allemagne, et une conférence sur le Proche-Orient à Varsovie en
présence du vice-président américain Mike Pence et du Premier ministre
israélien Benjamin Netanyahu.
A Sotchi, les discussions ont "tourné sur l'influence qu'aura l'annonce
du plan des Etats-Unis de retrait des troupes américains des régions
nord-est du pays sur le développement futur de la situation en Syrie",
a déclaré le président russe.
"Notre point de vue commun est que la réalisation de cette étape serait
un point positif qui aiderait à stabiliser la situation dans la
région", a ajouté M. Poutine.
Le sort de la province syrienne d'Idleb (nord-ouest), seule région
syrienne toujours aux mains des rebelles, a également été au coeur des
discussions. Les trois dirigeants ont ainsi convenu de prendre des
"mesures concrètes" pour stabiliser la situation dans la zone, qui fait
depuis des semaines l'objet de frappes sporadiques.
- "Désescalade définitive" -
"Nous ne voulons pas que de nouvelles crises humanitaires, que de
nouvelles catastrophes surviennent à Idleb ou ailleurs en Syrie", a
affirmé le président turc Recep Tayyip Erdogan, ajoutant s'attendre à
ce que le régime de Damas "respecte la trêve".
Il a ajouté que la Russie et la Turquie avaient conclu un "accord" pour
mener des "patrouilles communes" afin de contenir les "groupes
radicaux" dans la province d'Idleb, sans donner plus de détails.
"Aujourd'hui, pratiquement sur l'ensemble du territoire syrien, le
régime de cessez-le-feu est observé, le niveau des violences baisse
progressivement. Et c'est un résultat concret et positif de notre
travail commun", a déclaré M. Poutine en ouvrant la rencontre.
Lors du sommet, Vladimir Poutine a souligné la nécessité pour Moscou,
Ankara et Téhéran de se mettre d'accord sur les mesures visant à
assurer une "désescalade définitive" à Idleb.
Si le cessez-le-feu semble tenir, "cela ne veut pas dire que nous
devons tolérer la présence de groupes terroristes à Idleb", a-t-il
indiqué, appelant à examiner "les mesures concrètes que la Russie, la
Turquie et l'Iran pourraient prendre ensemble pour éliminer
définitivement ce foyer terroriste".
Le dernier sommet entre les présidents iranien, turc et russe, organisé
en septembre en Iran, avait fait apparaître au grand jour leurs
divergences concernant le sort d'Idleb.
Il avait fallu une nouvelle rencontre entre MM. Poutine et Erdogan pour
éviter l'assaut souhaité par le régime syrien: une "zone démilitarisée"
russo-turque avait été créée dans cette enclave où cohabitent des
factions rebelles et qui échappe au contrôle des forces de Bachar
al-Assad.
En vertu de l'accord russo-turc, tous les combattants radicaux,
notamment les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), dominé par
l'ex-branche d'Al-Qaïda, devaient se retirer de la zone. Mais le HTS a
depuis renforcé son emprise et contrôle "plus de 90% du territoire de
l'enclave", selon le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
- Question kurde -
M. Erdogan a également appelé au départ des combattants kurdes présents
dans le nord-est de la Syrie. Selon lui, "l'intégrité territoriale de
la Syrie ne pourra pas être assurée et la région rendue à ses vrais
propriétaires" tant qu'ils seront dans la région.
Ankara considère les milices kurdes des Unités de protection du peuple
(YPG) comme un groupe terroriste. Celles-ci contrôlent la ville
stratégique de Minbej et les zones syriennes à l'est de l'Euphrate
depuis qu'elles en ont exclu les jihadistes de l'organisation Etat
islamique (EI).
Avec l'appui des combattants arabes des Forces démocratiques syriennes
(FDS) et de la coalition américaine menée par Washington, les YPG ont
acculé les jihadistes de l'EI sur un territoire d'à peine plus d'un
kilomètre carré sur le point de tomber.
La Russie s'est imposée comme un acteur incontournable du conflit
depuis le début de son intervention militaire en 2015 en soutien au
régime de Bachar al-Assad, qui contrôle désormais près des deux tiers
du pays.
