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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

45th Year / 45e Année
Avril
 
2021 April
N° 512
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 897 78 71
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
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Turkey-Europe
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Cyprus and Greece
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L’Europe a une dette envers la guérilla kurde - Doğan Özgüden


Titres des évènements du mois
Titles of this month's events


Droits de l'Homme / Human Rights

Prison requise contre des étudiants protestataires

Latest decision from the Council of Europe on Osman Kavala Case
Le transfert d'un détenu français examiné selon la procédure habituelle
Violations of students’ rights in Turkey: ‘23 students killed in 4 years’
 Judicial harassment of individuals continued in Turkey in 2020
Prison à vie pour 32 ex-militaires en lien avec le putsch manqué
78 lawsuits and investigations against 69 lawyers in a year
Huge petition in İstanbul: I don’t want to die
La Turquie, un des champions de la violation des droits humains
Stairs in rainbow colors painted in gray at METU campus


Pression sur les médias / Pressure on the Media

Un nouveau livre de Bahar Kimyongür: Percligia
OSCE requests information from Turkey about 24 journalists
Charged with ‘insulting President’, actor Erkal gives his statement
Libération du journaliste Ahmet Altan emprisonné depuis 2016
La Turquie sévèrement condamnée pour la détention du journaliste Ahmet Altan
Press in Arrest: 41 journalists behind bars in Turkey
 "Turkey uses terrorism law to intimidate, silence journalists"
6 journalists sentenced to 15 years, 2 months in prison in March
More fines on newspapers, TV channels critical of government

Kurdish Question / Question kurde

European politicians call for solidarity with HDP ahead of Kobanî trial
Constitutional Court returns HDP closure indictment to Court of Cassation
In 11 Kurdish-majority provinces, curfews for 2,296 days between 2015-2020
"No language other than Turkish shall be taught," says Education Minister
Les loups gris attaquent l’association kurde de Lyon
Dismissed MP Gergerlioğlu detained at home
L’Europe a une dette envers la guérilla kurde - Doğan Özgüden
Bahçeli says both HDP and Constitutional Court should be closed
Stripped of MP status, HDP's Gergerlioğlu to apply to ECtHR
La Cour constitutionnelle retarde l'examen de l'interdiction du parti prokurde
La Cour constitutionnelle "incompétente" sur le cas d'un député déchu
Les combattantes kurdes dans le regard médiatique : une fascination occidentale


Minorités / Minorities

Joe Biden reconnaît le génocide, colère de la Turquie
La complaisance de l’Europe envers Erdogan est suicidaire
La reconnaissance du génocide arménien: état des lieux
Arménie: près de 10.000 personnes commémorent le génocide
Signature campaign against the Aliyev regime
La conséquence de la liquidation de la population chrétienne
Assyrian Priest in Turkey Given Jail Sentence on 'Terror' Charges
Excavation for parking garage construction on Syriac monastery premises in Mardin
Azerbaïdjan: Erdogan envisage de se rendre à Choucha en mai
"Hrant Dink murder case still continues in consciences"

Politique intérieure/Interior Politics

Accusée de népotisme, la ministre du Commerce limogée

Le grand jeu dangereux du monarque
Erdogan prisonnier de son alliance avec le nationaliste Bahçeli

Forces armées/Armed Forces

Turkey excluded from new F-35 deal

House raids on 6 retired admirals, 1 retired general
Un drone tire une roquette sur l'aéroport d'Erbil au Kurdistan d'Irak
 Azerbaïdjan : début d'exercices militaires avec la Turquie

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Ecole musulmane à Albertville: le préfet contre un projet "séparatiste"
La justice valide la construction d'une école musulmane
125 "membres" de l'EI arrêtés dans le camp d'Al-Hol

Socio-économique / Socio-economic

La Turquie sur les traces du fondateur d'une plateforme de cryptomonnaie en fuite

En Turquie, la sécheresse transforme des plaines en gruyère
"İstanbul Convention" banners now all around İstanbul
Covid: la Turquie renforce les restrictions pendant le ramadan
Turkey's broad unemployment rate stands at 28.3 percent
Nearly 23 million animals tortured in Turkey in 2020
Covid: la Turquie enregistre plus de 40.000 cas quotidiens, un record
Turkey’s foreign trade deficit rises to 3.3 billion dollars

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

PACE reminds Turkey of ‘democratic standards’

EPP Group: There is no place in the EU for aggressors
Sofagate: le Parlement européen tance von der Leyen et Michel
Erdogan dénonce la "vulgarité" des propos de Draghi qui l'a qualifié de dictateur
Asselborn: La dérive autocratique d'Erdogan doit inciter l'UE à la prudence
Mario Draghi qualifie le président turc Tayyip Erdogan de "dictateur"
Polémique après l’affront infligé à Ursula von der Leyen, reléguée sur un canapé
L'UE interpelle Erdogan mais souligne un "partenariat" important
CoE member states call on Turkey to return to İstanbul Convention
ECtHR: Turkey ordered to pay a total of 1.5 million Euro in compensation
Les chefs de l'UE en Turquie le 6 avril pour rencontrer Erdogan

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Erdogan et Biden d'accord pour "bâtir une coopération plus étroite"

Le Canada annule des ventes d'armes à la Turquie
Deux navires de guerre américains vont franchir le Bosphore vers la mer Noire
Poutine appelle Erdogan à préserver le statu quo sur l'accès à la mer Noire
US report: Freedoms restricted, rule of law compromised in Turkey

Relations régionales / Regional Relations

Entre la Turquie et la Russie, des relations historiquement tumultueuses

Une délégation turque en Egypte début mai pour discuter d'une "normalisation"
La Turquie et la Libye renouvellent leur attachement à un accord maritime controversé
 Ouïghours: la Turquie convoque l'ambassadeur chinois

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Accrochage verbal entre ministres turc et grec devant la presse à Ankara
La Grèce accuse les garde-côtes turcs de "provocations"
La Grèce veut en finir avec les "tentatives de ternir" son image

Immigration / Migration

L’utilisation frauduleuse de passeports de service turcs pour émigrer

Notre cher camarade italien Bruno Ducoli est victime du Covid
La police belge déployée après des heurts entre deux groupes à Liège
Communiqué de Nav-Bel sur l'incident de Liège
L'Université Lyon-I vote une motion de soutien à un mathématicien retenu en Turquie
Des dizaines de citoyens européens menacés de mort par la Turquie
Acquitté mais empêché de rentrer en France, un mathématicien se dit "otage"
Grèce: un migrant turc se suicide dans un centre de rétention

Droits de l'Homme / Human Rights

Prison requise contre des étudiants protestataires

Un procureur turc a réclamé des peines de prison contre 97 étudiants pour avoir participé à des manifestations contre la nomination par le président Recep Tayyip Erdogan d'un recteur proche du pouvoir à la prestigieuse Université Bogazici d'Istanbul, ont rapporté mardi les médias.

Selon l'acte d'inculpation approuvé par un tribunal d'Istanbul, les étudiants poursuivis sont accusés d'avoir violé, en manifestant, l'interdiction de rassemblement en vigueur dans le cadre des mesures destinées à endiguer la propagation de la pandémie de coronavirus.

Il leur est également reproché d'avoir pris part à "des rassemblements non autorisés et d'avoir refusé de se disperser en dépit des avertissements", selon l'agence étatique Anadolu. Ils encourent des peines allant de six mois à trois ans de prison.

La date de l'ouverture de leur procès n'a pas été annoncée.

Des étudiants de Bogazici ont manifesté quotidiennement début janvier contre la nomination par M. Erdogan d'un recteur proche de son parti, Melih Bulu, y voyant le signe d'une perte d'indépendance des universités.

Les autorités ont durement réprimé la contestation, arrêtant plusieurs dizaines d'étudiants.

Cette répression s'est accompagnée d'une hausse du discours anti-LGBT, après la découverte sur le campus d'une oeuvre d'art jugée insultante, associant un lieu sacré de l'islam et des drapeaux LGBT.

En février, un procureur turc a réclamé jusqu'à trois ans de prison contre sept étudiants que les autorités accusent d'avoir "insulté l'islam" avec cette oeuvre controversée.
(AFP, 20 avril 2021)

Latest decision from the Council of Europe on Osman Kavala Case

The Council of Europe’s Committee of Ministers, which is responsible for overseeing the implementation of judgments from the European Court of Human Rights, has issued on April 15, 2021, the following decision concerning the Kavala v. Turkey case:

The Deputies

1.         recalled their previous decisions and interim resolution in which they considered that the information available to them raised a strong presumption that the applicant’s current detention is a continuation of the violations found by the Court and urged the authorities to ensure his immediate release;

2.         noted that the Constitutional Court’s reasoned ruling finding the applicant’s current detention lawful is based on the same evidence examined or referred to by the European Court, and concluded that the Constitutional Court’s reasoning does not contain any indication to refute the above presumption of a continuing violation;

3.         reiterated their utmost concern that the applicant’s continuing pre-trial detention and the pending proceedings brought against him reinforce the conclusion that the national authorities, including the courts, fail to take into account the European Court’s findings and the obligation of restitutio in integrum under Article 46 of the Convention;

4.         while noting that an action plan and additional information were submitted by the authorities, as well as the reply given to the letter from the Chair of the Committee of Ministers and expressing the strong expectation that Turkey will take all necessary steps to ensure Mr Kavala’s release, stressed the importance of maintaining dialogue and affirmed their readiness to ensure the implementation of the judgment by actively considering using all the means at the disposal of the Organisation, if necessary. (search.coe.int, April 15, 2021)

Le transfert d'un détenu français examiné selon la procédure habituelle

Le transfert vers la France d'un Français victime selon ses avocats de "violences aggravées" dans une prison turque est examiné "au même niveau de priorité" que les demandes similaires concernant d'autres détenus, a indiqué jeudi l'ambassade de Turquie à Paris.

Les proches et avocats de Fabien Azoulay, un Français condamné à 16 ans de prison par la justice turque pour détention de produits stupéfiants, se sont dits cette semaine inquiets pour sa sécurité et ont exigé son transfert en France.

"Sa demande de transfèrement est traitée au même niveau de priorité que les autres demandes similaires, et en collaboration avec les autorités françaises", a indiqué l'ambassade de Turquie dans des déclarations transmises à l'AFP à Istanbul.

Ses avocats, évoquant son cas publiquement pour la première fois, avaient affirmé lundi dans un communiqué que M. Azoulay avait été "victime de violences aggravées commises par un codétenu, qui lui a infligé des brûlures en raison de son homosexualité et de son appartenance à la religion juive".

Lors d'un voyage en 2017 à Istanbul pour réaliser des implants capillaires, Fabien Azoulay, 43 ans, avait été arrêté pour avoir acheté sur Internet une fiole de GBL, un solvant utilisé comme stimulant.

Le Français, qui possède également la nationalité américaine, a été incarcéré avant d'être condamné en 2018 à 20 ans de prison, ramenés en appel à 16 ans et 8 mois, après avoir été reconnu coupable "d'importation de stupéfiants", selon ses avocats.

Une demande de transfert en France pour qu'il y purge le reste de sa peine a été déposée en mai 2019 par ses avocats. Mais selon eux, deux ans plus tard, le 12 mars dernier, le ministère français des Affaires étrangères n'avait toujours pas reçu le dossier d'Ankara.

Soulignant que M. Azoulay était "incarcéré pour des délits qu'il reconnaît avoir commis", l'ambassade de Turquie a qualifié le traitement qu'il a subi en prison de "regrettable cas de violence entre détenus".

"Le détenu victime de la violence de son co-détenu a été déplacé vers une autre prison pour être en sécurité et dans les meilleures conditions", a ajouté la chancellerie.
(AFP, 15 avril 2021)

Violations of students’ rights in Turkey: ‘23 students killed in 4 years’

The Human Rights Foundation of Turkey (TİHV) Academia has shared the findings of its report "Violations of Freedom of Expression, Assembly and Association Targeting Students (2015-2019)".

The report of the organization has shown that 3,102 students were subjected to violations of rights while exercising their freedom of expression, assembly and association in this four-year period.

While 2,077 students were taken into custody due to the events that they attended in this period, 203 of these students were arrested.

152 students were sentenced to 506 years, 1 month in prison in total. While 720 students were wounded as a result of police violence and civilian attacks, 23 students were killed during the meetings and demonstrations that they attended in the 2015-2019 period.

The report has also shown that 658 students were prosecuted over their civilian and political activities. Of the 720 wounded students, 252 students were subjected to the attack inside their campuses.

When the number of violations targeting students are considered by provinces, the top 10 provinces are Ankara, İstanbul, İzmir, Antalya, Eskişehir, Adana, Diyarbakır, Mersin, Van and Kocaeli.

When considered by campuses, the top five campuses are those of Ankara University, İstanbul University, Ege University, Middle East Technical University (METU) and Akdeniz University, respectively.

While 81 of the 342 incidents took place inside campuses, 252 students were injured as a result of violence inside the campus. Almost half (49 percent) of the violations of rights that occurred at universities were violations of freedom of assembly and demonstration. 37 percent of these violations targeted students' freedom of association and 14 percent freedom of expression.

Court cases were filed against 658 students in four years. 152 students were sentenced to 506 years, 1 month in prison in total.

The most frequently pressed charges were as follows:

    •    Violation of the Law on Meetings and Demonstrations
    •    Resisting to prevent fulfilment of duty
    •    Propagandizing for an illegal organization
    •    Membership of an illegal organization
    •    Insulting the President

In the same period, there were 84 incidents where 720 students were wounded; while the perpetrators of 62 percent of the incidents were police officers, those of 30 percent were civilian groups. While 5 percent of the incidents were caused by private security units, students were attacked by both police officers and private security personnel in 3 percent of the cases. (BIA, 12 April 2021)

Judicial harassment of individuals continued in Turkey in 2020

"The judiciary disregarded fair trial guarantees and due process and continued to apply broadly defined anti-terrorism laws to punish acts protected under international human rights law.

"Some members of the judiciary and legal profession were subjected to sanctions for the legitimate exercise of their professional duties.

"The judicial harassment of individuals such as journalists, politicians, activists, social media users and human rights defenders for their real or perceived dissent continued."

The above findings about Turkey are from the Amnesty International's 2020/2021 report "The State of the World's Human Rights."

Starting its analysis of human rights in Turkey with these findings, the report has elaborated on "state overreach", "repression of dissent", "freedom of expression", "human rights defenders", "rights of LGBTI+s, women and girls", "freedom of assembly", "torture, other ill treatment and enforced disappearance" and "rights of asylum seekers, refugees, migrants."

Büyükada trial and Osman Kavala

Amnesty International report has specifically referred to some court cases, including the Büyükada trial and case of Osman Kavala:

"Four human rights defenders, including Taner Kılıç, were convicted in the baseless Büyükada trial. Despite his acquittal in the Gezi trial and a European Court of Human Rights (ECtHR) ruling for his release, Osman Kavala remained in prison.

Pressure on municipalities

Noting that "in April, the government used COVID-19 crisis to further crack down on the opposition," the report has said that it banned "several opposition-run municipal donation campaigns and launching investigations into pandemic fundraising efforts by the mayors of Istanbul and Ankara."

Pressure on judiciary and lawyers

Under the title "State Overreach", the report has first shared information about the state of the judiciary in Turkey:

"A disciplinary investigation initiated by the Council of Judges and Prosecutors against the three judges who on 18 February acquitted the Gezi trial defendants, including civil society leader Osman Kavala, was ongoing at the end of the year. The investigation followed the President's public criticism of the acquittal decision.

"In July, Parliament passed a law changing the structure of bar associations. Thousands of lawyers protested and 78 out of 80 bar associations signed a statement opposing the reform. The new law weakens the associations' authority and independence.

"Criminal investigations targeting lawyers for representing clients accused of "terrorismrelated offences" continued. In September, police detained 47 lawyers on suspicion of "membership of a terrorist organization", based solely on their work. At least 15 lawyers were remanded in pre-trial detention.

"Also in September, the Court of Cassation upheld the prison sentences of 14 lawyers from the Progressive Lawyers Association, prosecuted under terrorismrelated legislation."

TTB targeted by President

The report has also specifically referred to the Turkish Medical Association (TTB) being targeted by AKP Chair and President Recep Tayyip Erdoğan: "In October, the President targeted the Turkish Medical Association (TTB) and called its new chair "a terrorist" after the TTB repeatedly criticized the government's response to COVID-19."

Pressure on the opposition

Under "Repression of Dissent", the report has said:

"Abusive investigations and prosecutions targeting former parliamentarians and members of opposition parties continued.

"In June, an Istanbul Appeals Court upheld the conviction of Canan Kaftancıoğlu, Istanbul Provincial Chairperson of the opposition Republican People's Party (CHP). She was sentenced to nine years and eight months in prison for "insulting the President" and "insulting a public official", "inciting enmity and hatred" and "making propaganda for a terrorist organization". The sentence referred to tweets she had shared seven years earlier. The case was pending before the Court of Cassation at year's end.

"In October, 20 former and current members of the pro-Kurdish Peoples' Democracy Party (HDP), including the Mayor of Kars city, Ayhan Bilgen, were remanded in pre-trial detention for their alleged role in violent protests in October 2014. The accusations were largely based on social media posts from the official HDP twitter account at the time.

"Following the remand in pre-trial detention of Ayhan Bilgen, the Ministry of Interior on 2 October appointed the Kars Governor as trustee to Kars Municipality.

"Former co-chairs Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ remained in pre-trial detention as part of the same investigation since September 2019. A new indictment was pending at the first instance court at the end of the year, days after the ECtHR's Grand Chamber called for the immediate release of Selahattin Demirtaş, finding that his rights to freedom of expression, liberty and security, free elections and not to be subjected to the misuse of limitations on rights had been violated."

Pressure on civil society

Amnesty International has also specifically referred to the new law passed in Turkey in the context of its effects on civil society:

"In December, Parliament passed a new law ostensibly to prevent the financing of the proliferation of weapons of mass destruction, with severe consequences for civil society organizations.

"The law included allowing the removal of individuals facing prosecution under anti-terrorism laws from boards of NGOs to be replaced with government-appointed trustees."

Journalists

About press freedom in Turkey, the report has said:

"Journalists and other media workers remained in pre-trial detention or served custodial sentences. Some prosecuted under anti-terrorism laws were convicted and sentenced to years of imprisonment, their legitimate work presented as evidence of criminal offences.

"In March, police detained at least 12 journalists for their reporting of the COVID-19 pandemic."

Human rights defenders

"Dozens of human rights defenders faced criminal investigations and prosecutions for their human rights work," Amnesty International has reminded the international community, briefly adding:

"In July, the Büyükada trial of 11 human rights defenders concluded with the court convicting Taner Kılıç of "membership of the Fethullah Gülen Terrorist Organization (FETÖ)", sentencing him to six years and three months' imprisonment; İdil Eser, Günal Kurşun and Özlem Dalkıran were sentenced to "one year and 13 months" for "knowingly and willingly supporting FETÖ".

"The remaining seven defendants were acquitted. On 1 December, a regional appeals court upheld the convictions of the four defenders, who appealed to the Court of Cassation.

"In January, the Istanbul prosecutor requested the conviction of human rights lawyer Eren Keskin in the main Özgür Gündem trial, along with others who had participated in a solidarity campaign. In February, in an interim ruling, her codefendants Necmiye Alpay and Aslı Erdoğan were acquitted. The prosecution against Eren Keskin and three other defendants continued.

"In March, Raci Bilici, former chair of the Diyarbakır branch of the NGO Human Rights Association (IHD), was sentenced to six years and three months' imprisonment for "membership of a terrorist organization", based on his human rights work. An appeal was pending at the end of the year.

"In October, following a 2019 report by the research group Forensic Architecture, the trial of three police officers and an alleged member of the armed Kurdistan Workers Party (PKK) accused of killing human rights lawyer Tahir Elçi began almost five years after his death in Diyarbakır. The officers faced charges of "causing death by culpable negligence"."

Women and LGBTI+ rights

Sharing details about the state of women's and LGBTI+ rights in Turkey, Amnesty International has said:

"In April, a senior state official at the Religious Affairs Directorate (Diyanet) blamed homosexuality and people in extra-marital relationships for the spread of HIV/AIDS. He urged followers to combat this "evil" in a Friday sermon focusing on the COVID-19 pandemic, a call supported by the President.

"Bar associations criticizing the statements faced criminal investigation under Article 216/3 of the Penal Code that criminalizes "insulting religious values".

"In July, the brutal murder of 27-year-old student Pınar Gültekin led to country-wide protests. The trial of two men accused of her murder continued at the end of the year.

"In August, suggestions by some politicians in the ruling Justice and Development Party (AKP) to withdraw from the Istanbul Convention sparked country-wide demonstrations. Women's rights organizations criticized the lack of implementation of the Convention, including an adequate response to rising domestic violence during COVID-19 restrictions.

"The Ministry of Interior announced that 266 women had died as a result of gender-based violence in 2020, though the figures provided by women's organizations were much higher."

Torture, enforced disappearance

Touching upon the incidents of torture, ill treatment and enforced disappearance as well, the report has briefly said:

"In September, Osman Şiban and Servet Turgut suffered severe injuries after being detained and allegedly beaten by a large group of soldiers in Van province, according to Osman Şiban's testimony. Servet Turgut died in hospital on 30 September.

"A criminal investigation into the allegations of torture opened by the Van Prosecutor was subjected to a secrecy order.

"In October, four journalists who covered the case were arrested in Van for being "members of a terrorist organization" on the grounds of the news agencies they worked for and of making news on "public incidents in line with PKK/KCK's [Kurdistan Communities Union] perspective and orders to the detriment of the state".

"In December, a prisoner on pre-trial detention at Diyarbakır prison, Mehmet Sıddık Meşe, was denied access to urgent medical care and to examination by medical forensic staff after he was allegedly subjected to severe beating by prison guards. The prosecuting authorities had not launched an independent investigation into the allegations by year's end.

"In February, Gökhan Türkmen, one of seven men accused of links with the Fethullah Gülen movement who went missing in 2019, recounted in court the torture and other illtreatment he had been subjected to during the 271 days of his enforced disappearance. The court requested a criminal investigation to be launched into his allegations.

"The whereabouts of Yusuf Bilge Tunç, disappeared in August 2019, remained unknown at the end of the year."

Refugees

Lastly, the report has shared the following information and findings about the conditions of refugees in Turkey:

"Turkey continued to host the largest refugee population in the world: around 4 million people, including 3.6 million Syrians. The 2016 EU-Turkey deal, which provides European financial assistance to support refugees in Turkey in exchange for its cooperation on migration control and returns, continued to operate.

"After announcing the opening of the EU borders on 27 February, Turkey recklessly encouraged and facilitated the movement of asylum-seekers and migrants to the Greek land border, where violent pushbacks led to deaths and injuries (see Greece entry). At the end of March, Turkish authorities removed people from the border area.

"According to an NGO report published in October, Turkey deported more than 16,000 Syrians to Syria during the year. A group of Syrians reported in May they were forcibly returned to Syria and had been pressured into signing documents stating that they wanted to return.

"As of September, according to UN numbers, Turkey deported around 6,000 people to Afghanistan, although the situation in the country still did not allow safe and dignified returns." (BIA, 7 April 2021)

Prison à vie pour 32 ex-militaires en lien avec le putsch manqué

Trente-deux anciens militaires turcs ont été condamnés à la prison à vie mercredi après avoir été reconnus coupables d'avoir joué un rôle de premier plan dans le putsch manqué de 2016 contre le président Recep Tayyip Erdogan, qui a été suivi de vastes purges au sein des forces armées.

Ces condamnés font partie des 497 suspects jugés devant un tribunal d'Ankara en lien avec le coup d'Etat avorté et qui ont en majorité servi au cours de leur carrière au sein de la garde présidentielle.

Un avocat de la présidence turque avait dans un premier temps dit à l'AFP à l'issue de l'audience que 22 ex-militaires avaient été condamnés à la perpétuité. Mais l'agence de presse étatique Anadolu a par la suite annoncé 32 condamnations à la prison à vie au total.

Tous ont été reconnus coupables de plusieurs chefs d'inculpation, notamment de tentative de renversement de l'ordre constitutionnel et de tentative de meurtre du chef de l'Etat turc.

Le parquet leur a aussi reproché d'avoir effectué un raid contre la chaîne publique de télévision TRT et d'y avoir forcé les journalistes à diffuser le communiqué des putschistes, ainsi que d'avoir attaqué le quartier général de l'Etat-major.

En outre, 106 autres prévenus ont été condamnés à des peines allant de six à 18 ans de prison, selon la même source.

En novembre, 337 personnes, dont des officiers et des pilotes, avaient été condamnés à la prison à vie à l'issue du principal procès en lien avec cette tentative de putsch, menée le 15 juillet 2016.

Figuraient notamment parmi elles des pilotes qui ont bombardé plusieurs sites emblématiques de la capitale Ankara, comme le Parlement, et des officiers et des civils ayant dirigé de la base militaire d'Akinci le coup de force.

Par ailleurs, 60 autres prévenus avaient été condamnés à diverses peines de prison et 75 acquittés, à l'issue d'un procès dans lequel ont comparu près de 500 accusés.

La tentative de coup d'Etat a officiellement fait 251 morts, hors putschistes, et plus de 2.000 blessés. Cet événement, qui a traumatisé la Turquie, a donné lieu à des purges d'envergure et conduit le président Erdogan à élargir ses pouvoirs.
(AFP, 7 avril 2021)

78 lawsuits and investigations against 69 lawyers in a year

"We, once again, mark the Lawyers' Day in an environment where pressures and occupational problems faced by lawyers are felt extremely intensely and grave legal, political and social crises are taking place."

The Diyarbakır Bar Association held a press statement in front of the Tahir Elçi Conference Hall on April 5 Lawyers' Day yesterday and shared its report regarding the judicial pressures on lawyers with the public.

Prepared by the Lawyers' Rights Center of the bar association, the 60-page report focuses on the investigations and prosecutions launched against lawyers and executive board members of the bar.

The report has underlined that "in addition to the institutional activities of Diyarbakır Bar Association, the professional activities of its members are also faced with investigations and prosecutions."

According to the data shared in the report, "taken together with the Bar Association Chair and Executive Board members on duty in the 2016-2020 period, at least 69 lawyers from the Bar faced at least 78 investigations due to their institutional and professional activities in 2020."

Some of these lawsuits and investigations were as follows:

Detention warrant

"In Urfa-based operations conducted as part of an investigation launched by the Şanlıurfa Chief Public Prosecutor's Office, a warrant was issued against five fellow colleagues from the Diyarbakır Bar on March 12, 2020. As part of this warrant, our two colleagues were detained and a detention warrant was issued against our three colleagues who were not at home."

Operation against 22 lawyers

"On November 20, 2020, as per a decision of the Diyarbakır Penal Judgeship of Peace, an operation was launched to catch and detain our 32 colleagues. As part of this operation, the houses of our 22 colleagues, 21 from our Bar and one from the Adıyaman Bar, were searched; our colleagues were detained with their computers, phones and some books seized.

"Our 20 colleagues from the Diyarbakır Bar Association detained on that day were released by the Security Directorate after their statements were taken. Our one colleague was released on probation by the Penal Judgeship of Peace. The investigation is still ongoing."

Prison sentence for former bar chairs

"Our several colleagues were detained in the 2017-2020 period on the grounds that they allegedly took part in some works of the Democratic Society Congress (DTK), which has been working in Diyarbakır since 2007. Lawsuits were filed against at least 12 colleagues of ours on charge of 'membership of an illegal organization' as per the Article 314/2 of the Turkish Penal Code (TCK) due to some DTK activities that they had participated in.

"Lawyer Fethi Gümüş, the Bar Chair from 1990 to 1994, was sentenced to 7 years, 6 months in prison; similarly, lawyer Mehmet Emin Aktar, the Bar Chair in the 2008-2012 period, and a fellow lawyer from our Bar were also sentenced to 6 years, 3 months in prison. According to the information obtained by our center, five colleagues of ours have been acquitted, while the lawsuits against at least four colleagues are still ongoing."

Lawsuit due to press statement and report

"Two separate lawsuits were filed against former Diyarbakır Bar Chair Ahmet Özmen and Executive Board members who were on duty in the 2016-2018 period due to their activities related to the bar. The press statements put on trial are the following: The text titled 'April 24/ Meds Yeghern We Share the Sorrow of Armenian People' dated April 24, 2017; the text titled 'It is Shameful and Unacceptable to Penalize the Expression Kurdistan' dated December 18, 2017; the report titled 'Hakkari Province Oğul (Tale) Village Kanireş Area (Incident That Happened as a Result of Uncrewed Aerial Vehicle Intervention)' dated September 14, 2017.

"Based on these allegations and upon the request of the Diyarbakır Chief Public Prosecutor's Office, the Justice Ministry gave a 'Permission of Investigation' against the Diyarbakır Bar Association Executive Members on charges of 'publicly provoking the public to hatred and hostility', 'Degrading the Grand National Assembly of Turkey and the Turkish Nation'.

Lawsuit into statement on Armenian genocide

"Similarly, An investigation was launched against Ahmet Özmen, who was the chair of the bar association in the period of 2016 and 2018, and the then Executive Board Members on the grounds of the statement titled 'We Share the Unrelieved Sorrow of the Armenian People' dated April 24, 2018; upon the permission of investigation given by the Justice Ministry, a lawsuit was filed on charges of 'publicly provoking the public to hatred and hostility' and 'degrading the Grand National Assembly of Turkey and the Turkish Nation'. While these two lawsuits were merged later on; the lawsuit is still ongoing."

Investigation into statement on genocide

"The Diyarbakır Bar, on April 24, 2020, released a written statement on '1915 Armenian Deportation' on its website and social media accounts. Over the statement published on the website of the Diyarbakır Bar on April 24, 2020 regarding the genocide committed against the Armenian People, an investigation was launched against the Diyarbakır Bar Chair and Executive Board Members by the Diyarbakır Chief Public Prosecutor's Office."

Investigation into answer to religious authority

"The Diyarbakır Bar Association, indicating that the remarks in the related sermon 'contained hate speech and violated the prohibition of discrimination', released a written statement on its website against the Friday sermon held by President of Religious Affairs Ali Erbaş on April 24, 2020 with the title 'Ramadan: A Training on Patience and Will'. An investigation was launched against our Bar Chair and Executive Board Members over this statement; the investigation is still ongoing."

The press statement ended with the commemoration of Tahir Elçi, a former Diyarbakır Bar Association Chair who was assassinated in the city. (BIA, 6 April 2021)

Huge petition in İstanbul: I don’t want to die

In order to raise concerns and awareness about male violence and protest Turkey's withdrawal from the İstanbul Convention by a Presidential decision, We Will Stop Femicides Platform (KCDP) has placed a massive petition on the facade of a building in Zincirlikuyu, İstanbul.

Making a statement about the petition of complaint on its social media account, the platform has said:

"This is just an example of the life struggle waged by a woman saying, 'I don't want to die.' We will enforce the İstanbul Convention so that women will not have to submit petitions over and over again to live."

The statement of the platform has further said, "Just like the woman who penned this petition, dozens of women, hundreds of women submit these petitions everyday. They wage a struggle at police stations and courthouses to stay alive and to lead a life away from violence."

Noting that "complaints are not taken into account and women are subjected to systematic violence", the platform has said, "For this reason, we wanted everyone to see a copy of this petition. We wanted to show once again how vital the İstanbul Convention is for women."

The platform has also raised concerns that "Even though Arzu Aygün appealed to official authorities for 9 times, Tuba Arslan for 23 times, Nahide Opuz for 36 times and Sevtap Şahin for 69 tines in total, their requests for protection were not taken into consideration and they were killed by the men that they had filed criminal complaints against."

Concluding the statement, the platform has underlined that "if those complaints had been taken into account and İstanbul Convention had been enforced, hundreds of women could be alive today."   (BIA, 2 April 2021)

La Turquie, un des champions de la violation des droits humains

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) est une juridiction internationale créée en 1959 par le Conseil de l’Europe. Elle a pour mission d’assurer le respect des engagements souscrits par les États signataires de la Convention européenne des droits de l’homme. Son siège est situé à Strasbourg. La cour est composée de 47 juges (31 hommes/16 femmes) et est présidée depuis mai 2020 par le juge islandais Robert Ragnar Spano (48 ans).

Ne pouvant être saisie à l’encontre d’un des 47 pays du Conseil de l’Europe qu’une fois tous les recours juridiques nationaux épuisés, la CEDH met généralement plusieurs années avant de rendre un arrêt.

Plus de 39.000 requêtes ont été jugées en 2020 (4 % de moins qu’en 2019), avec 1.901 requêtes faisant l’objet d’un arrêt prononcé par les juges, les autres ayant reçu une décision d’irrecevabilité ou de radiation.

La Russie a été le pays le plus condamné : 173 arrêts ont constaté une violation par Moscou de la Convention européenne des droits de l’Homme. La Turquie arrive en deuxième position (85 arrêts), suivie de l’Ukraine (82 arrêts).

Malgré sa volonté de s’occuper rapidement des nouvelles questions, comme celles liées à la pandémie ou au réchauffement climatique, la cour est confrontée au nombre important de requêtes non encore traitées. Fin décembre 2020, il y avait 62.000 requêtes pendantes, en grande majorité concernant la Russie (22 %), la Turquie (19 %), l’Ukraine (16,8 %) et la Roumanie (12,2 %). (Le Soir, 2 avril 2021)

Stairs in rainbow colors painted in gray at METU campus

The stairs painted in rainbow colors by the students of Middle East Technical University (METU) in the capital city of Ankara have been painted in gray by the university administration. Students have announced that they will paint the stairs back in colors today (March 30).

In a tweet posted on "ODTÜ Savunulmalıdır" (METU Must Be Defended) account, it is said, "The campus stairs colored by METU students yesterday were painted in gray by METU administration towards morning."

Call to color the stairs again

Students have also announced that they will meet at 1 p.m. today to paint the stairs back in colors. In a message shared on Twitter, it is stated that "the stairs were first painted in rainbow colors during the Gezi Resistance of 2013 and their paint has recently been refreshed."

