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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

33. Year / 33. Année
October
 
2007 Octobre
N° 350
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
editor@info-turk.be
Chief Editor /Rédacteur en chef: 

Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

 
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La revue Ant a 40 ans, les éditions Belge 30 ans
Review Ant 40 years, Publications Belge 30 years old
Ant Dergisi 40, Belge Yayinlari 30 Yasinda




Conférence / Conference / Söylesi

Le 27 octobre 2007 à la Foire du Livre d'Istanbul, Salle Heybeliada
October 27, 2007, at the Book Fair of Istanbul, Heybeliada Hall
27 Ekim 2007 Istanbul Kitap Fuari'nda, Heybeliada Salonu

à/at 18.30'da


Speakers/Orateurs/Konusmacilar:
Yalçin Yusufoglu, Faruk  Pekin, Ragip Zarakolu
Message/
Mesaj:
Dogan Özgüden - Inci Tugsavul



Le 40e anniversaire de la revue Ant à la foire du livre d'Istanbul
Istanbul Kitap Fuari'nda Ant Dergisi'nin 40. Yildönümü


Titres des évènements du mois
Titles of this month's events




Droits de l'Homme / Human Rights

Les S.A. de Samsun ou la bande à Serdar

 "Réponse à Faruk" au Festival des Libertés à Bruxelles
Closure Trial of Gay Rights Group Postponed
Le régime d’isolement continue dans les prisons turques
23 personnes risquent d'être condamnées à 3 000 ans
Ongoing Detention of Mayors and Human Rights Defenders
La police tire sur des distributeurs de journaux à Istanbul
Freedom House  calls for civilian control over military
 ECHR: Compensation for Human Rights Activist Birdal
Médecins du Monde auprès des victimes du système carcéral 


Un mort et quatre blessés dans deux attentats à Izmir
Un policier frappe une femme médecin: la Turquie condamnée

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Le 40e anniversaire de la revue Ant à la foire du livre d'Istanbul
Istanbul Kitap Fuari'nda Ant Dergisi'nin 40. Yildönümü

Journalists kept in jail, 3000 years prison demanded
War Mongering, Not Reporting
 Les médias turcs provocateurs: Les mots peuvent tuer aussi
 Trois journalistes français retenus 24 heures en garde à vue
 Recent Censorship Violates Right to Be Informed
Daily Gündem’s Website Shut Down
L'UE exige toujours une révision du code pénal
Ankara interdit la diffusion de programmes "négatifs" sur une attaque du PKK
BIA Quarterly Report: 125 People Tried For Their Expression
Various writers, activists, journalists still facing prosecution
What is criminal, what is not?
OSCE: ‘Thinkers have become objects of hatred with 301’
Urgent Appeal: Freedom to the Imprisoned Journalists!
Turkey Ranks 101st in Press Freedom Index
After Gündem, Daily Gerçek Demokrasi Too Shut Down

 Article 19 concerned about sentencing of Agos Editors
Professor Yayla faces sanctions for his comments on Ataturk
 Daily Gündem Closed for the Fifth Time
Sugar Holiday in prison for 23 journalists in Turkey
Newspaper Headlines Agitating Emotions
RSF: Toutes les preuves soient versées au dossier de l'assassinat de Dink
39 TV Programmes Stopped in September
Writer Appeals Against 301 Sentence

Hrant Dink was killed, his ideas still on trial
Ferhat Tunç Acquitted
Writer Charged under 301 Wanted
The Army Keeps Talking: Do not Touch Sensitive Issues Now
 Intellectuals at tribunals: But they are homo sapiens too

Kurdish Question / Question kurde


DTP Congress: "Democratic Autonomy"

L'armée turque pilonne sans cesse des positions kurdes
Les Kurdes d'Irak accusent les militaires turcs d'entraver les négociations
Battles in Southeast: 4 Soldiers, 17 PKK Militants Dead
Mobilisation nationaliste contre les Kurdes d’Irak
Ankara maintient toujours sa menace militaire en semaine diplomatique
Les Kurdes de Turquie craignent d'être victimes des sanctions contre l'Irak
Recent Fascist Lynching Attempts Against Kurds
Ankara hausse le ton avant de discuter avec une délégation irakienne 
La Turquie maintient sa menace d'incursion en Irak
L'armée turque pilonne le PKK à la frontière irakienne
Des F-16 turcs ont déjà bombardé le territoire irakien
Une agence de presse publie des photos des soldats turcs capturés
DTP Offices Under Permanent  Attack in Turkey
Classique d'Ankara: L'offre de cessez-le-feu du PKK rejeté
Talabani: La guérilla kurde disposée à un cessez-le-feu conditionnel
L'Armée confirme: huit soldats turcs aux mains du PKK
Douze soldats tués lors de l'opération de l'Armée contre la guérilla kurde
Furie fasciste en Turquie
"Multilingual Local Services" Condemned
Coups tordus et gesticulations: la Turquie est isolée
We Will Fight To The Death, Kurdish Leader Vows from his hideout
Two New Cases Against Diyarbakir Mayor Baydemir

 L'alliance guérrière militaro-islamiste ratifiée par le Parlement turc
La demande d'accord pour une action en Irak transmise au Parlement
L'Armée turque bombarde le territoire irakien
Le PKK annonce son départ d'Irak et son regroupement en Turquie
Environ 60.000 soldats turcs massés le long de la frontière irakienne
Un ministre irakien reçoit l'ambassadeur turc au sujet de l'ncursion
Erdogan prêt à payer la facture de l'incursion militaire en Irak
 Une députée kurde va être jugée pour liens supposés avec le PKK
Décès de l'écrivain kurde Mehmed Uzun
Le gouvernement kurde met en garde Ankara contre un recours à la force
Turkish warplanes attack suspected rebel positions on Iraqi border
Le gouvernement présentera au parlement un texte sur une incursion en Irak
Bruxelles rappelle la nécessité de respecter l'intégrité de l'Irak
Moscou appelle Ankara à la "retenue"
Arrestation de 20 Kurdes soupçonnés de préparer des désordres
Un mort et cinq blessés dans un attentat à Diyarbakir
Manifestation de soutien à Öcalan devant le Conseil de l'Europe
Five DTP Mayors Arrested
Ankara montre les dents et menace d'entrer en Irak
End Violence - But How?
15 soldats tués en deux jours, le gouvernement mobilisé
DTP calls Turkish soldiers martyrs and appeals for a permanent solution
Villagers in Beytüssebap: We Know the Perpetrators of the Massacre
 Kurdish Guerrilla Accuses the Turkish Army of Beytüssebap Massacre
Trois militants kurdes tués dans le sud-est
Un homme tire en l'air devant le siège du parti pro-kurde DTP
DTP Group Leader Responds to Turkish Military Chief
Conference on Kurds in Diyarbakir
IHD Declaration on the Killing of 12 people in Beytüssebap
September War Balance in Northern Kurdistan according to the HPG
DTP deputies condemn le massacre attribué au PKK


Minorités / Minorities


Congrès américain: le vote de la résolution sur le génocide arménien

 Les eurodéputés ne demandent plus la reconnaissance du génocide arménien
EAFJD: Silence du Parlement européen sur la gravité de la question turque
 L'ambassadeur turc retourne à Washington
 Agos : Pourquoi n’aurait-on pas le droit de juger l’histoire turque ?
 Les Arméniens plus que jamais mobilisés pour la reconnaissance du génocide
Many States in The USA Have Long Recognized “Genocide”
La Turquie expulse plusieurs dizaines d'Arméniens
Conférence-débat avec Özgüden à Alfortville: "La Turquie change-t-elle?"
 Scandale: Un an de prison pour le fils du journaliste assassiné Hrant Dink
Reporters sans frontières scandalisée par la condamnation
Ankara rappelle son ambassadeur à Washington
Kotcharian: Ankara ne peut empêcher d'autres pays de reconnaître le génocide
Ban Ki-moon refuse de se prononcer sur le terme génocide
2ème Convention des Arméniens d’Europe au Parlement Européen
La commission du Congrès US a reconnu le génocide arménien
Suspended Sentence for Threatening Agos Newspaper

La mise en garde de Gül aux USA au sujet de "Génocide arménien"
La police turque a fiché ses citoyens arméniens
Bush s'oppose à ce que les Etats-Unis parlent de "génocide" arménien
Fédération Euro-Arménienne: "Une résolution pour rien"
Un couple néerlandais tué dans sa villa du sud de la Turquie
Second Hearing Brings No Clarity
 Procès Dink: des policiers auraient détruit des preuves
"If I had known he had family, I would not have shot him"
Shocking Police Recording in Dink Case
Le CDA des Pays-Bas écarte un député négationniste du siège au PE


Politique intérieure/Interior Politics

La fête de la République sur fond de menaces croissantes

 "Oui" à l'élection du président au suffrage universel 
Le référendum sur la réforme constitutionnelle aura lieu dimanche
Le Parlement amende un projet de réforme, met fin à une controverse
 L'AKP veut amender un projet de réforme sur l'élection du président
Women "Equal", Not "in Need of Protection"
 Erdogan appelle à voter "oui" au référendum sur l'élection présidentielle
 Gül appelle le  nouveau parlement à poursuivre les réformes UE

Forces armées/Armed Forces

Le Conseil de l'Europe défend un objecteur de conscience en Turquie

Beytüssebab Massacre May Be A Crime Organized by the Army
Military Interferes Everywhere!
 Le chef de l'armée menace tout ce qui n'est pas militariste


Affaires religieuses / Religious Affairs

Les Turcs veulent plus que doubler le nombre de mosquées en Allemagne
Liberté de religion pour les alévis : la Turquie condamnée à Strasbourg
 Une lecture des Versets sataniques dans une mosquée ?
La sentence contre le tueur d'un prêtre italien confirmée en appel


Socio-économique / Socio-economic

Istanbul authorities attempt to close gay rights organization

Inauguration d'une nouvelle production PSA et Fiat en Turquie


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Bruxelles veut calmer le jeu mais exige des réformes
Sarkozy confirme le lien comité des sages-dossier de la Turquie
Sondage: Les citoyens de l'UE réticents à l'entrée de la Turquie
 Barroso demande à Ankara de choisir la voie du dialogue
Rehn appelle la Turquie à "passer de la parole aux actes"
Sarkozy et le Premier ministre tchèque constatent leur désaccord sur la Turquie
 La Turquie et la France veulent remettre leurs liens sur les rails
Les nouvelles concessions des eurodéputés au régime d'Ankara
L'offensive de charme d'Abdullah Gül en direction de l'Europe
Turkey's nominees for European Court rebuffed


Turquie-USA/ Turkey-USA

Les USA fournissent à la Turquie des renseignements sur le PKK

Washington intensifie ses efforts pour éviter une incursion turque en Irak
OTAN: Les combats entre Turquie et PKK: une affaire "interne"
Gates laisse entendre que les USA pourraient agir contre les rebelles kurdes
Bush presse la Turquie de renoncer à une incursion en Irak
Ankara menace d'une riposte si le Congrès US admet un génocide arménien
Washington étudie un plan B pour fournir l'Irak sans passer par la Turquie
Ankara appelé par Washington à ne pas déstabiliser le nord irakien
Nancy Pelosi presse pour la résolution sur le génocide arménien
L'Armée turque menace les Etats-Unis au sujet de Génocide arménien
 La tension entre la Turquie et l'Irak embarrasse Washington
Washington condamne les récentes attaques kurdes


Relations régionales / Regional Relations

Ankara adopte des sanctions contre la administration kurde d'Irak

Ankara n'obtient pas le soutien de Téhéran pour l'intervention à Irak
Ankara, insatisfaite, se rapproche d'une opération militaire en Irak
La colère des villageois kurdes en Irak chassés par les obus turcs
Talabani dément avoir proposé à Ankara d'extrader des chefs du PKK
Face à la pression turque, l'Irak interdit le PKK d'opérer sur son sol
Talabani et Barzani refusent de céder aux exigences d'Ankara
Les Kurdes veulent défendre leurs réussites dans le nord de l'Irak
Talabani: Bachar al-Assad "a dépassé toutes les lignes" rouges
Des milliers de kurdes manifestent à Erbil et à Dohouk contre la menace turque
Le Kurdistan irakien met en garde la Turquie contre une incursion militaire
Une opération armée turque en Irak portera atteinte aux intérêts russes
Le vice-Premier ministre irakien met en garde contre une incursion turque
Erdogan met en garde Bagdad et les Kurdes
Des bases turques dans le Kurdistan d'Irak depuis dix ans
L'Iran rouvre sa frontière avec le Kurdistan irakien
Le gouvernement autonome kurde signe de nouveaux contrats pétrolier


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Accusations réciproques entre la Turquie et la Grèce

 La Turquie ne fera pas "de pas unilatéral" au sujet de Chypre


Immigration / Migration

Appel urgent aux dirigeants politiques belges
Communiqué de l'AJP: Un journaliste agressé par les Loups Gris
Fédération arménienne: Pogrom à Bruxelles
Violente manifestation ultra-nationaliste turque à Bruxelles
Justice et police turques enquêtent officiellement sur le territoire français
32 personnes en "greve de la faim" - Appel à la solidarite
Le procès fleuve poursuit son cours...




Droits de l'Homme / Human Rights

Les S.A. de Samsun ou la bande à Serdar
 
Le 20 octobre 2007, six membres de manifestants du Front pour les droits et les libertés (HÖC) à Samsun déploient un calicot dénonçant la police stambouliote pour avoir tiré dans le dos de Ferhat Gerçek, un distributeur de la revue socialiste « Yürüyüs » à peine âgé de 16 ans. Cette action de protestation des plus anodines est retransmise en direct (!) par le Canal S, la chaîne de télé locale.
 
Trois brutes des « Sturmabteilung » (SA) locaux passant par là « par hasard », agressent les six manifestants avec des coups de poing américains. Parmi les agresseurs, on reconnaît un certain Mahmut, le directeur publicitaire de la chaîne de télé Canal S.
 
Dans cette agression, les six manifestants dont une femme sont blessés et hospitalisés. L’un des manifestants, Yusuf Dilber a la pommette gauche fracturée en trois endroits.
 
Les victimes reconnaissent une autre figure « familière » parmi les fascistes, un certain Serdar qui travaille à la bibliothèque centrale de l’université du 19 mai (OMÜ) de Samsun. Dans ce même campus, il avait auparavant poignardé quatre membres des Maisons du peuple (Haklevi). L’un des agressés est même entré dans le coma.
 
Le 23 octobre à 17h, le représentant du Front pour les droits et les libertés (HÖC) Hasan Togan et un membre de l’association pour les droits et les libertés fondamentaux dénommé Fatih Yavuz sont agressés par une bande de « Loups Gris » alors qu’ils étaient paisiblement assis à la terrasse d’un café. Attaqués à coups de chaises, Hasan Togan et Fatih Yavuz sont blessés à la tête et aux épaules. Parmi les agresseurs, qui reconnaît-on ? Le même Serdar qui a auparavant poignardé quatre étudiants et achevé six manifestants à coups de poing américain. Entre-temps, que fait la police ? Elle mène des descentes dans toutes les associations pour les droits et les libertés (Temel Haklar ve Özgürlükler Dernekleri) du pays pour saisir les copies des « projets de Constitution populaire ». Serdar et ses sbires peuvent ainsi continuer en toute impunité à casser du gauchiste avec la bénédiction de la police.
 
Toujours à Samsun, un assistant démocrate de la faculté de médecine de l’université OMÜ (où précisément travaille Serdar le fasciste) a découvert ce matin un tract sur son bureau portant l’emblème des Loups Gris. Voici ce qui y est écrit :
 
« Nous ne serons pas de ceux qui fuient,
Nous ne serons pas de ceux qui trahissent
Nous ne serons pas de ceux qui détruisent
Nous ne serons pas de ceux qui capitulent (jeu de mot avec le mot «serpent»)
Nous ne cèderons pas
Nous ne nous abattrons pas
Nous avons réussi et nous réussirons
S’il le faut, nous rendrons l’âme
S’il le faut, nous ôterons des âmes (une façon de dire 'nous tuerons')»
 
Encouragée par les déclarations belliqueuses du gouvernement AKP à l’encontre de la rébellion kurde et par la terreur policière, l’extrême droite turque s’est jurée d’en « finir » avec les « derniers nids du communisme » dans la Mer Noire. Actuellement, cette terreur fasciste gagne tout le pays et tous les milieux d’opposition, principalement kurdes et turcs.
 
Contrairement à ce que prétendent l’état-major de l’armée turque et les médias et comme le montrent les agressions survenues ces derniers jours à Samsun et entre autres, l’assassinat du journaliste arménien Hrant Dink en janvier dernier (par un tueur originaire de la Mer Noire), cette terreur fasciste n’est pas le produit d’un mouvement spontané de la population mais bien d’une stratégie minutieusement préparée dans les coulisses du pouvoir.
 
Le 24 octobre 2007
 
Sources: Halkin Sesi TV ( http://www.temelhaklar.com ) et site official de Temel Haklar Federasyonu ( www.temelhaklar.com )
 

"Réponse à Faruk" au Festival des Libertés à Bruxelles

Au mois de mai 2005 nous avons publié la lettre d’adieu du  prisonnier politique Faruk Kadioglu, gréviste de la faim, qui s'est immolé le 26 mai 2005, au fond de sa cellule, à la prison de Tekirdag.

Revenant à la même époque d’Istanbul, éblouie par son séjour, Anne-Louise Van Nieuwenhuijsen a été très touchée par cette lettre et a décidé de lui répondre, même s’il était décédé, sous la forme de 15 petits tableaux.

Ceux-ci seront exposés du 31 octobre au 11 novembre à Bruxelles, au Festival des Libertés organisé par Bruxelles Laïque (http;//www.festivaldeslibertes.be)

La démarche artistique de Van Nieuwenhuijsen, « Réponse à Faruk », se veut être une pensée humaniste à son égard, pensée rassemblant ce qui est épars: beauté et horreur d’une civilisation.

Réponse à Faruk - technique mixte (collages et huile)

“Mai 2005 : lors d’une visite organisée par le 1er ministre turc, je découvre une Istanbul “officiellement correcte”… Dans la prison de Tekirdag, Faruk Kadioglu, prisonnier politique, écrit une lettre d'adieu et s'immole.” Réponse à Faruk, pensée humaniste, rassemble beauté et horreur d’une civilisation.

Scénographie : Béatrice Massinger

Informations: al.vannieuwenhuijsenl@laicite.be et bruxelles.laique@laicite.be

Closure Trial of Gay Rights Group Postponed

The Istanbul Governor's Office had filed a complaint against the gay rights organisation LambdaIstanbul and has demanded its closure on the grounds that its regulations are "in violation of law and morals".

The case, which was heard yesterday (18 October), has been postponed to 31 January 2008.

Firat Söyle, the organisation's lawyer, told bianet that after LambdaIstanbul had presented the court with an expert's report, the court had asked the prosecution to do the same. He expects the trial to end after the next hearing and hopes for a favourable outcome for the gay rights group.

Söyle said, "The association is the expression of an organisation, an institution which has been formed in order to make people's voices heard. The governor's 'moral' justification can be interpreted very widely, and it is unacceptable in Turkish law and international conventions that a legally formed association could be closed for that reason."

Around forty people, including representatives of human rights organisations, had gathered in front of the 5th civil court of first instance to support the association. The New York based Human Rights Watch has also expressed its support for LambdaIstanbul and has evaluated the governor's attempt at closure as "violating the freedom of expression and discriminating against homosexuals."

The governor office's first application to the Beyoglu Public Prosecution had been refused on 13 Mart, after which the office applied to a higher court. The first hearing was on 19 July. The trial had been postponed because some documents were missing.

The argument of the Istanbul Governor's Office's Province Association Directorate is that the association regulations violate the Turkish Civil Code and Article 41 of the constitution.

Article 56 of the Civil Code says that "associations in violation of law and morals cannot be founded", while Article 41 of the constitution reads:

"The family is the foundation of the Turkish society and based on the equality between spouses. The state shall take the necessary measures and establish the necessary organisation to ensure the peace and welfare of the family, especially where the protection of the mother and children is involved, and recognize the need for education in the practical application of family planning."

In addition, association law permits the closure of associations if, together with other reasons, they "violate general morals".

The governor's office has also complained that the association's name, "Lambda", is illegal because it is not Turkish.

LambdaIstanbul was founded in 1993 in order to defend the rights of lesbian, gay, transvestite and transgender people in Turkey. Since its foundation it has been working against discrimation based on gender or on sexual orientation.

It applied for registry in the Ministry of Interior affairs as an association in 2006, but its application has been frozen, awaiting the outcome of the trial.

Another gay rights group in Ankara, Kaos GL, has been faced with similar challenges. In 2005, the Ankara governor Selahattin Ekremoglu tried to close it, but the prosecution rejected the demand. Another demand by the governor in 2006 to close the "Pink Lives" assocation was also refused.

In Bursa, the governor's office attempted to close the "Rainbow Association" in 2006. (BIA news centre, October 19, 2007)

Le régime d’isolement continue dans les prisons turques
 
Le 20 octobre 2000, les prisonniers politiques de Turquie ont entamé une grève de la faim jusqu’au-boutiste contre le projet de prisons de haute sécurité dont ils craignaient les conditions de détention. Tant les témoignages des détenus et de leurs familles que les rapports des organisations des droits de l’homme et des associations professionnelles étaient concluants : ces nouveaux pénitenciers appelés « prisons de type F » étaient contraires à la dignité humaine et risquaient d’être des lieux de non droit où les détenus seraient à la merci de leurs matons et d’une solitude insupportable. Mais le ministre de la justice de l’époque n’a rien voulu entendre. Acquis à la vision carcérale des décideurs européens, le ministre est devenu un défenseur chevronné des prisons de type F. Tant et bien que l’inauguration de ces prisons s’est accompagnée du plus grand massacre de prisonniers que la Turquie aie connu. Ainsi, du 19 au 22 décembre 2000, 28 détenus ont été sauvagement assassinés. Cette démonstration de force et de terreur de l’armée n’a pourtant pas entamé la détermination des détenus grévistes de la faim à rompre les murs de l’isolement. Dans les années qui suivirent, 122 prisonniers et personnes solidaires de leur cause ont perdu la vie. Par ailleurs, 600 grévistes de la faim ont été mutilés par alimentation forcée, un supplice destiné à briser leur résistance.
 
Le 22 janvier 2007, les détenus ont finalement obtenu gain de cause : le ministère de la justice a publié une circulaire (ln° 45/1) qui autorise les détenus à se rencontrer pendant dix heures par semaine et qui prévoit une série d’améliorations dans le règlement intérieur des prisons. Malgré l’adoption officielle de cette circulaire, les détenus sont encore et toujours soumis à un régime d’isolement très dur.
 
Il aura ainsi fallu 6 ans et demi de résistance pour que les détenus parviennent à faire connaître l’horreur de l’isolement carcéral que les autorités ont tenté de dissimuler à tous prix par la censure et la répression. La mort de 122 militants elle est une réalité que nul ne peut ignorer. Dernièrement, ce sont Serdar Demirel et Fatma Koyupinar qui ont perdu la vie, respectivement le 7 janvier 2006 et le 27 mars 2006.
 
 Les Etats membres de l’UE ont observé un silence complice face au black-out imposé par l’Etat turc et ont laissé mourir ces 122 militants. Ils sont par conséquent co-responsables de cette hécatombe. En tant que parents de détenus, en ce 8e anniversaire du début de la grève de la faim, nous renouvelons leurs revendications :
 
- Respect de la circulaire 45/1 qui prévoit la levée de l’isolement qui a causé la mort et mutilé d’innombrables détenus
- Respect du droit des détenus à se rencontrer pendant 10 heures
- Arrêt des tortures et hospitalisation des victimes de l’isolement et des autres mauvais traitements
- Respect du droit de visite des avocats et levée  des entraves à la défense
- Arrêt des confiscations de courriers, de périodiques et de livres. Respect du droit à l’information et arrêt des mesures arbitraires
 
Proches de détenus politiques de Turquie
Le 20 octobre 2007
Contact : prison_turquie@yahoo.fr
 
Envoyez vos courriels de protestation à:
Direction des maisons pénales et des maisons d’arrêt: E-Mail: cte@adalet.gov.tr
Directeur général, M. Suat Ali Ertosun: Fax: 0090.312.4146301 ; e-mail: ertosun@adalet.gov.tr
Ministre de la justice, M. Mehmet Ali Sahin : Tél. : 0090.312.417  77 70 ; Fax: 0090.312.419 33 70, e-mail: info@adalet.gov.tr

23 personnes risquent d'être condamnées à 3 000 ans


Exprimer une opinion politique, est encore en Turquie un délit sévèrement réprimé par la loi. En septembre 2006, l'Etat turc a mené des vagues d'arrestations dans les milieux politiques, syndicaux et associatifs d'orientation communistes, à travers tout le pays. En l'espace d'un mois, ce sont plus de 200 journalistes, syndicalistes, intellectuels, et militants associatifs et politiques qui ont été arrêtés. Un an après ces arrestations, plusieurs dizaines d'entre eux sont toujours incarcérés, dont 23 qui doivent comparaître le 26 octobre prochain à Istanbul. Pendant un an ni eux, ni leurs avocats n'ont pu avoir accès à leur dossier. Tout au long de cette période, avec l'aide de sa police et de ses unités spéciales, l'état bourgeois turc a essayé de créer de fausses preuves et des « documents » contre ces 23 détenus.

Finalement, un acte accusation long de 292 pages, monté de toutes pièces, a été présenté. Le procureur réclame des peines d'emprisonnement à vie pour Ibrahim Cicek, éditeur en chef du journal Atilim; Sedat Senoglu, le coordinateur d'informations de ce même journal Fusun Erdogan, coordinateur en chef de la station de radio Özgür; Ziya Ulusoy et Bayram Namaz, journalistes à Atilim; ainsi que Naci Güner, Arif Celebi, Sultan Ulusoy, Adem Serkan Gündogdu, Ali Hidir Polat, Seyfi Polat, Mehmet Ali Polat et Erkan Ozdemir; et des peines comprises entre 10,5 et 45 ans de prison pour Erkan Salduz, Turac Solak, Elif Almakca, Hatice Bolat, Fatma Siner, Hasan Ozan, Arzu Torun, Soner Cicek, Fethiye Ok et Bilgi Tagac. Ainsi, le total des peines que risquent ces journalistes et ces militants communistes est supérieur à 3000 ans d'emprisonnement

Par solidarité avec ces 23 prisonniers politiques, une délégation internationale composée d'avocats, de militants politiques, et de défenseurs des droits de l'Homme va se rendre à Istanbul pour assister au procès du 26 octobre en tant qu'observateurs.

A Bruxelles, un rassemblement de soutien sera organisé la veille du procès, le jeudi 25 octobre 15h00, devant le consulat de Turquie
devant le consulat de Turquie afin de dénoncer ce procès mascarade et de soutenir les personnes qui vont être jugées. (info@ collective-oi.org, 20 octobre 2007)

Ongoing Detention of Mayors and Human Rights Defenders

The Human Rights Association (IHD) in Turkey has issued the following press release about the arrest and detention of mayors from Democratic Society Party (DTP).

Mr. Osman Keser, who was elected as Mayor of Yakapınar Town in Yüreğir District in Adana from Democratic Society Party (DTP), was arrested because of his statement. The Mayor was put in prison. Then a tent was pitched, in the garden of the municipality hall, to support the Mayor.

Some of other mayors, who were also elected from DTP, visited the tent to show their solidarity with Mr. Osman Keser. These Mayors, who are Ms. Yurdusev Özsökmenler (Mayor of Bağlar Municipality in Diyarbakır), Mr. Muhsin Konur (Mayor of Silopi Municipality in Şırnak) and Mr. Emrullah Cin (Mayor of Viranşehir Municipality in Şanlıurfa) were also detained at the garden of Yakapınar Municipality hall by gendarmerie forces.

Protection of Human Rights can be accomplished by implementation of the principle of the rule of law. Detention (like in this case Mayor Mr. Osman Keser) or arrest of citizen, who uses his/her right of freedom of expression, Limiting personal liberties (detention of people), of various mayors, by violating personal liberty and security are against the principle of the rule of law.

These are unacceptable practises.

In addition, Mr. Ethem Açıkalın, who is the Chairperson of IHD Branch in Adana went to the Municipality hall to observe the incident and prepare a report on it, was also detained because of his human rights activities. He is still (08.10.2007) under blockade.

Detention and blockade are implementations that are against to “Declaration on Human Rights Defenders”.

IHD invites state organs to act in accordance with the rule of law. (ihd@ihd.org.tr, October 8, 2007)

La police tire sur des distributeurs de journaux à Istanbul

Dimanche après-midi, vers 14h. la police d’Istanbul a attaqué un groupe de militants du Front pour les droits et les libertés (Haklar ve Özgürlükler Cephesi, HÖC) occupés à vendre l’hebdomadaire de gauche « Yürüyüs » (La marche) dans le quartier de Yenibosna.

D’après les témoins oculaires, la police aurait ouvert le feu sans sommation. Suite aux tirs de la police à balles réelles, l’un des distributeurs de la revue, Ferhat Gerçek à peine âgé de 16 ans a été atteint dans le dos. Gravement blessé, Ferhat Gerçek a été transporté en ambulance maisplusieurs heures après cette vague de terreur, sa famille et ses amis ignorent toujours où il se trouve.

Par ailleurs, 14 membres de HÖC ont été interpellés par la police, particulièrement agressive, y compris à l’égard des badauds.

Suite à ces arrestations, une cinquantaine de membres de l’association pour les droits et les libertés fondamentaux (Temel Haklar ve Özgürlükler Dernegi) se sont réunis sur les lieux de l’incident pour protester contre la terreur policière. Les policiers ont alors riposté par des tirs de gaz lacrymogène. Pour se protéger, les manifestants ont dressé des barricades qu’un panzer de la police a forcées.

Les forces d’intervention spéciales de la police munies de masques à gaz et de matraques ont ensuite cerné le quartier, investi et saccagé les locaux de l’association pour les droits et les libertés fondamentaux. Plusieurs membres de l’association ainsi que de simples passants qui sortaient du marché avoisinant ont reçu des coups de matraque de la police.

Depuis le 2 juin 2007, date de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les devoirs et les pouvoirs de la police (loi n° 2559) qui accroît dangereusement ses compétences, de tels incidents se sont multipliés dans toutes les régions du pays, y compris dans les grandes métropoles comme Istanbul. (Ihlas Haber Ajansi IHA - www.halkinsesi.tv )

Freedom House  calls for civilian control over military

In the wake of Abdullah Gül's election as president, Turkey's government will need to push for further constitutional and legislative reforms to consolidate civilian control of the military as well as to improve freedom of speech and judicial independence, a US-based human rights watchdog said in a report.

While recent reforms have limited the once-powerful National Security Council (MGK) to an advisory role and removed military members from key political bodies, the army still retains disproportional influence over the political process, Freedom House said in an annual survey of government performance, "Countries at Crossroads," which was released on Tuesday.

Freedom House said election of Gül as president and the ongoing constitutional reform efforts are an opportunity to bring the military's role into line with universal standards in Turkey. "With Abdullah Gül's election to the presidency, the door is now open for a substantial rewriting of Turkey's constitution," said Roland Kovats, the director of Freedom House in Budapest. "In particular, it is time to remove those elements that limit freedom of speech and allow the military to easily intervene in political affairs, which are inconsistent with a developed democracy."

The report came just days after Chief of General Staff Gen. Yaşar Büyükanıt commented at a speech in İstanbul that the military was under "systematic attacks" and warned there was a limit to its recent "partial silence." He said the military would continue to defend basic tenets of the republic despite all efforts to the contrary.

"The August elections [of the president] have indicated that Turkish democracy has outgrown the need for the military's prominent role in politics," said Thomas O. Melia, the deputy executive director of Freedom House. "Kemal Atatürk's goal was for Turkey to become a Western-style democracy in which the military serves an elected civilian government, not the other way around," he added. The report also said Turkey has showed "slight declines" in the areas of civil liberties since 2005 and complained that, although it has made significant progress in a number of areas, thanks largely to the government's determinedly pro-EU reform agenda, its current constitution still "lacks the inclusiveness, the clearly defined rights and the limitations on state power that are crucial for democracy in a multicultural democracy such as this." 'Today's Zaman, October 4, 2007)

ECHR: Compensation for Human Rights Activist Birdal

The European Court of Human Rights (ECHR) has decreed that the punishment of Akin Birdal, former president of the Human Rights Association (IHD) and now MP for the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) in Diyarbakir, for a speech he made on World Peace Day 12 years ago was a violation of the freedom of expression.

Birdal spoke at the United Communist Party branch in Mersin, southern Turkey, in September 1995. He said in his speech that the constitution of 12 September [i.e. the constitution created by the military junta after the military coup in 1980] did not protect Kurdish citizens. He was sentenced to five years imprisonment and a fine by a State Security Court in Adana in December 1998 and went to prison in 2000.

Although Birdal was finally acquitted in February 2005, he was not compensated for his time in prison, as a law concerned with such cases only came into effect in June 2005.

Birdal then appealed to the ECHR, quoting Article 10, which guarantees the freedom of expression, and Article 6/1, which is concerned with fair trials.

The ECHR, as in several cases before, said that it was normal to "doubt the neutrality and independence" of the State Security Courts, which included military members at that time.

It decreed unanimously that there had not been a fair trial.

The ECHR further evaluated Birdal's speech as a critical look at the situation in the Southeast of Turkey and concluded that, since the speech did not include incitement to violence, armed resistance or a revolution, the punishment for "inciting hatred and hostility" was "disproportionate for a legitimate purpose." The court decreed that there was no hate speech in the talk and sentenced Turkey to paying Birdal a total of 7,000 Euros compensation. (BIA news centre, Erol Onderoglu, October 3, 2007)

Médecins du Monde auprès des victimes du système carcéral 



Médecins du Monde, présent en Turquie depuis cinq ans, vient en aide aux victimes de la violence d'État. Après avoir exercé un soutien médical auprès des membres d'associations des droits de l'homme au contact avec cette violence, son action consiste aujourd'hui à effectuer des expertises sur les victimes du système carcéral. 



Une violence persistante malgré de récentes améliorations 

Même si quelques améliorations ont été constatées ces dernières années dans l'exercice carcéral, les gardes à vue et les emprisonnements donnent toujours lieu à des violences extrêmes, tortures systématiques, tant physiques que psychiques, viols...

Les arrestations sont souvent arbitraires, les peines généralement très lourdes. La perspective d'entrer un jour dans l’Union Européenne a certes modifié les lois turques dans le sens d'un meilleur respect des droits de l'homme, mais l'application de ces juridictions reste très déficiente et aléatoire. 

Des conséquences majeures sur la santé des populations carcérales 

La pratique des « jeûnes pour la mort » a provoqué plus de 115 décès durant ces dernières années. Parmi les survivants on relève de nombreuses séquelles neurologiques, pour la plupart irréversibles, liées à une avitaminose B1. En effet cette vitamine, indispensable au fonctionnement et au développement cérébral, n'était pas prescrite durant les premières années de ces grèves. 


Aujourd'hui que les exactions se sont faites plus discrètes et que cet apport médicamenteux est systématiquement respecté, c'est surtout à des séquelles psychiques que nous sommes confrontés.

L'activité et d'expertise exercée par les équipes de Médecins du Monde: 



Dans l'impossibilité de pénétrer à l'intérieur des lieux de détention, notre intervention s'exerce sur d'anciens prisonniers tout juste sortis de prison après y avoir purgé des peines prolongées, (10 à 15 ans de façon courante) ainsi qu'un régime d'isolement accompagné de multiples tortures. 

Notre équipe se compose de six membres, psychiatres et psychologues coutumiers de ces situations de violence, qui se relaient sur le terrain à intervalles réguliers. 

Une première expertise auprès de 10 anciens détenus, victime de graves séquelles neurologiques a été conduite il y a un an et demi en présence d'un professeur chef de service de neurologie, venu tout spécialement de France avec une équipe de Médecins du Monde. Ses constatations ont été adressées à la Cour Européenne des Droits de l'Homme et ont abouti à un certain nombre de sanctions. Un film de 52 minutes, sur support numérisé, retrace les principaux moments de cette expertise.

Une deuxième expertise est en cours qui a déjà recueilli une trentaine d'observations. Elle porte cette fois sur les séquelles psychiques observées chez des détenus politiques au sortir d'un emprisonnement ayant donné lieu à de multiples violences et à un régime d'isolement.

Ce dernier, sur pression de l'Europe, a été récemment encadré par une loi mais sa mise en application n'est encore que très déficiente et sporadique. Une prochaine équipe va partir pour recueillir encore quelques observations. 

(Contact Presse: Annabelle Quénet, Florence Priolet, 

Tél. 01 44 92 14 31/32, 
www.medecinsdumonde.org)

Un mort et quatre blessés dans deux attentats à Izmir

Deux attentats à la bombe ont fait un mort et quatre blessés mardi dans un même quartier d'Izmir, dans l'ouest de la Turquie sur le littoral égéen, ont annoncé les autorités turques.

Une première explosion vers 06H00 GMT d'un engin dissimulé dans un sac en plastique déposé devant un centre commercial dans le quartier de Sirinyer a blessé deux employés de nettoyage.

Moins de trois heures plus tard, une seconde déflagration provoquée par un engin placé sur la selle d'une motocyclette garée devant un marchand de tapis et une pharmacie, situés à une centaine de mètres de la première explosion, a fait un mort et deux blessés.

La victime est un vendeur ambulant de billets de loterie. Deux autres passants ont été légèrement blessés par des éclats de verre.

Les pompiers sont intervenus pour éteindre un incendie qui s'est déclaré dans le magasin de tapis.

Les vitres des magasins avoisinants ont été soufflées et la police a bouclé les lieux.

Après avoir visionné des bandes de caméras de surveillance, la police a établi que les bombes avaient été posées dans la nuit. "Nous pensons qu'il s'agit de bombes à retardement à base de plastic", un explosif très puissant, a déclaré le chef de la police d'Izmir Hüseyin Capkin.

La police recherche deux suspects, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Le ministre de la Défense Vecdi Gönül, qui se trouvait à Izmir, a changé son programme et s'est rendu sur les lieux du sinistre.

La première explosion s'est produite lorsque l'un des ouvriers a manipulé le sac pour le jeter dans une poubelle du complexe. Il a été grièvement blessé à la main et au pied et a été opéré, tandis que son collègue a eu une jambe fracturée, selon l'agence.

L'agence a cité des témoins selon lesquels le sac aurait été déposé à un arrêt de bus avant d'être déplacé par les nettoyeurs.

Les attentats n'ont pas encore été revendiqués.

Izmir est la troisième métropole de Turquie et abrite une importante communauté kurde. (AFP, 2 oct 2007)

Un policier frappe une femme médecin: la Turquie condamnée

Une femme médecin de 55 ans, injuriée, pincée, giflée et frappée par un commissaire de police en Turquie, recevra une indemnité de 7.000 euros pour dommages matériel et moral, a décidé mardi la Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg.

Le 11 octobre 1994, sous le regard de ses patients présents dans la salle d'attente de son cabinet médical, Fahriye Cakiskan avait été emmenée au commissariat de Manisa (ouest) pour s'expliquer sur la vente -- semble-t-il sans autorisation -- de tickets pour un spectacle d'une association dont elle était membre.

Alors qu'elle s'entretenait avec le commissaire adjoint, un commissaire, avec qui elle avait déjà eu maille à partir précédemment, entra dans le bureau, la secoua, lui tira les cheveux, lui cracha au visage et lui tapa violemment sur la tête. Le médecin eut cinq jours d'arrêt de travail en raison d'un traumatisme crânien, d'ecchymoses et d'hématomes.

Le commissaire expliqua qu'il avait dû utiliser la force pour maîtriser cette femme surexcitée. Devant les tribunaux, un rapport de la police évoqua un certificat médical de complaisance entre confrères médecins et le policier échappa finalement aux poursuites "faute de preuves suffisantes".

Dans son arrêt, la Cour estime que la victime, battue au commissariat lors d'une convocation pour un simple problème administratif, a subi "un traitement avilissant, propre à inspirer des sentiments de peur et de vulnérabilité".

"Ce comportement porte atteinte à la dignité humaine", estiment les juges européens qui ont condamné les autorités turques à indemniser la victime.
(AFP, 2 oct 2007)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

le 40e anniversaire de la revue Ant à la Foire du Livre d'Istanbul

Lors de la foire du livre d'Istanbul, le 27 octobre 2007, se déorulait une soirée exceptionnelle marquant le 40e anniversaire de la revue socialiste Ant, interdite par la junte du coup d'état de 1971, ainsi que le 30e anniversaire de la Maison d'édition Belge. A la conférence dirigée par Yalcin Yusufoglu, un des dirigeants du mouvement socialiste en Turquie, deux collaborateurs d'Ant, Faruk Pekin et Ragip Zarakolu ont évalué le rôle important de la revue Ant tant dans le mouvement socialiste que dans les médias progressistes de Turquie. Les deux fondateurs de la revue Ant, Dogan Özgüden et Inci Tugsavul, actuellement les dirigeants d'Info-Türk en exil, ont envoyé à la soirée le message commun suivant:

Message de Dogan Özgüden et İnci Tugsavul

Chers amis qui nous manquez depuis 36 ans…

Aujourd'hui, nous souhaiterions tant être parmi vous lors de la célébration de la 40e année de la revue Ant que nos chers amis et camarades Ragip et Faruk ont jointe à celle de la 30e année de la maison d'édition Belge.

Nous les voyons tous les deux de temps en temps quand ils passent à Bruxelles. Ces rencontres nous permettent de  rafraîchir nos souvenirs des jours de luttes et recherches communes.

40 ans ont passé depuis la fin décembre 1966 où nous avions célébré avec Yasar Kemal et Fethi Naci, deux autres fondateurs, la sortie du premier numéro d'Ant de la rotative de l'imprimerie historique Tan.

Il s'agissait d'une joie amère…

Au même endroit, 21 ans avant la parution d'Ant, en décembre 1945, une autre publication d’avant-garde, le journal Tan avait été réduit au silence par vandalisme sous le talon de fer du Kémalisme. Ensuite, les fondateurs du journal, Sabiha Sertel et Zekeriya Sertel avaient été contraints à l'exil politique sans retour.

En réalisant la revue Ant, notre souci principal était double :  faire entendre la voix de la classe ouvrière et être digne de l'héritage laissé par ceux qui ont, avant nous, lutté pour le même but.

C'est la raison pour laquelle, parmi les livres d'Ant que nous avons publiés, le "Géant aux yeux bleus" de Zekeriya Sertel et "Comme un roman" de Sabiha Sertel avaient une place exceptionnelle.

Lors de la lecture des originaux et épreuves du livre de Sabiha Sertel, nos yeux se voilaient de larmes et un noeud se formait dans notre gorge à la lecture de ce passage: "Nous n'avons même pas pu emporter un seul exemplaire de tous ceux que nous avons écrits ou publiés. Il était très douloureux de quitter ainsi notre pays où nous avons combattu pendant des années pour le bien de notre peuple. Lorsque je suis montée dans l'avion, mon coeur était brisé. Il ne s'agissait pas d'un départ comme les autres fois. Quand pourrais-je revoir mon pays si cher, mon peuple, mes amis, mes frères et soeurs?"

Vous le savez: elle n'a pas pu les revoir.

Et nous, pourrons-nous les revoir? On ne le sait pas.

Ce que nous savons par contre très bien, c’est que nous revivons aujourd'hui à Bruxelles, capitale européenne,les mêmes évènements  qu’il y a 40 ans,  alors que nous dirigeons la publication Info-Türk fondée en 1974.

Nous nous rappelons comment, dans les années 60', nous passions des nuits blanches à la rédaction d'Ant, avenue Ebusuud ou rue Basmusahip, en état d'alerte contre une éventuelle razzia des Loups Gris.

Aujourd'hui, dans nos locaux à quelques centaines de mètres de la Commission Européenne à Bruxelles, nous sommes, avec nos camarades kurdes, arméniens, assyriens, en état d'alerte contre la menace de razzia des Loups Gris.

Comme le faisaient, il y a quarante ans en Turquie, le ministre de l'Intérieur Faruk Sükan et ses consorts contre Ant, aujourd'hui à Bruxelles, l'ambassadeur de la République de Turquie désigne les institutions que nous dirigeons comme cibles pour les fascistes turcs.

Là ou ici…

Se poursuit la même lutte…

Ce qui distinguait Ant des autres était, non seulement son engagement à la cause de la classe ouvrière, mais aussi son combat contre le Kémalisme et le militarisme, pour l'égalité de tous les peuples de Turquie et pour la solidarité internationale.

Cette lutte que nous avons débutée avec Yasar Kemal et Fethi Naci s'est développée ensuite avec la contribution de Tilda Kemal ainsi que des éditeurs responsables : Yasar Ucar, Alpay Kabacali et Osman Saffet Arolat. Ceux-ci ont été emprisonnés après le coup d'état de 1971 pour leur contribution à Ant.

Les dernières années, Faruk Pekin, Ragip Zarakolu et d'autres jeunes camarades ont énormément contribué à la redynamisation d'Ant par l'élargissement de la vision internationaliste et l'accès aux sources du socialisme scientifique. Nous tenons à mentionner ici plus particulièrement le nom de Harun Karadeniz que nous avons perdu très jeune.

À côté de la contribution intellectuelle de tous ces amis, Ant était également l'oeuvre de ceux qui la composaient, imprimaient, reliaient, distribuaient et, bien entendu, de nos lecteurs qui cherchaient de nouveaux horizons dans la lutte socialiste.

Ant a été condamné au silence par le coup d'état de 1971.

Ragip Zarakolu et son épouse Ayse Zarakolu ont fondé la maison d'édition Belge qui a repris le relais tout en poursuivant, développant et approfondissant la ligne de combat d'Ant.

Depuis 30 ans à Bruxelles, nous suivons de près la lutte de Belge avec grande admiration.

Nous sommes très honorés que la célébration du 40e anniversaire d'Ant ait été jointe au 30e anniversaire de Belge.

Pour mieux valoriser la ligne progressiste que Belge poursuit, nous nous permettons de joindre à cette célébration commune l'anniversaire d'une autre publication: le 71e anniversaire du journal légendaire Tan de Sabiha et Zekeriya Sertel…

Nous vous embrassons tous.

Dogan Özgüden - Inci Tugsavul

Istanbul Kitap Fuari'nda Ant Dergisi'nin 40. Yildönümü

Istanbul Kitap Fuari etkinlikleri çerçevesinde 27 Ekim günü , 1971 yilinda askeri cunta tarafindan kapatilmis olan sosyalist Ant Dergisi'nin 40., Belge yayinlari'nin 30. kurulus yildönümleri nedeniyle bir anma toplantisi düzenlendi. Sosyalist hareketin seçkin simalarindan Yalçin Yusufoglu'nun yönettigi konferansta Ant'in yazarlarindan Faruk Pekin ve Ragip Zarakolu, derginin gerek Türkiye sosyalist hareketinde gerekse ilerici basin dünyasinda oynadigi önemli rolü degerlendirdiler.  Halen siyasal sürgünde bulunan Ant'in iki kurucusu ve halen Info-Türk yöneticisi Dogan Özgüden ve Inci Tugsavul da toplantiya asagidaki ortak mesaji gönderdiler:

Özgüden ve Tugsavul'un ortak mesaji

36 yıldır görüşemediğimiz değerli dostlar…

Bugün, sevgili dostlarımız ve kavga arkadaslarımız Ragıp'la Faruk'un büyük bir duyarlılıkla Belge'nin 30. yılı anmasına dahil ettikleri Ant'ın 40. yılı anmasında birlikte olmayı ne denli isterdik.

Her ikisiyle, aralıklı da olsa, Avrupa'ya gelişlerinde buluşup özlem giderebiliyor, birlikte arayış ve mücadele günlerimizin anılarını tazeliyebiliyoruz.

Ant'ın binbir zorlukla boğuşarak hazırladığımız ilk sayısının tarihsel Tan Matbaası'nın rotatifinden çıkışını Yaşar Kemal ve Fethi Naci'yle birlikte coşkuyla kutladığımız 1966 Aralığı'nın üzerinden tam 40 yıl geçti.

Ama bu buruk bir coşkuydu…

Aynı mekanda, Ant'in çıkışından tam 21 yıl önce, Aralık 1945'te, bir başka öncü yayın, Tan Gazetesi, Kemalist Dikta'nın demir ökçesi altında susturulmuş, ardından da kurucuları Sabiha Sertel ve Zekeriya Sertel yurt dışına siyasal göçe zorlanmıştı.

Ant'ı çıkartırken, işçi sınıfı hareketinin sesini duyurmak görevinin yanısıra bizden önce bu uğurda kavga verenlerin bize bıraktığı mirasa layık olabilme sorumluluğu yayın politikamıza hep yön verdi.

Bunun içindir ki, yayınladığımız Ant kitapları arasında Zekeriya Sertel'in "Mavi Gözlü Dev"i ile Sabiha Sertel'in "Roman Gibi"si ayrı bir yer tutuyordu.

Özellikle Sabiha Sertel'in kitabının orijinallerini, tashihlerini okurken şu cümlelere geldiğimizde boğazımıza bir düğüm oturur, gözlerimiz yaşarırdı: "Bütün yazdığımız eserlerden, dergilerden bir tek dahi yanımıza alamamıştık. Yıllar boyu halk uğruna savaştığımız vatanımızdan bu şekilde ayrılmak acı bir şeydi. Uçağın merdivenlerini ağır ağır çıkarken yüreğim burkuldu. Bu her zamanki gibi bir seyahata çıkış değildi. Çok sevdiğim memleketimi, halkımı, dostlarımı, kardeşlerimi acaba ne kadar zaman sonra görecektim?"

Göremedi…

Biz görebilecek miyiz, bilmiyoruz.

Bildiğimiz tek şey, Ant'ı çıkarttığımız 40 yıl öncesinde Istanbul'da yaşadığımız şeyleri bugün bir başka yayını, 1974'te kurduğumuz Info-Türk'ü yönetirken, Belçika'nın ve Avrupa'nın başkenti Brüksel'de aynen yaşamakta olduğumuz…

60'lı yıllarda İstanbul'da Bozkurtlar tarafından basılma tehdidine karşı Ant'ın Ebusuud Caddesi'ndeki ve Başmusahip Sokak'taki bürolarında nasıl sabahladığımızı anımsıyoruz.

Bugün de Kürt, Ermeni, Süryani dostlarımızla birlikte Avrupa Komisyonu'na birkaç yüz metre mesafedeki lokallerimizde yine Bozkurt sürülerinin baskın tehdidine karşı sabahlıyoruz.

Kırk yıl önce Türkiye'de İçişleri Bakanı Faruk Sükan ve benzerlerinin Ant'a yaptıkları gibi, bugün de Brüksel'de Türkiye Cumhuriyeti'nin Büyükelçisi, yönettiğimiz kurumları, Türk faşistlerine hedef gösteriyor.

Ama ha orası, ha burası…

Kavga sürüyor.

Sınıfsal tutumu yanında Ant'ı farklı kılan, onun Kemalizme' ve militarizme karşı, Türkiye halklarının hak eşitliği için, enternasyonalist dayanışma için verdiği mücadeleydi.

Yaşar Kemal ve Fethi Naci'yle birlikte başlattığımız bu mücadele, daha sonra Tilda'nın ve de 1970 Haziran'ına kadar Ant'ın sorumlu müdürlüğünü üstlenen ve bu nedenle 12 Mart döneminde özgürlüklerinden olan Yaşar Uçar, Alpay Kabacalı ve Osman Saffet Arolat'ın katkılarıyla gelişti.
 
Son yıllarında Ant'ın yeni bir dinamizm kazanmasında, bilimsel sosyalizmin kaynaklarına ulaşmasında ve enternasyonalist ufkunun genişlemesinde Faruk Pekin ve Ragip Zarakolu başta olmak üzere genç arkadaşların büyük rolü oldu. Örneğin genç yaşta yitirdiğimiz sevgili Harun Karadeniz.

Ant, ona düşünce ve yazılarıyla hayat verenlerin yanısıra, en az onlar kadar, onu büyük bir özveriyle dizenlerin, basanların, ciltleyenlerin, dağıtanların ve de tabii ki sosyalist mücadelede şablonların dışında yeni ufuklar arayan okurlarının eseriydi.

Ant 1971 Darbesi'yle susturuldu.

Ragıp Zarakolu ile sevgili eşi, değerli yayıncı Ayşe Zarakolu, Ant farklılığını ayakta tutan, onu daha da geliştiren ve derinleştiren Belge Yayınları'nı kurdular.

30 yıldır Belge Yayınları'nın kavgasını uzaktan takdirle izliyoruz.

Belge'nin 30. yıldönümüyle Ant'ın 40. yıldönümünün birlikte kutlanması bize gurur ve kıvanç veriyor.

Belge'nin sürdürdüğü devrimci yayın çizgisinin daha iyi vurgulanabilmesi için, bizler bu kutlamaya bir başka gazetenin yıldönümünü de katıyoruz.

Sertel'lerin efsanevi Tan Gazetesi'nin 71. yıldönümünü…

Hepinizi kucaklıyoruz.

Doğan Özgüden – İnci Özgüden

Journalists kept in jail, 3000 years prison demanded

The court case for Füsun Erdoğan, the broadcasting coordinator of Özgür (Free) Radio, who, after a police operation on 8 September 2006, which targeted the Marxist Leninist Communist Party, began on Friday (26 October). 22 others who were arrested in the same operation too were also present in the hearing.

After around fourteen months under arrest, the Istanbul 10th Heavy Penal Court did not release the defendants from jail. They will have to remain in prison for another four months until the next hearing on 28 February 2008.

Defense lawyer Özlem Gümüstas read a joint statement from all defense lawyers, protesting against contradictory decisions and practices during the investigation period. She also alleged serious illegalities during the investigation.

Defense lawyers not privy to all information

She added that the charges were not based on any proof, that the lawyers had not been given any evidence, could thus not prepare a defense, and that thus the right to defense was being violated.

The files of some of the defendants, including Erdogan, have been classified as secret, and thus the defense lawyers have not been able to examine the indictment. They have thus demanded extra time.

The court rejected the defense request for the defendants release and postponed the hearing for 28 and 29 February 2008.

Supporters in front of court building

On the day of the hearing, relatives and supporters of the defendants, both individuals and organisations, gathered before the court in Besiktas. Only relatives, lawyers and journalists were admitted into the court, which was heavily protected.

bianet reporter too was returned as the judges ordered that only journalists with "yellow press cards" would be admitted. Yellow press cards are allocated to journalists who have been approved by the Prime Ministerial General Directorate of Press, Broadcasting and Information.

Total of 3,000 years imprisonment, if guilty…

Up to total 40 years the prosecutor demands for the radio coordinator Erdogan. Other defendants are the editor-in-chief of the Atilim newspaper, Ibrahim Cicek, as well as editor Sedat Senoglu, former editor-in-chief Ziya Ulusoy and journalist Bayram Namaz, all from the same newspaper.

The 292-page indictment holds the 23 defendants responsible for 296 activities and is demanding a total of around 3,000 years imprisonment, with individual punishments ranging from 10.5 to 45 years. Some of the defendants are accused of "trying to force a change in the constitutional order."

The other defendants not named above are: Naci Güner, Arif Celebi, Sultan Ulusoy, Adem Serkan Gündogdu, Ali Hidir Polat, Seyfi Polat, Mehmet Ali Polat, Erkan Özdemir (all of whom are being tried with life sentences demanded), Erkan Salduz, Turac Solak, Elif Almakca, Hatice Bolat, Fatma Siner, Hasan Ozan, Arzu Torun, Soner Cicek, Fethiye Ok and Bigli Tagac. (BIA, Erol Önderoglu, October 29, 2007)

War Mongering, Not Reporting

"Ever since the attacks in Daglica (Hakkari) and the battles, it is possible to say that the media has been taken over by a strong language of violence, a threatening language," observes Yavuz Baydar, ombudsman for the national daily Sabah newspaper.
“Politicians rather than journalists”

"It is our duty to present true news, healthy analysis, and information and commnets which the people can evaluate. It is clear that [some journalists] have stopped being columnists and have become politicians. Without any concern for an analytical perspective, they have set to becoming the speakers of a political camp," he told bianet.

"You can see war agitation, indeed in some articles a war front, in the mainstream media."

“Violation of Article 216”

Baydar focuses particularly on the fact that some media institutions allow hate speech not only against the PKK, but against Kurds in general. This is particularly worrying as there have been reports of violence and discrimination against Kurds increasing radically across the country since the Daglica attacks, which took the lives of 12 Turkish soldiers.

Baydar interprets this stance as being incongruous with Article 216 of the new Turkish Penal Code, which punishes inciting the public to hatred and hostility against anyone due to "difference in social class, race, religion, religious sect, gender or regional origin" with up to three years imprisonment.

"This is clearly incitement to hatred and hostility of one part of society against another. To examine this is the duty of the prosecution. This is not censorship. If you did this in Germany or England, you would find yourself before court."

Giving the example of the court case against professors Baskin Oran and Ibrahim Kaboglu, Baydar says that the article has up to now been used "180 degrees away from its spirit", against writers and intellectuals.

“Cool-headed, neutral language”

He called on journalists to remember their responsibilities: "Whatever confirmed information comes into their hands, they must tell it to the people in the way it must be told." He called for a "cool-headed, neutral language."
Controversy over PKK photos

Baydar also points to the discrepancy among journalists regarding covering the soldiers kidnapped by the PKK:"One view is that they should not be published in order not to spread propaganda of a terrorist group, of armed radical groups. The other view is that the people have a right to be informed.

"In my opinion, the right to information is more important. But you do not necessarily have to publish the photos. You could describe in writing what is to be seen in the pictures. You could write the names of the soldiers and that they are alive and well..."

He pointed out that British newspapers published pictures of the British soldiers held by the Iranian forces, "because the soldiers' relatives, friends, and the public in general expected information."  (BIA, Tolga Korkut, October 29, 2007)


Les médias turcs provocateurs: Les mots peuvent tuer aussi

Devant les actes de violence perpétrés par les rebelles kurdes du PKK, les médias turcs ne se privent plus de mettre de l'huile sur le feu et de réclamer vengeance. Un discours de haine qui risque d'avoir des conséquences graves sur la paix civile en Turquie, estime Radikal.

La colère a de toute évidence atteint son comble aujourd'hui en Turquie. Dans tout le pays, on voit des manifestations où le PKK est conspué. Et le mouvement ne semble pas s'arrêter.

Exprimer sa colère de façon pacifique en pareille circonstance est tout à fait légitime. Néanmoins, il faut bien admettre que l'on assiste dans certains endroits à des manifestations qui n'ont rien de pacifique. Ainsi, dans plusieurs villes, on a vu des foules surexcitées s'en prendre à des immeubles hébergeant des bureaux du DTP [Parti pour une société démocratique, prokurde], parce que jugés proches du PKK. Dans certains cas, la police a pu intervenir à temps et les stopper. Mais, à d'autres endroits, les forces de l'ordre n'ont toutefois rien pu faire pour calmer cette furie. Dans l'une de nos grandes villes, un grand magasin, dont on pense qu'il était géré par un citoyen d'origine kurde, a été complètement dévasté. A Malatya, des jeunes, qui, paraît-il, se seraient réjouis de la mort des douze soldats turcs à la frontière irakienne, ont été lynchés. S'étaient-ils vraiment réjouis ? On n'en sait rien. Toujours est-il que la fureur de la population ne semble pas se calmer.

Il faut l'admettre. Cela fait déjà un certain temps que l'on est en train d'encourager la population à sortir dans la rue. On ne peut pas faire comme s'il n'y avait jamais eu de déclarations ou de tracts poussant les gens à exprimer leur colère de cette façon. Mais, désormais, il apparaît que cette colère représente un danger dès lors qu'elle peut être incontrôlable. C'est ainsi que, depuis quelques jours, d'importants responsables à plusieurs niveaux de l'Etat ont appelé la population à faire preuve de retenue. Tout d'un coup, notre Etat s'est rappelé des événements de Sivas, Corum et Kahramanmaras [pogromes anti-alévis qui ont fait des dizaines de morts dans les années 1970 et en 1993].

Il y a dans la rue, sur Internet et, plus grave encore, à la télévision, des gens qui sans aucun complexe parlent avec beaucoup de légèreté de mourir, de tuer et de faire la guerre. La facilité avec laquelle certains tiennent de telles discours empoisonnés fait vraiment froid dans le dos. Notre colère est-elle due à la perte de douze de nos enfants ou bien s'agit-il d'exprimer autre chose ? On entend ainsi "Donnons une bonne leçon à Barzani !" Mais au final, qui va donc devoir faire cela ? Qui va donner l'ordre d'aller se battre à des soldats dont certains ne reviendront pas ? Ceux qui tiennent ou écrivent ce genre de propos ?

Alors que la Turquie est entraînée par le PKK dans une situation particulièrement grave, pourquoi des discours jusque-là inaudibles se font-ils maintenant entendre ? Rappelez-vous, il n'y a pas si longtemps [dans les années 1990], l'armée turque n'osait même plus s'aventurer dans certaines portions du territoire turc, les assassinats extrajudiciaires étaient légion, la torture tournait à plein régime, des bébés étaient tués dans le ventre de leurs mères et des écoles étaient brûlées… Je ne dis pas que nous devons nous féliciter de la situation actuelle. Non, bien sûr, nous devons en finir avec ce terrorisme. Pour autant, ne nous rendons-nous pas compte que cette colère incontrôlée contribue encore plus que tout à nourrir le terrorisme ? Il est donc temps que ceux qui parlent et qui écrivent tiennent un langage plus humain. (Radikal, Ismet Berkan, 26 octobre 2007)
  
Trois journalistes français retenus 24 heures en garde à vue

Trois journalistes français - deux travaillant pour l'agence de télévision Capa et un pour le quotidien Le Monde - ont été retenus 24 heures en garde à vue par la gendarmerie turque près de la frontière irakienne, accusés d'avoir filmé des militaires turcs, a indiqué jeudi l'un d'entre eux à l'AFP.

Au passage du poste frontière turc d'Habur (sud-est), mercredi en milieu de journée, les douaniers ont exigé de visionner trois cassettes tournées dans le sud-est de la Turquie, ce que le cameraman de Capa, Marc de Banville, a refusé, a raconté à l'AFP Guillaume Perrier, pigiste du Monde en Turquie. Le cameraman était accompagné d'une collègue, Berivan-Estelle Vigoureux.

"Les douaniers se sont énervés, ils ont frappé le cameraman, lui ont cassé ses lunettes et arraché violemment son matériel", a-t-il ajouté.

Après visionnage des cassettes, les trois journalistes ont été transférés au poste de gendarmerie de Verimli où ils ont été placés en garde à vue, accusés d'avoir filmé des militaires. "Je ne comprenais pas ce qui m'était reproché. J'avais eu le malheur d'avoir partagé la voiture de mes deux collègues pendant une vingtaine de km", a expliqué Guillaume Perrier.

"Les gendarmes ont attendu la fin des 24 heures de garde à vue pour nous présenter à un procureur", a-t-il ajouté, précisant que ce dernier s'était excusé auprès de lui et avait parlé d'une "erreur" en ce qui le concernait.

Il a alors été libéré vers 16H00 jeudi (13H00 GMT), et ses deux confrères un peu plus tard. Selon M. Perrier, les trois cassettes des journalistes de Capa ont été confisquées ainsi qu'une caméra.

La situation est actuellement très tendue à la frontière turco-irakienne après les menaces d'intervention armée d'Ankara en Irak contre les rebelles kurdes. (AFP, 25 oct 2007)

Recent Censorship Violates Right to Be Informed

The Contemporary Journalists' Association (CGD) and the Turkish Journalists' Trade Union (TGS) have condemned the ban on radio and television broadcasts about the battles in the Daglica region of Hakkari (south-eastern Turkey) enforced by the Radio and Television Supreme Council (RTÜK) on Deputy Prime Minister Cemil Cicek's order. The justification for the ban was that "the people's morale would be negatively affected".

Ahmet Abakay, chair of the CGD, called the step a "dictate which is not seen in democracies" and a "clear and primitive act of censorship". He pointed out that in the face of the terrorism which it had not been able to prevent, the government was using anti-democratic means: "The AKP government wants to see the media under its control."

Abakay demanded that RTÜK reject the government's demand immediately: "However, RTÜK is not independent enough to do that. Most of the members of RTÜK are, because of the way the laws work, elected by the AKP and supporters of the government."

He argued that if the anti-democratic measure was carried out in order to prevent "the morale of the people from being negatively affected and the people being driven to helplessness and despair in the face of terrorist acts", then the Prime Minister and other members of the government should also not be shown on screen.

The TGS board accused the government of "violating press freedom and the people's right to be informed." It defined the measure as "censorship". The trade union criticised the fact that the inability of the government to solve the problem of terrorism was being covered up with this censorship.

It added that radio and television foundations had also been pressurised by public opinion for "reporting on the martyrs between entertainment programmes", and that they were not left much choice between this criticism and the RTÜK measure.

The TGS further called on broadcasting institutions to act responsibly by reporting on events in a manner which would not affect children's psychology, provoke anger or hatred, or praise violence.
(BIA news centre, Erol Önderoglu, October 24, 2007)

Daily Gündem’s Website Shut Down

A court order shot down the website of “Ozgur Gündem” newspaper over publishing the statements of PKK’s HPG, following the killing of 13 soldiers in Hakkari. Users trying to access the site find a banner “banned by court order”, yet which court and the date of the order is not known.

Gündem’s executive Ramazan Pekgöz said it was yet another example of censorship.

Newspaper was shut down for a month for “making propaganda for a terrorist organisation” on 9 October. İstanbul Criminal Court Num. 12 shut down the paper over the report of a campaign in support Ocalan.

Gündem was shut down on 6 March for 30 days, on 9 April for 2 weeks, on 12 July for 2 weeks, on 8 September for 30 days. Defence lawyers carried the matter to the European Court. The website continued broadcasting until 23 October.
(antenna-tr.org, October 24, 2007)

L'UE exige toujours une révision du code pénal

La présidence portugaise de l'UE et la Commission européenne ont de nouveau réclamé mercredi l'abrogation ou la révision de l'article 301 du code pénal turc qui a permis de poursuivre des dizaines d'intellectuels pour "insulte à l'identité turque".

