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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

44th Year / 44e Année
Juin
 
2020 June
N° 502
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 897 78 71
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
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Erdogan ressasse son rêve de changer Sainte-Sophie en mosquée


Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

121 suspects condamnés à la prison à vie en lien avec le putsch manqué
La lourde condamnation d'une opposante d'Erdogan confirmée en appel
Jugé pour "terrorisme", le père du basketteur Kanter acquitté
396 prisoners filed complaints about torture in 7 months
Unknown perpetrators break into rights defender Eren Keskin's house
Armed attack on Human Rights Federation Chair’s vehicle in İzmir
Un jeune tué par l’armée turque à Van
Renforcement controversé des pouvoirs des "vigiles de quartier"
Trois députés d'opposition déchus de leur mandat
Former CHP Politician Faces Up to Three Years in Prison

Death Fasting Lawyers’ Demand Supported by 1,273 Signatories
356 Petitions to Request Release of Arrested Lawyers


Pression sur les médias / Pressure on the Media

Des journalistes jugés pour avoir "révélé des secrets d'Etat"
Un opéra britannique en soutien au mécène turc Osman Kavala, emprisonné
Indictment against journalist Aziz Oruç in the 7th month of his arrest
1 year, 10 months in prison for 4 comments, 1 like on social media
Comptes fermés: Ankara s'en prend violemment à Twitter
Nineteen Reporters to Appear Before Court in Four Days
Court Rules Grup Yorum Member Aracı Shall Remain Behind Bars
Deux journalistes arrêtés pour "espionnage"
Osman Kavala Nominated for Václav Havel Human Rights Prize
Un journaliste condamné pour avoir critiqué l'agence étatique
Journalist Sentenced to Prison for Criticizing Sub-Governor

Le récit bouleversant d’Ahmet Altan

Kurdish Question / Question kurde

Constitutional Court rejects dismissed HDP deputies' application

Ousted HDP co-mayors in Batman remanded in custody
Assassination of Musa Anter: Witness testifies for the first time in 28 years
Le Mouvement des Femmes kurdes condamne la tuerie à Kobanê
HDP concludes 'March for Democracy' in Ankara
La Cour constitutionnelle condamne la détention de Selahattin Demirtas
Nouvelle agression criminelle de la Turquie contre les Kurdes en Irak
Les groupes kurdes rivaux en Syrie sur la voie de la réconciliation
Le HDP lance des rassemblements pour la démocratie
Former MP Mahmut Alınak Made to Wear an Ankle Monitor
HDP, DBP, Rosa Women’s Association Members Detained in Diyarbakır
HDP: It is a Coup, With No Ifs, Ands, or Buts
Letters of Selahattin Demirtaş Censored

Les Kurdes victimes de meurtres racistes

Minorités / Minorities

500-year-old Armenian monastery 'ruined because of neglect

Une page noire de la République de Turquie: Le pogrom des Juifs
Pétition pour la reconnaissance du « Sayfo » au Parlement européen
Website of Syriac Intangible Heritage Now Online

Les chrétiens syriaques se battent pour leur avenir malgré la peur
Another Threatening Message Sent to Hrant Dink Foundation
209 Intellectuals Express Support for Hrant Dink Foundation
Solidarité avec Rakel Dink et la Fondation Hrant Dink

Politique intérieure/Interior Politics

Le jeu dangereux d’Erdogan a été déjà joué par Süleyman Demirel il y a 52 ans
Erdogan annule une mesure de confinement pour ménager l'économie

Forces armées/Armed Forces

Un mort, 6 blessés dans une frappe turque au Kurdistan irakien

Un soldat turc tué, deux blessés par des tirs depuis l'Iran
Les raids aériens turcs ont tué cinq civils au Kurdistan irakien
La Turquie déploie des forces spéciales contre les rebelles kurdes en Irak
"Démonstration de force" militaire de la Turquie en Méditerranée orientale

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

An attempt to deprive Protestants of pastors in Turkey

Erdoğan aims to make İstanbul the center of Islamic finance
Hagia Sophia Debate Revived After Erdoğan's Remarks
Le parti islamiste tunisien est accusé de "diplomatie parallèle" en faveur d’Ankara
Erdogan ressasse son rêve de changer Sainte-Sophie en mosquée

Socio-économique / Socio-economic

Coronavirus: la Turquie franchit la barre des 5.000 morts

TUC: Turkey among the worst 10 countries for workers
TTB warns: İstanbul is still a center like Wuhan
Le port du masque désormais obligatoire à Istanbul et Ankara
Le nombre des contaminations double par rapport à début juin
Levée du confinement des seniors et des jeunes
Quand les Turques inversent les clichés sexistes
Decathlon se met à l'arc-en-ciel, pluie d'injures homophobes

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Les forages "illégaux" d'Ankara au large de Chypre doivent "cesser"

La Turquie arrête quatre hommes accusés d'espionner pour le compte de la France
Austrian Chancellor Kurz warns against Turkey’s ‘blackmail’
Venice Commission: Turkish government undermined democratic self-government
La France dénonce une manœuvre turque "extrêmement agressive" en Méditerranée
La Turquie s'est opposée au contrôle par l'UE d'un navire au large de la Libye

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

L'Otan confrontée au désengagement américain et à l'agressivité de la Turquie

Un employé turc du consulat américain condamné à de la prison pour "terrorisme"
Erdogan et Trump veulent poursuivre une "coopération étroite"
Police violence in USA: Erdoğan as a guardian of human rights!

Relations régionales / Regional Relations

Deux morts dans un attentat suicide des Shebab près d'une base turque à Somalie
L'Egypte prête à intervenir "directement" en Libye si le GNA progresse
Visite surprise du chef de la diplomatie turque à Tripoli
Russie et Turquie, entre jeux de pouvoir et recherche d'accord en Libye
Lancement d'une campagne anti-EI près de la frontière irakienne

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Athènes et Rome signent un accord sur la délimitation des eaux en mer Ionienne
Athènes fustige l'intention d'Ankara d'effectuer de nouveaux forages

Immigration / Migration

Turkish ultranationalists attack Kurdish rallies in Vienna

 Pourquoi s’en prend-on à Léopold II ?
Que reste-t-il des liens historiques entre la Belgique et le Congo?
Mounaime, 19 ans, dit avoir été roué de coups par la police sans raison
Une statue de l'ex-roi des Belges Léopold II retirée à Anvers
Mobilisation contre le racisme à Bruxelles: 10.000 personnes sur la place Poelaert
Violences policières en Belgique


Droits de l'Homme / Human Rights

121 suspects condamnés à la prison à vie en lien avec le putsch manqué

Un tribunal turc a condamné vendredi à la prison à vie un total de 121 personnes à l'issue d'un procès en lien avec le putsch manqué de 2016, qui a été suivi de purges d'une ampleur sans précédent, ont rapporté les médias.

Parmi les 121 condamnés, 86 ont écopé de peines de prison à vie "aggravées" à l'issue de leur procès, connu en Turquie comme "le procès du Commandement général de la Gendarmerie", a indiqué l'agence étatique Anadolu.

Les condamnés ont été reconnus coupables de "tentative de renversement de l'ordre constitutionnel". Au total 245 personnes étaient jugées dans le cadre de ce procès.

La peine de prison à vie "aggravée", qui comporte des conditions de détention plus strictes, a remplacé dans l'arsenal juridique turc la peine de mort abolie en 2004.

Après une interruption en raison du coronavirus, les audiences des tribunaux ont repris en juin en Turquie, notamment le principal procès du putsch manqué axé sur les événements qui s'étaient déroulés le 15 juillet 2016 au soir dans la base aérienne d'Akinci à Ankara, considérée comme le QG des meneurs du putsch.

La tentative de coup d'Etat contre le président Recep Tayyip Erdogan a fait près de 250 morts, sans compter les putschistes, et des milliers de blessés.

Ankara impute cette tentative de renverser le président Erdogan à son ancien allié, le prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis depuis une vingtaine d'années.

L'intéressé, dont Ankara n'a de cesse de demander l'extradition, dément tout rôle dans le putsch manqué.

Les procédures judiciaires lancées après ce coup de force avorté sont d'une ampleur sans précédent en Turquie. Plus de 55.000 personnes ont été arrêtées lors des purges engagées après le 15 juillet.
(AFP, 26 juin 2020)

La lourde condamnation d'une opposante d'Erdogan confirmée en appel

Une cour d'appel turque a confirmé mardi la lourde peine de prison prononcée contre une charismatique opposante du président Recep Tayyip Erdogan, une décision qui peut encore être contestée devant la Cour de cassation.

Canan Kaftancioglu, responsable à Istanbul du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), la principale formation d'opposition, avait été condamnée l'an dernier à neuf ans et huit mois de prison pour notamment "propagande terroriste" et "insulte au chef de l'Etat".

Mardi, une cour d'appel a confirmé cette décision, a indiqué à l'AFP le CHP, ajoutant que Mme Kaftancioglu allait se pourvoir en cassation.

Après sa condamnation initiale, Mme Kaftancioglu, âgée de 48 ans, avait été laissée libre pendant la durée des procédures en appel.

Comme elle peut encore se pourvoir en cassation, elle ne devrait donc pas être envoyée en prison à ce stade, a indiqué le CHP, estimant qu'une décision finale pourrait intervenir "dans six mois à un an".

Mme Kaftancioglu a été condamnée sur la base de tweets publiés entre 2012 et 2017, en lien notamment avec de grandes manifestations antigouvernementales en 2013, une tentative de putsch en 2016 ou encore l'assassinat d'un journaliste d'origine arménienne.

Tout au long de l'affaire, elle a dénoncé un "procès politique" visant, selon elle et ses partisans, à la punir pour son rôle dans la victoire de l'opposition lors des municipales à Istanbul l'an dernier.

Mme Kaftancioglu est en effet présentée comme l'architecte des campagnes victorieuses d'Ekrem Imamoglu, candidat du CHP qui a battu le candidat de M. Erdogan à Istanbul à deux reprises, après l'annulation d'un premier scrutin dans des conditions controversées.

Cette médecin légiste de formation s'est imposée comme un élément clé de la stratégie d'ouverture du CHP vers la gauche et le parti prokurde HDP, dont le soutien a été capital dans la victoire à Istanbul de M. Imamoglu.
(AFP, 23 juin 2020)

Jugé pour "terrorisme", le père du basketteur Kanter acquitté

Un tribunal turc a acquitté le père de la star de NBA Enes Kanter, jugé pour appartenance à un mouvement considéré comme terroriste par Ankara et dont le fils est un partisan assumé, ont rapporté vendredi les médias.

Lors de son procès qui s'était ouvert en juin 2019, devant un tribunal de Tekirdag (nord-ouest de la Turquie), Mehmet Kanter a nié tout lien avec le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir orchestré le coup d'Etat manqué contre le président Recep Tayyip Erdogan en juillet 2016.

Lors d'une audience qui s'est tenue jeudi, il a été acquitté de cette accusation, a indiqué le journal Birgun sur son site.

Son fils Enes Kanter, qui évolue dans les rangs du Boston Celtics en NBA, a confirmé cette information sur son compte Twitter.

"Wow, je pourrais en pleurer... MON PERE A ETE RELACHE! C'est grâce à la pression que nous avons exercé sur le régime turc", a-t-il écrit.

M. Gülen, un septuagénaire qui vit reclus dans un ranch aux Etats-Unis, est désigné par Ankara comme l'instigateur de la tentative de coup d'Etat de 2016 et son mouvement, qui nie cette accusation, est qualifié d'"organisation terroriste".

Universitaire, Mehmet Kanter avait été brièvement détenu en 2017. Après sa libération, son passeport a été confisqué, ce qui l'empêche de se rendre à l'étranger.

La famille d'Enes Kanter, dont son père, a publiquement renié le basketteur dans les semaines qui ont suivi le putsch manqué en raison de son soutien au prédicateur Gülen.
(AFP, 19 juin 2020)

396 prisoners filed complaints about torture in 7 months

The Ministry of Justice has answered the Parliamentary question of main opposition Republican People's Party (CHP) İstanbul MP Sezgin Tanrıkulu about the incidents of torture and ill treatment in prisons.

In his Parliamentary question from a year ago, Tanrıkulu asked, "How many complaints have reached the related authorities about the incidents of maltreatment, violence and inhuman treatment faced by arrestees, convicts and their relatives and their access to right to health?"

In its answer, the Ministry has announced that 396 complaints of torture and maltreatment have been submitted since October 1, 2019.

"Fundamental changes have been made in our legislation so that arrestees and convicts will not be subjected to any incidents of maltreatment in penal institutions and the causes of such complaints can be eliminated," the Ministry of Justice has added in its answer.

'Prisons are inspected by NGOs'

The Ministry has also indicated that Turkey's prisons are inspected by the monitoring boards established as per the Law on Penal Institutions and Detention Houses Monitoring Boards as well as by the Human Rights and Equality Institution of Turkey (TİHEK), the Parliamentary Commission for Investigating Human Rights, the European Committee for the Prevention of Torture (CPT), the Council of Europe Commissioner for Human Rights and United Nations (UN) Working Group on Arbitrary Detention.

'A special unit against torture has been established'

According to the answer of the Ministry, prisons are visited by the above mentioned organizations without notice.

"Competent authorities are informed about the flaws and shortcomings relating to the health and living conditions of arrestees and convicts as well as the interior security and their referral and transfer proceedings," the Ministry of Justice has added further.

"The applications of convicts and arrestees, NGOs, official or private human rights organizations are examined meticulously and what is stipulated by the law is done about the officials who had faults or negligence in line with the result of administrative and legal investigations."

The Ministry has also informed that "with the aim of addressing the complaints about human rights and allegations of maltreatment and torture in penal institutions, especially after June 15 coup attempt," a special unit has been established under the roof of General Directorate of Prisons and Detention Houses affiliated with the Justice Ministry.

"The related unit closely follows all news and comments on media and receives the complaints of citizens via the Internet. All allegations are swiftly examined by this unit and the result of the examination is announced to the public," the Ministry has informed further.

İHD: 246 violations of rights in 3 months

According to the January-February-March 2020 report of the Human Rights Association (İHD) İstanbul Branch Prison Commission, 246 violations of rights were reported only from the prisons in Marmara Region, which is one of the seven regions of Turkey.
(BIA, 18 June 2020)

Unknown perpetrators break into rights defender Eren Keskin's house

Unknown perpetrators broke into Human Rights Association (İHD) Co-Chair Eren Keskin's house yesterday (June 16) to "threaten and intimidate her", the association has said in a written statement.

Pretending to be burglars, the perpetrators ransacked the house but did not steal anything, according to the statement.

The incident happened when Keskin was not at home and the police came to the house and made examinations. It was found after the police's examination that a ring was taken and left on the table in the living room in what the İHD said was "a message" to the lawyer.

"Threat and intimidation"

The incident was directly aimed at "threatening and intimidating" Keskin, according to the association.

"Eren Keskin is a reputable human rights defender who is known in Turkey and in the world, she is the co-chair of our association," the statement read.

"She is known for clearly and fearlessly expressing her thoughts. For this reason, she often faces investigations and cases that we can call 'judicial harassment.

"It is understood that some dark circles, who thought the judicial harassment was not enough, have brought that to the level of physical threat. We are expecting the necessary inquiry and investigation to be done about the incident of Eren Keskin's home being broken into, the perpetrator or perpetrators to be found, the incident not to be handled as a simple security incident, the Ministry of Interior and the İstanbul Directorate of Security to conduct a well-rounded investigation and clarify the incident effectively and rapidly."

The government's responsibilities

Clarifying the incident is Turkey's "principal duty that stems from the international law," the İHD further said, citing the Organization of Security and Cooperation of Europe's (OSCE) Guidelines on the Protection of Human Rights Defenders, which says, "State institutions and officials must refrain from any acts of intimidation or reprisals by threats, damage and destruction of property, physical attacks, torture and other ill-treatment, killing, enforced disappearance or other physical or psychological harm targeting human rights defenders and their families."

"Our association will make the necessary applications nationally and internationally and will closely pursue the case. We remind the government of its duties with regards to the protection of human rights defenders in Turkey and would like to express that the government will directly be responsible for any unfavorableness that may develop.

"We address the democratic public: Eren Keskin is the conscience of all of us. Therefore, we think that this threat against her must be considered a threat against everyone who supports democracy and human rights in Turkey. For this reason, we invite the democratic public to be sensitive.

"In these tough periods where Turkey is increasingly becoming authoritarian, human rights defenders will continue the struggle for human rights and democracy without compromising the principles they defend."

About Eren Keskin

Lawyer, the Editor-in-Chief and columnist of closed daily Özgür Gündem and founder of the Legal Aid Bureau Against Sexual Harassment and Rape in Custody. She is currently the Co-Chair of the Human Rights Association (İHD). She has been struggling for fundamental rights and freedoms in Turkey for years, especially for minority rights, gender equality and rights violations. There are still several ongoing lawsuits against her.

Eren Keskin has been granted several awards: Aachen Peace Prize (2004), Theodor Haecker Prize for Political Courage and Sincerity (2005), symbol figure for struggle against impunity on the International Freedom of Expression Network (IFEX) International Day to End Impunity (2013).

Attorney Eren Keskin, who was the Chief Editor of the Özgür Gündem newspaper from 2013 to 2016, has been on trial in 143 separate lawsuits, including the one that has been filed against Özgür Gündem, which was closed by a Statutory Decree. She has been facing charges of "degrading the Turkish nation" and "insulting the president". (BIA, 17 June 2020)

Armed attack on Human Rights Federation Chair’s vehicle in İzmir

An armed attack has been launched against Human Rights Federation (İHF) Chair Hayrullah Eligül's parked vehicle in Aegean province of İzmir.

While the incident took place in the 514 Street in Beyazevler Neighborhood of Gaziemir district at around 3 a.m. today (June 17), no one reportedly lost their lives or got wounded in the attack. The person or persons who carried out the attack fled the scene of incident in an automobile.

Informed about the incident, police officers came to the scene of incident. While the police teams took security measures in the vicinity, crime scene investigation teams conducted an inquiry in the area. The nearby surveillance cameras are also being examined by the police.

Eligül went to the police station to depose after the attack. The investigation launched into the incident is still ongoing.  (BIA, 17 June 2020)

Un jeune tué par l’armée turque à Van

Un jeune a été tué et une autre personne grièvement blessée, dimanche 14 juin, par des tirs de l’armée turque, à Başkale, dans la province kurde de Van.

Emrah Görür, 20 ans, a été tué par des tirs de soldats turcs, dans un quartier rural de Başkale, dans la province kurde de Van. Une autre personne, Saim Yilmaz, a été grièvement blessée par les tirs.

Yılmaz a été transporté à l’hôpital régional de Van, tandis que le corps de Görür a été emmené à la morgue de l’hôpital public de Başkale d’où il devrait être conduit à Van pour une autopsie.

Un témoin joint par l’agence de presse kurde Mezopotamya (MA) a indiqué que le jeune homme travaillait dans son champ au moment de l’agression. Il a précisé que les soldats avaient d’abord essayé de l’étrangler avant de lui tirer dessus.
(ROJINFO, 14 juin 2020)

 Renforcement controversé des pouvoirs des "vigiles de quartier"

Le Parlement turc a adopté tôt jeudi un projet de loi controversé qui renforce considérablement les pouvoirs de "vigiles de quartier", des opposants du président Recep Tayyip Erdogan l'accusant de vouloir bâtir une "milice".

"Le projet de loi sur les vigiles de quartier a été accepté", a déclaré le Parlement sur son compte Twitter.

Aux termes du texte adopté, les vigiles ou gardiens de quartier ("bekçi", en turc), qui patrouillent la nuit pour signaler cambriolages et troubles à l'ordre public, disposeront presque des mêmes pouvoirs que les policiers.

Ils pourront en effet désormais porter et faire usage d'une arme à feu en cas de besoin et stopper des individus pour contrôler leur identité ou les fouiller.

Vieille de plus d'un siècle, cette institution rattachée au ministère de l'Intérieur s'est considérablement développée après une tentative de coup d'Etat en juillet 2016 contre M. Erdogan.

La Turquie compte aujourd'hui plus de 28.000 vigiles de quartier.

L'étude du projet de loi à l'hémicycle a donné lieu à des débats virulents, des députés en venant même aux mains lors d'une séance agitée mardi.

Le parti islamo-conservateur AKP de M. Erdogan, qui a présenté le texte, affirme que ces nouvelles règles permettront aux vigiles d'assister plus efficacement les forces de l'ordre en déjouant des cambriolages et en empêchant des agressions dans la rue.

Dans les vieux films turcs, ces vigiles sont présentés comme des oncles bienveillants patrouillant les rues avec un sifflet entre les lèvres, à l'affût de fauteurs de troubles.

Mais l'opposition soupçonne aujourd'hui M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire, de chercher à mettre en place une force armée loyale.

"Ils utilisent l'institution des vigiles de quartier pour mettre en place une milice", a déclaré mardi Mahir Polat, un député du principal parti d'opposition CHP (social-démocrate).

"S'il existe un problème lié à la sécurité dans ce pays, alors il faut renforcer la police ou la gendarmerie", a-t-il ajouté.

"En renforçant les vigiles, ils créent les conditions pour accroître la pression sur la société, assurer le maintien du pouvoir en place et affaiblir davantage l'Etat de droit", a estimé mardi le député Hakki Saruhan Oluç, du parti prokurde HDP.
(AFP, 10 juin 2020)

Trois députés d'opposition déchus de leur mandat

Le Parlement turc a déchu jeudi de leur mandat trois députés de l'opposition condamnés dans le cadre de différents procès, leurs formations politiques dénonçant un "coup d'Etat" contre la "volonté populaire".

Enis Berberoglu, du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), ainsi que Leyla Güven et Musa Farisogullari, du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) ont perdu leur mandat et ne pourront donc plus siéger au Parlement, selon l'agence de presse étatique Anadolu.

Cette décision ouvre la voie à l'incarcération des élus destitués, tous trois condamnés en appel à des peines de prison ferme. Le bureau du procureur en chef de la ville de Diyarbakir (sud-est), à majorité kurde, a lancé un mandat d'arrêt contre les deux membres du HDP quelques heures après cette décision.

Musa Farisogullari a annoncé sur Twitter avoir été "arrêté" alors qu'il se rendait de Diyarbakir à Ankara au siège de son parti. Et la police devait interpeller Leyla Güven à son domicile, a déclaré à l'AFP une source policière.

"Dans les jours qui viennent, je me rendrai en prison pour y purger le reste de ma peine", a déclaré M. Berberoglu lors d'une conférence de presse, ajoutant "ne pas être surpris" par sa destitution.

M. Berberoglu a été condamné à près de six ans de prison en 2018 pour avoir transmis à la presse une vidéo compromettante pour les services secrets turcs, mais avait été libéré après plus d'un an de prison en raison de son immunité parlementaire.

La Cour de cassation a confirmé en 2019 la condamnation de Mme Zana et M. Farisogullari à de la prison pour "appartenance à une organisation terroriste armée", une accusation qu'ils rejettent.

L'annonce de la déchéance des trois députés a été accueillie dans l'hémicycle par les huées des élus de l'opposition, selon une vidéo publiée par des médias turcs.

Le chef du CHP Kemal Kiliçdaroglu a dénoncé sur Twitter un "coup d'Etat civil" qui revient à "ignorer la volonté du peuple".

"L'hostilité de l'AKP (le parti au pouvoir) envers les Kurdes et sa mentalité putschiste perdurent. Nous nous opposons à la spoliation de la volonté populaire", a réagi le HDP sur Twitter.

Des internautes faisaient part de leur indignation sur les réseaux sociaux en utilisant le mot-dièse "putsch au parlement".

Les partis d'opposition et les ONG accusent régulièrement le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan d'instrumentaliser la justice pour s'en prendre à ses opposants.

Plusieurs élus du HDP, députés et maires, ont été destitués ces dernières années.

Sur les 600 députés élus lors des dernières élections législatives en 2018, il n'en restait jeudi plus que 586.
(AFP, 4 juin 2020)

Former CHP Politician Faces Up to Three Years in Prison

Banu Özdemir, the main opposition Republican People's Party (CHP) former deputy-chair in İzmir province, is facing a prison sentence up to three years for sharing videos of mosques blaring a protest song.

On May 21, the song "Bella Ciao" was heard from mosques in several districts of İzmir. While many people shared videos of the incident on social media, the religious authority of the province (mufti) had announced that the incident occurred after its central system for calls to prayers (adhan) was hacked by unknown people.

Özdemir was remanded in custody for one week for "provoking people into enmity and hatred" after she shared the videos. She was released by a penal court of peace on May 29.

The indictment against her says Özdemir's social media username includes the name of a political party (@banuözdemirCHP) and the video she shared "reflected a political view," Cumhuriyet newspaper reported.

After reactions to the first video she shared, she posted another tweet, saying, "Joking aside, we have seen videos that show mosques play Bella Ciao in many districts in İzmir such as Karşıyaka, Konak, Bornova, Buca. Will İzmir Provincial Mufti make an announcement?" the indictment recalled.

"While it was possible that she could condemn the video and not sharing it in the month of Ramadan and on the even of the feast, she did not condemn it but laughed at it," the prosecutor's office argued, charing Özdemir with "provoking people into enmity and hatred."

She is now facing from one up to three years in prison, while those who allegedly hacked the mosques have yet to be found.

The next hearing will be held on September 17.
(BIA, 4 June 2020)

Death Fasting Lawyers’ Demand Supported by 1,273 Signatories

1,273 people, including MPs, artists, writers, poets, academics, journalists, lawyers, workers, unionists, and employers, have signed a statement in solidarity and support for arrested lawyers Ebru Timtik and Aytaç Ünsal, who have been on a death fast, demanding their right to a fair trial.

In the file of the case against 19 lawyers from the Progressive Lawyers Association (ÇHD) and People's Law Bureau (HHB), eight lawyers have been arrested pending trial: Selçuk Kozağaçlı, Bahiç Aşçı, Barkın Timtik, Ebru Timtik, Oya Aslan, Engin Gökoğlu, Aycan Çiçek, Aytaç Ünsal.

Held in Silivri Prison in İstanbul, Ebru Timtik has been on a death fast for 152 days for the right to a fair trial. Arrested in Burhaniye Type T Prison in Balıkesir, Aytaç Ünsal has also been on a death fast for 121 days.

The 16th Penal Chamber of the Court of Cassation started examining their case file as of yesterday (June 1).
'They want the public to see their innocence'

The joint statement entitled "The Demand of Fair Trial by the Lawyers on Death Fast Is a Legal, Legitimate Demand" briefly reads as follows:

"We are deeply concerned for the lives of lawyers Ebru Timtik and Aytaç Ünsal, members of Progressive Lawyers Association and People's Law Office, especially after losing three persons on death fasts.

"These two lawyers on death fast demand fair trial, and the re-consideration of the files of their clients Helin Bölek and İbrahim Gökçek, members of a band of musicians, Grup Yorum, who have already lost their lives in their death fast. They demand a reversal of the unlawful and unfair conviction of their clients, and their acquittal in the conscience of the public.

"Timtik and Ünsal were detained and arrested on September 12, 2017, and they were released by the Court after their first hearing almost a year later, considering the lack of evidence. However, after objection by the prosecutor, they were arrested once again, the Court who decided for their release was unlawfully disbanded, and other judges were appointed in their place.

"They were served jail sentences of over 10 years each. Their defense objected that they were already on trial due to the same allegations by Istanbul 18th Heavy Penal Court, and not under arrest, but the objection was simply ignored. Their right of defense was restricted, none of the evidence was collected, and a verdict was hastily produced based on the testimony by a "hidden witness" who was not even brought to the court, and who was speaking purely under the motivation of clearing their own case. Irregularities in electronic outputs were exposed by expert reports, but the originals or images of the documents were not brought to court in spite of persistent demands by the defence.

"As is seen, the two persons of law are putting their lives on the line as a last resort for their right to fair trial and the right to defense, which are universal principles of law. What they want is the public to see both their and their clients' righteousness and innocence even after their death. This is a situation where people of law raise a cry for justice, in the face of death.

"The right to fair trial and the right to defense are considered inviolable by Turkish laws and by international conventions undersigned by Turkey. They are universal rights that highly concern all individuals in a society.

"We declare that we will keep working for a fair re-trial of the appealed files of Ebru Timtik and Aytaç Ünsal, a reassessment of the files of their clients Helin, İbrahim and Mustafa, by independent persons of law trusted by the public, and to share the results with the pubic. We hope they will end their death fast and go back to their struggle for justice in good health."
(BIA, 2 June 2020)

356 Petitions to Request Release of Arrested Lawyers

The 16th Penal Chamber of the Court of Cassation has started examining the file of the case where lawyers from the Progressive Lawyers Association (ÇHD) and People's Law Bureau (HHB) stood trial.

Before the finalized judgement is handed in the case, 400 lawyers from Turkey have submitted petitions to the Court of Cassation, requesting the reversal of the judgement and the release of arrested lawyers.

In addition to these 400 petitions, 356 lawyers from 20 countries have also addressed petitions in four languages to the supreme court and requested the acquittal of their colleagues prosecuted and arrested in Turkey. Among the signatories of these petitions are also several bar association chairs and representatives from legal organizations.

All 756 petitions were submitted to the 16th Penal Chamber of the Court of Cassation for examination today (June 1). The petitions have been sent from the following countries: The US, Germany, Austria, Belgium, Benin, Bulgaria, Democratic Republic of Congo, France, Haiti, India, the UK, Spain, Italy, Japan, Catalonia, Lebanon, Poland, Romania and Togo.

Two lawyers on death fast for fair trial

In the file of the case against 19 lawyers, eight of them are arrested pending trial: Selçuk Kozağaçlı, Bahiç Aşçı, Barkın Timtik, Ebru Timtik, Oya Aslan, Engin Gökoğlu, Aycan Çiçek, Aytaç Ünsal.

Held in Silivri Prison in İstanbul, Ebru Timtik has been on a death fast for 151 days for the right to a fair trial. Arrested in Burhaniye Type T Prison in Balıkesir, Aytaç Ünsal has also been on a death fast for 120 days.
'Trial took place before the eyes of whole world'

In the cover letter submitted to the Court of Cassation today, the attorneys of the defendants have requested the release of arrested lawyers and the reversal of the prison sentences given as part of the trial. They have also submitted the petitions coming from abroad:

"This trial took place before the eyes of the whole world, the legal community in all parts of the world has been closely following the developments in this file and knows even a tiny detail about the case.

"In several universities, conferences and workshops abroad, this case is - unfortunately - cited as an example of how the right to a fair trial is violated, articles are written on this case within this context.

"It is not surprising because every single hearing of this trial was attended by dozens of legists from abroad as observers, who witnessed all violations in person, including how our colleagues' right of defense was restricted.

"We reiterate all requests raised in the 356 petitions that we submit and demand that your court reverse the judgement immediately and rule for the release of our colleagues, as required by the right to a fair trial as well as the domestic and international legislation."

What happened?

Announcing its verdict in the lawsuit filed against ÇHD lawyers on March 20, the court ruled that the lawyers should be sentenced to 3 years, 1 month, 15 days to 18 years, 9 months in prison.