Le processus d'Astana, lancé à l'initiative de Moscou avec l'Iran et la
Turquie, a éclipsé les négociations parrainées par l'ONU, sans parvenir
à un règlement définitif du conflit. (AFP, 15 février
2019)
Erdogan
accuse l'UE de chercher à renverser Maduro
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mardi l'Union
européenne de chercher à renverser le président vénézuélien Nicolas
Maduro, au mépris de la "démocratie".
"On sait maintenant ce qu'est l'UE. (...) D'un côté vous parlez
d'élections et de démocratie, et après, par la violence et la ruse,
vous allez renverser un gouvernement", a déclaré M. Erdogan lors d'un
discours télévisé.
Dix-neuf pays de l'Union européenne ont reconnu Juan Guaido comme
président par intérim du Venezuela après qu'il s'est autoproclamé
président le 23 janvier. Il considère Nicolas Maduro comme un
usurpateur pour s'être fait réélire lors d'une élection contestée par
l'opposition et par une grande partie de la communauté internationale,
avec ses adversaires en prison ou en exil.
Washington, qui a reconnu M. Guaido aussitôt après son autoproclamation
comme président, s'est félicité des reconnaissances européennes et a
invité tous les autres pays à faire de même.
Mais le chef de l'Etat turc soutient fermement M. Maduro.
"Le Venezuela, est-ce que c'est ta province?", a également déclaré
mardi M. Erdogan, semblant s'adresser à Washington. "Comment peux-tu
dire à quelqu'un arrivé au pouvoir par des élections +Allez va-t-en+ ?
Et comment mets-tu à la présidence quelqu'un qui n'a même pas été élu?".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait appelé M. Maduro le 23
janvier pour lui apporter son soutien, l'exhortant à garder "la tête
haute".
MM. Erdogan et Maduro entretiennent des rapports étroits depuis
plusieurs années. M. Maduro fut l'un des premiers dirigeants au monde à
apporter son soutien à M. Erdogan après la tentative de coup d'Etat
contre ce dernier en juillet 2016.
M. Erdogan a qualifié mardi les efforts destinés à pousser M. Maduro
vers la sortie de "tentative de coup d'Etat pour déloger le dirigeant
élu du pays du pouvoir".
Un haut responsable américain a affirmé jeudi que les Etats-Unis
étaient "déçus" par le soutien apporté par la Turquie à M. Maduro.
Il a aussi affirmé que Washington examinait les échanges commerciaux
entre Ankara et Caracas, notamment les exportations d'or du Venezuela
vers la Turquie, pour déterminer si ceux-ci violaient les sanctions
américaines imposées à Caracas.
"Nous examinons la nature des activités commerciales
turco-vénézuéliennes et si nous constatons une violation de nos
sanctions, nous agirons évidemment", a-t-il dit. (AFP, 4 février 2019)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Gaz: la Turquie va bientôt commencer à forer au
large de Chypre
Deux navires turcs vont "dans les
prochains jours" effectuer des forages dans des zones riches en gaz au
large de Chypre, a annoncé jeudi le chef de la diplomatie turque, une
opération qui risque de susciter des tensions.
"Dans les prochains jours, nous allons commencer des opérations de
forage au large de Chypre avec deux navires", a déclaré Mevlüt
Cavusoglu selon des propos rapportés par l'agence de presse étatique
Anadolu.
"Que ceux qui viennent de loin avec leurs entreprises voient que sans
nous, ils ne peuvent rien faire dans cette région", a ajouté le
ministre, dans une référence implicite aux grands groupes occidentaux
qui lorgnent les gisements gaziers en Méditerranée orientale.
La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en
Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit de Chypre, qui rêve de
devenir à terme un acteur énergétique majeur.
La République de Chypre, membre de l'Union européenne et n'exerçant son
autorité que sur les deux tiers sud de l'île, a signé ces dernières
années des contrats d'exploration avec des géants des hydrocarbures
comme l'Italien Eni, le Français Total ou encore l'Américain ExxonMobil.
Mais Ankara, dont les troupes ont envahi en 1974 le tiers nord de l'île
en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce,
réclame la suspension de toute exploration, tant qu'une solution à la
division de Chypre n'est pas trouvée.
La Turquie s'oppose en effet à toute exploitation de ces ressources
gazières qui exclurait l'autoproclamée République turque de Chypre du
Nord, non reconnue par la communauté internationale.
