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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey
Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

29th Year / 29e Année
Octobre 2005 October
N° 326
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
editor@info-turk.be

Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Özgüden
Responsible editor/Editrice responsable:
Inci Tugsavul

Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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L'armée et le gouvernement ont convenu:
L'extrême-droite n'est plus une menace en Turquie!

The Army and the Government agreed:
Extreme-right is no more a threat in Turkey!


L'écrivain Orhan Pamuk
menacé d'un second procès

Lawyer Eren Keskin detained for insulting the Army

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Tous les évènements du mois

All events of the current month

O Droits de l'Homme / Human Rights O

Lawyer Eren Keskin detained  for insulting the Army
Rassemblement de syndicalistes contre l'isolement à Istanbul
Draft Counter-Terrorism Act "Dangerous and Unnecessary"
MGK: L'extrême-droite n'est plus une menace en Turquie!
MGK: Extreme-right is no more a threat in Turkey!
Incidents à la reprise du procès-test de quatre policiers
IHD Calls for Respect for Prisoners' Dignity
Cinq ans de grèves de la faim dans les prisons turques: 120 morts
La Turquie condamnée deux fois pour violation des droits de l'Homme
CEDH: la Turquie condamnée pour traitements inhumains
Deux ex-chefs des renseignements turcs menacés d'une enquête judiciare
Appel de la Plate-forme internationale de lutte contre l'isolement
Turkish troops kill three Maoist militants in eastern Turkey
IHD and Mazlumder: Silence the Weapons
Ankara condamnée à Strasbourg pour brutalités policières
Court Rejects Attempt to Shut LGBT Group
L'ex-dictateur Kenan Evren a l'art de se reconvertir
La Turquie condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne
European mission unearths torture claims in Turkey
Putschist generals are scandalously honored by Turkish leaders
Des généraux putschistes scandaleusement honorés par les dirigeants turcs
Draft of Anti-Terrorism Law to Lead to Martial Law
New Anti-Terror Law Carries heavier penalties to thought and expression

O TIHV's Recent Human Rights Reports in Brief O

O Pression sur les médias / Pressure on the Media O

L'écrivain Orhan Pamuk menacé d'un second procès
Intellectuals Denounce Journalist Dink's Punishment
"L'affaire Pamuk pourrait "contrecarrer" l'adhésion d'Ankara"
Ankara condamné pour violation de la liberté de la presse
Un journaliste va passer neuf mois sous les verrous pour "insulte par voie de presse"
Pamuk: je persiste et signe, mais je n'ai jamais parlé de génocide
Pamuk's new comments on his remarks relating to Armenian massacre
Turkey in 98th rank on the RSF Press Freedom Index
Le quotidien Özgür Politika autorisé à reparaître en Allemagne
La cour d'Istanbul justifie la sentence du journaliste Hrant Dink
Newspaper refuses to pay fine for a report on torturers
Hrant Dink a fait appel de sa condamnation à 6 mois de prison
Salman Rushdie's solidarity with Orhan Pamuk in Turkey
CPJ Protests Against Sentencing of Hrant Dink
Mobilisation en faveur de l'écrivain Orhan Pamuk
Un message de Zarakolu sur ses procès en Turquie
Appel à la solidarité avec le quotidien Ozgur Politika interdit en Allemagne
"I Came as a Madame, I'm Leaving as a Woman!"
Journaliste arménien Hrant Dink condamné à six mois de prison
L'éditeur Ragip Zarakolu interdit de sortir du territoire de Turquie
Olli Rehn rencontre à Istanbul l'écrivain Orhan Pamuk qui sera jugé
La Turquie condamnée à Strasbourg pour violation de la liberté d'expression
Sortie en France du roman d’Orhan Pamuk "Neige"

Recent pressures on the media and intellectuals (TIHV)

O Kurdish Question / Question kurde O

Trois militants, un soldat tués dans un accrochage dans l'est
Fascists attack Kurdish worker in Kocaeli
Kurdish demonstrators fined for using characters Q, W in placards
Les menaces d'Erdogan à propos des guérillas du PKK en Irak
Students signing a petition for Kurdish education punished
Prénom kurde non reconnu par la Turquie
Un groupe kurde revendique un attentat contre une station-service d'Istanbul
Rights Activists Confirm Gross Violations in Kurdish provinces
Cinq soldats tués dans un accrochage avec des militants kurdes
Les guérillas kurdes enlèvent un policier en Turquie
DEHAP member sentenced for saying 'good-day' in Kurdish
Le PKK prononce la fin de son cessez-le-feu unilatéral
La Turquie condamnée pour des enquêtes bâclées à Diyarbakir

O Minorités / Minorities O



"Génocide arménien": un syndicat turc boycotte Axa

Nationalists demonstrate against Greek Orthodox patriarch
Le racisme anti-arménien reste vivace en Turquie
Plainte contre Deutsche Bank et Victoria de descendants du génocide arménien
L'incarcération en raison d'un guide où le génocide arménien est reconnu
Barroso demande la reconnaissance du génocide arménien et la levée du blocus
Axa, partenaire des militaires turcs, sous la pression d'Ankara
La Grèce défend l'oecuménisme du patriarcat orthodoxe face à la Turquie
Call for a Decision on the Minorities Report
Conférence débat avec Hrant Dink à Paris
Une mosquée remplace une église arménienne en Turquie
Nouvelle agression anti-arménienne à Valence
Le président du PE exige la reconnaissance du génocide des Arméniens
San Paolo Parliament's resolution on the genocide of Armenians
TIME publie une lettre en pleine page sur le DVD négationniste
Nouveau scandale relatif au génocide arménien: L’affaire Halil Berktay
Axa indemnise les descendants de victimes du génocide arménien
Le chef de l'Eglise orthodoxe grecque redoute une "turquisation" de l'UE
Une rencontre européenne avec les représentants des minorités en Turquie
AFP: "Les Arméniens de Paris se sentent trahis par l'Europe"
O Politique intérieure/Interior Politics O

Reconciliation over some formal changes in the Constitution
Un proche conseiller du Premier ministre turc sanctionné pour plagiat
ANAVATAN forms the 3rd political group at the National Assembly

O Forces armées/Armed Forces O

Chief of staff angry over harassment of military
Conscientious Objector suffering at the hands of the military
Conscientious Objector Mehmet Tarhan started a hunger strike
Les militaires turcs ont acheté les aciéries nationales de Turquie
Urgent action required for conscientious objector Tarhan

O Affaires religieuses / Religious Affairs O

Le PPE invite la Turquie à mener "une réforme de la pensée islamique"
Laïcité : tension entre le gouvernement et les recteurs d'université
L'islamiste Abdullah Gül comment voyait-il l'Union européenne en 1995?

O Socio-économique / Socio-economic O

Un syndicat échappe à l'interdiction dans un procès surveillé par l'UE
La Turquie choquée par des violences dans un orphelinat
Une tour double de 300 m de haut pour Istanbul
CISL: Les libertés syndicales toujours bafouées en Turquie
Un violent séisme fait un mort et 15 blessés à Izmir
Le Parlement adopte une loi sur le secteur bancaire, défie le président
Les auteurs d'un "crime d'honneur" en Turquie condamnés à la perpétuité
La présence du virus H5N1 en Turquie confirmée
L'UE a interdit l'importation d'oiseaux de Turquie
Poverty Forces Families Let Children Work
Téléphonie mobile: La société turque Turkcell éliminée en Iran

O Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations O

Turquie et Croatie: début de la première étape des négociations d'adhésion
Le PPE appelle au respect des droits des minorités chrétiennes en Turquie
Vienne veut une dérogation pour protéger son marché du travail
Rehn: La vitesse des négociations dépendra des réformes en Turquie
Rehn: La Turquie doit "gagner les coeurs" des Européens
Erdogan critique Chirac pour des remarques sur l'adhésion turque à l'UE

L'UE lance des négociations d'adhésion avec la Turquie et la Croatie
La Turquie applaudit les négociations avec l'UE, mais le doute subsiste
Après l'ouverture, la presse européenne soulagée, mais critique
La presse russe souligne le rôle de "3e force" de Washington
Les pricipaux points du cadre de négociations UE-Turquie
Comment se dérouleront les négociations européennes avec Ankara
Douste-Blazy appelle la Turquie à faire des efforts dans tous les domaines
La crise européenne sur les négociations avec la Turquie
Incertitude et défiance de la presse turque
Des manifestations au sujet de l'adhésion turque à l'Union européenne
Les Autrichiens unis contre la Turquie dans l'UE
Europe/Turquie: 42 ans de relations difficiles

O Turquie-USA/ Turkey-USA  O

 Négociations avec l'UE: la Turquie remercie les Etats-Unis pour leur soutien
Rice a téléphoné aux dirigeants turcs pour qu'ils acceptent le compromis

O Relations régionales / Regional Relations O

Talabani préconise une amnistie pour les rebelles kurdes de Turquie
Erdogan prévoit une large participation aux prochaines élections en Irak
Une société turque va construire une centrale électrique en Israël
L'influence alarmante du nationalisme turc sur les pays turcophones

O Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece O

Chypre proteste contre une violation de la ligne d'armistice par les Turcs
Caramanlis: La Turquie doit changer d'attitude si elle veut intégrer l'UE
La Turquie doit revoir sa politique (président grec)
Talat exhorte à une reprise des pourparlers avant d'aller à Washington
Président de Chypre: "La normalisation signifie le retrait de l'armée turque"
Ankara construit un pipeline pour ravitailler les Chypriotes turcs en eau
Chypre: l'UE n'a pas de "solution magique" (chef du Parlement européen)
L'échec d'Ankara à tenir promesse sur Chypre nuira aux négociations

O Immigration / Migration O

Un Suédois et un Turc arrêtés en Bosnie pour terrorisme

Réflexions shaïtanesques sur une affaire crapuleuse trouble où sont évoqués les Loups Gris
Un eurodéputé turc suspecté dans l'enlèvement d'un homme d'affaires


 


 
Sep/Sep05
Août/Aug 05
Juil/July 05
Jui/Jun 05
Mai/May 05
Avr/Apr 05
Mars/Mar 05
Fév/Feb 05
Jan/Janv 05
 Déc/Dec 04
Nov/Nov 04
Oct/Oct 04

Toutes les informations depuis 1998click All informations since 1998


IMPORTANT NOTICE: Few groups in the service of the Turkish State have recently launched Internet pages with addresses similar to Info-Turk's address. This is a new attempt of the Ankara regime that  has used over three decades all odious means to silence our free voice. Info-Turk does not have any relation with these groups and is determined to contibute, in spite of all pressures, to the defense of human rights in Turkey .

AVIS IMPORTANT: Certains groupes au service de l'Etat turc ont récemment lancé des pages Internet avec des adresses semblables à celle d'Info-Turk. Il s'agit d'une nouvelle tentative du régime d'Ankara qui a depuis trois décennies utilisé tous les moyens odieux pour étouffer notre libre voix. Info-Turk n'a aucune relation avec ces groupes et est résolu de contribuer, malgré tout, à la défense des droits de l'homme en Turquie. 


 
Informations récentes du mois
Latest  Informations of the month

Droits de l'Homme / Human Rights

Lawyer Eren Keskin detained  for insulting the Army

Lawyer Eren Keskin, former chairwoman for the Human Rights Association (IHD) Istanbul branch, was detained on 30 October 2005 at Atatürk Airport while she was returning from Germany. She was detained due to the arrest warrant in absentia issued against her by Istanbul Kartal Penal Court of First Instance No 3. However, she was released on October 31 after her interrogation by the tribunal.

On 25 October Istanbul Kartal Penal Court of First Instance continued to hear the case of Eren Keskin in connection with a speech she held at a conference of the Union of Alevite Women in Germany entitled "Women's Rights" in Cologne on 16 March 2002. She is charged with "insulting the army".

The court decided to issue an official complaint against the official who did not capture Eren Keskin against whom an arrest warrant in absentia was issued on 12 October 2002 for not attending the hearings. The case had been first started at Istanbul Bagcilar Penal Court of First Instance No 2. However, the case had been sent to Kartal Penal Court of First Instance No 3 on the grounds that Eren Keskin had been living in Maltepe quarter.

Eren Keskin announced the followings to the journalists: "I cannot follow my cases. There are more than 100 court cases launched against me. If I go to all the hearings I cannot do my works. As far as I remember there are around 11 arrest warrants in absentia issued against me. This actually shows the state of the freedom of thought and expression in Turkey. Security forces can detain me. This is their problem." (sesonline-Özgür Gündem-TIHV, October 26-31, 2005)

Rassemblement de syndicalistes contre l'isolement à Istanbul

Le 30 octobre, à 14h, une soixantaine de syndicalistes se sont rassemblés devant le lycée Galatasaray à Istanbul pour attirer l'attention sur les nouveaux plans d'austérité visant les travailleurs et le mouvement syndical et pour exiger des autorités la levée du régime d'isolement dans les prisons de type F.

"Levez l'isolement. Faites cesser les décès" ou encore "Fermez les prisons de type F" pouvait-on lire sur les calicots brandis par les syndicalistes solidaires des prisonniers politiques dont la grève de la faim dure depuis cinq ans.

Au cours du rassemblement, Berivan Dogan, membre permanente de la 8e section du syndicat des enseignants a déclaré:

"Ces derniers temps, les travailleurs des services publics sont confrontés à une répression dure. Les dangers qui attendent les travailleurs s'appellent 'Mutualité générale', 'Loi des assurances sociales', 'régime du personnel du secteur public'. Ces lois affecteront gravement les travailleurs du public mais aussi tout le peuple. En faisant du secteur de la santé un système complètement payant, les plus défavorisés seront condamnés à mourir. C'est ainsi que l'on nous pille notre droit à la santé.

"L'isolement n'est donc vraiment pas loin de nous... Les prisons de type F où les mesures d'isolement entrent dans leur 6e année ont provoqué le décès de 120 détenus. En outre, des centaines de prisonniers souffrent de mutilations. Pour arrêter l'hécatombe, il faut immédiatement mettre fin aux mesures d'isolement en vigueur dans les prisons mais également les pratiques qui visent à nous isoler dans tous les champs de notre existence." (Halkin Sesi TV, 30 octobre 2005)

Draft Counter-Terrorism Act "Dangerous and Unnecessary"
 
The Human Rights Watch Committee based in New York has announced the draft of Turkish Counter-Terrorism Act is "dangerous and unnecessary". The Committee's Turkey Desk Chief Jonathan Sugden harshly criticized the draft.
 
Answering Zaman's questions, Sugden said it is unnecessary for Turkey to consider a new CTA since the country is fighting with terror on one hand and has made a major leap in the human rights on the other.
 
Following the latest wave of terror in Europe, the organization used Turkey as an example for many European Union countries he said. "We tell countries who want to bring counter-terror laws to take Turkey as an example. Turkey suffered a lot from terror, but it did not let security become a risk while it was improving human rights."
 
Sugden reminding the phrases in the draft CTA such as implementing 12-hour delay in lawyer-client meetings said in this case, cases of torture will increase and the image of Turkey rapidly recovering in recent years will take a blow, he warned. Those in favor of CTA need to convince Turkish public opinion according to him. "For instance, if military wants this [CTA], they should present persuasive theses regarding that the prevention of lawyer-client talk will stop terror."
 
The CTA draft prepared by the Ministry of Justice, General Staff, National Intelligence Services and Security Directorate had infuriated the public opinion. The related news on the media paved the way for public concern. Turkish daily Milliyet published an article on October 9 under the headline, "Worse than Martial Law". Details of the draft were also leaked to the press. Hurriyet daily on October 10 reported that with the draft, every single crime committed could be counted as a terror act. With the draft, articles 141, 142 and 163 of the Turkish Penal Code abolished in 1991 under the leadership of Turgut Ozal on the grounds that they bring restrictions to freedom of thought and that they are coming back now, commented in Hurriyet. Minister of Justice Cemil Cicek had asked "not to step back on freedoms" of the parliamentary human rights commission as he was expressing concerns about the draft.
 
The members of the European Parliament, or the EP, preparing the progress report on Turkey, which is due on November 9, also criticized the draft CTA.
 
EP Human Rights Sub-committee Chair Helene Flautre in her statement to Zaman on Tuesday said they will take the regulations in the draft under close watch. "We see Turkey's reform process as a whole," she said, "and we will continue to bring all the parts where there are problems to the agenda."
 
Turkey-EU Joint Parliamentary Commission Co-chair Joost Lagendjik also brought the reaction of Turkish public opinion against the draft. The law that is to be shaped up should be in accord with the EU principles and with the spirit of reforms in Turkey he underlined. Lagendjik fiercely criticizing Turkish Minister of Justice said, "Cicek should experience the same passion for reforms with the government. He is supposed to lead this process but instead he is making it more complicated. I don't think Cicek will accomplish this job." (Zaman, Selcuk Gultasli, 27 October 2005)

L'armée et le gouvernement ont convenu:
L'extrême-droite n'est plus une menace en Turquie

 
Le Conseil de sécurité nationale (MGK), après une rupture de deux mois, s'est réuni le 24 octobre 2005, et a adopté le nouveau document de la politique de sécurité nationale (MGSB) populairement connue comme "la constitution secrète" de la Turquie.
 
Ce document comprenant des mesures répressives et belliqueuses auquel s’était opposé le gouvernement lors de la réunion précédente du Conseil, mais cette fois le gouvernement a aussi convenu sur toutes ces mesures.
 
Le MGK, composé de Premier ministre Tayyip Erdogan et de quelques ministres d'une part, et d'autre part, du chef d'Etat-major le général Özkök et de commandants des forces terrestres, aériennes, navales et de gendarmerie, s'est réuni sous la présidence du président de la République Ahmet Necdet Sezer.
 
Le quotidien Cumhuriyet du 25 octobre 2005 a publié l'information sous le titre "l'exigence des forces armées turques a été agréée - le gouvernement a reculé."
 
Un des résultats choquants de cette réunion est que la menace "d'extrême droite" a été pour la première fois retirée du document de la politique de sécurité nationale. Selon Cumhuriyet, la fondation des organisations mafieuses et criminelles sous le prétexte de défendre les intérêts nationaux a été également exclue de la liste de menaces prioritaires.
 
Quand il avait été adopté pour la première fois en 1997, le MGSB identifiait les groupes d'extrême-droite et nationalistes comme une menace pour la sécurité nationale et au bien-être du peuple.
 
L'extrême-droite est caractérisée en Turquie par les convictions et buts suivants: la supériorité de la race turque, la réunification sous la conduite de la République turque de toutes les communautés turcophones dans le monde (principalement Asie centrale, Caucase ainsi que les pays occidentaux employant des travailleurs immigrés turcs), la considération de tous les pays voisins ainsi que beaucoup de pays européens comme ennemis de la nation turque et la discrimination envers toutes les communautés ethniques et non musulmanes dans le pays.
 
Dans la nouvelle version du MGSB, c'est seulement les groupes "d'extrême-gauche, réactionnaire ou séparatiste" qui demeurent identifiés comme une menace à la sécurité nationale turque. Le nouvel espace a été donné dans le MGSB aux "groupes de terreur en utilisant des motifs religieux," une référence claire aux groupes comme Al Qaeda.
 
Le document note également que des groupes de missionnaires ont distribué beaucoup de bibles et Torahs dans la région d'Anatolie orientale lors de la reconstruction de la région et exige que des mesures soient prises immédiatement à leur encontre.
 
Le nouveau document comprenant les stratégies de la sécurité intérieure et extérieure de la Turquie note que le terrorisme a atteint le dessus de la liste de menaces dans la région. Il affirme que le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) est à la recherche d'un terrain politique dans le pays et que certains groupes appuient cette organisation.
 
Le MGSB a également souligné que les forces armées turques sont pleinement autorisées pour effectuer des opérations nécessaires dans le combat contre toutes ces menaces domestiques.
 
Sur les relations avec la Grèce, le nouveau document, confirmant la poursuite de la politique belliqueuse de l'Etat turc, déclare qu'on le considérerait comme "Casus Belli" si la Grèce tentait d'étendre ses eaux territoriales jusqu'à 12 milles en mer Égée. Les militaires, selon le quotidien Hürriyet, ont justifié cette politique belliqueuse en rappelant que la Grèce avait adopté des résolutions hostiles à la Turquie comme la reconnaissance du génocide arménien (1994), du génocide de Pontus (1996) et du génocide d'Asie mineure (1998).
 
Quant aux relations avec l'Union européenne, le MGK a souligné l'importance de "considérer les avantages nationaux" dans les négociations de l'adhésion.
 
Selon le communiqué final du MGK, "ont été soulignées à la réunion les mesures à prendre pour l'usage efficace de nos ressources d'eau pour l'irrigation des zones agricoles, afin de satisfaire la demande en l'eau des villes et des zones industrielles, pour l'usage de la totalité du potentiel technique et économique dans la production de l'hydroélectricité jusqu'en 2023 ainsi que la nécessité de construire des barrages dans la zone frontalière."
 
Cette déclaration constitue une réponse préliminaire à l'Union européenne qui exigerait une gestion juste des eaux de la Turquie pour le bien de tous les pays et peuples de la région. (Info-Turk, 25 octobre 2006)

The Army and the Government agreed:
Extreme-right is no more a threat in Turkey


The National Security Council (MGK) gathered after a two-month break on October 24, 2005, and agreed on the new National Security Politics Document (MGSB) that is popularly known as "the secret constitution" of the Turkish Republic.

This document including repressive and bellicose measures had been opposed by the government at the Council's preceding meeting, but this time the government too agreed on all these measures.

The MGK composed of Prime Minister Tayyip Erdogan and some ministers, Chief of Staff General Özkök and the commanders of the land, air, naval and gendarmerie forces, met under the chair of the President of the Republic Ahmet Necdet Sezer.

The daily Cumhuriyet of October 25, 2005, reported the information under the title "The will of the Turkish Armed Forces was agreed – The government stepped back."

One of the shocking results of this meeting has been the fact that the threat of the "extreme right" was, for the first time, removed from the National Security Political Document.  According to Cumhuriyet, the mafia and crime organizations set up on the pretext of defending national interests were also excluded from the list of the priority menaces

When it was first accepted in 1997, the MGSB identified extreme right and nationalistic factions in Turkey as a threat to national security and well-being of the people.

The Extreme Right is characterized in Turkey by the following convictions and aims: the superiority of Turkish race, the reunification of all Turkish-speaking communities in the World (mainly Central Asia, Caucasus as well as the Western countries employing Turkish migrant workers) under the leadership of the Republic of Turkey, the consideration of all neighboring countries as well as many European countries as the enemies of the Turkish nation and the discrimination of all ethnic and non-Moslem communities in the country.

In the renewed version of the MGSB, it is only the extreme left, reactionary and separatist groups that remain identified as a threat to Turkish national security. New space has been given in the MGSB to "terror groups using religious motifs," a clear reference to groups like Al Qaeda.

The document also notes that missionary groups distributed many Bibles and Torahs in the Eastern Anatolian region during the reconstruction process of the region and asks that measures must be taken immediately against them.

The new document including Turkey's domestic and foreign security strategies notes that terrorism has reached the top of the list of threats in the region. It claims that the Workers' Party of Kurdistan (PKK) is in search of a political ground in the country and that some groups support this organization.

The MGSB also emphasized that Turkish Armed Forces are fully authorized to carry out necessary operations in the fight against all these domestic threats.

On the relations with Greece, the new document confirming the Turkish State's bellicose policy declared that it will be considered as Casus Belli if Greece attempts to extend its territorial waters up to 12 miles in Aegean Sea. The military, according to the daily Hürriyet, justified this bellicose policy by reminding that Greece had adopted resolutions hostile to Turkey such as the recognition of the Armenian Genocide (1994), the Pontus Genocide (1996) and the Minor Asia Genocide (1998).

As for the relations with the European Union, the MGK emphasized the importance of "considering national benefits" in the negotiations of membership.

According to the MGK's final communiqué, "measures to be taken for the efficient use of our water resources in irrigation of our agricultural fields, meeting the demand of water of the cities and industrial plants and for the use of the whole technical and economic potential in the production of hydroelectricity until 2023 as well as the necessity of immediate completion of the dams over the waters beyond the borders were emphasized."

This declaration constitues a preliminary answer to the UE that demands a just utilisation of Turkey's natural water resources for the good of all countries and peoples of the region. (Info-Turk, October 25, 2006)

Incidents à la reprise du procès-test de quatre policiers

Des incidents ont éclaté lundi matin à Eskisehir (ouest de la Turquie) à la reprise du procès de quatre policiers, dont les associations de défense des droits de l'Homme ont fait un nouveau test de la solidité de l'engagement de la Turquie envers l'état de droit.

La police a interpellé 12 manifestants au sein d'un groupe d'une quarantaine de personnes qui souhaitaient assister au procès des meurtriers présumés d'un Kurde et de son enfant de 12 ans, rapporte l'agence Anatolie.

S'étant vu interdire l'accès à la salle d'audience de la Cour d'assises, ces personnes ont lancé des pierres contre la police anti-émeute, qui a procédé aux interpellations. Le président de l'Association turque des droits de l'Homme, Yusuf Alatas, a également été interdit d'accès au tribunal, selon l'agence.

D'importantes mesures de sécurité avaient été prises dans la ville, avec l'arrivée de renforts et de véhicules blindés des villes avoisinantes.

Le tribunal doit statuer sur la mort d'Ahmet Kaymaz et de son fils de 12 ans, Ugur, abattus en novembre devant leur maison de Kiziltepe, une bourgade de la province de Mardin, dans le sud-est anatolien à majorité kurde.

La police a affirmé que le père et l'enfant avaient été tués lors d'une opération contre des rebelles kurdes armés, mais les défenseurs locaux des droits de l'Homme et les voisins ont assuré que les victimes étaient des civils non armés.

Une enquête parlementaire a conclu à une "grave négligence" policière et estimé que Kaymaz et son fils auraient pu être capturés sans effusion de sang.

Le procès a débuté en février à Mardin, avant d'être transféré à Eskisehir à la demande des avocats de la défense, affirmant avoir des craintes pour la sécurité de leurs clients.

Ce procès est considéré comme un nouveau test de l'engagement de la Turquie à faire respecter l'état de droit alors que celle-ci a engagé ses négociations d'adhésion à l'Union européenne. (AFP, 24 septembre 2005)

IHD Calls for Respect for Prisoners' Dignity

Human Rights Foundation (IHD) Batman office director Saadet Becerikli called for an end as soon as possible to the "cell and isolation" system in high-security "F-Type" prisons in Turkey, in order to respect the human dignity of prisoners.

In a statement made to the press in the foundation's building in Batman, he discussed the history of the solitary confinement and isolation punishments in F-type prisons since their opening in December 2000. The residential arrangements in high-security F-type prisons have been the subject of concern and protest from human rights groups ın Turkey and internationally for several years.

According to Becerikli, "These prisons run contrary to basic rights and freedoms, human dignity, and individual psychological and social needs." He said that "the application of this penalty, with respect to the punishment of judicial and political prisoners, is rife with inequality." He added, "We want to protect the human dignity of all detainees and convicts, without separating the judicial from the political prisoners."

Becerikli said that it was necessary for Turkey to completely harmonize its policies with European Union laws. He stated that as human rights defenders, the IHD has the following demands:

* An insistence on finding solutions to these problems rather than leaving them unaddressed.

* Negative adminstrative practices must be brought into a accordance with EU standards respecting freedoms of thought, expression, organization, and belief.

* The arbitrary application of procedures and detentions such as that occuring in Batman in the recent period must be stopped.

* In F-type and other prisons, communal living spaces should be extended and residential arrangements should be made more suitable to human dignity.

* Accusations of torture or mistreatment of detainees and prisoners should be responded toö and those responsible should be charged. (Radikal-BIA, October 20, 2005)

Cinq ans de grèves de la faim dans les prisons turques: 120 morts

Berrin, Ahmet, Seyhan, Cengiz, Zehra, Ali, Sevgi, Faruk ...  Hamide était journaliste, Fidan était infirmière, Canan était étudiante en biologie, Gülsüman était mère de famille et femme au foyer. Nous étions fille ou fils de patron, d'ouvrier, de fermier, d'artiste, de médecin ou parfois même de policier... Nous étions Turcs, Kurdes, Arabes, Lazes, Tcherkesses, Géorgiens ou Grecs Anatoliens... Aujourd'hui, nous ne sommes plus qu'un décompte morbide. Nous sommes ainsi 120 à avoir péri dans les grèves de la faim que nous menions pour réclamer des conditions de détention humaines. Notre hécatombe dure depuis de 5 ans. Aujourd'hui, seules nos photos sont là pour témoigner à titre posthume de notre martyre. Nos prénoms résonnent dans ceux des nouveaux grévistes de la faim: Serdar, Fatma, Serpil. C'est maintenant comme cela que nous nous appelons. Mais seulement pour quelques semaines encore, car nos jours sont comptés. Avant de vous quitter définitivement, nous tenions à vous adresser ces dernières paroles, décrivant notre calvaire quotidien.

Le 19 décembre 2000, nous avons été fauchés par les balles, gazés aux bombes fumigènes, brûlés aux lance-flammes, violés à la matraque, mutilés à coups de crosse... alors même que nous étions affaiblis par une grève de la faim de 60 jours. Cet assaut meurtrier avait été baptisé "Retour à la vie" et qualifié d'"Opération tendresse" par les autorités turques, ministre de la justice en tête. Bilan de leur tendresse: 28 morts, près de 1000 blessés. L'objectif de cette attaque militaire (qui avait mobilisé plus de 10.000 soldats, plusieurs bataillons de la gendarmerie, les unités d'élite et des hélicoptères Sikorsky, ... la dernière opération de cette envergure date de l'invasion de chypre en 1974) était de nous déporter vers leurs centres de torture  dernier cri: les prisons de haute sécurité dites "de type F". 600 d'entre nous qui étaient en grève de la faim ont été alimentés de force. Ce supplice de la médicalisation forcée nous a rendu amnésiques et ataxiques. 600 d'entre nous souffrent ainsi d'un syndrome appelé "Wernicke-Korsakoff".

L'unique raison de l'acharnement des autorités turques sur nous est que nos opinions et nos idéaux leurs sont insupportables. "Les prisons de type F sont de véritables hôtels de luxe" clament-elles fièrement... Quatre murs uniformément blancs et insonorisés qui nous laissent à chacun 10 petits mètres carrés, un plateau servi d'un coup de pied par-dessous la porte comme si nous étions des chiens, des caméras omniprésentes qui nous épient dans chaque recoin de notre intimité, des gardiens qui nous assaillent à tout moment de la journée ou de la nuit, des traitements dégradants qu'il nous est parfois dur de décrire, une censure qui réduit notre courrier quasi à néant, une interdiction absolue de communiquer avec nos co-détenus eux aussi isolés, un règlement interne digne des oflags et des stalags, la privation matérielle, la privation sensorielle...

On nous dit que la peine de mort a été abolie en Turquie. Pour nous, elle a simplement changé de forme. Aujourd'hui, la mort qui nous est imposée est une mort lente, blanche, silencieuse…Une mort sans tache qui commence par le dépérissement de l'imagination, puis de la conscience, et puis du corps tout entier. Tout cela ne serait pas arrivé si l'Europe n'avait pas soutenu le régime de tortionnaires prétendument démocratique d'Ankara, ni sa politique carcérale.
Ce que nous demandons, ce n'est pas la lune: juste le droit de communiquer entre nous. Pouvoir nous côtoyer, pouvoir rire, chanter et pleurer ensemble. Pouvoir nous soigner et nous consoler mutuellement. Vivre dignement. Nous ne demandons même pas la liberté...

A vous institutions européennes, nous vous demandons uniquement de cesser de soutenir le régime assassin d'Ankara.

A vous citoyens européens, nous vous demandons uniquement de braver la censure et d'entendre notre voix afin de ne pas oublier ce que nous endurons au quotidien"

Description des mouroirs appelés "prisons de type F" ?


Pour toute info sur l'isolement carcéral:

Symposium international à Paris les 16, 17 et 18 décembre organisé par la Plate-forme internationale de lutte contre l'isolement. Info: isolation@post.com

Comité de soutien à l'Association des familles des détenus politiques de Turquie (tayadkomite@hotmail.com, 20 octobre 2005)

La Turquie condamnée deux fois pour violation des droits de l'Homme

La Cour européenne des droits de l'homme a condamné jeudi la Turquie pour avoir violé la liberté d'expression de cinq responsables d'un parti politique pro-Kurde condamnés en 1998 pour propagande séparatiste.

Kemal Bilget était à l'époque des faits président adjoint du DEP (Parti de la démocratie) tandis qu'Osman Ozçelik, Kemal Okotan, Bahattin Günel et Murat Bozlak étaient membres de son conseil administratif, rappelle la Cour dans son arrêt.

En juin 1993, lors du premier congrès du DEP, M. Bilget expliqua les lignes d'action du parti en faisant notamment référence au désir de liberté du peuple kurde.

En août suivant, les cinq hommes signèrent une déclaration et participèrent à la conception d'affiches appelant "les travailleurs, les défenseurs des droits de l'homme et de la paix" à se mobiliser pour obtenir un cessez-le-feu entre les forces de l'ordre e le PKK ainsi que la reconnaissance de l'identité kurde.

En novembre 1998, M. Bilget fut condamné par la cour de sûreté de l'Etat d'Ankara à deux ans de prison et ses quatre collègues à un an d'emprisonnement pour ces faits considérés comme de la propagande séparatiste.

La Cour européenne a rappelé que les requérants "s'exprimaient en leur qualité d'hommes politiques (...) n'incitant ni à l'usage de la violence ni à la résistance armée ni au soulèvement et qu'il ne s'agit pas d'un discours de haine".

Elle a également condamné la Turquie pour procès inéquitable en raison du "manque d'indépendance de la cour de sûreté de l'Etat"

Dans un autre procès à Strasbourg, la Turquie a été condamnée pour une deuxième fois pour ne pas avoir garanti un procès équitable à Orhan Aslan, 34 ans, membre présumé de l'organisation Ekim (octobre).

La Cour, s'appuyant sur la jurisprudence, a conclu dans son arrêt rendu à Strasbourg "au manque d'indépendance et d'impartialité de la cour de sûreté de l'Etat d'Izmir" qui l'a jugé en 1998. Celle-ci a reconnu Orhan Aslan coupable d'avoir porté aide et assistance à une organisation illégale et l'a condamné à trois ans et neuf mois de prison.

Les juges de Strasbourg ont également retenu une violation de l'article de la Convention interdisant les traitements inhumains ou dégradants, en raison des traitements infligés au requérant durant sa garde à vue.

Arrêté le 14 octobre 1997, il avait été examiné par un médecin qui ne constata aucune trace de coups ou violence sur son corps. Lors de nouveaux examens les jours suivants des blessures ont été constatées.

Orhan Aslan soutient avoir eu les yeux bandés pendant trois jours, avoir été frappé, avoir reçu des électrochocs et avoir été aspergé d'eau froide. Des poursuites pénales ont été engagées contre certains policiers, mais en novembre 2003, ils ont été acquittés par la cour d'assises d'Izmir pour manque de preuves.

La Cour a alloué au requérant 10.000 euros pour dommage moral. (AFP, 20 octobre 2005)

CEDH: la Turquie condamnée pour traitements inhumains

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour des "traitements inhumains" infligé à un homme soupçonné d'avoir appartenu à une organisation illégale.

La Cour a donné droit à une requête présentée par le père de Burhanettin Akdogdu, un homme de 28 ans soupçonné d'appartenir à l'organisation Devrimci Sosyalist Isçi Hareketi (Mouvement révolutionnaire socialiste ouvrier).

Transféré dans les locaux de la direction de la sûreté d'Ankara, il y avait été interrogé le 12 décembre 1997. Le lendemain, il avait été retrouvé mort, pendu aux grillages de sa cellule à l'aide d'une corde fabriquée avec une couverture.

Dans son arrêt, la Cour a conclu à la violation de l'article 3 (interdiction des traitements inhumains ou dégradants) de la Convention "en raison des traitements infligés au fils du requérant durant sa garde à vue".

La Cour a alloué aux ayants droit de Burhanettin Akdogdu 9.000 euros pour dommage moral. (AFP, 18 octobre 2005)

Deux ex-chefs des renseignements turcs menacés d'une enquête judiciare


Une enquête judiciaire devrait être ouverte à l'encontre de deux anciens chefs des services de renseignements turcs (MIT) pour leur implication présumée dans une tentative d'assassinat contre le chef d'un petit parti, rapporte mercredi la presse turque.

Le Conseil d'Etat a récemment révoqué une décision du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan qui avait rejeté l'ouverture de poursuites contre Sönmez Köksal et son successeur à la tête du MIT, Senkal Atasagun, tous deux actuellement à la retraite, ainsi que deux autres anciens haut responsables des renseignements.

Ils devraient répondre notamment aux accusations d'avoir voulu liquider en 2000 et dans les années 1990 Dogu Perincek, chef du mouvement maoïste en Turquie et actuellement président du parti travailliste (IP, non-représenté au parlement), rapportent plusieurs médias.

Selon les statuts du MIT, il appartient au chef du gouvernement d'autoriser ou non des poursuites contre les membres de ce service et ses agents lors de l'exercice de leur métier.

M. Atasagun est parti à la retraite cet été, ainsi que M. Köksal, diplomate de carrière qui fut notamment ambassadeur à Paris et auprès du Conseil de l'Europe à Strasbourg. (AFP, 19 octobre 2005)

Appel de la Plate-forme internationale de lutte contre l'isolement

Ercan Kartal est un prisonnier politique appartenant à l'organisation de la gauche radicale turque DHKP-C (Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple) incarcéré depuis 1994.

Kartal est inculpé dans divers procès politiques par lesquels il risque plusieurs fois la peine capitale. Les autorités turques lui imputent notamment la responsabilité d'une tentative d'attentat contre le général Kenan Evren qui dirigea le coup d'état fasciste du 12 septembre 1980.

Pourtant, à l'époque où cet attentat manqué avait eu lieu dans la station balnéaire de Marmaris en novembre 1996, Ercan Kartal était détenu à la prison de Bayrampasa. Il est accusé d'avoir ordonné cet attentat contre Evren et est, à ce titre, accusé de « tentative de renverser l'ordre constitutionnel » en vertu de l'article 146/1 du Code pénal turc.

Depuis l'inoubliable opération militaire menée dans les prisons dortoirs le 19 décembre 2000 dans le but de déporter les détenus vers les prisons de haute sécurité dites de type F, Ercan Kartal est en isolement total. Cela fait donc près de cinq ans qu'il n'entend que le son du silence et de la solitude au fond de sa cellule, à la prison de type F d'Edirne (nord ouest de la Turquie).

En régime de type F, l'arbitraire des autorités pénitentiaires qui existait à l'époque du régime des dortoirs s'est sensiblement aggravé .

Ercan Kartal ainsi que les centaines de prisonniers politiques qui peuplent les 11 prisons de type F aujourd'hui en service, ne bénéficient souvent pas du moindre soin médical. Car ils sont soumis à des tracasseries administratives destinées à les dissuader de solliciter une visite médicale.

Finalement, après maintes fouilles corporelles humiliantes, s'ils parviennent à l'infirmerie, les détenus demeurent menottés, sous les regards inquisiteurs des militaires.

Ces derniers profitent de la vulnérabilité du détenu pour systématiquement rosser celui-ci, que ce soit sur le trajet de l'hôpital ou sur celui du palais de justice.

Chaque transfert est donc un véritable calvaire.

Mais outre d'exposer davantage le détenu à la violence physique, l'isolement constitue en soi une violence psychique car il s'agit d'un régime basé sur la privation sensorielle.

Par exemple, Ercan Kartal, qui est exposé à trop d'années de solitude, souffre aujourd'hui d'acouphènes (nom médical tinnitus), c'est-à-dire d'un bourdonnement qui résonne dans ses tympans de manière continue et infernale.

La dégradation de son ouïe s'est tellement aggravée qu'au cours de ses dernières audiences au tribunal, il n'entendait quasi plus rien .

Nous vous faisons parvenir ci-dessous un extrait de l'une de ses lettres :

"Bonjour,
"Ici, la température a considérablement chuté. La chaleur a cédé sa place aux vents frais. Le 14 septembre dernier, j'ai été emmené à mon procès par camionnette au tribunal des lourdes peines d'Istanbul. Ce jour-là, par contre, il régnait une chaleur insupportable. Sans exagérer, j'étais comme grillé dans le véhicule tant à l'aller qu'au retour. J'étais trempé de sueur jusqu'à la moelle. Comme on dit, « ce n'était pas de la chaleur, c'était Kerbela… »

"Lorsque la gendarmerie a ouvert la porte du véhicule juste avant de m'avoir fait pénétrer au tribunal, j'ai pu enfin respirer une bonne bouffée d'air… J'avais compris par la suite que la chaleur de cette journée là allait être la dernière chaleur de l'année. Avec le 15 septembre, les vents ont commencé à se rafraîchir … Je n'ai pas pu lire toutes les pages de ma défense. J'étais arrivé à peine à lire la moitié que soudainement, mes oreilles se sont comme refermées. J'étais comme déconnecté de ma voix. Je n'entendais plus ma propre voix. J'ai alors frotté mes oreilles mais cela n'a servi à rien.

"Finalement, je n'ai lu que les titres des chapitres de ma défense. Je pense que cette réaction de mes oreilles est due à mon changement d'espace. D'un coup, j'étais passé de ma cellule insonorisée à une salle animée et bruyante. Durant mes audiences précédentes, j'ai eu le même trouble. J'ai vraiment été frustré de ne pas avoir pu lire mon réquisitoire . "

Aujourd'hui, Ercan Kartal a besoin de votre soutien.

Ne laissons pas les détenus politiques mourir à petit feu. ( isolation@post.com, 18 octobre 2005)

Turkish troops kill three Maoist militants in eastern Turkey

Turkish troops killed three Maoist militants in eastern Turkey on Monday during operations which are also aimed against Kurdish rebels before the onset of the harsh winter in the mountainous region.

Security officials said soldiers killed the three Maoist Communist Party-People's Liberation Army (MKP-HKO) rebels in a clash near the village of Gozeler in the province of Tunceli.

The army has mounted a large operation involving up to 10,000 troops, backed by helicopters throughout Tunceli province for the past week.

The operation is mainly aimed at separatist Kurdistan Workers Party (PKK) rebels active in the region, but small groups of Maoist militants also operate there.

Tunceli is covered by steep forested mountains riddled with caves and deep gorges, making it ideal territory for guerrillas to hide out and mount ambushes.

Clashes between rebels and security forces usually ease off during the winter months as most of the mountainous east and southeast is carpeted in deep snow.

The Maoist Communist Party and its military wing, the People's Liberation Army, say they are fighting for a "Marxist-Leninist-Maoist state" in Turkey and proletarian worldwide revolution.

The group was formed in 2003 when the Communist Party of Turkey-Marxist Leninist and its military arm, the Turkish Workers and Peasants Liberation Army (TIKKO), changed their names. TIKKO was active in the Tunceli area from 1970s onwards. (Reuters, October 17, 2005)

IHD and Mazlumder: Silence the Weapons

The Human Rights Foundation (IHD) and the Foundation for Human Rights and Solidarity with the Oppressed (Mazlumder) want to find an end as soon as possible to the environment of violence in the southeast and Kurdish regions, and stop the intensifying clashes of the recent period.

Mazlumder General Director Cevat Özkaya said, "Our worry is that large numbers of civilian and military lives are continuing to be lost because clashes have started again since recently."

In a written statement, Özkaya raised the topic of the five soldiers who were killed in the course of a large military operation conducted recently in Tunceli, and said: "In an environment in which every soldier's corpse reinforces feelings of anger and hatred, the situation risks creating the grounds for a conflict between societies.

"If the situation reaches this point, all sectors of society will pay a very heavy price."

Arguing that the idea that security strength alone can solve the problem makes it impossible to exercise the freedoms of society, he said "We invite the development of a more determined initiative of political solutions for an end to clashes and violence as a whole."

The IHD issued a statement saying that an insistence on weapons and violence would rapidly drag the country into chaos, and declaring that human rights, peace, and democracy activists' calls for an end to all armed operations will remain unceasing.

Again mentioning that yesterday five young people lost their lives in clashes in Tunceli, and that thousands of soldiers were involved in military operations in the region, the IHD said: "We condemn this barren, vicious cycle in which violence gives birth to violence."

The statement declared that "personal, organizational, and state-based violence must depart from Turkey's agenda at once," and continued by saying:

"We repeat once again that we are opposed to all forms of violence, no matter who it comes from.

Violence must be renounced as a means of governance and problem-solving in Turkey, and the government must especially not resort to violence as a mediator in the search for rights." (BIA News Center, October 14, 2005)

Ankara condamnée à Strasbourg pour brutalités policières

La Cour européenne des Droits de l'Homme a condamné jeudi la Turquie pour des violences policières commises lors d'une noce qui avait dégénéé, selon la police, en manifestation favorable au PKK.

Le 18 juillet 1992, Vedat Günaydin, 40 ans, domicilié à Diyarbakir avait été arrêté lors de cette opération de police avec neuf autres personnes. Examiné par un médecin, Vedat Günaydin présentait diverses lésions dont un oedème sur une épaule.

Il a déclaré qu'il n'était présent au mariage que pour assurer la restauration. Condamné le 21 février 1994 par la cour de sûreté de l'Etat de Diyarbakir à 20 mois de réclusion ainsi qu'à une amende, sa peine a ensuite été ramenée à dix mois avec sursis.

Les juges de Strasbourg ont conclu à la violation de l'article 3 interdisant les traitements inhumains ou dégradants. Ils ont alloué 10.000 euros à Vedat Günaydin.

L'arrêt conclut également à une violation de l'article 6, quant au manque d'impartialité et d'indépendance de la cour de sûreté qui l'a jugé.

Court Rejects Attempt to Shut LGBT Group

The Head Public Prosecutor's Office in Ankara has rejected the suit filed by the Ankara Deputy Governor to shut down the KAOS Gay and Lesbian Cultural Research and Solidarity Foundation (KAOS GL). The prosecutor's office decided that KAOS GL's name and statues were not contrary to morality and that a suit to close the organization had no grounds. Ankara Deputy Governor Selahattin Ekremoglu had filed the suit to close KAOS GL on the grounds that the organization's existence was "contrary to law and morality."

KAOS GL hailed the decision as a great step forward in the process of abolishing discrimination on the basis of sexuality in every sphere of social life, and as an affirmation of the equality and justice that is the right of LGBT people in all areas of life.

Press Prosecutor Kürs¸at Kayral announced the office's decision on Wednesday. In the decision, it was clarified that recent reforms to Law 5253 (which concerns societies and foundations) take into account the EU's political criteria, the Accession Partnership Document, the European Convention on Human Rights, and international human rights agreements to which Turkey is a party.

The decision explained that the law's basic philosophy was to provide for the ability of societies and foundations to act freely, independent of official positions or public opinion. It said that the law is to be used to facilitate the founding and operation of societies and groups, and cannot be used by the government to repress them. Referring to international agreements and to the UN Universal Declaration on Human Rights , the decision noted that the American Psychiatric Association does not define homosexuality by itself as dysfunctional. It also pointed out that the words "lesbian" and "gay" are widely used in daily life and in scholarly research. Therefore, it stated, "These struggles change in accordance with society. In a period when the subject of whether or not the new Turkish Civil Law should include provisions against discrimination on the basis of sexual morality, to be homosexual cannot mean to be immoral. Those who strive towards moral ethics must have the common meeting point that it is necessary for human will to be free." The decision, expressing the opinion that the KAOS GL's name and goals "are not found to be a subject that can be defined as contrary to morality," also stated the need for officials to take international agreements into account when filing suits for the closure of organizations.

Members of KAOS GL and other Turkish and international LGBT rights groups praised the decision, but said that the Deputy Governor's campaign had made the need for a law specifically prohibiting discrimination on the basis of sexuality clear. (BIA News Center, October 13, 2005)

L'ex-dictateur Kenan Evren a l'art de se reconvertir

Le 12 septembre 1980, le général putschiste Ahmet Kenan Evren prenait le pouvoir en Turquie. "Bilan des neuf ans de terreur qui ont suivi: 50 exécutions sur 517 condamnations à mort; 886 prisonniers morts sous diverses tortures; des milliers de disparus; 650 000 arrestations; 1,7 million de citoyens fichés; 30 000 exilés; 330 journalistes emprisonnés ou agressés; 39 000 tonnes de publications brûlées; 23 677 associations interdites; 4 000 enseignants et 47 juges licenciés…", rappelle Le Temps. Une série de crimes pour laquelle cet homme âgé de 88 ans n'a, jusqu'à présent, jamais eu à rendre de comptes devant la justice grâce à la législation adoptée pendant son régime dictatorial, qui le protège toujours.

Cette situation lui vaut d'être baptisé le "Pinochet turc" par le quotidien suisse, en référence à l'ancien dictateur chilien, âgé de 89 ans, qui parvient depuis de longues années à échapper aux poursuites judiciaires lancées contre lui à l'étranger et dans son pays. Comme lui, Ahmet Kenan Evren s'est par le passé illustré en prononçant quelques phrases restées célèbres comme "La démocratie est trop vaste pour la Turquie". Mais c'est désormais en raison de sa passion pour la peinture et de son penchant pour les nus qu'il fait parler de lui.

"Le putschiste s'est mué en artiste branché qui peint, sous haute protection, des femmes en tenue d'Eve dans sa villa de Marmaris, le Saint-Tropez de la mer Egée. Ses plus célèbres tableaux: La Touriste au hammam – le nu de Hande Ataizi, célèbre mannequin et actrice turque que l'on a comparée à Claudia Schiffer – et Le Cheval paissant sur le pâturage – car les chevaux le passionnent autant que les corps féminins", explique le journal.

"D'où vient le hobby du général? Selon une anecdote connue, alors qu'il est encore chef d'Etat, il voit un Picasso dans une exposition. Commentaire: 'Ce n'est rien, ça, je peux faire la même chose !' Et dès sa retraite, en 1989, il se met à la peinture. Une actrice très connue du cinéma érotique de l'époque, Müjde Ar, lui propose alors de poser nue." Et l'ancien putschiste n'hésite pas à jouer les mécènes au sein de sa Fondation pour la culture, le développement et l'environnement. (Courrier international, 12 october 2005)

La Turquie condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne

La Turquie a été condamnée mardi dans plusieurs affaires par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), notamment en raison de violations du droit à la liberté et à la sûreté ainsi que de la liberté d'expression et du droit à un procès équitable.

Ankara a notamment été condamné dans l'affaire d'un syndicaliste poursuivi après la publication d'un article critique sur la situation des Kurdes et des prolétaires.

Le requérant, Münir Ceylan, né en 1951, contestait notamment l'indépendance de la Cour de sûreté de l'Etat qui l'a condamné pour incitation du peuple à la haine et l'hostilité, arguant de la présence d'un juge militaire en son sein. La CEDH lui a donné raison et a en outre estimé que la condamnation portait atteinte à la liberté d'expression, l'article en cause n'étant "pas un discours de haine".

L'Etat turc a aussi été condamné pour violation du droit à la liberté et à la sûreté en raison du maintien en garde à vue pendant près d'une semaine de six requérants soupçonnés de liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les six hommes, Yasar, Nevzat, Serdal et Ali Haydar Bazancir, ainsi qu'Abdullah Bozkurt et Yilmaz Budancamanak, avaient été arrêtés les 4 et 5 août 1999 mais n'avaient été présentés à un juge que le 11 août, un délai qu'aucune nécessité n'a pu justifier, selon la Cour.

Dans trois autres affaires, la Turquie a donné raison aux requérants qui contestaient l'indépendance des cours de sûreté de l'Etat.

Par ailleurs, la Turquie a été également condamnée pour violation du droit à la propriété dans le cas d'employés de la ville de Mardin qui dénonçaient le retard pris par le versement d'indemnités complémentaires de départ à la retraite, ainsi que dans l'affaire de promoteurs immobiliers expropriés sans indemnisation à Antalya. (AFP, 11 octobre 2005)

European mission unearths torture claims in Turkey

A European parliament delegation visiting Turkey to check on its progress in human rights has found "shocking" reports of murders and mutilations, a British MEP said yesterday. The findings, which come a week after Brussels launched membership talks with Turkey, highlight the scale of progress the predominantly Muslim country needs to make in its quest to join the European Union.

Richard Howitt, part of the mission by the parliament's seven-member human rights subcommittee, told the Guardian: "What we heard was shocking. There were accounts of soldiers cutting off people's ears and tearing out their eyes if they were thought to be Kurdish separatist sympathisers ... You can't hear these things without being emotionally affected."

The MEP, Labour's European foreign affairs spokesman and a champion of Turkey's EU accession, said the abuses had been corroborated by human rights organisations. A trip by the group to Turkey's Kurdish-dominated south-east had also confirmed allegations that security forces were reverting to tactics from "the bad old days", although statistics showed that instances of torture had fallen by around 13% since last year. Indiscriminate shootings, widespread extrajudicial killings, arbitrary arrests and instances of masked men raiding homes in the night were reported to have made a comeback.

"Our sources were very credible and the evidence was corroborated by all the different groups we spoke to," said the MEP. "They left me in no doubt of the veracity of the claims."

But Turkey's foreign ministry spokesman, Namik Tan, called the claims "silly stories". "They are purely fictitious. They have nothing to do with the truth. You won't find anyone who is credible in Turkey saying such things."

Mr Howitt said that in September alone 95 people had been arbitrarily arrested in Van, a town near Iran. Among them was Yusuf Hasar, a 19-year-old suspected Kurdish rebel sympathiser whose body was found last week after being arrested by police the previous day. The violations have coincided with an upsurge of violence in Turkey's troubled south-east. Armed clashes have intensified since rebels lifted a unilateral ceasefire in June last year.

The delegation, whose findings will form the basis of a report that will feed into Turkey's membership negotiations, was equally appalled by reports of violence against women and allegations of body organs being removed by security forces. Mazumber, a group representing the relatives of torture victims, told the MEPs that vital organs were routinely removed from the bodies of ethnic Kurds, presumably as part of the illicit trade in people trafficking.

Mr Howitt said it was essential the abuses be confronted before Ankara got into the nitty-gritty of the talks.

Since assuming power in 2002, Ankara's modernising Islamist government has won plaudits for overhauling the penal code, abolishing the death penalty, dismantling once-dreaded state security prisons and increasing cultural rights for ethnic minorities. But Turkish human rights defenders still speak of a pervasive "culture of violence" in the country's police, security and judicial forces. (The Guardian, October 10, 2005)


Putschist generals are scandalously honored by Turkish leaders


Just after the opening of negotiations between the European Union and Turkey, the Turkish military showed once again its real face by organizing a military ceremony at the General Staff headquarters in Ankara for General Nurettin Ersin, died  on October 4, 2005, who was one of the five putschist generals having carried out the September 12, 1980 military coup. (See: 25th anniversary of the September 12, 1980 Military Coup)

The chief of the military junta, General Kenan Evren too was present at the ceremony headed by General Hilmi Özkök, Chief of General Staff.

What is more scandalous is that President of the Republic Ahmet Necdet Sezer, Prime Minister Tayyip Erdogan, Foreign Minister Abdullah Gül and State Minister Ali Babacan, chief negotiator with the EU, attended a religious ceremony made for the putschist general at the Kocatepe Mosque.

General Nurettin Ersin, equally land forces commander of the time, was the responsible N°2 of mass arrests, tortures, executions, censorship and all other violations of human rights. He was also one of the five generals who imposed the anti-democratique 1982 Constitution, which is still in force.

The victims of this military coup have always demanded to bring these generals before tribunal for the crimes that they committed, but the political power has always protected them against these demands.

