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INFO-TURK


A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

31st Year / 31e Année
Novembre
 
2006  November
N° 339
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
editor@info-turk.be
Chief Editor /Rédacteur en chef: 

Dogan Özgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
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vigette-liberté

Chants et paroles pour la liberté d'expression

Le samedi 9 décembre 2006
à partir de 18h30
Salle Maelbeek, Rue du Cornet 97  à 1040 Bruxelles


Titres des évènements du mois
Titles of this month's events




  O Droits de l'Homme / Human Rights O

La Turquie condamnée pour violation de la liberté syndicale

Prisons: Des manifestants occupent le bureau de l'AP à Ankara
Mise en cause du régime d'isolement dans les prisons turques
"Erdogan Discussing 301 With Wrong People"
La Turquie condamnée pour la mutation d'un fonctionnaire

21 interpellations lors d'une manifestation anti-nucléaire de Greenpeace
Detentions During Anti-YOK Protests
9-month human rights record judged dark by the IHD
Possibilities of prosecuting Turkish leaders for crimes against humanity
Human Rights defender wins case against Turkey
TIHV's 2-month evaluation of human rights in Turkey
Quelle version du nationalisme turc est en vigueur en Turquie?
TIHV Condemns Attack on Lawyers in Istanbul
Women Harassed and Raped In Detention
Deputies meet with activists on F-type prisons
La Turquie condamnée à Strasbourg pour mauvais traitements

TIHV's Recent Human Rights Reports in Brief


O Pression sur les médias / Pressure on the Media O

World musicians met in Istanbul against censorship

A newspaper seized, a Kurdish journalist sentenced
International organizations' call for repealing laws that penalise expression
Professor Yayla hauled to the dock for criticism of Atatürk
BIA² Media Report: Army Shadow on Press
Journalists, jurists offer yet another proposal for Article 301 changes
L'allemand Axel Springer multiplie les avancées à l'étranger
Débat: Presse alternative contre désinformation publique 
The number of the imprisoned journalists in Turkey: 25
Ozgür Gündem interdit pour 15 jours sous la pression des militaires
Journalists' Right to Trade Union Organization on Agenda
Axel Springer entrera sur le marché des médias turcs
Writer Magden Acquitted on Two Cases
KESK & TMMOB: "Abolish Article 301"
RSF rappelle que 65 personnes ont été poursuivies en vertu de l’article 301 
KKTC: deux journalistes condamnés par un tribunal militaire
International Independent Media Forum Calls for Actions
Embarrassing news for Turkey on the internet
International Independent Media Forum Starts in Istanbul
Acquittement d'une scientifique turque de 92 ans opposée au voile
Turkey holds 98th rank on press freedom list

TIHV's Report on Recent Pressures on the Media


O Kurdish Question / Question kurde O

Reportage: Les soldates du PKK dans les montagnes d'Irak
Investigation into Linux-based Kurdish software
Live Program Ends After Police Interference
Ataturk a-t-il promis l'autonomie aux Kurdes?
Les guérillas du PKK résistent dans les monts du nord de l'Irak
Cours d'éducation politique pour combattants du PKK en Irak
Six militants kurdes et un soldat tués dans des combats en Turquie
Why this difference in treatment of the Cypriots and the Kurds?
Un soldat turc tué à l'est dans un accrochage
Trois militants kurdes tués dans des combats avec l'armée turque
Un informateur de l'armée condamné à près de 40 ans de prison
Les critiques kurdes concernant le rapport de la Commission européenne
DTP says police raid its office, detain seven
Kurdish Journalists Questioned for Covering Killing

0 Minorités / Minorities 0

Les sondages d'opinion de la TV CNN Turk sur le génocide
MRG dénonce les discriminations contre les chrétiens en Turquie
Sweden to Investigate Finding of Assyrian Mass Graves in Turkey
Deux chrétiens jugés à Istanbul pour insultes à l'islam et à la Turquie
L'appel du CDCA à la DB pour les pertes arméniennes
Cemil Koçak: Non-rupture entre les Unionistes et les Républicains turcs
Ankara renouvelle son offre pour un comité d'historiens
USA : l'historien Taner Akçam harcelé et menacé par des négationnistes
Procès des jeunes Turcs accusés de l’attaque d’un stand arménien
Turkish Parliament passes Foundations Law
La question du génocide des Arméniens exclue du rapport de la CE
Human rights abuses rise amidst rising religious and nationalist extremism
Incident relatif au génocide des Arméniens à la conférence NewsXchange
All religious temples are forced to hang Turkish flag


O Politique intérieure/Interior Politics O

Former MP Bucak Sentenced to Jail

Les funérailles d'Ecevit transformées en manifestation anti-gouvernementale
L'ancien Premier ministre Bulent Ecevit est mort
Manifestation pour la laïcité et contre le gouvernement à Ankara
Turkish government under fire for Islamic business scandal
Susurluk Scandal: Unsolved mystery

O Forces armées/Armed Forces O

L'armée turque a radié 37 militaires pour indiscipline et islamisme
L'armée turque suspend ses relations avec la France
Military Court Doomed by the European Court

BBC: Turkish army keeps eye on politicians
"Bombing General" Case Dismissed by Military Prosecutor
Military Jargon Must Cease For Peace
Le chef d'état-major turc en visite de trois jours à Athènes

O Affaires religieuses / Religious Affairs O

Benoît XVI-Bartholomée Ier: la liberté religieuse critère d'entrée dans l'UE
Ankara ne reconnaît toujours pas l'oecuménisme de Bartholomée 1er
Une mini manifestation contre le pape à Istanbul
Veto du Président à une loi sur les propriétés des non-musulmans
La visite du pape en Turquie débute sous le signe de l'apaisement
Manifestation massive à Istanbul contre la venue de Benoît XVI
La Turquie s'apprête à réserver un accueil glacial au Pape
Manifestation à Sainte-Sophie contre la visite du pape
Une élue allemande d’origine turque menacée pour ses propos contre le voile
Un homme tire en l'air, insulte le pape devant le consulat d'Italie
Un roman sur un complot visant à tuer le pape sème l'embarras

O Socio-économique / Socio-economic O

Le numéro un de la mafia turque condamné à 19 ans de prison
EP Report: Turkey should speed up reforms of women's rights
Students Setting Up Union For Rights in Turkey
Istanbul se prépare tant bien que mal au grand séisme prédit par les experts
Dilovasi, symbole de l'industrialisation sauvage, embarrasse la Turquie
Le bilan des inondations dans le sud-est de la Turquie s'élève à 46 morts
Le numéro 2 du FMI appelle la Turquie à maintenir la discipline fiscale

O Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations O

Ankara essuie un sérieux revers, malgré l'appui papal

Douste-Blazy appelle l'UE à être ferme face au refus turc
Un gel partiel des négociations avec la Turquie paraît inévitable
Autriche: 85% d'opposants à l'entrée de la Turquie dans l'UE
Helsinki donne à la Turquie jusqu'à début décembre pour Chypre
L'UE prudente sur l'avenir de ses relations avec Ankara
Sans accord sur Chypre, l'UE au pied du mur
Bruxelles diffère la crise avec Ankara en espérant une solution sur Chypre
Pour Ankara, Chypre et l'entrée à l'UE ne sont pas liés 

Chypre, droits de l'Homme : les efforts "considérables" exigés d'Ankara

Dissensions au sein de la Commission européenne
Le gouvernement turc peu enclin à avancer avant une année électorale
Erdogan a-t-il promis d'accepter la conception chrétienne de l'homme?
UE: Carton jaune à Ankara, en attendant le rouge?
Merkel: La question chypriote menace l'entrée d'Ankara dans l'UE
Olli Rehn: Our relations with Ankara are schizophrenic
Borrell adresse un sérieux rappel à l'ordre à la Turquie
Rapport annuel: Bruxelles va sans surprise taper sur les doigts d'Ankara  

O Turquie-USA/ Turkey-USA  O

US judge clears way for financial assistance to PKK

Le "taliban turc" affirme avoir été systématiquement torturé à Guantanamo

O Relations régionales / Regional Relations O

L'"Alliance des civilisations" pour une solution urgente au Proche Orient
Un ouvrier turc, enlevé en juillet, tué en Irak
Erdogan et Zapatero appellent à agir contre les bombardements israéliens


O Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece O

Papadopoulos critique l'UE après sa recommandation sur la Turquie
La Grèce reproche à la Turquie sa rigueur face aux orthodoxes
Papadopoulos remet au pape des photos d'églises détruites par les Turcs
L'echec de l'initiative finlandaise pour une solution à la question chypriote
Les propositions des Finlandais pour sortir de l'impasse chypriote

O Immigration / Migration O

Confusion: Emir Kir n'a jamais accordé d'interview? Oui ou non ?

Raids against Turkish democratic associations in Germany
La Libre Belgique: Le Secrétaire d'Etat Emir Kir joue à "ni oui ni non"
Charles Picqué invite Emir Kir à s'expliquer
Emir Kir se terre dans le mutisme
Les prisonniers du DHKC à Bruges en grève de la faim
L'affirmation du MIT concernant la poursuite de Fehriye Erdal
Les condamnés du procès DHKC ont saisi la Cour de Cassation
Question sur le régime carcéral des détenus politiques à Bruges
Campagne pour la libération d'un réfugié kurde en Allemagne
Preuve indéniable du négationnisme du secrétaire d'Etat Emir Kir
Pays-Bas : Le parti favori du lobby turc est perdant
Chants et paroles pour la liberté d'expression
Les conditions inhumaines d'emprisonnement de Bahar Kimyongür
Délit d’appartenance et le procès du DHKC-P
Manifestation du CLEA devant le domicile de Mme Onkelinx
Colloque: Le rôle des médias dans la lutte pour une autre société
Le loup gris "démissionnaire" devenu membre du parti socialiste
Incroyable: Le verdict annoncé par la TV turque avant la Cour!
Un verdict d'exception pour sept prévenus du procès du DHKP-C
La situation alarmante des prisonniers politiques en Belgique
Pas de contrôle sur la Diyanet et les autres courants turcs
Elections aux Pays-Bas : Boycott de la communauté turque
Appel du CLEA pour le procès Kimyongür du 7 novembre à Gand



Communiqué de presse

vigette-liberté
D’après un dessin original de Plantu

Chants et paroles
 pour
la liberté d’expression
 
Le samedi 9 décembre 2006
à partir de 18h30
Salle Maelbeek, Rue du Cornet 97  à 1040 Bruxelles

Le virtuose du duduk Dikran Avedisian
Le groupe de danses assyriennes Babylone
Le chanteur kurde Baran G
Le groupe bolivien Kollasuyu-ñan-Bolivia
Le groupe kurde Mozaïk
Le groupe de musique arménien Nor Seront
L'artiste belge Sophie Servais et le guitariste chilien Julio Soto Valdes
Le groupe de danses folkloriques arméniennes Sevan


Réagissant contre les récentes lois antiterroristes et les pratiques violant la liberté d’expression tant en Belgique que dans leur pays d’origine, quatre organisations issues de l’émigration politique en provenance de Turquie organisent le samedi 9 décembre 2006 une rencontre culturelle sous le thème “Chants et paroles pour la liberté d'expression”.

Cette rencontre sera une soirée culturelle (chants, danses...) entrecoupée par des prises de paroles de personnalités d’horizons différents  pour la défense de la liberté d’expression et pour la solidarité avec les victimes des lois liberticides.

Pourquoi cette action commune?
 
Nos organisations constituées par des réfugiés politiques en provenance de Turquie avec le soutien de démocrates belges et européens luttent depuis des décennies pour la défense des droits de l'Homme en Turquie.
 
Les dirigeants de notre pays d'origine négocient actuellement avec leurs homologues européens pour l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne. Comme il a été indiqué dans le rapport de la Commission Européenne, malgré certaines réformes cosmétiques entamées, la violation des droits de l'Homme se poursuit toujours dans plusieurs domaines: la poursuite et l'emprisonnement de journalistes et d’intellectuels, l'interdiction et la confiscation de journaux et publications, le non-respect des droits légitimes du peuple kurde et des minorités ethniques et religieuses, la torture et le mauvais traitement de détenus, les conditions carcérales inhumaines dans les prisons dites de type-F, etc.
 
Au lieu de trouver une solution pacifique à la question kurde, en juillet 2006, le Parlement Turc a, sous la pression de l'Armée, adopté une nouvelle version de la loi anti-terroriste sous prétexte de renforcer la lutte contre le terrorisme.
 
La loi prévoit des peines lourdes même pour ceux qui seraient suspectés d'appartenir ou de soutenir une organisation illégale ou de faire la propagande de celle-ci. En vertu de cette loi répressive, plusieurs rédactions de gauche ont déjà été soumises à des opérations policières et actuellement 25 journalistes se trouvent dans des prisons de haute sécurité pour délit d'"appartenance" ou de "propagande".
 
Alors que, dans le passé, la Belgique se montrait très critique à l'égard des législations et pratiques anti-démocratiques en Turquie, elle collabore maintenant avec le régime d'Ankara pour poursuivre, condamner, emprisonner, et si possible, extrader ses opposants se trouvant sur le territoire belge, même s'ils n’ont jamais été impliqués dans un acte de terrorisme.
 
La condamnation du jeune belge Bahar Kimyongür et de ses amis à des peines très lourdes, en vertu de la loi relative au terrorisme, adoptée par le Parlement Belge en 2003, est un signe très inquiétant. Comme plusieurs ressortissants de Turquie, nous avons été choqués de voir, le soir du 7 novembre, que la télévision officielle d'Ankara a annoncé le jugement contre les accusés du procès de DHKC deux heures avant la fin de la lecture du verdict!
 
Des juristes et des médias dénoncent de manière alarmante les conditions carcérales dans lesquelles se trouvent ces prisonniers politiques aussi bien dans la prison de Gand, qu’à Bruges.
L'histoire montre que les pratiques répressives lancées contre une catégorie de citoyens ne restent jamais dans ces limites. Les lois liberticides pourront s'appliquer demain à n'importe qui sous l'accusation d'avoir commis un délit d'appartenance ou d'opinion.
 
C'est la raison pour laquelle, nos organisations appellent tous les démocrates à protester contre ces lois et pratiques anti-démocratiques de l'axe Ankara-Bruxelles et à se solidariser avec les victimes de cette répression inter-étatique.

Réagissant contre les récentes lois antiterroristes et les pratiques violant la liberté d’expression tant en Belgique que dans leur pays d’origine, quatre organisations issues de l’émigration politique en provenance de Turquie organisent le samedi 9 décembre 2006 une rencontre culturelle sous le thème “Chants et paroles pour la liberté d'expression”.

Cette rencontre sera une soirée culturelle (chants, danses...) entrecoupée par des prises de paroles de personnalités d’horizons différents  pour la défense de la liberté d’expression et pour la solidarité avec les victimes des lois liberticides.


L'Association des Arméniens Démocrates de Belgique 
aadb.asbl@hotmail.com

Les Associations des Assyriens de Belgique
nahro.beth-kinne@scarlet.be

L'Institut Kurde de Bruxelles
kib@skynet.be

La Fondation Info-Türk
http://www.info-turk.be

Avec le soutien de :

Les Ateliers du Soleil, Le Comité pour la Liberté d'Expression et d'Association (CLEA), la Ligue des Droits de l'Homme, Vrede vzw, FVK Rodenbachfonds, ATTAC Wallonie-Bruxelles, Liga voor Mensenrechten, le Centre de Promotion - Kollasuyu-nan Bolivia, la Confédération Européenne des Travailleurs de Turquie (ATIK), Atilim-Belgique

En présence des personnalités:

Prof. Dr. Ludo Abicht (Universiteit Antwerpen), Jan Béghin (Vice-président Parlement Bruxellois, SP.A-Spirit), Paul Bekaert (avocat et administrateur de Liga voor  Mensenrechten), Adelheid Byttebier (Membre du Parlement Bruxellois, Groen!), Jean-Marie Coen (ATTAC Wallonie-Bruxelles), Marie-France Collard (Cinéaste), Ludo de Brabander (Journaliste-Vrede), Céline Delforge  (Membre du Parlement Bruxellois, Ecolo), Thierry Delforge (CLEA), Josy Dubié (sénateur, Ecolo), Dajo de Prins (Liga voor Mensenrechten), Zoé Genot (députée fédérale, Ecolo),  Nelly Maes (Présidente de Vlaams Vredesinstituut et de l'Alliance Libre Européenne), Anne Morelli (historienne à l'ULB), Staf Nimmegeers (Sénateur, SP.A-Spirit), Lionel Vandenberghe (sénateur, SP.A-Spirit), Jenny Vanderlinden (militante des droits de l’homme)

Pour information:

Français: 02-736 78 95 -02- 215 35 76
 Néerlandais: 02-230 89 30

 
collectif1971@scarlet.be


Droits de l'Homme / Human Rights

La Turquie condamnée pour violation de la liberté syndicale

La Turquie a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour ne pas avoir reconnu la personnalité juridique d'un syndicat de fonctionnaires.

Les requérants, deux Turcs âgés respectivement de 55 et de 48 ans, étaient à l'époque des faits membres de l'organisation syndicale Tüm Bel Sen. En 1993, le syndicat conclut avec une commune une convention collective destinée à encadrer les conditions de travail dans les services municipaux.

Estimant par la suite que la municipalité ne tenait pas ses engagements, le syndicat saisit les juridictions civiles turques qui lui donnèrent raison.

Toutefois, en 1995, la Cour de cassation jugea que le syndicat était dépourvu de personnalité juridique et qu'il n'était donc pas habilité à conclure de conventions collectives.

Dans son arrêt, la Cour européenne des droits de l'homme a estimé que l'annulation de la convention collective conclue, et appliquée pendant deux ans entre le syndicat et l'administration constituait une ingérence dans la liberté d'association des requérants.

Les juges ont souligné qu'en refusant de reconnaître la personnalité juridique du syndicat, la Turquie avait manqué à son obligation de garantir la liberté de réunion. Ils ont donc conclu à l'unanimité à la violation de l'article 11.

Ils ont alloué aux requérants 20.000 euros pour dommage moral. (AFP, 21 nov 2006)

Prisons: Des manifestants occupent le bureau de l'AP à Ankara

Une vingtaine de manifestants dénonçant le régime carcéral turc ont accupé lundi matin les locaux de l'agence de presse américaine Associated Press à Ankara, a indiqué à l'AFP un journaliste de l'agence.

Les manifestants, membres de l'organisation de défense des prisonniers (Tayad), ont fait irruption dans le bureau situé dans le quartier résidentiel de Kavaklidere.

Ils ont déployé des banderoles sur le balcon dénonçant les prisons dites de type F où sont incarcérés notamment les détenus condamnés pour des crimes terroristes.

La police anti-émeutes turque est intervenue pour mettre fin à l'occupation pendant plus d'une heure. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène pour déloger 29 activistes qui s'étaient retranchés dans le bureau de l'AP.

La porte qu'ils avaient verrouillée a été enfoncée et les manifestants interpellés au cours d'une intervention musclée.

Une journaliste de l'agence et trois autres employés se trouvaient dans l'appartement lors de l'incident.

Les activistes se sont relayés sur le balcon pour crier des slogans hostiles aux prisons au régime renforcé dites de type F où sont incarcérés notamment les détenus d'extrême-gauche condamnés pour des crimes terroristes.

Ils ont également déployé une banderole géante sur lequel on pouvait lire "Non à l'isolement".

La Turquie a adopté en 2000 ce nouveau système carcéral remplaçant les vastes dortoirs de plusieurs dizaines de détenus, où les mutineries et prises d'otages étaient fréquentes, par des cellules individuelles ou pour trois personnes.

Ces nouvelles conditions renforcent l'isolement des détenus et les rendent plus vulnérables à d'éventuels mauvais traitements des gardes, affirment leurs détracteurs.

Un mouvement de grève de la faim de parents ou proches de détenus pour protester contre ces établissements a fait près d'une centaine de morts. (AFP, 20 nov 2006)

Mise en cause du régime d'isolement dans les prisons turques

Un avocat turc, Me Behic Asci, mène depuis plus de deux cents jours, à Istanbul, ce qu'il appelle un "jeûne jusqu'à la mort" pour dénoncer les conditions de détention, en Turquie, de certains de ses clients. Emprisonnés dans des établissements dits de "type F", ils sont soumis à un isolement quasi complet.

Son combat a été relayé à Bruxelles par deux membres du barreau belge, Me Georges-Henri Beauthier et Me Jan Fermon. Ils viennent de rendre un rapport sur ce conflit après avoir effectué eux-mêmes une mission sur place, les 21 et 22 octobre, pour le compte de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), la Ligue belge des droits de l'homme et l'Association internationale des juristes démocrates. Leur rapport détaille une situation qui, pour l'instant, selon eux, semble indifférer tant les autorités turques que les institutions européennes.

Me Asci et des organisations turques, citées dans le rapport, appellent à une mobilisation du Parlement européen et du Conseil de l'Europe pour faire cesser une pratique qui, estiment-ils, pourrait être un autre obstacle à l'entrée de la Turquie dans l'Union.

"Vie en danger"

Selon eux, c'est en 2000, à l'issue d'une série d'incidents violents, que le gouvernement turc a décidé d'interner des prisonniers - souvent des condamnés pour délit politique - dans des prisons de "type F", conformes, selon Ankara, aux standards des prisons européennes. Dans ces centres, les détenus sont soumis à un régime strict d'isolement, ne pouvant se retrouver, brièvement, qu'à la bibliothèque. Une discipline militaire est appliquée et les contacts entre gardiens et prisonniers sont rares. L'interdiction des visites familiales est un moyen de rétorsion souvent utilisé.

Deux mille prisonniers, au total, seraient soumis à ce régime que Mes Beauthier et Fermon décrivent comme contraire à l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui porte sur le respect de la vie privée et familiale. 122 personnes seraient mortes, depuis six ans, pour avoir fait la grève de la faim en vue de dénoncer cette situation. Fin 2000, une révolte des détenus a été matée violemment, causant la mort de vingt-huit d'entre eux.

Les avocats turcs, les défenseurs des droits de l'homme et l'ordre des médecins d'Istanbul - qui veut enquêter sur les effets de l'isolement sur la santé - se heurtent au silence des autorités. Ces dernières ont refusé de rencontrer la mission belge.

Dans leur rapport, les deux avocats se distancient de la méthode de combat utilisée par Me Asci mais, expliquent-ils, les organisations internationales qui les ont mandatés "ne peuvent rester indifférentes devant la détermination d'un avocat qui met sa vie en danger pour protester contre les conditions de détention de ses clients". Me Asci demande pour ceux-ci des cellules de deux personnes, un accès aux espaces communautaires et un contact social avec un nombre raisonnable de personnes.  (Le Monde, Jean-Pierre Stroobants, 20 novembre 2006)

"Erdogan Discussing 301 With Wrong People"

Coming together with Prime Minister Recep Tayyip Erdogan a few days ago in the wake of a consultative meeting last week, representatives of employers' unions and a group of trade unions have failed to produce a multiparty draft proposing amendments to Turkey's controversial Penal Code article 301.

The failure has prompted the Human Rights Foundation of Turkey (TIHV), Initiative for Freedom of Expression and other civil society organizations to issue statements stressing that the PM is seeking discussions with the wrong people and on the wrong platform.

In the words of Contemporary Jurists Association (CHD) Chair Huseyin Y. Bicen, "Just as it was the case at the preparatory phase of the Turkish Penal Code, the Anti-Terror Law and the criminal proceeding laws, 301 is also being discussed on the wrong platform and with the wrong people".

Yurdatapan: The address should be law and human rights circles

Initiative for Freedom of Expression spokesperson Sanar Yurdatapan said, "If the government is going to consult with the civil society on an issue, it should meet with the NGOs working on that issue. Whereas when one mentions NGOs, they regard it as the TUSIAD, TISK and the unions only to be polite".

Referring to article 301 covering offences of "denigration" of Turkishness, the state and republic, Yurdatapan said "The punishment of such an insult should at the most be shamed by the society and not being taken seriously. It should not be a trial and imprisoned".

Yurdatapan said he believed not only article 301 but articles 299 and 300 of the Penal Code should also be abolished.

Onen: We want to work together

TIHV Executive Board Chair Yavuz Onen meanwhile sent a letter to Prime Minister Erdogan expressing "a desire to work together with the government" on this issue.

Onen said in his letter, "Our organization that has an important accumulation of data on the issue of human rights would like to emphasize once more that it will support all steps to be taken for the democratization of Turkey and that it is open to all kinds of discussions".

Amendments expected

Following PM Erdogan's recent meeting with trade and employers union representatives where he was quoted as welcoming any proposal on amendments to article 301 from these circles, an effort was made over the weekend to draw a multiparty draft to submit to the government.

No draft came out of a scheduled meeting but it has been reported the ruling Justice and Development Party (AKP) is looking for possible amendments to the controversial article, primarily to deal with its ambiguity.

The target, reportedly, is to narrow down the scope of the law where anyone can be put on trial for "denigrating Turkishness" which is regarded as a too general concept.

Under discussion is the possibility of changing the term to "denigrating the Turkish nation". (BIA, November 14, 2006)

La Turquie condamnée pour la mutation d'un fonctionnaire

La Cour européenne des Droits de l'Homme a condamné mardi la Turquie pour atteinte à la liberté de réunion et d'association d'un fonctionnaire qui avait été muté en raison de son activité syndicale.

Metin Turan, qui se voit allouer 2.500 euros pour dommage moral, était fonctionnaire à la direction du ministère des Travaux publics à Tunceli lorsqu'il fonda en août 2001 le syndicat Enerji-Yapi Yol Sen, rattaché à la Fédération des syndicats du secteur public (KESK).
 En octobre, le préfet de la région soumise à l'état d'urgence demanda sa mutation dans une autre région. Il faisait valoir que M. Turan avait assisté à l'enterrement d'un membre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK -séparatiste kurde), prononcé un discours à l'occasion de la journée internationale de la femme et participé à une action de débrayage.

Selon le préfet, l'intéressé avait continuellement participé aux actions préparées par le KESK, ce qu'il considéra comme dangereux et constituant une atteinte à l'ordre public. Le 15 mars 2002, M. Turan fut muté à Yozgat.

Les juges de Strasbourg ont reconnu que le statut de fonctionnaire prévoyait la possibilité de mutation selon les besoins du service public. Mais ils ont estimé que la décision de mutation du fonctionnaire avait été prise "en raison de son appartenance syndicale", ce qui peut être considéré comme "une ingérence des autorités dans le droit à exercer ses activités syndicales". (AFP, 14 nov 2006)

21 interpellations lors d'une manifestation anti-nucléaire de Greenpeace

La police a interpellé 21 membres de Greenpeace mardi à Ankara alors qu'ils manifestaient devant le parlement contre les projets nucléaires du gouvernement, a indiqué à l'AFP une porte-parole de l'organisation écologiste.

Les manifestants portant des blousons noir avec des symboles de l'energie nucléaire et faisant le mort sur les escaliers de l'entrée du complexe ont été placés en garde à vue par la police anti-émeutes pour organisation de manifestation illégale, a précisé la porte-parole, Hilal Atici.

"L'énergie nucléaire tue", proclamait une banderole déployée par les militants.

Inquiète d'une possible pénurie d'énergie et désireuse de réduire sa dépendance énergétique (surtout vis-à-vis du gaz naturel fourni par la Russie et l'Iran), Ankara prévoit la construction de trois centrales nucléaires d'une capacité d'environ 5.000 mégawatts qui devraient entrer en service en 2012.

La construction de la première centrale à Sinop (nord), au bord de la mer Noire, doit commencer en 2007, mais les projets du gouvernement ont provoqué de vives critiques de la part de la population locale et des organisations turques de défense de l'environnement. (AFP, 14 nov 2006)

Detentions During Anti-YOK Protests

Police and paramilitary gendarme forces detained tens of protestors throughout Turkey during a two-day nation-wide protest of the country's Supreme Board of Education (YOK).

The November 6-7 protests marked the 25th anniversary of YOK which is regarded as a remnant of the post 1980 military coup era with control over the country's higher education policy and appointments.

Demonstrations in Istanbul, Ankara, Adana, Bursa, Izmir, Kutahya, Eskisehir and Kocaeli led to intervention while in the Black Sea port city of Trabzon, street fighting between protesters and gendarme troops, some of them shielded with special body armor, resulted with 18 placed under custody.

In capital Ankara, students gathering at Kurtulus square staged a silent march to Mithatpasa Bridge where they were stopped at a police barricade. A large number of students were placed under custody after a scuffle with the police and an attempt to cross through. No immediate figures were available as to how many were placed under custody and how many were wounded.

A number of democratic mass organizations, political party and union representative alongside university students met at the Kadikoy square on November 6 where they marched, in a group of about a thousand, to the Iskele square. Boasting a wide placard in front of them, the demonstrator's demands were clear: "We want equal, scientific, democratic education in the mother tongue against YOK, education at a fee and against investigations". Accompanying the demand was another placard: "We want freedom, brotherhood and a future against imperialist occupation and operations". Following the meeting police detained 6 of the protestors on grounds of shouting "illegal slogans".

In a separate meeting on the European side of the city, a 200-strong group of students gathered in front of the Istanbul University Beyazit campus where, despite heavy security measures, they staged another protest. "We are rebelling against imperialist occupation and education at a fee" said one leading placard as the group marched to the education faculty.

The meeting in Beyazit followed a similar demonstration at the Faculty of Literature on the same grounds where, led by the Communist Party of Turkey (TKP) and members of the Anarchist Block, students marched to the University central building wearing "zombie masks" as well as primary school aprons before stripping them off and setting fire to a set of diplomas.

In the western port city of Izmir, YOK was protested by a 100-strong student group who gathered at the Faculty of Literature of the Aegean University and claiming that the Higher Education Board was in an attempt to silence opposition students through investigations, vouched to raise their voice until the structure was abolished. The group dispersed without an incident as heavy security measures were taken outside.

In the central Turkish city of Eskisehir, the YOK protest was limited to a group of 20 students from the Anatolian University Students Collectives Group who marched to the rectory building where they read a press statement.

Kocaeli witnessed two demonstrations where students protested YOK initially during an organized march in the town center that was surrounded by heavy security.

Speaking on behalf of the group, Mert Temiz said "Today exactly 25 years ago those who staged the 12 September coup entered the universities with their bloody boots. The mark of the pressure that was left on the university was YOK. For 25 years this has been a shadow over universities. And for 25 years the universities are breaking away from the people, step by step, being marketed... YOK came to universities wearing military boots, we will get rid of it with a rebellion".

The second demonstration in Kocaeli was held in the evening hours where a group consisting of the Democratic Youth Movement and KOU attempted to stage a march to the Anitpark. Police blocked the way to the park where students stopped, read a press statement and dispersed.

Other protests were also held in Adana, Kutahya and Bursa where students demanded an end to YOK and scientific, democratic, autonomic education without fees. (BIA News Center, November 8, 2006)

9-month human rights record judged dark by the IHD

Turkey's human rights record has dramatically changed for the worse in the last nine months this year," Turkey's Human Rights Association (IHD) reported on over the weekend.

Disclosing the findings of monthly human rights violations reports at a press conference at the group's headquarters, group's head Yusuf Alatas said that the country's record is not encouraging in terms of right to live and freedom of speech.

He also added that violations of women rights and freedom of expression as well as torture are other critical issues reports over which indicated a downturn trend in the country.

"The first nine months of the country is a lost period regarding human rights," Alatas said.

The country went back especially in terms of ethnic, religious, ideological and sexual discrimination, he explained and expressed his worry over the situation as human rights activists. "We have to make public the truth, we can't escape from this responsibility," he added.

The violations are mostly because of the lack of determination to establish state of law and participatory democracy, claimed Alatas adding that the wide-spread ignorance over the discrimination against minorities is also tragic.

Clashes, violence claim scores of lives

According to the figures of the first nine months, 297 people died including 180 security officers in clashes between the army and the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK). The clashes also claimed two civilian lives. 32 people dies due to landmines and other explosives, while 17 deaths remained unsolved.

36 people died from extrajudicial killing, the report said.

The report which distinguished honor killings from other ways of violence against the women said that some 25 women as well as 26 men and 3 children were killed in the name of honor. Some 150 cases are reported as domestic violence.

Some 308 people faced legal prosecution regarding freedom of expression and 261 of them stood trial. While 58 people were acquitted, 134 people were sentenced.

IHD goes with current head

IHD also held its general congress to determine its new head over the weekend but decided to go with its current head and maintain its emphasis on peace and the resolution of the Kurdish problem.

Yusuf Alatas, current head of the group, didn't face a challenge in the congress which focused on technical changes on its bylaws and slight changes in the administration.

The general congress of the group was held at Kocatepe Culture Center with the participation of several human rights activists and group members. President Ahmet Necdet Sezer, Parliament Speaker Bulent Arinc and Prime Minister Recep Tayyip Erdogan as well as several other prominent politicians were also invited to the congress, but the congress saw considerably low participation from the politicians.

The group will concentrate on efforts for a lasting peace in the society in general and between Kurds and Turks in particular, said Alatas in his speech at the congress.

The first day of the congress became a platform for discussions over human rights violations, democratization process and the Kurdish problem. (The New Anatolian, 6 November 2006)

Possibilities of prosecuting Turkish leaders for crimes against humanity

The Kurdish site Kurdmedia has published a series of articles on the possibilities of prosecuting Turkish leaders for crimes against humanity and war crimes.  You can find all chapters of this research written by Karim Salih by clicking the following web pages.

http://www.kurdmedia.com/news.asp?id=13525
http://www.kurdmedia.com/news.asp?id=13531
http://www.kurdmedia.com/news.asp?id=13537
http://www.kurdmedia.com/news.asp?id=13547
http://www.kurdmedia.com/news.asp?id=13554
http://www.kurdmedia.com/news.asp?id=13560
http://www.kurdmedia.com/news.asp?id=13565
http://www.kurdmedia.com/news.asp?id=13573
http://www.kurdmedia.com/news.asp?id=13574

Below is the first chapter:

A critical analysis of the possibilities of prosecuting Turkish leaders
for crimes against humanity and war crimes since the military coup in 1980 - Part I

“I have the conviction that as long as a nation does the best for its own interests, and succeeds, the world admires it and thinks it moral.” [1] - Talaat Pasha, the architect of the Armenian destruction (1915-1922), in 1915

Abstract

The 1980 military coup has been considered by many Turkish academics and human rights groups a turning point in the Turkish history in terms of both the scale and the extent of brutality of human rights abuses. The atrocities perpetrated against Kurdish civilians, according to Turkish and international human rights defenders, have increased since 1984 under the guise of legitimacy of addressing security concerns.

I intend to explore and catalogue a possible international case against Turkish political and military leaders for injuries inflicted on the Kurdish civilians in Turkey since the 1980 coup. I will discus the criticisms of partiality and prejudice that arise with arbitrary decisions to prosecute crimes against international law committed in some internal armed conflicts but not others of arguably equal brutality. I will contend that bringing into justice those suspected of international crimes and establishment of a realistic picture, based on the historical facts of past deeds are critical preconditions for achieving an everlasting and just peace, and the development of democratic society that could advance the cause of democracy and human rights not only in Turkey but in the whole of West Asia.

Why this paper?

On November 9, 2005, the suspected bombers of a bookstore in Semdinli in Turkey’s Kurdish southeast were apprehended on the scene by the surviving victims and their arms and identity cards that belonged to Turkish security forces were published by Kurdish activists on the internet on the same day. Unlike previous similar bombings against institutions and individuals who asserted their Kurdish identity, this incident attracted domestic and international attention and deepened the controversy of who wields the real power in Turkey.

When Turkish authorities in April 2006, in a bid to defuse the tension between the government and the Turkish Armed Forces (TSK), released the suspected bombers and dismissed the prosecutor who prosecuted them, former President Suleyman Demirel stated that Turkey had not changed very much since the 1980 coup, explaining that “There is the state and there is the deep state ... When a small difficulty occurs, the civilian state steps back and the deep state becomes the generator (of decisions).”

Until Turkey succeeds in reining in the military and eliminating torture, the Kurdish population and the other Anatolian minorities seems are destined to encounter more of the Turkish deep state institutions than the legitimate state.

I believe that opening up debate over the criminal liability under international law for forced disappearances, torture and extra judicial killings, though understandably taboo in Turkey (for a society structured along authoritarian lines, such a debate raises fears of potentially destabilizing consequences), it may help the cause of democracy and human rights that so far countless of Anatolians have lost their lives on its course.

Introduction

In contrast to the 1974 Greek transition from seven year military dictatorship to democracy which accompanied criminal prosecutions of the junta leaders for torture and other crimes, [2] in Turkey the leaders of the 12 September 1980 not only remained unprosecuted after three years of direct military rule, but retained influence over the political administration through the National Security Council (Milli Güvenlik Kurulu - MGK) which they had entrenched in the 1982 Constitution of the Republic of Turkey. [3] Twenty six years on and the unresolved legacy of the coup is increasingly reported to provoke vile crimes [4] amid accusations, from impartial bodies, of military disrespecting the legal order. [5]

This paper will attempt to reach prima facie conclusions on criminal liability in international law for alleged wrongs committed since 1980 in Turkey as well as to assess the available prosecutorial options and the possibilities of enforcement.

Following presenting a brief historical overview of the modern republic of Turkey, ideas and practices of Kemalism, Turkey’s official ideology since 1923, will be examined with some focus on international indifference toward the plight of Armenians until 1923 and the Kurds thereafter as well as a particular interest in military’s role in the politics leading up to the 1980 coup. Starting with a brief presentation of human rights record during the three years following the 1980 coup, Part II will review the evidence documented by independent bodies regarding destruction of villages and forced displacement, torture, and extra-judicial executions and forced disappearances respectively emphasising in particular on the alleged involvement of state. This will be followed by a brief appraisal of Turkey’s international obligations.

Part III will examine the relevant rules of international law on crimes against humanity following an assessment of the conceptual evolution of these crimes and the early failings. Next, the concept of war crimes in internal armed conflicts will be discussed. The status of crime of torture as a discrete crime under international law will be analysed. Part IV will attempt to apply the relevant provisions of law to a selection of the available evidence in relation to crimes against humanity, war crimes and torture respectively. The requirement of the legality principle will be thoroughly analysed, employing the ICTY and ICTR jurisprudence as well as judgments by national courts when appropriate. Part V will explore the possible venues for accountability, evaluating the advantages and disadvantages of each option of a special court in Turkey, the ICC and an ad hoc international criminal tribunal respectively.

Finally, Part V will attempt to critically analyse the possibilities of enforcing international criminal law especially in the case of a NATO ally like Turkey. This paper will expound a view that pursuing criminal accountability for serious violations of international law, though not a panacea, is morally and legally imperative and would contribute to international peace and security in the long run. It will be contended that biased selective enforcement of international criminal law on arbitrary basis questions the generality of the law which is a prerequisite to its legitimacy.

I. The creation of the Republic of Turkey

After the defeat of the Ottoman Empire in the World War I, the Peace Treaty of Sèvres was signed in August 1920 which provided for the dismantling of the Empire and the formation of Armenian [6] and Kurdish states along a Turkish republic. [7] The modern “Turkey”, led by Mustafa Kemal (surnamed Atatürk “Father of the Turks” in 1934), [8] “smashed its way” [9] out of Sèvres and into modern nation-statehood in 1923 in Anatolia [10] where Greeks, Armenians, Kurds and Assyrians had coexisted for millennia. [11]

On the way to nationhood, the Turkish nationalists Committee of Union and Progress (CUP), who ruled from 1913 to the collapse of Empire in 1918, engaged in the destruction of the Armenians in 1915-17 that resulted in the death of up to one and half million Armenians, almost half of the population. [12] After the war was ended, the British High Commissioner, in January 1919, informed the Turkish Foreign Minister that Great Britain is “resolved to have proper punishment inflicted on those responsible for the Armenian massacres”. [13] Ottoman court-martials, in deed, tried a number of persons and found, in absentia, some Young Turk leaders including Talaat Pasha guilty of “the organization and execution of the crime of massacre" against the Armenian population under Articles 45 and 170 of the Ottoman Penal Code. [14]

Rejecting capitulation of the Ottoman sultan to the Great Britain, Mustafa Kemal established a counter-government in Ankara in April 1919 and a parliament, named “Grand National Assembly of Turkey Türkiye Büyük Millet Meclisi – TBMM” in April 1920. [15] Following the withdrawal of French troops from Cilicia in May 1922, [16] the Greek forces were repelled and the city of Smyrna (present-day Izmir) in September 1922 was captured by Kemal troops. [17] According to some accounts, 200.000 of its indigenous Greek population and Armenian “refugees” were massacred and the city was later set alight. [18]

After his military triumph, Kemal was able to influence the provisions of the Treaty of Lausanne (24 July 1923) [19] which replaced the Sèvres Treaty. [20] The new Treaty not only made no reference to autonomous Armenia or Kurdistan but contained a ‘Declaration of Amnesty’ for all offences committed between 1 August 1914 and 20 November 1922. [21] The CUP members, including those convicted for the mass killing of Armenians by the Istanbul authorities in 1918-1920, had already been granted a general amnesty by the Ankara government of Mustafa Kemal on 31 March 1923. [22] Many of the CUP members became ardent Kemalists and some served as ministers in the modern Republic of Turkey which was officially proclaimed on 29 October 1923. [23]

Kemalism: changing society in short order

The ideology of Kemalism has been enshrined in 1982 Constitution as sacrosanct[24] which cannot be amended; [25] even proposals to do so may constitute a criminal offence. [26] According to Randal, like Italian fascism, Kemalism was characterised by a pivotal feature of the urge to transform and modernise what they saw as a “corrupt society” through the power of the state to enforce, be it violently, “an exclusive racialism”. [27] To modernise the “corrupt” Ottoman society, Kemal imposed radical social, legal, and political reforms that included outlawing the traditional dress code, changing from Arabic to Latin script and adopting new civil and penal codes based on European models. [28]

Turkification, expressed by Kemal as “How happy I am to be a Turk”, [29] was imposed on the whole population, regardless of their ethnic roots, language, culture, and religious practices. [30] Even until early 1990s, school children were taught "Universal Turkish History" and its complement "Sun Language Theory", according which, all peoples and world civilisations originated from the Turks, and Turkish language was the first spoken language in the development of mankind and is the source of all existing world languages. [31]

The Kurds in Anatolia, who at present account for over half of the Kurds worldwide and up to a quarter of Turkey’s population, [32] supported Kemal’s nationalist army in 1919-23 war on promises of “equality” and “a meaningful autonomy” in the new state. [33] As soon as the new borders of Turkey were secured in the Treaty of Lausanne, Kemal began to expel Kurdish members of the government and TBMM. [34] In March 1924, measures were issued proscribing Kurdish political, educational and cultural associations, and banning Kurdish language in a clear breach of Articles 38, 39 of the Treaty of Lausanne. [35] The wards “Kurd” and “Kurdistan” were banned as the Kurds came to be called "mountain Turks" and the Kurdish names of over 20,000 settlements were replaced with Turkish names. [36]

The Kemalist leaders tried little to hide the ultra nationalist drive behind the imposition of Turkification on the Anatolian ethnic communities. In 1925, the Turkish Prime Minister Ismet Pasha (surnamed “Inonu” in 1934) [37] , publicly stated “[w]e are openly nationalist… Besides the Turkish majority, none of the other elements shall have any impact. We shall, at any price, Turkicize those who live in our country, and destroy those who rise up against the Turks and Turkdom.” [38] The suppression of resistance to Turkification culminated in the Dersim massacre of 1937-38, [39] which according to Bruinessen, “undoubtedly, was massive, indiscriminate, and excessively brutal”. [40] According to eye-witness accounts many tribes of Dersim, including those who surrendered, [41] as well as the population of some villages and bigger settlements were annihilated. [42] These accounts have, according to Bruinessen, been confirmed by documents published by the War History Department, which give a detailed account of the military operations. [43]

Similar to Armenian massacres in 1915-22, this large scale mass-murder did not go unnoticed in the West. [44] However in both cases, much like the genocide of the Jews in 1939-45, the West did not raise a finger in support of the vulnerable groups. If one reason of western indifference to the atrocities perpetrated by the Turkish armed forces had been purely political, viz., Turkey was wanted to serve as a bulwark against Bolshevism; the other may have been what Leo Kuper called the “sovereign right to commit genocide” within the national borders. [45] It is not a surprise that the western states paid admiration and more attention to the secularist nature of the Kemalist regime rather than its domestic brutal practices.

Militarism and democracy

Twelve years after the death of the “Eternal Leader”, [46] Turkey held its first open elections which led to the victory of the opposition Democratic Party. [47] The Turkish army, which traditionally proclaims itself as “the protector of the State” and the “custodian of the Ataturk ideology”, [48] overthrew the elected government of Adnan Menderes in May 1960 and executed him along with two of his cabinet members in September. [51] The generals, driven by the statist ideology of Kemalism, brought down another elected government in 1971. [50]

In the mid 1970s, political violence between the left and right movements was on the rise. Much of the violence was carried out by “Grey Wolves” the armed wing of the “Nationalist Action Party (MHP)”, headed by Alparslan Turkes, a leader of the 1960 coup. Martial law was imposed on much of the South-east where the left, despite army support to MHP, was particularly strong. [52]

Justifying intervention on the basis of restoring order and ending “civil war”, [54] Turkish armed forces led by its commander, General Kenan Evren, deposed the elected government on 12 September 1980. [54] The army abrogated the constitution, closed down the parliament and all political parties, and imposed martial law throughout the country. [55] (http://www.kurdmedia.com/news.asp?id=13525)

NOTES:

1. Quoted in Dadrian, Vahakn N., The History of the Armenian Genocide: Ethnic Conflict from the Balkans to Anatolia to the Caucasus (Oxford: Oxford University Press, 1995), p. 383.
2. Kritz, Neil J., “Where We Are and How We Got Here: An Overview of Developments in the Search for Justice and Reconciliation”, in Alice H. Henkin (Ed.), The Legacy of Abuse: Confronting the Past and Facing the Future (Washington DC: Aspen Institute, 2002), pp. 21-46, at 24, 26. For an extensive analysis, see Roehrig, Terence, The Prosecution of Former Military Leaders in Newly Democratic Nations: The Cases of Argentina, Greece, and South Africa (Jefferson, North Carolina: McFarland and Co., 2002), pp. 1-29, 116-185.
3. The Constitution of the Republic of Turkey, available at the official website of the Turkish parliament, Article 118 (As amended on 17 October2001), , (last visited 30 August 2006).
4. Turkish Daily News, Editorial, “Kurdish impasse key factor in rising rate of lynchings”, TDN Ankara, 18 September 2006 (Turkish Daily News – TDN asserts that “politicians, some of Turkey's most renowned academics, civil society representatives…” shared the assessment that the legacy of the 1980 coup “has much to do” with the rising scale of lynching and attempted lynching “directed either at people of Kurdish origin or those who have been outspoken in their defense of the Kurdish cause”).
5. Turkish Daily News, Editorial, “Kretschmer: Military does not respect legal order”, TDN Ankara, 23 September 2006 (the EU representative in Turkey, focusing on the “dominance of the Turkish military's role in politics”, blamed the army ad security organs for “playing their own games, outside the control of the civilian authorities, disrespecting the legal and institutional order”).
6. The Treaty of Peace between the Allied and Associated Powers and Turkey (Signed at Sèvres August 10, 1920), Section VI, Articles 88-93, available at , (last visited 12 August 2006).
7. Ibid, Section 111, Articles 63-65.
8. The Surname Law, November 1934; see, Yildiz, K and G Fryer, The Kurds: Culture and Language Rights (London: KHRP, August 2004), pp. 16-7.
9. Levene, Mark “Creating a Modern ‘Zone of Genocide’: The Impact of Nation and State-Formation on Eastern Anatolia, 1878-1923”, Holocaust and Genocide Studies, Volume 12, No.3, 1998, pp 393-433, at 433; Levene, Mark, “Why Is the Twentieth Century the Century of Genocide”, Journal of World History, Vol. 11, No. 2, 2000, pp. 305-36, at 336.
10. “Anatolia” is roughly the Asian part of the modern Republic of Turkey, east of the Sea of Marmara, while the European part of modern Turkey is part of Eastern Thrace. See Library of Congress, Federal Research Division, “Country Profile: Turkey”, January 2006, , (last visited 08 August 2006). The word “Anatolia” will be used when necessary for its lack of ethnic connotation in lieu of “Turkey” in this paper,
11. McDowall, David, A Modern History of the Kurds (London and New York: I.B.Tauris, 1997).
12. Dadrian, 1995, p. 382.
13. The Foreign Office, 371/4174/118377 (folio 253), cited in Schabas, William, Genocide in International Law (Cambridge: Cambridge University Press, 2000), p. 21.
14. Ibid.
15. McDowall, David, The Kurds, a Nation Denied (London: Minority Rights Publications, 1992), p. 32.
16. Ibid.
17. Dadrian, 1995, p. 271.
18. Horton, George, The Blight of Asia (New York: The Bobbs-Merrill Company, 1926).
19. The Treaty of Peace with Turkey Signed at Lausanne, July 24, 1923, , (last visited 14 September 2006).
20. For an extensive analysis of the Western indifference towards the suffering Armenians and their cooperation with the nascent Kemalism, see generally, Bloxham, Donald, The Great Game of Genocide: Imperialism, Nationalism, and the Destruction of the Ottoman Armenians (New York: Oxford University Press, 2005).
21. Supra, note 19, Article 140.
22. Hofmann, Tessa, “Annihilation, Impunity, Denial: The Case Study of the Armenian Genocide in the Ottoman Empire (1915/16) and Genocide Research in Comparison”, University of Tokyo, 27 March 2004.
23. Ibid.
24. Article 2 of The Constitution of the Republic of Turkey, supra note 3, proclaims Turkey a “democratic, secular, and social state governed by the rule of law....loyal to the nationalism of Ataturk”.
25. Article 4, ibid, declares that Article 2 “cannot be amended nor can its amendment be put forward.”
26. Under the law to protect Ataturk (No. 5816 - 1951).
27. Randal, Johnathan, After Such Knowledge, What Forgiveness: My Encounters with Kurdistan (New York: Westview, 1999), p. 252.
28. McDowall, 1992, pp. 4-5.
29. Randal, 1999, p. 267, p. 258; Kendal, 1980, p. 67.
30. Randal, 1999, p. 267.
31. Kendal, 1980, p. 68, and the list of references; Gerger, Haluk, “Crisis in Turkey”, Middle East Research Associates (MERA), Occasional Paper No. 28, December 1997.
32. See, e.g., Michael Gunter, “Why Kurdish Statehood is Unlikely?” Middle East Policy Vol. XI No 1 Spring 2004. The CIA estimate of Kurdish percentage in Turkey is 20%; see United States Central Intelligence Agency, The World Factbook: Turkey, updated on 7 September, 2006, , (last visited 12 August 2006).
33. Olson, Robert, “Kurds and Turks: Two Documents concerning Kurdish Autonomy in 1922 and 1923”, Journal of South Asian and Middle Eastern Studies, Vol. 15, Winter 1991, pp. 20-31.
34. McDowall 1997, p. 198-200.
35. McDowall 1997, p. 200; for details see Yildiz and Fryer, 2004, p.23. See Articles 38, 39 of the Lausanne Treaty, supra note 19.
36. McDowall 1997, p. 200; As early as 2005, Turkey changed the scientific Latin names of certain animals to remove reference to “Kurdistan” and “Armenia”; see, BBC News, “Turkey renames 'divisive' animals”, 8 March 2005.
37. Ismet Inonu became the first Prime Minister of Turkey in November 1923 and, after the death of Kemal Ataturk, became President from November 1938 to May 1950. After the 1960 military coup he served again as Prime Minister in November 1961- February 1965.
38. Address to the Türk Ocaklari in Ankara, 21 April 1925. Quoted in Bruinessen, Martin van, "Genocide in Kurdistan? The Suppression of the Dersim Rebellion in Turkey (1937-38) and the chemical war against the Iraqi Kurds (1988)", in George J. Andreopoulos (Ed.), Conceptual and Historical Dimensions of Genocide (University of Pennsylvania Press, 1994), pp. 141-170, 145, citing Güney Aslan, Üniformali kasaplar (Butchers in uniform), (Istanbul: Pencere Yayinlari, 1990).
39. Bruinessen, 1994.
40. Ibid.
41. Ibid; Kendal, [cf. Nezan], “Kurdistan in Turkey”, in Gérard Chaliand (Ed.), People without a Country: The Kurds and Kurdistan (London: Zed Books, 1980), pp. 47-106, p. 67; McDowall, 1997,p. 208; Dr. Sivan, Kürt millet hareketleri ve Irak'ta Kürdistan ihtilali [Kurdish national movements and the revolution of Kurdistan in Iraq], (Stockholm, 1975), quoted in Bruinessen, 1994: (“[w]omen and children of [the tribes who surrendered] were locked into hayshed and burnt alive”).
42. M. Nuri Dersimi, Kürdistan tarihinde Dersim [Dersim in the history of Kurdistan], (Aleppo, 1952). Quoted in Bruinessen, 1994: (“the inhabitants of Hozat town...men, women and children, were brought near the military camp outside Hozat and killed by machine gun”).
43. Bruinessen, 1994.
44. Report from the Pro-Consul in Trebizond to Sir Percy Loraine, ‘Memorandum on military operations in Dersim, 27 September 1938’ (Great Britain, Public Records Office, FO 371/21925, Document E5961/69/44), quoted in McDowall, 1997, p. 209; and Bruinessen, 1994 (in one paragraph the British report reads: “the military authorities have used methods similar to those used against the Armenians during the Great War: thousands of Kurds including women and children were slain, others, mostly children, were thrown into the Euphrates… It is now stated that the Kurdish question no longer exists in Turkey”).
45. Leo Kuper, “The Sovereign Territorial State: The Right to Genocide”, in R.P. Claude and B.H. Weston (Eds.), Human Rights in the World Community (Philadelphia: University of Pennsylvania Press, 1989), pp. 56-64.
46. Ataturk was referred to as “Ebedi Sef” meaning the Eternal Leader; see, Kendal, 1980, p. 71.
47. Ibid, p. 78.
48. On the role of military in Turkish politics, see, Rouleau, Eric, “Military with Political Power: Turkey’s Modern Pashas”, Le Monde Diplomatique, September 2000; Ozcan, Gencer, “The Military and the Making of Foreign Policy in Turkey”, in Kirisci, Kemal and Barry Rubin, (Eds.): Turkey in World Politics: An Emerging Multiregional Power, London: Lynne Rienner Publishers, 2001), pp. 16-20.
49. Kendal, 1980, p. 79.
50. Gerger, 1997
51. Ibid.
52. Ibid.
53. See the Preamble to 1982 Constitution, supra note 3, before it was amended in June 1995: “Following the operation carried out on 12 September 1980 by the Turkish Armed Forces in response to a call from the Turkish Nation, of which they form an inseparable part, at a time when the approach of a separatist, destructive and bloody civil war unprecedented in the Republican era threatened the integrity of the eternal Turkish Nation and motherland and the existence of the sacred Turkish State.”, the full online text is available at , (last visited 12 September 2006).
54. United Kingdom Home Office, “Country Report: Turkey”, Country Information and Policy Unit, October 2003, para. 4.1 [hereinafter UK HO 2003].
55. Ibid

Human Rights defender wins case against Turkey

The European Court of Human Rights has ruled that Turkey violated the right to privacy of a human rights lawyer whose premises were searched and whose private professional materials were seized without the requisite authorization.

The case is interesting, according to human rights defenders, because it urges Turkey to revise practices such as frequent house and office searches and property seizure used against human rights defenders.

"This judgment casts a huge doubt on one of Turkey's routine practice of taking cases against human rights defenders and harassing them by making searches of their homes and business premises," Orhan Kemal Cengiz, legal representative of the applicant before the European court and president of the Human Rights Agenda Association, told the Turkish Daily News.

"I believe this jurisprudence will provide human rights defenders with more protection," he added. "This case shows that it is high time to think about the rights of human rights defenders."

Taner Kılıç, a Turkish national who was born in 1969 and who lives in Aegean province of Izmir, is a lawyer and a board member of the Izmir branch of the Association of Human Rights and Solidarity for Oppressed Peoples (MAZLUM-DER). In June 1999 the now-defunct Ankara State Security Court issued a warrant authorizing the search of the headquarters and branches of MAZLUM-DER in order to collect evidence concerning certain acts by the association, allegedly carried out against the "integrity of the country and the secular regime."