"The appointed administration of the METU painted the stairs in the dormitories' area in gray," the students have said, calling on the METU students to gather at the entrance of dormitories area near Devrim (Revolution) stadium to paint the stairs back in rainbow colors.
(BIA, 30 March 2021)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Un nouveau livre de Bahar Kimyongür:
Percligia


Percligia, Editions Les Indes savantes, Paris, 2021,ISBN: 978-2-84654-573-0

DISSIDENCE THEOLOGIQUE ET REVOLTE SOCIALE DANS L'EMPIRE OTTOMAN DU XVe SIECLE

Percligia a pour thème une révolte de derviches utopistes qui ébranla les rives égéennes de l’empire ottoman au XVe siècle. Les recherches de l’auteur s’appuient sur des chroniques d’époque, celle de l’historien byzantin Doukas notamment, et se focalisent sur trois des protagonistes de cette insurrection: cheikh Bedreddine de Simavna, un juge militaire issu de l’élite ottomane acquis au soufisme panthéiste, Beurkludjè Mustafa, un paysan rebelle de culture chrétienne et Torlak Kemal, un mystique errant très probablement d’origine juive. En 1936, le poète communiste Nâzim Hikmet leur consacra une « épopée » reprise ensuite par de grands noms de la chanson turque. Six siècles plus tard, le message égalitaire et universaliste des rebelles égéens n'a pas pris une seule ride.

Bahar Kimyongür, né en 1974, est un journaliste belge issu d'une famille arabe du sandjak d’Alexandrette (Hatay), une province autrefois syrienne cédée par la France mandataire à la Turquie. Titulaire depuis 1996 d’une licence en histoire de l'art et archéologie de l'Université libre de Bruxelles (ULB), il pratique le métier de traducteur-interprète juré turc/français et se consacre à la défense des droits humains notamment auprès de l’ONU et du Parlement européen. Son engagement en faveur de la démocratie en Turquie  lui a valu de subir une véritable odyssée judiciaire en Belgique et dans plusieurs pays d'Europe suite aux pressions du régime Erdogan.

Bahar Kimyongür est également l'auteur du livre intitulé "L'impact des coups d'état militaires de 1971 et 1980 sur l'exode de Turquie vers l'étranger", primé par la Fondation Info-Türk en 2008.

https://www.info-turk.be/Prix%20Info-Turk%202008.htm

OSCE requests information from Turkey about 24 journalists

The Organization for Security and Co-operation in Europe (OSCE) has requested information regarding the investigations carried out in Turkey and the judicial process against some journalists in Turkey.

Among these journalists are also the ones who were arrested for 6 months for covering an incident where two citizens were thrown from a helicopter by the soldiers after being detained in eastern Van province.

In her letter sent to the Ministry of Justice of Turkey by Teresa Riberio, who is the Media Freedom Representative of the OSCE, has requested information about the situation of 24 journalists.

As reported by Mezopotamya Agency (MA), the names of the journalists and the information requested from Turkey by the OSCE are as follows:

"Providing information on the investigation carried out against Mehmet Aslan (Mezopotamya News Agency) (for example and especially; if there is an arrest report, judicial report, statement report, interrogation report, decisions regarding the continuation of detention and release, objections to decisions and decisions made on objection) If there is no confidentiality order in the file, a copy of the information and documents that are important within the scope of the allegations in question should be requested from the Antalya Chief Public Prosecutor's Office.

"Reasons for the prison sentence given by the Istanbul 23rd High Criminal Court to Zana Kaya and Eren Keskin (Özgür Gündem newspaper editor-in-chief), Kemal Sancılı (Özgür Gündem grant holder) and İnan Kızılkaya (Özgür Gündem editor) requesting a copy of the decision, if the decision has not yet been written, a copy of the final hearing minutes.

"The investigation conducted against Melis Alphan (journalist) (for example and especially; the arrest report, forensic reports, statement report, interrogation report, decisions regarding the continuation of the detention, the decisions regarding the release, the objections made and the decisions regarding these objections, the indictment and the hearing minutes) and the outcome of the prosecution by giving information, if there is no confidentiality decision in the file, requesting a copy of the information and documents that are important within the scope of the allegation.

"Whether Kazım Kızıl, Erdinç Yılmaz (journalists), Murat Erkmen (camera operator), Elif Akgül, Fatoş Erdoğan, Murat Bay, Nagihan Yılkın (reporters) and Ozan Acıdere (photojournalist) were subject to an investigation into the alleged violence by law enforcement officers and requesting a copy of 'confidential' and 'service-specific' information and documents regarding the detention of Ozan Acıdere.

"To request the minutes of the hearing regarding the hearing dated March 26, 2021, at the Istanbul 14th High Criminal Court regarding the murder of Hrant Dink (journalist).

"Requesting a copy of the reasoned decision regarding the imprisonment given by the Istanbul 14th High Criminal Court against Can Dündar (former editor-in-chief of the Cumhuriyet newspaper) and, if the decision has not yet been written, a copy of the last hearing minutes from the Istanbul Chief Public Prosecutor's Office.

"Regarding the arrests of Adnan Bilen, Cemil Uğur (journalists from Mezopotamya News Agency), Şehriban Abi, Nazan Sala (journalists of the Jin News Agency), the decision of the continuation of the detention, the objections to these decisions and the decisions on the appeal, and if any to request information and documents that are not 'confidential' and 'specific to service' from the Van Chief Public Prosecutor's Office.

"To request from the Bursa Chief Public Prosecutor's Office for 'confidential' and 'service-specific' information and documents, which are not registered, regarding the judicial process carried out regarding the allegation of the murder of Hazım Özsu (Radio programmer).

"To request from the Bakırköy Chief Public Prosecutor's Office for 'confidential' and 'service-specific' information and documents regarding the judicial process carried out regarding the allegations of attack against Levent Gültekin (journalist).

"Ankara Chief Public Prosecutor's Office for a copy of the reasoned decision regarding the imprisonment given by the Ankara 26th Heavy Penal Court to Müyesser Yıldız (Oda TV Ankara news director) and İsmail Dükel (TELE 1 Ankara representative), and if the decision has not yet been written, the last minute of the hearing to be asked."

The OSCE has requested that the reply to its letter be given by April 20 at the latest.
(BIA, April 19, 2021)

Charged with ‘insulting President’, actor Erkal gives his statement

Theater actor Genco Erkal gave his statement as part of the investigation launched against him for "insulting the President" today (April 19).

Summoned to depose as a "suspect", Genco Erkal came to the İstanbul Courthouse in Çağlayan with his attorney.

Giving his statement at the prosecutor's office, Erkal has addressed the reporters in front of the courthouse. The actor has said that he was summoned to depose over his seven social media posts, noting that "there is nothing insulting the President in his posts."

Referring to his statement at the prosecutor' office, Erkal briefly stated: "I said that my job is to perform political theater, I have been doing this job for 60 years, I am against unlawful acts, pressure, injustice and bigotry anywhere in the world and I have announced these opinion both on the stage and on social media. I said, 'I am against the Presidential system.' I said, 'I am against the restriction of freedom of expression, peoples' imprisonment because of their opinions, the destruction and concretization of nature'."

Main opposition Republican People's Party (CHP) MPs Mahmut Tanal, Sezgin Tanrıkulu, Turay Aydoğan and Gülizar Emecan were also at the courthouse in solidarity and support of Genco Erkal.
What happened?

Genco Erkal made a brief statement on April 16, 2021 and announced that his social media posts since 2016 were examined, an investigation was launched against him for "insulting the President."
9,554 people penalized in 5 years

According to the 2019 statistics of the Justice Ministry dated September 2020, since ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan was elected President of Turkey in 2014, 40 people were convicted of "insulting the President" in 2014, 238 people were convicted in 238, 884 people in 2016, 2,099 people in 2017 and 2,462 people in 2018. This number increased to 3,831 in 2019, according to the Justice Ministry data.

Taken together, in Erdoğan's term in office as the President, a total of 9,554 people were penalized for insulting him. The number of prosecutions and prison sentences also increased over the years.

According to the Article 299 of the Turkish Penal Code (TCK), "Any person who insults the President of the Republic shall be sentenced to a penalty of imprisonment for a term of one to four years. Where the offence is committed in public, the sentence to be imposed shall be increased by one sixth. The initiation of a prosecution for such offence shall be subject to the permission of the Minister of Justice."
(BIA, April 19, 2021)

Libération du journaliste Ahmet Altan emprisonné depuis 2016

Les autorités turques ont remis en liberté mercredi le célèbre journaliste et écrivain Ahmet Altan dont l'emprisonnement en lien avec une tentative de putsch en 2016 était souvent érigé en symbole des atteintes à la liberté d'expression en Turquie.

M. Altan a été relâché après que la cour de cassation a annulé sa condamnation à 10 ans et demi de prison pour "assistance à une organisation terroriste", prononcée en 2019, et ordonné sa libération.

Cette décision intervient un jour après que la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné la Turquie pour la détention pendant plus de quatre années de cet intellectuel âgé de 71 ans et respecté dans son pays comme à l'étranger.

"J'étais assis (en prison) quand on m'a soudain annoncé ce soir que j'allais être remis en liberté", a déclaré à l'AFP Ahmet Altan, devant son domicile à Istanbul. "J'ai pu voir mes enfants, je vais aller passer un peu de temps avec eux", a-t-il ajouté avec un large sourire.

Arrêté en septembre 2016, Ahmet Altan avait été condamné à la prison à vie en février 2018 pour "tentative de renversement de l'ordre constitutionnel".

Rejugé après une première annulation de son procès par la cour de cassation, il avait été condamné en novembre 2019 à 10 ans et demi de prison. Libéré à l'issue de son second procès, il avait été de nouveau arrêté et incarcéré au bout d'une semaine.

Ahmet Altan, qui a fondé le journal d'opposition Taraf, s'est notamment fait connaître en dehors de la Turquie par son récit de sa vie en prison.

Son livre "Je ne reverrai plus le monde" a été publié en France aux éditions Actes Sud.

- "Messages subliminaux" -

Les autorités accusent l'intellectuel d'être lié au prédicateur Fethullah Gülen, bête noire du président Recep Tayyip Erdogan qui le désigne comme le commanditaire d'une tentative de coup d'Etat le 15 juillet 2016.

Altan a toujours formellement nié son implication dans la tentative de coup d'Etat, rejetant des accusations "grotesques".

Il était notamment accusé d'avoir envoyé des "messages subliminaux" lors d'une émission retransmise en direct sur une chaîne pro-Gülen à la veille du putsch manqué, un élément qui a ensuite disparu de l'acte d'accusation.

Dans un arrêt publié mardi, les magistrats de la CEDH ont estimé que "rien ne démontre que les actions du requérant se soient inscrites dans un plan destiné à renverser le gouvernement" turc.

Ils ont en outre relevé la violation de dispositions de la Convention européenne des droits de l'homme relatives à la liberté d'expression, au "droit à la liberté et à la sûreté" et à celui "de faire statuer à bref délai par un tribunal sur la légalité de la détention".

- "Abandonner les poursuites" -

La longue détention d'Ahmet Altan est devenue, pour de nombreuses organisations de défense de la liberté d'expression et de la presse, un symbole de l'érosion de l'Etat de droit en Turquie, en particulier depuis le putsch avorté de 2016.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées, plus de 140.000 limogées ou suspendues et des dizaines de médias fermés dans le cadre de vastes purges lancées en 2016.

"Très heureux d'apprendre que la cour de cassation de la Turquie a ordonné la libération de l'écrivain Ahmet Altan", a réagi sur Twitter le rapporteur du Parlement européen sur la Turquie, Nacho Sanchez Amor, appelant à l'"abandon des poursuites" qui visent l'intellectuel.

Le frère d'Ahmet Altan, Mehmet, écrivain et universitaire, avait été accusé lui aussi d'être impliqué dans la tentative de putsch et a été emprisonné pendant près de deux ans, avant d'être acquitté.

Mercredi, la cour de cassation a également annulé la condamnation d'une autre journaliste et écrivaine, Nazli Ilicak, qui avait été arrêtée en même temps que les frères Altan et condamnée en 2019 avec Ahmet. Elle avait été libérée en novembre 2019.
(AFP, 14 avril 2021)

La Turquie sévèrement condamnée pour la détention du journaliste Ahmet Altan

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a sévèrement condamné mardi la Turquie pour la détention du célèbre journaliste et écrivain turc Ahmet Altan, poursuivi pour son implication présumée dans le putsch manqué de 2016.

"Rien ne démontre que les actions du requérant se soient inscrites dans un plan destiné à renverser le gouvernement" turc, soulignent les magistrats européens qui siègent à Strasbourg (France).

Ceux-ci constatent la violation de dispositions de la Convention européenne des droits de l'homme relatives à la liberté d'expression, au "droit à la liberté et à la sûreté" et à celui "de faire statuer à bref délai par un tribunal sur la légalité de la détention".

Dans un arrêt distinct, la CEDH a également condamné Ankara pour la détention de Murat Aksoy, un journaliste d'opposition incarcéré quelques semaines après la tentative de putsch du 15 juillet 2016.

"Il n'y avait pas de raisons plausibles de soupçonner M. Aksoy d'avoir commis une infraction pénale", estime la CEDH.

Arrêté une première fois en septembre 2016, Ahmet Altan, 71 ans, avait été condamné à la prison à vie en février 2018 pour "tentative de renversement de l'ordre constitutionnel", jugement annulé par la cour de cassation turque, rappelle la CEDH.

Rejugé, il avait été condamné en novembre 2019 à 10 ans et demi de prison pour "complicité avec un groupe terroriste".
(AFP, 13 avril 2021)

Press in Arrest: 41 journalists behind bars in Turkey

Formed by a group of voluntary journalists and documenting lawsuits against journalists in Turkey for two years, the Press in Arrest initiative released its March 2021 Press Freedom Report on April 9.

The report of the initiative has indicated that 41 journalists are behind bars in Turkey. "In March, journalists in Turkey once again spent much of their time at courthouses. During the month, at least 79 journalists appeared before a judge at various trials in 9 provinces," the report has said.

According to Press In Arrest data, at least three journalists were detained in March, while one journalist was denied entry to Turkey.

In 14 of the 35 hearings held in March, the courts handed down a verdict. Five journalists were acquitted. A trial involving two journalists was suspended. A journalist's case was dismissed by the court.

Eight journalists were sentenced to a total of 24 years, 3 months in prison and administrative fines totaling 14 thousand 80 Turkish Lira (TRY).

In March 2021, various judges in criminal courts of peace reportedly ruled to ban and delete dozens of online news stories.

Upon a court verdict obtained by Serhat Albayrak, Press in Arrest's article titled "Ceren Sözeri - Serhat Albayrak / Compensation Lawsuit" was also banned. The court ruled that the article shall be deleted.

According to the Press In Arrest figures, 41 journalists are currently behind bars in Turkey, either convicted or pending trial.

Radio and Television Supreme Council (RTÜK) imposed administrative fines on Halk TV and TELE 1 in March 2021.

Some details from the report are as follows:

3 journalists detained, 1 deported

"A journalist with the Mezopotamya Agency (MA), Zekeriya Gözüpek was detained on his way to Van. The police released Gözüpek after receiving his statement. It was later revealed that the Diyarbakır Chief Public Prosecutor's Office was drafting an indictment against Gözüpek.

"Journalist and writer Enver Aysever was detained upon a warrant issued by Çerkezköy Criminal Court of Peace. Aysever was released after giving a statement at the prosecutor's office. Aysever is being investigated for 'inciting the public to hatred and enmity'.

"Journalist Sylv Mercadier from France was detained at İstanbul Sabiha Gökçen Airport, where she arrived to follow the Newroz celebrations in Diyarbakır. Denied entry to Turkey, journalist Mercadier was deported aboard an airplane bound for Paris. Mercadier was given an Unacceptable Passenger Information Form, which stated that she was being deported since her entry to Turkey was considered to be objectionable.

"A reporter with Artı Gerçek, Yağmur Kaya was taken into custody while following the student protests against the appointment of Melih Bulu as the president of Boğaziçi University with a presidential decree. Yağmur Kaya was released on the same day.

79 journalists appeared before judge

"On March 1-31, 2021, in 35 trials held in 9 cities (İstanbul, Diyarbakır, Ankara, Gaziantep, Muğla, Van, Batman, Kars and Ağrı), at least 79 journalists appeared before a judge. 25 of the journalists standing trial were women. The courts reached verdicts of dismissal, suspension, acquittal, prison sentence or administrative fine in 13 of these trials.

"Ali Ergin Demirhan was fined 7,000 TRY in a trial for allegedly 'insulting the President' with news articles published on Sendika.Org.

"In the so-called 'National Intelligence Organization (MİT) Conspiracy Trial' concerning the İstanbul Chief Public Prosecutor's Office's interrogation of MİT Undersecretary Hakan Fidan and other MİT officials on February 7, 2012, an ex-reporter of Radikal Newspaper and HaberTürk TV, Mustafa Gökkılıç -imprisoned pending trial- was sentenced to 8 years, 4 months 'for membership of the armed terror organization FETÖ' and 'violating the confidentiality of an investigation'. Gökkılıç was released from prison.

"Journalist Müyesser Yıldız was sentenced to 3 years, 7 months in prison by Ankara 26. High Criminal Court for 'revealing confidential information regarding the state's security and political interests'.

"Journalist İsmail Dükel was sentenced to 1 year, 15 days by Ankara 26. High Criminal Court for 'revealing confidential information regarding the state's security and political interests'.

"Journalist Hakan Aygün was sentenced to 7 years, 15 days by Bodrum 3. Criminal Court of Peace for 'blasphemy' in a social media post, yet the court deferred the announcement of the sentence.

"Journalist Nagehan Alçı was sentenced to pay 7 thousand 80 TRY for 'insulting a public official on duty'.

"FOX TV's ex-News Manager Ercan Gün was sentenced to 10 years for 'membership of the armed terror organization FETÖ' at the trial regarding the murder of Agos Newspaper's Editor-in-Chief Hrant Dink.

Journalist attacked, TV channels fined

"Journalist Levent Gültekin was attacked by a mob prior to joining a TV program. Bakırköy Chief Public Prosecutor's Office initiated an investigation.

"In Van, the police prevented journalists from interviewing HDP member Murat Sarısaç on the street, claiming that it was against the law.

"Radio and Television Supreme Council (RTÜK) imposed administrative fines on the channels Halk TV and TELE 1, for allegedly broadcasting programs in violation of Law no. 6112 on the Establishment and Broadcasting Services of Radios and Televisions." (BIA, 12 April 2021)


"Turkey uses terrorism law to intimidate, silence journalists"

The Reporters Without Borders (RSF) has written that the Anti-Terror Law is used in Turkey to intimidate and silence journalists.

In a news article titled, "Journalists threatened with imprisonment under Turkey's terrorism law," the RSF has said:

"At least ten journalists, including the Turkey Representative of Reporters Without Borders (RSF), are due to appear in court during the next few weeks on charges under Turkey's terrorism law, known as the TMK, which has been used for the past 20 years to intimidate and silence reporters and media that don't toe the official line on the Kurdish issue."

The RSF has then moved on to give examples from the court cases against several journalists, including RSF Turkey Representative and BİA Media Monitoring Rapporteur Erol Önderoğlu, Melis Alphan, Murat Çelikkan, Ayşe Düzkan, Sibel Hürtaş, Abdurrahman Gök, Canan Coşkun, Ali Açar and Cansever Uğur, who will appear in court in the upcoming weeks.

Some of the details shared by the RSF are as follows:

'She faces 7.5 years over a single photo'

"The first victim will be Melis Alphan, a journalist specialising in covering conjugal violence, who will face a possible sentence of seven years and six months in prison for a single photo when she appears before an Istanbul court on 6 April.

"A former columnist for the daily Hürriyet, she is charged under article 7 of the TMK with 'propaganda for a terrorist organization' for publishing a photo of Newroz (Kurdish New Year) celebrations in the southeastern city of Diyarbakir in March 2015 in which the flags of the armed separatist Kurdistan Workers' Party (PKK) could be seen. The Turkish government regards the PKK as a terrorist group.

"Alphan is one of the many journalists to be prosecuted under the TMK since it took effect in 1991. Under this law, journalists can end up in prison for writing an article, sharing a photo or posting a tweet that does no more than allude to the highly sensitive Kurdish issue, without ever having condoned the use of Kurdish separatist violence.

"RSF's Turkey representative, Erol Önderoglu, is another of its victims. Along with Sebnem Korur Fincanci, a physician, and Ahmet Nesin, a journalist living in self-imposed exile, he has been charged for the past five years with 'propaganda for a terrorist organization,' 'praising a crime or criminal' and 'inciting a crime.' All three face a possible sentence of 14 years, six months in prison in a trial before an Istanbul court that is due to start on 6 May.

"Their crime was to have participated in a solidarity campaign in support of the beleaguered pro-Kurdish daily Özgür Gündem. They were acquitted on these charges in July 2019 but their acquittal was quashed last October. More than 20 journalists, writers and intellectuals who participated in this solidarity campaign have been convicted in the past four years.

"Five other journalists are currently facing possible jail terms under the TMK. One is Sibel Hürtaş, the Ankara correspondent of Arti TV, a critical TV channel, who is being prosecuted because she invited the pro-Kurdish parliamentarian Osman Baydemir on to her show and he used it to criticize Turkey's military operations against the Afrin enclave in northern Syria.

"The photo-journalist Abdurrahman Gök will appear in court in Diyarbakir on 3 June on charges of belonging to the PKK and 'propagandising for the PKK' in his articles and tweets.

"The other three journalists, Canan Coşkun, Ali Açar and Cansever Uğur, will appear in court in Istanbul on 8 June, when they will face up to three years in prison under article 6 of the TMK on a charge of 'revealing or publishing the identity of state representatives involved in combatting terrorism and/or identifying them as targets'."

Turkey is ranked 154th out of 180 countries in the Reporters Without Borders' (RSF) 2020 World Press Freedom Index.
(BIA, 7 April 2021)

6 journalists sentenced to 15 years, 2 months in prison in March

Republican People's Party (CHP) Eskişehir MP Utku Çakırözer, also a former journalist, has released his monthly Press Freedom Report.

The report of the main opposition MP has shown that nearly 100 journalists, including Olcay Büyüktaş, Nagehan Alçı, İpek Özbey, Hakan Aygün, Mustafa Sönmez, appeared before the judge in March 2021.

Six journalists, including Odatv Ankara News Director Müyesser Yıldız, Tele1 Ankara Representative İsmail Dükel and sendika.org executive Ali Ergin Demirhan were sentenced to 16 years, 2 months in prison. Demirhan's prison sentence was changed into a judicial fine. Sözcü columnist Yılmaz Özdil and journalist Alican Uludağ also faced investigations.

'Radio presenter killed, TV presenter beaten'

Çakırözer's report has also indicated that Hazım Özsu, a radio presenter of a local channel in Bursa, was shot to death by a person who had been following his program for a year. Halk TV presenter and Diken columnist Levent Gültekin was attacked by a group of 25 people with punches and kicks in front of the Halk TV office in Bakırköy, İstanbul.

Three journalists, including Enver Aysever and Yağmur Kaya, a Artı Gerçek reporter following up the Boğaziçi University protests, were detained.

'Fines given despite top court ruling'

The MP has reminded the public that the Constitutional Court has found the "public ad cut" imposed on Korkusuz Newspaper by the Press Advertisement Institution (BİK) against the Constitution.

Çakırözer has raised concerns that the BİK cut the public ads of daily BirGün for two days and those of Evrensel newspaper for 5 days despite the top court ruling. The Radio and Television Supreme Council (RTÜK) also gave 4 separate administrative fines to Tele1 and Halk TV.

'Access block to even İFÖD'

Sharing details about the access blocks as well, Çakırözer's report has noted that an access block was imposed on the websites of Etkin News Agency (ETHA) and Mezopotamya Agency (MA) in March. According to the data compiled by the Freedom of Expression Association (İFÖD), access blocks were imposed on news reports with 16 different contents.

According to the report, the official Twitter account of the CHP, the opposition MPs' social media messages about the economy and the website of the İFÖD itself were also faced with access blocks.

That is, an access block was imposed on an İFÖD content about an access block. Among the news faced with access blocks in March were also the ones about a meat fraud scandal and HalkBank case in the US.
'No democracy without free press'

Commenting on the violations of press freedom in March, CHP's Çakırözer has raised concerns that "the BİK is now alwo defying the Constitutional Court rulings, following suit of other institutions."

Criticizing the BİK for keeping on cutting public ads of newspapers despite the top court's recent ruling of right violation, Çakırözer has said that this attitude means "floating the law." He has underlined that "the fines imposed by the BİK on newspapers and by the RTÜK on channels, along with incrementally increasing access blocks on news and websites, hinder people's right to get information and freedom of press."

"Without removing the obstacles standing in the way of press freedom, one cannot talk about democracy in Turkey," he has noted.
(BIA, 6 April 2021)

More fines on newspapers, TV channels critical of government

Two TV channels and a newspaper critical of the government have been given penalties by regulatory bodies over their news coverage and comments.

The Press Advertisement Institution (BİK), the agency responsible for placing public ads and notices in newspapers, fined Evrensel for referring to the police response to Boğaziçi University protesters as "attack" in a news article published on February 3.

Covering the protests started at the university following the appointment of a rector outside of its academic community in early January, the article is titled "Detention, ban and attack couldn't stop [the protests], the solidarity is growing."

The BİK concluded that the newspaper violated the Press Ethics Principles and banned it from receiving public ads for five days.

It said that referring to the police response as "attack" rather than "intervention" was intended to "create a negative perception about our security forces that are loyal to our Republic and people."

Evrensel appealed the decision, saying that the expressions in the article were within the boundaries of press freedom and the BİK violated the principle of impartiality by exercising judicial authority.

"Moreover, nitpicking a single word rather than the whole report and requesting a defense statement based on that is against the law, and the jurisprudence of the Constitutional Court and the European Court of Human Rights," it said.

Established for financially supporting independent newspapers, the BİK distributes more than 400 million lira to newspapers all across the country and its ads are an important source of income for independent outlets.

In recent years, it has been increasingly using its authority to impose penalties on newspapers for violating ethical principles, especially on those critical of the government.

The Radio and Television Supreme Council (RTÜK) imposed administrative monetary penalties on Halk TV and Tele1 TV over comments on various issues.

Talking about the reports that the president of religious affairs was hospitalized in an American hospital after contracting coronavirus, a pundit said during the "Medya Mahallesi" program on Halk TV that "My God might have told him 'American hospital' ... Our God always tells those to the government such places."

The RTÜK concluded that "the sarcastic expressions underestimating God" violated article 8/1-f of Law No 6112 on radio and television channels.

It also fined Halk TV over journalist Murat Ağırel's comments about former Ankara Mayor Melih Gökçek. During a program, Ağırel mentioned corruption allegations against Gökçek and his alleged ties to "Fethullahist Terrorist Organization (FETÖ)" members.

The RTÜK concluded that Ağırel violated the principle of having respect for human dignity and privacy by mentioning allegations about which there were no legal decisions.

The broadcaster received another fine for pundit Levent Gültekin's comments about late Prime Minister Necmettin Erbakan, the founder of the political movement that preceded the ruling Justice and Development Party (AKP).

The council also imposed a penalty on Tele1 TV for pundit Merdan Yanardağ's comments about a late Nationalist Movement Party (MHP) member who was convicted of being involved in the 1978 killings of seven socialist students.
(BIA, 1 April 2021)

Kurdish Question / Question kurde

European politicians call for solidarity with HDP ahead of Kobanî trial

Ahead of the first hearing of the Kobanî trial, a group of political party leaders from Europe and Members of the European Parliament (MEPs) have expressed solidarity and support for the Peoples' Democratic Party (HDP) by releasing a joint statement on April 20, 2021.

'HDP's requests for inquiry rejected'

The joint statement of the European Politicians and MEPs has drawn attention to the Kobanî trial that will start on April 26.

"It is with dismay that we observe recent developments in Turkey involving systematic repression against elected politicians, and politically motivated cases against the HDP," they have said. "For years, the HDP has been calling for a parliamentary inquiry to shed light on what led to the violence, but President Erdogan's ruling AKP has always rejected this proposal.

"We stand firmly against this violation of the rule of law. It is unacceptable in a democracy to hold elected officials responsible for what happened at an event whose investigation is being actively hindered.

"We urge the public, political parties, and parliamentarians to look further into this matter," they have underlined further.

"We stand in solidarity with the HDP as it faces this systematic repression. Furthermore, we say that resistance in support of Kobani cannot be criminalised. Millions of people around the world have opposed ISIS on moral grounds, and we oppose Erdogan's policy of criminalising Kobani's resistance. As stated by the HDP's former Co-Chair, Selahattin Demirtas, 'What really devastates Erdogan is not our people who have been brutally murdered, but ISIS's defeat in Kobani'."

Indicating that because of the COVID-19 measures, many people will not be able to visit Turkey for expressing solidarity, the statement has also called on "all organisations, political parties, MPs, politicians and individuals to give a signal of support with an action of solidarity."

"Every Member of Parliament could demonstrate solidarity through various forms of action. A photo action will be held in front of the European Parliament at 15:00 that day," they have announced, adding:

"We urge anyone expressing their solidarity to share their action with the press, or by means of social networks, making a statement with the following hashtags: #SolidarityWithHDP and #DefendKobani In solidarity."

The undersigned

The Bureau of the Kurdish Friendship Group: François Alfonsi (Greens/EFA), Andreas Schieder (S&D), Nikolaj Villumsen (GUE/NGL); The European Political Parties: Heinz Bierbaum, (President of the Party of the European Left), Evelyne Huytebroeck and Thomas Waitz, (Co-chairs of the European Green Party), Lorena Lopez de Lacalle, (President of the European Free Alliance), Sergei Stanishev, (leader of the PES – Party of European Socialists).
(BIA, April 22, 2021)

Constitutional Court returns HDP closure indictment to Court of Cassation

The Constitutional Court has returned the indictment of the closure case against the Peoples' Democratic Party (HDP) to the Chief Public Prosecutor's Office of the Court of Cassation.

The top court ruled on March 31 that the indictment should be returned after finding procedural deficiencies in the indictment.

Today, it returned the indictment with the justification of its decision.

With the indictment, the Constitutional Court also conveyed the justification of its decision to the Court of Cassation.

The Court of Cassation chief prosecutor failed to prove the relation between the HDP and the acts listed in the indictment, according to the justification.

"... In this context, inclusion of the relevant peoples' acts in the indictment is not enough and the relation with the alleged and the party 'becoming a center' of this acts also needs to be revealed," it stated.

The Court of Cassation chief prosecutor can send the indictment to the top court again after rectfying the defiencies.

The Court of Cassation Chief Public Prosecutor's Office on March 17 filed a case with the Constitutional Court, demanding the closure of the HDP and 687 of its members on "terrorism" charges.

On March 19, the Constitutional Court assigned a rapporteur to examine the indictment. The rapporteur on March 30 stated that the indictment should be returned. One day later, the Constitutional Court decided that the indictment should be returned on procedural grounds.
(BIA, 15 April 2021)

In 11 Kurdish-majority provinces, curfews for 2,296 days between 2015-2020

Eleven Kurdish-majority provinces in the eastern and southeastern regions spent a total of 2,926 days under curfew between 2015 and 2020, according to a report by the Migration Monitoring Association.

The report includes 439 declarations of curfews and "temporary special security zones" in the provinces of Diyarbakır, Batman, Bingöl, Bitlis, Elazığ, Hakkâri, Mardin, Siirt, Dersim and Muş.

The curfews covered 52 districts, 534 neighborhoods, 347 hamlets and 240 locations, the report notes.

It was also observed that the population growth rate decreased in the areas where curfews were in place.

The government started imposing curfews in the region during the 2015 conflict, which began after the end of what was called the "resolution process" to the Kurdish question.

After a relatively low-intensity period during the resolution process, the conflict between the Kurdistan Workers' Party (PKK) and the state escalated after the June 2015 election, this time in the form of urban warfare in several cities.

While urban clashes ended in early 2016, the government continued the widespread implementation of curfews and designating areas as "temporary security zones" in the region.

Figures by provinces

Batman: Seven 14-day curfews and temporary military security zones were declared in areas covering the central district, three neighborhoods, 17 villages and five hamlets.

People living in the districts of Sason (30,911 pop. as of 2019), Hasankeyf (6,859 ), Kozluk (60,375) were directly affected by the curfews.

Bingöl: Seven 37-day curfews were declared in areas covering 10 neighborhoods and 54 villages in Genç district, which had a population of 34,181 people as of 2019.

Bitlis: Curfews were declared 60 times in areas covering five districts, 22 neighborhoods, 160 villages and 65 hamlets and were in place for a total of 938 days.

People living in the central district (348,115 pop. as of 2019), Tatvan (93,189), Hizan (33,331), Mutki (31,869), and Güroymak (47,8290) were affected by curfews.

Diyarbakır: Curfews were declared 213 times and had been in place for 837 days in 11 districts, 318 neighborhoods, and 244 hamlets.

People living in the districts of Kocaköy (16,106 pop. as of 2019), Hazro (16,106), Lice (25,222), Hani (32,675), Kulp (35,357), Dicle (37,673), Silvan (86,736), Sur (106,108), Bismil (118, 250), Yenişehir (210,927), and Bağlar (210,927) were directly affected by the curfews.

Elazığ: Two seven-day curfews were declared in areas covering two villages in four hamlets in Karakoçan and Arıcak districts. Also, the mentioned areas were declared special security zones four times.

Hakkari: Curfews were declared 40 times and had been in place for 189 days in three central districts, seven neighborhoods, 37 villages, 10 hamlets and 149 locations. The bans were continued with declarations of special security zones.

People living in the districts of Yüksekova (118,914 pop. as of 2019), Şemdinli (43,886), and Çukurca (16,141) were directly affected by the curfews.

Siirt: Curfews were declared 14 times and had been in place for 21 days in 12 neighborhoods, 91 villages, and two locations in Siirt and its central districts. The bans were continued with declarations of special security zones.

