Droits
de l'Homme / Human Rights
Détention prolongée pour Fincanci
accusée de "propagande terroriste"
La présidente de l'Union des médecins de Turquie (TTB), Sebnem Korur
Fincanci, jugée pour "propagande terroriste", sera maintenue en
détention jusqu'à la prochaine audience de son procès le 11 janvier, a
décidé jeudi un tribunal d'Istanbul.
Mme Fincanci est détenue depuis le 26 octobre dans une prison d'Ankara
pour avoir réclamé une enquête sur des accusations de recours à des
armes chimiques par l'armée turque dans le nord de l'Irak contre des
combattants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), relayées par
des médias prokurdes et des élus de l'opposition.
Ankara avait aussitôt dénoncé une campagne de "désinformation".
Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par Ankara et
l'Union européenne.
Mme Fincanci, qui avait déjà comparu la semaine dernière devant le même
tribunal stambouliote, a à nouveau jeudi rejeté les accusations contre
elles, a constaté l'AFP.
"Je ne vais pas présenter de défense (...), car ce que j'ai fait n'est
pas un crime et fait partie de mon travail de docteure", a lancé la
médecin, qui encourt jusqu'à 7 ans et demi de prison.
"Si je suis une terroriste, de quelle organisation terroriste suis-je
membre: la Fondation des droits de l'homme ou [l'organisation] Médecins
pour les droits de l'homme ?", a-t-elle interrogé, remettant en cause
l'impartialité de ses juges.
Un responsable de l'Union des médecins de Turquie a annoncé en marge de
l'audience que les 11 membres de son comité central font désormais
l'objet d'une enquête pour "appartenance à une organisation terroriste".
L'arrestation fin octobre de Mme Fincanci, âgée de 63 ans, avait
déclenché des manifestations à Istanbul.
Amnesty International et Human Rights Watch ont appelé avec cinq autres
organisations à la libération de Mme Fincanci dans l'attente de l'issue
de son procès. (AFP, 29 déc 2022)
Prison à vie confirmée en appel pour le mécène Kavala
Un tribunal d'Istanbul a confirmé mercredi en appel la condamnation à
la prison à vie du mécène turc Osman Kavala, accusé d'avoir tenté de
renverser le gouvernement, a rapporté l'agence de presse officielle
Anadolu.
Les juges ont également maintenu les peines de 18 ans de détention
infligées fin avril en première instance à ses sept co-accusés.
Homme d'affaires et philanthrope de 65 ans, Kavala a été condamné pour
avoir "tenté de renverser le gouvernement" de Recep Tayyip Erdogan en
finançant les manifestations antigouvernementales dites "mouvement de
Gezi" en 2013, et les sept autres pour l'avoir soutenu.
Sa condamnation peut encore faire l'objet d'un recours devant la Cour
de cassation turque.
Arrêté fin 2017 et détenu depuis, il avait dénoncé un "assassinat
judiciaire" lors de son procès, qui a donné lieu à de vives tensions
entre Ankara et des chancelleries occidentales qui s'étaient mobilisées
en sa faveur.
Les trois avocats d'Osman Kavala avaient fait valoir dans leurs
plaidoiries le manque de preuves et l'acharnement du pouvoir dans ce
procès marathon éminemment politique.
La détention à perpétuité du mécène est assortie d'une peine de sûreté
qui exclut toute remise de peine.
Les responsables du Conseil de l'Europe ont sommé depuis à plusieurs
reprises la Turquie de libérer immédiatement Osman Kavala, après un
arrêt jugeant qu'Ankara avait violé la Convention européenne des droits
de l'Homme. (AFP, 28 déc 2022)
Conference for Life Against War met in İstanbul
"Conference for Life Against War", called by Union for Democracy (DİB)
was held in Şişli, İstanbul on Sunday (December 18).
Rıza Türmen, ex-lawyer of the European Court of Human Rights and
speaker of DİB made the opening speech in the conference.
Türmen said Türkiye was "in a spiral of violence" and added that
President Recep Tayyip Erdoğan's rhetoric such as saying "We may come
instantly one night" was triggering that spiral of violence.
"What are the soldiers of Türkiye doing in Syria, in Iraq? How will
legitimate self-defense be made within the borders of another country?"
asked Türmen and emphasized that "violence should be eliminated from
daily life in order to reach peace."
Türmen said, "Peace is the precondition for human rights. We want our
right to peace from the state, we want the state to leave the spiral of
violence."
The conference continued with two panels throughout the day.
A declaration was announced at the end of the conference, signed by 76
political and civil society organizations.
"They are stealing from our bread and from our lives"
The final declaration of the conference called for peace.
"Wars and operations in the world and in our country have destructive
consequences.
"Tensions rising even further following the shifts of power among
global powers have the potential to produce devastating outcomes if the
workers and the oppressed peoples do not take an initiative against
wars.
"Capitalist powers with their male-dominated standpoints are stealing
from our bread and from our lives in order to spend for bombs, wars,
and military operations. Wars bring poverty, violence, migration, and
death to the world and to our country."
"We are experiencing the destruction caused by our country becoming a
part of and implementer of policies of war in Syria, in Libya, in the
Mediterranean, and in Afghanistan as a result of the neo-Ottoman
policies pursued.
"Cross-border operations should be stopped"
"War means that democratic rights and freedoms are completely
abolished, that institutionalization of fascism is legitimized, that
opportunities of democratization are defeated, that the voice of the
people and the opposition are silenced, that strikes are banned, and
that the efforts for the workers to fight for their rights are blocked.
"Türkiye should withdraw its military presence in other countries and
peace and co-existence policies should be pursued both within the
country and abroad.
"Life in mother tongue, equal citizenship"
"We are requesting that a peaceful and democratic solution to the
Kurdish question should be reached by way of implementing universal
rights such as local democracy, life in the mother tongue, and equal
citizenship.
"On the occasion of December 18 International Migrants' Day that
everybody facing oppression has the right to request asylum from other
countries. Safe ways should be opened for the refugees to pass to third
countries and the Readmission Agreement between the EU and Türkiye
should be canceled.
"We are requesting that all wars and armed conflicts should be stopped,
in Ukraine, in Syria, and in Iraq.
"Aegean should be a sea of peace"
"We send our messages of peace and solidarity to all neighboring
peoples from Armenia to Greece, from Syria to Iraq. We believe that the
international solidarity of people is the greatest power for life in
the face of the option of war.
"We support the struggle of people of Iran for freedom, we request
immediate stopping of executions of death sentences.
"The Aegean should be a sea of peace.
"The oppression and occupation policies of Israel against the Palestine
people should stop.
"We will not allow our globe to become unlivable and we will not stop
calling for life against war." (BIA, 28 December 2022)
La présidente de l'Union des médecins Fincanci sera
maintenue en détention
La présidente de l'Union des médecins de Turquie (TTB), Sebnem Korur
Fincanci, jugée pour "propagande terroriste", sera maintenue en
détention jusqu'à la prochaine audience de son procès jeudi, a décidé
vendredi un tribunal d'Istanbul.
Détenue depuis le 26 octobre dans une prison d'Ankara, Mme Fincanci
avait réclamé une enquête sur des accusations de recours à des armes
chimiques par l'armée turque contre les combattants du Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK) en Irak, relayées par des médias et des
membres de l'opposition.
L'arrestation de Mme Fincanci avait déclenché des manifestations à
Istanbul où des dizaines de personnes avaient été arrêtées.
Cette experte en médecine légale de 63 ans est entrée vendredi dans la
salle d'audience bondée, le poing en l'air, sous les applaudissements
des personnes présentes pour la soutenir et le regard de dizaines de
policiers antiémeute.
Pendant l'audience, elle a de nouveau appelé à "une enquête efficace"
comprenant des inspections sur le terrain et des autopsies.
"En tant que défenseur des droits humains, j'ai la responsabilité de
défendre la liberté d'expression et le droit du public à
l'information", a-t-elle dit aux juges.
Le PKK avait affirmé que 17 de ses combattants étaient morts dans des
attaques à l'arme chimique dans les montagnes du nord de l'Irak.
- "Une des voix les plus courageuses de Turquie"-
Mme Fincanci est connue en Turquie en tant qu'opposante au président
turc Recep Tayyip Erdogan.
La représentante du gouvernement allemand pour les droits de l'homme,
Luise Amtsberg, a fait part de "sa solidarité" avec Mme Fincanci, "une
des voix les plus courageuses de Turquie", a-t-elle dit.
"La Turquie (...) doit respecter le droit d'expression et d'opinion",
a-t-elle ajouté.
Le maintien en détention de Mme Fincanci est "une attaque odieuse
contre les droits de l'Homme qui exige une réparation immédiate", a de
son côté réagi l'ONG Physicians for Human Rights.
Amnesty International et Human Rights Watch ont pour leur part lancé un
appel commun avec cinq autres organisations à la libération de Mme
Fincanci dans l'attente de son procès.
"Sebnem Korur Fincanci est une éminente experte en matière de
documentation de la torture", ont-ils déclaré dans un communiqué
commun. "Son travail doit être loué, pas puni", a commenté le président
allemand de l'Association médicale mondiale, Frank Ulrich Montgomery,
dans le communiqué.
Le procureur a cependant accusé Mme Fincanci de "participer activement
aux activités de propagande du PKK" et demandé son maintien en
détention.
Mme Fincanci a déclaré que sa détention n'avait fait qu'attirer une
plus grande attention sur ses appels à une enquête indépendante.
"Ne pensez pas qu'être en état d'arrestation et en prison est difficile
pour moi, a-t-elle affirmé. "C'est en fait une occasion en or pour un
défenseur des droits de l'Homme comme moi." (AFP, 23 déc 2022)
Prisoners
in Konya on hunger strike for 78 days in protest
of confinement
Some prisoners in the Ereğli Type-T Closed Prison in Konya, central
Türkiye, have been on a hunger strike for 78 days in protest of rights
violations.
The hunger-striking prisoners were transferred to Konya from various
prisons around the country on August 23.
Prison officers strip-searched them and searched their mouths before
putting them in single-person cells, Mezopotamya Agency (MA) reported.
The number of prisoners in single-person cells has risen to 40 in four
months.
Prisoners who refused to be strip-searched were banned from visits and
communicating with their family members for one month.
The prisoners in single-person cells were not allowed to see each other
during their time out of cells.
Amid this situation, the prisoners on October 4 started an indefinite
hunger strike in rotation, demanding to be placed in three-people
cells, more time out of the cells, and an end to confinement.
After the prison administration did not meet their demands, all
prisoners continued the hunger strike without rotation after November
16.
Members of the Lawyers for Freedom Association (ÖHD), the Human Rights
Association (İHD), and the Çukurova TUAY-DER visited the prison on
November 11.
In a report after their visit, the groups conveyed the prisoners'
complaints about their situation.
"We can't see any person for 23 hours a day. This has now become
psychological violence. There is one window in each room and it is
fully covered by iron bars. We can't even see the sky because of the
walls and fences.
"We don't have kettles, televisions and radios in our rooms. We can
neither benefit from publications such as newspapers, magazines and
books. There is a daily quota on the amount of hot water. It is not
enough when used for cleaning.
"We are constantly harassed by some correction officers. We are not
even allowed to say hello to other prisoners." (BIA, 21 December 2022)
1,517 ill prisoners in Turkey
According to the 2021 Council of Europe Criminal Statistics Reports,
Turkey has the second-highest number of prisoners globally, with
approximately 300,000 people behind bars.
According to Human Rights Association (İHD) Central Prisons Committee,
there were 1,517 ill prisoners, with 651 in critical condition, as of
April 2022.
At least 50 ill prisoners died in prisons or shorlty after being
released in the first eight months of the year, according to the
Lawyers for Freedom Association (ÖHD).
Article 16 of the Enforcement Law, amended by Law No. 6411 in 2013,
states that "enforcement of sentences for prisoners, who cannot live on
their own under prison conditions due to a critical sickness or
disability and evaluated to pose no threat to public safety, can be
deferred until they recuperate as per the procedure set forth in the
third paragraph." However, the İHD notes that this provision is not
actually implemented. (BIA, 19 December 2022)
La justice
turque tente d'écarter le maire d'Istanbul avant
les élections
Le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, une figure de l'opposition turque,
a été condamné mercredi à plus de deux ans de prison pour "insulte à
des responsables" et à une interdiction de mandat politique de même
durée, à six mois d'élections cruciales en Turquie.
M. Imamoglu a aussitôt décidé de faire appel de cette condamnation à
deux ans, sept mois et quinze jours de détention, a annoncé à l'AFP son
avocat, Me Kemal Polat.
L'appel sera suspensif, a-t-il précisé, ce qui signifie que M. Imamoglu
conservera son mandat de maire pendant l'examen de son recours.
Le verdict rendu par un tribunal d'Istanbul assortit la peine prison de
M. Imamoglu d'une "privation de certains droits", dont celui
d'éligibilité, pour la même durée que la peine de prison, ont dit les
avocats.
"Ce procès résume la situation de la Turquie", a lancé dans la soirée
M. Imamoglu, juché sur le toit d'un bus, face à des milliers de
personnes rassemblées devant la mairie scandant "Vive la liberté, Mort
à la tyrannie !", "Gouvernement, Démission!" ou "Droit, Loi, Justice !".
- "Depuis la victoire" -
"Ça a commencé le jour où ils ont essayé de nous priver de notre
victoire aux élections (municipales) d'Istanbul. Mais ils ne réussiront
pas", a-t-il martelé.
Le maire, âgé de 52 ans, est vu comme un candidat potentiel à
l'élection présidentielle de juin 2023 face au chef de l'Etat Recep
Tayyip Erdogan.
Membre du CHP (social-démocrate), le principal parti d'opposition, il
était accusé d'avoir qualifié d'"idiots" les membres du collège
électoral qui avaient invalidé son élection en mars 2019, ce qui lui
vaut d'être poursuivi en justice.
"Je ne faisais que répondre, en lui renvoyant ses propres termes, au
ministre de l'Intérieur qui m'avait traité d'idiot", avait affirmé
l'édile.
M. Imamoglu a toujours professé sa "confiance en la justice turque" et
dénoncé une "affaire politique" : "Il ne peut y avoir un tel jugement.
C'est tragicomique", estimait-il le mois dernier.
Il s'est retrouvé dans le viseur du régime après avoir infligé en mars
2019 sa plus humiliante défaite au parti de M. Erdogan, en remportant
la mairie d'Istanbul qui était dirigée depuis 25 ans par le parti AKP
au pouvoir.
Son élection a d'abord été annulée par le gouvernement, contraint de
s'incliner trois mois plus tard face à la mobilisation de l'électorat
qui a offert une plus large victoire à l'opposant.
- "Encore jeune" -
Le maire d'Istanbul compte parmi une poignée de dirigeants d'opposition
que les sondages donnent gagnants face à M. Erdogan, confronté à une
grave crise économique et à une inflation officielle de 85%.
"Je ne m'adresse pas qu'à Istanbul, mais aussi à Ankara, Izmir,
Diyarbakir, Trabzon" prévenait-il mercredi soir, énumérant d'autres
villes passées aux mains de l'opposition, dont les élus ont parfois été
écartés par le pouvoir : "A ceux qui essaient de nous intimider : je
suis encore jeune et je suis toujours enthousiaste!" a-t-il clamé,
reprenant le slogan en vigueur au moment de son élection.
Pour le directeur-fondateur de l'Institut de sondage et de recherches
MetroPOLL, Ozer Sencar, "cet événement peut se transformer en une belle
opportunité pour l'opposition si elle sait en profiter...", a-t-il
estimé sur Twitter.
Dans la foule, on approuve: "Je suis ici pour le soutenir et nous
continuerons ainsi jusqu'à l'élection de 2023", assure Neslihan Oyku
Sahin, un avocat de 23 ans.
"Il l'ont puni pour l'empêcher d'être président, mais c'est lui que le
public aime et veut: je pense qu'il recueillera les votes de toutes les
catégories de la société", renchérit Firdevs Gulmez, ménagère de 55 ans.
L'alliance de l'opposition, composée de six partis dont le CHP, n'a pas
encore désigné son candidat commun pour la présidentielle.
Le chef du CHP, Kemal Kilicdaroglu, semble prêt à se présenter.
En déplacement à Berlin, il a avancé son retour en Turquie mercredi
soir : avant de monter dans l'avion il a dénoncé, dans un message vidéo
posté sur Twitter, "un massacre de la loi" et "une justice pourrie".
Mais tout en affirmant son soutien au dirigeant de son parti, M.
Imamoglu a assuré mardi soir à la veille du procès, dans un entretien
avec la chaîne de télévision TV 100, que ses "épaules" étaient
"capables de porter toutes sortes de responsabilités". (AFP, 14 déc
2022)
US, EU denounce conviction of İstanbul mayor
The US State Department, the EU Delegation to Türkiye and the PACE
co-rapportuers for Türkiye have criticized the sentencing of İstanbul
Mayor Ekrem İmamoğlu.
The mayor was on Wednesday sentenced to 2 years and 7 months in prison
for "insulting public officials" and banned from politics. He will lose
his seat if the verdict is upheld.
The verdict constitutes a "major setback for democracy in Türkiye," the
EU delegation said in a written statement.
"This sentence is disproportionate and confirms the systemic lack of
independence of the judiciary and the undue political pressure on
judges and prosecutors in Türkiye.
"Ahead of Presidential and Parliamentary elections next year, this
decision is particularly significant in the context of politicisation
of the country's judiciary system, which undermines the freedom and
fairness of the electoral context.
"Türkiye needs to reverse the continuous backsliding on human rights
and rule of law now."
"The state of democracy in Türkiye"
The co-rapporteurs of the Parliamentary Assembly of the Council of
Europe (PACE) for the monitoring of Türkiye, John Howell and Boriss
Cilevičs said they were "appalled" by the decision.
"This is another example of the restrictive and repressive environment
in which opposition members operate, about which the Parliamentary
Assembly already expressed its deep concern last October.
"We therefore once again urge the Turkish authorities to abolish those
provisions of the Penal Code whose abusive use restricts freedom of
expression year after year and authorises procedures that amount to
judicial harassment of the opposition, undermining its capacity to
contribute to democratic debate and even to the electoral process.
"The confirmation of this verdict would result in the banning from
politics of a prominent opposition figure, who won the 2019 local
elections in Istanbul after they were controversially annulled. With
national elections only a few months away, this would be a serious
signal about the state of Turkish democracy."
"Judicial harassment"
The US State Department said they were "deeply troubled and
disappointed" by the decision.
"His conviction is inconsistent with respect for human rights,
fundamental freedoms, and the rule of law. We remain gravely concerned
by the continued judicial harassment of civil society, media, political
and business leaders in Turkey, including through prolonged pretrial
detention, overly broad claims of support for terrorism, and criminal
insult cases.
"The people of Turkey deserve the ability to exercise their human
rights and fundamental freedoms without fear of retribution. The right
to exercise the freedoms of expression, peaceful assembly, and
association is enshrined in Turkey's constitution, its international
law obligations, and its OSCE commitments.
"We urge the government to cease prosecutions under criminal "insult"
laws, and to respect the rights and freedoms of all Turkish citizens,
including by ensuring an open environment for public debate."
What happened?
Ekrem İmamoğlu, a member of the main opposition Republican People's
Party (CHP), won the mayoral elections in March 2019 and the repeat
elections three months later, ending the 25-year rule of the Justice
and Development Party (AKP) and its predecessors in the city.
The first election, which İmamoğlu had won by less than 1 percent, was
annulled at the request of the AKP due to "irregularities." He won the
rerun election by nearly 10 percent.
In 2020, İmamoğlu said, "Those who canceled the elections are fools,"
in response to a statement from the interior minister, who had also
called him a "fool." Because of these remarks, a case was filed against
him for "insulting public officials" in 2021.
He was yesterday sentenced for insulting the country's top election
officials. If the verdict is upheld, he will lose his seat as the mayor
and will not be able to run for president in the next year's elections.
One of the most popular opposition politicians, he has been mooted as a
possible joint opposition candidate. (BIA, 16 December 2022)
"State of emergency made permanent
in Turkey"
"The abandonment of the principle of constitutional rule has turned law
practices and state institutions into 'instruments' of an oppressive
regime," IHD and TIHV have said.
Turkey's two human rights groups held a joint press conference on
Friday, on the occasion of the 74th anniversary of the Universal
Declaration of Human Rights (UDHR), and released a report on rights
violations in Turkey in the first 11 months of 2022.
The Human Rights Association (IHD) and the Human Rights Foundation of
Turkey (TIHV) said in a statement that "Turkey is currently governed
under the regime of a state of emergency that has been made permanent
through decrees and legislation after it was formally lifted on 19 July
2018."
They continued:
"This situation/process has resulted in the abandonment of the
principle of constitutional rule that restricts government's power, and
has turned law practices and state institutions into 'instruments' of
an oppressive regime, letting arbitrariness and uncertainty dominate
the public sphere."
They added:
"Many violations of right to life have taken place as a result of the
government's policy of addressing all issues, from economy to public
health, as security problems, of pursuing policies of polarization and
violence inside and outside the country, and particularly of addressing
the Kurdish question and international issues of conflict only with
military means."
Violations of right to life
According to the report, the violations of right to life in the first
11 months of 2022 include the following incidents:
- 15 people, including a child, were killed by state forces, and 23
people, including a child and 12 refugees, were injured.
- One died in suspicious circumstances in police custody.
- At least 96 people, 21 state troops, 70 militants and five civilians
among them, were killed in armed clashes, and 55, including 22
civilians, were injured.
- In the context of Turkey's military campaign in the Kurdistan Region
of Iraq (KRI), 274 people - 85 state troops, 188 militants and a
civilian - were killed, and 44 people - 20 troops and 24 civilians -
were injured.
- At least three people were fatally run over by military or other kind
of official vehicles, and two were injured.
- At least a child was killed, and seven people, including three
children, were injured by explosion of mines or other ordnance.
- At least 61 people died in prison because of illness, suicide,
violence or neglect.
- 15 people were killed and 41 were injured in attacks motivated by
racism and hatred, targeting migrants, Kurds, LGBTQIA+ individuals and
Alevis.
- Six people, including two children, were killed by a bomb attack.
- A journalist was killed and at least three journalists were injured
in attacks.
- At least 10 people died and six people were injured in suspicious
circumstance while they were serving in the military.
- At least 1,521 people were killed in the workplace in the first 10
months of 2022, according to a report by the Council for Workers'
Health and Job Security.
- At least 308 women and 36 children were killed by men.
Torture and ill treatment
The human rights groups also stressed that "torture has become a major
human rights issue in 2022."
According to the report:
- While 1,130 people applied to TIHV with allegations that they have
been subjected to torture and ill treatment, IHD documented that at
least 980 people were subjected to torture and ill treatment in
detention centers.
- At least 5,148 people, including 143 children, were subjected to
physical harassment and ill treatment as they were detained by the
police during peaceful protests. At least 42 people were injured in
such incidents. IHD puts the number of people who were violently
detained in protests at 5,323.
- At least 225 people were subjected to some form of torture and ill
treatment in the street, and 28 to similar mistreatment during house
raids by the police.
The report also says that at least three people have been abducted in
the first 11 months of 2022, and there is still no information about
Yusuf Bilge who was abducted on 6 August 2019. (gerceknews, 9 December
2022)
CEDH: la Turquie condamnée pour avoir refusé les
visites d'enfants de détenus
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la
Turquie pour avoir refusé à 19 personnes, détenues pour leur
implication supposée dans la tentative de coup d'Etat de juillet 2016,
les visites de leurs enfants ou les appels à leurs familles le week-end.
Les 19 requérants étaient emprisonnés dans divers centres
pénitentiaires, en attente de leur jugement ou déjà condamnés pour
terrorisme en relation avec la tentative de coup d'Etat du 15 juillet
2016.
Tous ont saisi la justice turque après le refus par l'administration
pénitentiaire d'un droit de visite les week-ends pour leurs enfants en
âge scolaire. Souvent détenus loin de chez eux, ils soulignaient que
leurs enfants ne pouvaient pas venir les voir durant la semaine
puisqu'ils étaient à l'école. Certains n'ont également pas obtenu le
droit de téléphoner à leurs familles les week-ends.
Leurs demandes devant les juridictions turques ont été rejetées.
Les autorités turques ont motivé ces refus en indiquant que les prisons
étaient surpeuplées, qu'il y avait moins de gardiens les week-ends et
donc des risques pour la sécurité.
Cependant, la CEDH souligne qu'il "est essentiel dans le droit au
respect de sa vie privée d'un prisonnier que les autorités lui
permettent, ou si besoin, l'aident, à maintenir le contact avec sa
famille proche".
De ce fait, "limiter la fréquence et de la durée des visites
familiales, superviser ces visites et soumettre un détenu à des
arrangements particuliers pour ces visites constituent une interférence
avec les droits des requérants", souligne la cour, se basant sur sa
jurisprudence en la matière.
La CEDH, bras judiciaire du Conseil de l'Europe, estime ainsi qu'Ankara
a violé le droit au respect de la vie privée des requérants (article 8
de la Convention européenne des droits de l'homme), tant pour ce qui
est de la limitation de leurs droits de visite, que pour les
restrictions posées pour leurs appels téléphoniques.
La Turquie est condamnée à verser à 16 de requérants des sommes allant
de 1.500 à 2.000 euros au titre du dommage moral.
La CEDH, qui siège à Strasbourg (France), est l'organe chargé
d'apporter une réponse judiciaire aux violations de la Convention
européenne de sauvegarde des droits de l'homme, ratifiée par les 46
Etats membres du Conseil de l'Europe. (AFP, 6 déc 2022)
Non à l'extradition des exilés vers la Turquie par la
Suède soumise aux chantages d'Erdogan
Doğan Özgüden
(Artı Gerçek, 5 décembre 2022)
La semaine que nous avons clôturée fut l'anniversaire de deux des
attaques les plus ignobles contre la presse libre dans l'histoire de la
république de Turquie. Il y a exactement 77 ans, le journal Tan, qui
était le héraut de la lutte pour la démocratie et la paix en son temps,
a été réduit au silence par une foule de nationalistes et d'islamistes
qui détruisirent sa rédaction et brisèrent ses machines à écrire et à
imprimer. Il y a 28 ans, les bureaux d'Özgür Ülke, l'un des journaux
les plus combatifs de l'époque, ont été bombardés simultanément à
Istanbul et à Ankara.
L'attaque contre le journal Tan était l'œuvre du parti républicain du
Peuple (CHP), qui était seul au pouvoir à l'époque... Le CHP, qui dans
les années 30 déclarait fièrement sa proximité idéologique et
stratégique avec le fascisme italien et le nazisme allemand à chaque
occasion, avait organisé cette attaque ignoble dès la fin de la Seconde
Guerre mondiale, afin de prouver son anticommunisme et antisoviétisme
et comment il ferait de la Turquie l'un des alliés américains les plus
loyaux de la région.
Après cet événement en 1945, la Turquie devait être transformée en une
semi-colonie des États-Unis en termes politiques, militaires et
économiques par le biais d'une série d'accords signés les uns après les
autres, et pendant le gouvernement du Parti Démocrate, toujours avec le
soutien du CHP, la Turquie devait devenir le membre le plus loyal de
l'OTAN.
Au moment où Özgür Ülke fut bombardé en 1994, Süleyman Demirel du parti
de la juste voie (DYP), un fidèle vassal de l'impérialisme américain,
était président et Tansu Çiller du même parti était première ministre.
Comme l'a dit notre ami Hüseyin Aykol, l'un des dirigeants d'Özgür
Ülke, qui s'est exprimé lors de la cérémonie commémorative de cette
année, trois bâtiments distincts du journal ont été bombardés avec
l'ordre personnel de la première ministre Tansu Çiller de "s'en
débarrasser".
Oui, Tansu Çiller est la principale responsable de cette lâche
attaque... Cependant, il ne faut pas oublier que le partenaire du
gouvernement de coalition au moment de cette attaque était le SHP, le
prédécesseur du CHP, et que son vice-premier ministre était Murat
Karayalçın, le leader de ce parti. Après cela, le leader du CHP, Deniz
Baykal, reprendrait le poste de vice-premier ministre et partagerait la
responsabilité dans la politique de terrorisme d’État contre
l'opposition.
Dans mon article publié dans Artı Gerçek, il y a deux semaines lors du
lancement de l'opération Griffe-Epée contre le Kurdistan syrien,
j'indiquais que depuis 1984, 18 opérations armées ont été menées dans
le nord de l'Irak sous différents noms de code. Baskın Oran, dans son
article intitulé "Question du PKK ou question kurde, ou...", également
publié dans Artı Gerçek, souligne que lors des opérations Hakurk,
Çelik, Atmaca, Şafak et Murat entre 1992 et 1998, les postes de
vice-premiers ministres étaient occupés par le SHP et le CHP et que le
Premier ministre était du DSP.
Hier, en regardant le meeting du leader du CHP, Kılıçdaroğlu, intitulé
"Appel au deuxième siècle", je n'ai pu m'empêcher de me rappeler les
événements du premier siècle du CHP.
Comme cela coïncidait avec le 77e anniversaire de l'attaque du CHP
contre le journal Tan, j'ai pensé aux grands journalistes Sabiha Sertel
et Zekeriya Sertel, qui ont dû quitter la Turquie après que leur
journal ait été réduit au silence et que leurs moyens de subsistance
aient été détruits, et qui ont dit adieu à la vie, alors qu'ils étaient
en exil.
Je me suis souvenu de la triste photo de Sabiha Sertel que nous avions
mise sur la couverture arrière de son livre "Comme un roman", que nous
avions publié parmi les publications Ant en 1968... Cette grande femme
de pensée et de combat a décrit en ces termes son départ du pays
qu'elle ne reverrait plus jamais, le 9 septembre 1950, en raison de
l'oppression abjecte dont elle était victime :
"Nous n'avons pas pu emporter un seul de tous nos écrits et magazines.
C'était une chose douloureuse de quitter ainsi notre patrie, où nous
nous étions battus pour le peuple pendant tant d'années. Mon cœur s'est
effondré alors que je montais lourdement les escaliers de l'avion. Ce
n'était pas un voyage habituel. Dans combien de temps pourrais-je
revoir ma patrie bien-aimée, mon peuple, mes amis, mes frères et mes
sœurs ?"
Sabiha Sertel, devenue apatride, ferma définitivement les yeux en
Azerbaïdjan en 1968 sans jamais pouvoir revoir sa patrie.
Et les autres ?
Exactement un demi-siècle après avoir perdu Sertel, en 2021,
n'avons-nous pas dit adieu à Ali Ertem et Doğan Akhanlı, qui étaient à
l'avant-garde de notre lutte en exil ?
Et ceux avant...
Parmi la génération d'exilés qui nous a précédés, Nazım Hikmet repose à
Moscou, Zeki Baştımar (Yakup Demir), Aram Pehlivanyan, Jak et Anjel
Açıkgöz en Allemagne, İsmail Bilen en Bulgarie, et les cendres du
professeur Fahrettin Petek ont été dispersées à la fois dans le
Bosphore et au large de la Normandie.
Parmi les exilés de l'après-12 septembre 1980, Behice Boran est décédé
en Belgique, Yılmaz Güney, Ahmet Kaya et Uğur Hüküm ont été enterrés au
Père-Lachaise à Paris... Les cendres de Nihat Akseymen ont quant à
elles rejoint les eaux de Marmara au large de Heybeliada.
Nubar Yalım aux Pays-Bas, Enver Karagöz et Teslim Töre en Allemagne,
Garbis Altınoğlu en Belgique, Suphi Nejat Ağırnaslı et Nubar Ozanyan au
Rojava, ont tous migré vers l’Éternité.
Sakine Cansız, Fidan Doğan et Leyla Şaylemez, militantes de la
résistance nationale kurde, ont été lâchement assassinées en plein
Paris le 9 janvier 2013 par un tueur à gages de l'État turc.
Alors que le meurtre de ces trois exilées kurdes reste sans suite
depuis neuf ans, que la responsabilité de l'État turc a été couverte,
une chasse aux exilés visant des dissidents en Suède et en Finlande a
été lancée via le chantage de ce même État turc.*
Et la première victime de cette chasse à l'exil, Mahmut Tat, un
demandeur d'asile kurde, a été arrêté en Suède le vendredi 2 décembre
2022 et ramené en Turquie, où il fut livré au terrorisme d'État.
Deux jours avant cette opération, les médias turcs ont rapporté que la
déclaration publiée lors de la réunion des ministres des Affaires
étrangères de l'OTAN du 30 novembre "condamne le terrorisme sous toutes
ses formes et dans toutes ses manifestations et exprime sa solidarité
avec la Turquie qui pleure les pertes de vies humaines à la suite des
horribles attentats terroristes récents".
Oui, il y a exactement cinq mois, lors du sommet de l'OTAN à Madrid,
Erdoğan a conditionné l'approbation de la demande d'adhésion de la
Suède et de la Finlande à l'OTAN à l'extradition d'exilés politiques,
dont l'écrivain-journaliste Ragıp Zarakolu, vers la Turquie.
Suite à l'extradition de l'exilé kurde Mahmut Tat par la Suède vers la
Turquie, première victime, l'Assemblée européenne des exilés (ASM)** a
publié la déclaration suivante :
"L'extradition de Mahmut Tat vers la Turquie est une attaque manifeste
contre les droits des réfugiés et les droits de l'homme, un exemple
audacieux et éhonté du non-respect du droit et de mépris du droit des
réfugiés.
"La décision d'extradition est tout à fait conforme aux politiques
occidentales de guerre, de faim et d'exploitation contre les peuples du
monde, mais elle est diamétralement opposée aux masques de la
démocratie et aux principes des droits de l'homme qui tentent de
couvrir ces politiques.
"Apparemment, la volonté de la Suède d'adhérer à l'OTAN, qui est une
organisation de guerre, et ses négociations avec la Turquie dans ce
sens ont été une justification pour la Suède de jeter son masque sans
difficulté.
"Cette décision ignore le fait que les dissidents en Turquie sont
facilement accusés et condamnés comme 'terroristes' lorsqu'ils exercent
leurs droits les plus fondamentaux et s'opposent aux violations des
droits et à un gouvernement répressif.
"Les milliers d'années de la culture et du droit d'asile au sein de
l'humanité, la Convention de Genève sur les réfugiés de 1951, la
Convention européenne des droits de l'homme qui interdit la torture et
les traitements cruels, la Convention des Nations unies contre la
torture et le Pacte relatif aux droits civils et politiques, de
nombreuses conventions internationales, la jurisprudence des tribunaux
nationaux et internationaux, l'accumulation et l'expérience
progressiste de l'humanité sont ignorées avec cette extradition.
"Il est entendu que dans cette nouvelle ère, dans laquelle les États
prédateurs qui exploitent la planète accélèrent leurs politiques de
guerre et de conflit pour résoudre leurs contradictions et leurs
rivalités, les droits de l'homme et le droit seront de plus en plus
violés, et les masques sur leurs visages seront perçus comme un
fardeau, et retirés en conséquence.
"Plus que jamais, il est de notre devoir d'être vigilants, de nous
opposer et de dénoncer les décisions d'extradition et de rejet des
demandeurs d'asile politique, que nous avons vues en Suède, mais aussi
en Allemagne, en Autriche et dans les pays d'Europe de l'Est, et
d'utiliser les demandes faites aux autorités administratives et
judiciaires de la manière la plus efficace à cette fin, d'embrasser, de
protéger et d'accroître la lutte pour les principes de la démocratie et
des droits de l'homme en Europe avec les migrants et les autochtones.
"Nous dénonçons la Suède et le fascisme et l'abjection en termes
juridiques qui se cachent derrière cette décision et nous appelons tout
un chacun à intensifier la lutte !"
Bien sûr, avant les défenseurs de la démocratie et des droits de
l'homme dans les États membres de l'UE et de l'OTAN, l'opposition en
Turquie devrait entendre l'appel de l'ASM et passer à l'action pour
faire le nécessaire.
La table de discussion des six partis d'opposition, qui n'a fait aucune
proposition pour une solution pacifique de la question kurde dans son
projet de nouvelle constitution qu'elle a annoncé en grande pompe, et
le CHP, qui a organisé la veille une manifestation nommée "Appel au
deuxième siècle", vont-ils élever la voix face à cette opération
inhumaine contre les exilés politiques ?
Compte tenu de leur soutien ouvert ou tacite à l'opération militaire
Griffe-Epée de Tayyip Erdoğan, nous n'y croyons pas, mais nous
attendons de voir.
Seventy-three
prisoners died in
Türkiye's prisons in a year
At least 73
prisoners, including three women, died in prisons across
Türkiye between December 1, 2021 and December 1, 2022, according to a
report prepared by a Peoples' Democratic Party (HDP) deputy.
Thirty-nine of the
deceased had illnesses and 34 of them killed
themselves according to the authorities, in what MP Ömer Faruk
Gergerlioğlu called "suspicious deaths."