Maintaining that the situation was urgent, the public prosecutor extended the scope of the search warrant and ordered the search of the homes and offices of the association's general director and board members.

Subsequently, when communicating the search orders issued by the State Security Court and the public prosecutor to the governors, the undersecretary of the Ministry of the Interior specified that not only the homes and offices of the general director and board members should be searched but also the premises of all branch board members.

During the search of Kılıç's home, the police confiscated two videotapes and photocopied various documents taken from his office. Kılıç complained about the search and the seizure of his property.

The European court found that the search and seizures were extensive and that private professional materials were taken without special authorization. Kılıç was awarded 2,000 euros for non-pecuniary damages and 1,000 euros for costs and expenses.

"It has been confirmed with the verdict issued by an important court like the European court that this arbitrary practice against MAZLUM-DER is illegal," Kılıç told the TDN. "I don't know what sort of an "evidence of crime' with regard to MAZLUM-DER the state is searching for in a drawer in my bedroom that I put my underwear in. I also don't think those who did so know," he added.

Kılıç described the search of his house as a dishonorable act and said those who carry out such searches on behalf of the state should bear the consequences of what they do. (Turkish Daily News, November 5, 2006)

TIHV's 2-month evaluation of human rights in Turkey

The President of the Human Rights Foundation of Turkey (TIHV) Yavuz Önen has issued the following declaration on the sitatution of human rights in Turkey:

In the last two months (September-October 2006) the agenda of Turkey was full with national and international developments concerning human rights and democracy.

Since the draft progress report to be announced on 8 November by European Commission deals with critical issues like Armenian question, Kurdish question, Cyprus question, freedom of expression including Article 301 TPC, intervention of Turkish Army into social and daily life the report was widely discussed by all social parties of Turkey.

Commander of Turkish Army (TSK) Yasar Büyükanit made a general announcement on the status of TSK after the statement of Dr. Hansjörg Kretschmer on TSK, the report of General Staff of the Netherlands and Dutch Ministry of Foreign Affairs on TSK, the report of Turkish Economic and Social Studies Foundation (TESEV) under the title “Security Sector and Democratic Oversight”. Büyükanit stressed that TSK was tried to be eroded as if TSK was against the European Union. He also added that EU had a special and confidential agenda concerning Turkey.

With the announcement of Büyükanit EU was taken into target by TSK during the membership process for the first time. Büyükanit clearly declared that TSK was suspicious about EU and the members of EU, was seeing them as enemies.

In last two months the Government, Prime Minister Recep Tayyip Erdogan and Justice and Development Party (AKP) were keenly criticised by State President, opposition political parties-especially by CHP, and TSK concerning headscarves, frauds, misuse of authority and fundamentalism. When TSK pointed fundamentalism as a threat against democratic and secular republic, the possible intervention of the army was also discussed.

Another important development during this period is the meeting of Recep Tayyip Erdogan with the US President G. W. Bush. After the meeting the discussion on the intervention of TSK against PKK in Northern Iraq was ended and for the solution of the question a new formula was introduced. The representatives of three countries, Iraq, US and Turkey, would work together for the solution. While having problems or at least tense relation with EU and its members TSK and AKP, two important actor of nationalsts movement in Turkey, had interestingly good relation with US. Members of US government and army frequently visited Turkey in this period of time.

Pope 16. Benedictus was widely criticised and reacted for making a link between terrorism and Islam. Especially Islamist groups staged demonstrations. The acceptance of the law on Armenian Genocide in the French Parliament was also widely reacted in Turkey. The demonstration were widespread and reactionary.

All the above-mentioned developments in Turkey had also raised the nationalist and even racist movements which already started to raise in the last 2 years. The agenda of the last months also affected the policies of all parties from left to right. Under this circumstances writer Orhan Pamuk was easily criticised when the Nobel Prize was awarded to him.

Although sending troops to Lebanon was protested after the experiences of Afghanistan and Iraq, the protests were not effective and were not supported by masses.

Human rights defenders, associations, foundations and other social parties were not included in the discussions concerning the relation with EU and international relations in general. Since the officials, government, TSK, National Security Council and representatives of the business world are regarding themselves as the only actor of social and political life the remaining parties were not allowed to raise their voice about their ideas on issues related to the circumstances in Turkey. Writers, thinkers, representatives of minorities, members of opposition parties and those persons who revealed their ideas were prosecuted of especially according to the Article 301 TPC, related articles of Law on Fight Against Terrorism. Daily papers and journals were temporarily banned from publication. Many papers, journals, and books including daily Özgür Gündem and weekly Özgür Halk were seized. Reaching some internet sites were prevented. The case against Ilmiye Cig represents the pressure on freedom of expression: Public Prosecutor in Beyoglu launched a court case against sumerologist Muazzez Ilmiye Çig and director of Çag ve Analiz Publishing Ismet Ögütücü in connection with the book of Cig with the title “My Reactions as a Citizen”. The indictment wanted the defendants to be sentenced according to the Article 216/2 (inciting people hatred and enmity) and increase of the sentence according to the Article 218 (article for increasing sentences committed by means of press). The book is a compilation of Cig’s letters to Recep Tayyip Erdogan when he had been Istanbul mayor and articles published in 1997 in the journal “Bilim ve Ütopya”. Cig alleges in the book that headscarf was used in the past to distinguish women from each other. She gives the example that bitches during Sumer period were using headscarves and Prophet Mohammed also wanted females in his family to use headscarves to be distinguished.

During the operation conducted in September in seven cities many persons were detained and arrested on the allegations of “being member of Marxist Leninist Communist Party (MLKP)” and “having organised bomb attacks”. Within this operation investigations were started against mediaorganisations and legal organisations.

Kurdish question and possibility peace were also two important topics in the last two months. The families of the soldiers who died during clashes said in summery that they would not say “Long Live the Homeland”. Their expressions were widely discussed. The sayings of the families were on one hand against the war itself and on the other hand a reaction against the saying of Recep Tayyip Erdogan that the army was not a place to lie down. Unfortunately the scream of those families was regarded as an attempt of “treachery” and as cooperation with PKK. The bomb explosion in Diyarbakir which occurred during the discussions and led death of 11 persons sharply showed that those parties which are benefiting from the war were still strong n the country.

Another important issue was the cease-fire declaration by PKK. After the declaration Abdullah Öcalan announced that cease-fire would continue at least until the end of May 2007. But the government did not respond the attempt to solve the problem peacefully. True Path Party President Memmet Agar, who was the General Security Director between 1993-1995 and was also responsible from extra-judicial killings and killings by unidentified assailants during the period, made an announcement concerning the discussions and said that they should participate politics on the plateau instead of fighting on mountains. Relying on his position and past the discussions on his call were also made people to think that this was some kind of prearranged argument.

Despite the adjustment laws for EU torture and ill-treatment are still serious facts in Turkey and they are ongoing practices.

Lynching which was introduced by nationalists into daily life was also started to be used by Islamists. Murderer of a sect leader was lynched after the killing in the mosque. Religious violence also targeted those persons who did not fasten during Ramadan month.

The problems related to international relations did not only negatively affect government and officials but also both civil parties and social conditions. The reactions parallel to the policies of government were mainly raised by the political parties and related organisations which are effective and dominant on political and social life. These developments incited xenophobia on the one hand and alienated people from democracy, peace and human rights. Defending human rights was not in the agenda of government and did not find a social support. While discussing most important issues for the future of Turkey on media human rights struggle and journalism of human rights were not taken into consideration. TV channels, mass media, papers did not want to put human rights and related issues to the front.

83rd anniversary of the foundation of Republic was celebrated under the threat of xenophobia, separatism and fundamentalism. The ceremony organised in the Atatürk’s Mausoleum turned into a show of strength by the groups against fundamentalism. After 83 years a consensus could not be established on democracy, peace and secularism. (TIHV, November 2, 2006)

Quelle version du nationalisme turc est en vigueur en Turquie?

En Turquie, il est évident que le nationalisme monte, on en discute pour savoir ce que va apporter ce nationalisme, en bien ou en mal. Ce serait utile de comprendre tout d’abord de quel nationalisme on parle.

Comment comprendre les chroniqueurs des journaux et les commentateurs de la télé d’un pays qui a défini la nation sur la base de la citoyenneté, et qui n’arrivent pas à admettre que quelqu’un qui est naturalisé turc ne soit pas considéré comme « Turc » et « National ». L’article 66 de la Constitution définit la règle suivante : « Ceux qui sont liés à l’Etat turc par des liens de Citoyenneté sont Turcs » alors que dans les livres scolaires on peut voir autre chose.

Nation, Nation–Etat, c’est un fait moderne et politique, c’est en construisant l’identité nationale que l’individu se sent partie intégrante de la Nation. Sur le sujet il existe de nombreuses oeuvres de littérature académique.

Quand on regarde à travers le prisme de cette littérature on voit très facilement tout le mécanisme qui produit toujours et à nouveau notre identité nationale, c’est à dire les télés, les journaux, les discussions politiques, les produits populaires et culturels et les livres scolaires et plein d’autres choses.

Quand vous parcourez les livres de littérature et linguistique du Ministère de l‘Education nationale pour les lycées en classes 1, 2, et 3, et quand vous posez la question "quel nationalisme ?", c’est facile de comprendre pourquoi un Turc naturalisé n’est pas « un vrai Turc ». Dans ces livres, la définition du « Turc » est différente de celle de la Constitution.

« La Nation turque gardera depuis le début jusqu’à l'éternité son caractère national » ceci existe dans les livres scolaires. On peut multiplier les exemples comme ça, et plus on multiplie les exemples, plus le fait d’être Turc s'éloigne de la compréhension de l'idée de citoyenneté.

(Radikal, Ercan Bilgiç, 30 octobre 2006 © Traduction/Résumé: N.T pour le Collectif VAN, November 3, 2006)

TIHV Condemns Attack on Lawyers in Istanbul

The Human Rights Foundation of Turkey (TIHV) has publicly condemned an attack by policemen staged on Wednesday, November 1, on approximately 30 lawyers who gathered at the Istanbul Justice Hall to file a suit against Justice Minister Cemil Cicek.

The lawyers were at the Justice Hall to file for damages against Cicek for what they said was his insistent ignorance of the hunger strike of attorney Bahic Asci that has entered its 212th consecutive day to improve conditions in Turkey's F-type maximum security prisons.

Attacked and beaten by police officers as they gathered to file their case, some of the lawyers were injured and attempts were made to detain them.

In a written statement he issued, TIHV Executive Board Chair Yavuz Onen said "We condemn this terrible incident where the law has been trampled, where the execution of a lawyers profession and the right to seek justice have been prevented and where events have reached the point of beating up lawyers inside of the Justice Hall." He called for appropriate measures to be taken.

Onen said the lawyers were beaten, that they were insulted and some had physically been dragged out of the building and thrown on the sidewalk. He said a number of lawyers including Ebru Timtek, Naciye Demir and Guray Dag had been injured in the incident and attempts had been made to detain the group.

Onen added that in order to prevent further access to the building, the police had barricaded the Justice Hall in the aftermath of the incident and left the premises only under subsequent instructions from the prosecutor's office.

Referring to the attack as "an incident which has never before been seen" Onen recalled that the rights of lawyers, inclusive of what could be done with their possessions and how they were allowed to fulfill their duties, were guaranteed under the law.

"It is not possible to find any resemblance to a state of law in the arbitrary behavior of the police inside the Justice Hall" Onen said. "Also, the very fact that the prosecutor intervened and the lawyers filed their complaint [afterwards] shows the incident itself was not outside of the law but that the police prevention was illegal". (BIA News Center, November 3, 2006)

Women Harassed and Raped In Detention

A recent study of violence against women by state security forces has shown that at least 70 women were raped while under detention between 1997 and 2006 while 166 others were sexually harassed.

The total number of women who have sought legal support and assistance in this period is 236.

A report issued by the Judicial Assistance Project for Sexual Harassment and Rape Under Detention said that only two of the 236 applications made for support came from Germany while the rest of the incidents were recorded in Turkey.

30 women who faced harassment and rape have so far left Turkey.

The project's lawyer Eren Keskin told bianet that harassment and rape were specifically employed as deterrent methods in east and southeast Turkey while kidnapping of women concentrated in the cities of Tatvan and Mardin.

Keskin acknowledged that women subject to this form of violence had "great difficulties" in applying for judicial aid and said that as most women faced such incidents at very young ages, there was a need for a new institution other than the coroner's office, which could deal with psychological reports.

The Project's report also covered the case of a 14-year-old girl who was killed on grounds of "honor" by relatives following being raped while under detention.

The report said women were being kidnapped by security forces and subjected to violence. 11 victims of kidnap were raped, it said, while 8 pregnant women had miscarriages due to torture. The number of women who were tortured with their children aged 3 to 10 was listed as seven.

According to the report, most of the victims are aged over 18. 38 victims were reportedly aged 10 to 18 while 198 of the victims were aged between 18 and 67.

The police, said the report, were at top of the list of those committing the offences. In 184 incidents it was the police responsible for the violence while 55 showed the gendarme and soldiers as responsible. Para-military Village Guards were responsible for 13 incidents.

An ethnicity detail of the report showed that 187 of the complainants were Kurdish women. Of the women harassed and raped, 206 said they were detained for "political reasons".

The report said 30 women had made applications based on judicial reasons, 8 for rape and 22 for sexual harassment. It added that 91 court cases were underway in relation to rape and harassment under detention while 14 cases had already been concluded by the European Court of Human Rights. (BIA News Center, Ayca ORER, November 2, 2006)

Deputies meet with activists on F-type prisons

The group from the Association of Aid and Solidarity for Prisoners' Families (TAYAD), headed by Mehmet Guvel, asked for support from deputies to end a hunger strike involving prisoners and their relatives that has claimed 122 lives so far.

The hunger strike, started to protest F-type prisons, which isolate prisoners by keeping them in individual cells, has been overlooked by Justice Minister Cemil Cicek as he has repeatedly said he views the action as an offense. The ministry and other officials are working to improve the conditions in prisons and there is no reason for such a show of protest, says Cicek, adding that those on the hunger strike are doing so for political reasons.

F-type prisons, introduced by then former Justice Minister Hikmet Sami Turk of the previous government, have been strongly criticized by both domestic and international human rights activists for restricting rights of prisoners and confining them to isolation.

A group of intellectuals recently sent a package of petitions and shirts printed with images of F-type prisons to Prime Minister Recep Tayyip Erdogan, Foreign Minister Abdullah Gul, Justice Minister Cemil Cicek, and other Cabinet members and deputies to attract attention to conditions in the prisons.

The TAYAD members, at a meeting with ruling Justice and Development (AK) Party Hakkari Deputy Mustafa Zeydan, Bingol Deputy Abdurrahman Anik, main opposition Republican People's Party (CHP) Balikesir Deputy Sedat Pekel and Motherland Party (ANAVATAN) Mersin Deputy Huseyin Guler, said that the matter should be brought to Parliament at once to stop the loss of life.

The group's leader said that they will continue meetings this week and will submit a report on the problems in the country's F-type prisons.

TAYAD is known to be a fiercely leftist group and has been accused of looking on the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK) favorably and was subjected to cooperative attacks in northwestern Turkey a couple of months ago because of its alleged support for the terror group.

It made the headlines with news stories related to the rising nationalist wave in response to an escalation of articulation of separatist claims by the PKK supporters. (The New Anatolian, November 3, 2006)

La Turquie condamnée à Strasbourg pour mauvais traitements

La Turquie a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'homme pour mauvais traitements infligés à une femme placée en garde à vue pour son appartenance à un parti illégal.

Dilek Yilmaz avait été placée en garde à vue en octobre 1995 en raison de son appartenance au parti communiste marxiste-léniniste MLKP. En mars 1997, elle avait été condamnée à trois ans et neuf mois d'emprisonnement pour aide et assistance à une organisation illégale.

Au cinquième jour de sa garde à vue, un médecin avait constaté une ecchymose sur le coude gauche de Mme Yilmaz. Cette dernière a déclaré dans sa requête devant la CEDH avoir été suspendue par les bras, soumise à des électrochocs, arrosée d'eau froide et avoir été victime d'attouchements.

Le 13 janvier 2000, le procureur de la République a rendu une ordonnance de non-lieu au sujet des 12 policiers responsables de la garde à vue, en raison d'une insuffisance de preuves.

Selon l'arrêt rendu mardi, en l'absence d'explication plausible de la part du gouvernement turc, la Cour estime que la Turquie porte la responsabilité de la blessure constatée sur le corps de la requérante.

Elle a dès lors jugé que la Turquie avait violé l'article 3 (interdiction des traitements inhumains ou dégradants) de la Convention européenne des Droits de l'Homme et alloué à la requérante 4.000 euros pour dommage moral. (AFP, 1er nov 2006)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

World musicians met in Istanbul against censorship

Over 50 musician, musicologist, composer and producer from 22 countries met in Freemuse 3rd. International Conference on Music and Censorship, at Istanbul Bilgi University.

Musicians from the USA, Afghanistan, Algeria, Australia, Ivory Coast, Cuba, South Africa, Sweden, Belarussia and China told the accounts of censorship in their countries while academics shared their research and observations.

At the session on "Turkey: Crossing the Bridges", writer Vedat Türkali, musicians Attila Özdemiroğlu, Ali Rıza Binboğa, Hakkı Bulut, Selda Bağcan, Grup Yorum, Elif Kaya, Ayfer Düztaş, Ferhat Tunç, Gülten Kaya, Selda Yeşiltepe, Istanbul University GSK Band, Ali Kocatepe, Hasan Saltık and Bülent Forta told the conference their experiences of censorship.

The conference was held in collaboration with Freedom of Expression Association, PEN Turkey and Pera Festival, where joint global strategies against censorship was discussed.

"Stop Censorship in Art Initiative" set up by numerous artists read out a joint declaration at the conference. Artists stated that they were against censorship, retailiation and self-censor and from then on «Repression or censorship to one of us will find us all against it». (www.antenna-tr.org, November 30, 2006)

A newspaper seized, a Kurdish journalist sentenced

Istanbul 12th. High Criminal Court which had ordered the closing down of “Ülkede Özgür Gündem” daily for 15 days issued a confiscation order for Toplumsal Demokrasi paper’s yesterday and the day before issues.

The court stated that the report on yesterday’s issue on PKK was a propaganda for the porganisation.

In Mardin Kızıltepe, police confiscated the ID and the papers of a distributor Çiğdem Fidan.

The police also raided “Ülkede Özgür Gündem” paper’s Kızıltepe office.

Kurdish daily Azadiya Welat's editor Hamdullah Yılmaz received in two separate cases a total of 4 year and 3 months prison sentence. Yılmaz protested the sentences.

Azadiya Welat began it life on 15 August 2006 and it was the first Kurdish daily in Turkey. Tens of cases have been opened against Welat in 3 months. Diyarbakır 4th. High Criminal Court sentenced Yılmaz in two cases to 4 years of imprisonment.

Yılmaz said that their main aim was to develop Kurdish press and publishing, providing news in Kurdish for Kurdish people. Yılmaz also said many of their reports were translated wrongly which were then used to support conviction. (www.antenna-tr.org, November 30, 2006)

International organizations' call for repealing laws that penalise expression

In recent days, the European Commission has demanded that Turkey meet commitments it has made, including the opening of its airports and ports to Cypriot traffic, and to improve human rights, including the right to freedom of expression - specifically by amending or repealing Article 301, under which numerous writers, journalists and publishers have been brought to court since it was promulgated in June 2005. The European Commission demands that these changes be made before the next European Council summit that will be held on 15 December. However, they will need to have been put in place by the Turkish authorities in the first week of December to enable the Commission to prepare its report on Turkey's accession to the Council.

In light of these developments, the International Publishers Association (IPA), International PEN and ARTICLE 19 are calling on the Turkish authorities not only to amend, but to repeal Article 301 of the Turkish Penal Code and all other legislation that penalises the exercising of the right to freedom of expression in a country where dozens of writers, publishers and journalists continue to be prosecuted for what they write and publish.

The three organizations,

- observing that Article 301 of the new Turkish Penal Code is used to suppress the right to freedom of expression, as spelled out in the UN International Covenant Civil and Political Rights (ICCPR), and the European Convention on Human Rights (ECHR), to which Turkey is a party
- considering that defamation and/or insult laws cannot be justified if their purpose or effect is to protect the "reputations" of entities other than those which have the right to sue and to be sued
- supporting the ECHR case-law, according to which defamation laws cannot be justified if their effect or purpose is to prevent legitimate criticism of officials or the exposure of official wrongdoing or corruption

urge the Turkish authorities to:

1. Abolish Article 301 of the Penal Code entirely;

2. Remove once and for all any articles that can be used to suppress the rights as enshrined under Article 19 of the ICCPR and Article 10 of the ECHR.

This resolution was adopted by ARTICLE 19, International PEN and the International Publishers Association (IPA) on 24 November 2006. (WiPC/IFEX, 24 November 2006)

Professor Yayla hauled to the dock for criticism of Atatürk

A professor hauled to the dock for criticism of Turkey's founder was defended by a group of supportive students Sunday who gathered on a cold morning in normally hectic Sirkeci, wearing masks of the academic as they posted a carton of gags to the university who suspended last week.

"We are here to defend Professor Atilla Yayla's freedom of speech," said one young defender, Soner Tunç. "His only 'crime' is to think heretically."

Yayla, a professor of political thought at Gazi University and a renowned defender of liberalism, criticized Mustafa Kemal Atatürk and Kemalism in a speech he gave at a conference in İzmir a week ago. He was swiftly suspended by Dr. Kadri Yamaç, Gazi University's rector and quickly became the subject of both vigorous attacks and a lively defense in Turkey's media.

"We are sending this to Dr. Yamaç," Tunç said of the gag tape they mailed from the post, "so that he can use it in the future whenever he wants to censor the ideas of the scholars in his university by forcing them to shut up." The small group of about 10 protestors posed for cameras wearing masks of Yayla with his mouth gagged in black wrapping tape.

The problems began when the "heretic" argued that the era of Mustafa Kemal was "a period of regression, not progress." He also criticized the abundance of photos and statues of Mustafa Kemal all around Turkey and warned that Turkey couldn't continue like this in its EU-driven process of democratization and liberalization. "Europeans will ask us," said Yayla, "why this man's photos and statues are everywhere."

These words created a spontaneous uproar in the Turkish media. Yeni Asır, an Izmir-based daily, put Professor Yayla's photo on its first page with a single-word headline: "Traitor." Many other newspapers and columnists denounced Professor Yayla for defining Kemalism as "regression" and for daring to refer to Mustafa Kemal Atatürk disrespectfully as "this man." In Turkey, the appropriate way to refer to Atatürk is to use titles like "Our Forefather" or "the Exalted Leader."

Subsequently, Yamaç held a press conference at which he described Yayla as "a man who lacks manners to such a degree that he talks about Atatürk as 'this man'," and announced that he would no longer be allowed to teach at the university. Yamaç also revealed that an official investigation of Yayla had been initiated by the university administration after his controversial comments and because "he traveled to Izmir without permission." Academics here must take leave from the state-appointed university administration in order to travel outside their university's city limits. The rule is commonly ignored, but it is sometimes used to harass scholars seen as traveling to make trouble.

The Turkish press reports that a public prosecutor has also initiated an investigation into Yayla's "heretical" thoughts. It is therefore possible that Yayla will join the group of Turkish intellectuals like Orhan Pamuk or Elif Şafak, tried for insulting "Turkishness" and its sacred pillars.

However Professor Yayla stands firm behind his views. He said his accusers were trying to "counter ideas with bullets" and challenged Turkey's Kemalists to discuss the legacy of Atatürk with him in a fair intellectual debate. "Galileo was persecuted for speaking out, too," Yayla said. "The reaction I am getting only shows the lack of freedom of thought in Turkey."

Many liberal commentators in the Turkish press and several human rights organizations have declared support for Professor Yayla's freedom of speech. Soli Özel, a political scientist at Bilgi University and a columnist for daily Sabah, described Gazi University's denial of Professor Yayla's freedom of speech as a "shame." İsmet Berkan, editor in chief of daily Radikal, criticized both the "crucifixion" of Professor Yayla and the tendency in Turkey to see Atatürk's words as "divine speech." Hasan Cemal, a columnist for Milliyet, noted, "Nobody has to love Atatürk ... and he cannot be protected by laws."

Tthe liberal students at Sirkeci also referred to Atatürk to defend their hero. With Yayla masks on their faces, they held two posters with quotes from Turkey's revered founder:  "Ideas cannot be silenced by canons and guns," and "Never refrain from saying what you think."  (Turkish Daily News, MUSTAFA AKYOL, November 27, 2006)

BIA Media Report: Army Shadow on Press

The 2006 3rd Quarterly Media Monitoring Report prepared by the BIA² Media Monitoring Desk and covering the months of July, August and September has been released.

The 14-page report discloses factual details on the situation of the media in relation to rights and freedoms showing the growing burden on the Turkish press under the new Anti-Terror Law which has expanded the scope of offenses. The media also suffers from the debate around a possible peaceful solution to Turkey's Kurdish problem.

The "normalization" and "democratization" processes under the European Union reforms are subject to about-turn with military strategies and practices being enforced.

Interviewing representatives of the outlawed Kurdistan Workers Party (PKK), allowing a voice to opposition Kurdish politicians, defending the right of being against war and conscientious objection are all regarded as offenses punishable with prison terms. The situation in its most recent form has turned journalism into a more dangerous occupation.

The 3rd Quarterly Media Monitoring Report attracts attention not only to the destructive effects on the media of the conflict environment but also to the plight of 65 people who, in the past year alone, have been put on trial under controversial penal code article 301 just for expressing their opinions. 25 of these 301 cases were launched in the past three months.

Back to the DGM days!

With the recent amendment to Turkey's Anti-Terror Law (TMY), the punishment of journalists covering conscientious objection and/or the non-violent aspects of armed organizations has been increased.

The cases are being heard not at courts of first instance but at "Specialized High Criminal Courts" that have replaced the State Security Courts (DGM) that were abolished in 2004 under the EU reforms.

Sebati Karakurt, Hasan Kilic and Necdet Tatlican of the mass circulation "Hurriyet" newspaper, "Milliyet" newspaper reporter Namik Durukan, "Birgun" newspaper employees Gokhan Gencay and Ibrahim Cesmecioglu and "Ulkede Ozgur Gundem" newspaper reporter Birgul Ozbaris are those now facing the resurrected "DGM days". A total of 59 years imprisonment is being demanded for them.

No change in a year

The BIA² Media Monitoring Desk which had previously disclosed that as of July 1, 2006, a total of 40 people faced charges under article 301, now states that the figure has increased to 65 defendants as of October 1. An increase of 25 new suspects charged under this controversial article in 3 months alone.

According to the Desk, there is no change in the situation compared to the same period of last year and pressures on the freedom of expression still continue.

163 people appear at courts, 77 of them journalists

The report focused on the situation of 163 people of which 77 are journalists and 84 are publishers. The remaining include mayors, writers, unionists and activists under trial as well as two people who have applied to the European Court of Human Rights.

The desk's previous report contained information on 56 cases launched against 67 individuals and the increase in the number of cases is attributed to the "aiding and abetting the PKK" charges brought forth against 56 mayors. There is also an increase in the number of trials.

The 3rd Quarterly Media Monitoring Report covers current issues under the titles "attacks and threat", "detentions and arrests", "trials and attempts", "European Court of Human Rights", "RTUK practices", "regulations and seeking rights" and "reaction to censorship".

According to the report, there are attempts to exert pressure on the Turkish media through high compensation demands coming from various circles including the Koza Gold Company, OYAK, MOPAK Paper Company, politicians and local authorities.

A total of 6 million 396 thousand YTL in damages is being demanded in cases filed against 30 journalists while 4 journalists have been put on trial charged with "insult" and threatened with prison terms, one of whom has already been sentenced.

Fate of arrested unknown under TMY secrecy

* In three months a total of 12 attacks took place against journalists and media institutions out of which 3 were against the www.ihdist.org , www.solgazete.net and www.bianet.org İnternet sites and 3 others targeted local journalists.

Prime Minister Recep Tayyip Erdogan's unfounded allegations against the media were also referred to as attacks in the recent report. The number of attacks in this year's 3rd Quarterly Media Monitoring Report reflect a drop compared to the same period of last year where there were 23 attacks but an increase compared to the previous three months in 2006 where only 10 attacks were listed.

* While no detention incident was reported, there have been a number of arrests. "Ozgur Radyo" Broadcast Director Fusun Erdogan and "Atilim" newspaper Editor in Chief Ibrahim Cicek were among 6 journalists who were placed under arrest on charges of "having relationships with the Marxist Leninist Communist Party (MLKP) organization.

But because the Anti-Terror Law has imposed a six month secrecy on the case file, details of the allegations are not known.

* While "Isci Koylu" (Workers Peasants) magazine Editor in Chief Memik Horuz who was arrested in 2001 was the "only journalist held in prison in the capacity of press freedoms", the arrest and imprisonment of Dicle News Agency (DIHA) reporters Evrim Dengiz, Nesrin Yazar and Rustu Demirkaya has increased this figure to 4 in the past six months.

Increase in "Organization Cases"

* There is an increase in the number of cases opened against journalists and other political and civil society representatives who focus on the Kurdish issue. The increase is reflective in trials based on "aiding and abetting the PKK" charges.

"Ulkede Ozgur Gundem" newspaper Editor in Chief Huseyin Aykol is subject to a trial where a prosecutor demands 10 years imprisonment for him on allegations of "organizational membership" based on his interviews with PKK leaders on Kandil mountains. 56 mayors, on the other hand, are on trial for sending a letter to Danish Prime Minister Rassmusen urging him not to close down the Kurdish "Roj TV" under Turkish pressure.

301 targets associations

* In the past three months not only journalists but association members have also been charged under article 301. 25 new cases under this article include charges against Mersin 78's Foundation member Ethem Dincer and Ozgur Der official Burhan Kurbanoglu.

* Article 216 of the Penal Code which covers the offense of "incitement to hatred and enmity" was used in court cases launched against 6 people in the same period.

Again, in the same three months, Ankara Public Prosecutor Huseyin Boyrazoglu filed an appeal to overturned the previous acquittal decision for Professor Dr. Ibrahim Kaboglu, the former head of the Human Rights Advisory Board of the Prime Ministry and board member Prof. Dr. Baskin Oran on grounds that their views in the "minority report" subject to trial were not in the scope of freedom of expression.

"Ataturk" cases against five

* Prosecutions launched under the "Insulting the memory of Ataturk" law are targeting not only publishers and journalists but also translators.

Journalist-writer Ipek Calislar is on trial for interviews related to her bestseller book "Latife Hanim" together with "Hurriyet" newspaper editor Necdet Tatlican.

Publisher Fatih Tas, translators Lutfi Taylan Tosun and Aysel Yildirim are on trial and face 4.5 years imprisonment each for the Turkish language version of John Tirman's "Spoils of War: The Human Cost of America's Arms Trade".

12 "Intervention in Justice" cases

* Allegations made against journalists and activists under Penal Code articles 277 and 288 as well as Press Law article 19 charging them with "intervention in justice" have increased in the past three months.

12 journalists are still on trial under this allegation including Milliyet's Lube Ayar, Yeni Asya's Faruk Cakir, Agos's Hrant Dink and Aydin Engin.

Censorship and bans

* "Legal censorship" against newspapers and magazines continued between July and October 2006. "Ulkede Ozgur Gundem" newspaper was banned from print for 15 days on grounds of "continuously giving room to PKK statements".

A court ordered the seizure of Kaos GL magazine's summer issue on the theme of pornography ruling that it was against "general public moral" and Kaos GL is now taking the verdict to the ECHR.

* Ozgur Der member Bahadir Kurbanoglu, Mersin 78's Association Chairman Ethem Dincer, "Agos" newspaper Editor in Chief Hrant Dink and Sarkis Seropyan, editor Arat Dink were subject to new charges alongside the "Birgun" newspaper for a report on Saudi businessman Yasin El Kadi and "Leman" magazine as well as its cartoonist Mehmet Cagdag.

The number of court cases which was three last year in the same period was recorded as 7 in 2006.

* Long-term pressure related to published cartoons also reached its conclusion with the "Penguen" magazine fined 5,000 YTL in damages in a suit filed against it by Culture and Tourism Minister Atilla Koc.

And now the good news...

* The Beyoglu 2nd Criminal Court of First Instance acquitted "Father and Bastard" novel author Elif Safak who was put on trial for "publicly denigrating Turkishness" under article 301.

* The Bagcilar 2nd Criminal Court of First Instance dismissed charges against "Radikal" newspaper journalist Murat Yetkin for his article titled "Turkey will be on trial in the case launched against Orhan Pamuk" basing its verdict on statue of limitations.

The same court took the same decision for journalist Nese Duzel who was on trial for "propaganda" due to an interview she conducted with Democratic Society Party (DTP) founding member Orhan Dogan.

* Due to it being the summer months, the number of cases dealt with at the European Court of Human Rights was lower than usual and Turkey was sentenced to pay 7,000 YTL in damages in two cases brought before the court based on verdicts passed under penal code article 312. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, November 20, 2006)

Journalists, jurists offer yet another proposal for Article 301 changes

The word "Turkishness" in controversial Article 301 of the Turkish Penal Code (TCK) should be replaced by the term "Turkish people" to underline citizenship bonds, proposed a group made up of journalists and jurists yesterday.

Yet another report on Article 301, this time prepared jointly by the Turkish Journalists' Association (TGC) and the Turkish Penal Code Foundation, offered proposals to solve problems with the article.

Orhan Erinc, head of the TGC, explained their proposed changes to Article 301 at a press conference held at TGC headquarters.

The proposal also suggests replacing the word "denigration" with "insult" to overcome the vague wording of the article, said Erinc, adding that are also offering another significant change to a clause in the article regarding comments by academics and artists to enable their expression of opinions without constraints.

He said that their report had been submitted to political party leaders as well as the prime minister and the justice minister.

The proposal also suggests removing the offense of denigration of state institutions from the article, but recommends giving institutions the authority to green light prosecutions in possible insult cases against institutions.

Erinc said that they proposed the removal of the provision covering institutions to avoid unnecessary complaints and lessen the judiciary's workload.

The group also explained that their primary aim in offering the proposal is to make the article more understandable and that they are against an annulment of the article altogether. (The New Anatolian, 24 November 2006)

L'allemand Axel Springer multiplie les avancées à l'étranger

Avancées dans la télévision en Turquie et en Pologne, préparation de la naissance du petit frère de Bild en France: le groupe d'édition allemand Axel Springer a bien digéré ses revers sur son marché intérieur et multiplie les projets d'expansion à l'étranger.

Coup sur coup le groupe, premier éditeur européen de journaux grâce à Bild et ses presque 12 millions de lecteurs par jour, a placé ses pions sur deux marchés en croissance de la télévision: la Turquie avec la prise d'une participation dans Dogan TV la semaine dernière, et, jeudi, la Pologne avec l'annonce de négociations en vue d'une opération similaire avec Polsat.

Dans les deux cas, Axel Springer sera minoritaire. Mais néanmoins en bonne position pour jouer de son influence, et pas seulement dans la télévision.

En Turquie son partenaire Dogan TV est la filiale d'un groupe de médias aux nombreuses ramifications, propriétaire notamment des quotidiens Hürriyet et Milliyet. En Pologne, Axel Springer a déjà une assise confortable, avec son quotidien à grand tirage Fakt, et depuis avril le journal haut de gamme Dziennik, lui aussi bien positionné.

Si Axel Springer place ses billes dans la télévision polonaise c'est d'abord "parce que cela fait sens, nous pensons que c'est un investissement intéressant", explique la porte-parole du groupe, Edda Fels. Mais l'idée d'un mariage entre les publications papier et la force de frappe de la télévision grand public n'est jamais loin, reconnaît-elle. "Nous avons en tête notre position de marché" en investissant en Pologne.

La combinaison de la presse papier et de la télévision, c'est le rêve du patron du groupe Mathias Döpfner. Et c'est déjà cette vision du "tout Springer" qui présidait à ses projets l'an dernier de rachat de ProSiebenSat.1, contrecarrés par les autorités allemandes de la concurrence et de régulation des médias.

"Nous n'avons pas besoin d'ersatz à ProSiebenSat.1", avait déclaré alors M. Döpfner. Et prévenu que la société allait investir tous azimuts, saisissant ailleurs "l'utilisation de chances stratégiques et d'opportunités d'investissement".
 Outre Dziennik en Pologne, Axel Springer a continué les lancements sur les marchés étrangers, souvent des déclinaisons de ses titres allemands, ainsi Computer Bild en Russie ou Auto Bild en Azerbaïdjan. C'est déjà cette stratégie qui a permis à son chiffre d'affaires à l'étranger de représenter 16% du total l'an dernier, tendance à la hausse.

Mais avec son projet de quotidien populaire français, qui avance à grand pas, Axel Springer affiche d'autres ambitions. Et quitte son terrain de prédilection, l'Europe centrale et de l'Est, pour s'attaquer à un marché très mature, mais autrement plus grand que la Pologne ou la Hongrie.

Le groupe entend répéter en France le succès de Fakt, le journal polonais lancé en 2003 et vite devenu numéro un du marché. Jeudi l'éditeur a confirmé qu'il avait dégagé des fonds pour la mise sur pied d'une équipe de rédaction du nouveau quotidien, surnommé le Bild français à défaut de nom officiel. La décision définitive de lancement sera prise en 2007.

L'image de groupe présent sur tous les fronts qui se dégage de cette frénésie d'activité ne peut que profiter à Axel Springer. Le premier actionnaire extérieur du groupe, le fonds d'investissement Hellman & Friedman, veut placer si possible avant la fin de l'année 10% des parts de la société en Bourse. Et les acheteurs pour ces actions se trouveront d'autant plus facilement que les perspectives d'avenir apparaissent dégagées. (AFP, 23 nov 2006)

Débat: Presse alternative contre désinformation publique 

Ce 18 novembre 2006, à l’occasion du cinquantième anniversaire du journal de tendance trotskiste, « La gauche », un colloque en trois volets était organisé, en hommage à Ernest Mandel, ayant pour thème : « Le rôle des médias dans la lutte pour une autre société » (1). Hadeel Wahdan Le troisième et dernier volet : « La presse, une arme dangereuse dans la lutte anticoloniale » devant initialement mettre en scène les points de vue de 4 professionnels de l’information n’ont pu être exprimés que par trois d’entre eux ; Hadeel Wahdan, journaliste d’Al Arabiya, station arabe d'information basé à Dubaï, suite à la lenteur récurrente des services de l’administration consulaire belge, n’a pu être présente.

C’est Dogan Özgüden, ancien rédacteur en chef du plus grand quotidien de gauche turc, Aksam , exilé depuis 20 ans en Belgique où, avec d’autres opposants, il organise la « Résistance démocratique de Turquie » qui s’exprimera le premier. Il œuvre actuellement en tant que directeur d’Info-Turk, centre d’information non gouvernemental sur la Turquie. Il commence par dénoncer les mesures répressives du régime d’Ankara à toute expression reconnaissant la véracité du génocide arméno-assyrien.

Il fustige, par ailleurs, la position de la justice belge à propos de la condamnation à 5 ans de prison ferme prononcée à l’égard du militant de gauche Bahar Kimyongür (*) qui, ne conforte en fait que l’attitude répressive du régime turc à l’encontre des opposants par l’adoption de lois dites antiterroristes. « Ces lois ne sont en fait qu’un moyen de répression contre la liberté de la presse, la liberté d’expression, la liberté d’opposition politique, bref, contre la démocratie. La Belgique peut avoir honte de cette sentence injuste», s’indigne-t-il. Il fait vivement appel aux forces vives citoyennes afin de faire pression sur le « régime d’Ankara » pour qu’il « reconnaisse le génocide arménien et libère tous les prisonniers d’opinion et les journalistes » en promulguant une indispensable «Amnistie générale».

Michel Warschawski, intellectuel de la gauche israélienne, engagé dans la lutte pour la reconnaissance des droits des Palestiniens, directeur AIC : Alternative Information Center, déplore, quant à lui, le manque d’honnêteté journalistique souvent répandu dans les médias européens qui adoptent une ligne rédactionnelle calquée, non pas sur la réalité des faits, mais sur des considérations subjectives liées, selon lui, à la sensibilité de l’opinion publique européenne. Toutefois, il rend hommage à certains journalistes dont, entre autres, Baudouin Loos du quotidien Le Soir,  et, en France, au correspondant permanent en Israël pour la chaîne publique France 2, Charles Enderlin. Il conteste par contre l’existence de lobby pro-israéliens qui feraient pression sur les organes de presse et les pouvoirs politiques mais admet sans peine la soumission des principaux médias israéliens aux exigences idéologico-politiques du régime sioniste et refuse de comprendre le sentiment de culpabilité des médias européens dû au contexte historique de l’holocauste. Pour finir, il encourage la multiplication de réseaux d'information alternatifs afin de mieux alimenter l’opinion publique européenne et mondiale.

 Pour le journaliste Ibrahim Al-Husari, s’exprimant en arabe, et traduit simultanément en français et néerlandais, « la presse palestinienne est en crise». L’exercice de son activité professionnelle est rendue difficile, non seulement par l’occupation et l’oppression sioniste mais aussi par le manque cruel de moyens, par l’absence d’outils médiatiques ainsi que par l’insuffisante solidarité professionnelle entre journalistes européens et palestiniens. C’est au péril de sa vie que ce témoin de la dramatique situation dans les territoires occupés va chasser les images qui seront utilisées par les médias européens et israéliens qui en donneront, eux, une interprétation trop souvent dénaturée. C’est pourquoi il en appelle, lui aussi, à la multiplication des réseaux de presse alternative afin qu’ils pallient à la désinformation ambiante. Il remercie chaleureusement, en clôture du colloque, les organisateurs de cette rencontre et les encourage également à amplifier la fréquence de telles initiatives.  (Sandrine C-Rachid-z., http://rachid-z.skynetblogs.be/post/3877866/-les-media-dans-la-lutte-pour-une-autre-socie, 19 novembre 2006)

(*) : Lire l’article « Gand : les militants du DHKP-C lourdement condamnés en appel » par Mehmet Koksal http://allochtone.blogspot.com/2006/11/gand-les-militants-du-dhkp-c.html

The number of the imprisoned journalists in Turkey: 25

The Platform of Solidarity With Imprisoned Journalists (TGDP) has announced that the number of the imprisoned journalists in Turkey climbed to  25 after the arrest of Mustafa Naci Toper, correspondent of the journal Atilim in Gaziantep.
Many of the imprisoned journalists were arrested during police operations started under the new Anti-Terror Law against editorial staffs of the journals Atilim , Özgür Halk and Genç Bakis and  the Özgür Radio.

The list of the imprisoned journalists by November 14, 2006 as follows:

1- Ibrahim Cicek, chief editor of the journal Atilim, F-type Prison N°2 in Tekirdag
2- Sedat Senoglu, chief coordinator of the journal Atilim, F-type Prison N°2 in Edirne
3- Füsun Erdoğan, Coordinator of the Özgür Radio  Gebze Special Type Prison
4- Halil Dinç, Chief Correspondent of Özgür Radio
5- Mehmet Güzel, Antep correspondent of the journal Atilim
6- Serdal Işık, Diyarbakir correspondent of the journal Atilim
7- Özge Kelekçi, correspondent of the journal Atilim
8- Emin Orhan, columnist of the journal Atilim
9- Hasan Coşar, columnist of the journal Atilim, Sincan F-type Prison
10- Ziya Ulusoy, columnist of the journal Atilim, F-type Prison N°1 in Tekirdag
11- Bayram Namaz,   columnist of the journal Atilim, F-type Prison in Edirne
12- Suat Kolca, publisher of the journals Özgür Halk and Genç Bakis, Bayrampasa Prison
13- Yaşar Duman, Yasar Duman, columnist of the journals Özgür Halk and Genç Bakis, Bayrampasa Prison
14- Selahaddin Sumeli, writer of the journals Özgür Halk and Genç Bakis, Bayrampasa Prison
15- Mahmut Bozdag, writer of the journals Özgür Halk and Genç Bakis, Bayrampasa Prison
16- Memik Horuz, Journal Isci-Köylü, Bolu F-type Prison
17- Erol Zavar, Journal Odak, Sincan F-type Prison
18- Hatice Duman, Journal Atilim, Gebze Special Type Prison
19- Mustafa Gök, Journal Ekmek ve Adalet, Sincan F-type Prison
20- Evrim Dengiz, Dicle News Agency, Mersin E-type Prison
21- Nesrin Yazar, Dicle News Agency, Mersin E-type Prison
22- Baris Acikel,  Journal Isci Köylü, Kandira F-type Prison N°1
23- Rüstü Demirkaya, DIHA correspondent, Tunceli Prison
24- Erdinç Özbay, Journal Isci-Köylü, Malatya Prison
25- Mustafa Naci Toper, Gaziantep corrrespondent of the journal Atilim
 
The TGDP appeals all press organizations and journalists to take part in a campaign of solidarity with the imprioned journalists in Turkey.

e-posta: tutuklugazeteciler@mynet.com
gsm: 90-534-929 75 86 (Necati Abay, president)
(TGDP, November 15, 2006)

Ozgür Gündem interdit pour 15 jours sous la pression des militaires

Six jours après la déclaration du chef d'état-major des armées turques, Yasar Buyukanit, à propos de la presse, la publication du quotidien "Ulkede Ozgür Gündem" a été interdite pour une durée de quinze jours.

Le directeur de ce dernier, Nurettin Firat, a réagi contre la décision et a indiqué que « Les juges ont fait le nécessaire suite à la déclaration du chef des armées turques ».

"C’est la deuxième fois depuis le mois d’août dernier que la publication de notre quotidien a été arrêtée. Cette décision concernant notre quotidien représente un obstacle à la démocratisation de la Turquie" a dit le directeur d'Ulkede Ozgür Gundem.

"La domination militaire démontre qu’il n’y a pas de véritable démocratie en Turquie" a-t-il continué. "Le chef d’état-major des armées turques, Yasar Buyukanit, se donne le droit d’intervenir dans tous les domaines, qu’ils soient politiques ou civils. Récemment, il a ciblé notre quotidien et a déclaré qu’il fallait suspendre l’édition. Aujourd’hui, moins d’une semaine après cette déclaration, nous ne sommes plus autorisés à éditer notre journal. Cela veut dire que les juges turcs agissent absolument selon les déclarations de l’armée" a-t-il conclu.

"Ulkede Ozgur Gundem" est un journal publié depuis 1er mars 2004 en Turquie. Jusqu’en novembre 2006, il y a eu plus de 600 procès contre ses membres, directeurs, écrivains et responsables. 15 numéros de ce quotidien ont été interdits de distrubution.(Agence de Presse de Dicle – DIHA, 17 novembre 2006)

Journalists' Right to Trade Union Organization on Agenda

European Union (EU) Commission Progress Report on Turkey that notes no progress in trade union rights in the country says "journalists continue to encounter specific problems in organizing and collective bargaining".

The report, released on November 8th, has prompted journalist associations and unions to get to the roots of the problem.

According to Journalists Union of Turkey (TGS) data, the total number of journalists working in the country is 14,400 while only 3,995 -just under 28% of the total- are actually union members.

Yet of the approximately 4,000 union member journalists, say the same figures, only an approximate 500 can actually benefit from union rights such as collective agreements and the right to strike.

Giving information to bianet on the issue, Journalists Association of Turkey (TGC) chair Orhan Erinc,Journalists Union of Turkey (TGS) chair Ercan Ipekci and Contemporary Journalists Association (ÇGD) chair Ahmet Akabay as well as former TGS chair and journalist Sukran Soner reflected a joint belief that the "specific problems" facing journalists aren't necessarily related to law but more to the obstacles in practice.

From the disorder of monopolization to fear of being sacked and the lack of a law protecting rights, many practical problems stand before Turkey's journalists and hinder their right to organizing, say the press activists agreeing with EU views on the issue.

They list the "specific problems" in organizing and collective bargaining in Turkey as the following:

* The disorder created by the monopolization in the media
* The attitude of media owners against unions
* Journalists fearing being laid off
* Failure of laws to protect those who are organizing.

TGS former chairman Soner agrees that "in any case, the existing general picture with regard to unions is not encouraging".

"Union rights have lost a lot of blood during 12 September [military coup] and globalization eras".

Soner said that the total number of union member workers in Turkey was around 750,000 that, inclusive of the private and privatized public sectors that were shrinking could only be described as "a collapse".

Noting that monopolization was a considerable threat throughout the world, Soner said that in Turkey this monopolization did not even take place according to a convention and that journalists were not organized as result of this disorder brought on with monopolization.

According to Soner, the media sector is a field where monopolization and disorder is observed more than anywhere else and as a sector, it is as much in disorder and out of the laws as the construction sector.

Soner listed the lack of order in the media sector as:

* One-year contracts in the media allows for those working between companies to be undermined.
* Journalists, on paper, are shown not as employees of the newspaper they work for but as if they are employed by another company. There are television staff working for construction companies.
* Employment by copyright leads to serious problems. Even the most important journalists are made to work by copyright.
* Columnists and managers who are working for the highest salaries receive their income through more than one company even though this is not reflective of their real employment.
* Trainees or apprentice journalists are being made to work for a long time with no social security. If a contract is made, there is no press contract. There is no seniority [pay] law. The work time of those made to work is ambiguous.

Monopolization threatens organization and independence

CGD chairman Abakay says "There are no legal obstructions in front of union rights such as collective agreements or the right to strike. There are practical obstructions".

In his view, monopolization is the actual obstruction in Turkey because with it, comes the psychological threat of lay-offs. Abakay says that just like in the case of unions, monopolization also threatens editorial independence.

"If journalists cannot organize, if they cannot claim up to the existing organizations, call it pressure or monopolization, the responsibility for this is with the unions and journalists" he says.

Accepting that 1980 and the post-military coup era delivered a serious blow to organizations and unions, Abakay said this did not mean an excuse not to organize.

"If no one says you can't become a meber of the TGS, if no one says TGS cannot organize in this workplace, that means the issue is the unsuccessfulness of unions and journalists" he says, adding, this situation could not be used as an excuse for surrendering in front of an employer.

"There is a distancing in Turkey, in general, to all forms of organizing" Abakay believes. "Mass unions are also dysfunctional. Previously the TGS was organized in every newspaper. The September 12 law is in force but the Public Workers Unons Confederation (KESK) is as influential as no union has been. While there are no collective agreement rights, it holds these in its hands. The law is not the reason unions are losing people. (BIA, Emine OZCAN, November 16, 2006)

Axel Springer entrera sur le marché des médias turcs

Le groupe d'édition allemand Axel Springer va faire son entrée sur le marché turc en prenant une part de 25% du groupe de radio-télévision Dogan TV, a-t-il annoncé jeudi.

L'éditeur de Bild et de Die Welt, candidat malheureux en début d'année à une expansion dans la télévision allemande, s'est mis d'accord avec le groupe de médias turc Dogan Yayin Holding (DYH) pour lui acheter 25% de Dogan TV pour 375 millions d'euros, selon un communiqué.

D'après le site internet du mensuel économique Manager Magazin, DYH aurait en outre déposé l'offre la plus haute pour le rachat de ProSiebenSat.1, qu'Axel Springer a échoué à racheter en début d'année en raison du veto des autorités de la concurrence allemande.

L'actionnaire principal du groupe de télévision ProSiebenSat.1, un consortium de fonds anglo-saxons, a relancé le processus de cession et reçu une série d'offres la semaine dernière.

D'après Manager Magazin, Axel Springer pourrait ainsi en s'engageant dans Dogan TV entrer à nouveau, cette fois-ci par la petite porte, dans ProSiebenSat.1.

Dogan TV détient la chaîne Kanal D, ainsi qu'une série de chaînes thématiques, entre autres CNN Türk. Ses chaînes ont une part de marché de 24% dans le pays, selon Axel Springer. Sa maison mère DYH, cotée à la Bourse d'Istanbul, est un gros groupe de médias qui publie entre autres le quotidien Hürriyet. C'est elle-même une filiale du conglomérat familial Dogan, actif également dans l'énergie, l'assurance et le tourisme.

Selon Axel Springer l'opération, encore soumise à l'approbation des autorités de la concurrence, est le prélude à d'autres du même genre. Le groupe veut placer ses pions sur le marché de la télévision et avait annoncé la semaine dernière la création d'une filiale de télévision numérique, qui s'attachera dans un premier temps à produire des programmes.

"Nous voulons prendre des participations dans des groupes de télévision dans les pays d'Europe où Axel Springer est présent dans la presse écrite, ou dans ceux où nous attendons une forte croissance", a expliqué Mathias Döpfner, patron du groupe, dans le communiqué.

Axel Springer est pour le moment présent avec ses journaux et magazines en Europe centrale et orientale, en France, en Espagne, en Russie et en Chine.

Pour le patron de DYH, Mehmet Ali Yalcindag, cité dans le communiqué, "notre partenariat va renforcer les liens culturels et économiques déjà forts entre l'Allemagne et la Turquie". Quelque 2,3 millions de Turcs vivent en Allemagne, en faisant la première communauté étrangère du pays. (AFP, 16 nov 2006)

Writer Magden Acquitted on Two Cases

Journalist and writer Perihan Magden has been acquitted in two separate trials where she was charged for committing insult through written criticism and attempting to influence a fair trial.

In both cases the court decided that the elements of an offense had not taken place.

"I am very very happy" Magden said after hearing the verdicts of an Istanbul Criminal Court of First Instance.

Yet her happiness came with caution and a bitter acceptance of the circumstances in Turkey.

Speaking to journalists in front of the justice hall, Magden said article 288 of the Turkish Penal Code was as problematic as the more discussed article 301.

Noting that some court cases in the country like hers were continuing after eight years, Magden said the judiciary process was clogged up and that there were inherent risks to writing anything on certain issues.

One case against Magden was launched in relation to her criticism, in writing, of the chief suspect of the murder of Santa Maria Church Priest Andrea Santaro and his father.

Defending her article on the Santaro murder issue, Magden told the court that she had written it for the weekly "Yeni Aktuel" magazine in the form of criticism and not for insult.

The judge decided that the elements of an offense had not taken place and that Magden should be acquitted on the insult charges.

The other charge leveled against Magden was "attempting to influence a fair trial" in an article she wrote about Pinar Selek, a woman defendant who was accused of involvement in the June 9, 1998 Spice Market bombing in Istanbul, then found innocent and acquitted.

Magden told the court that she was critical of an eight year court case for "Who is Pinar Selek" but that there was no intention of committing an offense in her article.

The judge decided that the article was within the limits of criticism and that it should be evaluated under the freedom of expression.(BIA News Center, Erol ONDEROGLU, November 15, 2006)

KESK & TMMOB: "Abolish Article 301"

Turkey's Public Workers Confederation (KESK) and the Turkish Union of Engineers and Architects Chambers (TMMOB) have said that if the government is sincere in democratization, "what it should do is abolish article 301 which prevents the freedom of opinion and expression".

KESK Chair Ismail Hakki Tombul and TMMOB Executive Board Chair Mehmet Soganci issued a joint statement on Penal Code article 301 pointing out that the article had come under heavy criticism for its scope of being an obstacle in front of free expression.

Representing some 600 thousand members between them, the KESK and TMMOB leaders referred to the government's recent efforts to amend the said article and that as part of this, it had attempted to include various labor, trade and mass organizations in the process.

"The existence of laws that aim to prevent the freedom of opinion and expression are blows to the democratization era" their statement said. "Because of this, for Turkey to be a truly democratic state of law, "making some amendments on articles that are obstacles in front of the freedom of opinion and expression or moving them under other articles cannot be a solution".