People living in the central district (168,659 pop. as of 2019), Baykan (25,275), Eruh (18,391), Şirvan (22,117) Tillo (4,260) and Pervari (30,858) were directly affected by curfews.

Şırnak: Curfews were declared 15 times in the central district and five districts, eight times in neighborhoods, 11 times in villages and had been in place for 444 days.

Satellite imagery shows about 70 percent of the city was destroyed during the conflict and many residential buildings were destroyed by tank and artillery fire.

During the conflict, 34 people were killed in basements, where they were trapped. Criminal complaints about these peoples' deaths were not prosecuted.

People living in the central district (529,615 pop. as of 2019), Cizre (148,697), Silopi (136,749), İdil (76,993), Beytüşşebap (16,330), and Uludere (44,660) were directly affected by curfews and temporary security zone declarations.

Mardin: Curfews were declared 67 times in eight districts and had been in place for 424 days.

People living in the districts of Nusaybin (108,172 pop. as of 2019), Dargeçit (27,711), Artuklu (178,154), Mazıdağı (36,304), Midyat (114,763), Ömerli (14,026), Derik (61,706), Savur (26,583) were directly affected by curfews.

Muş: Six-day curfews were declared in seven times in 26 neighborhoods, 15 villages and 15 hamlets.

People living in the central district (408,809 pop. as of 2019) Malazgirt (50,926), and Varto (30,897) were directly affected by curfews.

Dersim: Nine-day curfews were declared in five neighborhoods and 44 villages.

People living in the central district (84,660 pop. as of 2019), Ovacık (6,696), Nazimiye (3,189) and Mazgirt (7,778). (BIA, 12 April 2021)

"No language other than Turkish shall be taught," says Education Minister

Peoples' Democratic Party (HDP) Siirt MP Sıdık Taş addressed a Parliamentary question to Minister of National Education Ziya Selçuk on February 21 International Mother Language Day and asked the Minister a series of questions about education in the mother language.

Minister Ziya Selçuk has answered the question of the MP. Referring to the Article 42 of Turkey's Constitution on "Right and duty of education", Minister has said, "No language other than Turkish shall be taught as a mother tongue to Turkish citizens at any institution of education."

As reported by Mezopotamya Agency (MA), HDP MP Taş underlined in his Parliamentary question that several languages across the world are endangered and reminded the Minister that UNESCO declared February 21 as the International Mother Language Day.

Stressing that education in the mother language is a universal right, the MP has noted that Kurdish and Turkish can live together.

Accordingly, MP Taş asked the Minister of Education a series of questions, including: "What works are undertaken by your ministry to ensure the exercise of the right to education in mother language? Will the right to education in mother language be guaranteed by the Constitution?"

In his answer to the question, Minister of National Education Selçuk stated that "undertaking any works for education in mother language is out of the question" as per the related article of the Constitution.

Titled "Right and duty of education", the Article 42 of the Constitution says, "No language other than Turkish shall be taught as a mother tongue to Turkish citizens at any institution of education. Foreign languages to be taught in institutions of education and the rules to be followed by schools conducting education in a foreign language shall be determined by law. The provisions of international treaties are reserved."
(BIA, 9 April 2021)

Les loups gris attaquent l’association kurde de Lyon et blessent gravement 4 personnes

Nous sommes profondément indignés d’apprendre qu’une vingtaine de « loups gris » à la solde de l’islamo-fasciste turc Erdogan ont attaqué aujourd’hui, samedi 3 avril, l’association kurde de Lyon membre de notre réseau.

Les loups gris vêtus de cagoules, ainsi que de battes de baseball et d’armes blanches, ont attaqué avec la plus grande violence notre association de Lyon et passé à tabac ses membres. 4 kurdes se trouvant dans l’association ont été blessés jusqu’au sang par les dangereux nervis d’Erdogan.

C’est la deuxième attaque des fascistes turcs contre les membres de la communauté kurde de Lyon en l’espace de seulement 2 semaines. Il n’est pas anodin que ces attaques violentes et organisées des loups gris à l’encontre de la communauté kurde en France interviennent à l’issue du rapprochement diplomatique turco-français.

En France aussi, les Kurdes sont aujourd’hui la cible des islamo-fascistes turcs. Des groupes soi-disant interdites par le gouvernement français s’organisent ouvertement et en toute impunité pour attaquer les communautés kurde et arménienne de France. C’est avec les termes les plus forts que nous dénonçons l’attitude laxiste adoptée par le gouvernement français à l’égard des nervis d’Erdogan en France.

Il est clair que, à l’instar de précédentes attaques perpétrées par les loups gris sur le sol français, cette dernière attaque est entièrement orchestrée par les services de renseignements turcs afin de semer le chaos sur le territoire national.

Nous alertons les organisations de la société civile sur cette menace grave que semblent ignorer les services de renseignement français qui n’ont rien fait pour empêcher cette attaque, tout comme ils n’ont pas bougé pour prévenir l’assassinat des trois militantes kurdes en 2013 à Paris.

Aussi, nous demandons instamment au Ministère de l’intérieur et à ses services compétents de prendre immédiatement les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des associations membres de notre réseau en France, ainsi que celle des membres de la communauté kurde de France.
(cdkf.fr, 3 avril 2021)

Dismissed MP Gergerlioğlu detained at home

Stripped of his MP status, Ömer Faruk Gergerlioğlu was detained at his home in the capital city of Ankara today (April 2).

In a Twitter post, his son Salih Gergerlioğlu said, "They came to arrest my father.

"The same scandal was repeated," he said in another message, referring to Gergerlioğlu's detention at the parliament two weeks ago when police did not allow him to perform his prayers and change his clothes.

The politician was taken to the Ankara Security Directorate, from where he will be sent to prison to serve his sentence.

Salih Gergerlioğlu also shared a video showing the moments of his father's detention:

Peoples' Democratic Party (HDP) Kocaeli MP Ömer Faruk Gergerlioğlu was sentenced to 2 years, 6 months in prison on the charge of "propagandizing for a terrorist organization" on February 21, 2018, because of a social media post from 2016. The conviction was upheld by the 16th Penal Chamber of the Court of Cassation on February 19.

Speaking shortly after this ruling was handed down, Gergerlioğlu said that the verdict was "political", adding, "Strip searches, abductions, tortures... Some people got disturbed by us talking about all these."

He also made an application to the Constitutional Court. However, the final ruling of the court was read out at the Plenary Session of the Parliament on March 17, 2021, and he was stripped of his MP duty. He refused to leave the parliament in protest of the decision, starting a "justice watch."

During his protest, he was detained at the parliament as part of a new investigation on March 21 and released on the same day after giving testimony.

The Constitutional Court rejected an application against the revocation of his parliamentary mandate on March 31. His application against his prison sentence is pending at the court.
(BIA, 2 April 2021)


L’Europe a une dette envers la guérilla kurde
A l’occasion de la commémoration des victimes de l’attaque de l’aéroport de Zaventem et de la station de métro Maelbeek survenu le 22 mars 2016, le journaliste turc en exil, Doğan Özgüden exprime son désarroi devant la répression des Kurdes en France et des tentatives des États européens qui essayent d’améliorer leurs relations avec la Turquie sur le dos des Kurdes qui  ont débarrassés l’Europe du terrorisme islamiste en se sacrifiant par milliers en Syrie.  Özgüden critique également l’attitude des partis d’oppositions turcs (le CHP kémaliste notamment) concernant les tentatives de fermeture du Parti HDP qui lutte pour une résolution pacifique de la question kurde en Turquie.

Doğan Özgüden

Kurdistan au féminin, 30 mars 2021

...Le deuxième grand événement d’actualité en Belgique cette semaine a été la commémoration organisée concernant le massacre de 32 personnes avec 340 blessés après l’attaque de l’aéroport de Zaventem et de la station de métro Maelbeek le 22 mars 2016.

Le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a souligné que toutes les forces de sécurité belges sont en état d’alerte élevé contre toute attaque similaire. Il a tenu ces propos lors d’une cérémonie à laquelle ont assisté tous les représentants de l’État, dont le roi Philippe et la reine Mathilde. De Croo a tenté de rassurer les citoyens du pays.

Cependant, ni dans les discours prononcés lors des commémorations officielles ni dans les médias belges, une seule personne n’a mentionné les forces qui ont effectivement vaincu l’organisation terroriste islamique DAECH en Syrie.

Oui, il y a exactement deux ans, le 23 mars 2019, Baghouz, le dernier morceau de terre assiégé par DAECH en Syrie a été libéré par les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui comprennent des unités de résistance kurdes, arabes, assyriennes et arméniennes. Les Unités de protection du peuple kurde (YPG) constituaient la principale force des FDS.

Le Parti de l’union démocratique (PYD) a joué un rôle déterminant dans l’établissement de l’administration autonome démocratique de la Syrie du Nord et de l’Est (AANES) dans toutes les régions qu’il a libérées des terroristes de l’État islamique. Non seulement les peuples de Syrie, mais aussi les peuples du monde entier, et en particulier ceux d’Europe, qui ont souffert des terribles massacres de Paris et de Bruxelles, doivent un immense « merci » au PYD. La récompense de ce grand service aurait dû être une reconnaissance, un remerciement, voire une cérémonie.

Cependant, personne ne l’a fait


Ces pays poursuivent leurs relations étroites avec la Turquie et cette dernière qualifie ces trois organisations de « terroristes ». La Turquie tente maintenant de faire fermer le Parti démocratique des peuples (HDP), car ce parti a soutenu les Kurdes en Syrie.

Il a été entendu que le sommet de l’UE des 25 et 26 mars n’aboutirait pas à une décision de sanctions appropriées contre la Turquie, même après que la Convention d’Istanbul, le traité qui protège les femmes contre la violence, ait été retirée par une seule signature d’Erdoğan….

C’est ce qui ressort des propos de Josep Borrell lorsqu’il a déclaré : « La Turquie est un pays voisin important et nous voulons établir de bonnes relations avec elle. Nous continuerons à suivre de près l’attitude de la Turquie. »

Cela signifie qu’il n’y aura pas de sanctions contre la Turquie…

Même le président français, Emmanuel Macron, qui a eu les relations les plus tendues de l’UE avec la Turquie, a fait un pas en arrière après avoir formulé une série de critiques dans son discours sur France 5 Télévision mardi soir.

Le message était le suivant : « Nous allons continuer avec Tayyip »


« La Turquie est un allié important sur la question de l’immigration. Si la Turquie ouvre sa frontière, l’UE pourrait soudainement être confrontée à un problème de 3 millions de réfugiés », a déclaré Macron.

Par ailleurs, alors que Macron parlait à la télévision, d’autres nouvelles ont été partagées sur les médias sociaux. Au moins 9 personnes ont été arrêtées aux premières heures du matin dans la ville de Marseille, avec des raids simultanés à leurs domiciles et au centre démocratique kurde.

La police a cassé les portes du centre et a même utilisé des chiens policiers pendant les quatre heures qu’a duré la fouille du centre.

Dans une déclaration écrite sur ces opérations, le Parti communiste français a demandé à juste titre : « Macron normalise-t-il ses relations avec Erdoğan en sacrifiant les Kurdes ? »

Je n’ai pas été surpris lorsque j’ai lu la nouvelle… C’était il y a 36 ans, je me souviens que le socialiste Mitterrand était le président de la France. J’avais été invité de Bruxelles à Paris pour intervenir dans une émission de télévision sur la Turquie.

J’ai alors dit : « Nazim Hikmet à Moscou, Yilmaz Guney à Paris, tous deux sont morts loin de leurs pays à cause de la politique oppressive de la Turquie. C’est une honte pour la Turquie. La Turquie opprime les Kurdes, les Arméniens, les Assyro-Chaldéens et les gens de gauche. » Dans l’émission, j’ai également appelé l’Europe à élever sa voix contre ces politiques répressives.

Immédiatement après la diffusion de l’émission, les médias turcs ont commencé à m’attaquer. Le lendemain, les titres du journal Hurriyet disaient que j’étais « un ennemi de la Turquie et ils m’accusaient de dire « de très mauvaises choses sur la Turquie à la télévision française. »

Ce n’était pas surprenant… Le gouvernement français m’a imposé des sanctions quatre ans plus tard.

En 1989, une réunion du Parlement européen a été organisée à Strasbourg. J’allais y assister en tant que journaliste et j’allais également partager de nouvelles informations concernant les violations des droits de l’homme. Cependant, je n’ai pas pu entrer en France. J’étais interdit.

Deux semaines avant la réunion, je me suis adressé au consulat général de France à Bruxelles et j’ai demandé un visa. Étant donné que je possède une carte de presse officielle de la Belgique et que je suis également un journaliste accrédité par le Parlement européen et la Commission européenne, il était tout à fait naturel pour moi d’assister à une réunion du Parlement européen à Strasbourg.

Bien que j’aie attendu plusieurs jours, que j’aie téléphoné aux autorités à de nombreuses reprises et que je me sois même rendu en personne au consulat, ma demande de visa est restée sans réponse. Un jour avant le début de la réunion à Strasbourg, ma demande a été rejetée. Je ne recevrais plus de visa à partir de maintenant, car je représentais une menace pour la France.

Mes amis en France ont découvert, grâce à des recherches qu’ils ont effectuées, que la France m’avait mis sur une liste noire en raison de la pression de l’État turc. Le discours que j’avais prononcé à la télévision française en était la raison.

Tout cela s’est passé sous le président socialiste Mitterrand …

De plus, l’épouse du président, Danielle Mitterrand, était l’une des figures clés de la lutte contre l’oppression que subissent les Kurdes en Turquie.

La Fondation de la Liberté de France, dirigée par Madame Mitterrand, a organisé une conférence intitulée « Kurdes : Identité nationale et droits de l’homme » dans les locaux du ministère français des Affaires étrangères les 14 et 15 octobre 1989, en collaboration avec l’Institut kurde de Paris.

J’ai reçu une lettre d’invitation personnelle de Madame Mitterrand, la directrice de la fondation, pour assister à la conférence et prendre la parole. Cependant, je n’ai pas pu assister à cette réunion en raison d’une nouvelle interdiction de visa.

Ce n’est que six ans plus tard, après avoir obtenu la nationalité belge le 3 avril 1995, que j’ai pu rentrer en France.

Comme toujours, la politique belge vis-à-vis d’Ankara était basée sur la capitulation. Dans les années 70, nos tentatives d’obtenir un permis de séjour et de travail pour établir l’agence Info-Turk à Bruxelles n’avaient pas été acceptées pendant quatre ans en raison des pressions de l’État turc.

Des années plus tard, lorsque nous avons demandé la nationalité belge pour pouvoir voyager librement, nous avons dû à nouveau nous battre pendant des années. Cela s’est également produit en raison des interventions de l’État turc.

Il a fallu des années pour que nous obtenions la citoyenneté belge

Dans l’un de ses rapports au parquet, la Direction générale de la sécurité de l’État (DGB) a affirmé que nous étions une « menace » pour la Belgique car nous avons assisté à des conférences de presse et à des « activités terroristes bien connues » du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan).

Cependant, ce problème a été résolu grâce à la lutte déterminée des députés progressistes et démocrates. Lors de la session de l’Assemblée fédérale belge du 3 avril 1995, notre demande a été inscrite d’urgence à l’ordre du jour et nous avons été acceptés comme citoyens belges.

En tant que journaliste ayant vécu tout cela, il n’est pas surprenant que les dirigeants européens inventent mille excuses pour poursuivre leurs relations avec Recep Tayyip Erdoğan, malgré toutes les violations des droits de l’homme qu’il a commises, malgré le fait qu’il ignore les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme et se retire de la Convention d’Istanbul.

Neuf partis politiques se tiennent aux côtés du HDP contre les tentatives d’interdiction du HDP : le Parti révolutionnaire uni, le Parti des régions démocratiques, le Parti du travail, le Parti du mouvement ouvrier, le Parti socialiste des opprimés, le Parti de la refondation socialiste, le Parti de la liberté sociale, le Parti ouvriers de Turquie et  et le Parti de la gauche verte. Ils ont publié une déclaration commune de soutien au HDP, ce qui donne de l’espoir.

Qu’en est-il du CHP (Parti républicain du peuple), du İYİ (Bon Parti), du SP (Parti de la Félicité), du DEVA (Parti de la Démocratie et du Progrès) et du GP (Jeune Parti) ?

Ce sont les partis d’opposition en Turquie qui soutiennent les attaques de l’armée de Tayyip et de ses mercenaires affiliés contre le peuple kurde en Syrie et les Arméniens dans le Caucase.

Quand allez-vous vous débarrasser de votre paresse embarrassante ?

N’oubliez pas que s’il reste un peu d’honneur au Parlement, vous le devez à la résistance courageuse du HDP.

Vous devez également la dignité humaine aux combattants de la guérilla qui ont sauvé l’humanité des terroristes de DAECH en Syrie.

Bahçeli says both HDP and Constitutional Court should be closed

Nationalist Movement Party (MHP) Chair Devlet Bahçeli has said that the closure of the Constitutional Court has become a "nondeferrable target" as the closure of the Peoples' Democratic Party (HDP).

"Is the Constitutional Court in favor of the rule of law or is it a kowtower of separatism?" he said in a written statement yesterday (March 31).

His comments came after the top court returned an indictment seeking the closure of the HDP over its alleged "terror" activities on procedural grounds.

The decision showed that the court was "insensitive" towards Turkey's fight against separatism and terrorism, according to Bahçeli.

"As much as the HDP's closure, the closure of the Constitutional Court should now also be nondeferrable target," his statement reads. "The Constitutional Court's verdict of return is null and void in the national conscience. It has greatly harmed Turkey's right to existence not only on procedural grounds but also on the merits."

The decision would gain HDP time on the excuse of procedural deficiencies, Bahçeli also asserted.

The chief prosecutor of the Court of Cassation on March 17 filed an indictment seeking the closure of the HDP for its alleged ties to the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK), as well as a political ban on 687 members.

The closure case came after a years-long crackdown on the party, which included the imprisonment of its former MPs and co-chairs and the replacement of its mayors with government-appointed trustees.

Over the past few months, Bahçeli has been calling on the top courts to take action to close the HDP.

The HDP has dismissed the indictment as it mostly concerns ongoing investigations against members rather than final court judgments.

The rapporteur of the Constitutional Court on March 30 requested that the indictment be returned to the Court of Cassation prosecutor.
(BIA, 1 April 2021)

Stripped of MP status, HDP's Gergerlioğlu to apply to ECtHR

Ömer Faruk Gergerlioğlu, whose parliamentary mandate was revoked on March 17 after his conviction for "terror propaganda" became final, has said that he will apply to the European Court of Human Rights (ECtHR).

He might go to prison within a couple of days as he was notified on March 22 to turn himself in within 10 days, he said during a press conference yesterday (March 31) at the Peoples' Democratic Party (HDP) headquarters in Ankara.

The Constitutional Court yesterday rejected an application against his expulsion from the parliament but has not examined the application against his prison sentence.

"I may go to prison within a couple of days but the last shelter of all of us is the Constitutional Court ... I think [it will] say stop to injustice at the last point," he said, adding that he will apply to the ECtHr regarding the application rejected by the Constitutional Court.

What happened?

HDP Kocaeli MP Ömer Faruk Gergerlioğlu was sentenced to 2 years, 6 months in prison on charge of "propagandizing for a terrorist organization" on February 21, 2018, because of a social media post from 2016. The conviction was upheld by the 16th Penal Chamber of the Court of Cassationon February 19.

Speaking shortly after this ruling was handed down, Gergerlioğlu said that the verdict was "political", adding, "Strip searches, abductions, tortures... Some people got disturbed by us talking about all these."

He also made an application to the Constitutional Court. However, the final ruling of the court was read out at the Plenary Session of the Parliament on March 17, 2021 and he was stripped of his MP duty. He refused to leave the parliament in protest of the decision, starting a "justice watch."

During his protest, he was detained at the parliament as part of a new investigation on March 21 and released on the same day after giving testimony.
(BIA, 1 April 2021)

La Cour constitutionnelle retarde l'examen de l'interdiction du parti prokurde

La Cour constitutionnelle de Turquie a retardé mercredi l'examen de la demande d'interdiction du parti prokurde HDP en raison de "vices de procédure", renvoyant le dossier au procureur pour un supplément d'information, a rapporté l'agence étatique Anadolu.

Lors d'une audience mercredi, la Cour a décidé de renvoyer l'acte d'accusation au procureur pour amendement, suivant ainsi les recommandations d'un rapporteur qui avait constaté mardi des "éléments manquants" dans le dossier.

En charge du premier examen de l'acte d'accusation, le rapporteur avait pointé des "vices de procédure" concernant l'identité des prévenus et de leurs fonctions au sein du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde).

Après avoir amendé l'acte d'accusation, le procureur devrait le soumettre de nouveau à la Cour.

Un procureur avait saisi la Cour constitutionnelle le 17 mars pour réclamer la fermeture du HDP, bête noire du président Recep Tayyip Erdogan qui l'accuse d'activités "terroristes".

Troisième formation politique du pays, le HDP a qualifié de "putsch politique" la demande de son interdiction.

Le HDP fait l'objet d'une répression implacable depuis 2016, année où son charismatique chef de file, Selahattin Demirtas, a été emprisonné en dépit des protestations européennes.

Le chef de l'Etat turc accuse régulièrement le HDP d'être la "vitrine politique" du PKK.

Les critiques contre le HDP ont redoublé d'intensité après une intervention militaire turque avortée visant à secourir 13 otages aux mains du PKK en Irak et qui s'est soldée par la mort de tous les prisonniers mi-février.

Le HDP, qui rejette fermement les accusations d'"activités terroristes", se dit victime de persécution en raison de son opposition à M. Erdogan.

La demande de fermeture du HDP a suscité la préoccupation des pays occidentaux au sujet de l'Etat de droit en Turquie, au moment où Ankara cherche à apaiser ses relations tendues avec les Etats-Unis et l'Europe.
(AFP, 31 mars 2021)

La Cour constitutionnelle "incompétente" sur le cas d'un député déchu

La Cour constitutionnelle de Turquie s'est déclarée mercredi incompétente pour examiner le recours d'un député prokurde déchu de son mandat, a rapporté l'agence étatique Anadolu.

Elu du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), Ömer Faruk Gergerlioglu, connu pour ses combats en faveur des droits humains, a été déchu de son mandat le 17 mars après la confirmation par la justice d'une condamnation à deux ans et demi de prison pour "propagande terroriste".

Rejetant ces accusation, M. Gergerlioglu, dont la destitution a été condamnée par plusieurs ONG et pays occidentaux, avait présenté le 23 mars un recours contre cette mesure devant la Cour constitutionnelle.

A la suite de cette décision, M. Gergerlioglu a annoncé sur son compte Twitter qu'il allait saisir la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).

Pour protester contre sa destitution, M. Gergerlioglu avait d'abord refusé de quitter le Parlement, dormant et mangeant dans une salle du bâtiment officiel.

Mais il a été interpellé par les forces de l'ordre avant d'être relâché. Il risque cependant toujours la prison et a reçu une assignation pour se rendre aux autorités.

Le HDP, troisième plus grande formation politique du pays, fait l'objet d'une implacable répression depuis 2016 avec l'arrestation de plusieurs de ses élus et de ses dirigeants, dont le charismatique Selahattin Demirtas.

Le jour de la destitution de M. Gergerlioglu, les autorités turques ont réclamé l'interdiction du HDP, l'accusant d'être étroitement lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

La Cour Constitutionnelle doit se prononcer ce mercredi sur les suites qu'elle entend donner cette requête.
(AFP, 31 mars 2021)

Les combattantes kurdes dans le regard médiatique : une fascination occidentale

La seconde guerre civile irakienne (2013-2017) et la guerre syrienne (depuis 2011) ont pour point commun de compter la « question kurde » parmi leurs complexes enjeux. Ces conflits ont engendré une conséquence inattendue : les productions culturelles traitant du rôle joué par les militantes kurdes se sont multipliées. On peut citer, entre autres exemples, les documentaires Terre de Roses (2016), de Zaynê Akyol, Kurdistan, la guerre des filles (2016), de Mylène Sauloy, Filles du feu (2017), de Stéphane Breton, le film de fiction Les Filles du soleil (2018), d’Eva Husson, la pièce de théâtre Mon ange (2017), de Henry Naylor. Comment expliquer cette fascination pour la question kurde, pourtant brûlante au Moyen-Orient depuis le début du XXe siècle ? (1)

Si l’assassinat à Paris, en janvier 2013, de trois militantes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a attiré les regards de nombreux médias, c’est surtout la résistance militaire kurde à l’organisation de l’État islamique (EI ou Daech) dans le Rojava, en Syrie, et le Sinjar, dans le Kurdistan irakien, qui a passionné l’opinion publique. L’EI est l’ennemi public numéro un de l’Occident en cette seconde décennie du XXIe siècle, du fait des barbares attentats perpétrés sur le territoire européen depuis 2014 et de la nature idéologique meurtrière et obscurantiste du mouvement. Toutefois, tout ennemi de Daech, que cela soit l’armée de Bachar al-­Assad (depuis 2000) ou le Hezbollah ­libanais, ne gagne pas l’affection de l’opinion publique occidentale. Ce sont les brigades féminines (YPJ) des Unités de défense du peuple (YPG), branche armée du Parti de l’union démocratique (PYD), organisation sœur du PKK en Syrie, qui semblent fasciner ; leur devise, « Femmes ! Vie ! Liberté ! », séduit autant qu’elle casse de préjugés.

Des femmes en armes

Les YPJ, ces « filles du feu » ou « du soleil », dans le langage cinématographique européen, sont ardentes, brûlantes, vivantes. Elles montrent un autre visage de la femme au Moyen-Orient : loin du stéréotype de la veuve de guerre éplorée, ces peshmerga prennent les armes pour défendre leurs droits aux côtés de leurs homologues masculins, et il n’est pas rare qu’elles soient aux commandes. Les djihadistes de l’EI craignent de mourir sous leurs balles, car, tous martyrs qu’ils soient, leur idéologie établit que les projectiles d’une femme ferment les portes du paradis. Pour une fois que les préjugés sexistes jouent en faveur des femmes, les YPJ ne boudent pas leur plaisir. Le documentaire Filles du feu, de Stéphane Breton, est issu des centaines d’heures de rushes qu’il a rapportés de huit mois passés au Rojava, vagabondant, caméra à l’épaule, dans les montagnes syriennes avec les YPG. En opposition au classique reportage de guerre, il capture avec pudeur la tragédie dans laquelle évoluent les peshmerga, sans s’y résigner. Leur camaraderie et leur combativité émeuvent, l’autorité douce et efficace des commandantes conquiert. Il livre des images brutes, sans commentaires, sans voix off intimant ses émotions au spectateur. Stéphane Breton dévoile une tendre déclaration d’amour au peuple kurde et à ces femmes.

Une fois la liberté garantie et les armes déposées, l’idéal défendu par la révolution kurde, d’inspiration marxiste-léniniste, est un modèle de société égalitaire, féministe et écologiste, récusant le modèle patriarcal qui gangrène le Moyen-Orient. Prônant le « confédéralisme démocratique », l’idéologie du PKK aspire à l’émancipation de son peuple, y compris des femmes. Pour autant, certains affirment que l’histoire du mouvement n’est pas sans comporter de dérives autoritaires. Dans La commune du Rojava : L’alternative kurde à l’État-nation, de Stephen Bouquin, Mireille Court et Chris Den Hond (dir., Éditions Syllepse, 2017), les auteurs rappellent que les partis kurdes concurrents du PKK sont réprimés et marginalisés du champ politique et que le culte du chef, Abdullah Öcalan (fondateur du PKK emprisonné en Turquie depuis 1999), est dans l’ADN de la lutte pour l’autonomie kurde. En témoigne l’un des slogans les plus populaires du Rojava : « Bê serok jiyan nebê » (« Sans chef il n’y a pas de vie possible »). Le reportage Syrie : Les amazones de Raqqa (2017), de Miyuki Droz Aramaki et Marine Pradel, fait preuve d’un certain scepticisme à l’égard de cette vision idéalisée : la journaliste y rencontre des combattantes impliquées dans la libération de la ville, en octobre 2017, en commentant : « Ces recrues féminines sont mises en avant par les Kurdes pour séduire l’Occident », mais sans dévaloriser pour autant leur rôle au front.

De cette utopie politique à appréhender avec nuances, que retenir ? Les femmes kurdes sont-elles utilisées par la cause qu’elles défendent pour séduire les médias étrangers, ou sont-elles les actrices de leur propre libération ? À l’heure où il importe de réviser nos prismes d’appréhension de la question féminine afin de les défaire des automatismes victimaires et instrumentalistes, privilégions la seconde option. (areion24.news, 31 mars 2021)

(1) Boris James, « Les années PKK », in En attendant Nadeau, 22 février 2018.

Minorités / Minorities

Joe Biden reconnaît le génocide, colère de la Turquie

Samedi 24 avril, Joe Biden est devenu le premier président américain à qualifier le massacre arménien de "génocide" à l'occasion de la journée de commémoration du 106e anniversaire de la tragédie. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réagi immédiatement, pointant du doigt "la politisation par des tiers" d'un débat purement historique selon lui. 

Joe Biden a reconnu samedi 24 avril le génocide arménien, devenant le premier président des Etats-Unis à qualifier ainsi la mort d'un million et demi d'Arméniens massacrés par l'Empire ottoman en 1915. La déclaration traditionnelle de la Maison Blanche à l'occasion de la journée de commémoration, le 24 avril, mentionne pour la première fois le mot "génocide". "Les Américains honorent tous les Arméniens qui ont péri dans le génocide qui a commencé il y a 106 ans aujourd'hui", a écrit Joe Biden. "Nous affirmons l'histoire. Nous ne faisons pas cela pour accabler quiconque mais pour nous assurer que ce qui s'est passé ne se répète jamais", a-t-il ajouté.

Immédiatement après la diffusion du communiqué de la Maison Blanche, le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé "la politisation par des tiers" du débat autour de cette époque de l'histoire. "Personne ne profite du fait que les débats, qui devraient être tenus par des historiens, soient politisés par des tiers et deviennent un instrument d'ingérence dans notre pays", a déclaré Recep Tayyip Erdogan dans un message adressé au patriarche arménien à Istanbul.

Le génocide arménien est reconnu par plus d'une vingtaine de pays et de nombreux historiens mais il est vigoureusement contesté par la Turquie. Joe Biden, qui avait promis durant sa campagne électorale de prendre l'initiative sur ce dossier, a informé vendredi de sa décision son homologue turc Recep Tayyip Erdogan lors d'une conversation téléphonique. Les deux dirigeants ont convenu de se rencontrer en juin en marge du sommet de l'Otan à Bruxelles.

Il s'agit "d'honorer les victimes, pas d'accabler qui que ce soit", a souligné une responsable américaine, sous couvert de l'anonymat. "Nous continuons de considérer la Turquie comme un allié crucial au sein de l'Otan", a-t-elle ajouté. "Il y a de nombreux intérêts partagés, mais en même temps ce n'est un secret pour personne qu'il y a aussi des divergences entre nos pays", a-t-elle encore dit. Selon elle, "le président veut vraiment promouvoir le respect des droits humains à travers le monde, et travailler pour faire en sorte que de telles atrocités ne se répètent pas". "Une part cruciale de ce processus est de prendre acte des faits historiques", a-t-elle plaidé. Dans son communiqué, Joe Biden insiste sur la nécessité de se tourner vers le futur, "vers le monde que nous voulons construire pour nos enfants". "Réaffirmons notre engagement commun à éviter de futures atrocités où que ce soit dans le monde", a-t-il ajouté. (AFP, 24 avril 2021)


La complaisance de l’Europe envers Erdogan est suicidaire

Nicolas Tavitian, Président du Comité des Arméniens de Belgique
La Libre Belgique, 23 avril 2021

Si l’Europe démissionne ainsi face à Ankara, il lui faudra aussi renoncer, bientôt, au projet qu’elle incarne : un idéal humaniste et internationaliste à l’échelle du continent et un espoir de paix durable.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le génocide des Arméniens en Turquie, que l’on commémore ce 24 avril, est d’une actualité brûlante. Il était par ailleurs permis de croire qu’en reconnaissant - quoique tardivement - la réalité des faits, la Belgique et les autres pays européens s’inquiéteraient de la menace singulière que représente une Turquie négationniste.

Il y avait de quoi s’inquiéter en effet : le 27 septembre dernier, c’est bien l’armée turque qui a lancé un assaut massif sur les Arméniens du Haut-Karabakh avec les forces de l’Azerbaïdjan. Cette guerre opposait les héritiers des bourreaux aux héritiers des victimes, deux puissantes dictatures nourrissant officiellement la haine de l’Arménien et d’une petite démocratie. Les Arméniens ont logiquement vu dans la volonté de leurs attaquants la continuité de la politique de nettoyage ethnique dont ils ont été l’objet.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, ne voyait pas les choses autrement : lors de la célébration de sa victoire, à Bakou, le 10 décembre dernier, il invoquait Enver Pacha, l’un des principaux architectes du génocide de 1915, et l’armée islamique du Caucase, qui a poursuivi dans la région l’épuration accomplie en Turquie. C’est un peu comme si Angela Merkel célébrait Heinrich Himmler et la SS.

Oui, on chérit en Turquie le souvenir des génocidaires, et c’est tout naturellement qu’Erdogan inscrit son projet dans la continuité de ces pères indignes de la Nation turque moderne, dont idéologie n’a jamais été reniée.

Le silence de l’Europe

Or, non seulement l’Europe n’a rien fait pour protéger les populations menacées par la Turquie, mais elle n’a absolument rien dit. Elle n’a dénoncé ni l’attaque massive, ni les crimes de guerre, ni l’utilisation d’armes interdites, ni l’utilisation de djihadistes syriens, ni le nettoyage ethnique. Elle n’a pas davantage parlé, ni agi, après le conflit pour obtenir la libération des prisonniers de guerre arméniens toujours retenus en Azerbaïdjan, ni pour empêcher qu’ils soient torturés ou exécutés, ni pour éviter la destruction du patrimoine architectural menacé.