The 2nd Penal Chamber of the İstanbul Regional Court of Justice rejected the objections and sent the file to the Court of Cassation.

The Chief Public Prosecutor's Office of the Court of Cassation expressed opinion that the prison sentences of all lawyers, except for the one given to lawyer Barkın Timtik, be upheld.

The letter of notification only indicated that the prison sentence of 18 years, 9 months given to Barkın Timtik for "establishing and leading an organization" as per the Article 314/1 of the Turkish Penal Code (TCK) should be overturned and he should also be penalized for "membership of an organization" like other lawyers.

The letter of notification issued by the prosecutor's office has been sent to the 16th Penal Chamber of the Court of Cassation.

Lawyer Ebru Timtik, an executive of the ÇHD, and lawyer Aytaç Ünsal, a member of the ÇHD, have gone on a death fast for the right to a fair trial.
(BIA, 1 June 2020)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Des journalistes jugés pour avoir "révélé des secrets d'Etat"

Un tribunal d'Istanbul a ordonné mercredi la libération de trois journalistes et le maintien en détention de trois de leurs confrères accusés d'avoir "révélé des secrets d'Etat", à l'ouverture de leur procès dénoncé par les ONG comme une atteinte à la liberté de la presse.

Baris Terkoglu, rédacteur en chef du site OdaTV, ainsi que Ferhat Celik et Aydin Keser, journalistes à Yeni Yasam, ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire, a indiqué Reporters sans frontières (RSF) sur Twitter.

Trois de leurs confrères, dont le directeur de la rédaction d'OdaTV Baris Pehlivan, ont cependant été maintenus en détention pendant la durée du procès qui a été renvoyé au 9 septembre.

L'affaire a commencé lorsque OdaTV a publié début mars un article sur les discrètes obsèques d'un agent des services de renseignement turcs (MIT) tué, selon le média, en Libye, où Ankara appuie militairement le gouvernement de Tripoli face aux forces dissidentes du maréchal Khalifa Haftar.

Dans son article, OdaTV identifiait l'agent présumé par son prénom et la première lettre de son nom de famille.

Les journalistes sont accusés d'avoir "publié des informations relatives à la sûreté de l'Etat devant rester secrètes" et d'avoir "révélé des informations sur les activités de renseignement".

Les six accusés, qui ont été incarcérés début mars, risquent entre neuf et 20 ans de prison, selon l'agence de presse étatique Anadolu.

Lors de l'audience mercredi, les accusés ont clamé leur innocence.

"Je n'ai ni révélé l'identité (de l'agent tué), ni celle de sa famille, ni encore celle d'autres agents du MIT", a déclaré Hülya Kilinç, la journaliste qui a écrit l'article. "Tout ce que j'ai fait, c'est mon travail de journaliste", a-t-elle insisté.

Plusieurs dizaines de personnes, dont des élus d'opposition, s'étaient rassemblées devant le tribunal avant l'audience pour soutenir les accusés en scandant "la presse libre ne sera pas réduite au silence !", selon plusieurs médias.

La Turquie est régulièrement accusée par les ONG de porter atteinte à la liberté de la presse en arrêtant des journalistes et en fermant des médias.

Le pays est classé à la 154e position sur 180 à l'index de la liberté de la presse publié par RSF.
(AFP, 24 juin 2020)

Un opéra britannique en soutien au mécène turc Osman Kavala, emprisonné

Un collectif d'artistes basé au Royaume-Uni a mis en ligne mardi un "opéra-vidéo" tourné pendant le confinement pour attirer l'attention sur le sort du mécène turc Osman Kavala, emprisonné depuis presque 1.000 jours dans son pays.

Cette oeuvre vise à "rendre hommage à l'humanité" de cette figure de la société civile, "alors qu'il passe son 966ème jour en prison" pour des accusations "imaginaires" et "hallucinantes", précise le collectif Opera Circus UK dans le communiqué annonçant son projet.

Homme d'affaires et philanthrope, Osman Kavala est devenu le symbole de la répression orchestrée contre la société civile en Turquie, en particulier depuis une tentative de putsch en 2016 suivie de purges massives.

Accusé d'avoir financé les manifestations de 2013 contre l'actuel président turc Recep Tayyip Erdogan, M. Kavala a été acquitté au mois de février. Mais, avant même de pouvoir quitter la prison où il était incarcéré depuis plus de deux ans, il a été placé en garde à vue dans le cadre d'une autre enquête, portant celle-là sur la tentative de coup d'Etat de juillet 2016.

"Osman Bey et les escargots", un opéra d'une dizaine de minutes, aborde le séjour en prison de M. Kavala, arrêté le 18 octobre 2018 à l'aéroport d'Istanbul, sous l'angle d'une anecdote qui lui est véritablement arrivée.

"Pour lui tenir compagnie pendant son enfermement, il avait adopté deux escargots trouvés dans une salade servie pour son déjeuner", raconte le communiqué annonçant l'opéra, disponible en anglais ou en turc sur Internet.

A son acquittement, il avait emporté "avec lui les deux humbles gastéropodes". De nouveau arrêté, il les a remis à son avocat, afin qu'il "les garde en lieu sûr". "Les escargots sont désormais libres. Osman ne l'est pas", souligne le communiqué.

"Cette histoire d'Osman et de ses amis escargots, tirée de faits réels, ressemble à un conte de fée", estime le compositeur britannique Nigel Osborn, qui a réalisé la musique. "Mais elle montre la réalité de la solitude lorsqu'on est emprisonné sous haute surveillance, ainsi que l'amour d'Osman pour la nature et la beauté".
(AFP, 23 juin 2020)

Indictment against journalist Aziz Oruç in the 7th month of his arrest

The Ağrı 2nd Heavy Penal Court has accepted the bill of indictment filed against journalist Aziz Oruç, who was arrested after being deported from Iran to Turkey and sent to Patnos Type L Closed Prison in Turkey's eastern province of Ağrı on December 18, 2019.

According to the indictment, Oruç has been charged with "being a member of a terrorist organization" and "propagandizing for a terrorist organization." His first hearing will be held on July 21, 2020.

As reported by Ece Koçak from the Media and Law Studies Association (MLSA), five other defendants will also stand trial together with Oruç.

These five people are charged with "knowingly and willingly aiding a terrorist organization" on the ground that they enabled the journalist to be picked up from somewhere near the Iranian border.

Social media accounts in the indictment

Among the documents cited in the indictment as criminal evidence are camera footage of vehicles with three different license plates, two investigative reports, open source investigative reports on Aziz Oruç's social media accounts and Historical Traffic Search (HTS) records.

The open source investigative reports on his Facebook and Twitter accounts refer to his social media posts as criminal evidence for "propagandizing for a terrorist organization." That the journalist liked the Facebook pages of Roj News, a Europe-based Kurdish news outlet, and İMC TV, which was closed by a Statutory Decree in 2016, is also cited as criminal evidence.

His interview with Peoples' Democratic Party (HDP) member Nasır Yağız, who went on a hunger strike, demanding that the isolation of imprisoned Kurdistan Workers Party (PKK) leader Abdullah Öcalan be ended, is also among the evidence brought against Aziz Oruç.

On December 14, 2019, when Oruç and other suspects were still in custody, a news article was published on Mezopotamya Agency with the title "Details of the incident shared: Aziz Oruç abandoned to death on the border." This article is now also a criminal evidence in the indictment.

While Oruç is also charged with "being a member of a terrorist organization," the only evidence for this accusation is the conviction derived from the fact that "he entered the country through illegal ways, which suggests his membership of PKK/KCK terrorist organization."

Journalist who helped him also on trial

Among the ones standing trial, but not arrested as part of the same lawsuit with Aziz Oruç are also Mezopotamya Agency editor Dicle Müftüoğlu, Peoples' Democratic Party (HDP) Ağrı MP Abdullah Koç's consultant Yücel İlhan and HDP Ağrı MP Berdan Öztürk's driver Turgay İlboğa.
(BIA, 19 June 2020)

1 year, 10 months in prison for 4 comments, 1 like on social media

Journalist Beritan Canözer, a reporter for Jin News website, has been sentenced to 1 year, 10 months, 15 days in prison over her Twitter and Facebook posts, comments and likes between the years 2013 to 2016. Canözer has been charged with "propagandizing for an organization."

While the journalist did not attend her third hearing at the Diyarbakır 11th Heavy Penal Court today (June 17), her attorney Resul Tamur was present at court. The prosecutor's office reiterated its previous opinion as to the accusations and demanded the penalization of Beritan Canözer.

Attorney Resul Tamar indicated that they did not agree with the opinion of the prosecutor's office, adding that the investigation was launched when there had been no criminal evidence againt Canözer.

Tamur said that his client was facing charges due to 1 like and 4 comments on social media and underlined that the comments in question did not constitute a crime. The likes and comments were not open to everyone and they were obtained by the special efforts of the security directorate, attorney Tamur added and requested his client's acquittal.

The court board has announced its ruling after the recess and ruled that journalist Beritan Canözer shall be sentenced to 1 year, 10 months, 15 days in prison on charge of "propagandizing for an organization."

While the prison sentence of the journalist over 4 comments and 1 like has not been deferred, Tamur has said that they will appeal against it. (BIA, 17 June 2020)

Comptes fermés: Ankara s'en prend violemment à Twitter

La Turquie s'en est violemment prise vendredi à Twitter, l'accusant de "diffamer" son gouvernement, après que le réseau social a suspendu des milliers des comptes turcs utilisés selon lui à des fins de propagande et de désinformation.

Twitter a annoncé vendredi la fermeture de 7.340 comptes liés à la Turquie et des dizaines de milliers d'autres comptes liés aux Etats chinois et russe.

Le réseau de comptes turcs est selon Twitter lié à la branche de la jeunesse du parti au pouvoir, l'AKP, et se consacrait principalement à la promotion du président Recep Tayyip Erdogan.

"Les allégations de la compagnie selon lesquelles ces comptes étaient des faux profils destinés à soutenir le président et qu'ils étaient opérés par une autorité centrale ne sont pas exactes", a déclaré le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, dans un communiqué publié... sur Twitter.

Il a accusé le réseau social de s'être appuyé sur des documents "non-scientifiques, biaisés et politiquement motivés" pour suspendre les comptes en question.

Selon lui, cette mesure "est une tentative inacceptable de diffamer le gouvernement turc et un mouvement politique populaire".

Dénonçant "un acte arbitraire caché derrière un écran de fumée de transparence et de liberté d'expression", M. Altun a en outre affirmé que Twitter "n'est pas simplement un réseau social, mais une machine de propagande avec certains penchants politiques et idéologiques".
(AFP, 12 juin 2020)

Nineteen Reporters to Appear Before Court in Four Days

Suspended hearings since mid-March due to coronavirus, courts will start operating after June 15 and will do the most intense work of recent times between June 22 and 26 in terms of trials of journalists.

In the four-day period, 19 journalists will stand trial for reporting on issues such as "the funeral of a National Intelligence Organization (MİT) officer," "the Çorlu train derailment case," "President Recep Tayyip Erdoğan's wife Emine Erdoğan's Hermes bag," "Minister of Finance and Treasury Berat Albayrak's emails obtained by RedHack," "the military operation in Syria's Afrin," "ISIS capturing the Makhmur Refugee Camp."

"Çorlu" case against Rıfat Doğan

The first case of the week is expected to be heard on June 23 against Rıfat Doğan, a reporter for Artı Gerçek news site. The case is based on the allegation that Doğan took a photograph in the courtroom during a hearing of the Çorlu train derailment case on July 3, 2019.

Saying that he didn't shoot a photograph or a video, Doğan stated that he only shared the footage he obtained. The journalists had refused to pay 900 lira (~132 USD) of an administrative fine in advance for the case dated October 22, 2019, to be abated.

Four months of jail term in advance against six journalists

The case about the reports on the funeral of a MİT officer who lost his life in Libya and was laid to rest in Manisa province, because of which Odatv News Director Barış Terkoğlu, Odatv Editor-in-Chief Barış Pehlivan, Odatv reporter Hülya Kılınç, Yeni Yaşam newspaper Managing Editor Aydın Keser and Yeniçağ columnist Murat Ağırel are remanded in custody is a case coming to the fore.

İstanbul 34th Heavy Penal Court will start to judge the journalists, whose requests for a release have been systematically rejected, according to Article 329/1 of the Turkish Penal Code Article and Article 27 of the Law on State Intelligence Services and the National Intelligence Organization. Also, BirGün newspaper columnist Erk Acarer, who is abroad and has an arrest warrant against him, and E.E., an employee at the press unit of the Republican People's Party's (CHP) Akhisar District Municipality, will be tried without arrest.

Prosecutor requested 15 years of a prison sentence for Deniz Yücel

İstanbul 32nd Heavy Penal court continued the trial of Deniz Yücel, a Turkey reporter for the Die Welt newspaper who served more than a year behind bars starting from February 2017. Charged with "propagandizing for the Kurdistan Workers' Party (PKK) and "provoking people into animosity and hatred," Yücel was facing 18 years of imprisonment. In the hearing on February 13, Veysel Ok, the attorney of Deniz Yücel, requested time to prepare their defense as to the accusations against the prosecutor's opinion, where he requested a prison sentence of 15 years and 3 months for the journalist.

In the hearing that is expected to take place on June 24, attorney Veysel Ok is expected to submit their defense as to the accusations. Previously deferred to April 2, the hearing was postponed to June 24 as part of coronavirus measures. In the defense statement he sent through Germany's authorities, Yücel stated that he was subjected to torture at Silivri Prison.

"Emine Erdoğan case" against Ender İmrek

On the same day, a third hearing will be held at İstanbul Bakırköy 2nd Penal Court of First Instance. Ender İmrek, a columnist for Evrensel newspaper, will stand trial for "defamation" over an article titled, "The Hermes bag was shining..." on Emine Erdoğan's Hermes brand bag and the trial of CHP İstanbul Chair Canan Kaftancıoğlu.

His attorney Yıldız İmrek reacted to the investigation, saying, "The unfair distribution of income and the rulers' luxury consumption have been criticized. The matter of criticism is related to the public interest, it is within the framework of freedom of the press as the public observer."

In the article dated June 29, 2019, it was said, "Lady Emine introduced Turkey to the whole world with her bag... Lady Canan with her hearing, her stance..." The columnist also asked, "Those who went down in history with their shoes, bags, wardrobes, those who brag about their palaces, the reputation of their palaces did not have a good impression at all among people. Isn't it useful to draw a lesson from history?"

Sabiha Temizkan is charged with "provocation"

İstanbul 35th Heavy Penal court will judge journalist Sabiha Temizkan for "provoking people into animosity and hatred" over a tweet where she said, "Makhmur camp has been captured by ISIS."

Temizkan was summoned to give a statement on February 13 over the tweet in 2014. The Media and Law Studies Association (MLSA) has undertaken her defense and Temizkan pleaded not guilty.
"RedHack" case against six reporters

Another hearing on the same day is of the case regarding the reports on RedHack's interception of the emails of Berat Albayrak, the son-in-law of Presiden Erdoğan and the Minister of Energy and Natural Resources at the time of the incident.

Diken news site editor Tunca Öğreten, ETHA news manager Derya Okatan, Yolculuk newspaper manager-in-charge Eray Saygın, DİHA reporter Metin Yoksu, DİHA news manager Ömer Çelik and BirGün newspaper employee Metin Yoksu are on trial for "membership of an illegal organization," "disrupting informatics system" and "propagandizing for an illegal organization." In February, attorneys of the journalists submitted their defense statement and the court removed the international travel ban against Okatan and Sargın.

Broadcast on the Afrin operation

Ankara 15th Heavy Penal Court will continue to judge Artı TV Ankara representative Sibel Hürtaş, who brought Peoples' Democratic Party (HDP) to the screen during a broadcast on the Afrin operation, and journalist Hayri Demir, who criticized the operation on social media. Previously, the journalists' request for the lift of the international travel ban against them was rejected.

In the hearing on June 26, the defendants except Hürtaş are expected to submit their final defense statements.

The court did not take into account the amendment to Article 7 of the Anti-Terror Law that was made in October 2019 with the First Judiciary Package. The sentence "The statements of thought that do not exceed the limits of reporting or criticism do not constitute a crime" was added to the article.
(BIA, 11 June 2020)

Court Rules Grup Yorum Member Aracı Shall Remain Behind Bars

Arrested Grup Yorum music band member Ali Aracı had his first hearing at the İstanbul 23rd Heavy Penal Court today (June 9).

Charged with "leading an organization," Ali Aracı has not been released in today's hearing. His next hearing will be held on September 3.

42-year-old Ali Aracı has been playing the flute and end-blown flute at Grup Yorum for 22 years. He has been arrested since June 19, 2019.

'I naturally perform my art'

Behind bars in Silivri Prison at the outskirts of İstanbul, Aracı attended his first hearing via the Audio and Visual Information System (SEGBİS). Presenting his statement of defense, he argued that "he was put on trial just because he was a member of Grup Yorum."

Aracı briefly stated the following in his defense: "I stood trial based on this file and was released before. There is no reason for my arrest now.

"While the statements about me are contradictory, it is basically mentioned that I am a member of Grup Yorum. I am accused of 'being in charge of Grup Yorum choir.' I was, of course, in charge of the choir, I am a musician. Without any exaggeration, I am a musician who gave concerts to millions of people in Bakırköy and Sıhhiye. I naturally perform my art.

"We are arrested over and over again based on the same filed and on the same charges. Helin Bölek and İbrahim Gökçek were also put on trial based on this file and they were released. These two young musicians had to go on a death fast for a simple right, for their right to hold a concert. We want to perform our art and be tried fairly."

The court heard the statements of the attorneys following the defense of Aracı. After a brief recess, it has ruled for the continuation of his arrest.
(BIA, 9 June 2020)

Deux journalistes arrêtés pour "espionnage"

Deux journalistes de médias d'opposition en Turquie ont été arrêtés dans le cadre d'une enquête pour "espionnage politique et militaire", a rapporté lundi l'agence étatique Anadolu.

Ismail Dukel, représentant de Tele1 TV à Ankara et Muyesser Yildiz, coordinatrice du site d'information en ligne OdaTV dans la capitale turque, sont en cours d'interrogatoire par la police anti-terroriste, selon Anadolu.

Le rédacteur en chef de Tele1, Merdan Yanardag, a confirmé ces arrestations sur Twitter, y voyant une tentative des autorités d'"adresser un ultimatum aux médias".

Anadolu n'a pas fourni plus de précision sur les raisons de leur arrestation, mais le journal progouvernemental Sabah a affirmé qu'ils étaient soupçonnés de faire fuiter des informations sur l'implication de la Turquie en Libye et en Syrie "à des fins d'espionnage militaire".

Il est reproché à M. Yildiz, d'OdaTV, de s'être entretenu au téléphone avec un membre des forces armées, lui aussi arrêté, au sujet des plans militaires turcs en Libye, où la Turquie soutient les forces du gouvernement de Tripoli reconnu par la communauté internationale.

En mars, deux journalistes d'OdaTV avaient été écroués et risquent jusqu'à neuf ans de prison pour avoir écrit un article sur les funérailles d'un présumé agent des services de renseignement tué en Libye.

La Turquie est régulièrement accusée par les ONG de porter atteinte à la liberté de la presse en arrêtant des journalistes et en fermant des médias.

Le pays est classé à la 157ème position sur 180 à l'index de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières.
(AFP, 8 juin 2020)

Osman Kavala Nominated for Václav Havel Human Rights Prize

Behind bars for 950 days, businessperson and rights defender Osman Kavala has been nominated for Václav Havel Human Rights Prize.

Kavala has been nominated by linguist, historian and human rights activist Noam Chomsky, philosopher Prof. Etienne Balibar, member of the European Parliament Rebecca Harms, Former Co-Chair of Germany's Greens Party Cem Özdemir, Vice President of the European Parliament Dimitrios Papadimoulis, human rights defender - lawyer Jennifer Robinson, lawyer Sarah Leah Whitson, retired ambassador Ingmar Karlsson and member of the Parliament of Greece Prof. Dimitris Kairidis.

The group has explained Kavala's contribution to the cause of human rights and, thus, reason for his nomination for the prize, briefly as follows:

'He deserves international recognition, support'

"On April 18, 2020 Osman Kavala completed his 900 days in a Turkish jail, without a single concrete, legal, substantiated charge against him. Actually he is in jail just because of his relentless efforts and dedication to the human rights in Turkey and abroad.

"In a country marred by authoritarianism, sectarian conflict, profoundly flawed justice system, draconian curbs on free expression and fundamental human rights, he has been a steadfast defender of those seeking to establish a just society where all the peoples of Turkey can live together in peace and prosperity, in full knowledge of their intertwined cultural and political histories.

"The injustice he has been subjected to seems to be closely related to his prominence in civil activism. He looks as though he has been selected to be the scapegoat. His arrest constitutes a warning and an intimidation to all who would dare to challenge the authoritarian regime of President Erdoğan.

"Osman Kavala deserves international recognition and support. The Václav Havel Human Rights Prize would certainly be the ultimate recognition and support for him and the civil society of Turkey."

About Vaclav Havel Human Rights Prize

The Václav Havel Human Rights Prize is awarded annually by the Parliamentary Assembly of the Council of Europe, in partnership with the Václav Havel Library and the Charta 77 Foundation for outstanding civil society action in the defence of human rights in Europe and beyond.

The prize is awarded in memory of Václav Havel, a Czech statesperson, writer and former dissident, who served as the last President of Czechoslovakia from 1989 until the dissolution of Czechoslovakia in 1992 and then as the first President of the Czech Republic from 1993 to 2003. As a writer of Czech literature, he is known for his plays, essays, and memoirs.

The candidates of the prize should have made a significant difference to the human rights situation of a given group, been instrumental in uncovering large-scale systemic violations, or have successfully mobilised public opinion or the international community for a cause.

Since 2013,Václav Havel Human Rights Prize has been awarded in turn to Ales Bialiatski (Belarus), Anar Mammadli (Azerbaijan), Ludmilla Alexeeva (Russian Federation), Nadia Murad (Iraq), Murat Arslan (Turkey) and Oyub Titiev (Russian Federation). Last year, the Prize was awarded jointly to imprisoned Uyghur intellectual Ilham Tohti from China and the Youth Initiative for Human Rights (YIHR), which brings together young people from across the Balkans to promote reconciliation.
(BIA, 7 June 2020)

Un journaliste condamné pour avoir critiqué l'agence étatique

Un journaliste turc a été condamné à plus d'un an de prison pour avoir critiqué l'agence de presse étatique Anadolu lors d'un scrutin remporté en 2018 par le président Recep Tayyip Erdogan dans des circonstances controversées.

Un tribunal d'Istanbul a condamné Metin Uca à un an et deux mois de prison pour "injure à un fonctionnaire dans l'exercice de son travail", en référence au patron d'Anadolu qui avait porté plainte, ont rapporté plusieurs médias vendredi.

L'affaire remonte à 2018 : quatre jours avant un double scrutin présidentiel et législatif, une chaîne de télévision abonnée à Anadolu publie par erreur une infographie transmise par l'agence avec des projections de résultats.

Le soir du scrutin, le 24 juin 2018, les résultats annoncés officiellement sont proches de ceux figurant sur l'infographie, une situation dénoncée par M. Uca qui y voit la preuve d'un trucage.

"Je proteste contre l'agence Anadolu qui, fondée par Atatürk, est devenue une agence de propagande aux mains de gens sans honneur", lance-t-il sur Twitter.

Après cette réaction, le patron d'Anadolu, Senol Kazanci, porte plainte contre M. Uca.

Dans un geste de défi après sa condamnation, M. Uca a partagé vendredi une photo de M. Kazanci portant une casquette siglée "Erdogan", assortie d'un commentaire narquois : "Voici le dirigeant impartial d'Anadolu".

Fondée en 1920 et censée être impartiale, l'agence Anadolu suit dans les faits une ligne progouvernementale.

L'agence Anadolu a été vivement critiquée l'an dernier pour sa couverture d'un scrutin municipal remporté à Istanbul et Ankara par l'opposition.

Alors que l'opposition à Istanbul était en train de rattraper le candidat de M. Erdogan au fur et à mesure du dépouillement des urnes, Anadolu avait brusquement interrompu la publication des résultats, sur laquelle s'appuient la plupart des médias.

Le scrutin avait ensuite été annulé à Istanbul, M. Erdogan accusant l'opposition de "manipulations". Le candidat du président avait perdu le deuxième vote avec un écart encore plus important.
(AFP, 5 juin 2020)

Journalist Sentenced to Prison for Criticizing Sub-Governor

Özgür Boğatekin, the news director of Gerger Fırat local newspaper in Adıyaman, was previously sentenced to 1 year, 15 days in prison for criticizing Ömer Bilgin, the then Sub-Governor of Gerger. His prison sentence has been upheld by the 8th Penal Chamber of the Court of Cassation.

Boğatekin was also sentenced to pay a judicial fine of 10 thousand lira for insulting President Recep Tayyip Erdoğan, the then Prime Minister. The appeal of the journalist against this fine has been rejected by the 9th Penal Chamber of the Gaziantep Regional Court of Justice, the court of appeals. Both judgements were handed down yesterday (June 4).

The verdict upheld by the Court of Cassation has been notified to Boğatekin. His prison sentence is expected to be executed in a few days.

An investigation was launched against Boğatekin in 2013 and 2014 over his articles criticizing Ömer Bilgin, the then Sub-Governor of Gerger. A lawsuit was filed against him at the Gerger Penal Court of First Instance in 2014 and Boğatekin has been sentenced to 1 year, 15 days in prison. The Court of Cassation has concluded the case six years later.

According to the notification of the 8th Penal Chamber of the Court of Cassation, the court has unanimously ruled that the appeal of the journalist shall be rejected and the verdict of the local court be upheld.

In fact, Hacı Boğatekin, the editor-in-chief of the newspaper, also faced an investigation over the same news. But, the prosecutor conducting the investigation concluded that the news should be considered within the frame of freedom of expression and gave a decision of non-prosecution.
'Judge who gave the verdict is now in prison'

Hüseyin Boğatekin, one of the attorneys of the newspaper, says that there are more than one file against Özgür and Hacı Boğatekin.

The one-year prison sentence of Hacı Boğatekin, his father, over a news article entitled "FETÖ and Apo" has just been upheld by the Court of Cassation, attorney Boğatekin has reminded us.

Hüseyin Boğatekin says that his family faced the wreath of Gülenist community, or the FETÖ, which is held responsible for the coup attempt on July 15, 2016. Boğatekin has briefly said the following:

"During the time of [Fethullah Gülen] community, dozens of lawsuits were filed against us. The sub-governor, the lieutenant... Everyone filed complaints against us. The lawsuit filed in those days have been, unfortunately, upheld. All of these lawsuits are unjust. They were not tried fairly. They did not even stand before the judge most of the time.

"The judge who gave a prison sentence to my brother in this lawsuit has been arrested as part of an investigation against the FETÖ. He has been dismissed from the profession. At the trial held by the Adana Heavy Penal Court, the judge has been sentenced to 9 years in prison on charge 'being a member of an armed terrorist organization.'

"The prison sentence given by this judge has now been upheld by the Court of Cassation. My brother and father will be sent to prison, let alone reporting news. The imprisonment of my father amid pandemic worries us, considering his age."
(BIA, 5 June 2020)

«Le récit bouleversant d’Ahmet Altan»

Ahmet Altan est journaliste, essayiste et un écrivain majeur de la littérature turque contemporaine. Il fait partie des intellectuels, écrivains, journalistes, défenseurs des droits de l’homme qui ont été emprisonnés par le régime Erdogan après la tentative de coup d’Etat de juillet 2016.

Adopté comme membre d’honneur des deux centres PEN belges, Ahmet Altan est incarcéré après avoir été condamné à plus de dix ans de prison pour « aide à une organisation terroriste ». Il est en appel de ce jugement formulé à son encontre dans le cadre de son activité de rédacteur en chef du journal, aujourd’hui disparu, Taraf. Agé de septante ans, l’écrivain purge une peine de prison depuis septembre 2016, interrompue en novembre 2019 par sa mise en liberté, le jugement le condamnant à perpétuité ayant été annulé par la Cour de cassation. Cette liberté ne dura que quelques jours. Aujourd’hui, Ahmed Altan nous écrit depuis sa cellule de prison et nous livre ici une analyse bouleversante de la crise que l’humanité traverse (lire ci dessous).

En avril dernier, le parlement turc a voté une loi autorisant la libération de 90.000 prisonniers. Cette mesure humanitaire prise dans le contexte de la lutte contre la pandémie, exclut cependant des dizaines de journalistes, défenseurs des droits de l’homme, politiciens, avocats et autres personnes détenues arbitrairement en attendant leur procès ou purgeant des peines à la suite de procès organisés sur base de lois antiterroristes qui facilitent l’incarcération pour l’exercice de la liberté d’expression.
Appel aux autorités turques

De nombreuses associations de défense des droits humains, dont PEN International*, ont salué toutes les mesures prises pour réduire le surpeuplement des prisons en Turquie, mais ont déploré que les nouvelles mesures excluent sans justification des dizaines de milliers de personnes emprisonnées pour avoir exercé pacifiquement leurs droits. Elles appellent les autorités turques à prendre des mesures immédiates pour s’acquitter de leurs obligations en matière de droits de l’homme en libérant toutes les personnes détenues arbitrairement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression et aider à atténuer les risques nés de la pandémie de Covid-19.

(Le Soir, 2 juin 2020)

Kurdish Question / Question kurde

Constitutional Court rejects dismissed HDP deputies' application

The Constitutional Court has rejected an application for the cancellation of Peoples' Democratic Party (HDP) deputies' dismissal.

Leyla Güven and Musa Farisoğulları, along with main opposition Republican People's Party (CHP) MP Enis Berberoğlu, were stripped of MP status on June 4. The HDP applied to the top court against its MPs' dismissal on June 10.

Examining the application, the court concluded that it wasn't authorized to make a decision and rejected the application in a unanimous vote.

The justified decision is expected to be released in the following days.

What happened?

Main opposition Republican People's Party (CHP) İstanbul MP Enis Berberoğlu and HDP Hakkari and Diyarbakır MPs Leyla Güven and Musa Farisoğulları were stripped of their MP status on June 4 on the ground that there were finalized court rulings against them.

While all three were arrested on the same day, CHP's Berberoğlu has been released and sent home as part of coronavirus measures. Leyla Güven was also released five days after her arrest on June 9.

Put on trial with Can Dündar, the former Editor-in-Chief of daily Cumhuriyet, for giving him the footage of National Intelligence Organization (MİT) trucks allegedly carrying weapons to Syria, Enis Berberoğlu has been sentenced to 5 years, 10 months for "disclosing information that needs to be kept confidential for the security of the state or domestic or international interests for purposes of political and military espionage."

While Diyarbakır 2nd Heavy Penal Court has sentenced Musa Farisoğulları to 9 years in prison for "membership of an armed terrorist organization", Leyla Güven has also been sentenced to 6 years, 3 months in prison on the same charge and by the same court.

The prison sentences of Berberoğlu, Farisoğulları and Güven have been upheld by the 16th Penal Chamber of the Court of Cassation. (BIA, 26 June 2020)

Ousted HDP co-mayors in Batman remanded in custody

Hatice Taş and Osman Karabulut, the dismissed co-mayors of İkiköprü town in the mostly Kurdish-populated southeastern province of Batman, have been remanded in custody.

