Droits
de l'Homme / Human Rights
Ebru Timtik's funeral: Police use rubber bullets, tear
gas against crowd
The body of lawyer Ebru Timtik, who lost her life on a death fast
yesterday (August 27), has been brought from the Forensic Medicine
Institution (ATK) after the autopsy was completed to Gazi Cemevi, where
her funeral will be held.
The police did not allow the people who were waiting in front of the
ATK to receive Timtik's body and used tear gas and rubber bullets
against them.
Timtik's funeral will be held in the predominantly Alevi neighborhood
of Gazi, following her will. Ahead of the funeral, the police also
surrounded the Gazi Cemevi, an Alevi place of worship.
It was previously announced that Timtik's body would be brought to the
İstanbul Bar Association in Beyoğlu district for a commemoration event.
However, the police did not allow the body to be taken there. Lawyers
still gathered in front of the bar association building.
"This death could have been prevented. They did not," the bar said in a
statement.
Attorneys headed to Gazi Neighborhood after the commemoration.
Aytaç Ünsal, the other lawyer on a death fast, sent a message from the
hospital he is held, saying that "Is there any other example of this, a
lawyer who sacrifices her life for justice..."
What happened?
On a death fast for a fair trial, Ebru Timtik, one of the death fasting
arrested lawyers, was held in the Dr. Sadi Konuk Training and Research
Hospital in Bakırköy, İstanbul. On a death fast for 205 days, arrested
lawyer Aytaç Ünsal is also currently held in Kanuni Sultan Süleyman
Training and Research Hospital, a pandemic hospital in İstanbul.
Charged with "membership of the organization," Ebru Timtik was
sentenced to 13 years, 6 months in prison and Aytaç Ünsal to 10 years,
6 months. The case filed against the lawyers of the Progressive Lawyers
Association (ÇHD) is still pending the final verdict of the Court of
Cassation.
An application was made to the Constitutional Court for arrested
lawyers Timtik and Ünsal on August 10, 2020.
The application to the supreme court noted that "while they should have
been released based on the reports prepared by the Forensic Medicine
Institution, they were unjustly and unlawfully arrested and their
health conditions were deteriorating in hospital conditions where they
were held."
Within this context, the attorneys of Ünsal and Timtik requested that
the Constitutional Court write an official letter to the local court,
ordering the release of arrested lawyers as a precaution.
Rejecting death fasting lawyers' request for release, the
Constitutional Court neither examined the medical reports nor their
statements on not being treated at hospital. "There is no serious
danger posed to their material or immaterial integrity," it concluded.
The İstanbul Forensic Medicine Institution announced its report on
lawyer Ebru Timtik and Aytaç Ünsal on July 30, 2020 and said that
neither of them was in a state to stay in prison. (BIA, 28 August 2020)
Mort d’une avocate kurde qui était
persécutée par le pouvoir turc
L’avocate kurde de Dersim, Ebru Timtik est décédée aujourd’hui après
238 jours de grève de la faim. Elle était accusée « d’appartenance à
une organisation terroriste » pour avoir exercé son métier d’avocat.
Le 14 août, la Cour constitutionnelle de Turquie a rejeté une demande
de libération des avocats en grève de la faim Ebru Timtik et Aytaç
Ünsal. Ignorant le fait que les deux avocats ont déjà dépassé le seuil
critique critique, la Cour a affirmé qu’il n’y avait pas d’informations
ou de constatations disponibles concernant d’un danger imminent pour
leur vie ou leur intégrité morale et rejeté la demande pour leur
libération.
Le Bureau d’avocats du peuple (Halkın Hukuk Bürosu – HHB) a déclaré que
Timtik avait perdu la vie.
Ebru Timtik et Aytaç Ünsal étaient en grève de la faim depuis des mois
et ne sont pas libérés de prison bien qu’ils aient été déclarés inaptes
à l’emprisonnement par l’Institut de médecine légale. Une plainte
auprès de la Cour constitutionnelle turque d’Ankara a également été
infructueuse. Les deux avocats, qui sont actuellement sous observation
contre leur gré dans divers hôpitaux d’Istanbul, sont toujours en
détention.
Ebru Timtik et Aytaç Ünsal étaient avocats du « Bureau d’avocats du
peuple » (Halkın Hukuk Bürosu) et ont entamé une grève de la faim avec
d’autres collègues emprisonnés en février, qu’ils ont transformée en «
jeûne de la mort » le 5 avril – le « Journée des avocats ». Dans le
complexe des procédures contre des membres présumés du DHKP-C, les
avocats ont été condamnés à de longues peines de prison à cause des
déclarations contradictoires d’un témoin clé. Par leur action, les
avocats exigeaient un procès équitable.
Timtik est la quatrième personne poursuivie dans l’affaire du DHKP-C à
être décédée cette année à la suite d’un jeûne de la mort. Helin Bölek,
soliste du groupe de musique Grup Yorum, est décédée le 3 avril au bout
de 288 jours de grève de la faim pour protester contre l’emprisonnement
d’autres membres du groupe et l’interdiction des concerts du Grup
Yorum. Le 7 mai, le bassiste du Grup Yorum Ibrahim Gökçek est décédé
après une grève de la faim de 323 jours. Auparavant, le prisonnier
politique Mustafa Koçak était décédé le 24 avril des suites d’une grève
de la faim de 296 jours.
Emprisonnée meurt après 238 jours de grève de faim
Condamnée l'an dernier à plus de 13 ans de prison pour "appartenance à
une organisation terroriste", Ebru Timtik avait entamé une grève de
faim en février pour réclamer un nouveau procès.
L'avocate, qui ne consommait plus que de l'eau sucrée, des infusions et
des vitamines au cours de sa grève de la faim, pesait 30 kg au moment
de son décès, selon ses proches.
Elle était âgée de 42 ans.
Vendredi, des heurts ont brièvement opposé les proches de l'avocate et
la police lorsque la foule venue à son enterrement a scandé des slogans
et des chants révolutionnaires.
Des policiers ont utilisé du gaz lacrymogène et repoussé la foule
avec leurs boucliers, selon des reporters de l'AFP.
"L'Etat criminel sera tenu pour responsable", ont lancé les personnes
présentes après avoir disposé des fleurs et la robe d'avocate d'Ebru
Timkit sur sa tombe.
Une échauffourée avait aussi éclaté plus tôt lorsque le corbillard
transportant le corps d'Ebru Timtik avait quitté le Conseil de médecine
légale d'Istanbul, où une autopsie avait été menée, sans que la famille
puisse l'accompagner.
Un hommage a été rendu à l'avocate devant le barreau d'Istanbul, puis
une prière funéraire s'est tenue dans un cemevi, lieu de culte des
Alévis, membres d'une branche hétérodoxe de l'islam.
Des centaines de personnes scandant "Ebru Timtik est immortelle" ont pu
accéder au cemevi, autour duquel un important dispositif policier avait
été déployé, a constaté l'AFP.
- Combats politiques -
Avec Aytac Unsal, un confrère également en grève de faim en prison,
Ebru Timtik était membre de l'Association des avocats contemporains,
spécialisée dans la défense de cas politiquement sensibles.
Les autorités turques accusent cette association d'être liée à
l'organisation marxiste-léniniste radicale DHKP-C, un groupe qui a
commis plusieurs attentats et est qualifié de "terroriste" par Ankara
et ses alliés occidentaux.
Ebru Timtik a notamment défendu la famille de Berkin Elvan, un
adolescent mort en 2014 des suites de blessures reçues lors des
manifestations antigouvernementales de Gezi en 2013.
Le mois dernier, un tribunal d'Istanbul avait refusé de libérer Ebru
Timtik, en dépit d'un rapport médical indiquant que son état de santé
ne lui permettait plus de rester en prison.
Une demande similaire avait aussi été déposée en août auprès de la Cour
constitutionnelle, sans succès.
Au lieu d'une libération, Ebru Timtik et M. Unsal avaient été
transférés dans deux hôpitaux différents en juillet.
- "Sous le choc" -
La mort de l'avocate a ému de nombreux représentants de la société
civile et élus en Turquie, mais aussi en Europe.
Le Conseil des barreaux européens (CCBE), composé des barreaux de 45
pays en Europe, s'est dit "sous le choc" à la suite du décès d'Ebru
Timtik.
Dans une lettre adressée au président turc Recep Tayyip Erdogan, le
CCBE lui demande de "faire tout ce qui est en son pouvoir pour sauver
l'avocat Aytac Unsal", qui continue sa grève de faim, "d'une fin aussi
tragique".
Pour Bruxelles, le décès d'Ebru Timtik met en évidence "de graves
lacunes" du système judiciaire turc.
Le sort "tragique" de l'avocate "illustre douloureusement le besoin
urgent pour les autorités turques de traiter de manière crédible la
situation des droits de l'homme dans le pays", a déclaré Peter Stano,
porte-parole de la Commission européenne.
"Ce décès est une honte pour l'histoire de la justice turque", a
déclaré vendredi le barreau d'Istanbul dans un communiqué, énumérant
les violations du droit au procès équitable dont ont été victimes Ebru
Timtik et d'autres membres de l'Association des avocats contemporains.
Remplacement des juges qui avaient ordonné leur libération, verdict
annoncé sans que la défense ait pu proprement s'exprimer: leur procès a
été totalement "injuste", s'est indigné le barreau d'Istanbul.
"Ebru Timtik a été envoyée à la mort sous nos yeux", a aussi réagi sur
Twitter Sezgin Tanrikulu, député du CHP (social-démocrate).
Les autorités turques n'ont, elles, pas réagi à sa mort.
Le ministre de l'Intérieur Suleyman Soylu a déclaré à l'agence Anadolu
qu'il allait porter plainte contre des membres de l'Association du
barreau d'Istanbul, pour avoir déployé la bannière "d'une organisation
terroriste" à son balcon. La bannière représentait Ebru Timkit. (ANF-AFP, 28 août
2020)
Une
application de traçage du Covid-19
accusée d'inciter à la dénonciation
L'annonce lundi de l'intégration d'une nouvelle fonction dans
l'application gouvernementale de traçage du Covid-19 a suscité des
inquiétudes en Turquie en terme de protection de données personnelles
et concernant un éventuel encouragement des dénonciations.
L'application mobile "Hayat Eve Sigar" (La vie s'intègre à la maison,
en turc), développée par le ministère turc de la Santé, s'est dotée
lundi d'une nouvelle fonction offrant la possibilité de dénoncer le
non-respect des restrictions dues à la pandémie de nouveau coronavirus.
Les utilisateurs pourront désormais prendre la photo des lieux où ils
observent des violations et la soumettre aux autorités via
l'application. Ils pourront aussi transmettre l'adresse exacte où la
violation a eu lieu et une description écrite.
Développée en avril, l'application permet aux utilisateurs de
visualiser sur une carte le nombre des infections et les localités à
haut risque. Elle est aussi indispensable pour avoir accès aux
transports interurbains, permettant de générer, sous forme de codes
numériques, les autorisations nécessaires.
Récemment, les utilisateurs ont aussi commencé à voir, par le biais de
l'application, si une personne infectée a été de passage dans un lieu
ou a été en contact avec une personne en particulier.
Les autorités turques espèrent ainsi se servir de la technologie pour
limiter la propagation du virus, dans un pays qui déplore plus de 6000
morts du Covid-19.
L'ajout d'une nouvelle fonction permettant la dénonciation du
non-respect des règles a cependant suscité des craintes.
"Cette application n'est pas fiable, car elle n'assure pas l'anonymat
des utilisateurs et partage leurs informations avec de nombreuses
institutions publiques et privées, y compris les compagnies de
transport", affirme Faruk Cayir, avocat et président de l'association
Alternatif Bilisim, militant pour les droits numériques et contre la
censure en ligne.
Inciter les citoyens à dénoncer leurs voisins ou collègues, ou encore
des inconnus croisés dans un lieu public est aussi problématique pour
M. Cayir.
"C'est un encouragement à la culture de dénonciation", estime-t-il. "Il
n'est pas exclu qu'une personne ayant un différend avec quelqu'un le
dénonce uniquement pour cette raison. Des exemples similaires ont été
vus dans le passé en Turquie".
La durée de conservation des données collectées par l'application est
aussi inconnue, le ministère de la Santé n'ayant précisé aucune date
limite.
Les autorités turques affirment que l'application est nécessaire pour
"sauver des vies" et qu'elle est conforme à la loi sur la protection
des données personnelles.
Selon les chiffres du gouvernement turc publiés lundi, 259. 692
personnes ont été infectés par le Covid-19 en Turquie. Le pays compte
6.139 morts et un nombre de cas de plus de 1.000 par jour.
Pour Andrew Gardner, chercheur sur la Turquie à l'ONG Amnesty
International, la pandémie a mis les gouvernements devant les choix
difficiles.
"Les gouvernements ont une obligation de protéger la santé des
populations. (...) Mais cette mission a aussi été utilisée comme excuse
par les gouvernements dans le monde entier pour confisquer les droits
ou augmenter leurs propres pouvoirs", a-t-il affirmé. (AFP, 25 août
2020)
Constitutional
Court rejects death fasting lawyers’ request for release
The
Constitutional Court has rejected the request for release of death
fasting arrested lawyers Ebru Timtik and Aytaç Ünsal, who are currently
hospitalized in two separate hospitals in İstanbul.
The ruling
of
the Constitutional Court has read, "...it is not alleged that
conditions are insufficient for reasons pertaining to the COVID-19
outbreak or other medical reasons." However, the visitors of arrested
lawyers have frequently underlined that hospital conditions are even
worse than prison.
In its
ruling,
the Constitutional Court has also alleged that the death fasting
lawyers have been in treatment; however, both Ünsal and Timtik have
declared that they do not accept any medical intervention. In line with
this declaration, lawyers do not undergo any medical treatment at
hospital:
"It has
been
understood that the applicants, who are in treatment at hospitals, have
access to health services."
The Court
has
also concluded that the health of Timtik and Ünsal, who have been at
the critical stage of their death fast, is not at a serious risk:
"It has
been
understood that there is no information or findings suggesting that a
serious danger is posed to their lives or material or immaterial
integrity for the sole reason that a ruling of release is not given for
them."
'Medical
report
says they cannot stay in prison'
The
Constitutional Court ruling dated August 11 has also indicated that,
according to the related medical report, the lawyers cannot stay in
prison:
"According
to
the result of the İstanbul Forensic Medicine Institution report, there
are disorders in their general medical conditions and cachectc caused
by nutritional deficiency; a medical follow-up and treatment is
necessary by being hospitalized in hospital conditions; it has been
understood that they are not in a medical state to stay in prison
conditions..."
On a death
fast
in prison for their right to a fair trial, arrested lawyers Ebru Timtik
and Aytaç Ünsal were not released despite a Forensic Medical report
indicating that "they were not in a state to stay in prison." Shortly
afterwards, they were taken to two separate hospitals on July 30. (BIA , 14 August 2020)
Des milliers de femmes manifestent
contre les violences
Plusieurs milliers de femmes ont manifesté mercredi à travers la
Turquie pour demander au gouvernement de Recep Tayyip Erdogan de ne pas
se retirer d'un traité international visant à mieux lutter contre les
violences domestiques.
A Istanbul, elles étaient plusieurs centaines à s'être rassemblées en
brandissant des pancartes proclamant que "les femmes ne pardonneront
aucune violence", ou d'autres sur lesquelles étaient inscrits les noms
de femmes tuées par des hommes, selon des correspondants de l'AFP.
"Ils sont en train d'attaquer les droits que les femmes ont gagnés en
luttant. Mais nous sommes dans la rue, sur les places pour défendre nos
droits. Nous ne lâcherons rien", a déclaré à l'AFP une manifestante,
Sinem Ozkan, 31 ans.
D'autres rassemblements ont eu lieu dans les principales villes du
pays, comme Ankara et Izmir (ouest), où une dizaine de manifestantes
ont été interpellées par la police, selon l'association Femmes
solidaires NAR.
Cette mobilisation vise à soutenir la Convention d'Istanbul, un traité
adopté en 2011 par le Conseil de l'Europe (qui rassemble 47 pays dont
la Turquie) qui fixe des normes juridiquement contraignantes en vue de
prévenir la violence sexiste.
Depuis plusieurs semaines, des associations et médias conservateurs
exhortent M. Erdogan à retirer la Turquie de ce traité, estimant
notamment qu'il "nuit aux valeurs familiales" et "banalise
l'homosexualité".
Des responsables du parti islamo-conservateur de M. Erdogan, l'AKP, ont
évoqué la possibilité d'un retrait, suscitant l'inquiétude de
nombreuses associations. L'AKP doit prendre une décision la semaine
prochaine, selon les médias.
Pour les militants des droits des femmes, un retrait de la Convention
d'Istanbul affaiblirait la lutte contre les violences domestiques.
Ils accusent en outre les autorités de ne pas appliquer avec assez de
fermeté les lois votées après la ratification du traité en 2012, ce qui
explique selon elles la hausse du nombre de féminicides ces dernières
années.
Selon la plateforme "Nous mettrons fin aux féminicides", 474 femmes ont
été tuées en Turquie en 2019, contre 440 en 2018 et 180 en 2010.
"Toutes les femmes turques, sans distinction politique, ont besoin de
cette convention", estime Benazir Coskun, 31 ans, venue manifester à
Istanbul. "Nous sommes convaincues que si les femmes sont unies, nous
parviendrons à empêcher ce retrait". (AFP, 5 août
2020)
Death
fasting lawyers: 'Conditions in prison were
better than hospital'
Lawyers Ebru Timtik and Aytaç Ünsal, who have been on a death fast for
214 and 183 days, respectively, were taken to the hospital on Friday
(July 31) for force-feeding.
The hospitalization of the lawyers came shortly after a court rejected
their request for release despite a Forensic Medicine Institution
report indicating that "it was not suitable for them to stay in
prison."
Ebru Timtik's aunt, Yıldız Timtik, said today (August 3) that the
conditions in prison were better than the hospital.
"They turn on the air conditioners even though they know that Ebru
feels cold. They didn't close it. The hospital is very cold," she said.
"Although Ebru always said 'I'm a resister, not a patient,' they wanted
to gauge her blood pressure. Ebru didn't allow this. She said she
wanted to be released," Yıldız Timtik said, noting that the lawyer's
request for a pen and a piece of paper was not met.
Aytaç Ünsal and Ebru Timtik
Attorney Didem Baydar, the spouse of Ünsal, said on Saturday that the
court could still correct its mistake by accepting their objection and
releasing the two lawyers.
Ebru Timtik is currently at Dr. Sadi Konuk Training and Research
Hospital in İstanbul's Bakırköy district and Aytaç Ünsal is at Kanuni
Sultan Süleyman Training and Research Hospital in Küçükçekmece district.
"Aytaç Ünsal is being prevented from sleeping"
Dozens of people including members of the Progressive Lawyers
Association (ÇHD), the Peoples' Democratic Party (HDP) İstanbul
provincial organization, the TAYAD association, the Peace Mothers
Initiative and the Assembly for Resistance, held a demonstration in
front of the Bakırköy Sadi Konuk Hospital yesterday, demanding the
release of the lawyers.
Volkan Çeşme, the spokesperson of the Assembly for Resistance, stated
that "the torture against the lawyers continued."
He said that the light of Ünsal's room was left open during the night
and he was prevented from sleeping.
HDP party assembly member Esengül Demir said, "We are facing a serious
political and legal absurdity. We want Ebru and Aytaç to live. For this
reason, they should be released immediately and be treated with their
own will."
(BIA, 3 August 2020)
Death-fasting lawyers Ebru Timtik and Aytaç Ünsal not
released
The
İstanbul Forensic Medicine Institution has released its first
report on the health conditions of death-fasting arrested lawyers Ebru
Timtik and Aytaç Ünsal and, for both of them, the Forensic Medicine
Institution has said that "it is not suitable for them to stay in
prison."
After this
report was issued in early morning hours today (July 30),
the attorneys of Timtik and Ünsal submitted a petition to İstanbul 37th
Heavy Penal Court, presenting both this medical report and their
request for release. 152 petitions written by lawyers abroad and
petitions signed by dozens of lawyers in Turkey requesting their
release were also added.
Examining
the application of the attorneys, the İstanbul 37th Heavy
Penal Court has ruled that the arrest of lawyers Timtik and Ünsal shall
continue. The court has also ruled that "a writ shall be written
to the İstanbul Chief Public Prosecutor's Office so that the necessary
can be done to urgently ensure their medical follow-up and treatment in
hospital conditions."
Prosecutor
demanded continuation of arrest
Receiving
the application, the court first sent it to the Prosecutor's
Office. In his opinion, the prosecutor demanded that "the execution of
their arrest take place at a hospital for treatment, considering their
health conditions in the light of Forensic Medical Institution reports."
'As
judicial control measures will fall short...'
Agreeing
with the opinion of the prosecutor, the İstanbul 37th Heavy
Penal Court has announced its ruling. Reiterating the reasons put
forward by the attorneys for the release of Aytaç and Timtik and the
findings in the Forensic Medicine Institution report, the court has
said:
"...the
report has indicated that 'the stay of defendants in prison
conditions is not suitable for their health, they need to be
hospitalized and their medical follow-up and treatment need to be done
in hospital conditions;' accordingly, it has been considered that, at
this stage, the medical follow-up and treatment of the defendants can
be provided by the related prison administration, thereby fulfilling
the requirements of the report..."
Regarding
the request for release of the lawyers, the court has said
that "...considering the nature and quality of the charged offense of
being members of an armed terrorist organization, its being one of the
offenses cited in the Article 100/3 of the Code of Criminal Procedure
(CMK), the amount of penalty and the flight risk due to this amount of
penalty, it has been concluded that the currently implemented measure
will not be in an open improportionality and judicial control measures
will fall short..."
Accordingly,
the court has rejected their request for release and ruled
that the arrest of Ebru Timtik and Aytaç Ünsal shall continue.
Ünsal death
fasting for 179, Timtik for 210 days
On July 27,
the İstanbul 37th Heavy Penal Court ruled that lawyers Ebru
Timtik and Aytaç Ünsal, who have been on a death fast for their right
to a fair trial in Silivri and Burhaniye Prisons respectively, should
undergo a medical examination at the Forensic Medicine Institution.
Held in
Burhaniye Prison, lawyer Aytaç Ünsal has been on a death fast
for 179 days while lawyer Ebru Timtik has been on a death fast in
Silivri Prison for 210 days. Ünsal was referred to Silivri to be taken
to the İstanbul Forensic Medicine Institution. Their case file is
currently in examination by the 16th Penal Chamber of the Court of
Cassation.
What
happened?
Announcing
its verdict in the lawsuit filed against ÇHD lawyers on
March 20, the court ruled that the lawyers should be sentenced to 3
years, 1 month, 15 days to 18 years, 9 months in prison.
The 2nd
Penal Chamber of the İstanbul Regional Court of Justice
rejected the objections and sent the file to the Court of Cassation.
The Chief
Public Prosecutor's Office of the Court of Cassation
expressed opinion that the prison sentences of all lawyers, except for
the one given to lawyer Barkın Timtik, be upheld.
The letter
of notification only indicated that the prison sentence of
18 years, 9 months given to Barkın Timtik for "establishing and leading
an organization" as per the Article 314/1 of the Turkish Penal Code
(TCK) should be overturned and he should also be penalized for
"membership of an organization" like other lawyers.
The letter
of notification only indicated that the prison sentence of
18 years, 9 months given to Barkın Timtik for "establishing and leading
an organization" as per the Article 314/1 of the Turkish Penal Code
(TCK) should be overturned and he should also be penalized for
"membership of an organization" like other lawyers.
The letter
of notification issued by the prosecutor's office has been
sent to the 16th Penal Chamber of the Court of Cassation.
Lawyer Ebru
Timtik, an executive of the ÇHD, and lawyer Aytaç Ünsal, a
member of the ÇHD, have gone on a death fast for the right to a fair
trial. (BIA, 30 July 2020),
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Arrested journalists’ request for
release rejected
The İstanbul 34th Heavy Penal Court has rejected the request for
release of journalists Barış Pehlivan, Murat Ağırel and Hülya Kılınç,
who have been arrested pending trial on the ground that they disclosed
the identity of a National Intelligence Organization (MİT) officer who
lost his life in Libya.
The request of the journalists has been rejected "as they might destroy
evidence and have flight risk. The court has unanimously ruled for the
continuation of their arrest, brief saying the following:
"...considering the quality and nature of the offenses charged, the
Open Source Investigation reports suggesting strong criminal suspicion,
the criminal complaints of the MİT, the existence of concrete evidence
such as witness statements, the possibility of defendants to destroy
evidence or to run away and hide, it has been concluded that the
sufficient and efficient legal control cannot be maintained with
judicial control measures..."
Attorney: Constitutional Court should take action
Sharing a picture of the ruling, Hüseyin Ersöz, one of the attorneys of
the case, has called on the Constitutional Court to examine the
applications of the journalists as soon as possible. In his statement,
Ersöz has noted that the ruling's mentioning of "flight risk" has
nothing to take seriously.
"All witnesses were heard. None of the witnesses made a statement
against them. The expression of 'possibility of spoiling evidence' is
nothing more than an abstract presumption," the attorney has protested.
Saying that the arrest of journalists was examined yesterday (August
23), Ersöz has noted that "what is written in the ruling as a
justification is nothing but general and stock evaluations that cannot
be concretized." Indicating that the 1.5-page complaint of the MİT
"does not even mention Barış Pehlivan," Ersöz has also protested that
Barış Pehlivan and Murat Ağırel, who went to depose themselves, have
not been released "due to flight risk."
The attorney has also noted that "there is no evidence left to collect
against the journalists who are facing charges over a three-line news
report and tweets," reiterating that all witnesses have been heard and
none of them has made any statement against the defendants.
Concluding his remarks, attorney Hüseyin Ersöz has said:
"The unjust ruling of continued arrest for the journalists is not only
against the right of freedom, but it is also a grave violation of
freedom of expression and press! In the face of this, our applications
awaiting the examination of the Constitutional Court must be heard with
priority."
RSF: Enemy law has to be ended
Sharing a brief message on social media, Reporters Without Borders
(RSF) Representative to Turkey Erol Önderoğly has also denounced the
ruling, underlining that "the imprisonment of journalists with stock
'justifications' is a scandal, which should concern the Ministry of
Justice."
"The enemy law has to be ended," he has added. (BIA, 24 August 2020)
Access to Jin
News blocked for 10th time
The
Information
and Communication Technologies Authority (BTK) has blocked the access
to Jin News, a woman-focused news outlet available in our languages.
