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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

50th Year / 50e Année
Mars
 
2024 March
N° 547
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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Un document consacré au vécu et combat pluriel d'Inci Tugsavul, 83 ans, journaliste et exilée politique en Belgique depuis le coup d'état militaire de 1971 en Turquie. Après avoir quitté son pays sous les menaces d'emprisonnement jusqu'à 300 ans, elle était parmi les fondateurs de la Résistance démocratique en 1971 et de l'Union pour la Démocratie en 1980 contre les régimes répressifs en Turquie. Elle est également cofondatrice de l'agence de presse alternative Info-Türk et de l'organisation d'éducation permanente Ateliers du Soleil à Bruxelles.
392 pages, 15 Euros
The document consists of three books: File On Turkey, Turkey on Torture and Man Hunts in Turkey, published by the Democratic Resistance organization in 1971-73 and addressed to the Council of Europe and all human rights organizations. The book also includes a chapter which brings together leaflets and posters published by democratic organizations abroad at the time against the military junta of 1971. Doğan Özgüden's introduction explains in detail how the democratic resistance was organized in exile at the time, how the four books that make up the document were produced under difficult conditions and what they contain.
829 pages in large format, 30 Euros



Titres des évènements du mois
Titles of this month's events

Droits de l'Homme / Human Rights

75-year-old seriously ill woman arrested for sending money to imprisoned daughter
Les documents de résistance aux juntes de 1971 et de 1980 - Doğan Özgüden
ECtHR sentences Turkey for violation of right to a fair trial

Sept personnes arrêtées pour espionnage au profit d'Israël
La Turquie épinglée par HRW pour des atteintes aux droits humains en Syrie
Sept féminicides recensés en une journée en Turquie
The right to a fair trial violated in the ÇHD case
Human rights groups draw attention to hunger strikes in prisons

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Report documents over 200 cases of censorship against artistic freedom in 2023
Academic Nükhet Sirman detained over 'research subject under police surveillance’

Journalist Levent Gültekin given sentence for 'insulting the president'
Libération d'une journaliste de l'AFP interpellée en marge du Nouvel An kurde

Mezopotamya Agency censored
De Dubaï au Chili, les séries turques étendent leur empire

La liberté d'expression "en péril" en Turquie, s'alarme le Conseil de l'Europe
Le combat multidimensionnel d’İnci Tugsavul - Korkut Akın
Journalist Diren Keser sent to prison following sentence

Kurdish Question / Question kurde

"Fragile paix entre Turcs et Kurdes à Bruxelles"
Limburg unrest: Belgium PM criticised for encouraging racist aggressors
DEM Party to AKP: Stop acting as spokesperson for racist attackers in Belgium
Zübeyir Aydar  (KCK):  Belgium incidents are  part of broader Turkish operation
PKK leader Öcalan marks three years without communication with outside world

Commentaire de Doğan Özgüden dans Le Soir sur les récents événements en Belgique
Kurds celebrate Newroz in Diyarbakır
Newroz celebration in İstanbul drew a crowd of over 300,000 people to Yenikapı Square

KCK: The Turkish State is the biggest threat for Iraq
Coopération turco-irakienne contre la résistance kurde
Selahattin Demirtaş protests against degrading treatment
DEM Party expresses its reaction to imposition of body search to Demirtaş

Les Kurdes irakiens numérisent des livres anciens pour préserver leur histoire
Women's Day celebrations in Kurdish provinces
CHP mayoral candidate sparks indignation with ‘racist’ remarks targeting Kurds
Le Front kurde abat un drone turc à Manbij

Deux combattants kurdes tués dans une frappe imputée à la Turquie
Kışanak's continued detention: 'Restriction of freedom & violation of right to stand in election'

Minorités / Minorities

HDP Members sentenced for condemning Armenian Genocide
Sur les ruines de l'ancienne cité d'Ani, pont entre Turcs et Arméniens
Gunman in Hrant Dink's murder spoke at the court
L’Azerbaidjan tente d’effacer l’identité politique de l’Artsakh arménien

Petits remue-menages pour faire face a sa propre histoire sanglante - Ragip Duran
SOHR: 'Turkey continues to forcibly deport Syrian refugees'

Politique intérieure/Interior Politics

Municipales en Turquie: cinq choses à savoir

Constitutional Court elects new president
Erdogan est-il vraiment sur le départ?
Comment la diplomatie turque s’est détruite? - Ragip Duran
Erdogan laisse entrevoir la fin de plus de 20 ans de pouvoir

AYM invalidates many provisions of Erdoğan's first presidential decree
AYM discusses removal of Atalay's deputyship: 'There is no place for decision-making'

Forces armées/Armed Forces

Turkey has bombed the Duhok governorate at least 141 times

Trois personnes tuées en Irak lors d'un raid aérien imputé à la Turquie
La Turquie livre trois drones Bayraktar TB2 à l'Albanie

Will Turkey ditch Russian missiles for US military jets?

Affaires religieuses / Religious Affairs
 
Turkey identified as a major recruitment pool for ISIS militants
Attentat à Moscou: deux suspects ont voyagé librement entre Russie et Turquie
L'arrestation de 147 personnes soupçonnées d'appartenance à l'EI

Alevi Conference emphasizes that assimilation policies persist employing different methods

Socio-économique / Socio-economic

Le reflet du chaos social : la violence dans les stades - Ragip Duran
La banque centrale relève son taux directeur à 50%
L'inflation plombe la "joie" du ramadan

Des violences opposent supporters et joueurs à l'issue d'un match de championnat

La Turquie en émoi après le meurtre d'un chat
L'inflation accélére à 67,1% sur un an en février

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Socialist International Council passes resolution on the Kurdish people

Özgür Özel elected the Vice President of the Socialist International

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Erdogan et Biden vont enfin s'embrasser à nouveau

La Suède a fait "trop de sacrifices" pour devenir membre de l'Otan

Relations régionales / Regional Relations

Gaza: la Turquie salue une "étape positive" après le vote à l'ONU

Erdogan "félicite" Poutine et insiste sur une issue négociée en Ukraine
La Turquie, l'Iran et le Maroc avancent leurs pions au Sahel
Erdogan : la Turquie se tient fermement derrière les dirigeants du Hamas
Erdogan se dit prêt à accueillir un sommet Russie-Ukraine
Lavrov en Turquie, désireuse de réunir à nouveau Moscou et Kiev
Les colons sont un obstacle majeur à une solution, pour Erdogan

 Erdogan prévoit de se rendre au Venezuela en 2024

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Le dirigeant chypriote-turc Ersin Tatar exclu toute perspective de réunification de l'île

La levée de boucliers d’un commis d’Etat au sujet de Sadik Ahmet - Ragip Duran

Immigration / Migration

Au moins 22 migrants meurent noyés en mer Égée

Protestation contre le risque d'extradition d'un opposant turc à Erdogan en Grèce

Droits de l'Homme / Human Rights

75-year-old seriously ill woman arrested for sending money to imprisoned daughter

Hatice Yıldız received a prison sentence for "financing terrorism" because of sending money to her imprisoned daughter.

75-year-old seriously ill woman arrested for sending money to imprisoned daughter
MA
A 75-year-old woman was arrested in İstanbul on charges of "providing financial support to terrorism" for sending money to her daughter, who is imprisoned on terrorism charges.

Hatice Yıldız, who was sentenced to 4 years and 2 months in prison after a three-year trial, was taken from her home yesterday by the police and transferred to Bakırköy Women's Closed Prison after her sentence was upheld by the appellate court.

Yıldız, who suffers from various health problems such as high blood pressure, eye issues, herniated disc, and spinal curvature, was carried out of her home on a stretcher. She was taken to the hospital before the prison.

Alper Yıldız, her son, expressed his outrage, stating that sending money to prisons is not considered a crime under Turkish law. He said, "Until now, sending money to prisons in Turkey has not been considered a crime according to the law. Sending money to prisons through PTT [Post and Telegraph Organization] is officially recognized, yet it's deemed illegal."

Yıldız noted that they will appeal to the Constitutional Court in response to the situation. (BIA, 25 March 2024)


Les documents de résistance aux juntes de 1971 et de 1980



Doğan Özgüden
(Artı Gerçek, 12 mars 2024)
À l’occasion du 53e anniversaire du coup d’État de 1971, deux contributions visant à documenter dans le détail les crimes contre l’humanité commis à la fois par ce coup d’État et celui de 1980.
Aujourd’hui, c’est le 12 mars… Le 53e anniversaire de l’une des pages les plus sombres de l’histoire de la République… Les 23 années de dictature de parti unique du CHP (Parti républicain du Peuple), les 10 années de tromperie démocratique du DP (Parti démocrate) et les deux années de régime putschiste du 27 mai à la sauce otanienne qui les ont suivies… Le réveil et la résistance historiques menés dans les années 60 par notre classe ouvrière et à laquelle prirent part en masse la paysannerie pauvre, la jeunesse révolutionnaire et le peuple kurde… Le 12 mars de 1971, le jour où le coup ignoble fut porté à ce réveil et à cette résistance…
 
Il m’est impossible d’oublier le jour où ce coup d’État fut annoncé, en tant que journaliste pris pour cible par les avis de recherches de loi martiale fréquemment répétés à la radio et affichés avec nos photos aux murs et aux postes-frontières.
 
Le 12 mars 1971, j’avais rassemblé les derniers documents et coupures de presse pour préparer les articles à paraître dans le numéro d’avril de la revue Ant, et je travaillais dans notre appartement de la colline de Kazancı, sans écouter la radio..
 
Il était peu après 13 heures lorsqu’İnci téléphone depuis son bureau à Ant : « As-tu écouté la radio ? Les chefs militaires ont remis un mémorandum au gouvernement. Nous avons écouté l’information à la radio avec les porteurs de Niğde venus chercher les matrices. Ils disent : ‘L’armée arrive, les affaires vont encore mal tourner’ ».
 
« Ils ont raison », lui répondis-je. « Prends dès maintenant les mesures de sécurité qui s’imposent. Je vais quand même essayer d’achever les articles pour la revue ».
 
En effet, il était clair que le coup d’État approchait… Comme pour tous les groupes de gauche, Ant avait aussi connu un penchant pour l’aile des « officiers radicaux » qui avait pris part aux premiers préparatifs du coup d’État quelque temps avant la publication du mémorandum du 12 mars, avant d’être évincé le 9 mars.
 
Un jour, le président de la section stambouliote du syndicat TÖS (Syndicat des Enseignants de Turquie), Süleyman Üstün, membre du comité de rédaction d’Ant, était venu me voir pour me dire que les officiers radicaux, qui avaient également établi des liens avec le mouvement enseignant, suivaient avec estime la lutte anti-impérialiste de notre revue, mais qu’ils hésitaient à entrer en relations directes en raison de notre position sur le problème kurde. Et il renchérit : « Ils affirment que, si nous ne mettions pas en avant ce problème, au moins un temps, cela serait bénéfique à la fois pour leur propre mouvement et pour Ant ».
 
« Non », lui répondis-je. « Nous ne garderons pas le silence sur cette question et ne ferons aucune concession. S’il te plaît dis à ceux qui t’ont transmis ces messages qu’il y a déjà la revue Devrim de Doğan Avcıoğlu qui publie à leurs convenances, cela devrait leur suffire. De toute façon, ils sont déjà en relations intimes avec des groupes d’individus louches comme Mahir Kaynak. Ils organisent ensemble une série de réunions provocatrices. Nous n’en sommes pas et nous continuerons comme nous l’entendons ».
 
Süleyman Üstün était également du même avis… Il approuva : « Je suis entièrement d’accord avec ton appréciation. Je la transmettrai fidèlement à ceux qui m’ont apporté le message ».
 
La résistance d’Ant au coup d’État du 12 mars
 
Immédiatement après, nous avions publié dans le numéro d’Ant de février 1971 l’étude d’İsmail Beşikçi sur « La cause du sous-développement en Anatolie orientale » ainsi que l’Histoire kurde de Cheref Khan dans son Cheref-Nâmeh, traduit de l’arabe par Mehmet Emin Bozarslan.
 
L’hostilité de la hiérarchie militaire à notre égard avait déjà commencé avec nos critiques contre la pose de mines atomiques en Anatolie orientale dans les premiers numéros d’Ant en 1967. Sur ordre du chef d’état-major Cemal Tural, j’avais été traîné devant le tribunal militaire à la caserne de Selimiye pour être jugé « pour trahison à la patrie ».
 
Mais ce qui les mit vraiment en colère, c’étaient nos révélations des dessous du fonds de pension de l’Organisme de Solidarité de l’Armée (OYAK) servant à intégrer tous les officiers à la classe capitaliste. Et lorsque la loi martiale fut instaurée à la suite de la résistance ouvrière des 15 et 16 juin (1970) et que leurs dirigeants étaient renvoyés devant le tribunal militaire, Ant publia en couverture, en guise de protestation, le slogan : « Les officiers capitalistes ne peuvent pas juger les travailleurs ». C’était aussi pour cette raison que je fus menacé par une convocation devant le tribunal militaire.
 
Après avoir documenté le processus d’avènement de l’intervention militaire dans le numéro d’Ant d’avril 1971, notre comité de rédaction avait publié l’appel commun suivant : « Le renversement du gouvernement Demirel par l’ultimatum des généraux et la tentative de formation à la place d’un gouvernement « au-dessus des partis » a, d’une part, exacerbé les contradictions des classes dominantes et de leurs représentants parlementaires, et d’autre part, avec la liquidation des éléments radicaux à tous les postes clefs de l’armée, ruiné tous les espoirs attachés au réformisme petit-bourgeois… Toutes les variantes de régime fasciste sont vouées à l’effondrement… La libération du peuple passe par le pouvoir révolutionnaire ouvrier-paysan ». 
 
Par ailleurs, nous avions fourni un rapport détaillé sur le pogrom qui avait visé les lieux de travail et les domiciles des révolutionnaires et des Alévis à Kırıkhan le 5 mars 1971, et publié le texte intégral de la déclaration de l’Armée de Libération du Peuple de Turquie (THKO) de Deniz Gezmiş qu’aucun autre journal ou revue n’avait osé relayer.
 
Il y eut différentes évaluations dans les milieux de gauche face au mémorandum du 12 mars. Surtout après la démission du gouvernement Demirel à la suite de la remise du mémorandum et la formation à sa place d’un « gouvernement de réforme » présidé par Nihat Erim du CHP, avec la participation d’experts en planification comme Attila Karaosmanoğlu, Attila Sav et İhsan Topaloğlu, de nombreuses organisations progressistes, en ce compris la Confédération des Syndicats progressistes (DISK), soutenaient le nouveau gouvernement, même avec prudence.
 
Cependant, la fausseté du « gouvernement réformateur » se révéla après quelques jours. Des solutions alternatives commencèrent alors à être discutées à gauche. La DISK ressentit le besoin d’organiser une réunion d’évaluation à Ankara avec la participation des représentants du TÖS et de divers syndicats et chambres professionnelles progressistes.
Au terme de cette réunion, il fut décidé de soumettre au nouveau gouvernement un contre-mémorandum. Ce mémorandum stipulait : « Nous déclarons être déterminés à lutter contre toute tentative anticonstitutionnelle tendant, sous prétexte de "prévenir l’anarchie", à écraser la lutte anticapitaliste de la classe ouvrière et les efforts menés sous sa direction en vue d’insuffler dans les masses une conscience anti-impérialiste ».
 
Mais il était trop tard… Après avoir reçu le vote de confiance de tous les partis représentés au Parlement, en ce compris du principal parti d’opposition, le CHP, le « gouvernement réformateur », qui n’était que la marionnette des militaires, commença à mettre en œuvre, étape par étape, la « terreur étatique » imposée par l’impérialisme américain et ses collaborateurs capitalistes en Turquie.
 
Sur ce, dans le numéro d’Ant à paraître début mai 1971, nous mettions en évidence sur base de données concrètes les dessous du « plan de réforme et de pacification » que la junte avait annoncé mettre en œuvre via le gouvernement Erim, avant de présenter le nouveau pouvoir comme celui du « complexe militaro-industriel » et d’appeler les forces progressistes de Turquie à résister à ce gouvernement par tous les moyens.
 
Les responsables d’Ant sous le viseur de l’état de siège…
 
Une fois la composition d’Ant terminée et les pages reliées envoyées à l’impression, nous décidâmes de prendre pour la première fois depuis des semaines un vrai repas à la maison. Ma sœur Çiğdem, qui travaillait à l’époque comme productrice de programmes à la radio d’Istanbul de la TRT, devait également venir. Pour avoir diffusé la chanson « Le Déserteur » du chanteur français Serge Reggiani dans l’un de ses programmes, celle-ci fut interrogée pendant des jours par la police.
 
Après avoir fait les courses, nous avions rendu visite aux vendeurs de plantes derrière la Nouvelle Mosquée. Nous étions mariés depuis plus de 6 ans. J’avais 35 ans, İnci 31… Cela faisait longtemps que nous souhaitions faire du grand balcon de notre appartement de la colline de Kazancı un petit jardin. Alors que nous en avions envie, nous n’avions rien acheté. Nous savions que des jours difficiles nous attendaient, la Turquie et nous. Ce n’était pas le moment de verdir le balcon…
 
Çiğdem arriva également le soir. Nous avions dressé une belle table. Juste au moment où nous étions sur le point de commencer à manger, un ami de la maison d’édition téléphona, en disant : « Il se passe quelque chose par ici. Les patrouilles se sont intensifiées en rue ».
 
Nous écoutions constamment la radio pour comprendre ce qui se passait. L’ordre public semblait régner. Quelques informations ordinaires furent données à 21h00. Et alors que nous allions éteindre la radio, le discours du Premier ministre Nihat Erim commença à être diffusé. La loi martiale était déclarée dans 11 départements, dont Istanbul, Ankara et Izmir, et l’opération Massue (Balyoz) lancée.
 
Avec İnci, nous nous rendîmes immédiatement dans l’arrière-chambre, où nous pensions ne courir aucun risque d’être écoutés, et commençâmes à discuter de ce qui pouvait être fait. La revue aurait-elle pu être distribuée dans les conditions de la loi martiale ? Comme les soldats étaient déjà hostiles à Ant, il était certain que ce numéro serait immédiatement confisqué, que de nouvelles poursuites seraient intentées, et que nous serions même arrêtés. Mais il fallait à tout prix que ce numéro parvienne aux lecteurs afin que l’opinion publique turque et mondiale puisse connaître les raisons du coup d’État. Nous devions prendre toutes les mesures de sécurité jusqu’à la sortie de la revue et préparer nos collègues de travail à cette période afin que la maison d’édition puisse continuer à fonctionner après notre arrestation.
 
Je fourrai immédiatement les documents et autres correspondances importants, présents dans la maison, dans une valise à soufflet en cuir qui me restait de mon père afin de les expédier à une autre adresse en dehors d’Istanbul. Ensuite, je me rendis au bureau d’Ant pour instruire les amis qui s’y trouvaient de mettre en sécurité toutes les correspondances et adresses importantes.
 
Le lendemain matin, nous nous rendîmes à l’imprimerie où Ant était imprimée… L’état de siège à peine déclaré, la police y avait fait une descente, mais n’avait rien trouvé. Ce n’était pas seulement le comité de rédaction de la revue Ant, mais aussi les typographes, les imprimeurs et les distributeurs qui partageaient la même position politique. Lorsqu’ils apprirent que la loi martiale fut déclarée, les employés de l’imprimerie cachèrent les exemplaires d’Ant sous des exemplaires du Coran imprimés dans la même imprimerie, de sorte que la police n’eut aussi rien remarqué.
 
Après le raid, les exemplaires furent tout de suite envoyés à la relieuse, où ils furent reliés sur le champ, prêts à être distribués. Comme d’habitude, toutes les étiquettes et papiers d’emballage avaient été préparés longtemps à l’avance de manière à assurer une distribution immédiate de la revue. Nous avons pris deux exemplaires de la revue et quittâmes le propriétaire et les employés de l’atelier en les saluant.
 
Ce dernier numéro fut livré en quelques heures aux quatre coins de la Turquie avec un grand succès. Le lendemain matin, Ant fut la seule publication de gauche que les lecteurs pouvaient trouver dans les kiosques à journaux après le début de l’état de siège, pleine d’explications documentées sur le pouvoir du « complexe militaro-industriel », le projet de constitution d’un holding par Vehbi Koç et le rôle du gouvernement Erim dans la mise en œuvre de ce plan. Les revues distribuées furent épuisées partout en l’espace de quelques heures.
 
La lutte en exil contre le coup d’État de 1971
 
Alors que nous tenions nos dernières entrevues chez Çiğdem le matin du 30 avril 1971, le communiqué du commandement de l’état de siège d’Istanbul commença à être lu sur toutes les ondes. Il était signifié que « la revue Ant, qui violait de manière persistante les articles 142, 311, 312, 156 et 159 du Code pénal turc, était fermé jusqu’à nouvel ordre et que les poursuites nécessaires étaient engagées contre ses responsables ».
 
Soit nous acceptions de nous rendre nous-mêmes au commandement de l’état de siège, soit nous prenions le risque d’être arrêtés n’importe où, soumis à la torture, et peut-être abattus.
 
Lors de la réunion que nous eûmes dans une forêt sur une crête du Bosphore avec les membres du comité de rédaction que nous avions pu joindre, nos amis furent du même avis : « Lors de ton interrogatoire sous l’état de siège après les 15-16 juin, les officiers t’avaient prévenu que si tu retombais entre leurs mains, tu pourrais ne pas en ressortir en vie… Après les déclarations parues dans les derniers numéros d’Ant, dans quel état sortiras-tu des geôles de l’état de siège ? Le mieux est qu’avec İnci, vous trouviez le moyen de vous exiler… Vous connaissez beaucoup de monde à l’étranger… Lancez de là-bas une résistance démocratique contre la Junte ».
 
Oui, à partir de ce jour-là, nous étions dans une illégalité totale, et après avoir quitté la Turquie avec de faux passeports le 11 mai 1971, nous sommes en exil depuis 53 ans.
 
Au cours de nos deux premières années d’exil, passées dans une illégalité totale avec de faux passeports, nous entrâmes en contact avec les contributeurs et lecteurs d’Ant en Allemagne, en Belgique, en France, en Suède, en Norvège, au Danemark et en Suisse, établirent des liens avec les organisations démocratiques ouvrières et étudiantes de ces pays, et créâmes l’organisation de la Résistance démocratique. En son nom, nous publiâmes des communiqués en plusieurs langues contre la junte du 12 mars, et présentâmes coup sur coup trois dossiers volumineux aux grands médias et à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, qui auparavant avait exclu de son sein la Grèce dirigée par la junte fasciste des colonels, afin que celle-ci impose les mêmes sanctions au régime d’Ankara : File on Turkey, Turkey on Torture et Man Hunts in Turkey. 
 

En plus de cela, en 1974, nous publiâmes un album intitulé « Resistance », rassemblant les affiches d’actions de protestation organisées à l’étranger par des organisations démocratiques de Turquie ou étrangères contre le régime du 12 mars.
Les trois premiers documents furent réalisés dans une période où nous vivions en clandestinité avec de faux passeports et dans des conditions très difficiles en Europe, en particulier grâce à la solidarité des exilés politiques ayant fui les dictatures fascistes de Grèce, du Espagne et du Portugal et le régime raciste d’Afrique du Sud ou émanant du mouvement des Black Panthers aux États-Unis.
 
Après avoir régularisé notre situation et alors que nous poursuivions notre lutte à Bruxelles, avec les publications de notre agence Info-Türk , en raison des pressions exercées par l’État turc, notre demande de permis de travail et de séjour en Belgique fut rejetée. Nous fûmes également refoulés d’Allemagne et interdits d’entrer en France. De plus, après le coup d’État du 12 septembre 1980, nous fûmes déchus de la nationalité turque avec plus de 200 autres exilés politiques.
 
En 1986, nous avons documenté en anglais le sale bilan de la Junte du 12 septembre 1980 avec un Livre noir sur la « Démocratie » militariste en Turquie (Black Book on the Militarist « Democracy » in Turkey).
 
Le prix à payer fut une seconde notification par courrier recommandé du consulat général de Turquie de notre déchéance de nationalité, sur directive du Premier ministre de l’époque, Turgut Özal.
 
De surcroît, en raison des publications d’Info-Türk et de notre solidarité et unité d’action avec les organisations démocratiques assyriennes, arméniennes et kurdes en Belgique, nous avons fréquemment été pris pour cible par les missions diplomatiques et les médias au service du régime d’Ankara.
 
Il y a 12 ans, j’ai raconté en détail nos luttes en Turquie et dans l’exil dans mes mémoires publiés en deux volumes et intitulés Journaliste « apatride ». Quant à nos écrits et entretiens au cours de nos plus d’un demi-siècle d’exil, ils ont été publiés en six volumes sous l’intitulé « Écrits d’Exil ».
 
En collaboration avec İnci, nous avons décidé de rendre accessibles, et de manière pérenne, en un seul volume, les quatre livres que nous avions publié en nombre limité il y a un demi-siècle dans notre période de clandestinité, afin de présenter à l’opinion publique, dans tout leur détail, les crimes contre l’humanité commis par les putschistes du 12 mars 1971 qui nous ont contraint à l’exil.
 
Aujourd’hui, à l’occasion du 53e anniversaire du coup d’État du 12 mars 1971, nous présentons au public le livre, en anglais et en grand format, de 839 pages intitulé « Resistance Documents ».
 
Ce livre, ainsi que le Livre noir sur la « Démocratie » militariste en Turquie, publié en 1986 en anglais et traduit en français en 2010 dans un grand format de 405 pages, constituent une source détaillée des crimes contre l’humanité des Juntes de 1971 et de 1980.
 
La lutte multidimensionnelle d’İnci contre les coups d’État
 
J’ai expliqué en détail dans l’introduction des Documents de Résistance dans quelles conditions et difficultés ces livres ont été rédigés et publiés. C’est İnci Tuğsavul qui a rassemblé les documents de ces livres, les a classés, a reproduit les textes rédigés sur papier ciré de la machine à boule IBM prêtée par les résistants grecs, et a travaillé jour et nuit sur les duplicatrices, elles aussi prêtées, pour imprimer et relier des milliers de pages.
 
Tout comme elle a assumé à elle seule toutes les responsabilités de la mise en page à l’impression, en passant par la composition, du journal Akşam dans les années 1965-66 et de la revue et des livres Ant dans les années 1967-71…
 
En préparant la publication des Documents de Résistance, il était de mon devoir de partager avec le public le combat multidimensionnel d’İnci au cours de nos 60 années de vie commune.
 
Le livre sur İnci a été publié en janvier par les éditions Belge en Turquie sous le titre « Faire de l’apatridie une patrie (Vatansızlığı vatan eylemek) ».
 
La version française du livre, traduite par Bahar Kimyongür, a été publiée il y a quatre jours, à l’occasion de la Journée internationale des Droits des Femmes, par Info-Türk à Bruxelles sous le titre « Une rebelle dans l’encre d’exil ».
 
Quand je regarde un demi-siècle en arrière, je peux dire que pour les membres de notre génération qui ont connu les coups d’État militaires de 1960, 1971 et 1980, le danger ou la menace de coup d’État n’a jamais complètement disparu dans la géographie de la Turquie.
 
Oui, la Turquie a toujours été un pays de coups d’État… À l’époque ottomane déjà, le fameux raid de la Sublime Porte mené le 23 janvier 1913 par le Comité Union et Progrès sous la direction d’Enver Bey… Durant la période républicaine, notre génération de journalistes a été le témoin direct des coups d’État des 27 mai 1960, 12 mars 1971, 12 septembre 1980 ainsi que des processus de type « coup d’État » du 28 février en 1997, du mémorandum électronique du 27 avril en 2007… Et les tentatives de coup d’État manquées du 22 février 1962 et du 21 mai 1963
 
La mentalité dominante dans tous les coups d’État est de sauver la patrie, menacée par des ennemis intérieurs et extérieurs imaginaires, de maintenir l’ordre en faveur des classes dirigeantes, et pour cela écraser avant tout le combat pour la liberté et les droits humains des organisations de gauche et de la résistance kurde.
 
Même les partis de l’ordre étaient des partenaires dans la réalisation de ces objectifs. Toutefois, s’ils sont considérés comme un obstacle, tous les partis peuvent être fermés et le pouvoir législatif peut être entièrement concentré entre les mains de la junte militaire. 
 
L’un des exemples inoubliables du partenariat criminel militaro-civil est sans aucun doute l’assassinat de trois jeunes révolutionnaires, Deniz Gezmiş, Yusuf Arslan et Hüseyin İnan, condamnés à mort par un tribunal militaire après le coup d’État du 12 mars 1971 et exécutés le 6 mai 1972 avec l’approbation de la majorité de députés de tous les partis.
 
Le putschisme a récemment pris une nouvelle dimension, et un gouvernement civil islamo-fasciste, prenant prétexte d’une « fausse tentative de coup d’État »,, a été capable de s’inféoder totalement l’armée en accomplissant en toute irresponsabilité toutes les fonctions inhumaines propres aux juntes militaires fascistes.
 
Il est du devoir de tout citoyen porteur de dignité humaine et déterminé à lutter pour la fraternité des peuples, la justice sociale et la paix, de s’opposer à toute tentative de coup d’État, quels qu’en soient les motivations, la forme et l’auteur.
 
La tâche urgente actuelle est de résister et de vaincre le putschisme islamo-fasciste mené par le duo Erdoğan-Bahçeli.
 
Les prochaines élections locales du 31 mars seront un nouveau test pour cette résistance qui n’a pas réussi lors des élections de l’année dernière parce que le principal parti d’opposition a ignoré la volonté kurde et a fait des concessions aux partis et groupes de droite, voire d’extrême droite.
(Traduction: Mazyar Khoojinian)
*

ECtHR sentences Turkey for violation of right to a fair trial

Orhan Şahin, sentenced to life imprisonment along with a total of 20 years, 10 months, and 5 days, has received the result of his application to the European Court of Human Rights (ECtHR). The ECtHR ruled that Turkey violated the right to a fair trial as stipulated in Article 6/1 of the European Convention on Human Rights.

The ECtHR deemed a retrial in accordance with the requirements of Article 6 of the Convention, if requested by the applicant (Şahin), as the most appropriate way of redress, thus rejecting the claim for moral damages.

In its decision, the ECtHR noted that the Doğubayazıt Heavy Penal Court based Şahin's conviction on charges of "undermining the unity of the state and the territorial integrity of the country," "unlawful possession of dangerous substances," and "attempted murder of a public official" primarily on the testimony of one person.

The decision pointed out that the judges of the Doğubayazıt Heavy Penal Court did not hear the testimony of A.Y., the individual whose statement formed the basis of the judgment: "The request of the defendant's lawyers for the hearing of A.Y. in court was rejected. Therefore, in the presence of the judge who ultimately decided the case, the defendant was not given the opportunity to confront the witnesses."

