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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

45th Year / 45e Année
Février
 
2021 February
N° 510
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 897 78 71
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
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Turkey-USA
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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Merci à tou(te)s nos ami(e)s au 50e anniversaire de notre exil
Thanks to all our friends at the 50th anniversary of our exile


50 ans en exil, 4 au journal résistant Artı Gerçek… - Doğan Özgüden

Droits de l'Homme / Human Rights

Manifestations étudiantes: un procureur réclame des peines de prison

L'organisation de Kavala dénonce une procédure "illégale" visant à la fermer
Human Rights Association demands investigation about ‘Gare’
Erdoğan expects big success from Recep Tayyip Erdoğan University
La colère d'irréductibles étudiants embarrasse Erdogan
Turkey to pay damages for censorship in Silivri Prison
43,780 people's right to life violated in Turkey in 18 years
Pro-MHP crime group leader warns Boğaziçi rector not to resign
Nouvelles manifestations réprimées, Ankara réplique à Washington
Les manifestations étudiantes continuent, nombreuses arrestations
Le tweet d'un ministre signalé par Twitter pour propos anti-LGBT
159 étudiants interpellés après une manifestation

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Pourtant acquitté, le mathématicien Tuna Altinel reste bloqué en Turquie
Actors Gezen and Akpınar face prison sentence for ‘insulting President’
Prof. Korur-Fincancı fined for insulting Erdoğan in 2013 tweet
Prosecutor demands prison sentence for journalists covering torture
Four sentenced to prison in Özgür Gündem newspaper case
Osman Kavala says his trial has become a 'theater of injustice'
IPI condemns RTÜK fines on critical media outlets
147 writers express support for Boğaziçi: ‘We won’t look down’
50 ans en exil, 4 au journal résistant Artı Gerçek… - Doğan Özgüden
Osman Kavala s'élève contre "l'usurpation" de sa liberté
3,317 academics from around the world call on Turkey to respect university autonomy
Court merges Osman Kavala’s ‘espionage’ case with Gezi trial
Le représentant de RSF en Turquie de retour au tribunal pour "terrorisme"
Freedom of expression in Turkey in numbers
La Turquie condamnée pour violation de la liberté d'expression d'un artiste

Kurdish Question / Question kurde

"Trustees appointed to 48 HDP municipalities since 2019"

La Parlement examine la levée de l'immunité d'élus de l'opposition
Prosecutors seek lift of immunity for nine deputies over 2014 protests
Campaign to make Kurdish an official language in Turkey
Ouverture d'une enquête contre une députée prokurde
Gare killings: HDP demands transparency, responds to calls for its closure
718 arrestations dans les milieux prokurdes
Report documents rights violations in Kurdish-majority regions in 2020
Urgent call for an international response to Turkish military invasion of South Kurdistan
Demirtas: "It is shameful to debate ECtHR judgement"
Un journaliste kurde condamné à 4 ans de prison

Minorités / Minorities

Le Parlement néerlandais exige la reconnaissance du génocide des Arméniens
No progress in case of Hürmüz and Şimuni Diril for 405 days
Turkey, Azerbaijan Begin Joint Military Drills Near Armenian Border
La Belgique appelée à reconnaître le génocide des Yézidis

Politique intérieure/Interior Politics

Petit Waterloo du grand commandant Erdogan
Erdogan poursuit le leader du parti d'opposition CHP en justice
Désormais le Président turc raconte n’importe quoi!
Un député d'opposition déchu retrouve son siège
Erdogan veut une nouvelle constitution, l'opposition se méfie
Un opposant à Erdogan lance un nouveau parti politique
Erdogan accuse des "provocateurs" d'être derrière les manifestations
Erdogan s'en prend aux étudiants protestataires et aux LGBT
L'allié d'Erdogan lui aussi pour une nouvelle Constitution
Erdogan favorable à une nouvelle Constitution

Forces armées/Armed Forces

Treize membres des forces de sécurité tués pendant l'opéraation de l'Armée turque

Les Etats-Unis appellent toujours la Turquie à renoncer à ses missiles russes
Les missiles russes pourraient ne pas être utilisés
Le gouvernement Biden maintient l'exigence qu'Ankara renonce aux missiles russes

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Washington accuse le prince saoudien, mais ne le sanctionne pas
Syrie: décapitations et autres meurtres dans le camp d'Al-Hol, 14 morts

Socio-économique / Socio-economic

Animal rights law left hanging for years: 'They are waiting for justice'

Ciblés par Erdogan, les LGBT redoutent un "tsunami de haine"
La Turquie condamnée pour défaillance de protection d'un mineur
En pleine pandémie, les micro-maisons cassent la baraque

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

EU is "gravely concerned about continuing pressure against HDP"

"La Turquie se désoccidentalise", selon Cengiz Aktar
Privés de visa, des enseignants français en Turquie protestent
Erdogan souhaite un sommet Turquie-UE avant fin juin
L'UE "sérieusement préoccupée" par la répression en Turquie

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Erdogan prône une relation "gagnant gagnant" avec les Etats-Unis

Avions F-35: la Turquie mise sur le lobbying pour convaincre Biden
Erdogan accuse Washington de soutenir les "terroristes" kurdes
Les relations avec la Turquie d'emblée tendues sous Biden
La Turquie rejette l'appel de Washington à libérer le mécène Kavala
Washington "condamne fermement la rhétorique" contre les minorités sexuelles
Premier contact de haut niveau entre la Turquie et l'administration Biden

Relations régionales / Regional Relations

La Turquie arrête cinq Russes et un Libyen à la frontière syrienne
Libération de 15 marins turcs enlevés au large du Nigeria
Un employé d'un consulat iranien détenu en lien avec le meurtre d'un dissident

La Turquie salue la désignation de l'exécutif temporaire libyen

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Le chef de l'ONU réunit les parties au conflit chypriote fin avril à Genève
La Turquie accuse l'aviation grecque de "harceler" un navire turc
Chypre accuse la Turquie de la "surcharger" de demandeurs d'asile
Méditerranée orientale: Berlin salue la reprise des discussions gréco-turques

Immigration / Migration

Merci à tou(te)s nos ami(e)s au 50e anniversaire de notre exil
Thanks to all our friends at the 50th anniversary of our exile
 Stop à la chasse aux sorcières contre le journaliste belgo-turc Bahar Kimyongür
Enquête contre Geert Wilders pour "insulte" envers Erdogan
HRW condamne le transfert "illégal" en Turquie de dizaines de Syriens


Droits de l'Homme / Human Rights

Manifestations étudiantes: un procureur réclame des peines de prison

Un procureur turc a réclamé vendredi jusqu'à trois ans de prison contre sept étudiants que les autorités accusent d'avoir "insulté l'islam" avec une oeuvre d'art associant un lieu sacré pour les musulmans et des drapeaux LGBT.

Dans son acte d'accusation, le procureur accuse ces étudiants d'"incitation à la haine", un chef d'inculpation passible d'une à trois années d'emprisonnement, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.

Deux des sept étudiants visés sont incarcérés dans l'attente d'un procès dont la date sera fixée une fois qu'un tribunal aura formellement accepté cet acte d'accusation.

Cette affaire s'inscrit dans le cadre de manifestations étudiantes qui secouent la prestigieuse Université Bogazici, à Istanbul, depuis la nomination le mois dernier, par le président Recep Tayyip Erdogan, d'un recteur proche de son parti.

Début février, la police a affirmé avoir découvert sur le campus un collage montrant la Kaaba, lieu le plus sacré de l'islam situé à la Mecque (Arabie saoudite), entourée de drapeaux aux couleurs de l'arc-en-ciel.

En réaction, les autorités ont fermé le club LGBT de l'université, qui nie pourtant toute implication, et multiplié les attaques contre les minorités sexuelles.

Le président Erdogan a ainsi estimé que les LGBT ne partageaient pas les "valeurs nationales" turques et son ministre de l'Intérieur, Süleyman Soylu, a qualifié les membres de cette communauté de "dégénérés".

Ces propos, qui ont été condamnés par les Etats-Unis, ont renforcé l'inquiétude des membres de la communauté LGBT en Turquie.

Si l'homosexualité n'est pas illégale dans ce pays, contrairement à de nombreux pays à majorité musulmane, les LGBT y sont fortement discriminés.
(AFP, 26 février 2021)

L'organisation de Kavala dénonce une procédure "illégale" visant à la fermer

L'organisation fondée par l'homme d'affaires et mécène Osman Kavala, détenu depuis plus de trois ans en Turquie, a dénoncé mardi une procédure "illégale" des autorités visant à la fermer.

L'organisation, Anadolu Kültür, réagissait pour la première fois publiquement à un procès intenté par le ministère turc du Commerce pour obtenir sa dissolution.

Le ministère du Commerce a confirmé auprès de l'AFP avoir lancé en août dernier une démarche en justice pour dissoudre Anadolu Kültür au motif qu'elle agissait "en tant qu'association bien qu'elle soit enregistrée comme une entreprise".

"C'est un procès illégal (...) qui constitue le prolongement de l'injustice subie par Osman Kavala", a réagi Anadolu Kültür dans un communiqué diffusé en réaction à des informations de presse sur son éventuelle dissolution.

Les autorités reprochent à l'organisation soutenant des projets culturels sur les droits des minorités d'essayer d'éviter des contrôles administratifs réservés aux associations en agissant sous le statut de société anonyme.

Le journal progouvernemental Yeni Safak, qui a publié la semaine dernière les détails du dossier, a accusé M. Kavala d'avoir collecté des fonds provenant de l'étranger par le biais de l'organisation.

"Nos comptes et activités ont été contrôlés par les autorités et aucun délit n'a pu être trouvé. Alors ce procès a été inventé", a affirmé Anadolu Kültür.

L'organisation affirme aussi qu'une entreprise avec son statut peut légalement être sponsorisé et recevoir des fonds de l'étranger en Turquie.

Le procès en dissolution d'Anadolu Kültür s'était ouvert sans faire trop de bruit en décembre et une nouvelle audience est prévue le 15 avril.

M. Kavala, une figure de la société civile en Turquie, est incarcéré depuis octobre 2017. Il encourt la prison à vie dans le cadre d'un procès pour "tentative de renversement du gouvernement", désignant une implication présumée dans le putsch avorté contre le président Recep Tayyip Erdogan en juillet 2016, et pour "espionnage politique".

M. Kavala a toujours catégoriquement rejeté les accusations portées contre lui, et les ONG estiment que le gouvernement s'efforce d'en faire un exemple pour intimider la société civile.

Cet homme d'affaires de 63 ans est connu pour son soutien aux projets culturels portant notamment sur la question kurde et la réconciliation arméno-turque.

La Turquie a rejeté la semaine dernière un appel des Etats-Unis à le "libérer immédiatement", dénonçant une ingérence de Washington dans la justice turque.
(AFP, 16 février 2021)

Human Rights Association demands investigation about ‘Gare’

The Human Rights Association (İHD) has released a statement about the death of 13 security personnel who had been abducted and held by the Kurdistan Workers' Party (PKK) in northern Iraq.

Making a statement yesterday (February 14), Minister of National Defense Hulusi Akar announced that the Turkish Armed Forces (TSK) concluded its "Operation Claw Eagle-2" in the territory of the Kurdistan Regional Government (KRG) in Iraq's north and the dead bodies of 13 people, held by the PKK, were found in a cave in the Gara (Garê) area.

In its statement about the issue, the İHD has said, "It is understood from the statement of the General Staff that the operation also aimed to rescue these abducted persons. What has saddened us all is that these persons have lost their lives and a massacre took place."

Read out by İHD Co-Chair Öztürk Türkdoğan, the statement has read, "We extend our condolences to the grieved families of the ones who lost their lives. We are really sorry that we could not save them alive."

Condemning the ones who caused the death of 13 people, the İHD has underlined that they need to be brought to account before the court. 

'Fate and whereabouts of Vardar still unknown'

The İHD statement has noted that the families of some of the abducted officers applied to the association as well. "With the restart of the armed conflicts on July 24, 2015, the PKK/HPG restarted abducting civilian people and security personnel," the statement has read and added:

"Thanks to the efforts of human rights organizations, all of these abducted persons could be rescued alive and reunited with their families."

"20 customs officials abducted in July-August 2015 period were received by the İHD from the PKK/HPG in Iraqi Federal Kurdistan Region and brought to Turkey," the İHD has said and briefly continued as follows:

"As for the soldiers, police officers and intelligence officials who were intercepted by the PKK/HPG during road controls, they have not been released despite the six years that have passed since then.

"According to the applications made to the İHD Central Office, police officer Vedat Kaya was abducted on the Diyarbakır-Bingöl Highway on July 24, 2015; police officer Sedat Yabalak was abducted on the Diyarbakır-Bingöl Highway on July 28, 2015; specialist sergeant Hüseyin Sarı and privates Sedat Sorgun and Süleyman Sungur were abducted on the Diyarbakır-Lice Highway on August 13, 2015; non-commissioned officer Semih Özbey was abducted on the Dersim Erzincan Highway on September 18, 2015; privates Müslüm Altuntaş and Adil Kavaklı were abducted on the Dersim-Pülümür Highway on October 2, 2015; specialist sergeants Sedat Vardar and Ferdi Polat were abducted in central Şırnak province on December 12, 2015; and specialized sergeants Ümit Gıcır and Mevlüt Kahveci were abducted in Hakkari on September 21, 2016.

"Of the abducted ones, the fates and whereabouts of Sedat Vardar and Ferdi Polat had been unknown; two years later, the authorities informed the family of Polat that he lost his life shortly after he had been abducted. As for the fate and whereabouts of Vardar, it is still unknown."

Listing the initiatives it had taken for the abducted persons over the course of this process, the İHD has noted that all of these initiatives failed and the government remained insensitive to the issue.

Call to the parties and authorities

The İHD has made the following calls:

"The PKK, as required by the humanitarian law, is responsible for the lives of the people that it has abducted. Its responsibility in this incident is obvious. If there are still people abducted and held by the organization, we call on in to release these people as soon as possible.

"We are making a call to the state/ government authorities. It is apparent that the General Staff will be held accountable for the possible consequences of carrying out a highly risky military operation in a place where the abducted persons were being held. The government must take a step about this issue and launch an administrative investigation.

"All information and documents relating to the military operations must be shared with the authorized Chief Prosecutor's Office.

"The Grand National Assembly of Turkey (TBMM) must investigate this issue and bring it to light by setting up an investigation commission.  (BIA, 15 February 2021)

Erdoğan expects big success from Recep Tayyip Erdoğan University

President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan has said that he wants the university named after him to become a distinguished university both in Turkey and the world.

"We expect our university to rise to the top 10 in our country and then be in the top 500 in the world," he said during a visit to Recep Tayyip Erdoğan University in the Black Sea province of Rize.

"I trust my esteemed professors. This is what suits a university named Recep Tayyip Erdoğan," he remarked.

Recep Tayyip Erdoğan University was founded in 2006 when Erdoğan was the prime minister.

"... With the investments we made in infrastructure and human resources, the Turkish higher education system has reached an advanced level," Erdoğan further said.

"We have increased the number of our universities from 77 to 207 ... When I told Merkel we have eight million 400 thousand university students, she was surprised, she said, 'Phew!'.

"In terms of the number of students, we rank first in Europe. We have raised the share we allocate from the budget to 2.5 billion lira to 36 billion lira as of this year." (BIA, 12 February 2021)

La colère d'irréductibles étudiants embarrasse Erdogan

Peu nombreux, mais déterminés et avides de changement, les étudiants qui manifestent depuis plus d'un mois en Turquie posent un problème épineux au président Recep Tayyip Erdogan qui a répondu en leur opposant une armée de policiers.

Même si elles ne semblent pas avoir recueilli pour l'heure l'adhésion d'une majorité de Turcs, ces manifestations ont ravivé le souvenir du vaste mouvement de contestation qui a ébranlé le pouvoir de M. Erdogan en 2013.

Prompt à écraser toute forme de révolte depuis un putsch manqué en 2016, le chef d'Etat turc a là encore choisi la confrontation, mais il est gêné aux entournures par son envie de réparer les relations entre Ankara et l'Occident, sur fond de crise économique.

Tout est parti de la nomination par M. Erdogan le 1er janvier d'un recteur proche de son parti, Melih Bulu, à la tête de l'Université du Bosphore (Bogazici, en turc), l'un des plus prestigieux établissements du pays.

Le choix de cet administrateur accusé de plagiat a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour de nombreux jeunes qui n'ont connu qu'un seul dirigeant, M. Erdogan, arrivé au pouvoir en 2003.
 "Nous ne sommes pas contents de la situation économique, nous ne sommes pas contents des pressions croissantes" sur les libertés individuelles, explique Zeynep Kurbanzade, une étudiante âgée de 19 ans qui manifeste.

"Des féminicides restent impunis, des mafieux sortent de prison et sont traités comme des princes, mais nos camarades sont incarcérés pour un tweet. Nous refusons cela", ajoute-t-elle.

- Manifestants diabolisés -

Le campus de Bogazici ressemble aujourd'hui à une forteresse assiégée: des barrières métalliques ont été érigées sur des centaines de mètres et une vidéo de la police menottant la grille d'entrée de l'université le mois dernier a suscité la colère.

Les forces de sécurité ont aussi tiré des grenades lacrymogènes et des balles en plastique pour disperser des rassemblements à Istanbul, Ankara et Izmir (ouest), arrêtant plus de 500 manifestants.

Si la plupart des étudiants arrêtés ont été relâchés, les arrestations et les brutalités ont valu à M. Erdogan de nouvelles accusations de dérive autoritaire.

"Bogazici a cristallisé plusieurs mécontentements, du régime présidentiel (introduit en 2018 qui a élargi les pouvoirs de M. Erdogan) à l'effondrement de l'économie", estime Zeynep Gambetti, professeure de sciences politiques dans cette université.

Après avoir semblé ignorer les manifestations dans un premier temps, M. Erdogan a multiplié les assauts contre les protestataires ces dernières semaines, les présentant comme des instruments "aux mains des terroristes" et des puissances occidentales.

Il a aussi critiqué avec virulence les LGBT, dont les droits sont devenus une revendication des manifestants, s'attirant les foudres des Etats-Unis et de l'Union européenne.

"Le vrai sujet, c'est l'autonomie des universités, mais nous sommes obligés de parler des (étudiants) arrêtés. A qui profite ce chaos ? Pas à nous", lance Tinaz Ekim, professeure en génie industriel à Bogazici.

- "Réaction excessive" -

Ustun Erguder, qui a été deux fois élu recteur de Bogazici dans les années 1990, estime qu'il y a eu une "réaction excessive" des autorités.

Même lors des troubles des 1970, lorsque les campus étaient régulièrement ensanglantés par des affrontements entre étudiants de gauche et de droite, "les cours ont continué sans interruption à Bogazici", note-t-il.

M. Erguder dit avoir conseillé lors d'une rencontre avec le recteur actuel, M. Bulu, de "tisser des liens" pour "gagner les coeurs et les esprits".

Pressé de démissionner par l'opposition, M. Bulu a exclu la semaine dernière de partir.

Mais en dépit de l'énergie déployée par les manifestants, Ozgur Unluhisarcikli, directeur du bureau d'Ankara de l'institut américain German Marshall Fund, ne s'attend pas à ce que la contestation prenne davantage d'ampleur.

La réponse brutale des autorités, la méfiance des manifestants envers les partis d'opposition et l'absence de leader jouent en leur défaveur.

"Les partis d'opposition savent que les manifestations massives renforcent la polarisation et que cela galvanise les soutiens d'Erdogan", selon M. Unluhisarcikli.

Pour le moment, les étudiants et ceux qui les soutiennent restent mobilisés.

"Ces jeunes passent leur vie sur Internet, ils voient que des sites sont bloqués et des gens arrêtés pour un tweet", relève Gurkan Ozturkan, un analyste politique diplômé de Bogazici. "Ils sont obligés d'exprimer leur frustration d'une manière ou d'une autre."
(AFP, 11 février 2021)

Turkey to pay damages for censorship in Silivri Prison

The European Court of Human Rights (ECtHR) has concluded the application of lawyer Ramazan Demir regarding the failure to accept his requests during the five-month period when he was arrested.

Examining his application, the ECtHR has concluded that Demir's freedom of expression as guaranteed by Article 10 of the European Convention on Human Rights (ECHR) has been violated. The lawyer will be paid 1,500 Euro in non-pecuniary damages and 2,000 Euro for court expenses.

'Not necessary in a democratic society'

Ramazan Demir was arrested for "membership of a terrorist organization" and "propagandizing for a terrorist organization" on April 6, 2016.

He was released five months later on September 7, 2016.

When he was arrested in Silivri Prison, he requested access to the websites of the ECtHR, Constitutional Court and Official Gazette so that he could prepare his clients' defense statements and his own defense.

However, both his request and his objections were rejected.

With his requests and objections rejected, lawyer Demir applied to the ECtHR. The court pronounced its judgement today (February 9) and concluded that freedom of expression of Demir was violated.

The court has also indicated that the right to access certain websites is guaranteed by the laws within the frame of education and rehabilitation and noted that the websites that Demir wanted to access fell within this scope.

The ECtHR has concluded that "the interference in question was not necessary in a democratic society."
(BIA, 9 February 2021)

43,780 people's right to life violated in Turkey in 18 years

Republican People's Party (CHP) İstanbul MP Sezgin Tanrıkulu has released a report on rights violations committed in the 18-year period when the Justice and Development Party (AKP) was in power.

Covering the period from 2002, when the AKP won the first general election in the country, to 2020, the report has shown that at least 43,780 violations of right to life were committed during these 18 years. Of the ones whose right to life was violated, 3,396 were children.

The report of the main opposition MP has also stressed that the problems in the fields of fundamental human rights, justice, equality and judicial independence intensified, which has been much more aggravated during the novel coronavirus (COVID-19) pandemic period.

1,062 extrajudicial killings in 18 years

According to the report, the 18-year period saw 1,062 extrajudicial killings and 261 unidentified murders as well as 305 deaths caused by landmines, 850 deaths in the attacks of illegal organizations, 120 deaths during civilian conflicts, 781 deaths on migratory routes, 86 deaths in detention and 30 deaths on death fasts across the country.

The report has also shown that the right to life of 2,380 people was violated in prisons, that of 6,732 women in feminicides, 112 people in hate murders, 26,407 people in occupational homicides, 373 people in suspicious soldier deaths, 274 people during the coup attempt on July 15, 2016 and 11 people in incidents caused by police-soldier vehicles.

321 civilians died during curfews

According to the report in the period from August 16, 2015 to January 1, 2020, 381 curfews were imposed in 11 provinces and at least 51 districts.

During the period of curfews in Turkey's Kurdish-majority provinces, 321 civilians lost their lives between August 16, 2015 and August 16, 2016.

Rights of 3,396 children violated

In the period from 2011 to 2020, the right to life of at least 3,396 children was violated across Turkey.

The report has also shown that 808 journalists in total were arrested during the AKP rule. In 18 years, at least 27,493 incidents of torture and ill treatment took place. These incidents peaked in 2015 and 2016.

While the year 2015 saw 5,671 incidents of torture and ill treatment in Turkey, this number was 5,606 in 2016.
(BIA, 8 February 2021)

Pro-MHP crime group leader warns Boğaziçi rector not to resign

Alaattin Çakıcı, who served 20 years in prison for "leading an organized crime group" and other offenses, has called on Boğaziçi University Rector Melih Bulu to keep his post despite the protests.

Academics and students of the university have been protesting the appointment of Bulu and demanding a democratically elected rector since early January.

The government and its ally Nationalist Movement Party (MHP) have accused the protesters of being linked to "terrorist groups."

Releasing a statement on Twitter, Çakıcı, whom MHP Chair Devlet Bahçeli calls a "comrade" of his, repeated the allegations that the protests were organized by "terrorist groups" and "outer powers."

Addressing Prof. Bulu, Çakıcı wrote, "Don't resign. If you resign, you will clear the way for terrorist protesters. You don't have the right to open a hole in this holy alliance."

Alaattin Çakıcı was released from prison in April 2020 after the enactment of a controversial criminal enforcement law officially aiming to reduce prison populations due to the pandemic. Journalists and politicians continued to stay behind bars according to the law. (BIA, 8 February 2021)

Nouvelles manifestations réprimées, Ankara réplique à Washington

Les autorités turques ont à nouveau arrêté jeudi plusieurs dizaines de personnes qui manifestaient en soutien à des étudiants protestant contre la nomination d'un recteur proche du pouvoir, faisant fi de vives critiques de Washington.

Selon un photographe de l'AFP, des policiers ont repoussé avec leurs boucliers plusieurs dizaines de personnes, dont des députés d'opposition, qui tentaient de se rassembler à l'appel de divers groupes de gauche à Kadiköy, district situé sur la rive asiatique d'Istanbul.

Au moins 20 personnes ont été interpellées et les protestataires n'ont pas pu faire de déclaration, selon la même source.

Ce rassemblement visait à soutenir les étudiants de la prestigieuse Université du Bosphore (Bogazici, en turc), à Istanbul, qui manifestent depuis un mois contre la nomination par le président Recep Tayyip Erdogan d'un recteur proche de son parti, le 1er janvier.

Par ailleurs, au moins 36 personnes ont été interpellées à Bursa (nord-ouest), Canakkale (ouest) et Samsun (nord) lors de manifestations en soutien avec les étudiants de Bogazici, selon un groupe de soutien des protestataires et des médias locaux.

La répression contre ces manifestations s'est intensifiée cette semaine, la police dispersant plusieurs rassemblements en tirant des grenades lacrymogènes et des balles en plastique et arrêtant des centaines de personnes.

Le ministère turc de l'Intérieur a déclaré jeudi que 528 personnes avaient été arrêtées en lien avec les manifestations depuis le mois dernier. Parmi elles, 498 ont été relâchées, dont 108 sous contrôle judiciaire, deux placées en détention préventive et les autres étaient toujours en garde à vue.

Dans ce contexte explosif, plusieurs dirigeants de l'opposition ont appelé le nouveau recteur de l'Université du Bosphore, Melih Bulu, à démissionner, mais ce dernier s'est dit déterminé à rester en fonction.

- l'UE "sérieusement préoccupée" -

La répression croissante s'accompagne aussi d'une rhétorique de plus en plus virulente de la part du gouvernement.

M. Erdogan a ainsi assimilé mercredi les manifestants à des "terroristes" et vivement dénigré les LGBT, dont les droits sont devenus une revendication de la contestation après l'arrestation d'étudiants accusés d'avoir insulté l'islam pour avoir organisé une exposition artistique incluant une représentation d'un site sacré de l'islam orné de drapeaux arc-en-ciel.

"LGBT, il n'y a rien de tel. Ce pays est patriotique et moral. Nous avançons vers l'avenir avec ces valeurs", a lancé mercredi le président turc.

Cette situation suscite l'inquiétude à l'étranger, au moment où Ankara s'efforce de réparer ses relations avec l'Occident après des années de tensions notamment liées aux atteintes à l'Etat de droit en Turquie.

L'Union européenne a réclamé jeudi la libération immédiate des étudiants arrêtés en Turquie et s'est dite "sérieusement préoccupée" par la répression et la détérioration de l'état de droit dans ce pays, dans un communiqué du chef de sa diplomatie Josep Borrell.

Ces décisions "constituent une évolution profondément préoccupante et vont à l'encontre de l'engagement déclaré des autorités en faveur de réformes visant à se rapprocher des valeurs et des normes de l'UE", souligne-t-il.

Le chef de la diplomatie européenne juge par ailleurs "inacceptables les discours de haine tenus par de hauts fonctionnaires à l'encontre des étudiants LGBTI lors de ces événements et la fermeture d'une association LGBTI".

Les relations entre l'UE et la Turquie se sont tendues depuis l'année dernière. Les dirigeants de l'UE ont pris acte de la volonté de normalisation affichée par le président Recep Tayyip Erdogan, mais ils lui ont demandé des "gestes crédibles" et des "efforts durables" pour se prononcer lors d'un sommet européen les 25 et 26 mars.

Les Etats-Unis ont également exprimé leur "préoccupation" au sujet de la multiplication des arrestations ces derniers jours et "condamné fermement la rhétorique" contre les minorités sexuelles en Turquie.

Mais Ankara a rejeté jeudi les critiques de Washington, dénonçant une "ingérence" dans ses affaires intérieures.
(AFP, 4 février 2021)

Les manifestations étudiantes continuent, nombreuses arrestations

La police turque a arrêté mardi plus de 170 personnes participant à de nouvelles manifestations d'étudiants qui ne montrent aucun signe d'essoufflement, en dépit de la répression de plus en plus brutale des autorités.

Au total, 104 personnes ont été arrêtées à Istanbul et 69 à Ankara, a indiqué la police dans deux communiqués.

Un photographe de l'AFP a vu plusieurs manifestants être frappés au sol par des policiers qui ont aussi tiré des grenades lacrymogènes et des balles en plastique pour disperser plusieurs centaines de personnes qui cherchaient à se réunir dans le district de Kadiköy, sur la rive asiatique d'Istanbul.

Les manifestants réclamaient la libération d'étudiants arrêtés la semaine dernière et la démission d'un recteur d'université nommé par le président Recep Tayyip Erdogan.

La tenue de ce rassemblement avait été déclarée illégale par les autorités quelques heures auparavant, mais environ un millier de protestataires, auxquels se sont joints des députés de l'opposition, ont tenté de braver cette interdiction.

Des habitants de Kadiköy, bastion libéral hostile à M. Erdogan, ont exprimé leur soutien aux manifestants par un concert de casseroles et d'avertisseurs sonores, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux.

Depuis le mois dernier, des étudiants de la prestigieuse Université du Bosphore (Bogazici, en turc) à Istanbul manifestent contre leur nouveau recteur, Melih Bulu, en raison de ses liens passés avec le parti de M. Erdogan.
 Les manifestations sont reparties de plus belle lundi après l'arrestation samedi de quatre étudiants accusés d'avoir accroché un tableau que les autorités jugent insultant envers l'islam.

Ce tableau montrait un drapeau arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT, ornant la Kaaba, un édifice cubique datant du VIIe siècle, situé au centre de la cour de la grande mosquée de la Mecque (Arabie saoudite), lieu le plus sacré de l'islam.

Lundi, 159 étudiants ont été interpellés à Istanbul lors des manifestations liées à l'Université du Bosphore, et 98 d'entre eux ont été libérés mardi, selon un communiqué du gouverneur d'Istanbul.