Moreover, the responsible N°1, General Kenan Evren, is still being honored at each occasion by the political and the military leaders. Recently, at the 25th anniversary of the military coup d'état, President Ahmet Necdet Sezer honored this bloody putschist by paying a visit to him at his villa in a coastal town.

In the past, the Turkish State had already honored three putschist Ottoman generals responsible for the Armenian Genocide, Enver Pasha, Talat Pasha and Cemal Pasha.


Des généraux putschistes scandaleusement honorés par les dirigeants turcs

Juste après l'ouverture des négociations entre l'Union européenne et la Turquie, les militaires turcs ont montré de nouveau leur vrai visage en organisant une cérémonie militaire au quartier général de l'Etat-major à Ankara pour le général Nurettin Ersin, mort le 4 octobre 2005, qui était un de cinq putschistes ayant réalisé le coup d'état du 12 septembre 1980. (Voir: Le 25e anniversaire du coup d'état du 12 septembre 1980)
 
Le général Kenan Evren, chef de la junte militaire de 1980, était aussi présent à la cérémonie présidée par le général Hilmi Özkök, chef d'état-major de l'Armée turque.

Ce qui est plus scandaleux est que le président de la République Ahmet Necdet Sezer, le Premier ministre Tayyip Erdogan, le ministre des affaires étrangères Abdullah Gül et le ministre d'Etat Ali Babacan, chargé des négociations avec l'UE, ont assisté tout ensemble à une cérémonie religieuse orgganisée pour le général putschiste à la mosquée de Kocatepe.

Le Général Nurettin Ersin, également le commandant des forces terrestres de l'époque, était le responsable N°2 des arrestations de masse, des tortures, des exécutions, de la censure et de toutes autres violations des droits de l'homme. Il était également un des cinq généraux qui ont imposé la Constitution 1982 anti-démocratique qui reste toujours en vigueur.

Les victimes de ce coup d'état ont toujours demandé la traduction devant la justice de ces généraux pour les crimes qu'ils ont commis, mais le pouvoir politique les a toujours protégés contre ces demandes.

De plus, le responsable N°1, le général Kenan Evren, est toujours pleinement honoré à chaque occasion par les dirigeants politiques et militaires. Récemment, au 25e anniversaire du coup d'état militaire de 1980, le président de la République Ahmet Necdet Sezer a honoré ce putschiste sanglant en effectuant une visite à sa villa dans une ville côtière.

Dans le passé, l'Etat turc avait déjà honoré trois généraux putschistes ottomans, responsables du génocide arménien, Enver Pacha, Talat Pacha et Cemal Pacha.

Draft of Anti-Terrorism Law to Lead to Martial Law

While Turkey begins negotiations for full European Union (EU) membership, the country’s continual oscillation between freedom and security never stops. Attempts to make some changes to the Anti-Terrorism Law (ATL) have aroused concerns that further limitations will be put on human rights and liberties. In fact, a group of officials in the department of justice formed a commission with representatives of security forces to draw up a draft, which proved the worries right. Jurists and non-governmental organizations have urged that the draft covers precautions which are so tight that they could possibly lead to a nationwide state of emergency and Martial Law.

Ilker Basbug, Vice President of the General Staff, made a speech on 19 July 2005, which marked the beginning of debates over changes to the ATL. Basbug in a meeting with top-level directors of newspapers, television companies and news agencies, emphasized that the ATL should be revised in order to meet the requirements. Soon after this statement to the media, members of the commission that the department of justice had already decided to form gathered to draw up a draft of the ATL. Criminal lawyer Professor Feridun Yenisey presided over the 33-member commission which consisted of academics, officials and a large number of representatives of the General Staff, the Gendarmerie, and the Police. "Despite the limited authority, the Turkish Armed Forces (TSK) keeps fighting against the terrorist organizations in a self-sacrificing manner," said Chief of General Staff Hilmi Ozkok while the Commission was working on the draft.

Meanwhile, security forces suggestions about the ATL draft were leaked to the press. In the daily newspaper Vatan on 18 August 2005, there was a story saying that the Anti-Terrorism Law had been revised and changed to meet the demands of the army. The draft contained items of measures and penalties similar to those in the State of Emergency Act (SEA), the news story disclosed, adding further attention to the need to ban the kind of people who are suspected of conducting terrorist activities from staying in a particular residence and to denying them freedom of travel facilities. Likewise, it was also reported that records of fingerprints and samples of DNA must be kept and communications must be secretly followed.

Non-governmental organizations respond negatively to things of that kind, which are anathema to the adjustment laws that have been issued recently in Turkey with a view toward to strengthening the notions of democratization and liberty. The department of Foreign Affairs circulated a written statement that the draft should not include Article 8, which had been removed from the Law in accord with the adjustment laws, and particular attention should be paid to avoid those things that are most likely to damage Turkey’s attempts to become part of the EU.

At the beginning of September, the Commission presented Cicek the draft, which it took one and a half year to prepare. On September 5, the Minister briefed the cabinet about the draft and presented a copy to Prime Minister Recep Tayyip Erdogan. In an announcement later, he said the draft will be evaluated by a commission to be formed by AKP.

Reports in the press about the much awaited law draft attested the rightness of the concerns and the criticisms which were expressed by lawyers and non-governmental organizations. Hurriyet’s leading article in 10 September 2005 communicated the assessment that with the new draft, clauses 141st, 142nd and 163rd abrogated from the TCK were reinstated. The article included the following remarks from the lawyers:

"Contrary to the old law, the text does not contain the terms ‘brute force’ and ‘violence’ in the definition of terror. Speaking out one’s opinion and any other non-coercive and non-violent action will become a terrorist act. If the draft becomes law, then it will also be possible to consider an isolated person a terrorist. According to this law, many criminals, for instance those who siphon money from banks, can be counted as terrorists. The old 141st, 142nd and 163rd clauses defended the same views in a more compact manner and by binding the formation of an organization with a condition. The 141st, 142nd and 163rd are coming back ever more forcefully than before."

Under the heading, "impression will suffice," Hurriyet reported that the security forces could, because of an impression, implement such measures as locally limiting the means of communication of a suspect, restricting the suspect’s freedom to travel, banning the suspect from using certain services or facilities and from performing certain activities.

Hurriyet furthermore reported that two drafts were brought in to the commission formed by officials from the Turkish General Staff, Security, Gendarmerie, Justice Ministry and Interior Ministry and two academicians. A fierce debate took place on the first accepted draft while the second draft, which envisaged shocking measures, still waited before the commission, according to the paper. The article claimed that the commission received a second draft that had three clauses as a supplement to "preventive measures," that the second draft’s content was demanded by the General Staff and that the commission was asked "not to modify it." The second draft assigned "super authorities" to governors, to police and to the gendarmerie, Hurriyet reported.

That same day, Aksam’s leading article was also about the new anti-terror Law. Aksam underlined that the new Law envisaged measures similar to those of martial law. "From forced entry to domiciles to the travel restrictions, the clauses do not make one miss the martial law order."

On September 11, Zaman indicated that the 141st, 142nd and 143rd clauses of the TCK, which were abrogated in 1991 under the leadership of Turgut Ozal on the ground that they limited freedoms of speech, had come back with the Anti-terrorism draft Law. Furthermore, the arrangements about the preventive-measures, undertaken as an alternative draft, would make possible the implementation of martial law without any limits on time or space, Zaman noted. (Zaman.com, October 6, 2005)

New Anti-Terror Law Carries Heavier Penalties to thought and expression

The proposed amendments to the "Anti-Terror Law" would restrict freedom of thought and expression, as well as people's right to access information, by reinforcing Article Six on "Publishing Statements of Terror Organizations" and by widening the scope of Article Seven on "Terrorist Organization Propaganda."

People charged for offenses under the law--such as Hürriyet newspaper reporter Sebati Karakut, who has been charged under both the 6th and 7th articles for publishing a feature on Murat Karayılan, head of the Kongra-Gel paramilitary group--could now face up to six years in prison.

Hasip Kaplan, one of the lawyers specialized on bringing freedom of thought and speech issues before the European Court of Human Rights (ECHR), replied bianet questions of the changes regarding the proposed version of the Anti-Terror Law.

Kaplan said the proposed legislation went completely against the guarantee of freedom of expression found in article 10 of the European Convention on Human Rights, and would open the road for lawsuits against Turkey in the ECHR.

He argued that the changes would cause an about-face in the reform process of creating a more democratic society, and said they contradicted reforms. Referring to article 6, he said that it is "an article that limits press freedom, that silences press contrary to its wishes without any criteria."

The version of the law currently in force allows the court to impose a fine of USD 3 to 6 for violating Article 6.

The changes would allow a penalty of "from one to three years of imprisonment." The changes would widen the scope of the definition of a crime under Article 7, which punishes the promotion of terrorist methods, and was first changed in February 2002 to come into accord with the "Harmonization Laws" designed to prepare the Turkish legal codes for EU membership.

It provides for a penalty of six months to three years for a variety of actions deemed to constitute terror propaganda.

Lawyers say that the definitions in the article are problematic according to the fundamental principles of criminal law, and would create obstacles to freedom of thought and freedom of expression.

Hurriyet newspaper reporter Sebati Karakut is being tried under Article 7 for an article he wrote based on interviews with Kongra-Gel militants on Kandil Mountain. The directors responsible for the article, Necdet Tatlıcan and Hasan Kılıç, are also facing charges.

On 10 October 2004, Karakut conducted an interview with Murat Karayılan, one of the leaders of Kongra-Gel, and published it in Hürriyet's Sunday supplement. In the future, people like Karakut could face sentences of as much as six years. Moreover, the scope of the new Article 7 will make it easier to prosecute publishers as well. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, October 3, 2005)

La Turquie condamnée à Strasbourg pour traitement inhumain sur un détenu

La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné mardi la Turquie pour des sévices infligés à un homme placé en garde à vue en 1995 ainsi que pour la durée de sa garde à vue, à savoir 13 jours sans aucun accès à un avocat.

La Cour a estimé qu'Ankara avait violé les articles 3 (interdiction de la torture et des traitements inhumains ou dégradants) et 5 alinéa 3 (droit à la liberté et la sûreté) de la Convention européenne des droits de l'Homme.

Aucun dédommagement n'a été alloué au requérant qui n'a "pas formulé de demande de satisfaction équitable dans le délai imparti", rappelle la Cour dans son arrêt.

Cafer Cangöz, actuellement détenu à Istanbul, avait été arrêté le 15 juin 1995 dans le cadre d'une opération menée contre l'organisation illégale TKP/ML-TIKKO (Armée de libération des ouvriers et paysans de la Turquie, "TIKKO").

Placé en garde à vue dans les locaux de la section antiterroriste de la direction de la sûreté d'Istanbul jusqu'au 28 juin 1995, il affirmait avoir subi des "électrochocs et une pendaison palestinienne (consistant en une suspension par les bras, avec les mains liées dans le dos)".

Un médecin légiste constata que son corps présentait des écorchures et une lésion sur les épaules et des poursuites pénales furent engagées dès 1995 contre les policiers responsables de sa garde à vue mais les poursuites n'aboutirent pas.

La Cour européenne a souligné entre autres dans son arrêt que les "séquelles relevées dans le rapport médical ont pour origine un traitement inhumain dont la Turquie porte la responsabilité". (AFP, 4 octobre 2005)

Un manifestant kurde tué par la police à Istanbul

La police turque a ouvert le feu dimanche à Istanbul contre une manifestation kurde, tuant une personne et en blessant un autre, a rapporté la presse lundi.

Le groupe, composé d'environ 80 Kurdes, s'est rassemblé dans un quartier populaire de la rive occidentale d'Istanbul pour scander des slogans favorables au PKK et à son leader emprisonné Abdullah Öcalan. La manifestation a tourné à l'émeute quand la police a tenté d'intervenir.

La police a fait feu après qu'un agent eut été blessé à la tête par un cocktail molotov. Un manifestant de 25 ans, atteint de quatre balles à la poitrine, est mort à l'hôpital, et un jeune homme de 15 ans a été blessé à la jambe, a affirmé Milliyet.

Istanbul est considérée comme "la plus grande ville kurde au monde", de nombreux Kurdes ayant migré vers la métropole turque de quelque 12 millions d'habitants pour des raisons économiques et pour fuir les combats qui ont lieu entre dans leur région. (AFP, 3 octobre 2005)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

L'écrivain Orhan Pamuk menacé d'un second procès

L'écrivain turc Orhan Pamuk, déjà poursuivi pour des propos sur les massacres d'Arméniens commis sous l'empire ottoman, est menacé d'un nouveau procès pour avoir nui à l'image de l'armée dans un entretien au journal allemand Die Welt, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Kemal Kerincsiz, membre d'une association de juristes nationalistes, a porté plainte devant un tribunal stambouliote contre l'auteur après que celui-ci eut décrit dans le quotidien allemand l'armée turque comme un obstacle aux progrès de la démocratie.

"Je ne vois pas l'AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir) comme une menace pour la démocratie turque. Malheureusement, la principale menace est l'armée qui nuit parfois au développement de la démocratie", a affirmé l'écrivain la semaine dernière dans Die Welt, selon la presse turque.

Le plaigant a demandé au ministère public de juger M. Pamuk pour "atteinte ouverte à l'image de l'armée".

S'il est reconnu coupable, l'écrivain encourt une peine de six mois à deux ans d'emprisonnement.

M. Pamuk est déjà appelé à répondre le 16 décembre devant un tribunal stambouliote d'une accusation d'"insulte délibérée à l'identité turque" pour avoir affirmé dans un magazine suisse : "Un million d'Arméniens et 30.000 Kurdes ont été tuées sur ces terres, mais personne d'autre que moi n'ose le dire".

L'auteur, âgé de 53 ans, qui s'est vu remettre la semaine dernière le prestigieux Prix de la paix des libraires allemands de 2005, risque entre six mois et trois ans de prison pour ce chef d'accusation.

La question des massacres d'Arméniens commis en Anatolie entre 1915 et 1917 est particulièrement délicate en Turquie, car ce pays ne reconnaît pas le caractère génocidaire de ces événements.

Les Arméniens affirment que jusqu'à 1,5 million des leurs ont péri lors d'un "génocide", Ankara soutenant que 300.000 Arméniens et au moins autant de Turcs ont été tués à la suite du soulèvement des Arméniens, qui ont fait cause commune avec les armées russes en guerre contre l'empire ottoman, et durant la déportation consécutive à cette sédition. (AFP, 27 octobre 2005)

Intellectuals Denounce Journalist Dink's Punishment

Intellectuals from Turkey and overseas join to undersign a petition asking for lifting the sentence against Hrant Dink, the editor-in-chief of the Istanbul based Turkish-Armenian bilingual weekly newspaper Agos, who has recently received a suspended sentence of six months in jail.

Dink was found guilty by Istanbul Sisli court on 7 October 2005 for penning an article where he allegedly committed the crime of thought of insulting "Turkish identity".

The sentence was given in spite that the court-appointed experts could not find a single instance of such insult in Hrant Dink's comments

The group of intellectuals who undersign the petition perceive the sentence against dink a "threat against the exercise of the freedom of expression and thought" as it "comes right after the lawsuit brought against Ragıp Zarakolu for publishing a book by Dora Sakayan."

"Another case in point is the recent sentence of six months' imprisonment and monetary punishment brought against Reşit Yardımcı, the deputy president of the DEHAP party city headquarters in Şanlıurfa, for uttering 'good day to you' in Kurdish during a public talk," they say.

The group concludes: "All these instances reveal not only the flaws in the new Turkish penal code, but also its recent exploitation by those within the Turkish state bureaucracy who choose not to protect but instead attack the legal rights of Turkish citizens.

"We should point out that such legal actions are destructive signs employed by some insecure segments of society that hide behind the power of the Turkish state to intimidate those who do not share their views; this intimidation they engage in then often escalates into populist hate campaigns that even result in death threats against individuals like Dink, Zarakolu, Yardımcı and Pamuk.

"We want to note that in the end, such legal actions only end up displaying to the world Turkish insecurity about the exercise of the freedom of expression and thought. Turkey and Turkish society have come too far and deserve better than be held hostage to such retrogressive authoritarian ploys.

"We strongly believe that the legal protection of the civil rights of all Turkish citizens ought to be defended vigilantly for only through such protection and defense will the Turkish democratization process continue unfettered." (BIA News Center, October 25, 2005)

"L'affaire Pamuk pourrait "contrecarrer" l'adhésion d'Ankara"

Les poursuites intentées dans son pays contre l'écrivain turc Orhan Pamuk, menacé d'un nouveau procès pour avoir critiqué le rôle de l'armée, pourraient "contrecarrer" le projet de la Turquie d'adhérer à l'Union européenne (UE), a averti jeudi le président du Bundestag (chambre basse du parlement allemand), Norbert Lammert.

"Les autorités turques sont sûrement conscientes qu'il n'y a guère mieux que cette nouvelle plainte et les poursuites déjà engagées" contre l'écrivain, "pour contrecarrer le plaidoyer" de M. Pamuk en faveur de l'adhésion de la Turquie à l'UE, a souligné M. Lammert (CDU, conservateur) dans un communiqué.

Orhan Pamuk, 53 ans, qui s'est vu remettre la semaine dernière le prestigieux Prix de la paix des libraires allemands 2005, avait alors affirmé dans un discours: "je ne crois pas à une Europe qui se définit sans la Turquie comme je ne peux pas m'imaginer une Turquie qui ne rêve pas d'Europe".

Il fait l'objet dans son pays d'une plainte déposée par un juriste nationaliste, pour avoir déclaré au quotidien allemand Die Welt que l'armée turque pouvait être un obstacle aux progrès de la démocratie.

Le plaignant a demandé au ministère public de juger M. Pamuk pour "atteinte ouverte à l'image de l'armée".

S'il est reconnu coupable, l'écrivain encourt une peine de six mois à deux ans d'emprisonnement.

M. Pamuk est déjà appelé à répondre le 16 décembre devant un tribunal stambouliote d'une accusation d'"insulte délibérée à l'identité turque", pour avoir affirmé dans un magazine suisse : "Un million d'Arméniens et 30.000 Kurdes ont été tuées sur ces terres, mais personne d'autre que moi n'ose le dire".

Ce procès "sera certainement suivi avec la plus grande attention, non seulement en Allemagne, mais dans toute l'Union européenne", a prévenu M. Lammert. (AFP, 27 octobre 2005)

Ankara condamné pour violation de la liberté de la presse

La Cour européenne des droits de l'homme a condamné jeudi Ankara pour avoir infligé des sanctions pénales au rédacteur en chef d'un quotidien qui avait publié en 1995 un article acerbe sur l'attitude de l'armée vis-à-vis de la minorité kurde.

Le requérant est décédé entre temps et c'est sa veuve à qui a été attribué un total de 4.500 euros pour dommage moral, frais et dépens.

M. Ali Erol était rédacteur en chef du quotidien Evrensel (Universel) dans lequel parut en décembre 1995 un entretien avec un sous-officier ayant effectué son service militaire dans le Sud-Est de la Turquie et qui mettait en relief l'hostilité des militaires à l'égard des Kurdes.

Le 9 mai 1996, la cour de sûreté de l'Etat d'Istanbul avait condamné M. Erol à deux ans de prison et à une amende et avait interdit la parution du journal durant 20 jours. Pour la cour de sûreté de l'Etat l'article constituait une incitation à la haine fondée sur la différence raciale et régionale et une provocation à la désaffection envers le service militaire.

Pour la Cour européenne des droits de l'homme les faits invoqués n'étaient pas suffisants pour justifier une ingérence dans le droit du journaliste à la liberté d'expression, notamment parce que l'article n'exhortait pas à la violence, à la résistance armée, ou au soulèvement.

Dès lors la condamnation du requérant était "disproportionnée" et constitue une violation de l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme garantissant le droit à la liberté d'expression selon la Cour de Strasbourg. Celle-ci a en outre confirmé sa jurisprudence constante en condamnant Ankara pour manque d'indépendance et d'impartialité (article 6 de la Convention) en raison de la présence d'un juge militaire au sein de la Cour de sûreté de l'Etat. (AFP, 27 octobre 2005)

Un journaliste va passer neuf mois sous les verrous pour "insulte par voie de presse"

Le 19 octobre, le tribunal correctionnel de Datça (côte sud du pays), a condamné Sinan Kara, journaliste du bimensuel Datça Haber et ancien correspondant de l'agence Dogan, à neuf mois de prison ferme assortis d'une amende de 350 euros, pour "insulte par voie de presse" envers le sous préfet de la ville. Gülden Aydin, reporter du quotidien Hürriyet, a été condamnée à 500 euros d'amende pour le même motif.

"Cette décision judiciaire nous paraît totalement disproportionnée et nous espérons que la cour d'appel annulera ces sentences. Les craintes formulées par Reporters sans frontières lors de l'adoption du nouveau code pénal, le 1er juin dernier, sont malheureusement justifiées. Il est urgent que la Turquie, qui a exprimé le désir de rejoindre prochainement l'Union européenne, abolisse les peines de prison pour les délits de presse", a déclaré Reporters sans frontières.

Les deux journalistes ont été condamnés en vertu de l'article 125 du nouveau code pénal (ancien article 482/4, insulte par voie de presse), à la suite d'une plainte déposée par le sous préfet de Datça, Savas Tuncer. Celui-ci reproche à Sinan Kara de l'avoir mis en cause dans un livre publié en mars 2003 et intitulé "Le livre noir de Sinan". Connu pour ses articles critiques à l'égard des dirigeants politiques locaux, le journaliste évoque dans son ouvrage plusieurs décisions administratives discutables, prises par Savas Tuncer, et l'accuse indirectement d'influencer les juges et le procureur de la ville.

Dans un article du 4 mai 2002, intitulé "Il a écrit un livre, sa vie a noirci", Gülden Aydin met également en cause le sous préfet de Datça. Elle y écrit que "dans la petite ville de Datça, les représentants locaux de l'Etat se côtoient. Il suffit à un sous-préfet d'écrire une lettre au procureur ou au juge, ou à ses amis, pour qu'une sanction judiciaire soit ordonnée".

C'est la troisième condamnation de Sinan Kara pour "insulte par voie de presse", notamment à la suite d'une plainte déposée par le sous-préfet Savas Tuncer. Le journaliste avait été incarcéré du 26 décembre 2002 au 7 février 2003 à la prison de Ula, près de la ville de Mugla (sud-ouest du pays), pour ne pas avoir remis deux exemplaires de son journal au sous-préfet, comme l'exige la loi sur la presse.

Sinan Kara avait été à nouveau incarcéré le 27 octobre 2003 pendant cinq mois à la prison d'Urla, à Izmir (ouest du pays). Il avait été reconnu coupable d' avoir menacé les gardes du corps de Mert Ciller. Le journaliste avait tenté de prendre des clichés du fils de l'ex premier ministre Tansu Ciller, en vacances à Datça, en 2000. (RSF, 26 octobre 2005)

Pamuk: je persiste et signe, mais je n'ai jamais parlé de génocide

Orhan Pamuk espère être acquitté. L'écrivain turc, dont le procès doit s'ouvrir le 16 décembre prochain, s'est confié à la chaîne de télévision CNN-Türk. "Je ne pense pas que je serai condamné, mais l'on ne peut pas rejoindre l'Union européenne en traduisant les écrivains devant des tribunaux", a-t-il déclaré.

L'écrivain s'est dit perturbé, par les tentatives des opposants à l'adhésion d'Ankara à l'UE, d'exploiter son procès pour leurs propres desseins politiques. "Je soutiens la candidature de la Turquie à l'UE. (…) Mais je ne peux dire aux opposants: "Ce n'est pas votre affaire s'ils me jugent ou non". (…) Je reste donc coincé entre les deux. C'est un fardeau pour moi", a confié Orhan Pamuk.

Lequel affirme camper sur ses positions: "Je maintiens mes propos. (…) Mon but était de lancer une amorce de discussion autour de ce tabou, car ce tabou est un obstacle à notre entrée dans l'Union européenne. (…) Ce que je dis peut ne pas être vrai, vous pouvez ne pas être d'accord avec moi, mais j'ai le droit de le dire", a affirmé Orhan Pamuk.

Une position qu'il a explicitée, cette fois-ci, sans se contenter de répéter simplement les propos publiés en février dernier, dans le journal suisse Tagesanzeiger. "Si 30 000 Kurdes ont été tués, il faut comprendre que parmi les victimes, il y avait également des militaires turcs, auxquels nous rendons hommage", a-t-il dit. Quant au million de victimes arméniennes, il souligne n'avoir jamais dit: "ce sont les Turcs qui ont tué les Arméniens", ni même avoir jamais utilisé le terme de "génocide".

L'affaire Pamuk est littéralement omniprésente dans la presse turque. Faisant observer que Pamuk a déclaré, à propos des 30 000 Kurdes tués en Turquie, qu'il y a "des martyrs de l'armée turque dans les 30 000 victimes", Taha Akyol, de Milliyet, tire à boulets rouges sur l'écrivain: "Cela signifie qu'il est faux de dire que 30 000 Kurdes ont été tués! Bien que ce soit aussi simple que cela, Pamuk n'a pas dit qu'il s'était trompé à l'époque, et n'a pas voulu rectifier le tir! Et il se comporte de la même façon pour la question arménienne."

Depuis le début de la polémique, qui remonte au mois de février dernier, l'affaire Pamuk fait décidément couler beaucoup d'encre. Dans la rubrique "Opinions" du Turkish Daily News, Mehmet Ali Birand se risque à une comparaison assez osée, en affirmant que l'affaire Pamuk fait plus de mal à la Turquie que le film Midnight Express. L'affaire Pamuk touche en effet à la liberté d'expression, "la question la plus importante aux yeux du monde civilisé". Avec, en plus, un facteur aggravant: Orhan Pamuk est "une institution internationale" à lui tout seul. "Tout acte qui pourrait être perçu comme une tentative de le réduire au silence entraînerait de graves réactions, prédit Birand. Le procès aura probablement des retombées négatives sur nos perspectives au niveau européen. Les militants anti-turcs ne laisseront pas passer cette occasion et adopteront résolution sur résolution. Cette campagne ternira l'image déjà négative de la Turquie."

Et Birand de conclure, en opposant deux conceptions du rôle de l'Etat. "En Occident, critiquer ou même insulter l'Etat ou ses leaders n'est pas perçu comme un crime. On considère que cela relève de la liberté d'expression. Dans notre pays, l'Etat est toujours un problème tabou. (…) En Occident, lorsque les gens s'expriment comme Pamuk, il y a un débat public. L'Etat ne s'en mêle jamais, à la différence de la Turquie. Si le tribunal examine le cas Pamuk, nous allons être confrontés à de graves problèmes."

Dans son éditorial du Turkish Daily News, Yusuf Kanli aborde l'affaire Pamuk (en la rattachant d'ailleurs à celle de Hrant Dink), à partir des déclarations du ministre d'Etat Ali Babacan, aux yeux duquel la Turquie a atteint un "point de non-retour" dans le processus d'adhésion à l'Union européenne. Yusuf Kanli tempère l'enthousiasme du ministre: "Au moment où un écrivain de premier plan et un directeur de journal pourraient être poursuivis – voire condamnés – pour insulte à l'identité turque, parce qu'ils ont exprimé des opinions qui pourraient ne pas être partagées par la majorité de la population dans ce pays, il devient évidemment difficile d'affirmer que la Turquie a atteint un point de non-retour, après plus de deux siècles d'efforts d'intégration à l'Occident."

Yusuf Kanli avoue avoir du mal à comprendre la prose d'Orhan Pamuk, mais au-delà de la "fierté" qu'il éprouve à l'idée que la Turquie "ait un écrivain de ce calibre", il présume que Pamuk "savait les réactions" que ses propos déclencheraient dans le pays. "S'il testait les limites de la liberté d'expression ici en Turquie, je dois reconnaître que c'était un habile stratagème ; il a démontré pleinement que nous n'avons pas encore atteint ce "point de non-retour" dans ce domaine", écrit l'éditorialiste du Turkish Daily News.

D'un autre côté, Yusuf Kanli souligne toutefois qu'il y a un écart entre voter des réformes législatives et les mettre en œuvre, c'est-à-dire gérer le moment où "le facteur humain entre en scène". "Le fondement de la démocratie, écrit le journaliste turc, c'est la prise de conscience qu'il peut y avoir des vérités différentes de la vôtre". "Aucun pays ne peut transformer d'un coup de baguette magique, du jour au lendemain, l'état d'esprit de son peuple. Il faut du temps et des efforts intenses, pour réaliser la révolution des mentalités nécessaire à l'application des réformes législatives. (…) Avons-nous atteint le point de non-retour, comme Babacan l'a fièrement proclamé ?, s'interroge Yusuf Kanli. Je crains que non. Beaucoup de choses ont été accomplies, mais il reste encore un long chemin à parcourir avant de pouvoir faire une telle déclaration. Lorsque le processus de négociations, autour des 35 chapitres, aura été mené à son terme, nous pourrons dire en accord avec Babacan que nous aurons une Turquie bien différente de celle que nous avons aujourd'hui. Les affaires Pamuk et Dink ne seront plus alors que de fâcheux développements, survenus durant la période de transformation de la Turquie."

Tout autre point de vue: celui de Semih Idiz, dans la rubrique "Opinions" du Turkish Daily News, qui reproche "au camp anti-européen de ternir la réputation de la Turquie, en utilisant l'appareil judiciaire pour traquer des individus comme Orhan Pamuk et Hrant Dink". "Ils croient peut-être rendre un grand service au pays, mais ils ne réalisent pas qu'ils font exactement le contraire, en réalité", affirme Semih Idiz. Les Pamuk et Dink savent qu'il y a "peu de chances, à ce stade, qu'ils soient incarcérés", ce que le ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gül, "reconnaît lui-même". Résultat: les Pamuk et Dink risquent de "devenir des héros populaires, comme nous en avons toujours produit dans ce pays". Ils pourraient grossir la liste des Kemal Tahir, Fakir Baykurt, Sabahattin Ali ou Yachar Kemal, qui ont choisi d'être pourchassés par le système, selon Semih Idiz. "En fait, subir ce harcèlement a toujours été une marque d'approbation pour les intellectuels turcs, qu'ils soient écrivains, musiciens, philosophes ou autres."

L'affaire Pamuk suscite décidément bien des remous. Et même outre-Atlantique. La Commission Helsinki, un organisme gouvernemental américain de défense des droits de l'homme, a envoyé une lettre au Premier ministre Erdogan, l'appelant à intervenir pour annuler les charges retenues contre l'écrivain turc. "La Turquie a déjà accompli un long chemin sur la question des droits de l'homme, mais l'affaire Pamuk et la controverse actuelle sur le traitement des Arméniens durant la Première Guerre mondiale obscurcissent l'horizon de la démocratie turque", a déclaré le sénateur Sam Brownback, président de la Commission Helsinki, selon le Turkish Daily News. "Annuler les charges retenues contre Orhan Pamuk n'est pas une condition suffisante pour que la Turquie s'attaque à son histoire, mais elle est nécessaire, a souligné M. Brownback. Sinon, les poursuites engagées contre Pamuk nourriront les pires peurs de ceux qui sont sceptiques, quant aux engagements de la Turquie en matière de liberté et de démocratie".

Des propos prolongés par son vice-président, Christopher Smith, qui a demandé à la Turquie d'aller au-delà des "premiers pas" accomplis avec l'organisation de la conférence sur les Arméniens, à l'Université Bilgi d'Istanbul. Pour le vice-président de la Commission Helsinki, "aussi longtemps que les Turcs ne discuteront pas honnêtement et ouvertement de leur histoire, leur démocratie ne reposera jamais sur des fondations solides". (Gamkonline-AYP Fm [99.5 à Paris], 22 octobre 2005)

Pamuk's new comments on his remarks relating to Armenian massacre

Novelist Orhan Pamuk told a news conference on October 22 in Frankfurt, where he is due to receive a major literary award, that he stood by remarks about the massacre of Armenians by Ottoman Turks and about the deaths of Kurds in Turkey that could land him in jail for three years. However Pamuk said he had not used the word "genocide" to describe the mass killings of Armenians in 1915. "Whether it should be called 'genocide' or 'mass murder... or something else, has to be decided by experts."

Pamuk could face up to three years in prison for reportedly telling a Swiss newspaper that "30,000 Kurds and 1 million Armenians were killed in these lands and nobody but me dares to talk about it".

During a controversial interview at the  CNN-Turk television on October 15, he had declared : "I did not say, we Turks killed this many Armenians. I did not use the word 'genocide'." Asked about the numbers of deaths he referred to in his newspaper interview, Pamuk said that they were "spontaneous remarks". His comments on the Kurds were no less controversial; "There are martyred Turkish soldiers among those 30,000 to 35,000 killed people. Let's express our respect to them,"

However, today in Frankfurt, he said: "I repeat, I said loud and clear that 1 million Armenians and 30,000 Kurds were killed in Turkey, and I stand by that."

Turkey, home to about 60,000 ethnic Armenians, rejects the charge of genocide and says both Christian Armenians and Muslim Turks suffered mass killings in a conflict during World War One.

Armenian-Turkish journalist Hrant Dink received a six-month suspended prison sentence earlier this month for insulting Turkish identity in an article. Turkey's foreign minister has said he expects the charge against Pamuk to be dismissed.

The issue of freedom of speech has dogged Turkey's efforts to join the European Union. Entry talks between the EU and the largely Muslim country began earlier this month after lengthy wrangling among the EU's 25 member states on conditions.

Pamuk, whose novels including "My Name is Red" and "Snow" have been translated into dozens of languages, said he supported Turkey's bid to join the EU.

"I wish with all my heart that Turkey will become a member of the EU but this is totally a political issue, not a cultural one," he said. "The entry of Turkey into the EU will also enrich the EU's culture."

Germany's chancellor-designate Angela Merkel is one of a handful of EU leaders to oppose full membership for Turkey, and opinion polls show high levels of opposition to the move among citizens of Germany, home to almost 3 million Turks.

Pamuk, 53, is the second Turkish author to receive the Peace Prize of Germany's book trade association, Germany's highest literary honour, in its 55-year history.

Yasar Kemal was awarded the prize in 1997.  (Reuters, October 22, 2005)

Turkey in 98th rank on the RSF Press Freedom Index

Press freedom is being eroded in parts of the Western world, failing to advance in Iraq, but making progress in states emerging from repression, the Reporters Without Borders (RSF) reported Thursday, October 20.

"The situation in Iraq deteriorated further during the year as the safety of journalists became more precarious," RSF said on its Web site, citing its annual press freedom index.

"At least 24 journalists and media assistants have been killed so far this year, making it the mostly deadly conflict for the media since World War II. A total of 72 media workers have been killed since the fighting began in March 2003."

The US army (United States in Iraq, 137) also violated press freedom, as it did in 2003 and 2004, RSF said.

"Six journalists were jailed in Abu Ghraib prison without explanation and not allowed to receive visits from their lawyers, families or employers. Four journalists were killed by US army gunfire between September 2004 and September 2005."

Its 2005 annual press freedom index again puts North Korea at the bottom of the list in 167th position, while Denmark, Finland, Iceland, Ireland, the Netherlands, Norway and Switzerland share top spot.

The countries waiting to join the European Union do not score well. Despite efforts, press freedom is not securely established in Bulgaria (48th), Croatia (56th) and Romania (70th).

Journalists in Turkey (98th) objected strongly to a new criminal code adopted in June but the country still advanced 15 places because of a drop in press freedom violations.

The top 10 countries are all European. New Zealand (12), Trinidad and Tobago (12), Benin (25) and South Korea (34) are the highest-ranked countries in other continents. (RSF, October 20, 2005)

Le quotidien Özgür Politika autorisé à reparaître en Allemagne

Le journal en langue turque Özgür Politika, dont la parution avait été suspendue par le gouvernement allemand en raison de ses liens supposés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a été autorisé à reparaître jeudi par la Cour administrative fédérale.

La Cour, qui siège à Leipzig (est), a suspendu la décision d'interdiction émise par le ministère de l'Intérieur le 30 août, peu avant une opération policière d'envergure menée le 5 septembre contre des organisations soupçonnées de soutenir le mouvement islamiste Hamas et le PKK.

La mesure d'interdiction est contraire au droit allemand, selon les juges qui ont également estimé insuffisants les arguments avancés par le ministère de l'Intérieur pour motiver l'interdiction du quotidien.

L'opération de police concernait notamment la société E. Xani, implantée à Neu-Isenburg près de Francfort (ouest), qui édite Özgür Politika (Politique libre) publié à 10.000 exemplaires en langue turque. (KurdishMedia, October 20, 2005)

La cour d'Istanbul justifie la sentence du journaliste Hrant Dink

La cour d'Istanbul a publié aujourd'hui une déclaration pour justifier de sa décision de condamner avec sursis le rédacteur en chef du journal arménien AGOS pour avoir diffamer le nationalisme turc.

Dans sa déclaration la cour estime que la liberté d'expression n'était pas illimitée. "Chaque pays a ses propres valeurs. Il y a des pays où vous pouvez utiliser un drapeau pour faire un short et cela est toléré tandis qu'il y a des pays où le contact avec une vache crée l'indignation, et il y a des pays où le sang signifie le saint sang des ancêtres qui ont sacrifié leurs vies pour leur pays".

Selon la déclaration de la cour Hrant Dink a joué sur un jeu de mot pour diffamer et humilier les Turcs. (VEILLE MEDIA, 19 octobre 2005)

Newspaper refuses to pay fine for a report on torturers

Cumhuriyet newspaper publisher Ilhan Selçuk, editor-in-chief Mehmet Sucu, and reporter Alper Turgut, who did not pay a fine levied against them for a report on "Acquittal for Torture," are now the subjects of a public suit in the I˙stanbul Second Civil Court.

Selçuk is expected to testify in the case, for which Sucu and Alper have already appeared before the court and given testimony.

The journalists' lawyer said the case would continue on 20 October.

The journalists have refused to pay the fine issued against them article 19.2 of the Press Law in order to for "influence opinion" and "criticize the decision of the court."

An article by Alper Turgut with the headline "Acquittal for Torture" reported: "Despite being proved to have known about torture, with a report from a university for the first time in Turkey, three police officials in charge of the I˙stanbul arm of the struggle against terror were acquitted of the charges against them."

The report discussed evidence that the publishers and editors of the magazines "Kızıl Bayrak" (Red Flag) and "Ekim Gençligi" (October Youth) Ahmet Turan, Müslüm Turfan and Dinçer Erduvan, who were arrested in 1998 for participating in activities of the Ekim (October) organization, had suffered torture while under arrest.

Although a suit was eventually brought against the police officers responsible, they were acquitted on 30 September 2004 for "lack of evidence." (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, October 17, 2005)

Hrant Dink a fait appel de sa condamnation à 6 mois de prison

Le directeur de la publication de l'hebdomadaire Agos a déposé sa requête devant la court suprême de Turquie vendredi, rappelant qu'il n'a jamais voulu insulter personne dans l'article qui lui a valu d'être poursuivi en justice. Il affirme en effet avoir écrit qu'il appelait les Arméniens à ne pas empoisonner leur sang avec une haine dirigée contre les Turcs, mais la court a lu l'article différemment, comprenant que Hrant Dink lançait un appel à se débarrasser du sang turc empoisonné.

« Je n'ai jamais offensé personne, un Arménien ne ferait pas ce genre de chose » a encore indiqué Hrant Dink. « Je tente d'obtenir mes droits et ceux de mes ancêtres » a poursuivi le directeur d'Agos, qui précise que contrairement à l'article qui lui a valu cette peine, d'autres articles signés par lui faisait expressément mention du génocide, et que c'est pour cette raison qu'il a été condamné.

Hrant Dink prévient que si la court suprême ne lui donne pas raison, il fera appel auprès de la cour européenne des droits de l'homme.
Dans le même temps, les avocats de la partie civile demandent eux la cassation du jugement rendu pour obtenir la levée du sursis et donc l'application immédiate de la peine, expliquant que le verdict rendu par cette cour va à l'encontre des lois turques. (Gamkonline, 18 octobre 2005)

Salman Rushdie's solidarity with Orhan Pamuk in Turkey

THE Work Room of the writer Orhan Pamuk looks out over the Bosphorus, that fabled strip of water which, depending on how you see these things, separates or unites - or, perhaps, separates and unites - the worlds of Europe and Asia. There could be no more appropriate setting for a novelist whose work does much the same thing.

In many books, most recently the acclaimed novel Snow and the haunting memoir-portrait of his home town, Istanbul: Memories and the City, Pamuk has laid claim to the title, formerly held by Yashar Kemal, of Greatest Turkish Writer. He is also an outspoken man.

Explaining his reasons for refusing the title of "state artist", he said, in 1999: "For years I have been criticising the State for putting authors in jail, for only trying to solve the Kurdish problem by force, and for its narrow-minded nationalism . . . I don't know why they tried to give me the prize." He has described Turkey as having "two souls" and has criticised its human rights abuses.

"Geographically we are part of Europe . . . but politically?" He is not sure.

I spent some days with Pamuk in July this year, at a literary festival in the pretty Brazilian seaside town of Parati, and for those few days he seemed free of his cares even though, earlier in the year, death threats made against him by Turkish ultranationalists had forced him to spend two months out of his country. But the clouds were gathering. The statement he had made to the Swiss newspaper Tages Anzeiger on February 6, 2005, which had been the cause of the ultranationists ' wrath, was about to become a serious problem once again.

"Thirty thousand Kurds and one million Armenians were killed in Turkey," he had told the Swiss paper, adding: "Almost no one dares to speak out on this but me." He was referring to the killings by Ottoman Empire forces of thousands of Armenians in 1915-17. (Turkey does not contest the deaths, but denies that they amounted to genocide.) Pamuk's reference to "30,000" Kurdish deaths refers to those killed since 1984 in the conflict between Turkish forces and Kurdish separatists. Debate on these issues has been stifled by stringent laws, some leading to lengthy lawsuits, fines and in some cases prison terms.

On September 1, 2005, Pamuk was indicted by a district prosecutor for having "blatantly belittled Turkishness" by his remarks. If convicted, he faces up to three years in jail. Article 301/1 of the Turkish penal code, under which Pamuk is to be tried, states that "a person who explicitly insults being a Turk, the Republic or Turkish Grand National Assembly, shall be sentenced to a penalty of imprisonment for a term of six months to three years . . . Where insulting being a Turk is committed by a Turkish citizen in a foreign country, the penalty shall be increased by one third." So, if Pamuk is found guilty, he faces an additional penalty for having made the statement abroad.

You would think that the Turkish authorities might have avoided so blatant an assault on their most celebrated writer's fundamental freedoms at the very moment that their application for full membership of the European Union - an extremely unpopular application in many EU countries - was being considered at the EU summit.

However, in spite of being a state that has ratified both the United Nations International Covenant on Civil and Political Rights, and the European Convention on Human Rights, both of which see freedom of expression as central, Turkey continues to have and to enforce a penal code that is clearly contrary to these very same principles, and, in spite of widespread global protests, has set the date for Pamuk's trial. It will begin, unless there is a change of heart, on December 16.

That Pamuk is criticised by Turkish Islamists and radical nationalists
is no surprise. That the attackers frequently disparage his works as obscure and self-absorbed, accusing him of having sold out to the West, is no surprise either. It is, however, disappointing to read intellectuals such as Soli Ozel, a professor of international relations and a newspaper columnist, criticising "those, especially in the West, who would use the indictment against Pamuk to denigrate Turkey's progress toward greater civil rights - and toward European Union membership".

Ozel wants the charges against Pamuk thrown out at the trial in December, and accepts that they represent an "affront" to free speech, but prefers to stress "the distance that the country has covered in the past decade". This seems altogether too weak. The number of convictions and prison sentences under the laws that penalise free speech in Turkey has indeed declined in the past decade, but International PEN's records show that more than 50 writers, journalists and publishers currently face trials. Turkish journalists continue to protest against the (revised) penal code. The International Publishers Association, in a deposition to the UN, has described this revised code as being "deeply flawed".

Jose Manuel Barroso, the President of the European Commission, says that Turkey's entry into the EU is by no means assured, that it will have to win over the hearts and minds of the deeply sceptical EU citizenry. The Turkish application is being presented (most vociferously by Tony Blair and Jack Straw) as a test case for the EU.

To reject it, we are told, would be a catastrophe, widening the gulf between Islam and the West. There is an element of Blairite poppycock in this, a disturbingly communalist willingness to sacrifice Turkish secularism on the altar of faith-based politics. But the Turkish application is indeed a test case for the EU, a test of whether the Union has any principles at all. If it has, its leaders will insist on charges against Orhan Pamuk being dropped at once - there is no need to keep him waiting for justice until December - and on further, rapid revisions to Turkey's repressive penal code.

An unprincipled Europe, which turns its back on great artists and fighters for freedom, will continue to alienate its citizens, whose disenchantment has already been widely demonstrated by the votes against the proposed new constitution. So the West is being tested as well as the East. On both sides of the Bosphorus, the Pamuk case matters. (The Times, Salman Rushdie, October 14, 2005)

CPJ Protests Against Sentencing of Hrant Dink

The Committee to Protect Journalists in public statement Wednesday condemns the conviction of a Turkish-Armenian journalist on a charge of "insulting and weakening Turkish identity through the media."

An Istanbul court on Friday sentenced Hrant Dink, 52, editor-in-chief of the bilingual Turkish-Armenian weekly Agos , to a six-month suspended term. Dink and his lawyer, Fethiye Cetin, plan to appeal.

The charges stemmed from a series of articles Dink wrote in early 2004 dealing with the collective memory of the Armenian massacres of 1915-1917 under the Ottoman Empire. He called on Armenians to move beyond historical anger toward Turks and "turn to the new blood of independent Armenia."

Turkish law, even under recent legal reforms, allows for journalists to be criminally prosecuted and imprisoned for their work. Dink was prosecuted under a provision of the new penal code that states: "A person who insults Turkishness, the Republic, or the Turkish Parliament will be punished with imprisonment ranging from six months to three years." Turkish authorities did not elaborate on what they considered insulting in Dink's work.

Dink, who founded Agos in 1996, was sentenced the same week talks began on Turkey's application to join the European Union.

"This is a political decision because I wrote about the Armenian genocide and they detest that, so they found a way to accuse me of insulting Turks," Dink told CPJ. He said he is prepared to take the case to the European Court of Human Rights to clear his name.

Turkey does not acknowledge as genocide the killings of Armenians by Ottoman Turks at the beginning of the 20th century. The European Parliament has conditioned Turkey's entry to the EU on its formal recognition of the killings as genocide.

"Despite official promises, Turkish journalists continue to be criminally prosecuted for their work," CPJ Executive Director Ann Cooper said. "At the heart of this case are the dozens of laws in Turkey that can make free expression a crime. Free expression will remain limited in Turkey as long as these laws are on the books."

Award-winning Turkish novelist Orhan Pamuk was indicted in September under the same penal code provision after an interview he gave to a Swiss magazine earlier this year in which he said, "one million Armenians were killed in Turkey." His trial is set for December 17.

Dink faces additional charges for making critical comments at a 2002 human rights conference about Turkey's national anthem and a daily oath taken by Turkish schoolchildren in which they say, "Happy is the one who says, 'I am a Turk.' " Dink said then that he did not feel like a Turk, but like an Armenian who is a citizen of Turkey. He will appear in court in February for those remarks. (BIA News Center, October 13, 2005)

Mobilisation en faveur de l'écrivain Orhan Pamuk
 
Deux textes de soutien à l'écrivain turc Orhan Pamuk, passible de 4 ans de prison pour avoir écrit sur le génocide arménien et les Kurdes, circulent actuellement en France.

Deux textes de soutien à l'écrivain turc Orhan Pamuk, candidat parmi beaucoup d'autres au prix Nobel 2005 de littérature qui sera remis jeudi, circulent actuellement en France. L'écrivain doit être jugé en décembre devant une cour d'Istanbul pour "insulte délibérée à l'identité turque" en raison de ses propos reproduits dans un magazine suisse sur le massacre des Arméniens en 1915 (jusqu'à 1,5 million de morts, selon les Arméniens). Ses propos en faveur de la défense des causes arméniennes et kurdes ont déclenché les foudres des nationalistes turcs.
Parmi les signataires, figurent Laure Adler, Samir Amin, Michel Deguy, Alain Finkielkraut, Antoine Gallimard, Christophe Girard, Benoîte Groult, Nancy Huston, Liana Levi, Françoise Nyssen, Serge Rezvani, Jean-Marie Rouart ou Lydie Salvayre. Ils demandent aux chefs d'Etat et de gouvernement européens, qui, le 3 octobre, ont ouvert les négociations d'adhésion, d'obtenir du gouvernement turc l'abandon des poursuites. Ils exigent qu'Ankara "cesse de se servir de son Code pénal pour imposer sa vision de l'Histoire".

La semaine dernière, le commissaire européen à l'Elargissement, Olli Rehn a rappelé, à l'occasion d'une rencontre à Istanbul avec le romancier, que la liberté d'expression était l'une des valeurs-clés de l'Union européenne. (NOUVELOBS.COM, 11 octobre 2005)

Un message de Zarakolu sur ses procès en Turquie

L'éditeur Ragip ZARAKOLU a récemment envoyé le message suivant aux organisateurs d'une conférence à Lyon:

Je suis désolé de vous annoncer que je dois annuler ma conférence à Lyon en raison d'un nouveau procès contre moi.

J'ai été cité à comparaître par le Procureur de la République d'Istanbul en raison d'un livre que j'ai publié appelé "Les villages, rayés de la carte" sous titre : "Comment l'héritage de milliers d'années a été brûlé".

L'auteur et journaliste kurde de ce livre, M. Zulkuf Kisanak a aussi été cité à comparaître. L'accusation porte sur la notion "d'outrage à l'armée et aux forces de sécurité".

Le livre raconte comment les villageois kurdes ont dû abandonner de force leurs villages qui ont été ensuite détruits ou brûlés. L'auteur relate les propos de ces villageois qui affirment que leurs villages ont été brûlés par l'Etat. Nous sommes aujourd'hui accusés d'avoir écrit et fait paraître de telles affirmations.

Le Ministère de la justice a autorisé ce procès. Le pouvoir ministériel a donc une responsabilité dans ce procès. S'il voulait sérieusement engager des réformes pour la démocratisation et la liberté d'expression, ce procès n'aurait pas lieu.

Le livre de M. Kisanak est composé de 14 histoires différentes se déroulant à 14 endroits différents de la région kurde.

C'est un document très important sur cette période de guerre en raison des souffrances et du destin tragique de la population civile pendant cette sale guerre.

Nous espérions qu'avec ce livre les Procureurs pourraient commencer à enquêter sur les crimes commis contre les civils par les forces de l'Etat. Mais nous avons de nouveau été accusés.

J'ai actuellement quatre procès en cours : 2 concernent le "tabou" Arménien, deux autres s'agissant des Kurdes…Ces livres, articles et interviews qui apportent un éclairage critique sont considérés par l'Etat turc comme une menace.

Mes procès en cours concernent :

1. Livre de George Jerjian : La vérité nous libèrera (Sous-titre : Les arméniens et les Turcs réconciliés). Précédent article 159 du Code pénal turque (remplacé par le nouvel article 301). Et la loi numéro 5816, articles 1 / 1, 2 : Outrage à la République et à la mémoire du fondateur de la République Ataturk. Prochaine audience : 22 novembre 10 h 30 a.m. Light Crimes Court, Sultanahmet.

2. Livre de Dora Sakayan : Un docteur arménien à Symirna (Le journal de Karabat Hatcherian, 1922). Précédent article 159 du Code pénal turque (remplacé par le nouvel article 301) : Outrage à l'identité Turque et à l'armée. Prochaine audience : 22 novembre 11 h 00 a.m. Light Crimes Court, Sultanahmet.

3. Le 22 septembre, j'ai été de nouveau cité à comparaître pour un nouveau témoignage dans une série d'auditions débutée en mai 2004 pour un article publié en 2003 et intitulé Sana Ne (Sans intérêt) qui critiquait la politique turque sur les kurdes en Irak, publié par le journal Ozgur Gundem. Prochaine audience : 23 novembre 10 h 30 a.m. 2. Light Crimes Court, Beyoglu. Précédent article 312 du code pénal turque, pour avoir formulé des propos publics incitant à la haine entre les races.

4. Livre de Zulkuf Kisanak : 'Les villages rayés de la carte". Avec en sous-titre "Comment l'héritage de millier d'années a été brûlé". Précédent article 159 du Code pénal turque (remplacé par le nouvel article 301) : outrage à l'armée et aux forces de sécurité. Prochaine audience : 18 octobre 10 h 30 a.m. 2. Light Crimes Court, Sultanahmet  (KurdishInfo.com, 12 octobre 2005)

Appel à la solidarité avec le quotidien Ozgur Politika interdit en Allemagne

"Le 5 Septembre 2005, à 9 heures, plus de 300 policiers allemands ont perquisitionné les locaux du quotidien Ozgur Politika et de l'Agence de Presse de la Mésopotamie à Francfort, ainsi que ceux de la Maison d'édition "Mésopotamie" et de l'agence de musique "Mir", situés à Cologne.

"Le Ministère fédéral allemand de l'Intérieur déclare prendre des mesures judiciaires pour fermer le quotidien O.Politika et mettre fin à sa publication pour des raisons de soutien allégué à une association criminelle. A la suite de cette perquisition, le personnel, les journalistes et les écrivains ont été placés en garde de vue et détenus. Les ordinateurs et des documents ont été saisis.

"L'Agence de Presse de la Mésopotamie et le quotidien Ozgur Politika ont toujours accompli convenablement leur travail, rapportant les informations du monde, en particulier du Moyen Orient et de la situation en Turquie, et ce, dans le cadre des lois de la République fédérale d'Allemagne.  La Maison d'édition Mésopotamie, l'agence de musique Mir et les autres associations perquisitionnées ont un engagement critique vis à vis de la situation de la population kurde au Moyen-Orient. Ces organisations respectent les principes de la presse et ont eu pour seuls buts de faire connaître la question kurde au monde entier. Il y a des craintes maintenant que la télévision kurde "Roj tv" soit fermée prochainement.

"Ces événements constituent une attaque inadmissible pour la liberté de la presse et la liberté d'expression. Cette mesure vise directement les Kurdes, mais aussi les libertés de base, constitutives d'une société démocratique. Il semble que le souci du procureur fédéral soit d'empêcher l'expression de n'importe quelle forme d'expression critique relative aux événements en Turquie, et d'empêcher le public, kurde et non kurde, d'être pleinement informé au sujet de tous les aspects des divers conflits dans le Moyen-Orient.

"Ces perquisitions menées par l'Etat allemand constituent une attaque sérieuse sur la voix du peuple kurde en Europe et soutiennent les politiques anti-démocratiques et répressives de la Turquie. Ce n'est pas une coïncidence si toutes ces perquisitions ont eu lieu juste après la déclaration de la nouvelle loi "anti-terreur" en Turquie.

Appel

"Dans le passé, déjà, l'Etat allemand avait procédé à des perquisitions. Quel qu'en soit le prétexte invoqué, le but fût toujours de museler la voix du peuple kurde, prolongeant ainsi la politique négationniste de l'Etat turc à l'égard du peuple kurde.Mais la voix du peuple kurde ne saurait se taire.
Nous appelons la presse démocratique à se ranger aux côtés du peuple kurde et à condamner cette attaque contre la liberté d'expression et contre la presse écrite.

"Nous invitons le ministère de l'intérieur allemand à agir immédiatement en restituant tous les biens saisis et de déclarer qu'elle cessera d'aider la politique répressive de la Turquie envers le peuple Kurde."