Twenty-four people, including the co-mayors, were detained during house raids on Monday (June 22) by the gendarmerie. Fourteen of them were released on Wednesday and 10 appeared before a court yesterday (June 25).

Among those seven were released on the condition of judicial control, and three people, the co mayors and Bayram Özalp, a municipal worker, were remanded in custody.

Batman Governor's Office announced on December 7 that the co-mayors were replaced with a trustee appointed by the Ministry of Interior. (BIA, 26 June 2020)

Assassination of Musa Anter: Witness testifies for the first time in 28 years

Fourteenth hearing of the case of Kurdish author Musa Anter's killing and the Gendarmerie Intelligence and Counter-Terrorism (JİTEM) organization has been held at Ankara 6th Heavy Penal Court.

The cases of the assassination in Diyarbakır in 1992 and the JİTEM, which is accused of thousands of forced disappearances in Kurdish-majority regions during the conflict in the 1990s, were combined in 2014.

Nuri Sınır, a witness, testified for the first time 28 years after the killing. He was brought to the court by the attorney of Orhan Miroğlu, a Kurdish politician and the nephew of Anter who was together with him and wounded in the attack.

Anter family's attorney Selim Okçuoğlu, defendant Savaş Gevrekçi, attorneys of defendants, and attorney Esra Kılıç from the Truth, Justice and Memory Center attended the hearing.

Announcing an interim decision, the court ruled that judicial control measures against defendant Hamit Yıldırım shall continue and the next hearing shall take place on October 20.
"We were going to meet with Anter"

Sınır told the court that he was going to meet at dinner with Anter and Miroğlu on the day of the killing at the hotel they were staying in Diyarbakır.

"Then something came up and I called Miroğlu and told him that I wasn't going to come to the hotel where Anter was staying but I said I would definitely come after dinner.

"After the dinner, former Diyarbakır mayor Mehdi Zana told me that Musa Anter and Orhan Miroğlu were murdered and asked me to take him. I went to take him with my vehicle and we went to Diyarbakır State Hospital from there. The vicinity of the hospital was surrounded by special operations police officers, most of whose faces were masked.

"Entrance to the hospital was not permitted. We only saw the body of Musa Anter. And we learned that Miroğlu was brought to Diyarbakır University Faculty of Medicine. We went there as well and I saw that Orhan Miroğlu was severely wounded and waiting for surgery. He was conscious, he told me about the incident."

"Orhan Miroğlu told me at the hospital that they had come under fire by PKK [Kurdistan Workers' Party] confessors and JİTEM members. With his father's permission, we took Miroğlu from the hospital he was in and brought him to Diyarbakır State Hospital. After I dropped Zana at his home, a vehicle followed me while I was going to my house.

"Because I felt that I was in danger, I knocked on a random door in the Bağlar Neighborhood and spent the night there. I went to the hospital in the morning again. We again talked about the incident.
"He shot them in the back"

"Miroğlu said that someone who introduced himself as Hamit Yıldırım had come to Anter several times in the day. As Miroğlu had heard from Anter ... he asked from Anter's help to make peace between two families who had animosity between them.

"He told me that the person who introduced himself as Hamit Yıldırım had come to the hotel again at night, took them and left the hotel. Hamit Yıldırım takes the two to the vehicle, brings them to somewhere and drops them, saying, 'This is the house.' When they got off, he opened fire behind them.

"[Miroğlu] told me that he had first shot at Musa Anter and them himself. He told me that he had continued shooting after Anter fell to the ground. Miroğlu told me that Hamit Yıldırım had later become a PKK confessor and his code name was Dijwar."

After his statement, attorney Okçuoğlu asked him about JİTEM and other state-affiliated illegal groups activities in Diyarbakır. "I know that there was an organization mentioned as JİTEM at the inner fortress. No one brought there would be left alive," Sınır replied.

After the witness statement, Anter family's lawyer demanded Hamit Yıldırım and Savaş Gevrekçi's files be separated from the case. Gevrekçi's attorney Hikmet İşler requested the acquittal of his client.

The court rejected the request for the separation of the files.
(BIA, 25 June 2020)

Le Mouvement des Femmes kurdes condamne la tuerie à Kobanê

Un drone de combat de l’armée turque a ciblé, mardi soir, une maison dans le village de Helînce (se lit Halînja), non loin de Kobanê, tuant trois femmes.

Remziye Mihemed, membre de la coordination du mouvement des femmes Kongra Star, a réagi à l’attaque menée par l’État turc à Helînce, dans le canton de Kobanê, qui a coûté la vie à trois femmes : Hebûn mele Xelîl, Emîne Weysî et Zehre Berkel. Cette dernière était également membre de la coordination.

Remziya Mihemed a déclaré que les attaques visaient l’organisation des femmes du Rojava, soulignant que la Turquie avait pris la succession de Daesh dans les attaques contre les femmes militantes.

Rappelant l’assassinat de trois femmes kurdes par les services secrets turcs à Paris le 9 janvier 2013, Mihemed a ajouté : “Celles qui, comme Zehra, font grandir la lutte des femmes dans le Nord-Kurdistan et le Rojava ont toujours été la cible de l’Etat turc. Ils veulent détruire le peuple kurde en éliminant les femmes. Nous condamnons l’attitude de la Russie qui reste silencieuse face à ces attaques. L’État turc mène des attaques dans une région où la Russie est présente militairement et celle-ci feint de ne pas être au courant. Ceci est inadmissible.”

Par ailleurs, le mouvement des Femmes kurdes en Europe (TJK-E) a publié ce mercredi matin un communiqué appelant « tous les démocrates, en particulier les femmes et les organisations de femmes », à descendre dans la rue pour dénoncer les agressions de la Turquie qui « visent la révolution des femmes du Rojava ».

« Ce massacre commis à Kobanê est l’expression de la peur de l’État turc à l’égard des femmes », ajoute le communiqué qui promet que « la lutte des femmes vaincra le fascisme ».
(ROJINFO, 24 juin 2020)

HDP concludes 'March for Democracy' in Ankara

The Peoples' Democratic Party (HDP) on Saturday (June 20) concluded its march in protest of the dismissal of its MPs and mayors after arriving in the capital Ankara.

The "March for Democracy Against the Coup" was started from the southeastern and northwestern edges of the country by two groups led by the party's co-chairs Prof. Mithat Sancar and Pervin Buldan.

Amid the Covid-19 epidemic and demonstration bans and entrance restrictions in 16 provinces on the route of the march, the HDP members did not literally march across the country but paid visits to political parties and non-governmental organizations and held several events in 11 provinces.

The eastern group led by Sancar started from Hakkari and arrived in Ankara through Van, Bitlis, Diyarbakır, Urfa, Antep and Adana. The western group led by Buldan started from Edirne and arrived in Ankara after visiting İstanbul and Kocaeli.

Almost all of the party's events were held amid heavy police presence as many party members were detained during the six-day march.

On Saturday, the two groups met and the two co-chairs delivered a joint statement in the parliament's park, again, under heavy police presence. Dozens of party members were let in the park after being searched by the police while many were not allowed.

"We wanted to say 'Enough'"

"With this march, we wanted to say 'Enough' to the government, which chokes the society, tries to silence everyone who doesn't think like it," the statement said.

The co-chairs noted that entries and exits to the provinces on their route were banned "in violation of the of the Constitution and laws" and heavy police presence during the march "created an image of a coup period."

"Sometimes, disrespectful attacks were carried out on our MPs and elected ones by violating the laws and the Constitution," they said.

"Here, we repeat our call once again: We have no choice but to be side by side, shoulder by shoulder, in order to make this country a land of peoples. We will not stop. We will realize the democracy alliance, for which we have raised hopes with the March for Democracy.

"We are ready to take all kinds of responsibilities for the end of violence, the most basic demand and vital need of society, and the realization of social peace. We call for an end to the vicious cycle of conflict and a solution of problems with dialogue.

"If it is desired to provide an environment of peace in Turkey, it will be through democratic politics and negotiations. Everyone should do their part for all steps to be taken for this.

"In this context, we believe that Mr. Öcalan [Abdullah, the leader of the Kurdistan Workers' Party (PKK)] will make a great contribution. Therefore, it is very important to end the isolation at İmralı [Prison]. The policies of war corrupt the society, blunts conscience. We can only stop this together."
(BIA, June 22, 2020)

La Cour constitutionnelle condamne la détention de Selahattin Demirtas

La longue détention, depuis novembre 2016, du leader kurde Selahattin Demirtas est une violation de ses droits, a jugé la cour constitutionnelle turque dans une décision rendue publique vendredi.

Ancien candidat à la présidentielle et l'un des principaux rivaux du président turc Recep Tayyip Erdogan, ancien coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP, pro-Kurde), l'ancien député est en détention depuis son arrestation en novembre 2016.

Accusé par Ankara de "terrorisme", il risque jusqu'à 142 années de prison s'il est reconnu coupable dans son principal procès.

La cour constitutionnelle a jugé que les droits de M. Demirtas à la liberté et à la sécurité étaient violés, dans une décision publiée dans la Gazette officielle.

Elle a ordonné que lui soient versées 50.000 lires turques (6.500 euros) à titre de dédommagement.

Ses avocats ont demandé qu'il soit immédiatement libéré, mais son sort restait incertain vendredi.

La Cour européenne des droits de l'Homme avait demandé, en vain, en novembre 2018 qu'il soit libéré.

En septembre 2019, un tribunal avait ordonné sa libération, mais M. Demirtas ne l'avait pas été en raison d'une condamnation en 2018 à une peine de quatre ans et 8 mois de prison pour "propagande terroriste".

Son avocat Mahsuni Karaman a commenté dans un tweet que la décision de la Cour constitutionnelle signifiait que la détention de M. Demirtas en novembre 2016 et septembre 2019 n'était "pas raisonnable".

Le HDP, deuxième force d'opposition au parlement, a été fortement touché par les purges menées après le putsch manqué de juillet 2016. Pour ses détracteurs, le président turc a tiré parti de cette tentative de putsch pour neutraliser ses opposants politiques et des militants de la société civile.

Le président Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois accusé le HDP d'être la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe classé comme terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.
(AFP, 19 juin 2020)

Nouvelle agression criminelle de la Turquie contre les Kurdes en Irak

La Turquie de R.T. Erdogan vient de lancer une offensive militaire terrestre dans le nord de l'Irak. Appuyée par l'aviation et l'artillerie, elle vise la résistance kurde et plus particulièrement le Parti des Travailleurs du Kurdistan.

Le PKK, qui n'a cessé depuis plusieurs années de multiplier les cessez-le-feu et les propositions de paix, fait l'objet d'une nouvelle agression criminelle. Personne n'a oublié l'héroïque engagement des combattants du PKK contre Daesh et les divers groupes djihadistes alliés d'Ankara et leur entreprise de sauvetage des Yézidies du Sinjar alors que l’État Islamique avait programmé leur génocide. Avec cette opération militaire, R.T. Erdogan s'en prend à tous les Kurdes de la région qui œuvrent pour la démocratie, la justice et la paix.

L'Irak, appuyée par la Ligue arabe, a dénoncé la violation de son intégrité territoriale et plus particulièrement sur des zones où la Turquie entend imposer sa souveraineté.

La Turquie est désormais engagée dans une violente politique répressive à l'intérieur de ses frontières emprisonnant des milliers de progressistes dont le leader du Parti Démocratique des Peuples (HDP), Selahattin Demirtas. Pour contrecarrer sa baisse de popularité et hystériser une population durement touchée par la crise économique, R.T. Erdogan s'est engagé dans une logique d'affrontements au Moyen-Orient et en Méditerranée orientale.

Ankara a annexé le canton kurde d'Afrin en Syrie procédant à un nettoyage ethnique pour y installer ses supplétifs djihadistes tout en continuant à armer et à soutenir les forces obscurantistes de la province d'Idlib. La Turquie équipe des mercenaires en Libye, enracinant la guerre, le terrorisme et provoquant la partition sanglante du pays. En Méditerranée orientale, elle menace désormais les frontières de la Grèce et dépêche des navires dans les eaux territoriales autour de Rhodes et de Chypre pour faire main basse, en toute illégalité, sur d'éventuelles réserves de gaz. Enfin, elle poursuit son odieux chantage aux réfugiés pour tétaniser l'Union européenne.

Les capitulations successives de la France et de l'Union européenne devant la dictature de R.T. Erdogan aiguisent chaque jour ses appétits et nourrissent les déstabilisations et les guerres. Il serait temps de dire: "STOP ERDOGAN !", de condamner sa politique et de soutenir les forces démocratiques.

Le Parti communiste français condamne cette nouvelle agression sur le sol irakien ainsi que le dangereux expansionnisme d'Ankara qui éloigne chaque jour un peu plus la région de la paix.

Parti communiste français
Paris, le 18 juin 2020

Les groupes kurdes rivaux en Syrie sur la voie de la réconciliation

Les groupes kurdes rivaux en Syrie ont rapproché leurs vues et décidé de coopérer davantage, une étape cruciale pour garantir une représentation de l'ensemble de la minorité kurde dans tout règlement du conflit.

Cet accord a été annoncé mercredi au terme de rares négociations de réconciliation tenues à Hassaké (nord-est) et parrainées par les Etats-Unis.

Le Conseil national kurde (KNC), une coalition de factions kurdes membre de l'opposition politique syrienne basée en Turquie, est un rival du Parti de l'Union démocratique (PYD) qui domine la région à majorité kurde du nord-est de la Syrie, pays ravagé par la guerre depuis 2011.

Les négociations "pour l'unité kurde" ont pris fin tard mardi. Les deux camps "se sont entendus sur une vision politique unifiée" et se sont engagés à poursuivre les discussions "avec l'objectif de signer un accord global dans un avenir proche", selon le communiqué.

Pour le KNC, la domination politique et militaire du PYD a entraîné une marginalisation de certains groupes kurdes.

En 2017, l'administration du PYD a fermé les bureaux des partis kurdes d'opposition, dont le KNC qui a dénoncé une purge politique. Ces bureaux ont été rouverts il y a trois mois.

Des négociations de réconciliation ont alors été lancées sous le parrainage des Etats-Unis.

Ces derniers ont soutenu les forces kurdes, principalement le PYD, dans leur combat contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Selon Mohammad Ismaïl, un dirigeant du KNC, les négociations visent à "former une administration conjointe en charge des affaires politiques et militaires" et à établir une "position kurde unifiée" sur différentes questions.

Le KNC entretient des liens avec la Turquie qui considère le PYD comme un groupe "terroriste" car proche du mouvement kurde indépendantiste turc du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

L'hostilité d'Ankara contre le PYD et sa branche militaire, les YPG, a joué un rôle dans leur exclusion des négociations en vue d'un règlement en Syrie.

Le KNC a lui participé par le passé à des négociations sous l'égide de l'ONU.

"Pour le PYD, parvenir à un accord d'unité avec le KNC est un ticket pour les négociations de Genève", dont le prochain round doit en principe avoir lieu fin août, souligne Nicholas Heras, chercheur à l'Institute for the Study of War (ISW).

Les Etats-Unis, eux, ont besoin d'un accord interkurde "pour maintenir la stabilité dans le nord-est de la Syrie. Cela conforterait le maintien de la présence américaine dans le pays", dit-il.

Réprimés pendant des décennies, les Kurdes ont profité du retrait de l'armée syrienne de leurs régions dans le Nord pendant le conflit pour y établir une administration locale. Ils contrôlent environ 20% du territoire.

La communauté kurde a entamé un rapprochement avec le régime, espérant sauver son autonomie par le biais de négociations.
(AFP, 17 juin 2020)

Le HDP lance des rassemblements pour la démocratie

Plusieurs dizaines de manifestants prokurdes se sont rassemblés lundi en Turquie pour exiger plus de démocratie et signifier leur refus d'"abdiquer" face au gouvernement, après la destitution de trois députés d'opposition.

Dans une ambiance tendue, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées à Silivri (nord-ouest), donnant le coup d'envoi d'une "marche contre les putschs et pour la démocratie" consistant en une série de rassemblements quotidiens convergeant vers Ankara, la capitale, selon des journalistes de l'AFP sur place.

"Nous marcherons jusqu'à ce que la paix, les libertés et la démocratie soient rétablies", a lancé Pervin Buldan, co-présidente du Parti démocratique des peuples (HDP), principale formation prokurde du pays.

"Les obstacles que vous dressez devant nous ne nous feront pas reculer", a-t-elle ajouté sous les applaudissements.

Des policiers ont tiré des grenades lacrymogènes, des balles en plastique et fait usage de leurs boucliers pour empêcher des manifestants de rejoindre le rassemblement, selon les journalistes de l'AFP. Une dizaine de personnes ont été interpellées.

Un député du HDP en fauteuil roulant, Musa Piroglu, a barré la route à un camion lanceur d'eau qui pourchassait des manifestants en se positionnant au milieu de la chaussée. "Vous devrez m'écraser pour passer !", "Nous vaincrons en résistant !", a-t-il lancé.

Au même moment, des membres du HDP se sont rassemblés à Hakkari, dans le sud-est majoritairement kurde de la Turquie, pour protester contre la destitution de dizaines de maires prokurdes remplacés par des administrateurs nommés par le ministère de l'Intérieur.

"La politique des administrateurs est le plus grand coup porté à notre démocratie", a dénoncé Mithat Sancar, co-président du HDP.

Ces rassemblements interviennent une dizaine de jours après que le Parlement turc a déchu de leur mandat trois députés d'opposition, dont deux élus du HDP.

Le HDP est la deuxième force d'opposition dans l'hémicycle. Il a été décimé par l'arrestation de plusieurs figures majeures depuis 2016, comme le charismatique Selahattin Demirtas, un ancien rival de Recep Tayyip Erdogan à l'élection présidentielle.

"Tous les jours, nous subissons des opérations (...), la volonté du peuple kurde est violée. Nous ne l'acceptons pas et nous n'abdiquerons pas", a déclaré à l'AFP Zeynel Ozen, député du HDP.

"Même si à la fin il ne reste qu'une seule personne, cette résistance se poursuivra", a-t-il ajouté.
(AFP, 15 juin 2020)


Former MP Mahmut Alınak Made to Wear an Ankle Monitor

Facing aggravated life sentence and released to house arrest in his first hearing after serving three months in prison, politician and writer Mahmut Alınak has been made to wear an ankle monitor.

"I resisted against handcuffs at the courthouse and security directorate, I refused to be handcuffed," Alınak has said and added, "They have started taking revenge for this by placing the bracelet around my ankle."

The ankle monitor reminds him of the neck rings that the slaves were made to wear by colonialists in Africa and Americas, says Alınak.

Arrested on February 17, 2020 and released to house arrest on May 13, 2020, Alınak faces charges of "bringing the territory of a state under the sovereignty of a foreign state entirely or partly; disrupting the unity of the state; separating a part of the territory under the sovereignty of the state from its administration; and undermining the independence of the state."

Alınak: They are taking revenge

Speaking to Mezopotamya Agency (MA), Alınak has briefly said:

"They used to put rings around the necks of slaves in history. Colonialists put rings of slavery around the necks of blacks in Africa and Americas. What was slaves deemed worthy of back then is now done to us.

"We are the modern slaves of this country. We reject this. I resisted against handcuffs at the courthouse and security directorate, I refused to be handcuffed. With this bracelet put around my ankle, they have now started taking revenge for this.

"When I was in prison, I could - at least - see some sunlight in the yard of my cell. But, now, in my home, where I have been confined, I will not be able to get even a single ray of sunlight. Because it is forbidden to take even a single step outside the home.

"All these are done to intimidate me, but it is them who know best that I will not be intimidated or take a step back from what I think.

"We have historical responsibilities towards our people, towards the oppressed humanity. We are ready to pay for this as intellectuals."

What happened?

Detained from his house in Turkey's eastern province of Kars on February 13, 2020, Mahmut Alınak was arrested on February 17. In a statement released by his family following his detention, it was said, "Mahmut Alınak is 68 years old and in prison for the 10th time!"

After he deposed at the prosecutor's office, Alınak was referred to the judgeship of peace on charge of "membership of an organization." As reported by Mezopotamya Agency, Mahmut Alınak was arrested and sent to Kars Prison on the offense charged. Alınak has been under house arrest since his first hearing on May 17, 2020.

As the reason for the arrest of former People's Labor Party (HEP) MP, the court indicated that he donated the revenue of his book Bêkes to the family of Cizre People's Assembly Co-Chair Mehmet Tunç and it also referred to his conversations with his relatives, his articles critical of the government, his proposal to mediate between two conflicting families and his attempts to raise public awareness by collecting garbage with workers.

A 300-page indictment was issued against Alınak, charging him with "bringing the territory of a state under the sovereignty of a foreign state entirely or partly; disrupting the unity of the state; separating a part of the territory under the sovereignty of the state from its administration; and undermining the independence of the state."

Based on this indictment, a lawsuit has been launched against Mahmut Alınak at the Kars 2nd Heavy Penal Court.

About Mahmut Alınak

Legist, lawyer, politician, former MP and writer.

Nominated by the Social Democratic People's Party (SHP), Alınak was elected as an MP in the parliamentary elections in 1987 and 1991. He also served as Democratic Society Party (DTP) provincial chairperson in Kars.

He was remanded in custody during the investigation against the Kurdistan Communities Union (KCK) in December 2011. He was released in July 2012. He was sentenced to 14 months and 7 days in prison for his statements on torture. Although he was released on probation, he was put in prison in September 2014 for violating the probation conditions. He wrote 10 books.
(BIA, 10 June 2020)

HDP, DBP, Rosa Women’s Association Members Detained in Diyarbakır

In house raids conducted in Turkey's Kurdish-majority Diyarbakır province yesterday (June 7), five people were taken into custody.

As part of an investigation launched by the Diyarbakır Chief Public Prosecutor's Office, the following people have been detained: Peoples' Democratic Party (HDP) Party Assembly member Eşref Mamedoğlu, Democratic Regions Party (DBP) Party Assembly member Ramazan Dengiz, Rosa Women's Association member Suzan İşbilen, HDP former executive Hasan Kale and Confederation of Progressive Trade Unions of Turkey (DİSK) Genel-İş Union No. 1 Branch Chair Hasan Hayri Eroğlu.

As reported by Mezopotamya Agency (MA), Gülistan Nazlıer from Rosa Women's Association, against whom there was also a warrant, was not at her residential address when the police raid was conducted.

Taken into custody by the police, five people were reportedly taken to the Anti-Terror Branch of the Diyarbakır Provincial Security Directorate.

Nazlıer also taken into custody

As reported further by the MA today (June 8), Nazlıer went to the Abalı District Gendarmerie Station for deposition. She has also been detained.

While there is a confidentiality order on the investigation and a restriction of meeting attorneys for 24 hours, it has been further reported that several books, magazines, day planners, SIM cards, flash disks and laptops were confiscated during the searches in houses.

The detained are currently held in Diyarbakır Security Directorate. Suzan İşbilen is reportedly held in a solitary cell on the ground that she is in coronavirus risk group due to her KOAH disease.
12 people previously arrested in Diyarbakır

As part of an investigation conducted by the Diyarbakır Chief Public Prosecutor's Office, Peoples' Democratic Party (HDP) and Democratic Regions Party (DBP) politicians as well as Rosa Women's Association members and Free Women Movement (TJA) activists were taken into custody in house raids in early morning hours on May 22, 2020.

While the trustee protests, statements, death fasts and protests against the isolation of jailed Kurdistan Workers Party (PKK) leader Abdullah Öcalan were cited as the reason for the detention of 18 people, the mobile phones, books, CDs and laptops were depicted as criminal evidence.

The following people were detained as part of the operation: Rosa Women's Association founding member Narin Gezgör; Rosa Women's Association founding member and former HDP MP Ayla Akat Ata, Rosa Women's Association Chair Adalet Kaya, TJA activist Zelal Bilgin, DBP former Co-Chairs Mehmet Arslan and Gülcihan Şimşek, HDP Central Executive Committee member Özlem Gündüz, HDP Yenişehir District Co-Chairs Remziye Sızıcı and Kasım Kaya, HDP member Mehmet Ali Altınkaynak, DBP Party Assembly member Celal Yoldaş, Bağlar Municipal Council members Hüseyin Harman, Veysi Kuzu and Gönül Aslan, Diyarbakır Metropolitan Municipal Council member Sevim Coşkun, Diyarbakır Peace Mothers Assembly member Havva Kıran, Yenişehir Municipal Council member Nevriye Çır and and Nazile Tursun.

As reported by the state-run Anadolu Agency (AA), referred to the Penal Judgeship of Peace on Duty to be arrested following their interrogation at the prosecutor's office, 12 people have been arrested for "membership of a terrorist organization" while six people, including former Peoples' Democratic Party (HDP) MP Ayla Akat Ata, have been released on probation.
(BIA, 8 June 2020)

HDP: It is a Coup, With No Ifs, Ands, or Buts

Shortly after Peoples' Democratic Party's (HDP) Leyla Güven and Musa Farisoğulları and main opposition Republican People's Party's (CHP) Enis Berberoğlu were stripped of MP status yesterday (June 4), the HDP has released a written statement for the press about the issue.

As the 16th Penal Chamber of the Court of Cassation has upheld the prison sentences of Güven, Farisoğulları and Berberoğlu, they were stripped of MP status yesterday and have been arrested shortly afterwards.

The statement has emphasized that "Turkey now witnesses yet another coup today" and read, "This pro-coup mindset has been prevailing on the Parliament as a dishonor for 26 years."

Referring to the then pro-Kurdish Democracy Party (DEP) MPs stripped of MP duties in 1994, the HDP has noted that "27 MPs insisting on democratic politics have been relieved of MP duties since then."

As reported by the Mezopotamya Agency, the HDP has sressed that "the immoral and fascist coup against the people's will will not be recognized." Other highlights from the statement are as follows:
'Enmity towards people's will'

"As it is also seen in the practice of coup through appointment of trustees, the partners of the system of evil impose its will on the people, saying, 'You will either decide as I wish, or I will not recognize your decisions.' It is is a coup, with no ifs, ands, or buts. It is is enmity to people's will.
'Hollow anti-coup discourse'

"Defining May 27 [1960] and September 12 [1980] as 'coups' at every opportunity and developing a hollow 'anti-coup discourse' around them, the government has been attacking the people's way to such an extent that people will almost wish mercy to the military coups in Turkey. Since July 20, 2015, a systematic practice of coups has been in place.

"The palace regime, with this attack, has once again proven that it is, in fact, a regime of coup. This coup is an answer given to the 'Document of Democratic Attitude' unveiled by our co-chairs on Monday and our call to the society of Turkey for a 'united and joint struggle.'

"With this decision, the government has once again shown that it is afraid of our power, politics and projects that will be a solution for Turkey.

'We have received the palace regime's message'

"We, as a political party still following the tradition of democratic politics, have come to these days not with legislative immunities, not by being elected as members of parliament, but by representing the legitimate will of our people in the face of incessant and systematic attacks.

"Today, we have received the message that the palace regime has given with this attack. Our answer is equally clear: We will keep on struggling to build Turkey's democratic future in the face of these attacks.

"These attacks will only make our determination and perseverance sharper. This aggression will not intimidate us, it will not make us leave the democratic positions that we have won.
'Joining of democratic forces'

"On this occasion, on behalf of our party, we are - once again - making a call for joining all democratic forces against this aggression and arrogance targeting all social groups.

"A democratic future and free Turkey depend on us despite our all difference.

"Stopping this aggression against our people today is the shared duty of us all as the opposition and we call on everyone to claim this duty."
What happened?

CHP İstanbul MP Enis Berberoğlu and HDP Hakkari and Diyarbakır MPs Leyla Güven and Musa Farisoğulları were stripped of their MP status on June 4 on the ground that there were finalized court rulings against them.

Put on trial with Can Dündar, the former Editor-in-Chief of daily Cumhuriyet, for giving him the footage of National Intelligence Organization (MİT) trucks allegedly carrying weapons to Syria, Enis Berberoğlu has been sentenced to 5 years, 10 months for "disclosing information that needs to be kept confidential for the security of the state or domestic or international interests for purposes of political and military espionage."

While Diyarbakır 2nd Heavy Penal Court has sentenced Musa Farisoğulları to 9 years in prison for "membership of an armed terrorist organization", Leyla Güven has also been sentenced to 6 years, 3 months in prison on the same charge and by the same court.

The prison sentences of Berberoğlu, Farisoğulları and Güven have been upheld by the 16th Penal Chamber of the Court of Cassation.

They were arrested on June 4, 2020.
(BIA, 5 June 2020)

Letters of Selahattin Demirtaş Censored

Başak Demirtaş, the wife of Peoples' Democratic Party (HDP) former Co-Chair Selahattin Demirtaş, has announced that his letters from Edirne Prison have been censored. "What is next?," she has asked on Twitter.

Sharing the letters of Selahattin Demirtaş on her social media account, Başak Demirtaş has addressed the following tweet to the Ministry of Justice and Minister of Justice Abdulhamit Gül:

"Face-to-face visits have been suspended. No opportunities have been provided for video chat. And, now, censorship... What is next?"

On the pictures of letters shared by Başak Demirtaş, the words "2020/208" Disciplinary Board can be read.
'Outbreak will hopefully end before ruining people'

In the letters that could escape the prison personnel's censorship, Selahattin Demirtaş has said, "You look good in the pictures, but they were from 10 days ago. I hope that you are all well. We are fine, too. All the usuals..."

"For now, it is time for health. If this outbreak ends before ruining people, everyone will heave a deep sigh of relief," he has also said.

Trial of Selahattin Demirtaş

Selahattin Demirtaş was detained on November 4, 2016. He was arrested and sent to Silivri Prison in İstanbul on the same day. He is still behind bars in Silivri.

All his investigations, except for one, have been combined in a single file. The lawsuit filed at the Ankara 19th Heavy Penal Court has still not been concluded. As his request for release as part of this suit was rejected, his attorneys appealed to the Constitutional Court.

In their application to the Constitutional Court on May 29, 2018, the attorneys requested that his application be reviewed with priority. However, the Court has not yet responded to the application. On June 26, 2018, his case was taken to the ECtHR.

Shortly after this appeal to the ECtHR, the court announced its judgment in his second case. Tried in the case together with former HDP MP Sırrı Süreyya Önder, Selahattin Demirtaş has been sentenced to 4 years, 8 months in prison on the charge of "propagandizing for a terrorist organization" by the İstanbul 26th Heavy Penal Court.

One month later, on October 25, 2018, his verdict of conviction reached the 2nd Penal Chamber of İstanbul Regional Court of Justice, the court of appeal.

On November 17, 2018, the ECtHR announced that it would announce its judgment as to his application on November 20. The court of appeal swiftly reviewed the verdict of conviction of Demirtaş and started discussing it on November 19.

On November 20, 2018, the ECtHR concluded that Demirtaş was "arrested with political motivations" and ruled for his release.

The Ankara 19th Heavy Penal Court rejected his request for release on November 30 ,2018, indicating that "his arrest was a moderate measure".