- Tweets "haineux" -

Dans la capitale, Ankara, des dizaines de personnes qui s'étaient rassemblées mardi en soutien aux étudiants arrêtés à Istanbul ont été interpellées par les forces de l'ordre, selon un photographe de l'AFP.

Les manifestants, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Nous n'allons pas baisser les yeux" et scandant "Nous ne voulons pas de recteur sous tutelle !", ont été dispersés manu militari par les forces de l'ordre alors qu'ils venaient d'entamer une marche.

Certains policiers ont traîné des manifestants au sol et leur ont asséné des coups de pieds, selon le photographe de l'AFP.

Cinq membres des forces de l'ordre ont par ailleurs été blessés à Ankara, a déclaré la police, précisant qu'un agent avait eu un bras cassé.

Dans ce contexte explosif, le réseau social Twitter a signalé mardi un tweet dans lequel le ministre turc de l'Intérieur Süleyman Soylu qualifiait de "déviants LGBT" les manifestants arrêtés samedi, restreignant sa visibilité.

Twitter a estimé que ces déclarations, qui ont suscité l'indignation de nombreux internautes, violaient ses règles "en matière de conduite haineuse".

Le ministre turc a accusé Twitter de "censure" et renouvelé ses attaques contre les LGBT dans une vidéo publiée sur l'application de messagerie cryptée Telegram.
(AFP, 2 février 2021)

Le tweet d'un ministre signalé par Twitter pour propos anti-LGBT

Le réseau social Twitter a signalé mardi pour "conduite haineuse" un tweet du ministre turc de l'Intérieur qualifiant de "déviants" les personnes LGBT, sur fond de manifestations estudiantines organisées depuis plusieurs jours dans le pays.

"Devrions-nous tolérer que les déviants LGBT insultent la sainte Kaaba et tentent d'occuper le rectorat ? Bien sûr que non", a écrit le ministre Suleyman Soylu dans son tweet, dénoncé par de nombreux internautes comme incitant à la haine contre les homosexuels.

Twitter a assorti le tweet de M. Soylu d'un avertissement indiquant que le post "a enfreint les règles de Twitter en matière de conduite haineuse", ajoutant toutefois "qu'il pourrait être dans l'intérêt du public que le tweet reste accessible". Un tweet ainsi signalé ne peut toutefois pas être retweeté.

M. Soylu avait tenu samedi des propos similaires sur Twitter, ce qui lui avait valu un premier signalement du même type.

M. Soylu se référait dans son tweet aux manifestations organisées depuis plusieurs jours en Turquie par des étudiants réclamant la démission d'un recteur nommé par le pouvoir à la prestigieuse université du Bosphore (Bogazici) à Istanbul, et la libération de camarades arrêtés pour avoir accroché un tableau jugé insultant envers l'islam par les autorités.

Ce tableau montrait un drapeau arc-en-ciel ornant la Kaaba, un édifice cubique datant du VIIe siècle, situé au centre de la cour de la grande mosquée de la Mecque (Arabie saoudite), lieu le plus sacré de l'islam.

Lundi soir, 159 étudiants ont été interpellés à Istanbul lors de l'une de ces manifestations, et 98 d'entre eux ont été libérés mardi, selon un communiqué du gouverneur d'Istanbul.

Mardi, les forces de l'ordre turques ont dispersé à coup de grenades de gaz lacrymogènes plusieurs centaines de personnes qui s'apprêtaient à se rassembler pour une nouvelle manifestation dans le district de Kadikoy, sur la rive asiatique d'Istanbul, selon des correspondant de l'AFP.

Les manifestants, qui brandissaient des pancartes appelant à la démission du recteur et quelques drapeaux aux couleurs LGBT, ont été empêchés de se rassembler sur le port de Kadikoy par les policiers qui les ont pourchassés jusque dans les rues adjacentes et ont procédé à plusieurs arrestations, selon des correspondant de l'AFP.

La tenue de cette manifestation avait été interdite par les autorités quelques heures auparavant, mais les protestataires, auxquels se sont joints des députés de l'opposition, ont tenté de braver cette interdiction.

Dans la capitale, Ankara, des dizaines de personnes qui s'étaient
rassemblés en soutien aux étudiants arrêtés à Istanbul ont été interpellés par les forces de l'ordre, selon un photographe de l'AFP sur place.

Les manifestants, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Nous n'allons pas baisser les yeux" et scandant "Nous ne voulons pas de recteur sous tutelle!", ont été dispersés manu militari par les forces de l'ordre alors qu'ils venaient d'entamer une marche.

Certains policiers ont traîné des manifestants au sol et leur ont asséné des coups de pieds, selon le photographe de l'AFP.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en était pris lundi au mouvement LGBT en l'accusant de "vandalisme" et en déclarant que la jeunesse de son parti n'y adhérait pas.
(AFP, 2 février 2021)

159 étudiants interpellés après une manifestation

Les autorités turques ont interpellé lundi soir à Istanbul 159 étudiants réclamant la démission d'un recteur nommé par le pouvoir et la libération d'autres étudiants précédemment arrêtés pour avoir accroché un tableau orné d'un symbole associé à la communauté LGBT.

"159 personnes qui ont refusé de mettre fin à la manifestation devant la campus de l'Université du Bosphore et qui ont encerclé le rectorat ont été mis en garde à vue", a annoncé le bureau du gouverneur d'Istanbul.

Des vidéos montrant une intervention musclée des forces de l'ordre lundi soir contre des étudiants, qui jusque-là protestaient de manière pacifique et avec des chants festifs, a été partagé sur Twitter.

Plus tôt dans la journée, des dizaines d'étudiants, rassemblés devant le campus pour protester contre le recteur et soutenir les étudiants arrêtés, ont été interpellés.

L'arrestation des étudiants a provoqué un tollé chez les partis de l'opposition. Le hashtag "Nous n'allons pas baisser les yeux", en référence à une vidéo des policiers ordonnant aux manifestants de baisser leur regard, a été largement partagé sur les réseaux sociaux.

La manifestation et les arrestations qui ont suivi sont survenues quelques heures après une attaque virulente du président turc contre le mouvement LGBT en l'accusant de "vandalisme" et en déclarant que la jeunesse de son parti n'y adhérait pas.

"Nous allons mener vers l'avenir non pas une jeunesse LGBT, mais une jeunesse digne de l'histoire glorieuse de cette nation", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Ankara destiné aux cadres de son parti islamo-conservateur AKP.

"Vous ne faites pas partie de la jeunesse LGBT. Vous n'êtes pas de ces jeunes qui commettent des actes de vandalisme. Au contraire, vous êtes ceux qui réparez les coeurs brisés", a-t-il ajouté.

Le chef de l'Etat turc a tenu ces propos au surlendemain de l'arrestation de quatre étudiants accusés d'avoir accroché dans leur université un tableau représentant un site sacré de l'islam orné de drapeaux arc-en-ciel, un symbole associé à la communauté LGBT.

Les étudiants sont accusés d'"incitation à la haine". Deux d'entre eux ont été assignés à résidence et deux autres sont encore en détention.

Le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu a provoqué un tollé samedi en déclarant dans un tweet que "quatre détraqués LGBT" avaient été arrêtés.

Le tableau avait été accroché vendredi en face du bureau du recteur pro-Erdogan de la prestigieuse Université du Bosphore (Bogazici, en turc).

Les autorités affirment que ce tableau représentait de manière irrespectueuse la Kaaba, un édifice cubique datant du VIIe siècle, situé au centre de la cour de la grande mosquée de la Mecque (Arabie saoudite). Elle est le lieu le plus sacré de l'islam.

L'Université du Bosphore a été ces dernières semaines le théâtre de plusieurs manifestations d'étudiants pour réclamer la démission du recteur nommé par M. Erdogan, Melih Bulu.

La nomination de M. Bulu, une personnalité extérieure à l'université qui avait tenté en 2015 de briguer un mandat de député sous les couleurs du Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan, a provoqué la consternation.

Le président turc a accusé certains des manifestants d'être des "terroristes".

La Turquie est l'un des rares pays musulmans où l'homosexualité n'est pas réprimée par la loi. En revanche, l'homophobie et la transphobie y sont répandues et les associations LGBT font régulièrement état d'agressions et de discriminations.
(AFP, 1 février 2021)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Pourtant acquitté, le mathématicien Tuna Altinel reste bloqué en Turquie

L’universitaire Tuna Altinel, durant une manifestation de soutien devant le palais de justice de Balikesir, en Turquie, le 19 novembre 2019, le jour de sa deuxième audience.

L’universitaire Tuna Altinel, durant une manifestation de soutien devant le palais de justice de Balikesir, en Turquie, le 19 novembre 2019, le jour de sa deuxième audience.

Villeurbanne n’oublie pas Tuna Altinel, ressortissant turc et maître de conférences à l’université Claude-Bernard-Lyon-I, dont le passeport a été confisqué sans raison par Ankara et qui, bloqué en Turquie depuis 2019, se retrouve privé de circuler et de travailler.

Lundi 22 février, le conseil municipal de Villeurbanne (Rhône) l’a fait citoyen d’honneur, en signe de soutien mais aussi pour interpeller le gouvernement français. « Comment les hautes autorités françaises et européennes peuvent-elles tolérer une chose pareille ? », s’est insurgé Cédric van Styvendael, le maire de la ville, lors de la visioconférence organisée avant le vote du conseil.

Le sort du mathématicien, empêché de quitter la Turquie alors que ses élèves l’attendent à Lyon-I, l’université où il enseigne depuis vingt-cinq ans, émeut. Mobilisée, la communauté universitaire suit l’affaire de près. « Tous les citoyens de Villeurbanne sont aux côtés de Tuna Altinel », proclame ainsi l’édile, tout en reconnaissant que cette citoyenneté d’honneur risque de ne pas changer grand-chose à la situation de l’enseignant devenu otage des autorités turques.

Des démarches qui ne donnent rien

Présent à Villeurbanne pour l’occasion, le député de l’Essonne Cédric Villani déplore « le purgatoire absurde » que l’on impose à son ancien collègue de l’université de Lyon-I, alors qu’il devrait être en train d’enseigner et de poursuivre ses recherches. « Quelle ironie tragique ! Un mathématicien comme Tuna, occupé à travailler sur la logique, se retrouve face à l’absurde le plus complet. »
(AFP, 23 février 2021

Actors Gezen and Akpınar face prison sentence for ‘insulting President’

Charged with "insulting the President" over their remarks during a TV program, Müjdat Gezen and Metin Akpınar had their second hearing at the İstanbul 8th Penal Court of First Instance today (February 17).

The prosecutor of the hearing demanded that actors Gezen and Akpınar be sentenced to 1 year, 2 months to 4 years, 8 months in prison due to their comments during Uğur Dündar's "Halk Arenası" (People's Arena) program aired on pro-opposition Halk TV in 2018.

While today's hearing was attended by Müjdat Gezen and his attorneys, the attorney of ruling Justice and Development Party (AKP) Chair and President Recep Tayyip Erdoğan was also present in the courtroom.

Making his defense at the hearing, Müjdat Gezen said:

"I am suffering from chronic diseases. I have been unwell for the past 11 months. If it was an insult to say 'Know your place', the President would not have said it. Moreover, these words are not marked as an insult in the dictionary, either. It means 'knowing one's worth'."

Requesting his acquittal, Gezen did not accept the deferment of the pronouncement of the verdict in the event of his conviction.

'It is not insult, but criticism'

Taking the floor afterwards, Gezen's attorney Fuat Selvi said that the remarks made by his client did not constitute the crime of insult and reiterated Gezen's request for his acquittal of the offense charged.

Köksal Bayraktar, the attorney of Metin Akpınar, also said, "When the words are considered as a whole, there is no insult, but criticism."

As for Gökhan Arslanoğlu, the attorney of President and AKP Chair Recep Tayyip Erdoğan, he demanded the actors' penalization.

Afterwards, Gökhan Bakaner, the prosecutor of the hearing, pronounced his opinion as to the accusations. The prosecutor demanded the imprisonment of Gezen and Akpınar for 1 year, 2 months to 4 years, 8 months each on the grounds that they committed the crime of "insulting the President" with their remarks during the TV program on December 21, 2018.

Announcing its interim ruling, the court has ruled that Gezen shall be exempted from attending the hearings. Ruling that Gezen, Akpınar and their attorneys shall be given time to make their statements as to the prosecutor's opinion, the court has adjourned the hearing until a later date.

What happened?

The İstanbul Anadolu Chief Public Prosecutor's Office launched an investigation against actors Müjdat Gezen and Metin Akpınar over their remarks during the "Halk Arenası" (People's Arena) program, which they attended as guests on December 21, 2018.

Taken to the Anadolu Courthouse in company of the police as part of the investigation, Gezen and Akpınar were referred to the Anadolu 3rd Penal Judgeship of Peace. The judgeship released the two on probation.

The judicial control measures on Gezen and Akpınar stipulating them to go to a police station and give signatures once a week and barring them from going abroad were lifted upon the decision of the prosecutor's office.

A lawsuit was then filed against them, demanding up to 4 years, 8 months in prison each on charge of "insulting the president publicly."  (BIA, 17 February 2021)

Prof. Korur-Fincancı fined for insulting Erdoğan in 2013 tweet

Turkish Medical Association (TTB) Chair and rights defender Prof. Şebnem Korur-Fincancı has been sentenced to pay a monetary fine for insulting then-Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan in 2013.

A lawsuit was filed against Korur-Fincancı because of a Twitter message about Erdoğan during the countrywide Gezi Park protest against his government in 2013.

She was charged with insulting a public official.

Korur-Fincancı and her attorney Meriç Eyüboğlu were present at the final hearing of the case at the İstanbul 42nd Penal Court of First Instance today (February 16).

Presenting her statement of defense against the prosecutor's opinion, Korur-Fincancı said, "There is not an insult but the truth. Because when I posted that tweet on June 15, 2013, we had lost eight people in Turkey during the Gezi period," she said, according to Evrensel.

"More than 10 people lost vision and thousands were seriously injured. At the time, I was the chairperson of the Human Rights Foundation of Turkey (TİHV/HRFT).

"At the same time, I was working at mobile infirmaries formed by the medical chambers to contribute to the treatment of people who had health problems.

"While I was on duty at the İstanbul Medical Chamber's infirmaries, law enforcement officers directly fired gas canisters into the infirmary in targeted fires. They saw people getting treated, it was fired from such a close distance.

"A few days before, the then-prime minister said, 'I gave the orders, our police have made history.' The police's duty is not to injure, kill or make [people] blind. For this reason, I demand my acquittal."

In the tweet in question, Korur-Fincancı had written, "RTE gave the order for the massacre and the police is performing it with heart and soul."

"Politicians had apologized at the time"

Speaking after her client, attorney Eyüboğlu noted that she is a forensic medicine expert specialized in torture cases and an internationally renowned scientist.

"My client is also working in the international field. She is among the team that prepared the UN's İstanbul Protocol [against torture]. I'm not saying this to tell that my client is a scientist but to express that she is scientifically a witness and observer of all these.

"We are standing trial because of a tweet posted in 2013. Maybe we will appear before you because of other tweets from that time as well. There were reports about rights violations in the period that the tweet was posted. The deaths that my client mentioned are included in all these reports.

"Then-Parliamentary Speaker Bülent Arınç and then-President Abdullah Gül also admitted these and apologized. Amnesty International reported that one-year [tear] gas stocks were depleted in 20 days.

"My client's post is within freedom of expression. For this reason, this is a trial of freedom of expression. Therefore, only the trial is a violation of the right to freedom of expression."

Asked by the presiding judge whether she would accept the deferral of the pronouncement of the verdict, Korur-Fincancı said, "I don't accept charges. If there is a sentence as a result of this, I don't accept that either. Therefore, I don't accept the deferral of the pronouncement of the verdict."

The court sentenced Korur-Fincancı to 7,080 lira (~1,010 USD) for insulting a public official.

Ahead of the hearing, several rights groups and political parties, including the TİHV, the Progressive Lawyers' Association (ÇHD), the main opposition Republican People's Party (CHP), the Academics for Peace, the Association for Equal Rights, the Retired Workers and the Kocaeli Solidarity Academy gathered in front of the İstanbul Courthouse to announce support for Korur-Fincancı.

Speaking here, she said, "Because Erdoğan said 'I gave the order,' we had written, 'RTE gave the order for the massacre and the police is performing it with heart and soul.' In fact, we had expressed the truth. Expressing the truth has long been a problem and a reason for punishment in this country."  (BIA, 16 February 2021)

Prosecutor demands prison sentence for journalists covering torture

Covering the incident where Osman Şiban and Servet Turgut had been thrown from the helicopter in Turkey's Kurdish-majority eastern province of Van after being detained by soldiers, Mezopotamya Agency (MA) reporters Adnan Bilen and Cemil Uğur, Jinnews reporter Şehriban Abi, journalist Nazan Sala and Zeynep Durgut have been indicted.

While Zeynep Durgut is not arrested, journalists Bilen, Uğur, Abi and Sala have been arrested since October 2020.

Arrested for 130 days, the journalists have been charged with "membership in a terrorist organization" by the prosecutor, who has also charged Nazan Sala with "propagandizing for a terrorist organization."

Making a definition of the Kurdistan Workers' Party (PKK) and Kurdistan Communities Union (KCK) in 6 pages of the 14-page indictment, the prosecutor has made statements about the organizations' activities.

The indictment has argued that the outlets where the journalists were working were "publishing and broadcasting provocative content with the aim of provoking the public, creating an impression and public opinion against the state, disturbing the state's unity and the country's integrity and degrading the senior state officials and institutions."

Noting that access blocks were imposed on the news websites where the journalists were working, the prosecutor has also accused them of failing to cover sports events, magazine news and natural phenomena.

In referring to this issue, the indictment has said, "...it has been detected that news against the state and its institutions were reported by using and agitating any particular issue on the country's agenda as a propaganda tool in favor of the armed terrorist organization with exaggeration and that normal sports, magazine, natural events, etc. were not covered as it did not fall within the perspective of the press committee..."

While the indictment has contained a list of the phones, computers and journalism materials seized during the house raids, it has noted that no crime element has been detected in the seized time planner of Adnan Bilen.

But, according to the indictment, some images containing the picture of Abdullah Öcalan, the jailed leader of the PKK, in the seized materials of Bilen have been considered a "crime element."

The meetings held by Bilen with his news sources have also been cited in the indictment lodged by the prosecutor.

Sala faces charges over social media posts

Referring to Nazan Sala, the indictment has noted that no crime element has been detected in her seized digital materials. However, her social media posts have been brought against her as criminal evidence.

Her social media posts about the deceased bodies kept waiting on the border, the conflicts with ISIS in northern Syria and criticisms of the ruling Justice and Development Party (AKP) in the years of 2015 and 2016 have been considered criminal evidence by the prosecutor.

Sala is now also facing charges over the press card given to her by the news agency where she was working, a magazine named Jineology and her notes about the Turkish Armed Forces' "Operation Claw-Eagle".

It is 'crime' to report on March 8

Zeynep Durgut has also faced charges on the grounds that she attended a live program on Sterk TV on March 8 and talked about the celebrations and events in Turkey "in a provocative language."

Against the background of the above evidence, the prosecutor has demanded that five journalists be penalized on charge of "being members of a terrorist organization." He has also demanded that Nazan Sala be also penalized on charge of "propagandizing for a terrorist organization."

The indictment has also noted that former newspaper distributors Ramazan Çınar, Ferdi Sertkal, Mikail Tunçdemir, Fehim Çetiner and Şükran Erdem, who were previously taken into custody as part of the same investigation, have been given a ruling of "non-prosecution."

The indictment brought against the journalists has been accepted by the Van 5th Heavy Penal Court.

What happened?

Mezopotamya Agency (MA) reporters Adnan Bilen and Cemil Uğur, Jinnews reporter Şehriban Abi and journalist Nazan Sala have been arrested since October 2020 on the grounds that they reported it with documents that two citizens, Servet Turgut and Osman Şiban, detained by soldiers in Çatak district in Van province, were thrown from a helicopter.

Detained in a raid on October 6, 2020 and arrested shortly afterwards, journalists have been charged with "membership in a terrorist organization" because "they reported on social incidents against the state."

According to the minutes of the court that ruled for their arrest, the reason why the journalists were considered to "have reported on social incidents against the state" was that they covered the incident where the villagers had been thrown from the helicopter.

In the ruling of arrest given for the journalists it was said, "... they engaged in agitation and propaganda; their press cards are not officially valid and, therefore, they are not press members; they reported news of burglary about the possessions protected inside the building and criticizing, degrading and aiming to smear the Republic of Turkey's methods and activities of counterterrorism; they reported news on social incidents against the state..."

Being treated in the intensive care unit for days, Servet Turgut lost his life after the incident. The Van Chief Public Prosecutor's Office, conducting the investigation into the incident, imposed a confidentiality order on the file as well as a publication and broadcast ban on the issue on October 1. (BIA, 16 February 2021)

Four sentenced to prison in Özgür Gündem newspaper case

Four defendants in the case concerning Özgür Gündem, a daily newspaper that was shut down in 2016, have received prison sentences on "terrorism-related" charges.

The İstanbul 23rd Heavy Penal Court sentenced Zana Kaya, the newspaper's editor in chief for 1 year and 13 months in prison for "terrorist propaganda."

The newspaper's grant holder Kemal Sancılı, managing editor İnan Kızılkaya and attorney Eren Keskin have been sentenced to 6 years and 4 months in prison for "being a member of a terrorist organization."

After the ruling, Keskin wrote on Twitter that "I've been in the human rights movement for 30 years. I stood trial many times, I stayed in prison because of my thoughts. But for the first time I was deemed to be 'a member of an armed organization' and received a sentence. 6 years, 3 months. I'm not going anywhere. I'm here."
(BIA, 15 February 2021)

Osman Kavala says his trial has become a 'theater of injustice'

Main opposition Republican People's Party (CHP) deputy Utku Çakırözer visited imprisoned rights defender Osman Kavala and journalist Ahmet Altan yesterday (February 14).

Charged with orchestrating the 2013 Gezi Park protests, being involved in the 2016 coup attempt and espionage, Kavala has been remanded in custody for 39 months.

His imprisonment continued despite a European Court of Human Rights (ECtHR) decision in May 2002 for his immediate release.

In his last hearing on February 5, the cases concerning the coup attempt and the Gezi protests were merged.

"The lawsuits about me have been far from being legal processes since the beginning," he told MP Çakırözer. "Unfortunately, it has become a theater play at this point. Unlawfulness has turned into a theater of injustice."

He also expressed solidarity with Boğaziçi University students, who have been protesting the appointment of a new rector from outside the university's academic community since early January.

"Like my spouse Ayşe Buğra, like Boğaziçi University students, I feel sad for my country," he said.

After his visits, Utku Çakırözer said, "As long as Kavala, Ahmet Altan and other political prisoners are kept in dungeons, it's not possible to talk about the rule of law in Turkey."

"Osman Kavala has been in prison for about four years despite a verdict of acquittal, two verdicts for his release, an ECtHR decision and a Council of Europe Committee of Ministers. Kavala's arrest is the litmus paper of democracy in Turkey.

"Ahmet Altan has been in prison for four years just because of his articles. His file is arbitrarily kept pending at the Court of Cassation."  (BIA, 15 February 2021)

IPI condemns RTÜK fines on critical media outlets

The International Press Institute (IPI) has condemned the latest fines issued by the Radio and Television Supreme Council (RTÜK), Turkey's broadcast regulator, on several TV outlets over the news and comments critical of the government.

"These latest fines confirm that RTÜK has become a means to stifle media content critical not only of the government or president but also of any political allies, prosecutors, and governors", IPI Turkey Programme Coordinator Renan Akyavaş said.

"RTÜK's fines targeting certain broadcasters that continue to air critical coverage are part of a clear pattern to punish free media."

The RTÜK recently fined Halk TV, Habertürk, Tele 1, KRT and Fox TV for various reasons, including denigrating and insulting the police, politicians and the judiciary.

According to a December 2020 report by İlhan Taşçı, a member of RTÜK for the opposition political CHP, critical channels Halk TV, Tele 1, FOX TV, Habertürk and KRT were subject to a total of 46 administrative fines and eight broadcasting suspensions in 2020. In total, the channels were fined around 10 million Turkish lira (approximately 1.175 million euros)

The Council's members are appointed by the political parties in proportion to their number of seats in the Grand National Assembly. Currently, the ruling Justice and Development Party (AKP) has four RTÜK members while its coalition ally, the Nationalist Movement Party (MHP), has two.

The main opposition Republican People's Party (CHP) also has two seats, and the Peoples' Democratic Party (HDP) has one. This gives the AKP-MHP coalition a seven-to-three majority in RTÜK. (BIA, 12 February 2021)

147 writers express support for Boğaziçi: ‘We won’t look down’


147 writers, including Elif Şafak, Orhan Pamuk and Zülfü Livaneli, have expressed their support for protests against the appointment of Prof. Melih Bulu as the new rector of Boğaziçi University by President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan.

The writers have released a statement titled "We won't look down," referring to a video where a police officer reportedly urged students walking towards the university for protest to "look down". After this video was shared, several people tweeted under the hashtag "We won't look down".

Accordingly, the statement of the writers has underlined that "the students, faculty members and personnel of the university have been using their democratic rights of protest, a right guaranteed by the Constitution, against the trustee-rector appointed to Boğaziçi University."

"We are watching the unlawfulness and pressure faced by them with sorrow and reaction," the statement has read further and added:

"The instruction of 'look down' given by the police to the students who were using their democratic rights openly manifests how the government, which is constantly talking about the nation's will, wants to govern the country and what it understands from citizenship.

"The hate speech by top public officials, labeling of students as terrorists, unlawful detentions and police violence is new evidence proving that our country has long been far from a constitutional state of law."

The writers have indicated that "they have seen that the people resisting for days have lifted the burden of dead words, brought the language back to life, washed away the rust of the domination and paved new ways for the country full of thousands of possibilities."

"We, as literary figures, join this festivity with enthusiasm," the writers have said and concluded their remarks in following words:

"We stand with the resistance at Boğaziçi University. We won't bow down to persecution and oppression. We won't look down."
(BIA, 12 February 2021)

50 ans en exil, 4 au journal résistant Artı Gerçek…



Doğan Özgüden, Artı Gerçek, 4 février 2021

Pendant encore combien de décennies la Turquie sera-t-elle le théâtre de cette brutalité inhumaine pratiquée par les pouvoirs en place face aux revendications on ne peut plus fondées de ses citoyens, qu’il s’agisse des jeunes, des ouvriers, des paysans, des fonctionnaires, des Kurdes ?

Observant sur les écrans la juste résistance des étudiants et des enseignants de Boğaziçi [Université du Bosphore] face à la nomination d’un « recteur-curateur » par le pouvoir, ainsi que la barbarie des policiers descendus jusque dans les ruelles de Kadıköy pour la réprimer, j’ai songé à la résistance des 28-29 avril 1960, que j’ai vécue il y a un demi-siècle, puis à l’opposition de classe du Parti des travailleurs de Turquie dans les années soixante, à la révolte des jeunes de 1968 et à la résistance historique de notre classe ouvrière les 15-16 juin 1970.

Je me suis rappelé comment à chaque fois les pouvoirs en place, dans la première le Parti démocrate de Menderes, dans la deuxième et la troisième le Parti de la justice de Demirel et dans la quatrième l’Armée turque qui avait achevé son intégration à la classe capitaliste, avaient utilisé, exactement comme aujourd’hui, toutes les ressources du terrorisme d’État contre ceux qui réclamaient justice, comment ils les avaient attaqués et les mille et une provocations auxquelles ils avaient eu recours pour légitimer ce terrorisme.

Un demi-siècle plus tard, le pouvoir AKP-MHP mené par Tayyip Erdogan ajoute, face à la révolte actuelle de Boğaziçi, comme cela a été le cas en 2013 face à la révolte de Gezi, une autre lâcheté au terrorisme d’État classique pour réprimer cette quête de justice : la provocation…

L’analyse de Mehmet Y. Yılmaz, dans son article « Le provocateur au travail » paru hier sur T24, est très bien vue : « Ce qui a été vécu hier à Boğaziçi est un exemple qui montre clairement que le régime cherche à semer la "zizanie". L’attitude du policier face à ces étudiants en train de marcher tranquillement sur la route en est la preuve. Les vidéos filmées à ce moment-là le montrent : ce provocateur, sous ses habits de policier, attaque soudain, sans raison, les étudiants ! Je peux désormais dire en toute certitude : Soit une bande organisée, à la façon des policiers gülenistes lors de Gezi, a fait son nid au sein de la police, soit il a été ordonné d’en-haut de faire en sorte que les choses dégénèrent. »

L’objectif est clair… Faire monter la tension, tout comme avant les élections anticipées de 2015, puis parader en tant que « lion qui va sauver la patrie » lors de probables nouvelles élections anticipées destinées à garder au pouvoir le parti dont la base est en train de fondre à vue d’œil…

En outre, on savait déjà que le couple Erdoğan-Bahçeli, gêné au plus au point par les partis d’opposition qui, ces derniers temps, se sont mis en quête d’un « système parlementaire renforcé », cherchait à « légaliser » le « système de gouvernement présidentiel », qui d’ailleurs est déjà en vigueur, par une nouvelle constitution…

Tout en faisant monter la tension en recourant à mille et une provocations face à la révolte de Boğaziçi, Erdoğan a annoncé officiellement son projet d’imposer à la Turquie, à la place de la constitution du 12 septembre qui d’ailleurs regorge de clauses antidémocratiques et avec l’aide de son pote Bahçeli, une nouvelle constitution prévoyant des institutions et un système convenant à son « diktat d’homme unique ».

De plus, tout le monde peut voir qu’en même temps qu’il envoie à l’Union européenne et aux États-Unis, avec qui les relations se sont tendues du fait de l’intensification, ces dernières années, du terrorisme d’État et des conquêtes turco-islamiques menées sur trois continents, des messages trompeurs d’assagissement, il n’hésite pas à recourir à d’autres provocations pour « mieux faire comprendre et accepter » le terrorisme qu’il applique.

Au début des années soixante-dix, face à l’intensification, parallèlement au terrorisme d’État, des provocations policières qui menaient la vie dure à nombre de jeunes révolutionnaires, nous avions publié la célèbre brochure écrite en 1925 par Victor Serge, révolutionnaire internationaliste et camarade de Lénine, pour dévoiler la face cachée des méthodes policières, Ce que tout révolutionnaire doit savoir de la répression.