Il est certes permis de penser que l’Europe doit s’occuper avant tout de ses problèmes domestiques et laisser la Turquie, la Russie et les USA faire la police dans sa périphérie. Mais il faut savoir que si elle démissionne ainsi, il lui faudra aussi renoncer, bientôt, au projet qu’elle incarne : un idéal humaniste et internationaliste à l’échelle du continent et un espoir de paix durable, de droits humains et d’échange entre les cultures.

Ce que le passé nous enseigne

Si nous connaissions l’Histoire, nous comprendrions mieux la nature du danger. Après la Première Guerre mondiale, en effet, les vainqueurs traitèrent avec sévérité certains des vaincus : l’Allemagne, l’Empire autrichien et la Hongrie. Mais, cherchant à endiguer la Russie bolchevique, ils choisissent de composer avec le nouveau dirigeant nationaliste turc, Mustafa Kemal, malgré les crimes de son pays. Les Britanniques renoncent alors à faire juger les coupables du génocide de 1915, pourtant entre leurs mains, et signent le traité de Lausanne, où il n’est pas même fait mention des Arméniens.

Au même moment, dans l’Allemagne vaincue et humiliée, on suivait l’aventure turque avec fascination. Parmi les forces turques se trouvait un certain Hans Tröbst, officier. De retour en Allemagne, il écrit une série d’articles pour le journal où il vante le modèle turc à ses compatriotes. , écrit-il par exemple. (15 octobre 1923)."  Hitler lut les articles de Tröbst et l’invita à une entrevue, après laquelle il lui fit écrire : "Ce dont vous avez été témoin en Turquie  est ce que nous devrons faire à l’avenir pour assurer notre libération." 

Hitler répétait d’ailleurs à qui voulait l’entendre que ses deux  modèles étaient Benito Mussolini et Mustafa Kemal.  Un engrenage historique se met alors en marche, et c’est ainsi que  la barbarie qui avait pu s’exprimer avec succès en Anatolie  embrasa l’Europe également.

La filiation entre l’expérience turque et le nazisme a été dissimulée par un siècle de négationnisme. Elle devrait pourtant nous servir d’avertissement. Si l’Europe a voulu renoncer aux purifications ethniques et à l’autoritarisme après 1945, le modèle que Tröbst et Hitler ont tant admiré reste fondateur en Turquie.

Un engrenage est à l’oeuvre

Dans son dernier ouvrage, Le Naufrage des civilisations, l’écrivain Amin Maalouf décrit avec nostalgie un monde déjà englouti, le Moyen-Orient multiculturel, où peuples et religions se côtoyaient pacifiquement. Ce Moyen-Orient, que les Arméniens  connaissaient bien, est aujourd’hui à feu et à sang et ses  minorités ont été massacrées et chassées. Amin Maalouf nous  avertit qu’à présent "un engrenage est à l’oeuvre": "Les lumières  du Levant se sont éteintes Puis les ténèbres se sont propagées  à travers la planète. Et, de mon point de vue, ce n’est pas  simplement une coïncidence."

L’État turc est l’un des principaux rouages de cet engrenage. En effet, la méthode turque consiste en une recherche permanente du rapport de force et de la domination. Toute concession est pour elle un aveu de faiblesse et elle méprise par conséquent la recherche de stabilité et d’équilibre, le rapport de confiance, le compromis et les règles communes. C’est cette culture politique qui interdit à Erdogan de négocier de bonne foi avec ses voisins et qui explique que l’on trouve tant de conflits dans le voisinage de la Turquie, des Balkans au Moyen-Orient. Cette posture mène à l’oppression la plus sévère et au nettoyage ethnique, lorsque la Turquie domine, et au conflit permanent, lorsqu’elle n’y est pas encore parvenue.

Or, rien n’a été fait ces vingt dernières années pour guérir la Turquie de son mal, car l’Europe a systématiquement évité les sujets qui fâchent. Plutôt que de tenter de changer la Turquie, nous avons permis à Erdogan de pénétrer l’Europe elle-même par de puissants réseaux, d’y placer ses pions et d’y menacer adversaires et minorités. Il brandit la menace des réfugiés pour faire chanter l’Union européenne et lance une offensive politique après l’autre contre les dirigeants et les États européens qui lui résistent.

Les citoyens européens voient quant à eux avec quelle facilité l’Europe cède à Erdogan et renonce à ses propres valeurs, et ils perdent confiance. L’épisode récent du "Sofagate", figurant Charles Michel et Ursula von der Leyen à Ankara, a amplement illustré, pour ceux qui en doutaient, l’amateurisme et la désunion de l’Europe face au potentat d’Ankara.

Les Arméniens ont vécu très douloureusement le silence et l’indifférence de l’Europe pendant et après la guerre du Haut- Karabakh. Ce 24 avril, nous nous souviendrons que ce sont surtout la réécriture de l’histoire turque et l’oubli des conséquences politiques du génocide des Arméniens qui ont empêché les élites européennes de saisir la nature de la menace pour l’Europe et d’y réagir à temps. 



We condemn the inhuman images displayed in Baku
and demand the immediate return of the Armenian prisoners of war!


An exhibition park about Karabag war was officially opened by Azerbaijani president Aliyev in Baku on 12 April, 2021. In this park, Aliyev, who showed off in his military outfit, tried to humiliate an ancient nation in this field where  the Armenian military vehicles shot in the war, the belongings of the war prisoners are exhibited.
The Azerbaijani leader, who has behaved in a humiliating manner since he won the war, is also acting irresponsibly enough to make all his people mentally ill together with him. Hanging the helmets of the soldiers on hooks and grinning between them, is a disrespect, to say the least, to the dead and their relatives who are in pain. Exposing the dead bodies of Armenian soldiers, bringing young children and showing them this barbaric exhibition, encouraging them to squeeze the throats of the dead bodies by their little hands is a scene of shame that creates a killer from a baby.
This act of the Azerbaijani administration aims to publicly humiliate the Armenians, prisoners, lost relatives and all Armenian people who are victims of war and violates the universal declaration of human rights and international law. There are numerous videos of brutal torture of Armenian prisoners and even civilians during and after the war, spread by them on social media. The exhibition park that has opened is also a disgraceful thing that serves to satisfy sadistic feelings and sharpen militaristic extremism with racist hatred.
In today’s world, those who do not care for the fact that such behaviours and acts are considered crimes against humanity should not only be condemned but also subject to criminal sanctions. Although, there is a provision in the ceasefire agreement that requires the exchange of the war prisoners and dead bodies, the Azerbaijani administration holds Armenian prisoners of war as hostages for more than five months and thus commits a crime. To end this piracy which violates the rights of prisoners and deepen the trauma of their relatives, an effective reaction must be developed as soon as possible.
In this context, we, the undersigned, strongly condemn the ‘’The War Park After Karabag War’’ action of the Azerbaijani administration and invite all organizations that defend the international human rights and the rights prisoners of war to duty.

İMZACILAR LİSTESİ / LIST OF SIGNATORS

1. Abdullah Demirbaş, Former Mayor of Diyarbakır Sur
2. Abraham Beth Arsa
3. Adil Okay, Autor
4. Agop Karakaya, Poetrist - Author
5. Ahmet Aykaç, Prof Academician
6. Akın Atauz, Mimar
7. Akın Birdal, EHD Eski Başkanı, FIDEH Başkan Yardımcısı
8. Ali Ertem, President of the Anti-Genocide Association
9. Ali İhsan Avgül, Journalist
10. Anais Ballschmiede
11. Anais Uğurluyan
12. Anjel Dikme-Researcher,Author
13. Ara Uğurluoğlu, Doctor of medicine
14. Arat Barış, Journalist,Author
15. Aris Nalcı -Journalist, Author
16. Artak Zhamharyan -Jurist, international rechts
17. Attila Tuygan, Translator Editor
18. Ayda Okmen – Activist
19. Aydın Çubukçu, Journalist Author
20. Aydın Engin, Journalist Author
21. Ayşe Batumlu Kaya, Jurist
22. Ayşe Cemal, Public relations advertising
23. Ayşe Gunaysu, İHS - Author
24. Ayşe Karakülhancı, Activist
25. Aziz Tunç, Author
26. Babür Pınar, Poetrist Author
27. Baskın Oran, Prof Academician Author
28. Boghos Tomasian, Activist
29. Boğos Yalım, Doctor of medicine
30. Bülent Atamer, Engineer
31. Cengiz Aktar, Author Academician
32. Cumali Uyan, Journalist
33. David Barsamian, Activist Journalist- Author
34. Demir Küçükaydın, Researcher – Author
35. Derwesh Ferho – Journalist
36. Derwesh Ferho – Journalist
37. Doğan Özgüden, Journalist Researcher,Author
38. Ebros Sayrim, Activist
39. Erdoğan Doğan, Worker
40. Erdoğan Kahyaoğlu, Author
41. Eren Keskin, IHD Co-Chair - Jurist
42. Ertuğrul Barke, Journalist
43. Esra Koç, Engineer
44. F. Ahmet Tamer, Activist
45. Fani Kervancıyan-Painter
46. Fatma Dikmen, Pedagogue
47. Ferhat Tunç, Musician Activist
48. Fırat Barış, Editor
49. Fikret Başkaya, Author Economist
50. Garbis Çiçek
51. Garo Kaprielyan, Activist
52. Gökhan Kaya, Academician
53. Güllistan Yarkın, İHS
54. Güngör Şenkal, Linguist Author
55. Gürhan Ertür, Activist
56. Hacer Ansal, Academician
57. Haçik Demirci – Activist
58. Hagop Golyan – Activist
59. Haldun Açıksözlü, Artist - Theater Director
60. Halil Savda, Conscientious objector- Author
61. Hanna Beth Sawoce, Researcher Author
62. Hasan Özkan, Tax Advisor
63. Herman Hıntiryan, Business man
64. Hovsep Hayreni-Researcher,Author
65. Hovsep Yılmaz, Editor
66. Hüseyin Habip Taşkın, Author
67. Hüseyin Kılıç, Activist
68. İnci Tuğsavul, Journalist
69. İsmail Beşikçi, Researcher Author
70. İsmail Cem Özkan, Grafik Artist- Journalist
71. Kadriye Barsamian, Activist
72. Kazım Gündoğan, Researcher Author
73. Kirkor Dülger,
74. Kirkor Elmayan,
75. Kuvvet Lordoğlu, Prof Academician Author
76. Leman Stehn, Artist Pedagogue
77. Mahmut Konuk, İHS
78. Mahmut Uzun, Activist
79. Mehmet Rasgelener, Economist
80. Mehmet Uluışık, Activist
81. Meral Çıldır, İHS
82. Mirza Küçükaslan, Project finance specialist
83. Muhammet Yasin, Academician
84. Murat Demir Tomasian
85. Murat Kuseyri, Journalist
86. Mustafa Paçal, Author
87. Muzaffer Erdoğdu, Publisher
88. Nadya Uygun, Activist
89. Necati Abay, Journalist
90. Nesrin Nas, Economist Politician,
91. Neşe Erdilek, Sosyolog
92. Nicolas Tavitian – Consultant
93. Nur Sürer, Actress
94. Nurcan Baysal, Author
95. Nurhan Uygun, Activist
96. Osman Baydemir, Former Mayor
97. Oya Baydar, Journalist Author
98. Ömer Faruk Kırınç, Activist
99. Özcan Soysal, Activist Pedagogue
100. Pakrat Estukyan, Journalist
101. Pınar Ömeroğlu, Activist
102. Raffi Hermon Araks, Journalist,Researcher Author
103. Ragıp Zarakolu, Journalist - Author
104. Ramazan Gezgin, Activist Representative of the 78s Assembly
105. Recep Maraşlı, Author, Editor
106. Rehan Sarıbay,
107. Rustem Ayral, Activist
108. Sabri Ataman, Activist
109. Sadık Bakırcıoglu-Aktivist
110. Salih Efe, Jurist
111. Sarkis Adam, Doctor of medicine
112. Serdar Değirmencioğlu, Researcher Psikolog
113. Serdar Koçman, Translator Activist
114. Sergei Vartanian, Iinstitution manager
115. Sona Osançlıgil, Activist
116. Süleyman Eryılmaz, Academician
117. Şanar Yurdatapan, Musician Activist
118. Şiar Rişvanoğlu, Jurist
119. Şükriye Ercan, HDP Eskişehir Provincial President
120. Tahsin Yeşildere, Prof Academician
121. Tamer Çilingir, Researcher Author
122. Toni Vergili, Activist
123. Toros Sarian, Journalist, Author
124. Ümit Kaya, Construction engineer
125. Ünal Ünsal, Retired Ambassador
126. Vahram Mardiryan, Activist
127. Veysi Sarısözen, Journalist Author
128. Yılmaz Demir, Worker/Almanya
129. Zafer Özgentürk, Film director
130. Zehra Kabasakal Arat, Prof Academician
131. Zeynep Tozduman, Activist
132. Züheyla Akın, Activist
 
KURUMLAR / INSTITUTIONS

ADGB - Avrupa Demokratik Güçbirliği Bileşenleri: 1. Initiative Alternative Karadeniz 2. Föderation der demokratischen Dersim-Vereinigungen in Europa (ADEF)
Armeense Culturele Vereniging Narek
Armenian Diaspora (ARDIA)
 ASM - Avrupa Sürgünler Meclisi
Association des Arméniens Démocrates de Belgique (AADB)
Comité des Arméniens de Belgique (CAB)
Demokratische Alevitische Föderation (FEDA)
European Syriac Union (ESU)
Ezidische Koordination
Federatie Armeense Organisatie Nederland (FAON)
Föderation demokratisch-alevitischer Maraş-Vereine (MARDEF)
Freiheitspartei Mesopotamiens (MÖP)
Grüne Linkspartei Europa (Yeşil ve Sol Avrupa)
Initiative Nor Zartonk (deut. „Neues Erwachen“)
Kommunistische Partei Kurdistans (KKP)
 Konföderation der ArbeiterInnen aus der Türkei (ATIK)
Konföderation der unterdrückten Migrant*innen in Europa (AvEG-Kon)
Konföderation für Demokratische Rechte in Europa (ADHK)
Kongress der kurdischen demokratischen Gesellschaft in Europa (KCDK-E)
Kongress für den Wiederaufbau von Dersim (DIK)
Kurdische Frauenbewegung in Europa (TJK-E)
Kurdish Institute at Brussels
Partei der sozialistischen Wiedergründung (SYKP)
Plattform der Kurdinnen und Kurden aus Zentralanatolien (PKAN)
Revolutionär-demokratische Kommunen-Initiative Europa (ADDKI)
Volkskongress Mesopotamien
Yaşanacak Dünya (für eine lebenswerte Welt)
Zeitschrift Komün

Texts in Armenian, French, German and Turkish languages,
and link for signing the campaign:

http://chng.it/T9bmMnnsbB

La reconnaissance du génocide arménien: état des lieux

La reconnaissance du génocide arménien entre 1915 et 1917, que le président Joe Biden s'apprêterait à officialiser selon des médias américains, est une source de tensions régulière entre la Turquie et la communauté internationale.

Le Congrès américain a reconnu le génocide arménien en décembre 2019 lors d'un vote symbolique. Mais l'administration du président Donald Trump avait dit refuser d'utiliser le mot "génocide".

- Génocide ou massacres -

Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l'Empire ottoman, alors allié à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie. Ils commémorent ce génocide chaque année le 24 avril.
 La Turquie, issue du démantèlement de l'empire en 1920, reconnaît des massacres mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

Des affrontements meurtriers avec les Turcs avaient déjà commencé à la fin du XIXe siècle, avec le massacre de 100.000 à 300.000 Arméniens en 1895-1896, selon des sources arméniennes.

Lorsque l'Empire ottoman essuie de lourdes pertes dans les combats de la Grande guerre affectant les provinces arméniennes, les autorités en rejettent la responsabilité sur les Arméniens, qualifiés d'"ennemi intérieur" et accusés de collaboration avec les Russes.

Le 24 avril 1915, des milliers d'Arméniens soupçonnés de sentiments nationaux hostiles au gouvernement central sont arrêtés. Le 26 mai, une loi autorise les déportations "pour des raisons de sécurité intérieure", une autre loi le 13 septembre ordonne la confiscation de leurs biens.

La population arménienne d'Anatolie et de Cilicie (une région intégrée à la Turquie en 1921) est exilée de force dans les déserts de Mésopotamie. Beaucoup sont tués en chemin ou dans des camps, brûlés vifs, noyés, empoisonnés ou victimes du typhus, selon des rapports des diplomates étrangers et des agents de renseignement de l'époque.

En 2000, 126 chercheurs, dont le lauréat du prix Nobel Elie Wiesel, affirment dans un communiqué publié par le New York Times que "le génocide arménien pendant la Première Guerre mondiale est un fait historique incontestable".

- Une trentaine de pays -

 Le 20 avril 1965, l'Uruguay a été le premier pays à reconnaître le génocide arménien.

En France, la reconnaissance est intervenue dans une loi en 2001, et une journée nationale de commémoration a été pour la première fois célébrée le 24 avril 2019.

La négation du génocide n'y est cependant pas pénalisée, contrairement à la Suisse, Chypre et la Slovaquie.

Au total, les Parlements d'une trentaine de pays ont voté des lois, résolutions ou motions reconnaissant explicitement le génocide arménien : Allemagne, Argentine, Autriche, Belgique, Bolivie, Brésil, Canada, Chili, Chypre, Etats-Unis, France, Grèce, Italie, Liban, Lituanie, Luxembourg, Paraguay, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Russie, Slovaquie, Suède, Suisse, Uruguay, Vatican, Venezuela. En février 2020, c'est dans un contexte que fortes tensions entre Damas et Ankara que le Parlement syrien l'a officiellement reconnu.

- Des votes pas toujours contraignants -

Ces votes, émanant parfois seulement d'une des chambres du Parlement et avec lesquels les gouvernements peuvent prendre leurs distances, ont des portées juridiques très diverses.
 Le Parlement européen a reconnu le génocide arménien en 1987.

Parmi les pays où a récemment été votée une résolution reconnaissant le génocide figurent les Pays-Bas en 2018 et le Portugal en 2019. En Allemagne, le Bundestag, la chambre basse, a aussi adopté une résolution en 2016, qualifiée de non contraignante par la chancelière Angela Merkel.

Le 24 avril 2015, en pleine commémoration par l'Arménie du 100e anniversaire du génocide, le pape François a parlé de "premier génocide du XXe siècle".
(AFP, 23 avril 2021)

Arménie: près de 10.000 personnes commémorent le génocide

Près de 10.000 personnes ont défilé vendredi à Erevan pour commémorer les massacres d'Arméniens par l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale, que le président américain Joe Biden pourrait reconnaitre comme un génocide.

La foule, portant des flambeaux, s'est rendu depuis le centre-ville jusqu'au mémorial dédié aux victimes et surplombant la capitale arménienne. Certains manifestants scandaient des chants patriotiques, d'autres jouaient du tambour, a constaté une journaliste de l'AFP.

Des militants du parti nationaliste et d'opposition Fédération révolutionnaire arménienne (FRA), qui étaient à la tête du cortège, ont aussi brûlé des drapeaux turcs et azerbaïdjanais.

Cette marche, organisée tous les ans la veille du 24 avril, jour du début des massacres en 1915, est la première depuis la défaite de l'Arménie cet automne dans la région séparatiste du Nagorny-Karabakh, face à l'Azerbaïdjan soutenu par la Turquie.

Elle intervient aussi alors que Joe Biden pourrait reconnaitre prochainement les massacres d'Arméniens pendant la Première guerre mondiale comme un génocide, selon le New York Times et le Wall Street Journal.

Vendredi, une porte-parole du département d'Etat américain a indiqué qu'une "annonce" sur le "génocide arménien" est attendue samedi.

Le génocide arménien est reconnu par une trentaine de pays et la communauté des historiens. Selon les estimations, entre 1,2 million et 1,5 million d'Arméniens ont alors été tués par l'Empire ottoman.

Mais Ankara refuse l'utilisation du terme "génocide" et récuse toute velléité d'extermination, évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.

Une reconnaissance par Washington risque de tendre encore davantage les tensions actuelles avec Ankara, membre de l'Otan.

"Si Biden reconnaît le génocide, ce sera un immense soutien moral pour notre peuple", tranche pour sa part Hasmik Martirosian, 46 ans, qui participait vendredi soir à la marche d'Erevan.

L'Arménie demande depuis des années des compensations financières à la Turquie et le rétablissement des droits de propriété des descendants des victimes des massacres désignés en arménien Meds Yeghern (Le Grand Crime).
(AFP, 23 avril 2021)

La conséquence de la liquidation de la population chrétienne



Le pourcentage de chrétiens en Turquie était 25,74 % en 1906... A cause du génocide et de la déportation des Arméniens et Assyriens en 1915-16, des Grecs en 1919-1923, la proportion des chrétiens dans la population de Turquie (83,6 millions) est moins de 2 % aujourd'hui.

Assyrian Priest in Turkey Given Jail Sentence on 'Terror' Charges

A Turkish court on Wednesday handed down a 25-month prison sentence to an Assyrian priest in southeastern Turkey on charges of aiding the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK), Turkish Minute reported, citing the Mezopotamya news agency.

The Assyrian priest, Sefer (Aho) Bileçen from the Mor Yakup Church, also known as the Church of Saint Jacob in Nisibis, was arrested and released pending trial in the Nusaybin district of Mardin province in January 2020.

The prison sentence was handed down to Bileçen by the Mardin 4th High Criminal Court.

The indictment included accusations based on an informant's testimony and a 2018 gendarmerie report claiming that Bileçen's monastery was visited by alleged members of terrorist groups.

During his four days under arrest in January 2020, Bileçen had been questioned with regard to the allegations.

While he has not denied claims that he offered food to the militants, he insisted that he only did it as a requirement of his faith, not by any motivation to aid the group.

The indictment, on the other hand, pointed out that the priest did not report the militants to law enforcement, claiming that his statement makes it clear he was aware of the visitors' identity.

Bileçen's monastery is located in the country's predominantly Kurdish Southeast, which for decades has been the scene of armed clashes between security forces and the PKK, listed as a terrorist organization by Turkey, the EU and the US.

The Assyrians are an autochthonous Christian group who were the victims of massacres and forced displacement at the beginning of the 20th century in what is today recognized by many as genocide. This, and ongoing discrimination decades later drove many thousands to seek safety abroad.

As a result, there are only around 25,000 Assyrians left in Turkey. (AINA, April 7, 2021)

Excavation for parking garage construction on Syriac monastery premises in Mardin

The municipality of the southeastern Mardin province is carrying out excavation work on the premises of a monastery belonging to the Mardin Syriac Catholic Church, according to reports.

Mor Efrem Monastery has a first-degree historical monument status and the excavation work would put it in danger of collapse, says a report by Gazete Sabro, a monthly newspaper in Syriac language.

The İstanbul Syriac Catholic Foundation echoed the same concern in a Twitter post.

Peoples' Democratic Party (HDP) deputy Garo Paylan submitted a parliamentary question regarding the issue to Minister of Culture and Tourism Mehmet Nuri Ersoy.

"Don't you know that the multi-story car park being built on the area usurped by Mor Efrem Monastery on the pretext of 'green field' poses a threat to the existence of the monastery?" the MP asked.

The construction work is carried by the Mardin Metropolitan Municipality, which had been led by the HDP until August 2019, when the Ministry of Interior replaced Mayor Ahmet Türk with a "trustee" on the grounds of a "terrorism-related" case against him.

"The destruction policy"

"Why don't you say 'stop' to the policy of destruction against historical places, including churches, monasteries and cemeteries, belonging to ancient cultures such as the Armenian, Syriac, Rum in the Anatolian region?" Paylan also asked the minister.

Over the past year, similar construction works have been carried out in historical areas belonging to the minorities in the country.

Located in Mardin's Diyarbakırkapı Neighborhood, the monastery was in use between 1884 and 1933. It had been used as a military hospital for 12 years after that date and has been abandoned since then.
(BIA, 2 April 2021)

Azerbaïdjan: Erdogan envisage de se rendre à Choucha en mai

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mercredi qu'il envisageait de se rendre vers la mi-mai dans la ville azerbaïdjanaise de Choucha, que les forces de Bakou ont reprise en novembre lors du conflit avec l'Arménie au Nagorny Karabakh.

"J'espère me rendre à Choucha après le bayram de Ramadan (la fête qui marque la fin du mois de jeûne musulman) pour y célébrer une nouvelle fête", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours. Cette fête de trois jours tombe cette année à la mi-mai.

La prise de Choucha avait constitué un tournant dans le conflit au Nagorny Karabakh, car elle est située à seulement quinze kilomètres de Stepanakert, capitale des indépendantistes arméniens, et sur la principale route reliant la république autoproclamée à l'Arménie, son soutien politique, économique et militaire.

Outre son emplacement stratégique, Choucha est un symbole pour les Azerbaïdjanais, qui la considèrent comme un centre culturel majeur. Les Arméniens jugent qu'elle relève de leur patrimoine, en particulier sa cathédrale.

Soutenu par la Turquie qui lui avait notamment fourni des drones armés, l'Azerbaïdjan avait infligé une humiliante défaite à l'Arménie à l'issue de six semaines de conflit.

La république autoproclamée, peuplée quasi exclusivement d'Arméniens, continue d'exister, affaiblie et amoindrie, sans que son statut soit réglé par l'accord de cessez-le-feu négocié sous l'égide de Moscou, tandis que des soldats russes de maintien de la paix y ont été déployés.

Durant la guerre, l'Arménie a accusé la Turquie d'être impliquée directement dans les combats, ce qu'Ankara dément. Plusieurs pays ont également dénoncé l'envoi aux côtés des forces azerbaïdjanaises de combattants pro-turcs venus de Syrie.
(AFP, 31 mars 2021)

"Hrant Dink murder case still continues in consciences"

The third lawsuit filed into the assassination of Agos Newspaper Editor-in-Chief Hrant Dink on January 19, 2007 ended on March 26 after 5 years. 26 defendants were convicted and penalized in the 77-defendant trial. While the Dink Family has defined the ruling as "far from the truth", the attorneys of the family have announced that they will appeal against the ruling.

Making a statement after the hearing, Hrant's Friends said that the trial ended "for now" and stressed that "the ruling handed down by the court has not lifted the dark veil covering up the murder." Noting that the ones who said "Kill him" were not put on trial, they reiterated their demand for justice, adding that their struggle and the case will continue till justice is served.

Bülent Aydın, one of Hrant's Friends, has spoken to bianet about the ruling handed down by the court after 14 years.

'Answers we are looking for are not there'

In the third trial over the murder of Hrant Dink, the court gave a ruling of 37 acquittals and 26 convictions. Were the convicted ones the real perpetrators? How do you think we should see this ruling?

The vast majority of the defendants put on trial in this case were related to the murder process in one way or another. In fact, at one hearing, one of the defendants protested, saying, "Am I the only responsible person for a murder which was known by 100 people beforehand?"

There are of course others, among the responsible ones, who could not be put on trial in this case. There are those for whom no permit for investigation was given, there are those who were summoned to justify at court as a witness, but could not be brought to court... They were mentioned in the petitions of request submitted by Dink Family's attorneys several times.

A systematic and comprehensive judicial process was never the case. In spite of all these, so much information and documents came up in the 14-year judicial process and in the trial of public officials since 2016... It is the first time in this country that so many public officials have been put on trial in a political murder case and some of them have been penalized.

Who decided that this murder be committed? Where and how? How was the process carried out? We still do not know it.

Why wasn't Hrant Dink protected? Despite the preparations for the murder which was known beforehand, why didn't a single official move even his finger to protect him and to prevent the hitmen and the instigators? Why didn't even a single one of so many officials do his duty?

The ruling does not have an answer to these questions.

From the very beginning, the trial proceeded with its scope determined beforehand. Those who designed and ran a lynch campaign against Hrant Dink as of 2004, those who threatened him and made him suffer at courts, those who came to his door and insulted him are not in this trial.

In fact, as written by Hrant Dink himself until his passing, the real perpetrators must be sought among those who made the country unbearable for him for years... That was why we met in front of the courthouse before every hearing and cried out, "Put the ones who said 'Kill him' on trial."

'As if so many hearings had not been held'

In the Hrant Dink murder case, did the state do what a state of law is supposed to do? Was a complete trial held?
The murder should have been addressed in such a way to include the background and aftermath of this process as well as its all partners. But, it was not the case. All through the hearings, the requests of the Dink Family's attorneys for the extension of the investigation were not met. The predetermined scope of the case was not allowed to be extended.

The application of right violation made by the intervening party was rejected by the Constitutional Court on the weird ground that "the trial was still ongoing." This issue was taken to the European Court of Human Rights (ECtHR). As for the ruling handed down in the 131st hearing, it was a ruling that was given as if all those hearings had not been held. It was a ruling, the boundaries of which had been set by the indictment and the prosecutor's final opinion as to the accusations. It had major deficiencies.

'A ruling that does not satisfy consciences'

Before pronouncing the ruling, Presiding Judge Akın Gürlek said, "We reached a conscientious conclusion." He also expressed the opinion that the murder was "committed in line with the aims of the Fethullahist Terrorist Organization (FETÖ)". The murder was previously associated with "Ergenekon". What would you like to say about the "attempts to associate the murder with an organization"?

In the first case where the hitmen were put on trial, there was also this stage of "sensitive nationalist youth." All these restrictive attempts have led to a diversion from a fair investigation of the murder, hidden the real culprits and hindered the disclosure of the truth in all aspects.

In the process of lynch against Hrant Dink, in paving the way for his murder, enabling this murder, making the evidence disappear later on and producing fake documents, there were people from Gülen community involved, just as there were those who had nothing to do with them. There are hundreds of pieces of evidence in the court documents that prove it.

Throughout the hearings, some of these people accused one another. Different units of Security and Intelligence tried to put the blame on each other. In fact, the truths showed the responsibility of them all. And, in the end, a ruling that does not satisfy the consciences has come up, as it was also the case in the first ruling which was overturned afterwards.

'It has always been ignored'

Has Turkey finally been able to face the hate crime that led to Hrant Dink's death?

We are not in a better position in terms of racism and hate crime that took Hrant Dink away from us. On that dark day when we walked behind his coffin from one corner of İstanbul to the other, saying, "We are all Hrant, we are all Armenian", a tear was perhaps made in that dark mindset.

Perhaps, this trial could have also been an opportunity in terms of facing racism and hate crime. But, as is also the case in the ruling, the main reason was always ignored throughout the hearings, let alone facing it.

'We will keep raising our demand for justice'

When will justice be served for Hrant Dink and for those who walk alongside him?

Yes, a ruling has been handed down in the trial that started with 85 defendants and ended with 76 defendants; but, this trial has not yet been over. Throughout the appeals processes, we, as Hrant's Friends, will keep on expressing our demand for justice.

This is a trial that continues not only at courts, but in consciences as well. And the conscientious people of this country will also keep on raising the demand for justice in front of Agos every January 19. Until all perpetrators of this murder receive the penalty that they deserve and all partners of this heinous murder are brought to account...

Who decided to kill Hrant Dink to silence him? Where and how did they do it? How did the process that started in 2004 proceed? Why wasn't Hrant Dink protected? Despite the preparations for the murder known by all relevant institutions of the state almost a year before, why didn't a single official move even his finger to protect him and prevent the hitmen and instigators?

Justice will not be served until the answers of these questions are fully revealed. Let's reiterate what we said in front of the courthouse after the ruling: This trial will not end until we say so!
(BIA, 30 March 2021)

Politique intérieure/Interior Politics

Accusée de népotisme, la ministre du Commerce limogée


Le président turc Recep Tayyip Erdogan a remplacé mercredi sa ministre du Commerce accusée d'avoir accordé à des entreprises dirigées par son époux de juteux contrats, selon une décision parue au journal officiel.

Ruhsar Pekçan, qui occupait cette fonction depuis 2018, a été remplacée par un influent député du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir), Mehmet Mus.

La décision, signée par M. Erdogan, ne donne pas d'explication à ce remplacement, mais celui-ci intervient quelques jours après la publication d'articles par le site Internet OdaTV mettant en cause l'ex-ministre.

Mme Pekçan y est accusée d'avoir accordé à deux entreprises dirigées par son mari des contrats portant sur l'achat de produits désinfectants par le ministère du Commerce d'une valeur totale de 9 millions de livres turques (plus de 900.000 euros au taux de change actuel).

Ces accusations ont été reprises en choeur par plusieurs opposants et se sont propagées sur les réseaux sociaux comme un feu de paille.

Le ministère du Commerce a confirmé mardi l'achat des produits désinfectants, mais argué que les fournisseurs avaient été choisis uniquement en raison de "leurs prix inférieurs" à ceux de leurs concurrents et "dans le respect des règles".

Cette affaire intervient dans un contexte plus global de grogne croissante sur la gestion de l'économie par le gouvernement, qui a semblé impuissant ces dernières années à enrayer l'effondrement de la livre turque et l'envolée de l'inflation.

En novembre, M. Erdogan avait remplacé une grande partie de l'équipe économique gouvernementale, notamment son impopulaire ministre des Finances et gendre Berat Albayrak, pour donner un nouvel élan et rassurer les investisseurs.

Outre le remplacement de Mme Pekçan, M. Erdogan a également annoncé par décret mercredi la création de deux ministères, celui du Travail et celui des Affaires familiales, deux attributions jusque-là réunies dans un seul portefeuille.
(AFP, 21 avril 2021)

Erdogan prisonnier de son alliance avec le nationaliste Bahçeli

Faiseur de roi de la politique turque pour certains, décideur des questions sécuritaires pour d'autres, Devlet Bahçeli est, pour de nombreux observateurs, l'éminence grise qui tire les ficelles du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan.

Durcissement contre l'opposition prokurde, politique étrangère plus musclée: M. Bahçeli n'est pas membre du gouvernement et son Parti d'action nationaliste (MHP) n'a récolté que 11% aux dernières élections en 2018, mais son influence est considérable.