"Nous sommes convaincus que pour assurer la liberté d'expression, il faut absolument révoquer ou en tous cas modifier l'article 301, qui est un article beaucoup trop vague", a déclaré le secrétaire d'Etat portugais aux Affaires européennes Manuel Lobo Antunes dans l'hémicycle du Parlement européen à Strasbourg.

"Il est important de faire des progrès dans ce domaine si on veut des progrès dans les négociations d'adhésion", a-t-il ajouté.

La Turquie a commencé le 3 octobre 2005 ses négociations d'adhésion à l'UE, qui pourraient durer au moins 15 ans. Mais en deux ans, seuls 4 des 35 chapitres qui jalonnent ces pourparlers ont été ouverts.

A deux semaines de son rapport annuel du 6 novembre sur les progrès de la Turquie dans sa marche vers l'UE, le commissaire européen à l'Elargissement, Olli Rehn, a lui aussi insisté sur la modification de l'article 301, qu'il réclame en vain depuis des mois, voire des années.

"La Commission salue le fait que le gouvernement ait mis la réforme de la Constitution en tête de son programme, dans le but d'améliorer la démocratie et d'étendre les libertés individuels", a-t-il noté.

"Mais cela ne doit pas conduire à un report de réformes qui sont nécessaires aujourd'hui de façon urgente, comme la révision du tristement célèbre article 301 du code pénal et d'articles équivalents", a ajouté M. Rehn.

De manière plus générale, il a appelé la Turquie à "donner une nouvelle impulsion au processus de réforme".

Mais il a souligné que pour que ces appels européens aux réformes aient un écho en Turquie, il fallait que l'UE tienne elle aussi ses promesses et que "tous les Etats membres" devaient donc "continuer à soutenir les négociations d'adhésion".

"Nous devons donc ouvrir de nouveaux chapitres sans délai", a insisté le commissaire, estimant que deux chapitres pourraient être ouverts "dans les semaines qui viennent". (AFP, 24 oct 2007)

Ankara interdit la diffusion de programmes sur une attaque du PKK

Le gouvernement turc a ordonné mardi au Conseil de surveillance de l'audiovisuel (RTÜK) d'interdire la diffusion de programmes "négatifs" concernant une attaque menée dimanche par des rebelles kurdes, qui ont tué 12 soldats.

La censure n'existe pas en Turquie, mais le Premier ministre peut d'après la loi demander l'arrêt de certains programmes "lors de situations dans lesquelles la sécurité nationale le requiert clairement ou quand le risque de trouble à l'ordre public est élevé".

Le RTÜK a cité une lettre du vice-Premier ministre Cemil Ciçek, ordonnant une interdiction de diffusion pesant sur "les émissions consacrées à l'attaque terroriste susceptibles d'avoir un impact négatif sur l'ordre public et le moral (...) en donnant l'impression d'une faiblesse des forces de sécurité". (AFP, 23 oct 2007)

BIA Quarterly Report: 125 People Tried For Their Expression

In the last three months, 125 people, mostly journalists, and six media agencies have been tried for activities which could be interpreted as being within the framework of the freedom of expression.

Although Articles 301 and 216 of the new Turkish Penal Code continue to worry people, national and international campaigns calling for justice are on the rise too.

A 19-page quarterly report for the months of July, August and September 2007 has been published by the BIA Media Monitoring Desk (see bianet's Turkish website). The full report will also be translated into English and published on this website.

The report contains information on 158 people and 82 court cases in domestic courts as well as the European Court of Human Rights (ECHR).

The monitoring desk reports the violations of press freedom under the headings "attacks and threats", "detentions and arrests", "trials and initiatives", "corrections and redress", "European Court of Human Rights", "reactions to censorship" and "implementations of RTÜK [the Radio and Television Supreme Council]" .

Articles 301 and 216

Article 301, which has cause more than a hundred people to find themselves in court since 1 June 2005, has been the reason for 15 trials of 22 people, mostly journalists, in the last three months.

Writer Emin Karaca, student Durmus Sahin, singer Ferhat Tunc, publishers Ragip Zarakolu and Mehmet Ali Vural, journalists Arat Dink and Serkis Seropyan, human rights activists Eren Keskin, Ferhat Bayindir, Hakan Tastan and Turan Topal still have to defend themselves against charges brought under Article 301.

Furthermore, the last three months have seen 12 people sentenced under Article 216 of the Penal Code (the former Article 312), referring to "incitement to hatred and hostility".

Do not write about "Turkish citizens" or "Kurdistan"

The Supreme Court of Appeals overturned the acquittal of Prof. Dr. Ibrahim Kaboglu and Prof. Dr. Baskin Oran, who had suggested the concept of "Turkish citizenship" [Türkiyelilik] instead of "Turkishness" [Türklük] in their Minority Rights Report. According to the new decree, a redefinition of minority would endanger the "unitary state and the indivisibility of the nation".

Yasin Yetisgen, owner and editor of the local Coban Atesi (Shepherd's Fire) newspaper in Gaziantep, has not only been in prison for writing that "Antep is an industrial city in the North of Kurdistan"; he is also on trial under Article 216.

Cartoonist sentenced

Prime Minister Recep Tayyip Erdogan has often targeted cartoonists by taking them to trial; finally, a mayor in Kocaeli managed to get cartoonist Muhammet Sengöz, of the "Özgür Kocaeli" (Free Kocaeli) newspaper sentenced for a caricature entitled "What is next mayor?". The sentence of 11 months and 20 days imprisonment was converted into a fine of 7,000 YTL.

Long detentions

The above mentioned Yasin Yetisgen and Erzurum student Durmus Sahin were both detained "as a precautionary measure". News editor Sait Bayram and reporter Firat Avci, of the Diyarbakir "Söz TV" were detained for one month after accusing a judge of corruption. 22 journalists and 6 media agencies have been sentenced to 10,246,000 YTL fines and 23 years, 10 months and 20 days imprisonment for "defamation" and "insults". In Europe there are no prison sentences in such situations.

Muzaffer Erdogdu, Taner Akcam, Ilhan Selcuk, Erdal Dogan, Hincal Uluc, Cüneyt Arcayürek, Yücel Sayman, Yakup Önal, Güngör Uras, Metin Münir and Sinan Kara are all facing compensation claims or the threat of imprisonment with this kind of charge.

A retired judge is demanding 100,000 YTL compensation from editor Nurgül Balcioglu of the Gaziantep Sabah newspaper. Balcioglu had criticised the judge's claim that "In nine out of ten murders, a woman is involved".

Former Naval Commander and retired General Özden Örnek is demanding that editor Alper Görmüs of the Nokta magazine be imprisoned for 6 years and 8 months for publishing a news item concerned with claims of a military coup.

Attacks and threats

In the last three months, five journalists have been attacked and four journalists have received threats. During the second quarter, which included the 1 May police violence, 17 journalists had been attacked and 6 had been threatened.

The report also writes about journalist Ali Bayramoglu, who first reported about the You Tube clip which combined nationalist singer Ismail Türüt's song "Plan, Don't Make a Plan" with a video clip glorifying the murder suspects of journalist Hrant Dink. It also writes about journalist Türker Alkan, who has been receiving death threats.

ECHR: More sentences, but lower sums

In the relevant period, the ECHR sentenced Turkey to a total of 14,500 Europs compensation in 32 cases of violations of the freedom of expression. Because most appeals to the ECHR had not specified any amounts, this sum is much lower than the 78,250 Euros of the second quarter.
Law on Terrorism

The report also writes about how the Law on Terrorism has been applied. After 23 people were arrested in "Operation Gaye", targeting the Marxist Leninist Communist Party (MLKP), Füsun Erdogan, broadcasting coordinator of "Özgür Radio" (Free Radio), Ibrahim Cicek and Sedat Senoglu, the editor-in-chief and publication coordinator for the "Atılım" newspaper respectively, will finally appear in court on 26 October, 14 months after their arrest.

Reporter Sebati Karakurt and editors Hasan Kilic and Necdet Tatlican of the Hürriyet newspaper have been sentenced to 455 YTL, 40,000 YTL and 20,000 YTL respectively for a feature report on a PKK camp on Kandil Mountain. Should the fines not be paid by 13 November, imprisonment is still possible.

In addition, the trial of 56 mayors from Kurdish cities continues. They had written to the Danish Prime Minister asking him not to close Roj TV, the satellite TV channel which is illegal in Turkey, but watched by many Kurds.

There are good news, too...

The Army Mutual Aid Foundation (OYAK) has withdrawn its demand of 10 million YTL compensation from Güngör Uras and Metin Münir.

A penal court in Mus, eastern Anatolia, has given  Mahsun, Fatih and Ferit Yilmaz suspended sentences of two years imprisonment each for threatening Emrullah Özbey, owner of the "Haber 49" (News 49) newspaper. The Yilmaz relatives had threatened Özbey because he had criticised their relative Medeni Yilmaz, an MP for the ruling Justice and Development Party (AKP). (BIA news centre, Erol Onderoglu, October 21, 2007)

Various writers, activists, journalists still facing prosecution

Before the Progress Report of the European Union, EU authorities had called for the abolition of Article 301, and Turkish government officials had signalled that changes were on the way.

However, Article 301 continues to be used to prosecute journalists, writers and human rights activists.

Bayindir: Acquitted and now retried

For instance, the prosecution has appealed against the acquittal of Ferhat Bayindir, the head of the Human Rights Association (IHD) branch in Batman, in the south-east of Turkey.

Lawyer Bayindir had taken on the case of Hasin Is, who had been killed in front of the Batman Municipality building two years ago. Bayindir himself was put on trial after a press statement he made on 16 June 2005. He was accused of "insulting the police force". While the Batman Heavy Penal court acquitted Bayindir on 4 October, prosecutor Zeki Yalcin took the case to the Supreme Court of Appeals.

Speaking at a hearing, Bayindir had said: "The press statement needs to be evaluated in terms of the freedom of expression and the right for defense. There was no criminal intention. I was defending my client's rights and the law."

Zarakolu and Tuygan still on trial

In another 301 case, publisher Ragip Zarakolu is still on trial for publishing the Turkish translations of Prof. Dr. Dora Sakayan's "An Armenian Doctor in Turkey", the memoirs of Dr Garabet Haceryan in Izmir, and George Jerjian's "The Truth Will Set Us Free". The translator of Sakayan's book, Atilla Tuygan, is also on trial.

At a hearing at a penal court in Istanbul on 3 October, a letter by author Jerjian was presented, but because he lives abroad, Zarakolu is still on trial.

The prosecution is demanding up to 7.5 years imprisonment for Zarakolu for "insulting and ridiculing the State and the Republic" and "insulting the memory of Atatürk". For translator Tuygan the prosecution is demanding up to six years imprisonment for "degrading Turkishness" and "insulting and ridiculing the army".

The case will continue on 5 December.

Karaca: On trial for five years

A third case under Article 301 is against Emin Karaca, writer for the journal "Yazin". He had criticised the army for executing student revolutionaries Deniz Gezmis, Yusuf Aslan and Hüseyin Inan.

Karaca's case, under Article 301/2, was continued on 3 October and the next hearing is on 27 November.

Karaca has been on trial for five years.  He was initially tried with Dogan Özgüden and Mehmet Emin Sert and was given a suspended prison sentence in September 2005.

The sentence was then converted to a 900 YTL fine. The court decision was then overruled by the Supreme Court of Appeals because of a technicality. Sert was then acquitted and Özgüden's file was separated from the case.

Tunc: Three years imprisonment demanded

Kurdish singer Ferhat Tunc has also been on trial for a long time. After writing an article entitled "A Revolutionary Leyla and a Song" in the "Yeniden Özgür" newspaper, published on 19 January 2004, he has been on trial for three years for "insulting and ridiculing the court."

Tunc had criticised the court case in which Leyla Zana and other former DEP MPs had been tried while in detention.

The court case will continue on 13 December. Both Tunc and Mehmet Colak, the editor of the newspaper, who lives abroad, are on trial. The prosecution is demanding a prison sentence of three years. (BIA news centre, Erol Onderoglu, October 19, 2007)

What is criminal, what is not?

As the line between what is criminal and what is not, moves very close to the line between what is liked and not liked, let us remember the European Court of Human Rights’ (ECHR) case law in Handyside case. Turkey accepted the jurisdiction of ECHR in 1989, and article 90/5 of Turkish Constitution accepts the European Convention of Human Rights (EHRC) as an upper norm/domestic law. European Court’s decision in Handyside case was based on EHRC. European Court stated:

Freedom of expression constitutes one of the essential foundations of [democratic] society, one of the basic conditions for its progress and for the development of every man. This right is applicable not only to ‘information’ or ‘ideas’ that are favourably received or regarded as inoffensive or as a matter of indifference, but also to those that offend, shock or disturb the State or any sector of the population”. These are the demands of pluralism, tolerance and broadmindedness without which there is no democratic society.

This Week's Striking and Troubling Examples:

Accused: Mehmet Pamak, Yusuf Tanriverdi

Court and Date of Hearing: Ankara 3th Criminal Court of First Instance, 23 October 2007 at 11:00 am

Introduction: Foundations Headquarters opened a case against ILKAV to close it down and also filed complaints against the speakers over the speeches of Mehmet Pamak and Yusuf Tanrıverdi at a panel discussion “Education System and Religion Classes in Official Ideology” organised by İLKAV on 03 December 2006. Ministry of State in charge of Foundations, M. Ali Şahin ordered Foundations Headquarters to act. A case has been opened against the two speakers with the charge of "insulting Republic and the military organisation of the state".

 Accused: Ahmet Sik, Lale Sariibrahimoglu

Court and Date of Hearing: Bakırköy 2nd Criminal Court of First Instance, 24 October 2007 at 09:55 am

Introduction: The case is against journalist Ahmet Şık of Nokta magazine over an interview he made with a security expert Lale Sarıibrahimoğlu, published on 8 February. Both are cahrged under article 301 of TPC.

Accused: Aydin Budak

Court and Date of Hearing: Cizre Criminal Court of First Instance, 25 October 2007 at 09:00 am

Introduction: Cizre mayor Aydın Budak stands trial over a speech he made at Newroz celebrations with the charge of “inciting hatred and hostility among the people” and “praising a crime and a criminal”. Cizre prosecution office’s indictment argued that Budak said “Hello İmralı, Happy Newroz” celebrating Ocalan. The indictment also noted that an examination of the whole sppech text, considering Budak´s position and the crowd he addressed it was not possible to consider his speech in the limits of freedom of expression.
(antenna-tr.org, October 21, 2007)

NOT: See http://www.antenna-tr.org/dunya/first_page_en.asp for this month’s cases on freedom of expression and other statistics.

OSCE: ‘Thinkers have become objects of hatred with 301’

The Organisation for Security and Co-operation in Europe (OSCE) Representative of Media Freedom Miklos Haraszti sent a letter to Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan asking for an amendment in article 301 of TPC which he said constituted a threat against journalists who viewed history outside the official line.

Haraszti protesting the condemnation of AGOS journalists Arat Dink and Serkıs Seropyan for "insulting Turkishness" said that "The cases show that article 301 is still openly used to prevent debate."

Amnesty International, Human Rights Watch, International Federation of Journalists (FİJ), Journalists without Border (RSF), Committee to Protect Journalists (CPJ) and International Human Rights Federation (FİDH) has issued similar calls on article 301. The government shied from amending the law before election for fear of losing votes, is expected to amend it before EU Progress Report due on 7 November.
(antenna-tr.org, October 21, 2007)

Urgent Appeal: Freedom to the Imprisoned Journalists!

The chief editor of newspaper ATILIM, İbrahim Çiçek, vice chief editor of the same newspaper Sedat Şenoğlu and two writers of ATILIM, Bayram Namaz and Ziya Ulusoy, Broadcasting Coordinator of local radio station “Özgür Radyo” Füsun Erdoğan were taken under custody and later imprisoned on the 8th of September, 2006. This imprisonment attack was based on the new “Anti-Terror” Law.

The first trial of these journalists and writers will be done on the 26th of October, 2007 at 09.30 in the Heavy Penal Court of Beşiktaş. They have been aggrieved since 14 months. The “Anti-Terror” Law was used in order to put legal “secrecy” over their files. Only these applications show the injustice.

We, the undersigned journalists, writers, intelectuals and human rights defenders, want freedom to the imprisoned journalists. This trial is a very shameful expression against the freedom of thought and expression, and the right of the people to receive news, which is a basic human right. We call the press and the public opinion to watch this trial closely and to be sensitive.

Haluk Gerger (Writer)
Vedat Türkali (Writer)
Mihri Belli (Writer)
Sevim Belli (Writer)
Perihan Mağden (Writer)
İsmail Beşikçi (Writer)
Ferhat Tunç (Artist)
Selahattin Demirtaş (Diyarbakır deputy, Vice President of the DTP Parliament Group)
Sebahat Tuncel (DTP Istanbul deputy)
Akın Birdal (DTP Diyarbakır deputy and Vice President of International Human Rights Federation)
Eren Keskin (Human Rights Defender)
Halil Ergün (Cinema artist)
Varlık Özmenek (Journalist, writer)
Tarık Günersel (President of PEN Turkey Center)
Şanar Yurdatapan (Spokesman of the Initiative Against Thought Crimes)
Necati Abay (Spokesman of the Solidarity Platform with the Imprisoned Journalists)
Ahmet Abakay (President of the Proggressive Journalists Association)
Tevfik Taş (General Secretary of the Writers' Labor Union of Turkey)
Hüsnü Öndül (President of the Human Rights Association-İHD)
Rıza Dalkılıç (President of the Istanbul branch of the Human Rights Association-İHD)
Dogan Özgüden (Info Türk Editor)
Inci Tugsavul (Info Türk Editor)
Orhan Miroğlu (Writer)
Ragıp Duran (Journalist-Writer)
Celal Başlangıç (Journalist-Writer)

Turkey Ranks 101st in Press Freedom Index

Turkey moved 3 ranks down in the pres freedom list released by Journalists Without Borders (RSF) and became the 101st. out of 169 countries. Indonesia is above Turkey, and Gabon is below. The first five in pres freedom are Iceland, Norway, Estonia, Slovakia and Belgium while the bottom 5 are Cuba (165), Iran (166), Turkmenistan (167), North Korea (168) and Eritrea (169).

Turkey had moved up 15 ranks until 2005 and became 98th. Last year. Intense violations of pres freedom over the last year caused Turkey go down the list this year. (antenna-tr.org, October 18, 2007)


After Gündem, Daily Gerçek Demokrasi Too Shut Down

Seven days after the closing down of “Gündem” daily, “Gerçek Demokrasi” daily has been closed for 30 days for making propaganda for PKK. Istanbul Public Prosecution Office claimed that the article in today’s issue, report of a statement by KCK executive Duran Kalkan made propaganda for PKK.

Prosecution asked for a ban on the distribution of the paper. İstanbul Criminal Court Num 10 closed the paper for 30 days.

Gündem daily was closed down on 9 October one day after reopening after four prior closing down. Thus between 4 August 2006 - 16 October 2007 Ülkede Özgür Gündem, Yaşamda Gündem, Güncel, Azadiya Welat, Gündem, Gerçek Demokrasi newspapers have received 12 closing down order for making PKK’s propaganda. (antenna-tr.org, October 18, 2007)

Article 19 concerned about sentencing of Agos Editors

Article 19, Global Campaign for Free Expression, is very concerned at the sentencing of Arat Dink (editor of the Turkish–Armenian newspaper Agos and son of the murdered journalist Hrant Dink) and Serkis Seropyan (owner of Agos). Both received one-year suspended prison sentences for ‘denigrating Turkishness’ under Article 301 of the Penal Code for publishing the words of Hrant Dink.

In September 2006, the prosecution opened a case against Hrant Dink, Arat Dink and Serkis Seropyan following a complaint by Reep Akku, a member of the right-wing nationalist Great Lawyer’s Union. The complaint was about an interview that Hrant Dink had given to the Reuters news agency on 14 July 2006, in which he called the 1915 mass killings of Armenians in Turkey ‘genocide’ and added: ‘We see that the people who lived on this soil for 4,000 years disappeared after those events.’ Agos had reproduced the interview on 21 July 2006 in an article entitled ‘A vote against 301’. The case against Hrant Dink was dropped after his assassination on 19 January 2007, but continued against the other two accused.

Turkey has ratified the International Covenant on Civil and Political Rights, and the European Convention on Human Rights, Articles 19 and 10 of which, respectively, protect the right to freedom of expression. However, Article 301 of the Turkish Penal Code prohibits the public denigration of ‘Turkishness’ – a term that is extremely vague and provides an opportunity for the arbitrary criminalization of criticism. It is also used to repress opinions which diverge from the government’s view regarding the history of the country. Such practice runs against the right to freedom of expression.

We are also extremely concerned that the sentencing under Article 301 of the Turkish Penal Code for ‘denigrating Turkishness’ creates potential targets for ultra-nationalist and extremist groups. Several academics, writers and journalists continue to receive death treats from such groups for expressing their views on controversial topics, while perpetrators remain largely unchallenged. Hrant Dink received a suspended six months sentence under Article 301 in October 2005, and was receiving threats until his murder in January 2006. Others charged under Article 301 and threatened by ultra-nationalists include writer and winner of the 2006 Nobel Prize in Literature, Orhan Pamuk, novelist Elif Shafak, poet and writer Perihan Magden, and historian Taner Akcam. The conviction of Arat Dink and Serkis Seropyan, two ethnic Armenians, comes at a time when anti-Armenian sentiments are running high in Turkey, shortly after the Turkish government strongly protested a US House of Representative’s bill that calls the 1915 massacres of Armenians ‘genocide’. In this atmosphere, the conviction may well put the two convicted at risk.

ARTICLE 19 calls upon the Turkish authorities to: Repeal Article 301 of the Turkish Penal Code.

Take all necessary measures to protect members of the public against acts of violence, threats and intimidation perpetrated by non-State actors, and to create an environment that allows for free and open debate.

For more information please contact anoush@article19.org , +44 (0)207 278 9292

Professor Yayla faces sanctions for his comments on Ataturk

Professor Atilla Yayla has faced workplace sanctions and harassment in the press, and now faces criminal charges for comments made on Turkish history in a panel discussion.

On 18 November 2006, Yayla participated in a panel discussion along with Ali Bulaç, a journalist with the "Zaman" daily newspaper, and Zekeriye Akçam, an MP with the ruling Justice and Development Party (AKP). The event was organised by the AKP's Izmir City Youth Group. The discussion topic was "social reflections on the EU process". Yayla spoke of the history of civilisation and its founding principles, values and institutions. He argued that the history of Turkey after 1923 could be divided into to phases using those concepts, the first phase being 1923-45 and the second beginning after 1950. He argued that the first phase could not be considered as a success in terms of those values and principles, and thus "Kemalism" could not be considered a civilising process, but rather should be seen as a regression.

Following the discussion a piece was published in the newspaper "Yeni Asir" declaring Yayla to be a "traitor", and focusing on two sentences he used. The first was his referral to Ataturk as "this man" (a transcription of the voice recordings of the meeting later proved that he did not used that phrase); the other was that he said that "'Kemalism' was reactionary". (Mustafa Kemal, known as "Ataturk" or "Father Turk", founded the modern Turkish Republic.)

In the wake of press reports, the rector of Gazi University, Dr. Kadri Yamaç, stated suspended Yayla from his post at the university. The Head of Higher Education Board argued that Yayla's words could not be accepted as an expression of scientific opinion.

Following an investigation into Yayla's comments, he was reinstated to his post but condemned for his words.

Meanwhile, a criminal case has been opened against Yayla on the charge of "insulting Ataturk and his memory". The penalty sought is four-and-a-half years' imprisonment. The indictment prepared by Izmir Public Prosecutor Ahmet Güven claims that Yayla insulted Ataturk by referring to him as "this man". Yayla's case, under articles one and two of the Statue on Crimes against Ataturk, will continue on 16 October.

BACKGROUND: Yayla's comments at the panel discussion were as follows: "If the EU process moves forward despite all these problems, we will have to discuss these matters freely in coming years. They will ask us, 'Why is it that there are Ataturk's statues everywhere?'. 'Why is the same picture hung on every office wall?' They will ask these things. They will say: 'Kemalism is the problem of Turkey' and such things . . . Our compatriots will react negatively to this; but sooner or later we will have to discuss these issues . . . We will either become politically what the Netherlands are over time, or we will say 'I am not a member of this club; I am a Middle Eastern country.' We might say that we are more like Jordan or Syria. My desire is that such things be discussed without rancor. A moderate discussion. Solving the problems without humiliating or aggravating anyone. I am a university lecturer I have to spend time on such things. I have to convey these to people. I would like to hear the counter ideas . . . " (Initiative for Freedom of Expression/IFEX, October 15, 2007)

Daily Gündem Closed for the Fifth Time

Gündem daily that had been shut down several times received another closing order for 30 days over “PKK propaganda”. Gündem was previously closed down on 8 September for 30 days.

İstanbul Prosecution office claimed that the paper made propaganda for PKK in the articles on pages 1, 5, and 8 in the issue of 8 October.

Prosecution demanded a ban on the distribution and the sale of the paper and a closing down of the paper for 30 days. İstanbul Criminal Court Num. 12 accepted the demand.
(freeX@superonline.com, October 10, 2007)


Sugar Holiday in prison for 23 journalists in Turkey

According to data of Solidarity Platform of Imprisoned Journalists (TGDP), 23 journalists have been imprisoned in Turkish prisons as of October 9, 2007 and they will pas Sugar Holiday without liberty. 20 of them were detained under Anti-Terror Act (TMY) which was put in to effect on September 2006.

Four journalists under arrest since September 8, 2006, Ibrahim Cicek, Sedat Senoglu, Ziya Ulusoy, Bayram Namaz and Füsun Erdogan will be tried for the first time after a 14-month detention on October 26, 2007 in Istanbul.

List of the journalistes in the prisons of Turkey:

Ibrahim Cicek, Atilim, prison type-F in Tekirdag
Sedat Senoglu, Atilim, prison type-F in Edirne
Füsun Erdogan, Ozgür Radio, special prison in Gebze
Hasan Cosar, Atilim, prison type-F in Sincan
Ziya Ulusoy, Atilim, prison type-F in Tekirdag
Bayram Namaz, Atilim, prison type-F N°1 in Edirne
Hatice Duman, Atilim, special prison in Gebze
Suat Kolca, Ozgür Halk and Genç Bakis, prison type-F in Edirne
Yasar Duman, Ozgür Halk and Genç Bakis, prison type-F in Edirne
Selahaddin Sumeli, Ozgür Halk and Genç Bakis, prison type-F in Edirne
Mahmut Bozdag, Ozgür Halk and Genç Bakis, prison type-F in Edirne
Cem Sahin, Ozgür Halk and Genç Bakis, prison type-F in Tekirdag
Kemal Aydeniz, Odak, prison of Bayrampasa
Erol Zavar, Odak, prison type-F in Sincan
Mustafa Gök, Ekmek ve Adalet, prison type-F in Sincan
Baris Acikel,  Isci Köylü, prison type-F N°1 in Kandira
Behdin Tunç, DIHA News Agency, prison type-D in Diyarbakir
Faysal Tunç, DIHA News Agency, prison type-D in Diyarbakir
Sabri Adanır, Journal Gündem, prison type-E in Diyarbakir
Mehmet Karaaslan, Journal Gündem, prison type-E in Mersin
Ali Bulus, DIHA News Agency, prison type-F in Mersin
Sami Gök, Alinteri, prison type-F in Sincan
Hüseyin Habip Taşkın, Review Güney, prison of Manisa


The Platform of Solidarity With Imprisoned Journalists (TGDP)
Communication: Necati Abay, Spokesman of TGDP;  GSM: +90 0535 929 75 86
e-mail: tutuklugazeteciler@mynet.com

Newspaper Headlines Agitating Emotions

While most newspaper columnists agree that military operations will not solve the Kurdish question, the frontpage headlines today were highly emotional and many called for revenge.

Following the death of thirteen soldiers in the south-eastern province of Sirnak on Sunday (7 October), two more soldiers died yesterday (8 October) in mine explosions in Diyarbakir and Sirnak and three were injured.

Last week, twelve villagers, seven of them village guards, were killed in an attack on a minibus in Sirnak's district of Beytüssebap. The PKK (Kurdish Workers' Party) has denied carrying out the attack.

According to data from the General Staff, more than 175 PKK  militants have been killed since April 2007. The number of soldiers who have died in the same period is not clear, but there are regular reports of deaths. Hürriyet journalist Yilmaz Özdil estimates that 46 soldiers have died since June this year.

Headlines agitating emotions

Yesterday, many of the soldiers who died on Sunday were buried, and their pictures as well as scenes from the funerals dominated the front pages.The headlines of mainstream newspapers were as follows:

Hürriyet: "The Heroes in Our Hearts: When thirteen of our soldiers became martyrs after an attack by PKK terrorists at the Gabar Mountain, all of Turkey swore an oath: Someone will be held to account for our martyrs."

Milliyet: "Fire Has Fallen onto Turkey: Some were newly married, some were counting the days until they could be united with their children. But they will not come home."

Radikal: "All Possibilities on the Table, Including Operation in Iraq: [Deputy Prime Minister] Cicek: We are at a point where words stop."

Yeni Safak: "How Could You Do This to These Saplings?"

Zaman: "Determination Summit against Terrorism: The news of the martyrs smothered the country in grief yesterday."

Sabah: "Our Hearts are Burning: Turkey is crying for 15 martyrs and cursing the PKK."

Vatan: "Stop These Tears Now: The Turkish nation, 15 of whose lion-like children became martyrs within 24 hours, is in mourning. [...] The people do not want words, they want a solution."

Cumhuriyet: "Where Words End: In three days, there have been 16 martyrs. Delegating the struggle against terrorism to the USA, the government is trying to soften reactions."

Call for peace

Two newspapers had a different take on events. In its leading article, the Evrensel newspaper said:

"First it has to be accepted that the issue is not a military but a political one, that the issue is the democratisation and modernisation of Turkey, and, for the same reason, that the roots of the problem lie not outside but within [the country]."The headline read: "Dangerous Escalation".

The Birgün newspaper had the headline, "Peace Efforts Drown in Blood Again", followed by, "The deaths of 15 soldiers in the attacks in Sirnak and Diyarbakir has made society's demands for peace inaudible."

Columnists

While the mainstream headlines appealed to the emotions, columnists were, on the whole, more level-headed:

Ertugrul Özkök (Hürriyet): "Fighting terrorism is difficult. Fighting against so many traitors, so many vulgar low-lifes is even more difficult. But we will win this fight. We will not be deterred by a murderous gang who has lost the elections in the region and has delivered the ballot box to moderates."

Yalcin Bayer (Hürriyet): "Behind our 13 martyrs is the PKK's smuggled petrol. [...] And were does this ill-gotten gain go? All to the PKK. If you research it, you see that except for two distributing companies, the are all from the South-East. Everyone knows these companies, the government included."

Ergun Babahan (Sabah): "All segments of society who hope for civilian politics need to join the opposition of violence. [...] If democratic reforms are sped up, if investment in the region is increased, if the hurdles for cultural rights are lifted, then the terrorist organisation will become isolated. The only way to isolate it is not the force of arms."

Umur Talu (Sabah): "Let the 'terrorists' be held accountable for the terror. But we also need to see those who will be held accountable for political, economic, social and military failures. Civilians and soldiers. Prime Minister and commander."

Nazli Ilicak (Sabah): "The Tears Do Not Stop: [...]As freedoms and welfare are increased, the 'exchange with terrorism' of our Kurdish-origin citizens becomes weaker. Even the DTP [Democratic Society Party] is more moderate than in the past. Besides the security precautions, a psychological atmosphere which strenghtens the sense of belonging to the country needs to be prepared [...]"

Ekrem Dumanli (Zaman): "A treacherous trap was laid in Sirnak and this country's children became martyrs; according to some, Turkey must immediately enter Northern Iraq. You would think that if a cross-border operationis carried out, the terror will stop completely. Is that really true? [...] There are many floating mines in the DTP. [...] With its bloody actions, the PKK is trying to bring the state and the Kurds into confrontation."

Fehmi Koru (Yeni Safak): "Are the PKK and its supporters not exacerbating the terror in order to make Turkey withdraw into itself?"

Ali Bayramoglu (Yeni Safak):"Twelve people were killed in Beytüssebap, and then 13 soldiers became martyrs in Sirnak. There is a problem in the Kurdish region and it has nothing to do with the Kurdish question. [... ] With the victory of guns, the violence and pain in the Kurdish question, politics cowers and stays silent. [...] The most important duty lies with the DTP."

Okay Gönensin (Vatan): "With this most recent pain, the DTP has come to a cross roads. And decision day for the DTP is not tomorrow, but today."

Murat Yetkin (Radikal): "There is also the worry that the government's space for manouever both in foreign and domestic politics is decreased with an increase in PKK activity and loss in life. There is a wide-spread belief that the opportunity for relaxation which arose with the DTP's election into parliament on 22 July and its formation into a parliamentary group is fast being wasted."

Taha Akyol (Milliyet): Seeing as it is impossible for Turkey to create a lasting "regional dominance" in Northern Iraq politically, one should not believe naively that the problem will be solved with cross-border operations. To destroy the roots of terrorism is only possible by stopping people from joining the PKKK, and this is only possible in the long term and by taking security, economic, social, democratic and political measures." (BIA news centre, Erhan Üstündag - Nilüfer ZENGIN, October 9, 2007)

RSF: Toutes les preuves soient versées au dossier de l'assassinat de Dink

Reporters sans frontières est outrée par les informations qui font état de la destruction de preuves alors que la deuxième audience du procès des assassins présumés du journaliste d’origine arménienne Hrant Dink s’est tenue le 1er octobre 2007 devant la 4e chambre de la cour d’assises du tribunal de Besiktas (Istanbul). Par ailleurs, l’organisation regrette la décision du juge de rejeter sa demande de se porter partie civile dans cette affaire, arguant qu’elle n’avait pas été directement affectée par la mort du journaliste.

“Des éléments prouvant que les autorités, notamment à Trabzon, avaient connaissance de projets d’assassinat de Hrant Dink, ont été délibérément ignorés. Les justice ne peut plus le nier. Pourtant elle refuse de poursuivre comme elle le devrait les membres des forces de l’ordre incriminés. C’est tout simplement scandaleux”, a déclaré Reporters sans frontières.

“Nous avons appris avec beaucoup de déception, que notre requête visant à nous constituer partie civile avait été refusée au motif que la mort de Hrant Dink ne nous affectait pas directement. Les autorités n’ont toutefois pas cru bon de nous en informer et nous l’avons su par notre correspondant local”, a précisé l’organisation.

La deuxième audience du procès des assassins présumés de Hrant Dink a été marquée par le témoignage d’Ogün Samast, qui a reconnu avoir pressé la gâchette. A la demande des avocats de la famille du journaliste, il a été entendu par la cour en l’absence de Yasin Hayal et Erhan Tuncel, désignés comme les commanditaires du crime. Le jeune criminel, a déclaré qu’il “éprouvait du remord” et qu’il n’”avait pas compris la portée de son geste” parce qu’il avait pris des stupéfiants. Il a affirmé avoir agi sous la contrainte de Yasin Hayal qui lui aurait fourni des pillules d’ecstasy. Ogün Samast a ajouté qu’il ne savait pas que le journaliste avait de la famille et que s’il l’avait su, il n’aurait pas commis ce crime. Toutefois, ses déclarations se sont avérées mensongères sur un point au moins. L’examen médical, pratiqué systématiquement lors d’une arrestation, a en effet démontré qu’Ogün Samast ne se trouvait sous l’emprise d’aucun stupéfiant.

Les débats se sont poursuivis jusqu’à 23h30 pour permettre à la cour d’entendre les témoignages d’autres prévenus, qui ont tenté de prouver l’implication du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, rebaptisé Kongra-Gel) dans l’assassinat du journaliste, voire même celle d’Israël et des Etats-Unis.

Cette audience s’est ouverte sur fond de controverse alors que des médias turcs ont diffusé quelques jours auparavant l'enregistrement d'une conversation téléphonique entre Mühittin Zenit, l’un des policiers de la ville de Trabzon et Erhan Tuncel, l’un des accusés. Cette conversation, qui se serait déroulée une demi-heure après l’assassinat du journaliste, permet d’établir que le policier avait connaisance d’un projet d’assassinat. L’avocate de la famille de Hrant Dink, Me Fethiye Cetin a également rappelé que la bande vidéo tournée par une caméra de surveillance à l’extérieur d’une banque près des locaux d’Agos a disparu après avoir été saisie par la police. "Quelque chose est dissimulé, peut-être certaines relations entre (...) le tireur et son entourage proche ont été découverts, mais pas les vrais auteurs", a estimé l’avocate. Le tribunal a, pour l’instant, décidé de ne pas intenter de poursuites contre ce policier, déjà sous le coup d‘une procédure administrative. Ce qui fait craindre aux représentants de la partie civile que ce fonctionnaire ne soit jamais inquiété pour sa responsabilité dans l’assassinat du journaliste. En revanche, le 29 septembre, le ministère de l’Intérieur a ouvert une enquête pour identifier l’auteur de la fuite ayant permis aux médias de rendre public le contenu de cette conversation. (RSF, 5 octobre 2007)

39 TV Programmes Stopped in September

The General Secretary of the Press Council, Oktay Eksi, has evaluated the state of the freedom of communication of the previous month.

Based on information coming from national television stations, he announced that the Radio and Television Supreme Council (RTÜK) stopped 39 programmes of 16 TV channels in September.

Many of the RTÜK decisions were punishments for pre-election misdemeanours which the Supreme Election Council (YSK) had demanded.

So, for instance, the main news programme and another programme entitled "Editor's Desk" of the KanalTürk channel were not allowed to be broadcast for nine days, starting from 11 September.

Similarly, the Kanal 24's news programme was stopped six times as a punishment for making pro-AKP (Justice and Development Party) broadcasts before the elections.

Eksi said that neither the YSK nor RTÜK were to blame for these anti-democratic measures, but rather that the existing laws forced them to act in this way.

The European Court of Human Rights (ECHR) has previously punished Turkey in four cases brought by Erdal Tas, former editor of the Yeni Gündem newspaper. The newspaper publication had been stopped. Tas, who lives in Switzerland, has also been fined several times because it was argued that he had published announcements made by PKK members.

The ECHR decreed that Tas had not had a fair trial and that his freedom of expession had been violated. Turkey has been sentenced to paying 5,000 Euros, which includes 2,000 Euros damages. (BIA news centre, Nilüfer ZENGIN, October 5, 2007)

Writer Appeals Against 301 Sentence

In an article entitled "Irritating Men", which he wrote for the "Ülkede Özgür Gündem" newspaper, writer and film director Umur Hozatli criticised the police and the judiciary. The article was published on 11 November 2006.

Hozatli said in his defense in court: "My aim was not to insult the police force and the judiciary. The article was written in order to criticise the mistakes I have seen in the police force and the judiciary. I love my country, and because I love it, I have to criticise the mistakes I see."

However, the prosecutor quoted the following sentences from the article and argued that they needed to be punished:

"The Turish police force is famous for not working with a police mentality, but for trying to spread fear for their personal benefits, regardless of whether people are innocent or guilty."

"The men are bored, so they collaborate with likeminded prosecutors and judges in identifying people and groups whose ideologies they disagree with, people they find irritating, and arrest them, putting them away as terrorists, separatists and destructive people. The Turkish police, together with prosecutors and judges are working as an organisation which creates terrorists."

Hozatli had argued in his article that a survey of public opinion or informal conversations would reveal that most people complained about the police and did not trust them.

He had added that after the raids on dissident media organisations, such as the Atilim newspaper and the Özgür Radio, employees of these organisations were held on trumped up charges.

On 27 September, a penal court in Istanbul decreed that Hozat had "insulted the state's security forces in the press" (Article 301/2 of the Turkish Penal Code) and had first sentenced him to six months imprisonment.

This was then reduced to five months, and the sentence was converted to a fine of 20 YTL a day, which resulted in a punishment of 3,000 YTL (around 1,770 Euros).

Hozatli appealed against the decision on 2 October. (BIA news centre, Erol ONDEROGLU, Octoiber 5, 2007)


Hrant Dink was killed, his ideas still on trial

Dink’s statement on “Armenian question” to Reuters became an issue of an investigation as Recep Akkuş, a friend of nationalist lawyer Kemal Kerinçsiz, filed a complaint to Şişli Prosecution office.

Hrant Dink had said in his statement: "Of course I call it genocide, since the consequences define it and name it anyway. A people who lived in this land for 4 thousand years disappeared wit the incidents." Agos paper reported that an investigation was launched on these words on 21 July.

The news report entitled '1 Vote against 301' conveyed the statement and the news of the investigation. Şişli Prosecution office opened a case over this news report, reporting that there was an investigation. Indictment asked the court to punish Dink, the responsible editor of Agos Sarkis Seropyan, and Dink's son Arat Dink with prison sentences between 6 months and 3 years with the charge of “insulting Turkishness” article 301 of TPC.

Dinks commented over this: "Those who target me are coming from deeper places than the groups made up of people like Kerinçsiz. I think they are behind Kerinçsiz and alike. Their aim is to intimidate me and teach me my place. I see this effort continues. I am not going to give up on my fight for democracy in Turkey. I guess they will not give up on me.”  They did not. Dink was murdered on 19 January 2007 outside the offices of Agos newspaper. Courts dropped proceedings against Dink for the judiciary was not so mad to prosecute a dead man. Yet it was possible to try his ideas. The case against Arat Dink and licence owner Sarkis Seropyan continues. Dink’s ideas, Arat Dink and Seropyan will appear in court on 11 October 2007 at 10:30 am. in Şişli 2nd. Criminal Court of First Instance.

"Freedom of Expression" Trials of this week:

Accused: Ethem Dincer

Court and Date of Hearing   : Mersin 4th Criminal Court of First Instance, 08 October 2007 at 10:40 am

Introduction: The case is over a demonstration held by a group of 60 people, members of 78´ generation Soliarity Association in Mersin. The group demanded the trial of those responsible for Kızıldere masaccre. The chairman Ethem Dinçer is charged over the slogans ¨Kızıldere is not and end the war continues, Murderers will give account¨.

Accused: Michael Dickinson

Court and Date of Hearing: Kadıköy 2nd Criminal Court of First Instance, 08 October 2007 at 11:30 am

Introduction: The case is against Dickinson over his holding up a collage work showing prime minister Erdoğan as a dog during the trial of Erkan Kara. Erkan Kara stands trial over exhibiting Dickinson´s work at Peace Fair. Dikinson eralier demanded to be tried instead of Kara but was refused.

Accused: Hrant Dink, Sarkis Seropyan, Arat Dink

Court and Date of Hearing: Sisli 2. Criminal Court of First Instance, 11 October 2007 at 10:30 am

Introduction: Şişli Public prosecutor´s office opened a case against Hrant Dink, chief editor of Agos paper over a report ¨a signature against 301¨ published on 21 July 2006. He is charged with ¨insulting Turkishness¨. Hrant Dink was dropped, others will continue to be tried.

Accused: Sebahat Tuncel, Ibrahim Tekdemir (Rojhilat)

Court and Date of Hearing: İstanbul 10th High Criminal Court, 11 October 2007 at 10:45 am

Introduction: The case is against the executive member of Democratic Society Party Sebahat Tuncel and Kurdish artist İbrahim Rojhilat, based on the statements of confessors. Tuncel is charged with being a member of PKK/KONGRA-GEL, Rojhilat is charged with helping the organisation.
(freeX@superonline.com, October 7, 2007)

Ferhat Tunç Acquitted

Musician Ferhat Tunç who was charged with “making separatist propaganda” over what he said during a concert in Alanya last year, has been acquitted. Ferhat Tunç was quoted in the indictment as saying “My heart bleeds for soldiers and guerrillas who get killed”.

İzmir Criminal Court Num 10 listened to Ferhat Tunç’s defence. Tunç told the court that he stood for peace and putting an end to all deaths. It would be shame to consider his ideas as separatism. Judges decided unanimously that Tunç’s words did not constitute crime. Tunç's lawyer Ercan Kanar commented after the hearing, “It was hearing which will surprise the lawyers and coming generations.”

Democratic Society Party (DTP) MP for Tunceli Şerafettin Halis, European Parliament Political Affairs Advisor and the head of Turkish delegation Sema Kılıçer, Freemuse representative Ole Reitov, Danish musician Poul Henrik Jensen and Niels Hausgaata, and the representatives of various nongovernmental organisations observed the hearing.
(freeX@superonline.com, October 5, 2007)

Writer Charged under 301 Wanted

An order of arrest issued for writer Osman Tiftikçi who was charged under article 301 and failed to appear in court for the hearing.
Sorun Publishing house published Tiftikçi's book 'The Evolution of the Army from the Time of Ottomans to Today”. The book was alleged to have insulted the army. Publisher Sırrı Öztürk and defence lawyers attended hearing held by İstanbul Criminal Court of First Instance Num. 2. Tiftikçi's lawyer Mehmet Fatih Kayagil told the court that he was not in touch with his client for some time and Tiftikçi was abroad at some point. Court issued an arrest order for Tiftikçi.
(freeX@superonline.com, October 5, 2007)

The Army Keeps Talking: Do not Touch Sensitive Issues Now

Army asked the government not to go beyond what has already been done in the issues of article 301 of TPC, Cyprus and the law on foundations.

The chief of army Yaşar Büyükanıt had talked about a systematic and prejudiced attack on the army. Büyükanıt said "We are keeping silent out of respect to our state, nation and order... yet there is a limit for everything… nobody should push it too much."

Barçın Yinanç from “Referans” newspaper reported that Hilmi Akın Zorlu the Head of Plan and Principles Department in army headquarters said at a meeting headed by EU chief negotiator Ali Babacan on 17 September, "they did not approve going into issues like Cyprus, TPC article 301 and the Law on Foundations in this period". Bureaucrats say that soldiers are putting on the brakes in EU process.
(freeX@superonline.com, October 5, 2007)

Intellectuals at tribunals: But they are homo sapiens too

Ferhat Tunç said during his concert on 22 July 2005 in Antalya’s Alanya district “Each guerrilla who gets killed is too a son of this country. My heart bleeds for every soldier who gets killed, my hearts bleeds for every guerrilla who gets killed. I am the voice of those who were made the other. If we want a democratic country we need equality. A problem of an Arab should be a problem for a Kurd in Turkey. Not all those portrayed as separatist are really separatists.” İzmir Public Prosecutor Birol Çengil writes an indictment claiming that Tunç had made PKK’s propaganda to the audience who were there for entertainment. Çengil argues that Tunç’s words were a threat to the public peace in Turkey and could not be considered as freedom of expression. A High Criminal Court with Special Powers, a court which replaced the former State Security Courts handles Tunç’s trial where he faces imprisonment for up to 15 years.

Shortly after the trial begins two officers of Beyoğlu Security Centre visited Ferhat Tunç to inform him of an e-mail they received. An e-mail sent to the Security Headquarters only five days after the murder of Hrant Dink reads “We killed Hrant Dink. Osman Baydemir, Metin Tekçe and Ferhat Tunç are next. Protect them if you can” signed by Turkish Revenge Squads (TIT). Officers warns Tunç "Be careful, let us know about the suspicious people you spot". Roads where Tunç’s office and house are put under surveillance. The tragedy that seems to be borrowed from Hrant Dink’ story which led to a bitter end on 19 January 2007 continues. Tunç will appear in Izmir High Criminal Court Num. 10 on 4 October 2007 at 10 am.

Another case where Tunç was charged over an article “A Revolutionary Leyla and a song” published in “Özgür Gündem” daily will be seen on 3 October 2007 at 10:00 am in Beyoğlu Criminal Court of First Instance Num. 2.

"Freedom of Expression" Trials of this week:

Accused: Hilmi Aydogdu

Court and Date of Hearing: Diyarbakir 8th Criminal Court of First Instance, 2 October 2007 at 09:30 am

Introduction: A case was opened against Hilmi Aydoğdu, Diyarbakır city chairman of Democratic Society Party over his statement: ¨We consider an attack on Kirkuk as an attack on Diyarbakır¨. He was arrested over the statement and now is charged with ¨inciting hatre4d and hostility among the people¨ facing imprisonment for upto 3 years.

Accused: Ferhat Tunc, Mehmet Colak

Court and Date of Hearing: Beyoglu 2nd Criminal Court of First Instance, 3 October 2007 at 10:00 am

Introduction: The case is about Ferhat Tunç´s piece titled ¨A REVOLUTIONARY LEYLA AND A SONG¨ published in Özgür Gündem newspaper.

Accused: Mehmet Sevket Eygi, Selami Caliskan

Court and Date of Hearing: Istanbul 14th Criminal Courth of First Instance, 3 October 2007 at 10:00 am

Introduction: The case is about a piece entitled ¨Terror of Anti-Religious Hostility¨ written by Mehmet Şevket Eygi and published in Milli Gazete paper. The author Eygi and the responsible editor Selami Caliskan had received 1 year 8 months of prison sentences. Supreme Courts 8th Penal Department had then handled the appeal and overruled the decision of the local court. However Supreme Court Prosecutor appealed against the ruling and the case went to the general assembly of the supreme court which ruled against the accused.

Accused: Ragip Zarakolu

Court and Date of Hearing: Istanbul 2nd Criminal Court of First Instance, 3 October 2007 at 10:30 am

Introduction: The case was opened upon publishing of George Jerjian´s book TRUTH WILL LIBERATE US, by BELGE publishing house.

Accused: Sirri Ozturk, Osman Tiftikci

Court and Date of Hearing: Istanbul 2nd Criminal Court of First Instance, 3 October 2007 at 11:00 am

Introduction: The case is against the owner of Sorun Publishers Sirri Ozturk and writer Osman Tiftikci over the book ¨Evolution of the Army from Ottoman time to Today¨.

Accused: Ferhat Bayindir

Court and Date of Hearing: Batman High Criminal Court, 4 October 2007 at 10:00 am

Introduction: HRA executive member and lawyer Ferhat Bayındır stands trial over his press statement on the murder of Hasan İş who was claimed to have lost his life during unrest in the courtyard of Batman townhall on 27 August 2005. Bayındır is İş´s lawyer and is charged with ¨revealing the secrets of the investigation to public and insulting security organisation.

Accused: Ferhat Tunc

Court and Date of Hearing: Izmir 10th High Criminal Court, 4 October 2007 at 10:00 am

Introduction: The case is against musician Ferhat Tunç over his remarks during a concert in Alanya on 22 July 2006 where Tunç mentioned Kurdish issue and demanded a peaceful solution. Tunç is charged under ATL article 7/2. The indictment qoutes Tunç ¨Each killed guerilla is a son of this countyr too. I feel sorry for each killed soldier and also for each guerilla...¨. Tunç is charged with making propaganda for PKK. (freeX@superonline.com, October 1, 2007)



Kurdish Question / Question kurde


DTP Congress: "Democratic Autonomy"

At a "Democratic Society Congress" organised by the Democratic Society Party (DTP) in Diyarbakir on 26-28 October, there was a demand for "democratic autonomy". Furthermore, cross-border operations and lynch attempts towards Kurdish individuals and institutions were condemned.

It was also said that Abdullah Öcalan, "the leader of the Kurdish people" would be very important in a democratic solution to the Kurdish question.

According to the congress report, the following were discussed:

"When in a country as a whole the people are guaranteed input and decisions at the local level, and when enough autonomy has been won in order to express oneself freely and with all differences, then this model is called 'democratic autonomy'."

The report suggests a gradual strengthening of the administration at the levels between central government and provinces, and that each region should be given its own name or be called after the largest province within its borders. It was said that 20 to 25 regional parliaments could be founded, and that Turkey’s geography needed to be explored.

The report further calls for:

    * Radical reforms in Turkey's political and administrative structure in order to ensure democratisation
    * In order to develop problem-solving approaches, the local level should be strengthened
    * The people should be involved in decision-making processes and all local units should be based on the parliamentary system
    * Instead of autonomy based on "ethnicity" or "territory", it suggests regional and local structures which allow for the expression of cultural difference
    * While the present flag and official language should still be valid for the "nation of Turkey", each region and autonomous unit would have its own democratic government with its own colours and symbols
    * Change cannot be achieved only by changing the government system but should be predicated on society's self-sufficiency.

The report also called for a change from the definition of "nation" with an ethnic emphasis to the term "The nation of Turkey", in order to find a shared sense of belonging.

Instead of defining everyone as "Turks", this alternative term would accept cultural identities and a super-identity of "citizen of Turkey".

"Our explicit political aims are for barriers against all languages, first of all Kurdish, and cultures to be removed and for a redefinition of "citizenship" and "nation" based not on exclusive ethnic references but in a democratic manner."(BIA news centre, Nilüfer ZENGIN, October 31, 2007)

L'armée turque pilonne sans cesse des positions kurdes

Des positions présumées des rebelles kurdes ont été pilonnées mardi par des hélicoptères militaires dans le sud-est de la Turquie, près de la frontière avec l'Irak, dans le secteur du mont Cudi, où trois soldats et six insurgées auraient été tués.

L'assaut a débuté tôt lundi dans la province de Sirnak, avec des tirs de roquettes des hélicoptères. L'agence de presse Firat, accusée par le gouvernement turque d'être la voix des rebelles, a précisé qu'une trentaine de Cobras étaient impliqués.

Des commandos ont ensuite été déployés par hélicoptère dans le secteur. Des troupes terrestres sont également arrivées par camions. Les combats se sont poursuivis tard dans la soirée et les Cobras ont repris leur pilonnage tôt mardi matin. Une épaisse fumée s'élevait du mont Cudi après l'assaut, selon l'Associated Press Television News.

Trois soldats ont été tués lundi, selon l'agence de presse privée Dogan et le quotidien "Hurriyet". Six rebelles ont également été abattus, rapporte une autre agence privée, Cihan.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré lors d'une réunion parlementaire de son Parti de la Justice et du développement (AKP) qu'il était "inévitable" d'intensifier les opérations militaires.

Ankara a d'ailleurs réclamé mardi aux Américains des mesures "urgentes" contre les rebelles kurdes basés dans le nord de l'Irak, avertissant que l'avenir de leurs relations en dépendait.

M. Erdogan expliquait aux députés la position qu'il défendrait lorsqu'il rencontrera le président George W. Bush à la Maison Blanche le 5 novembre.

La Secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice doit également s'entretenir avec les dirigeants turcs vendredi à Ankara et non jeudi comme prévu initialement, a indiqué l'ambassade américaine en Turquie.

L'armée turque a sensiblement renforcé sa présence tout au long de la frontière irakienne, massant 100.000 hommes dans cette zone, les Turcs menaçant de mener des incursions dans le nord de l'Irak pour y "nettoyer" les camps du PKK.

Défiant les menaces turques, le président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani a déclaré qu'il ne "prend pas ses ordres" à Ankara, dans une interview à la presse turque.

Accusé par les autorités turques de tolérer, voire de fournir en armes et en explosifs les 3.500 rebelles établis sur son territoire, Barzani a toutefois exhorté le PKK à renoncer à la violence et la Turquie à apporter une solution politique au conflit. (AP-AFP, 30 octobre 2007)

Les Kurdes d'Irak accusent les militaires turcs d'entraver les négociations

Les Kurdes d'Irak accusent les militaires turcs d'avoir fait échouer par leur "intransigeance" les négociations sur la sécurité à la frontière irako-turque que des rebelles kurdes du nord de l'Irak traversent pour lancer des raids meurtriers en Turquie.

Une première rencontre a eu lieu la semaine dernière à Ankara, où s'est rendue une délégation irakienne, sans que des progrès soient annoncés pour une solution à la présence au Kurdistan irakien de rebelles du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

"L'échec de la réunion d'Ankara est due à l'attitude intransigeante des généraux turcs qui estiment que s'ils rencontrent des représentants du Kurdistan, ils perdront la face", a assuré lundi à l'AFP Kamel Chaker, numéro un du Parti Communiste kurde d'Irak.

Ces pourparlers doivent se poursuivre notamment dans le cadre d'une réunion régionale des voisins de l'Irak à Istanbul, à la fin de la semaine, où la question des bases du PKK en Irak sera évoquée.

A Ankara, les militaires turcs ont refusé de recevoir les deux membres kurdes de la délégation irakienne: Sifin Dezaie, directeur des relations extérieures du Parti démocratique Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani, et Imad Ahmed, ministre du Travail et de la Reconstruction, et membre de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) de Jalal Talabani.

"Les militaires sont inflexibles dans leur état d'esprit et dans leurs vues, a poursuivi Kamel Chaker. Ils ne veulent pas rencontrer des représentants du Kurdistan, ni dialoguer avec le président (du Kurdistan irakien) Massoud Barzani, ils ne veulent pas entendre parler du Kurdistan".

L'autre pierre d'achoppement a été, selon lui, la question du déploiement de peshmergas, les militaires du gouvernement autonome kurde d'Irak, aux frontières entre l'Irak et la Turquie.
 Pour Azad Aslam, commentateur politique de l'hebdomadaire anglophone d'Erbil Kurdish Globe, "les Irakiens ont également proposé que des forces américaines et irakiennes contrôlent les frontières entre l'Irak et la Turquie, mais les Turcs ont refusé cette proposition".

Selon lui, "les demandes turques étaient de fermer les bases du PKK au Kurdistan, d'arrêter et de livrer les leaders du PKK. Ces demandes ont fait échouer les négociations, car pourquoi des Irakiens demanderaient à des Kurdes du Kurdistan d'attaquer d'autres Kurdes?"

"Les militaires ne veulent pas d'un dialogue politique, estime encore le journaliste kurde, ils souhaitent au contraire plus de tension pour assoir leur pouvoir en utilisant le prétexte du PKK".
 Une délégation du Kurdistan irakien devait se rendre en Turquie pour rencontrer les responsables de l'AKP, le parti au pouvoir en Turquie, mais cette visite a été annulée, a encore indiqué Kamel Chaker, qui représente le PC au sein de cette délégation.

"Notre volonté est de rencontrer les dirigeants de l'AKP et non pas le gouvernement turc ni les militaires, mais à l'heure actuelle la situation pour un tel entretien n'est pas envisageable en raison de la tension et de la dureté de l'attitude" d'Ankara, selon ce dirigeant politique.

"Les dirigeants turcs doivent résoudre la question du PKK et s'interroger pour savoir pourquoi existe ce parti. Et même s'ils arrivent a éliminer le PKK, il en renaîtra un autre", conclut-il.

Dans le même temps, le gouvernement du Kurdistan irakien a maintenu une attitude de conciliation et le premier ministre Nechirvan Barzani a rappelé lundi à Erbil que la région autonome ne soutenait pas le PKK. (AFP, 30 octobre 2007)

Battles in Southeast: 4 Soldiers, 17 PKK Militants Dead

Yesterday (29 October) four soldiers died during operations in the Southeast, and one lieutenant was injured during a land mine search.

According to Sabah newspaper and CNN Türk, sergeants Ilyas Karadavut and Ercan Cicek, as well as another soldier, so far unidentified, died in a battle which started at the Cudi Mountain in Sirnak province, in the Southeast of Turkey and near the Northern Iraqi border.

According to CNN Türk, the military encountered PKK militants in the Cudi and Gabar mountain areas and called on them to give themselves up. When the PKK fired in response, a battle ensued.

CNN Türk said that operations continued at the Cudi and Gabar Mountains in Sirnak yesterday night, and that military convoys were moving towards the Northern Iraqi border to prepare for possible cross-border operations.

Military equipment and soldiers brought to Nusaybin in the southeastern province of Mardin (bordering Syria) were taken to the Cizre district of Sirnak, bordering Northern Iraq, yesterday evening. The convoy was heavily guarded.

Meanwhile, Sergeant Ali Riza Altin died in a land mine explosion during operations in the rural part of Pülümür district in Tunceli, in eastern Turkey.
The road from Pülümür district in Tunceli province leading to Erzincan and Erzurum, which had been closed for two days as part of the operations in the area was yesterday evening reopened for civilian traffic, albeit heavily controlled.

The Radikal newspaper has quoted the number of killed PKK militants in the area as 17.

A PKK shelter was found in the Pervari district of Siirt province. The shelter was destroyed by explosives expert lieutenant Mehmet Bedri Aluclu, but he was seriously injured in the process. (BIA, Nilüfer ZENGIN, October 30, 2007)

Mobilisation nationaliste contre les Kurdes d’Irak

Après l’échec des négociations entre la Turquie et les Irakiens ce week-end, l’éventualité d’une opération militaire turque contre les bases arrière des rebelles kurdes dans le nord de l’Irak se renforce.

La pression populaire ne faiblit pas. Huit jours après l’attaque de 12 soldats turcs et l’enlèvement de 8 autres près de la frontière irakienne par des activistes kurdes du PKK, les manifestations contre la terreur se répandent comme une traînée de poudre.

Les services de la sûreté nationale ont comptabilisé 432 défilés à travers le pays, entre le 21 et le 23 octobre. Et si le nombre de participants ne dépasse guère les quelques milliers à chaque fois, pas un jour ne passe sans marche de soutien aux « martyrs ». Le point d’orgue pourrait être atteint aujourd’hui, fête nationale qui célèbre le 84e anniversaire de la création de la République turque, le 29 octobre 1923.

À Istamboul, la statue de l’indépendance, sur la place de Taskim, reçoit chaque jour de nouvelles gerbes de fleurs déposées à la mémoire de Mustafa Kemal, l’homme qui fonda la république. Ce samedi, ce sont plus de 300 manifestants venus de Kastamonu, au nord d’Ankara, qui y observent une minute de silence avant d’entonner l’hymne national, la main sur le cœur.

Le défilé, essentiellement composé d’hommes, a remonté la grande avenue piétonne en scandant « Les martyrs ne meurent pas, la patrie ne se divise pas » et « Allah Akbar » (Dieu est grand). « Nous sommes les enfants de soldats qui se sont sacrifiés en 1915 pour créer la République. Que le gouvernement frappe le PKK ! Qu’il s’en prenne aux États-Unis et aux Kurdes ! », s’enflamme Mehmet Kaba, un des manifestants.

« Une opération transfrontalière est devenue obligatoire »

La mort d’une trentaine de soldats en moins d’un mois, attaqués par les rebelles du PKK, a donné un nouvel élan au nationalisme turc. À l’image de la fédération de Kastamonu, les partisans d’une opération militaire pour éradiquer le PKK sont puissants, relayés par des médias jouant eux aussi la surenchère.

Les défilés ne sont toutefois pas tous aussi radicaux que celui organisé par la fédération de Kastamonu. Vendredi, quelques centaines d’étudiants ont défilé dans le centre de Besiktas. Busra Cerrah, étudiante en chimie, dit être venue pour montrer sa solidarité envers les familles de martyrs et non pour stigmatiser les Kurdes. « Nous avons des amis et des voisins kurdes. Nous n’avons rien contre eux. Ce que l’on souhaite, c’est que nos soi-disant amis américains et européens nous aident à lutter contre le terrorisme. »

Dans ce groupe, l’espoir en une solution diplomatique pour résoudre la crise a laissé place à la résignation. « Passer à une opération transfrontalière est devenu obligatoire », explique Oykü Aras, 22 ans. Certaines de ses camarades flirtent toutefois avec l’ultranationalisme, estimant que la Turquie est allée « trop loin » en matière de « démocratie ». « Il y a 20 députés au Parlement qui soutiennent le terrorisme. Ils n’auraient pas dû être élus. » La référence aux députés kurdes du DTP est directe. L’armée turque lance des appels au calme

Au milieu de cette surenchère émotionnelle, les appels au sang-froid sont néanmoins nombreux. Le quotidien du centre Milliyet, tiré à 218 000 exemplaires, se scandalisait samedi de la forte présence d’enfants dans ces défilés. Dans le même quotidien, le chroniqueur Can Dundar reprochait la pression croissante concernant l’affichage aux fenêtres du drapeau turc.

C’est pour éviter d’entrer dans ce cercle vicieux nationaliste que l’association de jeunes, Genç Siviller, observe un « deuil silencieux ». « Nous ne trouvons pas juste de réagir en portant un ruban noir ou en affichant un drapeau, explique Turgay Ogur. Si notre voisin ne l’affiche pas, est-ce que cela signifie qu’il aime le terrorisme ? »

L’armée turque commence elle aussi à envoyer des appels au calme. Vendredi, le général Buyukanit a repoussé à l’après-5 novembre l’hypothèse d’une opération militaire d’envergure dans le nord de l’Irak. Cette date correspond à la rencontre capitale entre le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le président américain George Bush. (La Croix, Delphine NERBOLLIER, 29 octobre 2007)

Ankara maintient toujours sa menace militaire en semaine diplomatique

La Turquie a averti dimanche qu'elle entendait conserver toutes ses options, y compris militaire, contre les rebelles kurdes réfugiés dans le nord de l'Irak, avant une semaine de contacts diplomatiques intenses, en particulier avec les Américains.

L'armée turque a pour sa part continué ses ratissages contre les séparatistes kurdes à l'intérieur du pays avec une importante opération à laquelle participaient plusieurs milliers de soldats dans l'est, à 600 km de la frontière avec l'Irak.
Dimanche, 15 militants kurdes du PKK auraient été tués dans la province de Tunceli, a affirmé la télévision CNN Turk. L'opération, appuyée par des hélicoptères, a eu lieu dans une zone montagneuse, près de la ville de Pulumur, à environ 600 km au nord de la frontière avec l'Irak, selon la même source.

La principale route entre la ville de Tunceli, une place forte du PKK, et la province voisine d'Erzurum, plus à l'est, avait été fermée dimanche matin lorsque l'opération de ratissage a commencé, selon la même source.

L'opération fait suite à l'explosion mercredi dans cette zone de deux engins à retardement alors que l'armée était en train de désamorcer des mines. L'explosion n'avait pas fait de victimes.

Aucune confirmation officielle de l'incident de dimanche n'était disponible dans l'immédiat.

L'armée turque a promis une réponse qu'ils "ne peuvent même pas imaginer" aux militants kurdes pour leurs attaques contre les militaires, dans un message du chef de l'état-major publié dimanche à l'occasion de la fête nationale turque lundi.

"Ceux qui nous font souffrir vont souffrir à un degré qu'ils ne peuvent même pas imaginer et nous sommes déterminés sur cette question", a déclaré le général Yasar Büyükanit dans un message publié à la veille du 84è anniversaire de la création de la République turque le 29 octobre 1923.


L'éventualité d'une opération militaire contre les bases arrières des rebelles kurdes dans le nord de l'Irak s'est renforcée après l'échec vendredi de pourparlers à Ankara avec les Irakiens.