Dans ce livre, Victor Serge donnait des conseils essentiels aux révolutionnaires pour qu’ils puissent se protéger des provocations : « L’un des mécanismes les plus importants d’Okhrana, la police secrète russe, est sans aucun doute les services de la provocation, connus sous le nom d’"agence secrète", qui s’appuient sur les premières guerres révolutionnaires et ont connu un développement extraordinaire après la Révolution de 1905. Les policiers et agents provocateurs appelés "officiers de gendarmerie", soigneusement sélectionnés et formés, étaient chargés de réunir de l’information. Leur avancement professionnel dépendait de leur réussite dans cette mission. Les informations réunies étaient évaluées puis classées par des spécialistes aux salaires confortables. »

Ce livre fut l’un des deux derniers que nous ayons publiés avant que notre revue Ant ne soit interdite par les putschistes du 12 mars 1971 et qu’un mandat d’arrêt ne soit émis contre nous, l’autre étant le second tome de l’histoire des Kurdes, le Şerefname.

Victor Serge est, au même titre que Karl Marx et Victor Hugo, un nom célèbre qui a laissé sa marque en Belgique…

Le nom d’origine de ce révolutionnaire né à Bruxelles en 1890 dans une famille russe anarchiste forcée de s’exiler sous la période tsariste, est Viktor Lvovitch Kibaltchitch. Après avoir été militant du mouvement anarchiste dans sa jeunesse et eu des ennuis avec la police belge, il a passé une longue période en France et en Espagne avant de se rendre, début 1919, en Russie, pays de ses parents, pour rejoindre le Parti bolchévique.

Auteur, non seulement d’œuvres politiques, mais aussi d’œuvres littéraires, il a pris position contre les condamnations à Moscou d’un certain nombre de noms éminents de la Révolution, puis a poursuivi son engagement en Belgique et en France après son départ d’Union soviétique en 1936 et avant de partir pour le Mexique – où il s’est éteint en 1947 – au moment de l’occupation de la France par l’Allemagne nazie en 1940.

*

Évoquer Victor Serge me rappelle, inévitablement, les difficultés avec lesquelles nous avons publié la revue Ant et les livres des éditions du même nom jusqu’à l’interdiction du régime militaire du 12 mars, il y a cinquante ans.

Ainsi que celles que nous avons rencontrées en exil, en tant que journalistes et éditeurs, pendant les six ans où nous avons vécu en Belgique sans permis de résidence ou de travail, puisque ces documents nous étaient refusés sous les pressions de l’ambassade de Turquie, entrant et sortant clandestinement du pays les premières années jusqu’à notre régularisation…

Tout cela, je l’ai raconté en détail dans mon livre Le Journaliste « apatride », publié il y a dix ans en turc et en français. Mes articles écrits pendant mon demi-siècle d’exil et publiés soit en Turquie, soit à l’étranger, ainsi que les interviews que nous avons pu donner, je les publie depuis deux ans dans mes Écrits d’exil qui comptent jusqu’à présent trois tomes.

En ces premiers jours de 2021, année qui marquera le 50e anniversaire à la fois du coup d’État du 12 mars 1971 et de notre exil, nous allons publier en même temps le quatrième tome des Écrits d’exil et un volume contenant un choix d’articles tirés des quatre tomes et traduits en français.

Apportant les dernières corrections au livre en français, je me suis rendu compte que cet article que je publie aujourd’hui marque la quatrième année de ma présence auprès des travailleurs et lecteurs d’Artı Gerçek [plus-value de vérité], qui compte beaucoup dans ma vie de journaliste en exil.

Voici comment débutait le premier article, intitulé « Deux nouveaux événements "favorables" dans l’histoire de notre exil », que j’y ai publié le 9 février 2017 :

« En ce nouvel an qui marque la soixante-cinquième année de ma vie d’homme de médias et la quarante-sixième de ma vie en exil, voici deux grands événements qui ravivent mon espoir, en tant que journaliste et défenseur des droits de l’homme, de voir un jour s’effondrer le sultanat de l’oppression : l’assemblée constituante du Congrès démocratique des peuples-Europe (HDK-A), qui s’est tenue à Bruxelles le 4 février, et à peine quatre jours plus tard, le 8 février, le lancement du journal Artı Gerçek… »

Avant cette date qui marquait la quarante-sixième année de mon exil, j’avais déjà participé à de nombreuses initiatives pour lutter contre le régime d’Ankara et éclairer l’opinion internationale : lettres d’information, revues, journaux, radios, sites Internet… Chacune avait une place honorable dans l’histoire des luttes. Mais c’était la première fois de l’histoire de nos médias qu’autant de vrais journalistes en exil se réunissaient pour donner vie à un organe de presse tel qu’Artı Gerçek…

Mais le crédit en revenait aussi au despote islamofasciste RTE, qui détruit chaque jour un peu plus la possibilité d’écrire et de parler librement en Turquie et a forcé à l’exil des milliers de journalistes, écrivains, universitaires et artistes en les privant de travail…

En tant que journaliste fidèle au principe selon lequel tout révolutionnaire doit toujours rester optimiste, j’avais terminé l’article ainsi : « Sous quelques conditions qu’il se trouve, un journaliste défenseur de la liberté et de la démocratie ne peut pas se taire ni être forcé au silence. Le succès d’Artı Gerçek annoncera ce que l’on sait déjà : la force du peuple dépasse toujours celle de ses dirigeants. »

Qu’un journaliste défenseur de la liberté et de la démocratie, sous quelques conditions qu’il se trouve, ne puisse pas se taire ni être forcé au silence, les camarades qui ont lancé et poursuivent l’aventure Artık Gerçek en donnant tant d’eux-mêmes l’ont bien prouvé.

C’était en ces jours où la répression du terrorisme de l’État d’urgence qui avait suivi le faux coup d’État de 2016 en Turquie commençait à s’intensifier sur des centaines d’universitaires, journalistes et artistes…

Je n’oublie pas ce jour où nous nous sommes retrouvés à Bruxelles avec Celal Başlangıç, Ragıp Duran, Ahmet Nesin et Ayşe Yıldırım, qui étaient déterminés à poursuivre leur lutte à l’étranger. Nous trouver réunis avec ces quatre journalistes qui avaient décidé, comme nos collègues des Ateliers du soleil, Iuccia Saponara, Davut Kakız et Joz Smeets, et comme İnci et moi-même, de poursuivre leur lutte en exil nous avait émus au plus haut point. Pour nos trois amis – une Italienne, un Assyrien et un Belge – qui depuis près de quarante ans offrent dans nos ateliers des services sociaux, de formation ou culturels aux migrants politiques assyriens, arméniens, kurdes et turcs venus de Turquie, apprendre les derniers développements en Turquie, non plus par l’intermédiaires des informations relayées par nous avec nos commentaires mais de personnes qui les avaient vécus en personne s’était révélé très précieux.

Nos amis avaient surmonté cette difficulté en montant une équipe, où figuraient également Koray Düzgören et Armağan Kargılı, amis journalistes avec qui nous avons lutté en exil pendant des décennies, et, venant également à bout de grandes difficultés financières, ils avaient lancé Artı Gerçek en février 2017.

Dans son article publié dans le premier numéro, Celal Başlangıç disait : « Le lien de la Turquie avec la réalité se défait de jour en jour du fait du pouvoir AKP. Les organes de presse qui expriment les réalités sont interdits les uns après les autres. Ce que le pouvoir veut, c’est dresser, à coups de lourdes amendes et de peines de prison, et mettre à genoux ceux qui parviennent encore à publier. Ce que nous voulons ici, c’est apporter, en tant que personnes ayant pratiqué le journalisme dans ce pays pendant des années, notre petite contribution à ceux qui défendent la démocratie, la paix et les libertés en Turquie. Que notre chemin à tous soit dégagé, pour des médias libres et une Turquie démocratique. »

Un mois plus tard fut lancé Artı TV, un grand pas dans le domaine audiovisuel.

Lorsque je regarde en arrière, Artı Gerçek tient une place à part dans ces quatre dernières années de mes 69 ans de carrière journalistique dont 50 se sont passés en exil.

En Turquie, nous avions mené notre lutte socialiste avec le journal Akşam de 1964 à 1966 et avec la revue Ant et ses éditions de 1967 à 1971.

En exil après le coup d’État du 12 mars 1971, j’ai essayé de contribuer, en dehors des bulletins d’informations, livres et brochures en diverses langues publiés par İnfo-Türk – une initiative qui venait entièrement de nous seuls – à de nombreux journaux, revues ou agences de presse en Turquie ou à l’étranger. Tout en réalisant les publications de divers syndicats et associations s’adressant aux immigrés originaires de Turquie, j’ai exprimé mes opinions dans les revues Yürüyüş, Yurt ve Dünya, Yazın et les journaux Özgür Bakış et Yeni Gündem, publiés en Turquie, et dans les journaux publiés à l’étranger Tek Cephe, Demokrat Türkiye et Barış/Aşitî.

L’aventure avec Artı Gerçek aura été le plus longue et la plus pérenne…

Dans la prochaine période de notre exil, si notre vie et notre santé nous le permettent, İnci et moi, tout en alimentant İnfo-Türk du même contenu militant qu’au premier jour, continuerons d’être avec vous à Artı Gerçek.

Ce que nous souhaitons tous deux alors que s’achève cette cinquantième année d’exil, est d’être en mesure de voir un jour l’effondrement du régime islamofasciste qui tente de faire perdurer son existence par le terrorisme d’État, les provocations et les dissimulations, et, même si notre grand âge ne nous le permet pas à nous, de voir nos collègues d’Artı Gerçek, forcés à l’exil par ce régime, poursuivre librement leurs travaux sur les terres de Turquie.

Qui plus est, en tant que « plus-value de vérité »…

(Traduit par Sylvain Cavaillès)

Osman Kavala s'élève contre "l'usurpation" de sa liberté

L'homme d'affaires et mécène Osman Kavala, une figure de la société civile en Turquie, a affirmé vendredi que sa liberté avait été "usurpée" sur la base d'accusations "fictives" en comparaissant de nouveau pour implication présumée dans un putsch manqué.

M. Kavala encourt la prison à vie dans le cadre d'un procès pour "tentative de renversement du gouvernement", désignant une implication présumée dans le putsch avorté contre le président Recep Tayyip Erdogan en juillet 2016, et pour "espionnage politique".

A l'issue de la deuxième audience du procès à Istanbul, le tribunal a décidé de maintenir M. Kavala, incarcéré depuis octobre 2017, en détention préventive et de fusionner ce dossier avec les poursuites qui visent l'homme d'affaires pour son rôle présumé dans des manifestations antigouvernementales en 2013.

Une cour d'appel d'Istanbul avait invalidé le 22 janvier l'acquittement de M.
Kavala, prononcé en février 2020, pour son soutien à ces manifestations, connues sous le nom de mouvement Gezi, ordonnant un nouveau procès qui doit s'ouvrir le 21 mai.

"Mon droit de vivre en liberté a été usurpé", a déclaré vendredi M. Kavala aux juges, parlant par visioconférence depuis la prison de Silivri en lisière d'Istanbul où il est détenu.

"Cela fait 39 mois que je suis détenu sans interruption sur la base d'accusations fictives", a-t-il ajouté.

M. Kavala a toujours catégoriquement rejeté les accusations portées contre lui, les ONG estimant que le gouvernement s'efforce d'en faire un exemple pour intimider la société civile.

Né à Paris et âgé de 63 ans, M. Kavala est une figure respectée de la société civile en Turquie. Il est surtout connu pour son soutien aux projets culturels portant sur les droits des minorités, la question kurde et la réconciliation arméno-turque.

M. Erdogan décrit régulièrement M. Kavala comme "le représentant en Turquie" du milliardaire américain d'origine hongroise George Soros, une bête noire de plusieurs régimes autoritaires dans le monde.

Il est revenu à la charge vendredi en accusant l'épouse de M. Kavala, Ayse Bugra, de faire partie d'"agitateurs" qui sont selon lui à l'origine de manifestations étudiantes qui secouent la Turquie depuis plus d'un mois après la nomination d'un recteur proche du pouvoir à la tête d'une prestigieuse université d'Istanbul.

"La femme de ce représentant en Turquie de Soros, Osman Kavala, fait aussi partie des provocateurs à l'Université du Bosphore. Nous n'allons pas permettre à ces gens de déclencher des troubles dans notre pays", a-t-il affirmé.
(AFP, 5 février 2021)

3,317 academics from around the world call on Turkey to respect university autonomy

After President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan appointed Prof. Melih Bulu as the new rector of Boğaziçi University from outside its community, the protests of students and faculty members have been continuing for over a month.

Amid the recent detention and arrest of students as well as the police intervention against their protests, 3,317 academics, thinkers and writers, including Judith Butler and Noam Chomksy, have released a joint statement in solidarity with the students of Boğaziçi University.

"Turkey's AKP government continues to undermine the rights and freedoms of individuals as well as the principle of autonomy of universities and civic organizations," the statement has read, defining Bulu's appointment as an "attempt by Erdoğan to bring Boğaziçi under his control."

The undersigned have also called on Melih Bulu to decline the position and the government to "release any students still in custody, withdraw all charges, and respect academic freedom and university autonomy."

    Briefly about the arrested and detained students: Most recently, two students were arrested and two students were placed under house arrest over a picture on display at their campus. Today (February 4), five people who attended the protests in Kadıköy were detained in house raids. 23 students, who were also detained in Kadıköy, are waiting to be referred to court.

'AKP's attempt to assert political control'

The full statement of the thinkers is as follows:

"Turkey's AKP government continues to undermine the rights and freedoms of individuals as well as the principle of autonomy of universities and civic organizations. Most recently, Turkish police have attacked and detained dozens of students who peacefully protested the AKP's attempt to assert political control over Boğaziçi University in İstanbul.

"On January 1, 2021, President Recep Tayyip Erdoğan used an emergency decree from 2016 (KHK 676) to appoint Professor Melih Bulu, a loyal member of the ruling party, rector of Boğaziçi University. Bulu is not a member of the Boğaziçi University faculty, which violates the established rules and practices of University governance.
'We call on Bulu to decline the position'

"This attempt by President Erdoğan to bring Boğaziçi University under his control has sparked widespread faculty and student protest.

"The government's response has been brutal. Erdoğan has called the students 'terrorists' and LGBTI+ students in particular have been singled out for harassment. The police have conducted home raids with guns drawn, detained and strip searched protestors, and engaged in torture.

"We the undersigned condemn these actions and stand in solidarity with the students and faculty of Boğaziçi University.

"We call upon Professor Bulu to decline the position and we call upon the Turkish government to release any students still in custody, withdraw all charges, and respect academic freedom and university autonomy."
(BIA, 4 February 2021)

Institutions supporting the statement:

    Research Institute on Turkey
    Academic Solidarity Network
    PEN America
    Article 19
    Turkey Human Rights Litigation Support Project
    Academics for Peace - North America
    Academics for Peace - Germany
    Solidarité avec les Universitaires pour la Paix et Défense des Droits Humains en Turquie (SUP-DDHT) - France
    Scholars at Risk (SAR)
    SAR - Italy
    EuroMed Rights
    Interflugs - Berlin
    SUNY Graduate Student Employees Union (GSEU) - New York
    AGSEM Executive committee, McGill University
    Politics Department at Ithaca College, New York
    Philosophy Department at Lehigh University, Pennsylvania
    PhD/MA Program in Political Science, The Graduate Center, CUNY - New York
    The Ralph Bunche Institute for International Studies at the Graduate Center, CUNY - New York
    SENS-UAW (The union of Student Academic Workers at The New School) - New York
    Frederic Bastiat Institute of Cape Coast Technical University - Africa
    The Board of the European Society for Ecological Economics (ESEE), Europe


Court merges Osman Kavala’s ‘espionage’ case with Gezi trial

Arrested again despite a ruling of acquittal and release in the Gezi trial and now standing trial for "changing the Constitutional order" and "obtaining confidential information of the state for purposes of political or military espionage", businessperson and rights defender Osman Kavala had his second hearing at the İstanbul 36th Heavy Penal Court today (February 5).

Behind bars for 1,193 days, Kavala attended the hearing from Silivri Prison at the outskirts of İstanbul via Audio and Visual Information System (SEGBİS). His attorneys Köksal Bayraktar, Tolga Aytöre and Deha Boduroğlu were present in the courtroom. His spouse Ayşe Buğra was also there.

MPs Ahmet Şık, Ali Şeker, Züleyha Gülüm and Sezgin Tanrıkulu as well as representatives from consulates also watched the hearing. As the representatives from consulates were admitted into the courtroom before journalists, press members could not find a place to sit during the hearing. They had to cover the hearing on foot for almost one and a half hours.
Leyla Alaton refuted Bozkurt's statement

The hearing started with the witness statements. Leyla Alaton, the daughter of Alarko Holding's founder İshak Alaton, who lost his life on September 11, 2016, testified against the allegations of coup made by Cem Fadıl Bozkurt.

She said that Bozkurt was a general manager and shareholder of their company, but they cut all ties with him in March 2015 as he cheated them. She also noted the trial over his fraud was still continuing, adding that he was casting aspersions on her and her father for this reason.

Noting that she knew both Osman Kavala and Henri Barkey, two defendants of the trial, Leyla Alaton said that while her father sometimes met them, she never saw Kavala and Barkey together.

After Alaton made her statement, the personnel of the Büyükada Splendid Hotel, where Henri Barkey, charged with plotting the coup attempt, was staying on the day of the coup on July 15, 2016, testified as witnesses.

Testifying at the hearing, hotel personnel Leman Özbay, Fili Çapangil, Gamze Coşkun and Osman Ereli confirmed that Henri Barkey had stayed at the hotel and Osman Kavala had never come there.
Kavala: They are aware that accusations are baseless

Taking the floor after the witnesses, Osman Kavala said that he had been arrested for 39 months, speaking about his unlawful arrest and the burden of this arrest on him. Kavala briefly said the following:

"I have been arrested for 39 months on fabricated, unreal charges against me. I was charged with organizing Gezi incidents and the July 15 coup before. I am facing charges as conversations that are based on unlawful wiretapping and do not constitute a crime are accepted as evidence.

"The prosecution is aware that these accusations are baseless, as also shown by the fact that I was released twice on July 15-related charges.

"It is beyond comprehension that an impartial observer who evaluates the incidents and facts objectively cannot understand that the charge of espionage, which is used in a manner against its definition in the law, is used to invalidate the judgement of the European Court of Human Rights."
'Unreal possibilities that have no touch with reality'

Kavala noted that "the prosecution, in the absence of concrete evidence that could underpin the accusations, was trying to create a certain impression and, thereby, direct the judiciary by intertwining some conspiracy theories and accusations as if they were the evidence of one another."

Further in his statement, Osman Kavala also said that "the risk of spoliation of evidence, put forward to reject his request for release, was not a reasonable suspicion," adding that "it was an unreal possibility that had totally lost its touch with reality to think that the evidence which could not be found because they did not exist could be exploited."

He underlined that everytime his request for release was rejected, the violation of his rights got more aggravated.
Aytöre: Please show me a single piece of evidence

After Kavala made his statement, his attorneys took the floor. Attorney Tolga Aytöre said that the witness statements of Leyla Alaton made the witness status of Cem Fadıl Öztürk against Kavala null and void.

He also noted that the attempts to join the case with the Gezi trial were "efforts to make the arrest of Kavala permanent."

"Please, can you show me a single piece of evidence that proves that Osman Kavala met Henri Barkey," asked Aytöre, adding that "the only de facto and de jure connection between the indictments was the fact that both of them were issued by prosecutor Hasan Yılmaz."

Koyuncu: Court has already given its ruling

Attorney İlkan Koyuncu talked about the witness statements, the document added to the file and the release of Kavala.

Noting that either Leyla Alaton or Cem Fadıl Bozkurt was lying, Koyuncu requested that a criminal complaint be filed against Cem Fadıl Bozkurt on charges of misstatement under oath and fraud.

He also said that the statements of Alaton refuted his statements.

Attorney Aytöre stressed that "it was meaningless to make defense." Addressing the court board, he said, "After the court of appeals gave its ruling, your court addressed an official letter to the İstanbul 30th Heavy Penal Court so that the two files could be combined. You have pronounced the ruling. You have withdrawn from the file."

Lastly, he said, "I do not have a request for release."

Bayraktar: Your request for assent is unlawful

Taking the floor afterwards, attorney Köksal Bayraktar criticized the court as it requested assent from the 30th Heavy Penal Court for joining the case with that of Gezi. Noting that the opinions of Kavala's attorneys were not asked, he underlined that it was wrong in terms of the criminal law.

Reading out the Article 16/2 of the Code of Criminal Procedure (CMK), Bayraktar said, "Your request for assent, which we learned from the National Judiciary Informatics System (UYAP), is against the law."

Articles 16/1 and 16/2 of the CMK say:

"A copy of the documents regarding the crime or crimes, which are the subject of reconciliation that is included in the investigation file, and that are required for reconciliation and approved by the public prosecutor shall be submitted to the reconciler.

"The public prosecutor shall notify the reconciler that he/she is obliged to act in compliance with the principle of confidentiality of investigation."

Court doesn't consider attorneys' statements

After the statements were completed, the prosecutor of the hearing demanded the continuation of Kavala's arrest.

After the recess, the court board convened again to pronounce the judgement. However, after Köksal Bayraktar said that the prosecutor did not act in accordance with the due procedure of law, which paved the way for retrial, the board recessed the hearing again.

Pronouncing its ruling after the recess, the court board, despite the witness statements and strong defense of the defendants, has ruled that Osman Kavala shall remain arrested and the file of "espionage" case shall be combined with that of the Gezi trial.
(BIA, 5 February 2021)

Le représentant de RSF en Turquie de retour au tribunal pour "terrorisme"

Un nouveau procès du représentant en Turquie de l'ONG Reporters sans frontières (RSF) et de deux autres défenseurs des droits humains accusés de "propagande terroriste" s'est ouvert mercredi à Istanbul, leurs soutiens dénonçant un "acharnement judiciaire".

Inlassable défenseur de la liberté de la presse, Erol Önderoglu, représentant de RSF en Turquie, risque jusqu'à 14 ans et demi de prison pour avoir participé à une campagne de solidarité avec Özgür Gündem, un quotidien fermé en 2016 car accusé de liens avec la rébellion kurde.

L'écrivain et journaliste Ahmet Nesin et la présidente de la Fondation des Droits de l'Homme, Sebnem Korur Fincanci, sont également visés par la même accusation dans ce procès.

Ces trois figures majeures de la société civile avaient été acquittées en 2019 à l'issue d'un long procès en lien avec cette affaire. Mais une cour d'appel a cassé cette décision l'an dernier, d'où la tenue d'un nouveau procès.

Au terme d'une brève audience au tribunal de Caglayan, à Istanbul, le procès a été renvoyé au 6 mai, a indiqué M. Önderoglu à l'AFP.

Respecté pour l'énergie qu'il met à défendre la liberté de la presse en Turquie dans un contexte de plus en plus difficile, M. Önderoglu, 51 ans, a rejeté les accusations "absurdes" le visant, estimant que ce procès visait à intimider les médias et la société civile.

"Ce procès aujourd'hui est une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes", a-t-il affirmé.

Lundi, 17 organisations de défense de la liberté de la presse, dont RSF, avaient appelé les autorités turques à abandonner les accusations, dénonçant un "acharnement judiciaire".

M. Önderoglu et les deux autres prévenus sont également accusés d'"apologie du crime" et "incitation au crime".

L'arrestation de M. Önderoglu en juin 2016 et les poursuites engagées contre lui avaient entraîné une vague de protestations en Turquie et à l'étranger.

Mardi, le consul général de France à Istanbul, Olivier Gauvin, ainsi que des diplomates d'autres pays européens étaient présents à l'audience.

Le gouvernement islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan est régulièrement accusé de museler la presse indépendante en Turquie.

Après une tentative de coup d'Etat en 2016, les autorités turques ont lancé une répression tous azimuts, arrêtant des dizaines de journalistes et fermant plusieurs médias.

La Turquie occupait la 154ème place sur 180 au classement 2020 de la liberté de la presse établi par RSF.
(AFP, 3 février 2021)

Freedom of expression in Turkey in numbers

Ahead of the retrial of its Turkey representative Erol Önderoğlu, along with Turkish Medical Association (TTB) Chair Şebnem Korur Fincancı and writer Ahmet Nesin, on February 3, the Reporters Without Borders (RSF) has released a figures-based overview of press freedom in Turkey.

While Önderoğlu, Fincancı and Nesin had been acquitted in the closed Özgür Gündem newspaper case, an appeals court overturned their acquittal and ruled that they should be put on trial again.

Releasing the overview within this context with help from bianet, the RSF's figures have "shown the scale of the crackdown since the failed coup on July 15, 2016." According to the RSF, the state of freedom of expression and Turkey can be briefly summarized as follows:

200

"More than 200 journalists and media workers have been imprisoned in Turkey in the past five years. Thirteen of them are still being held. Turkey continues to be one of the world's leading jailers of journalists.

48

"A total of 48 journalists spent at least one day in police custody in 2020. The reasons for their arrests including referring to the fate of Syrian refugees, investigating the government's handling of the Covid-19 pandemic, or covering the Kurdish issue.

27 and a half years

"This is one of the longest prison sentences ever passed on a Turkish journalist. Can Dündar, the former editor of the daily newspaper Cumhuriyet, was sentenced to 27 and a half years in prison on 23 December 2020 on charges of spying and assisting a terrorist organization. He was sentenced in absentia because he has been living in Germany ever since he was the target of a murder attempt in 2016.

"Dündar's judicial problems began after he published a story about Turkish arms deliveries to Islamist groups in Syria. President Recep Tayyip Erdogan reacted by saying: "The person who wrote that exclusive article will pay dearly. I won't let him get away with it."

71

"This is the age of Turkey's oldest imprisoned journalist, Ahmet Altan, who is still being held in Silivri high security prison, near Istanbul, although the life sentences that he, his brother Mehmet Altan and another journalist, Nazli Ilıcak, received in 2018 were overturned by the supreme court in July 2019. They were accused of sympathizing with the July 2016 coup attempt and of 'transmitting subliminal messages on television.'
63 'lèse-majesté' convictions

"This is the number of journalists convicted of 'insulting the president' under article 299 of the criminal code since Recep Tayyip Erdogan was elected president in August 2014. Journalists are also often convicted under the terrorism law, usually on a charge of supporting or being a member of an illegal organization. The law on banking and the law or capital markets are also used to prosecute and convict business reporters.

128,000 euro

"This is how much Turkey was told to pay in damages to eight Cumhuriyet journalists who were arbitrarily jailed for nearly a year in 2016. Issued on 10 November 2020, this was not the first ruling that the European Court of Human Rights has issued on Turkey.

"In the past five years, the ECHR has ordered the Turkish authorities to pay a total of 234,760 euros in compensation to journalists.

154th

"Turkey is ranked 154th out of 180 countries in Reporters Without Borders' (RSF) 2020 World Press Freedom Index.

139

"Turkish journalists have been the targets of at least 139 physical attacks in the past five years. At least 18 journalists were attacked in 2020 alone.

160

"At least 160 media outlets have been forced to close. The state of emergency measures adopted after the 2016 coup attempt were used not only to shut down media regarded as sympathetic to religious leader Fethullah Gülen, the coup attempt's alleged mastermind, but also to silence pro-Kurdish media such as IMC TV and left-wing media such as Hayaton Sesi TV. Both of these media outlets have been waging a legal battle for nearly five years to be allowed to resume broadcasting.
90 percent

"This is the percentage of Turkish media outlets that are nowadays controlled by pro-government businessmen.

1,358

"This is the number of online articles or links to articles that were deleted in 2020 on orders issued by local magistrates in response to requests from President Erdogan, his son Bilal Erdogan, his son-in-law Berat Albayrak, pro-government businessmen or politicians.

3,436

"A total of 3,436 journalists have been fired from Turkish media outlets in the past five years. The number fired in 2020 was 215.

276

"This is the number of days that critical newspapers were denied state advertising during 2020, depriving them of the revenue they need to survive."
(BIA, 2 February 2021)

La Turquie condamnée pour violation de la liberté d'expression d'un artiste

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a estimé mardi que la condamnation par la justice turque d'un artiste britannique qui avait réalisé en 2006 un collage critique de Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, constituait une violation de sa liberté d'expression.

A l'occasion d'une manifestation pour la paix à Istanbul en 2006, l'artiste britannique Michael Dickinson avait exposé un collage montrant la tête de M. Erdogan collée sur le corps d'un chien tenu par une laisse, en forme de drapeau américain, pour critiquer le soutien politique turc à l'occupation de l'Irak.

Les autorités turques avaient alors engagé des poursuites contre les organisateurs de la manifestation, et M. Dickinson avait une nouvelle fois exposé son collage publiquement lors de leur procès.

Il avait alors à son tour fait l'objet de poursuites pénales pour insulte au Premier ministre. Dans le cadre de cette procédure, Michael Dickinson avait passé trois jours en détention provisoire avant d'être condamné à une amende de plus de 3.000 euros en 2010.

La justice turque avait estimé que son travail était de nature à humilier et insulter le Premier ministre, et portait atteinte à son honneur et à sa réputation.

Le prononcé du jugement fut cependant reporté pour cinq ans, et le jugement fut annulé en 2015.

Entre-temps, l'artiste avait saisi la CEDH qui a jugé sa requête recevable. A l'unanimité, les sept juges ont estimé que la condamnation en 2010 de M. Dickinson constituait une violation de la liberté d'expression, garantie par l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme.

Ils ont souligné que les travaux de M. Dickinson constituait une "critique politique s'inscrivant dans un débat d'intérêt général", et que sa condamnation pouvait avoir un "effet dissuasif sur la volonté de l'intéressé de s'exprimer sur des sujets relevant de l'intérêt public".

La cour a condamné la Turquie à verser 2.000 euros au requérant pour "dommage moral".
(AFP, 2 février 2021)

Kurdish Question / Question kurde

"Trustees appointed to 48 HDP municipalities since 2019"

Peoples' Democratic Party (HDP) Democratic Local Authorities Council Co-Spokespersons Hediye Karaaslan and Salim Kaplan and HDP MP Mehmet Rüştü Tiryaki shared the findings of the HDP's new report "Seizure of Will and Realities on Trustees" in a press conference at the HDP Central Office in the capital city of Ankara today (February 24).