"Prisoners lose their
lives because there are no sufficient means of
physical or psychological treatment. The situation is very bad in
prisons and deaths may increase in terms of ill prisoners. I should
also stress that suicides may also increase due to physical and
psychological reasons," he said today (December 2) at a press
conference at the parliament.
According to the
Human Rights Association, there are 1,517 ill
prisoners across Türkiye, with 651 of them seriously ill. (BIA, 2 Dec
2022)
Allegations of severe torture in İstanbul
Gülten Matur was sent to the courthouse this morning for a health
check. She told her lawyer that she was taken into custody a week ago
and was subject to severe torture, such as falaka (foot whipping),
strappado, electric shocks and brutal beatings.
Her lawyer Seda Şaraldı said she saw traces of torture on her body.
"She was detained on November 20 and told that she was tortured by
batons, electricity, and brutal beatings. Her body has signs of severe
torture. She was kept in a padded cell. She said that the place where
she was held was in İstanbul, but she did not know where it was because
her face and eyes were covered. Those who tortured her were also
wearing ski masks."
Doctor's report
The doctor's report prepared after the examination as part of the
detention proceedings stated the following:
"Swelling and bruising on the nose, swelling and bruising in both
zygomatic regions, cuff marks on both wrists, 20x10 cm, 15x10 cm, 10x10
cm ecchymoses in the left leg anterolateral region, 2 2x2 cm wounds on
the left ankle posterior, left knee anterior 4x4 cm bruise, 6x6 cm
bruise on the back, 8x8 ecchymosis in the right gluteal region, 6x6 cm
and 4x4 bruises in the anterolateral region of the right leg, 4x5
ecchymosis in the left shoulder, two times 2x2 and one time 3x3
ecchymosis in the upper part of the left arm, 2x2 cm ecchymosis in the
upper left chest. Numerous 1x1 bruises on the right forearm, numerous
1x1 bruises in the abdomen, hyperemia in the left ear, existing eardrum
perforation."
Arrested and released
The state-run Anadolu Agency (AA) and the pro-government media reported
yesterday (November 28) that the top executive of the Revolutionary
People's Liberation Party-Front (DHKP-C) in Türkiye was nabbed.
Matur was detained based on "being a member of an armed terrorist
organization" and taken in by a joint operation of MİT (National
Intelligence Organization) and the police department.
The People's Law Office (HHB) said in a statement, "In the case of
Matur, who was arrested on the same charge in 2017 on the basis of
statements by a confessor and was subsequently released, the prosecutor
gave the opinion that she should be acquitted of 'managing an
organization.'
"The tortures inflicted on our client can be seen even with the naked
eye." (BIA, 29 November 2022)
Opposition alliance announces constitutional amendment
proposal
Six political parties constituting the opposition alliance, or the
'Table of 6', announced the Constitutional amendment proposals they
agree upon for the Strengthened Parliamentary System they propose in
Ankara today (November 28).
The leaders of the six parties, Kemal Kılıçdaroğlu, Ali Babacan,
Gültekin Uysal, Ahmet Davutoğlu, Meral Akşener and Temel Karamollaoğlu
participated in the meeting held in Bilkent Hotel in Ankara.
The commission that prepared the proposal will be visiting the bars of
lawyers, NGO's, occupational organizations, the business world, trade
unions, women's and youth organizations.
The amendment proposal of 84 articles emphasizes separation of powers.
The new system aims to have an effective and participatory legislation,
a stabilized, transparent and accountable execution and an independent
and impartial jurisdiction.
The outstanding points in the text agreed upon are as follows:
President will not be party member at same time
"The President will be elected by the public for 7 years and will
resign from political party membership after being elected. A president
whose term has expired will not be able to run for elections for any
other political task. The Speaker of the parliament will substitute the
President. The President will no longer have veto power on laws but the
right to send back to the parliament in order to be debated again.
Not 'duty' but 'freedom'
"The proposal is ridding the Constitution of the concepts that
emphasize the basic rights as "duties" and limits the freedoms with the
concept of a duty. A libertarian mentality is given to the
Constitution. Traces of authoritarian mindset are removed. The
expression "basic rights and duties" as it is present in the
Constitution is changed with "basic rights and freedoms."
Basic function of the state: Protecting human dignity
"The following is included in the first article of the Constitution
regulating the basic rights: 'Human dignity is untouchable and is the
foundation of the constitutional order.' Thus the Constitution is given
a point of view that is based on human dignity. It is emphasized that
the basic function of the state is to protect human dignity and to
respect the same.
Animal rights in Constitution for the first time
"With an amendment made in article 56 of the Constitution, the right to
health and the right to environment is regulated again and animal
rights are granted a constitutional guarantee for the first time.
Violence against women: Convicts will not be able to be elected MP
"Even if pardoned, convicts for sexual assault, sexual abuse of
children, wilful injury of women and offence of using fraud or trickery
in the fulfillment of execution will not be eligible for standing as a
candidate in parliamentary elections.
YÖK will be abolished
"The Council of Higher Education will be abolished. Another council
will be set up that will be a planning and coordination council not
violating the academic, administrative and financial autonomy of the
universities.
Decree laws of State of Emergency period will be repealed
"Decree laws of the State of Emergency period following the coup
attempt in 1915 will be repealed. State of emergency will be regulated
with a State of Emergency Law and this law and the administrative
actions and procedures arising from this law will be remediable.
Withdrawing from International Agreements
"The condition for withdrawal from an international agreement to which
Türkiye is a party to is regulated clearly in the Constitution." (BIA,
28 November 2022)
Violences
contre les femmes: des dizaines de manifestantes
arrêtées en Turquie
Des dizaines de manifestantes rassemblées pour célébrer la Journée
internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes ont
été arrêtées vendredi à Istanbul, a constaté l'AFP.
Le rassemblement convoqué sur l'emblématique place Taksim, qui n'avait
pas été autorisé, a été dès la fin d'après-midi empêché par
l'établissement de barrières et de grilles barrant les rues dans un
vaste périmètre commençant sur les rives du Bosphore, et par un
impressionnant déploiement de policiers anti-émeutes.
A l'appel de la "plateforme du 25 novembre", coalition de mouvements
féministes, les manifestantes réunies par centaines, parfois voilées,
ont entonné en turc et en langue kurde, "Femme, Vie, Liberté",
reprenant le mot d'ordre des Iraniennes en lutte contre le régime des
mollahs.
Bloquées par un cordon de police en contrebas de la place Taksim, un
groupe de militantes a déployé une banderole face aux policiers
clamant: "Pour notre liberté nous ne resterons pas silencieuses, nous
n'abandonnons pas le cours de nos vies, nous ne plions pas devant la
violence patriarcale".
D'autres calicots appelaient à refuser "l'esclavage domestique" ou:
"Les barreaux pour les meurtriers, pas pour les femmes!".
"La police qui n'intervient pas contre les auteurs de violences sur les
femmes ont fermé toutes les rues menant à Taksim au nom de la
sécurité", s'est insurgée Yesim Tukel, membre de la plateforme du 25
novembre.
"Nous n'avons pas peur de cette violence: nous sommes ici pour dire que
nous ne nous soumettrons pas et nous ne tairons pas, ni face à la
sainte famille, ni face à l'Etat", a assuré pour sa part une autre
militante, Burcu Gulcubuk.
"Ce pays est à nous, ce monde est à nous, le 21è siècle est le siècle
des femmes et rien ne peut y changer", a-t-elle ajouté.
Face à la répression qui s'abat sur la plupart des rassemblements
publics, les femmes et les mouvements LGBT sont les derniers à
convoquer de vastes manifestations en Turquie. (AFP, 25 nov 2022)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Turkish Cypriot journalist sues Turkey
at ECHR for rights violation
Sener Levent’s lawyer said Turkey has violated Article 10 of the
European Convention on Human Rights and also “judicially harassed” the
journalist for repeated criminal cases filed against him
Prominent Turkish Cypriot journalist Sener Levent, the editor-in-chief
of the left-wing Avrupa newspaper has filed a lawsuit against Turkey at
the European Court of Human Rights (ECHR) for violating his right of
freedom of expression.
Levent’s lawyer Oncel Polili said Turkey has violated Article 10 of the
European Convention on Human Rights, an article stating that “everyone
has the right to freedom of expression”.
Polili also said that Sener was “judicially harassed” by Ankara for the
repeated criminal cases filed against him, Cyprus Mail reported on
Tuesday.
A Turkish court in May has sentenced opposition journalist Levent to
one year in prison for “insulting” Turkish President Recep Tayyip
Erdogan over a cartoon published in Avrupa newspaper in 2017. The
cartoon depicted an ancient Greek statue urinating on Erdogan’s head.
In 2019, Levent was tried and acquitted by a Turkish Cypriot court in
the same case, when the Turkish ambassador to the Northern Cyprus had
brought the charges against him. However, Turkey who didn’t recognize
the Turkish Cypriot court’s ruling, filed another case in Ankara on
same charges.
“This right shall include freedom to hold opinions and to receive and
impart information and ideas without interference by public authority
and regardless of frontiers,” Levent’s lawyer said.
In 2018, Levent also faced assassination attempts by angry mobs when
hundreds of protesters attacked the offices of the newspaper in capital
Nicosia, after he criticized Turkey’s military operation into Syria’s
Afrin in an article. The attack came after Erdogan denounced the
newspaper as “cheap and nasty” and called on Turkey’s “brothers” in
North Cyprus to give the “necessary response” to Sener Levent.
Currently, there are a total of seven criminal cases pending against
Levent in Turkish Cypriot courts and another three in Turkish courts,
Cyprus Mail said, citing an article published on Avrupa newspaper.
The Turkish Cypriot administration was established in the northern
third of Cyprus after Turkey’s invasion of the island in 1974, in
response to a Greek Cypriot coup d’etat, aiming to unify the island
with Greece (ENOSIS).
Internationally recognized Republic of Cyprus, governed by the Greek
Cypriots, controls the south of the island, and the Turkish Cypriots,
the north. The administration in the northern part of Cyprus is only
recognized by Turkey. (gerceknews, 28 December 2022)
Composer and songwriter of 1st of May march passes
away
Sarper Özsan who both composed and wrote the lyrics of the 1st of May
march very popular in Türkiye passed away at the age of 78.
Written in 1974, the march was banned at the time and became very
popular on the 1st of May of the year 1977.
"What the days bring today is oppression, cruelty, and blood
But this will not go on as such, exploitation will not last
A brand new life will come, for us and for everyone," says the lyrics
of the march.
The march is most popular with its interpretations by Timur Selçuk and
Cem Karaca
Özsan first took mandolin lessons from Kemal Eroğlu and graduated from
the Ankara conservatory composition department in 1969.
He started to work at TRT, the Television and Radio Institution of the
time in 1970, the single public television and radio company of the
country at the time. He was arrested in 1971 and stayed in prison for
20 months. He then worked at the İstanbul Conservatory and returned to
TRT in 1978. Taken away from his duty in the executive board of TRT in
1982 he returned to the institution again in 1990 after a supreme court
decision.
Özsan trained the Aydınlık chorus in 1977 composed of workers,
villagers, and students, and gave many concerts in different parts of
the country.
He also composed soundtracks for different films and received the Best
Music award with his work for the Av Zamanı (Hunting Time) film in 1989
at the 2ne Ankara Film Festival. (BIA, 21 December 2022)
Documentary filmmaker Sibel Tekin arrested for
'filming police car'
Sibel Tekin, a documentary filmmaker and journalist, was taken under
custody at around 02.00 a.m. on December 16 and was remanded in custody
the next day.
Tekin was taken into custody upon the complaint from police officers
after their police car entered her frame while shooting for a
documentary on daylight saving time. She was expected to be released on
Saturday after her statement was taken but her detention period was
extended on grounds of "examination of the digital materials."
She was sent to court on Sunday with the prosecutor requesting that she
should be remanded in custody.
Known as "memory of Ankara"
The court decided that Sibel Tekin should be remanded in custody.
It was reported that questions were addressed to Tekin while giving her
statement at the prosecutor's office on her shoots in Dersim in 2013
and that Tekin was remanded in custody, charged with "organization
membership."
Tekin was the producer of Beyaz Motorsiklet (The White Steed of
Revolution). She witnessed and documented many social movements,
actions, and demonstrations such as the Tekel strike, the Gezi Park
protests, and the October 10, 2015, Ankara bombings. She has many
documentaries.
Colleagues calling for her immediate release
Professional organizations of documentary filmmakers and journalists as
well as many of her colleagues denounced Tekin's arrest and called for
her immediate release.
The association of Documentary Filmmakers (BSB) issued a statement
saying "The documentary filmmakers want their friend back."
BSB said in its statement, "Our freedom of information and
communication and our right to shoot pictures in public and to broadcast
are granted in the Constitution. Keeping archives of our shootings, our
montaging, and the documents we attain in order to transfer them to the
next generations is our professional responsibility. Sibel is doing
this not on behalf of anyone else but on behalf of reality."
BSB also asked in their statement, "Do you have to punish everyone who
is trying to do something good for our children, for our young people?"
Progressive Journalists Association (ÇGD) tweeted, "Documentary
filmmaker #SibelTekin was taken into custody. This is an assault not
only on a journalist, not only on the right to freedom of information;
but also on the "memory" of peaceful gatherings and demonstrations!"
She should be released immediately and her archive seized should be
returned without one second lost!"
Altyazı Fasikül: Free Cinema Association said in tweet, "#SibelTekin
who was taken into custody while shooting for her new documentary in
Ankara after the police who entered her frame made a complaint was
remanded in custody yesterday night. Tekin is known as "the memory of
Ankara." She told the story of the Human Rights Memorial in our series
From Below."
The collective tweeter account of the lawyers of the October 10, 2015,
Ankara law case also shared a tweet. The lawyers of the case said here,
"Documentary filmmaker and journalist Sibel Tekin who is part of our
search for justice, recording our legal struggle is not alone."
On October 10, 2015, two bombs detonated outside the Ankara central
railway station while thousands were gathering for a demonstration
demanding peace killing 107 civilians, in the deadliest terror attack
in the history of Türkiye. (BIA, 19 December 2022)
Number of jailed journalists spikes to new global
record
It’s been another record-breaking year for the number of journalists
jailed for practicing their profession. The Committee to Protect
Journalists’ annual prison census has found that 363 reporters were
deprived of their freedom as of December 1, 2022 – a new global high
that overtakes last year’s record by 20% and marks another grim
milestone in a deteriorating media landscape.
This year’s top five jailers of journalists are Iran, China, Myanmar,
Turkey, and Belarus, respectively. A key driver behind authoritarian
governments’ increasingly oppressive efforts to stifle the media:
trying to keep the lid on broiling discontent in a world disrupted by
COVID-19 and the economic fallout from Russia’s war on Ukraine.
In Iran, dozens of journalists are among the estimated 14,000 Iranians
arrested during the crackdown on protests sparked by the death in
police custody of Mahsa Amini, a 22-year-old Kurdish woman arrested for
allegedly breaking Iran’s hijab law. Since September, the
demonstrations have spread nationwide, with protesters broadening
demands for women’s rights to calls for strikes and the overthrowing of
Iran’s leaders. Authorities have imprisoned a record number of female
journalists – 22 out of the 49 arrested since the start of the protests
are women – a reflection of the prominent role they’ve played in
covering thiswomen-led uprising.
Iran’s crackdown on nationwide protests has made it the world’s
worst
jailer of journalists in 2022. Many are being held in Tehran’s Evin
prison. (Majid Asgaripour/WANA [West Asia News Agency via Reuters)
In China, authorities tightened online censorship during recent
protests over the government’s zero-COVID lockdown policies and several
journalists are reported to have been briefly detained while covering
the demonstrations.
CPJ’s data also highlighted another theme: the ongoing repression of
minorities.
In Iran, Kurds have borne the brunt of the Iranian government’s
retaliation against the protests, and at least nine Kurdish journalists
are among those in jail. In Turkey, authorities arrested 25 Kurdish
journalists working either for the Mezopotamya News Agency, the
all-female JINNEWS outlet, or production companies that made content
used by Kurdish outlets in Europe. In Iraq, all three journalists on
this year’s census are jailed in Iraqi Kurdistan. And in China,
many
imprisoned journalists are ethnic Uighurs from Xinjiang, where Beijing
has been accused of crimes against humanity for its mass detentions and
harsh repression of the region’s mostly Muslim ethnic groups.
Imprisoning journalists is just one measure of how authoritarian
leaders try to strangle press freedom. Around the world, governments
are also honing tactics like “fake news” laws, are using criminal
defamation and vaguely worded legislation to criminalize journalism,
are ignoring the rule of law and abusing the judicial system, and are
exploiting technology to spy on reporters and their families.
In Turkey, where the Constitutional Court ordered a retrial for Hatice
Duman – already 20 years into a life sentence – the journalist told an
Istanbul court this month that prison officials had confiscated her
legal documents and notes several weeks ahead of the trial, thereby
violating her right to prepare for her defense. (Earlier, Duman told a
CPJ in an interview that personal possessions like her desk, books,
diary, and even blank pieces of paper were also taken in the ward
raid.) (CPJ, December 14, 2022)
Turkish
journalist Sinan Aygül arrested
under new ‘disinformation’ law
Turkish authorities should immediately release journalist Sinan Aygül
and reform the country’s new anti-disinformation law to ensure that it
is not used to harass and imprison members of the press, the Committee
to Protect Journalists said Thursday.
On Wednesday, December 14, authorities in the eastern province of
Bitlis arrested Aygül, chief editor of the privately owned local news
website Bitlis News and chair of the Bitlis Journalists Society, for
allegedly spreading false information online, according to news reports
and court documents reviewed by CPJ. He is being held pending trial,
according to those sources.
On Tuesday, Aygül had tweeted allegations about a sexual assault case
in Bitlis; on Wednesday morning he deleted the tweets and posted an
apology saying that he had been mistaken. Aygül frequently posts
reporting and news commentary on his Twitter account, where he has
about 18,000 followers.
“Journalists may make mistakes like anyone else, but sharing and
correcting an unconfirmed report should not result in a journalist
facing years in prison,” said CPJ Europe and Central Asia Program
Coordinator Gulnoza Said, in New York. “Turkish authorities should
release Sinan Aygül immediately and ensure that members of the press do
not face criminal prosecution for their work.”
Following his tweets, which alleged that a police officer and a soldier
were suspects in the sexual assault, and his apology, which said that
he had been misinformed, Bitlis police raided the journalist’s house
and took him into custody.
Authorities allege that tweets Aygül posted Tuesday violated an
amendment added to the country’s penal code in October, which carry
prison terms of one to three years for those convicted of publicly
spreading false information that causes concern, fear, or panic, those
court documents said.
The journalist pleaded not guilty, according to those documents. Aygül
is the first journalist that CPJ has documented as being prosecuted
under the new criminal amendment.
CPJ emailed the Bitlis chief public prosecutor’s office for comment,
but received no reply. (CPJ, December 15, 2022)
Journalist goes to top court once again after local court refuses
to recognize its ruling
Sentenced to compensation by a local court for insulting a politician
then recently elected MP from the ruling party, Hacı Boğatekin went to
Constitutional Court where he won the case. However, he has to return
again to the Constitutional Court now for the same case since the local
court has not recognized the decision of the top court.
On September 9, 2011, Hacı Boğatekin, publishing a newspaper in
Adıyaman in southeast Türkiye called Gerger Fırat, wrote an article
about Mehmet Metiner who was elected an MP in the elections held that
year on June 12.
Metiner, a journalist, writer, and politician born in Adıyaman, had
served as the editor-in-chief in various magazines of the Islamic
circles in Türkiye before and in 2000-2001 he was the vice-president of
HADEP, an antecedent of the People's Democratic Party (HDP) of today.
The title of Boğatekin's article on Metiner was "Son Memo... Who are
you?" and he was quoting the words of an ex-lead writer of Akit daily,
Hüseyin Üzmez for Metiner saying, "Are you a renegade or are you a cow
("dönek" or "inek" in Turkish).
Further in his article, he wrote, "Really what are you? First Istanbul
Metropolitan Municipality. Then the Fazilet Party. Then, Vice President
of HADEP. And now the Justice and Development Party... So what are all
these about?"
Metiner sued Boğatekin for the article. The court in İstanbul ruled for
a compensation penalty of 3,500 lira in January 2013 which the Court of
Cassation approved in 2014.
Boğatekin took the case to the Constitutional Court (AYM) where the
judgment was overturned in 2017. The Court ruled that saying "Are you a
renegade or are you a cow" was not an insult.
In the ruling of the high court, it was accepted that the expression
was offending, shocking, and disturbing. However, it was stated that
"the limits of criticism acceptable for the complainant who is a public
character are broader than an ordinary person" and argued that giving
penalties for critics towards politicians would have a "dissuading
effect," causing different voices in the society to be silenced and
ruled that there was a violation of freedom of press and freedom of
expression on the side of Boğatekin.
The court also ruled that Boğatekin should be paid a compensation of
3,600 lira.
Local court did not recognize the ruling
Following the ruling Hacı Boğatekin went to the local court for a
re-trial. However, the local court did not recognize the supreme court
ruling and rejected the request for a re-trial.
There had been two other cases where the local courts did not recognize
Constitutional Court rulings, one on Republican People's Party MP Enis
Berberoğlu, and another on the Peace Academicians.
Boğatekin went to the Court of Appeals which also approved the local
court's rejection of re-trial, saying "it is not obligatory to practice
the Constitutional Coourt ruling."
"Retrial is obligatory after Constitutional Court ruling"
Following this decision by the Court of Appeals, Hüseyin Boğatekin,
Boğatekin's lawyer again went to Constitutional Court.
Lawyer Hüseyin Boğatekin told bianet that there was no judgment in the
template of judgments of the supreme court for re-trial, but that
according to the Constitution, the courts were obliged to rehear the
cases.
Boğatekin also told bianet that the Constitutional Court was now
indicating "in order for the case to be reheard" now due to the
confusion this situation is causing and said, "This is causing unjust
suffering. The courts are resisting AYM rulings. However, they do not
have the authority to do this. And AYM does not have to write a
judgment for retrial. A retrial has to be carried out in any case, it
is a clear legal obligation to follow the AYM rulings." (BIA, December
12, 2022)
Freedom of expression report: 67 people sentenced
to 299 years in one year in Turkey
The Media and Legal Studies Association (MLSA), a non-profit institute
focused on freedom of expression, press and information in Turkey, has
published its Case Monitoring report from September 1, 2021 to July 20,
2022. According to the report, an inordinate number of journalists were
sentenced to a combined total of 299 years, 2 months and 24 days in
prison, daily Birgün reported on Dec. 7.
In its assessment, MLSA said, "Compared to previous reporting periods,
there has been a radical increase in prison sentences in cases decided
during this period. In addition to the higher profile aggravated life
sentences given to rights defender Osman Kavala and to journalist
Rojhat Doğru — reflecting the pressure on freedom of expression and the
increasing will of the courts to punish with the changing political
conjuncture — 67 people tried in 41 cases decided during this period
were sentenced to a total of 299 years, 2 months and 24 days in prison."
The report, which was introduced on Dec. 6 in the central Istanbul
district of Beyoğlu, presented data on 446 hearings of 210 cases from
23 different cities across Turkey. According to the data, the cases in
which the most news and social media posts were cited as evidence
involved journalists being tried on terrorism charges. Stating that
there has been an increase in cases filed against peaceful assemblies
and demonstration marches, the report also pointed out that prosecutors
and courts of first instance have not implemented the decisions of the
Turkish Constitutional Court (AYM) and the European Court of Human
Rights (ECHR).
The report stated that the accusation of "propaganda for an
organization" featured in 62 cases and that 143 journalists were tried
on this charge. Journalists were tried in 38 of the total 44 cases in
which the accusation of "membership of an organization" was directed,
with 132 journalists overall having appeared before a judge with this
accusation. According to the data in the report, the news and social
media posts written by journalists in these cases were cited as
evidence for the accusations.
Journalists were most often accused of "terrorism" by 38 percent. This
was followed by insulting the president with 10 percent and insulting
the president with 7 percent.
According to the report, there are currently 59 journalists and media
workers in prisons. The number of journalists on trial during this
period was recorded as 318 and the number of those in pre-trial
detention as 12.
In terms of geographical distribution, Istanbul, with 238 cases, was
the region with the most cases. This was followed by the predominantly
Kurdish city, Diyarbakır with 73 cases, and the capital city, Ankara,
with 32.
During this period, 56.4 percent of such trials involved journalists.
Rights defenders and activists followed journalists with 9.1 percent.
Of those tried in 90 different cases, 53.9 percent were charged with
making propaganda for a terrorist organization, 39.1 percent on
membership of a terrorist organization, 4.3 percent on revealing the
identity of persons involved in the fight against terrorism, and 0.9
percent on opposing the Law on the Prevention of the Financing of
Terrorism. Of the thousand 398 people on trial, their news, articles
and photographs taken and social media posts were mainly cited as
evidence.
In the near one-year period, 34 people were tried in 29 cases filed on
charges of "insulting the president" and it was stated that these cases
targeted journalists the most. According to the report, 18 journalists
appeared before a judge on charges of "insulting the president." In the
years since Recep Tayyip Erdoğan moved from Prime Minister to President
in 2014, thousands have been charged and sentenced for “insulting the
president.” Turkey changed from a parliamentary to a presidential
system in 2018.
Noting that in 19 cases related to the accusation of insulting the
president, social media posts alone were presented as evidence against
the defendants, the report stated that in 14 of these cases, the
evidence was obtained through the "virtual patrol" method. Beyond
simply controversial, this method was declared unconstitutional by a
AYM ruling on February 19, 2020, which cancelled the relevant article
of the law. Despite this, the report shows that 8 indictments prepared
in the dates after the AYM decision and including evidence obtained by
the "virtual patrol" method were accepted by the courts.
MLSA stated that the decision-makers did not apply the case law in
favor of those on trial, and said, "As in the Gezi Case, which was the
most popular case in this period regarding the 11-month period, judges,
court committees and prosecutors exhibited attitudes that constituted a
violation of the right to a fair trial. Judges have ruled in disregard
of established jurisprudence, particularly the AYM and the ECHR; it was
seen that the prosecutors also demanded punishment with the opinions on
the merits they submitted without taking into account the evidence and
facts in favor of the people on trial." (Duvar English, Dec 9, 2022)
Academic freedom is diminishing in Turkey
Yesterday evening (December 7) Ministry of Family and Social Services
announced that they are going to intervene in the lawsuit concerning
the allegations that H.K.G., the daughter of the founder of the Hiranur
Foundation was married at the age of 6 and sexually abused by the man
she was married to.
The ministry said in the press statement announced at 18 p.m. last
night, "It was considered necessary to make the following statement
regarding the news stating that H.K.G. has been sexually abused at the
age of 6 published in some news outlets."
"Our ministry will follow the judicial process carefully and give the
victim all kinds of legal support in the following period as we have
done in the past."
First reported on Saturday
Timur Soykan from Birgün daily newspaper first reported the case on
Saturday (December 3) which involves child marriage and sexual abuse.
In Soykan's article, it was reported that Yusuf Ziya Gümüşel, who is
the founder of the Hiranur Foundation linked to the İsmailağa sect let
his daughter H.K.G. be systematically subjected to sexual abuse by an
adult man who is a member of the sect and also their neighbor, engaged
his daughter with this person at the age of 13 and married her to him
at the age of 14, that she gave birth at the age of 17. Her official
marriage was made when she was 18.
Accordingly, H.K.G. went to court after her divorce in 2021 and opened
a sexual abuse case. When her family, accused of permitting the sexual
abuse, and the offender denied the allegations, H.K.G. submitted to the
court her photographs with these persons at the age of 6 and 13 as
evidence.
Soykan wrote a follow-up report yesterday (December 7) where these
photographs were also published.
"Project to affront people with Islamic values"
An announcement was posted on social media, signed Yusuf Ziya Gümüşel
which said, "The article published on December 3, 2022, in BirGün
newspaper and internet news portal by 'Timur Soykan' is the product of
a project prepared in order to affront the people who have Islamic
values and belief while targeting myself and our family by publishing
the allegations in a case in which the trials have not started.
"Our daughter making these allegations was married at the age regarded
as full age by the civil code, in compliance with Islamic and legal
rules and there has not been any pressure on her either from our family
or anyone else."
Reactions from political parties
Justice and Development Party (AKP) spokesperson Ömer Çelik also
tweeted at the same hours as the announcement from the Ministry and
said that they damned the abuse of children and that they would be by
the victim and give all kinds of support. "We are by the victim,
whoever the victim is and we are against the guilty, whoever the guilty
is," he wrote.
There were strong reactions from many people including the opposition
parties on the issue yesterday throughout the day.
While People's Democratic Party spokesperson Meral Danış Bektaş brought
the issue up in the parliament and asked why the defendants were
standing trial without arrest, Türkiye Worker's Party (TİP) members
organized a protest in front of the Hiranur Foundation building in
Sancaktepe, İstanbul.
Bektaş said that an immediate investigation should be started about
"the person who ruled for a "decision of non-prosecution" in this "very
severe case."
İYİ (Good) Party leader Meral Akşener said they would not let this
"meanness" be whitewashed while Republican People's Party (CHP) leader
Kılıçdaroğlu said "Who does this, who permits it, and who establishes
the system for it, are all dishonorable.
Ali Babacan, leader of The Democracy and Progress (DEVA) Party tweeted
and said, "Abuse to a child of 6 is lowness, it is cruelty. The name
for this is clearly rape. We are behind H.K.G. who is seeking justice
with all our strength." (BIA, 9 December 2022)
La
Turquie renforce son arsenal contre
la presse avant les élections
"Une arme de plus contre nous": à quelques mois d'élections cruciales
en Turquie, le gouvernement a renforcé son arsenal répressif déjà bien
garni contre la presse et l'opposition, s'inquiètent journalistes et
activistes.
"La loi sur la désinformation, c'est une arme de plus contre nous dans
l'arsenal du gouvernement", déplore Gokhan Bicici, rédacteur en chef du
site d'information indépendant dokuz8NEWS, à Istanbul.
"Ils avaient déjà des armoires pleines de fusils et des dizaines
d'outils et d'armes à leur disposition" pour réduire au silence les
médias, indique-t-il à l'AFP depuis son bureau sur la rive asiatique de
la ville.
Il cite notamment "l'insulte au président", accusation qui a permis ces
dernières années de poursuivre des dizaines de milliers de voix
critiques - étudiants, sportifs et même une ancienne Miss Turquie.
En octobre, le Parlement turc a adopté une nouvelle loi qui punit la
diffusion de "fausse nouvelle" jusqu'à trois ans de prison, sans
définir ce qui peut constituer une fausse information...
Le parti AKP (islamo-conservateur) et ses alliés nationalistes du MHP,
majoritaires au Parlement, ont voté des amendements jugés "dangereux"
et même "dystopiques" par les défenseurs des droits civils.
- "Pouvoir discrétionnaire" -
Pour le spécialiste du droit numérique Yaman Akdeniz, cette loi accorde
"un large pouvoir discrétionnaire aux autorités" avec un risque patent
d'arbitraire en période pré-électorale.
"Il n'est donc pas surprenant que la première personne poursuivie à ce
titre soit le chef du principal parti d'opposition", relève-t-il.
Probable candidat à la présidentielle de juin 2023 face au chef de
l'Etat Recep Tayyip Erdogan, Kemal Kilicdaroglu, patron du CHP, est
poursuivi pour avoir accusé sur Twitter le gouvernement d'être
responsable de "l'épidémie de méthamphétamine" qui frappe la Turquie.
M. Erdogan a ardemment défendu la loi, dénonçant les réseaux sociaux
"sans limite, ni moralité, ni éthique qui attisent la polarisation et
le feu de la haine".
Il s'était pourtant lui-même appuyé sur Twitter pour mobiliser ses
partisans lors de la tentative de coup d'Etat de juillet 2016.
Avec la loi sur la désinformation, "le gouvernement pourra exercer un
contrôle considérable sur les médias sociaux", redoute Emma
Sinclair-Webb, représentante de Human Rights Watch.
"La loi (les) place dans une position très difficile: soit ils se
conforment et suppriment des contenus; soit ils divulguent les données
de leurs utilisateurs sous peine d'énormes amendes", détaille-t-elle.
Entré en vigueur alors que la cote du chef de l'Etat était au plus bas
à cause de la crise économique et d'une inflation dépassant les 80%, le
texte permet aux autorités de suspendre internet ou de restreindre
l'accès aux réseaux sociaux comme après l'attentat du 13 novembre à
Istanbul (six morts, 81 blessés).
- "Davantage de pression" -
Dans le viseur également, les journalistes et médias kurdes: Fatma
Demirelli, directrice de l'ONG de soutien à la liberté d'expression
P24, cite "de nouvelles arrestations visant un grand nombre de
journalistes depuis cet été".
"Nous craignons que cette nouvelle loi (...) n'aggrave encore la
situation", assure-t-elle à l'AFP.
Fin octobre, neuf journalistes ont été interpellés à Istanbul et
d'autres villes du pays dont Diyarbakir, dans le sud-est à majorité
kurde, accusés de liens avec des mouvements qualifiés de "terroristes",
comme le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) auquel les autorités
ont attribué l'attentat d'Istanbul.
Ce qui a porté à 76 le nombre de journalistes derrière les barreaux en
Turquie, selon le décompte de la plateforme de surveillance de la
liberté de la presse, Expression Interrupted.
Reporters Sans Frontières classe pour sa part la Turquie au 149e rang -
sur 180 pays - de son index sur la liberté de la presse.
Fatos Erdogan, journaliste de dokuz8NEWS, affirme que les
reportages sont de plus en plus difficiles.
"Nous avons déjà été victimes de violences mais j'ai le sentiment qu'il
y aura davantage de pression", croit-elle, se disant "inquiète pour
notre sécurité".
"Poursuites et menaces font partie de notre quotidien", confirme son
rédacteur en chef, Gokhan Bicici.
"Désormais, se montrer prudents et éviter autant que possible d'être
une cible est la principale préoccupation des journalistes en Turquie,
même pour les plus libres d'entre eux", ajoute-t-il. (AFP, 2 déc 2022)
Journalist Engin Eren sentenced to prison for 'aiding a
terrorist organization'
Engin Eren, formerly a reporter for the now-shuttered Dicle News Agency
(DİHA) has been sentenced to 3 years, 1 month and 15 days in prison for
"aiding an illegal organization while not being a member of it."
Eren was among the 31 defendants who were put on trial for "being a
member of a terrorist organization," "violating the Law on Military
Forbidden Zones and Safe Zones," and "violating the Law on Gatherings
and Demonstrations."
The case concerns a 2015 sit-in protest against the conflict in the
country's Kurdish-majority regions.
The 34th and final hearing of the case was held today (November 30) at
the Batman 2nd Heavy Penal Court.
Eren did not attend today's hearing while his attorney, Resul Temur,
was present in the courtroom.
Repeating their opinion as to the accusations from the hearing on June
3, the prosecutor demanded all defendants be sentenced for the offenses
charged against them.
Making defense against the prosecutor's opinion, Temur said, "My client
went to the protest that is the subject of the lawsuit for news
coverage. In the minutes recorded by police officers after the
incident, my client is also defined as a journalist.
"Moreover, evidence in the file also shows the area was outside of the
military forbidden zone. It's clear that the crime did not occur. Also,
the fact that the police did not warn [the crowd] to disperse shows
that the material and spiritual conditions of the offense did not
occur. I request my client's acquittal."
The court sentenced Eren for "aiding the organization while not being a
member of it" and acquitted him of the other charges.
Twenty-nine defendants received the same sentence as Eren. Two were
sentenced to 6 years and 3 months in prison for "being a member of a
terrorist organization."
What happened?
On September 18, 2015, a sit-in protest was organized to "stop deaths"
during clashes between the army and the Kurdistan Workers' Party (PKK)
in Sason, Batman in eastern Türkiye.
Over 80 people took part in the protest, including Peoples' Democratic
Party (HDP) deputy Ayşe Acar-Başaran, the then-co-mayors of Batman and
NGO representatives.
Following the protest, 83 people, including DİHA reporter Engin Eren,
were detained for being "human shields" for the PKK.
Eren's cameras and flash memories were seized and cited as criminal
evidence. (BIA, 30 Nov 2022)
Zaman newspaper columnists
sentenced to prison
Three former columnists for the now-shuttered Zaman newspaper have
received prison sentences for "aiding a terrorist organization."
Ali Bulaç, Şahin Alpay and Ahmet Turan Alkan have been sentenced to 2
years and 6 months in prison and Mümtazer Türköne has been sentenced to
3 years and 9 months in prison.
The journalists were retried after the Court of Cassation, the highest
appeals court in the country, overturned a verdict against them in 2020.
They are accused of aiding the "Fethullahist Terrorist Organization
(FETÖ)," which is held responsible for the 2016 coup attempt.
All defendants attended the final hearing yesterday (November 29) at
the İstanbul 13th Heavy Penal Court.