On December 4, 2018, the 2nd Penal Chamber of İstanbul Regional Court of Justice upheld his verdict of conviction. With this verdict, Demirtaş became an arrested convict.

The attorneys of Demirtaş appealed again to the ECtHR on February 19, 2019, and requested that the issues not discussed, found inadmissible and not regarded as violation right be reviewed again.

The government also appealed against the ECtHR verdict on Demirtaş. In its petition, the government also requested that the ECtHR review its ruling of right violation again. That being the case, the case of Demirtaş has been taken to the ECtHR Grand Chamber, which announced that it would discuss the application on September 18, 2019.

In his hearing at the Ankara 19th Heavy Penal Court on September 2, the court board has ruled that Demirtaş shall be released.

As his request for release has been rejected, his attorneys lodged a request of "deduction", demanding that the period that he has already served in prison be deducted from his prison term so that he could be released on probation. This request has not been answered yet.
(BIA, 3 June 2020)

Les Kurdes victimes de meurtres racistes

Le 25 mai dernier, le monde découvrait avec effroi les images d’un policier américain tuant de sang froid George Floyd, un Afro-américain. Depuis, une vague indignation a secoué les Etats-Unis où la population noire du pays est descendue en masse dans la rue pour dire halte aux crimes racistes dont elle est victime.
 
Moins d’une semaine après le meurtre de Floyd, des policiers turcs ont partagé les images de la torture et de l’agression sexuelle de Muhammet Emir Cura, jeune Kurde qu’ils ont arrêté dans la ville kurde d’Amed (Diyarbakir). Des images que même des personnalités publiques turques ont diffusées sur les réseaux sociaux en félicitant les policiers turcs, auteurs de torture et de l’agression sexuelle contre un détenu kurde accusé d’avoir tué le policier turc Atakan Arslan, sans aucune preuve pour le moment… Mais qu’importe, en Turquie, les Kurdes sont considérés comme les responsables de tous les maux qui frappent le pays : la pauvreté, la guerre en Syrie et même de la pandémie du COVI-19…
 
Le soir même de la diffusion de ces images, dans la nuit de 31 mai, on apprenait qu’un jeune Kurde avait été tué à coups de couteau par trois fascistes turcs à Ankara pour avoir écouté de la musique kurde…
 
Dans les premières déclarations d’un cousin de Baris Cakan, le jeune Kurde de 20 ans tué à Ankara, on apprenait qu’il avait déjà été agressé par le passé pour avoir écouté de la musique kurde. Mais le lendemain matin, les médias turcs ont diffusé une vidéo du père de la victime, qui était à la maison alors que son fils était tué dans un parc du quartier après avoir demandé à ses agresseurs de baisser le son de leur musique car ce serait l’heure de l’appel à la prière du soir !
 
Ensuite, on a vu un oncle de la victime crier lors de la cérémonie mortuaire :  « Il s’appelait Baris (la paix). (…) Vous ne comprenez pas cela? » et dénonçer un crime raciste. On apprenait également que Baris était membre du parti politique « pro-kurde » HDP et qu’il avait été également arrêté à cause de ses activités politiques…
 
Par ailleurs, des organisations de défense des droits humains dénoncent les intimidations répétées des autorités turques auprès de la famille de Barış Çakan pour les forcer à nier la raison de ce crime abject, pour le faire passer pour un crime intervenu suite à une dispute ordinaire.
 
Ces mêmes démarches ont été mises en oeuvre auprès d’une autre famille kurde dont l’enfant a été arrêté la semaine dernière à Amed, après le meurtre du policier turc Atakan Arslan. Ce jeune (A.Ç) a été présenté par les médias turcs comme le meurtrier d’Atakan Arslan mais a été libéré 7 heures plus tard. Mais plutôt que dénoncé les accusations infondées des médias turcs et le lynchage public dont la famille d’A.Ç a été victime, un oncle d’A.Ç a parlé de leur fidélité à la patrie (Turquie), dans une démarche désespérée de calmer la colère des millions de Kurdes de Turquie victimes sans fin du racisme et de crimes étatiques…
 
Comme on peut le voir clairement dans ces quelques exemples récents concernant les crimes racistes visant les Kurdes et les efforts de l’Etat turc pour forcer les Kurdes à accepter ces crimes, sans réagir, car sinon, ils mettraient en danger la « paix sociale » du pays, comme si la Turquie était un paradis, surtout pour les Kurdes !
 
Mais pourquoi les Kurdes ne descendent-ils pas en masse dans la rue comme on l’a vu aux USA après le meurtre raciste de George Floyd ?
 
Depuis l’hiver 2015/2016, en Turquie, chaque fois que les Kurdes ont essayé de défendre leurs droits, notamment, lors de la création des assemblées populaires dans les villes kurdes, ils ont été massacrés par centaines à Cizre, Sur, Nusaybin, Silopi… devant les yeux du monde entier, sans que des voix s’élèvent contre ses massacres. Le monde, dont les institutions internationales ont comme l’ONU et l’OTAN dont la Turquie est membre, ont dit aux Kurdes :  « Vous pouvez être tués, torturés par milliers, vous villes peuvent être rasées, on ne fera rien pour vous. Ne compter pas sur nous pour dénoncer ce qui vous arrive. »
 
La communauté internationale a montré la même attitude au Rojava quand l’armée turque et ses alliés islamistes ont envahi le canton kurde d’Afrin en 2018, tuant des milliers de civils et chassant plus de 300 000 Kurdes de leurs terres…
 
Aujourd’hui, quand on voit la complicité de l’Occident dans le massacre des Kurdes, que ce soit en Turquie, en Syrie ou en Irak, et l’impunité dont jouit la Turquie pour les crimes de guerre et crimes contre l’humanité qu’elle commet dans sa guerre anti-kurde, on comprend le désespoir des Kurdes de la Turquie. La Turquie leur dit qu’elle les tuera comme elle l’a fait Cizre, Sur, Nusaybin, Silopi…, qu’elle n’a même pas besoin de donner une image d’un pays respectueux des droits humains. Que les forces armées turques y compris les milices seront lâchées contre les Kurdes sans défense avec toutes les armes modernes mises à la disposition de la Turquie par les pays de l’OTAN. Qu’on risque d’avoir une guerre civile en Turquie dont les victimes seront les Kurdes, les minorités ethniques et religieuses du pays ainsi que les opposants du régime turc… Alors, que doivent faire les pauvres Kurdes massacrés tous les quatre matins en Turquie ? On leur demande de sauver la « paix sociale » en Turquie, comme si ce pays était un paradis, surtout pour les Kurdes ! (kurdistan-au-feminin.fr, 2 juin 2020)

Minorités / Minorities

500-year-old Armenian monastery 'ruined because of neglect

Surp Marinos Armenian Monastery in Van, eastern Turkey, has been ruined because of neglect and treasury hunt, Peoples' Democratic Party (HDP) MP Garo Paylan has said at the parliament.

"This monastery, which has been known since the 16th century, has hosted up to 300 nuns at the time and was one of the leading educational centers in the region," he said.

"Unfortunately, the building, which is also important in terms of architecture, is now in the phase of complete destruction, with years of neglect and vandalism of treasure hunters.

"The historical and cultural structures in Van and its surroundings are destroyed because of treasury hunting and the indifference of the administration."

Paylan asked the following questions to Minister of Tourism and Culture Mehmet Nuri Ersoy:

Are the person or persons who excavated to find treasures in Surp Marinos Monastery and its vicinity identified and have legal proceedings been initiated about them?

Why are the Surp Marinos Monastery and historical buildings belonging to Christians within the borders of Van province not protected by your ministry?

Will you work to restore the Surp Marinos Monastery?

Has an inventory of monasteries, churches and cultural structures built by Armenians in Van been prepared?

The elimination of cultural traces of Armenians has been carried out as a state policy until today. Are you planning to show that this policy has changed?
(BIA, 25 June 2020)

Une page noire de la République de Turquie: Le pogrom des Juifs


Dogan Özgüden

Comme les peuples arménien, assyro-araméen-chaldéen, grec et kurde, victimes des génocides depuis la période ottomane, le peuple juif de Turquie lui aussi a subi un pogrome en 1934.

Le pogrom s'est déroulé principalement dans les villes de Çanakkale, Kırklareli, Edirne, Tekirdağ, Uzunköprü, Silivri, Babaeski, Lüleburgaz, Çorlu et Lapseki suivant l’instigation des articles écrits par deux écrivains racistes, Cevat Rıfat Atilhan dans la revue Millî inkılâp et Nihal Atsız dans la revue Orhun.

Après une visite en Allemagne, Cevat Rifat Atilhan, qui pourrait être décrit comme le père de l'antisémitisme islamique en Turquie, a commencé à publier le journal antisémite Milli Inkilap à Istanbul, qui contenait des caricatures antisémites qui avaient été directement retirées du journal nazi Der Sturmer.

En effet, la base de ce pogrome était déjà préparée par le pouvoir du président de la République Kemal Atatürk et du premier ministre Ismet Inönü.

L’inspecteur général de Thrace, Ibrahim Tali Öngören, connu comme un Ittihadiste pendant la Première Guerre mondiale, a joué un rôle pivot dans l'orchestration du pogrom de 1934. Avant la Thrace, il était l'inspecteur général dans les régions kurdes d'Anatolie. 

Tali fait un tour complet des villes et villages de Thrace entre le 6 mai et le 7 juin 1934, et rédige le 16 juin 1934, un rapport de 90 pages reprenant la plupart des stéréotypes antisémites.

Il explique que les Juifs de Thrace dominent l'économie de la province, soit directement soit indirectement en extorquant des fonds aux propriétaires locaux par des prêts, des crédits ou des partenariats.
Dans la section titrée "Le problème juif en Thrace", Tali se plaint des pertes économiques énormes causées par les officiels corrompus agissant au profit des Juifs.
Le 14 juin 1934, le Parlement turc a adopté la loi 2510 qui impose de ne parler que le turc. Cette loi vise entre autres les Juifs, dont beaucoup sont d'origine espagnole, ayant fui l'Inquisition cinq siècles plus tôt, et qui ont gardé comme langue pour parler entre eux le judéo-espagnol, mélange de vieux castillan et d'Hébreu.

L'article 9 de la loi, vise aussi à expulser toutes les minorités non-turques des zones frontalières comme la Thrace.

D'abord les lettres de menace de mort sont envoyées à des membres éminents de la communauté juive, et des tracts invitent le peuple à boycotter les magasins juifs.

Le 21 juin 1941, les premières manifestations commencent à Çanakkale. En plus du boycott économique, les Juifs maintenant sont sujets à des attaques physiques. Les hommes sont roués de coups et plusieurs femmes violées, les magasins et les habitations sont pillées et saccagées. Des événements identiques se produisent le même jour dans toute la Thrace orientale, à Kırklareli, Edirne, Tekirdağ, Uzunköprü, Silivri, Babaeski, Lüleburgaz, Çorlu et Lapseki, ainsi que dans quelques petites villes de l’ouest de la région égéenne.

Cette simultanéité implique que ces manifestations non pas été spontanées ni d'origine populaire, mais bien préparées au niveau régional.

Comme par hasard, aussi, le gouverneur de Kırklareli et celui de Çanakkale ont quitté leur ville et se trouvent en vacances. Il semble aussi que des instructions strictes aient été données de ne pas provoquer de morts, ce qui aurait pu avoir de graves conséquences internationales.

À l’apogée de la violence, un rabbin aurait été promené nu dans la rue, tandis que sa fille se faisait violée. Les troubles vont perdurer jusqu’au 4 juillet.

La population juive de Thrace orientale, avant ces évènements était estimée entre 13 000 et 15 000. D'après les estimations officielles, environ 3 000 réfugiés, soit environ un quart de la population juive du territoire, fuient la région, mais il semble que ce nombre ait été beaucoup plus élevé; certains s'installent à Istanbul et d'autres vont partir pour la Palestine. Plusieurs autres incidents racistes à l’égard des Juifs s’étaient déjà produits auparavant en Turquie, et vont se reproduire par la suite, mais ceux de 1934 sont les premiers pogroms qui se produisent sous la république.

Des départs massifs de Juifs vont encore survenir pendant la Seconde Guerre mondiale, en raison de l'impôt sur les biens, le Varlık Vergisi, un impôt de guerre ne concernant que les non-musulmans, aussi bien Juifs que Chrétiens, et en 1947, lors de la création de l'état d'Israël.


Pétition pour la reconnaissance du « Sayfo » au Parlement européen

cathobel.be, 15 juin 2020

Quelques organisations politiques assyriennes ont lancé – sans doute avec un certain soutien des patriarches de l’Eglise syriaque-orthodoxe, Ignace Ephrem II Karim, et de l’Eglise syriaque-catholique, Ignace Joseph III Younan – une pétition pour demander aux membres du Parlement européen de reconnaître le « Sayfo », prononciation en Suryoyo ou en dialecte néo-araméen occidentale du mot araméen « Saypā » ou « Epée ». C’est le terme couramment utilisé pour désigner le génocide de la population chrétienne de la région située actuellement à l’est de la Turquie, au nord de la Syrie et de l’Irak et au nord-est de l’Iran.

Confusion

Le génocide arménien est commémoré le 24 avril et le génocide grec-pontique le 19 mai; pourquoi faudrait-il encore y ajouter le 15 juin pour le génocide assyrien? En fait, l’extermination systématique de la présence chrétienne de l’ancien Empire ottoman dans la nouvelle Turquie, forgée par les Jeunes Turcs dès 1915, s’est déroulée en plusieurs phases et que les populations survivantes se sont retrouvées par après dans différentes réalités.

Tout a évidemment commencé par des razzias sur des intellectuels chrétiens dans l’actuelle ville d’Istanbul, le 24 avril 1915; c’est le début du génocide arménien qui a provoqué une grande diaspora d’Arméniens au Moyen-Orient et en Occident. Cette communauté, qui a d’ailleurs pu reconstruire son état arménien depuis l’implosion de l’Union soviétique, arrive à défendre la cause du la commémoration du génocide arménien avec une certaine vigueur.

Le sort de la population gréco-chrétienne, vivant sur la péninsule turque depuis le début de la christianisation, est beaucoup moins connu. Or, le régime des Jeunes Turcs ne l’a nullement épargnée, et le ministre des Affaires Étrangères britannique, Lord Curzon,  ne pouvait que constater, à la Conférence de Lausanne en 1923, « qu’un million de Grecs ont été tués, déportés ou sont morts ».

Le 15 juin

Aujourd’hui, la Turquie, n’a toujours pas reconnu les faits, faisant même du 19 mai le jour de sa fête nationale, car « délivrée ce jour-là de la présence grecque ». Les patriarches des Eglises syriaque-orthodoxe et syriaque-catholique de leur côté ont proposé de commémorer le génocide des populations araméennes, assyriennes, chaldéennes et syriaques le 15 juin, car les massacres dans l’est de l’Anatolie ont commencé dès la mi-juin 1915. Ce sont ces massacres et déportations-là, qui ont également perduré pendant plusieurs années, qu’on appelle le génocide assyrien.

Le fait que les survivants assyriens (ou araméens ou chaldéens ou syriaques; il existe certaines dissensions quant au choix d’une dénomination commune) ressentent de nouveau de plus en plus de pression de la part du gouvernement d’Ankara. Cela explique sans doute pourquoi ils s’efforcent davantage d’obtenir la reconnaissance de leur souffrance, qui ne semble pas encore terminée en Turquie ni au nord de la Syrie ou de l’Irak.

La pétition réclamant la reconnaissance du génocide assyrien ou « Sayfo » par le Parlement européen se retrouve via www.change.org


Website of Syriac Intangible Heritage Now Online

The website of the project named "Documentation and Promotion of the Syriac Intangible Heritage in Mardin Region" is now online.

Funded by the US Ambassadors Fund for Cultural Preservation (AFCP), the project's main purpose is safeguarding the intangible values through the documentation and dissemination of the information on the cultural practices of the Syriac community in the Mardin region and assessing the risks exposed to the tangible heritage of the same community.

The project presents a model case that intangible heritage is conceived as integral to the tangible heritage and the preservation of it requires a strategy developed/accepted by the successors of that heritage.

The website explains the main purpose of the project as follows:
'Our main goal is to sustain this diversity'

"As the main goal of the project, taking initiative for the safeguarding of the intangible Syriac heritage is an urgent need not only for the community itself, but also for the whole region.

"The region, which is called Turabdin in Syriac tradition, has housed a society with a multilingual, multiethnic, multicultural, and multi-religious character. The communities of this society included Muslims, Christians, and Ezidis; and the Turkish, Arabic, Kurdish, and Syriac languages have been contemporarily spoken throughout the history.

"Our main goal was to sustain this diverse character. In order to do that we aimed to document and promote the Syriac community's cultural practices (including their language), extending the networks of the Syriac activists, NGOs, and initiatives, supporting and promoting their activities, and preparing the risk assessment reports for the architectural and urban heritage through the outputs of the project."

Publications within the scope of the project regarding the intangible heritage can also be reached on the website.
(BIA, 8 June 2020)

Les chrétiens syriaques se battent pour leur avenir malgré la peur

Quelques dizaines de fidèles endimanchés se recueillent en silence dans une église syriaque du VIe siècle à Mardin, dans le sud-est de la Turquie, assistant à l'une des dernières messes de cette communauté chrétienne d'Orient qui s'y déroulent encore.

Ils ne sont plus qu'environ 4.000 Syriaques (aussi appelés Assyriens ou Assyro-Chaldéens) à vivre dans cette région, après que les violences et la pauvreté ont chassé la plupart de leurs coreligionnaires de Turquie au XXe siècle.

La diaspora est désormais éparpillée en Europe, avec plus de 100.000 personnes vivant en Allemagne et presque autant en Suède. Des dizaines de milliers d'Assyriens vivent aussi en Belgique, en France et aux Pays-Bas.

Quelque 20.000 Assyriens vivent aussi à Istanbul.

Aujourd'hui, les derniers représentants dans le Sud-Est turc de cette communauté qui prie en araméen, la langue que Jésus aurait parlée, se battent pour maintenir leur tradition en vie.

Yuhanun Akay, 40 ans, vit dans leur région historique de Tur Abdin ("la montagne des serviteurs de Dieu"), dans le village de Gülgöze, dans la province turque de Mardin.

Autrefois, plusieurs centaines de familles habitaient dans ce village vieux de plusieurs siècles, vivant de la terre.

Aujourd'hui, il n'y a plus que trois familles, dont celle de M. Akay, un agriculteur père de huit enfants.

"Avant, il y avait sept prêtres dans notre village. Nous avions trois églises, donc chaque quartier avait la sienne", raconte-t-il à l'AFP.

"Chaque dimanche, il y avait une messe dans ces trois églises et elles débordaient de monde", ajoute-t-il.

- "Difficile" -

Selon Evgil Türker, dirigeant de la Fédération des associations syriaques, il y a 2.500 églises et 300 monastères à Tur Abdin.

M. Türker est lui aussi inquiet, évoquant les difficultés économiques et les "pressions politiques", même si la population a légèrement augmenté récemment.

Lorsqu'il était Premier ministre entre 2003 et 2014, l'actuel président Recep Tayyip Erdogan avait encouragé ceux qui avaient quitté la Turquie à revenir, un appel accompagné de la restitution de biens qui avaient été spoliés.

Si ce geste a fait naître l'espoir d'une revitalisation des anciens villages, la plupart des Assyriens ne reviennent en fait que pendant les vacances d'été, leurs maisons modernes restant vides le reste de l'année.

Selon M. Akay, aucun prêtre n'officie dans les trois églises de son village depuis 2001.

Il n'est pas seulement inquiet pour sa religion: sa langue aussi est en péril. M. Akay raconte ainsi que l'école où il a appris l'araméo-syriaque n'existe plus.

"C'est devenu difficile. Il n'y a plus personne pour l'enseigner" aux enfants, déplore-t-il.

Avec son épouse, Sonia, ils essaient de transmettre leur héritage culturel à leurs enfants. Et en cas de besoin, ils font appel à un prêtre de Midyat, ville située non loin.

- Couple disparu -

De nombreux Assyriens ont été tués en 1915, en parallèle du massacre de centaines de milliers d'Arméniens par les autorités ottomanes pendant la Première Guerre mondiale.

Les survivants et leurs descendants ont ensuite progressivement quitté la Turquie au 20ème siècle, notamment dans les années 1980-1990 à cause des affrontements entre l'armée et la rébellion kurde dans le sud-est.

Les craintes de nouvelles persécutions ont été réveillées cette année après la disparition en janvier d'un couple appartenant à la minorité catholique assyro-chaldéenne, à Sirnak, près de la frontière avec l'Irak.

Des voisins affirment que les deux personnes âgées ont été enlevées.

Le corps sans vie de Simoni Diril, 65 ans, a été retrouvé en mars. Le mari, Hurmuz, est toujours porté disparu.

L'arrestation d'un prêtre syriaque orthodoxe, Sefer Bilecen, accusé d'"activités terroristes" par les autorités a aussi suscité l'inquiétude.

- "Triste" -

Dans l'église du 6ème siècle à Mardin, les familles écoutent le prêche, entourées de représentations du Christ et de la Vierge.

Deniz Kirilmaz, une enseignante retraitée, explique que la vie s'est considérablement améliorée depuis les années 1990.

"Vivre ici, c'est très important pour nos églises et nos monastères. Nos ancêtres vivaient ici. Perpétuer cela, ça a beaucoup de sens pour nous", explique-t-elle.

M. Türker fait partie de ceux qui sont revenus d'Europe. Il dit qu'il se sent investi de la responsabilité de servir sa communauté en Turquie. "C'est mon pays", résume-t-il.

Mais M. Akay est pessimiste. "C'est comme si la langue s'évaporait petit à petit, c'est rageant", dit-il. "Qu'une religion comme la nôtre, qu'un tel peuple disparaisse, c'est très grave et très triste."
(AFP, Raziye AKKOÇ, 5 juin 2020)

Another Threatening Message Sent to Hrant Dink Foundation

Fethiye Çetin, an attorney of Hrant Dink Foundation, has spoken to bianet about the death threats against the foundation and Rakel Dink, the wife of late journalist Hrant Dink. Indicating that another threatening message was sent to the foundation last night (May 31), Çetin has noted that the attacks and messages have increased in the recent period.

Contrary to what the authorities have been stating, the threatening messages sent to the foundation are not isolated incidents, Çetin has underlined and raised concerns that in terms of their content, these messages are similar to the ones sent before Hrant Dink was assassinated.

'Threats similar to the ones before Dink was killed'

"The conjecture and the conditions that we live in are almost the same as the ones before the murder," Çetin has said. Welcoming the the arrest of the assaulter who sent the message, Çetin has stated the following:

"On the day when the assaulter was caught, when he had not yet been brought to İstanbul, where the investigation was being conducted, he was not interrogated by the prosecutor and his links had not yet been inquired, the authorities made a statement and announced that 'no links had been identified with an organization.' This statement is similar to that of Celalettin Cerrah, the then Security Director, who spoke shortly after Hrant Dink was murdered and said that 'there was no organization.'

"These statements apparently do not mean anything other than serving the purpose of closing the investigation. The act of the suspect is not isolated or individual. The threat that we got, 'We may turn up one night, when you least expect it', was also used at the time of Hrant Dink murder.

'What does the foundation have to do with Karabakh?'

"When the language, discourse, style and aims of the emails and social media posts of the suspect are closely inspected, it can be seen that they have something in common with a particular group. The slogans, symbols and pseudonyms used by this group are always the same. All correspondence and posts of the suspect have to be effectively investigated.

"Moreover, if the news reported in the press are true and this emphasis on an Azerbaijani girlfriend is not an attempt to tabloidize the issue, it needs to be inquired in further detail, this girlfriend needs to be found and added to the investigation and the investigation has to be extended. The Azerbaijani girlfriend may have influenced the suspect about Karabakh, but what can Hrant Dink Foundation, Rakel Dink and attorneys have to do with Karabakh?

'We have received a new threat'

"Yet another indication of the fact that these attacks are not isolated is that the attacks still continue. A new threatening email was sent to the email address of the foundation last night.

"Assaulters have found this courage from the increasingly polarizing, marginalizing and othering hate speeches and from impunity, which has almost become a norm now.

"Unfortunately, the statements of power-holders have also been fuelling such attacks and hate speeches. These attacks are just a reflection of the language of hatred used by politicians.

"Because the statements of politicians encourage the assaulters and give them the impression of 'state will protect us, we will get away with it.' The shield of impunity has almost turned into a norm now.

"This conjecture and the environment where we live are so full of racism and hatred that it makes us harder to breathe.

"The society of Turkey cannot face up to these attacks. Our history is full of great sorrows and crimes. Only when we face up to these sorrows can we start to be free from them, only then can we start to heal. It will be hard, it will hurt, but if we do not do this, we - as a society - will be driven to collapse.

"I call on the authorities to change their language and tone, open the channels of dialogue and abandon any behavior that will encourage the assaulters and impunity."

What happened?

On May 29, Hrant Dink Foundation released a written statement for the press and announced that Rakel Dink, the wife of late journalist Hrant Dink, and the attorneys of the foundation received death threats via email on May 27 and 28. The foundation indicated that it notified Şişli District Security Directorate and İstanbul Governor's Office of the threats.

"The email included the phrase 'We may turn up one night, when you least expect it', a slogan used boastfully in certain circles, and the very same slogan we were well used to hearing before Hrant Dink was so publicly assassinated, and with the knowledge of official bodies, on 19 January 2007. The threat accuses the Hrant Dink Foundation of telling 'tales of fraternity', demands us to leave the country and threatens Rakel Dink and the foundation's lawyer with death," the statement read.

The foundation also noted that the recently increasing racist and discriminatory discourse would encourage and instigate such threats.
Süleyman Soylu, the Minister of Interior, made a brief statement about the issue on his Twitter account one day later, on May 30, and announced that the suspect who sent the threatening mails in question was caught. "We will not let provocation. Trust the Turkish Police," he said.

Later in the day, it was announced that H.A. (25) was taken into custody in the district of Selçuk in Turkey's central anatolian province of Konya.

Taken to İstanbul by the Security Department teams, H.A. has been arrested on charge of "repetitive threat with anonymous letters or special signs."
(BIA, 1 June 2020)

209 Intellectuals Express Support for Hrant Dink Foundation

209 intellectuals, writers, artists, activists, journalists and politicians have released a joint statement regarding the threats against Rakel Dink, the wife of late journalist Hrant Dink, and the attorneys of Hrant Dink Foundation as well as the recently escalating attacks against churches in Turkey.

Discriminatory language and behaviors are destructive and divisive, the statement has noted and underlined that they "divide people into camps, impede peaceful co-existence, and sow seeds of conflict."

Expressing their demand for an end to this attitude, the signatories have said, "All components that constitute our people are fundamental constituents; they are citizens of the state who hold equal rights."

The full joint statement is as follows:

'We never accept a mentality that raises a murderer from a baby'

"We, the undersigned, deeply concerned about the recent situation into which our country is being dragged, would like to bring this statement to the attention of our people and all state officials.

"We see the recent provocative attacks, occurring one after another, not as isolated incidents but as fostered by a discourse of bile and hatred, which has been emitted irresponsibly and spread among the masses.

"Discriminatory language and behaviors are destructive and divisive. They divide people into camps, impede peaceful co-existence, and sow seeds of conflict. Othering will benefit no one. Those who embrace such language and behavior should realize that they also designate themselves as 'the other side' and 'the other.' This attitude should be abandoned.

"All components that constitute our people are fundamental constituents; they are citizens of the state who hold equal rights. Ignoring the wide range of values we all share and discriminating among these constituents are contrary to the goal and will to live together. This should be averted.

"We never accept a mentality that 'raises a murderer from a baby' or a system that is dominated by such a mentality.

"We condemn the threats directed at the Hrant Dink Foundation and targeting Rakel Dink and the Foundation's lawyers – the latest example of the mounting events that stir anxiety.

"Respectfully presented to the public."

209 signatories

Abdullah Demirbaş, Abdülbaki Erdoğmuş, Abdülhakim Daş, Adalet Dinamit, Ahmet Aykaç , Ahmet Dindar, Ahmet İnsel, Ahmet Telli, Ahmet Türk, Ahmet Ümit, Ahu Özyurt , Akın Atalay, Akın Birdal, Ali Bayramoğlu, Ali Bilge, Ali Uçansu, Ani Çelik Arevyan , Arus Yumul , Arzu Başaran, Ataol Behramoğlu, Ateş İlyas Başsoy , Atila Eralp, Aydın Engin, Aydın Selcen, Ayfer Bartu Candan, Ayhan Aktar , Ayşe Cemal, Ayşe Erzan, Ayşe Gözen, Ayşe Gül Altınay, Ayşe Hür, Ayşe Kadıoğlu, Ayşe Yüksel , Ayşegül Devecioğlu, Ayşen Candaş, Ayşenil Şamlıoğlu , Aytuna Tosunoğlu Çalık, Bahadır Kaleağası , Bahri Belen, Banu Tesal, Barbaros Şansal, Baskın Oran, Bekir Ağırdır, Belçim Bilgin, Betül Tanbay, Bingöl Erdumlu, Binnaz Toprak, Burhan Sönmez, Bülent Erkmen, Can Dündar, Canan Tolon, Celalettin Can, Cem Mansur, Cengiz Aktar, Cengiz Çandar , Çağatay Anadol, Çiğdem Mater, Dinçer Demirkent, Doğan Bermek, Doğan Özgüden, Edhem Eldem, Ekrem Baran, Emine Çaykara , Emine Uşaklıgil, Enes Atila Pay, Engin Özendes, Erdağ Aksel, Erdoğan Aydın, Erdoğan Kahyaoğlu, Esra Koç, Eşber Yağmurdereli, Etyen Mahçupyan, Fahri Aral, Fazıl Hüsnü Erdem , Ferhat Kentel, Ferhat Tunç, Fethiye Çetin, Fırat Güllü, Fikret Başkaya, Filiz Ali , Fuat Keyman, Füsun Eczacıbaşı, Gençay Gürsoy, Gila Benmayor, Gülseren Onanç, Gülsün Sağlamer , Gülten Kaya, Gündüz Vassaf, Gürhan Ertür, Hacer Ansal, Hakan Akçura , Hale Soygazi, Hale Tenger , Halil Ergün, Halil İbrahim Yenigün , Haluk Eyidoğan, Hasan Cemal, Hasip Kaplan , Hatice Aslan , Hülya Adak, Hülya Bankoğlu Ekşigil, Hüsamettin Onanç, İbrahim Betil, İlhan Tekeli, İnci Tuğsavul, İpek Çalışlar, İsmail Beşikçi, İştar Gözaydın , Jehan Barbur , Jülide Aral, Kevork, Taşkıran, Kirkor Sahakoğlu, Lale Mansur, Latife Tekin , Levent Gültekin, Macit Koper, Mahir Polat, Mazlum Çimen, Mebuse Tekay, Mehmet Altan, Mehmet Bekaroğlu , Mehmet Betil, Mehmet Erbudak, Mehveş Evin , Melek Taylan, Melih Fereli, Melis Alphan , Mert Fırat, Meryem Koray, Mesut Yeğen , Mihail Vasilliadis, Murat Belge, Murat Ersoy, Murat Sabuncu, Mustafa Hoş, Mustafa Paçal, Mustafa Yeneroğlu, Müjde Ar, Müjgan Arpat, Nadire Mater, Nakiye Boran, Nazar Büyüm, Nesim Ovadya İzrail, Nesrin Nas, Nesteren Davutoğlu, Neşe Erdilek, Nevin Sungur, Nevzat Onaran, Nil Mutluer, Nilgün Arısan Eralp, Nimet Tanrıkulu, Nuran Terzioğlu, Nurcan Baysal, Nurdan Ökter , Nurten Ertuğrul, Oral Çalışlar, Orhan Alkaya, Orhan Pamuk, Oya Baydar, Ömer Faruk Gergerlioğlu, Ömer Madra, Rıza Türmen, Sedef Kabaş , Sema Kaygusuz, Semra Somersan, Serhat Baysan, Serkan Altınorak , Serra Yılmaz, Sevil Gence, Seydi Fırat, Sezai Sarıoğlu, Sezgin Tanrıkulu , Sırrı Sakık , Sibel Asna, Soli Özel, Süleyman Çelebi, Şah İsmail Bedirhanoğlu, Şanar Yurdatapan, Şebnem İşigüzel , Şengün Kılıç, Tarık Ziya Ekinci, Tatyos Bebek, Tayfun Mater, Tilbe Saran, Tuba Çandar, Tuğrul Eryılmaz, Tunca Öğreten, Turan Aydoğan, Turgay Gönensin , Turgut Öker, Türkan Elçi, Ufuk Uras, Uygar Özesmi, Ümit Aktaş, Ümit Kardaş, Ümit Ünal , Vahap Coşkun, Vecdi Sayar, Viktorya Çiprut, Volkan Aslan , Yasemin Bektaş, Yazgülü Aldoğan, Yıldıray Oğur, Zehra Arat, Zeynep Göğüş, Zeynep Oral, Zeynep Tanbay, Ziya Halis, Zülfü Livaneli.
(BIA, 1 June 2020)


Solidarité avec Rakel Dink et la Fondation Hrant Dink


Rakel Dink et son frère Mihail Yagbasan,
lors de leur visite en 2014 au siège des Ateliers du Soleil et d'Info-Türk


La Fondation Hrant Dink rapporte que les 27 et 28 mai 2020, notre amie Rakel Dink a reçu une menace de mort écrite par e-mail. La Fondation a informé par écrit le siège de la police de Sisli et le gouverneur d’Istanbul.

