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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

50th Year / 50e Année
Janvier
 
2024 January
N° 545
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Titres des évènements du mois

Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

Les trois célèbres accusés de la justice internationale…- Doğan Özgüden
PACE: 'Torture and ill-treatment becoming more widespread in Turkey'
Men killed at least 333 women in 2023
A propos de l’émigration politique après 53 ans - Doğan Özgüden
Constitutional Court reports over 108,000 individual applications in 2023

Deux footballeurs israéliens dans le viseur pour des messages sur les otages à Gaza

En hommage à un juriste démocrate belge  - Dogan Özgüden
Boğaziçi University resistance left three years behind: 'We are standing up for an ideal'
Report reveals alarming increase in domestic violence, child abuse in Turkey in 2023
Hunger strikes in Turkish prisons enter 37th day

2023: A year of blood-soaked barbarism - Fehim Işık

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Journalist Sinan Aygül convicted for ‘insulting’ men who beat him

Jailed journalist numbers near record high in 2023
The persecution of journalism continues!
Editor Furkan Karabay arrested for reporting on corruption trial of judiciary members
Art groups protest free access restriction at İstanbul Modern

Kurdish Question / Question kurde

La Turquie frappe à nouveau les combattants kurdes en Irak et en Syrie
Arrestations de masse contre l’opposition kurde

Artists in Turkey continue to push for peace process in Kurdish issue
Les 7 propositions de Selahattin Demirtas pour résoudre la question kurde

Des milliers de personnes à Paris pour réclamer "justice" pour trois militantes Kurdes
Selahattin Demirtaş: We Kurds do not obey
Demirtaş dedicates his defense to his father

2023 in Kurdistan – a review of the year - Sarah Glynn
Selahattin Demirtaş did not attend father’s funeral to protest prolonged imprisonment

Minorités / Minorities

Azerbaijani Delegation Suspended from PACE

Sainte-Sophie impose 25 euros de droit d'entrée aux étrangers
No support to minority newspapers from Press Advertisement Institution in 2023

Politique intérieure/Interior Politics

La gouverneure de la Banque centrale accusée de faveurs envers ses proches

Le premier turc dans l’espace et 84.779.999 autres turcs au sol - Ragip Duran
Erdogan confie à un ancien ministre le soin de reconquérir Istanbul 
Le but encaissé par Erdogan en Arabie saoudite fait encore du mal - Ragip Duran

Erdogan minimise le report de la Supercoupe de Turquie à Ryad

Forces armées/Armed Forces

Washington donne son feu vert aux F-16 réclamés par la Turquie

Le premier Turc dans l'espace emporte la fierté du pays et les ambitions de son président
Syrie: des centaines de localités privées de courant après des frappes turques

Raids aériens en Irak et en Syrie après la mort de neuf soldats turcs
Mali : des drones turcs Bayraktar livrés à la junte au pouvoir
Turkish military operations in Iraqi Kurdistan killed 24 civilians during 2023

Affaires religieuses / Religious Affairs

Plainte en Allemagne contre les milices pro-turques et islamistes en Syrie
  Un tribunal suspend la diffusion d'une série TV sur les confréries musulmanes
Près de 200 membres présumés de l'EI arrêtés

Socio-économique / Socio-economic

Le barbeau léopard, parmi les poissons les plus menacés, repéré en Turquie

Unemployment is on the rise

Séisme de février 2023: début du premier grand procès lié à la construction des bâtiments
L'inflation à près de 65% en décembre


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Italian PM Meloni seeks to boost ties with Turkey in first trip as G7 head
Turquie, Bulgarie et Roumanie s'entendent contre les mines en mer Noire


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Otan: le veto turc levé, la Suède invitée par Orban à discuter

Erdogan a dénoncé une réponse "disproportionnée" contre les rebelles Houthis au Yémen. 
Erdogan-Blinken discuss Gaza and Sweden
La Suède dans l'Otan: le vote turc "probablement" après le Nouvel An

 Relations régionales / Regional Relations

Turkey, Russia, and Iran issue a joint statement on 'Syria' in Astana

Erdogan "se félicite" de la décision de la CIJ concernant Israël
Erdogan et Raïssi ensemble à Ankara pour éviter l'escalade
Le chef politique du Hamas en Turquie pour un entretien officiel

Turquie : le double jeu d’Erdogan vis-à-vis d’Israël
Arrestation de 34 personnes soupçonnées d'espionnage au profit d'Israël
Manifestation monstre à Istanbul "contre le terrorisme d'Israël"

Super Cup final in Riyadh canceled, Galatasaray and Fenerbahçe teams have left stadium

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

La Grèce doit se préparer à "l'instabilité" après Erdogan

Fatih Terim: éloges dans les grands médias, critiques sur les médias sociaux - Ragip Duran

Immigration / Migration

Neuf corps échoués sur les côtes sud, possiblement des migrants

Un Turc condamné à près de trois ans de prison pour l'attaque d'une synagogue en Allemagne
Critics of Erdoğan in Germany face death threats from Turkish nationalists


Droits de l'Homme / Human Rights

Les trois célèbres accusés de la justice internationale…



Doğan Özgüden
(Artı Gerçek, 29 janvier 2024)
Aux côtés de Poutine et de Netanyahu, Erdoğan est également sur le banc des accusés des tribunaux internationaux en raison des violations des droits humains et des libertés
La Cour internationale de justice, dont le siège se trouve à La Haye, a statué dans la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud, qu’Israël devrait s’abstenir de toute action tendant, depuis le 7 octobre, au meurtre, à l’agression et à la destruction des habitants de Gaza, et de prendre toute les mesures pour prévenir un génocide, à charge pour elle de soumettre au tribunal, dans un délai d’un mois, un rapport relatif aux mesures préventives qu’elle compte prendre.

Cependant, étant donné que la plupart des États occidentaux, à commencer par les États-Unis et l’Angleterre, soutiennent Israël en toutes circonstances, et que de nombreuses plaintes pendantes devant la Cour internationale de justice traînent depuis des années, une condamnation définitive de cet État pour crime de génocide peut ne jamais voir le jour ou bien prendre beaucoup de temps.

Malgré cela, le président Erdoğan, à peine la décision conservatoire annoncée, s’est fait l’« apôtre de la paix » en déclarant : « Je trouve précieuse la décision de mesures préventives prises par la Cour internationale de justice au sujet des attaques inhumaines à Gaza, et la considère avec satisfaction. Nous espérons que cette décision, contraignante pour les pays partis à la convention sur le génocide, sera l’occasion de mettre enfin un terme aux attaques indiscriminées commises par Israël contre des femmes, des enfants et des personnes âgées ».

Faut-il en rire ou en pleurer ?

Celui qui dit cela est le président d’un État qui, depuis plus de 20 ans, a constamment piétiné et continue de piétiner les droits humains et les libertés protégées par les conventions internationales, et qui pour cette raison a été condamné à maintes reprises par la Cour européenne des droits de l’homme…

En plus, bien que la République de Turquie soit officiellement partie à la célèbre « Convention pour la prévention et la répression du génocide » depuis le 31 juillet 1951, les génocides commis dans le passé contre nos concitoyens assyriens, arméniens, grecs et kurdes sont constamment niés et, de nos jours, des opérations génocidaires sont poursuivies de manière téméraire, sous différentes ampleurs et formes, non seulement en Turquie mais aussi dans les pays voisins…

Le régime Erdoğan est le plus grand accusé devant la CEDH à Strasbourg

Un jour avant qu’Erdoğan ne fasse cette déclaration, le 25 janvier 2024, toute la presse mondiale partageait le communiqué suivant fait à Strasbourg :

« La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a publié son rapport statistique pour l’année 2023. Selon ce rapport, la Turquie a été l’année passée le pays comptant le plus grand nombre de requêtes à son encontre. 23.397 des 68.450 plaintes intentées devant cette Cour, soit 34,2 pour cent, concernaient des cas en provenance de Turquie. En 2022, 80 actions intentées depuis la Turquie ont été jugées, dont 73 ont constaté au moins une violation de droits ».

De plus, bien que la CEDH ait statué en faveur de la libération de nombreux prisonniers politiques comme Selahattin Demirtaş et Osman Kavala, le régime d’Ankara dirigé par Erdoğan continue de maintenir ces personnalités en prison.

Bien que le Comité des ministres, l’organe exécutif du Conseil de l’Europe, à l’occasion de ses réunions tenues du 5 au 7 décembre 2023, ait appelé la Turquie à se conformer aux décisions de la CEDH, et à libérer immédiatement Osman Kavala et Selahattin Demirtaş, Erdoğan n’en a également nullement tenu compte.

Malgré cela, l’adhésion de la Turquie au Conseil de l’Europe n’est pas remise en cause…

Pourtant, il y a deux ans, le Comité des ministres du même Conseil de l’Europe, suivant une décision prise par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, avait mis fin à l’adhésion de la Russie au motif qu’elle avait envahi le territoire de l’Ukraine.

Qu’en est-il de la Turquie, qui occupe militairement le nord de l’île de Chypre depuis un demi-siècle, a établi depuis des bases militaires sur les territoires du nord de l’Irak et de la Syrie en y menant depuis 40 ans des opérations terrestres et aériennes sous divers noms de code et, dans le Caucase, a envahi les territoires arméniens avec l’armée azerbaïdjanaise ?

Les parlementaires missionnés par Tayyip Erdoğan et son frère de sang Devlet Bahçeli (leader du MHP, extrême droite) sont reçus avec les honneurs au sein de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, tout comme ils le sont au sein de la Commission mixte de l’Union européenne à Bruxelles, et peuvent discourir et voter sur le sort des peuples européens.

Du reste, le régime dirigé par Erdoğan n’est pas seulement sur le banc des accusés de la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg… Il existe également une importante plainte pendante devant la Cour pénale internationale, voisine de la Cour internationale de justice où Israël est jugée aujourd’hui, à La Haye, contre les organisateurs et les exécuteurs des violations des droits humains en Turquie.

Fondée le 1er juillet 2002 conformément à la décision prise lors d’une réunion des Nations Unies à Rome en 1998 et entrée en activité le 11 mars 2003, la Cour pénale internationale est pleinement compétente pour juger et condamner les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les crimes de génocide et les crimes d’agression…

Le procédure intentée contre l’État turc a été initiée par le Tribunal de Turquie (Turkey Tribunal) qui, le 24 septembre 2021 à Genève, a condamné le régime d’Ankara en le jugeant responsable de la torture, de la destruction, du piétinement de la liberté de la presse, de l’impunité, de l’atteinte à l’indépendance de la justice et à l’accès à la justice et de crimes contre l’humanité, ainsi que par les Magistrats européens pour la démocratie et les libertés (MEDEL) et le bureau d’avocats belge VSA.

Le dossier criminel du même régime présenté à la CPI à La Haye

Lors de la conférence de presse tenue à La Haye le 1er mars 2023 pour annoncer à l’opinion publique la plainte déposée, le professeur Dr. Johan Vande Lanotte, l’un des anciens vice-premiers ministres de Belgique, a fait les déclarations suivantes concernant les violations des droits humains en Turquie :

« La requête adressée à la Cour contient 463 déclarations individuelles de torture concernant 800 personnes identifiées ou identifiables. Les déclarations décrivent en détail comment la torture est pratiquée de manière généralisée et systématique. Les preuves fournies par l’Association des droits de l’homme en Turquie montrent également que l’organisation a reçu en moyenne 1.460 plaintes pour torture par an au cours de la période 2003-2021 et que la torture systématique s’est poursuivie en 2022.

« La requête adressée à la Cour a permis de documenter 109 cas de disparitions forcées à l’étranger et dans le pays. Alors que l’État turc a toujours nié toute implication dans les disparitions à l’intérieur du pays, les autorités se sont constamment vantées d’enlèvements illégaux à l’étranger.

« En ce qui concerne les détentions, qui violent les règles fondamentales du droit international, les statistiques officielles turques montrent qu’au cours de la période 2015-2021, 2.217.000 personnes ont fait l’objet d’une enquête pour appartenance présumée à une « organisation terroriste ». 560.000 personnes ont été jugées et 374.000 ont été condamnées à la prison, dont 270.000 ont été accusées d’être membres d’une organisation terroriste. Le simple fait de se rendre sur les tombes ou d’assister aux funérailles de personnes considérées comme des opposants au régime constitue un motif d’arrestation.

« Des personnes perçues comme des opposants au régime ont été licenciées de force de leur emploi dans des institutions publiques ou dans le secteur privé, tandis que des citoyens turcs à l’étranger, même leurs nouveau-nés, ont été dépouillés de leur passeport et privés de services consulaires. Les statistiques officielles turques montrent que 129.410 fonctionnaires ont été licenciés depuis 2016 et que 19.962 enseignants se sont vu retirer leur autorisation d’enseigner. Au total, 234.419 passeports ont été saisis dans le cadre d’enquêtes arbitraires.

« Les preuves montrent clairement que l’État turc a commis des crimes contre des centaines de milliers de personnes simplement parce qu’elles étaient perçues comme des ennemis du régime d’Erdoğan. Les responsables de ces crimes savaient que leurs actions contrevenaient à toutes les règles fondamentales du droit international, mais ils étaient sûrs de leur impunité.

« La Cour pénale internationale a été créée pour mettre fin à cette impunité et elle doit le faire également dans notre procès. Nous demandons au procureur de la CPI de se saisir de cette affaire et de prouver qu’aucun individu, pas même un haut fonctionnaire d’un membre de l’alliance de l’OTAN, ne peut être considéré comme au-dessus des lois ».

Alors que près d’un an, se soit écoulé, aucune annonce n’a été faite à ce jour sur le traitement ou la décision que la Cour pénale internationale compte prendre concernant cette plainte contre le régime d’Ankara.

En revanche, la même Cour avait émis le 17 mars 2023 un mandat d’arrêt international contre le président de la Russie, Poutine, et la commissaire russe aux droits des enfants Maria Lvova-Belova, dans le cadre de la plainte déposée pour la déportation vers la Russie de plus de 16.000 enfants ukrainiens à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Aucune distinction ne doit être faite entre les accusés de la justice internationale

Bien que l’on avance le fait que Poutine ne peut être arrêté nulle part étant donné que la Russie n’est pas signataire de la convention portant création de la Cour pénale internationale, les porte-paroles et soutiens de la Cour insistent sur le fait qu’à partir du moment où la plainte émane d’un des États signataires, Poutine pourrait être arrêté dans n’importe lequel des pays parties à la convention.

Depuis qu’une procédure a été intentée contre le régime d’Ankara, la question de savoir si la CPI peut ou non juger Erdoğan et d’autres responsables – la Turquie étant, comme la Russie, non-signataire de la convention en question, et si un mandat d’arrêt peut être appliqué dans n’importe lequel des pays dans lesquels ils se rendraient, est également en débat.

Indépendamment de ce débat, Recep Tayyip Erdoğan est à ce point confiant que dans un entretien accordé, le 2 décembre 2023, à des journalistes pro-gouvernementaux dans son avion de retour de sa visite aux Émirats arabes unis, il déclarait : « Près de 3.000 avocats ont fait la démarche qui s’imposait auprès de la Cour pénale internationale à La Haye. Notre député d’Istanbul, Cüneyt Yüksel, faisait partie de cette délégation. Ils suivront également la suite des procédures à La Haye. Nous attendons de là que ces génocidaires pris en flagrant délit, à commencer par Netanyahu, ces bouchers de Gaza, reçoivent la punition qui s’impose ».

En ce début d’année 2024, nous suivrons avec intérêt les décisions qui seront prises concernant Israël, la Russie et la Turquie par les trois tribunaux dotés d’une compétence et d’un pouvoir international – la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale auprès des Nations Unies, à La Haye, et la Cour européenne des droits de l’homme auprès du Conseil de l’Europe, à Strasbourg.

Et sans aucun doute, avec une plus grande attention de ma part, en tant que journaliste qui a intenté une action devant la Cour européenne des droits de l’homme dans les années 1990 contre l’État turc qui nous avait déchu de la nationalité, et qui a témoigné l’année passée des pressions et des intimidations exercées par l’État turc contre les exilés politiques lors de la plainte déposée devant la Cour pénale internationale à La Haye…

Comme nous le faisons sans relâche depuis 50 ans, nous ne serons pas en reste d’informer les institutions et la presse internationale concernant les violations incessantes des droits humains en Turquie, les opérations menées par les forces armées turques dans les pays voisins, et les pressions et menaces exercées par les missions diplomatiques turques et les services secrets contre les réfugiés politiques dans les pays européens…

Traduction: Mazyar KHOOJINIAN


PACE: 'Torture and ill-treatment becoming more widespread in Turkey'

The Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE) voted on and adopted a resolution noting the observation of systematic torture and ill-treatment in some European prisons and police centers, including Turkey, despite the official message of "zero tolerance for torture and ill-treatment" by the authorities.

According to DW Türkçe's news, the resolution was accepted with the votes of 66 out of 67 parliamentarians who participated in the voting during the ongoing general assembly meetings of PACE in Strasbourg. One member abstained. Only Berdan Öztürk of DEM Party from the delegation of Turkey to PACE participated in the vote, and he voted in favor of the resolution.

The resolution notes that torture and ill-treatment have not yet ended across Europe and, in some countries, there is an observed tendency towards institutionalization and/or generalization. Examples of such countries include Russia, Azerbaijan, and Turkey. It is mentioned that complaints of ill-treatment in custody have been received in many Council of Europe member countries.

"Torture and ill-treatment becoming more widespread in Turkey"

In the section related to Turkey in the resolution text, it is expressed that despite the official authorities' "zero tolerance for torture and ill-treatment" policy, there has been an "torture and ill-treatment by law enforcement officers continue to increase" in recent years, and this is seen as pushing Turkey's past progress in this area into the background. The resolution acknowledges that recent decisions by the Constitutional Court regarding the prohibition of ill-treatment are "pleasing" and calls on other national judicial bodies to apply this jurisprudence.

The detailed report forming the basis of the resolution was prepared by Cypriot Social Democrat parliamentarian Constantinos Efstathiou. The report recalls the decisions of the European Court of Human Rights (ECtHR) on cases brought before it regarding torture and ill-treatment by security forces in Turkey, especially during the period between 1993 and 2011, including in the course of arrests, during police custody and interrogation and while dispersing peaceful demonstrations. It also notes that the process of implementing these decisions is on the agenda of the Council of Europe Committee of Ministers.

The report makes reference to the decisions of the European Court of Human Rights (ECtHR) concerning Abdullah Öcalan, Osman Kavala, and Selahattin Demirtaş. It requests the Council of Europe to "closely monitor their cases including any possible risks of ill-treatment they might face."

CPT observations

The report also refers to the observations and findings of the Council of Europe's Committee for the Prevention of Torture and Inhuman or Degrading Treatment or Punishment (CPT). It is noted that in the CPT's report published in 2020, which pertains to visits to certain prisons and police stations in Turkey conducted in 2019, findings were included indicating that security forces engaged in "excessive force and/or physical ill-treatment" against some individuals in detention.

Highlighting an increase in allegations of torture and ill-treatment originating from Turkey since 2017 PACE notes that reports on periodic visits to certain prisons and police stations in Turkey by the CPT in 2016, 2018, and 2021, following the attempted coup on July 15, 2016, have not yet been published. According to CPT rules, the approval of the relevant government is required for the publication of these reports on the visits.

In the PACE report, it is noted that the CPT received complaints of ill-treatment, particularly during police interrogations, during inspection visits to prisons and police stations in Albania, Armenia, Bulgaria, Croatia, Cyprus, Greece, Montenegro, North Macedonia, Hungary, Moldova, Portugal, Romania, Serbia, Slovakia, Ukraine, Bosnia and Herzegovina, and Spain.

"Effective measures should be taken against torture and ill-treatment"

The adopted resolution calls on member countries of the Council of Europe to take effective measures against torture and ill-treatment. These measures include explicitly defining torture and ill-treatment as specific crimes with a proportionate and deterrent punishment framework, ensuring accountability of those responsible for such crimes, eliminating statutes of limitations for these offenses, conducting effective investigations, recording interrogations, not accepting confessions obtained through torture or ill-treatment as evidence in court, encouraging and protecting whistleblowers reporting torture and ill-treatment within the police and prisons, and publishing CPT reports without the need for state approval.

The 3rd article of the European Convention on Human Rights prohibits torture, inhuman, or degrading treatment. The European Court of Human Rights (ECtHR) ruled that there was a violation of Article 3 in 345 out of the 1014 judgments it delivered concerning 46 member countries in 2023. Russia, Ukraine, and Romania were the countries where Article 3 of the ECHR was most frequently violated. (BIA, 25 Jan 2024)

Men killed at least 333 women in 2023

According to the updated data compiled by bianet from local, national, and online news sources between January 1, 2023, and December 31, 2023, men killed at least 333 women and 28 children in Turkey.

In 2023, the number of women killed by men is 333, and when six additional murders committed in previous years but reported in 2023 are included, the total becomes 339. Some of these six cases were previously reported in the press as "unsolved" or "suspicious deaths."

During the same period, as per the information reported in the media (January 1, 2023, to December 31, 2023), men killed 28 children, raped 18 women, forced 371 women into sex work, harassed 355 women, and abused 123 children. Men injured 745 women.

In 2023, at least 270 women's deaths, including trans women, were reported in the press as "suspicious."

According to the information reported in the media, men killed at least 46 women despite "protection," "restraining" orders, and the "request" to stay away. (BIA, 22 Jan 2024)


A propos de l’émigration politique après 53 ans…


Le texte de notre entretien à Açık Radyo (Radio ouverte) en Turquie sur notre exil politique, commencé
avec le coup d’État de 1971 et devenu permanent avec le coup d’État de 1980, et les migrations politiques d’aujourd’hui.

Doğan Özgüden
(Artı Gerçek, 22 janvier 2024)

Açık Radyo, qui diffuse en Turquie depuis 1995 avec la vocation d’être « ouverte à tous les sons, couleurs et vibrations de l’univers » et couvre depuis des semaines les questions de la migration, d’asile et de l’exil, a réalisé un reportage avec moi sur « Être un ‘émigré politique’ en Europe » dans le cadre de son émission Vakayiname (Chronique) du 19 janvier 2024.
 
L’interview menée par les éditeurs de Vakayiname, Ömer Madra, Güven Güzeldere et Özlem Teke, entrés en contact avec nous sur la suggestion de la nièce de Sabiha Sertel, l’écrivaine Nur Deriş, est accessible dans son intégralité, avec l’ensemble des réponses apportées à leurs questions, dans les archives d’ Açık Radyo.*
 
Dans l’article de cette semaine, je partage avec mes lecteurs le contenu de cette interview reflétant nos vécus et nos luttes dans l’exil politique :
 
PRÉSENTATION : Bonjour, bienvenue dans Vakayiname… Notre invité de ce jour est Doğan Özgüden… Il a travaillé comme directeur de publication pour les journaux Ege Güneşi (le Soleil de l’Égée), Sabah Postası (les Nouvelles du Jour), Öncü (Avant-Garde), Milliyet (Nation), Gece Postası (les Nouvelles de la Nuit), Akşam (le Soir) et la revue Ant. Il a rejoint à un jeune âge le mouvement de gauche, a lutté dans les rangs du Parti ouvrier de Turquie (TIP) après 1962 et a été élu au comité exécutif central du parti en 1964. Avec son épouse İnci Tuğsavul, ils ont fondé et dirigé à Bruxelles l’agence Info-Türk, éditant en différentes langues, et le centre d’éducation permanente Ateliers du Soleil… Ils ont également reçu de nombreux prix pour leurs luttes… Dans le même temps, ils ont documenté leurs luttes en Turquie et dans l’exil dans un ouvrage en deux volumes, Journaliste « apatride », ainsi que dans une collection en six tomes intitulée Écrits d’exil. Les articles de Doğan Özgüden sont publiés sur le site Artı Gerçek. Ceux qui souhaitent obtenir plus d’informations peuvent y lire ses écrits.
 
QUESTION : Nous parlons depuis longtemps des questions de migration, d’asile et d’exil. Parfois, nous parlons au sujet des personnes arrivées en Turquie de l’étranger en tant qu’immigrant ou réfugié. Nous évoquons la migration de la Turquie vers l’étranger. Vous aviez longtemps travaillé dans l’édition en Turquie, et par la suite vous aviez été forcés de partir à l’étranger. Vous vivez depuis de nombreuses années à l’étranger, à la suite du coup d’État du 12 mars 1971. Vous avez une histoire qui reflète aussi celle de la Turquie… Vous réalisez également de manière très active des travaux en rapport avec la Turquie à l’étranger. Pouvons-nous commencer un petit peu par une explication à ce sujet ?
 
REPONSE : En fait, l’exil et la migration sont des phénomènes assez proches l’un de l’autre… Quand on parle d’exil, on se réfère aux personnes qui ont émigré pour des raisons politiques. Comme vous le savez, nous avons eu à cet égard des exemples qui nous sont chers comme Nazım Hikmet, Zekeriya Sertel et Sabiha Sertel.
 
Après le coup d’État militaire de 1971 en Turquie, sous la menace de très lourdes peines de prison, nous avons décidé d’organiser à l’étranger le Mouvement de résistance démocratique contre la junte. Puisqu’il n’était plus possible de le faire en Turquie, la revue Ant était interdite et les éditions Ant réduites au silence. Il y avait des mandats d’arrêt contre nous.
 
Lorsque nous étions partis pour l’étranger, il y avait depuis dix ans en Europe une importante masse d’immigrés venus de Turquie. Ils pouvaient être turcs, kurdes ou d’autres nationalités. Comme l’État turc n’avait malheureusement pas pu résoudre le problème du chômage dans le pays, il avait vendu ceux-ci comme une marchandise à très bon marché au capital européen. Lorsque nous sommes arrivés en Europe, nous avons vu comment les migrants de Turquie travaillaient dans les mines souterraines, les lourds chantiers de construction et les travaux dangereux, et avons participé à leur organisation et les avons aidés à se syndiquer.
 
Lorsque nous parlons de migration, celle-ci comprend à la fois des côtés actifs et passifs. La population de migrants de Turquie, qu’ils soient économiques ou politiques, a – je pense – dépassé les 3 millions. Bien sûr, avec l’arrivée de la deuxième génération, puis de la troisième génération… Il y a aussi un exil qui se développe en sens inverse… Nous en avons connu les derniers exemples après les évènements de Syrie. Et il y a encore une grande proportion d’exilés ou de migrants qui vont continuer à arriver en Turquie, d’Afghanistan, d’Iran, et maintenant probablement de Palestine… Nous avons toujours essayé d’appréhender tous ces évènements dans une perspective internationale. Il y avait deux choses dans notre travail en Europe… Premièrement, en tant que personnes de Turquie, nous considérions qu’il était de notre devoir d’éclairer l’opinion publique européenne en différentes langues, anglais, français, allemand, néerlandais, sur les développements en Turquie. À cet effet, nous avons organisé des campagnes auprès du Conseil de l’Europe, des organisations européennes de défense des droits humains, de la Communauté européenne, et publié de nombreux livres et documents… Par ailleurs, il existe un bulletin d’information mensuel Info-Türk, qui fête ses 50 ans cette année, et nous continuons toujours à fournir des informations par ce biais.
 