"Nous n'allons pas arrêter de chercher des hydrocarbures en
Méditerranée orientale pour la simple raison que les Chypriotes-Grecs
(...) ne le veulent pas, nous allons poursuivre nos opérations
d'exploration", a déclaré mercredi le président turc Recep Tayyip
Erdogan.
Le mois dernier, plusieurs pays de Méditerranée orientale, dont Chypre,
Israël, l'Italie, la Grèce et l'Egypte, ont annoncé leur intention de
lancer un forum de coopération régionale sur le gaz. (AFP, 21 février
2019)
Erdogan
soumet la réouverture d'un
séminaire à celle d'une
mosquée à Athènes
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a proposé samedi qu'Athènes
rouvre une mosquée fermée depuis près de deux siècles et lui adjoigne
un minaret en échange de la réouverture du séminaire orthodoxe grec
d'Halki situé au large d'Istanbul.
Lors d'une visite dans la capitale économique turque au début du mois,
le Premier ministre grec Alexis Tsipras avait visité ce séminaire qui
formait les futurs prêtres du diocèse de Constantinople jusqu'à sa
fermeture en 1971 par le gouvernement turc en plein conflit entre
Athènes et Ankara sur la question de Chypre.
"Vous voulez quelque chose de nous, vous voulez le séminaire d'Halki.
Je vous dit, ok, ouvrons la mosquée Fethiye", a déclaré le président
turc lors d'une réunion publique dans la province d'Edirne (nord-ouest)
à l'approche des élections locales du 31 mars.
La mosquée Fethiye située à Athènes avait été construite en 1458
pendant l'occupation ottomane. Elle n'est plus utilisée comme mosquée
depuis 1821 et est dépourvue de minaret, peut-être détruit à l'issue du
conflit d'émancipation avec les Ottomans. Le gouvernement grec a assuré
qu'elle allait rouvrir.
"Ils disent 'nous allons rouvrir la mosquée" mais je demande pourquoi
n'y a-t-il pas de minaret? Est-ce qu'une église peut être une église
sans clocher", a affirmé M. Erdogan, relatant un entretien avec Alexis
Tsipras.
"Quelle est la pièce essentielle d'une mosquée? Les minarets", a-t-il
expliqué, ajoutant qu'Alexis Tsipras lui avait confié son inquiétude
devant la réaction de l'opposition grecque.
Recep Tayyip Erdogan avait déjà soumis par le passé la réouverture du
séminaire d'Halki à des mesures de réciprocité de la part de la Grèce
pour améliorer les droits de la minorité turque. (AFP, 16 février
2019)
Tsipras en
visite à la basilique Sainte-Sophie à
Istanbul
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a visité mercredi la basilique
Sainte-Sophie et un institut théologique à Istanbul, deux lieux
emblématiques du passé orthodoxe de cette ville, au deuxième jour d'un
déplacement en Turquie destiné à apaiser les tensions bilatérales.
M. Tsipras s'est d'abord rendu à Sainte-Sophie dans le centre
historique d'Istanbul, accompagné par Ibrahim Kalin, le principal
conseiller et porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Prêtant une oreille attentive à une guide qui l'escortait, M. Tsipras
s'est promené à l'intérieur de l'édifice pendant une quarantaine de
minutes.
"On ressent le poids de l'Histoire ici", s'est-il borné à dire.
De récentes activités liées à l'islam à Sainte-Sophie ont suscité des
crispations entre Athènes et Ankara.
Construite à l'entrée du détroit du Bosphore et de la Corne d'or, la
basilique Sainte-Sophie a été convertie en mosquée au XVe siècle après
la chute de Constantinople aux mains des Ottomans en 1453. Des minarets
ont alors été érigés autour du dôme byzantin.
Oeuvre architecturale majeure érigée au VIe siècle, Sainte-Sophie a été
désaffectée puis transformée en musée dans les années 30 sous le régime
laïque de Mustafa Kemal Atatürk.
- Visite inédite -
Depuis l'arrivée au pouvoir en 2002 du Parti de la justice et du
développement (AKP) du président Erdogan, les défenseurs de la laïcité
s'inquiètent d'une éventuelle reconversion de Sainte-Sophie en mosquée.