Voici l'extrait du communiqué de la Fondation Hrant Dink:
"L’e-mail comprenait la phrase 'Nous pouvons arriver un soir, quand vous vous y attendez le moins', une formule utilisée avec vantardise dans certains cercles, et la même formule que nous avions l’habitude d’entendre avant que Hrant Dink ne soit assassiné dans la rue, et avec la complaisance des organes officiels, le 19 janvier 2007.

"La menace accuse la Fondation Hrant Dink de raconter des 'histoires de fraternité', elle nous somme de quitter le pays et menace de mort Rakel Dink et l’avocat de la fondation.

"L’augmentation récente des discours de haine et des propos racistes et discriminatoires ne fait que déclencher, encourager et susciter de telles attitudes horribles. Il est du devoir et de la responsabilité de tous les acteurs engagés dans la politique de la Turquie de travailler à garantir l’égalité, la liberté et la justice pour tous les citoyens.

"Nous pensons donc qu’il est de notre devoir de partager cette déclaration avec le public afin de rappeler aux autorités leurs responsabilités et de souligner la gravité du climat qui a été créé."
Nous sommes entièrement solidaires avec notre amie Rakel Dink et la fondation Hrant Dink dont elle est présidente et appelons toutes les instances internationales de droits humains à réagir contre cette menace et à rappeler aux autorités turques leurs responsabilités.

INFO-TURK                              
VOS MESSAGES:

Le gouverneur d’Istanbul
http://www.istanbul.gov.tr/iletisim

Fondation Hrant Dink
https://hrantdink.org/en/contact
.

Politique intérieure/Interior Politics

Le jeu dangereux d’Erdogan a été déjà joué par Süleyman Demirel il y a 52 ans


Doğan Özgüden
24 juin 2020

Traduction du turc par E&O

Tout comme les actes de Recep Tayyip Erdogan qui piétinent aujourd’hui les droits fondamentaux de l’homme et les règles des droits internationaux les plus élémentaires, Suleyman Demirel, le Premier ministre de l’époque, il y a 52 ans, avait dépassé la ligne rouge dans la répression, les complots et les conspirations jetant ainsi les bases du coup d’État fasciste de 1971. Vedat Demircioğlu, étudiant à l’Université technique d’Istanbul, a été assassiné par la police le 30 juillet 1968.

Dans l’article que je publiais dans le journal « Ant », intitulé Les bruits de bottes du fascisme, j’écrivais :
« Le gouvernement d’AP (Adalet Partisi, [Parti de la Justice] ndlr) a finalement laissé tomber le masque et son vrai visage a émergé avec toute sa répugnance. Il s’agit d’un pouvoir anarchique et tyrannique qui est assez déterminé pour assassiner les enfants de la patrie qui se battent pour l’indépendance de la Turquie et les droits humains de ses citoyens. Il cherche à mettant les masses dans les rues, pour les monter les uns contre les autres avec mille et une provocations pour installer ensuite une terreur sanglante afin de ramener la paix dans le pays. La décision est basée sur deux forces pour mettre en œuvre le plan de destruction sanglante : l’Armée et la Police… Cependant, il n’est pas improbable que cette démarche vers la répression et la terreur dépasse le contrôle du gouvernement d’AP et jette les bases d’un coup d’État fasciste. »[1]

Tout comme aujourd’hui, les procureurs qu’étaient sous l’ordre et le contrôle du gouvernement, suite à cet article m’ont immédiatement poursuivi m’accusant « de déshonorer la police et les forces de protection de l’État, selon l’article 159 du Code pénal turc ».

Le tribunal pénal n°5 d’Istanbul m’a condamné à un an de prison et 6 mois d’exil à Balikesir lors d’une audience le 20 juin 1969. À l’époque, il y avait 23 affaires déposées contre moi devant les tribunaux civils pour divers articles, et on a demandé une condamnation à une peine allant jusqu’à 46 ans de prison. Depuis lors, le nombre de dossiers déposés contre moi et les amis qui se sont battus avec moi à « Ant », en particulier Inci, accroitra rapidement et les sanctions prescrites arriveront à des centaines d’années.

En outre, en 1967, un autre article dans lequel je dénonçais le projet des États-Unis d’implanter de mines atomiques en Anatolie orientale, a donné lieu, sur ordre du chef d’état-major fasciste de l’époque, le général Cemal Tural, pour une prétendue « trahison à la nation », à un procès instruit par le Tribunal militaire de la Première Armée à Istanbul, demandant 7 ans de prison. Il s’agissait de la première affaire déposée devant un tribunal militaire contre un journaliste avant la déclaration de la loi martiale et le coup d’État du 12 mars.

Dans ce climat de répression préparé par Demirel, d’abord après la résistance des travailleurs du 15 au 16 juin 1970 et ensuite après le putsch du 12 mars 1971 des centaines de journalistes, de scientifiques, d’artistes, de travailleurs et de leaders de la jeunesse seront condamnés à de lourdes peines de prison devant la Cour martiale. Dans les villes comme Istanbul, Ankara et Diyarbakir, Deniz Gezmiş, Yusuf Arslan et Huseyin Inan seraient condamnés à la peine capitale et exécutés.

Suleyman Demirel, qui a préparé ce terrain de répression, soutiendra au Parlement (TBMM) toutes les lois et pratiques imposées par les militaires et aussi votera pour les condamnations à mort des militants.

Après (et malgré) tout cela Suleyman Demirel sera plusieurs fois Premier ministre et même président de la République de Turquie.

[1] Voir l’article original sur https://www.info-turk.be/Yorum83.jpg


Erdogan annule une mesure de confinement pour ménager l'économie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annulé vendredi une mesure de confinement brusquement annoncée la veille par son gouvernement, faisant part de son souci de ménager une économie fragilisée par la pandémie de nouveau coronavirus.

Cet imbroglio illustre l'équilibre délicat entre la nécessité de relancer l'économie et celle de ne pas lever trop vite les mesures sanitaires, alors que la Turquie continue d'enregistrer près d'un millier de nouveaux cas chaque jour.

"Une circulaire de notre ministère de l'Intérieur, suivant les recommandations de notre ministère de la Santé, avait annoncé hier soir qu'une restriction sur les sorties serait mise en place dans 15 provinces ce week-end. Cependant, nous avons décidé de réévaluer cette décision après avoir reçu les avis de nos concitoyens", a déclaré M. Erdogan sur Twitter.

"Nous avons compris que cette décision, visant uniquement à empêcher la propagation de la maladie et protéger nos concitoyens, aurait des conséquences sociales et économiques indésirées (...) Par conséquent, en tant que président, j'ai pris la décision d'annuler" cette mesure, a-t-il ajouté.

Le ministère de l'Intérieur avait annoncé jeudi soir l'entrée en vigueur à partir de vendredi minuit d'un nouveau confinement pour la durée du week-end, une mesure mise en place depuis plusieurs semaines pour éviter les rassemblements susceptibles de relancer l'épidémie.

Cette décision annoncée tardivement avait suscité l'incompréhension de nombreux Turcs, alors que la plupart des mesures ont été levées et que les cafés et restaurants ont commencé à rouvrir.

Mercredi, le ministre de la Santé avait même indiqué qu'un confinement n'était pas envisagé pour le week-end à venir.

Le ministre de l'Intérieur, Süleyman Soylu, avait été vivement critiqué en avril après l'annonce du premier confinement, quelques heures à peine avant son entrée en vigueur. Des milliers de Turcs paniqués s'étaient précipités dans les magasins pour faire des provisions.

Après cet épisode chaotique, M. Soylu avait annoncé sa démission, embarrassant M. Erdogan qui l'avait refusée.

Après l'annonce de M. Erdogan vendredi, les réseaux sociaux bruissaient de rumeurs sur des tensions entre le président et son ministre de l'Intérieur.

La Turquie a enregistré près de 170.000 cas de nouveau coronavirus et quelque 4.630 décès, selon le dernier bilan officiel publié jeudi.
(AFP, 5 juin 2020)


Forces armées/Armed Forces

Un mort, 6 blessés dans une frappe turque au Kurdistan irakien

Une personne a été tuée et six autres blessées jeudi dans un raid aérien turc au Kurdistan irakien, où Ankara a lancé il y a une semaine une vaste offensive aérienne et terrestre contre des rebelles kurdes, a indiqué un responsable à l'AFP.

Jeudi, "un raid aérien turc a visé un pick-up à Kouna Massi, tuant le conducteur et blessant six civils" qui se trouvaient non loin, dans ce quartier de loisirs où se baladent de nombreuses familles, a indiqué à l'AFP Kamrane Abdallah, maire de cette localité du nord-est de l'Irak.

"L'identité de l'homme tué n'est pas encore connue", a-t-il ajouté, affirmant ne pas être en mesure de dire s'il s'agissait d'un civil ou d'un combattant.

Quant aux six blessés, "deux femmes, deux enfants et deux hommes", ils sont tous membres d'une même famille, a-t-il précisé.

Le 17 juin, après de premiers raids aériens, la Turquie, voisine de l'Irak, a héliporté des membres de ses forces spéciales au Kurdistan irakien pour tenter de déloger les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, kurde turc), qui dispose de bases et camps d'entraînement dans le nord kurde et montagneux de l'Irak.

En dépit des protestations des autorités irakiennes, la Turquie continue à lutter contre un groupe qu'elle considère comme "terroriste", comme les Etats-Unis et l'Union européenne.

Au moins cinq civils ont déjà péri dans ces opérations au Kurdistan d'Irak, tandis qu'Ankara a annoncé la mort de deux de ses soldats et le PKK d'un de ses combattants.

L'ampleur exacte de l'opération turque "Griffes du tigre" n'est pas connue dans l'immédiat, faute d'accès à la zone. Mais elle est plus limitée que les offensives d'envergure lancées ces dernières années par Ankara en Syrie contre des combattants kurdes syriens.

Toutefois, des centaines de familles ont déjà été contraintes de fuir les zones de combat.

Le PKK livre une sanglante guérilla séparatiste sur le sol turc depuis 1984. Le conflit entre l'Etat turc et les combattants kurdes a fait plus de 40.000 morts, dont de nombreux civils, depuis son déclenchement.
(AFP, 25 juin 2020)

Un soldat turc tué, deux blessés par des tirs depuis l'Iran

Un soldat turc a été tué et deux militaires ont été blessés par des projectiles tirés depuis l'Iran, a rapporté mercredi le ministère de la Défense, sans préciser qui en était l'auteur.

Selon le ministère, les soldats ont été touchés mardi alors qu'ils menaient une patrouille de reconnaissance près de la frontière avec l'Iran.

"Deux héros de nos forces armées ont été blessés et un héros de nos forces armées est tombé en martyr", a déclaré le ministère dans un communiqué.

Aucun autre détail n'a été fourni sur les circonstances de cet incident, mais celui-ci est survenu dans une région où Ankara livre depuis plus de trois décennies une sanglante lutte contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les combattants du PKK traversent régulièrement les frontières avec l'Irak et l'Iran.

Pour empêcher ces mouvements, la Turquie est en train de construire un mur à la frontière iranienne.
(AFP, 24 juin 2020)

Les raids aériens turcs ont tué cinq civils au Kurdistan irakien

Cinq civils ont été tués dans des raids aériens menées par Ankara, qui poursuit vendredi une vaste offensive dans le nord de l'Irak contre des rebelles kurdes de Turquie, malgré les protestations officielles de Bagdad.

Toujours dans le Kurdistan irakien, un soldat turc est mort vendredi lors d'affrontements avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, kurde turc), a indiqué le ministère turc de la Défense.

La Turquie, voisine de l'Irak, a lancé dimanche des raids aériens contre des positions du PKK, qui dispose de bases et camps d'entraînement dans le nord kurde et montagneux de l'Irak.

En dépit des protestations des autorités irakiennes contre ces premières hostilités, la Turquie a maintenu sa position et même lancé mercredi "Griffes du tigre", une nouvelle campagne, cette fois-ci terrestre en plus d'être aérienne.

Ses hélicoptères ont transporté mercredi des commandos de forces spéciales, qui agissent désormais au sol au Kurdistan d'Irak en plus des frappes aériennes --régulières dans la zone et menées tant dans la région autonome que dans des territoires disputés dépendants des autorités centrales de Bagdad.

Le ministère turc de la Défense a indiqué qu'un soldat turc avait été blessé "lors d'affrontements avec les terroristes dans la zone de l'opération Griffes du tigre", et est décédé à l'hôpital, sans préciser le lieu précis des combats.

Les positions du PKK ont essuyé d'"intenses" tirs turcs à la frontière, a ajouté le ministère dans un communiqué.

L'ampleur exacte de l'opération turque "Griffes du tigre" n'est pas connue dans l'immédiat, faute d'accès à la zone. Mais elle est plus limitée que les offensives d'envergure lancées ces dernières années par Ankara en Syrie contre des combattants kurdes syriens.

Et les civils paient le prix de leurs hostilités.

- Fuite de civils -

En plus de la fuite de nombreuses familles, prises dans les tirs croisés des deux camps et sous la menace des avions turcs, au moins cinq civils ont été tués dans le nord de l'Irak, selon plusieurs responsables kurdes irakiens.

"Un berger a été tué jeudi", rapporte ainsi à l'AFP Ihssan Chalabi, responsable à Bradost, une communauté de villages de la province d'Erbil. La victime était âgée de 36 ans, selon des sources locales.

Vendredi, "trois civils ont été tués lorsque des avions turcs ont frappé leurs voitures", indique pour sa part Ouarchine Mayi, maire de Chiladzi, une localité de la province de Dohouk aux confins de la Syrie, de la Turquie et de l'Irak.

En outre, ajoute Serbast Sabri, maire de Kani Massi, dans la même province, "un civil porté disparu depuis mercredi a été retrouvé vendredi sans vie".

A deux reprises cette semaine, Bagdad a convoqué l'ambassadeur turc qui a répondu que son pays poursuivrait son action contre le "terrorisme" aussi longtemps que l'Irak n'aurait pas expulsé le PKK, une organisation considérée comme "terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Jeudi, l'Arabie saoudite, rival régional de la Turquie, a dénoncé les opérations turques de même que des bombardements d'artillerie iraniens ayant visé, également dans le nord de l'Irak, d'autres groupes kurdes rebelles hostiles, eux, au pouvoir de Téhéran.

Toutefois, pour les experts, il est improbable que la Turquie ait lancé son opération aérienne et terrestre sans en avoir informé Bagdad et les autorités autonomes du Kurdistan irakien.

Le PKK est également un adversaire pour le pouvoir à Bagdad et un concurrent pour les autorités kurdes irakiennes, qui tentent en vain depuis des années de faire partir ses combattants. Pour cette raison notamment, ils tolèrent le maintien d'une dizaine de postes militaires turcs au Kurdistan depuis 25 ans.

Le PKK livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984. Le conflit entre l'Etat turc et les combattants kurdes a fait plus de 40.000 morts, dont de nombreux civils, depuis son déclenchement.
(AFP, 19 juin 2020)

La Turquie déploie des forces spéciales contre les rebelles kurdes en Irak

La Turquie a déployé mercredi des forces spéciales dans le nord de l'Irak dans le cadre d'une rare opération terrestre et aérienne contre des rebelles kurdes qui risque de créer des tensions entre Ankara et Bagdad.

"L'opération +Griffes du tigre+ a commencé. Nos héros des forces spéciales sont à Haftanin", dans les régions kurdes du nord de l'Irak, a déclaré le ministère turc de la Défense sur Twitter, sans préciser le nombre de militaires déployés.

Cette opération risque d'irriter Bagdad, qui a convoqué mardi l'ambassadeur turc pour protester contre des frappes menées par l'aviation turque sur des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) sur le sol irakien cette semaine.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères irakien a dénoncé "une violation de la souveraineté" de l'Irak. Les raids n'ont pas fait de victime, mais ont "terrorisé la population", selon lui.

Avant le déclenchement de la dernière opération, Ankara avait en effet mené des raids aériens dans la nuit de dimanche à lundi à Kandil, Sinjar et Hakurk, des localités du nord de l'Irak.

"Nos commandos, qui sont appuyés des hélicoptères de combat et des drones, ont été transportés par nos forces aériennes", a déclaré mercredi le ministère turc de la Défense.

Le ministère a affirmé que cette opération avait été lancée en "légitime défense", la justifiant par la "recrudescence récente des attaques contre nos commissariats et nos bases militaires" situés près de la frontière irakienne.

Il a ajouté que le déploiement des militaires avait été précédé d'un intense bombardement d'artillerie.

Les Turcs "ont largué des forces spéciales à l'aide d'hélicoptères de combat appuyés par des avions de guerre, puis il y a eu des affrontements avec nos combattants", a déclaré à l'AFP en Irak une source au sein du PKK.

- "Montagnes stratégiques" -

L'ampleur exacte de cette opération n'était pas connue dans l'immédiat, mais elle est plus limitée que les offensives d'envergure lancées ces dernières années par Ankara dans le nord de la Syrie contre d'autres combattants kurdes où des milliers de soldats turcs et leurs supplétifs syriens étaient appuyés par des blindés.

Le gouvernement turc a publié des photos montrant le ministre de la Défense Hulusi Akar dirigeant les opérations depuis le quartier général des forces de l'armée de terre à Ankara.

Le président Recep Tayyip Erdogan, qui n'avait pas encore fait de déclaration au sujet de cette opération mercredi après-midi, a plusieurs fois menacé ces dernières années de "s'occuper" du PKK dans le nord de l'Irak si Bagdad n'était "pas en mesure de le faire".

"Le combat que nous menons contre le terrorisme pour défendre notre nation et nos frontières est le combat le plus légitime du monde", a déclaré mercredi sur Twitter le porte-parole du parti présidentiel AKP, Omer Celik.

La Turquie mène régulièrement des raids aériens contre les bases arrières du PKK dans les zones montagneuses du nord de l'Irak, où il a aménagé des camps d'entraînement et des caches d'armes. Des forces spéciales mènent parfois des incursions d'ampleur limitée.

Pour Reda Manujri, un analyste indépendant basé dans le nord de l'Irak, Ankara essaie de s'implanter dans une "chaîne de montagnes stratégique" à la frontière turco-irakienne avec éventuellement l'intention d'y établir des bases militaires.

Selon lui, le "silence" des autorités kurdes régionales, qui rejettent le PKK, et de Bagdad, qui est généralement prompt à protester contre les atteintes à sa souveraineté, "suggère qu'ils avaient été prévenus (...) par le gouvernement turc".

Le PKK, qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984, est qualifié de groupe "terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Le conflit entre l'Etat turc et les combattants kurdes a fait plus de 40.000 morts, dont de nombreux civils, depuis son déclenchement.
(AFP, 17 juin 2020)

"Démonstration de force" militaire de la Turquie en Méditerranée orientale

Des bâtiments de guerre et des avions de chasse turcs ont effectué des manoeuvres d'envergure en Méditerranée orientale, a annoncé vendredi le ministère de la Défense, dans une apparente démonstration de force liée notamment au conflit en Libye.

Huit frégates et corvettes, ainsi que 17 avions ont participé jeudi à ces exercices qui ont duré huit heures, sur un tracé de 2.000 km aller-retour allant de l'est vers l'ouest, a indiqué le ministère dans un communiqué.

Cet exercice baptisé "Haute mer" a été "mené avec succès", a déclaré le ministère, partageant des photos montrant des chasseurs F-16 et des avions-radars en train de décoller, et des navires de guerre escortés par des hélicoptères.

Les médias étatiques turcs ont qualifié ces manoeuvres de "démonstration de force".

Cet exercice intervient au moment où les tensions sont vives en Méditerranée orientale, entre le conflit en Libye où Ankara joue un rôle majeur et des frictions entre la Turquie et la Grèce au sujet de forages turcs dans des zones contestées riches en hydrocarbures.

En Libye, la Turquie soutient le Gouvernement d'union libyen (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu par les Nations unies, face aux forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est soutenu notamment par l'Egypte, les Emirats arabes unis et la Russie.

Le GNA a infligé ces dernières semaines des revers cinglants aux forces de Haftar, grâce notamment à l'appui de drones armés turcs et de "conseillers militaires" déployés par Ankara.

Dans ce contexte, la Turquie s'est opposée mercredi au contrôle par une mission navale de l'Union européenne d'un cargo soupçonné de violer l'embargo de l'ONU sur les livraisons d'armes à la Libye. Le cargo était escorté par des navires militaires turcs.

Le quotidien progouvernemental turc Yeni Safak a par ailleurs rapporté vendredi qu'Ankara pourrait établir deux bases en Libye, l'une au sud-ouest de Tripoli (base d'Al-Watiya) qui accueillerait des drones et l'autre dans la ville portuaire de Misrata.

Les manoeuvres annoncées vendredi interviennent en outre dans un contexte d'escalade des tensions autour des gisements gaziers découverts ces dernières années en Méditerranée orientale.

Depuis plusieurs mois, la Turquie multiplie les forages exploratoires au large de Chypre, faisant fi des pressions européennes qui qualifient ceux-ci d'"illégaux".
(AFP, 12 juin 2020)

Affaires religieuses / Religious Affairs

An attempt to deprive Protestants of pastors in Turkey

Since 2019, pastors have been facing difficulties in entering and leaving Turkey. After the coronavirus outbreak, the hindrances have started again where they left off. The spouse of a friend of ours in Ankara applied for residence permit, it has been rejected. They now ask a preliminary entry permit from our dignitaries who have been living in Turkey for 19 years."

It is how İstanbul Protestant Church Foundation Chair Timur Topuz summarizes the hindrances faced by Protestant community in Turkey.

There are almost 170 Protestant churches and communities in the country, primarily in İstanbul, Ankara and İzmir.

Topuz says that the laws in Turkey

do not permit raising Christian clergy in the country and adds, "Laws do not allow opening schools that will give religious education with the aim of raising their members. Protestant community tries to solve this problem by following a master-apprentice method, sending students abroad, bringing pastors from abroad or receiving pastoral support from foreign national clergy."

'Hindrances have started again after the outbreak'

Topuz says that since 2019, foreign pastors and members of the Protestant community have been facing a series of problems such as deportation, denial of entry to Turkey or a failure to give residence permit or visa:

"In 2019, 35 Protestants were prevented from entering Turkey. The hindrances have started again in the aftermath of coronavirus outbreak.

"We have learnt that a pastor of ours with a work permit in Turkey for 19 years was given a code while he was about to leave Turkey. He was told that if he left Turkey, he would not be able to enter the country again. Our dignitary did not go abroad because of this.

"Similarly, the foreign national spouse of a deputy pastor who works in our Ankara representative, is a citizen of Turkey and a father of three applied for residence permit. We learn that this application was rejected. In both incidents, the excuse of a 'threat to public security' was cited as the reason.

"We cannot not understand why our pastor who has been living and had a work permit in Turkey since 2001 was given such a code. There is no sense in giving him this code. No one knows why they gave it, to be honest. No one makes us a proper explanation about that.

'We hope that it was a mistake and will be corrected'

"We are faced with a systematic pressure targeting Protestant churches. Because there is no qualified Turkish pastor. We do not have the opportunity to raise pastors in Turkey anyway. We are trying to serve our community through the ones who come from abroad. But now, by requiring the pastors of several churches to have a preliminary entry permit, we see that there is an attempt to deprive the churches of pastors.

"We have full faith that the legal system of Turkey is adept and adequate to ensure that justice will be served. While we are holding the hope that it was a mistake and this mistake will be corrected, we also want to express the deep sorrow this issue has caused in us.

"Our foundation acts in accordance with all legal regulations, primarily the Constitution of Turkey, and it only engages in activities to make sure that religious needs are met, as foreseen by its founding purpose."

35 pastors not allowed entry to Turkey in 2019

According to a report prepared by the Protestant Churches Association, the entry of at least 35 pastors to Turkey was prevented last year.

While 17 of these pastors were from the US, 6 were the citizens of the UK, 3 were from Germany, 3 from South Korea, 2 from Iran and 1 from Spain, Finland, Mexico and Brazil each. Taken together with their family members, this number exceeded 100, the report underlined further.

The report also indicated that these persons were given an N82 code, suggesting that their entry to Turkey requires a preliminary permit.

"In defending itself at court, the authority that gave the code said that the N82 code did not mean a ban on entering the country, but it was solely a preliminary permit," the report said and added:

"However, in practice, the applications of all people who were subjected to this situation and applied for visa were rejected. While N82 is legally not a prohibition of entry to the country, it is implemented as such." (BIA, 17 June 2020)

Erdoğan aims to make İstanbul the center of Islamic finance

President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan spoke at the 12th International Conference on Islamic Economics and Finance (ICIEF) via videoconference yesterday (June 14).

Indicating that as a result of the novel coronavirus (COVID-19) pandemic, the world has entered a new era when drastic changes will take place, President Erdoğan has argued that "Turkey is one of the leading countries that have overcome the pandemic process with the least damage."

"Turkey's success in dealing with the pandemic has further increased the interest in our country," President Erdoğan has said and added, "May the God permit, we will plan to come out of the crisis stronger by turning this interest into an opportunity in the period ahead."

'We don't consider predictions of rating agencies'

Referring to Turkey's healthcare infrastructure as well as the economic and social support packages unveiled by the government, Erdoğan has noted that "as opposed to borrowing from international organizations, Turkey has mobilized its own resources."

He has also touched upon the predictions of credit rating agencies which expect the economy of Turkey to shrink amid pandemic:

"We do not take into consideration the predictions of credit rating agencies that have lost their objectivity and credibility. As we have repeatedly done, we will once again frustrate doomsayers.

"As a matter of fact, the production, trade and tourism have revived since we implemented the normalization plan."

Islamic economics and finance as an alternative

Also touching upon what he has called "the current global economic architecture", Erdoğan has said, "Over-financing has created a bloated economic model in which social and humanitarian costs are ignored."

"An Islamic economics and finance model which focuses on people is the alternative to the current crooked order," he has argued.

Pointing to the companies founded for the improvement of the interest-free system in Turkey, President Erdoğan has said, "We aim to make İstanbul, located at the intersection of continents and cultures, the center of Islamic finance and economics as well."
(BIA, 15 June 2020)

Erdoğan aims to make İstanbul the center of Islamic finance

President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan spoke at the 12th International Conference on Islamic Economics and Finance (ICIEF) via videoconference yesterday (June 14).

Indicating that as a result of the novel coronavirus (COVID-19) pandemic, the world has entered a new era when drastic changes will take place, President Erdoğan has argued that "Turkey is one of the leading countries that have overcome the pandemic process with the least damage."

"Turkey's success in dealing with the pandemic has further increased the interest in our country," President Erdoğan has said and added, "May the God permit, we will plan to come out of the crisis stronger by turning this interest into an opportunity in the period ahead."

'We don't consider predictions of rating agencies'

Referring to Turkey's healthcare infrastructure as well as the economic and social support packages unveiled by the government, Erdoğan has noted that "as opposed to borrowing from international organizations, Turkey has mobilized its own resources."

He has also touched upon the predictions of credit rating agencies which expect the economy of Turkey to shrink amid pandemic:

"We do not take into consideration the predictions of credit rating agencies that have lost their objectivity and credibility. As we have repeatedly done, we will once again frustrate doomsayers.

"As a matter of fact, the production, trade and tourism have revived since we implemented the normalization plan."

Islamic economics and finance as an alternative

Also touching upon what he has called "the current global economic architecture", Erdoğan has said, "Over-financing has created a bloated economic model in which social and humanitarian costs are ignored."

"An Islamic economics and finance model which focuses on people is the alternative to the current crooked order," he has argued.

Pointing to the companies founded for the improvement of the interest-free system in Turkey, President Erdoğan has said, "We aim to make İstanbul, located at the intersection of continents and cultures, the center of Islamic finance and economics as well."
(BIA, 15 June 2020)

Hagia Sophia Debate Revived After Erdoğan's Remarks

The government is working on the status of Hagia Sophia and will announce its decision "when the time comes," the ruling Justice and Development Party (AKP) Spokesperson Ömer Çelik has said.

Built as a church in 537, Hagia Sophia (Ayasofya in Turkish) was converted to a mosque after the Ottoman Empire took the city in 1453. It was converted to a museum by the Republic in 1934.

While the status of Hagia Sophia has been occasionally debated since then, a Quran session at the museum on the anniversary of İstanbul's capture by the Ottoman Empire and statements by President Recep Tayyip Erdoğan have reawakened the debate.

The Quran event, where a minister recited the "Conquest" section of the Muslims' holy book, caused a row between Greece and Turkey as Athens claimed that it violated the UNESCO World Heritage Convention.

Erdoğan last night (June 8) told the state-run broadcaster TRT that "Greece is not the one ruling this land, so it should avoid making such remarks. If Greece does not know its place, Turkey knows how to answer."