Pas seulement le coup d’État du 12 mars, mais aussi celui du 12 septembre…
 
Pas seulement le coup d’État du 12 mars 1971… Alors que nous nous préparions à retourner en Turquie pour relancer Ant, est advenu le coup d’État du 12 septembre 1980. À partir de 1980, des personnalités politiques de premiers plans ont commencé à venir de Turquie en qualité de migrants ou d’exilés politiques… Par exemple, Behice Boran, Yılmaz Güney, les amis syndicalistes de la DISK… À cette époque, nous avons fondé l'Union pour la Démocratie contre la deuxième junte. Sa punition à notre égard fut la suivante : nous avons été déchus de la citoyenneté turque avec plus de 200 réfugiés politiques de Turquie.
 
Nos travaux ici ne se sont pas seulement limités à la Turquie… Nous avons créé un centre d’éducation permanente sous la dénomination d’Ateliers du Soleil pour la réussite et l’intégration à la société belge des migrants asiatiques, africains et latino-américains venus des quatre coins du monde. Ces Ateliers du Soleil sont de nos jours fréquentés par des personnes d’environ 100 nationalités différentes, hommes, femmes, jeunes, enfants…
 
En menant ce travail, vous êtes bien évidemment obligés de vous impliquer dans la lutte du pays où vous vivez… İnci et moi avons toujours été impliqués dans la lutte des syndicats, des organisations de défense des droits humains et contre la xénophobie en Belgique.
 
Permettez-moi de dire aussi ceci… Avant les dernières élections, nous nous étions mis en tête qu’en cas de changement en Turquie, nous avions l’intention de retourner en Turquie et de tout reprendre à partir d’un certain point. Parce que nous avons vieilli en Europe... Aujourd’hui, j’ai 87 ans, İnci en a 83… Nous avons désormais confié les institutions que nous avons créées ici à des dirigeants de deuxième et troisième génération. Ils peuvent mener à bien les activités… S’il y avait eu un changement après les élections, peut-être serions-nous revenus à nouveau respirer l’air de la Turquie, peut-être aurions-nous pu être avec vous… Cette opportunité s’est envolée, mais nous n’avons pas perdu espoir, nous continuons…
 
Sur la migration politique ou les exilés d’aujourd’hui…
 
Q : Dans les derniers temps, il est question d’une migration dénommée fuite des cerveaux de la Turquie vers l’étranger… Nous avons également discuté avec des personnes de cette catégorie, bien sûr, leur situation n’est pas la même que la vôtre… Par exemple, il y a des gens qui vont en Europe pour y vivre avec un bon travail… C’est quelque chose de très différent par rapport au fait de devoir aller en Europe pour des raisons politiques… Je suppose que vous ne pensiez pas : « Nous allons y aller et y rester 50 ans ». Vous pensiez fort probablement revenir après un petit temps… Mais je suppose que cela se passe toujours comme cela… Je veux dire, les gens disent « Je reviendrai dans un an ou deux ans », mais ensuite vous réalisez que cela fait vingt ans, trente ou quarante ans… Votre situation, a-t-elle été la même ?
 
R : Notre situation est intéressante… La décision de nous rendre en Europe a été prise en comité de rédaction de la revue Ant. Nous avions un comité de rédaction de vingt personnes… Il y avait des amis très précieux… Après la fermeture de la revue, une réunion secrète a été tenue et nous sommes partis à l’étranger sur base de cette décision… Après avoir organisé la résistance démocratique contre la junte à l’étranger, nous allions rentrer en Turquie au plus tôt… Et nous n’avions pas quitté la Turquie avec un passeport normal. Nous sommes partis avec un passeport falsifié et avons vécu illégalement en Europe pendant deux ans. Nous n’avons pas immédiatement demandé l’asile en Europe, c’est-à-dire qu’il n’y avait pas de situation d’asile, car nous avions en tête d’organiser la résistance démocratique en un ou deux ans, avant de retourner en Turquie par les mêmes moyens et d’y continuer la lutte.
 
Quant à la question que vous avez posée, il y a actuellement sans aucun doute une énorme fuite des cerveaux. Parmi eux, il y a des amis qui ont vraiment dû partir parce qu’ils avaient des ennuis pour des raisons politiques. Il y a des amis qui ont effectué un travail très positif en dehors de la Turquie une fois l’avoir quittée. Mais certains d’entre eux partent pour obtenir de meilleures conditions de vie ou pour échapper à l’exclusion professionnelle à laquelle ils sont confrontés en Turquie, ce qui est tout à fait compréhensible… Il ne s’agit d’ailleurs pas d’une situation spécifique à la Turquie. Nous sommes dans la capitale de l’Europe… Il y a ici à l’heure actuelle une crise majeure. On a des gens qui viennent de différents pays du monde pour fuir des pressions politiques ou des difficultés économiques. L’Union européenne a pris tout récemment de nouvelles mesures… On débat de la manière de les retenir, des obstacles qui pourraient être mis aux frontières… Ce sera probablement un grand problème dans la période à venir, car il y a des élections européennes en 2024. Lors de ces élections, les partis d’extrême droite auront très probablement un poids important et accroîtront leur influence au Parlement européen, et bientôt dans la Commission européenne et le Conseil des ministres européens. Et les mesures anti-immigrées vont également s’intensifier au niveau des États membres de l’Union européenne… Actuellement, un tel drame est en train de se produire…
 
Aujourd’hui, quand vous sortez en rue, il y a des gens d’Afghanistan, d’Afrique et d’Amérique latine qui, par ce froid, vivent dans des tentes installées aux coins de certains quartiers de Bruxelles… On voit des gens vivre dans la misère parce qu’on ne leur délivre pas de permis de séjour et de travail.
 
L’Europe est plongée dans un tel drame… Bien sûr, la Turquie est dans une situation très différente… L’État turc a bloqué ceux qui voulaient passer par la Turquie pour venir en Europe. Il l’a fait en échange de beaucoup d’argent, et il continue d’utiliser cela comme un élément de menace dans ses relations avec l’Europe : « Ne soyez pas trop dur avec moi, sinon j’ouvrirai les frontières et je dirigerai des millions de migrants vers l’Europe »…
 
Sur la question de la migration, je souhaite l’approcher du point de vue des individus… Qu’ils viennent des raisons politiques ou professionnelles, j’attends ceci de mes amis migrants… Comme nous l’avons souligné dans le livre que nous avons récemment publié sur İnci, faire de l’apatridie une patrie… Être créatif là où nous sommes, faire quelque chose et avec tout cela apporter une contribution au pays où nous sommes venus… À l’occasion du 50e anniversaire d’Info-Türk, nous préparons des documents qui clarifieront ce sujet…
 
Q : Ces 50 ans sont presque un record… Comment comptez-vous organiser ces célébrations ? Cela pourrait être quelque chose d’assez intéressant, ce n’est pas une chose que l’on croise très souvent dans le monde…
 
R : Bien sûr, nous n’allons pas faire une fête pour célébrer ces 50 ans… Ce qui importe pour nous, c’est de documenter ce qui a été fait durant ces 50 années de lutte, ce qui a été réussi, ce qui a été mis en place, ce qui a été pérennisé, de les documenter pour offrir un exemple aux générations qui viendront après nous…
 
Les pressions et les machinations de l’État turc à l’étranger
 
Q : Et il y a également un documentaire réalisé par Nazım Alpman, qu’il est disponible sur YouTube : L’apatride patriote Doğan Özgüden… Quand on regarde ce documentaire, on s’en rend compte d’une manière un peu douloureuse… Vous êtes une personne qui avait travaillé dur pour l’édition et le mouvement de gauche en Turquie, mais rien ne vous a été épargné… Si le mouvement de gauche en Turquie n’a pas aujourd’hui le poids qu’on pourrait souhaiter, c’est aussi dû au fait qu’à l’époque, des gens comme vous ont été forcés de partir à l’étranger, et on peut le voir très clairement dans ce documentaire…
 
R : En fait, j’ai omis de préciser cela dans mon propos… Comme je l’ai dit au début, lorsque nous avons quitté la Turquie, nous avons effectué toutes nos activités avec un passeport de famille falsifié, dans l’idée que nous retournerions dans les deux ans. Cependant, en 1973, à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, Turhan Feyzioğlu, alors chef de la délégation turque, est monté à la tribune, et en déclarant : « Ce sont deux communistes qui réalisent toutes ces publications et ces campagnes contre la Turquie à l’étranger », a donné nos noms… Là-dessus, des amis parlementaires européens nous ont dit : « Vous vivez de manière illégale en Europe depuis deux ans… Mais après la provocation de cet homme, vous aurez très probablement des ennuis avec la police européenne, demandez l’asile », ce qui nous a obligés à demander l’asile politique aux Pays-Bas. Le secrétaire d’Amnesty International, Thomas Hammarberg, et le futur président du Parlement européen, Piet Dankert, ont témoigné en notre faveur et nous avons très rapidement reçu le statut de réfugié.
 
À l’été 1973, nous sommes devenus deux réfugiés des Nations Unies. Nous avons gagné notre liberté, nous avons enfin la possibilité de gagner notre vie… Nous ne pouvons pas faire grand-chose aux Pays-Bas, nous devons être dans un centre international… Nous sommes venus à Bruxelles et y avons fondé Info-Türk.. Le but d’Info-Türk était ceci : à la fois fournir des informations sur la Turquie et publier des livres qui ne pouvaient pas être publiés en Turquie et les y envoyer sous le manteau… Mais dès que nous sommes arrivés ici, l’ambassade de Turquie est intervenue et a fait pression sur les autorités belges en nous empêchant d’obtenir durant quatre ans un permis de séjour et de travail. Nous avons ainsi continué à vivre dans l’illégalité en Belgique, même en qualité de réfugiés des Nations Unies…  
 
Mais cela ne s’est pas arrêté là… Après le coup d’État du 12 septembre 1980, nous avons été déchus de la nationalité turque. Face à cela, nous avons intenté une procédure devant le Conseil d’État turc. Cependant, le Conseil d’État turc l’a rejeté, affirmant qu’« aucune action en justice ne peut être intentée contre les décisions du Conseil de sécurité nationale ». Et nous avons dû vivre longtemps sous un statut d’apatride. Et comme il n’y avait pas de possibilité d’aller en Turquie, nous avons été obligés d’adopter la nationalité belge et de continuer notre travail ici. En Turquie, les amis qui nous ont succédé ont créé des maisons d’édition remarquables et ont continué à publier. Nous avons essayé de les soutenir de l’étranger et nous continuons encore à le faire.
 
Q : Bonne chance, vraiment… Il y a beaucoup de jeunes qui veulent aller en Europe en tant que migrants et y vivre… En fait, ils le souhaitent indirectement, pour des raisons d’ordre politique, ils pensent qu’ils peuvent trouver une vie plus libre en Europe. Vous qui avez dû vivre longtemps en Europe, que voudriez-vous dire à tout le monde ?
 
R : Si les amis qui doivent s’exiler, pour une raison ou une autre, croient vraiment pouvoir organiser un travail constructif à l’étranger, ils doivent trouver les moyens d’en jeter les bases dès leur arrivée. Ceux qui font leur calcul en fonction de la situation en Turquie, en se disant « demain il y aura une démocratisation, je retournerai alors en Turquie », entre généralement dans une période d’attente que je ne peux partager. Je pense que tous les amis qui viennent en Europe devraient s’engager dans un travail créatif et productif, en utilisant toutes les opportunités et l’environnement à leur disposition dans le pays d’arrivée. Sans quoi sa loyauté envers sa patrie va s’affaiblir et sa contribution à son pays d’existence sera nulle.
 
Q : Il y a une différence entre la situation d’il y a 50 ans et la situation actuelle, tant du point de vue de la Turquie que de celui de l’Europe… Si vous aviez dû partir en Europe aujourd’hui, peut-être auriez-vous fait quelque chose de différent… Quand vous regardez en arrière, pourriez-vous conclure ce programme en résumant les choses que vous regrettez de ne pas avoir fait autrement ?
 
R : Nous n’avons jamais eu aucun regret… Ni İnci ni moi… Dès notre arrivée, nous avons essayé d’organiser quelque chose en Europe, nous avons essayé de produire quelque chose. Et nous continuons cela depuis plus de 50 ans. Si nous n’y étions pas parvenus dès le début, nous serions tombés dans une grande dépression morale. Nous n’avons jamais connu cette dépression morale…
 
Nous avions aussi cette chance : lors de notre arrivée de Turquie, la Turquie était sous un régime de junte militaire, mais trois autres pays européens, l’Espagne, le Portugal et la Grèce, étaient également sous des dictatures fascistes. Nous avons été aux côtés des révolutionnaires et des démocrates antifascistes de ces pays qui ont résisté à l’étranger, nous avons beaucoup appris d’eux et nous avons l’occasion de mieux leur expliquer la Turquie. C’était pour nous une grande force, mais bien sûr les mêmes conditions ne sont plus de mises aujourd’hui… Ces trois pays sont sortis depuis longtemps de la dictature fasciste. Maintenant, je me souviens d’eux tous avec respect, les amis révolutionnaires grecs, espagnols, portugais, sud-africains, latino-américains qui nous ont aidés… La plupart d’entre eux sont à présent âgés comme nous ou ne sont plus en vie… Je leur rends hommage avec respect.  

* https://open.spotify.com/episode/5y6CAXo7JI3oSPArvI85vb

Traduction: Mazyar KHOOJINIAN

Constitutional Court reports over 108,000 individual applications in 2023

The Constitutional Court has disclosed the statistics on individual applications from September 23, 2012, when the right to individual application was introduced, to December 31, 2023, on its website.

According to the data, within the 11 years, 579,754 individuals made individual applications to the Constitutional Court. Out of these applications, 484,711 have been concluded, while the number of pending cases (still under review) is reported as 95,043.

Among the cases resolved so far, decisions were made on 395,309 cases of 'inadmissibility,' 72,560 cases of 'violation of at least one right,' 13,498 cases of 'administrative rejection,' and 1,333 cases where 'no violation of rights' was determined.

Additionally, decisions such as 'dismissal, case closure, rejection of the application' were reached in 2,011 cases.

In its rulings, the Constitutional Court identified a total of 73,700 instances of human rights violations. The number of applications related to the 'right to a fair trial' saw a significant increase, reaching 4,240, while the applications on the 'right to property' amounted to 4,238. Applications concerning 'freedom of expression' reached 4,131, 'organization of meetings and demonstrations' 1,403, 'protection of private and family life' 1,266, 'prohibition of ill-treatment' 590, 'right to personal liberty and security' 305, 'right to life' 227, and 'prohibition of discrimination' 140.

Notably, there was a substantial surge in the number of applications claiming the violation of the 'right to a trial within a reasonable time' in 2023, surpassing 49,000. The total number of applications over the 11 years reached 143,696, with decisions made in 139,012 of them.

The individual application system
The individual application system is a mechanism that allows any person in Turkey to lodge a complaint with the Constitutional Court if they consider that their rights and freedoms have been violated by a public authority. It was introduced in 2012 as part of the constitutional amendments and inspired by the European Court of Human Rights.

One purpose of the system is to reduce the workload of the ECtHR by providing an effective domestic remedy. The Constitutional Court reviews the applications in terms of admissibility and merits, and decides whether there has been a violation of the rights and freedoms guaranteed by the Constitution and the ECHR. (BIA, January 18, 2024)

Deux footballeurs israéliens dans le viseur pour des messages sur les otages à Gaza

Deux footballeurs israéliens jouant pour des clubs de première division en Turquie se retrouvent accusés d'incitation à la haine pour avoir marqué leur soutien aux otages retenus dans la bande de Gaza, à l'occasion du centième jour de conflit entre Israël et le Hamas palestinien.

Libéré lundi à l'issue de sa garde à vue dans l'attente de son procès, Sagiv Jehezkel, un joueur âgé de 28 ans du club d'Antalya (Sud), a été arrêté dimanche soir à l'issue du match de la Süper Lig turque pour avoir arboré un bandage au poignet sur lequel était écrit "100 jours. 07/10" -la date des massacres commis par le Hamas palestinien en Israël et du début de la guerre à Gaza.

Le joueur incriminé a toutefois pu quitter la Turquie en fin de journée, selon le ministre turc de l'Intérieur Ali Yerlikaya qui l'a annoncé sur le réseau "X."

Israël avait annoncé l'envoi d'un avion pour le rapatrier.

Un autre joueur israélien du championnat turc, Eden Karzev, 23 ans, se retrouve par ailleurs en délicatesse avec son club d'Istanbul, Basaksehir, pour avoir brandi sur Instagram un panneau sur lequel était écrit en anglais : "100 - Ramenez-les à la maison MAINTENANT".

Le club de Basaksehir, connu pour sa proximité avec la présidence turque, a annoncé l'ouverture d'une enquête disciplinaire après cette publication, affirme la chaîne de télévision NTV.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a vivement réagi à l'arrestation de Sagiv Jehezkel et assuré qu'il rentrerait "aujourd'hui" chez lui.

- sombre dictature"

"La Turquie est devenue une sombre dictature, qui va à l'encontre des valeurs humaines et des valeurs sportives", a accusé le chef de la diplomatie israélienne Israël Katz.

"Celui qui arrête un footballeur pour un acte d'identification avec 136 personnes enlevées, aux mains d'une organisation terroriste meurtrière depuis plus de 100 jours, représente une culture de meurtre et de haine", a-t-il ajouté.

M. Katz a appelé "la communauté internationale et les organisations sportives internationales à agir contre la Turquie et contre son recours politique à la violence et aux menaces contre les athlètes. Aujourd'hui, c'est Sagiv Yehezkel, demain, ce sera un autre athlète", a-t-il prédit.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a de son côté accusé la Turquie d'"agir en tant que branche exécutive du Hamas".

On ignore si ou quand un procès par contumace pourrait avoir lieu à l'encontre de Jehezkel.

Trois joueurs israéliens sont sous contrat avec des clubs turcs: outre Sagiv Jehezkel et Eden Karzev, Ramzi Safouri - un arabe israélien - joue également à Antalya.

Israël avait appelé ses ressortissants à quitter la Turquie immédiatement après le déclenchement de la guerre dans la bande de Gaza en raison de la très forte sympathie pour la cause palestinienne dans ce pays.

- "Je veux que la guerre s'arrête" -

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois qualifié Israël "d'Etat terroriste".

Sagiv Jehezkel, arrêté à la fin du match et exclu de son équipe, s'est défendu devant la police de toute provocation ou de tout manque de respect, selon NTV.

"Je n'ai rien fait pour provoquer qui que ce soit. Je ne suis pas pour la guerre. Il y a des Israéliens retenus en otages à Gaza", a-t-il assuré, d'après cette chaîne de télévision privée, qui affirme avoir eu accès au contenu de son interrogatoire par la police.

"Je n'ai jamais manqué de respect à qui que ce soit depuis que je suis en Turquie. Je veux que la guerre s'arrête. C'est pourquoi j'ai montré ce signe", à la fin du match, s'est-il défendu.

Selon le ministre turc de la Justice Yilmaz Tunç, le parquet d'Antalya a "ouvert une enquête pour +incitation publique à la haine+ en raison de sa célébration odieuse en faveur du massacre commis par Israël à Gaza".

Le court message du joueur, qui fait référence aux cent jours écoulés depuis la sanglante attaque lancée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, a été interprété par M. Tunç comme un témoignage de soutien aux opérations militaires israéliennes réalisées en représailles dans la bande de Gaza.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, celles-ci ont fait au moins 23.968 morts, essentiellement des civils.

L'attaque sans précédent du 7 octobre perpétrée par le Hamas sur le sol israélien a causé la mort d'environ 1.140 personnes, en majorité des civils, et 140 sont toujours retenues en otages à Gaza. (AFP, 15 jan 2024)

En hommage à un juriste démocrate belge, Jacques Bourgaux



Doğan Özgüden
(Artı Gerçek, 8 janvier 2024)
Jacques Bourgaux, qui a été à nos côtés dans les périodes les plus dures de notre exil, était aussi un juriste exemplaire, toujours solidaire de tous les peuples opprimés du monde.
La semaine passée, la nouvelle du décès de notre amie artiste de Turquie, Ayla Algan, puis celle de notre ami juriste de Belgique, Jacques Bourgaux, nous ont, İnci et moi, fort secoué.

Nous avions fait personnellement connaissance d’Ayla – dont nous avions déjà pu apprécier dans la première moitié des années 60 les performances dans les pièces Hamlet, La Bonne Âme du Se-Tchouan et les Physiciens aux Théâtres de la Ville d’Istanbul sous la direction de Muhsin Ertuğrul – et de son époux le metteur en scène Beklan Algan, à l’époque où nous dirigions le journal Akşam, et étions devenus amis.

C’était l’été 1965… La Turquie se préparait pour les élections du 10 octobre auxquelles le Parti Ouvrier de Turquie, fondé pour la première fois par des dirigeants de la classe ouvrière et soutenu par tous les courants de la gauche, allait participer dans tous les départements… Dans cet environnement, le film Karanlıkta Uyananlar (Ceux qui s’éveillent dans la noirceur), avec comme scénariste Vedat Türkali, pour réalisateur Ertem Göreç et dans les premiers rôles, Fikret Hakan, Beklan Algan et Ayla Algan, avait marqué l’agenda de son empreinte.

Alors que le film, qui dépeint la résistance et la grève d’ouvriers travaillant dans une usine de peinture, devait être projeté au Festival de l’Orange d’Or, un groupe se présentant comme nationaliste et conservateur avait publié des déclarations provocatrices se référant à Türkali en annonçant « Le capitaine rouge arrive », menacé les spectateurs et vandalisé les salles de projection du film. Se saisissant de cette opportunité, le ministère de l’Intérieur avait interdit le 17 juillet 1965 la projection du film au motif qu’il « était responsable de heurts ».

En protestation contre cette interdiction, les organisations de la jeunesse révolutionnaire ont organisé un forum public dans une salle de cinéma de Beyoğlu, que j’ai animé, et auquel participaient le journaliste d’Akşam Çetin Altan, le journaliste de Cumhuriyet İlhan Selçuk, l’écrivain Ayperi Akalan et l’acteur principal du film Beklan Algan. C’est lors de cet événement que nous avions fait connaissance en personne avec Beklan et Ayla et étions devenus amis.

Après le coup d’État du 12 mars 1971, Ayla Algan a poursuivi ses activités artistiques durant de nombreuses années à Paris. Elle est non seulement montée sur la scène de la célèbre salle de concert l’Olympia, mais elle a également contribué au succès du Théâtre de la Liberté fondé par notre ami metteur en scène en exil Mehmet Ulusoy.

Aylan Algan, qui s’est rendue à Berlin après le coup d’État du 12 septembre 1980, y avait fait pendant quatre ans du théâtre pour les ouvriers, aux côtés d’artistes éminents tels que Tuncel Kurtiz, Şener Şen et Macit Koper.

Ayla Algan a rejoint Beklan Algan, que nous avons perdu voici 13 ans… Les deux acteurs principaux de « Karanlıkta Uyananlar » seront toujours commémorés avec amour par tout notre peuple, et en particulier par la classe ouvrière…




À l’occasion du 35e anniversaire du coup d’État du 12 mars 1971, en 2006, Jacques Bourgaux,
le deuxième en partant de la droite, lors de notre conférence de presse au Parlement belge.


Le combat internationaliste d’un juriste démocrate belge

À notre tristesse consécutive au décès d’Ayla Algan s’est également ajouté la douleur de la perte, en Belgique, de notre ami proche, l’avocat Jacques Bourgaux. Nous avions fait sa connaissance durant l’organisation de la Résistance démocratique dans une période où nous étions encore dans l’illégalité. Il y a 50 ans, bien que nous fussions parmi les fondateurs d’Info-Türk à Bruxelles et que nous avions été régularisés aux Pays-Bas en 1973, il avait mené une lutte contre l’État belge qui, sous les pressions exercées par l’État turc, a refusé des années durant de nous accorder, à İnci et à moi, un permis de séjour et de travail.

À la fin de 1972, Turhan Feyzioğlu, chef de la délégation turque, nous avaient nommément cités à la tribune de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et avaient demandé des mesures à notre encontre pour avoir publié et transmis au Conseil de l’Europe et aux organisations démocratiques internationales des déclarations et des livres documentés en anglais sur les pratiques fascisantes du gouvernement du 12 mars en Turquie.

C’est alors qu’à l’initiative du député socialiste Piet Dankert, futur président du Parlement européen, nous avions tous deux obtenu le statut de réfugié des Nations Unies aux Pays-Bas au début de 1973. Après notre régularisation légale, nous nous étions installés à Bruxelles pour mener la résistance démocratique en créant une maison d’édition et une agence de presse au cœur de l’Europe, et en 1974, y avions fondé, avec des amis qui avaient contribué à la résistance démocratique dans divers pays, une coopérative d’édition baptisée Coodiff.  

Parmi les fondateurs de la coopérative se trouvaient également trois de nos amis belges : le célèbre musicien wallon de Belgique Julos Beaucarne, l’architecte Marc Brunfaut et l’avocat Jacques Bourgaux, qui deviendra plus tard le secrétaire général de l’Association belge des Juristes démocrates.

Après avoir officiellement fondé la coopérative et publié ses statuts au Moniteur belge, nous avions contracté un emprunt colossal et acheté une machine à écrire IBM avec laquelle nous pouvions être en mesure de taper des publications en langue turque, ainsi que le matériel nécessaire pour l’impression et la reliure, et avions commencé à préparer les premières publications.

En parallèle, İnci et moi, nous étions adressés, comme tous les étrangers, aux autorités belges pour obtenir un permis de séjour et de travail. D’ailleurs, en qualité de journaliste, j’avais reçu un laissez-passer du ministère belge des Affaires étrangères pour pouvoir assister aux conférences de presse organisées à Bruxelles.

Cet été-là, comme plus de 2000 travailleurs illégaux avaient été régularisés grâce à une « amnistie pour touristes » et avaient obtenu un permis de travail et de séjour, nous nous attendions à recevoir également, en tant que réfugiés politiques sous la protection des Nations Unies, à bénéficier immédiatement des mêmes droits.

De plus, les demandes d’asile déposées par les exilés politiques qui, à cette époque, arrivaient en masse du Chili, étaient immédiatement acceptées dans des bureaux spéciaux installés aux portes d’entrée, et ceux-ci obtenaient immédiatement un permis de travail et de séjour.