Speaking about the HDP's report published in Kurdish, Turkish and English, Co-Spokesperson Hediye Karaaslan briefly said:

"Political power holders and the Ministry of Interior have been making black propaganda against our party, co-mayors and municipal activities for some time now. This propaganda has been going on with almost no interruption since 2016, when a trustee was appointed for the first time.

"It has reached such an extent that we are faced with distorted allegations disclosed by a single center every day. The Ministry, unable to slow down, made a booklet out of its black propaganda three months ago."

Further in her speech, Hediye Karaaslan noted that "the trustee system collapsed in the public conscience," briefly adding, "The Ministry officials are trying to legitimize the trustees, the civil servants of the government, under the name of 'services' because the corruption and irregularities committed by the trustees as well as their policies hostile to people and women are reported in the press and heard by the public every day."
Trustees appointed to 48 municipalities

Sharing details from the report, HDP's Karaaslan said that in the recent period, the first trustee was appointed on June 19, 2019, when trustees were appointed to HDP's Metropolitan Municipalities of Van, Diyarbakır and Mardin in the country's Kurdish-majority eastern and southeastern region.

"Since then, trustees have been appointed to our 48 municipalities; three of them were metropolitan municipalities, five of them are provincial municipalities and 33 are district municipalities," said Karaaslan.

"Our 72 co-mayors were detained in this process. Our 37 co-mayors, 19 of whom were women, were captivated in prisons at different times."

15 co-mayors still arrested

According to the report, 15 HDP co-mayors are currently arrested and seven of them are women. During the term of the current government in office, seven HDP co-mayors were placed under house arrest.

Speaking about the issue, Hediye Karaaslan said, "Our six co-mayors have been under house arrest for the last 10 months. There is neither an indictment nor a charge brought against them. House arrest has turned into a method of punishment in this period."

Municipal councils de facto closed

Referring to the municipal councils as well, Karaaslan protested that "807 municipal council members of the HDP cannot fulfil their duties as the trustees appointed to the municipalities closed the municipal councils, the decision-making organs on the local level, in a de facto manner and seized the people's right to participate in governance."

She also noted that with the trustees appointed to 48 HDP municipalities, the will of 4 million 356 thousand 819 voters was seized: "In other words, they have been deprived of their right to elect and to be elected."

'We are insistent on co-chairpersonship'

Within this context, HDP's Karaaslan also raised concerns that "in this period, the political power holders targeted women's gains and the system of co-chairpersonship more than it had done ever before."

"Women's gains have been destroyed via the trustees and co-chairpersonship is attempted to be criminalized," she said.

"There have been serious attacks targeting our co-chairpersonship system by the ministry in this period. Co-chairpersonship is added to indictments, criminal complaints are filed against it.

"But we would like to note that neither the ministry officials nor the judiciary that works upon instruction has encountered any criminal element."

According to the statement, in the last local elections in Turkey in 2019, 90 percent of HDP municipalities were won by women co-mayors.

Women's representation in the municipalities won by the HDP is 55 percent while this rate is around 20 percent in other parties, she said.

Concluding her remarks, Karaaslan noted that HDP was "insistent on the system of co-chairpersonship," saying, "As long as we insist on a free and equal life, we will insist on co-chairpersonship."

Giving examples of how women's gains have been undermined after the appointment of trustees, she briefly said:

"After the trustee was appointed in Van, our 11 women workers were laid off. For instance, our Mardin Municipality Women's Policies Department Chair was dismissed from public service after the trustee appointment. Men have been appointed as directors of women policies in Mardin, Batman and Sur. They closed the violence emergency hotline in Mardin."
(BIA, 24 February 2021)

La Parlement examine la levée de l'immunité d'élus de l'opposition

Le Parlement turc s'apprête à examiner la levée de l'immunité de plusieurs députés de l'opposition visés par des enquêtes, a annoncé mercredi son président, sur fond de pressions croissantes sur les élus de la principale formation prokurde du pays.

"Trente-trois demandes de levée de l'immunité parlementaire ont été transmises hier soir au Parlement", a déclaré son président, Mustafa Sentop, cité par l'agence étatique Anadolu.

Des députés du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) font partie des élus visés, a ajouté M. Sentop sans donner plus de précisions sur le nombre et l'appartenance politique des parlementaires concernés par les demandes de levée d'immunité transmises au Parlement à la demande de procureurs.

Le Parlement turc est contrôlé par le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan et ses alliés nationalistes.

Le parquet d'Ankara avait rendu publique la semaine dernière une demande de levée de l'immunité parlementaire de neuf élus du HDP dans le cadre d'une enquête sur les violentes manifestations qui avaient éclaté en octobre 2014 pour protester contre le siège de Kobané, une ville syrienne en majorité peuplée de Kurdes, par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Le parquet reproche aux élus qui faisaient partie du comité exécutif central du parti au moment des émeutes, dont la co-présidente Pervin Buldan, d'avoir "provoqué" les violences.

La mort récente en Irak de 13 otages, dont 12 ressortissants turcs, détenus par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a accentué la pression sur les milieux prokurdes en Turquie, en particulier le HDP.

Le pouvoir turc accuse le HDP d'être une "vitrine politique" du PKK, qualifié d'organisation "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Le HDP rejette cette accusation et se dit victime de répression en raison de sa farouche opposition au président turc.

Le HDP fait l'objet d'une répression implacable depuis plusieurs années. Selahattin Demirtas, sa figure de proue et ancien rival de M. Erdogan à l'élection présidentielle, est incarcéré depuis 2016.
(AFP, 24 février 2021)

Prosecutors seek lift of immunity for nine deputies over 2014 protests

The Ankara Chief Public Prosecutor's Office has prepared summaries of proceedings for nine lawmakers from the Peoples' Democratic Party (HDP), seeking the lift of their legislative immunities.

The HDP lawmakers, along with 99 other defendants, are facing aggravated life sentences for having allegedly organized the deadly "Kobanê protests" in Kurdish-majority cities in October 2014.

The summaries of proceedings have been sent to the Ministry of Justice to be submitted to the parliament for a vote after being reviewed in relevant committees.

The ruling Justice and Development Party (AKP) and its ally Nationalist Movement Party (MHP) have the parliamentary majority to approve the summaries of proceedings.

HDP Co-Chair Pervin Buldan, its parliamentary group deputy chairs Meral Danış-Beştaş and Saruhan Oluç, and Garo Paylan, Hüda Kaya, Sezai Temelli, Pero Dundar, Fatma Kurtulan and Serpil Kemalbay-Pekgözegü are the MPs that the investigation concerns.

Dozens of HDP politicians were detained on September 25 after the investigation was launched and 17 of them were later remanded in custody.

The indictment charging the suspects with 25 different offenses, including "managing a terrorist organization" and "attempted overthrow," was accepted on January 7.

The protests in question began in late September 2014 when ISIS launched an offensive to take over Kobanê, a Kurdish town in northern Syria. Incidents between different protesting groups and the police response to protesters turned violent from October 6, resulting in the deaths of  42 people.

While the government has accused the Peoples' Democratic Party (HDP) of orchestrating the protests and held it responsible for the losses, the party says most of the killed were its supporters and the incidents have not been effectively investigated.

Several senior HDP politicians had been previously investigated over the incidents but none of them received a sentence. (BIA, 22 February 2021)

Campaign to make Kurdish an official language in Turkey

On the occasion of February 21 International Mother Language Day, the Kurdish Language and Culture Network and Kurdish Language Platform have launched a petition campaign to make Kurdish an official language as well as a language of education in Turkey.

The campaign has been announced to the public with a press conference held in Diyarbakır province with the participation of several linguists, associations and writers working in an on Kurdish as well as People's Democratic Party (HDP) Co-Chair Mithat Sancar and Democratic Regions Party (DBP) Co-Chairs Keskin Bayındır and Saliha Aydeniz.

'Remove the obstacles in the way of Kurdish'

The statement for the press regarding the campaign was read out by Şerefhan Cizîrî, the Spokesperson for Kurdish Language Platform, on behalf of the February 21 Platform launching the petition.

Taking the floor after him, HDP Co-Chair Sancar raised concerns that Turkey has been "turned into a graveyard of languages."

Underlining the necessity to recognize the mother language by the laws, HDP's Sancar briefly stated the following about the issue:

"Humans learn how to speak with their mother languages. Mother language must be recognized with laws.

"Today, there is pressure on several languages, primarily on Kurdish. The policies of the government have turned this country into a graveyard of languages. Kurdish must be recognized as an official language and all obstacles standing in the way of Kurdish must be removed.

"Kurdish children must be educated in their mother language at schools and universities. Mother language is not merely a language, it is also its identity and existence. Mother language has a considerable influence on humans' ideas and thoughts. It is the skin of humans. For this reason, humans' lives and thoughts are shaped through their mother language.

"February 21 is the International Mother Language Day. Today is a historic day to struggle for mother language."

The meeting continued with the statements of other guests. (BIA, 22 February 2021)

Ouverture d'une enquête contre une députée prokurde

Une enquête a été ouverte dimanche contre une députée prokurde soupçonnée de s'être rendue dans une zone de l'Irak contrôlée par les rebelles kurdes où 13 otages turcs ont été tués lors d'une opération de sauvetage avortée, a annoncé le bureau du procureur d'Ankara.

"Une enquête a été ouverte contre la députée Dirayet Dilan Tasdemir pour appartenance à une organisation terroriste, considérant les révélations faites lors d'une émission télévisée", a déclaré le bureau du procureur d'Ankara.

Lors d'une interview télévisée diffusée samedi soir, le ministre turc de l'Intérieur, Suleyman Soylu, a accusé Mme Tasdemir, députée du HDP (Parti démocratique des peuples, prokurde) de s'être rendue à Gara, dans le nord de l'Irak, où Ankara a récemment mené une opération contre le PKK, un groupe qualifié de "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

La Turquie a accusé la semaine dernière le PKK d'avoir exécuté 13 de ses ressortissants, membres des forces de sécurité pour la plupart, qu'il retenait en captivité dans cette région.

Le PKK a reconnu la mort d'un groupe de prisonniers mais réfuté la version d'Ankara, affirmant qu'ils avaient été tués dans des frappes.

La mort des otages a accentué la pression sur les milieux prokurdes en Turquie, en particulier le HDP.

M. Erdogan accuse le HDP d'être la "vitrine politique" du PKK et des dizaines de ses élus et responsables ont été arrêtés depuis 2016, suscitant la préoccupation des pays occidentaux.

"Le HDP est le parti de l'organisation terroriste. (Ses élus) n'ont pas de personnalité politique. Ils sont les otages du PKK", a accusé M. Soylu samedi soir.
(AFP, 21 février 2021)

Gare killings: HDP demands transparency, responds to calls for its closure

The Peoples' Democratic Party (HDP) officials have criticized the government for not properly informing the public about the killings of soldiers and police officers during a military operation in Iraq's northern region of Kurdistan.

"We want to know the truth. Because this government and previous governments made statements misleading the public before," said the party's co-chair Mithat Sancar during a meeting with Alevi organizations. "This is a massacre. We are saying this clearly."

"If there is really an execution, revealing this and sharing its information with the public is necessary. Execution is a massacre, a crime, according to both international law and humanity," said Sancar.

Minister of Defense Hulusi Akar announced on Sunday (February 14) that 13 "citizens" were executed by the Kurdistan Workers' Party (PKK) during the operation in the mountainous Gare area.

Presidential Spokesperson İbrahim Kalın said on the same day that the PKK "executed civilians."

After the Governor's Office of Malatya announced the identities of 12 of the 13 people, it was revealed that they were police officers and soldiers.

Meral Danış-Beştaş, the deputy chair of the HDP's parliamentary group, also said that Akar and Minister of Interior Süleyman Soylu did not properly inform the parliament in a session they attended on Tuesday.

"What did they do? They read out the General Staff's press bulletin ... No question asked by the public, by the families [of the killed personnel] were answered yesterday," she told a press conference at the parliament. "When these questions were asked, they resorted to slander and propaganda."

"We are facing a government that doesn't take responsibility. The government, which announces the good news when it succeeds in any activity, has the governor make a statement when it fails ... Did the Malatya governor decide to carry out the operation?

"They couldn't give an account of Gare. they tried to cover up their crimes."

Saying that holding people hostage for five or six years was unacceptable, Danış-Beştaş noted that they had previously done negotiations for kidnapped security personnel whereas the government did not choose this method this time.

"We are of course against people's kidnapping and abduction for years. If they have security officers, they should release them immediately," she said.

Calls for the HDP's closure

Senior government officials and Nationalist Movement Party (MHP) Chair Devlet Bahçeli, an ally of the government, have targeted the HDP since the announcement of the killings.

Bahçeli said that the party should be closed to end the PKK's activities in the parliament.

When asked about his statement, Danış-Beştaş said, "Bahçeli has been saying the same things for years. Let's say the judiciary closed a party, but the HDP, with its program, principles and movement, can't be closed.

"HDP will continue on its way in any case. I say this very clearly. As a party that represents millions of people in this country and that has a group in the parliament as a result of this representation, the HDP will continue its activities to the end."
(BIA, 15 February 2021)

718 arrestations dans les milieux prokurdes

Les autorités turques ont arrêté 718 personnes, dont des dirigeants du parti prokurde HDP, soupçonnées de liens avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à qui Ankara a imputé dimanche "l'exécution" de 13 Turcs en Irak, a indiqué le ministère de l'Intérieur lundi.

"Un grand nombre d'armes, de documents et du matériel numérique appartenant à l'organisation (terroriste) ont été saisis lors des perquisitions", a ajouté le ministère de l'Intérieur, précisant que des opérations dans 40 villes à travers le pays étaient toujours en cours.
(AFP, 15 février 2021)

Report documents rights violations in Kurdish-majority regions in 2020

The Human Rights Association (İHD) has released its human rights violations 2020 report in the Eastern and Southeastern Anatolian regions.

There was a "systematic increase" in human rights violations in the region caused by the government's "authoritarian and centralist policies," the association said in a written statement yesterday (February 11).

"In our region, the government's authoritarian and security-based approach to the Kurdish issue was a determining factor in the increase in violations," it said.

The 215-page report was based on applications to the association and open sources and documented rights violations in several categories: the right to life, torture and maltreatment, preventions and interference with the right to demonstrate, violations in prisons, violations of freedom of expression and organization, violations of freedom of the press, violence against women and losses of rights in economic and social rights.

Here are some highlights of the report:

    Forty-three law enforcement officers and 218 militants lost their lives in the conflict, 30 law enforcement officers were wounded. One civilian lost his/her life after being caught in the middle of clashes. At least 15 civilians were killed during attacks targeting law enforcement officers.
    At least 109 citizens were subjected to torture and maltreatment in detention, during home raids, in the streets and in prisons.
    At least 496 political prisoners were sent to prisons far away from their families for no reason or because of their political stances. Fifty-four prisoners were subjected to torture and maltreatment during their transfers.
    There are 1,065 ill prisoners in Turkey with 604 of them being severely ill.
    Gatherings and demonstrations, which are guaranteed by article 34 of the Constitution, were unlawfully banned by governors and sub-governors.
    Law enforcement officers intervened in at least 19 demonstrations. Governors and sub-governors issued 72 orders banning gatherings and demonstrations.
    Gatherings and demonstrations have been banned in Van province for more than four years.
    The ban on the İHD's weekly protest with the slogan "The missing ones should be found, those who are responsible should stand trial" has been banned since September 1, 2018.
(BIA, 12 February 2021)

Urgent call for an international response to Turkish military invasion of South Kurdistan

The Executive Council of the Kurdistan National Congress (KNK) released a statement on the invasion operation launched by the Turkish army in Gare region of Southern Kurdistan, Northern Iraq.

The statement includes the following:

“Earlier this morning, between 3 AM and 6 AM local time, the Turkish Armed Forces initiated a large-scale cross-border military offensive in the region of Garê in South Kurdistan (Northern Iraq). Turkish airstrikes targeted the villages of Guzê, Meyrokê, Siyanê, Çemşerîtkê, Yekmalê and Kanîsarkê, and soldiers were airdropped into the region with Cobra and Sikorsky helicopters. Kurdistan Workers’ Party (PKK) fighters have been fighting since dawn to repel the invading forces, and heavy clashes are ongoing.

The regime of Turkish President Recep Tayyip Erdogan clearly intends to broaden the Turkish military occupation of South Kurdistan and has now chosen to intensify Turkish military aggression to strengthen Erdogan’s grip on power in response to Turkey’s ongoing state crisis. Growing Kurdish resistance remains the most formidable obstacle to Erdogan’s neo-Ottoman expansionism and occupation strategy in North and East Syria and South Kurdistan, and Erdogan urgently seeks to silence the Kurds to protect the existence of his decaying, increasingly isolated, anti-democratic state.

While Erdogan made empty promises to the EU and the US concerning possible reforms, his defense minister, Hulusi Akar, travelled abroad, visiting Baghdad and Erbil in January and Berlin earlier this month, to seek approval and support for a new stage in the Turkish state’s war against the Kurdish people and for the expansion of Turkish occupation in the region. On 9 February, to gain support from new US President Joe Biden, Akar offered to negotiate concerning Turkey’s use of the S-400 Russian air defense system. Erdogan and Akar know that the Turkish military will not be able to expand their occupation of South Kurdistan without facing Kurdish resistance.

Erdogan sees an expanded occupation of South Kurdistan as a way to overcome his state crisis. In recent days, not only Kurds but also democratic forces throughout Turkey have protested against Erdogan’s dictatorial regime. For over a month, the students and staff of the prestigious Bogazici University in Istanbul have demonstrated against the Erdogan regime, and their protests are gaining nationwide coverage and support. Earlier this month, the Peoples’ Democratic Party (HDP) launched their “Justice for All” campaign supported by a broad coalition of opposition groups. At the same time, Kurdish political prisoners’ hunger strike to end the isolation of Kurdish People’s Leader Abdullah Öcalan, which has now reached its 76th day, continues. As the 21st anniversary of Öcalan’s abduction on 15 February 1999 approaches, the demands of the hunger strikers and broader calls for Öcalan’s freedom continue to put pressure on the Erdogan regime.

Rather than address legitimate demands for democratization, Erdogan has reiterated his declaration of war against the Kurdish people. The Turkish state cannot fight this war alone and needs international help from the EU, US, and NATO. If the Turkish state receives this assistance, Erdogan will have a free pass to continue to violate human rights conventions and international law by engaging in military aggression, occupation, and ethnic cleansing. We call on the United Nations, EU, Council of Europe, US, and NATO to force the Turkish state to comply with international law. For a peaceful solution in Turkey, we also call on governments and international institutions to compel the Turkish state to implement the recommendations of the Council of Europe and European Committee for the Prevention of Torture (CPT) and lift the isolation imposed on Abdullah Öcalan to provide the opportunity for political dialogue aimed at achieving peace in Turkey and across the broader region. Finally, we call for the international community to join us in demanding the unconditional and immediate withdraw of all Turkish forces from Southern Kurdistan and from North and East Syria.”
(ANF, 10 February 2021)

Demirtas: "It is shameful to debate ECtHR judgement"

Standing trial on charge of "insulting the Prime Minister", Demirtaş attended the hearing at the İstanbul 47th Penal Court of First Instance via the Audio and Visual Information System (SEGBİS) from Edirne Prison.

Referring to the debates on whether the ECtHR judgements are binding or not, Demirtaş said that these debates are "shameful" and underlined that "the ECtHR judgement concerns 83 million people."

'Don't come under any influence'

While former Co-Chair of the Peoples' Democratic Party (HDP) Selahattin Demirtaş has been arrested in Edirne Type F Prison in northwestern Turkey since November 4, 2016, in this specific case, he is standing trial for allegedly insulting Ahmet Davutoğlu, the then Prime Minister from the ruling AKP and currently the Chair of the opposition Future Party.

As reported by Mezopotamya Agency (MA), Selahattin Demirtaş briefly stated the following in his defense:

"For two months, it has been debated whether the judgements of the European Court of Human Rights (ECtHR) are binding or not. Who is debating it? The executive power is. The President and ministers, so the partners of the People's Alliance, are debating it.

"It is shameful to debate whether the ECtHR judgements are binding or not. It is like sitting under the Galata Tower and asking oneself, 'Does the Galata Tower exist or not?' They are discussing an issue which is not a matter of debate. But why are they discussing it?

"No government official would come to you and tell you to do this or that. Even if they do, I am sure that you will order them out. What do they do, then? They aim to exert pressure on you by speaking on TV programs everyday. Will you take the right vested in you by the Article 83/1 as your basis or Tayyip Erdoğan or Mehmet Uçum or Süleyman Soylu?"

Indicating that investigations are launched by the Ankara Chief Public Prosecutor's Office into the speeches held by opposition party leaders at the Parliament, Demirtaş said, "My expectation from you is that you defend the law. Whether you will penalize me or not, it is up to you. But take yourself as your basis while hearing a case and give a ruling according to the law. Don't come under the influence of anything else."

'This is an offense of coup'

Referring to the ECtHR ruling on himself, Demirtaş said:

"The least important point in the ECtHR ruling is that I should be released. Because it concerns me. But the other five points concern 83 million.

"This judgement says that this arrest was done with political motives. These judgements will be enforced sooner or later. All judges and prosecutors who have disregarded this judgement are committing a serious crime. Because it is said here that this arrest was done with political motives.

"The ECtHR does not talk about a simple violation. The ECtHR says that 'the government tried to eliminate one of its competitors to have the upper hand in the elections and referendum.' Keeping us behind bars equals to a much more serious offense. This is an offense of coup.

"I do not know whether we will be there or not, but the Republic of Turkey will remain with its Turks, Kurds, Alevis. They are trying to make you a party to this crime. Don't be a party to it. I cannot make defense because I am arrested with political motives.

"You need to write down in the ruling that 'Selahattin Demirtaş is a politician and he could not be taken to the hearing because he is arrested.' 122 lawsuits were filed against me. This is done to exert pressure.

"I want you to confirm that I am arrested as a political prisoner. What you need to do is to drop this case."

After Demirtaş completed his defense, the court board ruled that the next hearing should be held on May 26, 2021.
(BIA, 3 February 2021)

Un journaliste kurde condamné à 4 ans de prison

Idris Sayılgan, journaliste de l'Agence de presse kurde Mezopotamya (MA), a été condamné ce lundi à 4 ans de prison par un tribunal turc.

Le verdict du procès contre le journaliste de l’Agence de presse Mezopotamya (MA), Idris Sayilgan, a été rendu par la cour d’assise de Muş. Le journaliste était jugé pour “propagande en faveur d’une organisation illégale”.

Le journaliste kurde était représenté à l’audience par son avocat Erselan Aktan, via le système audiovisuel (SEGBİS) du palais de justice d’Istanbul. Annonçant le verdict à l’issue de l’audience, le tribunal a condamné M. Sayilgan à 4 ans de prison pour “propagande en faveur d’une organisation terroriste”.
(ROJ Info, 1er février 2021)

Minorités / Minorities

Le
Parlement néerlandais exige la reconnaissance du génocide des Arméniens

La chambre basse du Parlement néerlandais a adopté jeudi une motion appelant le gouvernement à reconnaître le génocide des Arméniens par l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale. Ce vote n'est toutefois pas contraignant.

«Il est plus urgent que jamais pour les pays de parler clairement du passé, afin de promouvoir la réconciliation», a soutenu Joël Voordewind, député du parti Union chrétienne qui a lancé la motion.

Avant le vote, le ministre néerlandais des Affaires étrangères Stef Blok avait néanmoins déconseillé l'adoption de la motion, estimant que «le terme "génocide" a une connotation énorme».

 La Turquie a vivement dénoncé vendredi une motion du Parlement néerlandais appelant le gouvernement des Pays-Bas à reconnaître le génocide arménien, qualifiant ce vote de «sans valeur» et «populiste».

«Le texte voté au Parlement néerlandais (...) est une tentative sans valeur visant à réécrire l'histoire avec des objectifs politiques», a estimé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

«Ceux qui ont voté ce texte ont des visées électorales et populistes», a-t-il ajouté.

Les députés néerlandais avaient déjà reconnu le génocide arménien lors d'un vote en 2018, provoquant la colère du président turc Recep Tayyip Erdogan.

Les Pays-Bas et la Turquie ont eu des rapports tendus à la suite du refoulement par La Haye de deux ministres turcs en 2017, mais ont pu normaliser l'année suivante leurs relations. (AFP, 26 février 2021)


No progress in case of Hürmüz and Şimuni Diril for 405 days

Hürmüz (72) and Şimuni Diril (65), a Chaldean couple from the southeastern Şırnak province, went missing on January 11, 2020.

Seventy days later, Şimuni Diril's body was found 800 meters away from their home in Mehre (Kovankaya) village in the district of Beytüşşebap whereas the fate of Hürmüz Diril has remained unknown.

Peoples' Democratic Party (HDP) Deputy Züleyha Gülüm has submitted a parliamentary question to Vice President Fuat Oktay, asking about the efforts to find him.

She said that the family was not able to obtain information due to the confidentiality order on the investigation.

Gülüm asked the following questions:

By whom Hürmüz Diril and Şimuni Diril were kidnapped? Why there is no public statement about the murder of Şimuni Diril and the kidnapping?

What is the reason for the prosecutor's office to impose a confidentiality order on the investigation?

What is the fate of Hürmüz Diril? Are there search efforts to find him?

At what stage is the investigation concerning the murder of Şimuni Diril?

Is it true that there was a bullet mark in the back of Şimuni Diril but this wasn't included in the forensic medicine report?

Is the failure to find Hürmüz Diril and solve the murder of Şimuni Diril caused by the negligence and insufficient efforts of state institutions?
(BIA, 15 February 2021)

Turkey, Azerbaijan Begin Joint Military Drills Near Armenian Border

Turkey and Azerbaijan have begun large-scale joint military exercises in eastern Anatolia near the border with Armenia.

The winter military exercises, set to run from February 1 to 12 near the city of Kars, are the latest sign of deepening ties between the Turkic allies after Turkey threw its weight behind Azerbaijan in its victory against ethnic Armenian forces in a six-week war over the breakaway region of Nagorno-Karabakh.

The Turkish Defense Ministry said in a statement the drills are intended to ensure combat coordination and capabilities under winter conditions.

On Twitter, it posted a video of two combat helicopters saluting the Turkish flag above Kars castle.

On January 30, a joint Turkish-Russian observation center to monitor the cease-fire between Armenia and Azerbaijan over Nagorno-Karabakh began operations inside Azerbaijan, giving Ankara a greater footprint in the South Caucasus.

Under the Russian-brokered cease-fire agreement reached on November 9, a chunk of Nagorno-Karabakh and all seven districts around it were placed under Azerbaijani administration after almost 30 years under the control of ethnic Armenians.

More than 4,700 people were killed in the flare-up of violence. (rferl.org, Feb 2, 2021)

La Belgique appelée à reconnaître le génocide des Yézidis

Christophe Lamfalussy, La Libre Belgique, 2 février 2021


Parmi toutes les minorités ayant subi les violences de l’État islamique en Irak et en Syrie, les Yézidis furent systématiquement visés. Dès l’été 2014, les hommes furent tués, les femmes réduites en esclavage, des enfants et adolescents enrôlés pour devenir des soldats du califat. Les Nations unies ont reconnu en 2016 le caractère génocidaire de ces crimes. Mais les procès sont rares.

Pour faire avancer les choses, le député Georges Dallemagne (CDH) dépose cette semaine un projet de résolution qui devrait être discuté jeudi à la Chambre. Il propose dans un premier temps que le Parlement belge reconnaisse et condamne "le crime de génocide perpétré par l’État islamique" contre cette communauté. Dans un second temps, il demande au gouvernement belge "d’utiliser toutes les voies du droit interne et international" pour que ce crime "ne reste pas impuni". Il est possible que des FT (Foreign Terrorists) de nationalité belge aient pris part à ces crimes. La résolution demande au gouvernement de soutenir le parquet fédéral "afin d’identifier et de poursuivre en justice les éventuels auteurs belges de crimes commis à l’égard de la communauté yézidie".

Le CDH étant dans l’opposition avec la N-VA, le projet de résolution est soumis à la majorité pour signature.

Georges Dallemagne demande aussi que le gouvernement belge fasse pression pour que les Yézidis, dispersés par dizaines de milliers au Kurdistan irakien, puissent revenir dans leur région historique de Sinjar. "Il existe un accord entre le KRG (autorités du Kurdistan irakien, NdlR) et Bagdad pour que les milices chiites se retirent du Sinjar, explique-t-il. Cet accord piétine."

En contrepartie, la Turquie réclame le retrait des unités du PKK, les premières à venir au secours des Yézidis en 2014. Le président Erdogan a réitéré le 21 janvier la menace d’une opération militaire turque contre le PKK à Sinjar. "Notre objectif est de faire disparaître le groupe terroriste PKK et vivre en paix avec nos voisins", a renchéri le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, lors d’une visite fin janvier à Erbil, le chef-lieu du Kurdistan irakien.

L’objectif de l’accord entre le KRG et Bagdad est que l’armée irakienne contrôle la situation et crée un climat favorable au retour de l’ensemble des réfugiés.

Une lettre de Nadia Murad

Dans une lettre rendue publique lundi, Nadia Murad, symbole des victimes yézidies, supplie le gouvernement irakien et la communauté internationale de poursuivre les auteurs des crimes contre les Yézidis qui ont été identifiés par l’équipe des Nations unies (Unitad) qui enquête sur les crimes de l’État islamique. "Si les crimes de génocide et de violence sexuelle restent non attribués et impunis, ce précédent d’impunité menacera les groupes minoritaires partout", dit-elle. Nadia Murad est originaire du village de Kocho, au sud de Sinjar. Le 6 février, les restes de 104 Yézidis vont être rapatriés à Kocho après avoir été identifiés à Bagdad. Parmi les dépouilles figurent deux frères de Nadia Murad : "Ils me manquent chaque jour", dit-elle.


Politique intérieure/Interior Politics

Petit Waterloo du grand commandant Erdogan

Ragip Duran, chroniqueturquie, 20 février 2021

Erdogan désirait annoncer une grande victoire militaro-politique: Les chefs du PKK seraient arretés et au moins 15 otages turcs dans les mains du PKK seraient libérés. Mission non accomplie.

