Droits
de l'Homme / Human Rights
Ouverture
du procès d'une opposante d'Erdogan
Des centaines de personnes se sont rassemblées vendredi au palais de
justice à Istanbul pour apporter leur soutien à une figure de
l'opposition, à l'ouverture de son procès pour insulte au président
turc Recep Tayyip Erdogan.
Canan Kaftancioglu, responsable pour Istanbul du parti d'opposition CHP
(social-démocrate), est jugée pour cinq chefs d'accusation, dont
"propagande terroriste" et insulte à M. Erdogan, pour une série de
commentaires sur les réseaux sociaux postés entre 2012 et 2017.
Elle risque jusqu'à 17 ans de prison si elle est reconnue coupable.
Le tribunal a renvoyé le procès au 18 juillet au terme d'une première
audience aussi brève que tendue, marquée notamment par l'exclusion de
la salle d'un avocat de Mme Kaftancioglu.
Avant l'ouverture du procès, des centaines de ses partisans, scandant
des slogans "Contre le fascisme" et brandissant des pancartes avec
l'inscription "Nous avons soif de justice", se sont rassemblés devant
le tribunal, où Mme Kaftancioglu comparaît libre, selon des
correspondants de l'AFP.
"Ce procès (...) est un procès politique. Nous sommes encore une fois
devant le tribunal pour un procès injuste, hors la loi, et sans aucun
fondement", a déclaré avant l'audience un vice-président du CHP,
Muharrem Erkek.
Selon l'acte d'inculpation publié en mai, Mme Kaftancioglu est accusée
d'avoir "insulté" l'Etat turc et le président Erdogan, d'"incitation à
la haine" et de "propagande terroriste", en l'occurrence en faveur du
Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le chef d'inculpation pour insulte à l'Etat et à M. Erdogan est en lien
avec un tweet sur la mort d'un garçon de 14 ans après avoir été touché
par une grenade lacrymogène lors des manifestations
antigouvernementales connues sous le nom de "mouvement Gezi" en 2013.
Celui de "propagande terroriste" est motivé par un tweet dans
lequel Mme Kaftancioglu a cité un responsable du PKK, classé
organisation terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.
Plusieurs responsables du CHP ont dénoncé ce procès comme une
"vengeance" du pouvoir après la victoire du candidat de ce parti, Ekrem
Imamoglu, aux élections municipales d'Istanbul dimanche.
Très impliquée dans la campagne de M. Imamoglu et s'affichant
régulièrement à ses côtés, Mme Kaftancioglu est décrite par des
observateurs comme l'artisan de cette victoire.
Lors d'une rencontre avec la presse étrangère vendredi, M. Imamoglu a
qualifié de "menace politique" le procès contre Mme Kaftancioglu.
"Je me tiendrai toujours à ses côtés (...) Je suivrai de près cette
affaire", a-t-il ajouté. (AFP, 28 juin
2019)
Témoignages sur la répression
des avocats en Turquie
Deux avocates turques et une consoeur belge ont témoigné jeudi soir au
siège bruxellois d’Avocats.be des conditions très difficiles dans
lesquelles leur profession est exercée en Turquie après des années de
répression.
Elles reprochent aux autorités turques d’assimiler les avocats aux
clients qu’ils défendent et de multiplier les réarrestations pour
empêcher ces avocats de travailler.
"Aujourd’hui, le patron de la mine de Soma, où 301 mineurs sont morts
en 2014 dans une explosion, est libre alors que le président de notre
association est en prison", a résumé Berrak Caglar, membre du Bureau
des droits du peuple (HHB) et de l’Association des juristes
progressistes (ÇHD) de Turquie.
Dix-huit avocats de ces deux associations viennent d’être condamnés, le
20 mars à Istanbul, à des peines de prison allant jusqu’à 18 ans pour
appartenance supposée au DHKP-C, organisation d’extrême gauche placée
sur la liste terroriste du ministère turc de l’Intérieur et de l’UE.
La situation est dramatique. Environ 1 500 avocats sont poursuivis en
justice, près de 600 sont en prison. "Trois grandes libertés sont en
jeu en Turquie : la liberté de la presse, la liberté d’enseigner, la
liberté de la défense en justice", a résumé André du Bus,
coorganisateur de la soirée. (LLB, 29 juin 2019)
Joint Statement by Rights
Organizations on
Torture
The Human Rights Association (İHD) and Human Rights Foundation of
Turkey (TİHV) made a statement for the press in İstanbul, Diyarbakır
and Ankara on the the Day of Solidarity with the Tortured today (June
26).
Supported by bar associations and medical chambers as well, the
statement underlined that torture is a crime against humanity and
shared a series of measures to be taken to investigate the recent
allegations of torture.
'Report of Urfa Bar confirms torture allegations'
The statement has also underlined that after the State of Emergency was
declared in the wake of coup attempt on July 15, 2016, the number of
maltreatment and torture incidents increased.
Referring to the allegations of torture that came from Halfeti, Urfa
after May 18, 2019, when 51 people were taken into custody, the
statement has indicated that this process "has epitomized the extent to
which absolute prohibition of torture is being violated in Turkey."
"In addition to the examinations and observations of our institutions,
the report prepared by Urfa Bar Association based on their face-to-face
meetings with the detained in prison, legal reports, detailed
descriptions, observations and examinations has confirmed that the
detained were subjected to torture and ill treatment", the
organizations have stated further.
'The public was not informed, either'
On this occasion, the organizations have also referred to the
allegations of torture in custody in the Financial Crimes Investigation
Bureau of the Ankara Directorate General of Security:
"It has been reported in the news that around 100 diplomats, who were
previously discharged from the Ministry of Foreign Affairs by a
statutory decree and were being held in custody in the Financial Crimes
Investigation Bureau, were tortured in detention."
Concluding the statement, the organizations have indicated,
"Moreover, Ayten Öztürk, who was taken into custody in 2018, stated in
her case file that she was held in custody in an unregistered manner
for 5.5 months and was tortured while in custody.
"Though there are strong evidence suggesting that torture and
maltreatment were committed in the provinces of Urfa and Ankara, they
were not investigated as seriously as the allegations themselves and
the public was not informed about them, either." (BIA, 26
June 2019)
Gezi en Turquie: les prévenus
dénoncent un procès
politique
Des amis et des sympathisants des accusés à l'entrée de la salle
d'audience du complexe de la prison et du palais de justice de Silivri,
le 24 juin 2019, où sont jugées des figures de la société civile pour
les manifestations anti-Erdogan de 2013.
Alors que l’opposition vient de remporter une victoire écrasante à
l’élection municipale d’Istanbul, la répression se poursuit devant les
tribunaux. Un procès très attendu s’est ouvert ce lundi 24 juin : celui
de l'homme d'affaires Osman Kavala et de 15 autres personnalités de la
société civile accusés de tentative de renversement du gouvernement au
moment des manifestations de Gezi en 2013. Au cours de cette première
journée d’audience, qui doit se poursuivre mardi, les prévenus ont
dénoncé un dossier vide et un procès politique.
601 jours, précisément, après son placement en détention préventive
dans une prison d’Istanbul, l’homme d’affaires et philanthrope Osman
Kavala a affronté ses juges pour la première fois. Calmement,
méthodiquement, il a dénoncé les allégations qui le présentent, au fil
des 657 pages de l’acte d’accusation, comme l’organisateur principal et
le financeur des manifestations du parc Gezi de l’été 2013. Acte
d’accusation qu’il a qualifié de « fiction fantastique ».
Osman Kavala a pointé du doigt l’une des ironies de ce procès :
l’essentiel de l’enquête, des écoutes téléphoniques, des preuves
présumées contre lui et ses coaccusés ont été récoltées par des
policiers et des procureurs emprisonnés depuis pour appartenance aux
réseaux de Fethullah Gülen, le commanditaire désigné de la tentative de
putsch de juillet 2016. Or les 16 inculpés du procès de Gezi sont
eux-mêmes soupçonnés d’avoir tenté un coup d’État contre Recep Tayyip
Erdogan.
Le président turc est numéro un sur la liste des 746 plaignants. Le
procureur a requis la prison à perpétuité pour tous les accusés. (RFI, 24
June 2019)
Pluie
de condamnations au procès des meneurs du
putsch manqué
Plusieurs meneurs du putsch manqué en Turquie, dont un ancien chef de
l'armée de l'air et un ex-aide de camp du président Recep Tayyip
Erdogan, ont été condamnés jeudi à la prison à vie à l'issue de l'un
des principaux procès du coup d'Etat manqué de 2016.
Vingt-quatre accusés ont écopé de la prison à vie, selon un premier
compte-rendu de l'agence étatique Anadolu.
Parmi eux, 17 ont reçu 141 peines de prison à vie aggravée pour
"tentative de renversement de l'ordre constitutionnel", l'assassinat de
139 personnes et "tentative d'assassinat du président".
En tout, 224 personnes, dont une vingtaine d'anciens généraux, étaient
jugées au cours de ce procès, l'un des principaux portant sur le putsch
manqué de juillet 2016. Parmi elles, 176 comparaissaient en détention
provisoire, 35 libres et 13 étaient jugées in absentia.
D'autres condamnations devaient suivre dans la journée, le juge
poursuivant à la mi-journée la lecture de son verdict.
Un ancien chef de l'armée de l'air, Akin Öztürk, et l'ex-aide de camp
de M. Erdogan, Ali Yazici, font partie des personnes condamnées à la
prison à vie, selon Anadolu.
D'après l'agence, les dossiers de 13 accusés, dont le prédicateur
Fethullah Gülen accusé par Ankara d'être le cerveau du putsch manqué,
ont été dissociés.
Le ministre de la Justice, Abdülhamit Gül, s'est félicité de ces
condamnations, saluant "l'exemplarité" de la justice turque. "Justice a
été rendue", a-t-il déclaré devant des journalistes à Ankara.
L'audience se tenait dans la prison de Sincan, où une immense salle a
été construite spécialement pour accueillir les procès géants liés au
putsch manqué.
- "Honte" -
Une centaine de personnes étaient réunies dans une ambiance tendue
devant le bâtiment sous haute surveillance, a constaté une journaliste
de l'AFP.
Empêchée d'entrer dans l'enceinte du tribunal par des policiers, la
mère d'un homme tué par les putschistes a frappé les grilles en
pleurant et invectivant les autorités.
"L'Etat devrait avoir honte", a-t-elle crié, accusant les policiers
d'avoir laissé passer des proches des accusés.
Pendant que le juge énonçait les peines des accusés à l'intérieur du
tribunal, les policiers à l'extérieur s'efforçaient de maintenir le
calme alors que des bagarres éclataient dans la foule. Un agent a tiré
plusieurs coups de feu en l'air pour tenter de calmer la foule, selon
l'AFP.
La tentative de coup d'Etat qui s'est déroulée dans la nuit du 15 au 16
juillet 2016 a fait près de 250 morts, sans compter les putschistes, et
des milliers de blessés.
Ankara impute cette tentative de renverser le président Erdogan à son
ancien allié Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis depuis une
vingtaine d'années.
L'intéressé, dont Ankara n'a de cesse de demander l'extradition, dément
tout rôle dans le putsch manqué.
Les procédures judiciaires lancées après ce coup de force avorté sont
d'une ampleur sans précédent en Turquie. Plus de 55.000 personnes ont
été arrêtées lors de purges engagées après le 15 juillet.
A ce jour et sans compter les condamnations de jeudi, 3.239 personnes
ont été condamnées à l'issue de 261 procès liés au putsch, et 28 procès
sont encore en cours, selon des chiffres du ministère de la Justice.
Lors de l'ouverture du procès en mai 2017, des familles de victimes du
putsch s'étaient rassemblées devant le tribunal, exigeant le
rétablissement de la peine de mort, abolie dans le cadre de la
candidature turque à l'Union européenne.
Si le président Erdogan a assuré à plusieurs reprises qu'il était
disposé à la rétablir, évoquant même un potentiel référendum sur le
sujet, aucune mesure en ce sens n'a encore été prise.
Selon l'acte d'accusation, plus de 8.000 militaires ont pris part à la
tentative de putsch, au cours de laquelle 35 avions de guerre, 37
hélicoptères, 74 chars, 246 véhicules blindés et près de 4.000 armes
légères ont été utilisés par les putschistes. (AFP, 20 juin
2019)
Police Raid People's Law Bureau
The police raided the People's Law Bureau (HHB) office in Şişli,
İstanbul early in the morning today (June 20).
Attorneys Ayşegül Çağatay, Nadide Özdemir, Görkem Ağdede and Ebru
Timtik, Gülser Sarıgül, the secretary of the bureau, Özhan Aslan, a
sibling of one of the attorneys, and Kamile Kayır, a client, has been
detained, the HHB announced.
This was the fourth raid into the office in the last two years, it
added.
The Contemporary Lawyers' Association (ÇHD) also released a statement
after the raid, saying, "We call all of our colleagues to the İstanbul
Directorate of Security at 2 p.m. to show solidarity with the detained
lawyers."
Eighteen lawyers from the HHB and the ÇHD were given prison terms
between 3 years and 1 month and 18 years and 9 months.
What happened?
Most of the lawyers, who are members of the Progressive Lawyers
Association (ÇHD) and People's Law Bureau (HHB), were taken into
custody in police raids against their bureaus on September 12, 2017,
and arrested on September 20. Chair of the ÇHD Selçuk Kozağaçlı was
arrested on November 13, 2017
At their hearing on September 14, 2018, the İstanbul 37th Heavy Penal
Court ruled for the release of the lawyers Ahmet Mandacı, Aycan Çiçek,
Ayşegül Çağatay, Aytaç Ünsal, Barkın Timtik, Behiç Aşçı, Didem Baydar
Ünsal, Ebru Timtik, Engin Gökoğlu, Naciye Demir, Özgür Yılmaz, Selçuk
Kozağaçlı, Süleyman Gökten, Şükriye Erden, Yağmur Ererken, Yaprak
Türkmen and Zehra Özdemir.
However, less than 24 hours after a verdict of release was given for
them, the board of the court was changed and, in the meanwhile, the
Prosecutor's Office objected to the verdict.
The new court board ruled that six of the released lawyers should be
arrested again. After spending one day outside prison, six released
lawyers were re-arrested and sent to prisons in different provinces of
Turkey. The arrest warrants issued against lawyers Günay Dağ and Oya
Aslan have still been in effect.
One of the defendants, Barkın Timtik, was also arrested on March 1.
The prosecutor of the court announced his opinion as to the accusations
on February 21, 2019, and demanded that all defendants be penalized on
charge of "membership of an armed terrorist organization."
In the final hearing of the case held on March 20, 2019, the İstanbul
37th Heavy Penal Court ruled that 18 lawyers shall be sentenced to 159
years, 1 months and 30 days in prison in total. (BIA, June 20, 2019)
World Medical Association in Support of Doctors in
Turkey
The World Medical Association (WMA) has released an open letter in
support of the TTB ahead of its 70th Great Congress on June 22.
Eleven members of the TTB Central Council were given prison terms for
"terrorist propaganda" because of a declaration titled, "War is a
Public Health Problem," regarding Turkey's 2018 military operation in
Syria's mostly Kurdish-populated Afrin.
Signed by WMA Chair of Council Dr. Frank Montgomery and Secretary
General Dr. Otmar Kloiber, the letter said that the government of
Turkey is trying to silence the voice of physicians for peace, for
dignity and well-being of all human beings.
Referring to the International Covenant on Civil and Political Rights,
which Turkey ratified in 2003, the letter condemned the prison
sentences given to the doctors.
Here is the full text of the WMA's letter:
Dear Turkish colleagues,
We are writing to you on behalf of the World Medical Association, the
global federation of National Medical Associations representing
physicians worldwide. Acting on behalf of patients and physicians, the
WMA endeavors to achieve the highest possible standards of medical
care, ethics, education and health-related human rights for all people.
With this message of support, we echo the voice of millions of
physicians worldwide for peace, for the dignity and well-being of all
human beings. It seems to us that in Turkey this voice is being
silenced, but we are solidly behind you to resound your concerns.
Like you and your physician's leaders from the Turkish Medical
Association (TMA), we trust that war is a human-made public health
problem with effects of destroying nature and humankind.
Like you, we consider that physicians have the duty to denounce
violence and alert governments to the dramatic immediate and long-term
health effects of warfare and armed conflicts. Expressing an opinion in
support of peace is not a criminal offense in a democracy.
Quite the contrary, it is an essential human right enshrined in the
International Covenant on Civil and Political Rights that Turkey
ratified in 2003.
We are therefore shocked and deeply disturbed by the recent decision of
the Criminal Court of Ankara which condemned TMA's Central Council
members of prison sentences for their call for peace. This is pure
aberration.
We are also aware that many physicians are the target of a pervasive
obstruction campaign run under the pretext of state of emergency, which
prevents you to practice your profession in adequate conditions.
Not only does it violate your right to work, but it also deprives
millions of people from access to health as a result. A sustainable and
equitable health system allowing quality care to all those in need
relies on a solid workforce with safe and sustainable working
conditions.
Ultimately, targeting physicians amounts to targeting the Turkish
population with increased exposure to diseases, suffering and premature
deaths, as well as insecurity and poverty. We therefore seriously doubt
that the current state of emergency serves the right purpose.
As physicians, we all took an oath to protect human life before any
other interest. Our values are based on medical ethics and include the
respect for autonomy, non-maleficence, beneficence and justice. Be
assured that we are in solidarity with you in protecting those ethical
standards from any abuse. (BIA, June 20, 2019)
Début du procès du père du basketteur Enes Kanter
Le père de la star de NBA Enes Kanter a rejeté, à l'ouverture de son
procès mardi en Turquie, l'accusation d'"appartenance à un groupe
terroriste" pour laquelle il risque jusqu'à 10 ans de prison.
Selon l'agence de presse turque DHA, Mehmet Kanter a nié devant un
tribunal de Tekirdag (nord-ouest de la Turquie) tout lien avec le
mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, dont son fils Enes, pivot des
Trail Blazers de Portland, est un partisan assumé.
M. Gülen, un septuagénaire qui vit reclus dans un ranch aux Etats-Unis,
est désigné par Ankara comme l'instigateur d'une tentative de coup
d'Etat en 2016. Le mouvement du prédicateur, qui nie cette accusation,
est qualifié d'"organisation terroriste" par les autorités turques.
"Je rejette les accusations. Je n'ai absolument pas appartenu" au
mouvement de M. Gülen, a déclaré Mehmet Kanter, cité par DHA.
Universitaire, Mehmet Kanter avait été brièvement détenu en 2017. Après
sa libération, son passeport a été confisqué, ce qui l'empêche de se
rendre à l'étranger.
Le tribunal de Tekirdag a décidé mardi de maintenir cette interdiction
de quitter le territoire, a rapporté DHA mardi, ajoutant que le procès
avait été ajourné au 10 octobre.
La famille d'Enes Kanter, dont son père, a publiquement renié le
basketteur dans les semaines qui ont suivi le putsch manqué en 2016 en
raison de son soutien au prédicateur Gülen.
Le joueur de Portland a déclaré à plusieurs reprises qu'il évitait
depuis plusieurs années tout contact avec les membres de sa famille en
Turquie de peur de les exposer à des représailles des autorités. (AFP, 18 juin
2019)
Nouvelle
vague d'arrestations en lien avec le putsch
avorté
Les autorités turques ont arrêté 28 personnes mardi et en recherchaient
140 autres à travers le pays, dans le cadre de plusieurs enquêtes
visant des partisans du mouvement guléniste, accusé d'avoir fomenté le
putsch manqué de 2016, selon l'agence étatique Anadolu.
Les parquets d'Izmir (Ouest) et de Konya (Centre) ont émis des mandats
d'arrêt à l'encontre de respectivement 65 et 63 membres des forces
armées turques, rapportait Anadolu, ajoutant que 22 civils étaient
également recherchés.
Par ailleurs, le parquet d'Ankara a annoncé dans un communiqué avoir
demandé l'arrestation de 18 personnes, dont 2 anciens fonctionnaires du
ministère des Affaires étrangères, 8 employés actuels, 4 anciens du
ministère de la Santé et 4 personnes travaillant dans le secteur privé
de la Santé.
En tout, 28 personnes avaient déjà été arrêtées en fin de matinée.
Toutes sont soupçonnées de liens avec le mouvement du prédicateur
Fethullah Gülen, qualifié de "groupe terroriste" par Ankara.
M. Gülen, installé aux États-Unis depuis une vingtaine d'années, est
accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'être le cerveau de la
tentative de coup d'État de juillet 2016, ce qu'il nie catégoriquement.
Depuis le putsch manqué, les autorités traquent sans relâche ses
partisans et ont lancé des purges d'une ampleur sans précédent dans
l'histoire moderne du pays. Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées
et plus de 140.000 limogées ou suspendues.
Près de trois ans après le coup de force, les vagues d'arrestations se
poursuivent. (AFP, 18 juin
2019)
Global Peace Index 2019: Turkey Ranks 152nd Among
163 Countries
The Australia-based Institute for Economics and Peace (IEP) released
its Global Peace Index 2019 yesterday (June 12).
The thirteenth edition of the Global Peace Index has ranked 163 states
and territories according to their level of peacefulness, covering 99.7
percent of the world's population in that regard.
In the executive summary of the report, the IEP has indicated that "the
average level of global peacefulness improved very slightly in 2019"
and underlined that "this is the first time the index has improved in
five years."
"The average country score improved by 0.09 percent, with 86 countries
improving, and 76 recording deteriorations," the Institute has stated.
Emphasizing that climate change can lead to new conflicts around the
world, the report has shown that while "Iceland remains the most
peaceful country in the world, a position it has held since 2008, [...]
Afghanistan is now the least peaceful country in the world, replacing
Syria."
Turkey ranks worse in peace than Sudan
Turkey, which ranked 149th in the Global Peace Index 2018, has
deteriorated by three ranks and has ranked 152nd in this year's index.
Only the following countries have ranked worse than Turkey: Pakistan,
Russia, Democratic Republic of Congo, Libya, Central African Republic,
Somalia, Iraq, Yemen, South Sudan, Syria and Afghanistan
Covering Turkey as part of Europe, the IEP has made the following
comments on Turkey and its peace ranking:
"22 of 36 countries in Europe improved. Europe continues to dominate
the top of the index, accounting for 17 of the 25 most peaceful
countries. Only Turkey, at 152, is ranked amongst the 50 least peaceful
countries.
'Turkey has the worst terrorism score in Europe'
"Most aspects of the Safety and Security domain improved, especially
political terror and the impact of terrorism. Most countries in Europe,
apart from Turkey, register low levels political terror, which includes
political imprisonment, disappearances and torture.
"Twenty-four countries had a reduction in terrorism impact in 2019,
chief among them Cyprus, Bosnia and Herzegovina, Greece, Spain, Denmark
and Turkey. Turkey has the worst terrorism score in the region."
(BIA, June 13,
2019)
IHD Co-Chair Eren Keskin
on "judicial reform strategy"
Human Rights Association (İHD) Co-Chair Eren Keskin has spoken to
bianet regarding the "Judicial Reform Strategy", which was shared with
the public by President and ruling Justice and Development Party (AKP)
Chair Recep Tayyip Erdoğan yesterday (May 30).
Stating that "when she first heard the document announced by President
Erdoğan, she thought she was in wonderland", rights defender lawyer
Keskin said that the reforms to be introduced must be in accordance
with the international agreements, to which Turkey has long been a
signatory, and added, "I hope that there will be positive changes."
Commenting on President Erdoğan's statement "Allegations of systematic
torture or maltreatment have become history", Keskin said,
"They have used the expression 'zero-tolerance to torture' for years,
but we are still faced with practices of torture. We have just met a
5-month pregnant woman inmate today, who was subjected to sit
down-stand up torture in prison when she was completely naked."
Referring to some social media accounts that share posts featuring
torture scenes, Eren Keskin stated,
"They are openly posting the images, photographs, videos of torture.
These images are apparently served by one wing of the state. I have
never seen such a period when violence is legitimized to such an
extent."
'What he said is the exact opposite of reality'
Keskin has also commented on President Erdoğan's remarks on freedom of
expression and right to a fair trial:
"What he said about freedom of expression and right to a fair trial is
the exact opposite of what is going on in reality.
"In the 90s, our freedom of expression was immensely violated, but
there has never been another period when arrests are so indifferently
made. People get arrested when they just go to depose.
"I have been in human rights struggle for 30 years and we have never
experienced another period when people cannot predict anything at all
and feel that their freedom is restricted to such a degree."
'We will be imprisoned not 6 months, but a year later'
Sharing the details of the Judicial Reform Strategy, President Erdoğan
also said that the ones who are sentenced to less than five years in
prison will be able to appeal to the Supreme Court of Appeals and
added, "We will ensure that the verdicts on freedom of expression will
be reviewed by the Supreme Court of Appeals after the examination of
the court of appeal."