Turkey will pay 1000 Euros in court costs to Şahin. (BIA, 14 March 2024)

Sept personnes arrêtées pour espionnage au profit d'Israël

Sept nouvelles personnes soupçonnées d'espionnage au profit d'Israël ont été arrêtées en Turquie, deux mois après un important coup de filet, a annoncé mardi l'agence de presse officielle turque Anadolu.

Les suspects, parmi lesquels figurent un détective privé et des fonctionnaires, sont accusés d'avoir fourni contre rémunération des informations sur des "citoyens et entreprises du Moyen-Orient" installés en Turquie, affirme Anadolu, citant des sources de sécurité.

34 personnes soupçonnées notamment d'aider les services de renseignements israélien à préparer des enlèvements sur le sol turc avaient déjà été arrêtées début janvier à travers la Turquie.

Le bureau du procureur d'Istanbul avait déclaré que 12 autres suspects, accusés des mêmes faits, restaient recherchés.

Une source sécuritaire avait indiqué à l'AFP que les suspects, pour la plupart de nationalité étrangère, avaient été recrutés dans le cadre d'"opérations visant des Palestiniens et leurs familles".

"Ce n'est que le début... Vous allez apprendre à bien connaître la Turquie", avait lancé quelques jours plus tard le président turc Recep Tayyip Erdogan à l'adresse d'Israël.

Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas début octobre, le président turc, allié traditionnel de la cause palestinienne, a multiplié les invectives à l'égard d'Israël.

M. Erdogan, qui avait ouvert en 2022 une nouvelle ère dans les relations avec Israël après une décennie de brouille, a notamment estimé qu'il n'existait "aucune différence" entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et Adolf Hitler. (AFP, 5 mars 2024)

La Turquie épinglée par HRW pour des atteintes aux droits humains en Syrie

La Turquie est tenue pour responsable de nombreuses violations des droits humains dans les régions du nord de la Syrie contrôlées par les forces turques et leurs supplétifs, a affirmé jeudi l'ONG Human Rights Watch (HRW).

La Syrie a été morcelée par la guerre qui a éclaté en 2011 après la répression de manifestations prodémocratie, et l'armée turque y contrôle avec des groupes affiliés deux vastes zones frontalières après avoir mené des opérations d'envergure contre les groupes kurdes.

La Turquie "porte la responsabilité des graves abus et des crimes de guerre potentiels commis par des membres de ses forces et des groupes armés locaux qu'elle soutient" dans le nord de la Syrie, a déclaré HRW dans un rapport.

"Des responsables turcs (...), dans certains cas, ont été directement impliqués dans des crimes de guerre manifestes", ajoute le rapport.

HRW a également accusé les forces armées turques et les agences de renseignement d'être "impliquées dans la perpétration et la supervision d'abus".

Selon le rapport, les abus et violations sont "le plus souvent dirigés contre des civils kurdes et toute personne considérée comme ayant des liens avec les forces dirigées par les Kurdes".

Des femmes kurdes qui ont été détenues ont signalé des violences sexuelles, notamment des viols.

Ankara considère la principale composante des Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les Kurdes, comme une extension des rebelles kurdes turcs qu'il combat. Les FDS contrôlent des territoires adjacents à ceux tenus par la Turquie et ses supplétifs.

Selon HRW, la police militaire locale et l'Armée nationale syrienne (ANS), soutenues par Ankara, "ont arbitrairement arrêté et détenu, fait disparaître de force, torturé et maltraité d'autres manières, soumis à des procès militaires inéquitables de nombreuses personnes en toute impunité".

HRW a en outre accusé la Turquie d'avoir "sommairement expulsé des milliers de (...) Syriens" réfugiés sur son sol vers des zones syriennes sous son contrôle.

Des centaines de milliers de Syriens vivant dans les zones sous contrôle turc ont en outre été déplacés, les factions de l'ANS pillant et saisissant leurs propriétés, selon le rapport.

La Turquie et les autorités locales qu'elle soutient "devraient accorder aux organismes d'enquête indépendants un accès immédiat et sans entrave aux territoires sous leur contrôle", a déclaré l'ONG.

HRW précise avoir demandé des commentaires sur ces allégations aux autorités turques qui n'ont pas fourni de réponse dans l'immédiat. (AFP, 29 fév 2024)


Sept féminicides recensés en une journée en Turquie

Sept femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en une seule journée mardi à travers la Turquie, selon un recensement établi par la télévision privée Haber Türk.

"Au total, sept femmes ont été sauvagement assassinées à Izmir, Bursa, Sakarya, Erzurum, Denizli et Istanbul" rapporte Haber Türk, énumérant de grandes villes du pays situées aussi bien dans l'ouest comme Istanbul, la capitale économique, Bursa ou Izmir, sur la côte égéenne, qu'à Sakarya (nord) ou Erzurum, en Anatolie orientale, réputée plus conservatrice.

"Les suspects étaient soit leur conjoint actuel, soit des conjoints dont elles étaient séparées", précise la chaine qui cite les noms des victimes et affiche pour chacune d'elles sa photo sur son site internet.

Ces femmes, âgées de 32 à 49 ans, ont été tuées par balles ou à l'arme blanche; au moins trois des meurtriers ont mis fin à leurs jours, deux ont été arrêtés, un autre blessé lors de son arrestation est décédé.

Le sort du septième, qui s'était évadé de prison pour tuer son épouse, n'a pas été précisé.

En 2023, la plateforme de défense des droits des femmes "We Will stop feminicides" a recensé 315 meurtres de femmes - dont 65% tuées à leur domicile - et 248 "décès suspects", qualifiés de "suicides" par les autorités mais que les féministes attribuent à un tiers, notant la hausse suspecte des défenestrations en Turquie.

Le pays s'est retiré en 2021 de la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes, dite Convention d'Istanbul, qui impose aux autorités d'enquêter et de sanctionner les violences à l'encontre des femmes.

A l'inverse, soulignent les ONG, "en quinze ans la seule année où le nombre de féminicides a décru était 2011, l'année où la Convention d'Istanbul a été adoptée".

Une procédure engagée en 2022 contre la plateforme "We will stop feminicides" par un procureur d'Istanbul, visant à l'interdire pour "activités immorales", a finalement été abandonnée en septembre. (AFP, 27 fév 2024)

The right to a fair trial violated in the ÇHD case

Representatives from 25 international legal organizations and bar associations, who visited Turkey from November 6 to 10, 2023, to examine the judicial process in the Progressive Lawyers Associationi (ÇHD) case, documented the information they acquired.

The representatives, who met with eight detained lawyers and attended the ÇHD case hearings at that time, also conducted an examination regarding the prison conditions.

The delegation consisting of representatives from legal organizations met with Aytaç Ünsal at Edirne Prison, Engin Gökoğlu, Süleyman Gökten, and Özgür Yılmaz at Tekirdağ Prison, Aycan Çiçek at Kandıra Prison, and Oya Aslan, Selçuk Kozağaçlı, and Barkın Timtik at Silivri Prison.

"Lawyers convicted and sentenced following blatantly unfair trials"
In their assessment included in the report, the delegation stated that their findings indicated a concerning violation of international human rights law and standards, and a blatant disregard for the protection of lawyers:

"All of the detained lawyers interviewed were convicted and sentenced following blatantly unfair trials. Violations of the right to a fair trial during court proceedings were extensively documented, consistent with previous fact-finding missions and trial observations."

"The principle of equality of arms was not upheld."
The international delegation, in their observations regarding the hearings held on November 6-9, 2023, determined that the principle of "equality of arms," a criterion of international law, was not adhered to: "It was observed that some defense lawyers did not have the opportunity to question certain witnesses, thus violating Article 6(3)(d) of the European Convention on Human Rights."

"The failure of the prosecution to provide access to relevant information, files, and documents necessary for lawyers to provide effective legal assistance to their clients also violated the right to have adequate time and facilities for the preparation of the defense."

Unlawful interception of the phones

The report highlighted that the unlawful interception of the phones of the prosecuted lawyers demonstrated a pattern of harassment and intimidation aimed at lawyers solely for carrying out their professional duties.

Vague definition of 'terrorism' in the Anti-Terror Law

The delegation also drew attention to the vague definition of "terrorism" in the Anti-Terror Law, stating that lawyers accused in the ÇHD case were also prosecuted based on this broad and ambiguous definition."

Additionally, the international delegation expressed concern about the arrest and detention of lawyers due to their professional activities and human rights advocacy. The report highlighted that lawyers' rights to assembly, organization, and freedom of expression are protected by both national and international regulations.

Torture and ill-treatment

The delegation expressed that they identified a series of international law violations in the situations of the detained lawyers they met with. They mentioned that lawyers Oya Aslan, Engin Gökoğlu, Barkın Timtik, Aytaç Ünsal, and Özgür Yılmaz were subjected to torture or other ill-treatment while in detention, and they reviewed reports regarding this matter. They added that complaints of ill-treatment were not subjected to impartial and independent investigations by authorities, which they deemed another violation of both international and national laws.

Prison conditions

The international delegation also expressed concerns about the strict isolation regime that restricts detained lawyers from accessing regular and meaningful contact not only with other inmates but also with other individuals, including family members and friends. Access to recreational, cultural, and exercise activities for lawyers is being denied.

Recommendations

The "recommendations" section of the report called on the government to take the following steps:

Immediately and unconditionally release detained lawyers Oya Aslan, Aycan Çiçek, Engin Gökoğlu, Süleyman Gökten, Selçuk Kozağaçlı, Barkin Timtik, Aytaç Ünsal, and Özgür Yılmaz.
Conduct an independent and impartial investigation into allegations of torture and other ill-treatment against detained lawyers, and ensure that perpetrators are prosecuted fairly.
Guarantee legally that lawyers in Turkey do not become identified with their clients and their clients' cases.
Ensure that lawyers can carry out their legitimate professional activities without fear of retaliation and undue interference.

Signatory organizations

The following organizations have signed the report: The Law Society of England and Wales, the European Association of Lawyers for Democracy and World Human Rights (ELDH) based in Düsseldorf, the International Union of Lawyers (UIA-IROL), European Democratic Lawyers (AED), the Catalonia Association for the Defense of Human Rights, Lawyers for Lawyers, the Conference of French Bar Associations, Lawyer Solidarity, the European Bars Federation (FBE), the Human Rights Institute of the Grenoble Bar, the International Association of Democratic Lawyers (IADL), the Observatory for Lawyers, the Legal Center of Lesbos, Bar Associations of France and Belgium, the Association of Legal Aid Lawyers of Amsterdam (VSAN), the Center for Research and Studies on Democracy (CRED, GIGI), the Defense Commission of the Barcelona Bar, and the Bar Associations of Brussels, Bologna, Bordeaux, New York City, Marseille, and Nantes. (BIA, February 27, 2024)

Human rights groups draw attention to hunger strikes in prisons

A coalition of human rights organizations gathered at the Tahir Elçi Conference Hall in Van Bar Association to unveil a report on prison conditions.

The report, compiled by the Van Bar Association, Freedom for Lawyers Association (ÖHD) Van Branch, Human Rights Association (İHD) Van Branch, Solidarity and Assistance Association for Families of Detainees (Tuhay-Der) Van-Colemêrg Medical Chamber, and Health and Social Service Workers Union (SES) Van Branch, is part of the "Hunger Strikes Monitoring Coordination."

The prisons examined in the report include Van F Type, Van High-Security, Patnos L Type, Ahlat T Type, Trabzon Beşikdüzü T Type, Bayburt M Type, and Rize Kalkandere L Type.

Hunger strikes

Ebru Demirtepe, a member of ÖHD, provided insights into the report, highlighting that in some prisons, daily health checks for the hunger-striking prisoners were neglected. She stated, "In some prisons, hunger-striking inmates are provided with salt, sugar, and baking soda, but essential nutrition such as yogurt and fruit juice is not given. Particularly in Van F Type Prison, hunger-striking prisoners are denied provisions, and they are not allowed to shop from the canteen with their own money, turning the hunger strike into a virtual death fast due to these restrictions imposed by the prison administration."

Disciplinary investigations have been initiated due to the hunger strikes, according to Demirtepe. She mentioned, "In some prisons, disciplinary penalties such as 'deprivation from cultural and sports activities' and in some, 'deprivation or restriction of communication and communication tools' have been imposed on hunger-striking prisoners. In some prisons, hunger-striking inmates are isolated from other prisoners, placed in a separate ward, and kept away, which has been conveyed to us."

İmralı prison

Demirtepe urged the Ministry of Justice and the parliament to address the hunger strikers' demands, emphasizing the importance of examining their demands, ensuring compliance with national and international regulations, and promptly arranging family and lawyer visits for Abdullah Öcalan and other prisoners in İmralı Closed Island Prison.

She concluded, "Isolation is a clear violation of the right to life. Prisoners in İmralı Island Prison have the same rights as prisoners in other Turkish prisons."

Political prisoners in many prisons began a periodic and rotating hunger strike on November 27, 2023, with demands including an end to human rights violations in Turkish prisons, improvement of worsening prison conditions, termination of the long-standing isolation conditions on Abdullah Öcalan and other prisoners in Imralı High-Security Closed Prison, and the provision of family and lawyer visitation rights, as well as a democratic solution to the Kurdish issue. (BIA, February 22, 2024)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Report documents over 200 cases of censorship against artistic freedom in 2023

Last year, 209 instances of censorship against artistic freedom of expression were documented in Turkey, as reported by the Speak Up (Susma) Platform Against Censorship and Self-Censorship.

Of these cases, 51 were related to television broadcasts, with 42 cases resulting in penalties imposed by the Radio and Television Supreme Council (RTÜK). Additionally, various practices were observed, including legal investigations and prosecutions against actors, scenes being cut or blurred during broadcasts, and termination of actors' contracts due to their social media posts.

The second most affected area was the music industry, accounting for 23.9% of censorship cases, followed by the internet with 11%.

In 2023, the most common censorship method was prohibition and blocking, accounting for 41% (86 cases). The majority of prohibitions were related to the music industry, followed by administrative sanctions with 58 cases.

The Speak Up Platform stated, "Undoubtedly, it is not possible to say that all censorship cases that occurred in Turkey during the year are limited to this number. In this sense, it would not be wrong to say that what is reflected in the report is just the tip of the iceberg. Although we know that there are more censorship cases than reflected in the report, the data we have is important in providing a general idea of artistic freedom."

Disadvanteged groups were affected by censorship more, the platform noted. "Until that time comes, the stakeholders in the field and the data we collect indicate that the increasingly authoritarian government continues to disproportionately affect marginalized groups in society. Women, LGBTI+ individuals, Kurds, refugees, like every year, were among the most severely affected by multiple human rights violations in 2023, and artistic freedom is just one of them." (BIA, 26 March 2024)

Academic Nükhet Sirman detained over 'research subject under police surveillance’

Nükhet Sirman, an antropologist retired from Boğaziçi University, has been detained. The reason for the detention is reportedly related to one of Sirman's research subjects being under police surveillance.

Taken into custody at her home on Saturday evening on İstanbul’s Burgaz Island, Sirman was transferred to the Smuggling Department of the Mersin Police.

Sirman’s lawyer, Fatoş Hacıvelioğlu, said today that a confidentiality order was imposed on the investigation and that the detention period was extended by one day.

Sirman, co-founder of the Dissensus Research Company, is also among the academics who signed the Peace Petition criticizing the government’s practices during the 2015-16 conflict in Kurdish regions, leading to the dismissal of over 1,000 academics from their positions. (BIA, 25 March 2024)

Journalist Levent Gültekin given sentence for 'insulting the president'

An İstanbul court has sentenced TV pundit Levent Gültekin to 11 months in prison for "insulting the president."

Gültekin was tried for comments he made in September 2022 following a bomb attack in Mersin by the Kurdistan Workers' Party (PKK), which resulted in the death of a police officer.

During a program on Halk TV, Gültekin had remarked, "If there's a separatist in this country, it's Tayyip Erdoğan. Because they're trying to sustain their power by dividing society, segregating, excluding, and antagonizing people."

Appearing in court at the Bakırköy 44th Criminal Court of First Instance today, Gültekin said, "I strongly criticized President Erdoğan's speech following a terrorist attack in Mersin. I did not insult, and I do not believe I committed a crime."

His lawyer, Gemzenur Sancılı, argued, "The criticisms were directed not at the President personally or his office, but at his political ideology and governance."

The prosecutor, however, argued that Gültekin's remarks, despite appearing to criticize the president's political views, amounted to insult, especially his statement "Elementary school child mental illness," which, according to the decision of the Court of Cassation 4th Criminal Chamber, constituted an insult offense.

The court sentenced Gültekin to 11 months and 20 days in prison for "insulting the president." The sentence was suspended.

"Article 299 prevents democratic debate"

Reporters Without Borders (RSF) Turkey Representative and bianet Media Freedom Rapporteur Erol Önderoğlu stated that Gültekin is the 75th journalist convicted of insulting President Erdoğan since his election in 2014.

"As long as repressive laws continue to serve as a means to shield the President from criticism, unfortunately, we cannot expect the repeal of provisions such as 'insulting the president' as a result of a democratic initiative," Önderoğlu said. "Everyone should recognize that this provision stifles democratic debate and serves to silence journalists." .” (BIA, 19 March 2024)

Libération d'une journaliste de l'AFP interpellée en marge du Nouvel An kurde

Une journaliste de l'AFP a été interpellée dimanche par la police turque et relâchée après avoir été retenue plus de six heures sous une pluie d'insultes, en marge des célébrations du Nouvel An kurde à Istanbul.

Eylul Yasar, du service vidéo de l'AFP, a annoncé sa remise en liberté ainsi que celle de quatorze personnes enfermées en même temps qu'elle, en majorité des femmes, dans le même fourgon.

Elle s'apprêtait à filmer les célébrations de Norouz, le Nouvel An kurde, quand elle a été interpellée à un point de contrôle, avaient expliqué des journalistes présents.

Des avocats de l'Association des Avocats pour la Liberté (ÖHD), présents, avaient évoqué une cinquantaine d'interpellations au total.

"Nous savons que quatorze personnes détenues ont été libérées", a confirmé à l'AFP Emine Özhasar, une avocate de l'association MLSA, qui réunit des avocats défenseurs des droits humains et des médias.

"De nombreuses personnes ont été arrêtées mais nous ne connaissons pas encore leur nombre" total, a-t-elle ajouté.

- Pluie d'insultes -

Eylul Yasar, retenue avec dix femmes et trois hommes dans le même fourgon, a raconté avoir été "menottée très serrée".

Selon elle, l'interpellation s'est passée "extrêmement vite" après qu'elle eut protesté contre une fouille corporelle qu'elle jugeait "brutale et trop insistante".

"La police nous a insultées, traitées de fientes de porcs, de terroristes, de traîtres", a-t-elle témoigné : "Outre les commentaires sexistes, ils nous ont dit qu'on avait de la chance de ne pas être brûlées vives et transformées en savons comme les juifs", une allusion aux camps d'extermination nazis de la Deuxième guerre mondiale, a-t-elle poursuivi.

Par ailleurs, deux journalistes du site internet d'information Bianet qui filmaient les arrestations ont déclaré avoir été jetés au sol et battus par la police. Ils ont annoncé leur intention de porter plainte.

La direction de l'AFP a regretté ces faits dimanche soir.

"L'AFP déplore la détention de notre journaliste Eylul Yasar qui ne faisait que son métier. Tout en saluant sa remise en liberté, l'AFP appelle les autorités turques à respecter les droits des journalistes et à les traiter avec respect".

Erol Önderoglu, correspondant en Turquie de l'ONG Reporters sans frontières (RSF), a "dénoncé cette interpellation arbitraire qui l'aura empêchée de faire son travail", a-t-il dit à l'AFP.

Les Kurdes, qui représentent un cinquième environ des 85 millions d'habitants de la Turquie selon des estimations, font face à d'importantes discriminations dans ce pays.

L'ex-figure de proue du principal parti prokurde HDP (devenu DEM), Selahattin Demirtas, est emprisonné depuis 2016 pour "propagande terroriste".

Selon le classement RSF des pays en fonction de leur respect de la liberté de la presse, la Turquie se classait en 2023 au 165e rang sur 180, en recul de seize places par rapport à 2022 (149e). (AFP, 17 mars 2024)

Mezopotamya Agency censored

On the World Day Against Internet Censorship on March 12th, the Erzurum 1st Penal Judgeship of Peace censored the website mezopotamyaajansi35.com, which belongs to the Kurdish-focused Mezopotamya Agency.

The court justified blocking the website by citing "the protection of national security and public order."

This is not the first time this domain has been censored. Previously, on May 21, 2021, the 3rd Criminal Peace Judgeship in Diyarbakır had blocked access to the same address for the same reasons.

In response to the censorship of the domain, the Mezopotamya Agency switched to mezopotamyaajansi.net. (BIA, 13 March 2024)

De Dubaï au Chili, les séries turques étendent leur empire

La jeune femme déboule en hurlant, menottée dans le dos et agrippée par le policier qui la pousse vers la voiture. Dans le ciel de Tophane, à Istanbul, le drone de la production affole les mouettes.

Scène ordinaire dans les rues de la mégapole turque, décor favori de la soixantaine de séries télé qui se tournent annuellement en Turquie et s'en vont conquérir la planète.

Depuis une quinzaine d'années, la Turquie s'est solidement installée sur les écrans du monde entier, jusqu'à devenir le premier exportateur de séries derrière les Américains et les Britanniques, dans près de 170 pays.

"Après le monde arabe, nos séries sont aussi suivies en Europe du sud et en Amérique Latine", remarque Erdi Isik, directeur du développement chez Ay Yapim, premier exportateur turc en 2023, dont la production "Yargi" (Family Secrets) a reçu cet automne l'Emmy de la meilleure telenovela.

"Nos séries racontent des histoires de famille proches de la culture latine: quand je montre un extrait, même en turc qu'ils ne parlent pas, les acheteurs comprennent immédiatement ce qu'ils voient", explique-t-il.

Les contraintes de la censure en Turquie ménagent aussi la pudeur des publics familiaux, comme au Moyen-Orient ou en Espagne, où les téléspectateurs ont coutume de regarder les feuilletons en famille.

Cependant, "nous produisons d'abord pour le marché turc, car l'audience réalisée ici compte pour l'export, même si on choisit des acteurs qui peuvent correspondre au marché international", précise-t-il en mentionnant "une liste d'une vingtaine de noms qui peuvent séduire le public" hors du pays.

- amours contrariées -

La Turquie étend son empire à tous les continents. Ses feuilletons historiques, ses intrigues familiales et ses histoires d'amour contrariées sont ultra populaires au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans les Balkans, les contours de l'ancien territoire ottoman, jusqu'aux Etats-Unis où ses séries séduisent le marché hispanique.

"Elles sont désormais diffusées en prime-time en Espagne, en Arabie Saoudite et en Egypte", signale Xavier Rambert, responsable Etudes et Marketing chez Glance, spécialiste international de la mesure d'audiences, qui salue "l'efficacité" des productions.

"Leur capacité à fournir des kilomètres de contenus à des coûts très maitrisés permet de remplir les grilles à des prix tenus", pointe-t-il.

Au total, selon le ministère turc de la Culture, près de 700 millions de téléspectateurs se régalent des telenovelas "alla turca".

Un succès dû à la qualité des réalisations, juge Özlem Özsümbül, directrice des ventes chez Madd, la société qui distribue notamment Ay Yapim: elle rappelle que toutes les séries sont réalisées "en extérieur".

Autre particularisme: chaque épisode est écrit et tourné d'une semaine sur l'autre, à partir d'une trame générale qui évolue pour s'ajuster à l'audience. Soit un épisode de deux heures intégralement écrit, tourné et produit en six jours.

Ce qui implique de sacrifier parfois un personnage ou de le rétrograder: seuls les acteurs les plus connus ont une garantie minimum d'une douzaine d'épisodes, prévient Mme Özsümbül.

Mais la recette coûte cher: "Les séries turques ne peuvent pas être amorties sur le seul marché national", souligne Özlem Özdemir, fondatrice du magazine spécialisé Episode.

- "nouvelle génération "-

D'où l'importance du marché extérieur qui suppose d'adapter ces épisodes fleuves de deux heures et plus.

"Ils sont réédités en trois épisodes quotidiens de 45 minutes pour l'international, conformes au format des diffuseurs internationaux et des contraintes publicitaires", explique Ahmet Ziyalar, co-fondateur des sociétés de production Inter Medya et Inter Yapim.

Avec Inter Yapim, il s'est lancé dans les séries dites de "nouvelle génération" en huit à douze épisodes destinées aux plateformes de streaming: "Plus courtes, plus rythmées, plus audacieuses, moins soucieuses de censure", résume-t-il.

C'est ainsi que l'héroïne de "Degenler", la série policière en tournage dans le quartier populaire de Tophane ne craint pas de lancer des slogans pro-kurdes au policier qui l'interpelle.

"On peut être plus politique quand on produit pour une plateforme", reconnait le scénariste, Sarp Kalfaoglu. Degenler sera diffusée en Turquie par la plateforme Gain.

"Nous pensons que ces séries de nouvelle génération ont aussi leur place sur le marché international, comme celles, grand public, que nous continuons de produire", insiste Can Okan, PDG d'Inter Medya, qui viendra bientôt les présenter au festival international Séries Mania à Lille (France).

Can Okan annonce en passant un accord signé avec le principal diffuseur colombien Caracol pour une série fleuve de 120 épisodes en espagnol: on n'abandonne pas une recette qui marche.

La Turquie commence également à produire directement en arabe pour le géant du secteur MBC, à Dubaï.

"On sait que (le président Recep Tayyip) Erdogan n'apprécie pas toujours nos contenus... mais il ne peut rien dire, ça rapporte de l'argent!", plaisante Erdi Isik.

Sans compter les touristes, spectateurs enthousiastes en pèlerinage sur les lieux de tournage le long du Bosphore. (AFP, 10 mars 2024)

La liberté d'expression "en péril" en Turquie, s'alarme le Conseil de l'Europe

"La liberté d'expression est en péril en Turquie", s'alarme mardi le Conseil de l'Europe, qui s'inquiète particulièrement du risque d'autocensure des journalistes face au pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan.

Journalistes, défenseurs des droits de l'homme et société civile évoluent "dans un environnement extrêmement hostile, marqué par des pressions systématiques et des poursuites judiciaires", écrit la commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatovic, dans un mémorandum sur la liberté d'expression et des médias.

La Turquie est l'un des 46 pays membres du Conseil de l'Europe, principal organe de défense des droits de l'homme sur le continent.

La détérioration de la liberté d'expression atteint des "niveaux très inquiétants, caractérisés par de nombreuses violations flagrantes" des libertés fondamentales, dénonce Mme Mijatovic.

"Les dommages causés à la liberté des médias et à la liberté d'expression laissent des traces de plus en plus profondes, conduisant à l'autocensure des journalistes et des médias indépendants", ajoute la commissaire.

Mme Mijatovic, dont le mandat s'achève le 1er avril, constate "une pression continue et concertée" visant à "faire taire les voix critiques" des journalistes comme des avocats.

La responsable bosnienne du Conseil de l'Europe déplore les entraves à la liberté de réunion, évoquant "une répression policière brutale", "des arrestations massives" et des poursuites pénales contre des manifestants pacifiques.

Elle regrette particulièrement les interdictions de manifester visant les femmes, les défenseurs des personnes LGBT ou de l'environnement. "Il est particulièrement regrettable que la marche organisée à Istanbul à l'occasion de la Journée internationale des femmes soit interdite depuis huit ans", dénonce-t-elle à l'approche du 8 mars.

Mme Mijatovic voit un risque "existentiel pour l'Etat de droit" du fait du manque d'indépendance du système judiciaire. Elle appelle Ankara à libérer les prisonniers d'opinion, à réviser ses lois restrictives et à appliquer les arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).

La Turquie entretient des relations tendues avec le Conseil de l'Europe. En octobre dernier, l'organisation a attribué son prix Vaclav Havel au mécène turc emprisonné Osman Kavala, bête noire du président Erdogan. Le refus d'Ankara de le libérer lui vaut une procédure d'infraction qui pourrait aller jusqu'à son expulsion du Conseil de l'Europe. (AFP, 5 mars 2024)




Le combat multidimensionnel d’İnci Tugsavul

Korkut Akın
Son Haber (Dernière nouvelle), 28 février 2024

Le journalisme, où qu’il s’exerce, est un métier difficile ; à la fin, il déplaira aux puissants quoi qu’il arrive ; que ce soient des gouvernements, des groupes d’intérêt, ceux dont ça n’arrange pas les affaires, que ce soient les foyers du mal, locaux ou internationaux… Le journaliste est le plus visible ; c’est celui qui écrit ce qu’il sait être juste (bien sûr en enquêtant et en interrogeant sans prendre parti), son honneur passe avant tout. George Orwell dit, « Le journalisme consiste à écrire les nouvelles que d’aucuns ne voudraient pas publier. Le reste ne sont que des relations publiques » ; c’est-à-dire qu’ils chercheront à mettre à jour ce que l’on tente de cacher et nous informerons nous les lecteurs. Quand on parle du journaliste, on ne pense en premier lieu qu’aux reporters et/ou aux chroniqueurs, alors que les autres travailleurs qui contribuent à mettre en avant cette information – même si on ne les voit pas ou qu’ils n’en tirent pas avantage – sont aussi des journalistes. L’un d’eux est İnci Tuğsavul. Alors qu’elle était encore en Turquie, et que même ses compagnons de route cherchaient à les dissuader, c’est İnci Tuğsavul qui déclarait : « Si Doğan se soumet à ce chantage, je demanderai immédiatement le divorce ».