Il avait besoin d’un grand d’histoire de succès. Il en avait déjà inventé plusieurs: Nous allons construire l’automobile 100 pc. turque… Nous avons trouvé un grand gisement de gaz naturel dans la Mer Noire…Nous irons à la lune…

Ces trois récentes bonne nouvelles n’ont pas pu freiner la chute de la maison Erdogan: Elle a continué à perdre des alliés à l’intérieur et à l’exterieur du pays, déjà très rares, elle perdait des points dans les sondages d’opinion publiques…Il fallait donc une victoire plus importante, plus concrète pour faire taire l’opposition et pour renforcer son pouvoir. Pour faire oublier la mauvaise gestion du Covid-19, celle de l’économie et l’isolement sur la scène internationale.

L’anti-kurdisme est une bonne cause, vu que l’opposition officielle est aussi anti-kurde que le pouvoir. Habillé sous la forme de l’anti-terrorisme, chaque coup porte contre les kurdes, principal force de l’opposition démocratique, pouvait diviser l’opposition et renforcer les différentes fractions du pouvoir, à savoir l’armée et l’extrême-droite.

On comprend après coup que ce fut un plan préparé depuis longtemps. Erdogan lui même avait declaré que mercredi dernier, il annoncerai une grande surprise lors de son intervention télévisuelle, lors de l’émission ‘’L’Appel à la Nation’’. Selon ce plan, l’armée turque et une unité spéciale des forces armées enlevera les plus de 15 soldats et policiers détenus depuis plus de 5 ans par le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan, en lutte armée depuis 1984) dans les grottes des montagnes de Garé, région frontalière turco-irakienne.  Les deux plus importants responsables du PKK, qui sont normalement basés dans leur Quartier Général de Quandil seraient également dans cette région pour une réunion, selon les renseignements des services secrets turcs. Le QG du PPK se trouve à 354 km.par voie terrestre  de la frontière turque et à 140 km. par voie aérienne.

Garé, à 40 km de la frontière turque, a été bombardé pendant trois jours consécutifs par les avions turques lors des 40 sorties. Mardi dans la soiree, un hélicoptère des forces armées turques avait débuté l’opération de sauvetage des 13 otages. 6 soldats turcs ont été tués à coté de ses 13 otages selon les informations officielles. Ankara annonce que 13 otages ont ete fusillés par le PKK et que leurs corps ont été transportés en Turquie. Thèse refutée par le PKK, qui déclare que les otages ont été tués à la suite des bombardements et des accrochages entre leurs guerrilleros et les soldats turcs. Le PKK précise que 6 de leurs militants armés ont été tués alors qu’ils défendaient la vie des otages et que plus de 50 soldats turcs ont ete tués. Le PKK fait l’éloge de la résistance de Garé et declare que l’armée turque y a été battue. İmpossible pour le moment de vérifier l’authenticité des deux thèses.

Par ailleurs, on apprend que les deux plus hauts responsables du PKK, ont au dernier moment annulé leur voyage et réunion du cote de Garé.

Erdogan, qui se préparait à faire une déclaration de gloire politico-militaire avec l’arrestation des deux chefs du PKK plus la libération des otages a du lui aussi annuler son émission de télévision.

Pire encore pour Erdogan, pour la première fois depuis très longtemps, les partis de l’opposition parlementaire ne se sont pas rangés du coté du gouvernement. Tout au contraire ils ont critiqué cette opération militaire et les responsables militaires et politiques de l’échec:

-       Vous aviez déjà fait des négociations en été 2014 avec l’Etat Islamique pour sauver la vie des diplomates et citoyens du Consulat de Moussoul et les otages ont été libérés.

-       Plusieurs députés de l’opposition et les ONG, au nom des familles des otages vous ont proposé depuis au moins 5 ans des initiatives pour sauver les policiers et les soldats détenus par le PKK. Vous aviez toujours refusé d’agir.

-       Qui est donc responsable de la mort de ces 13 citoyens?

-       Est-ce que c’est par des bombardiers que l’on sauve les otages?

Erdogan et son entourage fou de colère au lieu de faire une aoto-critique attaque tous azimut l’ensemble de l’opposition voire la nouvelle administration américaine du Président Biden. Car le premier communiqué du State Department  n’était pas ouvertement d’accord avec la thèse officielle turque selon laquelle les responsables de ce massacre était le PKK. Le porte parole américaine disait ‘’Si cette thèse est confirmée nous condamnerons violamment le PKK’’. Les améracains ont par la suite rectifié le tir et ont adopté la thèse turque. Le PKK est déjà et toujours dans la liste des organisations terroristes de Washington.

Faut-il rappeler que plus 700 (Sept cent) responsables locaux du HDP (3ème parti du pays, kurdes et gauches) ont été arretés par les forces de l’ordre turque à la suite de la défaite de Garé. Motif: Propagande d’une organisation séparatiste-terroriste, alors que ces gens n’etaient que des membres ou dirigeants locaux du HDP.

Deçu de l’échec de Garé, les spécialistes du problème kurde et ceux de la Turquie avancent désormais la thèse d’une nouvelle operation de l’armée turque à Sinjar et/ou à Qandil. Le premier objectif, Sinjar, dans la région frontalière Syro-Irakienne est la terre de naissance des Yézidis, en générale proches du PKK. Sinjar est par ailleurs sur la route vers Quandil, entre la Turquie et l’Iran.

Quandil, region montagneuse dans la region frontalière entre l’Irak et l’Iran abrite le Quartier Général du PKK depuis leur départ de la Vallée du Bekaa, au Liban en 1999 à la suite de l’arrestation du leader du PKK, Abdullah Ocalan, détenu depuis dans l’île prison d’Imrali, sur la mer de Marmara.

Erdogan poursuit le leader du parti d'opposition CHP en justice

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a porté plainte jeudi contre son principal opposant qui l'accuse d'être responsable de la mort de 13 otages turcs aux mains de rebelles kurdes lors d'une opération de sauvetage avortée.

S'estimant victime d'un préjudice moral, M. Erdogan a réclamé une réparation d'un demi-million de livres turques (60.000 euros) au dirigeant du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.

Dimanche, la Turquie a annoncé l'"exécution" de 13 de ses ressortissants par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak, leurs corps ayant été découverts dans une grotte par des militaires turcs qui tentaient de les secourir.

Cette nouvelle a provoqué un séisme en Turquie, où plusieurs partis d'opposition ont accusé M. Erdogan et son gouvernement d'avoir mis en danger la vie des otages en tentant de les libérer par la force plutôt que par la négociation.

"Tu lances une opération pour secourir les otages, mais les otages meurent (...) Normalement, il faudrait que quelqu'un prenne ses responsabilités et démissionne", a ainsi lancé mardi M. Kiliçdaroglu.

"Le responsable de la mort de nos 13 martyrs, c'est Recep Tayyip Erdogan", a-t-il insisté.

Ces propos ont fortement déplu au chef d'Etat turc, qui a qualifié mercredi M. Kiliçdaroglu de "type malpoli".

Le PKK, qui est une organisation qualifiée de "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, a affirmé que les 13 otages avaient été tués par des frappes turcs, une version balayée par le gouvernement.

Le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), deuxième force d'opposition au Parlement, a lui aussi critiqué M. Erdogan pour l'opération qui s'est soldée par la mort des otages, soutenant que des négociations auraient été plus efficaces.

Depuis dimanche, les autorités turques ont accentué la pression sur le HDP, que M. Erdogan présente comme la "vitrine politique" du PKK et dont des dizaines d'élus sont emprisonnés.

Cette semaine, plus de 700 personnes, dont des responsables du HDP, soupçonnées de liens avec le PKK ont été arrêtées.

La mort des 13 Turcs en Irak a aussi suscité des tensions entre la Turquie et les Etats-Unis, Ankara reprochant à Washington d'appuyer un groupe kurde lié au PKK en Syrie.
(AFP, 18 février 2021)

Désormais le Président turc raconte n’importe quoi!

Ragip Duran, Chronique Turquie RD, 14 février 2021

Annoncé avec un grand éclat de propagande, le programme national de l’Espace de la Présidence de la République de Turquie a l’objectif de conquérir la lune en 2023, lors du centenaire de la République. Mais …

Mercredi dernier dans son palais à 1001 chambres à Ankara, il  a organisé une conférence de presse c’est à dire un show avec  des films et diapositives pour annoncer la conquête en 2023 de la lune par les astronautes turcs! Il n’a pas omis d’ajouter ‘’Si Dieu le veut’’.

Coincé sur tous les fronts politiques, économiques, sanitaires, diplomatiques, militaires et sociaux, le Président Erdogan a cru qu’un bon message d’espoir, fera du bien au peuple même si le contenu est presque complètement faux ou vide.

Il avait fait lui même depuis lundi dernier la publicité pour cette conférence de presse: ‘’Mercredi je vais vous donner une très bonne nouvelle. C’est une surprise. Veuillez s’il vous plaît m’écouter le mercredi’’.

Les médias officiels ont en même temps  publié et diffusé une information sur un monolit métallique mystérieux ‘’découvert’’ a coté des ruines de Gobeklitepe, vieux de 12 milles ans, dans le département d’Urfa (Ancien Edessa, dans le sud-est anatolien). Ce monument blanc de 3 mètres de hauteur et 45 cm de largeur  était orné d’une inscription en lettre runique: ‘’Si tu veux voir la lune, regarde le ciel’’ en alphabet Gokturk, 6ème siècle en Asie Centrale. On comprend maintenant que ce monolit était placé par le gouvernement dans le cadre de la campagne de promotion des élans d’Erdogan vers la lune.

Le Président turc a dévoilé un très grand programme spatiale avec la construction d’une station de lancement, des vaisseaux, la formation des astronautes, création d’un centre d’étude  sur place...etc. Il a expressément insisté que ‘’même une femme pouvait se présenter pour aller à la lune’’. Tout au long de son discours il n’a pas cessé de répéter que tout le matériel et pièces utilisés seront locaux et nationaux. Le programme s’appelle déjà ‘’Le Programme National de l’Espace’’. Et il a terminé presque toutes ses phrases  par la locution populaire et religieuse de souhait, İnchallah, qui veut dire si Dieu le veut.

L’opposition n’a pas tardé à réagir. Le porte parole de la principale formation de l’opposition, M. Faik Oztrak du CHP a dit:    ‘’Le gendre, ex-ministre des Finances avait déjà declaré que ‘Si notre Président promet la construction d’une autoroute à 4 voies  sur la lune, nous avons un électorat qui est prêt à le croire’. Le gendre est parti mais ses idées sont toujours au pouvoir. Erdoğan a dit qu’on aura le premier contact avec la lune en 2023. La route de la lune est désormais ouverte. Et lui il s’envole. Vers la lune’’. 

L’humour  a atteint ses sommets sur les réseaux sociaux. Les internautes critiquent ‘’la bonne nouvelle du départ pour la lune’’ mais rappellent qu’à cause de la vie chère les gens ne peuvent  même pas acheter  du pain, qu’ils sont en chômage, qu’ils ont des amis ou proches en prison…

Par ailleurs le  président local à Kocaeli (Marmara) du Parti de la Nouvelle Prosperité (Islamiste minoritaire), habillé en astronaute avec du matériel de fortune, grandes bouteilles vides, papier d’aliminium ou tuyaux en plastiques a declaré qu’il partira pour la lune pour acheter de l’huile de tournesol à bon marché. Il faisait un jeu de mots, car ‘’tournesol’’ et ‘’lune’’ en turc sont un homonyme, ‘’Ay’’.

Enfin, la presse de l’opposition précise que la fameuse Agence Spatiale Turque qui dépend du Ministère de l’Industrie et de la Technologie a un budget annuel d’à peine 38 millions de livres turques (Environ 3.8 millions d’Euros) ce qui correspond aux 0.00016 pc. du budget de la NASA !

N’oublions pas que de milliers de citoyens applaudissent l’initiative du Président turc. Ils sont très contents qu’Erdogan lui-même partira pour la lune. C’est pour quoi ils le souhaitent déjà bon débarras !


Un député d'opposition déchu retrouve son siège

Le Parlement turc a rétabli jeudi dans ses fonctions un député de l'opposition, après qu'un tribunal eut suspendu une peine de prison prononcée à son encontre qui avait provoqué une levée de boucliers.

Enis Berberoglu, membre du principal parti d'opposition CHP (social-démocrate), est automatiquement redevenu député après la lecture officielle de la décision de justice à l'hémicycle, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.

M. Berberoglu avait été déchu l'an dernier de son mandat après avoir été condamné, en 2018, à plus de cinq ans de prison pour "divulgation de secrets d'Etat" pour avoir transmis à la presse une vidéo compromettante pour les services de renseignement.

Son arrestation et son éviction du Parlement ont provoqué un tollé en Turquie, l'opposition accusant le gouvernement du président Recep Tayyip de s'en prendre à des élus de l'opposition dans un contexte de dérive autoritaire accrue depuis une tentative de putsch en 2016.

Dénonçant une "violation de ses droits", M. Berberoglu a saisi la Cour constitutionnelle, le plus haut tribunal de Turquie, qui lui a donné raison à deux reprises, en octobre et janvier derniers.

Si le premier arrêt de la Cour constitutionnelle a été ignoré par la justice, ce qui a suscité la colère de l'opposition, un tribunal pénal s'est conformé à la seconde décision et a ordonné lundi la suspension de la peine de M. Berberoglu.

Le tribunal pénal a par ailleurs demandé la tenue d'un nouveau procès, à condition que l'immunité parlementaire que M. Berberoglu vient de retrouver soit levée lors d'un vote à l'hémicycle.

M. Berberoglu n'est pas le seul député d'opposition à avoir été déchu de son mandat ces dernières années.
 Depuis 2016, plusieurs dizaines de députés et maires prokurdes ont été destitués ou arrêtés.
(AFP, 12 février 2021)

Erdogan veut une nouvelle constitution, l'opposition se méfie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a créé la surprise en appelant à une nouvelle constitution dans le cadre de réformes qu'il dit vouloir mettre en oeuvre, mais ses opposants sont sceptiques sur ses réelles motivations à deux ans d'élections cruciales.

M. Erdogan a déjà fait adopter par référendum en 2017 une profonde révision constitutionnelle, qui a considérablement renforcé ses pouvoirs en faisant passer la Turquie d'un régime parlementaire à un système présidentiel, que ses détracteurs décrivent comme autoritaire.

Mais il a envoyé une onde de choc sur la scène politique le 1er février en se disant favorable à une charte entièrement nouvelle, faisant valoir que les constitutions turques depuis les années 1960 avaient été rédigées par des gouvernements issus de coups d'Etat militaires.

"Il est clair qu'à la source des problèmes de la Turquie se trouvent les constitutions écrites par des putschistes", a-t-il déclaré lors d'un discours.

Le ministre de la Justice, Abdulhamit Gül, a affirmé que la constitution que M. Erdogan appelle de ses voeux serait "civile et démocratique", laissant entendre qu'elle devrait, du moins en théorie, élargir les libertés.

Mais les opposants de M. Erdogan doutent de sa volonté de mettre en oeuvre des vraies réformes alors que les défenseurs des droits humains s'alarment de la montée de la répression et de la détérioration de l'état de droit depuis plusieurs années.

"Un gouvernement qui ne respecte pas la constitution en vigueur ne peut rédiger un texte plus démocratique (...) Je redoute que ce projet débouche plutôt sur un renforcement de l'autoritarisme", a ainsi réagi le leader du principal parti de l'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Kemal Kilicdaroglu.

- Un seul tour? -

L'opposition craint aussi que les débats sur une nouvelle constitution servent de "diversion" permettant à M. Erdogan de détourner l'attention des effets de la pandémie et du marasme économique.

"Il s'agit d'une manoeuvre pour éviter qu'on parle de la situation économique, des problèmes des paysans ou des commerçants, ainsi que des violations des droits", estime Idris Sahin, vice-président du parti de la Démocratie et du Progrès (DEVA), lancé l'année dernière par Ali Babacan, un ex-allié de M. Erdogan.

En préconisant une nouvelle constitution dont il serait le principal maître d'oeuvre, le président turc pourrait prendre de court d'autres initiatives de réforme promues par l'opposition qui réclame un retour au système parlementaire, notent des observateurs.

A deux ans des élections générales de 2023 qui s'annoncent compliquées pour lui, M. Erdogan pourrait aussi être tenté de mettre en place à la faveur d'une nouvelle constitution un système électoral qui faciliterait sa réélection.

"L'électorat de la coalition au pouvoir est en train de fondre", estime Aysuda Kölemen, politologue à Bard College en Allemagne. M. Erdogan, selon elle, n'est plus assuré de recueillir les plus de 50% des votes nécessaires pour être élu au premier tour en 2023, ni même d'être élu au second tour.

"Face à ce risque, il pourrait opter pour un système à un seul tour, où le candidat qui obtient la majorité simple pourrait être élu", explique-t-elle.

- Diviser l'opposition -

"Conscient qu'il est sur une trajectoire perdante, Erdogan cherche une formule gagnante", estime Galip Dalay, un chercheur associé à la Robert Bosch Academy de Berlin et le centre de réflexion Chatham House à Londres.

Cette "formule gagnante" pourrait aussi consister à jouer sur les tensions internes au sein de l'opposition qui pourraient être exacerbées par des débats sur des sujets brûlants, comme la question kurde et comment ils doivent être abordés dans le cadre d'une nouvelle constitution.

Selon un diplomate occidental, l'objectif de M. Erdogan serait de "diviser l'opposition en obligeant les partis à prendre position" et les cataloguer soit comme "défenseurs" ou "détracteurs" de la Turquie.

M. Erdogan accuse des partis de l'opposition de "connivence" avec la formation prokurde HDP qu'il considère comme la vitrine politique du PKK, fer de lance de l'insurrection kurde, classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

"Le gouvernement utilise toujours cette tactique pour neutraliser l'opposition", estime Mme Kölemen, l'analyste du Bard College. "La question est de savoir si les partis tomberont dans ce piège lors des débats sur la nouvelle constitution. Jusqu'à présent, ils sont toujours tombés dedans".
(AFP, 11 février 2021)

Un opposant à Erdogan lance un nouveau parti politique

Un ancien rival du président turc Recep Tayyip Erdogan a démissionné lundi du principal parti d'opposition pour lancer une nouvelle formation, recomposant ainsi le paysage politique à deux ans de l'élection présidentielle.

"Nous allons créer une Turquie libre, qui n'a pas peur de parler", a déclaré Muharrem Ince lors d'une conférence de presse où il formulé des critiques virulentes envers la formation politique qu'il quitte, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate).

"Nous allons libérer le pays de ce pouvoir et de cette opposition qui n'arrive pas à offrir des solutions", a-t-il ajouté.

En tant que candidat du CHP à l'élection présidentielle de 2018, M. Ince avait obtenu 30,64% des voix, remportée par M. Erdogan avec un score de 52,59%.

Vétéran de la politique, à l'élocution et au charisme parfois comparés à celui du président turc, M. Ince avait réussi à rassembler des foules lors de ses meetings électoraux en 2018.

Mais de nombreux électeurs lui en ont voulu d'avoir le soir du scrutin reconnu sa défaite par le biais d'un message envoyé à un journaliste au lieu de faire un discours devant ses partisans.

Représentant l'aile nationaliste du CHP, M. Ince a multiplié ces derniers mois les attaques contre le parti, estimant qu'il n'était pas dirigé de manière démocratique.

Il l'a aussi accusé lundi de "ne pas comprendre" la politique étrangère d'Ankara concernant la Méditerranée orientale, la Libye et l'Azerbaïdjan, où la Turquie est accusée par de nombreux pays occidentaux de manoeuvres agressives.

M. Ince a en outre annoncé que trois députés qui avaient démissionné fin janvier du CHP ont rejoint sa nouvelle formation dont le nom devrait être révélé dans les prochaines semaines.
(AFP, 8 février 2021)

Erdogan accuse des "provocateurs" d'être derrière les manifestations

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé vendredi les partis de l'opposition et certains universitaires de "provoquer" les manifestations d'étudiants et a rejeté les critiques de Washington et de l'Union européenne (UE) sur la répression policière.

"Les événements à l'Université du Bosphore n'ont rien à voir avec les étudiants. Les partis de l'opposition (...) et certains universitaires avec lesquels ils agissent sont derrière cela", a-t-il martelé.

La nomination au début de l'année par M. Erdogan d'un recteur proche du pouvoir à la tête de la prestigieuse Université du Bosphore (Bogazici, en turc) a déclenché un mouvement de contestation.

La répression de ces manifestations s'est intensifiée cette semaine, la police ayant dispersé plusieurs rassemblements en tirant des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc et ayant arrêté des centaines de personnes.

Le ministère turc de l'Intérieur a déclaré jeudi que 528 personnes avaient été appréhendées en lien avec les manifestations depuis le mois dernier. Parmi elles, 498 ont été relâchées, dont 108 sous contrôle judiciaire, et deux ont été placées en détention préventive, les autres étant toujours en garde à vue.

Trente autres personnes rassemblées en soutien aux étudiants contestataires ont été interpellés vendredi après-midi dans la capitale turque, a annoncé la police d'Ankara.

La répression s'accompagne aussi d'une rhétorique de plus en plus virulente de la part du gouvernement.

M. Erdogan a ainsi assimilé mercredi les manifestants à des "terroristes" et vivement dénigré la communauté LGBT, dont le respect des droits est devenu une revendication des contestataires après l'arrestation d'étudiants accusés d'avoir insulté l'islam pour avoir organisé une exposition artistique incluant la représentation d'un site musulman sacré orné de drapeaux arc-en-ciel.

Dans son discours vendredi, M. Erdogan a défendu les valeurs familiales traditionnelles et appelé les femmes à "ne pas écouter ce que disent les lesbiennes".

La répression des manifestations et les propos contre les membres de la communauté LGBT du dirigeant turc ont suscité l'inquiétude de Washington et de l'UE.

Mais M. Erdogan a rejeté toute critique, accusant notamment les Etats-Unis et la France d'être "incapables" de trouver une issue à leurs problèmes intérieurs.

"N'avez-vous pas honte de ce qui s'est passé après les élections ?", a lancé le président turc à l'endroit du gouvernement américain, dans une allusion aux violences survenues au Capitole à Washington le mois dernier avant que Joe Biden ne prenne ses fonctions.

Il s'est aussi moqué de la France, "incapable de gérer les manifestations (du mouvement) des Gilets jaunes". "Nous n'avons pas de tels problèmes ici", a ajouté M. Erdogan.
(AFP, 5 février 2021)

Erdogan s'en prend aux étudiants protestataires et aux LGBT

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assimilé mercredi les étudiants qui manifestent à travers le pays contre un recteur à des "terroristes" et s'en est de nouveau pris au mouvement LGBT, affirmant qu'il était incompatible avec les valeurs turques.

"Nous ne considérons pas que ces jeunes qui sont des membres d'organisations terroristes ont véritablement les valeurs nationales et morales de notre pays", a affirmé M. Erdogan lors d'un discours, en référence à la vague de contestation étudiante qui secoue depuis un mois la Turquie.

"Êtes-vous des étudiants ou des terroristes tentant d'occuper le bureau du recteur?", a-t-il ajouté.

Il a affirmé que les autorités ne permettraient pas que la contestation étudiante se transforme en manifestations antigouvernementales comme celles de 2013, connues sous le nom de mouvement de Gezi, qui l'avaient visé à l'époque où il était Premier ministre.

Le chef de l'Etat turc s'en est aussi pris aux personnes LGBT, dont les droits sont devenus une revendication de la contestation après l'arrestation de quatre étudiants accusés d'avoir insulté l'islam pour avoir organisé une exposition artistique incluant une représentation d'un site sacré de l'islam orné de drapeaux arc-en-ciel.

"LGBT, il n'y a rien de tel. Ce pays est patriotique et moral. Nous avançons vers l'avenir avec ces valeurs", a-t-il dit.

Les Etats-Unis ont "condamné fermement (...) la rhétorique" contre les minorités sexuelles en Turquie,

"Les Etats-Unis jugent prioritaire la protection des droits humains et se tiennent aux côtés de tous ceux qui se battent pour leurs libertés démocratiques fondamentales", a insisté le porte-parole du département d'Etat Ned Price.

La nomination au début de l'année par M. Erdogan d'un recteur proche du pouvoir à la tête de la prestigieuse Université du Bosphore (Bogazici en turc) a déclenché un mouvement de contestation.

La police turque a arrêté mardi plus de 170 personnes participant à de nouvelles manifestations qui ne montrent aucun signe d'essoufflement, en dépit de la répression de plus en plus brutale des autorités.

Les liens passés du nouveau recteur, Melih Bulu, avec le parti de M. Erdogan et sa nomination sans consultation du conseil d'administration de l'université avaient suscité la consternation.

- Attaques contre les LGBT -

Les manifestants réclament la démission de M. Bulu et la libération des quatre étudiants de l'Université du Bosphore arrêtés pour avoir organisé l'exposition incluant le tableau controversé.

Le club LGBT de l'université a en outre été fermé.

Jugeant le tableau en question insultant envers l'islam, des responsables turcs, notamment M. Erdogan et son ministre de l'Intérieur Suleyman Soylu, ont multiplié ces derniers jours les déclarations virulentes envers les personnes LGBT.

Mercredi, le principal partenaire de M. Erdogan au sein de la coalition informelle au pouvoir, s'en est lui aussi violemment pris aux étudiants contestataires.

"Ce sont des serpents venimeux dont les têtes doivent être écrasées", a déclaré le chef du Parti d'action nationaliste (MHP, extrême droite), Devlet Bahçeli.

En dépit des manifestations violemment réprimées par les forces de l'ordre, M. Bulu, le recteur contesté, a exclu mercredi de démissionner.

"Je ne pense absolument pas à démissionner. Je m'attendais dès le départ à ce que cette crise puisse prendre six mois pour être résolue et ce sera ainsi", a-t-il affirmé au journal Habertürk.

"Je suis une personne qui défend les droits et les libertés des LGBT", a-t-il en outre assuré.

L'arrestation de centaines d'étudiants lors des manifestations a provoqué un tollé chez les partis de l'opposition.

Même le maire d'Ankara, Mansur Yavas, élu de l'opposition qui prend d'habitude le soin de rester à l'écart des polémiques, a appelé M. Bulu à démissionner.

"Je vous appelle à démissionner pour rétablir le calme dans les universités et éviter la polarisation dans notre pays", a-t-il écrit dans une lettre ouverte qu'il a publiée mercredi sur Twitter.
(AFP, 3 février 2021)

L'allié d'Erdogan lui aussi pour une nouvelle Constitution

Le principal allié du président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mardi que son parti était prêt à soutenir le projet de nouvelle Constitution que le chef de l'Etat a appelé de ses voeux la veille.

"Il est évident que la Turquie a besoin d'une nouvelle Constitution", a déclaré le dirigeant du Parti d'action nationaliste (MHP, extrême droite), Devlet Bahçeli. "Le MHP prendra ses responsabilités", a-t-il ajouté.

Lundi, sans crier gare, M. Erdogan s'est dit en faveur d'une nouvelle Constitution, moins de quatre ans après avoir profondément amendé la loi fondamentale afin d'accroître ses prérogatives.

Il a souligné qu'en cas d'accord avec le MHP, son partenaire dans la coalition informelle au pouvoir en Turquie, un texte pourrait être rédigé et soumis à référendum. Il n'a toutefois pas donné de calendrier.

M. Bahçeli n'a pas expliqué pourquoi il était favorable à l'adoption d'une nouvelle Constitution, mais en décembre, il avait appelé à interdire le parti d'opposition prokurde HDP, "avec un amendement constitutionnel, s'il le faut".

Le principal parti d'opposition, le CHP (social-démocrate), a accusé mardi M. Erdogan de lancer un débat sur la Constitution pour "changer de sujet" au moment où la situation économique difficile préoccupe les Turcs.

"Ils font cela pour faire diversion et pour servir leurs propres intérêts", a déclaré le porte-parole du CHP Faik Oztrak. Une nouvelle Constitution "n'aurait rien de bénéfique pour ce pays", a-t-il ajouté.

M. Erdogan a déjà procédé en 2017 à une révision de la Constitution actuelle, qui date de 1982 et a été rédigée dans la foulée d'un coup d'Etat militaire.

Aux termes de cette refonte constitutionnelle validée par référendum, la Turquie est notamment passée d'un régime parlementaire à un système présidentiel ayant considérablement élargi les pouvoirs du chef de l'Etat.

Le soudain débat sur une nouvelle Constitution intervient à deux ans d'élections législatives et présidentielle qui s'annoncent difficiles pour M. Erdogan, dans un contexte de crise économique.

Signe des dangers qui le guettent, le parti présidentiel AKP a essuyé en 2019 un spectaculaire revers électoral aux municipales en perdant Istanbul et Ankara, des villes que les islamo-conservateurs contrôlaient depuis un quart de siècle.

M. Erdogan, âgé de 66 ans, est au pouvoir depuis 2003, d'abord en tant que Premier ministre, puis, depuis 2014, en tant que président.

En théorie, la Constitution actuelle lui permet de rester jusqu'en 2028 à la tête de l'Etat.
(AFP, 2 février 2021)

Erdogan favorable à une nouvelle Constitution

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit lundi en faveur d'une nouvelle Constitution, provoquant la surprise à deux ans d'élections qui s'annoncent compliquées pour lui.

"Il est clair qu'à la source des problèmes de la Turquie se trouvent les Constitutions écrites par des putschistes depuis les années 1960 (...) Il est peut-être temps pour la Turquie de rouvrir le débat sur une nouvelle Constitution", a déclaré M. Erdogan.

"Nous pourrions prendre des mesures en ce sens si nous trouvions un accord" avec le parti ultranationaliste MHP, son allié, a ajouté M. Erdogan au cours d'une conférence de presse à l'issue d'un Conseil des ministres à Ankara.

Tout projet de Constitution serait soumis à référendum, a-t-il affirmé.

M. Erdogan a déjà procédé en 2017 à une profonde révision de la Constitution actuelle, qui date de 1982 et a été rédigée dans la foulée d'un coup d'Etat militaire.

Aux termes de cette refonte constitutionnelle validée par référendum, la Turquie est notamment passée d'un régime parlementaire à un système présidentiel ayant considérablement élargi les pouvoirs du chef de l'Etat.

