flashfondationeditorsbulletinspublications

INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

45th Year / 45e Année
  Février
2019 February
N° 486
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 588 69 73
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

Site searchWeb search

powered by FreeFind



 A TOU(TE)S MES AMI(E)S QUI ONT PARTAGE
LA JOIE ET LE CHAGRIN AVEC MOI DEPUIS 82 ANS

Lorsqu'une autre année se clôture dans cette période très avancée de ma vie, je remercie à mon amour Inci et à tou(te)s mes ami(e)s qui ont partagé avec moi la joie et le chagrin pendant 35 ans en Turquie et depuis 47 ans en exil. Je souhaite que l'avenir soit toujours radieux et plein de bonheur pour toute l'humanité. A l'occasion de cet anniversaire, je remercie particulièrement à mes amis Fahri Aral, Eric Zürcher, Touraj Atabaki, Erhan Tuskan et Mehmet Bilgen qui ont valorisé tous les documents de ma vie privée, professionnelle, sociale et politique au sein de l'Institut international d'histoire sociale (IISG)* d'Amsterdam.

TO ALL MY FRIENDS WHO SHARED
JOY AND SORROW WITH ME FOR 82 YEARS

As another year ends in this very advanced period of my life, I thank my beloved Inci and all my friends who shared with me joy and sorrow during 35 years in my country and for 47 years in exile. Today I wish that the future be always bright and full of happiness for all humanity. On the occasion of this anniversary, I particularly thank my friends Fahri Aral, Eric Zürcher, Touraj Atabaki, Erhan Tuskan and Mehmet Bilgen who valued all documents of my private, professional, social and political life at the International Institute of social history (IISG)* in Amsterdam.

*Doğan Özgüden Papers
https://search.socialhistory.org/Record/ARCH03469
*

https://www.info-turk.be/documents-pdf.htm


Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


Droits de l'Homme / Human Rights


Mandats d'arrêt contre 300 militaires soupçonnés de liens avec Gülen
La Turquie arrête plus de 700 personnes soupçonnées de liens avec Gülen
5 Lawyers on 20th Day of Their Hunger Strike ‘Against Unlawfulness’

Des milliers de manifestants en soutien aux grévistes de la faim
Arrestation d'une suspecte dans une attaque anti-américaine

Pression sur les médias / Pressure on the Media

28 Academics Sentenced to a Total of 59 Years in Prison
Prison à vie requise contre le mécène Osman Kavala
Rassemblement dénonçant la condamnation de journalistes
Out of 123 imprisoned journalists, 47 were convicted, 34 were on trial
Les peines de prison de journalistes d'opposition confirmées en appel

 'Turkey is World's Largest Imprisoner of Journalists'
IPI: Resolution on ineffective domestic legal remedy for journalists in Turkey
Deferred Prison Sentence of 15 Months for 3 Academics

Khashoggi: nouvelles révélations embarrassantes pour le prince
Trials and prison sentences against academics

Journalist Abdi İpekçi Killed 40 Years Ago Today
Letter From Osman Kavala in 15th Month of His Arrest

Kurdish Question / Question kurde

Les Kurdes syriens exhortent les Européens à ne "pas les lâcher"
Des centaines d'arrestations pour soutien aux militants kurdes
Selahattin Demirtaş, lauréat du Prix Montluc 2019 Résistance et Liberté
Interdiction d'un rassemblement de soutien à une députée en grève de la faim
Brève hospitalisation d'une députée kurde en grève de la faim
La police empêche une manifestation prokurde à Istanbul

Des policiers turcs mis en cause dans la mort d'un avocat kurde
Thomas Hammarberg Nominates Demirtaş for Nobel Peace Prize

Kışanak and Tuncel sentenced to over 14 years in prison
Libérée, une députée kurde veut continuer sa grève de la faim

Minorités / Minorities

Conférence: Armenophobia: historical and present-day resurgence

Génocide arménien: Erdogan qualifie Macron de "novice" en politique
BBP Chair Destici: Let’s Deport 100 Thousand Armenians from Turkey
Mort à Hanovre, le Prince des yézidis sera enterré en Irak

La Turquie condamne l'instauration d'une journée de commémoration par Macron


Politique intérieure/Interior Politics

Closure Case for Parties Which Have 'Kurdistan' in Their Names

Forces armées/Armed Forces

Erdogan ne reviendra pas sur l'achat des missiles S-400 à la Russie


Affaires religieuses / Religious Affairs
 

La Chine appelle ses citoyens à la "vigilance" en Turquie
Ouïghours: la Chine proteste après les critiques de la Turquie

La Turquie critique le traitement des Ouïghours musulmans en Chine

Socio-économique / Socio-economic

Des patates bon marché contre les "terroristes" des prix
Immeuble effondré à Istanbul : 21 morts
Erdogan veut prendre le contrôle de la banque Isbank

Le tourisme étranger augmente de près de 22% en 2018

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations


L'UE dénonce le "climat de peur" crée en Turquie contre l'opposition
European Parliament Adopts Draft Report on Turkey
ECtHR Ruling: Turkey Violated Six Articles in One Case
Demirtaş Sends Letter to European Parliament and PACE

Des milliers de Kurdes défilent à Strasbourg vingt ans après l'arrestation d'Öcalan
L'Allemagne interdit deux éditeurs jugés proches du PKK

ECtHR Convicts Turkey for ‘Aggravated Life Imprisonment


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Les Etats-Unis condamnent les poursuites dans la société civile turque

Trump accepte de laisser des militaires en Syrie

Washington tance Berlin pour l'extradition d'un jihadiste vers la Turquie
Sanctions contre un Turc accusé d'avoir violé l'embargo contre l'Iran
Washington promet à ses alliés de poursuivre la lutte anti-EI

La Turquie accuse formellement d'espionnage un employé du consulat américain
Washington "déçu" par le soutien turc à Maduro


Relations régionales / Regional Relations

Exécutions en Egypte : Erdogan s'en prend violemment à Sissi

Manifestation dans les territoires kurdes en solidarité avec Öcalan
Moscou, Téhéran et Ankara se félicitent du retrait américain de Syrie

Erdogan accuse l'UE de chercher à renverser Maduro

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Gaz: la Turquie va bientôt commencer à forer au large de Chypre
Erdogan soumet la réouverture d'un séminaire à celle d'une mosquée à Athènes
Tsipras en visite à la basilique Sainte-Sophie à Istanbul

Immigration / Migration

Les parents de Mawda toujours pas régularisés!




Droits de l'Homme / Human Rights

Mandats d'arrêt contre 300 militaires soupçonnés de liens avec Gülen

Les autorités turques ont émis vendredi des mandats d'arrêt contre près de 300 militaires soupçonnés d'être liés au prédicateur Fethullah Gülen, bête noire d'Ankara dont les partisans sont traqués depuis une tentative de coup d'Etat en 2016, a annoncé le parquet d'Istanbul.

Au total, 295 militaires en service actif, dont la moitié dans l'armée de terre, sont visés par les mandats d'arrêt, a indiqué le parquet d'Istanbul dans un communiqué, précisant que deux colonels font partie des suspects. Le nombre de militaires arrêtés n'était pas connu dans l'immédiat.

Ils sont soupçonnés d'être membres de la confrérie du prédicateur Gülen, un septuagénaire qui vit reclus aux Etats-Unis depuis une vingtaine d'années et que le gouvernement turc accuse d'être derrière une tentative de coup d'Etat survenue en juillet 2016.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan accuse le prédicateur Gülen, un ancien allié, d'avoir demandé à ses partisans d'infiltrer les institutions, de l'armée aux écoles, en passant par les tribunaux et les médias, dans le but de mettre en place un "Etat parallèle".

M. Gülen nie tout lien avec le putsch avorté et affirme diriger un réseau pacifique d'ONG et d'écoles.

Après le putsch manqué, les autorités turques ont lancé des purges d'une ampleur sans précédent dans l'histoire moderne du pays : quelque 55.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues.

Plus de deux ans et demi après le coup de force, les arrestations se poursuivent à un rythme effréné avec plusieurs centaines de personnes interpellées chaque semaine.

Ces purges, qui ne touchent pas seulement les partisans présumés de Gülen mais aussi les milieux prokurdes et des médias critiques, sont régulièrement critiquées par les organisations de défense des droits humains.
(AFP, 22 février 2019)

La Turquie arrête plus de 700 personnes soupçonnées de liens avec Gülen

Au moins 729 personnes soupçonnées de liens avec le prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir fomenté le putsch manqué de juillet 2016, ont été arrêtées mardi à travers la Turquie, a annoncé le parquet d'Ankara.

"729 arrestations ont eu lieu", a déclaré le parquet, qui a envoyé dans la matinée aux autorités locales de 75 des 81 provinces de Turquie les noms de 1.112 personnes soupçonnées de liens avec la confrérie guléniste.

L'agence étatique Anadolu avait fait état un peu plus tôt de 641 arrestations.

Le parquet avait indiqué plus tôt avoir envoyé cette liste en lien avec une enquête sur la fuite du sujet d'un examen d'entrée dans la police en 2010, imputée aux réseaux gulénistes.

"Nous ne pouvons pas savoir si les personnes dont nous avons envoyé les noms vont être simplement convoquées pour une déposition ou arrêtées", a précisé à l'AFP une source judiciaire, interrogée à propos de cette liste.

"A Ankara, nous avons arrêté 45 personnes, mais nous ne savons pas ce qui sera décidé dans les autres provinces", a ajouté cette source.

Ce nouveau coup de filet, l'un des plus importants de ces derniers mois, survient alors que les purges lancées après le putsch manqué du 15 juillet 2016 se poursuivent à un rythme soutenu, avec des dizaines, voire des centaines d'arrestations hebdomadaires.

Le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu avait prévenu dimanche qu'une "nouvelle opération d'envergure" était en préparation contre les gulénistes. "Nous les éradiquerons de ce pays", avait-il déclaré.
 Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées depuis le putsch manqué et plus de 140.000 limogées ou suspendues.

Les autorités turques accusent M. Gülen d'avoir créé un "Etat parallèle" dans l'objectif de renverser le gouvernement turc et d'avoir été le cerveau de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016.

Mais le prédicateur, qui réside depuis une vingtaine d'années aux Etats-Unis, nie catégoriquement tout lien avec le putsch manqué.
(AFP, 12 février 2019)

5 Lawyers on 20th Day of Their Hunger Strike ‘Against Unlawfulness’

Five jailed lawyers from the Progressive Lawyers Association (ÇHD) and People's Law Bureau (HHB) have been on a hunger strike for 20 days.

Speaking to bianet about the hunger strike of the lawyers, Meral Yıldırım, who has also gone on a hunger strike together with her mother in support of her husband lawyer Engin Gökoğlu, has stated that the lawyers will continue their hunger strike until their hearing on March 18-21, 2019.

The lawyers who are currently on hunger strike and the prisons where they are held are as follows: Aycan Çiçek (Düzce), Aytaç Ünsal (Burhaniye), Behiç Aşçı and Selçuk Kozağaçlı (Silivri), Engin Gökoğlu (Tekirdağ).

"They are on a hunger strike against unlawfulness"

Meral Yıldırım has stated that the lawyers have started a hunger strike with the aim of raising concerns over the unlawful practices that they have encountered during their judicial process and added that they will make a decision afterwards, depending on the developments:

"They were arrested again shortly after being released, the court board was changed before they were re-arrested and they are held in prisons in different provinces though they were all arrested and put on trial in İstanbul... They are on a hunger strike against such unlawful practices."

Speaking about her meeting with her husband lawyer Engin Gökoğlu, who has also gone on a hunger strike in prison, Yıldırım has said, "He told me that they will greet the hearing with hunger strikes and do not want to experience any other unlawfulnesses."

"The court demanded an opinion as to the accusations from the Prosecutor's Office for the second time, the Prosecutor's Office will present its opinion in this hearing. They are trying to quickly give a verdict."

"We live all these unlawfulnesses together with them"

Mother of Yıldırım, İpek Yıldırım has also been on a hunger strike with her daughter for the last six days. Meral Yıldırım has stated that her hunger strike will also continue until the hearing:

"As their families, we are experiencing all these unlawfulnesses together with them. They have been arrested for 16 months and we are supporting them by joining in their hunger. They will have been on a hunger strike for 54 days when their hearing is held."

Yaprak Türkmen, an attorney for the arrested lawyers, will also go on a reversible hunger strike tomorrow (February 13) in solidarity with the jailed lawyers. Until the hearing, the other attorneys representing the hunger striker lawyers will also go on reversible hunger strikes.

Protest in front of courthouse

Lawyer Didem Baydar Ünsal, who is also tried as part of the same lawsuit and whose husband Aytaç Ünsal has also gone on a hunger strike in prison, has been staging a protest in front of İstanbul Courthouse in Çağlayan.
(BIA, 12 February 2019)

Des milliers de manifestants en soutien aux grévistes de la faim

Des milliers de manifestants se sont rassemblés dimanche à Istabul à l'appel du Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde) pour soutenir les grévistes de la faim protestant contre les conditions d'incarcération du leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan.

Les manifestants ont convergé vers une place de Bakirkoy, dans la partie européenne de la ville, au milieu de mesures de sécurité très strictes de la police, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Je salue mes amis qui résistent en prison. Ils nous honorent, ils ne sont pas seuls", a déclaré un militant du HDP, Fahit Ulas.

"Si nécessaire, nous nous sacrifierons pour cette cause. Nous ne craignons rien", a-t-il ajouté.

Quelque 250 détenus ont engagé dans toute la Turquie une grève de la faim en soutien à la députée du HDP, Leyla Guven, qui a cessé de s'alimenter depuis plus de deux mois pour obtenir qu'Abdullah Öcalan puisse rencontrer régulièrement ses avocats et des membres de sa famille.

Abdullah Öcalan, l'un des fondateurs du PKK, interdit, est emprisonné à vie non loin d'Istanbul depuis son arrestation en 1999.

Un député du HDP participant à la manifestation de dimanche, Garo Paylan, a souhaité devant l'AFP que les autorités répondent aux revendications de Leyla Guven, "avant qu'il n'y ait un décès".

Des centaines de prisonniers kurdes avaient mis un terme à une grève de la faim de 68 jours en 2012, après que Abdullah Öcalan leur eut demandé de le faire.

Le HDP demeure sous la surveillance des autorités turques, qui l'accusent d'entretenir des liens avec le PKK. Plusieurs de leurs députés sont sous les verrous, parmi lesquels l'ancien dirigeant du parti, Selahattin Demirtas.

"Le HDP, c'est la même chose que le PKK ... C'est clair comme de l'eau de roche", a déclaré dimanche à la télévision publique TRT le président turc Recep Tayyip Erdogan. (AFP, 3 février 2019)


Arrestation d'une suspecte dans une attaque anti-américaine

La police d'Istanbul a arrêté samedi une femme soupçonnée d'être impliquée dans une attaque contre le consulat américain de la ville en 2015, a annoncé le gouvernorat local.

Cette personne, identifiée comme Hatice Kilic et accusée de faire partie d'un groupe d'extrême gauche interdit, a été appréhendée dans le quartier d'Avcilar de la grande métropole turque.

Deux femmes armées avaient attaqué en août 2015 les locaux fortifiés du consulat américain, situé à Istinye, un quartier paisible de la périphérie d'Istanbul.

L'une d'elle a été blessée et arrêtée peu après l'attaque, mais Hatice Kilic avait réussi à s'enfuir, amenant les autorités à offrir une récompense de 1,5 million de livres turques (250.000 euros) pour toute information permettant sa capture.

L'attaque a été revendiquée par le DHKP-C, un groupe d'extrême gauche classé comme "terroriste" en Turquie, qui avait déjà visé l'ambassade américaine à Ankara en 2013, tuant un employé de sécurité turc.
(AFP, 2 fév 2019)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

28 Academics Sentenced to a Total of 59 Years in Prison

The trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace, continued at the İstanbul Courthouse yesterday (February 21).

The 33rd Heavy Penal Court has given its judgment on 27 academics, whose cases were previously combined. The following academics have been sentenced to 2 years and 3 months in prison for "propagandizing for a terrorist organization" because they did not "show remorse":

Dr. Lecturer İlkay Yılmaz, Prof. Dr. Hülya Kirmanoğlu from İstanbul University, Research Associate Eda Aslı Şeran, Dr. Lecturer İsmet Akça from Yıldız Technical University, Dr. Lecturer Ahmet Bekmen, Dr. Lecturer Özgür Müftüoğlu, Dr. Lecturer Nihan Aksakallı, retired Assoc. Prof. Haydar Durak, Dr. Lecturer Aysuda Kölemen from Kemerburgaz University, Lecturer İlkay Özkuralpli from Arel University, Esra Kaliber, Prof. Dr. Zeynep Tül Süalp from Bahçeşehir University, Dr. Lecturer Öznur Yaşar Diner, Lecturer Remzi Orkun Güner.

Deferred prison sentence for 15 academics

The court has sentenced the following academics to 1 year, 10 months and 5 days in prison for "propagandizing for a terrorist organization":

Seçkin Sertdemir Özdemir, Dr. Lecturer F.A.A., Research Associate Gözde Aytemur Nüfusçu, Assoc. Prof. Y.Y. from Koç University, Lecturer Elif Akçalı from Kadir Has University, Dr. Lecturer T.D., Prof. Dr. Yüksel Taşkın, Prof. Dr. Meltem Ahıska from Boğaziçi University, Dr. Ayşe Nilüfer Durakbaşa, postgraduate student Cihan Yapıştıran, postgraduate student İrfan Keşoğlu, Dr. Lecturer Doğan Çetinkaya, Dr. Lecturer N.M. from Nişantaşı University.

The announcement of the verdict has been deferred for those who were sentenced to less than 2 years in prison. Those who were sentenced to more than 2 years will appeal against the ruling.
(BIA, 22 February 2019)

Prison à vie requise contre le mécène Osman Kavala

Un procureur turc a requis mercredi la prison à perpétuité contre l'homme d'affaires et mécène Osman Kavala, figure majeure de la société civile, l'accusant de "tentative de renversement du gouvernement" pour son soutien à des manifestations anti-Erdogan.

L'acte d'accusation le visant a été envoyé à un tribunal qui doit encore l'accepter avant de fixer une date de procès. Outre M. Kavala, 15 autres personnes sont visées par le procureur, qui réclame la même peine pour tous, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.

D'après l'agence, d'autres personnalités connues, comme le journaliste Can Dündar, réfugié en Allemagne, et l'acteur Mehmet Ali Alabora, figurent parmi les personnes visées par l'acte d'accusation finalisé mercredi.

Détenu depuis plus d'un an dans la prison de Silivri, près d'Istanbul, M. Kavala est accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'avoir financé des manifestations antigouvernementales en 2013, connues sous le nom de "mouvement de Gezi".

M. Kavala, un mécène respecté dans les cercles intellectuels en Turquie et à l'étranger, notamment en France, a été interpellé le 18 octobre 2017 puis placé en détention provisoire le 1er novembre suivant.

Son incarcération est régulièrement dénoncée par des responsables européens et des défenseurs des droits de l'homme.

En octobre dernier, dans un message écrit en prison et lu par ses avocats, M. Kavala disait n'avoir "rien à voir" avec les accusations pesant contre lui. "Je veux retrouver ma liberté, ma famille et mes amis le plus vite possible", écrivait-il.

Dans un message diffusé sur twitter, la rapporteure du Parlement européen sur la Turquie, Kati Piri, s'est déclarée "choquée, furieuse et attristée" par les accusations à l'encontre d'Osman Kavala.

"L'accuser de 'tentative de destruction de la République de Turquie' est totalement fou", a ajouté Kati Piri.

M. Kavala est régulièrement pris pour cible par la presse proche du pouvoir turc qui l'accuse pêle-mêle d'être lié à une tentative de coup d'Etat en juillet 2016 et à un retentissant scandale de corruption visant l'entourage de M. Erdogan en décembre 2013.

- "Soros rouge" -

Né à Paris en 1957, il est le co-fondateur de l'une des plus grandes maisons d'édition turques, Iletisim Yayinlari, et préside une ONG, Culture Anatolie, qui oeuvre à surmonter les différences au sein de la société turque à travers la culture et les arts.

M. Kavala, qui milite pour la reconnaissance du génocide arménien, est régulièrement qualifié de "Soros Rouge" par la presse progouvernementale, en référence au milliardaire et philanthrope américain d'origine hongroise George Soros.

En novembre, le président Erdogan avait violemment critiqué M. Kavala, l'accusant d'être à la solde du "célèbre juif hongrois Soros". L'Open Society Foundation de George Soros a mis fin à ses activités en Turquie après ces déclarations.

Les manifestations de Gezi ont débuté en mai 2013 avec l'opposition d'un petit noyau de militants écologistes à un projet d'aménagement à Istanbul avant de se transformer en mouvement de contestation plus global contre M. Erdogan, qui était alors Premier ministre.

Les manifestations ont été réprimées et des poursuites engagées. M. Erdogan martèle sans cesse que le mouvement de Gezi était une préfiguration de la tentative de putsch du 15 au 16 juillet 2016.

La répression contre les sympathisants de Gezi a connu un regain d'intensité à l'automne 2018, soit plus de cinq ans après les manifestations, avec l'arrestation de plusieurs universitaires et figures de la société civile proches de M. Kavala.