La Turquie lancera une opération "quand ce sera nécessaire", sans tenir compte de l'opinion de la communauté internationale, a averti samedi le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui s'est montré excédé par les appels à la retenue des Etats-Unis.

Il devrait s'en expliquer jeudi avec la Secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice qui fera un crochet par Ankara avant de se rendre à une Conférence internationale des pays voisins de l'Irak, vendredi et samedi à Istanbul.

Washington veut à tout prix éviter une déstabilisation du Kurdistan irakien, l'une des rares régions pacifiées d'Irak, mais la Turquie montre des signes d'impatience.

Elle a massé des troupes dans le sud du pays, près de la frontière avec l'Irak, et des unités de commandos ainsi que de l'équipement militaire ont été acheminés dans cette zone, selon la presse turque.

Après Ankara, les discussions vont se poursuivre à la Conférence d'Istanbul qui se tient au niveau des ministres des Affaires étrangères et à laquelle devrait assister le chef de la diplomatie irakienne Hoshyar Zebari.

MM. Zebari et Babacan devraient se rencontrer en tête à tête à Istanbul, a indiqué dimanche à l'AFP un diplomate turc.

Le point d'orgue des pourparlers entre les Etats-Unis et la Turquie, aura lieu lundi 5 novembre avec une rencontre entre M. Erdogan et le président George W.Bush à la Maison Blanche.

Il s'agira des premiers entretiens entre les deux responsables depuis la victoire du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, de M. Erdogan aux législatives de juillet.

Le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani a de son côté souhaité des négociations directes avec Ankara mais les Turcs ont déjà laissé entendre que Bagdad est leur seul interlocuteur.

Cinq personnes ont par ailleurs été légèrement blessées par l'explosion d'un engin de faible puissance dans une ville du nord-ouest de la Turquie où se déroulait une manifestation anti-PKK. (AFP, 28 oct 2007)

Les Kurdes de Turquie craignent d'être victimes des sanctions contre l'Irak

Les Kurdes du sud-est de la Turquie craignent de pâtir d'éventuelles sanctions turques contre le Kurdistan irakien, avec la fermeture potentielle de la frontière.

"Si la Turquie ferme le poste-frontière d'Habur, la population va souffir et elle rejoindra les rebelles", affirme Mehmet Yilmaz, un chauffeur routier de 31 ans qui attend de passer la frontière, son camion rempli de ciment, pour rejoindre la ville irakienne de Zakho.

Ankara menace d'imposer des sanctions pour obliger le Kurdistan irakien à prendre des mesures contre les rebelles séparatistes kurdes qui y sont réfugiés.

"J'ai cinq enfants à nourrir. Le commerce avec l'Irak est la seule façon de gagner de l'argent dans la région", assure Yilmaz, dont le camion est coincé dans une queue de quatre km au poste-frontière, proche de la ville de Silopi.

Le Conseil national de sécurité turc (MGK), dont les recommandations sont généralement suivies à la lettre par le gouvernement, s'est prononcé mercredi pour des sanctions économiques contre les Kurdes d'Irak, accusés de soutenir les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

La Turquie fournit de l'électricité au Kurdistan irakien et le volume du commerce frontalier s'élève à plusieurs centaines de millions de dollars par an. De nombreux entrepreneurs turcs font en outre des affaires avec le nord de l'Irak.

Ahmet Karabulut (58 ans) raconte avoir été payé 4.000 dollars (2.780 euros) pour fournir des appareils ménagers aux forces américaines à Bagdad. Il fait le voyage en Irak deux fois par mois.

"Une fois mes dépenses déduites, il me reste 1.500 dollars (1.042 euros),  ça me permet tout juste de vivre. S'il arrive la moindre chose au poste de Habur, il ne me restera plus qu'à mettre le feu à mon camion et à aller mendier devant une mosquée", commente-t-il.

Depuis la crise entre Bagdad et Ankara, les douaniers irakiens ont tendance à malmener les chauffeurs routiers turcs, accuse Ahmet Karabulut.

"Quand ils voient nos passeports turcs, ils nous insultent. Ils nous considèrent comme des ennemis alors que nous sommes Kurdes comme eux", raconte-t-il.

Le commerce frontalier était déjà devenu plus difficile avec l'instauration de contrôles renforcés depuis la guerre en Irak en 2003.

"Avant la guerre, un camion pouvait revenir chargé de 1.000 litres de diesel. Maintenant, ils nous autorisent seulement 400 litres", affirme Ercan Kalkan (24 ans).

Malgré ces difficultés, l'Irak reste un marché juteux pour la Turquie et c'est l'un des rares pays avec lesquels Ankara enregistre un excédent commercial.

Les exportations turques vers l'Irak se sont élevées à 1,18 milliard d'euros pour les huit premiers mois de l'année, après 1,73 milliards en 2006, selon les chiffres officiels.

Les importations irakiennes en Turquie ont en revanche péniblement atteint 106 millions d'euros pour les huit premiers mois de l'année après 259 millions pour l'ensemble de 2006.

Alors que la grande majorité des exportations turques passent actuellement par le poste de Habur, Ankara envisagerait en cas de sanctions contre le Kurdistan irakien de faire passer son commerce vers l'Irak par les postes frontaliers syriens, selon la presse turque.

Dans ce cas, se plaignent les chauffeurs routiers, le voyage serait encore plus long et surtout plus dangereux à l'intérieur du territoire irakien alors que le Kurdistan est l'une des rares zones pacifiées du pays.

"Nous allons devenir des cibles comme les convois américains", s'inquiète un chauffeur, Kazin Kurtay. "Ou Habur reste ouvert, ou nous quittons ce pays", conclut-il.  (AFP, Hande CULPAN, 28 oct 2007)

Recent Fascist Lynching Attempts Against Kurds

According to a report prepared by the Bursa branch of the Human Rights Association (IHD), the death of 12 soldiers in Hakkari at the weekend has made Kurds and the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) the target of nationalist attacks.

Bianet has learned that there were two attacks on restaurants in the Yildirim province on Wednesday (24 October) evening. Knives and pepper sprays were used, and a Hüseyin Yildiz was injured. He is still in intensive care. Two other people were less seriously injured.

The attackers said, "We are the young of this neighbourhood, and we will not shelter you!". They hung up Turkish flags in the restaurants.

Local sources say that windows of a shop were broken in Ortabag and that a wreath covered in a Turkish flag was left in front of the shop.

The funeral of one of the soldiers who died in Hakkari, Samet Sarac, took place in Bursa on Wednesday. One of the slogans shouted at the funeral was, "We don't want the PKK in parliament."

After DTP party headquarters have been attacked in various places in Turkey, the DTP province chair Suat Ertugrul has expressed his worry that Kurds may become the targets of further attacks. There are two rallies planned in Bursa by the "We are all Mehmeds [the name for soldiers] Solidarity" platform, one after Friday prayers today (26 October) and one on Sunday (28 October).

Local sources have also reported that the windows of a shop, which former Democracy Party MP Leyla Zana is said to have shares in, and known to be owned by a Kurd, have been broken every day since 12 October. There are also pancards reading "Love it [the country] or leave it".

The IHD further reports:

    * At rallies going on until night on 21 October, the DTP headquarters was stoned by a group of around 1,000 people, its sign was taken down, and there were attempts to set fire to the building.
    * The home of Öykü Evren who lives below the DTP headquarters was wrecked.
    * A group of around a thousand people gathered in front of the building of the Basic Rights and Freedoms Association. First they besieged eleven people in the building, and then they attacked the building and injured one person.
    * At the socalled Muhacir market [market of Balkan Turk immigrants], the workplaces of Kurdish traders were attacked. Because it was a Sunday, there was only material damage.
    * Celal Hanbayat, the association head of the Assocation of People from Tunceli in Bursa was called and threatened with death. He was told that his workplace would be burned down.
    * People are being forced to hang flags out at workplaces, in minibuses used for public transport and in private cars. People who do not comply are threatened, sworn at and harrassed.
    * Primary and middle school children are taken out of school and go around the city shouting racist slogans, with the participation of some teachers.
    * Zeynep Dirik was harrassed by a canteen owner when he heard her speak Kurdish; she was sworn at and insulted.
    * A coffee house in the Mustafa Kemal Pasa district of Bursa, which many Kurds frequent, was attacked by nationalists; those sitting in the cafe were not allowed to go home.
    * A group of up to 1,500 people attacked Kurdish work places. Weapons were used. Felemez Turgay and Ahmet Tokay were injured.
    * The house of Kurdish citizen Abdurrahman Adam was set on fire.
    * The windows of Seyfettin Adam's house and workplace were broken.
    * The Fevzidede and Atariye neighbourhoods were besieged for three days.

And no arrests made...

According to DTP province chair Ertugrul, people bearing the flags of the Nationalist Movement Party (MHP) and making the "Grey Wolf" sign of the ultranationalist youth movement, came from other cities to join the siege.

Abdülaziz Akyol, the president of the Bursa IHD told bianet that he had met with Bursa Governor Nihat Canpolat on Wednesday (23 October). Canpolat expressed his sorrow, but up to now no one has been arrested in relation to these attacks.

Beer and nationalism

At a meeting where professional associations, trade unions and political parties called for composure, brotherhood and peace, Günay Pank, province chair of the Freedom and Solidarity Party (ÖDP) said: "When it turns evening in Bursa, you meet groups with beer bottles in their hands and making the Grey Wolf sign".

Local journalist Rüstem Avci spoke with bianet. He said he had spoken to the province administration of the Nationalist Movement Party, which said that it did not approve of these groups and could not control them.

Calls for peace also targeted

Pank said that the joint call for laying down arms and for giving peace a chance was attacked by much of the local media because the terms "PKK" and "terrorism" were not used and because the DTP had also signed it. (BIA news centre, Tolga KORKUT, October 26, 2007)

Ankara hausse le ton avant de discuter avec une délégation irakienne 

La Turquie a fustigé jeudi les appels à la retenue américains et averti qu'elle était déterminée à chasser du nord de l'Irak les séparatistes kurdes turcs qui y sont repliés, avant de repousser à vendredi des entretiens avec une délégation venue de Bagdad.

En visite à Bucarest, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a vivement critiqué les appels à la modération de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice. "Bien sûr qu'elle (Mme Rice) peut souhaiter que la Turquie n'organise pas d'opération en dehors de ses frontières mais la décision sur la nécessité d'une telle intervention nous appartient", a déclaré M. Erdogan.

"Est-ce que les gens ne se demandent pas ce que les Américains sont venus chercher en Irak, à 10.000 km de chez eux, a-t-il dit. Moi je suis dérangé (par le PKK). En quoi les Américains étaient-ils dérangés par l'Irak?", a-t-il lancé.

M. Erdogan a également enjoint l'Union européenne (UE) d'agir contre le PKK. "Les pays de l'UE considèrent le PKK comme une organisation terroriste, ils l'ont déclaré, mais ce n'est pas suffisant. Nous attendons que des mesures soient prises", a-t-il déclaré.

Le diplomate en chef de l'UE Javier Solana a appelé jeudi la Turquie à la retenue, en soulignant que l'intégrité territoriale de l'Irak était "fondamentale".

A Ankara, le président turc Abdullah Gül a aussi tenu des propos très fermes. "Notre patience est à bout et nous ne tolérerons pas que le sol irakien soit utilisé pour des activités terroristes", a-t-il averti lors d'une réunion des pays voisins de la mer Noire.

Un haut responsable américain présent à cette rencontre a assuré que Washington s'efforçait d'obtenir la libération de huit soldats turcs capturés dimanche par le PKK au cours d'une attaque qui a fait 12 morts dans les rangs de l'armée turque.

"Nous faisons ce que nous pouvons, avec les gouvernements turc et irakien, pour que les otages soient libérés", a déclaré Matthew Bryza, secrétaire d'Etat adjoint pour les affaires européennes et d'Eurasie.

Réagissant aux déclarations de M. Bryza, le PKK a affirmé dans un communiqué que les huit soldats prisonniers se trouvaient dans une zone contrôlée par la guérilla sur le territoire turc.

"Pour cette raison, pour assurer la sécurité des soldats, il ne peut être donné suite en ce moment aux demandes d'entrevue et autres" requêtes, a affirmé le PKK.

L'état-major turc a annoncé jeudi que ses troupes avaient repoussé mardi soir une nouvelle attaque des rebelles près de la frontière irakienne et "neutralisé" --c'est-à-dire vraisemblablement tué-- plus de 30 assaillants.

C'est dans ce climat de tension qu'une délégation irakienne dirigée par le ministre de la Défense Abdel Qader Mohammed Jassim est arrivée jeudi à Ankara pour tenter d'éviter une intervention unilatérale turque dans le Kurdistan irakien.

Mais les 11 membres de la délégation, qui comprend de hauts responsables de la sécurité, un militaire américain et des représentants de factions kurdes administrant le nord de l'Irak, devront attendre vendredi matin pour s'entretenir avec des responsables turcs, selon une source irakienne. (AFP, 25 oct 2007)

La Turquie maintient sa menace d'incursion en Irak

L'aviation turque a pilonné mercredi des positions des rebelles kurdes près de la frontière irakienne, alors que la menace d'une incursion militaire contre les bases rebelles kurdes dans le nord de l'Irak restait entière.

Les principaux responsables civils et militaires turcs ont étudié la riposte aux attaques des rebelles au cours d'une réunion du Conseil national de sécurité (MKG), avant des entretiens jeudi à Ankara avec une délégation irakienne.

Le MGK a recommandé au gouvernement de prendre des sanctions économiques contre les factions kurdes d'Irak soutenant le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), l'organisation séparatiste qui lance des attaques en Turquie depuis des bases arrières en territoire irakien.

Selon les sources militaires turques, jusqu'à 3.800 rebelles du PKK sont réfugiés en Irak et près de 2.000 autres se trouvent dans les montagnes turques.

Les sanctions économiques viseront "les groupes kurdes qui soutiennent directement ou indirectement l'organisation séparatiste", indique un communiqué.

La Turquie fournit de l'électricité au Kurdistan irakien et le volume du commerce frontalier s'élève à plusieurs centaines de millions de dollars par an.

Des chasseurs et des hélicoptères des forces turques ont détruit mercredi plusieurs caches du PKK dans le sud-est de la Turquie, près de la frontière irakienne, selon l'agence de presse Anatolie.

La visite mardi à Bagdad du chef de la diplomatie turque Ali Babacan a provoqué de premières mesures de la part de l'administration irakienne, qui a interdit les activités du PKK en Irak et décidé de fermer ses bureaux.

On rappelle toutefois à Ankara que dans le passé, les bureaux du PKK dans la zone kurde d'Irak avaient été fermés puis rouverts peu après.


Le gouvernement turc continue d'agiter la menace d'opérations contre les sanctuaires rebelles, et même si Ankara annonce vouloir privilégier la diplomatie, à l'heure actuelle, l'option militaire est toujours sur la table.

Le vice-Premier ministre turc Cemil Cicek a annoncé, selon la presse de mercredi, que l'aviation turque avait pilonné dimanche des positions du PKK situées jusqu'à 50 km à l'intérieur du territoire irakien, après une attaque des rebelles kurdes qui avait coûté la vie à douze soldats turcs.

Des informations vraisemblablement ébruitées pour montrer que la Turquie peut "à tout moment", comme l'a dit M. Babacan, sévir contre les bases arrières des rebelles.

La présidence du Kurdistan d'Irak, accusée par Ankara de soutenir les rebelles, a appelé mercredi le PKK, qui se bat depuis 1984 contre le pouvoir central turc, à mettre fin à la lutte armée.

Il s'agit de l'engagement le plus manifeste depuis le début de la crise de la part du gouvernement régional autonome kurde qui contrôle la zone où sont installées les bases du PKK.

Mais Ankara ne reconnaît comme interlocuteur que le gouvernement de Bagdad et l'engagement risque d'avoir peu d'effet sur les Turcs.

La question des huit soldats turcs que le PKK affirme avoir capturés et qu'Ankara a portés disparus place le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan sous la pression conjuguée de l'opinion publique et de l'opposition qui crient vengeance.

Les Etats-Unis, qui craignent qu'une incursion turque ne déséquilibre une des seules régions relativement calmes de l'Irak, ont appelé Turcs et Irakiens à faire preuve de retenue.

Au cours d'une réunion informelle des ministres de la Défense de l'Otan aux Pays-Bas, le secrétaire général de l'Alliance, Jaap de Hoop Scheffer, a estimé que la Turquie avait jusqu'à présent montré une "remarquable retenue au vu des circonstances". (AFP, 24 oct 2007)

L'armée turque pilonne le PKK à la frontière irakienne

L'aviation turque pilonnait mercredi des positions des rebelles kurdes à la frontière irakienne, dans le sud-est de la Turquie, a rapporté l'agence de presse semi-officielle Anatolie.

Des chasseurs et des hélicoptères de combats qui ont décollé de leurs bases de Diyarbakir, chef-lieu du sud-est anatolien à majorité kurde, ont bombardé et détruit plusieurs caches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) dans la zone, a affirmé l'agence.

Le pilonnage qui a eu lieu dans quatre provinces (deux frontalières avec l'Irak et une autre avec l'Iran) visait plus particulièrement des sentiers dans les zones montagneuses utilisés par les militants du PKK pour se déplacer, précise l'agence.

Les avions turcs bombardent régulièrement les positions des rebelles kurdes à l'intérieur du territoire turc.

Le pilonnage de mercredi est intervenu alors que la Turquie a menacé de conduire des incursions militaires dans le Kurdistan irakien en raison d'attaques meurtrières perpétrées depuis cette région par les séparatistes du PKK, dont la dernière dimanche à coûté la vie à 12 soldats, provoquant l'émoi de la population turque.

L'armée a annoncé mardi que 34 rebelles ont été tués dans les combats depuis cette dernière embuscade.

Selon les sources militaires turques, jusqu'à 3.800 rebelles sont réfugiés en Irak et près de 2.000 autres dans les montagnes turques.

Par ailleurs, deux bombes activées à distance par des rebelles ont explosé mercredi au passage de patrouilles militaires dans la province de Tunceli (est), l'une des zones où la rébellion du PKK est très active depuis 1984, sans faire de victimes, a indiqué Anatolie. (AFP, 24 oct 2007)

Des F-16 turcs ont déjà bombardé le territoire irakien

L'aviation turque a pilonné dimanche après une attaque meurtrière des rebelles kurdes visant une unité de soldats turcs, plusieurs de leurs positions situées jusqu'à 50 km en profondeur du territoire irakien, a affirmé un ministre turc, cité mercredi par la presse turque.

Après cette attaque survenue dans le sud-est anatolien, à quelques km de la frontière irakienne et qui a coûté la vie à 12 soldats, plusieurs chasseurs F-16 ont pilonné des cibles juste à la frontière avançant ensuite vers des bases plus au sud dans le nord de l'Irak, rapportent les journaux citant le vice-Premier ministre Cemil Cicek.

Les avions ont pénétré jusqu'à 40-50 km à l'intérieur de l'Irak pour frapper à plusieurs reprises les bases rebelles, a déclaré le ministre à des dirigeants de son Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir), selon le quotidien Hürriyet.

L'armée a annoncé que 34 combattants du PKK avaient été tués dans les combats avec les militaires depuis dimanche.  (AFP, 24 oct 2007)

Erdogan menace l'Irak de sanctions

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a menacé mardi l'Irak de sanctions économiques sous la forme de restrictions à l'exportation si Bagdad ne coopère pas pour éliminer les bases rebelles kurdes implantées dans le nord de l'Irak, a indiqué l'agence Anatolie depuis Londres.

L'Irak "doit coopérer pour combattre le terrorisme", a déclaré M. Erdogan à l'adresse d'un parterre d'hommes d'affaires britanniques rassemblés dans un hôtel londonien. Il a affirmé que le pays voisin "abuse de la bonne volonté de la Turquie".

Selon le chef du gouvernement turc, Ankara pourrait sanctionner l'Irak en réduisant les exportations vers le pays voisin de produits de première nécessité. Il a cité l'énergie électrique, l'eau, les produits alimentaires, l'électroménager et le matériel électronique. (AFP, 23 oct 2007)

Washington privilégie la voie diplomatique pour stopper le PKK

Washington a paru écarter mardi un engagement militaire américain dans des opérations contre les rebelles kurdes qui se servent du nord de l'Irak contre l'armée turque, en disant privilégier la recherche d'une solution diplomatique à la crise.

"Nous travaillons à trouver une solution diplomatique à un problème très difficile", a dit à la presse le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, face à des informations selon lesquelles les Américains envisageaient de prendre part à des opérations contre le PKK.

"Je n'ai pas connaissance d'un soutien américain à une frappe aérienne (...) mais nous pouvons fournir du renseignement opérationnel", a dit la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino.

Le président George W. Bush a appelé lundi son homologue Abdullah Gül afin de l'assurer de l'engagement américain à coopérer avec la Turquie pour combattre les rebelles kurdes opérant à partir du nord de l'Irak.

Ses services n'ont pas précisé la nature de la coopération mais selon le quotidien Chicago Tribune de mardi, citant de hauts responsables américains, les Etats-Unis envisagent des frappes aériennes contre le PKK dans le nord de l'Irak pour que la Turquie n'entreprenne pas d'incursion chez son voisin. (AFP, 23 oct 2007)

DTP Offices Under Permanent  Attack in Turkey

Democratic Society Party offices have become the target of attacks as the number of death toll rises in the south east. 3 people were attacked in Mardin by a group who accused them for being PKK supporters. President, Prime Minister and Minister of Justice called people to keep calm as concerns increased that there could be provocations.

Istanbul: A group attacked someone in Taksim accusing him to be a DHKP/C supporter. The victim turned out to be a police officer.
Another group closed traffic in Şişhane and chased someone who they claimed threw Turkish flag on the pavement. The crowd wanted to break into DTp office and prevented by the police.

Bursa: Around 1000 people stoned DTP office. Five people broke into the home of Öykü Evren the head of Rainbow association.

Police hardly stopped the crowd who wanted to set fire on the building. A group of people broke the windows of some shops and a taxi owned by southern eastern people.

Erzurum: A group attempted to break into DTP office. Around 10 thousand people marched on DTP office.

A high level soldier stopped the attackers.

Elazığ: Around 2 thousand people marched on DTP office. Police used pepper gas.

Trabzon: Around 4 thousand people gathered chanting "Eye for an Eye, Blood for blood", "We are neither Armenian, nor Hrant, We are from Trabzon, We are Turks".

Malatya : One person was attacked at the bus garage allegedly saying good for the death of soldiers.

Adana: Şafak Gürbüz (20) was wounded on the leg due to a stray bullet during demonstrations. (antenna-tr.org, October 24, 2007)

Une agence de presse publie des photos des soldats turcs capturés

L'agence de presse pro-kurde Firat, proche des séparatistes kurdes, a publié mardi ce qu'elle a présenté comme étant des photos des huit soldats turcs pris en otages dimanche.

"Les photos montrent que les soldats sont en assez bonne santé", a indiqué l'agence sur son site internet, sur lequel elle a diffusé onze photos des soldats, seuls ou en groupe.

Le PKK a affirmé avoir capturé vivants huit soldats turcs après une embuscade tendue par le PKK près du village de Daglica et de violents combats dimanche entre l'armée turque et les rebelles kurdes dans le sud-est du pays à la frontière irakienne. Douze soldats et 34 rebelles ont été tués dans ces affrontements.

L'armée turque a confirmé lundi que huit soldats étaient portés disparus suite à ces violents heurts.

Le PKK a affirmé que c'était la septième fois qu'il capturait des soldats turcs depuis le déclenchement en 1984 d'une sanglante lutte armée pour l'autonomie du sud-est anatolien. (AFP, 23 oct 2007)


Classique d'Ankara: L'offre de cessez-le-feu du PKK rejeté

Le ministre turc des Affaires étrangères Ali Babacan a insisté mardi à Bagdad sur le rôle de la diplomatie pour régler le problème des rebelles kurdes du PKK dans le nord de l'Irak mais a rejeté leur offre de cessez-le-feu.

Dans le même temps, son homologue irakien Hoshyar Zebari a assuré que l'Irak allait combattre "la menace" que représente les bases dans le Kurdistan d'Irak (nord) du PKK, en lutte contre le pouvoir central à Ankara depuis 1984.

"La politique, le dialogue, la diplomatie, la culture et l'économie sont les moyens de régler cette crise", a déclaré M. Babacan, arrivé à Bagdad au moment où la Turquie a menacé de conduire des incursions militaires dans le Kurdistan irakien frontalier, pour y éliminer les bases des séparatistes du PKK.

"Nous ne voulons pas sacrifier nos relations culturelles et économiques avec notre voisin pour une organisation terroriste", a-t-il ajouté dans une conférence de presse commune avec son homologue irakien après leur entretien.

Mais il a rejeté l'offre de cessez-le-feu conditionnel faite la veille par le PKK, assurant qu'Ankara ne traitait pas avec une "organisation terroriste". "La question du cessez-le-feu concerne deux pays, deux armées, et pas une organisation terroriste. Le problème est un problème de terrorisme".

Lundi soir, le PKK a annoncé qu'il était disposé à respecter un cessez-le-feu si l'armée turque renonçait à ses projets d'incursion et si l'Etat turc respectait les droits politiques et culturels de la minorité kurde en Turquie.

"Nous sommes prêts à observer un cessez-le-feu si l'armée turque arrête d'attaquer nos positions, abandonne ses projets d'incursion et s'engage à la paix", a indiqué le PKK dans une déclaration sur un site internet.

M. Babacan est arrivé à Bagdad pour des tractations visant à éviter le recours à la force par Ankara contre les rebelles kurdes dans le nord de l'Irak. Il doit avoir des entretiens avec le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki et le président Jalal Talabani.

"Le gouvernement irakien soutiendra activement la Turquie pour combattre la menace", du PKK, a déclaré M. Zebari. Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union Européenne, mais ses militants sont tolérés par les autorités locales irakiennes kurdes au Kurdistan.

Ankara a demandé au pouvoir central à Bagdad d'agir pour empêcher que le PKK ne lance des opérations à partir du Kurdistan irakien, mais l'armée de Bagdad n'est pas déployée dans cette région qui est sous le contrôle des autorités régionales kurdes.

Ces tentatives pour trouver un compromis suivent une embuscade du PKK dimanche près de la frontière irako-turque dans laquelle 12 soldats turcs ont été tués, et huit faits prisonniers, et qui a fait augmenter la crainte d'une riposte militaire turque.  (AFP, 23 oct 2007)

Talabani: La guérilla kurde disposée à un cessez-le-feu conditionnel

Les rebelles kurdes en lutte contre Ankara ont décidé d'annoncer un cessez-le-feu lundi, a annoncé le président irakien Jalal Talabani, à Souleimaniyeh, dans le nord de l'Irak.

Il n'a pas donné de détail sur les conditions de cette éventuelle annonce par le PKK, qui a des bases dans le Kurdistan irakien que la Turquie menace d'attaquer.

"Le PKK a décidé de déclarer un cessez-le-feu unilatéral ce soir", a déclaré à la presse le président irakien à l'aéroport de Souleimaniyeh, avant de rentrer à Bagdad.

Un porte-parole du PKK, Abdoul Rahman Chadirchi, a indiqué à l'AFP qu'une déclaration à ce sujet serait faite dans la soirée, sans préciser la nature de cette déclaration.

Cette annonce de M. Talabani, un Kurde, intervient alors que le gouvernement irakien a indiqué qu'il n'allait pas déployer de troupes à la frontière avec la Turquie, mais a assuré qu'il prenait des mesures pour isoler les rebelles kurdes dans cette région.

A Washington, la Maison Blanche a exhorté le gouvernement de Bagdad à agir rapidement pour faire cesser les activités des rebelles, et la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice a dit ne pas croire "que des opérations unilatérales via la frontière soient le meilleur moyen de résoudre ce problème".

La Turquie a brandi la menace d'une incursion dans la région frontalière du Kurdistan d'Irak pour en éliminer les bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes) qui utilise le nord de l'Irak pour attaquer les forces turques. La dernière attaque a coûté la vie dimanche à 12 soldats.

"Nous sommes prêts à observer un cessez-le-feu si l'armée turque arrête d'attaquer nos positions, abandonne ses projets d'incursion et s'engage à la paix", indique dans une déclaration sur son site internet le PKK, en guerre contre le pouvoir central en Turquie depuis 1984.

"Si la Turquie arrête de nous attaquer, le combat s'arrêtera, et nous entamerons un processus de paix. Nous sommes prêts au dialogue et nous sommes disposés à prendre part à un processus politique, si la Turquie nous en laisse la chance", poursuit le groupe.

Depuis le feu vert donne le 17 octobre par le Parlement turc pour une intervention, si nécessaire, de l'armée contre le PKK en Irak, le gouvernement du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est soumis à des pressions croissantes pour lancer une opération au Kurdistan irakien.

Ces pressions se sont davantage accentuées après l'attaque de dimanche dans le sud de la Turquie, frontalier de l'Irak. Outre les 12 soldats tués, huit militaires ont été faits prisonniers.

Des milliers de personnes sont descendues dans les rues en Turquie pour exhorter le gouvernement à agir contre le PKK.

M. Erdogan, dont le gouvernement est accusé de faiblesse par l'opinion publique, a laissé entendre qu'une réplique militaire immédiate n'était pas à l'ordre du jour après une réunion de crise des dirigeants turcs dimanche soir.

Il a expliqué que Mme Rice avait demandé à Ankara d'observer une pause de quelques jours avant une éventuelle riposte, indiquant qu'il espérait une intervention de Washington contre le PKK.

Les Etats-Unis, qui déploient en Irak plus de 150.000 soldats mais pas au Kurdistan, craignent qu'une incursion turque ne déstabilise cette région contrôlée par leur alliés kurdes irakiens, notamment après la mise en garde du kurde irakien Massoud Barzani contre toute invasion turque.

Dans un entretien publié par le Times, M. Erdogan a accusé les Etats-Unis d'immobilisme face au PKK. "(...) Dans le nord de l'Irak, nous sentons que l'organisation terroriste et l'administration locale (le gouvernement kurde) s'abritent derrière l'Amérique", a-t-il dit.

Au Koweït où il se trouve en visite, le ministre turc des Affaires étrangères Ali Babacan a assuré que son pays chercherait à résoudre par le dialogue le problème des séparatistes kurdes avant d'envoyer des troupes en Irak.

Le président turc Abdullah Gül a reçu pour sa part les dirigeants des partis représentés à l'Assemblée pour prôner l'unité du pays.

A Bagdad, les ministres clés du cabinet irakien de Nouri al-Maliki qui tente de trouver une solution diplomatique, se sont exprimés devant le Parlement.

Le ministre de la Défense Abdel Kader al-Obeidi a indiqué que l'armée irakienne ne se déploierait pas au Kurdistan qui est sous le contrôle des combattants relevant du gouvernement régional kurde irakien. Son collègue à la sécurité nationale Shirwin al-Waili a assuré que son gouvernement prenait des mesures pour "couper l'approvisionnement destinés aux rebelles".

Et une délégation irakienne doit se rendre en Turquie prochainement pour poursuivre le dialogue. (AFP, 22 oct 2007)

L'Armée confirme: huit soldats turcs aux mains du PKK

Au lendemain de violents combats avec les rebelles kurdes, l'armée a confirmé lundi la disparition de huit soldats qui seraient entre les mains du PKK alors que le gouvernement était sous pression pour intervenir contre leurs bases en Irak.

"Malgré toutes nos recherches, aucun contact n'a pu être établi avec huit soldats" après l'embuscade tendue par des séparatistes du PKK (interdit) à une unité militaire dans la province de Hakkari, dans le sud-est de la Turquie, souligne un communiqué de l'état-major de l'armée turque.

Le PKK a affirmé par l'intermédiaire de l'agence pro-kurde Firat avoir capturé vivants huit soldats.

L'agence a donné lundi les identités de sept d'entre eux, "amenés dans un lieu sûr", et a précisé que celle du huitième serait fournie ultérieurement.

Le ministre de la Défense Vecdi Gönül avait pourtant démenti la veille lors d'une visite à Kiev des informations faisant état d'otages militaires turcs.

Des milliers de personnes sont descendues dans les rues à travers la Turquie pour dénoncer le PKK et exhorter le gouvernement à agir.

Lundi, ils étaient plus de 2.000 à Istanbul pour conspuer le PKK et appeler M. Erdogan à riposter sans attendre contre les rebelles kurdes.

M. Erdogan, qui avait souhaité que l'autorisation parlementaire ne soit jamais utilisée dans l'espoir de résoudre le problème par la voie diplomatique auprès de Bagdad et Washington, a laissé entendre qu'une réplique militaire immédiate n'était pas à l'ordre du jour.

Il a déclaré après une réunion de crise des dirigeants turcs dimanche soir que la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice avait demandé à Ankara d'observer une pause de quelques jours avant une éventuelle riposte, indiquant qu'il espérait une intervention de Washington contre le PKK.

Les Etats-Unis craignent qu'une incursion turque en Irak contre le PKK ne déstabilise cette région contrôlée par leur alliés kurdes irakiens.

Un communiqué publié après la réunion de crise de dimanche a souligné la détermination d'Ankara à sévir contre les rebelles.

"La Turquie n'hésitera pas à payer le prix, quel qu'il soit, pour protéger son droit, son unité indivisible et ses citoyens", dit le texte.

Dans un entretien publié lundi par le Times, M. Erdogan a accusé les Etats-Unis d'immobilisme face au PKK.

"L'Amérique est notre partenaire stratégique. Mais dans le nord de l'Irak, nous sentons que l'organisation terroriste et l'administration locale (le gouvernement kurde) s'abritent derrière l'Amérique", a dit le Premier ministre turc dans cet entretien accordé au quotidien britannique avant l'attaque du PKK.

Le président turc Abdullah Gül a reçu lundi les dirigeants des partis représentés à l'Assemblée pour prôner l'unité du pays.

Le gouvernement irakien a de son côté dit prendre d'importantes mesures pour mettre fin à ce qu'il a qualifié d'"actes terroristes" du PKK, mais le dirigeant kurde irakien Massoud Barzani a prévenu que sa région autonome se défendrait en cas d'invasion turque. (AFP, 22 octobre 2007)

Douze soldats tués lors de l'opération de l'Armée contre la guérilla kurde

Douze soldats turcs et et 32 combattants kurdes ont été tués  près de la frontière irakienne dimanche lors de l'opération de l'Armée turque contre la guérilla kurde du PKK.

L'affrontement a eu lieu quatre jours seulement après le feu vert du parlement turc autorisant, si nécessaire, des incursions militaires en Irak, base arrière des séparatistes.

Le PKK a affirmé dimanche avoir capturé des soldats turcs lors de violents combats provoqués par une tentative de troupes turques de pénétrer au Kurdistan irakien.

"La nuit dernière, des troupes turques ont essayé de s'infiltrer au Kurdistan, dans la zone d'Hakkari. Il y a eu des combats intenses et nous en avons tué un grand nombre. Nous avons pris un groupe de prisonniers et nous annoncerons leur nombre plus tard", a déclaré à l'AFP Abdel Rahman al-Chadirchi, reponsable des affaires extérieures du PKK à Erbil, dans le nord de l'Irak.

Hakkari est une région turque, à proximité de la frontière avec l'Irak, mais le porte-parole du PKK n'a pas précisé si les soldats turcs avaient été capturés sur le territoire turc ou en territoire irakien.

Par ailleurs, 17 civils ont été blessés par l'explosion d'une mine au passage du minibus dans lequel ils voyageaient à l'approche de Daglica, limitrophe de la frontière irakienne et lieu des combats de dimanche, selon des sources sur place.

L'Etat turc a fait savoir, après une réunion de crise des hauts responsables civils et militaires à Ankara, qu'elle "ne tolérera pas l'aide et le soutien au terrorisme", mais "respecte l'intégrité territoriale de l'Irak".

"La Turquie n'hésitera pas à payer le prix, quel qu'il soit, pour protéger son droit, son unité indivisible et ses citoyens", dit le communiqué publié apres la réunion sous la direction du Président Abdullah Gül, qui a duré plus de deux heures et demie.

Le Premier Ministre Recep Tayyip Erdogan, le chef de l'état-major général de l'armée, le général Yasar Büyükanit, ainsi que plusieurs ministres et militaires de haut rang assistaient à cette réunion.

"Le combat contre l'organisation terroriste se poursuivra avec détermination, jusqu'à la fin", affirme le communiqué, qui appelle la population à "éviter tout acte ou comportement pouvant nuire aux sentiments de fraternité" nationale.

M. Erdogan avait fait savoir auparavant que la réaction d'Ankara ne serait pas précipitée.

Il a déclaré lors d'une conférence de presse après la réunion, sans donner d'autres précisions, que la secrétaire d'Etat americaine Condoleezza Rice lui avait "demandé du temps" lors d'une conversation téléphonique dimanche.

Le ministre turc de la Défense, Vecdi Gönül, a déclaré après un entretien à Kiev avec son homologue américain Robert Gates que la Turquie avait "des projets pour traverser la frontière" mais qu'une incursion n'était "pas prévue de façon urgente".

M. Gates a souligné la nécessité d'obtenir des renseignements précis sur la localisation des rebelles avant toute action contre eux pour empêcher "de nombreux dommages collatéraux".

Des milliers de personnes ont manifesté spontanément dans plusieurs villes turques, dont un millier à Istanbul.

A Erbil, le président irakien Jalal Talabani a jugé impossible de livrer à la Turquie les chefs du PKK retranchés dans les montagnes.

A Bagdad, le parlement irakien a voté dimanche une motion condamnant la menace militaire turque, tout en exigeant le départ du PKK de l'Irak et en appelant le gouvernement à prendre "les mesures appropriées".

Et le gouvernement irakien a condamné "l'action terroriste" menée par les rebelles.

"La commission ministérielle de la sécurité nationale, présidée par le Premier ministre Nouri al-Maliki, a condamné l'action terroriste menée par le PKK qui a tué plusieurs soldats turcs", a indiqué dans un communiqué le bureau du Premier ministre.

Le président américain George W. Bush et le secrétaire au Foreign Office britannique David Miliband ont condamné l'embuscade tendue aux soldats turcs.

Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s'est déclaré dimanche "très inquiet" après que 12 soldats turcs et 23 rebelles kurdes ont été tués lors de combats près de la frontière irakienne, et a estimé qu'"il n'y a pas de solution militaire" à ce conflit.

"Je suis très inquiet", a dit à la presse M. Kouchner, en soulignant que "cette attaque a eu lieu quatre jours après l'adoption par le parlement turc d'une motion autorisant l'armée à pénétrer en territoire du nord de l'Irak pour attaquer les bases arrière du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)".

"Nous appelons une fois de plus à la retenue", a ajouté le ministre, interrogé sur la crise à la frontière entre la Turquie et l'Irak lors d'une conférence de presse sur le Kosovo. "La situation est extrêmement dangereuse", a-t-il poursuivi. "L'aggravation de la tension est lourde de menaces dans une région déjà très instable".

Le ministre des Affaires étrangères a dit sa conviction qu'"il n'y a pas de solution militaire à ce problème", en ajoutant qu'il connaissait ce dossier "depuis très longtemps".

"Les rebelles du PKK sont dans les montagnes dans une région complètement isolée, très difficile d'accès à une armée régulière et, en dehors des bombardements, je ne vois pas ce qu'elle pourrait faire (...) l'armée turque", a-t-il dit.  (Agences de presse, 21 oct 2007)

Furie fasciste en Turquie
 
Suite à la mort ce dimanche de 16 soldats turcs dans les montagnes de Hakkari (Kurdistan turc) dans des affrontements opposant l'armée gouvernementale aux guérilleros du PKK, une nouvelle vague de lynchages fascistes a gagné le pays.
 
Les associations démocratiques sont désormais très régulièrement la cible de mises à sac et d'incendies orchestrés par les services secrets, la police et les Loups Gris. Ainsi, rien que ce dimanche:
 
1. Les locaux du Parti pour une société démocratique (DTP), pro-kurde, situés à Istanbul, Elazig et Erzurum ont été endommagés par des jets de cocktails Molotov.
 
2. Plusieurs sections de l'association pour les droits et les libertés fondamentales dont celle qui est située à Bursa (Temel Haklar ve Özgürlükler Dernegi) ainsi que les locaux du Parti communiste de Turquie (TKP) à Taksim et à Tuzla ont été saccagés par des fascistes. A Bursa, 10 membres de "Temel Haklar" ont dû se barricader dans leur association face à 400 assaillants. Le nombre des agresseurs a fini par atteindre 2.000. Les policiers ont d'abord attendus que les jeunes militants de gauche se fassent lyncher avant d'organiser leur évacuation.
 
3. Neuf jeunes Kurdes ont été pris à partie dans la ville de Malatya par des bandes d'extrême droite et 6 membres de l'association d'entraide avec les familles de détenus politiques (TAYAD) ont été lynchés à Samsun (nord du pays) pour avoir manifesté contre les violences policières.
Les 6 manifestants, dont une femme ont été hospitalisés.
 
Une véritable hystérie nationaliste secoue le pays et menace toutes les forces démocratiques turques et kurdes.
 
Nous appelons l'opinion mondiale à soutenir d'urgence les progressistes turcs et kurdes avant que les violences dont ils sont victimes ne tournent au massacre !
Bruxelles, le 21 octobre 2007

Front pour les droits et les libertés (HÖC)
Belgique
hoc@post.com

"Multilingual Local Services" Condemned

High Court reversed the appeal against the abolishment of Diyarbakır Sur Council and removal of Mayor Abdullah Demirbaş. Hence Demirbaş's removal from his office and the abolishment of council board has become certain.
High Court had decided on the application of Home Ministry, to remove mayor Demirbaş from office and abolish the local board over their decision to provide multilingual local services. Officials will run the council until the next elections. Diyarbakır governor will appoint a new mayor.
(antenna-tr.org, October 21, 2007)

Coups tordus et gesticulations: la Turquie est isolée

André Métayer, Rennes

Le mitraillage d'un minibus du 29 septembre dernier, à Hemka , sur la commune Beytüssebap (province de Sirnak), avait été, malgré les protestations kurdes, immédiatement attribué aux "terroristes" du PKK par les autorités turques , les média turcs et même la presse internationale. Seul,"Libé" émettait un doute : ne s'agirait-il pas plutôt d’une vengeance locale ou d'une provocation?

L'hypothèse d'un "coup tordu" qui consiste à faire endosser par l'adversaire un méfait voulu, permis ou couvert, est avérée mais n'intéresse plus personne car l'objectif est atteint : l'opinion a condamné le PKK et a poussé le Parlement à la faute.

Les habitants de Hemka, qui avaient été, en 1993, chassés pour avoir refusés de devenir protecteurs de village, n'avaient pu revenir qu’en 2004 après avoir accepté sous la contrainte de devenir protecteur tout en se refusant à participer à toute opération. Les vrais protecteurs de villages, qui les avaient spoliés de leur terre, n'avaient pas bien accueilli ce retour et profitèrent d'un banal litige pour tendre cette embuscade faisant 12 morts et…. un survivant qui a tout raconté. L'armée, au vu des avantages qu'elle pouvait retirer de ce règlement de compte, a couvert les auteurs en faisant croire à une opération de représailles du PKK. Faute de trouver une alternative à la guerre, comme le réclame le groupe de députés kurdes DTP (Parti pour la Démocratie), le gouvernement turc et la majorité parlementaire "néo-islamiste" AKP ont été contraints par l'Etat-major des armées, via les députés CHP (nationalistes de gauche) et MHP (nationalistes d'extrême droite), à autoriser les forces militaires à entrer en Irak pour "traquer les séparatistes du PKK".

L'opinion publique, chauffée à blanc par la presse et meurtrie par les pertes en vie humaines de soldats tués au combat réclamait déjà une réaction. Le mitraillage de "civils" attribué au PKK est venu à point nommé : C.Q.F.D.

Albert, notre correspondant au Kurdistan irakien, ne semble pas particulièrement inquiet et ne croit pas vraiment à une attaque généralisée : "la Turquie n'en a pas, à elle seule, les moyens " et sans doute pas très envie. Tout d'abord il n'y a pas de rideau de fer entre les deux pays et des centaines de soldats turcs et quelques 150 véhicules blindés sont déjà présents depuis dix ans dans quatre bases dans le nord de l'Irak. Il faut, surtout, se rappeler que le plus gros investisseur étranger au Kurdistan irakien est turc : c'est la société holding OYAK, la "Mutuelle des Forces armées" , présidée par un ancien militaire , employant 30.000 personnes, et dont le capital est constitué à partir des fonds de pensions des officiers turcs.

On ne peut pas dire, non plus, que la décision du Parlement turc ait vraiment séduit l'opinion régionale et internationale, hormis la Syrie, mais elle a renforcé la solidarité des kurdes - des milliers de kurdes ont manifesté à Erbil et à Dohouk "contre la menace turque"- , des partis kurdes irakiens, PDK et UPK, et de leurs dirigeants , Barzani, l'actuel président de la région autonome du Kurdistan irakien, et Talabani, l'actuel président de l'Irak , n'hésitant pas à contredire les déclarations de son premier ministre qui veut (mais en a-t-il les moyens?) "éradiquer le PKK". Le Koweït exhorte la Turquie à observer "le plus haut degré de retenue", alors que l'Iran, qui a cessé ses bombardements depuis 20 jours et ré ouvert sa frontière avec l'Irak exprime sa gêne dans une déclaration alambiquée.

La Maison Blanche a fait savoir "de manière très claire" à la Turquie qu'elle ne pensait pas " qu'il soit dans son intérêt d'envoyer des troupes en Irak", et la Russie, de son côté, a déclaré " qu'une opération armée turque en Irak portera atteinte aux intérêts russes", tandis que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, demandait à la Turquie de chercher une solution "par le dialogue", et que le secrétaire général de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, invitait le président turc Abdullah Gül, "à faire preuve de retenue dans ce dossier".

Que conclure ? Effet d'annonce pour contenter la vox populi avec quelques actions belliqueuses bien orchestrées par une presse complaisante ?

Ce n'est pas certain car la tentation de Kirkouk (avec ses richesses pétrolifères) est forte. L'objectif ne serait donc pas d'aller pourchasser les rebelles du PKK, dans les montagnes du Kurdistan irakien, lors d'opérations au succès aléatoire, mais de faire échec au référendum que les kurdes comptent organiser pour le rattachement de Kirkouk à la région autonome du Kurdistan d'Irak, et de s'inviter à la table des négociations, au risque de déstabiliser tout le Moyen Orient.

On comprend mieux pourquoi les pays voisins et les grandes puissances, même la Chine, s'inquiètent.

Quelles négociations secrètes se cachent derrière les gesticulations des uns et des autres ?

La menace de la reconnaissance du génocide arménien par le Congrès américain et les menaces de rétorsion de la part de la Turquie sont-elles des cartes maîtresses dans la partie de poker menteur qui semble être engagée?

en attendant, on peut constater avec regret que les espoirs mis dans l'ouverture, après les élections législatives et la constitution d'un groupe parlementaire kurde, s'estompent : 21 régions sont déclarés "zones de sécurité" par la Turquie et interdites aux civils, et cinq maires kurdes (Viranşehir, Kiziltepe, Silopi ,Küçükdikili et Baglar) qui rendaient visite à un maire emprisonné, ont été, à leur tour arrêtés et conduits à la gendarmerie. Enfin, un tribunal stambouliote a décidé que Sabahat Tuncel députée kurde DTP accusée de soutenir le PKK, ne pourrait pas bénéficier de son immunité parlementaire.

Faut-il voir là déjà les prémices d'une interdiction du parti kurde et l'arrestation de tous ses députés, comme en 1993? (agencebretagnepresse.com, 19 octobre 2007)

We Will Fight To The Death, Kurdish Leader Vows from his hideout

Sipping milky coffee from a glass mug as he sat cross-legged on a cushion, the Kurdish rebel commander cut more of a kindly father figure than that of a fighter preparing to defend his cause to the death against Turkey.

The friendly smile and calm exterior, however, hide a steely determination to protect and promote Kurdish rights in the region, helped by several thousand men and women who inhabit the remote mountains of northern Iraq.

Murat Karayilan, the leader of the armed wing of the Kurdish Workers’ Party (PKK), gave warning that a major attack by Turkish forces to crush his rebels would end in defeat because all Kurds in Iraq and Turkey would unite against them.

He insisted, however, that he still hoped to resolve the crisis peacefully. The answer was for Ankara to agree to establish a semi-autonomous state, like Scotland, for the Kurds in southeast Turkey.

“If the Turkish Army attacks Iraqi Kurdistan we will struggle and resist against this until the end,” Mr Karayilan told The Times at a secret meeting point in the Qandil Mountains that straddle Iraq’s border with Turkey.

“The war will not only happen in Iraqi Kurdistan but also Turkish Kurdistan and the cities of Turkey. That is why we hope that the Turkish generals and politicians will not follow such a crazy idea,” he said, speaking in Turkish through a translator.

His comments came as the Turkish Parliament voted to allow its troops to deploy inside Iraq in pursuit of Kurdish fighters who are blamed for a series of deadly attacks in Turkey.

Mr Karayilan said that the Turkish authorities were using the PKK as an excuse to attack all Kurdish people in northern Iraq, where they are enjoy semi-autonomy and relative stability, as well as in southern Turkey.

Ankara also wanted to send a message of defiance to Washington, which has called for restraint in response to the possible US adoption of a resolution on Armenian genocide, he said.

“The soldiers will go inside Iraq, but to where?” asked Mr Karayilan. “To us this means that maybe Turkey has some military targets in northern Iraq. However, mostly it has political aims.”

He said he was not worried that Iraq and the Kurdish regional government would also try to oust his fighters.

“We are in Kurdistan, amid the Kurdish people, in the Kurdish mountains. We are living free and we don’t care what anybody else says.”

Mr Karayilan was speaking from a simple, one-storey stone house surrounded by fig trees, where The Times was escorted to meet him by an armed PKK guard after driving up a narrow, winding mountain road.

The PKK, which has been branded a terrorist organisation by the European Union, the United States and Turkey, has reason to keep its whereabouts secret, particularly as it prepares to face about 60,000 Turkish troops massing along the border.

Mr Karayilan said that he had between 7,000 and 8,000 fighters, backed by a support base of volunteers and sympathisers of about 20,000, and that morale among them was high.

“I am not afraid,” said one young woman, with a Kalashnikov slung over her right shoulder. She was dressed in the PKK uniform of dull, baggy trousers, a matching shirt, tied at the waist by a scarf, and an overjacket. Many of the fighters also have grenades strapped to a belt over their waistband. Equality between men and women is one of the principles cherished by the PKK. There must be a minimum of 40 per cent representation for women in everything the group does, from its military wing to its lesser-known, but increasingly active, political front.

In addition, everyone who volunteers to become a fighter – no one receives a salary in the PKK, which was founded on Marxist ideals – pledges to remain single and childless while they dedicate themselves full time to the cause.

“If there is life, it has to be free. If there is no freedom then there can be no life,” said Mr Karayilan, who joined the PKK as a university student 30 years ago at the age of 20, giving up the chance to marry and have children. “I gave my promise to the Kurdish people that I would work for their rights and their freedom,” he said, sitting beneath a row of pictures of women fighters who have died in the group’s armed struggle, which was launched in 1984.

Turkey blames the PKK for the death of more than 30,000 people over the past 25 years, most recently 15 soldiers and 12 civilians. Mr Karayilan, however, said that 13 of the soldiers attacked a PKK camp and his fighters were defending themselves. He also accused Turkish troops of killing the civilians and blaming the rebels to increase its chances of being granted approval to start a large-scale operation across the border in Iraq.

At least ten PKK fighters have been killed in simmering clashes on the Turkish side of the border this month, the rebel commander said. The PKK, which was founded in Turkey in 1978 by Abdullah Ocalan, presented itself initially as part of the Marxist revolution, campaigning for an independent Kurdish state – something for which the Kurds have long strived.

It attracted thousands of disenchanted youths who were tired of Ankara refusing to grant them equal rights and allow them to speak Kurdish.

After the arrest of Mr Ocalan in 1999 – the PKK leader is currently serving a life sentence on an island prison in Turkey – the group says that it has shifted its focus to dialogue.

“The Kurdish question with Turkey can be solved in the same way as Britain did in Scotland or Spain did in Catalonia,” said Mr Karayilan, advocating the need for a semi-autono-mous Kurdish state inside Turkey.

“Turkey will also benefit from a peaceful solution,” he said. “But their mentality belongs in the 20th century.” He is confident that, with 30 to 40 per cent of his forces in the mountains of northern Iraq, and the rest across the border in Turkey, any large-scale raid by Turkey would fail as it has done repeatedly in the past.

He urged the international community to withdraw its support for Ankara but added: “We are not asking for help from anyone.” With the interview over the commander stood up, posed for a few pictures and then strolled outside, where a group of gunmen were waiting to drive him off to a secret location in the mountains for the night.

Before disappearing into the darkness, Mr Karayilan said that he felt normal, despite the prospect of a bloody conflict. “I am not scared of Turkey or the Turkish Army.” (The Times, Deborah Haynes in the Qandil Mountains, Oct 18, 2007)

Two New Cases Against Diyarbakir Mayor Baydemir

Two new cases have been filed against Diyarbakır Mayor Osman Baydemir which might lead to 12. 5 years prison sentence in total. Diyarbakır Public Prosecution Office concluded an investigation on Baydemir’s statement to Roj TV where he was claimed to have referred PKK as "armed Kurdish opposition”. The indictment charges Baydemir with "praising crime and criminal” and "inciting hatred and hostility among the people and insult", demanding his imprisonment for 5 years. The indictment argued that since the offence was committed through press the sentence should be raised to 7. 5 years.

Prosecution Office also completed an investigation on Baydemir over a statement he made in Halkevi community Centre in London last year. The indictment charges him under Anti-Terror law article 7/2 with "making propaganda for a terrorist organisation" and wants him to be imprisoned for 5 years.

Baydemir's trials will begin in coming days. Another case opened against him on 15 October over his statement where he said "Diyarbakır is a castle it will not fall". He was charged with "inciting hatred and hostility among the people" and asked to be imprisoned for up to 4. 5 years.  (antenna-tr.org, October 18, 2007)

L'alliance guérrière militaro-islamiste ratifiée par le Parlement turc

Le gouvernement turc qui se trouve actuellement en complicité avec les chefs de l'Armée a franchi mercredi une nouvelle étape dans sa menace d'envoyer des troupes en Irak en obtenant le feu vert du Parlement pour attaquer les rebelles kurdes basés dans le nord de ce pays.

Alors que le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a dit vouloir éradiquer le PKK en Irak, une motion autorisant pour un an le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan à entrer, si nécessaire, en Irak pour frapper les bases rebelles a reçu un aval massif des partis politiques représentés au Parlement sauf le DTP et l'ODP.

Seuls 19 élus ont voté contre la motion, alors que les 507 autres députés présents votaient pour. Parmi les contestataire se trouvent 16 élus du parti pro-kurde DTP , 1 élu du parti de gauche ODP, 1 élu du parti d'opposition principale CHP et 1 député indépendant.

Le vice-Premier ministre Cemil Ciçek, qui a défendu le texte, a insisté sur le fait que toute intervention aurait pour unique cible le PKK, qui lutte depuis 1984 contre le pouvoir central turc, un conflit qui a fait plus de 37.000 morts.

Le texte précise que la date et l'ampleur des opérations seront déterminées par le gouvernement et que les incursions ne viseront que "la région du Nord et les zones adjacentes", où se trouvent quelque 3.500 hommes armés du PKK, selon les autorités.

Pour tenter d'apaiser la tension entre Ankara et Bagdad, M. Maliki a  téléphoné à son homologue turc peu avant l'ouverture de la séance au Parlement, a rapporté l'agence de presse turque Anatolie.

M. Maliki s'est dit "absolument déterminé à mettre un terme aux activités et à l'existence du PKK sur le territoire irakien" et indiqué avoir donné des "instructions précises" à ce sujet à l'administration de la région autonome kurde du nord de l'Irak.

Depuis Paris, où il se trouvait mercredi, le président irakien Jalal Talabani, un Kurde, a espéré que la Turquie n'interviendrait pas militairement.

"Nous espérons que la sagesse de notre ami, le Premier ministre Erdogan, sera suffisamment forte, qu'il n'y aura pas d'intervention militaire", a-t-il déclaré à la presse.

De son côté, le Kurdistan irakien a mis en garde Ankara contre une incursion militaire dans le nord de l'Irak qui risque "de détruire la stabilité de la région".

"Ils (les Turcs) savent très bien qu'une incursion sur le territoire d'un autre pays (....) constitue une violation de la souveraineté nationale qui va détruire la stabilité de la région", a indiqué à l'AFP M. Jamal Abdoullah, porte-parole du gouvernement du Kurdistan irakien.

Le président américain George W. Bush a pressé également la Turquie de ne pas mener d'incursions dans le Kurdistan irakien.

"Nous disons de manière très claire à la Turquie que nous ne pensons pas qu'il soit dans leur intérêt d'envoyer des troupes en Irak", a déclaré M. Bush au cours d'une conférence de presse à la Maison Blanche.

Un déploiement de troupes turques en Irak "n'est pas le meilleur moyen de faire face au problème", a ajouté M. Bush.

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a demandé à la Turquie de chercher une solution "par le dialogue".

Par contre, le président syrien Bachar al-Assad, en visite à Ankara, a de son côté apporté un précieux soutien à la Turquie.

"Nous appuyons les décisions qui sont à l'ordre du jour du gouvernement turc en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme et les activités terroristes", a-t-il dit à la presse. 


La demande d'accord pour une action en Irak transmise au Parlement

Le gouvernement turc a transmis lundi au Parlement le texte d'une motion autorisant une incursion militaire dans le nord de l'Irak afin d'en chasser des rebelles kurdes de Turquie.

"Le Premier ministre et tous les ministres du cabinet ont signé la motion. Je pense que le Parlement va voter sur la question cette semaine", a déclaré à la presse le vice-Premier ministre Cemil Ciçek à la sortie d'un conseil des ministres, peu avant que le texte soit envoyé au Parlement.

La Turquie espère qu'elle ne sera pas obligée de recourir à l'action militaire, a souligné M. Ciçek.

"Nous espérons qu'il n'y aura pas de raison d'utiliser cette autorisation, nous espérons qu'il n'y aura pas besoin de cela", a-t-il dit.

Le gouvernement a demandé une autorisation d'un an pour une ou plusieurs opérations -dont l'ampleur et les dates seront déterminées par le cabinet- dans le nord de l'Irak, où sont basés quelque 3.500 militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a indiqué M. Ciçek.

Le ministre a insisté sur le fait que toute intervention en Irak aurait pour unique cible le PKK et qu'Ankara n'avait pas de prétentions territoriales vis-à-vis de l'Irak.

Le gouvernement espère que la motion sera votée mercredi au Parlement, qui pourrait se réunir à huis-clos, a déclaré à la presse le président du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir.

Le Premier ministre avait laissé entendre la semaine dernière qu'aucune opération militaire n'était prévue dans l'immédiat, les Turcs voulant d'abord utiliser l'arme de la dissuasion.

Un officier de haut rang a affirmé lundi qu'il était trop tôt pour évoquer les échéances possibles pour cette intervention avant même que le Parlement n'y donne son aval.

"Nous allons tenir compte de la saison, de certaines nécessités et d'autres aspects. Mais il est trop tôt pour dire quoi que ce soit maintenant", a déclaré le général Ergin Saygun, adjoint au chef d'état-major, sur la chaîne de télévision d'information CNN-Türk en réponse à une question sur la date d'une incursion.

Le projet de motion devrait dominer les débats mardi lors d'une brève visite du vice-président irakien Tarek al-Hachémi à Ankara qui, selon un diplomate turc, va se concentrer sur tous les "aspects des relations bilatérales".

Les Etats-Unis ont à plusieurs reprises appelé Ankara à se garder d'entrer en Irak, craignant qu'une telle intervention ne déstabilise une zone relativement épargnée par les violences sectaires qui frappent ce pays qu'ils ont occupent depuis 2003.

Ankara affirme ne pas avoir d'autre option dès lors que ni Washington ni Bagdad n'agissent contre le PKK, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne. Celui-ci a multiplié depuis le début de l'année ses opérations dans le sud-est de la Turquie.  (AFP, 15 oct 2007)

L'Armée turque bombarde le territoire irakien

L'artillerie turque est entrée en action depuis samedi contre des positions de rebelles kurdes dans la nord de l'Irak, alors que la violence faisait plus de 30 tués dans le reste du pays, en pleine fête de fin de ramadan. Cette activité à la frontière turco-irakienne intervient au moment où le Parlement turc doit discuter à partir de lundi d'une motion autorisant l'armée turque à intervenir en Irak contre des bases du PKK.

Dimanche, la région d'al-Amadiyah, à une quinzaine de km de la frontière avec la Turquie, et à 50 km au nord-est de la ville irakienne de Dohouk, a été secouée par les tirs sporadiques des canons turcs.

Le bombardement avait commencé samedi vers 22H00 (19H00 GMT), selon des sources militaires irakiennes, et a visé des zones inhabitées dans un secteur où sont installées des bases du PKK.

Des obus ont également touché des villages proches de la ville frontalière de Zakho, dans l'extrême nord du Kurdistan, dont les habitants ont commencé à fuir, selon le porte-parole du gouvernement régional Jamal Abdallah.  (AFP, 14 oct 2007)

Le PKK annonce son départ d'Irak et son regroupement en Turquie

Les guérillas du PKK annoncent qu'ils quittent leurs bases arrière dans le Nord de l'Irak pour regagner la Turquie. Le communiqué du Parti des travailleurs du Kurdistan intervient alors que le gouvernement turc s'apprête à demander l'autorisation du parlement pour lancer une offensive transfrontalière en Irak.

"La source de cette guerre se trouve au Kurdistan-Nord (ndlr, l'est de la Turquie), la guérilla ne se déplace pas vers le sud (ndlr, le Nord irakien) mais se rend au contraire vers le nord", annonce le PKK, dont le communiqué a été diffusé par l'agence de presse Firat.

"Les combattants se positionnent contre les attaques menées par l'Etat turc. Nous procèderons à davantage d'attaques contre la police", poursuit l'organisation armée qui précise que l'AKP, le parti du Premier ministre Tayyip Erdogan, et le CHP (opposition) figurent "parmi cibles". (Reuters, 12 octobre 2007)

Environ 60.000 soldats turcs massés le long de la frontière irakienne

Environ 60.000 soldats turcs sont massés le long de la frontière irakienne, mais rien ne laisse pour l'instant supposer l'imminence d'une offensive contre les rebelles kurdes, a-t-on appris vendredi de source militaire américaine.

S'exprimant sous couvert d'anonymat, un responsable du Pentagone a estimé que toute offensive turque serait accompagnée de frappes aériennes et de tirs de mortiers. Mais pour l'instant, aucun mouvement de troupe n'est constaté le long de la frontière.

Reconnaissant samedi à Moscou que les relations bilatérales avec Ankara étaient dans "un moment difficile", la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a exhorté Ankara à la retenue, sur ce sujet et celui du génocide arménien.

Alors que la tension est montée entre Washington et Ankara après le vote par la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants d'une résolution condamnant le génocide arménien, le Pentagone surveille la frontière. Les Etats-Unis s'opposent à une offensive turque, privilégiant la voie du dialogue entre l'Irak et la Turquie sur la question du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Nous avons pensé que c'était une très bonne idée que deux hauts responsables partent parler aux Turcs pour les rassurer de la valeur que nous accordons à cette relation". Ces responsables américains, arrivés samedi à Ankara, le secrétaire d'Etat adjoint Dan Fried et le responsable du Pentagone Eric Edelman devaient rencontrer des responsables du ministère turc des Affaires étrangères avant de repartir dans la soirée.

S'étant entretenue avec les principales autorités turques vendredi, Mme Rice a dit les avoir "exhortés à la retenue", tant sur l'affaire du PKK que sur la question du génocide arménien. "Je crois que je gouvernement turc tente de réagir de manière responsable.

Ils reconnaissent que nous avons travaillé dur pour éviter que ce vote ait lieu", a-t-elle ajouté. Quant au sentiment anti-américain suscité en Turquie par l'adoption du texte sur le génocide arménien, Condi Rice a ajouté "c'est très difficile et ce n'est pas une situation dans laquelle nous aurions dû nous trouver".

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré vendredi que la Turquie serait prête à payer le prix d'une intervention en Irak si elle décide de lancer une offensive transfrontalière contre les rebelles kurdes basés dans ce pays.

"Si une telle option est choisie, quel que soit son prix, il sera payé", a-t-il affirmé, répondant à Ankara à une question d'un journaliste sur les répercussions internationales d'une telle décision, qui risque de mettre à rude épreuve les relations avec Washington et Bagdad. "Il pourrait y avoir des pour et des contre par rapport à une telle décision, mais ce qui est important, ce sont les intérêts de notre pays", a poursuivi le chef du gouvernement.

Un vote au parlement autorisant l'intervention en Irak est attendu après le week-end et la fête marquant la fin du mois sacré de jeûne de ramadan.

"Nous faisons les préparations nécessaires pour être prêts, au cas où nous décidions d'opérations transfrontalières, si nous n'avons pas la patience de perdre plus de temps", a souligné Recep Tayyip Erdogan, ajoutant que ces deux dernières semaines, les attaques des rebelles avaient fait 30 morts dans les rangs turcs.

Il a également observé que la Turquie cherchait depuis longtemps à obtenir la coopération de l'Irak et des Etats-Unis, mais qu'il n'y avait pas eu de répression contre le PKK en Irak. (http://canadianpress.google.com, 12 octobre 2007)

Un ministre irakien reçoit l'ambassadeur turc au sujet de l'ncursion

Le ministre irakien de la Défense a rencontré vendredi l'ambassadeur de Turquie en Irak, a indiqué le gouvernement irakien alors que le gouvernement turc vient d'annoncer qu'il allait demander l'aval du Parlement pour intervenir dans le nord de l'Irak contre la rébellion kurde.

Peu de précisions ont été fournies sur la teneur des entretiens à Bagdad entre le ministre irakien, Abdel Kader Mohammed Jassim Oubeidi, et l'ambassadeur turc, Derya Kanbay.

Les deux hommes ont discuté des "moyens de développer les relations entre leurs deux pays amis dans les domaines de la lutte contre le terrorisme et des échanges d'informations", a dit le gouvernement dans un communiqué.

