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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

46th Year / 46e Année
Octobre
 
2022 October
N° 530
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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LA BIBLIOTHEQUE D'INFO-TÜRK
A LA BIBLIOTHEQUE ROYALE DE BELGIQUE


Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

La présidente de l'Union des médecins de Turquie Sebnem Korur Fincanci arrêtée
AI: Jailing of leading human rights expert on ‘terror’ charges an ‘appalling abuse of power’
Turkey detains top doctor over chemical warfare remarks
İstanbul Bar elects first woman president in 144-year history

Turkey launches probe into the head of top medical body over chemical warfare remarks
Arrestation de plus de 500 personnes accusées de lien avec le prédicateur Gülen
Le basketteur Enes Kanter fustige Erdogan, ce "dictateur fou"
Children- The Little Victims of Turkey’s State of Emergency Laws

Pour les mineurs en Turquie, une ingratitude qui n’en finit pas! - Dogan Özgüden
ISIS bombing that killed 109 commemorated in Turkey’s capital

2021 report of human rights group: "Going through an authoritarian phase"
Erdoğan files criminal complaint against Bundestag vice president
Nouveau rassemblement de soutien aux Iraniennes à Istanbul
One police officer killed, another wounded in attack in Southern Turkey


Pression sur les médias / Pressure on the Media

IPI calls on Türkiye to release all journalists without delay
PEN International urges immediate release of Kurdish journalists
Detained journalist 'waited for hours to breastfeed newborn baby'
Une dizaine de journalistes de médias prokurdes interpellés

Free speech disappears in Turkey, so does democracy, the Washington Post says
Le procès du représentant de RSF de nouveau renvoyé
Freedom House reports continued decline in internet freedom in Turkey

L'ONU inquiète de la nouvelle loi turque sur les "fausses nouvelles"
Nouveau tour de vis contre l'information en Turquie à huit mois des élections
Disinformation law 'final stage of AKP's media restrictions'
Two journalists given prison sentence because 'they are dangerous'

Les journalistes dénoncent un projet de loi pénalisant la "désinformation"

Asked for a comment, Erdogan tells the columnist to do it in his column

Kurdish Question / Question kurde

Demirtas: "Don't try to persuade us that licking army boots is equal to being democrats"
Turkey's Constitutional Court gives HDP extra time for defense
La femme politique kurde Aysel Tugluk souffrant de démence libérée de prison

HDP Co-Chairs apply to meet with imprisoned PKK leader
Erdoğan criticized over "PKK children' statement
L’ex-députée kurde Leyla Güven condamnée à plus de onze ans de prison
HDP deputy says police broke his leg 'in a planned attack'
Des avocats belges reviennent  choqués du nord de l'Irak
Au Kurdistan d'Irak, l'opposition kurde d'Iran lutte pour ses droits
Kurdish feminist journalist Nagihan Akarsel killed in armed attack
Kurdish deputy face up to 15 years in prison
13 morts dans des frappes de Téhéran contre l'opposition kurde iranienne
SDF: Turkey has targeted Northern Syria 59 times this year


Minorités / Minorities

Erdogan voit une "opportunité" de renouer des liens avec l'Arménie
Identity Emancipation of Islamized Armenians in Syria -  Aris Nalci
Syriac christian officer have been assassinated in Syria

Turkish, Azerbaijani, Armenian leaders meet ahead of summit in Prague
Diyarbakır's last synagogue under risk of collapse

Politique intérieure/Interior Politics

Erdogan lance sa campagne électorale en mode grandiloquent et nationaliste
Enchères entre Erdoğan et Kiliçdaroğlu sur la liberté de porter le voile

Parliament processes immunity files of main opposition leader, 33 MPs
Leaders of the six-party opposition bloc meet in Turkish capital

Le président et ses “journalistes" - Ragıp Duran

Forces armées/Armed Forces

Turkey's Baykar to complete Ukraine plant in two years
La Libye et la Turquie signent deux accords militaires

Turkey announces record high defense budget for 2023
Les drones iraniens en Ukraine, symboles d'une faiblesse russe
Turkish military officer targets Kurd's popular football team, sparks reactions
Turkish shelling kills two civilians in Northeast Syria

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Parliamentary committee passes controversial 'Alevi bill'
Charlie Hebdo attack suspect from Turkey gets life sentence on appeal
Trente-huit enfants russes de jihadistes rapatriés de Syrie
Turkey more than doubles its religious authority’s budget, exceeding six ministries

 La Cour de justice de l’UE estime que l’employeur peut interdire le port du voile
The Alevi minority not content with Erdoğan's 'democratic initiative'

CHP’s “headscarf” bill sparks controversy in Turkey
Manifestations dans plusieurs villes en soutien aux Iraniennes

Turkish interior minister at consulate where Khashoggi was murdered

Socio-économique / Socio-economic

"Le désespoir nous ronge": les mieux qualifiés fuient la Turquie

"Tellement jeunes": un village turc endeuillé pleure les mineurs d'Amasra
Explosion dans une mine: 41 morts, des dizaines d'ouvriers piégés sous terre
At least 157 workers killed on the job in September
Les céréales ukrainiennes créent un embouteillage à Istanbul
Resistance by residents of working-class neighborhood in Istanbul

Turkey's trade deficit increases by 298% in September
L'inflation en Turquie franchit un nouveau cap à 83,45 % en septembre

La Turquie renonce aux cartes bancaires russes Mir

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

New crisis at hand between EU and Turkey over refugees
Venice Commission calls on Turkish authorities not to enact disinformation bill
The EU Commission decries lack of democracy in Turkey
Le Conseil de l'Europe inquiet du projet de loi turc la «désinformation»
Erdogan sur Macron: "nos épouses s'entendent bien, pas nous"
Macron appelle Erdogan à lutter contre tout "contournement" des sanctions
Quitte ou double à Prague pour la Communauté politique européenne

Adhésion à l'Otan: la Suède lâche du lest à la Turquie

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Les États-Unis accélèrent le déploiement de leur nouvelle bombe nucléaire en Europe
Le Premier ministre suédois s'entretient avec Erdogan sur l'adhésion à l'Otan
Suède/Finlande: le chef de l'Otan se rendra prochainement en Turquie

Adhésion à l'Otan: le Premier ministre suédois prêt à se rendre en Turquie
Les limites de la neutralité turque
L'ambassadeur de Suède convoqué après une émission jugée "insultante"
Sweden lifts restrictions on arms sales to Türkiye

Otan: Erdogan menace de nouveau de bloquer l'adhésion de la Suède et de la Finlande
Un ressortissant américain tué dans les frappes iraniennes en Irak
US Supreme Court convenes for Turkish state bank

Relations régionales / Regional Relations

Le ministre israélien de la Défense à Ankara pour resserrer les liens

Une nouvelle mine détectée en mer Noire
Syrie: près de 60 morts en dix jours de combats entre groupes rivaux (ONG)

Erdogan a ordonné le commencement du travail pour le hub gazier proposé par Poutine
Hydrocarbures: la Grèce et l'Egypte rejettent l'accord turco-libyen
La Libye et la Turquie signent un accord de prospection d'hydrocarbures
Le footballeur iranien Majid Hosseini publie un message anti-répression
Le Kremlin dénonce "la pression sans précédent" des Etats-Unis sur la Turquie

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Scholz affiche son soutien à Athènes face à Erdogan

Mitsotakis quitte le diner européen pendant qu'Erdogan parle
Les Chypriotes-turcs lancent un ultimatum aux Nations unies

La souveraineté de la Grèce sur des iles "pas en cause", selon Washington
Erdogan dénonce le "jeu dangereux" de la Grèce en mer Egée

Immigration / Migration

Grèce : 92 réfugiés retrouvés nus à la frontière avec la Turquie
Naufrages de migrants en Grèce: le bilan s'alourdit, au moins 30 morts
Faut-il déboulonner le buste de Nols, bourgmestre controversé de Schaerbeek
Grèce: au moins 18 morts dans deux naufrages de bateaux de migrants
Plus de 500.000 réfugiés sont rentrés en Syrie, affirme Erdogan

Droits de l'Homme / Human Rights

La présidente de l'Union des médecins de Turquie Sebnem Korur Fincanci arrêtée

La présidente de l'Union des médecins de Turquie (TTB), Sebnem Korur Fincanci, a été écrouée jeudi, accusée de "propagande terroriste" pour avoir réclamé une enquête sur l'éventuelle utilisation d'armes chimiques par l'armée turque contre les rebelles kurdes du PKK en Irak, ont rapporté des médias turcs.

Mme Fincanci, qui avait été arrêtée mercredi à son domicile d'Istanbul, a été transférée jeudi dans une prison de la banlieue d'Ankara, selon l'agence de presse DHA (privée).

Des accusations de recours à des armes chimiques, relayées par des médias pro kurdes et des membres de l'opposition turque, étaient apparues la semaine dernière et les combattants kurdes avaient diffusé une liste de 17 noms, accompagnés de photos, de personnes présentées comme des "martyrs" tués par des gaz toxiques dans le nord de l'Irak.

Ankara avait aussitôt dénoncé une campagne de "désinformation".

Mme Fincanci avait dit avoir "regardé et examiné les images sur les réseaux sociaux" de ces victimes possible, selon elle, de "gaz toxiques" et appelé à une "enquête indépendante".

Le bureau du procureur général d'Ankara avait annoncé dans la foulée l'ouverture d'une enquête à l'encontre de Mme Fincanci.

"La professeure Fincanci doit être libérée immédiatement et de manière inconditionnelle et ne doit pas être poursuivie pour son travail sur les droits humains", a demandé jeudi le bureau d'Amnesty International en Turquie.

Contactée la semaine dernière par l'AFP, Mme Fincanci avait affirmé avoir simplement appelé à une "enquête véritable". "A la place, ils ont ouvert une enquête à mon encontre. Ce n'est pas étonnant. A travers moi, ils intimident la société", avait-elle réagi. (AFP, 27 oct 2022)

AI: Jailing of leading human rights expert on ‘terror’ charges an ‘appalling abuse of power’

Reacting to news that Professor Şebnem Korur Fincancı, President of the Union of Turkish Medical Associations, has been arbitrarily placed in pre-trial detention on accusations of “making propaganda for a terrorist organization” after she called for an independent investigation into the alleged use of chemical weapons in the Kurdistan Region of Iraq, Esther Major, Amnesty International’s Senior Research Advisor for Europe, said:

“Jailing this leading human rights defender simply for calling for an independent investigation into the alleged use of banned weapons is an appalling abuse of power. Arbitrarily imprisoning Şebnem Korur Fincancı has nothing to do with justice and everything to do with silencing her and sending a chilling message to others.

“Detaining Prof Fincancı contradicts Turkey’s obligations to protect human rights defenders in the course of their vital work. Instead of harassing and persecuting her, the Turkish authorities should instead take steps to ensure she can conduct her work free from fear and intimidation.

“Şebnem Korur Fincancı must be immediately and unconditionally released, and all charges against her must be urgently dropped.” (gerceknews.com, 27 October 2022)


Turkey detains top doctor over chemical warfare remarks

Turkish security forces have detained Turkish Medical Association (TBB) Chair Sebnem Korur Fincanci, who is also a human rights activist, on Wednesday, over her remarks regarding the allegations of Turkey’s chemical warfare.

Fincanci who has been detained in Istanbul, will be taken to capital Ankara, where the chief public prosecutor’s office has launched a probe against her last week, Birgun newspaper reported.

On Thursday, prosecutors in Ankara has launched an investigation into Fincanci, after her statements over the allegations that Turkish military used chemical weapons against the Kurdistan Workers’ Party (PKK) militants in Northern Iraq.

"Obviously, one of the toxic chemical gases was used that directly affects the nervous system," Fincanci told Media Haber during a live broadcast, sharing her examinations on the basis of the coverages allegedly showing the chemical warfare posted in social media. Fincanci also urged independent missions to investigate the incident within the scope of international treaties.

Following the interview, Fincanci has been targeted by pro-government media, leading to a legal investigation on the grounds of “disseminating propaganda in favour of a terrorist organisation” and "insulting the Turkish nation, the state of the Republic of Turkey and its institutions.”

The Human Rights Foundation of Turkey (TIHV) of which Fincanci is also a board member, denounced the detention as “unacceptable” via social media and called on the authorities for her immediate release.

Following the announcement of the probe against Fincanci last week, Turkish President Erdogan on Monday has targeted the top doctor as saying that “necessary steps, concerning both this person and the association in question, will be taken."

"The judiciary has taken action against the Turkish Medical Association's chair who made a slander against our Turkish Armed Forces that have been conducting cross border campaigns (...) We will see, through a new legislation if necessary, that this person is removed from her post. I believe that it disturbs every single individual of our nation that such a person, who slanders the reputation of her nation and army using the language of the terrorist group, is currently heading an institution whose title begins with the word Turkish," Erdogan said.

On Tuesday, Devlet Bahceli, the leader of Turkey’s far-right Nationalist Movement Party (MHP) has gone further and called on authorities to strip off Fincanci’s Turkish citizenship.

“Enmity against Turkish soldiers is a military service to the enemy. Those who act as spokespersons of terrorists, are also pure terrorists,” President Recep Tayyip Erdogan’s governing ally Bahceli said.

“Those who throw mud at Turkish soldiers speaking through the mouth of traitors should be deprived of their Turkish citizenship and sentenced to statelessness,” he said. (gerceknews.com, 26 October 2022)


İstanbul Bar elects first woman president in 144-year history

Lawyer Filiz Saraç has become the İstanbul Bar Association's first woman president after yesterday's (October 23) vote.

"The İstanbul Bar Association is the symbol of the struggle for rights in its 144-year history. I would like to thank our bar, which gave me the honor of becoming its first woman president as we are about to enter the 100th anniversary of our Republic," Saraç said in a speech after winning the election.

"Thanks to the achievements of Atatürk and the Republic, I have this honor today. I bow respectfully before him."

Saraç, the candidate of the Contemporary Lawyers' Group, was one of the four women candidates. A total of nine candidates competed for the presidency of the bar.

The vote took place between 9 a.m. and 5 p.m. yesterday, the second day of the bar's two-day general congress at the Haliç Congress Center in İstanbul's Beyoğlu district.

Some 23,918 lawyers cast votes in the assembly. Saraç got 7,101 votes, which accounts for 29.69 percent of all votes.

With about 56,000 registered members, the İstanbul Bar is the world's largest bar association.

Saraç's nearest rivals, Hasan Kılıç and Mustafa Gökhan Ahi received 27.03 percent and 19.9 percent of the votes, respectively. Ahi was followed by Elif Görgülü, a board member of the bar and another woman candidate, with 8.03 percent of the votes.

With Saraç's election, the number of women bar presidents in the country rose to 13, with 70 bar associations chaired by men.

Türkiye's 81 provinces have a total of 83 bar associations. İstanbul and the capital of Ankara have two bar associations after the 2020 legislation allowing multiple bar associations in provinces. (BIA, 24 October 2022)

Turkey launches probe into the head of top medical body over chemical warfare remarks

Turkey has launched an investigation into Sebnem Korur Fincanci, the head of Turkish Medical Association (TTB) over her remarks regarding the allegations that Turkish military used chemical weapons against the Kurdistan Workers’ Party (PKK) militants in Northern Iraq.

"Obviously, one of the toxic chemical gases was used that directly affects the nervous system," Fincanci told Media Haber, sharing her examinations on the basis of the coverages allegedly showing the chemical warfare posted in social media.

Following the interview, Fincanci has been targeted by pro-government media, leading to a legal investigation by capital Ankara’s chief prosecutor’s office.

Following the video coverages posted on social media, showing PKK militants who were allegedly suffered from chemical weapon attacks, Turkey’s pro-Kurdish People's Democratic Party (HDP) called on international institutions to investigate the allegations concerning the use of chemical weapons by the Turkish military in the Kurdistan Region of Iraq (KRI).

"There are serious reports and allegations that Turkey has been using chemical agents in its military operations since 2021 in the territories of the Kurdistan Regional Government in Iraq, which according to international law constitutes a war crime, and some images recently published by some media outlets further support such allegations," the Executive Council of HDP said in a statement released on Tuesday.

Turkey dismissed the allegations as slander.

“These allegations, which are periodically brought to the agenda by some circles who want to tarnish the fight against terrorism and cast a shadow over the success of the Turkish Armed Forces, are completely baseless and unrealistic," Turkish Defense Ministry said on Thursday.

“There are a large variety of chemical weapons. And although it is forbidden to use them, it’s a shame that these weapons are being used in conflicts," Fincanci said.

Urging independent missions to investigate the incident within the scope of international treaties, “It is important to carry out an effective investigation in order to hold the countries that use such weapons accountable,” she said.  (GerçekNews, Oct 20, 2022)


Arrestation de plus de 500 personnes accusées de lien avec le prédicateur Gülen

Les autorités turques ont annoncé les arrestations mardi de plus de 500 personnes soupçonnées d'être liées au prédicateur Fethullah Gülen, bête noire du président Recep Tayyip Erdogan qui l'accuse d'avoir orchestré une tentative de putsch en 2016.

"704 mandats d'arrêt ont été délivrés et 543 personnes ont été arrêtées", a indiqué le ministre turc de l'Intérieur Süleyman Soylu.

L'opération, menée dans 59 des 81 provinces turques, visait la structure financière de l'"organisation terroriste FETO", acronyme utilisé par Ankara pour désigner le mouvement guléniste.

Les suspects interpellés mardi sont accusés d'avoir perçu ou redistribué de l'argent envoyé depuis l'étranger par des partisans du prédicateur, lui-même installé aux Etats-Unis d'où il continue d'échapper aux griffes du président turc.

Autrefois allié précieux de M. Erdogan, Fethullah Gülen avait été accusé par les autorités turques d'avoir répandu les soupçons de corruption qui ont visé le gouvernement en décembre 2013, quand M. Erdogan était encore Premier ministre.

M. Gülen, âgé de 81 ans, est considéré par le président Erdogan comme l'instigateur de la tentative de coup d'Etat de juillet 2016.

Les autorités turques ont procédé depuis ce putsch manqué à plus de 300.000 arrestations, notamment dans les rangs de la police, de la justice et de l'armée et parmi les intellectuels.

La Turquie exige de la Suède et de la Finlande l'extradition de militants gulénistes vivant sur leurs sols, en faisant une condition à la ratification par le Parlement turc de l'adhésion des deux pays nordiques à l'Otan. (AFP, 18 oct 2022)


Le basketteur Enes Kanter fustige Erdogan, ce "dictateur fou"

Le basketteur américain d'origine turque, Enes Kanter, s'en est pris, en Grèce, au président turc Recep Tayyip Erdogan qu'il a qualifié de "dictateur fou".

"Erdogan est un dictateur fou, les gens doivent comprendre ça", a-t-il lancé sur la chaîne de télévision grecque Alpha.

"Si on regarde ce qu'Erdogan veut faire, il veut envahir Chypre, la Grèce. Ce qu'il fait en Méditerranée orientale est inacceptable. Il harcèle toute la région", a ajouté le joueur, à la longue carrière NBA, lors d'une visite à Athènes.

Déchu de sa nationalité turque, Enes Kanter est devenu Enes Kanter Freedom en 2021, au moment d'obtenir la nationalité américaine.

Proche du prédicateur Fethullah Gülen, que le président Erdogan accuse d'être responsable du coup d'État manqué de 2016, Enes Kanter Freedom s'est déjà exprimé publiquement contre le président turc.

En 2017, Enes Kanter Freedom qualifiait déjà Recep Tayyip Erdogan d'"Hitler de notre siècle".

Connu pour ses prises de position politiques, le pivot de 30 ans a également plusieurs fois condamné la politique du gouvernement chinois, s'exprimant pour un Tibet libre et contre la répression des Ouïghours.

Après avoir débuté sa carrière au Fenerbahçe, Enes Kanter Freedom avait rejoint la NBA et le club de Utah Jazz en 2011. Il avait ensuite porté les couleurs d'Oklahoma City, des New York Knicks, des Portland Trail Blazers et des Boston Celtics.

"Coupé" par les Houston Rockets, Enes Kanter Freedom est libre de tout contrat depuis le début d'année 2022. (AFP, 18 oct 2022)


Children- The Little Victims of Turkey’s State of Emergency Laws

Report by the Cross Border Jurists on Violation of Children Rights:

1.    A shadowy coup attempt took place in Turkey on July 15, 2016. President Recep Tayyip Erdoğan described the event, which claimed 250 lives, as a “Grace of God”. Erdoğan turned this crisis into an opportunity. As of July 17, 2016, public statements were made that the coup attempt had been completely suppressed and that security had been fully restored in the country. Although peace and tranquility had been restored and none of the conditions listed in the Constitution were present, Erdoğan declared a State of Emergency (SoE) on July 20, 2016. He authorized himself to issue decrees with the force of law (KHK) under the State of Emergency. Looking back today, what happened during the State of Emergency and in the aftermath reveals that the coup d’état was actually carried out with the declaration of the State of Emergency.

2.    Erdoğan has amended hundreds of laws with emergency decrees, from civil servant appointments to the tender law. He moved every stone in the country. He reorganized the state for and by himself.

3.    Basic human rights have been destroyed by State of Emergency decrees. The right to life, the prohibition of torture, the right to a fair trial, the right to freedom of movement, the right to property – all rights protected by the Constitution – have been violated. These violations did not remain theoretical they were practical. People were killed under torture during detention in prisons. More than one hundred people were abducted and disappeared. 133,792 people were dismissed from their jobs in public and private sector, thousands of companies and Non-Governmental Organizations (NGOs) were seized. Tens of thousands of people working in these organizations became unemployed. More than one million people were accused of crimes created by the State of Emergency Decree Laws which were enforced retrospectively, and were subjected to investigations and trials. More than two hundred thousand people were detained. More than a hundred thousand were arrested. Grave violations of rights took place in many other areas that are not the subject of this study. For the first time in its history, the Republic of Turkey was accused of “crimes against humanity” in the resolutions issued by UN bodies[1] .

4.    The state of emergency lasted for 2 years until July 2018. However, many laws enacted by emergency decrees are still in force. The State of Emergency continues de facto and de jure.

5.    Thus, a new “disadvantaged” group was created by the state. The name of this group is “those with emergency decrees- Decree victims ?”. The reason why they are named as such is that the State of Emergency Decree Laws are at the center of their victimization.

6.    As in every crisis period, children have undoubtedly been the biggest victims of the State of Emergency in Turkey. Their right to life was taken away. They were separated from their parents. They were deprived of social assistance. They were subjected to discrimination in schools. They were bullied by their friends. Many had to drop out of school. Some witnessed the suicide of their parents. Some have passed away with them.

7.    There are two groups of children in this report. One is “Children of Decree Victim Parents” and the other is ” Victims of Decrees”. With the State of Emergency Decree Laws, Military High Schools and hundreds of schools and universities affiliated with the Hizmet Movement were closed down. All of the students studying in these schools have been subjected to emergency decrees. They were subjected to discriminatory treatment by teachers and students at the schools they attended. The diplomas given to students studying at cadet schools were inscribed with sentences emphasizing that they were subjects of Decree Laws. As such, these children were directly aimed by the decree laws and victimized.

8.    This Report is based on the United Nations Convention on the Rights of the Child. Determinations have been made on violations of rights on the axis of the fundamental rights in the Convention. Violations of rights have been concretized with lived experiences. Open sources including person, place and time references have been consulted.

9.    In the preparation of this report, the report of the UN Committee on the Rights of the Child dated February 15, 2021[2] and the 2018[3] and 2019[4] Annual Reports prepared by UNICEF on Turkey were also examined.

10.    The experiences of the children who are the subject of this report and what has been inflicted on them have taken their place among the most grave events in human history. Our study is the first document that contains legal evaluations specific to Children who are the victims of Emergency Decree Laws and the Children of Parents who are the victims of Emergency Decree Laws.

Full Text:
https://www.crossborderjurists.org/tr/turkiye-cocuk-haklari-raporu-khkli-cocuklar-khklilarin-cocuklari/
(crossborderjurists.org, 16 oct 2022)

Pour les mineurs en Turquie, une ingratitude qui n’en finit pas!


Doğan Özgüden

Le 14 octobre, la Turquie a encore versé des larmes de sang à la suite du massacre de 41 mineurs à Amasra... Bien que le chef de l'État ait voulu fuir toute responsabilité en déclarant : "Nous sommes des gens qui croient au plan du destin", il y a une réalité qui ne peut être niée aussi facilement. Depuis 174 ans, de 1848, année où la production a commencé après la découverte de charbon par Uzun Mehmet en 1829, à aujourd'hui, les mineurs travaillent sans aucune sécurité étatique et toujours sous la menace de mort.

C'était ainsi sous les Ottomans, et cela continua sous la République ... Après que les mines, autrefois exploitées par des capitaux allemands, français et italiens, aient changé de mains, le capitalisme turc a réalisé d'énormes bénéfices sur ces mines, mais rien n'a changé en ce qui concerne les horribles conditions de travail des mineurs.

La Seconde Guerre mondiale a servi de prétexte pour envoyer les jeunes villageois aux mines par groupes dans le cadre de l'obligation imposée par la Loi de Protection nationale promulguée le 28 février 1940, et ceux qui tentaient d'échapper à cette obligation étaient emmenés aux mines sous la menace des armes dès qu'ils étaient surpris par la gendarmerie, constituant ainsi l'une des pages les plus sombres de l'histoire de la république.

Même après la fin de la guerre et de l'abolition du travail forcé, l'exploitation des travailleurs des mines n'a jamais cessé... Même pendant la transition vers un régime multipartite et la création de syndicats, lorsque le Parti démocrate est arrivé au pouvoir avec des promesses de liberté, et lorsqu'une nouvelle constitution fut mise en vigueur après le coup d'État du 27 mai, il n'y a eu aucun changement tangible dans la situation précaire des travailleurs des mines.

Dans les années 50 et 60, lorsque j'étais journaliste à Izmir, l'un des endroits qui m'a laissé une des traces les plus douloureuses était la mine de charbon de Soma, où 301 mineurs ont perdu la vie dans les années 2000...

Dans ces années-là, alors que l'exploitation souterraine se poursuivait à plein régime dans les mines du bassin de Zonguldak, au début des années 60, on commença à élever un monument célébrant l'exploitation de surface à Ereğli, juste à côté.

Süleyman Demirel, qui avait reçu le titre de "Roi des barrages" en tant que directeur général des Travaux Hydrauliques sous le gouvernement de Menderes, avait repris la construction des usines de fer et d'acier qui seraient établies en 1962 à Ereğli sur la Mer Noire, après le coup d'État du 27 mai, en jetant son dévolu sur la firme américaine Morrison... Sur ce chantier géant, les travailleurs étaient employés à des salaires extrêmement bas, sans services ni droits sociaux, et aucune lutte juridique ne pouvait être menée contre cette exploitation, car il était impossible d'engager des poursuites contre les entreprises américaines opérant en Turquie conformément aux accords bilatéraux avec les États-Unis.

Tahir Öztürk, le président de la Fédération des travailleurs de la construction de Turquie, qui était également le président provincial d'Ankara du Parti ouvrier de Turquie, célèbre sous le nom de "Tahir le plébéen", avait organisé et participé lui-même à un grand rassemblement contre l'exploitation organisée par la firme Morrison le 12 août 1962 à Ereğli de la Mer Noire, soutenu par plus de 200 dirigeants et représentants syndicaux.

Cette résistance à Ereğli serait suivi trois ans plus tard en 1965, par une grande résistance des mineurs de Zonguldak.

C'était l'époque où le Parti ouvrier de Turquie s'organisait rapidement dans tout le pays et se préparait aux élections générales de 1965. Les dirigeants syndicaux progressistes qui ont fondé le parti ont rejeté l'autorité de la Confédération des syndicats turcs TÜRK-IS et ont entamé un nouveau processus de résistance qui allait aboutir à la création de la Confédération des syndicats progressistes DISK.

Le 10 mars 1965, les mineurs de Zonguldak ont entamé une résistance de masse contre la poursuite des conditions de travail précaires, d'une part, et contre l'augmentation continue des salaires des ingénieurs et de leurs contremaîtres en chef, d'autre part, alors que leurs propres salaires n'étaient pas du tout augmentés.

Le gouverneur de Zonguldak, venu dans la région avec une unité de gendarmerie pour réprimer la résistance, a pris la parole devant les barricades érigées par les mineurs et leur a ordonné de reprendre le travail, mais lorsque les mineurs en colère ont marché sur eux avec des pioches et des pelles, la gendarmerie a battu en retraite et le gouverneur fut également forcé de fuir.

Le lendemain, 1500 mineurs de la section Gelik de l'usine de Karadon ne sont pas descendus dans les puits pendant leur service de nuit et ont commencé une grève, et immédiatement après, la résistance s'est étendue aux puits de Kilimli et Kozlu.

Par la suite, toutes les entrées et sorties de Zonguldak ont été fermées, les administrations publiques ont été suspendues et des unités de gendarmerie renforcées furent acheminées des provinces environnantes. Des avions à réaction survolaient la ville, le ministre de l'Intérieur tentait de briser la résistance en criant dans le haut-parleur : "Ceux qui font ça sont des communistes, ne soyez pas dupes", et plus de 70 travailleurs ont été arrêtés.

Le 12 mars, les troupes militaires amenées à Kozlu iront encore plus loin, et deux mineurs, Satılmış Tepe et Mehmet Çavdar, s'effondreront mortellement sous les balles des soldats.

Nous avions couvert la résistance historique des mineurs de Kozlu en titrant "Sept mille ouvriers se sont révoltés dans trois mines... On a ouvert le feu sur les mineurs... Les diamants noirs ont été ensanglantés...", couvrant toute la première page du journal Akşam du 13 mars 1965.

L'un des tournants importants dans la résistance et l'organisation des travailleurs des mines a sans aucun doute été la création du Syndicat des Travailleurs des mines souterraines en 1975 et le lancement de l'expérience d'autogestion dans les mines de Yeni Çeltek et d'Aşkale entre 1975 et 1980.

Çetin Uygur, le président du syndicat des étudiants de l'école technique de l'université d'Istanbul (ITÜTOTB), qui était à l'avant-garde de la lutte révolutionnaire avec Harun Karadeniz dans la seconde moitié des années 60, serait la cible des putschistes du 12 septembre 1980 en raison de cette lutte entamée en tant que président du Syndicat des Travailleurs des mines souterraines dans les années 70, et serait condamné à 15 ans de prison dans les procès du DISK et de Devrimci Yol (Chemin Révolutionnaire.)

En 1991, les mineurs de Zonguldak ont réalisé la "Grande Marche des mineurs" et lancé une autre résistance historique, en visant la capitale Ankara. Le 4 janvier 1991, près de 100 000 travailleurs des mines affiliés au Syndicat général des mineurs sont partis de Zonguldak avec leurs familles et ont marché vers Ankara... Cependant, alors qu'il ne restait plus que 8 kilomètres à parcourir avant que la foule, qui avait rempli l'autoroute Zonguldak-Ankara sur 5-6 km, n'entre dans Ankara, les autorités, prises de panique, ont bloqué la route aux mineurs le 7 janvier et ont ordonné aux forces de sécurité de les attaquer et firent arrêter 201 mineurs.

L'un des tournants inoubliables à travers l'histoire du calvaire des travailleurs des mines est sans aucun doute la catastrophe qui a entraîné la mort de 301 mineurs dans la mine de charbon du sous-arrondissement de Soma le 13 mai 2014.

Tout en commémorant l'exploitation, les catastrophes et les injustices subies par les travailleurs des mines en Turquie, nous ne devons pas oublier les expériences des travailleurs de Turquie dans les mines à l'étranger, qui furent vendus aux pays européens industrialisés comme main-d'œuvre bon marché.

Par exemple, les ouvriers originaires de Turquie employés dans les mines de Belgique, au centre de l'Union européenne...

La Belgique, qui avait subi l'occupation nazie pendant des années au cours de la Seconde Guerre mondiale, dont l'économie s'était effondrée, privée de libertés et de possibilités de vie décente, avait mis en œuvre un programme très ambitieux appelé "Conquête du charbon" afin de relancer l'économie après la fin de la guerre et d'exploiter pleinement les riches gisements de charbon des régions wallonne et flamande afin de fournir l'énergie nécessaire à l'industrie lourde, notamment à la sidérurgie.

Cependant, Bruxelles ayant beaucoup de mal à trouver des travailleurs locaux prêts à descendre dans les mines de charbon où les coups de grisou étaient fréquents, a trouvé la solution en important des travailleurs d'autres pays où le taux de chômage était élevé... On fit venir les premiers grands convois de travailleurs d'Italie et de Grèce...

Le 8 août 1956, lorsque 262 mineurs de 12 nationalités différentes, dont 136 Italiens, furent tués lors d'un coup de grisou dans la célèbre mine du Bois du Cazier, à plus d'un kilomètre de profondeur au cœur de la terre, le capitalisme belge fut contraint de recourir aux ressources en main-d'œuvre d'autres pays afin de poursuivre sa conquête du charbon.

Les groupes de travailleurs ramenés de Turquie ont été immédiatement envoyés dans les mines de charbon de Flandre et de Wallonie, dont les galeries étaient profondes de plusieurs centaines de mètres, et furent affectés dans les secteurs de l'industrie lourde, de la construction ou de la sylviculture.

L'opération de recrutement de travailleurs turcs à destination du secteur minier, qui constitue l'une des pages les plus exemplaires de l'histoire de la classe ouvrière en Belgique, fut exposée dans tous ses aspects dramatiques dès 1964 par les journalistes belges Jacques Cogniaux et Pierre Manuel dans un documentaire intitulé "Les Turcs à 20 000", diffusé sur la chaîne RTB le 1er avril 1964. Ils disaient "Au début des années ’60, des travailleurs turcs viennent remplacer les Belges, les Italiens et les Grecs dans les charbonnages. C’est une main d’œuvre bon marché : 20.000 francs par tête en formalités et préparatifs. En 1964, ils sont déjà 6000…Il suffit qu’ils présentent un passeport en règle, un certificat médical et un contrat d’emploi pour devenir au bout de quelques mois un mineur de fond 'convenable'. Mais pour quelle vie ?"

La souffrance des travailleurs des mines et de la construction et leurs luttes contre cette situation ont toujours été l'une de nos priorités dans nos publications et au sein des organisations de gauche lorsque nous étions encore en Turquie.

Dans la revue Ant, que nous avons publiée entre 1967 et 1971, nous comptions un grand nombre de travailleurs migrants au sein de notre lectorat, et nous avons largement couvert leurs problèmes ainsi que les actualités et annonces des organisations qu'ils avaient créées.

Pendant nos années d'exil après 1971, nous avons toujours été solidaires avec les travailleurs immigrés en Belgique, en Allemagne, en France et aux Pays-Bas, et ils contribuèrent grandement à la lutte de Résistance démocratique que nous avons entamée à l'étranger contre la junte militaire du 12 mars 1971. L'un des mineurs que nous avons bien connu en Belgique était Lütfü Gültekin, aujourd'hui célèbre dans le monde de la musique populaire.