La Turquie est régulièrement pointée du doigt par les organisations de défense des droits humains qui s'inquiètent de la dégradation de l'état de droit ces dernières années.

Depuis le mouvement de Gezi, la plupart des manifestations sont interdites dans le centre d'Istanbul. La très touristique place Taksim, lieu emblématique des manifestations de 2013, est régulièrement bouclée par des barrières de sécurité et des blindés de la police.

L'arrestation de M. Kavala s'inscrit en outre dans un contexte de purges massives depuis le putsch manqué de 2016, imputé par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen qui réside aux Etats-Unis. Ce dernier a formellement démenti toute implication.

Depuis le coup de force, plus de 55.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues.
(AFP, 20 février 2019)

Rassemblement dénonçant la condamnation de journalistes

Une centaine de personnes se sont rassemblées devant un tribunal d'Istanbul jeudi pour dénoncer la condamnation d'anciens journalistes d'un quotidien d'opposition, confirmée cette semaine en appel.

Un tribunal a confirmé mardi la condamnation à des peines allant de deux ans et demi à plus de huit ans de prison de 14 anciens dirigeants et journalistes du quotidien Cumhuriyet, farouchement critique du président Recep Tayyip Erdogan.

Arborant des autocollants avec les visages des journalistes condamnés, une centaine de personnes, dont des avocats et des députés d'opposition, se sont rassemblés devant le palais de justice de Caglayan, à Istanbul, selon des journalistes de l'AFP.

"C'est le moment de nous rappeler ce que nous disions dès le début de cette affaire : la décision du tribunal signe la fin de la presse libre", a déclaré Me Tora Pekin, l'un des avocats des journalistes.

Les 14 anciens collaborateurs de Cumhuriyet, dont le patron Akin Atalay, le rédacteur en chef Murat Sabuncu et le chroniqueur Kadri Gürsel ont été condamnés en avril dernier pour avoir aidé des "organisations terroristes".

Rejetant toutes les accusations, ils ont dénoncé pendant le procès une manoeuvre du pouvoir visant à abattre Cumhuriyet.

Aucune des personnes condamnées ne travaille plus pour le journal qu'elles ont quitté ou dont elles ont été limogées après un changement brusque de l'équipe dirigeante l'an dernier.

Leur procès a suscité les critiques de pays occidentaux et de défenseurs des libertés.

Comparaissant pour la plupart détenus, les journalistes avaient été graduellement remis en liberté conditionnelle pendant le procès et laissés libres après le verdict dans l'attente de la procédure en appel.

Après le rejet de leur appel mardi, les ex-collaborateurs de Cumhuriyet condamnés à des peines de prison supérieures à cinq ans peuvent encore saisir la Cour de cassation.
(AFP, 21 février 2019)

Out of 123 imprisoned journalists, 47 were convicted, 34 were on trial

Termination of the resolution process of the Kurdish question in 2015 and the coup attempt in 2016 caused the media to be a target of repression through security policies, just as the civil society and the academy.

In 2018, many international organizations such as the Organization for Security and Co-operation in Europe (OSCE), the European Parliament, the Committee of Ministers of the Council of Europe and international journalism organizations have raised their voice against unlawful practices in Turkey. Institutions like the state broadcaster TRT and General Directorate of Press, Broadcast and Information (BYEGM) have become affiliated with the presidency in the new system of an empowered presidency, and the preparations for more strict control on the media has been completed.

Documenting that at least 125 media employees were convicted upon Anti Terror Law and Turkish Penal Code, BİA Media Monitoring Report almost lets us know that "the arrested journalists will become convicted" in 2019.

The report underpins that apart from a couple of judgments in the first months of 2018, the European Court of Human Rights (ECtHR) and the Constitutional Court have become functionless.

In the last two years, 7 journalists have been sentenced to five life sentences and 45 years in prison in total for "attempting coup" and "targeting the security of the state"; 64 journalists have been sentenced to 480 years and 2 months in prison in total for "managing a terrorist organization", "being a member of a terrorist organization" and "aiding a terrorist organization"; 52 journalists have sentenced to prison for 122 years, 6 months and 3 days (14 years, 10 months and 7 days of sentences deferred) upon the Anti Terror Law.

123 journalists were behind bars due to occupational and political activities. 47 journalists were taken into custody, 19 reporters and one media organization were assaulted, 20 journalists, reporters and columnists were convicted of "insulting the President" because their news stories and criticism. At least 2,950 news stories on the internet were blocked upon the rulings of the Penal Courts of Peace.
(BIA, 20 February 2019) - Full Report

Les peines de prison de journalistes d'opposition confirmées en appel

Un tribunal turc a confirmé en appel mardi des peines de prison ferme contre d'anciens journalistes du quotidien d'opposition Cumhuriyet dont le procès est devenu le symbole des atteintes à la liberté de la presse sous Recep Tayyip Erdogan.

Un tribunal d'Istanbul a rejeté mardi le recours déposé par 14 anciens dirigeants ou collaborateurs de Cumhuriyet après leur condamnation en première instance l'an dernier, selon la décision de la cour consultée par l'AFP.

Accusés d'avoir aidé des "organisations terroristes", ils avaient été condamnés en avril 2018 à des peines allant de deux ans et demi à plus de huit ans de prison. Leur procès, très suivi à l'étranger, a suscité les critiques de pays occidentaux et de défenseurs des libertés.

Après le rejet en appel, les ex-collaborateurs de Cumhuriyet condamnés à des peines de prison supérieures à cinq ans peuvent encore saisir la Cour de cassation. C'est le cas notamment de l'ex-patron du journal Akin Atalay ou de l'ancien rédacteur en chef Murat Sabuncu.

En revanche, selon Cumhuriyet, six de ses anciens collaborateurs condamnés à moins de cinq ans de prison devront retourner derrière les barreaux pour purger le reste de leur peine.

C'est le cas notamment du caricaturiste Musa Kart. Comme la plupart de ses anciens collègues condamnés l'an dernier, il avait été remis en liberté provisoire pendant le procès, et laissé libre dans l'attente de la procédure en appel.

"Le gouvernement a dit : +Renvoyez le caricaturiste en prison !+ Oui, je vois le chemin de la prison qui s'ouvre une nouvelle fois devant moi. Prenez soin de vous", a déclaré sur Twitter Musa Kart, récompensé l'an dernier du Prix international du dessin de presse.

Ancien journaliste d'investigation devenu député d'opposition, Ahmet Sik, qui peut encore saisir la Cour de cassation après avoir vu confirmée sa condamnation à sept ans et demi de prison, a réagi en partageant sur Twitter une citation attribuée au philosophe français Voltaire.

"Nous n'avons que deux jours à vivre, ce n'est pas la peine de les passer à ramper sous des coquins méprisables", a tweeté Ahmet Sik.

- "Opération punitive" -

Pour Erol Onderoglu, représentant en Turquie de Reporters sans frontières (RSF), la décision du tribunal mardi montre que les autorités sont "déterminées à aller jusqu'au bout de leur opération punitive" contre Cumhuriyet, l'un des derniers journaux critiques du pays.

Le rejet de l'appel "montre une fois de plus comment des procès politiquement motivés et des verdicts incohérents sont tout simplement validés par des décisions en appel tout aussi partiales", a dénoncé Andrew Gardner, chercheur à Amnesty International en Turquie.

Contrairement à Musa Kart et ses autres anciens collègues appelés à retourner derrière les barreaux, le chroniqueur Kadri Gürsel ne sera pas renvoyé en prison en raison du temps qu'ils a déjà passé en détention provisoire pendant le procès, selon Cumhuriyet.

L'"affaire Cumhuriyet", qui a commencé fin 2016 après l'arrestation d'une vingtaine de collaborateurs du journal, est devenue le symbole de la détérioration de la liberté de la presse en Turquie, notamment depuis une tentative de coup d'Etat survenue en juillet 2016.

Le pays occupe la 157e place sur 180 au classement 2018 de la liberté de la presse établi par RSF.

Outre cette épreuve judiciaire, Cumhuriyet a traversé une difficile transition l'an dernier avec un changement brusque de l'équipe dirigeante.

En signe de protestation, plusieurs dizaines de journalistes, dont la plupart de ceux qui ont été condamnés lors du procès, ont démissionné.
(AFP, 19 février 2019)

Turkey is World's Largest Imprisoner of Journalists'

Releasing a new report entitled "Democracy At Risk: Threats And Attacks Against Media Freedom In Europe," the Council of Europe has stated that out of 130 journalists who are behind bars in Europe, 110 are in Turkey.

Based on 140 serious violations reported to the Council, the report evaluates the state of freedom of press in Europe.

The report has been prepared by 12 partners of the Council of Europe's Platform for the Protection of Journalism and Safety of Journalists. Secretary General of the Council of Europe Thorbjørn Jagland has announced the report in a meeting in Strasbourg.

Map of the World Press Freedom Index by the Reporters Without Borders (RSF).

Jagland said, "Freedom of expression is crucial for the realization of all other human rights and it deserves the highest attention of our member states. The report can serve as a basis for dialogue with the member states on the ways to improve the media freedom environment."

According to the report, the number of attacks against journalists significantly increased in 2018 compared to previous years. The number of threats reported, including death threats, was doubled.

Also, arbitrary detentions of journalists continued while there has been no progress in a number of long-standing cases of impunity for murder of journalists.

A number of new legislative initiatives have weakened media freedom as well, according to the report.

The report stated that 140 alerts concerning 32 of the 37 Council of Europe member states were submitted to the Platform in 2018.

The Council's report also mentioned the journalist murders that took place last year, saying, "The murders of Daphne Caruana Galizia in Malta in 201776 and of Ján Kuciak and his fiancée in Slovakia in 2018 have dramatically raised public and official awareness in the EU of the twin crisis of journalist safety and impunity."

What does the report say about Turkey?

Defining Turkey as the "the world's biggest jailer of journalists," the report said that 130 journalists across Europe were behind bars and 110 of them were in Turkey at the end of 2018.

"In 2018, journalists in Turkey continued to face extraordinary repression. Despite the official ending of the state of emergency in July 2018, Turkey remains the world's largest imprisoner of journalists and has been rated as one of the worst performers in the world in terms of freedom of expression and media freedom" the report stated.

The report also said, "Since the attempted coup of July 2016, and under the state of emergency which was imposed thereafter, over 200 journalists have been arrested or detained on account of their publications. Arrests of journalists and media workers continued throughout 2018, in particular in the southeast of the country.

The following remarks were also made in the report:

"Evidence obtained through torture is deemed admissible"

The majority of arrested journalists face charges of membership in or propaganda of various groups considered terrorist organizations by the Turkish government, including the so-called FETÖ movement or the PKK

The use of prolonged solitary confinement against detained journalists
is another issue, with journalists including Deniz Yücel and Nedim Türfent spending months alone, treatment tantamount to torture under ECtHR case law. Evidence obtained through torture has also been deemed admissible by judges in trials against journalists."

"The lower court did not abide by the Constitutional Court's verdict"

The report also mentioned the cases of journalists Mehmet Altan and Şahin Alpay.

"In January 2018, the Constitutional Court of Turkey ruled that the
fundamental rights of journalists Mehmet Altan and Şahin Alpay had been violated by their detention and that the two journalists should be released from custody. Despite the judgment, criminal courts rejected the journalists' request to be freed.

"Under Article 153 of the Turkish Constitution, all Constitutional Court rulings enter into force immediately and are binding for the legislative, executive and judicial organs, including the administration and officials. The decision of the lower court appeared to be the direct result of political pressure, amounting to interference with its independence and indicating a grave violation of the rule of law."

Turkey was one of the four countries which were examined in a separate part in the report. The other three were Italy, Hungary and Russia.
(BIA, 13 February 2019)

IPI: Resolution on ineffective domestic legal remedy for journalists in Turkey

The lack of visible improvements in freedom of the media in Turkey since the state of emergency was lifted on 18 July 2018 is of great concern. The mass arrests, detention and sentencing of Turkey’s journalists continue to be used as methods to stifle dissenting voices across society.

According to data from the International Press Institute (IPI), 155 journalists and media executives were in prison as of 29 January 2019. This figure makes Turkey the country with the highest number of imprisoned journalists in the world.

Points of concern to the signatories of this resolution are, among others:

• the lack of independence and impartiality of the judiciary in Turkey;
• the lack of a speedy recourse to justice both domestically and before the European Court of Human Rights;
• the practice in Turkey of criminalizing journalism by committing journalists to lengthy pretrial detention;
• the slow production of indictments in journalist cases in Turkey and the use of journalistic material as evidence to convict journalists; and
• the failure of public prosecutors in Turkey to exhaustively prove the legal criteria in place to establish the charge of “membership of a terrorist organization” in the case of journalists.

RECOMMENDATIONS

To the Government of Turkey:

1. Turkey must fulfil its obligations under national and international law to protect journalists’ rights

• to liberty and security;
• to freedom of expression;
• to the right to receive and disseminate the news; and
• to a fair trial including:
- the presumption of innocence;
- the right to appear physically before a judge in a timely manner; and
- the right to receive a fair hearing within a reasonable timeframe, conducted by an independent and impartial judicial panel.

2. The judiciary in Turkey must require public prosecutors to produce indictments in a timely manner, especially in cases where the defendant is held in pretrial detention. Evidence in indictments against journalists must be required to be proven beyond reasonable doubt of criminal activity.

3. Turkey must release all journalists held in pretrial detention in whose cases journalistic evidence is cited as proof of criminal activity.

4. All journalists imprisoned on unsubstantiated allegations or as a result of the practice of journalism should be immediately freed.

5. The Turkish judiciary should take all steps to fulfil its obligation to ensure that rulings in freedom of expression cases are in line with decisions by the European Court of Human Rights and relevant international standards, especially as regards the right to personal freedom and the right to a fair trial.

6. Turkey must ensure that journalists’ right to freedom of expression; their right to engage in critical, well-founded reporting in the public interest; and their right to disseminate the news are protected in order to restore the plurality of voices and alternative news sources for the people of Turkey.

7. The Public Advertising Authority (Basın İlan Kurumu) must ensure that public advertising revenue is given out, in accordance with its own guidelines, to pro- government and independent media alike. It must not deprive the few remaining independent printed daily newspapers in Turkey of much-needed state advertising revenue.

8. Turkey must fulfil its responsibility to provide journalists with the personal security to which they are entitled under the constitution and allow them to carry out their work without fear of arbitrary arrest or detention, and must condemn any threats to journalists’ safety expressed in public by officers of the state or private persons.

9. The Reform Action Group formed of ministers of state in Turkey is invited to act upon these recommendations as they undertake the impending reform of Turkey’s judiciary.

To regional actors:

10. European institutions and decision-makers should reinforce these recommendations in their discussions with Turkish ministers in 2019.
(IPI, 13 February 2019)

Deferred Prison Sentence of 15 Months for 3 Academics

Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace, continued in İstanbul Çağlayan Courthouse today (February 13).

Five academics had their hearings at five separate courts.

At the İstanbul 36th Heavy Penal Court: Lecturer Deniz Parlak from Kemerburgaz University had her fourth hearing; Prof. Dr. M.G. and Dr. Lecturer S.Y. from Boğaziçi University and Prof. Dr. Tahsin Yeşildere from İstanbul University had their third hearings.

At the İstanbul 37th Heavy Penal Court: Assoc. Prof. Dr. Feryal Saygılıgil from Arel University had her fourth hearing.

Deferred prison sentence for 3 academics

Announcing its judgement on Tahsin Yeşildere, S.Y. and M.G., the board of the İstanbul 36th Heavy Penal Court has ruled that the academics shall be sentenced to 1 year and 3 months in prison on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the Article 7/2 of the Anti-Terror-Law (TMK). The pronouncement of all three verdicts has been suspended.

In the other two hearings at the İstanbul 37th and 36th Heavy Penal Courts, Meriç Eyüboğlu, the attorney of academics Feryal Saygılıgil and Deniz Parlak, requested recusation. Both courts rejected the request of the attorney and adjourned the hearings to a further date.
(BIA, 13 February 2019)

Khashoggi: nouvelles révélations embarrassantes pour le prince

Des révélations embarrassantes pour Ryad ont relancé jeudi le débat sur le rôle du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane dans l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, au moment où Donald Trump est de nouveau sommé par le Congrès américain de désigner et punir les responsables.

Selon le New York Times, le jeune et puissant dirigeant du royaume, surnommé "MBS", avait dit en 2017 à un proche conseiller, Turki Al-Dakhil, qu'il utiliserait "une balle" contre le journaliste saoudien s'il ne rentrait pas en Arabie saoudite et ne mettait pas en sourdine ses critiques à l'égard du régime.

Cette conversation, qui date de septembre 2017, soit un an avant le meurtre, a été interceptée par le renseignement américain, rapporte le quotidien, citant des responsables américains et étrangers.

Le 2 octobre, Jamal Khashoggi, qui collaborait notamment avec le Washington Post et résidait aux Etats-Unis, a été tué et démembré dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d'agents saoudiens venus depuis Ryad.

Le 10 octobre, un groupe de sénateurs américains, républicains et démocrates, ont activé une loi qui oblige Donald Trump à dire au Congrès, dans un délai de 120 jours qui prend fin vendredi, quels ressortissants étrangers il considère responsables de cet assassinat -- et à prendre, le cas échéant, des sanctions à leur encontre.

Interrogé sur cette obligation légale, le porte-parole de la diplomatie américaine Robert Palladino a répondu jeudi que le gouvernement américain avait déjà sanctionné mi-novembre 17 responsables saoudiens. "Je n'ai rien à ajouter aujourd'hui", a-t-il dit, semblant minimiser cette date-butoir, tout en assurant vouloir "continuer à travailler avec le Congrès" dont il partage "l'indignation".

Or parmi ces 17 personnes sanctionnées, aucun haut dirigeant saoudien n'a été mis en cause, alors que le Sénat américain, pourtant contrôlé par le camp républicain du président, a adopté par consentement unanime une résolution jugeant le prince héritier "responsable" du meurtre.

- Des sénateurs passent à l'acte -

L'administration Trump affirme ne pas disposer de preuve irréfutable de l'implication directe du dirigeant saoudien, bien que les sénateurs, après avoir été informés à huis clos à l'automne des conclusions de la CIA, aient assuré avoir été confortés dans leur mise en cause du prince héritier.

La rapporteure spéciale de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires a de son côté affirmé jeudi détenir des "preuves" montrant que le meurtre avait été "planifié et perpétré par des représentants de l'Etat d'Arabie saoudite".

Ryad dément catégoriquement toute responsabilité de Mohammed ben Salmane, et l'administration Trump a clairement fait savoir que l'alliance "stratégique" avec l'Arabie saoudite était, quoi qu'il en soit, prioritaire.

Lors d'une rencontre jeudi à Washington, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo et le ministre d'Etat saoudien aux Affaires étrangères Adel al-Jubeir "sont convenus de l'importance de voir l'Arabie saoudite poursuivre ses investigations" de "manière transparente" pour que "toutes les personnes impliquées rendent des comptes", selon le département d'Etat.

"Le président Trump donne clairement plus de poids à la parole d'un dictateur étranger qu'à ses propres agences de renseignement", a déploré le vice-président de Human Rights First, Rob Berschinski, dans un communiqué commun avec cinq autres organisations de défense des droits humains et de la liberté de la presse. "Il revient au Congrès d'agir", a-t-il insisté, appelant à des "mesures concrètes immédiates pour faire avancer la justice".

Au Sénat, un groupe d'élus des deux bords politiques a présenté jeudi une proposition de loi pour interdire notamment certaines ventes d'armes à l'Arabie saoudite, en raison du meurtre du journaliste mais aussi du rôle controversé de Ryad dans "le conflit dévastateur au Yémen".

Pour "éviter que le président Trump mette sous le tapis le meurtre de M. Khashoggi", "le Congrès doit désormais prendre ses responsabilités et imposer des mesures pour réexaminer radicalement nos relations avec le Royaume d'Arabie saoudite", a déclaré le sénateur démocrate Bob Menendez.

Selon son collègue républicain Lindsay Graham, souvent proche des positions de Donald Trump, "si l'Arabie saoudite est un allié stratégique, le comportement du prince héritier, à plusieurs titres, a manqué de respect à cette relation, ce qui le rend (...) plus que toxique". (AFP, 8 février 2019)

Trials and prison sentences against academics

February 7, 2019:

At the İstanbul 25th Heavy Penal Court: Dr. Lecturer Alper Akyüz from İstanbul Bilgi University had his final hearing.

At the İstanbul 35th Heavy Penal Court: Dr. Lecturer Özge Ejder Johnson from Mimar Sinan University of Fine Arts (MSGSÜ), PhD student Elif Sandal Önal, Lecturer Onur Ceritoğlu and Dr. Lecturer Murat Dağlı from İstanbul Bilgi University had their second hearing.

At the İstanbul 36th Heavy Penal Court: Prof. Dr. İzge Günal and Prof. Dr. Halil Resmi from Dokuz Eylül University and Prof. Dr. Cengiz Erçin from Kocaeli University had their first hearing.

At the İstanbul 37th Heavy Penal Court: Prof. Dr. Huri Özdoğan from İstanbul University had her final hearing.