Doğan Özgüden, en tant que « journaliste apatride », est connu pour ses livres, ses articles et ses travaux. Quant à İnci Tuğsavul, elle a toujours été de tous ces combats sans se montrer : « Depuis l’âge de 25 ans, je me suis échiné avec Doğan à prendre des responsabilités dans les luttes d’Akşam, d’Ant, de la Résistance démocratique, d’Info-Türk, des Ateliers du Soleil et de l’Union pour la Démocratie pour que mon pays, ses gens créatifs et ses gens opprimés voient des jours meilleurs… ». En fait, il y a bien des choses avant, c’est une très grande virtuose, une traductrice à succès et une journaliste primée. On se demande pourquoi elle n’a pas été mise plus en lumière depuis autant de temps.
Juste après le 12 mars, ils partent à l’étranger avec de faux passeports (fait intéressant, ils trouvent tous les deux le moyen de se débarrasser de leurs déguisements alors qu’ils sont encore dans l’avion). Un départ sans retour… Le brouillard a parfois tendance à se dissiper de la route mais le pouvoir politique (car si les partis changent, la mentalité reste la même) referme à chaque fois la porte et ils continuent à vivre cette attente avec désir, curiosité, excitation et enthousiasme. Bien évidemment, il ne s’agit pas d’une attente enchaînée, c’est une attente dans laquelle l’élan de la lutte s’accroît constamment – malgré les années qui passent –, leur résistance n’a jamais faibli et leurs espoirs n’ont jamais été déçus. Même dans l’attente, ils brandissent haut le drapeau du journalisme, des relations publiques et de la lutte sociale/politique.
Les éditions Ant…
Lorsqu’ils ont rompu leurs liens avec le journal Akşam (pas l’actuel, mais le célèbre journal des années 1960, celui aux gros tirages où de nombreux écrivains remarquables se rencontraient) – cette histoire doit être lue dans le livre, il est impossible de le résumer ici, parce que c’était une lutte extraordinaire –, ils ont fondé la revue Ant avec Yaşar Kemal et Fethi Naci. Ensuite les éditions Ant et les livres qui ont éveillé un superbe intérêt… Voyons sous la plume d’un écrivain de droit ce que signifie ANT ? Tekin Erer, qui écrivait dans le journal Son Havadis disait en 1967 : « Ant signifie serment, mais je ne sais pas ce que veut dire Ant (…) et ainsi, en renonçant à toute dignité et honneur, il a été créé à partir des initiales des mots « Je renie nos Pères et notre Honneur (Atalarımızı, Namusumuzu Tanımıyorum)… ». À plus de 50 années d’intervalle, parmi les « maisons d’édition inoubliables, les éditions Ant sont l’un des premiers noms, sinon peut-être le premier qui vient à l’esprit.
À propos d’İnci Tuğsavul…

Le livre conçu par Doğan Özgüden pour sa partenaire de lutte et de vie a déjà été publié avec sa signature aux éditions Belge. Il faut lire le livre entre les lignes, il faut donc le lire avec attention et calme… Doğan Özgüden est parfois mis en avant, mais on se rend aussitôt compte que c’est İnci Tuğsavul qui la pousse en avant. Comme un soutien logistique, elle est à ses côtés à chaque instant et à chaque problème. Dans ces années-là, à la différence d’aujourd’hui, les typographes, les ateliers d’impression, les lettres en plomb, la poussière et la fumée… Bien entendu, İnci Tuğsavul était toujours présente à disposition avec à coup sûr un outil à la main. La rotative est-elle en panne, « cours İnci ! », a-t-on besoin d’une typo, « viens İnci ! ». Elle s’implique dans ce travail sans la moindre hésitation et en réglant toujours définitivement le problème. 
Est-ce suffisant ? Certainement pas assez. İnci Tuğsavul ne travaille pas seulement à l’imprimerie, elle fait aussi de la traduction, cherche et écrit des nouvelles, et conçoit également des couvertures de livres… Peut-on oublier le design de la couverture du célèbre livre « La guérilla urbaine » ? Ce livre aux « trois balles » revient dans pratiquement tous les travaux d’histoire orale. Que n’a-t-on pas dit ou écrit à ce sujet… Bien sûr et surtout, le design fin, long et portatif de la revue Ant et les lignes circulaires et horizontales symbolisant le Soleil, désormais gravées dans les cerveaux, et qui fait dire dès qu’on voit un de ces livres « C’est du Ant ». Tous sont l’œuvre d’İnci Tuğsavul, même si Sait Maden avait fait les premiers essais. Elle l’explique ainsi : « Je dois mon succès dans les domaines graphiques et techniques en grande partie aux héros méconnus des imprimeries et des ateliers. J’ai tout appris d’eux, et pour cette raison, j’ai toujours donné la priorité au respect de leur travail et à la mise à profit maximale de leur créativité lors de la préparation de journaux, de revues ou de livres. C’est l’un des points sur lesquels nous nous entendions le mieux avec Doğan. Créer tout avec la même fierté et la même joie, dans l’unité d’entente et de goût entre travailleurs manuels et intellectuels au mépris du privilège des cols blancs… ».

Oppenheimer qui, de nos jours, récolte récompenses sur récompenses, que ce soit dans les salles ou dans les festivals, avait été mis en scène comme pièce de théâtre en 1966, et bien sûr, la nouvelle en avait été faite par İnci Tuğsavul… « Avant de recevoir les coups des politiciens… » écrit-elle, alors que les pièces étaient annulées par le conseil municipal et que les équipes de Muhsin Ertuğrul étaient dissoutes. Pas seulement de l’art, il y a aussi des ouvriers dans ses écrits… Elle s’est notamment entretenue avec les fondateurs de la DISK (Confédération des syndicats ouvriers révolutionnaires). Des préfaces, des introductions, des présentations… en veux-tu en voilà.

Elle a aussi un devoir…

Avant le 12 mars, İnci Tuğsavul décida de réaliser et de publier une étude sur l’affaire d’Ethem le Circassien en mettant en avant la trahison de la résistance populaire par les dirigeants kémalistes. Elle s’entretint avec les acteurs de cette époque et rassembla les documents. Elle fut déterminée à vaincre le lavage de cerveau kémaliste qui était parvenu à conditionner tout le monde et à révéler la réalité d’une Turquie multiethnique et multiculturelle… Avec son départ en exil, elle a attendu jusqu’à aujourd’hui alors que la police a fait disparaître en les dispersant – je ne pense pas qu’elle les ait conservé – les documents qu’elle avait pu trouver et collecter. C’est un fait, il est peut-être devenu très difficile de le documenter, et peut-être que les témoins de cette période ne sont plus de ce monde… Mais le récit de tout ce qui lui reste en main ou en mémoire sur cette question d’Ethem le Circassien qui revient chaque année au-devant de l’actualité, en étant une fois encore débattue, et qui pourrait même être comparée aux rébellions du Dersim et de Koçgiri, pourrait aussi apporter un éclairage, ouvrir une fenêtre et éclaircir certains détails. À mon avis, c’est un devoir après avoir été mentionné dans le livre. Il ne sert à rien de prendre prétexte de son âge avancé, les nouvelles technologies peuvent même convertir le son en texte désormais.

Qui sont venus, qui sont passés…

En fait, et si İnci Tuğsavul racontait sa vie avec Doğan Özgüden, par exemple sans rien cacher… Ce dont ils ont parlé, ce qu’ils ont partagé, et pas seulement sur la politique mais aussi sur ce qu’ils ont fait dans leur vie quotidienne… par exemple, qui me vient à l’esprit, se souvient-elle encore du nom de celui qui a utilisé le mot « archaïque » à la face de quelqu’un sans en rougir ? Comment commente-t-elle le passé et le présent d’un compagnon de route d’il y a 60 ans qui considère désormais comme un « devoir » le fait d’exploiter le travail humain ? Je pense qu’İnci Tuğsavul, qui a interrogé Turgut Özal lorsqu’il était Premier ministre, ne tiendrait pas sa langue.

La vie d’İnci Tuğsavul et de Doğan Özgüden qui, aux trois quarts, s’est passée en exil, tout en poursuivant encore bon pied bon œil leur lutte contre le racisme, la réaction, la discrimination contre les migrants, le fascisme et le chauvinisme, est autant un symbole de dignité humaine que leur journalisme. 

Vatansızlığı Vatan Eylemek,
İnci Tuğsavul’un Çok Boyutlu Kavgası
(Faire de l’apatridie une patrie – Le combat multidimensionnel d’İnci Tuğsavul)
Doğan Özgüden
Belge Yayınları, Février 2024, 298 s.


Traduction: Mazyar KHOOJINIAN


Journalist Diren Keser sent to prison following sentence

Diren Keser, a reporter for the Alevi-focused Pir News Agency (PİRHA), entered prison after the confirmation of the prison sentence he received in the trial for his news articles and social media posts.

Arrested at his home yesterday evening (February 27), Keser was taken to Tarsus Prison.

Keser's lawyer said that the police conducted the detention without prior notice, which is contrary to the 'principle of honest procedure,' and emphasized, "Normally, notification should be made in cases where the sentence is less than 5 years, and arresting in this way is not in accordance with the law." The lawyer also pointed out that the confirmed sentence exceeded the initially given penalty related to social media.

Keser had been sentenced to 21 months in prison on December 26, 2017. During that period, Keser hosted the "Hak Yolu" and "Akdeniz’in Güncesi" programs on TV 10, which was closed by a state of emergency decree. (BIA, February 28, 2024)

Kurdish Question / Question kurde


Commentaire de Doğan Özgüden dans Le Soir sur les récents événements en Belgique



Les agressions commises par des racistes turcs dans le Limbourg contre des Kurdes revenant des célébrations du Newroz à Louvain dimanche, le rassemblement de protestation organisé par des organisations kurdes devant le Parlement européen à Bruxelles lundi et les tensions entre les deux communautés à deux endroits de Liège ont été largement couverts par les médias belges.

Dans l'édition d’aujourd’hui,  La Libre Belgique a rapporté les événements en titrant "L'agenda politique d'Ankara divise les Turcs et les Kurdes en Belgique", tandis que Le Soir, dans un article de Baudouin Loos analysant les événements, a donné également le point de vue de Dogan Özgüden, rédacteur en chef d'Info-Türk:

« Les droits nationaux bafoués »

De son côté, le journa­liste vétéran Dogan Özgüden, exilé en Belgique depuis plus de cin­quante ans, regrette les violences et tient à mettre le contexte en évidence:

Les célébrations du Newroz sont l’une des rares occasions pour le peuple kurde, dont l’identité, les droits nationaux et la liberté d’expression sont continuellement bafoués depuis la fondation de la république, de faire entendre sa voix.

Alors que ce peuple continue à être soumis à l’oppression même durant les campagnes électorales, que ces maires élus sont démis de leur poste et emprisonnés, que les députés et dirigeants du parti kurde restent toujours incarcérés, que l’armée turque poursuit ses opérations militaires non seulement dans les provinces kurdes en Turquie, mais aussi en Irak et en Syrie, c’est le droit le plus légitime de ce peuple d’élever sa voix, non seulement en Turquie mais aussi au sein de ses diasporas à l’étranger.

Les pays européens, le Conseil de l’Europe et l’Union européenne restant silencieux face à l’oppression et la persécution de ce peuple, les réactions des Kurdes de la diaspora, tout comme celles des Arméniens et des Assyriens victimes de génocide, sont tout à fait compréhensibles.
Il ne faut pas oublier que le pouvoir islamiste d’Erdogan, soutenu par le parti des Loups Gris en Turquie, continue à se servir des organisations et des médias racistes et islamistes à sa disposition pour faire taire la résistance kurde, à l’étranger comme en Turquie.  

Les événements récents en sont le prolongement.

Dans le Limbourg, des Kurdes revenant des célébrations du Newroz ont été attaqués et, le lendemain, ils ont exprimé leur colère devant le Parlement européen.

Dans un esprit de révolte contre les injustices et incompréhensions envers leurs revendications, il arrive parfois que des débordements non-désirables surviennent en réaction aux provocations et agressions des milieux d’extrême-droite.

Toutefois, je sais que les organisations représentatives de la diaspora kurde font de leur mieux pour les éviter et les empêcher. À mon avis, il faut développer un dialogue constructif avec les dirigeants de ces organisations.

Déclaration de l'organisation kurde NAV-BEL

"Une famille kurde rentrant chez elle après une célébration pacifique de Newroz a été victime d'une attaque brutale. Ces Kurdes syriens, venus de la ville occupée d’Afrin et réfugiés ici, ont été encerclés et attaqués. Cette famille et ses voisins ont appelé la police. Cette famille, complètement terrorisée, a également appelé ses amis à l'aide. Les Kurdes arrivés pour demander de l'aide ont été confrontés aux groupes de Loups Gris. Les Loups Gris ont attaqué les Kurdes dans les rues pendant des heures. Résultat : plusieurs Kurdes se sont retrouvés à l’hôpital.

"Chez NavBel, nous avons immédiatement pris l'initiative d'éviter de nouvelles provocations et d'apaiser les tensions. Nous avons pris soin des blessés et de leurs familles. Et depuis notre initiative, nous sommes en contact constant avec les autorités municipales et les services de police.

"Pour réduire les tensions, nous avons organisé le lendemain une manifestation politique et pacifique à Bruxelles pour transmettre notre message pacifique à notre communauté. Depuis le jour de cette attaque brutale, de nombreux incidents provocateurs se sont malheureusement produits. En tant que NavBel, nous n’approuvons pas du tout cela. En tant qu'organisme communautaire, nous avons toujours appelé à agir dans le cadre légal. Nous appelons notre communauté à agir uniquement dans le cadre légal, humain et pacifique. Nous rejetons tout ce qui ne relève pas de cela. Les lois belges doivent être respectées. Nous rejetons les événements violents survenus ces derniers jours et appelons au calme."

 
"Fragile paix entre Turcs et Kurdes à Bruxelles"



La chaîne de télévision flamande Bruzz de Bruxelles a diffusé jeudi soir un programme intitulé "Fragile paix entre Turcs et Kurdes à Bruxelles" sur les trois jours de tension en Belgique à la suite des attaques contre des Kurdes revenant des célébrations du Newroz.

Dans l'émission, à côté des arguments de certaines organisations turques, Doğan Özgüden (rédacteur en chef d'Info-Türk) , Yasin Sunca (universitaire kurde), Orhan Kılıç (porte-parole de NAV-BEL) et Rojin Ferho (journaliste kurde) ont mis en évidence la responsabilité de l'État turc et des organisations d'extrême droite sous son contrôle dans la création et de la mise en œuvre de ces tensions.

L'émission peut être visionnée avec des sous-titres en français ou en anglais sur le lien ci-dessous:

https://www.bruzz.be/actua/samenleving/herbekijk-bruzz-24-over-de-fragiele-vrede-tussen-turken-en-koerden-brussel-2024?


Limburg unrest: Belgium PM criticised for encouraging racist aggressors

Following a series of attacks targeting the Kurdish community by Turkish extremist groups, Belgian Prime Minister Alexander De Croo appealed for peace between the Kurdish and Turkish communities but notably omitted critical details of the incidents.

“People are allowed to have a free opinion in our country; people are also allowed to have free thoughts, but expressions in favour of terrorist organisations, we will not tolerate that, and PKK [Kurdistan Workers’ Party] is a terrorist organisation recognised in Europe. Sympathy for the Kurdish cause, that is of course a different matter,” he stated, during a press conference on Wednesday following a National Security Council meeting.

De Croo’s suggestion that the Kurdistan Workers’ Party (PKK) is designed a terrorist organisation in Belgium has faced criticism, as it starkly contrasts with the stance of the Belgian judiciary. The PM’s comments failed to acknowledge that Belgium’s Foreigners Litigation Council and the Belgian Court of Cassation have refrained from labelling the PKK as a terrorist group, highlighting a significant disconnection between the government’s rhetoric and the country’s legal judgments.

“Those provocations, that violence must stop, and I want to call on everyone to stop those provocations, to stop the expressions in favour of terrorist organisations, to stop and to return the peace and ensure that we can live in harmony in our country again. That has always been the case for decades, and I hope that peace can return as soon as possible,” PM De Croo added, failing to address the provocateurs of the said violence, specifically the role of Turkish right-wing extremists and the racist slogans and threats reported. This omission has sparked criticism also for equating expressions of political support displayed by Kurds with acts of violence perpetrated by Turkish extremists.

The backlash was notably articulated by veteran Kurdish journalist Fehim Işık, who directly challenged the PM’s portrayal of the PKK and criticised him for not only neglecting the Belgian judiciary’s decisions but also potentially encouraging racist aggressors. Işık’s statement underscored the concern that De Croo’s remarks could endanger Kurds living in Belgium by not adequately addressing the anti-Kurd violence which has been documented and spread by the actual perpetrators themselves.

In January 2020, the Belgian Court of Cassation confirmed a decision by the Brussels Court of Appeal that the PKK should not be classified as a ‘terrorist organisation’. In a landmark ruling, Belgium’s Foreigners Litigation Council also determined in 2022 that the acts committed by the PKK, when considered in their entirety, could not be classified as terrorist acts.

On 24 March, the Kurdish community in Belgium was targeted in a series of attacks by Turkish extremist groups. The Turkish Foreign Ministry’s subsequent support for the attackers, combined with reports of prior meetings between Turkish officials and extremists, was considered as sign of premeditation. Despite claims of Kurdish aggression, eyewitness accounts and footage circulated by the attackers themselves indicate that the violence was orchestrated by the Grey Wolves. (MedyaNews, 29 March 2024)

DEM Party to AKP: Stop acting as spokesperson for racist attackers in Belgium

The Peoples’ Equality and Democracy (DEM) Party has criticised officials from Turkey’s ruling Justice and Development Party (AKP) for their response to racist attacks against Kurdish families in Heusden-Zolder, Belgium, accusing them of effectively becoming spokespersons for the aggressors.

Following the peaceful Newroz celebrations on Sunday, groups associated with Turkish extremism, notably the Grey Wolves, reportedly violently targeted Kurdish families in Heusden-Zolder, Leuven, Belgium. The attacks have been linked to paramilitary groups allegedly supported by the AKP, and its ultra-nationalist ally Nationalist Movement Party (MHP).

The DEM Party’s Central Executive Committee (CEC) statement highlighted the AKP officials’ failure to condemn the violence or call for restraint, instead choosing to escalate tensions.

Yasin Gül, the deputy mayor of Heusden-Zolder with ties to the Grey Wolves, went so far as to publicly support these attacks during a television appearance on a pro-government Turkish channel. The Turkish Foreign Ministry also released a statement, throwing its support behind the attackers by branding the Kurdish victims as “PKK militants”, further inflaming tensions.

In their statement released on 28 March, the DEM Party contrasted the peaceful and jubilant Newroz celebrations in Turkey and across Europe with the unacceptable behaviour towards returning Kurdish families in Brussels. They emphasised that the response from AKP officials not only failed to denounce the attacks but also indirectly supported the paramilitary groups’ actions, increasing the potential for further conflict. The party has called for legal actions against the racist group responsible for the provocation, stressing that such measures are crucial for de-escalating the situation.

Furthermore, the DEM Party has highlighted the dangerous implications of using these attacks as electoral material, pointing out the risk of targeting Kurds living in Europe and the contribution to an atmosphere of fascism and deadlock. They urged the Turkish government and responsible officials to abandon this approach immediately and called on all communities in Europe to stay calm and not succumb to provocations. (MedyaNews, 29 March 2024)

Zübeyir Aydar  (KCK):  Belgium incidents are  part of broader Turkish operation

Zübeyir Aydar, a leading figure in the Kurdistan Communities Union (KCK), has linked the recent unrest in Belgium to a calculated plan by Turkish intelligence, designed as part of a broader purge. In an interview on Friday with Medya Haber TV, Aydar highlighted the synchronised nature of attacks following the Newroz celebrations, pointing to a Turkish strategy that transcends national borders.

“The incidents in Belgium are not isolated; they’re the European aspect of a general purge operation by the Turkish state,” Aydar explained. He noted the Turkish government’s long-standing intention to suppress Kurdish voices, evidenced by Recep Tayyip Erdoğan’s previous statements on expanding operations into Kurdish regions and abroad, specifically Iraqi Kurdistan and North and East Syria.

According to Aydar, the rapid response of Turkish media and ‘security experts’ to the violence against Kurds celebrating Newroz in Belgium revealed the operation’s premeditation. “This indicates there was a preparation. The Kurds were just celebrating Newroz,” he said, condemning the turning of a normal situation into a major issue by Turkish aggressors.

Aydar’s remarks come in the context of a longer history of Turkish state operations against the Kurdish communities in Europe, including the 2013 Paris massacre of Sakine Cansız, Fidan Doğan and Leyla Şaylemez. He called on European countries with significant Turkish and Kurdish populations, like Germany, Belgium and France, to recognise the danger posed by the Turkish state’s illegal operations and to protect the Kurdish community and its institutions.

“The Kurdish side is very comfortable with this. They have no issue with these countries; they want to live in peace wherever they are,” Aydar stated, stressing the need for peace and dialogue in Europe. He urged European governments to take measures against the Turkish state’s provocations to ensure the safety and security of all residents. (MedyaNews, 29 March 2024)

PKK leader Öcalan marks three years without communication with outside world

Today marks exactly three years since Abdullah Öcalan, the imprisoned leader of the Kurdistan Workers' Party (PKK), last communicated with the outside world.

Despite all efforts made by the Asrın Law Office during this time, they stated that they have been unable to establish communication with Öcalan and the three other inmates held in İmralı Prison – Ömer Hayri Konar, Hamili Yıldırım, and Veysi Aktaş.

According to the law office, "Under the Mandela Rules, a complete severance of ties with the outside world is not permissible. Under all circumstances, inmates must have minimal communication with the outside world."

"We have no information regarding our clients' fundamental rights, including their right to health, which are safeguarded by both domestic and international law. The unprecedented state of absolute communication blackout throughout this historical period constitutes a severe form of torture.

"As part of this torture regime, the absolute communication blackout, which has no equivalent in legal systems, must be immediately terminated. As a result of our application for precautionary measures to the United Nations Human Rights Committee, the Committee issued a measure demanding an end to the applicants' incommunicado detention and immediate and unrestricted access to a lawyer of their choice.

"In September 2022, the Committee called on the Turkish Government to 'end the applicants' incommunicado detention and ensure immediate and unrestricted access to a lawyer of their choosing.' However, the Government once again disregarded domestic and international law, failing to implement the measure and persisting in its policy of absolute communication blackout."

CPT and ECtHR remain silent

The law office also emphasized that the European Committee for the Prevention of Torture (CPT) did not make any public statements regarding the conditions of the inmates after its visit to the island prison in September 2022.

Furthermore, the law office noted, "The European Court of Human Rights (ECtHR) has refrained from issuing a decision on the critical application regarding the isolation practices at İmralı Prison, despite having it before it for 13 years.

"Undoubtedly, the attitude of both the Government and the Council organs confirms the reality that the practices at İmralı are sustained not by legal decisions but by political decisions taken at the international level."

The Asrın Law Office expressed that ending the isolation imposed on Öcalan would be the greatest step toward rebuilding democracy in Turkey and the Middle East. (BIA, 25 March 2024)


Kurds celebrate Newroz in Diyarbakır

The culmination of the Newroz celebrations, which began on March 15 with the slogan "Rabe dema azadî û serkeftinê ye" (It's time for standing up, freedom, and victory), is taking place today in Diyarbakır.

As usual, the Newroz Park in the Bağlar district serves as the venue for the celebrations, with entrances being organized through six separate gates. Despite the rain, a large crowd began gathering in the area from earlier hours of the day. Guests from outside Diyarbakır and journalists were escorted to the area through the protocol gate.

Kurdish politician Leyla Zana (second from left), DEM Co-Chair Tuncer Bakırhan, and Mehmet Öcalan, the brother of PKK leader Abdullah Öcalan. (İnanç Yıldız/bianet)

Among those in attendance at the protocol were the families of the victims of Roboskî and Suruç massacres, those who lost their lives in the 2015-2016 conflict, as well as of Mazlum Doğan, Deniz Poyaz and other slain Kurdish politicians and journalists.

Throughout the area, flags of the Peoples' Equality and Democracy (DEM) Party and flags in Kurdish national colors of yellow, red, and green banners waved.

The prevalence of women and youth in the crowd gathered for the Newroz Festival celebrations stands out, with many people participating in traditional attire.

The program commenced with a moment of silence in memory of Kemal Kurkut, who was killed by the police during the 2017 Newroz celebrations, and those who lost their lives “in the struggle for freedom and democracy.”

Message from Gültan Kışanak

A message from the imprisoned Kurdish politician Gültan Kışanak was read out during the celebrations. Imprisoned in 2016 while she was serving as the co-mayor of Diyarbakır, Kışanak is currently DEM’s candidate for the Ankara co-mayor.

Kışanak's message briefly stated, "I greet Amed Newroz with resistance and hope. Greetings to all gathered around the Newroz fire. Greetings to those resisting oppression. Greetings to those burning with the passion for freedom. Greetings to those carrying the torch of Newroz far and wide...

“Newroz is a historic legacy that brings peoples together in the dance of freedom and peace. O history, take heart! Your legacy is in safe hands.

“Newroz is the harbinger of spring, the herald of change. When Newroz arrives, it leaves behind the winter chill, and we open our doors to its warmth and colorful spring. Therefore, Newroz is the spring of the oppressed and downtrodden, while it is the winter of oppressors and despots. Because freedom is inherent in life, oppression and tyranny are inventions of the rulers. Life always resists returning to its essence and prevails. This time will be no different; life will prevail, freedom will prevail, Newroz will prevail. Newroz is the DEM of victory, the DEM of winning back life and freedom!

“We were here, we are here, and we will always be here."

Organizers intervene against “Nationalist Kurds”

The Organizing Committee intervened against the "Kurdên Nasyonalîst" group, who describe themselves as "Nationalist Kurds," and who were engaged in provocative attempts and attacked LGBTI+s participating in the Newroz celebrations in İstanbul and İzmir on Sunday.

In a statement yesterday, the Committee announced that measures would be taken against this group, and “no room would be given to provocation.” (BIA, 21 March 2024)


Newroz celebration in İstanbul drew a crowd of over 300,000 people to Yenikapı Square

This year's celebrations, held under the slogan "Rabe dema azadî û serkeftinê ye - "Now is the time for freedom. Rise up", saw participation from all districts of İstanbul. However, police detained over 50 individuals due to restrictions on slogans and banners. A group of LGBTI+ individuals attempting to enter the rally area faced verbal and physical violence from the crowd.
 
The İstanbul Newroz celebration took place on Sunday (March 17) at Yenikapı Rally Area.

The event, held under the slogan "Rabe dema azadî û serkeftinê ye / Now is the time for freedom and victory! Rise up!", was attended by Tuncer Bakırhan, Co-Chair of the Peoples' Equality and Democracy Party (DEM Party), and Esengül Demir, Co-Spokesperson of the Peoples' Democratic Congress (HDK).

The rally area was adorned with flags featuring the colors yellow, red, and green. Police set up four different search points for entry into the area. Citizens arriving at the rally area from the early hours of the morning passed through these search points before being allowed into the area.

At the search points, police also opened banners and posters to check the writings on them, while regional garments were collected separately by the police at a seperate place.

The crowd, entering the rally area with slogans, later danced the halay to the tunes of Newroz songs.

During the Newroz celebration, participants were warned not to chant slogans other than those designated by the organizing committee from the stage. However, attendees protested against this directive.

"Kurdish people have shown that they stand against Dehak like Kawa"

The Peace Mothers and the Mothers on Watch for Justice lit the fire of the 2024 İstanbul Newroz. Meral Danış Beştaş and Murat Çepni, the co-mayoral candidates for the İstanbul Metropolitan Municipality from the DEM Party, also joined the mothers at the Newroz area. Following the lighting of the fire, Danış-Beştaş and Çepni took the stage, congratulating the peoples' Newroz Festival and performing the traditional horon dance.

Çepni stated, "Long live Kawa! Together, on March 31, we will succeed, and we will govern İstanbul. We are turning a deaf ear to the ongoing debates and focusing on ourselves. The DEM Party will achieve success in the strongest manner. We will give the greatest response to those who disregard our language, culture, those who subject the working class to hunger, and those who deny the Kurdish people on March 31. I greet you all with the enthusiasm of Newroz." Çepni concluded his speech with Adnan Yücel's poem "Until Earth Becomes the Face of Love."

Meral Danış Beştaş began her speech in Kurdish, then continued in Turkish. "Today, İstanbul has shown something significant. Each of you is a Kawa against Dehak. Today, you demonstrated that İstanbul is the largest city of Kurds. The Kurdish people have shown that they stand against Dehak like Kawa did, with their stance, language, history, and struggle. We are showing great resistance against the isolation and blockade imposed on our cities. If we stand by our party, we will liberate our comrades. Each of your votes will free Selahattin Demirtaş. They will free Sebahat Tuncel. They will free Figen Yüksekdağ and Gültan Kışanak. Your enthusiasm, your stance, your presence here honors us. Thank you a thousand times," she stated. 

Emel Mathlouthi concert could not take place

Tunisian singer Emel Mathlouthi, scheduled to perform on stage during Newroz, couldn't make it due to time constraints. Attendees expressed their dissatisfaction with İstanbul Governorate's decision to only permit the celebration until 17:00. The festivities concluded after the concert by Mikail Aslan.

According to information provided by the organizing committee, more than 300,000 people attended the İstanbul Newroz celebration.

The elections, spring and Karayılan’s statement

Mehmet Savur, who has been attending Newroz celebrations in İstanbul for about 10 years, commented on this year's crowd as follows:

"This year, from my observations, is much more crowded and enthusiastic. One reason for this could be the upcoming elections, but another reason is the accumulated anger of the society over the years and Karayılan's statement. It seems that Karayılan's statement has influenced the psychology, and our people have embraced it."

According to Sezer, the main reason for the enthusiastic crowd at the rally area is DEM Party's nomination of its own candidates in the West for the March 31, 2024 local elections:

"This year, it's more crowded compared to the previous year. Yes, the weather is nice, but last year we entered the elections together, whereas this year we have our own candidates. Especially the presence of our female candidate made people happy, and thanks to our candidates, our self-confidence has been restored. I believe the most important reason for this year's enthusiasm is this regained self-confidence. We feel more hopeful and excited."

Arjin, recalling the statement of Murat Karayılan, a member of the KCK Executive Council, saying, "As the Kurdish people, we are going through a very important phase. In the next few days, we will give good news to our people. We will announce our good news with a written statement," commented:

"Due to the excessive pressure on us, we were hopeless. Karayılan's statement, saying that he will give good news, revived our hopes. Especially the isolation on Öcalan and the daily arrests have tired us out. I live in İstanbul and even there,we face pressure just because we are Kurdish. Every pressure also creates its own resistance. Today, we are here against the oppression and disregard we have been facing for years."

Police detained some participants

During Newroz, more than 50 people were detained due to the intense police searches and prohibitions on slogans and banners.

A group of LGBTI+ individuals, attempting to enter the rally area, faced verbal and physical violence from a group within the crowd. Despite intervention by DEM Party officials to disperse the attacking group, the LGBTI+ individuals were forced to leave the rally area.

LGBTI+ activist and Turkey Workers' Party (TİP) Member of Parliament, İris Mozalar, stated, "As a handful of LGBTI+ individuals in the Newroz area, we were physically and verbally lynched by hundreds of people. We were punched and pelted with stones while holding children and babies in our arms. We were booed for hours." .” (BIA, 18 March 2024)

KCK: The Turkish State is the biggest threat for Iraq

The KCK Foreign Relations Committee issued a statement about the visit by three Turkish ministers to Iraq.

The statement said: "Three ministers of the occupying Turkish state will visit Baghdad to negotiate with officials of the Iraqi government. Based on statements made by Turkish officials, notably the fascist leader Erdoğan, who was responsible for the deaths of numerous Iraqi people only last month, it is apparent what the agenda of this meeting is, and what the subsequent steps will be.

The genocide against the Kurdish people serves as the foundation for both the Turkish regime’s internal and foreign policy; it disproves the existence of the Kurdish people within or outside its borders and engages in cultural genocide against them accordingly, breaking and disobeying the most fundamental moral and humanitarian laws on a national and worldwide scale. Additionally, it implements a policy of aggravated isolation against Abdullah Öcalan, the leader of the Kurdish people."