A Bruxelles, nous avions organisé en 1974 une soirée d'information contre la junte du 12 mars 1971. Le musicien Zülfü Livaneli, qui se trouvait en Suède à l'époque et dont nous préparions la publication du premier 33 tours “Chants révolutionnaires de Turquie", fut également invité à l'événement. Notre ami Nazım Alfatlı, qui était le réalisateur des émissions turques de la chaîne RTB, avait amené un de ses amis, Lütfü Gültekin, qui vint à la réunion le saz à la main. Lorsqu'il se présenta au micro, Lütfü a expliqué qu'il venait de centaines de mètres sous terre, puis remplit le tout public d'émotion en jouant ses ballades contestataires.

Selon Mazyar Khoojinian, chercheur à l'Université libre de Bruxelles, la proportion de travailleurs turcs dans les mines belges est passée de 10 % en 1964 à 20 % en 1974. Sur les 218 mineurs qui ont perdu la vie lors d'accidents mortels dans les mines belges entre 1963 et 1966, 33 étaient des travailleurs turcs.**

Cependant, comme toutes les mines de Belgique ont été complètement fermées en 1992 sous la pression de l'Union européenne, les derniers mineurs de Turquie se trouvèrent également à leur retraite. Si certains d'entre eux sont retournés définitivement en Turquie, un nombre important d'entre eux s'est installé dans les métropoles belges, notamment à Bruxelles.

Face à la catastrophe à Soma il y a huit ans et à Amasra il y a deux jours, les immigrés et exilés à l'étranger, comme leurs frères et sœurs en Turquie, sont en état de révolte...

Mais je sais que ceux qui éprouvent le plus ce sentiment de rébellion sont mes frères mineurs qui, après avoir été arrachés à la Turquie à un jeune âge, furent contraints de creuser des centaines de mètres de profondeur dans le sol en Belgique pour 20.000 francs par tête"... Ce sont les mineurs décrits par le célèbre artiste Lütfü Gültekin avec son saz et qui a personnellement vécu la mine :

Au fond de la mine
Sans air et sans lumière
Sans vivres et sans épouse
Sans même ton fils
Il n'y a que toi, seul, qui résiste…


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*https://www.sonuma.be/archive/les-turcs-a-20000
**Mazyar Khoojinian, Les Turcs à la mine. L'immigration turque dans l'industrie charbonnière belge (1956-1970), Louvain-la-Neuve, EME éditions, 2018
 
ISIS bombing that killed 109 commemorated in Turkey’s capital

Hundreds of activists gathered in Ankara on Monday to commemorate a bombing that killed over 100 people seven years ago in Turkey’s capital.

On October 10, 2015 two suicide bombers exploded themselves among crowds during a meeting by the Pro-Kurdish HDP (Peoples’ Democratic Party) outside the Ankara Central Railway Station, killing 109 people. No group claimed responsibility for the attack but a Turkish court convicted nine Islamic State (ISIS) members with life sentences in prison in 2018.

At 10.00 am, hundreds of people in Ankara met with police resistance who tried to disperse the crowd, leaving only the family members for a small ceremony.

But later the demonstrators reached the place where they released a press briefing to remember their comrades massacred in the bombing.

The crowds carried a banner with the photographs of the dead and demanded that the government erect a monument for their memory.

“How could we families endure for 7 years? The court is acting as if we are not citizens of this country. We want justice. We don't want to mourn alone,” said Mehtap Sakinci Coskun, wife of an attorney who was among the killed in the bombing.

Deputies from HDP and CHP (Republican People’s Party) left carnations in the place.

Governor’s office blocked monument

A project to erect a memorable monument for the massacre was blocked by the governor’s office in Ankara on the grounds that it hindered the train station’s silhouette. The project would plant 103 trees, 1 for each of the victims of the massacre, which would be  surrounded by bronze sculptures. . (gerceknews.com, 10 oct 2022)
 

2021 report of human rights group: "Going through an authoritarian phase"

Turkey's Human Rights Association (IHD) said in its 2021 report that the state of emergency that was declared after the coup attempt in mid 2016 and which was ended in July 2018 has become permanent through laws enacted on grounds provided by a series of presidential decrees, particularly through the law no 7145.

The said law authorizes governors to restrict entrances and exits in specific areas in a province, and to ban mass gatherings.

"Typically authoritarian regime"

IHD said, "Turkey is currently going through an authoritarian phase which has the aspects of a state of emergency."

It added that the transition to the presidential system through a constitutional amendment in April 2017 has resulted in a "typically authoritarian regime."

The report highlighted that while the deadlock in the resolution of the Kurdish question remained in place, armed conflict was extended in 2021 to include Northern Iraq in an attempt by the polical administration to have certain areas in the region under control.

The disenfranchisement of Kurdish people through removal of elected local officials and appointment of trustees in their place continued in 2021, the report noted.

The demand of Alevi communities for equal citizenship has still not been met, it added.

24 curfews

Curfews were declared 24 times in 2021, some extending up to 15 days, in villages around the Kurdish-majority cities of of Bitlis, Tatvan, Mardin, Mazidagi, Omerli, Derik, Nusaybin, Artuklu, Kiziltepe, Hakkari and its district centers, and Sirnak.

352 people killed in clashes

69 Turkish troops and police officers, 275 militants and eight civilians were killed in clashes within Turkey and in cross border operations, with a further 63 troops, six civilians and two militants injured.

16 people were killed in by the police, either because they did not comply with a warning to stop, or as they fell victim to an indiscriminate firing by the police.

At least 57 people died in Turkish prisons because of illness, suicide, violence.

375 femicides

At least 375 femicides were committed by men, and a further 239 women were killed in suspicious circumstances, while 1305 women survived in similar incidents with injuries.

Over 2,600 people filed complaints of torture or ill treatment

531 people, including 12 children, filed complaints that they were subjected to torture or ill treatment while in custody. A further 704, including 25 children, filed complaints of torture or ill treatment at various locations. 1,414 complained that they were subjected to torture of ill treatment in prison.

Systematic targeting of mass gatherings

While 409 mass gatherings were targeted by the Turkish police in 2021, 2,835 complained that they were subjected to beating and ill treatment.

The report stated that there are 326,243 prisoners in Turkey as of late 2021, and that this included 12,995 women and 2,447 children.
(gerceknews.com, 4 oct 2022)

Erdoğan files criminal complaint against Bundestag vice president

President Recep Tayyip Erdoğan has filed a criminal complaint against Wolfgang Kubicki, the vice president of Germany's Federal Parliament.

Through his attorney in Cologne, Mustafa Kaplan, Erdoğan yesterday (Deptember 29) filed a complaint with the Hildesheim Prosecutor's Office, demanding Kubicki be put on trial for "insult and slander," Deutsche Welle Turkish reported.

Kubicki had called Erdoğan a "sewer rat" (abwasserratte) in the in a speech he delivered last week as part of the Lower Saxony state election campaign.

He told Germany's state-run news agency dpa that he would not hesitate to enter into a legal fight against Erdoğan.

The fact that Erdoğan has filed about 200,000 similar lawsuits since he became the president speaks for itself, said the politician.

Attorney Kaplan told DW Turkish, "Mr. Kubicki is an experiences politician, a renowned lawyer and also the vide president of the Federal Parliament. He is of the qualification to know his words are insulting, and insult is a crime. He knowingly insulted [Erdoğan] and should pay the price for that."

In 2016, Erdoğan had also filed a criminal complaint against Jan Böhmermann, a comedian from Germany, for "insulting a foreign state official."

Prosecutors had dismissed that investigation, and the mentioned offense had been removed from the country's criminal code. (BIA, 1 October 2022)

Nouveau rassemblement de soutien aux Iraniennes à Istanbul

"Même ceux qui ont fui vers un autre pays vivent dans la peur": comme Rara, une centaine d'Iraniens, lunettes fumées et bouche barrée de noir, comme cousue, ont manifesté jeudi à Istanbul en soutien aux femmes de leur pays en lutte contre le régime de Téhéran.

"Regardez, tout le monde porte des lunettes noires et un masque", souligne Rara, une architecte et influenceuse iranienne de 27 ans qui préfère taire son patronyme.

Chaque jour désormais depuis la mort de la jeune Mahsa Amini aux mains de la police des moeurs iranienne, les manifestants - hommes et femmes - se retrouvent, plus ou moins nombreux, devant le consulat d'Iran à Istanbul dans le quartier conservateur de Fatih, avec l'envie de croire que, cette fois, c'est la bonne.

"Ils nous ont toujours menacées, en Iran ils disaient qu'ils nous tueraient si on protestait. Tous les Iraniens qui ont quitté le pays vivent dans la peur. Ils nous recherchent et menacent de tuer nos familles", souligne Rara.

En Turquie, qui partage une frontière avec l'Iran à l'est, les assassinats d'opposants iraniens et les incursions des services de sécurité ne sont pas rares.

"Beaucoup ne sont pas venus, à cause de cette peur", ajoute la jeune femme, blouson ouvert sur une rose tatouée entre les seins, le ventre dénudé, tatoué lui aussi. Arrivée d'Iran en Turquie pour ses études d'architecture il y a huit ans, elle n'en est jamais repartie.

"Ça fait 40 ans qu'ils nous menacent et que personne ne peut protester. Mais cette fois, le monde entier nous entend" veut se convaincre Rara en brandissant le portrait de la jeune Kurde de 22 ans, morte peu après son arrestation, pour avoir contrevenu aux codes vestimentaire des mollahs.

"Ils ont tué Mahsa Amini en frappant sa tête contre les murs : le sang coulait de ses oreilles. C'est pour ça que j'ai peint (les miennes) en rouge, comme si elles saignaient", explique-t-elle.

"Quand j'étais à l'université là-bas, j'avais sans cesse des ennuis: mes cheveux mal couverts, mes tatouages, mes ongles vernis... On pouvait aller en prison pour avoir écouté de la musique, ou participé à une fête. Ou être fouettées".

"Mais nous sommes là. Vous ne nous ferez jamais taire. Si vous me tuez, les voix d'autres filles prendront le relais", affirme-t-elle.

"Ce dictateur, ces brutes doivent partir" reprend-elle à propos du président Ebrahim Raïssi et des autorités dont la répression a déjà fait des dizaines de morts dans les rangs des manifestants en Iran. (AFP, 29 sept 2022)


One police officer killed, another wounded in attack in Southern Turkey

One police officer was killed and another wounded on Monday when two live bombs attacked an accomodation facility for the police in Turkey’s southern city of Mersin, Turkish state news agency Anadolu reported. The assailants were also killed.

Turkey’s Interior Minister Suleyman Soylu said the attack in the Mezitli district of Mersin was carried out by two women who initially fired their guns at the police officers waiting in the sentry box of the facility.

When reinforcements arrived there was heavy gunfire after which the assailants exploded themselves, Soylu said. Two police officers were wounded during the gunfire, one of which later died in hospital.

Soylu blamed the PKK (Kurdistan Workers Party) for the attack, claiming the police managed to identify one of the assailants, without giving any names. The PKK did not assume the attack.

Video footage on social media showed two people arriving at a building and firing on a destination that was not seen in the video. (gerceknews.com, 27 Sept 2022)


Pression sur les médias / Pressure on the Media

IPI calls on Türkiye to release all journalists without delay

The International Press Institute (IPI) has made a written statement yesterday, on Tuesday about the 11 journalists detained in Ankara, İstanbul, Van, Diyarbakır, Urfa, Manisa and Mardin in simultaneous house raids.

The statement says, "IPI calls on Turkey to release all journalists without delay" says the statement and declared that they are in solidarity with the journalists.

"IPI, the global network of editors, journalists, and media executives, condemns the detention of 11 Kurdish journalists in Turkey on October 25, 2022.

"Turkey regularly abuses anti-terror law to target journalists, who are frequently subject to arbitrary charges and imprisonment. The detentions fit a pattern of serious attacks on press freedom in Turkey.

"IPI calls on Turkish authorities to release these 11 journalists and all other reporters behind bars."

The police had carried out simultaneous raids in İstanbul and Ankara, as well as the Kurdish-majority provinces of Diyarbakır, Urfa, Van and Mardin early in the morning yesterday and journalists working for Kurdish outlets were detained in 'terror' investigation. (BIA, 26 October 2022)

PEN International urges immediate release of Kurdish journalists

PEN International Europe Program Coordinator Aurelia Dondo said that the detention of 11 Kurdish journalists proved a hike in repression on independent and critical voices in Turkey and called for their immediate release, Mezopotamya reported on Friday.

Turkish police detained 11 journalists from Kurdish Mezopotamya News Agency (MA) and Kurdish outlet JinNews in a series of dawn raids carried out simultaneously in six provinces on Tuesday, but one journalist was later released under electronic custody after being unable to breastfeed her 45-day-old  infant for five hours.

Aurelia Dondo said that the repression on free press workers in Turkey was worrying and that was a sign that the government was trying to suppress critical and independent voices.

“The detention of 11 journalists comes after continued crackdown on independent and critical voices in the country. We call for their immediate release,” she said.

She continued: “In September 2022, the PEN International Assembly of Delegates adopted a resolution on the suppression of Kurdish language and culture in Turkey. This resolution specifically calls on the Turkish authorities to end the prosecution and detention of writers and journalists based on their content, as well as immediately release all those detained for what they wrote, including in support of the Kurdish language and culture.”

Kiran Nazish, founding director of Women in Journalism (CFWIJ) who is also a journalist specializin in Asia and the Middle East, also drew attention to the fact that Kurdish women journalists have been oppressed in turkey for many years.

“We are extremely concerned that Turkey has become one of the countries that violates the freedom of the press and especially the harassment against women journalists. We expect Turkish authorities to show more respect and dignity to women journalists. But instead, they raid their homes and arrest them without charge or for wrongful reasons. They have been persecuting women journalists unjustly for many years. This is especially true for Kurdish women who are journalists, many of whom are behind bars or who have been ill-treated in detention.”

Mezopotamya and JinNews frequently find themselves under investigation related to terrorism charges over the Kurdish issue. Turkish authorities accuse them of publishing news benefiting the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK), which is a “crime” punishable by several years in prison under Turkey’s anti-terror laws. (gerceknews.com, 25 October 2022)


Detained journalist 'waited for hours to breastfeed newborn baby'

Yesterday (October 25), eleven journalists working for two pro-Kurdish news outlets, Mezopotamya Agency and JINNEWS, were detained in raids across five cities in "terrorism-related" investigations.

One of the detained journalists is Zemo Ağgöz, who works for the Mezopotamya Agency (MA).

Cemal Yiğitsoy the spouse of Zemo Ağgöz, said while on his way to work yesterday morning, he heard that 10 police officers were coming to search their house, so he returned home. The police did not maltreat them and did not put them in handcuffs, he said.

In the raid carried out at 06.25 in the morning, digital devices such as computers, tablets and phones in Ağgöz's house were confiscated. During the search, their one-and-a-half-month-old baby and Zemo Ağgöz's mother were also at home.

The situation, however, had a significant effect on their recently born baby, Yiğitsoy explained. "The baby didn't sleep all day yesterday. Also, a 48-day-old baby needs to be breastfed every 2 hours, but Zemo was able to breastfeed the baby six hours later ... The distance between our house and the police station is very long, we live far from the center of Ankara."

The husband fears the baby cannot bond with the mother, as the baby must be breastfed at the police station, which is 45 minutes from their house.
Reactions to the detentions

The Journalists' Union of Turkey (TGS) denounced the detention in a statement on Twitter.

"In the days when the censorship law came into effect, many journalists' homes were raided and detained during dawn raids," it said, referring to a recently adopted law to "combat disinformation," which has drawn strong criticism from journalism groups.

"Lawyer restrictions have been imposed on our colleagues whose offices were also searched. You will not be able to criminalize journalism with these practices!"

The 11 journalists were detained on "terror" charges in what was the second mass detention of Kurdish journalists in four months.

The International Press Institute (IPI) also condemned the detention of the journalists. The institute stated that Türkiye regularly abuses anti-terror laws to target journalists and the detentions fit a pattern of severe attacks on press freedom in the country.

Sixteen Kurdish journalists and media workers who were detained during raids in June have been remanded in custody on "terror" charges since then.

According to a recent rapport by Freedom House, a US-based watchdog organization for democracy, Türkiye's internet freedom score dropped to 32/100, giving the country the status 'not free' for internet freedom. Türkiye was "the sixth worst jailer of journalists" in 2021, according to the Committee to Protect Journalists. (BIA, 26 October 2022)

Une dizaine de journalistes de médias prokurdes interpellés

Une dizaine de journalistes de médias prokurdes ont été interpellés mardi dans six provinces turques, une semaine après l'entrée en vigueur d'une loi punissant de prison la divulgation de fausses nouvelles, a rapporté le Syndicat des journalistes de Turquie.

Selon la police d'Ankara, onze personnes ont été arrêtées lors de raids simultanés pour leurs liens présumés avec des militants kurdes et pour "diffusion d'informations incitant à la haine et à l'hostilité".

Les journalistes interpellés travaillent pour les agences de presse prokurdes Mezopotamya et Jinnews, a indiqué sur Twitter le syndicat de journalistes TGS.

L'agence Mezopotamya a confirmé l'arrestation de ses journalistes, dont le rédacteur en chef.

Seize journalistes turcs avaient été écroués fin juin pour "appartenance à une organisation terroriste" à Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie.

La Turquie a adopté mi-octobre une loi décriée sur la désinformation qui, à huit mois des élections générales, punit jusqu'à trois ans de prison toute personne accusée de répandre des "informations fausses ou trompeuses".

Des ONG dénoncent régulièrement l'érosion de la liberté de la presse en Turquie, qui pointe à la 149e place sur 180 du classement 2022 de la liberté de la presse publié par RSF. (AFP, 25 oct 2022)

Free speech disappears in Turkey, so does democracy, the Washington Post says

Free speech, thus the democracy in Turkey disappeared with the new media law approved by the parliament last week, the Washington Post said.

The legislation has clearly intended to silence critics ahead of the presidential and parliamentary elections scheduled for June next year, the newspaper’s editorial board said in an article published on Wednesday.

It will “provide the government with new tools to criminalize journalism and online activity,” the board said, adding that the new law “marks another backward step for Turkey.”

Turkish parliament on Friday adopted a new media law that criminalises the spread of “fake” news online. The controversial law that prompted heavy criticism for creating a censorship mechanism over dissident, came into effect on Tuesday after the presidential approval.

According to the legislation popularly known as the “law on combatting disinformation", those who are deemed to have “publicly disseminated false information regarding national security, public order, or general public health that creates anxiety, fear, or panic among the population or disturbs public peace,” will face prison sentences of between one and three years.

“Turkish President Recep Tayyip Erdogan has forced into submission his country’s once-vibrant free press,” the Washington Post said.

In recent years, Erdogan’s government has jailed journalists, and pro-government businesses have taken over “once-freethinking” news outlets, “enabling Mr. Erdogan to keep a chokehold on what is printed and broadcast,” it said.

The new law “moves Turkey still deeper into the void,” the newspaper said.

The legislation, approved by the Turkish parliament with the votes of the governing allies is clearly intended to silence critics before next year’s elections, providing the government with new tools to criminalize journalism and online activity, it said.


The newspaper’s editorial board pointed out that the law that introduces prison sentence for spreading “misleading information,” lacks a solid definition of false information.

Misinformation and disinformation are challenges for every nation, but Turkey’s new media law is a “license to muzzle free expression,” the article said.

“It will give prosecutors ‘wide latitude’ to accuse legitimate journalists, as well as others, of having an ‘intention’ to create anxiety, fear or panic — and throw them in jail,” it said.

Pointing out the Council of Europe’s Venice Commission’s opinion stating that the wording of the new law is “very broad,” Washington Post cited the legal body’s remarks that was questioning if a “Post on Facebook accessible only to one’s Facebook friends amount to ‘public dissemination’? Or does an unsolicited e-mail sent to a specific e-mail address”.

The experts warned the law could have a “chilling effect,” according to the newspaper.

Despite existing restrictions, some independent journalists in Turkey have survived with online newsletters, podcasts and videos, Washington Post said.

However, “the new law ‘greatly increases the extent’ to which tech companies ‘can be held criminally, administratively, and financially liable,’ and introduces severe sanctions for failure to comply with content-blocking, removal requests or demands for data from the government, according to Human Rights Watch and Article 19, a group that defends free expression,” it said.

“You only have one freedom; it is the phone in your pocket … if this law passes, you can break your phones like this, you will not need to use it,” the newspaper cited opposition deputy Burak Erbay’s speech at the parliament during the debates on the new legislation.

Following the aforementioned statement, Erbay took a hammer and smashed a cellphone, it said.

“We cannot talk about democracy if the country puts their journalists in jail. Nobody should be in prison because of what they think,” the Washington Post cited Kemal Kilicdaroglu, the head of the main opposition Republican People’s Party (CHP), as telling to the newspaper.

“Nor can you build a thriving nation by locking up its most outspoken voices. The new law marks another backward step for Turkey,” the outlet’s editorial board said.  (The Washington Post, Oct 20, 2022)

Le procès du représentant de RSF de nouveau renvoyé

La justice turque a de nouveau renvoyé mercredi le procès du représentant de Reporters sans frontières (RSF) Erol Onderoglu au 1er février, à la demande de la défense qui a souligné les liens entre un juré et le parti AKP au pouvoir.

M. Onderoglu est poursuivi devant un tribunal d'Istanbul avec deux autres personnes pour "propagande terroriste" et risque plus de 14 ans de prison, pour avoir apporté son soutien à un quotidien d'opposition pro-kurde, Ozgur Gundem.

Le journal a été fermé par les autorités en 2016, lors de la vague de répression qui a suivi la tentative de coup d'Etat contre le président Recep Tayyip Erdogan.

Les avocats de la défense ont réclamé mercredi l'exclusion d'un des jurés en raison de son affiliation au parti AKP du président Erdogan, arguant que sa présence sapait toute perspective de procès juste.

"Il nous semble important d'avoir un jury propre, au moins en apparence, dans un pays où la politique interfère clairement avec la justice", a déclaré Erol Onderoglu à l'AFP à l'issue de l'audience.

La cour a suspendu le procès le temps qu'un tribunal statue sur le sort du juré en question.

En mai 2016, Erol Onderoglu et une cinquantaine d'autres personnalités s'étaient relayées pour assumer, au moins symboliquement, la rédaction en chef du quotidien kurde menacé.

Les articles publiés alors ont servi de base aux poursuites pour "propagande terroriste".

Après un premier procès, étalé sur plus de trois ans, le représentant de RSF et ses co-accusés avaient été acquittés en juillet 2019.

Cette décision avait été cependant annulée en 2020 par la Cour d'appel d'Istanbul.

"Les journalistes doivent être soutenus plus que jamais" en Turquie, a rappelé M. Onderoglu alors qu'une loi sur la désinformation, adoptée la semaine dernière par le Parlement, fait encourir jusqu'à trois ans de prison à toute personne accusée d'avoir divulgué des fausses nouvelles. (AFP, 19 oct 2022)

Freedom House reports continued decline in internet freedom in Turkey

Freedom House, a US-based watchdog organization for democracy, has released its 2022 edition of Freedom on the Net report, which identifies a 12th consecutive year of global decline in 'human rights online'.

"Internet freedom continued to decline in Turkey," according to the 2022 edition of the Freedom House report which says:

"During the coverage period, the 2020 Social Media Law was used to force platforms to remove content, primarily from independent and critical media outlets' websites. Thousands of online users, including members of the political opposition, faced criminal charges for their social media activities. Self-censorship, the proliferation of pro-government outlets, and blocking of independent media websites has created a less diverse online space in Turkey.

"Furthermore, pro-government troll networks orchestrated smear campaigns against outspoken activists, and prominent journalists faced physical violence in retribution for their online reporting."

The Freedom on the Net report evaluates internet freedom in detail under the three categories of obstacles to access, limits on content and violation of user rights.

Obstacles to Access

The score of Turkey in relation to obstacles to access in connection with infrastructural limitations declined from 5/6 of last year to 4/6 this year.

This is because telecommunications infrastructure was damaged or stolen during the coverage period, causing internet disruptions across multiple provinces. The report says:

"Internet quality and speeds are reliable in Turkey. However, infrastructural damage impeded access to the internet during the coverage period."  (BIA, 19 October 2022)


L'ONU inquiète de la nouvelle loi turque sur les "fausses nouvelles"

L'ONU a fait part de son inquiétude vendredi après le vote la veille par le parlement turc d'une loi qui pourrait conduire à l'emprisonnement jusqu'à trois années de journalistes et d'utilisateurs de médias sociaux pour diffusion de "fausses nouvelles".

Le Bureau des droits de l'homme des Nations unies a estimé que cette législation laissait une place importante à l'interprétation subjective et aux abus et a exhorté Ankara à garantir le plein respect de la liberté d'expression.

Les nouvelles dispositions cimentent l'emprise déjà ferme du gouvernement sur les médias, à huit mois d'élections nationales pour lesquelles le président Recep Tayyip Erdogan est distancé dans les sondages.

"Nous sommes préoccupés par l'adoption jeudi au parlement turc d'un ensemble d'amendements à diverses lois qui risquent de restreindre considérablement la liberté d'expression" en Turquie, a déclaré dans un communiqué Marta Hurtado, la porte-parole du Bureau des droits de l'homme des Nations unies.

"En vertu du droit international sur les droits de l'homme, la liberté d'expression ne se limite pas aux informations 'véridiques', mais s'applique aux 'informations et idées de toutes sortes', tant en ligne que hors ligne", a-t-elle souligné.

"Ces amendements laissent une place importante à l'interprétation arbitraire, subjective et aux abus", a poursuivi Mme Hurtado.

Elle a en outre jugé que, dans un contexte déjà très restrictif, les nouvelles lois risquaient de limiter davantage les droits des personnes à rechercher, recevoir et partager des informations, tels qu'ils sont garantis par le Pacte international sur les droits civils et politiques, auquel la Turquie a adhéré.

"Les récents amendements risquent également d'ouvrir de nouvelles voies à la répression des discours autorisés par le droit international", a ajouté Mme Hurtado.

"Nous regrettons que ces lois aient été préparées et adoptées sans consultation significative de la société civile et des représentants des médias".

"La liberté d'expression et l'accès à l'information sont nécessaires à la participation effective des personnes à la vie publique et politique et sont essentiels dans toute démocratie. Nous appelons la Turquie à assurer le plein respect de la liberté d'expression garantie par le droit international", a-t-elle encore dit.

La plupart des journaux et des chaînes de télévision turcs sont passés sous le contrôle de responsables gouvernementaux et de leurs alliés commerciaux au cours d'une vaste répression qui a suivi un coup d'État manqué en 2016.

La Turquie est classée 149e sur 180 pays dans l'indice annuel de la liberté des médias, rendu public par l'ONG Reporters sans frontières (RSF) plus tôt cette année. (AFP, 14 oct 2022)

Nouveau tour de vis contre l'information en Turquie à huit mois des élections

La Turquie a adopté jeudi une loi décriée sur la désinformation qui, à huit mois des élections générales, punit jusqu'à trois ans de prison toute personne accusée de répandre des "informations fausses ou trompeuses".

Débattus depuis début octobre, les 40 articles du texte officiellement baptisé "loi sur la presse", ont fait l'objet de nombreux amendements déposés en vain par l'opposition qui dénonce pour sa part une "loi de censure".

L'article 29, en particulier, prévoit des peines de prison de un à trois ans pour "propagation d'informations fausses ou trompeuses, contraires à la sécurité intérieure et extérieure du pays et susceptibles de porter atteinte à la santé publique, de troubler l'ordre public, de répandre la peur ou la panique au sein de la population".

Outre les journaux, radios, télévisions, la loi vise les réseaux sociaux et les sites internet auxquels il sera demandé de dénoncer et de livrer les informations personnelles de leurs usagers accusés de propagation de fausses nouvelles.

L'opposition a vainement tenté de faire obstacle à ce texte déposé en mai par les députés AKP - le Parti de la justice et du développement du président Recep Tayyip Erdogan, qui briguera un nouveau mandat en juin 2023.

Mais avec une majorité de 334 sièges sur 581 pour l'AKP et ses alliés au Parlement, le texte avait peu de chances d'être arrêté.

En décembre 2021 le chef de l'Etat avait estimé que les réseaux sociaux, d'abord perçus comme un symbole de liberté, étaient "devenus une des principales menaces à la démocratie".

-à coup de marteau -

Aux dernières heures des débats et dans un mouvement d'humeur, un député du parti CHP (social-démocrate) d'opposition, Burak Erbay, s'adressant à la jeunesse turque qui "votera pour la première fois en juin" - et qui subit de plein fouet la grave crise économique -, a brandi son smartphone et l'a écrasé d'un coup de marteau.

"Vous n'avez qu'une seule liberté, c'est ce téléphone dans votre poche. Là, vous avez Instagram, YouTube, Facebook. Vous échangez. Aujourd'hui, 12 octobre, si la loi est adoptée par ce Parlement, vous pourrez les casser comme ça, mes jeunes frères. Parce que vous ne pourrez plus vous en servir".

Puis se tournant vers le gouvernement: "Laissez-moi vous prévenir: en juin 2023, ces chers jeunes gens vous vont donner la leçon que vous méritez".

Meral Danis Bektas, élue HDP (opposition, pro-kurde) a également estimé que "cette loi est une déclaration de guerre à la vérité".

La loi stipule encore que la présidence se chargera de préparer un "Bulletin de la désinformation chaque lundi (...) afin d'informer le public sur la désinformation et les fausses nouvelles".

Le projet de loi a suscité de nombreuses inquiétudes dans les milieux journalistiques et les organisations de défense des droits humains qui s'étaient mobilisés au début du mois, masqués de noir devant le Parlement.

Une dizaine d'associations et de syndicats de journalistes, dont Reporters sans Frontières (RSF) avaient dénoncé le texte comme une tentative de censure de la part du gouvernement.

"La Turquie entre dans des temps difficiles: chacun sera touché par cette loi" a twitté jeudi soir l'avocat et co-directeur d'une association de défense de la presse (MLSA), Veysel Ok, lui-même plusieurs fois poursuivi dans le passé, énumérant "l'opposition, les ONG, les associations d'avocats, de journalistes et les citoyens ordinaires....".

Selon le classement de RSF, la Turquie figure en 2022 au 149è rang sur 180 pays pour la liberté d'informer.

Avant que la loi passe, le Conseil de l'Europe avait dénoncé une "entrave" à la liberté d'expression garantie par la Convention européenne des droits de l'homme.

Début octobre, il s'était inquiété "des conséquences potentielles" du texte, notamment d'un risque de "renforcement de l'autocensure" dans la perspective des prochaines élections. (AFP, 13 oct 2022)


Disinformation law 'final stage of AKP's media restrictions'

On October 4, the parliament approved the first two articles of the 40-article "disinformation law" as it is called by the government but publicly coined as the "censorship law".

The passed articles moved internet news portals and journalists working for these portals into the Press law. These two articles appear to be the most innocent, but still have sparked reactions among journalists and opposition MPs.

The reason for this response is the hypocrisy of the government, according to the academic Emre Tansu Keten. As one of the Academics for Peace, he was dismissed as a research assistant at Marmara University Faculty of Communication by a statutory decree.

"It is a positive development that news portals and journalists working for them be included in the Press Law," he says, but also warns that this is a "bait," trying to justify more important articles in the bill.

Keten says, "They have inserted a few favorable articles in the law, however as a whole it will result in censorship," adding that the government is distributing press credentials according to its own definition of an 'acceptable journalist' at the moment and that the changes made are meaningless. Taking news portals and the journalists working there into the Press Law does not mean that all journalists will be employed in the scope of this law.

The "Disinformation Law"

According to the proposed law those who work for internet news portals will be regarded as journalists and they will be able to apply to the Department of Communication for a press credential.

Public employees working in information services in public institutions, radios and televisions will also be able to receive press credentials.

Internet news portals will be taken within the scope of periodical publications.
The proposed law named as a 'censorship law' by journalists' professional organizations also includes new imprisonment penalties.

The proposal reads, "Those who publicly distribute information which is not really related with the security of the country inside or outside, public order or public health with the purpose of creating concern, fear or panic among the people in a manner that domestic peace may be destroyed will be punished with an imprisonment sentence of 1 to 3 years.

With the proposal, reporting offensive content related to the National Intelligence Agency activities and personnel is included within the scope of catalog crimes.

The Communications Directorate

"The reality of the sector is that journalists are working at the mercy of their employer," he says.

"This law brings to mind a question; were the news portals and their journalists illegal before the law? They were not, but they did not have legal status. However, even the journalists working in newspapers that had a legal status were not employed within the scope of the Press Law.

"For example, how many of the journalists working for Hürriyet daily are subject to Law no. 212? [Law no. 212 is the Journalism Labour Law, dated 1961] This is the tactic of media bosses since the 90's. They are not employing the journalists subject to 212, but they register them in other sectors. In fact, a news editor, but employed as an information systems employee.

"So the employer does not need to hire according to the Press Law. The new bill does not bring this obligation either. However, at least the new law opens the way for this. News portals and media institutions that care about this will be able to employ and register their employees according to the Press Law.

"Another point, it does not mean that all journalists working for internet newspapers will be given press credentials when they are subject to the Press Law. Most recently the press credential of Tuğrul Eryılmaz, which he held for 47 years, was canceled. There are many journalists whose credentials are canceled, not renewed, or not given.

"Therefore, although this may seem a positive development, it is unrealistic to believe that journalists working in critical media institutions will be given press credentials.

"In the west, press credentials are associated with a professional definition and some ethical codes. It is being used to define a certain area. It is even rare that it is the state authority itself granting press credentials.

"In general, it is more common for professional associations to establish a committee to grant press credentials. This is not the case in Turkey. It is already an oddity that the state is granting press credentials but there is also this fact present, which is called the 'Department of Communication."

"The Communications Directorate is a propaganda and political communication strategy institution working for the AKP [the ruling Justice and Development Party]. The new law will turn the press credential into a card for themselves. If anything serious is to be done about the press credentials, this task should be left to a commission to be established by professional organizations.

"Who will decide that a report is 'fake news'?"

Keten also says that many new news portals will emerge to get a share of advertisements to be given by the Press Advertisement Institution (BİK). Other already existing outlets will 'clean up their acts' for the same purpose. And those that do not will have to spend their time dealing with disclaimers. And this will bring with it auto-censorship and censorship.

Keten explains: "It is obligatory to publish a disclaimer where the original report was published. So they can block the main page of a news portal with disclaimers. Even just the disclaimers may turn into a censorship mechanism."

"The news portals and newspapers can fall into the grip of disinformation." Keten says, adding, "Communication academy has been discussing what disinformation is for a thousand years and with no outcome. Who will decide if a report is fake or deceptive when this is such a complicated issue?"

He gives the example of establishing the Unit for Fight Against Disinformation under the Department of Communication. He cites the statement by İdris Kardaş, head of the unit, saying "It is an honor to be part of Erdoğan's struggle for the truth." Keten says, "Even if we only take this discourse, it is apparent where they want to arrive at in the future."

He then goes on to say: "The first stage of AKP restrictions on media was taking over the conventional media. They achieved this to a great extent in 2018 with Demirören taking over Doğan Media. 4 months later, the Department of Communication was constituted.

"Immediately after that came the second stage. This was the operation against internet news portals which they could not control. This law is the final part of that operation.