One academic sentenced to 2 years, 6 months

In his final hearing, academic Alper Akyüz has been sentenced to 2 years and 6 months in prison on charge of "knowingly and willingly aiding a terrorist organization as a non-member" as per the Articles 314/2 and 220/7 of the Turkish Penal Code (TCK) and Article 5/1 of the Anti-Terror Law (TMK).

The court board has not made any reductions in the prison sentence of Akyüz "on the ground of his attitude and behavior during the hearing." In its justification, the court board has further stated that "while making his defense, the defendant used statements that were insulting for the court board and were not related to his defense."

One of the judges member to the court board has reported a minute of dissent, stating that "I am against this verdict since I am of the opinion that the defendant should have been penalized as per the Article 7/2 of the TMK."

Since the prison sentence is over 2 years, the pronouncement of the verdict has not been deferred. The final judgement on the prison sentence will be given by the court of appeal. It will either uphold or reverse the verdict.


February 6, 2019:

Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace, continued in İstanbul Çağlayan Courthouse today

Research Assistant Sinem Aydınlı from Bahçeşehir University had her third hearing at the İstanbul 37th Heavy Penal Court and Dr. Lecturer Zeki Kanay from Dicle University had his first hearing at the 23rd Heavy Penal Court.

Pronouncing its verdict for Aydınlı, the court has ruled that the academic shall be sentenced to 1 year and 3 months in prison on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the Article 7/2 of the Anti-Terror Law. The announcement of the verdict has been deferred.

Intervention in defense: "Political statements"

Standing before the judge in her last hearing, academic Sinem Aydınlı presented her statement regarding the opinion as to the accusations which was announced by the Prosecutor's Office in her previous hearing. The academic rejected the charged offense and requested her acquittal.

Presenting his defense as well, attorney Ali Soydan said,

"If our client came here today as a mafia leader, she would be acquitted under the related articles of the European Convention on Human Rights (ECHR) and the Constitution. However, she is standing before you as an academic and she will be found guilty due to her social and political position. The ECHR and Constitution are not applied to ordinary citizens.

"Judiciary must be independent. We also demand you to be independent."

Being interrupted by Presiding Judge Akın Gürlek for three times before, attorney Ali Soydan was again interrupted by the judge, who said that the attorney "was making political statements."


February 5, 2019:

Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace, continued in İstanbul Çağlayan Courthouse yesterday.

10 academics had their hearings at six different courts:

At the İstanbul 24th Heavy Penal Court: Assoc. Prof. Dr. Şükrü Aslan from Mimar Sinan University of Fine Arts (MSGSÜ) had his second hearing.

At the İstanbul 26th Heavy Penal Court: Assoc. Prof. Dr. Aslı Davas from Ege University and Prof. Dr. Turgay Kurultay from Yaşar University had their first hearings.

At the İstanbul 27th Heavy Penal Court: Research Assistant Ferhat Yılmaz from Artuklu University had his first hearing.

At the İstanbul 23rd Heavy Penal Court: Dr. Lecturer Taylan Koç, who was discharged from Çukurova University, had the first hearing.

At the İstanbul 36th Heavy Penal Court: Retired Assoc. Prof. Dr. İnci Özkan, Dr. Biriz Berksoy, Prof. Dr. Tülay Erkan from İstanbul University and Dr. Lecturer Canay Şahin from Yıldız Technical University (YTÜ) had their fourth hearings.

At the İstanbul 37th Heavy Penal Court: Retired Prof. Dr. S.S. from Boğaziçi University had the second hearing.

Prison sentence for 3 academics

At the İstanbul 36th Heavy Penal Court, academics Biriz Berksoy and İnci Özkan Kerestecioğlu have been each sentenced to 1 year and 3 months in prison on charge of "propagandizing for a terrorist organization" as per the Article 7/2 of the Anti-Terror Law (TMK).

The announcement of all two verdicts has been suspended.

At the İstanbul 37th Heavy Penal Court, the Prosecutor's Office announced its opinion as to the accusations and demanded that academic S.S. be penalized as per the first and second sentences of the Article 7/2 of the TMK. (BIA, February 8, 2019)

Journalist Abdi İpekçi Killed 40 Years Ago Today

Journalist Abdi İpekçi, who was the Editor-in-Chief and lead editor of the Milliyet newspaper at the time, lost his life in an armed attack on February 1, 1979. İpekçi has been commemorated in a ceremony held at his grave in Zincirlikuyu, İstanbul in the 40th year of his death.

The commemorative ceremony, where Nükhet İpekçi, the daughter of the journalist, and Turkish Journalists' Association (TGC) Chair Tuncay Olcayto held a speech, was also attended by Peoples' Democratic Party (HDP) Diyarbakır MP Garo Paylan, Journalists Union of Turkey (TGS) Chair Gökhan Durmuş, Press Council of Turkey Secretary General Mustafa Eşmen, Republican People's Party (CHP) İstanbul Provincial Chair Canan Kaftancıoğlu and Editor-in-Chief of Milliyet newspaper Mete Belovacıklı.

İpekçi: More journalists fall victim to armed attacks

In her speech at the ceremony, Nükhet İpekçi, the daughter of the deceased journalist, said, "The sorrows that we have lived aside, the number of journalists who fall victim to armed attacks has increased in the past 40 years" and made the following statements on the ensuing judicial processes:

"As for the audiences of hearing rooms, they have always been small in number. It was also the case 40 years ago. It is still the case today. The last hearing of the case on Hrant Dink murder was also followed by a small number of people, which was quite surprising.

"If only retroactive lawsuits could be filed, if only the obstacle of prescription could be overcome and, of course, if only there were files that could be followed... Because, as you know, case files of some of us were somehow disappeared in courthouses. Some of us do not even have a grave, let alone a case file... Even the carnations cannot stand it any longer.

"Now, at his grave, we are once again questioning a 40-year unlawfulness. We are expressing our need for the truth. We demand that this truth be put on official records."

Olcayto: Unidentified murders should be solved

Turkish Journalists' Association (TGC) Chair Tuncay Olcayto also said,

"Abdi İpekçi was a journalist who had been full of love for humanity all through his life. The dark forces who instigated his murder cannot still be brought into light in the past 40 years.

"As the Turkish Journalists' Association, we demand that the case files regarding murdered journalists be taken down from the dusty shelves and a Parliamentary Commission be founded to investigate the unidentified murder of journalists. Because if these murders are not solved, the attacks against journalists will continue."
(BIA, February 1, 2019)

Letter From Osman Kavala in 15th Month of His Arrest

Human rights activist and businessperson Osman Kavala has sent a letter from the Silivri Prison in İstanbul, where he has been arrested for the last 15 months.

In his letter, Kavala underpinned that he has not been questioned by the Prosecutor's Office and his indictment has not been filed yet.

Here is the full text of Kavala's letter:

"At the end of January, I will have completed my 15th month in Silivri. I am still waiting for the indictment to be prepared. I have not been questioned by the prosecutor to this day. They have rejected our demands for release 19 times without feeling the necessity to listen to me. All these can be seen as a reflection of the belief that my arrest and its extension are 'reasonable' and 'proper'. The expressions that 'it was determined' that I 'financed and organized' the Gezi protests confirm this situation."

Ministry of Justice requested additional time from the ECtHR

"We applied to the Constitutional Court in my second month under arrest and to the ECtHR (European Court of Human Rights) in my eighth month under arrest. The ECtHR accepted our request that the case should be evaluated with priority and requested a defense from the Ministry of Justice. After the time expired on January 10, 2018, we learned that the Ministry of Justice got additional time from the ECtHR.

"In this period, me spending 15 months in Silivri awaiting an indictment can be conceived as an extrajudicial sentence. However, the request for additional time from the ECtHR makes me think that there are some hesitations about the appropriateness of the verdicts of the arrest and the extension of the arrest.

If the charges of 'changing the constitutional order" and 'overthrowing the government' directed at me are based on such clear and certain findings as it was stated in the press release of the Prosecutor's Office, I suppose the indictment would be prepared and a defense statement would be sent to the ECtHR."

Judicial Reform Strategy Document

"When The Minister of Justice was mentioning the 'unproportional interference against basic rights and freedoms can cause valid criticism and this kind of interference damages the legitimacy of the judicial decisions and the public support to the judiciary,' I think he has cases in mind similar to my arrest.

If the Judicial Reform Strategy Document, prepared by the Ministry of Justice and expected to be announced in the following days, underpins that respecting the presumption of innocence is of crucial importance by confirming that freedom is the most basic human right, I think it can pave way for the judicial decisions to be compliant to the Constitution and ECHR (European Convention on Human Rights) norms.

Otherwise, allegations and arrests which are not based on strong reasons will continue to restrict the other people's individual rights and freedoms like me."
(BIA, February 1, 2019)

Kurdish Question / Question kurde

Les Kurdes syriens exhortent les Européens à ne "pas les lâcher"

Les Kurdes syriens exhortent les Européens à ne pas les abandonner une fois le groupe jihadiste Etat islamique (EI) vaincu et à contribuer à la création d'une force internationale dans le nord-est syrien face à la Turquie.

"Ces pays ont des engagements politiques et moraux" vis-à-vis des Kurdes qui en combattant l'EI ont contenu l'expansion de la menace terroriste vers l'Europe, avertit un haut responsable kurde syrien, Aldar Khalid, dans une interview à l'AFP dimanche soir à Paris: "s'ils ne tiennent pas (ces engagements), ils nous lâchent".

La milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) domine l'alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) qui s'apprête à proclamer la victoire sur le groupe Etat islamique (EI). Mais avec le retrait des troupes américaines annoncé par le président Donald Trump, elle apparaît paradoxalement plus fragile que jamais.

Depuis l'annonce en décembre du prochain départ des 2.000 soldats américains déployés dans les zones sous contrôle kurde, dans le nord-est de la Syrie, la Turquie multiplie les menaces d'intervention.

Ankara considère les YPG comme la branche syrienne du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), qui livre une sanglante guérilla à l'Etat turc depuis 1984.

Le haut responsable kurde appelle en particulier la France, membre permanent du Conseil de sécurité, à oeuvrer à l'ONU en faveur d'une force internationale.

"La France peut faire une proposition au Conseil de sécurité pour notre protection: elle peut proposer une force internationale entre nous et les Turcs, dont elle fasse partie, ou protéger notre ciel", suggère Aldar Khalil.

- Le régime syrien, seule alternative -

Le secteur évoqué pour le déploiement de cette force, environ 30 kilomètres de profondeur en territoire syrien, englobe les grandes villes de la minorité kurde.

Cette force pourrait ressembler à la Finul déployée par l'ONU dans le Sud du Liban pour sécuriser la frontière avec Israël, avance ce haut responsable de l'administration semi-autonome kurde créée après le début du conflit syrien en 2011.

Mais les Européens ont déjà opposé une fin de non recevoir à la proposition des Etats-Unis de créer une "force d'observateurs" qui se substituerait aux Américains.

"Washington essaie de trouver des solutions de sortie qui n'en sont pas: +nous partons, vous restez+", commente une source gouvernementale française.

Donald Trump presse aussi les pays européens de rapatrier leurs centaines de ressortissants retenus par les Kurdes syriens après avoir rallié l'EI.

"Le mieux c'est qu'ils retournent dans leur pays", concède Aldar Khalil. "On peut sinon créer un ou deux tribunaux internationaux pour les juger", propose-t-il sans plus s'étendre.

A défaut de zone tampon, une zone d'exclusion aérienne pourrait, selon lui, dissuader l'aviation turque de pénétrer dans le nord-est syrien pour appuyer une éventuelle offensive terrestre.

"Si le ciel est protégé, la Turquie ne pourra pas nous anéantir même si elle nous attaque", estime Aldar Khalil.

S'ils n'obtiennent pas gain de cause auprès des Occidentaux, les YPG se tourneront vers le régime de Damas qui, appuyé par la Russie et l'Iran, a déjà repris le contrôle des deux-tiers de la Syrie.

- 'Solution par défaut' -

"On sera obligé de s'entendre avec le régime pour qu'il envoie ses forces militaires sur les frontières et les protège", avertit l'influent responsable kurde.

Le président syrien Bachar-al Assad, déterminé à reprendre le contrôle de la totalité du territoire après huit ans de guerre qui ont un temps fait vaciller son régime, a déjà devancé l'appel.

"Rien ne vous protègera si ce n'est votre Etat", a-t-il martelé dimanche. "La meilleure solution serait d'entamer un dialogue avec Damas", renchérit la diplomatie russe.

En cas d'accord, les FDS entendent continuer à administrer les territoires sous leur contrôle, soit près de 30% du pays.

"Nous poserons comme condition que les soldats sur les frontières soient originaires de notre région. Ils seront rattachés hiérarchiquement à l'armée syrienne mais ce seront des unités à nous", prévient Aldar Khalil.

Les Kurdes se disent aussi prêts à des concessions. "On peut céder un pourcentage des champs pétroliers, partager les revenus douaniers, accepter aussi de lever le drapeau du régime", dit-il.

Pour certains observateurs toutefois, le régime exigera une capitulation sans conditions des Kurdes, en position de faiblesse.

"La solution par défaut, c'est un accord entre le régime syrien et les Kurdes", concède-t-on à Paris. "Mais Damas veut récupérer sa souveraineté. D'où l'importance des Russes dans le jeu" et d'un règlement politique incluant la Turquie, note-t-on de source gouvernementale française.
(AFP, 18 février 2019)

Des centaines d'arrestations pour soutien aux militants kurdes

Environ cinq cents personnes étaient détenues dimanche en Turquie après une vague d'arrestations menées vendredi lors du 29e anniversaire de la capture du chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Ocalan, ont rapporté les médias officiels turcs.

La police a arrêté 735 personnes accusées d'avoir des liens ou d'apporter leur soutien aux militants kurdes lors de 156 opérations menées vendredi, a rapporté l'agence Anadolu, citant le ministère de l'Intérieur.

Au cours des opérations, la police a découvert des armes à feu, des fusils, des munitions et du matériel explosif, dont des engins artisanaux, a ajouté l'agence. Le ministère et Anadolu n'ont donné aucune précision sur les lieux des raids de la police.

226 personnes ont été relâchées, et parmi celles qui restent en détention, 61 ont été formellement arrêtées. 448 suspects font l'objet de procédures judiciaires, a rapporté l'agence.

Les personnes arrêtées sont souçonnées d'avoir préparé des manifestations à l'occasion de l'anniversaire de la capture d'Ocalan. Selon le ministère, certains suspects sont également accusés de chercher à organiser le "chaos" avant les élections régionales en Turquie le 31 mars.

Le 15 février 1999, des agents turcs avaient capturé Ocalan au Kenya, devant l'ambassade grecque à Nairobi. Le chef historique de la rébellion kurde est toujours détenu sur l'île d'Imrali, située au large d'Istanbul, dans un isolement quasi total.

Ocalan a été le cofondateur du PKK en 1978. Ce mouvement, devenu une organisation armée en 1984, est considéré comme un groupe terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux. Depuis 1984, le conflit entre la rébellion kurde et l'Etat turc a fait plus de 40.000 morts.
(AFP, 17 février 2019)

Selahattin Demirtaş, lauréat du Prix Montluc 2019 Résistance et Liberté

andre-metayer@orange.fr écrit:

Les prix Montluc Résistance et Liberté 2019 ont été décerné à :

• • M. Robert Badinter, Prix spécial du jury, pour son ouvrage « Idiss » (éd. Fayard)
• • M. Selahattin Demirtaş pour l’Aurore (éd. Emmanuelle Collas)
• • Mme Hala Alabdalla, cinéaste syrienne pour le programme « Savoir, voir et revoir ».

Les prix ont été remis à la prison de Montluc à Lyon le 10 février. Ils récompensent des ouvrages, des productions audiovisuelles ou des initiatives particulières qui favorisent l’analyse, la réflexion, la revalorisation des valeurs de résistance et de liberté et en promeuvent l’actualité. Ils sont dotés chacun de 5.000 euros.

Parmi les primés se trouve Selahattin Demirtaş "homme politique kurde et écrivain, actuellement emprisonné pour son action politique en faveur de la démocratie".

Il a aussi été nominé pour le prix Nobel de la paix de 2019 sur la proposition de Thomas Hammarberg, membre du Parlement suédois, ancien commissaire aux droits humains du Conseil de l’Europe et ancien secrétaire général d’Amnesty International.

Best-seller de l’histoire de l’édition turque.

Son livre L’Aurore, finaliste du prix Goncourt étranger, est un recueil de nouvelles sur les femmes victimes de la violence et unies par le désir d’affirmer leur liberté. Malgré les circonstances liées à̀ l’emprisonnement de l’auteur, et bravant la censure, le livre s’est vendu à 200 000 exemplaires depuis sa parution en septembre 2017. C’est l’un des plus grands best-sellers de l’histoire de l’édition turque. Finaliste du Prix Médicis étranger 2018, L’Aurore, son recueil de nouvelles sur les femmes victimes de la violence et unies par le désir d’affirmer leur liberté, est paru en France, en septembre 2018, aux éditions Emmanuelle Collas.

Invitée par la librairie Le Failler, en partenariat avec les Amitiés kurdes de Bretagne et avec le soutien actif du Conseil démocratique kurde de Rennes (CDK-R), Emmanuelle Collas était à http://www.akb.bzh/spip.php?article1355 Rennes ce 9 janvier dernier (jour anniversaire de l'assassinat de Sakine Cansiz, http://www.akb.bzh/spip.php?article1358 Fidan Dogan (Rojbîn) et Leyla Söylemez ) à l’espace Ouest France, pour une rencontre dédicace, en présence de Eyyup Doru, représentant le Parti démocratique des peuples (HDP) en Europe.

Ecrire à Selahattin Demirtaş pour le féliciter:
Selahattin Demirtaş
Edirne F tipi kapalı cezaevi B1-36
Edirne/Türkiye

Interdiction d'un rassemblement de soutien à une députée en grève de la faim

La police turque a interdit vendredi un rassemblement de soutien à une députée kurde en grève de la faim depuis 100 jours en solidarité avec le chef historique emprisonné de la rébellion kurde Abdullah Öcalan, a constaté un correspondant de l'AFP.

Ce rassemblement à Diyarbakir, la grande ville du sud-est de la Turquie majoritairement peuplée de Kurdes, pour soutenir Leyla Güven devait coïncider avec le 20e anniversaire de la capture d'Abdullah Ocalan par les services turcs au Kenya.

Mme Güven, 55 ans, avait entamé sa grève de la faim le 8 novembre, de la prison où elle avait été enfermée après avoir été arrêtée en janvier 2018 pour avoir critiqué l'offensive militaire turque alors en cours dans l'enclave en majorité kurde d'Afrine dans le nord de la Syrie. Elle a été remise en liberté conditionnelle le 25 janvier, mais a décidé de poursuivre dans sa maison à Diyarbakir son jeûne pour dénoncer l'isolement de M. Ocalan.

Dans un geste d'apaisement, les autorités ont permis au frère d'Abdullah Öcalan, Mehmet, de lui rendre visite mi-janvier pour la première fois depuis 2016.

La police de Diyarbakir a empêché de petits groupes de partisans de Mme Güven de se rapprocher de sa maison pour le rassemblement prévu, selon le correspondant de l'AFP.

Seul un groupe de députés du Parti démocratique des peuples (HDP), la formation politique de Mme Güven, a été autorisé à s'approcher des barrières dressées par les policiers.

Selon le HDP, plus de 200 prisonniers sont actuellement en grève de la faim en solidarité avec elle.

"Notre plus grand défi aujourd'hui est de tout mettre en oeuvre pour soutenir ces grèves de la faim afin de briser l'isolement", auquel est soumis M. Ocalan, a déclaré la députée Dirayet Tasdemir.

Abdullah Öcalan, le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a été capturé au terme d'une longue cavale par les services secrets turcs le 15 février 1999 devant l'ambassade de Grèce à Nairobi, avant d'être ramené en Turquie et emprisonné dans l'île-prison d'Imrali, non loin d'Istanbul, où il purge une peine de prison à vie.

Malgré un isolement quasi-total, M. Öcalan reste une figure de proue non seulement pour la rébellion kurde en Turquie, où le conflit avec l'Etat a fait plus de 40.000 morts depuis 1984, mais aussi pour les mouvements kurdes ailleurs dans la région, notamment en Syrie.

Une délégation internationale, constituée en particulier de syndicalistes et de militants des droits de l'homme, a rencontré vendredi les avocats de M. Öcalan à Istanbul.

"Les rencontres avec la famille sont un droit fondamental. Il ne devrait pas y avoir besoin de faire une grève de la faim (pour obtenir cela)", a déclaré à la presse l'un de ses avocats, Emran Emekçi.

La délégation a rencontré Mme Güven à Diyarbakir cette semaine, mais affirme qu'aucun responsable gouvernemental ne l'a reçue.

"La situation des grévistes de la faim est à un stade dangereux et il est impératif que la Turquie agisse pour mettre fin à l'isolement (d'Abdullah Öcalan) maintenant avant qu'il n'y ait de nouvelles violences", a déclaré Ögmundur Jonasson, un ancien ministre islandais de la Justice.
(AFP, 15 février 2019)

Brève hospitalisation d'une députée kurde en grève de la faim

Une députée en grève de la faim depuis plus de trois mois en Turquie en solidarité avec le chef historique de la rébellion kurde a été brièvement hospitalisée mercredi à la suite d'un malaise, a-t-on appris de sources hospitalières.