This was
the
10th order of access block against the website since it was founded in
September 2017. The previous block order was given on February 23.
Jin News is
currently accessible from Turkey at http://jinnews10.xyz/en after
http://jinnews9.xyz/ was blocked.
A warning
note
in the blocked website says, "After technical analysis and legal
consideration based on after the law nr. 5651, administrative measures
have been taken on this website according to the decision nr.
490.05.01.2020-3580131 dates 13/08/2020 of the Information and
Communication Technologies Authority."
With a team
of
woman editors and reporters, JinNews ("woman news" in Kurdish)
exclusively focuses on women's issues. It is published in five
languages: Turkish, Kurdish, Zaza language, English and Arabic.
It was
founded
on September 25, 2017, with the slogan, "On the path to truth, with
women's pen."
Safiye
Alağaş,
the news director of the website, was awarded the International Prize
for Journalism by the Italy-based Maria Grazia Cutuli Onlus Foundation.
JinNews
succeeds outlets that were shut down upon statutory decrees (KHK). The
JİNHA, which had defined itself as the "first women's news agency in
Turkey," was shut down on October 29, 2016, upon Statutory Decree no.
675. The "Gazete Şûjin," founded in December 2016, was shut down on
August 25, 2017, upon Statutory Decree no. 693. (BIA , 14 August 2020)
Two
broadcasters fined over guests
criticizing government policies
The Radio
and
Television Supreme Council (RTÜK) Supreme Board convened yesterday
(August 13). Discussing the reports of monitoring experts, the Board
addressed the novel coronavirus (COVID-19) outbreak and the programs
marketing counterfeit medical products and medication.
At the end
of
the meeting, the RTÜK Supreme Board has imposed an administrative fine
on KRT TV over the remarks of Dr. Serdar Savaş, a guest at the "Gündem
Özel" (Special Agenda) program, who criticized the reopening of high
schools and universities amid pandemic.
According
to
the Board, Dr. Savaş "insulted and smeared the President, Health
Minister and government" with his remarks.
The RTÜK
Supreme Board has also imposed an administrative fine and broadcast
suspension on Radio Harman, a local radio station based in the capital
city of Ankara, over the allegations of Peoples' Democratic Party (HDP)
Group Deputy Chair Saruhan Oluç about the Syria policy of Turkey.
Having
discussed the programs marketing counterfeit medical products and
medication, the Supreme Board has also imposed administrative fines and
program suspension on the broadcasters Top Shop TV, Ber TV, Arafat TV,
Alaska TV and Dolunay INT. (BIA , 14 August 2020)
Social media law published on Official Gazette
Prepared by
the ruling Justice and Development Party (AKP) and
Nationalist Movement Party (MHP) and passed by the General Assembly of
the Parliament on July 29, the law foreseeing changes in social media
was published on the Official Gazette today (July 31).
The legal
amendment introduces a new definition of "social media
provider" to the Law on Regulation of Publications on the Internet and
Suppression of Crimes Committed by Means of Such Publications.
Foreign-based
social network providers that have more than 1 million
daily visitors in Turkey will now assign at least one representative in
the country.
As reported
by the state-run Anadolu Agency (AA), the bill aims to set
a formal definition of social media providers with the aim of
designating a responsible representative for investigations and legal
proceedings relating to the offenses committed on social media
platforms.
Alternative
Informatics Association Chair Faruk Çayır previously spoke
to Hikmet Adal from bianet about the bill passed by the AKP and MHP MPs.
Finding the
criticisms of "censorship" right, Çayır said, "It is a huge
trickery to say that the law will give the right to be forgotten. There
is not a single thing about the right to be forgotten in the new
legislation."
Çayır also
briefly added: "No matter what they do, information is sure
to spread in one way or another. In today's world, it is impossible to
prevent people from sharing information. Just as printing has managed
to survive despite being regarded as the 'invention of the devil' at
first, the hardships caused by this legislation, as hard as it is, will
lead people to look for a way out, find new ways and increase
knowledge." (BIA, 31 July 2020)
Orhan Pamuk: «Le choix fait pour Sainte-Sophie
coûtera cher»
Marco Ansaldo, La Repubblica, 31 juillet 2020
«
C’est une erreur. Et je crains qu’elle nous coûte cher. » Depuis la
terrasse de son appartement à Istanbul, Orhan Pamuk pose son regard sur
l’architecture virtuose de Sainte-Sophie. L’air du soir est frais, les
minarets sont illuminés. La voix du muezzin parvient jusqu’à nous. Le
musée, si cher à l’auteur du Musée de l’innocence, est redevenu une
mosquée.
« Je me souviens qu’il y a 20 ans », raconte l’auteur de tant de romans
couronnés de succès ayant trait aux couleurs (Mon nom est Rouge, Le
Livre noir, Le Château blanc), « Sainte-Sophie était encore peinte en
jaune. Je devais être le seul à suivre de loin mais avec grand intérêt
la restauration qui lui a donné sa teinte rosée actuelle. Je dois
admettre qu’ils ont bien travaillé. »
Orhan Pamuk est seul chez lui. Il prépare du poisson pour son hôte, une
délicieuse tarte aux artichauts, et débouche une bouteille de vin turc
frais. Nous prenons l’apéritif face à Topkapi, le palais des sultans,
et à Sainte-Sophie. Nous trinquons, il soupire. Il ne peut s’empêcher
de penser aux romans à écrire et aux engagements à honorer : « J’ai un
livre à finir et mes 52 éditeurs dans le monde ne me laissent pas une
seconde de répit », sourit-il. « Je suis complètement bloqué parce que
je passe mon temps à répondre à des e-mails. »
La Turquie actuelle, avec ce tournant voulu par le président Erdogan,
soulève une question fondamentale : peut-on encore parler d’un pays
laïque, comme le souhaitait Mustafa Kemal ? « Atatürk a décidé de
transformer Sainte-Sophie en 1934. À l’époque, c’était une mosquée
ottomane. »
Et pourquoi l’a-t-il fait ?
Parce qu’il voulait ancrer la sécularisation de l’État turc et de son
gouvernement. C’était aussi un message adressé au reste du monde : «
Nous ne sommes pas comme les autres pays et gouvernements musulmans,
nous voulons faire partie du monde occidental. » C’était ça, le message.
Et maintenant ?
Aujourd’hui, on remplace ce message par un discours populiste,
anti-occidental et islamique. Il est évident qu’il appartient à la
nation de décider du destin d’Ayasofya (Sainte-Sophie, NDLR). Mais
comme moi, des milliers de Turcs croient au sécularisme et s’opposent à
cette décision.
Que peuvent-ils faire ?
La liberté d’expression n’existe pas en Turquie : on ne peut donc pas
les entendre.
Et quelle était la particularité de la Turquie en tant que pays laïque ?
Les Turcs sont fiers de l’héritage séculaire d’Atatürk. Ils sont fiers
d’être différents des autres nations musulmanes. Mais cette fierté leur
a été retirée par la nation. C’est une erreur, une erreur populiste.
Il semble qu’Erdogan tente de rassembler l’électorat conservateur et
religieux de son parti et celui des nationalistes.
En réalité, le gouvernement ne se comporte pas toujours comme un
islamiste pur et dur. Pendant la période de pandémie, par exemple, il a
tout de suite décidé de fermer les mosquées pour les prières du
vendredi, un véritable choix séculier, ce qui n’a posé de problème à
personne.
Comment les autres pays musulmans se sont-ils comportés ?
En Iran et au Pakistan, les gouvernements n’ont pas été aussi courageux
et n’ont pas fermé les mosquées aux foules.
Pourquoi l’a-t-on fait ici ?
C’est justement en vertu de l’héritage d’Atatürk que le gouvernement
turc a pu fermer les mosquées.
Et maintenant, qu’en est-il ?
Maintenant cet héritage est réduit à néant.
Nous passons à l’étage supérieur, ouvert depuis peu. La vue y est
encore plus belle. Sainte-Sophie, avec sa coupole grise plongée dans le
rose des murs, semble dominer le Bosphore. Peu de meubles occupent
l’immense espace intérieur. Orhan Pamuk désigne le canapé, devant la
fenêtre, sur lequel il vient parfois prendre du repos, au frais. «
J’aime écouter la voix du muezzin la nuit. »
Il arpente les couloirs, et avoue s’être mis à courir ici pendant le
confinement. (« La réglementation interdisait aux plus de 65 ans de
sortir, je faisais donc des tours, 40 minutes par jour. ») Il me montre
avec fierté comment il a organisé ses bibliothèques (il détient 20.000
volumes). Celle consacrée à la littérature italienne – avec Dante et
Manzoni, Boccace et Svevo, Moravia et Eco – se trouve justement dans le
salon du canapé, avec la littérature allemande. Puis aux étages
supérieur et inférieur, on trouve la littérature française, l’histoire
et les traductions de ses livres. Les fameux 52 éditeurs, dans plus de
60 pays.
C’est dans une petite pièce qu’il a empilé tous ses manuscrits, dans
des boîtes de déménagement. Et là, surprise, un coffre noir qui
contient de nombreuses lettres. Il l’ouvre. C’est un cadeau précieux :
à Stockholm, il lui a consacré son discours prononcé à l’occasion du
Prix Nobel qui lui a été décerné. Puis il en a fait un livre, La valise
de mon papa. Un titre qui pouvait bien se passer d’en mentionner la
couleur.
Un esprit indépendant
Orhan Pamuk est né le 7 juin 1952 à Istanbul, dans une famille cultivée
de la bourgeoisie. Son premier roman (Cevdet Bey et ses fils, 1982)
s’inspire en partie de son histoire familiale.
En 1983, Le Château blanc est son premier roman à être traduit en
anglais. Ecrivain turc le plus célèbre dans le monde, Orhan Pamuk est
lauréat de nombreux prix littéraires internationaux. En 2006, il
obtient le prix Nobel de littérature. Ses romans ont rencontré un
succès planétaire depuis leur parution et l’on estime qu’ils se sont
vendus à plus de onze millions d’exemplaires. Il a régulièrement
manifesté son opposition au régime du président Erdogan.
"Journalist
should not question! We arrest! We close down!"
While the
pressures targeting critical journalists and media outlets
are getting more and more grave in Turkey, the attempts to split bar
associations and bring social media under a stricter government and
judicial control could undermine rights-defending in fields such as
freedom of expression.
The
April-May-June 2020 BİA Media Monitoring Report signals that press
freedom is subjected to serious pressures, in a way against the spirit
of the Human Rights Strategy Document, as a result of political
alliance policies of the Presidential Government System.
The report
also points at a period when the Press Advertising
Institution (BİK) and the Television and Radio Supreme Council (RTÜK),
two media regulators that one would expect an autonomous and rightful
stace, imposed harsh penalties on Evrensel, Cumhuriyet and BirGün
newspapers on the one hand, and on Fox TV, TELE 1 and Halk TV on the
other.
Journalism
organizations and rights circles expressed their strong
criticisms in the face of all those sanctions, underlining that "they
served to toll the death knell for critical journalism" in Turkey.
Journalists
frequently threatened with arrest
Covering
the period when national and international journalism
organizations raised their voices for several arrested journalists in
Turkey such as Barış Pehlivan, Müyesser Yıldız, Murat Ağırel and Hülya
Kılınç on the occasion of May 3 World Press Freedom Day, the report
shows that 93 journalists faced 4 aggravated life sentences and 883.5
years in prison as well as non-pecuniary damages of 1 million 260
thousand Turkish Lira (TRY) in total as per the Turkish Penal Code
(TCK), Anti-Terror Law (TMK), the National Intelligence Organization
(MİT) Law, the Law on Banking Regulation and Supervision Agency (BDDK)
and the Law on Capital Market (SPK). Several trials of journalists
followed by bianet in the period covered by the report were adjourned
to the aftermath of June 15, 2020.
In
April-May-June 2020, at least two journalists were arrested. Of
these two journalists, Odatv Ankara News Director Müyesser Yıldız is
still arrested while Hakan Aygün was released in the same period.
Though
three of them were released in their first hearing, the fact
that six journalists were arrested for reporting on the funeral of a
MİT officer who lost his life in Libya signalled how easy it was to
arrest journalists by charging them with "disclosing the confidential
information of the state" and how easy it was to release them on
probation in authoritarian regimes.
The process
has shown that a critical approach to the economy policies
of the government in the time of novel coronavirus (COVID-19) pandemic
and an objection to foreign policies such as an intervention in Libya
would lead journalists to be arrested. The social media protest
demanding the release of closed Cihan News Agency (CHA) reporter Mevlüt
Öztaş suffering from pancreatic cancer helped to make it visible how
difficult the conditions that old or ill prisoner journalists found
themselves in.
As the ones
behind bars as per the Anti-Terror Law or the Law on
National Intelligence Organization (MİT) were not included in the law
on criminal enforcement that was amended with the aim of reducing
prison population following the outbreak of coronavirus pandemic,
several journalists arrested on a series of charges such as
"propagandizing for a terrorist organization", "aiding a terrorist
organization", "membership of the organization", etc. were not
released. That being the case, the lives of several journalists who
allegedly violated freedom of press and expression were put at risk.
Local
journalists targeted in detentions
In the
period of April-May-June 2020, three journalists were taken into
custody and three journalists were summoned to depose. This period also
shows that the role of journalists as investigators disturbs the
authorities to such an extent that they do not hesitate to arbitrarily
detain them.
In this
period, İsmail Dükel was detained because he thought about the
foreign policy of Turkey, Yusuf Kayışoğlu from Bursa was detained
because he reported on the struggle for environment and Gökhan
Karabulut from Kocaeli because he criticized the health policies on
coronavirus.
In Sakarya,
in response to ruling AKP Sakarya MP Ali İhsan Yavuz, who
complained that "the media did not write about good things," three
journalists penned an article entitled "We are lucky to have you." They
were forced to depose at the Security Directorate on charge of "insult."
2 attacks,
7 threats, verbal attacks on women
In the
period of April-May-June 2020, two journalists were targeted in
physical assaults and seven journalists were threatened. In this
period, two women journalists (Şirin Payzın and Nevşin Mengü) were
subjected to sexist insults and sexual harassment while two
journalists, including Yeniçağ columnist Yavuz Selim Demirağ, were
threatened with death.
While
Minister of Interior Süleyman Soylu verbally attacked Saygı
Öztürk, a columnist for Sözcü newpspaer, İzmir-based Çağrı news website
Grant Holder and Çağrı Radio Editor-in-Chief Ulvi Tanrıverdi was
physically assaulted by a person and taken to hospital.
In the same
period last year, at least 10 journalists were attacked.
These attacks targeted rather the ones who criticized the ruling AKP
and the Nationalist Movement Party (MHP), two allies of the People's
Alliance, following the Local Elections on March 31, 2019.
In the same
period the year before, in 2018, two journalists and one
media bureau were attacked and one media outlet was targeted in a
verbal attack. 65 journalists were threatened, seven with death.
"Insulting
the President": 61 journalists were convicted in six years
Article 299
of the Turkish Penal Code, which began to be widely used
because of publications and thoughts regarding Recep Tayyip Erdoğan
after he was elected the President in August 2014, constituted the
basis for the prison sentences, deferred prison sentences and monetary
fines against at least 61 journalists until July 1, 2020.
In the
April-May-June 2020 period, six journalists (Mustafa Hoş, Cem
Şimşek, Özgür Paksoy, Ahmet Sever, Necla Demir and Erk Acarer) were
still on trial for "insulting the President) for their views and
criticism about President Erdoğan, facing 28 years in prison in total.
"Arbitrary
detention" and "censorship" convictions by the
Constitutional Court
The
Constitutional Court sentenced the state to pay 30,000 lira for
damages in the April-May-June period, ruling that the arrest of a
journalist for the second time violated the right to personal freedom
and security. Also, the Constitutional Court ruled that freedom of
expression and the press was violated with blocking access to
sendika.org site entirely and sentenced the administration to pay 6,000
lira for damages. In this period, the Constitutional court ruled that
an application by a journalist for the violation of the right to
personal freedom and security and the right to a fair trial was clearly
ill-founded.
In the same
period last year, the Constitutional Court examined a total
of 29 people and one media organization. It ruled that 95,207 lira
(including court costs) shall be paid to three journalists for
"violation of freedom of expression." The Constitutional Court also
ruled that a total of 7,500 lira shall be paid to 15 arrested people.
In this period, the Constitutional Court sentenced the state to pay a
total of 102,707 lira for damages.
ECtHR's
silence about journalists' rights
Continuing
to examine high-priority files during the corona outbreak,
the European Court of Human Rights (ECtHR) did not make a decision for
the applications of the freedom of press and expression in the last
three months. The only public decision was given in the January-March
period. Throughout 2019, the ECtHR sentenced Turkey to pay 66,240 Euro
(410,672 lira) in total for damages in applications by 14 people for
violation of freedom of the press or freedom of expression. In two
Özgür Gündem executives' applications, the ECtHR ruled that the right
to freedom of expression was not violated on the ground of "defending
violence."
RTÜK: 48
monetary, 4 warning, 29 broadcast suspension penalties
In the
April-May-June period, the Radio and Television Supreme Council
(RTÜK), which predominantly consists of Justice and Development Party
(AKP) and Nationalist Movement Party (MHP) members, became a topic of
conversation not only because of numerous broadcast bans and monetary
penalties but also RTÜK Chair Ebubekir Şahin's remarks, Northern
Cyprus-based Diyalog TV's exclusion from the TÜRKSAT satellite, the
council's double standard against violence and similar debates.
In the
April-May-June 2020 period, RTÜK imposed 48 monetary, 4 warning
and 29 broadcast suspension penalties on TV organizations and 4
monetary and 3 broadcast suspension penalties on radio organizations.
The council imposed administrative fines of a total of 5 million 906
thousand 326 lira on TVs and 25,035 on radios.
In the same
period last year, TV organizations were given 19 monetary
and 19 broadcast suspension penalties. The council fined TVs 943,787
lira in total.
17 new
dismissals
Seven
reporters and nine camerapeople of CNN Türk TV, the employees of
which were made to work in containers set up in the car park due to the
coronavirus outbreak, were first put on leave and then dismissed.
Journalist-author İsmail Saymaz's program on Best FM titled, "I can
also say that" was canceled.
In the same
period last year, at least 30 journalists, columnists or
editorial staff members were either dismissed or forced to quit their
jobs as a result of the editorial transformation of the media groups
they were affiliated with. Also, the state-run TRT's administration
reported 169 experienced TRT laborers to the State Personnel
Directorate as "Employment Surplus Personnel." (BIA, 31
July 2020)
Two
journalists stood trial a day in July
Main
opposition Republican People's Party (CHP) 26th term MP Barış
Yarkadaş, who was also a former journalist himself, regularly releases
monthly reports on violations of rights in Turkey's media.
Sharing his
July 2020 report with the public today (July 31), Barış
Yarkadaş has referred to the Sacrifice Feast, which started today and
will be celebrated till August 3, and said, "This feast is a bit
bittersweet for journalists because dozens of their colleagues are in
prison."
Devoting
the report to his colleagues who have to work on the feast as
well, Yarkadaş has underlined that the pressures targeting journalists
in Turkey systematically continued in July as well. "In July, an
average of two journalists stood before the judge everyday," he has
noted.
What
happened in July?
Yarkadaş
has summarized July 2020 in terms of rights violations faced
by journalists in Turkey as follows:
• 60 journalists stood before the
judge, one journalist was detained.
• Two TV channels were blacked out
for five days each.
• Two journalists faced an
investigation.
• One newspaper was not admitted
into prison.
• Public ads of one newspaper were
cut for five days.
• A criminal complaint was filed
against one journalist.
• Two artists faced a lawsuit and
prison sentence.
• One journalist was subjected to
an armed attack.
• One journalist was sentenced 2
years, 9 months, 22 days in prison.
• One journalist faced a suit for
damages.
• Two journalists were attacked by
a group.
• One arrested journalist was kept
waiting in the detention room of a hospital.
Investigations, bans, fines...
Yarkadaş
has also listed the violations of rights faced by journalists
on a day to day basis. Some of these violations and their days are
as follows:
July 1,
2020: The Radio and Television Supreme Council (RTÜK) blacked
out broadcasters Halk TV and TELE 1 for five days each.
July 1,
2020: The Directorate of the Gaziantep Type L Closed Psion
decided to not allow daily Evrensel into prisons by alleging that it
was not one of the newspapers who had the right to receive public ads.
July 2,
2020: T24 news website Editor-in-Chief Doğan Akın was acquitted
of "knowingly and willingly aiding the organization as a non-member."
July 3,
2020: Reporting on the protests of bar associations in front of
the Parliament, Artı TV Ankara representative Sibel Hürtaş was detained.
July 4,
2020: The Press Advertisement Institution (BİK) cut public ads
of daily Evrensel over a news story entitled "CHP's Özel slams Altun
over unpermitted construction" published on the newspaper on April 16.
July 4,
2020: The Parliamentary Speaker's Office filed a criminal
complaint against columnist Yılmaz Özdil on charges of "publicly
degrading the Parliament" and "inciting the public to enmity and
hatred."
July 6,
2020: Presidential Communications Director Fahrettin Altun
filed a suit for damages of 250 thousand Turkish Lira (TRY) against
daily Cumhuriyet over a news report entitled "There is illegal
construction at the Bosphorus" about his house in Kuzguncuk, İstanbul.
July 7,
2020: A lawsuit was filed against actors Metin Akpınar and
Müjdat Gezen on charge of "insulting the President." They are now
facing four to eight years in prison each.
July 13,
2020: Arrested in Silivri Prison, journalist Murat Ağırel
announced that he was kept waiting at the detention room of the prison
hospital for 5.5 hours.
July 14,
2020: An investigation was launched against Nurcan Kaya, a
columnist for Artı Gerçek news website, charging her with
"propagandizing for the organization."
July 14,
2020: An investigation was launched against journalist Can
Özçelik from daily Sözcü over his news story "the FETÖ exchange."
July 16,
2020: Journalist Gökhan Balcı was subjected to an armed attack
while he was leaving his house in Çekmeköy, İstanbul in morning hours.
July 16,
2020: While journalist Deniz Yücel was acquitted of "inciting
the public to enmity and hatred," he was sentenced to 2 years, 9 months
and 22 days in prison for "propagandizing for the organization." A
criminal complaint was filed against Yücel on charge of "insulting the
President" and as per the Article 301 of the Turkish Penal Code (TCK).
July 17,
2020: Mezopotamya Agency reporter Ayşe Sürme and Jinnews
reporter Öznur Değer were battered by a group during news follow-up.
July 22,
2020: Journalist Rojhat Doğru faced a 41-page indictment
charging him with "membership of a terrorist organization" for having
sent 2,000 Turkish Lira (TRY) to an arrestee.
July 24,
2020: Upon the application of the Muş Provincial Directorate
of Family, Labor and Social Services, a broadcast and publication ban
was imposed on the news regarding Fatma Altınmakas, a woman who was
sexually assaulted by the brother of the man whom she was married to
and was killed by the man that she was married to.
July 24,
2020: The Ankara 8th Penal Judgeship of Peace imposed an
access block on four news about Minister of Treasury and Finance Berat
Albayrak published on daily Sözcü, T24, Odatv and Toplumsal Haber news
websites on the ground that they "violated his personal rights."
July 25,
2020: The access block on sendika.org is still in effect
despite a Constitutional Court ruling dated March 2020. Making a
statement about the issue, sendika org has said that it has been 136
days since the Constitution Court ruling of right violation.
(BIA, 31 July 2020),
Indictment against journalist Rawîn Stêrk five
months after his arrest
İstanbul
Chief Public Prosecutor's Office has filed an indictment
against Rûdaw reporter Rawîn Stêrk, who was arrested on March 6 while
reporting on the situation of refugees on Turkey-Greece border in
Edirne after Turkey announced that it opened the border to Europe.
In its
indictment filed five months after his arrest, journalist Stêrk
is now facing the charges of "propagandizing for a terrorist
organization" and membership of an armed terrorist organization."
The two
pages of three-page indictment prepared by Prosecutor Edip
Şahiner are allocated to the establishment of the Kurdistan Workers
Party (PKK) and the Kurdish Communities Union (KCK), their history and
how their structure and organization have changed over the years.
Edip
Şahiner was also the prosecutor of Gezi Trial, where 16
defendants, including Osman Kavala, were put on trial for "attempting
to overthrow the government of Republic of Turkey."
Demanding
aggravated life sentence for Osman Kavala, Yiğit Aksakoğlu
and Mücella Yapıcı and prison sentences of up to 20 years for six
defendants, he appealed against the ruling after the defendants were
acquitted.
'Rûdaw' not
mentioned in the indictment
The
indictment of the prosecutor has indicated that the Anti-Terror
Bureau of the İstanbul Security Directorate took an action against
Stêrk in 2013, accusing him of "establishing, leading and being a
member of an armed terrorist organization." It has also noted that
the Adana Anti-Terror Bureau also took action against him in 2008,
charging him with "propagandizing for the PKK/KCK terrorist
organization."
It has also
alleged that before he was arrested, Stêrk was a reporter
for Roj TV and DİHA, "which are broadcasting in the name of PKK," he
was making news for these media outlets and got on Roj TV on the phone.
The
indictment has not mentioned that he is a reporter for Rûdaw.
The news
photos, archive photos and images in their cameras and digital
materials that they had with they when they were detained were also
considered criminal evidence for "propagandizing for the organization."
Prosecutor
demands penalization
In the
"legal evaluation and conclusion" part of the indictment,
prosecutor Şahiner has noted that "...when the social media posts of
the suspect, the findings acquired from the examination of digital
materials that the suspect had on him and his activities in media
outlets engaging in activities in the name of terrorist organization
are evaluated as a whole, it has been understood that the suspect acted
in a de facto and organic bond with the organization within the frame
of PKK terrorist organization's ideologies, thereby committing the
charged offense of membership of a terrorist organization as per the
Article 314/2 of the Turkish Penal Code (TCK) and the offense of
propagandizing for a terrorist organization in a repetitive manner as
per the Article 7/2 of the Anti-Terror Law no. 3713..."
Accordingly,
the indictment has demanded that journalist Rawîn Stêrk be
penalized on the offenses charged.
His
attorney requested his release
After the
indictment was prepared, Özcan Kılıç, the attorney of Stêrk,
has requested his release on the ground that, in contrast with the
"organization membership" charge brought by the prosecutor's office,
the court arrested him on charge of "propagandizing for the
organization."