When we asked her whether this change would have any effect on judicial
processes such as Özgür Gündem trials, the trials of Academics for
Peace and Cumhuriyet newspaper case, Eren Keskin answered that it would
do nothing, but prolong the process:
"Turkey is convicted in freedom of expression-related cases heard by
the European Court of Human Rights (ECtHR). It means that there is a
problem with how terrorism is defined in Anti-Terror laws. Instead of
amending the laws in such a way to make them compatible with Europe,
they are prolonging the period by making an addition to the process. We
will be imprisoned not 6 months, but a year later..."
Regarding the regulation that foresees that access to websites such as
Wikipedia is not blocked as a whole, Keskin said, "Preventing the
spread of dissenting opinions is a right violation according to the
European Convention on Human Rights. Turkey needs to reform its
domestic law accordingly."
'Door of judges, prosecutors locked for lawyers'
Concluding her remarks, Eren Keskin commented on the performance
evaluation that the members of the judiciary will be subjected to:
"The judge or the prosecutor needs to be free and independent so that
her or his performance can be evaluated. They are under a huge
pressure, they are constantly faced with the risk of being dismissed.
They cannot display their own performance anyway..."
Reminding us that they cannot use their right of defense, either,
Keskin said, "We lawyers cannot enter the room of the judge and the
prosecutor to receive information anymore. Their doors are locked." (BIA, 31 May 2019)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Constitutional Court: Kavala's
Attendance in Gezi Not Sign of
an Offense
The top court last month rejected by Kavala, who has been behind bars
for over 20 months for organizing the 2013 Gezi Park protests and
facing a life sentence for attempted overthrow and several other
offenses.
Kavala made an application to the Constitutional Court in December 2017
on the ground that he is unjustly under arrest. After rejecting the
application in May, the court has announced its justified ruling, which
shows the Presiding Judge Arslan was one of the five members who
opposed the verdict.
His attendance in the protests alone does not indicate he committed an
offense, according to Arslan.
"First of all, it is not possible to accept the fact that the applicant
participated in the Gezi incidents and supported these incidents as an
indication that the applicant committed an offense as everyone can hold
a gathering or a demonstration on the condition of being peaceful, can
participate in these and can wish these to become widespread," Arslan
said in his dissenting opinion.
The presiding judge further said that it is not the Constitutional
Court's duty to approve any of the different views on the Gezi protests.
"Some define the protests as demonstrations that began with
environmental consciousness and then turned into mass demonstrations in
criticism of government policies, while another part of society views
them as a foreign-sponsored insurrection against the government on the
pretext of replaced trees [in the Gezi Park]. It is not the duty of the
Constitutional Court to approve one of these views."
The Gezi Park trial
In raids conducted on November 16, 2018, Prof. Dr. Betül Tanbay, Prof.
Dr. Turgut Turhanlı, Anadolu Kültür's Deputy Board Chair Yiğit Ekmekçi,
Board Member Ali Hakan Altınay, General Coordinator Asena Günal, film
producers Çiğdem Mater and Meltem Aslan, civil society employees Yiğit
Aksakoğlu, Filiz Telek, Bora Sarı, Yusuf Cıvır, Ayşegül Güzel, Hande
Özhabeş were detained.
Hande Özhabeş, Prof. Dr. Turgut Tarhanlı, Asena Günal ile Bora Sarı and
Meltem Aslan were released at night after testimonies. Prof. Dr. Betül
Tanbay, Yiğit Ekmekçi, Hakan Altınay, Yusuf Cıvır, Ayşegül Güzel and
Çiğdem Mater were released on November 17.
Yiğit Aksakoğlu, who was doing civil society studies at the Bilgi
University, was arrested. Anadolu Kültür Board Chair Osman Kavala was
arrested without an indictment November 1, 2017, and March 4, 2019. A
657-page bill of indictment was completed on February 20 and sent to
30th Heavy Penal Court.
The indictment charges all the 16 defendants with "attempting to
overthrow the government of the Republic of Turkey or preventing it
from performing its duties" upon the Turkish Penal Code Article 312/2.
The other charges are, damage to property, qualified form of damage to
property, Holding or handing over dangerous material, damaging places
of worship and cemeteries, violation of the Law No. 6136 on Firearms
and Knives Qualified looting (Turkish Penal Code Article 149),
qualified bodily injury (Turkish Penal code Article 86), violation of
the Law No. 2836 on the Conservation of Cultural and Natural Property.
The 16 defendants are alleged to be the "head executives" of the Gezi
Park protests are Osman Kavala, Yiğit Aksakoğlu, Ali Hakan Altınay,
Mücella Yapıcı, Ayşe Pınar Alabora, Can Dündar, Çiğdem Mater, Gökçe
Yılmaz, Handan Meltem Arıkan, Hanzade Hikmet Germiyanoğlu, İnanç
Ekmekçi, Mehmet Ali Alabora, Mine Özerden, Can Atalay, Tayfun Kahraman,
and Yiğit Ali Ekmekçi. The bill of indictment was accepted by the court
on March 4. The first hearing will be held on June 24.
While Osman Kavala's application to the European Court of Human Rights
(ECtHR) has not been concluded, Yiğit Aksakoğlu's attorneys appealed to
the Constitutional Court. (BIA, 28
June 2019)
Constitutional Court: Arrest of Deniz
Yücel is ‘Violation of
Rights’
Announcing its ruling on Deniz Yücel, the daily Die Welt's former
Turkey reporter, the Constitutional Court has ruled that his one-year
arrest on charges of "propagandizing for a terrorist organization" and
"inciting the public to enmity and hatred" has violated his rights.
The Constitutional Court has concluded the case of journalist Deniz
Yücel, who has returned to Germany after being released in February
2018.
Pronouncing its judgement on Yücel, the Constitutional Court has ruled
that his personal freedom and security and freedom of expression and
press have been violated by his one-year arrest. The court has also
indicated that his interview with Cemil Bayık, one of the leading
figures of the Kurdistan Workers Party (PKK), is within the scope of
journalistic activities.
Court has ruled for non-pecuniary damages
Making an individual application to the Constitutional Court when he
was still behind bars, Yücel's application has been reviewed two years
later.
Accordingly, the court has ruled that Deniz Yücel's personal freedom
and security have been violated by his arrest "as he was arrested
without reasonable suspicion as to his committal of crime" and his
freedom of expression and press have been violated "as he was arrested
due to his news and articles as part of his journalistic activities."
Giving a ruling of violation of rights by a majority vote, the Court
has ruled that Yücel shall be paid 25 thousand Turkish Lira in
non-pecuniary damages. (BIA, 28
June 2019)
Five Given Jail Terms in Özgürlükçü Demokrasi
Newspaper Case
Five employees of the Özgürlükçü Demokrasi have been given a total of
15 years prison term by the 23rd Heavy Penal Court in the final hearing
of the case.
Three arrested defendants, grant holder İhsan Yaşar and editors Mehmet
Ali Çelebi and Reyhan Hacıoğlu were present at the fifth hearing of the
case at the İstanbul Courthouse.
Çelebi said in his statement that he does not accept the alleged
offenses and that the bill of indictment is based on "fiction."
"All of the allegations are acts of journalism. All the issues of the
newspaper are examined by the prosecutor's office. Can judiciary and
law be run arbitrarily? It can't.
"Journalism is held as a hostage, journalism is imprisoned. Imprisoning
journalism means imprisoning democracy."
Defendant Hicran Urun said in her statement that what is being tried in
the case is journalism, noting that the bill of indictment almost
wholly consists of news reports.
"The government views everyone who is not with it as terrorists and the
judiciary contributes to this. There is not a single concrete evidence
for membership of a terrorist organization. Only journalism is being
tried here."
Hacıoğlu said that she has been trying to prove for 15 months that she
is a journalist. The reason for their imprisonment is the news reports
they wrote, she added.
After the statements, the prosecutor requested their penalization,
repeating his opinion as to the accusations.
The court ruled for the acquittal of Pınar Tarlak, Ramazan Sola and
Mizgin Pendik. It sentenced Hicran Urun, Reyhan Hacıoğlu and İhsan
Yasul to 3 years, 1 month and 15 days in prison for "aiding a terrorist
organization."
Çelebi was given a jail term of 3 years and 9 months for the same
offense. Yaşar was sentenced to 10 months in prison for possessing an
unlicensed weapon.
Yasul was also sentenced to 1 year, 6 months and 22 days in prison for
"propagandizing for a terrorist organization."
The court ruled for the release of Hacıoğlu, Çelebi and Yaşar,
considering the time they stayed behind bars. (BIA, 28
June 2019)
Turkey Crackdown Chronicle: Week of June 23, 2019
'Insult' trial for Free Journalists Initiative spokesperson
Hakkı Boltan, a spokesperson for the Free Journalists Initiative (ÖGİ),
is due to stand trial in Diyarbakır on charges of "insulting the
president" and "insulting a public servant because of their duty," the
news website Gazete Karınca reported. The charges are related to
Boltan's public statements about President Recep Tayyip Erdoğan and
then-Prime Minister Ahmet Davutoğlu in relation to clashes in the
southeastern city of Cizre between Turkish forces and Kurdish rebels in
2016. Rohat Aktaş, a journalist for a Kurdish-language outlet, was
killed after being trapped and injured during the clashes. The first
hearing is scheduled to take place on November 14, according to the
report. Boltan is free pending the outcome of the trial.
Former Evrensel news editor accused of insult
Cem Şimşek, former responsible news editor for the leftist daily
Evrensel, will stand trial on the charge of "insulting the president"
over a report on how German cartoonists pictured the Turkish president,
his employer reported. The 2015 story is no longer available online.
The trial is due to take place in Istanbul on October 10, according to
the report. Şimşek is free pending the outcome of the trial.
Cost of being a journalist in Turkey
In a June 24 tweet, Eren Keskin, a lawyer and former co-chief editor of
the shuttered pro-Kurdish daily Özgür Gündem, calculated the total
prison sentences and fines from her convictions while involved with the
newspaper. She said they added up to 17 years and two months in prison
and fines totalling 360,000 Turkish lira (US$62,400). "Our eyes are
constantly at the door," she wrote in the same tweet, which suggested
that she was anticipating another arrest. Keskin has been sentenced in
over 100 cases related to her journalism, but remains free pending the
final appeals processes, according to her tweets.
Call for guilty verdict for JİN reporter despite withdrawn testimony
A prosecutor on July 25 asked a Diyarbakır court to sentence JİN News
reporter Beritan Canözer for "being a member of a [terrorist]
organization" (PKK), during the second hearing of the trial, her
employer reported. During the first hearing, two witnesses withdrew
their testimony, and said they did not know the journalist and that
police had forced them to testify against her, CPJ documented at the
time.
Erdem loses hearing in one ear after year in jail
Eren Erdem, former chief editor of the defunct daily Karşı and a former
parliamentary deputy from the main opposition party CHP, has gone deaf
in one ear at prison, the news website Duvar reported. Utku Çakırözer,
a CHP deputy who visited Erdem in prison, said that the journalist had
about 30 percent hearing loss in one ear when he was sent to prison a
year ago, but now he has lost hearing in that ear entirely. Erdem has
"other important health problems" too Çakırözer said, without
elaborating in the article. He said that Erdem has refused medical
treatment because he does not want to be taken to the hospital in
handcuffs and be kept handcuffed and in a bed in the basement.
Court releases suspects in Murat Alan attack
The four suspects detained after the attack on Murat Alan, a news
editor for the Islamist, pro-government daily Yeni Akit, were released
on probation by a court on June 20, after two days in prison, Alan's
employer reported. (CPJ, June 27,
2019)
Maintien en détention du mécène Osman Kavala
Un tribunal turc a décidé mardi de maintenir en détention provisoire
l'homme d'affaires et philanthrope Osman Kavala, figure majeure de la
société civile dont l'incarcération depuis plus de 600 jours est
vivement critiquée, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.
M. Kavala restera en détention pour la durée de son procès où il est
accusé, avec 15 autres personnes, d'avoir "tenté de renverser le
gouvernement" de Recep Tayyip Erdogan pour avoir soutenu des
manifestations connues sous le nom de "mouvement de Gezi".
Le tribunal de Silivri, près d'Istanbul, a en revanche ordonné la
libération conditionnelle d'un co-accusé de M. Kavala comparaissant
également en détention, Yigit Aksakoglu. Cette mesure est assortie
d'une interdiction de quitter le territoire.
Le procès, qui est suivi de près par les ONG et plusieurs pays
occidentaux, a été ajourné au 18 juillet.
Les 16 accusés risquent la prison à vie dans cette affaire qui suscite
l'inquiétude des défenseurs des droits humains qui dénoncent une
"chasse aux sorcières" et soutiennent qu'il n'existe "pas l'ombre d'une
preuve" pour appuyer l'accusation.
Son incarcération depuis plus de 600 jours a fait de M. Kavala le
symbole de la répression contre la société civile en Turquie, en
particulier depuis une tentative de putsch en 2016 suivie de purges
massives.
Figure connue et respectée dans les cercles intellectuels en Europe, le
philanthrope est accusé d'avoir financé les gigantesques manifestations
contre M. Erdogan en 2013.
A l'ouverture du procès lundi, il a rejeté "des allégations
irrationnelles dénuées de preuves". "Je n'ai jamais été, de ma vie,
partisan du changement de gouvernements autrement qu'à travers des
élections libres", a-t-il déclaré.
Le mouvement de Gezi a commencé avec un sit-in de militants écologistes
pour défendre le parc de Gezi, l'un des rares espaces verts au coeur
d'Istanbul. Après une répression brutale, il s'est transformé en
mouvement plus global contre M. Erdogan, qui était alors Premier
ministre.
Mais dans son acte d'accusation de 657 pages, le procureur présente le
mouvement de Gezi comme une opération pilotée de l'étranger visant à
"mettre la Turquie à genoux".
Plusieurs groupes de soutien des accusés et des ONG, comme Amnesty
International, dénoncent des allégations "absurdes" et appellent à leur
remise en liberté.
La Turquie est régulièrement pointée du doigt par les organisations de
défense des droits humains, qui s'inquiètent de la dégradation de
l'Etat de droit ces dernières années. (AFP, 25 juin
2019)
Turkey Crackdown Chronicle: Week of June 16, 2019
Journalist turns himself in, released the same day
Yavuz Selim Demirağ, a columnist for the nationalist daily Yeni Çağ who
was attacked by a group of men who beat him with baseball bats in May,
was released from prison under judicial control around midnight the day
he turned himself in, Deutsche Welle reported on June 14. The
journalist turned himself in to serve time for "insulting the
president" on June 13. Demirağ told DW that he believed the election
campaign in Istanbul and the reactions to his imprisonment on social
media played a part in his quick release. Demirağ's lawyer Erhan
Tokatlı told DW that although his client was eligible for release under
judicial control because his sentence is less than two years, the
release may have happened so quickly due to an "executive decision."
Banking regulator complaint leads to charges against Bloomberg
journalists, Twitter commentators
CPJ condemned the June 13 decision by Turkey's judiciary to charge two
Bloomberg reporters, Kerim Karakaya and Fercan Yalınkılıç, over their
coverage of the Turkish economy, after the Turkish banking regulator
BDDK filed a criminal complaint. An Istanbul criminal court is due to
hear the case in September 20.
CPJ reviewed the indictment and identified at least three journalists
who were listed among the 36 suspects who were also accused of sharing
"false, wrong, or deceptive information" to affect the markets. Under
Turkey's Capital Market Law 107/2, the charge carries a penalty of up
to five years in prison or a judicial fine. The three journalists are
Merdan Yanardağ, chief editor for online newspaper ABC, Mustafa Sönmez,
former economy columnist with Cumhuriyet, and freelancer Sedef Kabaş.
Pro-government journalists attacked in Istanbul
Murat Alan, news editor for the pro-government Islamist daily Yeni
Akit, was attacked and hospitalized in Istanbul on June 14, state news
agency Anatolia (AA) reported. According to the AA report, Alan was
attacked by four men near his house in the Gaziosmanpaşa District of
Istanbul; one of the attackers had a knife and the other had a baseball
bat, said Alan, who was treated for head trauma. Two of the suspects,
identified only as Serdar A. and Bayram G., were apprehended by the
police, who tracked them by the getaway car's license plate from
eyewitness testimonies, the same report said.
Another AA report from June 18 said four suspects were imprisoned
pending trial by an Istanbul court on a charge of "intentionally
injuring [someone] with a weapon." The report identified the other two
suspects as Ferhat Ö. and Savaş K. The suspects claimed the attack was
not planned, the report said.
Alan, in a statement at the hospital the day of the attack, said he
believes it was an attack not only on him but "the will of the [ruling]
AKP" and the president as well. "Look at what they have done to us when
our government [is in power], in our time," Alan said, according to a
video of the statement posted on the website of pro-AKP daily Takvim
that was reviewed by CPJ.
Several other journalists were physically attacked in Turkey in recent
weeks, CPJ has reported. Alan was sixth victim but the first
pro-government journalist who was attacked. None of the identified
suspects of the previous attacks, with the exception of the suspect in
the shooting of journalist Hakan Denizli, were imprisoned pending trial.
Fahrettin Altun, director of communications for the presidency,
condemned the attack on Murat Alan on June 14, breaking the
government's silence on the recent attacks on journalists.
In an unrelated incident, reporters for pro-government Beyaz TV were
harassed and beaten in the capital, Ankara, online newspaper T24
reported, with a video of the attack, on June 17. An unidentified
cameraman was hospitalized and a suspect identified with the initials
E.G. was apprehended by the police, the report said.
Police raid news agency, detain journalists
On June 15, police raided the Istanbul offices of the socialist Etkin
News Agency (ETHA), detained staff, and confiscated equipment,
independent news website Bianet reported. Police detained editors
İsminaz Temel, Deniz Bakır, and Serdal Işık; reporters Havva Cuştan and
Ozan Sarı; agency employee Mehmet Acettin; and Gülçin Aykul, an
employee of Ceylan Publishing House, the report said.
The detainees were released by a court under a travel ban on June 19,
pro-Kurdish Mezopotamya Agency reported.
Documentary filmmaker found guilty of 'insulting the president'
Documentary filmmaker and photojournalist Kazım Kızıl, who was on trial
on charges of "insulting the president" and "violating the Law on
Meetings and Demonstrations," was found guilty of the former charge and
acquitted of the latter by an Izmir court on June 19, the Media and Law
Studies Association reported. He was sentenced to 15 months and 16 days
in prison, but the sentence will not be executed in light of the three
months he spent behind bars after he was arrested in 2017 while
documenting street protests. Kızıl tweeted after the verdict, saying:
"[The police] took me in custody while battering me as I was shooting
video. First they accused me of unlawful demonstration and provoking
the people into animosity and hatred. Then they dropped the latter
charge and arrested me for insulting the president instead. The
prosecutor did not even take my testimony; the court did not even ask a
question about this."
Former Cumhuriyet journalist acquitted of 'insulting the president'
Canan Coşkun, a former reporter for the opposition daily Cumhuriyet,
was acquitted on the charge of "insulting" the president by an Istanbul
court on June 20, leftist daily Evrensel reported. Coşkun had reported
on the arrests of former Cumhuriyet journalists Can Dündar and Erdem
Gül, including one story entitled "Erdogan ordered, Journalists
arrested" in 2015. Coşkun was acquitted because the case against her
was filed two years after the story in question was published, which
exceeds the statute of limitations under Turkish law.
Journalist's foreign travel ban lifted
Online newspaper Gazete Karinca reported on June 15 that a foreign
travel ban on ETHA reporter Adil Demirci, a Turkish-German dual
national who was released from prison in February pending trial, was
lifted, and that he would be permitted to travel to Germany. Deutsche
Welle reported on June 18 that Demirci was in Germany to attend his
mother's funeral. The trial of Demirci will continue in Istanbul on
October 15, the report said.
Avesta Publishing Deposes to Anti-Terror Branch
Avesta Publishing, whose warehouse was arsoned in 2016 and whose 13
books were banned two years later, is now facing the charge of
"propagandizing for a terrorist organization" in an investigation
launched by the İstanbul Chief Public Prosecutor's Office.
Avesta is charged with this offense due to social media messages
containing the words "Avesta, Kurd, Kurdish and Kurdistan."
Investigation against 40 books
Speaking to bianet about the investigation, Avesta editor Abdullah
Keskin has stated that the social media messages in question are
considered elements of crime for the sole reason that they contain
words such as Kurd, Kurdish and Kurdistan.
"People are interrogated because of our books that have not been
banned. An investigation has been launched against around 40 of our
books.
"When I heard that the İstanbul Chief Public Prosecutor's Office has
launched an investigation, I went to the Diyarbakır Anti-Terror Branch
(TEM) to depose."
Established in 1995, Avesta Publishing has published over 600 books so
far. Abdullah Keskin is the editor of more than 500 of them. Keskin is
also the editor and publishing house owner in Kurdish publishing,
against whom the highest number of investigations have been launched.
He has been investigated as the publisher and editor of over 40 books.
Verdict of judgeship as the evidence of crime
Şiraz Baran, the lawyer of Avesta Publishing, has also spoken to bianet
about the recent investigation. Referring to the investigation as
"tragicomic", Baran has stated the following:
"The History of Kurdistan book by Avesta Publishing was banned by the
Ayvalık Penal Court of Peace. This verdict was shared with the public
on Avesta Publishing's social media accounts without any comments.
"The verdict of the Judgeship has been included in the case file as
evidence of 'propagandizing for a terrorist organization.'
"They did a random search and compiled some posts with certain
keywords. Including the posts with the word 'Avesta' in them...
"Some posts featuring the picture of Abdullah Keskin without any other
comments have been put in the case file as well. Those posts were
compiled and a complaint was filed by email. Seeing the words Kurd and
Kurdish, the Prosecutor's Office immediately launched an investigation.
(BIA,
June 19, 2019)
Khashoggi: une experte de l'ONU tient pour
responsable l'Arabie saoudite
Une experte des droits de l'homme de l'ONU a réclamé mercredi une
enquête internationale sur la responsabilité du prince héritier
saoudien dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, réclamant
également des sanctions à son encontre.
La rapporteure spéciale des Nations unies, Agnès Callamard, qui a
enquêté pendant six mois, tient l'Arabie saoudite pour "responsable" de
l'"exécution extrajudiciaire" du journaliste et critique du pouvoir
saoudien, mort brutalement en octobre à l'intérieur du consulat de son
pays à Istanbul.
Dans son rapport final transmis mercredi aux médias, elle affirme avoir
des "éléments de preuves crédibles, justifiant une enquête
supplémentaire sur la responsabilité individuelle de hauts responsables
saoudiens, y compris celle du prince héritier" Mohammed ben Salmane,
surnommé MBS.
Ryad, par la voix du numéro deux de la diplomatie saoudienne, a affirmé
que ce rapport de Mme Callamard, qui comme tous les autres experts
indépendants de l'ONU ne s'exprime pas au nom des Nations unies, est
"sans fondement". La Turquie, elle, a immédiatement "appuyé avec force"
ses recommandations.
Dans une interview accordée à quelques journalistes, Mme Callamard a
estimé que "l'arrestation" de ces individus était nécessaire si leur
"responsabilité est prouvée".
Elle appelle également à la poursuite des sanctions imposées par
plusieurs pays, dont les États-Unis, contre 17 individus pour leur rôle
dans ce meurtre, mais considère qu'elles ne sont pas suffisantes car
elles ne prennent pas en compte la question de la responsabilité de "la
chaîne de commandement".
"Compte tenu des preuves crédibles concernant les responsabilités du
prince héritier dans cet assassinat, de telles sanctions devraient
également inclure le prince héritier et ses biens personnels à
l'étranger", fait-elle valoir.
- Appel à Guterres -
Jamal Khashoggi, qui était basé aux États-Unis, "était lui-même
pleinement conscient des pouvoirs du prince héritier et il le
craignait", selon Mme Callamard.
Après avoir dans un premier temps nié le meurtre, Ryad avait avancé
plusieurs versions contradictoires et soutient désormais que Khashoggi
a été tué lors d'une opération non autorisée par le pouvoir.
Mais, selon des informations de presse, la CIA considère que
l'assassinat a probablement été commandité par le prince héritier,
dirigeant de fait du royaume saoudien.
Mme Callamard exhorte le secrétaire général des Nations unies, Antonio
Guterres, à "ouvrir une enquête pénale de suivi sur l'assassinat de M.
Khashoggi afin de constituer des dossiers solides sur chacun des
auteurs présumés". Elle l'invite aussi à trouver des mécanismes, tels
qu'un tribunal ad-hoc, qui puissent établir les responsabilités dans
cette affaire.
En réponse à cet appel, le porte-parole du chef de l'ONU, Stéphane
Dujarric, a souligné que le secrétaire général "n'a pas le pouvoir ou
l'autorité de lancer une enquête criminelle sans un mandat d'un organe
intergouvernemental compétent".
"Le pouvoir et l'autorité pour le faire relèvent des Etats membres" de
l'ONU, a-t-il rappelé, en suggérant l'adoption d'une résolution au
Conseil de sécurité.
Mme Callamard a souligné que toute enquête ne doit pas avoir pour
objectif unique de déterminer l'auteur physique du crime.
Une enquête "vise également, sinon principalement, à identifier les
personnes qui, dans le contexte de la perpétration d'une violation, ont
abusé des responsabilités de leur poste d'autorité ou ne les ont pas
remplies", fait-elle valoir.