Les dernières déclarations du président turc interviennent à un moment où nombre d'analystes et d'opposants lui prêtent l'intention de précipiter les prochaines élections présidentielle et législatives prévues pour 2023, ce qu'il dément.

Organiser un référendum constitutionnel pourrait permettre à M. Erdogan de rallier ses troupes. S'il reste le responsable politique le plus populaire de son pays, il a vu sa popularité s'effriter ces dernières années en raison des difficultés économiques croissantes.

Aux élections présidentielle et législatives organisées en 2018, M. Erdogan a été confortablement réélu, mais son parti, l'AKP, n'a pu remporter la majorité absolue qui lui aurait permis de gouverner seul.

Le chef de l'Etat dirige actuellement la Turquie dans le cadre d'une coalition informelle avec le chef du MHP, Devlet Bahçeli, autrefois l'un de ses plus féroces rivaux.

Signe des dangers qui le guettent, M. Erdogan a essuyé en 2019 un spectaculaire revers électoral aux municipales en perdant Istanbul et Ankara, des villes que les islamo-conservateurs contrôlaient depuis un quart de siècle.

M. Erdogan, âgé de 66 ans, est au pouvoir depuis 2003, d'abord en tant que Premier ministre, puis, depuis 2014, en tant que président.

En théorie, la Constitution actuelle lui permet de rester jusqu'en 2028 à la tête de l'Etat.
(AFP, 1 février 2021)


Forces armées/Armed Forces

Treize membres des forces de sécurité tués pendant l'opéraation de l'Armée turque

La Turquie a accusé dimanche le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) d'avoir exécuté 13 de ses ressortissants, membres des forces de sécurité pour la plupart, qu'il retenait en captivité dans le nord de l'Irak.

Ces lourdes pertes risquent de provoquer une flambée de tensions avec le gouvernement irakien, qu'Ankara accuse de mollesse face à la rébellion kurde, et avec les Etats-Unis, auxquels la Turquie reproche d'appuyer des groupes liés au PKK en Syrie.

Selon le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, des militaires turcs ont découvert 13 corps sans vie dans une grotte située dans la région de Gara, dans le nord de l'Irak, où Ankara mène depuis mercredi une opération contre le PKK, un groupe qualifié de "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Chacune des victimes a été exécutée d'une balle peu après le lancement d'un assaut par les militaires turcs contre la grotte, a ajouté M. Akar, disant s'appuyer sur les témoignages de deux combattants kurdes faits prisonniers.

Le gouverneur de la province de Malatya (est de la Turquie), où les corps ont été rapatriés, a déclaré que 10 des 13 victimes avaient été identifiées. Il s'agit, pour la plupart, de militaires et de policiers qui avaient été enlevés par le PKK en 2015 et 2016.

Citant le "rapport d'autopsie", le gouverneur Aydin Barus a déclaré que les victimes portaient des marques de balles tirées "à bout portant", 12 ayant été atteintes à la tête et une à la poitrine.

Le PKK a reconnu dimanche la mort d'un groupe de prisonniers mais réfuté la version d'Ankara, affirmant qu'ils avaient été tués dans des frappes aériennes turques.

L'AFP n'était pas en mesure de vérifier indépendamment toutes ces affirmations.

- Tensions avec l'Irak -

Selon M. Akar, le ministre de la Défense, 48 membres du PKK et trois soldats turcs ont par ailleurs été tués depuis mercredi dans le nord de l'Irak.

La Turquie mène régulièrement des attaques dans les zones montagneuses du nord de l'Irak contre les bases arrières du PKK, qui livre depuis 1984 une sanglante guérilla sur le sol turc qui a fait plus de 40.000 morts.

Ces opérations suscitent des tensions avec le gouvernement irakien, mais le président turc Recep Tayyip Erdogan répète à l'envi que son pays entend "s'occuper" du PKK dans le Nord de l'Irak si Bagdad n'est "pas en mesure de le faire".

En décembre, M. Erdogan avait appelé l'Irak à intensifier le combat sur son territoire contre le PKK en recevant à Ankara le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi.

Les pertes annoncées dimanche risquent en outre d'accentuer la pression sur le parti prokurde de Turquie, le HDP.

M. Erdogan accuse le HDP d'être la "vitrine politique" du PKK et des dizaines de ses élus et responsables ont été arrêtés depuis 2016, suscitant la préoccupation des pays occidentaux.

Le HDP a exprimé dimanche sa "profonde tristesse" après la mort des 13 ressortissants turcs en Irak, appelant le PKK à libérer ses prisonniers restants.
(AFP, 14 février 2021)

Les Etats-Unis appellent toujours la Turquie à renoncer à ses missiles russes

Les Etats-Unis ont de nouveau appelé mercredi la Turquie à renoncer au système de missiles S-400 acheté à la Russie, semblant fermer la porte à une offre de négociation formulée par Ankara.

Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar avait dit, dans un entretien publié mardi, que son gouvernement était prêt à ne pas utiliser les S-400 pour apaiser les tensions sur ce dossier qui envenime les relations entre les deux pays alliés au sein de l'Otan.

"Nous sommes ouverts à une négociation sur un modèle semblable à celui en vigueur pour les S-300 présents sur l'île de Crète, en Grèce", avait-il affirmé. Il a ajouté que la Turquie n'avait pas à utiliser les S-400 "tout le temps", mais qu'elle en déciderait "en fonction de l'état de la menace".

Face à de vives protestations de la Turquie, Chypre avait en 1999 renoncé à déployer sur son territoire des missiles S-300 commandés à la Russie et les avait installés en Crète en accord avec Athènes.

Interrogé sur cette possible ouverture diplomatique turque, le porte-parole du département américain a répondu mercredi que la politique de Washington sur cette question n'avait "pas changé".

"Les S-400 russes sont incompatibles avec l'équipement de l'Otan, ils menacent la sécurité de la technologie de l'Otan et ils ne sont pas conformes aux engagements de la Turquie en tant que membre de l'Otan", a dit Ned Price devant la presse.

"Nous continuons d'exhorter la Turquie à ne pas conserver ce système", a-t-il insisté.

Des responsables américains ont en outre relativisé le parallèle avec les S-300, jugeant que les S-400 étaient un système beaucoup plus sophistiqué.

Washington a interdit en décembre l'attribution de tout permis d'exportation d'armes au SSB, l'agence gouvernementale turque chargée des achats d'équipements militaires, pour punir Ankara de l'acquisition des S-400.

Avant les sanctions, les Etats-Unis avaient en outre suspendu la participation de la Turquie au programme de fabrication de l'avion de guerre américain dernier cri F-35, estimant que les S-400 pourraient en percer les secrets technologiques.

La mise au placard des missiles russes par la Turquie pourrait néanmoins, selon certains observateurs, satisfaire les demandes américaines.
(AFP, 10 février 2021)

Les missiles russes pourraient ne pas être utilisés

La Turquie est disposée à ne pas utiliser le système de missiles S-400 acheté à la Russie dans le cadre d'un éventuel accord avec les Etats-Unis pour apaiser les tensions sur ce dossier, a affirmé le ministre turc de la Défense dans une interview publiée mardi.

"Nous sommes ouverts à une négociation sur un modèle semblable à celui en vigueur pour les S-300 présents sur l'île de Crète, en Grèce", a affirmé Hulusi Akar dans un entretien avec le journal Hurriyet.

Face à de vives protestations de la Turquie, Chypre avait en 1999 renoncé à déployer sur son territoire des missiles S-300 commandés à la Russie et les avait installés en Crète en accord avec Athènes.

La Grèce est par la suite devenue propriétaire de ces missiles qui n'ont été utilisés depuis qu'au cours d'un exercice de tir en 2013.

En réponse à une question rappelant le statut "non opérationnel" des missiles déployés en Crète, le ministre turc a affirmé, à propos des S-400, que la Turquie n'avait pas à "les utiliser tout le temps".
 "Ces systèmes (de défense antiaérienne, ndlr) sont utilisés en fonction de l'état de la menace. Nous en déciderons", a-t-il ajouté.

L'achat par Ankara de ces missiles russes a envenimé les relations avec Washington ces dernières années.

Les Américains affirment qu'ils sont incompatibles avec les systèmes de défense de l'Otan dont la Turquie est membre aux côtés des Etats-Unis.

Washington a interdit en décembre l'attribution de tout permis d'exportation d'armes au SSB, l'agence gouvernementale turque chargée des achats d'équipements militaires, pour punir Ankara de l'acquisition des S-400.

Avant les sanctions, les Etats-Unis avaient en outre suspendu la participation de la Turquie au programme de fabrication de l'avion de guerre américain dernier cri F-35, estimant que les S-400 pourraient en percer les secrets technologiques.

Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a affirmé vendredi que la position de Washington à ce sujet "n'avait pas changé" et appelé la Turquie à "renoncer au système S-400".

La mise au placard des missiles russes par la Turquie pourrait, selon certains observateurs, satisfaire les demandes américaines.
(AFP, 9 février 2021)


Le gouvernement Biden maintient l'exigence qu'Ankara renonce aux missiles russes

Le gouvernement de Joe Biden veut que la Turquie renonce aux missiles russes S-400, maintenant ainsi la position de l'administration Trump qui avait exclu Ankara du juteux programme de fabrication de l'avion furtif F-35.

"Notre position n'a pas changé", a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, John Kirby. "Nous appelons la Turquie à renoncer au système S-400".

En réaction à la livraison en 2019 à la Turquie de la première batterie du système de défense antiaérienne russe S-400, les Etats-Unis ont exclu Ankara du programme de fabrication de l'avion furtif F-35, faisant valoir que les missiles russes pourraient en percer les secrets technologiques et étaient incompatibles avec les dispositifs de l'Otan.

"La Turquie est un allié de longue date et un membre estimé de l'Otan, mais sa décision d'acheter des S-400 est incompatible avec ses engagements d'allié des Etats-Unis et de l'Otan", a ajouté le porte-parole au cours d'un point presse.

"La Turquie a eu de multiples occasions ces dix dernières années d'acheter le système de défense Patriot aux Etats-unis, mais elle a préféré acheter les S-400, qui donnent à la Russie revenus, accès et influence", a-t-il noté.

Outre l'exclusion de la Turquie du programme F-35, Washington a interdit en décembre l'attribution de tout permis d'exportation d'armes au SSB, l'agence gouvernementale turque en charge des achats militaires, pour punir Ankara de l'acquisition des missiles russes.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a émis en janvier l'espoir de parvenir avec l'administration de Joe Biden à un compromis permettant la réintégration d'Ankara au programme de l'avion de combat F-35, mais les contacts entre la nouvelle administration américaine et la Turquie ont été limités.

Si Ankara a fait savoir mardi que le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin et le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan avaient exprimé lors d'un entretien téléphonique "la volonté d'établir des relations fortes, durables et constructives entre les deux pays dans la période qui s'ouvre", M. Biden n'avait pas encore eu vendredi d'échange téléphonique avec M. Erdogan.
(AFP, 5 février 2021)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Washington accuse le prince saoudien, mais ne le sanctionne pas

Les Etats-Unis ont publiquement accusé vendredi le prince héritier d'Arabie saoudite d'avoir "validé" l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi et ont sanctionné certains de ses proches, sans aller jusqu'à punir le puissant dirigeant, dans l'espoir d'éviter la "rupture" avec cet allié clé.

Ryad a "rejeté totalement les conclusions fausses et préjudiciables" du rapport des services de renseignement américains, tout en appelant de ses voeux la poursuite d'un partenariat "solide et fort" avec Washington.

"Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a validé une opération à Istanbul, en Turquie, pour capturer ou tuer le journaliste saoudien Jamal Khashoggi", écrit le renseignement américain dans ce document de quatre pages, déclassifié à la demande du président Joe Biden alors que son prédécesseur Donald Trump l'avait gardé secret.

Le rapport souligne que le jeune dirigeant, surnommé MBS, disposait
d'un "contrôle absolu" des services de renseignement et de sécurité, "rendant très improbable" une telle opération sans son "feu vert".

Il contient une liste d'une vingtaine de personnes impliquées dans l'opération, dont l'ex-numéro deux du renseignement saoudien Ahmed al-Assiri, proche de MBS, et l'ex-conseiller du prince Saoud al-Qahtani, tous deux blanchis par la justice de leur pays.

- Appels à sanctionner MBS -

Le gouvernement américain a annoncé dans la foulée des sanctions financières contre le général Assiri et contre la Force d'intervention rapide, une unité d'élite chargée de la protection du prince, supervisée par Saoud al-Qahtani et présentée par Washington comme étant largement impliquée dans le meurtre.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a, lui, interdit d'entrée aux Etats-Unis 76 Saoudiens, dans le cadre d'une nouvelle règle, baptisée "Khashoggi ban", ou "interdiction Khashoggi", visant toute personne accusée de s'attaquer, au nom des autorités de son pays, à des dissidents ou journalistes à l'étranger.

Bien que directement mis en cause, Mohammed ben Salmane ne fait pas partie des personnes sanctionnées.

"Les Etats-Unis n'imposent généralemement pas de sanctions aux plus hauts dirigeants de pays avec lesquels ils entretiennent des relations diplomatiques", a justifié le département d'Etat.

Le président Biden veut "recalibrer" les relations avec Ryad: il a fait savoir qu'il ne parlera personnellement qu'avec le roi Salmane et non avec son fils, interlocuteur privilégié de Donald Trump, il a mis l'accent sur les droits humains, et il a stoppé le soutien américain à la coalition militaire, dirigée par les Saoudiens, qui intervient dans la guerre au Yémen.

Mais il ne veut pas de crise ouverte.

"La relation avec l'Arabie saoudite est importante", a dit Antony Blinken. Les mesures annoncées, "c'est vraiment pour ne pas avoir de rupture dans les relations mais pour les recalibrer", a-t-il plaidé.

La directrice du renseignement national Avril Haines a abondé dans ce sens et déclaré que la décision de publier le rapport "n'allait pas faciliter les choses", mais que ce n'était pas "inattendu".

"Evidemment cela va être délicat sur un certain nombre de choses", a-t-elle affirmé à la radio NPR vendredi soir, ajoutant: "nous espérons continuer à travailler là où cela a du sens de travailler et continuer à communiquer".
(AFP, 27 février 2021)

Syrie: décapitations et autres meurtres dans le camp d'Al-Hol, 14 morts

Au moins 14 personnes ont été tuées depuis début 2021, dont trois par décapitation, dans le camp d'Al-Hol qui abrite notamment des familles de jihadistes du groupe Etat islamique (EI) dans le nord-est de la Syrie, a indiqué lundi un responsable local.

Les Nations unies ont maintes fois mis en garde contre des menaces sécuritaires dans ce camp tenu par les forces kurdes, qui accueille quelque 62.000 personnes, dont plus de 80% sont des femmes et des enfants d'après l'ONU.

Outre des Syriens et des Irakiens qui ont fui les combats ayant mis fin à l'autoproclamé "califat" de l'EI en 2019, le camp abrite des milliers de femmes étrangères et leurs enfants -- des familles de jihadistes originaires notamment d'Europe ou d'Asie.

"Jusqu'ici, 14 personnes ont été tuées dans le camp d'Al-Hol depuis début 2021", a indiqué à l'AFP Cheikhmous Ahmed, responsable au sein de l'Administration semi-autonome kurde en charge des déplacés.

Il a fait état de "trois décapitations" mais également d'exécutions par balle à l'aide d'armes munies "de silencieux".

Parmi les victimes, tous des résidents du camp, figurent dix Irakiens et quatre Syriens, précise le responsable, qui pointe "les cellules de l'EI dans le camp".

Celles-ci prennent pour cible "ceux qui coopèrent avec l'administration", dans l'objectif de "semer le chaos et la peur", explique-t-il.

Une source humanitaire avait récemment évoqué des tensions tribales à l'origine de certains meurtres.

Fin janvier, l'ONU avait rapporté 12 meurtres à Al-Hol, tirant la sonnette d'alarme sur "un environnement sécuritaire de plus en plus intenable".

Le camp a connu plusieurs incidents impliquant parfois des partisans de l'EI, notamment des tentatives d'évasion et des attaques contre des gardes ou des employés d'ONG.

"Des cas de radicalisation, de formation, de collecte de fonds et d'incitation à des opérations extérieures ont été signalés", a prévenu l'ONU début février dans un nouveau rapport sur l'EI et
Al-Qaïda.

"Certains détenus perçoivent al-Hol comme le dernier vestige du +califat+", souligne le rapport, selon lequel environ 10.000 femmes et enfants étrangers vivent dans une annexe qui leur est réservée.

"Certains mineurs seraient endoctrinés et préparés pour devenir de futurs combattants" de l'EI, avertit le rapport. "Le nombre de gardiens a baissé de 1.500 à la mi-2019 à 400 à la fin de 2020".

Les autorités kurdes appellent régulièrement les pays concernés à rapatrier femmes et enfants.

Cependant, la plupart des pays, notamment européens, rechignent à reprendre leurs citoyens. Certains, dont la France, ont rapatrié un nombre limité d'enfants orphelins de jihadistes.
(AFP, 8 février 2021)

Socio-économique / Socio-economic

Animal rights law left hanging for years: 'They are waiting for justice'

The parliamentary debates on the Draft Law on Animal Rights, for which animal rights advocates have fought for years, haven't begun yet despite promises by the government.

Özlem Zengin, the parliamentary group deputy chair of the ruling Justice and Development Party (AKP), said on February 3 that the draft law would be presented to the parliament within two weeks.

We have talked about the draft law with Eray Özgüner, the founder of the Law for Life Initiative and the mother of Burak Özgüber, an animal rights activist who lost his life in 2019.

"Animals are waiting for justice," she said. "I made a call to make the struggle for animal rights more visible in our country and to emphasize that it is as valuable as other fields of rights advocacy.

"My son Burak Özgüner, whom I lost last year, was an animal rights activist and a life advocate. He had started his struggle at the age of eight.

"As a person who witnesses his efforts ... I picked up the baton. I made a call. I invited people, NGOs from every section to join the struggle. My intention was to draw attention to the struggle for animal rights. After my call, we have founded the Law for Life Initiative. The name 'Law for Life Initiative' is very inclusive. We demand the right to life for humans, animals and nature."

Noting that government officials promised a law in European standard, she reiterated her call for a fair law rather than a law that "protects the interest of capital groups."

"Animals are waiting for justice. Justice is as important for animals as humans. They have the right to continue their lives freely. They don't have anyone but us to defend their rights."
What does the draft law include?

While killing or inflicting violence on animals is currently within the scope of the misdemeanor law, which means those culpable of such acts usually get away with monetary penalties, they will be included in the Turkish Penal Code with the new law, the AKP's Zengin said earlier in the month.

Prosecutors will take ex-officio action in cases of violence on animals where the culprit is caught red-handed and investigations will start upon tip-offs, according to Zengin's statement.

Also, measures will be taken to prevent people from throwing their pets out of their homes as chips will be put on animals and those who throw animals out will be fined 2,000 lira (~273 USD).

The sale of animals in pet shops will be prohibited, according to the draft law.

Animal rights advocates say that the draft law was prepared after making some additions to a 2011 draft law, which was dubbed as "the law of death."

The Law for Life Initiative has started an online campaign to send a letter to the 26 members of the parliamentary committee on animal rights.
  (BIA, 26 February 2021)

Ciblés par Erdogan, les LGBT redoutent un "tsunami de haine"

Murat a vu pendant des années des personnes LGBT fuyant les persécutions au Proche-Orient trouver refuge dans son quartier à Istanbul. Aujourd'hui, face à l'hostilité croissante du gouvernement, ce jeune homosexuel turc n'a qu'un souhait: quitter la Turquie.

"Avant, il y avait une vague de haine, puis ça se calmait. Mais là, ça dure depuis des mois, c'est en train de devenir un tsunami", soupire cet ingénieur en informatique de 30 ans, son regard cerné s'évaporant dans la fumée de sa cigarette.
 Discours homophobe en hausse, série censurée pour un personnage gay, marques pro-LGBT boycottées: cette animosité croissante a ébranlé une communauté autrefois effervescente en Turquie et écorné l'image d'un pays longtemps considéré comme une oasis de tolérance dans le monde musulman.

Les associations LGBT dénoncent une "campagne de haine" du président Recep Tayyip Erdogan visant à faire oublier les problèmes économiques à ses électeurs conservateurs, au risque d'encourager les violences contre une communauté particulièrement vulnérable.

La charge contre le mouvement LGBT a été particulièrement virulente ces dernières semaines, dans un contexte de manifestations d'étudiants de la prestigieuse Université Bogazici, à Istanbul.

Après la découverte d'une oeuvre d'art associant un lieu saint de l'islam et un drapeau aux couleurs de l'arc-en-ciel, les autorités ont fermé début février le club LGBT de l'établissement, qui nie pourtant toute implication, et lâché leurs coups.

Le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu a ainsi plusieurs fois qualifié les LGBT de "dégénérés" et M. Erdogan appelé à ne pas écouter "ces lesbiennes, ou je ne sais quoi".

"LGBT, il n'y a rien de tel", a-t-il lancé le 3 février lors d'un discours retransmis à la télévision.

- "Jeu dangereux" -

Le gouvernement a lancé "une campagne de haine contre les LGBT" pour décrédibiliser les manifestations étudiantes, estime Can Candan, un documentariste et enseignant à Bogazici qui conseillait le club interdit.

"Mais c'est un jeu extrêmement dangereux, car les discours de haine provoquent des crimes de haine", s'alarme-t-il.

"Dans la rue, les gens ne nous regardent plus seulement comme différents ou originaux, mais comme des traîtres à la nation", abonde Alaz Ada Yener, qui milite au sein de l'association de défense des droits LGBT LambdaIstanbul et se définit comme non-binaire.

"Ceux qui vont commettre un crime contre des LGBT vont se dire qu'ils ont les autorités de leur côté", ajoute Alaz.

L'homosexualité n'est pas illégale en Turquie, mais l'homophobie y est répandue et les associations font régulièrement état d'agressions, notamment contre les transsexuels.

Si aucun chiffre officiel n'existe, la Turquie n'a cessé de chuter ces dernières années dans l'index mesurant les droits des LGBT publié par l'Association internationale lesbienne et gay (ILGA). En 2020, elle figurait à la 48ème place sur 49 dans la région Eurasie.

L'association turque Kaos GL a recensé l'an dernier plus de 2.000 articles de presse discriminants envers les LGBT, 40% de plus qu'en 2019.
 Avant même les manifestations étudiantes à Bogazici, les signes négatifs s'étaient multipliés.

L'an dernier, le géant du streaming Netflix a ainsi annulé la production d'une série turque mettant en scène un personnage gay, faute d'avoir obtenu l'autorisation des autorités pour le tournage.

En juin, l'enseigne de sport française Decathlon a été visée par des appels au boycott après avoir exprimé son soutien aux LGBT.

Et en avril, le plus haut responsable religieux du pays a choqué en accusant les homosexuels de propager les maladies.

- "Eliminer notre existence" -

Pour les militants LGBT, ces pressions s'expliquent aussi par la visibilité croissante de cette communauté qui est devenue l'une des forces les plus dynamiques d'une société civile laminée par la répression depuis une tentative de putsch en 2016.

"Il est courant de voir les LGBT et les drapeaux arc-en-ciel au premier rang des luttes collectives", souligne la sociologue Eylem Cagdas, spécialiste des minorités sexuelles en Turquie.

Le gouvernement "cherche à enrayer l'acceptation croissante des LGBT par la société en les dénigrant", ajoute-t-elle.

Après une spectaculaire marche des fiertés qui a réuni en 2014 plus de 100.000 personnes à Istanbul, les autorités turques ont interdit année après année la gay pride, officiellement pour des raisons de sécurité.

Le gouvernement "essaie de nous faire disparaître de l'espace public, d'éliminer notre existence sociale", accuse Alaz, de LambdaIstanbul.

Murat redoute aujourd'hui que la Turquie se mette à voter des lois anti-LGBT.

"On avait fait tellement de progrès", dit-il en écrasant un mégot. "On est en train de revenir des décennies en arrière".
(AFP, 23 février 2021)

La Turquie condamnée pour défaillance de protection d'un mineur

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour les "lacunes de la procédure pénale" à l'encontre de suspects de faits de prostitution d'une enfant de 13 ans qui ont entrainé "des cas graves de victimisation secondaire".

La Cour a mis en avant une longue liste de fautes commises par les autorités turques au cours de la procédure instaurée après la plainte de la jeune fille, en janvier 2003, et les "énormes efforts" déployés pour éviter l'application de textes prévoyant des peines plus lourdes que celles prononcées.

La procédure avait abouti en septembre 2010, après 35 audiences de cour d'assises, par l'acquittement des trois accusés de viol sur mineur. Les faits d'"acte sexuel sur mineur de moins de 15 ans" donnèrent lieu à des "peines minimales", la cour d'assises estimant qu'il n'y avait "pas une absence totale de volonté" de la part de l'enfant.

Enfin, les faits de séquestration avaient pour leur part été requalifiés et abandonnés, la cour d'assises jugeant la jeune fille consentante, et notant que le délai de prescription pour "séquestration consentante" était dépassé.

Devant la CEDH, la jeune fille s'est plainte de ne pas avoir "bénéficié d'un soutien professionnel durant la procédure" judiciaire menée en Turquie, "d'avoir fait l'objet d'humiliation face aux accusés" et d'avoir été "menacée par eux au vu et au su des autorités judiciaires".

Elle a également dénoncé la prescription de certains faits et l'atténuation des peines pour bonne conduite contre certains accusés.

A l'unanimité, les juges de la CEDH ont estimé que cette procédure avait été menée en violation de la Convention européenne des droits de l'Homme et des disposition garantissant l'interdiction des traitements inhumains ou dégradants et le droit au respect de la vie privée.

"L'absence d'assistance à la requérante, le manquement à sa protection face aux accusés, la reconstitution inutile des viols, les examens médicaux répétitifs (à dix reprises), le manque de sérénité et de sécurité durant les audiences, l'évaluation du consentement de la victime, la durée excessive de la procédure, et enfin, la prescription pénale de deux chefs d'accusation ont constitué des cas graves de victimisation secondaire de la requérante", a conclu la Cour, selon un communiqué rédigé par la CEDH.

Concernant l'évaluation du consentement de la victime, les juges ont souligné que "l'attribution d'un poids équivalent au consentement d'un mineur de moins de quinze ans à celui d'un adulte ne peut en aucun cas être admissible dans le cadre d'une affaire d'exploitation et d'abus sexuels".

La Turquie a été condamnée à verser 25.000 euros à la jeune fille pour "dommage moral".
(AFP, 9 février 2021)

En pleine pandémie, les micro-maisons cassent la baraque

Gizem Baburhan se souvient avec émotion de son premier séjour dans une micro-maison plantée au milieu d'un vignoble de l'ouest de la Turquie.

"Cette vie minimaliste nous a offert une tranquillité incomparable", dit-elle. "J'espère que nous pourrons devenir propriétaires d'une micro-maison et voyager avec dans le monde entier".

Minimalistes, mobiles et bon marché, les micro-maisons, ou "tiny houses" en anglais, suscitent en Turquie un engouement croissant, notamment de l'industrie du tourisme qui cherche à offrir des hébergements individuels aux touristes voulant éviter l'hôtel en pleine pandémie de coronavirus.

Apparu il y a quelques décennies aux Etats-Unis, le mouvement des "tiny houses" a pris de l'ampleur après la crise financière de 2008, mais n'est apparu que récemment en Turquie.

Dans un pays où les habitants privilégient les logements spacieux et modernes, ces maisonnettes, qui ressemblent à des préfabriqués montés sur des remorques, n'avaient a priori pas de quoi séduire.

Pourtant, les constructeurs de micro-maisons ont vu leurs carnets de commandes se remplir depuis l'an dernier et ont bien du mal à faire face à la demande.

"En 2020, nos commandes ont été multipliées par 20 par rapport à l'année précédente", affirme à l'AFP Galip Olmez, patron de YAKO Groups qui s'est lancé sur le marché en 2017.

Pelin Dustegor, architecte travaillant pour l'entreprise Casa Lokomotif, explique que la plupart de ses clients viennent du secteur du tourisme et veulent proposer une offre "de type camping".

"En 2019, nous avons reçu un peu moins de 250 commandes. En 2020, nous en avons reçu 4.500 par mois", indique Mme Dustegor. "Il y a un engouement extraordinaire".

- Peur de l'hôtel -

La Turquie est mondialement connue pour ses plages de sable fin et ses gigantesques hôtels aux formules tout inclus qui peuvent héberger plusieurs milliers de touristes.

Mais la crise sanitaire a contraint les compagnies touristiques à revoir leurs plans et nombre d'entre elles font désormais le pari que les touristes préféreront éviter les lieux bondés dans les années à venir.

Les micro-maisons s'imposent donc comme un recours permettant de proposer un hébergement individuel et rassurant.

Mme Dustegor souligne aussi que la popularité des micro-maisons auprès du secteur touristique s'explique par leur coût relativement faible et la possibilité d'amortir l'investissement rapidement.

Ces maisonnettes, montées sur roues, ont également l'avantage de pouvoir être "garées" sur des terrains sans nécessiter de permis de construire, car elles sont considérées en Turquie comme des véhicules.

Les micro-maisons sont également de plus en plus populaires auprès des 30-40 ans qui souhaitent investir et faire de la location saisonnière, explique-t-elle.

Caglar Coskun en fait partie. Il a acquis une micro-maison qu'il loue à des touristes après l'avoir installée dans un vignoble sur la côte égéenne de la Turquie.

"Les gens ne voudront plus rester dans des hôtels de 500 personnes, mais en petit groupe dans la nature. Personne ne voudra plus faire la queue devant un buffet ouvert", prédit-il.

- Jardin pour salon -

C'est justement dans la maisonnette de M. Coskun que Mme Baburhan a vécu avec son mari sa première expérience en micro-maison.

"C'était une petite maison, mais entièrement équipée et située au coeur d'un très beau vignoble. Nous nous sommes rapidement habitués et avons fini par avoir l'impression d'y avoir toujours vécu", confie-t-elle.

M. Olmez indique que sa firme YAKO Groups construit des surfaces allant de 15 m2 à 40 m2, soit la taille d'un studio ou d'une chambre d'hôtel. Leur prix varie entre 15.000 et environ 30.000 euros.