Tombul and Soganci said 301 needed to be abolished, stressing that a solution could only be achieved by taking steps to rid the society of all restrictions imposed under the laws of the 1980 military coup era. (BIA News Center, November 15, 2006)

RSF rappelle que 65 personnes ont été poursuivies en vertu de l’article 301 

Le rapport de la Commission européenne sur l’élargissement de l’Union européenne, rendu public le 8 novembre, est de nature à faire avancer la question de la liberté de la presse en Turquie. Si la Commission a choisi de conditionner la poursuite des négociations d’adhésion au respect de la totalité des engagements de la Turquie sur le dossier chypriote,  le point 11 du rapport exprime clairement que « d'importants efforts supplémentaires doivent être déployés, notamment en ce qui concerne la liberté d'expression ». L’article 301 du code pénal, sanctionnant l’“humiliation de l’identité turque, de la république, des institutions ou des organes d’Etat” est particulièrement concerné. En conclusion, le rapport stipule en effet que “le cadre juridique actuel ne garantit pas encore la liberté d'expression de façon conforme aux normes européennes. (...) L'article 301, de même que d'autres dispositions du code pénal turc restreignant la liberté d'expression, doivent être mis en conformité avec la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH). »

“Nous ne pouvons que souscrire à ces conclusions et rappeler que l’article 301 du code pénal, entré en vigueur le 1er juin 2005, permet une exploitation de la loi à des fins de contrôle de l’activité des médias. La démonstration n’est plus à faire, puisque soixante-cinq personnes, dont de nombreux journalistes et écrivains, ont été poursuivies en Turquie en vertu de cet article depuis la mise en application du code pénal. Il est indispensable que la législation turque rejoigne les standards européens des libertés fondamentales, telles que la liberté d’expression”, a déclaré Reporters sans frontières.    
 
Plusieurs procès à l’encontre d’intellectuels, en l’occurrence ceux des romanciers Orhan Pamuk et Elif Shafak, du journaliste d’origine arménienne Hrant Dink et des cinq chroniqueurs des grands quotidiens «Milliyet» et « Radikal» (Erol Katircioglu, Murat Belge, Haluk Sahin, Hasan Cemal et Smet Berkan) ont donné lieu à des scènes de violence entre les sympathisants de l’Union des Grands Juristes, association ultranationaliste à l’origine des plaintes déposées contre Orhan Pamuk, Elif Shafak, et les partisans de ces derniers.
 
Non seulement la justice turque applique l’article 301 selon une interprétation sévère, mais elle n’applique pas l’alinéa 4 qui stipule que «l’expression de la pensée sous forme de critique ne peut être sanctionnée».  
 
La société et l’Etat turcs sont divisés par cette question. Le gouvernement du Parti de la justice et du développement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan n’a pas prêté attention aux critiques et alertes de la part des organisations de défense de la liberté de la presse et des sociétés civiles, formulées depuis plus de deux ans.

Cependant, à l’approche de la publication du rapport de l’UE, et après la forte mobilisation autour du procès de l’écrivain Elif Shafak et de l’attribution du prix Nobel de littérature à Orhan Pamuk, le Premier ministre a pris position sur la question. Le 5 novembre à Istanbul, il a réuni des représentants des organisations syndicales et médicales, dont la Confédération révolutionnaire des syndicats de Travailleurs (Disk), la Confédération turque des syndicats d’employeurs (Tisk) pour les consulter sur un éventuel amendement de l’article 301. A l’issue de cette réunion, Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu’il était prêt à recevoir des propositions afin de rendre plus concret son texte, «si des problèmes existent du fait qu’il est abstrait».    

«Nous examinons les options conformes à l’esprit des réformes dans la cadre de l’article 301 » a t-il affirmé. Ces propos ont suscité la satisfaction d’Olli Rehn, commissaire finlandais à l’élargissement. Ce dernier a déclaré être «satisfait de l’attachement personnel d’Erdogan à la liberté d’expression et la participation du pays à l’UE». « Nous attendons que cette intention soit soutenue par des pas concrets et que des décisions concrètes soient prises dans ce sens», a-t-il ajouté.  

Plusieurs journalistes condamnés ont déclaré qu’ils allaient faire appel auprès de la Cour européenne des droits de l’homme pour violation de l’article 10 de la Convention. Parmi eux, le directeur de publication de l’hebdomadaire arménien «Agos» Hrant Dink, condamné le 7 octobre 2005 à six mois de prison avec sursis en raison d’une série d’articles intitulée «L’identité arménienne» ; Burak Bekdil, chroniqueur du quotidien en anglais Turkish Daily News a été condamné à 20 mois de prison avec sursis (confirmé par la Cour de cassation en octobre 2005) en raison d’une chronique évoquant le manque de confiance des citoyens turcs envers la justice.  

En outre, l’avocate Eren Keskin, ancienne présidente de la branche d’Istanbul de l’Association des droits de l’homme (IHD), risque la prison car elle refuse de verser une amende d’environ 3300 euros prononcée pour des propos tenus en 2002 à Cologne (Allemagne). Elle avait accusé à l’époque les forces de l’ordre turques du sud-est anatolien, à majorité kurde, d’être à l’origine de plusieurs cas de viol. «Je ne vais pas verser cette amende pour racheter ma liberté» a-t-elle déclaré.  

L’article 301 intituté “Humiliation de l’identité turque, de la république, des institutions ou organes d’Etat” sanctionne de six mois à trois ans de prison “quiconque humilie ouvertement le gouvernement, les organes de justice de l’Etat, les structures militaire ou policière".  (RSF, 9 novembre 2006)

KKTC: deux journalistes condamnés par un tribunal militaire

Deux journalistes de la chaîne de télévision franco-allemande ARTE, arrêtés dimanche pour avoir filmé la ville fantôme de Varosha (est), située dans une zone militaire chypriote turque, devaient être relâchés lundi après-midi après avoir comparu devant un tribunal militaire. Le tribunal de Famagouste (est) a condamné le journaliste David Muntaner et son caméraman Frédéric Bak à verser 1.000 livres turques (545 euros) d'amende chacun.

Ils ont été accusés par les juges d'"avoir filmé une zone militaire de niveau 1". Les deux hommes seront alors immédiatement libérés.

M. Muntaner a déclaré ne pas être courant d'une telle interdiction, et a expliqué qu'il effectuait un reportage en République turque de Chypre du Nord (KKTC, reconnue par la seule Turquie).

Le syndicat de journalistes Basin-Sen a annoncé qu'il payerait cette amende.

La ville fantôme de Varosha, près de l'ancienne station balnéaire de Famagouste, a été vidée de ses habitants chypriotes-grecs depuis l'invasion turque de 1974.

Un plan de l'Union européenne présenté par la Finlande proposait le transfert à l'ONU de la ville.

Mais la KKTC, soumise à des sanctions commerciales, a indiqué qu'elle n'accepterait pas de rendre cette ville contre une reprise des échanges commerciaux avec l'UE. (AFP, 6 nov 2006)

International Independent Media Forum Calls for Actions

Istanbul International Independent Media Forum has completed its works in Istanbul. Participants to the Forum have called the governments and mainstream media and independent and local media across the globe to take action for their particular part to ensure the peoples enjoy their right to freedom of expression and the right to freedom of access to information:

Mainstream media:

* Start action to restructure ownership patterns for increased shareholding by citizens.
* Provide greater freedom and autonomy for individual journalists from corporate interests and a broader margin of criticism and participation in editorial matters.
* Remove all obstacles to journalists' right to unionize on all levels of media organizations.
* Abide by norms and values of professional ethics and provide necessary mechanisms for audience participation in editorial issues.
* Refrain from racist, sexist/heterosexist, discriminatory language and approach in the shaping of news and information.
* Abide by international conventions pertaining to the role of media in protecting the rights of children.
* Abide by international conventions pertaining to the role of media regarding the rights of women, and the right to free expression of gender identity.
* Refrain from any direct or indirect endorsement of war or encouragement of moves toward war.
* Develop better internship facilities for Communication and Journalism students.
* Work toward more constructive relationship between media organizations and the academia, especially as regards students beginning their careers.

Local and independent media:

* Examine carefully the different options for democratic decision -making inside their organizations.
* Examine carefully the different options for engaging the readers and audiences in active participation.
* Develop strong horizontal relations among non-profit organizations and with other independent local media.
* Increase internship and employment opportunities for Communication and Journalism students.
* Develop a carefully worked-out professional ethic for their relation to local authorities.
* Improve writing level to make reports lively and stimulating.
* Engage with numerous aspects of the lives of the public, not only negative polices.
* Develop ongoing training opportunities for upgrading professional skills.

Governments:

* Ensure maximum protection for journalistic freedom to report the news.
* Retreat from policies restricting media freedom and develop policies underpinning it.
* Cease using national security fears as an excuse for control over journalistic freedom.
* Grant immediate freedom for all journalists imprisoned for pursuing their professional tasks.
* Prosecute those guilty of crimes against journalists and bring them to justice.
* Provide extra funding to public universities for Communication and Journalism programs to enable more effective training and education.
* Provide funds for the development of independent media initiatives and projects, to be disbursed by representative grassroots citizens' initiatives.
* Provide proper resources at arms length from government for a healthy public service media sector. Enact public service media legislation supporting the media access rights of children, women, and other disadvantaged groups. Abide by international treaties in this direction and lift reservations to particular provisions. (Bianet, 5 novembre 2006)

Embarrassing news for Turkey on the internet

The recent raping of a 17-month-old baby, N.N.B., in Izmir, has helped to establish Turkey’s reputation for paedophilia problems. Turkey is the first country to appear in search results by Google when the words ``child porn’’ are typed into the search box, according to research by Hürriyet. Turkey’s three largest cities, Istanbul, Izmir and Ankara, are the most popular entries in the cities category.

Interest in child pornography has been increasing in Turkey, according to a news story published in Hürriyet a month ago based a count of Google searches. The number of Turks searching for child pornography on the Internet has increased in the past month despite a number of arrests made for child-pornography crimes. (Hurriyet, November 4, 2006)

International Independent Media Forum Starts in Istanbul

The Istanbul "International Independent Media Forum", bringing together activists, specialists, workers, students, analysts and initiatives striving for an independent and democratic communication environment from across the world and Turkey, has been introduced to participants and observers on Friday in a press conference and meeting held at the city's Taksim Hill hotel.

Making the opening speech of the 3-day event held under the framework of the "Establishing a Countrywide Network for Monitoring and Covering for Media Freedom and Independent Journalism"-BİA² project, bianet Project Coordinator Ertugrul Kurkcu said the goal of the forum was to debate how media workers could guard the interests of the society while conducting their work.

Kurkcu said the forum taking place at the Bilgi University Dolapdere Campus between November 4-5 had been organized jointly by the IPS Communication Foundation and the Inter Press Service.

The central theme of the forum is "Another world is possible" with participants discussing a variety of media related issues with special emphasis on alternative media.

Kurkcu told Friday's introduction meeting that among the forum discussions, social gender and media would be looking at the wide-spread discrimination against women in media while a debate on peace and independent media would hear experiences of news coverage discouraging conflicts. Developments in Iraq and Beirut are among the issues to be looked into, alongside the role of the local media in Turkey which is expected to increase in the coming years, Kurkcu explained.

The forum will look into many issues concerning the media from examples of efforts to create an independent, alternative, media to creating a more open, democratic, transparent and accessible media through civic journalism. Ways to create global, regional and local alternative networks is also among the discussion topics.

A total of 90 participants from various countries and Turkey are attending the event. Organizers have said 58 of the participants are men, 32 women. 71 come from Turkey while 19 are from other countries. Participants are made up of 16 academics, 49 journalists from the Turkish local media, 15 professional journalists, 2 NGO representatives and 5 students.

The International Independent Media Forum which is open to everyone has set the following goals:

· Bring together activists, specialists, workers and analysts from across the globe, who strives for "another media".
· Share experiences in bringing out independent media and analyze significant practices.
· Help develop more open, democratic, transparent and accessible media environments.
· Provide and contribute in cooperation among global, regional and local alternative media networks.
· Encourage individuals and institutions to support independent media initiatives
· Increase the quality and quantity of independent media practices in Turkey.
(BIA News Center, Ayca ORER, November 3, 2006)

Acquittement d'une scientifique Turque de 92 ans opposée au voile

Une scientifique turque de 92 ans, Muazzez Ilmiye Cig, une pro-laïque convaincue, a été acquittée mercredi à l'ouverture de son procès controversé et médiatisé à Istanbul pour ses écrits sur le port du voile, un symbole qui divise la société turque.

Le procureur a immédiatement demandé l'acquittement de Mme Cig, estimant que "les éléments du délit n'étaient pas constitués" et que ses opinions incriminées ne posaient pas de danger à la sécurité publique.

Les juges ont prononcé dès lors son acquittement, ainsi que celui de son éditeur, Ismet Ögütücü, jugé pour le même délit, celui d'insulte à autrui en raison de sa religion.

L'éminente spécialiste de l'époque sumérienne, civilisation mésopotamienne du IVe millénaire avant J-C, s'est exposée à la colère des cercles islamistes pour ses écrits sur ce premier peuple antique, selon elle, à avoir utilisé le voile chez la femme comme signe de distinction, des milliers d'années avant l'apparition de l'islam.

Dans un livre publié l'an dernier, Mme Cig, qui défend les principes du fondateur de la Turquie moderne et laïque, Mustafa Kemal Atatürk, avait affirmé dans des propos particulièrement virulents et provocants selon certains que le foulard avait été porté pour la première fois par des "femmes publiques" sumériennes.

Il s'agissait de prêtresses qui initiaient les jeunes hommes à la vie sexuelle dans des temples, tout en n'étant pas des prostituées.

Un avocat d'Izmir (ouest), qui s'est senti offensé, a porté plainte, poussant les procureurs à intenter une action contre la scientifique et son éditeur.

Mme Cig et M. Ögütücü risquaient jusqu'à 18 mois de prison (bien 18 mois).

L'accusée, qui a affirmé devant les juges n'avoir "jamais eu l'intention de faire de discrimination entre les gens" et qui s'est qualifiée comme "une fille de la révolution kémaliste", a été applaudie à sa sortie du tribunal par quelque 200 sympathisants.

Cette petite femme, qui ne cesse d'affirmer dans ses écrits que la Turquie d'aujourd'hui s'est éloignée des valeurs républicaines instaurées par Atatürk, est devenue la coqueluche des milieux pro-laïques qui craignent que le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan n'entame cet héritage.

Elle a adressé une lettre à l'épouse de M. Erdogan, l'invitant à ôter son voile pour donner l'exemple à ses compatriotes interdites d'accès à la fonction publique et aux universités quand elles portent le voile.

"Elle peut porter ce qu'elle veut à la maison. Mais en tant qu'épouse du Premier ministre, elle ne peut porter ni croix, ni foulard", a-t-elle dit dans une interview le mois dernier.

Mme Erdogan n'a pas répondu à la missive.

La plupart des épouses des ministres turcs sont voilées.

La question du port du foulard est redevenue d'actualité en Turquie après l'arrivée au pouvoir en 2002 de M. Erdogan et son parti de la Justice et du Développement (AKP), issu de la mouvance islamique.

Ce parti a promis à ses électeurs d'abolir l'interdiction de port du voile dans la fonction publique et les universités. Jusqu'à présent il n'y est pas parvenu en raison du refus des milieux pro-laïques, dont l'armée.

Une trentaine de personnes étaient venues soutenir la cause de l'accusée, souriante, dans la salle de tribunal d'une cour d'assises de Beyoglu, dans le centre-ville.

De nombreux journalistes ont assisté également à l'audience sous l'oeil vigilant de la police anti-émeutes.

Aucun incident n'a été signalé. (AFP, 1 nov 2006)

Turkey holds 98th rank on press freedom list

Turkey held its position on the Reporters Without Borders (RSF) Worldwide Press Freedom Index this year, after making good progress in previous years, the group announced this week.

In the RSF's report on the state of press freedoms in 168 countries around the world, Turkey ranked 98th together with Bhutan and the Ivory Coast.

Turkey was ranked 98th as well last year, after moving up 15 places in 2004.

France, which saw its Parliament recently approve a bill criminalizing the denial of Armenian genocide claims, has been steadily dropping down the list. Over the last five years, France has fallen 24 places, due to legal actions against media institutions and journalists in the country.

While North Korea was ranked last, followed by Turkmenistan and Eritrea, the U.S. was ranked 53rd. Haiti, ranked 87th, and Mauritania, ranked 77th, showed good progress in the area of press freedoms over last year.

In a press conference yesterday, an RSF spokesperson said that new countries from the Southern Hemisphere are taking the places of European countries and the U.S. every year. "This is great news, indicating that countries can be respectful of freedom of speech even if they are poor," said the RSF official. "However, we are quite concerned about the slow but steady downtrend of freedom of press in the U.S., France and Japan."

The leader of last year's list, Denmark, slipped to 19th because of threats against cartoonists responsible for the controversial Prophet Muhammed cartoons. Because of anger sparked by the cartoons, some journalists in the country had to live under the police protection last year.

The cartoons crisis led to the fall of several countries on the list. Countries that arrested or took into the custody journalists that republished the cartoons lost ground on the index. Accordingly, Yemen fell to 149th place, while Algeria fell to 126th, Jordan 109th, Indonesia 103rd and India 105th. (The New Anatolian, November 1st, 2006)

TIHV's Report on Recent Pressures on the Media

November 28, 2006

Journalist on Trial… Diyarbakir Heavy Penal Court No 4 concluded two cases against Hamdullah Yilmaz, editor-in-chief of the paper Azadiya Welat. Hamdullah Yilmaz announced that he was sentenced to four year and three months’ imprisonment in total, and one of the cases had been launched in connection with the expression “deep state” he had used in article about bomb attack in Diyarbakir on 12 September. (ANF)

Newspaper Distributor on Trial… On 24 November Istanbul Heavy Penal Court no 11 concluded the case against Yasar Basibüyük launched on charges of “being member of illegal organization and directed the raid to Sultanahmet Courthouse”. The court acquitted Basibüyük on the grounds of the “lack of evidence”. (ANF)

Novembre 27, 2006

Journalist on Trial... A court case was launched against Nuri Imre, correspondent with the daily Zaman, for having used a voice recorder at the hearing of the case against Orhan Pamuk at Sisli Penal Court of First Instance No 2 on 16 December 2005. The indictment wants Imre to be sentenced to term of imprisonment. Voice recorder of Imre had been seized at the hearing. (25 November, Sabah)

November 23, 2006

Publisher on Trial… On 20 November Beyoglu Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against Ali Riza Vural, editor of Doz Publishing House, launched in connection with the book “Barzani ve Kürt Ulusal Özgürlük Hareketi (Barzani and Kurdish National Liberation Movement)”. The indictment wants the defendant to be sentenced according to the Article 301/2 TPC on the grounds that the book includes insults against Turkish Republic. (TIHV)

November 21, 2006

Journalists on Trial… Istanbul Heavy Penal Court No 2 concluded the case against Erol Özkoray, editor-in-chief of the journal Idea Politika, launched in connection with the articles “Türkiye’nin Iflasi (Bankruptcy of Turkey)” and “Oligarsik Kare (Oligarchic Square)” that were published in 2001.  The court sentenced Özkoray to a fine of 2200 YTL under the Article 159 of the former Turkish Penal Court (insulting army). (BIA)

Novembre 20, 2006

TV Broadcasting Intervened... Gün TV in Diyarbakir decided not to broadcast a TV debate on the grounds that the police wanted to record the programme upon permission of the Governorate. The programme was organised as a part of “Literature Days” in Diyarbakir on 19 November. Some 20 writers were participating the programme. Moderator Adil Kurt cancelled the broadcasting upon intervention. The police also intervened a conference organised under the title “Protection of Kurdish Language and Education in Kurdish”. (20 November, Toplumsal Demokrasi)

November 17, 2006

Paper Closed... Istanbul Heavy Penal Court No 10 decided to stop the publication of daily Özgür Gündem for 15 days. According to the news gathered Public Prosecutor wanted the decision to be taken on the grounds that “propaganda of an illegal organisation was made” and “praising crime and criminals” in the issues of 26, 27, 30, 31 October and 1, 2, 3, 8, 9, 10, 13, 14, 15 November. The court took the decision under the last paragraph of the Article 6 of Law On Fight Against Terrorism. Upon the decision, board of the paper decided to close the paper. Instead of Özgür Gündem a new daily was started to be published under the name of Toplumsal Demokrasi. Nurettin Firat, News Editor of Özgür Gündem, stressed that the decision was taken after the announcement of Commander of Turkish Army Yasar Büyükanit on 10 November saying that there were journals and dailies published in Turkey. (Cumhuriyet-Sabah)

November 16, 2006

Theatre Play Banned… Edirne National Education Directorate cancelled the play of Ankara Ekin Theatre titled “Sarkilarimiz Yasasin” on the allegation of “having drawbacks”. According to the news gathered, National Education Directorate refused the Egitim-Sen Edirne branch who wanted the play to be staged. In the letter written by the Directorate to the Egitim-Sen on 13 November it was told that there are drawbacks in the play because of words. When the Egitim-Sen applied to the Directorate to stage the play after the extricating those words The Directorate rejected again on the allegation that integrity of the play would be damaged if the words were extricated. (Milliyet)

Novembre 15, 2006

Journalist on Trial... On 14 November, Istanbul Penal Court of First Instance No 2 concluded to hear the case against Perihan Magden for the article “Who is Pinar Selek?” on charges of attempting to influence judiciary according to the Article 288 TPC. The court acquitted Perihan Magden on the grounds that the elements of crime had not materialised. The case against Magden launched for insulting the Oguzhan Akdin, who was convicted in connection with the killing of the Andrea Santaro (61), the priest of the Santa Maria Catholic Church in Trabzon, and his father was also concluded same day with the decision of acquittal. (AA)

November 8, 2006

“301” Case… Erzurum Peace Penal Court No 1 sentenced Sahin Simsek to five years’ imprisonment under the Article 301 TPC for writing a statement contenting insults to police on two blackboards of Basögretmen Private School where he entered for robbery. The fingerprints of Sahin Simsek, who stole three computers from the school in Erzurum on 17 September, were found on the blackboards. The case against Simsek launched for “robbery” continues at Erzurum Penal Court of First Instance No 3. (Radikal)

November 6, 2006

Journalists on Trial... On 2 November, Diyarbakir Penal Court of First Instance No 8 continued to hear the case against Deniz Dursun, editor-in-chief of the journal Mizgin, writers with the journal Ömer Aybar and Gülcan Bahtiyarin launched connection with the articles appeared on the February issue of the journal. The court decided not to be responsible with case and sent the files to Heavy Penal Court. The indictment wants the defendants to be sentenced according to the Article 216/1 TPC on charges of “inciting people hatred and enmity”. (HRFT)

November 2, 2006

Historian and Publisher on Trial… On 1 November Beyoglu Penal Court of First Instance No 2 started to hear the case against sumerologist Muazzez Ilmiye Çig and director of Analiz Publishing House Ismet Ögütücü in connection with the book of Cig with the title “My Reactions as a Citizen”. In his summing up the case public prosecutor wanted the defendants to be acquitted. The court decided to acquit Çig and Ögütücü on the grounds that the elements of the crime had not materialised. (Cumhuriyet)

Kurdish Question / Question kurde

Reportage: Les soldates du PKK dans les montagnes d'Irak

"Quand une femme abandonne son foyer et prend les armes, ce n'est pas anodin, c'est une révolution sociale. Nous ouvrons les yeux de la société kurde", assure Arshem Kurman, femme et combattante du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Dans une région du monde où la soumission des femmes est la règle, elles jouent un rôle primordial dans les rangs du mouvement de libération kurde, réfugié dans les montagnes du nord de l'Irak, près de la frontière iranienne.

Revendiquant jadis un marxisme orthodoxe, le PKK, qui lutte pour l'indépendance du sud-est anatolien de la Turquie, où les Kurdes sont très nombreux, assure aujourd'hui être converti à la paix et engagé dans un processus démocratique.

Il a cependant conservé une structure militaire qui a donné naissance à un féminisme guerrier unique. Celui-ci n'avait rien d'acquis. Il a fallu et il faut toujours lutter contre les préjugés de la société, parfois partagés par leurs camarades masculins, admettent les femmes du PKK.

"C'est là toute l'importance du martyre, c'est ce qui donne du poids à notre cause", juge Arshem Kurman, soulignant que ce sont les femmes tombées au combat ou qui ont mené des attentats suicides qui ont obligé les hommes du mouvement à les prendre au sérieux.

"Des femmes meurent tous les jours, alors quel meilleur façon de faire passer notre message", ajoute cette instructrice respectée, qui décrit comment une Kurde a tué plus de 50 soldats turcs au cours d'un attentat suicide dans les années 1990.

Au cours de ces années, le PKK a mené 15 attentats suicides. Onze d'entre eux l'ont été par des femmes, mais depuis 1999 et l'arrestation de son chef historique, Abdallah Ocalan, le PKK se déclare prêt à participer à un règlement pacifique du conflit avec les autorités turques.

Dans le camp bati sur le Mont Qandill, la plupart des bâtiments affichent cependant des portraits de Vian Jaf, qui s'est immolée par le feu en février près de la frontière turque pour protester contre la condition des Kurdes dans ce pays, même si, officiellement, la direction du mouvement n'approuve pas ce geste.

Gagner le respect des hommes et obtenir qu'ils les traitent en égales n'est pas facile dans les sociétés machistes du Moyen-Orient, avouent les femmes du PKK.

"Une femme ne peut pas s'élever dans ce contexte. Dans la société traditionnelle kurde, seuls les hommes ont droit à la parole. Si le mari n'est pas à la maison, c'est le fils aîné qui parle, quel que soit son âge", témoigne Reha Baran.

"Dans nos sociétés retardées, les femmes sont confinées aux marges. Notre but, c'est de les faire revenir au centre de la vie publique", explique-t-elle.

Reha Baran enseigne comment les femmes ont été privées de leurs droits, et comment elles peuvent les reconquérir, à un public composé de militantes féministes et de responsables du PKK, dans une école bâtie en pierre.

A charge ensuite pour eux de transmettre ces idées révolutionnaires dans leurs villages et leurs unités, afin qu'elles se répandent dans la société kurde, sans toutefois s'aliéner le soutien des populations.

Pour les jeunes combattantes du mouvement, vivre l'arme à la main, aux côtés de leurs camarades masculins est bien plus intéressant que la vie qui les attendait au village.

Une dizaine d'entre elles, âgées de 15 à 21 ans, boivent du thé en contemplant le coucher du soleil sur les monts Qandil, couronnés de neige. Elles éclatent de rire lorsqu'on leur demande si elles n'auraient pas préféré rester dans leurs foyers, élever leurs enfants.

"Les femmes dans ces familles n'ont pas le droit de s'instruire. Il arrive même que le mouvement aide certaines jeunes filles malheureuses à s'achapper de leurs familles pour nous rejoindre, en particulier en Iran", explique Rojbin Hajjar, une Kurde venue de Syrie.

"Nous ne sommes pas seulement un modèle pour les femmes du Moyen-Orient, mais pour celles du monde entier", juge Sozdar Serbiliz, femme et chef de guerre.  (AFP, Paul SCHEMM, 29 nov 2006)

Investigation into Linux-based Kurdish software

The Diyarbakir Chief Public Prosecutor's Office yesterday launched an investigation into Sur Mayor Abdullah Demirbas who commissioned a Kurdish language version of a widely used computer program.

First launched some time ago and covered by media, the software is a Kurdish version of the Ubuntu Linux distribution. The program's name comes from the Zulu and Xhosa concept of ubuntu, which means "humanity towards others."

This first Linux-based Kurdish software was presented in English by American software specialist Rainer Heider at a ceremony organized by the Sur Municipality, with Heider's explanations translated into Kurdish. It was stated at the ceremony that all correspondence could be done in Kurdish.

Delivering a speech at the ceremony, Mayor Demirbas described multilingualism as a treasure.

Advocating autonomous municipal services in every language, including Kurdish, Demirbas faced one to three years in prison for a speech he delivered earlier in the year in Vienna, Austria. (The New Anatolian, 29 November 2006)

Live Program Ends After Police Interference

A debate focusing on the problems of writers in the Southeast province of Diyarbakir which was organized under the scope of the city's metropolitan municipality "Literature Days" activities was cancelled on Saturday when the police appeared on site with a warrant to video the panel.

Reacting to the incident, GUN TV producer Cemal Dogan said he had "difficulties in understanding the logic behind this attempt".

"What is the logic of trying to video a program that everyone, including the police, could watch live anyway?" he asked, noting that neither the warrant nor its enforcement were proper and branding them a violation of press and broadcasting freedoms.

Dogan told bianet that GUN TV was scheduled to broadcast the debate live on November 18 when the police appeared on site with a warrant and said they would be videoing the event.

"We had to show our attitude there" he said. "We did not permit the program to go ahead both because the municipality theatre hall was where we had set up our studios and because those in the hall would have been intimidated by the presence of police.

According to the programs announced Adil Kurt,the live broadcast of Gun TV lasted for only a minute when talks between the 4-man police team and organizers of the program and debate failed.

The police, Dogan added, were told they could observe the discussion without using their radios or camera but had informed them that they strictly needed to video the event as they had been ordered to do so.

One of the targets of Gun TV was to screen the first live television of such an event in Diyarbakir.

About 20 writers including author Migirdic Margosyan were present for the debate the live discussion which was organized as part of the municipality's November 16-19 activity of "Literature days for a more peaceful world".(BIA News Center, Erol ONDEROGLU, November 20, 2006)

Ataturk a-t-il promis l'autonomie aux Kurdes?

Le Collectif VAN a publié la traduction d'un entretien de Nese DUZEL avec l'historien turc Cemil KOCAK, paru dans le quotidien turc Radical du 13 novembre 2006:

Il y a quelques jours, nous avons débattu d'une phrase d’Atatürk que Taner Akçam a utilisée dans son dernier livre. On a avancé que cette phrase n’était pas inscrite dans les registres du parlement turc. En même temps les médias reflétaient la censure de l’Institut d’Histoire turque sur certaines des paroles d’Atatürk sur la religion ; c’était une contradiction très difficile à comprendre. L’Etat, fidèle à toutes les institutions du fondateur de la République, censurait les paroles de son grand leader. Pourquoi ce même Etat censurait certaines des paroles d’Atatürk ? Qu’est-ce qu’on voulait cacher ? Pourquoi notre passé proche était-il rempli de mystère ? On s’est entretenu avec le professeur Docteur Cemil Kocak, de l’université de Sabanci, qui travaille sur l’histoire politique de notre passé proche, de la République, de ses secrets, de la personnalité d’Atatürk, de l’Etat et d'Atatürk et de la situation actuelle.

Ces derniers jours, a été divulguée une vérité un peu bizarre en rapport avec le dernier livre écrit par Taner Akçam sur le problème arménien et intitulé « Un Acte Honteux ». Atatürk a prononcé cette phrase à une session secrète du Parlement… ou elle a été censurée dans les registres du Parlement turc. Quelle est la vérité ?

Atatürk a prononcé cette phrase à l’ouverture du Parlement turc le 24 Avril (1923) dans sa première allocution au Parlement, au même moment que cette phrase, il disait « Nos adversaires (les pays de l’Entente ) nous menacent. Ils ne veulent pas que des massacres soient perpétrés dans le pays, cette affirmation est fausse. Dans quel coin de ce pays, y-a-t-il eu des massacres contre les Arméniens ou continue-t-il d’y en avoir ? ». Et tout de suite après, il rajoute « Je ne voudrais pas parler du début de la Guerre Générale (1ère Guerre Mondiale). D’ailleurs les pays de l’Entente parlent d'actes honteux qui appartiennent au passé.

Quelle est la signification du mot "fazahat" ?

Selon les Editions Kaynak, ce mot veut dire « Des actes honteux, bassesse ». Donc Atatürk qualifie les événements concernant les Arméniens « d'actes honteux ». Il dit « Aujourd’hui il n’y a aucun évènement comme ça mais, hier il y en a eu. En 1915 il y a eu des événements honteux, les pays de l’Entente ne parlent pas d’aujourd’hui, ils parlent des actes honteux et des actes de bassesse du passé.

Peut-on avoir caché consciencieusement certaines des paroles d’Atatürk ?

On peut dire que certaines paroles d’Atatürk n’allaient peut-être pas avec la conjecture. Nous pensons qu’Atatürk est un grand homme d’Etat et un grand commandant, grand leader, on oublie souvent le plus important, c’est un politicien. Ismet Pacha disait : « Son sens politique surpassait sa fonction de commandant. ». C’est vrai, Atatürk était un homme politique prévoyant. Un politicien peut dire différentes choses sur le même sujet, selon le lieu et le temps et il peut changer les alliances établies. C’est naturel en politique. Atatürk aborde différemment le même sujet en différent temps.

Quels sont ces sujets ?

Par exemple quand on lui pose la question : « Qu’est-ce que vous pensez sur le sujet de l’entrée en guerre de l’Empire ottoman ? ». En 1919, il dit : « Il n’y avait pas d’autre solution ». Parce qu'Atatürk était obligé de composer avec les Ittihadistes et il les défendait. Le temps passe, la République se met en place. On lui pose la même question. Il dit à propos des Ittihadistes : « ils sont ignorants, ils sont entrés dans la 1ère Guerre Mondiale et ils ont mis le pays sens dessus-dessous ». Si vous prenez ses déclarations anti-impérialistes et anti-capitalistes concernant l’Union Soviétique vous pourriez le comparer à un très bolchevik, Ché Guevara. Mais, le même Atatürk sortait de la mosquée, priait avec les hodjas, ouvrait les séances du Mejlisse (Parlement) avec des sacrifices d’animaux et des « bis mi lah » (au nom de Dieu). Jamais dans l’Empire ottoman, le Mejlisse s’est ouvert comme ça.

Si aujourd’hui Atatürk ouvrait le Mejlisse comme ça, que passerait-il ?

On dirait que c’est un réactionnaire. Atatürk a pensé qu’ il était obligé de faire comme ça car il fallait une solidarité islamique à cette époque.

J’ai lu dans les journaux que l’Institut d’Histoire turque avait censuré les propos d’Atatürk concernant la religion. Est-ce possible ?

C’est possible. Dans le fameux livre d’Atatürk «La connaissance civilisée», certains des sujets sur la religion sont censurés : « l’Islam, c’est la religion des Arabes… Alors que nous nous sommes Turcs… l’Islam nous a retardés… qu'il reste loin de nous ». Il en parlait de cette façon. Ces propos datent de 1930. Quel Atatürk est valable pour nous ? Celui qui dit tout ça ou bien celui qui ouvre le Mejlisse en priant ? Il lisait, il parlait dans la mosquée, tout ce qu’il devait faire, il disait que c’est l’islam qui commandait. Atatürk, est-ce qu’il est allé à la mosquée après ? Il n’y est pas allé.

Normalement, l’Etat est Ataturkiste, de l’autre coté il censure les propos d’Atatürk, d’ou vient cette contradiction ?

Parce qu'il y a dans différentes conjonctures, différentes versions d’Atatürkisme. On parle d’une boite vide qu’on remplit comme on veut. Atatürk s’est exprimé de manière diffèrente sur un même sujet. Si les paroles politiques d’Atatürk ne correspondent pas à la conjoncture, dans ce cas, on censure.

A-t-on découvert l'Ataturkisme après la mort d’Atatürk ?

En réalité, il n’y a pas d’Ataturkisme, ça n’a jamais existé. Il n’a jamais pensé à préparer un paquet idéologique. Il s’est comporté par rapport à la situation. Par exemple il a essayé à tour de rôle, dans la politique économique, le secteur privé et l’Etat. L'Ataturkisme, c’est un pragmatisme. C’est pas parce que on a dit ça que nous devons nous sentir engagés. Pour gagner on doit faire tout ce qu’il est possible. Si nécessaire, les alliances se font et se défont. Par exemple, l’Institut d’Histoire turque a censuré d’autres choses concernant Atatürk.

Qu’est-ce qu’a censuré d’autre l’Institut d’Histoire turque ?

En 1923, Atatürk a donné une grande conférence de presse. A cette conférence, il a fait allusion au problème kurde. Atatürk a fait savoir que la lutte nationale comprend dans l’organisation essentielle, une autonomie territoriale, ou autonomie, soit quelque chose dans ce genre, pour les Kurdes. En 1960 quand on a édité tous les propos et les conférences d’Atatürk, cette partie a été enlevée. D’ailleurs la notion de nation turque » ou « Dans ce pays vivent des Turcs » apparaît en 1925 après la révolte de Cheikh Sait.

Pourquoi ?

La révolte de Cheikh Sait, c’est un tournant. Les Kurdes mènent à la fois une révolte contre les reformes de la République et une révolte nationaliste. Atatürk jusqu’en 1925 disait dans ces propos « Les Turcs, les Kurdes et les Circassiens sont les composantes de la base de l’islam ». Après 1925, on disait «Tous ceux qui vivent en Turquie sont des Turcs ». Tout le monde est Turc. La République a été fondée par les Turcs. Donc on commence à dire « tout le monde se dira Turc et parlera turc ». Alors qu'Atatürk n’avait pas une définition du Turc, il n’y avait pas non plus de lois le définissant. On disait « Le peuple de la Turquie ». Atatürk aussi utilisait la même chose.

Atatürk a-t-il défait son alliance avec les Kurdes ?

C’était la raison principale de la révolte de Cheikh Sait. C’était une réaction à ça. Ayant achevé la lutte nationale avec succès en prenant les Kurdes à ses cotés, en bon politicien il a pensé qu'il n'avait plus besoin des Kurdes. Cette alliance devenait plutôt un obstacle pour ses projets d’avenir. Probablement son idée d’autonomie pour les Kurdes n’était pas définitive. Le but final c’était l’Etat unitaire. En réalité, le point de vue d’Atatürk n’était pas différent de la politique officielle actuelle.

S’il y a un Atatürkisme pour chaque conjecture, quel est aujourd’hui l'Atatürkisme ?

Aujourd’hui les Atatürkistes parlent du principe de République. Gouverner en République : le Président doit être élu, sans être membre d’une dynastie, doit mettre fin au régime. Si vous définissez comme ça le République, à partir de là, être républicain n’a aucune importance. Chez nous, en plus, il existe des propos comme « les principes et les valeurs fondamentales de la République ». On veut remplir la République avec la laïcité qui n’a rien à voir. En réalité ce qui reste de l'Atatürkisme c’est un des problèmes de la laïcité. Dans l’Ataturkisme, il n y a pas du tout un problème démocratique.

Pourquoi n'y-a-t-il pas de démocratie dans l’Ataturkisme ?

En réalité, démocratie et laïcité ne peuvent pas se séparer. La laïcité a besoin de la démocratie. La démocratie a besoin de la laïcité. Atatürk toute sa vie a insisté sur le libre raisonnement. Pour lui on peut raisonner librement après la disparition du mode de pensée islamique, les pressions sociales de la religion sur l’homme. On peut établir la démocratie une fois que la société se libère du pouvoir de la religion. Atatürk pensait qu'on peut se libérer de l’emprise de la religion avec un régime autoritaire. L'Ataturkisme, c’est tout ça. C’est une philosophie d’instruction. Sa philosophie politique on ne peut pas la définir en dehors de l’autoritarisme.

Est-ce que l'Ataturkisme permet la démocratie moderne ?

J’ai peur qu’il ne la permette pas.

Dans quelle mesure l'Ataturkisme correspond-il aujourd’hui à sa véritable identité et à ses propos ?

L'Ataturkisme fait beaucoup de tort à Atatürk. Ce n’est pas seulement quelqu'un qui a récité des paroles comme des versets. Dans sa lutte de libération nationale, ses discours et déclarations pour persuader les hommes, ont beaucoup d’importance. C’était un homme politique très intelligent, prévoyant et il décidait avec beaucoup de souplesse. Mais nous, nous pensons qu’Atatürk est un surhomme qui ne fait pas ce que nous faisons. Nous le voyons comme un superman.

Les historiens ont-ils des difficultés pour faire des recherches ?

Même si vous enfermez toutes les archives avec une clé il y a beaucoup de sources suffisantes pour faire des recherches sur notre passé proche. Si vous lisez avec des yeux de professionnel les livres les journaux vous pouvez arriver à comprendre notre passé proche. Par exemple, quand vous lisez les journaux des années de lutte de libération nationale vous vous apercevez que les journaux sous occupation applaudissaient et ils soutenaient la campagne d’Anatolie d’Atatürk. Les caricatures des officiers grecs ou les moqueries dans les journaux des soldats étrangers prouvent que dans des conditions normales d’occupation tout ça n’est pas possible.

Comment c’est possible ?

Ca veut dire qu'il n’y a pas eu une occupation vraiment dure. Si c’était une vraie occupation, personne n'aurait pu respirer tranquillement. L'Anatolie n’a pas vécu une occupation très importante, la véritable occupation était dans le Sud-Est, occupé par les Français : Marache, Antep et Urfa. Nous avons fait la guerre contre l’occupation des Grecs d’Anatolie à l'Ouest. Les Anglais et les Italiens sont arrivés mais on ne s’est pas battu contre eux. Les vainqueurs de la première Guerre Mondiale sont arrivés avec cent mille soldats à Istanbul. Mais ils sont passés au-delà de Kartal, leur but n’était pas du tout d’anéantir l’Empire Ottoman. A partir de Kartal c’était les forces nationales qui étaient responsables. Les Anglais avaient pris Mossoul et Kirkouk. Ils n’étaient pas en état de s’occuper de l'Anatolie. Dans le Nord en Russie, les Bolcheviks s'entrainaient à installer tout à fait un autre système. Leur vrai but c’était la Russie qui était sous une plus grande menace. Ils voulaient envoyer des soldats là bas.

Contre qui avons-nous lutté pour notre Libération nationale ?

Les principaux pôles, à l’Ouest c’étaient les Grecs, à l’Est c’étaient les Arméniens. Kazim Karabékir a fait la guerre contre les Arméniens, non Ottomans, contre ceux qui se battaient avec les Mencheviks aux cotés de l’armée russe-blanc contre les Bolcheviks. Ils revendiquaient l’Anatolie de l'Est. L’armée turque a fait la guerre au Sud contre les Français et à l’Ouest contre les Grecs, plus de cent mille soldats. Comme les Anglais ont pris Mossoul et Kirkouk, les Français essayaient d’avoir une place au Sud-Est. La guerre de Libération a duré trois ans, nous avons donné 30 mille personnes martyrs et blessés au total. Si on a voulu rendre cette lutte de libération aussi éclatante, c'est parce qu'on voulaient légitimer la République, tout ce qu'on avait fait avec la République.

Si la société apprend la vérité sur l’histoire proche, sera-t-elle étonnée ?

Elle sera étonnée mais elle sera aussi apaisée. Cette société a besoin d’être apaisée.

Les guérillas du PKK résistent dans les monts du nord de l'Irak

Dans les hautes montagnes du nord de l'Irak, des combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) sont déterminés à résister aux menaces répétées des responsables irakiens et turcs de les déloger.

Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, ont évoqué jeudi à Ankara la question des guérillas du PKK, réfugiés dans les montages de la région autonome du Kurdistan irakien.

"Nous avons parlé de la nécessité d'accélérer la coopération contre le PKK (considéré par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne comme une organisation terroriste). J'ai indiqué à M. Maliki que des pas concrets devaient être faits pour obtenir un résultat" dans la lutte contre le PKK, a souligné M. Erdogan.

"Qu'ils essaient!", répond en substance le commandant du PKK, Saydo Hussein Afshin, depuis les monts Qandil aux sommets enneigés, une région difficilement accessible à la frontière iranienne.

"Aucune puissance ou pays ne peut nous déloger de force", affirme-t-il sur un ton de défi. "Vingt fois les Turcs nous ont attaqués sans jamais nous vaincre. Finalement c'étaient nous les vainqueurs".

Autour de lui, plusieurs dizaines de combattants armés de fusils automatiques, de lance-roquettes et d'armes automatiques légères travaillent à la préparation du camp pour l'hiver en ramassant du bois et en isolant leurs modestes cabanes de pierre accrochées au flanc de la montagne.

Les combattants du PKK contrôlent un petit morceau de territoire abritant  une cinquantaine de villages. Ils disposent de plusieurs bases dans le nord de l'Irak, d'où ils s'inflitrent en territoire turc pour des attaques sporadiques.

Les combattants du PKK ont trouvé refuge à la fin des années 1980 et dans les années 1990 auprès de rebelles kurdes qui combattaient le régime de Saddam Hussein en Irak et ont fait de la région leur principale base arrière après que la Syrie eut cédé aux pressions turques en rompant les liens avec le PKK en 1998.

En 2000, ils ont combattu pendant plusieurs mois aux côtés de leurs camarades kurdes irakiens tout en implantant en profondeur leurs bases dans l'enclave de Qandil qu'ils contrôlent jusqu'à présent.

"Au cours des dix dernières années, nous nous sommes beaucoup préparés et nous nous sentons suffisamment en sécurité ici", assure Afshin.

L'organisation a déclaré un cessez-le-feu le 1er octobre, mais comme les autres trêves qu'elle avait proclamées dans le passé, la Turquie l'a rejetée.

Ankara a menacé cet été de mener des opérations contre le PKK par delà la frontière irakienne si Washington et Bagdad n'intervenaient pas contre les guérillas, qui ont multiplié leurs opérations cette année. Le Premier ministre irakien a assuré à son homologue turc que l'Irak ne serait pas un "sanctuaire" pour des éléments radicaux pouvant menacer les Etats voisins. (AFP, 18 nov 2006)

Cours d'éducation politique pour combattants du PKK en Irak

Insensibles à l'air glacé du petit matin dans les montages de Qandil dans le nord de l'Irak, les rebelles kurdes de Turquie se regroupent déjà pour leurs cours matinaux d'éducation politique.

"Les Etats-Unis veulent la démocratie en Irak où il y a eu des développements positifs avec le départ de Saddam" Hussein, le président déchu, explique, en commentant la leçon du jour, Yasser Bagok, un sous-commandant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"L'Amérique joue un rôle important dans le développement de la démocratie au Proche-Orient en dépit de ses erreurs", renchérit Sozdor Serbiliz, la commandante qui dirige la discussion. "On ne peut pas en dire autant pour l'Europe".

Ces déclarations semblent a priori paradoxales pour un mouvement marxiste-léniniste pur et dur, qui a pris la tête à partir de 1984 d'une guérilla sans merci contre le gouvernement turc. Aujourd'hui, le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, se dit déterminé à trouver une solution pacifique.

"Nous avons des solutions concrètes pour les problèmes de la région et nous pouvons jouer un rôle important pour développer la démocratie", poursuit la commandante Serbiliz devant une vingtaine de combattants réunis sous la tente, dans le froid.

"Les étrangers ne peuvent développer la démocratie dans la région, nous devons le faire nous-mêmes", souligne-t-elle. Le mouvement ne cherche plus à obtenir un Etat kurde séparé mais un règlement pacifique pour les Kurdes dans chacun des pays où ils se trouvent: Irak, Iran, Turquie et Syrie.

La réunion commence avec la lecture, sur un ton monocorde, de la dernière lettre du fondateur du PKK, Abdallah Ocalan, emprisonné en Turquie depuis plus de six ans. Le visage d'Ocalan, qui fait figure de Dieu vivant au sein du PKK, est placardé partout.

Après la lecture, les combattants se lèvent et applaudissent.

La lettre aborde des sujets divers comme la démocratie dans la région, cite des philosophes comme Immanuel Wallerstein ou évoque la récente victoire des démocrates aux élections de mi-mandat américaines.

Le gouvernement turc, l'ennemi juré qui continue de faire pression sur les autorités irakiennes pour qu'elles expulsent les combattants du PKK, est également fréquemment cité.

"Le problème de la Turquie c'est qu'il n'y a pas de liberté de pensée ou d'organisation. C'est pourquoi elle ne peut se développer, politiquement et économiquement", dit la lettre.

Ocalan critique l'UE, accusée de faire pression sur Ankara pour régler le problème de Chypre sans rien faire pour la minorité kurde. Il souligne cependant que de nombreux intellectuels et hommes politiques turcs prônent un règlement pacifique de la question kurde.

Mais les combattants, dont peu sont âgés de plus de 20 ans et dont beaucoup sont encore adolescents, ne sont pas chauds pour abandonner l'option militaire.

"Lorsque nous appelons à la trêve, (les autorités turques) intensifient leurs opérations et disent vouloir en finir avec le PKK", affirme Sema Zilan, dont les longs cheveux bouclés sont retenus par un foulard bleu. "Nous devons nous préparer politiquement et militairement car ils augmentent leurs opérations contre nous".

Egalement au menu des discussions, les relations du PKK avec les deux partis majoritaires du Kurdistan d'Irak, le Parti démocratique du Kurdistan et l'Union patriotique du Kurdistan, accusés d'être trop conservateurs.

"Ces divergences peuvent être surmontées", estime un combattant, avant d'ajouter toutefois: "si tout le monde parlait d'une seule voix, il n'y aurait aucun développement possible de la société". (AFP, 20 nov 2006)

Six militants kurdes et un soldat tués dans des combats en Turquie

Six militants kurdes du PKK et un soldat ont été tués dans des combats survenus dans le sud-est anatolien, à la population majoritairement kurde, en dépit d'un cessez-le-feu du PKK, ont affirmé vendredi des sources militaires.

Les combats ont débuté jeudi dans une zone montagneuse de la province de Bingöl après le déclenchement par l'armée d'une opération visant à perturber l'organisation par les militants kurdes de leurs "positionnements d'hiver", ont déclaré ces sources, parlant sous le couvert de l'anonymat.

Six soldats ont été blessés, trois par balles et les autres par l'explosion d'une mine posée par les militants, ont-elles indiqué, ajoutant que les forces de sécurité avaient détruit plusieurs caches utilisées par le PKK.  (AFP, 17 nov 2006)

Why this difference in treatment of the Cypriots and the Kurds?

Turkey complains vociferously about the European Union's unfair treatment of the politically and economically isolated Turkish Cypriots. Why then shouldn't Turkey grant a big chunk of its own citizens - the Kurds - the same rights it demands for people who are not even Turkish nationals?

There are many similarities between Northern Cyprus and the Turkish southeast, where many of Turkey's estimated 15 to 20 million Kurds live. They are geographically similar and are located in sensitive areas - the one off Syria's coast, the other bordering Iran, Iraq and Syria.

Both are relatively isolated and poor, though the Kurds are a lot poorer than the Turkish Cypriots. In both cases, poverty is linked to the unresolved political and security issues around their identity and political status.

But it's the differences that are more striking. Turkey is loudly championing the rights of Turkish Cypriots in the EU. But anyone who champions Kurdish rights in Turkey risks being accused of separatism and even terrorism.

While Turkey expects international support for its Cyprus solution, based on a bizonal, bicommunal federation with political equality between the two communities, it argues the precise opposite for its own Kurdish citizens.

For many Turks, any Kurdish request for national recognition - whether to be called Kurdish citizens of Turkey rather than Turks, or for a federation, or to use the Kurdish language in schools or in the media - is perceived as an attack on the Turkish nation and its territory.

While many Kurds are ready to remain within a unitary Turkish state so long as they can have full cultural rights, for most Turks the idea of Turkish Cypriots accepting simply minority status in a Greek-Cypriot dominated Republic of Cyprus is anathema.

The Turkish habit of stamping slogans onto mountainsides is evident both in Northern Cyprus and in southeastern Turkey. But on Cyprus, the slogans declaring the north to be the Turkish Republic of Northern Cyprus are directed at the Greek Cypriots across the Green Line, while in the desolate mountains of southeast Turkey, the slogans assert "one state, one flag, one language."

Many Turks will argue that the Cyprus problem and the Kurdish problem are not the same due to the violence of the Kurdistan Worker's Party (PKK), which has been fighting the Turkish military for over 20 years and is and labeled as a terrorist group by Turkey, the United States and the European Union. But why should violence by a minority of Kurds mean curtailing the rights of the majority of Kurds?

How can there be any hope of a political solution in either place without respect for the rights of both minority groups?

Where are the political leaders? Prime Minister Recep Tayyip Erdogan is struggling on many fronts, not least to win re-election next year in the face of a nationalist and secularist onslaught, and also to keep Turkey's EU process on track despite negative signals from Europe and waning public enthusiasm in Turkey. Thus Erdogan may not be capable of making a deal on Cyprus, nor of making any progress on the southeast in the face of growing hostility both to him and to the Kurds.
And yet while some hardline Turkish nationalists may want an independent Northern Cyprus, and some radical Kurds may dream of an independent Kurdistan, the fact is that neither Turkey's southeast, nor Northern Cyprus has a realistic future as independent state.

In both cases the best hopes for an acceptable solution lie with a continuation of Turkey's EU negotiations.

Much of the solution lies in Turkey's hands. If Turkey's government and public stand up consistently for democracy and human rights - whether in support of Turkish Cypriots or Turkey's Kurds - and against the undemocratic political pronouncements of Turkey's military and nationalists, then it will be hard for democratic European politicians to give in to their nationalists and to suspend membership negotiations with Turkey.(International Herald Tribune, Kirsty Hughes*, November 15, 2006)

*Kirsty Hughes is a former senior fellow of the Centre for European Policy Studies, Brussels.

Un soldat turc tué à l'est dans un accrochage

Un soldat turc a été tué mardi matin dans un accrochage survenu dans l'est de la Turquie, près de la frontière iranienne, avec des militants du PKK. L'incident s'est produit près de la bourgade de Baskale, à une cinquantaine de km de la frontière, a précisé cette source officielle sous couvert d'anonymat.

Trois membres du PKK ont été abattus la semaine dernière à Sirnak, province située à la frontière avec l'Irak, dans le sud-est de la Turquie. (AFP, 14 nov 2006)

Trois militants kurdes tués dans des combats avec l'armée turque

Trois militants kurdes ont été tués dans des accrochages survenus entre les 6 et 11 novembre dans le sud-est de la Turquie, a-t-on annoncé dimanche de source officielle.

Ces trois militants du PKK ont été abattus après avoir ouvert le feu sur des hélicoptères qui ratissaient la zone de Bestler-Dereler de la province de Sirnak, située à la frontière avec l'Irak, précise un communiqué du gouvernorat local.

L'armée a saisi lors des opérations poursuivies dans cette région pas moins de 110 grenades et 56 kg d'explosifs, souligne le document.  (AFP, 12 nov 2006)

Un informateur de l'armée condamné à près de 40 ans de prison

Un tribunal turc a condamné vendredi à près de 40 ans de prison un ancien rebelle séparatiste kurde devenu informateur des forces de sécurité, convaincu de participation à un attentat à la bombe visant à déstabiliser le sud-est anatolien à majorité kurde.

Veysel Ates, un ancien membre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a été reconnu coupable par une cour de Van (est) d'avoir commis le 9 novembre un attentat qui avait fait un mort et six blessés dans la librairie d'un ancien membre du PKK à Semdinli, une bourgade aux confins de l'Iran et de l'Irak.

Il devra purger 39 ans, dix mois et 27 jours de prison, une peine similaire à celle ayant frappé les deux autres auteurs de l'attentat, des sous-officiers de gendarmerie condamnés en juin à 39 ans et cinq mois de prison, et qui ont fait appel de leur jugement.

Dans l'acte d'accusation, le procureur avait considéré l'attentat comme une provocation visant à déstabiliser le Sud-Est, où PKK et armée s'affrontent depuis 1984, et à faire capoter le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, entamé en octobre 2005.

Le ministère public avait requis la prison à vie contre les trois hommes.

Le procès a été considéré par de nombreux observateurs comme un test de la volonté d'Ankara d'établir la suprématie du droit et de dénoncer les pratiques douteuses mises en oeuvre dans le passé par des éléments incontrôlables de l'armée dans leur lutte contre le PKK.

L'attentat a été mentionné dans un rapport crucial publié mercredi par la Commission européenne comme un exemple de l'insuffisance du contrôle civil sur les forces de sécurité et de l'influence persistente de l'armée en politique en dépit des réformes sensées limiter ses pouvoirs. (AFP, 10 nov 2006)

Les critiques kurdes concernant le rapport de la Commission européenne

La date du 03 octobre 2005 marque le début du processus des négociations entre l’UE et la Turquie. Les négociations se poursuivent de manière constante depuis le 12 juin 2006. A cette période, que nous considérons importante tant pour l’UE que pour la Turquie, nous accordons la plus haute importance du point de vue des efforts de solutions tendant à résoudre la question kurde.

La réalité nous montre que, depuis la date boutoir  du début du processus des négociations, des pas de démocratisation ont été avancés en Turquie avec l’appui de la Commission Européenne. En tant que les Kurdes, nous constatons et saluons le rôle prépondérant de la Commission et du Parlement Européen dans cette évolution.