Pro-government daily Hürriyet reported on June 5 that Erdoğan ordered his party to work for the conversion of the museum to a mosque. He reportedly told his party members that Quran can be recited and prayers can be performed in Hagia Sofia. He said that it might be open to both prayers and tourists, just as the Blue Mosque in the same district.

"There has been a lot of debate on this issue in Turkish politics since 1934. This heritage belonging to humanity, this monumental building, was transformed into a mosque after it served as a church and has a tremendous place in the eyes of the nation," Ömer Çelik told reporters yesterday.

"We will work and announce the decision we make when the time comes," he said, adding that the President will make an announcement when the studies are completed.

Faik Öztrak, the spokesperson of the main opposition Republican People's Party (CHP) criticized the AKP for "exploiting" the issue and using it as a political instrument.

"You have been in power for 18 years, it depends on the decision of one man. Don't exploit this, don't do politics over this, if you open it, open it," he said.

At a rally last year, Erdoğan had criticized his supporters demanding the museum to be converted to a mosque, saying that they wouldn't even fill the Blue Mosque during prayers. He knew when to act, he had said.
(BIA, 9 June 2020)

Le parti islamiste tunisien est accusé de "diplomatie parallèle" en faveur d’Ankara

La diplomatie active du président du Parlement tunisien, Rached Ghannouchi, chef du mouvement d’inspiration islamiste Ennahda, qui empiète sur les prérogatives du président de la République Kais Saied, est au centre d’un débat parlementaire mercredi, signe d’une reprise des tensions.

Dès janvier, alors que Kais Saied, élu depuis trois mois, ne s’était pas encore rendu à l’étranger, Rached Ghannouchi, alors à la tête du Parlement depuis à peine deux mois, avait déjà rencontré le président turc Recep Tayyip Erdogan.

La diplomatie étant constitutionnellement le domaine du président de la République, cela avait valu à M. Ghannouchi une audition au Parlement, durant laquelle il s’était défendu en assurant avoir informé la présidence de cette rencontre, qu’il avait effectuée en tant que chef du parti Ennahda.

La polémique a repris de plus belle fin mai, après que M. Ghannouchi a félicité par téléphone le chef du gouvernement d’union nationale en Libye, Fayez al-Sarraj, pour la conquête d’une base aérienne libyenne des mains du maréchal Haftar, homme fort de l’Est libyen.

Cette position contraste avec la neutralité observée de longue date par Tunis, alors que la Libye se déchire entre d’un côté le GNA reconnu par l’Onu et soutenu par la Turquie, dont Ennahda est proche, et de l’autre les pro-Haftar, soutenus notamment par les Émirats.

"Rached Ghannouchi n’a jamais caché faire partie de l’axe Turquie-Qatar - mais il est désormais président du Parlement et les institutions tunisiennes se retrouvent entraînées dans cet axe", explique Hamza Meddeb, expert pour le centre Carnegie.

Diplomatie parallèle

Plusieurs partis, dont deux alliés d’Ennahda au sein de la majorité parlementaire, ont donc obtenu que cette diplomatie qualifiée par certains de "parallèle" soit débattue au Parlement, lors d’une plénière qui a débuté mercredi dans une ambiance tendue. Des appels à manifester contre Ennahda et son président ont également été lancés, sans beaucoup mobiliser jusque-là.

Des médias pro-turcs ont accusé ces contestataires de fomenter un coup d’État sous la houlette des Émirats arabes unis, faisant de la Tunisie une "caisse de résonance" des affrontements de plus en plus directs entre les différents axes en Libye voisine, souligne M. Meddeb.

Discorde au sommet

La coalition gouvernementale hétéroclite arrivée non sans mal au pouvoir en février "a réussi à tenir grâce à la crise sanitaire qui a gelé les rivalités face à un ennemi commun : le virus", souligne M. Meddeb. "Avec le déconfinement, c’est la reprise des hostilités."

Les pouvoirs spéciaux confiés au gouvernement pour gérer la crise expirent le 11 juin, et les décisions devront ensuite passer par les jeux de pouvoir parlementaires complexes : Ennahda, principale force du Parlement, n’en contrôle qu’un quart des sièges.

Le président Saied, lui, est passé à l’offensive face au deuxième personnage de l’État. Dans un discours acerbe fin mai, il a souligné que la Tunisie n’avait "qu’un seul président, à l’intérieur du pays comme à l’extérieur" : une critique implicite de l’intense activité diplomatique de M. Ghannouchi, selon la présidence.
(lalibre.be,  3 juin 2020)

Erdogan ressasse son rêve de changer Sainte-Sophie en mosquée



Istanbul a célébré avec ferveur, vendredi 29 mai, le 567e anniversaire de la conquête de Constantinople par le sultan Mehmet II, dit « le Conquérant ». Les festivités ont débuté le matin avec la sortie d’une flottille de bateaux voguant sur le Bosphore, dont les eaux, fréquentées par des dauphins, sont devenues bleu turquoise après plus de deux mois de navigation restreinte. En soirée, un événement inhabituel s’est produit sur la péninsule historique de l’ancienne capitale ottomane. Pour la première fois depuis quatre-vingt-sept ans, un imam a récité une sourate du Coran à l’intérieur de la basilique Sainte-Sophie.

Limitée à deux personnes, l’imam et le ministre du tourisme, Mehmet Nuri Ersoy, la prière a été suivie avec émotion par le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui assistait à l’événement en visioconférence, un écran plat ayant été installé au cœur de l’édifice. Un peu plus tard, un spectacle de son et lumière a été projeté sur les murs extérieurs de la basilique, dont l’imposante silhouette domine le cœur historique d’Istanbul. Les cérémonies ont été retransmises par toutes les chaînes de télévision.

Une façon pour M. Erdogan de donner des gages à la frange la plus conservatrice de son électorat, laquelle réclame depuis longtemps la conversion du bâtiment en mosquée, une éventualité évoquée de plus en plus souvent par le président turc ces dernières années. Une façon aussi de polariser davantage la société et d’énerver le voisin grec avec qui les relations sont tendues. (Le Monde, 30 mai 2020)


Socio-économique / Socio-economic

Coronavirus: la Turquie franchit la barre des 5.000 morts

La Turquie a franchi la barre des 5.000 morts en lien avec la pandémie de coronavirus avec 27 nouveaux décès annoncés mardi par le ministre de la Santé.

L'épidémie a fait au total 5.001 morts parmi 190.165 cas recensés en Turquie, selon le dernier bilan publié par le ministre de la Santé Fahrettin Koca.

Afin de permettre à l'économie de repartir, la Turquie a levé ces dernières semaines la plupart des mesures qui avaient été prises pour endiguer la propagation du virus.

Mais à la mi-juin, les chiffres de contaminations quotidiennes ont doublé par rapport au début du mois avec environ 1.500 nouveaux cas par jour. M. Koca avait alors mis en garde ses concitoyens contre le laisser-aller dans la lutte contre la pandémie.

Pour tenter d'endiguer cette hausse, les autorités turques ont rendu obligatoire le 17 juin le port du masque en public dans plusieurs villes, notamment Istanbul et Ankara, les deux plus grandes du pays.
(AFP, 23 juin 2020)

TUC: Turkey among the worst 10 countries for workers

Turkey is among the 10 worst countries in the world for working people, according to the 2020 Global Rights Index by the International Trade Unions Confederation (ITUC).

The report that is annually published during the International Labor Organization's (ILO) conferences, was released digitally this year due to the coronavirus pandemic.

According to the report, the 10 worst countries out of 144 are Bangladesh, Brazil, Colombia, Egypt, Honduras, India, Kazakhstan, the Philippines, Turkey and Zimbabwe.

Workers have no access to justice in 103 countries

In this year, the number of countries that prevent union activities rose from 86 to 89 as the rights to strike and to collective negotiations were violated in numerous countries, says the report.

Also, joining unions or establishing new ones have become more difficult as workers were excluded from the right to unionizing in 106 countries, the report indicates.

Turkey is "one of the most hostile countries" to unionists

Turkey is one of the most hostile countries in the world for trade unionists, especially since the attempted coup in 2016, according to the report.

"In a climate of fear and under the constant threat of retaliation, workers struggled to unite and form unions, while employers actively deterred any attempt to do so by firing union organizers and engaging in union-busting practices," the ITUC notes.

The report recalls the criminal case against Arzu Çerkezoğlu, the head of the Confederation of Progressive Trade Unions of Turkey (DİSK), over her criticism against the ruling Justice and Development Party (AKP) in 2016. She was later acquitted of charges.

It also mentions the dismissal of workers at İzmir's Aliağa District Municipality and lawsuits against the members of the Confederation of Public Employees' Unions (KESK).
(BIA, 18 June 2020)

TTB warns: İstanbul is still a center like Wuhan

The Turkish Medical Association (TTB) Central Council has announced that "the premature reopening in Turkey despite all warnings of the TTB and experts is leading to alarming consequences in the country."

Releasing a written statement today (June 18), the Council has reiterated that the reopening steps started to be taken in Turkey "while the pandemic was still ravaging the world and the first wave of the outbreak had not yet been taken under control in the country."

The Council has also commented on the figures shared by Health Minister Koca at the press conference following a Science Board meeting yesterday.

TTB has, once again, indicated that the Ministry of Health insistently avoids sharing epidemiological data about the COVID-19 pandemic.

"The increase in the number of confirmed cases in Turkey is alarming," the statement has read and added, "If the Ministry of Health shares its data, it will be possible to calculate the rate of infection and fatalities by provinces, to compare these data and to take more effective measures."

The statement has streesed that a struggle against the pandemic falls beyond the responsibility of individuals, requiring public will and sensitivity.
'1,074 confirmed cases a day on average'

Referring to the partial figures shared by Minister Koca yesterday, TTB has indicated that the first signs of the early reopening have come up:

"In Turkey, the total number of confirmed cases reported by the Ministry of Health in the last month from May 18 to June 17, 2020 is 33 thousand 292, which means that the average number of daily cases is 1,074.

"When the figures cited by the Minister as to the 'average number of daily cases in the last month' in 10 provinces are added together, it accounts for 1,099 cases a day on average, which cannot be understood.

"Not only is this number higher than the number of cases announced by the Minister on a daily basis, but the fact that this information was solely about 10 provinces also sparks a debate about the number of cases in 71 provinces. A statement to be made by the Minister about the remaining 71 provinces is important to eliminate the question marks in minds.
Increase in Ankara, Bursa, Kocaeli, Konya, Diyarbakır

"According to the information given by the Minister of Health at the press conference yesterday, 60.80 percent of all cases reported in the last month were in İstanbul. While 18.66 percent of Turkey's population lives in İstanbul, over 60 percent of the cases are still reported from there, which shows that the city is still a center of density like 'Wuhan'."

Concluding its remarks, the TTB Central Council has referred to the statistics shared by the Minister about Ankara, Bursa, Kocaeli, Konya and Diyarbakır and said that these provinces are among the ones that have reported confirmed cases at a higher rate in the last month.

"The increase in the number of confirmed cases in Turkey is alarming. If the Ministry of Health shares its data, it will be possible to calculate the rate of infection and fatalities by provinces, to compare these data and to take more effective measures," the TTB has noted.

The Council has reiterated its call to the Ministry of Health to announce the epidemiological data and to include professional organizations of health in decision making processes.
(BIA, 18 June 2020)

Le port du masque désormais obligatoire à Istanbul et Ankara

Les autorités turques ont rendu obligatoire mercredi le port du masque en public à Istanbul et Ankara, au moment où le nombre de cas de nouveau coronavirus repart à la hausse en Turquie.

Cette décision a été prise sur la recommandation du comité scientifique qui conseille le gouvernement, ont séparément annoncé les gouvernorats des provinces d'Istanbul, la capitale économique turque, et d'Ankara, la capitale politique.

Le gouvernorat de Bursa, dans le nord-ouest de la Turquie, a lui aussi annoncé une décision similaire.

Le port du masque est obligatoire depuis plusieurs semaines dans les transports en commun et dans les commerces en Turquie, mais la décision prise mercredi traduit la préoccupation des autorités face à l'augmentation croissante du nombre de cas depuis plusieurs jours.

Le port du masque est désormais obligatoire en public dans 48 des 81 provinces turques.

Afin de permettre à l'économie de repartir, la Turquie a levé ces dernières semaines la plupart des mesures qui avaient été prises pour endiguer la propagation du virus.

Mais les images de Turcs se promenant sans masque et sans respecter les règles de distanciation physique sont devenues virales sur les réseaux sociaux, suscitant des réactions indignées et inquiètes.

Lors d'une conférence de presse mercredi, le ministre de la Santé Fahrettin Koca a exhorté ses concitoyens à ne "pas baisser la garde trop tôt", tout en affirmant que la situation était "sous contrôle".

La Turquie a enregistré 1.429 nouveaux cas de Covid-19 lors des 24 dernières heures, dont plus de la moitié à Istanbul, a annoncé mercredi M. Koca, soit pratiquement deux fois plus qu'il y a deux semaines.
(AFP, 17 juin 2020)

Le nombre des contaminations double par rapport à début juin

Le ministre turc de la Santé a mis en garde lundi ses concitoyens contre le laisser-aller dans la lutte contre la pandémie de coronavirus, au moment où les chiffres de contaminations doublent par rapport au début du mois de juin.

Le pays a enregistré 1.592 nouveaux cas et 18 morts au cours des dernières 24 heures, a indiqué Fahrettin Koca sur son compte Twitter. Le 2 juin, il n'y avait eu que 786 infections.

Le ministre a écrit, en lettres capitales : "Les chiffres augmentent dans certaines zones", sans davantage de précision.

"Allons-nous choisir le laisser-aller ou allons-nous combattre ? Nous pourrons contrôler la propagation si nous adoptons les masques et les mesures de distanciation sociales".

La Turquie a récemment ré-autorisé les liaisons entre villes, la reprise des vols intérieurs, la réouverture des cafés et restaurants et a mis fin aux mesures de confinement pendant les week-ends.

Selon les derniers chiffres officiels, le nombre de morts a atteint 4.825 et le nombre de cas approche les 180.000.

L'Association médicale de Turquie a estimé le 12 juin qu'il n'y avait "pas de preuve" que la pandémie avait été placée sous contrôle dans le pays.
(AFP, 15 juin 2020)

Levée du confinement des seniors et des jeunes

Le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé mardi la levée sous conditions du confinement imposé aux seniors et aux jeunes pour lutter contre la propagation du coronavirus.

Soumis à un confinement obligatoire respectivement depuis le 21 mars et le 4 avril, les personnes âgées de plus de 65 ans et de moins de 18 ans sont désormais autorisées à sortir de chez elles, a indiqué M. Erdogan.

Pour les seniors, ces sorties peuvent se faire entre 10H00 et 20H00 (07H00 et 17H00 GMT) alors que les moins de 18 ans doivent être accompagnés de l'un de leurs parents, a-t-il précisé.

Il a en outre annoncé la réouverture des théâtres et des salles de cinéma à partir du 1er juillet dans le respect des règles d'hygiène.

La Turquie avait levé le 1er juin la plupart des restrictions qui étaient en vigueur pour lutter contre le nouveau coronavirus, qui a fait plus de 4.700 morts sur près de 172.000 cas officiellement recensés dans le pays.

Ainsi bibliothèques, restaurants et crèches ont pu rouvrir
et les déplacements entre les principales villes du pays, interdits ou restreints depuis deux mois, sont à nouveau autorisés.

En mai, la Turquie avait autorisé la réouverture des centres commerciaux et des salons de coiffure.
(AFP, 9 juin 2020)

Quand les Turques inversent les clichés sexistes

"Un homme ne doit pas rire en public", "il portait un mini-short", "apprenez à conduire": de nombreuses internautes turques renvoyaient samedi aux hommes les remarques sexistes qu'elles subissent au quotidien, une façon d'aborder avec humour des sujets graves.

Signe du ras-le-bol face au sexisme et aux violences endémiques dans une société patriarcale, le mot-dièse "que les hommes restent à leur place" était en tête des plus utilisés sur Twitter en Turquie samedi.

"Comment a-t-il fait pour obtenir ce poste ? Il a dû coucher. De toute façon, il est tout le temps en jean slim", lançait ainsi une internaute, parmi les nombreux messages abordant le sexisme au travail.

"Je vois des hommes qui mettent des mini-shorts serrés, du parfum et qui s'esclaffent dans la rue. Après, ils se plaignent d'avoir été agressés sexuellement", écrivait une autre.

Plusieurs personnalités, comme la chanteuse Sila, ainsi que la mairie d'Istanbul ont rejoint le mouvement.

"A partir de 22H00, les chauffeurs de nos autobus permettront aux hommes de descendre où ils veulent, pour leur sécurité", a plaisanté cette dernière sur Twitter, faisant référence à une mesure similaire mise en place pour les femmes.

Cette avalanche de messages traduit la pression croissante que ressentent les femmes en Turquie, où les violences qu'elle subissent sont un mal persistant.

Selon le groupe de défense des droits des femmes "Nous ferons cesser le féminicide", 413 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2019 en Turquie.

Si le président Recep Tayyip Erdogan dénonce souvent les violences contre les femmes, les associations féministes l'accusent de ne pas en faire assez pour les empêcher.

Elles accusent aussi M. Erdogan d'avoir banalisé le sexisme en exhortant par exemple les femmes à avoir "au moins trois enfants" ou en déclarant qu'elles étaient "incomplètes" avant d'être mères.

Un ancien vice-Premier ministre, Bülent Arinç, avait suscité l'indignation en 2014 en déclarant qu'une femme ne devait "pas rire bruyamment en public".

Une déclaration largement détournée sur les réseaux sociaux samedi: "Un homme ne doit pas rire bruyamment en public. Il doit être modeste".
(AFP, 6 juin 2020)

Decathlon se met à l'arc-en-ciel, pluie d'injures homophobes

L'enseigne de sport française Decathlon était confrontée vendredi en Turquie à des appels au boycott mais aussi des témoignages de sympathie sur les réseaux sociaux, pour avoir publié des messages de soutien aux LGBT.

Tout est parti d'un message partagé lundi sur Instagram et LinkedIn par Decathlon en Turquie. La marque y a publié son nom écrit aux couleurs de l'arc-en-ciel, symbole des LGBT, avec le message suivant: "Toutes les couleurs sont les bienvenues à Decathlon".

Cette initiative a provoqué des réactions virulentes et souvent homophobes de la part de nombreux internautes utilisant le mot-dièse "Decathlon boycott".

"Nous ne permettrons pas à Decathlon de sacraliser les LGBT. Personnellement, je vais boycotter Decathlon", a déclaré jeudi soir sur Twitter un internaute avec plus de 180.000 abonnés.

Une éditorialiste proche du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, Hilal Kaplan, a elle aussi appelé au boycott.

Mais d'autres internautes volaient au secours de la marque, en utilisant le mot-dièse "Decathlon n'est pas seul".

Face aux réactions hostiles, Decathlon a fait part jeudi de sa "surprise" et de sa "peine".

"Nous sommes contre toute forme de discrimination (...) Nous croyons au pouvoir unificateur du sport", a déclaré l'entreprise dans un communiqué.

La Turquie est l'un des rares pays musulmans où l'homosexualité n'est pas réprimée par la loi. En revanche, l'homophobie et la transphobie y sont répandues et les associations LGBT font régulièrement état d'agressions.

La marche des fiertés d'Istanbul, qui rassemblait autrefois plusieurs milliers de personnes, est en outre interdite depuis plusieurs années.

Decathlon, l'un des plus gros vendeurs d'équipements sportifs au monde, s'était déjà retrouvé au coeur d'une polémique l'an dernier, en France, après avoir voulu mettre en vente un "hijab de sport".

Devant les virulentes critiques émanant de presque tous les partis politiques, mais aussi les injures et les menaces, la marque avait fait marche arrière et décidé de ne pas commercialiser ce produit.
(AFP, 5 juin 2020)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Les forages "illégaux" d'Ankara au large de Chypre doivent "cesser"

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a appelé jeudi la Turquie à "cesser" ses forages d'exploration gazière "illégaux" au large de l'île méditerranéenne divisée de Chypre, lors d'une rencontre avec des responsables chypriotes à Nicosie.

"Les forages illégaux de la Turquie doivent cesser", a tweeté M. Borrell après une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères de la République de Chypre, Nikos Christodoulides.

Les discussions entre les deux diplomates ont porté sur "le renforcement de la stabilité régionale" et la désescalade des tensions, selon M. Borrell.

"La délimitation des zones économiques exclusives contestées par la Turquie doit se faire dans le respect du droit international et en toute bonne foi, comme le propose Chypre", a-t-il précisé, ajoutant que l'Union européenne saluait cette invitation lancée à Ankara pour discuter.

La République de Chypre --reconnue par la communauté internationale et membre de l'Union européenne-- exerce uniquement son autorité sur les deux tiers sud de l'île. L'autoproclamée République turque de Chypre-nord est juste reconnue par la Turquie qui a envahi le tiers nord de l'île en 1974 en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher le pays à la Grèce.

Les négociations sous l'égide de l'ONU pour une réunification ont échoué en 2017 et n'ont pas repris depuis, notamment car les divisions sont fortes depuis la découverte de gisements de gaz dans les fonds marins des eaux revendiquées à la fois par Chypre et la Turquie.

Ankara assure que ses activités de forage pétrolier sont en accord avec le droit international et que son allié, la RTCN devait recevoir une partie des bénéfices et avoir le droit de procéder à des forages.

En janvier, la République de Chypre a accusé Ankara de "piraterie" en raison des forages répétés au sein de ce qu'elle considère comme sa zone économique exclusive.

"La Turquie a décidé de procéder à son sixième forage illégal en moins d'un an, en violation des droits souverains de Chypre, déstabilisant ainsi davantage la région", a déclaré M. Christodoulides après sa rencontre avec M. Borrell.

"La actions de la Turquie dans les zones maritimes de Chypre ne peuvent être considérées comme des actes isolés (...) elles font partie d'un comportement général alarmant", a-t-il ajouté.

Avant d'arriver à Chypre, M. Borrell a fait escale à Athènes, qui lui avait récemment transmis ses inquiétudes sur l'approche de la Turquie dans le litige sur les frontières maritimes.
(AFP, 25 juin 2020)

La Turquie arrête quatre hommes accusés d'espionner pour le compte de la France

La Turquie a arrêté quatre de ses ressortissants soupçonnés d'avoir espionné des milieux associatifs et religieux pour le compte de la France, a rapporté lundi un journal progouvernemental turc, en pleines tensions entre Ankara et Paris.

Aucune confirmation de cette affaire de source indépendante n'a pu être obtenue.

Selon le quotidien Sabah, un ex-employé du service de sécurité du consulat général de France à Istanbul, Metin Ozdemir, s'est rendu à la police et a affirmé qu'il avait collecté des informations pour le compte des services de renseignement extérieurs français (DGSE).

D'après Sabah, M. Ozdemir a déclaré avoir transmis aux Français des renseignements sur 120 personnes, dont des imams, contre une rémunération mensuelle et la promesse de pouvoir intégrer la légion étrangère, un corps de l'armée française composé de militaires étrangers.

Toujours selon le journal, M. Ozdemir, se faisant passer pour un membre des services de renseignement turcs enquêtant sur le groupe Etat islamique (EI), a recruté trois hommes : un employé de l'entreprise municipale d'Istanbul qui gère la distribution d'eau, une personne travaillant dans les télécoms et le propriétaire d'un hôtel stambouliote.

La "cellule d'espionnage", ainsi que la qualifie Sabah, était chargée de réunir des renseignements sur des "associations conservatrices", les confréries religieuses et l'autorité des affaires religieuses (Diyanet), organisme public chargé d'encadrer le culte.

Selon le journal, les quatre hommes ont notamment récolté des informations sur l'association des femmes et de la démocratie (KADEM), co-présidée par la fille cadette du président Recep Tayyip Erdogan.

D'après Sabah, M. Ozdemir s'est rendu aux autorités turques après avoir eu un désaccord avec les agents français. Les quatre hommes arrêtés seront jugés pour espionnage à une date non précisée, a indiqué le journal.

Cette affaire intervient en pleines tensions entre Ankara et Paris au sujet de la Libye.

La Turquie appuie le Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU alors que la France, bien qu'elle s'en défende, est accusée de soutenir les forces rivales du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est libyen.

La France et la Turquie, alliées au sein de l'Otan, ont échangé de virulentes accusations la semaine dernière après un incident maritime survenu en Méditerranée.

Paris a accusé des frégates turques d'avoir eu un comportement "extrêmement agressif" envers un navire français. Ankara a rejeté ces affirmations et reproché au navire français une "manoeuvre dangereuse".

L'Otan a ouvert une enquête sur cet incident.
(AFP, 22 juin 2020)

Austrian Chancellor Kurz warns against Turkey’s ‘blackmail’

Turkey cannot be allowed to use migrants to pressure the European Union, Austria’s conservative Chancellor Sebastian Kurz said in an interview with Greek daily Kathimerini on Sunday.

“We must not allow Turkey to blackmail us,” Kurz said, “as it has repeatedly tried.”

Kurz lauded Greece’s efforts to defend the EU’s external borders and said FRONTEX, the EU’s border control agency, “played a crucial role,” with the EU sending “a clear message to Turkey.”

Austria sent help for Greece to defend the Evros river border crossing in March to emphasise this message of support, Kurz said.

“The EU’s response against Turkey must always be clear,” the chancellor said. “We need to show unity, not only on the issue of immigration but also on controversial issues.”

Following a deadly airstrike in Syria on Feb. 27, in which 33 Turkish soldiers were killed, Turkey announced that it would no longer prevent migrants, refugees and asylum seekers from attempting to cross into the European Union. Shortly after, the Turkish authorities began actively helping migrants amass at the border, including running buses to the border region.

Greek and Turkish forces spent most of March trying to push migrants back and forth over their common border, until the coronavirus pandemic forced nationwide measures for both countries.

Austria hopes to stop “violations of sovereign rights of EU members from Turkey,” Kurz said in response to Kathimerini’s question about Turkey’s possible moves during the summer.

“Our position on international law issues is immovable” in matters pertaining to EU members, including Greece and Cyprus, Kurz said.

Turkey’s relationship with Mediterranean neighbours Greece and Cyprus have remained strained over recent years, mainly over the country’s efforts to explore for hydrocarbons in waters internationally recognised as being Greek and Cypriot.

Kurz said Austria was in favour of “close cooperation among EU countries” but not a European army, while stressing the need to “ensure stability on the (EU’s) southern and eastern borders.”

Several EU member states have announced their support for Greece, as well as the EU in general.

It is important “to send clear messages that we are a united mass, and that it will  be impossible for anyone to try and divide us,” Kurz said.
(Ahval, June 22, 2020)

Venice Commission: Turkish government undermined democratic self-government

The Council of Europe’s legal experts of the Venice Commission adopted an opinion following a request from the Congress of Local and Regional Authorities of the Council of Europe concerning decisions on elected candidates and mayors in South-East Turkey which had been taken after the 31 March 2019 local elections.

These decisions denied a number of successful candidates a mayoral mandate and removed from office the mayors of the metropolitan cities Diyarbakır, Mardin and Van and replaced them with Governors of each region as “trustees”.

Based in part on a delegation visit to Turkey in February this year, the opinion adopted today notes that both the decisions by the Supreme Election Council of 11 April 2019 and by the Ministry of the Interior of 19 August 2019 on the replacement of elected candidates and mayors are linked to the measures taken under the state of emergency that had been enacted following the failed coup attempt of 15 July 2016.

In the first situation, candidates banned from public service by virtue of emergency decree law were ex post considered ineligible, although their candidacies had been validated.

In the second situation, mayors were suspended because of terrorism-related charges, on the basis of legal amendments introduced by emergency decree law, although they had been considered eligible at the time of elections when many of the investigations or charges against them had already been initiated.

The Venice Commission is aware of the terrorist threat in the South-Eastern part of Turkey. Such a threat may justify unusual measures, including the removal of elected officials who might use their office to favour terrorist activities. Any such measures must respect relevant legal provisions, be based on evidence, and be proportionate to the aim pursued.

The Venice Commission furthermore acknowledges, as it has done on previous occasions, that in the immediate aftermath of the failed coup attempt, when the Turkish authorities were confronted with a dangerous armed conspiracy, certain extraordinary measures may have been required in Turkey.

That said, the state of emergency ended in 2018. It is a matter of concern that based on the framework of the emergency regime changes of a structural nature to the system of local government in place in Turkey have been introduced on a permanent basis. The necessity for these changes appeared doubtful even during the state of emergency. That concern is of course all the greater now that the state of emergency period is at an end.

The ongoing effects of the previous emergency regime give rise to "serious concerns", according to the opinion. In addition, both sets of decisions are in the Venice Commission’s opinion incompatible with basic principles of democracy – the respect for the free expression of the will of the voters and the rights of elected officials – and of the rule of law – including legality and legal certainty.

The decisions by the Supreme Election Council are inconsistent with international norms and standards and should be reversed. It is crucial for the proper functioning of democracy that the candidates who received the highest number of votes are deemed elected, and not second placed candidates from other political parties.

The decisions by the Ministry of the Interior are based on state of emergency-rooted legislation, which allows for replacement of elected mayors by government officials. They undermine the very nature of local self-government and also should be repealed.

The opinion includes the following recommendations:

A. Make it clear in the law that ineligibility of an election candidate on the grounds of prohibition from public service requires a final criminal conviction by a court for a serious offence as well as an express decision on the candidate’s ineligibility prior to the elections.

B. Recognise as elected the six mayoral candidates who had received the highest number of votes during the local elections of 31 March 2019 in the district municipalities of Diyarbakır, Erzurum, Kars and Van but had been denied the mayoral mandate by decision of the Supreme Election Council of 11 April 2019.

C. Reinstate the mayors of the three metropolitan cities Diyarbakır, Mardin, and Van who had been suspended by decision of the Ministry of the Interior of 19 August 2019; or implement an alternative solution which respects the will of the voters, such as allowing the respective municipal councils to choose a replacement mayor or providing for repeat elections in the electoral zones concerned.

D. Repeal the amendments to Article 45, paragraph 1 of the Municipality Law which had first been introduced by Decree Law No. 674 and had been approved by Parliament in November 2016.

La France dénonce une manœuvre turque "extrêmement agressive" en Méditerranée

Une action "extrêmement agressive" de navires turcs aurait été menée contre un bâtiment français en mer Méditerranée, selon Paris. La ministre de la Défense, Florence Parly, compte "mettre les points sur les i", lors d'une réunion de l'Otan.

Un navire français participant à une mission de l'Otan en Méditerranée a récemment fait l'objet d'une manœuvre "extrêmement agressive" de la part de frégates turques, selon le ministère français des Armées, qui compte dénoncer ce comportement "très grave", mercredi 17 juin, lors d'une réunion de l'Alliance.

Alors que la frégate française cherchait à identifier un cargo suspecté de transporter des armes vers la Libye, "les frégates turques interviennent et illuminent le Courbet à trois reprises avec leur radar de conduite de tir", ce qui constitue "un acte extrêmement agressif", a décrit le ministère des Armées juste avant une vidéoconférence des ministres de la Défense de l'alliance Atlantique.