John Bowis MEP, Baroness Helena Kennedy QC, House of Lords, Baronessa Emma Nicholson House of Lords, Lord Dholakia, Lord Avebury, Lord Rea, Lord Hylton, Lord Ahmed, Baroness Jenny Tonge House of Lords, Hywel Williams MP, Jill Evans MEP, Jean Lambert MEP, Sarah Ludford MEP, Ian Hudghton MEP, Elwyn Llwyd MP, Lord Avebury Andrew George MP, Nick Clegg MP, John Hemming MP, Stephen Williams MP, David Howarth MP, Danny Alexander MP, Julia Goldsworthy MP, Paul Rowen MP, Angus McNeil MP, Emily Thornberry MP, Mike Wood MP, Colin Breed MP, Rudi Vis MP, Mike Mansfield QC, D Sheppard, M Thomas, Colin Mann, Margaret Drabble novelist, Moris Farhi novelist, Michael Holroyd biographer, Adrian Mitchell poet, James Kelman novelist, Anthony Vivis writer/translator, George Evgeniu theatre director, Vasillis Fouskas lecturer and writer, Neil Mackey journalist, P R Mackenzie SNP (Scottish National Party) Convenor, Richad Harvey Chair Haldane Society, Elizabeth Angus  SNP Treasurer, Thomas Angus  SNP Branch Secretary, Elspeth Mcclachan  SNP Organiser, Jenny Jones, Green Party London Assembly, Rosie Kane Scottish Socialist Party, Frances Curran Scottish Socialist Party, Nick Hildyard policy analyst, Mark Thomas comedian, Louise Christian lawyer, Alain Hertzman Amicus trade union, Onay Kasab UNISON trade union, Stephen Smellie UNISON trade union, John Miller PSC trade union, Rachel Bird, David Morgan journalist, Jonathan Fryer journalist, Rachel Shabi journalist, Jonathan Bloch councillor Liberal Democrats, Felicity Arbuthnot journalist, Sarah Parker, interpreter, David Crouch, Media Workers Against the War, Owen Bowcott journalist, Desmond Fernandes Lecturer,  Dr Robert Olson author and lecturer,  Dr Siddiqui Leader of The Muslim Parliament, Judith Vidal-Hall Index on Censorship, Magaret Ann Owen Bar Human Rights Committee, Ben Hayes Statewatch, Tony Bunyan Statewatch, Frances Webber Campaign Against Racism and Fascism, Tim Gopsill, Editor "The Journalist", Richard Norton-Taylor journalist, Liz Davies lawyer, Haldane Society, Richard McKane poet, Writers in Prison Committee English PEN, Anders Lustgarten writer, Prof Ken Coates European Dialogue for Peace and Human Rights, Stephanie Harrison lawyer, Doug Holton theatre practitioner, Reverend Charles Hedley, Hekate Papadaki, Coordinator Ashton Mansfield, Karzan Sherabayani actor, film-maker, Hans Branscheidt Mezopotamian Decelopment Society and Coeditor Magazine for Development Policy-Frankfurt, Fatima Salih Uthman teacher- Vice Chairman, Maghmour Organization of Human Rights and Social Questions (Iraq), Azril Mohd Amin Vice-President, Youth Movement of Malaysia, Demir Sonmez economist- Association Maison populaire de Geneve.

(Initiative by Peace in Kurdistan in Kurdistan Champaign, London  estella24@tiscali.co.uk Centre d'Information du Kurdistan, Paris  cikparis@wanadoo.fr)

"I Came as a Madame, I'm Leaving as a Woman!"

Reporters from a total of 31 local radio stations, television channels and newspapers from the provinces of Batman, Adiyaman, Ardahan, Diyarbakir, Elazig, Erzincan, Gaziantep, Hakkari, Igdir, Malatya, Mardin, Mus, Siirt, Sivas, Sanliurfa, Sirnak, Midyat, Nizip and Van discussed "Women's Rights and Women's Rights reporting" in Batman.

Lawyer Hulya Gulbahar, a founder of the Women's Platform on the Civil Code and the Turkish Penal Code; Associate-Professor Doctor Hulya Tanriover from the Communications Department of the Galatasaray University; Doctor Aksu Bora from the Women's Studies and Practices Center at the Ankara University; journalist Ipek Calislar; Beyhan Demir, general manager of the "Pazartesi" (Monday) magazine; and Halime Guner, the general coordinator of the "Ucan Supurge" (Flying Broom) women's center participated in the seminar as trainers. The seminar was organized by the Media Freedom and Independent Journalism Monitoring and News Network (BIA©˜) project at Hotel Asko in Batman.

The seminar began on Saturday, September 17. In a keynote speech, BIA©˜ Deputy Coordinator Fugen Ugur described BIA and gave some information about the project.

"The training program, organized in six regions each year under the consultancy of Associate-Professor Dr. Sevda Alankus, aims to raise awareness among members of the local media about covering women's issues based on politically and ethically-responsible reporting.

Gulbahar: A woman is raped every 10 seconds

Lawyer Hulya Gulbahar, who spoke on "Women's Rights Reporting" on the first day of the BIA©˜ seminar, gave information about the "National and International Regulations on Women's Rights."

"Women's issues are treated as soft news," said Gulbahar. "Struggle for women's rights is a political struggle. It is a struggle over the conflict between men and women."

Gulbahar also provided some statistics about women during her speech.

"A profit of $750,000 is raised each year by making 16 million young women work as sex workers. Sex workers of all ages are included in this number," said Gulbahar. "A woman is raped every 10 seconds in the world."

"Just count up to 10. One women has been raped. Two thirds of the world's population is made up of working women. But when we look at figures, we see that women don't get what they should in return for their efforts."Women in Turkey by numbers

"Although many women in Turkey work, men are usually the owners of property. When we look at the figures, we can see that only one eighth of the real estate property belonging to the family is registered under the woman's name. 93.5 percent of the women in Eastern Anatolia do not have an income. 76.6 percent of women in the Aegean region do not have social security or income."

Gulbahar also argued that working women in Turkey are underpaid. Speaking about violence against women, she said economic reasons lie beneath honor crimes.

Honor crimes

"When a murder is an honor crime, it almost becomes legitimate or justified," said Gulbahar. "The real reasons of the murder can be read between the lines."

"The reasons are mostly economic. Women are seen as commodities, which can be brought and sold. When they raise their voices, defend their rights and try to regain control of their lives, they are murdered in the name of 'honor.'"

Gulbahar said a big responsibility falls upon the local media. "They have to investigate the real reason behind honor crimes like a lawyer or a prosecutor," she argued.

Tanriover: Media is symbolically destroying women

Associate-Professor Dr. Hulya Tanriover made a two-part presentation titled "Media and Women."

Tanriover first talked about "Media and the Representation of Women in the Media," and then touched on "Violations of Women's Rights in the Media."

"The media is representing women in certain forms and shapes," said Tanriover. In our society, women are good wives and good mothers."

Tanriover argued that women are presented as victims when raped, and a sexual object at other times. "The Turkish media has introduced the 'Back Page Beauty' to the world media literature," said Tanriover.

"The media, by ignoring and not covering women's problems, is symbolically destroying women," she added. "There are economic, cultural and social reasons behind this approach."

"Language is very important"

Tanriover underlined that the media has two separate approaches toward women, one being open and the other being covert.

"We don't openly say, 'Women, what are you doing in politics? Go sit at home.' But we try to imply this. We don't tend to understand this covert attitude unless we spend a special effort. We are faced with this attitude when watching our favorite soap opera or the main news program. The open attitude is less detrimental."

Tanriover said that the language, subject and the visuals of the representation is also very important. "The language and the words we use are very important and they form the covert attitude," she said.

Woman/Madame argument
Tanriover continued her speech, using the word "madame" because it is a good example of the language used and the covert attitude.

"We are making a mistake when we say, 'I am walking with a madame friend.' This is a violation of women's rights. Madame does not mean woman. It is a wrong word. The opposite of man is not madame, it's woman. Madame is the opposite of sir and it's a way of addressing people."

"You can't say 'teaching suits madames.' It's wrong in terms of the Turkish language. So why is it said? Because it is regarded shameful to say 'woman.' It's the covert attitude. It's the mentality. Why would it be shameful to say 'woman?' Why isn't it shameful to say 'man?' If it's okay for us to say 'man,' it should be okay to say 'woman' too."

Women at the workshop

Dr. Aksu Bora and journalist Ipek Calislar held a workshop in the afternoon and discussed topics such as "covering women's rights violations, rape, honor murders, violence against women, and reporting."

The subject of the seminar was women's rights, but the number of woman participants was very low. The representatives of the local media argued that women are not interested in journalism.

Speeches by the women reporters during the workshop on how they started journalism were encouraging.

Ayla Temiz from the Batman newspaper is actually a healthcare worker but has started working with the support of her husband. Temiz, who has also worked as a chief editor, is now a columnist. "I would not have been able to do this if my husband did not support me," said Temiz.

Reporter Semira Aktas from a Malatya newspaper also has an interesting story. "When a friend asked me whether I would work as a journalist, I said, 'I would, but I don't know how to do it.' He said I would go to an activity and write about what I saw there. I was a member of a number of non-governmental organizations in Malatya any way and I was already attending many of their activities. So I started."

"Now I only go..."

Aktas, who has been working as a journalist for seven years, started the job because of a man too. "I was employed to replace a man who had been fired. He couldn't tolerate being replaced by a woman," said Aktas. "When I first started and I had to leave the city for work, I would tell my mother, "mother, I have to go." Then I started saying, "mother I want to go." Now I just say, "mother, I'm going."

Columnist Semiha Dediler from a Batman newspaper said: "I started writing after my children grew up. I was mostly writing about women."

Great support from women

Evin Saklam is 20 years old and she is studying to become a teacher. She is also working at the "Yasam" (Life) newspaper in Siirt.

"I started by rewriting my brother's articles. Then I started giving my opinion and criticizing his articles. There is improvement on women's employement in the Southeast. I get a lot of support from women."

Fatma Kavsut, who is a columnist at a Batman newspaper, is using a nickname. She is at the same time eyeing a national newspaper.

"We all need to be more conscious. We should act sensibly instead of giving instinctive reactions."

Rojda Kizgin from DIHA News Agency found a way to become a reporter without studying communications. "How could I do it if it wasn't for my family?" she said.

"It was easier in Diyarbakir. I have been in Batman for the last four years. The trousers or the blouse you wear can be a problem in Batman. I argue with them and try to get them understand my position...."

Flying Broom: 473 women's organizations in the last year

Halime Guner from the Flying Broom, who is active about women's rights and problems, and Beyhan Demir, the general manager of the Pazartesi magazine delivered a speech on Sunday.

Halime Guner, the general coordinator of the Flying Broom talked about their purpose and projects. She said they visited 64 provinces as part of their most recent project named "We are Building Bridges."

"In the provinces we have visited up to today, no single woman said 'I want something for myself.' We have contacted 473 women's organizations in the last year. The number of women's organizations in Turkey has increased. There has been a 50 percent increase in Ankara. We have seen in the provinces we visited that the governors and mayors are not aware of the laws."

Guner talked about the lack of communication between the women's organizations and said this leads to waste of time.

"If life is news, we are not here. 'We are Building Bridges' project is just a little step. I see that the majority of participants are men. I place importance on things men will tell men. Us women have houses. Men have many places, the main one being the coffee shops."

Demir: "Pazartesi" (Monday) magazine is subjective

Beyhan Demir from the Pazartesi magazine said as a "Feminist" magazine, they have been publishing news about women from the women's point of view and with a staff that's entirely made up of women since 1995.

"We are publishing subjective news," said Demir. "We are on the side of women. We are on the side of those who are oppressed and discriminated against. Pazartesi magazine has an ideology. We publish information and comments and try to direct women in the right way.".

Demir said honor is being used as an excuse for violence against women.

"Honor is just an excuse. The men's biggest excuse is honor. As women get stronger, they are faced with violence."

Presenting Bianet

Lastly, the bianet Web site was presented to the participants. BIA©˜ Project Consultant Nadire Mater said that the "Rights Reporting" seminars were held in six provinces last year. She added that "Women's Rights and Women's Reporting" seminars will be held in Ordu, Eskisehir, Canakkale, Izmir and Antalya.

The "Children's Rights Reporting" seminars to also be held in six provinces, will begin in November.

Mater said that the topics of "women's rights" or "children's rights" reporting are new in Turkey as well as in the world. She argued that reporting does not include these issues, and when it does, it constitutes a right violation.

"For that reason, we need to pay extra attention to the women's and children's issues," said Mater. "We have realized from the newspapers here that the media in eastern and southeastern Anatolia has begun to cover women's issues more extensively. Especially, when compared with the mainstream media, we saw very exciting examples here. And we know this is going to get even better."

The two-day seminar ended with the participants conveying their opinions and proposals about the program.

Sahra Turhan from the Yasam magazine perfectly summarized the two-day seminar by saying: "I have come here as a madame, I am leaving as a woman." (BIA News Center, Ayse DURUKAN, October 13, 2005)

Journaliste arménien Hrant Dink condamné à six mois de prison

Un tribunal d'Istanbul a condamné vendredi Hrant Dink, un journaliste arménien de Turquie, à six mois de prison avec sursis pour "insulte à l'identité nationale turque", a affirmé à l'AFP Fethiye Cetin, son avocate.

"Le tribunal de Sisli (Istanbul) a rendu un jugement condamnant M. Dink à six mois d'emprisonnement pour insulte à l'identité nationale turque, mais l'application (de la peine) a été reportée", a déclaré Mme Cetin au terme de l'ultime audience d'un procès ouvert en juillet.

Selon le droit turc, le report de la peine équivaut à un sursis, le condamné n'étant effectivement amené à purger sa peine qu'en cas de récidive.

M. Dink, directeur de la publication du journal bilingue turc-arménien Agos, était poursuivi pour un article paru le 13 février 2004 dans son journal, dans lequel il appelait les Arméniens à "se tourner maintenant vers le sang neuf de l'Arménie indépendante, seule capable de les libérer du poids de la Diaspora".

Dans cet article consacré à la mémoire collective des massacres d'Arméniens commis entre 1915 et 1917 en Anatolie, il invitait également les Arméniens à rejeter symboliquement "la part altérée de leur sang turc".

"Notre client n'a commis absolument aucune faute", a commenté Mme Cetin, qui a expliqué attendre la publication du procès-verbal de l'audience avant de se livrer à de plus amples commentaires.

"Mais il est certain que nous ferons appel de cette décision", a-t-elle ajouté.

M. Dink a confirmé à l'AFP son intention d'employer "tous les recours juridiques" pour obtenir la cassation de ce jugement.

"Si ma condamnation est confirmée et devient ferme, cela signifiera que j'ai insulté ces gens et ce sera un grand déshonneur pour moi de vivre dans la même rue, le même quartier, le même pays qu'eux", a réagi le journaliste.

"Une telle chose est impossible pour moi (...) Si je ne parviens pas à expliquer à cette société que je n'avais pas de telles intentions, je quitterai ce pays, je partirai", a-t-il poursuivi.

La question arménienne est particulièrement sensible en Turquie, qui estime inapproprié l'emploi du terme "génocide" pour définir les événements de 1915-1917. Plusieurs pays ont en revanche officiellement reconnu le "génocide arménien".

L'écrivain turc Orhan Pamuk est actuellement inculpé sous le même chef d'accusation que M. Dink, passible de six mois à trois ans de prison aux termes de l'article 301/1 du code pénal, pour avoir affirmé dans un magazine suisse qu'"un million d'Arméniens avaient été tués en Turquie". Son procès doit débuter le 17 décembre.

Un tribunal stambouliote a par ailleurs ordonné en septembre la suspension d'une conférence universitaire controversée sur la question arménienne. Le forum a finalement pu avoir lieu, ses responsables contournant l'injonction du tribunal en l'organisant dans une autre université que celle visée par la décision.

M. Dink a participé à cette conférence. (AFP, 7 octobre 2005)

Olli Rehn rencontre à Istanbul l'écrivain Orhan Pamuk qui sera jugé

Le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn a rappelé que la liberté d'expression était l'une des valeurs-clés de l'UE, à l'occasion d'une rencontre samedi à Istanbul avec le célèbre romancier turc Orhan Pamuk, qui doit prochainement être jugé.

"Tout pays qui souhaite intégrer l'UE doit partager cette valeur", a déclaré M. Rehn devant la presse après s'être rendu dans l'appartement stambouliote d'Orhan Pamuk, dans le quartier cosmopolite de Cihangir.

Ce déplacement s'est inscrit dans le cadre de la "partie privée" du séjour du commissaire européen, à l'issue de la partie officielle de sa visite en Turquie qui l'a mené à Ankara et à Kayseri (centre), a précisé à l'AFP Jean-Christophe Filori, du cabinet de M. Rehn.

Au terme de leur entretien, Olli Rehn et Orhan Pamuk ont dit aux journalistes avoir parlé de littérature.

"Nous avons parlé de littérature, des enfants, de la vie. Il m'a remercié pour mes romans, je l'ai remercié pour ses efforts, pour tout ce qu'il a fait pour la Turquie", a expliqué le romancier.

Orhan Pamuk s'est félicité du lancement des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE. "Je lui ai dit que c'était positif au plus haut point", a-t-il souligné.

Orhan Pamuk, qui recevra le 23 octobre à la Foire internationale du livre de Francfort le prestigieux Prix de la paix des libraires allemands, doit être jugé en décembre devant une cour d'Istanbul pour "insulte délibérée à l'identité turque" en raison de ses propos reproduits dans un magazine suisse sur le massacre des Arméniens en 1915 (jusqu'à 1,5 million de morts, selon les Arméniens).

Interrogé sur le fait de savoir s'il avait évoqué avec M. Rehn son procès, l'écrivain a répondu : "nous n'avons pas parlé du procès (mais) de la démocratie, des droits de l'Homme, de la liberté de pensée".

Très lu en Turquie où il a autant d'admirateurs que de détracteurs, Orhan Pamuk s'est attiré les foudres des nationalistes turcs pour sa défense des causes arménienne et kurde.

Le romancier, dont les oeuvres sont traduites en plus de vingt langues, risque de six mois à trois ans de prison.

Son inculpation avait suscité les critiques de l'UE avec laquelle la Turquie a entamé le 4 octobre des négociations d'adhésion. (AFP, 8 octobre 2005)

L'éditeur Ragip Zarakolu interdit de sortir du territoire de Turquie

Le maire de Villeurbanne, Jean-Paul Bret, a annoncé le 6 octobre que l'éditeur Ragip Zarakolu n'a pu venir en France en raison d'une interdiction de sortir de Turquie.

"Ragip Zarakolu devait être présent ce jeudi 6 octobre à Villeurbanne, à l'invitation de plusieurs associations, le Comité de soutien au peuple kurde, la Cimade, le Barreau de Lyon. Une visite qui me tenait à coeur et pour laquelle je m'étais personnellement engagé.

" Je connais Ragip Zarakolu. Nous avons déjà une histoire commune, une histoire particulière, partagée avec son épouse, Ayché Zarakolu, aujourd'hui malheureusement décédée. Je devais recevoir Ragip Zarakolu cet après-midi même à l'Hôtel de Ville de Villeurbanne et lui remettre la médaille de la Ville, hommage à son action - à leur action devrais-je dire- en faveur de la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie, de leur engagement pour la défense de la minorité kurde. Hommage à un homme libre, à un homme de convictions.

"A l'heure où l'Europe vient de dire 'oui' aux négociations d'adhésion de la Turquie dans l'Union Européenne, je suis consterné qu'un intellectuel, éditorialiste et écrivain, connu par les actions qu'il a menées pour les Droits de l'Homme et la démocratie, puisse encore être poursuivi pour ses écrits, pour ses idées.

"A la lumière ou plutôt à l'ombre de cette interdiction - qui entache une fois de plus une Turquie qui se revendique européenne - on peut mesurer le très long chemin qui reste à parcourir à l'Etat turc vers les valeurs fondatrices de la démocratie que sont la liberté d'expression, le respect des Droits de l'Homme.

"Ragip Zarakolu est indissociable du souvenir que je garde de son épouse, Ayché Zarakolu, décédée le 28 janvier 2002, à l'âge de 52 ans. Elle-même éditrice et écrivain, cofondatrice avec son époux de l'association des Droits de l'Homme de Turquie, elle fut emprisonnée et torturée en 1984, puis en 1994 et 1996, pour son action en faveur des minorités. Alors député, je l'avais parrainée afin de tenter de la protéger des persécutions du régime turc.

"J'apporte à Ragip Zarakolu, aujourd'hui comme hier, mon entier soutien dans son combat. La médaille de la Ville l'attend. J'espère pouvoir la lui remettre prochainement." (Armenews, 7 octobre 2005)

La Turquie condamnée à Strasbourg pour violation de la liberté d'expression

La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné mardi la Turquie pour "violation de la liberté d'expression" à l'encontre d'un éditeur poursuivi en justice pour des ouvrages assimilés à de la "propagande contre l'unité indivisible du pays".

La Cour européenne a alloué 14.500 euros pour préjudice matériel et 3.000 euros pour préjudice moral au requérant, Ünsal Öztürk, vivant à Ankara et propriétaire de la petite maison d'édition "Yurt Books and Publishing".

Entre 1991 et 1994, il publia certains livres que la cour de sûreté de l'Etat jugea "constituer de la propagande contre l'unité indivisible de l'Etat". Dans la plupart des cas, il fut condamné, en vertu de la loi relative à la lutte contre le terrorisme, à des peines d'emprisonnement allant de six mois à deux ans et à des amendes, rappelle la Cour européenne dans son arrêt.

Ses peines de prison furent commuées en amendes à la suite de modifications apportées à la loi relative à la lutte contre le terrorisme en octobre 1995, et la procédure pénale à son encontre fut finalement suspendue en 1997.

Au total, le requérant a été emprisonné un an, cinq mois et 20 jours et a payé des amendes d'un montant équivalant à 5.121 euros. (AFP, 4 octobre 2005)

Sortie en France du roman d’Orhan Pamuk "Neige"

Le héros s'appelle Kerim Alakusoglu, le livre Kar (neige) et la ville Kars. L'histoire se déroule sur trois jours, avec beaucoup d'avant et beaucoup d'après, mais trois jours seulement, trois jours sans que jamais la neige ne cesse de tomber, on la voit glisser lentement dans le travers de chaque page et ses flocons parfois sont entachés de sang.

Le livre parle de la section spéciale "Massacre des Arméniens" au musée (certains touristes croient qu'il s'agit d'une exposition sur les Arméniens massacrés par les Turcs et finissent par comprendre qu'il s'agit du contraire, page 46.

On y évoque "les croisades, le massacre des Juifs, des Peaux-Rouges en Amérique, les assassinats de musulmans par les Français en Algérie", quelqu'un dans la foule, brisant ce bel élan, demanda sournoisement où se trouvaient les "millions d'Arméniens de Kars et de toute l'Anatolie" ; mais l'indic qui prenait des notes, ayant pitié de lui, n'avait pas écrit sur son papier qui avait dit cela.

Présent à Paris en début de semaine Orhan Pamuk a terminé Neige depuis quatre ans, il en a vendu 200 000 exemplaires en turc.

Il déclare qu'il ne souhaite pas être cité entre guillemets, que tout et n'importe quoi pourrait être repris contre lui si son procès a lieu en décembre à Istanbul pour avoir affirmé qu'un million d'Arméniens avaient été tués en Turquie.

Orhan Pamuk –Neige- Traduit du turc par Jean-François Pérouse. Gallimard, 496 pp., 22,50 E. (ARMENEWS, 1er octobree 2005)

Recent pressures on the media and intellectuals (TIHV)

October 28, 2005

Journalists Detained... The gendarmerie soldiers detained on 27 October Ugur Dündar, the producer of the TV programme Arena, and programme crew upon the complaint of the owner of the company in Kumbag town of Tekirdag where they were shooting children workers from East and Southeast. They were kept in detention for 2,5 hours and released in the evening. (Radikal)

October 27, 2005

Books of Ismail Besikçi... Ankara Heavy Penal Court No 11 dealt on 25 October with the decision of the Court of Cassation lifting the decision of confiscation against 16 books of Ismail Besikçi. Public Prosecutor alleged at the hearing that the decision of the Court of Cassation was on procedure and objected the lifting decision. Lawyer Levent Kanat claimed that the decision of the Court of Cassation was on the essence of the case and wanted to court to follow the decision of the higher court. The court would announce its decision on 22 November. (TIHV)

Reader on Trial... A court case was launched against Erkan Akay, reader of the monthly "Yeni Dünya Için Çagri (Call for a New World)", for his article published in April under the title "1915-2005... 90 years... It’s time to confront the history. Forgetting or Denial? (1915-2005... 90 Yıl... Tarihle yüzlesme zamanidir. Unutma (mi?), Inkar (mi?))". The case was launched according to the Artcile 301 TPC on charges and would commence at Istanbul Penal Court of First Instance No 2 on 10 November. (BIA)

Catalogue Confiscated... Beyoglu Peace Penal Court No 2 ordered on 13 October the confiscation of the catalogue of a photograph exhibition organised within the 9th Istanbul Biennale upon complaint by an unknown person. On 14 October police officers went to the office of the organiser Halil Altindere but the catalogues were already distributed. Altindere’s brother Lawyer Murat Altindere objected the decision on the grounds that catalogues cannot be banned under the Law on Press and the Article 3001 TPC (insult) was not counted within the reasons of confiscation. Beyoglu Peace Penal Court No 3 dealt with the objection and took the following decision: "Before referring national laws the courts have to take international laws especially the articles 9 and 10 of ECHR into consideration. None of the photos violated those articles. The artistic value of the materials can be discussed; the contents of the photos might be suspicious and be evaluated by the majority of the society as annoying. But as far as the exhibition remains within limits determined by the ECHR such actions cannot be banned." Meanwhile Public Prosecutor in Beyoglu started an investigation against Halil Altindere for "insulting the army" according to the Article 301 TPC. (Radikal)

October 26, 2005

Journalist on Trial... The case against Birsen Korkmaz, writer of the newspaper Demokrat published in Iskenderun, launched in connection with her article entitled "1 Mayis'a dogru (Towards May Day)" was held on 22 October. According to the news given by Bülent Akbay, lawyer of Korkmaz, the hearing was adjourned to 17 March 2000 for the investigation of the article by an expert. (Evrensel)

Journalist on Trial... On 24 October Ankara Penal Court of First Instance No 12 concluded the case against the journalist Rahmi Yildirim launched Yildirim in connection with his article "Is Bilenin Kiliç Kusananin" published on the web site sansursuz.com. Public prosecutor demanded the acquittal of Yildirim on the allegation that the article did not include insults but just critiques. The court acquitted Yildirim who was prosecuted according to Article 301 TPC. (Radikal)

Journalists on Trial... On 25 October Istanbul Heavy Penal Court No. 10 continued to hear the case against Sebati Karakurt, correspondent with the daily Hürriyet, Hasan Kiliç and Necdet Tatlican, editor-in-chiefs of the newspaper, launched in connection with an interview made with the HPG militants in Northern Iraq. The court decided not to be responsible for the case. The case would be continued at Bagcilar Penal Court of First Instance. (BIA)

October 19, 2005

Writer on Trial... On 17 October Istanbul Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against the write Zülküf Kisanak launched on the allegation "he insulted Republic of Turkey" in his book "Bin yillarin mirasi nasıl yakildi-Yitik Köyler (How was the inheritance of thousand years burned- Lost Villages) ". Kisanak testified as follows at the hearing: "I took the pictures of the bombed school in Saggöze village that was mentioned in the book and indictment. I submit these pictures as evidences. A case was launched at the ECHR in connection with this village. Turkey accepted to pay compensation to the villagers and wanted to compromise with them. (Yeni Safak)

Journalist on Trial... Datça Penal Court of First Instance sentenced the journalist Sinan Kara to 9 months' imprisonment and a fine of YTL 514 on the grounds of insulting Datça Governor Savas Tuncer in his book "Sinan'in Kara Kitabi (Black Book of the Sinan)" (under the Article 482/4 of the former TPC). The court sentenced Gülten Aydin, writer of the daily Hürriyet, to 3 months imprisonment and fine of YTL 216. The sentence was commuted to a fine of YTL 784 in total. Hasan Kiliç, former editor-in-chief of Hürriyet, was acquitted. (Milliyet)

October 18, 2005

Journalist on Trial... On 13 October Bagcilar Penal Court of First Instance sentenced Cemil Tokpinar, writer of the daily Yeni Asya, to a one-year imprisonment under Article 216 TPC (Article 312 TPC) in connection with his article claiming that "the earthquake happened on 17 August 1999 was a divine warning". The sentence was commuted into a fine of YTL 7.300. Lawyer Ömer Faruk Ünsal announced that Istanbul SSC had sentenced Cemil Tokpinar to one year 8 months’ imprisonment on 2001 but that decision had been quashed by the 8th Penal Chamber of Court of Cassation on 29 April 2004 on the grounds that "the article included only strong criticisms". (BIA)

October 17, 2005

Journalist and Lawyers on Trial… On 14 October Istanbul Heavy Penal Court No 11 continued to hear the case against the journalist Mehmet Ali Birand and the lawyers of Abdullah Öcalan Irfan Dündar, Mahmut Sakar and Dogan Erbas in connection with the TV programme "32nd Day" broadcasted on 8 April 2004 on CNN Turk on allegations of "aiding Kongra-Gel". The court decided to lift the ban on lawyers' going abroad while refused the demand for lifting the ban on visiting Öcalan. (15 October, Özgür Gündem)

Journalists on Trial… A court case was launched against Ilhan Selçuk, owner of the daily Cumhuriyet, editor-in-chief Mehmet Sucu and the correspondent Alper Turgut for not paying the fine of YTL 60 thousand. Istanbul Penal Court of First Instance will continue to hear the case on 20 October. According to the news gathered, the journalists were sentenced to a fine of YTL 20 thousand each for "effecting the judgment" and "criticizing the court's decision" under the Article 19/2 of the Press Law in connection with the news appeared on the paper related to the acquittal of the police officers who tortured Ahmet Turan, Müslüm Turhan and Dinçer Erduvan. The case was launched against the journalists on the grounds that they did not pay the fines. (BIA)

October 13, 2005

Journalist on Trial... On 11 October, Bagcilar Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against Abdurrahman Dilipak in connection with the article "My land is different" appeared on the daily Akit on 27 April 2001. The court adjourned the hearing to 18 April 2006. The case had been launched at Istanbul DGM in 2001 according to the Article 312 of former TPC. After the changes made in the law the case was sent to penal court of first instance. He is now on trial according to the Article 216. (BIA)

October 12, 2005

Journalist Beaten... Gürser Eser, correspondent with the Anadolu News Agency, was beaten by the members of Special Forces while he was following the Prime Minister Recep Tayyip Erdogan on 7 October before the Friday pray. (BIA)

October 5, 2005

Journalist on Trial... On 4 October Ankara Penal Court of First Instance No 12 continued to hear the case against the journalist Rahmi Yildirim in connection with his article "Is Bilenin Kiliç Kusananin" published on the web site sansursuz.com. In his defence Rahmi Yildirim put that he did not mention the names of any soldier who is on charge, he criticized the generals who were reportedly involved in fraud. He alleged that the retired generals couldn’t be considered as "the members military forces". The hearing was adjourned to 24 October. (BIA)

October 3, 2005

Journalist on Trial... Ender Can Cevahir, owner and editor-in-chief of the local paper Munzur published in Tunceli, was sentenced to a fine of YTL 2 thousand under the Article 19 of the Law on Press for "making publication which can affect the judiciary". Cevahir has to pay the amount within 10 days; otherwise a court case would be launched against him. (BIA)

Kurdish Question / Question kurde

Trois militants, un soldat tués dans un accrochage dans l'est

Trois militants kurdes et un soldat turc ont été tués dans un accrochage survenu tard dimanche dans la province de Bingöl (est), a-t-on indiqué de sources de sécurité locales.

L'incident s'est produit à proximité du hameau de Yolcati lorsqu'une patrouille militaire a rencontré un groupe de militants du PKK, a-t-on précise de mêmes sources.

Un sergent a succombé à ses blessures à l'hôpital. (AFP, 31 octobre 2005)

Turkish fascists attack Kurdish worker in Kocaeli

A Kurdish worker, Ramazan Gül, was heavily injured after being shot by three Turkish ultra-nationalists in the Dilovasi district of Kocaeli in Turkey.

Ramazan Gül was attacked near the Kemer bridge in Dilovasi. Gül managed to phone friends in the Ova Residency close to the scene of the attack. When seeing the overwhelming number of people arriving at the scene to rescue Gül, the three Turkish ultra-nationalists fled and took refuge in the Turkish ultra-nationalist party MHP's District Office.

People in Dilovasi blame Mayor Musa Kahraman for the increasing hate-crimes against Kurds in the area. Mayor Kahraman has blamed Kurds, or in his own words "people with eastern origin", in a statement to the press for the absolute majority of the crimes in his district. Locals say that hate-crimes against Kurds has sharply increased after the mayor's press conference. (DozaMe.org, October 26, 2005)

Kurdish demonstrators fined for using characters Q, W in placards

A Turkish court has fined 20 people for using the letters Q and W on placards at a Kurdish new year celebration, under a law that bans use of characters not in the Turkish alphabet, rights campaigners said.

The court in the southeastern city of Siirt fined each of the 20 people 100 new lira ($75.53) for holding up the placards, written in Kurdish, at the event last year. The letters Q and W do not exist in the Turkish alphabet.

Under pressure from the European Union, Turkey has improved language and human rights for its Kurdish minority, but the EU says implementation has been patchy and loopholes remain.

The 1928 Law on the Adoption and Application of Turkish Letters changed the Turkish alphabet from the Arabic script to a modified Latin script and required all signs, advertising, newspapers and official documents to only use Turkish letters. (Reuters, October 25, 2005)

Les menaces d'Erdogan à propos des guérillas du PKK en Irak

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré mardi que son pays est à bout et a lancé un nouvel appel aux Etats-Unis et à l'Irak afin qu'ils contrôlent les guérillas kurdes qui attaquent la Turquie à partir du nord de l'Irak.

"Jusqu'à présent, la Turquie s'est montrée patiente et prudente mais personne n'a le droit de nous demander plus alors que des soldats sont enterrés quotidiennement, que des mères pleurent et que des enfants deviennent orphelins", a lancé le Premier ministre dans un discours devant son groupe parlementaire cité par l'agence de presse Anatolie.

"Tout le monde, et en particulier ceux qui sont responsables de cette région, (le nord de l'Irak où sont réfugiés les Kurdes) devraient savoir que notre peuple attend d'eux qu'ils prennent des mesures efficaces pour purger la région des terroristes qui s'y trouvent", a-t-il dit.

Ankara a à plusieurs reprises menacé de mener des incursions au nord de l'Irak pour écraser les militants armés du PKK qui ont trouvé refuge dans cette zone depuis 1989.

A grand dam d'Ankara, les Etats-Unis ont refusé de prendre des mesures militaires contre les militants du PKK installés au nord de l'Irak en mettant en avant la stabilité relative de cette région. Ils ont au contraire estimé plus efficace de s'en prendre aux sources de financement du PKK. (AFP, 18 octobre 2005)

Students signing a petition for Kurdish education punished


Hacettepe University students collected and signed a petition for Kurdish to be optional lesson in the education curriculum in 2001 are punished. Ankara 11th Criminal Court For Major punished two students 6 years and 3 months, another two students 3 years and 9 months imprisonment for defending education rights in the mother tongue.

4 years ago speculations about the education right to mother language was on the top of the agenda in Turkey with the pressure of EU there were some changes in the law.  However, while giving permission to broadcasting in Kurdish, requests for education in Kurdish faced years of imprisonment.

Tens of thousands of students signing the petition for "Kurdish education"  either  punished or expelled by their schools or court case is opened.

While the charges for students from different cities with similar court cases dropped, students from Hacettepe Üniversity punished for up to 6 years of imprisonment.

Head of  11th Criminal Court For Major Mehmet Orhan Karadeniz, punished Hacettepe University students wanting Kurdish to be an optional lesson in schools.

Nihat Avcý and Veli Ay who signed the petition were imprisoned for 6 years and 3 months for "being a member of an illegal organizsation".

Hüseyin Bilgin and Haydar Karaca of the same üniversity were imprisoned for 3 years and 9 months for "making  the work of the illegal organization easier". (DIHA, October 16, 2005)

Prénom kurde non reconnu par la Turquie

Selon le journal 'Ülkede Gündem' une famille kurde est rentrée au pays sans son dernier né. Cette famille vit en Suisse depuis plusieurs années. Les trois enfants sont nés ici. Mais le dernier, Kawa, 6 mois, n'est pas reconnu par la Turquie, et ainsi il n'a pas pu accompagner sa famille pour les vacances.

Avant de pouvoir rentrer en Turquie, les parents ont dû déclarer leurs enfants au consulat turc à Genève. Or, le prénom du dernier fils (en l'occurrence Kawa) n'a pas été reconnu par les autorités turques. Selon une loi les lettres q, x et w ne sont pas turques et ne peuvent par conséquent pas se trouver dans un prénom. Ainsi, le prénom kurde que les parents ont donné à leur fils, Kawa, ne peut pas exister en turc.

Pour un pays qui se dit prêt à rejoindre l'Union européenne, cela doit être un mauvais test. Il y a 20 millions de Kurdes dans ce pays qui veulent respirer un peu de liberté. Imaginez-vous de ne pas pouvoir appeler votre enfant avec le prénom que vous voulez lui donner ? Vous comprendrez alors pourquoi les Kurdes sont à la fois tristes et révoltés.... (Le Temps, Çetin Sinaci, 18 octobre 2005)

Un groupe kurde revendique un attentat contre une station-service d'Istanbul

Un groupe kurde armé, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), a revendiqué lundi un attentat qui avait fait cinq blessés, dont un grave, samedi dans une station-service d'Istanbul.

"L'action visant la station-service a été réalisée par un commando de vengeance du TAK", précise l'organisation sur son site internet.

L'organisation menace l'Etat turc d'"actions encore plus importantes" et de faire de la Turquie "un pays invivable".

Plusieurs journaux turcs ont affirmé dimanche que l'explosif utilisé par télécommande, toujours encore en cours d'examen par la police, était du type A-4, le même que celui habituellement utilisé par les rebelles kurdes.

L'explosion a provoqué l'effondrement d'une partie du toit de la station-service situé à Maslak, dans la partie européenne de la première métropole turque, et a projeté des fragments métalliques alentour, endommageant au moins quatre voitures.

La Turquie a connu une série d'attentats à la bombe depuis juillet, dont plusieurs ont été attribués au TAK. Le plus sanglant d'entre eux a tué cinq personnes, dont deux touristes étrangères, dans la station balnéaire de Kusadasi, sur la côte égéenne. (AFP, 17 octobre 2005)

Rights Activists Confirm Gross Violations in Kurdish provinces

Human Rights Foundation (IHD) representatives said that the foundation is recieving reports of corpses being mistreated and mutilated in military operations in the southeast of Turkey. Hüseyin Cangir of the IDF's Mardin office and Zeki Yüksel of the IDF's Van office told Bianet of reports that had reached them about body parts being cut from the bodies of PKK militants killed in the course of military operations. Mehdi Perinçek, the IHD advocate responsible for this region, said that these complaints were similar to many others that had not yet been made concrete.

Richard Howitt, a British MEP and member of the European Parliament's human rights subcommittee, told the British newspaper The Guardian that he had heard reports of "shocking" torture in Turkey on a recent investigative trip. Foreign Ministry spokesperson Namik Tan called these reports "silly stories...completely the products of fantasy; they have nothing to do with the truth. Nobody trustworthy in Turkey can be heard saying such things."

According to the Guardian report, recounted in Hürriyet newspaper, Howitt said, "What we heard was shocking. There were accounts of soldiers cutting off people's ears and tearing out their eyes if they were thought to be Kurdish separatist sympathisers ... You can't hear these things without being emotionally affected."

Alatas: this is a general practice

IHD General Director Yusuf Alatas, asked for his view on these accusations, said that the abuse of corpses was "a general practice." He added, "The shape in which bodies are found will not be known. Limbs are cut off or in pieces."

Cangir described the case of a crime in the spring of 2004: "Meaz Resit Reso was killed in a skirmish at Sirnak. There was no damage to his face in the skirmish, but his ears and a part of his nose were cut off. This is an announcement of a crime. We have photographs. His family's claim is that he was captured while wounded. We are not able to confirm whether the cutting of his organs took place during the skirmish, or afterwards." Cangir said there have not been any developments whatsoever concerning the crime. As for the reply to the queries that he had written to the Military Police General Headquarters, it claimed that Reso's ears and nose "had been cut off by his friends."

Zeki Yüksel of the Van branch describes another case that had come to the attention of the IHD, in which the bodies of several dead PKK militants were found with their throats and ears cut, along with already being riddled with bullets. Yüksel said that a mass grave containing an estimated 21 bodies was found in Bitlis in 2000, and that many of the corpses were headless. Explaining that the objection made to the Bitlis Public Prosecutor's decision not to pursue the crime in the Mus Criminal Court had been ignored, Yüksel said they were thinking of taking the case to the European Court of Human Rights.

Lack of oversight

Alatas warned that military operations are closed to independent oversight: "Neither human rights nor internal rights rules are applied in battles and skirmishes that take place in this region-because the military operations are far from oversight. Answers to questions of who was captured alive, who was killed and why and how they died, are not forthcoming. Because in this subject there is no independent ability to oversee conduct during conflict, all of the operations carry grave flaws." "In general there is an agreement that the law pays little attention to this. The perceptions of people in the region are particularly disregarded."

He went on to say, "in areas of warfare, aid organizations and the press are generally present. They televise military operations. Here, there is nothing of the sort. The media does not enter the regions where these operations occur. They are far from the eyes of both the country and the world. Outside of the press releases of the General Staff, no one knows anything. As long as there is no oversight, they will feel completely free."

Alatas said that when the psychology of soldiers is considered, the importance of oversight becomes clear. "These sorts of environments are extremely provocative. Think of the psychological condition of a soldier whose friend is killed in a skirmish. Without transparency and oversight, with such psychological conditions anything can occur. Recall the stories told by soldiers who have been discharged from service in this region."

"The media must have access"

Alatas said that it was necessary for the press to be more comfortable working in the region and for civil oversight of military operations to be opened: "The media must not be forbidden from the regions where military operations are taking place. The international press must also be able to send reporters....It is necessary to open civil oversight over all military operations. It is necessary to listen to those who make claims and to research their cases. Prosecutors must take action on cases immediately, and it must be unacceptable for them to denounce claims." Alatas, recalling that operations take place in the context of the struggle against terrorism, said "the laws of war are not in effect there, so it is necessary that our internal laws be preeminent. Oversight should exist and independent civil society organizations should be able to take part."

Alatas criticized the response of the Foreign Ministry to the claims. "The Foreign Ministry rejects the claims at one go, with a manner that ignores the need for any research into this. Whereas is it not necessary to investigate, to take seriously what has been said by members of the parliament that we want to take our place in? We need to say, 'We will investigate, we will give an answer.' The door of oversight is being closed from the top like this."

Alatas pointed out that the areas in which military operations are being done are "even more closed than in Iraq." He said, "Even in Iraq the media can do things. Furthermore, only the laws of war limit occupations. As for Turkey, in the discourse of the struggle against terror there are things that disappear from sight. For example, the problem of 'if one was captured alive.' If you are looking with the view 'do terrorists have rights', you do not give the impression that we are carrying out the struggle in a state of law." Alatas emphasized that "the methods of the struggle against terror must be within the law." (BIA News Center, Tolga KORKUT, October 12, 2005)

Cinq soldats tués dans un accrochage avec des militants kurdes

Cinq soldats turcs ont été tués et un autre blessé dans un accrochage survenu tôt mercredi avec des militants kurdes dans l'est de la Turquie, a-t-on indiqué de sources de sécurité locales.

L'affrontement avec les militants du PKK s'est produit dans la localité montagneuse de Cirali de la province de Tunceli, a-t-on précisé de mêmes sources. (AFP, 12 octobre 2005)

Les guérillas kurdes enlèvent un policier en Turquie

Les guérillas kurdes du PKK ont enlevé un policier dans le sud-est de la Turquie à majorité kurde, a rapporté lundi l'agence de presse MHA, des sources locales faisant état de la mort de trois militants armés lors de combats.

"L'officier de police Hakan Acil a été fait prisonnier par les rebelles du PKK" qui ont intercepté son véhicule dans la nuit près d'un village de la province de Sirnak, voisine de l'Irak et et de l'Iran, a affirmé MHA, citant des sources au sein du PKK et précisant que l'organisation publierait un communiqué détaillé ultérieurement.

M. Acil, en poste à Cizre, dans la province de Sirnak, revenait de vacances quand son véhicule a été arrêté ainsi que plusieurs autres, puis dévalisé par les rebelles, selon l'agence de presse Anatolie, qui a ajouté qu'une opération avait été lancée par les forces de sécurité pour le retrouver.

Le PKK a déjà enlevé cette année un soldat en permission et le maire d'une petite ville, avant de les relâcher.

Trois militants armés ont par ailleurs été abattus lors d'affrontements avec les forces de sécurité dans une zone rurale de la province de Tunceli, à l'est de la Turquie, selon un communiqué diffusé lundi par le gouvernorat de la province.

L'affiliation des militants n'a pas été spécifiée, mais la région de Tunceli est le théâtre d'opérations menées aussi bien par les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) que par un groupe d'extrême-gauche d'obédience maoïste.

Deux soldats ont également été blessés lundi dans la province voisine de Bingöl par l'explosion d'une mine télécommandée au passage de leur véhicule, selon des sources locales attribuant l'attentat au PKK.  (AFP, 10 octobre 2005)

DEHAP member sentenced for saying 'good-day' in Kurdish

A court sentenced Democratic People's Party (DEHAP) Sanlıurfa deputy leader Resit Yardımcı to six months imprisonment and a fine of YTL 1,640 on Monday for beginning a speech at a local party convention by saying "good-day" in Kurdish.

Yardımcı, speaking at the DEHAP Sanlıurfa convention on June 11, 2003, started his speech by saying "Good-day, dear board" in Kurdish. He wanted to continue his speech in Kurdish but was asked to vacate the podium after police warnings.

He was charged with using a language other than Turkish for public political purposes in violation of the Political Parties Law.

Yardımcı said he was very surprised with the court's decision. "I believe this is a very unfortunate decision for Turkey. It is especially regrettable when one considers the start of Turkey's European Union membership negotiations and its aim to protect human rights," he said. (Turkish Daily News, October 11, 2005)

Le PKK prononce la fin de son cessez-le-feu unilatéral

Le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a prononcé jeudi la fin de son cessez-le-feu unilatéral déclaré il y a six semaines dans l'espoir d'inciter le gouvernement turc à mieux prendre en compte leurs revendications dans sa campagne pour rejoindre l'Union européenne.

"Il est certain que le peuple kurde utilisera son droit à la résistance démocratique et à une légitime défense active pour se protéger et protéger son honneur vis-à-vis de l'accroissement des opérations de destruction de l'Etat turc", a affirmé le PKK dans un communiqué.

Dans ce texte, diffusé sur le site de l'agence de presse pro-kurde MHA, le PKK critique également les autorités européennes pour ne pas avoir pris en compte le sort des Kurdes, en autorisant mardi l'engagement de négociations d'adhésion avec la Turquie.

"L'absence de toute mention du problème kurde dans le document définissant le cadre de négociation, ou d'un simple mot sur la poursuite d'une guerre de faible intensité, revient à endosser la politique de déni de l'Etat turc", critique le PKK.

"Une nouvelle fois, les Kurdes ont été sacrifiés par l'UE. Maintenant que les discussions ont commencé, le problème kurde n'est plus le problème de la seule Turquie, mais un problème de fond de l'UE", relève-t-il. (AFP, 6 octobre 2005)

La Turquie condamnée pour des enquêtes bâclées à Diyarbakir

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné jeudi la Turquie pour avoir insuffisamment enquêté sur un décès et une disparition à Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde du pays.

La Cour a estimé qu'Ankara avait violé l'article 2 (droit à la vie) de la Convention européenne des droits de l'homme en s'abstenant de mener des "enquêtes effectives" sur les circonstances entourant le décès de Mahmut Y., un militant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, indépendantiste) décédé le 5 décembre 1997 à l'hôpital militaire de Diyarbakir et la disparition d'Ihsan Haran dans la même région en décembre 1994.

Selon le procès-verbal des gendarmes, Mahmut Y. aurait fait une chute alors qu'il était détenu à la gendarmerie de Siirt. L'autopsie avait conclu qu'il était mort d'un hématome sous-dural pouvant avoir été provoqué par une chute.

La Cour a rejeté les allégations de ses parents selon lesquelles leur fils serait décédé des suites de tortures, estimant que cette hypothèse n'était pas étayée par des "preuves tangibles". Mais elle a décidé de leur allouer 20.000 EUR pour dommage moral et 3.170 EUR pour frais et dépens en raison de la violation de l'article 2.

Dans l'affaire Haran, la CEDH a également estimé qu'il n'existait pas "de preuves suffisantes pour conclure au delà de tout doute raisonnable qu'il a été secrètement détenu et tué par des agents de l'Etat", comme le soutient sa veuve. Mais elle a reconnu que les autorités turques avaient "failli à mener une enquête adéquate et effective" sur sa disparition et décidé d'allouer 10.000 EUR à la veuve pour dommage moral et 4.000 EUR pour frais et dépens. (AFP, 6 octobre 2005)

Minorités / Minorities

"Génocide arménien": un syndicat turc boycotte Axa

Un syndicat turc de fonctionnaires, Memur-Sen, a décidé de boycotter le groupe d'assurance français Axa qui a accepté d'indemniser les descendants de victimes du "génocide arménien", mortes en 1915 et porteurs de titres d'assurance-vie, a déclaré lundi son président à l'AFP.

"Nous avons maintenant rompu avec Axa. Il est inconcevable de traiter désormais avec cette compagnie qui nie les droits de notre pays", a indiqué Ahmet Aksu.

Axa est très critiquée en Turquie depuis qu'elle a accepté le 13 octobre de verser une indemnisation de 17 millions de dollars (14,5 millions d'euros) aux descendants de porteurs de contrats d'assurance-vie décédés lors du massacre des Arméniens pendant l'empire ottoman.

Cette décision intervient au terme d'une médiation menée aux Etats-Unis entre le groupe français et ces descendants qui avaient lancé une action judiciaire civile en nom collectif ("class action").

L'affaire a suscité de nombreux commentaires et critiques dans les médias turcs, d'autant plus que le partenaire d'Axa depuis 1999 sur le marché turc est Oyak, le fonds de pension de l'armée.

M. Aksu estime que Oyak doit rompre avec les français.

"Cette association nous blesse. Penser que l'institution la plus respectée de Turquie --l'armée selon tout les sondages-- est en connivence avec Axa nous dérange", a-t-il dit.

Son syndicat appellera ses 200.000 membres après la fête de la fin du Ramadan (lundi en Turquie) à manifester devant les succursales d'Axa-Oyak pour dénoncer ce partenariat, a déclaré M. Aksu.

Il a également appelé Axa à s'"excuser publiquement" pour sa décision de verser des compensations aux victimes arméniens des massacres, et d'en faire autant pour les victimes turques.

Oyak pour sa part a annoncé qu'une réflexion était en cours sur ce partenariat "au vu des sensibilités du peuple" turc.

Le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Namik Tan, a déclaré de son côté lundi à l'AFP que "la position d'Axa n'avait rien à voir avec celle du gouvernement sur les allégations de soi-disant génocide".

Les Arméniens affirment que jusqu'à 1,5 million des leurs ont péri dans un génocide orchestré par l'empire ottoman (1915-1917), auquel a succédé la République turque en 1923.

Ankara, qui nie catégoriquement un génocide, soutient que 300.000 Arméniens et au moins autant de Turcs ont été tués au cours de troubles suscités par des soulèvements d'Arméniens et leur ralliement aux armées russes en guerre contre l'empire ottoman, et lors des déportations qui ont suivi. (AFP, 31 octobre 2005)

Nationalists demonstrate against Greek Orthodox patriarch

Turkish nationalists demonstrated on Friday outside the Greek Orthodox Patriarchate in Istanbul to protest its desire to use the title "ecumenical," which is not recognized by Turkey, witnesses said.

Waving Turkish flags and that of the extreme right-wing Nationalist Movement Party, about 150 protestors laid a black wreath at the door of the Patriarchate on the European side of the city bearing the words "Off to Greece with the Patriarchate".

"Patriarch! Do not lose your way, do not exhaust our patience," the demonstrators chanted amid a heavy police presence before dispersing peacefully.

The protest came a week after the head of the Orthodox Church, Patriarch Bartolomeos I, told a conference in Istanbul that Turkey was preventing him from using his "ecumenical" title, which denotes leadership of 250 million Orthodox worshippers around the world.

Ankara says its legislation does not allow the patriarch to use the title and treats him as the spiritual leader of only some 2,000 Orthodox Greeks in Turkey.

The Orthodox Patriarchate in Istanbul, which dates from the Byzantine Empire, is a regular target of demonstrations by Turkish nationalist movements that accuse the institution of seeking an independent, Vatican-like status and international support to extract concessions from Ankara. (Turkish Daily News, October 29, 2005)

 Le racisme anti-arménien reste vivace en Turquie

Depuis mercredi 20 octobre une nouvelle tension est née entre le parti issu de la mouvance islamiste au pouvoir en Turquie et le corps académique après l'arrestation d'un recteur d'Université farouchement pro-laïque, accusé de corruption.

En effet le Conseil de l'Enseignement supérieur (YÖK) a violemment pris à partie le gouvernement mercredi après l'arrestation à Van d'un recteur d'université farouchement pro-laïque et accusé de corruption -un "complot", selon le YÖK- contre un fonctionnaire qui s'est opposé à l'infiltration de son établissement par des cadres soupçonnés d'être des islamistes.

Le YÖK a accusé le gouvernement de faire payer au professeur Yucel Askin, recteur de l'Université de Van (est), "le prix d'avoir défendu la laïcité".

Ce dernier a été arrêté le 14 octobre. Il lui est reproché par la justice d'être impliqué dans l'achat frauduleux de matériel médical d'une valeur de 25 millions de dollars (20,8 millions d'euros) pour la faculté de médecine de son établissement.

Mais le YÖK, qui n'en est pas à son premier affrontement avec le gouvernement, a évoqué "un flagrant complot" et a affirmé que le professeur Askin, qui s'est opposé à l'infiltration de cadres supposés être islamistes dans son université, était sanctionné pour ses convictions pro-laïques par le gouvernement qui aurait fait pression sur la justice.

Le professeur, actuellement incarcéré, s'était opposé au port du voile islamique dans son établissement.

Le port du voile est strictement interdit dans la fonction publique et les universités en Turquie, pays musulman au régime laïque, et est perçu par les milieux pro-laïques, dont l'armée, comme un signe ostensible de soutien à l'islam politique.

Le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2003, veut lever cette interdiction et permettre le retour dans les universités des étudiantes exclues pour avoir refusé d'ôter leur voile, mais il se heurte à l'opposition du YÖK et de la hiérarchie pro-laïque.

Le ministre de la Justice Cemil Cicek a sèchement accusé les recteurs de vouloir "politiser" une affaire judiciaire, tandis que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a lancé un avertissement voilé aux recteurs. "Tout le monde doit savoir (quelle est) sa place, sa fonction", a-t-il notamment dit aux journalistes.