Cette rencontre est intervenue alors que l'Union européenne et les Etats-Unis ont exhorté les deux pays au dialogue.

Vendredi, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit prêt à faire face à la réprobation internationale au cas où son pays déciderait d'attaquer les bases en Irak des rebelles kurdes de Turquie, critiquant aussi l'opposition de Washington à ses plans d'incursion.

En dépit des mises en garde des autorités autonomes du Kurdistan irakien, le gouvernement turc devrait demander la semaine prochaine au Parlement son feu vert pour une incursion, en 2008, de l'armée turque dans le nord de l'Irak pour détruire les sanctuaires du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Considérée par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne comme une organisation terroriste, le PKK a initié en 1984 une lutte indépendantiste qui a fait plus de 37.000 morts.

Ankara affirme que la guérilla prend appui sur des bases dans le nord de l'Irak pour lancer ses attaques en territoire turc. Une quinzaine de militaires turcs viennent d'être tués en une semaine.

Les Etats-Unis ont à plusieurs reprises appelé Ankara à se garder d'entrer en Irak craignant qu'une telle intervention déstabilise une zone relativement épargnée des violences sectaires qui frappent le pays. (AFP, 12 oct 2007)

Erdogan prêt à payer la facture de l'incursion militaire en Irak

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit prêt à faire face à la réprobation internationale au cas où son pays décidait de sévir contre les bases en Irak du PKK.

Interrogé sur une réaction mondiale quant à une telle opération transfrontalière, M. Erdogan a dit aux journalistes: "Après être entré dans ce chemin, le coût a déjà été calculé. La facture sera payée".

"Nous allons discuter de long en large toute les implications qu'aura une telle décision", a-t-il dit en référence à une demande d'autorisation d'intervenir en Irak qui doit être présenté la semaine prochaine par son gouvernement au Parlement.

"Quand nous prendrons une décision, nous prendrons en compte les intérêts de la Turquie", a encore souligne le Premier ministre qui a insisté que son pays n'avait aucune visée territoriale sur l'Irak.

Exaspérée par la recrudescence des activités du PKK dans le sud-est anatolien frontalier avec l'Irak depuis le début de l'année et la mort d'une quinzaine de militaires dans des combats en une semaine, la Turquie a agité la menace d'une incursion militaire pour détruire les sanctuaires du PKK en Irak et ce malgré l'opposition de Washington et de Bagdad.

Selon Ankara, les kurdes d'Irak soutiennent le PKK en armes et explosifs.

"Si le terrorisme est basé dans un pays voisin et si ce pays ne fait pas grand chose alors il nous appartient d'agir", a ajouté M. Erdogan.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne, a déclenché en 1984 une lutte armée indépendantiste en Turquie qui a fait plus de 37.000 morts depuis.

Vendredi, un soldat a été tué et deux autres blessés par l'explosion télécommandée d'une mine par des rebelles dans la province de Sirnak, à la frontière avec l'Irak, a rapporté l'agence Anatolie.  (AFP, 12 oct 2007)


Une députée kurde va être jugée pour liens supposés avec le PKK

Un tribunal stambouliote a décidé jeudi qu'une députée kurde accusée de soutenir la rébellion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ne pourrait pas bénéficier de son immunité parlementaire et serait jugée, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Sabahat Tuncel, contre qui des poursuites ont été lancées l'an dernier, a été élue au Parlement lors des élections législatives du 22 juillet alors même qu'elle était en détention provisoire. Elle a été remise en liberté peu après.

La cour a décidé de rejeter une demande de suspension du procès déposée par les avocats de l'élue, estimant que les faits reprochés à Mme Tuncel relevaient du crime contre l'unité de l'Etat, une qualification pour laquelle l'immunité parlementaire ne s'applique pas.

La députée est accusée d'appartenance au PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

L'acte d'accusation précise que Mme Tuncel, 32 ans, a participé en juin 2004 à une réunion du PKK en Irak du Nord, où les rebelles disposent de plusieurs camps, et a été arrêtée alors qu'elle assistait à une rencontre du PKK à Istanbul en novembre 2006.

Elle encourt jusqu'à 15 ans de prison.

La jeune femme est une des 20 membres du Parti pour une société démocratique (DTP, pro-kurde de Turquie) élus au Parlement le 22 juillet.

Les élus de partis pro-kurdes sont régulièrement accusés en Turquie de soutenir le PKK. Certains d'entre eux ont affiché ouvertement leurs sympathies pour les rebelles et leur chef emprisonné Abdullah Öcalan. (AFP, 11 oct 2007)

Décès de l'écrivain kurde Mehmed Uzun

L'écrivain kurde de Turquie Mehmed Uzun, considéré comme l'un des fondateurs de la littérature kurde moderne, est décédé jeudi à l'âge de 54 ans à Diyarbakir, chef lieu du sud-est anatolien à majorité kurde, des suites d'un cancer, a-t-on appris de source hospitalière.

M. Uzun, hospitalisé lundi à Diyarbakir en raison d'une détérioration de son état, s'est éteint vers 08H00, a-t-on précisé de même source.

L'écrivain était soigné depuis près de deux ans pour un cancer de l'estomac diagnostiqué en Suède, son pays d'exil. Il avait été traité par la suite à Diyarbakir, coeur de la zone kurde, sa région natale, où il était arrivé en juillet.

Il sera inhumé samedi à Diyarbakir.

En 2005, après 28 ans d'exil en Suède, M. Uzun était retourné en Turquie.

Si l'auteur a régulièrement critiqué l'attitude d'Ankara vis à vis de la minorité kurde de Turquie -il affirme notamment refuser de se définir comme Turc en réaction à la politique d'assimilation des Kurdes-, il a aussi condamné les violences perpétrées par le PKK.

Mehmed Uzun, qui a obtenu l'asile politique en Suède en 1977, a publié une quinzaine de romans et d'essais en langue kurde. (AFP, 11 oct 2007)

Le gouvernement kurde met en garde Ankara contre un recours à la force

Le gouvernement autonome kurde d'Irak a mis en garde jeudi contre un recours à la force par Ankara pour faire cesser les agissements à partir du nord de l'Irak de groupes rebelles turcs.

"Le recours à une action militaire ne peut pas aider à résoudre la question de la sécurité à notre frontière", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement régional Jamal Abdallah. "Il doit y avoir d'autres moyens de régler ce problème parce que c'est aussi le nôtre".

Le gouvernement turc envisage une incursion militaire dans les régions du nord de l'Irak, utilisées selon lui comme base arrière par des milliers de rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) pour lancer des opérations dans le sud-est de la Turquie. Il va demander formellement lundi le feu vert du Parlement pour une telle intervention.

"Les menaces turques ne sont pas nouvelles pour nous", a expliqué à l'AFP Samane Shali, le président du Congrès National Kurde d'Amérique du Nord, une organisation qui représente les Kurdes qui vivent aux Etats-Unis.

"Nous pensons que ces menaces ne visent pas seulement le PKK, mais aussi le nord de l'Irak", a poursuivi M. Shali, qui est en visite au Kurdistan. Il a appelé le gouvernement de Bagdad et notamment le ministère de la défense à empêcher l'armée turque d'entrer sur le territoire irakien.

"Nous réitérons notre position claire et officielle qui est de n'autoriser des groupes hostiles à aucun de nos voisins d'utiliser le Kurdistan pour lancer des opérations", a encore déclaré le porte-parole du gouvernement autonome kurde irakien.

L'ambassadeur d'Irak en Turquie, Sabah Omran, cité jeudi par la presse irakienne, a souligné qu'une intervention turque en Irak serait illégale.

"Il n'y a pas de fondements légaux à la campagne militaire que la Turquie aimerait lancer contre l'Irak", a déclaré M. Omran lors d'un colloque à Ankara. "Si la Turquie entre en Irak, ce sera une violation de l'intégrité et de la souveraineté de l'Irak". (AFP, 11 oct 2007)

Turkish warplanes attack guerrilla positions on Iraqi border

Turkish warplanes and helicopter gunships attacked suspected positions of Kurdish guerrilla near Iraq on Wednesday, a possible prelude to a cross-border operation that would likely raise tensions with Washington.

The military offensive also reportedly included shelling of Turkish Kurd guerrilla hideouts in northern Iraq, which is predominantly Kurdish. U.S. officials are already preoccupied with efforts to stabilize other areas of Iraq and oppose Turkish intervention in the relatively peaceful north.

Prime Minister Recep Tayyip Erdogan told reporters that preparations were under way for parliamentary authorization of a cross-border operation, and told private CNN-Turk TV that the motion might reach Parliament on Thursday. The preparations ‘‘have started and are continuing,’’ he said. An opposition nationalist party said it would support the proposal.

If parliament approves, the military could choose to launch an operation immediately or wait to see if the United States and its allies decide to crack down on the rebels, who have been fighting for autonomy in southeast Turkey since 1984 in a conflict that has claimed tens of thousands of lives.

‘‘If you’re against (the rebels), make your attitude clear and do whatever is necessary,’’ Erdogan said in comments directed at Washington. ‘‘If you cannot do it, then let us do it.’’

An Iraqi government spokesman said a Turkish military incursion would be regarded as a violation of Iraq’s sovereignty.

‘‘We are aware of the size of the threat Turkey is subjected to, but this does not give Turkey the right to enter Iraqi territories,’’ said Ali al-Dabbagh.

Turkey has conducted two dozen large-scale incursions into Iraq since the late 1980s. The last such operation, in 1997, involved tens of thousands of troops and government-paid village guards. Results were inconclusive.

Top NATO commander Gen. John Craddock, the senior U.S. soldier in Europe, indicated that he could do little to stop a Turkish incursion.

Craddock was asked by reporters in Washington whether he can influence Turkey’s actions in terms of Iraq.

‘‘I won’t say in terms of Iraq,’’ he said. ‘‘I will say that I talk with my counterparts, military leaders in Turkey, frequently, and we discuss issues about their border. And I’ll leave it at that.’’

The latest Turkish military activity followed attacks by rebels that have killed 15 soldiers since Sunday.

Turkish troops were blocking rebel escape routes into Iraq while F-16 and F-14 warplanes and Cobra helicopters dropped bombs on possible hideouts, Dogan news agency reported. The military had dispatched tanks to the region to support the operation against the rebel Kurdistan Workers’ Party, or PKK, which the U.S. has branded a terrorist organization.

Also Wednesday, assailants hurled a hand grenade at a police vehicle in the southeastern city of Diyarbakir, killing a police officer and wounding four other people, according to reports and officials. There was no immediate claim of responsibility, but Kurdish rebels have carried out similar attacks.

Elsewhere, authorities detained 20 Kurds, including eight women, at the Habur border gate with Iraq, the Sirnak governor’s office said.

State-run Anatolia news agency said the suspects — most of them university students — were detained as they entered Turkey.

Turkish military leaders have described an incursion as a necessary tactic to push back the rebels and disrupt their safe havens and supply lines. The government is also deeply frustrated at its inability to curb attacks by concentrating on operations within its own borders, and under pressure to show resolve to an outraged public.

But such an operation could harm relations with Washington, create instability across the border and destroy livelihoods in the poor region. Turkey provides electricity and oil products to the Iraqi Kurdish administration in northern Iraq, and the annual trade volume at Habur gate, the main border crossing, is more than $10 billion.

‘‘If this border gate is closed because of war, then everybody in this region will suffer,’’ said Mehmet Yavuz, a Turkish truck driver, hauling cement to the Iraqi Kurdish city of Irbil. ‘‘This border gate is daily bread for us.’’  (AP, October 11, 2007)

Le gouvernement présentera au parlement un texte sur une incursion en Irak

Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mercredi que son gouvernement allait probablement soumettre jeudi au parlement une motion pour autoriser l'armée turque à mener des incursions dans le nord de l'Irak à la poursuite des rebelles kurdes de Turquie.

Le Premier ministre a cependant indiqué qu'aucune opération militaire n'était prévue.

"Nous voulons faire examiner cette motion par le parlement demain", jeudi, a-t-il déclaré mercredi soir lors d'une interview sur la chaîne de télévision CNN Turk, ajoutant qu'un vote sur cette motion aurait probablement lieu la semaine prochaine.

Le durcissement de ton du gouvernement turc à l'égard des séparatistes kurdes renforce la main des généraux qui veulent neutraliser depuis des mois les camps du Parti de travailleurs du Kurdistan (PKK) en Irak qui a augmenté ses activités, estiment les analystes.

"Cela serait très utile (...) je ne peux pas dire que nous en finirons avec le PKK mais une incursion portera un grand coup" contre les rebelles réfugiés en Irak, avait déclaré cet été le chef de l'armée, le général Yasar Büyükanit, insistant sur la nécessité d'une autorisation politique.

Le feu vert politique a été finalement donné mardi à une opération transfrontalière en Irak "si nécessaire" lors de la réunion d'une instance antiterroriste réunissant les principaux dirigeants civils et militaires du pays sous la houlette du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Ce dernier, craignant de vexer l'allié américain, s'était jusque là opposé à une incursion en Irak avant d'épuiser toutes les voies diplomatiques.

Depuis l'intervention américaine contre l'Irak en 2003, les Kurdes irakiens ont été les premiers alliés des Américains.

Or Ankara accuse les Kurdes d'Irak d'approvisionner leur "frères" du PKK en armes et en explosifs sur leur territoire, sanctuaire à partir duquel les rebelles s'infiltrent en Turquie pour y mener des attaques.

"Si le gouvernement avait donné son feu-vert en avril, quand l'armée l'avait demandé pour la première fois, il n'y aurait pas eu autant de morts aujourd'hui", assure le général à la retraite Necati Özgen, se référant aux soldats tués dans des combats avec le PKK, dont 15 le week-end dernier le bilan le plus lourd depuis 1995.

Cet ancien général quatre étoiles souligne que même si une opération n'est pas imminente, "la menace d'une incursion va faire réfléchir à deux fois les Américains et les Kurdes d'Irak".

Des manifestations ont été organisées ces trois derniers jours à travers la Turquie pour dénoncer le PKK, dont certaines critiquant particulièrement le laxisme des Etats-Unis à l'égard de cette organisation qui figure sur leur liste terroriste.

M. Erdogan était de plus en plus pressé par l'opposition et les médias à sévir contre le PKK en Irak, sur fond d'exaspération populaire attisant les sentiments anti-américains en Turquie, pays membre de l'Otan.

Pour lancer une opération d'envergure dans la montagne irakienne il faut un feu vert des députés, comme le demande la Constitution. Une motion pourrait être présentée dès la semaine prochaine, précise-t-on de source parlementaire.

M. Erdogan a confirmé mercredi ces informations. "Des préparatifs sur une motion ont commencé et se poursuivent", a-t-il dit à des journalistes.

Ce texte ne sera pas immédiatement appliqué, mais "sera une façon de montrer que la Turquie est sérieuse et déterminée", a indiqué le général à la retraite Edip Baser, sur la chaîne NTV.

Cet officier faisait partie d'un groupe de travail tripartite constitué en 2006 pour encourager le dialogue avec les Irakiens. Mais lui et son homologue américain, le général à la retraite Joseph Ralston, ont quitté cette instance devenue obsolète.

Washington et Bagdad ont de nouveau tenté mercredi de dissuader Ankara de recourir à une intervention unilatérale mais leurs voix semblent avoir de moins en moins d'effet.

"Depuis des mois, la Turquie attend en vain des actions de la part des Etats-Unis", a déclaré devant la presse l'ancien ambassadeur de Turquie à Washington, Faruk Logoglu, qui estime que la réaction américaine à une éventuelle incursion serait sans doute "limitée".

Ankara envisage aussi des mesures de rétorsion économique pour isoler le Kurdistan irakien qui s'approvisionne en électricité depuis la Turquie.

Le PKK devra être évoqué en priorité lorsque M. Erdogan sera reçu en novembre par le président George W. Bush à la Maison Blanche.  (AFP, 10 oct 2007)

Bruxelles rappelle la nécessité de respecter l'intégrité de l'Irak

Commission européenne a rappelé mercredi la nécessité de respecter "l'intégrité territoriale de l'Irak", après les menaces d'Ankara de lancer "si nécessaire" une opération transfrontalière en Irak pour neutraliser les séparatistes kurdes.

"L'UE et la Turquie se sont régulièrement engagées pour l'indépendance, la souveraineté, l'unité et l'intégrité territoriale de l'Irak", a indiqué Krisztina Nagy, porte-parole du commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn.

"Nous espérons que la Turquie continuera à jouer un rôle constructif pour atteindre ces objectifs et promouvoir la coopération régionale", a-t-elle ajouté.

Condamnant les actes de violences du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), elle a assuré que l'UE "comprend le souci de la Turquie qui a besoin de combattre le terrorisme" et la necessité "d'empêcher les "attaques terroristes transfrontalières du PKK", organisation inscrite sur la liste des organisations terroristes de l'UE.

Mais "il est crucial que la Turquie continue à s'attaquer à ce problème via une coopération avec les autorités compétentes", a insisté Mme Nagy, rappelant en particulier un récent accord entre Bagdad et Ankara.  (AFP, 10 oct 2007)

Moscou appelle Ankara à la "retenue"

Moscou a appelé mercredi la Turquie à la retenue après les menaces d'Ankara de lancer "si nécessaire" une opération transfrontalière en Irak pour neutraliser les séparatistes kurdes.

"Nous comprenons la préoccupation des autorités turques face à la vague d'attaques terroristes survenues ces derniers temps", a déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Mikhaïl Kamynine dans un communiqué.

"Dans le même temps (...) nous appelons les parties au conflit à faire preuve de la plus grande retenue et de leur capacité à mesurer à long terme toutes les conséquences possibles de leurs actes", a déclaré le porte-parole.

M. Kamynine a mis en garde contre "les conséquences négatives à long terme pour la sécurité et la stabilité dans un contexte régional large".  (AFP, 10 oct 2007)

Arrestation de 20 Kurdes soupçonnés de préparer des désordres

La police turque a arrêté 20 militants kurdes soupçonnés d'avoir "reçu l'ordre de (...) créer une atmosphère de chaos dans la population" et de vouloir préparer des désordres dans le sud-est de la Turquie, ont affirmé mercredi des sources locales.

Les suspects, parmi lesquels figurent huit femmes, ont été interpellés à un poste frontière de la province de Sirnak alors qu'ils s'apprêtaient à entrer en Turquie depuis l'Irak, ont indiqué les services du gouverneur de la province dans un communiqué diffusé sur leur site internet.

"Il apparaît qu'ils ont reçu l'ordre de (...) créer une atmosphère de chaos dans la population et de préparer des actes contre les institutions de l'Etat", ajoute le document.

Les suspects, pour la plupart des étudiants, devaient être présentés à un juge devant statuer sur leur éventuel placement en détention provisoire, a rapporté l'agence de presse Anatolie.  (AFP, 10 oct 2007)

Un mort et cinq blessés dans un attentat à Diyarbakir

Un policier a été tué et cinq personnes ont été blessées mercredi dans une attaque à la bombe à l'intérieur d'une boutique de tailleur à Diyarbakir, la plus grande ville du sud-est de la Turquie à majorité kurde, selon des sources officielles.

"L'attaque a visé la boutique d'un tailleur dans laquelle se trouvaient des policiers. Un policier a été tué et cinq personnes ont été blessées, dont deux autres policiers et une fillette de 12 ans", a annoncé le gouverneur de la ville cité par l'agence Anatolie.

Selon un premier témoignage, une grenade à main aurait été lancée contre un véhicule de police.

On ignorait dans l'immédiat qui étaient les auteurs de l'attentat. Les séparatistes kurdes sont actifs dans la région et ont fréquemment pris pour cibles les forces de sécurité.  (AFP, 10 oct 2007)


Manifestation de soutien à Öcalan devant le Conseil de l'Europe

Plusieurs centaines de Kurdes se sont rassemblés mercredi devant le Conseil de l'Europe à Strasbourg pour manifester leur soutien au dirigeant du PKK Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999 en Turquie pour "séparatisme", a constaté l'AFP.

Les manifestants venus d'Allemagne, de Suisse et de France demandent au Comité de prévention de la torture (CPT) du Conseil de l'Europe de publier son rapport sur l'état de santé du chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation terroriste selon la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Öcalan qui est emprisonné sur l'île d'Imrali, où il purge une peine pour "séparatisme" depuis 8 ans, a été examiné en mai dernier par des médecins experts du CPT qui n'a néanmoins toujours pas publié ses résultats.

Selon ses avocats qui se fondent sur des analyses d'échantillons de cheveux, M. Öcalan souffrirait d'un empoisonnement, vraisemblablement dû à l'ingestion de métaux toxiques.

"Comme il n'y a aucune information sur la santé d'Öcalan, les Kurdes sont inquiets. Et comme le CPT ne publie pas son rapport, il y a un soupçon d'empoisonnement", a expliqué à l'AFP Ahmet Gülabi Dere du Congrès national du Kurdistan.

La Cour européenne des droits de l'homme a confirmé en appel, en mai 2005, le caractère inéquitable du procès qui lui a été fait en Turquie et a recommandé que M. Öcalan soit rejugé.  (AFP, 10 oct 2007)

Five DTP Mayors Arrested

Following the arrest of Adana Yakapınar mayor Osman Keser over a speech 5 mayors from DTP who visited the solidarity tent set up in the courtyard of town hall have been arrested.

Diyarbakır Bağlar mayor Yurdusev Özsökmenler, Mardin Kızıltepe mayor Cihan Sincar, Şırnak Silopi mayor Muhsin Kunur, Şanlıurfa Viranşehir mayor Emrullah Cin and Adana Küçükdikili mayor Leyla Güven were taken to Yüreğir Gendarme Base.

Mayors are expected to be taken to the prosecution office today. DİHA News agency reporters Metin İnan and Özlem Akın were arrested but released later on.
(freeX@superonline.com, October 10, 2007)


Ankara montre les dents et menace d'entrer en Irak

Ebranlé par la mort de quinze soldats tués ces derniers jours par les séparatistes kurdes, le gouvernement turc a décidé mardi d'agiter la menace d'une opération transfrontalière en Irak contre les bases du Parti des travailleurs du kurdistan (PKK).

Un communiqué publié après une réunion du Conseil supérieur de la lutte contre le terrorisme, dirigé par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, explique que "des ordres ont été donnés" -en l'occurrence à l'armée- pour le lancement "si nécessaire d'une opération transfrontalière" contre les rebelles réfugiés en Irak, sans citer nommément ce pays voisin.

Le gouvernement a décidé de transmettre au Parlement un projet de résolution autorisant une telle opération, a rapporté la chaîne télévisée d'information CNN-Türk, précisant que le texte était en cours de rédaction.

Une autorisation particulière du Parlement est nécessaire pour l'envoi de troupes dans un pays étranger pour une opération d'envergure, a indiqué le ministre de la Défense Vecdi Gönul.

Le cabinet de M. Erdogan a été sommé par l'opposition parlementaire et la presse nationaliste de durcir son attitude contre le PKK, après la mort de 13 soldats dimanche dans un guet-apens près de la frontière irakienne et la perte de deux autres soldats lundi, le bilan le plus lourd depuis 1995.

Des manifestations spontanées ont été organisées dans plusieurs villes, tandis que de nombreux journaux publiaient les photos des 15 soldats tombés au combat.

Washington et Bagdad ont pour leur part tenté de dissuader Ankara de recourir à une intervention militaire unilatérale.

"Je ne suis pas sûr que les incursions unilatérales soient la solution pour résoudre ce problème", a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat américain, Sean McCormack.

"L'accord de sécurité signé entre la Turquie et l'Irak est le cadre à travers lequel la sécurité des deux pays peut être préservée", a indiqué le porte-parole du gouvernement irakien Ali al-Dabbagh, faisant référence à un accord signé le mois dernier, qui ne permet pas aux troupes turques de pourchasser les rebelles du PKK en territoire irakien.

Dans les années 1990, les Turcs sont entrés à plusieurs reprises dans le nord de l'Irak avec des dizaines de milliers d'hommes. Mais depuis l'invasion américaine en 2003, l'armée turque n'a fait que de courtes incursions d'envergure limitée en Irak pour traquer des rebelles.

M. Erdogan devrait évoquer la question avec le président américain George W. Bush lors de son voyage aux Etats-Unis prévu en novembre.  (AFP, Burak Akinci, 9 oct 2007)

End Violence - But How?

Following the death of thirteen soldiers in the south-eastern province of Sirnak on Sunday (7 October), two more soldiers died yesterday (8 October) in mine explosions in Diyarbakir and Sirnak and three were injured.

Last week, twelve villagers, seven of them village guards, were killed in an attack on a minibus in Sirnak's district of Beytüssebap. The PKK has denied carrying out the attack.

According to data from the General Staff, more than 175 PKK  (Kurdish Workers' Party) militants have been killed since April 2007. The number of soldiers who have died in the same period is not clear, but there are regular reports of deaths.

Army, AKP, CHP, MHP: More determination needed

In the light of the latest deaths of soldiers, the ruling Justice and Development Party (AKP) has expressed its determination to fight terrorism, and yesterday President Abdullah Gül, Prime Minister Recep Tayyip Erdogan and Chief of General Staff Yasar Büyükanit met to discuss the situation.

In a joint statement, they said: "We have emphasised the determination for our security forces to continue their justified fight against terrorism, whatever the conditions, and for the application of strict measures."

The second-largest party in parliament, the Republican People's Party (CHP) has accused the AKP of encouraging separatism, and the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) of trying to legitimise the PKK.

The chair of the Nationalist Movement Party (MHP) has pointed out that cross-border pursuit of terrorists has become commonplace.

In short, the army and the main parties in parliament, however critical they may otherwise be of each other, have united in a discourse of "determination to fight terrorism", and cross-border operations in Northern Iraq are again on the table.

Demirtas: Step back from methods of last 24 years

The DTP and the Freedom and Solidarity Party (ÖDP) have countered with a call for peace.

Selahattin Demirtas, leader of the DTP group in parliament, said yesterday: "We say enough! We are ready to do our duty in a responsible manner to stop the blood from running." The DTP has been attacked both verbally and physically in recent days; the Ankara and Istanbul headquarters were shot at, and stones were thrown at the party building in Adana.

Demirtas reiterated in his statement that the party opposed armed conflict and that arms could not be used to seek rights: "No political aim is more valuable than one drop of blood." He called on parliament to step back from "the methods used for the last 24 years" and to look for ways to produce solutions without blood and without arms.

Uras: Bombs will not achieve peace

ÖDP MP Ufak Uras said, "Those who want peace cannot be credible with guns, mines and bombs and will not achieve anything positive."

He called for the burying of arms, for political and social solutions to the Kurdish question and for a development of a culture of peaceful coexistence:

"Steps taken in Turkey to solve the Kurdish question will come from democratic institutions, the democratic public, parliament and political parties, democratic citizens and a democratic mentality. They will not come from violence and conflict."

TIHV and IHD condemn violence

The president of the Turkish Human Rights Foundation (TIHV), Yavuz Önen, also condemned violence categorically:

"Opposing the hegemony of violence in a determined manner has become an existential necessity. Let us not give opportunities for violence and conflict to increase the feelings of hatred and the desire for revenge in society."

The Human Rights Association (IHD) also condemned the use of violence for political aims, but also emphasised that a democracy must recognise and protect its citizens' rights. It called for a silencing of guns. For this to happen, so the IHD, the government needed to focus on democratic reforms concerning the Kurdish question.

Miroglu: When there is talk of peace, violence increases

Orhan Miroglu of the DTP spoke to bianet and pointed out that whenever there was talk of peace, an increase in violence followed.

He gave the following examples:

    * In the early 90s, President Turgut Özal negotiated with PKK leader Abdullah Öcalan, with today's Iraqi President Celal Talabani acting as an intermediary. Özal had apparently even convinced some high-level generals to stop fighting. Soon after, the Hakkari Gendarmerie Station was attacked. Öcalan told Talabani that the attack had been carried out by groups not controlled by the PKK. Then the General Commander of the Gendarmerie, Esref Bitlis, died in an unsolved plane crash.
    * Miroglu also made a connection between the conference "Turkey is Looking for Peace", held in Ankara in January of this year, and the murder of journalist Hrant Dink four days later.
    * Again, he argued that the conference on a peace process in Turkey, held in Diyarbakir on 29 and 30 September, was followed by the attack on villagers in a minibus in Sirnak, and, one week later, by the killing of soldiers in Sirnak.

The government and the army, so Miroglu, were not looking for a peaceful solution; rather, their statements have pointed to decades of continuing violence.

Turkish Peace Parliament: Concrete steps

The Turkish Peace Parliament published a report at the beginning of September, a result of deliberations at the above-mentioned conference in January. The report called for concrete steps to be taken to achieve peace and democracy. (BIA news centre, Tolga Korkut, October 9, 2007)

15 soldats tués en deux jours, le gouvernement mobilisé

Le gouvernement turc a discuté lundi à Ankara d'un renforcement du dispositif contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) après la mort de 15 soldats en 48 heures dans des attaques attribuées à des séparatistes kurdes dans l'est et le sud-est du pays.

Il s'agit des plus lourdes pertes subies par l'armée turque depuis 1995.

Treize soldats ont été tués dans une attaque menée dimanche par les rebelles contre une unité de commandos en mission dans la province de Sirnak, frontalière de l'Irak.

"Nous allons prendre toutes les mesures nécessaires (...) il n'y pas d'incertitudes, ni de manque de détermination", a dit le porte-parole du gouvernement Cemil Cicek au terme de la réunion des ministres, sans dire quelles nouvelles précautions étaient envisagées.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le chef de l'armée, le général Yasar Büyükanit, ont été convoquées à 12H00 GMT par le président Abdullah Gül pour évoquer les récents incidents.

Le Conseil supérieur de la lutte contre le terrorisme doit par ailleurs se réunir mardi matin sous la présidence de M. Erdogan.

Une déclaration pourrait être faite à la presse à l'issu de cette réunion, a souligné M. Cicek.

Interrogé si une incursion militaire turque contre les bases des rebelles PKK en Irak du nord était envisagée, comme le réclame depuis longtemps l'armée, M. Cicek n'a exclu aucune option mais souligné la nécessité de procéder avec "sang-froid".

"Le terrorisme est un problème complexe. Il ne faut pas donner de fausses illusions à l'opinion publique en n'évoquant qu'une seule mesure", a-t-il dit en allusion à une partie des journaux et de l'opposition qui ont exhorté lundi l'armée turque à intervenir en Irak.

L'armée précise qu'une opération massive a été déclenchée pour traquer les rebelles tandis que "des tirs de soutien ont été dirigés vers les points de passage hors du pays", c'est-à-dire l'Irak.

Samedi, un autre soldat a perdu la vie dans des heurts avec le PKK à Baskale (est).

Enfin, l'explosion d'un mine au passage d'une patrouille militaire lundi à Lice, dans la province de Diyarbakir, la plus peuplée de cette zone majoritairement kurde, a alourdi le bilan à 15 morts.

Chaque automne, l'armée turque lance des opérations pour empêcher que les membres du PKK qui entrent en Turquie avec le printemps depuis les montagnes irakiennes ne puissent retourner à leurs camps pour y passer l'hiver.

Selon les autorités turques, le PKK a de plus en plus de mal à s'assurer un soutien local dans le sud-est en raison des réformes pro-kurdes faites par le gouvernement en vue de son adhésion à l'Union européenne.

"Quand ils sont coincés, ils sortent leur griffes", a estimé une source militaire qui a requis l'anonymat.

Ankara estime que des milliers de rebelles du PKK, tolérés ou soutenus par les Kurdes d'Irak, alliés des Américains, utilisent le nord de ce pays comme base arrière pour lancer des opérations dans le sud-est de la Turquie.

M. Erdogan devrait évoquer la question avec le président américain George W. Bush lors de son voyage aux Etats-Unis prévu en novembre.

Ankara et Bagdad ont récemment signé un accord pour contrer le PKK, mais il ne permet pas aux troupes turques de poursuivre les rebelles en fuite en territoire irakien, comme ce fut le cas dans les années 1990.
(AFP, 8 oct 2007)

DTP calls Turkish soldiers martyrs and appeals for a permanent solution

The pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP), which has often been accused of having organic links to the PKK, has for the first time referred to members of the Turkish security forces killed in clashes with the terrorists as “martyrs.” Deputy leader of the DTP parliamentary group Selahattin Demirtaş in a written statement released on Monday said: “In the recent attacks that took place on Sunday and Monday, we have lost 15 more of our sons. May God’s mercy be upon the martyrs; we offer our condolences to the grieving families.”

Demirtaş’s statement marks a first for the DTP, which has consistently refused to publicly acknowledge that the PKK is a terrorist organization and which has never used the word martyr for the soldiers Turkey has lost to terrorist clashes.

“We profoundly feel the pain of the grieving families. These incidents, which have been shattering for all of us and which have been going on for about 24 years, are continuing to hurt us and our conscience. We know that nothing we could do will ease the pain of the grieving families. However, there are many things that can be done to stop the bloodshed after this,” Demirtaş’s statement said. He said as the DTP, they were opposed to all forms of violence and believed that guns could never be a just method to claim one’s rights. “No political purpose can be more valuable than even a drop of blood. As politicians, we have to obtain the ultimate result to stop the bloodshed.”

Demirtaş expressed his opinion that Parliament had to take responsibility to end the clashes. “Parliament has to produce a solution that is bloodless and unarmed, with a method outside those that have been tried for 24 years. In these days when there are increasing attempts to drag Turkey into the quagmire of the Middle East, we can only create a better situation by using reason.”

He continued: “We don’t want to see death, blood and violence anymore. Brotherhood, peace and democracy cannot flourish in this land by laying our youthful sons in the grave.”

The statement said the DTP was ready to fulfill its responsibilities to stop the bloodshed as soon as possible. Halil Aksoy, who heads the DTP’s İstanbul branch, in a speech made on a recent armed attack against DTP offices in the Eminönü district, called for a permanent solution that did not involve violence. “And the authority to do that lies with the government. It is not difficult to prevent this. We are ready to do what we have to do to stop the bloodshed,” he stated. (Zaman, October 8, 2007)

Villagers in Beytüssebap: We Know the Perpetrators of the Massacre

Former DEP MP Selim Sadak who visited the relatives of the people killed in a massacre in Beytüşşebap said that the families told him that they knew the people who massacred their relatives. Sadak said that peasants told him that it was not done by PKK and the families knew the names of the perpetrators.

Sadak said: “A helicopter approached the crime scene after the incident but it leaves without taking any of the injured. How come there are no bullet shells in the area where 12 people were shot? There were water bottles and food tins on the crime scene? Who were using them? Why were those cleaned afterwards?

Sadak said “Similar incident took place in 1993 in Van's Gevaş district. The governor of the time told us that it did not look like PKK action. Also something like this happened in Güçlükonak”.

It is claimed that Prime Minister Erdoğan asked the ministers who visited the relatives to pass some money to them from him.
Parliament has set up a commission to investigate Beytüşşebap massacre. HRA, Mazlum Der, Diyarbakır Bar, and KESK trade union executive members will visit Beytüşşebap too.
(freeX@superonline.com, October 5, 2007)

Kurdish Guerrilla Accuses the Turkish Army of Beytüssebap Massacre

HPG Headquarters Command has issued the following communiqué announcing that there is no connection between the recent incident [in Beytüssebap] and the Kurdish guerrillas.

On the day before yesterday, in the district of Beytüşşebap, province of Şırnak, twelve persons, including seven Village Guards, died by the strafing of a minibus. Take note, those responsible are the Turkish army and the illegal military organization, JİTEM.

Our freedom movement proclaimed a unilateral ceasefire one year ago on 1 October 2006. The Turkish military increased the intensity of its attacks for this proclamation and used all conceivable dirty methods of warfare.Within this year, the Turkish army carried out 483 military operations. Chemical weapons and cluster bombs were used, as well as the systematic burning of forests.

It came to war crimes before the eyes of the world public.This war concept, which was intensified after the elections of 22 July, is a result of an agreement between the government party AKP and the military. Previously, it was already announced by military circles that the "extermination of terror" is attainable at the earliest by aiming at the "collaborators".

Thus almost the entire society was set as the target. For this reason, after that, the course of action which followed showed that this method was implemented.The dirty relations between institutions of the state, the army, and the government were uncovered by the the bomb attack on a bookshop in Şemdinli by the resident population. Those caught red-handed again implemented the network of gangs, JİTEM, informers, and the use of terror in Kurdistan, in order to intimidate the population.

As strengthened Kontras were used in the form of Hizbullah in the mid-1990s, so today there are more organizations such as JİTEM and TİT.The purposes of this approach are to isolate the guerrillas and to damage the prestige of the PKK. In Beytüşşebap, Village Guards were deliberately selected as the target of attack in order to break the passivity of these circles and turn them against the Kurdish movement.

In the consciousness of this reality, our HPG guerrillas put an emphasis on attacks against JİTEM in their latest actions. There is no connection between the recent incident [in Beytüşşebap] and the guerrillas. We call upon the public of Turkey to place no faith in this war propaganda which twists the facts. In addition, we continue to request the political parties, human rights associations, and democratic-civil-social organizations to examine the incident, and to find and to call to account its true authors. (kurdish-info.net, October 4, 2007)

Trois militants kurdes tués dans le sud-est

Trois militants kurdes du PKK ont été tués mercredi soir lors de combats avec l'armée dans le sud-est de la Turquie, a-t-on indiqué jeudi de source de sécurité locale.

L'incident s'est produit près de Nusaybin, une localité située à proximité de la frontière avec la Syrie, dans la province de Mardin, a-t-on précisé de même source. (AFP, 4 oct 2007)

Un homme tire en l'air devant le siège du parti pro-kurde DTP

Un homme a tiré des coups de feu en l'air avec un pistolet, criant "traîtres" devant le siège à Ankara du principal parti pro-kurde de Turquie avant de prendre la fuite, ont rapporté les médias.

L'incident s'est produit près du siège du Parti pour une société démocratique (DTP), situé dans le quartier de Balgat, selon la chaîne d'information NTV.

La personne qui a tiré est recherchée par les forces de sécurité, selon les chaînes.

Le DTP, qui a réussi pour la première fois à envoyer des députés au Parlement à l'issue des dernières législatives de juillet, est souvent accusé de collusion par les autorités turques avec le PKK. Les dirigeants du DTP, dont plusieurs sont dans le collimateur de la justice ou ont été écroués, refusent de reconnaître le PKK comme une organisation terroriste, parlant parfois des rebelles comme des "frères dans les montagnes", ce qui leur vaut de vives critiques.

Tout récemment, le chef de l'armée, qui combat depuis 1984 le PKK dans l'est et le sud-est anatolien peuplé majoritairement de kurdes, s'en est pris aux députés du DTP.

"Nous devons régler ce problème dans le cadre des lois (...) il y a des gens qui qualifient de +frères+ les terroristes" du PKK, a indiqué lundi le général Yasar Büyükanit.  (AFP, 3 oct 2007)

DTP Group Leader Responds to Turkish Military Chief

The pro-Kurdish Democratic Society Party (DPT) on Monday responded to a statement by Turkish general Yaşar Buyukanıt calling for legal measures to stop the DTP, which is represented in Parliament.

In a speech Monday morning at the Istanbul Military Academy, Gen. Buyukanıt recalled statements from DTP members refusing to acknowledge publicly that the Kurdistan Workers’ Party (PKK) is a terrorist organization, saying: “These statements are grave, and precautions should be taken against them.” Hours later, the head of the DTP’s parliamentary group, Ahmet Turk, responded in a speech at a parliamentary reception, claiming that his party was being made a target.

In his reaction later that evening, Turk asserted: “We are being turned into targets for thinking differently. We are the ones who make an effort to put an end to violence and clashes, but they are trying to make us seem like the ones responsible. We have turned into a party that is being made a target, as if we are the reason for all of this [separatist violence].”

Both Turk’s later statement and Buyukanıt earlier speech made their mark at the evening reception in Parliament yesterday. Prime Minister Recep Tayyip Erdogan appeared to disagree with the top general. He said he hadn’t seen the complete text of the general’s speech, but added: “Those who are in Parliament have come here through a legal process. They come here by legal, not illegal, means. If there is any situation that is outside the law, then the judiciary will take the necessary action. Has the Supreme Election Board made any negative decision [about the DTP’s participation in Parliament]? No.”

In response to a question about what course of action his party would take in regard to possible moves to lift the legislative immunity of the DTP deputies, Erdogan said it did not make sense to announce a stance for a still-hypothetical situation. Nationalist Movement Party (MHP) leader Devlet Bahçeli also responded to questions from the press concerning the statements made by the DTP, saying, “These people [DTP members] don’t know what they are saying,” and accusing them of not having remained loyal to their parliamentary oaths. (Turkish Zaman, Oct 3, 2007)

Conference on Kurds in Diyarbakir

Last weekend, a conference on the Kurdish question in Diyarbakir was co-organised by the Diyarbakir Bar Association and the Heinrich Böll Foundation. Entitled "Kurds in Turkey: Main Requirements for a Peace Process", the aim was to have an "in-depth discussion".

Some of the speakers at the conference were Sezgin Tanrikulu (president of Diyarbakir Bar Association), Ulrike Dufner (Heinrich Böll Foundation), Prof. Dr. Mithat Sancar (Ankara University), Aysel Tugluk (DTP MP for Diyarbakir), Orhan Miroglu (DTP) Yurdusev Özsekmenler (mayor of Baglar), Dr. Dilek Kurban (TESEV), Prof. Dr. Baskin Oran, Nebahat Akkoc (Ka-Mer), and Dr. Michael Gunter (Tennessee University).

In his opening speech, Sezgin Tanrikulu emphasised the importance of having a conference on solving the Kurdish question in the actual region. He described the conference as a "thinking platform which would show that there was a solution outside of conflict."

According to Tanrikulu, there are legal, social and political issues which feed the conflict. He pointed out that Kurds still had problems expressing, organising and representing themselves. There were also still problems with language rights.

Ulrike Dufner of the Heinrich Böll Foundation started her speech in Kurdish, which was applauded by the more than 300 strong audience. She said that the presence of DTP MPs in parliament, the discussion of the definition of citizenship in the work on a new constitution, as well as a general relaxation of taboo topics, showed that this was the right time to talk about a solution to the Kurdish question. She said that women in particular were necessary in any peace process.

Giving examples from Germany, Dufner said that the second and third generation Turks demanded education in their mother tongue. She also referred to election quotas according to ethnic origin, which, although potentially problematic, could also guarantee representation.

Prof. Dr. Mithat Sancar spoke during the session entitled "The Process of Ending Conflict". Referring to the current work on a new constitution, Sancar called for a constitution that would "at least not contain any clause which would hinder a solution."

He said that this would mean a definition of citizenship which was not associated with ethnicity [as the term "Turk" is at present]. It would also mean that there would have to be clauses which acknowledged and protected plurality: "The constitution must be open towards the future and the Kurdish question."

Aysel Tugluk, MP for the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) in Diyarbakir, spoke at the session entitled "The Process of Passing from Authoritarian and Militarist Structures to a Participant Democracy". She also referred to the debate on the constitution, calling for the constitution to accept all cultures democratically and allow their expression. She further warned,  "A constitution which is not supported by the Kurds will not be a text of compromise."

Apparently imprisoned PKK leader Abdullah Öcalan had called for such an expression of acceptance of different cultures to be included in the constitution around two weeks ago. Speaking with his lawyers, he had said: "This sentence would even be enough. It would open the way for many things. Let them put this sentence in the constitution, and the PKK would put down their arms within two months."

Orhan Miroglu, also of the DTP, called for people to listen to Öcalan's message.

Yurdusev Özsökmenler, mayor of the Baglar district in Diyarbakir city, spoke during the session entitled "Looking at Peace through the Window of Gender". She saw the work on a new constitution as an opportunity for women to "disclaim violence" and "sit down at a table of peace."

Dr. Dilek Kurban of the Turkish Foundation for Economic and Social Studies (TESEV) criticised Kurdish attempts at legitimisation by claiming that, together with the Turks, they were the founders of the Republic. According to Kurban, this approach encouraged the authoritarian state attitude towards non-Muslims.

In a later session, Prof. Dr. Baskin Oran also criticised the discourse of "founding elements", saying that this led to a kind of "Kurdish Kemalism". Nebahat Akkoc of the Diyarbakir Women's Centre Foundation (Ka-Mer) also acknowledged that this discourse rejected minorities and led to power struggles.

Dr. Michael Gunter of Tennessee University likened the rejection of a Kurdish identity to the experiences of blacks in the USA. He pointed out that the state had been strenghtened by legal acknowledgement and protection of a black identity and that this could serve as a model for Turkey. (BIA news centre, Tolga Korkut, October 3, 2007)


IHD Declaration on the Killing of 12 people in Beytüssebap

A minibus, in the rural area of Beytüssebap district of Sırnak province, was raked. 12 people (children, women and men) in the minibus were killed. At the moment, perpetrators of the attack are unknown.

The region has been declared as security zone a few months ago. As a result; entrance and exit is being kept under the control by security forces of the State. Media and public opinion, currently, do not have proper, right information about the attack.

So, as Human Rights Association (IHD) we are commenting the attack within the framework of our principal attitude that is; We are defending dominance of peace in our country. Keystone of peace is composed of human rights and freedoms, democracy and rule of law.

As IHD we are against attack, which targets civilian, without considering peace period or war period. We condemn the violation of the Article 3, which is about prohibition of arbitrary murdering and common in Geneva Conventions that are the most important documents of Humanitarian Law. We are against extrajudicial executions, which are violation of right to life, by the State organs.

We are against executions by organizations that use arm as a tool in their activities, too. The attack in Şırnak is inhuman and cruel.

IHD considers the attack as the one, which should be condemned and be against without regarding its perpetrators or aim. We are sharing sorrow of families whose relatives killed in the attack.

We demand for revealing perpetrators and bringing them to justice. (http//www.ihd.org.tr, October 1, 2007)

September War Balance in Northern Kurdistan according to the HPG

The Kurdish guerrilla forces (HPG) has announced the following balance-sheet on the war in Northern Kurdistan during the month of September 2007:

• entire military campaigns launched by the Turkish army: 63
• confrontations: 74
• operations launched by the guerrilla against the Turkish army: 65
• The number of dead in Turkish army impact of the fighter: 177
Whom
• soldiers: 167
• officers: 1
• gangs contras: 1
• mud villages: 1
• elements formations Gendarme Intelligence: 7
• injured: 133
• vehicles have been destroyed: 20
Which
• locomotives: 2
• trailers: 15
• military vehicles: 3

• The number of Kurdish guerrillas fallen during operations: 26

In addition to the Turkish army is waging a systematic campaign of indiscriminate bombing against the Kurdish region's forests resulting fire breaking out in those forests, the army used in the bombardment of cluster bombs and shells, mortars, Obis, Cobra helicopter gunships, where shelling during the month of September significant damage to forests and nature of Kurdish areas in particular in Botan. (hpg-online.net, October 1st, 2007)

DTP deputies condemn le massacre attribué au PKK

The deputy chairmen of the pro-Kurdish DTP, Nurettin Demirtaş and Selma Irmak, released a written statement condemning the Beytüşşebap massacre. The two deputy chairmen offered their condolences to the grieving families and expressed hope that the injured would recover quickly. “We have been continuously expressing our concern for the increasing number of operations in the region and the atmosphere of conflict. However, unfortunately the government has made no efforts to prevent armed clashes and open up political channels. In the massacring of our 12 [now 13] citizens, the insensitivity of the government and the fact that no measures were taken also have a role. It is the government’s duty to find the perpetrators of this act and reveal the truth in this incident. The safety of our citizens cannot be ensured in this environment of conflict. We call on the government to urgently adopt policies that would put an end to this tense process increasing grievances.” The DTP is often accused of having ties with the PKK. (Zaman, October 1, 2007)


Minorités / Minorities

Congrès américain: le vote de la résolution sur le génocide arménien

Les parlementaires américains partisans d'une résolution visant à reconnaître un génocide arménien sous l'Empire ottoman ont cédé jeudi aux pressions de la Maison Blanche et accepté de reporter un vote sur cette mesure qui avait créé des tensions avec la Turquie.

La commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants avait voté il y a deux semaines une résolution non contraignante qualifiant de génocide le massacre d'Arméniens durant la Première Guerre mondiale dans l'Empire ottoman.

Les quatre représentants auteurs du texte ont écrit à la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi pour lui demander de ne pas programmer "pour le moment" le vote du texte en séance plénière - prévu pour novembre.

Le soutien à la résolution avait beaucoup fléchi ces derniers jours dans les rangs démocrates mais ses parrains, les représentants démocrates Adam Schiff, Brad Sherman, Anna Eshoo et Frank Pallone, ont indiqué que le texte avait encore des partisans au Congrès.

"Nous croyons qu'une grande majorité de nos collègues veulent un soutien à une résolution de la Chambre reconnaissant le génocide, et ils le feront lorsque le moment sera plus favorable", ont-ils écrit dans une lettre à Nancy Pelosi.

Le vote avait envenimé les relations avec la Turquie, voisin de l'Irak et allié clef des Etats-Unis dans la région et provoqué le rappel à Ankara de l'ambassadeur de Turquie à Washington. Celui-ci est revenu à son poste lundi.

La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice avait réitéré mercredi devant les parlementaires américains la demande de l'administration Bush de ne pas voter la résolution. "C'est un moment très délicat avec la Turquie", avait dit Mme Rice au cours d'une audition devant la commission des Affaires étrangères.

"Nous avons des intérêts stratégiques extrêmement importants avec les Turcs", avait rappelé Mme Rice.

Evoquant le massacre des Arméniens, elle avait affirmé qu'il s'agissait d'un événement "horrible" mais, avait-elle insisté, "c'était sous l'Empire ottoman et, aujourd'hui, il n'y a plus d'Ottomans".

Des membres de l'administration Bush ainsi que des représentants du gouvernement turc avaient également approché plusieurs responsables du Congrès pour les exhorter de ne pas faire voter la résolution. (AFP, 25 oct 2007)

Les eurodéputés ne demandent plus la reconnaissance du génocide arménien

Les eurodéputés, plus conciliants envers la Turquie que d'autres années, ont décidé mercredi de ne pas lui demander explicitement de reconnaître le génocide arménien, appelant seulement Turcs et Arméniens à "un processus de réconciliation".

Alors que le Congrès américain s'interroge en ce moment sur l'opportunité de qualifier de génocide les massacres d'Arméniens sous l'Empire ottoman de 1915 à 1917, le Parlement européen (PE) avait été précurseur en utilisant dès 1987 ce terme.

En 2005, année du début des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, le PE avait souhaité que la reconnaissance du génocide par la Turquie soit un préalable à son adhésion, alors que l'UE n'a jamais imposé cette condition à Ankara.

Après avoir déjà adouci leur position l'an dernier en écrivant noir sur blanc que la reconnaissance du génocide n'était pas un préalable à cette entrée dans l'UE, les eurodéputés sont allés plus loin mercredi en n'utilisant même plus le terme de "génocide".

Dans une résolution, le PE "renouvelle son appel à la Turquie à faire des efforts sérieux et intenses pour résoudre les litiges en souffrance avec tous ses voisins (...) et notammant une discussion franche et ouverte sur les événements du passé".

Il "renouvelle" également "l'appel lancé aux gouvernements turc et arménien pour qu'ils engagent un processus de réconciliation pour le présent et le passé".

Les amendements déposés en particulier par les élus français de gauche comme de droite pour rétablir cet appel à la reconnaissance du génocide ont été rejetés.

De manière générale, les eurodéputés ont choisi mercredi de tester une nouvelle stratégie envers la Turquie en remplaçant leurs menaces et critiques habituelles par des encouragements au nouveau gouvernement turc qui s'est engagé à réformer son pays.

Les eurodéputés avaient "déploré le ralentissement du processus de réforme" dans leur rapport de septembre 2006.

Cette année, le texte se garde de critiquer une année électorale pauvre en avancées et appelle le nouveau gouvernement turc, doté d'un "mandat fort" par les législatives de juillet, à "relancer le processus" de réforme, notamment en matière de liberté d'expression. (AFP, 24 oct 2007)

EAFJD: Silence du Parlement européen sur la gravité de la question turque

Le Parlement européen a adopté ce mercredi 24 octobre une résolution sur les relations UE-Turquie. 26 amendements avaient été déposés par différents groupes et parlementaires dont trois par le rapporteur elle-même, Madame Oomen-Ruijten (PPE, Pays-Bas).

Au final, la plupart de ces amendements ont été rejetés à l’exception notable de l’amendement de Madame Oomen-Ruijten qui « condamne fermement la récente condamnation de Sarkis Seropyan et Arat Dink en application de l’article 301 » et à l’exception de l’amendement de M. Patrick Gaubert (PPE, France) et associés qui conditionne toute adhésion – en plus des critères de Copenhague – par « la capacité d'intégration de l'Union, conformément aux conclusions du Conseil européen de décembre 2006. »

Les autres amendements, notamment ceux portés par une coalition de députés, essentiellement des Français de toutes tendances (UMP-Chrétiens démocrates, UDF- Libéraux, et Socialistes), des Socialistes grecs et des Socialistes estoniens, qui mentionnaient clairement la demande de reconnaissance du génocide des Arméniens ont été rejetés ; les amendements allant dans le même sens déposés par le groupe souverainiste (UEN) et par la Gauche Unie Européenne (GUE) ont également été rejetés.

« C’est une résolution clairement inspirée par la peur, la peur devant la menace turque d’envahir le Nord de l’Irak » a déclaré Hilda Tchoboian, la Présidente de la Fédération Euro-Arménienne. « Le Parlement européen s’est aligné sur les positions de l’exécutif européen ; dit ce que la Commission attend de lui ; ne dit plus rien d’édifiant qui puisse servir de fil directeur à la Commission et au Conseil. En se trompant de rôle, le Parlement brade inutilement sa position de conscience de l’Union » a-t-elle poursuivi.

La Fédération considère que cette résolution résulte de l’action agressive du lobby pro-turc en réponse à la reconnaissance du Génocide des Arméniens par la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants des Etats-Unis.

« Nos députés européens qui tentent d’amadouer la Turquie en évitant de nommer ses défaillances se trompent sur la méthode : c’est une voie sans issue qui prive la Turquie de toute sortie par le haut, et qui isole les rares démocrates de ce pays en renforçant les forces ultranationalistes et xénophobes en place. Ça ne rend service à personne » a ajouté la Présidente de la Fédération.

La Fédération informe que, le jour même du vote du Parlement européen, des bandes organisées de Loups Gris turcs se sont à nouveau répandues dans Bruxelles en provoquant de graves troubles à l’ordre public, en agressant de paisibles passants et commerçants et en passant à tabac les policiers belges qui tentaient de s’interposer. « La démission du Parlement européen dans la défense des valeurs européennes encourage ces criminels et leurs commanditaires de Turquie à propager leur idéologie haineuse et déstabilisatrice en Europe » a conclu Hilda Tchoboian.

Durant les débats précédents qui portaient sur plusieurs sujets, le Commissaire à l’Elargissement, M. Olli Rehn, n’a pas eu de mots assez durs pour condamner le « régime autoritaire » de Russie et les violations des droits de l’Homme et de la liberté d’expression commises dans ce pays. Lors de son intervention sur la Turquie, il aurait dû formuler des critiques identiques mais ne l’a pas fait. Ses propos sur la Turquie – qui était d’une affabilité déplacée – ont par contraste révélé encore une fois les doubles standards pratiqués par la Commission sur ces questions. (contact@eafjd.org, 24 octobre 2007)

L'ambassadeur turc retourne à Washington

L'ambassadeur de Turquie à Washington, Nabi Sensoy, rappelé par Ankara à cause du litige sur la reconnaissance d'un génocide arménien, est retourné lundi à son poste, a rapporté l'agence Anatolie.

La Turquie avait rappelé son ambassadeur en poste aux Etats-Unis pour des consultations au lendemain de l'adoption par une commission du Congrès américain, le 10 octobre, d'un texte qui reconnaît comme un génocide les massacres d'Arméniens sous l'Empire ottoman de 1915 à 1917.

L'affaire a créé de graves frictions avec Ankara qui refuse le terme de génocide et, jugeant le texte inacceptable, a manifesté sa colère en laissant planer la menace d'un retrait de son soutien logistique aux opérations en Irak.

Mais le soutien en faveur d'une résolution a fléchi dans les rangs démocrates de la Chambre des représentants, semant le doute sur son passage au vote en session plénière après une vive opposition de l'administration du président George W. Bush.

Le texte reconnaît comme un génocide les massacres d'Arméniens après 1915 sous l'Empire ottoman, qui ont fait plus de 1,5 million de morts selon les Arméniens, 250.000 à 500.000 selon la Turquie.

La résolution, qui devrait théoriquement être soumise au vote de la Chambre en novembre, n'entraînerait aucune obligation pour le gouvernement américain. (AFP, 22 oct 2007)

Agos: Pourquoi n’aurait-on pas le droit de juger l’histoire turque ?

Le vote du Congrès américain en faveur de la reconnaissance du génocide arménien a suscité la colère du gouvernement et des médias turcs. Les commentaires de l’hebdomadaire de la communauté arménienne.

On ne peut pas dire que les Arméniens de Turquie nourrissent le moindre doute par rapport à ce qui a pu leur arriver dans le passé. Il est clair pour eux que les familles de centaines de milliers d’Arméniens - qui ne s’intéressaient pourtant pas à la politique - ont été brisées par l’action systématique mise en œuvre par l’Etat [ottoman durant les années 1915-1916]. Les hommes ont été incorporés dans l’armée - la question des adultes mâles a ainsi été “résolue” - tandis qu’enfants, femmes et vieillards étaient emmenés dans une longue marche vers la mort. Auparavant, les intellectuels de la communauté arménienne avaient été déportés et une grande majorité d’entre eux avaient été assassinés. Les biens de tous ceux qui avaient été envoyés en déportation furent saisis et, pire encore, après l’instauration de la République, l’Etat [turc] adopta une série de lois empêchant les Arméniens de revenir chez eux et permettant de confisquer leurs biens.

Les Arméniens de Turquie ne sont pas spécialement exigeants quant au vocabulaire à utiliser pour décrire cet épisode historique. Aucun terme ne pourra modifier en quoi que ce soit ce qui s’est passé autrefois. Cette attitude a toujours été celle suivie par Agos. Notre journal et Hrant Dink [son fondateur et directeur, assassiné en janvier 2007] ont toujours milité pour que la diaspora arménienne aille au-delà de ce “fétichisme de l’appellation” et puisse voir l’évolution sociétale à l’œuvre en Turquie. Cette attitude est toujours valable. Nous rejetons donc catégoriquement les projets de loi [relatifs à la reconnaissance du génocide arménien] adoptés par des Parlements à l’extérieur de la Turquie.

La Turquie a réagi de façon très décevante au vote de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des Etats-Unis [le 10 octobre]. Elle continue de croire que ce genre de question se résume à un bras de fer dont l’issue ne résulte que d’un rapport de forces entre Etats-nations. Ankara ne se rend même pas compte que pareille attitude l’affaiblit fortement vis-à-vis de l’opinion publique mondiale. Peut-être s’agit-il finalement davantage d’une question de mentalité. Ce qui pourrait, dans ce contexte, apparaître comme des paroles malheureuses est donc en réalité surtout une illustration de cette mentalité. C’est ainsi qu’un député du Parti de la justice et du développement [AKP, parti islamique au pouvoir], Egemen Bagis, qui s’est rendu récemment aux Etats-Unis dans l’espoir de convaincre les Américains de ne pas voter cette loi, a accusé la diaspora arménienne de faire “commerce de l’Histoire”, sans hésiter quant à lui à faire de l’Histoire un argument commercial. “Personne n’a le droit de juger la Turquie et l’histoire turque”, a-t-il encore déclaré. Il n’avait pas prévu que, tant que la Turquie n’affronterait pas son propre passé, d’autres se chargeraient de juger son histoire à sa place. S’il a fait appel “au bon sens et à la sagesse”, il n’a, pour on ne sait quelle raison, jamais invoqué la nécessité d’un recours à la conscience.

Quant au président de l’Assemblée nationale turque, Köksal Toptan, il a écrit, dans une lettre adressée à Nancy Pelosi, qu’il serait “très difficile de contrôler les réactions de l’opinion turque si ce projet de loi venait à être adopté”. En agissant de la sorte, le président du Parlement insinue - par écrit, qui plus est - que la communauté arménienne de Turquie constitue désormais un otage aux mains de la république turque et qu’elle pourrait donc, le cas échéant, être utilisée comme élément de chantage. Ces propos, bien plus que des paroles malheureuses, sont l’expression d’une mentalité qui nous fait honte. (Agos - Stéphane/armenews, 18 octobre 2007)

Les Arméniens plus que jamais mobilisés pour la reconnaisance du génocide

Les Arméniens d'Europe, réunis en convention à Bruxelles, ont salué la perspective de voir le génocide arménien reconnu par le Congrès américain, mais n'entendent pas relâcher la pression sur l'Union européenne au moment où la Turquie milite pour une adhésion.

Accueillis lundi et mardi dans un hémicycle du Parlement européen, ils ont saisi l'occasion pour célébrer avec force le vote -il y a vingt ans- par les eurodéputés d'une résolution reconnaissant le génocide arménien, un terme que récuse la Turquie.

Près de 300 délégués venus de 29 pays dont 19 de l'Union européenne ont participé à cette Convention.

Le Vice Président de la Commission Européenne M. Franco Frattini avait tenu à être présent pour souhaiter la bienvenue aux participants et il a été particulièrement attentif aux propos forts prononcés par Aram 1er, Catholicos de la Grande Maison de Cilicie et par Vartan Oskanian, Ministre des Affaires Etrangères de la République d'Arménie qui ont appelés l'Europe, la Commission et le Parlement européen à être fidèles à leurs valeurs en plaçant plus haut que tout sur le terrain moral le combat pour la reconnaissance par la Turquie du génocide arménien.

Un hommage particulier a ensuite été rendu aux acteurs de la résolution du 18 juin 1987, MM, Saby, Glinne, Riquet, Gérondopoulos, Velentzas et Staes dans une atmosphère d'intense émotion à l'évocation de cette victoire historique remportée il y a juste 20 ans.

Deux hommages ont également été rendus à Mme Antonia Arslan pour son livre "le mas des alouettes" et à Hrand Dink par la projection du film screamers mettant en scène le Groupe de Rock "System of a Down".

Devant des délégués particulièrement attentifs aux propos des intervenants de toute première qualité, les débats de la matinée du 16 octobre ont porté sur "les facteurs de paix et de stabilité dans le Sud Caucase qui a été marqué par l'intervention du Rapporteur sur la Turquie Mme Ria Oomen-Ruijten qui a mis en avant la nécessaire et possible ouverture de la frontière entre la Turquie et l'Arménie, cause selon elle des "souffrances" économique du peuple arménien, en renvoyant la question de la reconnaissance du génocide arménien à une question de "compréhension du passé pour les Turcs et les Arméniens".

Cette intervention a provoqué la réaction du CDCA France par l'intermédiaire de son Président, Harout Mardirossian, qui a regretté que "la question de la reconnaissance du génocide arménien qui en tant que Crime contre l'Humanité constitue le crime ultime en matière de droit de l'Homme ne soit pas évoqué ni même utilisé par le rapporteur et donc par le Parlement européen trahissant ainsi les engagements pris devant le peuple arménien en 1987. Au contraire parce que nous voulons que la Turquie change et que le peuple turc doit être respecté, nous devons lui dire clairement ce que nous attendons d'elle, parce que c'est mentir à la Turquie que de ne pas lui dire qu'il faudra qu'elle reconnaisse le génocide arménien pour pouvoir prétendre être européenne" a conclu le président du CDCA.

L'Europe s'est construite "à partir de la reconnaissance du génocide juif et la transformation profonde de la politique allemande", a également insisté la Française Hilda Tchoboian, présidente de la Fédération euro-arménienne, qui s'inquiète de la récente "multiplication d'actes négationnistes" en Europe.

"Je tiens à remercier tous les parlementaires (européens) qui ont eu le courage de voter cette résolution le 18 juin 1987, ce vote aura constitué une étape décisive pour une reconnaissance du génocide des Arméniens", a rappelé le pasteur Joël Mickaëlian, président de l'Eglise évangélique arménienne de France.

Jugeant "révélatrices" les réactions du gouvernement turc face au projet de résolution américain, Mgr Norvan Zakarian, archevêque des Arméniens de France, a surtout jugé "inquiétants" les commentaires de ceux qui estiment que le moment n'est pas opportun.

Il y a vingt ans, le texte des eurodéputés était sans ambiguïté: il considérait que les massacres et déportations d'Arméniens entre 1915 et 1917 dans l'Empire ottoman constituent bien un génocide.

La résolution énumérait aussi les "obstacles incontournables à l'examen d'une éventuelle adhésion de la Turquie", dont le refus du gouvernement turc de reconnaître le génocide.

Reste que les eurodéputés se sont alignés en 2006 sur la position de l'UE, pour qui cette reconnaissance n'est pas liée à une entrée de la Turquie.

"Hier les Arméniens, aujourd'hui la population du Darfour, demain on ne sait où. Qu'attendons-nous de l'Europe? Qu'elle reste le défenseur des droits de l'Homme, qu'elle reste vigilante et intransigeante sur cette question par rapport aux Etats qui frappent à sa porte", a insisté le pasteur Joël Mickaëlian devant les congressistes de 29 pays.

Pour le ministre des Affaires étrangères de la République d'Arménie, Vartan Oskanian, "si la Turquie veut faire partie de l'Europe, elle doit penser et agir comme l'Europe, elle doit reconnaître son rôle dans l'Histoire, en tirer des leçons et aller de l'avant comme l'Europe l'a fait" après la Seconde guerre mondiale.

« Les participants de la convention ont apprécié l’opportunité d’avoir un franc échange d’idées avec Mme Oomen-Ruijten, rapporteur sur la Turquie, sur l’évocation claire, dans la résolution proposée, du négationnisme du génocide des Arméniens par le gouvernement turc. Les Européens attendent que cette résolution reflète la vérité sur la Turquie ; il faut cesser de faire le silence sur les thèmes qui gênent les dirigeants de ce pays » a déclaré Hilda Tchoboian, la présidente de la Fédération Euro-Arménienne.

La troisième session a fait le tour de la situation de la reconnaissance du génocide dans le monde. Les intervenants ont souligné la nécessité de se doter des moyens efficaces pour lutter contre le négationnisme en Europe. La convention a accueilli avec enthousiasme la reconnaissance récente du génocide par la Commission des Affaires Étrangères de la Chambre des représentants des USA.