Dans la procédure lancée devant la justice saoudienne, l'accusation a
innocenté le prince héritier et inculpé 11 personnes, réclamant la
peine de mort contre cinq d'entre elles.
Mme Callamard souhaite la suspension de ce procès, jugeant que la
procédure judiciaire n'a pas respecté les normes internationales. Elle
demande également au FBI d'ouvrir une enquête sur le meurtre du
journaliste, qui était résident américain.
Dans son rapport, l'experte publie les noms et fonctions d'une "équipe
de 15 Saoudiens", certains ayant ou ayant eu des liens avec le bureau
de MBS, et dont la mission aurait été d'exécuter Khashoggi.
Mme Callamard, qui a eu accès à un enregistrement audio des services
secrets turcs, présente des détails horrifiants sur ce qui se serait
passé dans le consulat saoudien à Istanbul, avant l'arrivée du
journaliste saoudien puis en sa présence.
"Le corps est lourd. C'est la première fois que je découpe par terre",
peut-on ainsi lire dans son rapport. Par la suite, explique Mme
Callamard, les autorités saoudiennes ont visiblement détruit des
preuves, ce qui "n'aurait pas pu avoir lieu à l'insu du prince
héritier". (AFP, 19 juin
2019)
Le
journaliste d'opposition turc Can
Dündar rejoint dans son exil par
son épouse
L'épouse du célèbre journaliste d'opposition turc Can Dündar, exilé en
Allemagne, a annoncé vendredi être parvenue à quitter la Turquie sans
son passeport, confisqué par Ankara, et avoir rejoint son époux qu'elle
n'avait plus revu depuis trois ans.
"Je suis maintenant à Berlin avec mon époux et notre fils", a déclaré
Dilek Türker Dündar à l'AFP, indiquant qu'elle avait quitté la Turquie
"il y a quelques jours" sans son passeport.
Mme Dündar, une économiste de formation, a préféré ne pas fournir de
détails sur la manière dont elle avait réussi à sortir de Turquie en
dépit de l'interdiction de quitter le territoire la visant.
Ancien rédacteur en chef du quotidien d'opposition Cumhuriyet, M.
Dündar s'est réfugié en Allemagne en 2016 après avoir été condamné en
Turquie pour avoir publié une enquête affirmant que les services
secrets turcs livraient des armes à des groupes islamistes en Syrie.
La publication de cet article, accompagné d'une vidéo, avait suscité
l'ire du président Recep Tayyip Erdogan qui a accusé M. Dündar d'être
un "agent" ayant divulgué des "secrets d'Etat".
Pendant son procès à Istanbul, M. Dündar avait fait l'objet d'une
attaque à main armée. Son épouse, présente à ses côtés devant le
tribunal, s'était interposée et avait aidé à maîtriser le tireur.
Alors qu'elle tentait de se rendre à l'étranger peu après le départ de
son mari au cours de l'été 2016, Mme Dündar avait été informée que son
passeport avait été invalidé.
En février dernier, elle a déclaré dans une vidéo que les autorités
turques la retenaient "en otage" pour faire pression sur son mari.
Vendredi, Mme Dündar a posté sur Twitter une photo d'elle entourée de
son mari et de leur fils, étudiant à Londres, qu'elle n'avait pas revus
depuis trois ans et demi.
"Quitter la Turquie me rend triste et heureuse à la fois. J'ai quitté
mon pays, c'est difficile. Mais en même temps, je suis maintenant réuni
avec ma famille, donc je suis très heureuse", a-t-elle dit à l'AFP. (AFP, 14 juin
2019)
Peines de prison requises pour deux journalistes de
Bloomberg
Un procureur turc a requis jusqu'à cinq ans de prison contre deux
journalistes de Bloomberg en Turquie pour un article publié en 2018 sur
l'effondrement de la livre turque en pleine crise économique, a indiqué
l'agence américaine.
L'acte d'inculpation dans lequel le procureur réclame une peine de
prison allant de deux à cinq ans a été accepté jeudi par un tribunal
d'Istanbul, a précisé Bloomberg.
Les deux journalistes, Kerim Karakaya et Fercan Yalinkilic, sont
accusés d'avoir tenté de "porter atteinte à la stabilité économique de
la Turquie", à la suite d'une plainte déposée par l'Agence de
régulation et de surveillance du secteur bancaire (BDDK).
L'article incriminé avait été publié en août 2018 au moment où la livre
turque s'effondrait face au dollar américain en pleine crise
diplomatique avec les Etats-Unis.
"Nous condamnons l'acte d'inculpation déposé contre nos journalistes,
dont la couverture a été équitable et fidèle. Nous nous tenons à leurs
côtés et nous les soutiendrons dans cette épreuve", a indiqué le
rédacteur en chef de Bloomberg, John Micklethwait.
Le procès des deux journalistes doit commencer le 20 septembre, selon
l'agence.
Selon des médias turcs, une cinquantaine de personnes au total ont été
inculpées à la suite de la plainte de la BDDK, notamment pour des
commentaires publiés sur les réseaux sociaux en lien avec l'article de
Bloomberg.
En avril, le président Recep Tayyip Erdogan a vivement critiqué les
médias occidentaux qu'il accuse de gonfler les difficultés économiques
de la Turquie, ciblant notamment le Financial Times pour un article sur
la banque centrale turque.
L'économie turque traverse une période particulièrement difficile,
ayant connu cette année sa première récession en 10 ans, avec une
inflation de 20% et la chute de la livre turque qui a perdu près du
tiers de sa valeur face au dollar l'an dernier.
Des ONG dénoncent régulièrement l'érosion de la liberté de la presse
sous M. Erdogan. La Turquie pointe à la 157ème place du classement de
la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières. (AFP, 14 juin
2019)
3 Academics Sentenced to 60 Months in Prison in Total
Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a
terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We
will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace,
continued in İstanbul Çağlayan Courthouse yesterday (June 13).
Academics had their hearings at four different courts:
At the İstanbul 27th Heavy Penal Court; Dr. Lecturer Noemi Levy Aksu
from Boğaziçi University had her fifth hearing.
At the İstanbul 27th Heavy Penal Court; PhD student Şenay Çınar,
Research Assistant Zeynep Arıkan and Dr. Lecturer Meltem Gürle from
Boğaziçi University and Research Assistant Belin Benezra from İstanbul
Bilgi University had their third hearings.
At the İstanbul 26th Heavy Penal Court; Research Assistant Didem Pekün
from Koç University had her third hearing.
At the İstanbul 24th Heavy Penal Court; Prof. Dr. Leyla Işıl Ünal from
Ankara University had her first hearing.
30-month prison sentence for one academic
Having her final hearing at the 27th Heavy Penal Court, Noemi Levy Aksu
has been sentenced to 2 years, 6 months in prison for "propagandizing
for a terrorist organization" as per the Article 7/2 of the Anti-Terror
Law (TMK).
As her verdict of conviction has not been deferred, it will be taken to
the court of appeal, which will either uphold or reverse her prison
sentence.
Presiding Judge: It is the shame of that court
Before the court announced its ruling, Noemi Levy Aksu presented her
statement as to the accusations and indicated that she repeated her
previous statements. She also added that she did not accept the
suspension of the announcement of the verdict when the court announced
its ruling.
Making his defense as to the accusations, lawyer İnayet Aksu said, "For
us, the verdict to be given here will be a political one. But, if a
political comment will be made, then the rights and freedoms of the
citizens should also be protected in accordance with the law."
Concluding his defense, lawyer Aksu also presented a verdict of
acquittal given by the Supreme Court of Appeals regarding a text
written about Kurdistan Workers Party (PKK) leader Abdullah Öcalan.
In response to this verdict, Presiding Judge Tamer Keskin said, "It is
the shame of that court. Is praising terrorist organizations freedom of
expression? If a lady is raped here, will we call it freedom of
expression? I mean, if a woman is raped here, can you defend it?".
Deferred prison sentence for two academics
At the 37th Heavy Penal Court, academics Belin Benezra and Şenay Çınar
have been each sentenced to 1 year, 3 months in prison on charge of
"propagandizing for a terrorist organization".
The pronouncement of both verdicts has been deferred.
(BIA, June 14,
2019)
Turkey
Crackdown Chronicle: Week of June 9, 2019
Journalist in jail for insulting president
On June 13, Yavuz Selim Demirağ, a columnist for the nationalist daily
Yeni Çağ, started an 11-month and 20-day prison sentence for "insulting
the president," according to his column published the same day. The
column featured an update from the newspaper that said that the
journalist had turned himself and will be at Ayaş Prison in Ankara.
Demirağ's sentence is related to a speech he gave at a conference in
the western city of Nazilli four years ago, Evrensel reported.
CPJ documented last month how Demirağ was attacked in Ankara after
appearing as a guest on a political talk show on the nationalist
Türkiyem TV.
ETHA journalists moved to house arrest
A court on June 13 transferred two journalists from the leftist Etkin
News Agency (ETHA), from prison to house arrest while they await the
outcome of their trial on terrorism charges, the independent news
website Bianet reported. Pınar Gayıp, a reporter, and Semiha Şahin, an
editor, were arrested pending trial in April 2018 and first appeared in
court in September 2018, CPJ has documented.
Arrests in attack of Egemen founder
Four individuals suspected of involvement in the armed assault on local
journalist Hakan Denizli from Adana were arrested pending trial on June
7, according to reports. Denizli, founder of the newspaper Egemen in
the southeastern province of Adana, was shot in the leg on May 24, CPJ
documented.
The suspects, identified only by their initials, are: V.T.A. accused of
shooting the journalist; S.Ö. who allegedly helped the shooter escape
on a motorcycle; and V.C. and E.E. who are accused of being the
instigators of the attack, the report said. V.T.A. spoke to the
reporters who were present when he was transferred to prison, and said
he did not know Denizli was a journalist and had "no animosity for
him." CPJ could not determine if they deny the charges.
Denizli was released from hospital on June 11, his newspaper reported.
Denizli was shot in the leg twice and had two operations, the report
said.
Court dismisses case against former Cumhuriyet columnist
An Ankara court on June 11 dismissed a damages case filed against
Çiğdem Toker, a former columnist for the opposition daily Cumhuriyet,
by the national post and telegraph directorate of Turkey (PTT),
Medyascope TV reported. The PTT filed a compensation case seeking
50,000 Turkish lira (US$8,500) over Toker's April 22, 2018 column for
Cumhuriyet that covered allegations of corruption in the national
service. The 20th Ankara Court of First Instance dismissed the case,
saying there was no evidence that the column hurt the company's
reputation.
Paperwork error delays release of Ayşe Düzkan
Journalist Ayşe Düzkan, who was imprisoned over her participation in a
solidarity campaign with the daily newspaper Özgür Gündem, was released
from prison on June 11 according to reports based on her daughter's
tweet. Haziran Düzkan tweeted that her mother was released and is
resting in Istanbul.
Utku Çakırözer, a parliamentary deputy from the main opposition party
CHP, visited Düzkan on June 6 and said the journalist was eligible for
release under judicial control, but her release was delayed because the
paperwork was sent to the wrong prison, the news website Gazete Duvar
reported.
Düzkan was sent to prison in January and transferred to a low-level
security prison in May, CPJ documented.
(CPJ, June 14,
2019)
Un
scientifique américain
déterminé à blanchir son nom
Un ex-scientifique turco-américain de la Nasa, libéré la semaine
dernière après une détention de près de trois ans en Turquie, insiste
qu'il fera tout ce qu'il peut pour blanchir son nom et reprendre le
cours de sa vie.
"Les gens se demandent comment un scientifique de la Nasa peut être
détenu et rester à l'isolement pendant trois ans", raconte Serkan
Gölge, 39 ans, lors d'un entretien avec l'AFP dans le salon de ses
parents à Antakya, dans le sud de la Turquie.
"Ils pensent qu'il doit bien y avoir quelque chose. Je vais vous donner
une réponse directe: il n'y a strictement rien."
Le physicien, qui travaillait depuis 2013 pour la Nasa à Houston et qui
a obtenu la nationalité américaine en 2010, est accusé de liens avec le
mouvement de Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme le cerveau du
putsch manqué de juillet 2016.
Serkan Gölge a été arrêté et écroué en juillet 2016, lors d'une visite
chez ses parents avec sa femme et ses deux fils, quelques jours après
le putsch avorté et au moment où le président Recep Tayyip Erdogan
sévissait contre les soutiens supposés du prédicateur Gülen. Son
arrestation faisait suite, selon lui, à une dénonciation anonyme, comme
il y en a eu beaucoup dans les mois ayant suivi le putsch manqué.
D'abord condamné à sept ans et demi d'emprisonnement, il a vu sa peine
réduite ensuite à cinq ans. Il a finalement été remis en liberté
conditionnelle la semaine dernière.
"Je ferai valoir mes droits, via la Cour constitutionnelle de Turquie
et la Cour européenne des droits de l'Homme" (CEDH), assure-t-il,
déplorant toutefois la "lenteur" des procédures de la cour européenne.
"Entre-temps je ferai tout ce qu'il faut pour remplir mes obligations",
à savoir pointer au commissariat quatre jours par semaine et ne pas
quitter la ville d'Antakya, où vivent ses parents.
Il espère que si la justice lève ces contraintes, il pourra "rentrer
aux Etats-Unis et reprendre (son) travail" à Houston, au sein d'une
équipe étudiant l'incidence du rayonnement spatial sur les astronautes.
Après 18 mois de détention, ne voyant "plus la lumière au bout du
tunnel", il avait demandé à la Nasa de le licencier.
Entre les rendez-vous avec son avocat, les pointages au commissariat et
les visites de proches et de journalistes, il n'a toutefois pas encore
eu l'occasion de reparler à ses anciens collègues depuis sa libération.
- Plié "en 15 minutes" -
Sa détention, comme celle d'autres citoyens américains en Turquie, a
provoqué de vives tensions entre Ankara et Washington.
Et sa libération est survenue peu après un entretien téléphonique entre
les présidents turc, Recep Tayyip Erdogan, et américain, Donald Trump.
Il était 18 ou 19 heures le 29 mai lorsqu'il a appris qu'il allait être
libéré, et "tout s'est déroulé en une quinzaine de minutes".
N'ayant pas été autorisé à appeler un taxi ou ses proches, il a dû
marcher de la prison au village le plus proche, d'où il a appelé sa
mère pour lui dire de venir le chercher. Sa famille ne s'y attendait
pas du tout.
"J'ai entendu crier à l'autre bout du fil, c'était fou", sourit-il,
alors que ses fils, deux têtes brunes de 8 et 3 ans, passent parfois la
tête par la porte du salon pour écouter leur père.
Serkan Gölge et sa famille restent profondément marqués par ces près de
trois années à l'isolement au cours duquel le scientifique ne pouvait
quitter sa cellule qu'une heure par jour.
Lors de la première visite de sa femme, au bout d'un mois environ de
détention, M. Gölge a peiné à la reconnaître tant son visage était
amaigri.
Au début, à chaque visite, son fils aîné lui demandait quand il
sortirait. "Je pleurais à chaque fois. (...) Au bout de deux ans, il a
arrêté de me poser la question", et, désormais, l'enfant lui demande
s'il risque de retourner en prison.
Son deuxième fils avait trois mois lorsqu'il a été arrêté.
Maintenant, "il m'appelle +papa+, mais il ne me connaît pas si bien".
"Les gens disent que le temps résout tout. Je crois que ça peut
résoudre beaucoup de choses, mais certaines choses que l'on a
traversées nous poursuivront à jamais", soupire-t-il, sous le regard
attentif de son père. Assis sur un canapé voisin, il ne quitte pas son
fils des yeux. (AFP, 8 juin
2019)
Journalism
Organizations Denounce 'Speedboat Attack' on
Journalists
Journalism organizations have denounced the incident that they call an
"attempted murder."
A boat carrying three journalists, Cenker Tezel from the daily
Hürriyet, Onur Aydın from Habertürk and Metehan Ekşi from TV 100, was
hit by a speedboat in Bodrum, Muğla on June 5.
The captain of the boat was seriously wounded after the crash while the
boat was broken into pieces. The journalists were lightly wounded as
they jumped off the boat "at the last moment."
Security cameras of another hotel in the area recorded the incident.
The police have launched an investigation into the incident, taking the
captain of the speedboat into custody.
"An attempted murder"
Journalism organizations today (June 7) released statements, calling
the incident "an attack by Maça Kızı Hotel against the journalists to
prevent them from taking pictures".
The Journalists Union of Turkey (TGS) tweeted on the attack:
"The Maça Kızı Hotel in Bodrum made a speedboat to crash into a rowboat
that was carrying journalists to prevent them from taking pictures.
Cenker Tezel from Hürriyet, Onur Aydın from Habertürk and Metehan Ekşi
from TV 100 had a narrow escape from death.
"This is attempted murder. We will follow the investigation!"
The Turkish Journalists Association (TGC) released a written statement,
saying, "It is understood that this attack was conducted in order to
prevent our colleagues from taking pictures."
While the TGC sais that the detention of the captain of the boat is
"pleasing," it called the authorities to start a legal process against
those who instigated the attack. (BIA, 7 June 2019)
Turkey
Crackdown Chronicle: Week of June 2, 2019
German journalist accused of insulting president
A prosecutor in Ankara has started an investigation into German
journalist Süheyla Kaplan who is accused of "insulting" President Recep
Tayyip Erdoğan, and terrorism propaganda, Deutsche Welle reported.
Evidence cited against the journalist includes a political cartoon of
the Turkey's president that she shared on Twitter, social media post
about Erdoğan's policies, and a speech she gave at an event in Hamburg
in 2018, run by leftist political groups from Turkey, the story said.
Kaplan has worked for the Anatolia Agency, according to her Twitter
profile. The journalist told Deutsche Welle that she wants to testify
in Germany because she believes she will be arrested if she goes to
Turkey.
Court sentences DIHA founder 9 months after his death
A court in the southeastern city of Batman on June 1 sentenced Kadri
Kaya, former Diyarbakır correspondent and founder of the shuttered
Dicle News Agency (DIHA), to over two years in prison, apparently
unware that the journalist died last year, the pro-Kurdish Mezopotamya
Agency (MA) reported. Kaya died in October while being treated for
cancer. The court found him guilty of "knowingly and willingly aiding a
[terrorist] organization," according to the report. At the same
hearing, Kaya's former co-defendants Erdoğan Altan, the former Batman
correspondent for DIHA, and Mehmet Karabaş, a reporter for the local
newspaper Batman Posta, were found guilty of the same charge and
sentenced to 25 months in prison, according to reports. They are free
pending appeal.
Police detain Ahval columnist
Police in Diyarbakır detained Nurcan Baysal, a columnist for the news
website Ahval, on June 3, her employer reported (in English). Baysal
was released after being questioned and was not informed about why she
was taken into custody, the report said. (CPJ, 6 June 2019)
Turkey
Scores 31 out of 100 in Media Freedom
The Freedom House, a US-based watchdog organization for democracy, has
released its 2019 report on media freedom.
The report titled, "Freedom and the Media 2019: A Downward Spiral,"
underpinned that the freedom of the media has been deteriorating around
the world over the past decade.
The internet can be an alternative to the conventional media in
countries facing drastic declines in press freedom, the report said. It
said that while 150 news outlets have been closed in Turkey since the
2016 coup attempt, alternative media outlets such as Medyascope, Dokuz8
Ahval broadcast independent news.
Along with the press freedom, trust in the media has also declined
drastically in Turkey, with only 25 percent of the people trust in the
media, the report noted.
The report also concluded that major international technology platforms
serve as a buffer zone against governments' censorial tendencies, with
strong encryption technologies preventing the governments from barring
access to specific content within a tech platform and the tech
companies deliberately refraining from setting up operations in more
repressive countries.
Turkey's scores in the report
Freedom score: 31 (Lowest score 0, highest 100)
Freedom rating: 5.5/7 (Lowest score 7)
Political rights: 5/7
Civil rights: 6/7
(BIA, 6
June 2019)
Un
journaliste pro-Damas interpellé par les
forces kurdes
Un journaliste travaillant pour une chaîne de télévision pro-Damas a
été arrêté par les forces kurdes qui contrôlent le nord-est de la Syrie
en guerre, ont annoncé les médias étatiques syriens.
Mohamed Tawfik Al-Saghir a été "kidnappé parce qu'il filmait le feu qui
s'est propagé dans les champs de blé" dans la région de Qamichli, a
rapporté tard mardi la chaîne d'information officielle Al-Ikhbaria.
La chaîne a accusé la police locale rattachée aux autorités
semi-autonomes kurdes, les Assayech, d'être responsables de
l'arrestation de son correspondant basé dans la ville de Qamichli.
L'interpellation de ce journaliste, également rapportée par l'agence
officielle Sana, n'a pas été commentée par les
forces kurdes.
Le pouvoir de Damas entretient des rapports tendus avec la minorité
kurde, qui a instauré une autonomie de facto dans les région du nord et
du nord-est syrien, à la faveur du conflit qui déchire la Syrie depuis
2011.
Si les grandes villes du nord-est, à l'instar de Hassaké ou de
Qamichli, sont sous contrôle kurde, les institutions étatiques de Damas
y maintiennent toutefois une présence.
Sur leur site internet, les Assayech indiquent régulièrement participer
à la lutte contre les incendies dans les champs, qui sont parfois
causés par une cigarette mal éteinte ou un court-circuit électrique.
Ces dernières semaines, le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué sa
responsabilité dans l'incendie de "dizaines d'hectares" de champs de
blé dans le nord-est syrien, alors que les "cellules dormantes" des
jihadistes sont toujours actives en Syrie.
Mardi, le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué que les
incendies qui ont pu toucher les champs à travers la Syrie sont dus
dans certains cas "aux températures élevées". (AFP, 5 juin
2019)
Kurdish
Question / Question kurde
Libération d'une Franco-Turque emprisonnée en
Turquie depuis 2016
La Franco-Turque Ebru Firat, emprisonnée en Turquie depuis 2016 pour
appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), a
été libérée pour bonne conduite, a-t-on appris lundi auprès de son
avocate toulousaine, Agnès Caséro.
Elle devra toutefois pointer au commissariat de police pendant un an, a
précisé Me Caséro.
"Je l'ai eue au téléphone samedi. Aujourd'hui, elle a rejoint sa
famille en territoire kurde", a expliqué l'avocate.
"En juin 2019, elle pouvait demander un régime de semi-liberté",
l'obligeant à passer la nuit en prison. "La décision pour bonne
conduite la met en liberté tout de suite", s'est félicitée l'avocate
toulousaine.
"Cette décision est de bon augure", a-t-elle ajouté, espérant pouvoir
demander la libération totale de sa cliente dans un an.
Selon le media d'investigation Médiacités, Ebru Firat a été libérée
lundi 10 juin.
"Je suis très heureuse d'être sortie et d'être avec ma mère et mes
frères. Je me sens bizarre, j'ai du mal à réaliser. Je dirais même que
je suis sous le choc depuis ma sortie", a confié la jeune femme au
media toulousain.
"Je dois rester encore un an et trois mois à Diyarbakir en me rendant
toutes les semaines au commissariat", a-t-elle ajouté. Elle compte
ensuite revenir à Toulouse, où elle a vécu, avec sa mère et ses frères
"car (son) père s'y trouve et y travaille. Nous rentrerons tous lorsque
cela sera possible", a-t-elle dit.
Ebru Firat, âgée de 28 ans, avait rejoint le mouvement kurde dans le
nord de l'Irak en 2009 "pour faire entendre la voix du peuple kurde",
avant de "partir combattre en Syrie" aux côtés des Kurdes, avait-elle
expliqué en mars 2017 dans un courrier adressé au président de la
République, François Hollande.
Elle lui demandait notamment d'intervenir auprès de l'Etat turc pour
obtenir son transfèrement en France.
Née à Moissac (Tarn-et-Garonne), elle était emprisonnée depuis le 8
septembre 2016, date à laquelle elle avait été arrêtée à l'aéroport
d'Istanbul alors qu'elle était sur le chemin du retour pour la France.
Elle avait été condamnée à cinq ans de prison pour appartenance au PKK,
considéré comme "terroriste" et donc interdit en Turquie, une peine
confirmée en appel.
Le cas de la Franco-Kurde avait suscité de nombreux soutiens à
Toulouse.
(AFP,
17 juin
2019)
Öcalan: Kurds Cannot Exist Without Turks, Turks
Cannot Exist Without
Kurds
The PKK's imprisoned leader has made remarks on the prison hunger
strikes and the HDP's role in Turkey's politics in his meeting with his
attorneys.
Kurdistan Workers' Party (PKK) leader Abdullah Öcalan met with his
attorneys Rezan Sarıca and Nevroz Uysal at the İmralı prison on June 12.
The Asrın Law Bureau released a statement after the meeting, delivering
Öcalan's opinions on the recently ended hunger strikes in prisons and
the political situation of the country, the Mezopotamya Agency reported.
Öcalan offered his good wishes to the hunger strikers, who protested
what they call "the isolation on Öcalan" in prisons between November
2018 and May 2019, the law bureau said.