Noting that
the allegation of "organization membership" mentioned in
the indictment is not based on concrete evidence or the article of the
law, Kılıç has underlined that the investigation dated 2013 was cited
as the reason for his arrest and, as there is already a file of this
investigation, arresting Stêrk based on this file means filing
repeating lawsuits. (BIA, 30 July 2020)
Kurdish
Question / Question kurde
Les habitants assoiffés de
Hassaké accusent Ankara de couper les vannes
Devant son domicile du nord-est de la Syrie, Cheikha Majid raconte que
sa vie est devenue une quête interminable pour trouver de l'eau, depuis
que la Turquie s'est emparée d'une station de pompage d'eau potable
alimentant sa ville.
"Je passe mon temps à courir après des camions-citernes", résume cette
grand-mère de 43 ans, qui souffre des pénuries d'eau depuis des mois à
Hassaké, ville sous contrôle de l'administration semi-autonome kurde.
"Parfois, je dois quémander de l'eau à mes voisins", ajoute-t-elle.
L'inquiétude est d'autant plus vive que 394 cas de contamination au
nouveau coronavirus --dont 26 décès-- ont été recensés dans les zones
kurdes, dont des dizaines à Hassaké.
Les habitants de la région paient le prix fort d'un nouveau bras de fer
entre les forces turques et les Kurdes.
L'armée turque et ses supplétifs syriens occupent depuis 2019 une bande
frontalière de 120 kilomètres en Syrie, y compris la station d'Allouk
qui fournit de l'eau potable à 460.000 personnes.
Pour les responsables kurdes et des analystes, Ankara utilise l'eau
comme outil de pression afin d'obtenir davantage de courant électrique,
fourni par les Kurdes, dans les zones qu'elles a conquises.
La Turquie dément. Le ministère turc de la Défense a encore affirmé le
6 août que la station d'Allouk faisait l'objet de travaux de
maintenance et qu'Hassaké était toujours approvisionnée en eau.
Non, ont répliqué les Kurdes, inondant les réseaux sociaux de photos,
avec commentaires à l'appui, assortis du mot-dièse "La soif étrangle
Hassaké".
Les organisations humanitaires ont maintes fois mis en garde contre
l'utilisation de l'eau à des fins politiques ou militaires au détriment
des civils.
Et l'ONU a tiré la sonnette d'alarme dès le mois de mars, avertissant
de retombées sanitaires et humanitaires graves.
Damas a aussi accusé lundi Ankara d'utiliser l'eau comme une "arme
contre les civils syriens".
- 21 jours sans eau -
En août, les robinets sont restés à sec pendant 21 jours.
"La plupart du temps, nous nous baignons dans l'eau salée" des puits
pour maintenir une hygiène de base, raconte Cheikha, qui vit avec ses
sept enfants et deux petits-enfants.
Dans les rues étroites, des femmes et des enfants portent des bidons
vides en attendant des livraisons d'eau. Une jeune fille remplit un
réservoir sur un toit avec un long tuyau relié à un camion-citerne.
"Cette fois, cela a vraiment duré longtemps", déplore Mohamad Khatar,
un habitant âgé. "Nous n'avons rien à voir avec la politique, tout ce
que nous voulons, c'est manger du pain, boire de l'eau et travailler".
Ankara a coupé les vannes à huit reprises depuis l'automne, selon les
Kurdes.
"Ils occupent nos terres et maintenant ils nous coupent l'eau", se
lamente Saleh Fattah, 45 ans.
Les forces kurdes ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe
Etat islamique en Syrie, aux côtés des Etats-Unis, mais Ankara les
qualifie de "terroristes" pour leurs liens avec le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une guérilla sanglante en
Turquie depuis les années 1980.
Selon les responsables kurdes, un accord prévoyait après la dernière
offensive qu'Ankara alimente la région en eau en contrepartie de
l'acheminement du courant par les Kurdes.
Mais les pressions vont depuis crescendo pour "demander plus
d'électricité", déplore Suzdar Ahmad, co-directeur de l'autorité
hydraulique au sein de l'administration kurde.
- "Interminables" négociations -
"Depuis que les Turcs occupent Ras al-Ain, il y a eu d'interminables
cycles de négociations sur les coupures d'eau", ajoute Aheen Sweid,
codirectrice de l'autorité de l'énergie.
Cette fois, les Kurdes ont décidé de répliquer: le 13 août, ils ont
coupé le courant dans cette région, indique-t-elle.
Les deux parties ont fini par négocier un accord via la Russie
prévoyant un retour à la normale dès lundi à Hassaké.
Pour l'analyste Nicholas Heras, "s'emparer de la station d'Allouk était
l'un des principaux objectifs de la campagne militaire turque" en
octobre 2019.
"La Turquie veut utiliser l'eau comme moyen de pression pour retourner
la population locale (...) contre les Forces démocratiques syriennes",
alliance dominée par les combattants kurdes.
Et le rapport de force est largement à l'avantage d'Ankara qui a la
"capacité de couper indéfiniment l'eau à plus d'un demi-million de
personnes", explique-t-il. (AFP, 25 août
2020)
Le
PKK abat un hélicoptère turc au Kurdistan irakien
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé lundi avoir
abattu un hélicoptère turc dans le
Kurdistan irakien, en représailles à la mort d'un de ses commandants
aux côtés de deux hauts-gradés irakiens la semaine dernière.
Le maire de Kani Massi, la localité où l'hélicoptère s'est écrasé le
long de la frontière avec la Turquie, a confirmé le crash d'un appareil
turc à l'AFP.
"Nos forces ont mené une opération contre des hélicoptères Sikorsky
(...) et ont abattu l'un des appareils turcs", indique un communiqué
des Forces de défense du peuple, branche armée du PKK.
"Dix minutes après le crash du premier hélicoptère, un autre a été
touché et forcé de rebrousser chemin", ajoute le texte.
Serbest Aqraoui, le maire de Kani Massi, a assuré à l'AFP ne pas
pouvoir confirmer cette seconde cible ni l'étendue des dégâts, tant
l'accès à la zone des combats est réduit.
"Cette opération a été menée en mémoire du martyr Akid Karzan et des
deux officiers irakiens tués dans un raid aérien de l'armée
d'occupation turque", précise le communiqué.
Il n'a pas été possible dans l'immédiat d'obtenir une réaction des
responsables turcs.
Mardi dernier, un drone turc a visé une réunion entre commandants
des
garde-frontières irakiens et du PKK au Kurdistan, tuant deux
haut-gradés irakiens, un soldat et un commandant du PKK.
Bagdad a vivement protesté auprès d'Ankara. Mais la Turquie,
inflexible, poursuit ses raids aériens et terrestres, assurant devoir
se charger elle-même de bouter le PKK hors d'Irak tant Bagdad "détourne
le regard" des actions d'un groupe qu'elle considère, à l'instar des
Etats-Unis et de l'Union européenne, comme "terroriste".
L'Irak, de son côté, tente de mobiliser pays arabes et européens pour
forcer Ankara à se retirer de son sol, où depuis 25 ans, elle a
consolidé des positions militaires, pour contrer le PKK, qui lui aussi
a multiplié les bases au Kurdistan d'Irak. (AFP, 17 août
2020)
Mesopotamia Cultural Center evicted from its
building by force
The İstanbul Mesopotamia Cultural Center (MKM), a Kurdish culture and
art center in Tarlabaşı Neighborhood, has been evicted from its
building by force. As the time given to the center to leave the
building expired today (August 20), the building was blockaded by the
police.
As reported by daily Yeni Yaşam, after the workers of the center took
their necessary staff from the building and left, they made a statement
for the press in front of the building. The statement was also attended
by Peoples' Democratic Party (HDP) İstanbul MP Hüda Kaya, HDP Central
Executive Committee member Ferhat Encü, HDP İstanbul Co-Chair Elif
Bulut and Kurdish Studies Association Co-Chair Eyüp Subaşı.
'They are taking our building from us'
MKM artist Hüseyin İldan (Genim), one of the founders of the Koma Çiya
music band, has said that they have been doing their cultural and
artistic activities in this building for years now despite all types of
hardships, underlining that the right of millions of Kurds to express
themselves in their own language, culture and arts has been usurped.
"But they take this right from us. They take our building from us by
force," İldan has noted and underlined that "they will keep on with
their activities now and from now on despite all types of attacks."
'A forced eviction means seizure'
Taking the floor after İldan, HDP MP Hüda Kaya has also underlined that
the forced closure of the MKM, which has been engaging in arts and
culture in İstanbul for years, is both illegal and unlawful.
HDP MP Kaya has stressed that the forced eviction of the building means
seizure and briefly added the following:
"We will keep making statements that criticize you and take off your
masks. We will keep on doing our music and art that object to you and
raise this objection, awaken and raise awareness of the society. We
will keep doing our music and art wherever we are. This government had
better write this down somewhere: We will not surrender to the rule of
oppression."
Tenants were not informed
In 2019, a tender was lodged by the Directorate General of Foundations
for the building for 3 times without informing the tenants though they
had rent contracts. Informed about the tender by different means, the
MKM bidded in three tenders and won two of them. However, the
Directorate cancelled these tenders, saying "There was not enough
competition.
Handed over to Beyoğlu Sub-Governor's Office, the building will be
given to the ruling Justice and Development Party's (AKP) Beyoğlu
Municipality.
About the Mesopotamia Cultural Center (MKM)
It was established by a group of intellectuals and artists, including
writer, poet and journalist Musa Anter, sociologist and writer İsmail
Beşikçi and artist Ali Temel, in İstanbul on September 27, 1991.
Engaging in Kurdish cultural and artistic works and activities, the MKM
has been active for 20 years with a perspective of "free life,
revolutionary art."
Producing cultural and artistic works in different disciplines such as
theater, cinema, music, folk dances and contemporary dance, the MKM has
undertaken the mission of being the voice, language and color of the
peoples in Mesopotamia, Anatolia and the Middle East. (BIA, 20 August 2020)
Deux hauts gradés tués par un drone
turc, Bagdad proteste vivement
Bagdad a annulé une visite d'un ministre et convoqué l'ambassadeur turc
après qu'un drone turc a tué mardi deux hauts gradés irakiens dans le
nord du pays où Ankara estime être dans son droit en bombardant des
positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, opposition kurde
en Turquie).
Depuis que la Turquie a lancé en juin son opération "Griffes du Tigre"
au Kurdistan irakien, les deux voisins n'ont cessé de s'opposer --sur
le plan diplomatique-- au sujet des frappes aériennes et de l'incursion
terrestre de commandos turcs.
Mardi, la mort pour la première fois de commandants des forces
régulières irakiennes a suscité des mesures plus drastiques: le
ministère des Affaires étrangères a annoncé que Bagdad ne voulait plus
recevoir jeudi le ministre turc de la Défense.
En outre, le ministère a ajouté que l'ambassadeur turc à Bagdad serait
de nouveau convoqué --pour la troisième fois depuis juin-- et se
verrait remettre "une lettre de protestation comprenant des termes
forts pour dire que l'Irak refuse catégoriquement les agressions et les
violations" d'Ankara.
La présidence irakienne a, elle, dénoncé "une violation dangereuse de
la souveraineté de l'Irak", appelant Ankara à "cesser toutes ses
opérations militaires".
Invariablement Ankara assure lutter contre le PKK qu'elle considère
comme une organisation "terroriste" à l'instar des Etats-Unis et de
l'Union européenne.
Si l'Irak dénonce l'opération turque, en réalité, le PKK est aussi un
ennemi pour Bagdad et un rival pour Erbil, qui, tous deux, ne veulent
pas se mettre à dos l'allié turc, principal partenaire économique de
l'Irak et poids lourd régional.
Le Kurdistan d'Irak, lui, ne peut pas se prononcer frontalement contre
un groupe qui entend porter la cause kurde, la même qu'Erbil a défendu
pour obtenir son autonomie en 1991. Mais dans le même temps, le PKK,
qui ne le reconnaît pas comme un gouvernement kurde, lui fait
concurrence sur son propre terrain.
- Postes militaires turcs -
La Turquie possède depuis 25 ans une dizaine de postes militaires au
Kurdistan irakien. Autant de positions qu'elle n'entend pas perdre et
auxquelles elle aurait même ajouté de nouvelles implantations, selon
des sources kurdes.
Mardi, c'est un drone turc qui a frappé dans la région de Pradost, aux
confins de l'Irak, de la Turquie et de l'Iran, dans le nord de la
province d'Erbil.
Deux hauts gradés irakiens, à la tête de bataillons de
gardes-frontières, ont été tués avec un chauffeur alors qu'ils se
trouvaient à bord d'un véhicule, a indiqué l'armée irakienne qui
dénonce "une agression turque flagrante".
Ils sortaient, selon Ihssane Chalabi, maire de la localité proche de
Sidakan, d'une "réunion entre des commandants des gardes-frontières
irakiens et des combattants du PKK".
Des témoins ont rapporté que des accrochages avaient eu lieu dans la
matinée entre combattants du PKK et forces irakiennes. La réunion visée
par le drone avait été convoquée en urgence pour tenter de calmer les
tensions, selon des sources locales.
Depuis le début mi-juin de "Griffes du tigre", au moins cinq civils ont
été tués, tandis qu'Ankara a annoncé la mort de deux de ses soldats et
le PKK et ses alliés de dix combattants et partisans. (AFP, 11 août
2020)
Offensive turque au Kurdistan d'Irak: Le PJAK
annonce 9 morts dans ses
rangs
Une formation kurde liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK,
opposition kurde en Turquie) a annoncé lundi la mort de sept de ses
combattants et deux de ses partisans dans des frappes turques au
Kurdistan d'Irak.
Le Parti pour une vie libre du Kurdistan (PJAK), une formation de
Kurdes iraniens opposés au régime de Téhéran et qui dispose de bases au
Kurdistan irakien, a affirmé que ces personnes ont été tuées "le 7 août
lors de frappes aériennes turques".
Le 4 août, des frappes "menées par des drones" cette fois, ont entraîné
"d'importants dégâts matériels et des incendies", sans faire de
victimes, dans la même région de Charbazher, au nord de Souleimaniyeh,
frontalière de l'Iran, précise le communiqué du PJAK.
Erbil, capitale du Kurdistan irakien, est actuellement dans une
position inconfortable. D'une part, le Kurdistan autonome irakien se
présente comme le prolongement naturel de la région semi-autonome kurde
de Syrie et un exemple pour les Kurdes de Turquie et d'Iran.
Mais d'autre part, il est régulièrement le théâtre de bombardements
contre des positions du PKK et de ses alliés syriens et iraniens sur
son sol.
En dépit des protestations des autorités irakiennes, la Turquie
continue à lutter contre le PKK qu'elle considère comme "terroriste",
comme les Etats-Unis et l'Union européenne.
Mi-juin, Ankara a ainsi lancé une nouvelle campagne au Kurdistan
irakien, "Griffes du tigre", avec frappes aériennes et commandos
héliportés pour opérer au sol.
Au moins cinq civils ont déjà péri dans ces violences, tandis qu'Ankara
a annoncé la mort de deux de ses soldats et le PKK d'un de ses
combattants. (AFP, 10 août
2020)
Le
Conseil de l'Europe "exhorte" Ankara à
autoriser les visites à Öcalan
Le Conseil de l'Europe "exhorte" les autorités turques à autoriser les
visites des familles et des avocats des détenus de l'île-prison
d'Imrali (nord-ouest de la Turquie) parmi lesquels le chef historique
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan, dans un
rapport publié mercredi.
Le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) du Conseil
appelle Ankara "à prendre les mesures nécessaires pour garantir que
tous les détenus de la prison d'Imrali puissent effectivement, s'ils le
souhaitent, recevoir la visite de leurs parents et avocats".
Le Comité exhorte également une nouvelle fois la Turquie "à procéder à
une révision complète du régime de détention appliqué aux détenus
condamnés à la réclusion à perpétuité aggravée" et à réviser sa
législation en ce sens.
Dans son rapport, le CPT "se félicite" toutefois que le 2 mai 2019,
Abdullah Öcalan ait "obtenu la première visite de deux de ses avocats
depuis juillet 2011", précisant que, selon les autorités turques, "des
visites d'avocats ont également eu lieu les 22 mai, 12 juin, 18 juin et
7 août 2019". Mais il déplore que depuis lors, "toutes les demandes
(...) aient apparemment été rejetées".
Outre le leader du PKK, la prison de haute sécurité d'Imrali abrite
trois autres prisonniers qui, selon le CPT, ont "indiqué être traités
correctement par le personnel" pénitentiaire.
Le service de santé de la prison a laissé "une fois de plus, une
impression favorable" à la délégation du CPT qui s'est rendue du 6 au
17 mai 2019 en Turquie, le Comité estimant que "les conditions
matérielles de détention sont restées globalement satisfaisantes pour
tous les détenus" d'Imrali.
Toujours selon le rapport, la délégation qui s'était également rendue
dans de nombreuses autres prisons, commissariats de police et casernes
de gendarmerie à travers le pays a en revanche "enregistré un nombre
considérable d'allégations de recours excessif à la force et/ou de
mauvais traitements physiques par des policiers et des gendarmes".
Parmi de nombreuses autres recommandations, le CPT "réitère" ainsi son
souhait qu'un "message clair et ferme de +tolérance zéro+ des mauvais
traitements soit adressé à tous les responsables de l'application des
lois par le plus haut niveau politique, à savoir le Président de la
République" turc.
Figure de la rébellion kurde en Turquie, Abdullah Öcalan, 72 ans, a été
capturé le 15 février 1999, puis condamné à mort le 29 juin 1999 pour
trahison et tentative de diviser le pays. Sa condamnation a toutefois
été commuée en 2002 en réclusion à perpétuité après l'abolition de la
peine de mort. (AFP,
4 août
2020)
Minorités
/ Minorities
L'église de Saint-Sauveur-in-Chora
à Istanbul transformée en mosquée
Après avoir transformé en mosquée l’ancienne basilique
Sainte-Sophie
d’Istanbul, le président islamiste turc Recep Tayyip Erdogan a décrété
le 20 août 2020 le même sort pour un autre monument célèbre de l’art
byzantin: l’église de Saint-Sauveur-in-Chora à Istanbul.
Connue du grand public sous le nom de Kariye Camii (Mosquée Kariye),
musée depuis 1948, l’église de Saint-Sauveur-in-Chora du XIe siècle
figure comme Sainte-Sophie sur la Liste du patrimoine mondial de
l’UNESCO.
Les islamistes turcs ont déjà
retransformé en mosquées diverses églises historiques, comme
en 2011 l’église Sainte-Sophie, alors un musée, à Iznik (anciennement
Nicée), où se tint en 787 le second Concile de Nicée.
Selon Bulletin de Cath-Info du 6 août 2020, les fines mosaïques et ses
fresques de l’église de Saint-Sauveur-in-Chora, datant en grande partie
des XIIIe et XIVe siècles, représentent différentes étapes de la vie de
Jésus, de Marie, divers saints de l’Eglise et d’importants personnages
de l’époque byzantine. Ce monument, bâti au XIe siècle en forme de
croix grecque, est considéré comme un des plus beaux exemples d’église
byzantine.
Ce monument, situé dans le district stambouliote d’Edirnekapi
(anciennement ‘Porte d’Andrinople’) fut un monastère orthodoxe jusqu’au
XVème siècle. Cette église abrita, lors du siège par Mehmet II en 1453,
une icône de la Vierge censée protéger la capitale byzantine des
assaillants ottomans. Mais l’église fut pillée, l’icône détruite, avant
d’être transformée plus tard en lieu de culte musulman.
Les superbes mosaïques de Saint-Sauveur-in-Chora furent alors
recouvertes de chaux quand l’église fut convertie en mosquée entre 1495
et 1511 par l’eunuque Atik Ali Pacha, grand vizir de Beyazit II,
huitième sultan ottoman. Un minaret fut ajouté à l’édifice.
Passée largement inaperçue – sauf en Russie, mais surtout en Grèce
voisine, qui veille sur le patrimoine byzantin présent sur sol turc –
une décision de novembre 2019 du Conseil d’Etat turc (le Danıştay)
réaffectait Saint-Sauveur-in-Chora au culte musulman. Le Danıştay
abrogeait ainsi l’ordonnance de 1945 transformant l’ancienne église
byzantine en musée.
Chef du parti islamo-conservateur, le Parti de la justice et du
développement (AKP), le «sultan» Erdogan porte depuis des années
l’ambition de récupérer Sainte-Sophie, qui fut pendant un millénaire la
plus grande basilique chrétienne dans le monde et, avant la conquête
ottomane, le siège du Patriarcat oecuménique, sachant qu’une telle
mesure fortifierait sa base électorale dans les milieux islamistes.
Sans oublier qu’il s’est senti humilié l’an dernier par son pire revers
électoral en 17 ans: la défaite de son candidat à la mairie d’Istanbul,
l’ancien Premier ministre Binali Yildirim, de l’AKP.
La «prise» de Sainte-Sophie sonne pour Erdogan comme une revanche, lui
qui fait vibrer à chaque occasion la fibre nationaliste turque,
affirmant que «l’ouverture au culte de la mosquée Sainte-Sophie est une
question interne de la Turquie», que c’est «le symbole de la conquête
d’Istanbul, là où le sultan ottoman Mehmet II le Conquérant a fait la
première prière du vendredi après avoir conquis la ville!»
«Sainte-Sophie et Kariye Camii (monastère de Chora, ndlr) sont la
propriété de la Turquie, et toute décision les concernant relève des
affaires intérieures de la Turquie. Les décisions prises ou à prendre
ne relèvent pas de la responsabilité des autres pays», a martelé pour
sa part Hami Aksoy, porte-parole du ministère turc des Affaires
étrangères.
Il répondait ainsi aux «graves inquiétudes» américaines exprimées dans
le rapport 2020 de la Commission des Etats-Unis pour la liberté
religieuse dans le monde (USCIRF), qui a placé la Turquie sur sa Liste
de surveillance spéciale (SWL). Et le ministre turc des Affaires
étrangères Mevlüt Çavuşoğlu, cofondateur de l’AKP, de marteler à son
tour que Kariye Camii, tout comme Sainte-Sophie, «ce n’est pas
l’affaire d’autres pays, c’est une question de souveraineté nationale!»
(Info-Turk, 21 août 2020)
Armenian
cemetery in Ankara 'damaged by treasure
hunters, contractors'
Peoples' Democratic Party (HDP) MP Garo Paylan has submitted a
parliamentary question to Minister of Culture and Tourism Mehmet Nuri
Ersoy about the photos showing the damage on an Armenian cemetery in
Sincan, Ankara, the capital.
He noted that the Stanoz Armenian Cemetery was declared a protected
area in the 1990s and added, "This area's loot by treasure hunters and
contractors deeply upset the Armenian community in Turkey and all our
conscious citizens."
He asked the following questions to the minister:
Why don't you protect Ankara Stanoz Armenian Cemetery?
Do you have a plan to protect the numerous Armenian cemeteries in the
country?
Have you had an attempt to catch the treasure hunters, who loot the
Stanoz Armenian Cemetery?
Stanoz Armenian Cemetery
Located in the Zir Valley in the Sincan district's Yenikent
neighborhood, the cemetery has a second-degree protection area status.
A part of the cemetery, which has agricultural lands next to it is also
used as a picnic area. The barbed wires put by the Sincan Municipality
to protect the cemetery are removed and cemetery's land is added to the
land of the vineyard houses in the valley.
The barbed wires around the cemetery pulled by the Sincan Municipality
in recent years have been removed and added to the land of the vineyard
houses built in the valley.
Photographs of human bones coming out of places dug by treasure hunters
in the cemetery have been seen on social media many times. (BIA, 20 August 2020)
Politique
intérieure/Interior Politics
'Is the new police unit authorized to
track dissidents?'
Main opposition Republican People's Party (CHP) İstanbul MP Sezgin
Tanrıkulu has submitted a parliamentary question about a new police
unit established in İstanbul.
The İstanbul Reinforcement Ready Forces Directorate was founded with a
Presidential Decree by Recep Tayyip Erdoğan on August 20.
The new unit will directly report to the General Directorate of
Security rather than the İstanbul Provincial Security Directorate. The
general directorate stated on Saturday (August 22) that the
reinforcement force will help the authorities taking measures "in every
kind of social events," and participate in search and rescue operations.
The first Reinforcement Ready Forces Directorate was founded in 2018 in
Ankara, the capital.
Minister of Interior Süleyman Soylu had said the new unit would prevent
"time loss" and "save costs" for the security units.
MP Tanrıkulu asked Minister of Interior Süleyman Soylu, "What is the
purpose of the establishment of the Reinforcement Ready Forces
Directorate?" and "In what ways does it differ from the purpose of
establishment and the field of work of the riot police?"
He asked whether the allegations that the reinforcement unit will be
authorized to track citizens and politicians who are against the
Justice and Development Party (AKP) government were true.
Tanrıkulu also asked the following questions:
"How many police officers have been assigned under the Reinforcement
Ready Forces Directorate?
"From which areas of expertise are the personnel to be assigned
selected?
"Will there be a public statement about all the allegations mentioned?"
(BIA,
24 August 2020)
Les
ambitions d'Erdogan mettent de l'eau dans
le gaz
Forages gaziers unilatéraux, discours martial, déploiement de navires
militaires: les démonstrations de force de la Turquie en Méditerranée
orientale s'ancrent dans une stratégie baptisée "patrie bleue" visant à
établir sa souveraineté sur des zones disputées.
Craignant d'être exclu du partage des immenses réserves de gaz naturel
de la région, Ankara a déployé le 10 août des bâtiments de guerre dans
une zone revendiquée par la Grèce, provoquant une escalade des tensions
avec Athènes et l'inquiétude de l'Europe.
Signe que la crise n'est pas finie, le président Recep Tayyip Erdogan,
galvanisé par la découverte d'un important gisement gazier en mer
Noire, a annoncé vendredi que son pays allait accélérer les recherches
en Méditerranée orientale.
Ce "n'est pas seulement un combat pour nos droits, mais un combat pour
notre avenir" qui se joue, a résumé M. Erdogan. "La défense de notre
+patrie bleue+ est aussi importante que celle de notre territoire",
a-t-il ajouté.
Théorisée par le contre-amiral Cem Gürdeniz, la "patrie bleue" est une
doctrine qui encourage Ankara à imposer sa souveraineté sur une zone de
462.000 km2 en mer Noire, Egée et Méditerranée.
Elle est jugée nécessaire à "sa prospérité, sa sécurité et, même, son
bonheur", explique à l'AFP le militaire aujourd'hui retraité.
