Droits
de l'Homme / Human Rights
Les trois célèbres accusés de la
justice internationale…
Doğan Özgüden
(Artı Gerçek, 29 janvier 2024)
Aux côtés
de Poutine et de
Netanyahu, Erdoğan est également sur le banc des accusés des tribunaux
internationaux en raison des violations des droits humains et des
libertés
La Cour internationale
de justice, dont le siège se trouve à La Haye, a statué dans la plainte
pour génocide déposée par l’Afrique du Sud, qu’Israël devrait
s’abstenir de toute action tendant, depuis le 7 octobre, au meurtre, à
l’agression et à la destruction des habitants de Gaza, et de prendre
toute les mesures pour prévenir un génocide, à charge pour elle de
soumettre au tribunal, dans un délai d’un mois, un rapport relatif aux
mesures préventives qu’elle compte prendre.
Cependant, étant donné que la plupart des États occidentaux, à
commencer par les États-Unis et l’Angleterre, soutiennent Israël en
toutes circonstances, et que de nombreuses plaintes pendantes devant la
Cour internationale de justice traînent depuis des années, une
condamnation définitive de cet État pour crime de génocide peut ne
jamais voir le jour ou bien prendre beaucoup de temps.
Malgré cela, le président Erdoğan, à peine la décision conservatoire
annoncée, s’est fait l’« apôtre de la paix » en déclarant : « Je trouve
précieuse la décision de mesures préventives prises par la Cour
internationale de justice au sujet des attaques inhumaines à Gaza, et
la considère avec satisfaction. Nous espérons que cette décision,
contraignante pour les pays partis à la convention sur le génocide,
sera l’occasion de mettre enfin un terme aux attaques indiscriminées
commises par Israël contre des femmes, des enfants et des personnes
âgées ».
Faut-il en rire ou en pleurer ?
Celui qui dit cela est le président d’un État qui, depuis plus de 20
ans, a constamment piétiné et continue de piétiner les droits humains
et les libertés protégées par les conventions internationales, et qui
pour cette raison a été condamné à maintes reprises par la Cour
européenne des droits de l’homme…
En plus, bien que la République de Turquie soit officiellement partie à
la célèbre « Convention pour la prévention et la répression du génocide
» depuis le 31 juillet 1951, les génocides commis dans le passé contre
nos concitoyens assyriens, arméniens, grecs et kurdes sont constamment
niés et, de nos jours, des opérations génocidaires sont poursuivies de
manière téméraire, sous différentes ampleurs et formes, non seulement
en Turquie mais aussi dans les pays voisins…
Le régime Erdoğan est le plus grand accusé devant la CEDH à
Strasbourg
Un jour avant qu’Erdoğan ne fasse cette déclaration, le 25 janvier
2024, toute la presse mondiale partageait le communiqué suivant fait à
Strasbourg :
« La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a publié son rapport
statistique pour l’année 2023. Selon ce rapport, la Turquie a été
l’année passée le pays comptant le plus grand nombre de requêtes à son
encontre. 23.397 des 68.450 plaintes intentées devant cette Cour, soit
34,2 pour cent, concernaient des cas en provenance de Turquie. En 2022,
80 actions intentées depuis la Turquie ont été jugées, dont 73 ont
constaté au moins une violation de droits ».
De plus, bien que la CEDH ait statué en faveur de la libération de
nombreux prisonniers politiques comme Selahattin Demirtaş et Osman
Kavala, le régime d’Ankara dirigé par Erdoğan continue de maintenir ces
personnalités en prison.
Bien que le Comité des ministres, l’organe exécutif du Conseil de
l’Europe, à l’occasion de ses réunions tenues du 5 au 7 décembre 2023,
ait appelé la Turquie à se conformer aux décisions de la CEDH, et à
libérer immédiatement Osman Kavala et Selahattin Demirtaş, Erdoğan n’en
a également nullement tenu compte.
Malgré cela, l’adhésion de la Turquie au Conseil de l’Europe n’est pas
remise en cause…
Pourtant, il y a deux ans, le Comité des ministres du même Conseil de
l’Europe, suivant une décision prise par l’Assemblée parlementaire du
Conseil de l’Europe, avait mis fin à l’adhésion de la Russie au motif
qu’elle avait envahi le territoire de l’Ukraine.
Qu’en est-il de la Turquie, qui occupe militairement le nord de l’île
de Chypre depuis un demi-siècle, a établi depuis des bases militaires
sur les territoires du nord de l’Irak et de la Syrie en y menant depuis
40 ans des opérations terrestres et aériennes sous divers noms de code
et, dans le Caucase, a envahi les territoires arméniens avec l’armée
azerbaïdjanaise ?
Les parlementaires missionnés par Tayyip Erdoğan et son frère de sang
Devlet Bahçeli (leader du MHP, extrême droite) sont reçus avec les
honneurs au sein de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe,
tout comme ils le sont au sein de la Commission mixte de l’Union
européenne à Bruxelles, et peuvent discourir et voter sur le sort des
peuples européens.
Du reste, le régime dirigé par Erdoğan n’est pas seulement sur le banc
des accusés de la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg…
Il existe également une importante plainte pendante devant la Cour
pénale internationale, voisine de la Cour internationale de justice où
Israël est jugée aujourd’hui, à La Haye, contre les organisateurs et
les exécuteurs des violations des droits humains en Turquie.
Fondée le 1er juillet 2002 conformément à la décision prise lors d’une
réunion des Nations Unies à Rome en 1998 et entrée en activité le 11
mars 2003, la Cour pénale internationale est pleinement compétente pour
juger et condamner les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité,
les crimes de génocide et les crimes d’agression…
Le procédure intentée contre l’État turc a été initiée par le Tribunal
de Turquie (Turkey Tribunal) qui, le 24 septembre 2021 à Genève, a
condamné le régime d’Ankara en le jugeant responsable de la torture, de
la destruction, du piétinement de la liberté de la presse, de
l’impunité, de l’atteinte à l’indépendance de la justice et à l’accès à
la justice et de crimes contre l’humanité, ainsi que par les Magistrats
européens pour la démocratie et les libertés (MEDEL) et le bureau
d’avocats belge VSA.
Le dossier criminel du même régime présenté à la CPI à La Haye
Lors de la conférence de presse tenue à La Haye le 1er mars 2023 pour
annoncer à l’opinion publique la plainte déposée, le professeur Dr.
Johan Vande Lanotte, l’un des anciens vice-premiers ministres de
Belgique, a fait les déclarations suivantes concernant les violations
des droits humains en Turquie :
« La requête adressée à la Cour contient 463 déclarations individuelles
de torture concernant 800 personnes identifiées ou identifiables. Les
déclarations décrivent en détail comment la torture est pratiquée de
manière généralisée et systématique. Les preuves fournies par
l’Association des droits de l’homme en Turquie montrent également que
l’organisation a reçu en moyenne 1.460 plaintes pour torture par an au
cours de la période 2003-2021 et que la torture systématique s’est
poursuivie en 2022.
« La requête adressée à la Cour a permis de documenter 109 cas de
disparitions forcées à l’étranger et dans le pays. Alors que l’État
turc a toujours nié toute implication dans les disparitions à
l’intérieur du pays, les autorités se sont constamment vantées
d’enlèvements illégaux à l’étranger.
« En ce qui concerne les détentions, qui violent les règles
fondamentales du droit international, les statistiques officielles
turques montrent qu’au cours de la période 2015-2021, 2.217.000
personnes ont fait l’objet d’une enquête pour appartenance présumée à
une « organisation terroriste ». 560.000 personnes ont été jugées et
374.000 ont été condamnées à la prison, dont 270.000 ont été accusées
d’être membres d’une organisation terroriste. Le simple fait de se
rendre sur les tombes ou d’assister aux funérailles de personnes
considérées comme des opposants au régime constitue un motif
d’arrestation.
« Des personnes perçues comme des opposants au régime ont été
licenciées de force de leur emploi dans des institutions publiques ou
dans le secteur privé, tandis que des citoyens turcs à l’étranger, même
leurs nouveau-nés, ont été dépouillés de leur passeport et privés de
services consulaires. Les statistiques officielles turques montrent que
129.410 fonctionnaires ont été licenciés depuis 2016 et que 19.962
enseignants se sont vu retirer leur autorisation d’enseigner. Au total,
234.419 passeports ont été saisis dans le cadre d’enquêtes arbitraires.
« Les preuves montrent clairement que l’État turc a commis des crimes
contre des centaines de milliers de personnes simplement parce qu’elles
étaient perçues comme des ennemis du régime d’Erdoğan. Les responsables
de ces crimes savaient que leurs actions contrevenaient à toutes les
règles fondamentales du droit international, mais ils étaient sûrs de
leur impunité.
« La Cour pénale internationale a été créée pour mettre fin à cette
impunité et elle doit le faire également dans notre procès. Nous
demandons au procureur de la CPI de se saisir de cette affaire et de
prouver qu’aucun individu, pas même un haut fonctionnaire d’un membre
de l’alliance de l’OTAN, ne peut être considéré comme au-dessus des
lois ».
Alors que près d’un an, se soit écoulé, aucune annonce n’a été faite à
ce jour sur le traitement ou la décision que la Cour pénale
internationale compte prendre concernant cette plainte contre le régime
d’Ankara.
En revanche, la même Cour avait émis le 17 mars 2023 un mandat d’arrêt
international contre le président de la Russie, Poutine, et la
commissaire russe aux droits des enfants Maria Lvova-Belova, dans le
cadre de la plainte déposée pour la déportation vers la Russie de plus
de 16.000 enfants ukrainiens à la suite de l’invasion de l’Ukraine par
la Russie.
Aucune distinction ne doit être faite entre les accusés de la
justice internationale
Bien que l’on avance le fait que Poutine ne peut être arrêté nulle part
étant donné que la Russie n’est pas signataire de la convention portant
création de la Cour pénale internationale, les porte-paroles et
soutiens de la Cour insistent sur le fait qu’à partir du moment où la
plainte émane d’un des États signataires, Poutine pourrait être arrêté
dans n’importe lequel des pays parties à la convention.
Depuis qu’une procédure a été intentée contre le régime d’Ankara, la
question de savoir si la CPI peut ou non juger Erdoğan et d’autres
responsables – la Turquie étant, comme la Russie, non-signataire de la
convention en question, et si un mandat d’arrêt peut être appliqué dans
n’importe lequel des pays dans lesquels ils se rendraient, est
également en débat.
Indépendamment de ce débat, Recep Tayyip Erdoğan est à ce point
confiant que dans un entretien accordé, le 2 décembre 2023, à des
journalistes pro-gouvernementaux dans son avion de retour de sa visite
aux Émirats arabes unis, il déclarait : « Près de 3.000 avocats ont
fait la démarche qui s’imposait auprès de la Cour pénale internationale
à La Haye. Notre député d’Istanbul, Cüneyt Yüksel, faisait partie de
cette délégation. Ils suivront également la suite des procédures à La
Haye. Nous attendons de là que ces génocidaires pris en flagrant délit,
à commencer par Netanyahu, ces bouchers de Gaza, reçoivent la punition
qui s’impose ».
En ce début d’année 2024, nous suivrons avec intérêt les décisions qui
seront prises concernant Israël, la Russie et la Turquie par les trois
tribunaux dotés d’une compétence et d’un pouvoir international – la
Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale auprès
des Nations Unies, à La Haye, et la Cour européenne des droits de
l’homme auprès du Conseil de l’Europe, à Strasbourg.
Et sans aucun doute, avec une plus grande attention de ma part, en tant
que journaliste qui a intenté une action devant la Cour européenne des
droits de l’homme dans les années 1990 contre l’État turc qui nous
avait déchu de la nationalité, et qui a témoigné l’année passée des
pressions et des intimidations exercées par l’État turc contre les
exilés politiques lors de la plainte déposée devant la Cour pénale
internationale à La Haye…
Comme nous le faisons sans relâche depuis 50 ans, nous ne serons pas en
reste d’informer les institutions et la presse internationale
concernant les violations incessantes des droits humains en Turquie,
les opérations menées par les forces armées turques dans les pays
voisins, et les pressions et menaces exercées par les missions
diplomatiques turques et les services secrets contre les réfugiés
politiques dans les pays européens…
Traduction: Mazyar KHOOJINIAN
PACE: 'Torture and ill-treatment becoming
more widespread in Turkey'
The Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE) voted on and
adopted a resolution noting the observation of systematic torture and
ill-treatment in some European prisons and police centers, including
Turkey, despite the official message of "zero tolerance for torture and
ill-treatment" by the authorities.
According to DW Türkçe's news, the resolution was accepted with the
votes of 66 out of 67 parliamentarians who participated in the voting
during the ongoing general assembly meetings of PACE in Strasbourg. One
member abstained. Only Berdan Öztürk of DEM Party from the delegation
of Turkey to PACE participated in the vote, and he voted in favor of
the resolution.
The resolution notes that torture and ill-treatment have not yet ended
across Europe and, in some countries, there is an observed tendency
towards institutionalization and/or generalization. Examples of such
countries include Russia, Azerbaijan, and Turkey. It is mentioned that
complaints of ill-treatment in custody have been received in many
Council of Europe member countries.
"Torture and ill-treatment becoming more widespread in Turkey"
In the section related to Turkey in the resolution text, it is
expressed that despite the official authorities' "zero tolerance for
torture and ill-treatment" policy, there has been an "torture and
ill-treatment by law enforcement officers continue to increase" in
recent years, and this is seen as pushing Turkey's past progress in
this area into the background. The resolution acknowledges that recent
decisions by the Constitutional Court regarding the prohibition of
ill-treatment are "pleasing" and calls on other national judicial
bodies to apply this jurisprudence.
The detailed report forming the basis of the resolution was prepared by
Cypriot Social Democrat parliamentarian Constantinos Efstathiou. The
report recalls the decisions of the European Court of Human Rights
(ECtHR) on cases brought before it regarding torture and ill-treatment
by security forces in Turkey, especially during the period between 1993
and 2011, including in the course of arrests, during police custody and
interrogation and while dispersing peaceful demonstrations. It also
notes that the process of implementing these decisions is on the agenda
of the Council of Europe Committee of Ministers.
The report makes reference to the decisions of the European Court of
Human Rights (ECtHR) concerning Abdullah Öcalan, Osman Kavala, and
Selahattin Demirtaş. It requests the Council of Europe to "closely
monitor their cases including any possible risks of ill-treatment they
might face."
CPT observations
The report also refers to the observations and findings of the Council
of Europe's Committee for the Prevention of Torture and Inhuman or
Degrading Treatment or Punishment (CPT). It is noted that in the CPT's
report published in 2020, which pertains to visits to certain prisons
and police stations in Turkey conducted in 2019, findings were included
indicating that security forces engaged in "excessive force and/or
physical ill-treatment" against some individuals in detention.
Highlighting an increase in allegations of torture and ill-treatment
originating from Turkey since 2017 PACE notes that reports on periodic
visits to certain prisons and police stations in Turkey by the CPT in
2016, 2018, and 2021, following the attempted coup on July 15, 2016,
have not yet been published. According to CPT rules, the approval of
the relevant government is required for the publication of these
reports on the visits.
In the PACE report, it is noted that the CPT received complaints of
ill-treatment, particularly during police interrogations, during
inspection visits to prisons and police stations in Albania, Armenia,
Bulgaria, Croatia, Cyprus, Greece, Montenegro, North Macedonia,
Hungary, Moldova, Portugal, Romania, Serbia, Slovakia, Ukraine, Bosnia
and Herzegovina, and Spain.
"Effective measures should be taken against torture and ill-treatment"
The adopted resolution calls on member countries of the Council of
Europe to take effective measures against torture and ill-treatment.
These measures include explicitly defining torture and ill-treatment as
specific crimes with a proportionate and deterrent punishment
framework, ensuring accountability of those responsible for such
crimes, eliminating statutes of limitations for these offenses,
conducting effective investigations, recording interrogations, not
accepting confessions obtained through torture or ill-treatment as
evidence in court, encouraging and protecting whistleblowers reporting
torture and ill-treatment within the police and prisons, and publishing
CPT reports without the need for state approval.
The 3rd article of the European Convention on Human Rights prohibits
torture, inhuman, or degrading treatment. The European Court of Human
Rights (ECtHR) ruled that there was a violation of Article 3 in 345 out
of the 1014 judgments it delivered concerning 46 member countries in
2023. Russia, Ukraine, and Romania were the countries where Article 3
of the ECHR was most frequently violated. (BIA, 25 Jan 2024)
Men killed
at least 333 women in 2023
According to the updated data compiled by bianet from local, national,
and online news sources between January 1, 2023, and December 31, 2023,
men killed at least 333 women and 28 children in Turkey.
In 2023, the number of women killed by men is 333, and when six
additional murders committed in previous years but reported in 2023 are
included, the total becomes 339. Some of these six cases were
previously reported in the press as "unsolved" or "suspicious deaths."
During the same period, as per the information reported in the media
(January 1, 2023, to December 31, 2023), men killed 28 children, raped
18 women, forced 371 women into sex work, harassed 355 women, and
abused 123 children. Men injured 745 women.
In 2023, at least 270 women's deaths, including trans women, were
reported in the press as "suspicious."
According to the information reported in the media, men killed at least
46 women despite "protection," "restraining" orders, and the "request"
to stay away. (BIA, 22 Jan 2024)
A propos de l’émigration politique après 53
ans…
Le texte de notre entretien à Açık Radyo (Radio
ouverte) en Turquie sur notre exil politique, commencé
avec le coup d’État de 1971 et devenu permanent avec le coup d’État de
1980, et les migrations politiques d’aujourd’hui.
Doğan Özgüden
(Artı Gerçek, 22 janvier 2024)
Açık Radyo, qui diffuse en Turquie depuis 1995 avec la vocation d’être
« ouverte à tous les sons, couleurs et vibrations de l’univers » et
couvre depuis des semaines les questions de la migration, d’asile et de
l’exil, a réalisé un reportage avec moi sur « Être un ‘émigré
politique’ en Europe » dans le cadre de son émission Vakayiname
(Chronique) du 19 janvier 2024.
L’interview menée par les éditeurs de Vakayiname, Ömer Madra, Güven
Güzeldere et Özlem Teke, entrés en contact avec nous sur la suggestion
de la nièce de Sabiha Sertel, l’écrivaine Nur Deriş, est accessible
dans son intégralité, avec l’ensemble des réponses apportées à leurs
questions, dans les archives d’ Açık Radyo.*
Dans l’article de cette semaine, je partage avec mes lecteurs le
contenu de cette interview reflétant nos vécus et nos luttes dans
l’exil politique :
PRÉSENTATION : Bonjour, bienvenue dans Vakayiname… Notre invité de ce
jour est Doğan Özgüden… Il a travaillé comme directeur de publication
pour les journaux Ege Güneşi (le Soleil de l’Égée), Sabah Postası (les
Nouvelles du Jour), Öncü (Avant-Garde), Milliyet (Nation), Gece Postası
(les Nouvelles de la Nuit), Akşam (le Soir) et la revue Ant. Il a
rejoint à un jeune âge le mouvement de gauche, a lutté dans les rangs
du Parti ouvrier de Turquie (TIP) après 1962 et a été élu au comité
exécutif central du parti en 1964. Avec son épouse İnci Tuğsavul, ils
ont fondé et dirigé à Bruxelles l’agence Info-Türk, éditant en
différentes langues, et le centre d’éducation permanente Ateliers du
Soleil… Ils ont également reçu de nombreux prix pour leurs luttes… Dans
le même temps, ils ont documenté leurs luttes en Turquie et dans l’exil
dans un ouvrage en deux volumes, Journaliste « apatride », ainsi que
dans une collection en six tomes intitulée Écrits d’exil. Les articles
de Doğan Özgüden sont publiés sur le site Artı Gerçek. Ceux qui
souhaitent obtenir plus d’informations peuvent y lire ses écrits.
QUESTION : Nous parlons depuis longtemps des questions de migration,
d’asile et d’exil. Parfois, nous parlons au sujet des personnes
arrivées en Turquie de l’étranger en tant qu’immigrant ou réfugié. Nous
évoquons la migration de la Turquie vers l’étranger. Vous aviez
longtemps travaillé dans l’édition en Turquie, et par la suite vous
aviez été forcés de partir à l’étranger. Vous vivez depuis de
nombreuses années à l’étranger, à la suite du coup d’État du 12 mars
1971. Vous avez une histoire qui reflète aussi celle de la Turquie…
Vous réalisez également de manière très active des travaux en rapport
avec la Turquie à l’étranger. Pouvons-nous commencer un petit peu par
une explication à ce sujet ?
REPONSE : En fait, l’exil et la migration sont des phénomènes assez
proches l’un de l’autre… Quand on parle d’exil, on se réfère aux
personnes qui ont émigré pour des raisons politiques. Comme vous le
savez, nous avons eu à cet égard des exemples qui nous sont chers comme
Nazım Hikmet, Zekeriya Sertel et Sabiha Sertel.
Après le coup d’État militaire de 1971 en Turquie, sous la menace de
très lourdes peines de prison, nous avons décidé d’organiser à
l’étranger le Mouvement de résistance démocratique contre la junte.
Puisqu’il n’était plus possible de le faire en Turquie, la revue Ant
était interdite et les éditions Ant réduites au silence. Il y avait des
mandats d’arrêt contre nous.
Lorsque nous étions partis pour l’étranger, il y avait depuis dix ans
en Europe une importante masse d’immigrés venus de Turquie. Ils
pouvaient être turcs, kurdes ou d’autres nationalités. Comme l’État
turc n’avait malheureusement pas pu résoudre le problème du chômage
dans le pays, il avait vendu ceux-ci comme une marchandise à très bon
marché au capital européen. Lorsque nous sommes arrivés en Europe, nous
avons vu comment les migrants de Turquie travaillaient dans les mines
souterraines, les lourds chantiers de construction et les travaux
dangereux, et avons participé à leur organisation et les avons aidés à
se syndiquer.
Lorsque nous parlons de migration, celle-ci comprend à la fois des
côtés actifs et passifs. La population de migrants de Turquie, qu’ils
soient économiques ou politiques, a – je pense – dépassé les 3
millions. Bien sûr, avec l’arrivée de la deuxième génération, puis de
la troisième génération… Il y a aussi un exil qui se développe en sens
inverse… Nous en avons connu les derniers exemples après les évènements
de Syrie. Et il y a encore une grande proportion d’exilés ou de
migrants qui vont continuer à arriver en Turquie, d’Afghanistan,
d’Iran, et maintenant probablement de Palestine… Nous avons toujours
essayé d’appréhender tous ces évènements dans une perspective
internationale. Il y avait deux choses dans notre travail en Europe…
Premièrement, en tant que personnes de Turquie, nous considérions qu’il
était de notre devoir d’éclairer l’opinion publique européenne en
différentes langues, anglais, français, allemand, néerlandais, sur les
développements en Turquie. À cet effet, nous avons organisé des
campagnes auprès du Conseil de l’Europe, des organisations européennes
de défense des droits humains, de la Communauté européenne, et publié
de nombreux livres et documents… Par ailleurs, il existe un bulletin
d’information mensuel Info-Türk, qui fête ses 50 ans cette année, et
nous continuons toujours à fournir des informations par ce biais.
Pas seulement le coup d’État du 12 mars, mais aussi celui du 12
septembre…
Pas seulement le coup d’État du 12 mars 1971… Alors que nous nous
préparions à retourner en Turquie pour relancer Ant, est advenu le coup
d’État du 12 septembre 1980. À partir de 1980, des personnalités
politiques de premiers plans ont commencé à venir de Turquie en qualité
de migrants ou d’exilés politiques… Par exemple, Behice Boran, Yılmaz
Güney, les amis syndicalistes de la DISK… À cette époque, nous avons
fondé l'Union pour la Démocratie contre la deuxième junte. Sa punition
à notre égard fut la suivante : nous avons été déchus de la citoyenneté
turque avec plus de 200 réfugiés politiques de Turquie.
Nos travaux ici ne se sont pas seulement limités à la Turquie… Nous
avons créé un centre d’éducation permanente sous la dénomination
d’Ateliers du Soleil pour la réussite et l’intégration à la société
belge des migrants asiatiques, africains et latino-américains venus des
quatre coins du monde. Ces Ateliers du Soleil sont de nos jours
fréquentés par des personnes d’environ 100 nationalités différentes,
hommes, femmes, jeunes, enfants…
En menant ce travail, vous êtes bien évidemment obligés de vous
impliquer dans la lutte du pays où vous vivez… İnci et moi avons
toujours été impliqués dans la lutte des syndicats, des organisations
de défense des droits humains et contre la xénophobie en Belgique.
Permettez-moi de dire aussi ceci… Avant les dernières élections, nous
nous étions mis en tête qu’en cas de changement en Turquie, nous avions
l’intention de retourner en Turquie et de tout reprendre à partir d’un
certain point. Parce que nous avons vieilli en Europe... Aujourd’hui,
j’ai 87 ans, İnci en a 83… Nous avons désormais confié les institutions
que nous avons créées ici à des dirigeants de deuxième et troisième
génération. Ils peuvent mener à bien les activités… S’il y avait eu un
changement après les élections, peut-être serions-nous revenus à
nouveau respirer l’air de la Turquie, peut-être aurions-nous pu être
avec vous… Cette opportunité s’est envolée, mais nous n’avons pas perdu
espoir, nous continuons…
Sur la migration politique ou les exilés d’aujourd’hui…
Q : Dans les derniers temps, il est question d’une migration dénommée
fuite des cerveaux de la Turquie vers l’étranger… Nous avons également
discuté avec des personnes de cette catégorie, bien sûr, leur situation
n’est pas la même que la vôtre… Par exemple, il y a des gens qui vont
en Europe pour y vivre avec un bon travail… C’est quelque chose de très
différent par rapport au fait de devoir aller en Europe pour des
raisons politiques… Je suppose que vous ne pensiez pas : « Nous allons
y aller et y rester 50 ans ». Vous pensiez fort probablement revenir
après un petit temps… Mais je suppose que cela se passe toujours comme
cela… Je veux dire, les gens disent « Je reviendrai dans un an ou deux
ans », mais ensuite vous réalisez que cela fait vingt ans, trente ou
quarante ans… Votre situation, a-t-elle été la même ?
R : Notre situation est intéressante… La décision de nous rendre en
Europe a été prise en comité de rédaction de la revue Ant. Nous avions
un comité de rédaction de vingt personnes… Il y avait des amis très
précieux… Après la fermeture de la revue, une réunion secrète a été
tenue et nous sommes partis à l’étranger sur base de cette décision…
Après avoir organisé la résistance démocratique contre la junte à
l’étranger, nous allions rentrer en Turquie au plus tôt… Et nous
n’avions pas quitté la Turquie avec un passeport normal. Nous sommes
partis avec un passeport falsifié et avons vécu illégalement en Europe
pendant deux ans. Nous n’avons pas immédiatement demandé l’asile en
Europe, c’est-à-dire qu’il n’y avait pas de situation d’asile, car nous
avions en tête d’organiser la résistance démocratique en un ou deux
ans, avant de retourner en Turquie par les mêmes moyens et d’y
continuer la lutte.