"The Press Advertisement Institution, disclaimers and press credentials will constitute the first stage of censorship. The threat of imprisonment will serve as the second. In the end this censorship law will be a tool to silence the media and the journalists." (BIA, 6 October 2022)

Two journalists given prison sentence because 'they are dangerous'

The İstanbul 22nd Heavy Penal Court has released the justified ruling in the case of two former reporters for the Mezopotamya Agency (MA), Sadiye Eser and Sadık Topaloğlu.

Both journalists were sentenced to 6 years and 3 months in prison for "being a member of an illegal organization."

In the justified decision, the court said, "Even though no criminal act of [the defendants] has been identified, it has been concluded that he should be punished because he is a member of an organization that is considered being dangerous for the state and society and has committed acts of grave nature."

CLICK - Journalists Sadiye Eser, Sadık Topaloğlu sentenced to six years in prison

The evidence against journalists was statements of two witnesses and a photo found on Topaloğlu's seized phone.

However, one of the witnesses, Dilek Akyol, could not recognize Topaloğlu during the investigation phase. She had said she knew Topaloğlu's elder brother. Yet, the court said Akyol had "identified" Topaloğlu.

The photo considered evidence showed Topaloğlu and Mehmet Demir, a former distributor of the now-shuttered Özgür Gündem, a pro-Kurdish daily newspaper. Demir had been sentenced for "propagandizing for a terrorist organization." (BIA, 5 October 2022)


Les journalistes dénoncent un projet de loi pénalisant la "désinformation"

Plusieurs associations et syndicats de journalistes ont dénoncé mardi un projet de loi pénalisant la "désinformation" comme une tentative de censure de la part du gouvernement turc, alors que le parlement devrait commencer mardi à examiner le texte.

"Non à la loi de la censure", "La presse libre est une condition pour la démocratie" pouvait-on lire sur les pancartes tenues par quelques dizaines de journalistes portant des masques noirs pour protester contre le projet de loi et qui se sont rassemblés mardi devant le parlement turc à Ankara.

"Si ce projet de loi passe tel quel, la liberté de presse et d'expression sera assiégée en Turquie", s'est alarmé Kemal Aktas, président des reporters du parlement lors la manifestation.

Le texte prévoit de punir de un à trois ans de prison la "propagation d'informations trompeuses" et de priver de leur carte de presse les journalistes reconnus coupables de ce délit.

Déposé au parlement par les députés du parti au pouvoir (AKP) fin mai, le texte a été adopté en septembre par deux commissions parlementaires.

L'opposition a vainement tenté de lui faire obstacle, mais avec une majorité de 334 sièges sur 581 au parlement pour l'AKP et ses alliés, le texte ne risque pas d'être rejeté.

A un an des élections présidentielle et législatives prévues en juin 2023, le chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan tente d'exercer plus de contrôle sur la presse et les réseaux sociaux, estiment des observateurs.

Des ONG dénoncent régulièrement l'érosion de la liberté de la presse en Turquie, qui pointe à la 149ème place sur 180 du classement 2022 de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF). (AFP, 4 oct 2022)

Asked for a comment, Erdogan tells the columnist to do it in his column

In a rare demonstration of the situation surrounding the state media in Turkey, President Recep Tayyip Erdogan told a columnist "to do the necessary thing in his column" when he was asked by the columnist about the opposition's "fading criticism" of city hospitals, which gradually began to replace public hospitals after 2017.

The city hospitals -currently 19 hospitals in 16 provinces- have been criticized by the opposition over the lavish payments made in return for the hospital services provided by private companies, and over the difficulties in reaching the hospitals most of which were built in the cities' peripheries without sufficient public transport.

Abdulkadir Selvi of government media Hurriyet asked President Recep Tayyip Erdogan, during a joint broadcast by Turkey's Kanal D and CNN Turk, a question with an obvious answer:

"The opposition used to criticize the city hospitals a lot, but they have recently toned down their criticism. How do you comment on that?"

Erdogan said in response:

"Well, Mr. Abdulkadir, you'll now do in your column what's necessary."

He then smiled and added, "You see, Mr. Ahmet is already doing that," referring to Hurriyet's editor-in-chief and columnist Ahmet Hakan who was sitting next to Abdulkadir Selvi.

Selvi giggled shyly and said, "Yes." (gerceknews.com, 29 Sept 2022)

Kurdish Question / Question kurde

Demirtas: "Don't try to persuade us that licking army boots is equal to being democrats"
 
Imprisoned former co-chair of the pro-Kurdish opposition Peoples' Democratic Party (HDP) criticized the sanctity attributed to the Turkish military by the ruling and opposition parties alike, as he said that the opposition was equally responsible for the political and judicial lynching of the Turkish Medical Association's (TTB) Chair over her assessment of a video footage that allegedly shows a victim of chemical warfare.

TTB Chair Sebnem Korur Fincanci was detained in a raid on her house on Wednesday, and arrested a day later over "terror propoganda" charges, after Turkish President Recep Tayyip Erdogan said on Monday that "necessary steps, concerning both this person and the association in question, will be taken."

Fincanci earlier told Belgium-based Medya TV on 19 October that she concluded, after watching a footage allegedly showing the effects of chemical agents on a victim in Kurdistan Region of Iraq (KRI), that a toxic chemical gas which affects the nervous system was apparently used.

Former HDP co-chair Selahattin Demirtas said Friday on Twitter:

"The shortage of an environment that could enable free debate has not emerged along with the oppressive policies of the AKP-MHP [the Justice and Development Party and the Nationalist Movement Party] ruling bloc. The opposition circles who believe in the sanctity of the army and militarism are equally responsible in paving the way to the political and judicial lynching of Professor Sebnem.

"The only show of self-confidence would be sending an independent inquiry team to the region, and fully investigate into allegations which according to you is slander. When you jailed Professor Sebnem, you only made the allegations heard by the entire world. May God bless you with wisdom.

"If I were to say that the army that you defend unconditionally conducted the military coups of 1960, 1971, 1980 and 28 February [1997], all of which constitute gravest constitutional violations, would you arrest me too? If I were to say that 24 Kurdish civilian were bombarded by war planes in Roboski?

"If I were to say that according to the official commission reports of the Turkish Grand Assembly it [the army] forcibly evacuated and torched over three thousand Kurdish villages between 1990 and 1997?

"Also if I were to say that they [Turkish troops] cut off the ears of PKK fighters and made collections out of them.
"Would it constitute 'terror' propaganda if I were to say that they forced Kurdish villagers to eat excrement?
"OK, let's stand together against arms and violence, and defend peace, but nobody should dare try persuading us that licking army boots is equal to being democrats.

"If there will ever be a change, you should first start by transforming your militarist mentality to a civilian one. Not by targeting Professor Sebnem, and jailing her." (gerceknews.com, 28 October 2022)

Turkey's Constitutional Court gives HDP extra time for defense

The Turkish Constitutional Court (AYM) gave the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) a further 30 days to work on a set of new evidences included in the indictment that seeks the closure of the party over "terror" charges.

The party now has to submit its defense to the court by 26 November.

Lawyer Kenan Macoglu told +Gercek why they requested extra time for preparing the defense. He said:

"There were voice recordings in Kurdish among the new evidences. We wanted these to be translated in order to figure out whether or not they are relevant with the closure case (...) We could receive the translations only on 27 September, and requested extra time to work on them."

Macoglu added that the prosecution will be heard by the court in late November, after which HDP co-chairs will be called to make their defense statements.

"The report of the Constitutional Court's Rapporteur will be subsequently submitted, and this will conclude the process," he said.

If 10 of the Turkish Constitutional Court's 15 members vote in favor of closure, HDP will be shut down and several hundreds of its officials, including co-chairs, deputies, elected mayors and branch executives, will be banned from engaging in politics.

Previous party closures

The Democratic Society Party (DTP), the People's Democracy Party (HADEP), the Democracy Party (DEP), the Freedom and Democracy Party (OZDEP), and the People's Labor Party (HEP) are among the pro-Kurdish political parties that were closed by the Turkish Constitutional Court in the last three decades, over charges of "terror" and "separatism".

The Workers' Party of Turkey (TIP), a socialist party, was also closed by the court in 1972 over "separatism" charges, because it had, during a party congress in October 1970, recognized the existence of a Kurdish people who had been subjected to policies of forced assimilation in Turkey. (gerceknews.com, 27 October 2022)

La femme politique kurde Aysel Tugluk souffrant de démence libérée de prison

Aysel Tugluk, une femme politique kurde condamnée en 2018 en Turquie à 10 ans de prison pour "appartenance à une organisation terroriste", a été libérée jeudi, des médecins ayant estimé que la démence dont elle souffre ne lui permettait pas de rester derrière les barreaux.

Aujourd'hui âgée de 57 ans, elle avait été membre de la direction du parti pro-kurde HDP, avant son arrestation en 2016.

Le bureau du procureur de la province de Kocaeli a estimé que maintenir Mme Tugluk dans sa prison du nord-ouest de la Turquie aurait constitué une menace pour sa vie, conformément à un rapport de la médecine légale, selon la chaîne de télévision privée NTV.

En août dernier, la Cour constitutionnelle turque avait rejeté une demande en vue de sa libération, tout en ordonnant qu'elle reçoive régulièrement des soins neurologiques et psychiatriques à l'hôpital.

Les partisans d'Aysel Tugluk pensent qu'elle a été atteinte de démence après avoir été témoin en 2017 à Ankara d'une attaque de nationalistes turcs pendant les funérailles de sa mère, auxquelles elle avait été autorisée à participer.

Elle avait été arrêtée pour ses activités au sein du DTK, une structure que les autorités turques considèrent comme liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), que la Turquie et ses alliés occidentaux qualifient d'organisation "terroriste". (AFP, 27 oct 2022)

HDP Co-Chairs apply to meet with imprisoned PKK leader

Peoples' Democratic Party (HDP) Co-Chairs Pervin Buldan and Mithat Sancar applied to the ministry of justice to meet with imprisoned PKK leader Abdullah Ocalan in the Imrali island, HDP Spokesperson Ebru Gunay said in a press conference on Thursday.

“This hostile policy [towards Kurds] started with the Imrali isolation system. Mr. Ocalan has presented proposals for a solution to Kurdish question and peace for years,” Gunay said, adding that the government kept these views in isolation.

"The first thing the AKP-MHP government did was to isolate Mr. Ocalan in order to continue the policy of war, to continue the policy of denial, to institutionalize fascism," she said.

Severe isolation for 18 months

Ocalan has been held under severe isolation for 18 months which prevents him from meeting with his family or lawyers due to disciplinary penalties and visitation prohibitions.

The last time an observer contacted Ocalan was in September when a delegation of the Council of Europe’s Committee for the Prevention of Torture and Inhuman or Degrading Treatment or Punishment (CPT) carried out an ad hoc visit to the prison.

The CPT is the only international body possessing the authority to visit prisons without the permission of governments in the 46 member states of the Council of Europe.

Last month, 350 lawyers from 22 countries around the world applied to the ministry of justice with a request to meet with the PKK leader, saying the deepening isolation violated the agreements on prevention of torture. (GerçekNews, Oct 20, 2022)

Erdoğan criticized over "PKK children' statement

President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan has drawn criticism from the opposition over his words encouraging an MP to have more children.

Erdoğan gave Mehmet Ali Çelebi who joined AKP his party rosette during the party's Parliamentary Group Meeting on Wednesday, October 20. Shaking his hand, he asked Çelebi, "How many children do you have?"

Çelebi answered, "One Sir!" and added, pointing at his wife, "She is doing a doctorate, making a career."

Erdoğan responded, "No! The career is having children. We have to increase the numbers."

Asking Çelebi's wife her age and getting the response "46," Erdoğan went on to say, "Let us pray to God to continue. (Having) children is very important. Look, PKK has five, ten, fifteen."

Reactions

Meral Danış-Beştaş, the parliamentary group deputy chair of the Peoples Democratic Party (HDP), accused Erdoğan of racism.

"Erdoğan knows very well that PKK members do not have children. He is getting at the Kurdish population. The Kurds have understood this," she said.

Danış-Beştaş added, "Women decide for themselves whether or not to have children," she said and denounced the "impudency of talking about women's bodies and their reproduction."

Main opposition Republican People's Party (CHP) parliamentary group deputy chair Özgur Özel also said that he was saddened by Erdoğan's remarks.

"This suits Erdoğan but does not suit Turkey," he said. "This sentence is one which definitely is in need of correction."

Ahmet Davutoğlu, former Prime Minister and AKP member, now the leader of the Future (Gelecek) Party said Erdoğan was referring to Kurds by saying PKK.

"Since the children of this country were not born in the Qandil mountains, your point is very clear, Mr. Erdogan. Your remarks are disrespectful to human rights and women's rights. Every child born in this country is an honorable citizen of the Republic of Turkey. Discrimination among children is racism," he said.

Ali Babacan, the leader of Turkey's Democracy and Progress Party (DEVA), former AKP member and Minister of Economy, said Erdogan's remarks are shameful.

"He tells every woman he sees how many children they should have. He knows that they [PKK members] do not give birth to 5-10 children on the mountains, but he accuses millions of our Kurdish citizens of terrorism. This is shameful," Babacan said.

Meanwhile Bulent Turan, the parliamentary group deputy chair of Erdogan's AKP denied the claims and said "I am openmouthedly following your ideas, your judgements that this photograph which emerged was a discourse against the Kurds." (BIA, 20 October 2022)

L’ex-députée kurde Leyla Güven condamnée à plus de onze ans de prison

Un tribunal turc a condamné lundi Leyla Güven à onze ans et sept mois de prison pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste ».

Leyla Güven, ex-députée du Parti démocratique des Peuples (HDP) et ex-coprésidente du Congrès de la société démocratique (DTK), a de nouveau été condamnée à plusieurs années de prison. La 9e chambre de la cour d’assise de Diyarbakır a condamné cette politicienne âgée de 58 ans à onze ans et sept mois de prison pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste », à savoir le PKK.

Mme Güven n’a pas assisté au procès en personne, mais par le biais du système de vidéoconférence SEGBIS depuis la prison d’Elazig où elle est détenue.

Lors du précédent procès qui s’est tenu le 7 septembre, l’accusation avait requis 43 ans, 1 mois et 15 jours pour Mme Güven.

Suite à la condamnation de Mme Leyla Güven, l’Association des droits de l’Homme (IHD) a condamné cette décision qui « entrave le droit pour les Kurdes d’exercer la politique ». (ROJINFO, 17 octobre 2022)

HDP deputy says police broke his leg 'in a planned attack'
 
People's Democratic Party (HDP) deputy Habip Eksik has criticized the speaker of the parliament and the opposition parties for keeping silent over Sunday's (October 9) attack on him by police officers that resulted in a broken leg.
 
Eksik said that he would be bringing a suit against the police chiefs giving instructions for the attack and those officers who carried it out.
 
The police stormed the march organized in Yüksekova district of the Kurdish-majority eastern province of Hakkari to protest the anniversary of a 1998 process that began with Abdullah Öcalan, leader of the Kurdistan Workers' Party (PKK) being forced to leave Syria, and ended in his arrest in Türkiye.
 
The police broke Eksik's leg in the event, and he is at the moment receiving treatment at Ankara City Hospital.
 
Eksik criticized the silence of Speaker of the Parliament Mustafa Şentop, saying, "The speaker of parliament who has sworn an oath for impartiality should have taken a stance against such an attack.
 
"All political parties, all democratic organizations, and all non-governmental organizations should have shown their reactions. Some politicians from the opposition have denounced the attack personally. There were some who wished me a speedy recovery.
 
"However, we have not seen any reactions shown in the name of these organizations, especially not from the Nation Alliance."
"Protesting is our Constitutional right"
 
He further said, "The marches we have organized in Yüksekova and in other cities were for the purpose of denouncing and protesting isolation in prisons in the name of Öcalan.
 
"According to the Constitution, all demonstrations and meetings can be held as long as there is no call for violence. There is no need to take permission. We told this so many times, this is our constitutional right."
 
"A planned and organized attack"
 
Eksik said the police had attacked him in a "planned and organized" manner.
 
"They started attacking us while the negotiations were still continuing with the instruction from the chief of police. Sait Dede, our Hakkari MP, was also attacked," he said.
 
Eksik said that having already received some blows, he was trying to take his mobile in his hand and saying "I will be making a complaint."
 
The doctors had told him that this was a very bad fracture that could only result from a traffic accident or a major trauma, he added. (BIA, 12 October 2022)

Des avocats belges reviennent  choqués du nord de l'Irak

Christophe Lamfalussy, La Libre Belgique, 13 octobre 2022

La mort vient du ciel. Il y a des drones armés sans arrêt au-dessus de leur tête. Ils sont impuissants." L’avocate belge Selma Benkhelifa est revenue choquée, mais aussi déterminée, d’une mission dans le nord de l’Irak où elle a pu constater les dommages causés par les frappes de drones turcs contre des combattants kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Parmi les victimes de ces frappes figurent des dirigeants de la guérilla kurde,  mais aussi des civils qui se trouvaient dans un hôpital ou dans un centre communautaire. "Nous revenons choqués et indignés par ces meurtres illégaux, illégitimes et impunis", témoignent les trois avocats qui ont participé à cette mission, Joke Callewaert, Georges-Henri Beauthier et Me Benkhelifa. "Des poursuites judiciaires doivent être engagées en vertu du droit international, ainsi que des initiatives visant à interdire l’utilisation de drones comme armes de guerre en violation du droit international."

Au nom de la lutte contre le "terrorisme"

La Turquie a opté pour cette tactique venue du ciel alors qu’une offensive terrestre, longtemps annoncée, contre les combattants kurdes basés en Syrie a reçu la double opposition des États-Unis, proches des Forces démocratiques de Syrie (FDS, arabo-kurde), et de la Russie, alliée du régime de Damas. Depuis des mois, ses drones survolent le nord de la Syrie et de l’Irak pour éliminer, un par un, des responsables du PKK.

La Turquie ne s’en cache pas. Lors d’une conférence de presse, dimanche à Erbil, l’ambassadeur turc Ali Riza Güney a reconnu que "toute personne en lien avec le PKK est nos cibles". Il était interrogé non pas sur les drones, mais sur l’assassinat, par balles le 4 octobre au Kurdistan irakien, de la féministe kurde d’origine turque Nagihan Akarsel.

Selon lui, la Turquie a le droit de mener ses opérations contre ce groupe - qu’elle qualifie, comme l’UE et les États-Unis, de "terroriste" - où elle le veut et quand les autorités locales ne montrent "pas de volonté ou de capacité à assumer cette responsabilité".

Des combats terrestres se déroulent aussi le long d’une ligne de front étriquée, l’armée turque cherchant à chasser le mouvement kurde du réseau de grottes où il s’abrite dans le nord de l’Irak.

Peu de nouvelles filtrent de cette région difficilement accessible et cadenassée, côté turc, par l’armée. Fin septembre, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a annoncé qu’une "opération aérienne" avait permis de détruire seize grottes utilisées par le PKK dans la région d’Asos en Irak, à 140 km de la frontière turque.

Les protestations de Bagdad

L’Irak proteste régulièrement contre les incursions turques. Toutefois, Bagdad est allé un cran plus loin, en juillet dernier, en déposant plainte auprès des Nations unies après la mort de 9 civils tués par des tirs d’artillerie près de Zakho, dans le nord de l’Irak. Ils étaient venus chercher un peu de fraîcheur à la montagne. La Turquie a mis les tirs sur le dos du PKK, une explication qui n’a pas convaincu plusieurs pays, dont l’Allemagne.

Les avocats belges se sont notamment rendus dans le camp de Makhmour, au sud de Mossoul, où, depuis les années nonante, s’amassent des réfugiés kurdes ayant fui la répression turque. Ce camp situé à 220 km de la frontière et géré par le HCR est considéré par Ankara comme l’une des bases idéologiques du PKK. "Les drones turcs les ciblent au motif qu’ils sont des combattants du PKK", dit l’avocate. "Cependant les victimes sont des civils comme une femme de 73 ans dont nous avons rencontré la fille, trois jeunes femmes qui gardaient le bétail, une jeune fille qui trayait ses brebis..."

"Ce qui est nouveau avec les drones, et qu’on veut démontrer", poursuit Me Benkhelifa, "c’est qu’en déployant des drones tous les jours sur un territoire, on peut en avoir le contrôle total."

Une plainte en préparation

Les avocats constituent actuellement un dossier pour amener la Turquie devant une cour internationale. Ils évoquent le Conseil de l’Europe, où il existe la possibilité (sous conditions) de déposer plainte sur des affaires extraeuropéennes. La Turquie est membre du Conseil de l’Europe. Ils veulent également saisir le Comité contre les exécutions extrajudiciaires de l’Onu.

De plus en plus d’organisations non gouvernementales mettent en cause l’utilisation des drones dans les conflits, car ils comportent selon eux de grands risques de dommages collatéraux. Selon le New York Times du 7 octobre, le président Joe Biden a lui-même imposé des limitations classifiées à la CIA et au Pentagone sur l’utilisation des drones hors zones de guerre, comme la Syrie et l’Irak. Mais d’autres soulignent que le drone évite aux armées d’exposer leurs soldats et constituent, quand la cible est bien fixée, une arme qui peut être extrêmement précise.

Au Kurdistan d'Irak, l'opposition kurde d'Iran lutte pour ses droits

Les manifestations font rage aux quatre coins de l'Iran mais c'est au Kurdistan d'Irak que Téhéran a bombardé, ciblant l'opposition kurde iranienne, exilée depuis des décennies et qui lutte contre la marginalisation et les discriminations dont souffre la minorité.

Installées en Irak depuis les années 1980 --souvent avec la bénédiction de Saddam Hussein alors en pleine guerre avec le voisin iranien-- ces factions armées sont qualifiées de "terroristes" par la République islamique, qui les accuse d'attaques sur son territoire.

Un général à Téhéran a même dénoncé l'implication de ces groupes d'opposition dans les "émeutes", la massive contestation populaire qui secoue l'Iran depuis la mi-septembre et la mort de Mahsa Amini, jeune femme kurde arrêtée par la police des moeurs.

Il fallait "trouver un ennemi", résume Adel Bakawan, directeur du Centre français de recherche sur l'Irak (Cfri). "Le maillon faible qui peut être frappé sans retenue et sans aucune conséquence, ce sont les Kurdes" iraniens.

D'où le déluge de feu qui s'est abattu le 28 septembre sur la région autonome du Kurdistan d'Irak, dans le nord. Les bombardements ont visé les positions de ces mouvements, faisant 14 morts et 58 blessés, dont des civils.

Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanani, réitérait lundi les accusations de Téhéran contre ces "groupes armés, séparatistes et terroristes" qui "menacent la sécurité nationale" de son pays.

Après avoir longtemps mené une insurrection armée, ces groupes, très à gauche politiquement, ont quasiment interrompu leurs activités militaires, selon des experts.

S'ils disposent toujours de combattants, s'apparentant à des "réservistes" s'entraînant au maniement des armes, ils se concentrent sur l'action politique.

- "Langue interdite" -

Depuis les années 1990, une "entente" entre ces factions et le gouvernement du Kurdistan irakien protège leur présence "en échange de quoi elles n'engagent pas d'activités militaires, pour éviter toute gêne dans les relations avec l'Iran", explique le journaliste Kurde Iranien Raza Manochari.

Lui-même vit en Irak depuis huit ans, illustrant les liens historiques entre Kurdistan irakien et Kurdistan d'Iran (nord-ouest). Des deux côtés de la frontière on parle le même dialecte sorani et nombreux sont ceux qui comptent des parents dans les deux pays.

Massoud Barzani, architecte du Kurdistan irakien, est même né dans le premier "Etat kurde" apparu en Iran en 1946. Son père avait rallié pour la soutenir l'éphémère République de Mahabad. Elle durera un an, avant d'être écrasée par les troupes iraniennes.

Aujourd'hui cette minorité iranienne -- environ 10 millions sur une population de 83 millions -- souffre toujours de marginalisation, disent des experts.

"En Iran, les Kurdes sont privés de nombreux droits politiques et culturels fondamentaux", résume Shivan Fazil, chercheur au Stockholm International Peace Research Institute.

"Le droit à l'éducation dans leur langue maternelle continue d'être interdit par la loi", souligne-t-il.

Le tableau est encore plus sombre, comparé à la situation des Kurdes ailleurs, estime M. Fazil: l'entrée au Parlement en Turquie depuis 2015, l'autonomie de facto dans le nord-est de la Syrie, et un gouvernement régional autonome dans le nord de l'Irak.

- "Citoyens de seconde zone" -

Bombardé par Téhéran le 28 septembre, le Parti démocratique du Kurdistan d'Iran "n'a jamais utilisé le territoire irakien" pour attaquer les forces iraniennes, assure Aso Saleh, membre du comité exécutif à l'étranger du PDKI.

Le mouvement est "principalement présent" au Kurdistan d'Iran avec des activités qui doivent rester "secrètes". L'Irak accueille "la direction et l'appareil bureaucratique" du groupe, ajoute le responsable installé en Suède.

Plus ancien parti kurde d'Iran fondé en 1945, le PDKI oeuvre pour "la démocratie et le fédéralisme en Iran", plaide-t-il. "Le Kurdistan iranien a toujours été à l'avant-garde de la lutte pour la démocratie et la liberté."

"Nous n'avons pas d'activités militaires", assène depuis le Kurdistan d'Irak Edris Abdi, un responsable du "Parti Komala du Kurdistan d'Iran".

Il résume la raison d'être de cette opposition nationaliste kurde iranienne: "les Kurdes sont des citoyens de seconde zone".

Chercheur à l'Université de Souleimaniyeh, Hardi Mahdi Mika évoque aussi la marginalisation de la minorité.

"En termes de croissance économique et de chômage, les régions kurdes sont les plus pauvres", ajoute le politologue, estimant notamment que "le gouvernement néglige ces régions".

Des travailleurs journaliers traversent quotidiennement la frontière, pour trouver en Irak un emploi temporaire mieux payé que dans leur pays, frappé par une crise économique aggravée par les sanctions américaines.

Et même dans les provinces iraniennes où ils sont majoritaires, "les Kurdes ne participent pas à la gouvernance locale" indique M. Mika. (AFP, 6 oct 2022)

Kurdish feminist journalist Nagihan Akarsel killed in armed attack

Nagihan Akarsel, a Kurdish journalist and academic, was killed today (October 4) in an armed attack in the Sulaymaniyah city of Iraq's Kurdistan Region.

Akarsel was shot in front of her home at around 10 a.m. local time, and was immediately killed, the Mezopotamya Agency (MA) reported. Her body was taken to the Sulaymaniyah Forensic Medicine Institution.

Akarsel was a member of the Jineology Research Center and an editor for the Jineology Magazine. She has been living in Sulaymaniyah as part of her studies on jineology, which means "science of women" in Kurdish.

Most recently, she was working as part of a project for the establishment of the Academy of Jineology and the Women's Library of Kurdistan.

Between 2008 and 2014, she worked as a journalist for the Türkiye-based Dicle News Agency (DİHA), which was shut down by a statutory decree in 2016.

She also was a columnist for the pro-Kurdish Yeni Özgür Politika newspaper.
Reactions

Several women's groups and denounced the killing of Akarsel and expressed condolences on Twitter.

Peoples' Democratic Party (HDP) Women's Branch said, "The bullet fired at Nagihan Akarsel were also shot at our struggle for women's freedom. We will hold the murderers accountable for escalating our struggle for women's freedom!"

HDP deputy Ayşe Acar-Başaran said, "Your massacres cannot stop us. Fear the women's struggle; we'll be strengthened by every attempt, every attack of yours!"

Rosa Women's Association said, "This slaughter is a result of the hatred, anger and hate against the women's struggle, women's freedom and misogynistic policies." (BIA, 2 October 2022)

Kurdish deputy face up to 15 years in prison

Prosecutors in Turkey indicted on Thursday a Kurdish deputy  who was arrested over alleged ties to PKK (Kurdistan Workers Party,) with up to 15 years in prison, Turkey’s state news agency Anadolu reported.

Semra Guzel was stripped of parliamentary immunity in March and was arrested early September over photos taken eight years ago with a member of the PKK, who she was engaged to before she was elected to the Turkish Grand Assembly.

Anadolu insisted on saying “she was captured while trying to flee Turkey” despite her testimonial refusing the allegation.

Her lawyers also lashed out at the agency saying the indictment was given to Anadolu before appearing on the official website of the ministry of justice, Mezopotamya Agency said.

Her lawyers said earlier that she was kept in isolation in a cell since she was arrested despite her applications to move to a ward with another inmate.

Guzel was elected to the Turkish National Assembly in 2018 as a deputy for the Peoples' Democratic Party (HDP) from the city of Diyarbakir, with %66 of the votes in the Kurdish-majority province. (gerceknews.com, 30 Sept 2022)

13 morts dans des frappes de Téhéran contre l'opposition kurde iranienne

Au moins 13 personnes ont été tuées et une cinquantaine blessées, dont des femmes et des enfants, dans des frappes iraniennes ciblant mercredi au Kurdistan d'Irak des groupes armés de l'opposition kurde iranienne, qui dénonce la répression des manifestations en République islamique.

Un précédent bilan avait fait état d'au moins neuf morts et d'une trentaine de blessés.

Le gouvernement fédéral irakien et le pouvoir régional du Kurdistan autonome, dans le nord du pays, ont condamné plusieurs frappes de missiles et d'autres menées selon Bagdad par "20 drones chargés d'explosifs".

Revendiqués par Téhéran, ces bombardements ont fait "13 morts --dont une femme enceinte-- et 58 blessés, en majorité des civils, dont des enfants de moins de dix ans", ont annoncé en début de soirée les services antiterroristes du Kurdistan d'Irak. Ils ont évoqué "plus de 70" bombardements, menés par des "missiles balistiques" et des "drones armés".

Dans un hôpital d'Erbil, capitale de la région autonome, un photographe de l'AFP a vu des hommes pour la plupart en treillis, transportés sur des civières après avoir été évacués dans des ambulances tâchées de sang.

"Des réfugiés iraniens, dont des femmes et des enfants", feraient partie des victimes, a déploré sur Twitter l'antenne en Irak du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), évoquant un camp touché à Koysinjaq, à l'est d'Erbil. "L'attaque aurait touché une école primaire où se trouvaient des élèves", a déploré l'agence.

Trois journalistes de la télévision kurde irakienne K24 ont égalemement été blessés.

Le Kurdistan d'Irak accueille plusieurs groupes d'opposition iraniens kurdes qui, historiquement, ont mené une insurrection armée contre Téhéran, même si ces dernières années leurs activités sont en recul.

Ils restent toutefois très critiques sur les réseaux sociaux sur la situation en Iran, partageant des vidéos sur le mouvement de protestation qui a éclaté mi-septembre dans la République islamique après la mort de Mahsa Amini, une jeune femme interpellée par la police des moeurs.

- "Menace" -

Avec des forces américaines déployées dans le cadre d'une coalition internationale antijihadistes, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a annoncé avoir abattu dans l'après-midi un drone iranien se dirigeant vers Erbil et qui "semblait être une menace pour les forces CENTCOM".

En Iran, la télévision d'Etat a affirmé que "les forces terrestres des Gardiens de la Révolution (l'armée idéologique de la République islamique, ndlr) ont ciblé plusieurs quartiers généraux de terroristes séparatistes dans le nord de l'Irak avec des missiles de précision et des drones destructeurs".

Ces derniers jours, des tirs d'artillerie iraniens avaient visé à plusieurs reprises des zones frontalières du Kurdistan d'Irak, sans faire de dommages notables.

Ces frappes interviennent dans un contexte tendu en Iran, où des manifestations nocturnes ont lieu quotidiennement depuis la mort de Mahsa Amini.

De hauts responsables à Téhéran ont d'ailleurs lié ces bombardements aux "émeutes" en Iran.

Cité mardi par l'agence de presse Tasnim, un haut responsable des Gardiens de la Révolution, le général Abbas Nilforoushan, évoquait des éléments "infiltrés" en Iran "pour semer le désordre".

"Ces éléments contre-révolutionnaires ont été arrêtés lors d'émeutes dans le nord-ouest, nous avons donc dû nous défendre, réagir et bombarder les environs de la bande frontalière", avait-il dit.

- "Bombardements aveugles" -

Les frappes de mercredi ont endommagé et détruit des bâtiments dans le secteur de Zargwez, à une quinzaine de km de Souleimaniyeh, où se trouvent des locaux de plusieurs partis d'opposition armés iraniens kurdes de gauche.

Un correspondant de l'AFP à Zargwez a vu des volutes de fumée blanche s'élever d'un des sites touchés par les frappes, où des ambulances ont été dépêchées.

La région de Sherawa, au sud d'Erbil, a également été visée par des bombardements. "Des locaux du Parti de la Liberté du Kurdistan ont été visés par des bombardements iraniens", a indiqué à l'AFP un responsable de ce parti d'opposition iranien, Hussein Yazdan.

Le Parti démocratique du Kurdistan d'Iran (PDKI), un des groupes visés par les bombardements sur la région de Koysinjaq, a également fait état de deux morts dans ses rangs.

"Nous condamnons fermement ces attaques continues qui entraînent la mort de civils", a déclaré le gouvernement du Kurdistan autonome.
 Bagdad doit convoquer jeudi l'ambassadeur d'Iran pour protester contre ces attaques.

Washington a dénoncé des "attaques éhontées" contre la souveraineté de l'Irak alors que Londres a sommé Téhéran de "cesser ses bombardements aveugles" au Kurdistan. Berlin a qualifié cette escalade d'"inacceptable". (AFP, 28 sept 2022)

SDF: Turkey has targeted Northern Syria 59 times this year

A top commander of a Kurdish armed group announced that Turkey has targeted areas in Northern Syria over 50 times this year alone.

Mazloum Kobani, the commander in chief of SDF (Syrian Democratic Forces) which has been controlling swathes of areas in north and east of Syria since it defeated ISIS (Islamic State,) said that women and children along with many Kurdish fighters have lost their lives during Turkey’s 59 attacks throughout the year.

In a series of Twitter posts where he sent his condolences to the families of people who lost their lives during the last two days of Turkish attacks, Kobani called on the guarantor states of a ceasefire agreement with Turkey to intervene.

“International guarantors should clarify their position and put an end to it,” Kobani said.

Following a Turkish invasion in Northern Syria in 2019, Turkey signed two ceasefire agreements, one with Russia and the other with the US stipulating ceasing all hostilities and the withdrawal of the SDF 32 km away from the Turkish border.

According to the agreement signed at the time, the SDF withdrew its heavy weapons from the border regions and handed them over to local military councils under the supervision of the US-led Global Coalition, said North News, an agency affiliated with the SDF, but Turkey continued its shelling and attacks with armed drones.

In return, Turkey’s President Tayyip Erdogan on Wednesday complained that US and Russia did not to fulfill the pledges they made in the agreement on eliminating “terrorist organizations” from northern Syria.

Turkey sees YPG (People’s Protection Units,) the main component of the SDF as having ties with the PKK (Kurdistan Workers Party) which has been waging an armed struggle against Turkey since 1984.