La Convention s’est achevée par l’adoption d’une déclaration finale. Celle-ci réclame que la politique de voisinage envers le Caucase du Sud jette « les fondements d’une stratégie régionale européenne ayant pour objectif l’intégration économique sans entrave avec l’Europe » et que la Synergie de la Mer Noire ne soit « pas centrée sur la Turquie, un pays incapable d’assumer un leadership régional dans les conditions actuelles ». La déclaration aborde aussi la question turque en précisant que « les négociations d’adhésion devraient être conditionnées par la juste reconnaissance du Génocide des Arméniens » et que la Turquie devrait être obligée de reconnaître « les droits inaliénables du peuple arménien ».

Elle conclut en rappelant que « les Arméniens européens seront aux avant- postes des combats pour la Justice, dans toutes les situations que l’Europe aura à affronter, étant convaincus que le Parlement européen est, avant tout, la Conscience des peuples d’Europe »

La déclaration, les photos, les enregistrements et les discours seront progressivement intégrés www.eafjd.org. Un communiqué détaillé sur le déroulement et les interventions de ces deux journées de convention sera publié prochainement.
(AFP-CDCA-FEAJD, 15-16 oct 2007)


Many States in The USA Have Long Recognized “Genocide”

The recent furore over the passing of a resolution by the Foreign Affairs Committee of the House of Representatives, accepting the events of 1915 as a “genocide” with 27 votes for and 21 votes against, has made people forget that many countries, including parts of the USA, have already defined events as such.

 In the USA, forty of the fifty states accept the events of 1915-1917 as a “genocide”. Although Turkey is now working towards the resolution not being passed by the complete House of Representatives, House Speaker Nancy Pelosi is in firm support of the resolution.

 In some countries there have been symbolic decrees to remember and condemn the terrible experiences of Armenians at the time. ın other countries, the denial of a genocide may be pursued legally. For instance, Argentina has passed many decisions, such as the one to acknowledge a “genocide”, to demand that Turkey and the United Nations do so, too, and to include the events in school curricula.

18 parliamentary resolutions

Particularly since 2005, the parliaments of several countries have decided to officially recognise the events of 1915 as a “genocide”.

There are eighteen countries who have passed such decisions in parliament:

Uruguay: 1965, 2004, 2005; Southern Cyprus: 1982; Argentina: 1993, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007; Russia: 1995, 2005; Canada: 1996, 2000, 2004; Greece: 1996; the Lebanon: 1997, 2000; Belgium: 1998; Italy: 2000; the Vatikan: 2000; France: 2001; Switzerland: 2003; Slovakia: 2004; Holland: 2004; Poland: 2005; Venezuela: 2005; Lithuania: 2005; Chile: 2007.

Other recognition

Sweden, Austria and Armenia have recognised the 1915 events as a “genocide” without a parliamentary decision, and the German parliament passed a decision in 2005 to “remember the Armenians who were exposed to violence and forced emigration and killed before the First World War”. While the Germans do not use the term “genocide”, the parliament has said that “some independent historians, institutions and parliaments have described these events as genocide.”

Apart from the Federal government, Canada’s states of Quebec and Ontario also recognise a “genocide”. Australia’s state parliament of New South Wales recognised and condemned the “genocide” in 1997.

In Brazil, the states of Ceara and Sao Paolo have accepted a “genocide.

In 2007, the Basque parliament passed a similar resolution.

According to the law passed in France in 2006, a denial of the “Armenian genocide” is punished with imprisonment and fines.

A draft brought to the Bulgarian parliament in 2006 was voted against because of the reactions of Turkish MPs. (BIA news centre, October 16, 2007)

* This news item has used information from Wikipedia, Agos, BBC, the Guardian, the American Armenian National Committee and the Los Angeles Times.

La Turquie expulse plusieurs dizaines d'Arméniens

Plusieurs dizaines d’Arméniens auraient été arretés ces derniers jours en Turquie: la semaine dernière, un quotidien irlandais rapportait qu’une centaine d’Arméniens d’Arménie, entrés illégalement en Turquie ont été embarqués par la police la semaine dernière et placés dans des centres de rétention en attendant leur expulsion. Le journal irlandais expliquait cette vague d’arrestation comme une mesure de rétorsion des autorités turques en lien avec l’examen par la chambre des représentants du Congrès américain de la résolution sur la reconnaissance du génocide.

L’information a été confirmée hier par le représentant permanent de l’Arménie au siège de la Coopération économique des pays de la mer noire, siège situé à Istanbul : nous avons eu la confirmation non officielle de ces arrestations a indiqué hier Karen Mirzoyan qui n’a cependant donné d’information plus précises.

Le ministère turc des affaires étrangères a pour sa part refusé de confirmer ou de nier l’information, mais on se souvient qu’Ankara avaient il y a plusieurs mois clairement menacé d’expulser tous les Arméniens d’Arménie présents sur le territoire turc si la procédure d’adoption de la résolution sur la reconnaissance du génocide arménien était mené à son terme, ce qui est en passe de se produire depuis le vote du texte par la commission des affaires étrangères de la chambre des représentants et les engagements répétés de la présidente de cette assemblée, Nancy Pelosi. (GAMK Online, 16 octobre 2007)

Conférence-débat avec Özgüden à Alfortville: "La Turquie change-t-elle?"

Annonce du journal GAMK:

L'Assassinat de Hrant Dink, journaliste et rédacteur en chef de Agos a traumatisé les arméniens du monde entier. Les grandes manifestations qui ont suivi à Istanbul ont surpris la Diaspora arménienne. A la lumière de ces évènements, les arméniens doivent se poser la question de l'évolution ou de la régression de la société turque.

La fin de l'année 2007 et l'année 2008 s'annoncent décisives sur le front de l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne. La réunion des 27 chefs d'Etat le vendredi 14 décembre à Bruxelles qui doivent examiner de nouveau la candidature turque, et la présidence française à partir de juillet 2008 apparaissent comme de réelles opportunités politiques.

La F.R.A. Dachnagtsoutioun Groupe Sarkis Minassian d'Alfortville vous invite à participer à une conférence débat publique sur le thème :

"La Turquie change-t-elle?"

Avec comme intervenants:

Dogan Özgüden (journaliste turc en exil, défenseur des droits de l'homme et des minorités en Turquie),
Vilma Kouyoumdjian (correspondante d'Agos)
Varoujan Mardikian (Journaliste)

Cette conférence débat publique aura lieu le VENDREDI 12 OCTOBRE 2007 à 20h30 à la Maison de la Culture arménienne d'Alfortville, 9 ,rue de Madrid 94140 Alfortville. (http://www.gamkonline.com, 12 octobre 2007)

Scandale: Un an de prison pour le fils du journaliste assassiné Hrant Dink

Une cour d'Istanbul a condamné jeudi à un an de prison avec sursis le fils du journaliste assassiné d'origine arménienne Hrant Dink, ainsi qu'un ami de ce dernier, pour "insulte à l'identité turque", aux termes d'une disposition controversée du code pénal turc, a rapporté l'agence Anatolie.

Ils étaient jugés en vertu de l'article 301 du code pénal sanctionnant le "dénigrement de l'identité nationale turque", ajoute Anatolie.

Ils avaient reproduit dans leur journal en juillet 2006 un entretien accordé par Hrant Dink à une agence de presse dans lequel il déclarait que les massacres d'Arméniens commis entre 1915 et 1917 en Anatolie constituaient un génocide.

"Bien sûr je dis que c'est un génocide. Parce que le résultat identifie ce que c'est et lui donne un nom. Vous pouvez voir qu'un peuple qui a vécu sur ces terres pendant 4.000 ans a disparu", avait affirmé Hrant Dink, alors directeur de la publication d'Agos.

Les juges ont décidé que, leurs casiers judiciaires étant vierges, Arat Dink et Serkis Seropyan, respectivement directeur de la rédaction et responsable du journal bilingue (turc et arménien) Agos, n'iraient pas en prison, a précise l'agence.

Le journaliste Hrant Dink, qui militait pour une réconciliation entre Turcs et Arméniens, a été abattu devant les locaux d'Agos en janvier par un adolescent proche des milieux ultranationalistes.

Les prises de positions de Hrant Dink lui avaient valu plusieurs procès et une condamnation à six mois de prison avec sursis au titre de ce même article 301, utilisé contre de nombreux intellectuels et vivement critiqué par l'Union européenne.

Reporters sans frontières scandalisée par la condamnation

“Reporters sans frontières est scandalisée par la condamnation du fils de Hrant Dink, Arat Dink, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Agos, et de son éditeur Serkis Seropyan à un an de prison en raison du même article que celui qui avait motivé les poursuites contre son père”, a déclaré l’organisation de défense de la liberté de la presse.

“Que cette décision intervienne alors que le président turc Abdullah Güll s’est prononcé, le 3 octobre, en faveur d’un amendement de l’article 301 qui fait de la mention du génocide arménien un crime, est tout simplement aberrant”, a précisé Reporters sans frontières.

“Ironie du sort, le 10 octobre, le même tribunal a condamné à deux ans de prison avec sursis le jeune homme responsable des menaces adressées à la rédaction d’Agos, après l’assassinat de Hrant Dink”, a conclu l’organisation.

Le 11 octobre 2007, le tribunal du district de Sisli (Istanbul) a reconnu Arat Dink et Serkis Seropyan coupables d’“insulte à l’identité turque”. Tous deux ont été condamnés à un an de prison, mais leur peine a été suspendue, les deux hommes n’ayant jamais été condamnés auparavant.

Ils étaient poursuivis pour avoir reproduit dans Agos les extraits d’un entretien donné par Hrant Dink en 2006 à l’agence Reuters. Le journaliste y qualifiait de génocide les massacres d’Arméniens commis entre 1915 et 1917. Hrant Dink était lui- même poursuivi pour ces propos.

Par ailleurs, le 10 octobre, Ridvan Dogan, un étudiant de 19 ans, a admis avoir adressé un message de menaces à Agos. Il a également déclaré avoir faire suivre ces menaces sans avoir lu le courrier électronique les contenant. Le tribunal de Sisli l’a condamné à deux ans de prison avec sursis en raison des regrets qu’il a exprimés et de son absence de casier judiciaire.

Plusieurs journalistes d’Agos avaient dû être placés sous protection policière en raison de menaces de mort reçues quelques jours seulement après l’assassinat de Hrant Dink le 19 janvier 2007 devant les locaux de la rédaction, par un jeune homme de 17 ans, Ogün Samast. (europe2@rsf.org, 12 octobre 2007)


Ankara rappelle son ambassadeur à Washington

La Turquie a rappelé jeudi son ambassadeur en poste à Washington pour des consultations après l'adoption par une commission du Congrès américain d'un texte qui reconnaît comme un génocide les massacres d'Arméniens sous l'Empire ottoman, a-t-on appris de source source diplomatique.

"Il est naturel que l'ambassadeur soit rappelé pour consultations après qu'une telle décision eut été prise au Congrès", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Mahmut Bilman.

"Mais il est plus difficile de dire quand il retournera à Washington", a poursuivi M. Bilman.

L'agence de presse Anatolie a indiqué que l'ambassadeur Nabi Sensoy avait été rappelé à Ankara pour des consultations sur le processus qui pourrait débuter après le renvoi devant l'assemblée plénière de la Chambre des représentants de ce texte voté en commission mercredi par 27 voix contre 21.

Dans un communiqué, le gouvernement turc a affirmé que promouvoir le texte controversé "mettra en péril dans une période très sensible un partenariat stratégique" entre Washington et Ankara.

Interrogé par des journalistes, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a assuré que son cabinet ferait tout son possible pour empêcher l'adoption du texte par la Chambre des représentants en plénière et étudiait sa rispote si ses efforts se révélaient insuffisants.

"Nous allons continuer notre action avant qu'il (le texte) arrive en plénière", a déclaré M. Erdogan. "Après cela, il y des mesures que nous pouvons prendre, mais le temps n'est pas venu d'en parler. Nous sommes en train d'évaluer ces mesures", a-t-il ajouté.

La présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a indiqué jeudi qu'elle avait bien l'intention de soumettre le texte au vote de l'assemblée plénière.

La Maison Blanche s'est pour sa part déclarée "déçue" et a assuré par la voix de son porte-parole Gordon Johndroe que le président George W. Bush allait "réitérer son opposition" à ce texte qui risque d'envenimer les relations turco-américaines à un moment délicat.

Washington craint que, par mesure de rétorsion, la Turquie cesse de faciliter le transit par son territoire du réapprovisionnement des missions américaines en Irak et en Afghanistan, et mette fin à l'utilisation de la base aérienne turque d'Incirlik (sud), plaque tournante du ravitaillement américain.

"Les Turcs ont été assez clairs sur les mesures qu'ils prendraient si cette résolution était votée", a observé le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, soulignant le rôle clé de la base d'Incirlik.

Répondant à une question sur un éventuel refus d'utilisation de cette base, M. Erdogan a déclaré: "Ces choses-là ne se disent pas, elles se font".  (AFP, 11 oct 2007)

Kotcharian: Ankara ne peut empêcher d'autres pays de reconnaître le génocide arménien

Le président arménien Robert Kotcharian a "salué" jeudi l'adoption par une commission du Congrès américain d'un texte reconnaissant le génocide arménien de 1915, et estimé que la Turquie ne pouvait pas empêcher d'autres pays de reconnaître ces "événements dont personne ne doute".

"Nous saluons cette décision" de la commission américaine, a souligné Robert Kotcharian lors d'un point presse à Bruxelles avec le diplomate en chef de l'UE, Javier Solana. "Nous espérons que cela mènera à une reconnaissance complète par les Etats-Unis des effets du génocide".

"Personne dans le monde n'a de doute sur les événements qui se sont déroulés en 1915", a-t-il ajouté. "Si certains pays refusent de le reconnaître au niveau du gouvernement, c'est pour éviter de compliquer leurs relations avec la Turquie".

"Le fait que la Turquie refuse de reconnaître (le génocide) ne lui permet pas d'obliger d'autres pays à renier eux-aussi la vérité historique", a-t-il ajouté.

De son côté, interrogé pour savoir si la reconnaissance du génocide par Ankara devrait être ajoutée aux critères à respecter pour une future entrée de la Turquie dans l'Union européenne, M. Solana n'a pas répondu.

L'UE est "tout à fait consciente des souffrances du peuple arménien", a-t-il simplement indiqué. (AFP, 11 oct 2007)

Ban Ki-moon refuse de se prononcer sur le terme génocide

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a condamné jeudi les "massacres" d'Arméniens par l'Empire ottoman durant la Première guerre mondiale mais a refusé de se prononcer sur l'emploi du mot génocide.

"Je ne fais aucun commentaire sur les lois adoptées dans n'importe quel pays. Il s'agit d'une affaire entre les Etats-Unis et la Turquie", a affirmé M. Ban en marge d'une réunion avec des hommes d'affaires à Washington.

"Mais, a-t-il ajouté, c'est extrêmement triste et tragique d'avoir vu de tels massacres durant la Première guerre mondiale". "Cela devrait constituer un antécédent historique mais, à l'heure actuelle, je ne suis pas en mesure de faire un commentaire officiel", a-t-il dit.

"Empêcher les génocides ou les atrocités à grande échelle est une des plus hautes responsabilités des Nations unies", a-t-il souligné. (AFP, 11 oct 2007)

2ème Convention des Arméniens d’Europe au Parlement Européen

La Fédération Euro-Arménienne annonce que 29 pays seront représentés à la Seconde Convention des Arméniens d’Europe des 15 et 16 octobre 2007, maintenant imminente. Les participants – majoritairement des membres de la diaspora arménienne d’Europe – mais aussi d’autres responsables politiques et associatifs intéressés par les questions arméniennes viendront d’Allemagne, d’Autriche, de Belgique, de Bulgarie, de Chypre, du Danemark, d’Espagne, d’Estonie, de France, de Grèce, d’Italie, du Luxembourg, des Pays-Bas, de Roumanie, de Slovénie, de Slovaquie, de Suède, de République Tchèque et du Royaume-Uni pour ce qui est de l’Union européenne.

En outre des participants feront le déplacement d’Arménie, du Canada, des Etats-Unis, de Géorgie, d’Iran, du Liban, de Norvège, de Russie, de Suisse et de Syrie.

« La capacité à mobiliser de cette Convention montre combien les différents aspects de la question arménienne constituent un point focal pour un nombre importants de citoyens européens mais aussi pour de nombreux observateurs internationaux » a commenté Laurent Leylekian, le directeur exécutif de la Fédération Euro-Arménienne.

La Fédération informe également que le film « Screamers », un documentaire exceptionnel co-produit par la BBC et démontant les mécaniques négationnistes ainsi que leurs similitudes sera projeté au Parlement européen, après la première session, de 18h30 à 20h00 et en présence de sa réalisatrice Carla Garapedian, par ailleurs lauréate du prestigieux Emmy Awards.

« Avec cette représentation unique, nous escomptons montrer à un personnel politique européen qui ignore encore souvent toute la perversité et l’abjection des discours négationnistes. A l’heure où le Parlement européen semble rendre les armes devant le négationnisme de la Turquie, nous espérons que cette projection saura remobiliser les consciences face à une idéologie à la dangerosité avérée » a conclu Laurent Leylekian.

Cette projection sera réalisée en hommage à Hrant Dink, journaliste arménien de Turquie, qui fut assassiné en janvier 2007 en raison de son combat pour la reconnaissance du génocide par son pays. Le procès en cours du meurtrier et de ses commanditaires a mis en lumière la responsabilité directe de l’idéologie officielle turque - raciale et négationniste – sur le mobile du meurtre ainsi que la collusion entre l’appareil d’Etat et les tueurs. (http://www.eafjd.org/, 11 octobre 2007)


La commission du Congrès US a reconnu le génocide arménien

Le Congrès américain a fait mercredi un premier pas vers la reconnaissance du génocide arménien au début du 20ème siècle, ignorant les mises en garde menaçantes de la Turquie et l'hostilité du gouvernement Bush à un texte qui met en danger selon lui la mission irakienne.

Une commission de la Chambre des représentants a approuvé un texte qui reconnaît comme un génocide la mort de plusieurs centaines de milliers d'Arméniens après 1915 sous l'Empire ottoman.

Le texte, adopté par 27 voix contre 21, doit à présent être envoyé à la Chambre pour un possible vote en séance plénière.

Le département d'Etat a réagi en faisant part de sa "déception" par la voix du secrétaire d'Etat adjoint Nick Burns, qui a souligné que la Turquie était "l'un des alliés les plus appréciés et importants des Etats-Unis".

"Je vais appeler l'ambassadeur de Turquie dans la minute, la secrétaire (d'Etat Condoleezza) Rice va appeler les dirigeants turcs dès demain matin" pour leur dire à quel point l'administration américaine désapprouve ce texte, a-t-il dit.

Cette résolution "ne peut qu'envenimer les relations entre les Etats-Unis et la Turquie et les intérêts américains en Europe et au Moyen-Orient", a souligné le porte-parole du département d'Etat Sean McCormack.

Condoleezza Rice et le secrétaire américain à la Défense Robert Gates ont été plus explicites: les opérations en Irak et leur ravitaillement risqueraient d'être sévèrement affectés par les possibles représailles diplomatiques turques.

Or le texte paraît devoir rallier la majorité de la Chambre, où les adversaires démocrates de M. Bush sont majoritaires.

Plusieurs gouvernements, Parlements, organisations et de nombreux Etats américains reconnaissent officiellement un génocide.

L'administration américaine, assurant qu'il ne s'agissait pas d'ignorer les "souffrances tragiques" endurées par les Arméniens, a souligné qu'il existait d'autres manières de régler ce litige majeur entre l'Arménie et la Turquie.

Les Etats-Unis craignent en particulier que la Turquie cesse de mettre à disposition la base aérienne d'Incirlik (sud), plaque tournante du transit américain vers l'Irak ou l'Afghanistan.

Le secrétaire à la Défense Robert Gates a souligné la "forte dépendance" américaine envers la Turquie par où transitent 70% du ravitaillement aérien destiné à l'Irak, un tiers du carburant et 95% des engins blindés contre les explosifs, vitaux pour les soldats américains. 

La Turquie condamne le vote du congrès US sur le génocide arménien

Le président turc Abdullah Gul a qualifié d'"inacceptable" le vote par une commission du Congrès américain d'un texte qui reconnaît le "génocide" arménien, a rapporté l'agence turque Anatolie en citant sa première réaction dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Cette décision inacceptable du comité... n'a aucun fondement et ne respecte pas les Turcs" a déclaré Gul à l'agence de presse.

"Malheureusement certains hommes politiques aux Etats-Unis ne s'en sont pas tenus au bon sens et ont à nouveau préféré sacrifier de grandes questions pour le compte de petits problèmes de politique intérieure", a-t-ajouté.

"Ce n'est pas un acte qui convient et profite aux représentants d'une nation telle que les Etats-Unis", a-t-il ajouté.

Peu avant le vote, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait averti qu'une telle résolution endommagerait les relations entre ces deux alliés de l'Otan.  (AFP, 10 oct 2007)


Suspended Sentence for Threatening Agos Newspaper

A penal court in Sisli, central Istanbul, has punished 19-year old Ridvan Dogan, who sent a threatening email to the Agos newspaper after the murder of its editor Hrant Dink, with a two-year suspended sentence.

The court took into account the fact that the high school student had no police record, had expressed his regrets and had convinced the court that he would not commit any other crimes. He will be supervised for two years.
Dogan has claimed that he sent an email message that came to him directly to the Agos newspaper without reading it:

“On the day an email entitled ‘Apologise to the Turks’ came. Without reading it, I sent it to the address that was given. I learnt the contents of the email after event happened. I regret it. If I had not been in prison, I would be in school now. I want to continue with school. I have learned my lesson.”

In his statement he apologised to the newspaper. While Agos lawyers welcomed the expressions of regret, they added that they found it hard to believe that a high school student sent an email on without reading it. They also said that some employees of Agos had had to leave their jobs because of this and similar threats. (ntvmsnbc-BIA news centre, October 10, 2007)


La mise en garde de Gül aux USA au sujet de "Génocide arménien"

Le président turc Abdullah Gül met garde les Etats-Unis contre les "graves problèmes" que créerait dans les liens bilatéraux l'adoption d'une loi reconnaissant le "génocide arménien", ont indiqué lundi ses services.

"Si cette loi est adoptée, les rapports bilatéraux souffriraient de graves problèmes", avertit M. Gül dans un lettre adressée au président américain George W. Bush, tout en remerciant son homologue pour ses efforts contre ce projet.

Une résolution sur la reconnaissance du caractère génocidaire des massacres d'Arméniens commis entre 1915 et 1917 en Anatolie devrait être examinée mercredi en commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine.

Fermement opposée à ce qualificatif de "génocide", la Turquie a déjà prévenu les Etats-Unis, lors d'un entretien téléphonique entre le M. Bush et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, du risque que faisait peser cette résolution sur le "partenariat stratégique" turco-américain.

A la suite de cet entretien, M. Bush a "réaffirmé son opposition à cette résolution, qui serait préjudiciable aux relations américaines avec la Turquie si elle était adoptée", avait indiqué vendredi dernier la Maison Blanche.

Le partenariat de la Turquie, alliée dans l'Otan et voisine de l'Irak, compte beaucoup pour les Etats-Unis.

Une délégation parlementaire turque est actuellement à Washington pour expliquer aux membres du congrès la position turque.

Egemen Bagis, un dirigeant du parti de M. Erdogan, au pouvoir en Turquie, a menacé dans des déclarations à la presse d'arrêter l'approvisionnement en matériel non-militaire, via la base aérienne turque d'Incirlik (sud), des troupes américaines en Irak et Afghanistan. (AFP, 9 oct 2007)

La police turque a fiché ses citoyens arméniens

Le quotidien turc « Radikal » en date du 4 octobre 2007 a eu accès à un document de la junte militaire du 12 septembre 1980, appelant les commissariats de police à travers tout le pays à « ficher, contrôler et surveiller les citoyens d’origine arménienne ».

Le document est daté du 8 septembre 1982 soit juste deux ans après le coup militaire du 12 septembre a été publié par les bureaux provinciaux du Commandement de la loi martiale.

Un ancien policier qui a voulu rester anonyme a déclaré qu’ils ont conduit des recherche dans leur secteur et parlé aux autorités locales leur demandant si des citoyens d’origine arméniennes résidaient là. « C’était un temps où la loi martiale était en application et chacun avait peur » a-t-il dit et a ajouté que personne n’aurait oser le cacher s’il connaissait des arméniens puisque qu’ils étaient considérés comme « des séparatistes ». « Il n’y avait aucun arméniens dans ma région, s’il y en avait eu nous aurions dû donner leurs noms et adresses au commandement de la loi martiale et nous les aurions ensuite observés » a-t-il dit.

Rusen Sunbuloglu, le chef d’ une association qui rassemble les gens qui étaient politiquement actifs pendant les années 1970 et dont la demande la plus récurrente est de voir les généraux du coup d’état de 1980 passer en justice, a dit que la tenue de registres sur des gens juste parce qu’ils étaient des arméniens était « la caractéristique la plus grande d’une période fasciste ».

« Pendant des années nous avons prétendu que ces enregistrements doivent être éliminés et que c’est essentiel pour la paix sociale » a-t-il dit. Le fichage a concerné plus de 1500000 de personnes durant la période tandis que plus de 500000 personnes ont été arrêtées.
(Stéphane/armenews, 7 octobre 2007)

Bush s'oppose à ce que les Etats-Unis parlent de "génocide" arménien

George W. Bush s'est opposé vendredi à ce que les Etats-Unis considèrent légalement comme un génocide la mort de centaines de milliers d'Arméniens au début du XXe siècle sous l'Empire ottoman, prenant ainsi le parti du gouvernement turc, a indiqué la Maison Blanche.

M. Bush répondait aux mises en garde du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan contre les conséquences d'un texte que devrait examiner une commission de la Chambre des représentants la semaine prochaine et qui déclarerait ces événements comme un génocide, a rapporté l'agence semi-officielle turque Anatolie.

Lors de leur entretien sur cette affaire ultra-sensible pour le gouvernement turc, M. Erdogan a prévenu M. Bush que ce projet de résolution risquait de "nuire au partenariat stratégique", a indiqué Anatolie.

Or le partenariat de la Turquie, alliée dans l'Otan et voisine de l'Irak, compte beaucoup pour les Etats-Unis.

M. Bush a "réaffirmé son opposition à cette résolution, qui serait préjudiciable aux relations américaines avec la Turquie si elle était adoptée", a dit un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe.

"Le président a décrit les événements de 1915 comme +l'une des plus grandes tragédies du XXe siècle+ mais il croit que c'est à la recherche historique, et non pas à la loi de déterminer si, oui ou non, ces événements constituent un génocide", a dit le porte-parole.

La Turquie refuse d'entendre parler de génocide pour qualifier les massacres et déportations d'Arméniens entre 1915 et 1917 dans les dernières années de l'Empire ottoman, auquel a succédé en 1923 la République de Turquie.

Selon les Arméniens, le "génocide", qui suppose un plan d'élimination systématique et organisée, a fait plus de 1,5 million de morts. La Turquie dit que les Arméniens ont été victimes, comme beaucoup d'autres, du chaos sévissant dans les dernières années de l'Empire ottoman.

Plusieurs gouvernements, parlements, organisations et de nombreux Etats américains reconnaissent officiellement un génocide.

Une résolution en ce sens devrait être examinée la semaine prochaine en commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, malgré le risque des complications diplomatiques.

Ce projet "ne sert pas les intérêts des peuples américains et turcs. Il est de nature à porter un coup aux efforts visant à l'amélioration des relations entre la Turquie et l'Arménie", a dit M. Erdogan à M. Bush, selon Anatolie.

Le sort des Arméniens au début du XXe siècle est un sujet de discorde majeur entre la Turquie et l'Arménie voisine, qui n'ont pas de relations diplomatiques.

Il n'est pas certain que la résolution recevra le soutien des plus hauts responsables démocrates et si elle ira jusqu'au bout pour être finalement approuvée par la Chambre elle-même.

Cette affaire a toutefois convaincu l'ambassade de Turquie aux Etats-Unis d'acheter une pleine page de publicité dans le quotidien The Washington Post vendredi. La représentation diplomatique met elle aussi en garde contre les conséquences d'un projet de résolution "partial" et offrant une "interprétation unilatérale des tragédies subies par un grand nombre dans les dernières années de l'Empire ottoman".

L'ambassade rappelle la proposition faite en 2005 à l'Arménie d'instaurer une commission historique conjointe, associant des experts de pays tiers, pour étudier les événements et présenter ses conclusions à la communauté internationale. 

Le président du Parlement turc met en garde Washington

Le président du Parlement turc Köksal Toptan a mis en garde les Etats-Unis des résultats néfastes qu'aurait l'adoption d'une loi reconnaissant le "génocide arménien", ont indiqué dimanche ses services.

"J'espère vous avoir convaincu des répercussions négatives qu'aura, s'il est adopté, ce projet de loi, dont les relations entre nos deux pays pourraient mettre des décennies à se remettre", a écrit M. Toptan dans une lettre à la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi.

"Il est inévitable que l'adoption de ce projet de loi hypothèque les relations turco-américaines et nuise aux efforts en faveur d'une normalisation des relations entre la Turquie et l'Arménie", a-t-il souligné, selon un communiqué de la présidence du Parlement cité par l'agence de presse Anatolie. (AFP, 5-7 oct 2007)

Fédération Euro-Arménienne: "La résolution du PE pour rien"

Le communiqué du Fédération Euro-Arménienne sur la résolution adoptée par la Commission du PE:

Ce mercredi 3 octobre, la Commission des Affaires Etrangères du Parlement européen a adopté en première lecture la résolution préparée par Mme Oomen-Ruijten (PPE, Pays-Bas) sur les relations UE-Turquie. Le vote s’est déroulé en l’absence de nombreux parlementaires membres de la Commission (34 absents sur 86).

Mme Oomen-Ruijten a ainsi été en mesure de faire valider par les parlementaires présents tous les amendements « de compromis ». Ceux-ci entérinent par leur silence le négationnisme de l’Etat turc en excluant toute référence claire au génocide des Arméniens, au blocus de l’Arménie par la Turquie et à la politique agressive d’isolement et d’exclusion de l’Arménie, que ce pays mène sur la scène internationale. Ces « compromis » avaient auparavant été négociés entre députés exclusivement favorables à l’attitude complaisante envers la Turquie, après que les autres parlementaires aient été sommés de retirer leurs amendements abordant clairement les thèmes arméniens.

L’ensemble des questions arméniennes est ainsi supposé être restitué par l’adoption de deux paragraphes. Le premier stipule de manière sibylline que le Parlement européen « souligne que les projets énergétiques impliquant la Turquie dans le Sud Caucase devraient être ouverts à tous les pays de la région qui font partie de la politique européenne de voisinage ».

Le second « réitère son espoir que la Turquie mette un terme à tout blocus économique et fermeture de frontière », « réitère son appel à la Turquie de s’engager dans des efforts sérieux et intensifs pour la résolution des conflits non résolus avec l’ensemble de ses voisins […] y compris une discussion franche et ouverte sur les évènements passés », « réitère son appel aux gouvernements turc et arménien à commencer un processus de réconciliation pour le présent et le passé » et « appelle la Commission européenne à faciliter la réconciliation arméno-turque » en tirant avantage des politiques régionales de l’Union européenne.

« Avec ces considérations floues et candides que bien évidemment la Turquie ignorera, le Parlement européen aura reculé de 8 ans, à l’époque où l’Union n’avait pas encore saisi le danger de la langue de bois et de la complaisance dans le processus d’adhésion de la Turquie » a déclaré Hilda Tchoboian, la présidente de la Fédération Euro-Arménienne.

« Le lobby turc a mis en œuvre les moyens exorbitants et comminatoires qui sont les sien, afin d’enrayer toute remarque susceptible de gêner le gouvernement turc dans ses œuvres les plus malfaisantes » a ajouté Hilda Tchoboian.

La Fédération considère qu’avec un texte aussi faible, la Commission des Affaires Etrangères consent au dessaisissement politique du Parlement et encourage la Turquie à ne pas tenir compte de ses engagements envers les critères de Copenhague.

Elle rappelle que les années précédentes, les exigences de la Commission des Affaires Etrangères se sont avérées bien en deçà de celles de l’ensemble des parlementaires et que des changements significatifs sont apportés à chaque fois par le vote définitif en session plénière.

« L’adoption d’un tel texte discréditerait le Parlement européen et découragerait les sociétés civile turque et européenne : nous faisons appel à tous les parlementaires et les groupes politiques qui espèrent de vraies réformes en Turquie, afin qu’ils rééquilibrent ce texte lors du vote en plénière » a conclu la Présidente de la Fédération.

Le texte définitif de la résolution sur les relations de l’UE avec la Turquie sera voté lors de la session plénière du Parlement européen du 24 octobre prochain. (contact@eafjd.org, 4 octobre 2007)

Un couple néerlandais tué dans sa villa du sud de la Turquie

Un couple de néerlandais âgés domiciliés depuis une dizaine d'années dans le sud de la Turquie ont été tués d'une balle dans la tête dans leur villa, ont rapporté jeudi les médias turcs.

Les corps de Ann (71 ans) et de Robert (79 ans) Klaarmond ont été retrouvés par les gendarmes dans leur domicile de Yesilbayir, une localité des environs de la région touristique d'Aantalya, sur le littoral méditerranéen, précisent les journaux.

Selon les autorités locales, les deux victimes ont été tuées probablement le week-end dernier par un pistolet ou un fusil de chasse, souligne la presse.

Une enquête est en cours pour élucider les circonstances de leur mort. (AFP, 4 oct 2007)

Second Hearing Brings No Clarity

The Istanbul 14th Heavy Penal Court has decided not to open a separate investigation into police intelligence officer Muhittin Zenit, who spoke to suspect Erhan Tuncel hours after the murder of Hrant Dink.

Because the original decision of the Trabzon Governor's Office not to investigate the police officers, including Zenit, was being appealed against by the joint attorneys, and the appeal was being dealt with by the regional administrative court, the Istanbul court did not see the need to open another investigation.

On the other hand, it has decided to write to the Istanbul Chief Public Prosecutor's Office to investigate those who published the secret recordings.

"Love it or leave it"

O.S., the suspected gunman, was brought to the Besiktas Court in a prison van which had a sticker with the ultra-nationalist logo "Love [the country] or leave it" stuck to the front of it. Later, police covered the sticker. The Ministry of Justice has begun an investigation into the sticker.

Yesterday's hearing was attended by the eight detained defendants, O.S., Erhan Tuncel, Yasin Hayal, Zeynel Abidin Yavuz, Ersin Yolcu, Ahmet Iskender, Tuncay Uzundal and Mustafa Öztürk, as well as five of the 11 undetained defendants: Erbil Susuman, Salih Hacisalihoglu, Osman Alpay, Senol Akduman and Veysel Toprak.

Family and journalists as third-party plaintiffs

Hrant Dink's family members (Rakel Dink, Delal Dink, Haykanus Dink, Zabel Dink, Hosrof Dink and Karabet Paylan), as well as journalists Eser Karakas, Ali Bayramoglu and Etyen Mahcupyan joined the court hearing as third party plaintiffs.

O.S. does "not remember"

Further details of O.S.'s statement have emerged. He often claimed not to know or not to remember events, such as what make the gun was, when and with what bus he came from Trabzon to Istanbul, whether he wore gloves when he was shooting, etc.

Uzundal and Tuncel not cooperative

Defendant Tuncay Uzundal said in his statement, "If I am punished, then Erhan [Tuncel] also needs to be punished. I tried to prevent the murder...When I was sure that Dink was going to be shot, I drove a wedge between Erhan and Yasin [Hayal] [...] I was fighting with both of them and did not trust either."

Police informant Erhan Tuncel had said that he would give the name of police officers at the hearing, but then he refused to do so. It has been decided that the names would be requested from the Police Headquarters Review Committee.

The next hearing of the case is going to be on 11 February 2008, with a monthly monitoring of the detainees' situation. An application wil be made to hold the next hearing in a bigger court room. (BIA, Erol Onderoglu, Octobrer 2, 2007)

Procès Dink: des policiers auraient détruit des preuves

L'avocate de la famille du journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink, assassiné en janvier à Istanbul, a affirmé à la presse que des policiers turcs avaient dissimulé et détruit des preuves alors que la deuxième audience du procès des meurtriers présumés s'est tenue lundi à huis-clos.

Hrant Dink, qui militait pour la réconciliation entre Turcs et Arméniens, avait été tué de trois balles le 19 janvier dans le centre d'Istanbul, devant les locaux de l'hebdomadaire bilingue turc-arménien Agos, qu'il dirigeait.

"Des preuves et des informations sont cachées aux procureurs (...) beaucoup de preuves ont été détruites et perdues", a déclaré Me Fethiye Cetin dans un entretien publié lundi par le journal Radikal.

La bande vidéo tournée par une caméra de surveillance à l'extérieur d'une banque près des locaux d'Agos a ainsi disparu après avoir été saisie par la police, affirme l'avocate.

Selon elle, les policiers ont enregistré des conversations téléphoniques entre un policier et un des principaux suspects avant le meurtre et, lorsque les procureurs l'ont appris, on ne leur a fourni que des enregistrements incomplets.

"Quelque chose est dissimulé, peut-être certaines relations" entre les suspects et des membres des forces de sécurité, a poursuivi Me Cetin, estimant que "le tireur et son entourage proche ont été découverts, mais pas les vrais auteurs".

Plusieurs suspects ont déclaré qu'"ils pensaient agir au nom de l'Etat", a rappelé Me Cetin.

Lors de l'audience, tenue à huis-clos, le meurtrier présumé, Ogün Samast, chômeur de 17 ans, membre d'un groupuscule ultra-nationaliste de Trabzon (nord-est), a reconnu devant les juges avoir commis le crime comme il l'avait fait devant la police.

"Il a dit qu'il ne savait pas que Dink avait une famille et que s'il l'avait su, il ne l'aurait pas tué", a rapporté aux journalistes l'avocat Bülent Akbay, présent à l'audience.

Samast encourt de 26,5 à 42 ans de prison pour meurtre, port d'arme illégal et appartenance à une organisation terroriste, selon les réquisitions préliminaires de l'acte d'accusation.

Ses complices présumés, Yasin Hayal et Erhan Tuncel, désignés par l'acte d'accusation comme les commanditaires du crime, encourent des peines de prison à vie incompressibles, alors que des peines allant de 7,5 ans à 35 ans ont été requises contre 16 autres accusés, pour la plupart originaires de Trabzon.

Samast a affirmé qu'il avait agi sous la contrainte de Yasin Hayal, qui avait menacé de s'en prendre à sa famille, et qu'il était sous l'influence de la drogue -deux pilules d'extasy- au moment du crime, ont relaté plusieurs avocats.

Quelques centaines de manifestants réunis à environ 300 mètres du tribunal, protégé par un triple cordon de sécurité, ont appelé lundi les juges à faire la lumière sur le crime.

L'eurodéputée (Verts) allemande Claudia Roth, présente devant le tribunal, a mis en cause l'article 301 du code pénal turc, réprimant les "insultes à l'identité nationale" pour lequel Hrant Dink a été -à l'instar de nombreux intellectuels- poursuivi, l'exposant à la vindicte des ultra-nationalistes.

"L'article 301 tue, c'est ce qui a tué Hrant Dink. Il ne faut pas seulement amender cet article, il faut l'abolir", a-t-elle affirmé à la presse.

Hrant Dink s'était attiré la haine des nationalistes pour avoir ouvertement qualifié de génocide les massacres d'Arméniens commis en Anatolie entre 1915 et 1917, un terme rejeté par la Turquie.

 Le procès avait débuté le 2 juillet. (AFP, 1 oct 2007)

"If I had known he had family, I would not have shot him"

Today was the second hearing in the Hrant Dink murder trial, and the statement of O.S. the suspected gunman, was taken. bianet was told by the joint attorneys that O.S. said: "Yasin Hayal forced me to do this job. I was so scared, I did not know how it happened, I shot Hrant Dink. When I came to my senses, I was at my uncle's house. I could not sleep that night, I feel remorse. If I had known he had family, I would not have shot him."

First the defense lawyers asked the suspects questions. The joint attorneys had demanded that all eight detained suspects be brought to court, but only O.S., Tuncay Uzundal and Zeynel Abidin Yavuz's statements were taken. Some of the undetained suspects did not attend.

According to joint attorney Bülent Akbay, O.S. claimed that Tuncay Uzundal and Yasin Hayal had organised the murder, and that he had tried to prevent it. He further claimed that Yasin Hayal had given him two ecstacy pills to encourage him, and that he smoked marihuana and then took the two pills in the morning before the murder.

Uzundal claimed in his statement that suspect and police informant Erhan Tuncel had contacts to PKK (Kurdish Workers' Pary) leaders and that he suspected the PKK to have committed the murder.

Fuat Turgut, the controversial lawyer of suspect Yasin Hayal, is himself on trial in another case for threatening behaviour and has publicly supported the song of nationalist singer Ismail Türüt which has recently made the headlines. During the break, Turgut said: "In this murder case we have to think internationally. Think of the murders of people like Uğur Mumcu, Ahmet Taner Kisasli, Necip Hablemitoglu. Would this be Israel's and the USA's first murder?"

Joint attorneys said that the defendants gave "very masterful answers" and that the murder was still shrouded in mysteries. Journalist Etyen Mahcupyan evaluated the different statements made by the suspects, saying, "It does not even matter that there are discrepancies."

Hrant Dink's brother Levent Dink, said, "It was clear from the beginning that the case would be this shallow. I knew they would exploit the structures of the Turkish Penal Code which still need maturing. They are going to get out of it by accusing each other."

Relatives of Hrant Dink's widow Rakel Dink, Sevan and Mihail Yagbasan, who had come from Brussels to attend the hearing, were not allowed into the court room.

In the second part of the hearing, the joint attorneys will question the suspects.

Uras: A parliamentary commission planned

Ufuk Uras, the Istanbul MP for the Freedom and Solidarity Party (ÖDP) attended the hearing. He told bianet, "We are going to found a parliamentary commission to investigate the Hrant Dink murder. We will do everything to throw light on this murder. Without doing so, it is impossible to have clean politics and a transparent society in Turkey."

Referring to the recent emergence of a taped telephone conversation between suspect Erhan Tuncel and police intelligence officer Muhittin Zenit, Uras accused the Trabzon governor, who had decided that the Trabzon police did not need to be questioned, of "protecting partners in crime and of being a partner in the crime": "The Ministry of the Interior is also guilty by not taken this governor off duty. We will not leave off this case until punitive sanctions have been applied to the police officers. Until today, we thought that a crime had been committed despite of the state, that the state had been helpless. In reality, the state, through some of its officers, has taken part in the murder."

Dink family lawyers: Complaint filed about newly emerged recording

In a statement in front of the court building, Erdal Dogan, one of the Dink family lawyers, said: "Everyone except himself knew that Hrant Dink was going to be murdered. Those who were negligent are being kept out of the investigation. The fact that Muhittin Zenit still spoke to Erhan Tuncel months after he had been transferred [from Trabzon to another city] shows that the relations were still there."

Another Dink family lawyer, Fethiye Cetin, said that the plaintiffs would file a criminal complaint concerning the recorded telephone conversation.

Roth: Do not forget

Claudia Roth from the German Green Party was first kept away from the court, but later allowed to watch the case. In a statement she said: "Hrant was one of the most pacifist people. Today is the Day of Freedom of Expression. Hrant was killed by Article 301. All together, we must continue the struggle for freedom of expression, which is the most basic building block of democracy. " She added, "Do not forget, because forgetting kills."

In front of the court building, people who "felt like witnesses to the case" had congregated.

Speaking to bianet, Roth said that in a meeting with Minister of the Interior Cemil Cicek tomorrow she would reiterate her demand for the abolition of Article 301. She said that, after Dink's funeral, she had been shocked by the Republican People's Party (CHP) chairperson Deniz Baykal's attitude towards Article 301.

Eugene Schoulgin, of the International Writers' Union PEN, was prevented from approaching the court building. She told bianet that "they still have not understood the international dimensions of this case. It is important to create international interest in such a case."

Also present in front of the court were health rights activist Mustafa Sütlas, journalists Ali Bayramoglu, Nadire Mater, Ertugrul Kürkcü and Yavuz Baydar, widow of singer Ahmet Kaya, Gülten Kaya, writer Ümit Firat, and actor Mahir Günsiray.

The Hrant Dink Case Monitoring Committee made a press statement at Besiktas square, near the court. There were around 200 participants, including singer Ferhat Tunc, actor Mehmet Ali Alabora, journalist Cengiz Aktar, Celalettin Can and Nimet Tanrikulu of the 78’ers Turkey Initiative, and writer Ragip Zarakolu. They were wearing pictures of Hrant Dink. After the press statement, they shouted, “We are all Hrant Dink, we are all Armenian”, the slogan that had been used on the placards at his funeral. (BIA, Erol Önderoglu-Nilüfer ZENGIN,October 1, 2007)

Shocking Police Recording in Dink Case

As the trial in the murder of journalist Hrant Dink continues today (01 October), a recording of suspect Erhan Tuncel speaking to police intelligence officer Muhittin Zenit has emerged. This recording is not yet in the hands of the prosecution.

The recording was made shortly after the murder, when Hrant Dink's body was still lying in the street. Zenit called Tuncel and they discussed the murder.

The recording has been made public by Murat Utku, reporter for the Dogan News Agency (DHA).

Tuncel was made informant by Zenit

From the conversation it becomes clear that police officer Muhittin Zenit knew about details of the planned murder before it took place. He said to Tuncel, "[...] they shot him directly in the head...the only difference is that he was not going to run away, but this one did." Zenit also swore at Tuncel. Tuncel, who claims in the conversation not to know about the murder, says, "Whoever did it, well done to them."

Zenit,  an intelligence officer in Trabozon, made Erhan Tuncel a police informant around two years before Hrant Dink's murder. Tuncel's code name was "Mehmet Kurt [Wolf]". Zenit had been transferred to another city, Bayburt, months before the murder.

It has now emerged that Zenit called Tuncel 1 hour and 47 minutes after Hrant Dink's murder on 19 January.

Trabzon police had been cleared

Inspectors from the Ministry of the Interior who conducted an investigation at the Trabzon Police Department had ignored the evidence of negligence (particularly neglecting to prevent the murder) and had decided that the police had done their duty and were not at fault. The accusation that Tuncel had informed the police  about a planned murder 17 times was dismissed in the report. One of the police officers written about in the report was Muhittin Zenit. Zenit had told the inspectors that he had made this call to Tuncel ignorant of the fact that Tuncel had given up informing the police.

Extracts from the telephone conversation

Extracts from the recording shows a chilling lack of surprise on both sides as far as the actual murder of Hrant Dink is concerned. They also show that the police had knowledge of details of the planned murder, such as potential candidates to carry it out.

"They just told me"

T(uncel): They called just a minute ago.
Z(enit): Hmmmm.
T: They have a number. I could not get through.
Z: Maybe our guys called...You know what it's about.
T: No, they just told me.
Z: He, he, he...You want me to believe that?
T: I swear this has nothing to do with us.
Z: (swears at Tuncel, not believing him)
[...]

"No exit from Trabzon"

Z: The topic we talked about; how many times did we talk about that. We said it then, too, you know. Whether you like it or not, there is going to be blame put there.
T: No, let them blame [them], I don't think anything will come of it. Because there has been no exit from here [Trabzon]. At least I don't think so... [...]
[....]

"He was not going to run away"

Z: There was that one guy,...
T: He. He is here, he has not left.
Z: The one that was considered. What was his name again.
T: There was a guy called Zeynel. Then another one came up. I don't think [it was them]. [...] It was clear how he would be shot [...]
Z: [...] They shot him directly in the head.
T: Is he dead?
Z: Of course. The only difference is that he was not going to run away, but this one did.
T: Has he been caught?
[...]

"Why would you want to bring him in?"

T: [...] If it had to do with us, I will look into it, I will bring [him] and give him over to you in a suitable way.
Z: Why are you bringing him? Why would you want to bring him in?
(BIA, October 1, 2007)


Le CDA des Pays-Bas écarte un député négationniste du siège au PE

Le parti chrétien-démocrate des Pays-Bas, le CDA (Christian Demokrat Appel) fait savoir que M. Osman Elmaci a été écarté de son siège au Parlement européen en raison de son attitude et de ses propos négationnistes sur le génocide des Arméniens.

M. Elmaci qui avait déjà été évincé des dernières législatives pour les mêmes raisons, était numéro trois derrière l’actuel député européen Joop Post, démissionnaire. Il devait donc devenir député européen après le désistement du suppléant M. Bartho Pronk. Les instances dirigeantes du CDA qui ont déjà pris par le passé de fortes positions de principe face au négationnisme ont mis leur veto à cette éventualité.

M. Post sera donc finalement remplacé par M. Cornelis Visseur.

« Nous félicitons le CDA pour cette décision politique courageuse et visionnaire. Le négationnisme ne vise – sous couvert de liberté d’expression – qu’à réhabiliter la haine raciale dont il procède » a déclaré Laurent Leylekian, le directeur exécutif de la Fédération Euro-Arménienne.

La Fédération Euro-Arménienne milite pour la pénalisation paneuropéenne de la haine négationniste comme l’y incite la décision-cadre sur le racisme et la xénophobie récemment adoptée par le Conseil. Elle rappelle que des projets de loi visant à pénaliser la négation du génocide des Arméniens sont à l’étude en Belgique, en France et aux Pays-Bas. Dans ce dernier pays, la démarche a été initiée par Christen Unie, une formation membre de la coalition gouvernementale. En Suisse, Dogu Perinçek, un négationniste notoire de ce génocide a déjà été condamné.

La Fédération rappelle aussi que le rapporteur de la résolution en cours d’examen sur les relations UE-Turquie, Mme Oomen-Ruijten – également membre du CDA – tente d’occulter la question du génocide des Arméniens de ce document.

« Passer sous silence ce génocide dans cette résolution est aussi grave que le négationnisme ouvert de M. Elmaci ; c’est le négationnisme le plus pervers et maintenant le plus fréquent, le déni par omission » a ajouté Leylekian.

« Nous appelons le CDA à considérer le cas de Mme Oomen-Ruijten à la lumière de l’exigence morale qu’il a eue envers M. Elmaci, c’est-à-dire en l’enjoignant à se conformer à sa propre ligne politique de lutte contre toute forme de négationnisme » a conclu le directeur exécutif de la Fédération Euro-Arménienne.
(contact@eafjd.org, 1 octobre 2007)


Politique intérieure/Interior Politics

La fête de la République sur fond de menaces croissantes

La République turque a fêté lundi son 84ème anniversaire sur fond de menaces croissantes d'incursions dans le nord de l'Irak contre les rebelles kurdes alors que le chef de la diplomatie irakienne Hoshyar Zebari a mis en garde les Turcs contre une telle intervention.

La Turquie a été pavoisée de drapeaux rouge et blanc à l'occasion de la fête nationale qui marque l'anniversaire de la création de la République le 29 octobre 1923 par Mustafa Kemal Atatürk, sur les ruines de l'empire ottoman.

Plus de 200.000 personnes, selon des chiffres officielles, ont afflué au mausolée du fondateur de la Turquie laïque pour marquer leur unité face aux attaques du PKK, a constaté l'AFP. Et la participation des ankariotes a été massive à la traditionnelle parade militaire tout comme à Istanbul et Izmir (ouest), les principales métropoles turques.

"La Turquie est fière de vous" et "Chaque Turc et un soldat par naissance", ont crié les gens brandissant l'emblème national aux soldats qui défilaient.

Des jets militaires d'une équipe d'acrobatie aérienne ont survolé la capitale, voltigeant au dessus d'une foule surexcitée.

L'acteur américain Kevin Costner qui est en Turquie pour se produire avec son groupe de rock a également assiste aux cérémonies au mausolée d'Ataturk et au Parlement.

Outre les cérémonies officielles, des manifestations populaires ont été organisées à travers le pays pour la huitième journée consécutive afin de dénoncer le PKK, organisation terroriste pour Ankara, Washington et les Européens.

Des centaines de milliers de personnes sont ainsi descendues dans les rues sur les deux rives du Bosphore a Istanbul.

Ces manifestations n'ont pas cessé depuis une attaque le 21 octobre près de la frontière irakienne, qui a coûté la vie à 12 militaires. Huit soldats ont également été capturés lors de l'embuscade qui a accru la tension entre Ankara et Bagdad.

Depuis, l'armée a affirmé avoir tué plus de 60 rebelles dans des opérations qui se poursuivent sans relâche dans plusieurs provinces anatoliennes.

L'éventualité d'une attaque contre les bases arrière des rebelles dans le nord de l'Irak s'est renforcée après l'échec vendredi de pourparlers turco-irakiens à Ankara.

La Turquie lancera une opération "quand ce sera nécessaire", a averti samedi le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui s'est montré excédé par les appels à la retenue des Etats-Unis.

Il doit rencontrer jeudi la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, qui fera escale à Ankara avant d'assister à Istanbul à une réunion des pays voisins de l'Irak vendredi et samedi.

Les efforts diplomatiques pour éviter une incursion turque vont se poursuivre à la Conférence d'Istanbul à laquelle devrait assister M. Zebari.

Ce dernier s'est inquiété dans un entretien dimanche soir à la BBC télévision de la perspective d'une intervention turque contre les 3.500 rebelles du PKK, qui aurait "des conséquences extrêmement graves" pour la stabilité des deux pays et de la région.

Le 5 novembre, M. Erdogan rencontrera le président George W.Bush à la Maison Blanche.

Washington veut éviter une déstabilisation du Kurdistan irakien mais la Turquie, impatiente, a massé des dizaines de milliers de troupes à la frontière avec l'Irak, selon la presse.

Une correspondante de l'AFP a rapporté lundi que des hélicoptères ont pilonné des secteurs en Turquie des monts Cudi et Kato séparant la Turquie de l'Irak.

L'agence Anatolie a rapporté qu'une centaine de militants du PKK ont été encerclés près de la frontière irakienne.

La veille, les médias ont rapporté que 15 rebelles avaient été tués à Tunceli, à 500 km de la frontière irakienne.

Un soldat a été tué et un autre a été blessé dans ces combats alors qu'un deuxième soldat a été tué a Sirnak dans un incident séparé. (AFP, Burak Akinci, 29 oct 2007)

"Oui" à l'élection du président au suffrage universel 

Les électeurs turcs ont approuvé à 69,1% au cours du référendum de dimanche des amendements à la Constitution dont le principal institue l'élection du président turc au suffrage universel direct, a annoncé la commission électorale turque.

Après le dépouillement de la totalité des bulletins de vote, le "oui" aux amendements proposés par le gouvernement obtient 69,1% des voix et le "non" 30,8%, a déclaré la commission électorale.

La participation a été de 67,3%, a-t-elle précisé. Ce taux est moins élevé qu'aux élections législatives anticipées de juillet dernier, où la participation avait atteint 85%.

La réforme ainsi approuvée institue l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois, et non plus par le Parlement comme c'est le cas actuellement. Elle comporte aussi la tenue d'élections législatives tous les quatre ans, au lieu de cinq à présent.

Le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir et qui est à l'initiative des réformes, a fait campagne pour un "oui" massif, tandis que l'opposition appelait les électeurs soit à voter "non", soit à s'abstenir.

L'AKP a fait passer in extremis la semaine dernière au Parlement un amendement au projet afin d'éviter une éventuelle contestation juridique de la validité du mandat de sept ans de l'actuel président turc Abdullah Gül.

Selon des juristes, la formulation de l'une des dispositions du projet aurait en effet imposé au président, élu en août par les députés, de se présenter cette fois au vote populaire dans un délai de 40 jours.

L'article en question déclarait que le onzième président serait élu par le peuple. Or, M. Gül est déjà le onzième président turc.

Les Turcs sont peu habitués aux référendums, dont le dernier remonte à 1988, et les chaînes de télévision diffusaient depuis des jours des reportages montrant des électeurs très peu au courant du scrutin.

L'AKP, parti du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, travaille déjà à une nouvelle Constitution qui remplacera l'actuelle, héritée des généraux après un coup d'Etat en 1980. (AFP, 21 oct 2007)

Le référendum sur la réforme constitutionnelle aura lieu dimanche

Le référendum sur une réforme constitutionnelle incluant l'élection du président de la République au suffrage universel aura lieu dimanche comme prévu, a annoncé mercredi le Conseil électoral turc.

"Nous avons décidé à la majorité des voix de tenir le référendum", a déclaré à la presse le président du Conseil, Muammer Aydin.

M. Aydin avait évoqué la possibilité de reporter, voire d'annuler le référendum du 21 octobre à la suite de l'adoption par le Parlement d'un amendement au projet de réforme constitutionnelle. Cet amendement vise à éviter une éventuelle contestation juridique de la validité du mandat de sept ans du président turc Abdullah Gül.

La réforme soumise à référendum prévoit l'élection du président au suffrage universel et non plus par le Parlement comme c'est le cas actuellement. Selon des juristes, la formulation de l'une des dispositions du projet aurait imposé au président, élu en août dernier par les députés, de se présenter au vote populaire dans un délai de 40 jours.

L'article en question déclarait que le onzième président serait élu par le peuple. Or M. Gül est le onzième président turc.

L'amendement adopté mardi annule l'article en question et permet à M. Gül d'aller au terme de son mandat. Ce n'est qu'à partir de son successeur que l'élection se fera au suffrage universel.

Le Conseil électoral avait estimé dans un premier temps qu'il pourrait reporter ou annuler le référendum, le vote sur le texte original - non amendé - ayant commencé dans les bureaux de vote frontaliers. Il a finalement décidé de poursuivre le processus électoral, estimant que les 20.000 suffrages qui se sont déjà exprimés dans les régions frontalières n'étaient pas de nature à modifier l'issue du scrutin, indique l'agence de presse Anatolie.

Le Conseil pourrait toutefois revoir sa décision si la participation au référendum de dimanche était faible, souligne la même source.

Le Parti de la Justice et du Développement (AKP) a fait passer la réforme constitutionnelle au Parlement au mois de mai à la suite d'une campagne soutenue par les militaires visant à bloquer l'élection par les députés de M. Gül, un ancien islamiste.

Afin de sortir de la crise, l'AKP a obtenu la tenue en juillet d'élections législatives anticipées lors desquelles il a remporté une victoire écrasante, ce qui lui a permis d'assurer à M. Gül une élection confortable le mois suivant. (AFP, 17 oct 2007)

Le Parlement amende un projet de réforme, met fin à une controverse

Le Parlement turc a voté mercredi un amendement à un projet de réforme constitutionnelle afin d'éviter une remise en cause de la récente élection d'Abdullah Gül à la présidence de la République, a annoncé sa vice-présidente Güldal Mumcu.

La révision a été adoptée par 386 voix contre 87.

Les électeurs sont appelés à se prononcer par référendum ce dimanche sur cette réforme qui instaure le suffrage universel pour l'élection du président, jusque-là élu par le Parlement.

La révision, soumise par le Parti de la justice et du développement (AKP, ex-islamiste, au pouvoir), abroge un article stipulant que le onzième président sera élu par le peuple.

Elu par les députés en août, Abdullah Gül, ancien dirigeant de l'AKP et ex-ministre des Affaires étrangères, est en effet le onzième président.

Des experts en droit constitutionnel ont estimé qu'il devrait démissionner et se présenter de nouveau si la révision n'était pas votée.

Tout les présidents après M. Gül seront élus au suffrage universel.

Le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a proposé les réformes après que le camp laïc -l'opposition social-démocrate, la haute magistrature et l'armée- eurent empêché une première tentative de M. Gül d'accéder à la magistrature suprême en mai sur fond de crise autour de la  laïcité.

M. Erdogan a convoqué des législatives anticipées pour le 22 juillet, un scrutin que sa formation a remporté, permettant ainsi au Parlement d'élire M. Gül à la présidence en fonction des anciennes dispositions constitutionnelles.

La disposition la plus importante du paquet d'amendements soumis à référendum est l'élection du président au suffrage universel à deux tours pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois, au lieu d'un septennat unique actuellement.

Le projet prévoit aussi la tenue d'élections législatives tous les quatre ans, au lieu de cinq actuellement. (AFP, 16 oct 2007)

L'AKP veut amender un projet de réforme sur l'élection du président

Le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir en Turquie veut amender un projet de réforme constitutionnelle pour éviter une éventuelle remise en cause de la récente élection d'Abdullah Gül à la présidence de la République, a-t-on appris jeudi de source parlementaire.

Les électeurs sont appelés à se prononcer par référendum le 21 octobre sur cette réforme, qui instaure le suffrage universel pour l'élection du président, jusque-là élu par le Parlement.

Jeudi, des députés de l'AKP, issu de la mouvance islamiste, ont déposé un projet d'amendement qui prévoit l'abrogation d'un article précisant que le onzième président sera élu par le peuple.

Elu par les députés en août, Abdullah Gül, ancien dirigeant de l'AKP et ex-ministre des Affaires étrangères, est en effet le onzième président, et des experts en droit constitutionnel ont d'ores et déjà estimé qu'il devrait démissionner et se présenter de nouveau si la réforme était votée.

Tout les présidents après M. Gül seront élus au suffrage universel.

Une série de vote doivent avoir lieu la semaine prochaine au Parlement pour supprimer cet article susceptible de provoquer un important débat politique.

Le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a initialement proposé les réformes après que le camps laïc - l'opposition social-démocrate, la haute magistrature et l'armée - eurent empêché une première tentative de M. Gül d'accéder à la magistrature suprême en mai sur fond de crise autour de la de la laïcité.

M. Erdogan a convoqué des législatives anticipées pour le 22 juillet, un scrutin que sa formation a remporté haut la main, permettant ainsi au Parlement d'élire M. Gül à la présidence en fonction des anciennes dispositions constitutionnelles.

La disposition la plus importante du paquet d'amendements soumis à référendum est l'élection du président au suffrage universel à deux tours pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois, au lieu d'un septennat unique actuellement.

Le projet prévoit aussi la tenue d'élections législatives tous les quatre ans au lieu de cinq. (AFP, 4 oct 2007)

Women "Equal", Not "in Need of Protection"

At a joint press briefing in Taksim yesterday (2 October), 86 women's organisations declared that they have formed a "Constitution Women's Platform". They announced that they wish to participate in the process of preparing a constitutional draft and share the responsibility.

Representing the women's organisations, several women talked at the briefing: Hülya Gülbahar, the chairperson of the Association to Support and Educate Women [Parliamentary] Candidates (KA-DER), Assistant Professor Dr. Ipek Ilkkaracan of the Istanbul Technical University Association for New Solutions for Women's Human Rights, Ayse Gönüllü, a research assistant at the Middle East Technical University Women's Studies, Aysun Sayin, the general secretary of KA-DER, Melek Özman of Filmmor ("Filmpurple") and journalist Ipek Calislar.

The women have called for the preservation of Article 10 of the present constitution, which says "Men and women have equal rights. The State shall have the obligation to ensure that this equality exists in practice."

They have criticised Article 9 of the new constitutional draft, part of which reads: "Policies to protect women, children, the old and the handicapped should not be interpreted as a violation of the principle of equality."

The organisations are against the portrayal of women as "in need of protection".

The women NGOs which have united as a platform have announced that they would prepare a file with alternative suggestions for Article 10 and which would remind Prime Minister Recep Tayyip Erdogan of the international conventions that Turkey has signed.

Gülbahar pointed out that it was not acceptable that the principle of equality between genders, which women internationally and in Turkey had struggled for for years, should be taken out of the constitution.

Ilkaracan emphasised that internationally, Turkey scored very low in statistics of women's participation in the workforce and politics. She called for temporary special measures in order to close the gap between men and women.

Ilkkaracan also criticised Prime Minister Erdogan's response to Gülbahar at the reception for the opening of parliament, where he had told her that men and women in Turkey had equal rights.

"Domestic violence, forced marriage, and "honour" killings are frequent violations of women's rights. Everyone living in this country sees this, and as the honourable Prime Minister also lives in this country, he must also be aware of it. Then how can he say that women and men are equal in Turkey?"

Ilkkaracan also added that it was insufficient to forbid discrimination according to religion, language, race and gender in the constitution; she said that discrimination according to sexual orientation and marital status also needed to be forbidden.

Calislar also emphasised the inadequacy of the proposed Article 9, saying, "we have no intention of giving up the clause on equality and accepting the one on need for protection instead." (BIA news centre, Gokce Gunduc, October 3, 2007)

Erdogan appelle à voter "oui" au référendum sur l'élection présidentielle

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mardi les Turcs à voter "oui" au référendum qui sera organisé en octobre sur l'élection du président au suffrage universel direct.

"J'appelle tout le monde à voter 'oui' au référendum pour élire le 12e président", a déclaré Erdogan aux membres des partis représentés au Parlement mardi.

Le vote est programmé pour le 21 octobre.

Ces déclarations d'Erdogan interviennent quelque semaines après son triomphe politique marqué par l'élection de son allié Abdullah Gül -un musulman pratiquant- comme 11e président de la Turquie.

Parmi les modifications institutionnelles proposées, le mandat du président pourrait être limité à cinq ans mais le président serait dans ce cas autorisé à briguer un second mandat. Dans tous les cas, Erdogan a laissé entendre que les changements ne concerneraient pas l'actuel mandat de Gül, d'une durée de sept ans. (AP, 2 octobre 2007)

Gül appelle le  nouveau parlement à poursuivre les réformes UE

Le président Abdullah Gül a appelé lundi lors de sa séance inaugurale le nouveau parlement turc, élu le 22 juillet, à poursuivre les réformes qui aideraient la Turquie à intégrer l'Union européenne.

"Je n'ai aucun doute que la parlement jouera un rôle primordial dans la poursuite et le renforcement des réformes", a-t-il dit.

M. Gül s'adressait aux parlementaires lors de la séance inaugurale de l'assemblée issue des élections anticipées convoquées à la suite d'une crise  politique déclenchée par une véhémente campagne laïque contre la candidature de M. Gül, ancien islamiste, à la magistrature suprême.

Les élections ont été remportés haut la main par le parti de la Justice et du Développemnt (AKP, au pouvoir, issu de la mouvance islamiste) auquel appartenait M. Gül avant son élection à la présidence, poste apolitique.