Alors que nos travaux s’intensifiaient, et pendant que nous avions publié successivement plus de cinq livres dont une partie étaient en cours d’envoi en Turquie, la Police des Étrangers belge nous informait que nos permis de séjour et de travail étaient refusés sans le moindre motif officiel.

La décision de rejet nous avait pas mal étonnés, İnci et moi… Après notre dénonciation par Turhan Feyzioğlu qui, un an auparavant, nous avaient nommément cité devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, l’État turc avait publié un « Livre blanc » de 212 pages intitulé « Les réalités de la Turquie et le terrorisme » et l’avait transmis à tous les gouvernements et organisations européens.* Dans ce livre, notre travail en Turquie et dans l’exil était qualifié de « terrorisme ». Apparemment, les missions diplomatiques turques en Belgique n’avaient pas chômé non plus et avaient fait pression sur les autorités belges pour qu’elles ne nous accordent pas le droit de séjour et de travail.

Le fait qu’on nous ait refusé la possibilité de travailler et de résider avaient rendu furieux Marc Brunfaut et Jacques Bourgaux, les cofondateurs de la coopérative. Tandis que Marc, par l’intermédiaire de ses connaissances au sein du Parti socialiste, entreprenait des contacts politiques pour invalider cette décision de « rejet », Jacques lançait également des démarches juridiques en tant qu’avocat. Les délégations du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés aux Pays-Bas et en Belgique intervinrent également pour demander officiellement aux autorités belges de nous accorder un permis de séjour et de travail.

En attendant les résultats de ces initiatives, j’ai été convoqué le matin du 17 mars 1975 à la Police des Étrangers de la commune d’Anderlecht. Alors que je m’étais rendu à la commune avec l’espoir d’obtenir la bonne nouvelle de la délivrance d’un permis de séjour, c’est une surprise inattendue qui m’y attendait. « Votre laissez-passer, s’il vous plaît », me commandait le commissaire à peine mon entrée dans la pièce. Dès qu’il le prit, il le jeta dans un tiroir et ajouta : « À présent, vous êtes illégal en Belgique… Vous devez quitter la Belgique sur le champ ».
 
Après avoir quitté la Belgique pour me rendre aux Pays-Bas, j’écrivis à La Haye une lettre adressée à la Police des Étrangers de Belgique et l’envoyai à Bruxelles par courrier recommandé. Dans la lettre, j’informais avoir quitté le territoire belge ce jour-là.

À peine la lettre envoyée, je sautai dans le train pour Bruxelles, et je rentrai en Belgique le soir même, littéralement en qualité d’illégal. À partir de ce moment-là, je commençai la deuxième période de mon exil, légal aux yeux des Nations Unies et des Pays-Bas, mais illégal aux yeux de la République de Turquie et du Royaume de Belgique.

Le combat juridique de Jacques Bourgaux en notre faveur


Entre-temps, la délégation du Haut-Commissaire des Nations Unies déclarait, dans sa réponse du 9 mai 1975 à mon avocat Jacques Bourgaux, que « notre dossier avait été suspendu en raison de l’enquête de la Police des Étrangers ».

Dans la lettre qu’il m’écrivit le 11 juin 1975, Jacques m’expliquait : « Ce 9 juin, j’ai vu l’administrateur de la Sûreté publique et me suis entretenu de votre situation. J’ai l’impression que la Police des Étrangers hésite à vous autoriser à vous installer en Belgique pour des raisons purement politiques. Ils m’ont clairement fait comprendre qu’ils craignaient que, sous couvert d’activités culturelles, vous meniez des activités contre le gouvernement turc ».

Dans une note** adressée le 25 septembre 1975 au ministre de la Justice, l’administration de la Sûreté publique précise :

« Il ressort de la déclaration faite à la Délégation du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés aux Pays-Bas par les intéressés que ceux-ci ont, en Turquie, un passé politique qui entre dans le cadre des activités subversives : incitation à la rébellion de l’armée, insulte au gouvernement et au président de la République, protestation contre l’arrestation d’écrivains, critique de la politique des États-Unis, incitation à la révolte populaire, propagande communiste, incitation à la lutte des classes…

« Dans ces conditions, il est préjudiciable de fermer les yeux sur leurs activités d’édition et de distribution de publications sous couvert de contribution à la vie culturelle de la communauté turque en Belgique. Il est difficile, voire impossible, de croire que ces activités n’ont pas un but politique. Le séjour en Belgique parait, en tout état de cause, parfaitement inopportun ».

À la suite de cette note, la Sûreté de l’État dépendant du ministère de la Justice donna le 6 octobre 1975 l’instruction suivante à la Police des Étrangers :

« Bien que l’enquête les concernant soit encore en cours, la Sûreté de l’État est déjà d’avis que le couple Özgüden-Tuğsavul ne devrait pas être autorisé à s’installer en Belgique ».

Dans la lettre qu’il m’adressa le 9 février 1976, Jacques Bourgaux précisait :

« J’ai revu l’administrateur de la Police des Étrangers. Il m’est apparu qu’il y a actuellement une attitude tout-à-fait négative de la part des autorités belges pour permettre votre établissement en Belgique. Je pense qu’il y a derrière cela des raisons purement politiques. Bien qu’il n’y ait pas de document officiel, je pense que cela est dû aux pressions exercées par l’ambassade de Turquie ».

À l’époque où nous menions illégalement les travaux d’Info-Türk, les deux plus grands syndicats de Belgique, la FGTB socialiste et la CSC chrétienne allaient devoir nous confier la préparation et la publication des journaux en langue turque destinés à leurs affiliés turcs, et pour éviter que ces publications ne soient perturbées, allaient exercer de fortes pressions sur les instances belges pour nous obtenir, à İnci et à moi, la délivrance d’un permis de séjour et de travail.

Dans l’obtention de ce résultat, Jacques Bourgaux, qui était également le conseiller juridique du syndicat socialiste FGTB, allait apporter une contribution importante.

Notre amitié de lutte avec Jacques se poursuivit après le coup d’État militaire du 12 septembre 1980, en particulier après qu’İnci et moi, en compagnie de plus de 200 opposants au régime, avons été déchus de la citoyenneté turque par la junte militaire en 1983.

Lorsque l’ambassade de Turquie et les organisations à son service m’ont pris pour cible, en particulier en raison de ma solidarité avec la lutte des peuples assyrien, arménien et kurde, Jacques Bourgaux fut toujours de nos amis l’un des premiers à réagir et à mener campagne pour ma protection. 

Jacques Bourgaux, avec qui nous avons lutté des décennies durant contre la junte du 12 mars et les régimes oppressifs qui lui ont succédé, fut l’un des plus importants intervenants des conférences que nous avions organisées avec l’Institut assyrien de Bruxelles, l’Association des Arméniens démocrates de Belgique et l’Institut kurde de Bruxelles, tant au Parlement belge qu’à l’Hôtel de Ville de Bruxelles, à l’occasion du 35e anniversaire du coup d’État du 12 mars 1971.

Marc Brunfaut, Julos Beaucarne et Jacques Bourgaux, qui sont parmi les fondateurs d’Info-Türk et des Ateliers du Soleil que nous avons fondé en 1974 à Bruxelles, il y a exactement 50 ans, ne sont malheureusement plus de ce monde…

Mais ils seront parmi nous avec leurs souvenirs à l’occasion du 50e anniversaire d’Info-Türk et des Ateliers du Soleil… Nous ne les oublierons jamais.
* La couverture du livre en question se trouve dans l’image de présentation de l’article.

** Cette note, reprise dans l’image de présentation de l’article, restée secrète pendant 36 ans, ne nous est parvenu qu’en 2011, lorsque les archives de la Police des Étrangers de Belgique ont commencé à être ouvertes au public. 
Traduction: Mazyar KHOOJINIAN

Boğaziçi University resistance left three years behind: 'We are standing up for an ideal'

On January 1, 2021, Melih Bulu was appointed as the rector of Boğaziçi University by the decision of President and AKP Chairman Recep Tayyip Erdoğan. The concept of a "trustee rector" became a topic in Turkey after Bulu's appointment, which was made disregarding the university's autonomy.

Boğaziçi University students protested Erdogan's intervention in the university; in demonstrations demanding an autonomous, free, and democratic university, over 600 students were detained.

Due to the impact of protests and criticism from both national and international academic circles, Melih Bulu was removed from his position on July 15, 2021, once again by the decision of President Erdogan.

After Bulu, the rector election process was once again disrupted. Prof. Dr. Mehmet Naci İnci, who previously served as Bulu's deputy and acted as his substitute after being removed was appointed as the rector by Erdogan on August 21, 2021, despite receiving a 95% rejection vote from faculty members.

On January 5, 2021, Boğaziçi University academics wore their academic robes and turned their backs during the handover ceremony at the rectorate building.

The academics continue this action every working day of the week at 12:15, expressing their refusal and persistence with the hashtag #KabulEtmiyoruzVazgeçmiyoruz, which translates to "We do not accept, we do not give up." (BIA, January 5, 2024)

Report reveals alarming increase in domestic violence, child abuse in Turkey in 2023

A disturbing rise in domestic violence and child abuse cases throughout 2023 has been reported in Turkey, according to a comprehensive analysis by an independent research centre.

The report, “Analysis of domestic violence cases reported in the media between 1 January and 31 December 2023” by Turkey’s independent Socio-Political Field Research Centre, presents a detailed analysis of gender-based violence and child abuse in Turkey for the year 2023.

The analysis, conducted over the course of 2023, revealed that 385 women were murdered and 310 women died under suspicious circumstances. The report also documented 688 instances of women suffering violence or injury, 109 threats, 46 severe injuries, 57 cases of harassment, 26 sexual assaults and a worryingly high number of 128 children subjected to sexual abuse.

The age distribution of the victims showed a wide range across adult age groups, with the ages of many victims remaining unreported. The perpetrators varied, with a significant number being spouses, former spouses or boyfriends, often in the context of ongoing or recent separations.

Geographically, Turkey’s major cities such as Istanbul, Izmir and Ankara reported the highest incidences of gender-based violence. For child abuse, Istanbul again featured prominently, alongside Şanlıurfa (Riha) and Antalya. The report detailed the various forms of violence encountered, providing a stark view of the severity and complexity of the issue.

Furthermore, the report included an in-depth relationship analysis, examining the connections between victims and perpetrators. This analysis provided insights into the dynamics of domestic violence in Turkey, highlighting the prevalence of violence within intimate relationships and the broader social context.

The comparative analysis within the report looked at correlations between types of violence, the age ranges of the victims, and the closeness of their relationship with the perpetrator. This aspect of the report offers valuable data for understanding the patterns and risk factors associated with domestic violence and child abuse in Turkey.

The findings of this analysis underline the critical need for targeted interventions and robust policy responses to address the escalating crisis of gender-based violence and child abuse in Turkey. The report’s comprehensive data and insights into the nature and scope of these issues in 2023 are a clarion call for urgent action. (MedyaNews, January 3, 2024)


Hunger strikes in Turkish prisons enter 37th day

Hunger strikes by Kurdish political prisoners in Turkish prisons, including high-profile political figures, demanding physical freedom for Kurdistan Workers’ Party (PKK) leader Abdullah Öcalan and a resolution to the Kurdish issue, entered the 37th day on Monday.

Rozerin Kalkan, a Kurdish female detainee, communicated through a phone call with her family about human rights violations in the prison. She mentioned that letters written by the prisoners to intellectuals, artists and the Parliamentary Human Rights Commission, appealing against isolation policy and for Öcalan’s freedom, were confiscated. “They are not allowing our voices to reach the outside. Make our voices heard,” Kalkan urged.

Şerife Kalkan, Rozerin’s mother, expressed her concern, saying, “Neither are the letters sent outside nor are they allowing letters from outside. They want to suppress their voices. We do not accept this. … We demand the lifting of isolation from our children and prisons. We want their rights to be granted. … We will be the voice of our children in the dungeons.”

Fahrettin Tuncel, father of former Co-Chair of the Democratic Regions Party (DBP) Sabahat Tuncel, who is also participating in the hunger strike at Sincan Women’s Prison, called for public support for the hunger strikers. “The reason for the prisoners’ hunger strike is the isolation practice that started in İmralı [prison on Abdullah Öcalan] and spread to all prisons. This isolation is a crime against humanity. One person has not been allowed to meet with family and lawyers for three years. This is an unprecedented isolation in the world,” he said.

Tuncel highlighted that societal opposition was critical to a democratic resolution to the Kurdish issue and ending the isolation. He appealed for greater public support and awareness, emphasising that the hunger strikes are not just about Öcalan and the prisoners, but a broader societal issue. (MedyaNews, January 2, 2024)

2023: A year of blood-soaked barbarism

Fehim Işık, medyanews.net, 31 Dec 2023

“New faces unveil the old graces,” says the timeless adage, teaching that sometimes the newcomers even make you long for the departed who once complained or were undervalued. It may ring true not only in personal encounters with these “faces”, but also in the ebb and flow of the years. Despite our expectation of improvement with each passing year, on the contrary, we always seem to be facing something worse.

There is, of course, no way of knowing whether this will be the case in 2024. But it is fair to say that 2023 stands out as one of the bleakest in recent memory.

In 2023, pre-existing conflicts, left over from previous years, escalated. New wars broke out and death continued relentlessly until the very last moments of the year. In Gaza alone, where the conflict between Israel and Hamas has raged on, more than 20,000 lives, mostly women and children, have been tragically lost in a short space of time.

Meanwhile, Turkish President Recep Tayyip Erdoğan continued to target Rojava, the Autonomous Administration of North and East Syria, every time he was in need to hide his desperation by triggering chauvenism. Despite his actions against Rojava, including the destruction of many residential areas across the region, are clearly war crimes,he never hesitate to openly defend them.

Last week, for example, while addressing the muhtars (neighbourhood-level local leaders) gathered in his palace, he atrociously said: “Seventy facilities critical to the terrorist organisation have been hit. Among them are oil refineries. We will hit all of them. Then these places will burn for days. And we will not stop.”

When he said this, Erdoğan was in fact massacring civilians, including artists, workers, women and children. His attacks destroyed power plants, factories, agricultural land, houses, water sources, hospitals and schools in the region, all of which are essential for a society to survive.

Notably, not a single military facility was attacked.

Moreover, all of this happened at the same time as the Autonomous Administration was forging ahead with a new social contract, the Rojava Constitution, a promising document that could serve as an example for the entire Middle East and perhaps the world.

But Erdoğan’s atrocities were nothing more than a deep-seated hostility towards the Kurds, an attempt to prevent the recognition of the Kurdish will to govern themselves.

Meanwhile, Israeli Prime Minister Binyamin Netanyahu was doing the same thing in Gaza as Erdoğan was doing in Rojava and Southern Kurdistan.

In the last days of the year, these two leaders also quarrelled with each other.

Erdoğan accused Netanyahu of “committing genocide in Palestine”. Netanyahu, on the other hand, responded to Erdogan by saying, “Erdoğan, who is the last person to give us a moral lesson, is the one who is committing genocide against the Kurds and who holds the world record for imprisoning journalists who oppose his rule.”

Both said the right things, perhaps for the first time, as the final days of the year approach.

But the reality behind these words is this: In 2023, the world was once again confronted with barbaric massacres.

What is disgraceful is the silence that still prevails.

None of the international powers has taken a serious stand against these massacres. Even the harshest words did not go beyond the concept of “we are concerned”. The United Nations may have taken some decisions from time to time, but nobody took these decisions seriously. Unfortunately, this situation has gone down in history as one of the most shameful events of the year 2023.

We are now at the beginning of a new year.

We know that one of the reasons for all these wars and barbarities is the end of the struggles and resistances that prevent the hegemonic powers from achieving what they want. But it seems that resistance and struggle continue to grow everywhere.

The hope is that in 2024 the struggle will succeed and wars and barbarity will be defeated.


Pression sur les médias / Pressure on the Media

Journalist Sinan Aygül convicted for ‘insulting’ men who beat him

The Committee to Protect Journalists on Thursday called on Turkish authorities to ensure justice in the case of journalist Sinan Aygül, who was hospitalized by an assault last year.

The 1st Tatvan Court of First Instance in the eastern province of Bitlis found Aygül, chief editor of the privately owned local news website Bitlis News and chair of the local trade group Bitlis Journalists Society, guilty of “insulting” two men who attacked him in June 2023 and sentenced the journalist to two months and five days in prison on Wednesday. The 2nd Tatvan Court of Serious Crimes imposed suspended sentences on the two on Thursday, according to local news reports. The attackers, Yücel Baysal and Engin Kaplan, both bodyguards for Tatvan Mayor Mehmet Emin Geylani of the ruling Justice and Development Party, were released from jail pending trial in September. The mayor has denied involvement in the attack.

“Yesterday, a court in Turkey sentenced journalist Sinan Aygül to prison time for allegedly insulting the men who assaulted and hospitalized him last year. Today, another court let these two men walk free with suspended sentences. This is beyond impunity; this is criminalizing the victim,” said Özgür Öğret, CPJ’s Turkey representative, on Thursday. “Turkish authorities should stop impunity for physical attacks on journalists and ensure justice is done for Aygül, who is the real victim here.”

According to the local news reports, Baysali, who beat the journalist in an attack recorded on camera, and Kaplan, who blocked people trying to stop the beating, were both found guilty of “intentional injury” and each sentenced to 17 months and 15 days in prison. Kaplan was also found guilty of “threatening [someone] with a gun” on two counts and was sentenced to 20 months for each. Under Turkish law, the execution of all the sentences were suspended and will be dropped unless the defendants commit other crimes in the next five years.

Aygül told CPJ by phone after Thursday’s hearing that he was shocked and concerned about the outcome. “This verdict is a threat to our security of life. I’m speaking openly: we have no security of life because the killers now know that they won’t be punished when we are killed,” he said.

Aygül’s lawyers plan to file separate appeals against his conviction and the sentences imposed on his attackers, but they are not hopeful that the appeals will succeed, he told CPJ. (CPJ, 26 January 2024)

Jailed journalist numbers near record high in 2023

The Torch is a weekly newsletter from the Committee to Protect Journalists that brings you the latest press freedom and journalist safety news from around the world. Subscribe here.

Israel has emerged as one of the world’s leading jailers of journalists following the October 7 start of the Israel-Gaza war, CPJ’s 2023 prison census has found. Israel ranked sixth—tied with Iran—behind China, Myanmar, Belarus, Russia, and Vietnam, respectively.

Overall, CPJ documented 320 journalists behind bars for their work as of the census date December 1, 2023, down from more than 360 in 2022. The number was the second-highest recorded by CPJ since the census began in 1992—a disturbing barometer of entrenched authoritarianism and the vitriol of governments determined to smother independent voices.

Those jailed often face gratuitously cruel conditions. Due process is frequently subverted as authorities prolong pre-charge and pre-trial detention of journalists, and journalists’ lawyers themselves face retaliation around the world.

Prolonged pretrial detentions and cruel treatment are common, while some governments, such as Russia and Ethiopia, have even persecuted journalists across borders. In Vietnam, Egypt, and other countries, even after their release, journalists continue to face travel bans, other movement restrictions, and measures that effectively curtail their freedom.

Read more in the report, which is available in nine languages: English, 中文 (简体) , عربي, Русский, Español, Français, Português, Kurdî, and አማርኛ.

Jailed journalists by the numbers:

💥 More than 65%—209 journalists—listed in the census face anti-state charges such as false news and terrorism in retaliation for their critical coverage.

💥 More than 60 journalists around the world were being held without having any charge disclosed—and almost all jailed journalists in Israel were held without a charge.

💥 Globally, at least 57 journalists imprisoned around the world are serving sentences of over 10 years or life in prison in retaliation for their work—this is nearly 20% of all jailed journalists.

💥 Almost 30% of jailed journalists have health problems—and many lack access to medications or doctors. (CPJ, January 18, 2024)

The persecution of journalism continues!

While the government in Turkey continues to turn a blind eye to the regression in the rule of law and media freedom, the connections between investigative journalists and the public are being weakened through detentions, arrests, and censorship applied to 449 online news articles and content within three months.
 
The persecution of journalism continues!

Despite claims by President Erdoğan and Minister of Justice Yılmaz Tunç that "there is not a single person in prison due to journalistic activities," Reporters Without Borders (RSF) places Turkey at 165th out of 180 countries in the World Press Freedom Index for 2023. According to RSF, around 50 journalists spent at least one day in prison during the year, showcasing the challenges faced by the press in the country.

The BIA Media Observation Report covering October-November-December revealed that out of over 200 journalists tried under various laws, 10 were acquitted, while four received a total of 8 years, 10 months, and 25 days of imprisonment, primarily under the Turkish Penal Code (TPC) and the Anti-Terrorism Act (ATA).

The Constitutional Court (CC) rejected, with 8 votes against 6, the application made by the CHP for the annulment of the regulation on "publicly spreading misleading information." The CC has demonstrated a similar stance in the past regarding cases of "insulting the President" and "Disinformation."

Europe seeks dialogue amidst concerns

Both national and international journalistic organizations actively engaged in legal and public information rights during this period. The European Parliament sought a dialogue with Turkey and visited the country. Nacho Sánchez Amor, the Permanent Rapporteur of the European Parliament on Turkey, stated that there has been no change in the rule of law in Turkey.

Legal proceedings and convictions

Throughout October, November, and December, nearly 200 journalists appeared in various trials based on different laws. Seven of the journalists tried under the Anti-Terrorism Act received verdicts; four were acquitted, while three were sentenced to imprisonment. Meanwhile, the trial of Ayşegül Doğan, the program coordinator of IMC TV, was suspended due to her election as a member of parliament.

According to RSF, nearly 50 journalists spent at least one day in prison in Turkey in 2023. During the October-November-December period, at least three journalists were arrested, while 13 were released.

Journalists detained for "disinformation"

During this three-month period, at least 11 journalists were detained, with reasons ranging from "membership in an organization," "organization propaganda," and "defamation/insult" to "disinformation."

Decrease in physical attacks, rise in nationalist threats

Two journalists faced physical attacks during this period. Additionally, nationalist right-wing politicians such as Devlet Bahçeli and former Interior Minister Süleyman Soylu targeted some journalists with verbal attacks and threats.

Journalists on trial for "insulting the president"

In the last three months, at least 17 journalists and cartoonists were tried on charges of "insulting the President." However, no convictions were recorded during this period.

Impunity persists

Impunity in crimes against journalists continues to be a widespread issue in Turkey.

Censorship on the rise: 449 online articles blocked

In October, November, and December, access to 449 online news articles and content was restricted. This period saw a proliferation of practices such as the removal of news and making them invisible on search engines, in addition to access restrictions.

Constitutional Court passes over "disinformation"
The Constitutional Court rejected the application for the annulment of the regulation on "publicly spreading misleading information." Moreover, the court has around 130,000 individual applications pending.

No decisions from the ECtHR

During this period, the European Court of Human Rights (ECtHR) did not make any decisions related to media freedom.

RTÜK imposes 1,064,350 liras in Fines

The Radio and Television Supreme Council (RTÜK) imposed a total of 1,064,350 (~35,500 US dollars) liras in administrative fines on TV establishments during the period of October to December 2023.

21 layoffs in three months

In the October-December period, 21 media employees were either laid off or left their jobs due to disagreements arising from the editorial line of the media organization. (infolibertaire.net, 8 janvier 2024)

Editor Furkan Karabay arrested for reporting on corruption trial of judiciary members

The Committee to Protect Journalists urges Turkish authorities to immediately release journalist Furkan Karabay and to stop criminalizing journalism on the judiciary. 

Istanbul police took Karabay, an editor for independent news website Gerçek Gündem (The Real Agenda), into custody on December 28, 2023 according to news reports. The next day, he was jailed pending trial by court order on the suspicion of “making targets of those who were tasked to combat terrorism” and defamation. Karabay’s detention followed his December 27 article about an ongoing corruption and bribery trial of members of the judiciary; he had based his story on publicly available court minutes, reports said.

“Turkish authorities must release journalist Furkan Karabay, whose arrest was blatantly retaliatory for his journalism,” said Özgür Öğret, CPJ’s Turkey representative. “Karabay’s arrest sends an intimidating message to Turkey’s journalists to abstain from reporting on the judiciary or face severe consequences. This criminalization of basic journalistic practices must end.”

Journalists in Turkey who report on members of the judiciary or judicial developments are frequently charged with “making targets of those who were tasked to combat terrorism.”

CPJ’s email to the Istanbul chief prosecutor’s office did not receive an immediate reply. (CPJ, January 2, 2024)

Art groups protest free access restriction at İstanbul Modern

Three art groups yesterday staged a demonstration outside the İstanbul Museum of Modern Art, protesting the recent restriction of the museum’s free access day.

İstanbul Modern had limited its weekly free access day to the hours of 10:00 to 14:00 after the opening of its new venue in Galataport, a port complex including luxury a luxury hotel and restaurants.

Presenting over 5,500 collected signatures during the the Open Table Initiative, Participatory Art Community Turkey (PACT), and the Public Art Laboratory joined forces with 20 artists who gathered in front of the museum yesterday. 

The artists, carrying an eight-meter-long snake prop, expressed their opposition to the imposed restrictions through dances and songs, delivering the signatures to the museum authorities.

In a statement read out during the protest, the protesters said, "İstanbul Modern Museum should lift the restrictions imposed on its free access day."

"We demand the reinstatement of the free access day and the transparent disclosure of institutional information about the museum.

"The arbitrary decision to reduce the free access day without providing any rationale infringes upon the right of the public, in terms of their socio-economic situation, to participate in cultural life."
(BIA, 28 Dec 2023)

Kurdish Question / Question kurde

La Turquie frappe à nouveau les combattants kurdes en Irak et en Syrie

La Turquie a à nouveau visé dimanche les combattants kurdes dans le nord de l'Irak et de la Syrie, après la mort de neuf soldats turcs dans une attaque attribuée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a annoncé Ankara.

"Conformément à nos droits à l'autodéfense (...), des opérations aériennes ont été menées contre des cibles terroristes dans le nord de l'Irak dans les régions de Metina, Hakurk, Gara, Qandil et Asos, et dans le nord de la Syrie", a indiqué le ministère turc de la Défense dans un communiqué.

L'armée turque affirme avoir visé 24 cibles, "parmi lesquelles des grottes, des abris, des dépôts de munitions et de matériel, des logements et des usines à gaz" utilisés par les combattants du PKK, qui mènent une guérilla contre l'Etat turc depuis 1984.

L'agence de presse officielle turque Anadolu avait annoncé plus tôt dimanche que 23 cibles -- dont des bases et des dépôts d'armes -- appartenant à des combattants kurdes avaient été détruites dans le nord de la Syrie dans une opération dirigée par les services de renseignement turcs.

Ces opérations surviennent après la mort de neuf soldats turcs dans une attaque menée vendredi contre une base militaire turque dans le nord de l'Irak.

L'armée d'Ankara avait déclaré samedi avoir visé 54 cibles du PKK et des Unités de protection du peuple (YPG) dans le nord de l'Irak et de la Syrie.