Hunger strikes ended last month after Öcalan met with his lawyers for
the first time since 2011.
"Mr. Öcalan firstly sent thanks and greetings to hunger strike and
death fast protesters who ended the hunger strikes and death fasts upon
a call by himself; he shared his letter of thanks to be delivered to
them.
"In the meeting with Mr. Öcalan, these topics came out to the
forefront: He repeated the emphasis that strikes can be in question but
they should not be adopted as a primary method of struggle. He defined
his position as the defense of life against death.
"Democratic politics is essential"
"Mr. Öcalan said that as a historical indicator, Kurds cannot exist
without Turks and Turks cannot exist without Kurds and that as soon as
Kurds are finished in Mesopotamia, there will be nothing left in the
name of Turks in Anatolia.
"He emphasized that the existence and development of the Kurds is
synonymous with the empowerment of the Turks. He also stated that this
togetherness will pave the way for all the peoples of the Middle East
to live in democracy and peace.
"We saw that he prioritizes the democratic solution in terms of the
constitutional solution and legal modifications. He stated that the
democratic transition and mentality can only be ensured with the
participation of the whole society.
"He said that he observes ideological and theoretical loopholes in the
current way of politics; it is not possible to do politics in a right
way through nepotism, tribalism and clanism; and what is essential and
analytical is the democratic politics."
"HDP should be a catalyst"
Öcalan also made remarks on women's struggle, saying that the slavery
of women which has been the absolute form of slavery since 15 thousand
years became a part of the "social genetics," the Asrın Law Bureau
noted.
"He said that he views the existence of each of femicides, social,
economic and sociological problems as a reason for revolution and he
views the existence of the problem of child brides as a reason for 10
revolutions."
"With regards to solutions for social problems, he mentioned the need
for the democratic municipalism which is based on production,
creativity and construction should be developed and underpinned that
the Peoples' Democratic Party (HDP) should act as a catalyst for
democracy."
(BIA, June 14,
2019)
Police
Intervention Against Hasankeyf
Statement: 33 People Detained
Peoples' Democratic Party (HDP) Batman Youth Assembly members were met
with police intervention as they attempted to make a statement for the
press to raise concerns over the Ilısu Dam project that will engulf the
ancient city of Hasankeyf and its surrounding Tigris Valley.
As reported by Mezopotamya Agency (MA), HDP Batman Provincial
Organization and HDP Batman Youth Assembly members went to Hasankeyf
for the statement today (June 12). The viewing platform and central
bazaar, where the statement would be held, were blockaded by the police
and gendarmerie forces. Police officers did not allow the protesters
into the area.
Police battered the protesters
HDP Batman Youth Assembly members attempted to read out their statement
in front of HDP District Office. However, the police prevented the
statement, referring to a decision taken by the Governorship.
As the protesters set out to make a statement against this prevention,
they were met with police intervention. 32 young people from the HDP
and journalist Sonya Bayık were taken into custody by being battered.
Allegation of battery in police car
It has been reported that pepper gas was used on the detained in police
cars and there were marks of battery on several of them.
It has also been claimed that plastic bullets were used on the detained
in police cars. The ones who were taken into custody have been referred
to Hasankeyf State Hospital for health check.
HDP: Release them immediately
HDP Spokesperson for Law and Human Rights Commission and Batman MP Ayşe
Acar Başaran released a written statement for the press regarding the
issue and denounced the police intervention against the protesters.
Underlining the importance of Hasankeyf for human history and culture,
Acar Başaran said, "We demand that the ones detained while using their
Constitutional rights be immediately released."
(BIA, June 12,
2019)
Les
Kurdes demandent l'aide de la coalition pour
maîtriser des incendies
Un responsable kurde du nord-est de la Syrie a lancé lundi un appel à
l'aide à la coalition internationale antijihadistes menée par les
Etats-Unis pour maîtriser des incendies qui touchent la Syrie et
ravagent des champs de blé vitaux pour la région.
Les Kurdes ont combattu le groupe Etat islamique (EI) dans le nord-est
de la Syrie aux côtés de la coalition.
Après huit ans de conflit, les autorités locales kurdes cherchent à
garder un certain degré d'autonomie par rapport au régime de Bachar
al-Assad dans les régions qu'elles contrôlent dans le nord-est de la
Syrie, souvent riches en pétrole et propices à la culture de céréales.
"Les feux ont englouti des centaines d'hectares de champs de blé à
Tirbespi et les incendies font toujours rage", a déclaré Salman Bardo,
le responsable kurde de l'autorité en charge de l'agriculture,
utilisant le nom kurde du village appelé Qahtaniya en arabe.
"C'est un énorme danger pour la région, les incendies étant proches de
puits de pétrole et de stations essence", a-t-il averti.
Selon un correspondant de l'AFP, de la fumée noire s'échappait de
champs calcinés tandis que des hommes tentaient de repousser les
flammes à l'aide de pelles à quelques mètres d'une installation
pétrolière.
Un homme dans un bulldozer tentait désespérément de creuser la terre
pour empêcher les flammes d'atteindre un champ voisin.
"Nous demandons à la coalition internationale d'intervenir pour
éteindre les feux en utilisant des avions spéciaux", a ajouté M. Bardo.
Abderrizq al-Mahmoud, un agriculteur de 29 ans, affirme que les terres
de sa famille ont été décimées.
"Quarante-cinq hectares sont partis en flammes, je n'en ai plus que
huit".
Après des années de sécheresse puis de guerre civile, la Syrie s'attend
à une récolte exceptionnelle notamment dans le nord-est du pays en
raison des pluies tombées en début d'année mais celles-ci sont menacées
par les feux qui ravagent le pays depuis plusieurs semaines.
Dans la province de Hassaké, véritable grenier à blé contrôlé par les
Kurdes et où se situe Qahtaniya, l'EI a revendiqué plusieurs incendies
criminels contre des champs de blé.
Mais des fermiers ont aussi évoqué des représailles, de l'essence de
mauvaise qualité provoquant des étincelles ainsi que des négligences.
Damas et les autorités kurdes sont en compétition pour acheter la
production de blé du nord-est.
Selon des experts, le blé est la clé pour assurer un prix du pain
abordable et pour maintenir ainsi la paix dans plusieurs régions de
Syrie dans les mois à venir.
Depuis 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts et des
millions de réfugiés et a plongé le pays dans une crise économique. (AFP, 11 juin
2019)
Investigation into ‘Dersim’ Decision of
Municipal Council
The Ministry of Interior has launched an investigation into the
decision of Dersim Municipal Council, which decided to change the
signboard on its municipality building from "Tunceli Municipality" to
"Dersim Municipality." The Ministry has appointed an instructor for the
investigation.
After deciding to change the signboard by a majority of votes, the
Municipality shared its decision with the public on May 22. Speaking
about the decision of the council, Dersim Mayor Mehmet Fatih Maçoğlu
stated that they were waiting for the decision of the Governorship.
After discussing the change of our municipality service building
signboard from "Tunceli" to "Dersim", it has been decided by majority
of votes that the "Tunceli" expression written on the signboards in our
municipal service building should be changed to "Dersim" with the aim
of keeping the culture, history and way of belief of our city alive.
Considering that along with Turkish, Zazaki and Kurdish are also spoken
by majority of residents living in our city, it has been accepted by
majority of votes that the municipal services will also be provided in
Zazaki and Kurdish in line with the needs of citizens.
The members of the municipal council suggested names for the park
situated next to the State Hydraulic Works (DSİ) building; after
considering the suggestions, it has been decided by majority of votes
that the park should be named "PARKÊ ŞÊĞANKİ".
After considering the suggestion to establish a commission with the aim
of identifying the damages caused by the [state-appointed] trustee, it
has been decided to establish a commission comprising the Committee on
Planning and Budget members and legal affairs so that the works and
acts undertaken in the pre-election period can be investigated and
reported.
(BIA, 31 May 2019)
Minorités
/ Minorities
Dutch Parliament Slams Erdogan’s
Comments on Armenian Genocide
The Dutch House of Representatives
on Tuesday, June 11 adopted a resolution condemning Turkish President
Recep Tayyip Erdogan’s April 24 comments concerning the victims of the
Armenian Genocide, lawmaker Alen Simonyan said in a Facebook post.
Erdogan said back then that the deportation of Armenians by the Ottoman
Empire in the early 20th century was “appropriate at the time.”
The “deportation of Armenian gangs who were massacring Muslims
including women, children and elderly people in the Eastern Anatolia
region was the most appropriate act at that time,” Erdogan said. “No
group or state has been able to prove their claims on the Armenian
issue with archive documents.”
The document adopted by the parliament of the Netherlands obliges the
government to inform the Turkish authorities on the lawmakers stance. (PanARMENIAN.Net; June
12, 2019)
Attacked Family to Move Armenia from İstanbul
An Armenian family was attacked in Samatya district of İstanbul on May
31.
İstanbul Armenian Patriarchate denounced the attack, with Deputy
Patriarch Aram Ateshian visiting the family.
Ateshian said that they will closely follow the process regarding the
revelation and punishment of the attackers.
The family said that they will move to Armenia because of the
"environment of fear," the Armenian News Agency reported.
What happened?
On May 31 morning, shortly after Sarkis T. left home for work, someone
rang the bell. His wife Arpine T. opened the door and faced two masked
people. They stabbed the woman and said "This is the beginning," while
they were running away.
The couple also have two children.
(BIA, June 11,
2019)
Le
plus grand temple yézidi du monde se construit à
Erevan en Arménie
Arménie Un homme d’affaires yézidi de Moscou, Mirza Sloyan, est à
l’origine de ce projet.
Le plus grand temple yézidi du monde est en voie de finition en
Arménie, où il sera inauguré le 29 septembre prochain, en présence du
prix Nobel Nadia Murad.
D’une blancheur éclatante, il s’élève à 25 mètres de hauteur dans
l’attente d’une étoile en or qui est façonnée en Russie. À l’intérieur,
le marbre iranien aux accents roses domine murs et voûte et leur donne
un aspect joyeux et serein.
Appelé Quba Mere Diwane, ce temple magnifique est situé sur une plaine
à 35 km de la capitale Erevan, non loin d’un village où vivent une
centaine de yézidis. Il n’a pas la grandeur des cathédrales mais, pour
cette communauté pourchassée en Irak, sa construction symbolise la
résistance de la diaspora et sa volonté de perpétuer une religion
ancestrale. (Christophe
Lamfalussy, LLB, 3 juin 2019)
Turkish
Airlines Not to Give Out
Agos Newspaper Anymore
Turkish Airlines (THY) was giving out weekly Agos newspaper free of
charge at its newspaper stands in international terminals since 2013.
The airlines company has unilaterally terminated its contract with
Agos. The newspaper will no longer be on the shelves of the THY.
The decision in question was taken by the executive board of the
airlines company last week. In the information letter delivered to
Agos, it has been stated that the contract has been terminated "as it
has been deemed necessary." Apart from this expression, no
justification or statement has been provided to Agos regarding the
decision of the company.
About Agos newspaper
Agos was founded in 1996 by Hrant Dink and a group of his friends, in
order to report the problems of the Armenians of Turkey to the public.
It is the first newspaper in the Republican period to be published in
Turkish and Armenian.
Agos's editorial policy focuses on issues such as democratization,
minority rights, coming to terms with the past, the protection and
development of pluralism in Turkey. As a newspaper that has emerged
from within the Armenian community of Turkey, Agos aims to further open
its pages to the issues of Turkey and the world. (BIA, 31 May 2019)
Politique
intérieure/Interior Politics
Une foule pour saluer la
prise de fonction du nouveau maire
Des milliers de personnes se sont rassemblées pour saluer le nouveau
maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu lors de sa prise de fonction jeudi,
quelques jours après avoir infligé un cuisant revers au parti du
président Recep Tayyip Erdogan.
Après avoir récupéré son mandat au tribunal de Caglayan à Istanbul, M.
Imamoglu est arrivé à la mairie pour une cérémonie de passation, ont
constaté des correspondants de l'AFP. Les maires sont élus pour cinq
ans en Turquie.
"Tous ensemble, nous avons réparé les dégâts causés à la
démocratie", a-t-il déclaré, perché sur un bus de campagne, aux
milliers de personnes venues le saluer.
"Le peuple d'Istanbul a confirmé sa foi dans la République et la
démocratie", a-t-il poursuivi lançant des "je vous aime tous" à la
foule.
Inconnu il y a quelques mois, M. Imamoglu s'est imposé comme le
champion de l'opposition longtemps incapable de tenir tête à M. Erdogan
en infligeant à son parti non pas une, mais deux défaites à Istanbul.
Il a d'abord remporté de justesse un scrutin municipal en mars, mais le
vote a été annulé à la demande du président qui dénonçait des
"irrégularités". Lors de la nouvelle élection, dimanche, M. Imamoglu a
récidivé en écrasant le candidat de M. Erdogan avec 54% des voix.
La perte d'Istanbul, capitale économique et culturelle du pays, où
vivent plus de 15 millions de personnes, est un revers symbolique
majeur pour M. Erdogan qui en a été maire dans les années 1990.
"Remporter Istanbul, c'est remporter la Turquie", a-t-il coutume de
dire.
Son parti islamo-conservateur, l'AKP, contrôle cependant 25 districts
sur les 39 que compte la ville et a une nette majorité au conseil
municipal. Il a dont la capacité de bloquer l'action de M. Imamoglu, si
telle était son intention.
Conscient du rapport de force, M. Imamoglu s'est dit prêt à travailler
en "harmonie" avec M. Erdogan, lors du premier discours qu'il a
prononcé après avoir remporté le scrutin dimanche.
D'après des médias turcs, le gouvernement, a récemment publié une
circulaire indiquant que le pouvoir de nomination au sein des
entreprises municipales appartenait désormais au conseil municipal et
non plus au maire.
Lors des élections municipales de mars, l'AKP avait également été battu
dans la capitale du pays, Ankara. (AFP, 28 juin
2019)
Nuit de liesse à Istanbul
après la victoire de l'opposition
Les mines étaient fatiguées mais joyeuses lundi à Istanbul, après une
nuit de célébration pour fêter la victoire écrasante de l'opposition
face au candidat du président Recep Tayyip Erdogan aux élections
municipales.
Dans les bastions de l'opposition, comme Besiktas sur la rive
européenne ou Kadiköy sur la rive asiatique de la ville, les
Stambouliotes ont fait la fête jusqu'à tard dans la nuit, agitant des
drapeaux, dansant au milieu des voitures et buvant des bières "à la
santé de Tayyip".
Quasiment inconnu il y a quelques mois, Ekrem Imamoglu a fait une
entrée fracassante sur la scène politique nationale en rééditant
dimanche sa victoire annulée trois mois plus tôt contre un poids lourd
du parti au pouvoir, l'ex-Premier ministre Binali Yildirim.
Mieux: alors que seulement 13.000 voix séparaient les deux candidats
lors du premier scrutin en mars, invalidé à la suite de recours du
parti au pouvoir AKP, M. Imamoglu a devancé M. Yildirim de près de
800.000 voix dimanche, jour où s'est rejouée l'élection.
"Ce n'était pas bien de recommencer cette élection, mais le fait qu'il
y a eu un tel écart au final, c'est une bonne chose pour Istanbul",
estime Servan Soydan, un Stambouliote qui soutient l'opposition, en
promenant son chien lundi matin.
L'enthousiasme était moins marqué dans les médias, pour la plupart
contrôlés par le pouvoir. "Istanbul a voté", titraient sobrement
plusieurs journaux. Le quotidien progouvernemental Sabah se démarquait
en estimant que "la démocratie (avait) gagné".
Nombre d'analystes estiment qu'en demandant la répétition de l'élection
à Istanbul, M. Erdogan et son parti ont commis une erreur de calcul,
faisant de M. Imamoglu une victime et une figure désormais de premier
plan.
La "victoire massive" de M. Imamoglu "est une leçon de démocratie: les
gens tiennent à ce que leurs droits soient respectés", souligne dans un
tweet Marc Pierini, analyste à Carnegie Europe et ancien ambassadeur de
l'Union européenne à Ankara.
Devant le résultat sans appel -- 54% des voix pour M. Imamoglu--, le
président Erdogan a félicité le candidat de l'opposition dimanche soir.
Son parti, l'AKP, reste le plus populaire à l'échelle nationale. Mais
il pâtit des difficultés économiques que connaît actuellement la
Turquie, avec une inflation à 20%, un affaissement de la livre turque
et un chômage élevé. (AFP, 24 juin
2019)
Municipales
à Istanbul : le candidat d'Erdogan encore battu
L'organisation de nouvelles élections n'aura pas suffi au président
turc pour remporter la mairie d'Istanbul. Ce dimanche soir, le candidat
d'Erdogan, l’ancien Premier ministre Binali Yildirim, a concédé sa
défaite.
"Selon les résultats, mon rival Ekrem Imamoglu mène la course. Je le
félicite et je lui souhaite bonne chance. J’espère qu’il servira bien
Istanbul", a-t-il déclaré devant la presse.
Selon les résultats publiés par l’agence étatique Anadolu après le
dépouillement de plus de 97% des bulletins de vote, M. Imamoglu, issu
du parti kémaliste CHP (social-démocrate) a obtenu 53,86% des voix
contre 45,23% pour M. Yildirim.
Les habitants d’Istanbul ont voté à nouveau dimanche pour élire leur
maire après l’annulation d’un premier scrutin remporté par l’opposition.
Trois mois après le premier scrutin
Cette élection s’est déroulée près de trois mois après les municipales
du 31 mars, gagnées à Istanbul par une figure montante de l’opposition,
Ekrem Imamoglu. Il avait battu d’un cheveu un lieutenant du président
Recep Tayyip Erdogan.
Le résultat avait été invalidé après des recours du parti
islamo-conservateur du président, l’AKP, arguant d’"irrégularités
massives". Rejetant ces accusations, l’opposition dénonce un «putsch
contre les urnes» et voit le nouveau scrutin comme une "bataille pour
la démocratie".
Bien plus qu’une élection municipale, le vote à Istanbul a valeur de
test pour la popularité de M. Erdogan et de son parti sur fond de
graves difficultés économiques. "Qui remporte Istanbul remporte la
Turquie", a coutume de dire lui-même le président.
Istanbul retourne aux urnes, scrutin casse-tête
pour Erdogan
Les habitants d'Istanbul sont à nouveau appelés à élire leur maire,
dimanche, après l'annulation d'un premier scrutin remporté par un
opposant du président Recep Tayyip Erdogan, pour qui ce deuxième round
débouchera sur une victoire controversée ou un cinglant revers.
Ce scrutin se tiendra près de trois mois après les municipales du 31
mars, remportées à Istanbul par une figure montante de l'opposition,
Ekrem Imamoglu. Il avait battu d'une courte tête un lieutenant de M.
Erdogan, l'ancien Premier ministre Binali Yildirim.
Le résultat avait été annulé après un déluge de recours du parti
islamo-conservateur du président, l'AKP, qui dénonçait des
"irrégularités massives". Scandalisée, l'opposition y voit un signe de
la dérive autoritaire du pouvoir en Turquie.
Les deux camps jouent gros dans la capitale économique de la Turquie,
où vivent quelque 16 millions de personnes. "Qui remporte Istanbul,
remporte la Turquie", a plusieurs fois déclaré M. Erdogan.
Pour le président, il s'agit de conserver la ville où il est né, où il
a fait ses débuts en politique et que son parti contrôle depuis 25 ans.
Pour l'opposition, de confisquer le joyau de la couronne du président.
Quel que soit le résultat qui sortira des urnes dimanche, les analystes
estiment que le président turc y laissera des plumes.
Une nouvelle défaite serait un "camouflet encore plus humiliant que
celui du 31 mars", souligne Jean Marcou, chercheur associé à l'Institut
français d'études anatoliennes.
Et un succès serait une "victoire à la Pyrrhus", car "les motifs de
l'annulation (du premier scrutin) sont tellement suspects et
contestables, que l'AKP apparaîtra comme un mauvais perdant",
poursuit-il.
- Erdogan en retrait -
Lors du premier scrutin, l'AKP avait été pénalisé par la situation
économique difficile, avec la première récession en 10 ans, un
effondrement de la livre turque et un chômage élevé.
Si le parti présidentiel et son allié ultranationaliste MHP sont
arrivés en tête à l'échelle nationale, ils ont été punis dans les
métropoles, comme Ankara, la capitale, que les islamo-conservateurs
contrôlaient depuis un quart de siècle.
En vue de la deuxième édition de la bataille d'Istanbul, M. Erdogan a
changé de stratégie: omniprésent pour soutenir son champion lors de la
première campagne, il a cette fois ménagé ses apparitions pour ne pas
transformer l'élection en référendum sur sa personne.
Les électeurs indécis "vont décider du résultat de la course", souligne
Soner Cagaptay, du Washington Institute of Near East Policy. "Or, dès
qu'Erdogan se met en avant, ces électeurs pivots sont rebutés",
ajoute-t-il.
Le chef de l'Etat, qui avait fait des municipales du 31 mars un scrutin
sur la "survie de la nation", s'efforce désormais de minimiser la
portée de l'élection.
"Le résultat sera annoncé dimanche en toute clarté et nous accepterons
l'issue" de ce scrutin "symbolique", a-t-il dit jeudi lors d'une rare
réunion avec la presse étrangère à Istanbul.
- "Tout ira bien" -
Alors qu'à peine 13.000 voix séparaient MM. Imamoglu et Yildirim en
mars, l'AKP s'efforce de mobiliser ses partisans ayant boudé les urnes
lors du premier vote.
M. Yildirim, 63 ans, a également multiplié les appels du pied vers les
jeunes - Internet gratuit, coup de pouce pour les jeunes mariés - et
envoyé des signaux d'ouverture en direction des Kurdes conservateurs.
De son côté, M. Imamoglu, 49 ans, a une nouvelle fois misé sur un
discours rassembleur tranchant avec la rhétorique polarisatrice de
l'AKP. Son slogan pour cette campagne: "Tout ira bien".
Comme il y a trois mois, il se présente sous les couleurs du CHP
(social-démocrate) et de l'Iyi (nationaliste), avec l'appui des
prokurdes du HDP.
Dénonçant l'"injustice" commise selon lui à son encontre, le maire
déchu d'Istanbul présente le vote de dimanche comme un "combat pour la
démocratie".
Qu'il gagne ou qu'il perde, il est déjà considéré par ses partisans
comme un champion de l'opposition capable de défier M. Erdogan lors de
la prochaine élection présidentielle, en 2023. (AFP, 20 juin
2019)
Débat télévisé historique avant le nouveau scrutin à
Istanbul
Les candidats à la mairie d'Istanbul se sont affrontés dimanche lors
d'un débat télévisé historique à une semaine du nouveau scrutin
convoqué pour le 23 juin après l'annulation du premier par le Haut
comité électoral.
Binali Yildirim, candidat du Parti de la justice et du développement
(AKP) du président Recep Tayyip Erdogan, a débattu pendant près de
trois heures avec Ekrem Imamoglu, candidat de la principale formation
de l'opposition, le CHP (social-démocrate).
C'était la première fois depuis l'arrivée au pouvoir de M. Erdogan en
2002 qu'un débat de ce genre avait lieu. Le dernier avait opposé en
octobre 2002 M. Erdogan et Deniz Baykal, alors leader du CHP, avant les
élections législatives en novembre de la même année.
Lors des élections municipales du 31 mars, l'AKP a subi un échec
retentissant en perdant Istanbul et Ankara, alors que ce parti
islamo-conservateur et son prédécesseur gouvernaient les deux villes
depuis 1994.
A Istanbul, M. Imamoglu, un ancien maire d'arrondissement, a devancé
d'environ 13.000 voix M. Yildirim, ancien Premier ministre et proche de
M. Erdogan.
Cette défaite constituait un camouflet sans précédent pour M. Erdogan,
qui a plusieurs fois déclaré dans le passé que "celui qui remporte
Istanbul remporte la Turquie".
Mais la victoire du candidat de l'opposition a été annulée par le Haut
comité électoral à la suite de plusieurs recours de l'AKP, qui estime
que le scrutin a été faussé par des irrégularités.
Pendant le débat de dimanche soir, diffusé en direct sur les
principales chaînes de télévision turques, M. Yildirim a déclaré que
"des voix avaient été volées" le 31 mars au détriment de sa candidature.
Mais M. Imamoglu a répété qu'il se considérait toujours comme "le maire
élu". "Il y a un combat démocratique pour les droits" des électeurs
d'Istanbul, a-t-il dit.
M. Yildirim a notamment mis en avant dans le débat son expérience
d'ancien ministre des Transports et Premier ministre.
M. Imamoglu a répliqué que le candidat de l'AKP n'avait "pas le droit
de faire des promesses" électorales dans la mesure où son parti est au
pouvoir à Istanbul depuis 25 ans.
Plus tôt dans la journée, M. Erdogan est intervenu publiquement pour
tenter de minimiser l'importance du scrutin du 23 juin, soulignant que
l'AKP contrôlait 25 des 39 districts d'Istanbul.