The PKK is also deemed as a terrorist organization by the US and the EU but the US-led coalition in Syria accepted YPG as a powerful ally during the battle against ISIS and helped it with arms and training. (gerceknews.com, 27 Sept 2022)

Minorités / Minorities

Erdogan voit une "opportunité" de renouer des liens avec l'Arménie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé jeudi qu'il fallait "saisir l'opportunité" de renouer des liens avec l'Arménie, parallèlement à une normalisation des relations entre Erevan et l'Azerbaïdjan.

Erevan et Bakou ont entamé en octobre la rédaction d'un projet d'accord de paix entre les deux pays ennemis, et M. Erdogan a ensuite eu des entretiens avec le Premier ministre arménien Nikol Pachinian en République tchèque.

"Les processus de normalisation entre Azerbaïdjan et Arménie, entre Turquie et Arménie, sont interdépendants", a souligné M. Erdogan lors d'une visite en Azerbaïdjan.

"Nous devons saisir l'opportunité qui se présente", a-t-il déclaré, lors d'une conférence de presse aux côtés du président azerbaïdjanais Ilham Aliev.

Les deux présidents assistaient à l'inauguration d'un nouvel aéroport à Zangilan, une ville reprise aux séparatistes arméniens du Nagorny Karabakh lors du conflit armé de 2020.

"L'unité de l'Azerbaïdjan et de la Turquie envoie un message important à la région et au monde entier : elle est un facteur de stabilité", a de son côté déclaré M. Aliev.

La Turquie et l'Arménie - une ex-république soviétique qui a accédé à l'indépendance en 1991 - sont à couteaux tirés depuis des décennies en raison de l'exigence d'Erevan de la reconnaissance du génocide d'Arméniens dans l'empire ottoman en 1915, une qualification farouchement rejetée par Ankara.

Les deux pays n'ont pas de relations diplomatiques et leurs relations ont été encore détériorées par le soutien de la Turquie à l'Azerbaïdjan, pays à majorité musulmane turcophone lors du conflit armé de 2020 pour le contrôle du Nagorny Karabakh.

Une première guerre avait eu lieu à la chute du régime soviétique au tournant des années 1990 pour le contrôle de cette région à majorité arménienne en territoire azerbaïdjanais, faisant environ 30.000 morts.

Après une série d'efforts de médiation de Bruxelles et Washington, les ministres arménien et azerbaïdjanais des Affaires étrangères se sont rencontrés le 3 octobre à Genève pour commencer la rédaction d'un projet de traité de paix. (AFP, 20 oct 2022)

Identity Emancipation of Islamized Armenians in Syria
 
Aris Nalci, gerceknews.com, 12 October 2022
The Armenian community living under the autonomous administration of northern and eastern Syria is undergoing a great awakening. The Armenians in Syria, who are in the process of rebuilding themselves after the war they experienced, have encountered a different reality in the provinces in the north of the country. When we think of the Armenian community in Syria, we usually think of the community composed of Armenians who fled the genocide in 1915. However, a different reality has emerged in the north of the country.
 
In addition to the Christian Armenian community in Syria, which has always been known and written about, there is now an Armenian community that is in the process of returning to its original religion and identity.
 
Islamized, Kurdified, and Arabized Armenians are now embarking on a new road to embrace their original identity.
 
This awakening of identity, which has taken place at a much lower level in Turkey, has become a rapidly growing movement in northern and eastern Syria in recent years.
 
Personal value plays an important role in this. This shift, which ebbs and flows as the state escalates the oppression of its citizens in terms of identity and religion, has been on an upward trend in northern Syria, especially in Hasakah.
 
It turns out that the demographic balances can easily change if people are given the opportunity to choose for themselves.
 
Kurdish, Arab and other descendants who had Armenian daughters-in-law, mothers and grandparents in their families now learn Armenian in Hasakah, practice traditional Armenian dances and play the kochari in weekend folk groups.
 
I hear about all this from Arev Kasabian, co-chairman of the Assembly of Armenians of Northern and Eastern Syria, who visited Armenia last week.
 
Kasabian says that the number of hidden or converted Armenians in Syria's reshaping cities is in the thousands and that they make no distinctions between religions and allow anyone who identifies with the Armenian identity to participate in their programs and activities.
 
Urfa to Hassakah
 
Arev Kasabian is a veteran of the war against ISIS.
 
This courageous woman, who comes from an Armenian family that fled the genocide in Urfa in 1915, is currently visiting Armenia as co-chair of the Armenian assembly.
 
Let me add here what I shall say at the end. What she told me during our one-hour interview and what we talked about earlier made me proud as an Armenian.
 
She has a vision of a hopeful future that blossomed in the Syrian deserts, and I never thought that the energy and hope that Armenians around the world need these days would come from the Armenians who survived the massacres of ISIS.
 
'Armenians have always been shepherds'
 
Arev Kasabian tells her family's story as follows:
 
"Every Armenian in Syria has such a story. In 1915, my great-grandmother was killed in the genocide. My ancestors came to Syria at the age of 10. My father was a fighter, and my mother was one of the survivors. Most of my family threw themselves into a well refusing to surrender.
 
We refer to the border between Syria and Turkey as above and below the railroad. At that time, my grandparents were told, "Go to the railroad and follow anyone you see below it to the south." My great-grandfather sought refuge in an Arab village in Syria.
 
They mugged him when he was a child and took away his gold and clothes. He was left naked. A Kurd found him, took him in and put him to work as a shepherd. Those who took care of them did not accept them as their own children, nor did they raise them as their own. These children always remained shepherd children. Until he was 17 years old, my grandfather grew up with this family. Finally, he left there because no one would give him a girl to marry.
 
Around that time, my grandmother finds him and marries him. They always remain Armenians and preserve their culture and language."
 
Unlike politicians in Turkey who nowadays ask each other to take a DNA test from the floor of parliamentary group meetings, in Hasakah no one asks anyone to take any test. Everyone is who they feel they are.
 
As a Kurdish-speaking Armenian, Kasabian, who met with many institutions from the Diaspora Department to the Ministry of Foreign Affairs while in Armenia, says they were very well received in Armenia and made to feel welcome as a diaspora community. "We will keep in touch with the Armenian state. We are in full support of them," Kasabian said, before commenting on the images of tortured Armenian female soldiers that surfaced during her visit and were replayed on social media:
 
"We are all well aware of the atrocities and brutality of ISIS.
 
Today, the same atrocities are committed by Azerbaijan on Armenian territory with the same brutality. The pictures of dismembered Armenian female soldiers and this violence, which were recently posted on social media, are the mentality of ISIS. That is, the Azerbaijani state has also become ISIS."
 
Arev Kasabian's mood and stance today, her hopeful outlook on the future, shall shine like Arev's name as a "sun" for the young people who are in despair these days.
 
I hope that the experiences of the Syrian Armenians, who have built a new world for themselves out of ruins, can offer guidance to the despairing people in the countries around them. 
 
Syriac christian officer have been assassinated in Syria

Statement by the European Syriac Union (ESU):
On October 12th, while on his duty Syriac Christian officer Brahim Bassam Mikhaïl of local police force Sutoro in north east Syria have been assassinated by Turkish drone attack. This is not first attack against Syriac Christian security forces in the region and their partners which have been essential forces in the fight against ISIS and security of the whole region. Previously, Syriac Military Council, MFS and SDF forces have been targeted hostilely and well known figures targeted.

Turkish attacks and intentions in north east Syria undermine very core principles of human rights, international norms and humanitarian law. Turkish occupation of Syria towns and regions already created catastrophic results and insecure atmosphere with the jihadist proxies waging profit war among each other and terrorising local populations and force them to leave their original places. Moreover, Turkish incessant malicious plans is to create conflict among various groups and peoples in the region by undermining social fabric and reality.

With the beginning of Syrian conflict, despite all challenges and obstacles, Syriac people and people of Gozarto, Syria took tremendous steps and realised project to secure their region and rights. While they have been important actor against ISIS, they never posed a threat to their neighbours. To note, Syriac people and their forces, MFS and Sutoro also have been in for front with the fight against ISIS.

While we strongly condemn Turkish actions and attacks against genuine forces and regions in north east Syria, we equally call for all relevant parties and Coalition forces to stop Turkey from its attacks and harmful policies and actions. We will continue to denounce Turkish actions and stand against them and stand for the people of north east Syria and Syriac people.


Turkish, Azerbaijani, Armenian leaders meet ahead of summit in Prague

Turkish President Recep Tayyip Erdogan, his Azerbaijani counterpart Ilham Aliyev and Armenian Prime Minister Nikol Pashinyan on Thursday had a brief conversation ahead of the European Political Community (ECP) summit in the Czech Republic’s capital Prague.

Erdogan, Aliyev, and Pashinyan gathered in the foyer at Prague Castle.

During the brief chat, a book titled “Free” by Lea Ypi that was on the table drew attention.

The EPC gathers leaders of the 27 EU states and 17 other European countries – Türkiye, the UK, Ukraine, Azerbaijan, Albania, Armenia, Serbia, Bosnia-Herzegovina, Montenegro, Kosovo, North Macedonia, Norway, Switzerland, Iceland, Lichtenstein, Moldova, and Georgia.

Later in the day, Erdogan will hold sideline meetings with other leaders in attendance, including Pashinyan.

The meeting between Erdogan and Pashinyan is considered to be an important step towards a permanent peace agreement between Armenia and Azerbaijan.
(gerceknews.com, 6 oct  2022)

Diyarbakır's last synagogue under risk of collapse

The last remaining synagogue in Türkiye's southeastern Diyarbakır city is under the risk of collapse, Peoples' Democratic Party (HDP) Diyarbakır deputy Garo Paylan has warned.

Paylan visited the synagogue in the Çermik district as part of his trips to determine the situation of endangered cultural assets in Anatolia.

The synagogue was built in the 15th century basalt and limestone stones unique to Diyarbakır, and Jews of Çermik used it until the 1960s, he said in a video. After no Jews were left in the district, the synagogue building was used as a house and depot, he added.

"Jews have worshiped in the synagogue for hundreds of years. It is now about to collapse," he said.

The Diyarbakır Directorate of Preservation of Cultural and Natural Heritage registered the synagogue as "cultural heritage" in 2002, but no action has been taken to protect it since then, the MP noted.

He called on Minister of Tourism and Culture Mehmet Nuri Ersoy to take the necessary steps to preserve the synagogue. (BIA, 27 Sept 2022)

Politique intérieure/Interior Politics

Erdogan lance sa campagne électorale en mode grandiloquent et nationaliste

Le président turc Recep Tayyip Erdogan entend briguer un nouveau mandat lors d’élections générales qui s’annoncent très tendues, en mai ou en juin prochain. Il tient vendredi 28 octobre un premier meeting, en se posant en protecteur de la nation.

Cette campagne démarre donc avec un grand meeting au complexe sportif d’Ankara, la capitale, vendredi 28 octobre au soir. Le président turc, au pouvoir depuis 20 ans, va y dévoiler le programme de son parti l’AKP, baptisé en toute simplicité "Le siècle de la Turquie". Des centaines de bus venus de tout le pays ont été affrétés par l’AKP pour faire venir ses partisans. Recep Tayyip Erdogan a également convié les partis d’opposition car il entend se poser en figure tutélaire, en père protecteur de la nation, en héritier d’Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne.

Il veut surtout tirer profit d’une date symbolique : le 29 octobre marque le 99e anniversaire de l’indépendance du pays. D’où le titre de ce programme baptisé "Le siècle de la Turquie". Le mot d’ordre, c’est en quelque sorte : "réélisez-moi pour que je lance et pilote notre deuxième siècle d’indépendance". Et pour ce début de campagne, l’AKP a produit deux clips au style presque hollywoodien, mise en scène à grand spectacle de l’histoire moderne de la Turquie et éloge de son actuelle puissance militaire. À la fin de l'un de ces clips, on voit notamment les batteries de missiles dont dispose la Turquie. Et cela se termine donc par le slogan "Türkiye Yüzyili", "Le siècle de la Turquie".

Le pari de la stature internationale

Pour l’emporter à nouveau, Erdogan mise sur sa stature internationale et sur un programme très conservateur. La frénésie diplomatique du président turc doit se regarder en grande partie à travers ce prisme. Erdogan veut apparaître auprès des 85 millions de Turcs comme leur protecteur, le meilleur défenseur de leurs intérêts. D’où ses tentatives répétées pour se poser en médiateur entre l’Ukraine et la Russie. D’où son chantage sur l’adhésion de la Suède à l’Otan, la Suède accusée par la Turquie d’abriter plusieurs opposants kurdes. D’où le réchauffement des relations d’Ankara avec Israël : le ministre israélien de la Défense Benny Gantz était jeudi en Turquie.

Cet activisme sur la scène internationale s’accompagne d’une politique répressive sur le sol turc, avec dans le viseur en particulier les journalistes, les militants des droits de l’homme, les artistes. Et dans ce pays où la laïcité, héritage d’Atarürk, reste inscrite dans la Constitution, Erdogan accentue sa dérive religieuse. Il se pose en héraut de l’Islam et sa dernière idée, présentée la semaine dernière, c’est un référendum pour garantir le droit au port du voile dans la fonction publique.

Une opposition plus unie

Le scrutin, l’an prochain, en mai ou en juin, s’annonce serré et tendu. Il s’agira d’élections générales, législatives et présidentielle. L’opposition, qui rassemble six partis, paraît décidée à s’entendre sur un candidat unique : peut-être le maire d’Istanbul Ekrem Imamöglu ou celui d’Ankara Mansur Yavas. Dans les sondages, l’un comme l’autre devancent pour l’instant Erdogan de quelques points.

Le président turc a un talon d’Achille, la mauvaise situation économique : une inflation de plus de 80%, un PIB par habitant en forte baisse. Les classes moyennes, dans les grandes villes en particulier, pourraient donc hésiter cette fois-ci, après 20 ans sous la houlette d’Erdogan. (francetvinfo.fr, 29 oct 2022)

Enchères entre Erdoğan et Kiliçdaroğlu sur la liberté de porter le voile

Le duel entre le président Erdoğan et le chef du principal parti d'opposition CHP, Kılıçdaroğlu, sur la question de la liberté de porter le voile afin d'attirer le vote pieux a atteint une nouvelle dimension aujourd'hui.

Erdoğan a proposé ce samedi un référendum sur un changement constitutionnel pour garantir le droit de porter un voile dans la fonction publique, les écoles et les universités lors d'une intervention télévisée.

"Si tu as le courage, viens, soumettons ceci au référendum (…) Que la nation prenne la décision", a lancé le chef de l'État en s'adressant au chef du principal parti d'opposition, Kemal Kilicdaroglu, qui avait initialement proposé une loi pour garantir le droit de porter le voile.

Le président turc Erdogan se présente souvent comme le protecteur des Musulmans, laissant entendre que sans lui, des "acquis" comme la levée des restrictions du port du voile, seront mis en danger.

Le débat sur le port du voile s’est récemment enflammé en Turquie à l’approche des élections présidentielles et législatives prévues en 2023. A majorité musulmane, mais ayant inscrit la laïcité dans sa Constitution, la Turquie a été longtemps été un pays où le port du voile était interdit dans la fonction publique, les écoles et les universités. Mais les restrictions concernant le port du voile ont été levées en 2013 par le gouvernement de M. Erdogan. (AFP, 22 octobre 2022)

Parliament processes immunity files of main opposition leader, 33 MPs

Summaries of proceedings regarding the legislative immunities of 34 MPs have been submitted to the Speaker's Office of the parliament after the opening of the legislative session on October 1.

Kemal Kılıçdaroğlu, head of the main opposition Republican People's Party (CHP), and Ümit Özdağ, who leads the far-right Victory (Zafer) Party, and Salihe Aydeniz, co-chair of the pro-Kurdish Democratic Regionst"ad Party (DBP), are among the deputies who face losing immunity

The Speaker's Office passed 65 summaries of proceedings to the Joint Parliamentary Committee, which is formed by members of the Constitutional and Justice Committees.

The joint committee has the authority to bring forward any summary of proceedings regardless of the agenda.

The General Assembly o the parliament decides by a majority vote whether a deputy's immunity should be lifted.
Over 1,600 summaries

Some 317 summaries of proceedings reached the Speaker's Office in the 2021-2011 session, and over 1,600 summaries have been processed since the 2018 elections, said Parliamentary Speaker Mustafa Şentop.

Several MPs, mostly from the Kurdish issue-focused Peoples' Democratic Party (HDP), have lost their legislative immunity and MP status since May 2016, when the Constitution was amended to make it easier to strip MPs of immunity.

The CHP had supported the amendment at the time, enabling the proposal to reach a supermajority, which is required to amend the Constitution.

Several senior HDP politicians, including its then-co-leaders Selahattin Demirtaş and Figen Yüksekdağ, were stripped of MP status and put in prison in late 2016.

After an application by then-HDP deputy Ferhat Encü, the European Court of Human Rights (ECtHR) ruled on February 1 that freedom of expression of 40 HDP deputies had been violated because of the lift of their legislative immunities and trials.

The practice violated article 10 of the European Convention on Human Rights (ECHR) and Türkiye's Constitution, the European court ruled.
List of the MPs who have summaries of proceedings against them:

Justice and Development Party (AKP): İsmail Ok, Abdullah Arvas

Republican People's Party (CHP): Engin Özkoç, Veli Ağbaba, Ahmet Haluk Koç., Utku Çakırözer

Peoples' Democratic Party (HDP): Dersim Dağ, Remziye Tosun, Semra Güzel, İmam Taşçıer, Feleknas Uca, Ayşe Acar-Başaran, Ömer Öcalan, Dirayet Dilan Taşdemir, Pero Dündar, Tayip Temel, Murat Sarısaç, Sezai Temelli, Berdan Öztürk, Habip Eksik, Kemal Bülbül, Fatma Kurtulan, Rıdvan Turan, Sait Dede, Ebru Günay, Nurettin Maçin, Alican Önlü, Hüseyin Kaçmaz, Aykut Erdoğdu

Workers' Party of Turkey (TİP): Ahmet Şık

Independent: Aykut Erdoğdu
(BIA, 4 October 2022)

Leaders of the six-party opposition bloc meet in Turkish capital

The leaders of six opposition parties, who had formed a loose bloc with the primary objective of restoring parliamentary democracy in Turkey, met at the headquarters of the main opposition Republican People's Party (CHP) in Turkish capital Ankara on Sunday.

The meeting is of critical importance as it followed a move by CHP leader to consolidate his party's support for his candidacy in the coming presidential election, and Good Party leader's reluctance to express her support for his candidacy.

CHP and Good Party, who represent a combined voter support of around 37% according to a recent poll, are accompanied by four small parties in the bloc: The Felicity Party (SP) -from whom the ruling Justice and Development Party (AKP) had originated in early 2000s- representing about 1% of the popular vote, the Democracy and Progress Party (DEVA) and the Future Party -both founded by those who broke away from AKP- with an estimated voter support of 2-3% in total, and the Democrat Party, with insignificant support.

While the strategic objective of re-establishing a parliamentary system in place of the new presidential system -which is accused by the opposition of having led to dramatic political and economic backsliding- has till recently been considered a solid basis for an election alliance, it has begun to come to public attention that the six parties may actually be having a difficult time agreeing on a joint candidate.

Even if they are able to reach a consensus on a candidate, it will still remain unclear how that candidate will be able to represent the varying approaches of six parties on different issues, many analysts say. (Gerceknews, 2 Oct 2022)

Le président et ses “journalistes"

Ragıp Duran, Chronique Turquie, 1er octobre 2022

*Erdogan ne parle qu’à ses propres journalistes. Et il donne des conseils voire des ordres lors des conférences de presse bien organisées d’avance.
- Monsieur le Président, l’opposition a cessé de protester au sujet des hôpitaux de ville. Qu’est-ce que vous en pensez?

- Alors Monsieur Abdulkadir, tu feras le nécessaire dans tes chroniques. Tu vois Monsieur Ahmet, lui, il le fait!
Ce dialogue, diffusé en direct sur plusieurs chaînes de TV sous le contrôle du pouvoir, a fait couler beaucoup d’encre cette semaine. Le Président recevait dans son palais, 4 "journalistes" tous pro-Erdogan, pour répondre à leurs questions déjà préparées. Les réponses étaient également prêtes sur un écran caché devant le Président. La modératrice et les quatre "visiteurs" étaient assises à au moins 5 mètres loin du Président dans une grande salle du Palais à 1001 chambres!

Ahmet, dont le Président faisait l’éloge, est Ahmet Hakan, Directeur de publication et chroniqueur du journal Hurriyet, ancien grand quotidien populaire qui tirait jusqu’à 600 milles exemplaires avant d’être vendu à un homme d’affaires proche d’Erdogan.

Ahmet Hakan, apprécié publiquement par le Président, qui avait gardé le silence lors de l’émission a dû s’expliquer le lendemain dans sa chronique : "Oui, j’ai toujours fait le nécessaire et je le ferai encore. J’ai toujours écrit selon ma propre conscience". Aveu peu convaincant pour la majorité des lecteurs, car Ahmet Hakan, fut une sorte de porte-parole d’Erdogan depuis au moins 2002. Une conscience très Erdogan!

Par ailleurs Ismail Kucukkaya, journaliste star de l’émission matinale du Halk TV, proche de l’opposition, n’a pas mâché ses mots quand il a critiqué Erdogan. Ce dernier avait déclaré que le CHP, principale formation de l’opposition (Kémaliste, nationaliste et Étatiste) "était devenu un problème de la sécurité nationale" à la suite de l’attentat contre La Maison des Policiers à Mersin (Méditerranée) le 26 septembre dernier. Erdogan avait accusé directement le CHP et le parti kurde-gauche HDP d’être l’architecte de l’attentat. Deux assaillantes avaient tué un policier et blessé un autre avant de faire exploser les bombes qu’elles portaient sur elles-mêmes. Le PKK a revendiqué jeudi la responsabilité de l’attentat.

On dirait que le Président de l’AKP et de la République Erdogan désire un jardin de rose sans épine. Bon, moi-même, je peux diriger un tel pays. Il ne veut pas l’opposition, il ne veut pas les médias et tous les gens font le nécessaire. Non, ce n’est pas possible… Ce que le Président appelle "Un problème de la sécurité nationale" est une institution constitutionnelle du pays, c’est la formation principale de l’opposition… Alors qu’on interdit l’opposition, qu’on ferme Halk TV, que personne ne parle ! Et alors ? Est-on au Sultanat d'Oman ? Ah non ! Ici c’est la République de Turquie!’’

Le Palais Présidentiel avec l’aide de la Présidence de la Communication, organe officiel de l’Etat, mais qui fonctionne comme l’agence de publicité et de relation publique d’Erdogan, contrôle environ 90% du paysage médiatique du pays. L’agence, en contact permanent avec les directions des médias du pouvoir, dicte mot par mot l’ordre du jour et voir les à la une des quotidiens. L’agence décide également les personnes qui seront invitées par les chaînes pour les émissions de débats politiques diffusées en direct. Cette agence est légalement responsable de délivrer ou d’annuler les cartes de presse des professionnels des médias.

La tragédie du pouvoir, c’est l’inefficacité de cette énorme machine de propagande. Malgré des investissements de milliards de livres turques, malgré de grandes opérations de propagande et d’agitation sous couvert d’information et de chronique, Le Président Erdogan n’arrive pas à dépasser les 30% lors des derniers sondages d’opinion publique. Vainqueur d’au moins de 10 élections depuis 2002, Erdogan et son parti recueillaient au moins 55% des votes lors des élections générales ou locales.

Contrôler les médias ne suffit plus au Monarque. Il faut un contenu qui doit influencer les citoyens. Mais Erdogan n’a plus d’histoire à vendre. C’est pourquoi il n’arrête pas d’attaquer l’opposition.

Forces armées/Armed Forces

Turkey's Baykar to complete Ukraine plant in two years

Turkish defence company Baykar stepped up its efforts in Ukraine to complete the construction of its manufacturing plant in two years, its chief executive said in an exclusive interview with Retuers on Thursday, after the company’s Bayraktar TB2 drones became highly renowned for their effective strikes against Russian forces.

Especially in the first few weeks of the Russian invasion, Ukraine counted on the aerial drones supplied to Ukraine by Baykar in its defense against Russian armour and anti-aircraft systems.

As part of an agreement between Turkey and Ukraine, signed just before Russia's Feb. 24 invasion, Baykar had agreed to build its second manufacturing plant in Ukraine.

Baykar’s CEO Haluk Bayraktar told Reuters on Thursday that plans were moving ahead despite some obstacles created by Russia's invasion.

"Right now we have architectural design. The detailed design phase is finished. And we will move ahead with construction actually... within two years we would like to finish it," Bayraktar said.

Deployment of the company's Bayraktar TB2 in conflicts from Syria to Azerbaijan and Ukraine, pushed Baykar into the global spotlight and transformed it into a major manufacturer and exporter.

As of October 2022, the TB2 drone is being sold to 24 countries including NATO member Poland, while the company signed deals with five countries for exports of its much larger version Akinci.

While the TB2 can lift off with up to 150 kg of missiles or equipment, Akinci, first delivered to Turkish armed forces last year, can fly much higher and take off with 10 times the weight.

Bayraktar said the company expected around $1 billion in export revenues this year, about 50% higher than last year's $650 million, with a further 50% growth expected in 2023.

The TB3, a short-runway-capable version of the TB2, is expected to finish its testing phase by the end of 2023, Bayraktar said.

The company is also expanding its focus to space technologies to complement its unmanned vehicle system. "We are now investing in space technologies... Not well established segments, but new areas where you can bring new innovative solutions," Bayraktar said. (gerceknews.com, 28 October 2022)

La Libye et la Turquie signent deux accords militaires

La Libye et la Turquie ont signé mardi deux accords militaires prévoyant notamment la modernisation par Ankara de l'aviation militaire libyenne, trois semaines après avoir paraphé un accord de prospection d'hydrocarbures dans les eaux libyennes, selon le gouvernement de Tripoli.

Ces accords ont été signés à Istanbul par le ministre turc de la Défense Hulusi Akar et le Premier ministre du gouvernement de Tripoli Abdelhamid Dbeibah, qui effectue une visite en Turquie pour assister à un salon de défense.

Selon un communiqué du gouvernement Dbeibah, le premier accord porte sur "l'amélioration des capacités de l'aviation militaire de Libye grâce à l'expertise turque dans ce domaine".

Le deuxième accord "comprend plusieurs conventions de mise en oeuvre relatives à l'accord sécuritaire signé en 2019" par Ankara et l'ancien gouvernement de Tripoli, en même temps qu'un accord controversé de délimitation maritime qui avait suscité l'ire de l'Union européenne.

En contrepartie des accords bilatéraux de 2019, la Turquie avait aidé le gouvernement de Tripoli à repousser en juin 2020 l'offensive menée par les forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, pour prendre la capitale Tripoli dans l'Ouest, le pays étant en proie aux luttes de pouvoir entre l'Est et l'Ouest.

Ankara avait envoyé en Libye des conseillers militaires et des drones, ce qui avait permis d'infliger une série de défaites aux portes de Tripoli aux forces du maréchal Haftar, soutenu par la Russie et par des rivaux régionaux d'Ankara, notamment les Emirats arabes unis et l'Egypte.

Depuis mars, deux gouvernements se disputent le pouvoir en Libye, qui a sombré dans le chaos après le soulèvement qui a entraîné la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Celui de Tripoli a été mis en place en 2021 dans le cadre d'un processus de paix parrainé par l'ONU, tandis que l'autre est conduit par l'ancien ministre de l'Intérieur, Fathi Bachagha, et soutenu par le camp du maréchal Haftar.

Début octobre, la Libye et la Turquie ont signé un accord de prospection d'hydrocarbures dans les eaux libyennes, dénoncé par la Grèce et l'Egypte. (AFP, 25 oct 2022)


Turkey announces record high defense budget for 2023
 
Turkey's defense budget for the next year will rise to a very high level, Turkish President Recep Tayyip Erdogan said, amid tensions with neighboring Greece.

“As a result of increased threats in the world and in our region, we are increasing our defense budget for 2023 to a very high level,” Erdogan said in an address to his ruling Justice and Development Party (AKP) deputies in Ankara on Wednesday.

Erdogan announced the figure as 469 billion liras ($25.2 billion).

According to defense news site SavunmaSanayist, Turkey’s 2023 defense budget will break the all-time record in Turkish Lira terms.

Armament has recently been a tension escalating issue between Turkey and Greece.

The two NATO allies are trading barbs over the status of the Aegean islands, where Turkey accuses Greece for militarizing them in violation of international treaties.

Erdogan last month said Turkish forces could target Greece any moment if necessary, recalling a Turkish victory against the Greek forces invading the western part of Turkey after the World War I.

"Greece, look at history, go back in time; if you go too far, the price will be heavy,” Erdogan said. "When the time comes, we will do what is necessary. As we say, all of a sudden, we can come overnight," he said.  (GerçekNews, Oct 20, 2022)

Les drones iraniens en Ukraine, symboles d'une faiblesse russe

L'utilisation par les Russes de drones iraniens en Ukraine, comme ceux qui ont frappé Kiev lundi matin, démontre deux choses : la place croissante de Téhéran dans cette activité et certaines défaillances de la filière des drones russes.

L'Iran a livré à la Russie cet été des centaines de drones, selon la Maison Blanche, et ils sont régulièrement employés, encore lundi contre Kiev.

Deux modèles ont été identifiés avec des utilisations différentes.

"Le Shahed 136 est un drone suicide d'assez grande taille, de construction à bas coûts. Il atteint sa cible par coordonnées GPS, entrées avant son décollage. Il évolue ensuite en autonomie, volant assez bas et atteignant une cible qui est nécessairement fixe à quelques centaines de kilomètres", explique Pierre Grasser, chercheur français associé au centre Sirice à Paris.

C'est ce modèle que fait pleuvoir la Russie sur l'Ukraine.

Mais également "le Mohajer-6, qui a une fonction et une taille similaire au Bayraktar TB-2 turc", explique Vikram Mittal, professeur à l'académie militaire américaine de West Point.

Les Mohajer-6 "sont la réponse russe aux TB-2 de l'Ukraine", le célébrissime drone armé MALE (moyenne altitude, longue endurance) fourni par la Turquie et qui s'est aussi illustré entre les mains de l'Azerbaïdjan dans sa guerre contre l'Arménie en 2020, rappelle Jean-Christophe Noël, chercheur français à l'Institut français des relations internationales (Ifri).

"Comme tous les drones armés ou les munitions rôdeuses, ils sont très efficaces quand l'adversaire ne dispose pas de moyens pour s'en protéger ou riposter", souligne M. Noël.

"Beaucoup de leur succès initial viendra du fait que c'est une arme nouvelle sur ce théâtre. Les Ukrainiens vont en capturer, les disséquer et développer des systèmes anti-drones. Avant cela, ils seront efficaces", estime M. Mittal.

D'ici là, les Ukrainiens peuvent tenter de les abattre avec des systèmes antiaériens portables en journée, ou des batteries équipées de radar de nuit. Ils peuvent aussi tenter - mais la manoeuvre n'est pas simple - de brouiller le signal GPS pour parasiter les Shahed 136, qui ne sont pas équipés pour poursuivre vers leur cible dans cette situation.

Les Ukrainiens revendiquent avoir abattu des dizaines de drones iraniens ces dernières semaines.

Concernant ces drones suicides, "leur emploi est une mesure d'économie pour la Russie, car elle épargne de précieux missiles de croisière, qui coûtent de 1,5 à 2 millions" de dollars américains chacun, rappelle M. Grasser.

Leur "principal défaut, c'est qu'ils ne peuvent frapper que des cibles fixes", souligne-t-il. "Cela ne menace guère les troupes déployées. Cette arrivée de drones ne devrait donc pas changer le cours de la bataille".

Pourquoi la Russie, un des principaux producteurs d'armes au monde, se fournirait-elle auprès de l'Iran ?

"Le ministère de la Défense (russe) a élaboré des exigences tactiques et techniques appropriées pour les drones. Et la plupart des fabricants (russes), malheureusement, ne sont pas en mesure de les respecter", a déclaré récemment le colonel russe Igor Ichtchouk, cité par l'agence TASS.

Pierre Grasser évoque pour sa part une faiblesse de la structure industrielle russe. "La STC, qui fabrique des drones Orlan (de reconnaissance), a annoncé passer en 3-8 pour tourner 24h sur 24. Ils n'arrivent pas à constituer les équipes. Comme sur la ligne de front, le problème de la Russie, c'est la ressource humaine", explique-t-il.

Au-delà de cette difficulté, la Russie n'avait pas prévu dans son arsenal de drones suicides longue portée comme le Shahed 136, mais avait "des modèles à autonomie réduite (40 km maximum)", ajoute-t-il.

Quant aux drones armés MALE, "le fait de recevoir des Mohajer-6 iraniens est aussi un aveu d'échec industriel", précise le chercheur. "Ils sont supposés avoir des matériels dans cette gamme (...). Cela signifie que (l'industrie russe) ne peut pas tenir le rythme".

"Les sanctions occidentales ont causé des problèmes, comme le Covid, qui a perturbé les chaînes d'approvisionnement mondial", souligne M. Mittal.

Les Russes "n'ont plus accès aux composantes technologiques occidentales et leurs essais pour développer en série ce type d'engins ont été infructueux", explique M. Noël.

Même s'ils mettent en place des moyens de contournement. Par exemple faire acheter par un diplomate russe n'importe où dans le monde des systèmes de navigation dans un magasin d'aéromodélisme. "Les pièces seront ensuite envoyées en Russie par la valise diplomatique", explique M. Grasser.

"Il y a sans doute une forme de course entre l'Iran et la Turquie sur le segment des drones bon marché pour étendre leur sphère d'influence", estime M. Mittal.

"Le sommet du marché est occupé par les États-Unis et Israël", rappelle Mariane Renaux, experte aéronautique et drones. "Les drones turcs sont en dessous, mais sont plus fiables que les drones iraniens qui semblent ne pas avoir une grande précision".

"L'Iran dispose déjà de clients pour ces drones au Moyen-Orient" auprès de ses alliés, du Yémen au Liban en passant par l'Irak, rappelle M. Noël. "Mais les sanctions américaines contre d'éventuels clients limitent très fortement le nombre de candidats qui souhaiteraient s'équiper de tels matériels". (AFP, 17 oct 2022)

Turkish military officer targets Kurd's popular football team, sparks reactions

The bar association of Turkey's Kurdish-majority province of Diyarbakir filed a criminal complaint against a senior Turkish military officer who publicly targeted the most popular team of Kurds, Amedspor, before a game on Saturday.

Yilmaz Kirgel, the commander of the gendarmerie force in the central province of Afyon, told the players of Afyonspor before cameras that he "hoped, especially after the terror attack in Mersin, that they would crush" the opponent.

The deadly attack in Mersin had been carried out by two women members of the Kurdistan Workers' Party (PKK).

Kirgel said:

"Your job is to play football, and you're doing it just fine. Leave the rest to us. Afyon really needs you to win. I'm telling you what I wish with all my heart, especially after the terror attack in Mersin: A score of 5-0. [I wish] you give them a crushing defeat before we send them back. Our hearts are with you."