L'accession d'Ankara au club européen a pris un sérieux coup l'an dernier quand Bruxelles a suspendu les pourparlers sur huit des 35 chapitres de négociations que tout pays candidat doit compléter suite au refus d'Ankara d'ouvrir ses ports à Chypre, pays membre de l'UE non-reconnu par la Turquie.

En tant que ministre des Affaires étrangères du premier gouvernement AKP, venu au pouvoir en 2002, M. Gül avait fait de l'intégration à l'UE son projet-phare, réussissant à lancer les pourparlers d'adhésion en octobre 2005. (AFP, 1 oct 2007)



Forces armées/Armed Forces

Le Conseil de l'Europe défend un objecteur de conscience en Turquie

Le Comité des ministres du Conseil de l'Europe a sommé vendredi les autorités turques de cesser de poursuivre un objecteur de conscience dont la peine de prison a été annulée par la Cour européenne des droits de l'Homme.

Le Comité des ministres a "prié instamment les autorités turques de prendre sans plus de retard toutes les mesures afin de mettre un terme à la violation des droits du requérant", dans l'affaire Ülke contre Turquie.

Dans un arrêt devenu définitif en avril 2006, la Cour européenne des droits de l'Homme avait estimé que les condamnations et emprisonnements à répétition du requérant, qui refusait de faire son service militaire obligatoire en raison de ses convictions pacifistes, constituaient un traitement dégradant.

Il a cependant depuis reçu de nouvelles convocations pour purger une peine de prison non exécutée, relève le Comité des ministres.

Le Comité prie également la Turquie d'adopter "rapidement la réforme législative nécessaire annoncée" qui permettra d'éviter que ne se reproduisent pareilles situations. (AFP, 19 oct 2007)

Military Interferes Everywhere!

General Yasar Büyükanit, Chief of General Staff, had announced that he would speak about current affairs.

Speaking at the opening of the academic year at military academies, he kept his "promise".

Büyükanit yesterday (1 October) talked about six issues. His talk was published on the website of the General Staff and is here summarised under six headings:

"Fight against Terrorism": The Turkish Armed Forces have been struggling against terorrism for years. We are faced with a separatist terrorist organisation based on ethnic nationalism. [...] Its treacherous attacks have mostly harmed the people of the region, and there have been efforts to prevent the development of the region. This was done in order to shake the trust of the people in the state.

Faced with these attacks, we are continuing our struggle with terrorism [...] with great determination. [...] If a country's terrorist organisation is not supported from abroad, it cannot continue. We have warned many friendly and allied countries about this issue before. But, unfortunately, we have not been supported by any country.

"The so-called political extensions of the terrorist organisation": We are faced with a mentality which cannot bring itself to call a terrorist organisation terrorist, which calls members of this terrorist organisation "brothers", and which calls the Turkish Armed Forces "separatist".

The Turkish Republic, which is a democratic legal state, must solve this problem legally. [...] No other country's security forces have been so obstructed in their practices to struggle against terrorism. I know that some people and groups will be discomforted by my words.

Our expectation of these circles is to respond to these words with concrete proof. Our nation will never forgive those who talk with nice-sounding slogans.

Northern Iraq: The latest development is that Northern Iraq is moving fast towards not a federal or loose federal structure, but a confederal structure. This worries us greatly. [...] Turkey must be aware that we will be faced with an independent state in the north of Iraq when conditions are suitable. I can say that this would be a security problem rather than a political problem.

New constitution: We are aware of the first constitutional draft prepared at university level. We have studied this draft. But we do not know the latest draft by the party in power.

Thus, we are not able to comment before the latest draft is published. As soon as it is, we will pronounce our views on the issues that concern us. [...]

We have principles that we support and will never give up. These are:

    * The unitary state of the Turkish Republic,
    * the nation-state made up of this unitary structure,
    * based on this structure, a laicist state,
    * and that political, emotional and prejudiced approaches do not damage the established organisation of the Armed Forces.

However, we have begun to see a certain atmosphere in certain circles, which is trying to cut back the state and elevate the individual. Is the state not a structure made for the individual? Can we describe the state as an institution which oppresses the individual?

"Attacks on the Turkish Armed Forces": These attacks are not only coming from inside the country, but also from outside, and I am sad to say, these are attacks from abroad which are supported within the country. Our partial silence up to today has been due to the respect we feel for our state, our nation and our order.

Turkey-Malaysia debate: The topics brought up in these debates must be approached by looking objectively, and through the window of modern Turkey, in order to learn lessons. All the same, it is worrying that the Turkish Republic has made these kinds of debates central. (BIA news centre, Erhan Ustundag, October 3, 2007)

Beytussebab Massacre May Be A Crime Organized by the Army

On Saturday, 29 September, a minibus in Beytüssebab, in the south-eastern province of Sirnak, was shot at. Twelve people, seven of them village guards, were killed. Two men, one of them severely injured, were found alive. The Sirnak Governor's office said that those killed had worked to bring water to a nearby village and were killed by PKK militants as they were returning to their village at around 5pm.

The "Özgür Gündem" newspaper, which has been banned from publishing, claimed on its website that the PKK has announced that the attack was organised by the Turkish Armed Forces and the Gendarmerie Intelligence Unit (JITEM). The article draws attention to the killing of 11 village guards in a minibus in another district of Sirnak (Güclükonak) in 1996 and claims that that attack was also organised by JITEM.

The Human Rights Association (IHD) has strongly condemned the attack, saying: "Just as we oppose the extrajudicial killings, which are violations of the right to live, committed by state organs, we also condemn the killings committed by organisations who use arms as a means for their political activities. We demand that those responsible are identified and tried."

Parliamentary investigation

Meanwhile, the Parliamentary Human Rights Commission has formed a committee to investigate the murders. According to the "Radikal" newspaper, this committee first only included MPs from the ruling Justice and Development Party (AKP) and the Nationalist Movement Party (MHP). After protests, one MP each from the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) and the Republican People's Party (CHP) was included.

Hasip Kaplan, DTP MP for Sirnak, has handed Besir Atalay, Minister of the Interior, a motion, in which he asks the following questions:

    * Is there any evidence on which the official announcement is made? What is the evidence in the murders in Besagac village in the Beytüssebap district, the perpetrators of which are not known yet, on which officials have made announcements to the public?
    * Seeing as the perpetrators of a similar attack in the Güclükonak district in 1994 were later found to be underground gangs, do officials not have to be more careful?
    * Some people say that around 25 plain-clothes people were driving around in two white minibuses in the area and that they had flasks with them and were probably officials. Are the security forces investigating the area?
    * Are the rumours true that two of the people shooting at our citizens at around 5 pm were masked?
    * The area is difficult to access and also difficult to leave. After hearing of the event, what did security forces do?
    * Considering the fact that the provinces of Hakkari, Sirnak and Siirt have been declared "security zones" and that around a hundred thousand soldiers are in the region, with tens of thousands of soldiers on operation in the area of the murders, why were there no security precautions which would have protected the road and the lives of our dead citizens?
    * Are there plans to work on putting an end to putting our civilian citizen's security out to tender, to ending the village guard system, and to providing social rights and securities?
(BIA news centre, Tolga Korkut, October 3, 2007)

Le chef de l'armée menace tout ce qui n'est pas militariste

L'armée turque a mis en garde lundi contre une désintégration "vers laquelle s'achemine rapidement" l'Irak, ce qui représente une menace pour la sécurité de la Turquie, avec l'apparition possible d'un Etat kurde dans le nord irakien. "Nous sommes très préoccupés", car "la désintégration de l'Irak est fortement probable", a dit le chef d'état-major turc, le général Yasar Buyukanit, dans un discours prononcé dans une académie militaire d'Istanbul retransmis par la télévision.

"Un Etat indépendant à venir dans le nord de l'Irak représentera un risque majeur pour la Turquie, en termes de politique et de sécurité", a-t-il affirmé.

Le général Buyukanit, accusant le Parti pour une société démocratique (DTP) de défendre les "terroristes", a demandé qu'on prenne des mesures pour mettre fin aux activités parlementaires de ce parti politique représentant la communauté kurde du pays.

Par ailleurs, le général Buyukanit a réaffirmé la volonté de l'armée de défendre le caractère laïc de l'Etat turc, alors qu'un débat se développe sur le projet de constitution par le parti au pouvoir AKP, issu de la mouvance islamiste. "Aucun pouvoir ne peut transformer en quelque chose d'autre la république fondée par Atatürk, personne ne peut changer la structure laïque de la république", a-t-il déclaré. La protection du système politique unitaire et laïc turc "est notre raison d'être et continuera à l'être", a encore dit le chef d'état-major. (AFP et autres, 1 oct 2007)


Affaires religieuses/Religious Affairs

Les Turcs veulent plus que doubler le nombre de mosquées en Allemagne

La communauté musulmane d’Allemagne, qui dispose actuellement de 159 mosquées, veut plus que doubler ce chiffre dans les mois et les années à venir, selon des chiffres communiqués mardi par un institut islamique.

"Nous avons répertorié 184 projets de construction de nouvelles mosquées, dont certaines sont déjà en chantier", a indiqué à l’AFP le président de l’Institut central allemand des archives islamiques, Salim Abdullah. "Nous ne parlons ici que des bâtiments dotés d’une coupole ou d’un minaret, reconnaissables depuis l’extérieur, et pas des 2.600 lieux de prière implantés dans des locaux divers à travers le pays", a-t-il ajouté.

En 1990, a observé M. Abdullah, l’Allemagne ne comptait que trois "véritables" mosquées. La situation actuelle témoigne d’une croissance "très importante et régulière" au cours des deux dernières décennies, qui fait de l’Allemagne "l’un des pays d’Europe les mieux dotés en ce domaine", a-t-il observé.

Les précisions de l’Institut allemand des archives islamiques surviennent alors que l’Allemagne, où vivent 3,4 millions de musulmans, est régulièrement confrontée à des polémiques concernant la construction de mosquées.

La dernière en date concerne le chantier que veut lancer à Cologne (ouest) la DITIB, la plus importante organisation islamique en Allemagne, contrôlée par l’Etat turc. Cette future mosquée, qui doit être dotée de deux minarets de 55 mètres de haut et d’une coupole de verre de 34 mètres, sera l’une des plus importantes du pays.

Le projet, bien accueilli par la municipalité et par la quasi totalité de la classe politique, a suscité toutefois des réserves à l’extrême droite, ainsi qu’au sein de l’Eglise catholique.

En juillet, l’évêque d’Augsbourg, Mgr Walter Mixa, avait affirmé publiquement que les musulmans ne pouvaient prétendre se doter de grandes mosquées en Allemagne tant que les pays musulmans n’accordent pas plus de liberté religieuse aux chrétiens. (Stéphane/armenews, 11 octobre 2007)

Liberté de religion pour les alévis : la Turquie condamnée à Strasbourg

Un père de famille turc alévi qui réclamait pour sa fille un enseignement laïc en Turquie et la reconnaissance du droit à la liberté de religion, a obtenu gain de cause mardi à la Cour européenne des droits de l'Homme de Strasbourg.

Hassan Zengin avait saisi la Cour pour contester la neutralité des cours de culture religieuse sunnite et d'enseignement moral que sa fille Eylem, aujourd'hui âgée de 19 ans, était tenue de suivre dans l'école publique d'Istanbul où elle était scolarisée.

De confession alévie, une branche de l'islam proche du chiisme, M. Zengin considérait que cet enseignement n'était pas assuré de manière objective et qu'il était contraire au principe de laïcité.

Le programme comprend l'étude des comportements du prophète Mahomet et celle du Coran, dont les élèves doivent apprendre plusieurs sourates par coeur. Il contient des instructions concernant les grands principes de la foi musulmane et ses rites cultuels, ont relevé les juges européens.

Ces cours ne répondent pas "aux critères d'objectivité et de pluralisme devant caractériser l'éducation dispensée dans une société démocratique" et ne "respectaient pas les convictions religieuses et philosophiques" des plaignants, ont-ils estimé.

Les juges européens n'accordent pas d'indemnisation pour tort moral à la famille alévie, mais ils demandent à la Turquie, dans leur arrêt, de modifier son droit intérieur et son système d'éducation pour assurer le respect des convictions personnelles, conformément à la Convention européenne des droits de l'Homme.

La Turquie, majoritairement sunnite, compte 10 à 14 millions d'alévis.

Bien qu'ils représentent un cinquième de la population turque, les alévis, dont les rites diffèrent profondément de ceux du l'islam sunnite, ne disposent d'aucun statut particulier et ne bénéficient pas des subventions accordées aux institutions culturelles sunnites.

Ils suivent une interprétation modérée du Coran, défendent la laïcité et réclament l'abolition des cours obligatoires de religion. (AFP, 9 oct 2007)

Une lecture des Versets sataniques dans une mosquée ?

Le journaliste allemand Günter Wallraff souhaite améliorer la compréhension entre musulmans et chrétiens en organisant dans un centre islamique des séances de lecture des Versets sataniques, ouvrage qui avait provoqué des émeutes dans le monde islamique et valu à Salman Rushdie, son auteur, des menaces de mort.

Le plus important réseau de mosquées du pays a rejeté la proposition de Wallraff, beaucoup de musulmans considérant les Versets comme un affront au prophète Mahomet. Mais le journaliste ne s’avoue pas vaincu et a dit qu’il rechercherait l’appui de la Turquie, pays laïc de tradition musulmane.

"C’est destiné à briser les tabous, afin que l’on apprenne à se connaître et que l’on surmonte les préjugés", a déclaré Wallraff à Reuters. "Ce n’est pas censé être un spectacle mais une discussion sérieuse."

Wallraff, proche des milieux turcs depuis qu’il s’est fait passer pour un travailleur immigré turc pour écrire "Tête de turc", un livre paru en 1985 où il dénonçait les préjugés contre les "travailleurs invités", selon l’expression allemande.

Le journaliste a également soutenu Rushdie pendant les années de réclusion auxquelles l’écrivain britannique, d’origine indienne, a été contraint par une fatwa (décret religieux islamique) le menaçant de mort pour son livre.

POLÉMIQUE

Lire les Versets sataniques, argue-t-il, ne viserait pas à causer du tort mais à encourager le dialogue entre l’islam et la société allemande, où les musulmans peinent à s’intégrer.

"Je suis connu dans mon quartier, où l’on me considère comme quelqu’un de constructif", a-t-il dit.

Wallraff, 65 ans, s’est attiré les foudres de sites islamistes radicaux pour sa récente proposition. Il ne quitte plus son domicile que déguisé et escorté par des policiers, une expérience qu’il aura donc partagée avec Rushdie.

Rushdie a dû vivre dans la clandestinité pendant des années après la publication en Iran par l’ayatollah Khomeini, en 1989, d’une fatwa condamnant à mort l’écrivain pour son livre jugé blasphématoire.

Wallraff avait proposé de lire des passages du livre dans une mosquée proche de sa ville de résidence, Cologne, gérée par l’Union islamique turque (DITIB), mais cette dernière a rejeté son offre. Il a ensuite proposé de le faire dans le centre culturel de la mosquée, mais s’est vu opposer un nouveau refus la semaine dernière.

"Nous avons estimé qu’un tel événement ne faciliterait pas l’intégration des musulmans en Allemagne", a estimé le DITIB, une émanation du Directorat général aux affaires religieuses de la Turquie, qui verse leur salaires aux imams des mosquées du réseau DITIB et au chef de cette organisation.

L’Allemagne compte environ 3,5 millions de musulmans dont plus de la moitié sont d’origine turque. (Stéphane/armenews, 4 octobre, 2007)

La sentence contre le tueur d'un prêtre italien confirmée en appel

La cour de cassation turque a confirmé jeudi la peine de 18 ans et 10 mois d'emprisonnement prononcée l'an dernier contre le jeune meurtrier turc d'un prêtre catholique italien dans la ville de Trabzon (nord-est de la Turquie), a rapporté l'agence de presse Anatolie.

La décision a été prise par un tribunal spécial de la cour d'appel à la demande de l'avocate du jeune homme qui avait 16 ans au moments des faits, en février 2006, souligne l'agence.

En octobre 2006, un tribunal de Trabzon, ville située sur le littoral de la mer Noire, avait reconnu l'accusé, connu par ses seules initiales O. A., coupable d'avoir abattu de deux balles le prêtre Andrea Santoro, 61 ans, le 5 février au sortir de son église Sainte-Marie.

Elle lui a infligé pour cet homicide volontaire une peine de 16 ans et 10 mois de prison, auxquels s'ajoutent un an d'emprisonnement pour possession illégale d'arme à feu et un autre pour atteinte à l'ordre public.

Les motivations du meurtrier d'Andrea Santoro sont restées floues.

Plusieurs thèses ont été avancées comme mobiles possibles du meurtre, du crime organisé par des réseaux locaux de prostitution à un acte à connotation islamiste visant un éventuel prosélytisme religieux, en passant par une réaction isolée à la publication en Europe de caricatures du prophète Mahomet.

L'église catholique de Trabzon - l'ancienne Trébizonde - où officiait le père Santoro, ne comptait que huit ou neuf fidèles catholiques auxquels s'adjoignaient quelques orthodoxes.

Le crime avait suscité des réactions d'indignation de la part du gouvernement et de l'opinion publique turcs.

Il avait également ému l'Italie, l'Eglise catholique italienne annonçant sa volonté de le faire proclamer saint et martyr. (AFP, 4 oct 2007)



Socio-économique / Socio-economic

Istanbul authorities attempt to close gay rights organization

A legal challenge by the governor of Istanbul seeking to close down Lambda Istanbul, a gay rights organization, threatens basic freedoms of association and expression, Human Rights Watch said today.

"Shutting down groups because you don't like the people they represent is an attack on freedom itself," said Juliana Cano Nieto, researcher in the Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender Rights Program at Human Rights Watch, who will attend an October 18, 2007 court hearing in Istanbul on the organization's fate. "If organizations that defend human rights cannot function, Turkey's status as a real democracy is in danger."

The Governor's Office of Istanbul has demanded the closure of Lambda Istanbul, an organization defending lesbian, gay, bisexual and transgender (LGBT) people's rights in Turkey, claiming that the name and objectives of the group are "against the law and morality". The governor had asked in early 2007 that the group be shut down; in July, the local Prosecutor's Office rejected the complaint. The Governor's Office then took the case to a higher court, the Beyoglu Sutluce Court of First Instance No. 5, which heard the case in July 2007 and ordered a second hearing for October.

The Provincial Associations Directorate of the Governor's Office, responsible for nongovernmental organizations, alleged that Lambda Istanbul's aims violate the Turkish Civil Code and Article 41 of the Constitution. Article 56 of the Turkish Civil Code states that, "No association may be founded for purposes against law and morality." Article 41 of the Turkish Constitution states that "he family is the foundation of the Turkish society (. . . )" and that "he state shall take the necessary measures and establish the necessary organisation to ensure the peace and welfare of the family." Article 54 of Turkey's Law on Associations allows for the suspension of organizations on the grounds, among others, of "public morality."

Lambda Istanbul's charter defines its main aim as "to support all lesbian, gay, bisexual, and transgender people to adopt equality as a value, to realize their inner selves and to help bring peace and welfare; to guide LGBT individuals in becoming more professional, more active and responsible towards society and in social matters." The governor's complaint also claims the group's name contravenes the law as "Lambda" is not a Turkish word. The word is an internationally recognized symbol of LGBT identity.

Lambda Istanbul has defended the Turkish LGBT community since its creation in 1993. It operates a telephone helpline to counsel LGBT people and raises awareness through cultural, educational, and political activities. It has actively lobbied for legal protections against discrimination based on sexual orientation or gender identity. Lambda applied for nongovernmental organization status with the Ministry of the Interior in 2006, but its application is on hold until the court reaches a decision.

Government officials have made similar legal moves to shut down other lesbian, gay, bisexual, and transgender organizations in Turkey. Kaos GL, based in Ankara, faced a demand for closure from Ankara's deputy governor, Selahattin Ekmenoglu, in 2005. The closure petition was dismissed by the Prosecutor's Office.

In 2005, sexual orientation was included as a protected status in an early draft of an anti-discrimination bill in Parliament, but lawmakers later eliminated the language. Meanwhile, laws and regulations that refer to "general morality" are still used to restrict LGBT people's rights to association and expression, and also to justify police arrests and harassment on the streets.

Turkey is a party to the International Covenant on Civil and Political Rights and the European Convention on Human Rights and Fundamental Freedoms. Both treaties protect the rights to freedom of expression and association and prohibit discrimination based on sexual orientation.

For further information, contact Juliana Cano Nieto (English, Spanish), New York, tel: 646-407-0020 (mobile); Scott Long (English), New York, tel: 646-641-5655 (mobile); or Human Rights Watch, 350 Fifth Ave., 34th Floor, New York, NY 10018-3299, U.S.A., tel:

212 290 4700, fax: 212 736 1300, e-mail: hrwnyc@hrw.org

The information contained in this alert is the sole responsibility of Human Rights Watch. In citing this material for broadcast or publication, please credit Human Rights Watch. (HRW/IFEX, October 16, 2007)

Inauguration d'une nouvelle production PSA et Fiat en Turquie

Les groupes automobiles français PSA Peugeot Citroën et italien Fiat ont inauguré mercredi à Bursa (Turquie) une ligne de production de nouveaux petits véhicules utilitaires réalisés par le constructeur turc Tofas, qui viennent compléter leur gamme au niveau des fourgonnettes.

La capacité de production annuelle installée à Bursa sera de 158.000 véhicules, dont les deux tiers pour PSA, soit 105.000 véhicules. Les investissements se sont élevés à 380 millions d'euros, dont la moitié en recherche et développement.

Baptisés Peugeot Bipper, Citroën Nemo et Fiat Fiorino, ces petits utilitaires ont été développés en commun par PSA, Fiat et Tofas. La sortie des nouveaux véhicules est prévue fin 2007 en Italie et en Turquie, puis au premier trimestre 2008 dans le reste de l'Europe.

Lors de l'inauguration, Christian Streiff, président de PSA Peugeot Citroën, a rappelé la position de leader de PSA dans les véhicules utilitaires en Europe, en notant que cette nouvelle fourgonnette va "élargir (sa) couverture du marché" du véhicule utilitaire.

Le patron de Fiat Sergio Marchionne lui a fait écho en rappelant les objectifs de Fiat dans les véhicules utilitaires: plus de 500.000 véhicules à l'horizon 2010, contre 400.000 attendus cette année.

Le président de Tofas, Ali Pandir, a souligné que ce lancement allait se traduire par 2.700 créations d'emplois cette année, portant les effectifs du site à 8.000 employés.  (AFP, 3 oct 2007)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Bruxelles veut calmer le jeu mais exige des réformes

Après une année tendue entre l'UE et la Turquie, la Commission européenne semble maintenant vouloir calmer les tensions, tout en poussant Ankara à lancer enfin les réformes que les Européens lui réclament.

Lors d'un débat mercredi au Parlement européen, le commissaire à l'Elargissement Olli Rehn a ainsi appuyé la nouvelle stratégie des eurodéputés qui ont remplacé leurs habituelles menaces envers Ankara par des encouragements au nouveau gouvernement turc.

"La Commission partage l'approche (du Parlement européen) qui est d'identifier les défis et d'encourager la Turquie à les relever", a-t-il déclaré dans l'hémicycle.

M. Rehn a indiqué qu'il avait l'intention de "présenter un rapport aussi objectif et juste" que celui du Parlement. La Commission doit publier le 6 novembre son rapport annuel sur les progrès de la Turquie dans ses négociations d'adhésion à l'UE.

L'an dernier, le rapport très critique de Bruxelles avait conduit quelques semaines plus tard au gel de l'ouverture de 8 des 35 chapitres thématiques qui jalonnent ces pourparlers, commencés en octobre 2005, en raison de la question chypriote.

Même si cette année aucun progrès n'a été fait sur cette question - la Turquie refusant toujours de laisser entrer dans ses ports et aéroports les navires et avions chypriotes grecs -, la Commission ne va pas en refaire un casus belli dans son rapport du 6 novembre.

Ce rapport ne devrait susciter aucune nouvelle polémique, pointant simplement "les déficiences et les progrès" déjà maintes fois commentés par Bruxelles, a assuré mercredi une source européenne.

Pour les progrès, ils ont été peu nombreux pendant cette année marquée par une longue campagne électorale et une crise politique, dont l'UE a salué que la Turquie s'en soit sortie en respectant les principes de la démocratie.

Côté déficiences en revanche, la liste reprendra la plupart des problèmes déjà mis en lumière par la Commission ces dernières années.

"La Commission salue le fait que le gouvernement ait mis la réforme de la Constitution en tête de son programme, dans le but d'améliorer la démocratie et d'étendre les libertés individuelles", a noté Olli Rehn mercredi.

"Mais cela ne doit pas conduire à un report de réformes aujourd'hui urgentes, comme la révision du tristement célèbre article 301 du code pénal", a-t-il insisté.

L'article 301 du code pénal turc, dont l'UE réclame depuis des mois au minimum la modification, a permis de lancer des poursuites contre des dizaines d'intellectuels pour "insulte à l'identité turque".

Le commissaire a également insisté sur la nécessité d'améliorer la liberté religieuse, le contrôle des militaires par les autorités civiles, ou la lutte contre la corruption.

Sans oublier Chypre et l'exigence d'actions "rapides" pour respecter le protocole d'Ankara, qui étend l'union douanière entre la Turquie et l'UE aux dix pays entrés dans le bloc européen en mai 2004 -dont la République de Chypre, au sud de l'île divisée.

Le commissaire a souligné que toutes ces réformes devaient être faites rapidement "dans l'intérêt des citoyens turcs, mais aussi pour progresser vraiment dans les négociations d'adhésion".

Depuis deux ans, ces progrès ont en effet été très lents et seuls 4 des 35 chapitres des pourparlers ont été ouverts.

Malgré les discours répétés du président français Nicolas Sarkozy pour qui la Turquie n'a pas sa place dans l'UE, M. Rehn a donc appelé à "ouvrir de nouveaux chapitres sans délai", notamment deux "dans les semaines qui viennent".

"Nous devons nous rappeler que l'équation ne marche que si les deux côtés font ce qu'ils ont à faire, ce qui signifie que si nous sommes fermes, nous devons aussi être justes, tenir notre promesse et maintenir la perspective d'adhésion de la Turquie", a-t-il indiqué.

"Sans quoi nous pourrons crier aussi forts que nous voulons, il n'y aura aucune réponse, seulement un long silence". (AFP, 24 oct 2007)

Sarkozy confirme le lien comité des sages-dossier de la Turquie

Le président français Nicolas Sarkozy a confirmé vendredi qu’il établissait un lien entre la création d’un "comité des sages" pour réfléchir à l’avenir de l’Union européenne et l’ouverture de nouveaux chapitres de négociation avec la Turquie.

Le Premier ministre portugais José Socrates, président en exercice de l’Union européenne, "a indiqué qu’au Conseil formel de décembre il proposerait la création d’un groupe des sages de 10 à 12 membres, qui réfléchira à l’avenir de l’Europe et à sa place dans la globalisation", a déclaré le chef de l’Etat à la presse à l’issue du sommet informel de Lisbonne.

"Il va de soi que, dans ces conditions, il n’y aura pas d’ouverture de nouveaux chapitres turcs au mois de novembre et que tout ceci est repoussé au mois de décembre", a ajouté Nicolas Sarkozy.

C’est le président français, opposé à l’adhésion de la Turquie à l’UE, qui a proposé la création d’un groupe de personnalités indépendantes pour réfléchir à l’avenir de l’UE.

"Vous savez que j’avais fait un paquet de ce groupe de sages, qui devrait voir le jour au mois de décembre prochain, et de l’ouverture de nouveaux chapitres compatibles avec l’association, s’agissant de la Turquie", a-t-il rappelé.

"J’ai bien indiqué qu’il ne s’agissait pas dans mon esprit de rouvrir les débats institutionnels qui ont été tranchés par l’adoption (dans la nuit de jeudi à vendredi) du traité simplifié" sur les institutions de l’UE, a-t-il ajouté.

Des dirigeants européens ont critiqué jeudi en marge du sommet de Lisbonne, sa proposition de "comité des sages".

Le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt a ainsi déclaré qu’il ne voulait pas qu’un groupe de "personnalités du passé" remette en cause les engagements de l’UE en matière d’élargissement et d’ouverture aux échanges extérieurs. (AFP, 20 octobre 2007)

Sondage: Les citoyens de l'UE réticents à l'entrée de la Turquie

Les citoyens européens semblent réticents à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne même si elle remplit tous les critères imposés par Bruxelles, selon un sondage délibératif paneuropéen sur l'avenir de l'UE présenté jeudi à Lisbonne, en marge du sommet européen.

Selon cette étude cependant, 60% des Européens, sont favorables à l'élargissement de l'Union européenne.

Ce "sondage délibératif", intitulé "l'Europe de demain", s'est réalisé en deux étapes avec le soutien de la Commission européenne.

Dans un premier temps 3.500 citoyens représentatifs de tous les pays d'Europe, de 18 à 80 ans, ont été sondés. Puis 350 d'entre eux ont été invités à se réunir au parlement européen à Bruxelles pour être informés et délibérer sur les questions posées.

Le pourcentage de personnes favorables à l'adhésion de la Turquie "pour peu qu'elle remplisse toutes les conditions, est passé de 55 à 45%", entre les deux étapes.

Selon ce sondage, les préoccupations des Européens ne semblent pas liées au fait qu'il s'agit d'un pays musulman, mais plutôt à la "complexification de la prise de décision par l'UE si de nouveaux pays venaient à y adhérer", a indiqué la société Notre Europe qui a coordonné l'étude.

Interrogés sur l'élargissement de l'UE en général, le nombre de sondés favorables à l'admission de pays supplémentaires s'est réduit entre les deux étapes de l'étude, passant de 65 à 60%.

Par ailleurs, selon cette même étude, les Européens sont prêts à faire des sacrifices pour assurer la pérennité des retraites. La proportion de personnes prêtes à "relever l'âge de la retraite est passé de 26 à 40%" après le débat.

L'étude, première expérience de sondage délibératif à l'échelle transnationale mêlant information, délibération et mesure de l'opinion, s'est déroulée les 13 et 14 octobre et a compté sur le soutien de la Commission européenne et de 20 partenaires privés. (AFP, 18 oct 2007)

Barroso demande à Ankara de choisir la voie du dialogue

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a demandé mercredi à la Turquie de chercher une solution "par le dialogue" et renoncer ainsi à une éventuelle incursion militaire dans le nord de l'Irak contre les rebelles kurdes qui y sont basés.

"L'Union européenne (UE) demande aux autorités turques de chercher une solution par le dialogue, dans le cadre du droit international, en évitant toute aggravation de la situation, déjà très tendue dans ces territoires", a déclaré M. Barroso à Lisbonne, après la cérémonie de signature du Cadre de référence stratégique national du Portugal.

"Nous espérons qu'il n'y aura pas de violence et que, par les voies diplomatiques et par le dialogue, une réponse soit donnée aux aspirations légitimes des autorités turques, qui ont le droit de voir la sécurité de ses citoyens défendue", a souligné M. Barroso, cité par l'agence de presse portugaise Lusa.

Le président de la Commission européenne a en outre affirmé que "l'UE considère que les actions de l'organisationn PKK contre la Turquie sont des actions terroristes" et exprimé sa "solidarité avec le peuple turc, et notamment les victimes des attaques terroristes". (AFP, 17 oct 2007)

Rehn appelle la Turquie à "passer de la parole aux actes"

Le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn a appelé mardi le gouvernement turc à passer rapidement "de la parole aux actes" dans ses réformes, en particulier en matière de liberté d'expression.

"La réforme constitutionnelle offre de nombreuses occasions de renforcer les libertés fondamentales, les droits culturels et l'indépendance de la justice", a commenté M. Rehn lors d'une conférence à Istanbul, selon le texte de son discours diffusé à Bruxelles.

Mais notant que ce processus de réforme constitutionnelle venait juste de commencer, il a souligné que "certains problèmes ne peuvent pas attendre la fin de ce processus, en particulier des avancées sur la liberté d'expression et la liberté de religion".

"Des progrès rapides sur ces questions changeraient de façon significative l'image de la Turquie dans le reste du monde. Le temps est venu de passer des paroles aux actes pour créer une société plus ouverte", a-t-il ajouté, à moins d'un mois du rapport annuel de la Commission du 6 novembre sur les progrès de la Turquie dans ses négociations d'adhésion à l'UE.

Le commissaire a souligné que la Turquie avait démontré cet été, en surmontant sa crise politique, "sa stabilité et sa maturation politique".

"Le défi maintenant est de maintenir cet élan. Le gouvernement a une excellente occasion de donner une nouvelle impulsion au processus de réforme. Cela ouvrirait également la voie à des progrès plus rapides des négociations d'adhésion", a-t-il ajouté.

Depuis l'ouverture des pourparlers d'adhésion de la Turquie à l'UE le 3 octobre 2005, seuls 4 des 35 chapitres thématiques qui jalonnent ces négociations ont été ouverts et l'ouverture de 8 autres a été gelée en raison de la "question chypriote".

"Nous espérons ouvrir deux nouveaux chapitres d'ici la fin de l'année, pour prouver que le processus continue" malgré l'hostilité ambiante, a précisé Olli Rehn.

"Pour parler franchement, je suis inquiet de l'atmosphère dans laquelle nous travaillons en ce moment", a-t-il souligné, faisant référence à de récents sondages montrant la baisse du soutien à l'entrée turque de l'UE, de la part des Européens comme des Turcs. (AFP, 9 oct 2007)

Sarkozy et le Premier ministre tchèque constatent leur désaccord sur la Turquie

Le président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek ont constaté lundi leur désaccord sur l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, chacun réitérant sa position.

Les deux hommes ont eu à l'Elysée "une très longue discussion" soulignant leur "vision différente des choses", a-t-on rapporté dans l'entourage du président français.

M. Sarkozy a répété qu'il ne veut pas l'intégration d'un nouveau pays qui serait le plus peuplé dans l'Europe, et son refus de créer un précédent qui pourrait inciter d'autres pays, tels que l'Ukraine ou les pays du Maghreb, à souhaiter entrer dans l'UE. Il a également rappelé sa position en faveur d'une association de l'UE avec la Turquie, et de la poursuite des négociations avec Ankara.

M. Topolanek, a-t-on assuré de même source, a "admis que ce n'est peut-être pas la solution d'accueillir la Turquie dans l'UE, mais que l'on ne peut pas non plus la rejeter".

Le chef du gouvernement tchèque, s'exprimant brièvement à la sortie de son entretien de 50 minutes avec M. Sarkozy, a évoqué sans plus de détails "un entretien extrêmement intense, ouvert et franc". Il n'a pas mentionné la question de la Turquie.

MM. Sarkozy et Topolanek ont trouvé en revanche un terrain d'entente sur leur volonté commune de "remettre la politique et les grands enjeux au centre de la politique européenne", a-t-on indiqué à l'Elysée.

Prague approuverait notamment la proposition française de créer un groupe de Sages sur l'avenir de l'Union européenne et les grands objectifs politiques que doivent s'assigner les 27. (AFP, 8 octobre 2007)

La Turquie et la France veulent remettre leurs liens sur les rails

La Turquie et la France ont exprimé vendredi leur volonté de normaliser leur liens, perturbés par la question de l'adhésion de la Turquie à l'UE et le génocide arménien, à l'occasion d'une visite du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.

"Nous partageons une volonté commune d'améliorer nos relations dans tout les domaines (...) je considère nos entretiens d'aujourd'hui comme le début d'un nouvel élan dans nos rapports", a dit le chef de la diplomatie turque Ali Babacan lors d'un point de presse avec son homologue français.

M. Kouchner effectue sa première visite à Ankara depuis l'arrivée au pouvoir en mai du président Nicolas Sarkozy, qui, contrairement à son chef de la diplomatie, estime que la Turquie ne devrait pas faire partie de l'Union européenne.

M. Sarkozy à plusieurs fois déclaré son hostilité à l'entrée de la Turquie dans le bloc européen, estimant qu'elle "n'a pas sa place en Europe" car elle appartient à "l'Asie mineure". Le chef de l'Etat français propose à la place une formule d'association étroite ou une "union méditerranéenne".

La Turquie rejette ces formules, n'évoquant qu'une adhésion pleine à l'UE, à terme.

"La Turquie attend de l'UE qu'elle honore ses engagements" vis-à-vis d'une intégration à part entière de la Turquie, a ainsi souligné M. Babacan. L'adhésion de ce pays majoritairement musulman soulève des réticences dans plusieurs Etats membres de l'Union européenne.

Le ministre français n'a pas répondu à cet appel de son homologue turc. Il s'est borné à souligner que ses entretiens constituaient une base solide pour de futures discussions entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays.

"Les relations bilatérales ont été un peu refroidies, nous espérons qu'elles vont se réchauffer", a-t-il dit, en ajoutant que les deux parties avaient évoqué un renforcement de leurs liens dans les domaines civiles, économiques et militaires.

"Lorsque deux amis ne sont pas d'accord, ils se parlent sincèrement", a souligné M. Kouchner.

Interrogé sur le programme nucléaire controversé de l'Iran, M. Kouchner a affirmé que "la France n'a pas durci sa position vis-à-vis de l'Iran, au contraire".

"La France fera tout pour que cette crise s'apaise", a ajouté le ministre.

M. Kouchner avait suscité une polémique en France et dans le monde en déclarant le 16 septembre que le monde devait se "préparer au pire" -c'est à dire à une "guerre"- avec l'Iran.

M. Kouchner a également estimé que la proposition de loi française réprimant la négation du génocide arménien, dont l'adoption en première lecture par l'Assemblée nationale l'an dernier a provoqué la colère d'Ankara, n'affecterait pas les liens bilatéraux.

"Rien n'est menaçant et rien n'est fait", a-t-il notamment dit.

La Turquie refuse catégoriquement le terme "génocide" et évoque des massacres de part et d'autre entre Turcs et Arméniens lors du déclin de l'empire ottoman en guerre, de 1915 à 1917.

Dans un entretien paru vendredi dans le journal Milliyet, M. Kouchner s'est voulu apaisant à l'égard des négociations d'adhésion euro-turques lancées en 2005.

"Ma présence aujourd'hui à Ankara témoigne de notre volonté commune de relancer très fortement notre relation et d'entrer dans une période de normalisation de nos rapports", a-t-il souligné.

M. Kouchner doit rencontrer le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le président Abdullah Gül avant de quitter Ankara dans la soirée. (AFP, 5 oct 2007)

Les nouvelles concessions des eurodéputés au régime d'Ankara

Habituellement très sévères, les eurodéputés testent une nouvelle stratégie envers la Turquie en remplaçant leurs menaces par des encouragements au nouveau gouvernement qui s'est engagé à réformer et accélérer sa marche vers l'UE.

Deux ans exactement après l'ouverture des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, les députés de la commission des Affaires étrangères ont approuvé mercredi par 48 voix pour, aucune contre et 4 abstentions, un projet de rapport sur les progrès réalisés par la Turquie beaucoup moins sévère envers Ankara que ceux de 2005 et 2006.

"Cette adoption marque une nouvelle page au Parlement. Toutes les critiques sont là, mais le langage est différent, pour faire en sorte que le dialogue avec la Turquie soit ouvert à nouveau", a expliqué la conservatrice néerlandaise Ria Oomen-Ruijten, rapporteur du texte.

En septembre 2006, les eurodéputés avaient dans leur rapport "déploré le ralentissement du processus de réforme".

Cette année, le texte se garde de critiquer une année électorale pauvre en avancées, et appelle le nouveau gouvernement turc, doté d'un "mandat fort" lors des législatives de juillet, à "accélérer le processus" de réforme, notamment en matière de liberté d'expression.

Le nouveau gouvernement de Recep Tayyip Erdogan s'est engagé à rapprocher considérablement son pays des normes européennes, indépendamment du processus d'adhésion à l'UE.

Dans ce contexte, "le moment n'est pas venu de faire un inventaire à la Prévert des problèmes de la Turquie, mais de lui envoyer un signal positif", a fait valoir le socialiste autrichien Hannes Swoboda.

Les députés ont également souligné l'importance "géostratégique" de la Turquie, en particulier en matière énergétique.

"C'est une bonne méthode car la Turquie sort d'une crise politique très difficile, crise dont elle est sortie par le haut en réaffirmant le respect de la démocratie. Ce rapport trouve un ton juste d'encouragement", a commenté Jean-Christophe Filori, responsable de la Turquie à la Commission européenne.

"C'est la première fois qu'il y a un débat sur la Turquie sans que cela sente la poudre", s'est félicité de son côté le Chypriote grec Marios Matsakis, avant d'assurer avec enthousiasme, sous l'oeil surpris de ses collègues, que ses compatriotes étaient "pour l'adhésion de la Turquie" à l'UE.

Chypre est pourtant, avec la France et l'Autriche, l'un des Etats membres les plus réticents à une adhésion turque, que personne ne pense possible avant 10 ou 15 ans. La "question chypriote", étroitement liée à la division persistante de l'île depuis 1974, empoisonne les relations UE-Turquie depuis des années.

Les eurodéputés avaient prévenu l'an dernier que le refus persistant d'Ankara de laisser entrer dans ses ports et aéroports les navires et avions chypriotes grecs "pourrait même arrêter" le processus d'adhésion.

Même si sur ce point, aucun progrès n'a été fait, les eurodéputés évitent une menace directe et rappellent simplement que ce problème "continuera à peser lourdement sur le processus de négociation".

Même le génocide arménien, question sensible dans plusieurs Etats membres comme la France où la diaspora arménienne est importante,n'a pas fait l'objet du raport adopté par les députés.

Le Parlement est pourtant traditionnellement exigeant sur cette question, et avait même demandé en 2005 que la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie soit un préalable à une adhésion à l'UE.

Mais le texte adopté mercredi se contente d'appeler à la "réconciliation" et au dialogue entre les deux voisins, "pour le présent et le passé". Exit la référence au "génocide".

Reste à savoir si l'ensemble du Parlement européen validera cette nouvelle approche lors de sa plénière du 22 au 25 octobre. Et si la Commission européenne, qui doit publier son propre rapport annuel d'évaluation le 6 novembre, privilégiera elle aussi les encouragements. (AFP, 3 oct 2007)

L'offensive de charme d'Abdullah Gül en direction de l'Europe

Le président turc Abdullah Gül a réservé sa première intervention à l'étranger au Conseil de l'Europe à Strasbourg. Il a vanté les mérites d'une Turquie moderne, résolument engagée sur la voie des réformes. Avec une insistance particulière sur les évolutions en matière de droits de l'homme.

"L'engagement de la Turquie vis à vis du processus de réforme continuera", a-t-il dit à Strasbourg devant l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe dont il fut membre durant neuf ans et à laquelle il a réservé sa première intervention à l'étranger depuis son élection le 28 août.

Abdullah Gül a évoqué les progrès accomplis par son pays en matière de droits de l'homme, affirmant qu'après la phase d'adhésion aux conventions internationales qui les protègent et celle des réformes internes venait le moment de la "mise en pratique effective".

"Les transformations en cours correspondent aux aspirations du peuple turc", a-t-il dit en mettant en avant la participation de "près de 85%" aux élections législatives de juillet dernier.

Il a affiché sa confiance dans la neutralité de l'armée qui a mis en garde, à plusieurs reprises, le gouvernement de l'AKP, issu de la mouvance islamiste, auquel il appartient, contre toute atteinte au principe de laïcité et la poursuite de certaines réformes.

"Les forces armées turques connaissent très bien leur devoir dans un champ défini par la loi et la constitution", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse.

Il a ainsi relativisé les réserves des militaires sur une réforme de l'article 301 du code pénal, qui punit tout dénigrement de l'identité nationale turque et des institutions de la République, et dont l'Union européenne comme le Conseil de l'Europe demandent l'abrogation.

"L'article 301 n'a rien à voir avec les forces armées. Cela relève de la compétence du gouvernement", a-t-il affirmé en se disant favorable à une réforme de la loi.

Abdullah Gül a réaffirmé la position de son parti en faveur du droit pour les femmes de porter le voile dans la vie publique et notamment à l'université où il est interdit. "C'est à la femme de prendre sa décision en fonction de ses choix et de ses convictions", a dit ce musulman dont la femme elle-même porte le foulard.

"La Turquie reste un Etat démocratique et séculier. Vous n'avez aucune raison d'être inquiet", a-t-il répliqué à un parlementaire libéral.

Interpellé par un parlementaire français sur le "génocide arménien" de 1915, le président turc a par ailleurs rappelé la position de la Turquie qui ne voit dans les massacres commis que des "événements tragiques".

Abdullah Gül a rappelé que la Turquie avait proposé la constitution d'une commission mixte, composée d'historiens turcs, arméniens et d'autres nationalités pour enquêter sur le sujet. "Nous accepterons les conclusions de ce comité mixte", a-t-il dit. (
euronews.net - Reuters - AFP, 3 oct 2007)

Turkey's nominees for European Court rebuffed

A sub-committee of the Parliamentary Assembly of Council of Europe (PACE) yesterday turned down the Turkish government's list of candidate judges for the European Court of Human Rights (ECHR).  Although the sub-committee refrained from giving an official justification, Turkish officials told the Turkish Daily News that the competence gap between the candidates was the major reason for rejection.

Turkey officially submitted its list of nominations for the Turkish position in the Strasbourg-based European court a few months ago. Professor Ruşen Ergeç of Brussels University, Professor Mustafa Erdoğan of Hacettepe University and Professor Arzu Oğuz of Ankara University were the candidates one of whom was expected to replace Turkey's respectable judge in the European court, Rıza Türmen, for the next term.

The Justice and Development Party (AKP) government declined to nominate Türmen for another term in the European court using the age limit as an excuse. But behind the scenes, the controversial rulings by the European court's judges including Türmen is said to have pushed the government to revise its list of nominees. Türmen was among the judges who upheld the headscarf ban in Turkey's state universities in 2005.

The tenure of half of the judges in the European court is expiring by the end of this year since the Russian State Duma, the lower house of the Russian parliament, had not adopted Protocol No. 14 to the European Convention on Human Rights which foresees an extension in the office terms of the judges to guarantee the long-term effectiveness of the European court. Nineteen countries including Turkey submitted lists of candidates for replacing the European court judges whose tenure will expire.

In September Turkey's official candidates were interviewed in a closed-door session in Paris before the Council of Europe sub-committee in charge of the appointment of the European court judges. The TDN learnt that Professor Ergeç stood out with his performance not only among the other two candidates of Turkey but also among the nominees of other countries.

“The selection panel was not impressed by the two candidates as they were by Ergeç and noticed a difference in competence between the candidates,” said a Turkish official familiar with the issue. “The sub-committee perceived this as a maneuver by the Turkish government to impose its choice upon the committee and felt it had been left with no real choice,” said the same official.

Professor Ergeç was an advisor to then Turkish Cypriot Prime Minister Mehmet Ali Talat, now president of the north, during the negotiations of a UN-backed blueprint for reunification with Greek Cyprus that is named after then Secretary-General Kofi Annan.

Ironically Professor Erdoğan is known in Ankara circles as a figure close to the AKP. He backs the government's thesis to allow the headscarf at state universities in Turkey.

The sub-committee suggested that PACE ask the Turkish government to submit a new list of candidates to fill the vacancy in the European court. But this decision is not specific to Turkey as the sub-committee also called on Azerbaijan, Bulgaria, Moldova and San Marino to renew their list of candidates regarding their countries.

This is the first time Turkey's list of nominees was rejected by the Council of Europe. According to established rules, number one of Turkey's list has so far been elected for the position of judge in the European court.

“This decision is somehow tantamount to an insult against the Turkish government,” said Professor Mümtaz Soysal, an expert on constitutional law.

The government made a mistake in choosing its candidates and mismanaged the process, Soysal said.

“Professor Ergeç is not working in Turkey but in Belgium. He even worked for official positions there,” he added in a critical tone of the government's insistence on Ergeç.  (Turkish Daily News, , October 2, 2007)



Turquie-USA/ Turkey-USA

Les USA fournissent à la Turquie des renseignements sur le PKK

Les Etats-Unis fournissent à la Turquie des renseignements sur les positions des rebelles kurdes le long de sa frontière avec l'Irak, a déclaré mercredi un porte-parole du Pentagone.

"La clé pour toute sorte de réponse militaire, par les Turcs ou par n'importe qui d'autre, est d'avoir des renseignements permettant d'intervenir", a déclaré Geoff Morrell à des journalistes.

"Et nous faisons des efforts pour les aider à obtenir ces renseignements", a-t-il ajouté.

Ankara menace l'Irak d'intervenir militairement dans le nord du pays contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), si les autorités irakiennes et Washington n'empêchent pas leurs attaques.

Selon le porte-parole du Pentagone, les Etats-Unis partagent depuis longtemps "beaucoup d'informations" avec les Turcs, mais ont récemment accru leur collaboration avec Ankara en matière de renseignement.

"Nous leur fournissons depuis longtemps des renseignements relatifs à cette situation" et "nous leurs donnons de plus en plus d'informations du fait de leurs récentes inquiétudes", a-t-il expliqué.

Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates avait souligné mercredi qu'une intervention turque, voire américaine contre les rebelles kurdes en Irak n'avait "pas de sens sans de solides renseignements" sur leur localisation précise.

"Sans de solides renseignements, envoyer de nombreux soldats traverser la frontière ou larguer des bombes n'a pas beaucoup de sens de mon point de vue, et pour personne", avait-t-il estimé en marge d'une réunion informelle des ministres de la Défense de l'Otan aux Pays-Bas.

Quelques jours auparavant, lors d'une visite en Ukraine, M. Gates avait appelé Ankara à la retenue, après avoir rencontré son homologue turc, en jugeant "essentiel de recueillir des renseignements qui nous permettent de trouver ces gens" avant de lancer une attaque.

"Cela doit précéder toute action de quiconque" contre le PKK en Irak, avait-il déclaré. "Ne pas avoir de cibles spécifiques entraînerait probablement de nombreux dommages collatéraux". (AFP, 31 oct 2007)

Washington intensifie ses efforts pour éviter une incursion turque en Irak

Les Etats-Unis ont intensifié leurs efforts lundi pour tenter d'éviter une incursion de l'armée turque au Kurdistan irakien, tandis que le président George W. Bush a promis aux dirigeants turcs la coopération américaine pour combattre les rebelles kurdes opérant à partir du nord de l'Irak.

Le président américain a appelé lundi son homologue turc Abdullah Gül et l'a assuré de l'engagement américain à coopérer avec la Turquie pour combattre les rebelles, selon la Maison Blanche.

Il a également eu des entretiens distincts avec le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, dans l'intention évidente d'essayer de réfréner les ardeurs militaires turques, au lendemain d'une embuscade qui fait craindre aux Etats-Unis une incursion turque dans le nord de l'Irak contre le PKK.

Par ailleurs la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband ont appelé lundi à Washington l'Irak et gouvernement du Kurdistan irakien à prendre "des mesures immédiates" pour mettre un terme aux opérations du PKK à partir du nord de l'Irak.

Les deux ministres qui se sont entretenus dans la journée, ont publié un communiqué commun à l'issue de leurs entretiens.

"Le gouvernement irakien doit démontrer son engagement envers la stabilité régionale", indique le communiqué "au moment où l'on voit des progrès réels en matière de sécurité à l'intérieur de l'Irak et des effort pour promouvoir la paix dans la région".

Evoquant l'entretien par téléconférence de M. Bush avec le Premier ministre irakien, un porte-parole de la Maison Blanche a précisé que les deux dirigeants "sont convenus de travailler ensemble, en collaboration avec le gouvernement turc, pour empêcher le PKK de se servir d'une partie quelconque du territoire irakien pour projeter ou mener des attaques terroristes".

 Mme Rice et M. Miliband ont indiqué avoir été en contact au plus haut niveau avec les gouvernements turcs et irakiens.

La chef de la diplomatie américaine a également été en contact dimanche avec le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, selon le Département d'Etat.

Le porte-parole, Sean McCormack, a précisé que la secrétaire d'Etat était en fréquentes discussions sur ce dossier avec la Maison Blanche et le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, actuellement en tournée en Europe de l'Est.

Celui-ci a souligné dimanche la nécessité d'obtenir des renseignements précis sur la localisation des rebelles du PKK en Irak avant toute action contre eux.

"Nous devons voir si nous pouvons travailler ensemble pour réagir à cette menace" du PKK, a déclaré M. Gates à l'issue d'une réunion à Kiev avec le ministre turc de la Défense, Vecdi Gönül.

"Il est essentiel de collecter des renseignements qui nous permettent de trouver ces gens", a dit le responsable américain. "Cela doit précéder toute action de quiconque" contre le PKK en Irak, a-t-il déclaré.

M. Erdogan a accusé, lundi dans un entretien au Times, les Etats-Unis de faire preuve d'immobilisme à l'encontre des rebelles kurdes, estimant que cela contribuait à nourrir une "vague d'anti-américanisme" croissante en Turquie.

Washington craint une dégradation de ses relations avec la Turquie, mises à mal par les tensions à la frontière turco-irakienne mais aussi par le possible vote d'une résolution du Congrès américain reconnaissant un génocide arménien sous l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.

L'accès à l'espace aérien turc est crucial pour les Etats-Unis: 70% du fret aérien américain, 30% du carburant et 95% des nouveaux véhicules blindés destinés à l'Irak transitent en effet par la base aérienne d'Incirlik (sud de la Turquie). (AFP, 22 oct 2007)

OTAN: Les combats entre Turquie et PKK: une affaire "interne"

Le "terrorisme" dont est victime la Turquie est une affaire "interne", qui n'appelle pas une intervention des alliés d'Ankara, a estimé lundi un haut responsable de l'Otan au lendemain d'une attaque meurtrière des miliciens kurdes du PKK contre l'armée turque.

"Il est très clair" que la Turquie "fait face à un terrorisme qui est une menace interne, comme d'autres membres de l'Otan", a déclaré ce haut fonctionnaire sous réserve de l'anonymat.

La presse avait interrogé ce responsable sur l'éventualité d'un recours par l'Alliance atlantique à l'article 5, qui stipule qu'en cas d'attaque extérieure contre un de ses 26 membres, en l'occurrence la Turquie, l'ensemble des autres alliés se porte à son secours.

Cela avait été le cas après les attentats du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis.

"Au cas où ces attaques se feraient au travers des frontières turques, cela constituerait bien sûr un sujet de préoccupation" pour les pays de l'Otan, a cependant poursuivi le haut responsable. Selon Ankara, les opérations du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) contre ses troupes partent du nord de l'Irak.

Mais, a souligné le haut responsable, "la Turquie et l'Irak ne sont pas ennemies, elles sont amies", et l'Otan continue d'"espérer que la question peut être réglée au travers d'un dialogue politique et non par des moyens militaires".

Le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer, "reste en contact avec la Turquie", a indiqué une porte-parole.

Pour l'instant, il n'y a rien à ajouter à la "condamnation au nom des alliés" dimanche par M. de Hoop Scheffer "de la dernière attaque du PKK en Turquie qui a fait 12 morts parmi les soldats turcs", a-t-elle ajouté.

Une source turque à l'Otan a confirmé à l'AFP qu'"il ne s'agissait pas d'une attaque par un autre pays" et que le recours à l'article 5 déclenchant la solidarité alliée "n'était pas nécessaire pour le moment".

A l'Otan, "nous n'avons pas soulevé le sujet depuis la précédente attaque" sanglante des militants du PKK, qui avait fait 15 morts dans les rangs de l'armée turque les 7 et 8 octobre, et "nous informerons les alliés" de la situation actuelle, a-t-il ajouté, sans préciser quand.

Lundi à Kiev, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, rencontrant son homologue turc Vecdi Gönül, a appelé la Turquie à la "retenue".

Le secrétaire général de l'Otan Jaap de Hoop Scheffer avait fait de même le 17 octobre, quelques heures avant que le Parlement d'Ankara n'accorde pour un an l'autorisation à l'armée turque de lancer une opération d'envergure dans le nord de l'Irak.

MM. Gates et Gönül doivent se retrouver mercredi et jeudi à Noordwijk (Pays-Bas) à une réunion informelle semestrielle avec l'ensemble de leurs collègues de l'Otan. (AFP, 22 oct 2007)

Gates laisse entendre que les USA pourraient agir contre les rebelles kurdes

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a laissé entendre jeudi que les forces américaines et irakiennes seraient prêtes à agir contre les militants du PKK, si elles disposaient de plus de renseignements.

"Je pense que si nous disposions d'informations précises, nous serions prêts avec les Irakiens à faire ce qui convient, et si nous avions des informations sur (les rebelles kurdes) en Turquie, nous transmettrions ces informations", a déclaré M. Gates.

Selon M. Gates, les Etats-Unis sont déterminés à travailler avec la Turquie pour réduire le risque posé par les rebelles du PKK.

Mais il n'a pas toutefois précisé ce qu'il entendait par la formule "ce qui convient".

Le secrétaire à la Défense a réaffirmé les inquiétudes américaines concernant une dégradation des relations avec la Turquie suite aux tensions à la frontière turco-irakienne et à une résolution du Congrès américain reconnaissant un génocide arménien sous l'empire ottoman pendant la Première guerre mondiale.

Selon lui, il y a un "risque très réel1" que les Turcs restreignent l'approvisionnement des troupes américaines en Irak, qui se fait via leur territoire, si la résolution est votée.

"Je ne pense pas que les Turcs bluffent", a-t-il affirmé. (AFP, 18 oct 2007)

Bush presse la Turquie de renoncer à une incursion en Irak

Le président américain George W. Bush s'est fermement opposé mercredi à une éventuelle incursion militaire de la Turquie dans le nord de l'Irak, au moment où Ankara obtenait le feu vert du Parlement turc pour attaquer les rebelles kurdes qui y sont basés.

"Nous disons de manière très claire à la Turquie que nous ne pensons pas qu'il soit dans leur intérêt d'envoyer des troupes en Irak", a déclaré M. Bush lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche.

"Un déploiement massif de troupes turques dans le pays -- un déploiement massif de troupes supplémentaires dans le pays--, n'est pas le meilleur moyen de faire face au problème", a ajouté le président américain.

"Je ne pense pas que la partie turque soit pressée" de lancer cette incursion en Irak, qui aurait d'"énormes implications" pour Ankara comme pour Washington, a toutefois relativisé mercredi après-midi un porte-parole du Pentagone.

Dans une tentative d'apaisement vis-à-vis de la Turquie, M. Bush a par ailleurs pressé le Congrès américain de ne pas adopter une résolution "contre-productive" reconnaissant un génocide arménien sous l'empire ottoman pendant la première guerre mondiale, et qui provoque la fureur des Turcs.

"Le Congrès a mieux à faire que de se mettre à dos une démocratie alliée dans le monde musulman, en particulier une qui fournit un soutien vital à notre armée tous les jours", a-t-il fait valoir, en référence à l'aide logistique-clé fournie par la Turquie pour approvisionner les troupes américaines en Irak. (AFP, 17 oct 2007)

Ankara menace d'une riposte si le Congrès US admet un génocide arménien

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a menacé mardi les Etats-Unis de mesures de rétorsion si la Chambre des représentants du Congrès américain votait un texte reconnaissant comme un génocide les massacres d'Arméniens commis sous l'empire ottoman.

"Nous constatons que le sens commun est progressivement en train de céder du terrain face aux calculs politiques mesquins. Nous allons dès lors adopter une attitude en conséquence", a déclaré M. Erdogan lors d'une réunion du groupe parlementaire de son Parti de la justice et du développement (AKP).

"Quels que soient les dommages dont pâtira la Turquie, ses opposants auront à en subir dix fois plus", a-t-il ajouté.

M. Erdogan n'a pas donné de précision sur les mesures de rétorsion envisagées contre l'allié de la Turquie au sein de l'Otan.

"Nous sommes arrivés au point de considérer de nouvelles voies et méthodes", a-t-il dit. "Les limites de notre tolérance ont été dépassées".

La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a dit dimanche sa détermination à mettre le texte aux voix lors d'une séance plénière. Son approbation récente en commission a déjà provoqué la colère de la Turquie.

La résolution reconnaît comme un génocide les massacres d'Arméniens qui ont fait plus de 1,5 million de morts après 1915 sous l'Empire ottoman selon les Arméniens. La Turquie reconnaît que 250.000 à 500.000 personnes ont péri, mais dans le chaos sévissant dans les dernières années de l'Empire ottoman.

Elle refuse d'entendre parler de génocide et laisse planer la menace d'un retrait de son soutien logistique aux opérations en Irak, d'une grande importance pour les Américains.

Les tensions surviennent alors qu'Ankara envisage, en dépit de la désapprobation de Washington, d'intervenir militairement dans le nord de l'Irak pour en chasser des rebelles séparatistes kurdes de Turquie.

M. Erdogan a par ailleurs prévenu que le vote de la résolution pourrait nuire aux efforts en faveur d'une normalisation des relations entre la Turquie et l'Arménie voisine.

La Turquie a fermé en 1993 sa frontière avec l'Arménie dans un geste de solidarité avec l'Azerbaïdjan, en guerre avec ce pays pour le contrôle de l'enclave du Nagorny Karabakh.

Elle refuse également de rétablir des relations diplomatiques avec Erevan en raison des efforts arméniens pour une reconnaissance internationale des massacres de 1915-1917 comme un génocide. (AFP, 16 oct 2007)

Washington étudie un plan B pour fournir l'Irak sans passer par la Turquie

Le Pentagone planche sur des alternatives pour approvisionner les troupes américaines en Irak alors que la Turquie menace de lui retirer un soutien logistique crucial si Washington adopte une résolution reconnaissant comme un génocide les massacres d'Arméniens.

Les tensions se sont encore accrues ces derniers jours entre les Etats-Unis et leur partenaire turc qui envisage une intervention dans le nord de l'Irak pour combattre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). La Maison Blanche a appelé lundi Ankara à la retenue.

"Nous sommes en train d'élaborer des plans alternatifs" pour acheminer le matériel militaire destiné aux quelque 160.000 soldats américaines basés en Irak sans passer par la Turquie, a reconnu mardi un responsable du ministère de la Défense.

Si la Turquie bloquait l'accès à son territoire, "cela aurait un impact significatif sur les opérations américaines en Irak mais aussi sur le commerce irakien", a fait valoir mardi après-midi le général américain Carter Ham, en confirmant que des solutions de rechange étaient à l'étude.

"Cela impliquerait probablement des coûts plus élevés, entre autres choses. Nous préférerions évidemment conserver l'accès que nous avons aujourd'hui" en Turquie, a-t-il conclu.

Selon le Pentagone, l'arrêt de la coopération turque pourrait également "augmenter les délais de livraisons et les risques d'attaques des convois par les insurgés".

L'accès à l'espace aérien turc est crucial pour les Etats-Unis: 70% du fret aérien américain, 30% du carburant et 95% des nouveaux véhicules blindés destinés à l'Irak transitent par la base aérienne d'Incirlik (sud de la Turquie).

Mais les rapports entre les Etats-Unis et la Turquie sont tendus par un texte adopté par une commission parlementaire américaine la semaine passée, que pourrait voter la Chambre des représentants et qui reconnaîtrait que les Arméniens ont été victimes d'un génocide au début du XXe siècle sous l'Empire ottoman.

La Turquie, qui refuse d'entendre parler de génocide, menace désormais de représailles, prises très au sérieux par le secrétaire américain à la Défense Robert Gates.

"Les Turcs ont été assez clairs sur les mesures qu'ils prendraient si cette résolution était passée,", déclarait-il jeudi.

En cas de blocage turc, "l'alternative est de passer par le sud de l'Irak", par la Jordanie ou le Koweït, explique l'expert en défense Micheal O'Hanlon, de la Brookings Institution. "Ces solutions alternatives vont juste coûter plus d'argent et vont prendre un peu de temps à se mettre en place".

"Pour le transport logistique par voie aérienne, il est plus facile de passer par le nord de l'Irak via la Turquie, que de devoir traverser l'espace aérien égyptien et la mer Rouge, par exemple", reconnaît-il.

Au final, tempère-t-il, "ce n'est pas pratique, mais pas impossible. L'armée américaine a déjà connu des problèmes bien pires" en matière d'accès.

Toutefois, souligne Anthony Cordesman, du Centre d'études internationales stratégiques, la perte du soutien turc générerait non seulement des problèmes logistiques, mais aussi un regrettable regain de tension dans la région.

"La Turquie est devenue un élément-clé dans la conduite des opérations en Irak depuis la chute du régime de Saddam Hussein (...) L'impact d'une résolution sur le génocide arménien risque de créer un nouveau motif absurde de colère anti-américaine dans la région", et "affecterait les intérêts vitaux américains", souligne-t-il dans une note d'analyse.

"Provoquer de nouvelles sources de tensions ethniques et confessionnelles est la dernière chose dont la région ait besoin", conclut-il. (AFP, 16 oct 2007)

Ankara appelé par Washington à ne pas déstabiliser le nord irakien

La Maison Blanche a appelé lundi la Turquie à faire preuve de "retenue" et à se garder de toute action qui risquerait de déstabiliser le nord de l'Irak, où le gouvernement turc envisage une incursion militaire pour combattre les rebelles kurdes.

"Nous avons tous intérêt à ce que l'Irak soit stable et souhaitons tous voir le PKK rendre des comptes devant la justice, mais nous pressons les Turcs de continuer à discuter avec nous et les Irakiens, de faire preuve de retenue et de se garder de toute action qui pourrait être déstabilisatrice", a dit un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe.

Il s'agit de l'appel le plus explicite à la retenue lancé par la Maison Blanche à son partenaire turc depuis que celui-ci considère de très près une intervention dans le nord de l'Irak pour combattre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Selon Ankara, ces rebelles se servent du Kurdistan irakien comme base arrière.

Il intervient au moment où la perspective d'actions militaires turques dans le nord de l'Irak se précise: le gouvernement turc a en effet transmis au Parlement le texte d'une motion qui lui donnerait pendant un an l'autorisation nécessaire pour mener si nécessaire une ou plusieurs  opérations, a indiqué le vice-Premier ministre turc Cemil Ciçek.  (AFP, 15 oct 2007)

Nancy Pelosi presse pour la résolution sur le génocide arménien

La présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a redit dimanche sa détermination à faire voter une résolution qualifiant de génocide les massacres d'Arméniens, même si "ce n'est jamais le bon moment" et malgré la colère de la Turquie.

"Je l'ai dit, si le texte a été approuvé en commission, il sera examiné en séance plénière", a insisté Mme Pelosi, interrogée dimanche sur ABC.