Cependant, force est de constater que la Commission n’a nullement visé directement et de manière ferme la question kurde qui constitue le problème crucial de la Turquie ; à cet égard, la Commission montre une attitude craintive.

Tandis que les questions économiques, sociales, juridiques et partiellement les questions politiques de la Turquie sont évoquées dans les rapports annuels tenus et par la Commission et par le Parlement Européen, quant à la question Kurde, elle est abordée avec beaucoup d’embarras. Toutefois, nous voulons montrer notre satisfaction à certains aspects de la question kurde évoqués dans le rapport du Parlement Européen publié le 27 Septembre 2006.

Plus particulièrement, dans la perspective de la résolution de la question kurde, l’appel au dialogue et l’invitation à la partie au cessé le feu est un pas décisif que les Kurdes ont accueilli positivement avec un cessé le feu unilatéral du 01 octobre 2006. En conséquence, il convient de souligner la contribution importante de la Commission Européenne dans ce processus.

Malgré les évolutions en Turquie, il est certain qu’aucune attitude susceptible de conduire la question kurde vers une résolution n’est avérée. Nous avons la conviction que cette réalité de la Turquie est bien connue des responsables de la Commission Européenne. Cependant, dans son dernier rapport annuel, on ne décèle aucun pas positif conduisant la question kurde vers une solution. Du même, nous ne croyons pas à la contribution de la langue à la résolution de la question, tel qu’il est évoqué dans le rapport susvisé. Par ailleurs, nous considérons que le fait de désigner la partie kurde comme la source de la violence est le résultat d’une attitude inéquitable.

La plus grande attente des Kurdes, particulièrement des institutions kurdes en Europe, était que la Commission Européenne prenne en considération le cessé le feu du 01 Octobre 2006, et, qu’en conséquence, elle exige de la Turquie une attitude positive. Cependant, le dernier rapport annuel ne fait d’allusion d’intérêt à cet égard.
Malgré tout, nous avons la conviction que M. Olli REHN ainsi que les autres responsables de la Commission montrerons toute leur sensibilité et intérêt à la question kurde durant les processus à venir et espérons qu’ils sauront répondre à nos attentes. (Le Congrès National du Kurdistan-KNK, 8 novembre 2006)

DTP says police raid its office, detain seven

Anti-terrorism police raided an Istanbul branch office of the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) on Sunday, detaining seven officials, the party and news reports said.

The raid occurred during a morning meeting of the DTP's branch office in the low-income Bağcılar district, the party said in a statement.

The Anatolia news agency said police, acting on a court search warrant, detained seven party officials and confiscated a number of documents for inspections. The agency gave no reason for the raid.

Authorities frequently accuse the party of having links to the outlawed Kurdistan Workers Party (PKK), which is listed as a terrorist organization by the United States and the European Union.

The party condemned the raid in a statement, saying the crackdown was unlawful and a blow to its efforts to find a peaceful end to the violence in southeastern Anatolia.

The PKK declared a unilateral cease-fire in late September, following a surge of attacks against troops, tourist sites and government targets, in the hopes of dialogue with the government. The group has said, however, that its members would defend themselves.

Close to 60 mayors belonging to the party are on trial accused of helping terrorists by arguing to keep a Kurdish TV station on the air.

The mayors were indicted after writing a letter to Danish Prime Minister Anders Fogh Rasmussen asking him not to pull the plug on the Denmark-based Roj TV station, despite claims by Turkey that it is a PKK propaganda machine.

The station, which is banned in Turkey, often features PKK leaders speaking by satellite telephone from their mountain hideouts in northern Iraq. (AP with TDN, November 6, 2006)

Kurdish Journalists Questioned for Covering Killing

A group of local journalists who covered an independent fact-finding investigation into the September 5 killing of 11-year-old Mizgin Ozbek in the Southeast province of Batman have been summoned to the provincial prosecutors' office where they were questioned this week.

Ozbek, traveling in a car with her mother and elder brother, was killed when security forces opened fire on the vehicle that also carried two gunmen believed to be members of the outlawed Kurdistan Workers Party (PKK).

Her mother and brother were wounded in the incident where the two armed passengers were also killed but maintained later that the suspects had boarded the car as hitchhikers. They said they were all sprayed with bullets.

Summoned to the Prosecutors Office in relation to their coverage of the killing and a subsequent independent human rights investigation conducted into the incident, were Batman Cagdas newspaper owner Nedim Arslan and editor Arif Aslan, Batman Petrol newspaper editor Mustafa Seven and Batman Postasi newspaper owner Kemal Celik.

The four are being investigated under article 301/2 of the Turkish Penal Code for "publicly denigrating the military and police establishment", article 285 for "violating the secrecy of an investigation" and article 288 for "influencing the course of justice".

According to a report in the Batman Cagdas newspaper, the journalists testified to Public Prosecutor Ahmet Akca for approximately an hour this Tuesday and rejected the allegations against them.

They told the prosecutor that they had reported on the views of the civil society organizations that conducted the probe into the killing and had in no way denigrated anyone. Any of the allegations reported, they said, came from Mizgin's mother, father and elder brother.

The questioning of the newsmen comes in the wake of a separate investigation launched by the prosecutors office against 5 members of the delegation that investigated the girl's killing and issued a report afterwards.

Delegation members from the Batman Bar Association, the Human Rights Association (IHD) and Association for Human Rights and Solidarity with the Oppressed (MAZLUMDER) also testified in the past days.

The investigations follow last month's Fact-Finding Report that the delegation released in which it was suggested that the incident, which left Mizgin dead and her mother Saniye, and elder brother Hadi wounded, showed that necessary care was not shown in protecting their right to life.

The report proposed an investigation into the incident stressing various findings that challenged the official view that the killing was not only inevitable, but result of a clash between security forces and "terrorists" where Mizgin had been caught in a cross-fire.

Fact-finding Report

The fact-finding report into Mizgin's death warned that the recently passed Anti-Terror Law article authorizing security forces to open fire on anyone without warning them to stop will lead to disproportional use of force and bring together with it abuse of authority.

It called on authorities to investigate whether there was a neglect or carelessness in the killing of an 11-year-old child and finalize this investigation as soon as possible and listed its own findings as:

* Investigation at the scene of incident showed that because the scene itself was a very narrow and closed stream, because there was no possibility for those involved to have escaped, there is a strong possibility that they could have been apprehended alive.

* At the scene of incident a large number of foreign origin empty cartridges belonging to long-range weapons were found. In official statements that appeared in the press, it was claimed the "militants had thrown bombs". Nothing was found to support this.

* It is understood from his own statements that Hadi Ozbek who was driving the car during the incident was subjected to verbal and physical insults and torture.

* The dragging of Mizgin's dead body after the clash by holding her by the hair in front of her older brother has deeply effected her brother and when he was telling our delegation about the incident, he was having difficulties because he cried.

* According to witness Hadi Ozbek's statements, the bodies of the two armed organization members who were killed were dragged for a while before they were sprayed with bullets again. Batman Governor Haluk Imga, on the other hand, said officials told him such an incident never took place. This issue will be understood more clearly when the post-mortem report is examined.

* A confiscation order issued for the vehicle used by Hadi Ozbek had prevented any examination of the vehicle. According to information received from the outside, the Kozluk Public Prosecutor's Office has not opened a separate investigation into the killing of Mizgin Ozbek but preferred instead to investigate her death in the capacity of the current investigation. (BIA News Center, November 2, 2006)

Minorités / Minorities

Les sondages d'opinion de la TV CNN Turk sur le génocide

Le Collectif VAN vous propose la traduction résumée d'un article en turc paru sur le site CNN Turk.

L'article rend compte d'un sondage diligenté par une "Association de lutte contre les revendications sans fondements de génocide" auprès de 8 714 personnes et qui fait état de résultats révélateurs de la désinformation chronique de la société civile turque. On peut se consoler en se disant que 47% de Turcs n'ont pas d'opinion sur les sujets (mal)traités dans cette enquête...

"L'Association de lutte contre les revendications sans fondements de génocide", a fait une enquête dans trois villes, Istanbul, Erzurum, Ankara et a interrogé 8 714 personnes.

53 % des personnes interrogées 4 618 personnes pensent que les Arméniens doivent s'excuser d'avoir massacré des Turcs pendant la 1ère guerre mondiale, ils doivent détruire le mémorial du génocide, extraire de la constitution arménienne les articles contre les Turcs et les terres turques, couper les relations avec la diaspora, refuser le génocide, sortir du Karabakh qu'ils ont occupé, c'est seulement après que la Turquie peut avoir des relations avec l'Arménie.

Résultat du sondage :

les Arméniens doivent :
Couper les relations avec la diaspora, refuser le génocide 16%
S'excuser d'avoir massacré des Turcs pendant la 1ère guerre mondiale 6%
Extraire de la constitution arménienne les articles contre les Turcs et les terres turques 5%
Sortir du Karabakh qu'ils ont occupé, 2%

Dans tous les cas, les personnes interrogées pensent qu'il ne faut pas avoir de relations avec l'Arménie 18% (1568 personnes)

Le président de "L'Association de lutte contre les revendications sans fondements de génocide", le Professeur Dr Savas Egilmez a dit : "Grâce au résultat de cette enquête nous avons redécouvert encore une fois la devise qu'on a sauvegardée durant toute notre histoire : "Excuser c'est grandir".

Le résultat de cette enquête est envoyé au dirigeant de l'Arménie, Kotcharian, et à tous les responsables des Affaires extérieures de tous les pays favorables ou non aux Arméniens. (Collectif VAN, 30 novembre 2006)

MRG dénonce les discriminations contre les chrétiens en Turquie

L'organisation de défense des droits de l'Homme Minority Rights Group (MRG) a, à l'occasion de la visite en Turquie du pape Benoît XVI, dénoncé les discriminations dont sont, selon elle, victimes les chrétiens et les autres minorités religieuses dans ce pays.

"La visite du pape en Turquie est une rare opportunité de porter sur le devant de la scène les difficultés énormes auxquelles font face les chrétiens et les autres minorités religieuses en Turquie", a déclaré dans un communiqué Nurcan Kaya, responsable du programme de MRG concernant la Turquie.

MRG constate l'existence de "lois discriminatoires" alors que la Turquie est un Etat laïque qui garantit en théorie des droits substantiels aux minorités religieuses. L'organisation cite l'exemple de la loi adoptée cette année visant à améliorer le régime de propriété des fondations non musulmanes.

Cette loi, souligne MRG, "ne fait aucune tentative pour restituer les terres confisquées par l'Etat aux établissements chrétiens par le passé". "Les chrétiens font aussi face à des restrictions pour l'ouverture de centres théologiques et ont des opportunités limitées pour la formation des prêtres et séminaristes", ajoute le communiqué.

MRG dénonce également le sort fait à la minorité assyrienne, une communauté chrétienne orthodoxe confrontée à "de considérables violations de ses droits". "Les Assyriens ne sont même pas reconnus comme une minorité religieuse", remarque Nurcan Kaya. "De même, certains groupes musulmans n'ont pas cette reconnaissance et donc pas les droits."

"L'Union européenne a fait de la liberté religieuse un critère important que la Turquie doit remplir dans le cadre de sa candidature à l'adhésion (à l'UE) et elle a besoin d'accélérer son processus de réforme", a affirmé Nurcan Kaya.

La Turquie, pays à population essentiellement musulmane, abrite quelques petites communautés chrétiennes, notamment grecque-orthodoxes et arméniennes, ainsi qu'une communauté juive, concentrées à Istanbul. (AFP, 28 nov 2006)

Sweden to Investigate Finding of Assyrian Mass Graves in Turkey

The finding of a mass grave in south eastern Turkey, believed to date from the 1915 genocide of Assyrians and Armenians, and the Turkish government's silence regarding the finding has prompted a debate in the Swedish parliament on the matter.
 
It was on October 17 this year that villagers from Xirabebaba (Kuru) in south eastern Turkey came across a mass grave when digging a grave for one of their deceased. The villagers took pictures of the skulls and bones in the mass grave before Turkish military came and blocked the site. The villagers were certain that they had found remains of victims of the 1915 genocide. The military personnel forbade the villagers to tell anyone about the site and then closed it. Some of the villagers chose not to follow the orders of the military and told the story to a local newspaper who followed up on the story. As soon as the military learned that someone has leaked this information to the press, they pressed the villagers to give the names of those responsible for this. Since then journalists trying to get near the mass grave have been denied access by the military.
 
Turkey still denies that its Christian population of Assyrians (also called Chaldeans and Syriacs), Greeks and Armenians were subjected to genocides. That could explain why the Turkish state and most of the Turkish media has remained silent about the finding. But now one of Turkey's most popular weekly magazines, Nokta, has highlighted the mass grave finding with a cover story in the latest issue with the main heading  "Again acting the three monkeys - a mass grave was found one month ago in Nusaybin and the jurisdiction, execution and legislation bodies as well as the media are silent." The writer, Talin Suciyan, accuses the Turkish state of turning a deaf ear to the mass grave finding. "None of the three 'powers' of our democracy, legislation, jurisdiction or execution made a move to deal with the issue. And when the fourth power - the media - swept the bones under the carpet (the Turkish) public remained completely unaware of the issue." she writes.
 
In fact, the only Turkish group that has reacted to the finding is the Turkish Human Rights Association who sent an open letter to the ministry of interior calling for an investigation into the matter. The mass grave finding has yet to enter Turkish politics but in Sweden the matter has stirred up a debate on the highest levels, much due to the efforts of the Assyrian Chaldean Syriac Association (ACSA). The news about the mass finding was distributed by Tidningarnas Telegrambyrå (TT), Sweden's top news agency and was thereafter published in several Swedish media, including the two leading morning papers Dagens Nyheter (DN) and Svenska Dagbladet (Svd). As a result of the above the mass grave issue has now entered Swedish politics as MP Hans Linde from the left party recently submitted an interpellation to the Swedish foreign minister Carl Bildt, asking for an independent commission of scientists and historians to examine the findings. The foreign minister must now ask the foreign ministry to launch an investigation into the matter before he can respond to MP Hans Linde. The response of the foreign minister on this issue is due to be presented on the 12 of December before parliament. (aina.org, Afram Barryakoub, November 28, 2006)
 
Deux chrétiens jugés à Istanbul pour insultes à l'islam et à la Turquie

Le procès de deux Turcs chrétiens accusés d'avoir insulté l'islam et l'identité nationale turque au cours d'activités missionnaires s'est ouvert jeudi à Istanbul, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Hakan Tastan et Turan Topal, de l'église protestante d'Istanbul, ont été inculpés par la justice turque après le dépôt de plaintes relatives à leurs activités missionnaires parmi les écoliers de Silivri, un faubourg d'Istanbul, a indiqué Anatolie.

Selon l'acte d'accusation, les deux hommes auraient déclaré que "l'islam est une religion primitive et une imposture, une source de terrorisme", et que les Turcs, "qui ont commis de nombreux massacres de chrétiens dans l'Histoire, sont une tribu maudite et ne pourront se débarrasser de la barbarie tant qu'ils adhéreront à l'islam".

Les accusés ont rejeté ces charges, assurant qu'ils s'étaient seulement efforcés de répandre le message de la Bible, a rapporté Anatolie.

Le procès, qui s'est ouvert devant le tribunal de Silivri, a été ajourné.
Les activités missionnaires ne sont pas illégales en Turquie, mais elles sont en général considérées avec suspicion et hostilité.

"Missionnaires, ne touchez pas à nos écoles et à nos enfants", proclamait une banderole brandie par un groupe de manifestants devant le tribunal, selon Anatolie.

La question des libertés religieuses des petites communautés chrétiennes de Turquie devrait figurer au programme de la visite du pape Benoît XVI dans ce pays, du 28 novembre au 1er décembre.

L'Union européenne, dont la Turquie souhaite devenir membre, presse également Ankara d'améliorer le respect des droits des minorités non-musulmanes. (AFP, 23 novembre 2006)

L'appel du CDCA à la DB pour les pertes arméniennes

Après la New York Life et Axa, c’est au tour de la Deutsche Bank de s’expliquer sur son comportement passé, car les sommes appropriées par cette banque font partie de l’immense préjudice matériel que le peuple arménien a subi au début du XX° siècle. Une campagne européenne de protestation est mise en place pour que la Deutsche Bank doit restituer les biens spoliés.

Selon nos informations, plus de 20 millions de dollars auraient été volés par la compagnie allemande lors du génocide des Arméniens dans l’Empire Ottoman, en 1915.

Une procédure judiciaire vient d’être engagée afin d’obtenir la restitution des sommes et des biens spoliés lors du génocide des Arméniens. Il apparaît en effet qu’à l’instar de la compagnie américaine New York Life et de la compagnie française Axa, la Deutsche Bank s’est illégalement appropriée des biens de familles arméniennes déportées et tuées lors du génocide.

Les estimations les plus récentes montrent que les Arméniens de l’Empire ottoman avaient plus de 20 millions de dollars (de l’époque) en dépôt auprès de la compagnie allemande. La Deutsche Bank n’a jamais restitué ces sommes auprès des ayants droits des victimes du génocide.

A la suite d’une procédure similaire, la New York Life et Axa ont été condamnées à dédommager les héritiers des victimes du génocide.

Le Comité de Défense de la Cause Arménienne (CDCA) vous invite à participer à la mobilisation européenne afin que le président M. Josef Ackermann de la Deutsche Bank prenne en considération nos attentes légitimes en dédommageant les ayants-droits des personnes qu’elle a spoliées. (Stéphane/armenews, 24 novembre 2006)

Cemil Koçak: Non-rupture entre les Unionistes et les Républicains turcs

L'historien Cemil Koçak de l'Université de Sabanci, dans une interview à la journaliste Nese Düzel, a déclaré que les dirigeants de la République de Turquie ont fait survivre l'héritage des Unionistes [c’est-à-dire, les gens d’Union et Progrès qui sont responsable du génocide des Arméniens].

sont-ils derrière ces secrets que l’on cache à la société ? Essaie-t-on de les protéger ?
Le cadre qui a fondé la république comprend les Unionistes et constitue bien sûr un facteur. Même si les républicains se positionnent normalement contre tout ce qui a été fait pendant la période ottomane, ils finiront par en prendre la défense. Cela est dû au fait que les Unionistes ne peuvent se débarrasser de leur passé. Et aussi parce que la république turque ne constitue pas la suite d’une rupture ; c’est en fait une transition. Si, comme dans la Révolution française, les nouveaux arrivants avaient guillotiné ceux qui les avaient précédés, il y aurait eu une rupture avec la période précédente. Alors Enver Pacha aurait été critiqué 90 000 fois pour les 90 000 soldats morts à Sarikamish [à cause de ses erreurs et de son incapacité militaire]. Mais la situation a été différente. L’aide personnel d’Enver Pacha devient celui d’Atatürk sous la république. Ainsi les affaires continuent-elles [au point que cela se passe] au niveau des aides personnels [des responsables de deux régimes successifs]. Le même cadre, la même mentalité continuent d’exister dans la république. Alors, bien sûr, il faut bien constater que le régime ne change pas, c’est plutôt un changement de règles. Les règles ottomanes prennent fin, la république est fondée. Le parti Union et Progrès change de nom et les Unionistes deviennent le parti républicain du Peuple. Les Unionistes détruisent l’empire ottoman, mails ils fondent aussi la république turque.

Comment expliquer que l’on ait caché les événements tragiques vécus à la fin de la période ottomane ? Est-ce dû au fait que le cadre qui fonda la république était unioniste ?

Tout à fait. Il n’y avait pas de rupture. Et cela explique pourquoi on ne peut débattre publiquement du massacre des Arméniens.

Comment définiriez-vous, en tant qu’historien, les événements de 1915 ?

Je les qualifie de massacres par habitude et je continue à le faire. Les registres des décès constituent notre source de renseignements centrale sur le sujet, car l’année 1915 ne se limite pas seulement au massacre d’un grand nombre d’Arméniens. Il y eut aussi le transfert de richesses considérables. On ne peut déterminer à partir des récits la dimension de ce transfert de richesses, ni le montant des propriétés qui furent transférées aux musulmans [par spoliation des Arméniens]. On ne peut en prendre connaissance qu’à travers les actes de propriété. Environ un million d’Arméniens furent déplacés et ne revinrent jamais chez eux. Quelqu’un d’autre possède ces vignobles, ces jardins, ces magasins et ces affaires. C’est ce que révèlent ces actes. D’après les actes rédigés entre les années 1915 et 1918 on peut facilement voir quel montant total de biens possédaient les Arméniens alors et à qui ces biens furent transférés. Voilà ce qui explique la résistance de l’Etat turc … (Radikal-Traduction: Yevrobatsi, 13 novembre 2006)

Ankara renouvelle son offre pour un comité d'historiens

La Turquie a renouvelé jeudi à l'Arménie son offre pour la mise en place d'un comité mixte d'historiens des deux pays chargés de faire la lumière sur les massacres d'Arméniens sous l'Empire ottoman qui empêchent les deux pays d'avoir des relations normales.

"Nous pensons que ce comité sera un mécanisme très bénéfique pour la normalisation des relations entre les deux pays", précise un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

La Turquie a proposé l'an dernier la mise en place de ce comité mais elle a été refusée par Erevan.

Cependant, souligne le document, malgré le refus des autorités arméniennes de donner suite à la proposition d'Ankara, "des responsables des deux pays se sont rencontrés trois fois depuis avril 2005 pour discuter de cette affaire".

"S'il est crée, ce comité permettra d'applanir les différences d'interprétations concernant les événements de 1915 et contribuera à la normalisation des relations", ajoute le texte. (AFP, 16 nov 2006)

USA : l'historien Taner Akçam harcelé et menacé par des négationnistes

Mercredi 1er novembre 2006 le professeur Taner Akcam a donné à l’université de New York (CUNY Graduate Center) une conférence intitulée « un acte honteux ».

La conférence était organisé conjointement par le centre pour les sciences humaines et l’institut Zoryan de Toronto et se tenait dans la salle Harold M. Proshansky. Environ 300 personnes, étudiants et intellectuels ont assisté à l’événement.

Le professeur Akcam s’est principalement exprimé au sujet du génocide arménien et de la question de la responsabilité turque en référence à l’ouvrage qu’il vient de publier « A Shameful Act : The Armenian Genocide and the Question of Turkish Responsibility » (Metropolitan Books,2006).

C’est lors de la séance des questions et réponses qu’une vingtaine de négationnistes sont intervenus afin de perturber l’évènement. Ces derniers ont commencé à distribuer des tracts à l’intérieur de la salle relatant une prétendue « biographie » de Taner Akcam. Selon cette biographie Akcam était une menace pour les États-Unis parce en raison de sa participation avec un groupe « terroriste communiste » en Turquie.

Un agent de la sécurité de l’université a dû intervenir afin d’empêcher cette distribution. Puis la suite des évènements s’est progressivement dégradé. Le président de l’université a commencé à lire les questions de l’assistance et lorsque le professeur Akcam leur répondait une partie de négationnistes turcs criaient de façon régulière « vous êtes un menteur » « vous ne dites pas la vérité » tandis que d’autres criaient « voici les documents » en montrant un livre au public.

Le comportement des négationnistes a provoqué la colère et la consternation parmi les étudiants. Mais le pire est arrivé au moment de la cérémonie de dédicade du livre. Deux policiers ont du être appelé afin de protéger le professeur Akcam tandis que les négationnistes criaient des slogans en turc maudissant le conférencier. Le mot « sherefsiz » (personne qui n’a pas l’honneur) a été employé fréquemment ainsi que le terme « terroriste » et « tu es une insulte à notre nation ».

Au final ce sont quatre policiers qui ont accompagné le professeur Akcam vers la sortie de l’université.  (armenews, 11 novembre 2006)

Procès des jeunes Turcs accusés de l’attaque d’un stand arménien

Le 10 novembre, le Tribunal correctionnel de Valence jugeait l’affaire des agresseurs d’origine turque qui avaient attaqué le 27 novembre 2004 sept Français d’origine arménienne devant un stand, tenu par quelques membres du Conseil de Coordination des Organisations arméniennes de Drôme-Ardèche, place de la Mairie de Valence.

Trois jeunes Français d’origine turque comparaissaient à la barre, accusés de violence sur la voie publique et coups et blessures portées sur des personnes.

Après la présentation des faits par le Président du Tribunal, les trois accusés qui ont reconnu être les auteurs de l’agression ont mis en avant le caractère « provocateur » des tracts distribués au stand. L’un d’eux, M. Ylmaz a dit « on ne peut pas comparer Talaat à Hitler ».

Me Gérard Tcholakian (barreau de Paris) et Me Philippe Tatiguian (barreau de Valence) ont tour à tour présenté les dossiers de la partie civile. « Monsieur Yilmaz, pouvez-vous nous dire qui était Talaat ? » a demandé Me Tcholakian à l’adresse du jeune Turc. « Je ne peux pas le dire ici, on ne fait pas de l’Histoire » a répliqué aussitôt l’accusé, provoquant les aplaudissement d’une dizaine de Turcs de salle. Ils ont été invités par la police à évacuer les lieux pour la sérénité de l’audience.

Le président du Tribunal a fait remarquer à Me Tcholakian que le dossier présenté n’était pas de juger l’Histoire. Me Tcholakian a néanmoins sorti le tract en question et évoqué les conditions d’entrée de la Turquie en Europe dont la reconnaissance du génocide est l’une des conditions demandée par le Parlement européen de Strasbourg.

« Nous n’avons rien contre vous, car vous êtes dans l’ignorance. Si nous appelons la Turquie à reconnaître la charge de son Histoire, c’est lui rendre service et la tirer vers le haut (...) aujourd’hui il y a en Turquie même des intellectuels qui évoquent le génocide arménien, nous devons les aider à diriger le pays vers la voie de la démocratie. C’est le prix de son entrée dans l’Europe à laquelle personnellement je suis favorable ! » a dit Me Tcholakian.

Néanmoins regrettant que les deux années entre les faits et l’audience n’aient pas été l’occasion de « réaliser un travail de réflexion » pour ces jeunes d’origine turque, il a demandé des peines de quatre à six mois de prison dont une partie avec sursis.

L’avocat des accusés a quant a lui assez maladroitement, écarté du dossier d’accusation l’Histoire et le négationnisme de l’Etat turc. Parlant « d’exagération médiatique », de « récupération » de l’affaire de la part de certains membres de la communauté arménienne, il minimisé les actes des accusés en demandant la peine minimale.

Mis en délibéré, le verdict sera prononcé le 15 décembre. (armenews, 10 novembre 2006)

Turkish Parliament passes Foundations Law

Parliament on Thursday passed a law allowing properties confiscated by the state to be returned to Christian and Jewish minority foundations, a day after the European Union urged Ankara to do more for non-Muslim minorities.

The law would allow foundations to reacquire confiscated properties, but it was not clear if they would be allowed to reclaim property that has since been sold to other people.

It also allows foundations to reclaim properties registered under the names of saints. A committee will be established to decide which properties should be returned. President Ahmet Necdet Sezer must approve the reform before it takes effect.

In the 1970s, a Turkish court ruled that the foundations had no right to acquire property that they had not declared in 1936 when they were asked to specify their sources of income. The new bill also included this condition.

The amendments, however, fell short of minorities' expectations and do not address some types of confiscated properties, such as cemeteries or minority school properties -- which are not foundations.

On minority rights, Parliament recently ratified a motion giving more administrative rights to minority schools, but removed a passage that would have allowed foreign students to attend these schools -- but avoided addressing the possible reopening of a Greek Orthodox theology school shut down 35 years ago.

Turkey has been resisting pressure from the EU to reopen the Heybeliada Theological Seminary in Istanbul, which was closed to new students in 1971 under a law that put religious and military training under state control.

The seminary trained generations of Greek Orthodox leaders including the current Fener Greek Patriarch Bartholomeos I, a divisive figure in Turkey, which does not recognize his international role and rejects his use of the title "ecumenical," or universal.

The Orthodox school issue is likely to attract attention when Pope Benedict XVI meets Bartholomeos in Istanbul during a visit to Turkey at the end of this month. (The Associated Press, 11 November 2006)

La question du génocide des Arméniens exclue du rapport de la CE

Pour la première fois, l’exécutif bruxellois lie explicitement la possibilité de futurs élargissements à une réforme des institutions de l’Union.

Concernant les questions arméniennes, le rapport régulier a failli de dénoncer la politique négationniste que déploie la Turquie, sur son territoire comme sur celui de l’Union. Les allusions au génocide des rapports précédents – présentées sous la terminologie de « tragiques évènements » - ont disparu dans ce nouveau document.
 
Sur les questions de liberté d’expression, seul l’article 301 du code pénal turc trouve droit de cité : la Commission omet en revanche de dénoncer les autres articles liberticides, en particulier le 305 qui criminalise l’affirmation du génocide.

Enfin, dans les chapitres techniques liés à l’Acquis Communautaire, c’est-à-dire hors des critères politiques, .le blocus de l’Arménie est simplement mentionné par l’expression « frontière fermée ».

La Fédération Euro-Arménienne se dit surprise de voir la commission censurer les questions arméniennes et en particulier le négationnisme de la Turquie : « C’est un coup porté à la crédibilité de l’institution européenne, car cette même Commission s’est récemment donnée la liberté de critiquer le vote en France de la loi pénalisant le négationnisme du génocide des Arméniens ! » a déclaré Hilda Tchoboian, la présidente de la Fédération Euro-Arménienne.
 
La Fédération a annoncé que les citoyens européens qu’elle représente attendent que la Commission remplisse le devoir qui lui est dévolu, à savoir évaluer objectivement et sans complaisance la Turquie, «  faute de quoi» , a déclaré Hilda Tchoboian, «  l’opinion publique européenne sanctionnera dès la première occasion les doubles standards et la langue de bois de l’exécutif européen ».

La Fédération dénonce enfin l’arrogance des dirigeants turcs qui, appuyés par une puissante  machine de lobbying, tentent de faire plier l’Europe dans tous les dossiers politiques : «  Il ne s’agit plus de négociations d’adhésion mais bien d’un bras de fer visant à contester les valeurs européennes » a conclu la présidente de la Fédération Euro-Arménienne. (E-mail : contact@eafjd.org)

Human rights abuses rise amidst rising religious and nationalist extremism

Turkey is dragging its feet over urgent human rights reforms and abuses against minorities are on the increase amidst rising religious and nationalist extremism, says Minority Rights Group, in advance of the European Commission’s influential annual report on Turkey on Wednesday. 

With growing uncertainty over Turkey’s accession to the EU, press reports indicate the Commission’s review is expected to condemn Turkey’s continuing use of torture and restrictions on freedom of expression. But the rights of millions of Turks belonging to minority communities must not be forgotten, says the international human rights organization.   

MRG’s Director of International Advocacy, Clive Baldwin, says, “When Orhan Pamuk won the Nobel Prize for literature, Turkey’s restrictions on freedom of expression, were thrust into the spotlight. But the human rights concerns in Turkey go beyond one or two high-profile issues.” 
 
Religious and nationalist extremism is on the rise in Turkey – with minorities in the front line.  In early 2006, a Roman Catholic priest was murdered during the Danish Cartoons controversy. In recent months, there has been an unprecedented spate of attacks on Kurdish citizens – mainly in the West of the country.

MRG’s Turkey project officer, Nurcan Kaya, says: “The growth of this ‘lynch’ culture is really worrying. Never before have Kurds been arbitrarily targeted in this way. And the authorities haven’t done enough to put a stop to it.”

In the run-up to the opening of EU accession talks in 2004, there was a flurry of reform aimed at improving human rights in Turkey. However, the pace has since slowed. One example is the plight of the millions - mainly Kurds and Assyrians – displaced by the conflict in the South-East of the country in the 1990s. Most continue to live in deep poverty, often in the slums around Istanbul and other cities.    

Spurred by the accession criteria, the Turkish government introduced a new law to compensate for destroyed property. But many families are unaware of their new rights – and the government has not made strenuous efforts to inform them.

MRG says that the deadline to lodge claims for compensation – which expires at the beginning of January – is unrealistic and must be extended.

Baldwin says, “If Turkey is to succeed in its goal of joining the European Union, it must do so in a way which realizes the human rights of all its citizens – that includes those from marginalized, minority communities.”


For more information or to arrange interviews with Nurcan Kaya, please contact Farah Mihlar on 0207 4224205 (office) 078 70596863 (mobile) or farah.mihlar@mrgmail.org

Incident relatif au génocide des Arméniens à la conférence NewsXchange

Vendredi 3 novembre, se déroulait à l'Hôtel Conrad d'Istanbul, la cinquième Conférence NewsXchange (conférence internationale sur les échanges d'informations) en présence de centaines de journalistes turcs et étrangers.

Recep Tayyip Erdogan a fait une allocution au cours de laquelle il a réfuté les "allégations" de génocide arménien et expliqué les déportations de 1915/1916 par la nécessité d'éloigner du front russe les Arméniens habitant dans l'Est de la Turquie.

Elif Safak est intervenue, puis ce fut le tour des représentants des media arméniens : Haroutioun Haroutiounian de la TV arménienne HayLour, et Kegham Manouguian, membre de la FRA et représentant de Yerkir Media (Arménie).

Ce dernier a pris la parole pour demander au Premier ministre turc, si son analyse pour expliquer les déportations était la bonne, comment se faisait-il alors que Krikor Zohrab, député arménien au Parlement ottoman, ait été arrêté à Constantinople (soit à des milliers de kilomètres du front russe, et très exactement à deux rues de l'Hôtel Conrad où se tenait leur réunion), pour être déporté et assassiné ? Et que ce fut le sort, d'ailleurs, de centaines d'intellectuels arméniens le 24 avril 1915 qui a marqué le début du génocide arménien ?

A cette question Erdogan a eu une réaction dure. "Dites à votre Président que s'il peut ouvrir les archives, qu'il les ouvre. Nos archives sont ouvertes. Dans mes bureaux d'Istanbul et d'Ankara nous avons les ordres des sultans pour l'aide apportée de leur poches aux hôpitaux, et fondations arméniens. Les évènements de 1915 c'est un déplacement de population. Personne ne dira "Bienvenue" à l'homme qui se révolte ou qui participe à une révolte, dans une situation de guerre".

Erdogan a continué : "Je dis que si ce cher Kotcharian a confiance en lui qu'il ouvre les archives. Nous les avons ouvertes, les pays-tiers aussi. Ceux qui sont intéressés viennent et travaillent. Les juristes et les historiens travaillent. C'est seulement après que les politiciens décident. Sinon, avec la haine et le dégoût, on ne peut pas arriver à quelque chose".

Il rajoute que quand les membres de l'AKP sont arrivés au pouvoir, ils ont ouvert la ligne de transport aérien entre la Turquie et Yerevan. Et ils ont renové l'église d'Akhtamar à Van.

Une partie de la salle a applaudi à ces propos lorsque Erdogan a répondu ainsi aux questions et il s'est levé pour partir : à ce moment le journaliste Manoukian a essayé d'ouvrir une affiche en anglais, écrit sur un tissu avec l'appel suivant : "La Turquie doit avoir le courage de reconnaître le génocide arménien".

Les policiers en civil ont tenté de neutraliser le journaliste. Mais les autres participants et notamment les organisateurs se sont montrés solidaires et se sont interposés. Ils ont déclaré que si la police turque voulait emmener les deux journalistes arméniens au poste, il fallait qu'elle arrête tous les autres journalistes également. Les participants ont demandé aux journalistes arméniens de donner une conférence de presse.

Notons que la diffusion des programmes télévisuels en provenance de Turquie a été interrompue durant ces incidents. C'est donc par téléphone que les deux journalistes ont pu s'exprimer à la télévision arménienne.

La nouvelle a par contre été diffusée sur les télé turques. (Résumé en français proposé par le Collectif VAN, 4-5 novembre 2006)

All religious temples are forced to hang Turkish flag

After the Turkish mosques, now other religious temples such as churches, synagogues, and patriarchates are now being forced to hang Turkish flag on national holidays, mainly the Republic Day (October 29), National Sovereignty Day (April 23), Youth and Sport Day (May 19) or The National Victory and Armed Forces Day (August 30).

On November 1, 2006, a columnist of the daily Hurriyet, Emin Colasan raised the idea in following terms:

Dear readers, sometimes journalism can really be a great career. You write something, and get a concrete result. Thousands of readers contact you to congratulate you. And you then feel happy and proud.

The campaign to "hang flags from our mosques on national holidays" was one which I started here in this column. It caught on. Hundreds of mosques on our recently passed Republic Day (October 29) all over Turkey hung flags between their minarets. This is the first time this has happened in our country. My first thanks in this go to the head of the Religious Affairs Ministry, Ali Bardarkoglu, for the sensitivity he showed on this matter.

The next national bayram we have will be April 23, and I believe that on that day, the Ministry will be even better prepared, and that mosques all over the country will flutter with Turkish flags.

I want you to know this: there are some matters we write on which elicit extremely negative reactions. But this time, I saw none of that. Even the Islamic media left the subject alone, not giving any space to negative opinions or articles.

Which means we have come to a point of agreement on the subject of the hanging of the Turkish flag from mosques.

There is something that you should know, and if you don't already, you should learn it now: inside the borders of the Turkish Republic, Turkish flags can be hung on every building there is, with the exclusion of foreign embassies and their annexes. These places are considered foreign land, and they can put up their own flags.

But I think that on the next national bayram, even the churches, synagogues, and patriarchates will also hang the Turkish flag. Because it doesn't matter what religion you are, we are all people living in a country that flies this one flag.

There can be no going back on this new implementation of flags from mosques.....it would be impossible. (Hurriyet, November 1, 2006)

Politique intérieure/Interior Politics

Former MP Bucak Sentenced to Jail

Former MP Sedat Edip Bucak involved in the 1996 car crash that uncovered the so-called Susurluk Conspiracy has been sentenced to 1 year 15 days imprisonment for conspiring to commit an offence.
True Path Party (DYP) former Sanliurfa MP Sedat Edip Bucak has been found guilty of conspiracy to commit an offence and sentenced to 1 year 15 days imprisonment for his involvement in a criminal network ranging into the state, which was uncovered through a November 3, 1996 traffic accident in Susurluk.

Bucak, who was injured in the accident involving a Mercedes car and a truck colliding, was traveling together with Istanbul Police School chief Huseyin Kocadag, Abdullah Catli who was carrying a false identification in the name of Mehmet Ozbay and Gonca Us.

Neither he nor current DYP chairman Mehmet Agar who was named during the investigation into the Susurluk conspiracy gang could be tried for a time due to parliamentary immunity.

While Agar's immunity still continues, Bucak was charged in 2002 after losing his immunity for "setting up a gang in order to commit offences and possession of deadly weapons".

Bucak was originally pardoned for two of the offences he was charged with and acquitted on the conspiracy charges but the acquittal was overturned by the Court of Appeals leading to this retrial.

The court had decided that during the trial key witnesses including former Prime Minister Suleyman Demirel, Mehmet Agar, Tansu Ciller, Gen. Dogan Gures and Hasan Kundakci could submit their statements through fax without making any court appearances. (BIA, November 14, 2006)

Les funérailles d'Ecevit transformées en manifestation anti-gouvernementale

Des centaines de milliers de Turcs ont rendu samedi un dernier hommage à l'ancien Premier ministre Bülent Ecevit qui s'est éteint le 5 novembre, à l'âge de 81 ans.

Dès les premières heures du matin, une foule nombreuse s'est réunie sous un ciel gris dans le centre d'Ankara devant le siège du Parti de la gauche démocratique (DSP). Le disparu l'avait dirigé jusqu'aux dernières élections législatives de 2002, quand le parti avait essuyé une cuisante défaite, perdant tous ses sièges au parlement.

Le cercueil d'Ecevit, recouvert d'un drapeau turc, a été transporté de la clinique militaire où il est décédé au DSP puis au parlement où les plus hauts dignitaires lui ont présenté leurs respects.

Le chef de l'Etat Ahmet Necdet Sezer, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, ainsi que son principal rival politique, l'ex-Premier ministre et président de la République Süleyman Demirel, ont assisté à la cérémonie. L'ex-général Kenan Evren, le putschiste principal du coup d'Etat militaire de 1980 qui avait brièvement emprisonné et interdit Ecevit de politique, l'ex-dirigeant des Chypriotes turcs Rauf Denktash et son successeur Mehmet Ali Talat étaient également présents.

Le cortège s'est ensuite dirigé vers la grande mosquée de Kocatepe où l'attendaient sur l'esplanade 20.000 personnes, scandant "l'homme du peuple, Ecevit".

Des dizaines de milliers d'autres étaient massées aux alentours.

La police avait pris des mesures de sécurité draconiennes pour assurer l'ordre pendant les obsèques qui coïncident avec un congrès du parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir. Pas moins de 10.000 policiers étaient déployés.

M. Erdogan et ses ministres ont été hués par la foule à la mosquée sous les slogans "la Turquie est laïque et le restera".

Le corbillard a mis quatre heures à parcourir, sous une pluie fine, un trajet de sept kilomètres en raison d'une foule immense pour parvenir jusqu'au cimetière national où reposent les anciens présidents et les héros de la guerre de libération (1919-1922). Ecevit y a été inhumé en vertu d'une loi spéciale en présence d'un groupe restreint.

D'autre part, au cours du congrès du parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), Erdogan a été réélu sans surprise à la tête de son parti. Il  a fait cavalier seul. Personne d'autre n'avait posé sa candidature.  (AFP, 11 nov 2006)

L'ancien Premier ministre Bulent Ecevit est mort

L'ancien Premier ministre turc Bulent Ecevit est mort dimanche à l'âge de 81 ans dans un hôpital militaire d'Ankara où il était hospitalisé depuis mai à la suite d'une hémorragie cérébrale, a annoncé l'hôpital GATA.

Le Docteur Mücahit Pehlivan a dans un premier temps annoncé le décès à la chaîne publique TRT et à l'agence de presse Anatolie.

"Les fonctions respiratoires et circulatoires de M. Bülent Ecevit se sont détériorés depuis une semaine et il ne réagissait plus aux traitements appliqués", a ensuite indiqué l'hôpital dans un communiqué lu par le successeur de M. Ecevit à la tête du Parti de la gauche démocratique (DSP), Zeki Sezer.

"M. Ecevit s'est éteint le 5 novembre 2006 à 22h40 (20H40 GMT) à la suite d'une insuffisance respiratoire et circulatoire. Nos condoléances au peuple turc", poursuit le document, dont la lecture devant l'hôpital était retransmise par la chaîne d'information NTV.

Des groupes d'admirateurs du politicien se sont réunis devant l'hôpital GATA en dépit de températures inférieures à zéro et de l'éloignement de l'établissement du centre-ville pour commémorer le politicien décédé, selon NTV.

L'ancien homme politique, qui a pris sa retraite il y a trois ans et demi, avait été victime le 19 mai d'une hemorragie cérébrale après avoir assisté aux obsèques d'un magistrat assassiné par un jeune avocat pour des motifs islamistes.

Il avait passé plusieurs mois dans le coma après avoir subi une opération au cerveau, dont il sortait progressivement après le débranchement de son respirateur artificiel en août. (AFP, 5 nov 2006)

Portrait d'Ecevit

Né le 28 mai 1925 dans une famille bourgeoise d'Istanbul, cet ancien journaliste n'a aucun diplôme universitaire.

Il passe son baccalauréat en 1944 au prestigieux Robert College d'Istanbul, un lycée américain avant d'étudier la littérature anglaise à l'Université d'Ankara. Il a aussi étudié le sanskrit et traduit en turc T.S. Eliot et Rabindranath Tagore.

Il débute dans le journalisme en 1950 dans la presse proche du Parti républicain du Peuple (CHP, social-démocrate), le parti du fondateur de la République, Mustafa Kemal Atatürk. En 1959, il est élu chef régional du parti à Zonguldak, une région minière du nord-ouest, sur la mer Noire.

Il grimpe vite les échelons du CHP, dont il devient secrétaire général en 1966 avant d'en prendre la direction en 1972, succédant à l'ex-Premier ministre et président de la République Ismet Inönü, qui l'avait fait entrer en politique.

Porté par la vague de gauche des années 70, il devient Premier ministre à la tête d'une coalition avec les islamistes du parti du Salut National de l'ex-Premier ministre Necmettin Erbakan.

Sous cette coalition gouvernementale qui a duré dix mois, M. Ecevit ordonne l'intervention militaire à Chypre, en riposte à un coup d'Etat des nationalistes chypriotes-grecs visant à rattacher l'île à la Grèce.

Il était à nouveau chef du gouvernement en 1999, cette fois-ci dans une coalition avec le parti d'Action nationaliste (MHP), formation politique des Loups Gris néo-fascistes. Sous prétexte de combattre le PKK, son gouvernement a suivi une politique manifestement ultra-nationaliste et répressive.  Son prestige a toutefois gravement souffert de la crise économique qui a frappé le pays en 2000 et 2001. Suite à l'echec de son parti aux élection législatives en 2003, il a dû se retirer de la vie politique.

Depuis sa défaite aux urnes, M. Ecevit vivait quelque peu reclus avec son épouse, Rahsan, qui veillait jalousement à protéger son intimité.


Manifestation pour la laïcité et contre le gouvernement à Ankara

Quelque 12.000 manifestants ont défilé samedi ont défilé dans le calme à Ankara pour afficher leur soutien au régime laïque et dénoncer la volonté supposée de l'actuel gouvernement islamo-conservateur d'islamiser la société turque.

Les manifestants, issus de 112 ONG turques, ont scandé "la Turquie est laïque, et le restera" et "Turquie indépendante", et protesté contre le Parti de la justice et du développement d'Erdogan (AKP).

Dans un discours, l'ancien général Sener Eruygur, chef de la Société de la pensée kémaliste (ADD), défenseur farouche de la laïcité, a laissé entendre qu'Erdogan, un musulman pratiquant, visait le poste de président.

"Ils comptent envahir le sublime cabinet présidentiel", a déclaré Eruygur à la foule. "Nous ne laisserons pas faire."

Le parlement, où l'AKP dispose d'une confortable majorité, élira en mai prochain un successeur à Ahmet Necdet Sezer, dont la fonction est essentiellement honorifique mais qui jouit du pouvoir que lui confère son droit de veto et de regard sur les nominations à haut niveau.

Les manifestants ont convergé à Anitkabir, le mausolée de Mustafa Kemal Atatürk, qui a fondé la République de Turquie, majoritairement musulmane mais laïque, en 1923.

Dans le cortège figuraient notamment des généraux à la retraite et des officiers.

L'armée turque, qui a chassé un gouvernement du pouvoir en 1996, se considère comme la gardienne de l'ordre laïc, mais elle a vu ses pouvoirs réduits ces dernières années par des réformes réclamées par l'Union européenne à ce pays aspirant à adhérer au bloc européen. (Reuters-AFP,  4 novembre 2006)

Turkish government under fire for Islamic business scandal

Prime Minister Recep Tayyip Erdogan strongly rejected accusations Wednesday that his Islamic-rooted government was protecting an Islamic business whose chairman is allegedly wanted in Germany on suspicion of swindling more than US$1 billion from Turkish workers.

Dursun Uyar, Chairman of the Board of the Yimpas Group, which is involved in a broad range of activities from construction to clothing, was reportedly wanted by Germany on an international warrant for swindling tens of thousands of Turks there. The German Embassy in Ankara could not immediately confirm the Turkish newspaper reports.
 
Switzerland was investigating possible international fraud by the Yimpas Group, Jeanette Balmer, spokesman for the federal prosecutors office in Switzerland, said Wednesday.
 
Turkey's constitution bars the country from extraditing its citizens to other countries, but makes provisions for a person to be tried at home.
 
Authorities have so far not taken any action against Uyar, who has made several public appearances recently, including at the recent funeral of a legislator where he was photographed praying shoulder-to-shoulder with several government ministers, officials from the opposition Republican People's Party charge.
 
The scandal surfaced after Hurriyet newspaper published Uyar's photograph at the funeral.
 
Opposition leader Deniz Baykal said Tuesday that Erdogan's Justice and Development Party "doesn't have the courage, or its connections don't permit" it to take action against Uyar.
 
Earlier this week, the opposition suggested that Erdogan's party had accepted funds from Yimpas when the party was formed in 2001, in exchange for a quota of around 20 parliamentary seats for company executives.
 
The Republican party submitted a motion to parliament asking the party to reply to these charges and accusations that Yimpas officials or their relatives were promoted to key bureaucratic posts.
 
Erdogan responded angrily Wednesday, saying: "Not a penny from (Yimpas) can be found" in the party's coffers.
 
"It is so ugly. Nobody has the right to launch a defamation campaign against the Justice and Development party while there is no arrest warrant (in Turkey) for that person," Erdogan said.
 
Yimpas, founded in 1982, is one of several Islamic-oriented companies — dubbed the "Anatolian Tigers" that sprung up in central Turkey in the 1980s and 1990s and helped transform the largely rural region into a home for economic powerhouses.
 
The Islamic companies raised funds from pious Turkish guest workers in Europe who were not willing to put their money into banks and were attracted by companies like Yimpas, which offered investor shares and high dividends instead of interest, as well as the opportunity to invest in Turkey.
 
Islam prohibits interest but permits dividends that are considered part of a company's profits and where payment is not guaranteed.
 
Financial authorities began to closely scrutinize the Islamic companies after some officials were caught at customs hauling money or gold into Turkey in suitcases.
 
Turkey's capital markets board, which oversees stockmarket trading, cracked down on Yimpas and other Islamic businesses for not properly registering with state authorities and trading shares informally instead of on the Istanbul stock exchange.
 
Yimpas' fortunes began to unravel during Turkey's economic crisis of 2001, when investors began to ask for their money. Thousands of investors were allegedly told they could not be paid.
 
Turkish newspapers reported that Yimpas funds allegedly ended up into the bank accounts of private individuals.
 
Appearing on CNN-Turk television late Tuesday, Uyar said all of the company's activities were legal and said the group was being unfairly hounded.
 
"We are the victims here; we are all victims," he said.
 
In an interview with Milliyet newspaper, former Yimpas board member Kadir Sohret admitted the company had collected up to US$2.5 billion from pious Turks outside of mosques in Europe. (Associated Press, November 1, 2006)

Susurluk Scandal: Unsolved mystery

Ten years have passed over the enigmatic Susurluk scandal, but despite numerous but futile investigations into the matter, the public still remains suspicious.

Ten years ago, a Mercedes carrying a mafia leader, a lawmaker, and an official from the state's intelligence agency hit a truck and incidentally started the unfolding of a web of connections which haven't been fully brought to light even today.

The only true victim of the accident, the driver of the truck who served time in prison due to the accident, is still suffering from financial woes.

Hasan Gokce, the driver, yesterday told the Anatolia news agency that he went behind bars, which caused him to plunge into debt and his son to quit university.

"I had an accident and my whole life was wasted," he said and added that he was seen as a hero after the incident and got several promises of money and employment opportunities.

But he said this all came to nothing but YTL 80,000 debt to the state.

The Susurluk incident, which has become a generic name for referring to state-mafia relations, implicated many government officials and politicians, including Tansu Ciller, who was at the time both foreign minister and deputy prime minister, and her husband Ozer Ciller.

Another name that was involved was Mehmet Agar, who took over from Ciller at the helm of the center-right True Path Party (DYP). The collision of an armored Mercedes with a truck near the southwestern town of Susurluk in November killed three of the four passengers in the car.

What began as a routine police investigation into the accident showed that the Mercedes' passengers included an ultranationalist fugitive, a top police official, a member of Parliament, and the fugitive's girlfriend, a former beauty-contest winner. The legislator was the only survivor.

The survivor, Sedat Edip Bucak, back then DYP Sanliurfa deputy and the leader of a clan in the southeast, testified at commissions set up to investigate the case but didn't given any satisfactory explanation as to why those people were in the same car. In the initial period of the scandal he used his health as an excuse, since he was seriously injured, claiming that he didn't remember the incident clearly. Within the following years, no result came out of the lengthy investigations

The presence of Huseyin Kocadag, a controversial police chief, who was the head of a police academy, supported the allegations that the trio was not coincidentally in the car but was in a fishy relationship, since many people argued that it was impossible for Kocadag not to recognize long-time fugitive Abdullah Catli.

The fugitive killed in the accident, Catli, had been wanted by the international law enforcement agency Interpol since he escaped from a Swiss prison in 1990, where he was serving a sentence for heroin trafficking. Ironically, he carried a Turkish diplomatic passport.

Despite endless investigations by the parliamentary commissions investigating the scandal, the accusation at the time that Ciller, with the aid of Mehmet Agar -- now the leader of DYP -- had formed their own security structure within the state was never proven. Nearly all actors whose links were disclosed were taken before a court, except Agar himself.

At the time, a top intelligence official acknowledged that Turkey's intelligence agency had used Catli for "operations carried out in foreign countries." The official, Mehmet Eymur, said Catli was employed by the National Intelligence Organization (MIT) following the 1980 military coup in Turkey. He also accused Ciller and Agar of setting up their own illegal "gang" within the state. Ciller has categorically denied the allegations but raised eyebrows by publicly praising Catli, saying, "Those who fire shots for the state are, for us, as respectable as those who take a bullet for it."

The first indictment prepared by Istanbul State Security Court -- now defunct -- public prosecutor's office was made public in March 1997. The indictment argued that the evidence found after the accident indicated that the passengers of the armored Mercedes knew each other well and were preparing for illegal activities. (The New Anatolian, November 3, 2006)

Forces armées/Armed Forces

L'armée turque a radié 37 militaires pour indiscipline et islamisme

L'armée turque a radié 35 officiers et sous-officiers pour des "raisons disciplinaires" et deux autres pour "attitude et comportements islamistes", à l'issu d'une réunion du Haut conseil militaire (YAS), jeudi, rapporte l'agence de presse Anatolie.

L'armée turque  procède tout les six mois à une purge au sein de ses forces. Cette fois, la purge semblait plus importante que les fois précédentes.

Encore une fois, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, dont le parti est issu de la mouvance islamiste, et son ministre de la Défense Vecdi Gonul, ont émis des réserves concernant ces mises à pied, arguant du fait que les officiers ne peuvent faire appel de la décision, selon les médias.

MM. Erdogan et Gonul ont toutefois apposé leurs signatures à la décision du YAS.

L'armée a mené trois coups d'Etat depuis 1960 et a "débarqué en douceur" en 1997 le gouvernement du pionnier de l'islamisme en Turquie, Necmettin Erbakan.

L'Union européenne, avec laquelle la Turquie a entamé en octobre des négociations d'adhésion, a fait de la prédominance du pouvoir civil sur le pouvoir militaire une priorité que la Turquie se doit d'observer. (AFP, 30 nov 2006)

L'armée turque suspend ses relations avec la France

Le gel de la coopération militaire de la Turquie avec la France, annoncé par l'armée à Ankara, traduit la dégradation du climat entre les deux pays, mais ne devrait avoir, selon Paris, que des effets limités.

Cette suspension, première mesure de rétorsion après le vote par l'Assemblée nationale française en octobre d'une proposition de loi réprimant la négation du génocide des Arméniens en 1915, survient dans le contexte déjà tendu des difficiles négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

Le porte-parole du ministère français de la Défense, Jean-François Bureau, a assuré jeudi que l'annonce faite la veille par le chef de l'armée de terre turque, le général Ilker Basbug, n'était pas "le signe d'une crise ou d'une difficulté majeure" avec Ankara.

Sur le plan pratique, Paris envisage des effets limités sur la coopération militaire bilatérale, sans conséquence pour les opérations multinationales où les deux pays sont présents (Afghanistan, Bosnie, Kosovo, Liban, République démocratique du Congo).

Paris a également cherché à minimiser la portée des déclarations du général Basbug, soulignant qu'il s'était exprimé de manière "informelle", à une réception.

"A ma connaissance, nous n'avons pas eu de communication officielle à ce sujet de la part des autorités turques", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi.
 Les menaces contre les achats de matériel militaire, que le général Basbug n'a pas mentionnées, existent, mais ne sont pas nouvelles, fait-on valoir à Paris.

La France tente depuis longtemps d'éviter des représailles en soulignant que nombre de fournisseurs "français" sont en fait largement européens, comme la société franco-germano-espagnole Eurocopter, filiale du groupe EADS, en lice pour une marché de 52 appareils civils et militaires.