Les membres de l'AKP se sont relayés depuis pour soutenir le gouvernement. Parmi ces soutiens celui de Ramazan Toprak n'est pas passé inaperçu au regard de ces relents racistes. Ce dernier représentant de l'AKP à Aksaray a effet déclaré alors qu'il était en Allemagne "le recteur Yucel Askin, est d'origine arménienne. J'entends que cent présidents des universités de toute la Turquie projettent une manifestation à Van" puis M.Toprak a continué "tout ceci est absurde. Nous avons affecté un recteur d'origine arménienne à Van où l'Arménie a toujours des plans".

Dans son éditorial en date du 25 octobre dans le journal "Turkish Daily News" le journaliste Mehmet Ali Birand a condamné ce racisme anti-arménien en déclarant : "Certains d'entre nous sont très curieux. Quand nous sommes fâchés avec quelqu'un (…), nous pourrions les appeler 'fils d'Arménien.' Certains emploient cette expression car c'est une sorte d'insulte vis-à-vis de quelqu'un avec qui elles sont en désaccord. L'implication est que la cible de l'insulte est envieuse de la Turquie. Mais qu'importe que la personne ciblé soit d'origine arménienne? Quelle attitude étrange et incompréhensible... Qu'est-ce qu'un Arménien qui entendrait ceci pense de nous? Qui sait quels mauvais sentiments surgiraient en lui. Mettons de côté de telles expressions insultantes. Nous sommes irrités quand les gens disent 'les Turcs ne peuvent pas entrer dans l'UE parce qu'elles ne peuvent pas respecter les critères de Copenhague'. Nous nous fâchons contre eux. Nous les accusons d'être des 'ennemis des Turcs'. Qui sait combien les Arméniens sont fâchés contre nous, quelle quantité de rancune ils ressentent. Ce cycle sème les graines de l'inimitié dans nos jeunes cerveaux. Cette approche raciste présente les 'Arméniens sont mauvais' à de jeunes générations comme si cela était quelque chose de normal. Y a-t-il quelque chose de plus toxique que ceci? Si nous considérons de telles expressions normales, alors nous ne devrions pas être fâchés avec les personnes qui disent: les 'Turcs sont des barbares'. (…) Une nation ne peut pas être dispatchés entre 'ces dernières sont bonnes, celles-ci sont dans la mauvaise catégorie'. Dans chaque nation il y a de bonnes pommes et des gâtées. Autant nous nous sentons fiers d'être turc, autant les Arméniens sont fiers de leurs racines arméniennes et d'être arménien. Juste comme nous ne pouvons pas définir chaque Kurde en tant que terroriste du PKK, nous ne pouvons pas définir chaque arménien en tant qu'ennemi absolu des Turcs."

Puis ce fut le tour de Burak Bekdil de revenir sur cette question dans le journal le Turkish Daily News daté d'aujourd'hui: "Un député du gouvernement a bizarrement défendu l'arrestation de M. Askin en accusant le président de l'université d'être 'd'origine arménienne'. Depuis quand dans ce pays être 'd'origine arménienne' prouve sa culpabilité? S'il y a vraiment une loi (…) et si la constitution n'est pas un texte comique (…) le député devrait être poursuivi pour 'incitation publique à la haine raciale'. Mais il bénéficie d'une protection parlemntaire qui le protège contre toute poursuite. De toute façon, la famille de M. Askin a été obligée d'affirmer qu'il n'est pas d'origine arménienne. (…).Les mentors de l'UE (…) tendent toujours à dénoncer rapidement les cours turques pour des verdicts au sujet des sujets politiquement sensibles comme la poursuite du romancier Orhan Pamuk, ou du journaliste arménien turc Hrant Dink (tous les deux ont été/ sont poursuivis pour insulte à l'identité turque). (…) Les droits de l'homme ne sont-ils pas indivisibles dans l'UE?"

Auparavant le 22 octobre Yusuf KANLI toujours dans le journal le Turkish Daily News avait raconté l'histoire de sa famille dans une tribune "Les différentes libertés sont importantes et le respect des différentes libertés des autres est bien plus important. Mon grand-père était une des personnes les plus riches d'une demi-douzaine de villages (…) à environ 15 milles de Nicosie sur la route de Limassol. Mon grand-père aidait financièrement à élever quelques enfants dans un orphelinat. (…) Lors d'une visite, nous avons découvert qu'un des jeunes garçons à l'orphelinat était d'origine arménienne. Dans nos petits esprits, être grec était désagréable, être un Maronite était mauvais, mais être un Arménien ou un bohémien était le plus mauvais. Nous avons impitoyablement fait quelques plaisanteries sales et nous avons ridiculisé le garçon. Mais un oeil était sur nous et nous l'avons bientôt découvert lors de notre retour à la maison de mon grand-père que nous avions été attrapés la main dans le sac. Après cette claque douce sur ma joue dispensé par ma grand-mère elle nous a expliqué ce qui reste toujours pour moi un guide jusqu'à ce jour: Respectez les différences, ne les laissez pas diviser les personnes; évitez la discrimination de n'importe quelle sorte; (…) la tolérance et le respect des croyances des autres sont les principes fondamentaux de notre religion".

Devant les réactions hostiles de la presse à ses propos Ramazan Toprak a nié avoir tenu des propos racistes indiquant avoir s'être référé à un article du journal pour indiquer les racines arméniennes d'Yücel Askin puis précisant qu'il n'était pas personnellement intéressé par les origines ethniques des personnes, "lesdits citoyens turcs d'origine arménienne et des autres minorités qui habitent en Turquie seront respectés aussi longtemps qu'ils agissent en conformité avec leurs responsabilités vis-à-vis de l'Etat et du peuple turc".

Le patriarche arménien en Turquie Mesrob II a répondu à Ramazan Toprak certifiant qu'il montrait une attitude "ouvertement raciste" le patriarche Mesrob également ajouté les "mots de Toprak indiquent qu'être d'une façon ou d'une autre arménien est un crime ou une mauvaise chose. Ce type de mots racistes ne peut pas être accepté dans un pays moderne et démocratique. Peu importe que le député puisse essayer de se cacher derrière l'immunité qui lui est accordée par son statut, il devrait craindre Dieu et avoir honte devant le peuple". (Veille Media VAN, 26 octobre 2005)

Plainte contre Deutsche Bank et Victoria de descendants du génocide arménien

Deux plaintes collectives ont été déposées aux Etats-Unis contre une banque et un assureur allemands, Deutsche Bank et Victoria, pour l'indemnisation de descendants de victimes du génocide arménien dont les avoirs n'ont jamais été restitués, ont annoncé leurs avocats mercredi à l'AFP à Paris.

"Une plainte en nom collectif a été déposée il y a 18 mois contre Victoria et une autre il y a trois mois contre la Deutsche Bank" devant un tribunal de Californie, a déclaré Mark Geragos, qui avec ses collègues a déjà poursuivi devant le même tribunal les assureurs américain New York Life et français Axa.

Des accords d'indemnisation de descendants d'Arméniens tués en 1915 ont été conclus avec ces deux groupes: l'un en 2000 avec New York Life, portant sur 20 millions d'euros, et le second il y a quelques semaines avec Axa, portant sur quelque 14,4 millions d'euros (17 millions de dollars).

M. Geragos et son collègue Brian Kabateck se trouvaient mercredi à Paris pour signer l'accord avec Axa.
 Celui-ci prévoit que 11 millions de dollars iront notamment à un fonds d'indemnisation et trois millions à des organisations caritatives arméniennes en France.

Par ailleurs, "nous préparons une action contre le gouvernement turc, concernant ce que les Turcs ont pris aux Arméniens, des biens, des propriétés", a déclaré M. Geragos.

"Nous devons être optimistes", a estimé M. Kabateck. "La Turquie veut devenir un membre de l'Union européenne. Comment peut-elle le devenir si elle ne reconnait pas ce qu'elle a fait?", a-t-il demandé.

MM. Geragos et Kabateck ont dit détenir "des preuves irréfutables" contre la Deutsche Bank, aujourd'hui la première banque privée allemande. Elle opérait dans l'Empire Ottoman basée à Constantinople sous le nom de "Deutsche Bank of Orient", ont-ils précisé.

"Des demandes de restitution ont été adressées après le génocide à la Deutsche Bank mais elle a refusé d'y accéder", a déclaré Me Geragos.

"Il s'agit d'argent déposé sur des comptes, pas d'assurance-vie. Des dépôts d'argent, des coffres qui contenaient de l'argent liquide, des bijoux...", a précisé Me Kabateck.

"Deutsche Bank est la première des banques que nous poursuivions" mais d'autres plaintes visant d'autres banques devraient suivre, a indiqué Me Geragos.

"Nous enquêtons aussi contre d'autres assureurs que Victoria en Allemagne", a dit Me Kabateck, rappelant que "l'Allemagne entretenait des relations très proches avec les Turcs" en 1915.

Concernant l'assureur Victoria, filiale du numéro deux allemand des assurances ERGO, "la plainte est bloquée parce que le gouvernement allemand est intervenu", a indiqué Me Kabateck. "Techniquement, elle n'a pu légalement être signifiée à Victoria", qui est censée accepter de venir devant la justice américaine répondre des charges qui la visent, a-t-il ajouté.

"Le gouvernement allemand a bloqué le processus", a indiqué M. Geragos. "La plainte est bloquée depuis plus d'un an. Nous aimerions savoir pourquoi Berlin estime qu'elle n'est pas appropriée", a-t-il dit.

"Une fois signé avec Axa, l'accord doit être présenté le 14 novembre au juge (américain), pour qu'il l'avalise", a encore indiqué Brian Kabateck. (AFP, 26 octobre 2005)

L'incarcération en raison d'un guide où le génocide arménien est reconnu

Les investigations au sujet d'expressions insultantes dans un guide sur la ville d'Istanbul qui a été distribué par la société MasterCard le 25 mai 2005 avant la finale de football de la ligue des champions de l'UEFA viennent de se clore.
 
Le bureau du procureur en chef d'Istanbul a exigé jusqu'à trois ans d'emprisonnement pour la directrice générale du sud-est Européen Ayse Ozlem Imece de la société MasterCard pour dénigrement de l'identité turque et de la République turque suite à une enquête de 4 mois.

Les documents préparés par le procureur Huseyin Nazmi Okumus ont été envoyés au bureau du procureur en chef d'Istanbul. La valise sera ouverte là en jours suivants.

Les investigations ont été lancées à l'encontre d'un guide sur la ville d'Istanbul composé de 290 pages avec comme chef d'accusation insulte à l'identité turque et à la République turque. Ce guide écrit par la journaliste britannique Virginie Maxwell a été édité par la maison d'édition "Lonely Planet" basée en Australie.

Le bureau du procureur public a décidé de poursuivre Mme Imece et a exigée de la punir sur la base de l'article 301 du code pénal turc (TCK).

Dans le guide on trouvait les expressions suivantes "en 1924, [ Mustafa Kemal ] Ataturk a interdit n'importe quelle expression sur les Kurdes dans une tentative de les assimiler. Parler le Kurde a été interdit. Batailles et les principales atrocités se sont suivis tout au long des années 20 et des années 30, et depuis 1984, presque 30.000 personnes sont mortes. L'atrocité résultante de mise sur le compte d'un puissant terrorisme arménien, a aboutit à un massacre répandu d'innocents Arméniens à Istanbul et ailleurs". (Veille Media VAN, 26 octobre 2005)

Barroso demande la reconnaissance du génocide arménien et la levée du blocus

Le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso a demandé à la Turquie de reconnaître le génocide des Arméniens. Alors qu'il prononçait une conférence à l'université de Harvard (Etats-Unis), M. Barroso a déclaré "nous devrions garder à l'esprit que la Turquie est un Etat important et possède un grand potentiel du point du futur économique et social de l'Europe. Cependant, le problème des Kurdes et des minorités nationales reste une question très délicate pour la Turquie. Les minorités nationales dans ce pays font constamment face à des violations des Droits de l'Homme."

Concernant les relations avec l'Arménie, M. Barroso a continué en déclarant que la Turquie avait de bonnes relations avec la Grèce et devrait développer la même ligne envers l'Arménie. Selon l'agence PanArmenian, il a expliqué que "les Turcs devraient reconnaître la réalité du Génocide des Arméniens. Le procès d'Orhan Pamuk constitue un recul inadmissible du point de vue de la liberté d'expression. La Turquie devrait éviter les attitudes simplistes envers la question arménienne. Les Européens, n'aiment pas les mots ‘il n'y a pas eu de génocide'. La meilleure initiative d'Ankara serait de reconnaître le Génocide des Arméniens et d'ouvrir la frontière avec l' Arménie".

"Nous saluons les propos historiques de M. Barroso, et à travers lui une Commission et une Union européennes qui renouent avec leurs valeurs. Avec cette déclaration du président de la Commission, les trois principales institutions de l'Union – le Parlement, la Commission et le Conseil – parlent d'une seule et même voix, une voix que la Turquie ne peut plus ignorer." a déclaré Hilda Tchoboian, présidente de la Fédération Euro-Arménienne. (FEA, 26 octobre 2005) 

Axa, partenaire des militaires turcs, sous la pression d'Ankara

Depuis plusieurs jours, le groupe d'assurance français Axa est très critiqué en Turquie. Il se voit reprocher d'avoir accepté jeudi 13 octobre de verser une indemnisation de 14,4 millions d'euros à des descendants de victimes du génocide arménien, mortes en 1915 et porteurs de titres d'assurance-vie.

L'accord porte sur des contrats (plus de 10 000) souscrits par des Arméniens vivant à l'époque de l'Empire ottoman auprès de l'Union-Vie, branche constitutive de l'UAP, rachetée en 1996 par Axa. Le président d'Union-Vie, dans une lettre transmise au ministère français des affaires étrangères, en avril 1922, avait reconnu que le décès de ces Arméniens était dû aux massacres perpétrés par les Turcs et non à une mort naturelle. Pourtant, la compagnie d'assurances l'Union-Vie ne s'était jamais acquittée du reversement des primes des assurances-vie souscrites. Il y aurait aujourd'hui environ 5 000 descendants.

Fruit d'une action collective (class action) engagée depuis plusieurs années, cet accord doit recevoir en novembre l'approbation du tribunal de district de Californie, qui abrite le plus grand nombre d'Arméniens au monde hors d'Arménie. Il aboutit au versement de 9,3 millions d'euros à un fonds d'indemnisation des descendants des victimes et au versement de plusieurs millions d'euros à des organisations communautaires arméniennes en France. Un accord similaire avait été trouvé en 2000 avec l'assureur américain New York Life. La prochaine compagnie concernée pourrait être, selon les avocats, l'allemande Victoria.

Cette affaire a mis les milieux nationalistes turcs en émoi. D'autant que le partenaire d'Axa sur le marché turc n'est autre qu'Oyak, le fonds de pension de l'armée, symbole de la présence du pouvoir militaire dans l'économie. Et son silence, dans un premier temps, a suscité moult réactions. Ahmet Aksu, dirigeant du puissant syndicat de fonctionnaires Memur-Sen, a ainsi déclaré qu'"Oyak -était- complice du crime en restant silencieux" et en le sommant de rompre son accord avec Axa. "Sinon, a-t-il prévenu, nous appellerons les membres du syndicat au boycott et leur demanderons de ne pas signer de contrat d'assurance avec Axa-Oyak." Devant les attaques répétées, notamment dans la presse turque, Oyak a finalement annoncé samedi l'ouverture d'une enquête sur la décision d'Axa.

De son côté, le porte-parole du ministère des affaires étrangères, reprenant la terminologie habituelle, a déclaré que "la position d'Axa n' -avait- rien à voir avec celle du gouvernement sur les allégations de soi-disant génocide" .

Chez Axa, l'embarras est réel. "Nous avons eu à faire face à de nombreuses réactions internes, explique une porte-parole. Nous avons dû expliquer la situation par courrier à nos salariés turcs, ainsi qu'à nos partenaires de chez Oyak. Pour nous, il n'y a pas de contradictions. Je ne sais pas si cela aura un impact en Turquie, mais nous avons fait ce que nous devions faire."

L'enjeu est de taille. Depuis la création, en 1999, d'une coentreprise Axa-Oyak, les deux partenaires ont rapidement gagné des parts de marché. Aujourd'hui, avec 12 % des polices d'assurance, un secteur en plein développement en Turquie, le groupe est au coude à coude avec l'allemand Allianz. (Le Monde, 24 octobre 2005)

La Grèce défend l'oecuménisme du patriarcat orthodoxe face à la Turquie

Le gouvernement grec et l'Eglise orthodoxe nationale ont dénoncé vendredi la réaffirmation par la Turquie de son refus de reconnaître le caractère "oecuménique" du patriarcat orthodoxe siégeant à Istanbul, qui jouit d'une primauté d'honneur dans le monde orthodoxe.

Cette position turque "est contraire aux critères européens et aux exigences de l'UE dans le cadre des négociations d'adhésion" de la Turquie, a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, commentant une récente déclaration du porte-parole du Premier ministre turc, Saban Disli.

"Nous déplorons ce qui se passe et sommes au côté du Patriarcat oecuménique", a pour sa part déclaré le chef de l'Eglise orthodoxe grecque, non séparée de l'Etat, Mgr Christodoulos.

Dans le cadre du débat ouvert par la candidature turque à l'UE, la Grèce insiste depuis plusieurs mois pour que la Turquie cesse d'interdire au patriarche, Mgr Bartholomée, d'utiliser ce titre.

Selon la presse grecque, M. Disli a réitéré jeudi cette position à l'occasion de la tenue à Istanbul d'une conférence sur le dialogue entre l'Eglise orthodoxe et le Parti populaire européen (PPE).

"C'est un titre historique, utilisé depuis le VIe siècle et reconnu par tous, orthodoxes ou non, sauf ici où il y a une étrange allergie", a pour sa part déclaré Mgr Bartholomée lors de cette réunion, dont des extraits ont été diffusés par la télévision publique grecque.

Ankara ne reconnaît Mgr Bartholomée que comme le guide spirituel des quelque 2.000 fidèles d'obédience orthodoxe grecque restés dans le pays. (AFP, 21 octobre 2005)

Call for a Decision on the Minorities Report

The inquiry opened by the Ankara Prosecutor into the Minorities Report, which had big repercussions in public opinion, is being criticized for remaining uncompleted after nine months. The reports' authors--Dr. Ibrahim Kaboglu, former head of the Prime Minister's Advisory Board on Human Rights, and Dr. Baskin Oran--against whom the inquiry was launched, called for a suit to be filed, or for the inquiry to be found groundless and dropped at once.

The report on minorities and cultural rights caused uproar because of several controversial conclusions and recommendations. It strongly criticized Turkey's record on minority rights and called for changes such as the use of the term "of Turkey" rather than "Turkish" to describe citizens of the Republic of Turkey.

The report, prepared by Dr. Oran under the aegis of the "Cultural Rights and Minorities Commission," was sabotaged at the press conference announcing it, as other members of the commission, upset about the report's conclusions, contacted the prosecutor about Oran and Kaboglu.

The prosecutor's office then started an inquiry into the accusations that they had "distorted facts to commit a crime against the people" and "insulted and derided Turkishness."

Professor Oran, reacting to the lack of conclusion of the inquiry despite the passing of nine months, told Radikal newspaper, "The prosecutor can find the matter groundless, or he can file a suit.

If he does the first, the report will be exonerated. If he does the second, we will make such a defense that the facts written in the report will cost him the support of public opinion." Oran's lawyer has also made a complaint to the prosecutor about the delay. The prosecutor conducting the inquiry, Nail Karaaslan, did not have anything to say regarding the matter. (Radikal-BIA, October 20, 2005)

Conférence débat avec Hrant Dink à Paris

Deux semaines après sa condamnation par un tribunal turc pour insulte à l'identité nationale turque, le journaliste Hrant Dink était l'invité hier soir de la conférence débat organisée par les amis des Nouvelles d'Arménie à Paris. C'est devant une salle comble que le directeur de la publication d'Agos a pris la parole au coté du géo-politicien et écrivain Gérard Chaliand, du directeur des Nouvelles d'Arménie, Ara Toranian et d'Alexis Govcyan, président d'Europe de la Mémoire.

Après avoir fait une analyse de la situation politique intérieure en Turquie, indiquant que selon lui, le premier ministre actuel est plus démocrate que ses prédécesseurs, et que les progrès devraient venir précisément des mouvements islamistes, il a indiqué que dans le cadre de l'ouverture des négociations d'adhésion avec l'Union Européenne, des moments difficiles s'annonçaient pour les Arméniens de Turquie, la preuve a-t-il rappelé, «ma condamnation prononcée quelques jours après le lancement du processus à Luxembourg".

Les Turcs ont compris que les Arméniens commencent à briser le mur du silence en Turquie, et cela les gene a poursuivi Hrant Dink, ajoutant que la question du génocide n'est plus un tabou, le couvercle a été soulevé, il ne peut plus être refermé affirme le journaliste.

"Nous devons maintenant enseigner notre histoire aux Turcs" a encore précisé Hrant Dink, qui a conclu en soulignant «qu'il ne faut pas aujourd'hui se préoccuper de l'entrée de la Turquie dans l'Europe mais s'attacher à trouver les moyens de faire adhérer l'Arménie." (Gamkonline, 21 octobre 2005)

Une mosquée remplace une église arménienne en Turquie

Tandis que les autorités turques, sous la pression de l'UE et de l'Unesco, entreprennent la restauration de l'église arménienne d'Akhtamar, sur le lac de Van, d'autres monuments arméniens d'Anatolie, moins célèbres, continuent à faire les frais d'une politique délibérée d'éradication de toute trace de la présence arménienne en Turquie.

C'est ainsi que l'église du village d'Arguin, jouxtant le cimetière arménien local, a été détruite, selon le journal turc Milliyet, qui rapporte qu'une mosquée est d'ores et déjà en construction sur son emplacement.

Les travaux de construction de cette mosquée avaient été certes suspendus à la suite des protestations élevées par un groupe de citoyens, mais les pierres de l'église arménienne détruite ont déjà été utilisées dans différents autres chantiers, et le promoteur immobilier local, Kerem Emre, aurait déjà recueilli des fonds importants parmi la population de la région pour élever une mosquée de trois niveaux.

Le chef du gouvernement local, Sadeq Turan, avait d'abord tenté de faire barrage à ce projet, en arguant du fait que le village disposait déjà de deux mosquées, et que si la nécessité s'imposait d'en construire une autre, cela devrait se faire sur un autre site que celui de l'église arménienne.

Mais pris à partie par les travailleurs du chantier et les habitants du village, qui lui reprocheront cette volonté d'obstruction, allant jusqu'à le suspecter d'avoir des origines arméniennes, il devra se plier à la volonté commune. (Armenews, 21 octobre 2005)

Nouvelle agression anti-arménienne à Valence

Mardi 18 octobre 2005, un jeune français d'origine arménienne, employé municipal à Valence (Drôme) c'est fait agresser devant son lieu de travail par un jeune d'origine turque, qui après lui avoir tenu des propos racistes, - "je n'aime pas les Arméniens" - lui a donné un coup de tête et lui a cassé le nez entraînant une hospitalisation et un arrêt de travail de 8 jours. La victime de cette agression a porté plainte pour injures et violences racistes.

Triste constat: c'est la deuxième fois en moins d'un an que la communauté arménienne de Valence est secouée par des actes de violence gratuite. En effet, le 27 novembre 2004, suite à l'agression physique et aux propos menaçants – "Nos parents ont massacré vos parents et on va finir le travail" - tenus par des jeunes d'origine turque venus en bande pour l'occasion, la communauté arménienne s'était mobilisée pour condamner ces actes intolérables.

Le Collectif VAN avait manifesté devant le Ministère de la Justice à Paris pour exiger que ces actes racistes soient sévèrement punis. À ce jour, les cinq premières victimes n'ont toujours pas été entendues par le Juge d'instruction.

Devant la répétition de telles violences intolérables dans un pays de droit, le Collectif VAN s'indigne et exige des institutions judiciaires françaises qu'elles prennent les mesures qui s'imposent pour condamner fermement les agresseurs. (Veille Media VAN, 21 octobre 2005)

Le président du PE exige la reconnaissance du génocide des Arméniens

Dans le cadre de la visite du président arménien Robert Kotcharian à Bruxelles, le président du Parlement Européen Joseph Borell a déclaré jeudi matin lors de la conférence de presse qui s'est tenue après sa rencontre avec le président arménien Robert Kotcharian que "la reconnaissance des massacres des Arméniens au 20 ème siècle en tant que génocide et l'ouverture des frontières entre la Turquie et l'Arménie étaient des préconditions à l'adhésion de la Turquie à l'UE".

Joseph Borell a également annoncé que l'UE allait commencer des entretiens sur le renforcement des liens économiques, commerciaux et de sécurité avec l'Arménie, en dépit des rapports tendus avec son voisin l'Azerbaïdjan.  L'UE avait à l'origine projeté de commencer des négociations sur une coopération plus serrée avec chacun des trois états du Sud Caucase -- Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie -- en tant qu'élément de son programme européen de politique de bon voisinage.  Ces entretiens ont été retardés le mois dernier en raison du blocage de Chypre suite à la décision de l'Azerbaïdjan d'améliorer ses relations avec les Chypriotes turcs.  Un avion chypriote turc ayant relié Bakou et la parti occupé de Chypre en août défiant l'embargo sur la République turque de Chypre du Nord (KKTC).

"Il serait étrange de bloquer le début des entretiens avec l'Arménie à cause de Chypre. Ce conflit ne concerne pas du tout l'Arménie" a déclaré M. Borrell après sa réunion avec M. Kocharian ajoutant  "le Parlement Européen fera ce qu'il peut pour s'assurer que l'UE est en pourparlers avec l'Arménie".  M.Kocharian a indiqué pour sa part qu'il espérait que son pays pourrait commencer des négociations avec l'UE vers la fin de l'année. (Veille Media VAN, 21 octobre 2005)


San Paolo Parliament's resolution on the genocide of Armenians

The San Paolo city Parliament has adopted in his latest plenary session the resolution N MOC 0010/2005 about the recognition of the Armenian Genocide. The draft was represented to the Parliament on April 14 by deputy Juselino Gadelia.

Mentioning that 1.5 million Armenians have fallen victims of the Genocide organized by the Turkish Government, and the rest of the Armenians were evicted from their historical homeland, taking into account that the crime has been recorded and witnessed by a number of famous political and public figures, as well as taking into account the fact that the crime against humanity contradicts the spirit of international co-existence and must be punished severely, the Parliament has expressed its agreement with the Armenian nation and applied to the President of the Federative Republic of Brazil asking to take steps towards the recognition of the Armenian Genocide.

The resolution was adopted unanimously. (Veille Media VAN, 21 octobre 2005)

TIME publie une lettre en pleine page sur le DVD négationniste

Le TIME magazine a pris des mesures cette semaine pour régler convenablement l'important conflit avec les Arméniens du monde entier à propos de sa distribution d'un DVD turc niant le Génocide arménien.

Dans son numéro du 6 juin 2005, l'édition européenne du TIME avait inclus une publicité sur quatre pages de la part de la Chambre de Commerce d'Ankara, pour promouvoir le tourisme en Turquie. Cette publicité payante comportait un DVD inséré dans le magazine. Celui-ci comprenait une partie de 70 minutes qui niait le Génocide arménien et déformait les faits. Ce matériau hautement offensif, caché dans le DVD à la suite de quelques bribes de renseignements sur le tourisme, a été distribué à un demi- million d'abonnés au TIME dans une douzaine de pays européens.

Au départ, les éditeurs du TIME ne semblent pas s'être rendus compte de la grave erreur qu'ils avaient commise en devenant les complices des négationnistes turcs. Ils ont rejeté les plaintes arméniennes au sujet de ce DVD turc haineux et douloureux, en déclarant simplement que le TIME "ne souscrivait pas aux opinions d'une organisation ou d'un gouvernement quelconques".

Toutefois, quand l'association arméno-suisse écrivit une lettre menaçant de poursuivre le TIME pour violation de la loi suisse concernant la négation de crimes contre l'humanité et le génocide, le directeur de la publication du magazine, James Kelly, répondit en déclarant que personne au TIME "n'avait relu attentivement" le fragment offensif du DVD turc. Il s'excusa profondément et à plusieurs reprises auprès de la communauté arménienne et de tous ses lecteurs. M. Kelly dit que le DVD présentait un point de vue déformé de l'Histoire qui ne correspondait pas "aux normes du magazine d'impartialité et d'exactitude". Il ajouta: "Nous n'aurions pas distribué [le DVD] si nous avions fait attention au contenu".

Le groupe arméno-suisse, cependant, ne fut pas satisfait de cette réponse. Ils répondirent à leur tour que le magazine n'avait pas abordé la question des réparations du dommage causé par le DVD turc malveillant aux descendants des victimes du Génocide arménien.

Entre-temps, cinq organisations françaises avaient engagé un avocat afin de défendre leurs droits juridiques selon la législation française, qui en appelle à la protection de la "dignité humaine". "Mémoire 2000", le Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France (CCOAF), le Comité National Arménien de France (CDCA); J'Accuse, et le Mouvement Contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP) écrivirent une longue lettre commune de protestation, qui a été publiée sur une page entière du numéro du 17 octobre de l'édition européenne du TIME.

Les organisations françaises demandaient que le TIME distribue gratuitement un DVD objectif sur le Génocide arménien et verse le montant du revenu de la publicité turque à des organisations à but non lucratif qui défendent la vérité sur le Génocide arménien.

Dans une "note de l'Editeur" publiée en même temps que la lettre, le TIME réaffirmait les excuses qu'il avait présentées précédemment à l'Association arméno-suisse. La note ajoutait que le TIME publiait cette lettre comme "droit de réponse" de la loi française.

Le CDCA de France (l'équivalent de l'ANC des USA) a déclaré par voie de presse qu'en publiant la lettre et en exprimant ses regrets, le TIME avait partiellement reconnu son erreur.

Ce droit de réponse "est le premier résultat d'une initiative commune et à long terme des associations luttant contre le racisme, l'anti-sémitisme et pour la défense de la mémoire du peuple arménien", a dit Harout Mardirossian, président du CDCA. "Si le TIME Magazine pense que ce droit de réponse règle nos comptes, il se trompe lourdement. La réponse du TIME Magazine ne compense pas les souffrances terribles de ceux qui ont vu cet instrument sordide de propagande négationniste. Tenant compte du contenu extrêmement haineux de ce DVD, nos demandes de compensation vont bien au-delà de ce simple droit de réponse et nous avons l'intention d'y parvenir" dit Mardirossian.

Le Président du CDCA a réitéré la demande des cinq organisations de distribuer gratuitement aux abonnés européens du TIME Magazine un DVD impartial sur le Génocide arménien, et de verser le montant du revenu de la publicité turque à des organisations à but non lucratif qui défendent la vérité sur le Génocide arménien, et tous les autres génocides.

En reconnaissant ses torts, en s'excusant et en publiant une lettre en pleine page, le TIME Magazine a commencé à répondre de sa responsabilité pour la douleur et la souffrance qu'il a causées aux Arméniens du monde entier..

L'Administration du TIME et les représentants des organisations française et suisse vont maintenant siéger et étudier chacune leurs propres moyens de réparer les dommages causés par le DVD turc. Comme il a été suggéré précédemment, l'un d ces moyens serait que le TIME distribue à ses lecteurs un DVD exact sur le Génocide arménien. Une autre démarche possible pour le magazine serait de faire don de ses revenus du DVD turcs à des organisations à but non lucratif. Il serait répréhensible que le TIME profite de fonds souillés appartenant à des révisionnistes et à des négateurs du Génocide ! Reporter au (California Courier, Harut Sassounian, Traduction Louise Kiffer, 19 octobre 2005)

Nouveau scandale relatif au génocide arménien: L’affaire Halil Berktay

Un colloque de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN intitulé "Rose Road" a eu lieu à Erevan du 6 au 9 octobre. Quelque 120 représentants des pays membres de l'OTAN et participants au programme "Partenariat pour la paix" y ont participé. Les discussions ont porter sur le règlement du conflit du Haut-Karabakh, la coopération régionale, les réformes des systèmes de défense et policier, ainsi que sur les processus en cours dans le monde.

Le vice-président de la délégation turque à l'Assemblée Parlementaire de L'OTAN Vahit Erdem a exprimé mercrdi  son courroux à l’encontre de l’invitation dont a bénéficié le professeur Halil Berktay de l’université de Sabancy.

N’ayant pu se rendre en Arménie en raison « du manque de relations diplomatiques avec l'Arménie, des difficultés liées au transport et pour des raisons de sécurité » M.Erdem, qui est un député du parti au pouvoir de la Justice et du Développement (AKP), a regretté que Halil Berktay ait prononcé un discours devant l’ensemble des participants  de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN.

Interrogé par les journalistes sur la façon dont Halil Berktay s’est rendu à Erevan, M.Erdem a déclaré « C’est l'OTAN qui l'a pris en charge jusqu’en Arménie. Il est allé là-bas via Bruxelles".

Indiquant avoir eu un contact téléphonique avec le Secrétaire général d'Assemblée Parlementaire de L'OTAN Simon Lunn pour lui faire part de sa réaction au séminaire, M.Erdem lui aurait déclaré « je n'ai pas su que Halil Berktay devait livrer un discours au séminaire. Si je l'avais su, j'aurais suggéré que le secrétaire général invite un savant ou un historien - en plus de Berktay - pour défendre la position officielle de la Turquie ».

Selon M.Erdem, durant son discours M.Berktay aurait déclaré que la politique poursuivie par l'Empire ottoman était « l'expulsion ou le massacre d'Arméniens » et que « de tels actes correspondent à la définition du mot génocide des Nations unies ».

« Les vues exprimées par M.Berktay ne reflètent pas la vérité sur la question » a indiqué  M.Erdem aux journalistes notant que beaucoup d'historiens avaient  signalé que les événements tragiques de 1915 ne pouvaient pas être décrits comme un génocide. (VEILLE MEDIA, 14 octobre 2005)

Axa indemnise les descendants de victimes du génocide arménien

Le groupe d'assurance français Axa a accepté de verser une indemnisation de 17 millions de dollars aux descendants de porteurs de contrats d'assurance-vie décédés lors du génocide arménien de 1915, ont annoncé mercredi les avocats de ces derniers.

Cette décision intervient au terme d'une médiation menée en Californie (ouest des Etats-Unis) entre le groupe français et ces descendants qui avaient lancé une action judiciaire civile en nom collectif ("class action").

Aux termes de cet accord, Axa versera notamment trois millions de dollars à des organisations caritatives arméniennes en France et 11 M USD dans un fonds d'indemnisation des descendants des victimes, a précisé dans un communiqué le cabinet d'avocats Kabateck, Brown et Kellner, basé à Los Angeles.

Fin septembre, un porte-parole d'Axa avait confirmé à l'AFP la tenue de cette médiation, ordonnée par un tribunal californien. L'affaire portait sur des contrats souscrits à l'époque des faits auprès de L'Union-Vie, une des sociétés constitutives de l'UAP (racheté en 1996 par Axa).

Un accord similaire a déjà été signé avec la compagnie américaine New York Life en 2000 pour 20 millions d'euros.

Me Brian Kabateck et ses collègues Mark Geragos et Vartkes Yeghiayan, tous d'origine arménienne, se sont félicités de l'issue de cette médiation.

"C'est un exemple d'une affaire dans laquelle les morts ne peuvent pas parler, mais peuvent mener des actions en justice", a déclaré Me Yeghiayan, affirmant qu'elle "écrit un nouveau chapitre sur la persistance et l'espoir".
 "Les accords avec Axa et New York Life sont des pierres importantes de l'édifice non seulement pour la compensation financière résultant du génocide arménien, mais aussi pour notre but ultime, que la Turquie et les Etats-Unis reconnaissent officiellement le génocide", a ajouté pour sa part Me Geragos.

Me Kabateck a affirmé de son côté que "Axa a pris la bonne décision en acceptant d'établir un fonds de compensation pour ceux qui ont été tués dans le génocide arménien".

En juillet 2003, le groupe Axa avait signé avec les organisations juives et la Commission internationale (International commission on Holocaust era insurance claims) un accord global d'indemnisation au titre de contrats d'assurance-vie impayés souscrits par des victimes de la Shoah. Cet accord a également été signé par les compagnies suisses Winterthur Life et Zurich Life.

Les assureurs avaient payé 25 millions de dollars. (AFP, 12 octobre 2005)

Le chef de l'Eglise orthodoxe grecque redoute une "turquisation" de l'UE

Le chef de l'influente Eglise orthodoxe grecque, Mgr Christodoulos, a mis en garde contre une "turquisation" de l'Europe après le lancement des négociations d'adhésion UE-Ankara, faisant aussi référence aux "crimes" commis par les Turcs contre les Grecs.

"Ne croyons pas que soi-disant les Turcs vont être européanisés. J'ai peur au contraire que l'Europe soit +turquisée+", a lancé le prélat dans un sermon à Athènes dimanche, diffusé lundi par la radio d'informations Flash.
 Il a déploré que les Turcs, un peuple "bon au fond", se laissent "régulièrement" entraîner "par des dirigeants fanatiques à montrer de la bassesse et à commettre des crimes", évoquant le sac de Smyrne par les troupes turques en 1922, au cours duquel nombre de Grecs furent massacrés.

A la tête d'une Eglise non-séparée de l'Etat et très influente dans un pays orthodoxe à près de 98%, Mgr Christodoulos est réputé pour son ultra-nationalisme, sa turcophobie, et son immixtion dans les affaires publiques.

Il avait déjà plusieurs fois par le passé mis en garde contre une adhésion turque à l'UE, face au soutien apporté à la candidature turque par les deux principaux partis du pays, conservateur au pouvoir et socialiste dans l'opposition. (AFP, 11 octobre 2005)

Une rencontre européenne avec les représentants des minorités en Turquie

Après avoir rencontré jeudi un groupe de parlementaires turcs présidé par Mehmet Elkatmis président de la Commission de droits de l'homme les membres de la Sous-Commission des Droits de l'Homme du Parlement Européen ont rencontré au bureau de la representation de l'UE à Ankara l'avocate arménienne Luiz Bakar, une des conseillères du Patriarcat arménien en Turquie, les avocats Kezban Hatemi et Ali Hatemi, représentant du Patriarcat orthodoxe grec d'Istanbul, de l'avocate Esther Zonana, conseillère juridique au Rabbinat juif de Turquie, l'avocat Erol Dora, représentant des protestants syriaques, Zeki Basademir, président des catholiquea Syriaque et le Père Patrice Julien de Pommerol, représentant de l'ambassade de Vatican.

Répondant aux questions de la présidente de la délégation, Hélène Flautre, les représentants des communautés minoritaires ont confirmé que les nouvelles lois concernant les minorités avaient produits des changements positifs, bien que quelques problèmes subsitaient.

Les représentants ont déclaré que parmi les problèmes non résolus figurait la reconnaissance de personalités juridiques aux patriarcats et au rabbinat. Prenant la parole l'avocate Luiz Bakar a déclaré que sur 400 demandes d'enregistrement de ceetificats de propriétés appartenant à la communauté arménienne, seulement 58 avaient été autorisés par l'administration turque. Elle a également affirmé que dans les écoles confessionnelle certains problèmes subsitaient notamment la nomination par le gouvernement des directeurs auxiliaires et qu'elle espérait que cette pratique cesse. Par ailleurs Mme Luiz Bakar a émis le souhait que la formation des religieux puisse se faire dans les universités et qu'elle s'attendait également à ce qu'une solution soit trouvée dans le cas du lycée Sainte Croix à Uskudar car certaines juridictions se comportent toujours comme si les nouvelles lois n'existaient pas et agissaient systématique contre les fondations des minorités.

L'avocat Kezban Hatemi a déclaré qu'il comptait que des Fondations grecques qui ont été supprimées puissent être reconstituées et que leurs propriétés données à des tiers soient retrocédées. Il a par ailleurs émis le souhait que l'académie de théologie de l'île de Heybeli soit ouverte. Kezban Hatemi a ajouté que malgré le Traité de Lausanne, le salaire du directeur auxiliaire est payé par l'école, tandis que le gouvernement ne fournit aucune aide.

La représentante de la communauté juive, l'avocate Esther Zonana a déclaré que le problème le plus urgent pour leur communauté était la gestion des cimetières et que l'augmentation des écrits antisémitiques dans la presse créait un malaise.

Les représentants Syriaques ont déclaré que malgré leur statut de minorité, ils ne pouvaient pas tirer profit des droits donnés par le Traité de Lausanne consentis aux autres minorités, et pour cette raison ils ne pouvaient pas s'acquitter de leurs obligations religieuses. Le représentant de l'ambassade de Vatican s'est plaint des difficultés d'obtention de permis de séjour pour les religieux étrangers.

La Sous-Commission des Droits de l'Homme du Parlement Européen qui en dehors de Mme Flautre est composé de Simon Coveney (PPE), Richard Howitt(PSE), Josef Pinior(PSE), Sajjjad Karim (ALDE) et Inese Vaidere ( UEN) a rencontré vendredi la presse avant de serendre à VAN.

Mme Flautre a invité la Turquie à mettre en application les réformes de l'UE et a indiqué que "par exemple, le nouveau code pénal turc (TCK) est une réforme sérieuse mais que différentes remarques demeurent au sujet de cette réforme. Ces approches distinctes ont mener à mettre en valeur des différences, particulièrement au sujet de la liberté d'expression. Je dis cela en gardant à l'esprit que des instructions se sont ouvertes contre Orhan Pamuk et Hrant Dink, toutes les deux au motif de dénigrer l'identité turque

Revenant sur la nécessite de reconnaître le génocide des Arméniens le polonais Jozef Pinior a rappelé avoir demandé à ses confrères turcs la veille que la Turquie change de politique vis-à-vis de son histoire et il a jugé inopportune la réponse de Mehmet Elkatmis président de la Commission de droits de l'homme comme quoi l'attaque contre Orhan Pamuk aurait pû avoir lieu dans n'importe quel pays, qu'actuellement une instruction était menée contre le président de la société historique turque (TTK) Yusuf Halacoglu en Suisse pour avoir nier le génocide des Arméniens, que les Arméniens occupent 20 pour cent des terres de l'Azerbaïdjan et ont massacré 250.000 Azeris.

Pour sa part Mme Flautre a fait remarqué aux journalistes que le Parlement Européen avait récemment voté en faveur d'une reconnaissance par la Turquie du génocide des Arméniens comme d'une condition préalable pour l'adhésion de la Turquie à l'UE mais a ajouté "cependant, certains groupes politiques et des individus pensent différemment sur cette question. Et, je pense personnellement que ce ne devrait pas être une condition préalable" ajoutant toutefois "tout qui se produit en Turquie devient un sujet de politique interne pour l'UE". Mme Flautre a précisé que les membres de la Sous-Commission des Droits de l'Homme du Parlement Européen la reconnaissance du génocide des Arméniens était un probléme qui devait être réglé par les politiciens et non les historiens.

Vendredi la délégation du PE a également rencontrer des membres de l'association turque de droits de l'homme (IHD). Au cours de cette réunion, Mme Flautre a annocé que la Turquie serait surveillée de plus près dans le domaine des droits de l'homme et de la démocratie avec le début du processus de négociation indiquant "avant que le début des négociations débute l'UE recherchait une réalisation turque à un niveau suffisant, mais maintenant la Turquie doit accomplir tout entièrement, il y a un programme plus strict et plus sérieux". (armenews.com, 9 octobre 2005)

AFP: "Les Arméniens de Paris se sentent trahis par l'Europe"

Abasourdis par l'ouverture des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, les Arméniens de Paris veulent continuer "leur combat" pour la reconnaissance du génocide, estimant que de vrais changements doivent survenir à Ankara avant de "l'intégrer dans la maison européenne".

Au pied de la petite cathédrale arménienne Saint-Jean Baptiste, dans un quartier résidentiel de Paris, différents responsables d'organisations culturelles et politiques arméniennes affichent une amertume profonde face à une Europe qui, selon eux, "s'est giflée elle-même" en ayant "tourné le dos aux Arméniens et à ses propres principes démocratiques".

"C'est la suite logique de la faiblesse politique de l'Europe qui a cédé aux pressions" américaines, affirme Jean Sirapian, directeur de l'Institut géopolitique Tchonobian.

"Actuellement, ajoute-t-il, nous ne pensons pas que la Turquie soit prête à intégrer l'UE, il y a un tel ancrage nationaliste et un tel intégrisme dans ce pays qu'il faudrait une vraie révolution dans les mentalités avant que cela ne se fasse".

Au-delà d'un sentiment de "trahison", certains responsables arméniens expriment "l'espoir" de voir les négociations Turquie-UE "mener à des changements en profondeur" dans ce pays.

Cependant, le lancement des négociations annoncé lundi à Luxembourg "n'a pas totalement étonné les Arméniens", reconnaît le jeune président du comité de Défense de la cause arménienne, Vartan Arzoumanian. "Nous devons continuer à nous battre", dit-il.

La France accueille la plus grosse diaspora arménienne, avec 350.000 membres répartis entre Paris et sa banlieue et le sud de la France.

La vie culturelle et associative est rythmée par les rencontres et les messes dominicales, des rencontres festives et les performances de deux clubs de football arméniens, à Lyon (centre-est) et à Marseille (sud). La communauté a plusieurs journaux ainsi qu'une radio, basés à Paris.

Vindicatif, Mourad Papazian, président du FRA Dachnaktsoutioun, le parti socialiste arménien, affirme que "la lutte doit se poursuivre par une grosse mobilisation". "On va se battre pour que l'Europe respecte ses propres principes".

"Nous attendons que Paris se démarque de Londres et fasse pression durant la première phase des négociations pour qu'Ankara reconnaisse le génocide arménien", poursuit ce responsable, qui se rend régulièrement à Erevan.

Les Arméniens affirment que jusqu'à 1,5 million des leurs ont péri dans un génocide (1915-1917) orchestré par l'Empire ottoman, auquel a succédé la République turque en 1923.

Ankara soutient que 300.000 Arméniens et au moins autant de Turcs ont été tués au cours de troubles suscités par des soulèvements d'Arméniens et leur ralliement à la Russie, en guerre contre l'Empire ottoman et lors des déportations qui ont suivi.

Pour le directeur du magazine les Nouvelles d'Arménie, Ara Toranian, "l'absence de reconnaissance du génocide, c'est l'injustice qui se pérennise".

"On espère qu'une poignée d'intellectuels turcs vont faire bouger les choses en Turquie". "Ce n'est que sous la contrainte que la Turquie reconnaîtra le génocide. Et c'est ce qui la poussera à évoluer", assure-t-il. (AFP, Sonia BAKARIC, 6 octobre 2005)

Politique intérieure/Interior Politics

Reconciliation over some formal changes in the Constitution

Foreign Minister Abdullah Gül and main opposition Republican People's Party (CHP) leader Deniz Baykal announced on Friday that they had reached a compromise over a group of constitutional amendments, reported the Anatolia news agency. 

Gül visited Baykal at CHP headquarters in Ankara, and the two officials made a joint statement after their meeting.

"We have worked to overcome the deadlock in Parliament, and I believe we have done so. It's satisfying that we reached an agreement in the last stage," Baykal was quoted as saying by Anatolia.

The ruling Justice and Development Party (AKP) was seeking CHP cooperation for passing amendments to five constitutional articles on the state budget although the they could still have been passed without CHP approval.

Gül said it was normal to face deadlocks in politics from time to time and added that such deadlocks could be overcome through consultations. He noted that the government wanted to draft a more modern budgetary program in compliance with the EU Acquis.

Gül emphasized that the main opposition had agreed to extend support to the government for the changes as a result of the talks. 

"There is a group of laws pending in Parliament, but we've decided to hold off on them while debates are ongoing in Parliament. They will not appear on the agenda, at least in the medium term. They'll be discussed later and passed in Parliament only after consultations and cooperation," Gül added.  

Gül also thanked Baykal for his support of the government concerning the constitutional amendments.

"When the matters that concern Turkey are taken into consideration, reconciliation is the number-one duty of politicians, and this is taking place," he said. (Turkish Daily News, October 29, 2005)

Un proche conseiller du Premier ministre turc sanctionné pour plagiat

Le Conseil de l'Enseignement supérieur (YÖK) a sanctionné vendredi Ömer Dincer, le chef de cabinet du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, pour avoir plagié un recueil, engageant un nouveau bras de fer avec le gouvernement, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

M. Dincer, âgé de 49 ans, qui était accusé d'avoir copié de larges extraits d'un ouvrage d'un autre auteur dans son "Introduction à la gestion", publiée en 1996, est banni de tout emploi dans une université turque, selon un responsable du YÖK cité par Anatolie.

L'avocat de M. Dincer, un proche collaborateur de M. Erdogan, a rejeté les accusations visant son client et dénoncé une campagne de dénigrement.

Le choix de M. Erdogan de nommer M. Dincer à la tête de son cabinet après la victoire de son parti de la Justice et du Développement (AKP), une formation aux origines islamistes, aux dernières élections législatives de 2003, avait été très critiqué par la presse libérale et les milieux pro-laïques.

Dans un discours prononcé en 1995, M. Dincer avait en effet affirmé soutenir en Turquie "une institution plus musulmane qui remplacerait plusieurs principes fondamentaux comme la laïcité, la république et le nationalisme".

L'AKP se définit comme un parti "musulman démocrate" mais de nombreux Turcs le soupçonnent de cacher des ambitions islamistes.

Le YÖK, qui défend le respect des principes laïques dans les universités, s'est à plusieurs reprises opposé aux efforts de l'AKP visant à autoriser le port du voile islamique dans l'enseignement supérieur.

Le port du voile est strictement interdit dans la fonction publique et les universités en Turquie, pays musulman au régime laïque, et est perçu par les milieux pro-laïques, dont l'armée, comme un signe ostensible de soutien à l'islam politique.

Cette décision du YÖK devrait ajouter, selon les analystes, aux tensions déjà existantes entre cette institution et l'AKP.

Le YÖK a violemment pris à partie le gouvernement mercredi après l'arrestation dans l'est du pays d'un recteur d'université farouchement pro-laïque et accusé de corruption -un "complot", selon le YÖK, contre un fonctionnaire qui s'est opposé à l'infiltration de son établissement par des cadres soupçonnés d'être des islamistes.

Le professeur, actuellement incarcéré, s'était également opposé au port du voile dans son établissement. (AFP, 21 octobre 2005)

ANAVATAN forms the 3rd political group at the National Assembly

The transformation of ANAVATAN from a party in Parliament with 18 deputies into a party with a parliamentary group (more than 20 deputies)  took only one day to achieve, with a little help from opposition Republican People's Party (CHP).

Mersin deputy Hüseyin Özcan resigned from the CHP early on Thursday, accusing the party leadership of destroying every opportunity of practicing good politics within the party. His resignation came only a day after Ankara deputy Muzaffer Kurtulmusoglu had resigned.

The number of parliamentary seats the CHP holds has dropped to 155. Özcan and Kurtulmusoglu, as expected, joined ANAVATAN on Thursday. With Istanbul deputy Göksal Küçükali also joining ANAVATAN the same day, the party accumulated 21 deputies -- one more than the minimum number necessary to form a parliamentary group.

Currently, the ruling Justice and Development Party (AKP) has 356 seats, as opposed to the CHP's 155. The True Path Party (DYP) and Social Democrat People's Party (SHP) have four each.

ANAVATAN leader Erkan Mumcu, when asked about Özcan's resignation and his party's chances of forming a parliamentary group, said it was likely that they would be forming a group, noting that the important issue was what ANAVATAN would be contributing to Turkish politics.

He said when a deputy resigned from a party, the media should stop associating him with that party, adding, "They are deputies. They say the principles ANAVATAN stands for attracts them. That's why they chose to join." (Turkish Daily News, October 14, 2005)

Forces armées/Armed Forces

Chief of staff angry over harassment of military

Chief of General Staff Gen. Özkök warned on Friday that the military's patience was being tested by the constant harassment it faced from those who want to divide the country.

In a statement he released for the 82nd anniversary of the founding of the republic, Özkök said some were trying to harm the military's standing among the people.

Ozkök also said that without security, there could be no freedom or democracy.

President Ahmet Necdet Sezer used the opportunity provided by Republic Day celebrations to note his concerns. He said the arrest of a university rector had given the impression that the republic's institutions were divided, noting that he was sure the institutions would continue to act with common sense.

 He said everyone should refrain from voicing opinions that could harm state institutions, adding that no one had the right to try to influence the judiciary and that judicial independence was a necessity for the rule of law.

 The president seemed to have taken the side of the rectors in their war of words with the government by inviting all of them to the Republic Day reception today.

 Sezer also described the presence of a minister and ministerial undersecretary on the Judges and Prosecutors Supreme Board (HSYK) as a huge problem that could be construed as a violation of the independence of the judiciary. He furthermore warned against the "politization" of judges and courts. (Turkish Daily News, October 29, 2005

Conscientious Objector suffering at the hands of the military

The Mehmet Tarhan Solidarity Initiative held a press meeting at the Istanbul office of the Human Rights Foundation with the goal of extending support for conscientious objector Mehmet Tarhan, who has begun a hunger strike to protest the violence and injustice he is suffering at the hands of military authorities. Tarhan, who is a gay and pacifist activist and a "total" conscientious objector, has been repeatedly imprisoned for his refusal to do mandatory military service. On 10 August 2005 he was sentenced to four years' imprisonment for insubordination.

Gürsat Özdamar read a press statement from the Initiative stating that the procedures and penalties applied to Tarhan constitued a crimes against humanity. Reiterating demands that Tarhan be given independent examination and that he be treated under equal conditions as other prisoners, she called for public opinion to pay attention to the issue. "We call emphasize that we will not abandon our friend who has suffered torture. We call on everyone to support the campaign for his demands to be met and above all, for his tormentors to be punished," she said.

Tarhan said that he was injured in Sivas Military Prison on 30 September when his hair and beard were forcibly shaved off. He was left with bruises on his face, throat, hands, arms and legs, and has once again begun a hunger strike. Tarhan's demands in the hunger strike are that a legal investigation into his treatment be started and those responsible for his abuse be punished, that he be exam?ned by independent physicians to document the abuse, and that his needs for drinking water, juice, salt, sugar, and vitamin B-1 be met. (BIA News Center, Kemal OZMEN, October 14, 2005)

Conscientious Objector Mehmet Tarhan started a hunger strike

Conscientious objector Mehmet Tarhan’s hair and beard were forcibly shaved on 30 September in Sivas Military Prison. Tarhan initiated hunger strike demanding "treatment by a civilian physician and legal process to be started against the responsible persons".  

According to the news given by the lawyers Senem Doganoglu and Suna Coskun who went to the prison on 1 October, some 8 soldiers commanded by non-commissioned officer Hilmi Savluk cot Tarhan’s hair and beard by force and prisoner Ali Güler who intervened the incident was forcibly prevented.

Ali Güler reportedly started hunger strike for the same reasons.

Mehmet Tarhar was forcibly taken to military hospital on 1 October and given report allegedly certifying that "there is no traces of beatings on his body".

Ali Güler who was taken to a civilian hospital on the same day was reportedly given report certifying that "he had traces of beatings on his body".  (indymedya-TIHV, October 5, 2005)

Les militaires turcs ont acheté les aciéries nationales de Turquie

Le consortium industriel turc OYAK de l'Armée turque a présenté la meilleure offre mardi pour 46,12% des parts de l'entreprise publique Erdemir, la plus grande productrice d'acier de Turquie, à 2,77 milliards de dollars (2,32 milliards d'euros), lors d'une adjudication retransmise à la télévision.

OYAK, représentant les fonds de pension de l'armée turque, était en compétition avec cinq autres groupes, dont le Néerlandais Mittal Steel, premier producteur mondial d'acier, et Arcelor (Paris: LU0140205948 - actualité) , basé au Luxembourg.