Et face à l'érosion de sa popularité sur fond de difficultés économiques, M. Erdogan pourrait plus que jamais avoir besoin du soutien du MHP et de M. Bahçeli pour avoir une chance de briguer un troisième mandat présidentiel.

Agé de 73 ans, ce politicien à la voix rugueuse, qui aime se poser en "homme du peuple", demeure pour beaucoup un mystère malgré sa présence à la tête du MHP depuis 1997.

Ses critiques reprochent à M. Erdogan d'avoir viré plus à droite en cédant au chantage aux votes de M. Bahçeli, quitte à lui accorder des faveurs impopulaires.

Lorsque la pandémie de coronavirus a pris de l'ampleur l'an dernier, M. Bahçeli a ainsi obtenu la libération d'un baron de la mafia proche de lui, dans le cadre d'une amnistie pour certains détenus.

Depuis 2016, "la position de M. Bahçeli a donné le ton des politiques de l'AKP (Parti de la Justice et du développement, islamo-conservateur, au pouvoir)", estime Idris Sahin, un ancien cadre de l'AKP qui est désormais le vice-président du parti d'opposition DEVA.

- Questions sécuritaires -

Le MHP ne s'est pas vu attribuer de ministères au sein du gouvernement, mais l'influent ministre de l'Intérieur, Süleyman Soylu, est un des favoris des cadres du parti.

Lorsque M. Soylu a voulu démissionner l'année dernière face aux critiques contre sa gestion du premier confinement partiel du pays, M. Bahçeli et le MHP ont volé à son secours.

M. Erdogan a rejeté sa démission et M. Soylu est sorti renforcé de cet épisode.

L'influence de M. Bahçeli était encore à l'oeuvre lorsqu'un procureur a présenté en mars dernier à la Cour constitutionnelle une demande d'interdiction du parti prokurde HDP.

Le leader nationaliste a mené une campagne pour cette interdiction et l'ouverture de la procédure a été annoncée la veille du congrès du MHP, des opposants y voyant un "cadeau" de M. Erdogan à son partenaire nationaliste.

Le MHP agit comme un nouveau "conseil de sécurité nationale", estime le politologue Burak Bilgehan Özpek, en référence à une puissante institution qui prenait autrefois les décisions sécuritaires et de défense en Turquie.

"Le MHP définit le cadre de la politique de la sécurité nationale. Bahçeli décide qui sera désigné comme +terroriste+", affirme le chercheur.

- Boulet? -

Pourtant, l'AKP, issu de l'Islam politique et le MHP, ancré dans l'extrême droite, divergent sur plusieurs points et il arrive à M. Bahçeli de pas avoir le dernier mot.

Il a ainsi défendu le retour d'une prestation de serment nationaliste dans les écoles, supprimée par M. Erdogan en 2013, sans succès.

"L'alliance du peuple", le nom de la coalition informelle regroupant le MHP et l'AKP, n'a été possible qu'après un changement d'avis de M. Bahçeli à propos du régime présidentiel, cher à M. Erdogan, auquel il était initialement opposé.

La Turquie est passée en 2018 à ce régime présidentiel qui donne des pouvoirs très élargis à M. Erdogan.

Selon le chercheur Berk Esen, le soutien du MHP au nouveau système a permis à ses partisans d'entrer massivement dans la fonction publique.

Des experts et des diplomates occidentaux se demandent toutefois si M. Bahçeli est un partenaire de poids ou un boulet pour M. Erdogan.

Après avoir écarté ses précédents alliés, y compris des libéraux pro-occidentaux, il ne reste que des ultranationalistes autour de lui.

Quoi qu'il en soit, pour M. Esen, le président turc a toujours le dernier mot.

"Je ne pense pas qu'il puisse être forcé de prendre des mesures qu'il ne souhaite pas", affirme-t-il.

M. Özpek estime lui aussi que M. Erdogan garde la main.

M. Bahçeli "ne peut jouer ce rôle que si Erdogan lui permet de le faire", dit-il. "Il peut endosser le rôle du conseil de sécurité nationale car Erdogan en tire un profit. Cela l'arrange de ne pas l'arrêter."
(AFP, 14 avril 2021)

Le grand jeu dangereux du monarque

Ragip Duran, Chronique Turquie RD, 10 avril 2021

La Turquie peut très bien devenir un labo très actif de sciences politiques. On peut y trouver des réponses à plusieurs questions: Comment la monarchie se détruit? Comment deséquilibrer les relations diplomatiques?  Quelle est la pire façon de gérer la crise sanitaire? Comment vider les caisses de l’Etat et que faire quand il n’y a plus d’argent?

L’ordre du jour et la hiérarchie des évenements changent au moins deux fois en 24 heures. Mais ceci n’est pas le signe d’un dynamisme politico-social. C’est la manifestation de l’arbitraire, principale qualité du régime de l’Homme Unique. Par ailleurs le bateau turc est entrain de couler alors l’équipage court très vite pour boucher les trous qui ne cessent d’augmenter.

En chute libre dans les sondages d’opinion le Président de la République et du parti gouvernemental, n’a plus de nouvels électeurs à gagner. Alors il faut tout au moins garder les électeurs fidels. C’est pour quoi il a annoncé par un décret présidentiel, donc avec une seule signature, le retrait d’Ankara de la Convention Internationale pour la protection des femmes contre la violence. Alors que la Convention d’Istanbul avait été signée par le gouvernement de M.Erdogan et avait été approuvée à l’unanimité par le Parlement où les députés appartenant au Parti gouvernemental forment la majorité. Mais les sectes et groupuscules islamistes demandaient le retrait car ‘’Cette Convention était contraire aux us et coutumes Musulmans’’.  Autrement dit les musulmans ont le droit de frapper les femmes.

Cet acte de retrait est visiblement illégal et illégitime selon la majorité des juristes. Il y a même des femmes proche du pouvoir qui désirent toujours appliquer cette Convention.

Le Président de la Grande Assemblée Nationale de Turquie, M.Sentop, professeur de droit constitutionnel de formation, a soutenu le décret présidentiel et a osé déclarer: ‘’Si le Président le désire il peut également déclarer le retrait de la Turquie de la Convention de Montreux’’. Un tabac!

Dans un pays où le pouvoir viole quotidiennement la Constitution, dans un pays où le droit est systématiquement bafoué, être professeur de droit constitutionnel n’a plus aucun sens.

La Convention de Montreux, signée par 27 pays en 1936, organise le passage de la Mer Egée à la Mer Noire des navires de guerre et de tout autre bateaux. Les règles sont bien précis pour les pays côtiers de la Mer Noire. Le nombre, le tonnage, les dimensions techniques de toute navire sont décrites en detail dans cette Convention. Elle reconnait la souveraineté de la Turquie sur les Dardanelles et le Bosphore. La Convention protège essentiellement les droits maritimes et commerciaux des pays côtiers de la Mer Noire. Elle limite le droit de passage et le nombre de navire de guerre appartenant aux pays non côtiers de la Mer Noire, donc Washington ne peut pas comme il veut battre pavillon dans la Mer Noire.

Alors que le Président turc a beaucoup besoin en ce moment du soutien économique, financier et politique du monde occidental, il veut faire un petit cadeux à la nouvelle administration américaine. Il sait que le Président Biden est en conflit avec Moscou. Par ailleurs il désire empêcher la condamnation d’Ankara par Washington au sujet de deux cas: L’achat des missiles russes S400 et le procès ouvert à Washington contre une banque publique turque accusée de violer l’ambargo  américaine contre l’Iran. Les noms des membres de la famille d’Erdogan sont cités dans l’acte d’accusation de ce procès.

Alors surgit un communiqué conjoint des 104 amiraux en retraite qui défend la Convention de Montreux et qui critique la politique d’Erdogan. 10 d’entre eux sont mis en gadre à vue et le procureur demandera des comptes aux autres. Tout de suite leurs salaires de retraite ont été bloqués et ils sont appelés à quitter leurs logements militaires, sans aucun verdict du tribunal. Ils sont tous accusés de ‘’fomenter un Coup d’Etat’’. Bizarre et voire comique…car ces 104 personnes ont tous plus de 65 ans, et n’ont même pas le droit de sortir dehors à cause des restrictions de Covid-19. De plus dans le communiqué il n’y a pas un seul mot, une seule ligne qui peut être compris ou interpreté comme un appel à un Coup d’Etat. Mais le Coup d’Etat est un mot magique pour l’ensemble des pouvoirs en Turquie. Il y en a eu 3 officiels et au moins 4 non officiels depuis 1960.

Quand le 6 avril dernier Erdogan recevait dans son palais la Présidente de la Commission Européenne et le Président du Conseil Européenne, l’opinion publique a pu voir la photo du machisme du pouvoir turc et l’état miserable de ses relations avec le Vieux Continent. Il n’y avait pas de fauteuil reservé pour la Présidente Mme Ursula von der Leyer lors de cet entretien tripartite et le Président Charles Michel, manque de respect envers les femmes, s’est assis au seul fauteuil disponible. Les chefs de l’Union Européenne désiraient adoucir encore Erdogan et lui se moquait du principe élementaire de protocole. La politique d’apaisement a son prix.

Le labo de science politique qui s’appelle la Turquie est toujours  très actif mais peu productif. Il y a une énorme difference entre le dynamisme politique et la panique agitée à cause de manque de solution.(FIN/RD)

Forces armées/Armed Forces

Turkey excluded from new F-35 deal

The US has notified Turkey that it was excluded from a new deal for the F-35 fighter jet program, the state-run Anadolu Agency (AA) reported last night (April 21), citing a Pentagon official.

The official said the US and eight other countries canceled a 2006 agreement and signed a new one but didn't go into further details, according to the report.

Turkey was a production partner of the F-35s but was removed from the program in July 2019 over its purchase of the S-400 ground-to-air missile systems from Russia.

Despite that, Turkey-based contractors have been continuing to produce F-35 parts.

The US has expressed concern that Russia might use the S-400 systems to obtain critical information about the F-35s.

The other members of the F-35 program are the UK, Italy, the Netherlands, Austria, Denmark, Canada and Norway.

What happened?

Turkey had been in the F-35 program since 1999 and its defense industry had taken part in the production of the planes.

The parts manufactured by Alp Aeıspace, AYESAŞ, Kale Aerospace, Kale Pratt & Whitney and the Turkish Aerospace Industries Inc. (TUSAŞ) have been on all F-35 planes since the first one.

Turkey was given the ownership of four F-35 planes in 2018. Pilots from Turkey attended training programs in the US.

Later, the ownership of two more planes was given to Turkey but none of them have been delivered to the country due to its purchase of the S-400 missile systems from Russia.

Turkey signed the S-400 agreement with Russia in April 2017 and received the first batch of equipment in July 2019, after which the US announced Turkey's suspension from the F-35 program.

Previously, the US announced in April 2019 that it suspended the delivery of equipment associated with the F-35 project to Turkey.

At the end of July 2019, Turkey's pilots trained for the F-25 program returned to the country.

In late 2019, then US Secretary of Defense Mark Esper said Turkey must choose between the F-35s and the S-400s.

As part of its 2020 defense budget, the US decided to buy the six planes owned by Turkey.

The US found new supplies for the 1,005 different parts that were produced by Turkey-based companies.

Turkey confirmed in October 2020 that it tested the S-400 systems but hasn't activated them yet.

In December, the US announced sanctions on Turkey's arms purchasing agency.
(BIA, April 22, 2021)

House raids on 6 retired admirals, 1 retired general

The Ankara Chief Public Prosecutor's Office has summoned 6 retired admirals and 1 retired general to give their statements as part of the investigation launched into the declaration on Montreux Convention signed by 104 retired admirals and released at the midnight of April 3.

As reported by the state-run Anadolu Agency (AA), written notifications have been sent to 6 retired admirals and 1 retired general in İstanbul, Muğla, Antalya and Ankara as part of the investigation.

The houses of the retired admirals and the retired general have been searched and their digital materials have been seized.
No house arrest, but electronic bracelet

An investigation was launched against 14 people over the declaration of the retired admirals. While 10 admirals were detained and 4 were summoned to depose; they have all been released on probation.

As reported by Cumhuriyet, electronic bracelets have been placed on Atilla Kezek, Ergun Mengi and Turgay Erdağ, three of the released retired admirals. The others have also been informed about the issue.

When the retired admirals were released, a judicial control measure of "not leaving the province" was imposed on them.

Ertürk's attorney Özgün Şimşek has noted that electronic bracelets have been imposed on people only in the event of house arrest up until now, adding that these instruments have not been used for people who have been banned from leaving their provinces of residence.

"In this way, they will follow where the retired admirals go within the province hour by hour. They will be able to block and report their social lives within the city in a sense," the attorney has said, adding, "This is a purely administrative-political decision of the Supervised Release Directorate, which acts according to the political power holders."

Speaking to daily Cumhuriyet about the issue, Kezek has also said, "I am 65 years old. I actively served for the state for 37 years. They have placed a bracelet on us in return. I am just really sorry."
Erdoğan: I am the commander-in-chief

President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan met with young people and answered their questions at the "Library Talks" held at the Presidency's Library.

Erdoğan answered a series of questions at the talks on April 14 and said the following about the declaration and the retired admirals:

"It does not matter if a soldier is retired or unretired. A soldier is a soldier. As president, I am now the commander-in-chief of the armed forces. How could you, as 104 retired admirals, go so far as to make a statement like that? This is not about your freedom.

"In fact, there are those among you who have already made it a habit. If you are interested in this so much, then you should enter politics. But of course, as the commander-in-chief, president, and a person responsible for ensuring the unity, solidarity, and well-being of my country, I can never tolerate the servicing of a text like this coordinated by 104 people sharing the same mentality. The judiciary will handle the rest of the process."
What happened?

At midnight on April 3, some 103 retired admirals released a declaration concerning the Montreux Convention, the international treaty regulating the status of Turkey's Straits. "The opening of the Montreux Convention to debate as part of Canal İstanbul and the authority of the annulment of international treaties is met with concern," said the joint declaration.

The declaration also mentioned leaked photos showing rear admiral Mehmet Sarı in Islamic clothes in a home together with the members of who are said to be members of a pro-government religious cult.

The retired officers said the Turkish Armed Forces (TSK) should maintain the Constitution's unchangeable values and the "modern path" drawn by Mustafa Kemal Atatürk, the founder of the Republic.

On April 5, Ergun Mengi, Atilla Kezek, Alaettin Sevim, Ramazan Cem Gürdeniz, Nadir Hakan Eraydın, Bülent Olcay, Kadir Sağdıç, Türker Ertürk, Turgay Erdağ and Ali Sadi Ünsal were taken into custody. Engin Baykal, Cemil Şükrü Bozoğlu, Mustafa Özbey and Atilla Kıyat were also summoned to depose at the security directorate. The detention period of 10 admirals was extended for four days on April 8. Summoned to give their statements, four admirals also went to the Ankara Security Directorate to depose.

As reported by the state-run Anadolu Agency (AA), the judgeship has ruled that 13 retired admirals shall be released with the judicial control measure of "not leaving their residential areas."

Giving a ruling on 13 retired admirals based on "an examination on the file," the judgeship ruled that retired admiral Ergun Mengi, who was the person who prepared the declaration according to the statements taken at the prosecutor's office and for whom a request for arrest was made, should be taken separately. With his statement taken, retired admiral Ergun Mengi has been released with an intercity and international travel ban.

A week before the Montreux declaration of the retired admirals was released, 126 retired diplomats also released a statement, saying, "It will lead to our loss of our absolute sovereignty over the Marmara Sea. Canal İstanbul project must be abandoned."

96 parliamentarians also supported the joint statement. 
(BIA, 16 April 2021)

Un drone tire une roquette sur l'aéroport d'Erbil au Kurdistan d'Irak

Une roquette a été tirée mercredi soir sur l'aéroport d'Erbil, capitale du Kurdistan irakien, pour la première fois larguée depuis un drone, selon les autorités kurdes, une escalade dans l'armement utilisé pour viser les soldats américains qui y sont postés.

Au même moment, un soldat turc était tué dans une attaque à la roquette - sans qu'un lien puisse être établi dans l'immédiat entre les deux événements - sur une base turque à 50 kilomètres à l'est d'Erbil, selon le ministère turc de la Défense.

L'explosion à Erbil, entendue dans toute la ville, n'a pas été à proprement parler revendiquée mais, comme le 15 février lorsqu'une salve de roquettes avait tué à Erbil un sous-traitant étranger de la coalition antijihadistes menée par Washington et un Irakien, un groupuscule obscur, "Les Gardiens du sang", s'est manifesté.

Ce groupe, un faux-nez des factions pro-Iran existant depuis des années en Irak et désormais intégrées à l'Etat, a de nouveau fait son apparition mercredi soir sur les chaînes Telegram des pro-Iran, se félicitant de l'explosion à Erbil. Et ce en pleine période de tensions entre Washington et Téhéran autour de la question du nucléaire iranien.

Les accès à l'aéroport étaient bouclés en soirée mais le gouverneur a assuré que les liaisons aériennes n'étaient pas interrompues.

- "Escalade dangereuse" -

Le ministère de l'Intérieur du Kurdistan a affirmé avoir déterminé qu'"un drone chargé de TNT avait visé un QG de la coalition à l'aéroport d'Erbil". Il "n'a pas fait de victimes mais a causé des dégâts dans un bâtiment".

Hoshyar Zebari, ancien ministre irakien des Affaires étrangères et figure politique du Kurdistan, a accusé sur Twitter "une milice", une allusion aux factions pro-Iran dans le pays.

En octobre déjà, des pro-Iran avaient incendié le siège à Bagdad du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) après des critiques de M. Zebari, membre de cette formation au pouvoir à Erbil.

Cela n'a pas empêché M. Zebari de dénoncer mercredi soir une attaque "terroriste à la roquette et au drone", liant les attaques de mercredi soir et du 15 février.

"Il semblerait que la même milice qui a visé l'aéroport il y a deux mois recommence. C'est une escalade évidente et dangereuse", a-t-il ajouté, alors que les pro-Iran multiplient les déclarations guerrières, promettant de déloger "l'occupant" américain - comme le réclame un vote au Parlement à Bagdad depuis plus d'un an.

De nouveau, mercredi soir, le porte-parole d'al-Noujaba, l'une des factions pro-Iran les plus radicales du pays, qualifiait de "danger" les "forces d'occupation et l'ambassade (américaine) qui contrôle l'Irak, ses ressources et ses décisions".

- Un soldat turc tué -

Une source de sécurité irakienne a affirmé à l'AFP que d'autres roquettes s'était écrasées ailleurs. L'une d'elle, a affirmé cette source, a visé des troupes turques, postées depuis un quart de siècle dans une dizaine de bases à travers le Kurdistan notamment pour lutter contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), que la Turquie qualifie de "terroriste".

Un soldat turc a été tué à Baachiqa, a indiqué le ministère turc de la Défense sans désigner de responsable, précisant que trois projectiles avaient été tirés dont l'un a blessé un enfant irakien d'un village voisin.

Le Premier ministre kurde Masrour Barzani a affirmé avoir parlé au chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu en soirée. "Nous condamnons fermement les attaques terroristes à Erbil et Baachiqa", a-t-il écrit sur Twitter. "Les membres du groupe terroriste qui est derrière seront tenus responsables de leurs actes", a-t-il ajouté, sans toutefois le nommer ce "groupe".

Plus tôt dans la journée, deux bombes ont explosé au passage de convois logistiques irakiens transportant des équipements de la coalition à Zi Qar et Diwaniya, dans le sud de l'Irak, selon des sources de sécurité.

Au total, une vingtaine d'attaques, à la bombe ou à la roquette, ont visé des bases abritant des soldats américains ou des représentations diplomatiques américaines depuis l'arrivée au pouvoir fin janvier de Joe Biden. Et avant celles-ci, des dizaines ont eu lieu depuis l'automne 2019.

Il y a une semaine, Washington a repris un "dialogue stratégique" avec le gouvernement irakien de Moustafa al-Kazimi, régulièrement menacé par les pro-Iran.

Ennemis jurés, l'Iran et les Etats-Unis ont tous deux une présence ou des alliés en Irak où Washington déploie quelque 2.500 militaires.

A chaque attaque meurtrière, Washington menace de faire "le nécessaire" et de faire payer le prix fort à l'Iran.

En janvier 2020, une telle spirale avait failli dégénérer en conflit ouvert en Irak, après que Washington avait éliminé dans une frappe de drone à Bagdad le général iranien Qassem Soleimani, en riposte à la mort d'Américains.
(AFP, 14 avril 2021)

Azerbaïdjan : début d'exercices militaires avec la Turquie

L'Azerbaïdjan a entamé jeudi des manoeuvres militaires avec son allié turc afin de renforcer "l'efficacité au combat" des deux armées, a indiqué le ministère azerbaïdjanais de la Défense.

A l'automne dernier, l'Azerbaïdjan, soutenu par Ankara, a remporté une large victoire militaire face à l'Arménie pour le contrôle de la région séparatiste du Nagorny Karabakh.

En plus d'un soutien politique sans faille, la Turquie a livré des armes à Bakou, notamment des drones, qui ont joué un rôle décisif dans sa victoire sur Erevan.

Jeudi, l'Azerbaïdjan n'a pas précisé le nombre de militaires impliqués dans les exercices avec la Turquie. Ils doivent se prolonger vendredi.

Dans un communiqué, l'armée azerbaïdjanaise indique qu'ils se déroulent sur plusieurs terrains d'entraînement de cette ex-république soviétique du Caucase.

Lors des derniers affrontements au Nagorny Karabakh, la Turquie a été accusée d'avoir fourni en renfort à l'armée azerbaïdjanaise des supplétifs syriens, ce qu'Ankara dément.

Ces combats, qui ont fait plus de 6.000 morts, se sont soldés au bout de six semaines par une défaite humiliante pour Erevan, qui a dû rétrocéder d'importants territoires sous son contrôle depuis un premier conflit, au début des années 1990.

Selon les termes du cessez-le-feu conclu sous la houlette de la Russie, seule une partie de la république autoproclamée du Nagorny Karabakh survit, affaiblie.
(AFP, 8 avril 2021)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Ecole musulmane à Albertville: le préfet contre un projet "séparatiste"

Le préfet de Savoie Pascal Bolot s'élève contre le projet "démesuré" et "séparatiste" de construction d'une école musulmane privée à Albertville, souhaitant un appel contre le jugement qui l'a autorisée, dans une interview au quotidien Le Dauphiné Libéré de dimanche.

"En 2019, le maire avait refusé de délivrer le permis. Il avait bien fait", estime le préfet après le jugement du tribunal administratif de Grenoble qui a annulé mardi le refus qu'avait opposé le maire d'Albertville Frédéric Burnier Framboret au permis de construire une école primaire privée de la Confédération islamique Millî Görüs (CIMG), proche de la Turquie.

"Ce projet relève sans ambiguïté d'une logique séparatiste: c'est une école privée islamique qui revendique sa prise de distance avec le système éducatif français. Comme partout ailleurs, la CIMG n'entend pas ouvrir cette école sous la forme d'un établissement sous contrat. Ses responsables entendent l'inscrire dans une union européenne des écoles musulmanes créée à leur propre initiative, ce qui est une manière d'échapper aux contingences nationales", explique le préfet.

"On ne peut pas, en France, tolérer des établissements où on tient école de contre-République. C'est le devoir du maire et de l'État de ne pas accepter ce type d'initiative qui participe à un processus d'archipélisation de la société française", juge-t-il, rappelant que la CIMG a refusé de signer la charte des principes de l'islam de France.

"Cette charte affirme des principes auxquels le plus grand nombre adhère: la liberté de conscience, la condamnation de l'islam politique et de son instrumentalisation, le rejet de toute forme de discrimination et l'égalité hommes-femmes. Comment confier à une telle organisation l'avenir de nos jeunes enfants? La réponse qui en découle est très claire: elle est négative", tranche M. Bolot.

Le préfet estime également que le projet n'est "pas acceptable, sur la forme, parce qu'il est démesuré". "Albertville, c'est 19.000 habitants, 1.500 écoliers. Là, on a une école confessionnelle qui prévoit de capter 400 élèves (...) On a un risque de bouleversement de la carte scolaire (...) On a un risque d'accélération de fermeture de classes et de différer des investissements pour des écoles de la République à Albertville".

Pour toutes ces raisons, le préfet "souhaite que la commune fasse appel de la décision du tribunal administratif", disant que "des motifs, en droit, devraient permettre de faire obstacle à l'exécution de ce jugement de première instance".
(AFP, 11 avril 2021)

La justice valide la construction d'une école musulmane

Le tribunal administratif de Grenoble a obligé le maire d'Albertville (Savoie) à autoriser la construction d'une école primaire privée à l'initiative de la Confédération islamique Millî Görüs (CIMG), proche de la Turquie, a-t-on appris vendredi.

La décision rendue mardi annule le refus du permis de construire, qui avait été déposé en 2019 par l'association pour implanter une école de 400 élèves dans cette ville d'environ 20.000 habitants.

Le tribunal a estimé que les motifs avancés par la mairie, portant notamment sur les places de stationnement, n'étaient pas recevables. Il donne deux mois à cette dernière pour délivrer le permis de construire.

Dans une tribune publiée vendredi par Le Figaro, le maire (sans étiquette) Frédéric Burnier-Framboret, a vivement regretté cette décision, dont il pense faire appel. Il se dit "démuni" pour "contrer l'installation d'associations ou d'entreprises pilotées par des puissances étrangères, qui favorisent une cristallisation identitaire au coeur de nos territoires".

Le recours au Code de l'urbanisme était "le seul moyen législatif" à sa disposition pour s'opposer à la construction de cette école, a-t-il fait valoir auprès de l'AFP.

Avec le projet d'accueillir 400 élèves, l'établissement serait "de nature à mettre en péril les classes, voire les écoles" d'Albertville, qui en accueillent aujourd'hui environ 1.200. Un projet de moindre envergure "aurait pu être discuté" mais l'édile dit avoir reçu "une fin de non-recevoir" de la CIMG.

Cette association est aussi à l'origine d'un projet de mosquée à Strasbourg, pour laquelle la municipalité écologiste a voté le 22 mars le "principe" d'une subvention de plus de 2,5 millions d'euros, s'attirant de très vives critiques du gouvernement.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait dénoncé "une fédération qui a refusé de signer la charte des principes de l'islam de France et qui défend un islam politique".

Jeudi, lors de l'examen du projet de loi sur le séparatisme, le Sénat a voté un amendement du gouvernement qui prévoit d'obliger les collectivités à informer le préfet, trois mois au préalable, avant toute subvention pour la construction d'un lieu de culte.

L'école en projet à Albertville "ne peut qu'inciter au communautarisme", estime le maire. Il précise qu'elle s'installerait à côté d'une mosquée gérée par l'antenne locale de CIMG, avec laquelle il assure avoir "de bonnes relations".

Les propos du maire sont "aussi tendancieux qu'inexacts", a rétorqué Fatih Sarikir, président de CIMG France, dans un communiqué transmis vendredi soir.

L'école qu'il souhaite construire "ne sera ni +islamiste+ ni +turque+" mais "une école confessionnelle hors contrat comme il y en a déjà tant en France, la plupart catholiques ou juives", ajoute-t-il en espérant que son établissement pourra passer sous contrat après le délai légal de cinq ans.

Le responsable balaie l'argument de la concurrence scolaire, sauf à vouloir "fermer toutes les écoles privées", et dénonce, derrière le "prétexte" du stationnement pour bloquer son projet, "l'hypocrisie" de Frédéric Burnier-Framboret et "son obsession avec nos origines".

"Je ne suis pas le représentant d'un pays étranger. Je suis autant Français que vous, ne vous en déplaise", conclut M. Sarikir.
(AFP, 9 avril 2021)

125 "membres" de l'EI arrêtés dans le camp d'Al-Hol

Des membres des forces spéciales des Forces démocratiques syriennes (FDS) montent la garde dans le camp d'Al-Hol, le 31 mars 2021 dans le nord-est de la Syrie. Photo AFP / Delil SOULEIMAN
Les forces kurdes en Syrie ont annoncé vendredi avoir arrêté 125 membres présumés du groupe Etat islamique (EI) à l'issue de leur opération dans le camp de déplacés d'Al-Hol, récemment secoué par une série de meurtres et d'incidents sécuritaires.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) et la police kurde des Assayech ont lancé dimanche une opération sécuritaire à Al-Hol, véritable cité de tentes où vivent près de 62.000 personnes, en grande majorité des femmes et des enfants, dans le nord-est de la Syrie en guerre. En cinq jours, "125 membres des cellules dormantes de l'EI ont été arrêtés", a annoncé vendredi le porte-parole des Assayech, Ali al-Hassan. Parmi eux se trouvent une vingtaine de "responsables" des cellules à l'origine d'assassinats ayant eu lieu dans le camp, a précisé le porte-parole lors d'une conférence de presse depuis la localité d'Al-Hol, retransmise par plusieurs chaînes de télévision. Depuis le début de l'année, "plus de 47 meurtres" ont été perpétrés dans le camp, a indiqué M. Hassan.

Al-Hol accueille les femmes et les enfants étrangers de jihadistes de l'EI, mais aussi des familles syriennes et irakiennes. L'ONU a maintes fois mis en garde contre une détérioration de la situation sécuritaire à Al-Hol, secoué par des tentatives d'évasion et des attaques contre des gardes et des employés d'ONG.

"De nombreux éléments de l'EI ont infiltré" le camp d'Al-Hol en se faisant passer "pour des civils dans le but d'y mener leurs activités et de se réorganiser", selon M. Hassan. Malgré les arrestations, "le danger n'a pas encore été éliminé", a-t-il averti. "Il persistera tant que (...) la communauté internationale ne considérera pas le camp comme un sérieux problème international, auquel elle aussi doit apporter des solutions adaptées", a-t-il dit. Il a réitéré l'appel des autorités kurdes à rapatrier les ressortissants étrangers présents en Syrie.

Environ 10.000 femmes et enfants étrangers vivent dans une annexe d'Al-Hol qui leur est réservée, selon un rapport onusien. La plupart des pays, notamment européens, rechignent à reprendre leurs citoyens. Certains, dont la France, ont rapatrié un nombre limité d'enfants, souvent des orphelins.
(AFP, 2 avril 2021)

Socio-économique / Socio-economic

La Turquie sur les traces du fondateur d'une plateforme de cryptomonnaie en fuite

La Turquie a ouvert vendredi les procédures pour lancer un mandat d'arrêt international contre le fondateur d'une plateforme d'échange de cryptomonnaie qui a pris la fuite avec deux milliards de dollars d'actifs d'investisseurs, ont indiqué des médias d'Etat.

Les responsables de la sécurité turcs ont publié jeudi une photo du fondateur de la plateforme Thodex, Faruk Fatih Ozer, passant le contrôle des passeports à l'aéroport d'Istanbul en route vers un lieu non précisé. Mais des sources de sécurité ont ensuite confirmé qu'il se trouvait en Albanie.

Le ministère de la Justice a pris des mesures pour arrêter et extrader Faruk Fatih Ozer d'Albanie, a rapporté l'agence de presse officielle Anadolu.

Une information qui survient après l'arrestation par la police de 62 personnes en raison de liens présumés avec l'entreprise, les suspects ayant été appréhendés lors de raids simultanés menés dans huit villes, dont Istanbul, a indiqué l'agence Anadolu.
 La police a émis des mandats d'arrêt contre 16 autres mais les médias ne disposaient pas d'informations sur les suspects.

La police a fait une descente au siège de la société dans la partie asiatique d'Istanbul et a saisi du matériel informatique, selon les médias.

La plateforme Thodex a suspendu ses activités après avoir affiché mercredi un message mystérieux indiquant qu'elle avait besoin de cinq jours pour traiter un investissement extérieur non spécifié.

- "Allégations sans fondement" -

Selon les médias, Thodex a fermé alors qu'elle détenait au moins deux milliards de dollars provenant de 391.000 investisseurs.

L'avocat des investisseurs, Oguz Evren Kilic, a déclaré que l'enquête "s'approfondit", dans un entretien téléphonique avec l'AFP vendredi.

"Des centaines de milliers d'utilisateurs ne peuvent pas avoir accès à leurs portefeuilles numériques. La situation tendra à s'aggraver si aucune mesure concrète n'est prise" par Thodex, a-t-il précisé.

Les clients ont déjà déposé des plaintes auprès du bureau du parquet, qui enquête sur l'homme d'affaires pour "fraude aggravée et fondation d'une organisation criminelle".

Dans un message publié sur le compte Twitter officiel de l'entreprise, M. Ozer a dénoncé les "allégations sans fondement".

Il a expliqué qu'il se trouvait à l'étranger pour des réunions avec des investisseurs étrangers et qu'il rentrerait chez lui "dans quelques jours et coopérerait avec les autorités judiciaires afin que la vérité puisse éclater".

Un nombre croissant de Turcs se tournent vers les cryptomonnaies pour tenter de protéger leurs économies face à la forte baisse de la valeur de la monnaie turque et à l'inflation élevée.

Le marché turc des cryptomonnaies reste non réglementé malgré le scepticisme croissant du gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan quant à sa sécurité.

La banque centrale de Turquie a déclaré qu'elle interdirait l'utilisation des cryptomonnaies dans les paiements de biens et de services à partir du 30 avril. Elle a averti que les cryptomonnaies "comportent des risques importants", car le marché est volatil et manque de surveillance.
(AFP, 23 avril 2021)

En Turquie, la sécheresse transforme des plaines en gruyère

Des trous assez grands pour engloutir une voiture, creusés par la sécheresse, se sont multipliés ces dernières années dans les plaines les plus fertiles de la Turquie, suscitant l'inquiétude croissante des agriculteurs qui les voient se rapprocher des habitations.

"La situation, en ce qui concerne la sécheresse, est de pire en pire", s'alarme Tahsin Gundogdu, qui cultive notamment des patates dans la province de Konya (sud), qu'il vend au géant américain de l'agroalimentaire PepsiCo.

Cet agriculteur âgé de 57 ans a vu ces dolines se multiplier depuis 10 ou 15 ans, conséquence de la surexploitation des nappes phréatiques.