"I have been deprived of the job I did for 55 years"
Ali Bulaç, during his defense, said that he was 72 years old and did
not remember how many hearings he attended.
"Every case I was tried in was about freedom of thought and ideas. My
property, my pension, my house were confiscated. I am almost in the
position of being given alms.
"I was deprived of my 55-year job and profession. My support or
sympathy for this organization is against the nature of things and the
ordinary course of life.
Responding to the claim that the Zaman was against Islamism, Bulaç
answered,
"Fetullah Gülen was also saying these things. The newspaper had
nationalists, leftists, liberals, Jews, Greeks, and even gay writers. I
was there for the Islamist quota. Since I was 15 years old, I have had
an Islamist understanding. Despite being innocent, I was imprisoned for
22 months, while struggling with 3 chronic diseases."
"The dark side of the movement"
Stating he was never a member of FETÖ, defendant Şahin Alpay said that
he wrote in Zaman because he could not find any other opportunity.
"I am not a religious person. I am a culturally Muslim. I was an
atheist in my youth. I am now a deist. I did not see that the Gülen
movement was a sinister organization until the treacherous coup attempt
took place.
"I condemn the attempt the July 15 coup attempt, and I regret that I
wrote in Zaman. I was mistaken not to see the movement's dark side."
"No article can be used as evidence"
Defendant Mümtazer Türköne stated that the case lasted for 6 years and
everything has been said.
"As evidence, the headlines of the articles I wrote in the newspapers
were shown. No article from this newspaper can be used as evidence in
the trial.
"The reason why I was imprisoned for 2.5 years while my friends were
released was that I showed no sign of remorse. I haven't done anything
that I'll regret.
"I am an academic from a nationalist MHP background. I am a person who
has connected and registered to an anti-coup civil program in Türkiye."
"This organization sickens me"
Responding to being sentenced as a member of the organization, Ahmet
Turan Alkan said, "This organization sickens me. In other words, I find
it hateful. Of course, we were also against this, but we did not have
the opportunity to say anything.
"I'm tired of this job, I'm bored, and I'm starting to feel ashamed. At
this age, I am a burden to my children. I stopped saying hello to
ninety percent of my friends."
After the defenses, the verdict was announced, which saw Ali Bulaç,
Şahin Alpay and Ahmet Turan Alkan sentenced to 2 years and 6 months in
prison for "aiding an armed terrorist organization" as part of FETÖ.
Mümtazer Türköne case was announced separately. He saw in his verdict 3
years and 9 months in prison for the same crime.
What happened?
After the coup attempt on July 15, 2016, operations against media
organizations close to the Gülenists commenced. Zaman was a daily
newspaper with a high circulation before the government seizure on
March 4, 2016. It was closed by decree No. 668 on July 26, 2016.
11 people, including the former writers of Zaman newspaper, were tried
for various crimes at the Istanbul 13th Heavy Penal Court. On July 6,
2018, the court sentenced Ali Bulaç and Şahin Alpay to 8 years and 9
months in prison for "membership of an armed terrorist organization",
and Mümtazer Türköne and Mustafa Ünal to 10 years and 6 months.
On September 24, 2020, The 16th Criminal Chamber of the Supreme Court
of Appeals, established partial reversal for some defendants and
partial approval for some defendants. (BIA, 30 November 2022)
Kurdish
Question / Question kurde
Les forces
kurdes lancent une opération contre les
jihadistes
Les forces kurdes en Syrie ont annoncé jeudi avoir lancé une opération
contre le groupe Etat islamique (EI) en coopération avec la coalition
internationale dirigée par les Etats-Unis, trois jours après une
attaque meurtrière dans le nord du pays.
Les combattants kurdes avaient décrété l'état d'urgence lundi à la
suite d'une attaque revendiquée par l'EI contre leur quartier général à
Raqa qui avait fait six morts dans leurs rangs.
"Le 29 décembre, nos forces, avec la participation (...) de la
coalition internationale contre l'EI, ont lancé l'opération "éclair
d'al-Jazira", ont indiqué dans un communiqué les Forces démocratiques
syriennes (FDS, alliance de combattants dominée par les Kurdes).
La coalition internationale n'a pas confirmé dans l'immédiat participer
à l'opération.
Celle-ci vise à "éliminer les cellules terroristes de l'EI (...) et les
chasser hors des zones qui ont été le théâtre de récentes attaques
terroristes", indiquent les FDS.
Les forces kurdes rappellent notamment l'attaque de lundi contre le
quartier général des forces kurdes à Raqa, dont les auteurs n'ont
cependant pas réussi à libérer des jihadistes d'une prison.
Elles mentionnent également "huit tentatives d'attaques (...) contre le
camp (de déplacés) d'al-Hol et dans des régions à Deir Ezzor et
Hassaké", dans le nord-est.
Appuyées par la coalition internationale, les FDS ont été le fer de
lance de la lutte contre l'EI chassé de ses fiefs en Syrie en 2019,
après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de
vastes territoires dans ce pays et dans l'Irak voisin.
Mais malgré la perte de ses fiefs dans ces deux pays, le groupe
continue d'y mener des attaques.
Dans sa revendication de l'attaque lundi, l'EI avait dit vouloir
"venger" les jihadistes détenus par les forces kurdes.
En septembre, les forces kurdes avaient annoncé l'arrestation de plus
de 200 jihadistes dans le camp d'Al-Hol depuis le début d'une opération
lancée fin août suite à une recrudescence des attaques de l'EI. (AFP,
29 déc 2022)
Roboski
Massacre commemorated on 11th anniversary
11 years ago in the Roboski village of Uludere, Şırnak, a bombardment
by warplanes of Turkish Armed Forces killed 34 people, 19 of whom were
children. The victims were commemorated today (December 28) at their
gravesite.
"President Erdoğan had told that they would not allow the massacre to
be lost in the dark corridors of Ankara. Today the Roboski massacre is
paved over in Ankara," said Ferhat Encü who lost family members and
beloved in the Roboski massacre 11 years ago.
The commemoration started with a moment of silence.
People's Democratic Party (HDP) İstanbul co-chair Ferhat Encü, who lost
family members and beloved ones in the Roboski massacre, said
"President Erdoğan had told that they would not allow the massacre to
be lost in the dark corridors of Ankara. Today the Roboski massacre is
paved over in Ankara."
"Those who committed crime are apparent"
HDP Co-Chair Pervin Buldan said; "11 years have passed but the
perpetrators have not stood any trial."
"Only photographs are left to the families, and tears in their eyes. No
effective investigation was made. The perpetrators were not revealed.
"The ones who gave the instruction are apparent, those who committed
the crime are apparent. The only thing that we cannot see is justice,
law, or any remorse from those governing the country. Those who should
be called to account are attacking us who should be calling them to
account.
"They sued Roboski families"
"Those who lost their beloved in Roboski are calling those responsible
to account. Those who should give an account are trying the Roboski
families. They are slapping Ferhat Encü on the face. They are in fact
slapping the Kurdish people's firm attitude.
Republican People's Party (CHP) MP Sezgin Tanrıkulu also spoke in the
commemoration. He said, "the general staff and the government of the
day are responsible for this massacre." (BIA, 28 December 2022)
Coiffeur d'origine kurde blessé à Roubaix: le
client mis en examen
Le quadragénaire d'origine turque soupçonné d'avoir blessé dimanche à
coups de ciseaux à Roubaix (Nord) un coiffeur d'origine kurde a été mis
en examen pour tentative d'homicide et écroué mardi, a annoncé le
parquet mercredi.
"Le parquet a ouvert une information judiciaire du chef de tentative
d'homicide volontaire avec la circonstance aggravante relative au
caractère raciste des faits même si ce dernier point est contesté par
l'intéressé", a indiqué la procureure Carole Etienne.
Cet homme de 47 ans "aurait d'abord reçu un coup de sèche-cheveux puis
se serait emparé d'une paire de ciseaux tout comme la victime dont
l'ITT a été fixée à 3 semaines", a ajouté la procureure, sans plus de
détails sur l'identité du mis en cause et de la victime.
L'altercation aurait débuté parce que le client, "d'origine turque"
était "agacé" par la musique kurde diffusée dans le salon de coiffure,
avait indiqué mardi une source proche de l'enquête.
Grièvement blessé au thorax de plusieurs coups de ciseaux, le coiffeur,
"d'origine irakienne kurde" et âgé de 27 ans, a dû être opéré, selon la
même source.
La nouvelle de l'agression, survenue après le passage à l'acte d'un
retraité français qui a tué trois Kurdes vendredi à Paris, avait été
relayée sur les réseaux sociaux au sein de la communauté kurde.
A l'appel d'organisations kurdes, une centaine de personnes ont
manifesté mardi après-midi dans le centre de Lille, aux cris notamment
de "Turquie terroriste". (AFP, 28 déc 2022)
Les forces kurdes en état d'alerte, craignent de
nouvelles attaques de l'EI
Les forces kurdes, en état d'alerte, sont à la recherche de jihadistes
mardi dans le nord de la Syrie, de crainte de nouvelles attaques au
lendemain d'un assaut raté du groupe Etat islamique, a indiqué un
responsable kurde à l'AFP.
Six membres des forces de sécurité kurdes et un jihadiste ont été tués
lundi lors d'une attaque revendiquée par l'EI contre le quartier
général des forces kurdes à Raqqa, qui visait une prison où sont
détenus des jihadistes.
A la suite de cette attaque, l'administration autonome kurde a décrété
l'état d'urgence à Raqqa, ancienne "capitale" de l'EI en Syrie, et
proclamé un couvre-feu dans la ville.
"La campagne de ratissage et de poursuite des cellules potentielles de
Daech (acronyme arabe de l'EI, ndlr) se poursuit, et le couvre-feu
reste en place jusqu'à nouvel ordre", a déclaré à l'AFP le porte-parole
des Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les Kurdes),
Farhad Chami.
"Nous avons des informations sur des attaques potentielles de Daech au
cours des fêtes de fin d'année à Raqqa, Hassaké et Qamichli", toutes
sous contrôle kurde, a-t-il ajouté, précisant que les forces kurdes
étaient "en état d'alerte".
Raqqa était l'ancienne "capitale" de l'EI en Syrie, qui y avait
instauré un régime de terreur, imposant une stricte application de la
loi islamique et se livrant à de nombreuses exactions.
Interrogés au téléphone par l'AFP, des habitants de la ville ont
affirmé que l'attaque de mardi avait ravivé les douloureux souvenirs du
règne des jihadistes.
"Nous ne pouvons pas oublier ce que Daech a fait par le passé, ils
veulent nous ramener à la situation de peur et de panique", affirme le
gérant d'un supermarché à Raqqa, qui a requis l'anonymat par peur de
représailles.
Oussama al-Khalaf, un militant de la ville, explique que depuis
l'attaque de lundi, les habitants de Raqqa "vivent dans la peur d'un
retour de l'EI à travers ses cellules dormantes".
"La plupart des habitants vivent dans la terreur d'un renouvellement de
telles attaques", ajoute-t-il.
Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de
vastes territoires en Irak et en Syrie, l'EI a été défait sous le coup
d'offensives successives, en 2017 en Irak et en 2019 en Syrie.
Mais malgré la perte de ses fiefs dans ces deux pays, le groupe
continue d'y revendiquer des attaques à travers des cellules dormantes.
L'EI avait affirmé que l'attaque de lundi visait à "venger" les
jihadistes détenus par les forces kurdes, notamment les femmes qui se
trouvent dans le camp d'Al-Hol, dans le nord de la Syrie. (AFP, 27 déc
2022)
La communauté kurde refuse de croire à une attaque
non ciblée et met en cause la Turquie
"Cessez de nous demander de croire à cette version": la communauté
kurde refuse d'accepter que l'attaque qui a tué trois de ses membres à
Paris relève du crime raciste d'un homme isolé et continue d'y voir la
main de la Turquie.
"Le régime fasciste d'Erdogan a encore frappé", a martelé lundi au
mégaphone Agit Polat, le jeune président du Conseil démocratique kurde
en France (CDK-F) lors d'une marche organisée à Paris en mémoire des
victimes.
Dans toutes les têtes, et sur la rangée de portraits brandis au premier
rang, affleure le souvenir du triple assassinat, jamais élucidé, de
trois militantes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) le 9
janvier 2013 à Paris.
Le parcours de la marche, qui a réuni quelques centaines de
participants, a relié symboliquement le centre culturel kurde visé
vendredi à l'immeuble de la rue La Fayette, non loin de là, où ont été
abattues les trois militantes il y a dix ans.
Répidement arrêté, leur assassin est mort d'un cancer en 2016 quelques
semaines avant son procès.
Mais même si les parties civiles ont obtenu en 2019 la relance de
l'enquête pour examiner l'éventuelle implication des services de
renseignement turcs, les Kurdes de France doutent depuis de
l'impartialité de la justice française.
"Pour nous, c'est évident, il (le tireur présumé de vendredi, ndlr) n'a
pas pu agir seul, il y a un lien avec la Turquie", affirme un
participant à la marche, Denis "malheureusement" Erdogan, qui regrette
de partager le même patronyme que celui du président turc Recep Tayyip
Erdogan.
- "Propagande" -
Le gouvernement turc n'a guère apprécié les accusations de la
communauté kurde de France.
Trois jours après l'attaque, il a convoqué l'ambassadeur de France en
Turquie pour exprimer son "mécontentement" face à ce qu'il considère
comme de la "propagande anti-Turquie" lancée "par les cercles du PKK",
selon une source diplomatique turque.
Le PKK est considéré comme un mouvement terroriste par Ankara et
l'Union européenne (UE).
Le suspect de l'attaque de vendredi, un ancien conducteur de train de
nationalité française âgé de 69 ans, a confié en garde à vue une "haine
des étrangers pathologique" depuis un cambriolage dont il a été victime
en 2016 et expliqué "s'en être pris à des victimes qu'il ne connaissait
pas".
Il a aussi déclaré, selon la procureure de Paris Laure Beccuau, en
vouloir "à tous les migrants" et "aux Kurdes pour avoir +constitué des
prisonniers lors de leur combat contre Daech (l'organisation Etat
islamique, ndlr) au lieu de les tuer+".
Agit Polat, qui estime que le tireur présumé a pu être manipulé lors de
son passage en prison, se dit "incrédule" face aux premiers éléments de
l'enquête révélés par la procureure.
"En vingt-quatre heures, on évoque le cas psychiatrique puis en fait
non", détaille-t-il en référence à la levée, pour raison de santé, de
la garde à vue du suspect, admis quelques heures à l'unité
psychiatrique de la préfecture de police de Paris.
- "Décision politique" -
"On essaie à tout prix d'éviter la saisine du parquet antiterroriste",
insiste M. Polat.
Le parquet national antiterroriste (Pnat) ne s'est pas, à ce stade,
saisi de l'enquête sur l'attaque de vendredi.
L'avocat des familles des trois militantes tuées en 2013, Me Antoine
Comte, a souligné lui aussi "l'incompréhension" de la communauté kurde,
estimant que la qualification terroriste avait été "retenue pour des
faits similiaires en 2013".
"Ça apparaît comme une décision profondément politique. Visiblement, le
parquet ne veut pas prendre le risque d'incriminer l'Etat turc même de
façon subliminale", a-t-il dit à l'AFP, "c'est un problème
géopolitique".
Depuis vendredi, aucun membre de cette communauté de réfugiés kurdes de
Turquie, d'Irak ou d'Iran, ne veut croire que les victimes de vendredi
sont mortes d'un banal acte xénophobe qui n'aurait rien à voir avec le
mouvement de libération kurde et son conflit avec le régime turc.
La communauté kurde se perçoit "laïque, travailleuse et intégrée",
selon les mots d'un jeune employé de restaurant qui a requis
l'anonymat, et ne figure pas parmi les cibles habituelles de
l'ultradroite française.
La journaliste et militante kurde Selma Akkaya évoque le sentiment de
sa communauté; un phénomène "de surimpression des images de 2013".
(AFP, 26 déc 2022)
The unbearable vileness of attacking Kurds
Doğan Özgüden,
Gerçek News, 26 December 2022
After meeting with
Albanian, Algerian, Armenian, Assyrian, Belgian, Cameroonian, Chinese,
Congolese, Greek, Italian, Kurdish, Rwandan and Turkish friends of mine
who are administrators and educators at the Sun Workshops (Günes
Atölyeleri) to celebrate the ending of 2022 we returned home, where I
began to read the new documentary novel by author Medeni Ferho, titled
Dr. Rifat.*
Medeni Ferho, who had
discussed the unknown aspects of the 1915 Assyrian Genocide in his
earlier book titled “Seyfo – Gebro Isa Zette Celma Anlatiyor”**
unearths
the threat of genocide and plunder against Assyrian, Kurdish, and
Yazidi citizens in Midyat connected to the aggressive hysteria of
tensions brought about by Cyprus in 1964 in his new book.
While reading about
how
another genocide and plunder was prevented 58 years ago thanks to the
foresight and intervention of Assyrian and Kurdish people in the city,
Dr. Rifat Yenigun first and foremost among them, a painful bit of news
that appeared on the breaking news section on my computer screen
brought me back to our time:
“Armed attack on the
Ahmet Kaya Kurdish Cultural Center in Paris… Three Kurds massacred…”
Incredible… Chatting
with
the Brussels Kurdish Institute Chair Derwich Ferho, we had talked at
length about how European institutions were abiding by Tayyip’s
blackmail, creating difficulties and obstacles for the legitimate
resistance of the Kurdish nation… One of the most shameful examples of
this submission for Europe is the fact that the investigation regarding
the massacre of three dissenting Kurdish women, Sakine Cansiz, Fidan
Dogan and Leyla Saylemez at the Kurdish Information Bureau in Paris by
a trigger man of the Turkish State has not been concluded for 10 years.
Is that the only
crime?
The Rue Bonnels
offices
of the Brussels Kurdish Institute, with which we have fought against
both fascism in Turkey and xenophobia in Belgium for nearly half a
century were torched by the Grey Wolves stirred up by the Turkish State
on 17 December 1998, before the watching Belgian police. The same
night, an Assyrian business on Rue Verbist was vandalized.
Even though they had
the
video records of the incidents, broadcast on one of Turkey’s most
popular television channels, where the perpetrators could be easily
identified, no legal action was taken against Turkish diplomats who
egged on the Grey Wolves, the Turkish associations and media under
their guidance. On top of that, none of the assailants were sentenced
at the so-called trials that went on for a few years, with the
exception of single young man who was considered an instigator and
sentenced to “a few months of public service at a foundation”!
They have attacked
Kurds in other European countries
Following the recent
attack that resulted in the killing of artist Mir Perver, woman
activist Emine Kara (Evin), and Abdurrahman Kizil in Paris, the Firat
News Agency provided important data regarding the murders, massacres,
and fascists attacks in European countries organized by the regimes in
Turkey from the 1970s until recent times:
5 May 1974:
30-year-old
forestry engineer Neset Danis, an intellectual, was beaten severely by
MHP (Nationalist Movement Party) fascists during the Hamburg Turkish
Workers’ Community Congress elections. The attack took place as
representatives of the Turkish Consulate and Turk-Is trade union
observed; Danis lost his life two weeks later at the hospital.
5 January 1980:
36-year-old socialist union organizer Celalettin Kesim was killed by
MHP fascists while distributing leaflets in the Kreuzberg neighborhood
of Berlin.
31 December 1994: TKP
ML-TIKKO (Turkish Communist Party Marxist-Leninist – Liberation Army of
the Workers and Peasants of Turkey) members Nurettin Topuz, Mustafa
Akgun, and Mustafa Aksakal were massacred at a coffee house by MHP
fascists at Germersheim, a town in the Rheinland Pfalz province. It was
later revealed that the murderer, whose identity was kept secret for a
long time while he was detained and then released by the court, was a
MIT (National Intelligence Organization) agent who had worked at the
“counter-terror” unit in Yozgat before 1980.
3 September 1995: A
21-year-old Kurdish young man called Seyfettin Kalan lost his life
after an attack by a group of Turkish fascists in the town of
Neumunster. Gaining confidence from the inaction of the police, the
Grey Wolves launched a wave of attacks against Kurds all over Germany.
Kurdish locations in Ulm, Bielefeld and Mulheim were torched. The Grey
Wolf who killed Kalan and wounded two young people only received a
sentence for illegally carrying a firearm, and was released after a
while.
3 January 1997: A
young
Kurdish man called Ercan Alkaya, a member of the Alevi Cultural
Foundation in Kiel, was killed by Turkish fascists.
4 July 1999: Erol
Ispir
was murdered by MHP fascists while keeping watch at the German
Immigrant Workers’ Federation (AGIF) locale in Cologne.
12 September 2015: A
fascist supporter of the AKP (Justice and Development Party)-MHP drove
his vehicle into a crowd of demonstrators who were protesting Turkey in
Bern, the capital of Switzerland, wounding five people. Even though the
Bern Prosecutor’s Office asked for a sentence of eight years of
imprisonment, the case was closed by the local court in 2021 with no
consequences.
On the same day, a
Grey
Wolf called Celal A. wounded four people in Hanover, Germany, yelling
“All Kurds must be cut down.” He was tried for attempting to kill four
people, with the prosecutor’s office asking for six to 10 years of
imprisonment, but he was found not guilty by the court and acquitted.
27 October 2017: A
bus
that went on a tour of Europe with the slogan, “Freedom for Abdullah
Ocalan” was attacked by Turkish racists in Antwerp, Belgium. Then,
AKP-MHP supporters who were also members of Osmanli Ocaklari (Ottoman
Hearths), UETD and Grey Wolves arrived in Antwerp via buses, trains,
and private vehicles, and attacked Kurdish shopkeepers. The Belgian
police took no action during the attacks where many Kurds were injured,
and their workplaces were destroyed.
24 June 2020: AKP-MHP
supported fascists groups terrorized Austria’s capital, Vienna. The
incidents that began with attacks on the demonstration organized by
women of Kurdistan and Turkey lasted four days.
28-29 October 2020:
Fascist pro-AKP-MHP groups went on a hunt for Armenians in cities such
as Viennes, Decines and Dijon in France, where many Armenians live.
More than 250 people carrying Turkish flags kept yelling, “Where are
you, Armenians?” and “We will kill the Armenians,” calling for violence.
3 April 2021: Turkish
fascists targeted the Kurdish foundation in Lyon. Over 20 fascists with
face masks attacked foundation members with iron rods and knives,
wounding four, two of them seriously.
The shameful silence
of Europe
While these truths
are
evident, the AKP-MHP government, and especially Erdogan keep talking
about Kurdish organizations as “criminal organizations” in their
dealings with European governments, trying to get them banned, and
their members extradited via threats.
For example, three
days
before the Paris massacre, on 20 December, Director of Presidential
Communications Fahrettin Altun made a speech in Ankara at a panel
titled “Turkey-France Relations: Opportunities and Challenges,” where
he said, “Turkey-France relations should not be sacrificed for cheap
and short-term political calculations that make terrorist organizations
or anti-Turkey lobbies happy. Turkey is not receiving the support it
deserves. This being the case, we shall continue doing what is
necessary for our national security, and proceed with determination in
fighting terrorism with all our capabilities.”
Following the latest
massacre, Kurdish organizations staged protests in Paris and the police
intervened; newspapers under government control that reported on the
incidents used these headlines: “The PKK that they fostered is now
attacking the Crusaders,” “The PKK that it fed has attacked France,”
“Foster terrorism and it will come back to bite you,” “The scorpion
they have protected is now stinging Europe...”
Not to be outdone,
Presidential Spokesperson Ibrahim Kalin announced on his social media
account: “This PKK in France is the same terrorist organization you
support in Syria. The same PKK has murdered thousands of Turks, Kurds,
and security personnel in the last 40 years. Now they are burning the
streets of Paris. Are you still going to maintain your silence?”
What about Interior
Minister Suleyman Soylu?
He was issuing a
challenge to the entire world at an opening ceremony in Erzurum, where
Erdogan was also present:
“The Black Sea is
perfectly cleansed. The Amanos (mountains) from Hatay to Adiyaman are
cleansed. Tendurek is cleansed. Erzurum’s countryside is cleansed. The
day we enter the Century of Turkey, there will be no terrorists left in
the mountains of this country. Tayyip Erdogan will cleanse not only
Turkey from the terrorists, but the entire world.”
What about the
Turkish
State’s endless attacks on not only the Bakur Kurds within its borders,
but also the Basur and Rojava Kurds beyond its borders, using weapons
of mass destruction?
I am reminded of
Milan
Kundera’s famous work, “The Unbearable Lightness of Being” as I watch
these vile attacks on the just struggle of the Kurdish nation, the
shameful behavior in the face of the murder of three Kurdish patriots
with a decade apart, the silence and even criminal complicity of
European governments on this matter.
I am adapting it with
a sense of outrage, and shout this in the face of what we have just
witnessed:
The unbearable
vileness of attacking Kurds…
—————————————
*Medeni Ferho, Dr.
Rıfat, Sitav Yayınları, Kasım 2022
** Medeni Ferho, Seyfo,
Yeni Anadolu Yayıncılık, Eylül 2022
Attaque
à Paris : les Kurdes frappés au cœur
En fin de matinée vendredi, trois personnes ont été tuées rue
d’Enghien, dans le Xe arrondissement de la capitale, devant un centre
culturel kurde. Connu de la justice, le suspect venait de sortir de
détention provisoire après avoir attaqué au sabre un camp de migrants
de la capitale.
Il était environ 11 h 40 ce vendredi lorsque W. M., 69 ans, a ouvert le
feu à de multiples reprises rue d’Enghien, dans le Xe arrondissement de
Paris. A proximité du centre culturel kurde Ahmet-Kaya, communauté très
présente dans ce quartier populaire de la capitale, l’homme a
mortellement touché trois personnes – une femme et deux hommes. Il a
également blessé trois hommes, dont l’un était encore, en fin de
journée, en situation «d’urgence absolue».
Les enquêteurs poursuivent samedi leurs investigations pour déterminer
les raisons qui ont poussé un homme de 69 ans, déjà poursuivi pour une
agression raciste, à ouvrir le feu vendredi à Paris, près d'un centre
culturel kurde, faisant trois morts et trois blessés.
Selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui s'est rendu sur
place dans l'après-midi, deux personnes ont été tuées devant le centre
culturel kurde Ahmet-Kaya et la troisième dans un restaurant proche.
L'homme "a été interpellé immédiatement après les faits et placé en
garde à vue", a indiqué la procureure de Paris Laure Beccuau. Une
enquête a été ouverte pour assassinat, tentative d'assassinat,
violences volontaires avec armes et infraction à la législations sur
les armes.
Les investigations ont été confiées à la police judiciaire.
Le tireur présumé, légèrement blessé au visage lors de son arrestation,
est connu de la justice.
Il a été condamné en juin dernier à douze mois d'emprisonnement pour
des violences avec armes commises en 2016, condamnation dont il a fait
appel.
Cet homme a par ailleurs été mis en examen en décembre 2021 pour
violences avec armes, avec préméditation et à caractère raciste, et
dégradations pour des faits commis le 8 décembre 2021. Dans cette
deuxième affaire, il est soupçonné d'avoir blessé à l'arme blanche des
migrants d'un campement du XIIe arrondissement et d'avoir lacéré leurs
tentes, avait relaté à l'époque une source policière.
Après un an en détention provisoire, il a été remis le 12 décembre en
liberté, comme l'exige la loi, et placé sous contrôle judiciaire, a
indiqué la procureure.
- Mobile raciste ? -
En 2017, l'homme avait été condamné à six mois de prison avec sursis
pour détention prohibée d'armes.
Il est en revanche inconnu des fichiers du renseignement territorial et
de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et "n'était
pas fiché comme étant quelqu'un de l'ultradroite", selon Gérald
Darmanin.
Selon les premiers éléments de l'enquête, le mobile du racisme est une
des pistes explorées mais doit être confirmée notamment par les
déclarations du suspect lors de sa garde à vue.
La piste d'un attentat terroriste a, elle, été écartée à ce stade des
investigations, selon la procureure.
Le matin des faits, "il n'a rien dit en partant (...) Il est cinglé. Il
est fou", a déclaré à l'AFP le père du suspect âgé de 90 ans, le
décrivant comme "taiseux" et "renfermé".
Il a "voulu s'en prendre à des étrangers" et "manifestement agi seul",
a estimé M. Darmanin, précisant qu'il fréquentait un stand de tir.
"Il n'est pas sûr que le tueur qui a voulu assassiner ces personnes
(...) l'ait fait spécifiquement pour les Kurdes", a-t-il souligné,
alors que des rumeurs d'attaque "politique" étaient relayées par la
communauté kurde.
Les "motifs racistes des faits" vont "évidemment faire partie des
investigations, a renchéri Laure Beccuau lors d'un point presse.
"Rien ne permet à ce stade d'accréditer une quelconque affiliation de
cet homme à un mouvement idéologique extrémiste", a-t-elle précisé en
fin de journée dans son communiqué.
L'émotion a gagné la communauté kurde très présente dans ce quartier,
qui a évoqué un acte "terroriste" et mis en cause la Turquie. De
violents incidents ont éclaté avec les forces de l'ordre, et une
personne a été interpellée, a indiqué à l'AFP une source policière.
Le préfet de police Laurent Nuñez doit recevoir samedi matin des
responsables de la communauté kurde, qui ont par ailleurs annoncé une
manifestation à la mi-journée à Paris. (AFP, 24 déc 2022)
"Pas encore les nôtres!": colère et
pleurs de Kurdes à Paris après les tirs
Dans le quartier kurde de Paris, à 100 mètres du lieu des tirs
meurtriers vendredi, des membres de la communauté kurde se sont
aussitôt rassemblés pour crier leur colère et chagrin. Avec en tête le
triple assassinat de kurdes du PKK, il y a neuf ans, dans le même
arrondissement.
Un groupe d'une dizaine d'amis kurdes arrivent en courant. Vite
effondrés sur le trottoir, ils éclatent en pleurs, en cris, aux pieds
des policiers.
Ça recommence, vous ne nous protégez pas. On nous tue!", hurle en
pleine rue une jeune réfugiée kurde (qui a refusé d'être identifiée)
avant de prendre son visage dans ses mains et d'être sortie de la foule
par ses camarades en état de choc.
Trois personnes ont été tuées par balles et trois autres blessés peu
avant midi, rue d'Enghien, au niveau du centre culturel kurde Ahmet
Kaya.
La foule ne sait pas encore que le tireur présumé, interpellé et placé
en garde à vue, est un Français de 69 ans, conducteur de train à la
retraite, connu pour s'être déjà attaqué avec un sabre à des migrants
dans un camp du XIIe arrondissement, selon les premiers éléments de
l'enquête.
Parmi les dizaines de Kurdes rassemblés, bouleversés, les rumeurs
d'attaque "politique" galopent. Des slogans fusent déjà: "extrême
droite, assassin!" ou "Erdogan, assassin!", visant le président turc.
Et en milieu d'après-midi, le rassemblement a dégénéré en échauffourées
avec la police.
- Traumatisme de 2013 -
Ce vendredi, un frère et une soeur devaient se retrouver dans un petit
restaurant kurde du quartier quand ils ont vu la police arriver et
boucler la rue du centre culturel kurde. Ils disent avoir compris
immédiatement. "Je me suis dit ce n'est pas possible que ça recommence,
pas les nôtres", dit la soeur, Jihan Akdogan. "On savait très bien que
ça recommencerait", répond le frère, Juan Golan Elibeg, 41 ans.
Au milieu des Kurdes de tous âges et de soutiens de l'opposition
pro-kurde, ils se prennent dans les bras, tentent de récupérer les
premières informations.
Pour l'heure, le parquet national antiterroriste et ses services sont
venus sur place mais il n'y a "aucun élément qui privilégierait la
nécessité de leur saisine", a expliqué la procureur de la République de
Paris. Les motifs racistes des faits "vont évidemment faire partie des
investigations", a-t-elle ajouté.
Mais les kurdes présents revivent le traumatisme d'il y a neuf ans: non
loin de là, le 9 janvier 2013, Sakine Cansiz, 54 ans, une des
fondatrices du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Fidan Dogan,
28 ans, et Leyla Saylemez, 24 ans, avaient été tuées de plusieurs
balles dans la tête au siège du Centre d'information du Kurdistan.
"Ca nous renvoie a ce qu'il s'est passé en 2013. Des informations qui
nous parviennent, cette personne a eu le temps de charger son arme
plusieurs fois, il n'y avait pas de sécurité et s'il y en avait, ils
n'ont rien pu faire pour les protéger", dit Jihan Akdogan, 30 ans, qui
se présente comme "interprète" et "patriote kurde". "Une réunion de
femmes était prévue dans l'après-midi. Il y aurait pu y avoir encore
plus de victimes", ajoute la jeune femme.
Alors les esprits s'échauffent. Une réfugiée turque d'opposition, qui
se présente comme "Julie" refusant de donner son nom de famille, se dit
persuadée que "c'est une attaque politique" et que "le centre culturel
était directement visé".
L'unique suspect du triple assassinat de 2013, le Turc Omer Güney, est
mort d'un cancer en décembre 2016, à la veille de son procès devant la
cour d'assises spéciale de Paris. Mais les parties civiles ont obtenu
en 2019 que soient relancées des investigations pour examiner
l'implication potentielle des services de renseignement turcs.
Les deux juges d'instruction chargés de cette information judiciaire
ont récemment reçu les parties civiles pour faire un point sur
l'avancée des investigations, a indiqué à l'AFP une source proche du
dossier, précisant qu'il restait des actes d'enquête et des
vérifications à réaliser. (AFP, 23 déc 2022)
Dawn raids against pro-Kurdish party across Turkey
Police detained scores of Pro-Kurdish Democratic Regions Party senior
executives including its Co-Chair Keskin Bayindir in dawn raids in
several cities across Turkey, increasing the pressure on Kurdish
politicians, Mezopotamya news agency reported.
“You have already seen that you cannot intimidate us with oppression,
detentions and political genocide operations. You will not see a single
Kurd bowing to fascism and taking a step back, your political life will
not be enough for this,” DBP said on Twitter, along with a video
showing Bayindir being taken into custody in southeastern city of
Diyarbakir by two police officers who twisted his arm to prevent him
from making a victory sign.
Lawyers said three other senior party members were detained in
Diyarbakir as part of an ongoing investigation against Bayindir.
The DBP is a Kurdish political party operating mainly in Turkey’s
southeast cities in fraternity with Peoples' Democratic Party (HDP) who
conducts politics nationwide.
Many deputies from the HDP came to the headquarters of the DBP to show
support as police continued its search inside the building.
Mezopotamya reported that police also detained provincial heads of the
party in Van, Urfa, Antep and Mardin.
Police also continue an extensive search in the party building in
Turkey’s capital Ankara. (gerceknews.com, 23 December 2022)
Police officer slaps HDP İstanbul head, journalist who
filmed the incident detained
A police officer slapped Ferhat Encü, the Peoples' Democratic Party's
(HDP) İstanbul co-chair, during a demonstration for ill prisoners
yesterday (December 18).
The police dispersed the crowd, which included HDP members and family
members of ill prisoners.
Mehmet Zeki, a camera operator for Artı TV who filmed the incident, was
later detained.
Meral Danyıldız, an Artı TV reporter, tweeted, "They detained Zeki for
filming the incident. They also battered Artı TV reporter Umut Taşdağ.
Umut fell to the ground. He went to the hospital."
Selahattin Demirtaş, the imprisoned former co-chair of the party,
tweeted, "The Kurds will never forget this attack on our mothers and
the slap on Ferhat Encü. You have never seen a slap. Wait for the
[elections]. We will show you!"
The İstanbul Governor's Office announced today that it had opened an
investigation into the incident.
Ferhat Encü, also a former MP for the HDP, lost 11 members of his
family in the 2011 Roboski Massacre, where 34 people were killed in
airstrikes in the Uludere (Roboski) district of Şırnak. The people,
initially claimed to be members of the Kurdistan Workers' Party (PKK),
had turned out to be gasoline and cigarette smugglers between Iraq and
Türkiye. (BIA, 19 December 2022)
Pourquoi les termes “Kurde” et
“Kurdistan” hérissent-ils autant le poil en Turquie ?

Selahattin Demirtaş, président honoraire du HDP
Courrier International, 22 décembre 2022
Dans cet article rédigé depuis sa prison, où il est
incarcéré depuis 2016, Selahattin Demirtas, le charismatique ex-leader
du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) appelle ses
compatriotes turcs à sortir de la haine des Kurdes et rappelle que
Kurdes et Turcs ont vécu ensemble pendant mille ans dans une fraternité
rompue depuis seulement un siècle.
La “question kurde”, ou le “problème kurde”, ne concerne pas que
les Kurdes mais nous tous, et c’est ensemble que nous devons la
traiter. Elle a beau être l’une des questions centrales dans notre
pays, je constate avec tristesse qu’elle reste encore floue dans
l’esprit de beaucoup. Certains viennent juste d’en entendre parler,
d’autres se figurent qu’un tel problème n’existe pas.