Mittal Steel a été éliminé au troisième tour de la procédure d'offres écrites après avoir présenté l'offre la plus basse. Arcelor s'est retiré juste avant que ne commence la phase des enchères orales qui intervenait ensuite.

Les autres candidats éconduits étaient les compagnies russes Novolipetsk et Severstal, associés à des partenaires turcs, ainsi qu'un regroupement de plusieurs firmes locales entrées en compétition pour empêcher le rachat du principal producteur d'acier de Turquie par un groupe étranger.

Selon les conditions de l'appel d'offres, le gagnant est dans l'obligation de racheter également une part de 3,17% d'Erdemir détenue par une banque publique.

Si le résultat de l'adjudication est approuvé par les autorités turques, OYAK pourra soit payer le prix total en une seule fois, soit payer immédiatement 50% du montant puis échelonner le reste de ses versements sur deux ans, avec un taux d'intérêt de 7%.

L'offre d'OYAK est de 86% supérieure à la valeur des actions d'Erdemir sur le marché.

Selon les cours de lundi, la valeur totale d'Erdemir s'établissait à 3,2 milliards de dollars (2,68 milliards d'euros), soit 1,4 milliard de dollars (1,17 milliard d'euros) pour 46,12% des parts.

"La valeur finalement atteinte lors des enchères a dépassé le prix auquel Arcelor considère que la transaction aurait généré une niveau de valeur adéquat pour les actionnaires", a commenté Arcelor dans un communiqué.

Mittal Steel a lui aussi estimé trop élevé le prix proposé pour la privatisation partielle d'Erdemir.

"Le prix atteint lors des enchères n'était pas conforme au standards de Mittal Steel sur les retours sur investissement", a indiqué la compagnie dans un communiqué. (Agences, 4 octobre 2005)

Urgent action required for conscientious objector Tarhan

Conscientious objector Mehmet Tarhan battered as his hair was violently cut by military prison authorities in Sivas. Mehmet has gone on indefinite hunger strike with the demands of getting civilian doctor examination, a report from a forensic medical facility documenting the torture and legal action against the perpetrators.

Mehmet Tarhan was arrested April 8, 2005, and taken from his hotel room at 5 am to the military unit in Tokat to be forced to do compulsory military service. Because he refused obeying any orders given to him (such as wearing a military uniform), he was arrested on the charge of “insubordination before the unit,” article 88 of Military Criminal Code. Same day, he was locked up in Sivas military prison and was subject to a lynching attempt by a group of prisoners encouraged by the prison authorities. His lawyers made press releases on May 24, 2005 and the lynch attempt was publicized. As a result of this, Mehmet’s hair and beard were forcefully and violently shaved by the prison administration. Also all his rights were revoked and he was isolated. Mehmet went on a 28 day hunger strike in protest of the revocation of his rights, from May 25 to June 21 when his demands were partially met.

At the third hearing of his trial on June 9, 2005, Mehmet was released and the trial was adjourned to August 4, 2005. Although he was released, with the instruction of ASAL (Head of the Department of Military Recruitment) Mehmet was sent again to the military unit. As Mehmet disobeyed orders there, he was arrested again and another law suit was filed on the charges of insubordination. At the joint hearing of both trials on August 4, he received an unprecedented verdict of 4 years (2 years for each case). The lawyers applied for appeals and are waiting for a court date. Even if the verdict changes at the appeals court and Mehmet gets released, he could be re-sent to the military processing office, from there to the military unit, arrested for insubordination and sent back to prison again. This vicious circle amounts to a tacit life sentence.

Meanwhile prison authorities continue to harass him by forcefully cutting his hair once every two weeks or so and taking arbitrary disciplinary measures for not cooperating, such as solitary confinement for sometimes 15 days on end; revocation of his rights to make phone calls, to receive reading materials and letters and see visitors during this period.

Yesterday (September 30), he was seriously battered by 7 or 8 guards under the excuse of giving him a haircut. As a result Mehmet went on hunger strike again.

"At about 3 pm today, accompanied by 3-4 guardians, the non-commissioned officer Hilmi SAVLUK told me that my hair was to be cut. Then with 7-8 people, by force and torture my hair and beard was cut but they were unable to cut my moustache. Also a friend from the ward faced a harsh intervention by the guards when he tried to resist the way they treated me. After the "hair cut" torture, there is pain on my face, in my left and right hands, pain in my left arm as they have mounted on it, pain in my left foot, injuries and bruises on my arm and legs. I cannot turn my neck around because of pain on my face and neck," says Mehmet.

Following the intervention, Mehmet went on an indefinite hunger strike with the following demands;
- Documentation of the torture via a medical report from forensic medicine under a civilian doctor's control,
- Starting legal action against the perpetrators,
- Provision of his needs during the hunger strike (salt, sugar, drinking water, juice, vitamin B1).

Hilmi Savluk, who replaced the previous prison warden Mustafa Selvi after the earlier torture/bashing/exaction events in Sivas Military Prison, is clearly perpetuating the abuse and torture in prison.

October 1, 2005: Latest Update

Mehmet was forcefully transferred to the military hospital today around 02:30 pm. His ward mate Ali who resisted Mehmet’s treatment earlier and received a harsh response, is also subject to further violence by prison authorities under the pretense of giving him a haircut. Ali has also gone on a hunger strike with similar demands as Mehmet’s.

As a response to the written petition prepared by his lawyers Suna and Senem demanding Mehmet’s transfer to a forensic medical facility, prison director Major Volkan phoned the sergeant on duty in prison and ordered Mehmet’s transferral to military prison.

Although Mehmet said that he refuses this and only accepts a transferral to a civil hospital, they told him this was an order and that they had to take him to a military hospital. Mehmet repeated his demands and declared that he will not let himself be examined there. But two doctors, one of them in camouflage wear, walked around him for about 10 minutes and prepared a report stating that there are no signs of battering.

Around 03:30 pm, he was back in prison. He said he feels very tired and weak and that his pains are increasing. 

They also want to cut Mehmet’s ward mate Ali’s hair. He resists and they are using harsh interventions. They take him to the cell, do violence to him, and then take him back to the ward. Having received harsh blows to his head, Ali’s vision began blurring and his right side was numb around 5 pm. Around 6:30 he was transferred to the military hospital. They deemed he was battered and sent him to the university hospital. He fainted on the way there. At the university hospital two doctors examined him and gave a report stating he was battered. When he went to the university hospital he was unconscious but he says it was around 9:30 pm. After the examination he was brought back to the prison. Since he had to be under observation because of the blow he received to his head, they stayed up all night. 
 
Mehmet’s ward mate Ali is also on hunger strike and his demands are as follows:

1- Public exposure of the torturers and legal action against them
2- An end to torture aimed towards prisoners and detainees. 

As of now they have vitamin B1, water, salt and sugar from the previous hunger strike that will last them for a couple days. But there is no juice. They tell them they don’t have any juice at the canteen and they don’t know when they are going to get it.

Please forward this message to friends and send protest faxes to the numbers below, especially the military prison, to show that Mehmet is not alone.

Sivas Military Prison
Fax: + 90 346 225 3915

Head of Chiefs of Staff:
Fax: + 90 312 425 0813

The Ministry of Defence:
Fax: + 90 312 417 6386

Office of the Head of the Republic:
Fax: + 90 312 427 1330

Office of Prime Minister:
Fax: + 90 312 417 0476

For more information in English see WRI website http://www.wri-irg.org/ <http://www.wri-irg.org/>  or simply reply back with your questions.

Affaires religieuses/Religious Affairs

Le PPE invite la Turquie à mener "une réforme de la pensée islamique"

Le Parti populaire européen (PPE), rassemblant les eurodéputés chrétiens-démocrates, a invité vendredi la Turquie à mener, en assurant le libre-exercice de toutes les pratiques religieuses, une "réforme de la pensée islamique" qui écartera le risque d'un conflit des civilisations.

"La preuve que la liberté religieuse est devenue une part intégrante de la société turque exige que le gouvernement turc reconnaisse le statut juridique des églises en Turquie", ont affirmé dans un projet de déclaration finale les participants à la 9e conférence annuelle sur le dialogue entre l'Eglise orthodoxe et le PPE, tenue à Istanbul.

"Répondre à cette condition nécessite pour la première fois une réforme de la pensée islamique (...), une réforme servant d'exemple pour l'umma (l'ensemble de la communauté musulmane) ailleurs dans le monde (...) de façon à éviter un conflit des civilisations", poursuit le document.

Deux jours durant, eurodéputés et représentants de l'Eglise orthodoxe ont confronté leurs points de vue sur la question des libertés religieuses, en insistant sur les conditions à remplir par la Turquie pour mener à bien les négociations d'adhésion à l'Union européenne entamées début octobre.

Notant le "peu de progrès enregistrés" en Turquie par rapport à l'année passée sur ce dossier, le rapporteur du Parlement européen pour la Turquie Camiel Eurlings a notamment enjoint Ankara de rouvrir rapidement l'unique séminaire grec orthodoxe de Turquie, fermé en 1971 par les autorités.

Quelque 3.000 grecs-orthodoxes vivent actuellement en Turquie, pour la plupart à Istanbul, siège du patriarcat de Constantinople. Les chrétiens représentent moins de 1% de la population turque, essentiellement musulmane.

M. Eurlings, cité par l'agence de presse Anatolie, a également invité l'UE à se pencher sur la situation des alévis de Turquie, des musulmans aux rites très différents de ceux du sunnisme, qui représentent près du cinquième de la population turque mais ne sont pas reconnus comme communauté religieuse par l'Etat.

Plusieurs partis membres du PPE, comme la CDU-CSU allemande et l'UMP française, sont opposés à une pleine adhésion de la Turquie à l'UE et proposent l'instauration d'un "partenariat privilégié" entre le bloc européen et Ankara. (AFP, 21 octobre 2005)

Laïcité : tension entre le gouvernement et les recteurs d'université

Une nouvelle tension est née entre le parti issu de la mouvance islamiste au pouvoir en Turquie et le corps académique après l'arrestation d'un recteur d'Université farouchement pro-laïque, accusé de corruption, a annoncé jeudi la presse turque.

Les autorités de l'enseignement supérieur (YÖK), réunies mercredi en session extraordinaire, se sont violemment attaquées au gouvernement, l'accusant de faire payer au professeur Yücel Askin, recteur de l'Université de Van (est), "le prix d'avoir défendu la laïcité".

Ce dernier a été arrêté le 14 octobre. Il lui est reproché par la justice d'être impliqué dans l'achat frauduleux de matériel médical d'une valeur de 25 millions de dollars (20,8 millions d'euros) pour la faculté de médecine de son établissement.

Mais le YÖK, qui n'en est pas à son premier affrontement avec le gouvernement, a évoqué "un flagrant complot" et a affirmé que le professeur Askin, qui s'est opposé à l'infiltration de cadres supposés être islamistes dans son université, était sanctionné pour ses convictions pro-laïques par le gouvernement qui aurait fait pression sur la justice.

Le professeur, actuellement incarcéré, s'était opposé au port du voile islamique dans son établissement.

Le port du voile est strictement interdit dans la fonction publique et les universités en Turquie, pays musulman au régime laïque, et est perçu par les milieux pro-laïques, dont l'armée, comme un signe ostensible de soutien à l'islam politique.

Le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2003, veut lever cette interdiction et permettre le retour dans les universités des étudiantes exclues pour avoir refusé d'ôter leur voile, mais il se heurte à l'opposition du YÖK et de la hiérarchie pro-laïque.

Le ministre de la Justice Cemil Cicek a sèchement accusé les recteurs de vouloir "politiser" une affaire judiciaire, tandis que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a lancé un avertissement voilé aux recteurs. "Tout le monde doit savoir (quelle est) sa place, sa fonction", a-t-il notamment dit aux journalistes.

Quelque 80 recteurs doivent se rendre dimanche à Van pour soutenir leur collègue. (AFP, 20 octobre 2005)

L'islamiste Abdullah Gül comment voyait-il l'Union européenne en 1995?

Il y a dix ans, le 6 mars 1995, Abdullah Gül, en tant que porte-parole de l'opposition islamiste, s'adressait à l'Assemblée nationale tuque en ces termes:

"Il est évident que la Turquie n'aura jamais accès à l'Union européenne. Ce sont les Européens qui le déclarent, car l'UE est une union chrétienne.

"Vous allez voir comment soutiendront-ils au Parlement européen le séparatisme, l'autonomie régionale et la cause arménienne en Turquie.

"On y va réclamer la liberté pour les Salman Rushdie, mais on va crier 'voici l'intégrisme', quand il s'agit de demander que les vrais citoyens de cet état, ce pays puissent vivre une vie musulmane. C'est l'Europe….

"La question chypriote a déjà été résolue, car vous vous êtes engagés par signature à reconnaître le fait que les négociations d'adhésion entre Chypre et l'Union européenne commenceront après six mois. Ceux qui bien connaissent l'Europe savent que Chypre est, aux yeux des Européens, représenté par la partie grecque et elle entrera dans l'UE à titre de membre effectif." (Cumhuriyet, 8 octobre 2005)

Socio-économique / Socio-economic

Un syndicat échappe à l'interdiction dans un procès surveillé par l'UE

Un tribunal turc s'est prononcé jeudi contre la fermeture d'un syndicat d'enseignants prônant l'utilisation de la langue kurde dans les écoles publiques, mettant un terme à une saga judiciaire suivie de près par l'Union européenne, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

La cour a estimé qu'il n'y avait pas lieu de sanctionner le syndicat Egitim-Sen dès lors que celui-ci a déjà retiré de ses statuts l'objectif d'introduire "l'éducation en langue maternelle" -dont celle du kurde- dans les écoles.

La constitution interdit l'utilisation de langues autres que le turc dans l'enseignement public, même si le kurde est désormais enseigné dans des instituts privés.

Egitim-Sen, qui compte quelque 200.000 membres, a amendé ses statuts en juillet après qu'une cour d'appel eut annulé un jugement opposé à la fermeture du syndicat au motif que "l'éducation en langue maternelle va mettre en danger l'unité de l'Etat".

Les dirigeants du syndicat ont affirmé que leur priorité était de sauver celui-ci de la fermeture mais qu'ils continueraient de plaider en faveur de l'enseignement en langue maternelle même si cet objectif n'est plus mentionné dans leurs statuts.

Des représentants de l'UE ont critiqué le procès intenté à Egitim-Sen, y voyant une preuve des pressions qui continuent de s'exercer en Turquie contre les organisations non gouvernementales.

La Turquie a entamé le 4 octobre des négociations d'adhésion avec l'UE, qui demeure très attentive au respect des droits de l'Homme dans ce pays. La Commission européenne doit publier le 9 novembre un rapport annuel sur les progrès d'Ankara dans son alignement sur les normes européennes. (AFP, 27 octobre 2005)

La Turquie choquée par des violences dans un orphelinat

La diffusion mardi soir sur une chaîne de télévision privée d'images d'enfants en bas âge brutalisés dans un orphelinat de Malatya, au sud-est de la Turquie, a profondément choqué le pays, la polémique enflant au fil des jours jusqu'à éclabousser le gouvernement.

Filmé en caméra cachée, le reportage, diffusé sur la chaîne à grande audience Star TV, a montré une vingtaine d'enfants de moins de six ans, frappés, secoués, projetés contre les meubles par des femmes de l'encadrement, l'une d'elles "punissant" deux bébés en cognant leurs têtes l'une contre l'autre.

La réaction à ces images a été immédiate, plusieurs centaines d'habitants de Malatya se précipitant dès la fin du programme devant l'orphelinat pour conspuer ses responsables.

En dépit des mesures prises par les autorités -quatre femmes de service et une puéricultrice placées en garde à vue, cinq fonctionnaires suspendus, dont le responsable des affaires sociales pour la province et le directeur de l'orphelinat-, les habitants n'ont pas décoléré.

C'est sous les huées et une pluie de tuiles jetées depuis un toit voisin qu'ils ont accueilli jeudi le ministre de la Santé Recep Akdag, venu visiter l'orphelinat.

Alimentée par les extraits du reportage diffusés en boucle sur les chaînes de télévision et par les témoignages d'enfants recueillis par les quotidiens -certains évoquant des bébés contraints de manger leurs propres excréments-, l'onde de choc a frappé de plein fouet le gouvernement.

"Qui va démissionner?" titrait vendredi en "Une" le quotidien libéral Milliyet.

Plusieurs politiciens d'opposition ont répondu à cette question en pointant du doigt Nimet Cubukcu, la ministre d'Etat en charge du dossier de l'aide sociale.

"Avant toute chose, la ministre responsable de l'Administration des services sociaux et de la protection de l'enfance (SHCEK) doit démissionner", ont affirmé dans un rapport rendu public dimanche trois députés du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) au terme d'une enquête à Malatya.

Le rapport, cité par l'agence de presse Anatolie, a indiqué que "21 des 40 enfants se trouvant dans l'orphelinat portaient (...) des traces de coups attestant des violences physiques subies".

Insistant sur le manque de qualification du personnel d'encadrement -10 femmes de service auraient été employées comme puéricultrices-, les députés ont accusé le Parti de la justice et du développement (AKP) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan de recruter "des éléments sans qualification" au vu de leurs "accointances politiques".

"Des directeurs dépendant du SHCEK ont été (...) remplacés par des gens proches de députés, de directeurs régionaux, de conseillers ministériels et sortis des écoles religieuses", ont estimé les parlementaires, faisant référence aux origines islamistes de l'AKP.

Evoquant "une campagne de lynchage politique", Mme Cubukcu, citée par Anatolie, a affirmé dimanche lors d'une conférence de presse à Malatya avoir agi "conformément à ses responsabilités" et a exclu de démissionner.

M. Erdogan, qui avait accusé vendredi la presse de se livrer à "des exécutions extra-judiciaires" contre son gouvernement, a adouci son propos dimanche soir dans un message télévisé à la nation.

"Les médias (...) ont accompli leur mission en attirant l'attention sur ce qui arrivait à nos enfants", a-t-il déclaré. "Ces images ont été montrées sans montage. (...) A mon avis, ces images, qui ont affecté négativement la psychologie sociale, auraient du être filtrées avant de passer à l'écran".

M. Erdogan, qui a réaffirmé sa confiance en sa ministre, a assuré que "les processus judiciaires et administratifs requis avaient été mis en oeuvre" et que l'organisation des services de protection de l'enfance seraient révisés dans un projet de loi qui sera "transmis au plus tôt à l'Assemblée".  (AFP, 30 octobre 2005)

Une tour double de 300 m de haut pour Istanbul

Dubai International Properties (DIP), une entreprise immobilière basée aux Emirats arabes unis, et la mairie d'Istanbul ont annoncé lundi le lancement en 2006 de la construction de deux tours d'affaires culminant à 300 mètres dans la métropole turque.

La réalisation du projet "Dubai Towers - Istanbul", comprenant deux tours asymétriques destinées à accueillir un centre d'affaires, un hôtel, des espaces commerciaux et de loisirs, débutera en 2006 pour s'achever en 2008, a affirmé le maire Kadir Topbas lors d'une conférence de presse.

Son coût, estimé à 500 millions de dollars (420 millions d'euros), sera assumé à 80% par DIP et à 20% par la mairie, une contribution comprenant la mise à disposition du terrain, dans le quartier d'affaires de Levent, sur la rive occidentale du Bosphore, a précisé M. Topbas.

L'opération constitue la première étape d'un accord portant sur cinq milliards de dollars (4,2 milliards d'euros) d'investissements immobiliers, conclu début octobre par DIP et la municipalité.

"Nous avons mené des négociations avec la mairie d'Istanbul depuis un certain temps car nous avons foi en Istanbul et dans l'économie turque", a commenté Mohammed Al-Gergawi, président exécutif de Dubai Holding, regroupant une vingtaine d'entreprises émiraties dont DIP.

"Nous sommes actuellement en train d'identifier d'autres projets à Istanbul, que nous réaliserons l'un après l'autre (...) dans les quatre années à venir", a-t-il indiqué.

Attaqué par plusieurs journalistes sur la légalité du projet et ses conséquences sur un trafic routier déjà très engorgé, M. Topbas a assuré que celui-ci était parfaitement légal et aurait un impact bénéfique pour la ville.

Istanbul, coeur économique de Turquie, est située dans une zone sismique. En 1999 lors d'un violent séisme de magnitude 7,4, un millier de personnes y avaient été tués. (AFP, 24 septembre 2005)

CISL: Les libertés syndicales toujours bafouées en Turquie

Etre syndicaliste, un engagement toujours plus risqué. Selon le Rapport annuel de la CISL des violations des droits syndicaux, 145 personnes ont été assassinées de par le monde en 2004 en raison de leurs activités syndicales, soit 16 de plus que l’année précédente. Le rapport, qui couvre 136 pays des cinq continents, consigne également plus de 700 agressions violentes à l’encontre de syndicalistes, et près de 500 cas de menaces de mort.

Dans de nombreux pays, des syndicalistes continuent d’être incarcérés, licenciés et discriminés, tandis qu’un arsenal juridique est utilisé pour spolier des millions de travailleurs de leurs droits à la liberté syndicale et à la négociation collective.

"Le Rapport de cette année montre jusqu’où de nombreux gouvernements et employeurs sont prêts à aller dans la suppression des droits des travailleurs pour décrocher une position compétitive sur les marchés mondiaux qui deviennent de véritables coupe-gorge", a déclaré le secrétaire général de la CISL, Guy Ryder, ajoutant "La mondialisation doit prendre un chemin complètement différent, où les préoccupations sociales et la fin de l’exploitation seront non pas en marge mais au centre du processus ".

Une fois de plus, la Colombie apparaît comme le pays le plus dangereux pour les syndicalistes, avec 99 assassinats et des centaines de menaces de mort, dans un contexte d’efforts systématiques du gouvernement pour saper le mouvement syndical. Le Rapport fait état de quinze autres assassinats dans d’autres pays d’Amérique latine.

Outre la Colombie, plusieurs autres pays sont particulièrement épinglés dans le Rapport de cette année, notamment le Belarus, la Birmanie, le Cambodge, la Chine, la République dominicaine, Haïti, l’Iran, le Nigeria, les Philippines, la Turquie, le Venezuela et le Zimbabwe.
 
En ce qui concerne la Turquie, le rapport attire l'attention sur les faits suivants:

"En dépit de la promulgation d'une nouvelle loi du travail en juin 2003, les limitations et restrictions décrites ci-dessous, en vigueur depuis de nombreuses années, subsistent.

"Les candidats à des fonctions syndicales doivent avoir travaillé pendant au moins dix ans dans le secteur représenté par le syndicat et doivent être de nationalité turque. Cette restriction ne s'applique pas à des candidats à des postes dans des sections syndicales.

"Les travailleurs qui souhaitent s'affilier à un syndicat ou quitter un syndicat doivent pour ce faire obtenir un certificat notarial. Comme ils doivent payer ce service (selon des sources syndicales, la somme à payer peut aller jusqu'à USD 50), cette obligation limite fortement la liberté des travailleurs à s'affilier au syndicat de leur choix.

"Les syndicats doivent aussi obtenir une autorisation officielle pour organiser des réunions ou des manifestations, tout en laissant la police y assister et enregistrer leurs débats. Les syndicats peuvent être contraints de suspendre leurs activités ou d'entrer en liquidation sur ordre du tribunal du travail au cas où ils seraient jugés coupables de violation sérieuse d'une loi qui les concerne."

"Les grèves de solidarité, les grèves générales, les grèves perlées et les occupations de lieux de travail sont interdites. Plusieurs sanctions sont prévues en cas de participation à des grèves illégales, et notamment une peine d'emprisonnement.

"Toute grève non convoquée par un conseil exécutif syndical est interdite. Les grèves sont interdites en cas de non-respect des conventions collectives du travail. Elles sont interdites dans de nombreux secteurs qui n'entrent pas dans la catégorie des services essentiels définis par l'OIT. Le droit de grève est interdit dans les pompes funèbres, l'administration des cimetières, les industries du gaz, du pétrole, de l'eau et de l'électricité, les services des pompiers, le transport maritime, les chemins de fer et le transport public urbain, le secteur des banques et les offices notariaux ; les institutions de soins de santé ; les établissements d'enseignement ; ainsi que les lieux de travail du ministère de la Défense ; les centrales thermiques à charbon ; la recherche, l'excavation et la production de gaz naturel et de pétrole ; et l'industrie pétrochimique utilisant du pétrole comme intrant. La loi impose l'arbitrage obligatoire dans ces services.

"La loi sur les syndicats et employés du secteur public, adoptée par le parlement en juin 2001, limite le droit à la négociation collective et le droit de grève de tous les syndicats des employés de la fonction publique (plus de deux millions d'employés). La loi sur les employés de la fonction publique prive les fonctionnaires publics du droit de grève, incluant en Turquie les enseignants, les travailleurs des soins de santé, les agents pénitentiaires, les cuisiniers et les chauffeurs. En outre, plus de 30.000 travailleurs sous contrat sont également privés du droit de grève.

"D'autre part, la législation permet au gouvernement de suspendre une grève pendant un délai maximum de 60 jours pour des raisons de sécurité nationale, de santé ou de sécurité publique. Les syndicats peuvent présenter une requête devant le conseil d'Etat pour obtenir la levée de la suspension mais s'ils sont déboutés, l'arbitrage peut être imposé à la fin de la période.

"Dans les cas où les grèves sont autorisées, il faut respecter un délai excessif (près de trois mois) à partir du début des négociations avant de pouvoir mener cette action de grève, et les syndicats sont en outre tenus de remplir toute une série de formalités spécifiques. Il faut tout d'abord qu'il y ait eu une négociation collective. Si une décision a été prise pour mener effectivement une action de grève, l'employeur doit recevoir au moins un préavis d'une semaine. Les employeurs ont le droit de "lock-outer" les grévistes. Ils n'ont, cependant, pas le droit d'engager des briseurs de grève ou de faire appel au personnel administratif pour exécuter les fonctions des grévistes. Ils n'ont pas non plus le droit de renvoyer des employés qui encouragent une grève ou qui y prennent part.

"Il est interdit d'empêcher l'entrée de matières premières dans une usine ou la sortie de produits finis tout comme d'empêcher le travail de ceux qui ne sont pas membres du syndicat. Seuls quatre ou cinq grévistes peuvent former un piquet de grève devant l'entrée de l'usine ; il leur est interdit de planter une tente ou un abri et de pendre des bannières où serait écrit autre chose que "il y a une grève sur ce lieu de travail".
Restrictions à la négociation collective

"Le droit à la négociation collective est fortement restreint en Turquie, et plus particulièrement pour les fonctionnaires de l'Etat.

"Pour être reconnu comme agent de négociation, un syndicat doit représenter au moins 50% plus un des travailleurs d'une entreprise et 10% de l'ensemble des travailleurs du secteur concerné à l'échelon national. Un seul syndicat par entreprise est autorisé à négocier collectivement. Il s'agit du plus important.
La procédure est à ce point longue et bureaucratique que, dans bien des cas, il est très difficile d'user librement de ce droit. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale prend la décision finale, mais cette procédure peut parfois prendre entre quatre et cinq mois, même si le délai officiel prescrit par la loi est de quinze jours. De plus, les syndicats qui essaient d'obtenir le statut d'agent de négociation collective se retrouvent souvent au tribunal, ce qui peut entraîner jusqu'à deux ans de procédure.

"Le Comité de la liberté syndicale du BIT a recommandé que la loi N° 2822 sur les conventions collectives, les grèves et les lock-out soit amendée afin de la rendre conforme avec certains principes fondamentaux couvrant la négociation collective et le droit de grève. Ainsi, s'il n'y a pas de syndicat couvrant plus de 50 pour cent des travailleurs dans une unité, le droit de négociation collective doit néanmoins être octroyé aux syndicats dans cette unité, du moins pour le compte de leurs propres membres. D'autre part, un organe indépendant qui a la confiance de tous les partenaires concernés doit avoir autorité pour décider de la suspension ou non d'une grève.

"Deux affaires sont pendantes devant le Comité de la liberté syndicale. L'une concerne KESK et l'autre l'affiliée de DISK, Kristal-Is. Le Comité a souligné que la discrimination syndicale reste un problème, de même que le fait que, dans de nombreux cas, les grèves continuent d'être suspendues et l'arbitrage obligatoire imposé.

"Treize pour cent à peine des travailleurs sont syndiqués, sur une main-d'œuvre totale estimée à 22 millions de travailleurs.

"Pour la cinquième fois en six ans, Egitim Sen, le plus grand syndicat turc, représentant les enseignants et affilié à KESK, figure dans ce Rapport. Il est la cible, pour motifs politiques, du Procureur général d'Ankara, lequel en agissant ainsi utilise le système juridique à mauvais escient.

"La Turquie présente toujours une très piètre image générale en matière de droits humains. Des progrès notoires ont été faits dans la mise en œuvre de réformes politiques, mais ce processus doit encore être consolidé et élargi. Il faut ainsi renforcer les dispositions relatives au respect des libertés fondamentales et à la protection des droits humains, notamment des droits syndicaux.

"L'exercice du droit à la liberté syndicale reste très limité. Le nombre minimum de fédérations nécessaires pour former une confédération est fixé à cinq. Les associations ne peuvent toujours pas utiliser d'autres langues que le turc pour leurs activités officielles. En outre, les autorités conservent d'importants pouvoirs discrétionnaires pour l'autorisation de réunions et manifestations.
Des conventions collectives rendues nulles et non avenues dans des municipalités

"En décembre, le ministère de l'Intérieur a publié un décret intimant aux gouverneurs provinciaux d'ignorer complètement les conventions collectives du travail conclues entre les municipalités et les syndicats des employés de l'Etat. Un décret similaire avait été publié en 1998 et avait conduit le Comité de la liberté syndicale du BIT à se prononcer contre cet arrêté.

"Les travailleurs de nombreux secteurs ne sont pas protégés par une convention collective, et ce en raison de la limite législative dont est frappée la négociation collective. À peine 1,3 million de travailleurs sont dotés d'une convention collective alors que la Turquie compte neuf millions de travailleurs sous contrat.

"Les syndicats indiquent que le gouvernement manipule les chiffres des effectifs ou prétend que des irrégularités ont été détectées dans ces chiffres afin de leur nier le droit à la négociation collective. Il y a possibilité d'intenter une action en justice contre un employeur pour faire valoir ses droits à la négociation, mais la procédure peut prendre un à deux ans. " (CISL, Rapport annuel 2005 , www.icftu.org , 18 octobre 2005)

Un violent séisme fait un mort et 15 blessés à Izmir

Un violent séisme a secoué tôt vendredi la ville d'Izmir, dans l'ouest de la Turquie, causant la mort d'une personne victime d'une crise cardiaque et faisant 15 blessés, ont annoncé des responsables locaux.

Le tremblement de terre a suscité un mouvement de panique parmi les habitants, quatre jours seulement après une série de trois secousses dans la même région.

La secousse d'une magnitude de 5,9 sur l'échelle ouverte de Richter a été enregistrée à 00H40 locales (21H40 GMT) et son épicentre se situe sous la mer Egée au large de la ville de Seferihisar, à quelque 40 kilomètres au sud-ouest d'Izmir, la troisième métropole turque, indique sur son site Internet l'observatoire sismologique Kandilli, basé à Istanbul.

Selon l'Institut géodynamique de l'observatoire d'Athènes, le séisme a été d'une magnitude de 6 sur l'échelle de Richter.

Ni victime ni dégât matériel important n'ont été signalés par les autorités locales en Grèce après le séisme qui a été particulièrement ressenti dans toutes les îles de l'est de la mer Egée, a ajouté un porte-parole de l'Institut.

De son côté, le Centre de surveillance géologique américain (USGS) a affirmé que le tremblement de terre était d'une magnitude de 5,8 sur l'échelle de Richter et qu'il s'était produit à quelque 50 km de la côte d'Izmir.

Un homme âgé de 68 ans est mort d'une crise cardiaque alors que, pris de panique, il descendait en courant l'escalier de sa maison, a indiqué à l'AFP un porte-parole du bureau du gouverneur d'Izmir.

Quinze personnes ont été admises à l'hôpital après s'être blessées en sautant du haut de balcons ou par des fenêtres dans un mouvement de panique, ou à la suite d'attaques cardiaques, a déclaré le gouverneur d'Izmir, Oguz Kagan Koksal, sur la chaîne de télévision CNN-Turquie.

Des médias ont rapporté que des habitants d'Izmir et de villes proches évitaient de regagner leur maison et préféraient rester à l'extérieur.

Certains dormaient dans leur véhicule ou sous des abris de fortune, alors que d'autres se serraient autour de feux qu'ils avaient allummés, a rapporté la chaîne de télévision NTV.

Selon des sources officielles, le séisme n'a pas causé d'importants dégâts matériels.

Les écoles ont été toutefois fermées à Izmir et dans la province du même nom pour la journée de vendredi.

Dans la ville voisine d'Urla, les toits de quatre maisons abandonnées ont été endommagés tandis que la cheminée d'une vieille usine s'est effondrée, a indiqué le maire de la ville Ahmet Mailoglu sur CNN-Turquie.

La responsable de l'observatoire de Kandilli a appelé les habitants de la région à la prudence et à rester à l'écart des bâtiments endommagés ou à l'abandon, de nouvelles secousses étant probables.

"Il y a une intense activité sismique dans la région. Nous nous attendons à ce que cette activité continue pendant quelque temps mais nous ne pouvons pas dire jusqu'à quand", a expliqué Gulay Barbarosoglu lors d'une conférence de presse télévisée à Istanbul.

"Les habitants d'Izmir doivent être vigilants et prudents, mais il n'y a pas à paniquer", a-t-elle souligné.

La région d'Izmir a été secouée lundi par trois violents séismes, respectivement d'une magnitude de 5,7, 5,9 et 5,6, qui ont fait une trentaine de blessés.

Les sismologues avaient averti que la région pourrait être frappée par de nouveaux séismes dans les jours suivants.

Les tremblements de terre sont fréquents en Turquie, qui est traversée par plusieurs lignes de fracture sismique.

Quelque 20.000 personnes ont péri lors de deux secousses particulièrement violentes qui ont frappé le nord-ouest densément peuplé et industriel du pays en août et novembre 1999. (AFP, 21 octobre 2005)

Le Parlement adopte une loi sur le secteur bancaire, défie le président

Le Parlement turc a voté mercredi pour la deuxième fois et dans les mêmes termes une loi attendue par le Fonds monétaire international (FMI) portant sur réforme du secteur bancaire, passant outre un veto du président Ahmet Necdet Sezer.

M. Sezer avait émis en juillet des objections légales sur deux articles du texte, concernant la nomination de régulateurs au sein des organes de surveillance et des procédures relatives au fonctionnement des fonds de la sécurité sociale.

Le président qui ne peut exercer son droit de véto qu'une seule fois, est désormais dans l'obligation de promulguer la loi, mais il a encore la possibilité de déposer un recours en annulation devant la cour constitutionnelle.

L'adoption de cette loi était, avec celle d'une réforme de la sécurité sociale, une des exigences du FMI avant le déblocage d'une tranche de crédit de 800 millions de dollars.

Elle a pour objectif d'assainir le secteur bancaire, responsable d'une grave crise financière en 2001, en renforçant notamment le système de contrôle de ses activités, avec des inspecteurs plus indépendants des institutions étatiques qu'auparavant.

La Turquie et le FMI ont conclu en mai une nouvelle ligne de crédit d'un montant de 10 milliards de dollars s'étalant sur trois ans et dont la première tranche de 837,5 millions de dollars avait été immédiatement tirée. (AFP, 19 octobre 2005)

Les auteurs d'un "crime d'honneur" en Turquie condamnés à la perpétuité

Les deux auteurs d'un "crime d'honneur" commis l'an dernier en plein centre d'Istanbul, à l'encontre d'une jeune femme ayant eu un enfant hors mariage, ont été condamnés vendredi à la prison à vie par un tribunal de la métropole turque, rapporte l'agence Anatolie.

Irfan Tören et son frère cadet, présenté avec ses seules initiales F.T car celui-ci était mineur au moments des faits, étaient accusés d'avoir tué leur soeur Güldünya Tören, 22 ans, en février 2004.

Irfan Tören a rejeté les faits qui lui étaient reprochés alors que son frère a avoué le crime devant les juges, précise l'agence.

La peine de F.T a été commuée à 12 ans de prison en raison de son âge.

La jeune victime avait été mortellement blessée par balle à l'hôpital où elle avait été admise après une première tentative d'assassinat en pleine rue par sa famille qui voulait venger son honneur.

Ils avaient été envoyés à l'hôpital sur décision d'un "conseil de famille" pour la tuer.

La jeune femme, originaire d'un petit village de la province de Bitlis, dans le sud-est féodal du pays, a accouché deux mois avant son assassinat d'un petit garçon après avoir eu une liaison avec le mari de sa cousine.

Le père de la jeune femme avait demandé à son amant de la prendre comme seconde épouse. Ce dernier ayant refusé, Güldünya a été envoyé à Istanbul pour accoucher.

La famille a ensuite décidé de la tuer, estimant qu'elle avait bafoué leur honneur.

L'affaire a provoqué une vive émotion en Turquie où des dizaines de "crimes d'honneur" sont commis chaque année, notamment dans la région défavorisée et très conservatrice du sud-est du pays.

L'Union Européenne avec laquelle la Turquie a entamé des négociations d'adhésion lui demande de renforcer sa législation en faveur des femmes. (AFP, 14 octobre 2005)

La présence du virus H5N1 en Turquie confirmée

Les autorités turques ont appelé au calme après que des tests eurent confirmé jeudi la présence en Turquie du dangereux virus de la grippe aviaire H5N1 et assuré que le foyer épidémique dans le nord-ouest du pays était circonscrit.

Le ministre de la Santé, Recep Akdag, a déclaré qu'il n'y avait pas de raison pour que son pays se laisse gagner par la panique après que de tests réalisés en Grande Bretagne eurent confirmé que le virus de la grippe aviaire détecté en Turquie était bien le H5N1.

"L'intervention bien préparée et adéquate du ministère de l'Agriculture a fait en sorte que le foyer épidémique est sous contrôle dans une zone bien précise", a-t-il dit.

 "Naturellement notre pays se doit d'être prudent et prêt (pour une possible pandémie) mais il n'y a rien pour l'instant", a-t-il voulu rassurer.

Un responsable de son ministère a de son côté déclaré que la Turquie disposait suffisamment de médicaments pour lutter contre la grippe aviaire.

"Notre stock est suffisant", a dit à la presse le directeur des services de santé de base, Turan Buzgan, appelant les Turcs à ne pas se ruer aux pharmacies pour acheter des antigrippaux, en l'occurence le Tamiflu, le seul antigrippal jugé efficace pour lutter contre la grippe aviaire.

"Il n'y a pas raison de paniquer et de se préoccuper", a-t-il affirmé, indiquant qu'aucun homme n'avait contracté la maladie en Turquie et qu'une vaccination antigrippale massive n'était pas prévue.

"Excepté les personnes à risques (personnes âgées ou malades) cela ne servirait à rien", a-t-il continué, estimant à quelque 60.000 les stocks de ce médicament.

Huit personnes qui se trouvaient dans la zone infectée sont sous traitement pour une durée d'une semaine, selon les autorités.

L'un d'eux, le propriétaire de l'élevage de dindes de Kiziksa (nord-ouest) où à été détecté vendredi la maladie, s'est dit "inquiet" pour sa santé.

"Bien sur je suis inquiet. Non pas seulement pour ma santé mais aussi pour celle des autres", a-t-il dit interrogée par l'AFP au téléphone.

Il a ajouté être traité au Tamiflu.

Selon la presse, les Turcs ont acheté ces derniers jours quelque 28.000 doses de Tamiflu.

M. Buzgan avait indiqué dans le journal Milliyet que son ministère était en contact avec le géant pharmaceutique suisse Roche pour importer un million de doses de ce médicament qu'il est le seul à fabriquer.

Le ministre de l'Agriculture, Mehdi Eker, a insisté pour sa part sur le fait qu'il n'y avait eu pas de deuxième cas" de grippe aviaire mais que des contrôles étaient effectués dans les "zones à risques", c'est à dire les régions qui sont sur la voie des oiseaux migrateurs et les élevages de volaille.

Les autorités ont procédé à l'abattage de quelque 8.500 animaux - poulets, dindes, oies, pigeons et canards -, selon un responsable du ministère de l'Agriculture, Beytullah Okay, alors que le foyer de la maladie entièrement désinfecté est placé en quarantaine.

Celle-ci devrait durer au moins 21 jours, soit jusqu'au 29 octobre.

Les autorités d'Ankara soupçonnent une réserve naturelle d'oiseaux dont la plupart migrateurs venant du sud de l'Afrique située à Manyas, près de Kiziksa, d'être à l'origine du virus.

Le ministre de l'Environnement et des Forêts Osman Pepe a convoqué de son côté une réunion d'urgence pour vendredi de la commission de chasse qui pourrait éventuellement décider d'une interdiction totale de la chasse sur le territoire turc.

Une forte baisse de la consommation de volailles a été enregistrée en Turquie après l'apparition de la maladie. (AFP, 13 octobre 2005)

 L'UE a interdit l'importation d'oiseaux de Turquie

L'Union européenne a annoncé lundi l'interdiction d'importer des oiseaux vivants et des plumes de Turquie pour cause de menace de grippe aviaire. La commission européenne a proposé par ailleurs à Ankara l'envoi de vétérinaires spécialisés pour évaluer la situation. La Commission européenne a par ailleurs affirmé mardi qu'elle engagerait des actions "immédiates" si la présence du virus mortel était confirmée en Roumanie.

Les abattages de volailles se poursuivaient mardi en Turquie après la détection d'un cas de grippe aviaire dans une ferme du nord-ouest du pays, les producteurs locaux assurant que les mesures prises par l'UE contre leurs produits auraient peu de conséquences.

Ils continuaient également en Roumanie, où les autorités attendaient les résultats de tests concernant trois canards qui auraient été contaminés par le virus.

Les autorités roumaines ont également annoncé avoir interdit l'importation de volailles de Turquie, après avoir reçu "une notification de l'Office international des épizooties (OIE)".

"Avant de prendre cette décision, nous avons attendu la notification de l'OIE, confirmant le virus de la grippe aviaire en Turquie", a déclaré à la presse le directeur de l'Agence nationale vétérinaire sanitaire Gabriel Predoi.

Le laboratoire britannique chargé d'identifier le virus de la grippe aviaire détecté dans le nord-ouest de la Turquie a indiqué que d'ici à quelques jours, il pourrait savoir si ce virus est le H5N1 qui a causé la mort d'une soixantaine de personnes et de millions de volatiles en Asie depuis 2003.

Le Premier ministre Dominique de Villepin a quant à lui "décidé de tenir vendredi une réunion des ministres concernés".

"La France demandera mercredi au comité d'experts qui se réunit à Bruxelles de renforcer la surveillance des oiseaux migrateurs et la protection des élevages et formulera des propositions à cette fin", a déclaré le ministère de l'Agriculture en précisant que "des mesures additionnelles de protection seront prises s'il est confirmé que le virus (H5N1, ndlr) a gagné la Turquie ou la Roumanie".

En Egypte, les autorités ont pris des mesures pour prévenir la grippe aviaire, y compris l'interdiction d'importer des volailles des pays touchés par cette maladie.

En Turquie, dans la zone de quarantaine de trois kilomètres établie autour du village turc de Kiziksa (nord-ouest), des équipes de vétérinaires équipés de combinaisons de protection patrouillaient à bord de camions pour collecter les volatiles avant de les "gazer" et de les enterrer dans de la chaux.

Les autorités effectuaient en outre des contrôles sur 550.000 volatiles répertoriés dans une zone de surveillance de sept kilomètres autour de l'élevage de dindes où a été confirmé samedi le premier cas de grippe aviaire.

L'abattage avait lieu au milieu de protestations d'habitants, dont beaucoup n'ont apporté leurs animaux à la chambre à gaz installée dans le centre du village qu'après un avertissement des autorités.

Ankara affirmait qu'aucun humain n'avait été contaminé à ce jour et que la maladie était circonscrite au village de Kiziksa.

Le ministre de l'Agriculture Mehdi Eker avait cependant averti lundi que le virus, probablement transmis par des oiseaux migrateurs attirés par une réserve naturelle proche, pourrait aussi se développer dans le sud du pays.

Le gouvernement a assuré que l'interdiction d'importer des oiseaux vivants de Turquie, décrétée par l'UE et plusieurs autres pays européens, n'aurait pas d'incidence majeure sur l'économie nationale.

"La grippe aviaire n'affectera pas les objectifs d'exportation de la Turquie", a déclaré le ministre du Commerce Extérieur Kursad Tuzmen, concédant que les exportations pourraient "temporairement décliner".

Les producteurs de volailles ont également exclu la possibilité de retombées négatives sérieuses sur leur industrie.

"Pour l'instant, nos entreprises n'exportent pas de volailles, vivantes ou sous forme de viande, vers l'UE", a expliqué Zuhal Dastan, le président d'une association regroupant 18 entreprises de ce secteur, avant d'estimer que le coût des abattages dans la zone de quarantaine serait lui aussi modéré.

"Pour le moment, nous ne parlons que de la destruction de quelques milliers de volailles", a-t-il commenté.

La Roumanie, où au total 15.000 volailles devaient être "gazées" aux alentours du village de Ceamurlia de Jos (sud-est), a elle aussi assuré qu'aucun nouveau foyer de grippe aviaire ne s'était déclaré.

Le virus H5N1 de la grippe aviaire, qui a entraîné en Asie la mort de millions de volatiles et d'une soixantaine d'êtres humains depuis fin 2003, est considéré comme un des "meilleurs candidats" pour devenir un virus pandémique s'il s'adapte à l'homme. (AFP-AP, 11 octobre 2005)

Poverty Forces Families Let Children Work

"Penalizing families who make their children work is only meaningful as a complement to other efforts," says Abdullah Karatay, head of the Istanbul branch of the Social Workers Association.

Karatay explained to Bianet that the Istanbul Governorate applies penalties to families that make their children work, and argued that excessive and ineffective fines were being issued.

There is not a legal judgment that directly forbids families' making their children work or giving them permission to do so Karatay says. The decision is made by the governorate with the goal of preventing families from exploiting their children.

Karatay explained that judges and district attorneys had decided to apply penalties by adapting the Misdemeanors Law, which "includes crimes like disobeying provincial decrees and dirtying the enviroment. With this law, penalties will be directly applied to families who make their children work. There is no court process for the application of penalties."

Karatay, stressing that in a social welfare state, it is important to provide services and help in addition to using penalties, argued that it was necessary take another perspective into account. He said, "Poverty is the explanation for the issue of street children being forced to work, just as it is the social basis for crime and negligence.

The thing that needs to be made clear is that the issue of working children is related to poverty. Only applying penalties is not consistent with the role of a social state."

"A systematic and productive approach is needed"

Karatay explained that meeting first with the mother and father of a child, determining the nature of the situation, and providing compensatory solutions to the causes that compel the child to work, would be a more legitimate as a way of dealing with the problem.

He emphasized that "a systematic and productive approach" is necessary for a solution to the problem, and said that civil society organizations and the press should play a big role in the development of consciousness on this issue.

Karatay stated, "the problem of working children is generally perceived as a street children problem and expressed as such. The problem of children working in the street is also a problem hidden in families. That is, it's an issue of impoverished families."

Karatay, pointing out that children also work in closed spaces, emphasized that it was necessary for local studies of a municipal scope to be done on this issue and said that the job of determining the situation of children who work or are forced to work also fell to the Labor Ministry. (BIA News Center, Neval GUNDOGAN, October 6, 2005)

Téléphonie mobile: La société turque Turkcell éliminée en Iran

Le contrat avec la compagnie sud-africaine MTN (Mobile Telephone Network) pour la construction du second réseau de téléphonie mobile en Iran, en remplacement de la société turque Turkcell, a été finalisé, a déclaré mardi un responsable du projet, cité par l'agence officielle Irna.

"Le contrat avec MTN pour développer le second réseau de téléphonie mobile a été finalisé", a déclaré Ebrahim Mahmoudzadeh, le président du consortium Irancell et directeur général de la compagnie SaIran, partenaire dans le projet.

Selon lui, "la compagnie MTN a déposé 290 millions d'euros à la banque nationale iranienne pour finaliser le contrat" comme le prévoit la loi.

Lundi, Vafa Ghafarian, président du Conseil d'administration de la Société des télécommunications iranienne, avait déjà déclaré qu'"aux yeux du ministère des Télécommunications et des partenaires iraniens du projet, la compagnie Turkcell n'est plus en course et les négociations se poursuivent avec la compagnie sud-africaine MTN".

Le géant turc des télécommunications Turkcell a immédiatement démenti lundi avoir été exclu par les autorités iraniennes d'un accord pour la construction du second réseau de téléphonie mobile en Iran et a assuré qu'il était dans les temps pour réaliser le projet.

"Le ministre iranien des Télécommunications a établi au 21 novembre la date limite pour le dépôt des offres sur le GSM", a affirmé Turkcell dans un communiqué adressé à la bourse d'Istanbul.

"Notre compagnie fait de son mieux, avec ses partenaires locaux, afin de compléter le projet d'offre pour le GSM iranien dans les temps", ajoute le document.

Turkcell avait remporté en février 2004 l'appel d'offres international pour la création du second réseau de téléphonie mobile du pays, devant fournir ses services à 16 millions d'utilisateurs au cours des 15 prochaines années, moyennant paiement de droits de licence s'élevant à 300 millions d'euros.

Mais le contrat a été attaqué par les conservateurs qui ont repris la majorité au Parlement en mai 2004, les durs du régime invoquant les risques d'espionnage et de coupure du réseau si ce dernier était contrôlé par une société étrangère.

En février 2005, le parlement a décidé de réduire de 70 à 49% la part de Turkcell dans le consortium chargé de créer le second réseau de téléphonie mobile.

Il existe actuellement six millions de téléphones portables en Iran, pour 68 millions d'habitants. (AFP, 4 octobre 2005)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Turquie et Croatie: début de la première étape des négociations d'adhésion

La Commission européenne a lancé jeudi la première étape des négociations d'adhésion à l'UE de la Croatie et de la Turquie, qui consiste en un passage au crible de l'ensemble des règles européennes et une évaluation de l'état de préparation des deux candidats.

"C'est un exercice technique nécessaire pour expliquer aux candidats la législation européenne et pour comprendre quelle est la situation dans chaque pays", a expliqué Krisztina Nagy, porte-parole du commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn.

Ce processus appelé "screening" a commencé jeudi matin par la présentation aux représentants croates et turcs de la législation européenne en matière de science et de recherche, un des 35 chapitres du cadre de négociation.

La totalité de la procédure pourrait durer dix à onze mois, selon une source communautaire. Mais un chapitre pourra être ouvert avant la fin de l'analyse de tous les autres. Ainsi, l'ouverture du chapitre "science et recherche" pourrait avoir lieu d'ici janvier, a continué cette source.

Pour chaque chapitre, l'acquis communautaire sera expliqué aux candidats puis un dialogue bilatéral s'engagera entre la Commission et chaque candidat, notamment pour identifier les problèmes éventuels.

A l'issue de ce processus, la Commission fera une recommandation aux Etats membres en faveur de l'ouverture ou non de négociations chapitre par chapitre, a précisé la même source communautaire, soulignant que Bruxelles pourrait suggérer d'imposer des conditions préalables à l'ouverture d'un volet particulier.

Dans tous les cas, les 25 prendront leur décision à l'unanimité.

Si la décision est positive, commencera alors la phase de négociations proprement dite, qui est en réalité l'obligation pour les candidats de conformer leur législation à l'acquis communautaire dans tous les domaines.

La seule marge de manoeuvre dans ces négociations qui n'en sont pas vraiment réside dans la mise en place de périodes transitoires limitées dans certains domaines.

L'ouverture officielle des négociations d'adhésion à l'UE de la Turquie et de la Croatie a eu lieu le 3 octobre à Luxembourg. (AFP, 20 octobre 2005)

Le PPE appelle au respect des droits des minorités chrétiennes en Turquie

Le Parti populaire européen (PPE), rassemblant les eurodéputés chrétiens démocrates, a appelé jeudi à Istanbul la Turquie a respecter d'avantage les droits de ses minorités chrétiennes, faute de quoi son attitude pourrait "alimenter l'islamophobie au sein de l'Union européenne".

Réunis dans la métropole turque pour la neuvième conférence sur le dialogue entre l'Eglise orthodoxe et le PPE, les parlementaires européens ont énuméré les obligations de la Turquie à l'égard de sa minorité chrétienne, qui représente moins de 1% de la population du pays essentiellement musulman.

"J'appelle à l'ouverture immédiate de l'école théologique de Halki" et de toutes les églises et institutions sociales des minorités chrétiennes dont la fermeture a été décidée unilatéralement, a déclaré le président du PPE Hans Gert Poettering. Il faisait référence à l'unique séminaire grec orthodoxe de Turquie, fermé en 1971 par les autorités turques.

"Un échec à y parvenir ne peut qu'alimenter l'islamophobie au sein de l'UE", a-t-il prévenu.

La Turquie a entamé le 4 octobre des négociations d'adhésion avec l'UE en dépit de fortes réticences au sein des opinions publiques du bloc européen.

"Une reconnaissance égale des deux parts de la diarchie (chrétienne -le Saint-Siège et le patriarcat grec-orthodoxe de Constantinople) serait également un pas important pour la Turquie", a ajouté M. Poettering, rappelant que l'Etat turc ne reconnaissait pas le statut "oecuménique" du patriarcat, basé à Istanbul.

Le Slovène Alojz Peterle, coordinateur de la plateforme PPE-orthodoxie, a pour sa part souligné que la liberté religieuse était, pour les chrétiens démocrates, "la référence parmi les critères de Copenhague", définissant les conditions politiques à respecter par les candidats à l'intégration européenne.

Affirmant soutenir l'entrée de la Turquie dans l'UE, le patriarche Bartholomée Ier, très applaudi par les représentants du PPE, a déploré l'absence chez le gouvernement turc d'une "volonté politique" et de dialoguer pour résoudre ces problèmes.

Plusieurs partis membres du PPE, comme la CDU-CSU allemande et l'UMP française, ont affirmé leur opposition à une pleine adhésion de la Turquie à l'UE. (AFP, 20 octobre 2005)

Vienne veut une dérogation pour protéger son marché du travail

Le chancelier autrichien Wolfgang Schüssel a annoncé que son pays allait demander une dérogation pour protéger son marché du travail dans la perspective d'une adhésion de la Turquie à l'Union européenne, dans une interview à paraître jeudi.

"Je le dis d'ores et déjà : il y aura de notre côté une dérogation, une clause de sécurité permanente, pour notre marché du travail", a-t-il dit au quotidien conservateur Die Welt.

"Nous ne pourrons ou ne voudrons certainement pas ouvrir le marché du travail autrichien à -théoriquement- des millions de travailleurs turcs", a-t-il ajouté, en plaidant contre une liberté de mouvement complète pour les ressortissants turcs.

Le gouvernement autrichien, une coalition entre les conservateurs et l'extrême droite, est l'un des plus vivement opposés à l'intégration de la Turquie à l'Union européenne.

Début octobre, il avait bloqué initialement les discussions des 25 à Luxembourg, en réclamant notamment que le document-cadre fixant les principes directeurs des négociations avec la Turquie prévoit une "alternative" à l'adhésion effective d'Ankara. (AFP, 19 octobre 2005)

Rehn: La vitesse des négociations dépendra des réformes en Turquie

L'allure des négociations de l'Union européenne avec la Turquie dépendra du rythme des réformes que ce pays entreprendra, a affirmé samedi à Istanbul le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn.