Mais quelles que soient ses conséquences pratiques, la mauvaise humeur des militaires turcs s'inscrit sur fond de malaise croissant et de polémiques à répétition entre Paris et Ankara, qu'il s'agisse de l'Europe ou de la question arménienne.

Le contexte politique dans les deux pays, où des élections présidentielle et législatives sont prévues en 2007, n'aide pas à calmer le jeu.

L'entrée de la Turquie dans l'UE est devenue un thème récurrent du débat français, tandis que le désenchantement vis-à-vis de l'Europe et le mécontentement à l'égard de la France progressent en Turquie.

"La France est en train de devenir un bouc-émissaire pour les Turcs dans un contexte de surenchère nationaliste, tout comme la Turquie est devenue un bouc-émissaire en France sur l'élargissement de l'UE", relève Dorothée Schmid, spécialiste de la Turquie à l'Institut français des relations internationales (Ifri).

Le président Jacques Chirac avait provoqué la colère d'Ankara pendant une visite fin septembre en Arménie, où il a estimé que la Turquie devrait reconnaître le génocide arménien si elle voulait entrer dans l'UE.

La polémique s'était aggravée avec le vote quelques jours plus tard par l'Assemblée nationale française d'une loi punissant toute négation de ce génocide. Le texte doit toutefois encore être approuvé par le Sénat pour entrer en vigueur.

Une large majorité des Français (58%) se disent opposés à un élargissement de l'UE à la Turquie, contre 28% qui y seraient favorables, selon un sondage publié en octobre.

Le probable candidat de la droite française à la présidentielle de 2007, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, est résolument hostile à l'adhésion de ce pays, avec qui il propose de négocier un simple "partenariat privilégié".

La favorite des sondages à gauche, la socialiste Ségolène Royal, n'a pas fermé la porte à une entrée de la Turquie, mais à prôné une "pause" avant tout nouvel élargissement de l'UE. (AFP, 16 nov 2006)

Military Court Doomed by the European Court

Journalist Koray Düzgören had undersigned the press statement of the conscientious objector Osman Murat Ülke as he refused to join the army. Düzgören participated in Ülke’s crime by republishing his press statement in the booklet “Freedom for Thought-9” jointly with Nilüfer Akbal. Two artists then informed the prosecutor complaining about themselves. Ankara the Chief of Staff Military Court tried and convicted Akbal and Düzgören under the charge of "alienating the people from military” and sentenced each of them to 2 months imprisonment. Yet the execution was adjourned under the statue on adjournements dated 3 September 1999. Düzgören did not go to prison but the conviction costed him his job at TV-8’s news desk, consequently he moved to London.

The European Court decided that Düzgören did not receive a fair trial and his freedom of expression was violated. The court ordered Turkey to pay the journalist 3500 Euros in compensation.

The importance of the decision of the European Court is that the court decided that the journalists did not receive a fair trial since the judges of the military court are soldiers. The European court ruled that this was a violation of article 6/1 of European Human Rights Convention.

A similiar situation had arisen in “İncal/Turkey” case handled by the State Security Court which had one military judge on its board. The European court had decided that the personal future and carieer of military judge was in the hands of his commander hence he culd not be accepted as independent. After that decision, people accused in State Security Courts stopped attending the trials. The state did not take that seriously for a while and the state security courts went on to handle trials and order convictions in empty courtrooms. Yet the issue could not be ignored any longer when Öcalan case came up. It was known that whatever decision the State Security Court reached Ocalan would yake it to the European Court and would win. In order to stop that an amendment in the constitution was made in one day and the military judge in state security courts were replaced by a civilian one.

Now a similiar situation is reoccuring. Since in Military High Criminal Courts there are 3 military judges and one of them is not even a judge. That member is a commander and sits in the court in his uniform, as the cahirman of the board when he is the highest in rank.
Similiar European court decisions are expected. Musician Şanar Yurdatapan and journalist Nevzat Onaran republished the same text which led to the comviction of Düzgören and Akbal in the booklet “Freedom for Thought -38” and informed the prosecutor, as part of “civil disobedience actions” organised by “The initiative for Freedom of Expression”. Both of them were sentenced to 2 months prison sentence by Ankara the Chief of Staff Military Court. (Nevzat Onaran had to leave his post as the chairman of Contemporary Journalists Association İstanbul Branch.)

Koray and Nilüfer's sentences were postponed but Onaran and Yurdatapan’s sentences were executed. They also opened a case against Turkey in the European Court which is in its final stages.

And that is not all. One of the 4 cases opened against 15 publishers of the book “Freedom for Thought -2000” which was a compilation of booklets published between 1995-2000, was in a Military Court. 15 people are:

Cengiz Bektaş (Arcitect, President of Writers Union),
Yılmaz Ensaroğlu (MAZLUM-DER President),
Siyami Erdem (KESK Trade Union Conf. President),
Vahdettin Karabay (DİSK Trade Union Conf. President),
Ömer Madra (Open Radio),
Etyen Mahcupyan (Journalist),
Lale Mansur (Actress),
Atilla Maraş (Writers Society President., now a AKP MP),
Prof. Ali Nesin (Bilgi University),
Zuhal Olcay (Actress),
Hüsnü Öndül (HRA President),
Yavuz Önen (HRF and TMMOB President),
Erdal Öz (Publisher, writer),
Salim Uslu (HAK-İŞ Trade Union Conf. President),
Şanar Yurdatapan (Musician)

The defense strategy in this case was the same:

Not a single word on the subject of the case, only answering identification questions, not making a defense. All accused insisted that the structure of the court is a violation of “the right to have a fair trial”.

The court acquitted all. The accused party appealed the decision that it was “a reverse violation of the right to have a fair trial” but the military highcourt rejected it. (antenna-tr.org, November 15, 2006)

BBC: Turkish army keeps eye on politicians

The tanks are rumbling through the streets of Istanbul and the crowds are cheering. Not images from one of the four military coups of the last 50 years, but celebrations for the birthday of the Turkish republic. Row upon row of sometimes rather baby-faced young men in smart blue uniforms march past, carrying trumpets and drums adorned with the Turkish flag.

Their white helmets and matching spats gleam. Behind them comes a troop of rather harder looking men shouldering assault rifles.
 
Then the serious stuff. Angular amphibious landing vehicles trundle by. Helicopter gunships whirr out of the sky.
 
The powerful chug of lines of tanks is drowned out by the scream of fighter bombers overhead.
 
Above stirring martial music the announcer yells out: "The sun is yours, the earth is yours, the sky is yours, let victory be your most sacred desire!"
 
'Political force'
 
It is a reminder that this is one of the largest armies in the world, more than a million people under its command, in Nato second only in size to the world's only superpower.
 
But it is also a reminder that Turkey's army is not only a potential force on the battlefield - it is a real force in day-to-day politics.
 
Few adult Turks can see this sight without recalling that the last coup was just nine years ago and was preceded by the coups of 1980, 1971 and 1960.
 
Senior diplomats say that Turkey has moved beyond coups and the army would only intervene like that if there was a total economic and political meltdown.
 
But no-one thinks the army is about to give up its political role either.
 
If the army thinks the politicians are giving in to the rise of political Islam, Kurdish separatists or are betraying northern Cyprus, then the politicians will know about it.
 
EU concerns
 
It is true that Turkey's armed forces have swallowed hard in recent years and accepted a reduction in their power - mainly to please the European Union, which on the whole they think is a good, if extremely irritating and naive, thing.
 
Since 2001, Turkey's national security council has had more elected civilians on its board and the cabinet merely has to "evaluate" that body's decisions, rather than "take them into consideration".
 
It meets less frequently and the civilian government can now audit military accounts.
 
This summer laws were revised so that military courts can no longer try civilians.
 
But these look like mere technical details compared to the EU list of complaints.
 
In the report being published on 8 November 2006, the European Commission notes that the armed forces exercise "significant political influence", the military has in law "a wide margin of manoeuvre" within "a broad definition of national security".
 
It concludes that the military should stick to speaking about defence matters and even these statements should only be made under the authority of the government.
 
General's warning
 
This is very far from what actually happens.
 
When the EU condemns the Turkish top brass for making "public statements to influence areas beyond their responsibilities" it could well cite last month's speech by the chief of staff, Gen Yasar Buyukanit.
 
He said the Turkish republic and its values were "under heavy attack" from "people in the highest positions of government" because they wanted to redefine secularism.
 
Make no mistake, he does mean the present government. It was elected by a massive majority and is the first party for years that has been able to rule without needing to form a coalition.
 
It is up for election again next year and expected to win again. It could take the presidency as well.
 
It was elected promising to bring the headscarf ban to an end, something the majority of the population want.
 
But it has not been able to do it. From the women affected to fundamentalist agitators, no-one I talk to seems the tiniest bit surprised or even disappointed. They know the army has drawn a red line.
 
'Army is constitution'
 
Nearly two weeks after the National Day parade, I am watching a debate in the studios of Crescent TV, an Islamic channel on what is probably the hottest, longest-running topic in Turkey today - the relationship between religion and the state.
 
Four earnest men around a desk listen as a taped report sets the terms of the debate.
 
The reporter begins: "It's 83 years since the birth of the Turkish republic and yet we are still governed by a constitution written by soldiers..."
 
But this perhaps misses the point. In Turkey, the army thinks it is the constitution.
 
At least, it takes upon it the function of the constitution in many countries, seeing itself as the highest arbiter of the state, making sure that mere democratically elected governments do not stray from the straight and narrow.
 
Its sacred driving principle is that the sacred should never become a driving principle of the state.
 
It sees itself as a bulwark against political Islam and what it would regard as surrender to terrorism.
 
'Post-modern coup'
 
A retired four-star general, Edib Baser, who now runs the Institute for the Study of Ataturk's Principles and the History of the Republic, sees the state as a building.
 
"If this building falls down everything... including democracy, freedom of speech, human rights... gets crushed underneath. So the roof has to be strong. The army keeps an eye on it."
 
It is instructive to look at the1997 coup, which has been called the first "post-modern coup". That is a trendy way of saying the army made clear its displeasure, and events followed without the need for much brute force.
 
Neither the generals nor their puppets took over but the government resigned and there was a clampdown on political Islam.
 
Power without responsibility, perhaps, but it is probably more accurate to say the Turkish army feels it has a responsibility but does not actually seek direct power.
 
All armies, perhaps, have a reverential sense of their own history, but this is especially true in Turkey.
 
'Hampstead Liberals'
 
They were the driving force behind the revolution that modernised and westernised the country.
 
In the young Turkish republic, Kemal Ataturk, an army officer all his life until he became a revolutionary leader, used the army to build the schools and canals and mosques for grateful villagers.
 
But his conscript army also educated its soldiers, making sure they could read and write before they left its service.
 
A consequence of this is a rather strange anomaly.
 
In Turkey, there are liberals in a modern Western sense. But many of those who you would expect to be "Hampstead Liberals" in Britain are here among the strongest supporters of the army.
 
The controversial artist Bedri Baykam tells me: "This government unfortunately is trying to change every law little by little. It's as though we were trying to enter the Iranian Union, not the EU.
 
"Turkey is the only Muslim country that has democracy, freedom of speech and an international lifestyle and that is not a coincidence. It's because of Ataturk's ideas and the Turkish army's care and attention."
 
He has just been on a march in favour of secularism and against the possibility of the headscarf ban being lifted, and adds: "We do not want any military coup d'etat, because that would take us 20 or 30 years backwards. But we also don't want an Islamic coup, because that would take us 1,000 back. Between 30 and 1,000, I would prefer 30."
 
'Perpetual fear'
 
Some think that as Turkey changes and becomes more secure as a secular democracy, then the army will become more relaxed about Islamic symbols in the public sphere and slowly relinquish its role.
 
The army itself sometimes says that is its aim and desire. But it will not be easy.
 
Professor Hailil Berktay, a historian and expert on the way Turkey sees its own history, tells me: "The army had a semi-colonial mission to the rest of society. And they've never ceased enthusiastically believing that they are the real civilising elite in Turkey."
 
"They say, 'We are the ones keeping Pandora's box closed and preventing the demons of backwardness, superstition, religious fundamentalism, Kurdish separatism and Armenian nationalism from emerging.' It's this sense of a civilising and protecting mission that drives them."
 
He adds: "The larger problem is the way the rest of Turkish society has internalised this and lives in perpetual fear of what the military might do."
 
The real test may come next year, when Prime Minister Recep Tayyip Erdogan may decide to run for president.
 
If he does and wins, the thought of a man whose wife wears a headscarf living in the presidential palace, a man who was once imprisoned for words thought to represent militant Islam, occupying the role that Ataturk first held, may be too much for some officers to bear.
 
Then again, if these things come to pass and the sky does not fall in, they may start to relax a little and keep the moaning for the army mess table. (BBC, Paul Taylor, November 9, 2006)

"Bombing General" Case Dismissed by Military Prosecutor

The Chief of Staff Military Prosecutor's Office has dismissed proceedings against retired general Altay Tokat who confessed in an interview that he was responsible for covert street bombing activities in Southeast Turkey intending to intimidate civil servants.

The decision came simultaneous to a Chief of Staff Military Tribunal decision of no proceedings against Tokat on grounds of making unauthorized statements and attempting to shake confidence in army commanders.

The prosecution concluded in its investigation on whether Tokat had issued orders for the bombing activities he mentioned, that there were not sufficient legal reasons to open a public case against him.

The military court decided, meanwhile, that as Tokat was a civilian and the country was at present not in a state of war, any case related to his alleged offences had to be heard by a civilian court and sent the case folder to the Istanbul Sultanahmet Court of First Instance.

Retired Gen. Tokat faced charges of "attempting to shake confidence in commanders" and "issuing statements on military matters without authority" which could have led to 6 years imprisonment.

A separate investigation was launched against him to establish whether he had indeed issued orders for clandestine bombing activities.

In the controversial interview published in Aktuel magazine, Tokat was speaking in relation to an earlier bookstore bombing in Semdinli by members of the security forces, which the general described as a "possibly clumsy" operation.

"In my time," the retired general said, "I also had them throw a few bombs to some critical points. These were empty places! My issue was to give a message".

Tokat said the message given through street bombings targeted civil servants and judges who were assigned to the region and the explosions occurred close to were they lived.

"Civil servants, judges that come from the West [of Turkey] don't understand the seriousness of the situation... when things became calmer, they started to take this business nor seriously... In consequence I had [bombs] thrown at two places close to their houses. After that they understood that they needed to be careful. One [act of] disaster is better than a thousand words of advice. This way I educated them," he said.

"You can't immediately evaluate this by saying throwing bombs is illegal. I might have saved the lives of those people. I did not tell them either. Now if you construe this as assassination, I'll laugh at that" he was quoted as further saying.

In this ways decision of no proceedings against Tokat, the Prosecution concluded that statements made by the defendant had created the image that Turkey's armed forces were involved in extra-judicial activities due to the last rank he held and the duties he had fulfilled in military service.

The decision agreed that it would be an offense to conduct clandestine bombings for intimidation reasons and referred to the possibility of individuals committing offenses, sometimes arbitrarily, while on duty.

It said, however, that the nation itself was aware the Turkish Armed Forces was a force that had the strength and organization that would prevent it from being affected by the defendant's remarks. (BIA News Center, November 2, 2006)

Military Jargon Must Cease For Peace

Asked "what kind of a media do you want?" in the runup to this weekend's International Independent Media Forum in Istanbul, anti-war activists have united in the view that military jargon has to cease.

Saying that above all the media has to be biased against war, anti-war activists believe the realities of war need to be relayed to the masses without being simplified.

Tarhan: The human dimension of war needs to be remembered

Total objector Mehmet Tarhan, who was recently sentenced to 25 months imprisonment by a military court in Sivas said his expectation from the media was simply to "receive news".

Stressing that the media needed to fulfill its duty of being an instrument of communication, Tarhan argued that at current the media supported war.

"The true human dimension of war cannot be seen", Tarhan told bianet. "People should be able to know that people really die in wars". Saying that the media needed to side with peace and the people, he added that there was a very true censorship imposed on conscientious objection in Turkey.

As one of the leading objectors in the country, Tarhan explained that journalists in Turkey had started to debate "embedded journalism" after the occupation of Iraq.

"Turkey has been passing through a very bad exam over the past 20 years" he said. "There has been a war in this country for 20 years that is being ignored. These have to be recorded without being afraid or concerned. They have to break through being a media that is the voice of its owner".

He suggested that one alternative to what was happening was to develop on magazine and internet journalism.

Magden: Opportunity for peace receiving a blow

Prosecuted for the offence of "discouraging people from military service" in an article she wrote for Yeni Aktuel magazine on "Conscientious Objection", journalist and writer Perihan Magden said she believed there was a militarist and nationalist approach in the media.

Magden said the possibility for peace in the Southeast of Turkey was being threatened by military expressions and that the talk of martyrdom had been turned into a constant. Yet, she said, parents who were not accepting the death of their children who were conscripted for the war was breaking through this constant.

The author argued that existing newspapers in Turkey were "still births" and said "there is a need for stronger news reports that uncover realities as they are". She said the people wanted this. "Why does the media want to ignore this?" she asked.

Altinay: The media is normalizing militarism

Dr. Aysegul Altinay of the Sabanci University said militarism in the media started with the language employed in news coverage. She argued that the language of the media turned war into a natural concept and said that violence was spreading to the whole of the society.

Altinay believes that all forms of social struggle are being regarded as "war" in the media, such as "war on cancer" or "war on beating".

"First of all" she said, "the language used has to be demilitarized". Another problem, she added, was that those supporting war were being seen and portrayed as "realistic" while those seeking peace were regarded as being "idealistic".

In Altinay's views, the demand for peace is being marginalized in Turkey while supporting war is being portrayed as normal. She said the media should not marginalize those wanting peace and expressed her expectation as being "a media which is on the side of peace without a question". Her ideal is to have a media that reflects different alternatives and different views.

Coskun: Conscientious objectors are seen as traitors

Attorney Suna Coskun who has taken on the legal defense of a number of conscientious objectors including Mehmet Tarhan and Osman Murat Ulke said the media was applying censorship on being anti-war and the issue of conscientious objection.

Coskun argued that the mass media preferred to ignore the issue of conscientious objection and that in what was reported, those objecting were being portrayed as people betraying their country. Coskun said media companies were acting in the interest of capital investments as opposed to those of the public and that the society was being mislead with "template news".(BIA News Center, Ayca ORER, November 2, 2006)

Le chef d'état-major turc en visite de trois jours à Athènes

Le chef d'état-major turc, le général Yasar Büyükanit, est arrivé mercredi après-midi à Athènes pour une visite de trois jours, a-t-on appris auprès de l'état-major de l'armée grecque.

M. Büyükanit doit s'entretenir dans la soirée avec son homologue grec, l'amiral Panayotis Chinofotis, qui avait effectué une visite à Ankara en juillet.
 M. Büyükanit doit rencontrer jeudi le ministre grec de la Défense, Evangélos Méïmarakis.

"MM. Chinofotis et Büyükanit vont échanger des points de vue sur des domaines d'intérêt commun et chercher des moyens d'améliorer la confiance et la compréhension mutuelles", a indiqué un communiqué de l'état-major grec.

M. Büyükanit doit se rendre jeudi après-midi au cimetière musulman à Nikéa, près du Pirée dans la banlieue sud-ouest d'Athènes. Vendredi, il visitera l'Acropole d'Athènes et d'autres sites archéologiques de la capitale.

La visite de M. Büyükanit est "utile et positive", a indiqué mercredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Georges Koumoutsakos, au cours d'un point de presse.

"Les contacts entre les deux pays sont utiles à tous les niveaux", a-t-il souligné.

Athènes et Ankara avaient annoncé en juin dernier la mise en place de nouvelles "mesures de confiance" bilatérales, notamment une ligne de communication directe entre leurs armées, après la collision en mai entre deux avions de combat, grec et turc, dans laquelle le pilote grec avait trouvé la mort.

Malgré le rapprochement entamé en 1999 dans les secteurs du commerce et du tourisme, les deux pays voisins n'ont pas jusqu'ici aplani leurs différends sur la souveraineté en mer Egée. (AFP, 1 nov 2006)


Affaires religieuses/Religious Affairs

Benoît XVI-Bartholomée Ier: la liberté religieuse critère d'entrée dans l'UE

Le respect de la liberté religieuse doit être un critère d'entrée dans l'Union européenne, ont souligné le pape Benoît XVI et le patriarche oecuménique orthodoxe Bartholomée Ier, dans une déclaration commune publiée jeudi à Istanbul.

L'Union européenne doit aussi veiller au respect des minorités religieuses par ses membres, souligne cette déclaration qui critique ainsi de façon voilée la Turquie.

Ce pays laïc et à 95% musulman réclame son entrée dans l'UE. Les chrétiens de Turquie, notamment les orthodoxes, soumis à des restrictions dans leur liberté d'action et d'organisation, y sont favorables en espérant qu'elle contribuera à améliorer leur situation.

Les acteurs de "la formation de l'Union européenne" doivent "prendre en considération tous les aspects qui touchent à la personne humaine et à ses droits inaliénables, surtout la liberté religieuse, témoin et garante de toute autre liberté", estiment les deux chefs religieux chrétiens.

Le pape et le patriarche orthodoxe soulignent que "dans chaque tentative d'unification, les minorités doivent être protégées, avec leurs traditions culturelles et leurs spécificités religieuses".

Le pape et le patriarche demandent aux catholiques et aux orthodoxes d'Europe "d'unir leurs efforts pour préserver les racines, les traditions et les valeurs chrétiennes" tout en demeurant "ouverts aux autres religions".

D'ailleurs, le pape Benoît XVI a souligné jeudi à Istanbul l'importance des "valeurs chrétiennes" de l'Europe, deux jours après avoir apporté son soutien à la candidature de la Turquie musulmane à l'entrée dans l'Union européenne.

Le chef de l'Eglise catholique s'exprimait à la fin d'une messe orthodoxe célébrée par le patriarche oecuménique Bartholomée Ier sous les ors de l'église Saint-Georges du Phanar.

Après une matinée consacrée à l'oecuménisme, cette troisième journée du pape en Turquie s'annonce délicate avec des visites dans les deux lieux sensibles que sont le musée Saint-Sophie et la Mosquée Bleue.

Benoît XVI dont les propos sur l'islam avaient généré en septembre une violente polémique dans le monde musulman deviendra le deuxième chef de l'église catholique à visiter une mosquée après Jean Paul II en 2001 en Syrie.

Dans son discours à l'église orthodoxe, le pape a invité tous les chrétiens "à renouveler la conscience de l'Europe en ses racines, ses traditions et ses valeurs chrétiennes, et à leur redonner une nouvelle vitalité".

Le pape à la mosquée bleue d'Istanbul: méditation ou prière?

Les quelques minutes de recueillement observées jeudi par le pape Benoît XVI dans la Mosquée Bleue d'Istanbul aux côtés d'un religieux musulman ont suscité une vague de commentaires de la part des vaticanistes accompagnant le pape dans son voyage en Turquie.

Les analyses ont porté sur le fait de savoir s'il s'agissait ou non d'une prière, alors que Benoît XVI s'était auparavant toujours opposé à la prière en commun de croyants de religions différentes.

Pour le porte-parole du Vatican, le prêtre jésuite Federico Lombardi, "le pape s'est livré à une méditation, et certainement a adressé à Dieu sa pensée".

"On peut sans doute appeler cela une prière intime, personnelle, mais sans aucune expression caractéristique de la prière chrétienne", a-t-il ajouté un peu plus tard en réponse aux questions insistantes des journalistes.

Pour toutes les télévisions turques, le doute n'est pas permis: Benoît XVI a "prié". "Le pape Benoît XVI a observé la posture de la tranquillité (une des attitudes de la prière musulmane) avec le mufti d'Istanbul", selon l'agence officielle Anatolie.

Lors de sa visite de la mosquée, la première de son pontificat, le chef de l'Eglise catholique, sur invitation du mufti d'Istanbul Mustafa Cagrici, s'est en effet arrêté devant le kiblah, la niche pratiquée dans le mihrab indiquant la direction de La Mecque, vers laquelle les musulmans se tournent pour prier.

La prière du mufti a duré quelques secondes et s'est achevé par le geste caractéristique de se passer les mains sur le visage qui conclut la prière musulmane.

Le pape a poursuivi encore de longues secondes sa méditation, les avant-bras croisés sur le ventre, les yeux mi-clos, les lèvres en mouvement. Il s'est finalement légèrement incliné vers le kiblah.

En revanche il ne s'est pas agenouillé (comme l'avait fait le pape Paul VI lors de sa visite controversée de l'ancienne basilique-mosquée Sainte-Sophie d'Istanbul en 1967), n'a pas joint les mains et n'a fait ni signe de croix, ni signe de bénédiction comme l'avait fait Jean Paul II devant le mur des Lamentations de Jérusalem.

Devant le phénomène des rassemblements inter-religieux qui se sont multipliés sous le pontificat de Jean Paul II, Benoît XVI, alors cardinal Joseph Ratzinger et gardien du dogme catholique, avait précisé: "c'est une chose de prier ensemble, c'en est une autre d'être ensemble pour prier".

Depuis le début de son pontificat le 19 avril 2005, il a mis en garde à plusieurs reprises contre les risques de "syncrétisme", c'est-à dire de mélange entre les différents rites et croyances religieux. (AFP, 30 nov 2006)

Ankara ne reconnaît toujours pas l'oecuménisme de Bartholomée 1er

La Turquie a déclaré jeudi qu'elle n'avait aucune intention de reconnaître officiellement comme "oecuménique" -universel- le titre du patriarche orthodoxe grec de Constantinople Bartholomée 1er.

Interrogé lors d'un point de presse sur cette question controversée alors que le pape Benoît XVI rencontrait le patriarche à Istanbul, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Namik Tan a indiqué que le "patriarcat est une institution turque et c'est comme cela que nos lois la considèrent".

"Nous avons proclamé au monde entier que nous ne reconnaissons pas le titre oecuménique. D'autre qualifications ne nous intéressent pas", a-t-il dit.

Le patriarcat oecuménique d'Istanbul date de l'Empire byzantin grec orthodoxe, qui s'est effondré en 1453 lorsque les Turcs Ottomans conquirent Istanbul, alors appelée Constantinople.

La République de Turquie, créé en 1923 sur les ruines de l'empire ottoman, interdit au Patriarche d'utiliser le titre oecuménique, lui refusant tout rôle politique et administratif.

Bartholomée 1er, âgé de 66 ans, est de nationalité turque mais il appartient à la petite communauté orthodoxe grecque (2.000 membres) de Turquie. Il a été élu patriarche en 1991. Il est le primat d'honneur de dizaines de millions d'orthodoxes dans le monde.

La question du patriarcat est un sujet sensible en Turquie, pays laïque mais à écrasante majorité musulmane. Les milieux ultra-nationalistes notamment lui reprochent de s'engager dans des activités politiques. (AFP, 30 nov 2006)

Une mini manifestation contre le pape à Istanbul

Quelques dizaines de personnes seulement ont manifesté jeudi à Istanbul contre la visite du pape Benoît XVI à Istanbul, dernière étape du voyage qu'il effectue en Turquie, tandis que des mesures de sécurité draconiennes paralysaient la première métropole turque.

Quinze militants de gauche ont manifesté sur la rive méridionale de la Corne d'or, près du siège du patriarcat orthodoxe grec, alors que le pape assistait à une messe orthodoxe et s'entretenait avec le patriarche oeucuménique Bartholomée 1er.

Ils ont scandé des slogans contre la visite du pontife, considéré par les milieux islamistes et nationalistes turcs comme une tentative de sceller une alliance chrétienne contre l'Islam.

"La Turquie ne deviendra pas une colonie", proclamait une banderole, tandis qu'une autre, sur laquelle figurait une photo montrant Benoît XVI et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, lançait: "Pape prends ton Tayyip et va-t-en".

Elle s'en prenait apparemment à l'accueil chaleureux réservé par M. Erdogan au pape mardi à Ankara.

Sur la place historique de Beyazit, une cinquantaine de militants d'une petite formation islamo-nationaliste ont dénoncé la visite prévue du pape jeudi à la basilique-musée de Sainte-Sophie, transformée en mosquée en 1453 après la conquête par les Turcs ottomans de Constantinople, qu'ils ont renommé Istanbul.

"Allah Akbar (Allah est grand)", a crié la foule sous l'oeil vigilant de plusieurs centaines de policiers anti-émeutes et une horde de journalistes.

"Aya Sofya (Hagia Sofia) est turque, elle le restera" et "Aya Sofya est une mosquée depuis 1453", proclamaient les banderoles.

La police est sur les dents pour la visite papale dans cette ville de plus de 12 millions d'habitants qui abrite de nombreux groupuscules clandestins. (AFP, 30 nov 2006)

Veto du Président à une loi sur les propriétés des non-musulmans

Le président turc Ahmet Necdet Sezer a opposé mercredi son veto à un texte de loi visant à améliorer le droit de propriété des petites communautés chrétiennes et juives, une demande clef de l'Union européenne, et l'a renvoyé devant parlement pour un nouvel examen.

Le veto de M. Sezer a coïncidé avec une recommandation de la Commission européenne de "ralentir" les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE devant la persistance d'un différend commercial relatif à Chypre.

Les droits de la minorité chrétienne devaient figurer en bonne place dans l'ordre du jour des discussions du pape Benoît XVI, actuellement en visite en Turquie, avec des représentants de cette communauté qu'il devait rencontrer à Istanbul mercredi soir et jeudi.

M. Sezer s'est opposé à neuf dispositions dans la loi sur les Fondations, qui, selon lui, leur confère des droits économiques qui vont au delà de l'objectif d'un travail caritatif.

"Il n'est pas possible de définir les Fondations (...) comme des acteurs économiques ou des modèles d'organisation politique et sociale ou des organisations non-gouvernementales", a déclaré M. Sezer.

L'objectif principal du texte, voté par le parlement au début du mois de novembre, était de préparer la voie aux Fondations communautaires (principalement grecques, arméniennes et juives) pour qu'elles récupèrent les biens saisis par l'Etat depuis 1974 aux termes d'une décision de justice controversée.

Les représentants de ces communautés avaient bien accueilli la loi, mais avaient estimé qu'elle était insuffisante.

La nouvelle loi visait aussi à assouplir le ferme contrôle de l'Etat sur toutes les Fondations du pays et élargir leurs droits. (AFP, 29 nov 2006)

La visite du pape en Turquie débute sous le signe de l'apaisement

Des gestes d'apaisement de part et d'autre, en particulier le soutien de Benoît XVI à l'adhésion d'Ankara à l'Union européenne, ont marqué mardi le début de la visite papale en Turquie qui s'annonçait périlleuse après la crise provoquée par ses propos sur l'islam.

Le pape a défendu l'entrée dans l'UE de la Turquie, "charnière entre l'Asie et l'Europe", dès son arrivée à l'aéroport d'Ankara pour une visite de quatre jours, selon le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Les autorités turques ont également manifesté leur volonté de conciliation: avant de s'envoler pour le sommet de l'OTAN à Riga, M. Erdogan est allé accueillir le souverain pontife à sa descente d'avion, un geste exceptionnel qui n'était pas prévu.

"Je lui ai demandé son soutien sur notre chemin vers l'Union européenne. Il a dit +nous voulons que la Turquie fasse partie de l'Union européenne+", a affirmé à la presse M. Erdogan après son entretien avec Benoît XVI.

Interrogé par ailleurs sur le discours de Ratisbonne, dans lequel le pape avait semblé associer l'islam à la violence, il a affirmé avoir expliqué au pape que l'islam était "une religion d'amour et de tolérance" et que son interlocuteur avait été d'accord avec lui.

La rencontre entre le pape et le chef du gouvernement turc avait été rajoutée in-extremis au programme de la visite. M. Erdogan avait été soupçonné de vouloir éviter cette rencontre après la violente controverse de septembre.

Les réticences passées du pape à l'entrée de la Turquie dans l'UE, du temps où il était encore cardinal, avaient également créé un climat de méfiance.

Dans l'avion, devant les journalistes qui l'accompagnaient, le pape a commencé à lever cette hypothèque: il a défini la Turquie comme "un pont entre les cultures", "un lieu de rencontre et de dialogue", rappelant que "le fondateur de la Turquie moderne", Kemal Atatürk, avait eu comme "modèle" la France et sa constitution laïque.
 "Et donc le dialogue entre la raison européenne et la tradition musulmane est inscrite dans l'existence de la Turquie moderne", a-t-il souligné.

Sa rencontre avec Ali Bardakoglu, directeur des affaires religieuses au sein du gouvernement, était très attendue et a donné lieu à un échange de 15 minutes devant les télévisions sur l'importance du dialogue interreligieux, un exercice totalement inhabituel pour Benoît XVI.

Les deux hommes, vêtus de blanc, ont échangé des cadeaux et une poignée de mains, mais leur rencontre a été suivie de discours francs sur les conditions du dialogue entre les religions.

Le pape a appelé chrétiens et musulmans à un "dialogue authentique basé sur la vérité", qui respecte "les différences et reconnaisse ce qu'ils ont en commun".

M. Bardakoglu, religieux musulman qui est un haut fonctionnaire du gouvernement, a pour sa part regretté une montée de l'"islamophobie" qui présente l'islam comme une religion qui encouragerait la violence, une forme de mise au point après les propos du pape sur l'islam.

Dans un discours devant les diplomates en poste à Ankara, le pape a ensuite appelé à "un vrai dialogue" au Proche-Orient.

Il a demandé aux responsables religieux de "refuser absolument" le recours à la violence au nom de la foi, dans la version anglaise du texte. Il a estimé que les religions étaient "une source de progrès et d'enrichissement pour tous", étant entendu qu'elles "ne cherchent pas à exercer un pouvoir politique" qui ne relève pas de "leur domaine".

Dans un pays laïque, à 99% musulman, où la liberté de culte est reconnue mais où les minorités chrétiennes réclament plus de liberté d'action, le pape a aussi insisté sur l'importance d'une liberté religieuse "garantie institutionnellement et respectée effectivement".

Les principales artères de la capitale avaient été pavoisées avec les drapeaux jaune et blanc du Vatican et rouge et blanc de la Turquie dans une relative indifférence de la population, avant tout irritée par les mesures draconiennes de sécurité, encore plus strictes que pour la visite en 2004 du président américain George W. Bush, selon les autorités.

La deuxième journée de la visite

Au deuxième jour de sa visite en Turquie, mercredi 29 novembre, Benoît XVI a célébré à Ephèse une messe en plein air devant quelques centaines de fidèles, près de la petite maison où aurait vécu et serait morte la mère du Christ.

Durant son homélie, Benoît XVI a salué la mémoire d'un prêtre catholique assassiné en février par un adolescent à Trébizonde, dans le nord du pays, apparemment en réaction à la publication des caricatures du prophète de l'islam Mahomet. ''Chantons joyeusement, même lorsque nous sommes mis à l'épreuve par les difficultés et les dangers, comme nous l'avons appris du beau témoignage du prêtre Andrea Santoro, dont j'ai le plaisir d'évoquer le souvenir lors de cette messe'', a déclaré le souverain pontife. Il a cité un de ses prédécesseurs, Jean XIII, qui a représenté le Vatican entre 1934 et 1944, comme délégué apostolique : ''J'aime les Turcs. J'apprécie les qualités naturelles de ce peuple, qui a sa place réservée dans la marche de la civilisation", a-t-il dit, avant d'appeler à la paix au Proche-Orient. "De cette rive de la péninsule de l'Anatolie, pont naturel entre les continents, nous invoquons la paix et la réconciliation avant tout pour ceux qui habitent la terre que nous appelons 'sainte' et qui est considérée comme telle par les chrétiens, les juifs et les musulmans", a-t-il déclaré.

Benoît XVI s'est également adressé aux chrétiens de Turquie, ''petit troupeau de fidèles'', pour leur "offrir une parole d'encouragement et manifester l'affection de toute l'Eglise''. ''J'ai souhaité transmettre mon amour personnel et ma proximité spirituelle, avec celle de l'Eglise universelle, à la communauté chrétienne ici en Turquie, une petite minorité confrontée quotidiennement à de nombreux défis et difficultés'', a-t-il ajouté.

Après la messe, le pape, qui a fait de la réconciliation avec les orthodoxes la priorité de sa visite, doit prendre l'avion pour Istanbul, où il doit rencontrer Bartholomée Ier, primat d'honneur de l'orthodoxie. (AFP, 28-29 nov 2006)

Manifestation massive à Istanbul contre la venue de Benoît XVI

Quelque 25 000 personnes ont manifesté dans le calme, dimanche 26 novembre, à Caglayan, sur la rive européenne d'Istanbul, pour protester contre la visite qu'effectuera Benoît XVI en Turquie à partir de mardi. Le Parti islamique de la félicité (Saadet), qui reproche au pape de ne pas avoir présenté ses excuses après son discours de Ratisbonne du 12 septembre, avait espéré rassembler un million de personnes, derrière le mot d'ordre "le pape n'est pas le bienvenu".

"Demande pardon aux musulmans avant de venir sur ces terres sacrées", a martelé Recai Kutan, président du SP, traitant Benoît XVI de "représentant de la haine" et d'"ambassadeur de l'impérialisme mondial". "Du respect pour le prophète, Pape !", pouvait-on lire sur une bannière déployée par les manifestants. "Pape ignorant, apprend ta propre histoire !" et "Pape, rentre chez toi !", était-il écrit sur d'autres.

Les manifestants ont également scandé : "brisez les chaînes, ouvrez Sainte-Sophie" à la prière musulmane. Le pape visitera jeudi cette église byzantine du VIe siècle, devenue un musée en 1935. Les islamistes et les nationalistes turcs sont furieux que ce lieu, qui a servi de mosquée pendant presque cinq siècles sous l'empire Ottoman, figure sur son itinéraire. Ils y voient la preuve que le pape – dont le principal motif de la visite est la rencontre avec le patriarche grec orthodoxe Bartholomeos Ier de Constantinople – souhaite retransformer l'édifice en église.

Si la manifestation organisée dimanche n'a pas été massive, l'accueil du souverain pontife risque néanmoins d'être glacial. Le pape Benoît XVI a tout de même adressé dimanche, au cours de l'Angélus, ses "salutations cordiales" au peuple turc. "Chers frères et sœurs, comme vous savez, je me rendrai dans les prochains jours en visite en Turquie. Je désire dès maintenant envoyer des salutations cordiales au cher peuple turc, dont l'histoire et la culture sont riches ; à ce peuple et à ses représentants j'exprime mes sentiments d'estime et d'amitié sincère", a déclaré le pape dans son homélie. (AFP-Le Monde, 26 novembre 2006)

La Turquie s'apprête à réserver un accueil glacial au Pape

Le pape Benoît XVI, défenseur de l'identité chrétienne de l'Europe, entame mardi une visite à haut risque dans la Turquie musulmane qui frappe à la porte de l'Union européenne, 11 semaines après la violente polémique provoquée par ses propos sur l'islam.

D'Ankara à Ephèse et Istanbul, les différentes étapes de ce voyage de quatre jours, le premier de Benoît XVI en terre d'islam, auront lieu sous haute protection policière.

Les dirigeants turcs devraient réserver un accueil poli mais glacé au pape Benoît XVI qui visitera la semaine prochaine la Turquie, son premier voyage dans un pays musulman, deux mois après la levée de boucliers provoquée dans le monde musulman par ses remarques sur l'islam.

Contrairement à ses visites dans des pays chrétiens, aucune foule en délire ne le recevra à Ankara, première étape de sa visite du 28 novembre au 1er décembre qui le mènera aussi à Ephèse (ouest) où la vierge Marie aurait vécue, et à Istanbul (nord-ouest).

Seule une rangée de soldats turcs lui rendra les honneurs dus au chef d'Etat du Vatican, car c'est à ce titre là qu'il sera reçu pendant près d'une heure par le président turc, Ahmet Necdet Sezer.

"M. Sezer pourrait demander des comptes au pape" pour son opposition à l'intégration de la Turquie à l'Union européenne alors qu'il était encore cardinal, commente Aytunç Altindal, un écrivain turc connu pour ses recherches sur le monde chrétien.

La police turque sera sur les dents pour empêcher tout débordement lors de la visite papale et une grande manifestation est prévue dimanche à Istanbul à l'initative d'un parti pro-islamiste pour dénoncer le déplacement du pape.

Sauf changement de programme, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et son ministre des Affaires étrangères ne seront pas dans la capitale au moment du déplacement du souverain pontife pour assister au sommet de l'Otan les 28 et 29 novembre à Riga.

De source proche du Premier ministre, on affirme toutefois qu'un tête-à-tête Erdogan-Benoît XVI a encore une chance de se réaliser au retour du Premier ministre de la capitale lettonne.

Le ministre d'Etat chargé des affaires religieuses, Mehmet Aydin, un théologien polyglotte, devra lui aussi déserter Ankara pour se rendre en visite en Allemagne.

Un autre ministre d'Etat, Besir Atalay, doit accompagner le pape tout au long de sa visite.

M. Erdogan a, à plusieurs reprises, démenti que son absence était due à une volonté d'infliger une rebuffade au souverain pontife.

"Je ne vais quand même pas fuir un tel sommet parce que le pape vient en Turquie en tant que chef d'Etat", a indiqué M. Erdogan, un ancien islamiste reconverti "musulman démocrate".

Mais de l'avis des commentateurs, le sommet de Riga arrange bien M. Erdogan qui, pour des raisons de politique intérieure et en tant que chef d'un parti issu de la mouvance islamiste, ne souhaiterait pas figurer dans le même "cadrage" photographique que le chef de l'Eglise catholique, surtout après la vive polémique provoquée par les propos de Benoît XVI liant Islam et violence.

Ces déclarations avaient été fustigées par les dirigeants turcs, notamment ceux du parti de la Justice et du développement (AKP) de M. Erdogan et de nombreuses manifestations de protestation avaient été organisées à travers le pays, officiellement à 99% musulman mais strictement laïc.

2007 est une année de double élections en Turquie -présidentielle en avril et législatives en novembre- et M. Erdogan nourrit des ambitions présidentielles dans un contexte déjà très controversé à cause de ses convictions politiques et religieuses.

"Ils (les dirigeants de l'AKP) perdront sûrement des votes, ce sera l'horreur pour eux s'ils figurent dans la même photo" que le Pape, estime M. Altindal.

Kadir Topbas, maire AKP d'Istanbul où Benoît XVI doit passer deux jours, sera également absent.

Le séjour du pape à Istanbul sera essentiellement consacré à sa rencontre avec Bartholomée 1er, Patriarche de Constantinople et chef de l'église orthodoxe grecque.

Sur ce point il y aussi controverse. Le pape devra profiter de l'occasion pour utiliser le titre oecuménique pour le Patriarche, une appellation honnie pour Ankara, qui lui refuse tout rôle politique et administratif. (AFP, 23 nov 2006)

Manifestation à Sainte-Sophie contre la visite du pape

Un groupe d'environ 120 manifestants a envahi mercredi à Istanbul l'ancienne basilique byzantine Sainte-Sophie, aujourd'hui un musée, pour protester contre la visite du souverain pontife du 28 novembre au 1er décembre.

L'agence de presse turque Anatolie a fait état de 39 manifestants arrêtés et les a identifiés comme des membres d'un groupe islamiste-nationaliste.

La manifestation à Sainte-Sophie contre la visite du pape en Turquie fait partie de "faits épisodiques et limités" qui ne suscitent pas de "préoccupation particulière", a affirmé mercredi le directeur de la salle de presse du Vatican, le père Federico Lombardi.

"Je continue à considérer ces faits épisodiques et limités comme ne remettant pas en question la substance ni le climat de la visite dont nous prévoyons qu'elle se déroule dans un climat serein", a déclaré le responsable, cité par l'agence italienne Ansa.

"Ces faits ne suscitent pas de préoccupation particulière même s'ils sont déplaisants", a-t-il ajouté.

Ces incidents ne sont pas surprenants "compte tenu du fait que nous savions qu'existent des groupes peu favorables à la visite du pape. Mais il ne faut pas les surestimer", a ajouté le père Lombardi. (AFP, 22 nov 2006)

Une élue allemande d’origine turque menacée pour ses propos contre le voile

La député Verte Ekin Deligöz, originaire de Turquie, a reçu des menaces de mort après avoir déclaré le mois dernier à un journal allemand que le voile était le symbole de l’oppression des femmes. "Reveillez-vous ! Vous vivez ici ! Enlevez vos voiles !", avait-elle dit, à l’adresse des femmes musulmanes.

L’élue de 35 ans a été vivement critiquée dans la presse et par les chef de file des différentes communautés religieuses pour ses propos.

"Bien sûr qu’elle a le droit de s’exprimer mais c’est une honte que cela induise une restriction des libertés religieuses", a dit Ali Kizilkaya, responsable d’Islamrat, une des principales associations musulmanes allemandes, considérée comme modérée. "Elle prône l’assimilation, et non l’intégration. Nous ne pensons pas que cela soit la bonne solution".

Kenan Kolat, responsable d’une organisation de Turcs, a jugé que Deligöz frisait le populisme et provoquait les milieux musulmans conservateurs.

Le débat sur le voile n’est pas propre à l’Allemagne. Des propos de l’ancien secrétaire britannique au Foreign office, Jack Straw, ont récemment créé la polémique en Grande-Bretagne. Il avait estimé que le voile était un frein à l’intégration des musulmanes. (Reuters, 3 novembre 2006)

Un homme tire en l'air, insulte le pape devant le consulat d'Italie

Un jeune homme a tiré en l'air jeudi devant la résidence du consul d'Italie à Istanbul en protestation contre la visite prévue pour la fin du mois du pape Benoît XVI en Turquie, avant d'être arrêté, ont affirmé des sources proches de l'enquête.

L'individu, âgé de 26 ans, a tiré à quatre reprises puis a jeté son arme dans le jardin de la résidence, dans le quartier de Beyoglu, sur la rive européenne de la métropole, ont indiqué ces sources.

Il a également proféré des insultes contre le pape et appelé à l'annulation de la visite que doit effectuer le souverain pontife en Turquie du 28 novembre au 1er décembre.

"Heureux celui qui peut se dire musulman", a crié l'individu.

Conduit par la police à un hôpital pour un contrôle médical requis par la procédure lors d'une interpellation, le jeune homme a hurlé aux journalistes présents: "Je tirerai une balle dans la tête de celui qui traite le Prophète (Mahomet) de terroriste", a constaté un photographe de l'AFP.

Benoît XVI s'est acquis en Turquie la réputation de "pape anti-turc" en estimant, alors qu'il était encore cardinal, que l'éventuelle adhésion de la Turquie à l'Union européenne serait "une énorme erreur" et une "décision contre l'histoire". 

Les coups de feu tirés en l'air jeudi devant la résidence du consul d'Italie à Istanbul constituent "un fait marginal" qui n'influence pas la préparation de ce voyage, a déclaré le service de presse du Vatican.

"Je pense qu'il s'agit seulement d'un fait marginal. Cela ne remettra pas en cause la poursuite sereine de la préparation de la visite", a déclaré le père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Vatican à l'agence Ansa.

"Nous ne donnons pas une importance particulière à cet incident même si objectivement, cela ne fait pas plaisir", a reconnu le responsable.

"Il n'y a pas d'inquiétude pour le voyage du pape" qui "ira à Ankara et Istanbul pour jeter des ponts et renforcer le dialogue" interreligieux, a-t-il conclu.

Selon les dernières informations, Benoît XVI pourrait ne pas rencontrer au cours de son voyage en Turquie le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Benoît XVI est attendu le 28 novembre à Ankara, où il rencontrera le président de la République Ahmet Necdet Sezer. Il se rendra le 29 à Ephèse, puis à Istanbul, où il rencontrera le patriarche orthodoxe Bartholomée Ier. Il y séjournera jusqu'au 1er décembre.

Erdogan représentera son pays au sommet de l'Otan les 28 et 29 novembre à Riga et rentrera à Ankara pour assister le 30 novembre à une réunion du Conseil militaire suprême de Turquie.

Un collaborateur du Premier ministre a cependant laissé entendre jeudi qu'une rencontre entre les deux hommes, pour l'instant pas encore programmée, n'était pas totalement à exclure.

Le service de presse du Vatican a précisé également jeudi avoir été informé que M. Erdogan "cherchait à être présent en Turquie pour rencontrer le pape mais ne pouvait le garantir". En cas d'absence, le Premier ministre serait représenté par le vice-Premier ministre, a ajouté le Vatican. (AFP, 2 nov 2006)

Un roman sur un complot visant à tuer le pape sème l'embarras

Le pape Benoît XVI, déjà promis à un accueil peu chaleureux lorsqu'il se rendra en Turquie fin novembre, risque en outre de s'y faire tuer. C'est du moins ce qu'affirme dans son dernier roman un auteur turc, semant l'inquiétude chez les représentants du Vatican.

Dans le livre de Yücel Kaya, Complot contre le pape, le chef de l'église catholique se rend à Istanbul pour proposer au plus haut dignitaire du monde orthodoxe, le patriarche de Constantinople, de mettre fin à plusieurs siècles de schisme et d'unir leurs forces afin de christianiser le Proche-Orient.

Benoît XVI est cependant victime en Turquie d'un attentat à la bombe commis selon toute apparence par des islamistes turcs téléguidés depuis Téhéran, mais en fait fomenté par l'organisation catholique ultra-conservatrice Opus Dei, la loge maçonnique P2 et les services secrets américains.

L'ouvrage aurait sans doute fini à brève échéance dans les oubliettes de la littérature si l'indignation soulevée dans le monde musulman par les déclarations du souverain pontife sur l'islam et plusieurs attaques visant des prêtres en Turquie n'avaient fait naître des craintes pour sa sécurité.

Dans ce contexte tendu, le livre a valu à son auteur une visite du représentant du Vatican à Istanbul, George Marovitch, irrité par la couverture du livre, sous-titré Qui va tuer le pape à Istanbul? et montrant le pape visé par un tireur barbu sur fond de croix enflammée.

«Je craignais que des types pas normaux lisent le livre et en tirent une inspiration», a expliqué à l'AFP Mgr Marovitch, indiquant avoir demandé au romancier une lettre détaillant ses motivations, qu'il a présentée aux dignitaires de la petite communauté catholique de Turquie.

Un prêtre catholique a été abattu en février par un adolescent à Trabzon alors que la crise suscitée dans le monde musulman par la publication dans des journaux européens de caricatures du prophète Mahomet battait son plein.

Deux agressions de religieux catholiques ont été commises dans les mois suivants, dans l'ouest et le nord de la Turquie.

Benoît XVI s'était déjà acquis la réputation de pape anti-turc en estimant, alors qu'il était encore cardinal, que l'éventuelle adhésion de la Turquie à l'Union européenne serait une énorme erreur et une décision contre l'histoire.

Il a aggravé son cas aux yeux des Turcs, musulmans à plus de 99 % même si la Turquie est une république laïque, en faisant des remarques liant l'islam et la violence.

Sa visite en Turquie, prévue du 28 novembre au 1er décembre, a néanmoins été maintenue.

«Nous n'avons pas d'inquiétudes à propos de la sécurité du pape», a commenté Mgr Marovitch, ajoutant que les responsables du Vatican et d'Ankara d'étaient rencontrés à deux reprises et ont dressé tous les plans pour la sécurité de la visite.

Le représentant du Vatican a assuré que les théories avancées par M. Kaya n'ont rien à voir avec la réalité - comme Da Vinci Code, le best-seller international de l'auteur américain Dan Brown.

Interrogé par l'AFP, l'auteur a pour sa part défendu la plausibilité de son scénario.

«J'ai fait beaucoup de recherches. Si vous assemblez toutes les pièces du puzzle, vous voyez que toutes les conditions sont en place pour une telle tentative d'assassinat», a-t-il affirmé, indiquant avoir écrit son livre d'abord pour prévenir les autorités turques du danger.

«Si le pape est tué ici, ce sera un désastre pour la Turquie», a souligné le romancier, dont le livre s'est selon lui vendu pour l'heure à 10 000 exemplaires.

Le Turc Mehmet Ali Agca, qui avait tenté en 1981 d'assassiner le précédent pape Jean Paul II et apparaît brièvement dans le roman de M. Kaya, a lui aussi évoqué depuis sa prison le mois dernier un danger attendant Benoît XVI en Turquie et a appelé le pontife a annuler son voyage. (AFP - Sibel Utku Bila, 1 novembre 2006)

Socio-économique / Socio-economic

Le numéro un de la mafia turque condamné à 19 ans de prison

Le plus célèbre chef de la mafia turque,  Alaattin Cakici, a été condamné mardi par un tribunal turc 19 ans et deux mois de prison pour le meurtre de son ex-femme, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Cakici, 52 ans, un ancien militant d'extrême droite devenu chef de bande dans les années 1990, a été reconnu coupable par un tribunal de Bursa (nord-ouest) d'avoir commandité le meurtre de Nuriye Ugur, abattue en 1995 dans une chambre d'hôtel à Uludag, une station de sports d'hiver proche de Bursa.

Extradé d'Autriche en 2004, le chef mafieux a déjà été condamné en décembre 2005 à 14 ans, neuf mois et 20 jours de prison pour avoir ordonné une attaque armée qui a fait une quinzaine de blessés en 2000 dans un café fréquenté par un gang rival.

Il a également été condamné en février 2006 à 10 ans et dix mois de prison pour avoir commandité en 1997 une tentative de meurtre contre un courtier en bourse.

Cakici est encore inculpé dans plusieurs autres affaires de meurtres, dont celui de son ancien bras droit, en 1996. (AFP, 28 nov 2006)

EP Report: Turkey should speed up reforms of women's rights

A report drawn up by Dutch PES MEP, Emine Bozkurt, has called for a speeding up of reforms of women's rights in Turkey. Ms Bozkurt was appointed parliamentary rapporteur on this issue given her specific knowledge of Turkish and the position of women in Turkey and presented her report to a special Hearing today in the European Parliament.
 
Some progress since Ms Bozkurt's first report last year is recognised. For example:
 
- improved coordination between  ministries thanks to a new advisory organ
- improved contacts between the  Turkish government and women´s rights NGOs
more girls are now going to  school
- a government information campaign  involving ministries, public institutions and local administrators on how to  deal with violence against women
- a public government  commitment on women's rights and an intensified public debate
 
However, Ms Bozkurt stressed that very important matters still needed urgent attention:
 
- violence against women, including  honour crimes and crimes of tradition, must be dealt with by the police and  the judiciary as a matter of priority. The government also has to establish and fund more shelters for victims of domestic violence
- promises about a standing  committee on women´s rights in the Turkish Parliament have not yet been  kept
- there is a lack of objective data  concerning women in Turkey, especially on illiteracy,  domestic violence and discrimination, including possible discrimination of  women wearing headscarves in the labour market.
- a firm anti-discrimination policy  is needed to give women access to education and the labour  market
- a quota system must be set up to  ensure participation of women in politics in time for the elections of  2007
 
'Respect for women´s rights is a sine qua non for membership of the European Union', Ms Bozkurt said. (enda.mckay@europarl.europa.eu, 23 November 2006)

Students Setting Up Union For Rights in Turkey

"There should be a student union; students should be members of a union so that despite all the difficulties and obstructions, they can use their right to collective bargaining with school administrations, the Higher Education Board and the government for their own rights and interests".

The Student Union Initiative launched by Turkey's Revolutionary Workers Union Confederation (DISK) is soon becoming a formal union under the name "GENCSEN".

DISK International Relations expert and initiative spokesperson Kivanc Eliacik says that in addition to a variety of problems they face, students are being turned into workers with no social security and that they could not defend any of their rights.

GENCSEN targets to fight to defend the economic, academic and democratic interests of students.

A meeting is to be held in the first week of December in Istanbul where a forum with mass participation is scheduled to set the framework of the union and conclude the legal process.

Asked "What is a student union?" Eliacik, also a student, says their aim is to defend the economic, academic and democratic rights of students and listed the problems that GENCSEN will be dealing with:

* Entry to universities, Student Selection Exam (OSS), privatization, lack of social-cultural opportunities, scholarships, the problems of nutrition, shelter and transportation, lack of academic staff, duties, technical deficiencies at campuses, lack of sufficient buildings and hardware, labor and tax robbery, medico-social deficiencies, security units, police, plainclothes police occupations and investigations.