Pour résumer à grands traits, ce que l’on appelle la “question
kurde” désigne l’ensemble des problèmes vécus par les Kurdes depuis la
fin de l’Empire ottoman, qui se sont amplifiés dans les premières
années de la République turque [créée en 1923 sur une base nationaliste
turque], et n’ont cessé de se multiplier et de s’enraciner au cours du
siècle dernier. Je souligne donc que le “problème kurde” n’est pas le
problème posé par les Kurdes mais par leurs conditions de vie en
Turquie.
C’est bien sûr un problème multifactoriel, que plusieurs livres
ne suffiraient pas à cerner – c’est dire combien il est difficile de le
faire en un article. Cette question possède des dimensions sociales,
politiques, économiques, que je ne pourrai pas traiter. Ce qui
m’intéresse ici, c’est le fait que de nombreuses personnes, notamment
sous l’influence des politiques de l’AKP (le parti islamo-nationaliste
au pouvoir) soient encore dans l’ignorance totale ou partielle des
termes de cette question.
Je vais donc vous poser quelques questions sur ce problème
kurde, en vous demandant d’y répondre honnêtement. Il s’agit là d’une
question capitale, qui a causé tant de morts [sans compter les
massacres des débuts de la République turque, les affrontements entre
les forces de sécurité turques et la guérilla du PKK qui ont fait plus
de 45 000 morts depuis 1984] et brisé tant d’existences depuis de si
nombreuses années.
Si vous désirez réellement la comprendre, vous devez vous
départir de vos préjugés et commencer cette lecture dans un esprit
fraternel. Peut-être que vous y découvrirez que vous avez vous aussi un
problème kurde.
Avez-vous un problème kurde ?
Première question : “I love you”, “ich liebe dich”, “je vous
aime”, “ez ji te hez dikim”. Selon vous, laquelle de ses phrases est
écrite dans la langue du peuple kurde, qui compte 40 millions de
membres dans le monde, dont 20 millions en Turquie, et dont vous
prétendez qu’ils sont “vos frères depuis mille ans”[l’historiographie
retient que les Turcs ont fait leur entrée en Anatolie, où les Kurdes
étaient déjà présents de longue date, lors de la bataille de Malazgirt,
en 1071] ? Si vous êtes parvenus à le deviner, connaissiez-vous déjà
quelques-uns de ces mots ? Si la réponse est négative, alors vous avez
un problème kurde.
Alors que vous êtes en mesure de comprendre et peut-être même de
parler l’anglais, le français ou l’allemand, vous ne comprenez pas le
moindre mot de la langue de vos soi-disant frères millénaires qui sont
20 millions de vos compatriotes.
Une autre question pour vous : “nos frères de Bulgarie”, “nos
frères d’Azerbaïdjan”, “nos frères de Chypre”, “nos frères
d’Allemagne”. Qui sont, selon vous, ces “frères” auxquels on fait
référence ? Cette fois, vous avez trouvé sans problème : oui, il s’agit
bien des Turcs.
Mais jetons un œil à l’article 66 de la Constitution : “Toute
personne de nationalité turque est turque.” Pourtant, ces “Turcs” que
vous identifiez comme tels ne sont pas citoyens de la République de
Turquie. N’est-ce donc pas étrange d’appeler “Turcs” ces gens qui
n’habitent pas en Turquie et n’en possèdent pas la nationalité ? Non,
ça ne l’est pas, car ici l’appellation “turc” fait référence à une
ancienne appartenance ethnique. Il désigne les membres de cette ethnie
“turque” à l’histoire millénaire, remontant jusque dans les steppes
d’Asie centrale.
Mais cette appellation de Turc n’est évidemment pas la bonne
pour désigner les Kurdes, qu’elle exclue ou invisibilise. On peut
éventuellement dire d’eux qu’ils sont “de Turquie”, mais pas les
qualifier de “turc”. Les Kurdes sont un vieux peuple, présent depuis
des millénaires en Mésopotamie, dans cette région que nous appelons
Kurdistan. Par définition, ce ne sont pas des Turcs, et ils ne le
deviendront pas. Appeler “Turc” un Kurde, ou tenter de le turquifier ne
fait qu’aggraver ce problème kurde.
Une langue invisibilisée à l’école
Les langues turque et kurde ne sont même pas apparentées. Le
Kurde fait partie des langues dites indo-européennes, tandis que le
turc est rattaché à la branche des langues ouralo-altaïques. Cette
seule différence est déjà capitale. Si vous soutenez que “le kurde
n’est pas une langue, nous sommes tous des Turcs et notre langue
maternelle à tous est le turc”, alors vous avez un problème kurde.
Faites donc preuve d’un peu d’empathie. Imaginez-vous dans une
ville ou un village de Sakarya ou de Yozgat [des régions turques à
majorité conservatrice et nationaliste]. Vous avez inscrit votre petite
Ayse à l’école maternelle et vous l’y conduisez en la tenant par la
main. Sur le chemin, en lui répétant vos instructions, vous êtes saisis
par la peur. Et si elle n’y arrivait pas ? Alors vous le lui répétez :
“Écoute bien, ma fille, ne parle surtout pas turc à l’école, ne dis pas
que nous sommes turcs.” La petite Ayse panique, car le turc est la
seule langue qu’elle maîtrise.
Quand l’instituteur souriant entre dans la classe, elle se sent
aux bords des larmes. Elle n’est plus elle-même, celle qu’elle est chez
elle ou dans la rue. Elle jette un œil autour d’elle, presque tous ses
camarades de classe sont envahis par la même peur. Et l’instituteur de
les prévenir : “Bon, les enfants, désormais il est interdit de
s’exprimer en turc, car nous sommes tous kurdes et le kurde est notre
langue.”
Comment vous sentiriez-vous à la place d’Ayse ou en tant que
parent aux prises avec une telle situation ? Si vous trouvez cela
normal, alors ne m’en voulez pas, mais vous avez un gros problème kurde.
Que ceux qui pensent que l’on a accès en Turquie à une éducation
en kurde [une des promesses récurrentes de l’AKP pour se rallier les
voix des Kurdes conservateurs] se détrompent. Il existe uniquement une
option qui permet théoriquement d’avoir deux heures de kurde par
semaine. Et tous les prétextes sont bons pour refuser dans la pratique
ce droit qui nous est reconnu.
Tout le monde doit bien sûr apprendre le turc, la langue
officielle, à l’école. Le turc est notre langue commune, une des choses
qui nous unit. On devrait aussi apprendre la langue internationale
qu’est l’anglais. Et comme cela se pratique dans de nombreux pays
développés, l’on devrait pouvoir avoir des cours dans sa langue
maternelle.
D’ailleurs, pendant la période ottomane et jusque dans les
premières années de la république, l’enseignement dans les madrasas
[écoles coraniques], qui n’était pas qu’un enseignement religieux, mais
portait aussi sur les mathématiques, les sciences humaines ou
l’astronomie par exemple, était assuré en kurde. Saviez-vous que cette
langue n’est interdite que depuis 1925, où l’on commença par interdire
son usage dans l’espace public, punissant ceux qui le faisaient d’une
amende proportionnelle au nombre de mots prononcés ?
Choisir le dialogue et la paix
Si, dans une rue d’Istanbul, vous rencontrez quelqu’un et que
vous lui demandez d’où il vient, quelle réponse vous hérisse le poil :
“je viens de Thrace”, “je viens de Cappadoce”, “je viens du Kurdistan”
? Le simple mot de Kurdistan provoque en vous une colère incontrôlable
? Le diagnostic est net : vous avez un problème kurde.
Souvenons-nous que ce mot de “Kurdistan” renvoie à une entité
historique et géographique. Une géographie qui contient des zones
aujourd’hui réparties entre l’Iran, l’Irak, la Syrie et la Turquie.
L’Iran compte une province appelée Kurdistan.
Jusqu’à la deuxième année de la fondation de la République
turque, la région du sud et du sud-est du pays était nommée Kurdistan.
Les Turcs seldjoukides et les Ottomans n’avaient pas la chair de poule
à l’idée de parler du Kurdistan, où ils nommaient des seigneurs féodaux
kurdes.
En prononçant ce mot [Kurdistan], vous n’appelez pas à la
création d’un nouvel État indépendant de la Turquie. Vous appelez
simplement une région géographique par son nom. Mais depuis 1925, les
mots “kurde” et “Kurdistan” sont interdits, et les Kurdes contraints à
l’assimilation dans une identité turque qui n’est pas la leur.
Et qu’en est-il de la situation dans les villes kurdes ? Prenons
l’exemple de Diyarbakir [la plus grande ville kurde de Turquie]. Selon
les statistiques officielles, il s’agissait, en 1927, de la cinquième
ville de Turquie en termes de développement économique. Mais comme tous
les investissements étatiques ont été orientés depuis cette période
vers l’ouest du pays, les villes kurdes n’ont cessé de s’appauvrir.
Dans les années 1980, Diyarbakir était arrivé en queue du
classement, et, d’après les chiffres de 2017, la ville était classée
68e. Qu’on ne prétexte pas que “la région n’a pas pu se développer à
cause du terrorisme”, Diyarbakir était déjà en fin de classement au
début des années 1980, soit avant le début des affrontements armés.
En résumé, les Kurdes et les Turcs, ont vécu ensemble pendant
mille ans dans une fraternité qui a été rompue depuis cent cinquante
ans. Cette situation a donné lieu à de nombreuses révoltes.
Malheureusement, beaucoup de sang a coulé. Beaucoup de drames ont eu
lieu, et continuent de se produire.
Il est temps, alors que nous avançons vers le premier centenaire
de la République [en 2023], d’aborder ces problèmes de manière
civilisée, de renforcer, avec l’aide du Parlement et d’une réforme
constitutionnelle, notre union et notre fraternité. Car aucun frère ne
peut rester silencieux face à tant d’injustices subies par son frère
sans que la fraternité qui les unit soit remise en cause. Réglons cette
question kurde sans violence et sans armes, en nous parlant, en nous
écoutant et en nous comprenant les uns les autres.
Ce n’est pas nous qui avons envoyé ces gens dans les montagnes
[les guérilleros du PKK], ce sont les oppressions subies qui les y ont
poussées. Nous les appelons à descendre des montagnes, à cesser de tuer
et d’être tués, à choisir le dialogue et la paix. C’est pour avoir dit
cela que l’on nous traite de “suppôt du terrorisme”, vous le savez ?
Mais nous continuerons sans relâche à vous parler de cette
question kurde. Faites en sorte d’essayer de comprendre, s’il vous
plaît, car cette question vous concerne aussi. Commencez par faire
preuve d’empathie, par vous renseigner sur l’histoire. Et puis,
pourquoi pas, apprenez même un peu de kurde. Commençons par cette
phrase : “Ez ji te hez dikim” [“Je t’aime bien”].
* Selahattin Demirtas est un avocat spécialisé sur la
question des droits de l’homme, Selahattin Demirtas devient en 2014
président du Parti démocratique des peuples (HDP), qui réunit la
majorité des Kurdes et une partie de la gauche turque. Au printemps
2015, il refuse la proposition d’alliance électorale avec Erdogan, qui
mène alors un processus de paix avec la guérilla du PKK, et obtient 13
% des voix aux élections parlementaires. Le président turc s’allie
alors avec l’extrême droite du MHP et met fin à la trêve et aux
négociations de paix, déclenchant des affrontements d’une très grande
violence dans les villes de l’est du pays. Visé depuis par de nombreux
procès, dont un pour “propagande terroriste”, il est emprisonné depuis
le 4 novembre 2016.
9
blessés par une bombe contre un véhicule de police à Diyarbakir
Neuf personnes ont été blessées vendredi dont huit policiers par
l'explosion d'une bombe au passage d'un véhicule de la police près de
Diyarbakir, la principale ville du sud-est de la Turquie en majorité
peuplée de Kurdes, ont indiqué les autorités locales.
Selon un communiqué du bureau du gouverneur, la bombe était dissimulée
dans une voiture garée sur le bas-côté, qui a explosé au passage d'un
fourgon de la police anti-émeute en fin de nuit vers 5H00 locales
(2H000 GMT).
Ces policiers circulaient sur la route principale conduisant de
Diyarbakir à Mardin, localité touristique fondée par les Assyriens, à
30 km à vol d'oiseau de la frontière syrienne.
L'attentat n'a pas été revendiqué.
Cette explosion, la première depuis plus de cinq ans près de
Diyabarkir, survient dans un contexte tendu, après une série de raids
aérien de l'armée turque contre les groupes de combattants kurdes
installés dans le nord-est de la Syrie, dont le Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK) et les YPG, unités de protection du peuple, alliées
des Etats-Unis dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat
islamique.
Ankara a menacé le mois dernier de conduire une opération militaire
terrestre afin de prendre le contrôle de cette région et d'instaurer
une "zone de sécurité" de 30 km de large le long de sa frontière
sud.
(AFP, 16 décembre 2022)
Selahattin
Demirtas
shows solidarity to Iranians in 4 languages
“What violence, what prison, what death could destroy the demand for
rights and freedom,” Demirtas asked
Turkey’s imprisoned Kurdish politician Selahattin Demirtas has sent a
solidarity message to Iranian people.
“I condemn the Iranian state, which is trying to suppress the people's
desire for freedom with violence and executions,” former co-chair of
pro-Kurdish People’s Democratic Party (HDP) said via Twitter on Friday.
Posting his message in Turkish, Kurdish, Persian and Azerbaijani
languages, Demirtas asked “What violence, what prison, what death could
destroy the demand for rights and freedom?”
In the aftermath of the suspicious death of the 22-year-old Mahsa
Amini, following her arrest for allegedly violating Iran’s hijab law in
September, thousands took the streets for the largest anti-government
protests in Iran since 2009.
Spreading to as many as 80 cities, women were at the forefront of the
demonstrations, waving and burning their headscarves. Iranian
authorities escalated a violent crackdown on the protestors, killing
hundreds, arresting activists and journalists.
Within the last two weeks, Iran publicly executed two prisoners who
were arrested during the protests.
Since the beginning of the unrest in mid-September, Iranian authorities
have arrested more than 14,000 people, according to UN human rights
experts.
Demirtas who is behind bars in Turkey since 2016 on terrorism charges,
despite several court rulings for his immediate release, also has
shaved his hair in support of women in Iran in late September.
Masha Amini on Sept.13 was arrested by Iran’s morality police
[Gasht-e-Ershad] - a unit enforcing the laws on Islamic dress code in
public - for wearing her headscarf too “loosely” and hours after
detention, fell into a coma. Three days after hospitalized, Amini died
on Sept.16. According to Iranian police, she died due to a heart
failure, but her family says she was subjected to torture, suffering a
fatal blow to the head. (gerceknews, December 16, 2022)
L’État turc veut lever l’immunité
parlementaire d’une députée kurde
Trois rapports préparés pour la levée de l’immunité parlementaire de la
députée du Parti démocratique des peuples (HDP) Feleknas Uca ont été
envoyés au Parlement turc.
Les rapports ont été préparés par le bureau du procureur général
d’Ankara concernant la levée de l’immunité de Mme Uca.
L’un des rapports a été préparé le 4 février avec l’allégation d'
»incitation à la haine et à l’hostilité ». Les déclarations de Mme Uca
faites aux agences de presse concernant les attaques de l’Etat turc
contre le nord et l’est de la Syrie et Shengal ont été citées comme
motif.
Dans la deuxième plainte, Uca a été accusée de « propagande pour une
organisation terroriste ». Le discours d’Uca à Êlih (Batman) le 8 mars
2021 était la raison du deuxième rapport.
Dans le troisième rapport, l’accusation de « faire des réunions et des
manifestations illégales » a été portée. La marche, qui a été organisée
en solidarité avec les actions de grève de la faim lancées contre
l’isolement d’Ocalan à Imrali le 8 novembre 2018, a été citée comme
motif de ce rapport. Les trois rapports ont été envoyés au Parlement.
(ROJINFO, 10 décembre 2022)
Six months on, arrested Kurdish journalists still wait
to see an indictment
Resul Temur, the lawyer of 16 Kurdish journalists who were jailed in
June said the failure to produce an indictment showed that the
prosecution did not have any evidence against them.
16 Kurdish journalists that were put behind bars after being arrested
in Turkey’s southeastern Diyarbakir in June are yet to see an
indictment after six whole months, their lawyer said, adding that the
lack of indictment indicated that the prosecution failed to find
evidence against them.
Speaking to Arti Gercek’s Remzi Budancir, lawyer Resul Temur explained
the lawyers’ frustration while waiting for the prosecutor's office to
finish its proceedings and prepare the indictment.
During the investigation, prosecutors claimed the journalists formed
the “Media Comittee” of the PKK (Kurdistan Workers Party) and they were
spreading propaganda.
“When the journalists were taken into custody, [the police] made clear
why they were detained. They were detained because of the TV programs
they made. No matter how long they wait, [the prosecutors] can at most
make a transcription of those TV programs. Beyond that, there's really
nothing they can do," Temur said.
He added: “This situation should no longer be seen as intimidation, but
as a direct silencing and punishment.”
After the journalists were jailed, Turkish Journalists Association
(TGC) dedicated the Press Freedom Award to them, as part of a show of
support to all journalists behind bars who are unable to practice their
profession. (gerceknews, December 16, 2022)
Kurdish censored on TV channel
In the 'Esra Erol'da' program on ATV, the words of a woman speaking in
Kurdish were censored.
Besime, a mother who has not seen her daughter for a long time could
not stop crying when she saw her. When she hugged her daughter she
started expressing her feelings in Kurdish but the channel turned the
volume down so that she could not be heard.
While Besime was speaking in Kurdish her daughter said "My mother does
not know much Turkish" and translated that her mother was saying that
"her heart was tearing out."
When the volume was turned down for a long while in the program, Esra
Erol the presenter of the program, said, "Dear Besime, I know that you
are sorry for your daughter but I also want to understand what you are
saying."
The mother started to speak in Turkish after Erol's warning. (BIA,
December 13, 2022)
Erdogan
demande à Poutine de "nettoyer" le nord de la
Syrie des forces kurdes
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé à son homologue russe
Vladimir Poutine la nécessité de "nettoyer" le nord de la Syrie des
forces kurdes, lors d'un entretien téléphonique dimanche.
"Il est important et prioritaire de nettoyer le long de la frontière
des terroristes, sur au moins 30 km de profondeur, conformément au
mémorandum de Sotchi en 2019", a affirmé M. Erdogan, faisant référence
aux combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) dans le
nord de la Syrie, selon un communiqué de la présidence turque.
Selon le Kremlin, les deux dirigeants ont évoqué "la problématique" de
la résolution du conflit en Syrie sur la base "du respect des
conditions" de l'accord russo-turc de 2019.
"Les organes de défense et de politique extérieure des deux pays vont
poursuivre à cet égard des contacts étroits", a affirmé la présidence
russe dans un communiqué.
Le chef de l'Etat turc menaçait depuis novembre de lancer une opération
militaire terrestre dans le nord de la Syrie pour repousser les
combattants des YPG qu'Ankara accuse d'être derrière un attentat qui a
fait six morts à Istanbul le 13 novembre.
Les forces kurdes ont nié toute implication.
En 2019, un accord entre Ankara et Moscou avait mis fin à une autre
offensive turque, promettant la création d'une "zone de sécurité" de 30
km pour protéger la Turquie des attaques qui pourraient venir du
territoire syrien.
Un accord aux termes similaires avait été séparément conclu entre
Ankara et Washington en 2019.
La Turquie reproche à la Russie, ainsi qu'aux Etats-Unis, de ne pas
respecter ces accords et d'avoir failli à éloigner les YPG de la
frontière turque.
La Turquie a lancé le 20 novembre une série de raids aériens dans le
nord-est de la Syrie sur des positions de combattants kurdes, qu'elle
qualifie de "terroristes".
Quelques centaines de soldats de la coalition internationale sont
déployés dans cette région aux mains des Forces démocratiques syriennes
(FDS, dominées par les Kurdes), fer de lance de la lutte contre le
groupe jihadiste Etat islamique (EI) chassé de ses fiefs en Syrie en
2019.
Moscou et Washington ont tous les deux affirmé leur opposition à une
éventuelle incursion terrestre turque dans le nord de la Syrie. (AFP,
11 déc 2022)
HDP deputy
throws headscarf in protest of cross-border
military operations
People's Democratic Party (HDP) Diyarbakır MP Remziye Tosun took off
and threw her white muslin on the floor in the general assembly of the
parliament yesterday (December 8) during the talks on the 2023 budget.
"I am throwing my muslin here where all decisions of war are taken so
that the fighting will stop, so that the isolation system [in prisons]
is abolished and so that an honorable peace is reached in this
geography," said Tosun.
The MP talked about and protested the cross-border operations of
Türkiye.
Tosun said, "We are here in order to act for the people so we are
obliged to struggle for honorable peace for the people. It is therefore
that we said 'budget for peace, not for war.' And we will continue to
say this. However, people's labor and the sweat of their brow is again
transferred to the expenses of the war. The cost of 20 years of
fighting is trillions of lira. And what share does the society get from
this? Only oppression, death, violence, and hunger."
73 lives lost in the presence of the state
Tosun also spoke about the conditions in prisons. She said, "Policies
of war are continuous from the prisons to the streets, from the streets
to cross-border operations. Seventy-three people died in prisons in one
year. 73 lives were lost in the presence of the state. Ill prisoners
are kept as a trump card and political prisoners hostage. This way they
are showing their teeth to all of the opposition."
Tosun said, "Now we need peace more than ever, and women need it the
most. Because the women suffer the most. There are in our tradition,
women who stop fighting by throwing their white muslin on the floor.
Women have to use this power again today. I am also today throwing my
muslin here where all decisions of war are taken so that the fighting
will stop so that the isolation system [in prisons] will be abolished
and so that an honorable peace will be reached in this geography.
Tosun said, closing her speech, "Operations should be stopped, the
isolation in İmralı prison should be abolished, the way should be
opened for an honorable peace." (BIA, 9 December 2022)
HDP
MP not allowed to speak Kurdish in parliament
Main opposition Republican People’s Party’s (CHP) Deputy Parliament
Speaker Haydar Akar on Dec. 6 did not allow pro-Kurdish Peoples’
Democratic Party (HDP) MP İmam Taşçıer to speak in Kurdish in the
Assembly.
During the talks for the 2023 budgets, Taşçıer wanted to make his whole
speech in Kurdish language. Allowing this for a while, Deputy
Parliament Speaker Haydar Akar asked Taşçıer to continue his speech in
Turkish.
When Taşçıer wanted to continue to speak Kurdish, Akar turned off his
microphone and did not allow the HDP MP to speak “in accordance with
the Rules of Procedure.”
Akar said “I also have a native language (different from Turkish). No
MP here can understand me when I speak in my native language. I
continue to speak in Turkish, which is the official language so that we
can all understand it. He can say a few sentences (in Kurdish), but he
can't make the whole speech,” Akar said.
Objecting the decision, HDP Group Deputy Chair Meral Danış Beştaş said
“There are hundreds of Kurdish-speaking deputies here. Four-fifths of
the Assembly may not understand, but I argue that one-fifth does. This
language is the language of more than 30 million Kurds living in
Turkey. Are the Kurds not citizens of the Republic of Turkey, do they
not pay taxes?”
“It is a despotic attitude for you to interrupt our deputy’s speech.
The Rules of Procedure does not say that Kurdish cannot be spoken. We
do not reject the official language,” Beştaş added.
In response, Akar said “I am not against the Kurdish language.He can
say something in his native language. If he translates them, we can
understand the remarks. You say 30 million Kurds understand it, but the
remaining 50 million do not understand. The aim is for 86 million
people to understand.” (Duvar English, Dec 9, 2022)
Dix ans après le triple assassinat de militantes kurdes
à Paris, appel à lever le secret défense
Le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) a exhorté mardi les
autorités françaises à lever le secret défense concernant l'assassinat
de trois militantes kurdes en plein Paris en janvier 2013, réclamant la
fin de l'"impunité" dans cette affaire jamais jugée.
"Triple assassinat des militantes kurdes à Paris: 10 ans d'infamie, ça
suffit ! Levez le secret défense !", interpelle dans un communiqué le
CDK-F, qui dit fédérer 26 associations de la diaspora kurde en France.
Le CDK-F appelle à déclassifier "des informations détenues par les
différents services du renseignement français" sur cette affaire.
Le 9 janvier 2013, Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK), Fidan Dogan, 28 ans, et Leyla
Saylemez, 24 ans, ont été tuées de plusieurs balles dans la tête dans
un appartement du Xe arrondissement de Paris.
Le CDK-F accuse depuis des années le service de renseignement
turc
(MIT) et le président Recep Tayyip Erdogan d'être derrière cet
assassinat, perpétré, selon le CDK-F, par un agent du MIT.
L'enquête en France avait relevé "l'implication" de membres des
services secrets turcs dans ce triple assassinat, sans désigner de
commanditaires.
Des médias turcs avaient notamment diffusé un document présenté comme
un "ordre de mission" du MIT pour Omer Güney. Seul suspect, cet homme
de nationalité turque, arrêté en France, est mort fin 2016 en prison
quelques semaines avant la tenue de son procès, éteignant l'action
publique à son encontre.
Mais en mai 2019, un juge antiterroriste français a été chargé de
reprendre l'enquête sur des complicités dans l'assassinat. Une
information judiciaire a été ouverte pour "complicité d'assassinats en
relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs
terroriste criminelle".
Le MIT avait officiellement démenti toute implication en janvier 2014.
"Dix ans après, l'horreur, la tristesse et la colère restent toujours
vivantes dans le coeur et la mémoire des Kurdes et de leurs amis",
souligne le CDK-F.
"Sollicités à plusieurs reprises par les juges d'instruction pour la
déclassification des informations détenues par les différents services
de renseignements français concernant cette affaire, les gouvernements
français successifs ont toujours opposé le secret défense",
déplore-t-il.
"En refusant de lever le secret défense, la France commet un déni de
justice et entretient l'impunité d'un crime politique et terroriste. La
mort de l'assassin présumé, Ömer Güney, n'y change rien, puisque les
commanditaires sont toujours vivants", estime le CDK-F.
Le 4 janvier, une marche blanche est prévue par le CDK-F jusqu'au 147
rue La Fayette, dans le Xe arrondissement, où le triple assassinat a eu
lieu.
Le CDK-F appelle les Kurdes de la diaspora en Europe à converger à
Paris le 7 janvier pour une grande marche, appelant citoyens et élus
français, défenseurs de la justice, organisations politiques,
syndicales et associatives à se joindre à la manifestation.
Le 9 janvier, une cérémonie d'hommage sera organisée devant le
147 rue
La Fayette et le 12 janvier se tiendra un colloque à l'Assemblée
nationale sur le sujet, selon le CDK-F. (AFP, 6 déc 2022)
Après l’attentat d’Istiklal, la question kurde
revient au centre du jeu politique
Melek Kaya, La Libre Belgique, 2 décembre 2022
"Cette guerre est une attaque pour prolonger la vie du gouvernement,
pour maintenir son pouvoir ; elle n’a aucune légitimité, elle
approfondit les problèmes régionaux, en particulier le problème kurde”,
a déploré la coalition d’extrême gauche menée par le parti pro-kurde du
HDP (parti démocratique des peuples, NdlR) dans un communiqué rendu
public dimanche 20 novembre en réaction aux frappes aériennes menées
par les forces armées turques au nord de l’Irak et en Syrie.
Ces interventions militaires se veulent une réponse à l’attentat du 13
novembre sur l’avenue Istiklal, rue piétonne la plus célèbre
d’Istanbul, qui a fait 6 morts et 81 blessés. “D’après les premiers
indices que nous avons recueillis, c’est le PKK/YPG (Parti des
Travailleurs du Kurdistan et Unités de protections du peuple, NdlR) le
coupable. […] Notre première évaluation est que les instructions ont
émané de Kobané et que l’auteure de l’acte est passée par Afrine”,
avait déclaré le ministre de l’Intérieur, Süleyman Soylu, au soir du
drame.
Si le IP (Bon Parti, NdlR) a immédiatement soutenu l’opération
militaire, le CHP (parti républicain du peuple, NdlR) n’a formulé
qu’une approbation tardive et prudente, laissant percevoir des
divergences de vues au sein de la principale coalition d’opposition.
Une version officielle qui manque de crédibilité
Les deux organisations incriminées, bêtes noires d’Ankara, ont
rapidement démenti les accusations du gouvernement turc et les zones
d’ombre demeurent sur l’identité des commanditaires. “Nous assurons que
nos forces n’ont aucun lien avec l’explosion d’Istanbul et nous
rejetons les accusations contre elles”, a tweeté Mazlum Abdi, le chef
de file des FDS (Forces démocratiques syriennes, NdlR).
”La version officielle n’est évidemment pas très crédible. Les éléments
qui ressortent ne s’accordent pas non plus avec ce que le pouvoir
présente. Le fait que le gouvernement lance une opération en Syrie
immédiatement dans la foulée interroge aussi sur les calculs réels du
gouvernement”, remarque Berk Esen, professeur de Sciences politiques à
l’Université de Sabanci.
Dans un article publié le 22 novembre, le journaliste d’investigation
Ismail Saymaz livrait l’interrogatoire d’Ahlam Albashir, responsable de
l’attentat, où les propos de la jeune arabe syrienne dévoilent en effet
un profil en décalage avec les profils connus du YPG.
La crainte d’une manipulation
L’attentat d’Istiklal ravive en effet les craintes d’un scénario
similaire à l’année 2015. L’entrée du HDP au Parlement en juin 2015
avait privé le président Erdogan de la majorité au Parlement. La
reprise des affrontements entre les forces armées turques et le PKK
pendant l’été avait fait basculer le pays dans un nouveau cycle de
violences et les élections anticipées de novembre 2015 avaient permis
au président turc une reprise en main de l’échiquier politique.
Or, le 15 novembre, le site d’information T24 publiait une information
inquiétante : un membre du MHP (parti d’action nationaliste, NdlR),
allié utranationaliste d’Erdogan, aurait été convoqué dans le cadre de
l’enquête sur l’attentat. Ces fuites n’ont pas manqué d’alimenter les
théories de déstabilisation et de manipulation en sous-main de cette
formation politique très hostile au mouvement kurde.
L’intervention militaire turque en Irak et en Syrie intervient alors
que l’AKP (parti de la Justice et du Développement, NdlR) au pouvoir a
multiplié les gestes à direction du parti du HDP, ces dernières
semaines. Une délégation menée par le ministre de la Justice Bekir
Bozdag avait notamment rencontré le HDP le 2 novembre dans le cadre des
négociations autour du projet de loi de nouvelle constitution lancée
par le président Recep Tayyip Erdogan.
Des initiatives qui ont surpris, dans un contexte où la coalition
gouvernementale n’a eu de cesse de marginaliser et de criminaliser le
HDP ces dernières années.
À quelques mois des prochaines échéances électorales, les deux grandes
coalitions politiques sont données au coude à coude dans les enquêtes
d’opinion et l’électorat kurde se trouve à nouveau dans une position de
faiseur de rois.
Au
Kurdistan iranien, Raïssi appelle à déjouer les
plans des "ennemis"
Le président iranien Ebrahim Raïssi a appelé jeudi dans la province du
Kurdistan, berceau des manifestations qui secouent le République
islamique depuis la mort de Mahsa Amini, à déjouer les plans des
"ennemis" de l'Iran, accusés de fomenter les troubles.
La jeune femme de 22 ans issue de la minorité kurde est décédée le 16
septembre, trois jours après son arrestation à Téhéran par la police
des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire
strict de la République islamique.
Cette mort a déclenché une vague de protestations contre le pouvoir qui
accuse des forces étrangères, notamment les Etats-Unis, d'être derrière
ces "émeutes" pour chercher à déstabiliser la République islamique.
Les autorités reprochent aussi à l'opposition kurde basée à l'étranger
d'encourager la contestation, déclenchée dans la province du Kurdistan,
dans le nord-ouest du pays.
"Lors des récentes émeutes, les ennemis ont commis une erreur de calcul
en croyant pouvoir semer le chaos et l'insécurité", a dit le président
iranien en inaugurant un projet d'eau potable à Sanandaj, chef-lieu du
Kurdistan.
"Mais ils ignoraient que le Kurdistan avait par le passé donné le sang
de milliers de martyrs et que ses habitants avaient vaincu l'ennemi",
a-t-il ajouté dans son discours retransmis par la télévision, en
faisant allusion à la guerre entre l'Iran et l'Irak (1980-88).
"Les gens sont confrontés à des problèmes économiques et sociaux mais
ils savent être solidaires face à l'ennemi", a-t-il encore assuré.
Le président iranien a estimé que "la nouvelle génération dans cette
région (...) ne suivrait pas les plans des ennemis, notamment des
Etats-Unis".
- "Désespoir" -
Pour sa part, le commandant en chef des Gardiens de la Révolution,
armée idéologique de la République islamique, Hossein Salami, s'est
rendu à Chiraz (sud) où 13 personnes ont péri fin octobre dans une
attaque contre un sanctuaire chiite revendiqué par le groupe jihadiste
Etat islamique (EI).
Il s'en est pris, lui aussi, à "l'ennemi" qui "ne veut pas que la
sécurité règne dans le pays".
"Aujourd'hui, ils (les ennemis) essaient tous de semer les graines du
désespoir dans le coeur des jeunes", a-t-il dit selon l'agence de
presse officielle Irna.
"Certains affichent même leur satisfaction après l'élimination de
l'équipe nationale de football", a-t-il ajouté, en allusion à la
défaite mardi de l'équipe d'Iran face aux Etats-Unis lors du Mondial de
football.
Ce revers de l'Iran et son élimination du Mondial ont suscité parmi les
Iraniens à la fois des scènes de joie et de désespoir, dans un pays
partagé face au mouvement de contestation.
Selon la justice iranienne, une enquête a été ouverte jeudi sur la mort
par balle d'un jeune homme au nord de Téhéran, après la victoire des
Etats-Unis.
Selon des groupes de défense des droits humains basés à l'étranger, qui
accusent les forces de l'ordre, cet homme a été tué mardi soir au
volant de sa voiture alors qu'il klaxonnait pour célébrer la défaite de
son pays.
Parallèlement au combat contre les "ennemis", le commandant en chef des
Gardiens a tenu à souligner la nécessité de "prendre des mesures pour
servir le peuple, car la pauvreté et la misère font partie aussi des
ennemis du pays".
Des dizaines de personnes, principalement des manifestants mais aussi
des membres des forces de sécurité, ont été tuées depuis le début des
manifestations antigouvernementales.
Selon le rapporteur spécial de l'ONU sur l'Iran, plus de 15.000
personnes ont été arrêtées.
Plus de 2.000 personnes ont été inculpées, dont la moitié à Téhéran,
depuis le début de la contestation, selon les chiffres officiels de la
justice iranienne. (AFP, 1 déc 2022)
Les
Kurdes exhortent Moscou à
empêcher une offensive terrestre turque
Les forces kurdes de Syrie ont demandé à la Russie de faire pression
sur la Turquie, qui bombarde leurs régions dans le nord-est du pays,
pour la dissuader de lancer une offensive terrestre, a affirmé leur
chef mardi.
Lors d'une conférence de presse en ligne, Mazloum Abdi a cependant
assuré que ses Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les
Kurdes) "se défendront" si la Turquie lance l'assaut.
Ankara a lancé le 20 novembre une série de raids aériens dans le
nord-est de la Syrie sur des positions de combattants kurdes, membres
de groupes qualifiés de "terroristes" par Ankara. Et son président
Recep Tayyip Erdogan a réitéré la semaine dernière son intention
d'ordonner, "le moment venu", une offensive terrestre.
M. Abdi, commandant en chef des FDS, a rencontré samedi le commandant
en chef des forces russes en Syrie, le général Alexandre Chaiko, à
l'aéroport militaire de Qamichli (nord-est).
"Nous leur avons demandé de faire stopper les attaques turques", a
déclaré le responsable militaire kurde. Selon lui, "il est clair que
les Turcs (...) se préparent" à une offensive terrestre.
Moscou, allié du régime syrien, et Washington, qui soutient les Kurdes
de Syrie, ont récemment appelé Ankara "à la retenue".
Si la Turquie met ses menaces à exécution, "nous serons obligés
d'élargir l'étendue de cette guerre" pour qu'elle englobe l'ensemble de
la zone frontalière, a averti M. Abdi, qui a déploré la position
"faible" de Washington.
La Turquie a lancé ses raids après un attentat qui a fait six morts et
des dizaines de blessés à Istanbul le 13 novembre, accusant les Kurdes
de l'avoir commandité, ce qu'ils ont démenti.
Le président turc a réaffirmé vendredi l'objectif d'établir une
"ceinture de sécurité d'Ouest en Est" le long de la frontière avec la
Syrie.