D'une profondeur vertigineuse, elles se forment lorsque les cavités souterraines qui contenaient de l'eau s'effondrent sous le poids du sol.

Face à ce phénomène, les agriculteurs sont bien embêtés.

En effet, acheminer de l'eau autrement pour irriguer leur cultures coûte plus cher, réduisant leurs bénéfices. Mais continuer de pomper l'eau souterraine ne fera qu'aggraver le problème.

Le professeur Fetullah Arik, de l'Université technique de Konya, a recensé environ 600 trous cette année dans cette province, presque le double des 350 repérés l'an dernier.

- "Pire que le Covid" -

Les agriculteurs, qui s'efforcent globalement de moins utiliser les eaux souterraines, doivent à la fois irriguer leurs champs plus souvent à cause de la sécheresse et chercher de l'eau ailleurs, ce qui gonfle leur facture d'électricité.

"Avant, arroser les champs deux fois par an suffisait. Aujourd'hui, nous devons le faire cinq ou six fois", explique Hazim Sezer, agriculture à Karapinar, dans la province de Konya.

Si le problème n'est pas réglé, la sécheresse aura des conséquences pour les agriculteurs et consommateurs "aussi grandes, voire plus" que les ravages économiques de la pandémie de coronavirus, prévient Baki Remzi Suicmez, patron de la chambre des ingénieurs agronomes de Turquie (ZMO).

"Avant l'an dernier, nous n'avions jamais vu une sécheresse pareille", s'inquiète Kamil Isikli, un agriculteur, notant toutefois avec optimisme qu'il avait beaucoup plu au début de cette année.

Toutefois, les conséquences sont déjà là. "Les agriculteurs n'ont plus assez d'argent pour payer leur facture d'électricité", dit-il.

M. Sezer appelle le gouvernement à mettre en place un système souterrain de récupération des eaux de ruissellement qui finissent autrement à la mer.

Murat Akbulut, chef de la branche de la ZMO à Konya, estime que ce serait une "excellente solution" pour la province, dont le principal lac a vu son niveau divisé par trois cette année, ce qui "va sans doute conduire à des problèmes d'irrigation pour les plaines".

Selon M. Suicmez, 77% de l'eau est consommée par le secteur agricole en Turquie.

- Pas que l'agriculture -

La Turquie est en réalité confrontée à une double sécheresse. Météorologique, d'abord, à cause d'un temps sec. Et hydrologique, avec la baisse du niveau des rivières, lacs et nappes souterraines.

M. Suicmez explique que le niveau de précipitation en avril et mai sera déterminant pour les récoltes. Si les champs produisent moins, la Turquie sera contrainte d'importer plus de nourriture.

Le ministre de l'Agriculture Bekir Pakdemirli avait estimé le mois dernier que la sécheresse dont souffrait le pays était surtout due à la hausse des températures et au changement climatique.

Mais pour M. Suicmez, il ne faut pas tout rejeter sur le changement climatique "quand nous savons que d'autres raisons concrètes existent".

Selon lui, il faut "des mesures concrètes et rapides" de l'Etat pour aider les agriculteurs, citant une restructuration de leurs dettes et une prise en charge de leur facture d'électricité.

L'impact de la sécheresse pourrait également se faire sentir au-delà de l'agriculture, comme dans la "région des lacs" du sud-ouest de la Turquie, souligne l'ingénieur géologue Servet Cevni.

C'est là que se trouve le Lac de Salda, un trésor géologique que la Nasa étudie pour sa ressemblance avec un cratère sur la planète Mars.

Les eaux de ce lac, parfois surnommé "les Maldives de Turquie" à cause de son sable fin et ses eaux turquoises, se sont retirées jusqu'à 30 mètres dans certains endroits en dix ans, selon le maire de Yesilova.

"Nous ne pouvons dire d'aucun lac (dans la région) qu'il est dans une bonne situation aujourd'hui. Ils sont soit menacés, soit dans un piètre état", relève M. Cevni.

"Une politique urgente de l'eau" est nécessaire, estime l'ingénieur. "Gaspiller l'eau est aussi grave que tuer quelqu'un. Les sanctions devraient être aussi lourdes".
(AFP, 22 avril 2021)

"İstanbul Convention" banners now all around İstanbul

The Campaign Group of Enforce the İstanbul Convention have hung banners of İstanbul Convention all around İstanbul, the city which the convention took its name from as it was opened to signature in the city in May 2011 and as Turkey was the first country to ratify it.

Amid ongoing protests against Turkey's withdrawal from the convention by the decision of President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan, the banners are now hung on the Galata tower and on overpasses in Beşiktaş, Okmeydanı, Altunizade and Bağcılar. The banners read: "We don't give up the İstanbul Convention."

What happened?

Turkey has withdrawn from the İstanbul Convention with a Presidential decision published in the Official Gazette on March 20, 2021.

The decision in question said that "the Council of Europe Convention on Preventing and Combating Violence Against Women and Domestic Violence, which was signed by Turkey on May 11, 2011 and approved with the Cabinet Decree no. 2012/2816 on February 10, 2012, shall be terminated on the part of Turkey as per the Article 3 of the Presidential Decree no. 9."

Following this Presidential decision published at midnight, several social media users, women's rights defenders, lawyers and politicians, denounced the decision, recalling that the convention was unanimously approved at the Parliament and stressing that it is not possible for Turkey to withdraw from an international convention with a Presidential decision.

After the Presidential decision pulling Turkey out of the İstanbul Convention was met with criticisms and objections in both Turkey and around the world, the Communications Directorate of the Presidency released a written statement about the issue on March 22.

"As known, Turkey was the first signatory to the Istanbul Convention," the statement noted, arguing that the "İstanbul Convention, originally intended to promote women's rights, was hijacked by a group of people attempting to normalize homosexuality – which is incompatible with Turkey's social and family values. Hence the decision to withdraw."

The protests are still ongoing.
(BIA, 16 April 2021)

Covid: la Turquie renforce les restrictions pendant le ramadan

La Turquie, qui a enregistré mardi près de 60.000 nouveaux cas de Covid-19 et 273 décès, son record depuis l'apparition de la pandémie, va renforcer pendant le mois de jeûne du ramadan les restrictions visant à endiguer la propagation du virus.

Les nouvelles restrictions ont été annoncées par le président Recep Tayyip Erdogan au premier jour du ramadan, un mois d'habitude propice aux rassemblements familiaux ou entre amis pour le repas de rupture du jeûne le soir.

Ainsi le couvre-feu nocturne en place va être étendu de deux heures pour commencer à 19H00 locales contre 21H00 actuellement. Il sera en vigueur jour et nuit pendant le weekend dans les provinces les plus touchées, ce qui comprend Istanbul et la capitale Ankara.

L'enseignement primaire et secondaire, qui avait lieu en système hybride, se fera désormais entièrement à distance pour la plupart des classes.

Sauf cas de force majeure, les déplacements entre provinces seront interdits, ainsi que les cérémonies de mariage et les rassemblements dînatoires. Les salles de sport seront aussi fermées.

Les restaurants et les cafés étaient déjà contraints à partir de mardi de ne plus accueillir de clients sur place et de limiter leurs service aux ventes à emporter ou en livraison.

"Les mutations du virus se répandent plus vite. Les restrictions sont devenues une obligation", a affirmé le ministre de la Santé Fahrettin Koca sur Twitter.

Le nombre de contamination quotidiennes en Turquie, qui dépassait depuis plusieurs jours les 50.000, a atteint mardi un nouveau record avec 59.187 cas et 273 décès.

Ces chiffres portent à 3.962.760 le nombre des personnes testées positives en Turquie depuis le début de la pandémie, et les décès à 34.455, selon le bilan officiel.

Le nombre des cas quotidiens n'a cessé de grimper depuis que la Turquie a assoupli début mars une série de restrictions qui étaient en vigueur pour endiguer la propagation de la pandémie, autorisant notamment la réouverture des restaurants et raccourcissant le couvre-feu imposé le weekend.

La Turquie, qui compte 83 millions d'habitants, a lancé en janvier une campagne de vaccination nationale avec le vaccin chinois CoronaVac. A ce jour 11,4 millions de personnes ont reçu la première dose du vaccin et 7,6 millions les deux doses.

Le pays a aussi reçu 2,8 millions de doses du vaccin BioNTech-Pfizer et a commencé à les utiliser pour immuniser la population.
(AFP, 13 avril 2021)

Turkey's broad unemployment rate stands at 28.3 percent

Turkey's broad unemployment rate was 28.3 percent in February, according to the Confederation of Progressive Trade Unions of Turkey Research Center (DİSK-AR).

The number of unemployed people was over 10 million according to the broad definition of unemployment, shows DİSK-AR data.

The official unemployment rate announced yesterday (April 12) by the Turkish Statistical Institute (TurkStat) was 13.4 percent.

The agency announced the "labor underutilization rate," which corresponds to the DİSK-AR's broad unemployment rate, as 28.3 percent as well.

After receiving criticism over the accuracy of its figures, the TurkStat started announcing the labor underutilization rate as of March.

Some highlights of the DİSK-AR report:

• Seasonally adjusted narrow unemployment rate increased by 0.8 points in a year and 0.7 points in a month.

• Seasonally adjusted broad unemployment rate increased by 7.5 points in a year and decreased by 1.2 points in a month.

• The number of unemployed people according to the broad definition was 10.02 million in February, 10.51 million in January and 7.07 million in February 2020. (BIA, 13 April 2021)


Nearly 23 million animals tortured in Turkey in 2020

The Animal Rights Monitoring Committee (HAKİM) has released its annual report on animal rights violations in Turkey in 2020.

The findings of the report were shared with the public in an online meeting held yesterday (April 8) with the participation of Fatma Biltekin from the HAKİM, lawyer Zeynep Betül Koçaklı from the Association of Animal Rights and Ethics, main opposition Republican People's Party (CHP) Zonguldak MP Deniz Yavuzyılmaz and Dr. Lecturer Barika Göncü.

Speaking at the online conference, Biltekin underlined that the main aim behind their efforts to report and document animal rights violations is "to make it visible what the animals who are deprived of their rights and whose pains and sorrows are made invisible are going through."

Fatma Biltekin also raised concerns that even though one and a half year has passed since the release of the Investigative Commission Report, the law on animal rights has not yet been passed and the content of the draft law does not satisfy life defenders, either.

She then shared the following findings from the report:

At least 1,211,375,950 cases where animals' right to life was denied,
At least 22,735,267 cases where animals were tortured,
At least 3,36,175 cases where animals were subjected to sexual violence,
At least 1,280,153,923 cases where animals' freedom was restricted.

HAKİM's Fatma Biltekin emphasized that the figures shared in the above table show a small portion of the real picture.

Efforts of political parties

Taking the floor afterwards, lawyer Koçaklı shared information as to the political parties' engagement in the issues concerning animal rights.

According to the figures shared by her, the main opposition CHP submitted six bills, the Peoples' Democratic Party (HDP) submitted one bill and the Nationalist Movement Party (MHP) submitted one bill on animal rights in 2020, which makes a total of nine bills about the issue in a year.

As for the Parliamentary questions submitted about animal rights in 2020, Koçaklı said that a total of 39 Parliamentary questions were submitted. While 18 questions were submitted by the CHP, 10 were submitted by the HDP, six by the İYİ Party, four by the MHP and one by the SP.

While 12 of these Parliamentary questions were answered within the legal period, 17 were answered after the expiry of this period. 10 questions were not answered at all. In most of the answers to these questions, the majority of the MPs' questions were left unanswered.

The Parliamentary questions submitted by the opposition MPs were about a wide range of subjects, including the mountain goats killed as part of hunting activities and hunting tourism, the protection of animals living on the streets, the animals imported during the pandemic, the animals who lost their lives in mine explosions and abandoned animals.

'Report can be passed into law'

Speaking at the online conference, CHP Zonguldak MP Deniz Yavuzyılmaz, a member of the Parliamentary Animal Rights Investigation Commission, touched upon the important points of the report previously issued by the parliamentary commission, underlining that this report, which has been approved by all five parties, can be directly passed into law.

However, the law has not yet been made, he noted.

Addressing several problems faced in the field of animal rights within this context, Yavuzyılmaz said that they would dedicate the future law on animal rights to late animal rights defender Burak Özgüner, the Coordinator of HAKİM, due to his contributions to the legislative process.
'Families should be taught as much as children'

Taking the floor after CHP's Yavuzyılmaz, Dr. Lecturer Göncü, who has been giving a class on "Human-Animal Interaction" at İstanbul Bilgi University for seven years, said, "In that class, I am trying to share with the students the points ignored or made invisible about animal rights."

She added, "I - of course - think that families should undergo a training period as much as children. It is difficult to change it on an individual level; but I believe that changes will occur if it is made a part of the education system."
(BIA, 9 April 2021)

Covid: la Turquie enregistre plus de 40.000 cas quotidiens, un record

La Turquie a enregistré plus de 40.000 cas de Covid-19 en 24 heures, son bilan quotidien le plus élevé depuis le début de la pandémie, selon les chiffres officiels publiés jeudi soir.

Selon le ministre de la Santé Fahrettin Koca, 40.806 nouveaux cas de coronavirus ont été diagnostiqués en 24 heures et 176 personnes sont décédées des suites du Covid-19.

Ces chiffres portent à 3.357.988 le nombre des personnes testées positives en Turquie depuis le début de la pandémie, et les décès à 31.713, selon le bilan officiel.

Le nombre des cas quotidiens ne cesse de grimper depuis que la Turquie a assoupli début mars une série de restrictions qui étaient en vigueur pour endiguer la propagation de la pandémie, autorisant notamment la réouverture des restaurants et raccourcissant le couvre-feu imposé le weekend.

Face à la nouvelle flambée des cas, le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé lundi le rétablissement des restrictions dans les villes les plus touchées, ce qui comprend les deux grandes métropoles du pays, Istanbul et la capitale Ankara.

La Turquie, qui compte une population de 83 millions, a lancé en janvier une campagne de vaccination nationale avec le vaccin chinois CoronaVac. A ce jour 9,3 personnes ont reçu la première dose du vaccin et 6,9 millions les deux doses nécessaires.

Dans les prochains jours, le vaccin BioNTech-Pfizer, dont la Turquie vient de recevoir 2,8 millions de doses, doit aussi être utilisé pour immuniser la population.
(AFP, 1 avril 2021)

Turkey’s foreign trade deficit rises to 3.3 billion dollars


The Turkish Statistical Institute (TurkStat), the state agency commissioned with producing official statistics on the country, has released the "Foreign Trade Statistics" for February 2021 today (March 31).

According to the provisional data produced in cooperation with the Ministry of Trade, in February 2021; exports were 16 billion 9 million dollars with a 9.6 percent increase and imports were 19 billion 308 million dollars with a 9.4 percent increase compared with February 2020.

In the January-February 2021 period, exports were 31 billion 38 million dollars with 5.9 percent increase and imports were 37 billion 388 million dollars with 1.4 percent increase compared with January-February 2020.
Foreign trade deficit

In February 2021, foreign trade deficit was 3 billion 299 million dollars with an 8.7 percent increase compared with February 2020.

In February 2021, exports coverage imports was 82.9 percent, while it was 82.8 percent in February 2020.
In the January-February 2021 period, foreign trade deficit was 6 billion 350 million dollars with a 15.9 percent decrease compared with January-February 2020. In the same period, exports coverage imports was 83percent while it was 79.5 percent in January-February 2020.

Ratio of manufacturing industries

As indicated by the TurkStat, in February 2021, according to the economic activities, the ratios of manufacturing industries products, agriculture, forestry and fishing, mining and quarrying in total exports were 94.2 percent, 3.6 percent, 1.8 percent, respectively.

In the January-February 2021 period, according to the economic activities, the ratios of manufacturing industries products, agriculture, forestry and fishing, mining and quarrying in total exports were 94percent, 3.8 percent, 1.7 percent, respectively.

Ratio of intermediate goods in total imports

In February 2021, according to the BEC classification, the ratios of intermediate goods, capital goods and consumption goods in total imports were 75.1 percent, 13.7 percent, 10.9 percent, respectively.

In January-February 2021, according to the BEC classification, the ratios of intermediate goods, capital goods and consumption goods in total imports were 75.7 percent, 13.8 percent, 10.3 percent, respectively.

Main partners for import and export

In February 2021, the main partner country for exports was Germany with 1 billion 498 million dollars. The country was followed by the United Kingdom (UK) with 965 million dollars, United States (US) with 917 million dollars, Italy with 833 million dollars, and France with 755 million dollars. The ratio of the first five countries in total exports was 31 percent in February 2021.

In February 2021, the top country for Turkey's imports was China with 2 billion 241 million dollars. The country was followed by Russia with 1 billion 706 million dollars, Germany with 1 billion 701 million dollars, Italy with 931 million dollars and the US with 850 million dollars. The ratio of first five countries in total imports was 38.5 percent in February 2021.

Seasonally, calendar adjusted exports

In February 2021, while seasonally and calendar adjusted exports decreased by 1.9 percent, imports increased 1.1 percent compared with previous month. In February 2021, calendar adjusted exports and imports increased by 10.6 percent, 10 percent respectively compared with February 2020.
(BIA, 31 March 2021)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

PACE reminds Turkey of ‘democratic standards’

The Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE) has adopted a resolution on "the functioning of democratic institutions in Turkey".

In its session yesterday (April 22), The Assembly "strongly reiterated" its call on the authorities "to put an end to laws and practices that contravene democratic standards, to revise its legislation and constitutional framework in order to ensure the separation of powers, to restore freedom of speech and media freedom, to restrict the interpretation of its anti-terror legislation, and to implement the judgments of the European Court of Human Rights".

Withdrawal from Convention: 'A step backwards'

As reported on the website of the PACE, at the end of an urgent debate on the functioning of democratic institutions in Turkey, the parliamentarians also stated that the Presidential decision of March 20, 2021 to withdraw from the Istanbul Convention - which aims to combat violence against women and domestic violence - constitutes "a step backwards for the country".

They "deeply regretted" that this decision was taken "without any parliamentary debate and on account of misleading narratives".

The parliamentarians reportedly requested the expertise of the Venice Commission to prepare a comparative study on the modalities of ratification and denunciation of the Council of Europe conventions.

Legislative immunities and HDP

Based on a report prepared by Thomas Hammarberg and John Howell, the adopted resolution also "noted with concern" the procedures aimed at lifting the parliamentary immunity of one third of parliamentarians – mostly from the opposition – as well as the attempt to dissolve the People's Democratic Party (HDP) and the repression of its members.

Within this context, the Parliamentary Assembly has "urged the authorities in Turkey to put an end to the judicial harassment of parliamentarians and refrain from submitting numerous summaries of proceedings seeking the undue lifting of their immunity which gravely impedes the exercise of their political mandate" as well as to political pluralism.

The text adopted by the institutions has also called for the immediate release of former HDP Co-Chair Selahattin Demirtaş and businessperson and rights defender Osman Kavala "in application of the rulings of the European Court of Human Rights of 2020 and subsequent decisions of the Committee of Ministers, which is supervising their implementation".

According to the Assembly, the authorities in Turkey "should seize the opportunity of implementing the Human Rights Action Plan" and revising the legislation on elections and political parties to take "concrete and meaningful steps", which thus respect the obligations arising from their Council of Europe membership. (BIA, April 23, 2021)

EPP Group: There is no place in the EU for aggressors

There can be no talk of a rapprochement in EU-Turkey relations as long as President Erdogan continues to provoke the EU and its Member States and veers Turkey away from European standards. This is the message the EPP Group will send when voting today in Parliament's Foreign Affairs Committee on a Report which takes stock of the relations between Ankara and the EU.

“There is no doubt, EU-Turkey relations are at an historical low point. To rebuild them will require restoring trust and reassessing the framework of relations. It is clear that the accession negotiations are in serious danger as long as Turkey refuses to carry out reforms, undermines the principles of the rule of law and fundamental rights and violates the territorial integrity of Greece and Cyprus, two EU Member States. There is no place in the EU for aggressors”, stressed Vlad Nistor MEP, who negotiated the Report on behalf of the EPP Group.

“The same goes for the modernisation of the Customs Union. This could be a very good way for Turkey to align its standards to European ones in areas such as services, public procurement or development. But modernisation must be linked to democratic progress, human rights and fundamental freedoms. Seeing the lack of political will on the side of the Turkish Government, we will not make any headway”, Nistor said.

“The EPP Group will hold an internal debate in the near future in order to redefine how it sees the future relations with this neighbouring country”, he concluded. (
EPP, April 22, 2021)

Sofagate: le Parlement européen tance von der Leyen et Michel

Les groupes politiques du Parlement européen ont sommé mardi les deux dirigeants des institutions de mettre un terme à leur querelle après l'incident protocolaire d'Ankara et de trouver une solution pour parler d'une seule voix sur la scène internationale.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel avaient été convoqués par les présidents de groupe pour leur présenter le bilan de leur mission à Ankara le 6 avril et de s'expliquer sur la polémique protocolaire qui les oppose.

"Le président du Conseil a réitéré ses regrets publics et a insisté sur l'unité de l'UE et l'esprit d'équipe", a rapporté à l'AFP un participant, sous couvert de l'anonymat.

Quant à Mme von der Leyen, elle a expliqué avoir été mortifiée par cet incident en tant que femme et en tant que présidente de la Commission, a ajouté cette même source.

Les chefs de groupe du Parlement ont demandé aux deux dirigeants de soumettre à leur assemblée une proposition de solution pour qu'un tel incident ne se reproduise plus, et insisté pour que cette solution soit présentée à l'occasion du débat sur les relations entre l'UE et la Turquie lors de la session plénière du 26 au 29 avril.

"Nous attendons de nos dirigeants qu'ils forment un front commun, nonobstant le protocole, lorsqu'ils représentent l'UE dans le monde", a averti l'Allemand Manfred Weber, président du Parti populaire européen (PPE, droite pro-européenne), la famille politique de Mme von der Leyen.

"Nous avons besoin d'une voix sur la scène internationale", a renchéri le libéral Dacian Ciolos, président du groupe Renew, la famille de Charles Michel.

La préséance donnée à Charles Michel lors de leur réunion le mardi 6 avril à Ankara avec le président turc Recep Tayyip Erdogan a été vécue comme un affront par Ursula von der Leyen.

La présidente de la Commission avait été placée sur un divan, tandis que Charles Michel, représentant des Etats membres de l'UE, et le président Erdogan prenaient place dans les deux seuls fauteuils disponibles.

Les présidents des groupes politiques ont exprimé des craintes sur l'approche d'une reprise "progressive, conditionnelle et réversible" de la coopération avec Ankara en réponse à la volonté d'apaisement montrée par le président turc après une année de tensions.

"Outre les images inacceptables de la réunion en Turquie, nous avons toujours besoin de savoir quels engagements ont été pris envers le président Erdogan", a déclaré Manfred Weber.

"Tant que nous ne verrons pas de changements structurels dans le comportement de l'armée turque en Méditerranée orientale, nous ne sommes pas prêts à faire des concessions sur les douanes ou les visas dans un avenir proche", a-t-il averti.
(AFP, 13 avril 2021)

Erdogan dénonce la "vulgarité" des propos de Draghi qui l'a qualifié de dictateur

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé mercredi "l'indécence et la vulgarité" des propos du chef du gouvernement italien Mario Draghi qui l'avait qualifié de "dictateur" à la suite d'un couac protocolaire dont a été victime la présidente de la Commission européenne à Ankara.

"Les déclarations du Premier ministre italien relèvent d'une indécence et une vulgarité totales", a déclaré M. Erdogan en répondant à des questions lors d'une rencontre avec des jeunes Turcs.

"Alors que nous espérions porter nos relations à un niveau plus avancé, cet individu nommé Draghi leur a porté un coup", a-t-il ajouté.

La passe d'armes entre les dirigeants turc et italien intervient dans le sillage d'un déplacement à Ankara la semaine dernière de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et du président du Conseil européen Charles Michel.

Lors de leur réception par M. Erdogan, Mme von der Leyen a été placée par le protocole en retrait sur un divan, alors que M. Michel était installé sur un fauteuil au même niveau que M. Erdogan.

Accusée d'avoir manigancé cet affront, la Turquie a rejeté toute critique, affirmant qu'elle n'avait fait que suivre les instructions fournies par les services protocolaires européens.

Mais en réaction à cet épisode, désormais connu sous le nom de "Sofagate", M. Draghi a dénoncé jeudi dernier l'"humiliation" subie par Mme von de Leyen, et qualifié M. Erdogan de "dictateur".

Ces commentaires ont suscité l'ire d'Ankara, dont le chef de la diplomatie Mevlüt Cavusoglu a accusé le chef du gouvernement italien de tenir des propos "populistes, offensants et déraisonnables".

L'ambassadeur italien à Ankara a en outre été convoqué au ministère des Affaires étrangères.

La Turquie et l'Italie entretiennent traditionnellement de bons rapports, coopérant étroitement sur plusieurs dossiers, comme la Libye.
(AFP, 14 avril 2021)

Asselborn: La dérive autocratique d'Erdogan doit inciter l'UE à la prudence

L'UE ne doit pas s'engager dans la modernisation de l'Union douanière et l'octroi de visas avec la Turquie si le président Erdogan continue dans sa dérive autocratique, a estimé vendredi le chef de la diplomatie du Luxembourg Jean Asselborn dans un entretien à l'AFP.

"La direction prise par la Turquie est très inquiétante. Le président Erdogan va tout droit vers l'autocratie et n'est pas prêt à normaliser ses relations avec l'UE", a-t-il soutenu, au lendemain des mots forts du chef du gouvernement italien Mario Draghi qui a qualifié le président Recep Tayyip Erdogan de "dictateur".

"Il faut faire attention aux mots", a jugé Jean Asselborn qui préfère qualifier le président turc d'"autocrate".

Ministre des Affaires étrangères depuis 2004, Jean-Asselborn, connu pour son franc parler, dresse un constat sévère de l'évolution de la Turquie depuis l'ouverture des négociations d'adhésion avec Ankara en 2005, à laquelle il a contribué. Il assure que son analyse est partagée par plusieurs de ses homologues de l'UE.

Le régime "bafoue les droits fondamentaux, élimine politiquement les Kurdes et tous ceux qui ne pensent pas comme lui, refuse aux femmes la protection de la Convention d'Istanbul, votée en 2011 par le parlement turc, accuse-t-il. L'évolution de la Turquie me conduit à dire attention. L'Union européenne ne doit pas pour l'instant faire la faute politique de parler Union douanière et visas".

"Pour rester fort, Erdogan a besoin de l'UE, de son économie", estime encore M. Asselborn.

"On ne peut pas accorder des visas aux hommes d'affaires turcs pour venir commercer dans l'UE et accepter les violences faites aux femmes. Ce serait un signal catastrophique", explique-t-il.

L'UE et la Turquie cherchent à renouer leurs relations après une année de tensions. Les dirigeants de l'UE ont décidé en mars de répondre à la volonté d'apaisement affichée par le président Erdogan par une reprise "progressive, conditionnelle et réversible" de leur coopération avec la Turquie.

Une analyse de la situation leur sera soumise lors de leur sommet en juin et des annonces pourraient être faites concernant la modernisation de l'Union douanière, la reprise du dialogue à haut niveau suspendu en 2019 sur certains sujets comme la sécurité, l'environnement, la santé, et l'octroi de certaines facilités de visas pour les ressortissants turcs.

Si Erdogan ne change pas, "l'UE ne peut pas accepter le rapprochement", estime le Luxembourgeois, tout en mettant en garde contre une rupture : "il ne faut pas couper les ponts avec la Turquie, car tous les Turcs ne pensent pas comme Erdogan et n'acceptent pas sa politique".
(AFP, 9 avril 2021)

Mario Draghi qualifie le président turc Tayyip Erdogan de "dictateur"

Le chef du gouvernement italien Mario Draghi a qualifié jeudi soir le président turc Tayyip Erdogan de "dictateur" en répondant à une question sur le "Sofagate".

"J'ai été très navré par l'humiliation que la présidente de la Commission a dû subir avec ces, appelons-les pour ce qu'ils sont, dictateurs", a déclaré M. Draghi au cours d'une conférence de presse à Rome.

Il répondait à une question sur le comportement du président turc vis-à-vis de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, placée mardi en retrait sur un divan lors d'une réunion des présidents des institutions de l'UE à Istanbul.

La vidéo montrant la présidente de la Commission européenne assise sur un divan en retrait du président du Conseil Charles Michel, lors de leur réunion avec Recep Tayyip Erdogan à Ankara, a choqué de nombreux eurodéputés et hauts responsables de l'UE.

"Je ne partage absolument pas le comportement du président turc envers la présidente de la commission (...) Cela n'a pas été un comportement approprié", a précisé M. Draghi.

Il a estimé que M. Erdogan, malgré les différences de doctrine politique, fait partie de ces responsables "avec lesquels on doit collaborer".

"On doit cependant être franc pour exprimer sa propre différence de vues, d'opinions, de comportements, de visions de la société mais être aussi prêt non pas à collaborer mais à coopérer dans l'intérêt de son propre pays", a-t-il ajouté, estimant nécessaire de trouver "le juste équilibre" entre ces deux exigences.
(AFP, 8 avril 2021)

Polémique après l’affront infligé à Ursula von der Leyen, reléguée sur un canapé

La présidente de la Commission européenne, a été placée en retrait sur un divan lors de la réunion des présidents des institutions de l’UE avec Recep Tayyip Erdogan, ce mardi, à Ankara

Un affront. La scène, qui a été filmée hier mardi lors de la réunion des présidents des institutions de l’UE avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, a déclenché une controverse à Bruxelles.

« Ehm », murmure l’ancienne ministre allemande de la Défense, apparemment désemparée dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux. Elle semble ne pas savoir où s’installer alors que le président du Conseil européen Charles Michel et le président turc se calent dans les deux fauteuils préparés pour la réunion. Ursula von der Leyen prend ensuite place sur un canapé, en retrait des deux hommes, face au ministre turc des affaires étrangères, dont la fonction lui est inférieure dans la hiérarchie protocolaire.

« La présidente von der Leyen a été surprise. Elle a décidé de passer outre et de donner la priorité à la substance. Mais cela n’implique pas qu’elle n’accorde pas d’importance à l’incident », a expliqué mercredi son porte-parole Éric Mamer. « Mme von der Leyen attend d’être traitée selon les règles protocolaires et elle a demandé à ses services de faire en sorte que ce genre d’incidents ne se répète pas à l’avenir », a-t-il poursuivi. « Les présidents des deux institutions ont le même rang protocolaire ».

Le Conseil européen a toutefois fait savoir que son président a la préséance sur la Commission pour le protocole international.

La rebuffade intervient à un moment diplomatique délicat, alors que l’UE et la Turquie cherchent à renouer leurs relations après une année de tensions. Les Européens ne cachent pas leurs inquiétudes face aux violations des droits fondamentaux en Turquie et notamment la décision du président Erdogan de quitter la convention d’Istanbul sur la prévention de la violence contre les femmes et les enfants. « Il s’agit de protéger les femmes, et de protéger les enfants contre la violence, et c’est clairement le mauvais signal en ce moment ». « Les questions relatives aux droits de l’homme ne sont pas négociables », a-t-elle martelé à l’issue de la réunion.

L’affront fait à la première femme à occuper l’un des deux plus hauts postes de l’UE a suscité la colère de plusieurs élus européens à Bruxelles. « D’abord, ils se retirent de la Convention d’Istanbul et maintenant ils laissent la présidente de la Commission européenne sans siège lors d’une visite officielle. C’est honteux. #WomensRights », s’est insurgée la présidente du groupe socialiste au Parlement européen, l’Espagnole Iratxe Garcia Perez, dans un message sur son compte Twitter.

L’expression de Mme von der Leyen « Ehm est le nouveau terme pour ‘ce n’est pas comme ça que la relation UE-Turquie devrait être menée’», a commenté l’eurodéputé écologiste allemand Sergei Lagodinsky.

Charles Michel n’a pas été épargné par les critiques. L’eurodéputée libérale néerlandaise Sophie in 't Veld s’est demandée pourquoi le président du Conseil était resté « silencieux » alors que sa collègue se retrouvait sans siège.
(sudouest.fr, 7 avril 2021)

L'UE interpelle Erdogan mais souligne un "partenariat" important

Les dirigeants de l'Union européenne, en visite mardi en Turquie pour relancer les relations bilatérales, ont interpellé le président Recep Tayyip Erdogan sur les droits humains, tout en soulignant l'importance du "partenariat" avec un pays qui a soulagé l'Europe en accueillant plus de quatre millions de réfugiés.

Parlant lors d'une conférence de presse après avoir rencontré M. Erdogan à Ankara, le président du Conseil, Charles Michel, a affirmé lui avoir transmis "les profondes inquiétudes" de l'UE quant aux violations des droits.

"L'Etat de droit et le respect des droits fondamentaux sont des valeurs essentielles de l'UE", a-t-il déclaré.

"La Turquie doit respecter les droits humains", a renchéri la présidente la Commission, Ursula von der Leyen, regrettant notamment le récent abandon par Ankara de la Convention dite d'Istanbul contre la violence à l'égard des femmes. "C'est un mauvais signal", a-t-elle dit.

Outre le retrait de la Turquie de cette convention, elle a cité le cas du mécène et personnalité de la société civile Osman Kavala et du dirigeant kurde Selahattin Demirtas, tous deux détenus, et affirmé que la question des droits humains était pour l'UE "non-négociable".

Les deux dirigeants européens ont toutefois relevé que la Turquie demeurait "un partenaire important" de l'UE et souligné son rôle dans l'accueil de réfugiés, notamment Syriens, dont plus de 4 millions y sont installés.

- "Partenaire " -

"L'UE est le plus large partenaire de la Turquie", a dit M. Michel. "Nous sommes reconnaissants pour l'accueil de réfugiés par la Turquie".

Mme Van der Leyen a elle aussi souligné que la Turquie était "un partenaire important" et affirmé que l'UE était déterminée à aider Ankara pour répondre aux besoins des réfugiés.