While Kirgel later expressed regret that his remarks had been open to misinterpretations and that they were actually misunderstood, the visiting Amedspor ended the game with a tie of 1-1.

Diyarbakir Bar Association filed a criminal complaint against Kirgel on an accusation of "inciting vengeance and hate over differences in social, racial, religious and regional identities." (Gerceknews, 2 Oct 2022)

Turkish shelling kills two civilians in Northeast Syria

Two civilians were killed and a further eight were injured, including two children and three women, by Turkish shelling in two villages northwest of Al-Hasakah in Northeast Syria on Tuesday, the Syrian Observatory for Human Rights (SOHR) reported.

Civilians’ houses and a cotton workshop were targeted in the villages of Al-Asadiyah and Al-Mashirfa near the town of Abo Rasen, SOHR said, adding that the Syrian Democratic Forces (SDF) responded by firing missiles on Turkish-occupied area in Ras Al-Ain (Sere Kaniye) countryside north of Al-Hasakah.

Hawar News Agency (ANHA) confirmed the attack, saying that the shelling left two dead and five injured.

The two civilian fatalities have been identified as Nayif Ebdulqadir Hiyawi and Rima Ehmed Isamil Hiyawi.

The injured were taken two two hospitals in the region. (gerceknews.com, 27 Sept 2022)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Parliamentary committee passes controversial 'Alevi bill'

A parliamentary committee yesterday (October 24) adopted a bill concerning the places of worship of Türkiye's Alevi minority despite objections from the opposition.

The omnibus bill titled "Bill on Making Amendments in Tax Procedure Law and Some Other Laws" includes provisions authorizing municipalities and special provincial administrations for the construction and maintenance of cemevis, the places of worship.

Also, municipalities will provide drinking water or utility water to cemevis with discount or free of charge, according to the bill. Lighting expenses of cemevis will be met by the Ministry of Culture and Tourism.

The state already covers such expenses of the mosques of the Sunni majority through the Presidency of Religious Affairs.

The bill came to the parliamentary agenda after President and Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan introduced a "democratization package" earlier this month.

While it addresses some of the Alevi community's demands, it has been criticized for recognizing the cemevis as "cultural venues" rather than places of worship.
Discussions at the committee

At the Committee on Planning and Budget, the opposition MPs criticized that legislation concerning cemevis was not proposed as an individual bill, but within an omnibus bill, which has been a common practice of the two-decade rule of the AKP.

MP Bülent Kuşoğlu of the main opposition Republican People's Party (CHP) said it was "unconstitutional." Peoples' Democratic Party (HDP) deputy Rıdvan Turan said it was inappropriate to address a major issue of such political and social importance through an omnibus bill.

Discrimination against MP Paylan

The HDP's Garo Paylan, an ethnic Armenian, faced discriminatory remarks when he voiced similar objections, saying that tacklign the cemevi issue within a bundle of unrelated amendments signified an unequal treatment of citizens.

AKP deputy Uğur Aydemir accused him of "being a separatist."

When Paylan went on to say that all houses of worship were not granted equal rights and opportunities in Turkey although all worshipers pay the same taxes, AKP deputy Cemal Öztürk told Paylan, "Why do Alevis concern you? Alevis are Muslim. You are Christian."

Öztürk's remark sparked a heated debate and many MP's reacted to him while Garo Paylan addressed the Chair of the Commission and said, "Chair, look, this is pure separatism. This is pure discrimination!

Paylan later also said, talking to the ANKA news agency, "He [Öztürk] displayed a terrible act of discrimination. Above all, I am a human. I am also a democrat, and the problems Alevis have been facing because of discrimination are also my problems."

Öztürk later said, "It disturbed me very much that he talked about Alevi belief as if it is a separate faith. Alevi belief is not a religion, it is a part of Islam."

This approach is also opposed by Türkiye's Alevi community, as there are Alevis who don't identify as Muslims.

Formally unrecognized as a religious community, the Alevis were also subjected to atrocities in recent history, most notably the 1978 Maraş Massacre, the 1980 Çorum Massacre, the 1993 Sivas Massacre and the 1996 Gazi Massacre.

Their places of worship and homes are still sporadically attacked in various parts of the country, mostly by marking buildings with "X."

In a parliamentary question last year, an MP for the Peoples' Democratic Party (HDP) noted that 38 similar incidents took place in the country in a decade. (gerceknews.com, 25 October 2022)

Charlie Hebdo attack suspect from Turkey gets life sentence on appeal

Ali Rıza Polat, who stood trial in the case concerning the attacks on Charlie Hebdo magazine and a Jewish supermarket in Paris in January 2015 where 17 people lost their lives was given a life sentence.

The 37-year-old man with double citizenship of Turkey and Belgium was accused of helping find the weapons used in the attacks that claimed 17 lives.

He previously received a 30-year prison sentence in December 2020, but he was retried after his appeal.

Paris Special High Criminal Court Prosecutor said society should be protected from Polat and defined Polat as considerably dangerous and a radical Islamist. The prosecutor also requested that the 30-year prison sentence should be commuted to a life sentence.

Polat rejected all accusations of terrorism, as he has done since the beginning of the case. He said he was not a terrorist, and identified himself as a bandit who "loved money."

The court ruled for a life sentence for Polat on the grounds that he took part in the crime of 17 murders taking into account the request of the prosecutor. The 20-year heavy prison sentence given to Amar Amdani, the other suspect, was reduced to 13 years.
What happened?

An armed attack was carried out on the weekly humor magazine Charlie Hebdo on January 7, 2015, after the issue where they published a cartoon of the Prophet Muhammad on the cover.

Cherif and Said Kouachi brothers and Amedy Coulibaly raided the magazine building and killed 12 people there and one police officer outside the building.

Cartoonists Cabu (Jean Cabut), Stéphane (Charb) Charbonnier, Philippe Honoré, Georges Wolinski, Bernard (Tignous) Verlhac, columnist and psychoanalyst Elsa Cayat, economist and editor Bernard Maris, organizer Michel Renaud, copy editor Moustapha Ourrad, police officer Ahmed Merabet, Charb's bodyguard Franck Brinsolaro and Frédéric Boisseau who was at the building for maintenance were among those who died in the Charlie Hebdo building.

The next day on January 8, Amedy Coulibaly killed police officer Clarissa Jean-Philippe in Montrouge, in south Paris. And the other day on January 9, Coulibaly and Hayat Boumeddiene attacked the Jewish supermarket and killed Philippe Braham, François-Michel Saada and Yoav Hattab.

A total of 17 people were killed in the attacks, 2 of which were police officers and all attackers were killed during the police operations.

14 suspects stood trial in relation to the attacks for taking part in the crime. Metin Karasular, a suspect in the case who was a Belgian citizen of Turkish origin received an 8-year prison sentence for being part of a crime network and Alı Rıza Polat received a 30-year prison sentence for taking part in a "terrorist crime." (BIA, 21 October 2022)

Trente-huit enfants russes de jihadistes rapatriés de Syrie

Les autorités kurdes en Syrie ont remis jeudi à une délégation russe trente-huit enfants russes de jihadistes du groupe Etat islamique (EI), a appris l'AFP auprès de l'administration kurde.

"Trente-huit enfants majoritairement orphelins ont été remis à une délégation russe", a indiqué Khaled Ibrahim, un responsable de l'administration kurde, lors d'une conférence de presse à Qamichli dans le nord-est de la Syrie en guerre.

Ces enfants ont été transférés des camps d'Al Hol et de Roj, administrés par les autorités kurdes, vers l'aéroport de Qamichli, sous contrôle du régime, où ils ont embarqué à bord d'un avion sous haute surveillance sécuritaire russe, ont constaté des correspondants de l'AFP.

L'administration autonome kurde contrôle une grande partie du nord-est de la Syrie, pays morcelé en raison de la guerre déclenchée en 2011. Elle détient des milliers de combattants jihadistes dans ses prisons et des dizaines de milliers de membres de leurs familles dans des camps.

Depuis qu'elles ont défait l'EI en 2019 avec l'aide d'une coalition dirigée par les Etats-Unis, les forces kurdes réclament le rapatriement des familles de jihadistes dans leurs pays d'origine.

La France a annoncé avoir procédé jeudi au rapatriement de 15 femmes et 40 enfants qui étaient détenus dans des camps sous contrôle kurde.

Ces femmes et enfants se trouvaient dans le camp de Roj, a précisé à l'AFP un porte-parole de l'administration kurde.

"Rapatrier ces enfants leur permettra d'entamer une vie normale", a indiqué le directeur de Save the Children en Syrie, Beat Rohr, peu après l'annonce française. "Le reste des enfants français ainsi que les autres enfants aimeraient également avoir cette chance."

Ces dernières années, les rapatriements de femmes et d'enfants ont eu lieu au compte-gouttes face à la réticence des pays étrangers, notamment occidentaux, d'accueillir des personnes affiliées à l'EI.

Près de 4.500 Russes ont combattu aux côtés de l'EI, et la Russie a été parmi les premiers pays à organiser des rapatriements depuis la Syrie et l'Irak voisin.

Au moins 341 enfants russes de jihadistes, dont de nombreux orphelins, ont été rapatriés depuis 2018. (AFP, 20 oct 2022)

Turkey more than doubles its religious authority’s budget, exceeding six ministries
 
Turkey is set to allocate 36 billion liras to the Directorate of Religious Affairs (Diyanet), country’s top religious body for the next year, according to the proposal of the 2023 Central Government Budget Law.

More than doubling the previous year’s figures, the directorate will dwarf the budgets of six key ministries, Diken news website reported on Tuesday.

The surpass will include the Interior Ministry that includes the budget of the country’s police force.

Directorate of Religious Affairs’ budget share will increase to 43 billion liras in 2024 and to almost 50 billion in 2025, according to Diken.

The budget of the official institution regulating the role of Islam in Turkey has grown more than 65 times since Turkish President Recep Erdogan’s Justice and Development Party (AKP) came to power in 2002. In 2002, the directorate’s budget was slated as 550 billion liras. AKP allocated 3,9 billion liras to the institution in 2012 and 16 billion liras in 2022, according to official figures.

Erdogan and his ruling party were blamed for trying to force Islamic values on the secular nation. Since 2002, the AKP has pursued a policy of elevating the role of Islam in Turkey by building thousands of new mosques and Islamic schools. AKP’s exponentially increasing the Directorate of Religious Affairs’ budget in 20 years of its governance, sparked criticism that the country’s top religious body is used by Erdogan as a tool of soft power.

The directorate’s 2023 budget will also lag behind the budget of the presidency and the parliament, Diken said.

While AKP allocates 35.9 billion to the religious body for 2023, the budget slated for the Scientific and Technological Research Council of Turkey (TUBITAK) was 14 billion liras, it said.

The General Directorate of State Opera and Ballet and the General Directorate of State Theaters were also allocated around 1.1 billion liras for the next year.

Turkey, a country that targets to go to the moon, allocated only 1.6 billion liras to the Turkish Space Agency, Diken added.

Erdogan last year announced plans to send a rocket to the moon by the end of 2023.

While the Directorate of Religious Affairs employs 209,156 people, only 151 people work for the Turkish Space Agency, Diken said. (GerçekNews, Oct 18, 2022)

La Cour de justice de l’UE estime que l’employeur peut interdire le port du voile

Il n’y a pas de discrimination directe lorsqu’une entreprise interdit à tous ses employés, sans distinction, de porter visiblement des signes religieux, philosophiques ou spirituels. C’est ce qu’a répondu jeudi la Cour de justice de l’Union européenne à une question préjudicielle posée par la Belgique.

Le tribunal examinait une question du tribunal du travail francophone de Bruxelles qui doit se prononcer sur un litige entre une femme musulmane et une société gérant des logements sociaux. Lors d’un entretien, une entreprise n’a pas pris en considération la candidature de la jeune femme parce qu’elle avait clairement indiqué lors d’un entretien qu’elle ne retirerait pas son foulard.

En effet, l’entreprise a inscrit une politique de neutralité stricte dans son règlement. Même lorsqu’elle a suggéré de porter un autre type de couvre-chef quelques semaines plus tard, l’entreprise est restée sur sa position. Aucun couvre-chef, qu’il s’agisse d’une casquette, d’un chapeau ou d’un foulard, n’est autorisé dans les bureaux.

La femme a saisi la justice car, selon elle, le refus était directement ou indirectement fondé sur ses convictions religieuses et violait donc la loi.

Dans son arrêt, la Cour a confirmé qu’un employeur peut interdire le port du foulard si la politique de neutralité est inscrite dans le règlement de travail et si l’interdiction d’exprimer des convictions religieuses ou philosophiques « s’applique généralement et sans distinction à tous les employés ». Il n’y a donc pas de discrimination directe, a déclaré la Cour dans un communiqué de presse. (Belga, 13 octobre 2022)

The Alevi minority not content with Erdoğan's 'democratic initiative'

The "Alevi democratic initiative" announced by President Recep Tayyip Erdoğan last week and detailed later in his statements following a cabinet meeting on Monday sparked public debate.

The president unveiled his plan on October 7 at the Şahkulu Cemevi in Kadıköy, İstanbul, at an opening and groundbreaking ceremony for 11 cemevis, Alevi places of worship, across the country. He said that they would be taking a democratic initiative in Türkiye which would also include the Alevis, a religious minority that is estimated to make up 10 to 20 percent of the country's population.

He noted that they had visited 1,585 cemevis, the Alevi places of worship, to listen to what the Alevis had to say.

The president announced that an institution to be named 'Alevi-Bektashi Culture and Cemevi Presidency' would be established under the Ministry of Culture and Tourism. It will undertake the management of all cemevis, he added.

Erdoğan remarked, "All the work, from cemevi services to education activities will be run with public support, assurance and control. Thus the problems of the cemevis such as illumination, drinking and utility water, construction, repairment, maintenance costs and their location in zoning plans will be solved."

Such a move would bring equality for the Alevis in terms of financial support from the state, as it already covers such expenses of the mosques of the Sunni majority through the Presidency of Religious Affairs.

Formally unrecognized as a religious community, the Alevis were also subjected to atrocities in recent history, most notably the 1978 Maraş Massacre, the 1980 Çorum Massacre, the 1993 Sivas Massacre and the 1996 Gazi Massacre.

Their places of worship and homes are still sporadically attacked in various parts of the country, mostly by marking buildings with "X." In a parliamentary question last year, an MP for the Peoples' Democratic Party (HDP) noted that 38 similar incidents took place in the country in a decade.

Reactions from Alevi groups

Several Alevi organizations met on Saturday, at the Tomb of Garip Dede in Küçükçekmece, İstanbul, and released a joint statement. Cuma Erçe, President of Pir Sultan Abdal Cultural Association read out the statement, saying Erdoğan's initiative was "neither democratic nor good news."

"On the contrary, it is the new stage of the ongoing practice of taking the breath away from Alevism, using state power. There is no support for it from within the Alevi community. It is an effort in vain.

"The problems of the Alevis are, as we have declared in the Hacı Bektaş declaration dated September 17/18, 2022, neither electricity, water problems or construction permit problems of cemevis, nor any salaries to be distributed to our religious figures (Dede) like the service pay during the Ottoman period."

Recognition as a place of worship

The announced plan received criticism because it avoids recognizing cemevis as "places of worship," unlike mosques, churches, and synagogues. This is the most crucial demand of the Alevi community in Türkiye.

Opening a new 'presidency' for Alewism and affiliating it to the Ministry of Culture and Tourism was regarded as an intention of similar nature.

"Alevis want Alevism to be accepted as a belief and the cemevis as a place of worship," prominent journalist Fikret Bila wrote on Monday on Halk TV's website. "Is Alevism a touristic or cultural activity that should be affiliated to a department presidency at the Ministry of Tourism and Culture?"

Support from Bahçeli

Devlet Bahçeli, chair of the Nationalist Movement Party (MHP) spoke about this issue today, in the parliamentary group meeting of his party. "We totally support the reformative and positive statements by our president and find them very accurate," he said, while adding, "Our brothers with Alevi Islam belief wish that cemevis should be described and defined as places of worship. Alevism has a dimension of belief as well as a cultural aspect. If our Alevi brothers see cemevis as a place of worship, and this is so, our share is to respect this and to develop a constructive and supporting attitude, freeing ourselves from the embargo of preconceptions."

He added, "There is nothing to fear or to hesitate about. There is no written rule, no binding provision or a universal principle on where and how people should worship." (BIA, 11 October 2022)


CHP’s “headscarf” bill sparks controversy in Turkey

Turkey’s main opposition Republican People’s Party’s (CHP) introducing a law proposal to the parliament for legally securing the right of women’s wearing headscarves in public institutions, sparked controversy in the country.

Opposition parties raised support for CHP’s bill, however, country’s governing ally criticized the move, blaming CHP leader Kemal Kilicdaoglu for “abusing” the issue, claiming that “there’s no such problem in Turkey anymore.”

CHP on Tuesday, presented a bill to Turkish National Assembly (TBMM), titled “Law proposal on women not being subjected to any coercion, other than to wear the outfit within the scope of the practice of the profession they carry out.”

“Women who are employed in public institutions and organizations and who work in a profession affiliated with public institutions and their superior organizations cannot be subjected to any coercion in a way that violates their fundamental rights and freedoms, such as wearing or not wearing clothes other than gowns, aprons, uniforms, etc. which are required to be worn within the scope of the performance of their profession,” CHP noted in the bill.

Women wearing Islamic headscarves have long been a matter of debate in modern Turkey. The headscarves were banned in public institutions, schools and universities, under a “Public Dress Cod” enacted after 1980 coup d'etat. The practice remained in effect during the succeeding secularist administrations, until Islamic President Recep Tayyip Erdogan’s ruling Justice and Development Party (AKP) dismantled the ban in 2013 as part of a reforms package. CHP was among the bloc strongly opposing the use of Islamic headscarves in public and educational institutions.

Comments from political parties

Turkey’s second largest opposition pro-Kurdish People’s Democratic Party (HDP) declared support to CHP’s proposal.

HDP is against all forms of domination over the female body, party’s Deputy Chair Meral Danis Bestas told Arti Gercek on Tuesday.

"No dress of a woman should be the subject of a discussion,” Bestas said.

Ahmet Davutoglu, the leader of the Future Party said he found Kilicdaroglu’s proposal very valuable in terms of socil peace.

Davutoglu called on all political parties and MPs to support the bill vias social media.

The leader of the Felicity Party, Temel Karamollaoglu also declared support for the bill.

“We value and support Mr. Kilicdaroglu's call, which will legally secure the gains and put an end to arbitrary practices,” he said.

The country’s governing ally on the hand, criticized CHP leader over the proposal.

Erdogan’s Justice and Development Party (AKP) spokesperson Omer Celik said they are the leading political movement of the struggle for rights and freedoms.

“We fought, we paid the price, and we did not back down,” he said.

According to Mehmet Ozhaseki, the Deputy Chairman of the AKP, CHP has abused the headscarf issue for years.

“In Turkey, no one has a headscarf problem anymore,” he said.

Devlet Bahceli, the leader of AKP’s far-right governing ally Nationalist Movement Party (MHP) also slammed Kilicdaroglu for “abusing” the issue.

In his address to his party’s lawmakers, Bahceli said there is no need for a new decision over the issue.

Kilicdaroglu on late Monday, who announced the move via a social media video, said that they have created a legal framework in harmony with the principles of universal law.
(gerceknews.com, 5 oct  2022)

Manifestations dans plusieurs villes en soutien aux Iraniennes

"Femmes, vie, liberté !": des centaines de personnes ont manifesté dimanche en Turquie, à Istanbul et Diyarbakir, grande ville du sud-est à majorité kurde, brandissant des portraits d'Iraniennes tuées dans la répression des manifestations qui secouent l'Iran.

A Kadikoy, quartier de la rive asiatique d'Istanbul, des centaines de femmes et d'hommes - dont nombre d'Iraniennes et d'Iraniens - ont scandé des slogans hostiles au régime de Téhéran et en soutien aux Iraniennes, selon une vidéaste de l'AFP.

Des manifestantes ont brandi des roses rouges, d'autres des drapeaux iraniens et des pancartes "Femmes, vie, liberté", slogan phare du mouvement de contestation déclenché par la mort de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini après son arrestation par la police des moeurs.

A Diyarbakir, ville située à 350 km de la frontière iranienne, près de 200 personnes, dont une majorité de femmes, se sont également réunies dimanche après-midi, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les manifestantes ont brandi les photos de plusieurs femmes iraniennes tuées depuis le début de la vague de répression, ainsi que des pancartes et une grande banderole frappées du slogan "Femmes, vie, liberté" en kurde ("Jin, Jiyan, Azadî").

Une manifestation en soutien aux Iraniennes s'était également tenue samedi soir à Izmir (ouest), troisième ville de Turquie, réunissant plusieurs centaines de personnes, selon des images publiées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP.

Au moins 92 personnes ont été tuées en Iran depuis le début des manifestations il y a deux semaines, a affirmé dimanche l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo (Norvège). (AFP, 2 oct 2022)


Turkish interior minister at consulate where Khashoggi was murdered

Saudi Arabia's consulate in İstanbul organized a reception on Friday (September 23) for the Saudi National Day, marking the 92nd anniversary of the foundation of the kingdom.

Interior Minister Süleyman Soylu, President of Religious Affairs Ali Erbaş and İstanbul Governor Ali Yerlikaya also attended the reception at the consulate, where Saudi journalist Jamal Khashoggi was killed and dismembered on October 2, 2018.

Speaking at the event, Soylu said relations between Ankara and Riyad have strengthened thanks to the cooperation in many areas such as energy, digital technology, tourism and healthcare.

"We are starting a very powerful journey with Saudi Arabia. This journey is not only about commercial ... power, but also the journey of the right, justice, truth, the oppressed, the aggrieved, and the truth to be told the world," Soylu remarked.

Years of strained bilateral relations following the murder of Khashoggi, Türkiye in early April agreed to transfer the murder case to Saudi Arabia.

Weeks later, President Recep Tayyip Erdoğan paid a visit to King Salman in Jeddah, saying that "a new chapter" will begin in Türkiye-Saudi relations.

In June, the case against 26 defendants was dropped by the court in Türkiye. Later in the month, Erdoğan hosted Saudi Crown Prince Muhammad bin Salman in Ankara. (BIA, 26 Sept 2022)


Socio-économique / Socio-economic

"Le désespoir nous ronge": les mieux qualifiés fuient la Turquie

Anesthésiste à Istanbul, Mesut a pris la décision de quitter la Turquie en entendant au printemps le président Recep Tayyip Erdogan fustiger les médecins qui lâchent les hôpitaux publics pour gagner l'étranger.

"Qu'ils s'en aillent s'ils le veulent. Nous continuerons avec des jeunes diplômés", a martelé le chef de l'Etat turc à la télévision.

"On a déjà du mal à s'en sortir économiquement, on fait tellement de sacrifices. Ce genre de discours c'est la goutte qui fait déborder le vase. J'y pensais depuis un moment, mais les propos du président ont été décisifs", raconte le médecin de 38 ans, qui a souhaité ne donner que son prénom.

Mesut est l'un des milliers de Turcs hautement qualifiés qui, désespérés par la situation économique et politique, cherchent par tous les moyens à partir pour l'étranger.

Même la perspective en juin prochain des élections parlementaires et présidentielle - à laquelle M. Erdogan, au pouvoir depuis 2003, se représente - ne semble pas leur donner confiance.

Les médecins et autres professionnels de la santé, dont de nombreux pays européens manquent pour leur population vieillissante, sont parmi les premiers à faire leur valise.

Selon l'Ordre des médecins de Turquie, dans les neuf premiers mois de cette année, 1.938 médecins ont fait une demande d'attestation de "bonne conduite", nécessaire à l'exercice de leur métier à l'étranger.

Témoins du désir de partir de nombreux médecins, les demandes pour ce document ont triplé ces trois dernières années.

Le taux d'inflation a dépassé 83% sur un an le mois dernier et la livre turque a vu dans le même temps sa valeur fondre de plus de 50% face au dollar, rendant la vie quotidienne difficile.

- Espoir d'un meilleur avenir -

Mais l'économie en berne et les bas salaires ne suffisent pas à expliquer cette fuite des cerveaux les mieux formés, jeunes diplômés comme professionnels expérimentés.

De très longs horaires de travail, des gardes pouvant atteindre 36 heures sans repos, les violences exercées parfois par l'entourage des patients - généralement impunies -
s'ajoutent au tableau déjà sombre du quotidien des médecins turcs.

Selon un rapport du syndicat Saglik-Sen, 339 professionnels de la santé ont été victimes de violences sur leur lieu de travail dans les neuf premiers mois de 2022.

Après le meurtre d'un cardiologue par un proche d'un patient en juillet, les organisations de médecins ont reproché au gouvernement son inaction, même si les peines ont été récemment durcies.

"Lorsque je discute avec mes amis, le plus dur c'est le désespoir qui nous ronge. Tous sont malheureux et cherchent des alternatives", raconte Mesut qui a commencé à apprendre l'allemand et compte partir l'été prochain en Allemagne où il espère offrir "un meilleur avenir" à ses deux enfants.

Outre la médecine, de jeunes diplômés et même des étudiants sur lesquels Erdogan compte pour compenser les départs se préparent eux aussi à quitter la Turquie.

"La crise économique, mais aussi les restrictions aux libertés poussent les jeunes à partir à l'étranger. C'est tellement triste. Ces cerveaux devraient être une richesse pour le pays", se désole Tezcan Karakus Candan, présidente de la Chambre des architectes d'Ankara.

De plus en plus d'architectes sollicitent la chambre pour se renseigner sur les conditions d'installation dans un pays tiers, assure-t-elle.

- "Aspirations basses" -

Burcu Basmaci, architecte à Ankara, rêve ainsi de quitter la Turquie comme deux de ses amis qui ont récemment plié bagages pour les Etats-Unis.

"Ils ne sont plus architectes... ils travaillent comme serveurs. Mais ils sont plus heureux que moi. Ici, on est tellement désespéré qu'on n'a envie de rien faire", déplore-t-elle.

Le durcissement du pouvoir envers les opposants depuis 2016 et le coup d'état raté, avec de nombreuses restrictions à la liberté d'expression contribuent pour beaucoup à ce sentiment de "désespoir".

"Les jeunes ont l'impression que leur vie est confisquée. Leur demande principale est en fait la démocratie", estime Mme Candan.

Des critiques balayées comme "de basses aspirations" par le chef de l'Etat turc.

"Ceux qui frappent aux portes d'autres pays pour des aspirations aussi basses que monter dans de meilleures voitures, ou pouvoir assister à davantage de concerts nous font pitié", assénait M. Erdogan fin septembre.

"Nous les jeunes, nous voulons un environnement libre", confie Hale, étudiante en troisième année de médecine à Ankara et qui songe elle aussi au départ.

"Si les choses changent en Turquie, je resterai. Mais on n'arrive pas à envisager un changement à court terme" lâche-t-elle. (AFP, 23 oct 2022)

"Tellement jeunes": un village turc endeuillé pleure les mineurs d'Amasra

Assis sur les marches de sa maison qui domine la Mer Noire, dans le nord-ouest de la Turquie, le père d'un jeune mineur dont l'épouse attend des jumeaux reçoit dimanche les condoléances des voisins.

Le village d'Ahatlar célèbre les funérailles de trois de ses jeunes hommes, tués dans le coup de grisou qui a frappé la mine d'Amasra voisine vendredi soir faisant 41 morts.

"Mon fils est parti, c'est fini, Je suis effondré", marmonne Kemal Yildirim. Saban avait tout juste la vingtaine.

"Ce sont des amis qui m'ont porté la nouvelle (de l'accident) et nous avons aussitôt foncé au puits. Il est l'un des derniers à avoir été sorti, à 7H00 le lendemain matin".

Un proche a accroché des drapeaux devant la maison, le gouvernement dont plusieurs ministres ont accouru ayant qualifié les victimes de "martyrs de la mine".

Saban avait rejoint la compagnie minière publique Turkish Hard Coal Enterprise en 2019 en sortant de l'université. Sa femme attend leurs premiers enfants.

Leurs chaussures empilées sur le perron, les femmes en foulard se serrent dans une pièce de la maison. Dehors, les hommes se tiennent debout sous une bâche bleue à l'abri de la pluie.

Des centaines de personnes sont venues des villages voisins et écoutent l'imam célébrer les obsèques des jeunes victimes.

L'épouse de Saban étreint son cercueil couvert du drapeau national rouge et de son portrait.

"Prenez moi, pas lui", pleure le père qui peut à peine respirer.

-"une odeur de gaz" -

Selon les autorités, 58 mineurs ont survécu à l'explosion et 28 ont été blessés, certains grièvement, dans l'explosion qui semble due à un coup de grisou, lui-même déclenché par l'accumulation de méthane dans les galeries.

Selon son père, Saban avait rapporté à sa femme que "la mine sentait le gaz depuis une dizaine de jours".

Des propos similaires ont été tenus samedi par la soeur d'un autre mineur décédé, devant le président Recep Tayyip Erdogan et sous l'oeil des caméras.
 Le chef de l'Etat se trouvait dans le village proche de Makaraci qui a perdu quatre jeunes gens dans l'explosion pour assister à leurs funérailles.

"Président, mon frère savait, il a parlé d'une fuite de gaz il y a dix ou quinze jours", l'a apostrophé la femme. "Ca va nous faire sauter, il disait. Comment on a pu laisser courir une négligence pareille ? Ca va sauter, il répétait, il le savait".

Après un court silence, le président a juste répondu: "Désolé pour votre perte. Qu'Allah vous donne patience".

 - "la volonté de dieu"

Un proche de la famille Yildirim rapporte que les jeunes victimes du village avaient commencé à la mine depuis peu.

"Ils étaient tous de jeunes fils. Des mineurs depuis trois ou quatre ans seulement. C'est si triste".

La mine, poursuit-il, est un métier difficile.

"C'est dangereux, ça provoque des tas de maladies... Mais que pouvaient-ils faire? C'est leur gagne-pain".

Le chef de l'Etat a déclenché un malaise en évoquant samedi un coup du destin.

"Nous sommes un peuple qui croit au destin" a-t-il déclaré, entouré de mineurs rescapés et endeuillés, ajoutant que "de tels (accidents) se produiront toujours. Nous devons nous en souvenir".

L'opposition a dénoncé ces propos: l'un de ses principaux leaders, Kemal Kilicdaroglu, qui a également suivi plusieurs funérailles à Amasra, a rappelé que l'Etat est responsable de la sécurité de ses citoyens.

Des manifestants rassemblés à Istanbul samedi soir ont scandé "ce n'est pas un accident, c'est un massacre".

Même écho, sur Twitter, d'Emin Koramaz, le responsable de la Chambre syndicale des ingénieurs et architectes. "Si vous envoyez des mineurs à des centaines de mètres sous terre sans prendre les précautions nécessaires, sans mener d'inspection ni assurer les conditions de sécurité, vous ne pouvez pas parler d'un accident. C'est carrément un meurtre".

Mais l'imam retraité du village d'Ahatlar, Halit Aydin, est d'accord avec Erdogan. Ces morts, dit-il, c'était "la volonté de Dieu". (AFP, 16 oct 2022)


Explosion dans une mine: 41 morts, des dizaines d'ouvriers piégés sous terre

Les secours tentent de sauver des dizaines d'ouvriers encore coincés sous terre après l'explosion dans une mine de charbon qui a fait au moins 41 morts, dans le nord-ouest de la Turquie, où se rend samedi le président Recep Tayyip Erdogan.

"Notre voeu est que les pertes en vies humaines ne soient pas plus élevées et que nos mineurs puissent être sauvés", a souhaité M. Erdogan dans un tweet publié vendredi soir.

L'explosion est survenue vendredi à 18H15 locales (15H15 GMT) dans une mine de la ville d'Amasra située au bord de la mer Noire, et a coûté la vie à 28 personnes, selon un nouveau bilan communiqué par le ministre turc de la Santé Fahrettin Koca sur Twitter, qui a précisé que 11 personnes sorties de la mine étaient soignées à l'hôpital.

Des équipes de secours étaient à pied d'oeuvre pour tenter de sauver plusieurs dizaines d'ouvriers bloqués dans des galeries situées à 300 et 350 mètres en dessous du niveau de la mer.

Selon le ministre turc de l'Intérieur Suleyman Soylu, ils seraient 49 à être piégés sous terre sur les 110 mineurs qui s'y trouvaient au moment de l'explosion.

"Nous sommes réellement en face d'un tableau triste", a décrit M. Soylu qui s'est rendu en urgence sur les lieux du drame en compagnie du ministre turc de l'Energie, Fatih Donmez.

"Selon les premières observations, il s'agit d'un coup de grisou", a expliqué M. Donmez.

L'Afad, l'organisme public turc de gestion des catastrophes, avait initialement fait savoir sur Twitter qu'un transformateur défectueux était à l'origine de l'explosion, avant de se rétracter et d'expliquer que du méthane s'était enflammé pour des "raisons inconnues".

- Accidents de travail fréquents -

Sur les images diffusées par les médias turcs depuis l'entrée de la mine, on pouvait voir des membres de familles des mineurs bloqués, pour beaucoup en larmes, tandis que des secouristes fournissaient de l'oxygène aux ouvriers sortis de la mine et les transportaient vers les hôpitaux les plus proches.

"Je ne sais pas ce qui s'est passé", a affirmé à l'agence de presse Anadolu un mineur qui a pu sortir indemne des galeries par ses propres moyens. "Il y a eu une pression soudaine et je n'ai pu rien voir"

L'explosion étant survenue peu avant le coucher du soleil, les opérations de secours ont été ralenties par l'obscurité.

"Près de la moitié des ouvriers ont pu être évacués. La plupart d'entre eux vont bien, mais il y a aussi des blessés graves", a fait savoir le maire d'Amasra, Recai Cakir, à la chaîne privée turque NTV.

Selon le gouverneur local, une équipe de plus de 70 personnes est parvenue à atteindre un point du puits situé à quelque 250 mètres de profondeur. On ignore si les sauveteurs peuvent s'approcher davantage des ouvriers pris au piège.

Une enquête pour accident a été ouverte par le parquet local.

Les accidents de travail sont fréquents en Turquie, où le fort développement économique de la décennie écoulée s'est souvent fait au détriment des règles de sécurité, en particulier dans la construction et l'exploitation minière.

Le pays en avait brutalement pris conscience à l'occasion d'un accident survenu en 2014 à Soma, dans l'ouest du pays, quand 301 mineurs avaient été tués dans une mine de charbon, après une explosion et un incendie qui avaient provoqué l'effondrement d'un puits.

Des peines s'élevant jusqu'à 22 ans d'emprisonnement et six mois avaient été prononcées par la justice turque contre cinq responsables de la mine, jugés coupables de négligence. (AFP, 15 oct 2022)

At least 157 workers killed on the job in September
 
At least 157 workers were killed on the job in September, according to the monthly report of the Health and Safety Labor Watch (İSİG) released today (October 12).
 
Some 1,359 workers were killed in the first nine months of the year, according to the İSİG reports.
 
At least 120 workers were killed in January, 109 were killed in February, 122 were killed in March, 129 were killed in April, 176 were killed in May, 189 were killed in June, 171 were killed in July, and 186 were killed in August.
 