Mme Dustegor, l'architecte, a pris l'habitude de passer deux jours par semaine dans sa micro-maison qu'elle a installée au milieu d'un jardin à l'extérieur d'Istanbul, au bord de la mer de Marmara.

"Mon salon, c'est le jardin", s'amuse-t-elle en regardant un coq qui gambade dans l'herbe. "Je regarde les insectes, je vois les fleurs éclore et les saisons passer. C'est un voyage intérieur, une façon de se purifier", dit-elle.

M. Olmez estime que les périodes de confinement liées à la crise sanitaire ont poussé un grand nombre de personnes à s'interroger sur l'intérêt de vivre dans des immeubles en ville.

"Les gens ne devraient pas avoir peur du minimalisme" des micro-maisons, dit-il. "Cela ne rétrécit pas la vie, mais cela la libère".
(AFP, 3 février 2021)


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

EU is "gravely concerned about continuing pressure against HDP"

European Union (EU) Lead Spokesperson for Foreign Affairs and Security Policy Peter Stano has released a statement about the "ongoing actions" against the Peoples' Democratic Party (HDP).

Referring to former HDP Co-Chair Selahattin Demirtaş, not released despite a European Court of Human Rights (ECtHR) judgement, Stano said:

'Politically motivated judicial proceedings'

"The European Union is gravely concerned about the continuing pressure against the HDP and several of its members, which has materialised lately through arrests, replacing elected mayors, what seem to be politically motivated judicial proceedings and the attempt of lifting parliamentary immunities of Members of the Grand National Assembly.

"These developments add to Turkey's non-implementation of the ECtHR's ruling on the release of Mr. Selahattin Demirtaş as well as the detention of hundreds of local politicians, elected office holders and of members of the HDP on terrorism-related charges.

'Turkey must safeguard its democratic system'

"Any alleged wrongdoing or crime needs to be subject to due process and the presumption of innocence must be safeguarded. As a long-standing member of the Council of Europe and a candidate country, Turkey must safeguard its democratic system, including respect for human rights and the rule of law and the freedom of political association."
(BIA, 24 February 2021)

"La Turquie se désoccidentalise", selon Cengiz Aktar

Christophe Lamfalussy, LLB, 24 février 2021


Dans son interpellant livre Le Malaise turc, le politologue Cengiz Aktar souligne la désoccidentalisation qu’a entreprise le régime d’Erdogan, dont les pressions sur les universités d’Istanbul ne sont qu’un des signes. " Un emballement que personne ne semble vraiment contrôler ", écrit-il, et qui fait suite à l’échec de l’occidentalisation de ce pays clé entre Europe et Asie, dont l’entrée dans l’Union européenne a été bloquée par une "guérilla" menée par l’ancien président français Nicolas Sarkozy.

La fin de la marche vers l’ouest

Dès 2013, avec l’affirmation d’un islam politique, puis dans la foulée du coup d’État manqué de 2016, qui a entraîné des purges énormes, la Turquie s’est elle-même exclue d’une adhésion à l’Europe. Ce tournant majeur a mis fin - provisoirement ? - à la marche des Turcs vers l’ouest. Une marche entamée par des peuples turcophones des plaines de l’Asie centrale vers celles de l’Anatolie, poursuivie par les Ottomans vers les Balkans au XIVe siècle avant de s’arrêter aux portes de Vienne.

Cengiz Aktar, qui enseigne désormais à l’Université d’Athènes, fait partie de ces intellectuels turcs qui se sont mis à l’abri à l’étranger. "Il devient de plus en plus aléatoire que la fin de ce régime puisse se dérouler pacifiquement à travers un changement démocratique passant par les urnes", prédit-il.

L’inquiétude vient des intentions d’Erdogan de faire du centième anniversaire de la République en 2023 un événement grandiose, pour incarner la mutation du système politique turc et son pivotement vers le Moyen-Orient et l’Asie centrale.

Un désir de puissance

Pour justifier ce revirement, Ibrahim Kalin, conseiller spécial d’Erdogan, explique que la Turquie veut être traitée "sur un pied d’égalité" par les Européens, à qui il reproche d’en rester "à une conception eurocentrique du XIXe siècle". La Turquie veut redevenir une puissance régionale et c’est pourquoi elle intervient "sur une base humanitaire" dans des pays comme la Libye ou la Syrie. "À la faveur de la pandémie, les alliances comme l’Otan et l’UE cherchent à se définir, ce qui oblige la Turquie à se positionner", a-t-il dit lors d’un webinaire mis sur pied par le German Marshall Fund.

De son côté, Cengiz Aktar ne croit pas aux récentes paroles apaisantes de la Turquie à l’égard des Européens. "C’est de la poudre aux yeux", dit-il à La Libre. "Économiquement et diplomatiquement parlant, le régime est à bout de souffle. Surtout avec la nouvelle administration américaine. Les taux d’intérêt sont exorbitants. Ils tournent autour des 20 %."

L’auteur du Malaise turc (Éditions Empreinte Temps présent, 2020) croit qu’Erdogan "se veut le nouvel Atatürk" et qu’il profitera du centenaire de 2023 pour lancer une nouvelle Constitution "à son image" qui "couchera dans les textes la pratique politique déjà en place depuis sa dernière élection le 24 juin 2018, à savoir un système où il n’existe aucun contre-pouvoir et où la société est verrouillée". L’islam aura sa place dans cette Constitution, comme religion d’État, avec le risque que la page de la laïcité, introduite au forceps dans les années trente par Mustapha Kemal, soit définitivement tournée.

Privés de visa, des enseignants français en Turquie protestent

Des enseignants de la prestigieuse Université Galatasaray, à Istanbul, ont appelé mardi les autorités turques à leur délivrer le permis de travail dont ils sont privés depuis plusieurs mois sur fond de tensions entre Ankara et Paris.

"Nous demandons l'obtention des permis de séjour régularisant la situation des enseignants français et leur permettant d'assurer leurs missions auprès des étudiants", ont déclaré des professeurs français et turcs lors d'une déclaration lue conjointement devant l'université.

Une cinquantaine de professeurs français et turcs, rejoints par des étudiants solidaires, ont participé au rassemblement. "Tous ensemble", pouvait-on lire sur une pancarte qu'ils ont brandie.

Une quinzaine d'enseignants français sont privés de permis de travail, valant titre de séjour, depuis que le Conseil de l'enseignement supérieur (YÖK) a subitement conditionné leur attribution à la maîtrise d'un niveau avancé de turc.

Ce nouveau critère, que les enseignants ont découvert en décembre, semble être une réponse à une mesure similaire imposée par Paris aux enseignants et imams de plusieurs pays, dont la Turquie.

Le niveau de turc exigé par Ankara "n'est pas nécessaire dans la mesure où nos enseignements doivent être donnés en français", ont relevé mardi les enseignants de Galatasaray.

Privés de permis de séjour, ces enseignants se trouvent dans une situation irrégulière et peuvent en théorie être expulsés à tout moment.

Certains d'entre eux ont indiqué à l'AFP qu'ils évitaient autant que possible de sortir dans la rue, de peur d'un contrôle d'identité.

Ils ne peuvent pas non plus quitter la Turquie, sous peine de payer une forte amende et d'être interdits de territoire.

Cette affaire intervient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre la Turquie et la France, qui s'opposent sur plusieurs dossiers comme la Libye, la Syrie ou la Méditerranée orientale.

Les dirigeants des deux pays ont eu de vifs échanges ces derniers mois, le président turc Recep Tayyip Erdogan allant jusqu'à s'interroger sur la "santé mentale" de son homologue français Emmanuel Macron.

"Aucune institution académique et culturelle ne devrait être fragilisée par des tensions politiques", ont déclaré les enseignants de Galatasaray, soulignant que l'université avait été conçue comme un "symbole de l'amitié franco-turque".

L'Université Galatasaray a été fondée en 1992 par un accord bilatéral entre les présidents François Mitterrand et Turgut Özal.

L'établissement, considéré comme une pépinière de l'élite intellectuelle, économique et politique de la Turquie, accueille environ 5.000 étudiants.
(AFP, 23 février 2021)

Erdogan souhaite un sommet Turquie-UE avant fin juin

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé lundi, au cours d'une visioconférence avec la chancelière allemande, son souhait de voir un sommet s'organiser au premier semestre entre la Turquie et l'Union européenne, qui attend de son côté des "gestes crédibles" pour la normalisation des relations.

"Le président Erdogan a réitéré son souhait de l'organisation d'un sommet Turquie-UE avant la fin de la présidence portugaise", a déclaré la présidence turque dans un communiqué sur la visioconférence entre M. Erdogan et Angela Merkel.

La présidence de l'UE par le Portugal, un pays considéré comme "ami" par Ankara, se termine fin juin.

Les relations entre l'UE et la Turquie se sont tendues l'année dernière.

En décembre, les dirigeants de l'Union européenne, réunis en sommet à Bruxelles, ont décidé de sanctionner les actions "illégales et agressives" de la Turquie en Méditerranée contre la Grèce et Chypre.

Une volonté de normalisation des relations a été affichée mi-janvier par le président turc, mais les dirigeants européens ont demandé des "gestes crédibles" et des "efforts durables" de la part d'Ankara pour se prononcer au cours d'un sommet les 25 et 26 mars.

Le chef de l'Etat turc a fait part à la chancelière allemande de la "détermination" d'Ankara à maintenir un esprit "positif" dans ses relations avec l'UE.

De son côté, Mme Merkel s'est félicitée des "récents signaux positifs et des (récents) événements en Méditerranée orientale", selon un communiqué rendu public par la chancellerie.

La normalisation des relations avec l'UE souhaitée par la Turquie s'annonce pourtant difficile à un moment où un mouvement de contestation étudiante sévèrement réprimé secoue ce pays.

L'UE a réclamé jeudi la libération immédiate des étudiants arrêtés et s'est dite "sérieusement préoccupée" par la répression et la détérioration de l'état de droit en Turquie.
(AFP, 8 février 2021)

L'UE "sérieusement préoccupée" par la répression en Turquie

L'Union européenne a réclamé jeudi la libération immédiate des étudiants arrêtés en Turquie et s'est dite "sérieusement préoccupée" par la répression et la détérioration de l'état de droit dans ce pays, dans un communiqué du chef de sa diplomatie Josep Borrell.

"L'Union européenne est sérieusement préoccupée par l'évolution négative de la situation en Turquie dans les domaines de l'état de droit, des droits de l'homme et du système judiciaire", avertit Josep Borrell dans ce communiqué.

"Nous appelons la Turquie à respecter ses obligations nationales et internationales et à libérer les personnes détenues arbitrairement pour avoir exercé leur droit de réunion pacifique au cours des dernières semaines", a-t-il ajouté.

Les relations entre l'UE et la Turquie se sont tendues depuis l'année dernière. Les dirigeants de l'UE ont pris acte de la volonté de normalisation affichée par le président Recep Tayyip Erdogan, mais ils lui ont demandé des "gestes crédibles" et des "efforts durables" pour se prononcer lors d'un sommet européen les 25 et 26 mars.

M. Borrell dénonce la détention de plus d'une centaine d'étudiants arrêtés alors qu'ils "exerçaient leur droit légitime à la liberté de réunion" et la décision du gouverneur d'Istanbul "d'interdire toutes sortes de réunions, manifestations et marches" dans deux districts de l'université Bogaziçi.

Ces décisions "constituent une évolution profondément préoccupante et vont à l'encontre de l'engagement déclaré des autorités en faveur de réformes visant à se rapprocher des valeurs et des normes de l'UE", souligne le communiqué.

"La pandémie de Covid-19 ne peut être utilisée comme un moyen de faire taire les voix critiques", met en garde Josep Borrell.

Le chef de la diplomatie européenne juge par ailleurs "inacceptables les discours de haine tenus par de hauts fonctionnaires à l'encontre des étudiants LGBTI lors de ces événements et la fermeture d'une association LGBTI".

"L'usage excessif de la force par la police contre des personnes utilisant leur droit à la liberté d'opinion est en contradiction avec les obligations de la Turquie en tant que pays candidat et membre de longue date du Conseil de l'Europe", conclut-t-il.
(AFP, 4 février 2021)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Erdogan prône une relation "gagnant gagnant" avec les Etats-Unis

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé samedi soir son souhait de développer les relations entre la Turquie et les Etats-Unis sur la base d'une approche "gagnant gagnant", alors que de nombreux contentieux ont envenimé ces dernières années les rapports entre les deux alliés de l'Otan.

"Nous souhaitons renforcer notre coopération avec la nouvelle administration américaine sur la base du gagnant gagnant", a déclaré M. Erdogan dans une vidéo diffusée par la présidence turque sur Twitter.

Le chef de l'Etat turc a aussi affirmé avoir la conviction que les "intérêts communs de la Turquie et des Etats-Unis sont plus nombreux que leurs divergences".

La Turquie avait accueilli avec une certaine méfiance l'élection de M. Biden, craignant un durcissement américain à son égard sur de nombreux dossiers.

En réaction à la livraison en 2019 à la Turquie de la première batterie du système de défense antiaérienne russe S-400, les Etats-Unis ont exclu Ankara du programme de fabrication de l'avion furtif F-35 et interdit en décembre l'attribution de tout permis d'exportation d'armes au SSB, l'agence gouvernementale turque chargée des achats d'équipements militaires.

Une première réaction américaine, jugée molle par Ankara, à la mort de 13 Turcs en Irak retenus par les rebelles du PKK avait cette semaine ravivé les tensions, M. Erdogan accusant Washington de soutenir les "terroristes" kurdes.

La colère d'Ankara a pu être apaisée par une déclaration du chef de la diplomatie américaine imputant ouvertement au PKK la responsabilité de la mort des treize Turcs.

"Nous attendons une attitude nette de tous nos alliés après la lâche attaque terroriste qui a coûté la vie à nos 13 ressortissants", a affirmé M. Erdogan samedi soir.

Le rejet de la condamnation américaine initiale par Ankara traduit sa méfiance envers Washington en ce qui concerne sa politique à l'égard des rebelles kurdes.

Si Washington considère le PKK comme une organisation terroriste, il n'en soutient pas moins des milices kurdes qui y sont liées en Syrie dans le cadre de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Ce soutien aux milices kurdes syriennes des YPG est depuis plusieurs années au coeur des tensions qui plombent les relations turco-américaines.
(AFP, 20 février 2021)

Avions F-35: la Turquie mise sur le lobbying pour convaincre Biden

La Turquie s'est attachée les services d'un cabinet de conseil de renom à Washington pour tenter de réintégrer le programme de construction d'avions furtifs F-35 dont elle a été suspendue, a rapporté vendredi un média officiel turc.

Selon l'agence de presse étatique Anadolu, l'agence gouvernementale turque chargée des achats d'équipements militaires, la SSB, a signé un contrat avec la firme Arnold&Porter Kaye Scholer, qui a pignon sur rue à Washington.

Selon d'autres médias, Ankara doit verser plus de 700.000 euros à cette firme pour des activités de lobbying dans les six prochains mois.

En 2019, les Etats-Unis ont écarté la Turquie du programme de développement de l'avion de combat furtif américain F-35 après l'acquisition par Ankara du système de défense anti-aérien russe S-400. Certains composants de l'avion étaient produits dans ce pays avant son exclusion.

Washington juge que l'achat de ces systèmes de défense russes par Ankara met en danger les secrets technologiques du F-35.

L'an dernier, les Etats-Unis ont en outre interdit l'attribution de tout nouveau permis d'exportation d'armes à la SSB, après qu'Ankara eut testé les S-400.

La Turquie a protesté à plusieurs reprises contre ces décisions, reprochant en outre aux Etats-Unis de n'avoir pas livré les plus de 100 appareils F-35 qu'elle a commandés et qu'elle affirme avoir partiellement payés.

Le mois dernier, le président turc Recep Tayyip Erdogan a émis l'espoir de parvenir avec l'administration américaine de Joe Biden à un compromis permettant la réintégration d'Ankara au programme F-35.

Signe que la Turquie est prête à faire des concessions, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a déclaré la semaine dernière qu'Ankara pourrait ne pas déployer les missiles russes de façon permanente.

M. Akar a notamment mentionné l'exemple de Chypre, qui avait renoncé en 1999 à déployer sur son territoire des missiles S-300, ancêtres des S-400. Ceux-ci avaient été envoyés sur l'île grecque de Crète et Athènes a fini par en devenir propriétaire.
(AFP, 19 février 2021)

Erdogan accuse Washington de soutenir les "terroristes" kurdes

Le président Recep Tayyip Erdogan a ravivé lundi l'un des principaux points de contentieux entre la Turquie et les Etats-Unis en les accusant de soutenir les "terroristes" kurdes après "l'exécution", selon Ankara, de 13 Turcs qui étaient aux mains du PKK en Irak.

La charge de M. Erdogan contre Washington s'est accompagnée d'une protestation diplomatique avec la convocation de l'ambassadeur américain à Ankara au ministère turc des Affaires étrangères, mécontent de la réaction de Washington à la mort des ressortissants turcs.

"Les déclarations des Etats-Unis sont déplorables. Vous dites ne pas soutenir les terroristes mais vous êtes bel et bien à leur côtés", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours.

La Turquie a accusé dimanche le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) d'avoir exécuté 13 de ses ressortissants, membres des forces de sécurité pour la plupart, qu'il retenait en captivité dans le nord de l'Irak depuis plusieurs années.

Selon le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, des militaires turcs ont découvert 13 corps sans vie dans une grotte dans la région de Gara, dans le nord de l'Irak, où Ankara mène depuis mercredi une opération contre le PKK, un groupe qualifié de "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Le PKK a reconnu la mort d'un groupe de prisonniers, mais a réfuté la version d'Ankara, affirmant qu'ils avaient été tués dans des frappes aériennes turques.

Le département d'Etat américain a déclaré dimanche "déplorer" ces morts. "Si les informations sur la mort de civils turcs aux mains du PKK, une organisation classée terroriste, se confirment, nous condamnons ces actions dans les termes les plus forts", a-t-il ajouté.

Des médias progouvernementaux turcs ont dénoncé le langage employé dans le communiqué américain et une source au ministère des affaires étrangères a estimé que l'emploi des mots "si confirmé" laissait planer le doute sur la véracité de la version d'Ankara.

"L'ambassadeur américain (David) Satterfield a été convoqué au ministère ce jour et notre réaction au communiqué américain lui a été notifiée dans les termes les plus forts", a indiqué la diplomatie turque.

- "Malaise" -

Dans une apparente tentative de contenir l'accès de colère d'Ankara, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a imputé au PKK la responsabilité de la mort des treize turcs, lors d'un entretien téléphonique lundi avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu.

"Le secrétaire d'Etat a fait part de ses condoléances pour la mort des otages turcs dans le nord de l'Irak et a affirmé que les terroristes du PKK en portent la responsabilité", a assuré le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, dans un communiqué.

Selon Ankara, le soutien américain aux YPG et d'autres sujets de discorde entre Ankara et Washington, comme l'acquisition par la Turquie de missiles russes S-400, ont été au menu de cet entretien téléphonique, le premier entre les deux ministres.

Lors de cet échange, M. Cavusoglu a fait part à son interlocuteur du "malaise" d'Ankara "devant les déclaration américaines dans la période actuelle", a ajouté le ministère turc des Affaires étrangères.

Le rejet de la condamnation américaine initiale par Ankara traduit sa méfiance envers Washington en ce qui concerne sa politique à l'égard des rebelles kurdes.

Si Washington considère le PKK comme une organisation terroriste, il n'en soutient pas moins des milices kurdes qui y sont liées en Syrie dans le cadre de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Ce soutien aux milices kurdes syriennes des YPG, qui a commencé sous l'administration de Barack Obama, est depuis plusieurs années au coeur des tensions qui plombent les relations turc-américaines.

Les pertes annoncées dimanche ont accentué la pression sur le parti prokurde de Turquie, le HDP, que les autorités turques présentent comme la vitrine politique du PKK.

Le ministère turc de l'Intérieur a ainsi annoncé lundi que les forces de sécurité avaient arrêté 718 personnes, dont des responsables du HDP, soupçonnées de liens avec le PKK, lors d'opérations qui se poursuivent dans 40 villes à travers le pays.

Le HDP avait exprimé dimanche sa "profonde tristesse" après la mort des ressortissants turcs en Irak, appelant le PKK à libérer les prisonniers restants.

La Turquie mène régulièrement des attaques dans les zones montagneuses du nord de l'Irak contre les bases arrières du PKK, qui livre depuis 1984 une sanglante guérilla sur le sol turc dont le bilan est de plus de 40.000 morts.
(AFP, 15 février 2021)

Les relations avec la Turquie d'emblée tendues sous Biden

En dent de scie pendant l'ère Trump, les relations entre les Etats-Unis et la Turquie apparaissent déjà tendues sous la présidence de Joe Biden. Et le bras de fer entre les deux pays pourtant alliés pourrait encore se durcir.

Si l'ordre dans lequel le nouveau président américain appelle ses homologues est un miroir de l'état des liens bilatéraux, Recep Tayyip Erdogan a du souci à se faire: plus de trois semaines après son entrée à la Maison Blanche, toujours pas de coup de fil.

Et le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken n'a pas non plus contacté son homologue Mevlut Cavusoglu.

Le dialogue entre Washington et Ankara n'était certes pas au beau fixe ces quatre dernières années, jalonnées de crises aussi vives qu'inédites.

Mais Donald Trump et Recep Tayyip Erdogan "avaient une relation personnelle chaleureuse", rappelle le chercheur Steven Cook, du cercle de réflexion Council on Foreign Relations. Une "amitié" que les démocrates n'ont cessé de reprocher au milliardaire républicain -- et qui faisait grincer des dents jusque dans les rangs conservateurs.

L'ex-président a donc "protégé la Turquie de nombreuses mesures punitives potentielles", souligne le chercheur Galip Dalay dans un article du think tank Brookings Institution.

Ainsi, lorsqu'il s'est résolu, en fin de mandat, à sanctionner la Turquie pour l'acquisition de missiles russes S-400, comme l'y oblige la loi américaine, mais après avoir longtemps résisté, il l'a fait a minima.

- "Soi-disant partenaire" -

Antony Blinken a lui séduit plusieurs sénateurs républicains lors de son audition parlementaire de nomination comme secrétaire d'Etat en parlant de la Turquie comme d'un "soi-disant partenaire stratégique" qui "par de nombreux aspects ne se comporte pas comme un allié".

A droite comme à gauche, les membres du Congrès réclament en effet une ligne plus dure.

Cinquante-quatre sénateurs américains, toutes tendances confondues, ont écrit cette semaine au président Biden pour l'exhorter à hausser le ton face à son homologue en matière de droits humains.

Depuis trois semaines, le département d'Etat a déjà multiplié les avertissements très fermes à l'égard du pouvoir turc, critiqué pour ses attaques verbales contre les minorités sexuelles ou le maintien en détention du mécène Osman Kavala pour des motifs "spécieux".

La diplomatie américaine a aussi pris soin de démentir par communiqué toute "implication" dans le putsch raté de 2016 en Turquie, qui a déclenché une vague de répression sans précédent contre la société civile.

Pour Steven Cook, "c'est un changement bienvenu". "La Turquie mène une répression et le silence américain à cet égard était remarquable", estime-t-il.

S'il pense qu'une amélioration des relations n'est pas à exclure, "il ne faut pas avoir trop d'attentes". "La Turquie et les Etats-Unis ont des intérêts différents et ne partagent pas les mêmes valeurs", constate-t-il. "Les deux pays peuvent travailler ensemble sur certains dossiers, mais il n'y a plus rien qui les lie vraiment."

Les sujets de friction demeurent en effet très nombreux.

- "Approche réaliste" -

Au-delà de la nature même du pouvoir du président Erdogan -- qualifié par le passé d'"autocrate" par Joe Biden --, le sort des combattants kurdes en Syrie, alliés de Washington dans la lutte antijihadistes mais qualifiés de "terroristes" par Ankara, reste en suspens.

La crise turco-grecque en Méditerranée orientale a encore envenimé les relations entre la Turquie et le reste de l'Otan.

Les poursuites pénales américaines contre Halkbank, une des plus grandes banques de Turquie, pour violation des sanctions contre l'Iran, restent aussi un obstacle à une embellie -- d'autant plus que Joe Biden, lorsqu'il était vice-président de Barack Obama, avait opposé une fin de non recevoir à Recep Tayyip Erdogan qui souhaitait un classement du dossier, là où Donald Trump, selon plusieurs témoignages, s'était montré plus avenant.

Mais le dossier stratégique le plus pressant reste celui du système de défense russe S-400.

Ankara, qui dit vouloir améliorer les relations, a suggéré être disposée, dans le cadre d'une négociation, à ne pas rendre opérationnels ces missiles controversés.

"Les S-400 menacent la sécurité de la technologie de l'Otan", a balayé la diplomatie américaine.

Pour Gönül Tol, du Middle East Institute à Washington, "c'est un sujet difficile à résoudre" car "le président Erdogan peut difficilement faire marche arrière" sans perdre la face.

"Mais s'il le fait, je pense que le gouvernement américain se montrera beaucoup moins rancunier, et aura une approche réaliste", estime-t-elle. Certains, auprès de Joe Biden, pourraient selon elle le pousser à adopter une position "plus souple" s'ils arrivent à "coopérer avec la Turquie sur les sujets qui comptent pour la sécurité nationale".
(AFP, 12 février 2021)

La Turquie rejette l'appel de Washington à libérer le mécène Kavala

La Turquie a rejeté jeudi l'appel des Etats-Unis à "libérer immédiatement" l'homme d'affaires et mécène Osman Kavala, dénonçant une ingérence de Washington dans la justice turque.

"La procédure judiciaire menée par des tribunaux indépendants concernant Osman Kavala est en cours. Tout le monde doit respecter cette procédure", a réagi le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le ministère turc a en outre qualifié "d'incohérente" l'attitude de Washington, pointant du doigt son refus d'extrader le prédicateur Fethullah Gülen, qu'Ankara accuse d'avoir fomenté une tentative de putsch en juillet 2016, et qui est installé aux Etats-Unis.

"La Turquie est un Etat de droit. Aucun pays ou personne ne peut donner des ordres aux tribunaux turcs", a affirmé le ministère.

Les Etats-Unis ont appelé mercredi la Turquie à "libérer immédiatement" l'homme d'affaires et mécène Osman Kavala, détenu selon eux pour des motifs "spécieux" en lien avec le putsch avorté de 2016 et des manifestations antigouvernementales en 2013.

Osman Kavala, une figure de la société civile en Turquie, est incarcéré depuis octobre 2017. Il encourt la prison à vie dans le cadre d'un procès pour "tentative de renversement du gouvernement", désignant une implication présumée dans le putsch avorté contre le président Recep Tayyip Erdogan en juillet 2016, et pour "espionnage politique".

M. Kavala a toujours catégoriquement rejeté les accusations portées contre lui, et les ONG estiment que le gouvernement s'efforce d'en faire un exemple pour intimider la société civile. Cet homme d'affaires de 63 ans est connu pour son soutien aux projets culturels portant sur les droits des minorités, la question kurde et la réconciliation arméno-turque.
(AFP, 12 février 2021)

Washington "condamne fermement la rhétorique" contre les minorités sexuelles

Les Etats-Unis ont "condamné fermement" mercredi "la rhétorique" contre les minorités sexuelles en Turquie, où le président Recep Tayyip Erdogan s'en est vivement pris au mouvement LGBT, affirmant qu'il était incompatible avec les valeurs turques.

"Nous suivons de près les manifestations pacifiques contre la nomination d'un nouveau recteur" à l'Université du Bosphore, "nous sommes préoccupés par les arrestations d'étudiants et d'autres manifestants", a également dit le porte-parole du département d'Etat américain Ned Price lors d'une conférence de presse.

"La liberté d'expression, y compris lorsque certains propos peuvent paraître gênants à certains, est une composante cruciale d'une démocratie dynamique. Elle doit être protégée", a-t-il ajouté.

"Les Etats-Unis jugent prioritaire la protection des droits humains et se tiennent aux côtés de tous ceux qui se battent pour leurs libertés démocratiques fondamentales", a insisté le porte-parole.

La nomination au début de l'année par le président Erdogan d'un recteur proche du pouvoir à la tête de la prestigieuse Université du Bosphore (Bogazici en turc) a déclenché un mouvement de contestation.

La police turque a arrêté mardi plus de 170 personnes participant à de nouvelles manifestations qui ne montrent aucun signe d'essoufflement, en dépit de la répression de plus en plus brutale des autorités.

Le chef de l'Etat turc a assimilé mercredi les étudiants qui manifestent à des "terroristes". Il s'en est aussi pris aux personnes LGBT, dont les droits sont devenus une revendication de la contestation après l'arrestation de quatre étudiants accusés d'avoir insulté l'islam pour avoir organisé une exposition artistique incluant une représentation d'un site sacré de l'islam orné de drapeaux arc-en-ciel.

"LGBT, il n'y a rien de tel. Ce pays est patriotique et moral. Nous avançons vers l'avenir avec ces valeurs", a-t-il dit.
(AFP, 3 février 2021)

Premier contact de haut niveau entre la Turquie et l'administration Biden

La Turquie et les Etats-Unis ont exprimé mardi la volonté d'oeuvrer pour établir des relations "fortes" lors de la première prise de contact de haut niveau entre Ankara et la nouvelle administration américaine de Joe Biden, selon l'agence étatique turque.

Le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin et le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan ont exprimé lors d'un entretien téléphonique "la volonté d'établir des relations fortes, durables et constructives entre les deux pays dans la période qui s'ouvre", a indiqué Anadolu.

Lors de cet appel, le premier du genre entre haut responsables des deux pays depuis l'entrée en fonction de l'administration de Joe Biden, MM. Kalin et Sullivan ont souligné la nécessité d'adopter une "nouvelle approche pour régler les désaccords" comme l'achat par Ankara des missiles russes S-400 ou le soutien américain à la milice kurde YPG en Syrie, selon la même source.

Les deux responsables ont également discuté des relations bilatérales, de la Syrie, la Libye, la Méditerranée orientale, de Chypre, de l'Afghanistan et du Haut-Karabakh, selon Anadolu.

La Turquie a accueilli avec une certaine méfiance l'élection de M. Biden, craignant un durcissement américain à son égard sur de nombreux dossiers.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait en effet tissé avec Donald Trump une relation personnelle qui a permis à Ankara d'éviter de lourdes sanctions pour ses opérations militaires en Syrie, l'achat de missiles russes ou ses activités d'exploration gazière en Méditerranée orientale.