La Turquie, qui considère ces deux groupes armés comme terroristes, cible régulièrement les bases arrières des combattants du PKK dans le nord de l'Irak.

Entre 2016 et 2019, l'armée turque a également lancé trois opérations d'envergure dans le nord de la Syrie contre les groupes kurdes. (AFP, 14 jan 2024)

Arrestations de masse contre l’opposition kurde

Une vaste opération menée samedi matin par la police turque a conduit à l’arrestation d’au moins 113 personnes à travers le pays.

Au moins 113 personnes ont été arrêtées dans 32 provinces de Turquie, dans le cadre d’une vaste rafle contre l’opposition kurde. Dès l’aube, la police a perquisitionné des habitations dans 32 provinces, de Manisa à Hakkari (Colemêrg), en passant par Ankara et Diyarbakir.

Ces arrestations massives surviennent après les lourdes pertes subies par l’armée turque dans ses opérations contre la guérilla kurde au Sud-Kurdistan/nord de l’Irak. Selon les autorités turques, elles auraient pour but de mettre un terme aux activités du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et d’assécher ses financements.

Il est à noter que cette énième vague d’arrestations qualifiée de “génocide politique” par l’opposition kurde a lieu à deux mois des élections municipales turques. (ROJINFO, January 13, 2024)


Artists in Turkey continue to push for peace process in Kurdish issue

Emphasising the critical role of artists and thinkers in addressing the Kurdish issue in Turkey through truth and dialogue, art critic and painter Feyyaz Yaman has advocated equal rights of representation for the Kurdish community and remarked on the importance of confronting historical and societal realities to achieve peace and coexistence as part of the broader initiative, “Let’s Be a Voice for Peace”.

Yaman, along with other prominent figures from the art and literary world in Turkey’s Kurdish community, has signed the declaration, “Let’s Be a Voice for Peace”, which aims to foster societal peace and resolve the long-standing Kurdish problem.

Reflecting on the declaration, Yaman emphasised the importance of artists and intellectuals in confronting truths and opposing societal pressures. “We are going through a historical process,” he remarked, indicating the need for a critical reassessment of Turkey’s political history and the freedoms promised by the 1921 Constitution compared to its successors.

Central to Yaman’s advocacy is the resolution of the Kurdish issue, which he believes is crucial to the coexistence of Turkey’s diverse populations. “The problem we face is discussing the right of the Kurdish community to representation on an equal platform and finding a solution within a common agreement,” Yaman stated. He highlighted the power of dialogue in resolving conflicts, citing examples from Ireland and from Catalonia in Spain.

Yaman called for a transition towards a culture of confrontation, challenging artists and intellectuals to use their critical voices in a reality-based platform. “This is a start and a point of renewal,” he said, encouraging others to join in this movement. He stressed the necessity of confronting reality in order to continue the journey as artists, intellectuals, democrats or freedom advocates. (medyanews.net, 10 janvier 2024)

Les 7 propositions de Selahattin Demirtas pour résoudre la question kurde

L’ancien coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtaş, qui est jugé dans l’affaire Kobanê devant la 22e Haute Cour pénale d’Ankara sur le campus de la prison de Sincan, a terminé aujourd’hui sa défense sur le fond. Répondant aux diverses accusations portées contre lui, Demirtaş a déclaré que les opinions faisant l’objet d’accusations doivent être évaluées dans le cadre de la liberté politique et non criminaliser par la justice.

La démocratie radicale doit être notre principe indispensable

Demirtaş a cité de nombreux penseurs et a déclaré que la politique devrait être exempte de violence. Faisant référence aux relations turco-kurdes, Demirtaş a déclaré : « La modernité abrite la violence. La politique commande de haut en bas. Il y a de la violence dans cette politique. Pour que la politique soit exempte de violence, elle doit être démocratisée. conduit à la violence dans les relations turques et kurdes ? C’est ce dont je parle depuis des jours. La violence se transforme en traumatisme mutuel. Un homme politique qui condamne la violence sans éliminer ce traumatisme est un hypocrite et un imposteur politique. »

L’homme politique kurde a en outre déclaré:

« La politique doit se démocratiser. Même si nous devrions être les meilleurs à cet égard, nous avons aussi nos défauts. Le problème est le suivant : Si les partis politiques, tout en faisant de la politique au nom du peuple, négligent les gens pour lesquels ils font de la politique et se positionnent comme commandant d’en haut, la démocratie s’arrête là. Imaginez, nous sommes des gens ordinaires avant les élections, nous faisons une élection, et dès que nous sommes élus, nous cessons d’être le peuple. Hier, nous étions le peuple, aujourd’hui nous sommes ceux qui dirigent le peuple. Une pensée comme celle-ci se développe ; « Puisque je suis élu, je suis différent [du peuple], je suis supérieur à lui ». Quelle est notre suggestion ? Il est très difficile de guérir ces traumatismes lorsque la démocratie directe n’est pas établie dans les partis au sein du peuple. La démocratie radicale doit être notre principe indispensable.

Tous les partis politiques devraient considérer cela comme leur problème le plus grave. Aujourd’hui, tout le monde, y compris les socialistes et les communistes, utilise une application bancaire. Les partis politiques peuvent en faire leur propre pratique en faveur de la démocratie. Ils peuvent travailler sur une telle demande et demander toutes les décisions aux membres. Les membres du parti devraient pouvoir entrer directement et regarder la réunion du PM (Assemblée du Parti). S’il doit y avoir un grand rassemblement, demandez aux gens et vous obtiendrez le résultat dans deux heures. Pourquoi ne demande-t-on pas aux gens ? Parce qu’ils considèrent la politique comme leur affaire. La politique est désormais un métier spécialisé. Selon lui, le public ne le sait pas. Ce que les gens ne connaissent pas ne serait pas de la politique, ce serait un domaine flou, des choses illégitimes. La démocratisation de la politique est importante pour résoudre la question kurde et éliminer les erreurs. Nous devons mettre en œuvre une démocratie totale partout. L’autorité appartient au peuple. Si nous massacrons la démocratie, il y a ici un problème. Il existe une décadence morale sur les réseaux sociaux, etc. Les candidatures à de tels partis et ONG peuvent constituer des canaux alternatifs sur les réseaux sociaux.

L’État doit faire le premier pas

Les armes doivent être réduites au silence et mises de côtés. Dans ce domaine, le premier pas devrait être fait par l’État au pouvoir. Une fois que l’État a franchi cette étape, il appartient aux politiques d’y donner suite avec confiance. C’est ce que nous avons fait, et cela a été un sujet d’accusation. Ce qui est important ici, c’est la démocratisation et l’éducation. Le premier pas est possible avec la moralité et la vertu. Vous devenez vertueux en connaissance de cause.

La libre pensée est importante pour résoudre les problèmes

La libre pensée est importante pour la résolution des problèmes. La mesure dans laquelle le cerveau peut penser sans limitations est discutable. Mais au moins on peut en être conscient. Combien de murs heurtons-nous même lorsque nous réfléchissons ! La libre pensée et le fait d’être un être humain libre sont très importants. Le programme éducatif est également très important pour résoudre la question kurde. Puisque aucun problème ne peut être résolu avec ce programme éducatif, la question kurde ne peut pas non plus être résolue.

Aucun problème ne peut être résolu sans moralité politique. Nous avons désormais une définition universelle de la vertu. Ces définitions peuvent varier d’un pays à l’autre et d’une personne à l’autre. Cela crée un conflit. C’est pourquoi nous devons créer une vertu et une bonté universelles. Il n’y a pas de bonté sans action, sans paroles. Dans le contexte de cette affaire, nos actions et nos paroles ne sont qu’une lettre écrite pour aujourd’hui et pour l’avenir. Ce que nous disons ne sera peut-être pas entendu dans l’état de folie actuel.

Nous avons défendu une grande humanité

Dans beaucoup de nos villes, qui furent autrefois des villes de résistance et d’honneur, le fait que des enfants soient entraînés dans la prostitution et la drogue n’est pas la responsabilité des citoyens mais celle des hommes politiques qui ont fait l’autruche. Notre identité et nos droits nationaux ne font pas de nous des êtres humains. Bien sûr, nous défendrons notre identité et nos droits nationaux, mais nous devons aussi vivre une vie moralement vertueuse. Sinon, le jour venu, nous serons réduits en cendres dans la culture criarde du capitalisme. Cette affaire est une attaque contre les valeurs humaines. C’est pourquoi nous avons défendu l’être humain et la grande humanité. Nous espérons que les lettres que nous envoyons depuis ces petites cellules parviendront à nos enfants. Nous souhaitons que nos enfants kurdes et turcs puissent vivre ensemble en paix. Cela fait un siècle que nous n’y sommes pas parvenus. »

Propositions de solutions

Demirtaş a énuméré les propositions suivantes pour la résolution de la question kurde:

1- La fin de la lutte armée doit être assurée par des négociations avec les interlocuteurs. Des dispositions juridiques doivent être prises pour obtenir des résultats rapides, efficaces et permanents.

2- Tous les obstacles juridiques et administratifs à la politique démocratique doivent être supprimés ; la liberté de manifestation, de grève, de marche, de rassemblement, d’organisation et d’expression doit être mise en conformité avec les normes universelles.

3- Le lieu ultime d’une solution à la question kurde est la Grande Assemblée Nationale de Turquie. À cet égard, tous les partis politiques sont parties prenantes de la solution. L’objectif principal doit être de résoudre non seulement la question kurde mais tous les problèmes sociaux avec une nouvelle constitution civile, libertaire.

4- La reconnaissance des Kurdes en tant que peuple, le libre usage de leur langue maternelle dans tous les domaines sociaux, la préservation et le développement de leur histoire et de leur culture, leur organisation avec leur propre identité et la reconnaissance de leur droit à l’autonomie gouvernementale doivent être constitutionnellement garantie.

5- Il faut veiller à ce que les souffrances et les crimes du passé fassent l’objet d’une enquête et que la vérité soit affrontée.

6- L’imposition de l’idéologie officielle et de l’histoire officielle doit être abandonnée et l’État doit être réorganisé selon un modèle d’histoire scientifique et objective et de république démocratique. Il doit y avoir une transition vers une éducation pédagogique et scientifique critique.

7- Les poursuites pénales résultant de la question kurde doivent être abandonnées. La loi antiterroriste (TMK) doit être abolie et tous les prisonniers politiques doivent être libérés.

Demirtaş a ensuite déclaré ce qui suit : « Les questions que j’ai mentionnées sont discutées à l’extérieur et seront discutées. Si la discussion de toutes ces questions est assurée, chaque problème en Turquie, la question kurde, peut être résolu pacifiquement par des méthodes politiques. J’espère que ce procès y contribuera : une solution à la question kurde donnera une bouffée d’air frais à l’ensemble de la Turquie.

Ce qui est retiré des poches et des tables de 84 millions de personnes sera dépensé pour l’investissement et le développement, et non pour la guerre, le sang et les larmes. En emmenant les Kurdes avec elle, la République de Turquie renforcera sa mission de paix régionale. Tous les Kurdes, en particulier les millions de Kurdes vivant en Syrie, en Irak et en Iran, renforceront la démocratie et l’économie turques. Surtout, il n’y aura plus de morts en Turquie et la mort des jeunes ne brisera pas le cœur des mères et des pères. La polarisation ne sera plus à l’ordre du jour et la coexistence dans une Turquie plus pacifique se transformera en une vie honorable et vertueuse pour tous.

Nous sacrifierons nos vies pour la paix

Notre appel s’adresse principalement à nos frères et sœurs turcs : Edirne, Izmir, Samsun, Adana, Adana, Kırşehir et surtout Ankara. Nous, Kurdes, sommes favorables au vivre ensemble dans 81 provinces. Nous voulons seulement le respect de notre langue, de notre culture, de notre volonté politique et de notre sécurité politique. Ce sont nos droits humains les plus naturels et les plus fondamentaux en tant que peuple. Si le peuple turc se considère comme des frères et sœurs, il devrait défendre les droits du peuple kurde avec plus de fermeté et de volonté que nous. Nous devons maintenant résoudre nos problèmes d’identité, de croyance et de secte main dans la main et mener une lutte unie contre la pauvreté et le chômage. La véritable lutte des classes est la lutte pour le travail et le pain. Jusqu’à aujourd’hui, nous avons essayé de mener les deux luttes de manière étroitement liée, mais si les problèmes fondés sur l’identité et les croyances nationales sont résolus, la lutte des classes pourra être menée avec plus de force.

Appel aux forces socialistes de gauche en Turquie

C’est pourquoi nous faisons appel aux forces socialistes de gauche de Turquie : nous souhaitons qu’elles contribuent à une solution pacifique à la question kurde. Notre parti, le parti DEM, doit également avoir confiance en lui et prendre des initiatives pour parvenir à la paix. Il doit utiliser au maximum sa compétence et sa volonté pour parvenir à une solution pacifique. Nous, le peuple kurde, recherchons une solution depuis 150 ans et en payons un lourd tribut. Cette affaire en fait partie. Alors que nous approchons de la fin de ce procès, je voudrais le répéter de tout mon cœur : nous aurions sacrifié nos vies [si cela nous] nous conduisait à la paix. J’espère que tout le monde tirera les bonnes leçons de tous ces événements et retournera aux négociations et à la table des négociations. Nous aurons ainsi atteint la paix que nous avons promise à notre peuple. » (infolibertaire.net, 8 janvier 2024)

Des milliers de personnes à Paris pour réclamer "justice" pour trois militantes Kurdes

Plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi à Paris pour réclamer "la levée du secret défense" dans l'enquête sur l'assassinat de trois militantes kurdes en 2013, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Drapeaux rouges du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à la main, ou banderoles violettes à l'effigie des victimes, les manifestants s'étaient donné rendez-vous devant la gare du Nord avant de marcher, dans le calme, jusqu'à la place de République, lieu traditionnel de rassemblement politique à Paris.

"Justice et vérité", "onze ans après toujours pas de justice", "en dix ans les Kurdes tués deux fois" : les manifestants ont scandé des slogans et entonné plusieurs chansons, allumant également des fumigènes rouges.

Les rangs des protestataires, initialement quelques centaines, ont rapidement grossi, pour atteindre plusieurs milliers, a constaté l'AFP.

D'après les organisateurs, plus de 10.000 personnes venues de France, Belgique, Allemagne, Suisse ou encore des Pays-Bas étaient présentes dans le cortège. La préfecture de police a décompté 7.200 personnes.

"Il faut que la France rende la justice aux Kurdes parce que ce n'est pas normal : l'assassin est connu, les commanditaires sont connus", a déclaré Berivan Firat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France, une structure regroupant une vingtaine d'associations kurdes du pays.

"L'Europe devrait avoir une politique pro-kurde, on ne peut pas laisser ces crimes impunis", a estimé une femme qui s'est déplacée depuis la Belgique et ayant requis l'anonymat.

Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013, trois militantes du PKK ont été tuées de plusieurs balles dans la tête dans l'enceinte du Centre d'information du Kurdistan (CIK), à Paris: Sakine Cansiz, 54 ans, Fidan Dogan, 28 ans, et Leyla Saylemez, 24 ans.

Dix ans plus tard, des juges d'instruction antiterroristes tentent toujours d'identifier d'éventuels complices du tireur présumé, décédé en prison.

L'enquête de la justice française, qui avait pointé "l'implication" du MIT, les services de renseignement turcs - quand Ankara comme l'Union européenne qualifient le PKK d'organisation terroriste -, sans toutefois désigner de commanditaires, a été rouverte en 2019. Le MIT a, lui, officiellement démenti toute implication.

Pour faire avancer le processus judiciaire, "nous demandons la levée du secret défense qui bloque le partage avec la justice d'éléments en possession du renseignement français", a indiqué à l'AFP Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F).

Le souvenir de ce triple assassinat a été ravivé l'an dernier après le meurtre dans le centre culturel kurde de Paris, de trois Kurdes (deux hommes et une femme) le 23 décembre par William Malet, ancien parachutiste mis en examen et écroué pour assassinats et tentatives d'assassinats à caractère raciste.

De nombreux Kurdes refusent de croire à la version d'un tireur isolé ayant agi "par haine" des étrangers, et dénoncent un acte "terroriste" en mettant en cause la Turquie.

"On a quitté la guerre, pour vivre (...) normalement", mais ces crimes empêchent de se sentir "en sécurité", s'indigne Aysel, une réfugiée kurde qui n'a pas souhaité communiquer son nom de famille. (AFP, 6 jan 2024) 

Selahattin Demirtaş: We Kurds do not obey

The unreasonable hostility of the Turkish state towards any representation of Kurdish identity was the focal point of the defence of jailed Kurdish politician Selahattin Demirtaş in the ongoing Kobani trial on Tuesday.

Resuming his defence in the high-profile Kobani trial, Demirtaş, who was a co-chair of the now defunct pro-Kurdish Peoples’ Democratic Party (HDP), highlighted deep-rooted issues in Kurdish-Turkish relations, illustrating the extent of the Turkish state’s opposition to the Kurdish identity. “If the Kurds obtained a home at the poles, the Turkish state would oppose it,” he said.

Demirtaş also addressed tragic events in the Kurdish-majority Cizre (Cizîr) and Sur districts of southeast Turkey during the winter of 2015-2016, referring to graffiti put up there indicative of the prevailing attitudes of Turkish nationalism. The graffiti was put up by security forces who later shared pictures of the act on social media. Demirtaş read out some of the graffiti: “‘If you’re Turkish, take pride; if not, obey,'” adding, “This summarises the century. I don’t know if you take pride in being Turkish, but we Kurds do not obey,” and remarking that the Kurds are committed to coexistence and resistance against oppression.

Demirtaş also delved into historical aspects of Kurdish-Turkish relations, including the division of Kurdistan and the autonomy the Kurds had had during the Ottoman era. His defence touched upon significant historical events like the Battle of Çaldıran and the subsequent treaties which split Kurdistan geographically. He also spoke about the role of the Sykes-Picot Agreement in shaping the modern borders in the Middle East.

Highlighting the evolution of Kemalism, Turkey’s official state ideology, Demirtaş said, “Mustafa Kemal himself might not recognise the current interpretation of Kemalism.” He criticised the Turkish government’s fluctuating definitions of Turkishness, saying that they changed according to political need of the time.

Referring to the military coup of 1980, Demirtaş asserted the enduring impact of the coup on Turkey’s institutions and mindset. He condemned the prohibition of the Kurdish and Syriac languages in the Turkish parliament as racist and fascist.

The Kobani trial, which began in April 2021, implicates 108 individuals, including several former leaders and central executive board members of the HDP. The trial focuses on events from October 2014, particularly the protests over the Turkish government’s inaction during the ISIS siege of Kobani. The trial seeks aggravated life imprisonment for the defendants on various charges, and is perceived by many as a political move to suppress the HDP and the broader Kurdish political movement in Turkey.

The Kurdish liberation movement characterises the period of conflict during the winter of 2015-16 in Cizre and Sur as “historically significant resistance of democratic self-governance”.

Reports from several human rights organisations and the HDP provide a detailed account of human rights violations and atrocities that occurred in Cizre during the 2015-16 period of conflict and state-imposed curfew and blockade. Key points from the report include:

Many people were killed inside their own homes in Cizre during the blockade. People died on balconies, in gardens and kitchens, often due to blood loss, with no medical intervention. Homes that called the emergency services were more intensely targeted.

Individuals carrying white flags were killed. Residents of Cizre described soldiers and special police forces as “occupying forces.”

Bodies could not be buried according to custom, and were mistreated. Until burial, nationalist songs like “Ölürüm Türkiyem” (Turkey, I would die for you) and military marches were played. Bodies were often burned or mutilated, with many showing signs of torture.

Special forces reportedly used people’s homes as headquarters, leaving behind desecrated interiors with underwear, used condoms and faeces left lying around. Houses were looted and turned into ruins.

Water depots were intentionally targeted to deprive the population of water, and dead cats were thrown into water channels and wells.

Looting of homes and shops was noted in all reports as being a common occurrence. , In people’s homes, white goods and televisions in particular were deliberately destroyed, demonstrating targeted damage to the possessions of Cizre residents.

The interior walls of homes and streets were covered with extensive racist and sexist graffiti, to which Demirtaş referred in his defence. (MedyaNews, January 3, 2024)

Demirtaş dedicates his defense to his father

Former co-chairperson of People's Democracy Party (HDP), Selahattin Demirtaş continues his defense in the 48th session of the Kobani trial taking place at the Ankara 22nd Heavy Penal Court on the Sincan Prison Campus.

 "I dedicate my defense to my father, who raised 7 children with hard work without literacy, to Tahir usta, and to all mothers and fathers," Demirtaş stated during today's session according to Mezopotamya Agency's report.

Selahattin Demirtaş's father Tahir Demirtaş passed away on December 31. Demirtaş conveyed to his lawyers that he would not attend his father's funeral, preferring to mourn in his prison cell and not making any requests in this regard.

Condolences via SEBBİS
Before the trial began, lawyers and participants who joined via the Audio and Video Information System (SEGBİS) and the presiding judge extended their condolences to Demirtaş.

Demirtaş's wife, Başak Demirtaş, also connected through SEGBİS from Diyarbakır to express her condolences to Demirtaş, saying, "We bid farewell to your father on his final journey with thousands of people. Thousands attended, and everyone sends their regards and condolences to you." Demirtaş accepted the condolences, thanking everyone for their support.

"Who is keeping us imprisoned?"

The trial continued with Demirtaş presenting his substantive defense. Referring to writer Paul Auster's statement that retracting a lie is impossible, and even the truth may not be enough for it, Demirtaş stated, "In this frame-up case, there is a pure and unadulterated lie," emphasizing the deceptive nature of the allegations.

"For years, we have been trying to convey the truth while others attempt to tell lies. We know that lies cannot be retracted. We are aware that the perpetrators of these lies derive a masochistic pleasure. Without succumbing, we will maintain our stance, turning our pains into honey. We will once again expose the historical lies," affirmed Demirtaş.

Demirtaş expressed that the influence of politics has diminished both in Turkey and globally, stating, "We are politicians, and we are trying to emphasize the transformative power of politics." He shared the words of Polish thinker Bolman: "In today's world, where human relationships are fragile, the real concept that defines relationships is liquid modernity." Demirtaş remarked, "With politics rendered powerless, people lack trust in it because politics cannot deliver what people expect." He raised questions like, "Why has politics collapsed in Turkey? Who holds the power, and who is keeping us imprisoned? What force is at play?"

"The power is not in your hands"

In his defense, Demirtaş also stated, "The power is not in your hands, not in the hands of the government; the power is in the hands of international powers. We must remain imprisoned in this case so that the People's Alliance government can continue. Let the People's Alliance government persist so that it can maintain cooperation with these international powers. The Council of Europe, Europe is aware of what is happening here," and he provided examples related to the colonial history of Western countries.

Demirtaş, stating "The biggest terrorists in the world are imperialists," argued that those who say, 'I won't let this terrorist go,' referring to him, are in collaboration with imperialists.

He continued, "The G-20 is a summit of killers, so is the UN, Netanyahu is a killer, Hamas is a killer, but the Palestinian people, Israeli people, Kurdish people are the oppressed. Those who seize the language and culture of the people are the killers, not us. We only defended the honor and identity of our people, and the right of our people to live humanely on their own lands."

Demirtaş addressed the issue of Can Atalay, who, despite being elected as a member of parliament, has not been released from prison, saying, "The issue is not just about Can Atalay. They will commit more violations. They are preparing to make violations that go against laws and the Constitution." (BIA, January 2, 2024)


2023 in Kurdistan – a review of the year

Sarah Glynn, medyanews.net, 31 Dec 2023

The year that began with mourning and anger over the triple murder of Kurdish activists in Paris has ended with mourning and anger over Turkish bombing of civilians and civilian infrastructure in Rojava. In between, it brought the devastation of the February earthquakes – a natural phenomenon that became a horrific disaster due to institutionalised corruption and political exploitation – and – despite this and despite a cost-of-living crisis – the end of hopes for political change in Turkey as a disunited opposition failed to oust President Erdoğan and his Justice and Development Party (AKP) in the May elections.

On the world stage, 2022 was dominated by the war in Ukraine. This has continued into 2023 and will go on into 2024, but in the last three months international attention has been focussed on Israel’s genocide of the Palestinians in Gaza. World politics are undergoing a sea change as the United States faces the loss of their global dominance to China, and lesser powers are asserting their strength, making new alliances, and jostling for a bigger share of the action. What is happening to the Kurds, and international reactions to it, needs to be seen in the context of these wider events.

Turkey has been able to benefit both from their strategic geographical location – at the intersection of East and West and controlling the entrance to the Black Sea – and from placing themselves at the intersection of NATO and Russian politics, able to play one side off against the other.

Ukraine gave Turkey a new importance. It provided another reason for Western nations to try and avoid annoying the Turkish Government, and it enabled Turkey’s President Erdoğan to present himself as an international statesman. It allowed Turkey and Russia to develop relationships beneficial to both countries, and provided the opportunity for Turkey to assert their power over NATO by using their veto to delay Swedish membership and force them to make concessions – to the detriment of Sweden’s relationship with the Kurds.

Erdoğan has also attempted to exploit the situation in Gaza, first trying to find importance as a negotiator, and then seeking popular support through pro-Hamas rhetoric, even as Turkey continues to be the conduit for 41% of Israel’s oil needs and to provide Israel with 65% of their steel. He has benefited from Gaza’s monopoly of world attention, which has allowed him to carry out his own attacks on Kurds and their neighbours in North and East Syria unnoticed.

For this end of year review, I will try and sum up the situation and major developments in the four parts of Kurdistan, and because this is a complicated part of the world, I will do this over two articles.

Earthquake

The first major event of this relentless year was the earthquake that struck southern central Turkey and north-west Syria in the early morning of 6 February and left over 50,000 dead. While an earthquake itself is a natural phenomenon, the devastation it causes is very dependent on human society, both preparedness and response.

The Turkish state failed miserably in both these areas and bears responsibility for a large proportion of those deaths. Notably, they had allowed developers to ignore regulations designed to help buildings survive in earthquakes, even boasting of giving amnesties for non-compliant housing. And the government response to the disaster was more concerned with public perception than maximising the potential for rescuing and helping survivors. Much effort was spent in making sure that the credit for any help went to the state Disaster and Emergency Management Authority, AFAD, and in blocking relief efforts organised by others. A state of emergency was declared, giving President Erdoğan even greater powers, and in their attempt to control the narrative, the government even blocked Twitter, until forced to backtrack by furious rescuers who were using the app to communicate with people buried in the rubble. Little use was made of the second biggest army in NATO, and there were suggestions that Erdoğan was afraid of being upstaged by the generals. There are concerns that rebuilding works will also be inadequately regulated; and predictions of an Istanbul earthquake in the near future bringing even greater tragedy for which no prevention work is being undertaken.