"La vitesse des négociations dépendra essentiellement du rythme des réformes que la Turquie fera", a-t-il dit devant la presse au terme d'une rencontre avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

Prédisant un "voyage difficile" avec la Turquie lors de ces pourparlers qui devraient durer au moins dix ans, M. Rehn a souligné la nécessité de surmonter les "préjugés erronés" qui marquent les esprits des Turcs à l'égard de l'Union et de ceux de certains Européens vis-à-vis de la Turquie.

"Nous devons renforcer la communication entre nous", a-t-il dit.

M. Erdogan s'est pour sa part fait l'écho du diplomate finlandais parlant d'un "processus difficile".

"Naturellement, notre chemin sera semé de nombreuses difficultés", a-t-il indiqué mais s'est dit confiant que son pays achèvera les négociations d'adhésion "avec succès".

M. Rehn qui a eu des discussions jeudi à Ankara avec les autorités turques s'est rendu vendredi à Kayseri, en Anatolie centrale, ville natale du ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül.

Après avoir attendu aux portes de l'UE pendant plus de 40 ans, la Turquie a entamé mardi des négociations d'accession avec le bloc européen, les ministres des Affaires étrangères des 25 parvenant in extremis à lever les objections de l'Autriche, qui voulait offrir à Ankara une option en deçà de l'adhésion.

M. Rehn doit quitter Istanbul dans l'après-midi pour la Croatie. (AFP, 8 octobre 2005)

Rehn: La Turquie doit "gagner les coeurs" des Européens

La Turquie devra se battre pour vaincre les préjugés des Européens et parvenir à devenir membre de l'Union européenne, a affirmé vendredi le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn au cours d'une visite à Kayseri, en Anatolie centrale.

Après avoir attendu aux portes de l'UE pendant plus de 40 ans, la Turquie a entamé mardi des négociations d'accession avec le bloc européen, les ministres des Affaires étrangères des 25 parvenant in extremis à lever les objections de l'Autriche, qui voulait offrir à Ankara une option en deçà de l'adhésion.

Si les pourparlers, qui devraient durer au moins 10 ans, s'achèvent sur un succès, la Turquie sera le premier pays de population principalement musulmane à intégrer l'Union.

Cette perspective est cependant envisagée avec réticence par une majorité de l'opinion publique européenne - le rejet de la Constitution européenne par la France et les Pays-Bas lors de référendums au printemps a été pour partie attribué à cette hostilité.

"Les citoyens de l'UE et les citoyens turcs ont besoin de faire davantage connaissance pour combattre les préjugés et améliorer leur compréhension mutuelle", a déclaré M. Rehn à la presse après des entretiens avec des fonctionnaires et des hommes d'affaires de Kayseri.

"Vraiment, nous devons gagner les coeurs et les esprits les uns des autres", a-t-il poursuivi. "En particulier, la Turquie doit gagner les coeurs et les esprits des Européens pour réussir dans les négociations d'adhésion".

Le commissaire européen a ajouté qu'en plus d'une bonne communication, Ankara devait accélérer le rythme de ses réformes démocratiques et remplir ses obligations à l'égard de tous les membres de l'UE, en faisant notamment bénéficier la République de Chypre - qu'Ankara refuse de reconnaître - d'un accord d'union douanière liant la Turquie à l'UE, dont Chypre est membre.

"Alors, nous avons d'excellentes chances de succès", a-t-il estimé.

Introduire les valeurs de l'UE jusque au fin fond des villages anatoliens, régis par des traditions séculaires et rigides, constituera sans doute un défi pour la Turquie.

De Kayseri, ville natale du ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül, aux cafés et salons de thé fermés jusqu'au soir pour cause de ramadan, Olli Rehn a retenu "le mélange de modernité et de tradition".

"Vous nous dites que nous devrions apprendre à connaître les Européens, mais comment pouvons-nous le faire si les mouvements sont restreints?", a interrogé un résident de cette cité industrieuse d'un million d'habitants, faisant référence à la possibilité que l'UE introduise des restrictions permanentes à la libre circulation des Turcs dans le bloc européen.

La mesure, mentionnée dans le cadre de négociations qui doit régir les pourparlers entre Bruxelles et Ankara, vise principalement à apaiser les craintes européennes quant à un éventuel déferlement d'immigrés turcs.

"Je suis sûr que nous aurons des négociations très intéressantes quand nous parviendrons à ce chapitre", a répondu M. Rehn, reconnaissant le caractère éminement sensible de ce dossier.

De nombreux habitants de Kayseri se sont rendus à l'université de la ville pour entendre le fonctionnaire européen, qui y donnait une conférence, et le remercier d'avoir choisi de visiter leur ville plutôt que Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien à majorité kurde.

Les visites régulières de représentants de l'UE à Diyarbakir, soulignant la nécessité pour Ankara d'améliorer les droits de sa minorité kurde, ont à chaque fois suscité l'exaspération des autorités turques.

M. Rehn doit se rendre à Istanbul samedi avant de quitter la Turquie (AFP, 7 octobre 2005)

Erdogan critique Chirac pour des remarques sur l'adhésion turque à l'UE

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué mercredi le président français Jacques Chirac pour ses propos évoquant la nécessité d'une "révolution culturelle" en Turquie avant qu'elle ne puisse adhérer à l'Union européenne.

"M. Chirac devrait garder ses opinions sur le sujet pour lui", a déclaré M. Erdogan dans un entretien accordé à la chaîne de télévision NTV.

"La Turquie entreprend ses révolutions culturelles de son propre chef quand le besoin s'en fait sentir (...) Il n'y a rien dont M. Chirac doive s'inquiéter, il devrait se calmer", a-t-il ajouté.

Le président français, qui soutient avec prudence le projet d'adhésion de la Turquie à l'UE, a exprimé mardi ses doutes sur la capacité d'Ankara à rejoindre un jour le bloc européen, affirmant que l'accession nécessiterait "un effort considérable, une révolution culturelle majeure".

Le Premier ministre, optant pour un ton pince-sans-rire, a poursuivi: "Je devrais d'abord lui (M. Chirac) parler et apprendre quelle révolution culturelle (est nécessaire), et nous ferons les changements nécessaires".

Puis, retrouvant son sérieux, il a indiqué: "Nous avons une dynamique culturelle substantielle, une culture riche. Nous allons resserrer notre amitié avec eux (l'UE), en préservant ces richesses culturelles".

"Nos amis devraient garder à l'esprit que nous dirons OK si cette révolution culturelle signifie intégration, mais que si elle veut dire assimilation, ils ne devraient pas attendre cela de nous", a-t-il indiqué.

La Turquie a entamé tôt mardi des pourparlers d'adhésion avec l'UE après d'âpres discussions entre Ankara et les 25, reflétant les réticences d'une partie de l'opinion européenne à intégrer un pays de 72 millions d'habitants, dans une grande majorité musulmans. (AFP, 5 octobre 2005)

L'UE lance des négociations d'adhésion avec la Turquie et la Croatie

Malgré les lacunes évidentes dans le domaine de droits de l'Homme, l'absence des droits égaux pour les Kurdes et les minorités, la non-reconnaissance de Chypre, la négation du génocide arménien (Voir: L'intervention d'Ozguden au Parlement européen), l'Union européenne a lancé dans la nuit du 3 au 4 octobre 2005 à Luxembourg des négociations d'adhésion avec la Turquie.

La Croatie aussi a gagné son ticket pour des négociations identiques, après un surprenant revirement du procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie Carla Del Ponte, qui a estimé que Zagreb coopérait désormais "pleinement" avec le TPI.

"C'est véritablement une journée historique pour l'Europe et pour toute la communauté internationale... Nous sommes tous gagnants", a salué le chef de la diplomatie britannique Jack Straw après l'accord difficilement arraché en faveur de la Turquie, longtemps bloqué par l'Autriche.

"Nous avons franchi un tournant historique", a renchéri son homologue turc Abdullah Gül, arrivé peu après minuit au Luxembourg pour une brève et symbolique cérémonie d'ouverture des pourparlers.

M. Gül a fait devant ses homologues des 25 une intervention "très constructive, saluée par des applaudissements", selon un diplomate.

M. Straw s'est félicité malgré l'heure tardive d'avoir tenu le calendrier fixé l'an dernier pour l'ouverture des négociations d'adhésion avec Ankara. "Nous avons été capables de tenir le délai du 3 octobre car j'ai commencé à parler avant minuit au Royaume Uni", a-t-il blagué.

Jack Straw a souligné que la Turquie avait désormais "une longue route devant elle" d'ici à une entrée effective dans l'UE qui, selon le cadre fixé pour les négociations, n'est pas garantie.

"Le processus sera rigoureux et un défi. Mais nous sommes confiants dans votre détermination et nous vous soutiendrons dans vos efforts", a promis le secrétaire au Foreign Office.

"Le résultat de la négociation n'est pas connu d'avance", a insisté de son côté le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy.

"Ce qui est important pour nous est que la perspective d'une adhésion pleine est très claire. Il n'y a pas d'alternative telle qu'un partenariat privilégié", s'est pour sa part réjoui Abdullah Gül.

Il a assuré que la Turquie, pays de population musulmane mais au régime strictement laïque, bénéficiant de liens privilégiés avec les républiques turcophones d'Asie centrale et le monde musulman, apporterait sa contribution à l'UE une fois intégrée en son sein.

"Quand la Turquie aura rejoint l'UE, tous ces pays se sentiront représentés au sein de l'UE. L'adhésion de la Turquie va apporter d'importantes contributions à l'UE et a une importance stratégique", a-t-il affirmé.

L'ouverture des négociations avec Ankara était une priorité majeure pour la présidence britannique de l'UE, appuyée en sous-main par les Etats-Unis dont la Turquie est un allié clé au sein de l'Otan.

La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a elle-même pris son téléphone dimanche et lundi pour inciter M. Gül à accepter les termes proposés par les Européens.

Le grand dessein du Premier ministre Tony Blair a cependant failli buter à Luxembourg sur l'Autriche.

Il a fallu à la présidence britannique plus de 24 heures d'âpres tractations pour amener Vienne à se rallier à l'accord que tous ses partenaires étaient disposés à accepter. Le secrétaire au Foreign Office avait mis en garde contre les conséquences "catastrophiques" d'une absence d'unanimité.

Un échec des Européens à ouvrir les négociations avec la Turquie aurait plongé l'UE un peu plus profondément dans la crise ouverte par le double non aux référendums français et néerlandais sur la Constitution européenne, et renforcé les tensions avec la Turquie.

L'Autriche insistait initialement pour revoir le premier compromis sur l'ouverture des négociations avec Ankara, trouvé en décembre 2004 par l'ensemble des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, y compris son chancelier Wolfgang Schüssel.

Isolée mais sous la pression d'une opinion massivement hostile à une adhésion turque, elle n'a pu obtenir au final qu'une "alternative" comme un "partenariat privilégié" soit envisagée.

Si les diplomates récusent tout marchandage entre les deux dossiers, Vienne a été encouragé à renoncer à son veto par la perspective de voir l'UE ouvrir, dans la foulée de la Turquie, des négociations d'adhésion avec la Croatie.

Dans un autre retournement de dernière minute, Carla Del Ponte, qui vendredi encore se disait "déçue" de la collaboration de Zagreb, a assuré à Luxembourg que "depuis maintenant quelques semaines, la Croatie coopérait pleinement" avec le TPI.

Les Européens avaient reporté sine die en mars les pourparlers avec Zagreb, reprochant aux autorités croates leur peu d'empressement à arrêter le général en fuite Ante Gotovina, inculpé en 2001 par les magistrats de La Haye.

L'ouverture des négociations avec Ankara était une priorité majeure pour la présidence britannique de l'UE, appuyée en sous-main par les Etats-Unis dont la Turquie est un allié clé au sein de l'Otan.

Mais les divisions affichées ces dernières semaines par les Européens, ouvertes par la réaffirmation par Ankara de sa non reconnaissance de Chypre, ne place pas cette étape "historique" sous les meilleurs auspices.

La sensible question chypriote devrait notamment resurgir rapidement dans le débat européen.

Le cadre de négociation demande en effet à Ankara de reconnaître la République de Chypre et d'appliquer pleinement le protocole du 29 juillet qui étend son union douanière avec l'UE à ses dix nouveaux Etats membres, dont Nicosie.

Mais le gouvernement turc ne semble pas vouloir autoriser l'accès à ses ports et aéroports des navires et avions chypriotes, une discrimination encore dénoncée dimanche par les Chypriotes.

Le marathon diplomatique de plus de 24 heures qui a conduit à l'accord de Luxembourg a également révélé à quel point l'Europe des 25, en pleine instrospection sur son avenir, va désormais de crise en crise, au risque d'attiser l'euroscepticisme parmi ses citoyens.

La Turquie applaudit les négociations avec l'UE, mais le doute subsiste

La Turquie célébrait mardi le lancement de négociations d'adhésion avec l'Union européenne, mais le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a prévenu que le plus dur restait à faire tandis que les sceptiques faisaient part de leurs doutes sur l'avenir européen du pays.

Le lancement officiel des pourparlers, attendu depuis quatre décennies par les Turcs, a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi à Luxembourg après d'âpres discussions sur les termes du cadre de négociation, l'Autriche insistant pour qu'une option autre que l'adhésion sont offerte à la Turquie.

"Le rêve de l'UE est devenu réalité", claironnait le quotidien populaire Aksam, tandis que le journal libéral Milliyet proclamait: "Une nouvelle Europe, une nouvelle Turquie".

"La Valse viennoise", titrait le quotidien à grand tirage Hürriyet, raillant le va-et-vient de l'Autriche entre son intransigeance initiale et l'abandon final de ses prétentions.

"La Turquie, qui, à deux reprises dans l'histoire est allée jusqu'aux portes de Vienne, entre maintenant dans l'Europe par la voie de la paix et de l'union", poursuivait le journal, faisant référence à l'échec des deux sièges de la capitale autrichienne par les troupes ottomanes, en 1529 et 1683.

Le Premier ministre a toutefois tenu à rappeler que si le but ultime d'une pleine adhésion n'était pas "un rêve impossible", le processus d'accession serait difficile.

"Le vrai travail vient juste de commencer", a dit M. Erdogan devant des députés de son parti AKP (parti de la Justice et du développement).

"L'application (des réformes démocratiques) en particulier nous mettra à l'épreuve, et il y aura une grande bataille pour appliquer complètement les lois d'harmonisation" avec l'acquis communautaire, a-t-il précisé, ajoutant que le gouvernement poursuivrait sa route "avec la même détermination".

M. Erdogan faisait référence à un ensemble de lois passées au cours des dernières années pour répondre aux critères d'adhésion fixés par l'UE.

La Turquie a exprimé dès les années 1960 le désir de rejoindre le bloc européen, mais sa candidature a fait l'objet de réticences croissantes dans le camp européen, en particulier depuis le rejet de la constitution européenne par la France et les Pays-bas lors de référendums ce printemps, un échec attribué pour partie à l'hostilité des opinions publiques de ces pays à l'adhésion turque.

"La Turquie n'est pas Malte. Notre entrée dans l'UE va créer des turbulences", a affirmé le député AKP Mehmet Dulger, reflétant l'opinion générale sur les difficultés à venir.

Plus incisifs, les sceptiques affirmaient mardi qu'Ankara s'était vu offrir une carotte qui ne mènerait jamais à une pleine adhésion mais la contraindrait à de nouvelles concessions nuisant aux intérêts nationaux.

Le cadre de négociation prévoit que les pourparlers auront une issue ouverte, se réfère à la "capacité d'absorption" de l'UE, permet des restrictions permanentes à la libre circulation des travailleurs turcs et ne garantit pas qu'Ankara pourra bénéficier des subventions agricoles de l'Union.

Le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a accusé l'UE de ne pas être sincère, estimant que la référence à sa propre "capacité d'absorption" pourrait être utilisée pour débouter les Turcs même s'ils remplissent toutes les conditions.

"Ce que l'UE a en fait dit à la Turquie, c'est qu'une bonne Turquie est une Turquie qui reste une éternelle candidate à l'adhésion", a asséné Deniz Baykal, le président du CHP.

"Envisager de telles restrictions sur des piliers de l'UE tels que la libre circulation équivaut à un statut particulier" en-deçà de la pleine adhésion, argumentait le quotidien Cumhuriyet, défavorable au gouvernement.

La communauté financière n'a pas semblé affectée par ces doutes, la bourse d'Istanbul enregistrant son deuxième record historique consécutif mardi soir fermant sur une sur une hausse de 3,8% par rapport à la veille, à 35.624 points. (AFP, 4 octobre 2005)

Après l'ouverture, la presse européenne soulagée, mais critique

La presse européenne approuvait mardi dans l'ensemble l'ouverture des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, mais relevait le peu de prise en compte de l'opinion des citoyens européens ou encore le rôle joué par Washington dans un accord obtenu à l'arraché.

La presse britannique, en phase avec le gouvernement de Tony Blair qui a appuyé de tout son poids la Turquie, exprimait son soulagement en jugeant avant tout que le processus favorisera une réconciliation entre le monde musulman et l'Occident chrétien.

Les négociations "ont mis en route un processus qui peut sauver la +vieille+ Europe d'un nombrilisme sclérosant et prévenir le véritable +conflit de civilisations+ que les opposants à l'adhésion de la Turquie affirment redouter", insistait le Times.

"Imagine-t-on le formidable modèle de cohabitation entre chrétiens et musulmans que pourrait représenter une UE s'étendant jusqu'à l'Anatolie orientale, y compris pour les minorités chrétiennes de Turquie ?", s'interrogeait La Libre Belgique.

Les journaux italiens affichaient à la fois leur soulagement qu'une crise ait été surmontée et leur satisfaction qu'un "pays méditerranéen" supplémentaire vienne faire sentir son poids dans l'Union.

Pour le quotidien hongrois, Nepszabadsag, "l'UE ne pouvait se permettre un troisième échec après ceux de la Constitution et du budget".
 Nombre de médias insistaient aussi sur les avantages économiques de l'adhésion d'un pays en pleine croissance.

Pour 24 Ore, journal italien des milieux d'affaires, "un pont est à construire".

Le Financial Times juge que cette adhésion "apporterait une économie dynamique et une population jeune, aussi bien qu'un pays qui joue un important rôle stratégique au Proche-Orient et en Asie centrale".

Même la presse autrichienne jugeait sévèrement mardi l'"obstination" de Vienne à retarder l'ouverture de négociations entre l'UE et la Turquie, à trois mois de la présidence autrichienne de l'UE.

Quant à la presse allemande, mitigée, elle faisait preuve de pragmatisme, rappelant que l'intégration à part entière n'était pas la seule solution et qu'elle n'était de toute façon pas encore d'actualité.

"La fixation sur l'adhésion comporte le risque qu'on fasse périr l'Union des Européens à force de trop l'étirer", écrit le Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Le Berliner Zeitung rappelle que "les négociations doivent durer 15 ans. Ce qui est assez pour les condamner à l'échec, si c'est ce que l'on veut".

Les journaux italiens, grecs et russes relevaient en coeur le rôle décisif joué par la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, venue à la rescousse de son allié la Grande-Bretagne, en téléphonant dimanche et lundi aux dirigeants turcs pour les encourager à accepter le compromis offert par l'UE.

"La Turquie a obtenu son billet européen avec un visa américain", titrait le grec Elefthéros Typos. "L'Amérique a fait entrer la Turquie dans l'Europe", notait le quotidien en ligne russe Gazeta.ru.

Pour l'italien Reppublica, "il est revenu finalement à la secrétaire d'Etat américain de résoudre la énième crise européenne en téléphonant à Vienne et Ankara".

D'autres médias mettaient en exergue une opinion publique européenne ignorée.

"L'Europe contre ses citoyens", titre carrément le journal espagnol ABC, qui relève à propos de la Turquie : "nous savons tous pertinemment que l'idée qu'elle devienne un membre de plein droit de l'UE est appuyée par moins de 35% de l'ensemble de la population européenne".

En France, Libération parle d'un laborieux "mariage de raison". "On peut dénoncer l'étroitesse de vue et les préjugés de bien des Européens qui refusent l'adhésion de la Turquie", poursuit le journal en considérant néanmoins l'attitude d'Ankara "pas bien rassurante à cet égard".

Pour le quotidien bruxellois Le Soir, l'Autriche "sort gagnante" de ces deux journées de "psychodrame" en devenant un "symbole de résistance pour les opinions publiques qui ne veulent pas de la Turquie dans l'UE".

Le journal hongrois Magyar Nemzet note que "l'UE ferme les yeux quand il s'agit de parler des tortures qui se pratiquent en Turquie".

D'après le néerlandais De Volkskrant, l'UE a toutefois été plus stricte "pour des raisons politiques" avec la Turquie qu'avec les dix derniers Etats à avoir rejoint l'UE.

L'ensemble de la presse croate accueillait pour sa part avec enthousiasme l'ouverture des négociations d'adhésion entre Zagreb et l'Union européenne. (AFP, 4 octobre 2005)

La presse russe souligne le rôle de "3e force" de Washington

La presse russe soulignait mardi le rôle de "troisième force" joué par les Etats-Unis pour débloquer la crise en Europe sur l'ouverture des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

"Une troisième force est intervenue en faveur de l'entrée de la Turquie dans l'UE", souligne mardi le quotidien en ligne Gazeta.ru, au lendemain de l'accord obtenu à l'arraché à Luxembourg.

Sous le titre "L'Amérique a fait entrer la Turquie dans l'Europe", il évoque les appels de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice aux dirigeants turcs pour les encourager à accepter le compromis offert par l'Union européenne sur les négociations d'adhésion.

"La sortie de l'impasse a été possible grâce à une pression sans précédent  sur l'Autriche par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne", ajoute le journal.

"Les Etats-Unis défendent les Turcs en Europe", titre lui aussi le journal Vremia Novosteï.

Les journaux russes soulignaient par ailleurs que la Turquie pourrait à terme renoncer à entrer dans une Europe lui imposant d'importantes conditions, comme la reconnaissance de Chypre.

"Les évènements de ces derniers jours ont montré que les Turcs refuseraient plutôt de rentrer dans l'UE que de se soumettre à ces conditions", envisage le journal officiel Rossiiskaïa Gazeta.

"Les intrigues complexes au sein de l'Union européenne peuvent se retrouver confrontées à une absence croissante d'envie de la Turquie elle-même d'entrer dans l'UE en tant que puissance de second rang", relève lui aussi Gazeta. (AFP, 4 octobre 2005)

Comment se dérouleront les négociations européennes avec Ankara

Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne devraient durer une dizaine d'années au moins sans garantie d'entrée effective, et doivent permettre à Ankara de conformer sa législation à l'"acquis communautaire", c'est-à-dire le maquis des règles européennes.

Le cadre de négociations adopté lundi par l'UE, sera divisé en 35 chapitres, dont le contenu n'est en réalité pas négociable.

De la liberté de circulation des biens et des personnes à la politique étrangère, en passant par la sécurité alimentaire ou l'éducation et la culture, les Turcs devront appliquer les législations communautaires et le rythme des pourparlers dépendra de leur capacité à mettre en oeuvre ces obligations.

Les autorités turques pourront toutefois se voir accorder des dérogations et des mesures transitoires "à condition qu'elles soient limitées dans le temps et dans leur importance".

Chacun des 35 volets devra être ouvert puis refermé par un vote à l'unanimité des Etats membres, avant un vote final sur l'adhésion éventuelle, également à l'unanimité.

Avant le début des discussions proprement dites, la Commission européenne devra faire un passage au crible de l'acquis (screening), c'est-à-dire expliquer les législations aux Turcs, évaluer l'état de préparation de la Turquie pour chacun des chapitres et identifier les problèmes possibles.

L'objectif final est l'adhésion en tant que telle, mais le processus reste ouvert et sans garantie. En cas d'échec, l'UE devra s'assurer que "la Turquie sera pleinement ancrée dans les structures européennes par le lien le plus fort".

L'Autriche, qui a bloqué jusqu'à lundi l'accord des 25 sur le document, n'a pas réussi à faire ajouter une référence à une alternative à l'adhésion.

En revanche, le texte proposé par la Commission européenne en juin a été renforcé pour souligner que l'UE devrait être capable d'absorber la Turquie pour que cette dernière puisse effectivement devenir membre.

Ce mandat de négociation, bien plus "rigoureux", selon la Commission, que les principes imposés aux précédents candidats, insiste également sur la possibilité de geler le processus.

"En cas de violation sérieuse et persistante par la Turquie des principes de liberté, de démocratie, de respect des droits de l'Homme, des libertés fondamentales et de l'état de droit sur lequel l'Union est fondé, la Commission européenne (...) recommandera la suspension des négociations d'adhésion", précise le texte.

L'UE pourra ensuite décider cette suspension à la majorité qualifiée.

Pendant le processus, la Turquie devra également reconnaître les autorités de Nicosie et appliquer pleinement le protocole d'Ankara signé le 29 juillet dernier, qui étend son union douanière avec l'UE aux dix nouveaux Etats membres dont Chypre.

D'autre part, la conclusion des négociations ne pourra pas se faire avant l'adoption par l'Union européenne de son budget pour les années 2014-2020. Les 25 n'ont toujours pas adopté celui pour 2007-2013.


Les pricipaux points du cadre de négociations UE-Turquie

Voici les principaux points du cadre de négociation qui fixe les principes directeurs et les procédures des pourparlers d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, document adopté lundi soir par les ministres européens des Affaires étrangères.

OBJECTIF DES NEGOCIATIONS

- "L'objectif commun des négociations est l'adhésion. Ces négociations sont un processus ouvert, dont le résultat ne peut être garanti à l'avance".

- "Prenant en compte tous les critères de Copenhague, si la Turquie n'est pas en mesure d'assumer toutes ses obligations pour devenir membre (...) on devra s'assurer que la Turquie sera pleinement ancrée dans les structures européennes à travers le lien le plus fort possible".

- "L'adhésion de la Turquie pouvant avoir des conséquences financières substantielles, les négociations ne pourront être conclues qu'après la mise en place des perspectives financières pour la période débutant en 2014".

SUSPENSION DES NEGOCIATIONS

- "En cas de violation sérieuse et persistante par la Turquie des principes de liberté, de démocratie, de respect des droits de l'Homme, des libertés fondamentales et de l'état de droit sur lequel l'Union est fondé, la Commission européenne (...) recommandera la suspension des négociations d'adhésion".

- "Le Conseil décidera à la majorité qualifiée sur une telle recommandation".

APPLICATION DE L'ACQUIS COMMUNAUTAIRE

- "L'adhésion implique l'acceptation des droits et des obligations attachés au système de l'Union et à son cadre institutionnel, appelé l'acquis de l'Union".

- L'acquis comprend notamment "le contenu, les principes et les objectifs politiques des Traités", "la législation et les décisions adoptées", la "jurisprudence de la Cour européenne de Justice", les "accords internationaux".

- "L'UE pourra accepter des requêtes de la Turquie concernant des mesures transitoires à condition qu'elles soient limitées dans le temps et dans leur importance".

CAPACITE D'ABSORPTION

- "La capacité de l'Union à absorber la Turquie, en maintenant le rythme de l'intégration, est une considération importante dans l'intérêt général de l'Union et de la Turquie".

CHYPRE

- L'UE demande "des efforts continus de la Turquie pour parvenir à un règlement globale de la question chypriote dans le cadre de l'Onu" et "des progrès dans la normalisation des relations bilatérales entre la Turquie et tous les Etats membres de l'UE, y compris la République de Chypre".

- L'UE demande que la Turquie "remplisse ses obligations concernant l'accord d'union douanière et son extension aux dix nouveaux Etats membres".

PROCEDURE

- "Les négociations auront lieu dans le cadre d'une conférence intergouvernementale".

- Avant le début de ces pourparlers, "la Commission entreprendra un processus d'examen de l'acquis, appelé +screening+, dans le but d'expliquer (l'acquis) aux autorités turques, d'évaluer l'état de préparation de la Turquie à l'ouverture des négociations dans chaque domaine spécifique et d'obtenir des informations sur les problèmes qui pourraient survenir pendant les négociations".

- L'acquis est divisé en 35 chapitres "couvrant chacun un sujet spécifique".

- "Se basant sur les rapports réguliers de la Commission sur les progrès de la Turquie sur la voie de l'adhésion (...), le conseil" votera "à l'unanimité" sur la fermeture et l'ouverture de chaque chapitre.

Douste-Blazy appelle la Turquie à faire des efforts dans tous les domaines

Le chef de la diplomatie française Philippe Douste-Blazy a appelé lundi soir à Luxembourg la Turquie à faire dès maintenant "des efforts dans tous les domaines", notamment dans celui des "libertés", si elle veut intégrer l'Union européenne.

"Il faut que la Turquie fasse des efforts dans tous les domaines : la démocratie, les droits de l'Homme, les libertés fondamentales, les libertés religieuses, l'égalité entre les femmes et les hommes, le droit des minorités", a déclaré à la presse M. Douste-Blazy.

"Deux solutions : ou elle les fait et elle rentrera, ou elle ne les fait pas et elle ne rentrera pas", a prévenu le ministre français, en soulignant que l'issue des négociations d'adhésion était "parfaitement ouverte".

Il a rappelé qu'"en cas d'atteinte aux droits de l'Homme ou à des libertés fondamentales, les négociations pourront être immédiatement arrêtées".

"La France a souhaité respecter deux choses : d'une part ses engagements et d'autre part elle a voulu prendre en compte les préoccupations de l'opinion publique française qui ont été donc entendues", a précisé M. Douste-Blazy.

"C'est vrai aussi pour Chypre: la France a souhaité que l'Union européenne fasse une déclaration pour répondre à la déclaration unilatérale de la Turquie sur Chypre", a-t-il dit. (AFP, 3 octobre 2005)

La crise européenne sur les négociations avec la Turquie

L'Union européenne, au bord d'une nouvelle crise, va tenter d'arracher lundi un compromis de dernière minute pour ne pas abandonner la Turquie à sa porte et lancer avec elle des pourparlers d'adhésion bloqués par l'Autriche.

Réunis à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères des 25 ont échoué à s'entendre dimanche soir sur le cadre des futures négociations avec Ankara, dont l'ouverture est officiellement programmée en fin d'après-midi lundi.

La reprise des travaux des 25 a été fixée à 09H30 (07H30 GMT) lundi matin. Il n'a pas exclu un report de quelques heures de la cérémonie officielle avec Ankara.

La présidence britannique de l'UE a exprimé sa "frustration", mais le chef de la diplomatie de Londres, Jack Straw, a refusé de jeter l'éponge. "J'espère et je prie pour que nous soyons capables de parvenir à un accord", a-t-il déclaré.

Un échec des 25 à s'entendre dans les temps risquerait d'enfoncer un peu plus l'UE dans la crise ouverte par le double non aux référendums français et néerlandais sur la Constitution européenne et de renforcer les tensions avec le gouvernement turc.

Avant d'ouvrir les négociations avec la Turquie, les Européens doivent impérativement s'entendre à l'unanimité sur les principes directeurs des discussions.

Tout en niant vouloir entraver le début des pourparlers, l'Autriche maintient pour l'instant sa revendication de voir envisager une "alternative" à l'adhésion. Vienne est sous la pression d'une opinion massivement hostile aux aspirations turques.

Le projet de cadre accepté par les 24 autres Européens pour les pourparlers avec Ankara affirme que "l'objectif commun des négociations est l'adhésion", dans un processus ouvert et sans garantie.

Plusieurs ministres ont fustigé dimanche soir l'attitude autrichienne, qui remet en cause un compromis difficilement trouvé en décembre 2004 par les chefs d'Etat et de gouvernement des 25. "L'Autriche manque de bonne foi", a dénoncé le Polonais Adam Rotfeld.

L'Autriche a dénoncé dans la nuit de dimanche à lundi à Luxembourg "l'isolement et les pressions" auxquels elle a été soumise après avoir bloqué dimanche soir l'adoption du cadre de négociation nécessaire à l'ouverture lundi des pourparlers d'adhésion de la Turquie à l'UE.

"L'isolement et la pression ça ne marchera jamais en politique, ça ne marchera pas au sein de l'Union européenne", a déclaré à la presse la ministre autrichienne des Affaires étrangères, Ursula Plassnik, visiblement éprouvée à l'issue d'une énième bilatérale avec son homologue britannique Jack Straw.

"L'Union européenne devrait et doit avoir un autre style", a-t-elle poursuivi. "La situation est difficile", a reconnu Mme Plassnik tout en ajoutant : "Nous n'avons pas peur des situations difficiles".

"Il y a des limites et nous allons les explorer maintenant", a-t-elle dit, tout en refusant de dire si son pays était prêt à bloquer définitivement l'ouverture des négociations d'adhésion.

"Je ne peux que présenter patiemment ma position, essayer d'expliquer, d'obtenir le maximum de soutien et si cela n'est pas possible, tirer mes conclusions et celles de mon gouvernement", a dit Mme Plassnik.

"Je ne fais pas cela toute seule, a-t-elle expliqué. Je vais en rendre compte à mon gouvernement et tirer ensuite une conclusion définitive".

L'Autriche nie vouloir entraver le début des pourparlers. "Nous sommes pour... Cela n'est absolument pas en cause", a défendu Mme Plassnik.

Elle a néanmoins maintenu sa revendication de voir évoquer dans le cadre de négociation une "alternative" à l'intégration. "Nous avons besoin d'un texte un peu amélioré", a-t-elle ajouté.

Confrontée à l'opposition massive de son opinion publique à une adhésion d'Ankara à l'UE, Vienne apparaît d'autant plus sous pression que le parti conservateur (ÖVP) du chancelier Wolfgang Schüssel a subi dimanche une cuisante défaite aux élections provinciales en Styrie (sud).

Le projet de cadre accepté par les 24 autres Européens pour les pourparlers avec Ankara affirme que "l'objectif commun des négociations est l'adhésion", dans un processus ouvert et sans garantie. Il ajoute qu'en cas d'échec, la Turquie devra être ancrée dans l'UE "par les liens les plus forts".

S'ils n'ont jamais mis sur la table de version écrite de leurs revendications, les Autrichiens semblent vouloir l'ajout explicite d'une référence à une solution "alternative" à l'adhésion ou "intérimaire", comme un "partenariat privilégié", selon des diplomates.

Incertitude et défiance de la presse turque

La presse turque reflétait lundi l'incertitude pesant sur le lancement de négociations d'adhésion avec l'Union européenne, tout en exprimant sa défiance vis-à-vis des opposants européens à l'accession turque.

La plupart des quotidiens à grand tirage ont opté pour des "Unes" sur fond de drapeau européen, les titres variant de "Aujourd'hui est le premier jour" dans Hürriyet à "La haine de Vienne" dans Sabah, en passant par "Ca n'en finit pas" dans Vatan.

"La Turquie a mis deux Europe face à face", commentait Vatan. "Une Europe qui regarde vers un avenir de paix absolue en mettant fin aux conflits et aux disparités entre les religions, et une Europe qui cherche à préserver son identité religieuse avec xénophobie et un fondamentalisme raciste et nationaliste".

Pour un éditorialiste de Sabah, les Turcs ont été considérés comme partie intégrante de l'Europe depuis l'époque ottomane et continuent de l'être en dépit des affirmations de leurs détracteurs, "dont les noms n'apparaissent pas même dans les notes de pied (de page) de l'Histoire".

"D'ici dix ans (...) le même sort attend sans aucun doute (Wolfgang) Schüssel, (Angela) Merkel et (Nicolas) Sarkozy", a écrit ce chroniqueur, faisant référence au chancelier autrichien, à la dirigeante conservatrice allemande et au ministre français de l'Intérieur, tous trois opposés à la candidature turque.

Dans le même quotidien, le chroniqueur Gazi Ercel évoquait un inévitable "mariage forcé" entre la Turquie et l'UE.

"Il est sûr que la vie pour les couples qui ne s'aiment pas peut tourner à l'enfer. Mais le champ d'action de la Turquie n'est pas aussi étendu qu'il parait (...) et l'Europe, avec de mariage forcé, va payer le prix de l'importance géostratégique croissante de la Turquie", a-t-il écrit.

Un commentateur de Milliyet a pour sa part pris à partie le gouvernement, l'accusant d'impréparation et de "voyager vers l'Europe avec un billet de deuxième classe".

"Ne mélangez pas nos propres insuffisances avec la grossièreté des politiciens de l'UE", rétorquait un ancien ministre social-démocrate dans le quotidien libéral Radikal.

Un éditorialiste du journal pro-gouvernemental Yeni Safak appelait quant à lui à poursuivre les pourparlers avec l'UE à tout prix, "en dépit des Français, qui sont les sponsors des Arméniens, en dépit des chrétiens-démocrates allemands, acquis au séparatisme religieux, des Autrichiens, qui ne peuvent pas se défaire du syndrome du siège de Vienne, et des Chypriotes grecs qui, avec leur population de 600.000 habitants, sont assez gâtés pour pouvoir bloquer à eux seuls les mécanismes de prise de décision de l'Union".

Le quotidien en langue anglaise Turkish Daily News résumait l'ambiance générale en ces termes: "La Turquie peut s'épanouir sans l'Europe (...) mais l'Europe ne le peut pas sans la Turquie". (AFP, 3 octobre 2005)

Des manifestations au sujet de l'adhésion turque à l'Union européenne

Des milliers de Kurdes à Bruxelles pour faire entendre leur voix

Plusieurs milliers de Kurdes --3.000 selon la police, 8.000 à 10.000 selon les organisateurs-- ont manifesté samedi à Bruxelles pour faire entendre leur voix lors des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, qui doivent s'ouvrir lundi à Luxembourg, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Nous sommes ici pour dire à l'Union européenne que nous sommes d'accord pour qu'elle entame des négociations d'adhésion avec la Turquie mais qu'il faut prendre en compte les représentants des millions de Kurdes", a expliqué Farut Deru, vice-président de la Confédération des associations kurdes en Europe (Kon-Kurd) qui organisait le rassemblement.

"Nous demandons à l'UE d'intervenir auprès du gouvernement turc pour que les droits légitimes du peuple kurde soient reconnus", a-t-il continué.

Après avoir défilé dans Bruxelles, les manifestants, brandissant des drapeaux à l'effigie du chef rebelle kurde emprisonné Abdullah Ocalan, se sont installés sur une place de la ville pour des concerts et des discours politiques.

"Ocalan est notre représentant politique. Les Kurdes sont aussi les interlocuteurs des négociations Turquie-UE", proclamait une banderole installée devant le podium. (AFP, 1 octobre 2005)

Manifestation de gauche à Bruxelles contre l'adhésion de la Turquie

Le Front pour les droits et les libertés (HÖC) organise  lundi 3 octobre 2005 à Bruxelles, rond-point Schuman, une manifestation contre l'adhésion de la Turquie à l'UE. Dans un communiqué, le HÖC explique les raisons de son refus comme ce qui suit:

Si les chefs de la diplomatie européenne parviennent à un consensus, le 3 octobre 2005 devraient s'ouvrir au Luxembourg, les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Les arguments avancés par les commissaires européens qui justifieraient l'entrée de la Turquie seraient la prétendue "révolution" menée par le gouvernement AKP (Parti de la justice et du développement) en matière des droits de l'homme. Or, un simple coup d'œil sur la situation en Turquie permet de constater qu'hormis la vitrine éclatante exhibée par le gouvernement d'Erdogan, rien n'a fondamentalement changé, ni en matière de droits sociaux, syndicaux, nationaux ou culturels.

Ainsi, dès son arrivée au pouvoir, l'administration Erdogan qui siège à Ankara avec la bienveillance d'une armée demeurée omnipotente, a fait main basse sur les ressources du pays et les a bradées aux multinationales comme aucun gouvernement n'a osé le faire.

Ainsi, en 82 années d'histoire, jamais un gouvernement de la République de Turquie n'a privatisé autant que celui de l'AKP. Le ministre des finances Kemal Unakitan se vante d'ailleurs de "tout vendre sans le moindre scrupule". Cette attitude arrogante et cupide a fait gagner à son administration le titre peu enviable de "gouvernement de pillards".

Et pour cause : le fleuron de l'économie nationale turque payé avec les deniers du peuple, à savoir les raffineries de pétrole (Tüpras), les télécommunications (Telekom), l'industrie pétrochimique (Petkim), l'industrie du papier (Seka), de l'aluminium (Eti-Seydisehir), de l'alcool et du tabac (Tekel), la sidérurgie (Erdemir), les chantiers navals de Mersin et d'Iskenderun etc. est laissé pour des broutilles aux entreprises privées. Plus de 160.000 travailleurs ont ainsi été affectés par ces privatisations. C'est donc sur le dos des travailleurs turcs que s'effectue l'adhésion de la Turquie.

Et le palmarès 'démocratique' de l'AKP est loin de s'arrêter là:

- Sous prétexte de moderniser le pays, en réalité pour construire des villas pour les riches, le gouvernement AKP a décidé de détruire quelques 85.000 habitations de pauvres. Les destructions ont commencé dans plusieurs arrondissements d'Istanbul comme Alibeyköy, Güzeltepe, Kurtköy, Bayramtepe, Beykoz, … Cette politique criminelle qui condamne des milliers de familles à vivre dans la rue a fait gagner à l'AKP le titre de "gouvernement de la destruction".

- De nombreuses grèves ouvrières comme celle de l'usine du verre Sisecam, celle de fabrication de pneus Lassa et de l'aciérie Erdemir sont régulièrement interdites sous prétexte que celles-ci nuisent à la sécurité nationale du pays. Le record des reports et des interdictions de grève revient également à ce gouvernement baptisé par les travailleurs de "gouvernement de briseurs de grèves".

- La grève de la faim des détenus politiques commencée le 20 octobre 2000 contre le projet des prisons cellulaires de type F conçu et encouragé par l'UE va entamer sa sixième année dans quelques jours. Dans cette résistance, 120 détenus et proches de détenus ont perdu la vie. Près de 600 détenus observant le jeûne ont été mutilés par alimentation forcée. Rien que sous le gouvernement AKP, 23 détenus politiques sont morts dans les cellules des prisons de type F. Depuis trois ans maintenant, des familles de l'association des familles des prisonniers politiques TAYAD observent le jeûne en rotation, dans le parc Abdi Ipekçi à Ankara et ce, pour sensibiliser l'opinion publique et le gouvernement AKP sur le calvaire que vivent leurs enfants dans les cellules d'isolement. Le gouvernement continue de faire la sourde oreille face à la souffrance de ces familles. Cette indifférence criminelle du gouvernement AKP lui a également fait gagner le titre de "gouvernement tortionnaire".

- Les manifestations pacifiques d'étudiants, de familles de détenus politiques de l'association TAYAD et d'activistes pro kurdes sont régulièrement attaquées par des bandes fascistes comme à Trabzon, à Samsun, à Iznik et à Bozöyük. Ces attaques fascistes qui tournent régulièrement au lynchage sont encouragées par les médias qui exacerbent les sentiments racistes et chauvins.

Les auteurs de ces lynchages sont protégés par la police et la justice. D'autre part, les discours du premier ministre ont été si conciliants à l'égard des agresseurs que son administration porte aujourd'hui le titre de "gouvernement de lyncheurs".

- L'AKP se fait passer pour un gouvernement conciliant voulant résoudre la 'question kurde' mais chaque jour, des combattants kurdes sont sauvagement assassinés, leurs familles sont maltraitées voire torturées, leurs funérailles interdites et dispersées par les panzers (achetés à la firme allemande Krauss-Maffei Wegmann) et les tirs de l'armée. Chaque jour, des manifestants sont assassinés. Pas plus tard qu'aujourd'hui, un jeune manifestant de 19 ans a été abattu par la police dans le quartier de Bagcilar en plein cœur d'Istanbul. Cette politique terroriste a octroyé à l'AKP une réputation de "gouvernement d'exécuteurs".

Le gouvernement AKP fait mine de s'opposer à l'occupation de l'Irak. Il a réussi à faire croire le 1er mars 2003 que le parlement turc avait refusé l'utilisation par les troupes US de l'espace aérien, terrestre et maritime turc. En réalité, la marine américaine avait déjà accosté et débarqué une partie de son équipement militaire (notamment des véhicules 'Hummer' déguisés avec des autocollants du Croissant rouge pour donner un caractère humanitaire aux convois) avant même d'attendre l'issue du vote parlementaire. En outre, les Etats-Unis n'ont cessé d'utiliser leur base militaire située à Incirlik dans le sud de la Turquie, comme base logistique et stratégique pour l'occupation de l'Irak. De nombreux missiles à longue portée ont traversé l'espace aérien turc avant de s'écraser sur les villes et villages irakiens. Au plus fort des frappes aériennes sur l'Irak, plusieurs missiles Tomahawk lancés à partir de la Méditerranée orientale étaient tombés par erreur dans un village tout près d'Urfa. D'après la Chambre du Commerce Maritime du port d'Iskenderun, rien que durant les 8 premiers mois de cette année, 5.615 véhicules militaires américains et 3.470 tonnes de bombes ont été débarquées à Iskenderun pour ensuite être envoyées en Irak par voie terrestre.

Loin de demeurer passive, l'oligarchie turque investit énormément en Irak. C'est un holding turc (Tepe Grubu) qui construit en Irak des centres de repos et des lieux de divertissement pour les soldats violeurs et tortionnaires américains. C'est un holding turc, Akfen Holding, qui nourrit ces mêmes violeurs et tortionnaires. C'est un holding turc, Ibrahim Ceçen Yatirim Holding, qui construit les aéroports US en Irak d'où décollent les avions chasseurs qui assassinent le peuple irakien. Ce sont plusieurs sociétés de transport turques (Öztur Nakliyat, Kahramanli Nakliyat) qui ravitaillent l'armée américaine… Par son engagement inconditionnel aux côtés des envahisseurs US et par le profit qu'il tire des souffrances du peuple irakien, l'équipe d'Erdogan a méritoirement gagné le titre de "gouvernement collabo".

En bref, l'armée et la police pratiquent encore et toujours un terrorisme d'Etat digne des lendemains du coup d'Etat fasciste du 12 septembre 1980. Par ailleurs, plus la Turquie se rapproche de l'Europe et plus les peuples et les travailleurs de Turquie en pâtissent. Par conséquent, l'adhésion de la Turquie n'est qu'une sinistre tentative des commissaires européens à vouloir banaliser le terrorisme d'Etat et rien de plus. Tous ces discours ronflants sur la démocratisation ne sont que de la poudre aux yeux destinés à permettre au patrons européens de piller plus paisiblement les ressources naturelles et humaines qu'offrent la Turquie. Et puis, quelle est cette démocratie dont se vante une Europe qui licencie à tours de bras, qui appauvrit les plus pauvres, qui rabote radicalement les libertés individuelles et collectives et qui persécute les militants politiques à travers ces listes noires sous prétexte de la lutte contre le terrorisme, qui condamne les détenus politiques et sociaux à des conditions de détention inhumaines…

Nous en arrivons à une situation où lois anti-terroristes votées en Grande-Bretagne inspirent le gouvernement turc et non plus le contraire ! Nous qui concevons la démocratie non pas comme un vulgaire produit de consommation synthétique fabriqué par des politiciens paternalistes et véreux dans des bureaux climatisés perchés dans des tours d'ivoire mais comme un système politique qui garantit la liberté, la prospérité et la souveraineté aux peuples, restons convaincus que seule la lutte sociale permettra aux peuples de Turquie de conquérir cette démocratie tant désirée. Aussi, nous appelons toutes les forces démocratiques à nous rejoindre lors de la manifestation du 3 octobre et à soutenir les revendications suivantes :

Non à la banalisation du terrorisme de l'Etat turc par l'UE
Non à la Turquie dans l'UE.
Non à l'UE dans la Turquie.
Oui à l'unité des travailleurs turcs et européens contre l'Europe du capital

Manifestation du parti communiste contre l'Union européenne à Istanbul

Plusieurs centaines de manifestants réunis à l'appel du parti communiste de Turquie (TKP) ont protesté dimanche à Istanbul contre l'Union européenne, qui doit lancer lundi des négociations d'adhésion avec Ankara, a constaté un photographe de l'AFP.

"Unissons nous dans un front des patriotes contre l'UE", "non aux négociations du pillage", pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants, scandant des slogans hostiles à "l'Europe du capital".

Une délégation du parti communiste grec a participé à la manifestation, organisée sur la rive orientale d'Istanbul, et a encouragé la Turquie à ne pas adhérer à l'UE.

Le bloc européen a donné son feu vert le 17 décembre à l'ouverture, le 3 octobre, de négociations d'adhésion avec Ankara.

La situation restait cependant confuse à une journée du début officiel des pourparlers, les 25 ne parvenant pas à s'entendre sur un cadre de négociation. (AFP, 2 octobre 2005)

Manifestation à Marseille pour qu'Ankara reconnaisse le génocide arménien

Une manifestation de la communauté arménienne a rassemblé samedi à Marseille (sud-est de la France) 500 personnes selon la police, 1.500 selon les organisateurs, réclamant que l'Union européenne n'entame pas de négociations d'adhésion avec la Turquie tant que celle-ci "n'aura pas reconnu le génocide des Arméniens".

Le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF) avait appelé à cette mobilisation, avant l'ouverture prévue lundi de négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

"Pas de Turquie en Europe sans la reconnaissance préalable du génocide des Arméniens perpétré en 1915" était le mot d'ordre de la manifestation, du consulat de Turquie jusqu'au consulat de Grande-Bretagne.

"Nous interpellons notamment le Premier ministre (britannique) Tony Blair, en charge de la présidence de l'UE depuis janvier, pour qu'il pèse de tout son poids lundi afin que les négociations ne s'ouvrent pas tant que la Turquie n'aura pas reconnu le génocide des Arméniens", a expliqué à l'AFP le président du CCAF, Pascal Chamassian.

Le CCAF entend dénoncer "des marchandages sur 1,5 million de morts, victimes de la barbarie turque". (AFP, 1 octobre 2005)

Manifestation nationaliste contre l'Union européenne à Ankara

Plusieurs dizaines de milliers de manifestants se sont réunis dimanche à Ankara à l'appel du Parti de l'action nationaliste (MHP) pour affirmer leur opposition à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, alors que doivent débuter lundi des négociations d'adhésion.

"Nous ne croyons pas dans l'UE", "Ni l'UE, ni les Etats-Unis, une Turquie pleinement indépendante et nationaliste", pouvait on lire sur les banderoles déployées par les militants, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

L'agence a précisé que les manifestants avaient été acheminés à Ankara à l'aide de 750 autocars des quatre coins de la Turquie et étaient encadrés par quelque 6.000 policiers.

Le président du MHP, Devlet Bahceli, a appelé le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à ne pas pousuivre ses discussions avec l'UE et à ne pas se rendre à Luxembourg, où une cérémonie doit célébrer lundi le lancement des pourparlers d'adhésion.

"M. Le Premier ministre, les concessions que vous avez faites jusqu'à ce jour ont plongé le pays dans l'obscurité. Ne permettez pas de nouvelles concessions et demandes", a déclaré M. Bahceli, cité par Anatolie. "N'allez pas aux entretiens, ne vous chargez pas d'un nouveau pêché".

Devant une foule arborant de nombreux drapeaux turcs et du parti, le dirigeant nationaliste a estimé que le 3 octobre marquait le début d'un "processus de tromperie", qui ne débouchera jamais sur une pleine adhésion de la Turquie au bloc européen.

"Il est clair que l'UE ne veut pas de la Turquie comme membre à part entière. L'objectif de l'Europe est de pouvoir tenir une Turquie avilie et indigne dans son orbite", a-t-il asséné.

Selon un sondage publié samedi, 57,4% de Turcs veulent absolument que leur pays intègre l'Union européenne -un pourcentage en nette baisse depuis 2004- tandis que 18,2% des personnes interrogées manifestent de l'indifférence et 10,3% leur opposition à une adhésion à l'UE. (AFP, 2 octobre 2005)


Autrichiens unis contre la Turquie dans l'UE

Le gouvernement de Vienne, isolé en Europe mais soutenu par l'opposition et l'opinion autrichiennes, demandait toujours vendredi que l'UE mentionne spécifiquement une alternative à la pleine adhésion de la Turquie, tout en souhaitant un "consensus" des 25 dimanche soir.

Le chancelier conservateur Wolfgang Schüssel a rappelé vendredi la position de l'Autriche: les négociations qui doivent s'ouvrir lundi avec Ankara ne doivent pas préjuger de l'adhésion à l'Union européenne mais prévoir une alternative ("partenariat privilégié") dans le cas où l'UE n'aurait pas la capacité d'absorber la Turquie, ou si ce pays ne remplit pas tous les critères.

Ce "ne sont pas de nouvelles conditions pour la Turquie. Mais il faut montrer de la compréhension pour l'inquiétude des gens sur la capacité de l'UE à vraiment accueillir" (de nouveaux membres), a déclaré M. Schüssel à la télévision autrichienne ORF.

Selon le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères Hans Winkler, Vienne ne s'oppose pas à l'ouverture de négociations le 3 octobre avec Ankara, décidée en décembre 2004 au sommet de l'UE.

Mais, a-t-il dit jeudi soir à l'ORF, cette décision d'alors ne peut pas "s'appliquer telle quelle", sans tenir compte des derniers développements et  doit être expliquée aux populations.

En matière d'élargissement, avec dix adhésions en bloc l'an dernier et deux autres en prévision, "la rapidité des développements a engendré un malaise" dans l'UE, a noté M. Winkler en rappelant l'échec des référendums sur la Constitution européenne en France et aux Pays-Bas.

Selon l'agence de presse autrichienne APA, citant à la mi-journée plusieurs sources diplomatiques à Bruxelles, l'Autriche aurait encore renforcé son opposition en exigeant désormais de l'UE qu'en plus d'ajouter la mention de la possibilité d'une alternative, on supprime aussi la phrase "le but commun des négociations est l'adhésion".

Une porte-parole du ministère autrichien des Affaires étrangères, Astrid Harz, a indiqué à l'AFP que le gouvernement se refusait à commenter des informations de presse.

En fait, M. Winkler a semblé laisser ouvert un compromis à la réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères des 25 dimanche à Luxembourg.

Il a demandé à la présidence britannique de "faire des propositions très concrètes" afin de parvenir à un accord unanime lors de la réunion des chefs de la diplomatie des 25 Etats de l'UE dimanche soir.

Le chancelier a en tout cas démenti avec force avoir adopté une position dure pour améliorer les chances de son parti conservateur ÖVP de garder le pouvoir dans le Land de Styrie (sud), à l'élection régionale de ce dimanche.

Cette accusation a été lancée par Alexander van der Bellen, chef des Verts (opposition), le seul parti autrichien à vouloir l'adhésion.

Le gouvernement droite / extrême droite n'est en tout cas pas isolé en Autriche, où il a le soutien des autres partis. L'opposition sociale-démocrate SPÖ lui a de nouveau demandé vendredi de rester ferme sur l'alternative à l'adhésion.

Une adhésion pleine et entière de la Turquie est récusée par plus de 80% des Autrichiens, selon les sondages.

Le chef de l'extrême droite Jörg Haider a cependant décoché une nouvelle flèche, en soupçonnant M. Schüssel de "faire de l'esbrouffe sur un blocage turc" avant de céder au reste de l'UE.

L'Autriche, qui présidera l'UE au semestre prochain, affirme aussi haut et fort qu'elle ne veut pas faire de marché en échange d'une ouverture de négociations avec la Croatie, pays ami.

Wolfgang Schüssel s'est cependant demandé si le refus de Bruxelles d'ouvrir actuellement la négociation avec Zagreb est "bien équitable vis-à-vis d'un pays qui a beaucoup fait, qui a un bon gouvernement, une opposition démocratique, où les droits de l'homme ne sont absolument pas en danger et qui appartient absolument à l'Europe". (AFP, 1 octobre 2005)

Europe/Turquie: 42 ans de relations difficiles


L'ouverture prévue lundi 3 octobre des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, est une nouvelle étape de la "longue marche" de la Turquie vers l'Europe:

- 12 sept 1963: Signature à Ankara d'un accord d'association entre la Turquie et la CEE prévoyant l'établissement d'une union douanière progressive, comme étape intermédiaire vers l'adhésion de la Turquie à la Communauté européenne.