The statement continued: "The Turkish regime designs and implements its foreign policy to advance its domestic agenda of genocide. Wherever they conduct meetings and with whoever they do so, the aim of the fascist leader Erdoğan and his state officials is to attract international support for the genocidal warfare they are waging against the Kurds. Erdoğan’s primary goal at every UN gathering, NATO summit, Davos, Munich, Astana, and Sochi meeting is to gain support for this policy of genocide against the Kurdish people. Across the Middle East, Erdoğan and his regime attempt to seek the support of other nations and states in these heinous acts. To persuade Iraq to cooperate with their murderous initiatives, the Turkish state has been pressuring and manipulating the country in a variety of ways, particularly over recent months."

The statement added: "The Iraqi state has made significant progress toward resolving the Kurdish issue and has recognized the identity and rights of the Kurds in accordance with its constitution. The policies of previous administrations, which had been genocidal and denialist, have been abandoned by the current administration, in favor of democratic progress. The Iraqi state will emerge as an inspiration in the Middle East and earn the support of democratic circles and all Kurds if it takes further courageous steps towards democratization. Seeing this, the Turkish state is determined to divert Iraq from its political course, converting the country into a partner of its own policies of genocide and annihilation, digressing it to the customs of more than a century ago.

Above all, it is necessary to recognize that the biggest security threat to Iraq is the fascist regime of Turkey. Erdoğan, the leader of the fascist movement, has never denied his intentions to invade and occupy a certain part of Iraq, openly claiming ownership over Kirkuk and Mosul. It is Erdoğan who continually puts forward neo-Ottoman declarations and propagandizes about the Misak-ı Milli. The PKK and the Kurdish Freedom Movement, being portrayed as the threat against which Erdoğan will provide aid to the Iraqi government, have fought to defend the Iraqi people against ISIS’s inhumane attacks. Thus, if a true security summit is to be held, it must be held against the Turkish state that is currently occupying the region, rather than the PKK. Because it is the Turkish state which has invaded and occupied Iraqi territory, constructed hundreds of temporary as well as permanent bases there, deploying tens of thousands of soldiers, and using fighter planes and drones to target a different part of Iraqi territory every day, from Shengal [Sinjar] to Kelar, Duhok, and Zakho. Thus far, these attacks have resulted in the martyrdom of 165 Iraqi citizens alongside hundreds of injuries. Still, these figures continue to rise. For hundreds of years, the people of the Middle East and Iraq have depended on the Euphrates and Tigris rivers, sustaining their livelihoods from these waters. Turkey has cut off this water supply, utilizing it as a weapon of ecological and economic warfare against Iraq and other Middle Eastern nations."

The KCK continued: "The meeting between Iraqi officials and Turkey’s senior military and intelligence personnel, including terrorists such as Hakan Fidan, is undeniably detrimental to the interests of the Iraqi people and government. How are agreements between the officials of an occupying power and those of the occupied state possible? This cannot be explained in the face of history and the people. While Hakan Fidan’s hand is being shaken, the other is drenched in the blood of Iraqi citizens. It is vital to understand that Erdoğan and the fascism of the AKP-MHP today represent what Saddam and the Baath dictatorship represented to the peoples of Iraq and the Middle East in the past.

In terms of security, Turkey has nothing to offer Iraq. It offers occupation, horror, plunder, massacre, and sorrow, if anything. The Turkish government would not have trained and armed ISIS gangs within Turkish borders and deployed them to Mosul, Kirkuk, and Anbar if it was concerned about the security of Iraq. Had the Turkish government been worried about Iraq’s security, it would have joined the war against terrorism by conducting drones and airstrikes against ISIS rather than the Kurds.

Once again, the occupying Turkish state is the one arming and training extremist organizations — utilizing ISIS as a threat against Iraq. The first and only nation to try to establish an embassy in the territory seized by ISIS, is Turkey. Meanwhile, the PKK and the Kurdish Freedom Movement fought ISIS on behalf of the peoples of Iraq and the Middle East, sacrificing their own lives in the process.

Our call to the Iraqi government is to stop the occupying Turkish state from hiding its war crimes behind the Iraqi flag, which protects the rights and existence of Kurds in accordance with its constitution. Turkey is committing genocide against the Kurdish people while disguising this act as a measure for border security.

We call on all political circles, patriots, writers and intellectuals, community leaders, and non-governmental organizations in South Kurdistan and Iraq: Speak out against the invasion and occupation threats made by the Turkish state, against the terror and violence that are raging in Iraq’s cities and skies, and do not allow the future to be sacrificed over the narrow interests of a small group." (ANF, 15 March 2024)

Coopération turco-irakienne contre la résistance kurde

Une délégation de hauts responsables turcs a tenu des discussions jeudi à Bagdad sur des dossiers de sécurité et d'énergie, avant une visite prévue du président turc Recep Tayyip Erdogan, a annoncé le ministre irakien des Affaires étrangères Fouad Hussein.

Le ministre turc des Affaires étrangères turc Hakan Fidan, et celui de la Défense Yasar Guler, ainsi que le patron des services de renseignement turcs Ibrahim Kalin, ont participé à cette réunion avec leurs homologues à Bagdad.

"Nous avons parlé d'un grand nombre de sujets bilatéraux et régionaux, et de la visite prochaine" du président Erdogan en Irak, a indiqué sur X M. Hussein, sans donner de date.

"Nous avons souligné la nécessité de renforcer la coopération dans les domaines de la sécurité, du commerce, de l'énergie, de l'eau, de l'éducation et de tout ce qui est dans l'intérêt de nos pays", a-t-il ajouté.

La présence en Irak du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation considérée comme terroriste - et interdite - par Ankara et ses alliés occidentaux, "représente une violation de la constitution irakienne", est-il écrit dans un communiqué conjoint publié à l'issue de la réunion.

D'après ce même communiqué, la Turquie a salué la décision prise de classer le PKK en tant qu'"organisation interdite" en Irak.

Les relations entre l'Irak et la Turquie ont été mises à mal ces dernières années, notamment en raison des campagnes militaires turques dans le nord de l'Irak.

L'armée turque y mène régulièrement des opérations terrestres et aériennes contre le PKK.

La Turquie, qui menace d'élargir ses opérations à l'été dans la zone, a installé plusieurs dizaines de bases militaires dans la région autonome du Kurdistan irakien pour lutter contre le PKK, qui dispose de bases arrière dans cette région.

Bagdad et le gouvernement régional du Kurdistan irakien ont été accusés de tolérer les activités militaires de la Turquie afin de préserver leurs liens économiques étroits.

Les deux parties sont aussi en discussion sur les exportations du pétrole irakien vers la Turquie.

Après avoir fait cavalier seul des années pour exporter du pétrole via la Turquie, le Kurdistan irakien a dû se plier en mars 2023 à une décision d'un tribunal international en faveur de Bagdad quant à la gestion de ce pétrole.

Après ce verdict, la Turquie a cessé le transit sur son territoire via un oléoduc du pétrole kurde.

Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Oncu Keceli a indiqué mercredi qu'il espérait que l'oléoduc rouvrirait "dès que possible", et que cette question serait discutée lors de la visite de M. Erdogan en Irak. (AFP, 15 mars 2024)

Selahattin Demirtaş protests against degrading treatment

According to lawyer Ramazan Demir, his client Selahattin Demirtaş is being subjected to degrading treatment in Turkish custody and no longer leaves his cell for visits. Former HDP leader Demirtaş was arrested in 2016 and is being held in a high-security prison in Edirne.

Lawyer Demir announced today via X that the Turkish Ministry of Justice has ordered a new search measure against Demirtaş shortly before the local elections. According to the order, the Kurdish politician is to take off his shoes in front of a camera every time he leaves and enters his cell. Demirtaş considers this measure to be degrading and unacceptable and has declared that he will no longer leave his cell for visits from family members, lawyers and MPs, according to Ramazan Demir.

Statement from Demirtaş's lawyers: Shoe removal requirement comes to an end
"The Demirtaş Defense Team" announced that, upon the directive of the Ministry of Justice, the practice of 'removing shoes' during lawyer visits concerning Selahattin Demirtaş has been terminated.
 
Statement from Demirtaş's lawyers: Shoe removal requirement comes to an end
The imposition of the body search on Selahattin Demirtaş, the former Co-Chairperson of the Peoples' Democratic Party (HDP), initiated upon the directive of the Ministry of Justice, has come to an end.

During a scheduled visit yesterday (March 13), when Demirtaş was about to have a meeting, the prison guards requested the removal of his shoes.

In response to the imposition of such a requirement, Demirtaş announced that he would not meet with his family, members of parliament, or his lawyers.

Demirtaş's lawyers and the Democracy and Progress Party (DEM) held discussions with the Ministry of Justice.

Ramazan Demir, one of Demirtaş's lawyers, announced on his social media account that the imposition of shoe removal had been abandoned following negotiations.

In a statement shared under the signature of the "Demirtaş Defense Team," it was stated:

"The unlawful imposition of removing shoes from our client, Mr. Selahattin Demirtaş, both before and after lawyer visits, has been abandoned as a result of the negotiations.

We thank everyone for their sensitivity and support, and convey the greetings of our client, Mr. Demirtaş." (BIA, 13 March 2024)

DEM Party expresses its reaction to imposition of body search to Demirtaş

"We call for an immediate end to the escalating inhuman practices against Demirtaş and our comrades in prisons. We also invite democratic opposition and the public to stand against these unlawful acts and to join us in the fight."

 DEM Party expresses its reaction to imposition of body search to Demirtaş
The People's Equality and Democracy Party (DEM Party) expressed its objection to the imposition of the humiliating body search on Selahattin Demirtaş, the former co-chairperson of the HDP, during the visits at Edirne Prison.

The statement said, "We reject this humiliating and unlawful imposition directed at Demirtaş."

Yesterday (March 13), Demirtaş's lawyer, Ramazan Demir, announced that he went to Edirne Prison to meet with his client, but the meeting did not take place because Demirtaş refused to undergo the search procedure.

Demir informed that, upon instructions from the Ministry of Justice, Demirtaş was asked to remove his shoes every time he entered or exited the room.

In a social media post, Demirtaş's lawyer stated, "Mr. Demirtaş defines this practice as humiliating bullying and states that he will never accept it, expressing that he will not attend family, lawyer, and parliamentary visits from now on. The DEM Party Headquarters has also been urgently informed about the issue.

DEM Party calls for "immediate end to escalating inhuman practices"

In the statement issued yesterday by the DEM Party headquarters, the following was expressed:

"We emphasize that the responsibility for the increasing pressure in prisons aimed at obstructing our election campaigns lies with the Ministry of Justice and the government in power.

As the DEM Party, we are conducting our election campaigns with a campaign in which our elected representatives and imprisoned comrades participate. Since the beginning of the election campaigns, the government, experiencing political impotence in the face of the public's support for our party in every field, has resorted to all kinds of unlawfulness. However, it should be known that with these unlawful acts against human dignity, the DEM Party is unstoppable.

We call for an immediate end to the escalating inhuman practices against Demirtaş and our comrades in prisons. We also invite democratic opposition and the public to stand against these unlawful acts and to join us in the fight." (BIA, 13 March 2024)

Les Kurdes irakiens numérisent des livres anciens pour préserver leur histoire

A l'arrière d'une camionnette, Rebin Pishtiwan scanne soigneusement une à une les pages jaunies d'un livre ancien et usé datant de plusieurs décennies, dans le cadre de sa mission de numérisation d'ouvrages et manuscrits kurdes anciens.

"Nous cherchons à numériser des livres anciens, rares et vulnérables, afin qu'ils ne disparaissent pas", explique cet homme de 23 ans en explorant la bibliothèque publique de Dohouk, une ville de la région du Kurdistan autonome, dans le nord de l'Irak.

"Préserver la culture et l'histoire du Kurdistan est un travail sacré", dit-il en scannant la biographie déchirée d'un enseignant kurde publiée en 1960.

A bord de leur petite camionnette blanche, Pishtiwan et ses deux collègues partent une fois par semaine d'Erbil, capitale du Kurdistan, à la recherche de livres "rares et anciens", renfermant des informations sur les Kurdes et remontant à plus de 40 ans, voire des siècles.

A quelque 150 kilomètres de là, ils fouillent dans des étagères en bois de la bibliothèque publique de Dohouk, en quête de joyaux cachés.

Ils choisissent plus de 35 ouvrages en lambeaux, des livres de poésie, de politique, de langue et d'histoire, écrits dans différents dialectes kurdes et certains en arabe.

Pishtiwan tient un livre usé d'anciennes histoires populaires kurdes intitulé Xanzad, du nom d'une princesse kurde du XVIe siècle, et feuillette doucement un fragile ouvrage religieux, passant le bout des doigts sur la calligraphie arabe.

De retour dans la camionnette, équipée de deux scanners connectés à un écran, la petite équipe entame le processus de numérisation qui peut durer plusieurs heures avant de rendre les livres à la bibliothèque.

- "Propriété de tous les Kurdes" -

Longtemps persécutés sous Saddam Hussein, les Kurdes d'Irak ont établi une région autonome de facto dans le nord du pays, reconnue comme telle par la Constitution irakienne de 2005, à la suite de la chute de l'ancien régime après l'invasion américaine de 2003.

Tout au long de leur histoire, de nombreux documents ont été perdus ou détruits, et ceux qui restent sont dispersés dans des bibliothèques publiques et privées, des universités ou des collections privées.

En l'absence d'archives en ligne, le Centre du Kurdistan pour les arts et la culture (KCAC), une ONG fondée par le neveu du président de la région, Nachirvan Barzani, a lancé le projet de numérisation en juillet.

L'équipe espère mettre en ligne ces documents et livres anciens sur le nouveau site internet du KCAC en accès libre à partir d'avril.

Plus de 950 ont déjà été numérisés, notamment une collection de manuscrits datant des années 1800 et appartenant à la principauté kurde de Baban, dans l'actuelle région de Souleimaniyeh.

"L'objectif est de fournir des sources primaires pour les lecteurs et chercheurs kurdes," explique Mohammed Fateh, directeur exécutif du KCAC.

"Cette archive sera la propriété de tous les Kurdes pour les aider à avancer dans notre compréhension de nous-mêmes."

- Bibliothèque électronique -

Dans la bibliothèque de Dohouk, que gère Masoud Khaled, de vieux manuscrits et documents remplissent les étagères.

"Nous avons des livres qui ont été imprimés il y a longtemps -- leurs propriétaires ou auteurs sont décédés -- et les maisons d'édition ne les réimprimeront pas", explique le quinquagénaire.

Leur numérisation permettra au final l'ouverture d'une "bibliothèque électronique", s'est-il félicité.

Hana Hirani, l'imam d'une mosquée de la localité de Hiran, a dévoilé un trésor à l'équipe du KCAC -- des manuscrits vieux de plusieurs générations d'une école religieuse fondée au XVIIIe siècle.

Depuis sa fondation, l'école a acquis bon nombre de manuscrits, mais beaucoup ont été détruits lors de la première guerre entre l'Irak et les Kurdes en 1961, selon l'imam.

"Il ne reste aujourd'hui que 20 manuscrits" parmi lesquels des poèmes vieux de plusieurs siècles, dit-il.

L'imam attend maintenant le lancement du site internet du KCAC en avril: "Il est temps de les sortir et de les rendre accessibles à tous." (AFP, 10 mars 2024)


Women's Day celebrations in Kurdish provinces

Rallies have begun in Kurdish provinces organized by women's groups and DEM Party.
 
The International Women's Day rallies began in Diyarbakır, Batman, Şırnak, Mardin, Van, Mersin, and Elazığ from noon onwards, organized by the Free Women's Movement (Tevgera Jinên Azad-TJA) and the Women's Assembly of the Peoples' Equality and Democracy Party (DEM Party) under the slogan "Bi 'jin jiyan azadiyê' ber bi azadiyê ve" (Towards freedom with 'women, life, freedom').

Women gathered at İstasyon Square in Diyarbakır, carrying banners that read "Greetings to Gülten Kışanak from Amed to Ankara," "We salute the struggle of Baluchi, Afghan, Iranian, and Pakistani women," "Jin jiyan azadî" (Women, Life, Freedom), and "We will defeat your organized evil with our organized struggle."

Various contingents, including Rosa Women's Association, DEM Party, Democratic Regions Party (DBP), and TJA, entered the rally area separately.

In Cizre district of Şırnak, women organized a rally where TJA members, Peace Mothers Assembly, DEM Party Şırnak Deputy and Party Spokesperson Ayşegül Doğan, DEM Party provincial and district mayoral candidates, along with hundreds of women participated.

Ayşegül Doğan, the spokesperson for the DEM Party, addressed the women during the event.

At the International Women's Day rally in Van, Çiğdem Kılıçgün Uçar, Co-Chair of DBP, delivered a speech.

Uçar stated, "The system created by women in Rojava inspired courage for the freedom system of women and overturned all systems. We stand against the system imposed on us; we were, we are, and we will be. Greetings to our women comrades who led the way for us.

"We, as women, will give the strongest response to the AKP-MHP government, which positions itself as an enemy of women and Kurds. In their rule, 7,000 women were murdered. The most debated topic in elections was the co-chairmanship system. Women in prisons are providing the best answer to how women can engage in politics. We, who have taken up this struggle, will not allow male politics and a system that ignores us." (BIA, March 8, 2024)


CHP mayoral candidate sparks indignation with ‘racist’ remarks targeting Kurds

Controversial remarks from a mayoral candidate and senior executive of Turkey’s main opposition party targeting a pro-Kurdish party have caused anger, disappointment and frustration not only among the country’s Kurds but also within her party.

Burcu Köksal, the CHP mayoral candidate for the western Turkish province of Afyonkarahisar, known as one of Turkey’s nationalist heartlands, and also the party’s deputy group chairperson, said during a rally in the province on Wednesday that if she is elected, the doors of the municipality will be open to all parties except the pro-Kurdish Peoples’ Equality and Democracy Party (DEM Party).

Turkey will hold local elections on March 31.

Less than a year ago, the pro-Kurdish party did not hesitate to support the presidential candidacy of then-CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu, who was defeated by President Recep Tayyip Erdoğan when he secured yet another term in a runoff election in May.

Back in 2019, the DEM Party’s predecessor, the pro-Kurdish Peoples’ Democratic Party (HDP), helped the CHP end the years-long Justice and Development Party (AKP) rule in İstanbul, Turkey’s economic powerhouse, by supporting CHP mayoral candidate Ekrem İmamoğlu.

The pro-Kurdish’s party’s support for the CHP in past elections without being included in an alliance of opposition parties because nationalist parties in that alliance would be irked by their presence has led to regret in the wake of Köksal’s remarks and similar statements from CHP politicians against the Kurds.

Kurdish journalist Nurcan Baysal and prominent Kurdish lawyer and human rights activist Eren Keskin described Köksal on social media as a “racist” due to her remarks targeting the DEM Party.

Kurdish politician Ferhat Encü, also a former HDP lawmaker, tweeted that there was no slip of the tongue in Köksal’s remarks as she later claimed, but rather the “reflection of a fascist and racist mentality” and “enmity towards Kurds …”

Encü said the Kurdish people don’t need any favors from Köksal and that they will give her the necessary answer at the ballot box.

When CHP leader Özgür Özel described Köksal’s remarks as “a minor slip of the tongue” later in the day in the wake of the outrage from the Kurds, Köksal refused to take a step back and said she stands behind her words and that it was not a “slip of the tongue.”

The CHP, however, issued a statement later on Thursday on X, denouncing Köksal’s remarks and saying that just as in the past, the doors of CHP-run municipalities will be open to everyone and that nobody will be denied public services or their rights due to their ethnic identity.

Speaking to journalist Barış Yarkadaş, Köksal said she would not allow any DEM Party officials to join the municipal council but that she would offer municipal services to all residents of the city without discrimination.

Unlike Özel, who failed to openly criticize Köksal, İstanbul Mayor İmamoğlu gave a stronger response to the CHP mayoral candidate during an election rally in İstanbul on Thursday.

“I am a CHP member, but I serve all the people in this province no matter their political views. The person who says I won’t allow these or those people into the municipality when elected should either look for a new job or a new party for themselves,” İmamoğlu said.

Many have said İmamoğlu has shown who the party’s real leader is considering the weak reaction from Özel.

According to journalist Erk Acarer, Köksal aimed to win the support of the nationalist and conservative voters in Afyonkarahisar with her remarks targeting the DEM Party, but she seems unaware that her remarks have hurt millions of DEM Party voters and will have an effect on the result of the local elections.

The pro-Kurdish Green Left Party (YSP), another predecessor of the DEM Party, secured 8.8 percent of the vote in the 2023 parliamentary elections, while the HDP won 11.7 percent in 2018.

Acarer said why should nationalist voters support the CHP when they can vote for the AKP- Nationalist Movement Party (MHP) alliance, which pursues a more nationalistic discourse.

Pro-Kurdish parties are hated by Turkey’s nationalists, who accuse them of having links to the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK), listed as a terrorist organization by Turkey and much of the international community.

The HDP faces a closure case on terrorism charges that is still pending at the Constitutional Court.

Meanwhile, some lawyers called on the DEM Party to file a criminal complaint against Köksal, and political analysts said the CHP should withdraw Köksal’s candidacy to prevent a defeat in İstanbul and many other places due to the withdrawal of support from Kurdish voters.

This is not the first time that a CHP politician has targeted Kurds, leading them to question their support for the party.

Following the May 14 elections, the soft-spoken Kılıçdaroğlu adopted a harsher tone and began to send nationalistic messages in the wake of a defamation campaign by President Recep Tayyip Erdoğan’s government to associate him with PKK due to the HDP’s alleged support for the group.

A secret deal Kılıçdaroğlu made with the leader of the ultranationalist Victory Party (ZP) to get his party’s support for the runoff election, which became public knowledge in November, also disappointed Kurds because the deal included articles contrary to the interests of Kurds such as a continuation of the replacement of democratically elected mayors in pro-Kurdish cities with government-appointed trustees.

Kurds say they do not see sufficient assistance from the CHP for their demands regarding the expansion of their rights in return for their support for the party’s candidate in critical elections.

The DEM Party has fielded its own candidates in İstanbul, Ankara and other places where Kurds had supported CHP candidates in the previous election. (Turkish Minute, March 7, 2024)

Le Front kurde abat un drone turc à Manbij

Le Conseil militaire de Manbij a annoncé mardi soir la destruction d’un drone turc par la brigade de Jabhat al-Akrad.

Une brigade de Jabhat al-Akrad (Front kurde) a abattu un drone kamikaze appartenant à la Turquie dans le village de Boyêhij, à l’ouest de Manbij, au nord de la Syrie. C’est ce qui ressort d’un communiqué publié mardi soir par le centre de presse du conseil militaire de Manbij.

Située à 30 kilomètres au sud de la frontière turque, la ville de Manbij occupe une position clé dans les velléités d’expansion territoriale de la Turquie qui cherche à étendre sa zone d’occupation dans le nord de la Syrie. La ville gérée par l’Administration démocratique autonome est située sur la route stratégique M4, qui traverse tout le nord de la Syrie.

En 2022, Manbij a été désignée par le président turc Recep Tayyip Erdoğan comme la cible prioritaire d’une nouvelle invasion du nord de la Syrie. C’est pourquoi, la région est constamment visée par des attaques meurtrières menées par l’armée turque et ses supplétifs djihadistes. La Conseil militaire local a déjoué à plusieurs reprises des tentatives turco-djihadistes d’infiltration dans la ville. (ROJINFO, 6 mars 2024)


Deux combattants kurdes tués dans une frappe imputée à la Turquie

Deux membres d'un mouvement yazidi lié au PKK turc ont été tués jeudi dans une frappe de drone menée par l'armée turque dans le nord-ouest de l'Irak, ont indiqué les services antiterroristes de la région autonome du Kurdistan.

Aucun commentaire n'a été fait dans l'immédiat par l'armée turque qui mène régulièrement en Irak des opérations terrestres et aériennes contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), classé organisation "terroriste" par la Turquie.

Ankara vise également un mouvement allié au PKK issu de la minorité yazidie, les Unités de résistance du Sinjar, dans le nord-ouest de l'Irak.

"Un drone de l'armée turque a visé un véhicule des Unités de résistance du Sinjar dans le secteur de Wardiya, dans le sud de la région, tuant un responsable et un combattant qui l'escortait", ont indiqué dans un communiqué les services antiterroristes du Kurdistan.

Un autre combattant a aussi été blessé selon cette même source.

La ville de Sinjar et ses montagnes constituent le foyer historique de la minorité kurdophone yazidie qui a été victime de multiples exactions de la part du groupe Etat islamique après que ses combattants jihadistes en ont pris le contrôle en 2014, comme une vaste partie de l'Irak.

Les Unités de résistance du Sinjar avaient été créées cette année-là, avec l'aide du PKK, pour lutter contre l'EI. Bagdad avait déclaré avoir défait ce groupe jihadiste fin 2017.

La Turquie a installé depuis plus de 25 ans plusieurs dizaines de bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le PKK, qui dispose également de bases arrières dans cette région.

Le 20 février, deux civils avaient été tués au Kurdistan irakien dans un bombardement turc, selon une source de sécurité et un responsable médical. (AFP, 29 fév 2024)

Kışanak's continued detention: 'Restriction of freedom & violation of right to stand in election'

Cihan Aydın, the lawyer of former president of the Diyarbakır Bar Association and former Co-Mayor of Diyarbakır Metropolitan Municipality Gültan Kışanak, stated that the failure to implement the release decision for his imprisoned client is a clear violation of the right to stand for election.

Aydın described the non-release of Gültan Kışanak, the Ankara Metropolitan Municipality Co-Mayoral candidate for the People's Equality and Democracy Party (DEM Party), despite the decision to release her, on the grounds of merging the case file with the Kobane Trial as 'illegal'.

Gültan Kışanak was detained alongside the other Co-Mayor, Fırat Anlı, on October 25, 2016 while serving as the Co-Mayor of Diyarbakır Metropolitan Municipality. Six days later, she was arrested on charges of 'being a member of an organization' and 'making propaganda for an organization,' and a trustee was appointed in her place.

Kışanak was sentenced to 14 years in prison by the 5th Heavy Penal Court of Malatya, but this verdict was overturned by the Antep Regional Court of Justice. Meanwhile, she had already served the maximum pre-trial detention period of 7 years. However, despite the release decision for her from the initial case, which was issued upon appeal, her request for release was rejected by the court after her re-arrest due to the merger of her case with the Kobane Trial. The individual application made to the Constitutional Court has not yet been concluded.

"A decision made to appear legal"

In a statement to Müjdat Can of Mezopotamya Agency, Cihan Aydın described the prevention of his client's release by being detained in another case as 'a decision made to appear legal.' Aydın stated that the maximum detention period for political offenses is 7 years, and this period expired for Gülten Kışanak, on October 25, 2023. He emphasized that Kışanak has been arbitrarily kept in prison since that date.

Aydın stated that the government is pursuing a strategy aimed at neutralizing its political rivals through the police, judiciary, and the media monster it has created. He expressed that the government keeps important Kurdish political actors in prison to open up space in its favor and suppress the opposition. Aydın emphasized that this issue is not just about the imprisonment of individuals but about the usurpation of a people's will. Therefore, he said, the government shamelessly utilizes the judiciary and all means available to suppress the opposition, disregarding existing positive law.

"Restriction of freedom" crime

Aydın noted that the failure to release Kışanak as prescribed by the law encompasses all elements of the crime of 'restriction of freedom.' He explained that they have submitted the violation decision of the Constitutional Court regarding another prolonged detention period to the Ankara 22nd Heavy Penal Court. Aydın stated, 'The only thing Ankara 22nd Heavy Penal Court should have done after 7.5 years of detention was to release Gülten Kışanak, but they are constantly trying to create new law by fabricating various excuses. This is a typical case of 'restriction of freedom' crime. The court continues to insist on this.'

Aydın recalled the decision of the European Court of Human Rights (ECtHR) two years ago regarding the loss of the status of impartial, independent, and lawfully established courts under Article 6 of the European Convention on Human Rights by all high courts and first-instance courts in Poland.

The legal expert mentioned that following the decision, Poland underwent a revision in the judiciary, with some judges being removed from office and others undergoing retraining, while the revision process is still ongoing. He stated, "This situation is very similar to that in Turkey. When considering the ways judges are appointed and enter the profession, the appointment procedures of the Constitutional Court, the structure of the Supreme Board of Judges and Prosecutors (HSYK), and, finally, the Can Atalay decisions of the Court of Cassation's 3rd Criminal Chamber and the stance of the Parliament, I believe there is a high tendency for such a decision to be made regarding Turkey in the future."(BIA, February 23, 2024)

Minorités / Minorities

HDP Members sentenced for condemning Armenian Genocide

Twelve former members of Turkey’s pro-Kurdish Peoples’ Democratic Party (HDP) were each sentenced to five months in prison on Thursday for condemning the Armenian Genocide, sparking debates on free speech.

The charge was “publicly degrading the Turkish Republic” following their statement on the Armenian Genocide made on 24 April 2021. The statement, which called for a confrontation with the “shame of the Armenian Genocide”, led to a legal battle highlighting issues of freedom of expression and historical acknowledgment in Turkey.

During the final hearing, lawyers for the accused argued that the case was an unjustified infringement on freedom of expression, lacking legal grounds and failing to meet the criteria of a legitimate aim and necessity in a democratic society. They emphasised the absence of specific intent to commit the crime in the accused’s statement. One of the lawyers, Senem Doğanoğlu, noted that Alp Altınörs, one of the accused, was in prison at the time of the statement for a different case, challenging the coherence of the accusations.

Lawyer Ali Cangı further argued the case’s lack of substance by pointing out that the events of 1915 predate the establishment of the Turkish Republic, making the condemnation of actions by the Committee of Union and Progress (İttihat ve Terakki Cemiyeti) and its Special Organisation (Teşkilatı Mahsusa) irrelevant to defaming the modern Turkish state. This argument underscored the anachronistic application of law and the absence of a legal basis for attributing blame to the Ottoman Empire’s actions to the Republic of Turkey.

The court’s decision to sentence the former HDP members, taking into consideration the manner of the crime, the significance of the subject and the supposed severity of the damage caused, was reduced from six to five months after applying a sentence reduction, which was then suspended. (MedyaNews, 29 March 2024)

Sur les ruines de l'ancienne cité d'Ani, pont entre Turcs et Arméniens

Un vaste site en ruines aux confins de la Turquie et face à lui, un pont effondré qui enjambe la rivière marquant la frontière avec l'Arménie.

Pour les historiens et responsables locaux, la restauration de la cité d'Ani, classée depuis 2016 au patrimoine mondial de l'Unesco, jetterait pourtant une passerelle entre les deux pays, contribuant à normaliser leurs relations difficiles.

Ani, non loin de la ville de Kars dans l'est de la Turquie, fut la capitale du royaume médiéval d'Arménie vers la fin du premier millénaire, avant que sa conquête en 1064 par les Seldjoukides n'accélère son déclin, parachevé par la conquête mongole et un séisme.