Leyla Güven, députée du Parti démocratique des peuples (HDP), une formation prokurde, a été transférée à l'hôpital à Diyarbakir (sud-est) à la suite d'une hausse de tension et de maux à la poitrine, selon ces sources.

Elle a été admise à l'unité de soins intensifs, mais autorisée à quitter l'hôpital quelques heures plus tard après avoir signé un document stipulant qu'elle refusait de son propre gré de prendre de médicaments.

Masque hygiénique sur la bouche, elle est rentrée chez elle dans une ambulance, a constaté un correspondant de l'AFP.

Mme Güven, 55 ans, a entamé sa grève de la faim le 8 novembre dernier, alors qu'elle était en prison, afin de dénoncer les conditions de détention d'Abdullah Öcalan, le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui purge une peine de prison à vie sur une île proche d'Istanbul après avoir été capturé par la Turquie en 1999.

Selon le HDP, plus de 300 prisonniers sont actuellement en grève de la faim en solidarité avec la députée.

Leyla Güven avait été arrêtée en janvier 2018 après avoir critiqué l'offensive militaire turque alors en cours dans l'enclave en majorité kurde d'Afrine dans le nord de la Syrie.

Elle a été remise en liberté conditionnelle le 25 janvier, mais a décidé de poursuivre sa grève de la faim dans sa maison à Diyarbakir, "capitale" du sud-est turc à majorité kurde.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan accuse le HDP d'être la vitrine politique du PKK, considéré comme "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Le chef de file du HDP, Selahattin Demirtas, est détenu depuis novembre 2016. Il est accusé de diriger une "organisation terroriste", de "propagande terroriste" et d'"incitation à commettre des crimes".

Ce parti a été frappé de plein fouet par les purges qui ont suivi la tentative de putsch de juillet 2016 et plusieurs de ses députés ont été arrêtés.
(AFP, 13 février 2019)

La police empêche une manifestation prokurde à Istanbul

Les autorités turques ont empêché lundi des députés de l'opposition prokurde de défiler à Istanbul en solidarité avec une élue en grève de la faim pour dénoncer les conditions de détention du chef d'une guérilla kurde.

Plusieurs dizaines de policiers équipés de boucliers antiémeute ont entouré une quarantaine d'élus et militants du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) pour les empêcher de descendre l'avenue Istiklal, au coeur d'Istanbul, selon des journalistes de l'AFP.

Après avoir tenté sans succès de forcer le mur de boucliers, les manifestants portant un dossard avec la photo de la députée du HDP Leyla Güven, en grève de la faim partielle depuis près de 100 jours, ont fait une courte déclaration sur l'emblématique place Taksim.

"Nous sommes ici pour joindre nos voix à celle de Leyla Güven, pour prêter nos forces à son combat", a déclaré le coprésident du HDP Sezai Temelli. "La Turquie est aujourd'hui soumise à un blocus, et ce blocus se manifeste ici place Taksim", a-t-il ajouté.

Après un bref sit-in, les manifestants se sont dispersés.

Mme Güven a entamé sa grève de la faim partielle le 8 novembre pour dénoncer les conditions de détention d'Abdullah Ocalan, le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation qualifiée de "terroriste" par Ankara, l'Union européenne et les Etats-Unis.

M. Ocalan purge une peine de prison à vie sur une île proche d'Istanbul depuis son arrestation il y a 20 ans.

Mme Güven, qui avait été arrêtée et écrouée l'an dernier pour avoir dénoncé une offensive militaire d'Ankara en Syrie, a été remise en liberté le mois dernier alors que ses soutiens s'inquiétaient de son état de santé.

Selon le HDP, plus de 300 prisonniers sont eux aussi en grève de la faim par solidarité avec Mme Güven.

"Nous ne permettrons pas que nos camarades perdent la vie. C'est pour empêcher cela que nous nous sommes rassemblés", a déclaré la coprésidente du HDP Pervin Buldan.

Le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu avait prévenu dimanche que la manifestation du HDP serait interdite. "Si nous vous laissons marcher, alors nous ne sommes pas des hommes", a-t-il déclaré.
(AFP, 11 février 2019)

Des policiers turcs mis en cause dans la mort d'un avocat kurde

Le barreau de Diyarbakir (sud-est de la Turquie) a mis en cause vendredi trois policiers turcs dans la mort du célèbre avocat kurde Tahir Elçi en novembre 2015, en s'appuyant sur une nouvelle reconstitution des faits.

"Actuellement, d'après ce rapport, trois officiers de police sont fortement soupçonnés d'un crime", a déclaré à l'AFP Cihan Aydin, président du barreau de Diyarbakir. "Nous nous attendons à ce que ces policiers soient ajoutés au dossier en qualité de suspects (...) et si les preuves sont suffisantes, que ces personnes soient arrêtées".

Tahir Elçi, à l'époque bâtonnier de l'ordre des avocats de Diyarbakir, principale ville du sud-est à majorité kurde de la Turquie, a été tué le 28 novembre 2015 d'une balle dans la tête lors d'une fusillade entre la police et des hommes armés présentés par les autorités comme des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Il venait de terminer une conférence de presse, dans laquelle il avait appelé à mettre un terme aux combats dans le Sud-Est.

Le gouvernement avait rapidement mis en cause le PKK, une organisation classée "terroriste" par Ankara, mais aucune inculpation n'a eu lieu à ce jour.

Le barreau de Diyarbakir a fait appel en 2016 à l'agence britannique Forensic Architecture, qui produit des analyses notamment pour des groupes de défense des droits de l'Homme et des procureurs internationaux.

Les conclusions de l'agence ont été présentées vendredi lors d'une conférence de presse à Diyarbakir, avec une vidéo d'une vingtaine de minutes reconstituant en 3-D le déroulement des faits lors de la mort de Elçi et réalisée à l'aide d'images de vidéosurveillances et d'images tournées par des journalistes et un policier sur place.

Les images montrent que quarante coups de feu ont été tirés, à la fois par les policiers et deux membres du PKK passant devant eux, mais aussi près de l'endroit où se tenait Tahir Elçi au moment de sa mort.

"Notre enquête à ce stade nous a conduits à conclure que les militants du PKK ne peuvent pas avoir tiré les coups de feu qui ont tué Elçi, et qu'il n'y a pas de preuve qu'il a été tué par une arme à longue portée", une hypothèse un temps évoquée par les autorités, a souligné Forensic Architecture dans un rapport mis en ligne vendredi.

"Ce processus par élimination suggère que l'un des policiers qui ont tiré pendant l'incident peut avoir été à l'origine du coup fatal", poursuit le rapport, isolant trois policiers visibles sur les images.

La mort violente de ce défenseur de la cause kurde avait choqué un pays ensanglanté par la reprise des combats entre forces de sécurité et membres du PKK, un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984. (AFP, 8 février 2019)

Thomas Hammarberg Nominates Demirtaş for Nobel Peace Prize

Peoples' Democratic Party (HDP) former Co-Chair Selahattin Demirtaş, who has been behind bars for more than two years, has been nominated for Nobel Peace Prize. The proposal for Demirtaş's nomination has been made by Thomas Hammarberg, a parliamentarian from Sweden.

Regarding his nomination, legist Kerem Altıparmak has stated, "Thomas Hammarberg, who made this proposal, is not an ordinary MP. He is former Council of Europe Commissioner for Human Rights and former Secretary General of Amnesty International. During his secretariat, the organization received the Nobel Peace Prize. That is why, it is a very important initiative."

Being arrested on November 4, 2016, Selahattin Demirtaş has still been held in Edirne Type F Prison.

"He reminds the importance of peace struggle"

Hammarberg has proposed the nomination of Selahattin Demirtaş for the Nobel Peace Prize in a letter. In his letter, the parliamentarian has wrote,

"For the last 12 years, Selahattin Demirtaş has taken on a crucial role in almost every attempt to establish peace between the Turks and Kurds in Turkey as well as to defend and promote the rights of minorities, women, LGBTI individuals and democracy. As a prominent Kurdish politician, he has devoted his life to these causes.

"In a country where authoritarianism, sectarian conflicts and a defective legal system prevail and there is no freedom of expression or fundamental human rights, Demirtaş has always been determined to build a society where the people of Turkey could live in peace.

"He was unyielding and brave in his works to resolve the Kurdish question. He has worked to end the war against the Kurds in Turkey and Syria.

"Alhough Demritaş has been behind bars, he has been reminding us of the fact that the struggle for peace is now far more important than it has ever been before. For all these reasons, I respectfully nominate Selahattin Demirtaş for the 2019 Nobel Peace Prize."

About Thomas Hammarberg

Thomas Hammarberg is a parliamentarian and human rights defender from Sweden. He held the post of Council of Europe Commissioner for Human Rights in Strasbourg from 1 April 2006 to 31 March 2012.

Prior to his appointment, he had spent several decades working on the advancement of human rights in Europe and worldwide. He had been Secretary General of the Stockholm-based Olof Palme International Center, Ambassador of the Swedish Government on Humanitarian Affairs, the Secretary General of the NGO "Save the Children Sweden", and Secretary General of Amnesty International. He received on behalf of Amnesty International the Nobel Peace Prize in 1977.

Hammarberg has published widely on various human rights issues, and particularly on the rights of the child, refugee policy, minority issues, xenophobia, islamophobia, Roma rights, LGBT rights in Europe as well as international affairs and security. He is also well known for his presentations and lectures on human rights at various intergovernmental and academic institutions. As Commissioner he has published a series of "Viewpoint" articles on human rights issues in Europe on the institution's website. He regularly publishes comments focusing on main human rights issues.
(BIA, February 4, 2019)

Kışanak and Tuncel sentenced to over 14 years in prison

The 12th hearing of the trial against Amed Metropolitan Municipality co-mayor Gültan Kışanak and Democratic Party of Regions (DBP) co-chair Sebahat Tuncel was held at Malatya 1st High Criminal Court.

Kışanak is being investigated by Diyarbakır Chief Prosecutor's Office since October 2016 and was arrested in November 2016.

Likewise Tuncel was also detained in November 2016 while protesting at the political operation carried out against the HDP deputies.

Kışanak referred to the speech delivered in front of Diyarbakır Prison and said: “I entered prison at 19 and did not bow to Esat Oktay's persecution. I remained in a two-square-foot room in the dirt for two months. I did not read the anthems they wanted to force me to read and I was subject to torture.”

Despite all this, said Kışanak “I believed that the persecution would end, and I kept my hope so that I could also keep my mental health. What I am facing are accusations that cannot be seen as a crime in any way. No problem can be solved without facing that brutality in Diyarbakir prison. Bulent Arinç heard of my experiences and said ‘If I were in that woman's place I would go to the mountains’. But I didn't, and I stood up. In the ward beside mine a man was beaten and tortured to death. His wife was with me, and we were hearing his cry. This state owes me an apology but instead puts forward accusations against me, which I never accept as a crime.”

After the defense of Kışanak, lawyer Şivan Cemil Özen defended Sebahat Tuncel. “Our client has not been able to attend the hearing - he said - because she is on hunger strike.”

Lawyers went through all irregularities at this trial and complained that their defendants were not given the right to defend themselves as stated by the law.

Announcing its ruling, the Court sentenced Kışanak to 11 years and 3 months in prison for “being a member of an illegal organisation”, and to 3 additional years in prison for “making propaganda for an illegal organisation”.

Tuncel was sentenced to 9 years and 9 months in prison for “being a member of an illegal organization” and to 5 years and 3 months for “making propaganda for an illegal organisation”.

Background

According to the decision published on the website of the AYM, it was stated that Kışanak was elected as co-chair of the BDP in 2010, and in 2014 as co-mayor of Amed Metropolitan Municipality to be subsequently arrested on 30 October 2016 on the allegations of ‘membership of an illegal organization’.

In the ruling issued by the Constitutional Court, Kışanak was charged under Article 100 of the Code of Criminal Procedure No. 5271 for ‘membership of a terrorist organization’, a charge confirming the legal basis for the arrest measure.

The ruling also stated that the Diyarbakır 1st Criminal Court concluded that Kışanak was heavily suspected of ‘being a member of an illegal organization’.

In order to protest the operations carried out against HDP deputies, DBP Co-Chair Sebahat Tuncel, joined the action in front of Diyarbakir Courthouse in 2016.

She was taken into custody after the police attacked the actions. An investigation was launched against Tuncel who was subsequently remanded in custody on 6 November 2016 by Diyarbakır 2nd Peace Criminal Court on charges of ‘membership of a terrorist organization’.

Tuncel had made an individual application to the Constitutional Court upon the rejection of her appeal to be released. (BIA, February 2, 2019)

Libérée, une députée kurde veut continuer sa grève de la faim

La députée prokurde de Turquie Leyla Güven, en grève de la faim depuis plus de deux mois dans son pays pour protester contre les conditions d'emprisonnement du chef d'une guérilla kurde, est déterminée à poursuivre coûte que coûte son action. Jusqu'à faire plier les autorités.

Mme Güven, qui observe une grève de la faim partielle depuis 85 jours, a été remise en liberté conditionnelle vendredi après un an de détention pour avoir qualifié d'"invasion" une offensive militaire turque contre une milice kurde dans le nord de la Syrie.

Dans un entretien avec l'AFP mercredi chez elle à Diyarbakir, grande ville du sud-est majoritairement kurde de la Turquie, la députée âgée de 55 ans, très affaiblie, affirme qu'elle poursuivra son combat malgré sa libération.

"J'ai entamé (la grève de la faim) en envisageant de mourir", dit-elle entourée de sa fille Sabiha Temizkan, qui ne la quitte jamais depuis a sortie de prison, et d'une infirmière qui prend régulièrement sa tension.

Les visiteurs sont tenus de chausser des galoches et de recouvrir leur visage avec un masque, mais la députée du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) tente de rassurer sur son état de santé.

"Je ne vais pas trop mal", dit-elle. "Vu mon âge et l'action que je mène, je ne m'attendais pas à livrer une telle performance".

L'objectif de Mme Güven est de dénoncer les conditions de détention d'Abdullah Ocalan, le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation qualifiée de "terroriste" par Ankara, l'Union européenne et les Etats-Unis.

M. Ocalan purge une peine de prison à vie sur une île proche d'Istanbul depuis son arrestation il y a vingt presque jour pour jour.

"Je n'ai qu'une seule et unique demande : la levée de l'isolement" d'Abdullah Ocalan qui n'est pas autorisé à recevoir ses proches et ses avocats, dit Mme Güven. "M. Ocalan est un détenu et, selon la loi, un détenu jouit de certains droits. Je ne demande rien d'autre".

- "Un cri dans la nuit" -

L'initiative de Mme Güven, commencée le 8 novembre, est à l'origine d'un mouvement plus large. Selon le HDP, plus de 250 autres détenus sont aujourd'hui en grève de la faim.

En Turquie, les prisonniers, en particulier les militants de gauche ou de la cause kurde, ont fréquemment recours à ce procédé pour se faire entendre. Traditionnellement, ils refusent tout aliment solide, mais absorbent des solutions sucrées, salées ou vitaminées.

Dans un geste d'apaisement, les autorités turques ont permis au frère d'Abdullah Ocalan, Mehmet, de lui rendre visite mi-janvier pour la première fois depuis 2016.

Mais Mme Güven juge ce geste insuffisant et estime que sa propre remise en liberté, assortie d'une interdiction de quitter le territoire, ainsi que la visite du frère de M. Ocalan n'avaient qu'un but : mettre un terme au mouvement des grévistes de la faim.

Elle indique aussi que pendant son incarcération, le procureur général de Diyarbakir et un autre magistrat ont tenté de la convaincre de stopper sa grève de la faim.

Et selon Mme Güven, qui a reçu lundi une visite de Mehmet Ocalan, Abdullah Ocalan s'oppose lui aussi au mouvement des grévistes de la faim.

Selon les propos rapportés par son frère à la députée, Abdullah Ocalan a dit : "Je ne veux pas que des gens meurent pour moi en s'immolant par le feu ou en faisant grève de la faim".

Mme Güven insiste sur le caractère "personnel" de son initiative et souligne que celle-ci a en tout cas eu le mérite de faire entendre sa demande.

"J'ai poussé un cri dans la nuit", dit-elle, admettant avoir redouté que son action passe inaperçue en raison du contrôle quasi-total du gouvernement turc sur les médias.

Avec le recul, elle juge que sa voix et celle des autres grévistes de la faim "a porté". Et d'ajouter : "Au fond, que veut-on ? On veut la démocratie, les droits de l'homme, une justice équitable".
(AFP, 31 janvier 2019)

Minorités / Minorities

Conférence: Armenophobia: historical and present-day resurgence

The conference “Armenophobia: historical and present-day resurgence” will examine the phenomenon from different angles, provide a comprehensive picture of various interconnected aspects as well as the ways of combating it. It will be featuring prominent representatives of academia, including historians, political scientists, journalists, human rights defender/activists and witnesses.

The subject of the conference is of particular significance since breaking stereotypes and fighting hate speech, xenophobia is indispensable for successful negotiations, dialogue and preparing the ground for sustainable, peaceful settlement of conflicts.

Guest speakers:
Ragıp Zarakolu - Publisher, human rights activist
Jakub Osiecki - Professor at the Jagellonian University of Krakow
Alexander Lapshin - Blogger, eyewitness
Artak Beglaryan - Ombudsman
Ruben Melikyan - Lawyer, former ombudsman

Hosted by MEP Dr. Eleni Theocharous

Co-organised by the European Armenian Federation for Justice and Democracy and the Tufenkian Foundation

6 March 2019, 09:30-12:30
European Parliament, meeting room PHS P4B001

(EAFJD, February 18, 2019)
Génocide arménien: Erdogan qualifie Macron de "novice" en politique

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié vendredi de "novice en politique" son homologue français Emmanuel Macron, le sommant d'apprendre "l'histoire de son pays", après la décision de Paris d'instaurer une journée de commémoration du "génocide arménien" de 1915, une qualification rejetée par Ankara.

"J'ai dit à Macron +tu es encore un novice en politique, apprends d'abord l'histoire de ton pays+", a déclaré le chef de l'Etat turc lors d'un entretien sur la chaîne A-Haber.

Il a ensuite énuméré les pays colonisés par la France et les massacres auxquels elle a, selon lui, pris part, évoquant à la fois l'Algérie, l'Indochine, ou encore le génocide au Rwanda.

Une chronologie rapidement partagée sur les réseaux sociaux par le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun.

"Macron, d'abord résous ça. Il n'y a pas de génocide dans notre histoire", a poursuivi M. Erdogan, appelant son homologue français à utiliser "ce mot (génocide) avec prudence".

Emmanuel Macron a annoncé au début du mois que la France, un pays où vit une importante communauté arménienne, ferait du 24 avril une "journée nationale de commémoration du génocide arménien".

Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique par les troupes de l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.

Mais Ankara refuse l'utilisation du terme "génocide", évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.

La Turquie avait immédiatement condamné l'annonce du président Macron, le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy, l'accusant notamment d'avoir pris cette décision dans l'"espoir de récolter les votes" de la communauté arménienne en France.
(AFP, 15 février 2019)

BBP Chair Destici: Let’s Deport 100 Thousand Armenians from Turkey

Mustafa Destici, the Chair of the Great Unity Party (BBP), which is a part of the Alliance for the Public with Justice and Development Party (AKP) and Nationalist Movement Party (MHP), has commented on the declaration of April 24 as the Commemoration Day for the Armenian Genocide in France.

Destici, who previously said "Let's deport 100 thousand Armenians from Turkey" in 2016 and 2017, has again made similar remarks.

"You allege that it was genocide, we reject it"

Targeting the Armenian minorities living in Turkey, Destici has addressed France and its President Emmanuel Macron in following words:

"Who are you? You should first account for your own genocide. You caused the death of 2 million Muslims in Algeria. You supported the coup in Rwanda, 800 thousand innocent people lost their lives there. You should first give an account for them. You used to come to Suleiman the Magnificent and call for his help by licking his boots. Who are you to show off before this nation like that? You allege that there was an Armenian genocide. We reject it.

"We don't accept it. Macron aside, if the whole world unites and stands against us, they will still not make us accept it. It is a big lie. Today, there are 100 thousand Armenians who escaped from Armenia and eat their fills in our country. What I am saying is the following: Let's deport them.

"They are either zionists or imperialists"

"On the one side, they are lobbying against Turkey; on the other side, we are feeding them. The ones having the same mentality with the CHP (main opposition Republican People's Party) or the pawns of zionist imperialists in Turkey have been bringing up the issue of Syrian refugees, but, they never talk about Armenian fugitives. They cannot do it because they are their relatives. We are aware of all these."
(BIA, February 7, 2019)

Mort à Hanovre, le Prince des yézidis sera enterré en Irak

Accueillie par des battements de tambourins, des flûtes stridentes et de l’encens, la dépouille du Prince des yézidis, le Mir, est arrivée lundi à l’aéroport d’Erbil en Irak pour son dernier voyage.

Mir Tahsin Beg était depuis sept décennies le guide spirituel de la communauté mondiale des yézidis, cette communauté religieuse qui a subi tous les affronts pendant le “califat” de Daech en Irak et en Syrie. Le Mir est un personnage important, car il est considéré comme le représentant sur terre de l’ange Taous Malek, une figure centrale de la religion monothéiste yézidie.