Quant à la question que vous avez posée, il y a actuellement sans aucun
doute une énorme fuite des cerveaux. Parmi eux, il y a des amis qui ont
vraiment dû partir parce qu’ils avaient des ennuis pour des raisons
politiques. Il y a des amis qui ont effectué un travail très positif en
dehors de la Turquie une fois l’avoir quittée. Mais certains d’entre
eux partent pour obtenir de meilleures conditions de vie ou pour
échapper à l’exclusion professionnelle à laquelle ils sont confrontés
en Turquie, ce qui est tout à fait compréhensible… Il ne s’agit
d’ailleurs pas d’une situation spécifique à la Turquie. Nous sommes
dans la capitale de l’Europe… Il y a ici à l’heure actuelle une crise
majeure. On a des gens qui viennent de différents pays du monde pour
fuir des pressions politiques ou des difficultés économiques. L’Union
européenne a pris tout récemment de nouvelles mesures… On débat de la
manière de les retenir, des obstacles qui pourraient être mis aux
frontières… Ce sera probablement un grand problème dans la période à
venir, car il y a des élections européennes en 2024. Lors de ces
élections, les partis d’extrême droite auront très probablement un
poids important et accroîtront leur influence au Parlement européen, et
bientôt dans la Commission européenne et le Conseil des ministres
européens. Et les mesures anti-immigrées vont également s’intensifier
au niveau des États membres de l’Union européenne… Actuellement, un tel
drame est en train de se produire…
Aujourd’hui, quand vous sortez en rue, il y a des gens d’Afghanistan,
d’Afrique et d’Amérique latine qui, par ce froid, vivent dans des
tentes installées aux coins de certains quartiers de Bruxelles… On voit
des gens vivre dans la misère parce qu’on ne leur délivre pas de permis
de séjour et de travail.
L’Europe est plongée dans un tel drame… Bien sûr, la Turquie est dans
une situation très différente… L’État turc a bloqué ceux qui voulaient
passer par la Turquie pour venir en Europe. Il l’a fait en échange de
beaucoup d’argent, et il continue d’utiliser cela comme un élément de
menace dans ses relations avec l’Europe : « Ne soyez pas trop dur avec
moi, sinon j’ouvrirai les frontières et je dirigerai des millions de
migrants vers l’Europe »…
Sur la question de la migration, je souhaite l’approcher du point de
vue des individus… Qu’ils viennent des raisons politiques ou
professionnelles, j’attends ceci de mes amis migrants… Comme nous
l’avons souligné dans le livre que nous avons récemment publié sur
İnci, faire de l’apatridie une patrie… Être créatif là où nous sommes,
faire quelque chose et avec tout cela apporter une contribution au pays
où nous sommes venus… À l’occasion du 50e anniversaire d’Info-Türk,
nous préparons des documents qui clarifieront ce sujet…
Q : Ces 50 ans sont presque un record… Comment comptez-vous organiser
ces célébrations ? Cela pourrait être quelque chose d’assez
intéressant, ce n’est pas une chose que l’on croise très souvent dans
le monde…
R : Bien sûr, nous n’allons pas faire une fête pour célébrer ces 50
ans… Ce qui importe pour nous, c’est de documenter ce qui a été fait
durant ces 50 années de lutte, ce qui a été réussi, ce qui a été mis en
place, ce qui a été pérennisé, de les documenter pour offrir un exemple
aux générations qui viendront après nous…
Les pressions et les machinations de l’État turc à l’étranger
Q : Et il y a également un documentaire réalisé par Nazım Alpman, qu’il
est disponible sur YouTube : L’apatride patriote Doğan Özgüden… Quand
on regarde ce documentaire, on s’en rend compte d’une manière un peu
douloureuse… Vous êtes une personne qui avait travaillé dur pour
l’édition et le mouvement de gauche en Turquie, mais rien ne vous a été
épargné… Si le mouvement de gauche en Turquie n’a pas aujourd’hui le
poids qu’on pourrait souhaiter, c’est aussi dû au fait qu’à l’époque,
des gens comme vous ont été forcés de partir à l’étranger, et on peut
le voir très clairement dans ce documentaire…
R : En fait, j’ai omis de préciser cela dans mon propos… Comme je l’ai
dit au début, lorsque nous avons quitté la Turquie, nous avons effectué
toutes nos activités avec un passeport de famille falsifié, dans l’idée
que nous retournerions dans les deux ans. Cependant, en 1973, à
l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, Turhan Feyzioğlu,
alors chef de la délégation turque, est monté à la tribune, et en
déclarant : « Ce sont deux communistes qui réalisent toutes ces
publications et ces campagnes contre la Turquie à l’étranger », a donné
nos noms… Là-dessus, des amis parlementaires européens nous ont dit : «
Vous vivez de manière illégale en Europe depuis deux ans… Mais après la
provocation de cet homme, vous aurez très probablement des ennuis avec
la police européenne, demandez l’asile », ce qui nous a obligés à
demander l’asile politique aux Pays-Bas. Le secrétaire d’Amnesty
International, Thomas Hammarberg, et le futur président du Parlement
européen, Piet Dankert, ont témoigné en notre faveur et nous avons très
rapidement reçu le statut de réfugié.
À l’été 1973, nous sommes devenus deux réfugiés des Nations Unies. Nous
avons gagné notre liberté, nous avons enfin la possibilité de gagner
notre vie… Nous ne pouvons pas faire grand-chose aux Pays-Bas, nous
devons être dans un centre international… Nous sommes venus à Bruxelles
et y avons fondé Info-Türk.. Le but d’Info-Türk était ceci : à la fois
fournir des informations sur la Turquie et publier des livres qui ne
pouvaient pas être publiés en Turquie et les y envoyer sous le manteau…
Mais dès que nous sommes arrivés ici, l’ambassade de Turquie est
intervenue et a fait pression sur les autorités belges en nous
empêchant d’obtenir durant quatre ans un permis de séjour et de
travail. Nous avons ainsi continué à vivre dans l’illégalité en
Belgique, même en qualité de réfugiés des Nations Unies…
Mais cela ne s’est pas arrêté là… Après le coup d’État du 12 septembre
1980, nous avons été déchus de la nationalité turque. Face à cela, nous
avons intenté une procédure devant le Conseil d’État turc. Cependant,
le Conseil d’État turc l’a rejeté, affirmant qu’« aucune action en
justice ne peut être intentée contre les décisions du Conseil de
sécurité nationale ». Et nous avons dû vivre longtemps sous un statut
d’apatride. Et comme il n’y avait pas de possibilité d’aller en
Turquie, nous avons été obligés d’adopter la nationalité belge et de
continuer notre travail ici. En Turquie, les amis qui nous ont succédé
ont créé des maisons d’édition remarquables et ont continué à publier.
Nous avons essayé de les soutenir de l’étranger et nous continuons
encore à le faire.
Q : Bonne chance, vraiment… Il y a beaucoup de jeunes qui veulent aller
en Europe en tant que migrants et y vivre… En fait, ils le souhaitent
indirectement, pour des raisons d’ordre politique, ils pensent qu’ils
peuvent trouver une vie plus libre en Europe. Vous qui avez dû vivre
longtemps en Europe, que voudriez-vous dire à tout le monde ?
R : Si les amis qui doivent s’exiler, pour une raison ou une autre,
croient vraiment pouvoir organiser un travail constructif à l’étranger,
ils doivent trouver les moyens d’en jeter les bases dès leur arrivée.
Ceux qui font leur calcul en fonction de la situation en Turquie, en se
disant « demain il y aura une démocratisation, je retournerai alors en
Turquie », entre généralement dans une période d’attente que je ne peux
partager. Je pense que tous les amis qui viennent en Europe devraient
s’engager dans un travail créatif et productif, en utilisant toutes les
opportunités et l’environnement à leur disposition dans le pays
d’arrivée. Sans quoi sa loyauté envers sa patrie va s’affaiblir et sa
contribution à son pays d’existence sera nulle.
Q : Il y a une différence entre la situation d’il y a 50 ans et la
situation actuelle, tant du point de vue de la Turquie que de celui de
l’Europe… Si vous aviez dû partir en Europe aujourd’hui, peut-être
auriez-vous fait quelque chose de différent… Quand vous regardez en
arrière, pourriez-vous conclure ce programme en résumant les choses que
vous regrettez de ne pas avoir fait autrement ?
R : Nous n’avons jamais eu aucun regret… Ni İnci ni moi… Dès notre
arrivée, nous avons essayé d’organiser quelque chose en Europe, nous
avons essayé de produire quelque chose. Et nous continuons cela depuis
plus de 50 ans. Si nous n’y étions pas parvenus dès le début, nous
serions tombés dans une grande dépression morale. Nous n’avons jamais
connu cette dépression morale…
Nous avions aussi cette chance : lors de notre arrivée de Turquie, la
Turquie était sous un régime de junte militaire, mais trois autres pays
européens, l’Espagne, le Portugal et la Grèce, étaient également sous
des dictatures fascistes. Nous avons été aux côtés des révolutionnaires
et des démocrates antifascistes de ces pays qui ont résisté à
l’étranger, nous avons beaucoup appris d’eux et nous avons l’occasion
de mieux leur expliquer la Turquie. C’était pour nous une grande force,
mais bien sûr les mêmes conditions ne sont plus de mises aujourd’hui…
Ces trois pays sont sortis depuis longtemps de la dictature fasciste.
Maintenant, je me souviens d’eux tous avec respect, les amis
révolutionnaires grecs, espagnols, portugais, sud-africains,
latino-américains qui nous ont aidés… La plupart d’entre eux sont à
présent âgés comme nous ou ne sont plus en vie… Je leur rends hommage
avec respect.
* https://open.spotify.com/episode/5y6CAXo7JI3oSPArvI85vb
Traduction: Mazyar KHOOJINIAN
Constitutional
Court reports over 108,000 individual applications
in 2023
The Constitutional Court has disclosed the statistics on individual
applications from September 23, 2012, when the right to individual
application was introduced, to December 31, 2023, on its website.
According to the data, within the 11 years, 579,754 individuals made
individual applications to the Constitutional Court. Out of these
applications, 484,711 have been concluded, while the number of pending
cases (still under review) is reported as 95,043.
Among the cases resolved so far, decisions were made on 395,309 cases
of 'inadmissibility,' 72,560 cases of 'violation of at least one
right,' 13,498 cases of 'administrative rejection,' and 1,333 cases
where 'no violation of rights' was determined.
Additionally, decisions such as 'dismissal, case closure, rejection of
the application' were reached in 2,011 cases.
In its rulings, the Constitutional Court identified a total of 73,700
instances of human rights violations. The number of applications
related to the 'right to a fair trial' saw a significant increase,
reaching 4,240, while the applications on the 'right to property'
amounted to 4,238. Applications concerning 'freedom of expression'
reached 4,131, 'organization of meetings and demonstrations' 1,403,
'protection of private and family life' 1,266, 'prohibition of
ill-treatment' 590, 'right to personal liberty and security' 305,
'right to life' 227, and 'prohibition of discrimination' 140.
Notably, there was a substantial surge in the number of applications
claiming the violation of the 'right to a trial within a reasonable
time' in 2023, surpassing 49,000. The total number of applications over
the 11 years reached 143,696, with decisions made in 139,012 of them.
The individual application system
The individual application system is a mechanism that allows any person
in Turkey to lodge a complaint with the Constitutional Court if they
consider that their rights and freedoms have been violated by a public
authority. It was introduced in 2012 as part of the constitutional
amendments and inspired by the European Court of Human Rights.
One purpose of the system is to reduce the workload of the ECtHR by
providing an effective domestic remedy. The Constitutional Court
reviews the applications in terms of admissibility and merits, and
decides whether there has been a violation of the rights and freedoms
guaranteed by the Constitution and the ECHR. (BIA, January 18, 2024)
Deux footballeurs israéliens dans le viseur pour
des messages sur les otages à Gaza
Deux footballeurs israéliens jouant pour des clubs de première division
en Turquie se retrouvent accusés d'incitation à la haine pour avoir
marqué leur soutien aux otages retenus dans la bande de Gaza, à
l'occasion du centième jour de conflit entre Israël et le Hamas
palestinien.
Libéré lundi à l'issue de sa garde à vue dans l'attente de son procès,
Sagiv Jehezkel, un joueur âgé de 28 ans du club d'Antalya (Sud), a été
arrêté dimanche soir à l'issue du match de la Süper Lig turque pour
avoir arboré un bandage au poignet sur lequel était écrit "100 jours.
07/10" -la date des massacres commis par le Hamas palestinien en Israël
et du début de la guerre à Gaza.
Le joueur incriminé a toutefois pu quitter la Turquie en fin de
journée, selon le ministre turc de l'Intérieur Ali Yerlikaya qui l'a
annoncé sur le réseau "X."
Israël avait annoncé l'envoi d'un avion pour le rapatrier.
Un autre joueur israélien du championnat turc, Eden Karzev, 23 ans, se
retrouve par ailleurs en délicatesse avec son club d'Istanbul,
Basaksehir, pour avoir brandi sur Instagram un panneau sur lequel était
écrit en anglais : "100 - Ramenez-les à la maison MAINTENANT".
Le club de Basaksehir, connu pour sa proximité avec la présidence
turque, a annoncé l'ouverture d'une enquête disciplinaire après cette
publication, affirme la chaîne de télévision NTV.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a vivement réagi à
l'arrestation de Sagiv Jehezkel et assuré qu'il rentrerait
"aujourd'hui" chez lui.
- sombre dictature"
"La Turquie est devenue une sombre dictature, qui va à l'encontre des
valeurs humaines et des valeurs sportives", a accusé le chef de la
diplomatie israélienne Israël Katz.
"Celui qui arrête un footballeur pour un acte d'identification avec 136
personnes enlevées, aux mains d'une organisation terroriste meurtrière
depuis plus de 100 jours, représente une culture de meurtre et de
haine", a-t-il ajouté.
M. Katz a appelé "la communauté internationale et les organisations
sportives internationales à agir contre la Turquie et contre son
recours politique à la violence et aux menaces contre les athlètes.
Aujourd'hui, c'est Sagiv Yehezkel, demain, ce sera un autre athlète",
a-t-il prédit.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a de son côté accusé
la Turquie d'"agir en tant que branche exécutive du Hamas".
On ignore si ou quand un procès par contumace pourrait avoir lieu à
l'encontre de Jehezkel.
Trois joueurs israéliens sont sous contrat avec des clubs turcs: outre
Sagiv Jehezkel et Eden Karzev, Ramzi Safouri - un arabe israélien -
joue également à Antalya.
Israël avait appelé ses ressortissants à quitter la Turquie
immédiatement après le déclenchement de la guerre dans la bande de Gaza
en raison de la très forte sympathie pour la cause palestinienne dans
ce pays.
- "Je veux que la guerre s'arrête" -
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois qualifié Israël
"d'Etat terroriste".
Sagiv Jehezkel, arrêté à la fin du match et exclu de son équipe, s'est
défendu devant la police de toute provocation ou de tout manque de
respect, selon NTV.
"Je n'ai rien fait pour provoquer qui que ce soit. Je ne suis pas pour
la guerre. Il y a des Israéliens retenus en otages à Gaza", a-t-il
assuré, d'après cette chaîne de télévision privée, qui affirme avoir eu
accès au contenu de son interrogatoire par la police.
"Je n'ai jamais manqué de respect à qui que ce soit depuis que je suis
en Turquie. Je veux que la guerre s'arrête. C'est pourquoi j'ai montré
ce signe", à la fin du match, s'est-il défendu.
Selon le ministre turc de la Justice Yilmaz Tunç, le parquet d'Antalya
a "ouvert une enquête pour +incitation publique à la haine+ en raison
de sa célébration odieuse en faveur du massacre commis par Israël à
Gaza".
Le court message du joueur, qui fait référence aux cent jours écoulés
depuis la sanglante attaque lancée le 7 octobre par le mouvement
islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, a été interprété par
M. Tunç comme un témoignage de soutien aux opérations militaires
israéliennes réalisées en représailles dans la bande de Gaza.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, celles-ci ont fait au moins
23.968 morts, essentiellement des civils.
L'attaque sans précédent du 7 octobre perpétrée par le Hamas sur le sol
israélien a causé la mort d'environ 1.140 personnes, en majorité des
civils, et 140 sont toujours retenues en otages à Gaza. (AFP, 15 jan
2024)
En hommage à un juriste démocrate belge, Jacques
Bourgaux
Doğan Özgüden
(Artı Gerçek, 8 janvier 2024)
Jacques
Bourgaux, qui a été à nos côtés dans les périodes les plus
dures de notre exil, était aussi un juriste exemplaire, toujours
solidaire de tous les peuples opprimés du monde.
La semaine passée, la
nouvelle du décès de notre amie artiste de
Turquie, Ayla Algan, puis celle de notre ami juriste de Belgique,
Jacques Bourgaux, nous ont, İnci et moi, fort secoué.
Nous avions fait personnellement connaissance d’Ayla – dont nous avions
déjà pu apprécier dans la première moitié des années 60 les
performances dans les pièces Hamlet, La Bonne Âme du Se-Tchouan et les
Physiciens aux Théâtres de la Ville d’Istanbul sous la direction de
Muhsin Ertuğrul – et de son époux le metteur en scène Beklan Algan, à
l’époque où nous dirigions le journal Akşam, et étions devenus amis.
C’était l’été 1965… La Turquie se préparait pour les élections du 10
octobre auxquelles le Parti Ouvrier de Turquie, fondé pour la première
fois par des dirigeants de la classe ouvrière et soutenu par tous les
courants de la gauche, allait participer dans tous les départements…
Dans cet environnement, le film Karanlıkta Uyananlar (Ceux qui
s’éveillent dans la noirceur), avec comme scénariste Vedat Türkali,
pour réalisateur Ertem Göreç et dans les premiers rôles, Fikret Hakan,
Beklan Algan et Ayla Algan, avait marqué l’agenda de son empreinte.
Alors que le film, qui dépeint la résistance et la grève d’ouvriers
travaillant dans une usine de peinture, devait être projeté au Festival
de l’Orange d’Or, un groupe se présentant comme nationaliste et
conservateur avait publié des déclarations provocatrices se référant à
Türkali en annonçant « Le capitaine rouge arrive », menacé les
spectateurs et vandalisé les salles de projection du film. Se
saisissant de cette opportunité, le ministère de l’Intérieur avait
interdit le 17 juillet 1965 la projection du film au motif qu’il «
était responsable de heurts ».
En protestation contre cette interdiction, les organisations de la
jeunesse révolutionnaire ont organisé un forum public dans une salle de
cinéma de Beyoğlu, que j’ai animé, et auquel participaient le
journaliste d’Akşam Çetin Altan, le journaliste de Cumhuriyet İlhan
Selçuk, l’écrivain Ayperi Akalan et l’acteur principal du film Beklan
Algan. C’est lors de cet événement que nous avions fait connaissance en
personne avec Beklan et Ayla et étions devenus amis.
Après le coup d’État du 12 mars 1971, Ayla Algan a poursuivi ses
activités artistiques durant de nombreuses années à Paris. Elle est non
seulement montée sur la scène de la célèbre salle de concert l’Olympia,
mais elle a également contribué au succès du Théâtre de la Liberté
fondé par notre ami metteur en scène en exil Mehmet Ulusoy.
Aylan Algan, qui s’est rendue à Berlin après le coup d’État du 12
septembre 1980, y avait fait pendant quatre ans du théâtre pour les
ouvriers, aux côtés d’artistes éminents tels que Tuncel Kurtiz, Şener
Şen et Macit Koper.
Ayla Algan a rejoint Beklan Algan, que nous avons perdu voici 13 ans…
Les deux acteurs principaux de « Karanlıkta Uyananlar » seront toujours
commémorés avec amour par tout notre peuple, et en particulier par la
classe ouvrière…
À l’occasion du 35e anniversaire du coup d’État du 12 mars 1971, en
2006, Jacques Bourgaux,
le deuxième en partant de la droite, lors de
notre conférence de presse au Parlement belge.
Le combat internationaliste d’un juriste démocrate belge
À notre tristesse consécutive au décès d’Ayla Algan s’est également
ajouté la douleur de la perte, en Belgique, de notre ami proche,
l’avocat Jacques Bourgaux. Nous avions fait sa connaissance durant
l’organisation de la Résistance démocratique dans une période où nous
étions encore dans l’illégalité. Il y a 50 ans, bien que nous fussions
parmi les fondateurs d’Info-Türk à Bruxelles et que nous avions été
régularisés aux Pays-Bas en 1973, il avait mené une lutte contre l’État
belge qui, sous les pressions exercées par l’État turc, a refusé des
années durant de nous accorder, à İnci et à moi, un permis de séjour et
de travail.
À la fin de 1972, Turhan Feyzioğlu, chef de la délégation turque, nous
avaient nommément cités à la tribune de l’Assemblée parlementaire du
Conseil de l’Europe et avaient demandé des mesures à notre encontre
pour avoir publié et transmis au Conseil de l’Europe et aux
organisations démocratiques internationales des déclarations et des
livres documentés en anglais sur les pratiques fascisantes du
gouvernement du 12 mars en Turquie.
C’est alors qu’à l’initiative du député socialiste Piet Dankert, futur
président du Parlement européen, nous avions tous deux obtenu le statut
de réfugié des Nations Unies aux Pays-Bas au début de 1973. Après notre
régularisation légale, nous nous étions installés à Bruxelles pour
mener la résistance démocratique en créant une maison d’édition et une
agence de presse au cœur de l’Europe, et en 1974, y avions fondé, avec
des amis qui avaient contribué à la résistance démocratique dans divers
pays, une coopérative d’édition baptisée Coodiff.
Parmi les fondateurs de la coopérative se trouvaient également trois de
nos amis belges : le célèbre musicien wallon de Belgique Julos
Beaucarne, l’architecte Marc Brunfaut et l’avocat Jacques Bourgaux, qui
deviendra plus tard le secrétaire général de l’Association belge des
Juristes démocrates.
Après avoir officiellement fondé la coopérative et publié ses statuts
au Moniteur belge, nous avions contracté un emprunt colossal et acheté
une machine à écrire IBM avec laquelle nous pouvions être en mesure de
taper des publications en langue turque, ainsi que le matériel
nécessaire pour l’impression et la reliure, et avions commencé à
préparer les premières publications.
En parallèle, İnci et moi, nous étions adressés, comme tous les
étrangers, aux autorités belges pour obtenir un permis de séjour et de
travail. D’ailleurs, en qualité de journaliste, j’avais reçu un
laissez-passer du ministère belge des Affaires étrangères pour pouvoir
assister aux conférences de presse organisées à Bruxelles.
Cet été-là, comme plus de 2000 travailleurs illégaux avaient été
régularisés grâce à une « amnistie pour touristes » et avaient obtenu
un permis de travail et de séjour, nous nous attendions à recevoir
également, en tant que réfugiés politiques sous la protection des
Nations Unies, à bénéficier immédiatement des mêmes droits.
De plus, les demandes d’asile déposées par les exilés politiques qui, à
cette époque, arrivaient en masse du Chili, étaient immédiatement
acceptées dans des bureaux spéciaux installés aux portes d’entrée, et
ceux-ci obtenaient immédiatement un permis de travail et de séjour.
Alors que nos travaux s’intensifiaient, et pendant que nous avions
publié successivement plus de cinq livres dont une partie étaient en
cours d’envoi en Turquie, la Police des Étrangers belge nous informait
que nos permis de séjour et de travail étaient refusés sans le moindre
motif officiel.
La décision de rejet nous avait pas mal étonnés, İnci et moi… Après
notre dénonciation par Turhan Feyzioğlu qui, un an auparavant, nous
avaient nommément cité devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de
l’Europe, l’État turc avait publié un « Livre blanc » de 212 pages
intitulé « Les réalités de la Turquie et le terrorisme » et l’avait
transmis à tous les gouvernements et organisations européens.* Dans ce
livre, notre travail en Turquie et dans l’exil était qualifié de «
terrorisme ». Apparemment, les missions diplomatiques turques en
Belgique n’avaient pas chômé non plus et avaient fait pression sur les
autorités belges pour qu’elles ne nous accordent pas le droit de séjour
et de travail.
Le fait qu’on nous ait refusé la possibilité de travailler et de
résider avaient rendu furieux Marc Brunfaut et Jacques Bourgaux, les
cofondateurs de la coopérative. Tandis que Marc, par l’intermédiaire de
ses connaissances au sein du Parti socialiste, entreprenait des
contacts politiques pour invalider cette décision de « rejet », Jacques
lançait également des démarches juridiques en tant qu’avocat. Les
délégations du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés
aux Pays-Bas et en Belgique intervinrent également pour demander
officiellement aux autorités belges de nous accorder un permis de
séjour et de travail.
En attendant les résultats de ces initiatives, j’ai été convoqué le
matin du 17 mars 1975 à la Police des Étrangers de la commune
d’Anderlecht. Alors que je m’étais rendu à la commune avec l’espoir
d’obtenir la bonne nouvelle de la délivrance d’un permis de séjour,
c’est une surprise inattendue qui m’y attendait. « Votre
laissez-passer, s’il vous plaît », me commandait le commissaire à peine
mon entrée dans la pièce. Dès qu’il le prit, il le jeta dans un tiroir
et ajouta : « À présent, vous êtes illégal en Belgique… Vous devez
quitter la Belgique sur le champ ».
Après avoir quitté la Belgique pour me rendre aux Pays-Bas, j’écrivis à
La Haye une lettre adressée à la Police des Étrangers de Belgique et
l’envoyai à Bruxelles par courrier recommandé. Dans la lettre,
j’informais avoir quitté le territoire belge ce jour-là.
À peine la lettre envoyée, je sautai dans le train pour Bruxelles, et
je rentrai en Belgique le soir même, littéralement en qualité
d’illégal. À partir de ce moment-là, je commençai la deuxième période
de mon exil, légal aux yeux des Nations Unies et des Pays-Bas, mais
illégal aux yeux de la République de Turquie et du Royaume de Belgique.
Le combat juridique de Jacques Bourgaux en notre faveur
Entre-temps, la délégation du Haut-Commissaire des Nations Unies
déclarait, dans sa réponse du 9 mai 1975 à mon avocat Jacques Bourgaux,
que « notre dossier avait été suspendu en raison de l’enquête de la
Police des Étrangers ».
Dans la lettre qu’il m’écrivit le 11 juin 1975, Jacques m’expliquait :
« Ce 9 juin, j’ai vu l’administrateur de la Sûreté publique et me suis
entretenu de votre situation. J’ai l’impression que la Police des
Étrangers hésite à vous autoriser à vous installer en Belgique pour des
raisons purement politiques. Ils m’ont clairement fait comprendre
qu’ils craignaient que, sous couvert d’activités culturelles, vous
meniez des activités contre le gouvernement turc ».
Dans une note** adressée le 25 septembre 1975 au ministre de la
Justice,
l’administration de la Sûreté publique précise :
« Il ressort de la déclaration faite à la Délégation du
Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés aux Pays-Bas par
les intéressés que ceux-ci ont, en Turquie, un passé politique qui
entre dans le cadre des activités subversives : incitation à la
rébellion de l’armée, insulte au gouvernement et au président de la
République, protestation contre l’arrestation d’écrivains, critique de
la politique des États-Unis, incitation à la révolte populaire,
propagande communiste, incitation à la lutte des classes…
« Dans ces conditions, il est préjudiciable de fermer les yeux sur
leurs activités d’édition et de distribution de publications sous
couvert de contribution à la vie culturelle de la communauté turque en
Belgique. Il est difficile, voire impossible, de croire que ces
activités n’ont pas un but politique. Le séjour en Belgique parait, en
tout état de cause, parfaitement inopportun ».