* Disciplinary punishments, ID checks, paid services provided by the university, the labor exploitation of high school and university students, the grading system, unemployment of those with a diploma, lack of student awareness of rights, violence and degeneration at high schools, labor exploitation at professional high schools, exploitation of science and science workers through techno-cities and KOSGEB, the mentality of science for money rather than for humanity.

Despite having no legal problems, the Union will need support in today's Turkey where a variety of student and youth organizations have already flourished and some have been in preparation for a very long time, outside of the DISK initiative.

Eliacik says they have already won the support and participation of various segments of the society but the question of why and what the union should be about needs to be addressed in a mass meeting. This, she says, is the reason behind the upcoming December forum.

"There is no legal problem in front of the union but out goal is for this issue to be discussed in the media and in academic circles. Our goal is the mass participation of students" Eliacik explains, adding that a number of students had already launched their own initiative at a DISK-affiliated United Metal Workers Union branch while students groups throughout Istanbul were working at every school.

One problem, notes Eliacik, is the overall mentality in the country where the culture of democracy has not flourished and where the 1980 military coup jurisdiction is still in force.

"In a period where there are no warm feelings to the organization of masses, it is a reality that the student union wanting to bring a mentality to classrooms will be subject to various attempts to prevent it."

The student union initiative started in 2000 with the 11th general assembly of DISK where the confederation decided to organize in three new target group areas that were identified as youth, unemployed and retired.

GENCSEN comes in wake of news from DISK that its second project focusing on the rights of pensioners has given birth to its own union, which is named the All Pensioners Union (Emekli Sen).(BIA News Center, Emine OZCAN, November 15, 2006)

Istanbul se prépare tant bien que mal au grand séisme prédit par les experts

Les autorités turques ont déployé les grands moyens pendant trois jours cette semaine pour tester leur efficacité le jour où surviendra le grand séisme d'Istanbul que prédisent les spécialistes.

Resultat: organisateurs satisfaits dans l'ensemble, mais médias locaux peu convaincus, voire railleurs et inquiets pour la survie des Stambouliotes.

Simulation d'une ampleur sans précédent dans l'histoire de la métropole de plus de 12 millions d'habitants, condamnée selon les experts à subir une secousse d'une intensité supérieure à 7 sur l'échelle ouverte de Richter dans les 30 années à venir, l'exercice de mardi à jeudi a impliqué plus de 5.600 personnels et 1.500 véhicules.

Le top départ a été donné mardi à 11H00 précises (9H00 GMT) par le centre de sismologie de Kandilli, annonçant un tremblement de terre de magnitude 7,2 en mer de Marmara, à moins de deux kilomètres de Büyükada, la plus grande des Îles des Princes au large de la côte asiatique de la ville.

Réagissant au quart de tour, le centre de crise du gouvernorat d'Istanbul a immédiatement dépêché militaires, pompiers, secouristes, médecins et autres agents du gaz vers les divers sinistres provoqués par la secousse: immeubles effondrés, navire en flammes, wagon déraillé, incendies.

"Pour le moment, l'opération est un grand succès. On voit qu'Istanbul s'est organisée, qu'elle a pris de l'expérience depuis 1999", s'est félicité Hüseyin Bürge, maire de Bayrampasa, un des cinq quartiers impliqués dans les manoeuvres.

Deux violentes secousses survenues dans le nord-ouest de la Turquie en 1999 ont fait quelque 20.000 morts, dont un millier à Istanbul.

"Moi, je suis arrivé à la cellule locale de crise en sept minutes", s'est réjoui M. Bürge, interrogé par l'AFP dans un village de tentes érigé par le Croissant Rouge à Bayrampasa. "En trois heures et demi, toutes les écoles du secteur ont été évacuées".

A la cellule de crise du gouvernorat, on affichait aussi sa satisfation.

"Nous sommes contents des résultats obtenus jusque là", a affirmé dès mardi le gouverneur adjoint Adem Karahasanoglu. "Istanbul est prête à un grand tremblement de terre, mais il serait exagéré d'affirmer que tous les travaux menés sont suffisants".

Un bilan que la presse d'Istanbul était loin de partager, chaque quotidien y allant de son anecdote sur les défaillances mises en évidence par la simulation.

On a ainsi pu assister à l'arrivée de toilettes mobiles avant celle des ambulances sur le lieu d'un sinistre, à l'arrosage fautif de journalistes et d'officiels par les pompiers chargés d'éteindre un incendie sur un navire ou encore constater que les voies réservées aux secours avaient été converties en parkings par des citoyens indélicats.

"Même la simulation, on l'a ratée - Dieu nous préserve du vrai séisme!", titrait le quotidien populaire Vatan.

Une étude réalisée en 2003 évaluait à 70.000 le nombre probable de victimes en cas de séisme de magnitude 7,5 à Istanbul.

Sur le terrain, les secouristes se voulaient plus positifs que la presse.

"Ces manoeuvres sont quand même utiles", a déclaré un policier participant à l'extraction de "cadavres" -des mannequins- enfouis sous des décombres à Bayrampasa. "Au moins les équipes ne paniqueront pas et sauront quoi faire quand ça arrivera pour de vrai".

"En 1999, personne ne savait comment réagir, maintenant tout le monde connait sa mission", a poursuivi le policier, parlant sous le couvert de l'anonymat, avant d'ajouter: "Sauf que s'il y a un séisme, j'irai d'abord chez moi voir comment va ma famille". (AFP, 10 nov 2006)

Dilovasi, symbole de l'industrialisation sauvage, embarrasse la Turquie

Avec ses hauts fournaux, ses cuves de produits chimiques et sa rivière putride, Dilovasi, près d'Istanbul, est devenue le symbole d'une industrialisation incontrôlée que la Turquie aimerait bien gommer alors que l'Union européenne se mobilise contre la pollution.

Pas moins de 170 usines, semblant réunir tout ce que la Turquie compte d'industries polluantes, ont élu domicile au cours des 20 dernières années en plein coeur de la ville de 50.000 habitants, dont les habitants ont été relégués sur les collines avoisinantes.

Pas assez loin cependant pour échapper aux pollutions rejetés par les cheminées d'usines.

"Le linge qui était blanc le matin est noir de saleté le soir", raconte Mehmet Ümit, un jeune habitant. "Même les jours de beau temps, le soir, la vallée est couverte de nuages et de brouillard".

"Quand on sort les enfants faire de l'athlétisme, ils ne réalisent pas les performances prévues à cause de leur capacité respiratoire limitée", explique Ali Osman Tok, professeur de sport dans une école primaire, évoquant de nombreux cas de bronchites chroniques et d'asthme.

La gravité de la situation a conduit une commission d'enquête parlementaire a dresser fin octobre un rapport alarmant sur la situation.

Assurant que "la plupart des entreprises à Dilovasi utilisent et produisent des substances cancérigènes" sans mesures de protection, les députés appellent l'Etat à classer la région "zone de catastrophe sanitaire" et à évacuer deux quartiers.

"Alors que le taux de mortalité due au cancer est de 12% dans le monde, (...) il atteint 30% à Dilovasi", établit une autre étude, réalisée par un médecin de l'université voisine de Kocaeli.

"Les personnes ayant résidé plus de 10 ans à Dilovasi ont 4,5 fois plus de chances de mourir d'un cancer que celles y ayant vécu moins longtemps", poursuit le document, cité par l'agence de presse Anatolie.

Au menu des habitants, il y a aussi la pollution de la Dilderesi, rivière dont les eaux brunâtres dégagent une odeur délétère.

"Quand j'étais gamin, je me baignais dedans, l'eau était propre", raconte Alparslan Artut, un architecte de 34 ans membre de l'association locale de défense de l'environnement.

"Maintenant, la plupart des usines y rejettent leurs déchets (...) A elle seule, elle est responsable de 40% de la pollution du Golfe d'Izmit", un bras de la mer de Marmara plongeant dans la région la plus indutrialisée de Turquie, poursuit le militant.

De quoi faire tâche dans l'évaluation que la Commission européenne doit rendre publique mercredi des progrès réalisés par la Turquie en matière d'harmonisation avec les normes européennes.

A plus forte raison quand la chancelière allemande Angela Merkel appelle dans le même temps l'Europe à mener la lutte contre la pollution pour enrayer le réchauffement climatique.

Reconnaissant la gravité de la situation, le maire de Dilovasi, Musa Kahraman, déplore la croissance anarchique de sa commune, ville champignon grandie autour de ses usines à mesure qu'Istanbul se saturait en industries, tout en réclamant la compréhension des Européens.

"L'Europe a mis 150 ans pour devenir une société industrialisée. Nous vivons le même processus en accéléré, en 20 ans", plaide-t-il pour justifier les retards de la Turquie en matière d'environnement, un des 35 chapitres des négociations entamées avec l'UE en octobre 2005.

Evaluant à environ 35 milliards d'euros les investissements requis pour rejoindre les normes environnementales de l'UE, le ministre de l'Environnement Osman Pepe, qui a fait voter en avril une loi alourdissant les sanctions contre les pollueurs, fait lui aussi appel à la patience des Européens.

"Nous devons éduquer nos industriels, nos élus, nos politiciens, leur faire prendre conscience de leur responsabilité environnementale, et cela prend du temps", a-t-il déclaré à l'AFP. (AFP, Nicolas CHEVIRON, 6 nov 2006)

Le bilan des inondations dans le sud-est de la Turquie s'élève à 46 morts

Le bilan des victimes des intempéries, qui ont frappé le Sud-Est de la Turquie pendant une dizaine de jours, a atteint au moins 46 morts avec la découverte de  nouveaux corps dans la région.

A Bismil, dans la province de Diyarbakir, le corps d'un homme porté disparu a été retrouvé par des habitants, près du lit du Tigre.

Celui d'un enfant de sept ans emporté par les flots d'une rivière, la Cagcag, alors qu'il traversait un pont à Nusaybin, dans la province de Mardin, a été retrouvé en Syrie, dont la localité est riveraine.

Le corps d'un homme de 65 ans a été découvert sous un pont proche du village de Yukari Karatas où il avait disparu samedi, dans la province de Sanliurfa, a affirmé Anatolie.

Le Sud-Est anatolien, une région pauvre peuplée en majorité de Kurdes, a été frappé par des pluies violentes entre le vendredi 28 octobre et le jeudi 2 novembre, provoquant des inondations et l'effondrement de maisons.

Dimanche, l'heure était à l'évaluation des dégâts et à la prise en charge des personnes laissées sans abri par les inondations.

Plusieurs milliers de maisons ont été endommagées par les flots, principalement dans la ville de Batman où 12 personnes ont perdu la vie dans une crue de la rivière, l'Iluh, ont affirmé des responsables locaux cités par Anatolie.

Quelque 500 personnes ont été hébergées par la mairie de Batman dans les hôtels et les salles de sport de la ville, selon l'agence, qui a indiqué l'envoi par le Croissant-Rouge turc d'un millier de tentes et de 10.000 couvertures.

Plusieurs personnes sont encore portées disparues. (AFP, 4-7 nov 2006)

Le bilan des intempéries dans le Sud-Est turc s'élève à 22 morts

Le bilan des inondations et des intempéries survenues ces dernières 24 heures dans le Sud-Est de la Turquie a atteint 22 morts, ont annoncé mercredi les autorités locales.

Au moins deux personnes sont portées disparues.

Un précédent bilan faisait état de 20 morts.

Entre-temps, un nouveau cadavre a été découvert dans la province de Diyarbakir et une femme de 30 ans a été tuée à Kilis lorsque des tôles de l'abribus sous lequel elle s'était réfugiée lors d'un violent orage se sont empilées sur elle, rapporte l'agence de presse Anatolie.

Quatorze personnes qui faisaient le trajet de Mardin à Diyarbakir, deux provinces voisines du Sud-Est anatolien, à bord d'un autocar emporté par les eaux, ont été tuées, a annoncé le gouverneur de Diyarbakir Efgan Ala.

Les corps d'une mère et de ses deux enfants ont également été repêchés, a-t-il ajouté.

Les pluies torrentielles ont particulièrement affecté les petites villes de Bismil et Cinar, dans la province de Diyarbakir, peuplée majoritairement de Kurdes, ainsi que la bourgade de Silopi, à proximité de la frontière avec l'Irak.

Dix-huit personnes sont mortes à Diyarbakir et ses environs et trois autres, dont deux enfants de 3 et 4 ans, à Silopi.

Les intempéries ont provoqué d'importants dégâts et des cellules de crise ont été constituées dans les zones sinistrées où les écoles ont été fermées.

Des hélicoptères de l'armée, des dizaines de soldats et des équipes de la défense civile ont été à pied d'oeuvre pendant toute la nuit pour évacuer plus d'une centaine de personnes bloquées sur les toits de leurs maisons à Cinar.

Cinq personnes, dont un enfant, avaient trouvé la mort le week-end dernier dans des inondations à Van (est) et Sanliurfa (sud-est), provoquées par des pluies diluviennes.

Le mauvais temps sévit par ailleurs dans d'autres régions de la Turquie. A Beykoz, une banlieue d'Istanbul (nord-est), située sur la rive anatolienne, des crues ont inondé un millier d'habitations et de commerces dans deux zones rurales. Les écoles ont été fermées.

A Manavgat (sud), des installations touristiques ont été inondées à la suite de fortes pluies tandis que le principal axe routier, entre Antalya et Mersin, deux grandes villes situées sur le littoral méditerranéen, a été fermé à la suite d'inondations, selon Anatolie. (AFP, 1 nov 2006)

Le numéro 2 du FMI appelle la Turquie à maintenir la discipline fiscale

Le premier directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI) John Lipsky a mis en garde mercredi à Istanbul le gouvernement turc sur les risques qu'il encourrait en renonçant, à l'approche d'échéances électorales, à une discipline fiscale stricte.

"Les marchés financiers montrent une plus grande sensibilité aux pays qui, comme la Turquie, ont une dette publique élevée, un déficit du commerce extérieur croissant et sont sujets à des pressions inflationnistes", a déclaré M. Lipsky à la presse au terme d'une visite de trois jours en Turquie.

"Dans ce contexte, il est naturel que les marchés financiers portent une attention particulière au maintien de la discipline fiscale jusqu'aux élections de l'an prochain", a-t-il poursuivi.

La Turquie doit élire son président au printemps 2007 et ses députés à l'automne de la même année.

Les autorités turques se sont entendues le mois dernier avec une équipe d'experts du FMI sur un projet de budget 2007 prévoyant des dépenses en hausse de 16,9% à 205 milliards de livres turques (140 milliards de dollars, 111,5 milliards d'euros) et des recette croissant de 9,3% à 188 milliards de livres.

Les analystes se sont cependant inquiétés du risque que le gouvernement sacrifie à l'approche des élections sa rigueur fiscale au profit de politiques populistes dispendieuses et plusieurs journaux ont supputé que M. Lipsky venait en Turquie rediscuter le budget présenté par Ankara.

L'intéressé a démenti l'information, expliquant que concernant le budget, "la principale question était de maintenir les surplus primaires à 6,5%" et que "le budget qui a été soumis est conforme à cet objectif".

La Turquie et le FMI ont signé en mai 2006 un accord de stand-by triennal portant sur un prêt de 10 milliards de dollars, prenant le relais d'un précédent programme sur trois ans qui avait permis à l'économie turque de se remettre de la plus grave crise financière de son histoire.

La Turquie a connue en 2005 une croissance de 7,6%, un taux d'inflation de 7,7%, une dette publique représentant 55,8% du PNB et un déficit commercial de 42,9 milliards de dollars, en progression de 24,9% par rapport à 2004. (AFP, 1 nov 2006)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Ankara essuie un sérieux revers, malgré l'appui papal

Revigorées par le soutien du pape, les ambitions européennes de la Turquie ont subi un sérieux revers mercredi avec la décision de la Commission européenne de recommander de geler partiellement ses négociations d'adhésion à l'UE.

Les ministres européens des Affaires étrangères vont devoir se prononcer le 11 décembre sur cette recommandation, qu'ils ne sont pas obligés de suivre.

Des tractations difficiles s'annoncent avant d'arriver à une décision à l'unanimité, tant les dissensions entre les 25 sont fortes sur l'entrée dans l'UE --dans 10 à 15 ans, au plus tôt -- de ce grand pays stratégique et musulman qu'est la Turquie.

La recommandation d'une suspension partielle des négociations avec la Turquie, douloureusement lancées en octobre 2005, paraissait inévitable depuis l'échec lundi d'une dernière tentative de la présidence finlandaise de l'UE pour convaincre les Turcs d'ouvrir leurs ports aux navires chypriotes grecs.

Du fait de ce refus d'Ankara - étroitement lié à la division de Chypre dont seule la partie sud grecque non reconnue par Ankara est entrée dans l'UE en 2004 -, la Commission a préconisé mercredi de suspendre les discussions sur 8 des 35 chapitres thématiques qui jalonnent les négociations Turquie-UE.

Les chapitres visés touchent aux questions d'union douanière et plus largement aux relations Turquie-Chypre, de la libre circulation des marchandises au développement agricole en passant par les transports ou la politique extérieure.

La Commission demande aussi à ce qu'aucun des autres chapitres qui pourraient être discutés ne puisse être conclu tant que la Turquie n'aura pas rempli ses obligations envers Chypre.

"L'Europe a besoin de la Turquie et la Turquie a besoin de l'Europe. Il n'y a pas de gel ou d'hibernation (dans les négociations), le train continue à avancer mais il ralentit. L'Union européenne est une communauté de droit, et il doit y avoir des conséquences lorsque des obligations ne sont pas remplies", a expliqué le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn.

"C'est une décision soigneusement calibrée" et juridiquement "très solide", a ajouté le commissaire, en reconnaissant néanmoins que les discussions entre les 25 risquaient d'être compliquées.

"Il y a des positions très différentes parmi les Etats membres", a concédé M. Rehn. "C'est précisément pour cela que nous voulions faire une recommandation dès maintenant car nous voulons guider le débat des 25 et les aider à trouver une unité sur cette question" dès le 11 décembre. Cela permettrait d'éviter de polluer le sommet européen des 14 et 15 décembre avec ce sujet explosif qu'est toujours la Turquie.

Preuve que les discussions seront délicates, certains dirigeants européens présents mercredi au sommet de l'Otan à Riga ont, avant même l'annonce officielle de la recommandation de la Commission, entamé des consultations pour désamorcer une crise potentielle avec la Turquie.

Le Premier ministre britannique Tony Blair, soulignant que "l'intérêt stratégique à long terme de l'Europe et du reste du monde" est "d'avoir la Turquie à l'intérieur de l'Union européenne", a averti que "ce serait une erreur grave d'envoyer un signal défavorable à la Turquie".

Erdogan minimise la recommandation du gel des négociations

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a minimisé mercredi soir la décision de la Commission européenne de recommander de geler partiellement les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, évoquant un possible "petit ralentissement" des pourparlers.

La Commission a recommandé aux 25 de suspendre en partie les négociations d'adhésion d'Ankara, en gelant huit des 35 chapitres qui jalonnent ces négociations en raison du différend douanier d'Ankara sur Chypre.

De retour à Ankara de Riga où il a assisté au sommet de l'Otan, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'est montré plus positif que sa première réaction exprimée dans la capitale lettone.

"Si l'UE insiste sur cette recommandation, il y aura alors un petit ralentissement (du processus de négociations) mais il n'y a pas de suspension, de gel ou de chose pareille (...) nous poursuivrons notre chemin avec détermination", a-t-il dit devant les journalistes.

Il avait pourtant qualifié la recommandation d'"inacceptable" dans sa première réaction à Riga. (AFP, 29 nov 2006)

Douste-Blazy appelle l'UE à être ferme face au refus turc

Le chef de la diplomatie française Philippe Douste-Blazy a appelé mardi l'Union européenne à "tirer toutes les conséquences" du refus turc de mettre en oeuvre l'union douanière avec Chypre.

"Il faut tirer toutes les conséquences de ce refus des Turcs", a dit M. Douste-Blazy dans une interview à la radio publique française, dont l'AFP a obtenu une copie.

"L'Union européenne doit répondre au refus turc de mettre en oeuvre l'union douanière avec Chypre en étant ferme sur nos exigences", a-t-il souligné, estimant "inévitable que le rythme des négociations soit influencé tant que la Turquie n'aura pas rempli ses obligations".

M. Douste-Blazy a réaffirmé qu'il fallait "être ferme et en même temps bien veiller à ce que l'ensemble du processus de négociation puisse reprendre dès que les obligations sur l'Union douanière seront satisfaites par la Turquie".

Le chef de la diplomatie finlandaise Erkki Tuomioja, qui tentait depuis septembre de trouver une solution pour pousser les Turcs à ouvrir leurs ports et aéroports aux navires et avions chypriotes grecs, a annoncé lundi la fin de ces discussions à l'issue de deux réunions séparées avec ses homologues turc Abdullah Gül et chypriote grec George Lillikas.

Après cet échec, les ministres des Affaires étrangères de l'UE se prononceront le 11 décembre sur une suspension au moins partielle des négociations d'adhésion de la Turquie commencées en octobre 2005, sur la base de recommandations de la Commission européenne attendues le 6 décembre.

L'UE menace depuis plusieurs mois de suspendre ces négociations d'adhésion au motif que la Turquie refuse d'appliquer à la République de Chypre, qu'elle ne reconnaît pas, le protocole dit d'Ankara qui étend son union douanière avec l'UE aux dix Etats entrés dans le bloc européen en 2004. (AFP, 28 nov 2006)

Un gel partiel des négociations avec la Turquie paraît inévitable

Le gel partiel des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne paraît désormais inévitable après l'échec des pourparlers de la présidence finlandaise de l'UE avec Ankara sur l'ouverture des ports turcs aux navires chypriotes.

Visiblement déçu, le chef de la diplomatie finlandaise Erkki Tuomioja a annoncé la fin de ces discussions à l'issue de deux réunions séparées lundi matin avec ses homologues turc Abdullah Gül et chypriote grec George Lillikas.

"Les conditions ne sont pas réunies pour un accord pendant la présidence finlandaise", qui s'achève le 31 décembre, a déclaré M. Tuomioja à Tampere (sud de la Finlande) en marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE avec leurs homologues du pourtour méditerranéen, dont la Turquie.

"Nous sommes déçus de n'avoir par réussi à trouver une solution mais ça ne signifie pas une rupture entre la Turquie et l'UE", a-t-il estimé.

"Il y aura des conséquences" pour le processus d'accession de la Turquie à l'UE lancé en octobre 2005, a-t-il ajouté en refusant de spéculer sur les modalités d'une suspension de ce processus.

"La présidence et la Commission européenne vont immédiatement commencer à préparer l'examen de la poursuite des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE", a précisé M. Tuomioja.

Les ministres des Affaires étrangères des 25 rendront leur décision le 11 décembre sur la base d'une recommandation de la Commission européenne qui devrait être présentée le 6 décembre.

"Les négociations ne seront pas arrêtées ni gelées, mais elles continueront plus lentement", a indiqué la porte-parole du commissaire à l'Elargissement Olli Rehn.

L'UE menace depuis plusieurs mois de suspendre les négociations d'adhésion au motif que la Turquie refuse d'appliquer à la République de Chypre, qu'elle ne reconnaît pas, le protocole dit d'Ankara qui étend son union douanière avec l'UE aux dix Etats entrés dans le bloc européen en 2004.

Les Turcs exigent au préalable la levée de l'embargo qui frappe la République turque de Chypre du Nord (KKTC, proclamée unilatéralement et reconnue uniquement par Ankara.

Pour éviter la crise que causerait une suspension des négociations, la Finlande avait présenté fin septembre un plan pour reprendre le commerce direct entre l'UE et la partie nord (turque) de Chypre.

En échange, la Turquie devait accepter enfin l'ouverture de ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes grecs.

Les Turcs et les Chypriotes grecs se sont rejetés lundi la responsabilité de l'échec de ces discussions.

Nicosie a dénoncé lundi l'attitude "négative" de la Turquie.

"Chypre a pris en otage l'UE", a accusé de son côté Abdullah Gül, qui a prévenu que son pays "n'accepterait pas" une suspension de ses négociations d'adhésion, sans préciser s'il faisait référence à une suspension partielle ou totale.

Les 25 sont divisés sur les mesures à prendre à l'encontre de la Turquie.

Dans un contexte de scepticisme croissant en Europe à l'égard des perspectives européennes de la Turquie, certaines capitales, à commencer par Nicosie, sont favorables au gel d'une grande partie des 35 chapitres thématiques qui jalonnent les pourparlers d'adhésion. Sans aller jusqu'à un gel total.

D'autres, Londres en tête, plaident pour une suspension beaucoup plus limitée qui concernerait que les chapitres directement liés aux questions d'union douanière.

L'Allemagne, qui succèdera à la Finlande à la présidence tournante de l'UE le 1er janvier prochain, a regretté lundi l'échec des pourparlers. "Nous regrettons que ces efforts n'aient pas abouti", a déclaré le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, Jens Plöttner.

La chancelière allemande Angela Merkel a quant à elle rappelé qu'elle était personnellement pour un "partenariat privilégié" avec la Turquie et non pour une adhésion à part entière à l'UE. (AFP, Gaël BRANCHEREAU, 27 nov 2006)

Autriche: 85% d'opposants à l'entrée de la Turquie dans l'UE

Plus de huit Autrichiens sur dix (85%) sont opposés à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, selon un sondage de l'institut SWS pour le compte de l'Association autrichienne pour la politique européenne (ÖGfE) publié vendredi dans la presse autrichienne.

Seuls 9% des personnes interrogées en octobre pour ce sondage ont indiqué qu'elles étaient favorables à une adhésion de la Turquie à l'UE, en cours de négociation entre Bruxelles et Ankara. Ces chiffres confirment les résultats d'une récente enquête Eurobaromètre qui avait fait ressortir 81% d'opposition en Autriche à l'arrivée de la Turquie comme nouvel Etat membre de l'UE. Ce score était le plus élevé parmi tous les 25 Etats membres actuels.

En revanche le sondage SWS a fait ressortir un avis très favorable (75%) des Autrichiens à l'adhésion de la Croatie à l'UE, avec laquelle ce pays négocie déjà activement. De même l'entrée de pays comme la Norvège ou la Suisse, qui ne sont toutefois pas candidats actuellement, a remporté un avis très favorable avec 89% et 86% respectivement.

Enfin, en ce qui concerne les autres pays des Balkans, les Autrichiens ont marqué une nette opposition à l'adhésion de l'Albanie (75%) et de la Serbie (60%), tandis que 55% se sont prononcés contre l'entrée de la Macédoine, 54% contre celle du Monténégro et 51% contre celle de la Bosnie Herzégovine. (AFP, 24 novembre 2006)

Helsinki donne à la Turquie jusqu'à début décembre pour Chypre

La présidence finlandaise de l'UE a donné lundi jusqu'à début décembre à la Turquie pour respecter ses engagements sur Chypre, faute de quoi les 25 devront "envisager les implications pour le processus d'adhésion" d'Ankara.

"Je veux être clair sur une chose. La présidence n'a aucune intention de soulever la question turque au Conseil européen" des 14 et 15 décembre, a déclaré lundi le Premier ministre finlandais Matti Vanhanen, dans un discours diffusé par la présidence.

"Des décisions devront être prises avant ça. La véritable échéance est avant que la Commission (européenne) ne présente ses recommandations", a-t-il ajouté, précisant qu'il les attendait "pendant la première semaine de décembre".

"Des décisions devront être prises dans trois semaines" à la réunion des ministres des Affaires étrangères du 11 décembre, a encore indiqué le Premier ministre.

Si la Turquie n'ouvre pas d'ici là ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes grecs, "l'UE devra envisager les implications pour le processus d'adhésion" de la Turquie à l'UE, a menacé M. Vanhanen, sans évoquer directement de suspension des négociations.

"Ce n'est pas un bon scénario mais cela voudra dire un futur incertain", a-t-il ajouté.

La présidence finlandaise a présenté fin septembre un plan pour éviter cette crise annoncée avec Ankara.

Ce plan vise en priorité à reprendre le commerce direct entre l'UE et la communauté chypriote turque, au nord de l'île divisée, et obtenir en échange de la Turquie qu'elle ouvre ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes grecs.

Les Turcs ont en effet signé en juillet 2005 le protocole dit d'Ankara qui étend son union douanière avec l'UE aux dix Etats entrés dans le bloc européen en 2004.

Mais malgré les menaces d'une suspension des pourparlers d'adhésion à l'UE, ils refusent toujours de l'appliquer aux Chypriotes grecs, exigeant au préalable la levée de l'embargo qui frappe la République turque de Chypre du Nord (RTCN, reconnue uniquement par Ankara).

"La présidence croit toujours qu'une solution est possible", a assuré lundi M. Vanhanen, alors que de nombreux spécialistes européens donnent peu de chances à ce compromis.

L'UE est pour l'instant divisée sur la réponse à apporter en cas d'échec de ce plan finlandais.

Certaines capitales, Londres en tête, soutiennent une suspension très partielle des négociations, limitée aux seuls chapitres directement liés à l'union douanière, sur les quelque 35 chapitres thématiques concernés par les négociations.

D'autres Etats membres, Chypre en tête, poussent pour une suspension beaucoup plus large des pourparlers, même s'ils assurent de pas être favorables à un gel total du processus.

Le chef de la diplomatie turque Abdullah Gül a rejeté mardi l'échéance donnée à son pays pour respecter ses engagements douaniers envers Chypre, affirmant que la Turquie ne céderait pas au "chantage" de l'Union européenne.

"Ces questions (Chypre) ne peuvent être réglées avec des dates limites ou en recourant au chantage", a dit M. Gül aux journalistes au parlement, cité par l'agence de presse semi-officielle Anatolie.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé de son côté qu'il n'était pas question de faire des concessions sur Chypre sans au préalable obtenir la fin de l'isolement de la partie turque (nord) de l'île.

"Il ne sera pas question d'avancer si l'on nous dicte des choses que l'on ne peut accepter", a-t-il dit à un groupe de journaliste, selon Anatolie. (AFP, 21 nov 2006)

L'UE prudente sur l'avenir de ses relations avec Ankara

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE sont restés prudents lundi sur l'avenir de leurs relations électriques avec la Turquie, semblant exclure une suspension totale des négociations d'adhésion avec Ankara lors du sommet européen de décembre.

La France et l'Allemagne ont assuré qu'aucun Etat membre ne réclamait la suspension totale des pourparlers d'adhésion commencés en octobre 2005.

"Je n'ai entendu personne plaider pour l'interruption du processus, aucun Etat membre n'a pris position en ce sens", a déclaré la ministre française des Affaires européennes Catherine Colonna.

"Les possibilités sont très larges, entre ne rien faire du tout, ce que nous excluons, et en arriver à une suspension du processus que personne ne souhaite", a-t-elle ajouté.

George Lilikas, chef de la diplomatie chypriote grecque, la plus hostile à Ankara, a assuré que même son pays ne demandait pas de suspension totale.

"Il y a deux positions extrêmes aujourd'hui. Une école de pensée dit que nous devrions suspendre uniquement les chapitres pertinents, d'autres sont pour un gel total. Nous ne soutenons ni l'une ni l'autre de ces idées", a-t-il  affirmé.

Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, commencées en octobre 2005, se déroulent en 35 chapitres thématiques, et certains Etats membres suggèrent de ne suspendre que ceux directement liés aux questions d'union douanière.

Ankara refuse en effet d'appliquer à la partie chypriote grecque son protocole d'union douanière avec l'UE et refuse ainsi de laisser entrer les navires et avions chypriotes grecs dans ses ports et aéroports.

"Nous ne pouvons pas accepter de suspendre les chapitres pertinents parce que ce n'est pas une sanction et cela n'a pas d'effet pertinent", a déclaré M. Lilikas, sans préciser néanmoins combien de chapitres il souhaiterait suspendre.

Certains de ses homologues européens, adeptes également d'une ligne dure contre la Turquie, se sont montrés également menaçants, même s'ils n'ont pas précisé leurs intentions.

"S'il n'y a pas de mouvement important (de la Turquie) d'ici décembre, il serait peut-être sage de s'accorder sur une pause pour réduire les tensions", a déclaré la chef de la diplomatie autrichienne Ursula Plassnik.

A l'opposé, l'Espagne a répété son soutien à Ankara.

"Nous pensons que la Turquie est un pays européen et un allié, qui aide à la stabilité du Moyen-Orient, et nous souhaitons que le processus de négociations se poursuive", a affirmé le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires européennes, Alberto Navarro.

L'UE pour l'instant divisée a encore "quelques semaines" avant d'être obligée de prendre une décision, a noté le ministre finlandais des Affaires étrangères, Erkki Tuomioja, dont le pays préside l'UE jusqu'à fin décembre.

La Finlande tente toujours d'éviter la crise grâce à un plan qui prévoit une reprise du commerce direct entre l'UE et la République turque de Chypre du Nord (RTCN, reconnue uniquement par Ankara), moyennant l'ouverture de quelques ports turcs aux navires chypriotes grecs.

Mais les chances de parvenir à une solution semblent faibles.

"Personne ne peut garantir une solution. Il est tout à fait possible que nous ne parvenions pas à un accord", a reconnu M. Tuomioja.

"Les chances sont inférieures à 50%", a ajouté Mme Colonna.

Dans la perspective d'un échec, une majorité d'Etats membres ont demandé à la Commission une recommandation bien avant le sommet européen des 14 et 15 décembre, a indiqué une source européenne, précisant que le commissaire à l'Elargissement Olli Rehn avait évoqué la date du 6 décembre.

Le négociateur en chef de la Turquie Ali Babacan ne se fait lui plus d'illusion, estimant que l'UE ne peut pas être "juste" face au problème chypriote.

"Quand il y a des questions comme Chypre sur la table ou quand les Turcs entendent une rhétorique antiturque dans certains Etats membres, surtout dans ceux où des élections vont avoir lieu (...), le sentiment (des Turcs) de ne pas être désirés est de plus en plus évident", a-t-il ajouté. (AFP, 13 nov 2006)

Sans accord sur Chypre, l'UE au pied du mur

Un compromis sur la question chypriote paraissant peu probable d'ici mi-décembre, l'UE aujourd'hui divisée va devoir décider dans les prochaines semaines si elle suspend ou non tout ou partie des négociations d'adhésion avec la Turquie.

Pour essayer de désamorcer la crise annoncée entre l'UE et ce pays stratégique qu'est la Turquie, la Commission européenne a souhaité mercredi donner plus de temps à un compromis préparé par la présidence finlandaise et s'est donc gardée à ce stade de préconiser une suspension des pourparlers d'adhésion.

Mais elle a annoncé qu'elle ferait "les recommandations nécessaires avant le Conseil européen de décembre si la Turquie n'a pas rempli ses obligations" sur Chypre d'ici là, laissant le soin aux dirigeants européens de trancher les 14 et 15 décembre prochains.

"Il n'y a aucun espoir que les Chypriotes (grecs) acceptent le plan finlandais sur Chypre, qui est assez irréaliste", a estimé jeudi Amanda Akçakoca, analyste au European policy centre à Bruxelles.

"Avec le plan finlandais dans sa forme actuelle, nous ne voyons pas de percée", a ajouté un diplomate chypriote turc à Bruxelles.

Le compromis proposé fin septembre par la Finlande prévoit de reprendre le commerce direct entre l'UE et la République turque de Chypre du Nord (KKTC, reconnue uniquement par Ankara) et d'ouvrir en échange quelques ports turcs aux navires chypriotes grecs.

La Turquie a en effet signé en juillet 2005 le protocole dit d'Ankara qui étend son union douanière avec l'UE aux dix Etats entrés dans le bloc européen en 2004, dont la partie chypriote grecque, au sud de l'île divisée depuis 1974.

Mais elle refuse toujours l'entrée dans ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes grecs.

Sauf revirement de dernière minute, la Commission européenne devrait bientôt "recommander une suspension partielle" des négociations, a estimé Amanda Akçakoca.

Ce qui ne signifie pas qu'elle sera suivie par les dirigeants lors du sommet.

Car "il n'y a pas de consensus en ce moment entre les Etats membres. Je pense que c'est pour ça que la Commission a été mercredi très prudente et a finalement décidé de ne rien proposer", a souligné Gergana Noutcheva, analyste au Center for european policy studies à Bruxelles.

Du côté des Etats membres, "l'idée qui est sur la table en ce moment est de suspendre un certain nombre de chapitres liés à l'union douanière. Mais le nombre de chapitres qui pourraient être suspendus n'est pas arrêté", a continué Katinka Barysch, du Centre for European Reform à Londres. Selon les Etats membres, la suspension envisagée va de 3 à 12 chapitres, a-t-elle ajouté.

Les négociations d'adhésion se déroulent en 35 chapitres thématiques et la question est de savoir lesquels les Etats membres veulent lier à l'union douanière.

"Personnellement, je doute qu'il y ait une décision officielle d'une suspension", partielle ou totale, "à cause de la règle de l'unanimité" et de l'écart "immense" entre la position de Nicosie, la plus hostile à Ankara, et celle de Londres, la plus favorable, a estimé jeudi Camiel Eurlings, eurodéputé du Parti populaire européen (PPE, droite) et rapporteur sur la Turquie.

"Ma plus grande peur est qu'il n'y ait pas d'unanimité" sur cette question, a-t-il ajouté, parce que dans ce cas "la minorité pourra bloquer le processus de négociations".

Le veto d'un seul Etat permet en effet d'empêcher chaque étape des pourparlers et Chypre, qui menace systématiquement d'utiliser ce veto, pourrait bien mettre ses menaces à exécution.

Face à des Turcs de plus en plus méfiants envers l'UE, cela pourrait braquer Ankara au point de prendre eux-mêmes la porte.

"Les Turcs pourraient décider de pousser le bouton pause", a ainsi estimé Richard Whitman, de l'institut Chatham House de Londres.

"Personne ne devrait sous-estimer le danger qui nous attend", a prévenu Camiel Eurlings. (AFP, Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS, 9 nov 2006)

Bruxelles diffère la crise avec Ankara en espérant une solution sur Chypre

La Commission européenne a repoussé mercredi la crise annoncée avec la Turquie en évitant de demander une suspension de ses négociations d'adhésion à l'UE et en appelant à tout faire pour trouver une solution au problème chypriote d'ici à la mi-décembre.

Dans un rapport très attendu tant les relations entre la Turquie et l'UE sont tendues, la Commission européenne a cependant implicitement laissé planer la menace d'une telle suspension, en annonçant qu'elle ferait "les recommandations nécessaires avant le Conseil européen de décembre si la Turquie n'a pas rempli ses obligations" sur Chypre d'ici là. (Le texte complet du rapport: http://ec.europa.eu/enlargement/key_documents/reports_nov_2006_en.htm )

Le commissaire à l'Elargissement Olli Rehn n'a pas voulu préciser quelles pourraient être ces recommandations sur lesquelles les 25, très divisés sur la Turquie, devront se prononcer au sommet européen des 14 et 15 décembre.

Bruxelles a simplement souligné qu'"aucun progrès n'avait été fait sur aucun aspect de la normalisation des relations bilatérales (de la Turquie)" avec Chypre et que "l'échec" d'Ankara à se conformer à ses obligations aurait "un effet sur le processus général des négociations" commencées en octobre 2005.

"Ce n'est pas le bon moment pour faire une recommandation quelle qu'elle soit", qui "perturberait les efforts" de la présidence finlandaise pour sortir de l'impasse sur Chypre, a souligné M. Rehn, appelant à "concentrer toutes les énergies" sur le plan des Finlandais.

Helsinki a proposé fin septembre un plan pour reprendre le commerce direct entre l'UE et la République turque de Chypre du Nord (RTCN, reconnue uniquement par Ankara) et encourager Ankara à ouvrir quelques ports aux navires de la partie chypriote grecque, au sud de l'île divisée depuis 1974.

La Turquie a signé en juillet 2005 un protocole qui étend son union douanière avec l'UE aux dix Etats entrés dans le bloc européen en 2004. Mais elle refuse de l'appliquer aux Chypriotes grecs qui font pourtant partie du groupe.

Alors que de nombreux dirigeants européens avaient menacé ces derniers mois Ankara d'un gel des négociations, les premières réactions venues des capitales européennes mercredi ont salué le rapport moins va-t-en-guerre de la Commission.

"Nous sommes satisfaits parce qu'il (le rapport) dit que la Turquie doit remplir ses obligations envers Chypre", a déclaré le ministre chypriote des Affaires étrangères, George Lillikas, assurant que Nicosie ne voulait "pas créer de crise" avec Ankara.

Même son de cloche d'Athènes, qui a estimé que le rapport était "positif pour les intérêts grecs".

Les Britanniques ont quant à eux appelé Ankara à prendre les "mesures nécessaires" pour éviter de voir les négociations suspendues en raison de la question chypriote, alors que le gouvernement turc campait sur ses positions.

Mais même la question chypriote mise à part, le tableau de la Commission est sombre sur beaucoup de réformes en Turquie.

"Le rythme des réformes s'est ralenti au cours de l'année écoulée et des progrès supplémentaires considérables sont nécessaires", dit-elle.

M. Rehn a une nouvelle fois appelé à modifier l'article 301 du code pénal turc qui a permis à la justice de poursuivre des dizaines de journalistes et écrivains dont le prix Nobel de littérature 2006 Orhan Pamuk pour insulte à l'identité turque.

Quant aux autres pays candidats à une entrée dans l'UE, la Commission a confirmé mercredi sa nouvelle rigueur.

Passée l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie, l'UE ne devrait plus accepter de nouvel Etat avant d'avoir trouvé une solution à l'impasse institutionnelle provoquée par le blocage de la Constitution.

Et elle devra à l'avenir s'assurer du soutien de l'opinion publique à tout nouvel élargissement. (AFP, 8 nov 2006)

Pour Ankara, Chypre et l'entrée à l'UE ne sont pas liés  

La Turquie a refusé mercredi de voir l'avenir des négociations d'adhésion qu'elle mène avec l'Union européenne lié à l'épineuse question chypriote, alors que la Commission européenne la somme de respecter ses engagements douaniers d'ici le sommet européen de décembre.

"Le problème chypriote est un problème politique et il ne constitue pas une obligation au regard de notre processus de négociations, qui est de nature technique", a affirmé le gouvernement dans un communiqué.

"Il dépendra de la vision politique des dirigeants de l'UE au regard du futur de l'UE qu'une décision soit prise au sommet européen (à la mi-décembre) qui garantisse la durabilité du processus (d'adhésion)", ajoute le document.  "La responsabilité à ce point incombe plutôt à l'UE qu'à la Turquie".

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'est montré plutôt optimiste peu avant la publication du rapport critique, excluant une "rupture" avec l'UE.

"Suspension, rupture, trains s'arrêtant en gare, ces choses-là sont impossibles", a-t-il affirmé, avant de dire: "Nos efforts vont se poursuivre", en allusion au train de réformes qui, selon les Européens, a ralenti sa cadence en 2006, un an après l'ouverture des pourparlers.

De retour d'une visite en Italie, le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül a assuré que la Turquie continuerait de soutenir les travaux menés par la Finlande et a indiqué qu'ils pourraient déboucher sur des "développements positifs".

"L'important, c'est que toutes les parties prenantes mettent en avant leur intention de résoudre le problème", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Mais de l'avis général, le gouvernement turc a peu de marge de manoeuvre car toute décision sur Chypre, considérée comme une "cause nationale" dans le pays, risque d'être exploitée par l'opposition avant les élections présidentielle et législatives prévues en 2007.

Ainsi, 70% des Turcs préfèrent une suspension des pourparlers avec l'UE à des concessions sur Chypre, selon un récent sondage.

Pour certains analystes, Chypre fait l'affaire des Etats hostiles à l'intégration de la Turquie.

"Chypre est utilisée comme une sorte de prétexte par certains milieux qui veulent lasser la Turquie des négociations et qui souhaitent, qu'à terme, elle abandonne la course", a commenté Ahmet Insel, de l'Université d'Istanbul.

Le spécialiste pense que ce différend ne sera pas réglé d'ici décembre, mais ne prévoit pas d"'accident de train", selon la formule abondamment utilisé ces derniers temps au cas où la Turquie ne respecterait pas ses engagements douaniers. (AFP, 8 nov 2006)

Chypre, droits de l'Homme : les efforts "considérables" exigés d'Ankara

La Turquie devra faire dans les prochains mois des progrès "considérables" dans de nombreux domaines, de la liberté d'expression aux droits des minorités, en passant par le respect de ses engagements sur Chypre, selon la Commission européenne.

CHYPRE

La Turquie doit appliquer le protocole qui étend son union douanière avec l'UE aux dix pays entrés dans le bloc européen en 2004 de façon "antidiscriminatoire", c'est-à-dire aussi à la partie chypriote grecque.

Ankara, qui interdit l'entrée des navires chypriotes grecs dans ses ports, doit "enlever tous les obstacles à la libre circulation des biens, y compris les restrictions au transport".

La Turquie "doit prendre des actions concrètes pour la normalisation de ses relations bilatérales avec tous les Etats membres aussi vite que possible".

DEMOCRATIE ET ETAT DE DROIT

La Commission européenne a réclamé mercredi des "efforts supplémentaires" pour "imposer l'autorité du pouvoir civil sur l'armée".

Ankara devra également faire des progrès en matière de lutte contre la corruption et de réforme du système judiciaire pour garantir son indépendance.

DROITS DE L'HOMME

"Certaines parties du code pénal doivent être révisées", selon la Commission, en particulier l'article 301 qui a permis à la justice de poursuivre écrivains et journalistes pour insulte à l'identité turque.

"Des efforts doivent être également accomplis dans le domaine de la liberté de culte et des droits économiques et sociaux, notamment pour ce qui est du droit des femmes et des syndicats".

La Commission a notamment noté que "le respect entier des droits des femmes restait un problème crucial, surtout dans les régions les plus pauvres" et a dénoncé les "crimes d'honneur".

Bruxelles a également demandé à la Turquie de trouver une "solution aux problèmes économiques et sociaux préoccupants que connaît la région du Sud-Est et de veiller à ce que la population kurde puisse jouir pleinement de ses droits et liberté".

La Commission a cependant noté que les cas de torture et de mauvais traitements avaient "diminué" lors de l'année écoulée.

REFORMES ECONOMIQUES

La Turquie, qui est "toujours considérée comme une économie de marché viable", devra prendre "de nouvelles mesures décisives en faveur des réformes structurelles. (AFP, 8 nov 2006)

Dissensions au sein de la Commission européenne

Les commissaires européens sont partagés sur l'attitude à adopter face à Ankara qui ne respecte pas ses engagements sur Chypre, à deux jours d'un rapport de Bruxelles crucial pour les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, a-t-on appris lundi de sources européennes.

Dans le rapport que la Commission doit publier mercredi, "le constat qui dit que la Turquie ne se conforme pas au protocole d'Ankara sur l'union douanière avec l'UE est clair", a indiqué lundi une source diplomatique.

"Mais la question de savoir s'il faut faire une recommandation, de quelle nature et en quels termes n'est pas tranchée. Il y a encore des débats au sein de la Commission", a ajouté cette source.

Selon une source européenne, le débat qui s'est terminé lundi soir sans être pour l'instant tranché est en réalité "plus sur la forme que sur le fond".

"La question est: est-ce qu'on est agressif, un peu agressif, très agressif. Est-ce qu'on met une main de fer dans un gant de velours ou l'inverse?", a ajouté cette source.

Mais quel que soit le ton qui sera finalement adopté mercredi, "l'idée générale est d'attendre le sommet européen de décembre" et que toute décision "soit suspendue à ce que va faire la Turquie" d'ici cette réunion où les chefs d'Etat et de gouvernement des 25 se pencheront sur la question, a-t-elle précisé.

En clair, la Commission devrait menacer la Turquie d'une suspension de ses négociations d'adhésion à l'UE si d'ici au sommet européen elle n'a pas ouvert ses ports aux navires chypriotes grecs. Mais l'exécutif européen ne devrait pas dès mercredi recommander formellement aux 25 de suspendre ces pourparlers.

La Turquie a signé en juillet 2005 le protocole dit d'Ankara qui étend son union douanière avec l'UE aux dix Etats entrés dans le bloc européen en 2004.

Mais elle refuse toujours d'appliquer cet accord à la partie chypriote grecque, au sud de l'île divisée, et refuse ainsi de laisser entrer dans ses ports et aéroports les navires et avions chypriotes grecs.

De nombreux responsables européens ont menacé ces derniers mois la Turquie d'une suspension au moins partielle de ses négociations d'adhésion, commencées en octobre 2005, si elle s'obstine à refuser l'entrée des navires chypriotes grecs dans ses ports.

Les dissensions exprimées au sein du collège des commissaires sur cette question reflètent les divisions qui existent au sein des Etats membres, ont indiqué lundi des sources européennes.

Les commissaires chypriote grec Markos Kyprianou (Santé), grec Stavros Dimas (Environnement), français Jacques Barrot (Transports) et autrichienne Benita Ferrero-Waldner (Relations extérieures) sont ainsi sur une ligne plus dure que le reste de la Commission.

"Ces quatre là sont pour une rédaction plus sèche des conclusions, même si sur le fond tout le monde est d'accord", a précisé l'une des sources européennes.

Dans les discussions au niveau des Etats membres, les Chypriotes grecs menacent de poser leur veto à chaque étape des négociations avec Ankara, soutenus en cela régulièrement par la Grèce, ancienne puissance tutélaire.

L'Autriche et la France, poussées par des opinions publiques de plus en plus hostiles à l'entrée des Turcs dans l'UE, ont également adopté depuis plus d'un an une attitude plus que réservée à l'égard d'Ankara. (AFP, 6 nov 2006)

Le gouvernement turc peu enclin à avancer avant une année électorale

Le gouvernement turc est peu enclin à avancer sur le dossier chypriote qui empoisonne ses relations avec l'Union européenne à l'orée d'une année électorale, estimaient lundi les analystes à la veille d'un rapport critique de l'UE sur les négociations d'adhésion d'Ankara.

Une élection présidentielle pour laquelle le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan pourrait se porter candidat est prévue en avril 2007, et des législatives doivent se dérouler en novembre de la même année.

Les ambitions présidentielles présumées de M. Erdogan, un ancien islamiste, suscitent déjà une vague de contestation dans un pays laïque, et le gouvernement souhaite ne pas être perçu en outre par l'opinion publique comme un cabinet qui cède sur Chypre, une "cause nationale" pour les Turcs.

"Le gouvernement semble avoir les mains liés sur Chypre avant les élections", a affirmé Fatma Yilmaz, analyste à l'Institut des études stratégiques (USAK).

Pour cet expert, le gouvernement ne fera rien sur Chypre avant que les Turcs ne se décident sur leur prochain gouvernement.

Toute décision permettrait à l'opposition parlementaire d'agiter la rhétorique: "vous avez vendu Chypre", selon Mme Yilmaz.

La Commission européenne rendra public mercredi son rapport annuel sur la Turquie dans lequel "le statu quo concernant le protocole d'union douanière (de la Turquie avec l'UE) sera forcément reflété" selon une source européenne.

Chypre, divisée depuis 1974, sera immanquablement évoqué lors du prochain sommet européen de décembre.

La Turquie a signé en juillet 2005 le protocole dit d'Ankara qui étend son union douanière avec l'UE aux 10 Etats membres entrés dans le bloc européen en 2004, dont la partie grecque de l'île divisée de Chypre, que la Turquie ne reconnaît pas.

Mais les Turcs refusent d'appliquer ce protocole à Chypre, refusant l'entrée de leurs ports et aéroports aux navires et avions chypriotes malgré les appels répétés de l'UE.

Les efforts de la présidence finlandaise de l'UE, qui a présenté un compromis pour lever l'embargo commercial de l'entité chypriote-turque (nord) et ouvrir quelques ports turcs aux navires chypriotes grecs, n'ont pas abouti.

Les Chypriotes grecs (sud) bloquent également depuis leur entrée dans l'UE en 2004 des mesures promises pour rompre l'isolement commercial de la République turque de Chypre du Nord (KKTC, uniquement reconnue par Ankara).

"La Turquie estime en avoir fait assez sur Chypre. Je ne vois pas le gouvernement en faire davantage à terme", estime Cengiz Aktar, universitaire spécialiste du dossier européen.

"Ankara n'est pas contre la ratification du protocole d'Ankara mais elle veut en contre-partie une levée des sanctions visant la KKTC", dit-il.

Il exclut toutefois la possibilité évoquée par plusieurs responsables européens d'une suspension totale ou partielle des pourparlers lancés en 2005, si Ankara ne respectait pas ses engagements douaniers.

"Les négociations d'Ankara sont déjà de fait suspendues en raison de la menace de veto de Nicosie à chaque étape du processus" qui nécessite l'unanimité des 25 Etats membres pour l'ouverture et la clôture des chapitres de l'acquis communautaire, souligne M. Aktar.

"Cet état de fait ne se traduira jamais en état de droit" pour un pays stratégiquement important pour l'UE, ajoute l'analyste.

Pour Beril Dedeoglu de l'Université Galatasaray d'Istanbul, la question chypriote n'est pas seulement liée aux élections.
 "La Turquie ne fera rien sans un geste de bonne volonté des Européens", commente ce professeur de relations internationales.

"Les Turcs s'interrogent sur l'utilité de faire des concessions sur Chypre alors que l'UE n'en veut pas de nous", souligne la spécialiste, faisant référence à la montée de l'hostilité européenne à une adhésion de la Turquie. (AFP, Burak Akinci, 6 nov 2006)

Erdogan a-t-il promis d'accepter la conception chrétienne de l'homme?

L'ancien Premier ministre belge et le président du Parti populaire européen (PPE) Wilfrid Martens a, dans une interview au quotidien belge Le Soir, révélé que le Premier ministre islamiste de Turquie Erdogan aurait clairement dit qu'il pouvait accepter la conception chrétienne de l'homme.

M. Martens a souligné dans la même interview que le PPE, auquel l'AKP d'Erdogan veut adhérer, défend le statut de "partenariat privilégié" pour la Turquie au lieu d'adhésion.

Voici la question du Soir et la réponse de M. Martens:

Question:

Vous négociez l'adhésion au PPE de l'AKP, le parti de l'actuel Premier Ministre turc, Recep Tayyip Erdogan; en même temps, vous ne voulez pas d'une adhésion de la Turquie à l'Union. N'est-ce pas une position contradictoire?


Réponse:

L'AKP a accepté le fait que le PPE est démocrate-chrétien. M. Erdogan a très clairement dit qu'il pouvait accepter la conception chrétienne de l'homme. C'est une chose. L'adhésion à l'Union en est une autre.  Et nous posons la question: quel est le chemin le plus sûr et le plus rapide vers la coopération renforcée que nous jugeons souhaitable avec la Turquie? Le partenariat privilégié? Ou des négociations pleines d'obstacles? … L'adhésion de la Turquie sera un chemin très long est très difficile. Il est plus réaliste de défendre aujourd'hui le partenariat privilégié, qui peut être mis en oeuvre assez rapidement et dont le résultat indiquera s'il y a une possibilité d'adhésion ultérieure." (Le Soir, Propos recueillis par Dominique Berns, 4-5 novembre 2006)

UE: Carton jaune à Ankara, en attendant le rouge?

La Commission européenne pourrait ne pas se prononcer mercredi sur une éventuelle suspension des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, laissant aux Etats membres la responsabilité de tirer les conséquences du non-respect par Ankara de ses engagements envers Chypre.

"Le statu quo concernant le protocole d'union douanière (de la Turquie avec l'UE) sera forcément reflété dans le rapport" annuel de la Commission mercredi, a indiqué une source européenne.

Mais Bruxelles ne devrait pas recommander de suspension, même partielle, des négociations d'adhésion avec ce pays stratégiquement très important pour l'UE, selon un diplomate européen.

La Turquie a signé en juillet 2005 le protocole dit d'Ankara qui étend son union douanière avec l'UE aux 10 Etats membres entrés dans le bloc européen en 2004, dont la partie grecque de l'île divisée de Chypre.

Mais les Turcs refusent toujours d'appliquer ce protocole à Chypre, refusant l'entrée de leurs ports et aéroports aux navires et avions chypriotes malgré les appels répétés de l'UE.

Ali Babacan, négociateur en chef de la Turquie, a estimé samedi une suspension des pourparlers "très peu probable".