Après une année de tension, les responsables turcs ont multiplié les appels au dialogue avec les Européens pour régler les sujets délicats, qui, outre la dispute maritime gréco-turque en Méditerranée orientale, portent notamment sur le rôle de la Turquie dans les conflits en Syrie, en Libye et plus récemment au Nagorny Karabakh.

Mais les dirigeants européens ont demandé des "gestes crédibles" et des "efforts durables" de la part d'Ankara et l'ont placé sous surveillance jusqu'au mois de juin tout en agitant la menace de sanctions.

Ils réclament du président turc des actes pour démontrer sa volonté d'apaisement, notamment en lien avec son contentieux en Méditerranée orientale avec la Grèce et de Chypre, le retrait de ses troupes de Libye et le respect des droits fondamentaux dans son pays.

"Nous voulons aller de l'avant ensemble vers des meilleures relations à l'avenir mais nous sommes au début du chemin et les semaines et mois à venir montreront jusqu'où on pourra aller", a affirmé Mme Van der Leyen à Ankara.

Soulignant que les entretiens s'étaient déroulés "dans une atmosphère positive", le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a affirmé que M. Erdogan a présenté aux dirigeants européens "la perspective de la Turquie quant aux relations futures avec l'UE" et leur a fait savoir qu'Ankara visait toujours d'obtenir "une adhésion complète à l'UE".

La politique de l'apaisement menée depuis peu par la Turquie survient alors qu'Ankara s'inquiète d'un possible durcissement américain avec l'entrée en fonctions d'une nouvelle administration à Washington moins conciliante à son égard que celle de Donald Trump.

- "Extension rapide" -

En guise d'encouragement, l'UE s'est dite prête à engager la modernisation de l'Union douanière, à reprendre le dialogue à haut niveau suspendu en 2019 sur certains sujets comme la sécurité, l'environnement ou la santé, et à accorder certaines facilités de visas aux ressortissants turcs.

Ankara souhaite aussi le renouvellement de l'accord signé en 2016 avec l'UE, qui a permis de réduire considérablement le passage de migrants vers l'Europe depuis la Turquie en contrepartie d'une importante aide financière.

Selon M. Kalin, le président turc a appelé lors des entretiens à une "extension rapide" de ce pacte, qui a expiré en mars.

Bruxelles reproche à Ankara d'avoir arrêté de reprendre les migrants en situation irrégulière sur les îles grecques depuis le début de la pandémie de coronavirus.

"Nous nous attendons à ce que la Turquie respecte ses engagements, et cela signifie empêcher les départs irréguliers et reprendre sans tarder l'accueil de ceux qui sont renvoyés des îles grecques", a affirme Mme Van der Leyen.
(AFP, 6 avril 2021)


CoE member states call on Turkey to return to İstanbul Convention

Releasing a joint statement member states of the Council of Europe have called on Turkey to return to the İstanbul Convention.

"We deeply regret the decision of the President of Turkey to withdraw from the İstanbul Convention," says the statement. "The decision is difficult to understand as it jeopardizes the protection of women's rights in Turkey and sends a disturbing message to all women and men across Europe and beyond."

President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan on March 20 issued a decree pulling Turkey out of the convention. The abrupt move has attracted criticism and protests from women's rights groups and opposition parties.

Also, several cases have been filed with courts against the move, the legal validity which is questioned as critics say a parliamentary decision is needed to exit the convention. Turkey in September 2011 became the first country to ratify the treaty in its parliament.

"We call on the Turkish Government to withdraw its notification of denunciation and renew its commitment to the İstanbul Convention. It is time to stop claiming that the Convention includes a hidden agenda," the statement says, referring to such allegations that the convention "encourages homosexuality" and aims to "destroy the family," which have also been voiced by pro-AKP circles against the convention.
(BIA, 1 April 2021)

ECtHR: Turkey ordered to pay a total of 1.5 million Euro in compensation

The European Court of Human Rights (ECtHR) ordered Turkey to pay a total of 1.5 million Euro in compensation in 168 cases in the last year, according to the annual report of the Council of Europe's Committee of Ministers.
There are also 624 pending cases against Turkey, the report shows.

The committee said in the report that Turkey has not yet implemented ECtHR decisions in cases concerning the Cyprus issues and the imprisonment of Selahattin Demirtaş, the former co-chair of the Peoples' Democratic Party (HDP), and Osman Kavala, a businessperson and a rights advocate.

Turkey was found to have violated Article 18 of the European Convention on Human Rights (ECHR), which concerns abusive limitations of rights and freedoms and systemic/structural problems.

"Violations of Article 18 remain rare and are regarded as particularly serious," it said.

The report shows that a total of 983 cases were closed by the Committee of Ministers in 2020. Of those 983 cases, 187 were "leading" cases, which are defined as "notably highlighting new structural or systemic problems," – and 796 were repetitive.

At the end of 2020, 5,233 cases had yet to be fully implemented by the member states involved, of which 1,258 were leading cases and 3,975 were repetitive. 634 leading cases had been pending for over five years, but the number of such cases has been falling since 2016.

In general, states across Europe continued to make progress on implementing ECtHR judgments, according to the report.
(BIA, 1 April 2021)

Les chefs de l'UE en Turquie le 6 avril pour rencontrer Erdogan


Les présidents de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du Conseil Charles Michel se rendront en Turquie le 6 avril pour renconter le président Recep Tayyip Erdogan, ont annoncé lundi leurs porte-parole sur Twitter.

L'UE s'est dite prête à renouer avec Ankara après des mois de tensions en Méditerranée orientale, mais a posé des conditions au président turc, réclamant notamment la poursuite de "la désescalade actuelle", lors d'un sommet de 27 par visioconférence jeudi.

Les dirigeants, qui ont prévu de faire un point en juin, ont approuvé une démarche "progressive, conditionnelle et réversible afin de renforcer la coopération dans un certain nombre de domaines d'intérêt commun", selon la déclaration approuvée par les dirigeants.

L'UE est prête à engager la modernisation de l'Union douanière, à reprendre le dialogue à haut niveau et à négocier des facilités de visas pour les ressortissants turcs.

En l'absence de progrès, un rapport du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell cite plusieurs options, dont des sanctions pour le secteur du tourisme.

La Turquie avait critiqué les conclusions du sommet de l'UE, tout en promettant de répondre par "des pas positifs" aux éventuels gestes des Vingt-Sept.

Le président turc a montré une volonté d'apaisement fin 2020, après de fortes tensions avec l'UE liées à plusieurs missions turques d'exploration gazière dans des eaux grecques et chypriotes en Méditerranée orientale.

La Turquie, membre de l'Otan, est par ailleurs un partenaire de l'UE pour le contrôle des flux migratoires. Ankara a accepté de contrôler ses frontières avec l'UE pour empêcher les passages irréguliers de migrants et de réfugiés par son territoire et accueille depuis 10 ans près de 4 millions de Syriens qui ont fui le conflit dans leur pays.

L'UE prépare la poursuite des financements pour les Syriens en Turquie, au Liban et en Jordanie.
(AFP, 30 mars 2021)


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Erdogan et Biden d'accord pour "bâtir une coopération plus étroite"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue américain Joe Biden ont convenu vendredi "de bâtir une coopération plus étroite" sur les sujets intéressant leurs pays, alliés au sein de l'Otan, lors de leur premier entretien téléphonique depuis l'investiture du second.

"Les deux dirigeants ont convenu du caractère stratégique de la relation bilatérale et de l'importance de travailler ensemble à bâtir une coopération plus étroite sur les sujets d'intérêt mutuel", a indiqué la présidence turque dans un compte-rendu de cette conversation.

Il n'y est fait aucune mention de l'annonce attendue de la reconnaissance par M. Biden du génocide arménien par les troupes de l'Empire ottoman en 1915, une décision susceptible de susciter la colère d'Ankara.

En dépit de décennies de pressions de la part de la diaspora arménienne aux Etats-Unis, les présidents américains qui se sont succédé à la Maison Blanche ont évité le sujet, inquiets des conséquences pour les relations avec la Turquie, allié historique de Washington et membre de l'Otan.

M. Biden avait promis en 2020, durant sa campagne présidentielle, de reconnaître le génocide arménien.

Lors d'une réunion avec des conseillers jeudi, M. Erdogan "a indiqué qu'il continuerait de défendre la vérité contre ceux qui soutiennent le mensonge du soi-disant +génocide arménien+ (...) à des fins politiques", selon son cabinet sans faire référence à l'annonce possible de M. Biden.

Plusieurs sujets de désaccord entre Ankara et Washington ont distendu leurs relations : de l'achat par la Turquie du système de défense antiaérienne russe S400 au soutien américain aux milices kurdes syriennes, en passant par le refus américain d'extrader le prédicateur musulman Fethullah Gülen, accusé d'avoir orchestré le coup d'Etat de 2016 contre M. Erdogan.

Durant sa conversation avec M. Biden, M. Erdogan a noté que "régler les problèmes de la présence du FETO (acronyme utilisé par Ankara pour décrire le mouvement de Fethullah Gülen) aux Etats-Unis et le soutien américain aux organisations terroristes PKK-PYD en Syrie étaient important pour faire avancer les relations turco-américaines", selon la présidence turque.
(AFP, 23 avril 2021)

Le Canada annule des ventes d'armes à la Turquie

Le gouvernement canadien a annoncé lundi l'annulation de ventes d'armes à la Turquie, son allié de l'Otan, après qu'une enquête a conclu que de la technologie canadienne utilisée dans des drones a été employée par l'Azerbaïdjan contre les forces arméniennes au Nagorny Karabakh.

Ces exportations avaient été suspendues en octobre en attendant une enquête sur des accusations selon lesquelles des drones militaires de fabrication turque, utilisés par l'Azerbaïdjan dans le conflit avec l'Arménie, étaient équipés de systèmes de ciblage canadiens.

Cette enquête "a permis de trouver des preuves crédibles indiquant que la technologie canadienne exportée vers la Turquie a été utilisée au Haut-Karabakh", a indiqué Marc Garneau, ministre canadien des Affaires étrangères, dans un communiqué, en annonçant l'annulation des permis.

"Cette utilisation n'était pas conforme à la politique étrangère du Canada ni aux garanties d'utilisation finale fournies par la Turquie", a dit le chef de la diplomatie canadienne, qui a fait part de sa "préoccupation" à son homologue turc, Mevlut Cavusoglu.

L'annulation concerne 29 permis d'exportation de différents types de matériel militaire.

Les exportations canadiennes de matériel militaire vers la Turquie ont atteint plus de 150 millions de dollars canadiens (100 millions d'euros) en 2019, selon les plus récentes statistiques officielles.

M. Garneau a également appelé à la mise en place d'un "mécanisme de dialogue" entre le Canada et la Turquie afin d'établir "une confiance mutuelle et une plus grande collaboration en ce qui a trait aux licences d'exportation".

En outre, le Canada évaluera "au cas par cas" les demandes militaires de la Turquie en lien avec les programmes de coopération de l'Otan, a-t-il précisé.

A l'automne dernier, l'Azerbaïdjan, soutenu par Ankara, a remporté une large victoire militaire face à l'Arménie pour le contrôle de la région séparatiste du Haut-Karabakh.

Ces combats, qui ont fait plus de 6.000 morts, se sont soldés au bout de six semaines par un cessez-le-feu sous la houlette de la Russie, qui a vu Erevan rétrocéder d'importants territoires sous son contrôle depuis un premier conflit, au début des années 1990.

L'enquête canadienne a également révélé que la Turquie avait utilisé l'équipement des drones pour de la surveillance et du ciblage en Syrie, et l'avait aussi partagé avec le gouvernement intérimaire de la Libye pour l'utiliser dans des frappes aériennes, en violation d'un embargo sur les armes de l'ONU.
(AFP, 12 avril 2021)

Deux navires de guerre américains vont franchir le Bosphore vers la mer Noire

Les Etats-Unis vont envoyer deux navires de guerre en mer Noire via le détroit du Bosphore, a indiqué vendredi le ministère turc des Affaires étrangères, sur fond de montée des tensions entre l'Ukraine et la Russie.

"Nous avons été notifiés par voie diplomatique il y a 15 jours conformément à la convention de Montreux que deux navires de guerre américains vont transiter en direction de la mer Noire", a indiqué une source au ministère turc.

Les deux navires traverseront le Bosphore séparément les 14 et 15 avril respectivement vers la mer Noire et les 4 et 5 mai dans le sens inverse, a ajouté la source.

La Convention de Montreux, datant de 1936, garantit la libre navigation dans
le détroit du Bosphore mais les pays non riverains de la mer Noire doivent annoncer 15 jours préalablement le passage de leurs navires qui ne peuvent rester sur place plus de 21 jours.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès de l'ambassade américaine à Ankara ou le consulat à Istanbul.

Jeudi, la porte-parole de la Maison Blanche a affirmé que les Etats-Unis étaient de plus en plus inquiets par la présence grandissante de troupes russes à la frontière ukrainienne et en Crimée, péninsule annexée par la Russie.

Le président américain Joe Biden a promis début avril à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, de soutenir la souveraineté de l'Ukraine face à la Russie, accusée de masser ses troupes à la frontière avec ce pays.

L'annonce du prochain envoi des navires de guerres américains survient à la veille d'une visite de M. Zelensky en Turquie pour rencontrer son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.

Des responsables ukrainiens et américains se sont inquiétés ces derniers jours de l'arrivée de milliers de soldats et de matériel russes à la frontière russo-ukrainienne, sur fond de regain des incidents entre forces de Kiev et séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine.

Le Kremlin a fait savoir que la Russie déplaçait ses troupes comme elle l'entendait sur son territoire, tout en exhortant Kiev et les Occidentaux à ne pas "s'inquiéter".
(AFP, 9 avril 2021)

Poutine appelle Erdogan à préserver le statu quo sur l'accès à la mer Noire

Le président russe Vladimir Poutine a demandé vendredi à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan de préserver un traité en vigueur considéré comme plus favorable au passage des navires de guerre russes par les détroits turcs de la mer noire.

Cette demande fait suite à la volonté du président turc de construire un nouveau canal à Istanbul qui, selon Ankara, permettra de soulager le Bosphore, l'un des détroits les plus congestionnés au monde.

Mais ce projet pourrait, selon ses opposants, compromettre la Convention de Montreux de 1936, qui garantit le libre passage des navires civils dans les détroits du Bosphore et des Dardanelles, en temps de paix et de guerre.

Point important pour Moscou : ce traité impose aussi des restrictions moins importantes au passage par ces détroits des navires de guerre des pays riverains de la mer Noire, dont la Russie fait partie.

Selon des observateurs, une remise en question éventuelle du traité pourrait donc faciliter l'accès à la mer Noire des navires de guerre de pays non-riverains, comme les Etats-Unis et des membres de l'OTAN, ce que Moscou voit d'un mauvais oeil.

"Concernant le projet turc de construction du Canal Istanbul, la partie russe a souligné l'importance de préserver, pour assurer la stabilité et la sécurité régionale, le régime en vigueur dans les détroits de la mer Noire basé sur la Convention de Montreux", a indiqué vendredi le Kremlin dans un communiqué.

Ce communiqué suivait un appel téléphonique entre MM. Poutine et Erdogan.

Il intervient alors que la diplomatie turque a annoncé vendredi le passage prochain de deux navires de guerres américains dans le Bosphore pour se rendre en mer Noire, sur fond de montée des tensions entre l'Ukraine et la Russie.

Les deux navires traverseront le Bosphore séparément les 14 et 15 avril vers la mer Noire, et les 4 et 5 mai dans le sens inverse, a précisé Ankara.

La Convention de Montreux oblige les pays non riverains à annoncer 15 jours au préalable le passage de leurs navires de guerre, contre 8 jours pour les pays riverains.

Par ailleurs, selon ce traité, les navires militaires d'Etats non riverains ne peuvent rester dans la mer Noire que 21 jours d'affilée au maximum.

Les navires de la flotte russe de la mer Noire basée à Sevastopol (Crimée) doivent eux aussi franchir le Bosphore pour accéder à la Méditerranée.
(AFP, 9 avril 2021)

US report: Freedoms restricted, rule of law compromised in Turkey

The State Department of the United States (US) has released its 2020 Country Report on Human Rights Practices in Turkey.

"Under broad antiterror legislation passed in 2018, the government continued to restrict fundamental freedoms and compromised the rule of law," the US report has indicated, listing a wide range of violations of rights and freedoms committed in Turkey throughout 2020.

In the executive summary of the report, the following significant human rights issues have been listed by the State Department:

    •    Reports of arbitrary killings;
    •    Suspicious deaths of persons in custody;
    •    Forced disappearances;
    •    Torture;
    •    Arbitrary arrest and continued detention of tens of thousands of persons, including opposition politicians and former members of parliament, lawyers, journalists, human rights activists, and employees of the U.S. Mission, for purported ties to "terrorist" groups or peaceful legitimate speech;
    •    The existence of political prisoners, including elected officials;
    •    Politically motivated reprisal against individuals located outside the country;
    •    Significant problems with judicial independence;
    •    Severe restrictions on freedom of expression, the press, and the internet, including violence and threats of violence against journalists, closure of media outlets, and unjustified arrests or criminal prosecution of journalists and others for criticizing government policies or officials, censorship, site blocking and the existence of criminal libel laws;
    •    Severe restriction of freedoms of assembly, association, and movement; some cases of refoulement of refugees;
    •    Violence against women and lesbian, gay, bisexual, transgender, and intersex persons and members of other minorities.

Listing these issues, the US State Department report has commented, "The government took limited steps to investigate, prosecute, and punish members of the security forces and other officials accused of human rights abuses; impunity remained a problem."

'Credible evidence about police abuse'

Under Torture and Other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment, the report has shared the following details:

"The constitution and law prohibit torture and other cruel, inhuman, or degrading treatment, but domestic and international rights groups reported that some police officers, prison authorities, and military and intelligence units employed these practices.

"Domestic human rights organizations, the Ankara Bar Association, political opposition figures, international human rights groups, and others reported that government agents engaged in threats, mistreatment, and possible torture of some persons while in custody.

"In July, Human Rights Watch reported there was credible evidence that police and community night watchmen (bekcis) committed serious abuses against at least 14 persons, including violent arrests and beatings, in six incidents in Diyarbakir and Istanbul from May through July.

"In four of the cases, authorities refuted the allegations and failed to commit to investigate. In one case on June 26, masked police allegedly raided former mayor and HDP member Sevil Cetin's home in Diyarbakir city, setting attack dogs on her while beating her.

"On June 28, the Diyarbakir Governor's Office released a statement refuting the allegations and stating authorities did not intend to investigate."

'Security forces not investigated'

The US State Department report has also drawn attention to the abuses committed by the members of the security forces, briefly saying:

"Civilian authorities maintained effective control over law enforcement officials, but mechanisms to investigate and punish abuse and corruption remained inadequate. Members of security forces committed some abuses.

"Clashes between security forces and the Kurdistan Workers' Party (PKK) terrorist organization and its affiliates continued, although at a reduced level compared with previous years, and resulted in the injury or death of security forces, terrorists, and civilians.

"The government did not release information on efforts to investigate or prosecute personnel for wrongful or inadvertent deaths of civilians linked to counter-terrorist operations.

Reference to the elections

The report has also referred to the elections in 2018 through the reports of the Organization for Security and Cooperation in Europe (OSCE):

"In 2018 the country held early parliamentary and presidential elections that had been originally scheduled for late 2019. The campaign and election both occurred under a state of emergency that had been in place since 2016 and that granted the government expanded powers to restrict basic rights and freedoms, including those of assembly and speech.

"While most candidates generally were able to campaign ahead of the elections, the HDP's candidate remained in prison during the campaign and the candidate for the IYI (Good) Party faced a de facto media embargo.

"Despite the ability to campaign, the observation mission of the Organization for Security and Cooperation in Europe (OSCE) noted the elections were held in an environment heavily tilted in favor of the president and the ruling party, noting, 'The incumbent president and his party enjoyed a notable advantage in the campaign, which was also reflected in excessive coverage by public and government-affiliated private media.'

"The period between the April 2018 announcement of early elections and the vote in March 2019 saw a number of attacks on political party offices, rallies, and members, including some incidents that led to death and serious injury. Violence most commonly targeted the HDP and its campaigners.

"Opposition party members faced frequent accusations from the highest levels of government of alleged terrorism-related crimes. A number of opposition candidates for parliament continued to face legal charges in connection with such claims, and the HDP's presidential candidate, Demirtas, was in prison during the campaign.

"The OSCE noted that key amendments were adopted within months of the early elections, without consultation, and were perceived as favoring the ruling party."
(BIA, 31 March 2021)

Relations régionales / Regional Relations

Entre la Turquie et la Russie, des relations historiquement tumultueuses

tv5monde.com, 21 avril 2021


Le récent soutien turc à l'Ukraine, dans un contexte de regain de tension avec la Russie, jette un nouveau froid sur les relations entre Moscou et Ankara. Tantôt en phase, tantôt en désaccord, les deux puissances entretiennent des rapports complexes et intéressés. Entretien avec Jean Marcou, enseignant-chercheur à Science-Po Grenoble et spécialiste de la Turquie.

C'est une visite que Moscou n'a pas digéré. Ce 10 avril dernier, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, rend visite au chef de l'Etat turc, Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier réaffirme alors "toute forme de soutien" à l'Ukraine face à la menace russe. Ankara refuse en effet toujours de reconnaître l'annexion de la Crimée par la Russie.  En 2019, la Turquie avait également livré six drones à l'Ukraine, en conflit avec les séparatistes du Donbass, soutenus par Moscou.

Les relations entre Turquie et Russie ont déjà failli connaître l'abime. En 2015, un avion russe était abbatu par deux chasseurs turcs à la frontière turco-syrienne. Les deux puissances étaient passées proche de l'escalade.

Pourtant, en 2019, la Turquie se dotait de missiles russes S-400 contre l'avis de  l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan), dont elle est membre.

Pour Jean Marcou, enseignant-chercheur à Science-Po Grenoble et spécialiste de la Turquie, « les périodes d'accalmie ont été rares » entre les deux nations. Entretien.

TV5MONDE : Les relations russo-turques ont historiquement été, sinon ambiguës, du moins tumultueuses.

Jean Marcou : Lorsque l’on regarde leur histoire commune, la Turquie et la Russie ont toujours entretenu des relations conflictuelles. L’une des causes du déclin de l’Empire ottoman, c’est d’ailleurs la menace que représentait le grand voisin du nord. Quatorze guerres l’ont opposé à l’empire russe. Les périodes d’accalmie ont été rares, comme durant l’entre-deux-guerres, quand Mustapha Kemal et la jeune république soviétique avaient un intérêt commun à empêcher l’impérialisme occidental. Durant la Guerre froide, la Turquie s’est retrouvée dans le bloc de l’ouest.

Depuis les années 90 et la fin de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), les deux nations ont entamé la construction d’une relation plus fonctionnelle, moins politique. La fourniture de gaz russe à la Turquie a notamment créé une sorte de codépendance. D’une part, la Turquie dépendait des exportations russes, qui représentaient à un moment donné 60 % du gaz turc, et de l’autre, la Russie dépendait des importations de gaz turques car le pays était un bon client. De sorte que s’est établi une sorte d’équilibre. 

Dans le même temps, les deux pays ont coopéré dans le domaine du tourisme, puisque les touristes russes constituent le plus important flot de touristes étrangers en Turquie. La Russie édifie actuellement une centrale nucléaire en Turquie et il existe des partenariats militaires avec notamment l’achat de missiles S-400 russes par la Turquie.

Idéologiquement, il existe, au sein du ministère des Affaires étrangères turc, une tendance eurasiatique

TV5MONDE : A-t-on pu observer, à un moment donné, un glissement turc vers la Russie au détriment que de ses alliés occidentaux ?

Jean Marcou : Contrairement à ce que l’on peut entendre, la Turquie ne bascule pas de l’Otan vers la Russie. Elle dispose d’une base américaine à Incirlik. Elle est toujours membre de l’organisation et reste liée aux Occidentaux par des obligations en matière de défense. Il n’y a jamais eu d’alliance, plutôt des rapprochements, des convergences de circonstances.

On a pu le constater, par exemple, sur le terrain syrien, avec le processus d’Astana (ndlr : traité signé, en mai 2017, par la Russie, la Turquie et l'Iran, sur la création de "zones de désescalade" et de "zones de sécurité" en Syrie). Cela a permis à la Turquie de marginaliser les Occidentaux de la résolution du conflit pour mener sa propre politique d’intervention dans le nord du pays.

Et ce, avec la tolérance, bien plus qu’avec le soutien russe. Idem dans le Caucase, au Haut-Karabagh, où la Turquie a su habilement tirer profit de la neutralité russe pour défendre ses intérêts.  À l’heure actuelle, ce sont des équipes russes et turques d’interposition qui surveillent l’application du cessez-le-feu. Mais au bout du compte, l’achat de missiles ou la construction d’une centrale n’équivalent pas à une intégration dans l’Otan. Le socle est puissant.

TV5MONDE : Ces convergences témoignent-elles d’une volonté politique au sein de l’administration Erdogan?

Jean Marcou : Idéologiquement, il existe, au sein du ministère des Affaires étrangères turc, une tendance eurasiatique. On la retrouve d’ailleurs aussi chez certains conseillers d’Erdogan. Cette doctrine consiste à dire que les deux grands pays que sont la Russie et la Turquie devraient s’allier plutôt que de mendier le soutien auprès des Européens. Ce sont des tendances nationalistes, d’extrême-droite si j’ose dire. Mais globalement, la tendance dominante est néo-ottomane, islamique et finalement attachée à une alliance avec l’Ouest.

Je pense d’ailleurs que si la Turquie s’alliait à la Russie, ce serait une énorme erreur de sa part. Elle en deviendrait dépendante dans un contexte très compliqué. Actuellement, son avantage est de pouvoir converger sur un certain nombre de dossiers avec la Russie tout en restant membre de l’Otan. C’est ce qui fait sa force et c’est ce qui est attirant pour la Russie. D’ailleurs, quand elle a tenté de se rapprocher davantage de la Russie, en essayant d’entrer au sein du groupe de Shanghai ou d’organisations eurasiatiques, elle n’a pas été admise ou alors ce fut comme membre observateur.

En Turquie, beaucoup commencent à prendre peur car ils craignent une confrontation avec le grand voisin du nord

TV5MONDE : Quelle lecture peut-on faire du soutien diplomatique turc à Kiev dans son conflit l’opposant à Moscou et de la vente de drones ?

Jean Marcou : La grosse patate chaude entre la Russie et la Turquie reste l’Europe orientale et la mer noire. La Turquie a toujours refusé de reconnaître l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Mais je pense qu’il faut rester nuancé. La Turquie affiche certes son soutien à l’Ukraine mais elle n’entre pas en guerre à ses côtés. Depuis plusieurs années, elle a de très bons rapports avec l’Ukraine via diverses coopérations économiques, militaires mais aussi touristiques.

Depuis qu’Ankara a affiché son soutien à Kiev et que le président Zelensky a encouragé le tourisme en Turquie, Moscou a coupé ses lignes avec la Turquie, officiellement en raison de la recrudescence de coronavirus. Alors certes, on observe une accélération de l’épidémie en Turquie mais où n’en observe-t-on pas…

En outre, cette histoire de drones turcs livrés à l’Ukraine commence à inquiéter pas mal de monde en Turquie. Les Turcs n’étaient pas habitués à cette politique interventionniste. Depuis quelques années, Erdogan envoie ses troupes, ce que la Turquie n’avait quasiment jamais connu dans toute l’histoire de la République (née en 1923). Beaucoup commencent à prendre peur car ils craignent une confrontation avec le grand voisin du nord.

Dans sa relation avec la Russie finalement, c’est un peu la réponse du berger à la bergère

TV5MONDE : Faut-il finalement qualifier les rapports russo-turcs de simplement pragmatiques ?

Jean Marcou :  La Turquie pratique la politique du grand écart. Cela témoigne d’une volonté de récupérer un peu de marge de manœuvre par rapport à l’Otan, c’est-à-dire, d’avoir une politique nationale permettant de faire partie d’une alliance internationale tout en ayant la possibilité de défendre ses intérêts au niveau régional. Il y a eu un moment où la Turquie était beaucoup plus proche des Occidentaux car c’était un pays moins puissant.

Dans sa relation avec la Russie finalement, c’est un peu la réponse du berger à la bergère. Quand les Russes vont vers la Turquie, ce qui les intéresse, ce n’est pas de s’allier mais plutôt de décrocher la Turquie de ses alliés occidentaux, en trouvant des terrains d’entente, en l’amenant à faire des infidélités à ses alliés. En témoigne l’achat de missiles. D’une certaine manière, la Turquie a fait un peu pareil. Ce qui l’intéresse n’est pas tant de s’allier à la Russie mais de pouvoir prendre de la marge par rapport aux Occidentaux. Mais le jour où elle est en désaccord avec la Russie, elle va s’appuyer sur son alliance occidentale pour dire aux Russes, « Nous ne sommes pas seuls. »

TV5MONDE : Quelle est l’importance de cette relation bilatérale sur l’échiquier géopolitique international ?

Jean Marcou : Ce qui est intéressant à observer, c’est l’évolution des relations turco-américaines, qui sont aussi une explication aux évènements en cours. Très dégradées sous Obama, elles se sont réchauffées sous Trump, surtout en raison de la relation personnelle entre les deux dirigeants.

Avec l’arrivée de Joe Biden et compte tenu des discours démocrates concernant la Turquie avant son investiture, on pouvait se dire que la Turquie allait souffrir. Néanmoins, elle n’a pas commis l’erreur, comme certains pays de la région, de soutenir Trump lorsqu’il remettait en cause les résultats de la présidentielle et a pris ses distances.

Biden ne s’est toujours pas prononcé sur la Turquie et la laisse faire ses preuves. Alors même qu’on pouvait imaginer qu’ils s’en détourneraient, les Etats-Unis essayent plutôt d’utiliser la position stratégique turque, qui est la seule à contrôler les détroits, comme durant la Guerre froide, d’autant plus durant cette période de tensions avec la Chine et la Russie.

Il reste malgré tout une grosse affaire à régler : les S-400. En les acquérant, la Turquie a été exclu du groupe qui construit le F-35 américain, avion dont elle avait envisagé d’en acquérir une centaine. Or, si elle ne se fournit auprès des Américains, alors auprès de qui ? Ces S-400 sont un sujet d’opposition mais peuvent devenir un sujet de négociations.

Une délégation turque en Egypte début mai pour discuter d'une "normalisation"

Une délégation turque doit se rendre début mai en Egypte pour discuter d'une "normalisation" des relations entre les deux pays qui connaissent un début de dégel après des années de tension, a annoncé jeudi le chef de la diplomatie turque.

"A la suite d'une invitation adressée par l'Egypte à la Turquie une délégation s'y rendra début mai", a déclaré le ministre turc, Mevlut Cavusoglu, lors d'une interview sur la chaîne NTV.

"Nous discuterons ouvertement des moyens de normaliser nos relations. J'espère que nous allons pouvoir les améliorer", a-t-il ajouté.

M. Cavusoglu avait estimé mercredi que les relations entre Ankara et Le Caire étaient entrées dans une "nouvelle ère" de détente, après des années de tensions.

Ankara mène en effet depuis quelques mois une offensive de charme pour reprendre le contact avec le Caire.

Les relations entre les deux pays s'étaient fortement dégradées depuis la destitution en 2013 du premier président démocratiquement élu d'Egypte, Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans et soutenu par la Turquie.

Les deux puissances régionales se sont affrontés ces dernières années sur de nombreux dossiers, en particulier sur la Libye où elles ont soutenu chacune un camp opposé.

Les gestes d'ouverture de la Turquie interviennent alors qu'elle cherche à sortir de son isolement diplomatique en Méditerranée orientale, où la découverte d'importants gisements de gaz naturel ces dernières années a donné lieu à un partage entre les pays riverains dont Ankara se sent exclu.

Samedi dernier, un animateur égyptien connu pour ses virulentes critiques du régime égyptien sur une chaîne basée à Istanbul a annoncé se mettre en "congé illimité", après que la Turquie a demandé aux médias égyptiens d'opposition opérant sur son territoire de baisser le ton à l'égard du Caire.

Istanbul est devenue ces dernières années "la capitale" de médias arabes critiques de leurs gouvernements, notamment ceux des pays ayant connu les révoltes du printemps arabe comme l'Égypte, la Syrie, le Yémen ou encore la Libye. La métropole turque abrite notamment les bureaux de trois télévisions égyptiennes : la chaîne libérale El-Sharq, Watan, l'organe des Frères musulmans, et Mekameleen, une station indépendante proche de la mouvance islamiste.

Nombre d'opposants égyptiens favorables aux Frères musulmans ont par ailleurs trouvé refuge en Turquie, d'où ils ont critiqué publiquement le pouvoir en place au Caire.

Cette amorce de dégel entre Ankara et Le Caire coïncide avec un apaisement en cours entre l'Egypte et le Qatar, principal allié de la Turquie dans la région.
(AFP, 15 avril 2021)

La Turquie et la Libye renouvellent leur attachement à un accord maritime controversé

Le président turc Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre libyen Abdelhamid Dbeibah ont réaffirmé lundi leur attachement à un accord de délimitation maritime controversé qui suscite la colère de leurs voisins en Méditerranée orientale, à l'issue d'une rencontre à Ankara.

"Aujourd'hui, nous avons renouvelé notre détermination au sujet" de cet accord conclu en 2019, a déclaré M. Erdogan lors d'un point presse conjoint avec son hôte libyen.

"En ce qui concerne les accords signés entre nos pays, notamment celui portant sur les délimitations maritimes, nous réaffirmons que ces accords s'appuient sur des bases valides et servent les intérêts de nos deux pays", a de son côté déclaré M. Dbeibah.

Cet accord, que les autres pays riverains de la Méditerranée orientale ne reconnaissent pas, fixe les frontières maritimes entre la Turquie et la Libye dans une région riche en gaz naturel.

La Turquie s'appuie sur ce texte pour justifier les forages gaziers qu'elle mène dans des zones qui se situent en théorie dans l'espace maritime de la Grèce ou de Chypre.