"Cette affaire est à nos yeux très grave (...). On ne peut pas accepter qu'un allié se comporte comme cela, fasse cela contre un navire de l'Otan sous commandement Otan menant une mission Otan", a fait valoir Paris, en prévenant que la ministre des Armées Florence Parly allait "mettre les points sur les i", lors de cette réunion sur "l'attitude turque dans le conflit libyen".

"Ces norias de bateaux entre la Turquie et Misrata, parfois accompagnés par des frégates turques, ne contribuent pas à la désescalade", a souligné le ministère, dénonçant par ailleurs le fait que les bâtiments turcs "utilisent des indicatifs Otan" pour s'identifier lors de ses missions d’escorte.
(AFP, 17 juin 2020)

La Turquie s'est opposée au contrôle par l'UE d'un navire au large de la Libye

La Turquie s'est opposée mercredi au contrôle par une mission navale de l'Union européenne d'un cargo soupçonné de violer l'embargo de l'ONU sur les livraisons d'armes à la Libye et devra s'en expliquer devant le Conseil de sécurité, a-t-on appris jeudi de sources européennes.

L'incident qui s'est produit dans les eaux internationales au large de la Libye a été confirmé par le porte-parole de Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne.

Peter Stano n'a pas donné de détails, indiquant simplement que le contrôle d'un cargo suspect "n'a pas pu se réaliser".

L'opération militaire Irini chargée de mettre en oeuvre l'embargo en Méditerranée a contrôlé "plus de 75 navires" depuis son lancement le 31 mars, a-t-il expliqué.

Elle tient son mandat d'une résolution adoptée la semaine dernière par le Conseil de sécurité de l'ONU et "tout incident est notifié aux Nations Unies", a-t-il précisé. Ce sera le cas pour cet incident, a-t-il assuré.

L'incident s'est produit lorsqu'une frégate de la marine grecque engagée dans l'opération Irini a voulu contrôler un cargo suspect parti de Turquie, ont expliqué plusieurs sources européennes.

Le capitaine du navire grec a alors été contacté par un navire militaire turc qui lui a intimé l'ordre de s'éloigner du cargo. Un autre navire de la marine turque s'est dans le même temps approché de la zone.

Les règles de l'opération Irini sont très strictes pour les interventions sur des navires suspects et manifestement le capitaine du navire grec n'a pas eu d'autre choix que de laisser le cargo poursuivre sa route, a-t-on expliqué de mêmes sources.

Mais l'incident et ses circonstances ont été signalés aux Nations Unies et l'affaire n'en restera pas là, a-t-on assuré de source européenne. Des images satellites et des renseignements ont été obtenus pour justifier une intervention des navires de l'opération Irini.

L'incident devrait être discuté par les ministres des Affaires étrangères de l'UE lors de leur réunion en vidéoconférence lundi prochain. Il pourrait également être évoqué lors de la réunion des ministres de la Défense de l'Otan, dont la Turquie est membre, les 17 et 18 juin.

L'Union européenne a demandé la fin des ingérences étrangères dans le conflit en Libye et le retrait des mercenaires et de leurs équipements afin de permettre une solution politique.

La Turquie et la Russie sont les deux grands acteurs de ce conflit. Ankara et Moscou soutiennent chacun une faction rivale.

La situation militaire a tourné en faveur des forces du Gouvernement d'union libyen (GNA) de Fayez al-Sarraj, soutenu par les Turcs et reconnu par les Nations unies. Elles ont brisé l'offensive lancée il y a 14 mois par le maréchal Khalifa Haftar, soutenu par les Russes, l'Egypte et les Emirats arabes unis.

La Turquie est accusée d'armer les forces du GNA en violation de l'embargo sur les armes décrété en 2011 par l'ONU.
(AFP, 11 juin 2020)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

L'Otan confrontée au désengagement américain et à l'agressivité de la Turquie

La réduction des troupes américaines stationnées en Allemagne va être compensée par un renforcement de la présence militaire américaine en Pologne, a déclaré mercredi le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.

Le secrétaire à la Défense américain Mark Esper a assuré à ses homologues que les Etats-Unis restent engagés en Europe, a expliqué M. Stoltenberg au cours d'une conférence de presse à l'issue d'une vidéoconférence entre les ministres des 30 pays de l'Alliance.

"Il n'y a pas de décision définitive sur la manière et le moment où sera mis en oeuvre la décision de retirer une partie des troupes américaines d'Allemagne", a précisé M. Stoltenberg.

"On ne sait rien. C'est le grand flou. Tout va dépendre du résultat des élections en novembre", a confié un diplomate de l'Alliance.

Mais les Etats-Unis ne réduisent pas leur présence en Europe, a affirmé Jens Stoltenberg. "Ils ont toujours procédé à des ajustements", a-t-il souligné.

"Ce que je peux dire, c'est que les États-Unis et la Pologne, en concertation avec moi, ont décidé de renforcer la présence américaine en Pologne", a-t-il expliqué. "La présence américaine va donc être renforcée en Europe", a-t-il soutenu.

Jens Stoltenberg a insisté sur la menace que continue de faire peser la Russie, qui "cherche à diviser les Alliés". Les ministres ont approuvé une série de mesures pour contrer le renforcement de l'arsenal russe avec ses systèmes de missiles à capacité nucléaire.

"Ces mesures sont secrètes, mais elles constituent un ensemble équilibré avec l'ajout d'éléments de défense aérienne et de systèmes antimissiles", a-t-il indiqué.

La ministre française Florence Parly a aussi demandé une discussion sur le "comportement très grave" d'Ankara.

La marine turque escorte et s'oppose au contrôle des navires soupçonnés de violer l'embargo de l'ONU sur les livraison d'armes à la Libye. Mme Parly a reçu le soutien d'une dizaine de ses homologues, a-t-on appris de source diplomatique.

Jens Stoltenberg a reconnu "des différences entre les alliés et même des désaccords", mais il n'a pas fourni plus d'explications.

Les obstacles opposés par la Turquie aux missions européennes pour contrôler du respect de l'embargo imposé à la Libye seront à nouveau discutés jeudi à l'Otan, avec la présentation de l'opération militaire européenne Irini par le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, a-t-on indiqué de source diplomatique.
(AFP, 17 juin 2020)

Un employé turc du consulat américain condamné à de la prison pour "terrorisme"

Un tribunal d'Istanbul a condamné jeudi un employé turc du consulat américain à près de neuf ans de prison pour "aide à un groupe terroriste", une décision qui risque de tendre les rapports entre Ankara et Washington.

La condamnation de Metin Topuz à huit ans et neuf mois de prison intervient trois jours après que le président turc Recep Tayyip Erdogan eut émis le souhait de voir s'ouvrir une "nouvelle ère" dans les rapports entre la Turquie et les Etats-Unis après plusieurs années de tensions.

Selon l'agence de presse étatique Anadolu, M. Topuz a été reconnu coupable d'avoir "aidé un groupe terroriste armé", mais a été acquitté de l'accusation d'"espionnage". Le procureur avait requis jusqu'à 15 ans de prison.

M. Topuz était accusé d'avoir aidé l'organisation du prédicateur turc Fethullah Gülen, la bête noire de M. Erdogan qui l'accuse d'avoir orchestré une tentative de coup d'Etat en 2016. M. Gülen réfute toute implication.

Selon l'agence de presse DHA, le tribunal d'Istanbul a en outre ordonné le maintien en détention de M. Topuz.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s'est déclaré "profondément troublé" par le verdict, et a dit souhaiter qu'il soit "rapidement annulé". "Nous en appelons à nouveau au gouvernement turc pour qu'il résolve ce dossier de manière juste", a-t-il plaidé.

Le procès de M. Topuz a empoisonné les relations entre la Turquie et les Etats-Unis ces dernières années.

Chargé au consulat américain de faire la liaison entre les autorités américaines et la brigade de lutte contre le trafic des stupéfiants de la police turque, l'employé a été arrêté en octobre 2017 et maintenu depuis en détention provisoire.

Il était accusé d'espionnage et d'appartenance au mouvement de M. Gülen.

- "Aucune preuve" -

M. Topuz a toujours rejeté les accusations. Il a affirmé que les contacts qu'il a pu avoir avec des personnes que les autorités turques présentent comme des partisans de M. Gülen s'inscrivaient dans le cadre de son travail, et qu'il ne faisait qu'"obéir aux ordres" de ses supérieurs au consulat.

Lors de la dernière audience de son procès jeudi, il a une nouvelle fois clamé son innocence et réclamé son acquittement, selon DHA.

"Des responsables américains ont été présents à chaque audience du procès de M. Topuz à Istanbul, et nous n'avons vu aucune preuve crédible pour étayer cette décision", a déploré Mike Pompeo dans un communiqué.

Selon lui, "cette condamnation sape la confiance dans les institutions turques et la confiance nécessaire qui fonde les relations turco-américaines".

"M. Topuz a travaillé pendant près de trois décennies, sans relâche, à la promotion de la coopération entre les forces de l'ordre de la Turquie et des Etats-Unis et contribué à la sécurité des nos deux pays", a-t-il ajouté.

Le mouvement du prédicateur Gülen a longtemps été un allié de M. Erdogan, jusqu'à leur rupture en 2013, avec notamment la publication d'enregistrements accusant l'entourage de l'actuel président turc de corruption.

Les autorités ont alors multiplié les arrestations de partisans présumés de M. Gülen, un mouvement qui s'est accéléré après le putsch manqué de 2016.

La condamnation de M. Topuz intervient au moment où la Turquie cherche à réparer ses relations avec les Etats-Unis.

Celles-ci se sont fortement dégradées depuis 2016 en raison notamment de divergences sur le dossier syrien, de l'achat d'armes russes par Ankara et de l'arrestation de plusieurs employés consulaires des Etats-Unis, dont M. Topuz.

Mais Ankara, sous le coup de sanctions américaines pour l'achat de batteries de défense antiaériennes russes S-400, s'efforce depuis plusieurs mois d'apaiser les tensions.

M. Erdogan et le président américain Donald Trump ont ainsi eu lundi un entretien téléphonique lors duquel ils sont convenus de "coopérer étroitement" pour rétablir la stabilité en Libye, selon la présidence turque.
(AFP, 11 juin 2020)

Erdogan et Trump veulent poursuivre une "coopération étroite"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue américain Donald Trump sont convenus de "poursuivre leur coopération étroite" en Libye, lors d'un entretien téléphonique lundi, a annoncé la présidence turque.

"Les deux dirigeants sont convenus de poursuivre leur coopération étroite pour promouvoir la paix et la stabilité en Libye, voisin maritime de la Turquie", a indiqué la présidence.

Au cours de cette conversation, les deux chefs d'Etat "sont parvenus à des accords", a indiqué pour sa part M. Erdogan à la télévision publique TRT. Il a évoqué une "possible initiative " que les deux pays pourraient prendre ensemble, mais sans fournir de précisions.

Après cette conversation téléphonique, "il pourra y avoir un nouveau chapitre entre les Etats-Unis et la Turquie concernant le processus" de paix en Libye, a-t-il déclaré.

Ankara soutient le Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'Onu. La Turquie a notamment renforcé son aide militaire au gouvernement de Tripoli dont les forces affrontent celles du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est libyen.

La Turquie a notamment envoyé des drones et de systèmes de défense anti-aériens en Libye pour soutenir le GNA dont les forces ont infligé au cours des dernières semaines une série de cuisants revers militaires à celles de Haftar.

Soulignant l'importance du rôle de la Russie, M. Erdogan a dit qu'il devrait aussi avoir des entretiens avec le président russe Vladimir Poutine et discuter avec lui des mesures à prendre concernant le conflit en Libye.

La Russie a été accusée d'avoir envoyé plusieurs milliers de mercenaires en Libye pour soutenir le maréchal Haftar par l'intermédiaire de la société de sécurité privée russe Wagner, des accusations rejetées par le Kremlin.

M. Erdogan a affirmé, que bien que la Russie ait démenti toute présence de militaires russes en Libye, il y avait des équipements militaires russes en Libye, y compris des avions de combat.

Lors de l'interview, M. Erdogan a également indiqué que les derniers "développements ont montré que Haftar pouvait être exclu du processus de paix à tout moment".

Lors d'une visite à Ankara le 4 juin, le Premier ministre du GNA Fayez al-Sarraj s'est dit "déterminé" à reprendre le contrôle de toute la Libye, après cette série de succès contre les forces de Khalifa Haftar.

En mai, le secrétaire d'Etat américain a critiqué l'afflux d'armements en Libye et appelé à un cessez-le-feu lors d'une conversation téléphonique avec M. Sarraj.
(AFP, 8 juin 2020)

Police violence in USA: Erdoğan as a guardian of human rights!

Mehveş Evin, duvaR, June 4, 2020

Last week, President Erdoğan condemned the killing of George Floyd, tweeting: “The racist and fascist approach that led to the death of George Floyd in the US city of Minneapolis not only deeply saddened all of us, but it has also become one of the most painful manifestations of the unjust order we stand against across the world.”

He added, “Turkey always stands against all attacks targeting humanity, no matter where, under what pretext or in what form they are committed.”

The same President Erdoğan depicted Berkin Elvan, age 15, who died after the police shot him in the street at the Gezi protests, as a terrorist and made the crowds boo Elvan’s family back in 2014.

As the protests in the US continued to grow and the military police stepped in, President Erdoğan was silent, but his communications director Fahrettin Altun condemned the wounding of TRT World journalists covering the protests, reminding the US of press freedom.

Now this must be a joke. Turkey is one of the biggest oppressors of the press; around 100 journalists are in jail. Some Kurdish journalists have been jailed on the grounds of “being a terrorist” just for covering protests and press releases.

The torture and killing of African American citizen George Floyd by the police on May 27 coincided with the seventh anniversary of the Gezi protests. Those protests started after civilians tried to prevent the cutting of the trees in Gezi Park in Taksim so that a shopping mall could be built. As peaceful protests grew, the military police cracked down, using force on protesters. During the Gezi protests, which spread around every city in Turkey except one, a total of 10 people died, 56 people were severely injured (including brain damage and the loss of eyes) and thousands were injured because of police brutality.

Berkin Elvan, who lived in the Alevi district of Okmeydanı in Istanbul, got shot with a rubber bullet and went into a coma for months. He died after 269 days in the hospital.

Another violent crime during the protests was the death of Ali İsmail Korkmaz, age 19, in Eskişehir. He was battered by the police and a group of civilians, and he died of brain hemorrhage after 38 days in a coma. Erdoğan, who was the Prime Minister back then, claimed that the security forces were very patient and restrained, even saying that “the police made history.”

During the past seven years, none of the victim’s families were able to find justice in court. Not only in Korkmaz and Elvan’s cases, but in all of them, the police were heavily protected by the judiciary. Only a few members of the police got minor sentences.

Meanwhile, thousands of protesters were tried. Some were fined, but all were acquitted in the end. However, Erdoğan and the AKP never stopped claiming that Gezi was an organized upheaval to overthrow the government.

The latest well-known Gezi case is also known as the Kavala case. Businessman and philanthropist Osman Kavala, alongside 18 right activists and artists, was acquitted in February of this year. If they had been convicted, they would have faced aggravated life sentences. But Kavala, who was accused of another crime, this time about the coup attempt, has still not been released. His acquittal has also been contested by a Turkish prosecutor.

Disproportionate use of force by the Turkish police does not start nor end with Gezi. There are other cases of killing and the use of torture by the security forces. Usually, the victims are Kurds or Alevis that are accused after their deaths of being terrorists.

For instance, university student Kemal Kurkut was gunned down by the police during Newroz celebrations in Diyarbakır in 2017. While the murder took place in front of the cameras, the proceedings over the past three years have come to a dead end. Kurkut’s brother recently talked to Gazete Duvar, saying he does not expect justice. Sadly, he is right: almost all such crimes committed by the security forces end with impunity.

These cases are not identical to the racism issue in the US and the murder of Floyd. But when it comes to police brutality and use of violence against opponents, who can picture the president of Turkey as a democratic, peaceful and just political figure?

Relations régionales / Regional Relations

Deux morts dans un attentat suicide des Shebab près d'une base turque à Somalie

Un jihadiste membre de l'organisation des Shebab en Somalie s'est fait exploser mardi près d'une base d'entraînement de l'armée turque à Mogadiscio, tuant deux personnes, a annoncé le chef de l'armée somalienne.

"Quelqu'un portant un engin explosif a tenté de s'infiltrer dans une foule d'étudiants souhaitant rejoindre l'armée, mais il a été abattu par les forces de sécurité. Il a déclenché son engin avant d'atteindre la zone où se trouvaient les étudiants" qui doivent être entraînés par la Turquie, a affirmé aux médias d'Etat le chef de l'armée, le général Odowaa Yusuf Rageh.

Un civil et un étudiant ont été tués lors de l'explosion de l'engin, selon lui.

Les Shebab, liés à Al-Qaïda, ont revendiqué cette attaque dans un communiqué publié par SITE, l'agence américaine de surveillance des groupes jihadistes.

Le ministère turc de la Défense a confirmé l'attaque sur Twitter, relevant qu'elle avait eu lieu à 200 mètres de sa base à Mogadiscio.

"Nous ne laisserons pas nos frères de Somalie seuls dans leur combat contre les groupes terroristes", a-t-il assuré.

L'académie militaire turque de Mogadiscio a ouvert ses portes en 2017 et est la plus importante base d'entraînement étrangère en Somalie.

Plusieurs pays, dont la Turquie, forment des soldats somaliens qui remplaceront ceux de la force de l'ONU en Somalie, l'Amisom, sur le point de quitter ce pays après presque 14 ans de présence.

La Somalie a plongé dans le chaos après la chute du régime militaire du président Siad Barre en 1991, suivie d'une guerre de chefs de clans et de la montée en puissance des Shebab.

Evincés de leurs principaux bastions par l'Amisom en 2011, les Shebab ont poursuivi leur guerre contre le gouvernement, menant régulièrement des attaques meurtrières à Mogadiscio et dans les pays voisins membres de la force de l'ONU, en particulier au Kenya.

La Turquie est l'un des plus proches partenaires étrangers de la Somalie, lui offrant assistance militaire, humanitaire et scolaire. Elle y a récemment envoyé des avions chargés d'équipements médicaux pour l'aider à lutter contre la pandémie de coronavirus.

Des victimes des attaques jihadistes à Mogadiscio ont en outre souvent été évacuées en Turquie pour y être soignées.

Selon le site du ministère turc des Affaires étrangères, sa plus grande ambassade dans le monde se trouve à Mogadiscio et les investissements turcs en Somalie s'élèvent à 100 millions de dollars.

Des entreprises turques gèrent l'aéroport international et le port de Mogadiscio.
(AFP, 23 juin 2020)

L'Egypte prête à intervenir "directement" en Libye si le GNA progresse

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a prévenu samedi que toute avancée des forces du Gouvernement d'union nationale (GNA), soutenues par Ankara, vers la ville stratégique de Syrte, en Libye, pourrait mener à une intervention "directe" du Caire.

Avec l'appui d'Ankara, les forces loyales au GNA --basé à Tripoli et reconnu par l'ONU-- ont engrangé d'importantes victoires depuis début juin, reprenant le contrôle de l'ensemble du nord-ouest de la Libye.

Les troupes rivales du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'est libyen soutenu entre autres par l'Egypte, n'ont pour leur part cessé de reculer ces dernières semaines, essuyant des revers sur le terrain qui ont signé l'échec de leur offensive sur Tripoli lancée en avril 2019.

Les forces du GNA restent néanmoins freinées dans leur avancée vers la ville côtière de Syrte, verrou stratégique vers l'Est et sous contrôle du maréchal Haftar.

Ville natale de l'ex-dictateur Mouammar Kadhafi --déchu et tué en 2011--, Syrte, ainsi qu'Al-Joufra plus au sud, représentent une "ligne rouge", a averti M. Sissi, lors d'un discours retransmis à la télévision.

Si cette ligne est franchie, la sécurité de l'Egypte, qui partage une frontière poreuse avec la Libye, nécessitera une "intervention directe" des forces égyptiennes dans le pays, a-t-il déclaré.

"Toute intervention directe de l'Egypte est devenue légitime au niveau international, que ce soit au regard de la charte de l'ONU sur la légitime défense ou qu'elle se base sur la seule autorité légitime élue par le peuple libyen: le Parlement libyen" basé dans l'Est, a affirmé M. Sissi.

"Si le peuple libyen nous demande d'intervenir, c'est un signal envoyé au monde que l'Egypte et la Libye partagent (...) des intérêts communs, la sécurité et la stabilité", a-t-il ajouté.

Pour le GNA, il s'agit d'une "ingérence dans les affaires (internes) et une menace grave pour la sécurité nationale de la Libye" et la "paix internationale", a déclaré Mohamad Amari Zayed, membre du Conseil présidentiel du GNA.

"Il ne peut y avoir de lignes rouges à l'intérieur de nos frontières et sur nos terres", a-t-il clamé. "Aucune partie étrangère n'aura d'autorité sur son peuple."

- Trêve sous condition -

Ankara a de son côté exigé samedi le retrait des troupes du maréchal Haftar de la ville de Syrte comme condition préalable à toute trêve.

"Un cessez-le-feu doit être viable (...) ce qui veut dire que les forces de Haftar doivent se retirer de Syrte et d'al-Joufra", a déclaré le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, lors d'un entretien avec l'AFP à Istanbul.

Ces avertissements successifs interviennent après l'invitation lancée par Le Caire, et refusée vendredi soir par le GNA, d'assister à une réunion d'urgence sur la Libye de la Ligue arabe, dont le siège est basé dans la capitale égyptienne.

Le GNA et la Turquie ont fait part de leur scepticisme, considérant l'initiative égyptienne comme une manière de faire gagner du temps au maréchal Haftar, qui est aussi soutenu par les Emirats arabes unis et la Russie.

Les Emirats arabes unis ont affirmé samedi être "au côté de l'Egypte pour toutes les mesures qu'elle prend pour assurer la sécurité et la stabilité" face au conflit en Libye, selon le ministère des Affaires étrangères. Le ministère des Affaires étrangères d'Arabie saoudite a lui aussi manifesté son "soutien à l'Egypte quant à son droit à défendre ses frontières et son peuple contre l'extrémisme, les milices terroristes et leurs soutiens dans la région".

Ankara --qui discute également avec Moscou dans le but de parvenir à un nouveau cessez-le-feu en Libye après l'échec de plusieurs trêves précédentes-- a tancé la France, accusée de soutenir le maréchal.

"Le gouvernement français soutient un chef de guerre illégitime", a dénoncé M. Kalin. "Malgré tout cela, ils (les responsables français, NDLR) continuent de nous critiquer. Mais nous travaillons avec les acteurs légitimes et c'est la France qui travaille avec les mauvais acteurs."

Mercredi, lors d'une réunion en visioconférence des ministres de la Défense de l'Otan --dont Ankara et Paris sont membres--, la France avait reproché à la Turquie son comportement "extrêmement agressif" contre une de ses frégates en Méditerranée et martelé que l'implication d'Ankara sapait tout effort de trêve en Libye.

Sur un autre front diplomatique, le chef du GNA, Fayez al-Sarraj a rencontré samedi à Alger le président Abdelmadjid Tebboune, qui cherche à jouer un rôle de médiateur dans le dossier libyen.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 après une révolte populaire, la Libye est plongée dans le chaos et une guerre protéiforme, complexifiée par la présence accrue d'acteurs internationaux.
(AFP, 20 juin 2020)

Visite surprise du chef de la diplomatie turque à Tripoli

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a effectué mercredi une visite surprise à Tripoli, où siège le gouvernement d'union (GNA), dont Ankara est le principal allié dans le conflit entre pouvoirs rivaux libyens.

Il s'agit de la plus importante délégation turque à s'être rendue sur place depuis le début de l'offensive, en avril 2019, des forces du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est libyen, pour tenter de prendre la capitale libyenne.

Cette tentative a récemment échoué, le GNA, à la faveur d'un soutien militaire turc accru, parvenant même à chasser les partisans du maréchal Haftar de tout le nord-ouest de la Libye.

Arrivé à la mi-journée, M. Cavusoglu était accompagné du ministre des Finances, Berat Albayrak, et du chef des Services de renseignement, Hakan Fidan.

Ces responsables turcs se sont entretenus avec le chef du gouvernement d'union Fayez al-Sarraj des "derniers développements de la crise" en Libye et des "efforts internationaux pour la régler", a écrit le GNA dans un communiqué.

Selon la même source, il a notamment été question du "suivi de la mise en oeuvre du mémorandum d'accord militaire et de sécurité" signé en novembre 2019 par Tripoli et Ankara.

C'est en vertu de cet accord controversé que la Turquie a renforcé son appui armé au GNA, faisant pencher la balance en faveur de ce gouvernement reconnu par l'ONU au détriment du camp du maréchal Haftar, soutenu par la Russie, l'Egypte et les Emirats arabes unis.

"L'objectif de ce déplacement était d'exprimer une nouvelle fois avec force notre soutien à la Libye. Nous avons discuté de la manière de renforcer notre coopération dans tous les domaines", a déclaré M. Cavusoglu au cours d'un point presse à son retour en Turquie.

"Nous avons également échangé sur la question d'un cessez-le-feu durable et d'un processus politique", a-t-il ajouté, évoquant une visite "extrêmement fructueuse".

Si la Libye est en proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la bataille de Tripoli a vu une implication croissante de puissances étrangères.

Les dernières semaines ont ainsi été marquées par des tensions entre la Turquie et la France, accusée malgré ses dénégations d'avoir misé sur le maréchal Haftar jusqu'à ses récents revers militaires.

Paris a jugé "inacceptable" l'interventionnisme turc, Ankara rétorquant que la France était à ses yeux le principal "obstacle" à la paix en Libye.

A Tripoli, la visite du chef de la diplomatie turque a aussi été l'occasion d'évoquer "le retour des entreprises turques" en Libye, d'après le GNA.

Avant 2011, les entreprises turques du BTP avaient conquis de larges parts du marché libyen, mais les projets avaient été abandonnés avec le renversement de Kadhafi.
(AFP, 17 juin 2020)

Russie et Turquie, entre jeux de pouvoir et recherche d'accord en Libye

Les deux font figure de poids lourds, mais ne peuvent agir sans leurs alliés: Russie et Turquie s'opposent dans le désastre libyen, chaque pays soutenant une faction rivale, mais pourraient trouver un terrain d'entente dans un billard à de multiples bandes.

Les forces du Gouvernement d'union libyen (GNA) de Fayez al-Sarraj, soutenu par les Turcs et reconnu par les Nations unies, ont multiplié les succès militaires ces dernières semaines. Et la cote du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est du pays appuyé par les Russes, dont l'offensive sur Tripoli a débuté il y a 14 mois, est en chute libre.

La guerre civile a suscité les intérêts de plusieurs autres puissances, venues chacune avec leur agenda. Le Qatar roule avec les Turcs pour Sarraj, l'Egypte, les Emirats arabes unis, et - de façon moins assumée - la France appuient le camp Haftar.

Mais ce sont bien Moscou et Ankara qui détiennent certaines des clés propres à présider aux destinées d'un pays en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

"La Russie et la Turquie apparaissent comme les deux acteurs militairement les plus engagés aux côtés de leur allié respectif", résume Pierre Razoux, directeur de recherche à l'Institut de recherche stratégique de l'école militaire (IRSEM)à Paris.

- "Meilleurs leviers politiques" -

"Je ne les qualifierais pas de faiseurs de roi, car il y a d'autres acteurs qui pourraient perturber un accord bilatéral, mais ils disposent des meilleurs leviers politiques", confirme Emad Badi, expert de la Libye à l'Atlantic Council. "Ils pourraient saboter une solution politique s'ils estiment qu'elle ne sert pas leurs intérêts".

 Moscou s'intéresse aux hydrocarbures libyens et ne verrait pas d'un mauvais oeil un pouvoir ami sur la rive orientale de la Méditerranée. Des mercenaires de la société privée Wagner, réputée proche de Vladimir Poutine quoiqu'il s'en défende, sont engagés dans les combats.


Mais "Moscou n'a pas de visées napoléoniennes pour la Libye. Il ne faut pas exagérer son importance dans la politique extérieure de la Russie", tempère Alexandre Tkatchenko, chercheur à l'Institut Afrique de l'Académie des sciences russe.

Ankara joue en revanche plus gros, dans ce qui fut un territoire ottoman jusqu'en 1912. La Turquie a notamment fourni des avions pour aider le GNA ainsi que des mercenaires syriens, permettant à Sarraj d'inverser le rapport de force.

"Ankara a des liens historiques avec les Libyens et des projets d'infrastructures pesant des milliards de dollars", relève l'analyste politique Ali Bakeer, basé à Ankara.

Une solide influence en Libye "renforce la position d'Ankara dans d'autres enjeux régionaux et lui permet de projeter son pouvoir de façon plus efficace hors de sa sphère immédiate", ajoute-t-il. Avec, dans le viseur, des dossiers aussi cruciaux que le partage des zones pétrolières en Méditerranée orientale, la Syrie, ou les migrations vers l'Europe.

- "Sphères d'influence" -

Bien des observateurs soulignent à cet égard "l'hubris" d'Erdogan à l'étranger. Le président turc est ambitieux et en froid avec les Européens. Et il est soupçonné de promouvoir à Tripoli un régime à l'islam rigoriste, proche des Frères musulmans, dont Sarraj serait un allié.

Mais les experts affirment aussi que ni Moscou ni Ankara n'ont intérêt à s'affronter trop directement. "Ils peuvent trouver un terrain d'entente à la fois politique et militaire, en déterminant des sphères d'influence", assure Emad Badi. D'autant que malgré les récents succès du GNA, un règlement purement militaire de la guerre semble très éloigné.

Pierre Razoux souligne quant à lui combien les différentes logiques régionales s'imbriquent les unes dans les autres. Les deux pays sont aussi adversaires en Syrie. Et les négociations sur un théâtre sont empreintes de logiques issues d'un autre.

"Moscou et Ankara pourraient s'entendre sur le compromis suivant: la Turquie laisse la Russie et le régime syrien reconquérir la poche d'Idleb, tout en laissant entrevoir un retrait partiel de son armée du nord de la Syrie, tandis que la Russie abandonne la Tripolitaine et le golfe de Syrte au GNA appuyé par la Turquie", estime-t-il.

Depuis avril 2019, le conflit a fait des centaines de morts et poussé plus de 200.000 personnes à fuir. La mission de l'ONU (Manul) estime que plus de 16.000 personnes ont été déplacées du fait des derniers combats.
(AFP, 11 juin 2020)

Lancement d'une campagne anti-EI près de la frontière irakienne

Les forces démocratiques syriennes (FDS) ont annoncé vendredi le lancement d'une traque aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI), dans l'est du pays, à la frontière avec l'Irak, en coordination avec la coalition internationale anti-EI, dirigée par Washington et les forces irakiennes.

"En coopération avec les forces de la coalition internationale (...) et l'armée irakienne, nos forces ont lancé une campagne baptisée +Dissuasion du terrorisme+ pour traquer les cellules de l'organisation terroriste Daech dans l'est du pays, le long de la rivière Khabour et de la frontière syro-irakienne", ont annoncé dans un communiqué les FDS, dominées par les combattants kurdes.