- 1980-1986: L'accord d'association est "gelé" à la suite du coup d'Etat militaire en Turquie.

- 14 avr 1987: La Turquie pose officiellement sa condidature à l'UE.

- 18 déc 1989: La Commission rejette cette demande, considérant que l'adhésion de la Turquie pose des problèmes économiques et politiques.

- 6 mars 1995: Conclusion d'un accord d'union douanière entre l'Union européenne et la Turquie: suppression des droits de douanes et instauration d'une coopération économique plus étroite et d'un dialogue politique.

1997

- 15 juil: La Commission européenne recommande que l'UE entame des négociations d'adhésion en 1998 avec cinq pays d'Europe de l'Est et Chypre, excluant la Turquie.
- 12-13 déc: A Luxembourg, la Turquie, officiellement écartée, est invitée à participer, sous certaines conditions, à une Conférence européenne.
- Ankara annonce la rupture du dialogue politique avec l'UE.

1998

- 12 mars: La Turquie boycotte la Conférence européenne, réunissant à Londres les Quinze et 11 pays candidats à l'adhésion à l'UE.
- 23 juil: la Turquie présente une série de propositions visant à "approfondir les relations Turquie-UE dans le contexte de son adhésion à part entière".

1999

- 10 déc: A Helsinki, les Quinze accordent à la Turquie le statut de candidat, sans préciser de date pour l'ouverture de négociations, tout en lui demandant d'améliorer les droits de l'Homme et ses performances économiques.

2000

- 4 déc: Les Quinze s'accordent à Bruxelles sur un "partenariat d'adhésion" avec la Turquie en adoptant un texte convenant à Ankara et à Athènes tout en définissant la route à suivre par la Turquie en matière notamment de droits de l'Homme.

2001

- 17 mars: Le gouvernement adopte un "programme national" de mesures politiques et économiques.
- 3 oct: Le parlement adopte 34 amendements constitutionnels, notamment une plus large utilisation du kurde dans la vie publique et l'abolition de la peine de mort sauf en temps de guerre et pour crimes terroristes.

2002

- août: Les députés adoptent un train de réformes cruciales, dont l'abolition de la peine de mort, l'octroi de droits culturels à la minorité Kurde et de plus larges droits syndicaux pour les travailleurs.
- 9 oct: La Commission européenne salue "les progrès considérables" de la Turquie mais estime qu'elle "ne remplit pas pleinement les critères politiques" qui permettraient d'engager des pourparlers formels d'adhésion.
- 13 déc: Au sommet de Copenhague, les dirigeants européens repoussent à décembre 2004 toute décision sur l'ouverture de négociations d'adhésion.

2003

- 23 jan: Le Parlement turc adopte une nouvelle série de réformes pro-européennes qui devraient permettre à d'anciens parlementaires kurdes, emprisonnés en Turquie pour des activités séparatistes, d'être rejugés.
- 5 nov: La Commission européenne considère qu'en dépit des efforts déployés par Ankara, beaucoup reste à faire sur le plan des réformes politiques et que l'absence de règlement à la division de Chypre "pourrait devenir un obstacle sérieux" à la candidature de la Turquie.

2004

- 26 sept: Le Parlement turc entérine une réforme du code pénal, jugée cruciale par Bruxelles pour l'ouverture des négociations.
- 1er oct: Paris, puis Vienne en décembre, se prononcent en faveur d'un référendum national sur la candidature turque.
- 6 oct: Feu vert de la Commission européenne à l'amorce de négociations d'adhésion avec la Turquie, sans toutefois garantir l'entrée d'Ankara dans l'Union, et qui ne pourra intervenir avant 2014.
- 17 déc: A Bruxelles, les 25 dirigeants de l'UE entérinent un accord global sur les négociations d'adhésion avec la Turquie à partir du 3 octobre 2005. Ils obtiennent un engagement d'Ankara à signer d'ici là un protocole modifiant son accord d'association avec l'UE, afin de tenir compte de l'entrée en mai dernier de dix nouveaux pays, dont la République de Chypre.

2005

- 29 juil: Ankara signe l'extension aux nouveaux membres de l'accord d'union douanière Turquie-UE, tout en stipulant que ce geste "ne signifie en rien une reconnaissance de la République de Chypre".
- 28 sept: Le Parlement européen se prononce pour l'ouverture le 3 octobre des négociations d'adhésion de la Turquie, mais demande à Ankara de reconnaître le génocide arménien et la République de Chypre avant toute éventuelle accession à l'UE. (AFP)

Turquie-USA/ Turkey-USA

Négociations avec l'UE: la Turquie remercie les Etats-Unis pour leur soutien

La Turquie a exprimé mercredi sa gratitude envers les Etats-unis pour le "fort soutien" qu'ils ont manifesté à Ankara concernant l'ouverture de ses négociations d'adhésion avec l'Union européenne.

"Les Etats-Unis ont donné à la Turquie un fort soutien dans ce processus. Nous sommes très contents", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Namik Tan.

Le chef de la diplomatie turque Abdullah Gül a téléphoné à la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, tard mardi soir, pour lui exprimer sa "gratitude pour les efforts et les initiatives qu'elle, personnellement, et l'administration américaine dans son ensemble, ont fait", a-t-il ajouté.

M. Tan a affirmé que le soutien des Etats-Unis aux négociations d'adhésion de la Turquie, qui se sont ouvertes tôt mardi à Luxembourg après d'âpres discussions, reflétait l'importance accordée par Washington aux "initiatives qui contribuent à l'harmonie et à la stabilité mondiales".

"Ils ont soutenu ce projet en raison de l'importance qu'ils donnent à l'expansion de l'espace où prévalent des valeurs communes telles que la démocratie, l'état de droit et l'économie de marché", a-t-il estimé.

Mme Rice a encouragé les dirigeants de l'UE à ouvrir la voie au lancement des pourparlers avec la Turquie, bloqués 11 heures durant par l'insistance de l'Autriche à proposer à Ankara une option en deçà de la pleine adhésion.

Washington a joué un rôle clé dans l'ouverture des négociations

Le lobbying pratiqué par Washington en faveur du lancement de négociations d'adhésion entre la Turquie et l'Union européenne a joué un rôle clé pour surmonter les blocages de dernière minute entre les 25 et Ankara, ont affirmé mercredi des diplomates à Ankara.

L'ouverture des pourparlers a eu lieu mardi à Luxembourg après 11 heures d'âpres discussions entre les ministre des Affaires étrangères du bloc européen sur le contenu du cadre de négociation, l'Autriche renonçant au final à y faire inclure une clause proposant à Ankara un "partenariat privilégié" en deçà de la pleine adhésion.

Un autre point de blocage, avec la Turquie cette fois, était une demande faite à Ankara de ne pas mettre son véto à d'éventuelles tentatives d'adhésion de membres de l'UE à d'autres institutions internationales.

Le gouvernement turc a interprété cette clause comme un moyen de l'obliger à accepter une éventuelle candidature de la République de Chypre, qu'elle ne reconnaît pas, à l'intégration au sein de l'Otan, dont elle est membre.

C'est à ce point là qu'est intervenue la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice pour "souligner l'intérêt de Washington dans le soutien à la Turquie au moment où elle débute ses négociations d'adhésion avec l'UE", comme l'a résumé le porte-parole du secrétariat d'Etat Sean McCormack.

Alors que les ministres des Affaires étrangères de l'UE s'échinaient à Luxembourg à faire revenir l'Autriche sur sa position, Mme Rice a appelé les dirigeants autrichiens pour peser de son poids sur la négociation.

Elle a ensuite appelé les dirigeants turcs pour entendre leurs arguments avant de persuader le président chypriote grec Tassos Papadopoulos de modérer sa position.

"Nous pensons que les décisions concernant l'adhésion à l'Otan devraient être laissées aux membres de l'Otan", a déclaré lundi à Washington M. McCormack, sans donner de détails sur les conversations entre Mme Rice et les dirigeants européens.

L'intervention a été particulièrement appréciée par la Turquie, que les Etats-Unis présentent régulièrement comme un modèle de coexistence entre l'islam, prédominant dans ce pays, et la démocratie.

"Nous sommes très contents" du soutien américain, a déclaré mercredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Namik Tan.

"Ils ont soutenu ce projet en raison de l'importance qu'ils donnent à l'expansion de l'espace où prévalent des valeurs communes telles que la démocratie, l'état de droit et l'économie de marché", a-t-il poursuivi.

Des dirigeants de l'UE se sont par le passé plaints de l'immixtion de Washington dans leurs relations avec la Turquie. Le président français Jacques Chirac avait notamment reproché à son homologue américain George W. Bush d'être allé trop loin après que celui eut estimé que la Turquie devait se voir donner une date pour son entrée dans le bloc européen.

Il n'en est pas allé de même cette fois-ci, selon des diplomates turcs et américains.

"Ils (les Etats-Unis) n'entendaient pas forcer la main de l'UE mais l'aider à comprendre les répercussions globales de leur décision", a déclaré un diplomate turc parlant sous le couvert de l'anonymat.

"Si les pourparlers avaient échoué, l'idée d'une alliance entre les civilisations en aurait pâti", a-t-il poursuivi.

Un diplomate étranger en poste à Ankara et préférant conserver l'anonymat a assuré qu'il ne fallait pas voir la médiation de Mme Rice comme "une tentative des Etats-Unis de s'insérer dans le processus de prise de décision de l'UE".

Les Etats-Unis "ont seulement vu une opportunité de jouer un rôle de soutien" pour aider candidature de la Turquie, a-t-il dit à l'AFP. (AFP, 5 octobre 2005)

Rice a téléphoné aux dirigeants turcs pour qu'ils acceptent le compromis

La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a téléphoné dimanche et lundi aux dirigeants turcs pour les encourager à accepter le compromis offert par l'UE sur les négociations d'ahésion, à la demande de Londres, a-t-on appris auprès du département d'Etat.

"Parmi d'autres appels donnés ces derniers jours, elle a eu une discussion avec le ministre des Affaires étrangères (Abdullah) Gül ce week-end et ensuite, ce matin, elle a parlé avec le Premier ministre (Recep Tayyip) Erdogan", a déclaré le porte-parole du ministère américain des Affaires étrangères, Sean McCormack.

Selon un responsable du département d'Etat ayant requis l'anonymat, ces appels étaient destinés à convaincre les dirigeants turcs d'accepter le compromis que leur proposeraient les Européens, au moins pour entamer les négociations d'adhésion à l'UE, quitte à obtenir davantage au fil des négociations elles-mêmes.

"Nous pensons que l'objectif le plus important était de parvenir aux négociations d'adhésion. Il faut commencer", a précisé ce responsable.

Interrogé sur le calendrier précis de cette intervention de Mme Rice, le responsable américain a laissé entendre qu'elle avait été effectuée à la demande de la Grande-Bretagne, qui assure la présidence de l'UE et souhaitait parvenir à un accord avec Ankara.

"Nous avions été informés par les Britanniques", a-t-il indiqué.

Les Etats-Unis ont toujours été favorables à une adhésion de la Turquie à l'UE. "Nous pensons qu'une Turquie démocratique et en train de se réformer fermement ancrée aux alliances européenne et transatlantique serait positif pour l'Europe, pour les Etats-Unis et pour la Turquie elle-même", a rappelé le porte-parole.

"Nous pensons que c'était un moment important, une bonne occasion pour les Etats-Unis de montrer à la Turquie que nous continuons à la soutenir dans ses discussions avec l'Union européenne et aussi avec l'UE, pour souligner une fois de plus notre position, tout en notant que c'est un processus européen et que c'est à l'UE de prendre une décision sur ce sujet", a ajouté M. McCormack. (AFP, 3 octobre 2005)

Relations régionales / Regional Relations

Talabani préconise une amnistie pour les militants kurdes de Turquie

Le président irakien Jalal Talabani a préconisé la proclamation d'une "amnistie générale" pour les militants kurdes de Turquie pour l'arrêt des violences dans le sud-est anatolien, à majorité kurde, dans un entretien lundi à un journal turc.

"Il est possible de faire descendre le PKK (parti des travailleurs du Kurdistan, PKK) s'il y a une amnistie général en Turquie (...) Il est impossible de régler la question par l'usage de la force", a-t-il dit au quotidien d'expression anglais The New Anatolian.

Soulignant que l'armée irakienne est à l'heure incapable de sévir contre les rebelles du PKK retranchés dans le nord de l'Irak, M. Talabani a estimé que "si l'on pousse trop le PKK, peut-être commenceront-ils à coopérer avec des terroristes en Irak comme Al-Qaïda, Ansar al-Islam ou (Abou Moussab) al-Zarqaoui et nous poserons davantage de problèmes".

Le chef de l'Etat irakien a insisté sur une coopération accrue au sujet du PKK entre Ankara le gouvernement irakien et les deux principales factions kurdes du nord de l'Irak.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait averti la semaine dernière que son pays est à bout de patience et lancé un nouvel appel aux Etats-Unis et à l'Irak afin qu'ils contrôlent les rebelles kurdes qui attaquent la Turquie à partir du nord de l'Irak.

Ankara a, à plusieurs reprises, menacé de mener des incursions au nord de l'Irak pour écraser les militants armés du PKK qui ont trouvé refuge dans cette zone depuis 1989. (AFP, 24 septembre 2005)

Erdogan prévoit une large participation aux prochaines élections en Irak

Le Premier ministre turc Tayyip Erdogan est arrivé mardi à Koweït pour une visite officielle d'un jour dans le cadre d'une tournée régionale axée sur la coopération entre Ankara et les pays de la Péninsule arabique. Ensuite, il a entamé une visite au Yémen, a rapporté l'agence officielle Saba.

A Koweït, Erdogan a déclaré que la Constitution irakienne, approuvée lors d'un récent référendum en Irak, ouvrait la voie à la participation de toutes les parties aux élections générales de décembre.

"Cette Constitution ouvre la voie à toutes les parties pour participer aux prochaines élections législatives afin d'élire des représentants de toutes les communautés irakiennes", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse.

"Il faudrait un Parlement en Irak qui soit formé de représentants de toutes les communautés du pays", a-t-il ajouté, en exhortant les Arabes sunnites d'Irak, qui avaient largement boycotté les élections générales de janvier, à participer au prochain scrutin.

Erdogan s'est entretenu avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, de la situation en Irak, du conflit au Proche-Orient et des moyens de promouvoir les échanges et les investissements entre les deux pays.

Dans un communiqué publié par l'agence koweïtienne Kuna, le Koweït et la Turquie, deux pays voisins de l'Irak, "se félicitent du processus politique" dans ce pays et "apportent leur soutien aux efforts destinés à conforter ce processus afin de réaliser la sécurité et la paix dans un Irak uni".

Les échanges entre le Koweït et la Turquie se sont établis à 417 millions de dollars l'an dernier, mais M. Erdogan veut les porter à un milliard USD le plus tôt possible.

Erdogan avait visité fin septembre les Emirats arabes unis et le sultanat d'Oman, dans le cadre d'une tournée régionale qui l'avait conduit aussi en Arabie saoudite.

Le Koweït, les Emirats, Oman et l'Arabie saoudite sont membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui regroupe aussi le Qatar et Bahreïn.

Le CCG et la Turquie ont signé en mai un accord-cadre pour des négociations sur l'établissement d'une zone de libre-échange. (AFP, 25 septembre 2005)

Une société turque va construire une centrale électrique en Israël

Une société turque va construire une importante centrale électrique en Israël, a indiqué mercredi une porte-parole du ministère israélien des Infrastructures nationales.

"La société turque Zorlu Energi a signé avec la société israélienne Solbar Industries un contrat portant sur 360 millions de dollars qui lui permettra de construire une centrale électrique dans le sud d'Israël", a indiqué à l'AFP Mme Tami Shinkman.

Elle a précisé que le ministre israélien des Infrastructures nationales, Benjamin Ben Eliezer, a supervisé les négociations qui ont abouti à la signature de ce contrat.

Selon les estimations, plus de 400.000 touristes israéliens auront visité la Turquie d'ici la fin de l'année.

Les échanges bilatéraux devraient atteindre 2,5 milliards de dollars, non compris les exportations militaires d'Israël vers la Turquie.

La Turquie, musulmane mais laïque, est le principal allié régional d'Israël depuis la conclusion d'un accord bilatéral de coopération militaire en 1996. (AFP, 12 octobre 2005)

L'influence alarmante du nationalisme turc sur les pays turcophones

La Turquie a mené une politique très nationaliste vis-à-vis de l'Azerbaïdjan et des pays turcophones d'Asie centrale. Très tôt, Ankara a tenté de faire émerger un "espace islamique eurasiatique" aux relents de panturquisme pour contrebalancer les influences saoudiennes, pakistanaises et surtout iraniennes. Il aurait d'ailleurs été étonnant que l'islam soufi turc, très nationaliste et très vigoureux, et qui sous sa forme la plus stricte (dite nakchibandiye) a influencé de nombreux hommes politiques turcs comme l'ancien président T.Özal ou l'actuel premier ministre Erdogan, ne se soit pas intéressé à cette région immense qui constitue pour lui à la fois un espace de prosélytisme et d'expansion géopolitique et culturelle.

Impossible également de pas ne pas faire le lien entre l'aide turque aux sécessionnistes tchétchènes et la position d'Ankara sur la construction de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), concurrent de l'oléoduc transportant le pétrole de la Caspienne vers Novorossiisk, via le territoire russe. On sait, par ailleurs, qu'en 1997 des hommes d'affaires américains et britanniques ont également signé des accords avec A.Maskhadov pour que la Tchétchénie entre dans la création d'un consortium énergétique caucasien dont serait exclue la Russie. De même, les manœuvres russes visant à contrôler les exportations de brut d'Azerbaïdjan ont très certainement poussé, en rétorsion, ce pays à fournir des armes aux combattants tchétchènes.

La guerre en Tchétchénie a provoqué une forte résonance nationaliste dans la société turque. Dès les premiers combats, elle s'est souvenue qu'elle abritait une diaspora caucasienne comptant quelque cinq millions de personnes, dont 1,5 millions d'origine tchétchène.

Le thème de la Turquie république unitaire est alors remplacé dans le discours officiel par celui de la Turquie mosaïque culturelle. Vers le milieu des années 1990, la Turquie compte plus d'une soixantaine d'associations caucasiennes et certaines ne se sont pas contentées d'envoyer des dons aux victimes du conflit. Ainsi, par exemple, selon son porte-parole, le seul Comité Tchétchènie-Caucase, qui soutenait la politique général Doudaev, aurait à l'époque reçu "près de 2.000 demandes de jeunes gens voulant s'engager pour combattre les Russes" aux côtés des Tchétchènes Peut-être est-ce là l'effet de l'appel "à l'aide morale, politique et militaire de la Turquie" lancé dans les médias turcs fin décembre 1994 par le président tchétchène ?

En Turquie même, le conflit provoque des incidents, comme celui du détournement fin janvier 1996 du ferry Avrasya dans le port de Trabzon par un groupe de jeunes Turcs, dirigé par un certain Mohamed Tokcan, se disant membres du groupe Bassaev et pour certains d'origine tchétchène. Loin d'être condamné par la population turque, l'incident a, au contraire, éveillé chez elle une vive sympathie pour les sécessionnistes caucasiens. "Ces Tchétchènes {les preneurs d'otages} sont de bons turcs", va même jusqu'à déclarer le général Dogan Güres, à l'époque chef d'état-major de l'armée turque. "Ils essaient simplement de faire comprendre au monde la cruauté de la répression russe. Moi-même j'ai du sang tchétchène".

Le parcours politique et idéologique de Mohamed Tokcan, même s'ils sont peu nombreux à l'avoir imité, rend probablement assez bien compte de l'état d'esprit qui animait la diaspora turque d'origine caucasienne, alors que de l'Abkhazie à la Tchétchénie, le Caucase semblait plongé dans une nouvelle guerre coloniale. Après avoir pris les armes au côté de Bassaev en Abkhazie - "le pays de ses ancêtres" - contre les soldats géorgiens, puis en Bosnie et en Tchétchénie, il est condamné pour le détournement du ferry.
Libéré en décembre 2000, il récidive cinq mois plus tard et prend en otages à Istanbul, à la tête d'un nouveau commando composé de six Turcs, deux Tchétchènes et un Abkhaze (probablement issus de la diaspora caucasienne turque), les occupants de l'hôtel SwissHotel.

A côté des Tokcan, dont le combat était davantage nationaliste, d'autres citoyens turcs se sont enrôlés dans les rangs tchétchènes pour des raisons religieuses. Ils sont ainsi nombreux à être issus du Hezbollah turc ou du Front islamique des Chevaliers du Grand Orient (Ibda-C), organisations terroristes dont la presse a beaucoup parlé lors des sanglants attentats d'Istanbul en 2003 ou bien encore des Loups gris turcs (Sivi Vukovi) que l'on retrouve également en Azerbaïdjan dans le Front populaire, et qui prônent une réunion (Touran) des turcophones du monde. Aujourd'hui, s'il faut en croire Rusen Cakir, spécialiste de l'islam politique turc, la Tchétchénie est devenue, après l'Afghanistan et la Bosnie, un autre camp d'entraînement grandeur nature, où se forment et se radicalisent des "dizaines, sinon des centaines de Turcs" avant de revenir sur le territoire national.

Le gouvernement de coalition islamiste de Necmettin Erbakan, l'ancien premier ministre, a lui aussi financé la rébellion contre Moscou ou, du moins, servi d'intermédiaire entre des financiers étrangers et les combattants tchétchènes. Il aurait même, selon certains analystes, détourné en 1996 dix millions de dollars que le président libyen Kadhafi destinait à la guérilla tchétchène afin de financer le Refah, le Parti de la Prospérité, qu'il a créé en 1983. Le leader libyen le lui en aurait d'ailleurs fait publiquement le reproche. L'éviction d'Erbakan du pouvoir par l'armée en 1997 a, semble-t-il, désorganisé en partie la logistique de la guérilla tchétchène au point qu'elle s'est vue obligée d'accepter certaines contreparties de la part de Moscou.

L'influence de mouvements et d'organisations privées turques, religieuses ou nationalistes, a également été importante dans le Sud-Caucase et, en général, dans les régions musulmanes de Russie. Leurs activités ont mêlé nationalisme et religion. C'est le cas de l'ONG Serkhat, par exemple, qui s'est installée au début des années 1990 au Bachkortostan pour y construire quatre lycées "turco-bachkirs". Cette organisation, qui, selon le FSB russe, appartient à la secte islamique Nurcular, opérait toutefois dans la région en toute légalité puisqu'elle avait passé un accord avec le ministère bachkir de l'Education. Celui-ci a cependant été dénoncé en avril 2003 après une enquête du FSB accusant ces lycées de prosélytisme "panturc et panislamique" tout en abritant des immigrés illégaux.

Mais les Turcs ne sont pas les seuls à avoir fondé des écoles au Bachkortostan. Des Egyptiens, des Yéménites et des Saoudiens ont ainsi été récemment expulsés de cette république après que les autorités aient découvert que leurs écoles recrutaient des combattants pour la Tchétchénie. Dans la ville d'Oktiabrskyy, située à 120 km à l'ouest d'Oufa, plusieurs de leurs étudiants auraient été emprisonnés avant qu'ils ne puissent rejoindre les groupes armés de Bassaev. Toutes ces écoles ont aujourd'hui été fermées. (http://www.caucaz.com/home/breve_contenu.php?id=270, par Cyrille GLOAGUEN à Paris, 8 octobre 2005)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Caramanlis: La Turquie doit changer d'attitude si elle veut intégrer l'UE

Le Premier ministre grec, Costas Caramanlis, a appelé lundi la Turquie à changer d'attitude si elle veut entrer dans l'Union européenne, soulignant que les valeurs de l'UE "ne sont pas compatibles" avec l'occupation du nord de Chypre par les troupes turques.

"La Turquie peut devenir un membre de l'UE si et quand elle respecte pleinement les règles et les valeurs de l'UE", a déclaré M. Caramanlis à Athènes lors d'un débat parlementaire sur la politique étrangère.

"Et ces valeurs ne sont pas compatibles avec les casus belli et avec l'occupation d'un territoire européen", a-t-il souligné.

Jeudi dernier, le président grec, Carolos Papoulias, avait lui aussi durci le ton, dans des termes presque similaires.

"Si la Turquie a décidé de suivre la voie européenne, il faut qu'elle revoie les positions fondamentales de sa politique", avait déclaré M. Papoulias dans un discours à Salonique, dans le nord de la Grèce.

"La perspective européenne et la politique de casus belli sont des notions qui ne s'accordent pas, l'acquis communautaire et une armée d'occupation sont des réalités incompatibles", avait déclaré M. Papoulias.

Chypre est divisée en deux parties depuis l'invasion du nord de l'île en 1974 par les troupes turques, en réponse à un coup d'Etat de Chypriotes grecs organisé à partir d'Athènes pour unir Chypre à la Grèce.

Ankara est la seule capitale à reconnaître la "République turque de Chypre du Nord" ("KKTC") proclamée sur la partie nord de l'île, dans laquelle elle maintient plus de 30.000 soldats. La partie sud est entrée seule dans l'UE en mai 2004 sous le nom de République de Chypre.

Les avertissements de MM. Caramanlis et Papoulias reflètent un durcissement récent du ton d'Athènes envers la Turquie. Auparavant, le gouvernement grec exprimait son entier soutien à l'entrée de son voisin turc dans l'UE pourvu qu'Ankara accepte de reconnaître la République de Chypre.

Les efforts de rapprochement entre la Grèce et la Turquie ont culminé en juillet dernier, lorsque M. Caramanlis a accepté une invitation de son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, à se rendre en visite à Ankara, ce qui aurait été la première visite d'un Premier ministre grec dans la capitale turque depuis 1959.

Mais le gouvernement grec a suspendu la visite en août, lorsque la Turquie, après avoir signé un protocole étendant son accord douanier avec l'UE aux dix pays entrés dans l'Union en 2004, a réitéré son refus de reconnaître la République de Chypre.

Les relations se sont encore refroidies en octobre quand le Conseil national de sécurité turc a déclaré, selon la presse turque, qu'il considérerait toujours une éventuelle extension par la Grèce de ses eaux territoriales comme un acte de guerre. La Grèce estime pour sa part qu'au regard du droit international, elle serait fondée à étendre ses eaux territoriales.

Le gouvernement grec a déclaré que M. Caramanlis comptait toujours se rendre en Turquie, mais que les détails de la visite étaient toujours en cours d'élaboration.

Lundi, M. Caramanlis a déclaré qu'Athènes souhaitait toujours améliorer ses relations avec Ankara. "Une Turquie qui s'adapte à l'acquis communautaire fonctionnera mieux, à la fois pour ses citoyens et pour ses voisins", a-t-il dit. (AFP, 31 octobre 2005)

Chypre proteste contre une violation de la ligne d'armistice par les Turcs

Le gouvernement chypriote a indiqué lundi avoir déposé une plainte auprès des Nations unies pour protester contre une violation de l'accord de cessez-le-feu de 1974 par des soldats de l'armée turque, qui ont pointé leurs armes en août contre des casques bleus.

Les autorités ont fait cette annonce après qu'un journal chypriote grec, Philelephteros, eut rapporté que l'armée turque avait érigé un poste d'observation à Louroujina (dans le sud-est de Nicosie), qui viole le statu quo supervisé par l'Onu.

Chypre est divisée en deux parties depuis 1974, date à laquelle les troupes turques ont envahi le nord de l'île à la suite d'un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

Un porte-parole de l'Onu a indiqué à l'AFP que la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre (Unficyp) avait protesté auprès de l'armée turque à la suite d'un incident ayant impliqué des soldats turcs face à un commandant de l'Unficyp, le général uruguayen Hebert Figoli.

"Il y a eu un incident le 31 août quand les forces de maintien de la paix sont tombées sur l'armée turque alors qu'elles examinaient un cas de construction illégale dans la zone tampon", a indiqué Brian Kelly, porte-parole de l'Onu.

"Les forces turques sont arrivées sur lieux et ont pointé leurs armes vers le personnel militaire de l'Onu", dont le général Figoli, a-t-il dit.

L'Onu a alors protesté officiellement, et le général uruguayen a rencontré le chef des forces turques pour discuter de l'affaire.

"Des excuses ont été exprimées au (général) pour le malentendu", a ajouté M. Kelly.

Il a déclaré que la "construction en question avait été partiellement démantelée après la protestation de l'Unficyp", mais a laissé entendre que l'"esprit" du cessez-le-feu n'était toujours pas respecté par la partie turque.

Selon l'accord de cessez-le-feu de 1974, aucune des deux parties n'est autorisée à changer sa position ou encore à gagner du terrain sur la zone tampon contrôlée par l'Onu et qui sépare l'île en deux. Toute construction adjacente à cette zone est également considérée comme allant contre l'"esprit" de la trêve.

"La position des forces d'occupation est caractéristique. Elles manquent de respect pour tous les accords passés", a déclaré de son côté le porte-parole du gouvernement chypriote Kypros Chrysostomides.

"Notre condamnation continue et nous ne considérons pas que l'affaire est close", a-t-il ajouté.

Cette fuite dans la presse a eu lieu alors que le dirigeant chypriote turc Mehmet Ali Talat devait rencontrer lundi le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan à New-York et pousser à la relance des pourparlers de paix visant à mettre fin à trois décennies de division de l'île.

"Président" de la République turque de Chypre du nord (RTCN, reconnue par la seule Turquie), M. Talat a été reçu vendredi à Washington par la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, ce qui a suscité des protestations de la Grèce et du gouvernement de la République de Chypre, reconnue internationalement comme la seule entité légitime sur toute l'île, même si son autorité ne s'étend de fait que sur la zone sud.

Les Etats-Unis et l'Union européenne se sont engagés à lever les sanctions économiques frappant la RTCN en récompense du soutien des Chypriotes turcs à un plan de réunification de l'île proposé par l'Onu en 2004 et abandonné après son rejet par les Chypriotes grecs. (AFP, 31 octobre 2005)

La Turquie doit revoir sa politique (président grec)

Le président grec Carolos Papoulias a appelé jeudi soir la Turquie à "revoir les positions fondamentales de sa politique" si elle veut adhérer à l'Union européenne.

"Si la Turquie a décidé de suivre la voie européenne, il faut qu'elle revoie les positions fondamentales de sa politique", a déclaré M. Papoulias dans un discours devant le club des officiers de Salonique, dans le nord de la Grèce.

"La perspective européenne et la politique de casus belli sont des notions qui ne s'accordent pas, l'acquis communautaire et une armée d'occupation sont des réalités incompatibles", a ajouté M. Papoulias, évoquant notamment la présence de troupes turques dans le nord de Chypre.

La Turquie, a poursuivi le président grec, "se trouve à une croisée de chemins: soit elle suit avec conséquence la perspective européenne, soit elle ne parviendra jamais à la complète adhésion".

La Grèce, a souligné M. Papoulias, "est obligée (...) de protéger durablement ses droits souverains et de ne laisser personne créer des faits accomplis arbitraires, quoi que cela coûte".

M. Papoulias se trouve à Salonique pour fêter vendredi la fête nationale du 28 octobre, marquant le refus de la Grèce, le 28 octobre 1940, de se plier à l'ultimatum que lui avait lancé l'Italie fasciste. (AFP, 27 octobre 2005)

Talat exhorte à une reprise des pourparlers avant d'aller à Washington

Le dirigeant chypriote turc Mehmet Ali Talat a appelé mardi à Ankara les Nations unies à relancer les négociations pour une réunification de Chypre avant une importante visite qu'il va entreprendre aux Etats-Unis.

"Les Nations unies ont la tâche de faire redémarrer les négociations pour un règlement de la question chypriote", a-t-il dit devant la presse au terme d'un entretien avec le chef de la diplomatie turque Abdullah Gül.

Le leader de la République turque de Chypre du nord (RTCN, reconnue par la seule Turquie) a estimé que les Etats-Unis, "une superpuissance", devraient se mobiliser afin que les négociations interchypriotes puissent reprendre.

M. Gül a pour sa part affirmé qu'il incombait une responsabilité aux membres du Conseil de sécurité de l'Onu pour relancer ces pourparlers, faute de quoi "la question deviendra chronique", a-t-il averti.

M. Talat quittera Istanbul mercredi pour se rendre aux Etats-Unis où il doit s'entretenir vendredi avec la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice.

Auparavant il rencontrera jeudi des membres du Congrès.

Le 31 octobre il doit passer à New York afin de rencontrer le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan.

Les gouvernements grec et chypriote (grec) avaient critiqué l'invitation de M. Talat à Washington avertissant qu'elle pourrait entraver les efforts destinés à réunifier l'île divisée.

Chypre est divisée en secteurs turc (nord) et grec (sud) depuis que l'armée turque a envahi sa partie nord en 1974 après un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

Les Etats-Unis et l'Union européenne se sont engagés à lever les sanctions économiques frappant la RTCN en récompense du soutien des Chypriotes-turcs à un plan de réunification de l'île proposé par l'Onu en 2004 et abandonné après son rejet par les Chypriotes-grecs.

Une délégation de membres du Congrès américain a bravé fin mai les avertissements du gouvernement chypriote-grec et s'est rendue en RTCN sans passer par Chypre Sud, une première historique. (AFP, 25 septembre 2005)

Président de Chypre: "La normalisation signifie le retrait de l'armée turque"

Le gouvernement de Chypre s'est assuré de l'engagement de la Turquie à contribuer à la recherche d'une solution globale de la question chypriote dans le cadre de l'ONU et conformément aux principes de l'Union européenne, a soutenu de Président chypriote, Tassos Papadopoulos, lors sa première rencontre télévisuelle avec la presse depuis l'accord sur l'ouverture des négociations pour l'adhésion de la Turquie à l'UE lundi dernier.

Interrogé sur le fait que la reconnaissance formelle de Chypre par la Turquie n'a pas été obtenue avant le début des négociations pour l'adhésion turque à l'UE, M. Papadopoulos, a expliqué que "l'ouverture des négociations de l'UE avec la Turquie ne concernait ni ne pouvait concerner les paramètres détaillés du règlement de la question chypriote".

"Malgré cela", a-t-il continué, "nous nous sommes assurés de l'obligation de la Turquie à œuvrer pour la création d'un climat favorable pour la résolution du problème et pour la normalisation de ses relations avec Chypre", précisant aussitôt que "normalisation des relations implique la levée des conséquences de l'invasion et de l'occupation, comme le retrait des forces militaires turques de l'île et des colons, la fin de l'exploitation illégale des propriétés des chypriotes-grecs et le plein respect des droits de l'Homme". (info-grece.com, 8 octobre 2005)

Ankara construit un pipeline pour ravitailler les Chypriotes turcs en eau

La Turquie a officiellement lancé vendredi son vieux projet de construction d'un aqueduc sous la Méditerranée pour alimenter en eau la petite république autoproclamée de Chypre du nord, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Les autorités d'Ankara ont signé un contrat de 9,5 millions de dollars (7,9 millions d'euros) avec une entreprise pour la construction des 78 kilomètres de conduite qui passeront à une profondeur de 250 mètres et transporteront 75 millions de m3 d'eau par an, a précisé l'agence.

Le chantier du pipeline et ses installations devrait être achevé en 27 mois mais aucune date d'entrée en service n'est encore définie, a indiqué à l'AFP un porte-parole du ministère de l'Energie.

Un cinquième de l'approvisionnement annuel sera de l'eau potable et le reste destiné à l'irrigation afin de revitaliser l'agriculture de la République turque de Chypre du nord, dont l'économie souffre fortement des sanctions internationales.

La Turquie est le seul Etat à reconnaître la République turque de Chypre du nord (RTCN), autoproclamée en 1983 et qui compte 200.000 habitants.

Le pipeline doit partir de la province de Mersin dans le sud de la Turquie et relier Chypre à hauteur du porte de Kyrenia.

A la fin des années 1990, la Turquie avait imaginé de pallier le manque d'eau des Chypriotes turcs en les ravitaillant au moyen d'énormes poches de plastique, mais le projet, jugé inefficace, avait été abandonné.

Le gouvernement dans le secteur grec de l'île de Chypre est internationalement reconnu et membre depuis 2004 de l'Union européenne. (AFP, 7 octobre 2005)

Chypre: l'UE n'a pas de "solution magique" (chef du Parlement européen)

Le président du Parlement européen, Josep Borell, a prévenu jeudi les Chypriotes que l'Union européenne n'avait pas de "solution magique" pour mettre fin à la division de leur île, les enjoignant implicitement d'agir par eux-mêmes.

"N'attendez pas de solution magique; l'Europe n'a pas de baguette magique lui permettant de faire sortir un lapin d'un chapeau", a déclaré M. Borrell devant des journalistes chypriotes grecs et chypriotes turcs à Nicosie.

"C'est le cadre posé par l'Onu qui doit servir à trouver une solution, et l'Union européenne sera présente dans ce cadre-là", a ajouté M. Borell, en visite à Chypre pour une semaine.

Alors que les négociations interchypriotes sont gelées depuis 18 mois, M. Borell avait estimé mercredi qu'il fallait "saisir l'occasion de l'ouverture des négociations avec la Turquie pour une nouvelle initiative sur la résolution de la question chypriote".

La dernière tentative de mettre fin à la division de Chypre a échoué en avril 2004, date à laquelle les Chypriotes grecs ont rejeté par référendum un plan de réunification proposé par l'Onu et approuvé par les Chypriotes turcs.

Conséquence de cet échec, seule la partie sud de l'île, administrée par les Chypriotes grecs est entrée de fait dans l'UE lors de l'élargissement du 1er mai 2004.

La question chypriote a failli faire capoter l'ouverture des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE à la date prévue du 3 octobre, mais les Vingt-Cinq sont parvenus à un compromis de dernière minute accepté par Ankara, qui refuse toujours de reconnaître la République de Chypre tant qu'une solution globale ne serait pas trouvée au conflit.

La République de Chypre est reconnue par la communauté internationale comme la seule entité légitime sur toute l'île, mais son autorité ne s'étend de fait que sur la partie sud, la zone nord étant administrée par la République turque de Chypre nord (RTCN) proclamée unilatéralement en 1983 et reconnue uniquement par Ankara.

Chypre est divisée depuis que l'armée turque a envahi sa partie nord en 1974 après un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 6 octobre 2005)

L'échec d'Ankara à tenir promesse sur Chypre nuira aux négociations

Le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn a prévenu vendredi la Turquie que le rythme des négociations d'adhésion avec l'Union européenne ralentirait si elle ne faisait pas pleinement bénéficier Chypre d'un accord d'union douanière la liant à l'UE.

"La Turquie doit tenir parole en ratifiant le protocole sans délai et en appliquant pleinement ce protocole", a déclaré M. Rehn à la presse alors qu'il visitait la ville de Kayseri, en Anatolie centrale.

"Si le protocole n'est pas ratifié en toute bonne foi et en toute conformité, cela aura certainement un impact négatif", a-t-il poursuivi. "Je trouverai très difficile d'ouvrir des chapitres (de négociation) relatifs à l'union douanière si la Turquie ne remplit pas ses obligations".

Le protocole, signé en juillet par la Turquie, étend l'application d'un accord d'union douanière entre Ankara et l'UE aux 10 nouveaux entrants dans le bloc européen, dont la République de Chypre, qu'Ankara refuse de reconnaître.

Ankara a spécifié lors de la signature de ce texte que celle-ci n'équivalait pas à une reconnaissance de Nicosie et que l'application du protocole n'impliquait pas l'ouverture des ports et aéroports turcs aux navires et avions chypriotes grecs.

Les 25 ont réagi à cette déclaration en affirmant qu'Ankara devrait reconnaître Nicosie avant de pouvoir devenir membre de l'UE.

M. Rehn, qui s'est entretenu jeudi à Ankara avec les dirigeants turcs, a indiqué avoir reçu des assurances de leur part sur le respect par la Turquie de ses obligations.

La Turquie a entamé mardi des négociations d'adhésion avec l'UE.

Chypre est divisée depuis l'invasion du nord de l'île par les troupes turques en 1974, en réponse à un coup d'Etat mené par des nationalistes chypriotes grecs avec le soutien d'Athènes et visant au rattachement de l'île à la Grèce. (AFP, 7 octobre 2005)

Immigration / Migration

Un Suédois et un Turc arrêtés en Bosnie pour terrorisme

La police bosniaque a indiqué vendredi avoir arrêté trois personnes, un Suédois, un Turc et un Bosniaque, soupçonnés de préparer des actions terroristes en Bosnie.

Selon la presse locale, les trois étaient en train de préparer une attaque contre une ambassade d'un pays membre de l'Union européenne (UE).

"Les trois sont soupçonnés de préparer des attaques terroristes", a indiqué un porte-parole du ministère de l'Intérieur Robert Cvrtak sans donner de détails.

La police a également fouillé deux maisons à Sarajevo et saisi une certaine quantité d'armes et d'explosifs, a-t-il ajouté.

Deux des trois suspects ont déjà été interrogés par des juges du Tribunal chargé du crime organisé, crime de guerre et terrorisme, tandis que le troisième devrait comparaître devant cette instance dans la journée, a indiqué un porte-parole du tribunal.

Fin septembre, le commandant de l'Otan en Bosnie, Luis Weber, avait fait état d'une présence terroriste dans le pays et précisé que ses troupes surveillaient étroitement une dizaine de suspects.

Pendant le conflit interethnique bosniaque (1992-1995), des centaines de combattants d'origine arabe, notamment des wahhabites, se sont rendus en Bosnie pour prendre les armes aux côtés des Musulmans bosniaques.

Les combattants arabes ont été priés de quitter le pays après la fin du conflit mais nombre y sont restés et ont obtenu la nationalité bosniaque notamment en épousant des Bosniaques.

Après les attentats terroristes aux Etats-Unis de septembre 2001, six suspects d'origine arabe ont été arrêtés en Bosnie et ont été livrés aux autorités américaines en 2002. (AFP, 21 octobre 2005)

Réflexions shaïtanesques sur une affaire crapuleuse trouble où sont évoqués les Loups Gris

Il est fort étrange de lire dans La Libre Belgique que les Loups Gris seraient "une formation nationaliste perçue en Europe comme d'extrême droite". A ce compte-là le Vlaams Blok/Belang devrait également être qualifié de "formation nationaliste perçue par les Belges francophones comme d'extrême droite".
 
Certes, en Turquie le nationalisme exacerbé n'est pas le fait que des Loups Gris et du principal parti qui leur est lié, le MHP (ils sont infiltrés dans plusieurs autres, habituellement qualifiés de "centre-droit"), il gangrène une bonne partie de la classe politique, "sociaux-démocrates" du CHP inclus, et de l'"Etat profond", la bureaucratie civile et militaire qui détient le véritable pouvoir politique, judiciaire et militaire.
 
Ce pays compte même un parti national-bolchevique / fasciste-maoïste, l'Isci Partisi de Dogu Perincek, très en pointe dans le négationnisme du génocide arménien, y compris via son relais quasi-officiel en Belgique, l'Association de la pensée d'Atatürk, objet de toutes les attentions de politiciens PS à Saint-Josse.
 
Mais les précautions des journalistes belges Christophe Lamfalussy et Roland Planchar à l'encontre des Loups Gris montrent une fois de plus que les personnes-ressources consultées par une partie de la presse belge à propos de la politique turque, en Turquie et ici, y compris à propos du soi-disant journaliste Ahmed Yumrukaya (voir le démenti du - vrai - journaliste turc Zeynel Lüle plus bas) et de la dette d'un million et demi d'euros qui "a été remboursée " depuis longtemps"" selon La Libre, alors que Le Monde (comme De Morgen) mentionne que Vural Öger "aurait cependant "renoncé depuis longtemps" à récupérer cet argent", ont pour objectif la désinformation du public belge.
 
Les officines de propagande turque (p.ex. les personnes liées aux sites http://tetedeturc.com et  http://www.info-turc.org/ ) et leurs relais mercenaires dans le monde universitaire et politique belge réussissent un peu trop souvent à se faire entendre et surtout à être considérés comme des sources fiables par certains journalistes, mais aussi par certains politiciens peu au fait de la situation politique en Turquie et au sein de la diaspora turque. Il existe pourtant d'autres sources plus fiables, d'origine turque ( e.a. Dogan Özgüden et son site http://www.info-turk.be , mais aussi Mehmet Koksal et certains collaborateurs du site www.binfikir.be , comme Erdem Resne) ou maîtrisant la langue turque (e.a. Pierre Vanrie, de Courrier International), mais ces personnes semblent absentes des répertoires téléphoniques de certaines rédactions, celle de La Libre Belgique plus particulièrement.
 
Encore plus étrange, aucun des trois principaux quotidiens belges francophones (Le Soir, La Libre Belgique et la Dernière Heure) ne semble* avoir consacré le moindre article à la condamnation le vendredi 7 octobre dernier à six mois de prison avec sursis de Hrant Dink, rédacteur en chef de l'hebdomadaire istanbuliote bilingue "Agos", qui paraît en turc et en arménien, "coupable d'avoir insulté et affaibli l'identité turque dans un article sur les Arméniens"... (Pierre-Yves Lambert pylambert@gmail.com , 18 octobre 2005)

* d'après une recherche sur leurs sites internet en tout cas

Un eurodéputé turc suspecté dans l'enlèvement d'un homme d'affaires

Selon une dépêche de l'AFP, "un député européen est soupçonné d'être lié à l'enlèvement et à la séquestration pendant une semaine d'un homme d'affaires turc en Belgique, a annoncé jeudi la police judiciaire belge.

"L'implication d'un eurodéputé est "l'une des hypothèses de travail" étudiées par la police belge, a déclaré lors d'une conférence de presse le directeur de la police judiciaire de Bruxelles, Glenn Audenaert.

"Le chef de la PJ bruxelloise n'a pas révélé l'identité du député européen qui aurait pu jouer un rôle dans l'affaire. Il a toutefois indiqué qu'il s'agissait d'un "homme d'affaires important en Allemagne", d'origine turque, semblant indirectement désigner l'eurodéputé socialiste Vural Oger, fondateur et gérant de la société Oger Tours."

Le nom de Vural Oger avait été connu par l'opinion publique européenne pour la première fois en 2004, quand il était candidat sur la liste du SPD pour le Parlement européen en tant que proche ami du chancellier Schröder, en raison de ses paroles relatives à une conquête éventuelle de Vienne par les Turcs:

"Pris à partie par un historien qui assenait que jamais la Turquie n'entrerait dans l'Union européenne, Vural öger a vu rouge : 'Ce que le sultan Soliman avait commencé avec le siège de Vienne en 1529 [qui fut un échec, ndlr], nous allons le réaliser en terme de population, grâce à nos hommes vigoureux et à nos femmes saines. En l'an 2100, il y aura en Allemagne 35 millions de Turcs et le nombre d'Allemands sera d'environ 20 millions.'" (Libération, 4 juin 2004)

L'implication éventuelle des Loup gris

D'autre part, la Libre Belgique parle également de l'implication éventuelle des Loups gris (militants ultra-nationalistes turcs) dans cette affaire:

"Un homme d'affaires turc, gérant d'un tour operator de Zaventem qui envoie chaque année près de 100000 touristes en Méditerranée, a été kidnappé et séquestré pendant huit jours, fin septembre, dans un chalet de Libin, dans les Ardennes.

"Cette rocambolesque affaire est restée secrète pendant trois semaines et n'a été dévoilée par la police fédérale que mercredi soir. 'Ce sont des faits de droit commun', a précisé Glenn Audenaert, qui a exclu un rapport avec le terrorisme.

"Le directeur judiciaire du SJA Bruxelles a aussi indiqué que 'l'une des hypothèses de travail' était que cet enlèvement a été commandité par un eurodéputé allemand d'origine turque. Selon nos sources, une autre évoquerait cependant l'implication des 'Loups Gris', une formation nationaliste perçue en Europe comme d'extrême droite. De quel côté du rapt et à quel niveau, nous l'ignorons.

"En tout cas, Eray Serimozu, gérant de la société Mediterra, a été enlevé le 22 septembre vers 23h alors qu'il rejoignait sa maison d'Auderghem. 'De façon presque paramilitaire', indique M. Audenaert, quatre hommes habillés d'une salopette et d'une cagoule noires l'ont menotté avec des strips en plastique et emmené vers une destination inconnue. Affolée, son épouse a immédiatement prévenu la police. Eray Serimozu a finalement été libéré le 30 septembre vers 5h place Meiser à Bruxelles, d'où il a rejoint à pied Zaventem, où se trouve le siège de la société Mediterra que préside son frère Güray.

"'Nous avions la chance que la victime disposait d'une mémoire photographique extraordinaire', a dit M.Audenaert. L'homme d'affaires a expliqué qu'il avait été ligoté à un lit. Il se souvenait de l'emplacement des meubles et des couleurs.

"Les policiers de la brigade kidnapping et extorsions tenaient, de l'épouse, le nom d'un suspect. Grâce à des écoutes téléphoniques, ils ont pu voir qu'il était 'actif dans le sud du pays'. Le chalet de Libin a été identifié. Il avait été loué pour un mois. Au bout du compte, la police a arrêté quatre suspects, deux à Bruxelles, un à Gand et un autre en provenance de Turquie. Au cours des perquisitions, un pistolet GP Browning de calibre 9mm a été retrouvé. L'un des inculpés est un ressortissant turc, Ahmet Y., disposant d'une carte de presse délivrée par le Ministère belge de l'Intérieur.

"L'affaire n'est pas clôturée. Des éléments manquent. 'Nous ne savons pas si une rançon a été payée et s'il y a un commanditaire', explique ainsi M.Audenaert. Et la victime, qui pourrait être mise sous protection, a été entendue longuement, jeudi encore.

"L'eurodéputé allemand a démenti hier après-midi sa participation au kidnapping, parlant à nos confrères du 'Spiegel' d'un 'appel au meurtre'. En tant que propriétaire d'un important tour operator en Allemagne, Vural Öger a bien eu des relations commerciales avec Eray Seromozu, mais la dette d'un million et demi d'euros a été remboursée 'depuis longtemps'. Öger est un membre éminent du SPD allemand, symbole de l'intégration turque en Allemagne." (La Libre Belgique, 14 octobre 2005)

Vural Öger parle d'une machination contre lui

Le député européen allemand d'origine turque Vural Öger a démenti avec véhémence, dans un entretien, être lié à la séquestration d'un homme d'affaires turc en Belgique, n'excluant pas que toute cette affaire soit une machination contre lui.

Interrogé par l'édition en ligne du magazine Der Spiegel, M. Öger, eurodéputé socialiste et fondateur et gérant de la société de voyages Oger Tours, se défend vigoureusement: "Je n'ai absolument rien à voir avec cela, c'est de l'appel au meurtre", dit-il.

Il déclare soupçonner une action dirigée contre sa personne: "L'ensemble est piloté depuis quelque part. Je suis désespéré et impuissant", dit-il.

Le directeur de la police judiciaire de Bruxelles, Glenn Audenaert avait révélé jeudi qu'elle étudiait comme "une des hypothèses de travail" l'implication d'un député européen, "homme d'affaires important en Allemagne" et d'origine turque.

Selon la police belge, un autre homme d'affaires turc résidant en Belgique, qui dirige une importante agence de voyages, avait été enlevé le 22 septembre par quatre hommes encagoulés. La victime avait été relâchée le 30 septembre à Bruxelles après avoir été séquestrée dans un chalet loué à Libin (sud de la Belgique).

Le motif de l'enlèvement serait un "contentieux commercial d'environ 1,5 million d'euros", avait précisé la police belge, selon qui l'enquête n'a révélé aucun motif politique.

Quatre personnes, auteurs présumés du rapt, et d'origine turque, ont été placées sous mandat d'arrêt pour "séquestration".
 Le député européen reconnaît au Spiegel Online qu'il a été en relation d'affaires en 1997 avec la victime, qui lui doit depuis lors 1,5 million d'euros, et qu'il a renoncé depuis longtemps à cette somme, en raison de "faillites à deux reprises" de cet homme d'affaires.

M. Öger affirme aussi connaître Ahmet Y., un des auteurs présumés, "depuis sept ou huit mois". "Mais je connais tellement de gens et je ne peux pas toujours vérifier d'où ils viennent", dit-il, ajoutant qu'il a appris depuis lors qu'un mandat d'arrêt a été émis" en Turquie contre cet Ahmet Y.