In Syria, the areas worst affected were under the control of al-Qaeda offshoot, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), and of the Jihadi militias installed by Turkey, and also of President Assad’s Syrian Government. The Autonomous Administration of North and East Syria was largely undamaged except for the two isolated Aleppo neighbourhoods, Sheikh Maqsoud and Ashafrieh. The earthquake forced around 3000 families to leave these neighbourhoods and seek safety in Al Shahba, another part of the Autonomous Administration that is isolated from the rest. Al Shahba and the Aleppo neighbourhoods are under a blockade imposed by Assad. The Autonomous Administration wanted to help supply fuel and other vital aid to the affected areas, but this was not easy. Occupied Jarabulus kept the Administration’s trucks waiting at the border for a week before agreeing to allow some through, and aid was only allowed to the isolated autonomous regions after it was agreed to give the Syrian Government a large cut.

The PKK announced that they would observe a ceasefire to allow all resources to be concentrated on earthquake relief, but the Turkish government continued their attacks on the PKK guerrillas.

Election

The Turkish government’s response to the earthquake, together with rampant inflation that left a large portion of the population struggling to meet rising living costs, should have spelt the end of Erdoğan’s ambitions for a third presidential term, but a divided opposition was not able to overcome the structural advantages available to an incumbent leader of an authoritarian state. The political earthquake didn’t happen.

May’s parliamentary and presidential elections took place on a far from level playing field. Erdoğan controls the media, and many of his critics are either in prison or afraid to speak out. State events can be used as government propaganda, and corruption buys the support of an elite layer who in turn protect their followers. These huge structural advantages were of more significance than the apparently-systematic mis-recording of some votes as they were transferred to the computer records, which was not large enough to change any results.

The main opposition alliance was only united in their desire to oust Erdoğan and undo his presidential system, and briefly fell apart over the choice of the Republican People’s Party (CHP) leader, Kemal Kılıçdaroğlu, as presidential candidate. While Erdoğan relied on ethno-religious populism, rallying voters through hatred and war, Kılıçdaroğlu ran a generally more positive and inclusive campaign. However, in the second round of the presidential vote, when he was competing for the votes of the third candidate, who was from the far right, Kılıçdaroğlu showed a much more ruthless face. He made a secret deal with the leader of the ultra-nationalist Victory Party in which, as was subsequently revealed to the horror of many of his voters, he bought their endorsement with the promise of three government ministries, including the Ministry of the Interior.

The pro-Kurdish leftist HDP competed in the parliamentary election under the banner of the Green Left, but chose to endorse Kılıçdaroğlu rather than put up their own candidate for president. The hope was that this would allow Kılıçdaroğlu to get elected in the first round, so minimising the opportunity for dirty tricks, but many have wondered if that was a correct decision. Did the HDP’s own message get lost? Did HDP support for Kılıçdaroğlu make it easier for Erdoğan to paint the CHP as equivalent to the HDP and therefore, in Erdoğan’s view, to the PKK and “terrorism”? What if Kılıçdaroğlu had been forced to try and appeal to HDP voters in the second round, rather than to the far right?

Erdoğan’s right-wing populism on top of a century of Turkish ethnic nationalism has taken a large part of the Turkish population to a very dark place. In Erdoğan’s victory speech he declared that the HDP’s former co-chair, Selahattin Demirtaş, would never be released from jail – and was met with calls for the death penalty. (Demirtaş’ case is currently sub judice, but that doesn’t bother Erdoğan.)

The PKK announced that they would continue their ceasefire for the election period, but their move received no recognition or response from the Turkish government.

HDP/Green Left/HEDEP/Dem Party

The HDP has continued to be under constant and existential attack. This year has witnessed the detention of nearly 3,000 activists, and the continuation of two major court cases. The Kobanî case and the HDP closure case both make mockery of the judicial system. Political parties in Turkey receive public money, but for a period of two months, funding for the HDP was stopped as an “administrative measure” in connection with the closure case.

If Erdoğan wants it, the closure case can be completed quickly. Because the party feared this could happen in the course of the election, they stood under the name of the Green Left, one of their constituent parts. After the election, they reconstituted themselves as the Peoples’ Equality and Democracy Party, abbreviated to HEDEP; and when that abbreviation was disallowed, they chose the abbreviation DEM Party. All these changes take valuable time and effort and affect voter recognition – which is why they have been imposed.

Many HDP politicians have legal cases hanging over them. Elected members are immune from prosecution, but hundreds of requests have been submitted for lifting the parliamentary immunity of DEM Party MPs.

Turkey’s next elections are for local mayors and councils and will be held in March. Government authorities are preparing for these by manipulating voter lists through mass registrations of government supporters in areas where the DEM Party might be vulnerable.

Politicised justice

Turkey’s court and prison system is used as a tool of political control, through grotesquely farcical court cases and through increasingly brutal prison regimes. There have been many reports of systematic mistreatment, and of sentences prolonged on absurd excuses when prisoners refuse to show remorse. Harsh regimes of isolation take their cue from the conditions imposed on imprisoned Kurdish leader, Abdullah Öcalan – conditions that have been challenged by the United Nations Human Rights Committee.

A petition calling for an end to Öcalan’s isolation and for his ultimate release has been signed by 60% of the adult population of North and East Syria. His vital importance to achieving a peaceful and dignified future for the Kurds is recognised in a new international campaign that was launched this October under the title Freedom for Abdullah Öcalan: a political solution for the Kurdish Question. There has now been no communication allowed with Öcalan for 33 months and no news as to his well-being and health.

Turkey pressurises other countries to use their judicial systems against the Kurds too. One way they do this is by encouraging them to classify the PKK as a terrorist organisation. At the end of January, a three-million-signature petition was delivered to the European Parliament calling for the removal of the PKK from the EU’s terrorism list.


Selahattin Demirtaş did not attend father’s funeral to protest prolonged imprisonment

Jailed Kurdish politician Selahattin Demirtaş has decided not to attend the funeral of his father, Tahir Demirtaş, who died on Sunday morning, his lawyer, Mahsuni Karaman, announced.

“Selahattin Demirtaş did not ask for permission and decided not to attend the funeral in protest against his current situation as a political hostage,” Karaman told Artı Gerçek.
Demirtaş, former co-chair of Turkey’s Peoples’ Democratic Party (HDP), argued during a recent trial that his prolonged detention was a result of his Kurdish identity and political beliefs.

The politician has been held behind bars since 2016, despite the European Court of Human Rights (ECHR) previously confirming that Demirtaş’s detention was “politically motivated” and ordering his immediate release.

Tahir Demirtaş, who was also a former chairman of the Diyarbakır (Amed) branch of the Human Rights Association (İHD), had previously suffered a heart attack last year, which led to his hospitalisation. Selahattin Demirtaş, was then granted permission by the Ministry of Justice to travel to Diyarbakır for a brief visit with his critically ill father in intensive care. Since then, Tahir Demirtaş’s health has deteriorated and he passed away in the early hours of the morning.

Tahir Demirtaş’s body was taken to the Yeniköy cemetery in the Kurdish-majority province of Diyarbakır (Amed). Demirtaş’s family and relatives, lawyer Mahsuni Karaman, representatives of the Human Rights Association (IHD), Sezgin Tanrıkulu, a member of the main opposition Republican People’s Party (CHP), Tülay Hatimoğulları, co-chair of the DEM party, activists from the Peace Mothers group and lawyers from the Diyarbakır Bar Association were present at the cemetery.

Meanwhile, condolences are being offered to Selahattin Demirtaş’s wife, Başak Demirtaş.

İHD declared in a statement that “the necessary procedures should be initiated immediately so that Selahattin Demirtaş can attend the funeral”.

The Peoples’ Equality and Democracy Party (DEM Party) expressed its deep sorrow and condolences to Selahattin Demirtaş, the Demirtaş family, party members and the public.

The statement reads: “May the resting place of Tahir Demirtaş, who dedicated his life to the struggle and raised children who became fighters, be a paradise”.

In the statement, the DEM party also condemned what it called the oppressive regime that prevented Tahir Demirtaş’s loved ones from being at his side in his last moments. (medyanews.net, 31 Dec 2023)

Minorités / Minorities

Azerbaijani Delegation Suspended from PACE

The Parliamentary Assembly of the Council of Europe voted 76 to 10 with 4 abstentions to reject the ratifications of the credentials of the Azerbaijani delegation, citing a failure to fulfil “major commitments” after 20 years in the Council of Europe, and a lack of co-operation.

In a report presented by Mogens Jensen (Denmark), the Monitoring Committee deplores that more than 20 years after joining the Council of Europe, Azerbaijan has not fulfilled major commitments stemming from its membership in the Organization. Very serious concerns remain as to its ability to conduct free and fair elections, the separation of powers, the weakness of its legislature vis-à-vis the executive, the independence of the judiciary and respect for human rights, as illustrated by numerous judgments of the European Court of Human Rights and opinions of the Venice Commission. It is also concerned about the reported cases of “political prisoners” and the increased number of violations of freedom of expression, illustrated namely by recent arrests of independent journalists from Abzas media outlet.

As regards the situation in Nagorno-Karabakh, the committee recalls Resolution 2508 (2023) condemning the blockade of the Lachin corridor and Resolution 2517 (2023) condemning the Azerbaijani army’s military operation of September 2023, which led to the flight of the entire Armenian population of Nagorno-Karabakh to Armenia.

The committee also deplores cases of “lack of co-operation in the Assembly’s monitoring procedure” in the meaning of Rule 8.2.b of the Rules of the Assembly, in particular lack of invitation to observe the forthcoming presidential election, and cases of lack of co-operation with Assembly’s rapporteurs. (massispost.com, 24 January 2024)

Sainte-Sophie impose 25 euros de droit d'entrée aux étrangers

L'ex-basilique byzantine Sainte-Sophie, l'un des monuments emblématiques d'Istanbul transformé en mosquée en juillet 2020, impose depuis lundi un droit d'entrée de 25 euros aux visiteurs étrangers, même aux fidèles désireux de prier.

Les nouveaux droits d'entrée sont clairement exposés sur l'esplanade devant l'entrée principale, réservée aux seuls citoyens turcs: une pancarte orange renvoie les étrangers vers une entrée latérale et huit guichets alignés.

Cette entrée, comparée dans la presse turque à "une entrée de garage" avec son volet roulant et ses portiques de sécurité, donne accès à un tunnel ouvert sous le minaret de Beyazit grâce auquel les visiteurs peuvent admirer Sainte-Sophie sans troubler les prières.

Sans doute pris de court, rares sont les visiteurs qui se présentaient lundi pour acquitter les 25 euros de droit d'entrée: "c'était gratuit hier... ils sont surpris", reconnaît un jeune officiel chargé d'orienter les passants, sous couvert d'anonymat.

Le jeune homme confirme que les pèlerins musulmans, s'ils sont de nationalité étrangère mais désireux de prier à Sainte-Sophie, doivent s'acquitter des droits d'entrée comme les simples touristes.

Le billet d'entrée donne accès à la galerie à l'étage et à son musée, souligne-t-il en faisant valoir la nécessité d'entreprendre de lourds travaux dans la basilique construite au IVè siècle, puis rebâtie par l'empereur byzantin Justinien au VIè.

Cette décision correspond à un nouveau plan de gestion des visiteurs, sur recommandation de l'Unesco, avait prévenu cet automne le ministre de la Culture et du Tourisme, Mehmet Nuri Ersoy.

Transformée une première fois en mosquée lors de la prise de Constantinople, Sainte-Sophie, classée au patrimoine de l'humanité, était devenue un musée par la volonté du fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Atatuk, en 1934 avant de redevenir une mosquée le 10 juillet 2020 sur décision du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

Depuis, les longues files d'attente qui s'enroule devant le monument témoignent de son attrait croissant.

Un succès rendu responsable d'avoir causé des dégradations et même du vandalisme sur la porte impériale en bois, de 7 mètres de haut, faute de mesures de protection adéquates.

Des historiens ont estimé que le monument est moins repecté en tant que basilique qu'il ne l'était comme musée.

Mais sans que la fréquentation n'y soit pour rien, Sainte-Sophie et son dôme principal sont également victimes des innombrables séismes subis par Constantinople et Istanbul et des secousses fréquentes qui continuent d'ébranler le vénérable édifice. (AFP, 15 jan 2024)

No support to minority newspapers from Press Advertisement Institution in 2023

Since 2020, the Press Advertisement Institution began to leave the support it had consistently provided to minority newspapers for 8 years in a state of uncertainty. Ari Haddeler, the Editor-in-Chief of Nor Marmara, says, "Our situation is getting more difficult every day. It's becoming harder to survive. Unfortunately, we are on the brink of closure."
 
No support to minority newspapers from Press Advertisement Institution in 2023
The Press Advertisement Institution (BİK) did not fulfill the promise of the former president Rıdvan Duran to continue supporting the minority press. Under the leadership of the new president Cavit Erkılıç, BİK did not provide support to the Armenian, Greek, and Jewish press in 2023.

Ari Haddeler, the Editor-in-Chief of the Armenian daily newspaper Nor Marmara, speaking to bianet, stated that the Press Advertisement Institution (BİK) cited the February 6 earthquakes as the reason for not providing support. According to Haddeler, they received a written response from BİK, stating, "There was an earthquake. We directed all our resources there. We won't be able to provide support this year."

Haddeler emphasized the importance of support for minority newspapers operating in difficult conditions, mentioning that the amount was never very large in the past either, but still "closing a gap."

We face difficulties in securing advertisements and maintaining circulation as an Armenian newspaper, as minority press. Our situation is becoming more challenging day by day, and staying afloat is increasingly difficult. Unfortunately, we find ourselves on the brink of closure.

We are an 85-year-old newspaper, and I believe Nor Marmara should be preserved as a cultural heritage. Just like ancient artifacts are preserved in museums today, just like we, as a community, cherish our schools and buildings, saying 'These are the heritage left to us by our ancestors,' even though there may be no material gain, and we do our best to take care of them, protect them, and make sacrifices to pass them on to future generations...

I believe minority press deserves the same sensitivity with a lifespan approaching a century. Support should be provided to this newspaper and other minority newspapers. Otherwise, once they are gone, they are not easily replaced, and the void left behind is not easily filled.

No support in 2020 either
Press Advertisement Institution (BİK) had been providing support to daily and weekly newspapers published by communities recognized as minorities under the terms of the Treaty of Lausanne since 2012, for at least 10 years. Jamanak and Nor Marmara are daily Armenian newspapers, Agos is a weekly Turkish and Armenian newspaper, Apoyevmatini and İHO are in Greek, and Şalom is a Turkish-language newspaper published by the Jewish community. Additionally, there are magazines published every 15 days or monthly.

BİK consistently provided support from 2012 to 2019. However, in 2020, this support was discontinued. In the following years, they made payments totaling 350,000 lira (in 2021) (approximately 33,430 Euro) and 300,000 lira (in 2022) (approximately 17,250 Euro). This support, paid once a year, was shared among these newspapers and magazines. (BIA, January 2, 2024)

Politique intérieure/Interior Politics

La gouverneure de la Banque centrale accusée de faveurs envers ses proches

La gouverneure de la Banque centrale turque Hafize Gaye Erkan, qui a nié, est accusée dans la presse par une ex-employée de l'établissement d'avoir accordé des avantages à sa famille au sein de l'institution.

La gouverneure de 44 ans, première femme à ce poste et réputée pour son expertise aux Etats-Unis, avait pris ses fonctions début juin après la réélection du président Recep Tayyip Erdogan.

Un bureau, une voiture de fonction et des gardes de corps auraient été accordés au père de la gouverneure, Erol Erkan aux ordres duquel "personne n'ose s'opposer", ont rapporté les journaux turcs.

"J'ai été virée sur l'ordre de son père. (...) Il y a des enregistrements vidéo le montrant qui vient tous les jours à la banque avec une voiture de fonction, donner des ordres aux employés alors qu'il n'a aucune autorité pour ça", a assuré cette semaine Busra Bozkurt, une ex-employée, au quotidien Sozcu proche de l'opposition.

Mme Bozkurt affirme avoir été licenciée par le père de la gouverneure, Erol Erkan, qui n'occupe aucune fonction officielle au sein de la Banque, parce qu'elle a refusé de travailler en dehors de ses horaires, selon Sozcu qui publie la copie de la plainte qu'elle dit avoir adressé à la présidence turque.

"Erol Erkan s'immisce dans le travail des services administratifs et des ressources humaines (...) et leur donne des instructions directes. Le personnel travaillant à l'étage de direction subit un harcèlement moral", a affirmé un autre employé sous couvert d'anonymat, cité par DW Turkce.

Mme Erkan a rejeté ces accusations et dénoncé des "informations contraires à la réalité, délibérées et susceptibles de jeter le discrédit sur notre banque".

La gouverneure a également menacé vendredi dans un post sur "X" de déposer plainte en justice contre "les responsables de fausses informations".

Mme Erkan vivait depuis deux décennies aux Etats-Unis où elle a étudié avant de prendre ses fonctions à Ankara au sein d'une équipe d'économistes respectés, formés notamment à Wall Street, chargés de sortir la Turquie de la crise où l'inflation a atteint près de 65% en 2023.

Selon des observateurs, elle se serait attiré les foudres du président Erdogan lorsqu'elle a raconté en décembre à un quotidien turc qu'elle était contrainte de retourner vivre chez ses parents, avec ses enfants et son mari, à cause de l'inflation et de la flambée de l'immobilier en Turquie.

Ni le chef de l'Etat ni le ministre de l'Economie, Mehmet Simsek, n'ont pour le moment commenté les allégations concernant Mme Erkan. (AFP, 20 jan 2024)

Le premier turc dans l’espace et 84.779.999 autres turcs au sol

Ragip Duran, TVXS.GR, 20 janvier 2024
* Le premier astronaute turc, membre de l’équipe Space X, est depuis vendredi matin au ciel. Le reste de la population du pays reste sur le sol. Très occupé…
Le Président Erdogan, avait promis il ya 4 ans: ‘’En 2023, nous irons à la lune!’’. Avec un peu de retard le premier astronaute turc, ‘’voyageur’’ selon d’autres, Alper Gezeravcı (45), membre de la mission de la compagnie américaine privée Space X, réalise depuis vendredi la promesse d’Erdogan sans toute fois atteindre la lune.

Le gouvernement a annoncé jeudi le nouveau salaire des retraités : au moins 10.000 livres turcs (304 Euros). Alors que le salaire minimum est de 17.000 LT. (516 Euros). Le pain le moins cher de 210 gr. coûte 8 TL (0.25 Euros).

Gezeravcı, pilote d’avion de guerre, a publié son premier message depuis le vaisseau spatial. ‘’L’avenir est dans l’espace’’. Une citation d’Atatürk.

220.000 personnes mécontentes des verdicts des tribunaux, sont allées devant la Cour Constitutionnelle depuis 2021 pour un recours individuel.

Le vaisseau spatial décollé du Centre Spatial Kennedy de Floride (US) fera pendant 14 jours des travaux autour de la Station Spatiale Internationale (ISS).

Le dernier livre du Prof. Taner Akçam, spécialiste du Génocide Arménien, s’intitule ‘’L’Apartheid qui dure depuis un siècle - 1918-1923 La création de la Turquie’’.

L’astronaute turc est accompagné de 4 autres spécialistes. Un américain, un espagnol, un italien et un suédois.

Le père et la mère de la Présidente de la Banque Centrale de Turquie, M. et Mme Erkan, interviennent dans les affaires internes et administratifs de la banque, selon des informations publiées par le quotidien Cumhuriyet.(Opposition).

L’astronaute Gezeravcı a été limogé des Forces Armées Turques en 2012. Il était accusé d’espionnage par les procureurs et juges de l’époque proche de la communauté Gülen. Il a travaillé comme pilote à Turkish Airlines et avait regagné l’armée en 2020 après avoir été acquitté.

Selahaddin Demirtas, ancien co-président du Parti kurde, accusé de terrorisme, est en prison depuis 2016. Osman Kavala, homme d’affaires, accusé de renverser le gouvernement, est en prison depuis 2017. Can Atalay, avocat, élu député, est en prison depuis 2022. La Cour Constitutionnelle avait demandé la libération immédiate de ces trois personnes. Mais ils sont toujours et encore emprisonnés.

Les médias du régime célèbrent ‘’la conquête de l’espace par un Turc’’ mais ils omettent de préciser qu’il s’agit d’une mission d’une société privée et que l’Etat turc a du payer 55 millions de dollars US (50 millions d’Euros) pour le billet de ce voyage.

Le ministre de l'Intérieur M. Ali Yerlikaya a déclaré vendredi que ‘’3209 suspects recherchés par la police ont été arretés les 5 derniers jours lors des operations effectuées dans 81 départements du pays’’.

Un chant populaire turc très romantique disait:

‘’Tous les soirs, nous allions à la lune depuis Heybeli’’ (L’île de Halki, une des îles des Princes, près d’Istanbul).

Erdogan confie à un ancien ministre le soin de reconquérir Istanbul 

Le président Recep Tayyip Erdogan a chargé dimanche son ancien ministre de l'Environnement de se présenter à la mairie d'Istanbul, pour reconquérir la ville passée à l'opposition en 2019, lors de la plus humiliante défaite de son parti en deux décennies de règne.

Murat Kurum, 47 ans, représentera le parti islamo-conservateur de M. Erdogan, le Parti de la justice et du développement (AKP), lors des élections municipales du 31 mars.

En 2019, le Parti républicain du peuple (CHP, opposition laïque) a pris le contrôle d'Istanbul dont M. Erdogan fut maire dans les années 1990, ainsi que d'Ankara, deux villes que le parti présidentiel et ses prédécesseurs islamistes contrôlaient depuis 25 ans. L'opposition avait en outre conservé Izmir, un port de la mer Egée.

Ces revers électoraux dans les trois grandes villes de Turquie avaient brisé l'image d'invincibilité politique d'Erdogan et mis en lumière une insatisfaction croissante face au pouvoir.

Erdogan a néanmoins été réélu l'an dernier à la tête de l'Etat, lors d'un scrutin difficile, tenu dans les affres d'une crise économique marquée par un taux d'inflation annuel dépassant les 85%.

Depuis, il s'est donné pour mission de reconquérir Istanbul, sa ville natale d'où il a lancé sa carrière politique en tant que champion autoproclamé des musulmans pieux et des pauvres de Turquie.

"Nous ne nous arrêterons pas avant le 31 mars, continuez", a déclaré dimanche M. Erdogan lors d'un congrès de son parti à Istanbul. "Nous nous présentons devant notre nation avec des candidats qui cherchent des solutions plutôt que des excuses, qui agissent avec humilité plutôt qu'avec arrogance", a-t-il ajouté.

M. Kurum a été ministre de l'Environnement et de l'urbanisation de M. Erdogan de 2018 à l'année dernière. Il est alors devenu membre du Parlement, représentant l'un des districts d'Istanbul, sous l'étiquette de l'AKP.

Son passé d'urbaniste et sa formation d'ingénieur civil plaident en sa faveur alors que Recep Tayyip Erdogan dénonce le délabrement et les dysfonctionnements d'Istanbul sous le contrôle de l'opposition et du maire Ekrem Imamoglu.

Ce dernier n'a pas pu se présenter à l'élection présidentielle en mai en raison d'une condamnation pour diffamation controversée, que ses partisans considèrent comme une vendetta d'Erdogan après la défaite de 2019. Cet homme de 52 ans risque jusqu'à trois ans d'exclusion de la vie politique si sa condamnation est confirmée en appel. (AFP, 7 jan 2024)

Le but encaissé par Erdogan en Arabie saoudite fait encore du mal

Ragip Duran, TVXS.GR, 6 janvier 2024
* L’annulation en dernière minute à Riyad de la finale de la Super Coupe a bien motivé l’opposition. Le régime a été battu par un joueur mort il y a 86 ans: Mustapha Kemal Atatürk!
Vendredi, le 30 décembre dernier, quand les deux plus grands clubs de foot du pays, Galatasaray et Fenerbahce, ont refusé de jouer la finale de la Super Coupe à Riyad (Arabie Saoudite) tout le monde avait bien compris qu’il ne s’agissait pas simplement d’un problème sportif. Le laicisme, le Centenaire de la République, Atatürk, le régime assassin royal… étaient les termes les plus utilisés dans les informations et commentaires sur ce conflit.

Le débat était à l’ordre du jour depuis au moins deux mois. Car La Fédération Turque de Football (TFF) avait déjà annoncé que la finale de la Super Coupe, entre Galatasaray et Fenerbahce, respectivement champions de la Super Ligue et de la Coupe de Turquie sera jouée à Riyad en Arabie Saoudite. La grande majorité de l’opinion publique, le monde des sports, mais aussi l’ensemble des opposants au régime ont protesté:

- En l’an Cent de la fondation de la République, la Finale devra avoir lieu en Turquie et non dans un pays étranger

- Il ne faut pas sacrifier les valeurs Républicaines et le Kémalisme pour quelques sous.

- Les joueurs et les spectateurs ne désirent pas aller au pays d’un monarque dirigé par la Charia (régime islamique) et accusé du meurtre d’un journaliste arabe à Istanbul (Jamal Kashoggi assassiné à Istanbul en octobre 2018).

Le régime d’Erdogan ainsi que la TFF n’avait pas du tout tenu compte de ces objections et voulait ‘’renforcer le prestige du football turc et gagner beaucoup d’argent’’.

Les Comités de Conseil des deux clubs avaient publié des communiqués dans lesquels ils demandaient à la TFF la révision de cette décision et de jouer ce match dans une ville turque.

Plusieurs chroniqueurs avaient déjà dévoilé les plans du régime : Le pouvoir savait très bien l’atmosphère et les conditions d’un match de foot joué en Arabie Saoudite. Erdogan désirait faire de la propagande pour le régime islamiste à son compte.

Seulement 2 ou 3 heures avant le match, les organisateurs de Riyad ont déclaré que les joueurs et les spectateurs qui portent des t-shirts avec la photo d’Atatürk et les pancartes que les équipes porteront lors de la cérémonie d’ouverture avec des citations d’Atatürk (Paix dans le pays, Paix dans le Monde/Vive le Centenaire de la République) sont interdits et seront confisqués. Alors les dirigeants des deux clubs ont pris la décision de boycotter le match. Ces t-shirts et ces banderoles sont monnaies courantes dans les stades turcs.

- ‘’ Là où il n’y a pas Atatürk, la Turquie n’existe pas. Nous rentrons à Istanbul’’ a déclaré M. Ali Koç, Président de Fenerbahce.

- ‘’Nous devons protéger partout les valeurs de la République et celles d’Atatürk’’ a dit M. Dursun Ozbek, Président de Galatasaray.

Scandale, fiasco, Bérézina… Les dirigeants et les plumes pro-Erdogan n’ont même pas pu ouvrir la bouche. Certains ont dû prononcer des phrases vantant les mérites d’Atatürk.