Daech est l'acronyme arabe de l'EI, dont les attaques "ont récemment augmenté, ce qui représente une réelle menace (...) pour la stabilité et la sécurité" dans cette région, ajoute le communiqué.

Après avoir autoproclamé en 2014 un "califat" à cheval sur la Syrie et l'Irak, l'EI a enchaîné les défaites dans les deux pays avant de s'écrouler en mars 2019.

Mais les jihadistes, qui ont renoué avec la clandestinité, continuent de mener des attaques meurtrières, notamment dans le vaste désert du centre syrien, qui s'étend de la province de Homs (centre) à celle de Deir Ezzor (est).

Les attaques du groupe ciblent aussi bien l'armée syrienne et ses alliés que les forces kurdes, longtemps soutenues par Washington dans leur lutte contre l'EI.

Depuis mars 2019, les forces kurdes, soutenues par la coalition anti-EI, ont mené plusieurs attaques contre le groupe, traquant ses cellules dormantes sans réussir à en endiguer les activités.

Jeudi, les Etats-Unis ont exhorté leurs alliés à continuer de financer la lutte contre l'EI malgré la crise économique suscitée par la pandémie de nouveau coronavirus.

"Notre combat contre l'EI continue, et continuera encore à l'avenir. Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers", a prévenu le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo.
(AFP, 5 juin 2020)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Athènes et Rome signent un accord sur la délimitation des eaux en mer Ionienne

Les ministres grec et italien des Affaires étrangères ont signé mardi à Athènes un accord sur la délimitation de la Zone économique exclusive (ZEE) en mer Ionienne, qui sépare les deux pays voisins.

"Aujourd'hui est un jour historique", s'est félicité le chef de la diplomatie grec Nikos Dendias, après la signature de l'accord bilatéral qui met l'accent sur les droits de pêche mutuels.

"C'est un résultat important", a également salué son homologue italien Luigi Di Maio, "nous ne sommes pas juste voisins, nous avons à coeur notre territoire commun, la Méditerranée".

Le ministre italien en a profité pour souligner la coopération entre Athènes et Rome en matière de migrations en Méditerranée.

"on collabore coude à coude", a-t-il dit. Luigi Di Maio a estimé que "durant cette phase" d'urgence sanitaire, "chaque pays européen doit collaborer sur le plan migration. Solidarité, et partage des responsabilités".

Il s'agit de la première visite d'un haut responsable étranger en Grèce depuis la fin du confinement grec le 4 mai.

L'accord bilatéral vise à définir les zones de pêche entre les deux pays. M. Dendias a précisé qu'il confirmait un précédent accord de 1977 avec Rome qui garantit "le droit des îles d'avoir des zones maritimes".

Ce point est d'importance pour Athènes, confronté à de vives tensions avec la Turquie voisine qui convoite les gisements énergétiques de la région et surtout le droit de Chypre de mener toute exploration de ressources énergétiques dans la ZEE chypriote.

Depuis l'année dernière, Ankara s'est livrée à une démonstration de force en envoyant des navires de forage dans les eaux chypriotes, malgré les avertissements de Washington et de l'UE, ou encore de l'Egypte.

Pour mieux renforcer sa position dans la région, la Turquie a signé en novembre dernier un accord maritime controversé avec le gouvernement libyen d'union (GNA), visant à augmenter le territoire sur lequel mener des activités d'exploration conjointes.

"Selon le droit international, la délimitation des zones maritimes est réalisée en vertu d'accords légaux, et non sans fondement comme l'accord entre la Turquie et Sarraj", le chef du GNA, a ajouté M. Dendias, évoquant "l'escalade d'infractions au droit de la Turquie" vis-à-vis de la Grèce.

"Ces actes, de même que la rhétorique agressive de la Turquie, illustrent son rôle déstabilisant", a ajouté le chef de la diplomatie grecque, soulignant qu'Athènes répondait "méthodiquement à la provocation".

Les zones d'exploitation maritime définissent l'espace maritime dans lequel chaque pays a le droit d'exploiter les ressources maritimes et énergétiques.

La délimitation des ZEE entre les pays du pourtour méditerranéen est une question qui alimente les tensions, après la découverte ces dernières années de gigantesques gisements d'hydrocarbures.

Pour contrer les tentatives d'Ankara de s'imposer dans la région, la Grèce, Chypre et Israël avaient signé en janvier un accord sur le gazoduc EastMed, un projet pour l'approvisionnement énergétique de l'Europe orientale.

Selon des experts, la signature de l'accord gréco-italien pourrait servir de "précédent" pour pousser les pays de la région à délimiter leurs ZEE et empêcher les convoitises turques.
(AFP, 9 juin 2020)

Athènes fustige l'intention d'Ankara d'effectuer de nouveaux forages

Athènes a qualifié lundi de "nouvelle provocation" l'intention d'Ankara de mener des forages d'hydrocarbures en Méditerranée orientale, après le regain de tension ces derniers mois entre les deux pays voisins.

"La publication au journal officiel turc de demandes d'autorisation de la société de pétrole turque d'effectuer des explorations pétrolières dans la région du plateau continental grec s'inscrit dans une série d'actions du pays voisin qui tente progressivement d'usurper les droits souverains de la Grèce", a déclaré Nikos Dendias, ministre grec des Affaires étrangères.

Il a souligné, cité dans un communiqué, que la Grèce "était préparée à faire face à cette nouvelle provocation, si la Turquie la met finalement à exécution".

Lundi soir, la Grèce a procédé à une démarche diplomatique auprès l'ambassadeur de la Turquie en Grèce, qui a été convoqué au ministère des Affaires étrangères, selon l'Agence de presse grecque, Ana.

Vendredi, le ministre turc de l'Energie, Fatih Dönmez, avait indiqué que son pays "pourrait commencer à rechercher (des hydrocarbures) dans trois ou quatre mois" en Méditerranée orientale dans le cadre d'un accord controversé conclu avec la Libye en novembre dernier.

Fatih Dönmez n'a pas précisé où ces forages pourraient être menés.

Comme de nombreux pays riverains, la Grèce a dénoncé l'accord turco-libyen aux termes duquel le plateau continental de la Turquie est considérablement étendu.

Athènes estime que cet accord vise à accroître l'influence de la Turquie en Méditerranée où Ankara avait récemment effectué des forages exploratoires à proximité de Chypre, suscitant les protestations des pays voisins, Chypre, Grèce, Egypte.

L'Union européenne (UE) a également dénoncé ces "forages illégaux" et menacé Ankara de sanctions.

"Les actions illégales de la Turquie (...) ne peuvent atteindre la souveraineté grecque basée sur le droit international et le droit maritime", a encore souligné Nikos Dendias.

Les relations gréco-turques ont récemment connu un regain de tension, Ankara cherchant à obtenir le soutien de l'UE sur ses revendications en Syrie et sur la question migratoire.

La semaine dernière, Athènes a envoyé "par précaution" 400 policiers à sa frontière terrestre avec la Turquie (Nord-Est) afin d'empêcher un éventuel afflux de migrants, comme c'était le cas en février dernier.
(AFP, 1 juin 2020)


Immigration / Migration

Turkish ultranationalists attack Kurdish rallies in Vienna

Turkish ultranationalists attacked two rallies by Kurdish groups in Vienna, Austria this week, Associated Press reported.

Vienna police said stones, bottles and fireworks were thrown during confrontations on Thursday afternoon that continued for several hours. Three people were detained by police.

AP reported that police were also attacked, with two officers and a service dog injured.

Journalist Jake Hanrahan said on Twitter on Friday that members of the Grey Wolves, the ultranationalist militant youth wing of Turkey’s far-right Nationalist Movement Party (MHP), had been attacking Kurdish people and leftist Turks in Vienna for two nights in a row. "They come with knives and I've also seen footage of them setting a building alight," he said.

On Wednesday, Kurdish groups had protested against Turkey's recent offensive against Kurdish groups, AP said.

An alleged Turkish drone strike reportedly killed three women earlier this week in the Syrian village of Helenj, near the town of Kobani.

Vienna police said further rallies are planned for the coming days and “several hundred officers will actively, decisively and resolutely act against disruptions and provocations by extremist groups." (Ahval, 27 June 2020)

Pourquoi s’en prend-on à Léopold II ?

De plus en plus de voix s’élèvent pour demander qu’on enlève les statues de Léopold II de l’espace public. Pourquoi ? Qu’a-t-il fait au Congo ? Et quel est le lien entre la colonisation et le racisme aujourd’hui ? Explications.

De 1885 à 1960, le Congo était une colonie. D'abord territoire personnel du roi Léopold II, le Congo devient ensuite propriété de l'État belge. Cette histoire est encore souvent présentée comme une entreprise nuancée, voire positive pour le pays colonisé. La réalité est tout autre.
Le profit, toujours le profit

L’historien Guy Vanthemsche est formel sur les motifs de la colonisation : « Il ne fait aucun doute que la colonisation belge avait à l’origine pour objectif de générer des profits ». Ainsi, l’administration de l’État colonial avait été mise sur pied essentiellement dans le but de garantir les bénéfices des grandes entreprises. Le ministère belge des Colonies donna la directive suivante à l’administration coloniale : « L'appui le plus large des autorités devra donc être assuré aux entreprises économiques. Les fonctionnaires s'appliqueront, dans toute la mesure du possible, à faciliter l'installation dans leur région des planteurs, des industriels et des commerçants. »

En 1885, toutes les terres disponibles appartenaient à l’État, donc à Léopold II. Les meilleurs terres étaient attribuées aux colons. Conséquence de cette politique : la population congolaise se retrouva dépouillée de ses terres, alors que certaines familles y vivaient depuis des siècles.

De nombreux.ses Congolais.es furent contraint.e.s au travail forcé : en 1937, 700 000 étaient soumis.es à un tel système. Par ailleurs, les salaires « normaux » étaient eux aussi dérisoires. En 1924, le vice-gouverneur G. Moulaert estimait le coût annuel d’un ouvrier de l’Union minière à 8000 francs, alors que celui-ci rapportait 50 000 francs par an. Le salaire moyen d’un.e ouvrier.ère congolais.e ne suffisait même pas à acheter le minimum pour se nourrir. Les grandes entreprises n’avaient aucun scrupule. Elles se virent offrir des monopoles sur d’immenses parts de la colonie belge sous forme de concessions. Les entreprises amies, qui reçurent les plus grandes concessions, purent bâtir un immense empire en quelques dizaines d’années, et envoyer leurs profits gigantesques en Belgique. À la veille de l’indépendance du Congo, 75 % de l’économie coloniale était contrôlée par trois puissants groupes financiers : la Société Générale, le groupe Empain et la Banque de Bruxelles.

L’objectif de générer des gains fut dès lors largement atteint. Entre 1896 et 1907, alors que le Congo était la propriété personnelle de Léopold II, la colonie rapporta environ 450 millions d’euros au Domaine de la Couronne. Ces bénéfices ne retournèrent pas au peuple congolais, mais furent investis dans des projets de prestige en Belgique, qui marquent encore le paysage de plusieurs villes belges. Ainsi, les galeries qui trônent sur la digue ostendaise furent directement financées par le caoutchouc congolais. Après 1908, date à laquelle le Congo devint propriété de l’État belge, les profits continuèrent à grandir, en particulier grâce à l’exploitation des mines congolaises. L’Union minière vit le jour en 1906. Ses gains augmentèrent à tel point que pendant les dix dernières années de la colonisation, cette entreprise put distribuer 31 milliards de francs de bénéfices nets sous forme de dividendes. Cette richesse accumulée au cours de cette période représente le socle sur lequel s’est bâtie la fortune des familles belges les plus nanties. Si on étudie la liste des 200 familles les plus riches de Belgique aujourd’hui, on s’aperçoit que parmi les 23 familles qui se trouvent en haut du classement, plus de 11 ont acquis leur fortune au moins en partie grâce à la colonisation. Il s’agit des familles Solvay, Emsens, Boël, Janssen, Bekaert, Lippens, Vandemoortele, Van Thillo, Bertrand, Dieryck et van Baaren. Tandis que certaines personnes prétendent que la colonisation belge était bénéfique tant pour la Belgique que pour le Congo, ces familles, quant à elles, savent pertinemment que tout le bénéfice leur revenait.
Révolte et répression

Les infrastructures servaient principalement à acheminer les richesses pillées vers la Belgique, ou à faciliter le déplacement de soldats.

C’était tout bénéfice pour les grandes entreprises belges, mais évidemment pas pour le peuple congolais qui ne profita pas de cette richesse. Les infrastructures dont on parle souvent ne furent pas mises en place pour permettre un développement durable au Congo. Dans les colonies européennes, les routes furent construites selon une structure qui s’apparente aux nervures d’une feuille d’arbre : les villes et les centres économiques (les plantations, les mines) sont reliés à l’enfilade au port, ou plus tard à l’aéroport, direction la « mère patrie ». Ces « infrastructures fantastiques » servaient principalement à acheminer les richesses pillées vers la Belgique, ou à faciliter le déplacement de soldats si une intervention militaire était nécessaire.

Aux yeux du peuple congolais appauvri, la colonisation était donc loin d’être une situation gagnant-gagnant. Au cours de la période coloniale, des populations se révoltèrent à plusieurs occasions contre l’administration coloniale. La révolte la plus importante éclata en 1941 dans une mine de l’Union minière. Malgré la répression et le meurtre d’un gréviste, le mouvement de grève se répandit rapidement dans d’autres exploitations minières aux alentours.

En fin de compte, le gouverneur de la province du Katanga, Amour Maron, fit rassembler 200 grévistes sur un terrain de football à Lubumbashi, à la demande du directeur général de l’Union minière, G. Mottoulle. Le meneur de la grève, Léonard Mpoyo, voulut s’adresser à Maron pour proposer une négociation, mais le gouverneur préféra donner le signal aux tireurs, qui abattirent les 200 grévistes. Selon les comptes officiels, il y aurait eu 45 victimes ce jour-là, mais ce chiffre doit certainement être revu à la hausse. Le jour suivant, les mineurs retournèrent travailler. C’est ainsi que la plus grande grève de l’histoire de la colonisation belge prit fin.

Néocolonialisme

En 1960, le Congo a obtenu son indépendance, mais le pillage économique du pays n’a pas cessé. C’est ce qu’on appelle le néocolonialisme. Cela signifie que le pillage économique des pays en développement continue, mais sous une nouvelle forme, adaptée à notre époque. Les multinationales jouent aux cowboys dans le Far West. Elles ne paient pour ainsi dire pas d’impôts, elles manipulent les prix des matières premières pour maximiser leurs profits, influencent la politique intérieure, etc. Selon Sally N’dongo, expert du néocolonialisme, le système actuel est même préférable aux yeux des multinationales occidentales : leurs profits peuvent être maintenus, mais la responsabilité de la sécurité, de l’infrastructure, de l’enseignement, qui incombait autrefois au pouvoir colonial, peut maintenant reposer sur l’État « indépendant ».
Racisme et colonialisme : les deux faces d’une même médaille

Le colonialisme, le néocolonialisme et les immenses profits qu’ils génèrent avaient besoin d’être légitimés. La colonisation était souvent décrite comme quelque chose de positif pour la colonie, encore aujourd’hui. Cependant, cette justification ne suffisait pas. Le racisme fut également employé dans ce but.

La colonisation rentrait dans le cadre de la mission civilisatrice aux yeux des Européens, une mission qui s’appuyait sur une idéologie raciste. En 1947, le secrétaire général du Congo belge rédigea la préface d’un ouvrage sur « l’Élite Noire », « l’évolué ». Il y établit une hiérarchie claire : « Si l'élite noire doit être consciente de sa supériorité à l'égard des indigènes semi-sauvages, elle doit aussi clairement connaître ses devoirs envers le Pouvoir Absolu ». Ce genre de racisme décomplexé était sur la défensive après la Seconde Guerre mondiale et la victoire sur le fascisme. Cependant il progresse de nouveau depuis la crise des années 1970, et les forces qui répandent ouvertement le racisme dans la société grandissent. Dans ce nouveau contexte, le colonialisme peut à nouveau être défendu ostensiblement et le racisme est de bon ton.

Le racisme sert à légitimer les profits des plus riches. Tant qu’un discours culturalisant cachera le néocolonialisme, les familles Solvay, Van Thillo et Lippens resteront hors d’atteinte. The inconvenient truth, la vérité qui dérange dans l’histoire du Congo, c’est que derrière la répression brutale, les mains coupées, le racisme, l’oppression et l’exploitation économique, se cachent des intérêts financiers.
L'actualité de l'histoire coloniale

La fortune des Belges les plus riches aujourd’hui s’est construite en grande partie grâce à l’exploitation des Congolais.ses, c’est là une vérité que l’establishment ne veut pas reconnaître. Nous ne pouvons comprendre le racisme et lutter contre celui-ci que si nous en prenons conscience. À l’heure actuelle, enseigner l’histoire coloniale à l’école n’est toujours pas obligatoire en Belgique. Il faut mettre à jour les programmes scolaires et il faut que nous confrontions sérieusement notre passé colonial. Et si on enseigne la colonisation, il faut alors mettre l’accent sur la course aux profits qui se cache derrière celle-ci. Expliquer aux jeunes ce qu’est la colonisation ne mettra pas un terme au racisme ni à l’exploitation structurelle des pays du Sud. Il s’agit cependant d’une première étape nécessaire, qui permet d’analyser le problème de fond : un système économique qui est basé sur le profit et l’exploitation.

Aujourd'hui se pose la question des monuments dont nos rues regorgent encore : statues et hommages à Léopold II, à d’autres dirigeants coloniaux... Au sein du mouvement pour la décolonisation, la question se pose : faut-il déboulonner les statues ? Et qu'en faire ? Ne vaut-il pas mieux ajouter une plaquette explicative ? Le problème de ce genre de plaquettes, c'est qu'elles risquent de manquer leur but. Elles ne changent pas la manière dont ces monuments façonnent notre espace public, et sont bien moins visibles que les statues qui glorifient les dirigeants coloniaux.

Remplaçons ces monuments par des oeuvres d'art anti-coloniales, qui promeuvent l'égalité et l'émancipation, ou qui illustrent les crimes de Lépold II et consorts. Plaçons les statues de Léopold II dans des musées, où elles pourront servir à des fins éducatives. Ainsi, nous pourrons combattre les crimes coloniaux et la persistance du racisme qui en découle avec une vision d'espoir, d'égalité et de solidarité.
(www.ptb.be, Onno Vandewalle, 12 juin 2020)

Que reste-t-il des liens historiques entre la Belgique et le Congo?

PHILIPPE DE BOECK, Le Soir, 11 juin 2020

Des noms de rues, de places, des lieux (comme le Cinquantenaire à Bruxelles), des monuments, des statues, des bustes. Dans une vingtaine de villes du pays, Léopold II trône sur les places et boulevards. Notre espace public regorge de souvenirs de la colonisation. A Bruxelles, on n’en recense pas moins de 70 !

Un exemple parmi d’autres : qui sait d’où vient le nom « boulevard Général Jacques » ? De Jules Jacques (de Dixmude, vainqueur de la bataille éponyme en 1917), un haut gradé breveté de l’Ecole royale militaire qui a effectué plusieurs séjours en Afrique, de 1887 à 1905, notamment lors des « campagnes anti-esclavagistes » de Léopold II. Le général Jacques a été mis en cause dans le rapport du diplomate irlandais Roger Casement sur l’exploitation du caoutchouc en 1904.

Autre exemple bruxellois, la station de métro Pétillon. Le major Arthur Pétillon s’est rendu responsable, comme le général Jacques, de nombreuses exactions contre les tribus qui tentaient de résister aux envahisseurs étrangers.

Il existe bien d’autres exemples en Belgique : le boulevard Wahis, la rue Emile Banning, la rue Lothaire, la rue des Colonies. Ce sont parfois des quartiers entiers qui rendent hommage aux militaires ayant conquis le Congo, comme à Etterbeek, près des casernes. Dans de nombreux parcs et squares trônent encore des bustes et des monuments à la gloire des colonisateurs belges.

A l’inverse, on ne trouve rien ou presque sur les Congolais. Il a fallu attendre juin 2018, 58 ans après l’Indépendance, pour avoir une place Lumumba près de la Porte de Namur à Bruxelles. Et encore, elle est minuscule et il faut savoir où elle se trouve. L’ancien Premier ministre congolais fait face, de l’autre côté de la Petite ceinture, à la statue équestre de Léopold II.


Mounaime, 19 ans, dit avoir été roué de coups par la police sans raison

Un jeune homme dit avoir été violenté par la police sans raison apparente. Il se trouvait sur les lieux des émeutes qui ont éclaté à Bruxelles, après la manifestation contre le racisme et les violences policières. La police a ouvert une enquête en interne.

Les traces sur le visage témoignent de la violence subie par Mounaime. Le jeune homme de 19 ans était à Bruxelles lors des émeutes en marge de la manifestation pacifique anti-racisme. A la base, il dit y être allé pour manger avec un ami. Mais il s'est retrouvé au milieu des échauffourées. "Il y a eu un mouvement de foule. Tout le monde a commencé à courir. On a entendu 'courrez' derrière nous. On a commencé à courir. D'un coup, je me suis fait attraper par un policier", explique le jeune homme.

Sous le regard de son ami, Mounaime s'est rapidement retrouvé au sol. "C'est là que j'ai vu qu'il était plaqué au sol avec la police. Il y avait 4 policiers sur lui. Je les entendais crier sur lui, lui mettre les menottes, etc", raconte l'ami de Mounaime.

"Je n'arrivais plus à respirer"

Le jeune homme de 19 ans est alors placé dans un véhicule de police, les mains attachées, selon ses dires. Trois minutes plus tard, plusieurs policiers seraient revenus. "C'est là qu'ils ont commencé à me taper, m'insulter. A me dire: 'est-ce que tu aimes la police, maintenant? J'espère que tu vas bien aimer la police maintenant!' Ils m'ont tapé sur la tête, je n'arrivais plus à respirer. Ils ne voulaient pas m'entendre. (…) J'étais tout seul, menotté, plus de sang dans les mains. Les mains froides tellement c'était serré fort."

Le jeune homme est finalement embarqué. Vu son état, une ambulance est appelée pour l'emmener à l'hôpital. Mounaime souffre d'hématomes au visage.

Face à ce témoignage, le chef de corps de la zone de police concernée a décidé d'ouvrir une enquête en interne. La famille du jeune homme a fait appel à un avocat. Une plainte a été déposée au commissariat ce mardi.
(RTL, 9 juin 2020)

Une statue de l'ex-roi des Belges Léopold II retirée à Anvers

Dans le contexte des manifestations antiracistes, la ville d'Anvers a décidé de retirer une statue représentant l'ex-roi des Belges, Léopold II.

Une statue de l'ex-roi des Belges Léopold II, figure controversée du passé colonial de la Belgique, a été retirée d'un square mardi à Anvers pour être entreposée dans les réserves d'un musée local, a appris l'AFP de sources concordantes.

Cette décision intervient après la mobilisation ce week-end de plusieurs milliers de personnes à travers la Belgique, lors de manifestations organisées contre le racisme et en hommage à George Floyd, un Afro-américain tué fin mai par un policier blanc aux Etats-Unis.

Le roi Léopold II, qui régna entre 1865 et 1909, fut notamment un des moteurs du colonialisme belge, notamment au Congé, ou plusieurs millions de personnes ont été tuées lors de la politique de conquête du Royaume belge.
(RTL , 9 juin 2020)


Mobilisation contre le racisme à Bruxelles: 10.000 personnes sur la place Poelaert
 
10.000 personnes de tous âges et de toutes couleurs de peau se sont rassemblées ce dimanche après-midi sur la Place Poelaert à Bruxelles afin de manifester contre les violences policières envers les Afro-Américains aux Etats-Unis, mais aussi contre ces mêmes violences ici, en Belgique, et contre le racisme dans la société belge.

"Le meurtre de George Floyd a visiblement réveillé beaucoup de gens", a expliqué Ange Kazi, porte-parole du 'Belgian Network for Black Lives' (BNFBL), qui a appelé à cette action. "Beaucoup de gens en ont marre de la violence policière qui touche systématiquement les noirs", a-t-elle ajouté. Des nombreux manifestants évoquaient aussi les noms de Semira Adamu, Mawda ou encore des jeunes Bruxellois Mehdi en Adil. "Nous exigeons la justice pour chaque victime de violences policières en Belgique", ont-ils revendiqué. "A chaque incident, un juge d'instruction doit être désigné afin que la victime et sa famille puissent bénéficier d'une enquête impartiale." 

La mobilisation anti-raciste a eu lieu entre 15h et 16h30 et selon la police, 10.000 personnes, le nombre maximum que la place peut accueillir, étaient présentes. Entre 5.000 et 6.000 personnes étaient attendues selon les organisateurs.

La journée était évidemment particulière en période d'épidémie de Covid-19. La manifestation n'a pas été autorisée par la Ville de Bruxelles mais bien tolérée. Les organisateurs ont négocié avec les autorités et les forces de l'ordre pour trouver une solution. La manifestation était donc statique et les participants étaient invités à rester sur la place Poelaert.

La grande majorité des manifestants portaient un masque. Une distribution était d'ailleurs prévue pour ceux qui n'en auraient pas. Par contre, en raison de la foule, la distanciation physique a été difficile à respecter.

Présente pour surveiller la manifestation, la police s'est fait néanmoins discrète. Aucun agent en uniforme n'était présent. Aucun combi n'était visible non plus. Dido Lakama, l'un des organisateurs, avait assuré être coordonné avec la police pour "faire en sorte que tout se passe bien". "Le plus important, c'est que les gens puissent manifester de manière pacifique et en gardant les mesures de sécurité sanitaire bien en tête. Il y aura des stewards à chaque entrée de la place et une équipe d'infirmiers qui auront des masques à distribuer à chaque personne qui vient". (RTL, 7 juin 2020)


Violences policières en Belgique

Ce vendredi après-midi, un policier impliqué dans des faits de violences policières présumées à l'encontre d'un migrant soudanais, survenus le 21 avril dernier à Bruxelles, comparait devant le tribunal correctionnel de Bruxelles pour coups et blessures volontaires. Un an de prison a été requis par le procureur, la défense demande le sursis. La décision devrait tombée le 26 juin ou le 17 juillet.

Pour rappel, le 21 avril, vers 22h15, place Anneessens, selon plusieurs témoignages, un jeune migrant soudanais a été brutalisé lors de son interpellation par une patrouille de police.

Le jeune homme aurait reçu des coups et son GSM a été détruit. Les policiers l'auraient ensuite embarqué dans une camionnette et l'auraient fait descendre moins de 30 minutes après, à un kilomètre de là. L'homme contrôlé, qui tentait de rejoindre un hôtel mis à disposition des sans-abris pour y passer la nuit, a été retrouvé assis au sol, en larmes. Il a déclaré avoir été gazé par les policiers. Il s'est rendu aux urgences pour faire constater des lésions multiples à l'œil et sur le corps.

Dans la foulée, quatre policiers ont été interpellés. L'un des agents a été suspendu par la zone de police Bruxelles Capitale/Ixelles. Il doit désormais comparaître devant le tribunal et risque jusqu'à 3 ans de prison. Cette actualité survient chez nous alors que les manifestations se succèdent aux Etats-Unis et à travers le monde suite à la mort de Georges Floyd.

Une augmentation du nombre de dossiers

Unia, le service public qui lutte contre les discriminations, a accepté de dévoiler ses chiffres 2019 par rapport aux discriminations dont des citoyens disent avoir été victimes lors de contacts avec la police (et avec la justice). En 2019, 81 dossiers ont été ouverts par Unia dans ce domaine. C'est une augmentation de 9 dossiers (+3,5%) par rapport à 2018. Près de 78% dossiers concernent la police. Dans 8 cas sur 10, les discriminations concernent des critères dits "raciaux" ou religieux.

En terme de violences policières (qui comprennent des violences illégitimes ainsi que des coups et blessures volontaires), nous nous sommes penchés sur les chiffres du Comité P, le Comité permanent de contrôle des services de police. En moyenne, 29 décisions judiciaires sont rendues chaque année dans des affaires de violences policières. Elles sont majoritairement rendues à Bruxelles, dans le Hainaut et en Flandre orientale. Les trois quarts des audiences sont rendues en français alors que la majorité des policiers sont néerlandophones. Dans 80% des dossiers, les policiers ont été blanchis par la justice. Seuls 20% des faits étaient donc établis. Pour les faits établis, 50% des policiers ont bénéficié de la suspension du prononcé (une mesure de faveur), 30% d'une peine de prison ou amende avec sursis, 20% d'une peine de travail.

Les personnes d'origine étrangère, l'un des public-victime cible

Selon une analyse du Comité P, les personnes d'origine étrangère représentent l'un des public-victime cible. La majorité des faits de violences se produisent lors d'interventions non-planifiées, par exemple lors de contrôles. Généralement, c'est une situation tendue qui dégénère.

Dans les commissariats, le rôle du supérieur hiérarchique est aussi capital. Dans les dossiers du Comité P, il apparaît qu'un chef violent peut rapidement faire tache d'huile et entraîner des membres de son équipe dans son sillage. Lors d'un changement de poste ou de commissariat, les nouveaux chefs ne sont pas forcément au courant du passé violent d'un policier. En effet, les démarches disciplinaires sont longues et archaïques. De plus, les sanctions disciplinaires sont effacées après 2 à 5 ans. Les sanctions disciplinaires vont de l'avertissement à la révocation en passant par le blâme, la retenue sur salaire, la suspension et la rétrogradation.

Quel profil ?

Nous nous sommes aussi penchés sur le profil des policiers impliqués dans des faits de violence. Généralement, la violence ne se limite pas aux interventions sur le terrain. Une majorité des policiers violents ont aussi été dénoncés pour des faits de harcèlement ou des violences intrafamiliales. Leur impulsivité, voire leur agressivité, a plusieurs fois été détectée dès leur formation initiale, mais elle n'a pas empêché un chef de corps de les engager. Par la suite, les policiers connus pour violence apparaissent souvent aux yeux de la hiérarchie comme des personnalités fortes avec aussi, souvent, des dossiers administratifs ouverts à leur encontre. Ces personnalités fortes sont souvent acceptées parce qu'elle peuvent être utiles lors d'interventions plus risquées.

Un usage de la contrainte qui doit être proportionnel et opportun

Quelles sont les règles ? Le code de déontologie des services de police (art. 24) et la loi sur la fonction de police précisent que toute discrimination fondée, notamment, sur la race, la couleur, l'origine, la religion est interdite. Pour ce qui est de l'usage de la violence, le recours à la contrainte et l'usage de la force sont autorisés par la loi. Ils doivent cependant être proportionnels et opportuns, mais aussi être déployés s'il n'y a pas d'autre moyen (c'est le principe de subsidiarité).

A plusieurs reprises ces dernières années, la justice (à la suite d'enquêtes indépendantes) a condamné des policiers et a rappelé qu'ils devaient pouvoir être poursuivis comme n'importe qui, mais aussi avoir droit à un procès équitable. Dans une démocratie, il est en effet capital que tout citoyen puisse considérer les policiers comme n'abusant pas de leur fonction. Par les condamnations rendues, la justice entend faire prendre conscience aux policiers violents de la gravité de leurs actes.
(RTL INFO, 5 juin 2020)



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