Among the killed workers, 1,173 (86 percent) were paid workers (workers and civil servants) and 186 were working on their own behalf (shopkeepers and farmers).
Unionization
 
Only 39, or 2.86 percent, of the killed workers were unionized, whereas 1,320, or 97.14 percent, of them were not members of a union.
Child workers
 
Eighty-six of the killed workers this year were women and 1,273 were men. Twenty-one child workers younger than 15 and 31 child workers between the ages of 15-17 were killed.
 
While the İSİG was not able to confirm the ages of 76 workers, 212 workers were in the 18-27 age group, 659 were in the 28-50 age group, 280 were in the 51-64 age group and 80 were older than 65.
Refugee workers
 
Seventy-five refugee workers have been killed on the job since the start of the year. Thirty-three were from Syria, 16 were from Afghanistan, four were from Uzbekistan, three were from Iran, six were from Turkmenistan, and one worker was from Azerbaijan, Belarus, Indonesia, Iraq, Kuwait, Russia, Pakistan, Serbia, Ukraine and Greece each.
Sectors
 
The highest number of the deaths occurred in the sector of agriculture and forestry with 275, including 141 workers and 134 farmers.
 
Some 269 workers were in the construction and road sector, 163 were in the transportation sector, 79 were in the trade, office, education and cinema sector, and 79 were in the metal sector. The İSİG was not able to identify the sectors of 38 workers. (BIA, 12 October 2022)


Les céréales ukrainiennes créent un embouteillage à Istanbul

On peut à peine les compter, ancrés à perte de vue au large d'Istanbul. Avec l'accélération des exportations de céréales ukrainiennes, il y a embouteillage aux portes du Bosphore.

Hauts sur l'eau à vide, au ras des flots le ventre plein, 150 cargos patientaient mardi à la sortie et à l'entrée du détroit, près d'une douzaine de jours pour certains, avant de passer l'inspection scrupuleuse qui valide leur voyage.

Signé le 19 juillet sous l'égide des Nations unies et de la Turquie et opérationnel depuis le 1er août, l'accord passé avec Kiev et Moscou sur les exportations de grains ukrainiens a déjà permis plus de 630 voyages dans les deux sens.

Au total, plus de 6,9 millions de tonnes sont parties vers l'Europe, le Moyen-Orient et, en moindre proportion, vers l'Afrique, selon les données du Centre de coordination conjointe (JRC) à Istanbul, qui autorise et contrôle les trajets.

Du blé et du maïs surtout, pour soulager les marchés mondiaux et répondre aux craintes de crise alimentaire.

A bord du "Nord Vind", un vraquier noir et blanc sous pavillon des Barbades, le soulagement est perceptible quand l'équipe d'inspecteurs se présente au bas de l'échelle de corde pour accéder au pont.

Marwan, un des matelots syriens, confie à l'AFP qu'ils patientent ici "depuis onze jours. C'est trop."

D'autant que, malgré la vue sur les mosquées de Sainte-Sophie et de Sultanhamet, "la zone de mouillage est difficile. Il faut sans cesse changer de place et redémarrer les machines... Pourquoi on attend comme ça?" se demande-t-il.

C'est le JRC lui-même qui a sonné l'alarme le weekend dernier, voyant les délais s'étirer malgré ses efforts pour doubler le nombre d'équipes d'inspection, "de deux à quatre".

Alors que le trafic avec les ports ukrainiens a pris son rythme de croisière, "la semaine dernière le temps d'attente des cargos sortant (d'Ukraine) atteignait neuf jours en moyenne", prévenait-il dans un communiqué évoquant "la congestion de la Mer de Marmara".

Alors que le débat s'engage pour la reconduction de l'accord, le 19 novembre, le Centre de coordination a demandé aux armateurs de respecter à la lettre les procédures et de se préparer en amont "avant de se déclarer prêts", insiste-t-il car, "à plus de 50 reprises, l'inspection n'a pas pu être menée du premier coup".

De leur côté, confie un observateur sous couvert d'anonymat, les compagnies maritimes se plaignent de délais qui leur coûterait "5.000 dollars par jour, plus le manque à gagner".

Chaque équipe compte huit inspecteurs, deux pour chacune des parties à l'accord : Russie, Ukraine, Onu et Turquie - cette dernière essentiellement chargée de la logistique.

L'examen du Nord Vind, 169 m de long et 27.250 tonnes de blé, va durer deux bonnes heures.

- Fumigation, ventilation -

Alors qu'une partie des visiteurs est déjà à bord, les autres s'avisent que les portes des cales sont ouvertes, faisant courir un risque d'infection aux inspecteurs. Hop, tout le monde redescend, une dizaine de minutes perdues.

Chaque cargaison doit en effet subir une fumigation de pesticide - du phosphate d'aluminium - pour protéger l'intégrité des céréales contre les infestations diverses, résume Udani Perera, inspectrice détachée auprès de l'Onu par la marine sri lankaise,

"Puis les cales doivent être ventilées, mais elles auraient dû être refermées avant notre arrivée pour la santé de l'équipe", explique-t-elle.

Une fois à bord, les inspecteurs se répartissent les tâches: vérification des livres de bord, papiers d'identité, trajet effectué, cuves de fuel et, bien sûr, état des grains.

Udani Perera épluche les documents de l'équipage et vérifie ses quartiers, "pour s'assurer qu'aucune personne non autorisée se trouve à bord".

Pendant ce temps, ses collègue ukrainiens mesurent l'état de la jauge de fuel et les russes descendent le long des coursives et réalisent des tests dans les cales.

"Votre bateau est l'un des meilleurs", glisse au commandant l'un d'eux.

Feu vert pour le voyage vers Tunis, destination finale du "Nord Vind".

Le matin, l'inspection de l'énorme "Chola Treasure", un vraquier de 225 m de long aux couleurs de Singapour qui attend - à vide - de faire route vers Chronomorsk, près d'Odessa, a pris plus de trois heures.

"La durée dépend de la taille du navire et de son état de préparation. Ce matin, il manquait des documents", souffle la jeune inspectrice.

Trop de temps perdu au final. Le soleil décline et seuls deux des quatre bateaux prévus ont pu être inspectés. (AFP, 12 oct 2022)


Resistance by residents of working-class neighborhood in Istanbul
 
On October 8, the police forcibly evicted people from their homes in the Tozkoparan Neighborhood of İstanbul's Güngören district in the name of "urban transformation."

Resistance in the neighborhood continued when law enforcement officers entered the community at around 5 a.m. in the morning. When construction machines entered for demolition, buildings' electricity, water and gas were cut off.

Tozkoparan and the neighboring Mehmet Nesih Özmen district were declared an "urban transformation area" in 2006 and a "risky area" in 2013.

Residents have been resisting urban transformation projects since the area was marked as a "disaster area" by a Presidential Decree on April 21, 2020. Inhabitants of the working-class neighborhood say that it was declared a "risky zone" because of its proximity to a commercial center.

Nesih Özmen Neighborhood is also known as İstanbul's Cuba because of its socialist background.

"Rental transformation"

During the two-decade rule of the Justice and Development Party (AKP), multiple laws have given more authority to the government to demolish houses for "risk reduction," especially for earthquakes.

According to various critics, including opposition politicians and professional organizations, these measures legitimize extraordinary expropriation procedures.

"Urban transformation" is widely dubbed by critics as "rental transformation", implying that the government's priority is not to improve earthquake safety but to boost the economy through construction.

There are similar concerns in Tozkoparan, as inhabitants of the area say that they are not against the urban transformation but against the rent-based transformation.

"People have nowhere to go"

Speaking to the Mezopotamya Agency (MA), Ömer Kiriş, President of the Tozkoparan and Nesih Özmen Neighborhoods Culture and Solidarity Association (TOZDER), "They have plans and ideas to build a shopping mall, residence and hotel here."

Onur Cingil, the lawyer of the neighborhood's residents, emphasized that Tozkoparan was declared a risky area unlawfully.

"What they want to do here is to evacuate the poor class right next to Merter and turn this place into a commercial point," he told MA. "People had to pack their belongings in a hurry. They have nowhere to go. They also cut off electricity, water and gas. It is not clear what the people will do. "

Nuri Ural, one of the residents of the neighborhood, who also spoke to MA, said that their houses have proprietorship certificates but got an annotation in December 2020. "We have nothing now, and they are oppressing us. We continue our rightful resistance.

"We will resist as long as we can. We are here until our terms are accepted. We want what is rightfully ours. We want to have our homes without paying any fees."

Ömer Kiriş assured that they will apply to the Constitutional Court (AYM) in the coming days. "Maybe they will demolish all our buildings. Perhaps some top managers in the municipality will fill their pockets, we are aware of this, but we will use our legal rights to the fullest.

"People here agree to urban transformation after their rights are given. If you take the flats of these people and condemn them to extinction, it will not be fair. That's why the fight will continue." (BIA, 11 October 2022)


Turkey's trade deficit increases by 298% in September

Turkey had a trade deficit of $10.4 billion in September, signifying an increase of 298.3% compared to the same month of 2021.

While the Turkish Trade Minister Mehmet Mus boasted on Tuesday that exports increased by 9.2% reaching $22.6 billion, and that this marked an all time record for the month of September, the imports increased by 41.5% reaching $33 billion within the last month.

The rate of imports against imports fell 20.3 percentage points to 68.5% in September.

In the first three quarters of 2022, Turkey's imports increased by 17.1% to a total of $188.22 billion, as imports surged by 40.8% to $ 272.04 billion, resulting in a nine-month trade deficit of $83.82 billion. This signifies an increase of 158.5% in the trade deficit compared to the same period in 2021.

Germany topped the countries in Turkish exports with slightly over $2 billion, followed by the US with $1.378 billion, and Iraq with $1.227 billion, while Russia was ranked the first country in terms of Turkish imports with almost $7 billion, followed by China with $3.7 billion.

Turkish President Recep Tayyip Erdogan had said on the last day of 2021 that the "new economic system" will "boost the incomes of companies who in return will contribute to a trade surplus," and that "they will bring the country closer to achieving objectives through new investments and further employment."

The "new economic system" of the Erdogan administration requires low policy interest rates and retaining a positive climate for investments and consumer expenditures, while the diminishing value of the local currency is preferred to be seen more as a factor of competitiveness in exports. (Gerceknews, 4 Oct 2022)

L'inflation en Turquie franchit un nouveau cap à 83,45 % en septembre

L'inflation en Turquie a franchi un nouveau cap à 83,4 % sur un an au mois de septembre, après avoir dépassé les 80,21% en août, selon les données officielles publiées lundi.

Cette forte hausse des prix à la consommation est la conséquence de l'effondrement continu de la livre turque et d'une nouvelle baisse du taux directeur, de 13 à 12%, annoncée la semaine dernière par la Banque centrale.

La monnaie turque, qui a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l'année, s'échangeait lundi matin à 18,56 livres turques pour une dollar.

Le Groupe de recherche sur l'inflation (Enag), composé d'économistes turcs indépendants qui conduisent leurs propres estimations, affirme pour sa pat lundi que l'inflation a dépassé les 186% sur un an, selon ses propres calculs, avec une hausse de 5,30 % en septembre.

La hausse des prix à la consommation est un sujet brûlant en Turquie, à moins de neuf mois de la prochaine élection présidentielle.

Pour beaucoup de Turcs, les hausses de prix deviennent difficilement soutenables: 48% des salariés perçoivent le salaire minimum, qui s'élève à 5.500 livres turques, soit moins de 330 dollars.

Le président Erdogan, qui dit privilégier la croissance et les exportations à la stabilité des prix, promet régulièrement que la Turquie "surmontera" le problème de l'inflation après le Nouvel an.

Mais s'exprimant devant un forum économique la semaine dernière, le chef de l'Etat a lancé que "son ennemi, c'est les taux d'intérêt" et a promis de les abaisser encore. (AFP, 3 oct 2022)

La Turquie renonce aux cartes bancaires russes Mir

Prise en étau entre Washington et Moscou, la Turquie va finalement renoncer au système russe de paiement Mir, par crainte de représailles américaines.

"Il y a des paiements en cours, mais une date a été fixée" pour la suspension du système Mir, a indiqué mercredi à l'AFP à un haut responsable turc, sous couvert d'anonymat et sans préciser de date.

Ces trois banques publiques - Halkbank, Ziraat et Vakifbank, qui n'avaient pas réagi mercredi matin - autorisaient jusqu'à présent les transactions avec les cartes Mir.

Deux des plus grandes banques privées du pays, Denizbank et Isbank, avaient déjà annoncé la semaine dernière qu'elles suspendaient l'utilisation du système Mir.

Vendredi, l'Ouzbékistan avait fait de même, arguant de raisons "techniques".

Le fonctionnement des cartes bancaires Mir se trouve désormais réduit à une poignée de pays proches de Moscou, dont le Bélarus.

Très dépendante des gaz et pétrole russes, la Turquie a refusé de se joindre aux sanctions occidentales décrétées contre la Russie après l'invasion de l'Ukraine, tout en proposant sans relâche sa médiation entre Moscou et Kiev.

Le pays, destination prisée des ressortissants russes, a vu arriver des milliers d'entre eux depuis le début de la guerre, touristes, réfugiés et hommes d'affaires qui sont devenus à partir de mai les premiers acquéreurs de biens immobiliers en Turquie.

- Menaces de sanctions -

Ankara avait annoncé élargir le champ d'application du système Mir après une rencontre début août entre le président Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe, Vladimir Poutine.

Les deux dirigeants s'étaient également accordés pour des livraisons de gaz russe à la Turquie payables, pour un quart, en roubles.

Mais Washington a mis en garde dans la foulée les entreprises et banques turques commerçant avec la Russie contre de possibles sanctions.

Les Etats-Unis ont annoncé mi-septembre des sanctions contre de hauts responsables du système bancaire russe, dont Vladimir Komlev, à la tête du système Mir.

Depuis, le régime turc a semblé se distancier du Kremlin: devant les Nations unies, M. Erdogan a appelé à "une sortie digne pour tous" du conflit en Ukraine.

Puis, la semaine dernière, le ministère turc des Affaires étrangères a dénoncé les référendums "illégitimes" de la Russie dans quatre régions ukrainiennes sous son contrôle.

Mardi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a menacé la Russie de nouvelles "sévères" sanctions.

- "Il y aura des conséquences" -

"La crainte de sanctions secondaires commence à fonctionner. Les banques turques ont abandonné le système de paiement Mir de Poutine de peur d'être punies par les États-Unis", a réagi mercredi sur Twitter le financier britannique Bill Browder, patron du fonds d'investissement Hermitage Capital.

"Les Chinois, les Émirats arabes unis, les Indiens et de nombreux autres pays devraient comprendre qu'il y aura des conséquences" à continuer de commercer avec Moscou, a ajouté celui qui fait campagne contre la corruption après avoir connu des déboires en Russie.

Développées en 2015 face aux sanctions des Occidentaux après l'annexion de la Crimée en 2014, les cartes Mir - qui signifie "monde" et "paix" en russe - permettent aux Russes d'effectuer des règlements et de retirer de l'argent dans certains pays étranger.

Dans la foulée de l'offensive en Ukraine, les géants mondiaux des cartes bancaires Visa et Mastercard avaient rapidement suspendu leurs activités en Russie, empêchant les cartes émises par les banques russes de fonctionner hors du pays, et les cartes étrangères de fonctionner en Russie. (AFP, 28 sept 2022)


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

New crisis at hand between EU and Turkey over refugees
 
A new attempt by the Syrian refugees in Turkey to cross the borders towards Europe in mass groups created worry in the EU and the EU officials contacted Turkey and for cooperation, Deutsche Welle Turkish reported.

“The caravan of light” as called by the refugees banding together in whatsapp and telegram groups, will prompt at least a hundred thousand Syrian immigrants currently living in Turkey to force their way once again to the borders of Europe as they no longer want to stay in the country, DW said.

In September, British newspaper Guardian said the organisers of the “caravan'', who are believed to be Syrian refugees themselves, have told people to bring sleeping bags, tents, lifejackets, water, canned food and first aid kits. The actual number of people in the caravan is unclear, but organizers say about 100,000 people are expected.

According to DW, European countries asked the Turkish authorities to take the necessary measures to avoid new tensions similar to those in 2020 on the Turkey-Greece border, when tens of thousands of refugees and migrants who seek refuge in the EU arrived at the border after Turkey announced it was unilaterally opening its borders to Greece.

Serious build-up at the borders

Experts said there was already a very serious build-up at the borders, and it was bound to grow.

“Research shows that there is a very serious increase among Syrians who want to leave Turkey. This rate surged  from 15% to over 55% now,” said migration expert Prof. Murat Erdogan, who is currently conducting his studies under the auspices of Centre for Applied Turkey Studies (CATS).

Erdogan said the Syrian immigrants have bigger problems in Turkey due to the growing economic crisis and they are afraid of being sent back to Syria.

“Turkish people see refugees as one of the top three most important problems of the country. This intensifies the anti-immigrant discourse in the society,” Erdogan said.

According to Erdogan this puts a serious pressure on the Turkish government which can not prevent a large refugee movement towards the Greek border before the election.

“Therefore, it is very likely that the Turkish-Greek border will witness tensions where Greek authorities will try to push back refugees with gas bombs and water canonns. With the mass of refugees heading to the border just before the elections, the reactions in Turkish society against both Syrians and Europe's lack of solidarity will combine,” Erdogan said.

Prof. Dr. Panu Poutvaara, Director of International Migration Studies at the German Institute for Economic Research (ifo), also thinks that tension between Turkey and the EU over refugees will increase in the coming months.

“Turkey is applying and increasing pressure on the EU to make concessions. The EU, on the other hand, is trying to show that it will not bow to Turkey's blackmail," Poutvaara said.  (GerçekNews, Oct 20, 2022)

The EU Commission decries lack of democracy in Turkey

The EU Commission lambasted the “negative trend” in Turkey in the area of democracy, the rule of law and fundamental rights as well as the “weakening of effective checks and balances in the political system” in a report that assessed the status of the enlargement package involving Western Balkans and Turkey.

“There are serious deficiencies in the functioning of Turkey’s democratic institutions. During the reporting period, democratic backsliding continued. Structural deficiencies in the presidential system remained in place,” the report said, adding that in the absence of an effective checks and balances mechanism, the democratic accountability of the executive branch continues to be limited to elections.

The report said the judiciary continued to systematically target members of the opposition parties in the national assembly, in relation to alleged terrorism-related offences.

Limited freedom of expression

According to the report, pressure on mayors from opposition parties by the ruling coalition government further weakened local democracy and civil society organizations faced increasing pressure, limiting their freedoms of expression, association and assembly.

The EU’s enlargement report also criticized Turkey’s unilateral foreign policy of being at odds with the EU priorities under the common foreign and security policy (CFSP), notably due to its military action in Syria and Iraq and a lack of alignment with EU restrictive measures against Russia.

“Turkey maintained a very low alignment rate with the EU stand on foreign and security policy of 7% (as of August 2022),” the report said.

Tensions in the East Mediterranean

The report urged Turkey to ease tensions in Eastern Mediterranean by respecting the sovereignty and territorial integrity of Greece.

“Relations with the EU deteriorated in the first half of 2022, due to repeated violations of Greek airspace by Turkish fighter jets in the Aegean and threatening Turkish statements regarding the sovereignty of Greek islands, and against Cyprus. In addition, Turkey continued to carry out military exercises in the maritime zones of Cyprus, and Turkish warships illegally obstructed survey activities in the Cypriot Exclusive Economic Zone (EEZ),” according to the report. (gerceknews.com, 12 october 2022)

Venice Commission calls on Turkish authorities not to enact disinformation bill

The Venice Commission (European Commission for Democracy Through Law) said in a recent report that a bill of amendment regarding “false or misleading information” in Turkey further threatens freedom of expression, and called on the Turkish Grand Assembly to reject it.

The said bill is referred to by the opposition and human rights groups in Turkey as the “censorship bill.”

"The Commission is particularly concerned with the potential consequences of such provision, namely, the chilling effect and increased self-censorship, not least in view of the upcoming elections in June 2023," the report noted.

The commission also emphasized that several terms such as “misleading information” are very broad, vague, and open to different interpretations, and that the prison sentences in the context of the provision and other fall outs would be disproportionate to its aims and could lead to "arbitrary restrictions of freedom of expression."

It pointed out that the Turkish political administration tries to justify the proposed regulation based on examples from European countries. The report provided a comparative analysis of the bill to other countries.

Regarding the situation in Germany, France, and the United Kingdom, the report said: "There are no provisions with regard to criminal prosecution of individuals disseminating false or misleading information."

For Sweden, the report noted that unlawful threats, which itself is a crime, on social media constituted criminal offenses. Also, receiving money and acting to benefit foreign powers by influencing public opinion on a matter of the country’s institutions or national security is punishable for two years. The report adds that to date, no prosecutions have been brought for such offense.

In Greece, the Greek Penal Code was amended to include prison sentence up to three months for people who spread anti-vaccine propaganda. It was sharply criticized not only by journalists’ unions but also by constitutional scholars. The new provision has not been enforced to this day in areas other than the COVID-19 pandemic.

The bill introduced by the ruling Justice and Development Party (AKP) orders imprisonment up to three years of those who spread disinformation and fake news both through media outlets and on social media. The proposed provision holds that a prison sentence should be issued if the published information is not based on facts and in case it concerns national security and public health, if it has been published deliberately to cause fear, panic and anxiety in the public, and if it targets public peace. (gerceknews.com, 11 oct 2022)

Le Conseil de l'Europe inquiet du projet de loi turc la «désinformation»

Le Conseil de l'Europe estime que le projet de loi turc pénalisant la «désinformation», actuellement examiné par Ankara, constitue une «entrave» à la liberté d'expression, garantie par la Convention européenne des droits de l'homme.

Dans un «avis conjoint urgent» publié vendredi soir avec la Direction générale des droits de l'homme et de l'État de droit, la Commission de Venise indique «être inquiète des conséquences potentielles» du texte, notamment d'un risque de «renforcement de l'autocensure» dans la perspective des prochaines élections, en juin 2023.

Si ce groupe consultatif, chargé des questions d'État de droit au sein du Conseil de l'Europe, reconnaît la nécessité de combattre les campagnes de désinformations, il estime qu'il existe déjà dans l'arsenal juridique turc des textes visant «les aspects les plus dangereux des ''informations fausses ou trompeuses''» et qu'il n'y a pas de «besoin social impérieux» d'adopter un texte porteur d'éventuelles «restrictions arbitraires de la liberté d'expression».

Le projet de loi prévoit notamment de punir d’un à trois ans de prison la «propagation d'informations trompeuses» et de priver de leur carte de presse les journalistes reconnus coupables de ce délit.

L'avis du Conseil de l'Europe estime que le texte turc contrevient ainsi à l'article 10 de la Convention qui garantit la liberté d'expression.

Cet avis sera soumis pour adoption à la prochaine session plénière de la Commission de Venise les 21 et 22 octobre prochain.

Déposé au parlement par les députés du parti au pouvoir (AKP) fin mai, le projet de loi turc a été adopté en septembre par deux commissions parlementaires.

Mardi, alors que l'examen du texte devant le parlement turc à Ankara débutait, plusieurs associations et syndicats de journalistes avaient protesté, voyant dans le projet de loi une tentative de censure de la part des autorités.

À moins d'un an des élections présidentielle et législatives prévues en juin 2023, le chef de l'État turc Recep Tayyip Erdogan tente d'exercer plus de contrôle sur la presse et les réseaux sociaux, estiment des observateurs.

Des ONG dénoncent régulièrement l'érosion de la liberté de la presse en Turquie, qui pointe à la 149ème place sur 180 du classement 2022 de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF). (AFP, 8 oct 2022)

Erdogan sur Macron: "nos épouses s'entendent bien, pas nous"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ironisé jeudi sur ses relations difficiles avec le chef de l'Etat français Emmanuel Macron, lançant lors d'une conférence de presse: "Nos épouses s'entendent bien, pas nous".

Emine Erdogan, l'épouse du président turc, et la Première dame française Brigitte Macron entretiennent des relations plus que cordiales, en dépit des tensions régulières entre leurs époux qui se sont entretenus jeudi à Prague dans le cadre de la première réunion de la Communauté politique européenne.

En novembre dernier, l'entourage d'Emine Erdogan avait fait savoir à l'AFP que les relations entre les deux femmes - régulièrement photographiées ensemble lors de sommets internationaux - étaient au beau fixe.

M. Erdogan a été filmé plus tôt jeudi en train de lancer une boutade au président français, proposant l'adhésion de la France à l'Organisation des Etats turciques (OET), qui inclut, outre la Turquie, des pays turcophones d'Asie centrale et l'Azerbaïdjan.

"Nous allons t'admettre si tu veux", a-t-il lancé à M. Macron en présence notamment du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev.

Pour sa part, le président français Emmanuel Macron, qui a gratifié le chef de l'Etat turc d'une tape dans le dos, a dit avoir insisté jeudi auprès de ce dernier sur la nécessité de lutter contre tout "contournement" des sanctions contre la Russie, dans le contexte de la guerre en Ukraine. (AFP, 6 oct 2022)

Macron appelle Erdogan à lutter contre tout "contournement" des sanctions

Le président français Emmanuel Macron a insisté jeudi auprès de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan sur la nécessité de lutter contre tout "contournement" des sanctions contre la Russie.

"Il a souligné l'importance des régimes de sanctions européens pour mettre fin à l'escalade russe et a appelé à lutter contre toute stratégie de contournement", a indiqué l'Elysée à l'issue d'un échange entre les deux dirigeants, en marge de la première réunion de la Communauté politique européenne à Prague.

Très dépendante des gaz et pétrole russes, la Turquie a refusé de se joindre aux sanctions occidentales décrétées contre la Russie après l'invasion de l'Ukraine, tout en proposant sans relâche sa médiation entre Moscou et Kiev.

Le pays, destination prisée des ressortissants russes, a vu arriver des milliers d'entre eux depuis le début de la guerre, touristes, réfugiés et hommes d'affaires qui sont devenus à partir de mai les premiers acquéreurs de biens immobiliers en Turquie.

M. Macron a par ailleurs exprimé son "inquiétude" concernant la situation en mer Egée, théâtre de tensions récurrentes entre la Grèce et la Turquie.

"Il a appelé à la reprise du dialogue entre les parties pour éviter l'escalade et préserver le respect du droit international", a précisé l'Elysée. (AFP, 6 oct 2022)


Quitte ou double à Prague pour la Communauté politique européenne

Structure novatrice permettant de fédérer dans la durée la Grande Europe face à la Russie ou format miné par les intérêts divergents et les débats stériles? La toute nouvelle "Communauté politique européenne", à l'initiative d'Emmanuel Macron, réunit jeudi à Prague 44 dirigeants du continent.

Appelée, en cas de succès, à se réunir une ou deux fois par an, elle suscite un certain enthousiasme, mais aussi de nombreuses questions, sur son utilité, comme sur sa viabilité.

Tous les invités, y compris la Première ministre britannique Liz Truss, ont confirmé leur venue. Le chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky doit intervenir par visioconférence.

"C'est la première fois que les dirigeants de la Grande Europe, à l'exception de la Russie et du Bélarus, se réunissent", souligne un responsable européen.

Dans sa lettre d'invitation, le président du Conseil européen Charles Michel, rappelle que l'ambition de ce nouveau format est de "rassembler les pays du continent".

Objectif affiché: réunir les dirigeants "sur un pied d'égalité" et favoriser le dialogue politique et la coopération sur les questions d'intérêt commun pour oeuvrer "au renforcement de la sécurité, de la stabilité et de la prospérité de l'Europe dans son ensemble".

Les réunions préparatoires ont montré un "grand intérêt" des pays invités pour le projet, ont assuré les organisateurs. Mais des doutes sont encore exprimés sur sa "valeur ajoutée", a confié l'un d'eux.

"On passe d'une communauté de valeurs à une communauté de projets qui restent à définir et à financer", souligne Sébastien Maillard, directeur de l'Institut Jacques Delors. "Il va falloir éviter le risque d'ensablement", prévient-il.

"On va voir si ça marche. Soit c'est une mauvaise idée, soit elle répond à un besoin de coopération et il faudra la structurer", reconnaît le représentant d'un Etat membre.

- L'échec de Mitterrand en 1991 -

L'échec de la Confédération européenne lancée à Prague en 1991 par François Mitterrand et Vaclav Havel est dans tous les esprits.

La Russie sera bien sûr omniprésente dans les débats. La guerre menée par le Kremlin contre l'Ukraine et ses conséquences économiques concernent tous les participants.

Mais les approches divergent. La Serbie et la Hongrie continuent de courtiser le Kremlin par intérêt et réclament la fin des sanctions économiques. L'assemblée est en outre minée par les contentieux. L'Arménie et l'Azerbaïdjan sont en conflit ouvert.

Or la Communauté politique devra en particulier gérer l'impatience des candidats à l'adhésion à l'UE.

Ils sont dix --les six pays des Balkans Occidentaux (Serbie, Kosovo, Macédoine du Nord, Albanie, Monténégro et Bosnie), l'Ukraine, la Moldavie, la Géorgie et la Turquie-- et "ils veulent être sur la photo de famille avec les 27".

La Britannique Liz Truss sera dans une position singulière.

Six ans après le vote de son pays en faveur du Brexit, elle ne veut pas donner le sentiment qu'elle cherche à renouer les liens avec ses anciens partenaires. Mais elle souhaite être présente, pour évoquer en particulier les questions énergétiques. Et Londres a déjà évoqué la possibilité d'organiser la prochaine réunion de la CPE.

Tout aussi problématique, la venue du président turc Recep Tayyip Erdogan. Il est en froid avec la Suède et la Finlande, dont il bloque l'adhésion à l'Otan, et en conflit avec la Grèce et Chypre. L'invitation a divisé les Européens.

La réunion a été minutieusement préparée pour contourner les difficultés.

L'hôte est la République Tchèque. Les tables rondes ont été soigneusement organisées et dupliquées pour éviter les hostilités. Il n'y aura aucun résultat formel écrit et Charles Michel aura un simple rôle de facilitateur.

"Mais il y aura certainement des échanges durs et frontaux", prédit un diplomate européen. "Il faut créer une dynamique et c'est un passage obligé pour obtenir des résultats". (AFP, 5 oct 2022)


Adhésion à l'Otan: la Suède lâche du lest à la Turquie

Dans un important geste de concession à la Turquie pour obtenir un feu vert d'Ankara à son entrée à l'Otan, la Suède a annoncé vendredi avoir réautorisé les exportations de matériel militaire vers son futur allié.

Stockholm, en pleine période de transition gouvernementale entre la gauche sortante et la droite victorieuse aux élections, a laissé à l'autorité chargée des exportations d'armement le soin d'officialiser la nouvelle.

Confrontée depuis plusieurs mois à une menace de veto turc à son entrée historique dans l'alliance militaire occidentale, la Suède avait déjà suggéré qu'elle pourrait changer de position sur ses exportations d'armes en faveur d'un nouvel allié.

La candidature suédoise à l'Otan, annoncée avec la Finlande voisine en mai, conséquence directe de l'invasion russe de l'Ukraine, change la donne, selon Stockholm.

Elle "renforce considérablement les motifs de politique de défense et de sécurité pour autoriser l'exportation d'équipements militaires vers d'autres États membres, dont la Turquie", a justifié l'Inspection pour les produits stratégiques (ISP) dans un communiqué.

La levée de ces restrictions était une des conditions fixées par Ankara, dont le Parlement doit encore accorder une indispensable ratification aux candidatures suédoises et finlandaises.

La Suède avait bloqué des exportations vers la Turquie en 2019 à la suite d'une offensive turque dans le nord de la Syrie, et, depuis, aucune exportation n'avait eu lieu.

L'ISP précise avoir autorisé au cours du troisième trimestre des exportations à caractère militaire vers la Turquie, concernant "du matériel électronique", "des logiciels" et du "support technique". Selon des sources diplomatiques, cela concerne en particulier le secteur de l'aviation.

A ce jour, 28 Etats membres - sur trente - de l'alliance dominée par les Etats-Unis ont ratifié l'adhésion de la Suède et de la Finlande.
 Seules la Hongrie et la Turquie doivent encore donner leur accord final au Parlement.

Le Parlement truc doit reprendre ses travaux samedi après la pause estivale mais cette session sera placée sous l'échéance des élections présidentielles et législatives prévues en juin 2023.

- Délégation suédoise -

Ce qui peut l'inciter à la prudence. Ankara n'avait d'ailleurs pas encore réagi, vendredi après-midi, à l'annonce suédoise.

"Nous verrons comment va réagir la Turquie", souligne Paul Levin, spécialiste du pays à l'Université de Stockholm. "Mais c'est un grand changement dans la ligne suédoise".

Lors du sommet de l'Otan à Madrid fin juin, la Suède, la Finlande et la Turquie avaient signé un mémorandum d'accord sur le soutien d'Ankara à l'adhésion.

Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan avait immédiatement menacé de bloquer à nouveau si Ankara estimait ses conditions non remplies, notamment sur des extraditions de militants vers la Turquie.

Le texte signé en juin confirmait notamment que Stockholm et Helsinki considèrent le Parti des travailleurs kurdes (PKK) comme une organisation terroriste. Les deux capitales s'y engageaient aussi à ne pas soutenir divers groupes honnis par Ankara, dont le mouvement armé kurde YPG en Syrie.

Depuis la mi-avril la Turquie conduit des opérations contre le PKK et ses alliés dans le nord de l'Irak et menace de lancer, simultanément, une vaste offensive dans le nord de la Syrie.

Une délégation suédoise doit se rendre en Turquie mercredi et jeudi pour la suite des négociations. Une réunion tripartite avait déjà eu lieu fin août en Finlande.

Un des points les plus difficiles concerne des dizaines d'extraditions d'opposants à Ankara - principalement des militants kurdes ou du mouvement guléniste.

M. Erdogan affirme avoir reçu une "promesse" de la Suède en la matière. Stockholm et Helsinki soulignent que le processus reste soumis à des décisions de justice indépendantes de l'exécutif.

Début septembre, la Finlande avait écarté la demande de la Turquie de réévaluer six demandes d'extradition.

La Suède avait autorisé en août la première extradition d'un citoyen turc depuis l'accord de Madrid, mais le dossier concernait une fraude à la carte bancaire. (AFP, 30 sept 2022)


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Les États-Unis accélèrent le déploiement de leur nouvelle bombe nucléaire en Europe

Les États-Unis ont accéléré le déploiement en Europe de la nouvelle version de leur bombe nucléaire tactique, plus précise, sur des bases aériennes de l’Otan en Europe, a rapporté jeudi le site Politico, citant un câble diplomatique américain et deux personnes proches du dossier.