L’opposition turque était folle d’ivresse de victoire:

- Atatürk a gagné le match !

- Seul leader au monde qui a réussi à annuler un match de foot depuis son mausolée !

- La République a été sauvée même chez les partisans de la Charia !

Faut-il ajouter que le leader d’extrême-droite hollandais Geert Wilders a écrit sur son compte X le résultat du macht: ‘’Atatürk 10 - L’Arabie Saoudite 0’’

Erdogan a pu prendre la parole seulement 5 jours après la défaite et a accusé l’opposition Kémaliste. Il a également parlé ‘’d’un pays ami’’, d’un pays avec lequel on a d’excellentes relations politiques et commerciales.

Le sujet est toujours à l’ordre du jour. Car le Président de la TFF n’a toujours pas démissionné. Et aucun responsable officiel n’a rendu compte des conséquences du scandale. La TFF avait simplement déclaré que le match a été reporté ‘’à cause de certains problèmes d’organisation’’ sans donner de détail. Elle travaille désormais pour l’organisation du match à une nouvelle date et dans une nouvelle ville, en Turquie bien entendu. Elle est dans une position assez difficile, car elle doit payer 40 millions de dollars US de dommage aux Saoudiens, selon le protocole signé.

Enfin, fait assez rare, le Club de Fenerbahce a publié jeudi le 4 janvier un communiqué très dur, voire violent contre Abdulkadir Selvi, porte parole officieux d’Erdogan, chroniqueur du quotidien Hurriyet et commentateur politique de la chaîne de TV CNN Turk. Citant son nom, Selvi est accusé de propager ‘’des mensonges, des calomnies et des théories de complot sur ordre des autres’’. Il s’agit d’une attaque indirecte contre Erdogan.

La grande majorité des chroniqueurs de sport et de politique rappelle le fameux dicton d’un journaliste britannique (Simon Kuper): ‘’Le football n’est jamais que du football’’.

Erdogan minimise le report de la Supercoupe de Turquie à Ryad

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a minimisé samedi les conséquences du report à la demande des organisateurs saoudiens de la Supercoupe de football de Turquie qui devait se disputer la veille à Ryad.

Le match devait opposer deux clubs d'Istanbul, Galatasaray et Fenerbahçe, mais il a été reporté à la dernière minute, les organisateurs saoudiens ayant refusé que les joueurs portent des maillots avec des "slogans politiques", selon des médias saoudiens et turcs.

Les deux équipes souhaitaient s'échauffer en portant des maillots à l'effigie de Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne, pour célébrer le centenaire de la République turque, ont indiqué des médias turcs.

Face au refus des organisateurs saoudiens, les deux équipes ainsi que la Fédération turque de football ont décidé d'un report du match.

La Fédération turque fait depuis fait l'objet de critiques pour avoir permis que le match se dispute en Arabie saoudite plutôt qu'en Turquie.

Pour sa part, le parti d'opposition turc CHP, fondé par Atatürk, a accusé le gouvernement de ne pas être parvenu à défendre l'honneur de la Turquie. "Aucun reproche ne doit être fait aux clubs ou à la fédération", a affirmé le dirigeant du CHP Ozgur Ozel. "Le principal coupable est Erdogan qui a fait d'Atatürk l'objet d'un marchandage."

Mais lors d'une cérémonie à Istanbul samedi, ce dernier a répondu que "tout le monde sait qui défend l'honneur de la Turquie et du peuple turc". Faire du sport un enjeu politique, a-t-il ajouté, "est mal, inutile et ne sert aucun intérêt".

Les relations entre Ryad et Ankara avaient connu un nadir après l'assassinat en 2018 au consulat saoudien à Istanbul du journaliste Jamal Khashoggi, très critique du régime saoudien. Elles relations se sont améliorées par la suite, et Erdogan s'est rendu en visite officielle en Arabie saoudite en 2022.

L'Arabie saoudite veut s'imposer de son côté comme une superpuissance du sport mondial, grâce à des investissements dans le football mais aussi le sport automobile, le golf, l'équitation ou la boxe. Elle vient d'organiser le Mondial des clubs remporté par Manchester City et accueillera le mois prochain la Supercoupe d'Espagne. (AFP, 30 déc 2023)

Forces armées/Armed Forces

Washington donne son feu vert aux F-16 réclamés par la Turquie

Mettant fin à des mois de tractations, le gouvernement américain a donné vendredi son feu vert à la vente d’avions de chasse F-16 à la Turquie, pour un montant de 23 milliards de dollars, dans la foulée de la ratification par Ankara de l’adhésion de la Suède à l’OTAN.

La vente prévoit l’acquisition par la Turquie de 40 nouveaux F-16 et par la Grèce de 40 F-35 pour un montant de 8 milliards de dollars, a fait savoir le département d’État vendredi.

Ce dernier a formellement notifié, comme l’exige la loi américaine, le Congrès de cette double vente vendredi en fin de journée.

Les États-Unis ont attendu pour ce faire que les instruments de ratification par la Turquie de l’adhésion suédoise à l’OTAN soient physiquement déposés à Washington, a précisé un responsable américain s’exprimant sous couvert d’anonymat, témoignant du caractère ultrasensible des négociations qui ont prévalu à cet accord.

En tant que dépositaires du Traité de l’Atlantique nord, tous les instruments de ratification doivent être déposés dans la capitale fédérale, qui accueillera en juillet un sommet pour les 75 ans de l’Alliance atlantique.

La loi américaine exige par ailleurs que le Congrès soit notifié de toute vente d’armement américain à un gouvernement étranger.

L’affaire des F-16 pour la Turquie, qui en a besoin pour moderniser sa force aérienne, est l’histoire d’une longue saga qui a émaillé les discussions entre les États-Unis et la Turquie dans le sillage de la candidature suédoise à l’Alliance atlantique.

Le Parlement turc a approuvé mardi l’adhésion de Stockholm, mettant fin à 20 mois de tractations qui ont testé la patience des alliés occidentaux d’Ankara, désireux de faire front uni face à Moscou dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mené un bras de fer exigeant d’abord de la Suède une série de réformes et posant ensuite comme condition cette vente simultanée d’avions F-16 américains.

Pour satisfaire les exigences d’Ankara, la Suède a réformé sa Constitution et adopté une nouvelle loi antiterroriste, la Turquie accusant la Suède de mansuétude envers des militants kurdes réfugiés sur son sol, considérés pour certains comme terroristes par Ankara.

La Suède avait annoncé en mai 2022, dans la foulée de l’invasion russe de l’Ukraine en février, sa candidature à l’OTAN, en même temps que la Finlande, devenue en avril le 31e membre de l’organisation.

Intense séquence

Si le gouvernement américain a toujours été favorable à la vente de F-16 à la Turquie, des élus au Congrès notamment démocrates s’y étaient opposés et bloquaient le dossier arguant du bilan négatif des droits de l’homme en Turquie et des tensions avec la Grèce.

Et ils avaient directement lié ce contrat à la ratification turque.

De ce fait, l’administration Biden s’était retenue jusqu’à ce vendredi d’en notifier le Congrès.

L’influent président démocrate de la commission des Affaires étrangères du Sénat, Ben Cardin, a fait part, dans un communiqué diffusé vendredi soir, de son accord pour la vente, soulignant n’avoir « pas pris cette décision à la légère ».

Le Congrès a le pouvoir de la bloquer en votant une résolution conjointe mais personne ne s’y attend, la condition de la ratification de l’adhésion suédoise étant à présent levée.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a mené une intense séquence diplomatique entre Athènes et Ankara pour obtenir cet accord, allant jusqu’à répéter par trois fois au président turc lors d’un déplacement à Ankara, juste après le séisme en février 2023, qu’il n’y aurait pas d’avions sans ratification, selon le responsable.

L’accord a nécessité au préalable qu’Athènes s’engage à ne pas faire obstruction à la vente, et Athènes se voit accorder de façon simultanée des F-35 plus perfectionnés.

Athènes avait vivement contesté la vente d’avions de combat F-16 à Ankara en raison des différends territoriaux qui l’opposent depuis longtemps à la Turquie dans la région de la Méditerranée orientale, riche en ressources énergétiques.

Ce nouvel élargissement de l’OTAN n’est cependant pas tout à fait terminé.

Il reste à la Hongrie de ratifier l’adhésion suédoise malgré les promesses de Budapest qu’elle ne serait pas le dernier pays à donner son feu vert.

« Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, a une fois de plus montré qu’il était le membre le moins fiable de l’OTAN », a déploré le sénateur Ben Cardin.

À Washington, on dit s’attendre à ce que cela prenne encore quelques semaines, mais que la Hongrie s’est engagée à aller de l’avant, ce qui permet d’envisager une cérémonie de levée de drapeaux lors d’une prochaine ministérielle de l’OTAN, à son siège de Bruxelles en avril. (AFP, 26 janvier 2024)

Le premier Turc dans l'espace emporte la fierté du pays et les ambitions de son président

Une fusée de SpaceX a décollé jeudi vers la Station spatiale internationale pour y emmener quatre passagers, dont un Suédois, un Italien et le premier Turc à se rendre dans l'espace, dans le cadre de la troisième mission privée du genre.

Le lancement a eu lieu comme prévu à 16H49 locales (21H49 GMT) du Centre spatial Kennedy, en Floride.

La mission, nommée Axiom Mission 3 (Ax-3) est la troisième organisée par l'entreprise américaine Axiom Space.

Les passagers, qui s'entraînent depuis des mois, doivent passer environ deux semaines dans la Station spatiale internationale (ISS), où ils doivent arriver samedi. Ils prévoient ensuite d'y conduire une série d'expériences scientifiques.

Après avoir permis à de riches clients de réaliser leur rêve d'espace, Axiom Space emmène aujourd'hui également des individus sponsorisés par des agences nationales.

Cette mission est ainsi révélatrice du rôle grandissant du secteur privé pour accompagner les ambitions spatiales de pays n'ayant pas leur propre programme de vols habités.

- "Symbole" -

La mission Ax-2 avait déjà permis à deux Saoudiens soutenus par leur gouvernement de séjourner dans l'ISS.

Parmi les membres d'équipage cette fois: Alper Gezeravci, un pilote de chasse qui est devenu le premier Turc à dépasser l'ultime frontière.

"Nous voyons cette mission comme le symbole d'une Turquie de plus en plus puissante et affirmée", a déclaré cette semaine le président turc Recep Tayyip Erdogan, en souhaitant "bonne chance" au colonel Gezeravci.

Egalement à bord, le Suédois Marcus Wandt est lui soutenu par l'Agence spatiale européenne (ESA).

Son rôle d'"astronaute de projet" à l'ESA lui permet de participer à des missions de courte durée, via un contrat à durée fixe, contrairement aux astronautes à plein temps, a précisé l'agence européenne.

"Je veux remercier l'ESA d'être audacieuse et visionnaire, et d'ouvrir la voie, avec la Suède et Axiom Space, pour renforcer la présence de l'Europe dans l'espace", a écrit Marcus Wandt sur X (ex-Twitter).

L'équipage est complété par l'Italien Walter Villadei, membre de l'armée de l'air de son pays. L'homme a déjà volé à bord d'un vaisseau de Virgin Galactic -- mais le voyage spatial n'avait alors duré que quelques minutes.

Enfin, l'Espagnol et Américain Michael Lopez-Alegria, ancien astronaute à la Nasa, sera lui le commandant de la mission, employé par Axiom Space pour accompagner les trois clients.

- Future station privée -
Ils rejoindront sept personnes déjà à bord du laboratoire volant: deux astronautes américaines, un Danois, un Japonais, et trois cosmonautes russes.

Les détails des différents contrats, dont les prix payés à Axiom Space pour chaque siège, ne sont pas rendus publics.

Ces missions privées sont réalisées en partenariat avec la Nasa, qui facture à Axiom Space l'utilisation de la station.

Pour l'entreprise, ces missions sont une première étape avant la construction de sa propre station spatiale.

Un programme encouragé par la Nasa, qui prévoit de mettre l'ISS à la retraite vers 2030, et d'envoyer ensuite ses astronautes dans des stations privées. (AFP, 18 jan 2024)


Syrie: des centaines de localités privées de courant après des frappes turques

Des centaines de localités du nord-est de la Syrie sont privées de courant depuis dimanche soir à la suite de frappes turques contre des centrales électriques ayant aussi affecté l'approvisionnement en eau, a annoncé lundi l'administration autonome kurde.

Dans un communiqué, l'administration a accusé les forces turques de cibler, depuis vendredi, des installations pétrolières et des centrales électriques, entre autres infrastructures dans les zones qu'elle contrôle.

Ankara a annoncé samedi et dimanche avoir effectué des frappes contre les combattants kurdes dans le nord de l'Irak et de la Syrie, après la mort de neuf soldats turcs dans une attaque menée vendredi contre une base militaire turque dans le nord de l'Irak.

L'administration a passé en revue les centaines de localités privées de courant à la suite de ces frappes et affirmé que certaines installations pétrolières avaient été gravement endommagées, dont une complètement hors service.

Les Kurdes ont condamné les attaques "injustifiées" et "l'agression turque".

Depuis dimanche, l'administration autonome a dénombré six centrales électriques ciblées, dont une à deux reprises.

Lundi soir, elle a indiqué en outre que toutes les stations de pompage d'eau de la région de Qamichli étaient désormais "hors d'usage", après les frappes contre les centrales électriques.

Des journalistes de l'AFP ont vu lundi des pompiers s'employer à éteindre un important incendie qui s'est déclaré dans la centrale de Qamichli.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, a pour sa part rapporté qu'une septième centrale électrique avait été ciblée plus tard lundi.

Certaines centrales n'ont assuré qu'une dizaine d'heures d'approvisionnement électrique, avant d'être complètement à l'arrêt.

Yasser Sleimane, responsable de l'administration kurde, a appelé la Russie et les pays de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis "à mettre fin à l'agression turque contre nos régions et au ciblage des civils".

L'armée turque a affirmé avoir visé depuis samedi, "conformément à nos droits à l'autodéfense", des dizaines de cibles, notamment des "bases, dépôts et usines à gaz" utilisés par les Unités de protection du peuple (YPG) et par les combattants du PKK.

La Turquie, qui considère ces deux groupes armés comme terroristes, cible régulièrement les bases arrières des combattants kurdes en Syrie et du PKK dans le nord de l'Irak, qui mènent une guérilla contre l'Etat turc depuis 1984.

Entre 2016 et 2019, l'armée turque a également lancé trois opérations d'envergure dans le nord de la Syrie contre les groupes kurdes. (AFP, 15 jan 2024)

Raids aériens en Irak et en Syrie après la mort de neuf soldats turcs

La Turquie a mené dans la nuit de vendredi à samedi des frappes aériennes contre des "cibles terroristes" dans le nord de l'Irak et de la Syrie après la mort de neuf de ses soldats, a annoncé le ministère turc de la Défense.

Neuf soldats turcs ont été tués et quatre autres blessés dans une attaque contre une base militaire turque dans le nord de l'Irak, a indiqué tôt samedi le même ministère, revoyant à la hausse un précédent bilan de 6 morts.

"Conformément à nos droits à l'autodéfense (...), des opérations aériennes ont été menées contre des cibles terroristes dans les régions de Metina, Hakurk, Gara et Qandil", a rapporté le ministère turc de la Défense dans un communiqué.

L'armée turque dit avoir visé "29 cibles, constituées de grottes, de bunkers, d'abris et d'installations pétrolières" appartenant au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et aux Unités de protection du peuple (YPG), deux groupes armés kurdes considérés comme terroristes par la Turquie.

L'armée d'Ankara lance régulièrement des opérations terrestres et aériennes contre les combattants du PKK dans le nord de l'Irak, au Kurdistan autonome ou dans la région montagneuse du Sinjar, et des soldats turcs sont régulièrement tués dans la zone.

En réaction à cette lourde attaque contre les forces turques, le président turc Recep Tayyip Erdogan tiendra samedi une réunion sécuritaire d'urgence à Istanbul en présence de ses ministres des Affaires étrangères, de la Défense et de l'Intérieur, du chef d'état-major et du patron des services de renseignements turcs.

113 personnes soupçonnées de lien avec le PKK -- que l'armée turque combat depuis 1984 -- ont par ailleurs été arrêtées samedi dans 32 des 81 provinces turques, a annoncé le ministre turc de l'Intérieur Ali Yerlikaya sur le réseau social X.

Dans ce contexte, le parti AKP au pouvoir et le principal parti d'opposition, le CHP, ont eux décidé de reporter la présentation prévue ce week-end d'une partie de leurs candidats aux élections municipales du 31 mars. (AFP, 13 jan 2024)

Mali : des drones turcs Bayraktar livrés à la junte au pouvoir

Les militaires au pouvoir au Mali ont réceptionné jeudi 4 janvier une livraison de drones de Turquie lors d'une cérémonie en présence du chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a constaté un correspondant de l'AFP. «Les plus hautes autorités du Mali se sont orientées vers l'acquisition de matériels majeurs, dont les drones de type Bayraktar TB2», a dit dans un discours le maître de cérémonie, s'exprimant au nom de l'état-major de l'armée de l'air.

De fabrication turque, les drones Bayraktar TB2 permettent de surveiller le territoire national, de détecter des cibles suspectes, de les traquer et de les frapper au besoin avec une précision chirurgicale, a-t-il souligné. Le correspondant de l'AFP a dénombré six drones sur le tarmac de l'aéroport de Bamako.

Crise sécuritaire, politique et humanitaire

Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation djihadiste et à une grave crise non seulement sécuritaire, mais aussi politique et humanitaire. Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont opéré une réorientation stratégique, rompu la vieille alliance avec l'ancienne puissance dominante française et se sont tournés militairement et politiquement vers la Russie. Ils ont exigé le départ de la mission de l'Onu (Minusma), dont le retrait s'est achevé le 31 décembre.

Ils avaient déjà réceptionné en mars 2023 plusieurs avions de la Russie et des drones de la Turquie. Des livraisons d'équipements militaires russes ont également eu lieu en mars et août 2022 et en janvier 2023. (Le Figaro, 4 janv 2024)

Turkish military operations in Iraqi Kurdistan killed 24 civilians during 2023

Community Peacemaker Teams (CPT) reported on 1 January that Turkish military operations in the Kurdistan Region of Iraq resulted in the death of 24 civilians during 2023, according to Roj News.

This information was disclosed by Kameran Osman, a member of the Iraqi Kurdistan Team of the CPT, highlighting the severe impact of Turkey’s military actions in the area.

In a detailed account, Osman revealed that of these 24 fatalities, 7 civilians were killed in unmanned Turkish aircraft attacks, 3 by Turkish warplanes and 1 civilian lost their life due to a landmine explosion. The remaining casualties were attributed to various other military operations conducted by Turkey in the region.

The report also provided a breakdown of casualties across different provinces: in the Duhok province, 5 civilians were killed and 3 injured; in Erbil province, 1 civilian died and 8 were injured; and in Sulaymaniyah province, 5 fatalities and 2 injuries were recorded.

These figures starkly contrast the claims made by Turkish Foreign Minister Hakan Fidan. During a budget discussion in the Turkish parliament on 21 December, Fidan responded to criticisms from Meral Danış Beştaş, Deputy Group Chair of the pro-Kurdish Peoples’ Equality and Democracy Party (DEM Party). He asserted that Turkey’s cross-border operations had not resulted in any civilian casualties, a claim now directly challenged by the CPT’s findings. (MedyaNews, January 2, 2024)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Un Turc condamné à près de trois ans de prison pour l'attaque d'une synagogue en Allemagne

La justice allemande a condamné mardi un Turc à deux ans et neuf mois de prison pour avoir tenté d'incendier en juin 2021 une synagogue à Ulm, dans le sud de l'Allemagne.

L'homme de 47 ans a été reconnu coupable par un tribunal de cette ville d'incendie criminel et d'avoir infligé des dommages matériels graves à cet édifice religieux dans une "attaque motivée par l'antisémitisme".

L'accusé aurait versé de l'essence sur un des murs de la synagogue puis y aurait mis le feu.

Un policier est intervenu avant que les flammes ne se propagent, les éteignant à l'aide d'un extincteur.

L'attaque a laissé des traces de brûlures sur le bâtiment. Une de ses fenêtres est couverte de suie.

L'accusé, qui vivait à Ulm avant l'attentat, s'est enfui en Turquie mais est retourné en juillet 2023 en Allemagne, où il a été arrêté.

Un appel peut encore être interjeté contre ce jugement.

L'Allemagne s'alarme de plus en plus ces dernières années de la montée de l'antisémitisme, huit décennies après l'Holocauste.

Un Germano-Iranien a également été condamné, l'année dernière, à deux ans et neuf mois de prison pour avoir planifié d'incendier une synagogue à Bochum en 2022, avec le soutien d'organismes étatiques iraniens.

La guerre entre Israël et le Hamas a davantage encore attisé les tensions et les autorités allemandes ont enregistré un certain nombre d'incidents à caractère antisémite depuis le début de ce conflit, notamment le jet de cocktails Molotov contre une synagogue à Berlin en octobre. (AFP, 16 jan 2024)

Un tribunal suspend la diffusion d'une série TV sur les confréries musulmanes

Un tribunal d'Istanbul a confirmé lundi la suspension pour deux semaines de la diffusion d'une série télévisée turque sur les confréries islamiques qui suscite la colère des groupes conservateurs, a annoncé son producteur.

"Il n'y aura pas de diffusion ce soir. Le tribunal régional administratif a confirmé la décision de suspension du Conseil supérieur de l'audiovisuel. Nous ne pouvons pas diffuser Les Boutons Rouges", a indiqué sur le réseau social X le producteur, Faruk Turgut.

Les deux premiers épisodes de la série diffusée sur la chaîne privée Fox TV avaient provoqué le tollé des groupes conservateurs qui avaient appelé à son interdiction.

Le Conseil supérieur turc de l'audiovisuel (RTÜK) avait décidé fin décembre de suspendre la série pour deux semaines pour "non conformité aux valeurs morales et nationales" et avait infligé une amende de 9 millions de livres turques (275.000 euros environ) à Fox TV.

La série, tournée sur un site géré par le ministère turc de la Famille, avait aussi vu son autorisation de tournage révoquée.

Les Boutons Rouges (Kizil Goncalar) racontent la rencontre entre Meryem, une femme membre d'une confrérie islamique qui tente d'éviter que sa fille de 14 ans soit mariée de force, un sort qu'elle a subi au même âge, et de Levent, un psychiatre laïque.

La série avait été applaudie par des opposants au gouvernement turc pour son regard sur la place des femmes et des enfants au sein des confréries islamiques, qui ont vu leur influence croître au cours des deux décennies de gouvernement islamo-conservateur de l'actuel président Recep Tayyip Erdogan.

L'histoire d'une fillette mariée de force à l'âge de six ans par ses parents membres d'une confrérie islamique avait suscité l'émoi en Turquie fin 2022.

Ses parents et l'homme qui l'avait épousé ont été condamnés fin octobre à des peines de 16 à 30 ans de prison. (AFP, 8 jan 2024)


Près de 200 membres présumés de l'EI arrêtés

Les autorités turques ont arrêté près de 200 personnes soupçonnées d'appartenir au groupe jihadiste Etat Islamique (EI), lors d'une série d'opérations dans tout le pays, avant les célébrations du Nouvel An, a annoncé samedi le ministre de l'Intérieur.

Dans un message sur X (ex-Twitter), Ali Yerlikaya a déclaré que 189 suspects avaient été arrêtés dans 37 villes, dont 27 à Ankara et 22 à Istanbul.

La Turquie a intensifié ces derniers mois les opérations contre les membres de l'EI, qui a revendiqué un certain nombre d'attentats meurtriers en Turquie, dont un, le 1er janvier 2017 dans un nightclub d'Istanbul, qui avait tué 39 personnes.

Vendredi, les autorités avaient déjà annoncé l'arrestation de 32 membres présumés de l'EI, dont trois trois membres importants du groupe, soupçonnés de prévoir des attentats notamment contre des églises et des synagogues, ainsi que contre l'ambassade d'Irak.

Et la police avait annoncé la semaine dernière un vaste coup de filet dans 32 villes du pays et l'arrestation de plus de 300 personnes pour des liens présumés avec l'EI. (AFP, 30 déc 2023)

Socio-économique / Socio-economic

Le barbeau léopard, parmi les poissons les plus menacés, repéré en Turquie

Le barbeau léopard, un poisson d'eau douce classé parmi les dix espèces les plus menacées au monde, a été repéré à Cizre, dans le sud de la Turquie, a annoncé jeudi le ministre turc de l'Agriculture.

"Le barbeau léopard, qui figure sur la liste rouge et parmi les dix poissons les plus recherchés dans le monde, a été détecté dans les eaux turques", a annoncé sur X (ex-Twitter) le ministre, Ibrahim Yumak.

"Vu pour la dernière fois à Siirt en 2012, la redécouverte du barbeau léopard dans nos eaux après tant d'années est une bonne nouvelle pour la protection et le développement de la biodiversité de notre pays", ajoute-t-il.

Surnommé "poisson commando" à cause de ses tâches noires rappelant les vêtements de camouflage, le barbeau léopard est considéré en danger critique" par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Les ONG de protection de l'environnement Shoal et Re:wild l'ont par ailleurs inclus parmi les dix espèces de poissons d'eau douce les plus menacées dans le monde.

Selon les deux ONG, le barbeau léopard était autrefois abondant dans les eaux du Tigre et de l'Euphrate, les deux fleuves qui enserrent la Mésopotamie en traversant la Turquie, la Syrie et l'Irak.

La pêche, la pollution, la destruction de l'habitat et la construction de barrages ont cependant poussé l'espèce au bord de l'extinction.

Un quart des poissons d'eau douce sont menacés d'extinction, selon une étude récente de l'UICN. (AFP, 18 jan 2024)

Unemployment is on the rise

The Turkish Statistical Institute (TÜİK) has released unemployment data. Unemployment has increased for the first time since June. Accordingly, the number of unemployed individuals aged 15 and over increased by 115 thousand people to 3 million 116 thousand people in November 2023 compared to the previous month.

The unemployment rate also increased by 0.4 points, reaching 9 percent. While the unemployment rate is estimated at 7.5 percent for men, it is 11.8 percent for women.

The underemployment rate, potential labor force, and the idle labor force rate, which includes underemployed, potential labor, and unemployed individuals (the broad definition of unemployment), reached 22.7 percent. There was an increase of 1.3 points compared to the previous month.

Women participate half as much as men in the labor force
In November 2023, the number of employed individuals decreased by 236 thousand compared to the previous month, and measured at 31 million 611 thousand people. The employment rate also decreased by 0.4 percentage points to 48.2%. This rate is 65.4% for men and 31.3% for women.

The labor force also decreased by 122 thousand people in November 2023, reaching 34 million 726 thousand people. The labor force participation rate decreased by 0.2 percentage points to 52.9%. The labor force participation rate was 70.7% for men and 35.5% for women.