À la suite de cette note, la Sûreté de l’État dépendant du ministère de
la Justice donna le 6 octobre 1975 l’instruction suivante à la Police
des Étrangers :
« Bien que l’enquête les concernant soit encore en cours, la Sûreté de
l’État est déjà d’avis que le couple Özgüden-Tuğsavul ne devrait pas
être autorisé à s’installer en Belgique ».
Dans la lettre qu’il m’adressa le 9 février 1976, Jacques Bourgaux
précisait :
« J’ai revu l’administrateur de la Police des Étrangers. Il m’est
apparu qu’il y a actuellement une attitude tout-à-fait négative de la
part des autorités belges pour permettre votre établissement en
Belgique. Je pense qu’il y a derrière cela des raisons purement
politiques. Bien qu’il n’y ait pas de document officiel, je pense que
cela est dû aux pressions exercées par l’ambassade de Turquie ».
À l’époque où nous menions illégalement les travaux d’Info-Türk, les
deux plus grands syndicats de Belgique, la FGTB socialiste et la CSC
chrétienne allaient devoir nous confier la préparation et la
publication des journaux en langue turque destinés à leurs affiliés
turcs, et pour éviter que ces publications ne soient perturbées,
allaient exercer de fortes pressions sur les instances belges pour nous
obtenir, à İnci et à moi, la délivrance d’un permis de séjour et de
travail.
Dans l’obtention de ce résultat, Jacques Bourgaux, qui était également
le conseiller juridique du syndicat socialiste FGTB, allait apporter
une contribution importante.
Notre amitié de lutte avec Jacques se poursuivit après le coup d’État
militaire du 12 septembre 1980, en particulier après qu’İnci et moi, en
compagnie de plus de 200 opposants au régime, avons été déchus de la
citoyenneté turque par la junte militaire en 1983.
Lorsque l’ambassade de Turquie et les organisations à son service m’ont
pris pour cible, en particulier en raison de ma solidarité avec la
lutte des peuples assyrien, arménien et kurde, Jacques Bourgaux fut
toujours de nos amis l’un des premiers à réagir et à mener campagne
pour ma protection.
Jacques Bourgaux, avec qui nous avons lutté des décennies durant contre
la junte du 12 mars et les régimes oppressifs qui lui ont succédé, fut
l’un des plus importants intervenants des conférences que nous avions
organisées avec l’Institut assyrien de Bruxelles, l’Association des
Arméniens démocrates de Belgique et l’Institut kurde de Bruxelles, tant
au Parlement belge qu’à l’Hôtel de Ville de Bruxelles, à l’occasion du
35e anniversaire du coup d’État du 12 mars 1971.
Marc Brunfaut, Julos Beaucarne et Jacques Bourgaux, qui sont parmi les
fondateurs d’Info-Türk et des Ateliers du Soleil que nous avons fondé
en 1974 à Bruxelles, il y a exactement 50 ans, ne sont malheureusement
plus de ce monde…
Mais ils seront parmi nous avec leurs souvenirs à l’occasion du 50e
anniversaire d’Info-Türk et des Ateliers du Soleil… Nous ne les
oublierons jamais.
* La
couverture du livre en question se trouve dans l’image de présentation
de l’article.
** Cette
note, reprise dans l’image de présentation de l’article, restée
secrète pendant 36 ans, ne nous est parvenu qu’en 2011, lorsque les
archives de la Police des Étrangers de Belgique ont commencé à être
ouvertes au public.
Traduction:
Mazyar KHOOJINIAN
Boğaziçi University resistance left
three years behind: 'We are standing up for an ideal'
On January 1, 2021, Melih Bulu was appointed as the rector of Boğaziçi
University by the decision of President and AKP Chairman Recep Tayyip
Erdoğan. The concept of a "trustee rector" became a topic in Turkey
after Bulu's appointment, which was made disregarding the university's
autonomy.
Boğaziçi University students protested Erdogan's intervention in the
university; in demonstrations demanding an autonomous, free, and
democratic university, over 600 students were detained.
Due to the impact of protests and criticism from both national and
international academic circles, Melih Bulu was removed from his
position on July 15, 2021, once again by the decision of President
Erdogan.
After Bulu, the rector election process was once again disrupted. Prof.
Dr. Mehmet Naci İnci, who previously served as Bulu's deputy and acted
as his substitute after being removed was appointed as the rector by
Erdogan on August 21, 2021, despite receiving a 95% rejection vote from
faculty members.
On January 5, 2021, Boğaziçi University academics wore their academic
robes and turned their backs during the handover ceremony at the
rectorate building.
The academics continue this action every working day of the week at
12:15, expressing their refusal and persistence with the hashtag
#KabulEtmiyoruzVazgeçmiyoruz, which translates to "We do not accept, we
do not give up." (BIA, January 5, 2024)
Report
reveals alarming increase in domestic violence,
child abuse in Turkey in 2023
A disturbing rise in domestic violence and child abuse cases throughout
2023 has been reported in Turkey, according to a comprehensive analysis
by an independent research centre.
The report, “Analysis of domestic violence cases reported in the media
between 1 January and 31 December 2023” by Turkey’s independent
Socio-Political Field Research Centre, presents a detailed analysis of
gender-based violence and child abuse in Turkey for the year 2023.
The analysis, conducted over the course of 2023, revealed that 385
women were murdered and 310 women died under suspicious circumstances.
The report also documented 688 instances of women suffering violence or
injury, 109 threats, 46 severe injuries, 57 cases of harassment, 26
sexual assaults and a worryingly high number of 128 children subjected
to sexual abuse.
The age distribution of the victims showed a wide range across adult
age groups, with the ages of many victims remaining unreported. The
perpetrators varied, with a significant number being spouses, former
spouses or boyfriends, often in the context of ongoing or recent
separations.
Geographically, Turkey’s major cities such as Istanbul, Izmir and
Ankara reported the highest incidences of gender-based violence. For
child abuse, Istanbul again featured prominently, alongside Şanlıurfa
(Riha) and Antalya. The report detailed the various forms of violence
encountered, providing a stark view of the severity and complexity of
the issue.
Furthermore, the report included an in-depth relationship analysis,
examining the connections between victims and perpetrators. This
analysis provided insights into the dynamics of domestic violence in
Turkey, highlighting the prevalence of violence within intimate
relationships and the broader social context.
The comparative analysis within the report looked at correlations
between types of violence, the age ranges of the victims, and the
closeness of their relationship with the perpetrator. This aspect of
the report offers valuable data for understanding the patterns and risk
factors associated with domestic violence and child abuse in Turkey.
The findings of this analysis underline the critical need for targeted
interventions and robust policy responses to address the escalating
crisis of gender-based violence and child abuse in Turkey. The report’s
comprehensive data and insights into the nature and scope of these
issues in 2023 are a clarion call for urgent action. (MedyaNews,
January 3, 2024)
Hunger
strikes in Turkish prisons enter 37th day
Hunger strikes by Kurdish political prisoners in Turkish prisons,
including high-profile political figures, demanding physical freedom
for Kurdistan Workers’ Party (PKK) leader Abdullah Öcalan and a
resolution to the Kurdish issue, entered the 37th day on Monday.
Rozerin Kalkan, a Kurdish female detainee, communicated through a phone
call with her family about human rights violations in the prison. She
mentioned that letters written by the prisoners to intellectuals,
artists and the Parliamentary Human Rights Commission, appealing
against isolation policy and for Öcalan’s freedom, were confiscated.
“They are not allowing our voices to reach the outside. Make our voices
heard,” Kalkan urged.
Şerife Kalkan, Rozerin’s mother, expressed her concern, saying,
“Neither are the letters sent outside nor are they allowing letters
from outside. They want to suppress their voices. We do not accept
this. … We demand the lifting of isolation from our children and
prisons. We want their rights to be granted. … We will be the voice of
our children in the dungeons.”
Fahrettin Tuncel, father of former Co-Chair of the Democratic Regions
Party (DBP) Sabahat Tuncel, who is also participating in the hunger
strike at Sincan Women’s Prison, called for public support for the
hunger strikers. “The reason for the prisoners’ hunger strike is the
isolation practice that started in İmralı [prison on Abdullah Öcalan]
and spread to all prisons. This isolation is a crime against humanity.
One person has not been allowed to meet with family and lawyers for
three years. This is an unprecedented isolation in the world,” he said.
Tuncel highlighted that societal opposition was critical to a
democratic resolution to the Kurdish issue and ending the isolation. He
appealed for greater public support and awareness, emphasising that the
hunger strikes are not just about Öcalan and the prisoners, but a
broader societal issue. (MedyaNews, January 2, 2024)
2023: A
year of blood-soaked barbarism
Fehim Işık, medyanews.net, 31 Dec 2023
“New faces unveil the old graces,” says the timeless adage, teaching
that sometimes the newcomers even make you long for the departed who
once complained or were undervalued. It may ring true not only in
personal encounters with these “faces”, but also in the ebb and flow of
the years. Despite our expectation of improvement with each passing
year, on the contrary, we always seem to be facing something worse.
There is, of course, no way of knowing whether this will be the case in
2024. But it is fair to say that 2023 stands out as one of the bleakest
in recent memory.
In 2023, pre-existing conflicts, left over from previous years,
escalated. New wars broke out and death continued relentlessly until
the very last moments of the year. In Gaza alone, where the conflict
between Israel and Hamas has raged on, more than 20,000 lives, mostly
women and children, have been tragically lost in a short space of time.
Meanwhile, Turkish President Recep Tayyip Erdoğan continued to target
Rojava, the Autonomous Administration of North and East Syria, every
time he was in need to hide his desperation by triggering chauvenism.
Despite his actions against Rojava, including the destruction of many
residential areas across the region, are clearly war crimes,he never
hesitate to openly defend them.
Last week, for example, while addressing the muhtars
(neighbourhood-level local leaders) gathered in his palace, he
atrociously said: “Seventy facilities critical to the terrorist
organisation have been hit. Among them are oil refineries. We will hit
all of them. Then these places will burn for days. And we will not
stop.”
When he said this, Erdoğan was in fact massacring civilians, including
artists, workers, women and children. His attacks destroyed power
plants, factories, agricultural land, houses, water sources, hospitals
and schools in the region, all of which are essential for a society to
survive.
Notably, not a single military facility was attacked.
Moreover, all of this happened at the same time as the Autonomous
Administration was forging ahead with a new social contract, the Rojava
Constitution, a promising document that could serve as an example for
the entire Middle East and perhaps the world.
But Erdoğan’s atrocities were nothing more than a deep-seated hostility
towards the Kurds, an attempt to prevent the recognition of the Kurdish
will to govern themselves.
Meanwhile, Israeli Prime Minister Binyamin Netanyahu was doing the same
thing in Gaza as Erdoğan was doing in Rojava and Southern Kurdistan.
In the last days of the year, these two leaders also quarrelled with
each other.
Erdoğan accused Netanyahu of “committing genocide in Palestine”.
Netanyahu, on the other hand, responded to Erdogan by saying, “Erdoğan,
who is the last person to give us a moral lesson, is the one who is
committing genocide against the Kurds and who holds the world record
for imprisoning journalists who oppose his rule.”
Both said the right things, perhaps for the first time, as the final
days of the year approach.
But the reality behind these words is this: In 2023, the world was once
again confronted with barbaric massacres.
What is disgraceful is the silence that still prevails.
None of the international powers has taken a serious stand against
these massacres. Even the harshest words did not go beyond the concept
of “we are concerned”. The United Nations may have taken some decisions
from time to time, but nobody took these decisions seriously.
Unfortunately, this situation has gone down in history as one of the
most shameful events of the year 2023.
We are now at the beginning of a new year.
We know that one of the reasons for all these wars and barbarities is
the end of the struggles and resistances that prevent the hegemonic
powers from achieving what they want. But it seems that resistance and
struggle continue to grow everywhere.
The hope is that in 2024 the struggle will succeed and wars and
barbarity will be defeated.
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Journalist
Sinan Aygül convicted for ‘insulting’ men who beat
him
The Committee to Protect Journalists on Thursday called on Turkish
authorities to ensure justice in the case of journalist Sinan Aygül,
who was hospitalized by an assault last year.
The 1st Tatvan Court of First Instance in the eastern province of
Bitlis found Aygül, chief editor of the privately owned local news
website Bitlis News and chair of the local trade group Bitlis
Journalists Society, guilty of “insulting” two men who attacked him in
June 2023 and sentenced the journalist to two months and five days in
prison on Wednesday. The 2nd Tatvan Court of Serious Crimes imposed
suspended sentences on the two on Thursday, according to local news
reports. The attackers, Yücel Baysal and Engin Kaplan, both bodyguards
for Tatvan Mayor Mehmet Emin Geylani of the ruling Justice and
Development Party, were released from jail pending trial in September.
The mayor has denied involvement in the attack.
“Yesterday, a court in Turkey sentenced journalist Sinan Aygül to
prison time for allegedly insulting the men who assaulted and
hospitalized him last year. Today, another court let these two men walk
free with suspended sentences. This is beyond impunity; this is
criminalizing the victim,” said Özgür Öğret, CPJ’s Turkey
representative, on Thursday. “Turkish authorities should stop impunity
for physical attacks on journalists and ensure justice is done for
Aygül, who is the real victim here.”
According to the local news reports, Baysali, who beat the journalist
in an attack recorded on camera, and Kaplan, who blocked people trying
to stop the beating, were both found guilty of “intentional injury” and
each sentenced to 17 months and 15 days in prison. Kaplan was also
found guilty of “threatening [someone] with a gun” on two counts and
was sentenced to 20 months for each. Under Turkish law, the execution
of all the sentences were suspended and will be dropped unless the
defendants commit other crimes in the next five years.
Aygül told CPJ by phone after Thursday’s hearing that he was shocked
and concerned about the outcome. “This verdict is a threat to our
security of life. I’m speaking openly: we have no security of life
because the killers now know that they won’t be punished when we are
killed,” he said.
Aygül’s lawyers plan to file separate appeals against his conviction
and the sentences imposed on his attackers, but they are not hopeful
that the appeals will succeed, he told CPJ. (CPJ, 26 January 2024)
Jailed journalist numbers near record high in 2023
The Torch is a weekly newsletter from the Committee to Protect
Journalists that brings you the latest press freedom and journalist
safety news from around the world. Subscribe here.
Israel has emerged as one of the world’s leading jailers of journalists
following the October 7 start of the Israel-Gaza war, CPJ’s 2023 prison
census has found. Israel ranked sixth—tied with Iran—behind China,
Myanmar, Belarus, Russia, and Vietnam, respectively.
Overall, CPJ documented 320 journalists behind bars for their work as
of the census date December 1, 2023, down from more than 360 in 2022.
The number was the second-highest recorded by CPJ since the census
began in 1992—a disturbing barometer of entrenched authoritarianism and
the vitriol of governments determined to smother independent voices.
Those jailed often face gratuitously cruel conditions. Due process is
frequently subverted as authorities prolong pre-charge and pre-trial
detention of journalists, and journalists’ lawyers themselves face
retaliation around the world.
Prolonged pretrial detentions and cruel treatment are common, while
some governments, such as Russia and Ethiopia, have even persecuted
journalists across borders. In Vietnam, Egypt, and other countries,
even after their release, journalists continue to face travel bans,
other movement restrictions, and measures that effectively curtail
their freedom.
Read more in the report, which is available in nine languages: English,
中文 (简体) , عربي, Русский, Español, Français, Português, Kurdî, and አማርኛ.
Jailed journalists by the numbers:
💥 More than 65%—209 journalists—listed in the census face anti-state
charges such as false news and terrorism in retaliation for their
critical coverage.
💥 More than 60 journalists around the world were being held without
having any charge disclosed—and almost all jailed journalists in Israel
were held without a charge.
💥 Globally, at least 57 journalists imprisoned around the world are
serving sentences of over 10 years or life in prison in retaliation for
their work—this is nearly 20% of all jailed journalists.
💥 Almost 30% of jailed journalists have health problems—and many lack
access to medications or doctors. (CPJ, January 18, 2024)
The persecution of journalism
continues!
While the government in Turkey continues to turn a blind eye to the
regression in the rule of law and media freedom, the connections
between investigative journalists and the public are being weakened
through detentions, arrests, and censorship applied to 449 online news
articles and content within three months.
The persecution of journalism continues!
Despite claims by President Erdoğan and Minister of Justice Yılmaz Tunç
that "there is not a single person in prison due to journalistic
activities," Reporters Without Borders (RSF) places Turkey at 165th out
of 180 countries in the World Press Freedom Index for 2023. According
to RSF, around 50 journalists spent at least one day in prison during
the year, showcasing the challenges faced by the press in the country.
The BIA Media Observation Report covering October-November-December
revealed that out of over 200 journalists tried under various laws, 10
were acquitted, while four received a total of 8 years, 10 months, and
25 days of imprisonment, primarily under the Turkish Penal Code (TPC)
and the Anti-Terrorism Act (ATA).
The Constitutional Court (CC) rejected, with 8 votes against 6, the
application made by the CHP for the annulment of the regulation on
"publicly spreading misleading information." The CC has demonstrated a
similar stance in the past regarding cases of "insulting the President"
and "Disinformation."
Europe seeks dialogue amidst concerns
Both national and international journalistic organizations actively
engaged in legal and public information rights during this period. The
European Parliament sought a dialogue with Turkey and visited the
country. Nacho Sánchez Amor, the Permanent Rapporteur of the European
Parliament on Turkey, stated that there has been no change in the rule
of law in Turkey.
Legal proceedings and convictions
Throughout October, November, and December, nearly 200 journalists
appeared in various trials based on different laws. Seven of the
journalists tried under the Anti-Terrorism Act received verdicts; four
were acquitted, while three were sentenced to imprisonment. Meanwhile,
the trial of Ayşegül Doğan, the program coordinator of IMC TV, was
suspended due to her election as a member of parliament.
According to RSF, nearly 50 journalists spent at least one day in
prison in Turkey in 2023. During the October-November-December period,
at least three journalists were arrested, while 13 were released.
Journalists detained for "disinformation"
During this three-month period, at least 11 journalists were detained,
with reasons ranging from "membership in an organization,"
"organization propaganda," and "defamation/insult" to "disinformation."
Decrease in physical attacks, rise in nationalist threats
Two journalists faced physical attacks during this period.
Additionally, nationalist right-wing politicians such as Devlet Bahçeli
and former Interior Minister Süleyman Soylu targeted some journalists
with verbal attacks and threats.
Journalists on trial for "insulting the president"
In the last three months, at least 17 journalists and cartoonists were
tried on charges of "insulting the President." However, no convictions
were recorded during this period.
Impunity persists
Impunity in crimes against journalists continues to be a widespread
issue in Turkey.
Censorship on the rise: 449 online articles blocked
In October, November, and December, access to 449 online news articles
and content was restricted. This period saw a proliferation of
practices such as the removal of news and making them invisible on
search engines, in addition to access restrictions.
Constitutional Court passes over "disinformation"
The Constitutional Court rejected the application for the annulment of
the regulation on "publicly spreading misleading information."
Moreover, the court has around 130,000 individual applications pending.
No decisions from the ECtHR
During this period, the European Court of Human Rights (ECtHR) did not
make any decisions related to media freedom.
RTÜK imposes 1,064,350 liras in Fines
The Radio and Television Supreme Council (RTÜK) imposed a total of
1,064,350 (~35,500 US dollars) liras in administrative fines on TV
establishments during the period of October to December 2023.
21 layoffs in three months
In the October-December period, 21 media employees were either laid off
or left their jobs due to disagreements arising from the editorial line
of the media organization. (infolibertaire.net, 8 janvier 2024)
Editor Furkan Karabay arrested for
reporting on corruption trial of judiciary members
The Committee to Protect Journalists urges Turkish authorities to
immediately release journalist Furkan Karabay and to stop criminalizing
journalism on the judiciary.
Istanbul police took Karabay, an editor for independent news website
Gerçek Gündem (The Real Agenda), into custody on December 28, 2023
according to news reports. The next day, he was jailed pending trial by
court order on the suspicion of “making targets of those who were
tasked to combat terrorism” and defamation. Karabay’s detention
followed his December 27 article about an ongoing corruption and
bribery trial of members of the judiciary; he had based his story on
publicly available court minutes, reports said.
“Turkish authorities must release journalist Furkan Karabay, whose
arrest was blatantly retaliatory for his journalism,” said Özgür Öğret,
CPJ’s Turkey representative. “Karabay’s arrest sends an intimidating
message to Turkey’s journalists to abstain from reporting on the
judiciary or face severe consequences. This criminalization of basic
journalistic practices must end.”
Journalists in Turkey who report on members of the judiciary or
judicial developments are frequently charged with “making targets of
those who were tasked to combat terrorism.”
CPJ’s email to the Istanbul chief prosecutor’s office did not receive
an immediate reply. (CPJ, January 2, 2024)
Art
groups protest free access restriction at İstanbul Modern
Three art groups yesterday staged a demonstration outside the İstanbul
Museum of Modern Art, protesting the recent restriction of the museum’s
free access day.
İstanbul Modern had limited its weekly free access day to the hours of
10:00 to 14:00 after the opening of its new venue in Galataport, a port
complex including luxury a luxury hotel and restaurants.
Presenting over 5,500 collected signatures during the the Open Table
Initiative, Participatory Art Community Turkey (PACT), and the Public
Art Laboratory joined forces with 20 artists who gathered in front of
the museum yesterday.
The artists, carrying an eight-meter-long snake prop, expressed their
opposition to the imposed restrictions through dances and songs,
delivering the signatures to the museum authorities.
In a statement read out during the protest, the protesters said,
"İstanbul Modern Museum should lift the restrictions imposed on its
free access day."
"We demand the reinstatement of the free access day and the transparent
disclosure of institutional information about the museum.
"The arbitrary decision to reduce the free access day without providing
any rationale infringes upon the right of the public, in terms of their
socio-economic situation, to participate in cultural life." (BIA, 28 Dec 2023)
Kurdish
Question / Question kurde
La Turquie frappe à nouveau les
combattants kurdes en Irak et en Syrie
La Turquie a à nouveau visé dimanche les combattants kurdes dans le
nord de l'Irak et de la Syrie, après la mort de neuf soldats turcs dans
une attaque attribuée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a
annoncé Ankara.
"Conformément à nos droits à l'autodéfense (...), des opérations
aériennes ont été menées contre des cibles terroristes dans le nord de
l'Irak dans les régions de Metina, Hakurk, Gara, Qandil et Asos, et
dans le nord de la Syrie", a indiqué le ministère turc de la Défense
dans un communiqué.
L'armée turque affirme avoir visé 24 cibles, "parmi lesquelles des
grottes, des abris, des dépôts de munitions et de matériel, des
logements et des usines à gaz" utilisés par les combattants du PKK, qui
mènent une guérilla contre l'Etat turc depuis 1984.
L'agence de presse officielle turque Anadolu avait annoncé plus tôt
dimanche que 23 cibles -- dont des bases et des dépôts d'armes --
appartenant à des combattants kurdes avaient été détruites dans le nord
de la Syrie dans une opération dirigée par les services de
renseignement turcs.
Ces opérations surviennent après la mort de neuf soldats turcs dans une
attaque menée vendredi contre une base militaire turque dans le nord de
l'Irak.
L'armée d'Ankara avait déclaré samedi avoir visé 54 cibles du PKK et
des Unités de protection du peuple (YPG) dans le nord de l'Irak et de
la Syrie.
La Turquie, qui considère ces deux groupes armés comme terroristes,
cible régulièrement les bases arrières des combattants du PKK dans le
nord de l'Irak.
Entre 2016 et 2019, l'armée turque a également lancé trois opérations
d'envergure dans le nord de la Syrie contre les groupes kurdes. (AFP,
14 jan 2024)
Arrestations de masse contre
l’opposition kurde
Une vaste opération menée samedi matin par la police turque a conduit à
l’arrestation d’au moins 113 personnes à travers le pays.
Au moins 113 personnes ont été arrêtées dans 32 provinces de Turquie,
dans le cadre d’une vaste rafle contre l’opposition kurde. Dès l’aube,
la police a perquisitionné des habitations dans 32 provinces, de Manisa
à Hakkari (Colemêrg), en passant par Ankara et Diyarbakir.
Ces arrestations massives surviennent après les lourdes pertes subies
par l’armée turque dans ses opérations contre la guérilla kurde au
Sud-Kurdistan/nord de l’Irak. Selon les autorités turques, elles
auraient pour but de mettre un terme aux activités du Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK) et d’assécher ses financements.
Il est à noter que cette énième vague d’arrestations qualifiée de
“génocide politique” par l’opposition kurde a lieu à deux mois des
élections municipales turques. (ROJINFO, January 13, 2024)
Artists in Turkey continue to push for peace
process in Kurdish issue
Emphasising the critical role of artists and thinkers in addressing the
Kurdish issue in Turkey through truth and dialogue, art critic and
painter Feyyaz Yaman has advocated equal rights of representation for
the Kurdish community and remarked on the importance of confronting
historical and societal realities to achieve peace and coexistence as
part of the broader initiative, “Let’s Be a Voice for Peace”.
Yaman, along with other prominent figures from the art and literary
world in Turkey’s Kurdish community, has signed the declaration, “Let’s
Be a Voice for Peace”, which aims to foster societal peace and resolve
the long-standing Kurdish problem.
Reflecting on the declaration, Yaman emphasised the importance of
artists and intellectuals in confronting truths and opposing societal
pressures. “We are going through a historical process,” he remarked,
indicating the need for a critical reassessment of Turkey’s political
history and the freedoms promised by the 1921 Constitution compared to
its successors.
Central to Yaman’s advocacy is the resolution of the Kurdish issue,
which he believes is crucial to the coexistence of Turkey’s diverse
populations. “The problem we face is discussing the right of the
Kurdish community to representation on an equal platform and finding a
solution within a common agreement,” Yaman stated. He highlighted the
power of dialogue in resolving conflicts, citing examples from Ireland
and from Catalonia in Spain.
Yaman called for a transition towards a culture of confrontation,
challenging artists and intellectuals to use their critical voices in a
reality-based platform. “This is a start and a point of renewal,” he
said, encouraging others to join in this movement. He stressed the
necessity of confronting reality in order to continue the journey as
artists, intellectuals, democrats or freedom advocates. (medyanews.net,
10 janvier 2024)
Les 7 propositions de Selahattin Demirtas pour résoudre la
question kurde
L’ancien coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP),
Selahattin Demirtaş, qui est jugé dans l’affaire Kobanê devant la 22e
Haute Cour pénale d’Ankara sur le campus de la prison de Sincan, a
terminé aujourd’hui sa défense sur le fond. Répondant aux diverses
accusations portées contre lui, Demirtaş a déclaré que les opinions
faisant l’objet d’accusations doivent être évaluées dans le cadre de la
liberté politique et non criminaliser par la justice.