Si M. Gürdeniz a créé l'expression "patrie bleue" en 2006, M. Erdogan
ne l'utilise que depuis quelques mois, dans un contexte d'exacerbation
du sentiment nationaliste après une tentative de putsch en 2016.
- L'île de la discorde -
Réfutant toute accusation d'expansionnisme, la Turquie soutient qu'elle
ne réclame que ce qui lui revient de droit face aux revendications
maritimes de la Grèce et de Chypre qu'elle juge démesurées.
Ankara rejette notamment toute prétention des îles grecques situées au
large des côtes turques à une zone économique exclusive, estimant que
cela reviendrait à "emprisonner la Turquie à l'intérieur de ses
rivages".
La petite île grecque de Kastellorizo, située à deux kilomètres au
large d'Antalya (sud), cristallise la colère turque.
Selon Athènes, les eaux entourant cette île sont sous souveraineté
grecque, ce qui priverait Ankara de dizaines de milliers de km2 de mer
riche en gaz.
"C'est risible", s'esclaffe le contre-amiral Gürdeniz, ajoutant, visage
sérieux: "C'est une ligne rouge".
C'est précisément au sud de ce territoire que la Turquie a déployé ses
navires le 10 août.
La découverte d'importants gisements gaziers ces dernières années n'a
fait qu'aggraver un différend ancien qui empoisonne les relations entre
Ankara et ses voisins grec et chypriote.
- "Enchères" -
"C'est un problème que la plupart des gouvernements de la région ont
délibérément ignoré, car trop difficile à régler", souligne Muzaffer
Senel, enseignant en relations internationales à l'Université Sehir à
Istanbul.
L'emboîtement d'îles grecques dans le littoral turc et la rivalité
entre Ankara et Athènes "rendent la situation extrêmement complexe",
abonde Felicity G. Attard, spécialiste de droit maritime international
à l'Université de Malte.
La partition de Chypre complique aussi l'équation, selon elle : au
nord, se trouve une République turcophone non-reconnue par la
communauté internationale, qui revendique une zone économique exclusive
admise uniquement par Ankara.
Mais pour M. Senel, la Turquie est consciente que ses revendications
maritimes sont inacceptables pour la Grèce. Et si M. Erdogan défend
publiquement sa "patrie bleue", c'est pour "annoncer sa position de
départ avant des négociations".
"La +patrie bleue+ n'est pas un objectif réaliste", note un diplomate
occidental, jugeant qu'Ankara "fait monter les enchères avant des
tractations".
- "Situation volatile" -
Pour les experts, les coups de force de la Turquie traduisent aussi son
isolement en Méditerranée orientale, où elle est en froid avec presque
tous ses voisins.
Pour donner du poids à ses revendications, Ankara a signé, en novembre
2019, un accord de délimitation maritime avec le gouvernement officiel
libyen en échange d'une aide militaire, suscitant la colère d'Athènes.
Ankara investit aussi de façon importante dans la marine et doit mettre
en service son premier porte-hélicoptères d'ici la fin de l'année.
"La situation est volatile et toute erreur de calcul pourrait avoir de
graves conséquences", note le diplomate occidental.
M. Erdogan "est pragmatique et sait que prolonger les tensions serait
mauvais" ajoute-t-il, en citant la menace de sanctions économiques.
Mais selon M. Gürdeniz, Ankara défendra ses revendications maritimes
coûte que coûte. "Même si des sanctions ou un embargo sont imposés à la
Turquie, elle n'abandonnera pas". (ANF, 23 août 2020)
Forces
armées/Armed Forces
Manoeuvres militaires rivales en Méditerranée
orientale
Malgré les appels à la désescalade, des manoeuvres militaires rivales
ont eu lieu mercredi en Méditerranée orientale, dans un contexte de
tensions croissantes entre la Turquie et la Grèce, toutes deux membres
de l'Otan, qui se disputent des zones maritimes riches en hydrocarbures.
D'un côté, des navires de guerre turcs ont procédé à des exercices
*avec un destroyer américain, selon le ministère turc de la Défense.
De l'autre, "Chypre, la Grèce, la France et l'Italie se sont mises
d'accord pour déployer une présence commune en Méditerranée orientale
dans le cadre de l'Initiative quadripartite de coopération (QUAD)", a
annoncé le ministère grec de la Défense.
Ces manoeuvres ont commencé mercredi et doivent durer jusqu'à vendredi
dans le sud et le sud-ouest de Chypre, selon une source militaire.
Elles interviennent en plein accroissement des tensions entre la
Turquie et la Grèce en Méditerranée orientale, où la découverte
d'importants gisements gaziers ces dernières années a aggravé des
disputes anciennes entre ces deux pays voisins concernant leurs
frontières maritimes.
Depuis le 10 août, le bâtiment sismique turc Oruç Reis accompagné d'une
escorte navale se trouve dans cette zone, provoquant l'ire d'Athènes
qui a répliqué en envoyant sur place des bâtiments.
La France a averti Ankara que la Méditerranée orientale ne pouvait pas
constituer "un terrain de jeu" pour des "ambitions" nationales.
"Le respect du droit international doit être la règle et non
l'exception", a déclaré la ministre française des Armées Florence Parly
dans un tweet.
En dépit des appels à la désescalade en provenance de l'Europe, des
Etats-Unis et de l'Otan, le président turc Recep Tayyip Erdogan a
aussitôt tenu dans un discours des propos au vitriol.
Il a averti que la Turquie ne ferait "aucune concession" pour défendre
ses intérêts gaziers en Méditerranée orientale, appelant ses
"interlocuteurs" à "se garder de toute erreur" qui mènerait à leur
"ruine", dans une allusion à la Grèce qu'il n'a pas nommée.
- Athènes sur "le qui-vive" -
"Nos forces armées restent sur le qui-vive", a de son côté prévenu le
Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis devant le parlement, "la
Grèce est aussi forte sur le terrain qu'elle l'est dans le dialogue".
Le gouvernement grec attend que du président Erdogan qu'il "montre ce
qu'il a dit à nos partenaires européens (...) c'est-à-dire qu'il amorce
une désescalade dans sa rhétorique et dans ses actes", selon son
porte-parole Stelios Petsas.
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg s'est dit "préoccupé
par la situation en Méditerranée orientale", exhortant lui aussi à "la
désescalade" et au "dialogue".
"Nous devons trouver un moyen de régler cette situation (...) sur la
base de l'esprit de solidarité entre alliés et du droit international",
a-t-il lancé.
Pour le ministère chypriote de la Défense, "les tensions et les
tentatives de déstabilisation en Méditerranée orientale (...) ont
atteint leur pic".
Dans le cadre de sa mission de médiation entre Ankara et Athènes, le
chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, avait prévenu mardi que
"la moindre étincelle pouvait conduire à une catastrophe".
"Personne ne veut régler ce différend par des moyens militaires", avait
souligné le ministre allemand, dont le pays assure la présidence
tournante de l'UE.
La petite île grecque de Kastellorizo, située à deux kilomètres des
côtes turques, cristallise la colère d'Ankara.
Selon Athènes, les eaux l'entourant sont sous souveraineté grecque, ce
qui priverait Ankara de dizaines de milliers de km2 de zones maritimes
riches en gaz.
Ankara réclame "un partage équitable des eaux en Méditerranée" et s'est
dit prêt mardi à "un dialogue sans conditions préalables" avec la
Grèce, qui, pour sa part, s'est dite disposée à dialoguer "mais pas
sous les menaces".
- Déploiement "planifié" -
"Ceux qui veulent s'opposer à nous et qui sont prêts à en payer le
prix, qu'ils le fassent. Sinon, qu'ils s'écartent de notre chemin", a
encore averti le président Erdogan mercredi.
Selon le ministère turc de la Défense, "la frégate turque TCG Barbaros
et la corvette TCG Burgazada ont effectué des manoeuvres d'entraînement
militaire avec le contre-torpilleur américain USS Winston S.
Churchill", le même qui avait participé à un exercice avec la Grèce
lundi.
De son côté, la France a engagé trois avions de chasse Rafale, une
frégate et un hélicoptère dans les manoeuvres communes, selon la
ministre des Armées.
Les Italiens ont quant à eux engagé dans ces opérations une frégate,
les Grecs une frégate et des moyens héliportés tandis que Chypre a
déployé des moyens héliportés et un patrouilleur, selon le ministère
français.
"Il y a une volonté de ces pays (...) de renforcer leur présence et de
réaffirmer à la fois le droit international et la liberté de
navigation", a précisé le ministère, selon lequel ce déploiement est
"planifié depuis un certain temps".
Le différend gréco-turc sera à l'ordre du jour d'un conseil des
ministres des Affaires étrangères de l'UE jeudi et vendredi à Berlin. (AFP, 26 août
2020)
Algérie:
un ex-cadre militaire, extradé par Ankara, poursuivi
pour trahison
Un ancien cadre militaire algérien, proche de l'ex-chef d'état-major
Ahmed Gaïd Salah, est poursuivi pour haute trahison après avoir été
extradé par la Turquie, a annoncé mardi soir le ministère de la Défense
dans un communiqué.
L'adjudant-chef à la retraite Guermit Bounouira a été placé en
détention provisoire par le parquet militaire de Blida, près d'Alger,
en compagnie d'un autre accusé, le commandant Hichem Darouiche, est-il
précisé dans le communiqué.
Par ailleurs, un mandat d'arrêt a été émis à l'encontre d'un troisième
gradé, le général à la retraite Ghali Belksir, ancien patron de la
Gendarmerie nationale, qui est en fuite, dans le cadre de la même
affaire.
Les trois militaires sont accusés de "possession d'informations et de
documents secrets pour les remettre à des agents d'un pays étranger".
M. Bounouira, ancien secrétaire particulier du général Ahmed Gaïd
Salah, avait été livré le 30 juillet aux autorités algériennes par la
Turquie, où il s'était enfui. Ex-chef d'état-major et vice-ministre de
la Défense, Ahmed Gaïd Salah est décédé d'une crise cardiaque le 23
décembre 2019.
Selon les médias algériens, M. Bounouira aurait tenté de "négocier sa
naturalisation (en Turquie, NDLR) contre des documents qu'il aurait
subtilisés du coffre-fort" d'Ahmed Gaïd Salah.
Selon ces mêmes sources, il aurait quitté le pays avec son épouse et
ses deux enfants le 5 mars.
De nombreux officiers algériens sont poursuivis ou ont récemment été
condamnés par la justice militaire pour corruption. (AFP, 11 août
2020)
La
Turquie remet à Alger un ex-cadre militaire en
fuite
La Turquie a remis à l'Algérie un ancien cadre militaire algérien en
fuite, proche de l'ex-chef d'état-major Ahmed Gaïd Salah, ont indiqué
dimanche dans un communiqué les services de sécurité, précisant qu'il
serait déféré lundi devant la justice.
"L'adjudant-chef à la retraite Guermit Bounouira, qui avait fui le
pays, a été remis jeudi aux autorités" algériennes par les autorités
turques, selon le communiqué, diffusé par l'agence officielle APS.
Il doit comparaître lundi devant un juge d'instruction militaire à
Blida, près d'Alger. Mais les chefs d'accusation n'ont pas été
divulgués.
Selon des médias algériens, M. Bounouira a été le secrétaire
particulier du général Ahmed Gaïd Salah, ancien chef d'état-major et
vice-ministre de la Défense qui est décédé d'une crise cardiaque le 23
décembre 2019.
M. Bounouira aurait, selon des médias locaux, tenté de "négocier sa
naturalisation (en Turquie, NDLR) contre des documents qu'il aurait
subtilisés du coffre-fort" d'Ahmed Gaïd Salah.
Selon ces mêmes sources, il aurait quitté le pays avec son épouse et
ses deux enfants le 5 mars.
De nombreux officiers supérieurs algériens sont poursuivis ou ont été
condamnés par la justice militaire pour corruption. (AFP, 2 août
2020)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Une jihadiste française
de 59 ans renvoyée par la Turquie et incarcérée
Une jihadiste française de 59 ans a été mise en examen et incarcérée
lundi dans la foulée de son expulsion par la Turquie après plus de six
années passées en zone irako-syrienne, a-t-on appris jeudi de sources
concordantes, confirmant une information de L'Express.
Pascale Reymonenq, qui était visée par un mandat d'arrêt de la justice
antiterroriste française, avait été arrêtée avant l'été dans une zone
tenue par les forces turques dans le nord de la Syrie.
Elle avait quitté la France en 2013 pour rejoindre un homme dans les
zones de combat jihadistes, a précisé la source judiciaire.
Arrivée lundi en France, elle a été immédiatement présentée à un juge
d'instruction, qui l'a mise en examen pour "association de malfaiteurs
terroriste criminelle", avant d'être placée en détention provisoire, a
indiqué cette source.
Joint par l'AFP, son avocat Xavier Nogueras n'a pas souhaité réagir.
L'expulsion de Pascale Reymonenq s'est déroulée dans le cadre du
"protocole Cazeneuve", du nom de l'ancien ministre de l'Intérieur
socialiste (2014-2016).
Signé en 2014, cet accord de coopération policière entre Paris et
Ankara permet que des jihadistes de retour de Syrie via la Turquie
soient expulsés vers la France et immédiatement arrêtés à leur retour.
En juillet, 281 personnes sont revenues au titre de ce protocole, a
précisé une source proche du dossier.
Plusieurs femmes et leurs enfants sont actuellement aux mains des
autorités turques et pourraient être prochainement expulsées en vertu
de ce protocole, a indiqué une autre source proche du dossier.
Parmi elles se trouve Emilie Khiari, une femme de 28 ans environ
arrêtée par les forces turques en même temps que Pascale Reymonenq.
Toutes deux auraient été un temps retenues aux mains de l'Armée
syrienne libre.
Emilie Khiari, issue de la filière jihadiste d'Albertville (Savoie), a
été condamnée le 25 juin en son absence à 20 ans de réclusion
criminelle par une cour d'assises spéciale. En cas de retour en France,
elle pourra demander à être rejugée. (AFP, 20 août
2020)
Les
musulmans d'Athènes craignent de pâtir de
"l'incident" Sainte-Sophie
A Athènes, seule capitale européenne privée de mosquée, la communauté
musulmane redoute que la reconversion de l'ancienne basilique
Sainte-Sophie d'Istanbul ne retarde encore l'inauguration sans cesse
repoussée d'une mosquée officielle, attendue à l'automne.
"Après cet incident, il pourrait être encore plus difficile d'ouvrir la
mosquée officielle à Athènes qu'on attend déjà depuis une dizaine
d'années", confie à l'AFP l'imam Atta-ul Naseer.
Durant la récente fête de l'Aïd, une dizaine d'hommes, portant des
masques en tissu pour cause de pandémie de coronavirus, pénètrent dans
le lieu de culte officieux que l'imam dirige, dans un appartement près
de la gare Larissis d'Athènes.
Les fidèles peuvent y étudier dans une bibliothèque remplie de corans
en différentes langues, et y prier dans une salle couverte de tapis
orientaux de couleur.
Le projet d'ouvrir une mosquée officielle à Athènes, seule capitale
européenne à en être dépourvue, a été lancé en 2007. Mais il s'est
immédiatement heurté à une très forte opposition de la puissante Église
orthodoxe grecque et aux groupes nationalistes.
Après moult reports, la construction, sans minaret et sous la
supervision de l'État grec, devrait finalement ouvrir aux fidèles d'ici
la fin de l'automne dans l'ancien quartier industriel d'Elaionas, au
nord-est d'Athènes, selon le ministère de l'Education et du Culte.
Mais la décision, le 10 juillet, du président turc Recep Tayyip Erdogan
de rendre au culte musulman l'ancienne basilique byzantine
Sainte-Sophie à Istanbul, risque encore de retarder son ouverture,
craignent les religieux musulmans d'Athènes.
"De la même manière que les chrétiens attendent de Sainte-Sophie
qu'elle reste une église, les musulmans attendent qu'une mosquée reste
une mosquée. Elle ne doit pas devenir une église ou autre chose",
estime l'imam Atta-ul Naseer.
Pour le représentant religieux originaire du Pakistan, une mosquée
comme celle de la place Monastiraki, au coeur du quartier touristique
du centre d'Athènes, qui a été transformée en musée, aurait pu servir
de lieu de culte officiel, comme l'avait souhaité le président turc.
- "Le musulman assimilé à l'envahisseur turc" -
Mais le sujet est délicat dans un pays qui a été occupé par l'Empire
ottoman pendant des siècles, avant de reconquérir son indépendance au
XIXe siècle.
En Grèce, le sentiment anti-turc reste fort et les tensions actuelles
entre les deux pays sur les questions migratoires et de forage en
Méditerranée orientale, ne font que le renforcer.
"Dans l'esprit des Grecs, le musulman est encore assimilé à
l'envahisseur turc et le contexte actuel tendu entre les deux pays
pourrait être néfaste aux musulmans qui habitent en Grèce", déplore
l'imam pakistanais.
Installé depuis sept ans en Grèce, lui et ses fidèles ont dû affronter
le racisme et parfois même la violence de certains militants néo-nazis
d'Aube dorée. "Mais en général la cohabitation entre chrétiens et
musulmans est paisible", assure-t-il.
- En attendant, ils prient dans des caves -
En attendant sa mosquée, la communauté musulmane d'Athènes, forte de
près de 300.000 personnes, en majorité des migrants installés depuis
une vingtaine d'années, prie dans des appartements, des caves ou des
hangars.
Afin de réguler l'essor de salles de prière non officielles, l'État
grec fournit des permis de fonctionnement.
Pour en bénéficier, les lieux de culte doivent notamment déclarer le
nom du chef religieux et son parcours, le nombre de fidèles rattachés à
la mosquée, les ressources financières. L'édifice doit également
répondre aux normes sécuritaires, disposer d'un système d'alarme
anti-incendie, de sanitaires, d'une issue de secours...
"Les démarches sont compliquées et prennent du temps. Peu de mosquées
-cinq seulement- ont en fait obtenu des autorisations du ministère",
explique l'imam.
Dans le quartier pakistanais d'Athènes, derrière une porte verte de la
rue commerçante d'Eschilou, se cache la mosquée Al Jabbar.
L'imam bangladais Abu Bakr montre à l'AFP le document obtenu auprès du
ministère de l'Éducation et des Cultes, collé sur le mur à l'entrée:
"depuis 2017, nous opérons en toute légalité", dit-il fièrement.
"La mosquée officielle que l'État grec veut ouvrir est loin du centre
d'Athènes où vivent de nombreux réfugiés musulmans et ne peut
accueillir de toutes façons que 350 personnes", dit-il. "D'autres
mosquées comme la nôtre resteront donc nécessaires pour les musulmans
qui souhaitent pratiquer leur foi à Athènes", souligne l'imam.
En Grèce, les seules mosquées datant de l'époque ottomane qui
fonctionnent encore, sont situées dans la région frontalière avec la
Turquie, en Thrace, où vit une minorité turque de 150.000 personnes. (AFP, 6 août
2020)
Turkey uses ISIS to threaten
international security
The head of the office of the Displaced and Refugees Affairs in the
Autonomous Administration of North and East of Syria explained that
what happened in Al-Hol camp proves Turkey's relationship with ISIS
mercenaries that was the main crossing point for its entry into Syria,
and a step to threaten international security, and said, "It is the
responsibility of the international community to block Turkey's
blackmail and the Turkish occupation. "
Since the outbreak of the Syrian crisis and the emergence of ISIS
mercenaries and other radical mercenary groups, Turkey has endeavored
in every way to support and benefit from terrorism in Syria, to pass
its plans and agendas in the region.
Recently, the official Turkish media and spokesperson for the Justice
and Development Party in Turkey revealed that Turkish intelligence
managed to smuggle a Moldovan citizen and her 4 children from the
families of ISIS mercenaries from Al-Hol camp.
Al-Hol camp that is located 45 km east of the city of AL-Hasakah, is
one of the most dangerous camps in the world, because it houses more
than 40 thousand ISIS women and their children, who entered the camp
after the SDF defeated the terrorist organization on the last ISIS
strongholds in Al-Baghuz in Deir ez-Zor countryside.
Top officials of the Turkey were receiving the Moldovan mother that is
called Natalia Barkal and her family that that travelled in the
accompany of her husband to Syria before 2013 and was smuggled with the
help of the Turkish intelligence; all this proves that Turkey is the
key supporter of the ISIS and the terrorist factions in Syria and other
countries of the world.
What happened in Al-Hol camp is evidence of the strong Turkey- ISIS
mercenaries relationship
The AANES issued a statement on July 17th, where it held Turkey
responsible for smuggling and receiving ISIS mercenaries, and providing
clear and hidden support for its cells deployed in the region, and
hindering the efforts of the international coalition and the SDF in
combating it.
"What Turkey did at al-Hol camp is not new to the Turkish state and
ISIS mercenary cells, as it gives clear evidence of the strong
relationship between the two sides," says Sheikhamus Ahmad, head of the
Office of Displaced and Refugees in the AANES.
Turkey is the source of ISIS mercenaries
Since 2011 thousands of mercenaries entered into Syria through the
official Turkish border gates and other roads. Most of them are foreign
mercenaries who initially joined (Jabhat al-Nusra) and later to ISIS
mercenaries after its announcement.
Ahmed explained that the Turkish state uses refugees and mercenary
groups to threatens the international community and European countries
"The Turkish state is the source of ISIS mercenary cells, Turkey is
sending them to Libya, Armenia and all parts of the world."
The head of the External Relations Department, Abdel Karim Omar, during
a meeting with the Hawar News Agency, considered that the recognition
by the Turkish agencies of smuggling a Moldovan woman and 4 children
was "solid evidence of her involvement in the relationship with ISIS
mercenary cells."
Eliminating the autonomous administration and a democratic nation
Ahmed pointed out during his speech that "the Turkish state is the
primary successor to build ISIS mercenaries that aim to eliminate the
project of AANES and the project of the democratic nation. Therefore,
it moves the ISIS mercenary cells and strengthens them and restructures
them again in the regions of northeast Syria in general, and Al-Hol
camp in particular, the mini-ISIS mercenaries state. "
The international community must stand up to Turkish plans
This direct support for ISIS mercenaries pose a threat on the security
and stability of the entire world as well as northeast of Syria. The
Turkish state blackmails all countries through these mercenary groups.
Turkey is currently using relief organizations to smuggle foreign ISIS
women, and send them to European and other countries to target the
peoples of those countries.
Security sources at Al-Hol camp told our agency that the so-called
Turkish Humanitarian Relief and Human Rights and Freedoms (IHH) is
operating under the guise of a charitable organization to smuggle ISIS
women with foreign nationalities, use them as pressure cards, and send
them to their countries, in a move that threatens European security
because the majority of women are European women.
Security sources familiarized themselves with the ISIS confessions,
noting that the money that reaches those who are trying to escape comes
from Turkey through Turkish Turkmen ISIS organizing campaigns called
"charity" in Turkey, and they collect the money with the aim of
smuggling families who do not have a financial source.
Sheikhimos Ahmed, head of the Office for Displaced and Refugees Affairs
stressed that it is the responsibility of the international community
to stand up to this blackmail and the plans of the Turkish occupation
and fulfill the promises it made, especially in the recent period, and
added, "What Turkey is doing is a threat to the Arab and the world as a
whole". (hawarnews.com,
22 Jul 2020)
Fête du
sacrifice: La deuxième prière à cimeterre
à Sainte-Sophie
Plusieurs
milliers de musulmans ont pris part vendredi 31 juillet à la
première prière de la Fête du sacrifice organisée dans l'ex-basilique
Sainte-Sophie depuis la reconversion en mosquée de cet édifice
emblématique d'Istanbul.
L'événement alarmant de la journée était une fois de plus le show
guerrier du chef de l'Autorité religieuse (Diyanet) Ali Erbas qui,
pendant son prêche, tenait un cimeterre symbolisant la conquête de
Constantinople par les Ottomans en 1453.
Le chef du Parlement Mustafa Sentop a également participé à cette
première prière de la Fête du sacrifice Sainte-Sophie depuis 86 ans.
Œuvre architecturale majeure construite au 6ème siècle, Sainte-Sophie a
été une basilique byzantine avant d'être convertie en mosquée après la
prise de Constantinople par les Ottomans en 1453.
En 1934, le président de la République Atatürk a converti le monument
en musée afin d'en faire le symbole d'une Turquie laïque.
Mais le 10 juillet dernier, le président Recep Tayyip Erdogan a décidé
de rendre l'édifice au culte musulman, dans la foulée d'une décision de
justice révoquant son statut de musée.
Cette mesure a suscité la colère de la Grèce, pays voisin de la Turquie
qui suit de près le devenir du patrimoine byzantin. Le pape François
s'est aussi dit «très affligé». (AFP, 31 juillet
2020)
Socio-économique
/ Socio-economic
La Turquie prolonge ses recherches gazières, l'escalade
continue
La Turquie a annoncé jeudi de nouvelles manoeuvres militaires en
Méditerranée orientale et l'extension de ses recherches dans une zone
riche en hydrocarbures, faisant fi des appels européens à apaiser les
tensions avec la Grèce.
Face à cette escalade marquée par les manoeuvres militaires rivales la
veille de la Grèce et de la Turquie en Méditerranée, l'Allemagne, qui
s'efforce de calmer les esprits par une médiation, a plaidé jeudi pour
une "solution diplomatique".
Mais, sur le terrain, l'heure est aux tambours de guerre : la marine
turque a annoncé que le navire sismique Oruç Reis, dont la mission
devait prendre fin jeudi, effectuerait des recherches d'hydrocarbures
dans une zone revendiquée par la Grèce jusqu'au 1er septembre.
C'est justement le déploiement de l'Oruç Reis et de son escorte
militaire au sud de l'île grecque de Kastellorizo, le 10 août, qui a
suscité l'ire d'Athènes et déclenché l'accroissement des tensions
toujours en cours.
L'extension des opérations de l'Oruç Reis permet de voir "qui veut une
désescalade et qui ne la souhaite pas et qui prétend vouloir un
dialogue et qui le souhaite vraiment", a commenté une source
diplomatique grecque.
Dans une indication que les tensions vont durer, le Parlement grec a
ratifié jeudi soir un accord bilatéral sur la délimitation des zones
maritimes entre la Grèce et l'Egypte en Méditerranée orientale, qui
suscite la colère de la Turquie.
Ce texte est en effet considéré comme une riposte à un accord
turco-libyen signé fin 2019 autorisant Ankara à accéder à des eaux
revendiquées par la Grèce.