L’arrivée de la bombe à gravité améliorée B61-12, initialement prévue pour le printemps prochain, est désormais prévue pour décembre, ont indiqué des responsables américains à leurs alliés de l’Otan lors d’une réunion à huis clos à Bruxelles à la mi-octobre, révèle le câble cité par le média en ligne. Cette décision, qui consiste à remplacer les anciennes B61 par la version la plus récente dans diverses installations de stockage en Europe pour une utilisation potentielle par des avions de combat américains et alliés, intervient dans un contexte de fortes tensions avec la Russie, dont le président, Vladimir Poutine, menace régulièrement de recourir à l’arme nucléaire en cas d’« agression. »

L’annonce américaine lors de la réunion de Bruxelles est intervenue quelques jours avant que l’Otan n’entame son exercice nucléaire annuel, baptisé Steadfast Noon. L’exercice se tient du 17 au 30 octobre et rassemble quelque 60 avions de 14 nationalités – dont une partie opère depuis la base aérienne belge de Kleine-Brogel (Limbourg). Selon Politico, deux personnes familières avec le projet de déploiement des B61-12 en Europe ont confirmé, sous le couvert de l’anonymat, l’accélération mentionnée dans le câble diplomatique confidentiel.

Ce document, rédigé pour être distribué au sein du Pentagone et du Département d’État afin de donner aux décideurs un aperçu de ce qui a été discuté entre les ministres de la Défense lors de la réunion de l’Otan, indique clairement que les alliés sont nerveux. (parismatch.be, 27 oct 2022)

Le Premier ministre suédois s'entretient avec Erdogan sur l'adhésion à l'Otan

Le nouveau Premier ministre suédois Ulf Kristersson s'est entretenu au téléphone mercredi avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, au moment où la Suède s'efforce de convaincre Ankara de valider son entrée dans l'Otan.

M. Kristersson a décrit sur Twitter un entretien "constructif" et a ajouté qu'il avait l'intention désormais de se rendre à Ankara "bientôt", sans donner d'indication sur le moment où pourrait intervenir cette visite.

Le chef de l'Etat turc a répondu qu'il "serait heureux d'accueillir Ulf Kristersson à Ankara", se disant "prêt à faire avancer les relations bilatérales avec le gouvernement suédois dans tous les domaines", selon un communiqué de la présidence turque.

L'adhésion à l'Otan étant une priorité pour le nouveau gouvernement de droite, M. Kristersson avait annoncé la semaine dernière être prêt à se rendre à Ankara.

M. Erdogan avait aussitôt accepté de le recevoir, tout en avertissant que le Parlement turc ne ratifierait pas l'adhésion des deux Etats nordiques tant que les demandes d'extradition formulées par Ankara ne seraient pas honorées.

"Le président Erdogan a souligné qu'il est dans l'intérêt commun d'empêcher les organisations terroristes de prendre en otage l'adhésion de la Suède à l'Otan ainsi que les relations bilatérales avec la Turquie", indique le communiqué d'Ankara publié mercredi soir.

Le président turc accuse la Suède et la Finlande de protéger notamment des combattants kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG), considérés comme terroristes par Ankara.

Après l'offensive lancée par la Russie contre l'Ukraine le 24 février dernier, la Suède et la Finlande ont renoncé à leur politique traditionnelle de non-alignement militaire et ont demandé à rejoindre l'alliance.

A ce jour, 28 Etats membres - sur trente - de l'Alliance atlantique ont ratifié l'adhésion de la Suède et de la Finlande.

Seules la Hongrie et la Turquie doivent encore donner leur accord final. (AFP, 26 oct 2022)

Suède/Finlande: le chef de l'Otan se rendra prochainement en Turquie

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a annoncé mercredi qu'il se rendrait prochainement en Turquie pour s'entretenir avec le président Recep Tayyip Erdogan de la ratification par Ankara des adhésions de la Suède et de la Finlande.

"La Finlande et la Suède sont en contacts étroits avec la Turquie et je me rendrai à Ankara ou à Istanbul pour rencontrer moi-même le président turc dans un proche avenir", a-t-il déclaré, sans donner de précision sur la date de ce déplacement.

Deux des 30 membres de l'Alliance, la Turquie et la Hongrie, n'ont pas encore ratifié les adhésions des deux pays nordiques, contraints de patienter dans l'antichambre de l'Alliance et de négocier avec Ankara.

Le président turc a accepté de recevoir le nouveau Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, mais il a averti que le Parlement turc ne ratifierait pas l'adhésion des deux Etats nordiques tant que les demandes d'extradition formulées par Ankara ne seraient pas honorées.

La Hongrie tarde également à ratifier les adhésions de la Suède et de la Finlande, mais le processus "est à l'agenda du Parlement hongrois", a précisé Jens Stoltenberg au cours d'un point de presse avec le premier ministre roumain Nicolae Ciuca.

"Je n'ai pas parlé de cette question (avec la Hongrie), mais je suis prêt a m'impliquer", a précisé M. Ciuca.

"Je suis confiant. Les alliés ont invité la Suède et la Finlande à rejoindre l'Alliance lors du sommet de Madrid et tous vont ratifier les adhésions", a insisté Jens Stoltenberg. (AFP, 26 oct 2022)


Adhésion à l'Otan: le Premier ministre suédois prêt à se rendre en Turquie

Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a annoncé jeudi qu'il était prêt à se rendre "immédiatement" en Turquie pour obtenir un feu vert d'Ankara à l'adhésion de son pays à l'Otan.

"J'ai déjà envoyé un signal au gouvernement turc pour lui dire que nous sommes prêts à nous rendre à Ankara immédiatement. Et je le ferai dès que cela sera possible pour eux aussi", a-t-il déclaré à Bruxelles, avant un sommet de l'UE.

La Turquie menace de bloquer l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Alliance, dans l'attente de concessions des deux pays concernant notamment des demandes d'extradition de militants kurdes, considérés comme terroristes par Ankara.

"Je pense que je serai en mesure d'avoir un message d'intérêt commun. La Suède et la Finlande peuvent prouver que nous faisons réellement ce que nous avons promis de faire et ce qui est dans l'intérêt des trois pays", a ajouté M. Kristersson.

Erdogan accepte de recevoir le Premier ministre suédois

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accepté vendredi de recevoir le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, qui s'était dit prêt la veille à se rendre "immédiatement" en Turquie pour obtenir un feu vert d'Ankara à l'adhésion de son pays à l'Otan.

"Le nouveau Premier ministre suédois a demandé à être reçu. J'ai dit à nos amis: +Donnez-lui rendez-vous afin qu'il vienne+", a déclaré le chef de l'Etat turc lors de son vol retour d'Azerbaïdjan, selon des propos rapportés par plusieurs médias turcs.

M. Erdogan, qui menace de bloquer l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan, a de nouveau prévenu que le Parlement turc ne ratifiera pas l'adhésion des deux Etats nordiques tant que les demandes d'extradition formulées par Ankara ne seront pas honorées.

"Ces terroristes (...) doivent être appréhendés et nous être livrés", a déclaré le président turc.

Le chef de l'Etat accuse la Suède et la Finlande de protéger notamment des combattants kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG), considérés comme terroristes par Ankara.

A ce jour, 28 Etats membres - sur trente - de l'Alliance atlantique ont ratifié l'adhésion de la Suède et de la Finlande.

Seules la Hongrie et la Turquie doivent encore donner leur accord final.

Lors du sommet de l'Otan à Madrid fin juin, la Suède, la Finlande et la Turquie avaient signé un mémorandum ouvrant l'accès des deux nations nordiques à l'Otan.

Mais le président turc avait immédiatement brandi la menace d'un veto dans l'éventualité où certaines conditions ne seraient pas remplies. (AFP, 21 oct 2022)

Les limites de la neutralité turque
 
Par Anne Andlauer, Le Soir, 14 octobre 2022

C’était leur quatrième rencontre en quatre mois. Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont échangé pendant une heure et demie en marge d’un sommet régional à Astana, au Kazakhstan. Le Kremlin avait dit s’attendre à ce que le président turc fasse une offre concrète de médiation entre la Russie et l’Occident sur le conflit en Ukraine. Les deux hommes se sont quittés sans faire de déclaration.

Depuis que la Russie a envahi l’Ukraine, la Turquie se démarque de ses alliés occidentaux en prônant ce qu’elle appelle une « politique d’équilibre ». Il s’agit d’être du côté de Kiev sur le principe et dans la bataille, tout en veillant à ne pas faire de Moscou un ennemi. La Turquie est le seul pays de l’Otan qui ne sanctionne pas la Russie, alors même qu’elle fournit des armes (des drones, des véhicules blindés…) aux forces armées ukrainiennes. Le chef de l’Etat turc maintient une forme de neutralité que d’aucuns décrivent comme « active ».

Un rôle de médiateur

« Qu’on ne s’y trompe pas, la Turquie n’a cautionné aucune des actions de la Russie depuis le début de la guerre », note Mitat Çelikpala, spécialiste des relations russo-turques. « Au contraire, poursuit-il, la Turquie a signé tous les documents de l’Otan avant et après l’invasion, participé à tous les exercices militaires qui ont permis à l’Alliance de montrer ses muscles à Moscou… Elle ne le crie pas haut et fort, mais les autres membres de l’Otan le savent et s’en accommodent, car ils comprennent l’utilité d’une Turquie qui maintient le dialogue avec la Russie. »

La Russie, semble-t-il, s’en satisfait tout autant. En refusant de la sanctionner, Recep Tayyip Erdogan préserve ses liens privilégiés avec Vladimir Poutine, qu’il côtoie depuis vingt ans. Il se ménage aussi une marge de manœuvre pour jouer les médiateurs.

En septembre, Ankara a ainsi facilité un échange de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine, sans compter la conclusion, en juillet, sous l’égide de l’ONU, d’un accord débloquant les livraisons de céréales ukrainiennes via la mer Noire. A deux reprises, en mars, la Turquie a également accueilli sur son sol des représentants russes et ukrainiens. Mais ces négociations bilatérales n’ont abouti à rien. Recep Tayyip Erdogan est encore loin de se voir confier la mission qu’il convoite le plus : réunir en Turquie le Russe Poutine et l’Ukrainien Zelensky pour des pourparlers de paix.

S’il faut choisir un camp…

De fait, le rôle qu’endosse le président turc dépend du bon vouloir des belligérants et, surtout, de l’influence que Moscou accepte de lui accorder. « Si Poutine a consenti à l’accord sur les céréales, ce n’est pas pour les beaux yeux de la Turquie », ironise le chercheur Serhat Güvenç, spécialiste des questions de défense. « C’est parce qu’à ce moment-là, cela satisfaisait ses intérêts et qu’il avait besoin d’Ankara. »

La prétention de la Turquie à être incontournable, en plus d’être tributaire des intérêts de Moscou, repose sur une « neutralité finalement très contrainte », ajoute Mitat Çelikpala. « La Turquie dépend de la Russie, notamment pour le gaz, qui couvre 44 % de ses besoins, rappelle le chercheur. Si la Turquie se coupe de la Russie, alors qu’elle subit déjà une inflation record de 80 %, son économie s’effondre. Vous ne trouverez personne en Turquie pour dire qu’il aurait fallu sanctionner la Russie. »

Il reste que cet équilibre est de plus en plus difficile à tenir à mesure que la guerre s’allonge et que les alliés occidentaux s’inquiètent de voir le territoire turc permettre à la Russie de contourner les sanctions et de profiter de l’union douanière entre la Turquie et l’UE. Toutefois, selon Mitat Çelikpala, si la Turquie doit un jour choisir entre Russes et Occidentaux, ce ne sera pas du fait de ces derniers. « Le seul acteur qui pourrait faire voler en éclats la relation russo-turque, c’est la Russie elle-même, assure-t-il. Si elle devient un acteur encore plus agressif en élargissant et intensifiant ses attaques, et si l’Occident alourdit les sanctions, alors la Turquie devra choisir. Et elle ne choisira pas la Russie – pour éviter de se retrouver dans le camp des perdants. »


L'ambassadeur de Suède convoqué après une émission jugée "insultante"

L'ambassadeur de Suède à Ankara a été convoqué mercredi au ministère turc des Affaires étrangères après la diffusion à la télévision publique suédoise d'une émission jugée "insultante" par la Turquie, qui entrave l'adhésion de la Suède à l'Otan.

"L'ambassadeur de Suède à Ankara, Staffan Herrström, a été convoqué aujourd'hui (...) en raison de la diffusion sur la télévision d'État suédoise (SVT) d'une émission contenant des déclarations et des images insultantes pour le président Recep Tayyip Erdogan et la Turquie", a rapporté l'agence de presse officielle turque Anadolu.

Les relations entre Ankara et Stockholm sont tendues, car la Turquie menace depuis mi-mai de bloquer l'accession à l'Otan du pays nordique.

M. Erdogan a de nouveau prévenu samedi qu'il pourrait bloquer l'adhésion de la Suède - et de la Finlande - à l'Alliance atlantique "tant que les promesses" faites par les deux pays ne seront pas "tenues".

M. Erdogan accuse notamment la Suède et la Finlande de protéger des combattants kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG), considérés comme terroristes par Ankara.

Selon Anadolu, une délégation suédoise s'est entretenue mercredi à Ankara avec des responsables du ministère turc de la Justice, après une réunion tripartite fin août en Finlande.
 La rencontre a porté sur des demandes d'extradition en attente ou précédemment rejetées par la Suède.

Ces demandes concernent des membres du PKK et du mouvement güléniste (du nom du prédicateur musulman Fethullah Gülen) accusé d'être derrière la tentative de coup d'Etat de juillet 2016 en Turquie, a indiqué Anadolu.

Les dizaines de demandes d'extradition adressées aux deux pays nordiques par Ankara sont l'un des points sensibles des négociations.

A ce jour, 28 Etats membres de l'Otan (sur 30) ont ratifié l'adhésion de la Suède et de la Finlande.

Seules la Hongrie et la Turquie doivent encore donner leur accord final. (AFP, 5 oct 2022)

Sweden lifts restrictions on arms sales to Türkiye

Sweden's Inspectorate of Strategic Products (ISP) has announced that it lifted restrictions on exports of military equipment to Türkiye.

The decision was taken due to Sweden's NATO membership application, the agency said in a statement today (September 30).

Sweden and Finland had halted arms exports to Türkiye after its military operations targeting the Kurdish-controlled areas in northern Syria.

After the two countries applied to join NATO following Russia's invasion of Ukraine, Türkiye asked them to resume arms exports, along with other demands, in order to approve their membership bids.

On June 28, the three countries signed a memorandum at the NATO summit in Madrid to address Türkiye's "security concerns."
(BIA, 1 October 2022)

Otan: Erdogan menace de nouveau de bloquer l'adhésion de la Suède et de la Finlande

La Turquie ne ratifiera pas la demande d'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan "tant que les promesses" faites par les deux pays ne seront pas "tenues", a déclaré samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

"Tant que les promesses faites à notre pays ne seront pas tenues, nous maintiendrons notre position de principe", a déclaré devant l'Assemblée nationale turque M. Erdogan, qui menace depuis mi-mai de bloquer l'adhésion des deux Etats nordiques à l'Alliance atlantique.

"Nous suivons méticuleusement si les promesses faites par la Suède et la Finlande seront tenues ou non et, bien sûr, la décision finale reviendra à notre grande assemblée", a ajouté le chef de l'Etat.

M. Erdogan, qui a insisté sur l'importance du "combat contre le terrorisme", accuse les deux pays de protéger des combattants kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG), considérés comme terroristes par Ankara.

A ce jour, 28 Etats membres - sur trente - de l'alliance atlantique ont ratifié l'adhésion de la Suède et de la Finlande.
 Seules la Hongrie et la Turquie doivent encore donner leur accord final au Parlement.

Dans un important geste de concession à la Turquie pour obtenir un feu vert d'Ankara à son entrée à l'Otan, la Suède avait annoncé vendredi avoir réautorisé les exportations de matériel militaire vers la Turquie.

La levée de ces restrictions figurait parmi les conditions fixées par Ankara.

Lors du sommet de l'Otan à Madrid fin juin, la Suède, la Finlande et la Turquie avaient signé un mémorandum ouvrant l'accès des deux nations nordiques à l'Otan.

Mais le président turc avait immédiatement brandi la menace d'un veto dans l'éventualité où certaines conditions ne seraient pas remplies.

Une délégation suédoise doit se rendre en Turquie mercredi et jeudi pour la suite des négociations. Une réunion tripartite avait déjà eu lieu fin août en Finlande.

Un des points les plus sensibles concerne des dizaines de demandes d'extradition d'opposants à Ankara - principalement des militants kurdes ou du mouvement guléniste.

Stockholm et Helsinki soulignent que le processus reste soumis à des décisions de justice indépendantes de l'exécutif.

Début septembre, la Finlande avait ainsi écarté la demande de la Turquie de réévaluer six demandes d'extradition.

La Suède avait autorisé en août la première extradition d'un citoyen turc depuis l'accord de Madrid, mais le dossier concernait une fraude à la carte bancaire. (AFP, 1 oct 2022)

Un ressortissant américain tué dans les frappes iraniennes en Irak

Un ressortissant américain a été tué dans les frappes iraniennes ayant ciblé mercredi, au Kurdistan d'Irak, des groupes armés de l'opposition kurde iranienne, a-t-on appris jeudi auprès de la diplomatie américaine.

"Nous pouvons confirmer qu'un citoyen américain a été tué par un tir de roquette dans la région du Kurdistan irakien hier", a affirmé à la presse le porte-parole adjoint du département d'Etat, Vedant Patel.

"Nous condamnons la violation par l'Iran de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Irak", a-t-il ajouté en précisant que les Etats-Unis "continueront à appliquer des sanctions et à prendre d'autres mesures afin de mettre fin aux activités déstabilisatrices de l'Iran dans la région".

Il s'est refusé à donner toute précision sur ce citoyen américain ni les circonstances exactes de son décès en arguant de "considérations familiales".

Revendiqués par Téhéran, ces bombardements ont fait "13 morts --dont une femme enceinte-- et 58 blessés, en majorité des civils, dont des enfants de moins de 10 ans", ont annoncé mercredi les services antiterroristes du Kurdistan d'Irak.

Le Kurdistan d'Irak accueille plusieurs groupes d'opposition iraniens kurdes qui, historiquement, ont mené une insurrection armée contre Téhéran, même si ces dernières années leurs activités sont en recul.

Ces frappes iraniennes interviennent dans un contexte tendu en Iran, où des manifestations nocturnes ont lieu quotidiennement dans le pays depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans interpellée par la police des moeurs. (AFP, 29 sept 2022)

US Supreme Court convenes for Turkish state bank

The US Supreme Court on Thursday morning will evaluate an appeal filed by a Turkish state bank over a lawsuit for helping Iran evade American sanctions.

Turkey’s Halkbank had pleaded not guilty to bank fraud, money laundering and conspiracy over its alleged use of money services and front companies in Iran, Turkey and the United Arab Emirates to evade sanctions, in a lawsuit filed by the federal government of the US.

Its alleged misconduct includes helping Iran secretly transfer $20 billion of restricted funds, including $1 billion laundered through the U.S. financial system, and converting oil revenue into gold and then cash to benefit Iranian interests.

In January, U.S. appeals court put Hallkbank’s prosecution on hold while the bank appealed to the U.S. Supreme Court, on the grounds that the decision conflicted with Supreme Court precedents as it "greenlights the first criminal trial of a foreign sovereign in the nation's history."

It also said it would suffer irreparable harm if forced to defend against "a case from which it is immune."

The judges of the Supreme Court in Thursday’s meeting will examine the documents in the file and express their personal opinions on whether the Halkbank case should be put on the court's calendar or not.

The US Constitutional Court denies most appeals. In its last term it heard only 72 cases of the 5,307 filings it received. (gerceknews.com, 28 Sept 2022)


Relations régionales / Regional Relations

Le ministre israélien de la Défense à Ankara pour resserrer les liens

La visite de quelques heures jeudi du ministre israélien de la Défense Benny Gantz à Ankara a ouvert une nouvelle ère dans les relations avec la Turquie après une décennie de brouille.

Ce voyage d'une journée chez l'Etat membre le plus oriental de l'OTAN intervenait deux mois après la relance des relations diplomatiques entre Israël et la Turquie.

"Pendant plus d'une décennie, il n'y a pas eu de liens formels en termes de sécurité", a relevé M. Gantz à l'issue de sa rencontre avec le président turc Recep Tayyip Erdogan et le ministre de la Défense Hulusi Akar.

"Aujourd'hui, nous y remédions, via un processus responsable et mesuré qui sert les intérêts d'Israël", a-t-il souligné.

En 1949, la Turquie était devenue le premier pays à majorité musulmane à reconnaître l'existence de l'Etat hébreu. Mais les liens se sont ensuite délités sous le régime islamo-conservateur de M. Erdogan, au pouvoir depuis 2003 comme Premier ministre puis comme président et qui a progressivement entamé la laïcité dans son pays.

Les relations bilatérales se sont surtout dégradées à la suite d'une opération militaire israélienne à Gaza en 2008 et elles ont été carrément gelées en 2010, après la mort de dix civils dans une attaque israélienne contre un navire turc, le Mavi Marmara, qui participait à une flotille de militants tentant d'acheminer de l'aide pour briser le blocus de Gaza.

Les deux pays ont finalement annoncé le rétablissement de leurs relations le 17 août dernier et désigné dans la foulée leurs représentants respectifs, M. Erdogan maintenant, parallèlement, ses liens avec le mouvement islamiste Hamas qui contrôle Gaza.

Cette question a d'ailleurs été évoquée lors des échanges a indiqué M. Gantz.
 "Souvenez-vous qu'il s'agit de la première réunion sur la sécurité stratégique (des deux pays, ndlr) après de nombreuses années", a-t-il souligné.

Selon un responsable israélien présent, les échanges ont surtout porté sur les aspects techniques de la présence du Hamas en Turquie plutôt que sur ses fondements idéologiques.

- "bénéfice pour les Palestiniens" -

"L'approche était de se concentrer sur ce qu'on peut accomplir ensemble" a glissé ce responsable, sous couvert de l'anonymat.

A l'issue de leur rencontre au ministère de la Défense, les deux ministres ont estimé que la relance de leurs relations bénéficierait à terme aux Palestiniens.

"Le renforcement des relations, de la coopération et du dialogue facilitera la recherche de solutions à certains sujets d'actualité sur lesquels nous avons des avis divergents, comme (la) question palestinienne", a déclaré le ministre turc Hulusi Akar, selon les propos relayés par ses services.

Pour Benny Gantz, "on peut faire bien davantage ensemble pour réduire l'influence de ceux qui déstabilisent nos régions, en soutenant ou en menant des activités terroristes contre des civils innocents".
 Et "cela s'applique également à l'arène palestinienne", a-t-il précisé.

Les deux leaders ont évoqué des "questions stratégiques et réitéré leur engagement à promouvoir la stabilité, la prospérité et la sécurité au Mouen-Orient dans la région de la Méditerranée orientale", selon M. Gantz.

Cette visite éclair a eu lieu moins d'une semaine avant de nouvelles élections générales en ISraël, pour la cinquième fois en moins de quatre ans, M. Gantz espérant voir le parti centriste Unité nationale auquel il appartient rester un acteur central dans une future coalition. (AFP, 27 oct 2022)

Une nouvelle mine détectée en mer Noire

Une mine, qui pourrait avoir dérivé depuis l'Ukraine, a été découverte et désactivée en mer Noire à proximité des côtes du nord-ouest de la Turquie, a annoncé mercredi le ministère turc de la Défense.

C'est à travers la mer Noire que transitent, malgré la guerre, les céréales ukrainiennes depuis l'entrée en vigueur l'été dernier d'un accord avec la Russie sous supervision internationale.

"Une mine a été détectée au large de Kiyikoy (...) et a été sécurisée et neutralisée", a précisé le ministère de la Défense sur Twitter.

Kiyikoy est situé à moins de 100 km à vol d'oiseau de l'embouchure du Bosphore.

Trois mines avaient déjà été découvertes au printemps à proximité des côtes turques en mer Noire, dont l'une au large d'Igneada, un village situé à 30 km à l'ouest de Kiyikoy et l'une près de l'embouchure du Bosphore.

Face à la crainte d'un accident, les navires chasseurs de mines et avions de patrouille maritime turcs avaient été mis en état d'alerte.

Les autorités turques avaient affirmé que des mines en provenance des côtes ukrainiennes avaient pu s'être désamarrées à cause d'une tempête.

Ankara n'a jamais confirmé la provenance des trois mines neutralisées fin mars et début avril et aucune autre n'avait été signalée depuis.

Les mines sous-marines doivent être équipées de systèmes qui les rendent inoffensives en cas désamarrage, selon la Convention de La Haye de 1907.

Mais les mines de fabrication ancienne peuvent être dépourvues de tels systèmes et présenter un danger.

Depuis le 1er août, un total de 719 voyages - allers et retours - de cargos à travers la mer Noire et le Bosphore ont permis d'exporter plus de 7,86 millions de tonnes de céréales et autres produits agricoles ukrainiens, selon les données du Centre de coordination conjointe (JCC).

Le JCC assure le contrôle et la supervision de l'accord signé le 22 juillet avec la Turquie, la Russie, l'Ukraine et les Nations unies. (AFP, 19 oct 2022)

Syrie: près de 60 morts en dix jours de combats entre groupes rivaux (ONG)

Près d'une soixantaine de personnes ont été tuées lors de combats qui ont opposé la principale organisation jihadiste du nord de la Syrie à des groupes proturcs au cours des dix derniers jours, ont rapporté mardi une ONG et un correspondant de l'AFP.

Ces affrontements, les plus meurtriers depuis des années, ont permis au groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS), ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, de gagner du terrain dans les zones d'influence d'Ankara, proches de la frontière avec la Turquie, selon ces sources.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, 28 combattants de HTS et 20 autres des factions proturques ont été tués, ainsi que dix civils.

"Nous sommes alarmés par l'incursion récente de HTS, une organisation terroriste désignée, dans le nord (de la province) d'Alep", a réagi mardi l'ambassade américaine en Syrie sur Twitter, appelant au retrait immédiat des forces du groupe jihadiste de cette région.

Les combats ont éclaté le 8 octobre et l'armée turque, déployée dans la région, n'est pas intervenue, selon des sources concordantes.

En quelques jours, HTS a pu prendre le contrôle total de la région d'Afrine, proche de la frontière turque, ont indiqué le correspondant de l'AFP et le porte-parole d'un groupe armé proturc local.

Selon l'OSDH, un accord a été conclu entre les belligérants, stipulant que HTS administrera Afrine, y sera chargée de la sécurité et se déploiera aux postes de contrôle séparant cette zone des régions tenues par le régime syrien et les Kurdes.

L'accord devait s'étendre à d'autres régions proches de la frontière turque, mais les combats ont repris lundi soir, après une brève accalmie, près de la ville voisine d'Azaz, bastion d'un groupe proturc, Al Jabha al Chamia.

Selon le chef de l'OSDH Rami Abdel Rahmane, "HTS n'aurait pas pu entrer dans cette région sans l'accord de la Turquie".

La Turquie, qui s'est opposée au régime de Bachar al-Assad au début de la guerre, a commencé à déployer des troupes dans le nord de la Syrie en 2020 où elle contrôle des zones avec ses supplétifs syriens.
 Depuis l'offensive de HTS, des centaines de personnes ont manifesté dans plusieurs villes de la région contre ce groupe jihadiste.

Cette organisation contrôle la moitié de la province d'Idleb, dernier grand bastion rebelle et jihadiste en Syrie, où la guerre a fait près d'un demi-million de morts depuis 2011. (AFP, 18 oct 2022)

Erdogan a ordonné le commencement du travail pour le hub gazier proposé par Poutine

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ordonné à son gouvernement de commencer à travailler sur le "hub gazier" en Turquie proposé par son homologue russe Vladimir Poutine pour exporter le gaz russe vers l'Europe, ont rapporté vendredi les médias turcs.

"Nous avons donné, avec M. Poutine, à notre ministère de l'Energie et à l'institution concernée en Russie, l'ordre de mener un travail en commun", a affirmé M. Erdogan à propos d'un éventuel hub gazier en Turquie, lors d'une interview avec les journalistes à bord de son vol de retour d'Astana, au Kazakhstan, où il a rencontré jeudi le président russe.

Le chef de l'Etat turc a aussi affirmé que les travaux commenceraient immédiatement.

"Il n'y aura pas d'attente à ce sujet", a-t-il ajouté, précisant que l'éventuel hub pourrait être construit dans la région de Thrace, dans le nord-ouest de la Turquie.

M. Poutine avait proposé jeudi de créer un hub gazier en Turquie alors que les livraisons gazières russes vers l'Union européenne sont affectées par les sanctions consécutives à la guerre en Ukraine et par les fuites des gazoducs Nord Stream 1 et 2.

La proposition a immédiatement suscité la réaction de la France.

Le "hub gazier" proposé par M. Poutine n'a "aucun sens", alors que les Européens veulent réduire leur dépendance aux hydrocarbures venant de Russie, a réagi Paris jeudi soir.

"Il n'y a pour nous aucun sens à créer de nouvelles infrastructures qui permettraient d'importer davantage de gaz russe", a souligné la présidence française.

La Russie livre déjà la Turquie à travers le gazoduc TurkStream qui traverse la mer Noire.

- Le cessez-le-feu est plus difficile -

L'initiative de M. Poutine pour un hub gazier en Turquie intervient alors que l'UE réfléchit à un plafonnement des prix du gaz face à la hausse des factures énergétiques provoquée par l'offensive russe en Ukraine.

Quatre énormes fuites de gaz, qui sont apparues fin septembre sur les deux gazoducs Nord Stream reliant la Russie à l'Allemagne et provoquées selon plusieurs pays par des détonations sous-marines, ont aussi contribué à la hausse des prix.

Le président russe a affirmé cette semaine que la Russie avait déjoué un plan de sabotage visant le gazoduc Turkstream, sans donner plus de détails.

"Nous prenons toutes les mesures pour la sécurité", a affirmé M. Erdogan à propos de la sûreté du futur hub gazier en Turquie.

L'UE tente de réduire sa dépendance aux hydrocarbures venant de Russie.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a cependant estimé vendredi que l'Europe avait "besoin de plus de gazoducs et d'infrastructures" pour répondre à la crise énergétique.

"C'est une question d'offre et de demande", a-t-il ajouté.

Membre de l'Otan, la Turquie ne s'est pas associée aux sanctions contre la Russie, tout en affirmant son soutien à l'Ukraine et en tentant de maintenir une position de médiateur entre Kiev et Moscou.

M. Cavusoglu a affirmé que la perspective d'un cessez-le-feu était devenu plus difficile en Ukraine.

"La guerre a avancé et la possibilité d'un cessez-le-feu a diminué, mais nous allons continuer nos efforts", a-t-il estimé. (AFP, 14 oct 2022)

Hydrocarbures: la Grèce et l'Egypte rejettent l'accord turco-libyen

Les ministres des Affaires étrangères égyptien et grec ont jugé dimanche "illégal" le mémorandum de prospection d'hydrocarbures en eaux libyennes, signé entre le gouvernement libyen basé à Tripoli et la Turquie trois ans après un accord de délimitation maritime controversé.

"Cet accord menace la stabilité et la sécurité en Méditerranée", a estimé au Caire le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias.

Tripoli, a-t-il encore accusé, "n'a pas la souveraineté nécessaire sur cette zone" pour sceller un tel accord qui est donc "illégal et non recevable".

En outre, a abondé son homologue égyptien Sameh Choukri, avec un mandat "expiré", "le gouvernement de Tripoli n'a pas la légitimité à signer des accords".

Depuis mars, deux gouvernements rivaux se disputent le pouvoir en Libye, dans le chaos depuis le soulèvement qui avait entraîné la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

Le mémorandum d'entente signé lundi dernier à Tripoli par une délégation turque de haut niveau intervient après la signature d'un accord de délimitation maritime en 2019 grâce auquel Ankara fait valoir des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale.

La Grèce et l'Egypte mais aussi Chypre estiment que cet accord viole leurs droits économiques dans un secteur où de vastes gisements gaziers ont été découverts ces dernières années.

"Nous utiliserons tous les moyens légaux pour défendre nos droits", a prévenu M. Dendias.

L'UE dénonce depuis 2019 la nouvelle délimitation maritime et Paris a jugé le mémorandum entre Tripoli et Ankara "pas conforme au droit international".

En contrepartie de l'accord de 2019, la Turquie avait aidé le gouvernement à Tripoli à repousser en juin 2020 une offensive de son rival, le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est libyen, pour prendre la capitale.

Ankara avait envoyé conseillers militaires et drones, infligeant une série de défaites aux forces du maréchal soutenu par la Russie et par des rivaux régionaux d'Ankara, notamment les Emirats arabes unis et l'Egypte. (AFP, 9 oct 2022)


La Libye et la Turquie signent un accord de prospection d'hydrocarbures

La Libye et la Turquie ont signé lundi un accord de prospection d'hydrocarbures dans les eaux libyennes, trois ans après avoir conclu un accord de délimitation maritime controversé qui avait suscité l'ire de l'Union européenne (UE).

"Nous avons signé un mémorandum d'entente pour la prospection d'hydrocarbures dans les eaux territoriales de la Libye ainsi que sur le sol libyen, par des compagnies turco-libyennes mixtes", a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, lors d'un point presse avec son homologue libyenne Najla al-Mangoush.

Ce mémorandum a été signé lors d'une visite effectuée à Tripoli par une délégation turque de haut niveau comprenant notamment les ministres de l'Energie, Fatih Dönmez, de la Défense, Hulusi Akar, et du Commerce, Mehmet Mus.

Un accord controversé de délimitation maritime avait été conclu en novembre 2019 entre l'ex-Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, et le gouvernement turc.

Cet accord permet à Ankara de faire valoir des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale, au grand dam de la Grèce et de l'UE.

M. Cavusoglu a défendu cet accord et le mémorandum sur les hydrocarbures.

Il s'agit d'"une affaire qui concerne deux pays souverains, c'est du gagnant-gagnant pour les deux et les autres pays n'ont pas le droit de s'ingérer dans ces affaires", a-t-il dit.

Mme al-Mangoush s'est pour sa part félicitée de l'accord "très important" conclu lundi, affirmant qu'il sert "les intérêts des deux pays" et qu'il est susceptible de contribuer sur le long terme à alléger les pénuries de gaz provoquées par le conflit en Ukraine.

- "Illégal" -

En contrepartie de l'accord de délimitation maritime de 2019, la Turquie avait aidé le gouvernement de Tripoli à repousser l'offensive, en juin 2020, des forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, pour prendre la capitale.

Ankara avait envoyé en Libye des conseillers militaires et des drones, ce qui avait permis d'infliger une série de défaites aux portes de Tripoli aux forces du maréchal Haftar, soutenu par la Russie et par des rivaux régionaux d'Ankara, notamment les Emirats arabes unis et l'Egypte.

Depuis mars, deux gouvernements se disputent le pouvoir en Libye, pays ayant sombré dans le chaos après le soulèvement qui a entraîné la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Celui de Tripoli a été mis en place en 2021 dans le cadre d'un processus de paix parrainé par l'ONU, tandis que l'autre est conduit par l'ancien ministre de l'Intérieur, Fathi Bachagha, et soutenu par le camp du maréchal Haftar.

Le président du Parlement basé dans l'Est, Aguila Saleh, qui avait retiré sa confiance au gouvernement de Tripoli pour l'accorder à l'exécutif rival dirigé par M. Bachagha, a qualifié l'accord signé lundi d'"illégal et inacceptable".