La démocratie radicale doit être notre principe indispensable
Demirtaş a cité de nombreux penseurs et a déclaré que la politique
devrait être exempte de violence. Faisant référence aux relations
turco-kurdes, Demirtaş a déclaré : « La modernité abrite la violence.
La politique commande de haut en bas. Il y a de la violence dans cette
politique. Pour que la politique soit exempte de violence, elle doit
être démocratisée. conduit à la violence dans les relations turques et
kurdes ? C’est ce dont je parle depuis des jours. La violence se
transforme en traumatisme mutuel. Un homme politique qui condamne la
violence sans éliminer ce traumatisme est un hypocrite et un imposteur
politique. »
L’homme politique kurde a en outre déclaré:
« La politique doit se démocratiser. Même si nous devrions être les
meilleurs à cet égard, nous avons aussi nos défauts. Le problème est le
suivant : Si les partis politiques, tout en faisant de la politique au
nom du peuple, négligent les gens pour lesquels ils font de la
politique et se positionnent comme commandant d’en haut, la démocratie
s’arrête là. Imaginez, nous sommes des gens ordinaires avant les
élections, nous faisons une élection, et dès que nous sommes élus, nous
cessons d’être le peuple. Hier, nous étions le peuple, aujourd’hui nous
sommes ceux qui dirigent le peuple. Une pensée comme celle-ci se
développe ; « Puisque je suis élu, je suis différent [du peuple], je
suis supérieur à lui ». Quelle est notre suggestion ? Il est très
difficile de guérir ces traumatismes lorsque la démocratie directe
n’est pas établie dans les partis au sein du peuple. La démocratie
radicale doit être notre principe indispensable.
Tous les partis politiques devraient considérer cela comme leur
problème le plus grave. Aujourd’hui, tout le monde, y compris les
socialistes et les communistes, utilise une application bancaire. Les
partis politiques peuvent en faire leur propre pratique en faveur de la
démocratie. Ils peuvent travailler sur une telle demande et demander
toutes les décisions aux membres. Les membres du parti devraient
pouvoir entrer directement et regarder la réunion du PM (Assemblée du
Parti). S’il doit y avoir un grand rassemblement, demandez aux gens et
vous obtiendrez le résultat dans deux heures. Pourquoi ne demande-t-on
pas aux gens ? Parce qu’ils considèrent la politique comme leur
affaire. La politique est désormais un métier spécialisé. Selon lui, le
public ne le sait pas. Ce que les gens ne connaissent pas ne serait pas
de la politique, ce serait un domaine flou, des choses illégitimes. La
démocratisation de la politique est importante pour résoudre la
question kurde et éliminer les erreurs. Nous devons mettre en œuvre une
démocratie totale partout. L’autorité appartient au peuple. Si nous
massacrons la démocratie, il y a ici un problème. Il existe une
décadence morale sur les réseaux sociaux, etc. Les candidatures à de
tels partis et ONG peuvent constituer des canaux alternatifs sur les
réseaux sociaux.
L’État doit faire le premier pas
Les armes doivent être réduites au silence et mises de côtés. Dans ce
domaine, le premier pas devrait être fait par l’État au pouvoir. Une
fois que l’État a franchi cette étape, il appartient aux politiques d’y
donner suite avec confiance. C’est ce que nous avons fait, et cela a
été un sujet d’accusation. Ce qui est important ici, c’est la
démocratisation et l’éducation. Le premier pas est possible avec la
moralité et la vertu. Vous devenez vertueux en connaissance de cause.
La libre pensée est importante pour résoudre les problèmes
La libre pensée est importante pour la résolution des problèmes. La
mesure dans laquelle le cerveau peut penser sans limitations est
discutable. Mais au moins on peut en être conscient. Combien de murs
heurtons-nous même lorsque nous réfléchissons ! La libre pensée et le
fait d’être un être humain libre sont très importants. Le programme
éducatif est également très important pour résoudre la question kurde.
Puisque aucun problème ne peut être résolu avec ce programme éducatif,
la question kurde ne peut pas non plus être résolue.
Aucun problème ne peut être résolu sans moralité politique. Nous avons
désormais une définition universelle de la vertu. Ces définitions
peuvent varier d’un pays à l’autre et d’une personne à l’autre. Cela
crée un conflit. C’est pourquoi nous devons créer une vertu et une
bonté universelles. Il n’y a pas de bonté sans action, sans paroles.
Dans le contexte de cette affaire, nos actions et nos paroles ne sont
qu’une lettre écrite pour aujourd’hui et pour l’avenir. Ce que nous
disons ne sera peut-être pas entendu dans l’état de folie actuel.
Nous avons défendu une grande humanité
Dans beaucoup de nos villes, qui furent autrefois des villes de
résistance et d’honneur, le fait que des enfants soient entraînés dans
la prostitution et la drogue n’est pas la responsabilité des citoyens
mais celle des hommes politiques qui ont fait l’autruche. Notre
identité et nos droits nationaux ne font pas de nous des êtres humains.
Bien sûr, nous défendrons notre identité et nos droits nationaux, mais
nous devons aussi vivre une vie moralement vertueuse. Sinon, le jour
venu, nous serons réduits en cendres dans la culture criarde du
capitalisme. Cette affaire est une attaque contre les valeurs humaines.
C’est pourquoi nous avons défendu l’être humain et la grande humanité.
Nous espérons que les lettres que nous envoyons depuis ces petites
cellules parviendront à nos enfants. Nous souhaitons que nos enfants
kurdes et turcs puissent vivre ensemble en paix. Cela fait un siècle
que nous n’y sommes pas parvenus. »
Propositions de solutions
Demirtaş a énuméré les propositions suivantes pour la résolution de la
question kurde:
1- La fin de la lutte armée doit être assurée par des négociations avec
les interlocuteurs. Des dispositions juridiques doivent être prises
pour obtenir des résultats rapides, efficaces et permanents.
2- Tous les obstacles juridiques et administratifs à la politique
démocratique doivent être supprimés ; la liberté de manifestation, de
grève, de marche, de rassemblement, d’organisation et d’expression doit
être mise en conformité avec les normes universelles.
3- Le lieu ultime d’une solution à la question kurde est la Grande
Assemblée Nationale de Turquie. À cet égard, tous les partis politiques
sont parties prenantes de la solution. L’objectif principal doit être
de résoudre non seulement la question kurde mais tous les problèmes
sociaux avec une nouvelle constitution civile, libertaire.
4- La reconnaissance des Kurdes en tant que peuple, le libre usage de
leur langue maternelle dans tous les domaines sociaux, la préservation
et le développement de leur histoire et de leur culture, leur
organisation avec leur propre identité et la reconnaissance de leur
droit à l’autonomie gouvernementale doivent être constitutionnellement
garantie.
5- Il faut veiller à ce que les souffrances et les crimes du passé
fassent l’objet d’une enquête et que la vérité soit affrontée.
6- L’imposition de l’idéologie officielle et de l’histoire officielle
doit être abandonnée et l’État doit être réorganisé selon un modèle
d’histoire scientifique et objective et de république démocratique. Il
doit y avoir une transition vers une éducation pédagogique et
scientifique critique.
7- Les poursuites pénales résultant de la question kurde doivent être
abandonnées. La loi antiterroriste (TMK) doit être abolie et tous les
prisonniers politiques doivent être libérés.
Demirtaş a ensuite déclaré ce qui suit : « Les questions que j’ai
mentionnées sont discutées à l’extérieur et seront discutées. Si la
discussion de toutes ces questions est assurée, chaque problème en
Turquie, la question kurde, peut être résolu pacifiquement par des
méthodes politiques. J’espère que ce procès y contribuera : une
solution à la question kurde donnera une bouffée d’air frais à
l’ensemble de la Turquie.
Ce qui est retiré des poches et des tables de 84 millions de personnes
sera dépensé pour l’investissement et le développement, et non pour la
guerre, le sang et les larmes. En emmenant les Kurdes avec elle, la
République de Turquie renforcera sa mission de paix régionale. Tous les
Kurdes, en particulier les millions de Kurdes vivant en Syrie, en Irak
et en Iran, renforceront la démocratie et l’économie turques. Surtout,
il n’y aura plus de morts en Turquie et la mort des jeunes ne brisera
pas le cœur des mères et des pères. La polarisation ne sera plus à
l’ordre du jour et la coexistence dans une Turquie plus pacifique se
transformera en une vie honorable et vertueuse pour tous.
Nous sacrifierons nos vies pour la paix
Notre appel s’adresse principalement à nos frères et sœurs turcs :
Edirne, Izmir, Samsun, Adana, Adana, Kırşehir et surtout Ankara. Nous,
Kurdes, sommes favorables au vivre ensemble dans 81 provinces. Nous
voulons seulement le respect de notre langue, de notre culture, de
notre volonté politique et de notre sécurité politique. Ce sont nos
droits humains les plus naturels et les plus fondamentaux en tant que
peuple. Si le peuple turc se considère comme des frères et sœurs, il
devrait défendre les droits du peuple kurde avec plus de fermeté et de
volonté que nous. Nous devons maintenant résoudre nos problèmes
d’identité, de croyance et de secte main dans la main et mener une
lutte unie contre la pauvreté et le chômage. La véritable lutte des
classes est la lutte pour le travail et le pain. Jusqu’à aujourd’hui,
nous avons essayé de mener les deux luttes de manière étroitement liée,
mais si les problèmes fondés sur l’identité et les croyances nationales
sont résolus, la lutte des classes pourra être menée avec plus de force.
Appel aux forces socialistes de gauche en Turquie
C’est pourquoi nous faisons appel aux forces socialistes de gauche de
Turquie : nous souhaitons qu’elles contribuent à une solution pacifique
à la question kurde. Notre parti, le parti DEM, doit également avoir
confiance en lui et prendre des initiatives pour parvenir à la paix. Il
doit utiliser au maximum sa compétence et sa volonté pour parvenir à
une solution pacifique. Nous, le peuple kurde, recherchons une solution
depuis 150 ans et en payons un lourd tribut. Cette affaire en fait
partie. Alors que nous approchons de la fin de ce procès, je voudrais
le répéter de tout mon cœur : nous aurions sacrifié nos vies [si cela
nous] nous conduisait à la paix. J’espère que tout le monde tirera les
bonnes leçons de tous ces événements et retournera aux négociations et
à la table des négociations. Nous aurons ainsi atteint la paix que nous
avons promise à notre peuple. » (infolibertaire.net, 8 janvier 2024)
Des milliers de personnes à Paris pour
réclamer "justice" pour trois militantes Kurdes
Plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi à Paris pour réclamer
"la levée du secret défense" dans l'enquête sur l'assassinat de trois
militantes kurdes en 2013, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Drapeaux rouges du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à la main,
ou banderoles violettes à l'effigie des victimes, les manifestants
s'étaient donné rendez-vous devant la gare du Nord avant de marcher,
dans le calme, jusqu'à la place de République, lieu traditionnel de
rassemblement politique à Paris.
"Justice et vérité", "onze ans après toujours pas de justice", "en dix
ans les Kurdes tués deux fois" : les manifestants ont scandé des
slogans et entonné plusieurs chansons, allumant également des fumigènes
rouges.
Les rangs des protestataires, initialement quelques centaines, ont
rapidement grossi, pour atteindre plusieurs milliers, a constaté l'AFP.
D'après les organisateurs, plus de 10.000 personnes venues de France,
Belgique, Allemagne, Suisse ou encore des Pays-Bas étaient présentes
dans le cortège. La préfecture de police a décompté 7.200 personnes.
"Il faut que la France rende la justice aux Kurdes parce que ce n'est
pas normal : l'assassin est connu, les commanditaires sont connus", a
déclaré Berivan Firat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en
France, une structure regroupant une vingtaine d'associations kurdes du
pays.
"L'Europe devrait avoir une politique pro-kurde, on ne peut pas laisser
ces crimes impunis", a estimé une femme qui s'est déplacée depuis la
Belgique et ayant requis l'anonymat.
Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013, trois militantes du PKK ont été
tuées de plusieurs balles dans la tête dans l'enceinte du Centre
d'information du Kurdistan (CIK), à Paris: Sakine Cansiz, 54 ans, Fidan
Dogan, 28 ans, et Leyla Saylemez, 24 ans.
Dix ans plus tard, des juges d'instruction antiterroristes tentent
toujours d'identifier d'éventuels complices du tireur présumé, décédé
en prison.
L'enquête de la justice française, qui avait pointé "l'implication" du
MIT, les services de renseignement turcs - quand Ankara comme l'Union
européenne qualifient le PKK d'organisation terroriste -, sans
toutefois désigner de commanditaires, a été rouverte en 2019. Le MIT a,
lui, officiellement démenti toute implication.
Pour faire avancer le processus judiciaire, "nous demandons la levée du
secret défense qui bloque le partage avec la justice d'éléments en
possession du renseignement français", a indiqué à l'AFP Agit Polat,
porte-parole du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F).
Le souvenir de ce triple assassinat a été ravivé l'an dernier après le
meurtre dans le centre culturel kurde de Paris, de trois Kurdes (deux
hommes et une femme) le 23 décembre par William Malet, ancien
parachutiste mis en examen et écroué pour assassinats et tentatives
d'assassinats à caractère raciste.
De nombreux Kurdes refusent de croire à la version d'un tireur isolé
ayant agi "par haine" des étrangers, et dénoncent un acte "terroriste"
en mettant en cause la Turquie.
"On a quitté la guerre, pour vivre (...) normalement", mais ces crimes
empêchent de se sentir "en sécurité", s'indigne Aysel, une réfugiée
kurde qui n'a pas souhaité communiquer son nom de famille. (AFP, 6 jan
2024)
Selahattin
Demirtaş: We Kurds do not obey
The unreasonable hostility of the Turkish state towards any
representation of Kurdish identity was the focal point of the defence
of jailed Kurdish politician Selahattin Demirtaş in the ongoing Kobani
trial on Tuesday.
Resuming his defence in the high-profile Kobani trial, Demirtaş, who
was a co-chair of the now defunct pro-Kurdish Peoples’ Democratic Party
(HDP), highlighted deep-rooted issues in Kurdish-Turkish relations,
illustrating the extent of the Turkish state’s opposition to the
Kurdish identity. “If the Kurds obtained a home at the poles, the
Turkish state would oppose it,” he said.
Demirtaş also addressed tragic events in the Kurdish-majority Cizre
(Cizîr) and Sur districts of southeast Turkey during the winter of
2015-2016, referring to graffiti put up there indicative of the
prevailing attitudes of Turkish nationalism. The graffiti was put up by
security forces who later shared pictures of the act on social media.
Demirtaş read out some of the graffiti: “‘If you’re Turkish, take
pride; if not, obey,'” adding, “This summarises the century. I don’t
know if you take pride in being Turkish, but we Kurds do not obey,” and
remarking that the Kurds are committed to coexistence and resistance
against oppression.
Demirtaş also delved into historical aspects of Kurdish-Turkish
relations, including the division of Kurdistan and the autonomy the
Kurds had had during the Ottoman era. His defence touched upon
significant historical events like the Battle of Çaldıran and the
subsequent treaties which split Kurdistan geographically. He also spoke
about the role of the Sykes-Picot Agreement in shaping the modern
borders in the Middle East.
Highlighting the evolution of Kemalism, Turkey’s official state
ideology, Demirtaş said, “Mustafa Kemal himself might not recognise the
current interpretation of Kemalism.” He criticised the Turkish
government’s fluctuating definitions of Turkishness, saying that they
changed according to political need of the time.
Referring to the military coup of 1980, Demirtaş asserted the enduring
impact of the coup on Turkey’s institutions and mindset. He condemned
the prohibition of the Kurdish and Syriac languages in the Turkish
parliament as racist and fascist.
The Kobani trial, which began in April 2021, implicates 108
individuals, including several former leaders and central executive
board members of the HDP. The trial focuses on events from October
2014, particularly the protests over the Turkish government’s inaction
during the ISIS siege of Kobani. The trial seeks aggravated life
imprisonment for the defendants on various charges, and is perceived by
many as a political move to suppress the HDP and the broader Kurdish
political movement in Turkey.
The Kurdish liberation movement characterises the period of conflict
during the winter of 2015-16 in Cizre and Sur as “historically
significant resistance of democratic self-governance”.
Reports from several human rights organisations and the HDP provide a
detailed account of human rights violations and atrocities that
occurred in Cizre during the 2015-16 period of conflict and
state-imposed curfew and blockade. Key points from the report include:
Many people were killed inside their own homes in Cizre during the
blockade. People died on balconies, in gardens and kitchens, often due
to blood loss, with no medical intervention. Homes that called the
emergency services were more intensely targeted.
Individuals carrying white flags were killed. Residents of Cizre
described soldiers and special police forces as “occupying forces.”
Bodies could not be buried according to custom, and were mistreated.
Until burial, nationalist songs like “Ölürüm Türkiyem” (Turkey, I would
die for you) and military marches were played. Bodies were often burned
or mutilated, with many showing signs of torture.
Special forces reportedly used people’s homes as headquarters, leaving
behind desecrated interiors with underwear, used condoms and faeces
left lying around. Houses were looted and turned into ruins.
Water depots were intentionally targeted to deprive the population of
water, and dead cats were thrown into water channels and wells.
Looting of homes and shops was noted in all reports as being a common
occurrence. , In people’s homes, white goods and televisions in
particular were deliberately destroyed, demonstrating targeted damage
to the possessions of Cizre residents.
The interior walls of homes and streets were covered with extensive
racist and sexist graffiti, to which Demirtaş referred in his defence.
(MedyaNews, January 3, 2024)
Demirtaş dedicates his defense to his father
Former co-chairperson of People's Democracy Party (HDP), Selahattin
Demirtaş continues his defense in the 48th session of the Kobani trial
taking place at the Ankara 22nd Heavy Penal Court on the Sincan Prison
Campus.
"I dedicate my defense to my father, who raised 7 children with
hard
work without literacy, to Tahir usta, and to all mothers and fathers,"
Demirtaş stated during today's session according to Mezopotamya
Agency's report.
Selahattin Demirtaş's father Tahir Demirtaş passed away on December 31.
Demirtaş conveyed to his lawyers that he would not attend his father's
funeral, preferring to mourn in his prison cell and not making any
requests in this regard.
Condolences via SEBBİS
Before the trial began, lawyers and participants who joined via the
Audio and Video Information System (SEGBİS) and the presiding judge
extended their condolences to Demirtaş.
Demirtaş's wife, Başak Demirtaş, also connected through SEGBİS from
Diyarbakır to express her condolences to Demirtaş, saying, "We bid
farewell to your father on his final journey with thousands of people.
Thousands attended, and everyone sends their regards and condolences to
you." Demirtaş accepted the condolences, thanking everyone for their
support.
"Who is keeping us imprisoned?"
The trial continued with Demirtaş presenting his substantive defense.
Referring to writer Paul Auster's statement that retracting a lie is
impossible, and even the truth may not be enough for it, Demirtaş
stated, "In this frame-up case, there is a pure and unadulterated lie,"
emphasizing the deceptive nature of the allegations.
"For years, we have been trying to convey the truth while others
attempt to tell lies. We know that lies cannot be retracted. We are
aware that the perpetrators of these lies derive a masochistic
pleasure. Without succumbing, we will maintain our stance, turning our
pains into honey. We will once again expose the historical lies,"
affirmed Demirtaş.
Demirtaş expressed that the influence of politics has diminished both
in Turkey and globally, stating, "We are politicians, and we are trying
to emphasize the transformative power of politics." He shared the words
of Polish thinker Bolman: "In today's world, where human relationships
are fragile, the real concept that defines relationships is liquid
modernity." Demirtaş remarked, "With politics rendered powerless,
people lack trust in it because politics cannot deliver what people
expect." He raised questions like, "Why has politics collapsed in
Turkey? Who holds the power, and who is keeping us imprisoned? What
force is at play?"
"The power is not in your hands"
In his defense, Demirtaş also stated, "The power is not in your hands,
not in the hands of the government; the power is in the hands of
international powers. We must remain imprisoned in this case so that
the People's Alliance government can continue. Let the People's
Alliance government persist so that it can maintain cooperation with
these international powers. The Council of Europe, Europe is aware of
what is happening here," and he provided examples related to the
colonial history of Western countries.
Demirtaş, stating "The biggest terrorists in the world are
imperialists," argued that those who say, 'I won't let this terrorist
go,' referring to him, are in collaboration with imperialists.
He continued, "The G-20 is a summit of killers, so is the UN, Netanyahu
is a killer, Hamas is a killer, but the Palestinian people, Israeli
people, Kurdish people are the oppressed. Those who seize the language
and culture of the people are the killers, not us. We only defended the
honor and identity of our people, and the right of our people to live
humanely on their own lands."
Demirtaş addressed the issue of Can Atalay, who, despite being elected
as a member of parliament, has not been released from prison, saying,
"The issue is not just about Can Atalay. They will commit more
violations. They are preparing to make violations that go against laws
and the Constitution." (BIA, January 2, 2024)
2023 in Kurdistan – a review of the year
Sarah Glynn, medyanews.net, 31 Dec 2023
The year that began with mourning and anger over the triple murder of
Kurdish activists in Paris has ended with mourning and anger over
Turkish bombing of civilians and civilian infrastructure in Rojava. In
between, it brought the devastation of the February earthquakes – a
natural phenomenon that became a horrific disaster due to
institutionalised corruption and political exploitation – and – despite
this and despite a cost-of-living crisis – the end of hopes for
political change in Turkey as a disunited opposition failed to oust
President Erdoğan and his Justice and Development Party (AKP) in the
May elections.
On the world stage, 2022 was dominated by the war in Ukraine. This has
continued into 2023 and will go on into 2024, but in the last three
months international attention has been focussed on Israel’s genocide
of the Palestinians in Gaza. World politics are undergoing a sea change
as the United States faces the loss of their global dominance to China,
and lesser powers are asserting their strength, making new alliances,
and jostling for a bigger share of the action. What is happening to the
Kurds, and international reactions to it, needs to be seen in the
context of these wider events.
Turkey has been able to benefit both from their strategic geographical
location – at the intersection of East and West and controlling the
entrance to the Black Sea – and from placing themselves at the
intersection of NATO and Russian politics, able to play one side off
against the other.
Ukraine gave Turkey a new importance. It provided another reason for
Western nations to try and avoid annoying the Turkish Government, and
it enabled Turkey’s President Erdoğan to present himself as an
international statesman. It allowed Turkey and Russia to develop
relationships beneficial to both countries, and provided the
opportunity for Turkey to assert their power over NATO by using their
veto to delay Swedish membership and force them to make concessions –
to the detriment of Sweden’s relationship with the Kurds.
Erdoğan has also attempted to exploit the situation in Gaza, first
trying to find importance as a negotiator, and then seeking popular
support through pro-Hamas rhetoric, even as Turkey continues to be the
conduit for 41% of Israel’s oil needs and to provide Israel with 65% of
their steel. He has benefited from Gaza’s monopoly of world attention,
which has allowed him to carry out his own attacks on Kurds and their
neighbours in North and East Syria unnoticed.
For this end of year review, I will try and sum up the situation and
major developments in the four parts of Kurdistan, and because this is
a complicated part of the world, I will do this over two articles.
Earthquake
The first major event of this relentless year was the earthquake that
struck southern central Turkey and north-west Syria in the early
morning of 6 February and left over 50,000 dead. While an earthquake
itself is a natural phenomenon, the devastation it causes is very
dependent on human society, both preparedness and response.
The Turkish state failed miserably in both these areas and bears
responsibility for a large proportion of those deaths. Notably, they
had allowed developers to ignore regulations designed to help buildings
survive in earthquakes, even boasting of giving amnesties for
non-compliant housing. And the government response to the disaster was
more concerned with public perception than maximising the potential for
rescuing and helping survivors. Much effort was spent in making sure
that the credit for any help went to the state Disaster and Emergency
Management Authority, AFAD, and in blocking relief efforts organised by
others. A state of emergency was declared, giving President Erdoğan
even greater powers, and in their attempt to control the narrative, the
government even blocked Twitter, until forced to backtrack by furious
rescuers who were using the app to communicate with people buried in
the rubble. Little use was made of the second biggest army in NATO, and
there were suggestions that Erdoğan was afraid of being upstaged by the
generals. There are concerns that rebuilding works will also be
inadequately regulated; and predictions of an Istanbul earthquake in
the near future bringing even greater tragedy for which no prevention
work is being undertaken.
In Syria, the areas worst affected were under the control of al-Qaeda
offshoot, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), and of the Jihadi militias
installed by Turkey, and also of President Assad’s Syrian Government.
The Autonomous Administration of North and East Syria was largely
undamaged except for the two isolated Aleppo neighbourhoods, Sheikh
Maqsoud and Ashafrieh. The earthquake forced around 3000 families to
leave these neighbourhoods and seek safety in Al Shahba, another part
of the Autonomous Administration that is isolated from the rest. Al
Shahba and the Aleppo neighbourhoods are under a blockade imposed by
Assad. The Autonomous Administration wanted to help supply fuel and
other vital aid to the affected areas, but this was not easy. Occupied
Jarabulus kept the Administration’s trucks waiting at the border for a
week before agreeing to allow some through, and aid was only allowed to
the isolated autonomous regions after it was agreed to give the Syrian
Government a large cut.
The PKK announced that they would observe a ceasefire to allow all
resources to be concentrated on earthquake relief, but the Turkish
government continued their attacks on the PKK guerrillas.
Election
The Turkish government’s response to the earthquake, together with
rampant inflation that left a large portion of the population
struggling to meet rising living costs, should have spelt the end of
Erdoğan’s ambitions for a third presidential term, but a divided
opposition was not able to overcome the structural advantages available
to an incumbent leader of an authoritarian state. The political
earthquake didn’t happen.
May’s parliamentary and presidential elections took place on a far from
level playing field. Erdoğan controls the media, and many of his
critics are either in prison or afraid to speak out. State events can
be used as government propaganda, and corruption buys the support of an
elite layer who in turn protect their followers. These huge structural
advantages were of more significance than the apparently-systematic
mis-recording of some votes as they were transferred to the computer
records, which was not large enough to change any results.
The main opposition alliance was only united in their desire to oust
Erdoğan and undo his presidential system, and briefly fell apart over
the choice of the Republican People’s Party (CHP) leader, Kemal
Kılıçdaroğlu, as presidential candidate. While Erdoğan relied on
ethno-religious populism, rallying voters through hatred and war,
Kılıçdaroğlu ran a generally more positive and inclusive campaign.
However, in the second round of the presidential vote, when he was
competing for the votes of the third candidate, who was from the far
right, Kılıçdaroğlu showed a much more ruthless face. He made a secret
deal with the leader of the ultra-nationalist Victory Party in which,
as was subsequently revealed to the horror of many of his voters, he
bought their endorsement with the promise of three government
ministries, including the Ministry of the Interior.
The pro-Kurdish leftist HDP competed in the parliamentary election
under the banner of the Green Left, but chose to endorse Kılıçdaroğlu
rather than put up their own candidate for president. The hope was that
this would allow Kılıçdaroğlu to get elected in the first round, so
minimising the opportunity for dirty tricks, but many have wondered if
that was a correct decision. Did the HDP’s own message get lost? Did
HDP support for Kılıçdaroğlu make it easier for Erdoğan to paint the
CHP as equivalent to the HDP and therefore, in Erdoğan’s view, to the
PKK and “terrorism”? What if Kılıçdaroğlu had been forced to try and
appeal to HDP voters in the second round, rather than to the far right?