Mir Tahsin Beg est décédé le 28 novembre à Hanovre des suites d’une longue maladie, à l’âge de 85 ans. Il avait vécu au Royaume-Uni mais était revenu en Irak en 2017.

Dans un tweet, la Prix Nobel Nadia Murad a souligné combien le Prince avait conduit la communauté yézidie “avec grâce et dignité”. “Il était un dirigeant sage et un croyant déterminé dans la paix”; dit-elle.

L’homme était né en 1933 à Ba’adra dans une région du nord de l’Irak où vivent de nombreux yézidis, en cohabitation avec des Kurdes, mais aussi des chrétiens. Il avait été fait Mir, le plus haut grade de la société yézidie, dès l’âge de onze ans, à la mort de son père. Sa mère avait assuré la régence jusqu’à l’âge de ses dix-huit ans. La tâche est héréditaire.

Il est possible que l’un de ses fils (il en a huit, ainsi que trois filles) devienne alors le futur Mir, quoique certains yézidis s’attendent à des discussions assez serrées sur son successeur.

Le Prince sera enterré ce mardi près de sa demeure du Kurdistan irakien. On s’attend à de longues files de fidèles pour honorer le défunt.

Près de 1,5million de yézidis vivent dans le monde, principalement en Irak. Mais beaucoup ont vu leurs maisons détruites par l’État islamique en 2014 et ont émigré, comme Nadia Murad, en Allemagne et ailleurs. Près de 5000 yézidis vivent en Belgique, surtout à Liège.

Une cérémonie religieuse aura lieu ce jeudi 7 février à partir de 12h au centre culturel yézidi, rue de Porto 193 à Liège. (La Libre Belgique, Ch. Ly., 7 février 2019)


La Turquie condamne l'instauration d'une journée de commémoration par Macron

La Turquie a condamné mercredi la décision du président français Emmanuel Macron d'instaurer une journée de commémoration du "génocide arménien" de 1915, une qualification qu'Ankara rejette.

"Nous condamnons et rejetons les tentatives de M. Macron, qui connaît des problèmes politiques dans son pays, de transformer en affaire politique des faits historiques pour sauver la mise", a déclaré dans un communiqué le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin.

Emmanuel Macron a annoncé mardi soir que la France, un pays où vit une importante communauté arménienne, "fera dans les prochaines semaines du 24 avril une journée nationale de commémoration du génocide arménien".

Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique par les troupes de l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.

Mais Ankara refuse l'utilisation du terme "génocide", évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.

"Les allégations de soi-disant génocide arménien sont un mensonge politique contraire aux réalités historiques et sans fondement juridique", a ajouté M. Kalin, affirmant que "personne ne peut entacher notre histoire".

Dans un communiqué diffusé dans la soirée, le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Hami Aksoy a accusé le président français d'avoir pris cette décision dans l'"espoir de récolter les votes" de la communauté arménienne en France.

"Il est regrettable d'adopter une telle position unilatérale sur un sujet extrêmement sensible pour les Turcs afin de servir des intérêts politiques personnels", a déclaré M. Aksoy.

Peu avant, le porte-parole du parti de M. Erdogan, l'AKP, y était lui aussi allé de sa condamnation, accusant M. Macron de "nuire aux relations entre la France et la Turquie" au moment où ces deux pays sont confrontés à des "questions régionales sensibles comme la crise migratoire et la lutte contre le terrorisme".

Le président français a également souligné mardi avoir "un dialogue exigeant avec le président turc", évoquant des "désaccords assumés" notamment sur "les libertés fondamentales en Turquie, le génocide et le passé et les droits de l'homme en Turquie".

Il a toutefois rejeté toute éventualité de rupture des liens avec Ankara estimant que "le dialogue avec la Turquie est indispensable". (AFP, 6 février 2019)


Politique intérieure/Interior Politics

Closure Case for Parties Which Have 'Kurdistan' in Their Names

The Chief Public Prosecutor's Office of the Supreme Court of Appeals has filed a closure case against the Kurdistan Communist Party (KKP) and the Kurdistan Freedom Party (Partîya Azadîya Kurdistanê / PAK).

The Chief Public Prosecutor's Office filed the case on the ground that the Kurdistan Communist Party's bylaws and program include parts that violate Article 3 of the Constitution and Articles 78, 79/a, 80, 81, 82, 83 and 96 of the Law on Political Parties and that the mentioned violations have not been eliminated despite warnings.

General Assembly of the Constitutional Court will make its first examination on the case on February 13. If the General Assembly does not determine a deficiency in the case, it will make an examination as to the accusations and give its verdict.

KKP is allied with HDP

The KKP stated that it will form an alliance with the Peoples' Democratic Party (HDP) for the local elections on March 31. The party changed its name from Freedom and Socialism Party (ÖSP) to Kurdistan Communist Party in its third general congress on November 11, 2018.

Kurdistan Freedom Party

Kurdistan Freedom Party was founded on December 11, 2014 and is headed by Mustafa Özçelik. The Chief Public Prosecutor's Office of the Supreme Court of Appeals sent a warning notice to the party for the removal of the word "Kurdistan" in March 2015.

Ongoing case against TDKP

The first political party with the word "Kurdistan" in its name is the Kurdistan Democratic Party of Turkey (TDKP). The Chief Public Prosecutor's Office of the Supreme Court of Appeals permitted the party's foundation on April 28, 2014. But afterwards, the Prosecutor's Office sent a warning notice to the party to remove 'Kurdistan' from its name.
(BIA, 12 February 2019)

Forces armées/Armed Forces

Erdogan ne reviendra pas sur l'achat des missiles S-400 à la Russie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assuré que la Turquie ne renoncerait pas au contrat conclu avec la Russie pour l'achat de missiles S-400, dans une interview samedi à CNN Turk.

La décision d'Ankara d'acquérir ce dispositif de défense anti-aérienne a suscité réserves et critiques parmi les alliés de la Turquie au sein de l'Otan en raison de son incompatibilité avec les systèmes de défense de l'Alliance.

"Nous avons conclu un contrat avec la Russie sur les S-400, donc il est hors de question pour nous de tourner le dos à cet accord. C'est une affaire conclue", a déclaré le président turc.

En décembre, Washington a approuvé la vente du système américain de défense anti-aérienne Patriot à la Turquie pour un montant de 3,5 milliards de dollars, un geste visant à dissuader Ankara d'acheter le système concurrent russe.

La Turquie reste "ouverte" à l'achat de Patriot, a en outre assuré M. Erdogan lors d'une interview avec des journalistes turcs à bord de son avion, après une rencontre à Sotchi avec ses homologues russe et iranien.

"Mais cette vente doit servir les intérêts de notre pays", a-t-il insisté, mettant en avant "l'importance vitale" de bénéficier d'une production en commun, de facilités de paiement et d'une livraison rapide des missiles.

Si l'administration américaine "voit positivement" la demande d'une livraison rapide, elle est restée muette sur les deux autres questions, a-t-il dit.

La livraison des S-400 devrait elle débuter en juillet, selon M. Erdogan.

La vente de Patriot à la Turquie peut encore faire l'objet d'une opposition du Congrès américain ou remettre en cause l'achat par Ankara d'avions de chasse furtifs F-35. "Nous avons clairement prévenu la Turquie que l'achat potentiel du système S-400 pourrait remettre en cause" la vente à Ankara de F-35 et l'exposerait à des sanctions de la part des Etats-Unis, selon un porte-parole de la diplomatie américaine.

Les Etats-Unis ont livré en juin 2018 leurs premiers F-35 à la Turquie. Mais ces appareils restent aux Etats-Unis pendant toute la formation des pilotes turcs, un processus qui peut prendre un à deux ans selon le Pentagone.
(AFP, 16 février 2019)

Affaires religieuses / Religious Affairs

La Chine appelle ses citoyens à la "vigilance" en Turquie

La Chine a appelé ses citoyens à "renforcer leur vigilance" en Turquie, dans un contexte de tensions diplomatique entre Pékin et Ankara après de virulentes critiques turques contre le traitement chinois de la minorité des Ouïghours.

Jusqu'à un million de musulmans, surtout des Ouïghours, seraient détenus dans la région du Xinjiang (nord-ouest) au sein de centres de rééducation politique, selon des experts cités par l'ONU et des organisations de défense des droits de l'homme.

La Chine dément et parle de "centres de formation professionnelle" destinés à prévenir toute radicalisation islamiste. Le Xinjiang, peuplé d'environ 10 millions de Ouïghours, majoritairement turcophones, est régulièrement frappé par des attentats attribués à des séparatistes et des islamistes ouïghours.

La Turquie, qui compte une importante communauté ouïghoure, avait qualifié samedi de "honte pour l'humanité" la "politique d'assimilation systématique" visant les Ouïghours, et appelé la communauté internationale et l'ONU "à mettre un terme à la tragédie humaine qui se déroule au Xinjiang".

"Après une évaluation exhaustive de la situation actuelle, nous appelons encore une fois les citoyens chinois présents en Turquie et les touristes chinois se rendant en Turquie à renforcer leur vigilance et à prêter attention à leur sécurité personnelle ainsi qu'à celle de leurs biens", a indiqué l'ambassade de Chine à Ankara sur son site internet.

"En cas d'urgence, restez calme, appelez immédiatement la police et demandez de l'aide", affirme le communiqué daté du 10 février, soit le lendemain des déclarations véhémentes du ministère turc des Affaires étrangères.

Des manifestations antichinoises violentes ont déjà éclaté dans le passé en Turquie à propos des Ouïghours. Des militants nationalistes turcs avaient brûlé le drapeau chinois en 2015 devant l'ambassade de Chine à Ankara.

Auparavant, un restaurant chinois très fréquenté d'Istanbul avait été attaqué et un groupe de touristes sud-coréens visitant la ville avait été agressé par erreur. 
(AFP, 13 février 2019)

Ouïghours: la Chine proteste après les critiques de la Turquie

La Chine a annoncé lundi avoir protesté officiellement auprès de la Turquie après de virulentes critiques d'Ankara dénonçant le traitement réservé à la minorité musulmane turcophone des Ouïghours, dont plusieurs centaines de milliers seraient détenus.

Pékin a par ailleurs démenti la mort en détention d'un chanteur et poète ouïghour dont avait fait état samedi la diplomatie turque.

"Nous avons déjà transmis à la Turquie nos protestations officielles", a déclaré Hua Chunying, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

"Nous espérons que les personnes concernées côté turc pourront faire la distinction entre le vrai et le faux, et corriger leurs erreurs", a-t-elle indiqué lors d'un point presse régulier.

Les Ouïghours constituent le principal groupe ethnique du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), une région frontalière notamment avec du Kazakhstan et de l'Afghanistan.

Régulièrement frappée par des attentats meurtriers, attribués par Pékin à des séparatistes ou des islamistes ouïghours, elle fait l'objet depuis ces dernières années d'une très haute surveillance policière.

Jusqu'à un million de musulmans, dont une grande majorité de Ouïghours, seraient détenus dans des centres de rééducation politique, selon des experts cités par l'ONU et des organisations de défense des droits de l'homme. Ces accusations sont démenties par Pékin qui parle de "centres de formation professionnelle" contre la "radicalisation" islamiste.

La Turquie, qui compte une importante communauté ouïghoure, avait qualifié samedi de "honte pour l'humanité" la "politique d'assimilation systématique" visant les Ouïghours, appelant la communauté internationale et le secrétaire général de l'ONU "à mettre un terme à la tragédie humaine qui se déroule au Xinjiang".

Jusqu'à présent, les principaux pays à majorité musulmane ne s'étaient pas exprimés sur ce sujet, soucieux de maintenir leurs relations avec Pékin, un important partenaire commercial.

Ankara avait également affirmé qu'Abdurehim Heyit, un poète et musicien réputé au sein de la communauté ouïghoure, était décédé alors qu'il effectuait "huit ans de prison pour une de ses chansons".

Mais la radio publique Radio Chine Internationale (RCI) a publié dimanche soir sur Twitter une vidéo de 26 secondes présentant un homme s'identifiant comme étant l'artiste en question.

"J'ai vu la vidéo sur internet hier. Elle montre qu'il n'est pas seulement en vie, mais aussi en excellente santé", a déclaré Hua Chunying, dénonçant les "accusations arbitraires" d'Ankara.

L'AFP n'était pas capable dans l'immédiat de vérifier l'authenticité et la date d'enregistrement de la vidéo.

"La Turquie est un pays multiethnique, qui fait également face à la menace du terrorisme", a indiqué Mme Hua, en référence aux attentats ces dernières années sur le territoire turc de militants kurdes ou de l'organisation Etat islamique.

"Elle devrait pouvoir, plus que tout autre pays, comprendre et soutenir les efforts des gouvernements étrangers pour combattre le terrorisme et préserver leur sécurité et leur stabilité", a-t-elle martelé.
(AFP, 11 février 2019)

La Turquie critique le traitement des Ouïghours musulmans en Chine

La Turquie a qualifié samedi de "honte pour l'humanité" le traitement réservé par la Chine aux Ouïghours, minorité musulmane turcophone dont des ONG, mais jusqu'ici pas les grands pays musulmans, dénoncent la persécution.

"La politique d'assimilation systématique des autorités chinoises à l'égard des Turcs Ouïghours est une honte pour l'humanité", a déclaré dans un communiqué Hami Aksoy, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Le Xinjiang, vaste région dont les Ouïghours constituent la principale ethnie, a été le cadre de violentes tensions interethniques et d'attentats meurtriers, avant d'être placé ces dernières années sous haute surveillance policière.

Jusqu'à un million de musulmans y seraient détenus dans des centres de rééducation politique, selon des accusations d'experts et d'organisations de défense des droits de l'homme.

Ces accusations sont démenties par Pékin qui parle de "centres de formation professionnelle" contre la "radicalisation" islamiste. Pékin assure que les mesures de sécurité au Xinjiang sont nécessaires pour combattre l'extrémisme mais ne visent aucun groupe ethnique en particulier.

"Les Ouïghours qui ne sont pas détenus dans des camps sont aussi sous forte pression", ajoute M. Aksoy, appelant la communauté internationale et le secrétaire général de l'ONU "à mettre un terme à la tragédie humaine qui se déroule dans le Xinjiang".

Jusqu'à présent, les principaux pays musulmans ne se sont pas exprimés sur ce sujet, soucieux de maintenir leurs relations avec la Chine, un important partenaire commercial.

M. Aksoy a affirmé avoir appris la mort en détention d'un poète ouïghour, Abdurehim Heyit. "Cet incident tragique a davantage renforcé la réaction de l'opinion publique turque quant aux graves violations des droits de l'homme dans le Xinjiang", selon le communiqué. (AFP, 9 février 2019)


Socio-économique / Socio-economic

Des patates bon marché contre les "terroristes" des prix

Dépassées par l'inexorable hausse des prix à un mois d'élections municipales, les autorités turques ont ouvert cette semaine leurs propres stands pour vendre des légumes à des prix imbattables. Objectif : forcer les commerçants à s'aligner.

La mairie d'Istanbul a commencé lundi à installer des stands, qui seront au nombre de 50 d'ici la semaine prochaine, où des agents municipaux entourés de sacs de pommes de terre et d'oignons vendent des légumes aux clients qui font la queue parfois pendant près d'une heure.

Les produits y sont deux à trois fois moins chers que dans la grande distribution, la municipalité s'approvisionnant directement auprès des producteurs pour les revendre elle-même en contournant les intermédiaires.

Le kilo de tomates coûte à peine trois livres turques (50 centimes d'euro), et il faut compter deux livres pour un kilo de pommes de terre ou d'oignons. La vente est plafonnée à trois kilos par légume et par personne.

Quand elle a appris l'initiative, prévue dans un premier temps pour deux mois et demi, Betül Sönmez, femme au foyer de 50 ans, s'est précipitée sur la grande tente dressée par la mairie à Besiktas, sur la rive européenne d'Istanbul.

Elle en ressort avec des sacs remplis de légumes qui lui ont coûté moins de 20 livres (3,30 euros). "Dans un supermarché, j'en aurais eu pour environ 50 livres", calcule-t-elle. "Comment peut-on s'en sortir à ce prix-là ?".

L'initiative de la municipalité d'Istanbul, également suivie par la mairie d'Ankara qui va ouvrir une quinzaine de stands, s'inscrit dans l'effort du gouvernement visant à juguler l'inflation qui a atteint des taux records ces derniers mois.

Le secteur de l'alimentation est particulièrement touché avec une augmentation des prix de 6,43% en janvier par rapport à décembre, et de 30,97% en rythme annuel, selon les chiffres officiels.

Accusant certains commerçants de vendre à des prix déraisonnables, le président Recep Tayyip Erdogan est parti en croisade contre ce qu'il qualifie de "terrorisme" des prix.

- "Tomates de Tayyip" -

Et le chef de l'Etat turc voit grand : "Des produits ménagers aux autres marchandises disponibles dans les rayons des magasins, nous allons commencer à vendre cela", a-t-il promis lors d'un meeting électoral pour le scrutin municipal du 31 mars.

Tout comme le président, Hasan, un retraité à l'épaisse moustache, accuse les commerçants de faire monter les prix par voracité. "Maintenant, leurs légumes vont leur rester sur les bras et pourrir", savoure-t-il en faisant la queue à Besiktas.

L'initiative du gouvernement, pour l'instant limitée à Istanbul et Ankara, semble avoir un début d'impact sur la grande distribution.

Le quotidien Hürriyet a rapporté mercredi que les principales chaînes de supermarchés actives dans le pays, comme Migros, ont aligné les prix de certains légumes sur ceux de la municipalité, appliquant elles aussi un plafond de trois kilos par produit.

Dans un Migros de Nisantasi, quartier huppé d'Istanbul, le kilo de tomates est vendu depuis mardi pour trois livres.
 "Les tomates de Tayyip sont arrivées ici !", lance une cliente en doudoune blanche, provoquant des rires dans le magasin.

- "Pas éthique" -

Avec 300 tonnes de légumes vendus lundi à Istanbul, selon la mairie, les stands municipaux connaissent un grand succès. Mais leur mise en place fait aussi l'objet de vives critiques.

"Pourquoi font-ils cela maintenant ? Parce qu'il y a bientôt des élections", peste Kiymet Erdumlu, une habitante de Besiktas, en référence au scrutin municipal du 31 mars.

Les principaux partis d'opposition accusent en outre M. Erdogan de faire vendre à perte des légumes par la mairie, quitte à essuyer les pertes avec l'argent public, et de mettre sur le dos des commerçants son incapacité à maîtriser l'inflation.

"Nous accuser, faire de nous des ennemis (...), c'est pas éthique, c'est une honte", s'emporte Seracettin Suyu, 42 ans, qui tient un étal sur un marché du district de Sisli, sur la rive européenne d'Istanbul.

Il explique la hausse des prix par de mauvaises conditions météorologiques ces dernières semaines dans le sud du pays et la hausse des coûts de production. "Faites baisser ces coûts, par exemple celui du carburant, et alors on pourra baisser nos prix", dit-il.

Pour l'instant, il ne se fait pas d'inquiétude et compte continuer à vendre ses tomates huit livres le kilo. "Il reste un mois jusqu'aux élections, dit-il. Après ça, ils passeront à autre chose".
(AFP, 13 février 2019)

Immeuble effondré à Istanbul : 21 morts

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé samedi à "tirer les leçons" de l'effondrement d'un immeuble d'habitation de huit étages mercredi à Istanbul, qui a fait au moins 21 morts, selon le dernier bilan.

"Nous avons de très nombreuses leçons à tirer de ceci", a déclaré à la presse le chef de l'Etat turc, après s'être rendu sur le lieu du sinistre où les opérations de secours se poursuivaient, trois jours après l'effondrement de cet immeuble dans le quartier de Kartal sur la rive asiatique d'Istanbul.

Le ministre de l'Intérieur, Süleyman Soylu, a déclaré lors d'une conférence de presse télévisée en fin de soirée que le bilan s'élevait à 21 morts et 14 blessés. Le précédent bilan faisait état de 18 morts et 14 blessés.

"Nous estimions qu'il y avait 35 personnes sous les décombres, et nous avons ainsi retrouvé ces 35 personnes", a-t-il déclaré. "Mais nos opérations de recherches et de secours se poursuivent de la même façon".

M. Erdogan s'est également rendu à l'hôpital pour s'entretenir avec les rescapés, puis a assisté dans l'après-midi aux funérailles des neuf membres d'une même famille qui ont perdu la vie dans l'incident.

"Ceci est arrivé parce que ces immeubles ont été construits de façon illégale simplement pour gagner de l'argent", a déploré le chef de l'Etat, précisant que tous les immeubles de la zone étaient en train d'être examinés.

Le ministre de l'Environnement et de l'Urbanisme, Murat Kurum, a déclaré en début de soirée que dix immeubles avaient été évacués dans les environs du sinistre.

M. Kurum a précisé que l'immeuble qui s'est effondré comptait 14 appartements et trois commerces. Les autorités avaient déjà rapporté que 43 personnes étaient enregistrées à cette adresse.

Ce drame illustre l'état de fragilité dans lequel se trouvent certains immeubles d'habitation à Istanbul, avec plusieurs effondrements survenus ces dernières années.