Pour Vedat Akçayoz, président de l'Association culturelle et artistique de Kars, les ruines d'Ani constituent un "patrimoine commun de l'humanité" au-delà des frontières.

"Ani a été zoroastrien, chamanique, païen, chrétien, musulman. Ani c'est moi, c'est vous", martèle cet archéologue amateur, auteur d'une somme sur Ani.

Ankara n'entretient pas de relations diplomatiques avec l'ancienne république soviétique: entre les deux, le souvenir sanglant des massacres d'Arméniens par les forces ottomanes au début du XXe siècle, qualifiés de génocide par Erevan et de nombreux parlements occidentaux dont ceux des Etats-Unis et de l'Union européenne.

L'Arménie est entrée en pourparlers avec l'allié régional de la Turquie, l'Azerbaïdjan, voisin renforcé par sa reconquête du territoire contesté du Haut-Karabakh au terme d'une offensive éclair en octobre après des décennies de conflit.

Pour les officiels turcs, la dynamique enclenchée depuis pourrait contribuer à normaliser les relations entre Ankara et Erevan.

- Beauté envoûtante -

Pendant des années, il fallait obtenir un permis pour se rendre sur le site d'Ani, mais les autorités ont à coeur désormais de promouvoir sa beauté envoûtante.

Des travaux de restauration et de conservation, dont certains financés par l'Union européenne, sont en cours.

"Des études de préservation ont été réalisées, un système de caméras installé pour protéger les ruines des menaces extérieures", indique Gonca Pabuccu, responsable adjointe des fouilles.

"Notre objectif n'est pas seulement de découvrir de nouvelles structures, mais aussi de préserver celles que nous avons déjà mises au jour et de les présenter aux touristes", poursuit-elle.

Vedat Akçayoz estime que 80 à 85% du site restent à dégager.

"Ani sous terre est aussi important que ce que nous voyons en surface. Dans les grottes tout autour du site, on voit des églises, des mosquées et d'autres lieux de culte", souligne-t-il.

L'historien local invite à épouser le point de vue du défunt journaliste turco-arménien Hrant Dink, assassiné en 2007 à Istanbul.

Dink, directeur de l'hebdomadaire bilingue turc-arménien Agos, qui prônait la réconciliation entre les deux communautés, évoquait en 2006 les Turcs et les Arméniens comme "deux peuples malades".

"Les Arméniens vivent un grand traumatisme. Dirigé contre les Turcs. Les Turcs sont en proie à une immense paranoïa dirigée contre les Arméniens. Nous sommes tous fous", disait-il.

"Qui nous soignera? (...) Les Arméniens seront les médecins des Turcs et les Turcs, ceux des Arméniens".

Pour Vedat Akçayoz, cette prophétie de Dink est porteuse d'avenir: "Il n'y a d'autre issue que la paix", affirme-t-il.

- "Tout est ici" -

Ani compte tout autant pour les Turcs. En 1064, le souverain seldjoukide Alp Arslan démontait la croix de la cathédrale délabrée, devenue la "mosquée de la conquête".

"C'est une terre conquise par nos ancêtres: la première prière du vendredi du sultan Alp Arslan, la première mosquée turque, le premier cimetière turc, le premier bazar turc, tout est ici", explique le gouverneur de Kars, Ziya Polat.

Un responsable local ajoute sous couvert d'anonymat qu'Ani, plus que tout autre site, est susceptible d'être récupéré politiquement.

"Il reste une capitale religieuse pour les Arméniens et la première ville d'Anatolie conquise par les Turcs", relève-t-il, estimant qu'une ouverture de la frontière drainerait de nouveaux visiteurs.

"Les Arméniens voudraient aussitôt y amener leurs petits-enfants", croit-il. "On ne peut pas bâtir l'avenir sur les tragédies du passé", ajoute-t-il.

Vedat Akçayoz désigne le pont en ruines surplombant la rivière Arpaçay, frontière entre la Turquie et l'Arménie.

"À votre avis, le poisson qui nage en dessous, il est turc ou arménien?", interroge-t-il. (AFP, 19 mars 2024)

Gunman in Hrant Dink's murder spoke at the court

The perpetrator, Ogün Samast, who was heard in the Hrant Dink murder trial, said that there were people following him at the scene of the incident. "They were around me since I got out of the car in Şişli. I hesitated 7-8 times. I called Yasin. He said, 'Don't be afraid, they are with us, you continue. If you back off, you'll pay the price.' They told me the state was behind us."

The trial of 12 individuals, including 5 police officers, who were previously convicted and sentenced in connection with the murder in 2007 of Hrant Dink, the Editor-in-Chief of Agos Newspaper published in İstanbul in Armenian and Turkish, resumed today at the İstanbul 14th Heavy Penal Court.

Ogün Samast, the perpetrator who was released after 16 years and 10 months in prison and then added to this case file, made his first defense statement in the trial.

In the case, Samast is accused of "committing crimes on behalf of a terrorist organization without being a member of the armed terrorist organization." The other defendants are accused of attempting to overthrow the constitutional order, deliberate homicide, membership in an armed terrorist organization (FETÖ), and manslaughter by negligent conduct.

The defendants participated in the hearing via the Audio and Video Information System (SEGBİS) from their respective cities or prisons.

The individuals being tried in the case are Adem Sağlar, Ahmet İskender, Ali Fuat Yılmazer, Erhan Tuncel, Ersin Yolcu, Faruk Sarı (fugitive), Ramazan Akyürek, Tuncay Uzundal, Yahya Öztürk (fugitive), Yasin Hayal, Zeynel Abidin Yavuz, Ogün Samast

Hrant Dink's family was represented by lawyer Hülya Deveci during the trial. Hrant's friends were also present at the hearing. Ogün Samast was questioned during the trial.

"I have nothing to say about the indictment. I made my defense about this accusation 7-8 years ago," said Samast, answering the questions of the presiding judge. Samast's calm demeanor and his statement that he did not remember some details drew attention.

Before the incident, in 2006, we gathered at Erhan's (Tuncel) house. There was a conversation between Erhan and Yasin (Hayal) in the kitchen. I was in the living room at that time. I heard Erhan saying to Yasin, 'Ramazan and Ali Fuat, the director, have our backs, don't worry.' That's all I heard between them. I have been to Erhan's house two or three times in total.

Yasin threatened and pressured me, saying, 'If you back out of this, you'll get into trouble too.' I was afraid of Yasin. After all, he was not an ordinary citizen. He had armed actions. He had bomb attacks. Because of Yasin, I got involved in things I didn't want to be a part of.

Erhan and Yasin were telling me, 'You're safe, don't worry, nothing will happen to you.' They didn't mention names, but Yasin said, 'The state is behind us, the police are behind us.'

There were people following me at the scene. They had been around me since I got out of the car in Şişli. I hesitated 7-8 times. I said I would go back. I called Yasin. He said, 'Don't worry, they're with us, keep going. You'll do this, if you back out, you'll pay the price.' I was scared, I was 16 years old.

The presiding judge asked Samast, "Did you receive any special treatment or support from the police or gendarmerie after the incident?" Samast replied, "There were such conversations in Samsun, like 'Don't worry buddy, you're a lion, nobody can touch you.' These are also in the footage and statements at Samsun Police Department."

Upon a question from Ramazan Akyürek's lawyer, Samast stated that he did not know Ramazan Akyürek and Ali Fuat Yılmazer. He said, "I didn't receive instructions from them. I heard their names from Erhan and Yasin."

Afterwards, Ogün Samast's interrogation concluded. At this point, Erhan Tuncel stated that there were inconsistencies in Samast's account. Tuncel requested the appointment of an expert to assess the physical condition of the mentioned house.

The court also heard requests from other defendants. The panel decided to send the file to the prosecutor's office to prepare its opinion on the merits. (BIA, March 8, 2024)

L’Azerbaïdjan tente d’effacer l’identité politique de l’Artsakh arménien

Le Cercle d'Amitié France-Artsakh exprime son indignation et sa condamnation la plus ferme à l'égard de l’entreprise de destruction du Parlement de l’Artsakh commise par l'Azerbaïdjan.

Le régime dictatorial d’Azerbaïdjan anéantit le symbole de la démocratie artsakhiote
Des images et vidéos choquantes qui circulent actuellement sur les réseaux sociaux montrent le Parlement de la République autodéterminée d’Artsakh réduit en ruines par les bulldozers azerbaïdjanais.Ces menées inqualifiables constituent autant de tentatives flagrantes d’effacer l’identité politique arménienne de l’Artsakh. Les images satellites suggèrent que ces actes odieux ont débuté en février 2024. Cette destruction est un affront à l'histoire, à la culture et à la dignité du peuple artsakhiote. Ces actions barbares s'inscrivent dans une série d'attaques contre le patrimoine culturel arménien. Elles font suite à la profanation du monument à Charles Aznavour, ainsi qu'à d'autres actes de vandalisme visant des sites historiques et des cimetières.

Il est indéniable que ces actes odieux s'inscrivent dans le cadre du nettoyage ethnique et culturel perpétré par l’Azerbaïdjan à l'encontre des Arméniens d'Artsakh. La destruction délibérée de bâtiments historiques, y compris d'églises et de monuments, ne peut être interprétée autrement que comme une tentative systématique d'effacer l'histoire et l'identité du peuple arménien dans la région.

« Il est très clair qu’en conduisant ces actions délibérées, l’Azerbaïdjan vise à faire de l’Artsakh une terre brulée et stérile interdisant toute perspective de retour de ses habitants arméniens originels » a précisé François Pupponi, le Président du Cercle d’Amitié France-Artsakh. « Cette dictature qui a déjà violé les décisions de la Cour Internationale de Justice continue donc de la défier en s’opposant au retour des Arméniens que celle-ci a ordonné. Le régime de Bakou défie également par ce geste toute la communauté internationale qui exige ce retour des Arméniens sur leur terre d’Artsakh » a continué François Pupponi.

Face à cette escalade de destruction et de déshumanisation, il est impératif que les institutions internationales et les acteurs de la communauté internationale réagissent sans délai. L'inaction face à de tels actes de vandalisme menace non seulement le patrimoine culturel et historique artsakhiote mais encourage également la répression des idéaux démocratiques dans la région.

En condamnant avec la plus grande vigueur ces actes de vandalisme, François Pupponi a également souligné que « ces destructions délibérées d’un Parlement – c’est-à-dire d’un lieu où s’élaborent le dialogue et le lien sociale - indiquent clairement qu’à travers l’identité arménienne de l’Artsakh, c’est aussi la culture démocratique et les ferments de la paix que Bakou cherche à anéantir. C'est notre devoir de protéger et de préserver l'héritage des générations passées pour les générations futures ». (CAF, 5 mars 2024)


Petits remue-menages pour faire face a sa propre histoire sanglante

Ragip Duran , TVXS.GR, 2 mars 2024
 * De nouveaux travaux universitaires sur le passé récent de la Turquie provoquent une petite ébauche de réflexion au sujet du Génocide arménien de 1915 voire sur le père fondateur de la République.
Mes amis et collègues grecs qui s’étaient rendus en Turquie me posaient au retour toujours la même question: Pourquoi en Turquie il y a partout tant de statue et de poster de Moustapha Kemal Atatürk?

Difficile de répondre en une seule phrase, car il s’agit d’un problème multidimensionnel historique, mais aussi politique, culturel et idéologique en rapport avec la fondation de l’Etat-nation turc.

Pourtant, quatre études récemment publiées expliquent en détail les divers aspects du processus de la création de l’Etat-nation Kémaliste de 1908 à nos jours.

"Atatürk: la biographie intellectuelle"  (en anglais, Princeton University Press 2011, en turc Baglam 2023), le chef-d’œuvre du Prof. Sukru Hanioglu, qui avait reçu en 2012, le Grand Prix d’Art et de Culture de la présidence de la République n’est pas reconnu dans les milieux universitaires comme un grand opposant du Kémalisme ni du régime actuel turc d’ailleurs. Pour des raisons techniques d’historiographie Hanioglu refuse le terme même du Génocide. Mais basé sur des documents officiels, l’historien spécialiste du Comité de l’Union et Progrès (1908-1918), analyse en détail les racines et inspirations jacobines, paternalistes, voire autoritaires du fondateur de la Turquie moderne. Son discours et son style sont quand même très prudents, réservés voire modérés.

De son coté, l’historien suisse, Hans-Lukas Kieser, l’auteur de la seule biographie académique de Talaat Pacha (Talaat Pasha: Père fondateur de la Turquie moderne et architecte du Génocide, Princeton University Press, 2018) a publié "Quand la démocratie est morte - La paix durable de Lausanne au Moyen-Orient" (En anglais, Cambridge University Press, 2023, en turc FOL, 2023). Il examine minutieusement pas seulement le déroulement de la Conférence de Lausanne, mais analyse aussi en détail le contenu de la Convention. Kieser, croit que Londres et Paris, pour sauvegarder leurs propres intérêts, ont fermé les yeux sur le Génocide de 1915 et ont encouragé les Kémalistes à poursuivre leur besogne pour continuer à déchristianiser l’Anatolie, violer les droits élémentaires de ses citoyens non-musulmans et non-turcs de 1923 jusqu’à nos jours. Il propose une interprétation qui dément presque complètement la thèse officielle turque. 

Umit Kurt, un jeune universitaire qui avait déjà étudié le déroulement du Génocide de 1915 à Antep (Sud-est) et surtout les acteurs locaux (en anglais, The Armenians of Aintab - The Economics of Genocide in an Ottoman Province, Harvard University Press 2021, en turc  "Antep 1915, Génocide et les auteurs", 2018,  İletisim)  vient de publier "Conformément à la loi et à l’ordre- Le mécanisme d’Etat de l’Empire Ottoman à la République sur les traces de Moustapha Réchat Mimaroglou, technocrate du Génocide"(en turc Aras, 2023). Il y expose à travers la carrière d’un commis d’Etat qui a servi à la fois pour le Sultan et pour Atatürk, le rôle des "Desk Killers", ces assassins bureaucrates. Chef de la police politique à Istanbul en 1915, il a été nommé Président local du Parti Kémaliste en 1940 toujours à Istanbul.  

Enfin, un article du Prof. Cengiz Aktar, de l’Université d’Athènes, intitulé "La politique antilibérale comme châtiment de la construction de nation en période post-impériale : le cas de la Turquie (en anglais, Philosophy and Social Criticism, 2023) dénonce l’injustice et l’impunité des régimes ottoman et républicain. Il analyse le Génocide de 1915, mais également les politiques répressives du Kémalisme envers les roues, juifs et kurdes de 1923 jusqu’à nos jours.

La République de Turquie d’aujourd’hui serait donc, selon les 4 auteurs (avec des nuances et des raisons différentes), un bébé mal formé dès la naissance. C’est pourquoi d’ailleurs le Prof. Taner Akcam, grand spécialiste des Etudes des Génocides croit ‘’qu’il nous faut de nouveaux pères fondateurs et un nouveau récit de fondation’’. Son dernier livre s’intitule ‘’100 ans d’apartheid La Turquie de 1918-1923, Indépendance et la création du régime d’apartheid’’ (en turc, Aras, 2024).

La Turquie Kémaliste et celle d’aujourd’hui n’ont pas pu encore faire face à son passé sanglant. L’histoire officielle, soutenue par les médias et le système de l’enseignement se contente de nier l’ensemble des actes violents de masse perpétrés par les gouvernements successifs qui visait en particulier les Arméniens, les Roums, les Juifs et les Kurdes. Atatürk est promu au rang de tabou intouchable et critiquer les politiques de la République est de facto et parfois de jure interdits. Le mur officiel et national de mensonge se dresse devant les vérités historiques, pourtant bien reconnues à l’étranger, commence à être déchiffrées lentement et partiellement en Turquie à l’occasion du centenaire de la fondation de la république avec la contribution des universitaires turcs et kurdes qui travaillent à l’étranger.   

"Pioche et bêche ne suffisent pas pour nettoyer ce tas de déchets et de débris. Il nous faut des bulldozers !"  estime un universitaire pas très optimiste, d’ailleurs actuellement en exil dans une capitale européenne.


SOHR: 'Turkey continues to forcibly deport Syrian refugees'

Despite the government's claims of tens of thousands of Syrian refugees voluntarily returning to their country, the Syrian Observatory for Human Rights (SOHR) reported that "most Syrians, who carry temporary protection identity cards, are forcibly deported to Syria from different regions every day, citing the lack of official documents."

The SOHR report recalled that the Turkish Minister of Interior, Ali Yerlikaya, had stated that the number of Syrian refugees who returned voluntarily from Turkey to Syria reached 625,000. SOHR also mentioned the Minister confirming that "Ankara continues to provide services to people in the so-called 'safe zone,' which contains Jarabulus, Azaz, Al-Bab and other areas," citing the “Guzelo website which is interested in the affairs of Syrian refugees in Turkey."

The report states that "Syrian refugees are forcibly deported from different Turkish areas to Syria on a daily basis under the pretext that they do not have official documents, although the most of them carry the temporary protection card ”Kimlik.” The forcibly deported Syrians are sent to areas controlled by Turkish-backed factions in north Aleppo countryside, where they inhabit in camps that lack basic livelihood, while others are sent to areas controlled by Hayyaat Tahrir Al-Sham in Idlib city and countryside, via Bab Al-Hawa crossing."

Family separation and many other challenges

According to the SOHR report, forcibly deported Syrians face many challenges, where they are deported to Syria and their families remain in Turkey, which leads to family separation. In addition, the report says "there are no appropriate atmosphere and places for the return of refugees in the recent time, because of the escalating security chaos in areas controlled by Turkish-backed factions in Syria, let alone the dreadful living conditions, lack of job opportunities and poor assistance provided by humanitarian organisations and relevant authorities to displaced and deported people in these areas."

"Torture and ransom demand"

SOHR also reports that their sources reported that the Turkish border guards (Jandarma) tortured 15 Syrian people in the Turkish province of Mardin the day before (February 15), after having been arrested earlier. Turkish authorities reportedly accused those Syrians of “belonging to SDF,” and the Syrian people were later "delivered to the military police in Ras Al-Ain city which is under the control of factions of “Peace Spring” operations room in the north-west of Al-Hasakah."

According to the SOHR report, the military police tortured those people and asked their families for ransoms of 1,500 USD for their release.

"Brutal torture in prison"

The report also states that the released people have told SOHR activists that "the prison of the military police, where they were held, was very bad and hosted many detainees, some of whom sentenced to ten years in prison. In addition, detainees in this prison endured brutal torture, including cruel beating, giving electric shocks and psychological intimidation with trained police dogs." SOHR report also reflects that "the released people have confirmed that members of “Sultan Murad” faction were the ones investigating detainees and that many of the detainees were released only after having paid large ransoms."

Border forces of SDF arrest seven people

The report also reflects that, on the other hand, "border guard forces of SDF arrested seven people near the Turkish border attempting to enter Turkish territory, where they were handed over to the Internal Security Forces to verify their identities and check if they are affiliated with ISIS."

It also reports that "the arrested people will be released if they are not suspects after pledging not to approach the border again through routes used for smuggling" "according to reliable SOHR sources." (BIA, February 27, 2024)


Politique intérieure/Interior Politics

Municipales en Turquie: cinq choses à savoir

Soixante-et-un millions d'électeurs turcs sont appelés aux urnes dimanche pour élire leurs maires, un scrutin dont le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé qu'il serait le dernier organisé sous son autorité.

Cinq choses à savoir sur ces élections:

Une élection à tiroirs

Les habitants des grandes villes du pays éliront leur maire mais aussi leurs conseillers municipaux, leur maires d'arrondissement et leur muhtar, sorte de chef de quartier.

À Istanbul, où les électeurs auront le choix entre 49 candidats pour le fauteuil de maire, le bulletin de vote mesure 97 centimètres de large, selon la commission électorale.

Istanbul, "trophée" convoité

Seize millions d'habitants, 30% du produit du produit intérieur brut et un tremplin vers le pouvoir: passée aux mains de l'opposition en 2019 au terme d'une âpre élection en deux actes, Istanbul est "le plus gros trophée de la politique turque", résume Berk Esen, politiste à l'université Sabanci d'Istanbul.

La principale ville de Turquie, qui a perdu son rang de capitale au profit d'Ankara en 1923, est une immense vitrine politique dont le président Recep Tayyip Erdogan, maire d'Istanbul dans les années 1990, a tiré profit pour se forger un destin national.

Face au maire sortant Ekrem Imamoglu, le parti AKP (islamo-conservateur) au pouvoir présente un ancien ministre peu charismatique, Murat Kurum, dont la défaite n'entamerait pas le crédit du chef de l'Etat.

Scrutin à risque pour Erdogan ?

Selon les enquêtes d'opinion, Istanbul et Ankara devraient rester aux mains du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principale formation d'opposition qui les avait conquises il y a cinq ans.

Izmir, troisième ville du pays et bastion du CHP, semble rester hors de portée de l'AKP.

Le parti au pouvoir pourrait par ailleurs reculer dans plusieurs grandes villes d'Anatolie au profit d'une formation ultra-conservatrice (Yeniden Refah), prédisent des analystes qui ont noté une moindre affluence aux meetings tenus en présence du chef de l'Etat - possiblement à cause du jeûne du ramadan.

Cependant, donné en mauvaise posture avant la présidentielle de mai 2023, Erdogan avait été réélu avec 52,2% des voix.

Une "dernière" pour le "Reis"?

Au pouvoir depuis 2003, d'abord comme Premier ministre puis comme président à partir de 2014, M. Erdogan a annoncé début mars que ces municipales seraient les "dernières élections" organisées sous son autorité, la constitution actuelle ne l'autorisant pas à briguer un nouveau mandat, sauf en cas d'élection anticipée.

Des observateurs spéculent sur ces déclarations du président, qui a fêté ses 70 ans fin février: adieu sincère ou manoeuvre destinée à convaincre les Turcs d'accorder une dernière fois leur blanc-seing à son parti?

Le vote kurde

Les voix des Kurdes, qui représentent un cinquième environ des 85 millions d'habitants de Turquie, selon des estimations, sont cette année encore très convoitées.

Dans le sud-est à majorité kurde, le parti pro-kurde de l'Egalité des peuples et de la démocratie (DEM, ex-HDP), troisième force au parlement, devrait rafler de nombreuses villes, malgré une percée attendue du Hüda Par, un parti kurde d'extrême droite.

Ailleurs dans le pays, une part significative des électeurs kurdes pourrait se ranger derrière le CHP afin de faire barrage à l'AKP, selon des enquêtes d'opinion.

Par ailleurs, la révocation de nombreux maires pro-kurdes élus en 2019, remplacés par des "kayyums", des administrateurs désignés par le pouvoir, risque de dissuader des électeurs de se déplacer, selon des observateurs. (AFP, 29 mars 2024)

Constitutional Court elects new president

The Constitutional Court has elected its new president. Deputy President Kadir Özkaya, who received the votes of 9 out of 15 members, has become the new head of the top court.

The current president, Zühtü Arslan, will complete his term on April 20.

Özkaya will serve until December 18, 2026, when his 12-year tenure as a member of the Constitutional Court will come to an end. Özkaya was appointed to the high court by President Recep Erdoğan on December 18, 2014.

Özkaya was elected as the Deputy President of the Constitutional Court during the General Assembly meeting held on April 12, 2020. He has also been serving as the head of the Second Chamber since April 4, 2020.

Özkaya is among the 9 members of the Constitutional Court who voted for a "violation of rights" verdict in the case of Can Atalay, whom the courts refused to release from prison despite his election as an MP in the 2023 election. This verdict led to a crisis between the Constitutional Court and the Court of Cassation, the two highest judicial bodies of the country, as the latter defied the verdict. Eventually, Atalay was stripped of his MP status due to the sentence he received in the Gezi Park case despite the Constitutional Court ruling.

President Erdoğan and his ally, the Nationalist Movement Party (MHP), frequently criticize the high court for its decisions on human rights violations. Particularly, the MHP advocates for the abolishment or restructuring of the court. However, out of the 15 members of the court, 7 were appointed by Erdoğan, and 3 were appointed by the parliament, where the AKP and MHP hold the majority. .” (BIA, 21 March 2024)

Erdogan est-il vraiment sur le départ?

La Libre Belgique, 11 mars 2024

Le président turc se prépare-t-il à passer le flambeau ? C’est en tout cas ce que Recep Tayyip Erdoğan sous-entend dans une déclaration faite vendredi 8 mars. Au milieu de la campagne pour les élections municipales qui auront lieu le 31 mars, il a en effet affirmé que ces élections seraient ses dernières.

Erdoğan participe activement à la campagne des candidats de son Parti de la justice et du développement (AKP) avec comme principaux enjeux Ankara, la capitale, et Istanbul, le poumon culturel et économique du pays, toutes deux gagnées par l’opposition en 2019. Une opposition qui est quant à elle divisée, n’ayant pas réussi à former une alliance similaire à celle créée pour les élections présidentielles de 2023. Pour récupérer ces villes sous le giron de l’AKP, le président s’implique lui-même dans la campagne lors de meetings aux quatre coins du pays.

”Je continue à travailler sans arrêt. Nous courons sans respirer parce que pour moi, c’est une finale. Avec l’autorité que me confère la loi, cette élection est ma dernière élection”, a-t-il déclaré ce vendredi.

Une manière pour le président de motiver les électeurs à voter pour son camp. Les premiers sondages annoncent une course serrée, notamment à Istanbul, qu’Erdoğan convoite tout particulièrement après la victoire en 2019 d’Ekrem İmamoğlu, candidat du principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP). Une défaite marquante pour Erdoğan, lui-même maire de la ville entre 1994 et 1998. Il avait fait annuler un premier scrutin donnant İmamoğlu vainqueur, avant de perdre une nouvelle fois quelques mois plus tard. Cette année, l’AKP a désigné Murat Kurum, ancien ministre de l’Environnement et de l’Urbanisme pour faire face à Ekrem İmamoğlu.

Erdoğan est élu jusqu’en 2028

Les médias turcs d’opposition n’ont pas tardé à fouiller les archives pour ressortir toutes les fois où Erdoğan avait tenu des propos similaires, comme en 2009, 2012 et 2022. En 2022, il a par exemple déclaré “en 2023, nous demanderons à la nation de voter en notre nom pour la dernière fois”. Pour autant, c’est la première fois qu’il évoque sa fin de parcours de façon aussi claire. Erdoğan, qui vient de célébrer son septantième anniversaire, devrait tout de même aller jusqu’au bout de son mandat, en 2028, il aura alors cumulé vingt-cinq ans au pouvoir.

Sa déclaration est aussi pragmatique et s’il souligne le poids de la loi, c’est parce qu’il ne devrait pas avoir le droit de se représenter aux prochaines élections présidentielles, en 2028. Erdoğan a été réélu au second tour de la présidentielle de mai 2023, pour un mandat de cinq ans. D’abord élu Premier ministre en 2003, il devient ensuite le premier président turc élu au suffrage universel direct en 2014. Les présidents étaient jusqu’alors élus par les membres du Parlement. Après un changement constitutionnel et l’instauration d’un régime présidentiel en 2017, il remporte les élections de 2018.

L’article 101 de la Constitution turque, pose la limite de deux mandats par personne. La candidature d’Erdogan, pour briguer un troisième mandat en 2023, avait donc déjà fait débat. Mais il avait contourné cette règle, en considérant que puisque la constitution avait été amendée entre les deux premiers mandats, en passant d’un régime parlementaire à un régime présidentiel, sa première élection comme président, en 2014, ne rentrait pas ces calculs. Ces élections devraient donc logiquement être ses dernières, sauf s’il décide de tenter de contourner une nouvelle fois la constitution ou de l’amender.

Cette déclaration pourrait aussi être un moyen de montrer qu’il envisage d’ores et déjà sa succession. Il a en effet ajouté que le résultat “sera une bénédiction pour mes frères qui viendront après moi. Il y aura un transfert de confiance”. Il lui reste donc quatre ans pour assurer sa relève. Une relève qui anime déjà les débats, avec plusieurs noms cités, allant de ses gendres à son ministre des Affaires étrangères, sans que l’un d’entre eux ne s’impose pour l’instant.

Comment la diplomatie turque s’est détruite?

Ragip Duran, TVXS.GR, 9 mars 2024
Un des quatre piliers de l’Etat-Nation, jadis dirigée par les sujets grecs et arméniens de l’Empire, la diplomatie actuelle d’Ankara souffre énormément: La Turquie moderne a même des diplomates qui ne parlent pas une langue étrangère!
Le Président Erdogan n’apprécie pas les commis d’Etat bien éduques et surtout ceux qui sont ouverts au monde extérieur. Il les qualifie de ‘’Mon cher’’, nom de code méprisant les diplomates très gentils, bien formés, laïcs et surtout les fonctionnaires qui défendent habilement les intérêts de son pays, et non les intérêts personnels du Président.

C’est uniquement Erdogan qui sait tout et qui fait tout. Le régime présidentiel à la turque, c’est-à-dire la suprématie absolue de l’Homme Unique, ne peut bien fonctionner que grâce aux multiples compétences et prévoyances du leader tout-puissant. Ce qui n’est pas acquis du tout.

Plusieurs commentateurs ont déjà remarqué que le nouveau système en vigueur depuis 2002 n’a plus besoin de diplomate. Car Ankara essaie de résoudre ses problèmes externes essentiellement par des méthodes militaires (Chypre, Irak, Syrie, Caucase, Libye, l’Est de la Méditerranée). L’administration centrale a besoin d’une armée forte et non de diplomates habiles pour négocier, pour résoudre pacifiquement les conflits avec ses voisins.

La diplomatie, avec l’administration financière, les forces armées et l’ingénierie technologique sont aujourd’hui, indiscutablement les 4 piliers de tout Etat.

La liste des ambassadeurs nommés par Erdogan depuis au moins dix ans montrent que les représentations de l’Etat turc à l’étranger seraient plutôt des branches du parti au pouvoir ou bien les agences de la famille d’Erdogan. Les ambassadeurs de carrière se plaignent de plus en plus, car ‘’des personnalités’’ proches du Président, qui n’ont aucune formation diplomatique sont nommées comme ambassadeur. Le dernier cas, est celui de la Présidente de l’Université de 9 septembre (Izmir), professeure d’économie Mme Nukhet Hotar. Déjà très active depuis 2002, ancienne Vice-Présidente de l’AKP (Parti de Justice et de Développement d’Erdogan, 264 sièges sur 598) elle a été député 4 fois de suite. Mais elle fut en 2020 la cible d’un rapport de la Cour des comptes: La Présidente a refusé quarante fois (!) de fournir les documents requis par la Cour qui l’accuse d’irrégularité dans le processus de nomination des cadres, de carence de documents bancaires, d’absence de bilans financiers. Mme Hotar est désormais l’ambassadrice de la Turquie auprès de l’Union pour la Méditerranée dont le siège se trouve à Barcelone.