Erdoğan’s right-wing populism on top of a century of Turkish ethnic
nationalism has taken a large part of the Turkish population to a very
dark place. In Erdoğan’s victory speech he declared that the HDP’s
former co-chair, Selahattin Demirtaş, would never be released from jail
– and was met with calls for the death penalty. (Demirtaş’ case is
currently sub judice, but that doesn’t bother Erdoğan.)
The PKK announced that they would continue their ceasefire for the
election period, but their move received no recognition or response
from the Turkish government.
HDP/Green Left/HEDEP/Dem Party
The HDP has continued to be under constant and existential attack. This
year has witnessed the detention of nearly 3,000 activists, and the
continuation of two major court cases. The Kobanî case and the HDP
closure case both make mockery of the judicial system. Political
parties in Turkey receive public money, but for a period of two months,
funding for the HDP was stopped as an “administrative measure” in
connection with the closure case.
If Erdoğan wants it, the closure case can be completed quickly. Because
the party feared this could happen in the course of the election, they
stood under the name of the Green Left, one of their constituent parts.
After the election, they reconstituted themselves as the Peoples’
Equality and Democracy Party, abbreviated to HEDEP; and when that
abbreviation was disallowed, they chose the abbreviation DEM Party. All
these changes take valuable time and effort and affect voter
recognition – which is why they have been imposed.
Many HDP politicians have legal cases hanging over them. Elected
members are immune from prosecution, but hundreds of requests have been
submitted for lifting the parliamentary immunity of DEM Party MPs.
Turkey’s next elections are for local mayors and councils and will be
held in March. Government authorities are preparing for these by
manipulating voter lists through mass registrations of government
supporters in areas where the DEM Party might be vulnerable.
Politicised justice
Turkey’s court and prison system is used as a tool of political
control, through grotesquely farcical court cases and through
increasingly brutal prison regimes. There have been many reports of
systematic mistreatment, and of sentences prolonged on absurd excuses
when prisoners refuse to show remorse. Harsh regimes of isolation take
their cue from the conditions imposed on imprisoned Kurdish leader,
Abdullah Öcalan – conditions that have been challenged by the United
Nations Human Rights Committee.
A petition calling for an end to Öcalan’s isolation and for his
ultimate release has been signed by 60% of the adult population of
North and East Syria. His vital importance to achieving a peaceful and
dignified future for the Kurds is recognised in a new international
campaign that was launched this October under the title Freedom for
Abdullah Öcalan: a political solution for the Kurdish Question. There
has now been no communication allowed with Öcalan for 33 months and no
news as to his well-being and health.
Turkey pressurises other countries to use their judicial systems
against the Kurds too. One way they do this is by encouraging them to
classify the PKK as a terrorist organisation. At the end of January, a
three-million-signature petition was delivered to the European
Parliament calling for the removal of the PKK from the EU’s terrorism
list.
Selahattin Demirtaş did not attend father’s funeral to
protest prolonged imprisonment
Jailed Kurdish politician Selahattin Demirtaş has decided not to attend
the funeral of his father, Tahir Demirtaş, who died on Sunday morning,
his lawyer, Mahsuni Karaman, announced.
“Selahattin Demirtaş did not ask for permission and decided not to
attend the funeral in protest against his current situation as a
political hostage,” Karaman told Artı Gerçek.
Demirtaş, former co-chair of Turkey’s Peoples’ Democratic Party (HDP),
argued during a recent trial that his prolonged detention was a result
of his Kurdish identity and political beliefs.
The politician has been held behind bars since 2016, despite the
European Court of Human Rights (ECHR) previously confirming that
Demirtaş’s detention was “politically motivated” and ordering his
immediate release.
Tahir Demirtaş, who was also a former chairman of the Diyarbakır (Amed)
branch of the Human Rights Association (İHD), had previously suffered a
heart attack last year, which led to his hospitalisation. Selahattin
Demirtaş, was then granted permission by the Ministry of Justice to
travel to Diyarbakır for a brief visit with his critically ill father
in intensive care. Since then, Tahir Demirtaş’s health has deteriorated
and he passed away in the early hours of the morning.
Tahir Demirtaş’s body was taken to the Yeniköy cemetery in the
Kurdish-majority province of Diyarbakır (Amed). Demirtaş’s family and
relatives, lawyer Mahsuni Karaman, representatives of the Human Rights
Association (IHD), Sezgin Tanrıkulu, a member of the main opposition
Republican People’s Party (CHP), Tülay Hatimoğulları, co-chair of the
DEM party, activists from the Peace Mothers group and lawyers from the
Diyarbakır Bar Association were present at the cemetery.
Meanwhile, condolences are being offered to Selahattin Demirtaş’s wife,
Başak Demirtaş.
İHD declared in a statement that “the necessary procedures should be
initiated immediately so that Selahattin Demirtaş can attend the
funeral”.
The Peoples’ Equality and Democracy Party (DEM Party) expressed its
deep sorrow and condolences to Selahattin Demirtaş, the Demirtaş
family, party members and the public.
The statement reads: “May the resting place of Tahir Demirtaş, who
dedicated his life to the struggle and raised children who became
fighters, be a paradise”.
In the statement, the DEM party also condemned what it called the
oppressive regime that prevented Tahir Demirtaş’s loved ones from being
at his side in his last moments. (medyanews.net, 31 Dec 2023)
Minorités
/ Minorities
Azerbaijani Delegation Suspended from PACE
The Parliamentary Assembly of the Council of Europe voted 76 to 10 with
4 abstentions to reject the ratifications of the credentials of the
Azerbaijani delegation, citing a failure to fulfil “major commitments”
after 20 years in the Council of Europe, and a lack of co-operation.
In a report presented by Mogens Jensen (Denmark), the Monitoring
Committee deplores that more than 20 years after joining the Council of
Europe, Azerbaijan has not fulfilled major commitments stemming from
its membership in the Organization. Very serious concerns remain as to
its ability to conduct free and fair elections, the separation of
powers, the weakness of its legislature vis-à-vis the executive, the
independence of the judiciary and respect for human rights, as
illustrated by numerous judgments of the European Court of Human Rights
and opinions of the Venice Commission. It is also concerned about the
reported cases of “political prisoners” and the increased number of
violations of freedom of expression, illustrated namely by recent
arrests of independent journalists from Abzas media outlet.
As regards the situation in Nagorno-Karabakh, the committee recalls
Resolution 2508 (2023) condemning the blockade of the Lachin corridor
and Resolution 2517 (2023) condemning the Azerbaijani army’s military
operation of September 2023, which led to the flight of the entire
Armenian population of Nagorno-Karabakh to Armenia.
The committee also deplores cases of “lack of co-operation in the
Assembly’s monitoring procedure” in the meaning of Rule 8.2.b of the
Rules of the Assembly, in particular lack of invitation to observe the
forthcoming presidential election, and cases of lack of co-operation
with Assembly’s rapporteurs. (massispost.com, 24 January 2024)
Sainte-Sophie impose 25 euros de droit d'entrée aux
étrangers
L'ex-basilique byzantine Sainte-Sophie, l'un des monuments
emblématiques d'Istanbul transformé en mosquée en juillet 2020, impose
depuis lundi un droit d'entrée de 25 euros aux visiteurs étrangers,
même aux fidèles désireux de prier.
Les nouveaux droits d'entrée sont clairement exposés sur l'esplanade
devant l'entrée principale, réservée aux seuls citoyens turcs: une
pancarte orange renvoie les étrangers vers une entrée latérale et huit
guichets alignés.
Cette entrée, comparée dans la presse turque à "une entrée de garage"
avec son volet roulant et ses portiques de sécurité, donne accès à un
tunnel ouvert sous le minaret de Beyazit grâce auquel les visiteurs
peuvent admirer Sainte-Sophie sans troubler les prières.
Sans doute pris de court, rares sont les visiteurs qui se présentaient
lundi pour acquitter les 25 euros de droit d'entrée: "c'était gratuit
hier... ils sont surpris", reconnaît un jeune officiel chargé
d'orienter les passants, sous couvert d'anonymat.
Le jeune homme confirme que les pèlerins musulmans, s'ils sont de
nationalité étrangère mais désireux de prier à Sainte-Sophie, doivent
s'acquitter des droits d'entrée comme les simples touristes.
Le billet d'entrée donne accès à la galerie à l'étage et à son musée,
souligne-t-il en faisant valoir la nécessité d'entreprendre de lourds
travaux dans la basilique construite au IVè siècle, puis rebâtie par
l'empereur byzantin Justinien au VIè.
Cette décision correspond à un nouveau plan de gestion des visiteurs,
sur recommandation de l'Unesco, avait prévenu cet automne le ministre
de la Culture et du Tourisme, Mehmet Nuri Ersoy.
Transformée une première fois en mosquée lors de la prise de
Constantinople, Sainte-Sophie, classée au patrimoine de l'humanité,
était devenue un musée par la volonté du fondateur de la République
turque, Mustafa Kemal Atatuk, en 1934 avant de redevenir une mosquée le
10 juillet 2020 sur décision du président islamo-conservateur Recep
Tayyip Erdogan.
Depuis, les longues files d'attente qui s'enroule devant le monument
témoignent de son attrait croissant.
Un succès rendu responsable d'avoir causé des dégradations et même du
vandalisme sur la porte impériale en bois, de 7 mètres de haut, faute
de mesures de protection adéquates.
Des historiens ont estimé que le monument est moins repecté en tant que
basilique qu'il ne l'était comme musée.
Mais sans que la fréquentation n'y soit pour rien, Sainte-Sophie et son
dôme principal sont également victimes des innombrables séismes subis
par Constantinople et Istanbul et des secousses fréquentes qui
continuent d'ébranler le vénérable édifice. (AFP, 15 jan 2024)
No support
to minority newspapers from Press Advertisement
Institution in 2023
Since 2020, the Press Advertisement Institution began to leave the
support it had consistently provided to minority newspapers for 8 years
in a state of uncertainty. Ari Haddeler, the Editor-in-Chief of Nor
Marmara, says, "Our situation is getting more difficult every day. It's
becoming harder to survive. Unfortunately, we are on the brink of
closure."
No support to minority newspapers from Press Advertisement Institution
in 2023
The Press Advertisement Institution (BİK) did not fulfill the promise
of the former president Rıdvan Duran to continue supporting the
minority press. Under the leadership of the new president Cavit
Erkılıç, BİK did not provide support to the Armenian, Greek, and Jewish
press in 2023.
Ari Haddeler, the Editor-in-Chief of the Armenian daily newspaper Nor
Marmara, speaking to bianet, stated that the Press Advertisement
Institution (BİK) cited the February 6 earthquakes as the reason for
not providing support. According to Haddeler, they received a written
response from BİK, stating, "There was an earthquake. We directed all
our resources there. We won't be able to provide support this year."
Haddeler emphasized the importance of support for minority newspapers
operating in difficult conditions, mentioning that the amount was never
very large in the past either, but still "closing a gap."
We face difficulties in securing advertisements and maintaining
circulation as an Armenian newspaper, as minority press. Our situation
is becoming more challenging day by day, and staying afloat is
increasingly difficult. Unfortunately, we find ourselves on the brink
of closure.
We are an 85-year-old newspaper, and I believe Nor Marmara should be
preserved as a cultural heritage. Just like ancient artifacts are
preserved in museums today, just like we, as a community, cherish our
schools and buildings, saying 'These are the heritage left to us by our
ancestors,' even though there may be no material gain, and we do our
best to take care of them, protect them, and make sacrifices to pass
them on to future generations...
I believe minority press deserves the same sensitivity with a lifespan
approaching a century. Support should be provided to this newspaper and
other minority newspapers. Otherwise, once they are gone, they are not
easily replaced, and the void left behind is not easily filled.
No support in 2020 either
Press Advertisement Institution (BİK) had been providing support to
daily and weekly newspapers published by communities recognized as
minorities under the terms of the Treaty of Lausanne since 2012, for at
least 10 years. Jamanak and Nor Marmara are daily Armenian newspapers,
Agos is a weekly Turkish and Armenian newspaper, Apoyevmatini and İHO
are in Greek, and Şalom is a Turkish-language newspaper published by
the Jewish community. Additionally, there are magazines published every
15 days or monthly.
BİK consistently provided support from 2012 to 2019. However, in 2020,
this support was discontinued. In the following years, they made
payments totaling 350,000 lira (in 2021) (approximately 33,430 Euro)
and 300,000 lira (in 2022) (approximately 17,250 Euro). This support,
paid once a year, was shared among these newspapers and magazines.
(BIA, January 2, 2024)
Politique
intérieure/Interior Politics
La gouverneure de la Banque centrale accusée de
faveurs envers ses proches
La gouverneure de la Banque centrale turque Hafize Gaye Erkan, qui a
nié, est accusée dans la presse par une ex-employée de l'établissement
d'avoir accordé des avantages à sa famille au sein de l'institution.
La gouverneure de 44 ans, première femme à ce poste et réputée pour son
expertise aux Etats-Unis, avait pris ses fonctions début juin après la
réélection du président Recep Tayyip Erdogan.
Un bureau, une voiture de fonction et des gardes de corps auraient été
accordés au père de la gouverneure, Erol Erkan aux ordres duquel
"personne n'ose s'opposer", ont rapporté les journaux turcs.
"J'ai été virée sur l'ordre de son père. (...) Il y a des
enregistrements vidéo le montrant qui vient tous les jours à la banque
avec une voiture de fonction, donner des ordres aux employés alors
qu'il n'a aucune autorité pour ça", a assuré cette semaine Busra
Bozkurt, une ex-employée, au quotidien Sozcu proche de l'opposition.
Mme Bozkurt affirme avoir été licenciée par le père de la gouverneure,
Erol Erkan, qui n'occupe aucune fonction officielle au sein de la
Banque, parce qu'elle a refusé de travailler en dehors de ses horaires,
selon Sozcu qui publie la copie de la plainte qu'elle dit avoir adressé
à la présidence turque.
"Erol Erkan s'immisce dans le travail des services administratifs et
des ressources humaines (...) et leur donne des instructions directes.
Le personnel travaillant à l'étage de direction subit un harcèlement
moral", a affirmé un autre employé sous couvert d'anonymat, cité par DW
Turkce.
Mme Erkan a rejeté ces accusations et dénoncé des "informations
contraires à la réalité, délibérées et susceptibles de jeter le
discrédit sur notre banque".
La gouverneure a également menacé vendredi dans un post sur "X" de
déposer plainte en justice contre "les responsables de fausses
informations".
Mme Erkan vivait depuis deux décennies aux Etats-Unis où elle a étudié
avant de prendre ses fonctions à Ankara au sein d'une équipe
d'économistes respectés, formés notamment à Wall Street, chargés de
sortir la Turquie de la crise où l'inflation a atteint près de 65% en
2023.
Selon des observateurs, elle se serait attiré les foudres du président
Erdogan lorsqu'elle a raconté en décembre à un quotidien turc qu'elle
était contrainte de retourner vivre chez ses parents, avec ses enfants
et son mari, à cause de l'inflation et de la flambée de l'immobilier en
Turquie.
Ni le chef de l'Etat ni le ministre de l'Economie, Mehmet Simsek, n'ont
pour le moment commenté les allégations concernant Mme Erkan. (AFP, 20
jan 2024)
Le premier
turc dans l’espace et 84.779.999 autres turcs au sol
Ragip Duran, TVXS.GR, 20 janvier 2024
* Le premier
astronaute turc, membre de l’équipe Space X, est depuis
vendredi matin au ciel. Le reste de la population du pays reste sur le
sol. Très occupé…
Le Président Erdogan,
avait promis il ya 4 ans: ‘’En 2023, nous irons à
la lune!’’. Avec un peu de retard le premier astronaute turc,
‘’voyageur’’ selon d’autres, Alper Gezeravcı (45), membre de la mission
de la compagnie américaine privée Space X, réalise depuis vendredi la
promesse d’Erdogan sans toute fois atteindre la lune.
Le gouvernement a annoncé jeudi le nouveau salaire des retraités : au
moins 10.000 livres turcs (304 Euros). Alors que le salaire minimum est
de 17.000 LT. (516 Euros). Le pain le moins cher de 210 gr. coûte 8 TL
(0.25 Euros).
Gezeravcı, pilote d’avion de guerre, a publié son premier message
depuis le vaisseau spatial. ‘’L’avenir est dans l’espace’’. Une
citation d’Atatürk.
220.000 personnes mécontentes des verdicts des tribunaux, sont allées
devant la Cour Constitutionnelle depuis 2021 pour un recours individuel.
Le vaisseau spatial décollé du Centre Spatial Kennedy de Floride (US)
fera pendant 14 jours des travaux autour de la Station Spatiale
Internationale (ISS).
Le dernier livre du Prof. Taner Akçam, spécialiste du Génocide
Arménien, s’intitule ‘’L’Apartheid qui dure depuis un siècle -
1918-1923 La création de la Turquie’’.
L’astronaute turc est accompagné de 4 autres spécialistes. Un
américain, un espagnol, un italien et un suédois.
Le père et la mère de la Présidente de la Banque Centrale de Turquie,
M. et Mme Erkan, interviennent dans les affaires internes et
administratifs de la banque, selon des informations publiées par le
quotidien Cumhuriyet.(Opposition).
L’astronaute Gezeravcı a été limogé des Forces Armées Turques en 2012.
Il était accusé d’espionnage par les procureurs et juges de l’époque
proche de la communauté Gülen. Il a travaillé comme pilote à Turkish
Airlines et avait regagné l’armée en 2020 après avoir été acquitté.
Selahaddin Demirtas, ancien co-président du Parti kurde, accusé de
terrorisme, est en prison depuis 2016. Osman Kavala, homme d’affaires,
accusé de renverser le gouvernement, est en prison depuis 2017. Can
Atalay, avocat, élu député, est en prison depuis 2022. La Cour
Constitutionnelle avait demandé la libération immédiate de ces trois
personnes. Mais ils sont toujours et encore emprisonnés.
Les médias du régime célèbrent ‘’la conquête de l’espace par un Turc’’
mais ils omettent de préciser qu’il s’agit d’une mission d’une société
privée et que l’Etat turc a du payer 55 millions de dollars US (50
millions d’Euros) pour le billet de ce voyage.
Le ministre de l'Intérieur M. Ali Yerlikaya a déclaré vendredi que
‘’3209 suspects recherchés par la police ont été arretés les 5 derniers
jours lors des operations effectuées dans 81 départements du pays’’.
Un chant populaire turc très romantique disait:
‘’Tous les soirs, nous allions à la lune depuis Heybeli’’ (L’île de
Halki, une des îles des Princes, près d’Istanbul).
Erdogan
confie à un ancien ministre le soin de
reconquérir Istanbul
Le président Recep Tayyip Erdogan a chargé dimanche son ancien ministre
de l'Environnement de se présenter à la mairie d'Istanbul, pour
reconquérir la ville passée à l'opposition en 2019, lors de la plus
humiliante défaite de son parti en deux décennies de règne.
Murat Kurum, 47 ans, représentera le parti islamo-conservateur de M.
Erdogan, le Parti de la justice et du développement (AKP), lors des
élections municipales du 31 mars.
En 2019, le Parti républicain du peuple (CHP, opposition laïque) a pris
le contrôle d'Istanbul dont M. Erdogan fut maire dans les années 1990,
ainsi que d'Ankara, deux villes que le parti présidentiel et ses
prédécesseurs islamistes contrôlaient depuis 25 ans. L'opposition avait
en outre conservé Izmir, un port de la mer Egée.
Ces revers électoraux dans les trois grandes villes de Turquie avaient
brisé l'image d'invincibilité politique d'Erdogan et mis en lumière une
insatisfaction croissante face au pouvoir.
Erdogan a néanmoins été réélu l'an dernier à la tête de l'Etat, lors
d'un scrutin difficile, tenu dans les affres d'une crise économique
marquée par un taux d'inflation annuel dépassant les 85%.
Depuis, il s'est donné pour mission de reconquérir Istanbul, sa ville
natale d'où il a lancé sa carrière politique en tant que champion
autoproclamé des musulmans pieux et des pauvres de Turquie.
"Nous ne nous arrêterons pas avant le 31 mars, continuez", a déclaré
dimanche M. Erdogan lors d'un congrès de son parti à Istanbul. "Nous
nous présentons devant notre nation avec des candidats qui cherchent
des solutions plutôt que des excuses, qui agissent avec humilité plutôt
qu'avec arrogance", a-t-il ajouté.
M. Kurum a été ministre de l'Environnement et de l'urbanisation de M.
Erdogan de 2018 à l'année dernière. Il est alors devenu membre du
Parlement, représentant l'un des districts d'Istanbul, sous l'étiquette
de l'AKP.
Son passé d'urbaniste et sa formation d'ingénieur civil plaident en sa
faveur alors que Recep Tayyip Erdogan dénonce le délabrement et les
dysfonctionnements d'Istanbul sous le contrôle de l'opposition et du
maire Ekrem Imamoglu.
Ce dernier n'a pas pu se présenter à l'élection présidentielle en mai
en raison d'une condamnation pour diffamation controversée, que ses
partisans considèrent comme une vendetta d'Erdogan après la défaite de
2019. Cet homme de 52 ans risque jusqu'à trois ans d'exclusion de la
vie politique si sa condamnation est confirmée en appel. (AFP, 7 jan
2024)
Le but encaissé par Erdogan en Arabie saoudite fait
encore du mal
Ragip Duran, TVXS.GR, 6 janvier 2024
*
L’annulation en dernière minute à Riyad de la finale de la Super
Coupe a bien motivé l’opposition. Le régime a été battu par un joueur
mort il y a 86 ans: Mustapha Kemal Atatürk!
Vendredi, le 30 décembre
dernier, quand les deux plus grands clubs de
foot du pays, Galatasaray et Fenerbahce, ont refusé de jouer la finale
de la Super Coupe à Riyad (Arabie Saoudite) tout le monde avait bien
compris qu’il ne s’agissait pas simplement d’un problème sportif. Le
laicisme, le Centenaire de la République, Atatürk, le régime assassin
royal… étaient les termes les plus utilisés dans les informations et
commentaires sur ce conflit.
Le débat était à l’ordre du jour depuis au moins deux mois. Car La
Fédération Turque de Football (TFF) avait déjà annoncé que la finale de
la Super Coupe, entre Galatasaray et Fenerbahce, respectivement
champions de la Super Ligue et de la Coupe de Turquie sera jouée à
Riyad en Arabie Saoudite. La grande majorité de l’opinion publique, le
monde des sports, mais aussi l’ensemble des opposants au régime ont
protesté:
- En l’an Cent de la fondation de la République, la Finale devra avoir
lieu en Turquie et non dans un pays étranger
- Il ne faut pas sacrifier les valeurs Républicaines et le Kémalisme
pour quelques sous.
- Les joueurs et les spectateurs ne désirent pas aller au pays d’un
monarque dirigé par la Charia (régime islamique) et accusé du meurtre
d’un journaliste arabe à Istanbul (Jamal Kashoggi assassiné à Istanbul
en octobre 2018).
Le régime d’Erdogan ainsi que la TFF n’avait pas du tout tenu compte de
ces objections et voulait ‘’renforcer le prestige du football turc et
gagner beaucoup d’argent’’.
Les Comités de Conseil des deux clubs avaient publié des communiqués
dans lesquels ils demandaient à la TFF la révision de cette décision et
de jouer ce match dans une ville turque.
Plusieurs chroniqueurs avaient déjà dévoilé les plans du régime : Le
pouvoir savait très bien l’atmosphère et les conditions d’un match de
foot joué en Arabie Saoudite. Erdogan désirait faire de la propagande
pour le régime islamiste à son compte.
Seulement 2 ou 3 heures avant le match, les organisateurs de Riyad ont
déclaré que les joueurs et les spectateurs qui portent des t-shirts
avec la photo d’Atatürk et les pancartes que les équipes porteront lors
de la cérémonie d’ouverture avec des citations d’Atatürk (Paix dans le
pays, Paix dans le Monde/Vive le Centenaire de la République) sont
interdits et seront confisqués. Alors les dirigeants des deux clubs ont
pris la décision de boycotter le match. Ces t-shirts et ces banderoles
sont monnaies courantes dans les stades turcs.
- ‘’ Là où il n’y a pas Atatürk, la Turquie n’existe pas. Nous rentrons
à Istanbul’’ a déclaré M. Ali Koç, Président de Fenerbahce.
- ‘’Nous devons protéger partout les valeurs de la République et celles
d’Atatürk’’ a dit M. Dursun Ozbek, Président de Galatasaray.
Scandale, fiasco, Bérézina… Les dirigeants et les plumes pro-Erdogan
n’ont même pas pu ouvrir la bouche. Certains ont dû prononcer des
phrases vantant les mérites d’Atatürk.
L’opposition turque était folle d’ivresse de victoire:
- Atatürk a gagné le match !
- Seul leader au monde qui a réussi à annuler un match de foot depuis
son mausolée !
- La République a été sauvée même chez les partisans de la Charia !
Faut-il ajouter que le leader d’extrême-droite hollandais Geert Wilders
a écrit sur son compte X le résultat du macht: ‘’Atatürk 10 - L’Arabie
Saoudite 0’’
Erdogan a pu prendre la parole seulement 5 jours après la défaite et a
accusé l’opposition Kémaliste. Il a également parlé ‘’d’un pays ami’’,
d’un pays avec lequel on a d’excellentes relations politiques et
commerciales.
Le sujet est toujours à l’ordre du jour. Car le Président de la TFF n’a
toujours pas démissionné. Et aucun responsable officiel n’a rendu
compte des conséquences du scandale. La TFF avait simplement déclaré
que le match a été reporté ‘’à cause de certains problèmes
d’organisation’’ sans donner de détail. Elle travaille désormais pour
l’organisation du match à une nouvelle date et dans une nouvelle ville,
en Turquie bien entendu. Elle est dans une position assez difficile,
car elle doit payer 40 millions de dollars US de dommage aux Saoudiens,
selon le protocole signé.
Enfin, fait assez rare, le Club de Fenerbahce a publié jeudi le 4
janvier un communiqué très dur, voire violent contre Abdulkadir Selvi,
porte parole officieux d’Erdogan, chroniqueur du quotidien Hurriyet et
commentateur politique de la chaîne de TV CNN Turk. Citant son nom,
Selvi est accusé de propager ‘’des mensonges, des calomnies et des
théories de complot sur ordre des autres’’. Il s’agit d’une attaque
indirecte contre Erdogan.
La grande majorité des chroniqueurs de sport et de politique rappelle
le fameux dicton d’un journaliste britannique (Simon Kuper): ‘’Le
football n’est jamais que du football’’.
Erdogan minimise le report
de la Supercoupe de Turquie à Ryad
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a minimisé samedi les
conséquences du report à la demande des organisateurs saoudiens de la
Supercoupe de football de Turquie qui devait se disputer la veille à
Ryad.