Unemployment rate among youth 16.5%
The unemployment rate for the youth population, covering the age group of 15-24, increased by 0.3 percentage points compared to the previous month, reaching 16.5%. In this age group, the unemployment rate is estimated at 14.2% for males and 20.7% for females.

The seasonally and calendar-adjusted average actual weekly working hours were 43.8 hours. (infolibertaire.net, 8 janvier 2024)


Séisme de février 2023: début du premier grand procès lié à la construction des bâtiments

En Turquie s'est ouvert mercredi le premier grand procès lié à la construction des bâtiments qui se sont effondrés lors du tremblement de terre de février 2023 qui a fait plus de 50.000 morts, celui de l'hôtel Isias d'Adiyaman.

Selon la presse turque, onze prévenus parmi lesquels le propriétaire de l'hôtel, comparaissent devant un tribunal d'Adiyaman (sud-est), accusés de "négligence consciente" lors de la supervision de la construction de ce bâtiment de 10 étages que le séisme a fait s'effondrer, causant la mort de 72 personnes, dont 24 adolescents chypriotes turcs.

D'après l'acte d'accusation, cité par plusieurs médias turcs, au moins l'un des étages de l'hôtel avait été ajouté illégalement. Un rapport d'expertise a par ailleurs souligné la très mauvaise qualité des matériaux de construction.

Les accusés encourent des peines pouvant dépasser 20 ans de prison.

Située à moins de 100 kilomètres de l'épicentre du tremblement de terre de magnitude 7,8 du 6 février 2023, qui a fait plus de 50.000 morts en Turquie et environ 6.000 en Syrie, la ville d'Adiyaman avait été dévastée.

L'effondrement de l'hôtel Isias avait suscité une vive émotion dans la petite République turque de Chypre du Nord (RTCN), d'où 39 des victimes - des adolescents et leurs accompagnateurs venus participer à un tournoi de volleyball - étaient originaires.

Il s'agit de la plus grande tragédie de l'histoire de l'État séparatiste, dont l'autonomie n'est reconnue que par Ankara.

Outre des proches des adolescents décédés, le Premier ministre de la République autoproclamée, Ünal Üstel, a assisté mercredi à l'ouverture du procès.

Plus de 260 personnes impliquées dans la construction de bâtiments qui se sont écroulés lors du séisme du 6 février ont été arrêtées dans les semaines suivantes, certaines en tentant de fuir la Turquie.

Le promoteur d'un immeuble de 12 étages de la ville d'Antakya (sud) baptisé "Résidence Rönesans", dont plusieurs centaines d'habitants ont péri sous les décombres, avait été interpellé à l'aéroport d'Istanbul le 10 février alors qu'il tentait de se rendre au Monténégro.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan est sorti politiquement indemne de la catastrophe, en se faisant réélire quelques mois plus tard.

Il a imputé le grand nombre de morts à des promoteurs immobiliers corrompus qui ont payé des inspecteurs locaux afin d'utiliser des matériaux de construction bon marché et d'ajouter illégalement des étages supplémentaires aux immeubles.

Les détracteurs d'Erdogan rétorquent que la plupart des principales sociétés de construction et d'immobilier de Turquie ont noué des relations étroites avec l'AKP, le parti au pouvoir, au cours des 21 années qu'il a passées au pouvoir. (AFP, 3 jan 2024)

L'inflation à près de 65% en décembre

L'inflation a atteint 64,8% sur un an en Turquie en décembre, selon les données officielles publiées mercredi.

La hausse des prix à la consommation, alimentée notamment par la dépréciation quasi continue de la livre turque, s'est établie à 2,9% sur un mois.

L'inflation, qui a repris son envolée depuis juin, s'élevait à 62% en novembre.

La hausse des prix concerne tout particulièrement les produits alimentaires (+72%), les transports (+77,1%), la santé (+79,6%), l'éducation (+82%) ainsi que l'hôtellerie et la restauration (+93,2%), selon l'institut statistique turc.

Quoique élevés, les chiffres officiels sont contestés par les économistes indépendants du Groupe de recherche sur l'inflation (Enag), qui calculent la hausse des prix à la consommation à 127,2% en glissement annuel.

Dans ce contexte, le salaire minimum a été relevé de 49% au 1er janvier, pour atteindre 17.000 livres turques, soit 520 euros environ.

Malgré les hausses régulières des salaires et des pensions de retraite, l'inflation demeure un sujet brûlant en Turquie, à trois mois d'élections municipales que le président Recep Tayyip Erdogan - réélu fin mai pour un troisième mandat - souhaite remporter à Ankara et Istanbul, les deux plus grandes villes du pays, passées aux mains de l'opposition en 2019.

La Banque centrale turque, qui a relevé son taux directeur de 8,5% à 42,5% depuis juin pour tenter d'endiguer l'inflation, a estimé fin décembre que le resserrement monétaire est "proche du niveau requis pour établir le cap de la désinflation". (AFP, 3 jan 2024)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Italian PM Meloni seeks to boost ties with Turkey in first trip as G7 head

Giorgia Meloni met Turkish President Recep Tayyip Erdogan in Istanbul on Saturday, the Italian premier’s first official trip overseas after her nation took the presidency of the Group of 7 countries.

The two governments are aiming to boost the value of trade between their countries to $32.7 billion by 2030 from around $25 billion currently, according to an official briefed on the talks.

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Defense deals could include Italy’s Leonardo SpA, which works on aerospace and security globally.

Migration was also on the agenda, with both countries looking at a deal with Libya to strengthen collaboration, the person said. According to Italian media, the three nations could sign a deal on migration before summer.

The visit by Meloni, which took in Istanbul’s Grand Bazaar, follows a string of informal talks between the two officials on the sidelines of international meetings in Bali, Vilnius, New York, and Dubai. (Bloomberg, 21 January 2024)

Turquie, Bulgarie et Roumanie s'entendent contre les mines en mer Noire

La Turquie, la Bulgarie et la Roumanie, trois membres de l'Otan riverains de la mer Noire, se sont alliés jeudi pour protéger la navigation internationale et leurs côtes contre les mines flottantes susceptibles de dériver depuis les rivages russes ou ukrainiens.

L'Initiative de lutte contre les mines en mer Noire, signée à Istanbul, doit permettre de sécuriser les exportations de céréales ukrainiennes le long des côtes roumaines et bulgares, voie alternative de navigation mise en place après la fin du corridor céréalier dénoncé par la Russie à l'été 2023.

Préfiguration de cette alliance, un Groupe naval de lutte contre les mines en mer Noire (MCM Black Sea) avait été créé par la Turquie en août 2023 après que Moscou eut refusé de prolonger l'accord céréalier lancé un an auparavant sous l'égide des Nations unies.

Le ministre roumain de la Défense Angel Tilvar et le vice-ministre bulgare de la Défense Atanas Zapryanov ont rejoint leur homologue turc Yasar Güler dans un palais sur le Bosphore, voie d'accès méridionale à la mer Noire, pour la signature. Ils prendront tour à tour la présidence de l'entente pour six mois.

"Nous avons décidé conjointement de signer un protocole entre nos trois pays afin de lutter plus efficacement contre le danger des mines en mer Noire en renforçant notre coopération et notre coordination existantes", a déclaré M. Güler lors de la signature, précisant que les négociations avaient commencé "en septembre".

Alors que les trois signataires appartiennent à l'Alliance atlantique, le ministre turc a souligné que "cette initiative ne sera ouverte qu'aux navires des trois pays alliés côtiers".

Il exclut ainsi de fait l'intervention de pays extérieurs, dont ceux de l'Otan, afin de ne pas contrevenir à la Convention de Montreux, signée en 1936, qui régit la navigation dans le Bosphore en temps de guerre.

 - Tempêtes d'hiver -

 "Les contributions convenues d'autres acteurs dans certains domaines seront possibles au fil du temps lorsque les conditions seront remplies", a ajouté le ministre, renvoyant à la fin des hostilités.

L'Otan a salué "une importante contribution à une plus grande liberté de naviguer et à la sécurité alimentaire dans la région et au-delà", dans un message de son porte-parole sur le réseau social X.

Dans un communiqué, le ministère roumain de la Défense a estimé pour sa part que "l'agressivité de la Fédération de Russie et son mépris pour les normes du droit international ont transformé la mer Noire en problème non seulement régional mais international".

Pour Sinan Ülgen, chercheur membre de l'institut Carnegie Europe, avec cet accord, "la Turquie veille au respect de la Convention de Montreux".

"Ankara ne souhaite pas ouvrir le passage aux navires de l'Otan et a préféré agir avec les pays riverains", a-t-il indiqué à l'AFP, en relevant que la Turquie a pris la tête de l'accord "parce que c'est elle qui dispose des meilleures capacités marines et militaires".

Début janvier, la Turquie a d'ailleurs rappelé à son "allié britannique" - qui a offert deux bâtiments démineurs de la Royal Navy à l'Ukraine - "que ces navires ne seront pas autorisés à traverser le détroit tant que la guerre se poursuivra", a rappelé M. Ülgen.

Dès le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, tous deux riverains de la mer Noire au nord, la crainte est apparue de voir des mines disposées par les belligérants pour protéger leurs côtes se détacher sous l'effet notamment des tempêtes.

Un mois plus tard, en mars 2022, une mine dérivante à l'entrée du Bosphore avait inquiété les pêcheurs turcs.

Depuis, plusieurs engins flottants ont été repérés et repêchés sans dommage. Mais fin décembre, un cargo battant pavillon panaméen qui se dirigeait vers un port ukrainien pour y charger des céréales a heurté une mine et deux marins ont été blessés.

Sofia a souligné mercredi, à la veille de la signature, que cette initiative "totalement pacifique n'est pas dirigée contre un pays quelconque" ni n'entend "se substituer à la présence ou aux activités de l'Otan".

Ankara, qui est parvenu à ménager ses relations avec Moscou et Kiev, avait également précisé que cet accord "destiné à contribuer à la sécurité de la navigation en mer Noire, n'a pas été formé contre ou comme alternative à un pays ou à une structure, mais a été créé uniquement à des fins défensives". (AFP, 11 jan 2024)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Otan: le veto turc levé, la Suède invitée par Orban à discuter

Les pays occidentaux ont salué le nouveau pas de la Suède vers l'Otan après le vote favorable du Parlement turc, la Hongrie constituant désormais l'étape finale pour lui permettre d'adhérer à l'Alliance atlantique.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a convié son homologue suédois à Budapest pour tenter de lever les derniers obstacles à une entrée du pays nordique dans l'Otan.

Le feu vert donné mardi par le parlement turc à une écrasante majorité, met un point final à 20 mois de tractations qui ont testé la patience des alliés occidentaux d'Ankara, désireux de faire front uni face à Moscou dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine.

Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a salué "un pas de plus" vers l'adhésion de son pays à l'Otan.

Tout comme le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg, qui a aussi appelé la Hongrie à achever sa "ratification nationale au plus vite". L'adhésion de la Suède "rend l'Otan plus forte et renforce notre sécurité", a-t-il ajouté.

Washington a de son côté salué le vote du Parlement turc en faveur de Stockholm, un "partenaire solide et compétent dont l'appartenance à l'Otan renforce autant les Etats-Unis que l'alliance" de défense transatlantique, a dit Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche.

"L'adhésion prochaine de la Suède, tout comme celle de la Finlande qui a déjà eu lieu, renforcera encore" l'Otan, a fait valoir le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit.

C'est "une réaction directe à la guerre d'agression russe contre l'Ukraine", a-t-il rappelé.

Et pour le ministre norvégien des Affaires étrangères, Espen Barth Eide, l'adhésion de la Suède à l'Otan rendra les pays nordiques "plus sûrs".

La Hongrie reste désormais la seule réfractaire.

M. Orban demande depuis des mois du "respect" à Stockholm, dont il dénonce la politique de "dénigrement" et ses remarques régulières sur la dérive autoritaire du pays d'Europe centrale.

Faute de signal de leur part et pressé par ses partenaires de l'Otan, le dirigeant nationaliste a donc pris les devants.

"J'ai envoyé aujourd'hui une lettre au Premier ministre Ulf Kristersson pour l'inviter en Hongrie afin de discuter de l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique", a-t-il écrit sur X.

Dans son courrier consulté par l'AFP, il évoque la nécessité de "bâtir une solide confiance mutuelle" à travers "un dialogue politique plus intense".

La réponse est tombée quelques heures plus tard.

"Je ne vois pas de raison pour négocier au jour d'aujourd'hui", a réagi devant la presse le ministre suédois des Affaires étrangères.

"Lors du sommet de Madrid l'année dernière, la Hongrie (..) a octroyé à la Suède le statut d'invité" en vue d'une adhésion à l'Otan, sans poser de réserve, a souligné Tobias Billström.
 Il s'est en revanche dit prêt à "des discussions", relevant "les nombreux points communs" et "la coopération militaire" entre les deux pays.

- "Mascarade insensée" -

"De plus, nous allons bientôt former un concept plus large en devenant alliés (au sein) de l'Otan. Nous pouvons parler, d'Etat à Etat, de ce que cela signifiera", a-t-il ajouté, sans répondre à ce stade à l'invitation adressée au Premier ministre.

La Suède avait annoncé en mai 2022, dans la foulée de l'invasion russe de l'Ukraine, sa candidature à l'Otan, en même temps que la Finlande, devenue en avril le 31e membre de l'organisation.

La Hongrie a certes donné son soutien de principe mais elle traîne des pieds depuis des mois.

Certains experts y ont vu une stratégie de chantage de Viktor Orban pour obtenir des concessions de l'UE, d'autres le signe de sa proximité avec le président russe Vladimir Poutine et le chef d'Etat turc Recep Tayyip Erdogan.

Le dirigeant nationaliste avait promis de ne pas être le dernier dirigeant à donner son aval mais à trop attendre, il a été devancé par le Parlement turc.

Pour satisfaire les exigences d'Ankara, la Suède a réformé sa Constitution et adopté une nouvelle loi antiterroriste, la Turquie accusant la Suède de mansuétude envers des militants kurdes réfugiés sur son sol, considérés pour certains comme terroristes par Ankara.

Début décembre, M. Erdogan avait ajouté comme condition à la ratification d'Ankara l'approbation "simultanée" par le Congrès américain de la vente d'avions de chasse F-16 à la Turquie.

Dans l'opposition hongroise, le parti socialiste (MSZP) a appelé Viktor Orban à "mettre fin à cette mascarade insensée, qui nuit considérablement à l'image de la Hongrie", réclamant la convocation d'une session extraordinaire de l'Assemblée pour enfin procéder au vote.

Du côté des médias pro-Orban, on s'insurgeait mardi devant une Suède qui "demande un pacte de sang sans faire aucun geste en retour", selon une tribune du magazine Mandiner. (AFP, 24 jan 2024)

Erdogan a dénoncé une réponse "disproportionnée" contre les rebelles Houthis au Yémen. 

"Toutes ces actions constituent un usage disproportionné de la force", a déclaré le chef de l'Etat turc qui s'exprimait devant les journalistes à l'issue de la grande prière du vendredi. 

"L'Amérique et Israël utilisent cette même force disproportionnée contre les Palestiniens et les Britanniques marchent dans les pas des Etats-Unis. Ils cherchent à créer un bain de sang en mer Rouge", a-t-il ajouté.

Depuis le début du conflit dans le territoire palestinien de Gaza, qui a fait près de 23.500 morts selon le Hamas, M. Erdogan est l'un des plus virulents critiques d'Israël et du soutien que Washington lui apporte.

L'offensive israélienne sur la bande de Gaza a été lancée en représailles à l'attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, qui a fait quelque 1.140 morts, essentiellement des civils. (AFP, 12 jan 2024)

Erdogan-Blinken discuss Gaza and Sweden

US Secretary of State Antony Blinken addressed the Gaza conflict and European security priorities, including Sweden’s NATO integration, during a meeting with Turkish President Recep Tayyip Erdogan in Istanbul on Saturday.

The State Department’s statement highlighted Blinken’s emphasis on preventing conflict escalation, securing hostages’ release, expanding humanitarian aid, reducing civilian casualties and working towards a lasting regional peace that ensures Israel’s security and promotes a Palestinian state.

Additionally, discussions with Erdogan covered European security priorities, such as defending Ukraine’s sovereignty, completing Sweden’s NATO accession, and boosting trade and investments between the US and Turkey.

Blinken also met with his Turkish counterpart, Hakan Fidan.

Later on Saturday, Blinken visited Hania, Crete for a meeting with Greek Prime Minister Kyriakos Mitsotakis. On the agenda were Gaza, Ukraine, Greek-Turkish relations and defense matters.

Blinken’s tour includes Middle Eastern and Eastern Mediterranean countries amid concerns about Gaza’s war expansion. The tour spans Israel, the West Bank, Turkey, Greece, Jordan, Qatar, the United Arab Emirates, Saudi Arabia and Egypt.

Blinken’s fourth visit in three months to the region comes as developments in Lebanon, northern Israel, the Red Sea and Iraq have put intense strains on what had been a modestly successful US push to prevent a regional conflagration since Hamas attacked Israel on October 7, and as international criticism of Israel’s military operation mounts. (AFP, 7 jan 2024)

La Suède dans l'Otan: le vote turc "probablement" après le Nouvel An

Le vote du parlement turc pour valider l'entrée de la Suède dans l'Otan, approuvée en commission parlementaire le 26 décembre, devra "probablement" attendre début 2024 avec le retour des députés le 15 janvier, ont indiqué jeudi des sources parlementaires.

Le parlement est officiellement en vacances depuis mercredi soir. Sa Commission des Affaires étrangères a approuvé mardi le protocole d'adhésion de la Suède à l'Alliance atlantique, mais celui-ci doit encore être voté à la majorité des députés pour que soit mis fin au suspense qui dure depuis 19 mois.

La Turquie est le dernier membre de l'Alliance atlantique avec la Hongrie à barrer la route à la Suède, multipliant exigences et prétextes pour justifier ses réticences.

Stockholm avait déposé sa candidature peu après le début de l'invasion russe en Ukraine en février 2022, en même temps que la Finlande, admise en avril dernier.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a la possibilité de convoquer une session parlementaire extraordinaire d'ici la reprise officielle des travaux.

Mais le chef de l'Etat a ouvertement conditionné le feu vert de la Turquie à la livraison d'avions militaires américains F-16, jusqu'ici bloquée par le Congrès.

Selon une source diplomatique à Ankara, le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan s'est entretenu mercredi avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken, "à la demande de ce dernier".

Selon cette source, M. Fidan a de nouveau insisté sur la livraison des avions et rappelé qu'Ankara "attend de l'administration américaine et du Congrès américain qu'ils agissent conformément à l'esprit d'alliance et respectent les engagements pris".

Le gouvernement américain n'est pas hostile à cette vente mais le Congrès l'a bloquée jusqu'ici pour des raisons politiques, dont les tensions avec la Grèce - elle-aussi membre de l'Otan - dont Ankara s'est récemment rapproché.

"Il semble désormais évident que les deux processus vont avancer en parallèle", avait indiqué en début de semaine à l'AFP le directeur du German Marshall Fund à Ankara, Ozgur Unluhisarcikli.

Selon lui, "il n'y a pas vraiment de consensus au sein du Parlement turc, ni au congrès américain".

"Mais si MM. Biden et Erdogan font preuve de la volonté requise, nous pouvons espérer un dénouement proche", avait-il ajouté. (AFP, 28 déc 2023)

Relations régionales / Regional Relations

Turkey, Russia, and Iran issue a joint statement on 'Syria' in Astana

Discussions were focused on the situation on the ground, regional developments, the political process, returns, and humanitarian aid in the meeting on Syria held in Astana with the participation of Turkey, Russia, and Iran.

Turkey, Russia, and Iran issue a joint statement on 'Syria' in Astana
The 21st round of Syria talks within the Astana format, under the guarantorship of Turkey, Russia, and Iran, took place in the capital of Kazakhstan, Astana.

During the meeting held on January 24-25, discussions were held on the situation on the ground, regional developments, the political process, returns, and humanitarian aid.

The talks were attended by Ali Asgar Haci, Senior Advisor for Political Affairs at the Iranian Ministry of Foreign Affairs, Ahmet Yıldız, Deputy Minister of Foreign Affairs from Turkey, and Aleksandr Lavrentiyev, Special Representative for Syria of Russian President Vladimir Putin, representing their respective countries.

The meetings, attended by Najat Rochdi, Deputy Special Envoy for Syria at the United Nations (UN), also included delegations from Jordan, Iraq, and Lebanon in observer status.

During the meeting, in addition to discussions on Syria, the attacks by Israel on Palestine were also addressed. They called for the implementation of the UN resolution urging an immediate ceasefire and compliance with the parties' obligations under international law.

Following the meeting, a joint statement was released emphasizing the sovereignty, independence, unity, and territorial integrity of Syria. (BIA, 26 Jan 2024)

Erdogan "se félicite" de la décision de la CIJ concernant Israël

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est félicité vendredi de la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) appelant Israël à empêcher tout acte éventuel de "génocide" et à autoriser l'accès humanitaire à Gaza.

"Je considère comme précieuse la décision d'injonction provisoire prise par la Cour internationale de justice concernant les attaques inhumaines à Gaza et je m'en félicite", a écrit sur le réseau social X le président turc.

"Nous espérons que les attaques d'Israël contre les femmes, les enfants et les personnes âgées prendront fin", a ajouté le chef de l'Etat turc, l'un des dirigeants les plus critiques d'Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

La Turquie continuera "de suivre le processus (judiciaire) pour garantir que les crimes de guerre commis contre des civils palestiniens innocents ne restent pas impunis", a-t-il souligné.

Le président turc avait affirmé la semaine dernière que son pays fournissait des preuves à charge contre Israël à l'Afrique du sud, qui a saisi la CIJ, arguant qu'Israël violait la Convention des Nations unies sur le génocide établie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et de l'Holocauste. (AFP, 26 jan 2024)

Erdogan et Raïssi ensemble à Ankara pour éviter l'escalade

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a insisté sur le danger d'une escalade des tensions au Moyen-Orient en recevant mercredi son homologue iranien, Ebrahim Raïssi, qui l'a indirectement appelé à rompre avec Israël.

"Nous sommes convenus de l'importance d'éviter toute action susceptible de compromettre plus encore la sécurité et la stabilité de notre région", a affirmé le président Erdogan devant la presse, au côté de M. Raïssi.

Le chef de l'Etat turc a également appelé à prendre des "mesures urgentes" pour mettre fin au conflit entre Israël et le Hamas palestinien, dénonçant une nouvelle fois des "attaques inhumaines" contre les civils gazaouis.

Le président iranien, dont la visite en Turquie intervient sur fond de tensions croissantes dans la région, a appelé devant son hôte à rompre avec Israël, l'ennemi juré de Téhéran, avec lequel Ankara maintient ses relations commerciales.

"Couper les liens avec le régime sioniste (...) peut être efficace pour le forcer à mettre fin à toutes ces atrocités", a-t-il lancé, accusant une nouvelle fois les Etats-Unis de responsabilité dans le sang versé à Gaza.

Les deux chefs d'Etat ont aussi affirmé leur volonté de lutter contre les menaces terroristes, trois semaines après un double attentat suicide revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique, qui a fait 89 morts dans le sud de l'Iran.

Les soldats turcs ont eux aussi payé un lourd tribut ces dernières semaines dans leur combat dans le nord de l'Irak contre les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les deux dirigeants ont par ailleurs affiché leur volonté d'accroître leur commerce bilatéral, pour le porter à 30 milliards de dollars.

- "Etat terroriste" -

Fervent défenseur de la cause palestinienne, le président Erdogan est l'un des plus virulents critiques d'Israël depuis le début de la guerre à Gaza, lancée en représailles à l'attaque du 7 octobre sur le sol israélien par le mouvement islamiste palestinien, qui a fait environ 1.140 morts, essentiellement des civils.

Près de 26.000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants, ont été tués dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza, selon le Hamas.

Le chef de l'Etat turc a qualifié Israël d'"Etat terroriste" et le Hamas - dont la République islamique d'Iran est un des principaux soutiens internationaux - de "groupe de libérateurs".

M. Erdogan, qui a rappelé début novembre l'ambassadeur de Turquie à Tel-Aviv, a toutefois jugé impossible jusqu'ici de "rompre complètement" avec Israël avec lequel son pays continue de commercer.

Les Iraniens accusent eux Israël d'avoir tué ces dernières semaines un haut responsable iranien en Syrie et le numéro deux du Hamas au Liban, faisant craindre une extension de sa guerre contre le Hamas.

Les Gardiens de la Révolution ont mené mi-janvier une attaque au Kurdistan irakien contre "un quartier général" d'où opérait, selon eux, le renseignement extérieur israélien.

Ajoutant à une situation explosive, les rebelles yéménites Houthis soutenus par Téhéran, disant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont multiplié ces dernières semaines et mercredi encore les attaques contre des navires marchands en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, entraînant en riposte des frappes américano-britanniques sur leurs positions au Yémen.

- "Proximité tactique" -

Selon des experts, la guerre à Gaza a créé une "proximité tactique" entre Téhéran et Ankara malgré leurs relations complexes voire dissonnantes sur plusieurs dossiers.

La Turquie a notamment appuyé les groupes rebelles en Syrie contre le président Bachar al-Assad, soutenu par Moscou et Téhéran.

Le soutien d'Ankara à l'Azerbaïdjan à propos du territoire disputé du Haut-Karabakh, dont Bakou s'est emparé en septembre 2023 lors d'une offensive éclair, a aussi irrité l'Iran.

Téhéran s'inquiète d'une montée en puissance de Bakou dans le Caucase qui alimenterait des ambitions séparatistes au sein de sa propre minorité ethnique azérie.

L'Iran voit en outre d'un mauvais oeil toute ambition de l'Azerbaïdjan, allié d'Ankara, de se ménager un couloir en territoire arménien vers l'enclave du Nakhitchevan qui longe la frontière nord de l'Iran et pourrait compliquer son propre accès à l'Arménie. (AFP, 24 jan 2024)


Le chef politique du Hamas en Turquie pour un entretien officiel

Le chef du Hamas palestinien Ismaïl Haniyeh, basé au Qatar, a rencontré samedi en Turquie le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques sans préciser le lieu exact de la rencontre.

La "libération des otages" et "l'instauration d'un cessez-le-feu le plus rapidement possible" ont figuré au coeur des discussions, selon ces sources.

Le dernier contact officiel, par téléphone, entre les deux responsables remontait au 16 octobre.

"Au cours de la réunion, des questions telles que l'établissement d'un cessez-le-feu à Gaza le plus rapidement possible, l'augmentation de l'aide humanitaire, la libération des otages et une solution à deux États pour une paix permanente ont été discutées", détaillent les sources.