Les médias turcs ont souligné que les trois derniers étages de l'immeuble avaient été construits sans autorisation, une pratique relativement courante à Istanbul, mégalopole tentaculaire de plus de 15 millions d'habitants.

L'effondrement de l'immeuble a ravivé les critiques à l'égard d'une amnistie accordée l'an dernier par le gouvernement aux personnes concernées par ces constructions illégales en hauteur, une mesure jugée électoraliste avant un scrutin municipal en mars prochain.

Les ingénieurs et les architectes tirent régulièrement la sonnette d'alarme face aux ajouts illégaux d'étages aux bâtiments. (AFP, 9 février 2019)

Erdogan veut prendre le contrôle de la banque Isbank

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mardi que la banque Isbank, l'une des plus grosses du pays, détenue en partie par le principal parti d'opposition, allait passer sous contrôle du Trésor.

"Avec la permission de Dieu, Isbank deviendra la propriété du Trésor. Si Dieu le veut, le Parlement prendra cette décision historique", a déclaré le chef de l'Etat turc lors d'un discours devant son groupe parlementaire à Ankara.

Isbank, de son nom complet Türkiye Is Bankasi, a été créée en 1924 par le fondateur de la République turque Mustafa Kemal Atatürk.

A sa mort, Mustafa Kemal a légué ses parts à son parti, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), qui détient aujourd'hui quelque 28% de l'établissement et nomme quatre des onze membres du conseil d'administration.

Un peu plus de 40% des parts appartiennent au fonds de pension de la banque et les près de 32% restants sont du capital flottant.

Interrogé par des journalistes à l'issue de son discours, M. Erdogan n'a pas donné de détails sur les modalités de la prise de contrôle envisagée par le Trésor. M. Erdogan s'est à plusieurs reprises dit hostile à la participation d'un parti politique au capital d'une banque.

Il n'était pas clair dans l'immédiat si cette mesure reviendrait à une nationalisation de la banque puisque le Trésor ne détiendra pas la majorité des actions.

Le CHP s'oppose vigoureusement au transfert de ses parts au Trésor, appelant à "respecter le testament d'Atatürk" et soulignant que le parti ne gagne pas d'argent avec ces actions.

Selon la Isbank, les dividendes dus au CHP sont en effet versés directement à l'Institution de la langue turque (TDK) et à la Société d'histoire de Turquie, suivant le testament de son fondateur.

Les déclarations de M. Erdogan ont fait reculer l'action de la banque: à 11H00 GMT, elle baissait de 1,2%.

Ces propos surviennent au moment où les banques turques sont fragilisées par la défiance des investisseurs à l'égard des politiques économiques d'Ankara et par la chute de la livre turque qui a perdu 30% de sa valeur face au dollar l'an dernier.

En septembre dernier, M. Erdogan avait déjà appelé à transférer au Trésor les parts détenues par le CHP, qui avait dénoncé une manoeuvre politique.

Le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) de M. Erdogan ne détient pas suffisamment de sièges au Parlement pour mettre en place les conditions d'un transfert des parts du CHP au Trésor.

Il aurait pour cela besoin de l'appui de son partenaire de coalition, le Parti d'action nationaliste (MHP, extrême droite), une formation farouchement kémaliste. (AFP, 5 février 2019)


Le tourisme étranger augmente de près de 22% en 2018

Près de 40 millions de touristes étrangers ont visité la Turquie en 2018, une hausse de 21,84% par rapport à 2017, confirmant une reprise après une période noire pour le secteur, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère du Tourisme.

"Le tourisme en Turquie continue de monter et de battre les records de ces dernières années", s'est félicité le ministère dans un communiqué.
 La Turquie a accueilli au total un peu plus de 46 millions de visiteurs en 2018, dont 39,49 millions d'étrangers et 6,62 millions de Turcs vivant à l'étranger, selon le texte.

Ce nombre dépasse même celui de 2015, année au cours de laquelle 42 millions de visiteurs sont venus en Turquie, avant une baisse globale de 24,6% enregistrée en 2016.

Le secteur du tourisme a été lourdement affecté par la situation politique et sécuritaire du pays en 2015 et 2016, années marquées notamment par une série d'attentats sanglants, liés aux jihadistes du groupe Etat islamique et à la rébellion kurde, et une tentative de putsch à l'été 2016.

Cette année-là, les revenus du tourisme avaient baissé de près de 30%, avant de se redresser de près de 20% en 2017.

En 2018, ils ont à nouveau augmenté de 12,3% par rapport à 2017, atteignant 29,5 milliards de dollars, a annoncé jeudi l'Office national des statistiques (Tüik).

La situation s'est en effet stabilisée, le pays n'ayant notamment pas connu d'attentat majeur depuis celui du Nouvel An 2017, revendiqué par le groupe Etat islamique.

La majorité des visiteurs étrangers en 2018 sont venus de Russie (5,9 millions de visiteurs, soit une hausse de 26,49% par rapport à 2017), d'Allemagne (4,5 millions, +25,88) et de Bulgarie (2,4 millions, +28,82), selon les chiffres du ministère.

Dans l'ouest de la Turquie, à Ephèse, vestige de la cité byzantine qui abritait un grand temple dédié à Artémis, l'une des sept merveilles du monde dont il ne reste plus grand chose aujourd'hui, environ 1,5 million de personnes sont venues en 2018, contre 996.800 en 2017, selon le ministère du Tourisme.

Un weekend de janvier, plusieurs groupes de touristes évoluaient entre les ruines d'Ephèse, inscrites au registre du patrimoine mondial de l'Unesco en 2015 et cinquième site le plus visité de Turquie.

"Certains amis m'ont avertie : +Tu sais, tous ces événements d'il y a 2-3 ans?+", admet Shi, une touriste chinoise rencontrée à Ephèse. "Mais bon je pense que maintenant ça va. Je ne m'inquiète pas."

Pour Martin, un touriste slovaque amoureux de la Turquie, "le terrorisme est partout". "Aujourd'hui c'est plus sûr en Turquie qu'à Paris ou Londres", estime-t-il.
(AFP, 31 janvier 2019)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

L'UE dénonce le "climat de peur" crée en Turquie contre l'opposition

L'Union européenne a dénoncé jeudi le "climat de peur" créé par le pouvoir en Turquie avec les peine de prison à vie requises contre le mécène Osman Kavala et des journalistes pour leur soutien aux manifestations du "mouvement de Gezi" en 2013.

"Les mises en examen annoncées contre 16 détenus, dont Osman Kavala, soulèvent des questions quant à l'adhésion de la justice turque aux normes internationales et européennes", a déclaré la porte-parole de la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

"L'utilisation des manifestations du parc Gezi en 2013 pour réclamer des peines d'emprisonnement à perpétuité manque de crédibilité, crée un climat de peur et décourage la tenue d'assemblées pacifiques", a-t-elle accusé.

Un procureur turc a requis mercredi la prison à perpétuité contre l'homme d'affaires et mécène Osman Kavala, figure majeure de la société civile, l'accusant de "tentative de renversement du gouvernement" pour son soutien à des manifestations anti-Erdogan.

Détenu depuis plus d'un an dans la prison de Silivri, près d'Istanbul, M. Kavala est accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'avoir financé des manifestations antigouvernementales en 2013, connues sous le nom de "mouvement de Gezi".

"Les délais systématiques, les détentions sans preuves suffisantes et les poursuites pénales à l'encontre des personnes exerçant leur droit fondamental à la liberté d'expression et de réunion jettent de sérieux doutes quant au respect du principe de la présomption d'innocence et du droit à un procès équitable dans le processus judiciaire en Turquie", a soutenu la porte-parole de Mme Mogherini.

"En outre, les condamnations prononcées le 18 février contre des journalistes du journal Cumhuriyet vont à l'encontre des principes de la liberté d'expression et de la liberté des médias, pierres angulaires de toute société démocratique", a-t-elle ajouté.

"La détention de journalistes, de parlementaires, de défenseurs des droits de l'homme et d'universitaires, souvent sans inculpation, pour avoir exercé un droit personnel et professionnel à la liberté d'expression, n'est pas conforme aux obligations de la Turquie", a-t-elle affirmé. La Turquie est signataire de la Convention européenne des droits de l'homme et membre du Conseil de l'Europe.
(AFP, 21 février 2019)

European Parliament Adopts Draft Report on Turkey

The European Parliament Foreign Affairs Committee discussed the 2018 draft report on Turkey yesterday (February 21).

The resolution, with some amendments made by the committee, was adopted by 47 votes in favor, 7 against and with 10 abstentions.

The resolution, penned by EU Turkey Rapporteur Kati Piri, calls the formal suspension of EU accession talks with Turkey and mentions the rights violations in the country.

The European Parliament General Assembly will vote on the draft report in the sessions between March 11 and 14. The Parliament's decisions are advisory and non-binding.

The resolution includes corruption, human rights violations, shut-down of 160 media organizations, violation of rights defenders' rights, including LGBTI organizations, imprisonment of businessperson and rights defender Osman Kavala and Peoples' Democratic Party's (HDP) former Co-Chair Selahattin Demirtaş, the increase in the asylum applications to the EU member states.

The resolution also points out the construction of the new İstanbul airport, which has been continuing since 2015. Underpinning that 38 workers died since the beginning of the construction, it criticizes the imprisonment of the workers who protest the poor working conditions.

The resolution says that a peaceful solution must be found for the rights violations in southeastern Turkey.
What does the draft report say?

Customs Union

While the report suggests suspending accession talks, it leaves the door open for the renewal of the Customs Union agreement as it could pave way for democratic reforms.

Visa liberalization

Stating that the visa liberalization carries great importance for the citizens of Turkey, the report demands that Ankara should abide by the EU's 72 criteria.

State of emergency

The report says that the state of emergency is practically continuing although it was lifted in July in 2018. It expresses concerns about setbacks in freedom of expression, freedom of gathering and the right to property.

Detention and arrests

The resolution expresses "deep concern" over 150 thousand people's detention and 78 thousand people's arrest because of charges related to terrorism and says that in most of these trials are continuing without concrete evidence.

Repression of dissidents

Members of the Parliament also raise the alarm about Turkish government actions against its own citizens abroad, including harassment, kidnappings, covert surveillance and setting up hotlines through which people are encouraged to report other citizens to the authorities back home.

It expresses concern over the Religious Affairs Directorate's use as an intelligence agency and states that the Interpol cannot be used to target dissidents in from Turkey, human rights defenders and journalists.

Passport cancelations

The resolution says that cancelations of the passports of the relatives of suspects and detainees raise concern and demands that the cancelations which are not supported by judiciary decision should be lifted.

Dismissals

Regarding the dismissals of public officers, the resolution states that the State of Emergency Commission only gave positive replies to 7 applications and 81 thousand applications are still waiting. It says that the people who are dismissed face grave economic and other consequences and that they are stigmatized in social and professional life.

Judiciary

The resolution states that dismissal of more than 4 thousand judges and prosecutors threaten the independence and objectivity of the judiciary and that the arrest of 570 lawyers hinders the rights to defense and a fair trial.

Asylum applications

Since the beginning of the state of emergency after the July 2016 coup attempt, asylum applications from the citizens of Turkey has increased drastically, underpins the resolution.

According to the European Asylum Support Office, Turkey ranks fifth in terms of the number of asylum applications to the EU countries.

According to the figures from September 2018, there are more than 16 thousand asylum applications awaiting a decision.

Rights defenders

The resolution says that the EU member countries should increase support to the rights defenders, who are under risk.

It calls Turkey to fully apply the EU regulations on the rights defenders.
Turkey: Resolution is unacceptable

In reply to the voting at the European Parliament, Ministry of Foreign Affairs Spokesperson Hami Aksoy said, "The call in the draft report, which is not legally binding and bears only the status of an advisory decision, to officially suspend our country's accession negotiations with the EU is absolutely unacceptable." 
(BIA, 21 February 2019)

ECtHR Ruling: Turkey Violated Six Articles in One Case

The European Court of Human Rights (ECtHR) has concluded the case of Ruşen Bayar, who applied because of "violation of the right to a fair trial."

The court convicted Turkey for numerous charges including "violation of the right to a fair trial" and "length of detention."

Holding that Turkey violated six articles of the European Convention of Human Rights (ECHR), the court ruled that the state shall pay a compensation of 5,300 EUR and the court costs.
Life sentence after five years of trial

Ruşen Bayar, now 47, was arrested in November 2003 on the charge of "being a member of the Kurdistan Workers' Party (PKK)."

In his trial, the indictment alleged him with "involvement in opening fire on a police vehicle during a demonstration; involvement in a demonstration where six police officers had been wounded by gunfire; membership of a terrorist organization; killing one person; and collecting money on behalf of a terrorist organization through coercion."

On 17 March 2004, the Istanbul State Security Court held its first hearing where the applicant denied all the charges against him, as well as his police statement. He maintained that at the Istanbul police headquarters he had been forced to sign a self-incriminating statement prepared by the police officers, the ECtHR judgment noted.

On February 13, 2009, the court convicted Bayar of all the charges in the indictment. He was sentenced to life imprisonment.

Bayar was held arrested for five years during the trial. The ECtHR verdict also noted that all of his objections to his arrest were rejected by the court.
What did Bayar claim?

After the Supreme Court of Appeals upheld his sentence in April 2010, Bayar applied to the ECtHR. He made the following allegations:

    His rights to freedom and security was violated by long detention, relying on the Article 5/3 of the convention.
    The proceedings reviewing his pre-trial detention had not complied with the requirements of Article 5/4, which says, "Everyone who is deprived of his liberty by arrest or detention shall be entitled to take proceedings by which the lawfulness of his detention shall be decided speedily by a court and his release ordered if the detention is not lawful."
    The absence of a compensatory remedy in domestic law violates Article 5/5.
    The length of the proceedings had been incompatible with the "reasonable time" requirement, laid down in Article 6/1 of the Convention.
    He had been denied legal assistance when making statements to the police, the public prosecutor and the investigating judge, upon Article 6/3.
    Under Article 13 of the Convention, there was no effective remedy under Turkish law whereby he could have contested the length of the proceedings brought against him.
    The Istanbul State Security Court had refused to summon S.N., a person who had testified about the killing of M.Y. in different criminal proceedings before the same court.

Turkey violated six articles of ECHR

The ECtHR stated that Turkey violated the following six articles of the convention:

Article 5/3: "Everyone arrested or detained in accordance with the provisions of paragraph 1 (c) of this Article shall be ... entitled to trial within a reasonable time or to release pending trial. Release may be conditioned by guarantees to appear for trial."

Article 5/4: "Everyone who is deprived of his liberty by arrest or detention shall be entitled to take proceedings by which the lawfulness of his detention shall be decided speedily by a court and his release ordered if the detention is not lawful."

Article 5/5: "Everyone who has been the victim of arrest or detention in contravention of the provisions of this Article shall have an enforceable right to compensation."

Article 6/1: "In the determination of ... any criminal charge against him, everyone is entitled to a ... hearing within a reasonable time by a tribunal ..."

Article 6/3-c: "Everyone charged with a criminal offence has the right to defend himself in person or through legal assistance of his own choosing or, if he has not sufficient means to pay for legal assistance, to be given it free when the interests of justice so require."

Article 13: "Everyone whose rights and freedoms as set forth in the Convention are violated shall have an effective remedy before a national authority..."

The state will pay Bayar 5,300 EUR in respect of non-pecuniary compensation and 2,309 EUR in respect of costs and expenses according to the ruling.
(BIA, 20 February 2019)

Demirtaş Sends Letter to European Parliament and PACE

Peoples' Democratic Party's (HDP) former Co-Chair Selahattin Demirtaş, who has been behind bars at the Edirne Type F Closed Prison since November 4, 2016, has sent a letter to the European Parliament and the Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE).

In his letter, Demirtaş mentioned Leyla Güven, who has been on a hunger strike for 104 days and 320 other inmates who are on a hunger strike.

Here is the full text of Demirtaş's letter:

My dear colleague,

I am briefly writing to you regarding a very critical and burning situation in Turkey.

Today is the 104th day of the indefinite hunger strike of Ms. Leyla Güven, who is a member of the Turkish parliament and my parliamentarian friend. Together with her, over 320 people have been on a hunger strike in prisons and abroad.

The hunger strike of my friends has reached the borders of death. Their only demand from the Turkish government is to immediately end the solitary confinement imposed on Mr. Abdullah Öcalan at İmralı Island Prison towards establishing the rule of law and a political climate of dialogue and peace.

This rightful, legal and legitimate demand is a realistic one that can make concrete and direct contributions to the security, peace and stability of Turkey, Syria and Europe.

The Turkish government's ignoring this vital issue at a time when the hunger strike is bordering death increases the seriousness and gravity of the situation. I believe that you will hear the outcries of hundreds of hunger strikers venturing to face death for the sake of peace and democracy and millions of people who support them. I also believe that you will help with all means at your disposal to build international publicity on the issue and to make sure that the demand of hunger strikers is met without any delay so that hunger strikes can end.

I would like to end this letter, which I send to you from prison and through my lawyers and my party, by expressing my warmest regards and with the hope to meet you in a free future.

Selahattin Demirtaş
Edirne High Security Prison
19 February 2019

(BIA, 19 February 2019)

Des milliers de Kurdes défilent à Strasbourg vingt ans après l'arrestation d'Öcalan

Plusieurs milliers de Kurdes ont défilé samedi à Strasbourg pour réclamer la libération de leur chef historique Abdullah Öcalan, arrêté il y a vingt ans et emprisonné en Turquie, mais aussi soutenir une député kurde en grève de la faim depuis plusieurs mois.

Venus de toute l'Europe et agitant de nombreux drapeaux kurdes, les manifestants (environ 7.000 personnes selon la police, 17.000 selon les organisateurs) ont défilé dans le calme, sous un soleil radieux.

Partis en fin de matinée des alentours de la gare de Strasbourg, ils ont marché dans le centre, derrière une large banderole à l'effigie de leur leader, avant d'assister à un meeting politique en plein air organisé par un collectif d'associations de Kurdes, dans le sud de l'agglomération.

"On demande la libération d'Öcalan, mais aujourd'hui ce qui est le plus important, c'est que ses conditions de détention soient améliorées. L'Occident doit faire bouger les lignes", a expliqué Acelya Degirmenci, 27 ans, venue de la région parisienne.

Ce grand rassemblement kurde se tient à Strasbourg, ville du Conseil de l'Europe et de la Cour européenne des droits de l'Homme, chaque année depuis l'arrestation le 15 février 1999 d'Abdullah Öcalan.
 Le chef de la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) est détenu sur l'île-prison d'Imrali, située au large d'Istanbul, dans un isolement quasi-total.

"Vingt ans, c'est très symbolique, nous sommes toujours autant mobilisés tandis que la communauté internationale continue de fermer les yeux", a regretté Hélène Erin, porte-parole des organisateurs de la manifestation.

"Europe, où es-tu ? Ton silence nous tue", on scandé les manifestants. Dans le cortège, les banderoles demandant de "briser l'isolement" d'Öcalan côtoyaient celles en soutien à Leyla Güven, députée prokurde en grève de la faim depuis 101 jours pour dénoncer les conditions de détention du fondateur du PKK.

"On veut donner de la force à cette grande dame et lui rendre hommage. Son action a eu beaucoup d'écho dans l'opinion publique et, grâce à elle, la pression est montée d'un cran sur le gouvernement d'Erdogan", a souligné Agit Polat, représentant des relations extérieures du Conseil Démocratique Kurde en France.

La manifestation annuelle kurde de Strasbourg avait rassemblé près de 12.000 personnes en 2018.
(AFP, 16 février 2019)

L'Allemagne interdit deux éditeurs jugés proches du PKK


La police allemande a perquisitionné et fermé mardi deux maisons d'édition accusées de liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Le ministère allemand de l'Intérieur a indiqué que ces deux sociétés, Mezopotamien Publishing et MIR Multimedia, basées en Rhénanie du Nord et en Basse-Saxe, ont "utilisé comme couverture des maisons d'édition pour des activités économiques au seul bénéfice du PKK".

La Turquie accuse régulièrement l'Allemagne de ne pas en faire assez contre le PKK, déclaré par Berlin comme "terroriste" depuis 1993.

Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer a regretté que "le PKK soit encore actif en Allemagne malgré son interdiction" et appelé à ce que cette organisation soit "remise à sa place".

Le ministère estime à 14.500 le nombre de sympathisants en Allemagne du PKK qui est "de loin la plus grosse organisation extrémiste étrangère présente" dans le pays.

Depuis le début des années 1990, l'Allemagne a condamné "plus de 90 personnes" pour leurs liens avec le PKK et interdit 52 organisations jugées proches du Parti des travailleurs du Kurdistan.
(AFP, 12 février 2019)

ECtHR Convicts Turkey for ‘Aggravated Life Imprisonment’

The European Court of Human Rights (ECtHR) has again convicted Turkey for the "aggravated life imprisonment without a possibility of release."

Announcing its judgement on Civan Boltan, a convict with disabilities, the ECtHR has concluded that Turkey has violated the prohibition of torture and ill treatment as per the Article 3 of the European Convention on Human Rights (ECHR). The court has ruled that Turkey shall pay 1,500 Euro (approx. 9,000 Turkish Lira) to Boltan for court expenses.