Le député européen, qui n'a pour le moment pas été entendu par la police belge, a déclaré qu'il voulait revenir rapidement à Bruxelles pour parler avec la police. (AFP, 14 octobre 2005)

TIHV's Recent Human Rights Reports in Brief

October 31, 2005

Torture in Detention... Five students, who were detained during the demonstration staged in connection with the attacks by the rightists on the students who were not fasting at Mersin University dormitory, announced that they were tortured in detention. Okay Kinik, one of the detained students, told that they were first beaten and insulted in the police car while they were being taken to Çarsi Police Station: "We were taken to Security Directorate after we were registered in the police station because there was not custody in the station. We spent the night at the custody. A team came from Çarsi Police Station around 09.15 in the morning. They took us to the State Hospital by handcuffing us. They reported the traces of beatings and handcuffs there. However, all the police officers attacked on us just after the physicians got out of the treatment room. They handcuffed us again by laying us down. Afterwards, they put us in the police car. When they took to Çarsi Police Station they attacked us again and put us in the police car by dragging on ground and beating. We testified before the public prosecutor. Then we were taken to the Forensic Institute where we took reports. At the Forensic Institute we identified two of the police officers who beat us. We gave the names and described the appearances of the other ones." Kinit put that his left foot and chest were aching and there were traces of beatings on his neck, armpit and head. (29 October, Evrensel)

HADEP Executive Beaten by Police... Zeki Öztürk, former executive of the HADEP who was involved in a traffic accident on 22 October in Silivri district of Istanbul, announced that he was beaten by police officers. Zeki Öztürk, who filed an official complaint to public prosecutor, stated that the police officers who intervened the accident changed their attitude towards him after learning that he was a HADEP executive and beat him. Öztürk told that he was also beaten at the police station where he was taken to and arrested for "resisting and insulting the police" but released upon the objection of his lawyers. (30 October, Özgür Gündem)

Torture in Detention... The number of the juveniles who were detained during a concert organized for the opening of a shop in Ordu and announced that they were tortured was increased to five. First E.B., N.Ç. and M. Kiliç and later Ç.S. had announced that they were tortured. The juvenile I.Z: told that he was beaten by the special security officials when he was trying to approach the singer and then surrendered to police. I.Z. said that he was put in the minibus under beatings and put in the room at the police station where N.Ç., M. Kiliç, Ç.S. and E.B. were also taken later. I.Z. told that the juveniles were taken out of the custody and beaten one by one. They were reportedly hearing the screams and cries of the juveniles taken out. I.Z. put that that they were first taken to Ordu Security Directorate and then taken to a clinic: "I told at the clinic that I was tortured.. They checked my wounds and gave me a report. Afterwards I was again taken to the police station. I was taken to the public prosecutor on the next day. I complained about the special guards and police officers who beat me. Public prosecutor sent me to the court and then I was released. (29 October, Evrensel)

Incident in Izmir... A bomb exploded in the building of the AKP in Çigli district of Izmir on 27 October. The explosion caused material damage. (28 October, Milliyet)

Detentions and Arrests... Ramazan Özbek and Hogir Öztürk, who were surrendered to Turkey by Iran were arrested on 28 October for "being members of the HPG". Adam Karl Johannes (Swedish) who was arrested on the allegation of "bringing down the Turkish flag" on the night of 16 October in Alanya district of Antalya was released on 27 October to be prosecuted without remand. Erik Martin Schöld who had been detained with Johannes had been released on the same of the detention. E.A., E.S., L.D., N.I.. K.A. and L.Y. were detained in Istanbul and Diyarbakir on the allegation of having a connection with the explosion occurred in a gas station in Maskak quarter of Istanbul on 15 October. ESP members Alihan Alhan, Metin Kürekçi, Ahmet Kirgil, Filiz Uluçelebi were detained in Ankara while they were distributing leaflets against the Law on Fight to Terrorism in Batikent quarter. They were released on the evening. (28-29-30 October, ANF-Atilim-Hürriyet-Milliyet)

Mine Explosion... Özcan Önal (9) and Kerem Tosun (7) who stepped on mine nearby Esendere town of Yüksekova district (Hakkari) on 29 October died. (30 October, Radikal)

Clash and Attacks in the Southeast... Private Mehmet Özdemir who stepped on mine in Sirnak on 26 September died. Village guard Irfan Katmis and HPG militant Aydin Altin died during the attack conducted to the gendarmerie station in Erenkaya village of Eruh district (Siirt) on 298 October. Four soldiers were wounded during the clash started after the attack. However, HPG announced that the village guards were not aimed during the clash and Irfan Katmis was killed by the soldiers. In the announcement it was stated that seven soldiers were killed, two soldiers were wounded during the clash broke out on 28 October nearby Diyarbakir. Non-commissioned officer Ali Turan died during the clash broke out nearby Yolçati village of Bingöl on 30 October. Three HPG militants were allegedly killed during the clash. (29-30-31 October, Milliyet-Hürriyet-Özgür Gündem)

October 28, 2005

Torture Trial... A court case launched against 7 soldiers who had been charged at Çorum Gendarmerie HQ on charges of torturing Melek Serin who had been detained in 2003 in Çorum. According to the news gathered Melek Serin had been detained by police officers. She had been surrendered afterwards to the non-commissioned officers Bayram Ilkbahar and Selahattin Köse charged at Seydim Gendarmerie Station. After having been released she had been given medical report certifying torture and she had made an official complaint against the soldiers. Selahattin Köse testified to the public prosecutor to the effect that Melek Serin had been interrogated and tortured by persons who had technical knowledge and whose ID were confidential: "She was not interrogated in our station, but in Çorum Gendarmerie HQ. The persons who interrogated her knew the techniques of interrogating. I do not know their names. They do not use their real names. Since they did not have the right to interrogating detainees I read and signed the recordings." Since Bayram Ilkbahar testified in accordance with Köse a case was launched against 7 soldiers charged at Çorum Gendarmerie HQ. (Milliyet)

Pressures in Prisons... Female prisoners incarcerated in Sivas E-type Closed Prison were banned from visits, phone calls, social activities, letters, sports activities for 4 months on the grounds that they conducted hunger strike for 2 days and wrote petitions to the prison administration for protesting the condition of Abdullah Öcalan. According to the announcement by the prisoners the ill prisoners are not treated. The prisoners Aynur Epli and Hatice Çakmak were not treated. (Özgür Gündem)

Closure Case Against Egitim-Sen... Ankara Labour Court No 2 concluded on 27 October the closure case against teachers’ union Egitim-Sen. The case had been launched on the grounds that the expression concerning the education in mother tongue was not lifted from the Article 2 of its statue. On 25 May General Legal Chamber of the Court of the Cassation quashed the decision of Ankara Labour Court No 2 not to close the teachers’ union Egitim-Sen. Afterwards the union changed the article in question and the court decided to drop the case. Ankara Labour Case No. 2 had rejected closure case against teachers’ union Egitim-Sen for the first time on 15 September 2004 but this decision had been quashed by the 9th Legal Chamber of the Court of Cassation. Upon this the court had rejected closure case for the second time on 21 February. This was the third trial. (Cumhuriyet)

Incidents at the Universities, YÖK Protest... A rightist group attacked the leftist students who were no fasting at Gazi University on 26 October. Seven students were wounded in the incident. Police dispersed by force some 500 students who gathered in Cebeci Campus of Ankara University on 27 October to protest YÖK. Students responded by throwing stones upon the intervention. Nobody was detained during the incident. (Atilim-Özgür Gündem)

Demonstrators on Trial... A court case was launched against 19 persons who staged a demonstration at Istanbul Fatih Mosque in September. In the indictment it was alleged that the defendants, 14 of whom are arrested, "wanted to change the constitutional system in Turkey and establish a religious state". The indictment wants the defendants including Süleyman Ugurlu and Yilmaz Çelik who are allegedly the responsible of the organization in Istanbul to be sentenced for "being members of illegal organization". (Milliyet)

Demonstrators Detained... ESP members Gökhan Sofuoglu, Tugba Gümüs and Onur Binbir who hung a boat in Eminönü saying "Law on Fight to Terrorism Must be Cancelled" on 27 October were detained.  (Atilim)

Bomb Attacks... A bomb was thrown in the garden of government house in Viransehir district of Urfa on 26 October. Nobody was wounded during the explosion. A public bus was set to fire by molotov cocktail by unidentified persons on 27 October in Küçükçekmece quarter of Istanbul. (Cumhuriyet-Vatan)

Detentions and Arrests... Belgin Kayabasi, representative of the daily Atilim, Ecevit Ugur, correspondent of Atilim, Özkan Sahin, Kamber Hasgül, Ali Ugurlu and Saniye Kahraman were detained during the houseraids in Adana on 27 October. They were reportedly detained on the grounds that they participated the funeral ceremony of MKP militants Özlem Eker. (Atilim)

Clash and Attacks in the Southeast... According to the announcement made by the HPG, two soldiers were killed during the clash broke out on 26 October nearby Dicle district of Diyarbakir. (ANF)

October 27, 2005

Police Officers on Trial... A case was launched against 14 police officers in connection with the killing of Poyraz Dikyar on 17 February in Ceyhan district of Adana. According to the indictment the leader of Cono tribe Poyraz Dikyar who robbed a gas station in Osmaniye was reportedly killed nearby Ceyhan district by the police officers following him. The juveniles T.B. (12) and I.S. (15) who were with Poytaz Dikyar were detained: "Police officers opened fire aiming Poyraz Dikyar. It was not found out which gun shot the bullet that killed Dikyar. When the direction of the bullet is considered it was possible to stop the car by shooting its tires, but the police officers exceeded the limit of the legal order and killed Dikyar..." The indictment wants the defendants to be sentenced to heavy life imprisonment on charges of "killing a person by exceeding the legal limits". The case will commence at Adana Heavy Penal Court tody (27 October). (Radikal)

Persons Beaten by Police Officer... Sabri Varol and Cihangir Kiliç were reportedly beaten by the police officers on the night of 14 October in Ordu. Varol told the followings: "Two police cars approached us while we were saying goodbye to each other. Police officers started to beat us without saying anything. After a while they put us in the police car and continued beating there. I warned them about my hearth problem but they did not care. My friend Cihangir also warned them about my illness. After a while I fainted. They poured out water on us and beat in the Security Directorate where they took us." Kiliç told the followings: "When Sabri fainted they poured out water on him in order to make him awake. After awakening they beat him again. When Sabri worsened they panicked and took us to hospital. The physician quarreled with the police officers for beating us. The police officers panicked and sentenced us to a fine of YTL 50 on the allegations of "disturbing people by making noise". (Evrensel)

Torture in Detention... The juvenile Ç.S. was reportedly tortured together with the juveniles E.B., N.Ç. and M. Kiliç who were detained and tortured in Ordu on 2 October. Upon the official complaint made by his family Ç.S. reportedly testified to the effect that "he was searched after the concert organized in connection with the opening of a shop and detained for having a pocketknife". He reportedly told that he was beaten in the police car with the other children, put in room and stripped naked. He said that he heard the screams of his friends: "Police officers took us to the hospital. When I said that I was tortured the doctor gave me a report." (Evrensel)

Association Executive on Trial... A court case was launched against Ali Karagüzel, Chairman of prisoners’ relatives association TUHAY-DER in Mus, for using the expression "Sayin (corresponding to ‘esteemed’ or ‘dear’)" when referring to Abdullah Öcalan during his speech in the press announcement on 10 October. The indictment wants Karagüzel to be sentenced according to the Article 215 TPC for "praising a crime or criminal". (Milliyet)

Unionists on Trial... On 24 October, Diyarbakir Penal Court of First Instance No 1 started to hear the case against 97 persons working in Diyarbakir Financial Office for one-day-stop-working action on 6 April. The court adjourned the hearing for the completion of testimonies. (Özgür Gündem)

Newroz Celebrations... On 25 October, Siirt Peace Penal Court sentenced 20 members of the organising committee of 2004 Newroz celebrations in Siirt to YTL 100 each for using the letter "w" on the placards. Members of organising committee including Vetha Aydin, chairman of IHD Siirt branch, Sabri Özdemir, representative of the union BES for Siirt, Sahin Kayikçi, executive for Egitim-Sen in Siirt, were sentenced for not obeying the orders of officials under the Article 7 TPC. (Özgür Gündem)

Case for Insulting Atatürk... Sincan Penal Court of First Instance No 3 concluded to hear the case against Murat Vural launched for attempting to paint the Atatürk statue. The court sentenced Vural to 22 years and 1 month’s imprisonment under the Law to Protect Atatürk. Vural’s lawyers Serkan Özbek and Mesut Sönmez announced that the highest sentence was given by the court on the grounds that he had attempted the same action previously. (Zaman)

Hezb-Al-Tahrir Trial... 2 cases were launched against 24 persons who staged a demonstration when Prime Minister went to Haci Bayram Mosque for Friday Pray in Ankara on 9 September. The first case was launched on charges of "being member of Hizb-Al-Tahrir" and would commence at Ankara Heavy Penal Court No 11. The second was launched on charges of "resisting security forces" and would commence at Ankara Penal Court of First Instance No 13. (Milliyet)

Incident in University... Seven students were wounded during the fight between two rightist groups on 24 October in Ankara Gazi University. The fight broker out in connection with leadership and the names of the wounded students are: Kaan Y., Mükremin K., Utku Y., Muhammet O., Yilmaz E., Bahri K. and Çagdas G. The student Ismail G. was detained in connection with the incident. (Milliyet)

Students suspended from University... Ankara Administrative Court decided to stop the execution in the case that was launched by four students who were suspended from the university on the grounds of protesting police officers who attended classes wearing uniforms at METU. METU administration had dismissed one student and suspended 18 students temporarily in connection with the students’ protest. The court ruled that the "actions of the students did not prevent the education at the university and other students to attend the exams". The case that was launched against 20 students in connection with the protests will commence in November at Ankara Penal Court of First Instance No 25. Meanwhile, on 21 October Istanbul Heavy Penal Court No 1 continued to hear the case against 61 students composing 47 leftist and 14 rightist students launched in connection with the fights broke out in November and December 2004 in Istanbul University. The hearing was adjourned to 2 March 2006. (Evrensel-Milliyet)

Democratic Society Party... A new party was founded under the name of Democratic Society Party (DTP). After the release of former DEP MPs an initiative had been started as Democratic Society Movement. The official application for the party would be made next week. There would be associate presidency; both former Chairman of DEP Ahmet Türk and Lawyer Aysel Tugluk would be presidents. Former Chairman of DEHAP Tuncer Bakirhan, Abdullah Öcalan’s lawyer Dogan Erbas, for DEP MP Selim Sadak, Lawyer Hasip Kaplan are in the temporary board members. Former DEP MPs Leyla Zana, Hatip Dicle and Orhan Dogan are within the founders. (Radikal)

Detentions and Arrests... Mustafa Akpinar, one of 7 persons who were detained on 17 October for "being member of Independent Youth Movement (BAGEH)", was arrested on 18 October. 6 persons were released. The HPG militant Mazlum Baturay, who was wounded during a clash in September in Bismil district of Diyarbakır, was detained in Akçakiraz town of Elazig where he went fort treatment. H.S., M.S. and A.H.S. who were detained in Batman for aiding HPG militants, were arrested on 20 October. Abdurrahim Atilla, Abbas Turgut and Nezir Özgezer who were detained in Viransehir district of Urfa for "being member of PKK" were arrested on 25 October. Mehmet Ali Türk was release. 6 persons were reportedly detained in connection with the killing of former Vice Chairman of HADEP Hikmet Fidan on 6 July in Diyarbakir. Veysi Akkoyun, Firat Karahan and Mustafa Kemal Ok were arrested afterwards. Salih Olcay, whose ID card was on the leading member of Al Quaide Louai Sakka (Syrian), was arrested for "being member of an illegal organisation". Alleged HPG militant A. Ilbas reportedly surrendered in Mazidagi district of Mardin. (Atilim-Cumhuriyet-Milliyet-Özgür Gündem)

October 26, 2005

Extra-Judicial Killing... On 24 October Eskisehir Heavy Penal Court continued to hear the case launched in connection with the killing of Ahmet Kaymaz and his son Ugur Kaymaz on 21 November 2004 in Kiziltepe district of Mardin. 20 lawyers of the Kaymaz family left the courtroom just after the hearing was started. Lawyer Yusuf Alatas told that some 30 lawyers who were coming from Istanbul were not let in to Eskisehir: "Furthermore the public prosecutor was rude against a lawyer. We left the courtroom on the grounds that our lawyer friends were not let in to Eskisehir." The defendant police officers Mehmet Karaca, Yasafettin Açikgöz, Seydi Ahmet Döngel and Salih Ayaz who are charged with the killing of Ahmet Kaymaz and Ugur Kaymaz attended the hearing. Veysel Güler, one of the lawyers of the defendant police officers, stated that the lawyers who left the courtroom wanted to show off. Güler told the followings: "They want to take the case to ECoHR and get compensations. There are photos proofing that the killed persons were terrorists. They always publish the photo of Ugur Kaymaz when he had been at the second class of the primary school. He was around 16 years old. The case has been focused on Ugur Kaymaz. Juveniles are trained in the PKK camps. Ugur Kaymaz weighted 65 kg whereas a kalashnikov is 3-kg. He had the capacity to carry a gun. Both father and son used guns during the incident. Ugur Kaymaz used 8 and his father used 5 bullets." The hearing was adjourned to 18 December. Meanwhile, Security Director of Eskisehir announced on 23 October that only 100 persons would be let in the courtroom and the people coming from outside of Eskisehir would not let in Eskisehir. A clash broke out before the hearing between a group of 25 university students and the police nearby Tasbasi Shopping Center that is 200 meters distant away the court house. Police dispersed the students by force who wanted to enter the courthouse. Resul Yilmaz, Nuray Kesik, Yilmaz Keles, Erdogan Akdogan, Memik Kilinç, Ayse Erkabakçi, Sevgi Kirca, Baris Cengiz, Özgür Misirlioglu, Ali Özcan, Hasan Akman, Hülya B., Ali Ç., Devran B. and Ibrahim Halil Y. were detained. The detainees were released on the same day. (Milliyet)

Prisoner Died, Pressures the Prisons... Political prisoner Serdar Ari reportedly burned himself in Izmir Kiriklar F-type Prison on 24 October. However, according to the autopsy the cause of the death of Serdar Ari was "breathing smoke and soot". Lawyer Bahattin Özdemir told the followings to the journalists: "We investigated the corpse of Ari after the autopsy but we were not there during the autopsy. They called us after the autopsy. There were no traces of burn on Ari's corpse. Why there was no trace of burn on his body if he attempted to burn himself. It was found out that he died due to smoke." Necla Sengül, an executive of the HRA, told the followings: "If Ari started a fire to kill himself then why the prison administration did not intervene the fire. Prison administration is the responsible from the death of a person who is under the protection of the state. There are doubts why they did not intervene the fire. It is thought-provoking why there were no traces of fire on Ari's body." 23 prisoners in Mardin E-type Prison, who were on hunger strike from 15 august to 7 September in order to protest the conditions of Abdullah Öcalan and the operations conducted in Southeast Anatolia, were sentenced to visitors for one month and use the common places. The names of the prisoners are as follows: Ramazan Ildem, Mehmet Ildem, Ferhan Ay, Salih Atli, Cuma Tanirgan, Firat Arzu, Ismet Çandak, Ayhan Bayar, Lesker Acar, Levent Cin, Mehmet Savur, Muhittin Piricioglu, Ramazan Özalp, Ahmet Izer, Ismet Aydin, Kamuran Yusuf, Ramazan Çetedir, Halis Geçger, Seyfettin Aydemir, Kenan Erdemir, Sabri Ürek, Ismail Sayir and M. Ali Yasa. Abdullah Oral, Kemal Zengir, Cafer Gül, Ikram Gören and M. Nezir Gümüs who staged hunger strike action for the same reason received the same sentences and were transferred to Bolu F-type Prison. (Özgür Gündem)

Death Fast in Prison... Mahir Ertugrul Zevkliler and Tahsin Mert, incarcerated in Kiriklar F-type Prison on the allegation of being members of Islamic Societies and Communities Union /Anatolia Federal State, have been reportedly on death fast for more than three months. (Özgür Gündem)

Persons Beaten by Police... Bus driver Oguz Korkmaz was reportedly beaten by the police on 21 October nearby Ulas district of Sivas. According to news gathered, the bus stopped in Ulas district to take passengers while going from Kangal district of Sivas to Istanbul. Meanwhile, Ulas Securiy Directorate Nurettin Çolak approached and asked for lisence and ID to Korkmaz. Upon this a quarrel started between them. Çolak brought two police officers from the police station 100 meters away and started to beat Çolak after putting him in a shop nearby. Owner of the shop Remzi Erdogmus said that the police officers who beat Korkmaz broke the windows of the shop. Korkmaz stated the followings concerning the incident: "He was civilian dressed and said that he would sentence me to fine. I asked who was he and wanted to see his ID. First he slapped me. After two other police officers came they took me in shop and beat me there." Korkmaz and assistant driver Bekir Halver were detained by gendarmerie upon the complaint of the police officers. (Radikal)

DEHAP Executive on Trial... Court of Cassation confirmed 6 months imprisonment sentence against Vahdettin Yusufoglu, chairman of DEHAP in Hinis district of Erzurum, given for "speaking in Kurdish" according to Law on Political Parties. Yusufoglu had been prosecuted at Hinis Penal Court of First Instance in connection with the announcement he made on 14 October 2002. (Özgür Gündem)

 Actions Against Law on Fight to Terrorism... Three members of Socialist Platform of Oppressed raided the AKP premise in Besiktas district of Istanbul on 18 October to protest the Law on Fight to Terrorism. A clash broke out between the AKP and ESP members who hung a placard to the balcony saying "Law on Fight to Terrorism Must be Cancelled/ESP". An AKP member reportedly attempted to use his gun during the clash. The ESP members Kenan Bastug, Kurtulus Sarikaya and Zehra Aydemir were detained. Meanwhile, correspondent of Samanyolu TV was beaten by the police during the incident. On the same day, police detained the ESP members Gazi Yavuz and Levent Çakar who hung a placard saying "Law on Fight to Terrorism Must Go to Garbage, We Want Freedom" on the wall of SSK building in Kizilay district of Ankara. The ESP members Esra Yangin and Sefer Bektasli were detained when they chained themselves to the door of the courthouse in Iskenderun. (Atilim)

Bomb Attacks... A bomb exploded in the restroom of Batman courthouse on 19 October. There are no casualties in the incident. Three persons who allegedly put the bombs were detained. A bomb exploded nearby a restaurant in Yüksekova district of Hakkari on 20 October. On 24 October, a bomb exploded on the street of Yüksekova Recruiting Office and houses provided to military personnel in Yüksekova. Both of the explosions caused material loss. (Milliyet-Vatan)

Mine Explosion... Celal Sahur (16) who stepped on mine nearby Tepe village of Cizre district (Sirnak) on 22 October was wounded. (Özgür Gündem)

Incident in Aydin... A.D., one of the five persons who were allegedly stole from a market in Didim district of Aydin, was killed by police on the night of 22 October. According to the official announcement, the five persons who were stealing in a market allegedly opened fire against the police officers upon the "stop" warning. A.D. was allegedly shot during the clash while S.A., Y.A., A.U. and E.G. were detained. Two police officers to whom the accused persons crashed while they were trying to run away by a car were wounded slightly. (Sabah)

Clash and Attacks in the Southeast... HPG militant Resul Ismail Kereni died, a security official was wounded during the clash broke out nearby Geyiksuyu village of Tunceli on16 October. Gökhan Gürcan was one of the HPG militants who were killed on 13 October during the clash broke out nearby Oymakli village of Eruh district (Siirt). (Özgür Gündem-Star)

October 19, 2005

Person Beaten by Police... Erol Sert, working as a security guard in a shop in Sisli district of Istanbul, was reportedly beaten by the police. Erol Sert who applied to the IHD Istanbul branch, told that he was beaten by the police officers charged at Feriköy Police Station on the grounds that he did not give money: "Police officers asked YTL 40. I had given YTL 30 before because I had been afraid. When I asked why they wanted money they said 'we will buy gas'. When I denied to give money they sentenced me to a fine of YTL 45 on the allegations that I was taking money illegally from the persons who park their cars. I just show place to the customers for parking. I do not get money for it. Afterwards they started beat and kick me on the street. The people around were just watching. One of the police officers said: 'Do you know me? I am Izzet from Çanakkale. Look at me carefully, I added you in my black list, I know you are an easterner'. Then he started hit my head to the window of the car. 10 police officers attacked me at the same time. They kicked my face and laid me down. They handcuffed me while they were kicking my back. I opened my eyes at the hospital. They did not let the physician to give a report. I do not know what did the physician wrote in the report. Police officers were cursing all the time." (Özgür Gündem)

Detentions and Arrests... Hüseyin Dag, Chairman of DEHAP in Izmir, the provincial executives Ilhami Çaçan and Hasan Ila, who were detained recently for "making propaganda of an illegal organization" were released on 18 October. Mehmet Gülay and Laser Aran were detained in Tunceli during the house raids conducted on 18 October. Metin Er, Maruf Behçet, Ibrahim Güner, Mustafa Akpinar, Mesut Alakas, Haci Alakas and Halil Cengiz were detained in Adana on 17 October on the allegation of "being members of Independent Youth Movement (BAGEH). HPG militant B.I. reportedly surrendered in Dogubeyazit district of Agri. Cihan Keskek, a member of Grup Yorum who was detained on 17 October with the members of Fundamental Rights and Freedom Association while protesting the destruction of squatter houses, was released on the same day. (Atilim-Cumhuriyet-Milliyet-Özgür Gündem)

Clashes and Attacks in the Southeast... The MKP militants who were killed during the clash broke out 17 October nearby Gözeler village of Ovacik district of Tunceli were reportedly Murat Güzel, Ayten Gülmez and Yusuf Dal. (indymedia)

October 18, 2005

Village Guard Tortured... Village guard Ali Erol working in Geçitli (Peyanis) village of Hakkari was reportedly abducted by the police and tortured. Erol was allegedly rescued from death by DEHAP members and his lawyer. According to the news gathered, Ali Erol was stopped at the checkpoint in Merzan quarter of Hakkari by the police while he was going to Hakkari from his village on 12 October. Police took Erol out of the minibus on the allegation that "he would be interrogated" but he was taken to an unknown place. Remaining passengers in the minibus informed the DEHAP in Hakkari and Erol’s lawyer Zeydin Kaya about the detention of him. Meanwhile, many persons including Sabahhattin Suvagci, Chairman of DEHAP in Hakkari, and mayor Metin Tekçe called Security Directorate and the Governorate. Ali Erol was released nearby Merzan quarter at the late night upon these initiatives. Ali Erol who was heavily beaten told the followings when he testified at the Security Directorate and before the public prosecutor in Hakkari: " I was detained at Merzan Police Check Point by four persons who introduced themselves as police officers while I was going to the city centre. I thought I would be taken to Security Directorate. However, when I was put in the car one of them laid me down and stepped on my neck. Then he blindfolded me. After some 20 minutes they took me out of the car. I could not see where we were as I was blindfolded. The smell was very bad so it may be the city garbage. They said the names of many persons from the village. They wanted me to accept that I was a PKK member and those persons from the village were my supporters. I did not accept what they wanted. They were assaulting me continuously. They were hitting my head with a hard object. They opened fire twice. They were about to kill me but changed their mind upon the phone calls they received. Afterwards they released me nearby Merzan quarter. They said: ‘You will be killed if you say something wrong in your testimony.’ Afterwards they went away." Erol was given report certifying inability to work 22 days due to the cracks on his head and traces of beatings on his body. (Özgür Gündem)

Torture in Detention... It was announced that the six members of Socialist Platform of the Oppressed who were detained on 12 October when they chained themselves to the traffic lights in Kadiköy district to protest the Law on Fight to Terrorism were tortured and ill-treated at Kadiköy Iskele Police Station. Followings were stated in the official complaint petition that was given to the public prosecutor in Kadiköy: "The female detainees were stripped naked. The shoes of the six detainees were forcibly put off after they were put in the cells. They were kept barefooted whole day. They hurt Fatma Özbey’s head. Habip Akkaya fainted in the police car. Their handcuffs were not put off during the examination at Haydarpasa Numune Hospital." (Atilim)

Demonstrators Detained... On 17 October, police dispersed the members of Fundamental Rights and Freedom Associations Federation who staged demonstration in Saraçhane Park nearby Istanbul Municipality to protest the destruction of squatter houses. 20 persons were detained during the clash broke out between the demonstrators and the police. Police detained the members of Revolutionary Workers Committees who opened placard saying "Death Fast is continuing" in front of TÜYAP Book Fair on 17 October. (Atilim-Milliyet)

Civil Servants on Trial... A case was launched against 120 persons including the executive members of trade unions of civil servants and workers in connection with the actions staged to protest the closure case against Egitim-Sen. The case started on 14 October at Gebze Penal Court of First Instance No 2. Lawyer Nadir Selvi announced that the hearing was adjourned to 13 April 2006. (Evrensel)

Detentions and Arrests... Swiss tourist A.K.J. who was detained on the night of 16 October in Alanya district of Antalya for "bringing down the Turkish flag" was arrested on the allegation of "violating the Law on Flag". His friend E.M.S. (18) was released to be prosecuted without remand. (Radikal)

Clash and Attacks in the Southeast... Three MKP militants were killed during the clash broke out on 17 October nearby Gözeler village of Ovacik district (Tunceli). (Cumhuriyet)

October 17, 2005

"Stop" Warning… Ugur Özkonak who allegedly did not obey "stop" warning was killed by the police on 13 October in Kadiköy district of Istanbul. Ugur Özkonak was reportedly killed by the police officer who was on duty nearby while he was stealing in a car. Özkonak was reportedly suffering from schizophrenia. (14 October, Milliyet)

Torture in Detention… The juveniles E.B., N.Ç. and M. Kiliç who were detained on 2 October in Ordu were reportedly tortured at Ordu Central Police Station. In the official complaint made by the families of the juveniles it was stressed that police officers beat, threatened to rape and take the naked pictures of the juveniles who were detained after the accident occurred during a concert: "Police did not take the children to hospital and threatened them not to go after they were released. E.B. stated that a motorbike hit him during the concert but the police detained him and his friends instead of the driver." E.B. reportedly told the followings: "Police officers started to beat us in the police car. They were holding my hair and hitting my head to the window of the car. I heard voices of cry from the front part of the car. Some eight police officers attacked us in the room we put at the police station. After a while I was taken to another room and stripped naked there. They threatened me to take my naked photos. They squeezed my testicles. They put me in a car and threw me out of it after threatening me to death." N.Ç. said: "They started to squeeze my testicles after putting me in a separate room. I can recognize all of the police officers. After a while I had dizziness and fell down. I had terrible headache." N.Ç. stated that they were threatened not to go to hospital and not to make a complaint against them. M. Kiliç told that the police officers continuously cursed at him and his friends: "They took me to the second floor and stripped me naked. They started to beat me saying ‘we will fuck you". One of the police officers was squeezing my testicles while the others were beating me. After a while they dressed me and took to another room. Someone was pleading and crying in the next room." The juveniles were taken to Ordu State Hospital and were given reports certifying the traces of beatings on their bodies. (14 October, Evrensel)

Torture Trial… On 14 October Diyarbakir Heavy Penal Court No 2 concluded the case against the police chief Bekir Ilker Uyan and the police officers Haluk Bayram Deniz, Hüseyin Demir, Lütfi Aydogdu and Musa Güven for torturing Zafer Koluman, Sehmus Mete, Heybet Mete and Nofa Koluman who had been detained on the allegations of closing their shops on 23 February 1999 after the PKK leader Abdullah Öcalan's being brought to Turkey. The court acquitted the defendants on the grounds of "lack of evidence".  (15 October, Radikal)

Education in Kurdish… On 14 October Ankara Heavy Penal Court No 11 concluded the case against four students who petitioned to the Rectorate of Hacettepe University in 2001 for demanding "education in Kurdish". According to the information given by Lawyer Bedia Boran, the court reportedly sentenced Nihat Avci and Veli Ay 6 years and months' imprisonment each for "being members of illegal organization", Hüseyin Bilgin and Haydar Karaca to 3 years and 9 months' imprisonment each for "aiding an illegal organization". (16 October, Özgür Gündem)

Demonstrators Detained… Police detained four members of Socialist Platform of the Oppressed (ESP) who chained themselves to the traffic lights on Taksim Square in Istanbul on 15 October in order to protest the Law on Fight to Terrorism. (16 October, Özgür Gündem)

Case Concluded... Istanbul Heavy Penal Court No 11 concluded the case against Yasar Polat and Kamil Askin who allegedly "participated the assassination attack organized on 28 January 2003 against the businessman Jak Kamhi, who was the chairman of 500th Year Foundation that was founded by Jews living in Turkey". Polat and Askin were sentenced to life imprisonment. Can Özbilen, Osman Erdemir and Ali Riza Bayramcavus had been sentenced to life imprisonment sentence before in connection with the same case. (14-15 October, Cumhuriyet-Milliyet)

Detentions and Arrests… Fatma Özbey and Okan Özçelik who were putting up posters of the ESP and Socialist Youth Association in Gebze district of Kocaeli were detained on 15 October. Özbey and Özçelik were reportedly beaten while they were being detained. Chairman of DEHAP in Bismil (Diyarbakir) Halim Çiftçi, Fesih Kale and Saliha Bakir were detained on 15 October. (14-15-16 October, Atilim-Özgür Gündem)

Incident in Istanbul… Durmus Özkan (30), Osman Topal, Tolga Kayabasli, Ersin Aslan and Sezai Çetin were wounded during the explosion in a gas station in Maslak quarter of Istanbul on 15 October. According to the official announcement, there are evidences of A-4 explosive and the bomb used might have been a remote controlled one. The gas station reportedly belongs to Mehmetçik Foundation. (16 October, Hürriyet)

Refugees Died… Greek soldiers allegedly killed two Mauritanian citizens who were trying to go to Lesbos Island of Greece. According to the news appeared on the daily Özgür Gündem, people living in Bektas village said that five persons put out to sea nearby Ayvacik district of Çanakkale at about 1am on 13 October to go to Lesbos Island. The refugees were reportedly captured by Greek Coast Security Team five hours later and returned back to Turkey together with other 11 refugees captured on the sea. According to the news the refugees were beaten continuously and thrown into the sea at about 6am. Two of the refugees were reportedly thrown after their heads were mashed. Other refugees were reportedly taken to the village by fishermen in the morning. (15 October, Özgür Gündem)

Mine Explosion… Servet Erdogan (15) who stepped on a mine nearby Çiftlik village of Dogubeyazit district (Agri) on 14 October was wounded. (15 October, Özgür Gündem)

Clashes and Attacks in the Southeast… Private Osman Demir was killed in the clash broke out on 13 October nearby Armutlu hamlet of Kavakli village (Hakkari). Non-commissioned officer Erbu Serpan who stepped on mine on 14 October nearby Ziyaret village of Lice district (Diyarbakir) died. Private Maas Edis was killed in the clash occurred in the same region. According to the announcement made by the HPG, 19 soldiers were killed and 20 soldiers were wounded during the clashes in the last three days in Tunceli, Hakkari and Diyarbakir. It was stated in the announcement that two HPG militants were killed nearby Oymakli (Barasa) village of Eruh district (Siirt) on 13 October. The militants Erender Dogan, Nevzat Aslan and Cezmi Çelik were reportedly killed during the clash broke out nearby Pertek district of Tunceli on 12 October. (14-15-16 October, Cumhuriyet-Milliyet-Özgür Gündem)

October 14, 2005

Conference Suspended... Regional Administrative Court quashed the decision of Istanbul Administrative Court No 4 for suspending the conference entitled "Ottoman-Armenians During the Break-up of the Empire: Scientific Responsibility and Democracy Problems Conference" that was planned to start on 23 September. The court took the decision on 26 September and announced its decision on 12 October. According to the decision the court stressed that The Law on Procedures of Administrative Jurisdiction is framing the limits of administrative courts and continued: "In order to be able to launch an case concerning administration there has to be a actualised incident, the incident must have a nature of related to administration and it has to be within the limits of the authority of the administrative courts. There was no incident which could be regarded within this frame. There is no legal reason to suspend the conference." The conference was held in Bilgi University on 24 and 25 September. (Radikal)

Student Forced to Be Informer ...  Musa Çaglayan, student in Ankara University, announced on 12 October in the premises of HRA Ankara branch that he was forced by police officer to become police informer. He said that he was called by the officer to ask few questions: "The names of the officers were Metin and Sahin. They wanted me to inform them issues concerning the university. They threatened me in order to convince me. They also told me that they would give me YTL 500 per month. On 10 October the officer Sahin called me again. He wanted to see me. Although I did not want to he threatened me. I met him on 11 October. They wanted to take me in a dark street. I wanted to talk to them in front of SSK building nearby traffic police officers. They did not accept. I told them I would not do what they want me to do and asked them not to disturb me again. When I was leaving they were threatening me." (Atilim)

DEHAP Executive on Trial... Adana Penal Court of First Instance No 2 sentenced Hasan Beliren, former DEHAP Chair for Adana, to one year’s imprisonment on the grounds that using the expression "Sayin (corresponding to ‘esteemed’ or ‘dear’)" when referring to Abdullah Öcalan during his speech in the press announcement on 8 September 2004. He was reportedly sentenced under the Article 215 TPC and the decision was taken in September, but the defendant was informed recently. (Özgür Gündem)

Detentions and Arrests... M. Sirin Ari, Chairman of Batman branch of Association for prisoners’ relatives TUHAY-DER, was arrested on 13 October when he was called to testify to the office of public prosecutor for having attended the funeral of HPG militants on charges of "staging an unauthorised demonstration". Branch Chairman of the union Genel-Is Halis Yakut and press officer of the Batman municipality Hüseyin Tüzer were released to be tried without remand. Mahmut Çelik, member of DEHAP Party Assembly, who was detained during the raid of DEHAP premises in Izmir on 10 October, was released on 13 October. (Özgür Gündem)

Incident in Bingol... An armed clash broke out in Solhan district of Bingöl on 12 October between two families in connection with the local elections of 28 March 2004. 5 persons died and 12 persons were wounded during the incident. Yusuf Bayir, Yemlihan Bayir, Abuzer Mollaoglu, Resul Çavus and Serhat Mollaoglu died, 12 persons including the mayor Niyazi Çavusoglu were wounded. Behçet Karadag, Nihat Karadag and Mahmut Karadag were detained in connection with the incident. (Özgür Gündem-Radikal)

Clashes and Attacks in Southeast... The names of the HPG militants who died during the clashes on 10 and 11 October in the region between Ovacik and Hozat districts of Tunceli were announced as Cezmi Çelik, Nevzat Aslan and Erdener Dogan. 2 HPG militants died during the clash on 13 October nearby Oymankli village in Eruh district of Siirt. One of the militants was announced as Nevzat Baykara. (Özgür Gündem-Yeni Safak)



October 13, 2005


DEP MPs... On 7 October, Ankara Heavy Penal Court No 11 continued to hear the retrial of former DEP MPs Leyla Zana, Hatip Dicle, Orhan Dogan and Selim Sadak. Former DYP MP Sedat Edip Bucak testified at the hearing the same as he had testified in 1994. The court adjourned the hearing to December. (Özgür Gündem)

Demonstrators on Trial... On 12 October, Ankara Heavy Penal Court No 11 continued to hear the case against 7 persons launched for the demonstration on 22 May in Ankara on charges of "staging unauthorised demonstration and being member of Hezb Al Tahrir". Ahmet Sirven, Metin Aydogan, Aydin Karademir, Kurtulus Sevinç, Hüseyin Bayrak and Ömer Aksu were released. Serdar Kaya who is under arrest for another case would testify in the next hearing. (Cumhuriyet)

DHKP-C Trial… On 7 October, Istanbul Heavy Penal Court No 12 continued to hear the case 73 members, who were detained during the raids conducted to various journals, associations and cultural centres in April 2004 on charges of "being members of DHKP-C and aiding illegal organization". Ali Uludag and Mehmet Ali Kaya were released at the hearing. (Cumhuriyet)

Bomb Attacks in Istanbul... On 10 October, Istanbul Heavy Penal Court No 10 continued to hear the case against 71 defendants in connection with the bomb attacks organized on 15-20 November 2003 in Istanbul. The hearing was adjourned for the preparation of defence. (Hürriyet)

Incident in Kayseri... Members of Socialist Platform of Oppressed (ESP) and Independent Revolutionary Class Platform (BDSP) were attacked by rightists in Kayseri on 9 October during a press conference to protest the Law to Fight Terrorism. ESP Representative Muharrem Demirkiran was wounded. Demirkiran, Nurettin Kilinç, Chairman of Pir Sultan Abdal Association for Kayseri, and 3 BDSP members were detained. (Atilim)

Incident in Hakkari... A bomb exploded on the night of 10 October on Bulvar Avenue in Hakkari. The explosion caused material damage. (Özgür Gündem)

Clashes and Attacks in Southeast... The privates Ozuz Balikçi, Melih Tuncer, Sener Karadede, Erhan Öz, Halil Toparli died and Lieutenant Ahmet Sentürk, Non-commissioned officer Hüseyin Durmus, privates Hilmi Kiliç and Orhan Çekiç were wounded during the clash on 11 October nearby Çirali village in the region between Ovacik and Hozat districts of Tunceli. (Milliyet)

October 12, 2005

Stop Warning… One person was shot to death by police officers on 11 October on the grounds that he did not obey stop warning. A police officer also died during the incident. According to the news gathered officers wanted to stop a stolen car in Bornova district. The car hit the officer Kurtulus Karabacak and he died. The car was found later in Yesilova quarter. The driver was identified as Emin Yamanli and the police laid to wait nearby his house in Mevlana quarter. Some time later Yamanli came. Despite the stop warning he started to fire and run. Officers shot him to death. Erdogan E. and Dilek E. were detained, Ali K. is wanted. (Radikal)

Trial on Death in Custody... On 7 October, Ankara Heavy Penal Court No 2 continued to hear the case against the police officers Ibrahim Dedeoglu, Sadi Çayli, Hasan Cavit Orhan and Süleyman Sinkil in connection with the death in custody of student Birtan Altinbas on 16 January 1991. The written testimonies of Sinkil and Bastan were read and the defendants confessed that they killed Altinbas. They also alleged that the remaining offices had no connection with the killing. They also wanted former DGM Chief Prosecutor Nuh Mete Yüksel, Ankara Security Director Hasan Özdemir, Ankara Security Vice-Director Ali Kalkan and Director of the Department to Fight Terrorism Burhan Tansu to be heard. The hearing was adjourned to 10 November. (Özgür Gündem)

Pressures in Prisons... The prisoners' relatives association TUHAD announced on 9 October that the prisoner in Tekirdag F-type Prison No 2 who conducted hunger strike to protest in the condition of Abdullah Öcalan are banned from open visits for pone year, closed visits for 3 months, phone calls, papers and other media for 3 months. Mehmet Sadik Ekinci, who was recently released, announced that prisoner were not given tap water for the last 4 months: "The sentences were also approved by Execution Judges. The prisoners have no right. The regulations are not implemented. The prisoners are not allowed to benefit from the rights guaranteed with regulations. The prisoners are not medically treated. The guardians are listening high volume music to disturb the prisoners." (Özgür Gündem)

Association Hindered... Public Prosecutor in Ankara did not launch a closure case against KAOS Gay Lesbian Association. Ankara Governorate appealed to public prosecutor for the closure of KAOS Gay Lesbian Association. Vice chair of the association Umut Güner announced that they had transformed their organization under KAOS/GL journal by the application they had made on 15 July to Interior Ministry. Güner put that Ankara Governorate appealed to the public prosecutor in Ankara on the allegation that "the association was against law and morality". Public Prosecutor did not launch the case on the grounds that there were no parts in the statue of the association against morality and the words gay and lesbian were used in daily life and also in scientific studies. (Sabah)

DEHAP Premises Raided, DEHAP Executives on Trial… The police raided DEHAP premises in Konak district and Izmir province on 10 October. During the raid of Izmir premises DEHAP executives Mehmet Taras and Mahmut Çelik were detained. The raids were reportedly conducted in connection with the demonstration supposed to be organised 4 September in Gemlik (Bursa) for the condition of Abdullah Öcalan. Resit Yardimci, DEHAP executive for Urfa, was sentenced on 9 October to 6 months' imprisonment and a fine of YTL 640 under the Law on Political Parties for speaking in Kurdish during the congress on 11 June 2003. Urfa Penal Court of Fist Instance suspended the sentences. (Özgür Gündem)

Detentions and Arrests... Fehmiye Baskin, distributor of the paper Atilim in Batman, was detained on 10 October by soldiers. She was released after a while. Former village guard Nevaf Aydin, who was wanted in connection with the killing of 8 persons in Mardin in 1992, was arrested in Izmir. The case against 10 village guards in connection with killing of 8 persons on 20 April 1992 is still ongoing at Denizli Heavy Penal Court No 2. The names of the guards are Ethem Seyhan, Tacettin Sakar, Nevaf Aydin, Halit Aktar, Mehmet Seyhan, Rahmi Kaçmaz, Vecdi Özbay, Tevfik Akbay, Sehmuz Seyda and Abbas Tas. (Atilim-Radikal)

Mine and Bomb Explosions... Seyfettin Avun, Okan Avun (13), Gökhan Avun (13), Ümit Avun (9), Seyfettin Balkiz (10), Ferdi (Nedim) Balkiz and Erhan Eren (15) were wounded when a minibus hit a mine on 9 October on the road between Seydibey and Akçagül villages in Muradiye district of Van. Seyfettin Balkız died on 10 October in Van 100th Year University Medical Faculty Hospital. Hizbullah Kavak (43) was wounded when he stepped on a mine on 10 October nearby Gedikbasi village in Baskale district of Van. Okan Sarıhan (11) was heavily wounded when he stepped on a mine on 10 October nearby Telçeker village in Dogubeyazit district of Agri. (Milliyet-Sabah)

Clashes and Attacks in Southeast... HPG militants abducted the police officer Hakan Açil on 9 October on the road between Idil district of Sirnak and Midyat district of Mardin. HPG announced that the officer was good. HPG announced that 4 soldiers died during the clash on 6 October nearby Çirav Mountain in Sirnak. A military vehicle hit a mine on 10 October nearby Yayladere district of Bingöl and 3 soldiers were wounded. But HG announced that 2 soldiers died and 8 soldiers were wounded. 3 HPG militants died during the clash on 10 October in the region between the Ovacik and Hozat districts of Tunceli. Non-commissioned officers Hayrettin Dogan and Murat Öztürk died during the clash nearby Nusaybin district of Mardin on 7 October. (Milliyet-Özgür Gündem)

October 7, 2005

Clashes and Attacks in Southeast... The private Halil Aktas died during the clash in Badabi Peak region nearby Güçlükonak district of Sirnak. (Sabah)

Detentions and Arrests... Adem Sari, distributor of daily Özgür Gündem in Agri, was arrested on 6 October on charges of "aiding an illegal organisation". Aysun Güven, Alev Oral, Kenan Konuk, and the persons with the first names Sevda, Mehmet, Erdogan and 2 more persons were detained in Taksim (Istanbul) while they were selling the journal "Mücadele Birligi (Union of Struggle)". Batman Municipality Security Chief Sirin Kurt, municipality workers M. Zahit Kirkat and Mücahit Yürek, who were detained on the grounds that there were posters of Abdullah Öcalan and PKK documents in the vehicle used by the municipality for the 3rd Hasankeyf Culture and Art Festival, were arrested on 6 October. (Özgür Gündem-Radikal)

October 6, 2005

 "Stop" Warning... The person who was killed by the soldiers on 4 October nearby Degerli village of Yüksekova district of Hakkari was reportedly Burhan Budak and the persons who was wounded during the incident was Ferzende Budak. According to the news appeared on the daily Özgür Gündem, headman of the village Ibrahim Hakki Budak reportedly told the followings: "The village was raided at about 3am. They opened fire during the raid. We could not understand what was happening. Burhan Budak, was a deserter in connection with the sentence he was given on the grounds of drug smuggling, he was shot by the soldiers without any warning while he was running away". CHP MP for Hakkari Esat Canan who interviewed the authorities and the villagers told: "The authorities told that the villagers opened fire first and a villager died upon their response. However, the villagers alleged that was not true and the security forces opened fire first". (Özgür Gündem)

Conscious Objector Mehmet Tarhan... Conscious objector Mehmet Tarhan who started hunger strike and Ali Güler from the same ward were reportedly put in single cells that have no window. According to the news appeared on the web site Inymedia, the complaint petition of Ali Güler was returned back on the allegations of "not being legal" and he was threatened because of the petition. (Indymedia)

Detentions and Arrests... Delil Çevik, member of Fundamental Rights Association in Tunceli, and Mehmet Canbek, member of Socialist Platform of the Oppressed (ESP) were detained on 4 October while they were collecting signatures for the release of the persons detained and arrested in Tunceli recently. Canbek and Çevik were released after a short time. According to the announcement made by TAYAD, Murat Kaymaz, Chairman of Fundamental Rights Association in Tunceli, Ziya Kulbak, Hüseyin Öztürk, Cemal Dutagaci, board members of Fundamental Rights Association in Hozat Ali Demir and Özcan Dutagaci, ESP representative Ali Ihsan Çiplak, Hüsniye Mavi, Eylem Vural, Ali Ekber Kaya, Özgür Demir, DEHAP member Cemal Kulak, Songül Ates, Ali Haydar Yildirim, Serdar Yildirim, Cemil Mamuk and Hidir Güler were arrested on the allegations of "damaging the public property and resisting police" in connection with the actions staged to protest the killing of the taxi driver Hasan Akdag by the police officer Resit Leba on 14 September. (Halkin Sesi)

October 5, 2005

TIHV Staff on Trial… On 4 October, Adana Penal Court of First Instance No 11 started to hear the case against lawyer Mustafa Çinkiliç, TIHV Adana Representative, and Mehmet Antmen, physician at TIHV Adana representation on charges of hiding the evidences and forgery in official documents. Physcian Enver Seçinti who was heard as a witness put that the allegations written in the indictment were not true. The hearing was adjourned to 31 January 2006 for preparation of the summing up the case by the public prosecutor. The indictment wants Çinkiliç to be sentenced for hiding the evidences and Antmen for hiding the evidences and forgery in official documents. Sükrü Boyav, who had been released from Adana E-type Prison some 2 years ago, had been given a letter including medical reports for his treatment to be given to a volunteer physician. Sükrü Boyav had made an official complaint with the public prosecutor against prison’s administration and the guards. He had also added a copy of that letter in the file. Upon this Mehmet Antmen had been taken to prosecution office on 16 September 2004 by the police on order of the public prosecutor to testify. Mehmet Antmen and the lawyer Mustafa Cinkiliç, who had been with Antmen during interrogation, had said that they could not provide the original letter and they had to ask the TIHV Headquarters. The police had kept Antmen and Cinkiliç in detention for a while and wanted them to be arrested on the allegations of preventing the investigation by not giving the required document. But the court had rejected the demand and released them on the grounds that a copy of the letter was in the dossier of the case and if needed public prosecutor may demand the reports from the Forensic Institute. Lawyer Avukat Mustafa Çinkılıç announced that public prosecutor launched a court case in March against himself and Mehmet Antmen. (TIHV, October 5, 2005)

Stop Warning... On 4 October B.B. who allegedly did not obey "stop" warning nearby Degerli village of Yüksekova district (Hakkari) was killed by the gendarmerie soldiers. B.B’s relative F.B. was  wounded during the incident. In the official announcement it was alleged that B.B. and F.B. opened fire to the gendarmeries and B.B. was killed during the clash broke after that. There was allegedly an arrest warrant in absentia against B.B. and F.B. for "drug smuggling". CHP MP for Hakkari Esat Canan who visited the place of incident stated the followings: "It is alleged that they did not obey stop warning. I will take to case to the parliament if it will be necessary". According to the news appeared on the daily Hürriyet, two alleged HPG militants were killed during the clash broke out nearby the village.  (Hürriyet-Sabah)

Killed Demonstrator... Police intervened the group who gathered in front of the Forensic Institute in Cerrahpasa to take the funeral of Atilla Gemis who was killed on 2 October during a demonstration staged in Bagcilar district of Istanbul to protest the conditions of Abdullah Öcalan. Eight persons were detained during the incident. Six detainees were released in a short time. Meanwhile, according to the announcement made the Security Directorate in Istanbul, the demonstrators used guns as well during the incidents, Atilla Geçmis was killed when police opened fire after the police officer Faruk Y. was wounded by sticks and stones by the demonstrators.  (Atilim-Milliyet)

Prison Operation... On 4 October Eyüp Penal Court No 3 continued to hear the case of 1615 persons including 1440 gendarmeries who were on charge during the "return to life operation" on 19 December 2000. The court issued an arrest warrant against 155 prison guards who did not testify before the court. (Cumhuriyet)

Demonstrators on Trial... On 3 September Adana Heavy Penal Court No 7 continued to hear the case against five persons that was launched in connection with the press announcement action staged to protest the killing of 17 MKP militants in Tunceli. The court decided in the release of five defendants. Police dispersed the group who gathered in front of the courthouse in connection with the hearing. Police detained Deda Aktepe, Adana representative of the newspaper Atilim, Zahide Bektasli, Atilim correspondent  in Iskenderun, Nihal Gül, correspondent of the journal Devrimöci Demokrasi, Zemin Demirel, Adaan representative of the journal Kizil Bayrak, Yasemin Tugcu, Adana representative of the journal Emekçi Kadinlar Birligi, Emrah Topaloglu, Chair for Socialist Youth Association, Emrah Ilingi, Faris Hacioglu, Ufuk Köse, Erdag Yenel, Derya Günaydin, Suna Düskün, Arap Türk, Vahab Toraman, Çigdem Diren Kirkoç and Mustafa Sarisözlük. (Atilim)

Demonstrators on Trial... On 4 October Trabzon Penal Court of First Instance started to hear the case against Murat Bektasoglu, chairman of Trabzon People’s House, and Ethem Küçük, member of People’s House on the allegation of "insulting the Prime Minister". Bektasoglu and Küçük had been detained for throwing eggs to the Prime Minister Recep Erdogan during his speech in an opening ceremony in Trabzon on 24 June.  The hearing was adjourned for hearing the witnesses. (Yeni Safak)

Detentions and Arrests... Syrian citizen M.D.U., who was detained in Agri on the allegation of "being member of the HPG" was arrested on 3 October. (Milliyet)

Incident in Istanbul... Osman Kaya reportedly died, seven persons were wounded during the explosion occurred in Oral Business Center in Çaglayan quarter of Istanbul on 4 October. The dead person could not been identified. Mehmet Basçi lost his arm. Gülbeyaz Gümüs, Selim Eren, Osman Özogul, Mehmet Basçi and Ali Yalçinkaya were taken to hospital. Istanbul Security Directorte Celalettin Cerrah announced that a bomb exploded while it was being produced. (Aksam)

October 3, 2005

Demonstrator Died... Atilla Geçmis (25) was shot to death by the police officers during the demonstration staged on 2 October in Bagcilar district of Istnabul in favour of Abdullah Öcalan. The police dispersed the crowd in Fatih quarter at about 3pm and the demonstrators responded by throwing stones and molotov cocktails. Meanwhile a molotov cocktail hit the head of a officer. Upon this he opened fire and shot Atilla Geçmis and M.O. (15). Atilla Gezmis, whose breast was hit four times, died in the hospital. 2 more persons were reportedly wounded during the incident. The police also intervened the demonstration in Sisli on October and detained 16 children, 26 adults. (3 October, Özgür Gündem-Radikal)

Allegation of Extra-judicial Execution... According to the news gathered the PKK militant Serif Kaya who died on 23 September in Otbiçer (Ermelur) village in Gürpinar district of Van, was allegedly killed after being captured alive. According to the news appeared in daily Özgür Gündem the eyes of Kaya were scooped out, ears were cut and chin was broken. His father Kemal Kaya said: "Since his head was cut into pieces I could not identify him. His eyes were scooped out, ears were cut and chin was broken. The confessor Emin Gül gave information concerning 3 PKK militants including my son. 2 of them were killed during trap. Serif reportedly escaped. He went to Otbiçer village in Gürpinar district of Van. He was captured alive there during the raid. He was shot twice at his leg in front of the villagers. Afterwards he was killed under torture. He was buried in the area next to the cemetery." (3 October, Özgür Gündem)

Torture in Detention, Demonstrators Arrested... Chairman of Hozat branch of Dersim Fundamental Rights and Freedoms Association Özcan Dutagaci and Board Member Ali Demir, who were detained in connectin with the press announcement on 19 September in Tunceli, were arrested on 25 September. Dersim Fundamental Rights and Freedoms Association Chairman Murat Kaymaz, Ziya Kulbak, Ali Ekber Kaya, Hüsniye Mavi, Eylem Vural, Onur Munzur, Özgür Demir, Timuçin Kilinç, Oguz Bulat and Duygu Kalanç were detained under beatings on 28 September during the press conference to protest the arrests. 7 of detainees were arrested on 29 September on charges of "not showing ID, resisting police and disturbing public order". According to the announcement by the association Özcan Dutagaci was heavily beaten in detention. (29-30 September, indymedia-Hürriyet)

Activity Prevented, Demonstrators Detained... Diyarbakir Governorate postponed the meeting to be held on 2 October in Diyarbakir under the title "Yes to EU" for security reasons concerning the national and international attendants of "4th International Middle East Industry Fair and Middle East Cooperation Forum". (1-3 October, Özgür Gündem)

Detentions and Arrests... Yilmaz Çelik, who was detained in Adana for "being leading member of Hezb Al Tahrir", was arrested on 30 September in Istanbul. L.Y. and M.A. were detained in Izmir on the allegations of "being member of PKK". 20 Jehovah’s Witnesses were detained in Adana on 29 September for "religious ceremony". (30 September, 1 October, Milliyet-Radikal-Star)

Clashes and Attacks in Southeast... One HPG militant allegedly died during the clash on 28 September nearby Küllüce village in Mutki distirct of Bitlis. One private was wounded during the attacks against the Gendarmerie HQ in Muradiye district of Van on 2 October. Superintendent police officer Hamdi Kaman, officers Birol Coskun and Mehmet Tokmak were wounded when a bomb exploded in Yüksekova district of Hakkari on the night of 2 October. HPG announced that the militants Mehmet Süphan Boztas and Enes Yildiz died on 28 September during the clash nearby Sirnak, one soldier died and 3 soldiers were wounded during the operations started on 30 September nearby Baskale district of Van. (3 October, Hürriyet-Milliyet-Özgür Gündem)

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