"L'élection dans une semaine est seulement pour désigner le maire", a
déclaré le président, estimant que le résultat du vote ne serait qu'"un
changement dans la vitrine" et critiquant le vif intérêt des médias
étrangers pour ce nouveau scrutin. (AFP, 16 juin
2019)
Forces
armées/Armed Forces
Trois soldats turcs blessés par des tirs du régime
Trois soldats turcs ont été blessés par des tirs "délibérés" du régime
syrien contre des postes d'observation turcs dans le nord-est de la
Syrie, a affirmé jeudi le ministère turc de la Défense.
Les trois militaires ont été "légèrement" blessés lorsque "35 obus de
mortier" provenant de la localité d'Al-Chariah contrôlée
par le régime de Damas se sont abattus sur une zone dans laquelle se
trouve l'un des 12 postes d'observation turcs installés dans la région
d'Idleb, d'après le communiqué du ministère.
Qualifiant l'attaque de "délibérée", le ministère a indiqué en avoir
informé la Russie, proche alliée de Damas.
Deux soldats turcs avaient déjà été blessés dans une attaque similaire
début mai.
Contrôlés par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche
d'Al-Qaïda), Idleb et des territoires insurgés voisins sont la cible
ces dernières semaines de bombardements meurtriers, menés par le régime
et son allié russe.
Ces attaques dans une région où vivent environ 3 millions de personnes
ont fait 360 morts civils depuis fin avril, selon l'Observatoire syrien
des droits de l'Homme (OSDH).
Mais Moscou a annoncé mercredi soir qu'un accord de cessez-le-feu a été
conclu entre les forces gouvernementales et les combattants rebelles à
"partir du 12 juin à 00H00", grâce à une médiation de la Turquie et de
la Russie.
Depuis septembre 2018, Idleb fait l'objet d'un accord négocié par la
Russie et la Turquie, qui parraine certains groupes rebelles, prévoyant
la mise en place d'une "zone démilitarisée" séparant les secteurs
jihadistes et insurgés des zones gouvernementales attenantes. (AFP, 13 juin
2019)
Erdogan
affirme qu'il ne reculera pas sur
l'acquisition de S-400
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mardi qu'il ne
reculerait pas sur l'achat de missiles de défense antiaérienne russes
S-400 malgré les mises en garde américaines.
"Nous avons passé un accord (avec la Russie). Nous sommes déterminés.
Il n'est pas question de faire machine arrière", a assuré M. Erdogan
dans des propos cités par l'agence officielle turque Anadolu.
La volonté d'Ankara d'acheter le système russe de défense antiaérienne
S-400 est une source majeure de frictions entre la Turquie et les
Etats-Unis, alliés au sein de l'Otan.
L'US Army redoute notamment que le système russe ne parvienne à percer
les secrets technologiques de ses avions militaires dernier cri F-35,
qu'Ankara a également entrepris d'acheter en nombre.
"C'est une affaire conclue", martèlent toutefois en réponse les
dirigeants turcs depuis plusieurs semaines. La livraison des missiles
russes pourrait avoir lieu cet été et précipiter de dures représailles
de la part des Etats-Unis.
"Si elle va au bout de la réception des S-400, la Turquie le paiera
très cher", a réitéré mercredi dernier la porte-parole du département
d'Etat américain Morgan Ortagus, menaçant une fois de plus de suspendre
la vente des F-35 et, surtout, d'imposer des sanctions "très dures"
contre Ankara.
Le lendemain, une haute responsable du Pentagone, Kathryn Wheelbarger,
a déclaré devant l'Atlantic Council, un groupe de réflexion de
Washington, que "l'achèvement de cette transaction serait dévastateur"
pour le programme F-35 mais aussi pour "l'interopérabilité de la
Turquie avec l'Otan".
Mme Wheelbarger, secrétaire adjointe à la Défense par interim chargée
des affaires de sécurité internationale, a ajouté que même si
l'administration Trump ne voulait pas infliger de sanctions à la
Turquie pour cette acquisition, elle pourrait y être obligée par le
Congrès.
Selon elle, la Turquie veut, en achetant ces systèmes, s'assurer du
soutien russe contre les rebelles kurdes le long de sa frontière avec
la Syrie. Mais elle a averti Ankara que la Russie n'était pas un
partenaire fiable à long terme, ne fournissait pas de maintenance ou de
support dans ses ventes militaires et tentait seulement de nuire à la
cohésion de l'Otan.
- Pas d'offre "positive" sur les Patriot -
Des responsables américains ont cependant déclaré que la Turquie
pourrait opter pour le système américain Patriot en lieu et place des
S-400 russes, soulignant que cela permettrait de maintenir le programme
de livraison des F-35.
La Turquie a l'intention d'acheter 100 avions F-35, et des pilotes
turcs ont déjà commencé des entrainements aux Etats-Unis.
M. Erdogan a déclaré mardi avoir signifié aux Etats-Unis que la Turquie
ne pourrait envisager d'acheter des Patriot que si les conditions
étaient aussi favorables que celles offertes par la Russie pour ses
S-400.
"Mais malheureusement nous n'avons pas reçu de proposition positive de
la partie américaine au sujet des Patriot", a-t-il déclaré.
Le sujet des S-400 a été au coeur d'un entretien téléphonique mercredi
dernier entre M. Erdogan et le président américain Donald Trump. M.
Erdogan a réitéré la proposition mise sur la table en avril d'un
"groupe de travail conjoint".
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a commenté mardi cette
perspective.
"Ce n'est pas notre affaire. Notre affaire, et celle de nos partenaires
turcs est de mener à bien cette transaction sur la livraison des
S-400", a-t-il déclaré. "La Turquie peut parler avec n'importe quel
pays tiers", a-t-il ajouté.
MM. Erdogan et Trump se rencontreront en marge du sommet du G20, fin
juin au Japon. (AFP, 4 juin
2019)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Strasbourg,
capitale de l'islam turc
Une quinzaine d'adolescents s'égaillent à la sortie du collège privé
Eyyûb Sultan. Les garçons, en tee-shirt, jean et baskets, se regroupent
autour d'un scooter. Les filles discutent entre elles, téléphone mobile
à la main. Elles arborent pour la plupart un foulard et une robe longue
aux couleurs vives, à la mode traditionnelle turque. A côté du collège
se dresse un énorme chantier. Celui de la future grande mosquée Eyyûb
Sultan, qui pourrait ouvrir ses portes en 2023. Enfin, si les finances
sont au rendez-vous : le budget initial de 20 millions d'euros a déjà
atteint les 32 millions... De style ottoman, la mosquée pourra
accueillir 2 500 fidèles, dans une salle de prière de 900 mètres carrés
et un patio de 1 000 mètres carrés, entourés de locaux socioculturels,
d'un restaurant... Ses deux minarets culmineront à 36 mètres de hauteur
dans le quartier de la Meinau, près du stade de football du Racing Club
de Strasbourg.
" Ce sera la plus grande nouvelle mosquée de France, et sûrement l'une
des dernières de cette taille autorisée à être construite en Europe ",
se félicite Sabahaddin Aydemir, responsable régional du Milli Görüs ("
Vision de la communauté "), une fédération d'organisations islamiques
très conservatrices d'obédience turque, qui porte le projet de
l'édifice religieux. " Nous n'avons pas demandé de subventions à la
Ville. Le chantier avance au rythme des dons des fidèles : trois
millions d'euros aujourd'hui ", explique Ertugrul Güler, salarié du
Milli Görüs, qui reçoit cordialement autour d'un verre de thé, dans les
locaux provisoires de l'association. Et si les dons des fidèles ne
suffisaient pas ? " Si un pays nous proposait une grosse somme, il
serait difficile de la refuser... " Un ange, venu de Turquie, passe...
Strasbourg, siège du Parlement européen, est un point d'ancrage
particulier pour la communauté franco-turque. Première région à avoir
vu arriver des paysans d'Anatolie dans les années 1960, le Grand Est
accueille aujourd'hui environ 130 000 personnes d'origine turque, la
troisième plus grosse communauté en France. A Strasbourg, les Turcs
sont majoritaires parmi les musulmans de nationalité étrangère. De
nombreuses associations et des partis politiques liés au pays d'origine
y ont pignon sur rue. Cette communauté, loin d'être uniforme, est
tiraillée entre des courants antagonistes : pro-Kurdes, " Loups gris "
ultranationalistes, opposants ou inconditionnels du Parti de la justice
et du développement (AKP) et du président turc Erdogan. Ce dernier est
venu à trois reprises à Strasbourg. En octobre 2015, il y avait
galvanisé 12 000 " supporteurs ", lors d'une " rencontre citoyenne
contre le terrorisme " ressemblant à s'y méprendre à un meeting
électoral. " Il est évident qu'Erdogan veut faire de Strasbourg un lieu
d'influence turque, non seulement en France, mais à l'échelle
européenne ", analyse Bernard Godard, fin connaisseur de l'islam en
France, et ancien responsable du bureau des cultes au ministère de
l'Intérieur.
Pour s'en convaincre, il suffit de se rendre quai Jacoutot, le long de
la rivière Ill. A deux pas des institutions européennes, le nouveau
consulat général de Turquie est une démonstration de force
architecturale. Sur une parcelle de 13 000 mètres carrés, l'ensemble
est aussi gigantesque qu'ultramoderne : une centaine de salles,
réparties dans un polygone de plus de 100 mètres pour son plus grand
côté... " En dehors de sa fonction consulaire, l'endroit sera le point
de convergence en Europe des services de renseignement turcs ", glisse
au Vif/L'Express une source avisée.
Un faux nez de l'AKP
A leur échelle, les admirateurs strasbourgeois d'Erdogan cultivent, eux
aussi, un surprenant goût du secret. Quasi impossible d'obtenir un
rendez-vous. Motif : " La presse déforme tout ce que nous disons. "
Seul Murat Erçan, président du collège-lycée privé confessionnel Yunus
Emre, consent à délivrer quelques informations. " Ici, l'enseignement
classique est complété par des cours de religion et d'éthique. L'arabe
et le turc sont privilégiés comme langues étrangères ", indique le
quadragénaire, qui est également chargé de mission par le Ditib,
l'organisme turc chargé des affaires religieuses en France. " Nos
professeurs sont très bien formés : ils ont fait leurs études de
théologie dans les meilleures facultés de Turquie. " (Vif/L'Express,
27 juin 2019)
L'Egypte
dénonce les
accusations "irresponsables" d'Erdogan
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, a qualifié
jeudi d'"irresponsables" les accusations du président turc Recep Tayyip
Erdogan, selon qui l'ancien président islamiste égyptien Mohamed Morsi
"a été tué".
Dans un communiqué, M. Choukri a "vivement dénoncé les déclarations
répétées et irresponsables du président turc vis-à-vis de l'Egypte",
après la mort soudaine de Mohamed Morsi, qui s'est effondré en plein
procès lundi au Caire.
Mercredi lors d'une réunion électorale, le chef de l'Etat turc avait
déclaré à propos des circonstances de la mort de Mohamed Morsi: "Il a
été tué et n'est pas mort de causes naturelles".
M. Erdogan, issu comme M. Morsi de la mouvance islamiste, l'avait
qualifié de "martyr" après l'annonce de son décès lundi, et accusé les
"tyrans" au pouvoir en Egypte d'être responsables de sa mort, une
allusion au président Abdel Fattah al-Sissi.
Les relations entre la Turquie et l'Egypte sont quasiment inexistantes
depuis que l'armée égyptienne, alors dirigée par Abdel Fattah al-Sissi,
a renversé le président Morsi en juillet 2013.
Mohamed Morsi était détenu depuis près de six ans et maintenu à
l'isolement lorsque sa mort est survenue. Lundi, alors qu'il
s'exprimait devant un tribunal, il s'est effondré et n'a pu être ranimé.
Il a ensuite été enterré en toute discrétion dans la nuit de lundi à
mardi dans un cimetière de la capitale égyptienne.
L'ancien chef d'Etat, issu de la confrérie des Frères musulmans, n'a
été président que pour une courte mandature d'un an entre juin 2012 et
juillet 2013.
Après sa destitution par l'armée, à la faveur de manifestations
populaires, il avait été condamné à un total de 45 ans de prison pour
incitation à la violence contre des manifestants fin 2012 et espionnage
au profit du Qatar.
Il était rejugé après l'annulation de deux verdicts prononcés contre
lui --une condamnation à mort et une réclusion à perpétuité.
Depuis 2013, l'actuel chef de l'Etat Abdel Fattah al-Sissi, ex-ministre
de la Défense de Mohamed Morsi, a mené une répression sans merci contre
l'opposition, particulièrement les Frères musulmans. (AFP, 20 juin
2019)
Erdogan affirme que l'ex-président Morsi "a été tué"
Le chef d'Etat turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi que
l'ancien président égyptien Mohamed Morsi avait été "tué", imputant la
responsabilité de sa mort aux autorités égyptiennes.
"Dans le tribunal, il s'était tordu sur le sol pendant vingt minutes.
Les autorités n'ont rien fait pour lui venir en aide. Il a été tué et
n'est pas mort de causes naturelles", a dit M. Erdogan lors d'un
meeting électoral à Istanbul.
Il a affirmé qu'il "ferait tout" pour faire traduire les responsables
égyptiens "devant les tribunaux internationaux".
M. Erdogan, issu comme M. Morsi de la mouvance islamiste, l'avait
qualifié de "martyr" après l'annonce de son décès lundi, et accusé les
"tyrans" au pouvoir en Egypte d'être responsables de sa mort, une
allusion au président Abdel Fattah al-Sissi.
Mohamed Morsi, décédé après une audience au tribunal, a été enterré
mardi au Caire en toute discrétion et sous haute surveillance, après
avoir passé près de six ans derrière les barreaux.
Les relations entre la Turquie et l'Egypte sont quasiment inexistantes
depuis que l'armée égyptienne, alors dirigée par Abdel Fattah al-Sissi,
a renversé le président Morsi.
Le chef d'Etat turc Recep Tayyip Erdogan a participé mardi à Istanbul à
une prière funéraire à la mémoire de l'ancien président égyptien
Mohamed Morsi, dont il a imputé la mort aux "tyrans" au pouvoir en
Egypte.
M. Erdogan et d'autres responsables turcs ont pris part en rangs serrés
avec d'autres fidèles à la prière dans la mosquée historique Fatih à
Istanbul, selon un photographe de l'AFP sur place.
M. Erdogan avait rendu hommage lundi au "martyr" Morsi et avait accusé
les "tyrans" au pouvoir en Egypte d'être responsables de sa mort, une
allusion au président Abdel Fattah al-Sissi.
Mohamed Morsi, décédé après une audience au tribunal lundi, a été
enterré mardi au Caire en toute discrétion et sous haute surveillance,
après avoir passé près de six ans derrière les barreaux.
"Je ne crois aucunement qu'il s'agit d'une mort normale", a dit M.
Erdogan lors d'une courte allocution après la prière mardi.
Il s'en est également pris aux dirigeants des pays de l'Union
européenne pour avoir accepté, en février, de rencontrer, lors d'un
sommet en Egypte en février, "cet assassin, ce tyran de Sissi".
Ses déclarations ont été accueillies par des cris d'"A bas le pouvoir
militaire" en Egypte.
Les relations entre la Turquie et l'Egypte sont quasiment inexistantes
depuis que l'armée égyptienne, alors dirigée par Abdel Fattah al-Sissi,
a renversé le président Morsi, issu des rangs des Frères musulmans.
Des milliers de personnes avaient participé à la mi-journée dans la
mosquée de Fatih à une première prière funéraire à la mémoire de
Mohamed Morsi. (AFP, 19 juin
2019)
Erdogan
s'entretient avec le roi Salmane après son
absence à La Mecque
Le président Recep Tayyip Erdogan s'est entretenu jeudi avec le roi
Salmane d'Arabie saoudite, a indiqué Ankara, quelques jours après
l'absence remarquée du chef de l'Etat turc lors d'un sommet islamique à
La Mecque.
Lors de cet entretien téléphonique, M. Erdogan et le roi Salmane ont
échangé des voeux à l'occasion de l'Aïd el-Fitr, une importante fête
musulmane, et discuté "de questions bilatérales et régionales", a
indiqué la présidence turque dans un communiqué.
Cet appel intervient après l'absence du chef de l'Etat turc au sommet
de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) le week-end
dernier. La Turquie y était représentée par son ministre des Affaires
étrangères, Mevlüt Cavusoglu.
La Turquie et l'Arabie saoudite, deux poids lourds du monde musulman,
ont des relations complexes, teintées de rivalité et de méfiance
réciproque, en particulier depuis l'assassinat, en octobre dernier à
Istanbul, du journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi.
Cette affaire, qui a fait la une de l'actualité mondiale pendant
plusieurs semaines, grâce notamment aux "fuites" savamment orchestrées
par Ankara, a nui à l'image du royaume saoudien, en particulier du
prince héritier Mohammed ben Salmane.
Des responsables turcs et américains accusent ce dernier d'avoir
commandité le meurtre de Khashoggi, ce que Ryad dément catégoriquement.
(AFP, 6 juin
2019)
Le
président turc absent du
sommet islamique de La Mecque
Le
président turc
Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est en froid avec l'Arabie saoudite
en raison du meurtre à Istanbul du journaliste saoudien Jamal
Khashoggi, n'assistait pas au sommet islamique qui s'est ouvert samedi
avant l'aube à La Mecque, a rapporté un journaliste de l'AFP.
La délégation de la Turquie, un poids lourd de l'Organisation de la
coopération islamique (OCI), à ce sommet était conduite par le ministre
des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.
L'opposant saoudien Jamal Khashoggi, qui collaborait au Washington
Post, a été assassiné en octobre 2018 au consulat de son pays à
Istanbul par des agents venus de Ryad. Son meurtre a suscité un tollé
dans le monde et fortement terni l'image du royaume et de son prince
héritier Mohammed ben Salmane que des responsables turcs et américains
ont désigné comme responsable.
Les autorités saoudiennes ont nié que le prince Mohammed, surnommé MBS,
ait été impliqué dans le meurtre, attribué par Ryad à des éléments
"incontrôlés" du régime. (AFP, 31 mai
2019)
Socio-économique
/ Socio-economic
ITUC: Turkey One of the World’s Ten
Worst Countries for Workers
Since the attempted coup and the severe restrictions on civil liberties
imposed by the government, workers’ freedoms and rights have been
relentlessly denied with police crackdowns on protests and the
systematic dismissal of workers attempting to organise.
On 13 November
2018, Abdullah Karacan, president of the rubber and chemical workers’
union Lastik-İş was shot dead by unknown gunmen while visiting workers
at a Goodyear tyre factory in Adapazari.
Cases of prosecution of
workers
On 14 September 2018, over 10,000 workers went on strike at the
construction site of the new IstanbulAirport to
protest their poor health and
safety conditions at the site. The
protest was violently dispersed by police and
military with teargas. Two days later, the police conducted mass
arrests and detained over 400 workers. While most were released shortly
after, 43 workers, including three trade union representatives, were
charged for disrupting freedom to work, violating the law on
demonstrations and public assemblies, damaging public property and
resisting the police.
A total of 31 workers were held in pre-trial
detention in Silivri prison, including Özgür Karabulut,Dev Yapi-Is
president, charged for a speech he made to the workers during the
strike.
On 2 November 2018, 26 trade
union members were sentenced to a suspended five-month
prison sentence for “disobeying the law on meetings and demonstrations”
after taking part in a protest in front of Renault’s Oyak plant in
March 2016. Workers were demanding the right to organise in the
company. The protest was violently dispersed by police. (ITUC, June 18,
2019)
L'économie
turque malmenée par l'instabilité politique
Hizir Albayrak a commencé à travailler dans une minuscule boutique
d'articles pour enfants dans le bazar d'Istanbul il y a 25 ans, année
où l'actuel président Recep Tayyip Erdogan est devenu maire de la ville.
Aujourd'hui, il gère un centre commercial de sept étages à Eminönü,
district historique d'Istanbul, déambulant entre les poussettes, jouets
et vêtements pour bébés. Une histoire emblématique de la fulgurante
transformation économique du pays au cours du dernier quart de siècle.
"Je suis parti de zéro. Maintenant, nous proposons 295 marques de
Turquie et du monde entier", raconte-t-il fièrement.
Cet essor est largement à mettre au crédit de M. Erdogan, sous la
houlette duquel la Turquie a connu une période de stabilité politique
et de croissance économique sans précédent.
Mais cette stabilité qui a marqué les années de M. Erdogan au pouvoir,
en tant que Premier ministre à partir de 2003 et en tant que président
depuis 2014, s'est fissurée ces dernières années, avec une succession
d'attentats et un coup d'Etat manqué en 2016, suivi de purges
impitoyables et d'une détérioration des relations avec les Etats-Unis.
La devise turque a perdu près d'un tiers de sa valeur face au dollar
l'année dernière, plongeant le pays dans une récession et alimentant
une inflation d'environ 20%.
"Regardez-moi ça", s'exaspère Hizir en passant des paquets de couches
au lecteur de code-barres. "Il y a une semaine, nous les vendions 30 ou
35 livres turques (environ 5 euros). Maintenant, regardez: 49 livres !"
"Avant, les prix changeaient tous les quelques mois. Maintenant, c'est
quasiment chaque semaine".
- "Acrobate" -
Partisan de longue date du Parti de la Justice et du Développement
(AKP) de M. Erdogan, Hizir aspire surtout à la stabilité.
Mais les Stambouliotes se rendront dimanche aux urnes pour la huitième
fois en 5 ans, en raison de l'annulation des élections municipales du
31 mars après une victoire de l'opposition.
Ses détracteurs estiment que ce cycle constant d'élections fait que M.
Erdogan se retrouve presque en permanence en campagne électorale,
invectivant ses opposants et exacerbant la polarisation du pays.
"Faire du commerce en Turquie, c'est comme être un acrobate", confie
Hizir. "Une crise survient, la monnaie s'affaiblit et vous pouvez tout
perdre en un an".
Certains économistes craignent le pire. Avec une grande part de la
croissance turque alimentée par des crédits étrangers, la récession et
l'effondrement de la livre turque, de nombreuses entreprises ont du mal
à rembourser leurs dettes.
"La Turquie a traversé une série de mini crises, chacune pire que la
précédente", explique Fadi Hakura, expert de la Turquie au centre de
réflexion londonien Chatham House.
Pour lui, un point de non retour sera atteint à moins que le
gouvernement ne cesse ses folies en matière de méga-projets et se
concentre sur les créances irrécouvrables du système bancaire.
"Malheureusement, le gouvernement est fidèle à son modèle de
consommation et de construction financées par l'endettement. Il fait
rimer modernité avec des immeubles flambant neufs", ajoute-t-il.
- "Bord du gouffre" -
Mais les partisans du gouvernement rejettent tout alarmisme.
Les entreprises turques sont bien protégées contre la faillite et
disposent de réserves de trésorerie supérieures de 6,5 milliards de
dollars à leurs dettes, selon Mevlüt Tatliyer, du groupe de réflexion
progouvernemental SETA.
Le niveau d'endettement du gouvernement lui-même est plutôt bas comparé
à d'autres pays, ajoute-t-il, ce qui lui laisse une marge de manoeuvre.
"Oui, il y a actuellement une récession, mais elle ne s'est pas
transformée en crise économique", souligne-t-il, expliquant cela par
une économie "énergique" et le fait que "les Turcs sont habitués à
l'instabilité".
Le point de bascule risque d'être la mise en place des sanctions
brandies par Washington si Ankara ne renonce pas à acheter des missiles
russes.
Et même si M. Erdogan parvient d'une façon ou d'une autre à désamorcer
les tensions avec les Etats-Unis, les investisseurs voient d'un mauvais
oeil la mise à l'écart de certains économistes jugés compétents et la
nomination du gendre du président, Berat Albayrak, à la tête du
ministère de l'Economie et des Finances.
"Dans le passé, quand M. Erdogan s'est rendu compte qu'il était au bord
du gouffre, il a toujours reculé", tempère Atilla Yesilada, analyste
chez GlobalSource à Istanbul. "Il a renvoyé beaucoup de gens
compétents, mais ils sont encore vivants et peuvent être rappelés". (AFP, 18 juin
2019)
Un
artiste turc fait sensation en juxtaposant
des images de misère et
de luxe
D'un côté une petite fille déguisée en Wonder Woman, de l'autre une
enfant couverte de sang. Ou bien un yacht flambant neuf et une
embarcation de migrants. Un artiste turc fait sensation sur les réseaux
sociaux en juxtaposant des images de pays en guerre et d'autres
témoignant du luxe et du confort de l'Occident.
Avec plus d'un demi-million d'abonnés sur Instagram et des milliers
d'autres sur Facebook et Twitter, le travail d'Ugur Gallenkus suscite
de vives réactions.
D'autres montages de cet artiste de 29 ans confrontent par exemple un
gobelet Starbucks et des gens souffrant de la sécheresse. Ou encore un
père baignant ses enfants dans les restes d'une salle de bain détruite
par la guerre et, de l'autre côté, une baignoire installée sous un
chandelier dans une salle de bain impeccable.
Ugur Gallenkus, basé à Istanbul, dit vouloir ainsi susciter une prise
de conscience sur ce qu'il se passe sur Terre et attirer l'attention
sur ces "mondes parallèles".