"His health doesn't necessitate a stay of execution"

28-year-old Civan Boltan, who is currently held in Bolu Prison, was injured in 2012 while he was trying to throw a bomb at a group of soldiers. His arm was amputated and he lost the sight in his left eye after that.

In 2014, he was sentenced to aggravated life imprisonment in the lawsuit filed against him for "being a member of the Kurdistan Workers Party (PKK)." His sentence was then upheld by the Supreme Court of Appeals.

In February 2015, Boltan requested the adaptation of his prison conditions to his disability, asking not to be placed in an individual cell as specified in his sentence, so that he could be helped by fellow prisoners in his everyday life.

Two medical reports confirmed that his state of health necessitated the assistance of others, but not a stay of execution of his sentence.

His request was rejected in October 2015 by the judge responsible for the sentence enforcement, and dismissed by the heavy penal court.

On 11 December, 2015, Boltan appealed to the Constitutional Court on the ground of the incompatibility of his conditions of arrest with his disability.

After the Constitutional Court dismissed his appeal on May 18, 2016 as being out of time, Boltan applied to the ECtHR.

Same verdict given by ECtHR before

In his application to the ECtHR, Boltan stated that his placement in an individual cell amounted to inhuman treatment in view of his disability, and that the enforcement of a prison sentence for the rest of his life was incompatible with the provisions of the Article 3 of the ECHR.

In his judgement announced, the ECtHR concluded that while Boltan's conditions of arrest do not violate the Article 3 of the ECHR, the related article has still been violated "as regards the complaint related to the irreducible nature of the aggravated life imprisonment sentence."

It was in 2014 that the ECtHR gave the same verdict on an application regarding aggravated life imprisonment without any hope of release for the first time. This verdict was given in an application submitted by PKK's imprisoned leader Abdullah Öcalan. The court also gave the same verdict in cases of Gurban v. Turkey and Kaytan v. Turkey in 2015.

According to the ECtHR, a life-long prison service is not a violation of rights while the lack of a mechanism to evaluate the sentence is a violation.
(BIA, 12 February 2019)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Les Etats-Unis condamnent les poursuites dans la société civile turque

Les Etats-Unis se sont dits samedi "gravement inquiets" du sort de 16 personnes, dont le mécène Osman Kavala, contre lesquelles la prison à perpétuité a été requise mercredi en Turquie, et ont appelé Istanbul à respecter la liberté d'expression.

Les Etats-Unis "sont gravement inquiets de l'inculpation par des procureurs de 16 membres de la société civile, de médias et de dirigeants d'entreprises", a déclaré le département d'Etat dans un communiqué. "Exercer le droit à la liberté d'expression ne doit pas conduire à une peine de prison à vie", a-t-il ajouté.

Un procureur turc a requis mercredi la prison à perpétuité à l'encontre de l'homme d'affaires et mécène Osman Kavala, qui est détenu depuis plus d'un an près d'Istanbul. Il est accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'avoir financé des manifestations antigouvernementales en 2013, connues sous le nom de "mouvement de Gezi".

Selon l'agence de presse étatique turque Anadolu, 15 autres personnes, dont le journaliste Can Dündar, réfugié en Allemagne, et l'acteur Mehmet Ali Alabora, figurent parmi les personnes visées par l'acte d'accusation. Le procureur réclame la même peine pour tous.

"La possibilité d'exercer les droits que sont la liberté d'expression, les rassemblements pacifiques, et la liberté d'association est fondamentale dans une démocratie", a déclaré la diplomatie américaine. "Nous appelons la Turquie à respecter ces libertés et à libérer ceux retenus arbitrairement".

Jeudi, l'Union européenne a dénoncé le "climat de peur" créé par le pouvoir en Turquie.
(AFP, 24 février 2019)

Trump accepte de laisser des militaires en Syrie

Le président américain Donald Trump a finalement accepté de laisser des troupes dans le nord-est syrien, dans l'espoir de convaincre des Européens réticents de participer à une force d'observation d'un millier d'hommes pour protéger les alliés kurdes.

"Je ne fais pas machine arrière", a assuré vendredi M. Trump qui avait annoncé en décembre un retour "immédiat" des quelque 2.000 soldats américains engagés dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie.

La Maison Blanche a indiqué jeudi soir que les Etats-Unis maintiendraient environ 200 soldats dans le nord-est syrien.
 "Un petit groupe de maintien de la paix d'environ 200 soldats restera en Syrie pour un certain temps", a annoncé Sarah Sanders, porte-parole de l'exécutif américain, après un échange téléphonique entre Donald Trump et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.

Le sénateur républicain Lindsey Graham, qui s'est publiquement opposé au retrait militaire total de Syrie, s'est félicité sur la chaîne Fox News de la décision du président américain, qui a "ajusté sa politique".

"C'est un très bon plan", a dit M. Graham, qui avait défendu cette idée ces derniers jours, notamment à la conférence sur la sécurité de Munich la semaine dernière. "Ces 200 soldats vont probablement attirer 1.000 Européens."

"Des milliers d'Européens ont été tués par des combattants de l'EI venus de Syrie en Europe", a affirmé le sénateur, exagérant largement le nombre de victimes des attentats attribués à l'EI en Europe. "Maintenant, la tâche incombe à l'Europe. 80% de l'opération devrait être européenne et peut-être 20% pour nous."

Selon les estimations du Global Terrorism Index, établi annuellement par le centre de recherche Institute for Economics and Peace, le terrorisme a fait quelque 700 morts en Europe depuis 2014, année de l'autoproclamation par l'EI de son "califat" sur un large territoire à cheval sur la Syrie et l'Irak.

Mais M. Trump souhaite retirer les troupes américaines des théâtres extérieurs comme la Syrie et l'Afghanistan, conformément à son slogan "l'Amérique d'abord".

- "Rendre les choses possibles" -

Le chef d'état-major américain, le général Joe Dunford, s'est déclaré convaincu que les Européens accepteraient de participer à cette force maintenant que les Etats-Unis ont accepté de maintenir certains effectifs.

"Il n'y a aucun changement dans la campagne militaire", a-t-il précisé à la presse. "Les ressources sont ajustées parce que la menace a changé".

L'objectif est double: maintenir un effort antiterroriste pour éviter la résurgence de l'EI, passé dans la clandestinité, mais aussi ne pas abandonner à leur sort les Kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) qui ont mené sur le sol syrien les combats contre l'EI, avec l'appui de la coalition, et que la Turquie menace d'attaquer.

"Nous avons besoin d'une zone tampon entre la Turquie et les Forces démocratiques", a indiqué M. Graham. "On ne veut pas finir une guerre et en déclencher une autre".

Le chef du Pentagone, Patrick Shanahan, a assuré que la mission des militaires américains en Syrie n'avaient pas changé, en recevant vendredi le ministre turc de la Défense Hulusi Akar.

"La transition à laquelle nous travaillons est la stabilisation et l'amélioration des capacités des forces de sécurité locales", a ajouté le ministre de la Défense par intérim. "Nous ferons ça en partenaires stratégiques".

Son homologue turc a tenu à souligner qu'Ankara n'avait rien contre les populations kurdes de Syrie. "Ce que nous combattons, ce sont les organisations terroristes", a-t-il ajouté, en référence à la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), une des composantes des FDS.

A Munich, l'idée de cette zone de sécurité avait été fraîchement accueillie par les Européens, qui avaient été pris de court par la décision unilatérale de M. Trump de se retirer de Syrie.

"Il est totalement hors de question d'avoir des Français au sol sans les Américains" sur le terrain, avait affirmé à l'AFP une source française.

Questionné vendredi, un responsable militaire a indiqué sous le couvert de l'anonymat que si le nombre exact des militaires qui participeront à la force américaine évoquée par la Maison Blanche et sa composition n'étaient pas encore connus, l'objectif était d'en faire "une force qui puisse rendre les choses possibles".

Outre les 200 militaires dans le nord-est, Washington compte maintenir une présence sur la base américaine d'al-Tanf, dans le sud du pays.
(AFP, 22 février 2019)

Washington tance Berlin pour l'extradition d'un jihadiste vers la Turquie

Washington a vivement reproché jeudi à l'Allemagne d'avoir extradé vers la Turquie un jihadiste inculpé aux Etats-Unis pour son rôle dans la mort de deux militaires américains.

Le Turc Adem Yilmaz a été condamné en 2010 en Allemagne à onze ans de prison pour sa participation à une cellule islamique qui projetait des attentats dans le Sauerland, dans le sud-ouest du pays.

La justice américaine l'a de son côté accusé d'avoir joué un rôle dans un attentat à la bombe commis en 2008 dans la province de Khost, en Afghanistan, dans lequel deux soldats américains avaient été tués et onze blessés.

Les Etats-Unis ont formulé une demande d'extradition pour pouvoir le juger, mais un tribunal allemand a ordonné son transfert vers la Turquie à l'issue de sa peine.

"Nous sommes extrêmement déçus par la décision allemande", a déclaré le ministre américain de la Justice par intérim Matthew Whitacker dans une déclaration au ton très vif.

"Le gouvernement allemand a délibérément aidé Yilmaz à échapper à la justice en le faisant monter à bord d'un avion pour la Turquie", a-t-il poursuivi, accusant Berlin d'avoir "refusé de prendre ses responsabilités, "violé le traité" d'extradition avec Washington et "affaibli l'Etat de droit".

Le numéro deux de la diplomatie américaine John Sullivan, qui a rencontré mercredi le ministre allemand des Affaire étrangères Heiko Maas à Washington, "a exprimé très clairement" le "mécontentement" des Etats-Unis, a rapporté pour sa part le porte-parole du département d'Etat Robert Palladino.

"Les amis doivent être francs entre eux quand ils ont des sujets de mécontentement, et clairement les Etats-Unis sont mécontents dans cette affaire", a-t-il insisté devant la presse.

"Les Etats-Unis ne relâcheront jamais leurs efforts pour juger Yilmaz", a encore dit le porte-parole, assurant, sans plus de précisions, que Washington était "en contact avec les autorités turques pour se coordonner".

L'extradition "a été décidée par un tribunal indépendant, qui a respecté les critères de droit", a réagi une source diplomatique allemande sous couvert d'anonymat.

Les relations entre les Etats-Unis et l'Allemagne sont tendues depuis l'élection de Donald Trump en 2016.

La chancelière Angela Merkel a mis en garde le président américain contre la tentation de "détruire" le multilatéralisme après son retrait de nombreux traités (sur le nucléaire iranien, le changement climatique, le contrôle des armes...).

Lui a multiplié les attaques frontales contre Berlin sur les questions commerciales, le niveau des dépenses militaires ou le débat migratoire. (AFP, 7 février 2019)

Sanctions contre un Turc accusé d'avoir violé l'embargo contre l'Iran

Les Etats-Unis ont sanctionné jeudi un ressortissant turc accusé d'avoir contourné l'embargo américain contre l'Iran et tenté de camoufler ces violations, selon un communiqué du ministère du Trésor.

Evren Kayakiran, dirigeant de la société turque Elsim, aurait continué pendant deux ans son activité de services en Iran après le rachat de son entreprise en 2013 par le groupe américain Kollmorgen, en violation de la loi empêchant les entreprises américaines de commercer avec la République islamique.

Selon le Trésor, M. Kayakiran aurait forcé ses salariés à se rendre en Iran, les menaçant de licenciement s'ils refusaient, et à falsifier les registres de l'entreprise en cachant ces voyages d'affaires. Il aurait également frauduleusement certifié qu'aucun service ou produit n'était envoyé en Iran.

Le dirigeant aurait aussi tenté de gêner l'enquête interne initiée en octobre 2015 quand les violations avaient fait l'objet d'un signalement par un employé.

Les sanctions imposées jeudi lui interdisent désormais toute transaction avec des ressortissants ou sociétés américaines, et l'accès aux institutions financières américaines.

Dans un communiqué séparé, l'office de contrôle des actifs étrangers du département du Trésor (Ofac) a indiqué que Kollmorgen avait accepté une amende de 13.381 dollars. (AFP, 7 février 2019)

Washington promet à ses alliés de poursuivre la lutte anti-EI

Soucieux de minimiser les conséquences de leur retrait de Syrie, les Etats-Unis ont réaffirmé mercredi leur engagement à vaincre "définitivement" le groupe jihadiste Etat islamique (EI), tout en demandant à leurs alliés, réunis à Washington, d'en faire eux-mêmes davantage.

Eviter la résurgence de l'EI, trancher le sort de ses combattants étrangers détenus en Syrie, dissiper les tensions entre Kurdes et Turcs: les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la coalition internationale antijihadistes, réunis par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, doivent faire face aux multiples casse-tête créés par le départ américain.

"L'EI reste une menace dangereuse", a reconnu le secrétaire d'Etat américain à l'ouverture de cette rencontre.

Il a appelé les 74 pays et cinq organisations multilatérales membres de la coalition à "réaffirmer l'objectif de la défaite définitive" du groupe jihadiste qui a lancé ces dernières années des attentats meurtriers en Europe depuis ses anciens bastions, notamment en Syrie.

Il s'est toutefois appuyé sur les défaites territoriales de l'EI, qui a perdu la quasi-totalité des zones qu'il contrôlait en Irak et en Syrie, pour affirmer que "la nature du combat" était "en train de changer".

Dorénavant, "notre combat ne sera pas forcément en premier lieu militaire", a plaidé Mike Pompeo, évoquant l'importance du renseignement à l'ère du "jihad décentralisé".

C'est pourquoi, a-t-il assuré, l'annonce-surprise du retrait des quelque 2.000 soldats américains du nord syrien, faite en décembre par Donald Trump, "ne signifie pas la fin du combat américain". "L'Amérique va continuer à diriger" la lutte antijihadistes "en ne laissant aucun répit à ceux qui voudraient nous détruire", a-t-il martelé.

- "Reprendre" les jihadistes étrangers -

Il a aussi une nouvelle fois appelé les autres pays à participer davantage à l'effort financier de ce combat.

Donald Trump devait s'exprimer dans l'après-midi devant cette coalition sous commandement américain.

Sa décision de quitter la Syrie a suscité l'inquiétude de nombreux alliés. Le président avait initialement invoqué la défaite de l'EI pour justifier ce retrait mais cette proclamation hâtive a ensuite été mise en doute de toutes parts.

Depuis, son administration s'emploie à mettre l'accent sur la défaite territoriale --le milliardaire républicain pourrait proclamer que "100% du califat" a été "libéré", une manière de montrer que la mission première des soldats américains est accomplie.

Selon un rapport d'experts de l'ONU remis cette semaine au Conseil de sécurité, le groupe jihadiste montre "une détermination à résister et une capacité à contre-attaquer", avec 14.000 à 18.000 "militants" toujours en Syrie et en Irak dont 3.000 "combattants" étrangers.

Le sort des jihadistes étrangers qui, après avoir combattu sous la bannière de l'EI, ont été arrêtés par les forces kurdes alliées des Occidentaux sur le terrain, est aussi un problème pour plusieurs pays, France en tête.

Paris comptait initialement sur les Kurdes pour les juger et les incarcérer sur place, pour s'épargner d'avoir à gérer leur retour dans un pays encore marqué par les attaques de 2015.

Mais avec le départ des GI's, le risque est trop grand de voir ces jihadistes se disperser dans la nature et reprendre le combat. Le gouvernement français semble donc se résoudre progressivement à les voir rentrer.

Surtout que Washington s'est invité dans cette équation épineuse: "Les membres de la coalition doivent accepter de reprendre" leurs jihadistes, "les poursuivre en justice et les punir" dans leurs pays respectifs, a lancé Mike Pompeo.

Enfin, la réunion de mercredi devait être l'occasion d'aborder, en coulisses, la situation des combattants kurdes qui risquent de se retrouver seuls face à la Turquie, autre membre de la coalition mais qui les considère comme des "terroristes" et menace d'une offensive contre eux.

Un projet de "zone de sécurité" à la frontière turco-syrienne a été évoqué par Donald Trump et par son homologue turc Recep Tayyip Erdogan mais reste controversé et complexe à mettre en oeuvre.

"Nous sommes engagés dans des négociations avec nos homologues turcs sur ce qui est faisable en termes de zone tampon" pour protéger à la fois la Turquie qui a des "inquiétudes sécuritaires légitimes à sa frontière", et les Kurdes "qui ont combattu avec nous ces dernières années", a dit mercredi une responsable américaine, refusant d'en dire davantage sur quelle force internationale pourrait superviser une telle zone.

Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a appelé à une "coordination" en vue du départ américain.

"Il est primordial d'éviter tout vide de pouvoir qui pourrait être exploité par les terroristes pour saper l'intégrité territoriale de la Syrie et menacer la sécurité des pays voisins", a-t-il dit, selon l'agence turque Anadolu. (AFP, 7 février 2019)

La Turquie accuse formellement d'espionnage un employé du consulat américain

La justice turque a formellement mis en accusation pour espionnage vendredi un employé turc du consulat américain à Istanbul, dont l'arrestation a tendu les rapports entre Ankara et Washington, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.

Un tribunal d'Istanbul a accepté vendredi l'acte d'accusation d'un procureur qui requiert une peine de prison à vie contre Metin Topuz pour "espionnage" et "tentative de renversement du gouvernement", a indiqué Anadolu.

Le procès de M. Topuz, qui était chargé au consulat américain de faire la liaison entre les autorités américaines et la brigade de lutte contre le trafic de stupéfiants de la police turque, s'ouvrira le 26 mars au tribunal de Caglayan à Istanbul, a précisé l'agence de presse.

M. Topuz a été arrêté puis écroué en octobre 2017. Il est soupçonné par les autorités turques d'être lié au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, bête noire d'Ankara, qui accuse notamment ce dernier d'avoir ourdi une tentative de coup d'Etat en 2016.

Son placement en détention a provoqué une crise diplomatique entre la Turquie et les Etats-Unis, qui ont réciproquement suspendu pendant plusieurs mois la plupart de leurs services de délivrance de visas.

Cet épisode a contribué à attiser les tensions dans les relations entre les deux pays, déjà empoisonnées par des différends sur le dossier syrien et la demande d'extradition turque, infructueuse à ce jour, du prédicateur Gülen.

M. Gülen, qui réside depuis une vingtaine d'années aux Etats-Unis, nie catégoriquement tout lien avec le putsch manqué en 2016.

Selon Anadolu, M. Topuz est accusé par le procureur d'avoir eu des contacts fréquents avec des membres présumés du mouvement du prédicateur Gülen.

M. Topuz est notamment accusé de s'être entretenu à plusieurs reprises avec des enquêteurs à l'origine d'un scandale de corruption qui a fait vaciller le gouvernement turc en 2013, avant d'être étouffé et mis par Ankara sur le compte d'un complot de M. Gülen.

Les relations entre Ankara et Washington se sont quelque peu détendues ces derniers mois après la libération conditionnelle, en octobre, d'un pasteur américain qui avait été détenu deux ans.

Mercredi, un tribunal a condamné un autre employé turc des missions américaines en Turquie pour "aide au terrorisme", mais ordonné sa remise en liberté sous contrôle judiciaire.
(AFP, 1 fév 2019)

Washington "déçu" par le soutien turc à Maduro

Les Etats-Unis sont "déçus" par le soutien apporté par la Turquie au président vénézuélien Nicolas Maduro, poussé au départ par l'opposition et Washington, a indiqué jeudi un haut responsable américain.

"Nous croyons que la seule institution légitime restante est Guaido (Juan Guaido, président du Parlement vénézuélien, qui s'est autoproclamé le 23 janvier "président" par intérim, NDLR), que nous avons reconnu en tant que président par intérim. Mais ce n'est pas l'avis du gouvernement turc et nous sommes déçus par cela", a déclaré le haut responsable américain, qui a requis l'anonymat, à un groupe de journalistes.

"Nous avons parlé aux Turcs comme nous avons parlé à de nombreux autres gouvernements dans le monde pour partager notre perspective avec eux et leur demander de se joindre à nous en reconnaissant l'illégitimité du régime de Maduro. Mais ils (les Turcs) n'ont pas répondu favorablement jusqu'à maintenant", a-t-il ajouté.

Le haut responsable a en outre affirmé que Washington examinait les échanges commerciaux entre Ankara et Caracas, notamment les exportations d'or du Venezuela vers la Turquie, pour déterminer si ceux-ci violaient les sanctions américaines imposées à Caracas.

"Nous examinons la nature des activités commerciales turco-vénézuéliennes et si nous constatons une violation de nos sanctions, nous agirons évidemment", a-t-il dit.

Selon des informations de presse, le Venezuela a exporté vers la Turquie de l'or pour près de 900 millions d'euros en 2018. A la mi-janvier, les deux pays se sont entendus pour accroître ces exportations aux termes d'un accord prévoyant le raffinage de l'or vénézuélien dans une usine à Corum, près d'Ankara.

Le deuxième mandat de Nicolas Maduro est contesté par l'opposition et non reconnu par les États-Unis, l'Union européenne et une bonne partie de la communauté internationale.

L'opposition exige la mise en place d'un gouvernement de transition puis des élections libres, soutenue en ce sens par les Etats-Unis, ainsi qu'une grande partie de l'Amérique latine et de l'Europe.