Dès le début du conflit, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait proposé sa médiation entre le Hamas, "mouvement libérateur" selon lui, et Israël, qu'il a plusieurs fois qualifié d'"Etat terroriste".

Mais les discussions ont été jusqu'ici surtout menées par le Qatar et l'Egypte.

Malgré le fervent soutien d'Ankara à la cause palestinienne, les autorités turques avaient prié discrètement les responsables du Hamas présents en Turquie de quitter son territoire après l'attaque sans précédent du 7 octobre, sur le sol israélien, qui a fait 1.140 morts, en majorité des civils.

Quelque 250 personnes ont été prises en otages et emmenées à Gaza durant cette opération, dont une centaine ont été libérées lors d'une trêve fin novembre. Selon Israël, 132 personnes restent détenues dont 27 seraient mortes.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas en bombardant sans relâche le territoire de Gaza, gouverné par le Hamas depuis 2007.

Selon le Hamas, près de 25.000 personnes ont péri sous les bombardements, principalement des civils, privés de nourriture, d'eau et de soins. (AFP, 21 jan 2024)

Turquie : le double jeu d’Erdogan vis-à-vis d’Israël

Céline Pierre-Magnani, La Libre Belgique, 5 janvier 2024

Ce lundi 1er janvier au matin, plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rendues à la marche organisée à l’initiative de la "Fondation pour la jeunesse et l’éducation" (TÜGVA) via la plateforme d’ONG de la "Volonté nationale". Quelque 308 associations et organisations de la société civile issues des milieux religieux et conservateurs turcs avaient répondu présent à cet événement.

"Paix à nos martyrs, soutien à la Palestine et maudit soit Israël", pouvait-on lire sur les affiches qui annonçaient la marche les jours précédents. Les drapeaux palestiniens se mêlaient aux drapeaux turcs dans la foule rassemblée sur le pont de Galata, condamnant dans le même temps l’intervention de l’État hébreu dans la bande de Gaza et l’organisation du PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan).

L’ombre d’Erdogan derrière ce rassemblement

Alors que la Turquie bombarde le nord de l’Irak et de la Syrie ces dernières semaines, douze soldats turcs ont été tués dans deux attaques au nord de l’Irak attribuées au mouvement armé kurde, venant endeuiller les derniers jours de l’année civile.

Après l’échec du processus de paix (2013-2015), la guerre de l’hiver 2015-2016 entre les forces armées turques et le PKK a largement contribué à affaiblir l’organisation. Mais, désormais retranché en Irak, le PKK intervient encore ponctuellement sur le territoire de la Turquie, comme ce fut le cas lors de l’explosion du 1er octobre, revendiquée par l’organisation, survenue devant le ministère de l’Intérieur, au cœur d’Ankara.

Le rassemblement de lundi était, de plusieurs points de vue, inédit. Rares sont en effet les manifestations autorisées ces dernières années par le pouvoir. En-dehors de meetings de campagne électorale, aucun événement ne rassemble autant de personnes.

La marche était par ailleurs coorganisée par une fondation où siège le fils du président Erdogan lui-même, largement relayée dans la presse pro-gouvernementale à la veille de l’événement.

Sur le site d’information en ligne, Medyascope, le journaliste Rusen Çakır, faisait ainsi part de son étonnement sur le mode de la mobilisation : un 1er janvier, à 8 h 30 du matin (après la première prière)... C’est du jamais-vu, d’après ce fin connaisseur de la vie politique turque. Cette tactique s’inscrit dans une tendance du pouvoir qui, ces dernières années, mobilise les foules sous des slogans d’actualité pour garder un lien avec sa base et légitimer des décisions politiques.

Discours pro-palestinien et business avec Israël

Mettant sur le même plan l’État d’Israël et l’organisation du PKK, le fils du président, Bilal Erdogan, au nom de TÜGVA, a invité les foules à se rassembler contre le "terrorisme". "Le 7 octobre, le nazisme d’Israël a commencé l’un des massacres les plus sanguinaires de l’histoire. Chaque jour, des centaines d’innocents et des centaines d’enfants sont massacrés [...] et le monde est resté immobile", a-t-il lancé à la foule depuis l’estrade.

Les propos de Bilal Erdogan s’inscrivent dans la stricte continuité de ceux de son père. Recep Tayyip Erdogan défend en e!et avec constance le peuple palestinien dans les instances internationales ces dernières années. Ankara et Tel Aviv avaient entamé un rapprochement à l’été 2022 après dix années de rupture diplomatique, mais les massacres commis par le Hamas le 7 octobre et l’offensive israélienne dans la bande de Gaza qui s’est ensuivie ont hypothéqué tout espoir d’aboutir.

Fort des contingents du Hamas présents sur son sol, Recep Tayyip Erdogan avait d’abord envisagé d’assurer la médiation avec le gouvernement de Netanyahou pour la libération des otages. Les autorités turques ont finalement demandé aux hauts dignitaires du Hamas de quitter le territoire, mais elles restent mobilisées pour la protection des ressortissants palestiniens. Mardi 2 janvier, le ministre de l’Intérieur a ainsi annoncé l’arrestation de 34 personnes soupçonnées d’avoir collaboré avec le Mossad, les services de renseignement israéliens.

Le "reis" avait en outre affirmé que le Hamas était un "groupe de libération" national. Coutumier des phrases chocs, il n’a pas hésité non plus à comparer Benyamin Netanyahou à Adolf Hitler.

Malgré ce contexte de tensions élevées entre les deux pays, les échanges commerciaux n’ont pas été rompus. Le journaliste d’investigation réfugié à Berlin, Metin Cihan, documente depuis le début du conflit les navires à destination d’Israël depuis les ports turcs. La liste des compagnies présente le nom de holdings proches du pouvoir, avec à bord de ces navires des cargaisons d’acier et de pétrole, probablement nécessaires à l’armée israélienne pour poursuivre son offensive.

Arrestation de 34 personnes soupçonnées d'espionnage au profit d'Israël

Trente-quatre personnes soupçonnées d'espionnage au profit d'Israël ont été arrêtées en Turquie, accusées notamment de préparer des enlèvements, ont annoncé mardi les autorités turques.

Les suspects, interpellés dans plusieurs provinces du pays, sont soupçonnés d'avoir espionné des ressortissants étrangers résidant en Turquie pour le compte des services secrets israéliens, a indiqué l'agence de presse officielle Anadolu.

Douze autres suspects, accusés des mêmes faits, sont recherchés, selon le bureau du procureur d'Istanbul.

Une source sécuritaire a indiqué à l'AFP que les suspects, pour la plupart de nationalité étrangère, ont été recrutés dans le cadre d'"opérations visant des Palestiniens et leurs familles".

Le ministre turc de l'Intérieur Ali Yerlikaya a affirmé sur le réseau social X que les services de renseignement israéliens préparaient l'"agression" ou l'"enlèvement" de ressortissants étrangers, sans préciser leur nationalité.

Des cadres du mouvement islamiste palestinien Hamas ont longtemps trouvé refuge à Istanbul, mais les autorités turques leur ont demandé de quitter la Turquie après l'attaque menée le 7 octobre depuis la bande de Gaza sur le sol israélien, qui a fait environ 1.140 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens.

Des cadres du Hamas se sont toutefois rendus en Turquie depuis, notamment pour y rencontrer de hauts responsables turcs.

Début décembre, le président Erdogan avait prévenu Israël de "graves conséquences" si des membres du mouvement palestinien -- qu'Israël souhaite anéantir -- étaient pris pour cible sur le sol turc.

 - "Stopper ce manège" -

 Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas début octobre, le président turc Recep Tayyip Erdogan, allié traditionnel de la cause palestinienne, a multiplié les invectives à l'égard d'Israël.

M. Erdogan, qui avait ouvert en 2022 une nouvelle ère dans les relations avec Israël après une décennie de brouille, a estimé mercredi qu'il n'existait "aucune différence" entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et Adolf Hitler.

Mardi, le chef de l'Etat turc a dénoncé une "tentative de sabotage contre la Turquie et ses intérêts". "Nous allons stopper ce manège", a-t-il dit.

M. Erdogan a opposé une fin de non-recevoir aux appels de l'administration américaine pressant la Turquie de rompre ses liens avec le Hamas.

Le président turc a plusieurs fois qualifié Israël d'"Etat terroriste", estimant que le Hamas, considéré comme un groupe terroriste par l'Union européenne et de nombreux pays dont les Etats-Unis, était un "groupe de libérateurs qui protègent leur terre".

D'importantes manifestations anti-Israël, encouragées par le gouvernement turc, ont eu lieu à travers le pays depuis début octobre.

Israël a demandé mi-octobre à ses ressortissants et ses diplomates en poste en Turquie de quitter le pays par mesure de sécurité.

La police turque avait déjà arrêté en 2021 et 2022 plusieurs dizaines d'individus soupçonnés d'espionner des Palestiniens résidant en Turquie pour le compte des services de renseignement israéliens.

Au printemps 2022, des médias israéliens avaient eux fait état de tentatives d'attaques contre des touristes israéliens à Istanbul, déjouées par la coopération des services turcs et israéliens.

Huit personnes, dont des Iraniens, avaient été arrêtées dans la foulée par la police turque. (AFP, 2 jan 2024)

Manifestation monstre à Istanbul "contre le terrorisme d'Israël"

Un rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont un fils du président turc, s'est étiré lundi à Istanbul sur et autour du Pont de Galata pour dénoncer le "terrorisme d'Israël" et soutenir les Palestiniens de Gaza, a constaté un journaliste de l'AFP.

Selon l'agence officielle Anadolu, reprise par les télévisions, ce sont des "centaines de milliers" de manifestants qui ont répondu, en ce premier jour de l'année, à l'appel d'une plate-forme de plus de 300 organisations et associations à se rassembler sous le slogan "Miséricorde à nos martyrs, soutien à la Palestine, malédiction sur Israël".

Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas par ailleurs, le chef de l'Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, soutien traditionnel de la cause palestinienne, a multiplié les invectives à l'égard d'Israël, dénonçant aussi le soutien des Etats-Unis au gouvernement israélien.

La foule compacte, munie de drapeaux turcs et palestiniens, a commencé de converger avant le lever du jour vers le pont de Galata qui enjambe la Corne d'Or le long du Bosphore et s'étirait également le long de la rive européenne d'Istanbul en scandant "Mort à Israël, Hors de Palestine" et "Dieu est grand", a constaté l'AFP.

Une immense bannière aux couleurs palestiniennes a été tendue au milieu du pont et des photos caricaturant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avec une moustache d'Hitler, ont été également brandies.

Le président Erdogan avait comparé la semaine dernière le responsable israélien au dirigeant nazi: "en quoi êtes vous différent d'Hitler?" avait-il lancé.

Bilal Erdogan, le second fils du chef de l'Etat turc, a pris la parole pour saluer les "martyrs" de l'armée tombés en Irak: "nos prières sont nos meilleures armes pour sortir des ténèbres, Salutations à nos saints martyrs qui éclairent notre chemin".

"Je suis allé en Cisjordanie, à Jérusalem, à Gaza: les gens là-bas placent leurs espoirs en la Turquie et en Recep Tayyip Erdogan, " a-t-il assuré à la foule.

Présenté comme un fervent partisan de l'islam politique, Bilal Erdogan, 42 ans, président de la "Fondation pour la jeunesse et l'éducation" co-organisatrice du rassemblement, est donné comme possible successeur de son père à la tête du pays.

Ce dernier a notamment qualifié Israël d'Etat "terroriste" et "génocidaire" en raison du pilonnage du territoire palestinien de Gaza par l'armée israélienne en représailles au massacre d'environ 1.200 personnes, en majorité des civils, par le Hamas le 7 octobre.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, les opérations israéliennes ont causé la mort de 21.822 personnes à Gaza. (AFP, 1 jan 2024)

Super Cup final in Riyadh canceled, Galatasaray and Fenerbahçe teams have left stadium

The "Super Cup" final between Turkey's two major football teams, Galatasaray and Fenerbahçe, in Riyadh, Saudi Arabia tonight has been cancelled.

At the scheduled time of the match at 20:45 it was reported that the Galatasaray and Fenerbahçe teams, expected to be at El-Evvel Stadium in the capital city of Riyadh for the match had not yet left their respective hotels.

Prior to the match it was reported that the Saudi Arabian Football Federation did not approve the request of Galatasaray players to warm up on the field wearing Atatürk shirts.

Similarly, it was announced that Fenerbahçe Club requested to enter the field with a banner featuring Atatürk's famous quote "Peace at Home, Peace in the World", and Galatasaray Club expressed the desire to include the "How happy is the one who says, 'I am a Turk'" banner in the pre-match ceremony. However, both of these requests were reportedly denied by the Saudi authorities.

As the kickoff time approached at 20:45 in El-Evvel Stadium it was reported that both Galatasaray and Fenerbahçe teams had not yet left their hotels.

After announcing that they awaited official statements from the Turkish Football Federation, Galatasaray, and Fenerbahçe during the live broadcast from Riyadh, ATV TV channel concluded the transmission without providing any further explanations.

It was reported that Galatasaray and Fenerbahçe teams, refusing to take the field, have begun preparations to return from Riyadh. (BIA, 29 Dec 2023)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

La Grèce doit se préparer à "l'instabilité" après Erdogan

La Grèce doit préparer ses forces armées à une éventuelle "instabilité" après la fin du dernier mandat du président turc Recep Tayyip Erdogan, a déclaré dimanche le ministre grec de la Défense.

"Qu'arrivera-t-il à la Turquie après le départ d'Erdogan? Nous ne le savons pas. La Turquie n'est pas un pays statique", a déclaré Nikos Dendias au quotidien Kathimerini dans une interview.

"Il y a toujours de l'instabilité lors de la succession d'un dirigeant puissant et de longue date... cela signifie que nous devons être prêts à toute éventualité avant 2030", a-t-il déclaré.

"De manière générale, notre région ne permet pas l'autosatisfaction. Nous sommes entourés de nombreuses sources d'instabilité qui nécessitent que nous disposions de forces armées modernes", a déclaré M. Dendias.

Après des années de tensions sur l'immigration, les droits énergétiques et la souveraineté sur la mer Égée, la Grèce et la Turquie ont repris le mois dernier des pourparlers de haut niveau lors de la visite de M. Erdogan à Athènes, sa première depuis 2017.

La Grèce dispose du budget de défense le plus élevé en termes de part du PIB parmi les alliés de l'OTAN et a passé des commandes de plusieurs milliards d'euros d'avions de combat F-35 de fabrication américaine, d'avions Rafale français et de frégates Belharra.

M. Dendias a constaté qu'il y avait un "dysfonctionnement depuis des décennies" dans l'industrie aérospatiale grecque, que l'armée de l'air manquait d'avions de transport et a annoncé qu'Athènes allait consacrer désormais une partie de son budget de défense "exclusivement" aux armements de fabrication grecque.

Le ministre a également déploré que "des unités fonctionnant à 25 à 30% de leur capacité soient dispersées dans tout le pays". (AFP, 14 jan 2024)

Fatih Terim: éloges dans les grands médias, critiques sur les médias sociaux

Ragip Duran, TVXS.GR, 29 décembre 2023
* La nomination de ‘’L’Empereur’’ à la tête de Panathinaikos a été très bien accueillie par la presse d’Erdogan, mais les spécialistes et internautes ne cessent de dévoiler les aspects négatifs et les faiblesses de Terim.
Alors que l’opinion publique en Turquie était cette semaine sous le choc de la mort de 12 soldats (chiffre officiel) lors d’une descente des militants armés kurdes en Irak du Nord, le débat sur le salaire minimum (17.002 livres turques/519 Euros qui est l’équivalent du prix de 11 dîners dans un restaurant de 3 étoiles) était déjà oublié. La nomination inattendue de Fatih Terim, ancien directeur technique de l’équipe de football de Galatasaray et de celui de l’équipe internationale de Turquie à la tête de Panathinaikos, est devenue tout de suite le sujet no 1 de l’actualité politico-sportive.

Les grands médias, c’est à dire les quotidiens, les chaînes de TV publiques et privées turques, les stations de radio ainsi que les sites İnternet à la solde du régime, presque 90% de l’ensemble des médias, ont publié des informations et commentaires, assez exagérés faut-il admettre, sur la compétence, la maîtrise, la performance et les réussistes de leurs héros de 70 ans. ‘’L’Empereur de Turquie est devenu le Zeus de la Grèce’’ titrait un site internet proche d’Erdogan.

C’était des informations incomplètes, car par exemple elles ne mentionnaient jamais que Terim a été expulsé des 4 équipes qu’il avait dirigées: Fiorentina et Milan en Italie sans compléter la saison et 3 fois de Galatasaray et 2 fois de l’équipe internationale.

Ces papiers, qui faisaient exclusivement l’éloge de Terim, n’ont pas relaté non plus le fait que le Procureur avait, il y a seulement 11 jours, ouvert une information contre lui, à propos du scandale de l’escroquerie où au moins 37 personnes avaient perdu environ 40 millions de dollars américains. Il s’agit d’un fonds spécial nommé ‘’Fonds Fatih Terim’’ organisé par la conseillère particulière en finance de Terim, Mme Secil Erzan, directrice d’une agence d’une banque privée. Parmi les victimes plusieurs anciens footballeurs, élèves de Terim et les membres de la famille et les amis proches de Terim sont actuellement sur la liste des plaignants du procès en cours.

Terim avait également réussi à faire produire un documentaire sur Netflix dans lequel on ne parle à aucun moment de ses fautes, échecs et comportements immoraux : battre et insulter des arbitres, des présidents des clubs, des joueurs de l’adversaire, organiser une descente contre le patron d’un restaurant en concurrence avec son gendre… Etc…

Les spécialistes et les internautes ont eu l’occasion sur les réseaux sociaux de dévoiler une grande partie des défauts, des faiblesses et des carences de Terim:

- ‘’ Le cas de Secil Erzan est un événement important. Il faut bien interroger le cas sans faire de distinction entre un tel et un autre ou bien Fatih Terim. Il faut imposer une interdiction de quitter le pays contre toutes les personnes dont les noms sont inscrits dans le dossier’’.

Ozgur Demirtas, Prof. de Finances Publiques.

- “Fatih Terim est en fuite alors que les gens font la fête croyant qu’il va à la tête de Panathinaikos. Ce fut la solution la plus rationnelle avant l’imposition d’interdiction de quitter le pays’’.

Asena Ozkan, Chroniqueur sportif du site internet www.t24.com.tr

- "Fatih Terim qui n’avait reçu aucune offre depuis qu’il avait quitté Galatasaray le 10 janvier 2022 signera un contrat avec Panathinaikos… Une information a été ouverte contre lui à propos de ses comptes en banque concernant la scandale de Secil Erzan et 11 jours plus tard, il s’entend avec un club à l’étranger."

Bulent Mumay, Responsable à Istanbul de Deutsche Welle

- "Nous voulons bien sûr qu’un citoyen de notre pays remporte des succès à l’étranger. Mais le Président de Panathinaikos n’a probablement pas lu les Mémoires d’Andrea Pirlo (Je pense donc je joue). Dans ce livre, son ancien élève à Milan, raconte combien Terim est nul du point de vue de tactiques et de stratégies de football. Il a également écrit son agressivité, ses mauvais comportements."

Fatih Altaylı, Journaliste indépendant, ancien membre dirigeant de Galatasaray.

Les autres internautes rappellent que Terim avait eu toujours de très bonnes relations avec Mehmet Agar, ancien ministre de l'Intérieur, condamné en 2012 pour avoir "créé une organisation armée dans le but de commettre des crimes" à 5 ans de prison ferme. Nommé "Numéro 1 de l’Etat Profond" Agar et ses amis ont toujours défendu Terim. Ce dernier a également beaucoup d’amis dans les médias et parmi les supporters de Galatasaray.

Un autre fait intéressant : Terim recevait 3.5 millions d’euro quand il était à la tête de l’équipe internationale turque alors qu’il va recevoir seulement 900.000 euros de salaire par an à la tête de l’équipe grecque.

Fait rare encore: Terim a annoncé lors de sa première déclaration aux médias grecs que "Le Président Erdogan l’avait appelé et lui avait souhaité beaucoup de succès pour cet élan".

Terim devient ainsi le deuxième entraîneur turc en poste en Grèce, après Ergin Ataman qui est à la tête de l’équipe de basketball de Panathinaikos.

"Hasard ?" se demande un internaute. ‘’Est-ce Erdogan a demandé à Mitsotakis la nomination de Terim à la tête de l’équipe d’Athènes ?’’.

"Le rapprochement greco-turc peut avoir des effets négatifs de ce genre" commente un professeur de science politique en exil en Grèce.

Immigration / Migration

Neuf corps échoués sur les côtes sud, possiblement des migrants

Les corps de neuf personnes ont été retrouvés en moins d'une semaine, échoués sur des plages du sud de la Turquie, dont la plupart pourraient être ceux de migrants disparus en mer en décembre selon les autorités.

"Il a été déterminé que les chaussures et vêtements retrouvés sur cinq des cadavres avaient été fabriqués en Syrie", a rapporté dimanche soir le gouvernorat de la province d'Antalya, après la découverte de six premiers corps.

Deux autres ont été trouvés lundi matin dans la même province, et un autre 200 km plus à l'ouest, dans la province voisine de Mugla, a rapporté la presse turque.

Selon le gouvernorat d'Antalya, cinq des six premiers corps échoués pourraient être ceux de migrants ayant embarqué début décembre pour une traversée entre le nord du Liban ou le sud de la Syrie et l'île voisine de Chypre, porte d'entrée de l'Union européenne.

L'ambassade du Liban à Ankara avait annoncé le 11 décembre qu'une embarcation partie de cette zone, avec à son bord 90 personnes, avait disparu des écrans radars.

Les autorités turques estiment qu'un des corps d'Antalya pourrait être celui d'une jeune femme turque disparue début janvier dans cette ville côtière. Des analyses ADN étaient en cours lundi, selon la presse turque.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 3.000 migrants ont disparu en Méditerranée en 2023, le plus lourd bilan depuis 2017. (AFP, 22 jan 2024)

Plainte en Allemagne contre les milices pro-turques et islamistes en Syrie

Deux ONG et six victimes présumées de milices pro-turques et islamistes ont annoncé avoir déposé plainte jeudi devant le parquet fédéral allemand pour qu'il enquête sur des crimes commis contre des civils kurdes dans le nord de la Syrie.

"Depuis 2018, des milices armées ont commis avec le soutien de la Turquie des crimes à Afrine dans le nord de la Syrie", écrit dans un communiqué le Centre européen pour les droits constitutionnels et humains (ECCHR), ONG qui a porté plainte avec l'organisation Syriens pour la vérité et la justice (STJ).

Les deux organisations s'adressent au parquet fédéral de Karlsruhe (sud-ouest), car la justice allemande applique le principe de compétence universelle qui permet de poursuivre certains crimes graves indépendamment du lieu où ils ont été commis.

"En janvier 2018, la Turquie et des milices armées alliées de l'armée nationale syrienne (SNA) ont commencé à bombardé la région d'Afrine, lors de l'opération baptisée par la Turquie +Rameau d'olivier+", écrit ECCHR, basé à Berlin.

L'offensive militaire de deux mois a conduit au déplacement de plus de 300.000 civils, en majorité kurdes, ajoute l'ONG.

"Depuis 2018, la population d'Afrine et surtout les citoyens kurdes, ont subi des violences systématiques et généralisées", explique Bassam Alahmad, directeur exécutif de STJ, qui cite "des arrestations arbitraires, des tortures et des abus sexuels".

Selon lui, les pillages et les impôts exorbitants ont dissuadé les habitants d'Afrine qui avaient fui de revenir et poussé ceux qui étaient restés à partir.

Dans son communiqué, ECCHR souligne que jusqu'ici, le parquet fédéral allemand a enquêté sur les crimes commis par le régime de Bachar al-Assad et des groupes terroristes +Jabhat al-Nosra+ et Etat islamique. En revanche, il ne s'est pas encore penché sur les crimes commis par les milices islamistes contre la population kurde dans le nord de la Syrie.

"Cela doit changer, car les milices qui font la loi à Afrine fondent leur autorité sur la violence et l'arbitraire avec le soutien de la Turquie", a commenté Patrick Kroker, l'avocat responsable de la Syrie pour ECCHR. (AFP, 18 jan 2024)

Critics of Erdoğan in Germany face death threats from Turkish nationalists

Critics in Germany of Turkish President Recep Tayyip Erdoğan’s policies are increasingly receiving death threats from Turkish nationalists based in Turkey, death threats which particularly target those speaking out against human rights violations in Turkey. This alarming trend has been highlighted in recent incidents involving German politicians and activists of Turkish and Kurdish descent.

Frankfurt-based Left Party politician Sarya Atac is among those being threatened. A direct Instagram message from someone using the name “Jitemci” warned her of imminent danger, urging her to spend her last days with her family. Similar threats were directed at Civan Akbulut, another Left Party politician, where “Jitemci” sent messages accompanied by a photograph of a man in military attire with a sniper rifle.

Turkish nationalists have repeatedly targeted politicians and activists in Germany who criticise Erdoğan. High-profile individuals like Dr. Kerem Schamberger, a communications scientist and activist, and Eren Güvercin of the Free Democratic Party (FDP), have also received threats from “Jitemci”.

The victims share a common critical stance towards Erdoğan’s Justice and Development Party (AKP) government, leading them to seek better protection. “Since 2021, I have been facing death threats, and it’s disturbing that I have to worry about my safety in Germany,” said Sarya Atac. Civan Akbulut expressed frustration at the lack of government action, stating, “Our government must protect human rights activists from these anti-democrats and right-wing extremists before it’s too late.”

Kerem Schamberger echoed these concerns, urging the German government to put pressure on Ankara to improve the safety of Turkish and Kurdish opposition members in Germany. “Must someone be shot before politics and security authorities take action?” he asked.

Eren Güvercin called for protection against the “Grey Wolves”, a Turkish right-wing extremist group, urging the German government to implement a ban on the organisation as proposed by the Bundestag. “The threat posed by the Grey Wolves to Kurds, Alevis, Armenians, homosexuals and political dissidents is a reality in both Turkey and Germany that cannot be ignored politically,” Güvercin stated.

The victims suspect “Jitemci” is someone by the name of Tayfun K., who runs a mobile phone shop in Kayseri, Turkey. The name “Jitemci” indicates someone affiliated with or a member of the JİTEM, which stands for the now defunct “Gendarmerie Intelligence and Anti-Terrorism”, notorious for its role in the abduction and murder of thousands of people, primarily left-wing Kurds, in the 1990s.

Cansu Özdemir, Deputy Co-chair of the Hamburg branch of the Left Party, stressed the seriousness of these threats and called for a ban against such individuals entering Germany. “It would be reassuring if there was an entry ban against these people,” she said, having herself also received a death threat from “Jitemci”. (medyanews.net, 10 janvier 2024)



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