"Je voudrais dire au monde que dans les pays en développement les gens
vivent dans la guerre, la faim et la douleur", explique-t-il à l'AFP.
"Si nous voulons vivre en paix et en harmonie, nous devons connaître
les vies des uns et des autres."
Son projet a démarré en 2016, en réaction à la photographie montrant le
corps sans vie d'Aylan Kurdi, le petit Syrien de 3 ans retrouvé échoué
sur une plage de Turquie et devenu le symbole tragique de la crise
migratoire de 2015.
"Un matin en regardant les informations, j'ai vu la peur et le
désespoir dans les yeux de familles de migrants qui tentaient de
traverser la mer à la recherche d'une vie meilleure. Ca m'a choqué et
j'ai voulu raconter leur situation au monde", dit l'artiste.
- "Au-delà des mots" -
Ugur Gallenkus évoque des sujets qui touchent le monde entier: la
guerre, la famine, la violence contre les femmes, les inégalités, le
réchauffement climatique...
"Mais la guerre et l'instabilité en Irak, en Syrie et en Afghanistan
représentent une part importante de mon travail", précise-t-il.
"Je ne fais qu'interpréter les images différemment. J'essaie de trouver
la valeur et le sens de photos que je vois aux informations et j'y
ajoute le message que je veux transmettre".
Des milliers de personnes ont réagi sur les réseaux sociaux, exprimant
leur colère, leur tristesse ou leur choc.
"L'art est puissant parce qu'il peut exprimer ce qui est au-delà des
mots", commente Subra, une utilisatrice de Facebook, sous une image.
"Je viens de Syrie. A chaque fois que je vois vos images de la
destruction de mon pays comparées à la vie confortable de l'Occident,
je pleure. Nous avions la même vie avant, mais la guerre nous a tout
retiré", raconte un autre utilisateur, Haroun.
Ugur Gallenkus dit recevoir des messages de soutien d'un peu partout.
Déterminé, il entend continuer son travail pour faire du monde "un
endroit beau et heureux pour tous". (AFP, 13 juin
2019)
Qualifs Euro-2020: polémique sur l'accueil
"insultant" des joueurs
turcs en Islande
Des responsables turcs ont dénoncé lundi ce que la presse a décrit
comme un "traitement insultant" subi par
l'équipe nationale turque de football à son arrivée à
l'aéroport de Reykjavik où elle doit affronter l'Islande mardi dans les
qualifications pour l'Euro-2020.
Les médias turcs, citant plusieurs joueurs, ont affirmé que l'équipe
avait dû attendre plusieurs heures aux guichets de contrôle des
passeports et que les affaires de certains d'entre eux ont été
fouillées à plusieurs reprises.
Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, s'est emporté
sur Twitter contre "ce manque de respect", qualifiant d'"inacceptable"
ce traitement.
Le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin
Altun, a pour sa part condamné un traitement qui "va à l'encontre de la
courtoisie diplomatique".
Le ministère turc des Affaires étrangères a en outre transmis une
protestation officielle à l'Islande par le truchement de l'ambassade de
Norvège à Ankara, protestation que la diplomatie islandaise confirme à
l'AFP avoir reçue.
Le gestionnaire des aéroports islandais Isavia affirme avoir agi de la
sorte pour des questions de sécurité, car l'aéroport de Konya -d'où ont
décollé les joueurs- n'est pas certifié par l'autorité de l'aviation
internationale, conduisant ainsi à des contrôles plus approfondis.
"Isavia est tenu de procéder à une fouille de sécurité de tout passager
venant de ces aéroports" non certifiés, quelle que soit leur
nationalité, a précisé le gestionnaire.
"Les vérifications de sécurité sont généralement rapides mais elles ont
été un peu plus longues hier soir en raison de la présence de nombreux
appareils électroniques et de liquides dans les sacs des passagers, pas
toujours retirés des sacs à l'avance avant leur contrôle", a-t-il
ajouté.
Interviewé par le site Visir, le responsable sécurité de la Fédération
islandaise de football a par ailleurs indiqué que l'équipe d'Islande
avait subi des contrôles similaires à son retour de Turquie il y a deux
ans, au terme d'une rencontre.
De son côté, le ministère islandais des Affaires étrangères affirme
avoir reçu "une demande officielle de contrôle de sécurité accéléré
émanent de l'ambassade de Turquie à Oslo qui n'a pas été reçue à temps
pour être traitée".
"Dans tous les cas, ce privilège n'est généralement accordé qu'aux
hauts fonctionnaires du gouvernement", a justifié la chancellerie dans
un communiqué.
La Turquie se trouve actuellement en tête du groupe H qualificatif pour
l'Euro-2020 après sa victoire samedi à domicile contre la France (2-0).
Avant le coup d'envoi de ce match, le public du stade de Konya avait
sifflé la Marseillaise jouée en l'honneur des Bleus, un comportement
jugé "inacceptable" par le président Emmanuel Macron. (AFP, 10 juin
2019)
Marseillaise sifflée lors de Turquie-France:
"inacceptable", selon
Macron
Emmanuel Macron a qualifié dimanche d'"inacceptables" les sifflets qui
ont accompagné la Marseillaise avant le match entre la Turquie et la
France la veille en qualifications pour l'Euro-2020 de football.
"Le président de la République s'est ému que l'hymne français ait été
sifflé en Turquie (samedi) soir. Il a trouvé cela inacceptable", a
indiqué l'Elysée à l'AFP, ajoutant que le chef de l'Etat l'avait "fait
savoir" à Noël Le Graët, le président de la Fédération française (FFF).
Plusieurs membres de l'opposition ont également critiqué les sifflets
entendus dans le stade de Konya, où les Bleus ont subi samedi leur
première défaite (2-0) dans les qualifications pour l'Euro-2020.
"Siffler un hymne national, en l'occurrence la Marseillaise, est
toujours une honte, un affront et l'inverse des valeurs de fair-play.
On attend de la FIFA qu'elle sanctionne la fédération de football
turque pour le manque de respect du public turc ce soir", s'est
notamment émue sur Twitter la présidente du Rassemblement national
(RN), Marine Le Pen. (AFP,
9 juin
2019)
La
Turquie renoue avec la croissance, mais la reprise
est fragile
La Turquie a enregistré une hausse de
1,3% de son produit intérieur brut au premier trimestre 2019, selon des
chiffres officiels publiés vendredi, une reprise fragile qui lui permet
de sortir provisoirement de sa première récession en une décennie.
Selon l'Office national des statistiques (Tüik), le PIB a progressé de
1,3% par rapport au dernier trimestre de 2018. En rythme annuel, il a
cependant décliné de 2,6% par rapport au premier trimestre 2018.
L'économie turque était entrée en récession pour la première fois
depuis 2009 après deux contractions consécutives du PIB aux troisième
et quatrième trimestres 2018.
L'économie turque traverse d'importantes difficultés en raison d'une
érosion de la livre turque qui a perdu près de 30% de sa valeur l'an
dernier, sur fond notamment de tensions avec Washington, une inflation
à près de 20% et un chômage en hausse.
Selon les analystes, le rebond du premier trimestre 2019 s'explique par
les mesures gouvernementales qui ont été prises pour stimuler
l'économie avant les élections municipales du 31 mars dernier, telles
que des ristournes fiscales et des crédits à la consommation.
Mais, alors que la livre reste volatile et l'inflation élevée, "le
retour de la croissance devrait être de courte durée", prévient Capital
Economics.
Le rétablissement de l'économie "sera lent et cahoteux", ajoute
le cabinet basé à Londres, qui table sur une contraction du PIB de 1,8%
en 2019.
Début mai, la Banque européenne pour la reconstruction et le
développement (Berd) avait souligné que la reprise de l'économie turque
serait "progressive", prévoyant un repli du PIB de 1% cette année.
Aux faiblesses structurelles de l'économie s'ajoutent le spectre de
sanctions américaines en lien avec l'achat par Ankara de missiles
russes et le regain d'incertitude politique consécutif à l'annulation
du scrutin municipal à Istanbul après la défaite du parti au pouvoir en
mars. (AFP,
31 mai
2019)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
ECtHR
Requests Turkey’s Defense in the Case of
Journalist İdris Sayılğan
The European Court of Human Rights (ECtHR) has requested the government
of Turkey's defense in the case of journalist İdris Sayılğan, who has
been behind bars in Trabzon Prison for over 2 years and represented by
the Media and Law Studies Association (MLSA).
Closed Dicle News Agency's (DİHA) former reporter İdris Sayılğan was
arrested in October 2016 on charges of "propagandizing for a terrorist
organization" and "membership of a terrorist organization."
In December 2018, the ECtHR announced that they would review Sayılğan's
case with priority and would fast track the application.
In its communique, the ECtHR requested information about Sayılğan's
application to the Constitutional Court, specifically inquiring whether
the duration of this procedure has been compatible with the "short
period" condition as per the Article 5/4 of the European Convention on
Human Rights (ECHR), which secures the right to liberty and security.
The court also asked if Sayılğan's arrest pending trial constitutes a
violation of the Article 5/1 of the Convention, further inquiring
whether the evidence included in the file at the moment of detaining
him was enough to convince an impartial observer that he committed the
offense charged.
Question on political imprisonment
In another question addressed to the government, the ECtHR asked if
Sayılğan's freedom of expression was violated, and if it was, whether
this violation was provided for by law and justified within the meaning
of Article 10/2 of the ECHR, which protects freedom of expression.
The court also asked whether the privation of freedom imposed on the
petitioner in this case, allegedly in accordance with Article 5 of the
ECHR, enforced regardless of Article 18 of the Convention, for a
purpose other than the one contemplated by said article, which
regulates the limitation on use of restriction on rights. This means
that the Court is inquiring whether Sayılğan's detainment is caused by
any political motives.
'It would be an important precedent'
MLSA Co-Director Veysel Ok, who is among the lawyers who drafted the
application, stated the following:
"This is the first defense that the ECtHR requested from the Turkish
government in the case of a Kurdish journalist since July 15, 2016.
That's why this is an invaluable development. I find it extremely
important that the Court decided to ask about Article 18, in addition
to Articles 5 and 10, which means that the Court is inquiring whether
Sayılğan is a political prisoner.
"If the Court rules that this is the case, this would be an important
precedent for journalism in Turkey. We will present our own defense
following the government's reply. We expect international organizations
to intervene in this case in the future. We hope that the Court will
announce a judgment that would provide a precedent for imprisoned
journalists in Turkey."
What happened?
Closed Dicle News Agency (DİHA) reporter Sayılğan was arrested and sent
to Trabzon Prison on October 24, 2016 on charges of "membership of a
terrorist organization" and "terror propaganda." On January 25, 2019,
Sayılğan was sentenced to 8 years and 3 months in prison by the Muş 2nd
Heavy Penal Court. The only pieces of evidence the indictment lists are
Sayılğan's news stories and his correspondence with his news sources.
ECtHR reached a judgement for journalists Şahin Alpay and Mehmet
Altan's applications on March 20, 2018, ruling that Turkey had violated
their rights. Since the coup attempt on July 15, these Alpay and Altan
have been the only journalists from Turkey whose applications the Court
ruled a decision about.
(BIA, June 14,
2019)
La
CEDH condamne la Moldavie pour l'extradition de
ressortissants turcs
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la
Moldavie pour l'extradition de cinq ressortissants turcs à la demande
d'Ankara en raison de leurs liens présumés avec le mouvement du
prédicateur Fethullah Gülen.
La CEDH a considéré que la Moldavie avait violé dans cette affaire les
dispositions de la Convention européenne des droits de l'Homme sur le
droit à la liberté et à la sûreté et le droit au respect de la vie
privée et familiale.
En juillet 2016, l'ambassadeur de Turquie en Moldavie avait accusé les
établissements scolaires Orizont, employeurs des cinq enseignants,
d'être liés au mouvement du prédicateur Gülen, désigné par Ankara comme
le cerveau du putsch manqué de juillet 2016.
Le principal de l'établissement de Chisinau avait été arrêté et
interrogé en mars 2018 au sujet d'allégations de soutien à des
organisations terroristes, selon la CEDH.
Les cinq enseignants avaient déposé le mois suivant une demande
d'asile, craignant d'être la cible de représailles en Turquie, du fait
de leurs opinions politiques.
En septembre 2018, sept enseignants - dont les cinq requérants toujours
détenus en Turquie- ont été arrêtés par les services secrets moldaves
et turcs puis conduits à l'aéroport de Chisinau où un avion
spécialement affrété les a conduits en Turquie.
Toujours selon la CEDH, les familles ont été notifiées de la décision
d'extradition, de l'interdiction d'entrer sur le territoire moldave et
du rejet des demandes d'asile une fois les enseignants expulsés. Le
bureau moldave des migrations et de l'asile avait justifié sa décision
en affirmant qu'ils représentaient une menace pour la sécurité
nationale sur la foi d'une note secrète des services secrets moldave.
Estimant que les autorités moldaves ont ignoré les garanties que le
droit interne et international garantit aux ressortissants turcs, la
CEDH a condamné la Moldavie à verser 25.000 euros à chacun d'entre eux
pour préjudice moral. Cette condamnation a été prononcée à l'unanimité
par les sept juges de la Cour, dont le juge moldave. (AFP, 11 juin
2019)
La
CEDH saisie de 546 requêtes de magistrats
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a demandé à Ankara des
explications sur 546 requêtes, dont elle a été saisie, portant sur le
placement en détention provisoire de magistrats en Turquie après le
coup d'Etat manqué de juillet 2016, a annoncé lundi la cour.
"À différentes dates, les 546 requérants, tous magistrats, furent
suspendus de leurs fonctions (...) au motif qu'ils étaient membres de
l'organisation FETO", précise la CEDH.
Dans la terminologie des autorités turques, FETO est l'acronyme qui
désigne l'"Organisation terroriste des partisans de Fethullah" Gülen,
accusé d'avoir ourdi la tentative de putsch.
Toujours selon la cour, ces magistrats avaient été placés en garde à
vue puis en détention provisoire, détaille la CEDH qui siège à
Strasbourg (France).
"Les oppositions formées par les requérants contre ces décisions furent
rejetées. Ils introduisirent des recours individuels que la Cour
constitutionnelle turque déclara irrecevables", explique la CEDH.
Entretemps, ils ont été inculpés du chef d'appartenance à une
organisation terroriste, les procédures pénales les concernant étant
toujours en cours.
La CEDH a communiqué le 17 mai ces 546 requêtes à Ankara, qui peut
désormais soumettre par écrit des observations. La cour statuera
ensuite sur leur recevabilité et, le cas échéant, rendra ses décisions
dans plusieurs mois.
Après la tentative de putsch du 15 juillet 2016, les autorités turques
ont lancé des purges d'une ampleur sans précédent contre les partisans
présumés de Fethullah Gülen, bête noire du président turc Recep Tayyip
Erdogan, mais aussi des opposants kurdes et des journalistes, arrêtant
des dizaines de milliers de personnes.
Mi-avril, la CEDH avait condamné la Turquie à verser 10.000 euros pour
dommage moral à un magistrat de la Cour constitutionnelle turque arrêté
après le putsch "sur un simple soupçon d'appartenance à une
organisation criminelle". La Cour a considéré que sa détention
constituait une violation des dispositions sur le droit à la liberté et
à la sûreté de la Convention européenne des droits de l'homme.
Au 1er mars, environ 3.250 requêtes étaient encore pendantes à la CEDH
concernant les mesures prises par Ankara après la tentative de coup
d'Etat, dont la plupart porte sur des cas de détentions considérées
comme illégales. (AFP, 3 juin
2019)
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
Erdogan convaincu
qu'il n'y aura pas de sanctions américaines
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit convaincu samedi qu'il
n'y aurait pas de sanctions américaines à l'égard de la Turquie pour
l'achat de missiles russes, après avoir discuté avec le président
américain Donald Trump en marge du sommet du G-20 à Osaka.
"Il nous a dit qu'il n'y aurait rien de tel", a déclaré M. Erdogan à
propos de possibles sanctions lors d'une conférence de presse à l'issue
de leur rencontre.
Il a insisté sur le fait que la Turquie et les Etats-Unis étaient "des
partenaires stratégiques" tout en soulignant que "personne n'a le
pouvoir de s'ingérer dans la souveraineté turque".
Il a également redit que l'accord d'achat de missiles antiaériens S-400
russes était "une affaire faite" et que les premiers missiles devraient
être livrés dans la première moitié de juillet.
Les Etats-Unis, furieux de cet achat d'armes à la Russie par un pays de
l'Otan, avaient menacé la Turquie de sanctions si l'accord n'était pas
annulé d'ici fin juillet.
Samedi à Osaka, le président américain Donald Trump a redit que cet
achat était "un problème (...) indéniable", mais a ensuite rappelé les
bonnes relations traditionnelles entre Ankara et Washington.
"La Turquie est un pays ami", a-t-il martelé." Nous avons fait de
grandes choses ensemble, nous sommes un partenaire commercial très
important", a-t-il ajouté. (AFP, 29 juin
2019)
Un employé du consulat
américain accusé d'espionnage reste en détention
Un tribunal turc a de nouveau rejeté vendredi une demande de remise en
liberté provisoire d'un employé turc du consulat américain à Istanbul,
dont le procès pour espionnage alimente les tensions entre Ankara et
Washington.
Le tribunal a suivi l'avis du procureur qui s'est opposé à la remise en
liberté conditionnelle de Metin Topuz en citant "un risque de fuite",
selon un correspondant de l'AFP présent à l'audience.
Des demandes similaires avaient été rejetées lors des deux premières
audiences de ce procès, en mars et en mai.
Le procès a été ajourné au 18 septembre. Avant cette date, le tribunal
procédera à un "réexamen" du dossier le 25 juillet et le 21 août.
La décision du tribunal de maintenir M. Topuz en détention survient à
la veille d'une rencontre prévue entre les présidents turc Recep Tayyip
Erdogan et américain Donald Trump, en marge du sommet du G-20 au Japon.
Les deux dirigeants devraient notamment évoquer la menace américaine
d'imposer des sanctions à la Turquie si elle ne renonce par à l'achat
du système de défense antiaérienne russe S-400 dont la livraison est
prévue en juillet.
Dans une mesure qui a été interprétée comme un geste d'apaisement avant
cet entretien, un tribunal turc avait décidé mardi de lever
l'assignation à résidence imposée à un autre employé du consulat
américain à Istanbul jugé lui pour appartenance à une "organisation
terroriste".
M. Topuz, chargé au consulat américain de faire la liaison entre les
autorités américaines et la brigade de lutte contre le trafic de
stupéfiants de la police turque, a été arrêté en octobre 2017 et
maintenu depuis en détention provisoire.
Accusé par les autorités turques d'"espionnage" et de "tentative
de renversement du gouvernement", il risque la prison à vie.
Les autorités turques l'accusent notamment d'être lié au mouvement du
prédicateur Fethullah Gülen qu'Ankara qualifie de "groupe terroriste".
M. Gülen est présenté par la Turquie comme le cerveau d'une tentative
de coup d'Etat en 2016, ce qu'il nie.
M. Topuz affirme que les contacts qu'il avait eus avec des personnes
que les autorités turques présentent comme des partisans de M. Gülen
s'inscrivaient dans le cadre de son travail et qu'il ne faisait
qu'"obéir aux ordres" de ses supérieurs au consulat. (AFP, 28 juin
2019)
S-400 : l'ultimatum américain va à l'encontre de
"l'esprit de
l'Alliance"
L'ultimatum écrit adressé la semaine dernière par Washington à Ankara
au sujet de l'achat par la Turquie de batteries de missiles S-400
russes est "déplacé" et contraire à "l'esprit de l'Alliance"
atlantique, a répliqué jeudi le ministre turc de la Défense.
Au cours d'un entretien téléphonique avec le chef du Pentagone, Patrick
Shanahan, le ministre turc, Hulusi Akar, "a insisté sur la formulation
déplacée et qui n'est pas conforme à l'esprit de l'Alliance" atlantique
dont leurs deux pays sont membres, selon un communiqué du ministère de
la Défense.
M. Shanahan a adressé vendredi une lettre à son homologue turc donnant
à la Turquie jusqu'au 31 juillet pour renoncer à l'achat de systèmes de
défense antiaérienne russes S-400 que Washington considère comme
incompatibles avec le nouvel avion furtif américain F-35 qu'Ankara veut
aussi acquérir.
Si, d'ici à cette date, la Turquie n'a pas renoncé aux S-400, les
pilotes turcs s'entraînant actuellement aux Etats-Unis sur le F-35
seront expulsés, d'après Washington.
Le personnel turc du consortium international qui fabrique le
F-35 sera alors remplacé et les contrats de sous-traitance attribués à
des entreprises turques pour la fabrication du F-35 seront annulés.
Les bureaux du consortium seront interdits au personnel des forces
aériennes turques et les quatre appareils déjà achetés par la Turquie
mais encore sur le sol américain ne seront pas livrés, avait expliqué
la semaine dernière à la presse Ellen Lord, la ministre adjointe de la
Défense chargée des acquisitions.
En dépit des mises en garde des Etats-Unis, les responsables turcs, au
premier rang desquels le président Recep Tayyip Erdogan, refusent de
faire machine arrière sur l'achat des missiles russes, qui doivent être
livrés en juillet.
Le porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim Kalin, s'est lui aussi élevé
contre l'ultimatum américain, soulignant qu'il s'était entretenu jeudi
à ce sujet avec le conseiller américain à la sécurité nationale John
Bolton.
"Le fait que la lettre (d'ultimatum) a fuité pratiquement au même
moment où elle nous a été envoyée dénote un manque de sérieux", a
déclaré M. Kalin, avant d'ajouter que la Turquie répondrait au courrier
américain d'"une façon appropriée".
Il a néanmoins déclaré que les négociations se poursuivaient entre
Ankara et Washington, appelant les Etats-Unis à "revenir sur leur
attitude" afin de ne pas "endommager de façon durable" les relations
bilatérales.
Complétant le choeur des protestations turques, le ministre des
Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a affirmé jeudi que "personne ne
peut adresser d'ultimatums à la Turquie".
Il a également réitéré la volonté turque d'instaurer un "groupe de
travail commun" pour régler ce différend, assurant que le président
américain Donald Trump s'était dit favorable à un tel projet mais qu'il
était rejeté par "certaines institutions" américaines. (AFP, 13 juin
2019)
La
Turquie espère convaincre Washington de
rester partenaire pour les
F-35
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dit mercredi espérer
convaincre les Etats-Unis de ne pas exclure son pays du programme des
avions furtifs F-35, avant sa prochaine rencontre avec Donald Trump.
"Avant (de voir son homologue américain en marge du sommet du G20 au
Japon les 28-29 juin, ndlr), nous aimerions discuter de ce problème au
téléphone et revenir à la situation initiale", a dit M. Erdogan dans
une allocution télévisée.
Les Etats-Unis ont adressé vendredi un ultimatum à la Turquie, membre
comme eux de l'Otan, lui donnant jusqu'au 31 juillet pour renoncer à
l'achat de systèmes de défense antiaérienne russes S-400 qu'ils
considèrent comme incompatibles avec le nouveau F-35 dont Ankara veut
acquérir 100 exemplaires.
Cet appareil américain est en effet conçu pour communiquer en temps
réel avec les systèmes militaires de l'Alliance atlantique, dont ceux
de défense antimissiles.
Recep Tayyip Erdogan s'est à cet égard dit déterminé à chercher toutes
les réponses possibles face à une "exclusion (de la Turquie) du projet
F-35 pour des motifs dénués de fondement rationnel ou légitime",
soulignant que son pays n'était pas seulement un client mais aussi un
partenaire dans le cadre du programme de fabrication des F-35.
"Nous avons déjà payé 1,250 milliard de dollars", a-t-il affirmé.
Les Etats-Unis ont averti la Turquie que si, d'ici au 31 juillet, elle
n'avait pas renoncé au système russe S-400, les pilotes turcs
s'entraînant actuellement aux Etats-Unis sur le F-35 seraient expulsés.
Le personnel turc du consortium international qui fabrique cet avion
serait alors remplacé et les contrats de sous-traitance attribués à des
entreprises turques pour la fabrication du F-35 seraient annulés à la
même date. Les bureaux du consortium seraient interdits au personnel
des forces aériennes turques et les quatre appareils déjà achetés par
la Turquie mais encore sur le sol américain ne seraient pas livrés.
Les Américains ont expliqué cet ultimatum par le fait que la Turquie
avait envoyé du personnel en Russie pour commencer à s'entraîner sur le
S-400.
Le président turc a répété à propos de ces équipements militaires
russes que son pays ne ferait marche arrière.
"Je ne dit pas que la Turquie achètera le système de défense S-400, je
dis que la Turquie l'a acheté", a martelé M. Erdogan.
"Nous avons conclu l'affaire. Si Dieu le veut, le système sera livré le
mois prochain à notre pays", a-t-il poursuivi.
Alors même que Washington espérait que la Turquie se doterait du
système américain Patriot de défense antiaérienne, le chef de l'Etat
turc a jugé que la Russie avait proposé de meilleures conditions,
notamment un prix raisonnable et une promesse de partenariat dans la
production.