- Exercices de tir -
Dans un signe de défiance, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a
assuré jeudi que l'exploration gazière d'Ankara durerait "aussi
longtemps" que "nécessaire".
La marine turque a aussi annoncé jeudi qu'elle procèderait à des
"exercices de tir" les 1er et 2 septembre au large d'Iskenderun, dans
une zone située au nord-est de l'île de Chypre.
Mais ces manoeuvres n'inquiètent pas Athènes car elles se déroulent
loin de la Grèce, a dit une source militaire grecque à l'AFP.
Face à cette situation volatile, les manoeuvres militaires rivales
"doivent cesser" pour permettre le dialogue entre Athènes et Ankara, a
déclaré jeudi le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas.
"Les parties ne vont pas s'asseoir à la même table alors que des
bâtiments de guerre se font face" dans la région, a regretté M. Haas au
début d'une réunion des ministres européens qui se prolongera vendredi.
Le président américain Donald Trump s'est entretenu au téléphone
mercredi avec le chef d'Etat turc Recep Tayyip Erdogan et le Premier
ministre grec Kyriakos Mitsotakis.
A M. Erdogan, il a exprimé son inquiétude à propos de "la hausse des
tensions" entre la Grèce et la Turquie, toutes deux alliées au sein de
l'Otan, selon la Maison Blanche.
M. Mitsotakis a affirmé qu'Athènes était prêt à une "désescalade
significative à condition que la Turquie arrête immédiatement ses
actions de provocation".
- "Caïds" -
Le différend sur les frontières maritimes entre la Turquie et la Grèce
est ancien, mais il a pris une toute autre dimension avec la
découverte, depuis une décennie, d'immenses réserves de gaz naturel en
Méditerranée orientale.
Ankara exprime régulièrement son agacement au sujet de l'intervention
des pays européens, en particulier de la France, et des Etats-Unis dans
son contentieux avec la Grèce.
Le ministre turc de la Défense a ainsi accusé jeudi la France de
contribuer à l'escalade en déployant des avions de guerre à Chypre pour
exprimer son soutien à Athènes.
"Le temps des caïds est révolu. Vous n'avez aucune chance d'obtenir
quoi que ce soit de nous en agissant de la sorte", a affirmé M. Akar,
qui a en outre appelé la Grèce à un dialogue direct avec la Turquie.
"Nos voisins grecs devraient savoir qu'ils ne pourront rien obtenir en
appelant les pays comme la France (...) Nous, les Turcs et les Grecs,
devons régler nos problèmes nous-mêmes par le dialogue".
La Grèce a plusieurs fois réclamé, sans succès, des "sanctions" de
l'Europe à l'encontre de la Turquie.
Athènes pourrait reformuler sa demande à l'occasion de la réunion
jeudi et vendredi des 27 de l'UE à Berlin. (AFP, 27 août
2020)
Un
important gisement découvert
en mer Noire, annonce Erdogan
Le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé vendredi que la Turquie
avait découvert en mer Noire "le plus grand" gisement de gaz naturel
"de son histoire", ajoutant que son pays allait intensifier ses
recherches en Méditerranée orientale malgré les tensions.
Cette annonce intervient alors que la Turquie multiplie depuis
plusieurs années les efforts pour s'imposer comme un acteur énergétique
majeur dans la région et réduire sa dépendance aux importations
d'hydrocarbures qui plombent sa fragile économie.
Les réserves dévoilées vendredi ne suffiront pas à faire de la Turquie
un exportateur majeur, mais elles pourraient encourager Ankara à
poursuivre ses recherches maritimes qui ont causé des frictions avec
les pays voisins en Méditerranée.
"La Turquie a fait en mer Noire la plus grande découverte de gaz
naturel de son histoire", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à
Istanbul, précisant que ces réserves étaient estimées à 320 milliards
de mètres cubes.
Le chef de l'Etat turc a assuré que cette découverte était d'une
"importance historique pour l'avenir" de la Turquie, qui dépend quasi
exclusivement des importations, notamment russes, pour satisfaire son
appétit énergétique croissant.
"Dieu nous a ouvert une porte vers des richesses inédites", s'est-il
enthousiasmé. "Notre objectif est de mettre le gaz de la mer Noire au
service de notre nation dès 2023", année du centenaire de la République
turque, a-t-il poursuivi.
M. Erdogan a précisé que la découverte avait été faite le mois dernier
dans le puits d'exploration Tuna-1 par le navire de forage Fatih ("le
conquérant", en turc).
Les premières indications "laissent penser que le gisement découvert
fait partie d'une réserve bien plus importante", a ajouté le chef de
l'Etat turc, sans autre détail.
- "Pas mal" -
La Turquie consomme chaque année entre 45 et 50 milliards de mètres
cubes de gaz naturel, presque entièrement importé. Cela représente
environ 11 milliards d'euros, selon l'autorité régulatrice des marchés
énergétiques (EPDK).
La découverte annoncée vendredi "n'est pas mal du tout, mais cela ne
change pas la donne non plus", a relativisé sur Twitter Ozgur
Unluhisarcikli, directeur du bureau à Ankara de l'institut américain
German Marshall Fund.
"Bien que relativement modeste par rapport à d'autres gisements de gaz
naturel dans le monde, celui-ci va aider la Turquie à réduire sa
facture énergétique", a souligné le cabinet Capital Economics dans une
note.
"Cela dit, il y a des raisons d'être prudent. Il faudra du temps pour
installer les infrastructures nécessaires à l'extraction du gaz",
a-t-il ajouté.
Le président Erdogan avait suscité l'attente en affirmant mercredi
qu'il annoncerait vendredi une "grande nouvelle".
Les marchés ont cependant semblé quelque peu déçus, certaines fuites
dans la presse jeudi ayant mentionné un volume de gaz plus de deux fois
supérieur à celui annoncé vendredi.
La livre turque était ainsi en légère baisse face au dollar après le
discours de M. Erdogan, s'échangeant à 7,34 contre un billet vert.
- Forages en Méditerranée -
Le président turc a par ailleurs affirmé que la Turquie allait
accélérer dans les prochains mois ses recherches d'hydrocarbures en
Méditerranée orientale, faisant fi des appels de l'Union européenne à
la désescalade dans un contexte de tensions croissantes.
"Nous allons accélérer nos opérations en Méditerranée avec le
déploiement en fin d'année du (navire de forage) Kanuni, qui est
actuellement en maintenance", a déclaré M. Erdogan, ajoutant qu'il
espérait y "faire des découvertes semblables" à celle annoncée vendredi.
Un autre navire de forage et plusieurs navires de recherche sismique
turcs sont déjà déployés dans des zones de la Méditerranée orientale
disputées entre la Turquie, la Grèce et Chypre.
Il y a deux semaines, Ankara a envoyé le navire de recherche Oruç Reis,
escorté par des bâtiments de guerre, dans une zone revendiquée par la
Grèce, déclenchant une escalade des tensions.
La découverte ces dernières années d'importants gisements gaziers en
Méditerranée orientale a suscité l'appétit des pays riverains.
Se sentant exclu du partage, Ankara a multiplié les forages
unilatéraux, s'attirant les foudres de ses voisins et de l'UE. (AFP, 21 août
2020)
Gaz: Ankara annonce une extension de ses recherches en
Méditerranée
La Turquie a annoncé dimanche qu'elle allait prolonger ses recherches
de gisements gaziers dans une zone disputée de la Méditerranée
orientale, faisant fi des appels de l'Union européenne à la désescalade.
Dans une notice maritime (Navtex) publiée dans la nuit de samedi à
dimanche, la marine turque indique que le navire de forage Yavuz,
déployé au large de Chypre depuis plusieurs mois, mènera des recherches
au sud-ouest de l'île du 18 août au 15 septembre.
"Nous déconseillons fermement de se rendre dans la zone de recherche",
met en garde la marine turque dans ce message.
L'annonce de l'extension de ces opérations intervient dans un contexte
de tensions croissantes en Méditerranée orientale, où la découverte ces
dernières années d'importants gisements gaziers a aiguisé l'appétit de
la Turquie.
La semaine dernière, Ankara a déployé le navire de recherche sismique
Oruç Reis, escorté par des bâtiments de guerre, dans une zone
revendiquée par la Grèce, suscitant la colère d'Athènes et la
préoccupation de l'UE.
L'Oruç Reis, qui a été déployé entre Chypre et l'île grecque de Crète,
doit mener ses opérations jusqu'au 23 août.
Réagissant à l'annonce turque dimanche, le chef de la diplomatie
européenne Josep Borrell a appelé Ankara à cesser "immédiatement" ses
recherches de gisements gaziers.
L'extension des activités turques au large de Chypre accroît
"regrettablement les tensions et l'insécurité", a ajouté M. Borrell
dans un communiqué.
Ces tensions ont par ailleurs été au coeur d'une rencontre dimanche en
République dominicaine entre le chef de la diplomatie américaine Mike
Pompeo et son homologue turc Mevlüt Cavusoglu.
Lors de leur entretien, les deux ministres ont parlé du "besoin urgent
de réduire les tensions en Méditerranée orientale", a indiqué le
département d'Etat dans un communiqué.
Lors d'un point presse après cette rencontre, M. Cavusoglu a affirmé
qu'Ankara allait "continuer de défendre ses intérêts".
Vendredi, les ministres des Affaires étrangères des pays européens
s'étaient réunis à Bruxelles pour appeler à la désescalade.
La France, dont les rapports avec la Turquie se sont tendus ces
derniers mois, a renforcé jeudi sa présence militaire en Méditerranée
orientale pour soutenir Athènes.
Dans ce contexte de crispations, le président Recep Tayyip Erdogan
s'est dit samedi prêt à dialoguer, tout en soulignant que son pays ne
reculerait "pas devant les sanctions et menaces".
Dimanche, le ministère turc de la Défense a par ailleurs publié des
photos de manoeuvres navales en Méditerranée orientale. Ces images
montrent des navires de guerre en train d'escorter un autre navire de
recherche sismique turc, le Barbaros Hayrettin Pasa. (AFP, 16 août
2020)
Colère après la "restauration" au
marteau-piqueur d'un monument
historique
Le gouvernement turc a été vivement critiqué mercredi après la
publication d'une vidéo montrant des ouvriers en train de démolir au
marteau-piqueur un mur dans la Tour de Galata, un monument emblématique
d'Istanbul construit au 14ème siècle.
Ces images, filmées avec un téléphone et diffusées par la municipalité
d'Istanbul, montrent deux ouvriers creusant un mur au marteau-piqueur à
l'intérieur de la tour, fermée depuis plusieurs semaines pour des
travaux de restauration pilotés par le ministère de la Culture.
"Une telle manière de procéder est insensée", a réagi le directeur du
Département de l'héritage culturel à la mairie d'Istanbul, Mahir Polat,
dénonçant un "acte de vandalisme dans l'un des monuments les plus
importants" de la capitale économique turque.
La municipalité d'Istanbul, qui est dirigée par Ekrem Imamoglu, un
opposant du président Recep Tayyip Erdogan, a indiqué qu'une plainte
avait été déposée.
La vidéo a aussi suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux
comme Twitter, où les mots "Tour de Galata" étaient parmi les plus
partagés mercredi.
Signe de l'ampleur de la polémique, le ministre de la Culture et du
Tourisme a été contraint de réagir pour tenter d'éteindre l'incendie.
"Les allégations selon lesquelles +des murs de la Tour de Galata ont
été détruits+ sont infondées", a dit sur Twitter le ministre, Nuri
Ersoy, affirmant que les murs démolis ne faisaient pas partie de la
construction originale et avaient été "rajoutés plus tard".
"En ce qui concerne les procédés employés pour ces travaux de
restauration, des sanctions ont été prises" contre les responsables du
chantier, a-t-il néanmoins ajouté.
Plus haute construction de la ville lorsqu'elle a vu le jour en 1348,
la Tour de Galata, érigée par les Génois, a été utilisée par les
militaires pour surveiller le trafic maritime, puis a servi de poste
d'observation pour repérer et signaler les incendies. (AFP, 12 août
2020)
Erdogan
annonce la reprise
des recherches turques en
Méditerranée
Le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé vendredi la reprise des
recherches turques d'hydrocarbures dans une zone disputée de la
Méditerranée orientale, au lendemain de la signature d'un accord
maritime entre Athènes et Le Caire décrié par Ankara.
"Nous avons repris les activités de forage et avons, à ce propos, de
nouveau envoyé le (navire de recherche sismique) Barbaros Hayrettin en
mission", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Istanbul.
Ankara avait annoncé la semaine dernière la suspension de ses
recherches en Méditerranée orientale pour entamer des négociations avec
Athènes.
M. Erdogan a affirmé vendredi qu'il avait consenti à suspendre ces
recherches à la demande de la chancelière allemande Angela Merkel afin
de "faciliter" les discussions entre la Turquie et la Grèce, mais
accusé Athènes de "ne pas tenir ses promesses".
Le président turc n'a pas fourni davantage de détails à ce sujet, mais
l'annonce de la reprise des forages turcs intervient au lendemain de la
signature d'un accord maritime entre l'Egypte et la Grèce.
Cet accord, qui vise à délimiter les frontières maritimes entre les
deux pays, semble être une réponse directe à un accord similaire conclu
en novembre dernier entre la Turquie et le gouvernement officiel libyen
basé à Tripoli.
Ce pacte turco-libyen, aux termes duquel le territoire maritime de la
Turquie est considérablement élargi, a suscité la colère de la plupart
des pays situés en Méditerranée orientale, Grèce en tête.
Vendredi, M. Erdogan a affirmé que l'accord gréco-égyptien n'avait
"aucune valeur", ajoutant que la Turquie "appliquerait avec
détermination" son propre accord conclu avec le gouvernement libyen.
La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en
Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit des pays riverains, comme la
Grèce, Chypre, la Turquie, l'Egypte et Israël.
Les Turcs ont multiplié les forages exploratoires au large de Chypre,
s'attirant les foudres de la plupart des pays de la région et de
l'Union européenne qui dénoncent des activités "illégales".
Le mois dernier, le président français Emmanuel Macron a dénoncé la
"violation" des souverainetés grecque et chypriote par la Turquie en
Méditerranée orientale, appelant à sanctionner Ankara. (AFP, 7 août
2020)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Méditerranée orientale: l'UE menace Ankara de
nouvelles sanctions
Le représentant de l'UE pour la diplomatie Josep Borrell a menacé
vendredi Ankara de nouvelles sanctions, s'il n'y a pas de progrès dans
le dialogue avec Athènes sur la crise en Méditerranée orientale.
"En l'absence de progrès de la part de la Turquie, nous pourrions
établir une liste de nouvelles mesures restrictives" qui serait
discutée au sommet de l'UE le 24 septembre, a dit M. Borrell, à l'issue
d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des Etats membres à
Berlin.
Une menace accueillie froidement par Ankara: "Le recours de l'UE à la
menace de sanctions n'aide pas à résoudre le problème", a dit le
porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy,
ajoutant que cela poussait au contraire son pays à être plus déterminé
que jamais.
Les tensions entre Ankara et Athènes, qui se disputent certaines zones
maritimes en Méditerranée orientale, riches en hydrocarbures, sont
montées d'un cran cette semaine, avec des manoeuvres militaires
rivales, incluant d'un côté des navires de guerre turcs et américains,
et de l'autre des bâtiments grecs, chypriotes, français et italiens.
"Nous voulons donner une sérieuse chance au dialogue et j'apprécie
énormément l'effort déployé par l'Allemagne --qui assure la présidence
semestrielle de l'UE, ndlr-- pour trouver des solutions", a dit M.
Borrell.
Mais étant donnée leur "frustration grandissante" face à l'attitude
d'Ankara, les 27 ministres de l'UE se sont entendus pour sanctionner de
nouvelles personnalités --dont les noms ont été suggérés par Chypre--
pour leur rôle dans les forages exploratoires turques dans les eaux
revendiquées par l'île. Actuellement, seules deux personnes sont
frappées de sanctions.
Questionné sur les "mesures restrictives" contre la Turquie qui
pourraient être discutées au sommet de l'UE le 24 septembre, M. Borrell
a déclaré que cela pouvait par exemple être une interdiction
d'utilisation des ports de l'UE ou une saisie éventuelle de navires
impliqués dans les forages.
Des sanctions visant des secteurs entiers de l'économie turque
pourraient également être envisagées, a-t-il dit, mais il a indiqué
qu'elles seraient décidées seulement dans le cas où celles ciblant les
forages s'avéraient inefficaces.
De son côté, le ministre des Affaires étrangères grec Nikos Dendias a
déclaré aux médias grecs: "Je pense que la partie grecque a obtenu ce
qu'elle pouvait, c'est-à-dire des sanctions possibles si la Turquie ne
choisit pas la désescalade et ne revient pas au dialogue".
"J'espère que la Turquie va revenir à la raison, cesser les
provocations, les actions arbitraires et arrêter de violer le droit
international", a-t-il ajouté.
La crise creuse en outre un fossé entre membres de l'Otan. Lors d'une
conversation téléphonique vendredi avec M. Erdogan, le secrétaire
général de l'Alliance Jens Stoltenberg a mis l'accent sur la nécéssité
du "dialogue" et de la "désescalade", selon un tweet.
M. Erdogan a répondu à M. Stoltenberg que "l'Otan devrait remplir ses
responsabilités contre des initiatives unilatérales qui ne respectent
pas les lois internationales et nuisent à la paix régionale", selon la
présidence turque.
Le président français Emmanuel Macron a de son côté assuré vouloir
"réengager un dialogue oisitif" avec la Turquie mais avec des
"préalables". "Ces dernières années, la stratégie qui a été celle de la
Turquie n'est pas la stratégie d'un allié de l'Otan", a souligné le
président Macron.
Il a indiquer "assumer complètement" la déploiement par la France
mi-août de deux navires de guerre et deux avions Rafale pour soutenir
la Grèce.
"Nous n'avons pas déployé une armada en Méditerranée orientale mais
nous avons simplement dit que nous considérons que les déploiements
faits (par la Turquie, ndlr) sont une provocation", a ajouté le
président français. (AFP, 28 août
2020)
The
EU faces ‘brain death’ over Turkey
By Alexandra Brzozowski | EURACTIV.com, Aug 25, 2020
Turkey has long been the ‘hot potato’ of EU foreign policy, but these
days, it is rapidly turning into a really serious problem that cannot
be swept under the carpet.
As a brief reminder: Despite being a NATO member, Ankara has bought
Russian air defence, blocked the alliance’s Eastern defence plans, and
engaged in a Greek-Turkish showdown in the Eastern Mediterranean which
has nearly led to armed conflicts with France and Greece.
On Monday (24 August) Athens bluntly dismissed Turkey’s stated
intention to start a dialogue and defuse tensions over gas drilling in
the Eastern Mediterranean, saying Ankara is not reliable.
“Under the state of blackmail, one cannot start a dialogue,” Greek
media quoted government sources as saying.
In turn, Turkish President Recep Tayyip Erdogan responded by saying his
navy will not back down as Greece “sows chaos” in the eastern
Mediterranean Sea, where the countries have deployed frigates and
escalated war-mongering rhetoric, fuelled by conflicting views of the
extent of their continental shelves in waters dotted with mostly Greek
islands.
Of Greece’s EU and NATO partners, only France has shown full support
and sent ships to the Eastern Mediterranean, angering Ankara even
further and leading to a French-Turkish naval incident.
However, none of the other NATO members have so far been able or
willing to decisively mediate and solve the dispute.
Although it started a ‘reflection’ process about how the alliance deals
with everyday business, the alliance still has not found a solution for
how to cope with its increasingly rogue member, Turkey.
Last year, French President Emmanuel Macron complained that NATO was
‘brain dead’ following US President Trump’s decision to withdraw troops
from Syria.
A similar fate appears to be awaiting the EU if it continues to
tolerate Turkish aggressive behaviour.
Although EU foreign ministers have offered rhetorical support to Greece
and condemned Ankara’s actions, no substantive action has followed,
while a decision might be taken at an EU foreign ministers’ presidency
meeting in Berlin this week.
So far, EU officials have been too reluctant to utter the word
‘sanctions’ in relation to Turkey, though they sanctioned Russia for
invading Ukraine and Georgia and are close to doing the same for
Lukashenko’s regime in Belarus.
In July, EU’s chief diplomat Josep Borrell met Turkey’s Foreign
Minister Mevlut Çavuşoğlu, who publicly threatened the EU with
retaliation if sanctions are imposed on Ankara. The threat was met with
a diplomatic appeal for dialogue.
“The precondition is that Turkey has to stop its illegal actions, it
would open a whole avenue for dialogue,” a senior EU official said on
the eve of the informal EU foreign affairs ministerial in Berlin.
It is not clear what measures the EU could take against Turkey.
The phrase ‘range of options’ can go both ways: either there is no
unanimity for any of them, or there is a portfolio which could be
gradually escalated once a concrete decision has been made.
For sure, unanimity for sectoral sanctions against Turkish banks, as
Athens has requested, remains a pipe dream, though it is clear that
“discreet” diplomacy toward Turkey, which countries like Spain have
championed so far has not worked.
“Unanimity depends on the level of ambition,” the EU official said.
At the same time, Germany’s role in the recent discussions has led some
to question its true intentions in the region.
Some pundits are suggesting Berlin’s reluctance to go stronger on
sanctions is motivated by fears that sanctions might jeopardise the
EU’s migration deal with Ankara, or harm Germany’s not insignificant
economic interests in Turkey.
But no matter the motivation, the question remains the same. How far
can Turkey challenge the EU and NATO before the bloc shows resolve and
acts firmly?
The Roundup
The protests to unseat Belarus’ authoritarian President Alexander
Lukashenko are neither pro- nor anti-Russian but a democratic
revolution “for the right of the people to decide their own destiny,”
the leader of the protests, Svetlana Tikhanovskaya, told an
extraordinary meeting of the European Parliament’s foreign affairs
committee on Tuesday (25 August).
Also have a look at the latest autumn policy forecast: In the wake of
an “enlargement summit” in May that omitted the word enlargement
altogether, the Western Balkans region is set to stay high on the
Brussels agenda this autumn and possibly even mark one or two
milestones in the drawn-out process.
The Greek government dismissed on Monday (24 August) Turkey’s stated
intention to start a dialogue and de-escalate tensions over gas
drillings activities in the Eastern Mediterranean, saying Ankara is not
reliable.
Spanish health authorities confirmed that some 37,064 new COVID-19
cases had been recorded in the last week, a figure that has prompted
hotspot regions to enforce new restrictions just two weeks before
schools are scheduled to reopen, EURACTIV’s partner EFE reports.
Look out for…
EU defence ministers meet physically in Berlin for on informal meeting
under the EU’s Council presidency with Commissioners Borrell, Breton
and Vestager and NATO’s Secretary-General Jens Stoltenberg in
attendance.
Merkel,
Macron urge Turkey, Greece to resume direct talks
Germany's Chancellor Angella Merkel and President Emmanuel Macron of
France called for de-escalation of tensions in the Eastern
Mediterranean and said they would support diplomatic efforts to resolve
maritime boundary disputes between Greece and Turkey.
Merkel reiterated her call on Athens and Ankara to resume direct talks
to resolve their long-standing disputes and said Berlin and Paris would
enhance their cooperation to facilitate a diplomatic solution.
"We need stability in the Eastern Mediterranean, not tensions. We are
aware of the critical situation there. I am confident that if Germany
and France join their forces, hopefully, we can find a good solution,
which can make cooperation possible," Merkel told a joint news
conference Macron, following their meeting at Macron's presidential
mansion of Fort de Bregancon on the Mediterranean coast.
Merkel also underlined that it was important to maintain unity among EU
member states, and demonstrate solidarity with EU members Greece and
the Greek Cypriot administration.
Meanwhile, Macron renewed his criticism of Turkey, but also expressed
readiness to promote a constructive dialogue among all states in the
Eastern Mediterranean, including Turkey, to de-escalate tensions and
resolve current disputes.
He also argued that recent diplomatic initiatives of Germany and France
on the Eastern Mediterranean were not contradictory but complementary,
and said they were pursuing the same goals, such as supporting the
sovereign rights of EU member states and protecting stability in the
region.
He underlined the importance of Merkel's diplomatic initiative and said
Paris will support Berlin's efforts. (BIA, 21 August 2020)
Pour Macron, la politique d'Erdogan est "un facteur de
déstabilisation" de l'Europe
Emmanuel Macron considère que la politique du président turc Recep
Tayyip Erdogan est "une politique expansionniste qui mêle nationalisme
et islamisme, qui n'est pas compatible avec les intérêts européens" et
"facteur de déstabilisation", dans un entretien paru jeudi dans Paris
Match.
"L'Europe doit voir les choses en face et s'assumer. Je ne suis pas
pour l'escalade. Mais, symétriquement, je ne crois pas dans une
diplomatie impuissante. On a envoyé le signal que la solidarité
européenne avait un sens", ajoute le chef de l'Etat français, qui doit
recevoir jeudi la chancelière allemande Angela Merkel au Fort de
Brégançon, à Bormes-les-Mimosas (Var), la résidence estivale des
présidents français.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié mercredi de
"piraterie" les activités des pays opposés à la Turquie en
Méditerranée, où les recherches d'hydrocarbures menées unilatéralement
par Ankara ont provoqué de vives tensions, notamment avec la Grèce, qui
revendique la zone.
Sans la nommer, M. Erdogan s'en est aussi pris à la France, au moment
où les relations entre Ankara et Paris sont tendues.
La France avait annoncé la semaine dernière avoir déployé en
Méditerranée orientale deux navires de guerre et deux avions en signe
de soutien à Athènes, ce qui avait provoqué une certaine irritation du
gouvernement allemand, bien que l'Elysée affirme qu'"il n'y a pas de
contradiction sur le fond".
M. Erdogan s'est toutefois dit prêt à dialoguer, soulignant qu'il
attendait de ses interlocuteurs "des pas qui pourraient réduire les
tensions".
Pour Emmanuel Macron, qui affirme ne pas avoir "un rapport univoque
avec la Turquie", "la France est une puissance méditerranéenne".
"Je suis un des rares dirigeants européens à avoir reçu Erdogan ces
dernières années, à Paris, en janvier 2018. Beaucoup me l'ont reproché.