En réaction à la livraison en 2019 à la Turquie de la première batterie du système de défense antiaérienne russe S-400, les Etats-Unis ont exclu Ankara du programme de fabrication de l'avion furtif F-35, faisant valoir que les missiles russes pourraient en percer les secrets technologiques et étaient incompatibles avec les dispositifs de l'Otan.

Outre l'exclusion de la Turquie du programme F-35, Washington a interdit en décembre l'attribution de tout permis d'exportation d'armes au SSB, l'agence gouvernementale turque en charge des achats militaires, pour punir Ankara de l'acquisition des missiles russes.

M. Erdogan a émis en janvier l'espoir de parvenir avec l'administration de Joe Biden à un compromis permettant la réintégration d'Ankara au programme de l'avion de combat F-35.
(AFP, 2 février 2021)


Relations régionales / Regional Relations

La Turquie arrête cinq Russes et un Libyen à la frontière syrienne

Les autorités turques ont arrêté cinq Russes, dont une jihadiste présumée, et un Libyen, qui tentaient de franchir illégalement la frontière syrienne vers la Turquie, a annoncé le ministère turc de la Défense mercredi.

"Nos garde-frontières stationnés dans le district de Narlica à Hatay (sud) ont arrêté six personnes tentant de passer illégalement de la Syrie vers la Turquie, un Libyen et cinq Russes", a affirmé le ministère dans un communiqué.

Parmi les Russes arrêtés figure une femme recherchée pour appartenance présumée au groupe Etat islamique (EI), a ajouté le ministère.

Une autre membre présumée de l'EI, de nationalité néo-zélandaise, accompagnée de ses deux enfants a été arrêtée cette semaine par les autorités turques à la frontière syrienne.

Dans les années qui ont suivi le début du conflit en Syrie, en 2011, la Turquie a été l'un des principaux points de transit des jihadistes cherchant à rejoindre ce pays en guerre.

Longtemps accusée de fermer les yeux sur ces passages, Ankara annonce désormais régulièrement l'arrestation de jihadistes présumés qui entrent sur son territoire.
(AFP, 17 février 2021)

Un employé d'un consulat iranien détenu en lien avec le meurtre d'un dissident

Un employé du consulat iranien à Istanbul a été placé en détention provisoire vendredi par un tribunal turc après son arrestation dans le cadre d'une enquête sur l'assassinat d'un dissident iranien en Turquie en 2019, selon l'agence étatique Anadolu.

L'employé, identifié par les initiales M.R.N par Anadolu, est soupçonné d'avoir fourni un faux document de voyage à une personne ayant pris part à l'assassinat pour lui permettre de rentrer en Iran, a précisé Anadolu.

L'enquête en question porte sur le meurtre à Istanbul en novembre 2019 d'un Iranien, Mesut Molavi, qui dirigeait un réseau d'informations opposé au pouvoir de Téhéran.

Molavi, décédé des suites de ses blessures après qu'un homme a tiré une dizaine de coups de feu sur lui, dirigeait depuis mars 2018 un groupe sur l'application cryptée Telegram appelé "Boîte Noire" qui rassemblait des documents prétendant "révéler la corruption, les meurtres, et les dossiers secrets de la République islamique" d'Iran.
 Il affirmait disposer de contacts au sein des Gardiens de la Révolution iraniens.

Dans un tweet posté plusieurs mois avant son assassinat, Molavi s'inquiétait de ce qu'il risquait d'être tué avant de pouvoir "éradiquer les dirigeants de cette mafia corrompue".

Le quotidien progouvernemental turc Sabah avait annoncé jeudi l'arrestation de l'employé du consulat iranien en révélant son identité: Muhammad Reza Naserzadeh, âgé de 43 ans.

Selon le journal, l'homme à qui il est accusé d'avoir fourni le faux document de voyage s'appelle Ali Esfanjani et il serait le "cerveau" de l'assassinat du dissident.

En décembre, les autorités turques avaient arrêté onze Turcs soupçonnés d'espionnage et d'enlèvement d'un autre dissident, Habib Chaab, pour le compte de l'Iran.

Habib Chaab était le leader en Suède d'un groupe séparatiste arabe iranien, l'ASMLA (le Mouvement arabe de lutte pour la libération d'Ahvaz).

Les suspects auraient enlevé M. Chaab à Istanbul avant de l'emmener à Van, à la frontière iranienne, et de le faire remettre aux autorités de Téhéran, selon la police turque.

La révélation de ces arrestations était survenue alors que les relations turco-iraniennes, d'habitude amicales, étaient traversées par une brusque montée de tensions après que le président turc Recep Tayyip Erdogan a récité un poème qui selon Téhéran laissait entendre que les provinces du nord-ouest de l'Iran faisaient partie de l'Azerbaïdjan.
(AFP, 12 février 2021)

Libération de 15 marins turcs enlevés au large du Nigeria

Quinze marins turcs enlevés en janvier par des pirates au large du Nigeria, ont été libérés et sont en bonne santé, a indiqué vendredi Ankara.

"Nous allons rapatrier nos ressortissants, leur état de santé est bon", a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, cité par l'agence de presse étatique Anadolu.

Les 15 marins avaient été enlevés le 23 janvier au large du Nigeria lors de l'attaque par des hommes armés du navire cargo M/V Mozart, battant pavillon libérien et propriété de la compagnie Borealis Maritime basée à Londres, Hambourg et Istanbul.

Lors de cette attaque, un marin de nationalité azerbaïdjanaise avait été tué. Après le départ des assaillants, le navire avait pu poursuivre sa route vers le Gabon avec trois membres d'équipage restés à bord.

Confirmant la libération des marins vendredi, la compagnie turque Boden Denizcilik, chargée des opérations techniques sur le M/V Mozart, a déclaré que les 15 membres d'équipage seraient de retour en Turquie "dans un ou deux jours".

"Ils se trouvent encore au Nigeria, mais ils sont en sécurité. Ils rentreront en Turquie après avoir passé les contrôles de santé nécessaires", a déclaré le directeur exécutif de Boden, Levent Karsan, à la chaîne de télévision turque TRT.

Les marins ont pu être libérés grâce aux "efforts de toutes nos instances et de la compagnie propriétaire du navire, en coordination avec une équipe du MIT (service turc de renseignements) sur place", a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

Aucun détail n'était disponible dans l'immédiat sur les circonstances de la libération des 15 marins, mais leurs ravisseurs avaient envoyé une demande de rançon.

Le golfe de Guinée, qui borde le Nigeria, est devenu ces dernières années le nouvel épicentre de la piraterie mondiale. Sur 135 marins enlevés dans le monde en 2020, 130 l'ont été dans le golfe de Guinée, ce qui constitue un record dans cette zone, a indiqué en janvier le Bureau maritime international (BMI).

Dix marins d'un navire turc enlevés au large du Nigeria avaient été libérés en août 2019.
(AFP, 12 février 2021)

La Turquie salue la désignation de l'exécutif temporaire libyen

La Turquie a salué vendredi la désignation d'un Premier ministre et d'un Conseil présidentiel transitoires par les participants au dialogue interlibyen réunis sous les auspices de l'ONU.

"Nous nous rejouissons de la désignation d'un Premier ministre et d'un Conseil présidentiel à l'issue des élections effectuées par le dialogue interlibyen", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

Ankara a aussi affirmé sa conviction en "l'opportunité" que représenterait cette désignation pour assurer "l'intégrité territoriale et l'unité politique" de la Libye.

Les participants au dialogue interlibyen réunis sous les auspices de l'ONU en Suisse ont élu vendredi par surprise Abdul Hamid Dbeibah Premier ministre de transition, en vue de préparer le scrutin national du 24 décembre.

La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Deux autorités s'y sont disputés le pouvoir ces dernières années: à l'Ouest, le Gouvernement d'union nationale (GNA, à Tripoli), reconnu par l'ONU et soutenu par la Turquie, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, soutenu par la Russie et les Emirats arabes unis notamment.

Après l'échec d'une offensive lancée par le maréchal Haftar en avril 2019 pour conquérir Tripoli, les deux camps ont conclu un cessez-le-feu en octobre et retrouvé le chemin du dialogue, encouragé par l'ONU.

La Turquie a effectué un déploiement militaire en Libye en vertu d'un accord militaire signé avec le GNA et prolongé par le Parlement turc le 22 décembre pour 18 mois.

Lors d'une réunion fin janvier par visioconférence au Conseil de sécurité, l'ambassadeur américain par intérim à l'ONU a demandé à la Turquie et à la Russie de commencer "immédiatement le retrait de leurs forces" de Libye.

Une grande majorité des membres du Conseil de sécurité, dont l'Inde, le Royaume-Uni, la France ou la Chine, a aussi demandé, par la même occasion, le retrait des troupes étrangères et mercenaires.

"La Turquie continuera d'offrir au
nouvel exécutif son soutien pour la tenue du scrutin prévu à la fin de l'année (...) et l'instauration de la sécurité en Libye", a ajouté le ministère turc.
(AFP, 5 février 2021)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Le chef de l'ONU réunit les parties au conflit chypriote fin avril à Genève

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, réunira les parties au conflit chypriote du 27 au 29 avril à Genève pour une "rencontre informelle", a annoncé mercredi son service de communication.

"Le but de la réunion sera de déterminer s'il existe un terrain d'entente pour que les parties négocient une solution durable au problème chypriote dans un horizon prévisible", est-il précisé dans un bref communiqué.

Cette rencontre qui rassemblera le chef de l'ONU, les deux parties au conflit, ainsi que la Turquie, la Grèce et le Royaume-Uni - "garants" de l'indépendance de Chypre depuis 1960 - avait été envisagée un temps pour février puis ensuite pour mars.

Ces derniers mois, l'émissaire de l'ONU pour Chypre, Jane Holl Lute, a multiplié les navettes entre les deux parties.

Les dernières négociations officielles entre Chypriotes-grecs et Chypriotes-turcs menées sous l'égide de l'ONU ont échoué en juillet 2017. Turquie, Grèce et Royaume-Uni en faisaient déjà partie.

Chypre est divisée depuis l'invasion en 1974 du tiers nord par l'armée turque en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce. Ce petit territoire, baptisé "République turque de Chypre du Nord" (RTCN), est reconnu uniquement par Ankara.

Elu en octobre, le dirigeant de la RTCN, Ersin Tatar, est partisan d'une solution à deux Etats plutôt qu'une réunification de Chypre.

La République de Chypre, seule reconnue internationalement, est membre de l'Union européenne et exerce son autorité sur la partie sud de l'île méditerranéenne.

Fin janvier, Antonio Guterres avait affirmé à des médias que la réunion projetée se tiendrait "sans pré-conditions". "La première étape consiste à les rassembler, à les écouter et à voir le résultat de cette discussion", avait-il alors expliqué.
(AFP, 25 février 2021)

La Turquie accuse l'aviation grecque de "harceler" un navire turc

La Turquie a accusé mardi l'aviation grecque d'avoir "harcelé" un navire turc effectuant des "recherches techniques et scientifiques" dans les eaux internationales en mer Egée, ce qu'Athènes a démenti.

Selon le ministère turc de la Défense, quatre chasseurs grecs de type F-16 ont "harcelé" le navire TCG Cesme et l'un des appareils, "qui volaient à 1.000 mètres d'altitude" , a lâché des paillettes de brouillage
"à deux milles" marins du bateau turc.

L'incident s'est produit près de l'île grecque de Lemnos, a précisé le ministère dans un communiqué.

"Il s'agit malheureusement de l'un des fréquents actes de harcèlement par nos voisins grecs", a pour sa part déclaré à la presse le ministre turc de la Défense Hulusi Akar.

Il a affirmé, sans plus de précision, qu'une "riposte adéquate" a été apportée à l'action reprochée aux appareils grecs.

A Athènes, le ministère grec de la Défense a démenti un tel "harcèlement" du navire turc par des chasseurs grecs.

"Aucun avion de chasse grec ne s'est approché du navire turc Cesme", a affirmé le ministère grec.

Selon lui, l'armée de l'air grecque menait mardi un exercice mais celui-ci se déroule "loin" de la zone dans laquelle opère le navire turc.

La Turquie et la Grèce ont repris fin janvier un dialogue, interrompu il y a cinq ans, après des mois de tensions entre ces deux pays membres de l'Otan.

Faisant fi des mises en garde de l'Europe, Ankara a organisé ces derniers mois plusieurs missions d'exploration gazière dans des eaux grecques, provoquant une crise diplomatique d'une ampleur inédite depuis 1996, année où les deux pays avaient frôlé la guerre.

En dépit de la reprise du dialogue, les contentieux et la méfiance demeurent vifs entre les deux pays.

La mission du navire turc dans cette zone avait fait l'objet la semaine dernière d'un message d'Ankara sur le système maritime d'alerte NAVTEX, suscitant une protestation d'Athènes qui y voit une potentielle "source de tension".
(AFP, 23 février 2021)

Chypre accuse la Turquie de la "surcharger" de demandeurs d'asile

Chypre a critiqué la Turquie vendredi soulignant sa responsabilité dans la création d'une nouvelle route migratoire qui l'a "surchargée de manière disproportionnée" avec le pourcentage le plus élevé de demandeurs d'asile dans l'Union européenne par rapport à sa population.

La République de Chypre, membre de l'UE depuis 2004, a connu une augmentation du nombre de demandeurs d'asile ces derniers mois.

Beaucoup entrent en traversant illégalement la zone tampon surveillée par l'ONU qui divise l'île entre la République de Chypre (sud) et la "République turque de Chypre-Nord" (RTCN), reconnu uniquement par Ankara.

Les autorités chypriotes disent avoir enregistré la plus forte proportion de demandes d'asile dans l'UE ces quatre dernières années, à 4% de sa population, contre une moyenne de près de 1% dans le reste de l'UE.

"L'écrasante majorité des flux migratoires provenait de la Turquie, qui ne met pas en oeuvre tous les accords concernant les migrations vers Chypre", ont déclaré les ministères chypriotes des Affaires étrangères et de l'Intérieur dans un communiqué conjoint.

"En fait, la position de la Turquie a conduit à la création, plutôt qu'à la prévention, d'une nouvelle route migratoire dans l'Est de la Méditerranée, qui surcharge de manière disproportionnée Chypre et met une pression énorme sur le système d'asile national".

Le gouvernement chypriote souhaite que le sujet soit prioritaire lors de la téléconférence du 15 mars des ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur de l'UE, ainsi que dans "les discussions à venir sur la Turquie", selon le communiqué.

Nicosie soulèvera "l'ampleur de la crise migratoire à laquelle Chypre est confrontée" à Bruxelles pour s'assurer qu'elle "reçoit l'assistance nécessaire pour y faire face efficacement".

Chypre a enregistré 1.640 nouvelles demandes d'asile au troisième trimestre de 2020, soit le plus grand nombre de demandes enregistré par rapport à sa population de quelque un million d'habitants, a déclaré Eurostat.

En décembre, M. Nouris avait déclaré qu'en 2019, Chypre avait reçu au total environ 17.000 demandes d'asile, soit une augmentation de plus de 500% par rapport à 2015.
(AFP, 19 février 2021)

Méditerranée orientale: Berlin salue la reprise des discussions gréco-turques

La ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, a salué mardi la reprise des pourparlers entre Athènes et Ankara pour désamorcer leur crise au sujet des hydrocarbures en Méditerranée orientale, jugeant qu'une "nouvelle aggravation" devait être évitée.

"Ce qui est décisif, c'est la reprise du dialogue. Une nouvelle aggravation en Méditerranée doit être évitée", a assuré la ministre à l'issue d'une rencontre à Berlin avec son homologue turc, Hulusi Akar.

"J'espère que toutes les parties vont saisir la chance de (mener) un dialogue. L'Allemagne joue ici un rôle de médiateur", a-t-elle souligné, précisant avoir eu des entretiens téléphoniques avec ses homologues grec et chypriote en marge de cette rencontre.

La Turquie et la Grèce ont repris fin janvier un dialogue, interrompu il y a cinq ans, après des mois de tensions entre ces deux pays membres de l'Otan.

Faisant fi des mises en garde de l'Europe, Ankara a organisé ces derniers mois plusieurs missions d'exploration gazière dans des eaux grecques, provoquant une crise diplomatique d'une ampleur inédite depuis 1996, année où les deux pays avaient frôlé la guerre.

A l'issue de ces premiers pourparlers à Ankara, des sources diplomatiques turques avaient indiqué à l'AFP que les contacts exploratoires se poursuivraient à Athènes, sans toutefois donner de date.

Les contentieux et la méfiance demeurent vifs: Athènes a prévu d'acheter 18 avions de combat Rafale à la France, en réaction aux démonstrations de force turques en Méditerranée orientale.

L'Allemagne, qui entretient des liens étroits avec les deux pays, mise sur l'apaisement notamment en raison de l'importante communauté turque sur son territoire.

Son chef de la diplomatie, Heiko Maas, s'était tendu à Ankara peu avant la reprise du dialogue gréco-turc et avait salué à cette occasion les "signaux positifs" adressés par le président turc, Recep Tayyip Erdogan.

Annegret Kramp-Karrenbauer a également insisté sur le fait que la Turquie était et demeurait "un partenaire important au sein de l'Otan" tout en assurant avoir abordé "les thèmes difficiles".

L'Union européenne avait favorablement accueilli la reprise du dialogue, y voyant un "signal positif" pour les relations entre Ankara et Bruxelles.

Bruxelles a également annoncé que l'UE continuait de travailler sur des sanctions contre Ankara décidées en décembre mais constatait la volonté d'apaisement affichée par les responsables turcs.
(AFP, 2 février 2021)

Immigration / Migration


Merci à tou(te)s nos ami(e)s au 50e anniversaire de notre exil

Il est 22h01 en Belgique... Quant aux terres dans lesquelles je suis né et grandi, en Turquie, il est 00h01 du 27 février...
Lorsque je laisse derrière 85 ans de ma vie, je remercie à tou(te)s mes ami(e)s qui ont partagé nos joies et chagrins en Turquie et en exil.
L'an 2021 est également le 50e anniversaire du coup d'état militaire du 12 mars 1971 en Turquie et le début de mon exil avec ma bien-aimée et camarade Inci Tugsavul.
Pendant toute cette longue période, nous avons partagé avec vous toutes nos opinions, critiques ainsi que nos contributions à la lutte pour la liberté.
Il y a dix ans, nous avions déjà publié deux volumes du Journaliste "apatride" qui raconte mon vécu et mes luttes.
Lors de deux ans précédents nous avons publié également trois volumes de mes écrits d'exil de 50 ans.
Au 50e anniversaire de notre exil, le 4e volume des Écrits d'exil est publié en même temps en Belgique et en Turquie.
A cet anniversaire, nous partageons également la traduction en français d'une sélection de mes écrits dans un volume de 526 pages: Ecrits d'exil...
Si notre vie et état de santé nous permettent, nous poursuivrons notre lutte dans les années à venir.
C'est avec cette détermination que nous souhaitons que l'avenir soit radieux et plein de bonheur pour toute l’humanité.

https://www.info-turk.be/publications.htm

Thanks to all our friends at the 50th anniversary of our exile

It is 10:01 p.m. in Belgium... As for Turkey, the country where I was born and started my life struggle, it is 12:01 a.m. on February 27...
As I am leaving behind 85 years of my life, I thank all my friends who shared our joys and sorrows in Turkey and in exile.
The year 2021 is also the 50th anniversary of the military coup of March 12, 1971 in Turkey and the start of my exile together with my love and comrade Inci  Tugsavul.
During all this long period, we have shared with you all our observations, criticisms as well as our contributions to the struggle for freedom.
Ten years ago, we had already published two volumes of my reminiscences: "Stateless"  Journalist.
Last two years we have also published three volumes of my writings of exile.
On the 50th anniversary of our exile, the 4th volume of the Writings of Exile has been published simultaneously in Belgium and Turkey.
On this anniversary, we are also sharing the French translation of a selection of my writings in a volume of 526 pages: Writings of exile...
If our lifetime and health allow us, we shall pursue our struggle in coming years.
It is with this determination that we wish that the future be bright and full of happiness for all humanity.

https://www.info-turk.be/publications.htm

Stop à la chasse aux sorcières contre le journaliste belgo-turc Bahar Kimyongür

Le 10 février 2018, Süleyman Soylu, ministre de l’Intérieur d’Erdogan, a placé le journaliste et défenseur des droits humains belgo-turc Bahar Kimyongür sur la liste des "terroristes recherchés", offrant une prime d’un million de livres turques pour toute information permettant sa capture. Le régime promettait aux mouchards potentiels de "respecter leur anonymat en vertu du secret d’État".

Collusion entre barbouzes et diplomates

Comme l’indique le ministère de l’Intérieur, les institutions de la diplomatie turque ont été officiellement mises au service de ce vaste système de surveillance et de répression à l’étranger. Et cette collusion entre les barbouzes et les diplomates du régime est d’autant plus inquiétante qu’en France - un pays où trois militantes kurdes ont été assassinées le 9 janvier 2013 par Ömer Güney, un nervi du renseignement turc connu sous le sigle MIT - l’ambassadeur actuel du régime Erdogan n’est autre qu’Ismail Hakki Musa, l’ex-directeur adjoint de la MIT (2012-2016). Notons que celui-ci a également été ambassadeur de Turquie en Belgique de 2011 à 2012.

Les "Wanted Lists"

Dans les "Wanted Lists" du régime turc où figure le nom de Bahar Kimyongür, on retrouve pêle-mêle des djihadistes de l’État islamique, d’anciens fonctionnaires du régime - accusés d’appartenance au réseau du prédicateur exilé aux États-Unis Fethullah Gülen et, à ce titre, d’avoir soutenu le putsch contre Erdogan -, des militants de la gauche radicale turque ainsi que des maquisards et des dirigeants politiques kurdes. Les photos des militants éliminés par les autorités sont barrées en lettres rouges du mot "neutralisé". Réparties en cinq catégories de couleurs différentes, ces listes se déclinent du rouge au gris. Le Belgo-Turc Bahar Kimyongür a, lui, été placé sur la liste verte - qui correspond aux terroristes du 3e degré en termes de dangerosité après les listes rouge et bleue et avant les listes orange et grise.

En février de l’an dernier, soit deux ans après son insertion dans cette liste, la prime concernant sa capture a été doublée. La somme offerte par le régime pour la tête du citoyen belge s’élève désormais à 234 000 euros. On voit ici la véhémence avec laquelle le régime investit dans la criminalisation d’un citoyen innocent au détriment des secteurs vitaux pour la population turque.
Violence contre les opposants

Ces dernières années, la violence contre des opposants turcs en Europe a littéralement explosé : tentative d’enlèvement d’un homme d’affaires à Berne par des diplomates turcs en Suisse en 2016, projet d’assassinat contre la députée autrichienne d’origine kurde Berivan Aslan en 2020, agression contre le journaliste Abdullah Bozkurt près de son domicile à Stockholm en automne dernier, menaces de mort récurrentes contre le journaliste Can Dündar exilé à Berlin, attaque au couteau contre le boxeur germano-turc Ünsal Arik… Nous nous souviendrons qu’en juin 2018 Bahar Kimyongür a été lui-même menacé au couteau par un voyou pro-Erdogan devant le Conseil du contentieux des étrangers à Bruxelles ainsi que l’opposant politique qu’il accompagnait. Vu la série de crimes commis, de longue date, par le régime d’Ankara et ses sbires, nous avons de très sérieuses raisons de penser que Bahar Kimyongür est en danger.
Reçu par le Parlement européen

Nous ne comprenons donc pas que, dans ce contexte de violence aveugle contre l’opposition turque, des responsables du régime turc puissent être accueillis en Belgique par les institutions européennes sans que ce genre de pratiques fassent l’objet de la moindre critique. Pas plus tard que le mois dernier, le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Çavusoglu a été reçu par le Parlement européen. À cette occasion, il a délivré sans vergogne le message suivant : "Il est temps d’ouvrir une nouvelle page dans le processus d’adhésion à l’UE." Cette déclaration était l’occasion idéale pour lui parler de ces pages de la honte dont son régime se sert dans sa "chasse à l’homme" contre les dissidents, notamment à l’étranger. Mais, hélas, l’Europe s’est tue face au chef de la diplomatie turque.
Stop à cette "fatwa verte"

Bahar Kimyongür a pourtant un besoin urgent du soutien des institutions européennes, onusiennes et de toute la société civile. Car, si la publication de cette "fatwa verte", comme il l’appelle, n’a heureusement pas eu d’impact sur son intégrité physique, elle sert de munition dans la campagne de diffamation, de harcèlement, de menace et de discrédit menée à son encontre par les agents du régime sur les réseaux sociaux. Aussi, nous appelons les instances belges, européennes et internationales à exiger du régime d’Ankara le retrait immédiat du journaliste Bahar Kimyongür de ces listes dites terroristes, voire à décréter l’illégalité de telles pratiques.

(Voici le site web avec les listes des "terroristes": www.terorarananlar.pol.tr)

Liste des signataires : Paul Bekaert, avocat, oud-stafhouder ; Eric Corijn, géographe, VUB ; Patrick Deboosere, démographe, VUB ; Ludo De Brabander, Vrede vzw ; Lieven De Cauter, philosophe, KU Leuven ; Alexis Deswaef, avocat, vice-président Fédération internationale pour les droits humains ; Jean-Philippe de Wind, avocat ; Josy Dubié, sénateur honoraire ; Jan Fermon, avocat ; Jean Flinker, le Cléa ; Paul Goossens, journaliste ; Rudi Laermans, sociologue, KU Leuven ; Anne Maesschalk, avocate ; Anne Morelli, historienne, em. ULB ; Dogan Ozguden, Info-Türk ; Riccardo Petrella, professeur émérite de l’UCL ; Isabelle Stengers, philosophe, chargée de cours émérite, ULB ; Olivia Venet, avocate, présidente de la Ligue des droits humains ; Kati Verstrepen, advocaat, Voorzitter liga voor mensenrechten ; Pascale Vielle, juriste, UCL ; Walter Zinzen, ex-journalist en opiniemaker
(La Libre Belgique, 18 février 2021)

Enquête contre Geert Wilders pour "insulte" envers Erdogan

Le procureur d'Ankara a annoncé mardi avoir ouvert une enquête contre le dirigeant d'extrême droite néerlandais Geert Wilders pour "insulte" envers le président turc après que celui-ci eut décrit Recep Tayyip Erdogan comme un "terroriste".

L'enquête porte sur des messages sur Twitter de M. Wilders "contenant des insultes écrites et visuelles" envers le président turc, a affirmé le bureau du procureur.

"Erdogan est un islamiste posant un danger mortel et qui incite à la haine et au terrorisme ici aux Pays-Bas", a écrit M. Wilders lundi sur Twitter.

Il a aussi publié une caricature représentant la moitié du visage de M. Erdogan sur un drapeau turc et l'autre moitié sur la bannière du groupe Etat islamique, accompagnée du mot "terroriste".

"Aucun mot prononcé par Geert Wilders et sa bande de néo-nazis ne vaut quoi que ce soit. Le vrai danger est que les gouvernements modérés en apparence et les décideurs politiques soi-disant responsables en Europe puissent partager leurs idées", a réagi le directeur des communications de la présidence turque Fahrettin Altun.

Le porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim Kalin, a de son côté partagé sur Twitter une image de M. Wilders appuyant sur le bout de son nez avec un stylo, accompagné du mot "imbécile".

Le dirigeant d'extrême droite néerlandais avait déjà indigné Ankara en octobre dernier avec un message similaire ciblant le président turc.

Il avait publié sur Twitter une caricature de M. Erdogan, une bombe sur la tête, assortie du mot "terroriste". M. Erdogan avait alors déposé plainte contre M. Wilders pour "insulte".
(AFP, 16 février 2021)

HRW condamne le transfert "illégal" en Turquie de dizaines de Syriens

L'ONG Human Rights Watch a condamné mercredi les "transferts illégaux" vers la Turquie d'une soixantaine de Syriens arrêtés dans le nord-est de la Syrie après une offensive turque fin 2019.

"Non seulement ces Syriens ont été transférés illégalement en Turquie pour y être poursuivis de manière abusive mais, adoptant une position extrêmement cruelle, les tribunaux ont imposé la peine la plus lourde en Turquie: la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle" pour au moins cinq d'entre eux, a indiqué Michael Page, directeur régional adjoint de HRW, cité dans un communiqué.

La Turquie et des groupes rebelles syriens, ses alliés, ont arrêté 63 Syriens --des Arabes et des Kurdes-- entre octobre et décembre 2019 dans la zone frontalière de Ras al-Aïn, dans le nord-est de la Syrie, selon l'organisation de défense des droits humains.

L'offensive menée en octobre 2019 a permis à Ankara de s'emparer d'une bande frontalière de 120 kilomètres de largeur à l'intérieur du territoire syrien.

La Turquie a mené plusieurs opérations militaires dans le nord de la Syrie contre les forces kurdes qu'elle qualifie de "terroristes".

Les Syriens arrêtés sont accusés d'"atteinte à l'unité et à l'intégrité territoriale, (...) d'appartenance à une organisation terroriste et de meurtre" en raison de leurs liens présumés avec des groupes kurdes opposés à Ankara, a indiqué HRW, qualifiant ces accusations de "douteuses" et "vagues".

Selon elle, les autorités turques ne disposent pas de preuve que ces détenus ont commis des crimes ou faisaient partie de groupes combattants kurdes.

En tant que "puissance occupante", la Turquie est "tenue de respecter (...) le droit relatif à l'occupation, y compris l'interdiction de la détention arbitraire et du transfert de personnes vers son territoire", a souligné M. Page.

L'ONG n'a pu confirmer que 63 transferts mais, selon elle, des éléments indiquent que près de 200 Syriens pourraient avoir été transférés en Turquie.

La Turquie a maintes fois été épinglée par des organisations internationales pour des abus constatés dans les régions qu'elle contrôle en Syrie.

La Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme Michelle Bachelet a mis en garde en septembre contre une croissance de la violence et de la criminalité dans les zones conquises par Ankara et ses alliés, notamment à Ras al-Aïn et Tal Abyad.

Son bureau a signalé une recrudescence de meurtres, d'enlèvements, de transferts illégaux de personnes ainsi que de confiscations de terres et de biens.
(AFP, 3 février 2021)



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