- Déploiement de l'armée syrienne -
Depuis le 20 novembre, environ 75 personnes ont été tuées dans les
frappes turques, en majorité des combattants des FDS, ainsi qu'une
dizaine de civils et des soldats syriens, selon l'Observatoire syrien
des droits de l'Homme (OSDH).
A la faveur de la guerre en Syrie, déclenchée en 2011 et qui a morcelé
le pays, les Kurdes de Syrie ont pris le contrôle d'une grande partie
du nord-est, instaurant une administration autonome malgré le courroux
d'Ankara.
La Russie avait joué un rôle de médiateur lors de la précédente
offensive turque en 2019 et obtenu un accord en vertu duquel l'armée
syrienne et des forces russes se sont déployées le long de la frontière.
M. Abdi a souligné que "ce qui est actuellement discuté (avec les
Russes), c'est le respect par les parties concernées de l'entente de
2019 avec la Turquie".
Il a indiqué accepter un déploiement plus important des forces du
régime syrien dans la zone frontalière avec la Turquie si cela pouvait
empêcher une offensive terrestre turque.
"Nous n'avons pas de problème avec une augmentation du nombre de forces
gouvernementales (...) même si je pense qu'elles sont déployées en
nombre suffisant", a-t-il dit.
Depuis le début du conflit en Syrie, les Kurdes ont évité toute
confrontation avec le régime de Damas, à l'exception d'escarmouches
limitées, et ont maintenu leurs relations avec le pouvoir central.
(AFP, 29 nov 2022)
Des milliers de Kurdes manifestent contre les frappes
turques dans le Nord-Est
Des milliers de Kurdes syriens ont manifesté dimanche à Qamichli, dans
le nord-est de la Syrie, pour protester contre les récentes frappes
aériennes turques visant cette région contrôlée par l'administration
semi-autonome kurde, a rapporté un photographe de l'AFP.
Ankara mène depuis une semaine une opération aérienne baptisée
"Griffe-Epée" contre les forces kurdes en Syrie et le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) en Irak, accusés par les autorités
turques d'avoir perpétré l'attentat du 13 novembre à Istanbul, qui
avait fait six morts. Les forces kurdes ont nié toute implication.
Depuis le 20 novembre, au moins 59 personnes ont été tuées dans les
frappes turques qui se sont principalement concentrées dans le nord-est
de la Syrie: 35 combattants kurdes, 23 soldats syriens, ainsi qu'un
journaliste travaillant pour une agence de presse kurde, toujours selon
l'OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni qui dispose d'un vaste réseau de
sources en Syrie.
Dimanche, dans la ville de Qamichli, dans la région d'Hassaké, des
milliers de manifestants ont dénoncé les frappes de la Turquie, ainsi
que les menaces d'une offensive terrestre qu'elle menace de déclencher,
a constaté un photographe de l'AFP sur place.
Les protestataires ont brandi le drapeau drapeau kurde rouge, jaune et
vert et des portraits d'Abdullah Öcalan, le chef historique du PKK,
emprisonné en Turquie, lançant des slogans hostiles au président turc
Recep Tayyip Erdogan.
"La volonté du peuple kurde ne sera pas brisée (...), nous ne
quitterons pas notre terre historique", a déclaré à l'AFP Siham
Sleimane, une manifestante de 49 ans.
"Nous sommes victimes d'une éradication", a dit un autre protestataire,
Salah el-dine Hamou, 55 ans. "Jusqu'à quand allons-nous mourir pendant
que le reste du monde nous regarde?"
Appuyées par la coalition internationale menée par les
Etats-Unis, les
forces kurdes syriennes avaient été le fer de lance de la lutte contre
le groupe jihadiste Etat islamique (EI) chassé de ses fiefs en Syrie en
2019.
Entre 2016 et 2019, la Turquie a mené trois opérations d'envergure dans
le Nord de la Syrie contre les milices et organisations kurdes. Ankara
répète vouloir créer une "zone de sécurité" de 30 km de large le long
de sa frontière sud. (AFP, 27 nov 2022)
Les Kurdes syriens
craignent qu’Ankara ne s’empare de leur
ville symbolique
Ankara mène depuis dimanche des frappes aériennes contre les zones
kurdes du nord-est de la Syrie. Et la Turquie a clairement fait savoir
que Kobané, symbole de la victoire des forces kurdes contre l’EI,
figure en tête des objectifs d’une offensive terrestre qu’elle menace
de déclencher.
En souvenir des sanglants combats qui ont délogé les jihadistes de la
ville en janvier 2015, les autorités kurdes ont instauré un cordon
autour d’un ensemble de bâtiments détruits, de véhicules calcinés et de
débris de missiles, qu’ils ont baptisé “musée” de Kobané.
Dans cette ville frontalière de la Turquie, la tension est palpable et
se lit sur les mines crispées des habitants, même si certains
continuent de suivre les matches du Mondial.
La plupart d’entre eux avaient fui les combats avec l’EI, avant de
revenir progressivement et de reconstruire leurs habitations.
“On a combattu l’EI pour le monde entier et, aujourd’hui, le monde
ferme les yeux et fait l’autruche face aux bombardements turcs”
Une semaine après un attentat qui a fait a fait six morts à Istanbul le
13 novembre, imputé par Ankara aux Kurdes, la Turquie a lancé une
campagne de raids aériens dans les zones kurdes de Syrie, à commencer
par Kobané.
Ankara a affirmé que l’attentat avait été commandité de Kobané, mais
les Kurdes ont nié toute responsabilité.
Les bombardements turcs ont ensuite visé d’autres régions, notamment la
province de Hassaké (nord-est), bastion des Forces démocratiques
syriennes, une coalition dirigée par les Kurdes et soutenue par les
Etats-Unis.
La Turquie menace également de lancer une opération terrestre pour
protéger sa frontière sud.
Erdogan veut une “ceinture de sécurité d’Ouest en Est”
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé vendredi son
objectif d’établir une “ceinture de sécurité d’Ouest en Est” le long de
la frontière sud.
Une telle zone engloberait de facto la ville emblématique de Kobane,
reprise en 2015 par les Forces démocratiques syriennes (FDS, kurdes)
aux jihadistes du groupe Etat islamique avec le soutien des Etats-Unis.
“Avec la ceinture de sécurité que nous sommes en train de créer au-delà
de nos frontières, nous défendrons les droits de millions de femmes et
d’enfants innocents”, a martelé M. Erdogan lors d’un discours à
l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la
violence à l’encontre des femmes.
“Si Dieu le permet, nous compléterons cette (zone) le long de toute
notre frontière d’Ouest en Est dès que possible”, a-t-il insisté.
“Briser la volonté des Kurdes”
“La situation à Kobané est mauvaise et les gens ne dorment pas la
nuit”, de peur que “la ville ne soit bombardée à tout moment”, déclare
Nabo Jumaa Ramadan, qui a ouvert une supérette dans la ville après être
rentré du Liban voisin en 2019.
“Kobané est un symbole pour les Kurdes ; elle a vaincu l’EI”,
assure-t-il fièrement.
Selon lui, le président turc Recep Tayyip Erdogan souhaite “briser la
volonté des Kurdes dans la ville”.
“Si Kobané tombe, tout le Rojava tombera”, prévient-il, en utilisant le
nom donné par les Kurdes aux régions qu’ils contrôlent en Syrie.
M. Erdogan avait déjà menacé d’attaquer Kobané et d’autres zones sous
contrôle kurde. En 2019, les Etats-Unis et la Russie étaient intervenus
pour empêcher Ankara de mener une attaque de grande ampleur.
Moscou avait facilité le retrait des forces kurdes, qu’Ankara taxe de
“terroristes”, de Kobané, leur ancien bastion, vers une zone située à
plus de 30 kilomètres de la frontière turque.
Jeudi, malgré la crainte d’une intervention terrestre, aucune
mobilisation militaire n’était visible dans les rues de la ville, selon
des correspondants de l’AFP.
Une voiture civile munie d’un haut-parleur sillonnait le centre-ville,
appelant à prendre part à une manifestation contre les bombardements
turcs.
De plusieurs quartiers de Kobané, des drapeaux turcs sont visibles à la
frontière.
Sur une colline proche, qui abrite un poste des soldats du régime
syrien, on distingue également les drapeaux syrien et russe. (AFP, 25
nov 2022)
Minorités
/ Minorities
Freedom of association of the minorities de facto
suspended
A new report by The Freedom of Belief Initiative said the election
regulation for the minority foundations which took effect in June
suspended the internationally protected association rights of minorities
The election regulation for the boards of minority foundations that was
elaborated by the General Directorate of Foundations in Turkey has
hindered the minorities to select board of directors for their
foundations, said The Freedom of Belief Initiative in a report titled
“Narrow Election – “Policy text of the minority foundations election
regulation in the light of human rights principles,” written in
collaboration with Norwegian Helsinki Committe.
The report, penned by Arno Kalayci, a researcher in the Research Centre
for Justice and Governance, claims that freedom of association of
minorities in Turkey has been de facto suspended.
According to the report, the regulation, which took effect in June this
year put aside internationally protected minority rights in Turkey, as
it was politicized and shaped by the government, although it is the
duty of the Foundations Council to decide on the draft regulations
regarding foundations.
International principles ignored
The report said that the principles laid down by the Human Rights
Committee, the European Court of Human Rights (ECHR) and other
international human rights mechanisms and the Constitutional Court were
not taken into account during the preparation process of the new
regulation. The new regulation was not prepared through a process in
which different social segments of minority communities took part as
stakeholders.
Demands and needs were brushed aside
Critical and previously known problems, such as the constituency, the
residence requirement for candidacy and election and the determination
of the election organization committees by the current administrative
board were arranged in a way contrary to demands and needs.
Similarly, despite all objections and criticisms, the elections of
foundations with hospitals were postponed and no legal justification
was presented for this.
Dysfunctional judiciary
The last ten years saw minorities demanding from politicians to benefit
from their fundamental rights and freedoms, and neither the national
assembly nor the relevant ministries, judicial institutions were
effective in solving the problems.
By blocking the election of the board of directors of minority
foundations, the administration has de facto suspended important
elements of the collective dimension of minorities' freedom of
association and religion in Turkey for a long time and limited the
fundamental rights and freedoms of minorities violating the
Constitution.
The judiciary has become dysfunctional in the legal struggles carried
out by minorities with limited means and left the solution of the
problems to the political power.
Suggestions to eliminate the impact
The report also suggested some steps to take to eliminate the impact by
the interventions to the collective dimension of minorities' freedom of
association belief. These are:
• Turkey should join to the Council of Europe Convention on the
Protection of National Minorities, and the reservations in other
international conventions should be removed.
• Barriers to freedom of association, religion or belief of minorities
in national law should be removed.
• Necessary legal arrangements should be made with broad participation
of minorities in order for minorities to acquire legal personality and
to enjoy their right to be free in their internal affairs in an equal
and effective manner.
• Measures to ensure de facto equality should be implemented. In this
context, a share from the public budget should be allocated to minority
institutions, especially foundations with schools and places of worship.
• Selective and discriminatory interventions regarding constituency,
candidacy and votership, which are included in the regulation, should
be ended, and an arrangement should be made that allows all minority
foundations to hold elections. Restrictive control mechanisms should be
abolished and democratic elections should be ensured.
• Article 25, which postpones the elections of the board of directors
of foundations with hospitals, should be repealed.
• Fundamental steps should be taken for the judiciary to have an
effective function regarding minority rights. (gerceknews, 12 December
2022)
Kalin: "L’Arménie a plus besoin de la
Turquie et de l’Azerbaïdjan que des E-U et de la France"
Le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin a participé à un
événement organisé à l’Université Bilkent à Ankara, et consacré aux
perspectives de la politique étrangère de la Turquie, rapporte Hurriyet.
Dans ses remarques lors de l’événement, Kalin a souligné qu’une fois
qu’un traité de paix sera signé entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, il y
aura la paix et la prospérité dans la région. Selon lui, tout le monde
en bénéficiera, et l’Arménie en sera le principal bénéficiaire.
"Parce que l’Arménie est un petit pays enclavé avec une population de
[seulement] trois millions d’habitants. La normalisation de [ses]
relations avec l’Azerbaïdjan et la Turquie contribuera le plus au
développement de l’Arménie. Contrairement à l’opinion de la diaspora
arménienne, l’Arménie a plus besoin de la Turquie et de l’Azerbaïdjan
que de la France et des États-Unis.
Si nous parlons franchement, l’Arménie est aujourd’hui sous les
auspices militaires et le contrôle économique de la Russie. L’Arménie
est un pays qui travaille pour exister, en se positionnant comme une
partie du bloc occidental. La meilleure solution pour l’Arménie est la
normalisation de [ses] relations avec la Turquie et l’Azerbaïdjan", a
déclaré Ibrahim Kalin, en faisant semblant d’ignorer que les voisins en
question de l’Arménie se comportent comme des prédateurs à son égard...
Le monde à l’envers, dans la pure tradition négationniste de l’Etat
génocidaire turc. (armenews.com, 9 déc 2022)
Politique
intérieure/Interior Politics
Opposition party leader injured in knife attack
in his Ankara office
An unidentified assailant attacked an opposition party leader with a
knife in his office in Ankara, Turkish media outlets reported.
The politician, Öztürk Yılmaz, leader of the Innovation Party (YP), was
injured in the attack, losing a significant amount of blood, media
reports said.
Yılmaz has been hospitalized at an Ankara hospital. The assailant fled
the scene of the attack.
Also a former diplomat, Yılmaz was held hostage by the Islamic State in
Iraq and the Levant (ISIL) for 101 days in 2014. He recently announced
that he would run in next year’s presidential election, openly accusing
the ruling Justice and Development Party (AKP) of collaborating with
the terrorist group.
Yılmaz, Turkey’s former consul general in Mosul, was taken hostage by
the terrorist organization along with 48 staff members and dependents
at the consulate after it was raided on June 11, 2014. All the hostages
were released in October of the same year.
Yılmaz, who started his political career with the main opposition
Republican People’s Party (CHP) in 2015, was expelled from the CHP in
2018 and founded the YP, which he currently chairs, in 2020.
Yılmaz announced during a meeting with party members last month that he
would stand as a candidate in Turkey’s 2023 presidential election,
saying he wanted to “fight, settle old scores and completely change the
system that President Recep Tayyip Erdoğan established.” (turkishminute.com, December 7,
2022)
Un député en soins intensifs après une bagarre au
Parlement
Un député turc de l'opposition a été hospitalisé d'urgence et placé en
soins intensifs mardi à Ankara après avoir reçu un coup sur la tête
lors d'une bagarre au Parlement, a annoncé mardi une élue de son parti.
"Nous avons constaté que son état s'est détérioré après le coup qu'il a
reçu sur la tête. (...) Une défibrillation cardiaque a été pratiquée à
l'hôpital", a affirmé aux journalistes Aylin Cesur, députée d'Iyi Parti
(le "Bon Parti" en turc, nationaliste), membre du même parti que le
député hospitalisé, Hüseyin Örs.
M. Örs, 58 ans, est en soins intensifs et son état est jugé "critique",
a précisé Mme Cesur.
Les images diffusées par les médias turcs montrent le député de
Trabzon, sur la mer Noire (nord-est), frappé par un élu du parti au
pouvoir, l'AKP (Parti de la Justice et du développement,
islamo-conservateur).
L'AKP, le parti du président Recep Tayyip Erdogan, n'a pas fait de
commentaire dans l'immédiat.
La bagarre a éclaté lors du débat sur le budget 2023.
"Notre député a été victime d'une lourde attaque. (...) C'est un jour
de honte pour le parlement turc et pour ceux qui ont commis cette
agression", a réagi le porte-parole d'Iyi Parti, Kursat Zorlu.
Les bagarres et échanges de coups sont assez fréquents lors de débats
tendus à l'assemblée nationale turque. (AFP, 6 déc 2022)
Erdogan prépare la guerre dans un pays où le
fromage coûte plus cher que la viande
Ragip Duran,
Chronique Turquie, 6 déc 2022
- Plusieurs signes montrent que
l’invasion de la Syrie du nord par l’armée de terre turque serait
imminente. Le Président turc, pour rester au pouvoir désire installer
des coffins de martyrs à coté des urnes.
Washington et Moscou,
bien qu’ils avaient fermé les yeux quand l’aviation turque bombardait
depuis au moins une semaine les objectifs civils kurdes en Syrie du
nord, s’opposent nettement contre une opération terrestre de l’armée
turque en territoire syrien. Mais les porte-parole du régime d’Ankara
insistent: ‘’Nous pouvons à tout moment commencer cette opération, une
nuit soudainement’’, disent-ils.
A 29 semaines des
élections présidentielles et générales, Erdogan croit qu’il peut encore
gagner grâce à une guerre contre les kurdes, car une grande partie de
la nation turque, à commencer par les 6 partis de l’opposition
officielle soutien ‘’la lutte contre le terrorisme pour la défense de
l’intégrité territoriale, de l’union de l’Etat et de la nation’’ selon
leurs propres phrases. Intégrité territoriale en terre syrienne!
Les responsables de
deux ambassades et d’une grande organisation internationale à Ankara
ont reçu des messages des autorités turques pour renforcer les mesures
de sécurité afin d’empêcher des attentats ou bombardements prochains.
Les troupes turques
présentes en Syrie du Nord, qui participaient aux patrouilles
périodiques et conjointes avec les Russes ont cessé cette activité.
Moscou a envoyé des
renforts à ses bases militaires dans la région frontalière syro-turque.
Les familles des
soldats américains présentes dans les régions frontalières de Syrie et
d’Irak du Nord ont quitté leurs maisons pour venir s’installer à Erbil
(ville kurde d’Irak du Nord).
Moscou, a transmis le
message d’Ankara aux responsables kurdes de Syrie: ‘’Retirez toutes vos
forces militaires de la région frontalière turco-syrienne et laissez
cette région de 30 km. de profondeur aux autorités du régime de
Damas’’. Proposition refusée par le FDS, Forces Démocratiques de Syrie,
l’armée kurde locale.
La guerre ou bien une
opération militaire de cette dimension a besoin d’au moins trois
éléments essentiels, rappellent les spécialistes:
- Soutien de
l’opinion publique interne, assuré
- Soutien des
puissances globales et régionales, non assuré
- Une économie forte
et un soutien financier important, non assurés
Erdogan a pu, selon
les médias du pouvoir, trouver récemment 15 milliards de dollars de
crédit en provenance de l’Arabie Saoudite et du Qatar. Mais dans un
pays où le fromage (En moyen 130 livres turques, le kilo, 6.5 euros)
coûte plus cher que la viande (En moyen 90 livres turques, le kilo, 4.5
euros) ces 15 milliards risquent d’être évaporés dans le sang et dans
la poussière de la guerre.
La sécurité
nationale, appellation officielle de la lutte contre les kurdes est un
thème populaire et convaincant pour les électeurs. Alors que la
situation économique et financière est le Talon d’Achille du pouvoir
turc.
Erdogan semble
choisir une stratégie déjà exécutée et réussie en 2015 et 2018:
renforcer l’animosité anti kurde, provoquer encore plus les sentiments
et réflexes nationalistes (pas seulement contre les K également contre
l’opposition et contre l’Occident)au sein de la population et ainsi les
votes qu’il perd depuis au moins 2020.
Il risque de réussir,
estiment une partie des observateurs indépendants.
Alchimie militaro-politique
d’Erdogan: Transformer les bombes en bulletin de vote
Ragip Duran, Chronique Turquie, 27 nov 2022
A huit mois des élections, le Président turc, qui prépare la guerre
contre les kurdes de Syrie, croit qu’il peut gagner grâce au soutien de
l'opposition et au silence du monde occidental.
Il est coincé. Les prix montent à toute vitesse, la livre turque chute
encore plus vite. Ça fait déjà 20 ans qu’il est au pouvoir et il n’a
plus de promesse, plus de fable à raconter aux citoyens. Après de
‘’bonnes nouvelles’’ inventées, sur la découverte de grands stocks de
gaz naturel dans la Mer Noire et la nouvelle voiture ‘’locale et
nationale’’ fabriquée en Turquie, il est allé jusqu’à prétendre que
‘’la Turquie enverra en 2023 son premier astronaute à la lune’’! Ces
trois initiatives n’ont pas rempli les poches des Turcs de plus en plus
pauvres. Ces trois thèmes de propagande n’ont pas rempli non plus les
cœurs des électeurs, qui fuient le pays s’ils ont les moyens. Alors il
était malheureux quand il lisait les résultats des sondages d’opinion,
car il perdait toujours devant les trois autres candidats.
Perdre le pouvoir ne sera pas une simple défaite pour l’Homme Unique.
Car il risque de perdre toute sa richesse accumulée d’une façon pas
très catholique d’ailleurs. De plus, il risque de se trouver derrière
les barreaux d’une cellule de prison, car il a commis une multitude de
crimes, d’actes illégaux et illégitime selon ses opposants.
La guerre contre les kurdes peut, croit-il, renforcer sa position
politique et électorale. Le terrorisme dit de l’Etat ou bien la
violence officielle tout court, contre les kurdes, mais également
contre les Syriens est monnaie valable dans la grande partie de la
société turque. Ce scénario avait été déjà mis en scène en 2015. Quand
Erdogan avait perdu la majorité parlementaire en juin 2015, une
campagne de bombardement exécutée grâce aux militants de l’Etat
Islamique, allié d’Erdogan contre les kurdes et contre le régime
d’Assad avait donné ses fruits. Il avait pu regagner les élections de
novembre 2015.
Quant aux acteurs régionaux et internationaux, c’est-à-dire Washington,
Moscou, Téhéran et l'Union européenne - un degré moins important pour
ce dernier -, Erdogan se serve des contradictions internes de ces
puissances.
En Syrie du Nord, il y a essentiellement trois forces militaires sur
les territoires bombardés par l’aviation turque : la coalition contre
l’Etat Islamique dirigée par les Etats Unis, les troupes russes qui
soutiennent le Président Assad, enfin les locaux, les kurdes. Faut-il
également ajouter les groupes et groupuscules armés des intégristes,
des islamistes plus les milices pro-iraniennes.
Actuellement, le monde occidental se concentre sur l’invasion de
l’Ukraine par Poutine. L’administration de Biden n’est déjà pas très
forte aux Etats Unis même. Et l’Iran attaque ses propres kurdes et les
kurdes d’Irak. Il y a donc très peu d’opposition au niveau
international. Ainsi, Erdogan peut se passer devant une grande partie
l’opinion publique turque comme un héros qui lutte contre les deux
super puissances pour protéger l’unité de la patrie et de la nation !
Détail important : cette dernière campagne de bombardement contre la
Syrie du Nord, serait, selon Ankara, la réponse à l’attentat du 13
novembre, 6 morts et 81 blessés à Istanbul. Aucune organisation n’a
toujours pas revendiqué la responsabilité de cet attentat. Mais le
régime d’Erdogan a pu tout de suite trouver le responsable : le PKK/PYD
(organisations politico-militaires des kurdes de Turquie et de Syrie)
a-t-il déclaré. Alors que ces deux partis ont condamné cet acte
sanglant et refusé toute responsabilité. Une jeune femme, noire, qui a
déposé la bombe était présentée comme étant ‘’l’agent de renseignement
spécialement formé par le PKK/PYD’’. Mais il s’est avéré que cette
femme appartient à une famille proche de l’Armée Libre de Syrie (ALS),
une organisation parapluie créée par Ankara, composée de différents
groupes d’intégristes. Ses deux frères, portant l’uniforme de l’ALS,
ont été tués sur-le-champs de bataille et un troisième est toujours
commandant de cette armée.
Les médias indépendants ont publiés en Turquie, plusieurs dizaines de
papiers démontrant les contradictions et les incohérences des aveux de
la jeune suspecte.
Les porte-parole de l’opposition parlementaire, a
l’exception du HDP (Kurdes et gauche), se sont tout de suite rangé du
côté d’Erdogan pour applaudir l’armée turque et les bombardements.
Une
autre précision : au seuil de l’hiver, l’aviation turque a bombardé
cette fois essentiellement les infrastructures d’énergie, de pétrole et
d’électricité, donc des objectifs civils pour rendre la vie quotidienne
encore plus difficile. Les avions de guerre turcs ont également
bombardé les alentours de deux objectifs sensibles : le camp-prison où
sont détenus les familles des militants de l’Etat Islamique et les
terrains proches des bases américaines et russes.
Erdogan a déjà annoncé qu’une opération terrestre avec des tanks est en
préparation ‘’pour éradiquer complètement le terrorisme’’ selon ses
propres mots. Mais l’ensemble des observateurs étrangers savent bien
qu’il s’agira d’une tentative d’occupation d’une bande de 30 km de
profondeur sur le territoire syrien. Les kurdes seront chassés et une
partie des 5 millions de réfugiés syriens qui vivent actuellement en
Turquie y seront installés selon les plans d’Ankara.
‘’Facile de faire
des plans, mais difficile de les exécuter’’ prévoit Celal Baslangic,
chroniqueur spécialiste du problème kurde de la chaîne Arti TV, basée
en Allemagne.
Forces
armées/Armed Forces
Albania signs deal to buy armed drones from Turkey
Albania has bought three Turkish-made Bayraktar drones that will be
ready for action if the country's national security is threatened, but
will be used in the meantime to help police, Albanian Prime Minister
Edi Rama said on Tuesday, as Turkish drones continue to gain popularity
globally after being used by Ukraine's military to thwart Russian
forces.
"They will be ready for every occasion," Rama said during a signing
ceremony with representatives of Turkish defense company Baykar in
Albania’s capital Tirana, adding that he hoped the drones would never
have to be used in a war.
He did not say when they would be delivered and whether Albania would
seek to buy more of them.
Rama said the drones, which will be armed and ready for combat, will
help authorities in a number of areas, including monitoring the Balkan
country's territory, locating cannabis plantations and tracking
wildfires.
Albania, which became a NATO member in 2009, has no warplanes.
Baykar said Albania has become the 27th country that the company
exported drones in a post on Twitter, along with a hashtag
#nationaltechnologymove.
During the ceremony, Baykar’s CEO Haluk Bayraktar expressed his wish
that this technology will start a new era between the two countries.
"These technologies proved to be really important assets in the
inventory. They can be used not only in wartime but also in peacetime.
Here we will establish a service center that will serve Albania and
neighboring countries," he said. (gerceknews.com, 21 December 2022)
Un tribunal
turc acquitte 103 amiraux à la retraite
Un tribunal turc a acquitté mardi 103 amiraux à la retraite que le
président Recep Tayyip Erdogan avait accusés l'an dernier de préparer
un "coup d'État", ont annoncé les médias d'État.
Le tribunal d'Ankara chargé de cette affaire a conclu qu'il n'y avait
pas à leur encontre d'éléments légaux constitutifs d'un crime, selon
l'agence de presse Anadolu.
Le parquet avait requis jusqu'à 12 ans d'emprisonnement pour chacun de
ces anciens amiraux, qui étaient restés libres dans l'attente du procès.
Ils ont été déférés à comparaître devant la justice après avoir
signé
en avril 2021 une lettre ouverte en faveur du respect de la Convention
de Montreux de 1936.
Ce traité vise à démilitariser la mer Noire en fixant des règles
strictes pour le passage des navires de guerre dans les détroits du
Bosphore et des Dardanelles conduisant à la Méditerranée.
Mais M. Erdogan prévoit de faire creuser un nouveau canal à Istanbul, à
l'ouest du Bosphore, afin de soulager l'une des voies navigables les
plus fréquentées du monde.
Les amiraux à la retraite ont fait part de leur crainte que
l'éventuelle remise en cause de cette Convention en cas de creusement
d'un tel canal n'ait des répercussions négatives sur la Turquie.
Le président turc s'est alors emporté contre ces ex-hauts responsables
de la Marine, les accusant de menacer de fomenter un "coup d'État"
contre le gouvernement élu. (AFP, 20 déc 2022)
Conditions of US sale of F-16s to Türkiye
removed from defense budget bill
Anadolu Agency reported on Wednesday (December 7) that the final
version of the text of the bill to be voted in the general assembly of
the two wings of the congress had emerged, and that the items making
sales of F-16 jets contingent on conditions were removed.
Accordingly, the conference committee, which includes senators and
representatives from both houses of the US Congress, finalized the
National Defense Authorization Law (NDAA) bill, which includes a
defense budget of 857 billion dollars.
The related restricting items were presented by 18 representatives,
including New Hampshire Representative Democrat Chris Pappas, Florida
Representative Republican Gus Bilirakis, New York Representative
Republican Nicole Malliotakis, and New Jersey Representative Democrat
Frant Pallone.
The removal of the relevant clauses came after similar clauses
previously submitted by New Jersey Senator Bob Menendez and Maryland
Senator Chris van Hollen were not included in the Senate version of the
NDAA bill.
Türkiye hails recent US move
AA also reported that Türkiye hailed the recent US move to exclude
certain provisions in the final text of the US defense budget on the
sale of F-16s to Ankara.
Accordingly, speaking at a joint press conference with his Moldovan
counterpart Nicu Popescu in Istanbul, Foreign Minister Mevlut Cavusoglu
said: "In the end, the absence of a negative element (in the bill) is a
positive development. We welcome this," and "Approval of bill,
completion of purchases would serve 'everyone's interest" he added.
What did previous version say?
In the previous version of the defense budget, it was stipulated that
new F-16 sales to Turkey and F-16 modernization kits would not be made
within the scope of the Arms Export Control Law, while the exemption of
this article was subject to the following conditions:
"After concrete steps are presented to the relevant committees of the
Senate and House of Representatives to ensure that the sale in question
touches on important national security interests of the United States
and that these weapons do not repeatedly violate Greek airspace, the
president may apply for an exemption from this clause."
While the items submitted by Menendez and van Hollen were not added to
the Senate bill, the bill submitted by Pappas and his supporters was
approved and included by the House of Representatives on July 14.
Efforts of Türkiye were influential
It is stated that the efforts of Turkish diplomats and the Ministry of
Foreign Affairs in Washington were influential in this step from the
Congress.
In order for arms sales to be realized, it is necessary that Congress
does not raise an objection to the sale.
Turkey requests 40 new F-16 Block 70 fighter jets and modernization
kits for 80 aircraft in its inventory from the USA. (BIA, 7 December
2022)
La coalition internationale reprend
ses patrouilles dans le nord de la Syrie
La coalition internationale dirigée par les Etats-Unis a repris ses
patrouilles régulières dans le nord-est de la Syrie après les avoir
réduites en raison des bombardements turcs, ont indiqué vendredi un
correspondant de l'AFP et une source militaire kurde.
La Turquie a lancé le 20 novembre une série de raids aériens dans le
nord-est de la Syrie sur des positions de combattants kurdes, membres
de groupes qualifiés de "terroristes" par Ankara.
Quelques centaines de soldats de la coalition internationale sont
déployés dans cette région aux mains des Forces démocratiques syriennes
(FDS, dominées par les Kurdes), fer de lance de la lutte contre le
groupe jihadiste Etat islamique (EI) chassé de ses fiefs en Syrie en
2019.
"La coalition internationale, en coordination avec les FDS, a repris
ses patrouilles régulières dans le nord-est de la Syrie, après qu'elles
ont été réduites en raison des frappes turques sur la zone", a indiqué
à l'AFP une source militaire kurde, sous couvert d'anonymat.
"La coordination entre les FDS et la coalition ne s'est pas arrêtée,
mais elle a baissé avec la réduction des patrouilles et la nécessité
pour les FDS de se concentrer sur les menaces turques", a-t-il ajouté.
Les patrouilles étaient passées de "20 par semaine à environ cinq ou
six après le début des frappes turques", selon la source kurde.
Ces frappes, qui ont fait des dizaines de morts selon l'Observatoire
syrien des droits de l'Homme (OSDH), ont baissé en intensité ces
derniers jours.
"Nous avons été contraints d'arrêter les opérations contre les cellules
de l'EI pendant plusieurs jours", en raison des attaques de la Turquie,
a déclaré de son côté Mahmoud Bardakhan, membre du commandement général
des FDS. Ces opérations reprendront samedi en "coordination avec la
coalition", a-t-il ajouté.
Les FDS avaient averti que l'escalade turque entraverait sa lutte
contre l'EI, menée avec la coalition, alors que le groupe jihadiste
continue de mener des attaques sporadiques.
Deux patrouilles de la coalition sont parties vendredi matin dans deux
directions différentes depuis sa base de Rmeilane, près de Hassaké,
selon un correspondant de l'AFP.
Chaque patrouille comprenait quatre véhicules blindés arborant des
drapeaux américains et était accompagnée d'un véhicule des FDS.
Des patrouilles de la coalition ont également eu lieu vendredi, plus au
sud, dans la province de Deir Ezzor, selon l'OSDH.
La coalition internationale est le principal soutien des FDS,
principalement constituée de membres des Unités de protection du peuple
(YPG), qualifiées d'organisation "terroriste" par Ankara.
Après que la Turquie a lancé ses frappes et menacé d'une opération
terrestre, les FDS ont exhorté Washington à adopter une position plus
"ferme" pour freiner Ankara.
"Les patrouilles américaines (...) ne suffisent pas. Le plus important,
c'est qu'on voit les Américains quand les avions bombardent nos zones
(...) Ils doivent nous protéger", indique de son côté Ibrahim Khalil,
un commerçant de 42 ans, au passage d'une patrouille à Jawadiyé, dans
le nord-est de la Syrie, pays morcelé en raison de la guerre déclenchée
en 2011. (AFP, 2 déc 2022)
Syrie: tirs de
roquette contre une base
américaine dans le Nord-Est
Deux tirs de roquettes ont visé vendredi soir la base américaine
d'al-Chaddadeh dans le Nord-Est de la Syrie, au sud du gouvernorat de
Hassaké, a annoncé samedi le commandement militaire américain au
Moyen-Orient (Centcom).
L'attaque, qui a ciblé les forces de la coalition internationale vers
22H30 (21H30 GMT), n'a fait ni victime ni dégât dans la base, selon la
même source.
Centcom n'a pas précisé l'origine des tirs, intervenant alors que des
positions kurdes du nord de la Syrie ont été visées par une série de
raids aériens de la Turquie depuis dimanche dernier.
"Les attaques de cette sorte mettent en danger la population civile et
les forces de la coalition et fragilisent la sécurité et la stabilité
durement acquises de la Syrie et de la région", a estimé le
porte-parole de Centcom, le colonel Joe Buccino.
Le 17 novembre, l'armée américaine avait rapporté une attaque à la
roquette contre une base de la coalition, à al-Omar (Est), où se trouve
le plus grand champ pétrolifère de Syrie. L'Observatoire syrien des
droits de l'homme (OSDH), basé en Grande-Bretagne, avait estimé que
l'attaque provenait "d'une base de milices pro-iraniennes".
Mardi, une frappe turque contre une base conjointe des forces kurdes et
de la coalition internationale antijihadiste, dans le Nord-Est de la
Syrie, a mis les forces américaines en danger, selon le Centcom. Un
drone turc a bombardé la base, faisant deux morts parmi les combattants
kurdes.
Les tirs d'artillerie turcs ont aussi repris vendredi contre la
province de Hassaké, selon l'OSDH, qui n'a pas fait état de victimes.
La Turquie dit être décidée à sécuriser sa frontière, affirmant
que
l'attentat ayant fait six morts et 81 blessés au coeur d'Istanbul le 13
novembre, a été commandité de Kobané, dans le Nord de la Syrie, ce que
les Kurdes ont démenti.
Ankara indique cibler depuis le 20 novembre des positions du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) et de ses alliés des Unités de
protection du peuple (YPG), composante dominante des Forces
démocratiques syriennes (FDS, une alliance dominée par les Kurdes).
Appuyées par la coalition internationale menée par les Etats-Unis, les
FDS avaient été le fer de lance de la lutte contre le groupe jihadiste
Etat islamique (EI) chassé de ses fiefs en Syrie en 2019. (AFP, 26 nov
2022)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Turkey’s
religious body says New Year celebrations are
“cultural corruption”
Diyanet said “the entertainments held under the name of New Year's Eve,
the symbolic figures used in these entertainments and cutting pine
trees have nothing to do with our history and culture”
Turkey’s Directorate of Religious Affairs (Diyanet) has declared New
Year celebrations as a “cultural corruption” in its Friday prayer’s
sermon text.
“We live in a time when moral values and traditions have begun to
deteriorate and a cultural alienation is rapidly increasing. One of
these cultural corruptions is New Year celebrations,” the official
state institution regulating the role of Islam in the country said.
“The entertainments held under the name of New Year's Eve, the symbolic
figures used in these entertainments and cutting pine trees have
nothing to do with our history and culture,” it said in the text send
to all mosques around Turkey to be read simultaneously.
Islamist circles in Turkey have long been angered by the popularity of
New Year celebrations, putting an upmost effort to discourage them by
relating with Christianity.
In previous years, the country has witnessed several protests targeting
the festive and its symbols.