Le gouvernement soutenu par le camp de l'Est l'a lui aussi rejeté, se réservant "le droit de recourir à la justice" pour obtenir son annulation. (AFP, 3 oct 2022)


La Turquie "rejette" les annexions russes en Ukraine

La Turquie "rejette" l'annexion de nouveaux territoires ukrainiens par la Russie, comme elle a refusé de reconnaître l'annexion de la Crimée, a indiqué samedi le ministère des affaires étrangères.

"La Turquie n'a pas reconnu l'annexion de la Crimée lors d'un référenum illégitime en 2014 et a toujours exprimé son ferme soutien à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, à son indépendance et à sa souveraineté", insiste le ministère dans un communiqué publié dans la nuit, après la célébation en grande pompe à Moscou des annexions.

"Conformément à cette position, arrêtée depuis 2014, nous rejetons la décision russe d'annexer les régions de Donetsk, Lougansk, Kherson and Zaporijjia. Cette décision, qui constitue une grave violation des principes du droit international, ne peut être acceptée".

Le ministère turc avait déjà condamné la semaine dernière les référendums "illégitimes" conduits dans ces quatre régions.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui ne s'est pas directement exprimé sur le sujet, tente depuis le début du conflit de maintenir des relations avec Kiev et avec Moscou et a offert sa méditaion pour ouvrir des pourparlers entre la Russie et l'Ukraine, auquel Ankara fournit des drones de combat.

Mais après avoir à plusieurs reprises rencontré son homologue Vladimir Poutine et passé des accords notamment sur des livraison de gaz, payables en partie en roubles, il semble désormais prendre plus nettement ses distances, appelant à la tribune de l'ONU à une "sortie digne pour tous" de la guerre.

Sous la pression américaine et par craintes de représailles, les banques turques qui l'acceptaient se sont progressivement cette semaine retirées du système de paiement russe Mir qui permettait aux ressortissants russes de continuer de retirer de l'argent en Turquie. (AFP, 1 oct 2022)

Le footballeur iranien Majid Hosseini publie un message anti-répression

Le défenseur international iranien Majid Hosseini a publié mercredi sur son compte Instagram un message dénonçant la répression qui a fait des dizaines de morts en Iran, au moment où l'équipe nationale de football est rattrapée par le mouvement de protestation.

Sur le dessin partagé en story par le joueur de Kayserispor (Turquie), une femme, cheveux longs au vent, retire le casque à visière d'un policier anti-émeutes.

"Regarde, je suis ta compatriote", lui lance-t-elle.

"Pose ton arme", répète le message à trois reprises, selon le texte en persan qui accompagne l'image.

"Si Dieu a donné la vie, pourquoi devrais-tu la reprendre?", poursuit la femme, selon le message partagé par Majid Hosseini que suivent plus de 400.000 abonnés sur Instagram.

Les manifestations qui secouent l'Iran depuis le 16 septembre et la mort de Mahsa Amini, 22 ans, trois jours après son arrestation à Téhéran pour non respect du code vestimentaire, a rattrapé la sélection nationale iranienne, très suivie dans un pays passionné de ballon rond.

Lors d'un match amical mardi contre le Sénégal, près de Vienne en Autriche, des manifestants réunis à l'extérieur du stade ont ainsi scandé des slogans hostiles aux autorités de Téhéran et appelé les joueurs de l'équipe nationale à soutenir le mouvement en cours en Iran.

Plus tôt cette semaine, l'attaquant star de la sélection, Sardar Azmoun, avait publié sur son compte Instagram un message interprété comme un témoignage de soutien aux manifestants. Mais le message a rapidement été effacé.

Plusieurs grands noms du football iranien, dont l'ancien attaquant international Ali Karimi, ont ouvertement pris position en faveur du mouvement de protestation.

Saeid Ezatolahi, milieu de terrain international prêté cette année par le club danois de Vejle BK à l'équipe qatari d'Al-Gharafa, a lui écrit sur son compte Instagram, où sa photo a été remplacée par un fond noir: "Nous demandons aux autorités d'écouter le peuple de notre pays et de répondre de manière appropriée à ses protestations et à ses revendications".

"Nous soutenons le peuple et lui demandons de ne pas permettre à ceux qui ne sont pas des sympathisants du peuple iranien d'abuser de ses sentiments", continue le joueur.

Selon un dernier bilan donné mardi par l'agence de presse iranienne Fars, "environ 60 personnes ont été tuées" depuis le 16 septembre.

L'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, a elle fait état lundi d'"au moins 76 morts". (AFP, 28 sept 2022)


Le Kremlin dénonce "la pression sans précédent" des Etats-Unis sur la Turquie

Le Kremlin a dénoncé mercredi "la pression sans précédent" des Etats-Unis sur la Turquie, qui va renoncer au système russe de paiement Mir, utilisé dans une poignée de pays dans le monde, par crainte de fortes représailles américaines.

"Cette décision, bien sûr, a été prise sous la pression sans précédent" de Washington, a fustigé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, jugeant "la situation complexe" pour les banques turques qui utilisaient jusque-là les cartes Mir et désormais "menacées de sanctions" économiques américaines.

"Nous devons rechercher ensemble des moyens de contrer cette pression de manière à ne pas nuire à notre coopération commerciale et économique", a poursuivi M. Peskov, appelant Ankara à "ne pas priver les millions de touristes russes qui visitent la Turquie chaque année de conditions confortables".

Ces déclarations, qui sonnent comme une mise en garde, illustrent l'étau dans lequel se trouve la Turquie, dont le président Recep Tayyip Erdogan a besoin de la manne financière russe et de gaz bon marché pour soutenir son économie à la peine avant des élections difficiles, mais doit veiller à ne pas s'exposer à des sanctions américaines à l'effet potentiellement dévastateur.

Plus tôt mercredi, un haut responsable turc avait confirmé à l'AFP que les trois banques publiques turques (Halkbank, Ziraat et Vakifbank) qui autorisent encore le système russe de paiement Mir allaient y renoncer après des mises en garde américaines.

Il n'a toutefois pas précisé de date.

Deux des plus grandes banques privées du pays, Denizbank et Isbank, avaient déjà annoncé la semaine dernière qu'elles suspendaient leur utilisation du système de paiement Mir.

Très dépendante des gaz et pétrole russes, la Turquie a refusé de se joindre aux sanctions occidentales prises après l'offensive russe en Ukraine, M. Erdogan s'affichant en médiateur privilégié du conflit sur les questions notamment d'échange de prisonniers et d'exportations de produits alimentaires.

Mais les pressions de Washington ont, semble-t-il, pesé sur la décision des dirigeants turcs. La décision prise par la Turquie a de facto un peu plus accru l'isolement bancaire de la Russie.

Avant la Turquie, l'Ouzbékistan avait annoncé en fin de semaine dernière renoncer aux cartes Mir, utilisées depuis 2015 dans quelques pays du monde - dont le Bélarus - pour permettre aux Russes de faire des règlements à l'étranger. (AFP, 28 sept 2022)


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Scholz affiche son soutien à Athènes face à Erdogan

Le chancelier allemand Olaf Scholz a fustigé jeudi la remise en question par la Turquie de la souveraineté de la Grèce, dans le contexte de tensions ravivées entre ces deux partenaires au sein de l'Otan mais rivaux historiques.

Il "n'est pas possible que des partenaires de l'Otan remettent en question la souveraineté d'un autre (membre)", a souligné le dirigeant social-démocrate lors d'un déplacement à Athènes qui a débuté par la visite de l'Acropole avec son homologue grec, Kyriakos Mitsotakis.

"Toutes les questions doivent se voir apporter une réponse sur la base du droit international", a-t-il également insisté à l'occasion de sa première visite officielle dans la capitale grecque depuis sa prise de fonction en novembre dernier.

Partenaires au sein de l'Alliance atlantique, Athènes et Ankara entretiennent des relations acrimonieuses, notamment autour de la délimitation des eaux qui les séparent, mais aussi du conflit chypriote.
 Ce long différend a été ravivé ces dernières années par des tentatives de la Turquie d'explorer des gisements d'hydrocarbures convoités dans ces eaux contestées.

- Eviter un conflit -

En pleine guerre en Ukraine qui a poussé les pays membres de l'Otan à resserrer les rangs, ces derniers veulent à tout prix éviter un conflit entre deux partenaires stratégiques au sein de cette Alliance.

Olaf Scholz a d'ailleurs souligné que "les relations de bon voisinage entre la Grèce et la Turquie sont importantes non seulement pour ces deux pays mais pour toute l'Europe".

De son côté, le chef du gouvernement grec a jugé "vraiment dommage" que le président turc, Recep Tayyip Erdogan "ne voit pas qu'il se dirige vers un impasse et empoisonne son peuple avec des mensonges sur la Grèce".

"Nos voisins et tous nos partenaires savent que les îles grecques ne menacent personne", a-t-il ajouté.

Recep Tayyip Erdogan a récemment accusé la Grèce d'"occuper" des îles de la mer Égée dont le statut a été réglé par des traités adoptés après la Première guerre mondiale.

Dans un entretien au quotidien Ta Nea, Olaf Scholz a également jugé inacceptables "les menaces militaires plus ou moins voilées" d'Ankara à l'endroit de la Grèce, tout en appelant les deux rivaux, qui partagent une histoire commune de quatre siècles, à régler leurs antagonismes à la table des négociations.

 - Escarmouches -

Alors que la France affirme de longue date un soutien ferme à la Grèce, le gouvernement allemand, en particulier l'ancienne chancelière Angela Merkel (2005-2021), a toujours cherché à maintenir le dialogue avec Ankara malgré une série d'escarmouches.

L'Allemagne abrite en effet sur son sol une importante minorité turque. Elle fut aussi, en pleine "crise" des réfugiés, la principale initiatrice du Pacte migratoire entre la Turquie et l'UE qui a permis en 2016 de limiter l'arrivée de migrants dans l'UE.

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, en visite à Athènes et Ankara en juillet, s'était déjà clairement rangée du côté d'Athènes, assurant que "les îles grecques appartiennent au territoire grec et personne n'a le droit de remettre cela en question".

La presse grecque relevait d'ailleurs qu'Olaf Scholz ne se rend pas dans la foulée en Turquie comme c'est généralement le cas.

Les tensions gréco-turques étaient encore montées d'un cran lors d'un sommet européen informel à Prague début octobre, quand Kyriakos Mitsotakis avait quitté le diner officiel pendant le discours du président turc Recep Tayyip Erdogan.
 Dans un entretien au magazine français Le Point, le Premier ministre grec a également dénoncé "le langage agressif sans précédent" de la Turquie à l'endroit de la Grèce.

"Notre objectif commun (...) notre vision doit être l'exploitation de tout le potentiel économique de la Méditerranée orientale pour le bien de tous les pays", a également insisté Olaf Scholz dans Ta Nea. (AFP, 27 oct 2022)

Northern Cypriot MP : “We are pariahs in our own country”

In Northern Cyprus, the opposition reacted strongly to President Recep Tayyip Erdoğan dealing directly with the government in Northern Cyprus beyond the knowledge of its parliament.

Republican Turkish Party (CTP) MP Doğuş Derya made a speech in the parliament on Thursday, October 6, which was widely shared on social media.

MP Derya criticized North Cyprus's dependency relation with Türkiye, she said, "Unfortunately since the political problem of the island is without a solution, our dependency relations with Türkiye are all the time demonstrated as if a great favor is done for us and issues not related with what this society needs are brought up neglecting all our other problems and bypassing them, dictated from above such as the palace. To present the palace as a park is interesting. Because you are saying 'Why do you object to a park?' Where in the world is a park made by uprooting trees?"

"You have made the entire existence of the Turkish community in Cyprus a pariah," she remarked.

"Did we need a palace?"

"Did we need a palace in order to prove that we are a state? Not only that." Oğuzhan said, adding, "Cyprus Turks are excited. I have not seen any Cypriot Turk who is excited but I have seen many who are angry.

"In a country where three women go to the police for being subject to violence, two children are abused in a week, where poverty is growing, this project of 2 billion 500 million is only for transferring money to companies supporting the government in Türkiye as an extension of what is being done in Türkiye.

Derya counted the 12 palaces of Erdoğan and said, "Friends, do you see the abundance of palaces, do we have any deficit of palaces? You should go and see the Cengiz Topel hospital. The walls are moldy, again a tap used by patients, it is again rusty. People are dying without any apparent reason in the State Hospital –many equipment are missing- and we are trying to find out the reason."

She also criticized the accelerated armament race both in Türkiye and Greece and added, "Therefore you should not approach these issues as a football fan. You should see what is happening about your country. We will continue to defend a federal solution, a two region, two-society federal solution based on political equality in this country against armament, against all kinds of militarist movements. Anyone may talk nonsense anywhere they like. President Erdogan said "You should recognize TRNC." They should please recognize first, that it is a separate state, that this state has institutions, that this state has a parliament." (BIA, 10 October 2022)

Mitsotakis quitte le diner européen pendant qu'Erdogan parle

Les tensions entre la Grèce et la Turquie ont connu un nouvel épisode jeudi soir à Prague lors de la "Communauté politique européenne".

Selon le président turc Recep Tayyip Erdogan, le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a quitté le diner officiel du sommet européen informel pendant son discours.

"J'ai fait un discours, le monsieur est apparu très mal à l'aise. En raison de cet inconfort et en dépit de l'étiquette, je ne sais pas qui lui en a donné l'autorisation, sans doute le président, mais il est sorti et s'est exprimé dehors". "Il a dit que nous avions utilisé des expressions un peu brutales. Mais il n'y a rien de sérieux", a voulu tempérer M. Erdogan.

"Nous n'avons de vues sur le territoire de personne. Nous ne voulons pas de tensions avec nos voisins", mais, "pour le moment, nous n'avons rien à discuter avec la Grèce", a-t-il insisté. "La politique de la Grèce est fondée sur des mensonges. Il n'y a rien d'honnête là-dedans", a-t-il poursuivi.

La tension ne cesse de monter entre Ankara et Athènes, tous deux membres de l'OTAN et qui se sont retrouvés lors de ce sommet élargi et informel. La Turquie a notamment protesté récemment à la suite d'un déploiement militaire sur deux îles grecques très proches de ses côtes.
(Agence Belga, 7 octobre 2022)

Les Chypriotes-turcs lancent un ultimatum aux Nations unies

La République turque de Chypre du Nord (RTCN) autoproclamée a donné "un mois" à l'ONU pour quitter la partie nord de l'île méditerranéenne si elle ne reconnaît pas son existence.

"Notre hospitalité a atteint ses limites: soit ils signent un accord militaire avec la RTCN, soit ils partent", a déclaré le "ministre" des Affaires étrangères Tahsin Ertugruloglu, selon des propos rapportés mercredi par le quotidien turc Hürriyet.

"Nous avons décidé de leur donner un mois supplémentaire. Ce n'est pas au gouvernement chypriote-grec d'approuver votre mission dans le nord. C'est à nous", a insisté le responsable.

La Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) dispose, indique M. Ertugruloglu, de deux bases en RTCN, un territoire reconnu uniquement par Ankara.

L'UNFICYP a affirmé mercredi n'avoir reçu aucune notification de la part de la RTCN.

Depuis l'invasion du nord de Chypre par l'armée turque en 1974 en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher l'île à la Grèce, la République de Chypre, membre de l'UE depuis 2004, est divisée en deux.

La partie nord, où vivent principalement des Chypriotes-turcs et colons turcs, a été autoproclamée République turque de Chypre-Nord en 1983.

La Force de l'ONU avait été créée en 1964 afin de prévenir les affrontements entre les communautés chypriote grecque et chypriote turque. Elle est demeurée sur l'île pour surveiller les lignes de cessez-le-feu et la zone tampon et entreprendre des activités humanitaires.

Elle compte actuellement un peu plus de 1.000 personnels dont près de 750 Casques bleus.

Les négociations sur un règlement du conflit sont au point mort depuis 2017.

En 2004, un plan de l'ONU destiné à réunifier l'île avait été soumis à référendum. Approuvé à près de 65% par les Chypriotes-turcs, l'accord avait été rejeté à plus de 75% par les Chypriotes-grecs au Sud. (AFP, 5 oct 2022)

La souveraineté de la Grèce sur des îles "pas en cause", selon Washington

Les Etats-Unis ont assuré mercredi que la souveraineté de la Grèce sur deux îles de la mer Egée n'était "pas en cause" après qu'Ankara a protesté officiellement contre un déploiement militaire grec sur les deux îles.

La Turquie a convoqué lundi l'ambassadeur de Grèce à Ankara pour dénoncer des "violations" du statut des îles de la mer Egée et émis une "note de protestation" aux États-Unis, dans laquelle "la Turquie a exigé que soit respecté le statut des îles de la mer Égée orientale" et demandant à Washington de "prendre des mesures pour empêcher l'utilisation d'armes" américaines dans la zone.

Ankara a dénoncé dimanche le déploiement de véhicules blindés sur l'île de Samos - la plus proche de la Turquie, à 1,3 km - et celle de Lesbos (15 km des côtes turques).

"La souveraineté de la Grèce sur ces îles n'est pas en cause", a déclaré à la presse mercredi le porte-parole du département d'Etat, Ned Price.

"Nous appelons toutes les parties à éviter la rhétorique et à éviter tout acte susceptible d'exacerber les tensions", a-t-il ajouté en précisant que "la souveraineté et l'intégrité territoriale de tous les pays doivent être respectées".

Après un bref rapprochement en mars, la tension monte régulièrement entre les deux voisins depuis plusieurs mois.

Mi-septembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait accusé la Grèce - également membre de l'Otan - d'"occuper" les îles de la mer Égée, qui sont revenues à la Grèce après le démantèlement de l'Empire ottoman, mais sur lesquelles des soldats grecs ne peuvent être stationnés.

Il avait averti que l'armée turque pourrait "arriver du jour au lendemain" et "faire le nécessaire" pour faire respecter ce statut.

En retour, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis avait affirmé que son pays était "prêt à affronter" toute menace contre sa souveraineté. (AFP, 28 sept 2022)

Erdogan dénonce le "jeu dangereux" de la Grèce en mer Egée

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé lundi la "politique aux relents de provocation" de la Grèce en mer Egée et le "jeu dangereux" d'Athènes après un déploiement militaire grec sur deux d'entre elles.

"Nous surveillons la politique aux relents de provocation de la Grèce", a déclaré le chef de l'Etat après une réunion de son cabinet.

Ankara a dénoncé dimanche le déploiement de véhicules blindés sur les îles de Samos - la plus proche de la Turquie, à 1,3 km - et de Lesbos (15 km des côtes turques).

"C'est un jeu dangereux pour le peuple grec qui est utilisé comme une marionnette", a jugé M. Erdogan, pour qui cette "accumulation de moyens militaires, semblable à une invasion, doit inquiéter les Grecs plus que nous" - les Turcs.

"Ces faux pas ne font que repousser la Grèce dans la fange", a-t-il encore dénoncé en prévenant qu'il "utilisera tous les moyens dont (il) dispose" pour défendre la Turquie.

Pour M. Erdogan, dont l'armée est la deuxième de l'Alliance atlantique en effectifs, "ces efforts ne permettront jamais à la Grèce de se mettre au niveau de la Turquie".

Le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué lundi l'ambassadeur de Grèce à Ankara pour dénoncer des "violations" du statut des îles de la mer Egée.

Selon l'agence officielle Anadolu, le représentant grec "a été prié de mettre fin aux violations dans les îles et de rétablir leur statut non militaire", a rapporté l'agence.

Simultanément, une "note de protestation" a été remise aux États-Unis, dans laquelle "la Turquie a exigé que soit respecté le statut des îles de la mer Égée orientale" et demandant à Washington de "prendre des mesures pour empêcher l'utilisation d'armes" américaines dans la zone.

Pour sa part, Athènes "a rejeté les objections d'Ankara soulignant qu'"elles étaient totalement infondées et incompatibles avec le droit international", selon une source diplomatique grecque.

Répondant à la démarche turque, "l'ambassadeur grec a souligné que les positions grecques avaient été développées en détail dans deux lettres envoyées au secrétaire général de l'ONU", selon cette source.

"La Grèce n'est pas le pays qui menace son voisin de guerre (casus belli), et n'a pas non plus rassemblé la plus grande flotte sur ses côtes, comme l'a fait la Turquie", ajoute cette source, accusant "Ankara de continuer de violer la souveraineté de la Grèce, avec ses violations continues de l'espace aérien, et ses survols du territoire grec".

Après un bref rapprochement en mars, la tension monte régulièrement entre les deux voisins depuis plusieurs mois.

Mi-septembre, Recep Tayyip Erdogan avait accusé la Grèce - également membre de l'Otan - d'"occuper" les îles de la mer Égée, qui sont revenues à la Grèce après le démantèlement de l'Empire ottoman, mais sur lesquelles des soldats grecs ne peuvent être stationnés.

Il avait averti que l'armée turque pourrait "arriver du jour au lendemain" et "faire le nécessaire" pour faire respecter ce statut.

En retour, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis avait affirmé que son pays était "prêt à affronter" toute menace contre sa souveraineté. (AFP, 26 sept 2022)


Immigration / Migration

Grèce : 92 réfugiés retrouvés nus à la frontière avec la Turquie

Quatre-vingt-douze réfugiés ont été retrouvés nus après avoir été forcés, selon Athènes, de traverser l'Evros, le fleuve séparant la Turquie de la Grèce, "une image inhumaine", a réagi dimanche le ministre grec de la Protection civile.

Une porte-parole de l'agence européenne de surveillance aux frontières Frontex, Paulina Bakula, a confirmé à l'AFP "le sauvetage des 92 migrants vendredi" avec le concours des autorités grecques.

"Les agents (de Frontex) ont rapporté que les migrants avaient été retrouvés nus et que certains d'entre eux avaient des blessures visibles", a-t-elle ajouté, s'exprimant de Varsovie, le siège de cette organisation, tandis qu'Athènes assure que la Turquie a forcé ces personnes à se dévêtir avant de les expulser du côté grec de la frontière.

Le ministre grec de la Protection civile, Takis Theodorikakos, a accusé Ankara d'"instrumentaliser l'immigration illégale" mais la Turquie a démenti toute implication dans les traitements dégradants infligés à ces réfugiés.

Dans une série de messages sur Twitter particulièrement virulents, libellés en turc, en grec et en anglais, la présidence turque a rejeté toute faute sur son voisin grec qu'elle accuse de comportement "inhumain".

"Nous invitons la Grèce à renoncer au plus vite à son attitude inhumaine envers les réfugiés, à mettre fin aux accusations fausses et sans fondement contre la Turquie", écrit le directeur de la communication de la Présidence turque, Fahrettin Altun.

"Par ces menées ridicules, la Grèce montre une fois de plus au monde entier qu'elle ne respecte même pas la dignité des peuples opprimés, publiant les photos des réfugiés qu'elle a déportés après les avoir dépouillés de leurs effets personnels" ajoute-t-il.

Le vice-ministre turc de l'Intérieur, Ismail Catakli, avait déjà appelé Athènes à arrêter "la manipulation et la malhonnêteté".

La plupart des personnes concernées, des Syriens et des Afghans, "ont raconté à des agents de Frontex que trois véhicules de l'armée turque les avaient transférées au niveau de l'Evros", a assuré Takis Theodorikakos dans un entretien avec la chaîne de télévision privée Skai.

Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a condamné dimanche sur Twitter des "traitements aussi cruels et dégradants" et demandé une "enquête complète sur cet incident".

Le ministre grec des Migrations grec, Notis Mitarachi, avait qualifié samedi l'incident de "honte pour la civilisation".

La Grèce est régulièrement montrée du doigt par les ONG et différentes enquêtes journalistiques, pour des refoulements illégaux et violents effectués à ses frontières maritimes et terrestres avec la Turquie.

Mais elle a toujours nié avoir recours à cette pratique contraire au droit international.
 Fin septembre à la tribune des Nations unies, le président turc Recep Tayyip Erdogan a reproché à la Grèce de transformer la mer Egée en "cimetière" avec sa "politique répressive".

M. Attun a de nouveau insisté dimanche: "Les autorités grecques doivent d'abord rendre des comptes concernant les bébés qu'elles ont laissés se noyer en mer Égée, les personnes qu'elles ont volées et battues avec des ceintures à Meriç (le nom turc d'Evros, ndlr) et laissées mourir de froid en coordination avec Frontex", a-t-il écrit.

Réagissant à l'incident dimanche, l'ONG Mare Liberum a estimé que "dans la région de l'Evros, les crimes contre les droits de l'Homme sont systématiques et commis quotidiennement par la Turquie et la Grèce".

"Lorsque ces crimes sont discutés publiquement par les membres des gouvernements, cela ne sert qu'à alimenter le conflit" entre ces deux pays, a-t-elle poursuivi. (AFP, 17 oct 2022)


Naufrages de migrants en Grèce: le bilan s'alourdit, au moins 30 morts

Un nouveau corps a été retrouvé mardi après les naufrages la semaine dernière en mer Egée en Grèce de deux embarcations avec des migrants à bord, ont annoncé les garde-côtes grecs, portant le bilan à au moins 30 morts.

Selon le bilan de samedi, le nombre de victimes était de 29.

Le corps d'une femme a été repêché mardi au large de l'île de Cythère, au sud de la péninsule du Péloponnèse, où un voilier transportant 95 migrants s'était échoué dans la nuit de mercredi à jeudi dernier alors que de forts vents soufflaient dans cette zone.

Quatre-vingt personnes avaient été sauvées lors de ce naufrage. L'un d'eux, soupçonné d'être un passeur, a été arrêté samedi.

Par ailleurs, au moins 18 personnes, essentiellement des femmes, avaient péri dans un autre naufrage au large de l'île de Lesbos, dans le nord-est de l'Egée, en Méditerranée orientale, à l'aube de jeudi dernier.

Cette embarcation transportait 40 Somaliens, dont seulement dix portaient un gilet de sauvetage, selon les autorités grecques.

Au cours des huit premiers mois de l'année, 1.500 personnes ont été sauvées par les garde-côtes, soit quelque 600 de plus que l'année dernière.

Souvent accusé de refoulements illégaux de migrants et réfugiés venant de la Turquie voisine, Athènes renvoie fréquemment la responsabilité à Ankara pour les naufrages en mer Egée, qui sépare les deux pays.

"Il faut mettre la pression sur la Turquie au niveau de l'UE pour empêcher les départs illégaux depuis la Turquie, sinon les pertes humaines vont continuer", a dit samedi le ministre des Migrations grec, Notis Mitarachi, à la conférence du MED5 à Paphos (Chypre), lors d'une réunion des cinq pays méditerranéens en première ligne pour l'accueil de migrants (Grèce, Espagne, Chypre, Malte et Italie). (AFP, 11 oct 2022)

Faut-il déboulonner le buste de Nols, bourgmestre controversé de Schaerbeek

Faut-il déboulonner le buste de Roger Nols, bourgmestre de la commune de Schaerbeek de 1970 jusqu'en 1989 et décédé en 2004.

Le MRAX (Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie) avait demandé le retrait de son buste de la galerie dans la maison communale de Schaerbeek. Une première réunion de réflexion avec la participation des citoyens a eu lieu en septembre sur base d'une étude à ce sujet réalisée par les historiens Serge Jaumain et Joost Vaesen.

Prochainement un groupe de travail livrera ses recommandations à ce sujet au collège communal. La décision est attendue en décembre prochain.

Il y a 36 ans, le 6 octobre 1986, le bourgmestre de Schaerbeek Roger Nols faisait partie d'un débat sur l’immigration et la xénophobie animé par Mamine Pirotte dans son programme Ecran témoin à la RTBF.

Le programme débutait par la diffusion du film “Train d’enfer” de l’acteur français Roger Hanin, qui racontait une agression raciste se déroulant dans un train. Roger Hanin, un ami marocain et moi-même faisions face à Roger Nols pour le débat qui suivait le film. Était également présent le bourgmestre socialiste de Saint-Gilles Charles Picque, une des étoiles montantes du ciel politique bruxellois, qui allait par la suite devenir Ministre-Président de la Région de Bruxelles-Capitale.

Esquissé par Pierre Kroll, le débat fut âpre. Face à nos critiques envers les mesures racistes et xénophobes qu’il avait prises dans sa commune, Roger Nols tentait de justifier les procédés xénophobes et discriminatoires auxquels la commune de Schaerbeek avait recours en avançant que les communautés musulmanes de plus sont en plus nombreuses étaient une grave menace pour l’avenir de la Belgique.

Je soulignai pour ma part qu’aucune infrastructure « d’intégration » n’avait été offerte aux Marocains et aux Turcs que l’on avait fait descendre dans les mines où les mineurs belges, et même italiens ne voulaient plus descendre. Ces Marocains et Turcs –main d’œuvre à bon marché– que l’on avait fait venir pour relancer l’économie belge, et que la responsabilité des discordances dont la presse donnait une image exagérée incombait en grande partie aux dirigeants du pays eux-mêmes.

J’ai indiqué de plus que ces populations immigrées abandonnées à leur sort par ces mêmes dirigeants étaient condamnées à s’enfermer dans des ghettos à cause des politiques nationalistes et intégristes des régimes antidémocratiques des pays dont elles étaient originaires, et qu’en outre, comme si cela ne suffisait pas déjà, l’éducation religieuse des enfants turcs et marocains était confiée depuis la grande crise pétrolière à des enseignants rémunérés par l’Arabie Saoudite rétrograde.

(Dogan Özgüden, Journaliste “Apatride”, Academic&Scientific Publishers, Bruxelles 2014)


Grèce: au moins 18 morts dans deux naufrages de bateaux de migrants

Au moins dix-huit personnes, quasiment toutes des femmes, sont mortes et une trentaine d'autres portées disparues dans le naufrage de deux embarcations de migrants en Grèce, prises dans des vents violents, selon un nouveau bilan jeudi des garde-côtes grecs.

Des dizaines de rescapés, échoués au pied d'une falaise de l'île de Cythère avec une mer démontée, ont dû être hissés avec un treuil par les secours tandis que d'autres tentaient désespérément de s'accrocher à la paroi.

A Prague, où il participe au sommet de la communauté politique européenne, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a déploré la "perte tragique de vies" humaines et appelé "à coopérer de manière beaucoup plus substantielle" pour éviter ces drames.

Il faut "éradiquer complètement les passeurs qui s'attaquent à des personnes innocentes, des personnes désespérées" qui tentent de rejoindre l'Union européenne sur des embarcations qui ne sont pas en état de naviguer, a-t-il lancé.

Selon un premier bilan, les corps de 16 femmes et d'un adolescent de 15 ans apparemment d'origine africaine ont été repêchés à l'est de l'île de Lesbos, voisine des côtes turques en mer Egée, après le naufrage de leur embarcation, a indiqué un porte-parole des garde-côtes, Nikos Kokkalas, sur la chaîne de télévision publique ERT.

Le corps d'un homme adulte a été repêché jeudi après-midi par des plongeurs de l'Agence de surveillance des frontières européennes (Frontex), portant le bilan de victimes à 18 personnes, selon les garde-côtes qui poursuivent les recherches en mer.

Dix femmes ont été secourues mais une douzaine de personnes sont portées disparues, a-t-il ajouté, en précisant qu'une quarantaine de personnes se trouvaient à bord de l'embarcation au moment du drame aux premières heures du jour. "Les femmes étaient complètement paniquées", a-t-il décrit.

Quelques heures plus tôt, les autorités avaient fait état de disparus après le naufrage d'une autre embarcation, un voilier transportant quelque 95 personnes, cette fois-ci au large de l'île de Cythère, proche de la péninsule du Péloponnèse.

D'impressionnantes images diffusées par les garde-côtes montraient des naufragés au pied d'une falaise de cette île sauvage tentant d'échapper à de grosses vagues venant se briser contre la roche tandis que les secours, postés dans le noir en haut de la falaise, les hissaient un à un avec un treuil.

- "Complètement détruit" -

Certains des survivants ont pu rejoindre la côte à la nage, et une vaste opération de secours a permis de retrouver 80 personnes.

"C'est le pire endroit possible sur cette île" pour un naufrage, a commenté le maire de Cythère, Stratos Harhalakis sur ERT, assurant avoir vu cinq corps.

Sept femmes et 18 mineurs figurent parmi les rescapés, a précisé à l'AFP une porte-parole des garde-côtes soulignant que le voilier a été "complètement détruit".

Dans la région de Cythère, les vents atteignaient 102 km/h, ont indiqué les garde-côtes.

La Grèce a connu cette année une augmentation du nombre d'arrivées de migrants et réfugiés dont la majorité appareillent des côtes proches turques en tentant de fuir guerres et pauvreté à destination de l'Europe.

Depuis janvier 2022, 64 personnes ont péri en tentant d'entrer dans l'UE à partir de la Turquie, contre 111 pour l'ensemble de l'année 2021, selon les données de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

En décembre dernier, au moins 30 personnes sont mortes dans trois naufrages distincts en mer Égée. Mais les données précises sont difficiles à établir car certains corps ne sont jamais repêchés ou sont retrouvés sur le rivage des semaines plus tard.

- Athènes et Ankara -

Athènes et Ankara ne cessent de se renvoyer la responsabilité de ces naufrages.

"Tant que la Turquie ne fera pas ce qui est exigé par le droit international et les conventions internationales qu'elle a signées, il est mathématiquement certain que nous pleurerons des victimes", a fustigé le porte-parole du gouvernement, Yannis Oikonomou.

Le dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan, a récemment accusé Athènes de transformer la mer Egée en "cimetière" avec "ses politiques oppressives".

Athènes a été à plusieurs reprises pointée du doigt par des ONG et des médias pour ses responsabilités dans des refoulements illégaux et souvent violents à ses frontières maritimes et terrestres. Mais le gouvernement conservateur a toujours démenti ces allégations. (AFP, 6 oct 2022)


Plus de 500.000 réfugiés sont rentrés en Syrie, affirme Erdogan

Plus d'un demi-million de Syriens qui avaient fui vers la Turquie sont rentrés dans leur pays depuis 2016, a affirmé samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

"Depuis le début de nos opérations transfrontalières en Syrie [en 2016], environ 526.000 volontaires sont retournés dans les zones de sécurité que nous avons établies [dans le nord du pays]", a déclaré le chef de l'Etat devant l'Assemblée nationale turque.

M. Erdogan a ces derniers mois dit "préparer" le retour - sur la base du volontariat - d'un million de réfugiés syriens, sur les 3,7 officiellement enregistrés dans le pays.

Il souhaite poursuivre le financement, avec l'appui de l'aide internationale, de logements et d'infrastructures dans le nord-ouest de la Syrie, dernière zone rebelle échappant au pouvoir de Damas et où Ankara déploie ses troupes.

La question de l'accueil des réfugiés syriens est devenu un sujet brûlant en Turquie, à huit mois et demi de la prochaine élection présidentielle et alors que le pays est confronté à une crise économique et monétaire d'ampleur.

Des partis d'opposition appellent régulièrement les autorités à renvoyer des millions de Syriens.

Le conflit en Syrie, démarré en mars 2011, a fait environ un demi-million de morts et des millions de déplacés et de réfugiés. (AFP, 1 oct 2022)


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