Pourtant, de nombreux responsables européens ont menacé la Turquie ces derniers mois d'une suspension au moins partielle de ces négociations commencées en octobre 2005 si elle s'obstinait à laisser ses ports fermés aux navires chypriotes grecs.

Mais "les conséquences seraient négatives aussi bien pour la Turquie que pour l'Union européenne", a prévenu M. Babacan. "L'Union européenne a prouvé à plusieurs reprises que quand elle prend une décision collégiale, la raison prévaut", a-t-il ajouté.

Le problème chypriote et la menace de veto de Nicosie à chaque étape du processus d'adhésion mettent régulièrement en danger les négociations avec Ankara.

Les Chypriotes grecs bloquent également depuis leur entrée dans l'UE en 2004 des mesures promises pour rompre l'isolement commercial de la République turque de Chypre du Nord (RTCN, uniquement reconnue par Ankara).

Les efforts de la présidence finlandaise de l'UE, qui a présenté il y a quelques semaines un plan pour lever l'embargo commercial de la RTCN et ouvrir du même coup quelques ports turcs aux navires chypriotes grecs, ont été infructueux.

Une réunion de la dernière chance programmée dimanche et lundi en Finlande, juste avant le rapport de Bruxelles, a même été annulée, Helsinki n'ayant pu convaincre toutes les parties de s'asseoir à la même table.

Quelles que soient les conclusions -- ou l'absence de conclusions-- du rapport de mercredi concernant le protocole d'Ankara, les 25 se prononceront sur la question lors du sommet européen de décembre, où ils auront également en tête le carton jaune adressé à Ankara par la Commission sur d'autres sujets.

"Le rythme des réformes s'est ralenti. En 2007, il sera important d'entreprendre des efforts importants pour étendre l'élan des réformes dans toute la Turquie", selon le projet de rapport dont l'AFP a pris connaissance et qui peut encore être modifié.

"Il est nécessaire d'assurer sans délai la liberté d'expression en abrogeant ou en amendant l'article 301" du code pénal turc qui a permis la poursuite de dizaine de journalistes et écrivains dont le prix Nobel de littérature 2006 Orhan Pamuk, souligne également le texte.

A trois jours de sa publication, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'est finalement déclaré dimanche "ouvert" à un amendement de cet article, pour le mettre "en conformité avec l'esprit et la lettre des réformes".

Malgré quelques progrès, le constat globalement négatif encourage l'hostilité croissante des opinions publiques européennes envers la Turquie et, en retour, la méfiance grandissante de la population turque envers l'UE.

Ainsi, selon un récent sondage, 78,1% des Turcs n'ont pas confiance en l'UE et seulement 32,2% soutiennent l'adhésion, contre 57,4% il y a un an. (AFP, 5 nov 2006)

Merkel: La question chypriote menace l'entrée d'Ankara dans l'UE

La question chypriote menace l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, a estimé dans un entretien à la presse la chancelière allemande Angela Merkel, qui prendra la présidence de l'UE en janvier 2007.

"Nous avons besoin de mettre en place le Protocole d'Ankara sur la libre circulation des biens qui inclut Chypre. Sinon, nous aurons un gros problème en matière de poursuite des négociations d'adhésion", a déclaré la chancelière au quotidien Süddeutsche Zeitung à paraître lundi.

"J'appelle la Turquie à tout faire pour ne pas en arriver à cette situation et à ne pas mener l'Union européenne à cette situation", a-t-elle ajouté.
 La Turquie a signé en juillet 2005 le protocole dit d'Ankara qui étend son union douanière avec l'UE aux 10 Etats membres entrés dans le bloc européen en 2004, dont la partie grecque de l'île divisée de Chypre.

Mais les Turcs refusent toujours d'appliquer ce protocole à Chypre, refusant l'entrée de leurs ports et aéroports aux navires et avions chypriotes malgré les appels répétés de l'UE.

Mme Merkel a également espéré que l'annulation de rencontres prévues ce week-end par la présidence finlandaise entre des représentants turcs et chypriotes ne serait pas "le dernier mot".

Selon une source européenne, les Turcs sont à l'origine de cette annulation, Ankara étant mécontente de la forme que ces discussions auraient prise et notamment de la présence des Chypriotes grecs à la table des négociations.

La question de Chypre, dont la partie nord est occupée par la Turquie depuis 1974, est l'un des plus gros obstacles à la candidature d'Ankara à l'UE. De nombreux responsables européens ont menacé la Turquie ces derniers mois d'une suspension au moins partielle des négociations d'adhésion, commencées en octobre 2005, si elle s'obstinait à laisser ses ports fermés aux navires chypriotes grecs.

Angela Merkel avait affirmé lors d'une visite à Istanbul le mois dernier que le conflit autour de Chypre pouvait être résolu par des "négociations constructives". (AFP, 5 nov 2006)

Olli Rehn: Our relations with Ankara are schizophrenic

Olli Rehn, the EU Commissioner for Expansion, has characterized EU relations with Ankara as "schizophrenic" in an interview with the French newspaper Liberation. While asserting that he was against the freezing of talks with Ankara, Rehn did underscore some of the difficulties in Turkey's quest for EU accession, pointing to issues such as freedom of expression and freedom of religion as being areas where reforms had to continue. Rehn did also stress the need for "fairness" towards Turkey from the EU, saying "The union must come through on its promises."

He then went on to say: "Our relations with Turkey are schizophrenic. In the EU we downgrade strategic importance, while in Turkey, to the contrary, it is so upgraded in terms of importance that it is thought there that greater tolerance can be brought about on the subject of criteria for membership. But it won't be that way."

Rehn characterized the issue of opening up air and sea ports to Southern Cyprus as "the key issue of the fall" in his Liberation interview, applauding Finland for its efforts to find a solution.

Rehn: Military in Turkey needs to be under clear control of civilian gov.

Rehn also focused on the role of the military in Turkish civilian and political life, noting there while great steps had been taken in terms of the democratization of the role of the military's role, there was much more to be reformed. He said "I respect the authority of the Turkish military within the framework of the defense area, however the military must also clearly be under the authority and control of the civilian administration." When reminded in the interview that the military in Turkey was the guarantor of secularity and democracy, Rehn said "The EU does not want to abet the Islamicists in Turkey. I can guarantee you this." He then recalled that past efforts by the Turkish military to interfere in and prevent the spread of Islamic schools in Turkey had failed.

In response to Liberation-posed question about the so-called Armenian genocide, Rehn noted that while recognition of the Armenian genocide was not a pre-condition for membership in the EU, that peace of one of the founding values of Europe. (Hurriyet, November 1, 2006)

Borrell adresse un sérieux rappel à l'ordre à la Turquie

Le président du Parlement européen Josep Borrell a adressé mardi soir au parlement grec un sérieux rappel à l'ordre à la Turquie lui demandant de respecter les valeurs de l'Union européenne et d'ouvrir ses ports et aéroports à Chypre.

Le Parlement européen "ne transigera pas sur le respect des critères, des valeurs et des principes fondamentaux qui ont un rapport avec les relations de bon voisinage et le respect du droit international", a déclaré M. Borrell devant les députés grecs, selon ses propos rapportés par l'agence de presse d'Athènes (ANA, semi-officielle).

"Il n'est pas possible d'accepter l'adhésion d'un pays qui ne respecte pas ces conditions et cela a été clairement dit à la Turquie", a ajouté M. Borrell qui effectue une visite en Grèce.

Le président du parlement de Strasbourg a affirmé que le parlement était "vigilant" et avait "une position très critique face à la Turquie à laquelle il avait à maintes reprises souligné qu'elle devait se plier aux conditions et aux principes de l'UE".

Il a insisté sur le fait que le parlement européen "exigeait que la Turquie ouvre ses ports et aéroports" à Chypre, rappelant qu'Ankara s'était engagé à étendre l'union douanière aux dix nouveaux pays de l'UE et qu'elle continuait d'appliquer cet accord à Chypre.

Il a rappelé que le parlement européen souhaitait une "Chypre unifiée". "Nous ne pouvons pas avoir dans l'Union le seul +mur+ qui persiste en Europe", soutenant fermement les négociations en cours menées par la présidence finlandaise de l'UE pour une solution du problème.

La présidence finlandaise organise les 5 et 6 novembre une réunion sur le problème chypriote, juste avant la publication d'un rapport crucial de la Commission européenne sur les progrès de la Turquie vers l'UE.

Elle a présenté il y a quelques semaines un plan sur Chypre qui se concentre sur la levée de l'embargo commercial imposé à la partie nord (Chypriotes turcs) de l'île divisée depuis 1974.

La fin de l'isolement de Chypre du nord est réclamée par Ankara pour laisser entrer dans ses propres ports et aéroports les navires et avions chypriotes grecs.

Plusieurs responsables européens ont menacé ces derniers mois la Turquie d'une suspension au moins partielle des négociations sur son adhésion à l'UE, commencées en octobre 2004, si elle refusait l'ouverture de ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes grecs.

M. Borrel s'est entretenu mardi avec la présidente du parlement grec Anna Psarouda-Bénaki, le Premier ministre Costas Caramanlis, la ministre des Affaires étrangères Dora Bakoyannis, et les chefs des partis politiques grecs. (AFP, 1 nov 2006)

Rapport annuel: Bruxelles va sans surprise taper sur les doigts d'Ankara  

La Commission européenne va sans surprise taper sur les doigts d'Ankara la semaine prochaine, en dénonçant le ralentissement des réformes et le non respect de ses engagements sur Chypre, dans un rapport crucial pour l'avenir des relations entre l'UE et la Turquie.

"Le rythme des réformes s'est ralenti. En 2007, il sera important d'entreprendre des efforts importants pour étendre l'élan des réformes dans toute la Turquie", selon le projet de rapport dont l'AFP a pris connaissance mardi et qui pourra encore être modifié d'ici son adoption le 8 novembre.

"En 2006, la Turquie a continué à faire des progrès dans les réformes, particulièrement avec l'adoption récente du neuvième paquet de réformes", un ensemble législatif très attendu par Bruxelles et qui comprend notamment la création d'un poste de médiateur chargé de régler les conflits entre l'Etat et les citoyens.

Seule une disposition controversée sur l'élargissement de la liberté de culte, en particulier sur la restitution des biens appartenant aux fondations religieuses non-musulmanes, est encore en discussion.

"De plus, le nombre de cas de torture et de mauvais traitements a diminué, en ligne avec la politique de tolérance zéro", notent les auteurs du rapport, qui sont en revanche beaucoup plus critiques sur la liberté d'expression.

"Il est nécessaire d'assurer sans délai la liberté d'expression en abrogeant ou en amendant l'article 301" du code pénal turc, souligne le texte.

Le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn réclame depuis des mois la modification ou la suppression de cet article qui a permis à la justice de poursuivre plusieurs dizaines d'auteurs, dont le prix Nobel de littérature 2006 Orhan Pamuk.

Les autres principaux points du rapport ont d'ailleurs déjà été évoqués par M. Rehn, notamment les progrès nécessaires en matière de liberté religieuse, de droits des femmes ou encore de droits et de libertés de la population kurde.

La Commission ne manquera pas non plus le 8 novembre de rappeler Ankara à ses engagements sur Chypre.

La Turquie a signé en juillet 2005 le protocole dit d'Ankara, qui étend son union douanière avec l'UE aux dix Etats membres entrés dans le bloc européen en 2004, dont la République de Chypre, la partie chypriote grecque du sud de l'île divisée depuis 1974.

Mais Ankara refuse toujours d'ouvrir ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes grecs et exige au préalable la levée de l'isolement de la République turque de Chypre du nord (RTCN, reconnue par la seule Turquie).

Pour sortir de cette impasse, la présidence finlandaise de l'UE a présenté il y a quelques semaines un plan qui se concentre sur la reprise du commerce direct entre la partie chypriote turque et l'UE.

Selon une source turque, ce compromis prévoit notamment la reprise de ce commerce direct via le port de Famagouste (partie nord) et le transfert à l'ONU du contrôle de la ville-fantôme de Varosha, banlieue de Famagouste.

Mais pour accepter le plan finlandais, Nicosie qui bloque depuis son entrée dans l'UE en 2004 toute mesure commerciale en faveur de Chypre du Nord, réclame le retour à Varosha, vidée lors de l'invasion turque de 1974, des Chypriotes grecs, ses "habitants légitimes".

Pour tenter de parvenir à une solution, la présidence de l'UE a invité tous les acteurs concernés à une réunion de la dernière chance dimanche et lundi en Finlande.

La Commission attend d'ailleurs l'issue de cette réunion pour écrire les "conclusions" de son rapport, ont indiqué des sources européennes.

Ces derniers mois, plusieurs responsables européens ont menacé la Turquie d'une suspension au moins partielle de ses négociations d'adhésion à l'UE si elle n'ouvrait pas ses ports aux navires chypriotes.

Quelle que soit la position de la Commission, les 25 examineront la question chypriote lors de leur sommet de décembre. (AFP, 1er nov 2006)

Turquie-USA/ Turkey-USA

US judge clears way for financial assistance to PKK

A U.S. federal judge has ruled that key portions of a presidential order blocking financial assistance to terrorist groups are unconstitutional, a move clearing the way for monetary assistance to the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK).

U.S. Los Angeles District Judge Audrey B. Collins, in a ruling released late Monday, found that two provisions of an executive order signed Sept. 23, 2001, are impermissibly vague because they allow the president to unilaterally designate organizations as terrorist groups and broadly prohibit association with such groups.

Amid Turkey's increasing calls for the US to move more aggressively against the PKK in northern Iraq, the Bush administration has cited its efforts to cut off funding from the terror group and urged European Union countries to do the same, but the new ruling endangers that strategy.

The ruling marks a victory for the Humanitarian Law Project and other plaintiffs in the case, who are seeking to provide support for the "lawful, nonviolent activities" of two groups designated terrorist organizations by the U.S. government: the PKK in Turkey and the Liberation Tigers of Tamil Eelam (LTTE), also known as the Tamil Tigers, in Sri Lanka. The ruling also further complicated the Bush administration's attempts to defend its aggressive anti-terrorism tactics in federal courts.

"The court's decision confirms that even in fighting terror, unchecked executive authority and trampling on fundamental freedoms is not a permissible option," Cole said in a statement.

The ruling is the latest setback for the administration's terrorism and detention policies, in lower courts and at the Supreme Court. In August, a federal judge in Detroit ruled that a National Security Agency warrantless wiretap program is unconstitutional. The government has appealed that ruling. (TNA with wire dispatches, 30 November 2006)

Le "taliban turc" affirme avoir été systématiquement torturé à Guantanamo

Murat Kurnaz, baptisé "le taliban turc" ou le "taliban de Brême", a affirmé avoir été systématiquement torturé pendant ses quatre années de détention à Guantanamo, dans un entretien avec une chaîne de télévision turque diffusé lundi soir.

Le jeune homme, appelé en Turquie le "taliban turc" et en Allemagne le "taliban de Brême" car il est originaire de cette ville du nord-ouest de l'Allemagne, a indiqué avoir été victime de "plusieurs types de tortures" qui vont de chocs électriques à la privation de nourriture.

Agé de 24 ans, l'homme aux cheveux longs et portant une longue barbe rousse, n'a laissé filtrer aucune émotion tout au long du reportage réalisé à Brême par CNN-Türk.

"Quand tu réponds +non+ à la question +est-ce que tu appartiens à Al-Qaïda ?+ ils t'infligent des chocs électriques sur la plante des pieds", une procédure pouvant durer jusqu'à trois heures", a-t-il dit, indiquant avoir perdu plusieurs fois conscience au cours de ces séances de tortures prolongées.

Il a aussi déclaré avoir été enchaîné une fois au plafond "pendant cinq jours".

"Ils viennent te redescendre et t'examiner avec un médecin le matin pour savoir s'ils peuvent continuer (...) pour que cela ne te tue pas", a raconté Murat Kurnaz.

"J'ai vu des gens mourir (...) parfois, je pensais que je partagerais leur sort", a ajouté l'ex-détenu.

Une commission d'enquête parlementaire allemande examine actuellement les accusations de Murat Kurnaz, qui a également affirmé avoir été maltraité par des soldats allemands quand il était en Afghanistan.

Il a été arrêté par les forces américaines au Pakistan après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Soupçonné d'activités terroristes, il avait été transféré dans une prison américaine à Kandahar, puis sur la base de Guantanamo (à Cuba) en 2002, avant d'être relâché l'été dernier, aucun élément probant n'ayant été découvert à son encontre. (AFP, 14 nov 2006)

Relations régionales / Regional Relations

L'"Alliance des civilisations" pour une solution urgente au Proche Orient

Le groupe de travail chargé de promouvoir une "Alliance des civilisations" entre l'Occident et le monde islamique a présenté lundi au secrétaire général de l'Onu Kofi Annan des propositions mettant l'accent sur la nécessité de résoudre le conflit israélo-palestinien.

"La question israélo-palestinienne est devenue un symbole clé du fossé entre les sociétés occidentales et musulmanes et reste une des menaces majeures pour la stabilité internationale", constate le groupe, réuni à Istanbul, dans des extraits de son rapport obtenus par l'AFP.

"La communauté internationale doit chercher une solution au conflit israélo-palestinien avec un sens renouvelé de l'urgence", enjoignent les 20 personnalités internationales du comité, appelant à "la convocation dès que possible d'une conférence internationale suivie par les parties prenantes".

Les 20 "sages", dont l'ex-président iranien Mohamed Khatami et le prix Nobel de la paix sud-africain Desmond Tutu, préconisent la rédaction d'un "livre blanc analysant la situation israélo-palestinienne de manière dépassionnée et objective".

Le rapport a été remis à M. Annan ainsi qu'aux initiateurs du projet, le Premier ministre espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, par les coprésidents du groupe de travail, l'Espagnol Federico Mayor, ancien chef de l'Unesco, et le ministre d'Etat turc Mehmet Aydin.

L'initiative, lancée par M. Zapatero en septembre 2004 à l'ONU, vise à rapprocher les institutions et les sociétés civiles pour surmonter les préjugés et les malentendus entre peuples de différentes cultures et religions.

"Nous préférerions penser le conflit israélo-arabe comme un conflit régional parmi d'autres. Mais il ne l'est pas", a déclaré M. Annan.

"Tant que les Palestiniens vivent sous occupation, exposés aux frustrations et aux humiliations quotidiennes, tant que des Israéliens sont tués par des bombes dans des bus et des discothèques, les passions resteront partout enflammées", a-t-il poursuivi.

Le rapport critique les opérations militaires occidentales en Irak et en Afghanistan, qui "contribuent au climat croissant de peur et d'animosité" aussi bien que "des interprétations déformées des enseignements islamiques" dans le monde musulman.

Il prévoit certaines mesures visant à favoriser sur le long terme une meilleure compréhension entre les cultures, comme un examen critique des manuels scolaires, la multiplication des échanges scolaires ou encore le lancement de campagnes médiatiques contre les discriminations.

"Ce sont des leçons importantes", a commenté M. Annan.

"Mais elles n'auront que peu d'impact si le climat actuel de peur et de suspicion continue d'être alimenté par les événements politiques, surtout ceux dans lesquels des peuples musulmans -Irakiens, Afghans, Tchétchènes et surtout sans doute Palestiniens- sont perçus comme les victimes d'actions militaires de puissances non musulmanes", a-t-il insisté.

M. Zapatero a jugé en conférence de presse que "la situation en Palestine (était) extrêmement sérieuse".

"Nous devons réagir rapidement et fermement", a-t-il ajouté, précisant qu'une initiative de l'Union européenne pour le Proche Orient, inspirée par l'Espagne, serait rendue publique la semaine prochaine.

Assurant que l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne serait "la réponse la plus efficace" aux tenants d'un choc des civilisations, M. Erdogan a estimé que les propositions des "sages" seraient un "document de référence qui sera discuté et servira de base de réflexion pendant de longues années".

M. Annan a indiqué que la mise en application du rapport donnerait certainement lieu "à d'importantes rencontres dans le futur", sans donner plus de précisions. (AFP, 13 nov 2006)

Un ouvrier turc, enlevé en juillet, tué en Irak

Un ouvrier turc enlevé en juillet dernier en Irak et dont les ravisseurs réclamaient une rançon a été tué, a annoncé lundi le ministère turc des Affaires étrangères.
 Le corps d'Yildirim Tek, retrouvé en septembre sur une route près de l'aéroport de Bagdad, a été identifié par des membres de sa famille à partir de photographies du cadavre, selon une déclaration de ministère.

L'homme avait été enlevé le 23 juillet par des inconnus qui réclamaient une rançon en échange de sa libération.

Le ministère a indiqué qu'il s'efforçait de faire rapatrier le corps de la victime en Turquie.

Plus d'une centaine de Turcs ont été tués en Irak depuis l'invasion du pays par les Etats-Unis en 2003.

Ce sont souvent des chauffeurs routiers, employés de sociétés turques travaillant en Irak, qui sont victimes de violences. (AFP, 13 nov 2006)

Erdogan et Zapatero appellent à agir contre les bombardements israéliens

Les Premiers ministres turc et espagnol, Recep Tayyip Erdogan et Jose Luis Rodriguez Zapatero, ont exhorté dimanche la communauté internationale à "agir" d'urgence face aux attaques israéliennes visant les Palestiniens.

"Il n'est pas possible d'accepter ce qui se passe en Palestine. Des gens innocents, des femmes, des enfants et des vieillards sont tués", a dit M. Erdogan lors d'une conférence de presse.

Il s'exprimait au terme d'une rencontre dans le cadre du projet d"Alliance des civilisations" entre l'Occident et le monde musulman qu'il parraine avec son homologue espagnol.

"Le monde ne peut rester silencieux face à ces atrocités, à cet usage excessif de la force", a-t-il dit.

M. Zapatero pour sa part a souligné la nécessité d'une intervention "urgente" de la communauté internationale pour mettre un terme aux bombardements israéliens.

"Nous ne pouvons rester silencieux et simples spectateurs des événements au Proche-Orient", a-t-il notamment dit.

Des bombardements israéliens ont tué le 8 novembre 19 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants dans le nord de la bande de Gaza, provoquant un tollé dans le monde.

Les deux hommes ont aussi indiqué avoir évoqué la candidature turque à l'Union européenne, processus menacé par le refus d'Ankara d'ouvrir ses ports et aéroports aux avions et navires chypriotes grecs en vertu d'un protocole que la Turquie a signé en 2005.

La Turquie demande au préalable la levée des sanctions internationales imposées contre la partie turque (nord) de Chypre.

"Nous ne voulons qu'une seule chose: la fin de l'isolement (des Chypriotes turcs). Si cela est fait nous ouvrirons et nos ports et nos aéroports", a indiqué M. Erdogan.

Pour essayer de désamorcer la crise annoncée entre l'UE et la Turquie, la Commission européenne a souhaité mercredi donner plus de temps à un compromis préparé par la présidence finlandaise et s'est gardée à ce stade de préconiser une suspension des pourparlers d'adhésion, laissant le soin aux dirigeants européens de trancher les 14 et 15 décembre prochains.

MM. Zapatero et Erdogan ont par ailleurs signé un "document stratégique" qui trace les grandes lignes des relations politiques, commerciales et culturelles entre leurs deux pays.

Un forum économique turco-espagnol doit se tenir lundi matin à Istanbul qui sera suivi d'une réunion de l'"Alliance des civilisations". Un plan d'action auquel un comité de sages a mis la dernière touche dimanche dans la métropole  sera remis aux deux chefs de gouvernement et au secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan.

Celui-ci contiendra une série de recommandations pour la mise en oeuvre de cette initiative.

L'idée a été lancée en septembre 2004 à l'ONU par M. Zapatero. L'initiative est également soutenue par la Turquie et par M. Annan.

Le Comité des Sages regroupe 19 personnalités comme l'ancien président iranien Mohamed Khatami et l'ancien ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine.

Il est coprésidé par l'ancien directeur général de l'Unesco, l'Espagnol Federico Mayor, et le Turc Mehmet Aydin, ministre d'Etat et professeur de théologie.

L'initiative vise à rapprocher les institutions et les sociétés civiles pour surmonter les préjugés et les malentendus entre peuples de différentes cultures et religions. (AFP, 12 nov 2006)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Papadopoulos critique l'UE après sa recommandation sur la Turquie

Le président chypriote Tassos Papadopoulos a critiqué jeudi l'Union européenne (UE) pour ne pas avoir adopté une décision plus ferme après le refus de la Turquie d'ouvrir ses ports aux navires immatriculés dans l'île, un pays membre du bloc européen depuis 2004.

M. Papadopoulos a indiqué que le gouvernement chypriote-grec, internationalement reconnu par la communauté internationale, avait espéré davantage de pressions sur la Turquie plutôt qu'un simple gel partiel des négociations d'adhésion à l'UE, comme l'a recommandé mercredi la commission européenne.

"Nous ne sommes pas satisfaits de cette décision qui ne met aucune pression sur la Turquie pour qu'elle se plie à ses obligations (...) ça n'est absolument pas efficace", a déclaré M. Papadopoulos à la presse.

"Tout le monde aurait voulu (...) une pression efficace (...) qui ne peut exister sans un calendrier pour réexaminer la position de la Turquie, pour (la) convaincre de se conformer (à ses obligations), ou suggérer d'autres ou de plus fortes sanctions", a-t-il ajouté.

A la question de savoir quels types d'actions Chypre envisageait de prendre pour faire valoir son point de vue au sein de l'UE, le président a refusé de révéler sa stratégie.

En raison du refus de la Turquie d'ouvrir ses ports aux navires chypriotes grecs, la Commission a recommandé mercredi de suspendre les discussions sur 8 des 35 chapitres thématiques qui jalonnent les négociations Turquie-UE.

Les chapitres visés sont ceux qui touchent notamment aux questions d'union douanière et plus largement des relations Turquie-Chypre.

La Commission demande aussi à ce qu'aucun des autres chapitres qui pourraient être discutés ne puisse être clos tant que la Turquie n'aura pas rempli ses obligations envers Chypre.

 Les ministres des Affaires étrangères de l'UE doivent prendre une décision finale sur la recommandation de la commission européenne le 11 décembre.

L'île de Chypre est divisée depuis 1974, lorsque l'armée turque a envahi le nord de l'île après un coup d'Etat d'ultra-nationalistes chypriotes-grecs voulant rattacher l'île à la Grèce.

La Turquie ne reconnaît pas la République de Chypre, dont l'autorité ne s'étend, de facto, qu'au sud de l'île. (AFP, 30 nov 2006)

La Grèce reproche à la Turquie sa rigueur face aux orthodoxes

Athènes a jugé jeudi qu'Ankara perdait des points en Europe du fait de son attitude envers le patriarcat oecuménique orthodoxe, siégeant à Istanbul, où doit se rendre le pape Benoît XVI lors de sa visite en Turquie la semaine prochaine.

Au lieu "d'exploiter le capital culturel, politique et diplomatique que constitue la présence" de ce patriarcat, qui jouit d'une primauté d'honneur dans le monde orthodoxe, la Turquie en fait "un obstacle sur sa route européenne", a estimé le porte-parole du ministère grec des Affaires Etrangères, Georges Koumoutsakos.

"Il s'agit d'une grande erreur d'estimation, dont j'espère que la Turquie va prendre conscience", a-t-il ajouté, appelé à commenter au cours d'un entretien sur une radio grecque la prochaine visite du pape en Turquie.

En dépit de pressions américains et européennes, la Turquie se refuse toujours à reconnaître le caractère "oecuménique" du patriarcat orthodoxe, qui  date de Byzance (IIIe siècle) et lui refuse de faire fonctionner un séminaire pour assurer le renouvellement de son clergé.

La rencontre prévue entre le pape et le patriarche Bartholomée 1er doit au contraire rappeler que le patriarcat constitue l'interlocuteur privilégié du Vatican dans le cadre du dialogue oecuménique visant à dépasser le schisme des Eglises d'Orient et d'Occident.  (AFP, 23 nov 2006)

Papadopoulos remet au pape des photos d'églises détruites par les Turcs

Le président chypriote Tassos Papadopoulos a été reçu vendredi par le pape Benoît XVI, à qui il a offert un album de photos d'églises détruites ou désaffectées dans la partie turque de l'île, ont constaté les journalistes accrédités au Vatican.

Benoît XVI et le président chypriote ont eu vendredi au Vatican un entretien qualifié de "cordial" par le Saint-Siège, qui a salué dans un communiqué "la liberté" dont jouissent les catholiques dans l'île.

M. Papadopoulos a indiqué dans une conférence de presse à Rome avoir invité le pape à Chypre. Il a également précisé en réponse à une question que le prochain voyage de Benoît XVI en Turquie n'a pas été abordé.

A 18 jours de ce voyage, le pape et le président chypriote, venu spécialement à Rome pour cette visite au pape, ont parlé de la situation "des diverses communautés chrétiennes de l'île", selon le communiqué du Vatican. La population de Chypre est majoritairement orthodoxe.

Les entretiens ont également porté sur l'intégration européenne, pour souligner la nécessité d'un "dialogue entre cultures et religions".

L'accueil réservé par Chypre aux réfugiés lors du "récent conflit au Liban" a également été abordé, durant cet entretien qui a duré 20 minutes.

Au moment du traditionnel échange des cadeaux, le président chypriote a remis au pape une icône du 19ème siècle provenant d'une église détruite dans la zone turque, ainsi qu'un album de photographies de 300 églises détruites ou affectées à d'autres usages dans cette partie de l'île.

"Incroyable", a murmuré en anglais le pape, très ému.

Le président Papadopoulos était notamment accompagné de son ministre des Affaires étrangères Yiorgos Lillikas.

Cette visite intervient à un peu plus de deux semaines du voyage de Benoît XVI en Turquie, et au moment où l'Union européenne, à la satisfaction de Chypre, presse la Turquie d'ouvrir ses portes aux navires chypriotes grecs.

Le président chypriote a réaffirmé durant une conférence de presse que son pays s'opposerait à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne si elle ne respectait pas l'intégralité des directives qui lui ont été fixées.

"On n'entre pas dans l'UE comme on choisit un menu à la carte", a-t-il dit, tout en estimant que la question de l'entrée de la Turquie "ne se posera pas l'an prochain, mais dans de nombreuses années".

Ankara refuse en particulier d'ouvrir ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes grecs. (AFP, 10 nov 2006)

L'echec de l'initiative finlandaise pour une solution à la question chypriote

Les conditions d'une rencontre, annulée jeudi, entre Turcs et Chypriotes sur le problème de Chypre n'étaient "pas réunies", mais les contacts vont se poursuivre, a indiqué le ministre finlandais des Affaires étrangères Erkki Tuomioja.

La présidence finlandaise de l'Union européenne (UE) avait convié à une réunion les 5 et 6 novembre à Helsinki le chef de la diplomatie de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), uniquement reconnue par Ankara, Turgay Avci, ainsi que ses homologues de la république de Chypre, George Lillikas, et de Turquie Abdullah Gül.

"Notre ambition était de rechercher une solution qui permette la poursuite des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE et l'amélioration de la situation dans les deux entités chypriotes", a expliqué Erkki Tuomioja dans un communiqué.

"A cette fin, nous étions disposés à organiser des négociations en Finlande entre toutes les parties. Malheureusement, les conditions n'étaient pas réunies avant la présentation du rapport de la Commission européenne sur la Turquie le 8 novembre", a-t-il dit.

"Nous continuons à rechercher une solution", a assuré le chef de la diplomatie finlandaise, soulignant que les discussions jusqu'ici avaient notamment traité du processus d'adhésion de la Turquie et "de la perspective de (reprendre le) commerce direct entre l'UE et la partie nord de Chypre".

Selon une source européenne, ce sont les Turcs qui sont à l'origine de cette annulation. Ankara est en effet mécontent de la forme qu'auraient prises ces discussions, et notamment de la présence, à la table des négociations, des Chypriotes grecs.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a de son côté indiqué avoir suggéré lundi à son homologue finlandais Martti Vanhanen que la Grèce soit impliquée dans le processus de discussions sur Chypre.

"Je lui ai dit qu'il n'était pas possible pour notre ministre des Affaires étrangères de participer à une réunion sans la participation du ministre grec des Affaires étrangères", a déclaré M. Erdogan.

Dans un communiqué, Mme Bakoyannis a souligné que la Turquie avait été invitée à la réunion informelle sur Chypre "en raison de la présence de troupes turques (dans le nord de l'île) qui devraient quitter certaines régions pour aider au commerce entre l'UE et les Chypriotes turcs".

"La Grèce n'a jamais été invitée à cette réunion informelle, et il n'y avait par ailleurs aucune raison qu'elle y soit invitée", a-t-elle ajouté.

D'autre part, le Premier ministre grec Costas Caramanlis a mis en garde jeudi Ankara contre son refus de remplir ses obligations vis-à-vis de l'Union européenne (UE) et l'a appelé à s'adapter à l'acquis européen pour ne pas freiner son processus d'adhésion.

"Si la Turquie veut vraiment avancer vers l'Europe, elle doit prendre conscience de ses engagements vis-à-vis des 25", a déclaré M. Caramanlis lors d'un discours prononcé au parlement sur la politique étrangère.

"Même si on reconnaît qu'il y a eu quelques réformes, Ankara n'a pas fait de pas importants pour remplir toutes ses obligations envers l'UE", a ajouté M. Caramanlis, soulignant toutefois que son pays "continuait de soutenir l'adhésion du pays voisin à l'UE et son adaptation à l'acquis communautaire".

Se référant à la communauté orthodoxe grecque et au Patriarcat oecuménique siégeant à Istanbul, M. Caramanlis a noté qu'Ankara n'avait pas encore procédé à l'amélioration des droits sur la liberté de la religion et des minorités.

Sur le refus d'Ankara de reconnaître Chypre et d'appliquer le protocole dit d'Ankara, qui étend son union douanière avec l'UE aux dix nouveaux Etats membres entrés en 2004, dont Chypre, M. Caramanlis a affirmé que "ce paradoxe politique d'un pays candidat qui ne reconnaît pas un pays-membre de l'UE ne peut pas se poursuivre sans cesse".

La République de Chypre, quant à elle, a imputé  à la Turquie la responsabilité de l'annulation in extremis d'une réunion prévue par l'Union européenne pour tenter de résoudre la question de la division de l'île.

"D'après ce que comprenons, (l'annulation) est due aux positions et aux conditions avancées par la partie turque qui, avec son approche globale, a rendu la tenue des discussions impossible", a déclaré le porte-parole du gouvernement chypriote, Christodoulos Pashardes.  (AFP, 2 nov 2006)

Les propositions des Finlandais pour sortir de l'impasse chypriote

Les détails de la proposition de la présidence finlandaise sur Chypre n'ont pas été dévoilés officiellement mais des éléments épars, de sources diplomatiques ou dans la presse, permettent de reconstituer ce plan qui veut empêcher une crise avec Ankara.

La présidence finlandaise a prévu une réunion de la dernière chance dimanche et lundi en Finlande pour discuter de ce plan avec les acteurs concernés, avant la publication le 8 novembre du rapport annuel de la Commission européenne sur les progrès de la Turquie.

Le plan finlandais prévoit la reprise du commerce direct entre l'UE et la République chypriote de Chypre du Nord (RTCN) via le port de Famagouste qui passerait sous supervision de l'UE.

Les Finlandais ont également proposé le transfert à l'ONU de la ville-fantôme de Varosha, banlieue de Famagouste, vidée de ses habitants chypriotes grecs, depuis l'invasion turque de 1974. Ces Chypriotes grecs, qui possèdent encore des biens dans la ville, ne pourraient malgré tout pas y retourner avant un temps encore indéterminé.

En échange de la levée de l'embargo commercial sur le nord de l'île, la Turquie ouvrirait quelques uns de ses ports aux navires chypriotes grecs, à qui elle refuse l'entrée malgré la signature en juillet 2005 d'un accord étendant son union douanière avec l'UE aux dix Etats membres entrés dans le bloc européen en 2004, dont la partie sud de Chypre.

L'ouverture de ces ports permettrait d'adoucir les responsables européens, dont plusieurs ont menacé la Turquie d'une suspension au moins partielle de ses négociations d'adhésion à l'UE commencées en octobre 2005.

Les dirigeants de la RTCN, uniquement reconnue par Ankara, réclament une levée "inconditionnelle" de leur isolement, comme promis par l'UE.

En 2004, après le "non" des Chypriotes grecs au plan du secrétaire général de l'ONU Kofi Annan sur la réunification de l'île, et l'entrée des Chypriotes grecs dans le bloc européen, l'UE s'était engagée à mettre en place des mesures commerciales en faveur de la partie nord qui avait voté "oui" au plan Annan. Mais les Chypriotes grecs ont, depuis, toujours mis leur veto à ces mesures.

La RTCN demande également une levée générale et pas uniquement commerciale de son isolement, soutenue sur ce point par les Turcs.

Ankara souhaite ainsi incorporer au plan finlandais une ouverture de l'aéroport chypriote turc d'Ercan (Nicosie-nord) aux vols internationaux, alors qu'aujourd'hui tous les vols de et vers Chypre nord doivent passer par la Turquie.

Nicosie réclame de son côté le retour à Varosha de ses "habitants légitimes", les Chypriotes grecs, comme élément indispensable à l'acceptation de tout compromis. (AFP, 1er nov 2006)

Immigration / Migration

Confusion: Emir Kir n'a jamais accordé d'interview? Oui ou non ?

J'ai traduit et publié sur la liste de diffusion de Suffrage Universel une première revue de presse turque de ce mardi 28/11/2006 sur l'affaire Emir Kir (PS). Vous pouvez la lire ici:

Emir Kir : « Il n’y a pas de compte que je ne puisse rendre »

Après avoir montré une grande performance durant les élections régionales de 2004 en Belgique, après avoir été élu au Parlement bruxellois et ayant pris place dans le fauteuil de ministre, Emir Kir du PS (Parti Socialiste) a répondu aux  accusations à son égard qui circulent dans la presse.

Je n’ai peur de personne

Après avoir été nommé ministre, précisant qu’il subit des attaques de trois ailes, le Ministre Emir Kir, brisant son silence, a fait ces déclarations face aux accusations le concernant : « Du fait que je sois d’origine turque et vivant dans le pays, les associations arméniennes défendant les allégations de prétendu génocide arménien se sont activés depuis le premier jour où je suis devenu ministre dans le but de me faire tomber de mon siège de ministre et d’ailleurs ils continuent leurs efforts dans ce sens. Parallèlement à cela, mes adversaires politiques utilisent tous les moyens pour me coincer. Des Turcs qui me sont hostiles se sont ajoutés à ceux-ci. Il n’existe pas un ministre au monde qui se trouve dans ma situation. Mais je n’ai peur de personne. Mon front est dégarni et il n’y a pas de compte que je ne puisse rendre. En publiant sur leurs sites des déclarations remplies de mensonges à mon égard et utilisant des propos insultants, les attaques d’un journaliste indépendant turc et du Belge Pierre-Yves Lambert n’ont pas de fin. Utilisant à nouveau des documents faux, ils ont occupé la presse et ont continué leurs attaques. La seule chose qui me chagrine ici est de voir l’utilisation du nom d’une association dans le but de nuire et d’inclure des documents appartenant à cette association dans le dossier judiciaire. J’ai toujours été derrière mes signatures. On m’attaque parce que je suis Turc. Je laisse ces attaques à l’appréciation de l’opinion publique. » (Yusuf Cinal - Hürriyet, mardi 28 novembre 2006, p.16)

 photo d’Emir Kir et légende : « Les Turcs vivant en Belgique suivent également les attaques à l’égard du Ministre Emir Kir répondant aux accusations à son égard »

La position du PS est connue

Apprenant que le journaliste indépendant turc et Pierre-Yves Lambert ont écrit l’information selon laquelle « le Ministre Emir Kir a participé en 2004 à la campagne de signature de l’Association de la Pensée d’Atatürk ayant pour but de démanteler les inscriptions devant le monument au génocide arménien érigé dans la commune bruxelloise d’Ixelles », le Ministre-Président du gouvernement bruxellois Charles Picquet (sic.) s’est contenté de déclarer : « Le Ministre Emir Kir est victime de la jalousie des nationalistes turcs et des groupes nationalistes arméniens. Evidemment qu’il va lui-même apporter une réponse par rapport à cette information. Mais en tant que PS, nous reconnaissons qu’il y  a eu dans l’histoire un cide (sic.) et une déportation. Mais sur ce point, nous ne sommes pas l’instance décisionnelle. Le sujet concerne les historiens, les Etats de Turquie et d’Arménie. » (Yusuf Cinal - Hürriyet, mardi 28 novembre 2006, p.16)


Réaction quasi-immédiate du cabinet Kir :

"C'est avec stupéfaction que j'ai lu l'article paru le mardi 28 novembre 2006 en page 16 de Hürriyet, intitulé « Veremeyeceğim hesabım yok » et signé par Yusuf Çınal. Je n'ai en effet jamais accordé d'interview à ce Monsieur sur le sujet qui l'occupe dans cet article. Je m'inscris donc en faux contre l'ensemble des déclarations qu'il ose mettre dans ma bouche. Et je m'insurge contre le procédé qui est le sien: inventer de toutes pièces des propos malvenus et choquants. Je me réserve d'ailleurs la possibilité d'introduire une action en justice. La seule et unique déclaration que j'ai faite sur le sujet date du lundi 27 novembre 2006. La voici, dans son intégralité." (copie en turc sur www.binfikir.be)

Je vous propose d'examiner brièvement ce communiqué : "Emir Kir (PS) ne dit pas qu'il n'a 'jamais accordé d'interview à ce Monsieur', il précise pour l'instant que c'est 'sur le sujet qui l'occupe dans cet article'. Monsieur le Secrétaire d'Etat aime les 'nuances' alors faites attention à ce que vous écrivez pas la suite car il pourra toujours se réserver 'd'ailleurs la possibilité d'introduire une action en justice' à votre égard au cas où vous déformez ses propos. C'est votre serviteur toujours poursuivi en justice par Emir Kir qui vous le dit! (Mehmet Koksal, allochtone.blogspot.com, 28 novembre 2006)

Raids against Turkish democratic associations in Germany

In the morning of 28 November in different cities of Germany was hold raids against Turkish democratic associations and houses of members. Dozens of persons were arrested and after a while back released.

One of the associations is the Anatolian Peoples C ulture House of Stuttgart. The Anatolian Peoples Culture House of Cologne and the house of president also were victims of the raids. One of the apprehension s took place yesterday night at the entrance of this association. Ahmet Duzgun Yüksel, a lawyer of Turkey who lives for many years in Germany is still not released.

In Berlin, the Association of Struggle Against Racism (IKAD) and a house in Straubing was entered by the police. From the house, the police confiscated two PC's, some CD's, magazines such as "Yuruyus" (the march) and "Ekmek ve Adalet" (Bread and Justice) and a book called "Tutsak Dergiler" (Magazines of Captives).  (28 November, Halkinsesi-TV (www.halkinsesi-tv.com)

La Libre Belgique: Le Secrétaire d'Etat Emir Kir joue à "ni oui ni non"

Emir Kir (PS), secrétaire d'État bruxellois en charge du Patrimoine et des Monuments et Sites, s'est exprimé après que dimanche, le ministre-président bruxellois Charles Picqué (PS) l'a invité à dire si oui ou non il a signé une pétition remettant en cause le génocide arménien (LLB 27/11).

Dans sa réponse, M. Kir explique que son nom et sa signature figurent sur "la copie d'un extrait d'une pétition niant le génocide arménien", mais qu'il "n'a aucun souvenir d'avoir signé pareil document". Il ajoute que "cela lui paraît inconcevable" et que le contenu de la pétition "ne correspond en rien aux opinions qui sont les miennes". Un "ni oui ni non" qui ne répond cependant pas clairement à M. Picqué.

Ce n'est pas la 1e fois que le secrétaire d'Etat d'origine turque est mis sur la sellette quant à son opinion envers le génocide des Arméniens par les Turcs en 1915. En mai 2004, d'aucuns l'ont accusé d'avoir participé à une manifestation menée sous le mot d'ordre "Rejetez les affirmations de génocide", ce qu'a toujours réfuté M. Kir, arguant qu'il y a pris part sous le mot d'ordre de l'adhésion de la Turquie à l'Europe. Il a d'ailleurs engagé une procédure devant les tribunaux.

"J'ai toujours affirmé que les Arméniens avaient été victimes de massacres et de déportations atroces (...). Je comprends que ces faits puissent être qualifiés de génocide, mais ce n'est pas le rôle d'un responsable politique de décider de la pertinence de cette qualification", affirme M. Kir. Il a demandé à son avocat de solliciter la production de l'original de la pétition et sa version complète. Selon lui, dès que toutes les informations auront été réunies, il pourra démontrer avoir été "victime d'une déplorable manoeuvre de déstabilisation". Reste à espérer qu'il ne souffrira plus d'autre trou de mémoire... (La Libre Belgique, 28 novembre  2006)

Charles Picqué invite Emir Kir à s'expliquer

Le ministre-président se demande si le secrétaire d'État a oui ou non signé une pétition niant le génocide arménien

Invité hier par Pascal Vrebos sur RTL-Tvi, le ministre-président de la Région bruxelloise, Charles Picqué (PS) a été amené à parler de la polémique qui concerne le secrétaire d'État Emir Kir (PS), en charge des Monuments et Sites et de la Propreté publique.

Charles Picqué a demandé à son collègue de gouvernement à dire s'il a signé ou non une pétition remettant en cause le génocide arménien et demandant le démantèlement du monument en mémoire des victimes arméniennes de ces massacres datant de 1915.

"Tu réponds oui ou tu réponds non. Si c'est non, tu ne l'as pas signée, si c'est oui, tu dois savoir, c'est dans ta conscience personnelle, si c'était en connaissance de cause quant au contenu et à la portée de la pétition ou si tu l'as signée en n'étant pas assez attentif", a dit Charles Picqué à propos de cette pétition.

"Ces massacres et ces déportations ont eu lieu. Tout le débat, c'est y a-t-il eu génocide ou pas génocide ? Il y a eu des faits dont une nation se grandirait à dire qu'ils ont eu lieu", a encore déclaré le ministre-président.

Pour le chef de file du gouvernement bruxellois, Emir Kir est dans une position périlleuse. "Vous pouvez être dans une situation difficile parce que vous êtes soumis à une pression, dont il faut d'ailleurs faire l'analyse, c'est la pression d'une communauté qui, aujourd'hui, est très fort marquée par un nationalisme très dur", a-t-il dit en faisant référence à la communauté turque.

Charles Picqué rejoint ainsi les demandes de plusieurs parlementaires bruxellois, dont Viviane Teitelbaum (MR-LB). Vendredi, cette dernière avait posé une question d'actualité au secrétaire d'État à ce sujet. Emir Kir avait, alors, déclaré ne pas vouloir répondre s'il avait oui ou non signé cette pétition.

Nous avons contacté l'attachée de presse d'Emir Kir pour recueillir l'avis de celui-ci. Aucune suite n'a été donnée à notre demande. (La Dernière Heure, M.K., 27 novembre 2006)

Emir Kir se terre dans le mutisme

Hier, nous annoncions que la signature du secrétaire d'État en charge des Monuments et Sites et de la Propreté publique Emir Kir (PS) se trouvait en bas d'une pétition négationniste.

"Nous rejetons l'allégation injuste et irréaliste de génocide arménien. [...] Nous demandons la suppression immédiate de l'indication sur le monument au prétendu génocide arménien qui offense l'honneur du peuple turc et des Turcs vivant en Belgique." Tel en était l'en-tête...

Hier après-midi, la députée bruxelloise Viviane Teitelbaum (MR-LB) a posé, au Parlement bruxellois, une question d'actualité à Emir Kir à ce sujet. "Je voulais savoir s'il avait signé cette pétition, explique la parlementaire. Il m'a juste répondu qu'il ne répondait pas car c'était une pièce à ajouter à une affaire en justice en cours. Je regrette cette attitude. Se retrancher derrière une procédure judiciaire non liée à la question, c'est un peu facile. Cela montre une attitude dédaigneuse dans le chef du secrétaire d'État." Viviane Teitelbaum compte introduire une interpellation dès ce lundi.

Du côté des partenaires de la majorité, les réactions divergent. Si Yaron Pesztat, chef de groupe Ecolo, laisse le soin au parti socialiste de se prononcer sur cette affaire. Denis Grimberghs va plus loin pour le CDH, "Madame Teitelbaum a peut-être eu le tort de mélanger une affaire en cours avec une question mérite d'être approfondie". Pour le député, il aurait fallu se borner à parler de la signature. Il ajoute aussi que "ce qui me choque le plus, ce n'est pas tant la négation du génocide arménien - je comprends la réticence -, mais c'est la volonté de démanteler un monument de mémoire..."

Rudi Vervoort, chef de groupe PS, a une vision plus réservée de l'affaire. "Il faut être prudent, déclare-t-il. Laissons le temps aux historiens qui, eux-mêmes, ne sont pas d'accord à ce sujet, d'éclaircir ce problème." Et de rajouter, qu'il ne faudrait surtout pas stigmatiser une communauté dans cette histoire. "Mais si le MR veut aller au bout de sa logique, qu'il dépose une motion de défiance contre Emir Kir" , conclut-il. (La Dernière Heure, Mateusz Kukulka, 25 novembre 2006)

Les prisonniers du DHKC à Bruges en grève de la faim

Les prisonniers politiques du DHKC à Bruges se trouvent au 26e jour de grève de la faim en protestation contre des traitements inhumains et dégradants en prison.

Ils protestent contre des conditions de détention dans lesquelles la Belgique viole la Convention pour la prévention de la torture et d'autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants

Suivant en cela les termes de la Convention internationale de 1984/1987, l'article 3 de la Convention européenne des Droits de l'Homme interdit de porter atteinte à l'intégrité physique et mentale d'une personne en la soumettant à la torture ou à des peines ou traitements inhumains ou dégradants.

Et pourtant, dans la très démocratique Belgique de cet inquiétant début de siècle post 11 septembre 2001, trois hommes, parce que stigmatisés de "terroristes" malgré qu'ils n'aient commis aucun délit matériel attentatoire contre autrui, sont soumis depuis huit mois à des conditions d'incarcération aussi humiliantes que révoltantes, avec fouilles anales systématiques et privation sensorielle, en particulier de sommeil. Le tout, au milieu d'un silence étonnant y compris des organisations de défense des droits de l'Homme.

Il faut savoir que les accusés du DHKC sont amenés à leur procès avec un gilet par balles pesant 10 kg 500 gr., avec à leur poignets doublement menottés, une menotte classique et une menotte fixée à la ceinture de leur camisole de force. Le jour de leur comparution, ils sont déshabillés et mis à nus par trois fois.

Durant le procès, il leur est interdit de porter leurs propres sous-vêtements, chaussettes et chaussures.

Plus grave encore : en plus des fouilles anales systématiques, ils sont soumis à un isolement total. Une lumière aveuglante de 80 watts située juste au-dessus de la tête reste allumée toute la nuit. Depuis l'application de ce châtiment, il leur est impossible de dormir la nuit. Ils souffrent gravement d'insomnies.

Même les gardiens sont surpris par la dureté des conditions de détention qui visent ces trois détenus. Ce régime carcéral inhumain dure depuis près de huit mois.

Personne ne dénonce ces faits, personne ne s'inquiètre de la santé sociale d'un État où des telles pratiques deviennent progressivement banales au milieu du climat d'insécurité construit par les fabriquants de la peur permanente.

Personne, mis à part les victimes elles-mêmes qui n'ont d'autre recours que de se faire mal à elles-mêmes, seule acte libre à leur disposition dans l'enfer de leur isolement affolant, afin de véhiculer leur cri de détresse ! Les entendra-t-on?

Nous venons d'apprendre ainsi, avec consternation, que deux des trois prévenus de Bruges, le Néerlandais Musa Asoglu et l'Allemande Sükriye Akar sont entrés en grève de la faim lundi pour protester contre les conditions de détention des inculpés du procès DHKC. Leur régime strict dure depuis le 28 février dernier, c'est-à-dire depuis 8 mois.

Monsieur Asoglu expliquait récemment dans une lettre qu'à quatre reprises, les tribunaux ont statué pour une levée du régime d'isolement mais que Madame Onkelinx en personne a, à chaque fois, renouvelé ses directives auprès de l'administration pénitentiaire pour qu'il soit maintenu, voire renforcé.

Cela fait exactement un mois qu'ils dorment avec la lampe allumée en permanence, ce qui représente pourtant "un progrès" par rapport à la situation précédente dans laquelle la lampe aveuglante était rallumée puis éteinte de manière intermitente toutes les demi heures. Contre cette nouvelle mesure, les trois inculpés ont porté plainte mais pour bénéficier d'une procédure gratuite, ils doivent attendre, attendre, attendre... A ce jour, ils n'ont pas encore eu de réponse...

Nous lançons donc un appel aux associations d'avocats, aux juristes démocrates, aux avocats pour la démocratie, de même qu'aux associations de défense des droits de l'Homme afin qu'ils viennent en aide de ces prisonniers. Il n'est pas possible que ce soit aux victimes elles mêmes de devoir assumer seules ce combat essentiel pour la démocratie et, donc, pour nous tous. (CLEA, 6 novembre 2006)

L'affirmation du MIT concernant la poursuite de Fehriye Erdal
   
Les services de renseignement turcs (MIT) ont localisé Fehriye Erdal, une militante du DHKP-C condamnée à quatre ans de prison par la cour d'appel de Bruges et en fuite depuis plusieurs mois, mais n'ont pour l'heure pas l'intention de l'arrêter. C'est ce qu'a indiqué le patron du MIT lors d'un briefing devant une commission parlementaire turque. "Nous savons où se trouve Fehriye Erdal. Elle ne reste jamais plus d'une heure au même endroit. Nous avons une vue sur le moindre pas qu'elle fait", a déclaré Emre Taner, patron du MIT.

Une arrestation de la militante serait toutefois en contradiction avec les accords internationaux et pourrait causer des ennuis à la Turquie, estiment les services de renseignement.

L'avocat d'un autre condamné, Me Jan Fermon, s'est dit sceptique. "Les services de renseignement turcs ont le don de répandre des rumeurs inexactes", a-t-il dit.  (RTL, 25 novembre 2006)


Les condamnés du procès DHKC ont saisi la Cour de Cassation

La défense des sept inculpés du DHKC,  condamnés le 7 novembre dernier par la cour d'appel de Gand ont saisi la Cour de Cassation, a annoncé jeudi Paul Bekaert, le conseil de Fehriye Erdal.

Les avocats mettent notamment en cause la compétence de la cour d'appel et la composition du tribunal en première instance à Bruges. La cour d'appel aurait également porté atteinte à la liberté d'expression. La cour d'appel de Gand avait aggravé les peines de trois des inculpés. Les dirigeants de l'organisation, Musa Asoglu et Dursun Karatas, ont été condamnés à sept ans de prison. Bahar Kimyongür a écopé de cinq ans. Fehriye Erdal, toujours en cavale, et trois autres inculpés ont été condamnés à quatre ans.

Selon la défense, les faits commis étaient d'ordre politique et relevaient dès lors d'une cour d'assises. Les avocats contestent également le siège du tribunal correctionnel de Bruges où un juge avait été spécialement détaché de Termonde pour cette affaire. Les conseils des sept inculpés ont d'ores et déjà annoncé qu'ils étaient prêts à porter si nécessaire l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg. (belga, 24 novembre 2006)

Question sur le régime carcéral des détenus politiques à Bruges

Question orale du sénateur  Josy Dubié à la vice-première ministre et ministre de la Justice sur «le régime carcéral de condamnés pour «terrorisme»» (nº 3-1274):
   
"Des témoignages de détenus condamnés dans le cadre de la loi antiterroriste de décembre 2003, témoignages corroborés par l’Observatoire international des prisons, la Liga voor mensenrechten et la Ligue des droits de l’homme, suscitent les plus grandes inquiétudes.

"Selon ces témoignages, il apparaît en effet que ces prisonniers seraient isolés des autres détenus, qu’ils sont confinés vingt-trois heures sur vingt-quatre dans leurs cellules, que durant leur unique heure de répit, ils sont seuls au préau, que les visites qui leur sont autorisées sont exclusivement celles de leurs avocats ou, dans certains cas, d’un cercle familial défini de manière très restrictive et, enfin, que certaines pratiques contribuent à organiser une privation de sommeil. Les lampes de leurs cellules restant allumées en permanence, il leur est quasiment impossible de dormir.