Mais le président Maduro s'y refuse, alléguant que son mandat se termine en 2025.
(AFP, 31 janvier 2019)

Relations régionales / Regional Relations

Exécutions en Egypte : Erdogan s'en prend violemment à Sissi


Le président turc Recep Tayyip Erdogan a vivement critiqué samedi son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi après l'exécution cette semaine de neuf condamnés à mort en Egypte, indiquant qu'il refusait de s'entretenir avec "quelqu'un comme" lui.

"Dernièrement, ils ont tué neuf jeunes gens. Ce n'est pas quelque chose qu'on peut accepter", a déclaré M. Erdogan lors d'un entretien aux chaînes de télévision turques CNN-Türk et Kanal D, en référence à l'exécution mercredi de neuf hommes condamnés pour l'assassinat du procureur général égyptien en 2015. "Bien sûr, on va nous dire que c'est une décision de la justice. Mais là-bas, la justice, les élections, tout cela, c'est des bobards. Il y a là-bas un système autoritaire, voire totalitaire", a ajouté M. Erdogan. "Maintenant, je réponds à ceux qui se demandent pourquoi Tayyip Erdogan ne parle pas à Sissi, parce qu'il y a des médiateurs qui viennent parfois ici. Moi, jamais je ne m'entretiendrai avec quelqu'un comme lui", a-t-il dit.

Les relations entre la Turquie et l'Egypte sont quasi inexistantes depuis la destitution en 2013 du président Mohamed Morsi, issu de la confrérie des Frères musulmans et allié de M. Erdogan, par l'armée égyptienne alors dirigée par le général al-Sissi. M. Erdogan, qui qualifie l'actuel président égyptien de "putschiste", dresse parfois un parallèle entre le renversement de M. Morsi et la tentative de putsch qui l'a visé en juillet 2016.

Samedi, le président turc a par ailleurs appelé à la libération des prisonniers issus des rangs des Frères musulmans en Egypte. "Avant toute chose, il faudrait qu'il libère toutes ces personnes emprisonnées avec une amnistie générale. Tant que ces personnes n'auront pas été libérées, nous ne pourrons pas discuter avec Sissi", a-t-il déclaré.

Le chef de l'Etat turc s'en est également pris aux pays occidentaux qui, selon lui, "déroulent le tapis rouge" au président égyptien et ferment les yeux sur les dernières exécutions en Egypte. "Où sont les Occidentaux ? Vous avez entendu le son de leur voix ?", a déploré M. Erdogan. "En revanche, quand il s'agit de gens emprisonnés chez nous (en Turquie), ils poussent des cris d'orfraie". (Reuters, Feb 24, 2019)


Manifestation dans les territoires kurdes en solidarité avec Öcalan

Des milliers de personnes ont manifesté vendredi à Qamichli, ville dominée par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, pour marquer le 20e anniversaire de l'arrestation du leader kurde Abdullah Öcalan, détenu en Turquie voisine.

Sous un ciel gris, hommes et femmes de tout âge emmitouflés dans leurs anoraks ont battu le pavé, faisant le V de la victoire, brandissant des drapeaux jaunes frappés du portrait de cette figure de la rébellion kurde, sous le regard de curieux installés aux balcons.

Considéré comme un ennemi public par la Turquie, M. Öcalan reste une figure de proue non seulement pour la rébellion kurde dans ce pays, mais aussi pour les mouvements kurdes ailleurs dans la région, notamment en Syrie, malgré un isolement quasi total dans l'île-prison d'Imrali, non loin d'Istanbul.

"Ils ont mis en prison notre leader sans raison, et aucun pays n'a élevé la voix", déplore Turkiya, manifestante kurde de 60 ans à Qamichli.

"Personne ne dit que ce peuple est oppressé et agressé, personne n'a cherché à le faire libérer pour que nous puissions vivre en paix comme tous les peuples du monde", ajoute-t-elle.

Au terme d'une longue cavale, M. Öcalan, chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avait été localisé au Kenya et capturé par les services secrets turcs le 15 février 1999, avant d'être ramené en Turquie et emprisonné.

Il avait été rapidement jugé et condamné à mort la même année, mais sa peine a été commuée en détention à perpétuité lors de la suppression de la peine de mort en 2002.

"Cette manifestation aujourd'hui au Rojava (territoires semi autonomes kurdes en Syrie) a pour message une nouvelle fois de dire que notre leader a des idées humanistes, et que nous le soutenons", indique Chahouz Hassan, co-président du Parti de l'Union démocratique (PYD).

La Turquie voit d'un mauvais oeil l'autonomie de facto acquise par les Kurdes de Syrie juste à sa frontière, craignant qu'elle ne galvanise les velléités indépendantistes de la communauté sur son propre territoire.

Ankara menace régulièrement de lancer une offensive en Syrie contre la milice kurde des Unités de protection du Peuple (YPG), classée organisation "terroriste" par Ankara, mais qui est une alliée des Etats-Unis dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique.
(AFP, 15 février 2019)

Moscou, Téhéran et Ankara se félicitent du retrait américain de Syrie

Les présidents russe, iranien et turc se sont félicités jeudi, lors d'une rencontre à Sotchi, du retrait annoncé des troupes américaines de Syrie, promettant de "renforcer leur coopération" pour mettre un terme au conflit.

Les trois dirigeants se sont retrouvés dans la station balnéaire du sud-ouest de la Russie pour des discussions visant à faire avancer le processus de paix en Syrie, où huit ans de guerre ont fait plus de 360.000 morts.

La Syrie est actuellement au centre d'un intense ballet diplomatique avec une réunion de la coalition anti-Etat islamique (EI) à Munich, en Allemagne, et une conférence sur le Proche-Orient à Varsovie en présence du vice-président américain Mike Pence et du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A Sotchi, les discussions ont "tourné sur l'influence qu'aura l'annonce du plan des Etats-Unis de retrait des troupes américains des régions nord-est du pays sur le développement futur de la situation en Syrie", a déclaré le président russe.

"Notre point de vue commun est que la réalisation de cette étape serait un point positif qui aiderait à stabiliser la situation dans la région", a ajouté M. Poutine.

Le sort de la province syrienne d'Idleb (nord-ouest), seule région syrienne toujours aux mains des rebelles, a également été au coeur des discussions. Les trois dirigeants ont ainsi convenu de prendre des "mesures concrètes" pour stabiliser la situation dans la zone, qui fait depuis des semaines l'objet de frappes sporadiques.

- "Désescalade définitive" -

"Nous ne voulons pas que de nouvelles crises humanitaires, que de nouvelles catastrophes surviennent à Idleb ou ailleurs en Syrie", a affirmé le président turc Recep Tayyip Erdogan, ajoutant s'attendre à ce que le régime de Damas "respecte la trêve".

Il a ajouté que la Russie et la Turquie avaient conclu un "accord" pour mener des "patrouilles communes" afin de contenir les "groupes radicaux" dans la province d'Idleb, sans donner plus de détails.

"Aujourd'hui, pratiquement sur l'ensemble du territoire syrien, le régime de cessez-le-feu est observé, le niveau des violences baisse progressivement. Et c'est un résultat concret et positif de notre travail commun", a déclaré M. Poutine en ouvrant la rencontre.

Lors du sommet, Vladimir Poutine a souligné la nécessité pour Moscou, Ankara et Téhéran de se mettre d'accord sur les mesures visant à assurer une "désescalade définitive" à Idleb.

Si le cessez-le-feu semble tenir, "cela ne veut pas dire que nous devons tolérer la présence de groupes terroristes à Idleb", a-t-il indiqué, appelant à examiner "les mesures concrètes que la Russie, la Turquie et l'Iran pourraient prendre ensemble pour éliminer définitivement ce foyer terroriste".

Le dernier sommet entre les présidents iranien, turc et russe, organisé en septembre en Iran, avait fait apparaître au grand jour leurs divergences concernant le sort d'Idleb.

Il avait fallu une nouvelle rencontre entre MM. Poutine et Erdogan pour éviter l'assaut souhaité par le régime syrien: une "zone démilitarisée" russo-turque avait été créée dans cette enclave où cohabitent des factions rebelles et qui échappe au contrôle des forces de Bachar al-Assad.

En vertu de l'accord russo-turc, tous les combattants radicaux, notamment les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), dominé par l'ex-branche d'Al-Qaïda, devaient se retirer de la zone. Mais le HTS a depuis renforcé son emprise et contrôle "plus de 90% du territoire de l'enclave", selon le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

- Question kurde -

M. Erdogan a également appelé au départ des combattants kurdes présents dans le nord-est de la Syrie. Selon lui, "l'intégrité territoriale de la Syrie ne pourra pas être assurée et la région rendue à ses vrais propriétaires" tant qu'ils seront dans la région.

Ankara considère les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) comme un groupe terroriste. Celles-ci contrôlent la ville stratégique de Minbej et les zones syriennes à l'est de l'Euphrate depuis qu'elles en ont exclu les jihadistes de l'organisation Etat islamique (EI).

Avec l'appui des combattants arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS) et de la coalition américaine menée par Washington, les YPG ont acculé les jihadistes de l'EI sur un territoire d'à peine plus d'un kilomètre carré sur le point de tomber.

La Russie s'est imposée comme un acteur incontournable du conflit depuis le début de son intervention militaire en 2015 en soutien au régime de Bachar al-Assad, qui contrôle désormais près des deux tiers du pays.

Le processus d'Astana, lancé à l'initiative de Moscou avec l'Iran et la Turquie, a éclipsé les négociations parrainées par l'ONU, sans parvenir à un règlement définitif du conflit.
(AFP, 15 février 2019)

Erdogan accuse l'UE de chercher à renverser Maduro

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mardi l'Union européenne de chercher à renverser le président vénézuélien Nicolas Maduro, au mépris de la "démocratie".

"On sait maintenant ce qu'est l'UE. (...) D'un côté vous parlez d'élections et de démocratie, et après, par la violence et la ruse, vous allez renverser un gouvernement", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours télévisé.

Dix-neuf pays de l'Union européenne ont reconnu Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela après qu'il s'est autoproclamé président le 23 janvier. Il considère Nicolas Maduro comme un usurpateur pour s'être fait réélire lors d'une élection contestée par l'opposition et par une grande partie de la communauté internationale, avec ses adversaires en prison ou en exil.

Washington, qui a reconnu M. Guaido aussitôt après son autoproclamation comme président, s'est félicité des reconnaissances européennes et a invité tous les autres pays à faire de même.

Mais le chef de l'Etat turc soutient fermement M. Maduro.

"Le Venezuela, est-ce que c'est ta province?", a également déclaré mardi M. Erdogan, semblant s'adresser à Washington. "Comment peux-tu dire à quelqu'un arrivé au pouvoir par des élections +Allez va-t-en+ ? Et comment mets-tu à la présidence quelqu'un qui n'a même pas été élu?".

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait appelé M. Maduro le 23 janvier pour lui apporter son soutien, l'exhortant à garder "la tête haute".

MM. Erdogan et Maduro entretiennent des rapports étroits depuis plusieurs années. M. Maduro fut l'un des premiers dirigeants au monde à apporter son soutien à M. Erdogan après la tentative de coup d'Etat contre ce dernier en juillet 2016.

M. Erdogan a qualifié mardi les efforts destinés à pousser M. Maduro vers la sortie de "tentative de coup d'Etat pour déloger le dirigeant élu du pays du pouvoir".

Un haut responsable américain a affirmé jeudi que les Etats-Unis étaient "déçus" par le soutien apporté par la Turquie à M. Maduro.

Il a aussi affirmé que Washington examinait les échanges commerciaux entre Ankara et Caracas, notamment les exportations d'or du Venezuela vers la Turquie, pour déterminer si ceux-ci violaient les sanctions américaines imposées à Caracas.

"Nous examinons la nature des activités commerciales turco-vénézuéliennes et si nous constatons une violation de nos sanctions, nous agirons évidemment", a-t-il dit. (AFP, 4 février 2019)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Gaz: la Turquie va bientôt commencer à forer au large de Chypre

Deux navires turcs vont "dans les prochains jours" effectuer des forages dans des zones riches en gaz au large de Chypre, a annoncé jeudi le chef de la diplomatie turque, une opération qui risque de susciter des tensions.

"Dans les prochains jours, nous allons commencer des opérations de forage au large de Chypre avec deux navires", a déclaré Mevlüt Cavusoglu selon des propos rapportés par l'agence de presse étatique Anadolu.

"Que ceux qui viennent de loin avec leurs entreprises voient que sans nous, ils ne peuvent rien faire dans cette région", a ajouté le ministre, dans une référence implicite aux grands groupes occidentaux qui lorgnent les gisements gaziers en Méditerranée orientale.

La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit de Chypre, qui rêve de devenir à terme un acteur énergétique majeur.

La République de Chypre, membre de l'Union européenne et n'exerçant son autorité que sur les deux tiers sud de l'île, a signé ces dernières années des contrats d'exploration avec des géants des hydrocarbures comme l'Italien Eni, le Français Total ou encore l'Américain ExxonMobil.

Mais Ankara, dont les troupes ont envahi en 1974 le tiers nord de l'île en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce, réclame la suspension de toute exploration, tant qu'une solution à la division de Chypre n'est pas trouvée.

La Turquie s'oppose en effet à toute exploitation de ces ressources gazières qui exclurait l'autoproclamée République turque de Chypre du Nord, non reconnue par la communauté internationale.

"Nous n'allons pas arrêter de chercher des hydrocarbures en Méditerranée orientale pour la simple raison que les Chypriotes-Grecs (...) ne le veulent pas, nous allons poursuivre nos opérations d'exploration", a déclaré mercredi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Le mois dernier, plusieurs pays de Méditerranée orientale, dont Chypre, Israël, l'Italie, la Grèce et l'Egypte, ont annoncé leur intention de lancer un forum de coopération régionale sur le gaz.
(AFP, 21 février 2019)

Erdogan soumet la réouverture d'un séminaire à celle d'une mosquée à Athènes

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a proposé samedi qu'Athènes rouvre une mosquée fermée depuis près de deux siècles et lui adjoigne un minaret en échange de la réouverture du séminaire orthodoxe grec d'Halki situé au large d'Istanbul.

Lors d'une visite dans la capitale économique turque au début du mois, le Premier ministre grec Alexis Tsipras avait visité ce séminaire qui formait les futurs prêtres du diocèse de Constantinople jusqu'à sa fermeture en 1971 par le gouvernement turc en plein conflit entre Athènes et Ankara sur la question de Chypre.

"Vous voulez quelque chose de nous, vous voulez le séminaire d'Halki. Je vous dit, ok, ouvrons la mosquée Fethiye", a déclaré le président turc lors d'une réunion publique dans la province d'Edirne (nord-ouest) à l'approche des élections locales du 31 mars.

La mosquée Fethiye située à Athènes avait été construite en 1458 pendant l'occupation ottomane. Elle n'est plus utilisée comme mosquée depuis 1821 et est dépourvue de minaret, peut-être détruit à l'issue du conflit d'émancipation avec les Ottomans. Le gouvernement grec a assuré qu'elle allait rouvrir.

"Ils disent 'nous allons rouvrir la mosquée" mais je demande pourquoi n'y a-t-il pas de minaret? Est-ce qu'une église peut être une église sans clocher", a affirmé M. Erdogan, relatant un entretien avec Alexis Tsipras.

"Quelle est la pièce essentielle d'une mosquée? Les minarets", a-t-il expliqué, ajoutant qu'Alexis Tsipras lui avait confié son inquiétude devant la réaction de l'opposition grecque.

Recep Tayyip Erdogan avait déjà soumis par le passé la réouverture du séminaire d'Halki à des mesures de réciprocité de la part de la Grèce pour améliorer les droits de la minorité turque.
(AFP, 16 février 2019)

Tsipras en visite à la basilique Sainte-Sophie à Istanbul

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a visité mercredi la basilique Sainte-Sophie et un institut théologique à Istanbul, deux lieux emblématiques du passé orthodoxe de cette ville, au deuxième jour d'un déplacement en Turquie destiné à apaiser les tensions bilatérales.

M. Tsipras s'est d'abord rendu à Sainte-Sophie dans le centre historique d'Istanbul, accompagné par Ibrahim Kalin, le principal conseiller et porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan.

Prêtant une oreille attentive à une guide qui l'escortait, M. Tsipras s'est promené à l'intérieur de l'édifice pendant une quarantaine de minutes.

"On ressent le poids de l'Histoire ici", s'est-il borné à dire.

De récentes activités liées à l'islam à Sainte-Sophie ont suscité des crispations entre Athènes et Ankara.

Construite à l'entrée du détroit du Bosphore et de la Corne d'or, la basilique Sainte-Sophie a été convertie en mosquée au XVe siècle après la chute de Constantinople aux mains des Ottomans en 1453. Des minarets ont alors été érigés autour du dôme byzantin.

Oeuvre architecturale majeure érigée au VIe siècle, Sainte-Sophie a été désaffectée puis transformée en musée dans les années 30 sous le régime laïque de Mustafa Kemal Atatürk.

- Visite inédite -

Depuis l'arrivée au pouvoir en 2002 du Parti de la justice et du développement (AKP) du président Erdogan, les défenseurs de la laïcité s'inquiètent d'une éventuelle reconversion de Sainte-Sophie en mosquée.

Les activités liées à l'islam se sont en effet multipliées à l'intérieur de Sainte-Sophie ces dernières années, avec notamment des séances de lecture de versets du Coran et des prières collectives sur le parvis du monument, mais le plus haut tribunal de Turquie a rejeté en septembre la requête d'une association demandant le droit d'organiser des prières musulmanes à l'intérieur de la basilique.

La Grèce, qui surveille de près le devenir du patrimoine byzantin en Turquie, a plusieurs fois exprimé sa préoccupation quant aux initiatives visant à remettre en question le statut de Sainte-Sophie.

Après la basilique, M. Tsipras s'est rendu au séminaire orthodoxe grec d'Halki, situé sur l'île de Heybeli au large d'Istanbul, où il a participé avec le patriarche Bartholomée de Constantinople à une cérémonie religieuse pour l'anniversaire du saint patron des lieux, selon un correspondant de l'AFP.

Il s'agit de la première visite d'un Premier ministre grec en exercice au séminaire, fermé en 1971 par le gouvernement turc en plein conflit entre Athènes et Ankara sur la question de Chypre.

La cérémonie religieuse, à laquelle M. Tsipras a assisté sans prier, s'est déroulée dans une église du complexe.

MM. Tsipras et Kalin, le conseiller d'Erdogan, ont ensuite symboliquement planté un arbre dans le jardin du séminaire.

- Revenir "avec Erdogan" -

L'institut théologique d'Halki formait les futurs prêtres du diocèse de Constantinople. Depuis sa fermeture, les clercs orthodoxes qui dépendent du patriarcat oecuménique, dont le siège est à Istanbul, sont obligés de se rendre en Grèce pour suivre leur formation.

"Nous prions pour qu'advienne le jour mémorable quand ce séminaire (...) rouvrira ses portes", a déclaré le patriarche Bartholomée.
 "J'ai l'espoir que la prochaine fois que je franchirai cette porte, je ne serai pas seul, mais avec le président Erdogan" pour célébrer "la réouverture de l'école théologique d'Halki", a renchéri le chef du gouvernement grec avant d'être chaleureusement applaudi.

Ces visites à Istanbul surviennent au lendemain d'un entretien de M. Tsipras à Ankara avec M. Erdogan à l'issue duquel les deux hommes ont dit vouloir maintenir le dialogue pour régler les nombreux contentieux entre leurs pays.

Figure parmi eux la question de l'exploration gazière au large de Chypre, une île divisée depuis que l'armée turque en a envahi en 1974 le tiers nord en réaction à un coup d'Etat qui visait à la rattacher au territoire grec.

Par ailleurs, la Turquie et la Grèce sont en désaccord sur le tracé de leur frontière en mer Egée.

La question des huit soldats turcs qui ont obtenu l'asile en Grèce, au grand dam de la Turquie qui les accuse d'avoir pris part au putsch manqué de juillet 2016, envenime également les relations.

La Grèce s'inquiète en outre de l'arrivée sur ses îles ces derniers mois de milliers de réfugiés, notamment syriens, en provenance de Turquie, même si leur nombre a considérablement baissé aux termes d'un pacte conclu en 2016 entre Ankara et l'Union européenne. (AFP, 6 février 2019)

Immigration / Migration

Les parents de Mawda toujours pas régularisés!

Les parents de Mawda n’ont toujours pas obtenu d’autorisation de séjour, huit mois après le décès de leur fille.
Ils pourraient dès lors être envoyés en centre fermé, rapporte Knack. Les parents vivent toujours dans l’incertitude, contrairement à ce qu’avait assuré Charles Michel.

« Nous ne sommes nulle part », constate Me Selma Benkhelefa, avocate des parents. « Nous avons introduit le dossier le 28 mai et nous n’avons toujours reçu aucune réponse de l’Office des étrangers. Cela dure très longtemps alors que c’est simple. Selon la loi, des demandeurs d’asile peuvent être régularisés en cas de circonstances exceptionnelles. Si la mort d’un enfant n’est pas une circonstance exceptionnelle, qu’est-ce qui en est une ? »

Au cabinet de Maggie DeBlock (Open VLD), on renvoie vers l’Office des étrangers, où la demande serait « toujours en cours de traitement » (Le Soir, 1 février 2019)




 informations du mois passé click Informations of the past month
Toutes les informations depuis 1976 click All informations since 1976

flashfondationeditorsbulletinspublications