M. Egemen Bagis, ancien interprète pigiste à New York du Président Erdogan, promu plus tard, Ministre responsable des relations avec l'Union européenne a été nommé en 2019 ambassadeur à Prague. M. Bagis a été accusé par un tribunal d’Istanbul de donner des pots-de-vin à l’homme d’affaires irano-turc Reza Zarrap, accusé de violer l’embargo sur l’Iran, jugé, condamné et amnistié plus tard grâce à ses aveux par le tribunal de New York.

Népotisme oblige, il y a autres personnalités nommées comme ambassadeur ou haut fonctionnaire, car elles étaient camarades de classe ou d’école du fils d’Erdogan. Ce collège d’İmam de Kartal (Istanbul) est mieux connu en Turquie qu'Eton (Grande-Bretagne), ENA (France) ou bien Harvard (Etats-Unis)  pour fournir à l’administration centrale des cadres de haute qualité !

Le ministère des affaires étrangère turc, fondé en 1836, actuellement dirigé par l’ancien chef des services de renseignements M. Hakan Fidan, a décidé récemment de recruter ses propres employés, en dehors du système officiel qui embauche les fonctionnaires. L’ex patron de la diplomatie, M. Cavusoglu, avait déclaré que le ministère organisait des cours de langues étrangères pour ses cadres. En effet, plusieurs réunions bilatérales ont dû être retardées ou annulées à cause de l’absence des interprètes.

M. Alexis Alexandris, ancien Consul Général de Grèce à Istanbul, ambassadeur et universitaire spécialiste des relations gréco-turques avait pourtant dressé une liste des diplomates d’origine grecque qui avaient servi la Sublime Porte de 1840 à 1912. Ces sujets de l’Empire Ottoman en provenance de Phanar, membres de la ‘’Noblesse de Robe’’, défendaient toujours les intérêts de l’Empire multinational, multi religieux et multi ethnique même après la création du Royaume de Grèce. De vrais professionnels, ils parlaient couramment au moins 4 langues, avaient plusieurs diplômes universitaires et ils formaient à l’époque plus d’un tiers de l’ensemble du corps diplomatique et plus de 70 pc avec leurs collègues arméniens. Ils étaient également majoritaires au sein du bureau impérial de la traduction (Les Dragomans).

‘’Jadis respectée même par ses interlocuteurs, la diplomatie turque d’aujourd’hui est presque complètement détruite à cause des ambitions irrédentistes et irréalistes d’Erdogan’’ estime le Prof. Cengiz Aktar de l’Université d’Athènes. ‘’ La déchristianisation, c’est-à-dire la désarménisation et la déshellenisation de cet appareil depuis la période du Comité de l’Union et de Progrès (1908-1918) poursuivie par l’Etat-Nation Kémaliste est un des facteurs déterminants de cet écroulement’’ conclut-t-il.

Erdogan laisse entrevoir la fin de plus de 20 ans de pouvoir

Le président Recep Tayyip Erdogan a pour la première fois vendredi laissé entrevoir la fin de plus de vingt ans de pouvoir à la tête de la Turquie.

S'adressant à un parterre de jeunes à Istanbul, il a annoncé que les élections municipales qui se tiendront le 31 mars seraient ses "dernières" .

"Je continue à travailler sans arrêt. Nous courons sans respirer parce que pour moi, c'est une finale. Avec l'autorité que me confère la loi, cette élection est ma dernière élection", a assuré le chef de l'Etat, au pouvoir comme Premier ministre, puis comme président, depuis 2003.

"Mais ce qui en résultera sera une bénédiction pour mes frères qui viendront après moi. Il y aura un transfert de confiance", a-t-il promis à 22 jours du scrutin, devant un rassemblement de la Fondation turque pour la jeunesse (TÜGVA), qui lui est toute acquise.

Infatigable bateleur d'estrade, M. Erdogan, 70 ans depuis le 26 février, réélu pour cinq ans en mai dernier, fait jusqu'ici figure d'indéboulonnable à la tête de la Turquie dont il domine le paysage politique depuis le début des années 2000.

Grâce à un changement de Constitution, ce musulman dévot, chantre des valeurs familiales et conservatrices, dédaigné par une élite urbaine et laïque, a été élu président de la République en 2014 au suffrage universel, puis reconduit à deux reprises à la tête de l'Etat, en 2018 et en 2023.

- "N'y croyez pas!" -

En mai dernier, il a cependant dû affronter un second tour de scrutin, une première.

Ses déclarations vendredi ont aussitôt suscité quelques réactions sarcastiques sur le réseau "X", les internautes rappelant avec malice les multiples fois où le chef de l'Etat a fait part de sa "dernière" élection ou candidature comme parlementaire, président du parti, ou à la présidence de la République - en 2009, 2012 et 2022.

"N'y croyez pas!" prévenait ainsi Ercan Ozcan, militant des droits humains qui voit dans cette déclaration un "appel à +S'il vous plaît, votez pour la dernière fois+".
 "Mais nous savons très bien qu'il essaie de modifier la constitution pour assurer sa réélection encore et encore", estimait-il sur "X".

Souvent dépeint en sultan indétrônable, campé dans son palais de plus de 1.100 pièces, bâti pour lui sur une colline boisée d'Ankara, Recep Tayyip Erdogan qui s'est lancé avec la même énergie dans l'actuelle campagne municipale, a de fait remporté toutes les élections depuis l'arrivée au pouvoir de son parti islamo-conservateur, l'AKP, en 2002.

Jusqu'à ce que l'opposition le prive en 2015 de sa majorité parlementaire puis, en 2019, lui inflige un nouveau camouflet en ravissant les municipalités d'Istanbul et d'Ankara, la capitale.

L'enjeu principal des élections du 31 mars pour le Parti AKP de la Justice et du Développement, est justement de reconquérir Istanbul, plus grande ville et capitale économique du pays, dont M. Erdogan fut lui-même le maire dans les années 90.

Pour détrôner l'édile CHP (social-démocrate) Ekrem Imamoglu élu en 2019, l'AKP a désigné un ancien ministre de l'Environnement, Murat Kurum. (AFP, 8 mars 2024)

AYM invalidates many provisions of Erdoğan's first presidential decree

The Constitutional Court (AYM) published yesterday (February 27) its decision on December 30, 2023, regarding the annulment of many articles of the 1st Presidential Decree Law issued by Erdoğan on July 10, 2018.

The focus of the Constitutional Court's decision is on the annulment of the 8th article, which allows for profiling of public servants. The decision was based on the provision in subsection (f) of Article 8 of the decree law, which grants the Presidency Directorate of Personnel and Principles the authority to collect information about senior-level government officials, maintain their records, and keep their biographies.

This provision was deemed to enable the acquisition and profiling of personal data of public servants, which is not authorized by law, leading to its annulment.

Processing of personal data collected for health reasons also abolished

Article 378 of the decree law allowed for the processing of personal information provided by individuals applying to public and private healthcare institutions and healthcare professionals to receive healthcare services, as well as for the reporting of employees working in healthcare institutions to the Presidency. The Constitutional Court annulled this article as well.

The annulment by the Constitutional Court was justified by stating that the regulation containing provisions on the collection, processing, transfer, establishment of access systems for personal data related to healthcare services, and ensuring the security of the system cannot be regulated by a Presidential Decree Law and falls within the prohibited area.

Transfer of powers from municipalities to Ministry of Environment and Urbanization annulled

Furthermore, the transfer of powers from municipalities to the Ministry of Environment, Urbanization, and Climate Change was also annulled.

The decree law provisions transferring powers to the Ministry of Environment, Urbanization, and Climate Change endowed the Ministry with extraordinary powers over public lands, including:

Granting building permits and occupancy permits automatically if competent authorities fail to issue them within two months from the application date for any kind of construction on public land and areas, including military security facilities, military restricted zones, public shelter areas, private security zones, energy, and telecommunication facilities.

Determining the procedures and principles to be followed by authorities in improvement, renewal, and transformation applications in urban and rural areas and settlements, including areas outside forests and pastures.

Conducting, commissioning, and approving all types and scales of studies, maps, plans, parcel plans, expropriation, land and plot arrangements, for the re-functioning and development of registered public lands within the scope of projects determined by the President, as well as non-registered lands with the consent of owners, under the condition that they remain within the project scope.

The Constitutional Court ruled that these regulations concerning property rights cannot be made through Presidential Decree Laws, stating that such transfers of power can only be made through legislation.

Authority granted to the ministry to supervise professional chambers and prepare legislation regarding them also annulled

The Constitutional Court also annulled the authority granted to the Ministry of Environment, Urbanization, and Climate Change by Decree Law No. 1 to "prepare legislation regarding architecture and engineering professional organizations and to supervise them."

In its decision, the Constitutional Court reminded that professional chambers are "professional organizations established by law, having legal personality, and possessing the characteristics of public institutions" and referred to Article 135 of the Constitution. It stated, "The provision regarding the selection of the decision-making and governing bodies of professional organizations by election and the stipulation that their responsible bodies may be removed from office by a judicial decision indicates the autonomy of these organizations." The Constitutional Court ruled that this authority should also be regulated by law, and therefore annulled the relevant provision of the decree law. (BIA, February 27, 2024)

AYM discusses removal of Atalay's deputyship: 'There is no place for decision-making'

The Constitutional Court (AYM) reviewed the application made for the determination that the removal of Can Atalay, a member of the Turkey Workers' Party (TİP) and a deputy for Hatay, was "null and void."

In today's plenary session, the AYM ruled that "there is no place for a decision" on the application made by the lawyers of the CHP and Atalay.

Anadolu Agency reported that the Constitutional Court Plenary reached this decision with a majority vote.

Atalay's deputyship was revoked on January 30

Can Atalay, who was sentenced to 18 years in prison in the Gezi Park Case and was arrested on April 25, 2022, was elected as a TİP Hatay Deputy in the May 14 Elections.

Despite Atalay being handed his certificate of election after the elections, his request for release was rejected.

Following this, Atalay's lawyers filed a constitutional violation application to the Constitutional Court on July 21, 2023.

Atalay was not released despite two rulings by the Constitutional Court (AYM) finding violations of his rights.

The decision by the 3rd Criminal Chamber of the Court of Cassation Atalay was read out in the General Assembly of the Parliament on January 30.

Following the reading of the decision, Atalay's deputyship was revoked.

However, controversies arose after the revocation of Atalay's deputyship. Atalay's lawyers and legal experts argued that the document read in the General Assembly did not contain a final judgment; instead, it was a decision by the 3rd Criminal Chamber of the Court of Cassation on January 3, stating that they would not comply with the AYM's violation ruling.

Emphasizing that the wrong decision had been read out and that there was no final judgment against Atalay, Atalay's lawyers, along with representatives from the Workers' Party of Turkey (TİP),Republican People's Party (CHP), and People's Equality and Democracy Party (DEM Party), lodged an application with the AYM. In their application, they requested that the decision to revoke the deputyship should be determined to be null and void, in accordance with Article 85 of the Constitution. (BIA, February 22, 2024)

Forces armées/Armed Forces

Turkey has bombed the Duhok governorate at least 141 times

Community Peacemaker Teams (CPT) Iraqi Kurdistan said it is "gravely concerned that if Turkey does conduct an operation on Gara mountain, 190 families will be permanently displaced from their villages.

Additionally, CPT-IK is also concerned about "the potential civilian casualties, casualties which have already occurred in the Turkish preparatory phase. CPT emphasizes and calls for a peaceful approach to solving the 40-year military conflict between the PKK and Turkey. It calls upon the Iraqi federal government, the Kurdish Regional Government, and the international community to protect the lives of civilians and safeguard the villagers near the border."

According to CPT-IK, Turkey has conducted seven aerial and land military operations from December 2017 until April 2022 with the strategic objective of 'locking down' the border region of Iraqi Kurdistan. As a result of these operations, Turkey now controls 86.2% of the Iraq-Turkish border. Additionally, Turkey has established 64 military bases within Iraqi sovereign territory, ranging from 5 to 40 kilometers inside the border.

The main focal point of the next operation, said the report, is Gara mountain. "The aim of the upcoming military operation, along with the current preparatory phase, is to completely lock down Turkey's border, seize complete control of the border region, and effectively prevent and dismantle PKK guerrilla movements. Preparatory military actions have already been taken, resulting in the deaths of four civilians and severe injury to one."

Gara mountain is of strategic significance. The mountain stands at 2251 meters above sea level and covers a span of 38.9 kilometers, serving as a center for four districts: Mergasor, Akre, Amedi, and Zakho. At the base of the mountain and on its slopes are 94 villages, 55 of which have been completely displaced since 1996 because of Turkish bombardments. Only 39 inhabited villages remain.

In preparation for its publicly announced upcoming operations, Turkey has conducted a vast number of bombardments. In just 70 days of 2024, Turkey has bombed the Duhok governorate at least 141 times, 75 of which targeted Gara mountain. The aim of the bombings is to pressure and force the villagers and civilians in Gara mountain to leave so that Turkey can establish and control a larger area to conduct their operations. This tactic has been frequently used by the Turkish military in Iraqi Kurdistan to seize control of civilian areas.

As a consequence of its bombardments in 2024 in Gara mountain, four civilians have been killed, and one has been severely injured, wrote the CPT-IK. (ANF, 24 March 2024)


Trois personnes tuées en Irak lors d'un raid aérien imputé à la Turquie

Une frappe de drone a tué vendredi un commandant du PKK dans la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak, selon les autorités locales, portant à trois le nombre de morts dans des frappes imputées à la Turquie.

L'armée turque, qui mène régulièrement en Irak des opérations terrestres et aériennes contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), classé organisation "terroriste" par la Turquie, commente rarement ses opérations.

"Deux personnes ont été tuées et deux autres blessées alors qu'elles ramassaient des herbes après que des avions de guerre turcs ont lancé des frappes" sur un village isolé dans la région montagneuse de Sheladiz, dans le nord de la province de Dohuk, a déclaré Razkar Sarki, un responsable du district de Sheladiz.

Selon des médias locaux, les victimes sont des civils.

Plus tard dans l'après-midi, "un drone turc a visé un groupe de combattants du PKK tuant un commandant des services de renseignements et blessant son garde dans le secteur de Sinjar", dans le nord-ouest de l'Irak, ont indiqué les services antiterroristes du Kurdistan dans un communiqué.

La Turquie a installé depuis 25 ans plusieurs dizaines de bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le PKK, qui dispose également de bases arrières dans cette région.

Le 20 février, deux civils avaient été tués au Kurdistan irakien dans un bombardement turc, selon une source de sécurité et un responsable médical.
 Bagdad et le gouvernement régional du Kurdistan irakien ont été accusés de tolérer les activités militaires de la Turquie afin de préserver leurs liens économiques étroits. (AFP, 8 mars 2024)

La Turquie livre trois drones Bayraktar TB2 à l'Albanie

Trois drones Bayraktar TB2, vedette de l'industrie de défense turque, ont été livrés à l'Albanie, a annoncé vendredi le ministre albanais de la Défense, une acquisition s'inscrivant dans un programme de "modernisation" des forces armées de ce pays des Balkans.

"L'assemblage des drones est en cours depuis deux jours. Nous travaillons parallèlement sur l'installation des infrastructures de support (...) et de contrôle", a écrit sur Facebook le ministre Niko Peleshi, en diffusant également des photos de TB2 dans la base militaire de Kuçova.

Cette base, située à 80 km au sud de Tirana, rénovée depuis deux ans avec des fonds de l'Otan - dont l'Albanie est membre depuis 2009 -, sera inaugurée lundi par une cérémonie officielle.

Il s'agira d'une "base aérienne tactique de l'Otan", selon M. Peleshi.

L'achat de ces drones qui vont "renforcer" des "capacités de défense" du pays est "un symbole" de l'engagement de l'Albanie "en faveur de la modernisation (...) de ses forces armées", a ajouté le ministre.

L'Albanie a conclu en décembre 2022 avec la société turque Baykar un contrat d'acquisition des trois drones qui, selon les autorités albanaises, ne sont "que la première partie d'une flotte qui devrait s'agrandir".

Le contrat signé prévoit également la maintenance des appareils et la formation de plus de trente personnes.

Le modèle de drone TB2 de l'entreprise privée turque Baykar a fait ses preuves en Libye et en Azerbaïdjan puis en Ukraine, où les TB2 ont été utilisés par les forces ukrainiennes dès les premières heures de l'invasion russe en février 2022.

Ces engins longs de 6,5 m et deux fois moins lourds que le concurrent américain, le Reaper, sont capables de voler jusqu'à 27 heures d'affilée à plus de 220 km/h, d'après le site du constructeur. Ils peuvent embarquer "quatre munitions intelligentes à guidage laser". (AFP, 1 mars 2024)

Will Turkey ditch Russian missiles for US military jets?

As Turkey's rapprochement with the United States gathers pace, the future of Turkish-purchased Russian S-400 missiles is increasingly in question. The missile deal is a potent symbol of Ankara's close ties with Moscow, but Washington is offering to sell Turkey its advanced F35 military jet for the removal of the Russian weapons.

Ankara was kicked out of the jet program after it purchased Russian S-400 anti-aircraft missiles, which Washington said compromised the F-35's stealth technology.

Now Turkey's purchase of the advanced F-35 military jet could be back on the agenda.

Acting deputy of Secretary of State Victoria Nuland, during a visit to Istanbul last month, offered to revive the jet sale if the Russian missiles were removed.

Along with the $2.5 billion (€2.3 billion) price tag for the Russian missiles, Ankara paid a heavy price militarily and economically by being expelled from the F-35 program.

Founding partner

Turkey was one of the founding partners of the jet program, with Turkish companies building numerous parts for the plane.

Diplomatically the missile sale created a deep divide between Turkey and its NATO partners, raising questions over its allegiance to the Western military alliance.

"After the purchase of the anti-aircraft missiles, which was unprecedented, some people in [President] Erdogan's cabinet also admitted this was a big mistake," says Onur Isci, a Russian affairs expert at Istanbul's Kadir Has University told RFI.

"Turkey's purchase of the S-400s was a very costly endeavor."

The S-400 missile sale was a powerful symbol of deepening Russian Turkish ties and deteriorating relations with Washington.

The sale came in the aftermath of Ankara's accusations of Washington's involvement in the 2016 failed coup attempt against Turkish President Recep Tayyip Erdogan.

Russian President Vladimir Putin was among the first leaders to offer Erdogan support during the attempted putsch.

Important symbol

While the Russian missiles sit in a warehouse undeployed, they remain an important symbol of Erdogan's close ties to Putin, making their removal difficult for the Turkish president.

"The buying of the S-400 air defence system from Russia was a diplomatic catastrophe of historical magnitude," says former senior Turkish diplomat Aydin Selcen, now a regional analyst.

"Unfortunately, it is not possible. I am led to believe that Erdogan will walk back from that mistake ... It was an unforced error. It was an own goal, whichever metaphor you like."

However, US-Turkish ties are improving with Ankara's ratification of Sweden's NATO membership and Washington's reciprocating by allowing the sale of F16 jets to Turkey.

But the F16 is inferior to the F35, which neighbor and rival Greece is set to purchase as part of its military modernisation, causing alarm in Ankara.

"When you read Turkey's hawks, everybody is afraid that the air force balance over the Aegean is not tilting or is going to be tilting in favor of Greece," warns Soli Ozel, who teaches international relations at Istanbul's Kadir Has University.

Waiting game

Whether Ankara takes up Washington's offer of F-35 jets in exchange for removing the Russian-made missiles – possibly to a Turkish ally like Azerbaijan, Qatar, or even Libya – depends on the progress of improving relations with the United States.

"It's very important if we see any more moves from Washington," says Yoruk Isik, a geopolitical analyst in Istanbul with the Washington-based Middle East Institute.

"The F35 was the first signal in years that that was a really positive signal from Washington. Ankara is waiting to hear the continuation of that message."

Erdogan's close ties with Putin have benefited Turkey in deferments on energy payments for Russian energy. The Turkish leader is predicted to be looking to Washington to pay a high price to remove the Russian weapons.

"Turkey can easily renounce on S-400; it's a political decision, it's not a military necessity," said Huseyin Bagci, head of the Foreign Policy Institute, a research organisation in Ankara.

"So far, the S-400 has helped Turkey to increase the level of negotiations with NATO and the United States of America."

Ankara's purchase of Russian missiles was widely seen as a diplomatic triumph for Moscow, dividing Turkey from its NATO allies.

Their removal would be a similarly significant victory for Washington. (RFI, 25 February 2024)

Affaires religieuses / Religious Affairs

Turkey identified as a major recruitment pool for ISIS militants

Journalist Fehim Taştekin has pointed out that Turkey’s political landscape, shaped by Turkish President Recep Tayyip Erdoğan’s ruling Justice and Development Party (AKP), has made the country the most accessible in the region for militants to freely enter, hide and operate. The journalist warns of the alarming laxity of the AKP government in addressing this reality, suggesting that sporadic arrests only scratch the surface of a much deeper issue.

In his analysis for the Gazete Duvar on Thursday, Taştekin argues that this transformation has facilitated the flow of militants and money from the Caucasus, Central Asia and Europe to Syria, making Turkey a major hub for both the recruitment and shelter of militants and their associated financial transactions.

The situation has been exacerbated by the aftermath of the Crocus attack, following which Turkey apprehended a dozen suspects, highlighting the country’s critical role in the ISIS-K network.

In the subsequent paragraphs, Taştekin elaborates on the details of Turkey’s involvement. He notes the US Treasury Department’s 2021 move to flag ISIS-K’s operations within Turkey, which utilised exchange offices and jewellers for the group’s financial transactions, managed by Ismetullah Khalozai. These activities, according to Taştekin, underscore Turkey’s pivotal role in ISIS-K’s financial network.

Additionally, the capture of ISIS-K’s financial and recruitment officer, Shamil Hukumatov, in Turkey, following a collaboration between Turkey, Tajikistan and financial crime teams from Binance, further exposed the depth of ISIS-K’s operations within Turkish borders.

Taştekin’s analysis does not stop at Turkey’s role in the militant network; he also touches on the global and regional implications of such a hub existing within NATO’s borders. He explores the nuanced dynamics of ISIS-K’s strategy, which not only fills the vacuum left by ISIS’s decline but also exploits the gaps in control among radical groups post-Taliban ascendancy in Afghanistan. (MedyaNews, 28 March 2024)

Attentat à Moscou: deux suspects ont voyagé librement entre Russie et Turquie

Deux des suspects arrêtés pour leur participation à l'attentat perpétré vendredi à Moscou ont voyagé librement entre la Russie et la Turquie, qu'ils ont quittée ensemble par avion le 2 mars pour retourner en Russie, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire turque.

"Les deux individus étaient libres de se déplacer sans entrave entre la Russie et la Turquie en l'absence de mandat d'arrêt à leur encontre", a précisé ce responsable sous couvert d'anonymat.

Les deux suspects sont de nationalité tadjike, a-t-il ajouté.

Les autorités ont établi qu'il s'agissait de Shamsidin Fariduni, entré en Turquie le 20 février et reparti en Russie le 2 mars depuis l'aéroport d'Istanbul après un séjour dans un hôtel de la mégapole, dans l'arrondissement de Fatih, a continué la même source.

Cette source précise que l'homme avait quitté son hôtel le 27 février et qu'il a posté un message à "huit reprises sur les médias sociaux le 23 février depuis le quartier d'Aksaray", dans le même arrondissement de Fatih.

L'autre suspect, selon ce responsable, est Saidakram Rajabalizoda: arrivé à Istanbul le 5 janvier, il est aussitôt descendu dans un hôtel de Fatih qu'il a quitté le 21 janvier.

"Il est ensuite reparti pour Moscou le 2 mars par le même vol que Shamsidin Fariduni", a indiqué la source sécuritaire.

"Nous estimons que ces deux individus se sont radicalisés en Russie étant donné leur court séjour en Turquie", a insisté ce responsable.

Les autorités turques ont annoncé mardi avoir arrêté 147 personnes soupçonnées d'appartenir au groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans 30 des 81 provinces de la Turquie.

Selon un dernier bilan, l'attentat contre la salle de concert Crocus City Hall revendiqué par le groupe EI en périphérie de Moscou a fait 139 morts et 182 blessés.

Quatre principaux suspects ont été arrêtés et placés en détention. Ils encourent une peine de prison à perpétuité.

La justice russe avait indiqué qu'au moins un des suspects était originaire du Tadjikistan.

Un autre, arrêté avec son père et l'un de ses frères, est né au Tadjikistan et détient la nationalité russe, selon l'agence de presse Ria Novosti. (AFP, 26 mars 2024)

L'arrestation de 147 personnes soupçonnées d'appartenance à l'EI

Les autorités turques ont arrêté 147 personnes soupçonnées d'appartenir au groupe jihadiste Etat Islamique (EI), a annoncé mardi le ministre turc de l'Intérieur, Ali Yerlikaya.

Ces suspects ont été arrêtés dans trente des 81 provinces du pays, a précisé le ministre dans un message posté sur le réseau social X.

Quarante personnes soupçonnées d'appartenance au groupe EI avaient été arrêtées dimanche dans huit provinces du pays, selon les autorités.

Depuis le 1er juin 2023, un total de 2.919 personnes soupçonnées de liens avec le groupe jihadiste ont été interpellées dans le pays, a indiqué le ministre de l'Intérieur.

Une source sécuritaire turque a indiqué mardi à l'AFP que deux des suspects arrêtés pour leur participation à l'attentat perpétré vendredi à Moscou et revendiqué par l'EI avaient séjourné plusieurs semaines sur le sol turc avant de retourner en Russie par avion le 2 mars.

"Les deux individus étaient libres de se déplacer sans entrave entre la Russie et la Turquie en l'absence de mandat d'arrêt à leur encontre", a précisé ce responsable sous couvert d'anonymat, pour qui ces deux individus, de nationalité tadjike, "se sont radicalisés en Russie étant donné leur court séjour en Turquie". (AFP, 26 mars 2024)

Alevi Conference emphasizes that assimilation policies persist employing different methods

The Peoples' Democratic Congress (HDK), the Peoples' Equality and Democracy Party (DEM Party), and Alevi organizations organized a conference titled "Alevis on the 100th Anniversary of the Republic" on Sunday (February 25) in İstanbul.

The conference, held at the Cemil Candaş Cultural Center in Şişli, İstanbul, was attended by HDK Co-Spokespersons Esengül Demir and Cengiz Çiçek, Democratic Regions Party (DBP) Co-Chair Çiğdem Kılıçgün Uçar, along with DEM Party Co-Chair Tülay Hatimoğlulları.

Alevis have faced numerous massacres, assimilation, and oppression throughout the history of the Republic stated Hatimoğlulları, speaking at the conference, according to the report by Mezopotamya Agency.

Hatimoğulları indicated that Alevis have been resisting against these impositions for a century, stating, "We are soldiers in the struggle against the massacres and oppression imposed on us for 100 years, against the racist and supremacist understanding in Turkey, and so are you."

Highlighting the ongoing efforts by the current government to continue assimilation policies against Alevis through different methods, Hatimoğulları said:

"The AKP government recently tied Djemevis (Alevi houses of worship) to the Ministry of Culture and Tourism through a omnibus bill. We need to also mention ÇEDES, the "Environmental Awareness, Protecting My Values Project Collaboration Protocol" implemented at schools. Alevism is a belief. Djemevis are not places to be tied to the Ministry of Culture and Tourism. They are the places of worship for Alevis. Apart from the genocidal and assimilationist policies implemented against Alevis so far, they are now trying another method by giving cement to cemevis as gifts, depositing money into their bank accounts, and assigning dedes (Alevi spiritual leaders) salaries like imams. Alevis will never stoop to this method, they will never accept these."

"Service in Alevism is done with consent"

Hatimoğulları, emphasizing that service in Alevism is done for justice and with consent, continued as follows:

"We derive this consent from our belief community. We don't seek this consent from the state's official ideology or the ministry, nor from any bureaucracy. We will never accept the government's attempt to undermine this consent. We must acknowledge that we are facing a great danger. Everyone in this room knows very well the purpose behind the ÇEDES project. We are well aware of how the ideology developed through the 100-year-old Turkish-Islamic synthesis manifests in education; we are paying the price for it. We must never accept that this ideology, through the ÇEDES project, subjects our children to such pressure and assimilation in education. We must vigorously fight against this. As we enter the second century of the Republic, secular life and belief groups are under threat due to the government's understanding of 'closing the parenthesis of the Republic.' We must engage in important efforts to uphold a libertarian secularism that allows us to freely practice our beliefs and protect secularism in these lands. DEM Party and HDK defend a democratic republic. We are well aware that the Republic does not offer freedoms to beliefs and diversities. We all know that throughout the history of the Republic, there was no pluralistic understanding and beliefs have not been able to freely coexist in these lands. It is our duty to strengthen our democratic republic thesis from here and ensure that all beings can live on the basis of equal citizenship."

At the conference, presentations were made under the titles "Political system and Alevis from the early Republic period to the present," "Opposition and Alevis in the context of social change dynamics," "Quests for political participation, being a political subject, participation in local governments and representation," and "What kind of future do Alevis want and current issues."(BIA, February 26, 2024)


Socio-économique / Socio-economic

Le reflet du chaos social : la violence dans les stades

Ragip Duran, TVXS.GR, 24 mars 2024
 * Le football en Turquie n’est plus un sport pacifique. Le car d’une équipe cible des balles, supporters et joueurs battus, arbitre attaqué en milieu du terrain. Responsables sportifs et politiques interviennent d’une façon pas très habile.
En Turquie, depuis une semaine, tout le monde parle et écrit sur les bagarres survenues à la fin du match Trabzonspor (TS- Pontos) contre Fenerbahce (FB- Istanbul). Il s’agissait d’une rencontre décisive, car FB est au deuxième rang avec deux points de retard derrière le leader Galatasaray (GS) dans le championnat national de football.

17 personnes, des supporters de TS, accusés de descendre sur le terrain et d’attaquer les joueurs de FB, sont arrêtés. Le ministre de l'Intérieur a déclaré que le parquet et la police poursuivent leurs investigations et que les coupables seront punis.

Faut-il rappeler que les supporters de TS détestent en particulier FB, car ils estiment que ce club ‘’avait volé en 2011 leur titre de champion’’. Ils croient qu’en cette saison FB avait gagné la coupe grâce à des matchs truqués. D’ailleurs, l’UEFA avait sanctionné en 2013 le FB pour effectivement
‘’des matches truqués’’. ‘’Si j’ai triché, je ne l’ai pas fait pour moi-même, mais pour mon club’’ avait publiquement avoué M. Aziz Yildirim, le Président de l’époque de ce club.

Les médias de la ville de Trabzon soulignent que les joueurs de FB, après avoir gagné 3 à 2, avaient exagéré les manifestations de célébration de cette victoire. Ils précisent également que l’arbitre du match était un des responsables des événements violents à cause de ses mauvaises décisions contre TS.