In several occasions, protesters have stabbed inflated Santa Clauses or
even performed so-called circumcisions on them.
According to the directorate’s sermon text, alcohol which is banned in
Islam is the mother of all evils, and gambling, destroys families and
causes murders.
“Lottery, which is a type of gambling is also forbidden [Haram] and
sinful in our religion”, it said. (gerceknews.com, 23 December 2022
Une fillette de 6 ans mariee!
Ragip Duran, Chronique Turquie, 12 décembre 2022
C’était dans une secte religieuse. L’ensemble du pays condamne cette
pratique qualifiée de "viol", "de harcèlement sexuel de mineur". Le
Président Erdogan garde le silence. Le procureur demande 27 ans de
prison pour chacun des parents et "le mari".
Timur Soykan, journaliste d’investigation du quotidien Birgün (Un jour,
gauche) l’a révélé grâce à l’étude d’un dossier d’un tribunal.
Le président de la Fondation Hiranur, M. Yusuf Ziya Gumusel a accepté
le mariage de sa fille H.K.G. avec un homme de 29 ans, membre du secte,
alors que la fillette avait 6 ans. Cette Fondation est proche du secte
İsmail Aga, un des plus grands du pays, connu par ses pratiques très
strictes de l’Islam. Le fondateur de cette secte l’imam Mahmut
Ustaosmanoglu, qui avait "reçu" plusieurs fois le Président Erdogan
avait demandé au seuil de sa mort que "les femmes ne participent pas à
ses funérailles". Actif depuis 1980, ce secte dirige des écoles
coraniques et organise des activités d’entre aide parmi ses membres.
‘’Nous avons formé jusqu’aujourd’hui plus de 100 milles étudiants’’
(Talibans) réclame la secte sur son site internet. Mais par ailleurs,
il y a deux assassinats dans les mosquées du secte, qui n’ont toujours
pas été interrogés en détail par les tribunaux.
H.K.G a déposé une plainte au Parquet d’Istanbul il y a deux ans. Elle
a expliqué en détail dans sa déposition ses malheurs. Mariage religieux
à 6 ans, mariage civil à 12 ans, harcèlement sexuel permanant… Elle
croyait au départ qu’il s’agissait d’un jeu.
Le procureur a rédigé son acte d’accusation, il y requiert 27 ans de
prison ferme pour chacun des parents et le mari. Le frère et les sœurs
de H.K.G renient les faits et accuse le journaliste Soykan qui est déjà
la cible des attaques des milieux islamistes. H.K.G. a 24 ans
aujourd’hui, elle a deux enfants et elle a pu divorcer.
Le scandale a été condamné par l’ensemble de l’opinion publique en
Turquie, à l’exception du Président Erdogan, pourtant qui émet une
opinion sur tout et sur n’importe quoi.
Certaines personnalités du monde islamique essaient de justifier cet
horrible incident: "Il y a l’accord de la famille et de la fillette",
"Enfant? Enfant par rapport à quoi?" disent-ils. Il y en a même un qui
rappelle que "le Prophète Mahomet avait pris pour femme Aicha quand
elle avait 8 (huit) ans"!
Atatürk avait en 1925 interdit par une loi les sectes religieuses. La
Direction des affaires du culte (Diyanet) était fondée en 1924 pour
remplacer le Ministère Ottoman des Fondations.
La Diyanet a aujourd’hui, plus 130 milles cadres (İmams, muezzins,
enseignants du Coran et fonctionnaires) et un budget de 13 milliards de
livres turques (Environ 650 milles Euros) beaucoup plus que plusieurs
autres ministères. Faut-il rappeler qu’en Turquie il y a seulement 107
milles médecins actifs. La place du Président de Diyanet a été
récemment élevée dans la hiérarchie protocolaire de l’Etat.
La Diyanet a été créée par Atatürk, essentiellement pour promouvoir la
laïcité et également pour réduire l’influence politique des islamistes
dans la nouvelle République. Mais la droite conservatrice turque a
toujours voulu se servir de la religion pour ses objectifs politiques.
La Diyanet s’occupe des 90 milles mosquées du pays, de l’enseignement
du Coran, de l’organisation du pèlerinage.
Il y a une trentaine de sectes religieuses avec ses 400 branches
organisées sur l’ensemble du territoire du pays, selon un rapport de la
Diyanet. L’ensemble de ces sectes soutiennent les partis de droite
depuis la fondation en 1923 de la République, laïque selon la
Constitution.
Ces sectes ont maintenant le désir de remplacer les cadres de la
Communauté Gülen, ancien allié nouvel ennemi public no 1 d’Erdogan, qui
a été évincé du pouvoir depuis le Coup d’Etat manqué du 15 Juillet 2016.
Le pouvoir garde le silence sur ce scandale et le juge responsable de
l’affaire a fixé la première audience pour mai 2023!
L'opposition
accuse le gouvernement d'inaction à propos
d'un abus sexuel sur mineur
La tension a monté dans la nuit de samedi au parlement turc où des
députés de l'opposition ont vivement protesté contre des ministres
qu'ils accusent d'inaction à propos d'un cas d'abus sexuel sur mineur
qui a provoqué un tollé dans le pays.
"L'enfant a parlé, vous avez gardé le silence, mais nous ne nous
tairons pas!", "Démission!" ont scandé des députés de l'opposition
tenant des pancartes à la main lorsque la ministre de la Famille Derya
Yanik a pris la parole lors des débats sur le budget à l'assemblée
turque.
De nombreux députés ont aussi frappé sur leurs bancs et hué la
ministre.
Lorsque le ministre de l'Intérieur Suleyman Soylu a pris la parole, des
élus ont lancé leurs pancartes en guise de protestation.
Le cas d'une femme qui a déposé plainte contre son ex-mari et ses
parents, qu'elle accuse de l'avoir mariée de force lorsqu'elle avait
six ans, a suscité cette semaine un tollé en Turquie. Le père de cette
femme est un influent leader d'une confrérie religieuse, dont l'ex-mari
est également membre.
Aujourd'hui âgée de 24 ans et divorcée, la victime affirme avoir subi
des abus sexuels depuis l'âge de six ans.
La victime a déposé sa plainte en 2020 dans cette affaire où aucune
interpellation n'a encore eu lieu.
Timur Soykan, le journaliste turc qui a révélé l'affaire en publiant
des extraits de la déposition de la jeune femme, a été victime d'une
campagne de lynchage sur les réseaux sociaux par des groupes
conservateurs qui l'ont accusé "d'insulte à l'islam".
L'opposition turque reproche au gouvernement islamo-conservateur de
Recep Tayyip Erdogan de mansuétude envers les confréries religieuses et
de ne pas prendre les mesures nécessaires pour protéger les mineurs
confiés à ces groupes par leurs parents.
"L'abus sexuel sur enfant et les violences envers les femmes est un
sujet qui dépasse la politique. On ne peut tolérer que des victimes
soient utilisées à des fins politiques", avait affirmé Mme Yanik. (AFP,
11 déc 2022)
Le foulard flotte sur le Parlement avant les élections
en Turquie
Le parti au pouvoir
du
président turc Recep Tayyip Erdogan a déposé vendredi au Parlement un
amendement à la Constitution pour graver dans le marbre le droit de
porter, ou non, le foulard islamique dans la vie courante, au lycée et
au bureau. Dans cet Etat laïc, la décision très politique à quelques
mois des élections ravive un débat que le fondateur de la République de
Turquie, Mustafa Kemal, avait voulu clore au début du XXe siècle. Le
projet d'amendement devrait être débattu après la mi-décembre.
Preuve que le sujet
est
d'actualité: dans la série à succès de Netflix "Bir Baskadir", qui
confronte une jeune paysanne (voilée) à deux psy, citadines et
émancipées, l'une d'elles lâche en zappant devant sa télé: "C'est la
nouvelle mode: dans toutes les séries maintenant, il y a une fille
voilée". L'approche des scrutins présidentiel et législatif l'an
prochain a convaincu le président Recep Tayyip Erdogan de monter au
créneau, brandissant même la possibilité d'un référendum sur la
question.
M. Erdogan, au
pouvoir
depuis 2003 et son parti islamo-conservateur, l'AKP, espèrent bien
garder les rênes du pays. Mais c'est son probable concurrent, le leader
de l'opposition et du parti historiquement laïc, le CHP
(social-démocrate) de Mustafa Kemal Atatürk, qui a le premier relancé
la question en accusant le président de vouloir "garder les femmes
voilées en otages".
Interdictions levées
Kemal Kiliçdaroglu
voulait ainsi rassurer les milieux conservateurs en assurant qu'une
fois élu, il inscrirait dans la loi le droit de porter le
foulard. "Y
a-t-il discrimination envers les voilées ou pas voilées aujourd'hui
dans la fonction publique? Dans les écoles? Non!", lui a renvoyé M.
Erdogan en s'emparant du débat. "Nous avons réussi ceci!"
"Découragé" au nom de
la
modernité à la proclamation de la République, puis progressivement
banni dans l’éducation et la fonction publique, le foulard islamique a
été pas à pas réintroduit depuis 2008. L'AKP a levé d'abord
l’interdiction à l'université, puis au collège, dans la fonction
publique, au Parlement et même dans la police.
Des mesures reçues en
Turquie comme une libération des droits des femmes et sur lesquelles
elles ne veulent pas revenir, explique Berrin Sönmez, historienne,
militante et ardente défenseure des droits des femmes. "Ceux qui
considèrent le foulard comme un symbole religieux contraire au principe
de laïcité devraient comprendre qu'il s'agit d'une discrimination:
interdit ou obligatoire, le foulard est une même violation des droits
des femmes si la règle est imposée par l'Etat", martèle Mme Sönmez,
elle-même couverte.
Face aux objections
de
certaines féministes et à la grave crise économique qui secoue le pays,
elle fait valoir que "l'assurance que les femmes voilées puissent
exercer leurs droits (...) est un moyen de prévenir les crises
économiques et d'augmenter le niveau de développement humain" en leur
permettant d'étudier et de travailler.
Faute d'étude
récente,
elle estime que la moitié des femmes turques portent le foulard - en
2012 elles étaient 65%. "Ne pas le comprendre m'est
incompréhensible",
ajoute-t-elle. "La proposition de loi de [Kemal] Kilicdaroglu est une
mesure importante pour faire obstacle à Erdogan", conclut cette
intellectuelle, opposante au président sortant.
"Femme idéale"
Car pour les
féministes
turques, qui soutiennent ardemment le mouvement de révolte des
Iraniennes, le chef de l'Etat a surtout voulu s'assurer du soutien des
franges les plus conservatrices de ce pays à majorité musulmane
sunnite. "L'interdiction laïque du foulard et (sa levée) ont
toutes
deux été lancées au nom de l'émancipation des femmes. En réalité, les
deux ont cherché à imposer leur propre vision de la femme idéale",
estime Gönül Tol, directrice-fondatrice du Programme Turquie du Middle
East Institute, dans un article posté sur le site. "Lever
l'interdiction du foulard est emblématique de l'agenda populiste
islamiste plus large d'Erdogan", dénonce-t-elle.
"Il n'a jamais
vraiment
voulu libérer (les femmes), qu'elles portent ou non le foulard. Pour
lui, les femmes ne sont que des mères ou des épouses, pas des
individus", insiste la chercheuse. "La clé pour vraiment les
libérer
est (...) de légiférer sur le droit des femmes de choisir. Décider
quand ou s'il faut être enceinte, combien d'enfants avoir, ou de porter
ou non un foulard, les femmes doivent être libres de choisir par
elles-mêmes", martèle-t-elle.
Un site web intitulé
"Tu
ne marcheras jamais seule" s'adresse d'ailleurs aux femmes qui, forcées
de porter le foulard par leur famille, l’enlèvent désormais. En face,
le parti AKP a offert ces derniers mois un "soutien" appuyé à plusieurs
manifestations contre les droits des personnes LGBT et pour "la défense
de la famille". Dans les rangs desquelles les femmes apparaissaient
toutes voilées. (AFP, 9 déc 2022)
Un recruteur présumé du groupe Etat islamique
extradé de Turquie vers l'Australie
Un combattant du groupe Etat islamique (EI), qui aurait joué un rôle
important dans la propagande de recrutement de cette organisation, va
être inculpé pour "graves infractions terroristes" après avoir été
extradé de Turquie vers l'Australie, a annoncé vendredi la police
fédérale.
Neil Christopher Prakash, 31 ans, a été arrêté en Turquie en 2016 après
avoir traversé le pays depuis la Syrie.
Il a été condamné en 2019 à sept ans d'emprisonnement par un tribunal
turc, qui l'a reconnu coupable d'appartenance à une organisation
terroriste.
La police fédérale australienne a fait savoir que M. Prakash était
arrivé en Australie par avion vendredi matin.
"Une enquête a été lancée en 2016 lorsque l'homme se serait rendu en
Syrie pour combattre avec l'Etat islamique", a-t-elle indiqué dans un
communiqué, ajoutant qu'elle "plaidera devant le tribunal que l'homme a
commis une série d'infractions terroristes graves".
Les autorités estiment que quelque 230 Australiens se sont rendus en
Irak et en Syrie pour prendre les armes depuis 2012, M. Prakash en
étant l'un des exemples les plus marquants.
Il est apparu dans des vidéos de recrutement de l'EI dans lesquelles il
exhortait les Australiens à se "réveiller" et à rejoindre le groupe.
M. Prakash a été décrit par l'ancien Premier ministre conservateur
Malcolm Turnbull comme l'un des "principaux financiers ou
organisateurs" de l'EI au Moyen-Orient.
L'ex-procureur général australien George Brandis avait déclaré en 2016
que M. Prakash avait été tué en Irak à la suite d'une frappe aérienne
américaine ciblée, mais il été confirmé par la suite qu'il avait
seulement été blessé. (AFP, 2 déc 2022)
Erdoğan
says 'LGBT imposition a
global dictatorship tool' against Islam
President Recep Tayyip Erdoğan targeted LGBTI+s and western countries
in a speech today (November 28) at a gathering of the Organization of
Islamic Cooperation (OIC) in İstanbul.
Erdoğan described the "imposition of LGBT" as a "global dictatorship
tool" that threatens Islamic values.
"Today, anti-Islamism is one of Western politicians' most frequently
used tools to gather votes or cover up their failures," he remarked at
the opening of the 38th Meeting of the Standing Committee for the OIC's
Economic and Commercial Cooperation (COMCEC).
"Those who talk big about democracy and freedoms do not hesitate to
implement the most fascist practices regarding the rights of Muslims,
especially Muslim women."
The president lashed out at European countries' headscarf regulations,
which he called a "new form of racism."
"The unlawful restrictions on headscarves in school, work life, and
public spaces in some European countries are the most striking examples
of this.
"The imposition of LGBT, which has become a global dictatorship tool,
is another threat that aims to weaken both the institution of the
family and Islamic values.
"No matter how you put it, interfering with belief through violence, to
dictate one's own way of life, is a form of resurrecting the spirit of
the medieval inquisition.
"Without a doubt, this fascist wave affects Muslims and other
non-Muslims of different languages and cultures.
"It is essential to strengthen solidarity within our organization to
fight against this new form of racism."
Discrimination against LGBTI+s
A recent EU Commission report stated that Türkiye's anti-discrimination
legislation does not meet European standards and indicates severe
concerns about the human rights of LGBTI+s.
There is neither legislation to combat hate speech nor regulations on
hate crimes on sexual orientation and gender identity in Türkiye.
Türkiye is the second-worst country for LGBTI+s in Europe, according to
the Rainbow Index of ILGA, an LGBTI+ rights group.
Elected and appointed state officials increasingly target LGBTI+s. In
recent months, Erdoğan has frequently called LGBTI+ as opposed to the
country's values and degrading the family structure.
His Justice and Development Party (AKP) has also prepared an amendment
to the constitution to guarantee women's right to wear a headscarf and
to protect "the family institution," which is anticipated as an
anti-LGBTI+ move.
Starting in September in İstanbul, anti-LGBTI+ rallies have been held
in several cities across Türkiye. Some AKP politicians openly supported
them. (BIA, 28 November 2022)
Socio-économique
/ Socio-economic
Erdogan annonce une 3e augmentation du salaire minimum en
un an
Le salaire minimum en Turquie, confrontée à une inflation de plus de
84% sur un an, sera relevé au 1er janvier à 8.500 livres turques (TRY)
net (environ 455 dollars), pour la troisième fois en un an, a annoncé
jeudi le président Recep Tayyip Erdogan.
Plus de 40% des Turcs vivent avec le salaire minimum.
Ce dernier s'établissait à 2.826 livres fin décembre 2021, soit un peu
moins de 300 dollars à l'époque.
Il avait été relevé à 4.253 TRY en janvier dernier et à 5.500 en
juillet, à un niveau insuffisant pour vivre dans les grandes villes
comme Istanbul.
Reconnaissant que le pays traverse une "période critique", à moins de
six mois des élections présidentielle et législatives prévues au
printemps prochain, M. Erdogan a promis le "déclin rapide de
l'inflation dès la fin du mois".
"Nous sommes déterminés à réduire l'inflation de 20% d'ici la fin de
l'année prochaine", a-t-il promis.
Les syndicats avaient réclamé 9.500 TRY par mois mais le chef de l'Etat
a indiqué qu'il n'avait pas été possible de parvenir à un accord.
"Après une série de rencontres, hélas, employés et employeurs n'ont pu
se mettre d'accord sur un montant" a déclaré le président jugeant le
"compromis raisonnable".
La hausse des prix à la consommation a déjà ralenti en novembre en
Turquie pour la première fois depuis mai 2021, à 84,4% sur un an contre
85,5% le mois précédent, selon les données officielles.
Un groupe d'économistes indépendants estime cependant que le taux
d'inflation réel s'élève à plus du double, tandis que la monnaie turque
a perdu près de 30% de sa valeur sur l'année écoulée.
La banque centrale turque a gardé jeudi son principal taux directeur
stable à 9%, après quatre mois de baisses consécutives, suivant le
souhait du président turc et malgré l'inflation.
A rebours des théories économiques classiques, le chef de l'Etat, qui
cherchera à être réélu en juin prochain, affirme que les taux d'intérêt
élevés favorisent l'inflation.
Avec une inflation à 84,39%, les banques risquent de perdre sur un an
75,39% de la valeur d'un prêt effectué au taux d'intérêt officiel.
Selon des observateurs, cet écart risque de paralyser les prêts et de
ralentir considérablement la croissance en Turquie.
"La croissance économique continuera de ralentir au premier semestre de
l'année prochaine, et il est très possible que le président Erdogan
fasse pression sur la (banque centrale) pour qu'elle assouplisse encore
plus sa politique avant les élections de l'année prochaine", a estimé
Nicholas Farr, de Capital Economics, dans une note envoyée à ses
clients.
Selon l'analyste, les tentatives du gouvernement turc pour inciter les
exportateurs à vendre des dollars et des sources de financement
internationales ont contribué à stabiliser la livre turque ces derniers
mois.
"Mais ce n'est pas viable et nous prévoyons qu'elle chutera d'environ
20% par rapport au dollar d'ici fin 2023", a ajouté l'analyste. (AFP,
22 déc 2022)
Report: At
least 828 refugee workers killed on the job in
Türkiye in a decade
At least 828 refugee workers were killed on the job in Türkiye between
2013 and 2022, according to data from the Health and Safety Labor Watch
(İSİG), a group monitoring work-related killings in Türkiye.
The groups published the report yesterday (December 18), on the
occasion of International Migrants Day.
Killings of refugee workers made up 4.41 percent of all work-related
killings in Türkiye, says the report. Fifty-one percent of the killed
refugee workers were from Syria and 18 percent were from Afghanistan.
"The fact that seven of every 10 killed workers were those who became
refugees because of wars shows that wars not only displace people but
also cause 'proletarianization'," said İSİG.
Türkiye hosts over four million refugees, more than any other country
in the world. More than 3.7 million of them are from Syria and 300,000
of them from Afghanistan, according to government figures.
Studies show that an overwhelming majority of refugee workers work in
insecure and precarious conditions, and are often paid lower than the
minimum wage.
CLICK - Pro-government business leader happy with refugee workers as
'locals snub hard labor jobs'
"Migrant/refugee workers, which are seen as 'expendable workers' by
bosses, are made work for long hours without any rules, with low wages
and without occupational health and safety measures," the İSİG also
stressed.
The highest number of killings of refugee workers occurred in the
sectors of agriculture (29 percent) and construction (25 percent).
"The main reasons for deaths in the agriculture sector was the
transportation of an excessive number of workers in tractor trailers
... and fallings from a height as a result of the failure to take
measures in the construction sector," noted the report. (BIA, 19
December 2022)
Un scientifique turc plaide pour un "corridor
écologique" en mer Noire
"Cette guerre est ultra brutale aussi pour la biodiversité": Bayram
Öztürk, scientifique turc, plaide pour la mise en place en urgence d'un
"corridor écologique" en mer Noire afin de protéger les dauphins et
l'écosystème de la région, "gravement menacés" par la guerre en Ukraine.
"C'est un crime contre l'environnement, non seulement contre les
dauphins mais aussi certains poissons qui sont également menacés, par
exemple les esturgeons", s'inquiète le président de la Fondation turque
pour la recherche marine (Tudav) et directeur du département de
biologie marine de l'Université d'Istanbul.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé mercredi un
"écocide", affirmant que "des milliers de dauphins morts se sont
échoués sur les rives de la mer Noire" en raison des effets de
l'invasion russe en Ukraine sur l'environnement marin.
Bayram Öztürk juge impossible de dénombrer les dauphins morts dans la
région depuis février en raison de la guerre en cours, mais ils sont
pour lui, sans doute, "au moins des centaines" à avoir été victimes
notamment des sonars à basse fréquence utilisés par les navires
militaires et sous-marins russes, estime-t-il.
"Les dauphins subissent des traumatismes acoustiques. [Les sonars]
endommagent leur système d'orientation et ils finissent par s'échouer",
explique-t-il à l'AFP.
Un recensement réalisé en 2020 établissait le nombre de dauphins en mer
Noire à 250.000.
"Mais les autres espèces méritent tout autant d'être protégées.
L'écosystème est un tout: vous ne pouvez pas protéger une espèce sans
en protéger une autre."
- "Rendre des comptes" -
Comment sauvegarder le fragile écosystème de la région? "Il faudrait un
corridor écologique allant de l'embouchure du Danube (à la frontière
entre l'Ukraine et la Roumanie) jusqu'à la région d'Odessa, où il
existe une très forte concentration de dauphins", plaide Bayram Öztürk.
"La guerre devrait être interrompue dans cette zone au moins pendant
deux ou trois mois, entre janvier et avril, pendant la période de
migration des dauphins", ajoute-t-il, conscient que sa proposition
puisse être jugée "romantique".
Le biologiste marin souhaite aussi la mise en place d'un "comité
scientifique international" qui serait autorisé à "étudier ce qui se
passe en mer Noire à cause de la guerre".
"Nous avons besoin d'une surveillance internationale, nous avons besoin
de savoir exactement ce qui se passe", martèle-t-il.
Le scientifique, basé à Istanbul, dit échanger régulièrement avec
des
confrères bulgares, roumains et ukrainiens. Vendredi, sa fondation
organise une conférence sur la sécurité maritime en mer Noire, où sera
abordé le coût environnemental de la guerre en Ukraine.
"Je parle aussi avec des scientifiques russes", assure-t-il. "Ils sont
très coopératifs et disent avoir honte de ce qui se passe. Mais ils
disent tous qu'ils ne peuvent rien faire. Ils se sentent inutiles en
tant que scientifiques."
A Montréal, où s'est ouverte mercredi la conférence de l'ONU sur la
biodiversité, la Russie a rejeté en bloc les allégations portées par
les pays occidentaux, qui l'accusent de créer une catastrophe
environnementale dans la région.
Le Pr Öztürk s'inquiète que la guerre puisse durer, après que le
président russe Vladimir Poutine a affirmé mercredi qu'il s'agissait
d'un "long processus".
"Comment les Ukrainiens et les autres pourront-ils être indemnisés pour
les dommages écologiques?", s'interroge-t-il, inquiet d'une "faille
dans le système juridique international".
"S'ils tuent tout, pas seulement les dauphins mais aussi les poissons
et tout l'habitat côtier pour les poissons, les invertébrés et les
oiseaux, qui sera tenu pour responsable?" (AFP, 9 déc 2022)
Poverty
line exceeds 25,000 lira in Turkey
The Confederation of Turkish Trade Unions (TÜRK-İŞ) published the
results of its monthly "Hunger and Poverty Survey". Their research
indicates that for the month of November:
The starvation line, the absolute minimum amount of food expenditure
necessary for a family of four to have a healthy, balanced, and
adequate diet, is estimated at 7,786 lira (403 Euro) per month
The poverty line, which includes food and other mandatory monthly
expenditures for clothing, housing (rent, electricity, water, fuel),
transportation, education, and health needs, is projected at 25,365
lira (1313 Euro) for a family of four.
The "cost of living" for a single person is assessed at 10,171 lira
(526 Euro) per month.
Currently, the minimum wage in Türkiye stands at 5,500 lira (284 Euro),
meaning a single person working for the minimum wage must find another
4,671 lira (241 Euro) to make a living. The minimum food expenditure
for a family of 4 living in Ankara increased by 4.87 percent compared
to the previous month. The rate rose by 137 percent in the past 12
months.
In the month of November, a majority of food prices increased, such as
meat, dairy products, and spices. Sunflower oil, pasta, and red lentils
saw a price drop. Black olives and potatoes saw the most significant
price hikes, with 31 and 25 percent.
Last month, Türkiye's official inflation rate surpassed 85 percent, and
an independent group of economists indicates that the inflation rate is
likely over 185 percent. Despite high inflation, the central bank of
Türkiye, fueled by President Erdoğan's unusual interest rate theory,
pushed through, as recently as November 24, interest rate cuts,
contradictory to orthodox economic thought. (BIA, 30 Nov 2022)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Kurdes tués à Paris: Mélenchon veut
une saisine du parquet antiterroriste
Le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon revient dans une note de blog lundi
sur la fusillade meurtrière contre un centre culturel kurde à Paris,
disant ne pas croire au "hasard" et réclamant une saisine du parquet
antiterroriste.
"Nous ne croyons pas que l'assassin se soit rendu par hasard au lieu et
à l'heure d'une réunion des femmes kurdes pour préparer la
commémoration de l'assassinat il y a dix ans des trois dirigeantes
kurdes", écrit-il, pointant que ces meurtres n'ont toujours pas été
résolus et restent selon lui sous le sceau du "secret défense".
Un homme de 69 ans a ouvert le feu vendredi devant un centre culturel
kurde du Xème arrondissement de Paris, tuant trois personnes. Il a
reconnu en garde à vue avoir voulu tuer des étrangers. Il devait être
présenté lundi à un juge d'instruction.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour assassinat, tentative
assassinat, violences volontaires avec armes et infraction à la
législations sur les armes, confiée à la police judiciaire. Mais le
parquet national antiterroriste ne s'est pas saisi de l'affaire.
"Évidemment, on ne peut rien envisager sans penser à la Turquie",
poursuit Jean-Luc Mélenchon. L'Insoumis trouve "curieux (...) tout ce
qui a suivi" depuis la libération de l'auteur présumé "jusqu'à son
armement clandestin en douze jours".
Initialement placé en détention provisoire après une mise en examen
pour des faits de violences avec armes remontant au 8 décembre 2021, le
suspect avait été remis le 12 décembre dernier en liberté provisoire,
ainsi que l'exige la loi au bout d'un an, et placé sous contrôle
judiciaire.
"J'ai présenté les demandes de nos parlementaires et de notre comité
d'action sur le sujet: levée totale du secret défense sur le dossier
d'il y a dix ans, saisine du parquet anti-terroriste sur les
assassinats du 23 décembre", plaide Jean-Luc Mélenchon.
"De tous ces points de vue l'affaire de l'assassinat des Kurdes le 23
décembre n'est pas un fait divers. (...) C'est un fait politique grave
de sécurité intérieure et extérieure", conclut-il. (AFP, 26 déc 2022)
Ankara convoque l'ambassadeur français pour "propagande
anti-Turquie"
L'ambassadeur de France en Turquie a été convoqué lundi au ministère
turc des Affaires étrangères, Ankara protestant contre ce qu'elle
perçoit comme une "propagande anti-Turquie" en France, depuis le
meurtre de trois Kurdes à Paris, selon une source diplomatique turque.
"Nous avons exprimé notre mécontentement face à la propagande lancée
contre notre pays par les cercles du PKK", le Parti des travailleurs du
Kurdistan, a critiqué cette source, en annonçant la convocation de
l'ambassadeur Hervé Magro.
Ankara reproche notamment à Paris d'avoir laissé des partisans du PKK
manifester dans les rues de Paris, certaines de leurs pancartes
évoquant des liens entre la Turquie et le meurtrier français.
Des accusations reprises "par des représentants du gouvernement
français et des politiciens", assure ce diplomate, pour qui "le
gouvernement français et certains politiciens ont été utilisés comme
des instruments de propagande".
Un conseiller spécial du président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné
dimanche les violences survenues à Paris après le meurtre de trois
Kurdes, incriminant le PKK, "la même organisation terroriste que vous
soutenez en Syrie".
"Le même PKK qui a tué des milliers de Turcs, de Kurdes et des forces
de sécurité au cours des 40 dernières années. Maintenant, ils brûlent
les rues de Paris. Allez-vous toujours garder le silence?", avait-il
poursuivi.
Au lendemain du meurtre de trois Kurdes vendredi à Paris, des
manifestations en hommage aux victimes ont été émaillées de violences.
Le retraité français a affirmé avoir agi par "haine pathologique" des
étrangers.
Lors des manifestations, des slogans ont été scandés comme "Vive la
résistance du peuple kurde !" (AFP, 26 déc 2022)
Réactions
des leaders français, américain et
allemand à l'attaque à Paris
Le président français Emmanuel Macron a adressé sur Twitter un message
aux "Kurdes de France", qui ont été la cible, ce vendredi 23 décembre,
d'une "odieuse attaque au cœur de Paris", en référence au triple
meurtre devant un centre culturel Kurde, rue d'Enghien, dans le Xe
arrondissement de la capitale.
"Pensées aux victimes, aux personnes qui luttent pour vivre, à leurs
familles et proches", a écrit le chef de l'État sur le réseau social,
adressant également sa "reconnaissance" aux "forces de l'ordre pour
leur courage et leur sang froid". Trois personnes sont mortes dans
cette attaque, qui a aussi fait plusieurs blessés, dont une est en
urgence absolue.
Condoléances par le secrétaire d'État américain
Le secrétaire d'État américain Anthony Blinken a présenté ses "plus
sincères condoléances" à la France après la fusillade qui a fait trois
morts et trois blessés près d'un centre culturel kurde du Xe
arrondissement de Paris ce vendredi. Il a regretté un "jour funeste".
"Je présente mes plus sincères condoléances aux victimes de l'attaque
d'un centre culturel kurde à Paris. Mes pensées vont aux membres de la
communauté kurde et aux Français en ce jour funeste", a-t-il tweeté.
Le chancelier allemand Scholz condamne un "acte horrible"
Le chancelier allemand Olaf Scholz a qualifié d"'acte horrible" la
fusillade qui a fait trois morts et trois blessés vendredi devant un
centre culturel kurde du centre de Paris.
Dans un tweet, M. Scholz a écrit que la fusillade a été "un acte
horrible qui a secoué Paris et la France aujourd'hui. Mes pensées vont
aux victimes et à leurs proches". (AFP, 23 déc 2022)
Erdogan accuse les
critiques occidentales d'ingérence
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mercredi les critiques
occidentales d'ingérence, réagissant pour la première fois à la vague
de réprobation internationale suscitée la semaine dernière par la
condamnation du maire d'Istanbul.
"Il y a ceux qui font des calculs d'ingénierie politique à travers un
verdict encore non confirmé. Il y a des étrangers qui utilisent un
jugement (...) pour orienter la politique de notre pays", a réagi le
chef de l'Etat turc.
La condamnation à deux ans et sept mois de prison et à la privation des
droits politiques d'Ekrem Imamoglu, maire d'Istanbul et rival potentiel
de M. Erdogan pour les élections de 2023, a provoqué la semaine
dernière des manifestations de l'opposition turque et des critiques
internationales.
Les Etats-Unis se sont dits "profondément inquiets et déçus par le
verdict de la justice turque".
Berlin a pour sa part évoqué "un coup dur pour la démocratie", la
France exhortant la Turquie "à inverser de toute urgence les tendances
négatives à l'oeuvre en matière d'Etat de droit, de démocratie et de
respect des droits fondamentaux" et l'Union européenne jugeant la
condamnation "disproportionnée".
M. Imamoglu est considéré comme un candidat sérieux pour l'opposition,
après avoir ravi la plus riche et la principale ville de Turquie au
parti de M. Erdogan, l'AKP, en mai 2019.
Il était accusé d'avoir "insulté" les membres du collège électoral -
traités "d'idiots" - qui avaient invalidé sa victoire, avant qu'un
nouveau scrutin ne le confirme avec éclat trois mois plus tard.
Malgré la condamnation, l'édile âgé de 52 ans et membre du CHP (Parti
républicain du peuple, social démocrate), pourra continuer à rester
maire d'Istanbul tant que le verdict n'est pas confirmé en appel.
M. Erdogan, au pouvoir depuis près de 20 ans, a annoncé sa candidature
à sa propre succession au printemps prochain, dans un contexte de
sévère crise économique avec une inflation de plus de 84%. (AFP, 21 déc
2022)
EP Turkey rapporteur says Imamoglu has become a “political
hostage”
Istanbul Mayor Ekrem Imamoglu has become a political hostage, the
European Parliament’s Turkey rapporteur Nacho Sanchez Amor said.
Describing the situation of the judiciary in Turkey as “terrible”
during a press conference in Ankara on Tuesday, Amor said “the recent
conviction of Imamoglu has made him a kind of political hostage”.
A Turkish court last week has sentenced Imamoglu to 2 years, 7 months
and 15 days in prison on charges of insulting the members of a top
election board. The court also banned him from politics, a decision
which needs to be finalized by the supreme court in order to be
implemented.
EU rapporteur said Kurdish politician Selahattin Demirtas and
philanthropist Osman Kavala could also be defined as political hostages
in Turkey’s prisons, Kronos news website reported.
Nacho Sanchez Amor held a two-day visit to Turkey ahead of EP’s annual
report on the country.
Sharing his assessments over his visit in a press conference in capital
Ankara, Amor expressed concerns on the situation of human rights and
the rule of law in Turkey.
“There is no progress in these areas,” Amor said.
Defining Turkish judiciary as “unpredictable”, Amor said Imamoglu’s
statement which the case was built on should not have had any legal
consequences.
“Freedom of expression in democracies should only be limited in very
severe and serious situations,” he said.
In May 2019, Turkey’s Supreme Election Council (YSK) ruled to annul and
re-run the mayoral election held on March 31, 2019, after the AKP
appealed the vote, claiming that the opposition candidate Imamoglu’s
victory came after electoral fraud and irregularities.
Condemning the YSK’s decision, Imamoglu said the electoral board had
bowed to pressure from the ruling party. “Those who cancelled the
election are fools,” he said. (gerceknews.com, 21 December 2022)
Refus d'extradition: la Turquie dénonce une "mesure
très négative" de la part de la Suède
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a dénoncé
mardi une "mesure très négative" de la part de la Suède après le refus
de sa Cour Suprême d'extrader le journaliste Bülent Kenes, réclamé par
le président Recep Tayyip Erdogan.
Ankara a demandé un certain nombre d'expulsions d'opposants pour donner
son feu vert à l'élargissement de l'Otan à la Suède et à la Finlande.
"Le rejet de notre demande d'extradition de Bülent Kenes est une mesure
très négative. Les participants au pustch doivent être renvoyés en
Turquie", a déclaré le ministre en référence à la tentative de coup
d'état de juillet 2016.
"Nous ne voulons plus entendre de paroles de la part de la Suède ou de
la Finlande, ce que nous voulons ce sont des mesures concrètes", a
martelé le ministre turc devant la presse.
M. Cavusoglu a annoncé la visite jeudi à Ankara de son homologue
suédois Tobias Billstrom.
La Suède a expulsé début décembre un membre du Parti des Travailleurs
du Kurdistan (PKK), que la Turquie et ses alliés occidentaux
considèrent comme un mouvement "terroriste".
Une mesure qu'Ankara avait considéré comme un "début".
"S'ils pensaient qu'après (cette expulsion) nous allions renoncer à nos
demandes, ce n'était pas réaliste", a insisté mardi M. Cavusoglu.
Lundi, la Cour Suprême suédoise, chargée des recours contre les
extraditions, a retenu "plusieurs obstacles" à la remise aux autorités
turques de l'ex-rédacteur en chef de "Taoday Zaman", accusé par Ankara
d'avoir été complice de la tentative de coup d'Etat de 2016 et d'être
membre du mouvement güléniste.