Le match devait opposer deux clubs d'Istanbul, Galatasaray et
Fenerbahçe, mais il a été reporté à la dernière minute, les
organisateurs saoudiens ayant refusé que les joueurs portent des
maillots avec des "slogans politiques", selon des médias saoudiens et
turcs.
Les deux équipes souhaitaient s'échauffer en portant des maillots à
l'effigie de Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne,
pour célébrer le centenaire de la République turque, ont indiqué des
médias turcs.
Face au refus des organisateurs saoudiens, les deux équipes ainsi que
la Fédération turque de football ont décidé d'un report du match.
La Fédération turque fait depuis fait l'objet de critiques pour avoir
permis que le match se dispute en Arabie saoudite plutôt qu'en Turquie.
Pour sa part, le parti d'opposition turc CHP, fondé par Atatürk, a
accusé le gouvernement de ne pas être parvenu à défendre l'honneur de
la Turquie. "Aucun reproche ne doit être fait aux clubs ou à la
fédération", a affirmé le dirigeant du CHP Ozgur Ozel. "Le principal
coupable est Erdogan qui a fait d'Atatürk l'objet d'un marchandage."
Mais lors d'une cérémonie à Istanbul samedi, ce dernier a répondu que
"tout le monde sait qui défend l'honneur de la Turquie et du peuple
turc". Faire du sport un enjeu politique, a-t-il ajouté, "est mal,
inutile et ne sert aucun intérêt".
Les relations entre Ryad et Ankara avaient connu un nadir après
l'assassinat en 2018 au consulat saoudien à Istanbul du journaliste
Jamal Khashoggi, très critique du régime saoudien. Elles relations se
sont améliorées par la suite, et Erdogan s'est rendu en visite
officielle en Arabie saoudite en 2022.
L'Arabie saoudite veut s'imposer de son côté comme une superpuissance
du sport mondial, grâce à des investissements dans le football mais
aussi le sport automobile, le golf, l'équitation ou la boxe. Elle vient
d'organiser le Mondial des clubs remporté par Manchester City et
accueillera le mois prochain la Supercoupe d'Espagne. (AFP, 30 déc
2023)
Forces
armées/Armed Forces
Washington donne son feu vert aux F-16 réclamés
par la Turquie
Mettant fin à des mois de tractations, le gouvernement américain a
donné vendredi son feu vert à la vente d’avions de chasse F-16 à la
Turquie, pour un montant de 23 milliards de dollars, dans la foulée de
la ratification par Ankara de l’adhésion de la Suède à l’OTAN.
La vente prévoit l’acquisition par la Turquie de 40 nouveaux F-16 et
par la Grèce de 40 F-35 pour un montant de 8 milliards de dollars, a
fait savoir le département d’État vendredi.
Ce dernier a formellement notifié, comme l’exige la loi américaine, le
Congrès de cette double vente vendredi en fin de journée.
Les États-Unis ont attendu pour ce faire que les instruments de
ratification par la Turquie de l’adhésion suédoise à l’OTAN soient
physiquement déposés à Washington, a précisé un responsable américain
s’exprimant sous couvert d’anonymat, témoignant du caractère
ultrasensible des négociations qui ont prévalu à cet accord.
En tant que dépositaires du Traité de l’Atlantique nord, tous les
instruments de ratification doivent être déposés dans la capitale
fédérale, qui accueillera en juillet un sommet pour les 75 ans de
l’Alliance atlantique.
La loi américaine exige par ailleurs que le Congrès soit notifié de
toute vente d’armement américain à un gouvernement étranger.
L’affaire des F-16 pour la Turquie, qui en a besoin pour moderniser sa
force aérienne, est l’histoire d’une longue saga qui a émaillé les
discussions entre les États-Unis et la Turquie dans le sillage de la
candidature suédoise à l’Alliance atlantique.
Le Parlement turc a approuvé mardi l’adhésion de Stockholm, mettant fin
à 20 mois de tractations qui ont testé la patience des alliés
occidentaux d’Ankara, désireux de faire front uni face à Moscou dans le
contexte de l’invasion de l’Ukraine.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mené un bras de fer exigeant
d’abord de la Suède une série de réformes et posant ensuite comme
condition cette vente simultanée d’avions F-16 américains.
Pour satisfaire les exigences d’Ankara, la Suède a réformé sa
Constitution et adopté une nouvelle loi antiterroriste, la Turquie
accusant la Suède de mansuétude envers des militants kurdes réfugiés
sur son sol, considérés pour certains comme terroristes par Ankara.
La Suède avait annoncé en mai 2022, dans la foulée de l’invasion russe
de l’Ukraine en février, sa candidature à l’OTAN, en même temps que la
Finlande, devenue en avril le 31e membre de l’organisation.
Intense séquence
Si le gouvernement américain a toujours été favorable à la vente de
F-16 à la Turquie, des élus au Congrès notamment démocrates s’y étaient
opposés et bloquaient le dossier arguant du bilan négatif des droits de
l’homme en Turquie et des tensions avec la Grèce.
Et ils avaient directement lié ce contrat à la ratification turque.
De ce fait, l’administration Biden s’était retenue jusqu’à ce vendredi
d’en notifier le Congrès.
L’influent président démocrate de la commission des Affaires étrangères
du Sénat, Ben Cardin, a fait part, dans un communiqué diffusé vendredi
soir, de son accord pour la vente, soulignant n’avoir « pas pris cette
décision à la légère ».
Le Congrès a le pouvoir de la bloquer en votant une résolution
conjointe mais personne ne s’y attend, la condition de la ratification
de l’adhésion suédoise étant à présent levée.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a mené une intense
séquence diplomatique entre Athènes et Ankara pour obtenir cet accord,
allant jusqu’à répéter par trois fois au président turc lors d’un
déplacement à Ankara, juste après le séisme en février 2023, qu’il n’y
aurait pas d’avions sans ratification, selon le responsable.
L’accord a nécessité au préalable qu’Athènes s’engage à ne pas faire
obstruction à la vente, et Athènes se voit accorder de façon simultanée
des F-35 plus perfectionnés.
Athènes avait vivement contesté la vente d’avions de combat F-16 à
Ankara en raison des différends territoriaux qui l’opposent depuis
longtemps à la Turquie dans la région de la Méditerranée orientale,
riche en ressources énergétiques.
Ce nouvel élargissement de l’OTAN n’est cependant pas tout à fait
terminé.
Il reste à la Hongrie de ratifier l’adhésion suédoise malgré les
promesses de Budapest qu’elle ne serait pas le dernier pays à donner
son feu vert.
« Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, a une fois de plus montré
qu’il était le membre le moins fiable de l’OTAN », a déploré le
sénateur Ben Cardin.
À Washington, on dit s’attendre à ce que cela prenne encore quelques
semaines, mais que la Hongrie s’est engagée à aller de l’avant, ce qui
permet d’envisager une cérémonie de levée de drapeaux lors d’une
prochaine ministérielle de l’OTAN, à son siège de Bruxelles en avril.
(AFP, 26 janvier 2024)
Le premier Turc dans l'espace emporte la fierté du
pays et les ambitions de son président
Une fusée de
SpaceX a décollé jeudi vers la Station spatiale
internationale pour y emmener quatre passagers, dont un Suédois, un
Italien et le premier Turc à se rendre dans l'espace, dans le cadre de
la troisième mission privée du genre.
Le lancement a eu lieu comme prévu à 16H49 locales (21H49 GMT) du
Centre spatial Kennedy, en Floride.
La mission, nommée Axiom Mission 3 (Ax-3) est la troisième organisée
par l'entreprise américaine Axiom Space.
Les passagers, qui s'entraînent depuis des mois, doivent passer environ
deux semaines dans la Station spatiale internationale (ISS), où ils
doivent arriver samedi. Ils prévoient ensuite d'y conduire une série
d'expériences scientifiques.
Après avoir permis à de riches clients de réaliser leur rêve d'espace,
Axiom Space emmène aujourd'hui également des individus sponsorisés par
des agences nationales.
Cette mission est ainsi révélatrice du rôle grandissant du secteur
privé pour accompagner les ambitions spatiales de pays n'ayant pas leur
propre programme de vols habités.
- "Symbole" -
La mission Ax-2 avait déjà permis à deux Saoudiens soutenus par leur
gouvernement de séjourner dans l'ISS.
Parmi les membres d'équipage cette fois: Alper Gezeravci, un pilote de
chasse qui est devenu le premier Turc à dépasser l'ultime frontière.
"Nous voyons cette mission comme le symbole d'une Turquie de plus en
plus puissante et affirmée", a déclaré cette semaine le président turc
Recep Tayyip Erdogan, en souhaitant "bonne chance" au colonel Gezeravci.
Egalement à bord, le Suédois Marcus Wandt est lui soutenu par l'Agence
spatiale européenne (ESA).
Son rôle d'"astronaute de projet" à l'ESA lui permet de participer à
des missions de courte durée, via un contrat à durée fixe,
contrairement aux astronautes à plein temps, a précisé l'agence
européenne.
"Je veux remercier l'ESA d'être audacieuse et visionnaire, et d'ouvrir
la voie, avec la Suède et Axiom Space, pour renforcer la présence de
l'Europe dans l'espace", a écrit Marcus Wandt sur X (ex-Twitter).
L'équipage est complété par l'Italien Walter Villadei, membre de
l'armée de l'air de son pays. L'homme a déjà volé à bord d'un vaisseau
de Virgin Galactic -- mais le voyage spatial n'avait alors duré que
quelques minutes.
Enfin, l'Espagnol et Américain Michael Lopez-Alegria, ancien astronaute
à la Nasa, sera lui le commandant de la mission, employé par Axiom
Space pour accompagner les trois clients.
- Future station privée -
Ils rejoindront sept personnes déjà à bord du laboratoire volant: deux
astronautes américaines, un Danois, un Japonais, et trois cosmonautes
russes.
Les détails des différents contrats, dont les prix payés à Axiom Space
pour chaque siège, ne sont pas rendus publics.
Ces missions privées sont réalisées en partenariat avec la Nasa, qui
facture à Axiom Space l'utilisation de la station.
Pour l'entreprise, ces missions sont une première étape avant la
construction de sa propre station spatiale.
Un programme encouragé par la Nasa, qui prévoit de mettre l'ISS à la
retraite vers 2030, et d'envoyer ensuite ses astronautes dans des
stations privées. (AFP, 18 jan 2024)
Syrie: des centaines de localités privées de courant après
des frappes turques
Des centaines de localités du nord-est de la Syrie sont privées de
courant depuis dimanche soir à la suite de frappes turques contre des
centrales électriques ayant aussi affecté l'approvisionnement en eau, a
annoncé lundi l'administration autonome kurde.
Dans un communiqué, l'administration a accusé les forces turques de
cibler, depuis vendredi, des installations pétrolières et des centrales
électriques, entre autres infrastructures dans les zones qu'elle
contrôle.
Ankara a annoncé samedi et dimanche avoir effectué des frappes contre
les combattants kurdes dans le nord de l'Irak et de la Syrie, après la
mort de neuf soldats turcs dans une attaque menée vendredi contre une
base militaire turque dans le nord de l'Irak.
L'administration a passé en revue les centaines de localités privées de
courant à la suite de ces frappes et affirmé que certaines
installations pétrolières avaient été gravement endommagées, dont une
complètement hors service.
Les Kurdes ont condamné les attaques "injustifiées" et "l'agression
turque".
Depuis dimanche, l'administration autonome a dénombré six centrales
électriques ciblées, dont une à deux reprises.
Lundi soir, elle a indiqué en outre que toutes les stations de pompage
d'eau de la région de Qamichli étaient désormais "hors d'usage", après
les frappes contre les centrales électriques.
Des journalistes de l'AFP ont vu lundi des pompiers s'employer à
éteindre un important incendie qui s'est déclaré dans la centrale de
Qamichli.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé au Royaume-Uni
et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, a pour sa part
rapporté qu'une septième centrale électrique avait été ciblée plus tard
lundi.
Certaines centrales n'ont assuré qu'une dizaine d'heures
d'approvisionnement électrique, avant d'être complètement à l'arrêt.
Yasser Sleimane, responsable de l'administration kurde, a appelé la
Russie et les pays de la coalition internationale dirigée par les
Etats-Unis "à mettre fin à l'agression turque contre nos régions et au
ciblage des civils".
L'armée turque a affirmé avoir visé depuis samedi, "conformément à nos
droits à l'autodéfense", des dizaines de cibles, notamment des "bases,
dépôts et usines à gaz" utilisés par les Unités de protection du peuple
(YPG) et par les combattants du PKK.
La Turquie, qui considère ces deux groupes armés comme terroristes,
cible régulièrement les bases arrières des combattants kurdes en Syrie
et du PKK dans le nord de l'Irak, qui mènent une guérilla contre l'Etat
turc depuis 1984.
Entre 2016 et 2019, l'armée turque a également lancé trois opérations
d'envergure dans le nord de la Syrie contre les groupes kurdes. (AFP,
15 jan 2024)
Raids aériens en Irak et en Syrie après
la mort de neuf soldats turcs
La Turquie a mené dans la nuit de vendredi à samedi des frappes
aériennes contre des "cibles terroristes" dans le nord de l'Irak et de
la Syrie après la mort de neuf de ses soldats, a annoncé le ministère
turc de la Défense.
Neuf soldats turcs ont été tués et quatre autres blessés dans une
attaque contre une base militaire turque dans le nord de l'Irak, a
indiqué tôt samedi le même ministère, revoyant à la hausse un précédent
bilan de 6 morts.
"Conformément à nos droits à l'autodéfense (...), des opérations
aériennes ont été menées contre des cibles terroristes dans les régions
de Metina, Hakurk, Gara et Qandil", a rapporté le ministère turc de la
Défense dans un communiqué.
L'armée turque dit avoir visé "29 cibles, constituées de grottes, de
bunkers, d'abris et d'installations pétrolières" appartenant au Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK) et aux Unités de protection du
peuple (YPG), deux groupes armés kurdes considérés comme terroristes
par la Turquie.
L'armée d'Ankara lance régulièrement des opérations terrestres et
aériennes contre les combattants du PKK dans le nord de l'Irak, au
Kurdistan autonome ou dans la région montagneuse du Sinjar, et des
soldats turcs sont régulièrement tués dans la zone.
En réaction à cette lourde attaque contre les forces turques, le
président turc Recep Tayyip Erdogan tiendra samedi une réunion
sécuritaire d'urgence à Istanbul en présence de ses ministres des
Affaires étrangères, de la Défense et de l'Intérieur, du chef
d'état-major et du patron des services de renseignements turcs.
113 personnes soupçonnées de lien avec le PKK -- que l'armée turque
combat depuis 1984 -- ont par ailleurs été arrêtées samedi dans 32 des
81 provinces turques, a annoncé le ministre turc de l'Intérieur Ali
Yerlikaya sur le réseau social X.
Dans ce contexte, le parti AKP au pouvoir et le principal parti
d'opposition, le CHP, ont eux décidé de reporter la présentation prévue
ce week-end d'une partie de leurs candidats aux élections municipales
du 31 mars. (AFP, 13 jan 2024)
Mali : des drones turcs Bayraktar livrés à la junte au pouvoir
Les militaires au pouvoir au Mali ont réceptionné jeudi 4 janvier une
livraison de drones de Turquie lors d'une cérémonie en présence du chef
de la junte, le colonel Assimi Goïta, a constaté un correspondant de
l'AFP. «Les plus hautes autorités du Mali se sont orientées vers
l'acquisition de matériels majeurs, dont les drones de type Bayraktar
TB2», a dit dans un discours le maître de cérémonie, s'exprimant au nom
de l'état-major de l'armée de l'air.
De fabrication turque, les drones Bayraktar TB2 permettent de
surveiller le territoire national, de détecter des cibles suspectes, de
les traquer et de les frapper au besoin avec une précision
chirurgicale, a-t-il souligné. Le correspondant de l'AFP a dénombré six
drones sur le tarmac de l'aéroport de Bamako.
Crise sécuritaire, politique et humanitaire
Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation djihadiste et à une
grave crise non seulement sécuritaire, mais aussi politique et
humanitaire. Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020
ont opéré une réorientation stratégique, rompu la vieille alliance avec
l'ancienne puissance dominante française et se sont tournés
militairement et politiquement vers la Russie. Ils ont exigé le départ
de la mission de l'Onu (Minusma), dont le retrait s'est achevé le 31
décembre.
Ils avaient déjà réceptionné en mars 2023 plusieurs avions de la Russie
et des drones de la Turquie. Des livraisons d'équipements militaires
russes ont également eu lieu en mars et août 2022 et en janvier 2023.
(Le Figaro, 4 janv 2024)
Turkish
military operations in Iraqi Kurdistan killed 24
civilians during 2023
Community Peacemaker Teams (CPT) reported on 1 January that Turkish
military operations in the Kurdistan Region of Iraq resulted in the
death of 24 civilians during 2023, according to Roj News.
This information was disclosed by Kameran Osman, a member of the Iraqi
Kurdistan Team of the CPT, highlighting the severe impact of Turkey’s
military actions in the area.
In a detailed account, Osman revealed that of these 24 fatalities, 7
civilians were killed in unmanned Turkish aircraft attacks, 3 by
Turkish warplanes and 1 civilian lost their life due to a landmine
explosion. The remaining casualties were attributed to various other
military operations conducted by Turkey in the region.
The report also provided a breakdown of casualties across different
provinces: in the Duhok province, 5 civilians were killed and 3
injured; in Erbil province, 1 civilian died and 8 were injured; and in
Sulaymaniyah province, 5 fatalities and 2 injuries were recorded.
These figures starkly contrast the claims made by Turkish Foreign
Minister Hakan Fidan. During a budget discussion in the Turkish
parliament on 21 December, Fidan responded to criticisms from Meral
Danış Beştaş, Deputy Group Chair of the pro-Kurdish Peoples’ Equality
and Democracy Party (DEM Party). He asserted that Turkey’s cross-border
operations had not resulted in any civilian casualties, a claim now
directly challenged by the CPT’s findings. (MedyaNews, January 2, 2024)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Un Turc condamné à près de trois ans
de prison pour l'attaque d'une synagogue en Allemagne
La justice allemande a condamné mardi un Turc à deux ans et neuf mois
de
prison pour avoir tenté d'incendier en juin 2021 une synagogue à Ulm,
dans le sud de l'Allemagne.
L'homme de 47 ans a été reconnu coupable par un tribunal de cette ville
d'incendie criminel et d'avoir infligé des dommages matériels graves à
cet édifice religieux dans une "attaque motivée par l'antisémitisme".
L'accusé aurait versé de l'essence sur un des murs de la synagogue puis
y aurait mis le feu.
Un policier est intervenu avant que les flammes ne se propagent, les
éteignant à l'aide d'un extincteur.
L'attaque a laissé des traces de brûlures sur le bâtiment. Une de ses
fenêtres est couverte de suie.
L'accusé, qui vivait à Ulm avant l'attentat, s'est enfui en Turquie
mais est retourné en juillet 2023 en Allemagne, où il a été arrêté.
Un appel peut encore être interjeté contre ce jugement.
L'Allemagne s'alarme de plus en plus ces dernières années de la montée
de l'antisémitisme, huit décennies après l'Holocauste.
Un Germano-Iranien a également été condamné, l'année dernière, à deux
ans et neuf mois de prison pour avoir planifié d'incendier une
synagogue à Bochum en 2022, avec le soutien d'organismes étatiques
iraniens.
La guerre entre Israël et le Hamas a davantage encore attisé les
tensions et les autorités allemandes ont enregistré un certain nombre
d'incidents à caractère antisémite depuis le début de ce conflit,
notamment le jet de cocktails Molotov contre une synagogue à Berlin en
octobre. (AFP, 16 jan 2024)
Un
tribunal suspend la diffusion
d'une série TV sur les confréries musulmanes
Un tribunal
d'Istanbul a confirmé lundi la suspension pour deux
semaines de la diffusion d'une série télévisée turque sur les
confréries islamiques qui suscite la colère des groupes conservateurs,
a annoncé son producteur.
"Il n'y aura pas de diffusion ce soir. Le tribunal régional
administratif a confirmé la décision de suspension du Conseil supérieur
de l'audiovisuel. Nous ne pouvons pas diffuser Les Boutons Rouges", a
indiqué sur le réseau social X le producteur, Faruk Turgut.
Les deux premiers épisodes de la série diffusée sur la chaîne privée
Fox TV avaient provoqué le tollé des groupes conservateurs qui avaient
appelé à son interdiction.
Le Conseil supérieur turc de l'audiovisuel (RTÜK) avait décidé fin
décembre de suspendre la série pour deux semaines pour "non conformité
aux valeurs morales et nationales" et avait infligé une amende de 9
millions de livres turques (275.000 euros environ) à Fox TV.
La série, tournée sur un site géré par le ministère turc de la Famille,
avait aussi vu son autorisation de tournage révoquée.
Les Boutons Rouges (Kizil Goncalar) racontent la rencontre entre
Meryem, une femme membre d'une confrérie islamique qui tente d'éviter
que sa fille de 14 ans soit mariée de force, un sort qu'elle a subi au
même âge, et de Levent, un psychiatre laïque.
La série avait été applaudie par des opposants au gouvernement turc
pour son regard sur la place des femmes et des enfants au sein des
confréries islamiques, qui ont vu leur influence croître au cours des
deux décennies de gouvernement islamo-conservateur de l'actuel
président Recep Tayyip Erdogan.
L'histoire d'une fillette mariée de force à l'âge de six ans par ses
parents membres d'une confrérie islamique avait suscité l'émoi en
Turquie fin 2022.
Ses parents et l'homme qui l'avait épousé ont été condamnés fin octobre
à des peines de 16 à 30 ans de prison. (AFP, 8 jan 2024)
Près de 200 membres présumés de l'EI arrêtés
Les autorités turques ont arrêté près de 200 personnes soupçonnées
d'appartenir au groupe jihadiste Etat Islamique (EI), lors d'une série
d'opérations dans tout le pays, avant les célébrations du Nouvel An, a
annoncé samedi le ministre de l'Intérieur.
Dans un message sur X (ex-Twitter), Ali Yerlikaya a déclaré que 189
suspects avaient été arrêtés dans 37 villes, dont 27 à Ankara et 22 à
Istanbul.
La Turquie a intensifié ces derniers mois les opérations contre les
membres de l'EI, qui a revendiqué un certain nombre d'attentats
meurtriers en Turquie, dont un, le 1er janvier 2017 dans un nightclub
d'Istanbul, qui avait tué 39 personnes.
Vendredi, les autorités avaient déjà annoncé l'arrestation de 32
membres présumés de l'EI, dont trois trois membres importants du
groupe, soupçonnés de prévoir des attentats notamment contre des
églises et des synagogues, ainsi que contre l'ambassade d'Irak.
Et la police avait annoncé la semaine dernière un vaste coup de filet
dans 32 villes du pays et l'arrestation de plus de 300 personnes pour
des liens présumés avec l'EI. (AFP, 30 déc 2023)
Socio-économique
/ Socio-economic
Le barbeau léopard, parmi les poissons les plus
menacés, repéré en Turquie
Le barbeau léopard, un poisson d'eau douce classé parmi les dix espèces
les plus menacées au monde, a été repéré à Cizre, dans le sud de la
Turquie, a annoncé jeudi le ministre turc de l'Agriculture.
"Le barbeau léopard, qui figure sur la liste rouge et parmi les dix
poissons les plus recherchés dans le monde, a été détecté dans les eaux
turques", a annoncé sur X (ex-Twitter) le ministre, Ibrahim Yumak.
"Vu pour la dernière fois à Siirt en 2012, la redécouverte du barbeau
léopard dans nos eaux après tant d'années est une bonne nouvelle pour
la protection et le développement de la biodiversité de notre pays",
ajoute-t-il.
Surnommé "poisson commando" à cause de ses tâches noires rappelant les
vêtements de camouflage, le barbeau léopard est considéré en danger
critique" par l'Union internationale pour la conservation de la nature
(UICN).
Les ONG de protection de l'environnement Shoal et Re:wild l'ont par
ailleurs inclus parmi les dix espèces de poissons d'eau douce les plus
menacées dans le monde.
Selon les deux ONG, le barbeau léopard était autrefois abondant dans
les eaux du Tigre et de l'Euphrate, les deux fleuves qui enserrent la
Mésopotamie en traversant la Turquie, la Syrie et l'Irak.
La pêche, la pollution, la destruction de l'habitat et la construction
de barrages ont cependant poussé l'espèce au bord de l'extinction.
Un quart des poissons d'eau douce sont menacés d'extinction, selon une
étude récente de l'UICN. (AFP, 18 jan 2024)
Unemployment is on the rise
The Turkish Statistical Institute (TÜİK) has released unemployment
data. Unemployment has increased for the first time since June.
Accordingly, the number of unemployed individuals aged 15 and over
increased by 115 thousand people to 3 million 116 thousand people in
November 2023 compared to the previous month.
The unemployment rate also increased by 0.4 points, reaching 9 percent.
While the unemployment rate is estimated at 7.5 percent for men, it is
11.8 percent for women.
The underemployment rate, potential labor force, and the idle labor
force rate, which includes underemployed, potential labor, and
unemployed individuals (the broad definition of unemployment), reached
22.7 percent. There was an increase of 1.3 points compared to the
previous month.
Women participate half as much as men in the labor force
In November 2023, the number of employed individuals decreased by 236
thousand compared to the previous month, and measured at 31 million 611
thousand people. The employment rate also decreased by 0.4 percentage
points to 48.2%. This rate is 65.4% for men and 31.3% for women.
The labor force also decreased by 122 thousand people in November 2023,
reaching 34 million 726 thousand people. The labor force participation
rate decreased by 0.2 percentage points to 52.9%. The labor force
participation rate was 70.7% for men and 35.5% for women.
Unemployment rate among youth 16.5%
The unemployment rate for the youth population, covering the age group
of 15-24, increased by 0.3 percentage points compared to the previous
month, reaching 16.5%. In this age group, the unemployment rate is
estimated at 14.2% for males and 20.7% for females.
The seasonally and calendar-adjusted average actual weekly working
hours were 43.8 hours. (infolibertaire.net, 8 janvier 2024)
Séisme de
février 2023: début du premier grand procès lié à
la construction des bâtiments
En Turquie s'est ouvert mercredi le premier grand procès lié à la
construction des bâtiments qui se sont effondrés lors du tremblement de
terre de février 2023 qui a fait plus de 50.000 morts, celui de l'hôtel
Isias d'Adiyaman.
Selon la presse turque, onze prévenus parmi lesquels le propriétaire de
l'hôtel, comparaissent devant un tribunal d'Adiyaman (sud-est), accusés
de "négligence consciente" lors de la supervision de la construction de
ce bâtiment de 10 étages que le séisme a fait s'effondrer, causant la
mort de 72 personnes, dont 24 adolescents chypriotes turcs.
D'après l'acte d'accusation, cité par plusieurs médias turcs, au moins
l'un des étages de l'hôtel avait été ajouté illégalement. Un rapport
d'expertise a par ailleurs souligné la très mauvaise qualité des
matériaux de construction.
Les accusés encourent des peines pouvant dépasser 20 ans de prison.
Située à moins de 100 kilomètres de l'épicentre du tremblement de terre
de magnitude 7,8 du 6 février 2023, qui a fait plus de 50.000 morts en
Turquie et environ 6.000 en Syrie, la ville d'Adiyaman avait été
dévastée.