C'est sans doute un des dirigeants avec lequel j'ai passé le plus de
temps en conversation. Je suis moi-même allé le revoir en septembre
2018 à Istanbul, et j'ai pris l'initiative d'un sommet conjoint de la
France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni avec la Turquie, à Londres, en
décembre 2019", fait encore valoir le président français. (AFP, 19 août
2020)
L'UE
appelle Ankara à cesser "immédiatement" ses
recherches de gaz
Le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell a appelé
dimanche Ankara à cesser "immédiatement" ses recherches de gisements
gaziers en Méditerranée, après l'annonce par la Turquie d'une extension
de ses activités de forage.
L'annonce d'Ankara accroît "regrettablement les tensions et
l'insécurité", souligne Josep Borrell dans un communiqué publié par ses
services.
Sur fond de tensions en Méditerranée orientale, cette annonce "sape les
efforts pour reprendre le dialogue et les négociations" et s'oppose à
la désescalade qui est "la seule voie vers la stabilité et des
solutions durables comme l'ont redit les ministres des Affaires
étrangères vendredi", lors d'une réunion à distance des chefs de la
diplomatie des Etats membres.
Josep Borrell, est-il ajouté, "appelle les autorités turques à cesser
ces activités immédiatement et à s'engager de bonne foi et totalement
dans un large dialogue avec l'Union européenne".
La Turquie a annoncé dimanche qu'elle allait prolonger ses recherches
de gisements gaziers dans une zone disputée de la Méditerranée
orientale, faisant fi des appels de l'UE à une baisse des tensions dans
cette zone.
Dans une notice maritime (Navtex) publiée dans la nuit de samedi à
dimanche, la marine turque indique que le navire de forage Yavuz,
déployé au large de Chypre depuis plusieurs mois, mènera des recherches
au sud-ouest de l'île du 18 août au 15 septembre.
Lors de la réunion de vendredi, les ministres des 27 Etats membres ont
appelé la Turquie à une "désescalade immédiate et un réengagement dans
le dialogue".
Josep Borrell a été mandaté en juillet pour préparer des "mesures
adéquates afin de répondre aux défis posés par la Turquie".
Il s'est engagé à soumettre différentes options aux ministres lors de
leur réunion à Berlin fin août. L'unanimité est requise pour adopter
des sanctions. (AFP,
16 août
2020)
L'UE
sanctionne le régime au Bélarus et cherche
l'apaisement avec
Ankara
L'Union européenne a décidé vendredi de sanctionner la répression au
Bélarus après la réélection contestée du président Alexandre
Loukachenko et cherché l'apaisement avec la Turquie.
"L'UE va maintenant lancer un processus de sanctions contre les
responsables des violences, arrestations et fraudes liées à l'élection"
présidentielle au Bélarus, a annoncé la ministre des Affaires
étrangères suédoise, Ann Linde, à l'issue d'une vidéoconférence avec
ses homologues.
"Nous assistons à un terrorisme d'État au Bélarus. C'est clairement
inacceptable en Europe au XXIe siècle", a dénoncé le chef de la
diplomatie du Luxembourg Jean Asselborn.
La France est "pleinement engagée sur le principe de sanctions
individuelles ciblées et le soutien aux droits et aux libertés du
peuple biélorusse", a assuré le secrétaire d'Etat français aux Affaires
européennes Clément Beaune dans un message sur son compte twitter.
Une liste de personnes accusées d'avoir organisé et procédé à la
répression au Bélarus va être établie et elle sera soumise pour
approbation aux Etats membres.
Le Bélarus est toujours sous le coup d'un embargo sur les ventes
d'armes et de matériel pouvant être utilisé pour la répression. Quatre
personnes sont déjà interdites de séjour dans l'UE et leurs avoirs ont
été gelés depuis 2016. Les nouveaux noms s'ajouteront à cette liste.
L'UE veut forcer le président Loukachenko à s'engager sur un plan de
médiation en trois points proposé par la Lettonie, la Lituanie et la
Pologne, voisins du Bélarus.
La Pologne a préconisé vendredi l'organisation de nouvelles élections.
"Elles doivent être équitables, avec des observateurs d'autres pays", a
demandé le Premier ministre Mateusz Morawiecki.
Minsk s'est dit prêt à un "dialogue constructif" et a commencé à
relâcher des centaines de personnes arrêtées depuis lundi. Tous les
témoignages dénoncent l'extrême brutalité de la répression menée par
les forces spéciales du régime.
L'opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa, réfugiée en Lituanie
après avoir contesté la victoire d'Alexandre Loukachenko, a appelé
vendredi à des "manifestations pacifiques" dans son pays durant le
week-end.
- Solidarité avec la Grèce
La discussion sur les contentieux avec Ankara a été plus complexe. Les
ministres ont affiché leur solidarité avec la Grèce dans son différend
avec la Turquie et ont décidé de revenir sur le sujet lors de leur
prochaine réunion les 27 et 28 août à Berlin.
Un appel à été lancé à la Turquie pour "une désescalade immédiate et un
réengagement dans le dialogue", a annoncé le chef de la diplomatie
européenne, l'Espagnol Josep Borrell.
"Je tiens à dire ma satisfaction de la condamnation du comportement
illégal de la Turquie et du soutien exprimé à nouveau par nos
partenaires à l'égard de la Grèce et de Chypre", a déclaré le ministre
grec des Affaires étrangères Nikos Dendias.
La réunion a toutefois été marquée par une prise de distance de Berlin
avec la décision de la France de déployer des moyens militaires en
Grèce pour adresser un avertissement à Ankara.
L'Allemagne redoute une nouvelle crise migratoire en Grèce si la
Turquie ouvre ses portes aux millions de migrants et réfugiés syriens
bloqués sur son territoire.
Les contentieux entre l'UE et la Turquie se sont multipliés au cours
des derniers mois. L'un d'eux est la délimitation du plateau
continental entre la Grèce et la Turquie. Les forages turcs au large de
Chypre sont un deuxième sujet de discorde. Les violations par la
Turquie de l'embargo de l'ONU contre la Libye, un troisième.
L'arrivée du navire de recherche sismique turc Oruç Reis, sous escorte
de bâtiments militaires, au large de l'île grecque de Kastellorizo,
dans le sud-est de la mer Egée, une zone considérée riche en gisements
d'hydrocarbures, est le dernier épisode de l'escalade de la tension
entre la Grèce et la Turquie.
La situation a été jugée "très sérieuse" par Josep Borrell, en raison
des risques d'affrontement.
L'Espagnol a été mandaté en juillet pour préparer des "mesures
adéquates afin de répondre aux défis posés par la Turquie".
Il s'est engagé à soumettre différentes options aux ministres lors de
leur réunion à Berlin. L'unanimité est requise pour adopter des
sanctions. (AFP,
14 août
2020)
La
Turquie accuse la France de se comporter "comme
un caïd" en
Méditerranée
La Turquie a accusé vendredi la France de se comporter en "caïd" en
Méditerranée orientale et adressé une sévère mise en garde à la Grèce,
renforçant l'inquiétude des pays européens qui ont appelé à la
désescalade.
La situation en Méditerranée orientale est explosive depuis l'envoi
lundi par Ankara d'un navire de recherche sismique, escorté par des
bâtiments militaires, dans une zone riche en gisements gaziers
revendiquée par Athènes.
Au lendemain du déploiement par Paris de navires et d'avions de guerre
en Méditerranée orientale pour afficher son soutien à Athènes dans
cette crise, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a accusé
la France d'agir "en caïd".
"La France, en particulier, devrait cesser de prendre des mesures qui
accentuent les tensions", a déclaré M. Cavusoglu, dans un contexte de
crispations croissantes entre Ankara et Paris liées à la situation en
Méditerranée, mais aussi à la Libye et à la Syrie.
Préoccupée, l'Union européenne a réuni vendredi les ministres des
Affaires étrangères de ses pays membres pour afficher sa solidarité
avec la Grèce, en plus de discuter de la situation au Bélarus.
Les ministres européens ont appelé à une "solution négociée" et à la
"désescalade", tout en décidant de discuter à nouveau de la situation
lors d'une prochaine réunion fin août, selon plusieurs responsables.
- Menace de "représailles" -
Signe de la volatilité de la situation, Ankara a affirmé vendredi avoir
riposté à une tentative d'agression contre son navire sismique, l'Oruç
Reis.
Un navire militaire turc d'escorte "leur a donné la réponse appropriée
et ils sont retournés dans leur port", a assuré vendredi M. Erdogan,
sans fournir davantage de détail. "Si cela continue, il y aura des
représailles", a-t-il ajouté.
Le quotidien grec Kathimerini a rapporté vendredi qu'une collision
s'était produite mercredi entre une frégate grecque et un bâtiment
turc, mais l'état-major grec n'a pas confirmé cet incident.
Le président français Emmanuel Macron, qui n'a pas répondu aux
dernières attaques d'Ankara, a assuré vendredi sur Twitter que la
France avait des "vues convergentes sur la situation en Méditerranée"
avec les Etats-Unis et les Emirats arabes unis.
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s'est d'ailleurs
entretenu à Vienne avec son homologue grec Nikos Dendias du "besoin
urgent de réduire les tensions en Méditerranée orientale", a indiqué le
département d'Etat dans un communiqué.
En parallèle de ses déclarations de fermeté, la Turquie a aussi adopté
vendredi une attitude qui se voulait conciliante.
Vendredi, le chef de la diplomatie turque a ainsi assuré que son pays
ne "souhaitait pas l'escalade" et était partisan d'un "dialogue apaisé".
Et le ministre de la Défense Hulusi Akar a affirmé que la Turquie
espérait que des discussions entre experts grecs et turcs pourraient se
tenir à Ankara.
- "Adoucir"-
Dans un effort de médiation, la chancelière allemande Angela Merkel
s'est entretenue jeudi avec le chef de l'Etat turc et le Premier
ministre grec Kyriakos Mitsotakis.
M. Erdogan a déclaré qu'il avait affirmé à Mme Merkel que le navire
sismique continuerait ses recherches jusqu'au 23 août, ajoutant
toutefois avoir accepté des discussions après cette date pour "adoucir
les choses".
Ankara avait déjà annoncé la semaine dernière avoir suspendu ses
recherches gazières à la demande de Berlin, avant de les reprendre
quelques jours plus tard.
La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en
Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit des pays riverains et
renforcé les tensions entre la Turquie et la Grèce, deux pays voisins
aux relations régulièrement ponctuées de crises.
Athènes dénonce une violation de son territoire maritime par Ankara,
dont le navire sismique a été déployé au sud de l'île grecque de
Kastellorizo.
Mais la Turquie refuse d'admettre que la présence de cette petite île
située à deux km des côtes turques et plus de 500 km d'Athènes limite
sa marge de manoeuvre.
Pour tenter d'appuyer ses revendications en Méditerranée orientale, la
Turquie a signé l'an dernier un accord controversé de délimitation
maritime avec le gouvernement officiel libyen, basé à Tripoli.
Cependant, dans une tentative de contrer Ankara, la Grèce a conclu la
semaine dernière un accord similaire avec l'Egypte, suscitant l'ire du
gouvernement turc. (AFP, 14 août
2020)
Macron appelle au dialogue et renforce la présence
militaire française
Emmanuel Macron a appelé mercredi la Grèce et la Turquie à se concerter
davantage pour apaiser les tensions en Méditerranée orientale, où il a
annoncé un renforcement de la présence militaire française, selon
l'Elysée.
Au cours d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre grec
Kyriakos Mitsotakis, le chef de l'Etat a de nouveau fait "part de sa
préoccupation au sujet des tensions provoquées par les décisions
unilatérales de la Turquie en matière d'exploration pétrolière, qui
doivent cesser pour permettre un dialogue apaisé entre pays voisins et
alliés au sein de l'Otan", indique la présidence dans un communiqué.
"Rappelant l'importance de régler les différends actuels par le
dialogue", il "a souligné la nécessité d'une plus grande concertation
entre la Grèce et la Turquie et a salué à cet égard l'initiative de
médiation engagée par l'Allemagne", ajoute le texte.
"Afin de mieux apprécier la situation dans cette région de la
Méditerranée et marquer sa volonté de faire respecter le droit
international, le président a décidé de renforcer temporairement la
présence militaire française en Méditerranée orientale dans les
prochains jours, en coopération avec les partenaires européens, dont la
Grèce", conclut le communiqué.
L'Elysée n'était pas en mesure de donner, dans l'immédiat, des détails
sur ce renforcement de la présence française.
La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en
Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit des pays riverains et
renforcé les tensions entre la Turquie et la Grèce, pays voisins et
alliés au sein de l'Otan, aux relations régulièrement ponctuées de
crises.
La situation s'est détériorée lundi après le déploiement par Ankara
d'un navire de recherche sismique, escorté par des bâtiments
militaires, dans le sud-est de la mer Égée, une zone de la Méditerranée
disputée et riche en gisements gaziers. La marine grecque est également
présente dans la zone pour "surveiller" les activités turques, selon
Athènes.
(AFP, 12 août
2020)
Projet de sommet européen les 24-25 septembre:
Turquie au menu
Un sommet européen extraordinaire est planifié les 24 et 25 septembre
pour permettre aux dirigeants de l'Union européenne de faire le point
sur leurs difficiles relations avec la Chine et la Turquie, a-t-on
appris jeudi de sources européennes.
Le sommet sera officiellement confirmé si les dates conviennent aux
Etats membres, a-t-on précisé.
La réunion devrait réunir physiquement les dirigeants de l'UE, si les
conditions le permettent. Mais les règles de distanciation
imposées pour éviter tout risque de contamination par le Covid-19 vont
empêcher d'organiser une salle de presse, a-t-on précisé.
Ce sommet doit permettre aux dirigeants européens de discuter de tous
les sujets qui n'ont pas été abordés depuis le début de la crise
économique provoquée par la pandémie. Ils devraient toutefois faire un
point sur les négociations avec le Parlement européen pour permettre
l'adoption du budget pour la période 2021-2027 et sur le processus de
ratification du plan de relance engagé dans chacun des Etats. La
capacité d'emprunt doit en effet être approuvée par les Parlements
nationaux des 27 pays membres.
Ils devront par ailleurs se prononcer sur la stratégie politique et
économique vis-à-vis de la Chine après le report d'un sommet
extraordinaire UE-Chine prévu en septembre à Leipzig, en Allemagne, qui
devait réunir le président chinois XI Jinping et les dirigeants des 27
pays de l'UE.
Les relations se sont tendues avec Pékin depuis l'entrée en vigueur
d'une nouvelle loi sécuritaire imposée à Hong Kong et la décision de la
cheffe de l'exécutif hongkongais Carrie Lam, nommée par Pékin, de
reporter d'un an les élections législatives prévues dans le territoire
et de disqualifier les candidats de opposition.
Les dirigeants européens doivent également décider de la conduite à
tenir vis-à-vis de la politique de confrontation menée par le président
turc Recep Tayyip Erdogan. Des sanctions sont à l'étude pour
contraindre Ankara à respecter l'embargo imposé par les Nations unies
sur les ventes d'armes à la Libye et à cesser les forages illégaux
réalisés dans la zone économique maritime de Chypre.
Le président turc est par ailleurs accusé de violer les droits de
l'homme dans son pays et sa décision de transformer en mosquée
l'ex-basilique Sainte-Sophie, un haut lieu de l'orthodoxie, est vécue
comme une "provocation" en Grèce.
Michel Barnier devrait enfin informer les dirigeants européens de
l'état des discussions avec les Britanniques sur la relation avec le
Royaume-Uni après le Brexit. Les négociations auront repris depuis le
17 août, avec plusieurs séances de travail, et une séance de
négociation est prévue du 28 septembre au 2 octobre à Bruxelles. (AFP, 6 août
2020)
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
Des critiques passées de Biden contre Erdogan
suscitent la colère d'Ankara
La Turquie a exprimé sa colère dimanche après la publication d'une
vidéo virale dans laquelle le candidat démocrate à la Maison Blanche
Joe Biden critique le président Recep Tayyip Erdogan et appelle à
soutenir ses opposants.
M. Biden a tenu ces propos lors d'un entretien filmé avec le New York
Times en décembre, mais la vidéo le montrant en train de critiquer le
gouvernement turc a refait surface samedi, embrasant les réseaux
sociaux.
Interrogé au sujet de la Turquie, le candidat démocrate
qualifiait M.
Erdogan d'"autocrate", dénonçait sa politique envers les Kurdes et
préconisait de soutenir l'opposition.
"Nous devrions avoir une approche très différente avec lui, faire
comprendre clairement que nous soutenons les leaders de l'opposition",
déclarait notamment M. Biden.
Il faut, expliquait-il, "enhardir" les rivaux du dirigeant turc "pour
qu'ils puissent affronter et vaincre Erdogan. Pas par un coup d'Etat,
pas par un coup d'Etat, mais par le processus électoral".
Si l'interview de M. Biden au New York Times n'avait pas suscité de
réaction notable après sa publication en janvier en format écrit, la
vidéo a provoqué un tollé en Turquie, où le gouvernement a vivement
réagi.
"L'analyse de la Turquie par Joe Biden est basée sur une
ignorance
pure, de l'arrogance et de l'hypocrisie", a ainsi dénoncé dimanche le
porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim Kalin.
"Les jours où la Turquie était menée à la baguette sont révolus. Mais
si vous pensez pouvoir y arriver, tentez votre chance. Vous en paierez
le prix", a-t-il ajouté sur Twitter.
- Embarras de l'opposition -
Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a par ailleurs estimé
que les déclarations de M. Biden sonnaient comme un aveu de
l'implication de Washington dans un putsch manqué contre M. Erdogan le
15 juillet 2016, date où M. Biden était vice-président.
"Lorsqu'il insiste à deux reprises (sur l'expression +coup d'Etat+),
moi je comprends ceci: +Nous avons déjà essayé un putsch dans le passé.
Comme cela n'a pas marché, changeons de tactique+", a déclaré M.
Cavusoglu.
Des responsables turcs accusent souvent, plus ou moins ouvertement, les
Etats-Unis d'avoir soutenu le putsch manqué, ce que Washington dément
catégoriquement.
Les déclarations de M. Biden ont par ailleurs plongé dans l'embarras
l'opposition à M. Erdogan, qui accuse régulièrement ses rivaux d'être à
la solde de puissances étrangères.
Plusieurs responsables du principal parti d'opposition, le CHP
(social-démocrate), ont d'ailleurs rapidement pris leurs distances,
appelant à "respecter la souveraineté de la Turquie".
Les critiques de M. Biden présagent aussi une possible dégradation des
relations entre Ankara et Washington, déjà difficiles, s'il parvient à
défaire Donald Trump à la prochaine élection présidentielle américaine,
en novembre.
M. Erdogan, qui s'est efforcé ces dernières années de cultiver une
relation personnelle avec M. Trump, s'en prend souvent à son
prédécesseur, Barack Obama.
Les rapports entre Ankara et Washington s'étaient tendus sous le
deuxième mandat de M. Obama (2012-2016), en raison notamment de
désaccords sur la Syrie et des atteintes croissantes aux libertés en
Turquie. (AFP, 16 août
2020)
Le
Pentagone s'inquiète du déploiement
militaire français en
Méditerranée
Le Pentagone s'est inquiété jeudi du déploiement militaire français en
Méditerranée orientale en soutien à la Grèce face aux revendications
gazières de la Turquie, soulignant qu'il intervient dans un contexte
"moins que coopératif" entre Paris et Ankara.
L'armée américaine est "bien évidemment préoccupée par les incidents
qui se produisent en Méditerranée orientale", a indiqué un porte-parole
du ministère américain de la Défense, Jonathan Hoffman.
La France et la Turquie sont "tous deux des alliés extrêmement
important de l'Otan et nous voudrions voir les tensions diminuer", a
ajouté M. Hoffman au cours d'un point de presse.
"Nous voudrions donc qu'ils continuent de coopérer et qu'ils trouvent
des solutions qui n'impliquent pas la nécessité d'avoir des navires de
guerre ou des avions déployés dans un environnement moins que
coopératif", a-t-il conclu.
Dans un contexte de tensions croissantes entre la Turquie et la France,
liées notamment à des intérêts divergents en Libye, la France a déployé
temporairement deux chasseurs Rafale et deux bâtiments de la Marine
nationale en Méditerranée orientale pour soutenir la Grèce dans son
différend avec la Turquie sur l'exploration des ressources gazières en
mer.
La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en
Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit des pays riverains et
renforcé les tensions entre la Turquie et la Grèce, aux relations
régulièrement ponctuées de crises.
La situation s'est détériorée lundi après le déploiement par Ankara
d'un navire d'exploration sous-marine, escorté par des bâtiments
militaires, dans le sud-est de la mer Égée, une zone de la Méditerranée
disputée et riche en gisements gaziers. La marine grecque est également
présente dans la zone pour "surveiller" les activités turques, selon
Athènes.
(AFP, 13 août
2020)
Turkish
Aggression Is NATO’s ‘Elephant in the Room’
The warships were escorting a vessel suspected of smuggling weapons
into Libya, violating a United Nations arms embargo. Challenged by a
French naval frigate, the warships went to battle alert. Outnumbered
and outgunned, the French frigate withdrew.
But this mid-June naval showdown in the Mediterranean was not a
confrontation of enemies. The antagonists were France and Turkey,
fellow members of NATO, sworn to protect one another.
A similarly hostile encounter between Turkey and a fellow NATO member
happened just two weeks ago, when Turkish warplanes buzzed an area near
the Greek island of Rhodes after Greek warships went on alert over
Turkey’s intent to drill for undersea natural gas there.
Turkey — increasingly assertive, ambitious and authoritarian — has
become “the elephant in the room” for NATO, European diplomats say. But
it is a matter, they say, that few want to discuss.
A NATO member since 1952, Turkey is too big, powerful and strategically
important — it is the crossroads of Europe and Asia — to allow an open
confrontation, alliance officials suggest.
Turkey has dismissed any criticism of its behavior as unjustified. But
some NATO ambassadors believe that Turkey now represents an open
challenge to the group’s democratic values and its collective defense.
A more aggressive, nationalist and religious Turkey is increasingly at
odds with its Western allies over Libya, Syria, Iraq, Russia and the
energy resources of the eastern Mediterranean. Turkey’s tilt toward
strongman rule after 17 years with President Recep Tayyip Erdogan at
the helm also has unsettled other NATO members.
“It’s getting hard to describe Turkey as an ally of the U.S.,” said
Philip H. Gordon, a foreign policy adviser and former assistant
secretary of state who dealt with Turkey during the Obama
administration.
NATO heads of government in London in December. Some of the
group’s ambassadors believe Turkey represents an open challenge to
NATO’s values and its collective defense.
Despite that, Turkey is getting a kind of free pass, analysts say, its
path having been cleared by a lack of consistent U.S. leadership,
exacerbated by President Trump’s contempt for NATO and his clear
admiration for Mr. Erdogan. (nytimes.com, Aug. 5,
2020)
Accord
pétrolier entre les Kurdes de Syrie et
une compagnie américaine
La Turquie a dénoncé lundi un accord pétrolier "inacceptable" conclu
entre une compagnie pétrolière américaine et l'administration
semi-autonome kurde dans le nord-est de la Syrie morcelée par la
guerre, affirmant qu'il revenait à "financer le terrorisme".
L'immense majorité des champs pétroliers, dans l'est et le nord-est du
pays, échappe toujours à Damas. Ils sont contrôlés essentiellement par
les Kurdes --soutenus par des troupes américaines sur place--, qui en
ont fait la principale source de revenus de leur administration
semi-autonome.
Ni l'administration semi-autonome kurde ni les Forces démocratiques
syriennes (FDS) n'ont communiqué sur ce dossier, alors qu'à Washington,
des responsables ont confirmé un accord "pour moderniser les champs
pétroliers du nord-est syrien" sans plus de détails.
Le ministère turc des Affaires étrangères a précisé dans un communiqué
que l'accord avait été conclu avec la compagnie Delta Crescent Energy
LLC.
"Nous regrettons le soutien américain à ce fait qui ignore le droit
international (...) et qui concerne le financement du terrorisme",
ajoute le communiqué, qualifiant l'accord d'"inacceptable".
L'armée turque mène régulièrement des opérations en Turquie contre les
combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré par
Ankara comme une organisation "terroriste".
Dimanche, le gouvernement syrien avait déjà condamné cet accord,
dénonçant un "vol" et une atteinte à la souveraineté du pays.
Jeudi, lors d'une audience au Congrès américain à Washington, le
sénateur Lindsey Graham a assuré avoir évoqué l'accord avec le
commandant en chef des FDS, Mazloum Abdi.
"Apparemment ils ont signé un accord avec une compagnie pétrolière
américaine pour moderniser les champs pétroliers du nord-est syrien",
a-t-il dit.
Interrogé par M. Graham lors de cette audience, le chef de la
diplomatie américaine Mike Pompeo a confirmé le soutien de Washington.
"L'accord a pris plus longtemps que ce que nous espérions, nous en
sommes maintenant à sa mise en oeuvre. Il peut être très puissant",
a-t-il ajouté.
La guerre meurtrière qui dévaste la Syrie depuis 2011 a coûté des
dizaines de milliards de dollars au secteur des hydrocarbures.
Les combats ont parfois ravagé les infrastructures, cibles des
convoitises des différents belligérants. (AFP, 3 août
2020)
Relations
régionales / Regional Relations
Avec la Turquie et l'Iran en amont, l'Irak et ses
fleuves bientôt à sec?
L'Irak, le "pays entre les deux fleuves", pourrait bientôt être
totalement sec. Chaque année, ses voisins turc et iranien construisent
de nouveaux barrages en amont du Tigre, de l'Euphrate et de leurs
affluents dont les cours ont perdu leur luxuriance légendaire depuis
l'Antiquité.
C'est sûrement à Bassora, seule province côtière du pays, que la
situation est la plus inquiétante. Là, parce que les flots des deux
fleuves qui se rejoignent ne sont plus assez puissants, l'eau salée du
Chatt al-Arab remonte du Golfe, inondant les cultures.
"La salinité a augmenté ces dernières années et elle tue les terres
agricoles", affirme à l'AFP Abou Chaker, 70 ans, dont presque autant
d'années passées à bichonner ses palmiers.
Si l'eau salée s'est soudainement mise à remonter de la mer vers les
terres, c'est parce que l'Iran a hérissé ces dernières années son
fleuve Karoun de barrages, détournant de nombreux affluents du Tigre.
Résultat, Abou Chaker et les agriculteurs des environs sont partis,
abandonnant leurs terres imbibées de sel où pourrissent des palmiers
morts.