En effet, les arbitres sont très critiqués depuis le début de la saison.
Le FB a pu obtenir 12 penaltys en 22 rencontres, dont au moins 7 sont très discutés, car décidés sur l’intervention de l’ AVA (Assistance Vidéo à l’Arbitrage-VAR en anglais).

M. Ali Koç, Président du FB, fils de la famille la plus riche du pays, fait des déclarations très dures, voire provocatives selon ses rivaux, contre les responsables de la Fédération turque de football, contre les arbitres et contre les responsables et supporters des autres équipes en particulier contre Galatasaray. FB n’est pas arrivé à remporter la coupe depuis exactement 10 ans. Alors que son rival principal Galatasaray a été quatre fois champion depuis 2014. M. Koç qui croit que l’ensemble du monde de football est contre eux, a même lancé la menace de se retirer du championnat.

A côté des commentateurs de football, plusieurs hommes politiques, chroniqueurs et universitaires des sciences humaines ont pris part dans ce débat provoqué par la violence sur le terrain de football.

‘’Il y a déjà beaucoup de violence dans notre société. On voit dans les feuilletons (soap-opéras) diffusés sur les chaînes de TV plusieurs dizaines de personnes tuées par balle en seulement 55 minutes. Par ailleurs, on lit fréquemment dans nos quotidiens les assassinats des mafieux locaux ou étrangers. De plus il y a pas mal de femmes tuées par leurs maris, leurs conjoints ou leurs frères’’ observe Gultekin Onay, grand spécialiste de football de la chaîne Bein, qui diffuse en direct les matchs de football en Turquie.

‘’On dirait que nos grands (terme utilisé pour désigner l’Etat ou le gouvernement) ont décidé que FB doit être champion cette année. Les médias et les arbitres font tout pour arriver à ce but’’ a écrit Ahmet Cakar, médecin de profession, ancien arbitre FIFA et commentateur de football.

‘’Auparavant, il y a de cela peut être 30 ou 40 ans, les supporters des équipes rivales pouvaient suivre les rencontres aux stades assis les uns à côté des autres dans les mêmes tribunes. Mais aujourd’hui le football n’est plus un sport, n’est plus un spectacle pacifique. On dirait deux armées qui font la guerre’’ rappelle un professeur de droit.

‘’Les difficultés de la vie de tous les jours, les problèmes économiques et psychologiques canalisent les jeunes à la violence. Surtout les chômeurs et ceux qui n’ont pas pu recevoir une bonne éducation, une bonne formation, ceux-là forment la majorité des hooligans. Manipulés par les responsables sportifs à travers les médias, ils croient que la violence peut sauver leurs âmes blessées. Ainsi, ils se soulagent et ils estiment qu’ils deviennent des héros, des sauveurs, de bons supporters’’
analyse un psychologue.

‘’La violence a été toujours présente dans les stades depuis très longtemps. Mais le niveau et la nature de la violence ont changé. Elle est devenue pire. Dans les médias, on parle beaucoup de la guerre en Ukraine, au Proche-Orient et des affrontements armés entre l’armée turque et les militants kurdes en Turquie, en Syrie et en Irak. Toutes ces images, ces histoires, ces informations influencent les supporters de foot. Il s’agit d’un grand problème qui dépasse le seul milieu du foot’’ constate un sociologue qui s’intéresse de près au football.

La banque centrale relève son taux directeur à 50%

La banque centrale turque a relevé jeudi son principal taux directeur de 5 points, à 50%, une décision justifiée par une inflation au-delà des attentes, à près de 70% sur un an.

En réponse à la détérioration des perspectives d'inflation, le Comité (de politique monétaire, NDLR) a décidé de relever le taux directeur", a indiqué la banque qui avait laissé son taux directeur inchangé en février.

L'institution, qui avait relevé son taux directeur de 8,5 à 45% entre juin et janvier afin de contrer la flambée des prix, dit prévoir de nouvelles hausses des taux en cas de "détérioration significative et durable de l'inflation".

"Décision extrêmement positive de la part de la banque centrale turque (...) montrant que [le ministre turc de l'Economie] Mehmet Simsek et la banque centrale ont les mains libres pour faire tout le nécessaire pour lutter contre l'inflation", a salué l'économiste Timothy Ash, de BlueBay Asset Management.

Les économistes tablaient pour la plupart sur un maintien du taux directeur, à dix jours des élections municipales du 31 mars dont le président Recep Tayyip Erdogan veut tirer profit pour reconquérir notamment Istanbul, la plus grande ville du pays.

Le chef de l'Etat turc est un opposant historique aux taux d'intérêt élevés, mais la hausse incontrôlée des prix à la consommation l'a poussé à se rallier à une politique de resserrement monétaire.

L'inflation, qui a accéléré à 67,1% sur un an en février dans le pays, est alimentée par la chute de la livre turque, qui a perdu plus de 40% de sa valeur sur un an face au dollar.
(AFP, 21 mars 2024)

L'inflation plombe la "joie" du ramadan


Au coucher du soleil sur le Bosphore, la file s'allonge en attendant l'iftar, le repas de rupture du jeûne de ramadan offert par la municipalité d'Istanbul. Dans la foule des fidèles, beaucoup n'ont plus les moyens de le préparer chez eux.

"Nous sommes bien servis, mais ça ne remplace pas l'iftar à la maison. Il n'y avait pas autant de personnes les années précédentes", constate Huseyin Ozcan, qui a attendu plus d'une heure avant d'être servi.

C'est la première fois que ce retraité de 68 ans vient prendre son diner sous cette tente. Au menu: soupe de lentilles, épinards et pâtes.

"Avec ma pension, je n'ai plus de quoi préparer des repas comme lors des ramadans précédents. La nourriture coûte trop cher".

Le taux d'inflation en Turquie a dépassé 67% en février sur un an, selon les chiffres officiels - près du double selon un groupe d'économistes indépendants.
 Cette flambée concerne tout particulièrement les denrées alimentaires, qui a atteint 72% en 2023.

L'Union des chambres d'agriculture de Turquie a relevé que "depuis le dernier mois de ramadan (en 2023), trente-huit produits alimentaires ont vu leur prix augmenter sur les marchés".

Dans le détail, cela donne +149% pour l'huile d'olive, devenue un luxe; +148% pour les abricots secs et +171% pour les figues sèches, un incontournable des tables de ramadan en Turquie.

- "Pas la même joie" -

Malgré les hausses régulières du salaire minimum - 17.000 livres turques (483 euros) - et des pensions de retraite pour compenser en partie cette envolée, l'inflation demeure un sujet brûlant à dix jours des élections municipales du 31 mars.

Le président Recep Tayyip Erdogan promet régulièrement le retour à une "inflation à un chiffre", alors que le pays est enfermé dans une spirale infernale d'inflation et de chute de sa monnaie depuis plusieurs années.

Dans les ruelles du Bazar aux épices, dans le quartier central d'Eminönü, les Stambouliotes cherchent les meilleurs prix pour leurs courses, espérant arracher une ristourne aux vendeurs.

Son cabas à moitié vide, Çiçek Akpinar scrute chaque étiquette. "Je me noie dans les dettes. Ces prix sont inabordables. Pour l'iftar, je prépare des pâtes ou des oeufs pour moi et mes enfants. Je ne peux plus inviter mes proches comme avant", regrette-t-elle.

Pour cette quinquagénaire, le mois sacré du ramadan "n'a plus la même joie".
 "Cette année, beaucoup se contentent de regarder les rayons, sans acheter", ajoute-t-elle.

Mirza, 65 ans, a dû comme beaucoup renoncer à la viande.

"Autrefois, nous préparions un repas différent pour chaque jour de la semaine pendant le ramadan afin de partager un bon moment en famille. Maintenant on cuisine toujours les mêmes plats, sans viande", glisse-t-il, une boîte de loukoum à la main.

Le kilo de mouton dépasse les 420 livres, près de douze euros.

- "Pays en feu" -

Dans son échoppe d'épices et de fruits secs, particulièrement courue autrefois pendant le ramadan, Mehmet Masum s'inquiète pour ses affaires.

"Le mois de ramadan était la période la plus vivante pour les commerçants, pas cette année", dit-il.

Les dattes, traditionnellement consommées pour rompre le jeûne, ont vu leur prix s'envoler de 80 à 230 livres le kilo en un an (2,20 euros à 6,25 euros).

"Celui qui peut s'offrir un demi-kilo de dattes est aussi heureux que s'il avait trouvé de l'or. Autrefois, les clients goûtaient avant d'acheter. Nous ne le proposons plus, les prix augmentent tous les jours", avoue le commerçant.

A une heure de l'iftar, des centaines de fidèles s'impatientent devant la tente où la mairie sert des repas une fois le soleil couché. La rangée s'agite, des bousculades surviennent.

"Vous serez tous servis", les rassure un employé municipal.

À 19h17, l'appel à la prière couvre le brouhaha de la mégapole et en une heure, 500 fidèles sont servis.

Venu avec ses amis, Haci Hakalmaz célèbre un moment de convivialité.

"Ce qui est important n'est pas la qualité de la nourriture, mais de partager ce moment avec la communauté", assure-t-il.

Le temps de l'iftar, le retraité de 67 ans veut oublier sa maigre pension - certaines plafonnent à 10.000 livres (284 euros).

"Quand on regarde les prix, on voit bien que le pays est en feu", lance-t-il. "Mais ce soir je veux garder ma bonne humeur et le sentiment de la fraternité autour de cette table". (AFP, 21 mars 2024)

Des violences opposent supporters et joueurs à l'issue d'un match de championnat

Le championnat turc de football a connu une nouvelle flambée de violence dimanche soir, avec des échauffourées ayant opposé des supporters de Trabzonspor à des joueurs de Fenerbahçe à l'issue d'un match entre les deux clubs, trois mois après l'agression d'un arbitre par un dirigeant.

Une foule de supporters a envahi la pelouse du stade de Trabzonspor au coup de sifflet final d'une rencontre perdue (3-2) par leur équipe, alors que les joueurs de Fenerbahçe, un club d'Istanbul, célébraient leur victoire.

Des images montrent un premier supporter de l'équipe locale entrer seul sur le terrain en direction des joueurs stambouliotes, le visage masqué. Plusieurs d'entre eux se dirigent alors vers lui avant de tenter de le frapper, tandis qu'un agent de sécurité parvient à le maîtriser.

Sur d'autres images, un supporter menace un joueur de Fenerbahçe, actuel deuxième au classement de la Süper Lig turque, muni d'un poteau de corner.

Le gardien des "Canaris", Dominik Livakovic, a lui reçu un coup de poing au visage, selon des images tournées depuis les tribunes et diffusées sur les réseaux sociaux.

D'autres vidéos montrent l'international belge Michy Batshuayi donnant un coup de pied à un supporter courant sur la pelouse, et l'international nigérian Bright Osayi-Samuel asséner un puissant coup de poing à un autre supporter.

Le ministre turc de l'Intérieur Ali Yerlikaya a annoncé dans la foulée l'ouverture d'une enquête pour tenter d'identifier les supporters étant entrés sur la pelouse.

"Il n'est en aucun cas acceptable que des violences se produisent sur les terrains de football", a-t-il écrit sur le réseau social X.

Dénonçant elle aussi des événements "inacceptables", la Fédération turque de football (TFF) a affirmé dans un communiqué que "les sanctions pénales nécessaires seraient imposées aux responsables de ces incidents".

- Championnat suspendu -

Selon la presse turque, les joueurs de Fenerbahçe ont dû patienter près de trois heures à l'intérieur du stade après la rencontre avant de pouvoir en sortir, le temps pour la police de sécuriser chacun des accès à la voie rapide menant à l'aéroport de la ville.

Pour éviter tout accrochage à l'intérieur du petit aéroport, le bus de l'équipe a été autorisé à pénétrer directement sur le tarmac, ont indiqué les médias locaux.

Le secrétaire général de Fenerbahçe, Burak Kizilhan, a appelé les supporters du club au calme après cet épisode, qui vient s'ajouter à la longue liste des violences ayant émaillé le football turc.

Le championnat national avait notamment été suspendu une semaine en décembre après l'agression d'un arbitre par le président du club d'Ankaragücü, au coup de sifflet final d'un match de première division.

Coïncidence: c'est ce même arbitre, Halil Umut Meler, qui officiait dimanche soir à Trabzon.

Au cours de la dernière décennie, plusieurs déplacements de Fenerbahçe à Trabzon avaient déjà été marqués par des violences.

En avril 2016, une rencontre entre les deux équipes de Süper Lig y avait été interrompue à la 88e minute après l'agression brutale d'un arbitre assistant par un supporter du club de la mer Noire, mené 4 à 0.

Un an plus tôt, le bus des joueurs stambouliotes avait été la cible de coups de feu alors qu'il traversait la région de Trabzon, blessant gravement le chauffeur.

Au printemps 2014, un match entre les deux clubs avait dû être arrêté à la mi-temps après que des supporters de Trabzonspor eurent jeté des objets dangereux, dont une poignée de porte, sur la pelouse.

Le club de la mer Noire, qui a remporté le championnat de Turquie pour la dernière fois en 2022, s'était également retrouvé sous le feu des projecteurs fin 2015.

Le président du club de l'époque, furieux à la suite d'un penalty non sifflé lors d'une rencontre à domicile, avait fait enfermer les arbitres dans leur vestiaire quatre heures durant. L'incident n'avait pris fin qu'après un appel du président Recep Tayyip Erdogan au dirigeant en colère. (AFP, 17 mars 2024)


La Turquie en émoi après le meurtre d'un chat

Pétitions, rassemblements et menaces de mort: le meurtre d'un chat à Istanbul a plongé une partie de la Turquie dans l'émoi, poussant le président Recep Tayyip Erdogan à intervenir et la justice turque à rouvrir un procès.

Les faits, enregistrés par une caméra de surveillance, remontent à la nuit du 1er janvier: dans le hall de son immeuble, Ibrahim K. roue de coups de pied un chat des rues régulièrement nourri par ses voisins et baptisé Eros.

Condamné début février à un an et demi de prison, l'homme a été libéré dans la foulée pour bonne conduite, suscitant l'ire des défenseurs des animaux et d'une partie de la population, dans un pays où les chats des rues, particulièrement nombreux, se voient offrir de coutume abris, croquettes et bols d'eau fraîche à longueur d'années.

Une pétition en ligne demandant une peine plus lourde a depuis réuni 320 000 signatures et, fin février, le ministre de la Justice a annoncé la tenue d'un nouveau procès, affirmant avoir reçu un appel nocturne du président Erdogan lui indiquant qu'il suivait l'affaire «personnellement».

Mercredi, dans une ambiance tendue, des centaines de personnes se sont pressées dans les couloirs du tribunal stambouliote où Ibrahim K. comparaissait de nouveau.

Les juges ont alourdi la peine d'un an mais sans prononcer de mandat de dépôt, ce que continuent d'exiger les défenseurs des animaux et des nuées d'internautes qui traquent le coupable, allant jusqu'à souhaiter sa mort.

Une avocate d'une association de protection des animaux a annoncé faire appel de la décision, demandant la peine maximale de quatre ans de prison prévue par la loi.

Jeudi, le mot-clé #JusticepourEros (#ErosicinAdalet) figurait parmi les sujets en tendance sur «X» (ex-Twitter) en Turquie, et la photo du défunt félin s'affichait en une de plusieurs grands journaux, dont le quotidien Hürriyet, qui consacre plusieurs articles à Eros et au «tueur Ibrahim».

De nombreuses personnalités ont elles aussi demandé «justice pour Eros», parmi lesquelles le footballeur argentin Mauro Icardi, attaquant vedette du club stambouliote de Galatasaray. (AFP, 14 mars 2024)


L'inflation accélère à 67,1% sur un an en février

L'inflation a de nouveau accéléré sur un an en février en Turquie, à 67,1% contre 64,9% en janvier, selon les données officielles publiées lundi.
 Sur un mois, la hausse des prix à la consommation, alimentée par la dépréciation quasi continue de la livre turque, s'est établie à 4,5%.

La hausse des prix concerne tout particulièrement les produits alimentaires (+71,1%), les transports (+78%), la santé (+81,25%), l'éducation (+91,8%) ainsi que l'hôtellerie et la restauration (+94,8%), selon l'institut statistique turc.

Quoique élevés, les chiffres officiels sont contestés par les économistes indépendants du Groupe de recherche sur l'inflation (Enag), qui estiment la hausse des prix à la consommation à 122% en glissement annuel.

Malgré les hausses régulières des salaires et des pensions de retraite, l'inflation demeure un sujet brûlant en Turquie à une semaine du début du mois du ramadan, souvent synonyme de dépenses accrues pour les familles.

Le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé dimanche que les politiques "anti-inflationnistes commenceront à se faire ressentir concrètement vers la fin de l'année".

Depuis la réélection en mai du président Erdogan, la nouvelle équipe à la tête de la Banque centrale et du ministère de l'Economie a fait remonter le taux directeur de 8,5 à 45% afin de tenter de réduire l'inflation.

La Banque centrale turque a toutefois maintenu fin février son taux directeur à 45%, marquant la fin de son cycle de resserrement monétaire. (AFP, 4 mars 2024)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Socialist International Council passes resolution on the Kurdish people

The Socialist International Conference held its 27th session in Madrid in February. Both the PYD and DEM Party attended the conference.

The Council of the Socialist International passed a resolution on the Kurdish people in which it stated that "the ongoing war against the Kurdish people in all parts of Kurdistan for decades, has recently entered a dangerous historical turning point that threatens the existence of the Kurdish people, and undermines security and stability in this part of the world."

The resolution continued: "This nation who was able to defeat the fiercest terrorist organization in human history (ISIS) in Iraqi Kurdistan and Rojava (Kurdish part of Syria) today is facing a war of initiation, aimed at destroying Kurdish society with all its components, from the cultural and civilizational aspects, as well as destroying the infrastructure in addition to the settlements' policy that leads to demographic change in the region, which it increases the suffering of the Kurdish people."

The resolution added that "the Socialist International is the organization for peace and democracy in all parts of the world, so we stand in solidarity with the Kurdish people in their struggle for their legitimate rights."

The resolution continued: "We demand the cessation of all kinds of war against the Kurdish nation, military, cultural and economic, and we stress that there is no military solution to this issue. We demand an immediate stop to all military operations because it increases the opportunity for ISIS to regrouping. The solution to this issue is possible only through political dialogue between all parties. Such a solution will bring security and stability to the region, and this in turn will reflect positively on the whole world in general and Europe in particular." (ANF, 15 March 2024)

Özgür Özel elected the Vice President of the Socialist International

Republican People's Party (CHP) Chairman Özgür Özel was elected as the Vice President of the Socialist International at the Socialist International Council Meeting held in Madrid yesterday (February 24), hosted by the Spanish Socialist Workers' Party.

In his remarks regarding his election, Özel expressed the need for social democrats to act together against the rising far-right and authoritarian populism in Europe and around the world. He stated:

"My election to this position will allow us to establish closer contacts with our political allies to advance social democracy worldwide. Especially considering the tragedy unfolding in Palestine, the voices of social democrats in Europe and around the world need to be louder. I hope this position will contribute to that, and I believe that by representing our party and our country in the best possible way, I will contribute to the fight against authoritarianism, which is a problem for the whole world."

CHP Chairperson Özgür Özel thanked Ünal Çeviköz, who has been serving in this position on behalf of the party since 2022, for his contributions.

Who is Özgür Özel?

Republican People's Party (CHP) Chairperson Özgür Özel was born on September 21, 1974, in Manisa.

Having completed his primary education in Manisa, Özel graduated from the Faculty of Pharmacy at Ege University in 1997.

He started his career as a pharmacist in 1999 and continued in this profession until he was elected as a member of parliament in the 2011 elections. He held positions such as General Secretary and President of the Manisa Chamber of Pharmacists from 2001 to 2007.

Özgür Özel's parents are retired teachers, and he is married to pharmacist Didem Özel. They have a daughter named İpek.

In the local elections held on March 29, 2009, Özel was the CHP candidate for Mayor of Manisa. He served as a delegate for CHP Manisa Province in the 33rd and 15th Extraordinary Congresses.

He was elected to the Central Executive Board of the Turkish Pharmacists' Association in the elections held in December 2007 and 2009. He served as Treasurer and General Secretary during his tenure.

On March 10, 2011, he resigned from his position to run as a parliamentary candidate. He was elected as a member of parliament for the Manisa constituency in the parliamentary elections held on June 12, 2011.

Özel served as a Member of Parliament for Manisa in the 24th, 25th, 26th, 27th, and 28th terms.

He was elected as a member of the party council at the 18th Extraordinary Congress of the CHP. He held this position until he assumed the role of Deputy Group Chair.

Özel served as the Deputy Group Chair in the 25th, 26th, and 27th terms and became the Group Chair in the 28th term. However, shortly after announcing his candidacy for the CHP leadership, he announced that he would 'effectively' step down from this position.

On November 4th, at the CHP 38th Ordinary Congress, Özgür Özel competed against Kemal Kılıçdaroğlu. Winning the election in the second round with 812 votes against 536, Özgür Özel was elected as the Chairperson of the CHP. (BIA, February 26, 2024)

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Erdogan et Biden vont enfin s'embrasser à nouveau

Le président turc Recep Tayyip Erdogan sera reçu pour la première fois le 9 mai par Joe Biden à la Maison Blanche, à quelques mois de la fin du mandat du président américain. Cette rencontre à Washington, confirmée vendredi par une source officielle turque à l'AFP, sera la première dans le bureau ovale entre les deux présidents.

Le dernier tête-à-tête entre MM. Erdogan et Biden, deux alliés au sein de l'OTAN, remonte à juillet 2023, en marge du sommet de l'Organisation à Vilnius: le chef de la Maison Blanche avait alors tenté de convaincre le dirigeant turc d'approuver l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique, bloquée depuis 2022.

Soner Cagaptay, expert du Washington Institute, a salué un « voyage important » rappelant à l'AFP que « le président Erdogan dirige la Turquie depuis 21 ans et Biden est jusqu'à présent le premier président américain à ne pas l'avoir invité à la Maison Blanche. » « Qu'il ait reçu cette invitation juste avant la fin du mandat de Biden témoigne d'une trajectoire ascendante dans les relations américano-turques ».

Les relations entre Washington et Ankara se sont éclaircies dès lors qu'Ankara a levé son véto contre Stockholm et approuvé son entrée dans l'OTAN après avoir ouvert la porte à la Finlande.

Dans la foulée, le président Biden, en janvier, puis le Congrès américain, en février, ont « approuvé » la vente de 40 avions de chasse américains F-16 à la Turquie, mettant un point final à des mois de tractations entre les deux capitales. Le contrat porte aussi sur 79 kits de modernisation, d'un montant totale de 23 milliards de dollars.

Washington et Ankara cherchent depuis à resserrer leurs coopération dans le domaine des industries de défense, Selon une source occidentale à l'AFP.

Industries de défense

Le secteur est en pointe en Turquie avec une explosion de +25% de ses exportations l'an dernier - totalisant 5,5 milliards de dollars selon l'association des exportateurs turcs: il s'agit principalement des fameux drones Bayrakhtar mais aussi de munitions, d'armes légères, de véhicules militaires...

Le patron des renseignements turcs (MIT) Ibrahim Kalın rencontrait d'ailleurs vendredi des membres de la Chambre des représentants des États-Unis à Ankara, selon les médias officiels.

Outre la préparation de la visite présidentielle, les discussions devaient notamment porter sur la situation en Ukraine et Gaza et sur la lutte anti-terroriste après l'attaque du groupe Etat islamique à Moscou.

Un autre point de dissensions subsiste entre les deux capitales: le soutien inconditionnel de l'administration Biden à Israël depuis les massacres du 7 octobre et le début de la guerre à Gaza qui a fait plus de 32.600 morts, selon le dernier bilan du Hamas . Ankara, qui assure 19% des livraisons d'aide humanitaire aux populations palestiniennes de Gaza, a cependant salué « une étape positive » après le vote, lundi, d'une résolution de l'ONU exigeant pour la première fois un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza, avec l'abstention notable des Etats-Unis.

Par ailleurs, la Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, ne s'est pas jointe aux sanctions occidentales contre la Russie.

Le chef du Kremlin, Vladimir Poutine était d'ailleurs annoncé en Turquie le 9 février avant d'annuler sa visite in extremis. Mais la Turquie a plusieurs fois été mise en garde par les Etats-Unis qui lui ont reproché de faciliter les exportations de produits sous sanction à travers ses banques et via le détroit du Bosphore.

« Il ne s'agit pas d'empêcher les échanges avec la Russie mais de couper tout commerce illégal », a décrypté une source occidentale.

Un observateur a ainsi cité en exemple « le bond » des exportations d'équipements électro-ménagers vers la Russie, tels des lave-vaisselle, contenant des composants électroniques utiles à la fabrication d'armements sophistiqués. (AFP, 29 mars 2024)

La Suède a fait "trop de sacrifices" pour devenir membre de l'Otan

Une majorité de Suédois estime que leur pays a fait de "trop de sacrifices" pour devenir membre de l'Otan, tout en admettant que la sécurité de la Suède s'est renforcée avec cette adhésion, selon un sondage diffusé vendredi.

La Suède est en passe de devenir le 32e membre de l'Alliance atlantique, mettant fin à 200 ans de non-alignement militaire.

Selon un sondage réalisé par l'institut Indikator pour la radio suédoise SR, 55% des Suédois jugent que le pays scandinave "a fait trop de sacrifices pour adhérer à l'Otan". Dans le même temps, 77% des sondés estiment que "la sécurité de la Suède est renforcée" par cette adhésion.
 L'enquête d'opinion s'est déroulée entre le 4 et 26 février et a recueilli les réponses de 2.413 personnes. Aucune question n'était posée sur le type de sacrifice consenti.

Les résultats montrent que la population suédoise "voit le processus d'adhésion comme la question complexe qu'elle a été", dit à l'AFP Per Oleskog Tryggvason, responsable des études à Indikator.
 "Il y a un très fort consensus sur le fait que la sécurité de la Suède sera renforcée par l'adhésion du pays à l'Otan, mais que le chemin (pour y parvenir) a été épineux", constate-t-il. "Le gouvernement suédois a fait des concessions", en abandonnant certains de ses principes.

Stockholm, désireuse de rejoindre l'Alliance atlantique depuis l'invasion russe de l'Ukraine il y a deux ans, a rompu avec sa politique de neutralité adoptée après la fin des guerres napoléoniennes au XIXe siècle, puis de non-alignement militaire depuis la fin de la Guerre froide.

Si elle contribue aux forces internationales de maintien de la paix, la Suède n'a plus connu de guerre depuis un conflit avec la Norvège en 1814.

Le processus d'adhésion du pays a notamment été ponctué de tractations avec la Turquie qui accusait la Suède de mansuétude envers des militants kurdes réfugiés sur son sol, considérés pour certains comme terroristes par Ankara.

Lors d'un sommet à Madrid en juin 2022, la Turquie a signé avec la Finlande et la Suède un protocole d'accord sur le soutien d'Ankara à l'adhésion.

Ce texte comprenait un engagement de la Suède à examiner rapidement les demandes d'extraditions formulées par Ankara. Le protocole incluait également la promesse de lever les restrictions sur les ventes d'armes à la Turquie mises en place par Stockholm après l'incursion militaire de la Turquie en Syrie en 2019.

Depuis, Stockholm a aussi modifié sa Constitution et adopté une nouvelle loi antiterroriste.

Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson s'est par ailleurs rendu à Budapest pour rencontrer son homologue hongrois Viktor Orban qui lui avait demandé de lui rendre visite avant de donner son feu vert à l'entrée de la Suède dans l'Otan.

A cette occasion, la Hongrie a annoncé l'achat de quatre avions de chasse Gripen au royaume scandinave. (AFP, 1 mars 2024)

Relations régionales / Regional Relations

Gaza: la Turquie salue une "étape positive" après le vote à l'ONU

La Turquie a jugé "positive" l'adoption lundi par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution exigeant un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza, appelant à trouver une "solution durable" au conflit entre Israël et les Palestiniens.

"Nous considérons la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza pendant le mois du ramadan et un accès humanitaire à Gaza comme une étape positive", écrit le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

La Turquie, dont le président Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé début mars "se tenir fermement" derrière les dirigeants du Hamas, dit "espérer qu'Israël se conformera dans les plus brefs délais aux exigences de cette résolution".

La résolution onusienne, adoptée sous les applaudissements par 14 voix pour, et l'abstention des Etats-Unis, accentue la pression sur Israël.

"Nous appelons la communauté internationale à adopter une position unie contre Israël pour mettre fin à la catastrophe humanitaire à Gaza et trouver une solution durable au conflit israélo-palestinien", ajoute la diplomatie turque dans son communiqué.

Le président Erdogan a depuis l'entame du conflit début octobre qualifié à plusieurs reprises Israël d'"Etat terroriste", l'accusant de perpétrer un "génocide" contre les Palestiniens dans la bande de Gaza.

La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 morts, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

D'après Israël, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 33 seraient mortes.

En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 32.333 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas. (AFP, 24 mars 2024)


Erdogan "félicite" Poutine et insiste sur une issue négociée en Ukraine

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a "félicité" lundi son homologue russe Vladimir Poutine pour sa réélection et offert de nouveau sa médiation avec l'Ukraine, a annoncé la présidence.

Lors d'un appel téléphonique, "le président Erdogan a estimé que l'évolution positive des relations entre la Turquie et la Russie se poursuivrait et a déclaré que la Turquie était prête à jouer un rôle de facilitateur pour (la) faire venir à la table des négociations avec l'Ukraine", a indiqué la présidence turque dans un communiqué.

"Cette guerre doit cesser", a renchéri de son côté le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan, interrogé sur la chaîne de télévision privée CNN Türk lundi soir.

"Des deux côtés des dizaines de milliers de mères enterrent leurs enfants et ça continue. Les deux parties n'ont que trop à perdre et rien à gagner" a-t-il insisté en disant redouter "un risque de prolifération" du conflit dans la région.

Parler de "troupes européennes, de menace nucléaire, tout cela est dangereux".

"La Turquie est l'un des rares pays au sein de l'Otan à réclamer la paix. Notre président réclame la paix", a-t-il rappelé et, ce faisant, "apporte un peu de lumière à un environnement bien sombre".

Ankara veille à maintenir des relations aussi bien avec Kiev qu'avec Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine et a, à plusieurs reprises, offert ses bons offices pour une sortie négociée du conflit entre les deux pays, riverains comme la Turquie de la mer noire.

M. Erdogan avait reçu au début du mois le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Istanbul.

Il s'était préparé à accueillir le président Poutine le 9 février, avant que ce dernier n'annule son déplacement. (AFP, 18 mars 2024)

La Turquie, l'Iran et le Maroc avancent leurs pions au Sahel

Dans le sillage du retrait de la France, la Turquie, l'Iran et le Maroc multiplient les initiatives en direction des régimes militaires du Sahel qui cherchent à diversifier leurs partenaires.