Soumettre le texte à la Chambre ne signifie pas nécessairement qu'il fera l'objet d'un vote de la session plénière.

Mais un porte-parole de la Maison Blanche, Tony Fratto, a répété que le gouvernement continuait à "s'opposer fermement à cette résolution qui pourrait causer un tort considérable aux relations entre les Etats-Unis et la Turquie et aux intérêts américains en Europe et au Proche-Orient".

Il a "regretté" que Mme Pelosi ignore les vives inquiétudes suscitées par le texte ainsi que les protestations turques.

Ce texte, adopté par une commission parlementaire, reconnaît comme un génocide les massacres d'Arméniens après 1915 sous l'Empire ottoman, qui ont fait plus de 1,5 million de morts selon les Arméniens, 250.000 à 500.000 selon la Turquie.

Il a été qualifié d'inacceptable par la Turquie, qui a rappelé son ambassadeur de Washington et pourrait retirer un soutien logistique précieux pour les opérations en Irak.

Le chef de l'opposition républicaine à la Chambre, John Boehner, qualifiant la Turquie "de très important allié dans la guerre contre le terrorisme", a estimé dimanche sur Fox News que voter une telle résolution était "la chose la plus irresponsable jamais faite par ce nouveau Congrès cette année".

"Ce n'est jamais le bon moment", a protesté Mme Pelosi, qui a qualifié d'"hypothétiques" les mesures de rétorsion promises par la Turquie.

"Quand je suis arrivée au Congrès il y a 20 ans, ce n'était pas le bon moment à cause de l'Union soviétique. Ensuite ce n'était pas le bon moment à cause de la guerre du Golfe (...). Maintenant ce n'est pas le bon moment à cause de la seconde guerre du Golfe", a-t-elle poursuivi.

"Le génocide existe encore aujourd'hui. On l'a vu au Rwanda. On le voit maintenant au Darfour", a insisté la présidente de la Chambre.

Selon elle, adopter cette résolution redorerait les valeurs défendues par les Etats-Unis: "les choses qui font du mal à nos troupes ont trait aux valeurs, c'est Abou Ghraïb, Guantanamo, la torture" et cela pourrait servir les soldats américains "si on montre qui nous sommes en tant que pays et renforçons le respect de l'opinion".

La résolution, qui devrait être soumise au débat en séance plénière en novembre, n'entraînerait aucune obligation pour le gouvernement américain. "Elle n'est pas contraignante. C'est une déclaration que 23 autres pays ont faite. Nous serions le 24ème", a conclu Mme Pelosi.

Du côté républicain, John Boehner a reconnu que si les souffrances du peuple arménien avaient en effet été "immenses", cela "s'était passé il y a 90 ans et devait être laissé aux historiens et pas aux politiciens de Washington".

Au Sénat, le leader républicain Mitch McConnell a également estimé que cette résolution n'était "pas une bonne idée", "particulièrement au moment où la Turquie coopère avec nous de bien des manières pour assurer une plus grande sécurité à nos troupes".  (AFP, 14 oct 2007)

L'Armée turque menace les Etats-Unis au sujet de Génocide arménien

Les relations militaires turco-américaines ne seront plus jamais les mêmes si le texte adopté en commission au Congrès américain sur le génocide arménien est confirmé en session plénière, a déclaré le chef de l'armée turque, cité dimanche par le journal Milliyet.

"Je peux vous dire que si la résolution passe en session plénière (de la Chambre des représentants) les rapports militaires ne seront plus jamais les mêmes", a souligné le général Yasar Büyükanit.

"Nous ne pouvons faire comprendre cela à l'opinion publique turque", a-t-il dit.

"Les Etats-Unis sont évidemment un important allié. Mais un pays allié n'agit pas de la sorte", a encore souligné le chef d'état-major des armées.

Ankara a rappelé jeudi son ambassadeur en poste à Washington, Nabi Sensoy, pour des consultations après l'adoption la veille, malgré l'opposition de la Maison Blanche, d'un texte qui reconnaît comme un génocide les massacres d'Arméniens pendant les dernières années de l'Empire ottoman.

Pour la Turquie qui reconnaît des massacres et des déportations contre un peuple qui s'est soulevé et s'est allié avec l'ennemi russe en pleine guerre mondiale, être accusé d'un crime qu'elle affirme n'avoir jamais commis s'avère inacceptable.

Les Turcs sont ainsi très sensibles quant à ces accusations pour des événements qui se sont produits avant la création de la République de Turquie en 1923.

Le commandant de la marine turque, l'amiral Metin Ataç, ainsi que le ministre d'Etat turc, Kursad Tüzmen, ont annulé des visites aux Etats-Unis en réaction au vote qui a provoqué une crise diplomatique entre les deux alliés.

Les relations militaires turco-américaines sont très étroites depuis que la Turquie a rejoint l'Otan en 1952 et les deux pays participent à ce jour encore à plusieurs missions communes comme en Afghanistan. (AFP, 14 oct 2007)

La tension entre la Turquie et l'Irak embarrasse Washington

La tension entre la Turquie et l'Irak, provoquée par la recrudescence des attaques des séparatistes kurdes en Turquie, embarrasse les Etats-Unis qui tentent vainement depuis des mois d'encourager la coopération entre deux de leurs alliés les plus importants dans la région.

"Je ne suis pas sûr que les incursions unilatérales soient la solution pour résoudre ce problème", a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack.

"Cela fait des mois et des mois que nous disons qu'il est important de coopérer pour résoudre ce problème", a-t-il ajouté après la décision du gouvernement turc d'autoriser "si nécessaire" une opération transfrontalière en Irak pour neutraliser les camps du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui ont tué 15 soldats turcs ces derniers jours dans le sud-est de la Turquie.

Le porte-parole n'a pas proposé de solution nouvelle pour lutter contre les incursions en Turquie du PKK, qui selon Ankara se sert du Kurdistan irakien comme base arrière et y trouve un soutien financier et militaire.

"A notre avis, il n'y a pas d'alternative", a-t-il simplement déclaré. "Et ce n'est pas parce qu'on n'a pas trouvé la solution qu'il faut arrêter de chercher".

M. McCormack avait condamné lundi dans un communiqué les deux récentes attaques menées par le PKK. "La violence du PKK ne menace pas seulement la Turquie, mais sape aussi la sécurité et le bien-être de l'Irak", précisait-il.

Pour sa part, la porte-parole de la Maison Blanche Dana Perino a jugé "hypothétique" de parler d'incursion turque dans le nord de l'Irak.

Elle a aussi réaffirmé le soutien de longue date des Etats-Unis à la Turquie "pour veiller à ce qu'ils (les Turcs) aient ce dont ils ont besoin pour empêcher les activités terroristes dans le nord de l'Irak".

Les Etats-Unis qui, comme l'Union Européenne et la Turquie, considèrent le PKK comme une organisation terroriste, tentent depuis des mois de faciliter une meilleure coopération entre les gouvernements turc et irakien.

La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, avait chargé en septembre 2006 le général à la retraite Joseph Ralston d'animer un groupe de travail tripartite pour encourager le dialogue avec les Irakiens.

Mais cet émissaire a démissionné depuis, a révélé mardi M. McCormack. "Pour ses propres raisons, il a décidé de passer à autre chose", a indiqué le porte-parole, qui avait éludé les questions au sujet du général Ralston la semaine dernière, lorsque des rumeurs sur sa démission avaient circulé.

Fin septembre, les gouvernements turc et irakien ont signé à Ankara un accord de coopération pour lutter contre le PKK mais il ne permet pas aux troupes turques de poursuivre les rebelles en fuite en territoire irakien, comme ce fut le cas dans les années 1990.

Cet accord a en outre été accueilli fraîchement par les autorités locales du Kurdistan irakien, qui disposent d'une large autonomie par rapport au gouvernement de Bagdad.

"Il aurait été beaucoup mieux de nous associer à la négociation ou que quelqu'un nous informe de la teneur de cet accord", a déclaré Falah Moustafa Bakr, chargé des relations extérieures au sein du gouvernement autonome kurde à Erbil (350 km au nord de Bagdad).

Les forces américaines déployées en Irak, déjà soumises à de fortes pressions dans le centre et le sud de l'Irak, ne souhaitent pas s'impliquer davantage au Kurdistan irakien, la région la plus stable du pays du fait de son homogénéité ethnique et de ses importantes ressources en hydrocarbures.

Mais Washington ne souhaite pas non plus perdre le soutien de la Turquie, son allié historique dans la région, qui abrite une importante base militaire américaine à Incirlik (sud). (AFP, 9 oct 2007)

Washington condamne les récentes attaques kurdes

Les Etats-Unis ont condamné lundi les deux récentes attaques menées par des militants kurdes dans l'est de la Turquie et qui ont fait au total 25 morts parmi des soldats et des civils.

"Les Etats-Unis condamnent les attaques du 7 octobre et du 29 septembre, apparemment conduites par des terroristes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), dans la province de Sirnak, près de la frontière irakienne, qui ont causé la mort de 13 soldats turcs et de 12 civils", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du département d'Etat Sean McCormack.

"La violence du PKK ne menace pas seulement la Turquie, mais sape aussi la sécurité et le bien être de l'Irak", ajoute le communiqué.
(AFP, 8 oct 2007)



Relations régionales / Regional Relations

Ankara adopte des sanctions contre la administration kurde d'Irak

Le gouvernement turc a annoncé mercredi l'adoption de mesures contre les "associés des séparatistes", désignant à mots couverts l'administration kurde irakienne, accusée de les soutenir, alors que l'armée turque affirmait avoir tué 15 rebelles kurdes dans le sud-est.

Lors d'opérations menées avec le soutien de l'artillerie et d'hélicoptères de combat, 15 militants du PKK ont été tués depuis lundi aux abords du mont Cudi, dans la province de Sirnak, frontalière de l'Irak, a annoncé l'Etat-major. L'armée a aussi confirmé trois pertes dans ses rangs et que des heurts s'étaient déroulés mardi à Hatay (sud) et Bingöl (est), sans faire de victimes.

A Ankara, le vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement Cemil Ciçek a annoncé après près de sept heures de conseil des ministres l'adoption de "mesures simultanées militaires, politiques, diplomatiques et économiques" visant le PKK, mais aussi "ses associés, ceux qui l'aident et qui le couvrent".

M. Ciçek, qui n'a pas voulu donner de précisions sur la nature de ces mesures, a fait implicitement référence à l'administration de la région autonome kurde irakienne, qu'Ankara accuse de tolérer sur son territoire et de soutenir les rebelles.

Mardi soir, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait déjà violemment critiqué le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani.

"Ce qu'ils (les hommes de Barzani) font là bas consiste tout simplement à couvrir l'organisation terroriste", en l'occurrence le PKK, qui a tué 12 soldats turcs et en a fait huit autres prisonniers le 21 octobre, a-t-il déclaré.

Interrogé par la presse sur l'éventuelle instauration d'un blocus économique contre le Kurdistan irakien, une hypothèse préconisée la semaine dernière par le Conseil de sécurité nationale (MGK) turc, M. Ciçek a appelé à la retenue.

"Il nous faut peser le pour et le contre de chacune de ces mesures, car si elles frappent des innocents, elles feront le jeu de l'organisation terroriste", a-t-il dit. "Ils ne faut pas qu'elles nuisent aux gens qui sont de l'autre côté de la frontière, ni à ceux qui ont besoin de gagner leur pain de notre côté".

Le commerce transfrontalier avec le Kurdistan irakien est une des principales ressources des habitants, en majorité Kurdes, du sud-est de la Turquie, une des régions les plus pauvres du pays

Le ministre a par ailleurs affirmé que le gouvernement espérait des résultats d'une rencontre prévue le 5 novembre à la Maison Blanche entre M. Erdogan et le président américain George W. Bush à la Maison Blanche.

A Washington, un porte-parole du Pentagone a déclaré mercredi que les Etats-Unis fournissaient à la Turquie des renseignements sur les positions des rebelles kurdes le long de sa frontière avec l'Irak.

"La clé pour toute sorte de réponse militaire, par les Turcs ou par n'importe qui d'autre, est d'avoir des renseignements permettant d'intervenir", a déclaré Geoff Morrell à des journalistes.

La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice s'entretiendra avec les dirigeants turcs vendredi à Ankara pour tenter de les dissuader de lancer une opération contre les bases du PKK dans le nord de l'Irak.

Elle doit ensuite assister à Istanbul, vendredi et samedi, à une réunion internationale des ministres des Affaires étrangères de l'Irak, de ses pays voisins, des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et de ceux du G8.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon sera également présent.

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a appelé de son côté mercredi Téhéran à "désamorcer" la crise avec la Turquie et demandé à l'Iran son appui à la conférence d'Istanbul. (AFP, 31 oct 2007)

Ankara n'obtient pas le soutien de Téhéran pour l'intervention à Irak

Le ministre turc des Affaires étrangères, Ali Babacan, en visite en Iran, a averti dimanche que l'option militaire contre les rebelles kurdes du nord de l'Irak restait ouverte, mais il n'a pas obtenu le soutien de Téhéran.

"Nous disposons de différents instruments. Nous pouvons utiliser la voie diplomatique ou nous pouvons avoir recours à la force militaire", a-t-il déclaré à l'issue de son entretien avec son homologue iranien, Manouchehr Mottaki, à Téhéran.

"Toutes (ces options) sont sur la table", a-t-il ajouté, cité par la télévision iranienne Press-TV.

"Le peuple turc a perdu patience. (...) Nous demandons à tous nos amis de nous soutenir dans nos efforts, notre combat contre le terrorisme", a-t-il encore indiqué.

M. Mottaki n'a pas pour autant soutenu l'idée d'une opération militaire turque au Kurdistan irakien.

"Je pense que nous pourrons venir à bout de ces petits groupes", a-t-il affirmé. "Il y a différentes méthodes pour y parvenir. Nous espérons que notre coopération nous permettra de résoudre ce problème le plus rapidement possible", a-t-il indiqué.

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a aussi privilégié une solution politique lors d'une conversation téléphonique avec le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki. (AFP, 28 oct 2007)

Ankara, insatisfaite, se rapproche d'une opération militaire en Irak

La Turquie a exprimé vendredi son insatisfaction quant aux propositions émises à Ankara par une délégation irakienne pour lutter contre les rebelles kurdes réfugiés dans le nord de l'Irak et éviter une opération armée turque.

"La délégation irakienne est venue avec des idées qui prendront longtemps pour être mises en oeuvre" alors que "le facteur temps est très important", a estimé dans un communiqué le ministère turc des Affaires étrangères, à l'issue d'une journée de discussions.

 La Turquie veut des "mesures urgentes et décisives" dans la lutte contre le PKK, qui se sert de ses camps dans le nord de l'Irak comme de bases arrières pour ses opérations en Turquie, ajoute le ministère.

De retour d'une visite en Roumanie, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est pour sa part resté ambigu vendredi soir sur la date d'une éventuelle opération militaire contre les rebelles kurdes.

Il a cependant laissé entendre qu'elle avait peu de chances de se concrétiser avant qu'il se rende à Washington le 5 novembre pour des entretiens à la Maison Blanche.

M. Erdogan a remarqué que l'action militaire s'inscrivait dans un "processus" dont fait partie sa rencontre avec le président américain George W. Bush. "Je ne sais pas ce qui peut se passer jusqu'à mon voyage en Amérique", a-t-il cependant averti.

Lors des discussions d'Ankara, Bagdad a proposé de faire surveiller les frontières du Kurdistan irakien par les forces de la coalition pour empêcher les attaques des rebelles kurdes en Turquie, selon une déclaration à la presse du porte-parole du ministère de la Défense, Mohammad Askeri.

Bagdad a aussi proposé de "renforcer" les postes-frontières du nord de l'Irak avec la fourniture d'armes et d'équipements, pour empêcher les infiltrations du PKK sur le territoire turc, selon le communiqué du porte-parole traduit de l'arabe en français, selon une traduction non-officielle.

"Les propositions irakiennes se sont révélées insignifiantes. Une opération transfrontalière est à la porte", titre le quotidien pro-gouvernemental Zaman.

"L'espoir de trouver une solution s'amenuise", estime le journal populaire Vatan. Il ajoute que "l'armée attend l'ordre de frapper" et voit dans la journée de vendredi un "point de rupture".

Le quotidien à grand tirage Hürriyet juge "ridicules" les propositions irakiennes pour lutter contre les infiltrations des rebelles kurdes en Turquie depuis le nord de l'Irak, accusant les responsables irakiens de se livrer à des "pitreries" face à des demandes auxquelles ils n'ont apporté aucune réponse.

Hürriyet a aussi regretté que les Irakiens n'aient pas répondu aux demandes turques d'extradition de chefs du PKK, basés dans le nord de l'Irak.

Dans ce contexte, plusieurs quotidiens estiment que la prochaine rencontre entre le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le président George W. Bush le 5 novembre à Washington sera déterminante pour la suite de la crise.

"Nous devons attendre Bush", titre ainsi le quotidien libéral Radikal. (AFP, 27 oct 2007)

La colère des villageois kurdes en Irak chassés par les obus turcs

"Les Turcs se comportent comme Saddam Hussein, ils nous bombardent et nous chassent de nos terres", raconte très en colère Khalwat Rachit, qui a fui Nezouri, un petit village du Kurdistan irakien, menacé par les tirs de l'artillerie turque.

Une quinzaine de familles de cette bourgade, à 60 km au nord-est de Zakho,  ont trouvé refuge à Begova, une localité voisine qui abrite paradoxalement une base militaire turque, en vertu d'un accord passé en 1997 entre le parti de l'actuel président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, et Ankara.

"Raja, ma petite fille, n'en pouvait plus de ces tirs. Elle pleurait, elle faisait des cauchemars, alors nous avons décidé de fuir", poursuit cette villageoise de 50 ans, vêtue d'une longue robe traditionnelle kurde, les cheveux cachés par un foulard blanc.

"Nous n'avons plus rien, nous avons dû tout abandonner", poursuit-elle, appelant le gouvernement régional à l'aide.

L'ancien dictateur irakien "Saddam Hussein avait brûlé nos maisons pour nous chasser et nous avons dû fuir. Après la chute du tyran, nous sommes revenus à Nezouri et avons tout reconstruit avec l'aide de notre gouvernement", raconte encore la mère de famille.

"Et maintenant, c'est une autre dictature qui nous fait fuir de nos terres, de nos maisons", lance-t-elle, n'hésitant pas à comparer les autorités turques au régime du Baas irakien.

"Nous demandons à notre président (ndlr, Massoud Barzani) de nous aider car la vie ici est très dure, mon mari est handicapé, nous n'avons aucun salaire", lance Khalwat Rachit, la voix étranglée par l'émotion.

Pour sa part, le maire de Nezouri, Khalil Mirmeh, en costume traditionnel kurde, affirme que les maisons de son village ont été détruites par les bombardements turcs.

"Le pont du village a été détruit, ce qui isole totalement trois autres villages voisins où il est impossible de se rendre même à pied", assure-t-il, entouré de ses petits enfants.

"Mon frère a déjà été tué par les Turcs il y a 10 ans alors qu'il était dans son champ en train de travailler", se souvient ce sexagénaire.

Mais il se dit déterminé face à l'adversité: "Même s'ils viennent, nous sommes les plus forts, nous défendons nos terres, nos villages, et nos familles".

Montrant des bandes d'enfants courant dans les rues de la bourgade, autour des maisons abritant les déplacés, le maire de Nezouri s'exclame: "Il faut dire au monde entier que les Turcs doivent cesser ces bombardements contre des innocents".

Une délégation représentant huit ONG kurdes s'est rendue à Begova pour "témoigner des souffrances de ces réfugiés" et va "transmettre à l'ONU un rapport sur la situation", affirme Moussa Ahmed, l'un des dirigeants de ce groupe.

Quant au représentant du maire de Begova, Abdel Fayçal, il confirme que sur les 15 villages frontaliers de cette zone, cinq ont été bombardés par l'artillerie turque et trois de ces hameaux ont été évacués de leurs habitants, qui viennent se réfugier dans sa bourgade. (AFP, 26 oct 2007)


Talabani dément avoir proposé à Ankara d'extrader des chefs du PKK

Le président irakien Jalal Talabani a démenti mercredi avoir proposé aux autorités turques d'extrader des chefs du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles) réfugiés dans le nord de l'Irak.

"Nous avons déjà déclaré à plusieurs reprises que les chefs du PKK ne résidaient pas dans des villes d'Irak et qu'ils vivaient avec des milliers de leurs combattants dans la montagne de Qandil. Il est impossible de les appréhender et de les livrer à la Turquie", a déclaré le président dans un communiqué publié à Bagdad par son bureau.

D'autre part, la présidence du Kurdistan irakien, dont les combattants contrôlent le nord de l'Irak, a appelé mercredi les rebelles kurdes qui y sont réfugiés à mettre fin à plus de 20 ans de lutte armée contre l'Etat turc.

"Nous appelons le PKK à renoncer à la violence et à la lutte armée comme mode d'opération", indique un communiqué en quatre points du bureau de Massoud Barzani, président de la région autonome du Kurdistan irakien et chef traditionnel le plus influent de cette province.

Il a rejeté "l'utilisation du territoire irakien pour menacer la sécurité de ses voisins", dans une mise en garde au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte contre Ankara depuis 1984.

Ce communiqué représente l'engagement le plus clair, depuis le début de la crise sur la présence du PKK dans le nord de l'Irak, du gouvernement régional qui a autorité sur 100.000 combattants, les "peshmergas", chargés de la sécurité du Kurdistan.

Aucune troupe dans ce secteur ne dépend du commandement central de l'armée irakienne à Bagdad, et le ministère de la Défense irakien a fait savoir qu'il n'avait pas l'intention d'y déployer des unités, en dépit des appels d'Ankara.

Le gouvernement turc a menacé d'intervenir dans cette région montagneuse pour en éliminer des campements du PKK, qui abritent quelque 3.500 rebelles accusés de lancer des opérations transfrontalières meurtrières contre l'armée turque.

"Nous ne croyons pas au recours à la violence comme doctrine et méthode pour atteindre des objectifs politiques", indique le premier point du texte, qui ne mentionne pas les menaces turques.

"Nous n'acceptons en aucun cas l'utilisation du territoire irakien, et notamment le territoire du Kurdistan, comme base pour menacer la sécurité des pays voisins", assure le deuxième point du communiqué de la présidence.

"Nous appelons le PKK à renoncer à la violence et à la lutte armée (...). Le problème actuel devrait être résolu de manière politique et diplomatique. Il est nécessaire de renoncer à d'autres méthodes, qui sont inefficaces", déclare le troisième point.

Enfin, "nous condamnons tous les agissements terroristes de quelque origine que ce soit parce que les populations du Kurdistan ont elles-mêmes été victimes du terrorisme", conclut le communiqué. (AFP, 24 oct 2007)

Face à la pression turque, l'Irak interdit le PKK d'opérer sur son sol

L'Irak a interdit mardi les activités sur son sol du PKK, à l'occasion de la visite d'un émissaire de la Turquie, pays qui a maintenu la pression sur les rebelles kurdes en évoquant la possibilité d'une action militaire "à tout moment".

"Le PKK est une organisation terroriste et nous avons pris la décision de fermer ses bureaux et de lui interdire d'opérer sur le sol irakien", a annoncé M. Maliki dans un communiqué, à l'issue d'un entretien avec le ministre turc des Affaires étrangères, Ali Babacan.

"Nous concentrons tous nos efforts pour éliminer ses activités terroristes qui menacent l'Irak et la Turquie", a-t-il ajouté, signalant "ne pas vouloir qu'une organisation terroriste utilise le sol irakien comme base et vienne "dégrader les relations avec le voisin" turc.

Le chef de la diplomatie turque, dépêché à Bagdad, avait auparavant rejeté l'offre de cessez-le-feu conditionnel faite la veille par le PKK.

La visite de M. Babacan intervient alors que la Turquie a menacé de conduire des incursions militaires, autorisées le 17 octobre par le Parlement turc, dans le Kurdistan irakien frontalier. Le PKK y est toléré par les autorités locales irakiennes kurdes et c'est de là que les séparatistes ont lancé leur dernière attaque en territoire turc dimanche.

Cette tension inquiète les Etats-Unis qui craignent qu'une telle intervention ne déséquilibre une des rares régions d'Irak relativement épargnée par la violence. Washington a appelé Bagdad à prendre "des mesures immédiates" pour donner un coup d'arrêt aux opérations des rebelles.

A Bagdad, Ali Babacan a prôné "la politique, le dialogue, la diplomatie, la culture et l'économie" pour régler la crise, assurant lui aussi refuser de "sacrifier nos relations culturelles et économiques avec notre voisin".

Mais il a rejeté l'offre du PKK qui s'est dit prêt sous conditions à observer un cessez-le-feu, estimant que cette question concernait "deux pays, deux armées, et pas une organisation terroriste".

A Londres, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a de son côté maintenu la pression sur le PKK, indiquant qu'une éventuelle intervention militaire turque en Irak ne viserait certes que les positions des séparatistes kurdes mais pouvait intervenir "à n'importe quel moment".

Ankara a demandé à Bagdad d'agir pour empêcher que le PKK ne lance des opérations à partir du Kurdistan irakien, mais l'armée irakienne n'est pas déployée dans cette région sous contrôle des autorités régionales kurdes.

Les tentatives de compromis suivent une embuscade du PKK dimanche près de la frontière irako-turque dans laquelle 12 soldats turcs ont été tués, et huit faits prisonniers, augmentant la crainte d'une riposte turque.

Mardi en Turquie, des dizaines de milliers de personnes en colère ont assisté aux obsèques des soldats tués.

La veille, le président américain George W. Bush avait assuré à son homologue turc Abdullah Gül de la coopération de Washington pour combattre le PKK. L'éventualité d'une opération militaire conjointe de la Turquie et des Etats-Unis contre les repaires du PKK a même été évoquée par Ankara.

Selon le quotidien Chicago Tribune citant de hauts responsables américains, les Etats-Unis pourraient envisager des frappes aériennes contre le PKK pour éviter toute intervention turque. "Nous travaillons à trouver une solution diplomatique", a toutefois rétorqué un porte-parole de la Maison Blanche.

Le PKK, créé en 1978, a lancé en 1984 sa lutte armée pour la création d'un Etat kurde indépendant dans le Sud-Est anatolien. Il a intensifié ses opérations après avoir mis fin en 2006 à une trêve unilatérale. Selon un bilan officiel, les violences liées au conflit ont fait plus de 37.000 morts. Il est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union Européenne. (AFP, 23 oct 2007)

Talabani  et Barzani refusent de céder aux exigences d'Ankara

Le président irakien Jalal Talabani a rejeté dimanche l'éventualité d'une remise aux autorités turques des chefs du PKK, réfugiés au Kurdistan, comme l'a exigé Ankara.

Il a toutefois exhorté le groupe rebelle à renoncer à lancer des opérations militaires contre la Turquie à partir du nord de l'Irak, propres à provoquer des ripostes turques.

Auparavant, le Parlement irakien avait exprimé la même exigence dans une motion condamnant les menaces turques d'intervention armée pour chasser les combattants du PKK.

Les députés ont également appelé le gouvernement irakien à prendre "les mesures appropriées" pour mettre fin aux opérations du PKK.

Lors d'une conférence commune avec le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, à Erbil (nord), le président Talabani, a déclaré: "remettre les chefs du PKK à la Turquie est un fantasme qui ne se réalisera jamais".

Il a souligné que les combattants du PKK --estimés à 3.500-- sont retranchés dans des zones montagneuses et difficiles d'accès.

Ils évoluent dans des massifs frontaliers dont les abords sont contrôlés par les forces du Kurdistan irakien, eux-mêmes des peshmergas, parfaitement entraînés aux combats en montagne.

"Malgré sa puissance, l'armée turque ne peut pas les annihiler ou les arrêter. Alors comment pourrions-nous les arrêter et les livrer à la Turquie?", a demandé M. Talabani.

Mais, a-t-il ajouté, "s'ils veulent continuer le combat, ils doivent quitter le Kurdistan et ne pas créer de problèmes. Ils doivent retourner dans leur pays et faire ce qu'ils veulent".

Le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani a annoncé dimanche qu'il ne livrerait "jamais" à la Turquie les chefs du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), au cours d'une conférence de presse à Erbil, dans le nord de l'Irak.

"Remettre les chefs du PKK à la Turquie est un fantasme qui ne se réalisera jamais", a déclaré M. Barzani.

Ankara avait indiqué qu'une de ses exigences pour résoudre la crise actuelle était que les chefs du mouvement rebelle ayant trouvé refuge au Kurdistan irakien lui soient remis.

"Nous défendrons notre territoire contre toute attaque", a ajouté le président Barzani.

Toutefois, a-t-il souligné, "si les Turcs proposent une solution politique acceptable et que le PKK refuse, alors nous considèrerons le PKK comme une organisation terroriste". (AFP, 21 oct 2007)

Les Kurdes veulent défendre leurs réussites dans le nord de l'Irak

Les Kurdes d'Irak sont convaincus que la tension actuelle avec la Turquie vise à faire table rase de leur "expérience", celle d'une région autonome et prospère, qui inquiète Ankara mais aussi le pouvoir central à Bagdad.

Leurs responsables ont, ces derniers jours, répété que les menaces proférées par Ankara d'une incursion visant des rebelles kurdes vont au delà de l'élimination du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

Ce groupe, en lutte contre le pouvoir turc depuis 1984, maintient des bases au Kurdistan irakien d'où il lance des opérations meurtrières, dont la dernière, dimanche, a coûté la vie à 12 militaires turcs.

Face aux menaces turques, le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, s'est dit dimanche "totalement déterminé à défendre notre expérience démocratique, la dignité de notre peuple et l'intégrité de notre territoire".

Dans un entretien récent avec des journalistes, il avait défini son ambition pour cette région montagneuse du nord de l'Irak où vivent entre quatre et cinq millions d'habitants, sur quelque 75.000 km carrés.

Il avait formulé la vision d'un mini-Etat sur le modèle des émirats pétroliers qui ont surgi du désert, sur les rives du Golfe.

"Notre mission n'est pas facile, mais nous sommes déterminés à faire du Kurdistan un autre Dubaï, avait-il dit. En mieux, si possible".

"Nous avons toutes les ressources pour le faire, et la seule chose dont nous avons besoin, c'est du temps", avait-il assuré.

Cette vision est partagée par une majorité de kurdes, qui veulent à tous prix défendre leur îlot de stabilité et de prospérité dans un pays qui a sombré dans le chaos après l'invasion américaine de mars 2003.

"Avec tous ses travaux et ses investissements, le Kurdistan deviendra un jour le nouveau Dubaï", a assuré à l'AFP Kamiran Haji, 42 ans, un commerçant de Zakho, une localité proche de la frontière avec la Turquie.

"Comparez le Kurdistan irakien au reste du Kurdistan en Turquie, en Iran et en Syrie. Bien sûr que cela ne plaît pas aux responsables de ces pays", s'est-il exclamé.

Depuis qu'il a été placé sous protection des Etats-Unis en 1991 après la guerre du Golfe, le Kurdistan a pris ses distances avec l'Etat central irakien. Il s'est doté d'un Parlement, d'un gouvernement et d'un président, et son autonomie est reconnue dans la constitution de 2005.

L'économie y est florissante, soutenue par la perspective de trouver dans le sous-sol de nouvelles ressources pétrolières.

La sécurité y est assurée par environ 100.000 peshmergas (combattants), qui ont lutté depuis des générations contre le régime de Bagdad et n'entendent pas aujourd'hui lui céder la place.

"La Turquie voit d'un mauvais oeil l'expérience fédérale en Irak et elle craint que ce fédéralisme ne débouche sur la création d'un état indépendant",
commente l'analyste politique kurde et journaliste Sami Shorash.

"Les Kurdes craignent que la Turquie ne détruise leur expérience", assure-t-il, et qu'elle "n'interfère" dans un processus souhaité par les Kurdes qui devrait aboutir au rattachement de Kirkouk et de ses champs de pétrole à la province kurde.

Pour lui, Ankara veut empêcher la mise en oeuvre de l'article 140 de la constitution irakienne. Il prévoit que les populations kurdes chassées de la ville par la politique d'arabisation de Saddam Hussein y soient réinstallées. Cette condition est indispensable pour la tenue d'un référendum prévu avant la fin de l'année.

Les autorités irakiennes ont été discrètes sur cette question, mais le rattachement de Kirkouk au Kurdistan est un dossier explosif qui ne peut que relancer les craintes d'un morcellement encore plus grand de l'Irak le long de divisions ethniques. (AFP, 21 oct 2007)

Talabani: Bachar al-Assad "a dépassé toutes les lignes" rouges

Le président irakien Jalal Talabani a dénoncé le soutien de son homologue syrien Bachar al-Assad à une éventuelle intervention de l'armée turque en Irak contre les positions des rebelles kurdes, estimant qu'il "avait dépassé toutes les lignes" rouges, rapporte samedi un quotidien saoudien.

"Les propos du président Assad sont dangereux et contraires à l'esprit de solidarité arabe (...). D'habitude, je m'abstenais de commenter les positions de la Syrie pour sauvegarder nos relations historiques, mais cette fois, je n'ai pas pu supporter ce dépassement dangereux de toutes les lignes" rouges, a déclaré M. Talabani, lui-même kurde, dans une interview au quotidien al-Sharq al-Awsat.

Mercredi, le président syrien en visite à Ankara avait affirmé soutenir une éventuelle intervention de l'armée turque en Irak contre les positions des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), jugeant qu'une telle opération découlerait d'un "droit légitime" de la Turquie.

"Comment le président d'un pays arabe peut-il soutenir une intervention militaire contre la république irakienne? C'est une affaire grave qui nuit aux relations entre les deux pays", a dit M. talabani.

"Le président syrien aurait dû dire ce que les Américains et les Européens ont dit, à savoir préférer une solution politique, même s'il comprend la position turque", a-t-il ajouté.

"Pourtant, je me suis personnellement rendu en visite en Syrie (...) et nous avons des commissions conjointes qui travaillent sur des projets réels. Vraiment, je suis étonné de cette position inamicale de la part de la Syrie", a-t-il ajouté.

Lors de sa visite en Turquie, le président Assad avait été le premier dirigeant arabe à se prononcer en faveur du projet d'intervention militaire turque dans le nord de l'Irak pour "nettoyer" les bases des séparatistes du PKK.

"Nous soutenons les décisions qui sont à l'ordre du jour du gouvernement turc en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme et les activités terroristes", avait-il dit lors d'une conférence de presse avec son homologue turc Abdullah Gül.

Vendredi, il avait nuancé ses propos, précisant au journal turc Radikal que le problème n'avait pas de solution purement militaire. "Il ne peut y avoir de résultat sans le soutien d'efforts politiques", a-t-il dit.

M. Talabani avait effectué en janvier dernier une visite d'une semaine en Syrie, la première d'un président irakien dans ce pays depuis près de trois décennies.

Damas assure que le président Assad n'a pas évoqué une action turque en Irak

Le ministre syrien de l'Information Mohsen Bilal a assuré dimanche que le président Bachar al-Assad n'avait pas évoqué avec les responsable turcs une éventuelle action militaire turque contre des bases du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Irak.

"La question d'une éventuelle action militaire turc contre le PKK n'a pas été évoquée lors des entretiens du président Assad avec les responsables turcs", a indiqué M. Bilal dans des déclarations publiées par l'agence officielle Sana.

Mercredi, le président syrien en visite à Ankara avait dit soutenir une éventuelle intervention de l'armée turque en Irak contre les positions du PKK, jugeant qu'une telle opération découlerait d'un "droit légitime" de la Turquie.

"Nous soutenons les décisions qui sont à l'ordre du jour du gouvernement turc en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme et les activités terroristes", avait dit M. Assad lors d'une conférence de presse avec son homologue turc Abdullah Gül.

Il avait fait ces déclarations alors que le parlement turc donnait son feu vert à des opérations militaires contre les bases du PKK dans le nord de l'Irak.

Vendredi, il avait précisé au journal turc Radikal que le problème n'avait pas de solution purement militaire. "Il ne peut y avoir de résultat sans le soutien d'efforts politiques", a-t-il dit.

Le ministre syrien s'est dit "étonné" que "certains médias et responsables aient déformé les propos du président Assad en Turquie".

"Pour la Syrie, la solution politique est le meilleur moyen de régler les conflits", selon M. Bilal.

"La Syrie et la Turquie sont convenues de combattre le terrorisme. Elles affirment le droit des Etats à défendre leurs citoyens face au terrorisme. C'est un droit garanti par les lois internationales", a-t-il ajouté.  (AFP, 20-21 oct 2007)

Des milliers de kurdes manifestent à Erbil et à Dohouk contre la menace turque

Agitant des bannières proclamant "Non à une solution militaire", des milliers des manifestants ont dénoncé jeudi à Erbil, dans le nord de l'Irak, la menace turque d'une incursion visant les militants du PKK.

Le rassemblement s'est déroulé dans le calme dans cette ville de deux millions d'habitants, capitale du Kurdistan irakien, à 350 km au nord de Bagdad. Un strict dispositif de sécurité avait été instauré : Les rues ont été fermées, des barrages installés et la circulation a été interdite.

Hérissée de drapeaux kurdes --rouge, blanc, vert avec un soleil jaune au milieu--, la manifestation a rassemblé devant le bureau de l'ONU des étudiants, des employés du gouvernement et des membres des syndicats.

"Non à la solution militaire, oui à la diplomatie", lisait-on en arabe, en anglais et en kurde, sur une des bannières.

"Nous demandons que le gouvernement irakien et la communauté internationale nous défendent contre la menace turque", exigeait une autre. "Violer les frontières du Kurdistan, c'est violer la souveraineté du peuple kurde", affirmait une troisième.

"La meilleure solution pour traiter le problème du PKK est d'avoir un dialogue direct entre les Turcs et le gouvernement kurde", estime un étudiant kurde de 21 ans, Karim Ali, qui se fait ainsi l'écho de la position affichée par les autorités régionales kurdes.

Pour un autre manifestant, les chances d'éviter une escalade étaient maigres: "en dépit de la force de cette manifestation, je pense qu'elle ne servira à rien", assure Ahmed Selim, 19 ans.

"Les Turcs sont décidés à détruire l'expérience du Kurdistan", dit-il, évoquant une conviction partagée par un grand nombre de Kurdes, qui bénéficient d'une quasi autonomie dans le nord de l'Irak.

"Je ne pense pas que l'on puisse stopper la menace turque avec cette manifestation",  a-t-il ajouté.

A Dohouk, près de la zone frontalière avec la Turquie où des secteurs ont été récemment bombardés par l'artillerie turque, quelque 5.000 manifestants ont également dénoncé les menaces turques.

Le gouvernement des Kurdes irakiens a exhorté la Turquie à négocier avec lui le sort de rebelles kurdes en Irak.

"Le gouvernement régional kurde ne cherche pas la guerre avec la Turquie", a souligné un communiqué du gouvernement de la province autonome, où vivent entre quatre et cinq millions d'habitants.

Et il a appelé "au dialogue direct avec Ankara sur toutes les questions d'intérêt commun, dont celles du PKK", indique le communiqué.

Les autorités régionales kurdes qui veulent garder la haute main sur ce dossier explosif, ont ainsi pris le contre-pied du gouvernement de Bagdad qui a insisté mercredi sur sa prééminence dans la gestion de la tension avec la Turquie. 
(AFP, 18 oct 2007)

Le Kurdistan irakien met en garde la Turquie contre une incursion militaire

Le Kurdistan irakien a mis en garde mercredi Ankara contre une incursion militaire dans le nord de l'Irak qui risque "de détruire la stabilité de la région", à la suite du vote du Parlement turc autorisant des actions contre les rebelles kurdes réfugiés dans cette zone.

"Ils (les Turcs) savent très bien qu'une incursion sur le territoire d'un autre pays est contraire aux lois internationales et constitue une violation de la souveraineté nationale qui va détruire la stabilité de la région", a indiqué à l'AFP M. Jamal Abdoullah, porte-parole du gouvernement du Kurdistan irakien.

Le Parlement turc a autorisé mercredi le gouvernement à lancer si nécessaire des incursions militaires contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) établis dans le nord de l'Irak, a annoncé son président Köksal Toptan.

M. Abdoullah a indiqué que le gouvernement du Kurdistan était "très déçu de cette décision et très inquiet". Il a exhorté les dirigeants turcs à "régler ce problème par la voie du dialogue et non pas en utilisant une solution militaire".

Pour tenter d'apaiser la tension entre Ankara et Bagdad, le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a appelé au téléphone son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, peu avant l'ouverture de la séance au Parlement turc, a rapporté l'agence de presse semi-officielle turque Anatolie.

M. Maliki s'est dit "absolument déterminé à mettre un terme aux activités et à l'existence du PKK sur le territoire irakien" et a indiqué avoir donné des "instructions précises" à l'administration du Kurdistan irakien, souligne Anatolie.

Pour sa part, depuis Paris, où il se trouvait mercredi, le président irakien, Jalal Talabani, un Kurde, a espéré que la Turquie n'interviendrait pas militairement. (AFP, 17 oct 2007)


Une opération armée turque en Irak portera atteinte aux intérêts russes

Si l'armée turque lance une opération dans le Nord de l'Irak, un nouveau pôle d'instabilité apparaîtra aux frontières de la Russie, estime Léonid Ivachov, président de l'Académie russe des problèmes géopolitiques.

Lundi dernier, le gouvernement turc a demandé au parlement l'autorisation d'effectuer, en Irak du Nord, une opération contre les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui luttent les armes à la main pour l'indépendance des Kurdes. Il arrive souvent que les combattants du PKK franchissent la frontière pour attaquer les territoires sud-est de la Turquie. Ces deux dernières semaines, les affrontements dans cette région ont fait 30 morts parmi les militaires turcs. Au total 40.000 personnes ont péri dans ce conflit qui se poursuit depuis 1984.

"Qu'obtiendra la Russie en cas d'opération militaire turque? Nous obtiendrons à nos frontières une vaste zone d'instabilité, de risques et de défis qu'il nous sera très difficile de maîtriser", a affirmé M. Ivachov.

"Nous subissons déjà les effets de l'instabilité dans cette région", a-t-il ajouté.

D'après lui, cette opération "affectera les territoires du Caucase et de la Caspienne, ce qui ne tardera pas à perturber le fonctionnement des pipelines".

Selon les experts russes, l'opération militaire de la Turquie contre les combattants turcs est pratiquement inévitable. M. Ivachov est persuadé qu'elle répond aux intérêts des Etats-Unis.

"L'attaque de la Turquie contre les Kurdes est tout à fait probable: elle servira à détourner l'attention de la communauté mondiale des actions actuelles des Etats-Unis en Irak", estime l'expert.

A son avis, la Turquie est "l'un des acteurs du jeu qui a pour but de déstabiliser la situation au Grand et au Moyen-Orient.

La Turquie "réagit actuellement à la situation qui s'est créée en Irak lui-même et qui se traduit par l'affaiblissement du régime politique irakien et la séparation du Kurdistan, pour le moment en qualité de région autonome, a assuré le président de l'Académie des problèmes géopolitiques. "Inutile de dire que ces processus sont encouragés par les Etats-Unis qui agissent selon le principe "diviser pour régner", a-t-il conclu.

A son tour, le président de l'Institut du Proche-Orient Evguéni Satanovski est également persuadé que l'opération de la Turquie en Iran est inévitable. Selon lui, ce sera une opération militaire très sérieuse menée à grand renfort d'artillerie, d'aviation et de troupes terrestres".

"Nous ignorons combien de temps prendra cette opération. Mais d'ores et déjà on peut dire qu'elle sera dévastatrice pour le Kurdistan irakien", a supposé M. Satanovski.

D'après lui, ni le président, ni le parlement, ni le parti au pouvoir en Turquie ne veulent se quereller avec les généraux.

"Si à un moment où le pays se trouve menacé (et la Turquie est réellement menacée par le Kurdistan irakien), le gouvernement refuse de soutenir l'armée, celle-ci se trouvera un autre gouvernement", a affirmé M. Satanovski.

Certes, estime le président de l'Institut du Proche-Orient, cette tournure des événements ne manquera pas d'envenimer les relations entre la Turquie et les Etats-Unis.

"Mais si le parlement turc met les intérêts américains au-dessus de la sécurité du pays (c'est-à-dire s'il refuse de soutenir la proposition d'intervenir en Irak), la Turquie aura un autre parlement", a poursuivi M. Satanovski. "Les parlementaires et les ministres turcs le comprennent parfaitement", a-t-il constaté.(RIA Novosti, 17 octobre 2007)

Le vice-Premier ministre irakien met en garde contre une incursion turque

Le vice-Premier ministre irakien Barham Salih a mis en garde mardi à Londres contre toute incursion turque dans le nord de l'Irak, qui aurait "des conséquences graves" dans la région, alors que la tension entre Bagdad et Ankara au sujet des rebelles kurdes monte.

"Toute action unilatérale de la Turquie en violation de la souveraineté irakienne aura de graves conséquences sur la stabilité de l'Irak et la stabilité de la région dans son ensemble", a-t-il déclaré sur la radio BBC.

"Si la Turquie, en tant que voisin de l'Irak s'accorde le droit d'intervenir militairement en Irak, qu'est-ce qui peut empêcher les autres voisins d'intervenir?", a demandé M. Salih.

Ces commentaires interviennent alors que le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a annoncé qu'il enverrait une délégation de haut niveau en Turquie pour "des négociations urgentes" après une réunion de son cabinet sur cette question.

Ankara a demandé au Parlement turc son aval en vue d'une action militaire dans la région autonome du Kurdistan irakien pour frapper les bases du PKK.

Le vice-Premier ministre irakien, qui devait rencontrer des responsables britanniques à Downing Street mardi après-midi, a affirmé par ailleurs que les troupes britanniques seraient nécessaires encore "pour quelque temps à l'avenir" dans ce pays en proie à la violence.

Gordon Brown a annoncé en octobre une réduction de moitié des effectifs des troupes britanniques dans le sud de l'Irak. Ceux-ci doivent être réduits au printemps à 2.500, tandis que des sources militaires ont suggéré que l'ensemble des troupes britanniques pourraient être retirées courant 2008.

"Nous avons encore des défis à surmonter à Bassorah et je ne veux pas sous-estimer les défis à venir, mais in fine il y aura un moment où les forces de sécurité irakiennes devront mener les opérations", a observé M. Salih.

"Nous ne pouvons pas compter sur des étrangers -- fussent-ils nos amis -- pour toujours", a-t-il souligné tout en ajoutant: "Nous allons cependant continuer à avoir besoin de l'aide britannique pour quelque temps encore".

Un général américain: L'Irak défendrait sa souveraineté en cas d'incursion turque

L'Irak défendrait sa souveraineté en cas d'incursion militaire de la Turquie dans le nord du pays, envisagée par Ankara pour combattre les rebelles kurdes, a prévenu mardi un haut responsable militaire américain.

"Il est important de noter que l'Irak est une nation souveraine et ils prendraient très au sérieux leur souveraineté et la défense de leur territoire" si les Turcs traversaient la frontière pour attaquer les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a souligné lors d'un point de presse le général Carter Ham, de l'état-major des forces interarmées américaines.

Il a toutefois précisé qu'il ne suggérait pas que l'armée américaine en Irak aiderait les forces irakiennes à défendre leur territoire, ajoutant que les Etats-Unis espéraient pouvoir trouver une solution diplomatique avec leur allié turc.

"Si la diplomatie échoue, nous devrions évaluer la situation et décider au niveau politique quelle est la meilleure façon de la gérer", a-t-il déclaré.
(AFP, 16 oct 2007)

Erdogan met en garde Bagdad et les Kurdes

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mardi le gouvernement irakien et les Kurdes d'Irak à agir contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) afin d'éviter de subir les conséquences d'une possible incursion militaire de l'armée turque.

"Ils doivent prendre une position claire, c'est de l'intérêt de tous", a déclaré au Parlement le Premier ministre, en appelant les Kurdes d'Irak à "coopérer" avec Ankara contre les rebelles réfugiés par milliers dans les montagnes du nord de l'Irak qu'elles contrôlent.

"La direction centrale irakienne et celle de la région autonome du nord de l'Irak doivent ériger un mur épais entre elles et l'organisation terroriste", le PKK, a-t-il poursuivi.

Ankara accuse les Kurdes irakiens de fournir au PKK des armes et des explosifs et Bagdad de ne pas faire assez contre cette organisation considérée comme terroriste par Washington et l'Union européenne.

Bagdad, qui semble avoir reçu le message, a appelé mardi Ankara à des "négociations d'urgence", a annoncé un porte-parole officiel.

Une délégation sera par ailleurs dépêchée à Ankara, indique un communiqué du bureau du Premier ministre Nouri al-Maliki, sans préciser la date de ce déplacement.

Le vice-président irakien Tarek al-Hachémi a déjà entamé mardi une brève visite en Turquie pour tenter de la dissuader d'intervenir militairement dans le nord de l'Irak.

"La question fondamentale (des entretiens) est de donner une chance à la diplomatie", a-t-il dit à des journalistes à Ankara avant de rencontrer M. Erdogan puis le président Abdullah Gül.

Une motion autorisant pendant un an le gouvernement à procéder à des incursions en Irak afin de "nettoyer" les bases du PKK doit être votée mercredi au Parlement turc.

M. Erdogan a jugé que son pays avait été poussé à se défendre en raison de la recrudescence des activités du PKK depuis le début de l'année.

"La Turquie est à bout de patience à l'égard de ceux qui les encouragent, les protègent (le PKK)", a souligné M. Erdogan, en parlant de "légitime défense" contre le terrorisme.

Il a cependant précisé qu'un feu vert des députés n'entraînerait pas immédiatement une offensive turque.

Un accord antiterroriste turco-irakien a récemment été signé, mais sa portée est limitée en ce qui concerne les Kurdes d'Irak, alliés des Américains depuis que ces derniers ont commencé à occuper le pays en 2003.

Le vice-Premier ministre turc Cemil Cicek a été très clair lundi en insistant sur le fait qu'une possible incursion turque viserait uniquement le PKK, sans porter atteinte à l'intégrité du pays voisin où s'infiltrent les séparatistes.

Les Turcs diposent déjà depuis 1997 de quatre bases dans cette zone, à une trentaine de kilomètres à l'intérieur de l'Irak.

Le chef de la diplomatie turque Ali Babacan se rendra de mercredi à vendredi en Egypte et au Liban, a annoncé son ministère. Un déplacement pour tenter de limiter la réaction des pays arabes face à une éventuelle entrée des Turcs en Irak.

Les Etats-Unis se sont prononcés une nouvelle fois lundi contre les projets turcs.

"Nous pressons les Turcs de continuer à discuter avec nous et avec les Irakiens, de faire preuve de retenue et de se garder de toute action qui pourrait être déstabilisatrice", a déclaré Gordon Johndroe, un porte-parole de la Maison Blanche.

Cependant les relations entre Washington et Ankara, alliés au sein de l'Otan, se sont tendues en raison d'un texte que pourrait voter la Chambre des représentants américaine et qui reconnaîtrait que les Arméniens ont été victimes d'un génocide sous l'Empire ottoman. (AFP, 16 oct 2007)

Des bases turques dans le Kurdistan d'Irak depuis dix ans

Des centaines de soldats turcs sont déjà  présents dans quatre bases dans le nord de l'Irak, ont indiqué mardi des sources kurdes et des témoins au moment où Ankara a évoqué l'éventualité d'une incursion dans cette région pour éliminer des rebelles kurdes turcs.

Ces unités turques sont installées depuis dix ans dans ces bases à l'est de la ville frontalière de Zakho, à une trentaine de km à l'intérieur de l'Irak, dans le cadre d'un accord avec le parti d'un des chefs traditionnels du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, selon ces sources.

"Il y a quatre bases turques dans le Kurdistan irakien depuis 1997", a assuré à l'AFP un responsable du gouvernement régional kurde irakien, qui parlait sous le couvert de l'anonymat.

A l'époque, les troupes turques avaient apporté leur soutien au Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de M. Barzani contre les combattants de l'autre grande formation kurde irakienne, l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) de Jalal Talabani.

M. Barzani est aujourd'hui président de la région autonome kurde, et M. Talabani est président de la République d'Irak.
 Le Parlement turc doit voter mercredi une motion autorisant l'armée à pénétrer dans le nord de l'Irak pour en chasser les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste), qui y ont établi plusieurs camps leur servant de base arrière.

"Je me demande ce que ces bases font encore ici", a déclaré à l'AFP Yassine Ali, un habitant de Bamerni, un village près duquel a été installé l'un de ces camps, sur une ancienne base aérienne irakienne.

Selon des sources du gouvernement régional kurde irakien, au moins 600 soldats turcs sont stationnés dans le Kurdistan irakien, avec l'appui de quelques 150 véhicules blindés dont des chars. Outre Bamerni, les camps sont installés à Amerli, Kanimesi, et Chiladeza.

Cependant des estimations d'habitants de la région font état de quelque 1.500 militaires turcs dans cette zone, qui est au nord-est de la ville kurde irakienne de Dohouk.

"Leur présence nous fait peur", a poursuivi Yassine Ali, "un jour ils pourraient nous prendre pour cible, dans la mesure où on ne peut pas faire confiance à l'armée turque".

"Nous avons déjà vu l'armée turque envahir la région sous prétexte de chasser le PKK, mais elle n'a rien fait. Le PKK est resté et l'armée turque cherche des prétextes pour rester ici et contrôler la région", a-t-il ajouté. (AFP, 16 oct 2007)


L'Iran rouvre sa frontière avec le Kurdistan irakien

Au terme d'un accord négocié entre l'Iran et le Kurdistan irakien, Téhéran a rouvert lundi temporairement sa frontière avec cette partie nord de l'Irak, fermée le 24 septembre en représailles à la capture d'un Iranien par les forces américaines.

Le poste-frontière de Bashmakh a été rouvert vers 09H00 locales (6H00 GMT), et des dizaines de camions, ont franchi la frontière dans les deux sens, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Les quatre autres postes-frontières disséminés le long des 120 km de frontière entre le Kurdistan irakien et l'Iran ont également rouvert dans la matinée.

La fermeture de cette frontière avait été imposée par Téhéran après l'arrestation le 20 septembre à Souleimaniyeh (nord) d'un Iranien accusé par les militaires américains d'implication dans la contrebande d'armes aux rebelles irakiens.

L'Iran a assuré que cet homme était responsable du développement des échanges commerciaux régionaux et qu'il faisait partie d'une délégation de la province de Kermanshah, dans l'ouest de l'Iran, frontalière du nord de l'Irak.

La décision iranienne était décrite comme très pénalisante en terme commercial par les autorités kurdes locales, qui évoquaient une perte quotidienne d'un million de dollars pour la région.

La réouverture des cinq postes-frontières a été obtenue après la signature en fin de semaine d'un accord entre le gouvernement autonome kurde et l'Iran. (AFP, 8 octobre 2007)

Le gouvernement autonome kurde signe de nouveaux contrats pétrolier

Les autorités de la région autonome du Kurdistan irakien ont approuvé la signature de quatre nouveaux contrats pétroliers dans cette partie du nord de l'Irak, au risque de précipiter une crise avec le gouvernement de Bagdad qui a déjà jugé un premier contrat illégal.

"Le Conseil régional kurde du pétrole et du gaz a approuvé quatre contrats de production pétrolière et deux projets de raffinerie dans la région du Kurdistan", a annoncé mercredi dans un communiqué le ministère des Ressources naturelles du gouvernement autonome kurde.

Un premier contrat de partage de production (PSC) sur le bloc de Miran (1.015 km2, dans la province de Souleimaniyeh) a été signé avec Heritage Energy Middle East Limited, filiale du groupe canadien Heritage Oil and Gas.

Le second contrat concerne le bloc Sindi/Amedi (2.358 km2) près de la frontière irako-turque, qui a été attribué à Perenco S.A., filiale du groupe franco-britannique du même nom.

"La signature de deux prochains contrats PSCs avec des compagnies internationales expérimentées suivra très prochainement", selon le ministère kurde des Ressources naturelles.

Les investissements nécessaires à la réalisation de ces quatre contrats et de deux raffineries sont d'environ 800 millions de dollars.

Les Etats-Unis ont critiqué ces signatures, alors que le Parlement irakien doit adopter une nouvelle loi sur le partage des revenus du pétrole.

"Je ne suis pas certain que cela aide les entreprises ou le gouvernement régional irakien de signer des contrats dont les termes pourraient être changés (...) par une loi nationale", a expliqué Tom Casey, le porte-parole du département d'Etat à Washington.

La Maison Blanche a pour sa part souligné la nécessité pour l'Irak de se doter d'une loi nationale sur le pétrole.

Début septembre, les autorités du Kurdistan autonome avaient déjà annoncé la signature d'un contrat avec une filiale locale des compagnies américaines Hunt Oil Company et Impulse Energy Corporation (IEC), pour l'exploration de champs pétroliers dans la province kurde de Dahouk.

Il s'agissait du premier contrat signé par le gouvernement kurde après l'adoption début août par le Parlement régional d'une nouvelle législation sur le pétrole et le gaz.

L'ambassade des Etats-Unis avait critiqué ce premier accord, source selon elle de "tensions inutiles" avec le gouvernement irakien.

Le ministre irakien du Pétrole, Hussein Chahristani, avait par la suite jugé ce contrat "illégal".

Le Parlement irakien doit examiner par ailleurs un projet de loi controversé sur le pétrole, déjà approuvé en juillet par le gouvernement.

Considérée par Washington comme un point essentiel pour la réconciliation nationale, cette loi vise à partager équitablement les revenus du pétrole entre les 18 provinces, et à faciliter les investissements étrangers.

C'est l'un des dossiers les plus sensibles dans ce pays qui abrite les troisièmes réserves mondiales d'or noir.

Le gouvernement du Kurdistan irakien est hostile à ce projet de loi en raison d'un amendement stipulant que "les contrats d'exploration de pétrole seront du ressort du gouvernement central". L'exécutif kurde y voit une perte de ses prérogatives et une menace à ses intérêts.

Aucune date n'a été fixée pour la discussion par le Parlement de cette loi qui doit mettre fin à la confusion sur les conditions juridiques et politique de l'exploitation des ressources en hydrocarbures, secteur clé de l'économie.

En attendant la ratification de la nouvelle législation, la loi ancienne demeure en vigueur, mais ne permet pas la signature de nouveaux contrats, puisqu'elle prévoit, elle aussi, leur ratification par les députés.

Les grandes compagnies internationales comme BP, Shell, Total et Chevron, sont toujours en position d'attente. Mais, au Kurdistan, les investisseurs de second rang se sont mobilisés, en profitant de la sécurité régnant dans cette région. (AFP, 3 oct 2007)




Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Accusations réciproques entre la Turquie et la Grèce

L'armée turque a accusé les autorités grecques d'avoir à plusieurs reprises reconduit des migrants clandestins jusqu'aux eaux territoriales turques et de les y avoir abandonnés, les exposant à un "drame humain", a rapporté tard vendredi l'agence de presse Anatolie.

"Il a été observé que la Grèce avait parfois, en violation des accord et protocole en vigueur, abandonné unilatéralement des migrants clandestins dans les eaux territoriales turques et/ou du côté turc de la rivière frontalière Meriç", a déclaré l'état-major dans un communiqué cité par Anatolie.

"On peut estimer que le drame humain qui en découle franchit les limites de l'acceptable", a poursuivi l'armée turque.

A titre d'exemple, le communiqué évoque la mort de six clandestins et la disparition de trois autres en septembre 2006 au large de la ville portuaire d'Izmir, après que leur navire, reconduit selon l'état-major par les Grecs dans les eaux turques, eut fait naufrage.

Les autorités grecques avaient à l'époque démenti toute implication dans l'incident et accusé la Turquie de ne pas coopérer dans la lutte contre l'immigration clandestine.

L'armée turque fait état de 11.993 migrants clandestins appréhendés par les autorités grecques et abandonnés "hors procédure" du côté turc de la frontière entre 2002 et 2007, un chiffre en constante augmentation avec 3.047 "reconduites" rien que pour 2007.

La Turquie est située sur une importante voie de passage des immigrés clandestins en provenance d'Asie, parfois d'Afrique, et désireux de se rendre en Europe.

Les migrants tentent le plus souvent de gagner la Grèce par la voie terrestre en franchissant la rivière Meriç ou de rejoindre la Grèce ou l'Italie à bord d'embarcations de fortune.

Début septembre, des migrants iraniens et afghans ont déclaré à la police turque avoir été reconduits en eaux turques par les garde-côte grecs, qui se seraient retirés après avoir perforé leur embarcation pneumatique.

Athènes accuse Ankara de ne pas honorer ses obligations

La Grèce a accusé dimanche la Turquie de ne pas avoir honoré ses obligations découlant d'un protocole d'accord bilatéral qui oblige Athènes à rapatrier les immigrants clandestins interceptés par les gardes-frontières grecs.

Cette accusation survient vingt quatre heures après que les autorités militaires turques eurent affirmé que les Grecs avaient régulièrement abandonné des immigrants illégaux sur le territoire turc, terrestre ou maritime, les mettant parfois en danger de mort.

Selon le ministère grec des Affaires étrangères, les autorités turques, contrairement à un accord bilatéral datant de 2001, les autorités turques avaient uniquement repris 1.646 des 25.754 immigrants interceptés par les gardes-frontières grecs entre 2002 et 2007. (AFP, 7 oct 2007)

La Turquie ne fera pas "de pas unilatéral" au sujet de Chypre

Ankara ne reviendra pas sur son refus d'ouvrir ses ports et aéroports au trafic chypriote-grec sans obtenir au préalable la levée des sanctions imposées à la partie turque (nord) de Chypre, a déclaré jeudi le ministre turc des Affaires étrangères en visite sur l'île divisée.

"Personne ne doit s'attendre à ce que la Turquie fasse un pas unilatéral" en ce qui concerne son refus d'accepter les avions et bateaux chypriotes-grecs, qui a engendré des difficultés dans les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, a dit Ali Babacan lors d'une visite dans la République turque de Chypre du nord (KKTC, reconnue par la seule Turquie).

Il s'exprimait lors d'une conférence de presse commune à Nicosie-nord avec le "président" de la KKTC, Mehmet Ali Talat.

Exhortant la communauté internationale, en particuler le bloc européen, a "tenir ses promesses" envers les Chypriotes-turcs qui ont massivement voté en 2004 en faveur d'un plan de réunification de l'ONU rejeté en revanche par les Chypriotes-grecs, M. Babacan a souligné: "il n'est pas juste de récompenser la partie instransigeante".

L'UE a gelé l'an dernier huit des 35 chapitres de négociations avec la Turquie entamées en 2005 en réponse au refus d'Ankara d'accorder aux Chypriotes-grecs les mêmes avantages commerciaux qu'aux autres membres du bloc.

Les Chypriotes-grecs, dont l'administration est la seule reconnue internationalement sur l'île, sont entrés dans l'UE peu après le référendum de 2004.

La Turquie les accuse depuis lors d'utiliser leur pouvoir de veto pour empêcher le bloc européen de lever, comme il l'a promis après le référendum, l'embargo pesant sur la KKTCet de faire obstacle à ses propres pourparlers d'adhésion avec l'UE.

Chypre est divisée depuis l'intervention de l'armée turque dans le nord de l'île en 1974, en réponse à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes-grecs qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. (AFP, 4 oct 2007)


Immigration / Migration

"Procès du DHKC" à Anvers: c'est mal (re)parti

La Cour d'appel d'Anvers vient de se déclarer compétente dans le cadre du "procès du DHKC" ce vendredi matin.

Cette information met déjà en soi un point final à deux des demandes de la défense : à savoir, la reconnaissance d'un procès établi pour délit politique, ce qui aurait nécessité un jury populaire selon l'ordre constitutionnel belge c-à-d une cour d'assises, et la possibilité d'avoir droit à deux degrés de juridiction puisque la Cour de cassation avait cassé précédemment le procès en appel de Gand mais aussi le procès en première instance de Bruges en renvoyant tout de suite l'affaire devant une autre cour d'appel.

Dans les faits, les requêtes de la défense ont toutes été déboutées une par une. S'il n'y avait ainsi quasi aucune illusion à se faire concernant la qualification de ce qui est reproché comme relevant d'un "délit politique" étant donné la tendance à ne plus en reconnaître de pareils en Belgique depuis un bon siècle, les éléments constituants le caractère exceptionnel du procès, eux, demeurent inchangés. L'État turc se voit ainsi confirmer la possibilité d'être présent comme partie civile et d'intervenir en conséquence pour appuyer le dossier à charge du procureur fédéral qui, lui-même, ne devra pas établir d'enquêtes complémentaires, pouvant ainsi déployer à satiété sa diatribe paranoïaque que l'on connaît désormais par coeur.

En dehors du juge précédent, la situation peut se résumer comme suit : "on prend les mêmes et on recommence". La première véritable inconnue est donc levée ; un second procès d'exception est sur le point de recommencer.  (http://blogduclea.blogspot.com, 26 octobre 2007)

Enquête de Mehmet Koksal sur les émeutes d'extrême droite turque

Ce mercredi (24/10/07), la deuxième manifestation "spontanée" de jeunes sympathisants d'extrême droite a été largement suivie par les médias et les services de police. Bilan : 94 arrestations dont 8 manifestants mis à la disposition du parquet, plusieurs personnes blessées, des actes de vandalisme contre les transports (tram 92 et bus 61) et les abris publics.

Vu que le premier jour des émeutes (dimanche 21/10/07) j'avais été pris à partie, j'ai donc préféré rester un peu à l'écart de ce genre d'organisation qui ne m'apparaisse pas du tout "spontané". En regardant les images filmées par une équipe de Télé Bruxelles, j'ai essayé de déchiffrer le modus operandi des jeunes manifestants (essentiellement bruxellois de 14 à 25 ans) : fétichisme du drapeau turc, messages SMS à la gloire du soldat turc, appels à l'aide pour "sauver la patrie", glorification des "martyrs", récitation de certains slogans coraniques, des slogans anti-PKK mais aussi anti-Kurdes.