L'effondrement de l'hôtel Isias avait suscité une vive émotion dans la
petite République turque de Chypre du Nord (RTCN), d'où 39 des victimes
- des adolescents et leurs accompagnateurs venus participer à un
tournoi de volleyball - étaient originaires.
Il s'agit de la plus grande tragédie de l'histoire de l'État
séparatiste, dont l'autonomie n'est reconnue que par Ankara.
Outre des proches des adolescents décédés, le Premier ministre de la
République autoproclamée, Ünal Üstel, a assisté mercredi à l'ouverture
du procès.
Plus de 260 personnes impliquées dans la construction de bâtiments qui
se sont écroulés lors du séisme du 6 février ont été arrêtées dans les
semaines suivantes, certaines en tentant de fuir la Turquie.
Le promoteur d'un immeuble de 12 étages de la ville d'Antakya (sud)
baptisé "Résidence Rönesans", dont plusieurs centaines d'habitants ont
péri sous les décombres, avait été interpellé à l'aéroport d'Istanbul
le 10 février alors qu'il tentait de se rendre au Monténégro.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan est sorti politiquement indemne
de la catastrophe, en se faisant réélire quelques mois plus tard.
Il a imputé le grand nombre de morts à des promoteurs immobiliers
corrompus qui ont payé des inspecteurs locaux afin d'utiliser des
matériaux de construction bon marché et d'ajouter illégalement des
étages supplémentaires aux immeubles.
Les détracteurs d'Erdogan rétorquent que la plupart des principales
sociétés de construction et d'immobilier de Turquie ont noué des
relations étroites avec l'AKP, le parti au pouvoir, au cours des 21
années qu'il a passées au pouvoir. (AFP, 3 jan 2024)
L'inflation à près de 65% en décembre
L'inflation a atteint 64,8% sur un an en Turquie en décembre, selon les
données officielles publiées mercredi.
La hausse des prix à la consommation, alimentée notamment par la
dépréciation quasi continue de la livre turque, s'est établie à 2,9%
sur un mois.
L'inflation, qui a repris son envolée depuis juin, s'élevait à 62% en
novembre.
La hausse des prix concerne tout particulièrement les produits
alimentaires (+72%), les transports (+77,1%), la santé (+79,6%),
l'éducation (+82%) ainsi que l'hôtellerie et la restauration (+93,2%),
selon l'institut statistique turc.
Quoique élevés, les chiffres officiels sont contestés par les
économistes indépendants du Groupe de recherche sur l'inflation (Enag),
qui calculent la hausse des prix à la consommation à 127,2% en
glissement annuel.
Dans ce contexte, le salaire minimum a été relevé de 49% au 1er
janvier, pour atteindre 17.000 livres turques, soit 520 euros environ.
Malgré les hausses régulières des salaires et des pensions de retraite,
l'inflation demeure un sujet brûlant en Turquie, à trois mois
d'élections municipales que le président Recep Tayyip Erdogan - réélu
fin mai pour un troisième mandat - souhaite remporter à Ankara et
Istanbul, les deux plus grandes villes du pays, passées aux mains de
l'opposition en 2019.
La Banque centrale turque, qui a relevé son taux directeur de 8,5% à
42,5% depuis juin pour tenter d'endiguer l'inflation, a estimé fin
décembre que le resserrement monétaire est "proche du niveau requis
pour établir le cap de la désinflation". (AFP, 3 jan 2024)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Italian PM Meloni seeks to boost ties
with Turkey in first trip as G7 head
Giorgia Meloni met Turkish President Recep Tayyip Erdogan in Istanbul
on Saturday, the Italian premier’s first official trip overseas after
her nation took the presidency of the Group of 7 countries.
The two governments are aiming to boost the value of trade between
their countries to $32.7 billion by 2030 from around $25 billion
currently, according to an official briefed on the talks.
For the latest headlines, follow our Google News channel online or via
the app.
Defense deals could include Italy’s Leonardo SpA, which works on
aerospace and security globally.
Migration was also on the agenda, with both countries looking at a deal
with Libya to strengthen collaboration, the person said. According to
Italian media, the three nations could sign a deal on migration before
summer.
The visit by Meloni, which took in Istanbul’s Grand Bazaar, follows a
string of informal talks between the two officials on the sidelines of
international meetings in Bali, Vilnius, New York, and Dubai.
(Bloomberg, 21 January 2024)
Turquie, Bulgarie et Roumanie s'entendent contre les mines
en mer Noire
La Turquie, la Bulgarie et la Roumanie, trois membres de l'Otan
riverains de la mer Noire, se sont alliés jeudi pour protéger la
navigation internationale et leurs côtes contre les mines flottantes
susceptibles de dériver depuis les rivages russes ou ukrainiens.
L'Initiative de lutte contre les mines en mer Noire, signée à Istanbul,
doit permettre de sécuriser les exportations de céréales ukrainiennes
le long des côtes roumaines et bulgares, voie alternative de navigation
mise en place après la fin du corridor céréalier dénoncé par la Russie
à l'été 2023.
Préfiguration de cette alliance, un Groupe naval de lutte contre les
mines en mer Noire (MCM Black Sea) avait été créé par la Turquie en
août 2023 après que Moscou eut refusé de prolonger l'accord céréalier
lancé un an auparavant sous l'égide des Nations unies.
Le ministre roumain de la Défense Angel Tilvar et le vice-ministre
bulgare de la Défense Atanas Zapryanov ont rejoint leur homologue turc
Yasar Güler dans un palais sur le Bosphore, voie d'accès méridionale à
la mer Noire, pour la signature. Ils prendront tour à tour la
présidence de l'entente pour six mois.
"Nous avons décidé conjointement de signer un protocole entre nos trois
pays afin de lutter plus efficacement contre le danger des mines en mer
Noire en renforçant notre coopération et notre coordination
existantes", a déclaré M. Güler lors de la signature, précisant que les
négociations avaient commencé "en septembre".
Alors que les trois signataires appartiennent à l'Alliance atlantique,
le ministre turc a souligné que "cette initiative ne sera ouverte
qu'aux navires des trois pays alliés côtiers".
Il exclut ainsi de fait l'intervention de pays extérieurs, dont ceux de
l'Otan, afin de ne pas contrevenir à la Convention de Montreux, signée
en 1936, qui régit la navigation dans le Bosphore en temps de guerre.
- Tempêtes d'hiver -
"Les contributions convenues d'autres acteurs dans certains
domaines
seront possibles au fil du temps lorsque les conditions seront
remplies", a ajouté le ministre, renvoyant à la fin des hostilités.
L'Otan a salué "une importante contribution à une plus grande liberté
de naviguer et à la sécurité alimentaire dans la région et au-delà",
dans un message de son porte-parole sur le réseau social X.
Dans un communiqué, le ministère roumain de la Défense a estimé pour sa
part que "l'agressivité de la Fédération de Russie et son mépris pour
les normes du droit international ont transformé la mer Noire en
problème non seulement régional mais international".
Pour Sinan Ülgen, chercheur membre de l'institut Carnegie Europe, avec
cet accord, "la Turquie veille au respect de la Convention de Montreux".
"Ankara ne souhaite pas ouvrir le passage aux navires de l'Otan et a
préféré agir avec les pays riverains", a-t-il indiqué à l'AFP, en
relevant que la Turquie a pris la tête de l'accord "parce que c'est
elle qui dispose des meilleures capacités marines et militaires".
Début janvier, la Turquie a d'ailleurs rappelé à son "allié
britannique" - qui a offert deux bâtiments démineurs de la Royal Navy à
l'Ukraine - "que ces navires ne seront pas autorisés à traverser le
détroit tant que la guerre se poursuivra", a rappelé M. Ülgen.
Dès le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février
2022, tous deux riverains de la mer Noire au nord, la crainte est
apparue de voir des mines disposées par les belligérants pour protéger
leurs côtes se détacher sous l'effet notamment des tempêtes.
Un mois plus tard, en mars 2022, une mine dérivante à l'entrée du
Bosphore avait inquiété les pêcheurs turcs.
Depuis, plusieurs engins flottants ont été repérés et repêchés sans
dommage. Mais fin décembre, un cargo battant pavillon panaméen qui se
dirigeait vers un port ukrainien pour y charger des céréales a heurté
une mine et deux marins ont été blessés.
Sofia a souligné mercredi, à la veille de la signature, que cette
initiative "totalement pacifique n'est pas dirigée contre un pays
quelconque" ni n'entend "se substituer à la présence ou aux activités
de l'Otan".
Ankara, qui est parvenu à ménager ses relations avec Moscou et Kiev,
avait également précisé que cet accord "destiné à contribuer à la
sécurité de la navigation en mer Noire, n'a pas été formé contre ou
comme alternative à un pays ou à une structure, mais a été créé
uniquement à des fins défensives". (AFP, 11 jan 2024)
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
Otan: le veto turc levé, la Suède invitée par Orban à discuter
Les pays occidentaux ont salué le nouveau pas de la Suède vers l'Otan
après le vote favorable du Parlement turc, la Hongrie constituant
désormais l'étape finale pour lui permettre d'adhérer à l'Alliance
atlantique.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a convié son homologue
suédois à Budapest pour tenter de lever les derniers obstacles à une
entrée du pays nordique dans l'Otan.
Le feu vert donné mardi par le parlement turc à une écrasante majorité,
met un point final à 20 mois de tractations qui ont testé la patience
des alliés occidentaux d'Ankara, désireux de faire front uni face à
Moscou dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine.
Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a salué "un pas de plus"
vers l'adhésion de son pays à l'Otan.
Tout comme le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg, qui a aussi appelé la
Hongrie à achever sa "ratification nationale au plus vite". L'adhésion
de la Suède "rend l'Otan plus forte et renforce notre sécurité", a-t-il
ajouté.
Washington a de son côté salué le vote du Parlement turc en faveur de
Stockholm, un "partenaire solide et compétent dont l'appartenance à
l'Otan renforce autant les Etats-Unis que l'alliance" de défense
transatlantique, a dit Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité
nationale de la Maison Blanche.
"L'adhésion prochaine de la Suède, tout comme celle de la Finlande qui
a déjà eu lieu, renforcera encore" l'Otan, a fait valoir le
porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit.
C'est "une réaction directe à la guerre d'agression russe contre
l'Ukraine", a-t-il rappelé.
Et pour le ministre norvégien des Affaires étrangères, Espen Barth
Eide, l'adhésion de la Suède à l'Otan rendra les pays nordiques "plus
sûrs".
La Hongrie reste désormais la seule réfractaire.
M. Orban demande depuis des mois du "respect" à Stockholm, dont il
dénonce la politique de "dénigrement" et ses remarques régulières sur
la dérive autoritaire du pays d'Europe centrale.
Faute de signal de leur part et pressé par ses partenaires de l'Otan,
le dirigeant nationaliste a donc pris les devants.
"J'ai envoyé aujourd'hui une lettre au Premier ministre Ulf Kristersson
pour l'inviter en Hongrie afin de discuter de l'entrée de la Suède dans
l'Alliance atlantique", a-t-il écrit sur X.
Dans son courrier consulté par l'AFP, il évoque la nécessité de "bâtir
une solide confiance mutuelle" à travers "un dialogue politique plus
intense".
La réponse est tombée quelques heures plus tard.
"Je ne vois pas de raison pour négocier au jour d'aujourd'hui", a réagi
devant la presse le ministre suédois des Affaires étrangères.
"Lors du sommet de Madrid l'année dernière, la Hongrie (..) a octroyé à
la Suède le statut d'invité" en vue d'une adhésion à l'Otan, sans poser
de réserve, a souligné Tobias Billström.
Il s'est en revanche dit prêt à "des discussions", relevant "les
nombreux points communs" et "la coopération militaire" entre les deux
pays.
- "Mascarade insensée" -
"De plus, nous allons bientôt former un concept plus large en devenant
alliés (au sein) de l'Otan. Nous pouvons parler, d'Etat à Etat, de ce
que cela signifiera", a-t-il ajouté, sans répondre à ce stade à
l'invitation adressée au Premier ministre.
La Suède avait annoncé en mai 2022, dans la foulée de l'invasion russe
de l'Ukraine, sa candidature à l'Otan, en même temps que la Finlande,
devenue en avril le 31e membre de l'organisation.
La Hongrie a certes donné son soutien de principe mais elle traîne des
pieds depuis des mois.
Certains experts y ont vu une stratégie de chantage de Viktor Orban
pour obtenir des concessions de l'UE, d'autres le signe de sa proximité
avec le président russe Vladimir Poutine et le chef d'Etat turc Recep
Tayyip Erdogan.
Le dirigeant nationaliste avait promis de ne pas être le dernier
dirigeant à donner son aval mais à trop attendre, il a été devancé par
le Parlement turc.
Pour satisfaire les exigences d'Ankara, la Suède a réformé sa
Constitution et adopté une nouvelle loi antiterroriste, la Turquie
accusant la Suède de mansuétude envers des militants kurdes réfugiés
sur son sol, considérés pour certains comme terroristes par Ankara.
Début décembre, M. Erdogan avait ajouté comme condition à la
ratification d'Ankara l'approbation "simultanée" par le Congrès
américain de la vente d'avions de chasse F-16 à la Turquie.
Dans l'opposition hongroise, le parti socialiste (MSZP) a appelé Viktor
Orban à "mettre fin à cette mascarade insensée, qui nuit
considérablement à l'image de la Hongrie", réclamant la convocation
d'une session extraordinaire de l'Assemblée pour enfin procéder au vote.
Du côté des médias pro-Orban, on s'insurgeait mardi devant une Suède
qui "demande un pacte de sang sans faire aucun geste en retour", selon
une tribune du magazine Mandiner. (AFP, 24 jan 2024)
Erdogan a dénoncé une réponse "disproportionnée" contre les
rebelles Houthis au Yémen.
"Toutes ces actions constituent un usage disproportionné de la force",
a déclaré le chef de l'Etat turc qui s'exprimait devant les
journalistes à l'issue de la grande prière du vendredi.
"L'Amérique et Israël utilisent cette même force disproportionnée
contre les Palestiniens et les Britanniques marchent dans les pas des
Etats-Unis. Ils cherchent à créer un bain de sang en mer Rouge", a-t-il
ajouté.
Depuis le début du conflit dans le territoire palestinien de Gaza, qui
a fait près de 23.500 morts selon le Hamas, M. Erdogan est l'un des
plus virulents critiques d'Israël et du soutien que Washington lui
apporte.
L'offensive israélienne sur la bande de Gaza a été lancée en
représailles à l'attaque sans précédent menée par le mouvement
islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, qui a fait
quelque 1.140 morts, essentiellement des civils. (AFP, 12 jan 2024)
Erdogan-Blinken discuss Gaza and Sweden
US Secretary of State Antony Blinken addressed the Gaza conflict and
European security priorities, including Sweden’s NATO integration,
during a meeting with Turkish President Recep Tayyip Erdogan in
Istanbul on Saturday.
The State Department’s statement highlighted Blinken’s emphasis on
preventing conflict escalation, securing hostages’ release, expanding
humanitarian aid, reducing civilian casualties and working towards a
lasting regional peace that ensures Israel’s security and promotes a
Palestinian state.
Additionally, discussions with Erdogan covered European security
priorities, such as defending Ukraine’s sovereignty, completing
Sweden’s NATO accession, and boosting trade and investments between the
US and Turkey.
Blinken also met with his Turkish counterpart, Hakan Fidan.
Later on Saturday, Blinken visited Hania, Crete for a meeting with
Greek Prime Minister Kyriakos Mitsotakis. On the agenda were Gaza,
Ukraine, Greek-Turkish relations and defense matters.
Blinken’s tour includes Middle Eastern and Eastern Mediterranean
countries amid concerns about Gaza’s war expansion. The tour spans
Israel, the West Bank, Turkey, Greece, Jordan, Qatar, the United Arab
Emirates, Saudi Arabia and Egypt.
Blinken’s fourth visit in three months to the region comes as
developments in Lebanon, northern Israel, the Red Sea and Iraq have put
intense strains on what had been a modestly successful US push to
prevent a regional conflagration since Hamas attacked Israel on October
7, and as international criticism of Israel’s military operation
mounts. (AFP, 7 jan 2024)
La Suède dans l'Otan: le vote turc "probablement" après
le Nouvel An
Le vote du parlement turc pour valider l'entrée de la Suède dans
l'Otan, approuvée en commission parlementaire le 26 décembre, devra
"probablement" attendre début 2024 avec le retour des députés le 15
janvier, ont indiqué jeudi des sources parlementaires.
Le parlement est officiellement en vacances depuis mercredi soir. Sa
Commission des Affaires étrangères a approuvé mardi le protocole
d'adhésion de la Suède à l'Alliance atlantique, mais celui-ci doit
encore être voté à la majorité des députés pour que soit mis fin au
suspense qui dure depuis 19 mois.
La Turquie est le dernier membre de l'Alliance atlantique avec la
Hongrie à barrer la route à la Suède, multipliant exigences et
prétextes pour justifier ses réticences.
Stockholm avait déposé sa candidature peu après le début de l'invasion
russe en Ukraine en février 2022, en même temps que la Finlande, admise
en avril dernier.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a la possibilité de convoquer
une session parlementaire extraordinaire d'ici la reprise officielle
des travaux.
Mais le chef de l'Etat a ouvertement conditionné le feu vert de la
Turquie à la livraison d'avions militaires américains F-16, jusqu'ici
bloquée par le Congrès.
Selon une source diplomatique à Ankara, le ministre des Affaires
étrangères Hakan Fidan s'est entretenu mercredi avec le secrétaire
d'État américain Antony Blinken, "à la demande de ce dernier".
Selon cette source, M. Fidan a de nouveau insisté sur la livraison des
avions et rappelé qu'Ankara "attend de l'administration américaine et
du Congrès américain qu'ils agissent conformément à l'esprit d'alliance
et respectent les engagements pris".
Le gouvernement américain n'est pas hostile à cette vente mais le
Congrès l'a bloquée jusqu'ici pour des raisons politiques, dont les
tensions avec la Grèce - elle-aussi membre de l'Otan - dont Ankara
s'est récemment rapproché.
"Il semble désormais évident que les deux processus vont avancer en
parallèle", avait indiqué en début de semaine à l'AFP le directeur du
German Marshall Fund à Ankara, Ozgur Unluhisarcikli.
Selon lui, "il n'y a pas vraiment de consensus au sein du Parlement
turc, ni au congrès américain".
"Mais si MM. Biden et Erdogan font preuve de la volonté requise, nous
pouvons espérer un dénouement proche", avait-il ajouté. (AFP, 28 déc
2023)
Relations
régionales / Regional Relations
Turkey, Russia, and Iran issue a joint statement on 'Syria'
in Astana
Discussions were focused on the situation on the ground, regional
developments, the political process, returns, and humanitarian aid in
the meeting on Syria held in Astana with the participation of Turkey,
Russia, and Iran.
Turkey, Russia, and Iran issue a joint statement on 'Syria' in Astana
The 21st round of Syria talks within the Astana format, under the
guarantorship of Turkey, Russia, and Iran, took place in the capital of
Kazakhstan, Astana.
During the meeting held on January 24-25, discussions were held on the
situation on the ground, regional developments, the political process,
returns, and humanitarian aid.
The talks were attended by Ali Asgar Haci, Senior Advisor for Political
Affairs at the Iranian Ministry of Foreign Affairs, Ahmet Yıldız,
Deputy Minister of Foreign Affairs from Turkey, and Aleksandr
Lavrentiyev, Special Representative for Syria of Russian President
Vladimir Putin, representing their respective countries.
The meetings, attended by Najat Rochdi, Deputy Special Envoy for Syria
at the United Nations (UN), also included delegations from Jordan,
Iraq, and Lebanon in observer status.
During the meeting, in addition to discussions on Syria, the attacks by
Israel on Palestine were also addressed. They called for the
implementation of the UN resolution urging an immediate ceasefire and
compliance with the parties' obligations under international law.
Following the meeting, a joint statement was released emphasizing the
sovereignty, independence, unity, and territorial integrity of Syria.
(BIA, 26 Jan 2024)
Erdogan "se
félicite" de la décision de la CIJ concernant Israël
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est félicité vendredi de la
décision de la Cour internationale de justice (CIJ) appelant Israël à
empêcher tout acte éventuel de "génocide" et à autoriser l'accès
humanitaire à Gaza.
"Je considère comme précieuse la décision d'injonction provisoire prise
par la Cour internationale de justice concernant les attaques
inhumaines à Gaza et je m'en félicite", a écrit sur le réseau social X
le président turc.
"Nous espérons que les attaques d'Israël contre les femmes, les enfants
et les personnes âgées prendront fin", a ajouté le chef de l'Etat turc,
l'un des dirigeants les plus critiques d'Israël depuis le début de la
guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.
La Turquie continuera "de suivre le processus (judiciaire) pour
garantir que les crimes de guerre commis contre des civils palestiniens
innocents ne restent pas impunis", a-t-il souligné.
Le président turc avait affirmé la semaine dernière que son pays
fournissait des preuves à charge contre Israël à l'Afrique du sud, qui
a saisi la CIJ, arguant qu'Israël violait la Convention des Nations
unies sur le génocide établie au lendemain de la Seconde Guerre
mondiale et de l'Holocauste. (AFP, 26 jan 2024)
Erdogan et Raïssi ensemble à Ankara pour éviter l'escalade
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a insisté sur le danger d'une
escalade des tensions au Moyen-Orient en recevant mercredi son
homologue iranien, Ebrahim Raïssi, qui l'a indirectement appelé à
rompre avec Israël.
"Nous sommes convenus de l'importance d'éviter toute action susceptible
de compromettre plus encore la sécurité et la stabilité de notre
région", a affirmé le président Erdogan devant la presse, au côté de M.
Raïssi.
Le chef de l'Etat turc a également appelé à prendre des "mesures
urgentes" pour mettre fin au conflit entre Israël et le Hamas
palestinien, dénonçant une nouvelle fois des "attaques inhumaines"
contre les civils gazaouis.
Le président iranien, dont la visite en Turquie intervient sur fond de
tensions croissantes dans la région, a appelé devant son hôte à rompre
avec Israël, l'ennemi juré de Téhéran, avec lequel Ankara maintient ses
relations commerciales.
"Couper les liens avec le régime sioniste (...) peut être efficace pour
le forcer à mettre fin à toutes ces atrocités", a-t-il lancé, accusant
une nouvelle fois les Etats-Unis de responsabilité dans le sang versé à
Gaza.
Les deux chefs d'Etat ont aussi affirmé leur volonté de lutter contre
les menaces terroristes, trois semaines après un double attentat
suicide revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique, qui a fait
89 morts dans le sud de l'Iran.
Les soldats turcs ont eux aussi payé un lourd tribut ces dernières
semaines dans leur combat dans le nord de l'Irak contre les combattants
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les deux dirigeants ont par ailleurs affiché leur volonté d'accroître
leur commerce bilatéral, pour le porter à 30 milliards de dollars.
- "Etat terroriste" -
Fervent défenseur de la cause palestinienne, le président Erdogan est
l'un des plus virulents critiques d'Israël depuis le début de la guerre
à Gaza, lancée en représailles à l'attaque du 7 octobre sur le sol
israélien par le mouvement islamiste palestinien, qui a fait environ
1.140 morts, essentiellement des civils.
Près de 26.000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants,
ont été tués dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza,
selon le Hamas.
Le chef de l'Etat turc a qualifié Israël d'"Etat terroriste" et le
Hamas - dont la République islamique d'Iran est un des principaux
soutiens internationaux - de "groupe de libérateurs".
M. Erdogan, qui a rappelé début novembre l'ambassadeur de Turquie à
Tel-Aviv, a toutefois jugé impossible jusqu'ici de "rompre
complètement" avec Israël avec lequel son pays continue de commercer.
Les Iraniens accusent eux Israël d'avoir tué ces dernières semaines un
haut responsable iranien en Syrie et le numéro deux du Hamas au Liban,
faisant craindre une extension de sa guerre contre le Hamas.
Les Gardiens de la Révolution ont mené mi-janvier une attaque au
Kurdistan irakien contre "un quartier général" d'où opérait, selon eux,
le renseignement extérieur israélien.
Ajoutant à une situation explosive, les rebelles yéménites Houthis
soutenus par Téhéran, disant agir en solidarité avec les Palestiniens,
ont multiplié ces dernières semaines et mercredi encore les attaques
contre des navires marchands en mer Rouge et dans le golfe d'Aden,
entraînant en riposte des frappes américano-britanniques sur leurs
positions au Yémen.
- "Proximité tactique" -
Selon des experts, la guerre à Gaza a créé une "proximité tactique"
entre Téhéran et Ankara malgré leurs relations complexes voire
dissonnantes sur plusieurs dossiers.
La Turquie a notamment appuyé les groupes rebelles en Syrie contre le
président Bachar al-Assad, soutenu par Moscou et Téhéran.
Le soutien d'Ankara à l'Azerbaïdjan à propos du territoire disputé du
Haut-Karabakh, dont Bakou s'est emparé en septembre 2023 lors d'une
offensive éclair, a aussi irrité l'Iran.
Téhéran s'inquiète d'une montée en puissance de Bakou dans le Caucase
qui alimenterait des ambitions séparatistes au sein de sa propre
minorité ethnique azérie.
L'Iran voit en outre d'un mauvais oeil toute ambition de l'Azerbaïdjan,
allié d'Ankara, de se ménager un couloir en territoire arménien vers
l'enclave du Nakhitchevan qui longe la frontière nord de l'Iran et
pourrait compliquer son propre accès à l'Arménie. (AFP, 24 jan 2024)
Le chef politique du Hamas en Turquie pour un entretien
officiel
Le chef du Hamas palestinien Ismaïl Haniyeh, basé au Qatar, a rencontré
samedi en Turquie le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan,
ont annoncé dimanche des sources diplomatiques sans préciser le lieu
exact de la rencontre.
La "libération des otages" et "l'instauration d'un cessez-le-feu le
plus rapidement possible" ont figuré au coeur des discussions, selon
ces sources.
Le dernier contact officiel, par téléphone, entre les deux responsables
remontait au 16 octobre.
"Au cours de la réunion, des questions telles que l'établissement d'un
cessez-le-feu à Gaza le plus rapidement possible, l'augmentation de
l'aide humanitaire, la libération des otages et une solution à deux
États pour une paix permanente ont été discutées", détaillent les
sources.
Dès le début du conflit, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait
proposé sa médiation entre le Hamas, "mouvement libérateur" selon lui,
et Israël, qu'il a plusieurs fois qualifié d'"Etat terroriste".
Mais les discussions ont été jusqu'ici surtout menées par le Qatar et
l'Egypte.
Malgré le fervent soutien d'Ankara à la cause palestinienne, les
autorités turques avaient prié discrètement les responsables du Hamas
présents en Turquie de quitter son territoire après l'attaque sans
précédent du 7 octobre, sur le sol israélien, qui a fait 1.140 morts,
en majorité des civils.
Quelque 250 personnes ont été prises en otages et emmenées à Gaza
durant cette opération, dont une centaine ont été libérées lors d'une
trêve fin novembre. Selon Israël, 132 personnes restent détenues dont
27 seraient mortes.