L'éditorialiste avait quitté précipitamment la Turquie en 2016 quelques
jours après un putsch raté qu'Ankara attribue au mouvement guléniste.
"Je n'ai rien à voir avec le terrorisme, avec la violence, avec un coup
d'Etat", a-t-il affirmé à l'AFP. "Je fais du journalisme et c'est pour
ça qu'Erdogan ou son régime m'ont fait suivre, m'ont inculpé et m'ont
poursuivi", a dénoncé l'ancien rédacteur en chef du quotidien Today's
Zaman.
Ses écrits déplaisent et les plaintes et procédures contre lui
s'accumulent, au point qu'il avait déjà dû renoncer à son poste de
rédacteur en chef fin 2015.
En Suède, il contribue au Stockholm Center for Freedom, une association
fondée par d'autres opposants turcs en exil dont les noms se retrouvent
sur les listes publiés par des médias turcs, Abdullah Bozkurt et Levent
Kenez.
La Turquie et la Hongrie sont les deux seuls pays membres de l'OTAN à
n'avoir pas ratifié l'entrée des deux pays nordiques au sein de
l'Alliance atlantique.
Pour Bülent Kenes, Stockholm et Helsinki ont eu tort d'entamer des
discussions directes avec la Turquie et auraient mieux fait de laisser
les grandes puissances de l'Otan, Etats-Unis en tête, en première ligne.
"C'était une grave erreur d'aller à la table des négociations avec un
despote pour se protéger de l'agression d'un autre despote, en
l'occurrence Vladimir Poutine", a-t-il jugé. (AFP, 20 déc 2022)
Hadja Lahbib apporte son soutien au maire d'Istanbul
Imamoglu
En déplacement dans la mégapole turque, la ministre belge des affaires
étrangères Hadja Lahbib s'est entretenue vendredi avec le maire
d'Istanbul Ekrem Imamoglu.
Planifiée de longue date, cette rencontre a forcément pris une tout
autre épaisseur après la condamnation mercredi de M. Imamoglu à deux
ans et sept mois de prison, ainsi que la déchéance de ses droits
politiques pour insulte à magistrat.
"J'ai exprimé jeudi à Ankara (lors de sa rencontre avec son homologue
turc, ndlr) mon inquiétude, et aujourd'hui au maire lui-même", a
commenté la ministre belge qui juge cette peine "disproportionnée".
Ekrem Imamoglu, qui pourrait se lancer dans la course des élections
présidentielles de juin prochain, a annoncé vouloir faire appel de sa
condamnation.
Ce recours étant suspensif, l'intéressé demeure jusqu'à nouvel ordre
maire de la plus grande ville du pays.
Dans une interview avec Belga, celui-ci s'est voulu confiant quant à
l'issue de la procédure. "Ce n'est pas une situation difficile. Nous
avons déjà résolu beaucoup de problèmes par le passé, et nous allons
aussi résoudre celui-ci".
Critiques concernant la liberté d’action kurde en Belgique
La ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib (MR), a essuyé
jeudi à Ankara les critiques concernant la liberté d’action du PKK en
Belgique.
Lors d’une rencontre avec son homologue Mevlüt Çavuşoğlu, le chef de la
diplomatie turque a jugé que la Belgique n’en faisait pas assez contre
le mouvement séparatiste kurde qui "coordonne en Belgique ses activités
terroristes illégales", a-t-il attaqué lors d’un point presse à l’issue
d’une entrevue qui a duré deux heures et demie environ. "Ce que
j’attends de vous c’est que vous preniez des mesures contre les
terroristes qui sont actifs dans votre pays. Hier encore il y avait une
manifestation du PKK devant l’ambassade turque à Bruxelles. Si Daesh ne
peut le faire, le PKK non plus alors", a fustigé le ministre turc.
Mme Lahbib a immédiatement répliqué : "Nous avons en effet connaissance
de la présence de sympathisants du PKK en Belgique, mais des enquêtes
ont été menées et elles n’ont rien révélé qui ne s’inscrirait dans le
cadre de la liberté d’expression et la liberté de manifestation. Mais
bien sûr, nous sommes ouverts à toute information complémentaire des
services de sécurité turcs", a souligné Mme Lahbib.
Dans une interview avec l’agence Belga, la ministre belge a précisé sa
position : "Que la Turquie nous donne les preuves, et alors nous
prendrons des actions, car la Belgique considère aussi le PKK comme une
organisation terroriste. La Turquie ne veut pas que des sympathisants
puissent manifester avec des drapeaux (en Belgique, ndlr), mais tant
qu’il n’y a pas d’appel à la haine et d’usage de la violence, nous
tolèrerons cela".
Avant sa rencontre avec son homologue, la ministre belge est passée
jeudi déposer une couronne au mausolée d’Atatürk, fondateur de la
République turque en 1923, il y aura tout juste cent ans l’année
prochaine.
Mme Hadja Lahbib rendra visite ce vendredi au maire d'Istanbul, Ekrem
Imamoglu qui vient d'être condamné ce mercredi à deux ans et sept mois
de prison et à la suspension de ses activités politiques.
Cette condamnation, vue par les opposants du régime comme une tentative
d'éviction politique du leader social-démocrate, a provoqué ce jeudi
des manifestations de rue et des critiques internationales, Washington
en tête. L'appel que le condamné a interjeté lui permet de rester en
liberté et de continuer d'exercer sa fonction.
En visite officielle à Ankara, Mme Lahbib a notamment rencontré ce
jeudi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu. Sa
rencontre programmée ce vendredi avec Ekrem Imamoglu a été évoquée. La
cheffe de la diplomatie belge a confirmé à son homologue turc que cette
rencontre, programmée de longue date, était maintenue.
"L'indépendance de la justice est une valeur importante pour nous.
C'est la base de l'État de droit. Un récent rapport de la Commission
européenne a mis en évidence un manque d'indépendance de l'appareil
judiciaire en Turquie. Vous savez que nous avons beaucoup d'attentes à
ce sujet de la part de la Turquie", a indiqué Mme Lahbib à son collègue
turc, selon ce qu'elle a expliqué à la presse à l'issue de la
rencontre.
"2023 sera marquée par le centenaire de la Turquie ainsi que par les
élections. Celles-ci devront refléter la volonté de la population et
les convictions des Turcs", a ajouté Hadja Lahbib. (Belga, 16 décembre
2022)
Istanbul
mayor's conviction a
"major setback for democracy in Turkey"
The court's decision "confirms the systemic lack of independence of the
judiciary and the undue political pressure on judges and prosecutors in
Turkey," EU Diplomatic Service has said.
The Diplomatic Service of the European Union reacted on Thursday to a
Turkish court's recent decision to convict Istanbul Mayor Ekrem
Imamoglu.
Imamoglu was sentenced to a prison term of two years seven months and
15 days on Wednesday for allegedly insulting members of Turkey's
election board. If the decision is upheld by the appeals court,
Imamoglu will also face a political ban.
The spokesperson of European Union External Actions said in a written
statement:
"The decision of the first instance court sentencing İstanbul Mayor
Ekrem Imamoglu to 2 years, 7 months and 15 days in prison and banning
him from political life for the crime of 'insulting public officials'
constitutes a major setback for democracy in Turkey. This sentence is
disproportionate and confirms the systemic lack of independence of the
judiciary and the undue political pressure on judges and prosecutors in
Turkey."
The statement continued:
"Ahead of Presidential and Parliamentary elections next year, this
decision is particularly significant in the context of politicization
of the country’s judiciary system, which undermines the freedom and
fairness of the electoral context. Turkey needs to reverse the
continuous backsliding on human rights and rule of law now."
(gerceknews, December 15, 2022)
Critiques internationales après la condamnation
du maire d'Istanbul
La condamnation du maire d'Istanbul, rival potentiel du président Recep
Tayyip Erdogan pour les élections de 2023, a provoqué des
manifestations de l'opposition turque et des critiques internationales,
Washington en tête.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont réunies jeudi à
Istanbul en présence de tous les leaders de l'opposition turque pour
soutenir Ekrem Imamoglu, condamné la veille à deux ans et sept mois de
prison et à la suspension de ses activités politiques pour une durée
équivalente.
Sous la pluie, M. Imamoglu, 52 ans et également membre du CHP, la
principale formation de l'opposition et étoile montante de la vie
politique turque, s'est adressé à la foule compacte massée devant le
siège de la municipalité.
"Ils ont effacé vos votes!" a-t-il lancé devant une marée de drapeaux
rouges de la Turquie. "Ce n'est pas mon procès mais le procès de la
justice et de l'équité", a insisté l'élu, assurant n'avoir "absolument
pas peur de cette décision illégitime".
"Je n'ai pas de juges pour me protéger mais j'ai 16 millions de
Stambouliotes et notre nation derrière moi", a-t-il enchainé, avant de
conclure "Tout ira bien!" - le slogan de sa campagne victorieuse pour
la mairie en 2019.
C'est la première fois que les six partis d'opposition se retrouvent
ainsi en meeting public depuis le lancement de leur plateforme commune
pour affronter le président Recep Tayyip Erdogan lors des élections
présidentielles et parlementaires en 2023.
Kemal Kilicdaroglu, patron du CHP, considéré comme le probable candidat
commun de l'opposition, a dénoncé "un coup porté à la nation par la
justice" et promis de "ne pas céder d'un millimètre".
Un rassemblement de plusieurs centaines de personnes, selon la presse
turque, s'est tenu simultanément à Trabzon (nord-est), la ville natale
du maire sur la Mer noire.
M. Imamoglu est lui aussi vu comme un candidat sérieux pour
l'opposition, après avoir ravi la plus riche et la principale ville de
Turquie au parti de M. Erdogan, l'AKP, en mai 2919.
Il était accusé d'avoir "insulté" les membres du collège électoral -
traités "d'idiots" - qui avaient invalidé sa victoire, avant qu'un
nouveau scrutin ne le confirme avec éclat trois mois plus tard.
- Condamnation "disproportionnée" -
L'édile, qui a assuré n'avoir fait que "retourner" l'insulte au
ministre de l'Intérieur qui avait, selon lui, employé ce terme, a
annoncé son intention de faire appel.
M. Erdogan, au pouvoir depuis près de 20 ans, a annoncé sa candidature
à sa propre succession au printemps prochain, dans le contexte d'une
sévère crise économique et d'une inflation de plus de 84%.
Le président ne s'est pas exprimé, mais le chef du parti nationaliste
MHP, Devlet Bahçeli, membre de la coalition au pouvoir, a indiqué "que
tout le monde doit respecter une décision de justice, qu'elle lui
plaise ou non".
Un sondage de l'institut Metropoll montrait cependant jeudi que, même
auprès des sympathisants AKP, le jugement contre M. Imamoglu ne
convainc pas: 28% d'entre eux y voyant "une affaire politique" contre
22% un réel procès pour diffamation.
La condamnation du maire a suscité une vague de réprobation
internationale, les Etats-Unis se disant jeudi "profondément inquiets
et déçus par le verdict de la justice turque".
"Nous exhortons le gouvernement à cesser les poursuites pénales en
justice pour +insulte+ et à respecter les droits et les libertés des
citoyens turcs, notamment en garantissant un environnement propice au
débat public", a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine,
Ned Price, dans un communiqué.
Berlin a pour sa part évoqué "un coup dur pour la démocratie", la
France exhortant la Turquie "à inverser de toute urgence les tendances
négatives à l'oeuvre en matière d'Etat de droit, de démocratie et de
respect des droits fondamentaux" et l'Union européenne jugeant la
condamnation "disproportionnée".
Sur Twitter, Marc Pierini, spécialiste de la Turquie à l'Institut
Carnegie-Europe, à Bruxelles, estime que "si ce verdict n'est pas
renversé en appel, la crédibilité du scrutin sera gravement entamée".
(AFP, 15 déc 2022)
Turkey says Finland must end arms embargo to join NATO
Finland must publicly declare that it's lifting an arms embargo on
Turkey to win Ankara’s approval for its membership to NATO, the Turkish
foreign minister said Tuesday.
Mevlut Cavusoglu made the comments ahead of visit by Finland’s Defense
Minister Antti Kaikkonen, who will be discussing his nation’s bid to
join the military alliance with his Turkish counterpart Hulusi Akar on
Thursday.
“The Finnish defense minister’s visit to Turkey is important because we
have not yet heard a statement from Finland saying they’ve lifted their
arms embargo against us,” Cavusoglu told reporters. “We’re expecting
such a statement from there.”
Sweden and Finland abandoned their longstanding policies of military
nonalignment and applied for membership in the alliance after Russian
forces invaded Ukraine in February, amid concerns that Russia might
target them next.
But NATO-member Turkey has been holding up Sweden and Finland’s bids to
join the military alliance, accusing the two Nordic countries of
ignoring threats to Turkey from Kurdish militants and other groups it
considers as terrorists and pressing them to crackdown on these groups.
Ankara has also been pressuring the two countries to lift a de-facto
ban on weapons sales to Turkey.
Sweden announced in September that it was removing an arms embargo it
had imposed on Ankara in 2019 following Turkey’s military operation
against the Kurdish militia in Syria.
Turkey, which has accused the Nordic countries of ignoring threats
against it from Kurdish militants and other groups that it considers as
terrorists, has not endorsed their accession. The parliaments of Turkey
and Hungary have yet to ratify their applications. The 28 other NATO
member states have already done so. (Associated Press, December 6, 2022)
L'UE inaugure un hôpital de 400 lits à la frontière
syrienne
L'Union européenne a inauguré mardi un hôpital flambant neuf de 400
lits, à un jet de pierre de la frontière entre la Turquie et la Syrie,
théâtre fin novembre d'un regain de tension entre l'armée turque et les
combattants kurdes.
L'ambassadeur de l'UE Nikolaus Meyer-Landrut a profité d'une accalmie
pour inaugurer l'établissement, le plus gros de la province, situé
dans la ville de Kilis (sud-est), à cinq kilomètres à vol d'oiseau de
la frontière.
Ce projet, financé à hauteur de 50 millions d'euros par l'UE, est l'un
des plus importants jamais mis en place par les 27 dans le pays, qui
ont alloué plus de 10 milliards d'euros à la Turquie depuis 2014 en
contrepartie de l'accueil de réfugiés, principalement syriens.
L'hôpital, à la façade décorée pour l'occasion des drapeaux turcs et
européens, doit venir soulager la province dont la population a explosé
depuis 2011 avec l'arrivée de quelque 90.000 réfugiés syriens,
débordant l'unique établissement de la ville.
"La Turquie accueille la plus grande population de réfugiés au monde
depuis plus de dix ans (plus de 4 millions de réfugiés, dont 3,7
millions de Syriens, NDLR) et Kilis est l'une des provinces les plus
concernées", avec 38% de Syriens parmi sa population, a rappelé M.
Meyer-Landrut.
Ankara et Bruxelles avaient conclu en 2016 un accord, critiqué par les
défenseurs des droits humains, aux termes duquel la Turquie s'engageait
à lutter contre le passage de migrants vers l'Europe, en échange
notamment d'une aide financière, allouée depuis à une multitude de
projets dont des écoles et des centres de santé pour réfugiés.
"Depuis 2016 - si on compare avec les chiffres de 2014-2015 - on peut
voir que les chiffres (le nombre d'arrivées de migrants aux frontières
de l'UE) ont diminué de manière drastique", s'est félicité le
diplomate, interrogé par l'AFP.
"Cela a marché et c'est, bien sûr, dans l'intérêt commun de la Turquie
et des Européens", a-t-il estimé.
A Kilis, l'ambassadeur s'est gardé d'évoquer les récentes menaces
turques d'opération terrestre contre les combattants kurdes, de l'autre
côté de la très proche frontière, affirmant simplement qu'"une solution
politique est nécessaire" pour mettre fin au conflit en Syrie et
permettre le retour des réfugiés.
La ville est pourtant en première ligne côté turc: il y a quinze jours,
un militaire et sept policiers ont été blessés par une roquette tombée
sur le poste-frontière d'Öncüpinar, dix kilomètres plus au sud, en
réponse aux frappes lancées quelques heures plus tôt par la Turquie sur
le nord de la Syrie et des positions de combattants kurdes.
Ankara a accusé le Parti de Travailleurs du Kurdistan (PKK) et ses
alliés des Unités de protection du peuple (YPG) d'avoir perpétré
l'attentat qui a fait six morts et 81 blessés au coeur d'Istanbul le 13
novembre. (AFP, 6 déc 2022)
Sweden extradited Kurdish
refugee Mahmut Tat to Turkey
Mahmut Tat, who was detained by the Swedish police on November 22 and
taken to the detention center in Mölndal, was taken to the detention
center in Märsta near Arlanda Airport yesterday without informing his
relatives. Tat, who was able to communicate with his relatives during
the day, said that he was handcuffed during the transfer and that his
hands were damaged. His relatives, who tried to communicate with Tat
all day today, could not reach him. Lawyer Abdullah Deveci could not
hear from Tat either. Deveci said that he also called the detention
center where Tat was held, but no information was given.
Reaching his son Ozan Can Tat, who lives in Sweden, in the evening
hours, Mahmut Tat said that he was extradited to Turkey and kept at the
police station at Istanbul Airport. Son Tat stated that his father said
he was fine and that they could talk very briefly. Tat noted that after
the phone call, he informed his relatives in Turkey about his father’s
condition.
‘WE DID NOT FIND A LAWYER TO LOOK AT THE FILE’
Lawyer Abdullah Deveci, whom we reached before Tat’s deportation, said,
“We have been calling Mahmut since the morning, his phone is ringing
but we cannot reach him. He may have been sent. It is frightening for
his family and relatives that we cannot get a response in this way.”
Stating that he was taken from Tat’s file two years ago because he said
“This file is political, it has nothing to do with the law”, Deveci
stated that the lawyer appointed to Tat by the state only looked at the
detention file and said: “We talked to many lawyers in the country to
look at the file, but no lawyer refused to look at this file. If Sweden
has become like this in six months, it’s a terrible thing for the
Swedish people and democracy. For this reason, I decided to take over
the file again last night and tried to contact Mahmut, but I could not
reach him.”
Neither OFFICIAL LAWYER AND INSTITUTION GIVE INFORMATION
Stating that he met with the lawyer who handled Tat’s detention file,
Deveci said, “The lawyer stated that Mahmut Tat did not say to him,
‘You can share my information with another lawyer,’ and said that he
could not talk about Tat’s situation. I didn’t get it,” he said.
Deveci said that he also called the detention center and said: “They
said that no information can be given to anyone other than his official
lawyer and that Mahmut Tat himself can make this request. When I said
that I could not reach Mahmut, they said that they could not give any
information about it.”
Noting that the developments reminded him of the situation of his
client, Resul Özdemir, who was extradited to Turkey by Sweden in 2020,
Deveci said, “They sent Resul when air flights could not be made in
seven continents due to the corona. When Resul said that the police
implied that they would send him, I called the police and got the
answer ‘no, we will not send him’. But two days later, we could not
reach Resul in the same way and we saw him on television. I hope we
don’t experience the same.” (turkey.postsen.com, Dec 3, 2022)
Comment
la Suède se couche devant Erdogan pour intégrer l’OTAN
Mathilde Karsenti, Marianne, 5 déc 2022
Ce vendredi 2 décembre, les autorités suédoises ont renvoyé en
Turquie un militant du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Depuis quelques mois, Tayyip Erdoğan menace de bloquer l’adhésion de la
Suède et la Finlande à l’OTAN en raison de la présence de membres du
PKK – jugé terroriste – sur leur sol. Stockholm a décidé de faire du
zèle.
Recep Tayyip Erdogan a-t-il remporté la partie ? Un membre présumé du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) – organisation considérée
comme terroriste par Ankara et l'Union européenne (UE) – vient d’être
renvoyé par la Suède en Turquie, ce vendredi 2 décembre. Aussitôt
arrêté, celui-ci a ensuite été présenté à un tribunal de police turc.
Selon l’agence de presse locale Anadolu, il avait été condamné en
Turquie à six ans et dix mois de prison pour avoir entretenu des liens
avec le PKK, liens qu’il a toujours niés. Arrivé en Suède en 2015,
Mahmut Tat, s’est vu refuser sa demande d’asile par la police suédoise.
Comme d’autres déboutés, ce Kurde de Turquie est donc resté en Suède,
où il travaillait. Mais le 22 novembre, il est arrêté pour défaut
de papiers à l’issue d’un contrôle routier.
Le sort de certains ressortissants kurdes de Turquie exilés ou réfugiés
en Suède et, dans une moindre mesure, en Finlande, est au cœur des
discussions avec Ankara pour l'entrée des deux pays nordiques dans
l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan). Depuis le
18 mai dernier – date à laquelle les candidatures de la Suède et
de la Finlande à l'Otan ont été officialisées – la Turquie oppose
son véto. Pour celle-ci, les deux pays seraient des refuges pour les
« terroristes » du PKK, mouvement indépendantiste kurde
d'obédience marxiste combattu par la Turquie. Mais le
28 juin, le président turc signe un mémorandum avec la Suède et la
Finlande en amont du sommet de l'Otan à Madrid. En validant ce texte,
les deux pays scandinaves s’engagent sur certaines demandes du
président Erdogan, qui exige notamment l'extradition des militants
kurdes protégés par Stockholm et Helsinki.
Depuis les années quatre-vingt-dix, le PKK lutte en effet contre le
gouvernement d'Ankara pour la reconnaissance de son territoire, ce qui
lui vaut d'être qualifié de groupe « terroriste » par les
dirigeants turcs. Pourtant en Syrie, les Kurdes ont longtemps été
érigées en héros par la communauté internationale pour avoir été à
l'avant-garde de la lutte contre l'État islamique sur le terrain
militaire. La coalition internationale, s'est appuyée sur les
connaissances des combattants locaux pour les attaques au sol. En
2014-2015, les peshmergas d’Irak et les combattants du YPG/J dans le
Rojava syrien (nord de la Syrie) ont courageusement repoussé les
assauts de Daech lors de la bataille de Kobané au nord de la Syrie.
Aujourd’hui, c’est sous les balles et les bombes de Recep Tayyip
Erdogan qu’ils résistent dans la quasi-indifférence d’un monde
occidental enferré dans ses contradictions…
Depuis avril, Ankara mène, de son côté, une opération militaire dans le
nord de l'Irak contre le PKK. Le 26 mai dernier, Recep Tayyip
Erdogan a annoncé des « opérations hors frontières », contre
les groupes « terroristes », visant la région du
Rojava où se trouvent aussi les forces du YPG/J, alliées des
Occidentaux. L’attentat d’Istanbul du 3 novembre (6 morts et 81
blessés) – pourtant non revendiqué par le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) – aurait dû alerter. Erdogan a aussitôt prévenu que le
PKK et ses affiliés du YPG/J en Syrie allaient payer l'addition. Une
semaine plus tard, l’armée turque attaquait le Kurdistan turc et
irakien et la région… de Kobané. Mais les Occidentaux ont alors choisi
de privilégier l’accord sur les céréales en mer Noire, dont la
Turquie se prévaut.
Un succès diplomatique dont le pouvoir turc s’est aussitôt
félicité. « Dans cette histoire, les Turcs ont forcément joué
sur le velours car ils savaient que tout le monde avait intérêt à ce
que cet accord entre en vigueur » déclarait à Marianne
l’ex-ambassadeur de France en Russie, Jean de Gliniasty,
mi-novembre. Depuis le début de la guerre en Ukraine, Erdogan tente de
s’imposer en tant que médiateur entre l’Ukraine et la Russie. Ses
intérêts sont nombreux tant sur le plan national – les prochaines
élections présidentielles ont lieu en juin prochain – que sur la scène
internationale car cela lui permet de confirmer sa place de « seul
pays en mesure de parler avec Poutine (…) et d'obtenir des
résultats ».
Sur le plan de l'Otan, là aussi la pression turque donne des résultats.
« Le renvoi d'un terroriste appartenant au PKK est un début
montrant leur sincérité, a d’ailleurs déclaré le ministre turc de la
Justice Bekir Bozdag lors d'un entretien télévisé ce lundi. Nous
espérons que d'autres suivront ». La semaine dernière, le ministre
suédois des Affaires étrangères a affirmé qu’il y avait des
« progrès » dans ses négociations avec la Turquie. De son
côté, la diplomatie turque a salué la « bonne volonté » du
gouvernement suédois, en précisant toutefois attendre davantage de
« mesures concrètes ». Fin juin, la Turquie a publié une
liste de 45 personnes dont elle souhaite l’extradition depuis la
Finlande et la Suède.
L’adhésion des deux pays scandinaves à l’Otan semble donc plus qu’être
une question de temps. Pour les experts, la Turquie a intérêt à lever
son veto. Sur le plan militaire, le spécialiste de la Suède, Aron Lund,
interrogé par France 24, estime qu’en « allongeant
considérablement la frontière terrestre entre la Russie et
l'Otan », l’entrée d’Helsinki et Stockholm dans l’Otan
« déplacerait le point focal de cette frontière, et les tensions
Otan-Russie qui en découlent, beaucoup plus au nord, loin de la
Turquie. » Reste à savoir quel sera le sort des quelque 116
000 Kurdes vivants en Suède et en Finlande…
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
Otan:
la Turquie remercie la Suède mais espère
d'autres mesures
Des "mesures positives" ont été prises par Stockholm, mais la Turquie
réclame "d'autres pas importants" pour lever ses objections à l'entrée
de la Suède dans l'Otan, a indiqué jeudi le ministre turc des Affaires
étrangères Mevlut Cavusoglu.
"Nous n'ignorons pas les mesures positives qui ont été prises, mais il
reste des pas importants à effectuer" a déclaré le ministre turc qui
recevait son homologue suédois, Tobias Billström, à Ankara.
La Turquie bloque depuis mai l'entrée de la Suède et de la Finlande
dans l'Alliance Atlantique, en exigeant notamment que les deux pays
procèdent à des extraditions d'opposants qu'elle considère comme des
"terroristes".
Or la visite de M. Billström, quoique prévue de longue date selon ses
services, intervient quelques jours après le refus de la Cour Suprême
suédoise d'extrader le journaliste Bülent Kenes, réclamé par le
président Recep Tayyip Erdogan.
Décision qualifiée de "très négative" cette semaine par M. Cavusoglu.
Pour ce dernier, "le nouveau gouvernement suédois est plus déterminé à
satisfaire les demandes turques" et se montre "plus sincère" que le
précédent dans l'application du mémorandum d'accord signé en juin pour
lever les obstacles à l'élargissement de l'Otan.
Mais outre la question des extraditions, M. Cavusoglu a regretté les
restrictions qui demeurent aux exportations suédoises d'équipements de
type militaire.
"Nos entreprises de défense n'ont toujours pas obtenu de feu vert à
leurs demandes d'importer certains produits" a-t-il relevé - il s'agit
notamment de certaines pièces de moteurs fabriquées en Suède.
De son côté, M. Billströlm a voulu rassurer le ministre turc: "Mon
message à M. Cavusoglu et au peuple turc est clair: la Suède tient ses
promesses et les prend au sérieux".
Mais il a fait valoir que "la Suède a un système judiciaire
indépendant".
"Depuis la signature du mémorandum, la Suède a fait de notre
coopération la priorité" a-t-il insisté.
Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), qu'Ankara considère comme
un mouvement terroriste, "n'est peut être pas une menace pour (nous)
mais en est une pour la Turquie et nous prenons ceci très au sérieux" a
assuré M. Billström.
Il a fait ainsi valoir que "les amendements à la constitution vont
criminaliser le soutien aux activités terroristes": "Nous faisons notre
part pour appliquer les termes du memorandum", a-t-il insisté.
M. Billström devait poursuivre sa visite par une visite au parlement,
dominé par le parti AKP du chef de l'Etat, dont il devait rencontrer le
président.
Seuls les parlements turc et hongrois n'ont pas ratifié l'entrée des
deux pays nord l'Otan.
Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, élu d'un gouvernement
conservateur, avait effectué l'un de ses tout premiers déplacement
internationaux à Ankara, début novembre, pour tenter de lever le véto
turc. (AFP, 22 déc 2022)
Otan: la
justice suédoise rejette l'extradition d'un
journaliste réclamée par Erdogan
La Cour Suprême suédoise a rejeté lundi la demande d'extradition de la
Turquie pour le journaliste Bülent Kenes, réclamée personnellement par
le président turc Recep Tayyip Erdogan pour donner son feu vert à
l'entrée de la Suède dans l'Otan.
La haute juridiction, chargée des recours contre les extraditions, a
retenu "plusieurs obstacles" à la remise aux autorités turques de cet
ex-rédacteur en chef, accusé par Ankara d'avoir été complice de la
tentative de coup d'Etat de 2016 et d'être membre du mouvement
güléniste.
La Cour suprême a relevé son statut de réfugié en Suède, le fait que
les accusations portées contre lui relèvent de "crimes politiques" ou
ayant trait à la sécurité de l'Etat turc, et enfin le fait que d'être
membre du mouvement du prédicateur Fethullah Gülen n'est pas
répréhensible en Suède, détaille-t-elle dans un communiqué.
"Il y a aussi un risque de persécution sur la base de ses convictions
politiques. Une extradition ne donc pas avoir lieu", a déclaré le juge
Petter Asp.
Interrogé par l'AFP, l'ancien éditorialiste du quotidien en anglais
Today's Zaman s'est dit "heureux" de la décision mais a accusé "le
régime d'Erdogan" d'avoir "fabriqué les accusations" contre lui.
"Je suis un journaliste, pas un terroriste", a-t-il affirmé, en se
disant "certain que le régime utilisera d'autres méthodes pour rendre
ma vie ici aussi difficile que possible".
En dehors de la Hongrie qui doit ratifier l'adhésion de la Suède et de
la Finlande début 2023, la Turquie est le seul pays à menacer
d'empêcher l'adhésion à l'Otan des deux pays nordiques, décidée dans la
foulée de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Ankara, Stockholm et Helsinki avaient signé un mémorandum d'accord lors
du dernier sommet de l'Otan en juin, mais M. Erdogan avait de nouveau
menacé de bloquer la ratification indispensable dès le lendemain.
Lors d'une visite du Premier ministre suédois Ulf Kristersson pour
convaincre le chef de l'Etat turc, ce dernier avait été interrogé sur
les dizaines d'extraditions réclamées par Ankara dans le cadre des
discussions.
Le chef de l'Etat turc n'avait alors cité qu'un seul nom à titre
d'exemple: celui de M. Kenes, 53 ans, qu'il accuse d'être un
"terroriste".
Les extraditions de militants kurdes ou de personnalités hostiles au
régime turc réfugiées en Suède sont le point le plus délicat des
exigences formulées par Ankara.
Le gouvernement suédois souligne que la justice du pays nordique est
indépendante, a le dernier mot, et que les décisions déjà prises ne
peuvent être remises en cause. (AFP, 19 déc 2022)
Otan:
Washington, Helsinki et Stockholm tablent sur
un feu vert d'Ankara "bientôt"
La Finlande et la Suède se sont jointes aux Etats-Unis jeudi pour
appeler la Turquie à donner son feu vert à leur accession à l'Otan,
estimant avoir satisfait les exigences de sécurité d'Ankara.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken et ses homologues
suédois et finlandais se sont abstenus, au cours d'une conférence de
presse commune à Washington après des entretiens trilatéraux, de
critiquer la Turquie, qui bloque encore l'accession des deux pays
nordiques à l'Alliance atlantique.
"Je suis convaincu que l'Otan accueillera bientôt formellement la
Finlande et la Suède en son sein", a déclaré le secrétaire d'Etat
américain.
"Les deux pays ont pris des mesures concrètes significatives pour
remplir leurs engagements, y compris celles liées aux intérêts de
sécurité de notre allié, la Turquie", a-t-il ajouté.
La Turquie bloque l'élargissement de l'Alliance atlantique depuis mai
en réclamant l'extradition de plusieurs ressortissants kurdes de
Turquie qui se sont exilés ou réfugiés en Suède et, dans une moindre
mesure, en Finlande.
La Suède a expulsé la semaine dernière l'un d'entre eux, Mahmut Tat,
condamné en Turquie à six ans et dix mois de prison pour appartenance
au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation considérée
comme terroriste par Ankara et l'Union européenne.
Le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, a
déclaré que les engagements pris par les deux pays envers la Turquie
avaient été "totalement remplis".
Il a espéré que la Suède et la Finlande puissent adhérer à l'Otan en
février, la date avancée par l'autre pays bloquant encore le processus,
la Hongrie, pour que le parlement hongrois ratifie cette adhésion.
"Bien sûr, ce qui nous manque encore, c'est une date claire et un
programme clair du parlement turc pour régler cette question", a
déclaré M. Haavisto. "Nous savons que la Turquie va avoir des
élections. Nous espérons bien sûr que cette décision de la Turquie
interviendra aussi vite que possible".
Des élections présidentielle et législatives sont prévues en juin
prochain en Turquie. Le président Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir
depuis 2003, espère bien se maintenir à la tête du pays et les experts
s'attendent à ce qu'il se montre inflexible jusque là pour satisfaire
son électorat conservateur.
A la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la Finlande et la
Suède ont présenté en mai une candidature commune en vue d'intégrer
l'Alliance atlantique, abandonnant des décennies de non-alignement
militaire.
Celle-ci doit être acceptée à l'unanimité par les 30 Etats
membres de l'Otan. (AFP, 8 déc 2022)
Washington sanctionne un homme d'affaires turc qui faisait
commerce de pétrole iranien
Les Etats-Unis ont imposé jeudi des sanctions contre un homme
d'affaires turc soupçonné d'avoir engrangé des centaines de millions de
dollars en faisant commerce de pétrole provenant des Gardiens de la
Révolution iraniens.
Sitki Ayan, un proche du président turc Recep Tayyip Erdogan, ainsi que
son fils et un de ses bras droits ont été placé sur la liste noire du
Trésor américain, gelant tous leurs actifs aux Etats-Unis et leur
interdisant l'accès aux principaux marchés financiers.
Le Trésor accuse M. Ayan d'être venu en aide à la Force Qods, une unité
d'élite des Gardiens de la Révolution islamique, en arrangeant la vente
et l'acheminement de pétrole qu'elle contrôle vers la Chine, d'autres
acheteurs d'Asie de l'Est, l'Europe et les Emirats arabes unis.
Il a aussi contribué au transfert des recettes de ces ventes aux
Gardiens de la Révolution.
Selon le Trésor, Sitki Ayan s'est servi du réseau de son groupe
d'entreprises ASB, enregistré à Gibraltar, pour dissimuler les origines
du pétrole et la destination des paiements.
L'homme d'affaires a aussi eu recours à l'une de ses entreprises pour
acheter un navire-citerne sous pavillon panaméen pour les Gardiens de
la Révolution, selon la même source.
Kasim Oztas, un haut responsable du groupe ASB qui "s'occupait
personnellement de la plupart des affaires de M. Ayan", et Bahaddin
Ayan, le fils de l'homme d'affaires, font également l'objet de
sanctions.
Le Trésor a placé environ 20 entreprises du groupe ASB et du réseau de
l'homme d'affaires sur sa liste noire. (AFP, 8 déc 2022)
Le chef
du Pentagone exhorte la Turquie à ne pas mener
d'offensive en Syrie
Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a exprimé mercredi à
son homologue turc Hulusi Akar sa "forte opposition" au lancement d'une
nouvelle offensive d'Ankara en Syrie, selon le Pentagone.
La Turquie a effectué le 20 novembre une série de raids aériens dans le
nord-est de la Syrie sur des positions de combattants kurdes, membres
de groupes qu'elle qualifie de "terroristes". Et son président Recep
Tayyip Erdogan a réitéré la semaine dernière son intention d'ordonner,
"le moment venu", une offensive terrestre.
Le ministre "a appelé à la désescalade et partagé la forte opposition
du ministère de la Défense à une nouvelle opération militaire turque en
Syrie", a déclaré le Pentagone dans un communiqué.
Il a aussi présenté ses condoléances pour les victimes de l'attentat
d'Istanbul, qui a fait six morts et plus de 80 blessés le 13 novembre.
La Turquie a accusé les Kurdes de l'avoir commandité, ce qu'ils ont
démenti.
La veille de cet échange entre Lloyd Austin et son homologue, le
porte-parole du Pentagone avait déclaré qu'une opération terrestre de
la Turquie en Syrie risquerait de "compromettre" les acquis de la
guerre contre le groupe Etat islamique (EI) dans ce pays. (AFP, 1 déc
2022)
OTAN: La Suède et la Finlande ont fait
des «pas positifs», estime la Turquie
La Suède et la Finlande ont effectué des «pas positifs» dans la lutte
contre le terrorisme, une condition posée par Ankara pour approuver
leur adhésion à l'OTAN, a estimé mercredi le chef de la diplomatie
turque Mevlut Cavusoglu.