Le plus important, à mes yeux, reste l'entretien et l'alimentation de cette propagande nationaliste sur le terrain bruxellois. Ainsi, autour de la Place Houwaert à Saint-Josse, plusieurs témoins m'ont expliqué avoir vu "une camionnette Mercedes avec des gens en costard faisant du porte à porte pour distribuer gratuitement des drapeaux turcs avec et sans l'effigie d'Atatürk et en rappelant la manifestation du lendemain à la Place Liedts à Schaerbeek". Une même campagne de distribution gratuite de drapeaux turcs a eu lieu autour de ladite place avant la manifestation illégale. Il est "conseillé" d'afficher en façade le drapeau turc en soutien aux soldats "martyrs" morts au combat à la frontière irakienne et je vois mal comment un commerçant ou un habitant turc ou d'origine turque à Bruxelles oserait refuser ce cadeau sans courir le risque d'être considéré comme "traître à la patrie" (vatan haini). J'ai retracé le réseau de fabrication, d'acheminement et de distribution de ces drapeaux avec l'éfigie d'Atatürk et il semblerait que les "mécènes" finançant ce type de cadeau soient le patron d'une boulangerie, le gérant d'une épicerie ainsi qu'un gérant de snack à Schaerbeek et Saint-Josse.

Interrogé par la télévision flamande (VRT), j'ai aussi expliqué comment le discours nationaliste était propagé par les sites internets turcophones de Belgique, les SMS, les radios communautaires ainsi que les élus belges d'origine turque. Pour donner un exemple flamand, j'ai traduit en direct la carte blanche de Nebahat Açar, collaboratrice au cabinet de la secrétaire d'Etat Brigitte Grouwels et conseillère communale CD&V élue sur la liste du bourgmestre socialiste d'Evere Rudy Vervoort. "Que dire aussi de ceux qui autorisent les partisans du PKK a défiler avec le poster d'Öcalan dans la capitale de l'Europe ? Et que penser aussi des télévisions publiques qui se rendent à la frontière irakienne pour donner la parole aux terroristes du PKK ? Comment peuvent-ils s'opposer à la République de Turquie, qui les soutient et les nourrit ? Les enfants de Kemal Atatürk, qui avait dit lors de la guerre d'indépendance "ou l'indépendance, ou la mort", ne cèderont pas une poignée de terre à ces minables. La patrie ne sera pas scindée, elle est indivisible, aucun citoyen turc n'autorisera cela. Ne pleurez pas mères et pères, le sang de nos soldats martyrs ne sèchera pas au sol. Nous sommes 85 millions de soldats. Quand il y en a un qui meurt, 1000 naissent par la suite. Nous sommes tous des soldats", concluent Nebahat Açar sur un site turcophone belge en présentant ses "condoléances à toute la Turquie".

Sur Vivacité-Bruxelles, j'ai donné un autre exemple de provocation avec dans le rôle de l'expert en financement des réseaux terroristes au Moyen-Orient, l'échevin schaerbeekois Saït Köse (MR) qui explique en turc ce dimanche (21/10/07) vers 18 heures sur les ondes de Radio Pasa à Bruxelles que "l’Amérique ne doit pas nous dire qu’elle ne sait rien, qu’elle n’aide pas, qu’elle ne finance pas et qu’elle ne soutient pas logistiquement le PKK. Tout est très clairement sur la place publique. (...) Si nos politiciens, au lieu de se quereller sur les batailles de sièges, avaient fait correctement des travaux de lobbying, il n’y aurait aujourd’hui aucune force politique sur terre capable de remettre à l’ordre du jour le prétendu génocide arménien. Encore une pure coïncidence, une sous-commission parlementaire américaine adopte une résolution sur le prétendu génocide arménien et au même moment, les mouvements du PKK s’intensifient à l’Est du pays. Si on rassemble tout cela, on constate la faiblesse de nos politiciens et on comprend très facilement comment ils [PKK] sont soutenus par des forces extérieures". Il est douteux d'y voir immédiatement une réaction de cause à effet mais quelques heures plus tard le drapeau américain était arraché par les jeunes sympathisants loups gris de l'ambassade des Etats-Unis à Bruxelles. Un peu comme le pompier-pyromane, Sait Köse prendra ensuite part à la conférence de presse du jeudi (15/10/07) organisée par les services de police et les bourgmestres de la zone 5 pour faire le bilan des émeutes devant la presse locale.

Revenons donc un instant sur les premières émeutes du dimanche (21/10/07). A travers les images GSM d'un jeune manifestant "Serhan1030" publiées sur YouTube, il est possible de suivre le parcours des manifestants le dimancher dernier. La première vidéo de "Serhan" montre l'épisode "devant l'ambassade americain, un pic ermeni veut cavaler!!!" "Pic ermeni" veut dire "batard arménien"en langue turque et les images montrent en fait le début de mon tabassage où même "Serhan" semble impressionné par les appels à mon arrestation ("Ouïe ! Que se passe-t-il ?") quand il entend la foule crier "Arrêtez-le...!".

D'autres images de "Serhan" montrent aussi que l'élu schaerbeekois du CDH, Halis Kökten, a donné clairement des consignes de lieux aux jeunes d'extrême droite lors de ce rassemblement illégal. Présent sur les lieux devant l'ambassade des Etats-Unis, j'avais pourtant vu le même élu schaerbeekois tenter de calmer les débordements.

Qui sont derrière ces jeunes manifestants ? Je ne le sais pas encore et après les premières émeutes, il faut déjà noter que pas un seul responsable n'a osé clairement condamner en turc les actes de vandalismes, le tabassage d'un journaliste et le saccage d'un café arménien. L'ambassadeur turc Fuat Tanlay a même envoyé un communiqué de presse assez surréaliste en appelant les jeunes à "ne pas céder à la provocation" alors qu'on avait plutôt l'impression que ce sont ces derniers qui semaient la terreur dans les rues de la capitale européenne.

L'un des principaux artisans néofascistes alimentant constamment la haine et le trouble public n'est autre que le correspondant du journal turc Hürriyet Yusuf Cinal, animateur sur Radio Anatolia (87.5 FM à Bruxelles) et gestionnaire du site internet YeniHaber.be. Célèbre publireporter négationniste et ultranationaliste turc, viré puis repêché par Hürriyet grâce au lobbying d'un homme d'affaires turco-bruxellois, ce personnage félicite régulièrement les jeunes pour avoir manifesté "l'esprit national" dans les rues de Bruxelles et va même jusqu'à rapporter (vrai ou faux?) les paroles des manifestants précisant que "nous avons donné un petit avertissement à Mehmet Koksal" qualifié de "prétendu journaliste indépendant" par Yusuf Cinal et que si "Mehmet Koksal ne change pas ses opinions pro-arménienne et pro-PKK, ce sera à lui de voir". Yusuf Cinal qui reçoit ce vendredi (26/10/07) le "ministre d'Etat" Emir Kir (PS) en studio où les deux hommes s'auto-congratulent tout en faisant part de leur analyse géopolitique sur les émeutes bruxelloises de l'extrême droite turque. J'espère que les propos tenus seront par le responsable politique seront traduits en langue française ou néerlandaise pour que je ne sois plus obligé de me taper tout ce boulot, non rémunéré, pour les médias belges.

Aujourd'hui, entre deux manifestations "spontanées", vous avez d'un côté la presse turque qui relate "la colère des jeunes turcs contre le PKK" (en évitant soigneusement les actes de vandalisme) et la presse belge (francophone et flamande) qui évoquent, de manière étonnée, "les émeutes turques contre les Kurdes à Bruxelles" (en amalgamant les Turcs aux sympathisants d'extrême droite et les Kurdes au PKK). Si vous suivez ce blog, vous devrez savoir qu'aucun des raccourcis n'est valable pour décrire la situation actuelle dans les quartiers bruxellois. (http://allochtone.blogspot.com, 27 octobre 2007)

Pas que des fascistes chez les Turcs

Noyés dans la cacophonie des hurlements de haine fasciste en provenance des quartiers bruxellois à forte présence turque, quelques slogans tels que "à mort le fascisme en Turquie" - en français dans le texte s'il vous plaît - ont pu toutefois se faire une place devant le consulat turc ce jeudi 25 octobre.

A l'heure où l'on tabasse du journaliste, surtout quand ils racontent des choses qui font mal aux complexes, cette autre Turquie même marginalisée ou symbolique fait du bien. Pour ces communistes turcs, il s'agissait justement de rappeler l'incarcération et les poursuites subies par des journalistes progressistes de plusieurs réseaux de médias indépendants dans un pays que la plupart d'entre eux ont fui.

Un muselage et une censure dénoncés depuis un an maintenant par la campagne "we want freedom". Et effectivement ; même si aucun écho significatif ne s'est fait ressentir dans la grande presse européenne, il n'empêche que le gouvernement actuel ne marque pas la rupture en ce qui concerne la traque et la pénalisation des médias alternatifs, des syndicalistes, des intellectuels, des militants voire même des politiques.

Parmi les médias touchés, sont concernés : le journal Atılım et Radyo Özgür. Avec la fameuse loi antiterroriste déployée pour l'occasion, la somme des peines risquées par les intéressés dépasserait les 3000 ans d'emprisonnement ! (http://blogduclea.blogspot.com, 26 octobre 2007)

La responsabilité de l'ambassadeur de Turquie à l'ordre du jour

Le gouvernement était interrogé jeudi par le sénateur Josy Dubié (Ecolo) après les émeutes de dimanche et mercredi perpétrées vraisemblablement à l'instigation de l'organisation turque d'extrême droite "Les loups gris" liés au parti nationaliste MHP. Dimanche, des vandales ont réussi à pénétrer dans l'enceinte de l'ambassade des Etats-Unis, à arracher le drapeau américain qu'ils ont brûlé, et à le remplacer par un drapeau turc, a indiqué Josy Dubié.

Le sénateur a dénoncé l'attitude d'organisations "fascisantes ultra-nationalistes", posé la question de la protection des ambassades et singulièrement de celle des Etats-Unis, la plus exposée à ce type d'actions. Il a également fait état d'informations selon lesquelles l'ambassadeur de Turquie interviendrait régulièrement en vue d'exciter la population contre les communautés minoritaires de Turquie et posé la question de son expulsion.

A la suite de l’action violente des ultranationalistes turcs du 21 octobre 2007 en Belgique, le sénateur Josy Dubié (Ecolo) avait poser la question orale suivante aux ministres de la Justice, de l'Intérieur et des affaires étrangères:

"Ces violences graves et répétées restent très généralement impunies.
"Que compte faire la ministre pour poursuivre et condamner les auteurs de ces agissements inacceptables ?
"L’association fascisante des « Loup gris » est elle sous surveillance et si oui comment expliquer que ces actions aient pu se dérouler sans être réprimées ?
"Ne convient-il pas de déclarer l’association des « Loups gris » organisation terroriste ?
"Ne convient-il pas de convoquer l’ambassadeur de Turquie pour exiger qu’il cesse d’interférer et d’exciter les populations belges d’origine turque contre les minorités non turques en provenance d’Anatolie ?
"Si ces provocations continuent ne convient-il pas d’expulser ce diplomate?"

"Dans l’affirmative, comment expliquer que ces actions ont pu se dérouler sans avoir été réprimées ? Ne convient-il pas de déclarer l’association des Loups gris organisation terroriste ? Ne serait-il pas opportun de convoquer l’ambassadeur de Turquie pour exiger de lui qu’il cesse d’interférer et d’exciter les populations belges d’origine turque contre les minorités non turques en provenance d’Anatolie, comme de nombreux témoignages le prouvent ?
"Enfin, si l’ambassadeur ne met pas un terme à ses provocations, ne convient-il pas de le considérer comme persona non grata et de l’expulser du territoire belge ?

Voice le texte complet de l'exposé du sénateur Josy Dubié lors de la réunion du Sénat le 25 octobre 2007:

Les incidents graves qui se sont passés dimanche dernier et qui ont recommencé hier soir sont de nature à nous inquiéter. Ils appellent une réaction ferme du gouvernement même si celui-ci est un gouvernement en affaires courantes.

Je suis assez surpris que ce soit M. Van Quickenborne qui réponde à une question posée à Mme la ministre de la Justice. On aurait pu imaginer que cette réponse vienne du ministre de l’Intérieur et même du ministre des Affaires étrangères puisque je mets en cause l’ambassadeur de Turquie. Il est assez surréaliste que ce soit le secrétaire d’État à la Simplification administrative qui vienne me répondre.

Dimanche dernier, le 21 octobre en fin de soirée, une manifestation non autorisée des membres de l’organisation fascisante ultranationaliste turque, les «Loups gris», devant l’ambassade des États-Unis a dégénéré. Des manifestants ont tabassé le journaliste indépendant belge d’origine turque Mehmet Koksal alors qu’il filmait l’événement.

Notre attaché de presse habite le quartier. Il a vu toute la scène et m’a décrit avec précision les événements. C’est extrêmement grave. Les manifestants ont réussi à escalader la grille de l’ambassade, ont pénétré en zone extra-territoriale, ont amené le drapeau américain, l’ont brûlé et ont hissé à sa place le drapeau turc. Ils auraient pu mettre une bombe. Se pose donc un problème de sûreté publique : l’ambassade la plus sensible en Belgique a pu être prise d’assaut par des personnes incontrôlées.

Le cortège a poursuivi sa route à travers les quartiers turcs en hurlant des slogans nationalistes et en portant le drapeau turc et celui des Loups gris à trois croissants. Les Loups gris ne sont pas, comme l’a déclaré Mme Onkelinx durant la campagne électorale, une bande de nationalistes romantiques. Ce sont des ultranationalistes fascisants qui ont commis et commettent encore des actions criminelles en Turquie. Ce sont des gens extrêmement dangereux. On les reconnaît facilement; lors de leurs manifestations car ils font un signe distinctif avec la main en forme d’oreilles de loup.

À leur arrivée dans les quartiers multiculturels de Saint-Josse, ils ont d’abord attaqué un disquaire kurde situé rue de Liedekerke, puis ils ont complètement saccagé un café de la chaussée de Louvain tenu par un Arménien, au cri de « Tuez-le, c’est un Arménien ». C’est inacceptable.

Hier, les manifestations ont recommencé, de manière encore plus violente. Je suis retourné au café en question. Il a été à nouveau attaqué. Je puis vous dire que les Arméniens, les Chaldéens, les Araméens, bref toutes les minorités religieuses chrétiennes qui ont quitté la Turquie et qui vivent à Saint-Josse paniquent. Ces gens ont peur. Ils n’osent plus envoyer leurs enfants à l’école. La situation est très grave. Il faut prendre des mesures.

Il ne s’agit pas de la première agression ultranationaliste turque commise à Bruxelles. Dans le passé, les communautés non turques en provenance de Turquie ont été plusieurs fois la cible des Loups gris.

Le 17 novembre 1998, l’Institut kurde de Bruxelles, le Centre culturel kurde et un local assyrien ont été attaqués et incendiés par les Loups gris malgré la présence de la police qui était sur place.

Le 10 décembre 2005, un engin incendiaire a été lancé dans les locaux du bureau du parti prokurde DEP en détruisant la porte d’entrée.

Dans la nuit du dimanche 1er avril 2007, les locaux d’une association culturelle kurde de Saint-Josse ont été ravagés par un incendie criminel. À l’étage, les habitants ont été exposés au risque de brûler vifs.

Ces violences graves et répétées restent très généralement impunies. Que compte faire la ministre pour poursuivre et condamner les auteurs de ces agissements inacceptables ? L’association fascisante des Loups gris est elle sous surveillance ?

C'est le secrétaire d'Etat à la Simplification Administrative
Vincent Van Quickenborne qui a repondu aux question au nom de trois ministres absents en ces termes:

La ministre de la Justice Laurette Onkelinx "condamne le plus fermement" les actions entreprises. Le Parquet a ouvert plusieurs dossiers judiciaires et l'objectif est actuellement l'identification des fauteurs de troubles. Les autorités judiciaires bruxelloises feront preuve de la plus grande sévérité et célérité.

Les services du ministre des Affaires étrangères ne manqueront pas de rappeler à l'ambassadeur de Turquie en Belgique le principe selon lequel un ambassadeur ne doit pas exalter sa population immigrée, s'il apparait après vérification que l'ambassadeur n'a pas respecté ce principe. Si tel était le cas, les services en référeraient également aux autorités d'Ankara.

L'organisation turque d'extrême droite "Les loups gris" était répertoriée sur la liste belge des groupes religieux minoritaires mais n'était pas liée, en Belgique, à des actions terroristes.

Là-dessus, Josy Dubié a fait les précision suivantes concernant l'Ambassadeur de Turquie:

Je voudrais apporter une information complémentaire au ministre des Affaires étrangères sur l’implication de l’ambassadeur turc dans les événements qui se sont produits.

Dans le journal turc Hürriyet, le plus important après le journal Milliyet, du 21 avril 2007, on pouvait lire à propos de la situation générale en Belgique : « Il se passe des choses bizarres en Belgique. Mais il n’y a pas de réactions de la part des associations civiles. Tout est clair. Combattre contre tout cela, ce n’est pas seulement la tâche de Fuat Tanlay en tant qu’ambassadeur. Nous devons combattre tous ensemble contre la terreur et les terroristes et contre des informations mensongères et calomnieuses. Malheureusement, je me trouve tout seul dans ce combat. Je souhaite voir des organisations civiles à mes côtés dans ce combat ».

C’est à mes yeux un appel clair à l’ensemble de la communauté turque en Belgique de participer à ce type d’action. Je précise que cet appel a été transmis par sms au départ de Loups Gris. J’en ai la preuve car des gens les ont vus.

La Région bruxelloise condamne fermement les incidents

Le gouvernement de la Région de Bruxelles-capitale a condamné fermement les débordements de violence qui ont eu lieu au cours des derniers jours sur le territoire des communes de Saint-Josse-ten-Noode et Schaerbeek.

Il est totalement inacceptable que la Région de Bruxelles-capitale et une partie de ses habitants soient pris en otage par des individus qui, par l’importation de conflits internationaux totalement extérieurs à notre pays, portent gravement atteinte à l’ordre et à la sécurité publics, a affirmé l’équipe Picqué dans un communiqué diffusé à l’issue de la réunion.

Le gouvernement régional a dit regretter ces agissements « qui mettent à mal les efforts visant à assurer une coexistence harmonieuse entre les différentes communautés sur le territoire de la Région-capitale ».

Les ministres bruxellois ont par ailleurs demandé aux autorités compétentes de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer le bon déroulement de l’enquête afin que les auteurs et incitateurs à l’origine de messages poussant à l’agitation et à l’émeute, puissent être rapidement identifiés et que chaque acte commis soit sévèrement puni.

Le gouvernement bruxellois a enfin tenu à saluer « la mobilisation des forces de police, des agents de prévention qui ont, dans des circonstances difficiles, pu apporter une réponse efficace et proportionnée à ces débordements ainsi que de ceux qui, par leur travail de médiation, ont tenté de calmer les esprits ».

Le premier ministre Guy Verhofstadt a quant à lui lancé ce jeudi un appel au calme. Il estime inacceptable que des problèmes de politique étrangère mènent à des violences en Belgique.

"En Belgique, chacun, de quelque origine qu'il provienne, a le droit de construire son avenir dans la paix", a-t-il souligné. Même si d'autres problèmes devaient être à la base de perturbations, la violence n'offre pas une solution, a-t-il ajouté, lançant du même coup un appel au calme.


Le Centre pour l'égalité des chances condamne également
 
Le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme (CECLR) s'est dit "préoccupé", jeudi, dans un communiqué, par les événements de ces derniers jours à Saint-Josse et à Schaarbeek. Il condamne les manifestations violentes de dimanche et de mercredi soir.

"Dans un Etat de droit, l'expression des opinions est indissociable du respect des personnes et des biens, du débat public et du vivre ensemble", ajoute le CECLR.

"Le Centre sera attentif à ce que le caractère raciste de certains actes commis lors de ces manifestations soit bien pris en compte par les autorités policières et judiciaires, et que les instigateurs qui auraient incité à la haine soient identifiés et sanctionnés", poursuit le communiqué.

Viser une personne ou un groupe de personnes, en raison de leur origine nationale ou ethnique, ou en raison de leurs convictions politiques, constitue une circonstance aggravante aux termes de la loi du 30 juillet 1981 (modifiée par la loi anti-discrimination du 10 mai 2007), ajoute le CECLR.

Au-delà de l'aspect judiciaire, le Centre rappelle la nécessité de réfléchir aux conditions du débat démocratique dans notre pays. "Il faut que les pouvoirs publics, mais aussi les acteurs de la société civile, mettent tout en œuvre pour éviter les radicalisations qui génèrent l'intolérance et la violence", conclut le Centre.

Bilan inquiétant des agressions des ultranationalistes turcs

Quatre-vingt-cinq personnes ont été arrêtées administrativement et 8 judiciairement, dont 3 ont été mises à disposition du parquet de Bruxelles Parmi ces trois suspects, un seul est majeur. Sur les 85 personnes arrêtées administrativement, 21 sont domiciliées en dehors des communes de Saint-Josse, Schaerbeek et Evere et 10 en dehors de l'agglomération bruxelloise, a-t-on appris jeudi au cours d'un point presse organisé par les bourgmestres des Communes de Saint-Josse, Schaerbeek et Evere.

Six policiers ont été blessés, dont quatre plus sérieusement. Un véhicule de police a été bloqué par une voiture avenue Jottrand à Saint-Josse. Des pierres ont été jetées par des jeunes en direction du véhicule policier et trois agents ont été frappés à coups de barre de fer.

Les policiers ont été contraints de pousser avec leur voiture d'autres véhicules pour se frayer un chemin et s'enfuir. Les trois policiers ont été admis à l'hôpital d'où ils sont ressortis durant la nuit. Ils subiront une incapacité de travail d'une durée indéterminée.

Les trois occupants de la voiture qui a bloqué le véhicule de police ont été interpellés de même que deux auteurs présumés de jets de pierre. Un autre policier a été mis au sol et frappé par une dizaine de personnes à la rue de Liedekerke à Saint-Josse. Des lésions ont été constatées au niveau du cou, selon la police. Le policier subira également une incapacité de travail à durée indéterminée. Parmi les manifestants, la police n'a pas eu connaissance de blessés.

Au niveau matériel, des dégâts ont été provoqués à du mobilier urbain, à des véhicules ou encore à des trams de la STIB. Les lieux stratégiques comme l'ambassade des Etats-Unis ou les commerces arméniens ou kurdes ont été épargnés en raison de la forte mobilisation des forces de l'ordre.

La police locale de la zone Bruxelles-Nord a indiqué jeudi que l'intervention des policiers mercredi dès 14 heures à la place Liedts, à Schaerbeek, où étaient attendues 2.000 personnes, a permis d'éviter des incidents plus graves.

Le bourgmestre de Schaerbeek, Bernard Clerfayt, a rappelé que la manifestation n'était pas autorisée. En raison des incidents qui avaient déjà éclaté à Saint-Josse et à Bruxelles dimanche soir, les autorités communales qui avaient eu vent du projet de rassemblement avaient décidé de mettre en place un dispositif policier important.

Quelque 200 policiers ont été mobilisés mercredi soir sur la zone de police de Bruxelles-Nord (Schaerbeek, Saint-Josse et Evere) et 150 sur la zone de Bruxelles-Ixelles. Quatre arroseuses de la police fédérale avaient été amenées sur place mercredi.

L'objectif du rassemblement était double selon le bourgmestre de Schaerbeek. Les manifestants avaient l'intention de se rendre à l'ambassade des Etats-Unis et de saccager les établissements kurdes ou arméniens.

Les appels au rassemblement ont été lancés par sms, internet et des chaînes de télévision turcophones qui émettent depuis l'Allemagne. De nouveaux sms appelant à un rassemblement jeudi soir et samedi circulent dans la communauté turque bruxelloise. Les autorités communales de Schaerbeek et Saint-Josse ont averti que le dispositif policier sera maintenu durant les prochains jours.

Le deuxième acte de la terreur ultranationaliste turque à Bruxelles

Alors que les protestations se multiplient contre la violence
des Loups Gris de la nuit du 21 au 22 octobre, la capitale européenne a été enflammée par une nouvelle manifestation de l'extrême-droite turque qui a pris cette fois-ci comme cible non seulement les ressortissants non-turcs de la Turquie, mais également les policiers et même les voyageurs des bus et trams circulant dans les communes de Schaerbeek et Saint-Josse.

Déjà mardi, la police avait intercepté des SMS échangés au sein de la communauté turque appelant au rassemblement le mercredi
la place Liedts.

Malgré l'interdiction rendue publique par les communes de Saint-Josse et de Schaerbeek, vers 18 h, quelque centaines de jeunes ont commencé à se rassembler à la Place Liedts en portant des drapeaux turcs et ceux des Loups Gris, mouvement ultranationaliste turcs. Ils scandaient des slogans imposés depuis des années par ce mouvement ainsi que par l'Armée turque: "Les martyrs sont immortels, la patrie indivisible!" ou "Chaque Turc est soldat!". Souvent on entendait des slogans en arabe: Allahuekber (Dieu est grand).

Plus d'une centaine de policiers se sont déployés dans les grandes artères des deux communes, prêts à intervenir tandis qu'un hélicoptère survolait en permanence la zone.

Des manifestants, dont certains étaient encagoulés, ont lancé des pierres en direction des forces de l'ordre.
Les trois policiers ont été blessés et emmenés à l'hôpital.

Après la première confrontation avec la police à la place Liedts, les manifestants se sont orientés vers le centre de la Commune de Saint-Josse où un bistrot appartenant à un citoyen d'origine arménien a déjà été saccagé lors de la première manifestation violente du 21 octobre.

Les mesures préventives de la police étant insuffisantes, les agresseurs ont attaqué pour la deuxième fois au même bistrot ainsi qu'à un disquaire kurde se trouvant dans la même rue.


Il y a eu une centaine d'interpellations. Trois personnes ont été déférées devant le parquet pour "tentative de meurtre" après avoir volontairement percuté une voiture de police avec leur véhicule, blessant les trois occupants, a expliqué le chef de la police locale.
"Il y a aussi eu pas mal de contacts physiques très durs, des poubelles ont été incendiées, des véhicules endommagés," a-t-il précisé.

Les bus et trams attaqués, les voyageurs blessés par les manifestants

Les bus de la Société de transports intercommunaux bruxellois (STIB) passant par la commune de Saint-Josse étaient déviés jusqu'à la fin de leur service, aux environs de 00H30, a annoncé le porte-parole de la STIB, Jean-Pierre Alvin, qui a fait état de voyageurs blessés.

A Saint-Josse, la tension a culminé vers 20H15 sur le réseau de la STIB, soit environ une heure après les premiers appels des chauffeurs des bus 65 et 66, a indiqué M. Alvin. Le bus 61 a été « attaqué par un petit groupe » à la place Houwaert et « un ou deux voyageurs » ont été blessés, a-t-il poursuivi. « Nous avons pris la décision de dévier les bus 59, 61 et 63, qui traversent le coeur de Saint-Josse, jusqu'à la fin de leur service, vers 00H30, car la police fédérale ne pouvait pas nous garantir un retour au calme à une ou deux heures près », a-t-il ajouté.

A Schaerbeek, les premières perturbations sur le réseau de la STIB ont été signalées à 19H05. Les vitres de trois trams, des lignes 55, 56 et 92, ont été cassées par des jets de pierres, sur la place Liedts pour les deux premiers, et devant le dépôt de Schaerbeek, à la chaussée de Haecht, pour le tram 92. Les « dégâts relativement importants », selon M. Alvin. Un voyageur a été blessé par un jet de pavé et des bris de verre et un conducteur de tram a été emmené à l'hôpital en état de choc, a poursuivi le porte-parole, sans pouvoir préciser la ligne concernée.

Toutes les lignes de tram ont été déviées par le tunnel Thomas et la situation a été rétablie vers 20H35, après 85 minutes d'interruption du réseau, a-t-il encore dit. (Belga, 24 octobre 2007)

Philippe Moureaux condamne les violences à Saint-Josse-Ten-Noode


Dépêche de la RTL:

Le président de la fédération bruxelloise du PS Philippe Moureaux a condamné mercredi les actes de violence commis durant le week-end dernier dans la commune de Saint-Josse-Ten Noode, à Bruxelles "par des groupuscules extrémistes". Il a demandé aux autorités de prendre toutes les mesures préventives et répressives contre ce type de "groupuscules ultra-nationalistes qui mettent en danger la paix publique et la démocratie".

Plusieurs dizaines de personnes, semble-t-il d'origine turque, avaient saccagé un bistrot tenu par un Arménien dans la chaussée de Louvain, à Saint-Josse-Ten-Noode, au cours de la nuit de dimanche à lundi. Selon le bourgmestre de la commune, Jean Demannez, ces incidents ont été provoqués par des groupuscules ultra-nationalistes, dont certains membres avaient le visage encagoulé. Des manifestants voulaient exprimer leur indignation face aux événements survenus dimanche dans le sud-est de la Turquie, où 32 rebelles kurdes et une douzaine de soldats turcs avaient été tués dans des combats près de la frontière irakienne, mais ils ont été débordés par des groupuscules ultra-nationalistes, avait expliqué le bourgmestre.

Des manifestants avaient également rejoint l'ambassade des Etats-Unis à Bruxelles pour dénoncer par ailleurs l'adoption par une commission du Congrès américain d'un texte qui reconnaît comme génocide les massacres d'Arméniens sous l'Empire ottoman.

Le président de la Fédération bruxelloise du PS Philippe Moureaux a quant à lui affirmé mercredi qu'il avait été "particulièrement choqué" par les incidents violents survenus à l'initiative de groupuscules extrémistes. A ses yeux, de tels agissements doivent être condamnés sans détour et susciter une prise de conscience face aux dangers que peut constituer l'importation artificielle de conflits extérieurs à la Belgique. (rtlinfo.be, 24 octobre 2007)

L'extrémisme turc descend dans la rue

C'est sans doute par SMS que des centaines de personnes, résidant à Saint-Josse et Schaerbeek mais pas seulement, se sont décidées à manifester, mercredi vers 17 heures, place Liedts, dans la seconde de ces communes bruxelloises. Une manifestation pour laquelle aucune autorisation n'avait été demandée et qui, s'inscrivant très clairement dans le contexte du conflit entre Turquie et Irak à propos du PKK kurde ainsi que dans des relents de rejet à l'égard des Arméniens, aurait certainement dégénéré (alors qu'une autre, réunissant 200 personnes à Anvees, s'est déroulée sans incidents). Et ce d'autant que des "Loups gris", un mouvement actif entre le nationalisme turc et l'extrême droite et qui s'est déjà montré violent à Bruxelles (et ailleurs), étaient sur place.

"Nous avons donc préféré empêcher que cette manifestation se forme", nous expliquait mercredi sur les lieux le commissaire Janssens, chef de la zone de police. Mais les choses ont, malgré tout, dégénéré, a-t-on constaté, surtout à Saint-Josse, aux alentours de la place du même nom.

En effet, 7 ou 8 plus petits groupes, peut-être de 50 personnes, en grande majorité de jeunes gens (parfois très jeunes, même, puisqu'on a vu un casseur de, peut-être, 11 ans) dont un certain nombre étaient cagoulées et armées de bâtons, ont, si l'on peut dire, commencé à jouer au chat et à la souris avec les 7 pelotons de policiers finalement déployés sur les lieux (soit 210 hommes), accompagnés par deux arroseuses, des chiens et un hélicoptère.

Lesdits groupes, très mobiles, attiraient les policiers dans telle rue, tel carrefour, en menaçant un lieu arménien ou kurde, en incendiant un conteneur, en démolissant une voiture, par exemple, puis refluaient à l'approche des pelotons, parfois sous les jets à haute pression des arroseuses.

Mais avant ce retrait, on a plusieurs fois observé le jet de pierres, un peu maladroit d'ailleurs, vers les policiers, couverts d'insultes au passage. Cela s'est déroulé en particulier et à plusieurs reprises rue Verbist, à 50 mètres du café "Le jardin de Babylone" tenu par M. Petrosian, qui ne cache pas son origine arménienne et dont l'établissement avait été mis à sac, vraisemblablement par les "Loups gris", dans la nuit de dimanche à lundi. Etablissement qui, d'ailleurs, a encore été visé par des pierres, mercredi.

Toutefois, si les matraques - qui font toujours mal, c'est d'accord - ont servi à quelques reprises, ce n'est pas sans une certaine modération, voire de la précaution, avons-nous observé. Comme pour ne pas en rajouter.

Cela s'est par exemple produit à proximité du café "Le Bon Samaritain", alors que ses habitués regardaient les événements qui se déroulaient sous leurs yeux. Un homme fut pris à partie par un autre - et l'on vit un couteau sortir d'une poche. La charge de police qui mit fin à cet incident en particulier fut ainsi très limitée. "Ici, c'est un café multiculturel", disait plus tard un client en déplorant que quelques-uns exacerbent la haine des autres.

Bilan en fin de soirée : aucun blessé grave, mais quelques émeutiers et 10 policiers légèrement atteints; 4 voitures fortement abîmées; des dégradations contre le mobilier urbain; la circulation fortement perturbée. Et plus de 100 arrestations, dont celles de 2 ou 3 auteurs qui avaient tenté de pousser, à l'aide de la leur, des voitures de police banalisées contre la foule ! (La Libre Belgique, Roland Planchar, 25/10/2007)

Communiqués: Les arméniens de Belgique menacés par les loups gris

Le Comité de Défense de la Cause Arménienne a diffusé le communiqué suivant sur les agressions de la nuit du 21 au 22 octobre 2007:

Dans la nuit du 21 octobre 2007, plusieurs centaines de manifestants turcs ou d'origine turque se sont rendus devant l’ambassade des Etats-Unis à Bruxelles et sont parvenus à arracher le drapeau américain en vue de le déchirer et de le brûler. Le projet du Congrès américain de reconnaître le Génocide des Arméniens et l’opposition des Etats-Unis à l’invasion de l’Irak par la Turquie sont très probablement à l'origine de cette manifestation déchaînée et non –autorisée.

Un journaliste indépendant d’origine turque qui filmait la manifestation, a été agressé par une vingtaine de turcs. « Mehmet Köksal » est membre du conseil de direction de l’association des journalistes professionnels de Belgique.  La police était présente mais  ne lui a pas porté assistance.

Vers une heure du matin, les ultranationalistes turcs, ont saccagé un café tenu par un arménien dans la commune de Saint-Josse-Ten-Noode; là aussi sans aucune intervention policière malgré la présence de la police sur place bien avant le saccage du café.  Encore une fois, nous tenons à souligner, que ce café a été la cible des loups gris uniquement parce qu’il appartenait à un arménien.

De plus, le Comité de Défense de la Cause Arménienne se doit d'insister particulièrement sur le fait que la police n’a procédé à aucune arrestation malgré l’agression du journaliste progressiste Mehmet Köksal et malgré le saccage du café tenu par un arménien.

Les faits sont indéniables, des provocations et des messages insultants, haineux et racistes envers la communauté arménienne ont été propagés et entendus. Selon l’article paru le mardi 23 octobre 2007 dans le journal « Le Soir » lors de l'attaque du café arménien, 10 , 20 , peut-être 30 personnes saccagent l’établissement aux cris de « Tuer–le c’est un Arménien ! ».

Des phrases poignardantes envers la communauté arménienne de Belgique qui se voit une fois de plus menacée par les ultranationalistes turcs de Belgique « Les Loups Gris », et ce, sans réaction et sans protection des autorités belges et des forces de l'ordre.

Depuis plusieurs années, la communauté arménienne de Belgique est continuellement confrontée à des actes et propos négationnistes. Un négationnisme d’Etat de la Turquie qui s’exporte en dehors de ses frontières et qui pénètre de plus en plus dans les esprits de la population d’origine turque et même dans les rangs de certains hommes politiques belges.

Le Comité de Défense de la Cause Arménienne de Belgique condamne avec la plus grande fermeté ces actes racistes envers la communauté arménienne de Belgique. Il appelle les autorités compétentes belges: à prendre toutes les mesures nécessaires pour que de tels événements à caractère xénophobes ne puissent plus se reproduirent; à protéger physiquement les citoyens belges d’origine arménienne afin d'éviter un plus grand nombre de dégâts et de victimes. (contact@cdca.be, 24 octobre 2007)

Le communiqué du président du Comité des Arméniens de Belgique M. Michel Mahmourian:

L’explosion de haine de la nuit du 21 au 22 octobre 2007 est d’une gravité exceptionnelle. Jamais la main d’Ankara n’avait osé ni pu frapper si fort et de manière si spectaculaire la capitale de l’Europe. En s’attaquant à l’ambassade américaine, sans doute le site le plus barricadé et protégé du pays, la Turquie montre certes sa puissance et son pouvoir de nuisance, mais révèle surtout une faiblesse et un tel aveuglement de la Belgique, qu’on ne peut manquer d’y voir l’effet de complaisances et de noyautages.

Cette impression est d’ailleurs renforcée par le terrible silence officiel qui a suivi l’annonce des événements, lourd de gêne et de honte. Le cheval de Troie du fascisme et du négationnisme turc a fait son œuvre de destruction, de terreur et d’oppression, et ceux qui l’ont introduit au milieu de nous en le vantant n’ont plus de mots. Considèrent-ils, comme une partie de la presse qu’il s’agissait après tout d’une dispute entre étrangers, un conflit inter-ethnique, comme on le dit en parlant d’anciennes colonies.

Pas même un mot de sympathie à l’égard des victimes. Auraient-elles eu le tort de s’établir le long de la chaussée des glorieux fils d’Osman ?

Pas un mot de regret non plus du côté de la communauté turque. Au contraire, un conseiller communal CDH, qui les accompagnait (?), a même cherché à excuser l’enthousiasme de ses jeunes.

Pourtant, lorsque l’extrême droite flamande descend dans la rue, elle est immédiatement ceinturée. Deux poids, deux mesures ?

Le Comité des Arméniens de Belgique, qui représente tous les Belges et non Belges d’origine arménienne, descendants pour la plupart des rescapés du génocide de 1915,

- estime personnellement victime de l’agression subie par M. P. Petrossian,

- exige que les coupables et leurs commanditaires, bien connus de la Police, soient traduits en justice, condamnés et, à tout le moins, privés de leurs droits civils et politiques,

- demande la prompte et intégrale indemnisation des victimes par l’autorité communale ou régionale. (mm@ldmh.be, 24 octobre 2007)

L'appel du CLEA pour l'audience du 26 octobre du procès DHKP-C

La Cour d’Appel d’Anvers prononcera le vendredi 26 octobre sur les questions de procédures soulevées par la défense au procès DHKP-C.
Le CLEA vient de faire un appel à l'opinion démocratique pour un rassemblement à 8h30 sur les marches du Palais de Justice d'Anvers, Waalse Kaai, 35A, afin de défendre les libertés fondamentales.

L'appel du CLEA:

Le 19 avril dernier, la Cour de Cassation prononçait un Arrêt que l’on peut qualifier –à raison– d’«exceptionnel» dans les annales judiciaires de ce pays. Coup sur coup était en effet annulé le jugement rendu en première instance contre sept membres présumés de l'organisation révolutionnaire DHKP-C, et contestée l’attitude servile des juges de la Cour d’Appel. En cause ? La nomination, entachée de suspicion, du juge Freddy Troch à la tête du tribunal correctionnel du premier degré –une manœuvre organisée par le Procureur fédéral Delmulle et que les juges d’Appel avaient, «à tort», accepté d’avaliser. De ce fait, la Cour de Cassation exigeait que toutes les incriminations soient rejugées devant une autre Cour d’Appel.

C’est ainsi que les 27 et 28 septembre s’est tenue, à Anvers cette fois, une audience préliminaire (avant le début des débats officiels, toujours prévu le 8 novembre prochain). Au cours de cette  session préalable, les avocats de la défense ont contesté (comme à Bruges puis à Gand) une série d’incidents et d’abus de pouvoir qui avaient déjà dévoyé les deux verdicts antérieurs : des manœuvres qui, au final, avaient contribué à restreindre (voire à anéantir) une série de droits auxquels les prévenus auraient dû normalement prétendre. Ces éléments préjudiciels se sont notamment cristallisés à travers…

— une instruction judiciaire manipulée et orientée, afin qu’elle reste un manifeste uniquement «à charge» des prévenus ;

— un procès correctionnalisé d’office, dont les juges n’ont jamais voulu convenir du caractère indéniablement politique (alors que les délits de nature politique relèvent de la Cour d’Assise) ;

— la désignation de l’Etat turc au titre de partie civile au procès, alors que cette qualification était et reste parfaitement illégitime.

Sur ces trois points, ainsi que sur la conclusion à tirer du verdict de Cassation lui-même (un verdict radical, laissant supposer que le procès se devait d’être recommencé depuis le tout début, et non «sauter» la première instance), les décisions qu’édicteront les trois juges de la Cour d’Appel d’Anvers –ce vendredi 26 octobre– seront donc extrêmement importantes. Car c’est l’allure générale imprimée à ce nouveau procès qui sera, ce jour-là, ainsi dévoilée. De même que l’appréciation, portée par les trois juges anversois, sur les actes reprochés à des inculpés qui ne sont ni des malfaiteurs, ni des criminels, ni des terroristes.

Aussi passionnément qu’hier, exprimons donc –à Bahar, Dursun, Fehriye, Kaya, Musa, Sükriye, et Zerrin– notre solidarité puisque, à travers leurs cas singuliers, c’est (une nouvelle fois) le sort de nos libertés à tous qui se joue ici… (www.leclea.be, 24 octobre 2007)

Appel urgent aux dirigeants politiques belges

Les communautés kurde, arménienne et assyrienne vivent actuellement dans un trou noir créé en Belgique par le régime répressif d'Ankara en raison du laxisme de certains hommes politiques belges; un trou noir qui peut générer, à n'importe quel moment, une nuit de cristal, et même une purification ethnique dans la Commune de Saint-Josse.

Malgré nos multiples avertissements, des ultranationalistes turcs en Belgique poursuivent leurs actions terroristes et criminelles en jouissant d'une totale impunité. Dimanche 21 octobre en fin de soirée, après une manifestation non-autorisée devant l'ambassade des Etats-Unis à Bruxelles, les Loups Gris ont tabassé le journaliste indépendant belge d'origine turque Mehmet Koksal alors qu’il filmait l'évènement.

Le cortège a poursuivi sa route en hurlant des slogans nationalistes et en portant le drapeau turc et celui des Loups Gris (trois croissants) à travers les quartiers turcs. A leur arrivée dans les quartiers multi-culturels de Saint-Josse, ils ont d'abord attaqué un disquaire kurde situé rue de Liedekerke, puis ils ont complètement saccagé un café de la chaussée de Louvain, tenu par un citoyen d'origine arménienne.

Depuis la reconnaissance du génocide arménien par la Commission des Affaires Etrangères du Congrès américain et l'intensification des combats entre l'armée turque et la guérilla kurde dans le sud-est de la Turquie, les jeunes Turcs de Bruxelles sont systématiquement provoqués par les sites turcophones soutenus par l'Ambassadeur de Turquie. Dimanche, des messages agitateurs ont été diffusés par SMS dans la communauté turque.

Ce qui est scandaleux de la part des autorités belges, c’est que malgré ces provocations évidentes, elles n'ont pris aucune mesure sérieuse pour empêcher des agressions éventuelles. Or, dans le passé, les forces de sécurité étaient fortement mobilisées en cas de manifestation devant l'Ambassade des Etats-Unis. Pour cette manifestation sauvage, on n'a chargé que quelques policiers, bien trop peu nombreux pour empêcher ces débordements et cette agressivité.

Le fait que ces provocations s'effectuent en langue turque ne constitue pas une excuse pour ne pas pouvoir estimer l'ampleur de cette mobilisation car il y a beaucoup de personnes d'origine turque se trouvant dans la police, dans les collèges et conseils communaux voire même dans les assemblées régionales et fédérales. Ces personnes ont des relations privilégiées avec l'Ambassade de Turquie ainsi qu’avec les médias turcs. Donc, elles sont parfaitement au courant de ces provocations.

Qui plus est, il ne s'agit pas de la première agression ultranationaliste turque commise à Bruxelles. Dans le passé, les communautés non-turques en provenance de Turquie ont été plusieurs fois la cible des Loups Gris.

Au début 1994, cent cinquante Kurdes participant à une marche pacifique ont été agressés par plusieurs centaines de Loups Gris quand ils sont arrivés à Saint-Josse.

Cinq ans plus tard, le 17 novembre 1998, l'Institut Kurde de Bruxelles, le Centre Culturel Kurde et un local assyrien ont été attaqués et incendiés par les Loups Gris devant la police.

Le 10 décembre 2005, un engin incendiaire a été lancé dans les locaux du bureau du parti pro-kurde DEP, détruisant la porte d’entrée.

Le 2 décembre 2006, des centaines de Loups Gris s'étaient rassemblés place Saint-Josse pour attaquer les locaux kurdes après la distribution d'un appel contre la présence d'une association kurde située à Saint-Josse-ten-Noode, mais grâce aux mesures préventives prises par la police, cette tentative a échoué.

Toutefois, dans la nuit du dimanche 1er avril 2007, les locaux de la même association ont été ravagés par un incendie criminel. A l'étage, les habitants ont été exposés au risque de brûler vifs.

Alors que les associations démocratiques oeuvrent pour une cohabitation harmonieuse parmi les communautés en provenance de Turquie, l'ambassadeur turc à Bruxelles, en réagissant comme un gouverneur colonial, continue de menacer la paix communautaire dans les communes de Saint-Josse et Schaerbeek.

Dans une interview qu'il a accordée au quotidien turc Hürriyet du 21 avril 2007, l'ambassadeur prend même comme cible le bourgmestre de Saint-Josse, Jean Demannez, en ces termes: "Hé toi! Qui es-tu? Qui t'a donné cette mission? Comment se fait-il que tu puisses qualifier mes compatriotes comme Turcs, Kurdes, Arméniens, Assyriens? Personne ne peut soumettre mes compatriotes à une telle division ethnique. Nous ne permettons jamais de diviser ainsi nos compatriotes!"

Les communautés kurde, arménienne et assyrienne vivent actuellement dans un trou noir créé en Belgique par le régime répressif d'Ankara en raison du laxisme de certains hommes politiques belges; un trou noir qui peut générer, à n'importe quel moment, une nuit de cristal, et même une purification ethnique dans la Commune de Saint-Josse.

Ayant réagi dans le passé contre toutes les agressions précitées, nos organisations issues de l'émigration politique en provenance de Turquie:

    * appellent tous les responsables politiques à assurer la protection des communautés non-turques et des opposants du régime d'Ankara contre les agressions criminelles des Loups Gris, protégés par l'Ambassade de Turquie, par les élus belges d'origine turque et malheureusement par certains leaders de partis politiques en quête des votes des électeurs nationalistes turcs.
    * demandent l’ouverture immédiate d’une enquête afin d’identifier et punir les agresseurs et surtout les instigateurs de cette terreur politique.


L'Association des Arméniens Démocrates de Belgique
Les Associations des Assyriens de Belgique
L'Institut Kurde de Bruxelles
(http://www.kurdishinstitute.be)
La Fondation Info-Türk
(http://www.info-turk.be)

Contact:
collectif1971@scarlet.be, tél: 02-215 35 76 (F)
kib@skynet.be, tél: 02-230 89 30 (N)


Communiqué de l'AJP: Un journaliste agressé par les Loups Gris

Dimanche 21 octobre, peu après 23 heures,  le journaliste indépendant Mehmet Koksal (notamment rédacteur du blog http://allochtone.blogspot.com/ ), membre du Conseil de direction de l’Association des journalistes professionnels (AJP), a été violemment agressé à Bruxelles par une vingtaine de jeunes du mouvement turc d'extrême droite Loups Gris.

Cet incident s’est passé pendant une manifestation devant l’ambassade des Etats-Unis. Mehmet Koksal, Belge d’origine turque, suivait professionnellement cette manifestation lorsque des jeunes l’ont reconnu et interpellé comme « traître à la patrie, ennemi ! ».

Poursuivi, il a été tabassé, recevant des coups de poings et de pieds essentiellement au visage. Il a déposé plaine contre X.

L’AJP proteste vigoureusement contre cette atteinte violente au droit d’un journaliste de faire son travail, et à sa liberté d’opinion. La démocratie ne peut tolérer ces méthodes d’intimidation, de la part de qui que ce soit.

L’AJP regrette, par ailleurs, que Mehmet Koksal n’ait pas bénéficié de la protection immédiate de la police, présente sur les lieux et témoin de l’agression.

Contact : Martine Simonis 0476-22.50.52 - Jean-François Dumont 0473-43.45.00

Fédération arménienne: Pogrom à Bruxelles

Une manifestation organisée par l’extrême droite turque – les sinistres Loups Gris – a violemment dégénéré hier soir à Bruxelles. La manifestation était initialement dirigée comme l’ambassade américaine en Belgique en raison du projet du Congrès américain de reconnaître le Génocide des Arméniens et de l’opposition des Etats-Unis à l’invasion de l’Irak par la Turquie. Après avoir déchiré et brûlé le drapeau U.S. qui flottait sur l’ambassade, les émeutiers se sont brutalement déchaînés.

Mehmet Köksal, un jeune journaliste d’origine turque connu pour ses opinions dissidentes par rapport à Ankara a été reconnu après qu’un manifestant se soit écrié « les gars ! C’est Mehmet Köksal, ce fils de pute de journaliste, ce traître à la patrie, notre ennemi ! Arrêtez ce connard, on va lui faire la peau ! ». Il a été pris à partie et violemment lynché sous l’œil impuissant de la police ; il n’a trouvé son salut que dans la fuite.

Plus tard, vers minuit, en passant devant un café du quartier Saint-Josse tenu par un Arménien, le cortège de haine a sauvagement détruit le local au cri de « lui, c’est un Arménien, mort à l’Arménien ! » tandis que les policiers pourtant présents étaient contraints de trouver refuge devant la horde barbare de quelques 400 Loups Gris.

La Fédération Euro-Arménienne condamne sans appel l’importation en Europe de ces coutumes racistes et criminelles, bien connues des Arméniens comme prélude aux massacres systématiques des citadins arméniens : «  Nous attendons des autorités policières et judiciaires une fermeté exemplaire à l’égard des membres de ces bandes criminelles et de leurs commanditaires » a déclaré Laurent Leylekian, le directeur de la Fédération Euro-Arménienne.

« Nous savons que ces pogroms ont toujours porté la signature de la Turquie » a ajouté Laurent Leylekian. La Fédération précise que l’appareil de l’Etat turc- police, armée et pouvoir judiciaire – est profondément infiltré par les formations ultranationalistes, et il est de notoriété publique qu’Ankara a toujours chargé ces forces paramilitaires des Loups Gris, dont la vitrine politique est le MHP représenté au Parlement turc, d’accomplir ses sales besognes en Turquie comme en Europe.

A la veille du vote de la résolution sur la Turquie par le Parlement européen, la Fédération se dit inquiète de l’issue de ce vote : « La liberté dont jouissent ces éléments criminels en Europe est encouragé par l’attitude complaisante de nos institutions envers le racisme, et l’ultranationalisme de l’Etat turc; toute compromission de nos institutions ( Parlement européen et Commission européenne, partis politiques nationaux et européens) envers le racisme et le négationnisme systémiques de l’Etat turc est interprété par Ankara comme une autorisation à installer son ultranationalisme sur le territoire de l’Union » a conclu le Directeur de la Fédération. (contact@eafjd.org, 22 octobre 2007)

Violente manifestation ultra-nationaliste turque à Bruxelles

Des centaines d'ultra-nationalistes turcs ont brûlé des drapeaux américains devant l'ambassade US à Bruxelles dimanche en fin de soirée. Ils ont également tabassé le journaliste indépendant belge d'origine turque Mehmet Koksal qui filmait la manifestation.

Le cortège a poursuivi sa route en hurlant des slogans nationalistes et portant les drapeaux turcs et de Loups Gris (trois croissants) à travers les quartiers turcs.

D'ailleurs ils ont complètement saccagé peu après minuit un café tenu par un Arménien dans la chaussée de Louvain, à Saint-Josse-Ten-Noode. Les dégâts matériels sont importants. La police est intervenue et est restée sur place pour maîtriser la situation. Elle devrait communiquer sur ces incidents dans le courant de la matinée, selon la RTBF.

Le journaliste Mehmet Köksal écrit: "Comment je me suis fait lyncher par les Loups Gris devant l'ambassade américaine"

Dimanche (21/10/07), je reçois un appel vers 22h41 m'informant qu'une "manifestation des loups gris [militants d'extrême droite turque] vient de commencer dans les quartiers turcs de Saint-Josse et Schaerbeek. Le cortège des voitures se dirige vers l'ambassade des Etats-Unis". Le long de mon trajet vers le Boulevard du Régent, je remarque qu'il s'agit effectivement d'une grosse manifestation. Les voitures avec des jeunes turcs défilent, drapeau et symbole de l'extrême droite turque en main, en direction de l'ambassade des Etats-Unis en criant des slogans à la mémoire des "soldats martyrs" [sehitler en turc] tombés récemment dans la lutte armée turco-kurde à l'est de la Turquie.

Arrivé sur le place, environ 200 personnes manifestent violemment devant la grille de la représentation américaine à Bruxelles. Des slogans hostiles, des insultes, beaucoup de drapeaux turcs et du MHP (Parti d'Action Nationaliste), je note rapidement dans mon carnet que la plupart des meneurs ont le visage couvert à l'aide des drapeaux un peu comme des hooligans lors d'un match de foot. Grimpant l'un sur l'autre, l'un des jeunes arrive finalement à décrocher le drapeau américain qui flottait derrière la grille de l'ambassade et c'est l'extase pour la foule qui quitte rapidement les abords immédiats du grillage. A 5 mètres, sur la route des tunnels bloqués, chacun tente d'arracher un morceau du symbole américain.
 
Perdu dans la foule, le conseiller communal schaerbeekois Halis Kökten (CDH) tente d'apaiser les choses mais sans succès. Déployés en grand nombre, les services de police essaye surtout d'encercler les manifestants en évitant soigneusement d'intervenir.

23h04, je suis paisiblement les jeunes loups gris qui s'excitent mutuellement pour mettre le feu au drapeau américain. Je filme un court extrait qui reflète assez bien l'engrenage nationaliste turc : "Yak!Yak!Yak!Yak!Yak!" (Brûle!Brûle!Brûle!Brûle!Brûle!) mais un jeune loup gris me reconnaît et commence à me crier dessus sur un ton menaçant : "Sendemi burdasin ?!" (Toi aussi es-tu là ?!).
Je range rapidement mon appareil et commence à m'éloigner mais le jeune veut absolument de faire lyncher par ses camarades. Il crie : "Hé ! Les gars ! C'est Mehmet Koksal, ce fils de pute de journaliste, ce traître à la patrie, notre ennemi ! Arrêtez ce connard, on va lui faire la peau !" Il répète plusieurs fois les mêmes phrases et je sens la tension monter. Puis, d'un coup, je vois 1, 10, 20, 30 personnes se diriger contre moi pour clairement me casser la gueule. D'autres jeunes tentent de les arrêter en expliquant que cela ne servira à rien mais ils sont rapidement dépassés. Je répète sans cesse que je n'ai rien fait et que je contente de suivre calmement la manifestation mais impossible de placer un moment dans l'avalanche d'insultes qui pleut contre moi. On dirait que brûler le drapeau américain est devenu soudainement secondaire par rapport à la proie facile que je représente dans cette foule. Quelques jeunes me conseillent de partir en courant. Volontiers mais, d'après moi, je risque d'exciter encore plus la foule et à peine essayé, ma crainte devient réalité : un gars me bloque le passage et une vingtaine de personnes plonge sur moi en me rouant de coups de poings et de coups de pieds, essentiellement sur le visage. Je tombe par terre mais les coups continuent de pleuvoir jusqu'à ce qu'un autre jeune m'arrache et me pousse vers un véhicule de police. "Embarquez-le! Embarquez-le!", demande le jeune en criant à la policière qui refuse d'ouvrir la porte de son véhicule.

On continue la course vers la rue de la Loi, j'encaisse encore quelques coups à gauche et à droite puis c'est la délivrance. Un agent m'embarque et m'éloigne de la manifestation après avoir pris note de mon identité. Au final, je m'en sors bien avec quelques coups sur le visage, le dos et des griffes autour du cou. Heureusement qu'aucun de ces militants d'extrême droite n'avait sorti un couteau ou une arme à feu car... je n'aurai pas pu vous relater mon cassage de gueule devant l'ambassade des Etats-Unis. (http://www.allochtone.blogspot.com)

Justice et police turques enquêtent officiellement sur le territoire français

On savait déjà que les services de renseignements français et turcs avaient de bonnes relations et s'échangeaient quelques "tuyaux" et on savait aussi que la justice turque sollicitait le ministère des Affaires Etrangères, jusqu'à lors sans succès, pour venir enquêter sur le sol français, mais qu'une délégation turque composée de 8 membres du parquet, de la police et des services de renseignements (M.I.T.) soit venue à Paris, le 15 septembre 2007 interroger des membres présumés du PKK, "c’est une première", comme dit le journal SABAH, ("le matin", quotidien populaire progouvernemental tirant à  600 000 ex.) dans son édition du 17 septembre 2007.

Un des membres de la délégation turque, qui a refusé de divulguer son identité, précise SABAH,  a même confirmé  que "pour obtenir de meilleurs résultats" ils liaient maintenant "des contacts directs".  L'autorisation, venue de Rachida Dati, ministre de la Justice, l'une des proches du Président de la République, a surpris les défenseurs des kurdes: "C'est l'application de la convention européenne d’entraide judiciaire signée par la Turquie, admet Me Malterre, mais c'était, jusqu'à lors du jamais vu ; c'est, en fait, la suite logique d'une commission rogatoire du juge français qui s’était lui-même rendu en Turquie au printemps pour 'étoffer' son dossier et qui a manifestement transmis aux turcs des informations leur permettant de diligenter, à leur tour,  leur propre commission rogatoire."

Sabah révèle encore que la délégation turque a interrogé Canan Kurtyilmaz, "la nouvelle responsable européenne du PKK", Haci Karakoyun, " financeur", Cemal Aslan, "le courrier", Kazim Ergun, "un des cadres de montagne", et Nihat Aslan, "un parent de Cemal Aslan", tous présentés comme des "affreux, sales, et méchants" et "a  remis en main propre tous les documents et informations nécessaires aux autorités françaises", "obtenus lors des aveux des terroristes attrapés", sauf que les avocats nient en avoir eu connaissance.

Par contre, Sabah omet de rapporter que Kazim Ergun a déclaré, au grand dam des juges français, reconnaître, parmi ses "interrogateurs" l'un de ses tortionnaires, en la personne du directeur de la Sûreté d'Istanbul.

"La délégation turque a demandé aux autorités judiciaires françaises la copie des 100 mille pages de documents ainsi que celle des disques durs des ordinateurs saisis "  insiste Sabah et les avocats ont toute raison de craindre que la chancellerie  s'apprête à s'exécuter; C'est pourquoi ils ont saisi la Chambre de l’Instruction d’une requête en nullité et demandé au Garde des Sceaux  de bloquer la procédure dans l'attente du résultat de la requête.

Cette affaire est évidemment d'une extrême gravité tant du point de vue du droit que de la morale, et heurte profondément les consciences. (André Métayer - http://www.agencebretagnepresse.com/fetch?id=8130)


32 personnes en "greve de la faim" - Appel à la solidarite

Sans gouvernement et faute de critères de régularisation l’Etat belge, son ministère de l’intérieur et son office continuent leur « travail » : arrestations et rafles, enfermements et expulsions de personnes « pas d’ici », qui pourtant ne demandent qu’à pouvoir participer et contribuer positivement au développement de ce pays.

Une centaine de Sans Papiers se réunissent depuis 5 mois et ont fondé le Collectif  des Sans Papiers en Lutte. Ils sont en Belgique depuis en moyenne 7 ans. La majorité ont fait une demande de régularisation et certains ont reçu un ordre de quitter le territoire.

La commune de Saint Josse a mis le 15 septembre à la disposition de ces militants un local qui leur permettra d'organiser des activités en vue de demander une nouvelle fois aux partis politiques que le prochain gouvernement adopte une solution pour l'ensemble des sans-papiers vivant en Belgique. Cette présence au stade communal aura pour objectif, à court terme, d’obtenir une négociation avec l'Office des Etrangers pour trouver une solution immédiate pour tous les dossiers en cours de régularisation.

Trente deux d’entre eux ont décidé après cinq mois de réflexion d’entamer une grève de la faim. Ils sont déterminés et organisés. Ils ont décidé d’aller jusqu’au bout : ils exigent leur régularisation, la suppression des centres fermés et l’arrêt des expulsions.

« Nous, membres du Collectif  des Sans Papiers en Lutte, nous nous retrouvons aujourd’hui comme tous les autres sans papiers, incertains de notre futur en Belgique. Nous sommes obligés de continuer à vivre les conséquences d’une politique répressive qui traite les sans-papiers comme des criminels. Les politiques mises en oeuvre par le Gouvernement à notre encontre continuent sur  la même mode : répression, rafles; enfermement, expulsion.

Vivre sans exister, dans la clandestinité et la peur.

Nous avons décidé de commencer une grève de la faim ce 19 septembre. Cette décision n’a pas été facile à prendre. Personne ne décide de mettre sa santé en péril sans y réfléchir. Nous voulons tenter cette action de la dernière chance, parce que nous sommes conscients que le gouvernement ne nous régularisera pas sans ça.

Nous avons tous des raisons légitimes d’être régularisés, pourtant le gouvernement ne nous écoute pas.

Nous sommes profondément respectueux des autres, c’est pourquoi nous avons choisi ce moyen d’action non-violente.

Nous tenons à affirmer haut et fort, et avant toute autre considération, que l’immigration n’est ni un « problème », ni une menace pour la sécurité nationale et à dénoncer l’instrumentalisation politicienne de ce fait de société. La régularisation n’appauvrit pas un pays, elle l’enrichit. »

Collectif des Sans Papiers en Lutte

Abdeslam     0474/50 36 55
Khaled         0484 /82 16 94

Nous appelons tous les citoyens, politiques, syndicats, associations à soutenir cette action des sans-papiers du CSPL et à faire pression sur les autorités concernées pour obtenir la régularisation de ces personnes. Nous ne voulons pas que la politique d’immigration ne provoque à nouveau des pertes humaines dans notre pays.
 
Ils ont des besoins logistiques (eau, thé-tisanes, sucre, café en poudre, verres, grand thermos, produits de nettoyage-javel, papiers de toilette et serpillières, carte de téléphone…) et de  chaleur humaine.
 
Venez leur rendre visite au stade de St Josse,
Rue de Lombaerde, 55
1140 Evere (au bout de la rue sans issue)
NB. Bus pour le stade de Saint-Josse : 80 ; 66  arrêt Place Paduwa. 318 ; 410 ; 358 ; 359.

ou si vous ne savez pas vous déplacer, envoyez leur une lettre.
 
N’hésitez pas non plus à verser sur le compte de soutien :
Comite 25 fevrier 2006 : 063 - 4107523 - 93
 
Ils ne sont pas loin, c’est la régularisation qui est loin!

LA CRER - Comité de Soutien  coordsanspapiersbxl@yahoo.fr - http://regularisation.canalblog. COM/
Tel.: 0496 40 33 09 - 0473 62 87 33

Le procès fleuve poursuit son cours...

Pas grand chose de neuf durant les deux dernières séances du "procès du DHKC" qui se sont déroulées les 27 et 28 septembre derniers. Il s'est agi essentiellement d'essayer de fixer les "règles du jeu" sachant que celles-ci auront un impact décisif sur le déroulement et l'issue du procès.

À nouveau, les avocats de la défense, qui se sont montrés particulièrement combatifs, ont demandé le report aux assises pour une affaire où il est question de délit politique, or une telle décision n'est plus tombée en Belgique depuis près d'un siècle à cause de la restriction de la définition de pareil délit. La Constitution belge prévoit en effet que les procès de délits à caractère politique doivent se faire dans le cadre d'un jury populaire (article 150).

Même avec cette définition restreinte et s'en tenant au grief principal déployé par le ministère publique , i.e. "le DHKP/C est une organisation qui veut renverser l'État turc", il est en effet manifeste que l'on intente un procès purement politique aux membres présumés de l'organisation susdite.

Une autre des réclamations mises en avant par la défense : l'annulation de la mesure spéciale qui permet à l'État turc de se constituer partie civile (voir topic précédent), ce qui a d'ailleurs valu la moue boudeuse et mécontente de Kris Vincke...

Mais aussi l'impossibilité de faire appel de la décision de ce tribunal ; la décision par la Cour de cassation en avril dernier de casser complètement les deux précédents jugements et de porter le procès directement en appel est en effet unique dans l'histoire judiciaire belge. Une des possibles décisions prochaines du Tribunal d'appel pourrait donc être de se déclarer incompétent et de renvoyer l'affaire en correctionnel. On recommencerait alors vraiment tout depuis le début...
Enfin, les avocats de la défense demandent aussi des enquêtes complémentaires de la part de l'instruction. Ils reprochent notamment au procureur Johan Delmulle d'avoir essentiellement construit un dossier à charge et d'avoir négligé d'apporter des éléments à décharge comme il se doit. L'instruction en effet ne repose que sur des préjugés, des postulats, des lapalissades et autres choses qui n'ont pas besoin d'être démontrées. De la part de la défense, il s'agit donc de secouer ce château de cartes sécuritaire en partant de faits avérés et d'éléments concrets.

Un bon exemple de ce type de préjugés justement : l'affaire du bazooka qui consiste en une photo où l'on voit Bahar tenir un vieux RPG dans une maison près des villages de Sabra et Chatila et qui prouverait sa personnalité selon le ministère public. Un très bon communiqué destiné à la presse flamande a été réalisé à ce sujet en réaction au suivisme de la VRT et a été signé par une série de personnalités syndicales (ABVV) ou issues du milieu associatif (Greenpeace, ATTAC,...), par des professeurs d'université (VUB, KUL, UGent), par des artistes et bien sûr par le Clea.

Concernant la mise en scène autour du procès, pas de changement majeur : fouilles corporelles systématiques, les loukoums et autres friandises apportées sont assimilés à des "substances suspectes" et la dernière séance révèlait la quasi parité 1 policier / 1 personne dans le public.

Nihil novi sub sole.

Pour l'heure, une seule chose fait l'unanimité depuis la cassation : l'issue du procès est ouverte. Aucune estimation, aucune probabilité n'est faisable mais la décision de la cour le 26 octobre prochain sera très certainement un bon indicateur du nouveau ton emprunté. (blogduclea.blogspot.com, 1 octobre 2007)



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