En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas en bombardant sans
relâche le territoire de Gaza, gouverné par le Hamas depuis 2007.
Selon le Hamas, près de 25.000 personnes ont péri sous les
bombardements, principalement des civils, privés de nourriture, d'eau
et de soins. (AFP, 21 jan 2024)
Turquie :
le double jeu d’Erdogan vis-à-vis d’Israël
Céline Pierre-Magnani, La Libre Belgique, 5 janvier 2024
Ce lundi 1er janvier au matin, plusieurs dizaines de milliers de
personnes se sont rendues à la marche organisée à l’initiative de la
"Fondation pour la jeunesse et l’éducation" (TÜGVA) via la plateforme
d’ONG de la "Volonté nationale". Quelque 308 associations et
organisations de la société civile issues des milieux religieux et
conservateurs turcs avaient répondu présent à cet événement.
"Paix à nos martyrs, soutien à la Palestine et maudit soit Israël",
pouvait-on lire sur les affiches qui annonçaient la marche les jours
précédents. Les drapeaux palestiniens se mêlaient aux drapeaux turcs
dans la foule rassemblée sur le pont de Galata, condamnant dans le même
temps l’intervention de l’État hébreu dans la bande de Gaza et
l’organisation du PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan).
L’ombre d’Erdogan derrière ce rassemblement
Alors que la Turquie bombarde le nord de l’Irak et de la Syrie ces
dernières semaines, douze soldats turcs ont été tués dans deux attaques
au nord de l’Irak attribuées au mouvement armé kurde, venant endeuiller
les derniers jours de l’année civile.
Après l’échec du processus de paix (2013-2015), la guerre de l’hiver
2015-2016 entre les forces armées turques et le PKK a largement
contribué à affaiblir l’organisation. Mais, désormais retranché en
Irak, le PKK intervient encore ponctuellement sur le territoire de la
Turquie, comme ce fut le cas lors de l’explosion du 1er octobre,
revendiquée par l’organisation, survenue devant le ministère de
l’Intérieur, au cœur d’Ankara.
Le rassemblement de lundi était, de plusieurs points de vue, inédit.
Rares sont en effet les manifestations autorisées ces dernières années
par le pouvoir. En-dehors de meetings de campagne électorale, aucun
événement ne rassemble autant de personnes.
La marche était par ailleurs coorganisée par une fondation où siège le
fils du président Erdogan lui-même, largement relayée dans la presse
pro-gouvernementale à la veille de l’événement.
Sur le site d’information en ligne, Medyascope, le journaliste Rusen
Çakır, faisait ainsi part de son étonnement sur le mode de la
mobilisation : un 1er janvier, à 8 h 30 du matin (après la première
prière)... C’est du jamais-vu, d’après ce fin connaisseur de la vie
politique turque. Cette tactique s’inscrit dans une tendance du pouvoir
qui, ces dernières années, mobilise les foules sous des slogans
d’actualité pour garder un lien avec sa base et légitimer des décisions
politiques.
Discours pro-palestinien et business avec Israël
Mettant sur le même plan l’État d’Israël et l’organisation du PKK, le
fils du président, Bilal Erdogan, au nom de TÜGVA, a invité les foules
à se rassembler contre le "terrorisme". "Le 7 octobre, le nazisme
d’Israël a commencé l’un des massacres les plus sanguinaires de
l’histoire. Chaque jour, des centaines d’innocents et des centaines
d’enfants sont massacrés [...] et le monde est resté immobile", a-t-il
lancé à la foule depuis l’estrade.
Les propos de Bilal Erdogan s’inscrivent dans la stricte continuité de
ceux de son père. Recep Tayyip Erdogan défend en e!et avec constance le
peuple palestinien dans les instances internationales ces dernières
années. Ankara et Tel Aviv avaient entamé un rapprochement à l’été 2022
après dix années de rupture diplomatique, mais les massacres commis par
le Hamas le 7 octobre et l’offensive israélienne dans la bande de Gaza
qui s’est ensuivie ont hypothéqué tout espoir d’aboutir.
Fort des contingents du Hamas présents sur son sol, Recep Tayyip
Erdogan avait d’abord envisagé d’assurer la médiation avec le
gouvernement de Netanyahou pour la libération des otages. Les autorités
turques ont finalement demandé aux hauts dignitaires du Hamas de
quitter le territoire, mais elles restent mobilisées pour la protection
des ressortissants palestiniens. Mardi 2 janvier, le ministre de
l’Intérieur a ainsi annoncé l’arrestation de 34 personnes soupçonnées
d’avoir collaboré avec le Mossad, les services de renseignement
israéliens.
Le "reis" avait en outre affirmé que le Hamas était un "groupe de
libération" national. Coutumier des phrases chocs, il n’a pas hésité
non plus à comparer Benyamin Netanyahou à Adolf Hitler.
Malgré ce contexte de tensions élevées entre les deux pays, les
échanges commerciaux n’ont pas été rompus. Le journaliste
d’investigation réfugié à Berlin, Metin Cihan, documente depuis le
début du conflit les navires à destination d’Israël depuis les ports
turcs. La liste des compagnies présente le nom de holdings proches du
pouvoir, avec à bord de ces navires des cargaisons d’acier et de
pétrole, probablement nécessaires à l’armée israélienne pour poursuivre
son offensive.
Arrestation
de 34 personnes soupçonnées d'espionnage au profit
d'Israël
Trente-quatre personnes soupçonnées d'espionnage au profit d'Israël ont
été arrêtées en Turquie, accusées notamment de préparer des
enlèvements, ont annoncé mardi les autorités turques.
Les suspects, interpellés dans plusieurs provinces du pays, sont
soupçonnés d'avoir espionné des ressortissants étrangers résidant en
Turquie pour le compte des services secrets israéliens, a indiqué
l'agence de presse officielle Anadolu.
Douze autres suspects, accusés des mêmes faits, sont recherchés, selon
le bureau du procureur d'Istanbul.
Une source sécuritaire a indiqué à l'AFP que les suspects, pour la
plupart de nationalité étrangère, ont été recrutés dans le cadre
d'"opérations visant des Palestiniens et leurs familles".
Le ministre turc de l'Intérieur Ali Yerlikaya a affirmé sur le réseau
social X que les services de renseignement israéliens préparaient
l'"agression" ou l'"enlèvement" de ressortissants étrangers, sans
préciser leur nationalité.
Des cadres du mouvement islamiste palestinien Hamas ont longtemps
trouvé refuge à Istanbul, mais les autorités turques leur ont demandé
de quitter la Turquie après l'attaque menée le 7 octobre depuis la
bande de Gaza sur le sol israélien, qui a fait environ 1.140 morts,
pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir
des derniers chiffres officiels israéliens.
Des cadres du Hamas se sont toutefois rendus en Turquie depuis,
notamment pour y rencontrer de hauts responsables turcs.
Début décembre, le président Erdogan avait prévenu Israël de "graves
conséquences" si des membres du mouvement palestinien -- qu'Israël
souhaite anéantir -- étaient pris pour cible sur le sol turc.
- "Stopper ce manège" -
Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas début
octobre, le
président turc Recep Tayyip Erdogan, allié traditionnel de la cause
palestinienne, a multiplié les invectives à l'égard d'Israël.
M. Erdogan, qui avait ouvert en 2022 une nouvelle ère dans les
relations avec Israël après une décennie de brouille, a estimé mercredi
qu'il n'existait "aucune différence" entre le Premier ministre
israélien Benjamin Netanyahu et Adolf Hitler.
Mardi, le chef de l'Etat turc a dénoncé une "tentative de sabotage
contre la Turquie et ses intérêts". "Nous allons stopper ce manège",
a-t-il dit.
M. Erdogan a opposé une fin de non-recevoir aux appels de
l'administration américaine pressant la Turquie de rompre ses liens
avec le Hamas.
Le président turc a plusieurs fois qualifié Israël d'"Etat terroriste",
estimant que le Hamas, considéré comme un groupe terroriste par l'Union
européenne et de nombreux pays dont les Etats-Unis, était un "groupe de
libérateurs qui protègent leur terre".
D'importantes manifestations anti-Israël, encouragées par le
gouvernement turc, ont eu lieu à travers le pays depuis début octobre.
Israël a demandé mi-octobre à ses ressortissants et ses diplomates en
poste en Turquie de quitter le pays par mesure de sécurité.
La police turque avait déjà arrêté en 2021 et 2022 plusieurs dizaines
d'individus soupçonnés d'espionner des Palestiniens résidant en Turquie
pour le compte des services de renseignement israéliens.
Au printemps 2022, des médias israéliens avaient eux fait état de
tentatives d'attaques contre des touristes israéliens à Istanbul,
déjouées par la coopération des services turcs et israéliens.
Huit personnes, dont des Iraniens, avaient été arrêtées dans la foulée
par la police turque. (AFP, 2 jan 2024)
Manifestation monstre à Istanbul "contre le
terrorisme d'Israël"
Un rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont
un fils du président turc, s'est étiré lundi à Istanbul sur et autour
du Pont de Galata pour dénoncer le "terrorisme d'Israël" et soutenir
les Palestiniens de Gaza, a constaté un journaliste de l'AFP.
Selon l'agence officielle Anadolu, reprise par les télévisions, ce sont
des "centaines de milliers" de manifestants qui ont répondu, en ce
premier jour de l'année, à l'appel d'une plate-forme de plus de 300
organisations et associations à se rassembler sous le slogan
"Miséricorde à nos martyrs, soutien à la Palestine, malédiction sur
Israël".
Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas par ailleurs, le
chef de l'Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, soutien traditionnel de la
cause palestinienne, a multiplié les invectives à l'égard d'Israël,
dénonçant aussi le soutien des Etats-Unis au gouvernement israélien.
La foule compacte, munie de drapeaux turcs et palestiniens, a commencé
de converger avant le lever du jour vers le pont de Galata qui enjambe
la Corne d'Or le long du Bosphore et s'étirait également le long de la
rive européenne d'Istanbul en scandant "Mort à Israël, Hors de
Palestine" et "Dieu est grand", a constaté l'AFP.
Une immense bannière aux couleurs palestiniennes a été tendue au milieu
du pont et des photos caricaturant le Premier ministre israélien
Benjamin Netanyahu avec une moustache d'Hitler, ont été également
brandies.
Le président Erdogan avait comparé la semaine dernière le responsable
israélien au dirigeant nazi: "en quoi êtes vous différent d'Hitler?"
avait-il lancé.
Bilal Erdogan, le second fils du chef de l'Etat turc, a pris la parole
pour saluer les "martyrs" de l'armée tombés en Irak: "nos prières sont
nos meilleures armes pour sortir des ténèbres, Salutations à nos saints
martyrs qui éclairent notre chemin".
"Je suis allé en Cisjordanie, à Jérusalem, à Gaza: les gens là-bas
placent leurs espoirs en la Turquie et en Recep Tayyip Erdogan, "
a-t-il assuré à la foule.
Présenté comme un fervent partisan de l'islam politique, Bilal Erdogan,
42 ans, président de la "Fondation pour la jeunesse et l'éducation"
co-organisatrice du rassemblement, est donné comme possible successeur
de son père à la tête du pays.
Ce dernier a notamment qualifié Israël d'Etat "terroriste" et
"génocidaire" en raison du pilonnage du territoire palestinien de Gaza
par l'armée israélienne en représailles au massacre d'environ 1.200
personnes, en majorité des civils, par le Hamas le 7 octobre.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, les opérations israéliennes
ont causé la mort de 21.822 personnes à Gaza. (AFP, 1 jan 2024)
Super Cup
final in Riyadh canceled, Galatasaray and
Fenerbahçe teams have left stadium
The "Super Cup" final between Turkey's two major football teams,
Galatasaray and Fenerbahçe, in Riyadh, Saudi Arabia tonight has been
cancelled.
At the scheduled time of the match at 20:45 it was reported that the
Galatasaray and Fenerbahçe teams, expected to be at El-Evvel Stadium in
the capital city of Riyadh for the match had not yet left their
respective hotels.
Prior to the match it was reported that the Saudi Arabian Football
Federation did not approve the request of Galatasaray players to warm
up on the field wearing Atatürk shirts.
Similarly, it was announced that Fenerbahçe Club requested to enter the
field with a banner featuring Atatürk's famous quote "Peace at Home,
Peace in the World", and Galatasaray Club expressed the desire to
include the "How happy is the one who says, 'I am a Turk'" banner in
the pre-match ceremony. However, both of these requests were reportedly
denied by the Saudi authorities.
As the kickoff time approached at 20:45 in El-Evvel Stadium it was
reported that both Galatasaray and Fenerbahçe teams had not yet left
their hotels.
After announcing that they awaited official statements from the Turkish
Football Federation, Galatasaray, and Fenerbahçe during the live
broadcast from Riyadh, ATV TV channel concluded the transmission
without providing any further explanations.
It was reported that Galatasaray and Fenerbahçe teams, refusing to take
the field, have begun preparations to return from Riyadh. (BIA, 29 Dec
2023)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
La Grèce
doit se préparer à "l'instabilité" après
Erdogan
La Grèce doit préparer ses forces armées à une éventuelle "instabilité"
après la fin du dernier mandat du président turc Recep Tayyip Erdogan,
a déclaré dimanche le ministre grec de la Défense.
"Qu'arrivera-t-il à la Turquie après le départ d'Erdogan? Nous ne le
savons pas. La Turquie n'est pas un pays statique", a déclaré Nikos
Dendias au quotidien Kathimerini dans une interview.
"Il y a toujours de l'instabilité lors de la succession d'un dirigeant
puissant et de longue date... cela signifie que nous devons être prêts
à toute éventualité avant 2030", a-t-il déclaré.
"De manière générale, notre région ne permet pas l'autosatisfaction.
Nous sommes entourés de nombreuses sources d'instabilité qui
nécessitent que nous disposions de forces armées modernes", a déclaré
M. Dendias.
Après des années de tensions sur l'immigration, les droits énergétiques
et la souveraineté sur la mer Égée, la Grèce et la Turquie ont repris
le mois dernier des pourparlers de haut niveau lors de la visite de M.
Erdogan à Athènes, sa première depuis 2017.
La Grèce dispose du budget de défense le plus élevé en termes de part
du PIB parmi les alliés de l'OTAN et a passé des commandes de plusieurs
milliards d'euros d'avions de combat F-35 de fabrication américaine,
d'avions Rafale français et de frégates Belharra.
M. Dendias a constaté qu'il y avait un "dysfonctionnement depuis des
décennies" dans l'industrie aérospatiale grecque, que l'armée de l'air
manquait d'avions de transport et a annoncé qu'Athènes allait consacrer
désormais une partie de son budget de défense "exclusivement" aux
armements de fabrication grecque.
Le ministre a également déploré que "des unités fonctionnant à 25 à 30%
de leur capacité soient dispersées dans tout le pays". (AFP, 14 jan
2024)
Fatih Terim: éloges dans
les grands médias, critiques sur les médias sociaux
Ragip Duran, TVXS.GR, 29 décembre 2023
* La
nomination de ‘’L’Empereur’’ à la tête de Panathinaikos a été très
bien accueillie par la presse d’Erdogan, mais les spécialistes et
internautes ne cessent de dévoiler les aspects négatifs et les
faiblesses de Terim.
Alors que l’opinion
publique en Turquie était cette semaine sous le
choc de la mort de 12 soldats (chiffre officiel) lors d’une descente
des militants armés kurdes en Irak du Nord, le débat sur le salaire
minimum (17.002 livres turques/519 Euros qui est l’équivalent du prix
de 11 dîners dans un restaurant de 3 étoiles) était déjà oublié. La
nomination inattendue de Fatih Terim, ancien directeur technique de
l’équipe de football de Galatasaray et de celui de l’équipe
internationale de Turquie à la tête de Panathinaikos, est devenue tout
de suite le sujet no 1 de l’actualité politico-sportive.
Les grands médias, c’est à dire les quotidiens, les chaînes de TV
publiques et privées turques, les stations de radio ainsi que les sites
İnternet à la solde du régime, presque 90% de l’ensemble des médias,
ont publié des informations et commentaires, assez exagérés faut-il
admettre, sur la compétence, la maîtrise, la performance et les
réussistes de leurs héros de 70 ans. ‘’L’Empereur de Turquie est devenu
le Zeus de la Grèce’’ titrait un site internet proche d’Erdogan.
C’était des informations incomplètes, car par exemple elles ne
mentionnaient jamais que Terim a été expulsé des 4 équipes qu’il avait
dirigées: Fiorentina et Milan en Italie sans compléter la saison et 3
fois de Galatasaray et 2 fois de l’équipe internationale.
Ces papiers, qui faisaient exclusivement l’éloge de Terim, n’ont pas
relaté non plus le fait que le Procureur avait, il y a seulement 11
jours, ouvert une information contre lui, à propos du scandale de
l’escroquerie où au moins 37 personnes avaient perdu environ 40
millions de dollars américains. Il s’agit d’un fonds spécial nommé
‘’Fonds Fatih Terim’’ organisé par la conseillère particulière en
finance de Terim, Mme Secil Erzan, directrice d’une agence d’une banque
privée. Parmi les victimes plusieurs anciens footballeurs, élèves de
Terim et les membres de la famille et les amis proches de Terim sont
actuellement sur la liste des plaignants du procès en cours.
Terim avait également réussi à faire produire un documentaire sur
Netflix dans lequel on ne parle à aucun moment de ses fautes, échecs et
comportements immoraux : battre et insulter des arbitres, des
présidents des clubs, des joueurs de l’adversaire, organiser une
descente contre le patron d’un restaurant en concurrence avec son
gendre… Etc…
Les spécialistes et les internautes ont eu l’occasion sur les réseaux
sociaux de dévoiler une grande partie des défauts, des faiblesses et
des carences de Terim:
- ‘’ Le cas de Secil Erzan est un événement important. Il faut bien
interroger le cas sans faire de distinction entre un tel et un autre ou
bien Fatih Terim. Il faut imposer une interdiction de quitter le pays
contre toutes les personnes dont les noms sont inscrits dans le
dossier’’.
Ozgur Demirtas, Prof. de Finances Publiques.
- “Fatih Terim est en fuite alors que les gens font la fête croyant
qu’il va à la tête de Panathinaikos. Ce fut la solution la plus
rationnelle avant l’imposition d’interdiction de quitter le pays’’.
Asena Ozkan, Chroniqueur sportif du site internet www.t24.com.tr
- "Fatih Terim qui n’avait reçu aucune offre depuis qu’il avait quitté
Galatasaray le 10 janvier 2022 signera un contrat avec Panathinaikos…
Une information a été ouverte contre lui à propos de ses comptes en
banque concernant la scandale de Secil Erzan et 11 jours plus tard, il
s’entend avec un club à l’étranger."
Bulent Mumay, Responsable à Istanbul de Deutsche Welle
- "Nous voulons bien sûr qu’un citoyen de notre pays remporte des
succès à l’étranger. Mais le Président de Panathinaikos n’a
probablement pas lu les Mémoires d’Andrea Pirlo (Je pense donc je
joue). Dans ce livre, son ancien élève à Milan, raconte combien Terim
est nul du point de vue de tactiques et de stratégies de football. Il a
également écrit son agressivité, ses mauvais comportements."
Fatih Altaylı, Journaliste indépendant, ancien membre dirigeant de
Galatasaray.
Les autres internautes rappellent que Terim avait eu toujours de très
bonnes relations avec Mehmet Agar, ancien ministre de l'Intérieur,
condamné en 2012 pour avoir "créé une organisation armée dans le but de
commettre des crimes" à 5 ans de prison ferme. Nommé "Numéro 1 de
l’Etat Profond" Agar et ses amis ont toujours défendu Terim. Ce dernier
a également beaucoup d’amis dans les médias et parmi les supporters de
Galatasaray.
Un autre fait intéressant : Terim recevait 3.5 millions d’euro quand il
était à la tête de l’équipe internationale turque alors qu’il va
recevoir seulement 900.000 euros de salaire par an à la tête de
l’équipe grecque.
Fait rare encore: Terim a annoncé lors de sa première déclaration aux
médias grecs que "Le Président Erdogan l’avait appelé et lui avait
souhaité beaucoup de succès pour cet élan".
Terim devient ainsi le deuxième entraîneur turc en poste en Grèce,
après Ergin Ataman qui est à la tête de l’équipe de basketball de
Panathinaikos.
"Hasard ?" se demande un internaute. ‘’Est-ce Erdogan a demandé à
Mitsotakis la nomination de Terim à la tête de l’équipe d’Athènes ?’’.
"Le rapprochement greco-turc peut avoir des effets négatifs de ce
genre" commente un professeur de science politique en exil en Grèce.
Immigration
/ Migration
Neuf corps échoués sur les côtes sud, possiblement des
migrants
Les corps de neuf personnes ont été retrouvés en moins d'une semaine,
échoués sur des plages du sud de la Turquie, dont la plupart pourraient
être ceux de migrants disparus en mer en décembre selon les autorités.
"Il a été déterminé que les chaussures et vêtements retrouvés sur cinq
des cadavres avaient été fabriqués en Syrie", a rapporté dimanche soir
le gouvernorat de la province d'Antalya, après la découverte de six
premiers corps.
Deux autres ont été trouvés lundi matin dans la même province, et un
autre 200 km plus à l'ouest, dans la province voisine de Mugla, a
rapporté la presse turque.
Selon le gouvernorat d'Antalya, cinq des six premiers corps échoués
pourraient être ceux de migrants ayant embarqué début décembre pour une
traversée entre le nord du Liban ou le sud de la Syrie et l'île voisine
de Chypre, porte d'entrée de l'Union européenne.
L'ambassade du Liban à Ankara avait annoncé le 11 décembre qu'une
embarcation partie de cette zone, avec à son bord 90 personnes, avait
disparu des écrans radars.
Les autorités turques estiment qu'un des corps d'Antalya pourrait être
celui d'une jeune femme turque disparue début janvier dans cette ville
côtière. Des analyses ADN étaient en cours lundi, selon la presse
turque.
Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de
3.000 migrants ont disparu en Méditerranée en 2023, le plus lourd bilan
depuis 2017. (AFP, 22 jan 2024)
Plainte en Allemagne contre les milices
pro-turques et islamistes en Syrie
Deux ONG et six victimes présumées de milices pro-turques et islamistes
ont annoncé avoir déposé plainte jeudi devant le parquet fédéral
allemand pour qu'il enquête sur des crimes commis contre des civils
kurdes dans le nord de la Syrie.
"Depuis 2018, des milices armées ont commis avec le soutien de la
Turquie des crimes à Afrine dans le nord de la Syrie", écrit dans un
communiqué le Centre européen pour les droits constitutionnels et
humains (ECCHR), ONG qui a porté plainte avec l'organisation Syriens
pour la vérité et la justice (STJ).
Les deux organisations s'adressent au parquet fédéral de Karlsruhe
(sud-ouest), car la justice allemande applique le principe de
compétence universelle qui permet de poursuivre certains crimes graves
indépendamment du lieu où ils ont été commis.
"En janvier 2018, la Turquie et des milices armées alliées de l'armée
nationale syrienne (SNA) ont commencé à bombardé la région d'Afrine,
lors de l'opération baptisée par la Turquie +Rameau d'olivier+", écrit
ECCHR, basé à Berlin.
L'offensive militaire de deux mois a conduit au déplacement de plus de
300.000 civils, en majorité kurdes, ajoute l'ONG.
"Depuis 2018, la population d'Afrine et surtout les citoyens kurdes,
ont subi des violences systématiques et généralisées", explique Bassam
Alahmad, directeur exécutif de STJ, qui cite "des arrestations
arbitraires, des tortures et des abus sexuels".
Selon lui, les pillages et les impôts exorbitants ont dissuadé les
habitants d'Afrine qui avaient fui de revenir et poussé ceux qui
étaient restés à partir.
Dans son communiqué, ECCHR souligne que jusqu'ici, le parquet fédéral
allemand a enquêté sur les crimes commis par le régime de Bachar
al-Assad et des groupes terroristes +Jabhat al-Nosra+ et Etat
islamique. En revanche, il ne s'est pas encore penché sur les crimes
commis par les milices islamistes contre la population kurde dans le
nord de la Syrie.
"Cela doit changer, car les milices qui font la loi à Afrine fondent
leur autorité sur la violence et l'arbitraire avec le soutien de la
Turquie", a commenté Patrick Kroker, l'avocat responsable de la Syrie
pour ECCHR. (AFP, 18 jan 2024)
Critics of Erdoğan in
Germany face death threats from Turkish nationalists
Critics in Germany of Turkish President Recep Tayyip Erdoğan’s policies
are increasingly receiving death threats from Turkish nationalists
based in Turkey, death threats which particularly target those speaking
out against human rights violations in Turkey. This alarming trend has
been highlighted in recent incidents involving German politicians and
activists of Turkish and Kurdish descent.
Frankfurt-based Left Party politician Sarya Atac is among those being
threatened. A direct Instagram message from someone using the name
“Jitemci” warned her of imminent danger, urging her to spend her last
days with her family. Similar threats were directed at Civan Akbulut,
another Left Party politician, where “Jitemci” sent messages
accompanied by a photograph of a man in military attire with a sniper
rifle.
Turkish nationalists have repeatedly targeted politicians and activists
in Germany who criticise Erdoğan. High-profile individuals like Dr.
Kerem Schamberger, a communications scientist and activist, and Eren
Güvercin of the Free Democratic Party (FDP), have also received threats
from “Jitemci”.
The victims share a common critical stance towards Erdoğan’s Justice
and Development Party (AKP) government, leading them to seek better
protection. “Since 2021, I have been facing death threats, and it’s
disturbing that I have to worry about my safety in Germany,” said Sarya
Atac. Civan Akbulut expressed frustration at the lack of government
action, stating, “Our government must protect human rights activists
from these anti-democrats and right-wing extremists before it’s too
late.”
Kerem Schamberger echoed these concerns, urging the German government
to put pressure on Ankara to improve the safety of Turkish and Kurdish
opposition members in Germany. “Must someone be shot before politics
and security authorities take action?” he asked.
Eren Güvercin called for protection against the “Grey Wolves”, a
Turkish right-wing extremist group, urging the German government to
implement a ban on the organisation as proposed by the Bundestag. “The
threat posed by the Grey Wolves to Kurds, Alevis, Armenians,
homosexuals and political dissidents is a reality in both Turkey and
Germany that cannot be ignored politically,” Güvercin stated.
The victims suspect “Jitemci” is someone by the name of Tayfun K., who
runs a mobile phone shop in Kayseri, Turkey. The name “Jitemci”
indicates someone affiliated with or a member of the JİTEM, which
stands for the now defunct “Gendarmerie Intelligence and
Anti-Terrorism”, notorious for its role in the abduction and murder of
thousands of people, primarily left-wing Kurds, in the 1990s.
Cansu Özdemir, Deputy Co-chair of the Hamburg branch of the Left Party,
stressed the seriousness of these threats and called for a ban against
such individuals entering Germany. “It would be reassuring if there was
an entry ban against these people,” she said, having herself also
received a death threat from “Jitemci”. (medyanews.net, 10 janvier 2024)
informations du
mois
passé
Informations
of the past month
Toutes les informations depuis 1976
All informations since 1976