"Ce n'est pas un système d'attaque mais un système de défense.
N'allons-nous pas prendre les mesures nécessaires à la défense de notre
pays ?", s'est-il interrogé.
"Avons-nous demandé un tel système de défense à l'Amérique ? Oui, nous
l'avons fait. L'a-t-elle livré ? Non, elle ne l'a pas fait", a-t-il
encore déclaré. (AFP,
12 juin
2019)
Washington donne à Ankara jusqu'à fin juillet
pour renoncer aux
S400
Les Etats-Unis ont annoncé vendredi qu'ils donnaient à la Turquie
jusqu'à fin juillet pour renoncer à l'acquisition de missiles russes
S-400, qu'ils considèrent comme incompatibles avec le nouvel avion
furtif américain F-35 qu'Ankara veut aussi acquérir.
Si d'ici le 31 juillet la Turquie n'a pas renoncé au système russe de
défense antiaérienne S-400, les pilotes turcs qui s'entraînent
actuellement aux Etats-Unis sur le F-35 seront expulsés et les contrats
de sous-traitance attribués à des entreprises turques pour la
fabrication du F-35 seront annulés, a déclaré à la presse la secrétaire
adjointe à la Défense chargée des acquisitions, Ellen Lord.
La responsable américaine a justifié cet ultimatum par le fait que la
Turquie, alliée des Etats-Unis au sein de l'Otan, ait envoyé du
personnel en Russie pour commencer à s'entraîner sur le S-400.
Mais il intervient aussi trois jours après de nouvelles déclarations du
président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a assuré qu'il ne reculerait
pas sur l'acquisition du système russe, ajoutant que la Turquie ne
pourrait envisager d'acheter le système antimissile américain Patriot
que si les conditions étaient aussi favorables que celles offertes par
la Russie pour ses S-400.
"Mais malheureusement nous n'avons pas reçu de proposition positive de
la partie américaine au sujet des Patriot", a-t-il déclaré.
Le chef du Pentagone Patrick Shanahan a indiqué pour sa part avoir
envoyé une lettre à son homologue turc Hulusi Akar pour l'informer de
ces décisions. Il a précisé à la presse que l'offre américaine pour les
Patriot était "très concurrentielle". (AFP, 7 juin
2019)
Relations
régionales / Regional Relations
Le maréchal Haftar
promet
d'attaquer les intérêts turcs en Libye
Le maréchal Khalifa Haftar a promis de s'attaquer aux intérêts turcs en
Libye, accusant Ankara de soutenir militairement ses rivaux du
gouvernement d'union nationale (GNA) qui a dénoncé samedi des menaces
"irresponsables".
Après avoir essuyé un sérieux revers dans le cadre de son offensive sur
Tripoli, l'homme fort de l'est libyen a ordonné à ses forces de prendre
pour cible les navires et intérêts turcs, d'interdire les vols depuis
et vers la Turquie et d'arrêter les ressortissants turcs en Libye,
selon son porte-parole, le général Ahmad al-Mesmari.
Le GNA, qui ne contrôle qu'une partie du pays, a rétorqué qu'il
garantira la sécurité des ressortissants étrangers, y compris turcs en
Libye.
Les troupes du maréchal Haftar, lancées depuis près de trois mois à la
conquête de Tripoli, accusent la Turquie de soutenir le GNA, reconnu
par la communauté internationale et basé dans la capitale libyenne.
Selon le général Mesmari, Ankara intervient "dans la bataille de façon
directe: avec ses soldats, ses avions et ses navires par la mer". Des
approvisionnements en armes et munitions arrivent directement de
Turquie aux forces du GNA via la Méditerranée, assure-t-il.
- Démenti catégorique -
Mais à Tripoli, ses rivaux ont démenti "catégoriquement la présence de
militaires étrangers ou de nationalité turque dans les territoires sous
l'autorité du GNA", dasn un communiqué du ministère de l'Intérieur.
Interrogé samedi à propos des menaces de Haftar, le président turc
Recep Tayyip Erdogan a lui indiqué ne disposer d'"aucune information" à
ce sujet.
La Turquie soutient de moins en moins discrètement les forces du GNA,
malgré un embargo sur les armes imposé par l'ONU à la Libye depuis la
révolte de 2011 qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi.
Le 19 juin, M. Erdogan avait ainsi confirmé que des armes que son pays
avait fournies au GNA ont permis à Tripoli de "rééquilibrer" la
situation face aux forces de Khalifa Haftar, soutenues par les Emirats
arabes unis et l'Egypte.
Les vols vers la Turquie depuis Benghazi, place forte des pro-Haftar,
ont été suspendus samedi, selon l'aéroport de la ville. Le général
Mesmari n'a pas indiqué comment l'interdiction des vols s'appliquerait
dans l'ouest, région que les forces du maréchal Haftar ne contrôlent
pas.
- Armes américaines et chinoises -
Les menaces contre la Turquie interviennent au lendemain de l'annonce
de la reprise par les forces pro-GNA de la ville de Gharyan, à une
centaine de kilomètres de Tripoli. Le maréchal Haftar en avait fait son
centre d'opérations pour l'offensive contre Tripoli, située à plus de
1.000 km de son bastion de Benghazi (est).
Samedi, un porte-parole des forces du GNA, Mohamad Gnounou, a annoncé
que 150 combattants pro-Haftar avaient été faits prisonniers à Gharyan
et que 70 véhicules armés et "blindés émiratis" avaient été saisis.
Un combattant du GNA a montré samedi à des journalistes, dont ceux de
l'AFP, trois missiles américains Javelin et sept projectiles
d'artillerie à guidance laser, Nornico GP6 de fabrication chinoise,
saisis selon lui à Gharyan. Ces armes ont été identifiées par un expert
en défense contacté par l'AFP.
Selon le combattant du GNA, ces armes ont été fournies à Khalifa Haftar
par les Emirats arabes unis, un pays allié des Etats-Unis et qui
soutient l'homme fort de l'est libyen.
Sur les caisses en bois des projectile Norinco, on peut lire en anglais
"forces armées des Emirats arabes unis". Sur les trois missiles Javelin
présentés aux journalistes, pas de référence visible à un autre pays
que les Etats-Unis, selon un correspondant de l'AFP sur place.
Chacun de ces missiles coûte 170.000 dollars et la cargaison avait été
vendue par les Etats-Unis en 2008 dans le cadre d'un contrat avec les
Emirats et le sultanat d'Oman, selon le New York Times.
Les Etats-Unis ont indiqué samedi enquêter pour déterminer comment ces
missiles antichars avaient atterri en Libye en dépit de l'embargo sur
les armes. (AFP, 29 juin
2019)
Un soldat
turc tué par des tirs des forces du régime en Syrie
Un soldat turc a été tué et trois autres blessés jeudi par des tirs des
forces du régime syrien contre un point d'observation turc dans la
province rebelle d'Idleb, a déclaré le ministère turc de la Défense.
L'attaque "aux obus de mortier et de canon", a visé "le poste
d'observation numéro 10" dans la province d'Idleb, faisant un mort et
trois blessés parmi les militaires turcs, a précisé le ministère.
Imputant les tirs aux forces du régime syrien, le ministère a estimé
qu'il s'agissait d'une "attaque délibérée".
La Turquie dispose de 12 postes d'observation militaire à Idleb, dans
le nord-ouest de la Syrie, le dernier bastion des forces jihadistes.
L'installation de ces postes s'est faite dans le cadre du processus dit
d'Astana qui a notamment débouché sur la mise en place de plusieurs
"zones de désescalade" en Syrie, dont une à Idleb, province du
nord-ouest du pays contrôlée par les jihadistes.
Ce processus est parrainé par la Russie et l'Iran, alliés de Damas, en
coordination avec la Turquie, soutien de certains groupes rebelles.
Mais les forces du régime syrien, avec le soutien de leurs alliés
russes, ont intensifié leurs frappes aériennes sur cette province
depuis fin avril.
Cette escalade est la plus grave depuis que Moscou et Ankara ont
annoncé en septembre 2018 dans la ville russe de Sotchi un accord sur
une "zone démilitarisée" devant séparer les territoires aux mains des
insurgés des zones gouvernementales et éviter une offensive du régime
dans la province d'Idleb.
Selon le communiqué d'Ankara, les forces turques ont riposté aux tirs
en bombardant les zones dont ils sont provenus, contrôlées par le
régime.
L'Etat major turc a en outré convoqué l'attaché militaire russe à
Ankara et lui a fait savoir que la riposte turque contre les forces du
régime "sera très sévère".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé en mai le régime syrien
de chercher, à travers ses attaques à Idleb, à "saboter" la coopération
turco-russe en Syrie. (AFP, 28 juin
2019)
Tirs
contre un poste d'observation
turc depuis une zone contrôlée par
Damas
Un poste d'observation turc dans la province syrienne d'Idleb a été
touché par des tirs d'obus provenant d'une zone contrôlée par le régime
de Damas, a déclaré dimanche le ministère turc de la Défense.
L'attaque n'a pas fait de victime mais endommagé du matériel, a précisé
le ministère dans un communiqué, ajoutant que les forces turques
avaient "immédiatement riposté avec des armes lourdes".
Des obus de mortier ont été tirés, de "façon délibérée" selon le
ministère turc, depuis la région de Tall Bazan par les forces du régime
syrien et touché le poste d'observation situé dans la région de Morek.
Il y a trois jours, trois soldats turcs avaient été blessés dans une
attaque que la Turquie a également qualifiée de "délibérée" sur un
autre poste d'observation.
Deux soldats turcs ont aussi été blessés en mai lors d'une attaque
similaire imputée à Damas.
La Turquie dispose de 12 postes d'observation militaire à Idleb, dans
le nord-ouest de la Syrie, le dernier bastion des forces jihadistes,
pour essayer d'empêcher une offensive à grande échelle de l'armée
syrienne.
Ankara craint qu'une telle situation ne fasse venir des centaines de
milliers de réfugiés en Turquie.
Des responsables turcs ont formulé des observations à la Russie au
sujet de cette attaque, a précisé le ministère. Moscou apporte son
soutien au régime syrien du président Bachar al-Assad, tandis qu'Ankara
soutient les rebelles.
Malgré ces oppositions, la Turquie et la Russie ont travaillé en
étroite collaboration afin de trouver une issue politique au conflit et
ont conclu en septembre un accord sur une zone tampon.
L'accord visait à protéger Idleb d'une attaque majeure du régime, mais
n'a jamais été entièrement appliqué, les jihadistes ayant refusé de se
retirer de la zone démilitarisée prévue.
Damas et Moscou ont intensifié leurs bombardements dans la région
depuis fin avril, tuant plus de 360 civils, selon l'Observatoire syrien
des droits de l'homme (OSDH).
La Russie a annoncé un cessez-le-feu dans la province mercredi, mais
Ankara a démenti le lendemain, estimant qu'il n'était "pas possible" de
parler de "cessez-le-feu total". (AFP, 16 juin
2019)
En
Syrie, la bataille du
blé entre le régime et les autorités kurdes
Scrutant son champ de blé dans le nord-est de la Syrie, Adel Othmane
s'attend à une belle récolte, mais son enthousiasme reste mesuré: comme
lui, les agriculteurs de la région se retrouvent embarqués dans les
rivalités entre le régime et les autorités locales kurdes.
Dans un pays ravagé depuis 2011 par une guerre meurtrière, où des
millions de personnes sont incapables de répondre à leurs besoins
alimentaires, le blé est aussi au coeur du conflit.
Tant pour le pouvoir de Bachar al-Assad que pour les autorités
semi-autonomes kurdes du nord-est syrien, il est vital de mettre la
main sur les récoltes de cette région considérée comme le grenier à blé
du pays, pour garantir la production de pain et préserver la paix
sociale.
Les deux acteurs entretiennent des rapports tendus. Si le nord-est est
tenu par les forces kurdes, les institutions étatiques de Damas y
maintiennent une présence.
Le régime a augmenté cette année son budget pour l'achat de blé dans
toute la Syrie -un milliard de dollars-, revoyant à la hausse le prix
de son achat au kilo, de 175 à 185 livres syriennes.
Le montant proposé par les autorités kurdes a aussi grimpé, sans être
en mesure de rivaliser avec l'offre de Damas --il est passé de 150 à
160 livres.
"On va vendre notre récolte à celui qui paye le plus. Au final, le
paysan cherche son profit", commente M. Othmane, des traces de terre
séchée visibles sur sa chemise bleu ciel.
- "Crise alimentaire" -
Après avoir tenté d'interdire aux fermiers de vendre leur blé à Damas,
les autorités locales kurdes sont revenues en mai sur leur décision,
tout en imposant une condition: les récoltes achetées par le régime ne
peuvent pas quitter la région, afin que la population locale en reste
la bénéficiaire.
"Si le blé allait vers Damas en raison d'un prix plus avantageux, cela
provoquerait une crise alimentaire", explique l'expert sur la Syrie
Fabrice Balanche.
"Les Kurdes ne veulent pas laisser le blé sortir, car la production est
à peine suffisante pour nourrir la population locale", ajoute-t-il.
Avec l'explosion des prix et des habitants qui ont perdu leurs sources
de revenus, la Syrie connaît déjà une "insécurité alimentaire
généralisée", a prévenu le Programme alimentaire mondial (PAM).
Quelque 6,5 millions de personnes sont incapables de répondre à leurs
besoins alimentaires, d'après l'agence onusienne.
A l'été 2018, la récolte de blé avait été la pire depuis 1989, en
raison d'une "météo instable", selon l'ONU.
Mais, en 2019, malgré de récents incendies qui ont ravagé des hectares
et des hectares --certains dus à des accidents, d'autres revendiqués
par le groupe Etat islamique (EI)-- la récolte s'annonce généreuse.
Ainsi, les autorités de Damas attendent environ 850.000 tonnes de blé à
Hassaké, la capitale régionale, et elles s'apprêtent déjà à rafler la
mise.
"Les centres de réception céréaliers du gouvernement vont connaître un
afflux important des agriculteurs, en raison des prix attractifs",
estime à Hassaké le directeur des autorités agricoles rattachées au
pouvoir de Damas, Amer Sello.
"Par conséquent, la majorité de la production de la province ira aux
centres gouvernementaux", se réjouit-il.
- Le blé, "arme très puissante" -
Fort du soutien de la Russie et de l'Iran, Damas a multiplié les
victoires face aux rebelles et aux jihadistes, jusqu'à asseoir son
pouvoir sur près de 60% du pays.
Mais avec la guerre et les sanctions internationales, les territoires
gouvernementaux connaissent d'importantes difficultés économiques et de
nombreuses pénuries, notamment de carburant. Une crise du pain
viendrait s'ajouter.
"M. Assad a besoin de l'accès aux céréales du nord-est syrien pour
prévenir une crise du pain dans les régions qu'il contrôle", affirme
Nicholas Heras, expert du Center for a New American Security.
Damas a entamé des négociations avec les Kurdes pour déterminer le sort
des vastes territoires qu'ils contrôlent, et qui représentent près de
30% du pays.
Mais ces pourparlers piétinent: la minorité, longtemps opprimée et
discriminée par le pouvoir central, tient à son autonomie acquise à la
faveur du conflit. Les Kurdes semblent donc peu enclins à toute
concession, d'autant plus qu'ils sont soutenus par Washington,
partenaire dans la lutte contre l'EI.
"Le blé est une arme très puissante dans cette prochaine phase du
conflit", avance M. Heras.
"Les Etats-Unis veulent utiliser les ressources dans les territoires
(kurdes), notamment les céréales, comme un levier pour faire pression
sur le régime", souligne-t-il.
L'objectif, explique-t-il, pourrait être "d'imposer des concessions" au
régime et à son allié russe, au moment de négociations de paix menées
sous l'égide de l'ONU, qui sont aujourd'hui au point mort.
En attendant, les responsables kurdes ne cachent pas leur colère face à
cette offensive du blé menée par le pouvoir d'Assad.
Le régime "a rendu public son prix (du blé) pour semer la discorde
entre la population et l'administration autonome", s'agace le
co-président de la commission économique et agricole kurde. (AFP, 11 juin
2019)
Deux Américaines et six
enfants du camp d'Al-Hol remis aux Etats-Unis
Deux Américaines et six enfants, issus de familles liées au groupe Etat
islamique (EI) en Syrie, ont été remis mercredi aux Etats-Unis par les
autorités kurdes qui pressent les pays occidentaux réticents de
rapatrier des milliers de ressortissants en prison ou dans des camps.
Les deux Américaines et les enfants étaient dans le camp de déplacés
d'Al-Hol, dans le nord-est syrien, où sont détenus des milliers
d'étrangers affiliés aux jihadistes, a précisé à l'AFP Kamal Akef, un
porte-parole de l'administration semi-autonome kurde.
Après avoir proclamé leur victoire en mars face au "califat" de l'EI en
Syrie, les autorités kurdes soutenues par Washington sont toujours
confrontées à des défis de taille, notamment la situation alarmante
dans les camps de déplacés surpeuplés.
Ces camps du nord-est syrien accueillent 12.000 étrangers --4.000
femmes et 8.000 enfants de jihadistes gardés sous haute surveillance. A
plusieurs reprises, Washington a fustigé la réticence des pays
européens à rapatrier leurs ressortissants.
"A la demande du gouvernement américain (...) deux femmes américaines
et six enfants ont été rapatriés aux Etats-Unis", a précisé M. Akef
mercredi, dans un communiqué qui ne révèle pas l'identité des personnes
concernées.
L'initiative intervient deux jours seulement après le rapatriement de
cinq orphelins norvégiens issus de familles liées à l'EI, et une
semaine après le départ d'environ 150 femmes et enfants ouzbeks.
Par ailleurs, plusieurs centaines de femmes et enfants syriens ont été
autorisés à quitter le camp d'Al-Hol, où s'entassent près de 74.000
personnes selon l'ONU, après une requête présentée par des chefs de
tribus et des figures locales.
Par le passé, au moins deux Américains, un homme et une femme -mère de
quatre enfants-, accusés d'avoir collaboré avec l'EI en Syrie ont été
rapatriés aux Etats-Unis pour y être jugés, avait annoncé Washington en
juillet 2018.
- "Situation difficile" -
Mais confrontées au cas de Hoda Muthana, une jeune femme qui souhaite
revenir aux Etats-Unis après avoir rejoint l'EI, les autorités
américaines ont assuré qu'elle n'avait pas la nationalité, même si elle
est née sur le territoire.
Une procédure judiciaire a été entamée par ses proches pour prouver le
contraire et obtenir son retour.
Après avoir conquis l'ultime fief des jihadistes dans l'est syrien, au
terme d'une offensive soutenue par une coalition internationale emmenée
par Washington, les combattants kurdes et arabes des Forces
démocratiques syriennes (FDS) ont proclamé le 23 mars la défaite du
"califat" de l'EI.
Depuis plusieurs mois, les autorités kurdes n'ont de cesse de réclamer
le rapatriement des femmes et des enfants de pays étrangers, et elles
travaillent activement sur ce dossier.
La Russie, le Kazakhstan ou encore le Kossovo se montrent très
coopératifs.
Mais à ce jour, la France a rapatrié des orphelins seulement. Selon le
ministère français des Affaires étrangères, environ 450 ressortissants
français affiliés à l'EI sont détenus en prison ou retenus dans des
camps de réfugiés.
Les autorités kurdes ont, à maintes reprises,
alerté sur la situation humanitaire du camp d'Al-Hol, réclamant plus
d'aide. Les ONG ont aussi dénoncé des conditions extrêmes, notamment
une malnutrition aiguë chez les enfants et le manque de soins médicaux.
Tout au long de l'assaut contre l'ultime réduit de l'EI dans l'est
syrien, c'est à Al-Hol qu'étaient envoyés femmes et enfants de
jihadistes étrangers, mais aussi les Syriens et Irakiens évacués.
Résultat: en quelques mois, le camp s'est retrouvé saturé.
"La situation dans le camp est très difficile", mettait en garde lundi
Cheikhmous Ahmed, un responsable de l'administration kurde, dénonçant
l'inaction "des organisations internationales qui n'assument pas leurs
responsabilités envers les déplacés".
Au départ, les autorités kurdes réclamaient aussi le renvoi vers leurs
pays d'origine des jihadistes étrangers. Mais face aux tergiversations
des Occidentaux, elles veulent aujourd'hui un tribunal international
pour juger les jihadistes en Syrie.
Déclenché en 2011 par la répression de manifestations, le conflit en
Syrie devenu complexe avec l'implication de plusieurs acteurs régionaux
et internationaux, outre les groupes jihadistes, a fait plus de 370.000
morts et poussé à la fuite des millions personnes. (AFP, 5 juin
2019)
Des
centaines de femmes et enfants du camp
d'Al-Hol rentrent chez eux
Quelque 800 femmes et enfants syriens ont commencé lundi à quitter le
camp de déplacés d'Al-Hol, dans le nord-est syrien, première opération
du genre menée par les autorités kurdes confrontées à des défis
importants après la victoire contre le groupe Etat islamique (EI).
Les autorités semi-autonomes kurdes ont également annoncé avoir remis
cinq orphelins norvégiens à une délégation venue les rapatrier, alors
que des milliers d'étrangers affiliés à l'EI sont toujours en prison ou
entassés dans des camps dans le nord-est du pays.
Ces deux initiatives illustrent les difficultés auxquelles font face
les autorités kurdes, après avoir proclamé en mars leur victoire contre
le "califat" autoproclamé de l'EI.
Tout au long de l'assaut contre l'ultime réduit de l'EI dans l'est
syrien, c'est à Al-Hol qu'étaient envoyés femmes et enfants de
jihadistes étrangers, mais aussi les Syriens et Irakiens évacués.
Résultat: en quelques mois, le camp s'est retrouvé saturé.
A maintes reprises, les autorités ont alerté sur la situation du camp
d'Al-Hol, où vivent près de 74.000 personnes selon l'ONU.
A la demande de chefs tribaux et de figures locales, l'administration
semi-autonome a toutefois finalement accepté de laisser repartir les
femmes et enfants syriens.
Lundi, un correspondant de l'AFP a pu voir 17 bus transportant femmes
et enfants quitter le camp pour rejoindre leurs familles dans les
régions de Raqa et de Tabqa, dans le nord syrien.
Sous de vastes tentes blanches où règne une chaleur étouffante, des
femmes portant de gros sacs remplis d'affaires et des enfants en pleurs
attendaient leur tour pour être autorisés à monter dans les bus, a
constaté le correspondant.
- "Situation catastrophique" -
Certains enfants portent autour du coup une fiche les identifiant,
d'autres ont leur nom complet avec un numéro de téléphone écrits sur la
main.
Les forces chargées de la sécurité organisaient des files afin
d'enregistrer le nom des femmes. Pour permettre leur identification
avant de monter dans les véhicules, elles lèvent le voile noir du niqab
qui dissimule leur visage.
Mariam Ahmed s'apprête à retourner à Raqa, après quatre mois passés
dans le camp. "Je suis heureuse parce que je vais quitter cet endroit
pourri, on en a marre de cette situation catastrophique", confie la
femme de 27 ans.
Elle avait quitté Baghouz, ultime bastion de l'EI dans l'est syrien,
avec son mari, qui est aujourd'hui emprisonné.
"Il est accusé de collaboration avec l'EI. J'espère qu'ils vont aussi
autoriser nos maris à partir", souffle-t-elle.
Les départs d'Al-Hol devraient se poursuivre en plusieurs vagues, après
l'Aïd, la fête qui marque la fin du mois de jeûne musulman de ramadan,
prévue avant la fin de la semaine.
Plus de 30.000 Syriens vivent dans le camp, principalement des femmes
et des enfants. A terme, l'objectif est de les faire tous sortir.
L'initiative doit aussi concerner des proches de jihadistes.
A plusieurs reprises, les ONG ont dénoncé des conditions extrêmes,
notamment une malnutrition aiguë chez les enfants et le manque de soins
médicaux.
"La situation dans le camp est très difficile", assène Cheikhmous
Ahmed, un responsable. Il dénonce l'inaction "des organisations
internationales qui ne prennent pas leurs responsabilités envers les
déplacés".
L'administration du camp étudie le rapatriement de familles irakiennes,
mais le calendrier n'est pas défini, d'après le Bureau de coordination
des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
- Orphelins norvégiens -
Les camps administrés par les Kurdes accueillent aussi 12.000 étrangers
--4.000 femmes et 8.000 enfants de jihadistes parqués sous haute
surveillance.
Lundi, cinq enfants orphelins, membres d'une famille liée à l'EI, ont
été remis à une délégation du ministère des Affaires étrangères
norvégien, a annoncé dans un communiqué Kamal Akef, un porte-parole des
autorités kurdes.
L'objectif est de "sortir ces enfants d'un environnement extrémiste
pour les transférer vers un milieu saint, où ils seront rééduqués et
bénéficieront d'une réinsertion dans leur société d'origine", a-t-il
souligné.
Les cinq enfants, âgés d'un à sept ans, sont issus d'une seule et même
famille,selon les médias norvégiens. La mère, qui se serait rendue en
Syrie en 2015, est portée disparue et le père serait mort. Trois de ces
enfants sont nés en Norvège.