- 'Tout est mort' -
"Avant, nos dattes se vendaient dans le Golfe et jusqu'aux Etats-Unis,
mais aujourd'hui tout est mort", se lamente cet Irakien qui cultive
désormais un petit lopin de terre un peu plus au nord, avec de l'eau du
robinet, impropre à la consommation humaine tant elle est salée.
Le ministre des Ressources hydrauliques, Mehdi al-Hamdani, estime à 50%
la réduction de la quantité d'eau arrivant en Irak depuis la
constructions des barrages turcs et iraniens.
Son ministère assure à l'AFP avoir "un plan stratégique pour garantir
la sécurité de l'Irak en eau jusqu'en 2035, avec pour pire scénario de
pouvoir garantir uniquement l'eau de boisson en quantité suffisante
pour tout le pays".
Il envisage même la construction à Makhoul, au nord de Bagdad, d'un
immense barrage, "le plus grand projet depuis 2003" et la chute de
Saddam Hussein durant l'invasion américaine, explique M. Hamdani.
Mais comme pour tous les grands projets en Irak, l'effort de guerre
contre les jihadistes en 2014 puis la récente chute des prix du pétrole
ont réduit les fonds disponibles pour les infrastructures.
Bassora, où durant l'été 2018 un empoisonnement de l'eau par la langue
salée remontée du Chatt al-Arab avait envoyé plus de 100.000 personnes
à l'hôpital, devra encore attendre.
- 'Pétrole contre eau' -
Beaucoup en Irak se demandent si le pays, qui avait trouvé dans les
années 1990 une parade à l'embargo avec le programme "pétrole contre
nourriture", ne devrait pas se lancer dans un nouveau "pétrole contre
eau".
Les négociations a ce sujet avec Ankara, suspendues deux ans, ont
repris avec le gouvernement de Moustafa al-Kazimi nommé en mai. Et même
si M. Hamdani assure que cela n'a aucun impact sur les discussions, la
Turquie mène actuellement une campagne de bombardements dans le nord de
l'Irak.
De quoi réduire les chances de Bagdad de faire pression sur son voisin
qui doit bientôt remplir son tout dernier barrage hydroélectrique,
Ilisu, et pourrait transformer le Tigre irakien en un mince filet d'eau.
Côté iranien, le débit en amont des barrages de Doukan et de
Darbandikhan au Kurdistan irakien a été drastiquement réduit "de 45
mètres cubes par seconde à sept mètres cubes et même à deux mètres
cubes dans certains endroits", selon le ministère.
Face à ses deux puissances régionales influentes Irak, Bagdad est
impuissante, accuse Mohammed al-Chlehaoui, patron des coopératives
agricoles de Diwaniyah (sud).
- 'Guerre de l'eau' -
"La Turquie peut lancer la guerre de l'eau à tout moment, quand cela
l'arrangera et sans prévenir l'Irak", assène-t-il.
Le pire se situe à l'horizon 2025-2030, dit-il: "à ce moment-là, le
Tigre et l'Euphrate pourraient s'assécher et priver le pays de ses
cultures et même de l'eau de boisson".
"L'Irak n'a qu'une seule solution: jouer la pression économique face à
la Turquie", premier exportateur en Irak, avec près de 16 milliards de
dollars de biens et de services vendus en 2019, préconise-t-il.
Car le temps presse. Une fois tous les projets hydrauliques turcs et
iraniens terminés en 2035, cette quantité pourrait être réduite à 51
kilomètres cubes par an (51 milliards de mètres cubes).
Or, les besoins en eau des 40 millions d'Irakiens s'élèvent déjà à 71
kilomètres cubes. Et en 2035, selon les experts, la population
dépassera les 50 millions. (AFP, 26 août
2020)
En
Syrie, les habitants assoiffés de Hassaké accusent Ankara de couper les
vannes
Devant son domicile du nord-est de la Syrie, Cheikha Majid raconte que
sa vie est devenue une quête interminable pour trouver de l'eau, depuis
que la Turquie s'est emparée d'une station de pompage d'eau potable
alimentant sa ville.
"Je passe mon temps à courir après des camions-citernes", résume cette
grand-mère de 43 ans, qui souffre des pénuries d'eau depuis des mois à
Hassaké, ville sous contrôle de l'administration semi-autonome kurde.
"Parfois, je dois quémander de l'eau à mes voisins", ajoute-t-elle.
L'inquiétude est d'autant plus vive que 394 cas de contamination au
nouveau coronavirus --dont 26 décès-- ont été recensés dans les zones
kurdes, dont des dizaines à Hassaké.
Les habitants de la région paient le prix fort d'un nouveau bras de fer
entre les forces turques et les Kurdes.
L'armée turque et ses supplétifs syriens occupent depuis 2019 une bande
frontalière de 120 kilomètres en Syrie, y compris la station d'Allouk
qui fournit de l'eau potable à 460.000 personnes.
Pour les responsables kurdes et des analystes, Ankara utilise l'eau
comme outil de pression afin d'obtenir davantage de courant électrique,
fourni par les Kurdes, dans les zones qu'elles a conquises.
La Turquie dément. Le ministère turc de la Défense a encore affirmé le
6 août que la station d'Allouk faisait l'objet de travaux de
maintenance et qu'Hassaké était toujours approvisionnée en eau.
Non, ont répliqué les Kurdes, inondant les réseaux sociaux de photos,
avec commentaires à l'appui, assortis du mot-dièse "La soif étrangle
Hassaké".
Les organisations humanitaires ont maintes fois mis en garde contre
l'utilisation de l'eau à des fins politiques ou militaires au détriment
des civils.
Et l'ONU a tiré la sonnette d'alarme dès le mois de mars, avertissant
de retombées sanitaires et humanitaires graves.
Damas a aussi accusé lundi Ankara d'utiliser l'eau comme une "arme
contre les civils syriens".
- 21 jours sans eau -
En août, les robinets sont restés à sec pendant 21 jours.
"La plupart du temps, nous nous baignons dans l'eau salée" des puits
pour maintenir une hygiène de base, raconte Cheikha, qui vit avec ses
sept enfants et deux petits-enfants.
Dans les rues étroites, des femmes et des enfants portent des bidons
vides en attendant des livraisons d'eau. Une jeune fille remplit un
réservoir sur un toit avec un long tuyau relié à un camion-citerne.
"Cette fois, cela a vraiment duré longtemps", déplore Mohamad Khatar,
un habitant âgé. "Nous n'avons rien à voir avec la politique, tout ce
que nous voulons, c'est manger du pain, boire de l'eau et travailler".
Ankara a coupé les vannes à huit reprises depuis l'automne, selon les
Kurdes.
"Ils occupent nos terres et maintenant ils nous coupent l'eau", se
lamente Saleh Fattah, 45 ans.
Les forces kurdes ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe
Etat islamique en Syrie, aux côtés des Etats-Unis, mais Ankara les
qualifie de "terroristes" pour leurs liens avec le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une guérilla sanglante en
Turquie depuis les années 1980.
Selon les responsables kurdes, un accord prévoyait après la dernière
offensive qu'Ankara alimente la région en eau en contrepartie de
l'acheminement du courant par les Kurdes.
Mais les pressions vont depuis crescendo pour "demander plus
d'électricité", déplore Suzdar Ahmad, co-directeur de l'autorité
hydraulique au sein de l'administration kurde.
- "Interminables" négociations -
"Depuis que les Turcs occupent Ras al-Ain, il y a eu d'interminables
cycles de négociations sur les coupures d'eau", ajoute Aheen Sweid,
codirectrice de l'autorité de l'énergie.
Cette fois, les Kurdes ont décidé de répliquer: le 13 août, ils ont
coupé le courant dans cette région, indique-t-elle.
Les deux parties ont fini par négocier un accord via la Russie
prévoyant un retour à la normale dès lundi à Hassaké.
Pour l'analyste Nicholas Heras, "s'emparer de la station d'Allouk était
l'un des principaux objectifs de la campagne militaire turque" en
octobre 2019.
"La Turquie veut utiliser l'eau comme moyen de pression pour retourner
la population locale (...) contre les Forces démocratiques syriennes",
alliance dominée par les combattants kurdes.
Et le rapport de force est largement à l'avantage d'Ankara qui a la
"capacité de couper indéfiniment l'eau à plus d'un demi-million de
personnes", explique-t-il. (AFP, 25 août
2020)
La
Turquie accuse les Emirats de
"trahir la cause palestinienne"
Ankara pourrait officiellement suspendre ses relations diplomatiques
avec Abou Dhabi en réponse à un accord de normalisation des relations
entre les Emirats arabes unis et Israël, dénoncé par la Turquie, a
affirmé vendredi le président Recep Tayyip Erdogan.
"J'ai donné des instructions à notre ministre des Affaires étrangères,
j'ai dit que nous pourrions suspendre nos relations diplomatiques avec
le gouvernement d'Abou Dhabi ou bien rappeler notre ambassadeur", a
déclaré M. Erdogan à la presse à Istanbul.
Plus tôt, le ministère turc des Affaires étrangères avait accusé les
Emirats de "trahir la cause palestinienne" avec cet accord qui doit
être signé dans trois semaines à Washington.
"L'Histoire et la conscience des peuples de la région n'oublieront pas
cette hypocrisie et ne la pardonneront jamais", a estimé le ministère
dans un communiqué.
Selon les Emirats, en échange de cet accord, Israël a accepté de
"mettre fin à la poursuite de l'annexion des territoires palestiniens".
Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n'a pas confirmé,
évoquant un simple "report".
Ardent défenseur de la cause palestinienne, le président Erdogan
critique régulièrement les pays arabes qu'il accuse de ne pas adopter
une attitude suffisamment ferme face à Israël.
La vive réaction d'Ankara intervient aussi au moment où les
relations entre la Turquie et les Emirats arabes unis, deux rivaux
régionaux, sont tendues.
Les deux pays s'opposent notamment en Libye, où ils soutiennent des
camps opposés. (AFP, 14 août
2020)
Bagdad en campagne
diplomatique pour bouter les forces turques hors
d'Irak
Bagdad a annoncé jeudi avoir contacté ses voisins et la Ligue arabe
"pour tenir une position unie obligeant la Turquie à retirer" ses
hommes d'Irak, où ils combattent le Parti des travailleurs kurdes (PKK,
opposition kurde en Turquie).
Mardi, un drone turc a tué deux haut-gradés ainsi qu'un soldat
irakiens, les premières victimes dans les rangs des forces irakiennes
de l'opération "Griffes du Tigre" lancée en juin par la Turquie au
Kurdistan d'Irak.
Un haut commandant du PKK a également été tué dans ce bombardement, a
annoncé jeudi le PKK, confirmant que le drone avait visé une réunion
entre combattants du Parti des travailleurs kurdes et garde-frontières
irakiens.
Bagdad a convoqué mercredi pour la troisième fois en deux mois
l'ambassadeur turc pour protester contre une "agression flagrante" et
une "violation de (sa) souveraineté".
En face, Ankara répond invariablement lutter contre une organisation
qu'elle considère comme "terroriste", à l'instar des Etats-Unis et de
l'Union européenne.
L'ambassadeur turc à Bagdad, Fatih Yildiz, a publié jeudi sur Twitter
un communiqué d'Ankara accusant l'Irak "de détourner le regard alors
que des membres du PKK terroriste se trouvent sur son sol".
Le ministre irakien des Affaires étrangères Fouad Hussein a de son côté
annoncé avoir contacté ses homologues égyptien, jordanien, saoudien et
koweïtien ainsi que le patron de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit.
Il a plaidé pour "d'importants efforts arabes pour éviter des
développements dangereux (...) et tenir une position unie obligeant la
Turquie à retirer ses forces qui se sont infiltrées en territoire
irakien", ajoute un communiqué du ministère.
Une tâche qui s'annonce difficile, affirment les experts, car la
Turquie possède depuis 25 ans une dizaine de postes militaires au
Kurdistan irakien. Autant de positions qu'elle n'entend pas perdre et
auxquelles elle aurait même ajouté de nouvelles implantations, selon
des sources kurdes.
Bagdad a déjà annulé la visite du ministre turc de la Défense jeudi
ainsi que "toutes les autres visites prévues entre les deux pays pour
le moment", a annoncé le gouvernement.
Depuis le début, mi-juin, de l'opération "Griffes du tigre", au moins
cinq civils ont été tués.
Ankara a annoncé la mort d'au moins sept de ses hommes et le PKK et ses
alliés de 10 combattants et partisans. (AFP, 13 août
2020)
Nouvelle
visite du chef de la diplomatie turque à
Tripoli
Le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, s'est de nouveau
rendu jeudi, pour la deuxième fois en quelques semaines, en Libye, où
Ankara soutient activement le gouvernement d'union (GNA) reconnu par
l'ONU face au pouvoir rival de l'Est libyen.
Le 17 juin, M. Cavusoglu était accompagné à Tripoli de son homologue
des Finances et du chef des services de renseignement. Jeudi, il a
effectué ce nouveau déplacement dans la capitale libyenne en compagnie
du ministre maltais des Affaires étrangères, Evarist Bartolo, pour
rencontrer notamment le chef du GNA, Fayez al-Sarraj.
Ce déplacement surprise, qui fait également suite à celui du ministre
turc de la Défense, Hulusi Akar, et du chef d'état-major, Yasar Guler,
intervient alors que les tensions restent fortes sur ce dossier, malgré
une pause dans les combats.
Les troupes de l'homme fort de l'Est libyen, le maréchal Khalifa
Haftar, ont tenté durant 14 mois, en vain, de prendre Tripoli, siège du
GNA. Après une série de revers au début de l'été, les deux camps se
font face près de Syrte, verrou entre l'ouest et l'est du pays.
"Même s'il n'y a pas de cessez-le-feu officiellement déclaré, le calme
règne sur le terrain", a relevé devant la presse le chef de la
diplomatie turque.
Mais "le problème en Libye subsiste", a poursuit M. Cavusoglu, qui
s'exprimait devant des journalistes à l'issue de ses entretiens avec
les responsables libyens.
Sur le plan militaire, pour qu'un cessez-le-feu soit "durable", le GNA,
"gouvernement légitime" de la Libye, doit pouvoir étendre son contrôle
sur Syrte (450 km à l'est de Tripoli) et Joufra, plus au sud, où se
trouve une importante base aérienne, aujourd'hui toutes deux sous le
contrôle des pro-Haftar, a encore argué M. Cavusoglu.
Dans le même temps, les Libyens, qui ont grandement souffert des
combats autour de Tripoli -- plusieurs centaines de personnes ont été
tuées et quelque 200.000 autres déplacées --, "ont besoin de services,
comme l'électricité, l'eau, les services municipaux, les transports
publics", a-t-il souligné.
Dans un communiqué distinct, le GNA a de son côté mentionné avoir
évoqué avec le chef de la diplomatie maltaise la perspective de la
reprise de vols avec cette île méditerranéenne voisine.
La Libye est en proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar
Kadhafi en 2011.
Depuis la fin 2019, le GNA bénéficie d'un soutien militaire accru -- et
décisif dans la bataille de Tripoli -- de la Turquie. M. Haftar est lui
appuyé par l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite et la
Russie. (AFP,
6 août
2020)
Libye : la Turquie s'en prend
aux Emirats, demandera des "comptes"
La Turquie a vivement dénoncé vendredi les actions "malintentionnées"
des Emirats arabes unis en Libye, où les deux pays soutiennent des
camps opposés, et affirmé que les "comptes seront faits" entre Ankara
et Abou Dhabi.
"Abou Dhabi est en train de faire certaines choses en Libye et en
Syrie. Tout cela est en train d'être consigné. Les comptes seront faits
en temps et en heure", a déclaré le ministre turc de la Défense Hulusi
Akar dans un entretien avec la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera.
"Il faut demander à Abou Dhabi d'où viennent cette hostilité, ces
mauvaises intentions, cette jalousie", a ajouté M. Akar, selon le
compte-rendu en turc de cette interview publiée par le ministère de la
Défense à Ankara.
Ces déclarations interviennent dans un contexte de tensions croissantes
entre les pays impliqués dans le conflit en Libye, qui oppose le
Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et siégeant à
Tripoli, et le maréchal Khalifa Haftar, qui règne sur l'est et une
partie du sud de ce pays.
Le GNA est soutenu militairement par la Turquie, mais M. Haftar est
appuyé par l'Egypte voisine, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite
et la Russie.
"Il faut que ces pays cessent de soutenir (Haftar) pour que la
stabilité revienne et qu'un cessez-le-feu puisse être négocié. Il faut
qu'ils poussent le putschiste Haftar à renoncer à certains de ses
objectifs", a déclaré M. Akar, réaffirmant l'appui turc au GNA.
Les tensions se sont renforcées ces dernières semaines, l'Egypte
menaçant d'intervenir militairement si le GNA avance vers la ville
stratégique de Syrte, le prochain objectif affiché des forces de
Tripoli.
Le conflit en Libye a aggravé les tensions entre Ankara et Abou Dhabi,
dont les relations se sont dégradées ces dernières années sur fond de
rivalité régionale et en raison du soutien apporté par les Turcs au
Qatar dans la querelle qui oppose ce pays à ses voisins du Golfe.
Si la Turquie évite de s'en prendre directement à la puissante Arabie
saoudite, elle n'hésite pas à critiquer les Emirats arabes unis.
En 2018, la Turquie avait ainsi donné le nom d'un dignitaire ottoman
critiqué par Abou Dhabi à la rue où était située l'ambassade des
Emirats à Ankara. (AFP, 31 juillet
2020)
Congo: l'opposant Mokoko évacué en Turquie pour des
soins
Les autorités de Brazzaville ont autorisé jeudi l'évacuation par avion
médicalisé à destination d'Ankara en Turquie de l'opposant et
prisonnier congolais Jean-Marie Michel Mokoko, 73 ans, au terme de
longues semaines de tractations, a-t-on appris de sources concordantes.
"L'avion (médicalisé) transportant le général, son médecin et trois
agents de sécurité a décollé de l'aéroport international de Brazzaville
à 11h28 (10h28 GMT) à destination d'Ankara en Turquie", a déclaré à
l'AFP Yvon Éric Ibouanga, avocat du général Mokoko.
L'information a été confirmée par une source de l'Agence nationale de
l'aviation civile (Anac), qui a requis l'anonymat: "Le général a bien
embarqué et l'avion a bien décollé".
"Envoyer le général Mokoko en Turquie pour des soins, c'est exporter la
maison d'arrêt de Brazzaville à Ankara, parce que la Turquie n'est pas
un modèle en matière des droits de l'homme et des libertés
fondamentales", a réagi l'opposant Paulin Makaya, dirigeant du parti
Unis pour le Congo (UPC), au cours d'une conférence de presse.
Candidat malheureux au scrutin présidentiel en mars 2016, le général
Mokoko, qui avait contesté la réélection de Denis Sassou Nguesso, a été
condamné pour "atteinte à la sûreté de l'État" et "détention illégale
d'armes et munitions de guerre", au terme d'un procès controversé en
2018.
Il avait été admis à l'hôpital militaire de Brazzaville le 2 juillet
pour "fatigue générale et manque d'appétit", selon son avocat.
Plusieurs associations de défense des droits de l'homme, des avocats et
des opposants ont multiplié des appels en vue de son évacuation.
Le 16 juillet, les autorités avaient interdit une marche pacifique
organisée par une coalition de la société civile pour réclamer cette
évacuation, évoquant des risques de propagation du coronavirus.
"Le plus important est qu'il recouvre sa santé. Le reste nous le
verrons plus tard", a réagi auprès de l'AFP Trésor Nzila, de
l'Observatoire congolais des droits de l'homme (OCDH).
Le président Sassou Nguesso, qui cumule 35 ans au pouvoir, avait estimé
début mai qu'il n'y avait "pas de raison" de libérer deux opposants
politiques, dont M. Mokoko, pour désengorger les prisons face au
coronavirus. (AFP, 30 juillet
2020)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Les
relations turco-grecques: les dossiers qui fâchent
Les tensions entre la Grèce et la Turquie liées au partage des
gisements gaziers en Méditerranée orientale se sont aggravées ces
dernières semaines. De nombreux autres dossiers empoisonnent les
relations entre ces deux pays membres de l'Otan.
- Frontières maritimes -
La Turquie et la Grèce, qui ont frôlé la guerre en 1996 à cause de deux
îlots inhabités en mer Egée, se disputent depuis des décennies
l'étendue de leurs eaux territoriales respectives.
La Grèce assure que le droit maritime international lui permet
d'établir à 12 milles marins la limite de ses eaux territoriales,
contre six aujourd'hui. Ce que rejette la Turquie.
Ankara refuse aussi toute prétention des îles grecques situées au large
des côtes turques à une zone économique exclusive, ce qui lui couperait
l'accès aux gisements gaziers en Méditerranée et "emprisonnerait la
Turquie à l'intérieur de ses rivages", selon le président Recep Tayyip
Erdogan.
En novembre 2019, Ankara a signé un accord de délimitation maritime
avec le gouvernement officiel libyen pour donner du poids à ses
revendications en Méditerranée orientale.
Le texte a suscité la colère de la Grèce qui, pour contrer la manoeuvre
turque, a signé un accord similaire avec l'Egypte.
- Migrants -
La Turquie, qui accueille près de quatre millions de réfugiés syriens
sur son sol, est l'une des principales voies de passage empruntées par
les migrants qui tentent de se rendre en Europe depuis le
Proche-Orient, l'Asie, mais aussi l'Afrique.
En mars 2016, la Turquie et l'Union européenne ont signé un accord
controversé qui a permis de réduire considérablement les passages vers
l'Europe, en échange notamment d'une aide financière de Bruxelles à
Ankara.
La question des migrants est depuis devenue un levier de pression pour
la Turquie lorsqu'elle souhaite obtenir gain de cause auprès de
Bruxelles.
Ainsi, mécontent de ne pas pouvoir obtenir le soutien de l'UE dans son
bras de fer avec la Russie en Syrie, M. Erdogan a ordonné en février
l'ouverture des frontières pour laisser passer les migrants vers la
Grèce, provoquant l'afflux à la frontière grecque de dizaines de
milliers de personnes.
La Turquie accuse également la Grèce de refouler illégalement les
demandeurs d'asile en mer, tandis que la Grèce dénonce une campagne de
"désinformation" menée par Ankara à ce sujet.
- Sainte-Sophie et le patrimoine byzantin -
La Turquie a récemment reconverti en mosquées deux anciennes églises
orthodoxes emblématiques d'Istanbul, Sainte-Sophie et
Saint-Sauveur-in-Chora.
Ces décisions ont suscité des craintes pour la survie des mosaïques et
fresques chrétiennes de ces édifices, l'islam interdisant les
représentations figuratives.
Pour nombre d'observateurs, les récentes reconversions d'anciennes
églises byzantines visent à galvaniser la base électorale conservatrice
et nationaliste de M. Erdogan, dans un contexte de difficultés
économiques aggravées par la pandémie.
La Grèce a vivement réagi aux reconversions, y voyant une "provocation
envers le monde civilisé".
- Minorités -
La Turquie accuse régulièrement la Grèce de discrimination envers la
minorité musulmane et turcophone qui vit sur son territoire.
Ankara dénonce notamment la fermeture par la Grèce de certaines écoles
appartenant à la communauté turcophone.
De son côté, Athènes reproche à la Turquie d'empêcher l'ouverture d'une
école du clergé orthodoxe située sur une île au large d'Istanbul.
Le titre "oecuménique" du patriarche grec orthodoxe d'Istanbul est
aussi rejeté par Ankara, qui refuse de lui reconnaître ce statut.
- Tentative de putsch en Turquie -
La fuite en Grèce de huit militaires turcs accusés par Ankara d'être
impliqués dans la tentative de coup d'Etat en 2016 constitue un autre
point de discorde.
En 2017, un tribunal grec avait rejeté la demande d'Ankara concernant
leur extradition.
Les militaires turcs avaient démenti toute implication dans la
tentative de coup d'Etat et affirmé qu'ils avaient décidé de fuir par
peur de représailles. (AFP, 26 août
2020)
Collision entre une frégate turque et un navire
grec en Méditerranée orientale
Une frégate turque et un bâtiment grec sont entrés en collision la
semaine dernière en Méditerranée orientale, a indiqué mercredi à l'AFP
une source militaire grecque, confirmant des informations de presse.
Le quotidien grec Kathimerini a publié mercredi la photo d'une frégate
turque endommagée, selon le journal, lors d'une collision.
Une source militaire grecque a confirmé à l'AFP l'incident sans
toutefois donner plus de détail.
Selon l'influent quotidien, la collision a eu lieu mercredi dernier,
tôt le matin, après "une erreur de manoeuvre" du bâtiment turc Kemal
Reis qui avait tenté "d'empêcher" la navigation de la frégate grecque
Limnos.
"La manoeuvre était mal calculée, en conséquence la proue du Limnos a
endommagé le Kemal Reis", souligne le quotidien.
Les tensions entre Ankara et Athènes se sont encore aggravées depuis
que la Turquie a envoyé le 10 août le navire Oruç Reis, pour procéder à
des explorations d'hydrocarbures dans une zone au large de l'île
grecque de Kastellorizo dans le sud-est de la mer Egée.
Plusieurs bâtiments de guerre turcs accompagnaient l'Oruç Reis dont la
frégate Kemal Reis.
La Grèce a envoyé ses propres bateaux de guerre dans la zone pour
surveiller les activités turques, qualifiées par Athènes de
"provocation", en appelant Ankara à "se retirer de la zone".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait prévenu jeudi qu'une
attaque contre un navire turc cherchant des hydrocarbures dans une zone
disputée de la Méditerranée se payerait au "prix fort", et a laissé
entendre qu'un incident s'était déjà produit.
De son côté, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis avait prévenu
mercredi dernier du "risque d'accident quand il y a une concentration
de forces militaires dans une zone limitée".
"Et dans ce cas, la responsabilité appartient à celui qui provoque ces
conditions", avait-il ajouté.
Athènes a entrepris un marathon diplomatique auprès de ses partenaires
européens et des Etats-Unis pour condamner les activités turques
qu'elle juge "illégales".
Dimanche, le chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE) Josep
Borrell a appelé Ankara à cesser "immédiatement" ses recherches de
gisements gaziers en Méditerranée.
L'annonce d'Ankara accroît "regrettablement les tensions et
l'insécurité", souligne Josep Borrell dans un communiqué publié par ses
services.
(AFP,
19 août
2020)
Athènes et Chypre veulent une UE plus ferme face à
Ankara
La Grèce et Chypre ont appelé mardi l'Union européenne à adopter une
position plus ferme face aux velléités de la Turquie en Méditerranée
orientale, sur fond de tensions exacerbées liées à l'exploration
d'hydrocarbures.