Ankara avait conclu ce pacte maritime avec le gouvernement libyen reconnu par les Nations unies et basé à Tripoli, au moment où celui-ci faisait face à une offensive d'un pouvoir dissident basé dans l'est de la Libye.

Après des années de conflit, la Libye a constitué, au terme d'un processus chapeauté par l'ONU, un exécutif unifié chargé de mener la transition jusqu'à des élections nationales fin décembre. C'est ce gouvernement de transition que dirige M. Dbeibah.

Lundi, MM. Erdogan et Dbeibah ont par ailleurs signé une série d'accords visant à renforcer la coopération, notamment économique, entre leurs pays.

"Nous voulons renforcer notre solidarité et notre coopération (...) Nous allons soutenir le gouvernement d'unité nationale de la même manière que nous avons soutenu le précédent gouvernement légitime (de Tripoli)", a souligné le président turc.

Après des années de guerre, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, le juteux marché de la reconstruction de la Libye aiguise l'appétit de nombreux pays, dont la Turquie.

Les entreprises turques joueront "un rôle important dans la reconstruction de la Libye", a indiqué le Premier ministre libyen, qui doit rencontrer mardi des hommes d'affaires turcs.

M. Erdogan a en outre annoncé que son pays allait fournir 150.000 doses de vaccin contre le coronavirus à la Libye, pays durement frappé par l'épidémie, en raison notamment de la faiblesse de ses infrastructures sanitaires.

Il a par ailleurs indiqué que la Turquie allait rouvrir son consulat à Benghazi, dans l'est de la Libye, "dès que les conditions le permettront".
(AFP, 12 avril 2021)

Ouïghours: la Turquie convoque l'ambassadeur chinois

La Turquie a convoqué mardi l'ambassadeur de Chine à Ankara après un tweet de l'ambassade s'en prenant à deux responsables turcs pour avoir critiqué la persécution des Ouïghours par Pékin.

Le ministère turc des Affaires étrangères a annoncé la convocation du diplomate sans plus de précisions.

Cette démarche diplomatique est intervenue après que l'ambassade chinoise s'en est prise sur son compte Twitter à Meral Aksener, la cheffe du parti d'opposition Bon Parti (droite) et au maire d'Ankara Mansur Yavas pour avoir commémoré sur le même réseau social les soulèvements meurtriers des Ouïghours en avril 1990 dans le district de Baren, en Chine, en les qualifiant de "massacre".

"La Chine s'oppose avec détermination et condamne vigoureusement toute remise en cause de sa souveraineté et son intégrité territoriale par quiconque. La Chine se réserve le droit d'apporter la réponse adéquate", a écrit l'ambassade dans son tweet en mentionnant Mme Aksener et M. Yavas.

"Nous n'allons pas oublier nos frères en captivité et nous ne resterons pas silencieux face à la persécution qu'ils subissent. Le Turkistan oriental (nom donné par les Ouïghours à la région de Xinjiang) sera sûrement un jour libre", avait affirmé Mme Aksener sur Twitter.

"La région autonome ouïghour de Xinjiang est inséparable du territoire de la Chine", a rétorqué l'ambassade dans un tweet.

Originaires de la région du Xinjiang, dans le Nord-Ouest de la Chine, les Ouïghours sont une minorité musulmane et turcophone.

Plusieurs ONG et pays accusent la Chine de persécuter les Ouïghours, notamment dans des camps d'internement où les membres de cette minorité sont soumis, selon les témoignages de rescapés, à divers sévices.

Pékin rejette ces accusations et présente ces structures comme des "centres de formation professionnelle".

Selon les estimations, environ 50.000 Ouïghours fuyant les persécutions ont trouvé refuge en Turquie, pays qui a longtemps été l'un des principaux défenseurs de leur cause face à la Chine.

Selon certains observateurs, cherchant à préserver ses relations économiques avec Pékin et dépendant d'un vaccin chinois contre le nouveau coronavirus, Ankara a récemment mis ses critiques en sourdine.
(AFP, 6 avril 2021)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Accrochage verbal entre ministres turc et grec devant la presse à Ankara

Un accrochage verbal acrimonieux a opposé jeudi les ministres turc et grec des Affaires étrangères, qui ont publiquement étalé leur divergences sur plusieurs dossiers devant la presse à Ankara, un esclandre qui augure mal de la suite de leur dialogue.

Le Turc Mevlut Cavusoglu et Grec Nikos Dendias se sont opposés devant les caméras sur les frontières maritimes, les migrants et le traitement des minorités lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à Ankara du ministre grec censée consolider le dialogue entamé par les deux pays pour résoudre leurs nombreux contentieux.

"Si vous portez de telles accusations lourdes contre mon pays et mon peuple, je suis obligé d'y répondre", a fulminé M. Cavusoglu, visiblement excédé par des déclarations de son homologue grec.

M. Dendias a notamment critiqué les activités turques en mer Egée et en Méditerranée orientale et ce qu'il considère comme une application déficiente de la part d'Ankara d'un accord sur les migrants avec l'Union européenne. "La Turquie ne devrait pas faire de leçon à la Grèce", a-t-il dit.

"La position de la Grèce est claire et ce n'est pas la première fois que vous l'entendez: la Turquie a violé en mer Egée et à la Méditerranée orientale le droit international et la convention (internationale) de la mer et les droits même souverains de la Grèce, la Turquie a effectué 400 vols au-dessus du sol grec", a ajouté M. Dendias, qui a été aussi reçu jeudi à Ankara par le président Recep Tayyip Erdogan.

Sur le dossier des migrants, M. Cavusoglu s'est défendu en affirmant que la Turquie s'était comportée d'une "manière décente" et accusé Athènes d'avoir "refoulé 80.000 personnes lors des quatre dernières années" et d'avoir "jeté d'autres à la mer".

"Nous n'avons jamais utilisé la question des migrants contre l'UE ou contre la Grèce", a-t-il affirmé.

- "Inacceptables" -

L'UE et la Turquie ont signé en mars 2016 un accord d'une durée de cinq ans pour stopper l'afflux de migrants vers l'UE.

Ankara souhaite le renouvellement de cet accord qui a permis de réduire considérablement le passage de migrants vers l'Europe depuis la Turquie en contrepartie d'une importante aide financière.

Bruxelles et Athènes reprochent toutefois à Ankara d'avoir arrêté de reprendre les migrants en situation irrégulière sur les îles grecques depuis le début de la pandémie de coronavirus.

M. Cavusoglu a en outre affirmé que les activités d'Ankara en Méditerranée orientale visaient à "protéger les intérêts de la Turquie et des Chypriotes-turcs".

"Nous avons nos divergences sur ces sujets mais si vous venez ici pour accuser la Turquie alors que étions convenu de discuter de ces dossiers, je suis obligé de répondre", a-t-il ajouté, qualifiant à plusieurs reprises les propos de son homologue grec d'"inacceptables".

Il a en outre accusé la Grèce de discrimination contre ses la minorité turque sur son territoire.

"En Turquie, nous reconnaissons la minorité grecque orthodoxe comme grecque-orthodoxe. Mais vous dites que les Turcs (de Grèce) qui eux-mêmes se considèrent comme turcs ne sont pas turcs mais seulement des musulmans", a-t-il pesté.

"Sur la minorité musulmane: c'est le traité de Lausanne (de 1923) qui stipule (qu'il s'agit bien d'une minorité musulmane), et ce traité est en vigueur", a répliqué M. Dendias, qui avait rencontré mercredi à Istanbul le patriarche de Constantinople, figure majeure du monde orthodoxe.

Les tensions entre les deux pays voisins et membres de l'Otan, aux relations historiquement délicates, se sont aggravées ces dernières années en raison de forages gaziers effectués par la Turquie dans des eaux grecques en Méditerranée orientale.

Leurs relations sont aussi empoisonnées par des griefs réciproques sur le traitement des minorités musulmane en Grèce et orthodoxe en Turquie, ainsi que par la gestion des flux migratoires aux frontières terrestres et maritimes des deux pays.

Dans ce contexte, des responsables grecs et turcs ont repris cette année des discussions "exploratoires" afin d'aplanir certains de leurs différends mais ces pourparlers n'ont enregistré aucune avancée.
(AFP, 15 avril 2021)

La Grèce accuse les garde-côtes turcs de "provocations"

Le ministère grec a des Migrations a accusé vendredi la Turquie de tenter de provoquer une "escalade" en mer Egée, en se livrant à de "dangereuses manoeuvres" et en encourageant des migrants à se rendre en Grèce, principale porte d'entrée de l'UE.

"Ce matin, les garde-côtes grec ont signalé plusieurs incidents dans lesquels les garde-côtes et la marine turcs ont accompagné des embarcations fragiles de migrants à la frontière européenne, dans une tentative de provoquer une escalade avec la Grèce", a affirmé le ministère dans un communiqué.

Les garde-côtes grecs avaient auparavant annoncé que l'une de leurs patrouilles navales près de l'île de Lesbos avait été "harcelée" par un bateau turc engagé dans de "dangereuses manoeuvres". Ils ont publié une vidéo montrant selon eux une embarcation des garde-côtes turcs s'approchant dangereusement du bateau grec et le faisant tanguer.
 Les patrouilleurs turcs auraient tenté à deux reprises d'aider des canots de migrants à pénétrer dans les eaux territoriales grecques, selon les garde-côtes grecs. Et lors de l'un de ces incidents, deux patrouilleurs turcs ont "essayé de pousser" un canot de migrants dans les eaux territoriales grecques, ont-il ajouté.

Athènes veut qu'Ankara surveille mieux les routes de l'immigration et qu'il reprenne sur son territoire 1.450 personnes déboutées du droit d'asile sur les îles grecques.

Lors d'une visite sur l'île de Lesbos cette semaine, la commissaire européenne Ylva Johansson avait appelé la "Turquie à réadmettre d'urgence les migrants" renvoyés de Grèce. Les présidents de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du Conseil Charles Michel doivent se rendre en Turquie la semaine prochaine pour rencontrer le président Recep Tayyip Erdogan avec lequel il doivent évoquer le dossier migratoire et d'autres questions régionales.
(AFP, 2 avril 2021)

La Grèce veut en finir avec les "tentatives de ternir" son image

Le ministre grec de la Marine marchande a qualifié mardi "d'inexistantes" les dénonciations concernant des refoulements de migrants vers la Turquie, alors que 50 ONG de défense des droits humains ont à nouveau condamné cette "pratique" qui "constitue une politique officielle".

La pratique des refoulements "semble avoir actuellement acquis des caractéristiques systématiques et constitue une politique officielle", ont dénoncé ces ONG, dont Refugee Rights Europe (RRE) et International Rescue Committee (IRC).

"Bien qu'il ne s'agisse pas d'un phénomène nouveau, cette politique (...) s'est aggravée d'une manière sans précédent cette dernière année", relèvent-elles en condamnant "la tolérance ou/et l'implication de Frontex" (l'Agence de surveillance des frontières européennes) dans ces refoulements.

La Grèce a été appelée à plusieurs reprises par l'Union européenne et le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) de l'ONU à enquêter sur des dénonciations publiées par des ONG ou des médias.

Selon ces dénonciations, des migrants présents sur le territoire grec ou dans les eaux grecques en mer Egée ont été forcés de retourner en Turquie voisine avant qu'ils puissent déposer des demandes d'asile en Grèce, en violation du droit international.

Mais le ministre grec de la Marine marchande Giannis Plakiotakis a à nouveau rejeté mardi ces accusations, les qualifiant d'"inexistantes" lors d'une rencontre à Athènes avec la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson.

Il a annoncé "la mise en oeuvre d'un mécanisme interne pour enquêter en détail sur tout incident et mettre fin à la propagande et aux tentatives de ternir l'effort titanesque grec" de contrôler ses frontières.

Il s'est félicité "du renforcement du nombre des gardes-côtes grecs et de la coopération avec Frontex, ce qui a contribué à la réduction de 85% du flux migratoire vers la Grèce en 2020".

En s'adressant à la commissaire, il a réclamé "un financement urgent de 15,8 millions d'euros" pour renforcer encore "le contrôle des frontières grecques et européennes", selon un communiqué ministériel.

En visite en Grèce depuis lundi pour inspecter la construction de nouveaux camps de migrants sur les îles de Lesbos et Samos en mer Egée, Ylva Johansson a appelé la Grèce à enquêter sur les refoulements de migrants, ajoutant qu'elle était "très préoccupée" par les rapports du HCR.

Elle s'est toutefois félicitée de la "bonne coopération" en 2020 avec le ministre grec des Migrations Notis Mitarachi en matière de "décongestion" des camps de migrants surpeuplés sur les îles en mer Egée, et a annoncé un enveloppe de 276 millions d'euros pour la construction de nouveaux camps.
(AFP, 30 mars 2021)

Immigration / Migration

L’utilisation frauduleuse de passeports de service turcs pour émigrer

Les autorités turques ont lancé une enquête sur l'utilisation frauduleuse de passeports de service par des dizaines de Turcs qui s'en sont servis pour entrer légalement en Europe mais ne sont jamais revenus en Turquie, ont indiqué lundi des sources officielles.

L'affaire fait grand bruit depuis que des médias ont révélé la semaine dernière que 43 personnes munies de ce type de passeport spécial s'étaient rendues en Allemagne en novembre pour assister à un séminaire sur l'environnement et sont restés sur place.

Ce document de voyage, appelé passeport gris en Turquie, est délivré normalement aux fonctionnaires se rendant en mission officielle à l'étranger. Il permet de voyager sans visa dans plusieurs pays européens.

Les 43 personnes restées en Allemagne y avaient été envoyées par la municipalité d'un district contrôlé par le parti au pouvoir, l'AKP, dans la province de Malatya dans l'Est de la Turquie, selon les médias.

Le ministère turc de l'Intérieur a annoncé lundi qu'une enquête était en cours contre cette municipalité et six autres pour des cas similaires d'utilisation abusive de passeports de service.

Le vice-gouverneur de Malatya, deux hauts fonctionnaires locaux ainsi que le chef du bureau de l'Etat civil dans la province avaient été suspendus la semaine dernière après les révélations sur cette affaire.

Le ministère de l'Intérieur a en outre ordonné la suspension de la délivrance de ces passeports aux employés ne faisant pas partie du secteur public envoyés à l'étranger par les autorités municipales.

Une source citée par le site de la chaîne HaberTurk a affirmé qu'"entre 450 et 500" Turcs s'étaient rendus en Europe en utilisant indûment des passeports de service et que certains parmi ceux partis en Allemagne avaient payé jusqu'à 6.000 euros aux autorités locales pour se procurer le document de voyage.
(AFP, 19 avril 2021)

Notre cher camarade italien Bruno Ducoli est victime du Covid




















Bruno Ducoli avec le Roi Baudouin
devant le stand des Ateliers du Soleil
lors da sa visite au CBAI en 1985.


Le 6 avril 2021, nous avons reçu de notre chère amie Silvana Panciera en Italie une triste nouvelle concernant le décès de Bruno Ducoli, une des figures historiques de l'immigration italienne en Belgique.

Dans les années 70, 80 et 90, en tant que dirigeant du Centre d'action social italienne - Université ouvrière (CASI-UO) et du Centre bruxellois d'action interculturelle (CBAI), Bruno Bucoli était toujours défenseur des droits immigrés et exilés.

Nous n'oublions jamais sa solidarité exemplaire avec Info-Türk et les Ateliers du Soleil dans leur lutte pour la démocratisation en Turquie.

Nous partageons ici une photo de Bruno avec le Roi Baudouin devant le stand des Ateliers du Soleil lors da sa visite au CBAI en 1985.

Nous envoyons à Sylvana Panciera et à tous les compagnons de Bruno en Italie nos sincères condoléances.

MESSAGE DE SILVANA PANCIERA

"A partir d'aujourd'hui, les statistiques de décès de Covid auront une résonance très différente pour nous, car même notre Bruno a été importé par le virus implacable la nuit dernière alors qu'il était à l'hôpital d'Esine (BS). Nous ne pouvons pas naivement croire que 'cela n'arrive qu'aux autres'. Cette fois, c'est arrivé à nous, et peut-etre déjà à vous dans d'autres occasions. Aujourd'hui, nous sommes submergés par la douleur, mais nous ne pouvons que l'accueillir et la laver avec nos larmes. Nous pleurons le départ de Bruno, même si nous savons qu'il sera toujours avec nous car son héritage d'amour et d'engagement sera toujours le phare qui éclaire même les nuits les plus sombres. Merci Bruno et A-Dieu."

"Bruno, ami, frère, compagnon, maître penseur.
Toi dont le regard nous a sauvé(e)s de l'insignifiance,
toi dont la parole nous a préservé(e)s de la banalité,
toi dont le courage moral nous a libéré(e)s des peurs,
toi dont l'amour nous a rendu(e)s libres "


La police belge déployée après des heurts entre deux groupes à Liège

La police belge était déployée samedi à l'intérieur et autour de la ville de Liège afin d'éviter des affrontements armés entre groupes rivaux, en représailles à une attaque meurtrière la veille qui a fait un mort.

Une personne a été tuée vendredi après avoir été pris en chasse par un groupe de 20 à 30 hommes à Liège, la cinquième ville du pays, a indiqué à l'AFP un magistrat du bureau du procureur.

Une vidéo de la scène prise par un passant, diffusée par la télévision RTL, montre le groupe courant derrière une berline noire, qui a percuté une voiture en stationnement. On y entend quatre coups de feu tandis qu'un groupe d'hommes masqués se presse autour du véhicule arrêté.

Cette scène est en lien avec une rixe la veille entre un Tchétchène et un Kurde dans une station service, durant laquelle le propriétaire et un client ont été blessés en tentant de s'interposer, a précisé le magistrat, Damien Leboutte.

Trois Kurdes identifiés grâce aux caméras de sécurité de la station service ont été arrêtés pour être interrogés.

Vingt-huit autres personnes --toutes tchétchènes-- ont été interpellées en lien avec l'attaque meurtrière de vendredi et au moins une arme à feu -- une Kalachnikov -- a été saisie, a indiqué le magistrat.

"On n'a jamais eu un incident comme ça à Liège", a dit Damien Leboutte.

La police a été déployée pour "sécuriser" la zone, a-t-il encore indiqué, alors que des craintes de nouveaux affrontements étaient nourries par des messages sur les réseaux sociaux appelant la communauté tchétchène à la "vengeance" contre la communauté kurde de Verviers, à l'est de Liège.
(AFP, 17 avril 2021)

Communiqué de Nav-Bel sur l'incident de Liège

En tant que communauté belgo-kurde de Belgique, avec une base active et des associations à Liège et à Verviers, nous sommes préoccupés par la violence des gangs qui le vendredi soir. Les gangs de jeunes se battent les uns contre les autres et rendent les rues dangereuses. Nous sommes avant tout préoccupés par ces jeunes eux-mêmes qui sont hors de contrôle, qui deviennent antisociaux et se mettent eux-mêmes et les autres en danger.

Il y a des gangs criminels actifs à Liège et à Verviers qui abusent des jeunes pour leur propre intérêt et leur propre ego. Les jeunes kurdes, marocains, arabes et tchétchènes sont sous l'emprise de criminels qui les entraînent dans la criminalité et les comportements antisociaux. Ce sont des jeunes pauvres qui sont attirés par des sentiments de groupe déplacés et qui veux gagner rapidement de l'argent. La querelle entre ces gangs n'est pas nouvelle et dure depuis longtemps. La presse belge parle de «gangs tchétchènes contre les gangs kurdes». Cette représentation n'est pas entièrement correcte. Ces gangs sont plus mixtes et dans les querelles et les combats initiaux, Les jeunes kurdes n'étaient pas présents.

Il est horrible de voir comment des jeunes qui se harcèlent online, permettent à l'affaire de se répandre dans la rue et de rechercher des confrontations physiques. Cela dégénère rapidement en batailles territoriales entre gangs criminels. Dès lors, les différences ethniques ou culturelles ne sont plus d'actualité. Tous les parents de ces quartiers souffrent également et ils sont tous éveillés pour leurs enfants.

En tant que communauté, nous appelons à l'empathie et au dialogue. Les provocations doivent être évitées. Nous appelons à la réflexion et à un moment de deuil digne de la personne décédée. En tant que communauté, nous exprimons notre plus profond deuil à la famille du défunt.

Les communautés de migrants des quartiers pauvres de Liège sont toutes confrontées aux mêmes difficultés. Les Tchétchènes et les Kurdes vivent la répression et la guerre dans leur pays d'origine, ils ont tous deux le statut de réfugié, ils se retrouvent ici dans des quartiers pauvres, ils ont les mêmes problèmes d'intégration et les mêmes problèmes socio-économiques. Leurs deux jeunes sont victimes de discrimination, de chômage et de désespoir. Il y a tellement de choses qu'ils partagent qu'ils peuvent utiliser pour se relier. Il y a tellement de raisons d'unir leurs forces et de travailler ensemble sur l'habitabilité de leurs quartiers.

Il n'y a aucun crédit aux combats de clans égarés dans la rue. Pourchasser aveuglément les têtes brûlées est la chose la plus stupide à faire. Avec cela, vous n'hypothéquerez que votre propre avenir. Le véritable honneur est d'améliorer le vôtre, d'aider les autres et de servir la communauté. C'est ce message que nous propageons en tant qu'association. Nous travaillons chaque jour pour l'autonomisation et l'avancement social de notre communauté. Nous prônons toujours la fraternité et la solidarité entre les peuples. C'est notre humble bouée de sauvetage que nous lançons à ces jeunes.

Nous espérons que la justice et la police feront tout leur possible pour sauver tous ces jeunes des griffes de ces gangs criminels. Les différents gouvernements et politiques doivent également investir dans l'avenir de ces jeunes, au lieu de sauver l'avenir et d'augmenter l'exploitation sur le marché du travail. La marée peut être inversée.

Orhan Kilic
Porte-parole de NavBel

L'Université Lyon-I vote une motion de soutien à un mathématicien retenu en Turquie

L'Université Lyon-I en appelle notamment à Emmanuel Macron afin de permettre à un de ses mathématiciens de revenir en France, dans une motion votée à l'approche des deux ans de la rétention de son passeport par la Turquie.

"Cela fait bientôt deux ans que notre collègue Tuna Altinel est retenu en Turquie, avec l'impossibilité de revenir en France pour assurer ses missions d'enseignant-chercheur où il est attendu par ses étudiants, ses collègues et son établissement, l'Université Claude-Bernard Lyon 1. Au nom de toute la communauté universitaire, nous tenons à lui réaffirmer notre total soutien", est-il écrit dans la motion, votée le 30 mars par le conseil d'administration de l'université.

"Nous demandons au Président de la République Française, au Ministre des Affaires étrangères, à la Ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation de tout mettre en oeuvre pour que notre collègue, enseignant-chercheur et fonctionnaire, en poste au sein de notre université, puisse revenir en France dans les plus brefs délais", poursuit-elle.

Tuna Altinel, maître de conférences à l'Université Claude-Bernard, s'était vu retirer son passeport le 12 avril 2019 alors qu'il se trouvait en vacances en Turquie, accusé d'"appartenir à une organisation terroriste".

Incarcéré puis jugé pour "propagande terroriste" pour avoir participé en France à la réunion d'une amicale kurde, lors de laquelle il a servi d'interprète, il a été acquitté en janvier 2020. Mais la Turquie refuse toujours de lui remettre son passeport.

Après diverses démarches auprès des tribunaux et des autorités turcs, le président de Lyon-I, Frédéric Fleury, a encore une fois "le 16 octobre 2020, envoyé une demande de restitution de passeport au Ministère de l'intérieur de Turquie, au Bureau général de l'Etat civil de Turquie, et à la Commission de décision administrative pour les passeports de Turquie", précise un communiqué.

Pour ses collègues lyonnais, qui ont créé un comité de soutien, la situation de M. Altinel est liée à la signature d'une pétition en 2016 des Universitaires pour la paix en Turquie, qui réclamait la fin des opérations dans le sud-est du pays.

"C'est un défenseur des droits humains et quelqu'un de très attaché à sa liberté de penser", ont assuré à l'AFP Cécile Mercadier et Thomas Blossier, deux représentants de son comité de soutien, qui ont dénoncé "l'usure psychologique" dont il fait l'objet.
(AFP, 8 avril 2021)

Des dizaines de citoyens européens menacés de mort par la Turquie

L’image fait froid dans le dos. Bahar Kimyongür l’a reçue sur son téléphone portable. On y voit un homme brandissant une tête décapitée. L’allusion est glaçante. C’est le sort que l’homme, un membre du groupe turc d’extrême droite Les Loups gris, combattant en Syrie, entend réserver au journaliste belge.
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Bahar Kimyongür n’est pas le seul à subir des menaces. Les autorités turques font circuler sur le Net une liste noire de centaines de personnes dont la tête est mise à prix. La personne qui permettrait de livrer Bahar Kimyongür aux autorités turques empocherait 2 millions de livres turques, soit 220.000 euros. La récompense a été multipliée par deux l’an dernier.

L’eurodéputée belge Maria Arena, qui préside la commission des droits de l’Homme au sein du Parlement européen, s’en est émue. "Les autorités turques ont établi une liste de 'most wanted persons' (personnes les plus recherchées, ndlr). Sur cette liste figurent des journalistes, des militants, mais aussi des criminels de droit commun qui sont en Turquie. Il y a donc un amalgame dommageable, pointe-t-elle. J’ai averti le Haut représentant de l’existence de ces listes qui ciblent des ressortissants européens. Ensuite, quand il a reçu des menaces de mort précises sur Twitter et il nous a contactés pour nous dire que sa vie était vraiment en danger."

L’auteur de ce message de menace est connu : il s’agit d’Emrah Celik, un djihadiste turc qui combat en Syrie dans les rangs d’Al Qaeda.

Des leviers pour faire pression sur Ankara

Pour Maria Arena, "venir attaquer des citoyens européens sur le sol européen, c’est une violation de l’intégrité territoriale de l’Europe. La Turquie n’est pas la seule à faire de l’ingérence. C’est le cas aussi de la Russie. On a d’ailleurs créé une commission spéciale de l’ingérence étrangère, parce qu’il s’agit vraiment d’attaques contre notre démocratie. [Le président français Emmanuel] Macron a évoqué récemment le risque d’ingérence turque pendant les élections en France."

L’Europe est en délicatesse avec la Turquie du président Erdogan, mais elle dispose quand même de leviers pour faire pression sur Ankara. "L’Europe dispose de l’union douanière. La Turquie est un pays important en matière d’échanges économiques. La Turquie est demandeuse d’un renforcement de cette union douanière. Je pense que ce serait une mauvaise idée quand on voit comment la Turquie s’éloigne d’un modèle démocratique. Il suffit de regarder le nombre de journalistes, d’enseignants, d’universitaires qui sont en prison aujourd’hui, et le fait de sortir de la Convention d’Istanbul en matière de protection et d’égalité des femmes n’est pas un gage de démocratie."
Protection policière

Il y a deux jours, 48 eurodéputés de tous pays ont écrit une lettre ouverte à Charles Michel, président du Conseil européen, et Ursula von der Leyen, pour attirer leur attention sur l’inquiétante dérive autoritaire de la Turquie et les menaces de mort qui pèsent sur des dizaines de citoyens européens, dont Bahar Kimyongür.

Les eurodéputés citent le cas de Sevim Dagdelen, chef adjoint du groupe parlementaire de gauche en Allemagne. Bien qu’elle ne figure pas dans la "liste des personnes recherchées", elle reçoit souvent des menaces et elle vit sous la protection de la police depuis des années.

En Autriche, en janvier dernier, un agent turc a été expulsé. Feyaz Östürk  serait allé en personne voir les services autrichiens du gouvernement pour les prévenir qu’il avait été chargé de tuer trois personnalités politiques  opposées à l’actuel président turc, Recep Tayyip Erdogan. Parmi ces personnalités, Berivan Aslan une élue d'origine kurde qui vit désormais sous protection.

Le 6 avril prochain, Charles Michel et Ursula von der Leyen doivent rencontrer le président turc. Les eurodéputés leur demandent à cette occasion d’affirmer que de telles menaces de mort à l’encontre d’opposants sur sol européen sont inacceptables. (RTBF, Françoise Wallemacq, 2 mars 2021)


Acquitté mais empêché de rentrer en France, un mathématicien se dit "otage"

Arrêté et emprisonné en Turquie pour "terrorisme", puis acquitté, un mathématicien turc enseignant dans une université française est bloqué depuis près de deux ans dans ce pays où les autorités refusent de lui rendre son passeport.

"Je suis l'otage de l'Etat turc", lâche Tuna Altinel, reconnu dans les milieux académiques pour ses travaux sur la logique mathématique et la théorie des groupes, lors d'un entretien à l'AFP qu'il reçoit à son domicile à Istanbul.

Le cas de cet homme âgé de 55 ans au regard perçant est emblématique de la répression contre le monde académique et les milieux prokurdes qui s'est renforcée après une tentative de putsch contre le président Recep Tayyip Erdogan en 2016.

La mésaventure de M. Altinel intervient aussi dans un contexte de vives tensions entre Ankara et Paris, même si les deux membres de l'Otan s'efforcent depuis quelques semaines d'apaiser leurs relations.

Pour ce maître de conférences à l'Université Claude-Bernard à Lyon (centre-est de la France), où il vivait depuis 25 ans, le cauchemar a commencé en mai 2019. Alors qu'il se trouve en Turquie en vacances, il apprend qu'il ne peut pas quitter le territoire car il est accusé d'"appartenir à une organisation terroriste".

Incarcéré dans la foulée, il est jugé pour "propagande terroriste" pour avoir participé en France à la réunion d'une amicale kurde, lors de laquelle il a servi d'interprète. Libéré en juillet 2019, il est acquitté en janvier 2020.

Alors qu'il pensait pouvoir rentrer à Lyon et "reprendre sa vie" après cet acquittement, M. Altinel se voit refuser la restitution de son passeport à plusieurs reprises, "sans aucune motivation".

Il finit par apprendre qu'une autre enquête dont il ne sait rien a été ouverte contre lui, et en déduit que le blocage est lié à celle-ci.

- "Kafkaïen" -

Déterminé à récupérer son document de voyage --"car c'est mon droit"--, il intente un procès aux autorités, mais est renvoyé d'un tribunal à un autre, d'une commission à une autre.

Le mathématicien y voit la "logique implacable" d'une "machine administrative qui cherche à noyer, écraser les gens avec la bureaucratie. "Le mot +kafkaïen+ revient souvent quand j'en parle avec mes amis", dit-il.

Il voit dans cette mesure d'interdiction de quitter le territoire une forme de "punition" pour son engagement sans concession pour les droits humains et la cause kurde.

En 2016, il a signé, avec quelque 2.000 autres universitaires turcs et étrangers, une pétition appelant à la fin des opérations militaires dans le sud-est majoritairement kurde de la Turquie, ce qui lui a valu des poursuites et un autre acquittement.

"L'Etat turc empêche les opposants qui le gênent de quitter le territoire (...) C'est une façon d'accepter que le pays est une prison, ce qui est un peu triste", estime M. Altinel.

Il dit avoir dès le début écarté l'idée de quitter le pays de manière clandestine, comme le font certains Turcs fuyant les autorités.

"Mon combat, ce n'est pas juste pour sauver ma peau. Je veux qu'il y ait un apport pour la société", explique-t-il, estimant que son procès a par exemple permis de mettre en lumière le rôle du consulat turc à Lyon, qui l'a dénoncé à Ankara, pour "ficher les gens".

- "Peur de l'oubli" -

Face aux difficultés, il s'estime toutefois relativement "chanceux", car en tant que fonctionnaire de l'Etat français, il continue de toucher son salaire.

Il peut en outre compter sur le "soutien incroyable" de ses collègues en France qui ont organisé avec lui une campagne sur les réseaux sociaux avec le mot d'ordre "passeport pour Tuna", mi-mars.

Il redoute cependant de "tomber dans l'oubli" des autorités françaises.

Dans l'attente d'une solution, ce gros travailleur a repris ses recherches et s'est lancé dans l'étude du kurde, qu'il a commencé à apprendre en prison à l'aide de codétenus auxquels il enseignait en échange l'anglais et le français.

"Je continue de leur écrire des lettres de 15 à 20 pages, je leur fais cours comme cela", sourit-il.

Et malgré les appels à la prudence de ses proches, M. Altinel continue de participer régulièrement à des manifestations à Istanbul, refusant de s'"auto-censurer".

"Si je me restreins, cela voudrait dire que l'acharnement de l'Etat contre moi a gagné", dit-il. "Je refuse".
(AFP, 30 mars 2021)
Grèce: un migrant turc se suicide dans un centre de rétention

Un migrant turc de 24 ans a été retrouvé pendu samedi après-midi dans les toilettes de sa cellule dans le centre de rétention de Corinthe, à 80 km d'Athènes, a-t-on appris de source policière.

D'autres migrants l'ont découvert pendu à la chasse d'eau et ont aussitôt prévenu les autorités du centre, selon la même source.

Ils ont ensuite manifesté contre les conditions de leur rétention en brûlant des matelas avant que la police intervienne et fasse usage de gaz lacrymogènes, selon un photographe de l'AFP.

D'origine kurde, selon certains médias, le jeune homme qui s'est suicidé vivait dans le centre de Corinthe depuis plus d'un an. Il avait été arrêté en décembre 2019 au port d'Igoumenitsa dans le nord-ouest de la Grèce en tentant de passer en Italie.

Environ 800 hommes migrants, surtout des ressortissants Pakistanais ou Afghans sans papiers, vivent dans le centre de Corinthe dans des conditions précaires, attendant leur expulsion, selon les autorités.

Réagissant à ce suicide, l'ONG antiraciste Keerfa a dénoncé dans un communiqué "la politique meurtrière de la détention injustifiée des réfugiés pendant plusieurs mois".

La commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson, qui prône une politique "efficace" des retours de migrants dans leurs pays d'origine, doit visiter lundi les camps sur les îles grecques de Lesbos et Samos en Egée, porte d'entrée de réfugiés en Grèce à destination de l'Europe occidentale.
(AFP, 27 mars 2021)


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