«Le nouveau gouvernement en Suède est plus déterminé que le précédent
et nous accueillons ceci avec satisfaction. (...) Ils ont effectué des
changements législatifs et tout ça constitue des pas positifs», a
affirmé M. Cavusoglu lors d'une conférence de presse à Bucarest, en
marge de la réunion des chefs de la diplomatie de l'OTAN.
Les ministres des Affaires étrangères de Suède, Finlande et Turquie se
sont rencontrés mardi en marge de cette réunion.
«Nous avons eu une très bonne rencontre hier (...). Je dois dire
qu'après cette réunion j'ai senti des progrès», a assuré de son côté le
chef de la diplomatie suédoise Tobias Billström indiquant qu'il se
rendrait prochainement à Ankara pour y plaider en faveur de l'adhésion
de la Suède à l'OTAN.
Le ministre turc a cependant ajouté qu'en dépit «de belles déclarations
et une bonne détermination» de la part de deux pays nordiques, la
Turquie attend toujours des «mesures concrètes».
«Nous n'avons pas encore vu de mesures concrètes dans des domaines
comme l'extradition des criminels, le gel des avoirs des groupes
terroristes et la fin de leurs activités. Oui, il y a eu des pas
positifs comme des changements législatifs, mais nous devons voir leur
application», a-t-il affirmé.
La Turquie accuse la Suède et la Finlande de mansuétude envers le Parti
des travailleurs kurdes (PKK) et ses alliés, comme les Unités de
protection du peuple (YPG).
Ankara bloque depuis mai l'entrée des deux pays nordiques dans
l'Alliance atlantique et a signé avec eux un mémorandum d'accord en
juin liant leur adhésion à leur lutte contre les mouvements kurdes et
leurs partisans sur leur sol.
En visite début novembre à Ankara, le premier ministre suédois Ulf
Kristersson a promis de répondre aux inquiétudes exprimées par la
Turquie dans sa lutte contre le terrorisme, afin de lever tout obstacle
à son entrée dans l'OTAN. (AFP, 30 nov 2022)
Relations
régionales / Regional Relations
Syrie: affrontements dans le nord-ouest,
huit combattants pro-turcs tués
Huit combattants d'un groupe pro-turc ont été tués lundi lors de
violents affrontements dans le nord-ouest de la Syrie avec des forces
du régime syrien, ont indiqué des formations rebelles et une ONG.
Un premier bilan des rebelles pro-turcs faisait état de six combattants
tués et trois blessés dans une offensive déclenchée par les forces du
régime, épaulées par des forces kurdes, dans la nuit de dimanche à
lundi dans la région d'Afrine, proche de la frontière avec la Turquie.
Mais le groupe Faylaq al-Cham, jugé proche de la branche syrienne des
Frères musulmans, a indiqué en soirée que le nombre de tués s'élevait
désormais à huit, tous des combattants de cette formation.
Les combats ont duré quelques heures et la situation était calme en
début de soirée, selon un correspondant de l'AFP.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG qui dispose
d'un vaste réseau de sources sur le terrain, a affirmé que les forces
du régime syrien, épaulées par des combattants kurdes, avaient gagné du
terrain et pris le contrôle de deux positions de Faylaq al-Cham, à la
faveur de violents combats dans lesquels des armes lourdes ont été
employées.
De tels échanges de tirs se produisent régulièrement entre les forces
du régime de Damas et les groupes pro-turcs dans ce secteur.
Les rebelles pro-turcs incluant Faylaq al-Cham contrôlent une partie de
la bande frontalière avec la Turquie. Le groupe a participé aux
offensives de l'armée turque lancées depuis 2016 dans le nord de la
Syrie, principalement contre les combattants kurdes.
Les combats en cours lundi ne sont cependant pas liés aux menaces de la
Turquie de lancer une offensive terrestre contre d'autres zones
frontalières dans le nord de la Syrie, selon des sources concordantes.
(AFP, 26 déc 2022)
Moscow says trilateral meeting idea "extremely
positive"
Turkish President Erdogan’s call for Russia to mediate between Turkey
and Syria has been received warmly by the Kremlin.
Moscow is extremely positive about the idea of Turkish President Tayyip
Erdogan to hold a meeting of the leaders of Turkey, Syria and the
Russian Federation, Russian Deputy Foreign Minister Mikhail Bogdanov
said on Friday.
"Extremely positive," he said, answering a question from Russian RIA
Novosti agency about how Russia perceived Erdogan's idea.
"We are now holding contacts with Syrian friends," Bogdanov added.
Turkish President Tayyip Erdogan on Thursday said Ankara is willing to
take trilateral steps with Moscow and Damascus governments on Syria.
“I’ve made the proposal to [Russian President Vladimir] Putin, he
looked positively. Thus, we will start the chain of negotiations,"
Erdogan told reporters on a flight back from Turkmenistan, state-run
Anadolu news agency reported.
After years of supporting the opposition aiming to topple the Assad
regime since the civil war erupted in Syria in 2011, Turkey signalled a
U-turn in Syrian policy when Foreign Minister Mevlut Cavusoglu in July
disclosed that he met with the Syrian Foreign Minister on the sidelines
of a European summit.
Contacts between the two countries’ intelligence services currently
remain the sole direct dialogue channel between Damascus and Ankara.
(gerceknews, December 16, 2022)
Erdogan
soutient la création d'un nouveau gazoduc
depuis le Turkménistan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a apporté mercredi son soutien à
la création d'un nouveau gazoduc susceptible de réduire la dépendance
de l'Europe au gaz russe, en reliant le Turkménistan riche en énergie.
"Nous transportons le gaz de la mer Caspienne vers l'Europe via le
corridor (existant), qui est l'épine dorsale du gazoduc transanatolien"
(à travers l'Azerbaidjan, la Géorgie et la Turquie, ndlr), a déclaré M.
Erdogan dont les propos ont été rapportés par ses services.
"Nous devons lancer les travaux permettant le transport du gaz naturel
turkmène vers les marchés occidentaux de la même manière", a-t-il
poursuivi.
Le nouveau projet pourrait relier le Turkménistan au pipeline existant
entre l'Azerbaïdjan et la Turquie.
Le chef de l'Etat turc s'exprimait lors d'un sommet tripartite avec ses
homologues d'Azerbaïdjan et du Turkménistan, accueilli par ce dernier
dans la ville isolée d'Awaza.
Cette réunion tombe à point pour l'Union européenne qui tente de se
dégager de sa dépendance énergétique à la Russie, depuis l'invasion de
l'Ukraine.
M. Erdogan suit depuis le début du conflit le 24 février une ligne qui
lui a permis de conserver de bonnes relations avec le président russe
Vladimir Poutine, tout en fournissant des armes et en discutant avec
Kiev.
Il a ainsi soutenu notamment l'idée de M. Poutine de créer un nouveau
"hub gazier" en Turquie permettant de poursuivre les exportations de
gaz russes vers l'UE, en contournant les pipelines existants à travers
l'Ukraine et sous la mer Baltique.
L'administration américaine chargée de l'énergie estime que le
Turkménistan dispose des sixièmes réserves mondiales prouvées de gaz
naturel.
Jusqu'à présent le gaz turkmène était exporté via le marché russe. Mais
le pays a également intensifié ses livraisons à la Chine et cherche des
moyens d'accéder à d'autres marchés via la Turquie.
M. Erdogan rêve depuis longtemps d'utiliser la position géographique de
la Turquie, aux confins du Moyen-Orient et de l'Europe, pour en faire
l'un des principaux centres mondiaux du commerce de l'énergie.
Les pays d'Asie centrale ont également réévalué leurs relations
autrefois étroites avec Moscou depuis le lancement de la guerre contre
l'Ukraine.
Parallèlement, la décision de la Russie de limiter l'approvisionnement
en gaz de l'Europe en représailles aux sanctions occidentales a fait
craindre des pénuries d'énergie dans les pays européens au moment où
l'hiver s'installe. (AFP, 14 déc 2022)
Les
pétroliers devront désormais prouver qu'ils sont
assurés
Les pétroliers qui veulent emprunter les détroits sous contrôle turc,
le Bosphore et les Dardanelles, doivent désormais prouver qu'ils sont
assurés, ont annoncé mercredi les responsables turcs.
"Nous voulons nous assurer de leur couverture, parce qu'ils ont
commencé à la dissimuler", a indiqué une source officielle à l'AFP,
confirmant des informations de l'agence de presse officielle turque
Anadolu.
Cette demande remonte au 1er décembre, a précisé cette source.
Selon Anadolu citant des responsables turcs, "certaines compagnies
internationales ont annulé la couverture de nombreux bâtiments en
raison des sanctions imposées à la Russie" depuis le début de la guerre
contre l'Ukraine.
La décision d'Ankara correspond à l'entrée en vigueur de l'embargo
européen sur le pétrole russe, accompagné d'un prix plafond de 60
dollars au plus, qui interdit aux pays de l'Union européenne, du G7 et
à l'Australie de fournir quelque service que ce soit aux pétroliers
transportant du brut russe, y compris de les assurer.
Les pays du G7 fournissent les prestations d'assurance pour 90% des
cargaisons mondiales.
Le site spécialisé The TankerTracker.com a rapporté tôt mercredi que
les exportations par voie maritime de pétrole russe avaient été
réduites de moitié durant les dernières 48 heures.
Selon Anadolu, les responsables turcs suspectent les assureurs
occidentaux de double jeu: "ils espèrent que la Turquie laissera passer
les bateaux même sans garantie, ainsi ils pourront à la fois se
conformer aux sanctions internationales et à leurs responsabilités
envers leurs clients".
Pour Yörük Isik, spécialiste du suivi des mouvements des navires sur le
Bosphore et dans la région, la Turquie exige désormais la présentation
d'une "assurance protection et indemnisation" (P&I) pour tous les
navires en provenance de ports russes.
Ce type d'assurance couvre des risques allant des guerres aux dommages
environnementaux pour des montants qui peuvent être colossaux.
Or, les assureurs occidentaux refusent de fournir, par écrit à chaque
bateau, un "engagement général à couvrir tout ce qui se passe dans le
Bosphore", comme la Turquie l'exige et contrairement aux assureurs
"russes (qui) ont tout juste commencé" à le faire, affirme Yörük Isik.
"Nous sommes donc dans une situation où, de facto, les armateurs les
plus honnêtes, les plus réputés, ne peuvent plus transiter" par les
détroits turcs, souligne-t-il.
Dans un communiqué, l'International Group of P&I Clubs
--associations professionnelles de mutualisation du risque--, qui
estime couvrir la quasi-totalité du transport maritime mondial,
rapporte qu'après avoir "évalué en détail la situation, les Clubs ont
décidé qu'ils ne pouvaient
délivrer une telle lettre".
Car, justifie-t-il, "délivrer une telle lettre, en ces circonstances,
reviendrait à violer les sanctions européennes, américaines et
britanniques", en particulier celles entrées en vigueur le 5 décembre
fixant un prix plafond pour le pétrole russe.
Le Bosphore, qui relie la mer Noire à la mer de Marmara, et le détroit
des Dardanelles, qui débouche en mer Egée, sont les voies de passage
obligées pour les pétroliers en provenance de Russie comme pour les
cargos qui assurent depuis l'été dernier le transport des céréales
ukrainiennes dans le cadre d'un accord impliquant la Turquie,
l'Ukraine, la Russie et les Nations unies.
En vertu de la Convention de Montreux (1936), le contrôle des
mouvements dans ces deux détroits a été confié à la Turquie.
Depuis 2002, la Turquie exige de tout navire les empruntant d'être
couvert par une assurance sous peine de se faire interdire le passage.
(AFP, 7 déc 2022)
Syrie: renforts russes dans une zone frontalière de la
Turquie
Les forces russes ont accru leur présence mercredi dans une région du
nord de la Syrie sous contrôle des forces kurdes et de l'armée
syrienne, menacée par une offensive terrestre de la Turquie, ont
indiqué des habitants et une ONG.
C'est la première fois que l'armée russe, qui soutient le régime de
Bachar al-Assad, dépêche des renforts dans la région de Tal Rifaat,
frontalière de la Turquie, depuis qu'Ankara a lancé le 20 novembre une
campagne de raids aériens contre les combattants kurdes.
Des habitants de Tal Rifaat ont indiqué à l'AFP que des renforts russes
étaient arrivés dans la ville située à une quinzaine de kilomètres de
la frontière turque.
Le président Recep Tayyip Erdogan a indiqué que l'offensive terrestre
que la Turquie menace de lancer "le moment venu" viserait en priorité
Tal Rifaat, ainsi que les localités de Manbij et Kobané, en vue
d'établir une zone de sécurité large de trente kilomètres au sud de sa
frontière.
Tal Rifaat se trouve dans une enclave contrôlée par les forces kurdes,
entourée de régions tenues par l'armée syrienne d'un côté, et de
groupes proturcs de l'autre.
Selon les mêmes habitants, les forces de Moscou ont établi un nouveau
barrage entre la zone contrôlée par les Kurdes et celle tenue par les
forces pro-turques.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH, qui dispose d'un
vaste réseau de sources sur le terrain) a de son côté indiqué que les
forces russes avaient également consolidé leur présence à l'aéroport
militaire de Menagh, tenu par le régime syrien, proche de Tal Rifaat.
L'OSDH a également fait état de renforts russes dans les environs de la
ville frontalière kurde de Kobané. Un responsable de sécurité a indiqué
à l'AFP que les forces russes y avaient fait circuler une patrouille,
sous la surveillance d'un hélicoptère.
"Le but de ces renforts pourrait être d'empêcher ou de retarder
l'opération militaire turque", a affirmé à l'AFP le chef de l'OSDH Rami
Abdel Rahmane.
Les forces kurdes de Syrie ont indiqué mardi avoir demandé à la Russie
de faire pression sur la Turquie pour la dissuader de lancer une
offensive terrestre.
Moscou, allié du régime syrien, et Washington, qui soutient les Kurdes
de Syrie, ont tous deux appelé Ankara "à la retenue".
La Turquie a lancé ses raids après un attentat qui a fait six morts à
Istanbul le 13 novembre, accusant les Kurdes de l'avoir commandité, ce
qu'ils ont démenti.
Depuis le 20 novembre, environ 75 personnes ont été tuées dans les
frappes turques, en majorité des combattants kurdes, ainsi qu'une
dizaine de civils et des soldats syriens, selon l'OSDH. (AFP, 30 nov
2022)
"C'est
pas fini": en Irak, les rebelles
kurdes iraniens face aux missiles de Téhéran
Un toit enfoncé, un mur explosé et des éclats de verre: "c'est les
missiles du régime". Dans leur base arrière du nord de l'Irak, les
rebelles kurdes iraniens recensent les dégâts causés par le feu de
Téhéran, en attendant de nouvelles frappes.
Leur QG, ils l'appellent "La Citadelle". Ce fort de l'époque de Saddam
Hussein semble tout droit sorti du "Désert des Tartares". Il est planté
à flanc d'une colline désertique à l'écart de Koysinjaq (Koya, en
kurde), gros bourg du Kurdistan d'Irak où le Parti démocratique du
Kurdistan d'Iran (PDKI), qualifié de "terroriste" par Téhéran, a élu
domicile en 1993.
C'est aussi l'une des cibles des drones et missiles de l'Iran.
"Le régime iranien nous a bombardés trois fois en moins de deux mois",
relève Karim Farkhapour, un dirigeant du PDKI. Dans les rangs de son
mouvement, douze personnes ont été tuées et 20 autres blessées, selon
lui.
Les militants du PDKI ont évacué le fort, mais les dégâts sont encore
nettement visibles, notamment après la dernière salve en date, tirée il
y a une semaine.
Du toit de la bibliothèque pendouillent des câbles électriques, des
étagères déchiquetées gisent au sol. Dans une autre salle, M.
Farkhapour slalome entre les gravats pour atteindre un drapeau kurde
miraculeusement indemne.
"Le régime de Téhéran va encore nous viser. C'est pas fini, vous
verrez", dit-il, un revolver arrimé à la ceinture de son habit
traditionnel.
- "Mensonge" -
Ce n'est pas la première fois que les Gardiens de la Révolution, armée
idéologique de la République islamique, revendiquent des frappes contre
le PDKI, mais les récents bombardements, qui ont aussi visé d'autres
groupes rebelles kurdes iraniens en Irak, ont pris une acuité
particulière en raison du contexte politique en Iran.
Le pouvoir iranien accuse ces factions d'"importer des armes" depuis
l'Irak et d'encourager les manifestations qui secouent l'Iran depuis la
mort le 16 septembre de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini, après son
arrestation par la police des moeurs.
"Faux", rétorque Moustafa Mouloudi, l'un des dirigeants du PDKI à
Koysinjaq.
"Il n'y a aucune preuve que nous ayons fait passer des armes en Iran",
dit-il. "C'est un mensonge proféré par le régime pour cacher la vérité
au peuple. Le terroriste, c'est le régime".
Les groupes kurdes iraniens tels que le PDKI ou Komala sont de longue
date dans le viseur de Téhéran. Installés au Kurdistan d'Irak depuis
les années 1980 avec la bénédiction de Saddam Hussein, alors en guerre
avec l'Iran, ils sont souvent très à gauche politiquement.
Si les analystes estiment qu'ils ont quasiment interrompu leurs
activités militaires, ils continuent à militer depuis l'exil.
Dénonçant les discriminations dont souffre la minorité kurde d'Iran
(environ 10 millions d'habitants sur les 83 millions que compte le
pays), le PDKI veut un "Iran fédéral" dans lequel serait créée une
province kurde dotée d'une large autonomie, explique Karim Farkhapour.
"Nous sommes laïques et nous luttons pour les droits des femmes",
assure-t-il.
- "La peur au ventre" -
L'organisation, financée grâce notamment aux dons des sympathisants,
obéit à une hiérarchie rigide. Pour preuve: lors d'une visite aux
militants du PDKI à Koysinjaq, l'AFP est invitée à ne pas s'écarter du
programme établi par les instances dirigeantes.
Au sein du PDKI, "nous sommes libres", assure de son côté Shaunem
Hamzi, militante de 36 ans vivant à Koysinjaq avec ses parents.
Les cheveux au vent, la jeune femme dit avoir vécu dans un camp du PDKI
installé à 500 mètres de la citadelle. Avec 200 autres familles, elle
habitait une de ces maisons en parpaings ou en béton de plain-pied qui
formait ce village miniature. Jusqu'aux salves de Téhéran.
Les dernières attaques "ont été beaucoup plus intenses que les
précédentes. Les enfants, les familles ont eu très peur. Maintenant,
nous vivons la peur au ventre", énonce-t-elle.
Comme tous les autres habitants, Shaunem Hamzi a dû quitter le camp et
vit un jour dans une maison trouvée par le PDKI, un autre jour dans une
autre.
En tant que femme kurde iranienne, elle affirme s'identifier fortement
au mouvement de contestation qui secoue l'Iran.
"Si le régime tente de nous stopper ne serait-ce que temporairement,
les manifestations repartiront quand même de plus belle, parce que
c'est dans nos coeurs", tonne-t-elle. "Les protestataires n'obéiront
jamais aux règles du régime". (AFP, 28 nov 2022)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Menaces
turques contre la Grèce: Le pouvoir provoque, le bon sens calme le jeu
Ragıp Duran, Chronique Turquie , 17 décembre 2022
L’animosité anti-grecque a été toujours une bonne
cause des gouvernements turcs, surtout quand ces derniers ont des
problèmes insurmontables en politique intérieure.
Par ailleurs, l’animosité anti-turque fut un bon moyen des dirigeants
grecs quand eux aussi ont des problèmes à l’intérieur du pays.
Faut-il également rappeler qu’en 1930 le Président grec Venizélos et
son homologue turc Mustafa Kemal Atatürk ainsi que vers la fin des
années 1990, les ministres des affaires étrangères des deux pays
respectifs, MM. Cem et Papandréou avaient su créer une atmosphère
d’entente, de bon voisinage et de paix entre Ankara et Athènes ?
Ces animosités réciproques se renforcent en particulier lors des
périodes des campagnes électorales en Grèce et en Turquie.
Malgré ces conflits politiques et diplomatiques entre les deux
capitales, presque l’ensemble des populations des deux pays, qui ont
des cultures et traditions similaires, ont pu coexister pacifiquement
pendant des dizaines d’années depuis 1923, date de la fondation de la
République de Turquie.
Le Président Erdogan, au pouvoir depuis 2002, désire gagner les
élections présidentielles et générales qui auront lieu, théoriquement,
en juin 2023.
Il est désormais incapable d’améliorer la situation économique à
l’intérieur du pays où le taux d’inflation a atteint 80% selon les
chiffres officiels, mais 181% selon les calculs des organisations
civiles de spécialistes.
Depuis au moins un an, tous les sondages d’opinion publique montrent
qu’Erdogan et son parti sont au-dessous des 35% d’intention de vote,
alors qu’il faut 51% pour être élu Président et au moins 40% pour avoir
la majorité absolue au Parlement.
Les politiques diplomatiques du Président sont isolées Ankara du reste
du monde. Erdogan est en conflit avec Washington, Bruxelles, Moscou et
avec l’ensemble de ces voisins.
Le Président turc a récemment fait des pas pour débloquer les relations
avec la Syrie, Israel, l’Egypte et l’Arabie Saudite. Le Qatar et
l’Azerbaïdjan restent les seuls vrais alliés d’Ankara.
Erdogan a donc besoin d’une grande initiative pour gagner des points.
Son premier projet était d’organiser une opération militaire contre les
kurdes au nord de la Syrie et de l’Irak. Ces régions ont été récemment
bombardées par l’aviation turque. Mais Erdogan voulait par une
opération terrestre de grande envergure occuper ces régions pour
chasser les populations locales, en majorité kurdes et chrétiennes. Ce
projet est soutenu par une grande partie de l’opinion publique turque à
commencer par l’opposition parlementaire. Mais Washington, Moscou,
Bagdad et Téhéran se sont catégoriquement opposé contre l’invasion de
l’armée turque.
Depuis, Erdogan a un nouvel objectif : la Grèce. Lui-même, ses
porte-parole et les chroniqueurs des médias du gouvernement font
l’éloge de l’armée turque. Leur discours est emprunté du "journalisme
de Gonzo", c’est-à-dire très nationaliste, populiste et d’une qualité
très médiocre voire loumpène.
Cette semaine, deux diplomates en retraite, un professeur de relations
internationales et un journaliste ont, dans leurs chroniques et
interviews, interprété le conflit actuel dans une perspective pacifique
et démocratique:
Aydın Selcen, dans sa chronique publiée par Artı Gerçek, croit que "le
conflit entre les deux pays peut être résous sous l’égide de l'Union
européenne". Il écrit ‘’qu’un conflit armé n’est pas du tout à l’ordre
du jour, mais qu’il n’y a pas non plus à court terme une voie pour
résoudre les problèmes’’.
Alper Coskun, diplomate en retraite, précise dans une interview accordé
au quotidien Indépendant que le conflit n’est pas simplement bilatéral,
car "La Méditerranée est devenue un important bassin d’énergie donc
plusieurs autres pays côtiers ont également leurs mots à dire". Il
préconise l’abandon du discours agressif d’Ankara, mais critique
également "certaines provocations d’Athènes".
Prof. Serhat Guvenc, donne déjà des conseils à l’opposition turque.
’’Quand elle sera au pouvoir, le nouveau gouvernement d’Ankara doit
tout d’abord quitter ce discours militariste et chercher des solutions
uniquement par des méthodes diplomatiques’’.
Enfin, Stelios Berberakis, correspondant à Athènes du site İnternet
t24, estime que MM. Dendias et Cavusoglu ont, tous les deux, un langage
qui envenime les relations bilatérales. "Pour la Turquie, le problème
est politique, alors que pour la Grèce, le problème est juridique"
écrit-il.
"Nous pouvons avoir un tableau complètement différent à la suite des
élections fin juin 2023 dans les deux pays respectifs. Peu importe la
couleur du nouveau gouvernement grec, mais si Erdogan quitte en 2023 la
scène politique turque, ce sera déjà une très bonne nouveauté" prévoit
un professeur d’économie en exil en France.
Turkey issues
new threat against Greece over Aegean islands
Turkey warned Greece to back off and stop militarizing the
Aegean islands, otherwise Ankara “will take the necessary steps on the
ground.”
“Either Greece takes a step back and abides by the agreements, or we do
what is necessary,” Turkish Foreign Minister Mevlüt Çavuşoğlu said on
Tuesday during a joint press conference with his Romanian counterpart
Bogdan Aurescu in Ankara.
“If Athens does not want peace, Ankara will do whatever is necessary.
We cannot remain silent about the disarmament of the islands, we will
take the necessary steps both legally and on the ground,” Çavuşoğlu
said.
Turkey has stepped up its rhetoric against Greece in recent months amid
what Ankara sees as a growing military buildup on the Greek Aegean
islands, close to Turkey’s coastline. In a repeated, thinly veiled
threat, Turkish President Recep Tayyip Erdoğan has said: “We can come
down suddenly one night when the time comes.”
Ankara sent a letter to the United Nations in July 2021 laying out its
arguments against Athens — which, Çavuşoğlu said, bothered Greece.
These islands were given to Greece under the treaties of Lausanne and
Paris on the condition of disarmament, he said, adding that Greece is
“directly violating these two agreements.” Greece has deployed military
equipment on the islands despite their demilitarized status. “So Greece
does not want peace,” Çavuşoğlu added.
Greece said it fully respects its obligations arising from the Treaty
of Lausanne, adding that Athens is not provoking its neighbor nor has
it amassed a large landing fleet on its shores.
“It is inconceivable that Greece can be accused of increasing tension
in the Aegean, when it is Turkey that is directly raising issues that
even concern the sovereignty of the Greek islands,” Greek Prime
Minister Kyriakos Mitsotakis said recently.
Despite being NATO allies, the neighboring countries have been at odds
for decades over a number of bilateral disputes, including maritime
boundaries, overlapping claims to their continental shelves, and the
long-running Cyprus dispute.
Earlier this year, Greece called upon its Western allies to put an end
to Turkey’s inflammatory rhetoric or risk another Ukraine situation.
The Greek foreign ministry sent letters to NATO, the United Nations and
the EU taking issue with comments by Erdoğan that it said were
“unprovoked, unacceptable and an insult against Greece and the Greek
people,” asking the organizations to condemn Ankara’s behavior.
(politico.eu, December 6, 2022)
Immigration
/ Migration
Turkey increases the number of extradition requests from
Sweden to 42
Turkey has increased the number of people who expects Sweden to
extradite to 42, Euronews said, citing Swedish media on Thursday.
Previous list was included 33 names, mostly accused by Ankara of being
a member of a “terrorist” organization, it said.
Following Russia’s invasion of Ukraine on Feb.24, Sweden, alongside
with Finland officially applied for NATO membership. The final approval
of the two Scandinavian countries’ NATO bids depends on the current 30
member states’ parliaments, where Ankara says it will not approve the
accession documents if Stockholm and Helsinki fail to fulfil their
commitments, regarding Turkey’s extradition requests of terror suspects.
According to Swedish media, 16 people are deemed to be linked to
Kurdistan Workers’ Party (PKK), 12 to Gulen Movement, 7 to various
leftist groups which all are designated as a terrorist organization by
Turkey. The remaining 7 of the list are charged with fraud-related
crimes.
On Monday, Sweden’s Supreme Court has blocked the extradition of
Turkish journalist Bulent Kenes who Ankara blames of being a Gulen
movement supporter. While Ankara denounced the court’s decision as a
“very negative development”, Sweden said it was bound to act in
accordance with the Supreme Court's ruling.
Last month Turkish President Recep Tayyip Erdogan singled out Kenes as
a person Ankara wants to be extradited from Sweden as a condition for
Turkey’s approval for Stockholm to join NATO. (gerceknews.com, 23
December 2022)
La commune
de Schaerbeek tourne le dos au buste de Roger
Nols
Le buste des différents bourgmestres qui ont géré Schaerbeek accueille
les visiteurs dans le grand hall de la maison communale. Parmi ces
statues, une fait l’objet de débat. Roger Nols a marqué la Cité des
Ânes par son long règne (1970-1989) mais aussi par ses actions et ses
propos xénophobes. Suite à la lettre ouverte de Mrax demandant le
retrait du buste, la commune a demandé une étude et mis en place un
groupe de travail qui vient de faire une proposition d’intervention
retenue à l’unanimité.
Le groupe de travail était co-présidé par la bourgmestre f.f. Cécile
Jodogne (DéFI) et l’échevine pour l’Égalité des genres et des chances
Sihame Haddioui (Ecolo). Composé d’un représentant de tous les partis
politiques présents au Conseil communal, de citoyens ainsi que
d’experts, le groupe de travail s’est réuni à trois reprises, pendant
deux heures, et a tenu sa dernière séance le mardi 6 décembre 2022.
À l’issue de celle-ci, les chercheurs du Brussels Studies Institute ont
été chargés de rédiger un rapport relatant les débats, les opinions et
globalement le cheminement de la réflexion du groupe sur ce sujet
sensible. Un scénario en particulier a fait consensus dans le groupe de
travail et a été retenu à l’unanimité. Il s’agit de retourner le buste
de Roger Nols (orienté dès lors face au mur) et de placer devant lui un
nouveau socle supportant une nouvelle œuvre d’art, incarnant les
valeurs actuelles de la commune. Par ailleurs, un dispositif
pédagogique sera mis en place autour du buste, afin d’expliquer
l’intervention, et ses raisons.
Le rapport présentant les conclusions du groupe de travail sera soumis
au conseil communal pour prise d’acte et approbation de la proposition
concernant le buste en sa séance du 21 décembre 2022. Les modalités
concernant l’opérationnalisation artistique, pédagogique et financière
de cette intervention seront déterminées par le Collège, au début de
l’année 2023. (sudinfo.be, 15 déc 2022)
Les membres d'un important réseau de passeurs condamnés
par la justice britannique
Cinq passeurs impliqués dans un réseau soupçonné d'avoir acheminé en
camion au moins 1.900 migrants kurdes à partir des Balkans en France ou
en Allemagne, et certains au Royaume-Uni, ont été condamnés vendredi à
jusqu'à huit ans de prison, selon les autorités britanniques.
Le principal accusé, Tarik Namik, a vu sa peine de huit ans de
privation de liberté être assortie d'un mandat d'arrêt, faute de s'être
présenté vendredi devant le tribunal de Manchester chargé de l'affaire.
Cet homme de 45 ans était à la tête d'un groupe, tombé en 2017 sous le
coup d'une enquête de l'Agence britannique de lutte contre la
criminalité (NCA), qui avait une activité "sophistiquée" et "lucrative"
consistant à transporter des migrants à partir de l'Irak et de l'Iran.
Tarik Namik était en lien avec d'autres passeurs à l'étranger,
l'organisation qu'il dirigeait recourant à des chauffeurs routiers
généralement originaires de Turquie.
Des enregistrements retrouvés dans son téléphone suggèrent qu'il a pu
être impliqué dans l'acheminement d'au moins 1.900 migrants des Balkans
jusqu'en France ou en Allemagne pendant une période de 50 jours,
facturant environ 1.800 euros par personne.
Le groupe proposait ensuite, moyennant un coût supplémentaire, deux
moyens différents de se rendre au Royaume-Uni.
Le premier consistait à cacher les migrants dans des camions de
chauffeurs complices en France ou en Belgique, parfois même derrière le
déflecteur au-dessus de la cabine, avant qu'ils ne soient récupérés,
généralement par l'un des membres du réseau, chauffeur de taxi.
Condamné vendredi à quatre ans et demi de prison, ce dernier avait été
arrêté en novembre 2017 tandis qu'il transportait une femme kurde
irakienne qui venait d'arriver en camion à Douvres (sud-est).
L'autre solution était de dissimuler des groupes plus importants à
l'arrière du camion d'un chauffeur complice. Une fois arrivés, les
migrants demandaient l'asile.
En septembre 2017, neuf migrants avaient été vus en train de descendre
d'un camion polonais dans le nord de l'Angleterre. L'un d'eux venait
d'appeler les secours. Assoiffé et affamé, le groupe, qui comptait cinq
enfants, avait été emmené à l'hôpital.
Les trois autres passeurs impliqués ont été condamnés à des peines
allant d'un an et quatre mois à cinq ans et quatre mois de prison pour
avoir joué le rôle de coordinateurs.
L'un des responsables de la NCA, Richard Harrison, a estimé que cette
organisation cherchait à "déstabiliser le système d'asile" britannique
par appât du gain, mettant en danger des "migrants vulnérables,
notamment de jeunes enfants".
Le verrouillage croissant du port de Calais côté français et du tunnel
sous la Manche a eu pour conséquence une explosion depuis 2018 du
nombre des traversées de la Manche à bord de petites embarcations. Plus
de 44.000 de ces périlleux périples ont déjà été enregistrés depuis le
début de l'année, un record. (AFP, 9 déc 2022)
The extradition of Mahmut Tat by
Sweden is a blatant attack against the refugee and human rights
We call on everybody to raise the struggle in the name of refugee and
human rights, and hereby expose sweden for the fascism and shamelesness
created with this decision.
Sweden has extradited
an asylum seeker Mahmut Tat to Turkey. Mr Tat has a conviction decision
with 6 years 10 months prison for the membership of PKK. This shameful
and daring act by Sweden is disrespectful and violates the recognition
of rights of refugees and the rule of law.
Whilst this
extradition is extremely in line with the Western World’s policies of
war, exploitation and hunger is also in contradiction with their
attitude of their wear of mask in order to hide these deceptions
. The notions of democracy and human rights knitted in their masks to
cover these policies.
It is obvious that
the determination of Sweden to be a member of NATO- the war
organisation combined with the negotiation by Turkey has led to its
mask to be removed without much hassle.
This decision ignores
the fact that the dissidents in Turkey are easily labelled as
terrorists and punished as soon as they use their basic human rights,
oppose the oppressive regimes with breach of rights.
With this
extradition, the thousands years long culture of seeking refuge
together with gains and experience accumulated by the progressive side
of the humanity are breached as are many international treaties, case
laws of domestic and international nature. The 1951 Geneve Treaty of
the Rights of Refugees, European Convention of Human Rights that
prevents the persecution and torture, United Nation Treaty against
torture , United Nation Treaty for Civil and Political Rights a few to
mention.
It is now becoming
apparent that exploitative states of this world whilst solving the
contradictions and competition amongst themselves with accelerated
policies of war and will be breaching human rights and rule of law and
will be removing their masks as an when it suits them in this new era.
It is therefore
necessary to be vigilant and oppose, expose these measures of policies
of asylum refusals and extraditions that have currently appeared in
Sweden and in fact also present and growing in Germany, Austria and
Eastern Europe. It is necessary to make counter applications to the
administrative and judicial authorities as effective as possible. It is
necessary to increase the level of struggle for the protection of
principles surrounding democracy and human rights, this is a duty for
us all whether we are an immigrant or a native. 3 December 2022
European Assembly
of Exiles
Festival Cinemamed à Bruxelles:
Trois films de Turquie
BETWEEN TWO DAWNS
De Selman Nacar | Avec Mücahit Koçak, Nezadet Erden, Burcu Gölgedar
Après qu’un ouvrier ait été gravement blessé dans l’entreprise
familiale, Kadir est contraint de prendre une décision morale qui aura
un impact sur ses rêves, sa famille et la vie de la femme de l’ouvrier
blessé.
Ce récit familial porte un regard sur la condition des
travailleur·euses en Turquie.
Mercredi 07/12 à 18h30 Cinéma Aventure
LOVE, DEUTSCHMARKS AND DEATH
De Cem Kaya| Avec Barak Bar-Am, Micha Bar-Am, Nimrod Bar-Am
Le documentaire Love, Deutschmarks and Death est un film sur la musique
indépendante, jusqu’à présent inconnue, des travailleur·euses
immigré·es turc·ques en Allemagne et de leurs petits-enfants. Cem Kaya
donne un aperçu de la vivacité unique de cette sous-culture oubliée.
Du saz au rap, l’immigration turque en Allemagne à travers la musique.
Vendredi 09/12 à 20h30 Cinéma Palace
SNOW AND THE BEAR
De Selcen Ergun | Avec Merve Dizdar, Saygin Soysal, Asiye Dinçsoy,…
Aslı, s’installe dans le petit village enneigé qui lui a été assigné
pour son service obligatoire d’infirmière. Si l’hiver y a toujours été
rude, cette année, il semble ne pas prendre fin. La rumeur court que
les ours, sortis plus tôt de leur hibernation, auraient tué des animaux
dans les environs. Bien que personne ne les ait vraiment aperçus, les
habitant·es ont peur de les voir arriver à leur porte. Un soir, un
homme disparaît. Aslı se retrouve prise au milieu d’un tourbillon de
relations de pouvoir, de secrets et de doutes.
Le propos résolument féministe de la réalisatrice s’épanouit dans une
scénographie rurale et légendaire.
Dimanche 04/12 à 20h30 Cinéma Palace
Mardi 06/12 à 20h45 Cinéma Aventure
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