Avions de chasse, hélicoptères de combat... Face aux caméras de la télévision burkinabè, le directeur de l'agence turque de l'industrie spatiale et aéronautique déploie un catalogue alléchant pour des régimes militaires aux prises avec les groupes jihadistes.

Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, rappelle lui l'un des mantras des régimes sahéliens dont les armées souffrent de sous-équipement chronique: "Il s'agit pour nous de développer les capacités endogènes de manière à réduire notre dépendance".

Une dépendance aux forces étrangères, notamment de la France et d'autres pays occidentaux, qui ont été déployées pendant plus de dix ans dans la région, et rechignent à livrer du matériel offensif à des armées accusées de perpétrer des exactions contre les populations civiles.

Tandis que les troupes françaises pliaient bagage, les drones de combat livrés par la Turquie sont devenus des pièces maîtresses des dispositifs des armées du Mali et du Burkina Faso, engagées dans un conflit asymétrique.

Leurs frappes seraient à l'origine de nombreuses victimes collatérales, d'après un rapport en janvier de l'ONG Human rights watch (HRW), ce que nient les autorités.

Début 2024, le Mali a réceptionné un nouveau lot de drones turcs Baykar prisés pour leurs performances, valant au PDG de l'entreprise qui les fabrique, Haluk Bayraktar, d'être décoré à Ouagadougou en avril 2022 sur instruction de l'homme fort du Burkina, le capitaine Ibrahim Traoré.

"Le secteur de la défense est le moteur de la politique étrangère turque dans les pays africains", souligne Federico Donelli, politologue et auteur d'un livre sur l'influence turque en Afrique.

Alors que Moscou s'impose comme le principal allié des régimes militaires sahéliens, Ankara fait montre d'une politique "opportuniste" qui "tente de se positionner comme une alternative aux Européens et à la Russie", explique-t-il.

L'ancien chef de la diplomatie turque, Mevlüt Çavusoglu, "avait été la première figure internationale de haut niveau à rencontrer la junte militaire au Mali après le coup d'Etat d'août 2020. Ankara a également adopté une position conciliante avec la junte au Niger, pays clé dans la région pour la Turquie car situé à la frontière sud de la Libye, où Ankara possède de très nombreux intérêts", selon le groupe de réflexion italien ISPI.

Ankara mûrit également un projet de corridor transsaharien reliant les pays du Golfe de Guinée à l'Algérie, autre bastion nord-africain des investissements turcs, souligne Federico Donelli.

- Concurrence du Maroc, de l'Iran -

Un projet concurrent a déjà été initié par le Maroc, qui s'est dit prêt en septembre à mettre "ses infrastructures routières, portuaires et ferroviaires" à la disposition du Mali, du Burkina, du Niger et du Tchad, pays enclavés, dont les trois premiers ont annoncé fin janvier leur retrait de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao).

"La Turquie a des capacités militaires. Avec le Maroc nous avons d'excellentes relations depuis l'indépendance, et il s'agit plutôt de développement économique", selon une source gouvernementale au Niger.

Maroc et Turquie, dont l'influence dans la région est ancienne, pourraient y subir la concurrence nouvelle de l'Iran, qui, depuis 2020 et les coups d'État au Mali, Burkina et Niger, multiplie les initiatives.

En octobre, Téhéran a signé plusieurs accords de coopération avec le Burkina Faso, notamment dans les domaines de l'énergie, de l'urbanisme, de l'enseignement supérieur, et de la construction.

Téhéran, également producteur de drones de combat, a annoncé fin janvier la création de deux universités au Mali, en plus de la signature de divers accords de coopération.

La politique africaine de l'Iran est caractérisée par "un langage révolutionnaire, une logique tiers mondiste et anti-impérialiste", avec des "arguments diplomatiques évidents" pour des pays en rupture avec l'ex-puissance coloniale française, assure l'économiste Thierry Coville, spécialiste de l'Iran à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).

Mais, ajoute-t-il, "les Iraniens signent des dizaines d'accords et aucun ne marche. Ils n'ont pas les financements nécessaires pour soutenir des accords, ni pour concurrencer sérieusement la Turquie ou l'Arabie Saoudite".

L'Iran, qui a augmenté sa production d'uranium enrichi à 60% selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), pourrait-elle, à terme, convoiter les réserves d'uranium du Niger exploitées jusqu'à présent par la société française Orano ? "C'est notre ressource, on peut la vendre à qui ont veut", affirme une source gouvernementale nigérienne. (AFP, 11 mars 2024)

Erdogan : la Turquie se tient fermement derrière les dirigeants du Hamas

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé samedi lors d'un discours à Istanbul que la Turquie "se tient fermement" derrière les dirigeants du Hamas.

"Personne ne peut nous amener à qualifier le Hamas d'organisation terroriste. La Turquie est le pays qui parle de tout ouvertement avec les dirigeants du Hamas et qui se tient fermement derrière eux", a déclaré le chef de l'Etat turc.

Fervent défenseur de la cause palestinienne, le président Erdogan est l'un des plus virulents critiques d'Israël depuis le début de la guerre à Gaza, lancée en représailles à l'attaque sanglante du 7 octobre sur le sol israélien par le mouvement islamiste palestinien, qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Depuis l'offensive israélienne a fait plus 30.960 morts, en majorité des femmes et des enfants, selon les autorités du Hamas.

Le chef de l'Etat turc a plusieurs fois qualifié Israël d'"Etat terroriste" et l'a accusé de "commettre un génocide" à Gaza.

M. Erdogan, qui avait ouvert en 2022 une nouvelle ère dans les relations avec Israël après une décennie de brouille, avait également estimé qu'il n'existait "aucune différence" entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et Adolf Hitler. (AFP, 9 mars 2024)

Erdogan se dit prêt à accueillir un sommet Russie-Ukraine

Le président Recep Tayyip Erdogan s'est dit prêt à accueillir le cas échéant un sommet de paix Russie-Ukraine mais a réitéré son soutien à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, au terme d'une rencontre vendredi avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à Istanbul.

"Nous sommes prêts à accueillir un sommet de la paix auquel la Russie participera", a déclaré le chef de l'Etat, qui s'adressait à la presse au côté du président ukrainien.

M. Erdogan a réitéré son "soutien à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de (son) allié stratégique, l'Ukraine".

"Tout en poursuivant notre solidarité avec l'Ukraine nous allons continuer d'oeuvrer pour mettre fin à la guerre et en faveur d'une paix juste et négociée", a-t-il insisté.

M. Zelensky a dit sa "reconnaissance" à son homologue turc, qui "depuis le début (...) a reconnu notre intégrité territoriale et notre souveraineté, y compris concernant la péninsule ukrainienne de Crimée" annexée par Moscou en 2014.

"Toute proposition pour le règlement de cette guerre doit partir de la formule proposée par le pays qui défend son territoire et son peuple", a-t-il ajouté. "Nous voulons une paix juste".

L'Ukraine a posé comme condition préalable à des pourparlers avec Moscou le retrait des troupes russes de son territoire.

Par ailleurs M. Zelensky a indiqué avoir "transmis une liste de citoyens ukrainiens, en particulier des Tatars de Crimée, qui sont réprimés par la Russie dans les territoires occupés et détenus dans des prisons et camps russes dans des conditions extrêmement cruelles et inhumaines".

La Turquie, membre de l'Otan, a cherché à maintenir de bonnes relations à la fois avec Moscou et Kiev depuis l'attaque russe à grande échelle lancée contre l'Ukraine il y a deux ans. M. Erdogan se présente comme un intermédiaire entre les belligérants.

Dans les premières semaines de la guerre, la Turquie avait accueilli des pourparlers de paix entre Moscou et Kiev, qui ont échoué. Elle espère pouvoir les relancer.

"Les deux parties ont atteint la limite de ce qu'elles peuvent obtenir par la guerre", a estimé début mars le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, prônant l'instauration d'"un dialogue en vue d'un cessez-le-feu".

- Liens avec la Russie -

La position stratégique de la Turquie en mer Noire et son contrôle du détroit du Bosphore lui confèrent un rôle militaire, politique et économique unique dans le conflit.

En juillet 2022, Ankara a participé avec l'ONU à la négociation d'un accord entre Moscou et Kiev sur l'exportation des céréales ukrainiennes via la mer Noire, dont la Russie s'est finalement retirée un an plus tard.

Depuis, Kiev a lancé un autre itinéraire d'exportation qui longe la côte et évite les eaux internationales contestées.

La Turquie a en revanche provoqué la colère de Moscou l'année dernière en permettant à des commandants du régiment ultranationaliste Azov, bête noire de Moscou, de rentrer en Ukraine, malgré un accord avec la Russie prévoyant qu'ils restent sur place jusqu'à la fin des hostilités.

Lors de sa visite, M. Zelensky s'est rendu vendredi "sur des chantiers navals où sont construites des corvettes pour (sa) marine" et devait rencontrer des entrepreneurs turcs du secteur de la défense, selon la présidence ukrainienne.

La rencontre entre MM. Zelensky et Erdogan intervient une semaine après la visite en Turquie du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui s'est entretenu avec son homologue turc, Hakan Fidan, lors d'un forum diplomatique à Antalya.

Le président russe Vladimir Poutine doit également se rendre en Turquie à une date qui n'a pas encore été fixée.

Les liens entre la Turquie et la Russie ont suscité la crispation des Occidentaux, qui accusent Ankara de faciliter le contournement des sanctions par Moscou en exportant certains biens vers la Russie.

Les Etats-Unis ont sanctionné plusieurs entreprises turques pour avoir aidé Moscou à acheter des marchandises susceptibles d'être utilisées par ses forces armées.

En visite à Vilnius, le chef de la diplomatie ukrainienne a pour sa part mis en garde les Occidentaux contre l'"aide au compte-gouttes" fournie à Kiev.

"La stratégie consistant à fournir de l'aide à l'Ukraine au compte-gouttes ne fonctionne plus", a déclaré Dmytro Kouleba lors d'une visite à Vilnius.

"C'est terminé et, si les choses continuent comme elles le font actuellement, cela ne va pas bien se terminer pour nous tous", a-t-il ajouté à l'issue d'une rencontre avec ses homologues français, lituanien, letton et estonien.

Il a appelé à un "approvisionnement sans restriction et en temps voulu en armes et en munitions pour s'assurer que l'Ukraine batte la Russie".

En Ukraine, le gouverneur ukrainien de la région de Kharkiv (est), Oleg Synegoubov, a déploré sur Telegram la mort d'au moins deux personnes dans l'attaque de leur voiture par un drone de l'armée russe.

En Russie, deux personnes ont été tuées et une autre "grièvement blessée" dans une frappe de drones ukrainiens dans la région de Belgorod, selon le gouverneur Viatcheslav Gladkov, la zone étant régulièrement visée par ce type d'attaques. (AFP, 8 mars 2024)

Lavrov en Turquie, désireuse de réunir à nouveau Moscou et Kiev

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a entamé vendredi une visite de deux jours en Turquie, dont les dirigeants tentent de réunir à nouveau responsables russes et ukrainiens autour d'une table.

Le ministre russe des Affaires étrangères a participé au Forum diplomatique d'Antalya (sud), un rendez-vous annuel auquel sont conviés les pays amis d'Ankara, où il s'est entretenu avec son homologue turc Hakan Fidan.

Depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, la Turquie a conservé des liens étroits avec les deux belligérants, et a accueilli par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev en mars 2022.

"Nous devons chercher sérieusement des moyens de rapprocher les parties", a déclaré M. Fidan dans son discours d'ouverture du Forum d'Antalya.

"Nous sommes prêts, comme hier, à tout mettre en oeuvre pour faciliter les négociations de paix", a-t-il ajouté.

Le président Erdogan a aussi dit cette semaine vouloir "rétablir la table de négociation" entre Moscou et Kiev, affirmant par ailleurs oeuvrer à la création d'un nouveau mécanisme à même de garantir une "navigation sécurisée" en mer Noire, dont la Turquie longe la partie méridionale.

La création d'un tel mécanisme n'a toutefois pas été abordée lors de la rencontre entre MM. Fidan et Lavrov, a indiqué une source diplomatique turque sous couvert d'anonymat.

Le chef de la diplomatie russe a également souligné que les raisons ayant poussé la Russie à envahir son voisin "demeurent inchangées", a ajouté cette même source.

- Céréales en mer Noire -

Lors des premières semaines de l'invasion de l'Ukraine, la Turquie s'était impliquée très activement dans la création d'un corridor sécurisé en mer Noire associant l'Ukraine et la Russie sous l'égide de l'ONU.

Un accord avait ainsi été signé en juillet 2022 à Istanbul, avant d'être dénoncé un an plus tard par Moscou après avoir permis à l'Ukraine d'exporter près de 33 millions de tonnes de céréales, selon les Nations unies.

Depuis, Kiev utilise avec succès une voie alternative longeant les côtes de la Bulgarie et de la Roumanie, membres de l'Alliance atlantique, avec lesquelles Ankara a signé en janvier un accord de lutte contre les mines.

La Turquie, qui reste très dépendante de la Russie pour ses approvisionnements énergétiques, ne s'est pas associée aux sanctions occidentales à son encontre et se voit régulièrement accusée d'aider à leur contournement.

Seize entités turques sont ainsi désignées dans le dernier train de sanctions annoncé la semaine dernière par la Maison Blanche.

Il s'agit en particulier d'entreprises important pour les réexporter, du matériel contenant des pièces nécessaires à l'industrie militaire russe.

"Vu l'accroissement important du commerce entre la Turquie et la Russie (...), il y a en effet des investigations" sur un contournement des sanctions occidentales par la Russie, confirme Marc Pierini, chercheur associé à l'Institut Carnegie Europe.

Ce dernier souligne aussi "l'intérêt très prononcé de la Russie" pour le secteur énergétique turc avec "la centrale nucléaire d'Akkuyu (sud), les rabais sur le prix du gaz russe et des paiements en roubles, la promotion d'un hub gazier" et l'annonce par Rosatom, le géant russe du nucléaire, de la construction d'une deuxième centrale en Turquie et son intérêt pour une troisième.

"La Turquie essaie de mener une politique prudente, poursuivant ses relations commerciales avec la Russie tout en veillant à ne pas franchir une ligne rouge qui l'exposerait à des mesures de rétorsion de la part des Occidentaux", résume Sinan Ülgen, directeur du groupe de réflexion Edam à Istanbul.

Le Forum d'Antalya, une grande station balnéaire de la côte sud de la Turquie, réunit chaque année des chefs d'Etat et de gouvernement, des ministres, des diplomates, des hommes d'affaires et des chercheurs. (AFP, 1 mars 2024)

Les colons sont un obstacle majeur à une solution, pour Erdogan

Les colons israéliens sont un obstacle majeur à une solution au conflit israélo-palestinien, a affirmé mardi le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d'une conférence de presse avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, en visite à Ankara.

"Les actions des usurpateurs, appelés colons, qui ont envahi et volé les terres qui appartenaient en réalité aux Palestiniens constituent l'un des plus principaux obstacles à une solution", a déclaré le chef de l'Etat turc.

Il a aussi appelé l'extrême droite israélienne à ne pas restreindre l'accès des fidèles musulmans à l'esplanade des Mosquées à Jérusalem durant le ramadan.

"Nous transmettons aux autorités compétentes notre message de prévention des provocations à l'approche du mois de Ramadan. Les demandes des politiciens israéliens radicaux pour restreindre l'entrée des musulmans à l'Esplanade des Mosquées sont totalement absurdes", a-t-il affirmé.

"Les conséquences d'une telle démarche seraient sans aucun doute graves", a-t-il ajouté.

"Nous sommes sur le point d'entamer le mois de Ramadan. Il est connu que des colons extrémistes se rendent à la mosquée Al-Aqsa et y mènent des attaques", a de son côté rappelé le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Les fidèles musulmans seront autorisés à prier sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem "dans le même nombre que les années précédentes" durant le ramadan, a annoncé mardi le gouvernement israélien dans un communiqué.

En pleine guerre à Gaza, le gouvernement a précisé que le nombre de fidèles autorisés à se rendre sur l'esplanade serait réévalué chaque semaine en fonction de critères de sécurité.

Le ministre israélien Itamar Ben Gvir, chef d'une formation d'extrême droite favorable à un contrôle juif de l'esplanade, avait appelé le mois dernier à en interdire l'accès aux Palestiniens de Cisjordanie occupée pendant le ramadan.

"Les célébrations du Hamas sur le mont du Temple ? victoire complète", a posté M. Ben Gvir sur X peu après l'annonce du gouvernement israélien mardi. (AFP, 5 mars 2024)

Erdogan prévoit de se rendre au Venezuela en 2024

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévu de se rendre au Venezuela cette année, a annoncé samedi à Caracas son ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan, qui n'a pas précisé de date pour cette visite.

M. Erdogan s'est rendu au Venezuela en décembre 2018 pour apporter son soutien à son homologue Nicolas Maduro après que les Etats-Unis et plusieurs pays de l'Union européenne ont désavoué sa réélection, la même année, en raison d'accusations de fraude.

"Cette année (...), notre président va se rendre en visite au Venezuela. C'est ce que nous prévoyons", a déclaré M. Fidan lors d'une réunion avec son homologue vénézuélien, Yvan Gil.

"Le Venezuela joue un rôle très important dans les projets de la Turquie dans cette région" et "nous avons de nombreux sujets sur lesquels collaborer", a ajouté le ministre turc des Affaires étrangères, reçu par M. Maduro au palais présidentiel de Miraflores dans la nuit de vendredi à samedi.

Les ministres ont fait état "d'avancées" en matière de coopération bilatérale dans les domaines de l'énergie, la pétrochimie, les mines et le tourisme, sans plus de détail.

M. Maduro s'est rendu en Turquie en juin 2022, où il a invité le gouvernement et les entreprises turques à investir dans son pays en proie à une grave crise économique. (AFP, 24 fév 2024)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Le dirigeant chypriote-turc Ersin Tatar exclu toute perspective de réunification de l'île

Pas question pour les Chypriotes-turcs de s'assoir à la table de négociation tant que leur souveraineté n'est pas reconnue, a assuré dimanche à l'AFP le "président" de l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN) à l'approche du 50e anniversaire de la partition de l'ile méditerranéenne.

Chypre est divisée depuis l'invasion du tiers nord de l'île par l'armée turque en 1974 en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher le pays à la Grèce.

La partie nord, où vivent principalement des Chypriotes-turcs et colons turcs, a été autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN) en 1983, et ses autorités ne sont reconnues que par Ankara, qui y dispose encore d'un important contingent militaire.

La République de Chypre n'exerce elle son autorité que sur la partie sud de l'île, habitée essentiellement par des Chypriotes-grecs et séparée de la RTCN par la Ligne verte, une zone démilitarisée contrôlée par l'ONU.

Jusqu'ici les efforts pour réunifier l'île sont restés sans effets, y compris les derniers pourparlers organisés en 2017 par les Nations unies.

"Nous le disons ici, après toutes ces années et toutes ces négociations vaines qui n'ont rien apporté, nous ne reprendrons les discussions que si notre souveraineté, notre statut international et notre rang sont reconnus à égalité" martèle le dirigeant chypriote-turc Ersin Tatar.

"Sans cela, nous ne reviendrons pas nous assoir à la table des négociations, car ça n'aurait aucun sens", insiste-t-il, dans un entretien à l'AFP en marge du forum diplomatique d'Antakya, dans le sud de la Turquie.

Pour M. Tatar, la République de Chypre, membre de l'Union européenne depuis 2004, a quitté la table des pourparlers après l'échec de toutes les tentatives de réunification, tandis que les Chypriotes-turcs y sont demeurés en tant que communauté, bien que n'ayant rien obtenu.

"Et chaque fois que nous nous asseyons, nous perdons quelque chose. C'est ça que nous ressentons", affirme-t-il. "Par conséquent, et à moins que nous obtenions la reconnaissance de notre souveraineté, nous n'allons pas nous engager dans de nouvelles négociations".

- "Aucun espoir" -

M. Tatar a par ailleurs exclu toute perspective de réunification de l'île et prône une "solution à deux Etats".

"Il n'y a aucun espoir de réunification. Il faut trouver une solution à deux Etats. C'est notre nouvelle ligne politique après de très nombreuses années de négociations malheureusement infructueuses".

Selon M. Tatar, en dépit des obstacles politiques, la RTCN a été en mesure d'étendre ses relations avec de nombreux pays grâce au soutien de la Turquie.
 "Evidemment, nous avons des difficultés, mais nous n'avons pas d'autre choix", justifie-t-il.

"L'alternative serait d'abandonner, mais nous n'abandonnerons jamais parce que renoncer à la souveraineté et accepter d'être fusionné en une République purement grecque, signifierait notre fin".

Après des années de tensions sur les questions d'immigration, de droits sur les gisements de gaz notamment et sur les frontières maritimes, la Grèce et la Turquie ont repris des pourparlers de haut niveau en décembre.

Quant à l'impact sur Chypre que pourrait avoir le rapprochement turco-grec, M. Tatar a espéré que la Grèce dise aux Chypriotes-grecs: "Assez, c'en est trop: faisons face à la réalité de Chypre".

"La meilleure façon d'avancer après toutes ces années serait la coopération entre deux Etats, pour jouir de la prospérité et profiter des ressources de la Méditerranée orientale", riche en hydrocarbures, ajoute-t-il.

"Si nous pouvions trouver une solution, Chypre pourrait être probablement plus importante (économiquement) que Dubaï", estime-t-il.

Mais M. Tatar prévient que les Chypriotes-turcs ne pourront oublier les événements ayant conduit Ankara à lancer une opération militaire il y a cinquante ans.

"En 1974, la Turquie est arrivée avec des troupes, nous allons fêter le 50e anniversaire en juillet. Ce n'est pas facile pour nous d'oublier tout ce qui s'est passé".

"Nous devons nous montrer très prudents", conclut-il. (AFP, 3 mars 2024)

La levée de boucliers d’un commis d’Etat au sujet de Sadik Ahmet

Ragip Duran, TVXS.GR, 26 février 2024
* M. Hakan Okçal (70), ambassadeur en retraite, ex-consul général de Komotini (1992-95) a publié un article sur la légende Sadik Ahmet et contredit la thèse officielle.
‘’Au seuil du 30ème anniversaire de la mort de Sadik Ahmet, alors que les relations turco-grecques sont de nouveau en bonne voie, les institutions officielles pour servir les intérêts de la Turquie ne doivent pas soutenir les assertions sans fondement’’ écrit M. Okçal dans sa chronique publiée la semaine passée sur le site d’information populaire T24.com.tr.

Il y dénonce la ligne officielle selon laquelle le Dr. Ahmet, leader nommé et député des Turcs de la Grèce a été victime d’un assassinat alors que le Consul Général de l’époque avait fait une enquête sur place et avait rédigé un rapport pour Ankara sur les détails de l’accident de voiture survenu le 24 juillet 1995 entre Xanthi et Komotini.

L’ambassadeur en retraite rappelle que la date du 24 juillet est en même la date de la signature de la Convention de Lausanne (1923), document officiel de la reconnaissance de la naissance de la République de Turquie Kémaliste par les puissances occidentales.

L’ambassadeur en retraite a rédigé sa chronique à l’occasion de la sortie d’un film sur Sadik Ahmet réalisé par un cinéaste proche du pouvoir.

M. Okçal, critique une partie des politiques grecques au sujet des musulmans de Thrace, mais n’omets pas de s’opposer contre la position d’Ankara:

‘’Si on va parler sur les violations des articles de la Convention de Lausanne et des droits des minorités, les défauts, crimes et péchés de la Turquie sont bien plus graves que ceux de la Grèce. La richesse d’Istanbul, la minorité grecque (Les roums) qui a été confiée à la Turquie par la Convention est actuellement réduite à une petite communauté de deux mille âmes de vieilles personnes. Les Roums d’Istanbul ont dû quitter leur ville de naissance à cause de l’oppression et des attaques comme le pogrom de 6-7 septembre 1955, le prélèvement de l’impôt sur la fortune (1942) et l’annulation des permis de séjour en 1964. Par contre les Turcs de la Thrace occidentale y résident encore’’

Il est rare, voire très rare de voir un commis d’Etat d’Ankara de parler du ‘’Pogrom’’ de 1955, de critiquer l’impôt sur la fortune qui vise particulièrement les citoyens chrétiens du pays.

Les ambassadeurs en poste ou ceux qui sont en retraite répètent en général les thèses officielles d’Ankara.

Le métier de diplomate en Turquie et probablement ailleurs est en général vu comme un serviteur aveugle de l’Etat. ‘’Oui Chef, oui Monsieur, à vos ordres!’’ serait leur slogan préféré. Par ailleurs, Ece Ayhan (1931-2002), grand poète anarcho-marxiste, déconstructeur du discours poétique de la langue turque se moquait des ambassadeurs: ‘’Chez nous, les ambassadeurs en retraite se prennent pour des intellos et les comptables se croient économistes’’. Ce qui n’est pas le cas de M. Okçal, car il a osé également déclarer publiquement que ‘’le problème du sud-est anatolien (problème kurde) ne pouvait pas se résoudre par la violence militaire’’.

M. Okçal écrit que le Dr. Sadik Ahmet, considéré par l’Etat turc, comme le grand héros des turcs de Grèce était ‘’le principal acteur de la division au sein de la communauté musulmane de Thrace’’. Il dénonce Ankara et surtout les milieux nationalistes et Étatistes turcs d’avoir soutenu le Dr. Ahmet.

Faut-il rappeler que le nom du Dr. Ahmet a été donné à une rue sur laquelle s’érige le Patriarcat Œcuménique de Constantinople à Phanar, aujourd’hui le quartier Balat. Il y a en Turquie une vingtaine de rues, de places et de bibliothèques qui porte le nom du Dr. Ahmet.

Son Excellence a donc pris un risque majeur quand il a osé critiquer le légendaire Sadik Ahmet.


Immigration / Migration


Au moins 22 migrants meurent noyés en mer Égée

Au moins 22 migrants dont sept enfants qui se trouvaient à bord d'un canot pneumatique ont péri noyés vendredi au large des côtes du Nord-Ouest de la Turquie, ajoutant à la liste déjà longue des drames en mer Egée.

"Les corps sans vie de 22 personnes dont ceux de sept enfants ont été retrouvés", a indiqué le gouvernorat de la province de Çanakkale dans un communiqué.

"Les cadavres de 21 personnes dont ceux de cinq enfants ont été retrouvés", a indiqué le gouvernorat de la province de Çanakkale dans un communiqué. Un précédent bilan officiel faisait état de 16 morts.

Le gouvernorat précise qu'au moins quatre personnes ont survécu au naufrage.

Selon le gouvernorat, "le bateau transportant des immigrants en situation irrégulière a chaviré au large d'Eceabat-Gökçeada", une île turque située à 50 km environ de l'île grecque de Limnos.

Des garde-côtes ont été dépêchés sur les lieux pour tenter de secourir d'autres personnes tandis que des hélicoptères, des drones et un avion survolent la zone, ont précisé les autorités locales dans un communiqué.
 La nationalité des migrants n'a pas été précisée.

Le gouverneur de Çanakkale a déclaré à l'agence de presse étatique Anadolu que le naufrage avait eu lieu dans la nuit.

De nombreuses ambulances ont été dépêchées vers le port de Kabatepe, situé face à l'île de Gökçeada, pour secourir d'éventuels rescapés, selon Anadolu.

- Hausse des traversées -

De nombreux migrants continuent de tenter de rejoindre l'Union européenne en embarquant à bord de canots depuis les côtes turques en direction des îles grecques voisines.

Les garde-côtes turcs ont indiqué avoir secouru ou intercepté depuis le début de la semaine plusieurs centaines de migrants tentant la traversée vers la Grèce, souvent accompagnés d'enfants.

Au moins cinq personnes s'étaient noyées mi-novembre après le naufrage de leur embarcation au large de la province turque d'Izmir, qui fait face aux îles grecques de Chios et Samos.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), 3.105 migrants ont disparu en Méditerranée en 2023, le plus lourd bilan depuis 2017. Depuis janvier, 360 migrants sont décédés ou portés disparus, selon la même source.

Un nouveau drame est venu s'ajouter mercredi à la longue liste des tragédies en Méditerranée, avec au moins 60 migrants disparus en mer après être partis des côtes libyennes, selon les témoignages de rescapés secourus par le navire-ambulance Ocean Viking.

Dans un rapport publié début mars, le Conseil européen pour les réfugiés et les exilés (ECRE) s'alarme de l'augmentation des arrivées de migrants sur les îles grecques depuis la Turquie.

La Turquie abrite près de quatre millions de réfugiés sur son territoire, en grande majorité des Syriens, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Un accord a été signé en 2016 entre l'Union européenne et la Turquie pour que le pays garde sur son sol les réfugiés syriens. (AFP, 15 mars 2024)

Protestation contre le risque d'extradition d'un opposant turc à Erdogan en Grèce

La Ligue grecque des droits humains (HLHR) a appelé mardi le gouvernement grec à "rejeter" la demande d'extradition d'Ankara d'un demandeur d'asile turc en Grèce dont la vie est "en danger" en Turquie, selon elle, pour avoir accusé de corruption le président Recep Tayyip Erdogan.

"La vie de l'entrepreneur Ali Yesildag est en danger" en Turquie et risque "l'emprisonnement à perpétuité" en raison des accusations de "participation à une organisation extrémiste armée", ont indiqué dans un communiqué la HLHR et quatre autres organisations des droits des réfugiés.

La Cour suprême grecque avait statué la semaine dernière en faveur de l'extradition d'Ali Yesildag qui avait demandé l'asile politique en Grèce en novembre 2023 après son arrestation à Evros (nord-est), près de la frontière greco-turque.

Comme selon la loi grecque, la décision finale pour son extradition est du ressort du ministre grec de la Justice, les ONG demandent "au gouvernement grec et, en particulier, au ministre de la Justice, de protéger la vie d'Ali Yesildag (...) conformément aux garanties juridiques fondamentales et au droit international, et de rejeter la demande de l'Etat turc".

Ali Yesildag avait porté dans une vidéo diffusée en mai 2023, alors en pleine campagne pour la présidentielle en Turquie, des accusations de corruption contre le président turc. Selon lui, M. Erdogan aurait reçu un très important pot-de-vin dans le cadre d'un appel d'offre pour l'exploitation de l'aéroport d'Antalya (sud).

"Malheureusement, ni la dimension politique évidente de la persécution d'Ali Yesildag, ni le danger immédiat pour ses droits fondamentaux en cas d'extradition ne semblent avoir pesé sur le jugement de la Cour suprême" grecque, déplorent les ONG.

Depuis une tentative de coup d'Etat en Turquie en 2016 contre Recep Tayyip Erdogan, de nombreux opposants du président turc ont demandé l'asile en Grèce.

Malgré les tensions récurrentes entre la Grèce et la Turquie, leurs relations traversent actuellement une période d'apaisement, surtout après la visite à Athènes de M. Erdogan en décembre dernier et la signature d'une déclaration commune de "bon voisinage". (AFP, 27 fév 2024)


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