Il s'agit de la première initiative du genre impliquant ce pays
scandinave. D'après le renseignement norvégien, une quarantaine
d'enfants ayant des liens avec la Norvège se trouveraient en Syrie.
La Croix-Rouge norvégienne s'est félicitée de l'annonce mais a appelé
au rapatriement de tous les Norvégiens d'Al-Hol.
"Le camp n'est pas un endroit (approprié) pour des enfants orphelins.
Le ministère des Affaires étrangères doit maintenant commencer à
oeuvrer au rapatriement de tous les Norvégiens ayant lancé un appel à
l'aide", a tweeté le secrétaire général de l'organisation, Bernt
Apeland.
Les autorités kurdes continuent de réclamer le rapatriement des femmes
et des enfants de pays étrangers. Mais les Occidentaux se montrent
réticents sur ce dossier. Par le passé, Paris a toutefois rapatrié des
orphelins. (AFP, 3 juin
2019)
19 morts dans l'explosion d'une voiture piégée près de
la frontière
turque
Au moins 19 personnes, principalement des civils, ont été tuées dans
l'explosion d'une voiture piégée tard dimanche à Azaz, localité du
nord-ouest de la Syrie limitrophe de la Turquie, selon un bilan à la
hausse rapporté lundi par une ONG.
Un précédent bilan faisait état de 17 morts. Cette explosion a aussi
fait plus de 20 blessés, a précisé à l'AFP Rami Abdel Rahmane,
directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une
ONG basée en Grande-Bretagne qui dispose d'un vaste réseau de sources
dans la Syrie en guerre.
Quatre enfants figurent parmi les morts, dans cette ville située au
coeur d'une zone d'influence turque dans la province d'Alep, a précisé
l'ONG.
"L'explosion s'est produite alors que de nombreuses personnes
quittaient les prières du soir", a indiqué M. Abdel Rahmane.
Quinze civils figurent parmi les victimes, et quatre corps n'ont pas
été identifiés, selon lui.
Cette attaque, qui n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, est
survenue au lendemain d'une explosion similaire ayant causé la mort de
10 personnes à Raqa, ex-"capitale" du groupe Etat islamique (EI) dans
le nord syrien.
L'attentat de Raqa a été revendiqué par l'EI.
La Turquie a lancé une opération baptisée "Bouclier de l'Euphrate" en
2016, prenant le contrôle d'un territoire de plus de 2.000 km2 dans le
nord de la Syrie, incluant la ville d'Azaz.
Elle a chassé l'EI de cette zone, et empêché une avancée des forces
kurdes.
Ankara y maintient depuis des troupes et des forces de renseignement,
et soutient les forces de police locales. (AFP, 3 juin
2019)
Idleb: des ONG dénoncent
l'inaction de la communauté internationale
Des ONG syriennes ont dénoncé vendredi
l'inaction de la communauté internationale face à l'escalade du régime
syrien et de son allié russe dans la province d'Idleb, à l'origine,
selon elles, de "la plus importante" vague de déplacés depuis le début
du conflit.
Lors d'une conférence de presse à Istanbul, des représentants de
plusieurs ONG syriennes ont décrit un drame humanitaire empirant de
jour en jour dans cette province du nord-ouest de la Syrie, affirmant
qu'outre les dizaines de morts civiles, les bombardements avaient
poussé plus de 300.000 personnes à fuir leurs foyers vers la frontière
turque et que "plus de 200.000 d'entre elles vivent dans des
oliveraies" faute de places dans les camps de réfugiés.
"La dernière escalade a commencé en mars et s'est amplifiée depuis le
26 avril pour se transformer en massacre quotidien", a affirmé Raed
Saleh, chef de la défense civile connue sous le nom de "Casques blancs".
"L'ONU n'essaye pas de régler le problème et se contente de gérer le
conflit, ce qui ne fait qu'exacerber la catastrophe en Syrie. L'ONU ne
joue pas un rôle constructif en Syrie en se gardant de désigner la
partie responsable de l'escalade", a-t-il ajouté.
Près de 950 personnes, en majorité des combattants et environ un tiers
de civils, ont péri en un mois d'escalade du régime syrien et de son
allié russe contre des zones jihadistes de la province d'Idleb, dernier
bastion rebelle en Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH).
L'escalade est la plus grave depuis que Moscou et Ankara, parrain de
certains groupes rebelles, ont annoncé en septembre 2018 à Sotchi un
accord sur une "zone démilitarisée" devant séparer les territoires
insurgés des zones gouvernementales attenantes.
"Le monde entier regarde le massacre qui se déroule et le passe sous
silence. L'ONU n'a pas bougé le petit doigt", a pour sa part déclaré
Mohammad Zahed Al-Masri, un représentant de l'Alliance des ONG
syriennes (SNA), lors de la conférence de presse à Istanbul.
Dans un communiqué commun, les Casques Blancs, SNA et d'autres
ONG syriennes ont appelé le Conseil de sécurité à "agir rapidement pour
stopper l'escalade actuelle et imposer un volet diplomatique pour
parvenir à un règlement politique".
Affirmant que la vague de déplacés actuelle à Idleb était "la plus
importante" depuis le début du conflit en Syrie en 2011, elles ont
exhorté les agences de l'ONU et les pays donateurs à "intervenir
immédiatement" pour faire face à la crise humanitaire provoquée par les
bombardements. (AFP, 31 mai
2019)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
L'UE menace la Turquie de sanctions pour ses forages au large de Chypre
L'UE a menacé jeudi la Turquie de sanctions si Ankara refuse de cesser
les forages d'exploration "illégaux" réalisés au large de Chypre.
Quelques heures après l'envoi d'un deuxième navire turc au large de
l'île, les dirigeants de l'UE réunis en sommet à Bruxelles ont réitéré
leur
condamnation des "activités illégales de forage".
Ils ont "déploré que la Turquie n'ait pas encore répondu aux appels
répétés de l'UE pour cesser de telles activités".
Plus tôt dans la semaine, les pays membres avaient demandé à la
Commission européenne et au Service européen pour l'action extérieure
(SEAE) de "présenter sans délai des options concernant des mesures
appropriées".
Jeudi, les 28 chefs d'Etat et de gouvernement ont appuyé cette requête.
"Le Conseil européen appuie l'invitation faite à la Commission et au
SEAE de soumettre des options pour des mesures appropriées sans délai,
y compris des mesures ciblées", ont-ils averti dans les conclusions de
politique étrangère adoptées jeudi soir.
"L'UE va continuer à surveiller de près les développements et se tient
prête à répondre de façon appropriée et en toute solidarité avec
Chypre", ajoutent-ils.
Selon Ankara, les forages sont "légitimes" et conforme au droit
international.
La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en
Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit de Chypre, qui rêve de
devenir à terme un acteur énergétique majeur.
Chypre est divisée en deux depuis l'invasion du tiers nord de l'île par
l'armée turque en 1974 après un coup d'Etat visant à rattacher l'île à
la Grèce.
La République de Chypre, membre de l'Union européenne, n'exerce son
autorité que sur les deux tiers sud de l'île. Au nord se trouve
l'autoproclamée République turque de Chypre du Nord, non reconnue par
la communauté internationale.
La République de Chypre a signé ces dernières années des contrats
d'exploration avec des groupes d'hydrocarbures, mais Ankara réclame la
suspension de toute exploration tant qu'une solution à la division de
l'île n'est pas trouvée. (AFP, 20 juin
2019)
Les
pays d'Europe du Sud avertissent à nouveau la
Turquie
Les sept pays d'Europe du Sud, réunis en sommet vendredi à Malte, ont
de nouveau enjoint la Turquie de "cesser ses activités illégales", en
référence à l'intention d'Ankara d'effectuer des forages dans les eaux
de la zone économique exclusive (ZEE) chypriote.
"Nous regrettons profondément que la Turquie n'ait pas répondu aux
appels répétés de l'UE condamnant les actions illégales de la Turquie"
dans cette zone, indiquent les pays du Med7 dans leur déclaration
finale.
"Si la Turquie ne cesse pas ses actions illégales, nous demandons à
l'UE d'envisager des mesures appropriées, en solidarité avec Chypre",
ajoutent-ils.
"L'UE ne fera preuve d'aucune faiblesse" à ce sujet, a renchéri
le président français Emmanuel Macron à l'issue du sommet.
Depuis début mai, l'UE a mis en garde Ankara, après l'annonce par les
autorités turques de leur intention de mener des forages de gaz
jusqu'en septembre dans un secteur qui, selon Chypre, déborde sur sa
ZEE.
"La Turquie viole les lois internationales, c'est une invasion de notre
ZEE, elle ne reconnaît pas Chypre. Je suis heureux du fort message de
nos partenaires de solidarité avec Chypre et à l'adresse de la
Turquie", s'est félicité le président chypriote Nicos Anastasiades.
La République de Chypre n'exerce son autorité que sur les deux tiers
sud de l'île. La partie nord est occupée par la Turquie depuis 1974.
Ces dernières années, la découverte de gigantesques gisements gaziers
dans la région a aiguisé les appétits. Chypre a signé des contrats
d'exploration avec des géants des hydrocarbures comme l'italien ENI, le
français Total ou l'américain ExxonMobil.
Mais Ankara s'oppose à toute exploration et exploitation de ces
ressources gazières qui exclurait la République turque de Chypre du
Nord (RTCN), autoproclamée dans le tiers nord de l'île et non reconnue
par la communauté internationale. (AFP, 14 juin
2019)
Immigration
/ Migration
La famille d'Alan Kurdi contre un film sur la mort du
petit garçon
syrien
Des membres de la famille d'Alan Kurdi, dont la photo du corps sans vie
de ce petit garçon syrien est devenue le symbole tragique de la crise
migratoire en Europe en 2015, ont jugé "inacceptable" qu'un film soit
tourné sans leur accord.
"J'ai le coeur brisé (...) C'est inacceptable", a déclaré à la chaîne
publique CBC la tante du jeune garçon, Tima Kurdi qui vit à Port
Coquitlam, près de Vancouver dans l'ouest du Canada.
Le corps de l'enfant avait été retrouvé sur une plage de Turquie.
Plusieurs membres de sa famille avaient aussi perdu la vie en tentant
de se rendre sur une île grecque.
La photographie de l'enfant gisant sur le ventre avait provoqué une
très vive émotion en Europe et poussé l'Union européenne à ouvrir pour
un temps ses frontières aux réfugiés syriens.
Dans ses déclarations rendues publiques par la chaîne, Mme Kurdi ajoute
que personne n'avait demandé à la famille son autorisation et qu'elle
avait elle-même appris l'existence du film par le père du jeune garçon,
Abdullah Kurdi, qui vit en Irak.
"Il m'a appelée. Il était en pleurs. Il m'a dit qu'il ne pouvait
imaginer que son fils mort revive" dans un film, a déclaré Mme Kurdi.
Le film intitulé "Aylan Baby: Sea of Death", et dans lequel doit jouer
l'acteur américain Steven Seagal, est en cours de tournage en Turquie,
précise CBC. Son réalisateur turc Omer Sarikaya a posté des photos de
l'affiche du film sur les réseaux sociaux.
Selon Mme Kurdi, qui a publ Omer Sarikayaié un livre sur son neveu "The
boy on the beach" (le garçon sur la plage), la famille a refusé de
nombreuses offres pour en tirer un film.
Le réalisateur a affirmé de son côté à CBC que le sujet de son film,
bien que ressemblant à l'histoire de la famille Kurdi, portait surtout
sur la crise des réfugiés dans son ensemble. "Ce sera Aylan Baby, pas
Aylan Kurdi", a-t-il dit en ajoutant qu'il ne pouvait changer le titre
du film maintenant. (AFP, 29 juin
2019)
Ayse Yigit sera
sénatrice pour le PTB
Le PTB désigne Ayse Yigit comme sénatrice cooptée. Ayse a été la tête
de liste du parti pour les élections fédérales au Limbourg, où le PTB a
surpris tous les observateurs en remportant 5,6 % des voix et en
doublant son score par rapport à 2014. Elle y avait mené une campagne
très active ces derniers mois.
« Avant, la politique était un spectacle bien éloigné de ma vie,
explique Ayse Yigit. Mais j'ai trouvé au PTB une manière bien
différente de faire de la politique : des gens actifs sur le terrain, à
la base de la société, avec les docteurs de Médecine pour le Peuple,
avec des groupes de base, des enquêtes, des pétitions et des actions
pour résoudre les problèmes que les gens rencontrent dans leur quartier
ou leur entreprise. Il n’y a pas de "nous allons nous occuper de cela
pour vous", mais bien un "nous allons nous battre ensemble". C'est en
cette manière de faire la politique que je crois et je veux continuer à
fonctionner comme ça. »
« Je suis honorée de cette confiance et je travaillerai d'arrache-pied
pour qu'elle se concrétise, poursuit Ayse Yigit. En défendant une
politique de gauche authentique et conséquente : une fiscalité juste,
une sécurité sociale forte, une politique climatique sociale... »
Le PTB veut également plus de diversité au Sénat, et ainsi contribuer à
lutter contre le racisme et la division. « Le fait que mon parti
choisisse une femme issue de l'immigration est un exemple de la façon
dont le PTB joint les actes à la parole, explique Ayse Yigit. Dans le
cadre de mon travail d'interprète social dans les écoles, les hôpitaux,
les centres PMS, les bureaux d'accueil aux primo-arrivants ou les
institutions d’aide aux réfugiés, j'ai trop souvent été témoin de
problèmes de discrimination et d'intégration. Ceux-ci passent encore
trop souvent sous les radars. »
La nouvelle sénatrice est également active depuis de nombreuses années
au sein de Marianne, le mouvement des femmes du PTB. Cet engagement lui
tient à cœur : « Il existe une inégalité structurelle dans la société :
une femme retraitée sur deux dans notre pays a une pension inférieure
au seuil de pauvreté, les femmes rencontrent encore plus d'obstacles
sur le marché du travail, la violence contre les femmes est une réalité
quotidienne et le gouvernement prend beaucoup trop peu de mesures. Je
veux m'engager et y apporter des réponses. »
Ayse Yigit est traductrice et interprète. Elle a étudié les sciences de
la communication et le journalisme. Son père est venu dans le Limbourg
comme professeur au milieu des années 1980. Ayse est mère de deux
enfants. Sa fille aînée, Yildiz, étudie le droit à l'Université de
Hasselt. Au cours des quinze dernières années, Ayse a travaillé pour
l’association d’interprétariat social Babel Vlaamse Tolkentelefoon, qui
fait maintenant partie de l’Agentschap Integratie en Inburgering
(l’Agence flamande de l’Intégration). (PTB, 26
juin 2019)
Bruxelles: Le débat sur le voile
s'invite dans les négoiciations
Le tract d’Ecolo sur le port du voile avait secoué la
campagne
électorale. La question des signes convictionnels dans l’administration
divise les partis qui négocient l’exécutif régional.
Dix jours avant le scrutin du 26 mai, Ecolo avait créé la polémique
avec le tract distribué par Zoé Genot et Ahmed Mouhssin. Une publicité
électorale qui reprenait la position des différents partis sur quatre
thèmes liés au culte, et plus particulièrement au culte musulman :
l’autorisation du port du foulard, l’octroi d’un jour de congé scolaire
selon les convictions, le maintien de l’heure de religion et de morale
et l’abattage rituel des animaux sans étourdissement. L’affaire avait
secoué les verts mais avait eu le mérite de mettre en lumière des
thèmes communautaires très présents dans certains quartiers de
Bruxelles, mais que les partis évitent généralement d’aborder en
période électorale. La polémique avait créé le malaise auprès de
certains candidats, et particulièrement au PS, où la ligne officielle
se heurte aux revendications d’une partie de leurs électeurs, issus de
la diversité.
La question du port du voile est particulièrement sensible au sein de
la communauté musulmane. Et il sera désormais difficile d’y échapper
pour les négociateurs du futur gouvernement régional. Les verts
refusent de dire s’ils mettront le sujet au menu des discussions, se
bornant à un laconique « cela figure à notre programme ». Mais Défi,
tenant d’une neutralité stricte dans la fonction publique et dans les
écoles, entend, lui, l’aborder. « Nous souhaitons clarifier ce débat »,
explique Olivier Maingain. « Par exemple pour interdire le port du
voile dans les fonctions exécutives, régionales ou communales ; pour
donner des indications aux communes, via la tutelle. » Enfin, le
président amarante souhaiterait voir reconfirmés les règlements
interdisant les signes convictionnels au sein des administrations et
organismes régionaux…
Le PS, lui, doit d’abord mener un débat en interne. C’est la volonté
presque unanime de tous les élus interrogés par Le Soir, demandeurs
d’une ligne claire du parti. Comme le dit un mandataire, « il n’y a
rien de plus frustrant, quand on est sur le terrain, de voir que son
parti change d’avis parce qu’on a peur de perdre des électeurs ». La
question est éminemment délicate tant elle divise les socialistes
bruxellois. (Le Soir, 28
juin 2019)
10 migrants tués dans un accident de la route
Au moins 10 personnes ont été tuées et 30 blessées mercredi dans
l'accident d'une fourgonnette transportant des migrants dans le
nord-ouest de la Turquie, ont indiqué les autorités locales.
Le véhicule tentait d'échapper à un contrôle routier de la gendarmerie
lorsqu'il est sorti de route pour finir sa course dans une boutique, a
déclaré dans un communiqué le gouvernorat d'Edirne, province
frontalière de la Grèce où s'est produit l'accident.
"Refusant d'obtempérer, le véhicule a pris la fuite à grande vitesse.
Il n'est pas parvenu à rester sur la route au niveau d'un rond-point et
est rentré dans une boutique. Dix migrants ont perdu la vie et 30
migrants ont été blessés", a indiqué le gouvernorat.
Les médias turcs ont publié des images du véhicule accidenté, une
fourgonnette utilitaire sans sièges ni fenêtres à l'arrière,
visiblement inadaptée au transport d'un si grand nombre de passagers.
Les blessés ont été évacués en urgence vers des hôpitaux de la région,
a indiqué l'agence de presse turque DHA. La nationalité des victimes
n'était pas connue dans l'immédiat.
Environ quatre millions de migrants et réfugiés se trouvent en Turquie,
lieu de transit important pour les personnes en provenance du
Moyen-Orient, d'Asie et d'Afrique et qui veulent tenter d'entrer en
Europe via la Grèce.
Il s'agit en grande majorité de Syriens, mais aussi d'Irakiens et
d'Afghans.
Un million de migrants étaient passés de Turquie en Grèce en 2015,
provoquant une crise qui s'était conclue par un accord entre l'UE et
Ankara ayant permis de réduire fortement le nombre de passages. (AFP, 26 juin
2019)
Douze morts après le naufrage d'une
embarcation de migrants
Les corps sans vie de douze migrants ont été retrouvés lundi au large
des côtes de la Turquie après le naufrage de leur embarcation, ont
indiqué les gardes-côtes turcs.
Leur embarcation s'est échouée au large de Bodrum, dans le sud-ouest de
la Turquie. Trente-et-une autres personnes ont pu être secourues, ont
ajouté les gardes-côtes dans un communiqué, sans préciser leur
nationalité.
Les autorités ont été alertées à 07H20 (04H20 GMT) lundi du naufrage.
Un premier bilan établi dans la matinée faisait état de 8 morts.
Le naufrage a eu lieu à quelques kilomètres de l'île grecque de Kos.
La Turquie, qui accueille environ quatre millions de migrants et
réfugiés, en grande majorité des Syriens, est un important pays de
transit pour ceux qui fuient les conflits au Proche-Orient et cherchent
à rejoindre l'Europe, pour la plupart par la Grèce.
Un accord controversé entre l'Union européenne et la Turquie, signé en
2016, a néanmoins permis de réduire le nombre d'arrivées par bateau sur
les îles grecques.
Celles-ci étaient de 875.000 en 2015, contre 40.000 par an pour 2017 et
2018, selon l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes
Frontex.
Au moins 555 personnes sont décédées depuis le début de l'année en
tentant de traverser la Méditerranée pour atteindre l'Europe, selon
l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). (AFP, 17 juin
2019)
Thousands protest against Turkish invasion in
Cologne
A massive demonstration is taking place in the German city of Cologne
in protest at the Turkish state’s invasion attacks against Afrin and
South Kurdistan.
The demonstration is joined by thousands of Kurds and their friends who
have gathered at Ebert Platz and started a march to Neu Markt.
Demonstrators against the Turkish invasion operation in Afrin and South
Kurdistan are wearing t-shirts that read “No to walls, freedom for
Afrin” and unfurled a banner reading “Fascist Turkish state out of
Afrin”.
The protesters are carrying YPG-YPJ flags and photos of martyrs who
fell in North and East Syria, including of Arin Mirkan who carried out
an action of self-sacrifice.
Information notes about the invasion of Afrin have been read in German.
Posters of Kurdish People’s Leader Abdullah Öcalan are not allowed in
the demonstration which will end with a rally in the afternoon.
(ANF, June 8,
2019)
Özil se marie à Istanbul avec Erdogan
comme témoin
L'ex-footballeur international allemand d'origine turque Mesut Özil a
célébré vendredi son mariage à Istanbul en présence du président turc
Recep Tayyip Erdogan qu'il avait choisi comme témoin, affichant une
nouvelle fois sa proximité avec ce dirigeant qui fait polémique en
Allemagne.
Le convoi du président turc est arrivé en début de soirée à l'hôtel de
luxe situé au bord du Bosphore dans lequel le meneur de jeu d'Arsenal
fêtait son union avec une ancienne miss Turquie, Amine Gülse, selon des
correspondants de l'AFP.
Peu après, le président turc et son épouse Emine ont été vus en train
de se tenir auprès du jeune couple, sourires aux lèvres, pendant qu'un
fonctionnaire chargé d'officialiser l'union, reconnaissable à sa robe
rouge, s'adressait à eux.
Özil, âgé de 30 ans, avait annoncé au printemps dernier qu'il avait
demandé à Erdogan d'être son témoin de mariage. Le chef de la
chancellerie allemande Helge Braun s'était alors dit "attristé".
Bien que s'inscrivant dans le cadre d'une cérémonie privée, la présence
d'Erdogan au mariage risque de raviver la virulente polémique qui
secoué l'Allemagne l'an dernier après qu'Özil eut affiché sa proximité
avec le président turc.
Le meneur de jeu avait été violemment critiqué après s'être fait
photographier en train d'offrir un maillot à Erdogan, personnage
controversé en Allemagne, en froid avec le gouvernement de la
chancelière Angela Merkel depuis plus de deux ans.
Cette polémique sur les origines turques du joueur était intervenue
juste avant le Mondial-2018 en Russie. Après la débâcle de la
Mannschaft, Özil avait définitivement claqué la porte de l'équipe
nationale, accusant la Fédération allemande de football de racisme.
Né à Gelsenkirchen, dans le bassin de la Ruhr (ouest de l'Allemagne),
Özil est un immigré de troisième génération et ne possède pas la
nationalité turque.
En Turquie, Erdogan assiste régulièrement aux mariages de célébrités et
aime à s'afficher en compagnie de stars, notamment en période
électorale.
Sa présence au mariage d'Özil intervient alors que le président et son
parti mènent campagne à deux semaines d'un scrutin municipal à
Istanbul, après l'annulation controversée d'un premier vote remporté
par l'opposition en mars. (AFP, 7 juin
2019)
Un
Turc résidant en Belgique incarcéré en Turquie
pour avoir critiqué
Erdogan
Un Turc de 53 ans résidant en Belgique, à Willebroek, est incarcéré
dans une prison en Turquie depuis deux mois parce qu’il a partagé des
articles critiquant le régime d’Erdogan sur Facebook. La police a
arrêté Ali Akyüz alors qu’il rendait visite à sa famille en Turquie,
expliquent la Dernière Heure, Het Laatste Nieuws et De Morgen qui
publient l’information lundi.
Un Turc résidant en Belgique incarcéré en Turquie pour avoir critiqué
Erdogan
Isopix
Comme Ali Akyüz est le seul membre de sa famille en Belgique à ne pas
disposer de la nationalité belge, le ministre des Affaires étrangères
belge ne peut pas intervenir. Le 18 juin, le quinquagénaire sera
présenté devant un juge turc. « Il risque 20 ans de prison au total. Et
nous craignons un procès injuste », confie sa famille.
M. Akyüz est emprisonné depuis le 18 mars, suspecté de terrorisme. Ses
proches ont eu accès au dossier et rapportent que M. Akyüz « a partagé
un article au sujet de deux enseignants qui avaient perdu leur poste au
lendemain du coup d’État manqué en Turquie. Parce qu’il trouvait cela
injuste pour ces personnes. »
Son plus grand « délit » est le partage en 2015 d’une interview avec
des activistes qui ont occupé le parc de Gezi. Une photo d’activistes
posant avec le drapeau DHKPC illustrait l’article. « Mais cette photo,
il ne l’a pas choisie. Il ne l’approuve pas », ajoute la famille du
détenu. (Belga,
3 Juin 2019)
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