Les activités liées à l'islam se sont en effet multipliées à
l'intérieur de Sainte-Sophie ces dernières années, avec notamment des
séances de lecture de versets du Coran et des prières collectives sur
le parvis du monument, mais le plus haut tribunal de Turquie a rejeté
en septembre la requête d'une association demandant le droit
d'organiser des prières musulmanes à l'intérieur de la basilique.
La Grèce, qui surveille de près le devenir du patrimoine byzantin en
Turquie, a plusieurs fois exprimé sa préoccupation quant aux
initiatives visant à remettre en question le statut de Sainte-Sophie.
Après la basilique, M. Tsipras s'est rendu au séminaire orthodoxe grec
d'Halki, situé sur l'île de Heybeli au large d'Istanbul, où il a
participé avec le patriarche Bartholomée de Constantinople à une
cérémonie religieuse pour l'anniversaire du saint patron des lieux,
selon un correspondant de l'AFP.
Il s'agit de la première visite d'un Premier ministre grec en exercice
au séminaire, fermé en 1971 par le gouvernement turc en plein conflit
entre Athènes et Ankara sur la question de Chypre.
La cérémonie religieuse, à laquelle M. Tsipras a assisté sans prier,
s'est déroulée dans une église du complexe.
MM. Tsipras et Kalin, le conseiller d'Erdogan, ont ensuite
symboliquement planté un arbre dans le jardin du séminaire.
- Revenir "avec Erdogan" -
L'institut théologique d'Halki formait les futurs prêtres du diocèse de
Constantinople. Depuis sa fermeture, les clercs orthodoxes qui
dépendent du patriarcat oecuménique, dont le siège est à Istanbul, sont
obligés de se rendre en Grèce pour suivre leur formation.
"Nous prions pour qu'advienne le jour mémorable quand ce séminaire
(...) rouvrira ses portes", a déclaré le patriarche Bartholomée.
"J'ai l'espoir que la prochaine fois que je franchirai cette
porte, je
ne serai pas seul, mais avec le président Erdogan" pour célébrer "la
réouverture de l'école théologique d'Halki", a renchéri le chef du
gouvernement grec avant d'être chaleureusement applaudi.
Ces visites à Istanbul surviennent au lendemain d'un entretien de M.
Tsipras à Ankara avec M. Erdogan à l'issue duquel les deux hommes ont
dit vouloir maintenir le dialogue pour régler les nombreux contentieux
entre leurs pays.
Figure parmi eux la question de l'exploration gazière au large de
Chypre, une île divisée depuis que l'armée turque en a envahi en 1974
le tiers nord en réaction à un coup d'Etat qui visait à la rattacher au
territoire grec.
Par ailleurs, la Turquie et la Grèce sont en désaccord sur le tracé de
leur frontière en mer Egée.
La question des huit soldats turcs qui ont obtenu l'asile en Grèce, au
grand dam de la Turquie qui les accuse d'avoir pris part au putsch
manqué de juillet 2016, envenime également les relations.
La Grèce s'inquiète en outre de l'arrivée sur ses îles ces derniers
mois de milliers de réfugiés, notamment syriens, en provenance de
Turquie, même si leur nombre a considérablement baissé aux termes d'un
pacte conclu en 2016 entre Ankara et l'Union européenne. (AFP, 6
février 2019)
Immigration
/ Migration
Les
parents de Mawda toujours pas régularisés!
Les parents
de Mawda n’ont toujours pas obtenu d’autorisation de séjour, huit mois
après le décès de leur fille.
Ils pourraient dès lors être envoyés en centre fermé, rapporte Knack.
Les parents vivent toujours dans l’incertitude, contrairement à ce
qu’avait assuré Charles Michel.
« Nous ne
sommes nulle part », constate Me Selma Benkhelefa, avocate des parents.
« Nous avons introduit le dossier le 28 mai et nous n’avons toujours
reçu aucune réponse de l’Office des étrangers. Cela dure très longtemps
alors que c’est simple. Selon la loi, des demandeurs d’asile peuvent
être régularisés en cas de circonstances exceptionnelles. Si la mort
d’un enfant n’est pas une circonstance exceptionnelle, qu’est-ce qui en
est une ? »
Au cabinet
de
Maggie DeBlock (Open VLD), on renvoie vers l’Office des étrangers, où
la demande serait « toujours en cours de traitement » (Le Soir, 1
février 2019)
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