Le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias a effectué une
visite à Chypre afin que ces deux pays de l'Union européenne se
coordonnent, après l'envoi par Ankara d'une flotte navale pour
accompagner un navire de recherche sismique dans des eaux disputées. En
réaction, Athènes a dépêché des navires militaires.
"L'escalade de l'agression turque" est dirigée contre l'UE, a affirmé
M. Dendias lors d'une conférence de presse à Nicosie, après avoir
rencontré son homologue chypriote Nikos Christodoulides et le président
de la République Nicos Anastasiades.
"Les provocations turques montrent du mépris à l'égard des positions
claires de l'UE, des Etats-Unis (...) du mépris pour les valeurs
européennes, pour le droit international (...) et constituent une
militarisation inacceptable", a-t-il relevé, accusant Ankara de jouer
un "rôle déstabilisateur" dans la région.
La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en
Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit des pays riverains et
renforcé les tensions entre la Turquie et la Grèce, membres de l'Otan
mais en désaccord sur la délimitation de leurs frontières maritimes.
Nicosie et Athènes accusent Ankara d'avoir violé leur souveraineté
territoriale ainsi que celle de l'UE, en effectuant des recherches
jugées illégales car menées dans leurs eaux.
"Depuis longtemps, Chypre et la Grèce ont affirmé que la conciliation
avec (le président turc Recep Tayyip) Erdogan entraînerait une escalade
sans précédent du comportement délinquant de la Turquie", a affirmé M.
Christodoulides.
La situation a empiré après la signature le 6 août par l'Egypte et la
Grèce d'un accord délimitant leurs frontières maritimes. Ankara a
rejeté ce "prétendu accord maritime", le qualifiant de "nul et non
avenu".
En soutien à la Grèce, la France a déployé temporairement la semaine
dernière deux chasseurs Rafale et deux bâtiments de la Marine nationale
en Méditerranée orientale.
Les ministres européens des Affaires étrangères ont appelé vendredi à
une "solution négociée" et à la "désescalade".
Mais Ankara a annoncé dimanche la prolongation de ses recherches et
l'envoi du navire de forage Yavuz, déployé au large de Chypre depuis
plusieurs mois, pour des recherches au sud-ouest de l'île du 18 août au
15 septembre. (AFP,
18 août
2020)
La
Grèce souhaite un sommet
d'urgence de l'UE sur la Turquie
La Grèce souhaite un sommet d'urgence de l'Union européenne sur la
Turquie, a annoncé mardi le bureau du Premier ministre grec Kyriakos
Mitsotakis, après l'envoi d'un navire turc de recherche d'hydrocarbures
dans une zone disputée de Méditerranée orientale qui a ravivé les
tensions entre ces deux pays.
"Le ministère des Affaires étrangères va déposer une demande pour un
sommet d'urgence du Conseil des Affaires étrangères de l'Union
européenne", a-t-on déclaré de même source.
Athènes avait la veille accusé Ankara de "menacer la paix" en
Méditerranée orientale, estimant que la présence dès lundi dans cette
zone maritime du navire sismique de recherche turc Oruç Reis
constituait "une nouvelle escalade grave" et "montrait" le "rôle
déstabilisant" de la Turquie.
La Grèce "n'acceptera aucun chantage" et "défendra sa souveraineté et
ses droits souverains", avait ajouté le ministère grec des Affaires
étrangères après une réunion des chefs des forces armées convoquée
d'urgence.
La marine grecque a localisé mardi l'Oruç Reis au sud-est de l'île de
Crète : il est escorté par une flottille turque, le tout sous la
surveillance de bâtiments de guerre grecs.
La Turquie a précisé que ce bateau procéderait à ses recherches du 10
au 23 août dans une zone située entre la Crète, dans le sud de la
Grèce, et Chypre et au large de la ville turque d'Antalya.
Lundi, M. Mitsotakis a parlé de ce sujet de tensions entre son pays et
son voisin turc, tous deux membres de l'Otan, avec le président du
Conseil européen Charles Michel et avec le secrétaire général de
l'Alliance atlantique Jens Stoltenberg.
"Cette situation doit être réglée dans un esprit de solidarité entre
alliés et en accord avec les lois internationales", a ensuite déclaré
M. Stoltenberg sur Twitter.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell avait dénoncé
dimanche les mouvements "extrêmement préoccupants" de la marine turque
en Méditerranée après la signature d'un accord maritime entre l'Egypte
et la Grèce.
Cet accord vise à délimiter les frontières maritimes entre ces deux
pays et semble être une réponse directe à un accord similaire conclu en
novembre dernier entre la Turquie et le gouvernement officiel libyen
qui a son siège à Tripoli.
Le pacte turco-libyen, aux termes duquel l'espace maritime de la
Turquie est considérablement élargi, a suscité la colère de la plupart
des Etats situés en Méditerranée orientale, à commencer par la Grèce.
La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en
Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit des pays riverains comme la
Grèce, Chypre, la Turquie, l'Egypte et Israël. (AFP, 11 août
2020)
Egypte et Grèce signent un accord sur leurs
frontières maritimes
L'Egypte et la Grèce ont signé jeudi un accord délimitant leurs
frontières maritimes, a annoncé Le Caire, dans une période marquée par
de vives tensions avec la Turquie autour de l'exploitation des
ressources naturelles en Méditerranée orientale.
Fin 2019, la Turquie et le Gouvernement d'union nationale libyen (GNA),
reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, ont conclu un accord autorisant
Ankara à accéder à une large zone en Méditerranée orientale où
d'importants gisements d'hydrocarbures ont été découverts ces dernières
années.
Cet accord a été vivement contesté par l'Egypte, la Grèce et Chypre,
qui l'ont jugé illégal et visant à imposer une domination turque dans
la région.
L'accord de jeudi "autorise l'Egypte et la Grèce à aller de l'avant en
tirant chacun le maximum d'avantages des ressources disponibles dans la
zone économique exclusive (ZEE), notamment les réserves de pétrole et
de gaz", a indiqué le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh
Choukri, lors d'une conférence de presse au Caire avec son homologue
grec, Nikos Dendias.
Cet accord est "historique", a affirmé M. Dendias. Il est "tout
l'opposé" de l'accord "illégitime (...) signé entre la Turquie et
Tripoli", a ajouté le ministre grec.
Ankara a immédiatement rejeté ce "prétendu accord maritime", le
qualifiant de "nul et non avenu".
"Cet accord représente une violation du plateau continental et des
droits de la Turquie et de la Libye. De notre point de vue, il est nul
et non avenu", a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt
Cavusoglu dans une allocution télévisée.
Plus tôt, le ministère turc des Affaires étrangères avait affirmé que
la Turquie "n'autoriserait aucune activité" dans les zones qu'elle
revendique.
Peu avant l'annonce de l'accord gréco-égyptien, Athènes s'était dit
prête à discuter avec Ankara des zones maritimes disputées en mer Egée,
quelques semaines après un pic de tensions entre ces deux membres de
l'Otan concernant l'exploration des ressources d'énergie.
Egypte, Grèce et Chypre dénoncent par ailleurs l'accord sécuritaire
également signé fin 2019 entre Ankara et le Tripoli.
A la suite de ces accords, Ankara a renforcé son soutien armé au GNA,
qui combat les forces du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est
libyen, pour sa part appuyé par l'Egypte, la Russie, l'Arabie saoudite
et les Emirats arabes unis.
La Libye est en proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar
Kadhafi en 2011. (AFP, 6 août
2020)
Immigration
/ Migration
Des avocates belges en grève de la faim en soutien à
leurs confrères turcs
Gokan
GUNES et Raziye AKKOC
Une
dizaine
d’avocates belges ont entamé une grève de la faim en soutien à leurs
confrères turcs judiciairement poursuivis. Cette action est plus
particulièrement solidaire d’Ebru Timtik et Aytac Ünsal, condamnés à 13
et 10 ans de prison.
Une dizaine d’avocates belges ont entamé, lundi en début d’après-midi,
une grève de la faim de 24 heures en soutien à leurs nombreux confrères
turcs qui font l’objet de poursuites judiciaires dans leur pays. Cette
action est plus particulièrement organisée par solidarité avec les
avocats turcs Ebru Timtik et Aytac Ünsal, condamnés à 13 et 10 ans de
prison, et qui font une grève de la faim depuis février dernier.
Les avocates belges ont mené une brève action, lundi vers 12h30, devant
l’ambassade turque à Bruxelles, située rue Montoyer, pour revendiquer
la fin des répressions à l’encontre de leurs confrères turcs, avant de
débuter une grève de la faim pour les 24 prochaines heures.
«Depuis 2017, vingt avocats turcs appartenant à la Progressive Lawyers
Association et au People’s Law Office font l’objet de poursuites
judiciaires injustes. Elles sont justifiées par les autorités turques
du simple fait de l’exercice de leur profession par nos confrères», a
communiqué Avocats.be, l’Ordre des barreaux francophone et germanophone
de Belgique, qui soutient l’action.
La justice n’est rendue ni de manière impartiale ni de manière
indépendante
«Connus pour avoir défendu des personnes considérées comme des
opposants au gouvernement turc, ces avocats font l’objet de procès
politiques. Malgré la présence assidue d’observateurs internationaux,
la justice n’est rendue ni de manière impartiale ni de manière
indépendante. Lorsque certains juges ont décidé de mettre fin à la
détention préventive de nos confrères, ils ont été récusés et les
avocats à nouveau arrêtés», a dénoncé l’Ordre.
«Nous sommes toutes et tous préoccupés par la situation que nous vivons
ici avec la crise du coronavirus. Cela ne doit pas occulter les dérives
d’un pouvoir autoritariste aux frontières de l’Europe. Des confrères
sont en danger. C’est un devoir de les soutenir», a déclaré Xavier Van
Gils, président d’Avocats.be. (lavenir.net, 24 août
2020)
Les loups gris, un autre outil de
l’influence turque en Europe
Outre la gestion du financement des Frères musulmans en Europe, la
Turquie et le Qatar gèrent des centaines d’associations et de projets
dans divers pays européens, et parmi les outils d’influence et de
contrôle figure l’organisation des loups gris. La Turquie cherche
spécifiquement à accroître son influence à travers ses mandataires en
Europe, en particulier dans les pays germanophones, à savoir
l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche, sans parler de la surveillance et
du suivi des opposants au régime turc. La Turquie atteint ainsi
d’autres objectifs, en soumettant à sa volonté politique les citoyens
des autres pays, et comme ça, ces pays perdent une partie de leur
souveraineté. Le contrôle des communautés non turques conduit également
à transmettre les idées et l’agenda turcs dans leurs pays pour servir
les projets politiques turcs.
Les Loups gris sont une organisation nationaliste turque extrémiste qui
est née au sein du Parti d’action nationaliste turc et s’est
transformée en long bras d’Erdogan pour répandre la violence, le chaos
et l’extrémisme en Europe. L’organisation compte 2 000 dirigeants
actifs en Autriche et des dizaines de mosquées et d’institutions
culturelles. La base idéologique de l’organisation est basée sur les
idées des premiers nationalistes turcs, qui prônaient la suprématie
raciale, historique et morale de tous les peuples turcs s’étendant de
l’Afghanistan et de la Chine jusqu’au sud-est des Balkans.
Le rôle de l’organisation nationale des loups gris en Autriche ne
s’arrête pas à la propagation de l’extrémisme national, mais œuvre
également pour accroître l’influence de la Turquie et créer une société
parallèle pour les Autrichiens d’origine turque et entraver leur
intégration, ce qui mine la cohésion sociale. Cela soulève l’inquiétude
des politiciens locaux. À Kufstein, par exemple, des idées racistes
d’organisation sont diffusées, ce qui a incité le maire adjoint Hans
Rauch à dire dans des déclarations au journal autrichien Krone: «Nous
ne pouvons tolérer les sociétés parallèles, nous devons donc faire tout
ce qui est en notre pouvoir pour empêcher l’apparition de tels abus en
premier lieu, et ces mouvements doivent être combattus fermement, et
l’intégration des immigrés dans la société et toute tentative de créer
des sociétés parallèles doivent être arrêtées. ”
L’organisation est revenue sur la scène, des événements en Autriche il
y a quelques semaines, lorsqu’un groupe de ses partisans a attaqué deux
manifestations organisées par des groupes de gauche kurdes, turcs et
autrichiens les 27 et 28 juin à Vienne pour protester contre les
opérations militaires turques en cours au Kurdistan irakien, ainsi que
contre une récente série de tuer les femmes en Turquie, dont les
victimes sont presque toutes des militantes kurdes.
L’organisation des loups gris en Allemagne :
L’organisation a une forte présence dans les terres allemandes avec des
dizaines d’associations et environ 18 mille membres, et selon une étude
du Centre fédéral pour la formation politique en Allemagne,
l’organisation loups gris existe dans les terres allemandes depuis des
décennies, et elle a des dizaines de petites et moyennes organisations,
telles que Türk Federasyon et ITEP. L’organisation extrémiste lance des
campagnes de propagande contre les Turcs, les Kurdes et les Arméniens
de gauche résidant en Allemagne. Et elle est soumise au contrôle du «
renseignement interne » allemand, l’Autorité de protection de la
Constitution, en raison de son danger pour la sécurité du pays, selon
un document du Parlement allemand datant d’octobre 2018.
Un document du Parlement allemand daté du 9 novembre 2018 indique
qu’Erdogan dirige une alliance étrange et dangereuse d’extrémistes qui
comprend les Frères musulmans et le mouvement Millî Görüş, la <<
vision nationale >> et les nationalistes extrémistes représentés
par les loups gris et le parti de l’action national dans le but de
contrôler la politique turque en interne et d’exercer une influence et
un contrôle sur la communauté turque d’environ 5 millions de personnes
en Allemagne. Le document déclarait que «la coopération et l’alliance
entre Erdogan et les loups gris sont devenues une réalité en Allemagne
après l’échec de la tentative de coup d’État en 2016. Le gouvernement
d’Erdogan a intensifié la politique de répression contre les Kurdes et
les partisans du prédicateur Fethullah Gulen, ce qui a conduit à
l’approfondissement de l’alliance entre le président turc et
l’organisation en raison de l’unité des objectifs et des moyens. Le
groupe est actuellement un allié stratégique important du gouvernement
AKP et du président Erdogan.
Les partisans des « Loups gris » et d’Erdogan sont apparus côte à côte
dans des manifestations contre le prétendu coup d’État de 2016, dans
des villes allemandes, et l’affaire a été répétée dans une
manifestation de soutien à Erdogan le même mois à Munich, dans le sud
de l’Allemagne, ainsi que dans la capitale Berlin, et à Hambourg et
Stuttgart à l’ouest. “. Il y a également eu de nombreuses attaques
contre des institutions kurdes et des sociétés religieuses près de
Cologne en Allemagne, dans les mois qui ont suivi la prétendue
tentative de coup d’État, dans laquelle les autorités ont pointé du
doigt l’alliance d’Erdogan et les loups gris.
Selon l’étude allemande, il existe une appréciation mutuelle et une
convergence idéologique entre les néonazis et l’organisation des Loups
gris à l’heure actuelle, atteignant le stade de la coordination,
lorsque des membres des Loups gris sont apparus dans une manifestation
aux côtés de militants du parti néonazi en avril 2016, contre le Parti
des travailleurs de gauche du Kurdistan (PKK), dans la ville de
Nuremberg, dans le sud de l’Allemagne. Selon un autre document
parlementaire daté du 3 juillet 2015, il existe des liens entre
l’organisation des Loups gris en Allemagne et les organisations
terroristes, “puisque 24 membres de l’organisation ont rejoint ISIS en
Syrie en 2014 et 2015, et certains d’entre eux ont déjà été tués dans
des batailles”.
Mesures autrichiennes :
L’Autriche a fait le premier pas pour affronter les loups gris au
printemps 2019, lorsqu’elle a interdit tous ses slogans et drapeaux, et
après que les loups gris ont attaqué la manifestation organisée par les
gauchistes autrichiens, kurdes et turcs, le gouvernement autrichien a
annoncé la création d’un centre de recherche spécialisé pour suivre et
documenter les activités de l’islam politique car cela selon le
gouvernement représente un danger croissant pour les pays européens.
Il est clair que le gouvernement autrichien, à l’unanimité des partis,
a pris cette décision d’affronter les formations affiliées à la Turquie
sur son sol et de faire face à l’extrémisme, qu’il soit nationaliste,
fasciste ou de droite. L’Autriche espère que le centre de recherche
présentera une image positive qui pourra être appliquée ultérieurement
au niveau européen pour combattre l’islam politique. En tant que
consensus des partis en Autriche. Cette tendance était évidente dans la
déclaration du ministre autrichienne de l’intégration, Susanne Raab,
dans laquelle elle a déclaré : « Le gouvernement autrichien sait très
bien qu’il existe des structures organisationnelles en Autriche qui
sont financées de l’étranger, en particulier de la Turquie, du Qatar et
d’autres pays, soulignant que le gouvernement de Vienne veut combattre
ces organisations et les structures disséminées dans le pays.
La Turquie travaille avec plus d’un outil pour influencer la vie
politique en Europe et gagner plus d’influence. Elle emploie des
groupes islamiques politiques dans cette stratégie et emploie également
d’autres mouvements tels que les Loups gris, ainsi que d’autres
associations, institutions et projets. La turquie exploite la diffusion
de l’islam politique en Europe et en Autriche en particulier, qui œuvre
à la mise en place d’incubateurs et de sociétés parallèles qui adoptent
sa vision politique à l’intérieur de l’Europe et mettent en œuvre ses
agendas dans leurs pays d’origine, ce qui conduit à influencer les lois
en Europe d’une part, et transformer ces communautés en armées dans le
cadre de projets internationaux et régionaux dirigés contre leurs pays
d’origine. Ces communautés perdent leur identité, elles ne se
transforment donc pas en identité européenne et ne s’accrochent pas à
leur identité d’origine, mais se transforment en étranges identités
hybrides faciles à être dirigées dans les conflits internationaux et
régionaux. Elle peut représenter une menace pour la sécurité qui mine
la cohésion de la société, sape la démocratie, viole l’état de droit,
entrave l’intégration, crée des sociétés parallèles et place des
secteurs de la population sous l’administration de parties externes,
c’est-à-dire que cela affecte indirectement la souveraineté des États.
Le discours politique en Europe a ignoré le danger de l’islam politique
et les mouvements qui partagent les mêmes visions, tels que les loups
gris qui tournent dans l’orbite turque, et se sont concentrés sur les
organisations extrémistes telles que le djihadisme et le salafisme, et
en fait, d’autres groupes ont bénéficié de l’accent mis sur les
organisations violentes pour se développer et obtenir la légitimité de
leur existence dans le cadre d’un jeu de « contenir l’extrémisme ».
Ces groupes ont tiré plus d’avantages et ont gagné des bénéfices en
étendant leurs structures et institutions, se sont engagés à respecter
les lois et se sont commercialisés sous le couvert de la démocratie et
des droits de l’homme, dans le but de contrôler et de pénétrer les
centres de décision au nom de la religion, on s’est rendu compte
récemment que cela est devenu une réalité qui doit être contenue, dans
le cadre de projets politiques étrangers et non pour faire obstacle à
la liberté de religion et de culte garantie pour tous. (cfrp24.com, 17 Août 2020)
Demonstrations for Shengal in many European
cities
On the anniversary of the beginning of the Shengal genocide, actions
took place in Gießen, Berlin, Cologne, Mannheim, Frankfurt, Achim,
Heilbronn, Dortmund, Düsseldorf, Wesel, Stuttgart, Switzerland, Sweden
and France.
August 3 marked the sixth anniversary of the beginning of the genocide
against the Yazidi people of the Shengal region. All around Europe
people commemorated the mass murder and femicide under the eyes of the
world public.
Berlin: Protest rally in front of the Parliament
In front of the German Parliament in Berlin, a protest rally was held
by the Kurdish women's association Dest-Dan, Nav-Yek and various other
Kurdish associations.
Nûjiyan Günay gave the opening speech and said: "Especially the Yazidi
faith was attacked. The Yazidi people are wanted destroyed. The
Ottomans had committed massacres before, but had not been successful.
This genocide is in the Ottoman tradition. Nine guerrilla fighters
stopped the ISIS attack and enabled over one hundred thousand Yazidis
to escape. We therefore owe them a lot. We will pay our debt through
our struggle."
Cologne - commemoration in front of the cathedral
A commemorative event also took place in the Rhine metropolis of
Cologne. Activists gathered in front of the cathedral, following the
call of the Viyan Women's Council and Nucan Women's Council from
Leverkusen, and first held a minute's silence for the victims. To
commemorate the enslavement by the ISIS, women put on black veils and
tied their hands.
Demonstration in Gießen
A demonstration took place in Giessen. Led by a banner with the picture
of the Yazidi representative Zekî Şengalî (Ismail Özden) killed by a
Turkish air raid on 15 August 2018, the activists commemorated the
Shengal genocide and condemned the ongoing Turkish attacks against the
region.
Protest in Mannheim and Frankfurt am Main
Protesters also gathered in Mannheim and Frankfurt am Main to remember
the victims of Shengal genocide. The demonstration in Mannheim was
promoted by Yazidi association FEDA-Mannheim, the Kurdish Community
Center and the Ronahî-Bêrîvan Women's Council. The activists demanded
an autonomous status for Shengal.
The protest in Frankfurt was supported by the Amara and Sara women's
councils, Women Defend Rojava and the women's organization ADKH.
Rally in Heilbronn
In Heilbronn a rally was held to commemorate the genocide victims.
Activists put on black scarves and reminded of the horrors of the ISIS
terror. During the rally the activists repeatedly chanted slogans like
"Terrorist Erdoğan".
Demos in Dortmund, Düsseldorf and Wesel
Rallies were held in Dortmund, Düsseldorf and Wesel. In Wesel, the
rally was followed by a demonstration where the silence of the world on
the genocide against Yazidi community was sharply criticized. The
activists chanted "Murderer Erdoğan", "Status for Shengal" and "Long
live YBŞ".
Stuttgart: Demonstration at Schlossplatz
In Stuttgart, protesters gathered at Schlossplatz, displayed pictures
of the mass murder and handed out leaflets.
Protest action in Achim near Bremen
A rally was also held in Achim near Bremen, where an official status
for Shengal was demanded. The co-chairman of the NAV-YEK association,
Tuncer Yalınkılıç, pointed out that 3000 Yazidis were still missing. He
called for the development of the Shengal region.
Switzerland: Protests in Bern, Lausanne, Winterthur and Zurich
There were also protests in several Swiss cities. Activists gathered in
Bern, Lausanne, Winterthur and Zurich and remembered the victims of
Shengal genocide.
The crowd chanted slogans including "Kurds are being murdered and
Europe is watching".
Rallies in other European cities
Also in Marseille, Uppsala, Copenhagen and Limassol people took to the
streets, condemning the massacre and commending the resistance of
Shengal. (ANF,
4 Aug 2020)
Un
activiste associatif kurde menacé
d’expulsion vers la
Turquie
Après avoir été condamné par la justice française pour de soi-disant
liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), un activiste
associatif kurde est aujourd’hui menacé d’expulsion vers la Turquie,
pays où il risque d’être arrêté et torturé.
Condamné en 2019 à deux ans de prison dont un an ferme, Mehmet Yalcin a
dû porter un bracelet électronique pendant près d’un an. Il est
actuellement sans papiers du fait du rejet de sa demande d’asile par
l’OFPRA, rejet motivé par cette condamnation. Incriminé comme un
vulgaire terroriste, privé de papiers, il est maintenant menacé d’être
jeté dans la gueule du loup.
Le 28 juillet dernier, cet homme marié, père de trois enfants (âgés de
2, 4 et 6 ans), résidant à Bordeaux depuis 2006, a été convoqué au
commissariat où il a été immédiatement menotté et placé en rétention. A
ce stade, tous les recours déposés par ses avocats ont été rejetés. M.
Yalcin dont l’expulsion est prévue le 28 août prochain a fait savoir
qu’il entamait une grève de la faim.
L’expulsion de Mehmet Yalcin vers la Turquie serait une violation grave
de la convention européenne des droits de l’homme et de la Convention
de Genève sur les réfugiés. La Turquie n’a rien d’un État de droit.
L’orientation franchement autoritaire et répressive prise par le régime
d’Erdogan au cours de ces dernières années le démontre largement.
Chaque jour, des militants politiques, élus, journalistes, avocats,
syndicalistes sont arrêtés et emprisonnés en Turquie. La presse est
muselée et les réseaux sociaux en passe d’être entièrement contrôlés
par le régime. Par ailleurs, les cas de torture et de mauvais
traitements sont en pleine recrudescence, comme le dénonce un rapport
récent de l’ONG Human Rights Watch.
Depuis des années, la France mène des opérations contre les
associations kurdes et leurs militants, prétextant leur proximité avec
le PKK. Les militants associatifs kurdes sont poursuivis, condamnés,
détenus. Et comme si cela ne suffisait pas, ils se voient interdire le
territoire français, retirer leur statut de réfugié et placés sous
FIJAIT, une sorte de contrôle judiciaire à vie.
Jusqu’où va aller la France dans ce harcèlement judiciaire et
administratif à l’encontre des Kurdes ? Est-il interdit de militer sur
le territoire français pour la reconnaissance des droits et libertés
d’un peuple opprimé ?
La France doit cesser de se voiler la face. Les Kurdes et leurs
activités ne représentent aucun danger, ni en France, ni ailleurs dans
le monde. Le véritable danger, c’est le régime fasciste et autoritaire
d’Erdogan qui gronde aux portes de l’Europe, ainsi que ses réseaux
islamo-nationalistes qui prolifèrent ici et là.
Si la France veut lutter contre le terrorisme, comme elle le prétend,
qu’elle agisse contre la Turquie et cesse son acharnement politique et
judiciaire contre les Kurdes dont le seul tort est de résister face à
la violence et l’oppression étatique.
Nous demandons instamment aux autorités françaises d’abroger les
mesures d’éloignement prises à l’encontre de M. Yalcin et de lui
accorder un droit de séjour afin que lui et sa famille puissent vivre
en France dans des conditions dignes.
Nous appelons les partis politiques, les élus, les organisations de
défense des droits humains et toutes les personnes indignées par cette
situation à interpeller les autorités françaises pour empêcher
l’expulsion de Mehmet Yalcin. (cdkf.fr, 2 août 2020)
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