"La condamnation à des peines d’emprisonnement, souvent très lourdes pour des faits qualifiés de «terroristes», semble impliquer, concrètement, un second niveau de sanction. Les conditions de détention particulièrement dures créent en effet une forme de double peine paralégale, exposant ainsi les individus à l’arbitraire de l’administration pénitentiaire ou de l’autorité politique de laquelle elle dépend.

"Les détenus condamnés pour «terrorisme» subissent-ils un régime spécial ? Dans l’affirmative, quel est-il ? Quelles en sont les justifications ?

"Est-il vrai que la justice, saisie de plaintes de la part d’avocats de ces condamnés concernant certains aspects de ce régime spécial, en a ordonné la suspension ?

"Si c’est le cas, ces décisions de justice ont-elles été appliquées ?

"Si ce n’est pas le cas, pourquoi ces décisions de justice n’ont-elles pas été suivies d’effets et qui en est responsable ?"
   
La réponse de Laurette Onkelinx, vice-première ministre et ministre de la Justice, en date du 16 novembre 2006:

"Il existe plusieurs régimes de détention, qui varient en fonction de la dangerosité des personnes accueillies dans nos établissements pénitentiaires.

"Le régime peut changer, en fonction d’une évaluation personnelle, sur le plan des visites, du courrier, du contrôle régulier.

"Un régime ne peut toutefois pas affecter une catégorie particulière de détenus. Il peut changer en fonction d’une situation individuelle qui doit être régulièrement évaluée.

"Pour les personnes condamnées pour des faits de terrorisme, il y a, au départ, une présomption de dangerosité. Je répète que la situation des détenus doit faire l’objet d’une évaluation individuelle, afin qu’ils ne soient pas soumis à une deuxième sanction dans le cadre de leurs conditions de détention.

"Pour que l’ensemble de ces principes puisse être correctement appliqué, j’ai prévu deux réunions avec mon administration, l’une cette semaine et l’autre la semaine prochaine. Je demanderai un rapport sur l’ensemble des conditions de détention des personnes incarcérées, qu’elles soient ou non condamnées pour des faits de terrorisme.

"Une personne n’ayant pas été condamnée pour des faits de terrorisme peut en effet être soumise à un régime de détention plus dur uniquement pour des raisons de sécurité, en fonction, par exemple, de projets d’évasion, ou à des conditions de contrôle particulières par crainte d’une possibilité de suicide, ce qui arrive également dans nos établissements pénitentiaires.

"Je vous informerai des conclusions des réunions prévues, monsieur Dubié."

Josy Dubié:

"Je remercie Mme la ministre de sa réponse, que je transmettrai aux personnes intéressées.

"Elle n’a toutefois pas répondu à une partie importante de ma question portant sur le point de savoir s’il y a, ou non, intervention des avocats de ces détenus et des décisions de justice impliquant que les conditions particulièrement dures auxquelles ils sont soumis soient amendées ou supprimées.
   
"Mme Laurette Onkelinx, vice-première ministre et ministre de la Justice. – Il arrive évidemment qu’une situation soit modifiée en fonction d’une décision de justice. Il arrive même que la situation individuelle change avant que cette décision soit connue.

"Je n’ai pas connaissance de situations qui n’auraient pas été modifiées en fonction d’une décision de justice."

Campagne pour la libération d'un réfugié kurde en Allemagne

La Maison Populaire de Genève vient de diffuser le communiqué suivant pour la libération immédiate du réfugié politique arrêté en Allemagne:

Süleyman  Sahin est un réfugié politique reconnu en Allemagne en1996. Nous avons été informés de son arrestation par la police  d’Hildesheim le 15 novembre 2006, alors qu’il sortait de son domicile pour se rendre à son travail, suite à un mandat d’arrêt international lancé par les autorités turques auprès d’Interpol. M. SAHİN est actuellement placée en détention et risque d'être extradée vers la Turquie.

Monsieur Sahin a été arrêté dans l’année 1980 par les autorités turques pour ses activités politiques et incarcéré durant trois ans. Le Tribunal militaire turc l’a condamné à perpétuité. Malgré la fin de l’état d’exception et la dissolution de ce tribunal, la sentence à son encontre a été maintenue. M. Sahin s'est évadé de la prison en 1993.

L’expulsion de M. Sahin vers la Turquie signifierait non seulement la torture et l’emprisonnement à vie, mais aussi un grave risque d’« exécution » extra-judiciaire. Une telle expulsion serait en contradiction avec de nombreuses dispositions tant du droit international (Convention de Genève relative au statut des réfugiés de 1951) que du droit national allemand (§ 60 de la loi sur l’asile en particulier).

Il faut préciser que M. Sahin a vécu de nombreuses péripéties dans divers pays européens, les autorités turques étant toujours à ses trousses. Cependant, la Grèce (en 1993), la République Tchèque (en 2000) et les Pays-Bas (en 1998) n’ont pas cédé aux chantages des autorités turques qui demandaient l’extradition de M. Sahin auprès de ces pays.

Nous appelons chacune et chacun à la solidarité. M. Sahin risque la mort en cas d’extradition. Son état physique et psychologique est critique, ses proches et amis sont inquiets. La Turquie est un Etat reconnu pour la pratique systématique de la torture. Or, nous vous rappelons que l’article 3 alinéa 1 de la Convention de 1951 (et son complément de 1967) contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants – dont l’application est universelle - stipule qu’ “ aucun Etat partie n’expulsera, ne refoulera, ni n’extradera une personne vers un autre Etat où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture”.

Par conséquent, nous vous demandons instamment d’intervenir auprès des autorités compétentes, en Allemagne et ailleurs, afin d’empêcher l’extradition de M. Sahin vers un pays où l’attend la prison à vie et la torture, voir la mort. (assmp <assmp@assmp.org>, 24 novembre 2006)

Preuve indéniable du négationnisme du secrétaire d'Etat Emir Kir

C'est le 18 novembre 2004 que le Secrétaire d'Etat bruxellois, Emir Kir (PS), nous (Mehmet Koksal et Pierre-Yves Lambert) a attaqué en justice notamment parce que nous avions relaté sa participation le 29 mai 2004 à une marche négationniste à l'égard du génocide arménien. Suite à la polémique, Emir Kir a toujours nié les faits et s'est contenté de préciser qu'il "est venu en toute bonne foi participer à une manifestation de solidarité à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, sans s'être rendu compte des risques de dérive que cette manifestation comportait."

Le problème?

Les organisateurs (BADD - Association de la Pensée d'Atatürk en Belgique) de ladite manifestation sont eux-mêmes opposés à l'entrée de la Turquie au sein de l'UE. Pire, en enquêtant sur ce dossier, je suis tombé sur le rapport d'activités de l'association BADD pour les années 2003-2004 qui publie en page 56 une pétition rejetant "l'allégation de génocide" et appelant carrément au démantèlement du monument au génocide arménien à Ixelles. Je découvre ensuite que le troisième signataire de cette pétition n'est autre que... Emir Kir lui-même, adresse manuscrite et signature à l'appui ! Donc, non seulement il a manifesté "en toute bonne foi" pour la négation du génocide arménien mais il a en plus signé une pétition pour demander le démantèlement du monument ixellois, le tout sur fond d'opportunisme électoral à la veille des élections régionales du 13 juin 2004.

Mettons un instant de côté le débat sur le négationnisme et la position d'Emir Kir sur le génocide arménien, c'est ce procès entièrement basé sur un gros mensonge qui me choque et m'affecte le plus. Un mensonge flagrant qui n'a visiblement pas dissuadé Emir Kir de me poursuivre en justice pendant plus de 2 ans. Deux longues années de procédure judiciaire et des centaines d'heures perdues en recherche, traduction et rédaction des conclusions de défense. Deux ans où certains "journalistes" turcs (Hürriyet) totalement soumis à Emir Kir m'ont qualifié de "menteur", de "traître à la patrie", de "Brütüs", de "fils de drogué", de "raciste" sans jamais lire les documents du débat ou écouter ma version des faits. Pas un seul coup de fil reçu, j'étais toujours présenté comme coupable d'avoir "traîné notre ministre d'Etat devant la justice belge" alors que c'est bien Emir Kir qui m'assigne en justice.

Arrivé en plaidoirie devant le Tribunal de Première Instance, son avocat Marc Uyttendaele nous traite de tous les noms en nous comparant à la presse d'extrême droite ayant provoqué le suicide des ministres français Pierre Bérégovoy ou Roger Salengro. Ensuite, malgré le jugement du 28 octobre 2005 nous donnant totalement raison, c'est moi que le Président du PS bruxellois et ex-ministre de la Justice Philippe Moureaux qualifie de "menteur" et de "calomniateur" en m'empêchant de participer à un débat organisé par le Cercle des étudiants arabo-européens de l'ULB. C'est vraiment le monde à l'envers.

Un jugement confirme qu'un Secrétaire d'Etat bruxellois peut être qualifié de menteur, délinquant et négationniste, cela ne semble poser aucun problème au gouvernement régional. Le PS, le gouvernement bruxellois et ses partenaires ont fait comme si rien de s'était produit. Business as usual... Critiquer Emir Kir, c'est comme critiquer le gouvernement israélien. Vous devez soit être raciste soit antisémite (ou les deux) pour émettre des propos critiques et peu importe vos documents irréfutables, vos critiques, vos arguments ou vos origines. Or, c'est précisément le refus de sous-cataloguer les élus d'origine étrangère dans le traitement médiatique qui caractérise notre travail. Un élu d'origine étrangère peut être aussi (in-)compétent que n'importe quel autre élu et il a droit aussi à un traitement journalistique aussi sérieux qui ne sombre pas dans l'angélisme paternaliste des petits "chefs blancs" politiques.

Le 23 janvier 2006, Emir Kir a déposé une requête d'appel devant la Cour en alignant les mêmes arguments mensongers qu'en première instance et il réclame les mêmes dommages et intérêts financiers conséquents. Sa persistance à nier l'évidence même en instance d'appel m'a poussé à approfondir l'enquête dans ce dossier. C'est alors que j'ai mis la main sur ce simple rapport d'activités édité par le BADD où je ne m'attendais pas à trouver une preuve aussi évidente de son double discours.

Avec cette dernière pièce irréfutable, j'espère qu'on fermera rapidement la page de ce procès inutile afin de ne pas encombrer davantage l'arriéré judiciaire.

Traduction de la pétition:

"CAMPAGNE DE SIGNATURES
Nous rejetons l'allégation injuste et irréaliste de génocide arménien. Nous nous adressons aux communes de Bruxelles et d'Ixelles : nous demandons la suppression immédiate de l'indication sur le monument au prétendu génocide arménien qui offense l'honneur du peuple turc et des Turcs vivant en Belgique." (Mehmet Koksal, allochtone.blogspot.com, 24 novembre 2006)

Pays-Bas : Le parti favori du lobby turc est perdant

Le D66 était un petit parti néerlandais. Il vient de perdre 50% de ses sièges : ses résultats sont tellement mauvais qu'aucun organe de presse ne s'en fait l'écho.

Pourtant, il est intéressant de commenter ces résultats : le parti en faveur duquel le Forum turc appellait à voter aux élections législatives des Pays-Bas, a donc chuté de 3 places sur les 6 sièges dont il disposait au Parlement néerlandais. Est-ce à dire que les prises de position négationnistes de Fatma Koser Kaya, numéro 2 sur les listes de D66, ont dérangé l'électorat traditionnel de cette formation politique ?

La candidate d'origine turque, Fatma Koser Kaya, en seconde position sur les listes électorales de son parti (et donc élue puisque le parti D66 obtient 3 sièges) avait, en effet, déclaré avant les élections : "pourquoi les candidats hollandais d’origine turque devraient être cloués au pilori et obligé de confesser un génocide". Si cette déclaration a certainement mobilisé l'électorat turc à voter pour elle, elle a pu également refroidir les vrais démocrates.

Gageons que la véritable campagne négationniste lancée par les organes turcs, pour inciter les 140 000 électeurs hollandais d'origine turque à voter en faveur de celle qui ne reconnaissait pas le génocide arménien, a pu jouer en défaveur du D66. (Collectif VAN, 24 novembre 2006)

Les conditions inhumaines d'emprisonnement de Bahar Kimyongür

CLEA vient de publier les premi!res informations sur les conditions d'arrestation et d'emprisonement de Bahar Kimyongür, condamné à 5 ans de prison pour "délit d'appartenance et d'opinion":

Bahar raconte qu’après son arrestation au Palais de Justice, il a été mis à nu, affublé d’un gilet par balles et menotté. Puis on lui a fait porter un cache-yeux. Après l’avoir installé dans un véhicule de police, il a été attaché au siège et enchaîné par les pieds. Durant le trajet les policiers ont fait passer une musique trash assourdissante en langue allemande. Ainsi, pendant plusieurs minutes, on lui a fait subir exactement le même traitement que celui qui est décrit dans le film “The Road to Guantanamo”.

C’est seulement vers minuit que Bahar est arrivé à la prison de Gand. Mais il ne sera pas au bout de ses peines pour autant : sous prétexte de “manque de cellule”, on le mettra au cachot de la prison. Là, il va passer douze heures infernales.

Il raconte que l’odeur d’urine et d’excréments était insoutenable. Les matières fécales s’étaient accumulées dans une cuvette très profonde et il n’y avait pas de chasse d’eau à l’intérieur du cachot. Le matelas en mousse était dans état indescriptible : troué, décomposé, puant et complètement recouvert de cheveux et de poils humains incrustés dans la mousse. La couverture puait la mort. Les mouches en provenance de la cuve des toilettes ont tournoyé au dessus de sa tête pendant toute la nuit.

Avant de le laisser à son sort, les gardiens l’ont, de force, une nouvelle fois mis à nu et à genoux. À la place de ses vêtements, il a dû porter une chemise à manches courtes bleue-ciel et un pantalon en toile de couleur bleue marine dont les boutons manquaient, de sorte que, chaque fois qu’il se levait, il devait tenir son pantalon pour pouvoir marcher.

Bahar raconte ne jamais s’être senti aussi sale que lorsque il a dû s’installer sur ce matelas sans drap ni housse qui ressemblait à un gruyère, noirci et moisi. L’air étant irrespirable, il glissa sa tête dans sa chemise, malgré la difficulté à respirer à travers ses mailles.

Ironie : le lendemain, vers 10h., une équipe médicale vint lui poser des questions sur sa santé. Bahar a répondu qu’il allait bien jusqu’au moment où on l’avait enfermé dans ce cachot où les conditions sont inhumaines.

Vers 12h., il a pu enfin gagner une cellule un peu plus décente mais «de qualité dix fois inférieure à celle de la prison de Dordrecht...» aux Pays-Bas. C’est là qu’il subit à l'heure actuelle un état d’isolement de 23 heures sur 24.

Délit d’appartenance et le procès du DHKC-P

La Cour d’appel de Gand a donc rendu son verdict dans l’affaire Bahar Kimyongür et consorts, le 7 novembre (voir également nos précédentes éditions). Il faudra attendre la disponibilité du texte de l’arrêt-fleuve de 280 pages pour en faire une analyse plus fine. Mais ce qui est d’ores et déjà certain, c’est qu’il y aura matière à interpeller la plus haute juridiction de notre pays, la Cour de Cassation.

Si la Cour ne peut rejuger elle-même l’affaire sur le fond, elle est gardienne de la bonne interprétation du droit et du respect des formes. En particulier, on attend l’opinion de la Cour sur l’interprétation extensive qui semble avoir une nouvelle fois été donnée à la notion d’organisation terroriste et à celle de participation à une telle organisation. Cela crée de toutes pièces un « délit d’appartenance », avec la circonstance aggravante que c’est un Etat étranger qui semble laissé juge de la qualification de terroriste ou non d’une organisation... Les militants – et simples cotisants - de Greenpeace, par exemple, n’ont qu’à bien se tenir ! Fait intéressant à cet égard, non seulement la Cour d’appel a admis – contrairement au Tribunal correctionnel de Bruges – la constitution de partie civile de l’Etat turc, Etat toujours autoritaire visé par l’organisation d’extrême-gauche, mais de surcroît l’agence de presse turque Anadolu a diffusé le verdict, selon le site « Allochtone.be » de notre collaborateur Mehmet Koksal, dès 20 heures environ. Soit 2 heures avant la fin de la lecture du verdict (qui a duré plus de dix heures) et donc des peines. Voilà qui s’appelle être bien informé, mais jette encore davantage la suspicion sur une collusion entre les autorités belges (qui ont déjà essayé d’extrader illégalement et par la bande le citoyen belge qu’est Kimyongür) et turques...

Des peines alourdies encore par rapport à la première instance, devant le Tribunal correctionnel de Bruges : sept ans (au lieu de cinq) pour le dirigeant historique Dursun Karatas, sept ans (au lieu de six) pour Musa Asoglu, cinq ans (au lieu de quatre) pour Bahar Kimyongür, et enfin quatre ans pour Fehriye Erdal, Kaya Saz, _ükriye Akar Özordulu et Zerrin Sarı. Seul Musa Asoglu reconnaît son appartenance à une organisation terroriste (le DHKP-C, distinct du DHKC, mouvement politique dont Bahar Kimyongür était le porte-parole du Bureau d’information bruxellois). Trois des condamnés demeurent recherchés, seuls Asoglu, Saz, Akar Özordulu et Kimyongür sont incarcérés, en vertu d’une ordonnance d’arrestation immédiate à l’audience. En prison, ils font l’objet d’un régime spécial d’isolement, impliquant en outre l’illumination permanente de la cellule, les réveils toutes les demi-heures, des fouilles anales régulières, etc. Alors que leur défense dénonce à juste titre le caractère disproportionné et avilissant de ces mesures, contraires aux droits de l’homme et violant la prohibition de la torture, la direction de la prison de Bruges semble trouver prétexte sur prétexte pour circonvenir les décisions judiciaires qui lui ont déjà fait interdiction de  poursuivre ce « traitement ». Un traitement qui risque de durer longtemps : rien ne dit que sous la pression présumée de l’opinion publique ou du Ministère public, les condamnés ne seront pas privés, de facto, de libération conditionnelle, et devront aller à fond de peine...

La motivation concrète de l’arrêt de la Cour d’appel de Gand, on l’a dit, reste à analyser. Mais on peut déjà conclure que les pires craintes exprimées à l’occasion du vote des lois « antiterroristes » se confirment : grâce à ce concept-conteneur et aux entorses aux principes fondamentaux du droit qu’il autorise dans nombre de pays dont le nôtre, c’est l’action politique elle-même qui se trouve chaque jour davantage criminalisée. Sur base de critères identiques à ceux utilisés dans la présente affaire pour condamner Bahar Kimyongür, on aurait pu, en des temps pas si éloignés, condamner les relais en Belgique de l’African National Congress (ANC) de Nelson Mandela, lorsqu’il luttait contre l’Etat raciste Sud-Africain de l’époque... (Journal du Mardi, Laurent Arnauts , 13 November 2006)

Manifestation du CLEA devant le domicile de Mme Onkelinx

Plus de 120 personnes ont répondu à l’appel du Comité pour les libertés d'expression et d'association (Clea) qui a organisé une “action-surprise” devant le domicile de Madame Laurette Onkelinx à Schaerbeek ce vendredi 17 novembre 2006 à 18 heures précises.

Le Clea entendait ainsi exprimer son refus des traitements cruels, inhumains et dégradants et sa banalisation dans nos prisons, dire “Non à l’isolement des prisonniers, à la lumière aveuglante, aux fouilles anales et contrôles incessants” et appeler à la mobilisation pour un système carcéral belge à la hauteur d’un État respectueux des droits humains. Il exigeait, par la même occasion, l’Abrogation des législations antiterroristes et la Liberté pour Bahar Kimyongür.

Le rendez-vous avait été fixé au pied de la fontaine de la Place Jamblinne de Meux, 1040 Bruxelles, chez Onkelinx.

Özkan Güzel, ancien prisonnier politique en Turquie pendant 6 ans dont les 2 dernières dans les sinistres prisons de type F ; ancien gréviste de la faim qui en garde les séquelles, il présente la photo de Musa Asoglu ; en seconde position, la photo de Sükriye Akar ; derrière, la mère de Bahar Kimyongür qui brandit l'autocollant édité par le Clea

Daniel Flinker –chercheur à l’ULB– a introduit, au nom du Clea, le rassemblement par une explication générale de la situation affectant les prisonniers politiques du DHKC en Belgique et des dangers que représente la dite «guerre contre le terrorisme» pour nos libertés. Il a souligné ensuite que le cas de Bahar Kimyongür en est l'illustration dramatique de cette situation, ce qui fait de lui et de la lutte pour sa libération le symbole de la lutte pour la défense de nous libertés fondamentales. Il a dénoncé après l'État belge, et en particulier Madame Onkelinx, qui n’a même pas hésité à agir de manière illégale en tentant d'organiser –via un complot avec collusion de fonctionnaires– la "livraison" de Bahar Kimyongür vers un pays, la Turquie, pratiquant la torture. Mais ce complot n’étant qu’un jalon d’une machination politico-judiciaire dont le but, atteint, du moins provisoirement, était l’établissement d’une jurisprudence d’exception mettant en péril les libertés d’expression et d’association de tout un chacun et criminalisant le droit à la contestation. La justice a ainsi condamné Bahar Kimyongür à cinq ans de prison ferme, pour ses opinions, alors qu'il n'a commis aucun délit, ce qui fait de lui l’un des premiers prisonniers d’opinion belges de l’après-guerre. Il subit maintenant des conditions de détention inhumaines et dégradantes, et les autres condamnés en subissent des pires encore.

Madame Onkelinx a donc joué un rôle central du début à la fin et dans ce jugement truqué, dans le complot destiné à livrer Bahar Kimyongür à la Turquie –c’est sa chef de cabinet qui présida la réunion secrète tenue au centre de crise du ministère de l’intérieur le 26 avril dernier– et nous savons maintenant que c’est elle qui ordonne systématiquement le maintien de ces traitements cruels, inhumains et dégradants pour les prisonniers politiques du DHKC. En appliquant ces mesures, les autorités pénitentiaires agissent dans une totale illégalité, et ce malgré le fait que les juridictions belges ont déjà dicté à quatre reprises la suspension de toute mesure visant ou ayant comme effet de perturber le sommeil des détenus.

Devant le domicile de Madame Onkelinx

C’est pourquoi la manifestation s’est poursuivie après devant le "domicile" de Madame Onkelinx où les manifestants ont projeté des spots sur sa façade pour signifier et dénoncer le fait que la lumière reste en permanence allumée pour les détenus de Bruges. Deniz Kimyongür –l’épouse de Bahar– a alors pris la parole au nom de l’«Association des Familles des Prisonniers Politiques en Belgique» pour faire le récit écœurant de ces conditions, suivie par l’intervention émouvante d’une personne d’un âge très avancé venue spécialement des Pays-Bas : le père du Néerlandais Musa Asoglu, l’un des condamnés du procès du DHKC.

Madame Onkelinx n'était pas à son "domicile" mais avait envoyé un représentant de son cabinet, Monsieur Marc Monin, à qui un représentant du Clea à donné ses coordonnées en lui signifiant que le Clea et les familles des prisonniers politiques aimeraient pouvoir la rencontrer, demande déjà formulée à maintes reprises durant la détention de Bahar Kimyongür aux Pays-Bas, sans qu’elle n’ait jamais réussi à rencontrer un écho favorable chez la Ministre.

Lettre ouverte à Madame Onkelinx

Les organisateurs ont ensuite remercié les très nombreuses démonstrations de soutien reçues y compris de l’étranger et les nombreuses initiatives prises ici et là pour marquer sa solidarité avec Bahar Kimyongür et soutenir l’action du Clea. Bahar Kimyongür, cet ancien membre d’Amnesty International Belgique, a ainsi été déclaré, il y a seulement quelques jours, membre d’honneur d’Attac-Bruxelles, des sites internet mettent leurs pages d’accueil «en deuil», la CGSP-enseignement de Bruxelles a voté, à l’unanimité, une motion de soutien à Bahar ainsi que de dénonciation de la dérive liberticide qui s’empare de la Belgique, des partis de la gauche extraparlementaire ont fait parvenir des messages de soutien, de même que des organisations du monde associatif ainsi que des citoyens à titre personnel. L’émotion est grande aussi dans milieux académiques où différentes initiatives prolifèrent. Le représentant du Clea a ainsi informé que le Comité remerciait et soutenait la «Lettre ouverte à Madame Laurette Onkelinx, Ministre de la Justice», initiative issue du monde universitaire et associatif qui a déjà récolté, en seulement quelques jours, beaucoup de signatures, et a invité tout le monde à la signer. Il a aussi invité le nombreux public présent à participer aux initiatives renseignées dans le site du Clea et à s’associer au combat du Clea pour nos libertés, autour de trois mots d'ordre :

* Pas de  traitements cruels, inhumains et dégradants en Belgique / Des conditions d'incarcération conformes à la loi et aux engagements de la Belgique en termes de respect des droits et libertés
* Abrogation des législations antiterroristes
* Liberté pour Bahar Kimyongür

Ce combat –a-t-il ajouté– ne fait que commencer, invitant tout le monde à parler de cette affaire pour terminer en donnant à tous rendez-vous le 7 décembre pour une grande action, un mois après l’incarcération de Bahar Kimyongür. Le rassemblement s'est clôturé par un rappel : «Nous étions présents aujourd'hui pour montrer que nous soutenions les familles de tous les prisonniers politiques et de tous les détenus afin de réclamer pour eux des conditions de détention dignes d’un pays se prétendant démocratique». (CLEA, 17 novembre 2006)

Colloque: Le rôle des médias dans la lutte pour une autre société

A l'occasion du 50e anniversaire de la revue La Gauche, la Formation Léon Lesoil organise son deuxième colloque en hommage à Ernest Mandel sur « Le rôle des médias dans la lutte pour une autre société » . Le colloque  se tiendra le samedi 18 novembre 2006 de 13h à 21h dans la salle Dom Helder Camara, rue Plétinckx 19, 1000 Bruxelles,  métro La Bourse.

Le rédacteur en chef d'Info-Türk, Dogan Özgüden, se trouve parmi les intervenants du débat sur le thème "La presse, une arme dangereuse dans la lutte anticoloniale" qui suivra la projection d'un vidéo intitulé "Journalistes en danger" à 18h30.

Programme:

13h.  Introduction par Céline Caudron
13h30  La Gauche dans la lutte ouvrière en Belgique

C’est en 1956 qu’Ernest Mandel démarre avec une équipe déterminée un nouvel hebdomadaire: "La Gauche, organe de combat socialiste". Le premier titre : "OUI, il faut prélever 5 milliards sur les bénéfices capitalistes", reste d'une actualité brûlante et aujourd’hui 50 ans plus tard, La Gauche existe toujours.

Avec: Georges Dobbeleer, rédacteur à La Gauche et auteur de "Sur les traces de la révolution" - Ida Dequeecker, ancienne rédactrice de Rood et de Schoppenvrouw, ancienne revue féministe - Vincent Scheltiens, ancien rédacteur en chef de Rood - France Arets, active dans le soutien aux sans papiers. Animateur : Ataulfo Riera, rédacteur à La Gauche

16h30  Le rôle politique des médias dans la lutte aujourd’hui

La lutte de classe n’a pas disparu ces dernières 50 années, mais les formes de lutte ont évolué. Le paysage médiatique a lui aussi fortement évolué avec, surtout lors de cette dernière décennie, l’influence des nouvelles technologies sur la production de l’information : le vidéo-journalisme, les publications électroniques, les chaînes par satellite comme Al Jazeera, ou encore les télévisions accessibles sur internet comme TeleSur. Peut-on les considérer comme de nouveaux outils pour les luttes d’aujourd’hui ?

Avec: Freddy De Pauw (journaliste à Uitpers, webmagazine de politique internationale, auteur de « Handelaars in nieuws ») - Henri Maler, maître de conférences à l’université de Paris VIII et animateur d’ACRIMED (actions-critiques-médias) - Nadine Rosa-Rosso, collaboratrice de « Contradictions » - Geoffrey Geuens, chercheur ULG et auteur de "L'information sous contrôle. Médias et pouvoirs économiques en Belgique." - Paul Delmotte, professeur de Politique internationale à l'IHECS (Institut de Hauts Etudes des Communications Sociales), spécialisé sur les problèmes du Monde arabe. Animatrice : Anke Hintjens

18h30: Projection vidéo de 20 min.: "Journalistes en danger", suivi d’un débat sur: La presse, une arme dangereuse dans la lutte anticoloniale

Dangereuse pour les journalistes, parce qu’ils se font harceler, blesser ou tuer par les forces coloniales, mais dangereuse aussi pour la propagande dominante, parce que les images et les reportages de la presse anticoloniale contredisent en permanence la version dominante.

Avec: Ibrahim Al-Husari, journaliste/cameraman et producteur, Ramallah, Palestine - Michel Warschawski, directeur AIC, Alternative Information Center, Jérusalem -Dogan Özgüden, directeur de la revue Info-Türk, Bruxelles - Hadeel Wahdan, journaliste à Al Arabiya, Ramallah, Palestine. Animatrice : Mireille Court, journaliste à Rouge, LCR-France

La salle Dom Helder Camara, rue Plétinckx 19, 1000 Bruxelles, métro La Bourse
PAF: 5 euros.

Contact : cdenhond@yahoo.fr ou info@ernestmandel.org ou +32 476560740

Le loup gris "démissionnaire" devenu membre du parti socialiste

Les annexes du Moniteur belge du mercredi 8 novembre font état de la démission officielle de Murat Denizli en sa qualité d'administrateur de l'association culturelle de l'amitié belgo-turque, une association réputée proche des Loups gris, organisation turque d'extrême droite liée au parti MHP.

Le lendemain, jeudi 9 novembre, Murat Denizli est devenu officiellement membre du Parti Socialiste. "Il est membre du parti socialiste depuis jeudi après ratification de sa candidature par notre assemblée générale", a indiqué dimanche à l'agence BELGA Eddy Courthéoux, président de la section PS de Schaerbeek.

Murat Denizli était "candidat d'ouverture" sur la liste PS lors des dernières élections communales, le 8 octobre, à Schaerbeek. Cette candidature a suscité la polémique en raison de l'appartenance de M. Denizli à l'association culturelle de l'amitié belgo-turque.

Elu le 8 octobre, M. Denizli a décidé de ne pas accepter le mandat de conseiller communal qui lui revenait, s'estimant victime d'un "acharnement médiatique" et d'un "lynchage politique".(FLO)

Commentaires de P.Y.L.:

La dépêche de l'agence Belga parle d'une "une association réputée proche des Loups gris", cela revient une fois de plus à faire croire que le lien n'est pas établi clairement, mais repose sur de simples allégations.

L'"Association culturelle de l'amitié belgo-turque" (ex-"Association culturelle turque", n° d'entreprise 428405646) n'est autre que la couverture associative légale des Loups Gris de la région bruxelloise, sous la dénomination turque "Brüksel Türk Kültür Dernegi" (Association culturelle turque de Bruxelles), cette association fait partie de la"Belçika Ülkücü Türk Federasyonu", la Fédération idéaliste turque de Belgique (asbl "Het Verbond der Turkse Vereniging in België", n° d'entreprise 433472808), dont Ibrahim SAHBAZ est le trésorier depuis 2002 (M.B. 19/09/2002). Sait COPUR, militant notoire des Loups Gris à Saint-Josse, a quant à lui été membre du conseil d'administration de la Fédération de 2000 à 2002 et de celui de l'ACT de 2003 à 2004.

Le même Ibrahim SAHBAZ est par ailleurs, depuis 2004 (M.B. 03/09/2004) un des administrateurs délégués de... l'"Association culturelle de l'amitié belgo-turque".

La Fédération idéaliste turque de Belgique a pour président Zeki YAROL (2006-, habitant de Chapelle-lez-Herlaymont), dont les prédécesseurs étaient Durali TASATAN (2002-2006), Mehmet YILMAZ (1998-2002, habitant de Courtrai), Kenan DAGGÜN (1994-1998, habitant de Schaerbeek).

Enfin, pour ceux qui n'auraient pas encore été convaincus, le siège de la fédération était, avant 1998, sis... 72 rue Josaphat, siège de l'"Association culturelle de l'amitié belgo-turque"! (Suffrage-Universel, 13 novembre 2006)

Incroyable: Le verdict annoncé par la TV turque avant la Cour!

Alors que la salle d'audience a dû patienter 10 heures 30 de lecture de l'arrêt (en flamand), il est curieux de constater que l'agence de presse turque Anadolu annonçait déjà le verdict (en turc) à 19h58 soit avec plus de 4 heures d'avance sur les juges. De quoi relancer les spéculations sur les relations qu'entretient Johan Delmulle, un procureur controversé étiqueté CD&V, avec l'avocat Kris Vincke, étiqueté CD&V et partie civile dans ce procès pour défendre les intérêts de la Turquie. L'arrêt de Gand réforme aussi sur ce point le jugement de Bruges en acceptant la constitution de partie civile de la Turquie.

Après de nombreux rebondissements politiques dont une tentative infructueuse d'extradition orchestrée par la ministre de la Justice, Laurette Onkelinx (PS), Bahar Kimyongür écope donc finalement d'une peine de 5 ans pour son rôle de dirigeant d'une organisation terroriste et d'assistance à une telle organisation. Comme je l'ai déjà évoqué en juin, son implication concrète dans les activités du groupe reste discutable même si la découverte de ses documents d'identité avec un manuel de falsification de sa signature constitue déjà un délit en soi. Un fait qui reste d'ailleurs très périphérique et accessoire par rapport à l'implication plus directe de la fugitive Fehriye Erdal dans l'assassinat d'un homme d'affaires turc.

Les avocats de Bahar Kimyongür examinent à présent les possibilités d'un pourvoi en cassation purement formel bien qu'il est à présent presque sûr que ce célèbre porte-parole soit forcé de purger sa peine en attendant la suite des évènements. Après avoir effectué 1/3 de la peine (soit 20 mois), Bahar Kimyongür pourra introduire une demande de libération conditionnelle pour autant qu'une telle mesure s'applique également aux détenus condamnés pour "terrorisme".

Cette condamnation pour "terrorisme" se base sur la loi belge relatif aux infractions terroristes votée à la quasi-unanimité des parlementaires le 11 décembre 2003. Utilisée une première fois dans le cadre du procès des militants du GICM (Groupe islamique combattant marocain), c'est aujourd'hui la deuxième fois que la justice belge fait usage de cette loi antiterroriste pour condamner dans ce dernier cas des militants d'extrême gauche radicale engagés dans une lutte armée dans un pays tiers.

Lors d'une conférence de presse du 8/11/2006, Benoît Vendermeerche, président de la Ligue des droits de l'Homme, a regretté la condamnation de Bahar Kimyongür. "On espérait l'euphorie, on se retrouve aujourd'hui devant un coup de massue", a-t-il précisé. Critiquant au passage l'extension des pouvoirs de la Sûreté de l'Etat proposés par les ministres socialistes Laurette Onkelinx et André Flahaut, Benoît Vendermersche s'en est pris ensuite aux "dérives catastrophiques de l'Etat de droit" dans l'application de ces lois antiterroristes : "Nous constatons plusieurs problèmes dans cette loi. Premièrement, l'application de la loi créée un délit d'appartenance sans qu'aucun fait délictueux n'ait été commis. Deuxièmement, la définition des faits pouvant être qualifiés de terrorisme reste vague et imprécise. Il faudrait au minimum qu'on puisse prévoir les conséquences d'un acte. Les termes 'gravement' et 'indûment' que contient la définition du terrorisme sont trop flous. Il manque donc un caractère prévisible pour cette atteinte aux droits humains. Enfin, on note une aggravation des peines dès que les délits sont qualifiés de terroristes mais cette qualification est remise entre les mains du pouvoir en place."

La députée régionale Céline Delforge (Ecolo) a évoqué "l'hystérie du monde politique, journalistique et judiciaire en matière de terrorisme. Je ne suis pas fière aujourd'hui en tant que politique. Les parlements perdent de plus en plus de pouvoir car on est en train de restreindre des libertés pourtant élémentaires. L'affaire Bahar n'a rien d'exotique. C'est une lutte contre un régime pas vraiment le plus démocratique. J'ai eu l'occasion d'aller moi-même au Kurdistan pour y rencontrer des habitants et je me suis rendue compte de la situation catastrophique sur le terrain. De quoi est finalement coupable Bahar ? Il a traduit un texte ! Entre les deux jugements belges, il y a également eu un jugement hollandais totalement contradictoire. Alors, si je suis la logique de cet arrêt, soit le juge hollandais est complètement fou soit totalement irresponsable d'avoir relâcher Bahar étant donné qu'il est considéré comme terroriste. Si on suit la logique, on va arriver à l'interdiction des grèves dans ce pays. J'ai aussi envie de dire un mot à la presse : il faut que les journalistes fassent très attention à ce qu'ils écrivent. Pour terminer, j'en appelle au rassemblement des forces vives progressistes pour se battre pour la libération du premier prisonnier politique en Belgique."

Son collègue Josy Dubié (Ecolo) s'est déclaré 'abasourdi par cette décision. J'étais convaincu que Bahar serait relaxé en fin de compte. Il est condamné pour ses opinions, je le considère donc comme un prisonnier politique. Je me demande vraiment dans quel pays on vit ici ! De passage à la RTBF ce matin qui fête son 50e anniversaire, j'ai engueulé Anne-Marie Lizin pour avoir accueilli officiellement au Sénat la représentante d'une organisation sectaire et terroriste et à ses côtés, il y avait un certain Marc Uyttendaele qui répètera ma remarque à qui de droit !" Réagissant à une interpellation sur le traitement médiatique de cette affaire, Josy Dubié a félicité le travail du journaliste d'investigation Marc Metdepenningen (Le Soir) tout en fustigeant l'attitude de son ex-employeur : "la RTBF s'en fout complètement du cas de Bahar Kimyongür. Ils sont tous occupés à fêter leur anniversaire et ne s'intéressent pas du tout à cette affaire mais je compte faire mon possible pour que cela change car j'ai encore des contacts dans cette maison." (Mehmet Koksal - info@mehmet.be, http://allochtone.blogspot.com)

Un verdict d'exception pour sept prévenus du procès du DHKP-C

Le mardi 7 novembre, la Cour d’Appel de Gand a condamné sept des prévenus du procès du DHKP-C à de lourdes peines d’emprisonnement. La plupart de peines se sont vues amplifiées entre la première à la deuxième instance. Bahar Kimyongür, comdamné à 5 ans de prison ferme (à 4 ans en première instance) a été incarcéré immédiatement.

Le Comité pour la liberté d'expression et d'association (CLEA) organise une conférence de presse pour commenter le verdict du procès du DHKP-C et dénoncer l'usage des législations antiterroristes en Belgique ainsi que les conditions de détention inhumaines et dégradantes appliquées aux prévenus. Elle aura lieu aujourd'hui, mercredi 8 novembre, à 11 heures, au «Festival des Libertés» - Pathé Palace - Boulevard Anspach n°85 - 1000 Bruxelles.

Benoît Vendermeerche, président de la Ligue des drots de l'Homme; Josy Dubié, sénateur Écolo, Céline Delforge, parlementaire bruxelloise Écolo et Jean Flinker du Clea y interviendront.

Communique du CLEA sur le verdict d'exception

Une législation d'exception, un tribunal d'exception, une instruction d'exception: un verdict d'exception"

Nous l'avions annoncé, quel qu'eut été le jugement prononcé ce 7 novembre, celui-ci allait être le révélateur un certain état de notre démocratie. Maintenant nous le savons : c'état est lamentable, il fait honte...

Avec le verdict de la Cour d’Appel de Gand rendu seulement vers 21h30 ce 7 novembre, la Justice belge et la Ministre Onkelinx seront finalement arrivés aux résultats judiciaires exigés par la Turquie: faire définitivement taire un de ses opposants, Bahar Kimyongür, et criminaliser un mouvement révolutionnaire d’opposition au régime d’Ankara. Parallèlement, Ce jugement très partial et partisan aura donc atteint son objectif majeur : établir une jurisprudence d’exception ayant pour Nord la criminalisation des mouvements sociaux et de la contestation politique.

Les charges et accusations retenues ayant été manifestement dopées afin de justifier la sévérité du verdict :

- Sukriye Akar: 4 ans (4 en première instance);
- Musa Asoglu: 7 ans (6 en première instance);
- Fehriye Erdal: 4 ans (4 en première instance);
- Dursun Karatas: 7 ans (5 en première instance);
- Bahar Kimyongür: 5 ans (4 en première instance);
- Zerrin Sari: 4 ans (4 en première instance);
- Kaya Saz: 4 ans (4 en première instance).

La mère et la sœur de Bahar Kimyongür ont été maltraités par la police après que celles-ci aient commis le terrible crime d'exprimer leur douleur. Ni dans les pires des dictatures on aura vu traiter ainsi des femmes dans un tribunal de justice !

C’est peu de le souligner: initié le 26 septembre 1999, avec l’arrestation à Knokke de Fehriye Erdal, le procès intenté contre 9 membres présumés du DHKP-C s’est terminé à Gand sur un véritable naufrage judiciaire. La justice de notre pays y aura accepté, du début à la fin, d’être soumise à une instruction d’exception, à une législation d’exception, à un tribunal d’exception –le tout afin d’aboutir à un verdict d’exception. Car, dans cette affaire exemplaire, s’est exercée une véritable coalition d’intérêts décidée à tout faire pour mettre la réalité à genoux –la légalité dut-elle en souffrir.

"C’est pourquoi, le Clea appelle :

—À dénoncer ce jugement inique et à appuyer, par leurs mobilisations, toutes les voies de recours aptes à contester un jugement de pure complaisance, prononcé coup sur coup par deux tribunaux belges «sous pression!
—À contester les lois sécuritaires qui, dans notre pays comme dans l’ensemble de l’Union européenne, sont en train de défaire les libertés démocratiques obtenues par un siècle et demi de luttes sociales!
—À marquer leur solidarité avec les forces politiques, syndicales et associatives qui combattent l’autoritarisme, le despotisme et la violence d’État dont le régime d’Ankara a fait sa nature ordinaire!

"Sept années après avoir débuté, «l’affaire Erdal» –à laquelle est venue se surajouter «l’affaire Kimyongür»– vient donc de connaître un épilogue… provisoire.

"Ce jugement confirme et amplifie donc les condamnations prononcées en première instance par le tribunal de Bruges le 28 février dernier –alors que, dans le dossier, ne figure aucun élément d’aucune sorte relatif à des actes violents qu’aurait commis ou qu’aurait voulu commettre, ensemble ou seul, quelque prévenu que ce soit… En Belgique, en Turquie ou dans un quelconque autre pays.

"C’est peu de le souligner: initié le 26 septembre 1999, avec l’arrestation à Knokke de Fehriye Erdal, le procès intenté contre 9 membres présumés du DHKP-C s’est terminé à Gand sur un véritable naufrage judiciaire. La justice de notre pays y aura accepté, du début à la fin, d’être soumise à une instruction d’exception, à une législation d’exception, à un tribunal d’exception –le tout afin d’aboutir à un verdict d’exception. Car, dans cette affaire exemplaire, s’est exercée une véritable coalition d’intérêts décidée à tout faire pour mettre la réalité à genoux –la légalité dut-elle en souffrir.

LES FAITS

1. Le juge Buysse chargé de mener les investigations initiales ? Il a été littéralement dépossédé de son instruction par le Parquet et la gendarmerie, qui requalifieront les faits et en étendront abusivement la géographie.

2. Le soi-disant «secret» de l’instruction? Dès mars 2000, des informations confidentielles regroupées dans le dossier du juge se retrouveront étalées (avec la complicité des services de police belges) dans la presse turque (cf. Hurriyet du 5 mars 2000) au risque de la vie des inculpés.

3. Fehriye Erdal? Jusqu’au 16 août 2000, elle sera maintenue en détention plus que de raison, par la seule volonté du Ministre de l’Intérieur Antoine Duquesne –alors que les tribunaux auront, par trois fois, donné tort à celui-ci, et que le Conseil d’Etat aura dénoncé l’arbitraire d’une détention préventive qualifiée d’outrancière.

4. Le Parquet? Il aura, lui aussi, participé à cette mascarade en cachant volontairement un document (daté du 3 juillet 2000), dans lequel le Commissariat aux Réfugiés juge la libération de la prévenue «non  contraire à la loi»…

5. La Ministre de la Justice –si soucieuse de garantir l’État de droit et la droiture d’État ? Elle n’a pas hésité à faire voter, en décembre 2003, une loi rétroactive (vous lisez bien) afin de faire juger et condamner par les tribunaux belges Madame Erdal (pour l’assassinat dont la Turquie tient à la poursuivre) –un coup de force législatif qui sera heureusement arrêté par la Cour d’Arbitrage.

6. S’assurer par avance de la sévérité du tribunal en désignant tout exprès à sa tête un juge partisan ? C’est ce que va décider le 4 novembre 2005, en toute illégalité, le premier Président Jean-Paul De Graeve (contrevenant ainsi aux dispositions du Code en son Article 98).

7. Correctionnaliser l’ensemble des faits reprochés aux divers prévenus et travestir les charges retenues contre eux en vulgaires actes de banditisme social –alors que ces faits et ces charges ressortissent tous d’un combat foncièrement politique ? C’est ce que vont cependant décider le tribunal de Bruges et la Cour d’Appel de Gand en refusant de se dessaisir au profit de la Cour d’Assises.

8. Condamner à tous prix les inculpés en inventant, au besoin, des incriminations qui n’existent pas dans notre Code pénal (telle la notion d’ «association de malfaiteurs "à visée terroriste"»)? C’est la prouesse que va accomplir le Procureur fédéral Delmulle, avec la connivence des trois juges du siège.

9. Laisser plaider l’État turc, dès la première audience du procès de première instance, alors qu’aucune décision n’autorise la Turquie à se considérer comme partie civile? C’est pourtant ce qui va avoir lieu, au mépris manifeste des droits de la défense.

10. Laisser  plaider –dès le début du procès en degré d’Appel– Kris Vincke au nom de la Turquie (alors que, dans son jugement du 28 février 2006, le tribunal de Bruges avait finalement déclaré la constitution en partie civile non fondée –«l’Etat turc n’ayant pas encouru de dommages individuels»)…? C’est ce que va néanmoins favoriser le juge Loghe –instituant une Cour d’Appel à trois juges et (c’est une «première») à deux procureurs (le porte-parole d’Ankara étant rémunéré par une puissance étrangère pour faire, au sein du tribunal, une plaidoirie de pure propagande en faveur d’un régime présenté fallacieusement comme éminemment «démocratique»).

11. Condamner un prévenu-fantôme alors qu’aucune preuve matérielle, d’aucune sorte, ne figure dans le dossier pour l’accabler de quoi que ce soit…? C’est ce que vont toutefois oser les première et seconde instances en sanctionnant Dursun Karatas de sept années d’emprisonnement ferme…

12. Refuser de remettre en cause le magistrat fédéral Johan Delmulle, en tant que Procureur du degré d’Appel? C’est ce que vont toutefois se permettre la Cour de Gand et son président Loghe –alors que J. Delmulle et Leen Nuyts (qui requièrent, alors, contre le DHKP-C) ont activement participé à la rencontre secrète du 26 avril 2006  où, avec l’aval des représentants des plus hautes instances de l’État, il a été décidé de «livrer Bahar Kimyongür à la Turquie, via les Pays-Bas». Une «collusion de fonctionnaires» s’étant évertués à contourner la loi, et qui, selon l’Article 233 du Code pénal sont punissables de peine d’emprisonnement pour avoir «en réunion» décidé de la mise en œuvre de «mesures contraires aux lois».

13. Confirmer les tribunaux correctionnels dans une sorte de «compétence universelle», en leur donnant le droit de s’ingérer dans les affaires internes d’un pays tiers et d’émettre un jugement «politique» sur la situation qui y prévaut…? C’est le privilège que se sera pourtant arrogé la quatorzième Chambre correctionnelle de Bruges («Les membres du DHKP-C choisissent expressément de ne pas prendre part à une société démocratique [la Turquie]. Il n’appartient pas au DHKP-C de ne pas reconnaître un État de droit établi [la Turquie], de dire son propre droit et de choisir tous les moyens possibles pour troubler l’ordre de droit», Jugement de Première instance, page 72).

14. Sans oublier les effets liberticides de la nouvelle législation contre le terrorisme par laquelle est désormais organisé, en Belgique, un régime de confusion pénale –où le seul fait d’appartenir à une organisation qualifiée de «terroriste» est durement sanctionné, même si aucun acte délictueux ne vous est par ailleurs reprochable ou reproché. Au nom de quoi, toute rébellion politique radicale est assimilée dorénavant à une variété spéciale de délinquance, émergeant au droit commun. C’est assez dire que, sous le prétexte de la lutte pour plus de sécurité civile, les autorités de notre pays auront réussi ce tour de force: installer l’insécurité dans les lois et le fonctionnement de la justice publique.

15. Sans oublier les conditions de détention «exceptionnelles» auxquelles sont soumis depuis le 28 février dernier (soit plus de 250 jours) Musa Asoglu, Sukriye Akar et Kaya Saz. Alors que, par quatre fois déjà, les tribunaux ont statué pour une levée du régime d’isolement qui les frappe.

REGIME D'ISOLEMENT?

La Belgique est censée se conformer à l'Article 3 de la Convention européenne des Droits de l'Homme ainsi qu’aux termes de la Convention internationale ad hoc qui interdissent de porter atteinte à l'intégrité physique et mentale d'une personne en la soumettant à la torture ou à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Bien qu'ils n'aient commis aucun délit matériel attentatoire contre autrui, Asoglu, Akar et Saz sont soumis, depuis huit mois, à une série d’actes de contrainte qui n’ont pour but que de les avilir et de les humilier. Ainsi, lors de leur procès en Appel, ont-ils été amenés aux sept audiences le yeux bandés et bardés d’un gilet par balles pesant 10,5 kilos, avec –à leurs poignets doublement menottés– une menotte classique et une menotte fixée à la ceinture de leur camisole de force. A chaque jour de leur comparution, ils ont été complètement déshabillés et mis à nus par trois fois. Durant tout le procès, il leur était interdit de porter leurs propres sous-vêtements, chaussettes et chaussures.

Depuis la fin février, ils sont par ailleurs astreints à des conditions d'incarcération inacceptables: fouilles anales systématiques, isolement total, privation sensorielle, troubles forcées du sommeil.

«Forcées» : une lumière aveuglante, située juste au-dessus de la tête, reste allumée en permanence toute la nuit (un «progrès» puisque, jusqu’il y a un mois encore, la lumière était éteinte puis rallumée par intermittence chaque demi-heure…). Depuis l'application de ce châtiment, il est impossible aux trois condamnés de dormir la nuit –provoquant un état d’insomnie permanent, au risque d’entraîner une série de dérèglements physiques et psychiques. C’est la raison pour laquelle deux d’entre eux, Musa Asoglu et Sukriye Akar, sont en grève de la faim depuis le 30 octobre et ont décidé de ne pas se présenter devant les juges ce mardi 11 novembre. Ils entendent protester ainsi contre leur conditions de détention et les traitements inhumains et dégradants qui leur sont infligés.

Même les gardiens sont surpris par la dureté des conditions de détention qui visent ces trois détenus.  Un régime carcéral inhumain qui semble être le fait de la Ministre de la Justice –laquelle, malgré les multiples requêtes des avocats en extrême urgence, renouvelle à chaque fois ses directives auprès de l'administration pénitentiaire afin que ces mesures de coercition soient maintenues, voire renforcées.

LE CONTEXTE

Guerre contre le terrorisme ou atteinte au droit légitime à la contestation…? Ces cinq dernières années, une série de lois spéciales ont été adoptées en Belgique,  sous le couvert de la lutte «antiterreur». Or, au lieu de «sécuriser les droits» des citoyens comme le prétendent les autorités, ces lois liberticides auront  pour effet de les restreindre, de les suspendre, voire de les supprimer.

En Belgique comme partout dans le monde, on assiste à une attaque frontale contre les libertés privées et publiques. Dès la fin des années 90, bien avant les attentats du 11 septembre 2001 à New York, notre pays avait déjà décidé d’inscrire de profonds changements dans le Droit, notamment à travers «la loi sur les organisations criminelles». Avec cette législation, en effet, s’est mis en place un «délit d'appartenance» permettant à la Justice de poursuivre des personnes qui n’ont commis aucun délit matériel, au seul prétexte qu’elles feraient partie d’une organisation ainsi définie.
 
Toutefois, au nom de la lutte antiterroriste, les choses se sont depuis lors fortement accélérées. La Belgique a intégré, dans sa panoplie pénale, deux décisions-cadre européennes particulièrement liberticides: la loi relative aux organisations terroristes et la législation concernant le mandat d’arrêt européen. La loi antiterroriste, comme la loi relative aux organisations criminelles, crée un délit d’appartenance et permet en outre de s’attaquer directement aux mouvements sociaux. Est désormais qualifiée d’acte «terroriste» toute action commise dans l’intention de faire pression sur un gouvernement ou sur une organisation internationale. Que des grévistes fassent le siège d’une administration ou que des manifestants empêchent des trams de circuler est donc, aujourd’hui, considéré comme une forme de terrorisme, et lourdement punissable.

De surcroît, depuis le vote de «la loi sur les organisations criminelles», les tribunaux ont la possibilité de généraliser des procédures d’exception à tous les stades de la procédure pénale, de l’enquête policière à la détention: c’est ce qu’autorise «la loi sur les méthodes particulières de recherche» de 2003, laquelle légalise les techniques les plus intrusives. Au demeurant, les droits de la défense n’existent plus: une personne soupçonnée d’un éventuel délit n’a plus le pouvoir d’en contester les «preuves» puisque celles-ci peuvent désormais rester secrètes. Des dispositions tellement liberticides qu’elles ont été remises en cause par la Cour d’Arbitrage, si bien que le gouvernement a dû les remanier (légèrement), sans s’empêcher de rendre certaines dispositions encore plus contraignantes, en les faisant revoter en catimini fin 2005, sous le couvert de la lutte «contre la terreur».

Or les lois antiterroristes sont totalement pernicieuses. Elles autorisent tous les abus, la mise en place de tribunaux d’exception et les jugements d’opportunité. Elles confondent volontairement les combats syndicaux radicaux avec des actes de pure criminalité ou de banditisme. Elles s’attribuent indûment des pouvoirs de compétence universelle en délégitimant, dans des pays tiers, toute lutte politique qui userait de moyens violents pour se défendre de la violence d’États dictatoriaux.

UNE JURISPRUDENCE D'EXCEPTION

Aussi, l’enjeu fondamental du procès intenté contre neuf membres présumés de l’organisation révolutionnaire turque DHKP-C est de toute première importance. Car «l’affaire Erdal» a pour but de créer une jurisprudence criminalisant toute solidarité envers une organisation désignée comme «terroriste». En outre, cette labellisation justifie, dès à présent, la violation de règles de droit élémentaires et l’application de sanctions anticipées avant même que le jugement d’appel ne soit venu confirmer le premier verdict.

Autant donc le réaffirmer solennellement: ce procès concerne tous les citoyens. Il engage l’avenir de nos libertés.

APPEL DU CLEA

Pour ces raisons, capitales, Le Comité pour la Liberté d’Expression et d’Association (le CLEA) appelle tous les progressistes et l’ensemble des associations démocratiques :

—À dénoncer ce jugement inique et à appuyer, par leurs mobilisations, toutes les voies de recours aptes à contester un jugement de pure complaisance, prononcé coup sur coup par deux tribunaux belges «sous pression!
—À contester les lois sécuritaires qui, dans notre pays comme dans l’ensemble de l’Union européenne, sont en train de défaire les libertés démocratiques obtenues par un siècle et demi de luttes sociales!
—À marquer leur solidarité avec les forces politiques, syndicales et associatives qui combattent l’autoritarisme, le despotisme et la violence d’État dont le régime d’Ankara a fait sa nature ordinaire!

(CLEA, http://www.leclea.be/ , 7 novembre 2006 - Pour plus d'informations: 0487 174 851)

La situation alarmante des prisonniers politiques en Belgique

La Libre Belgique du 7 novembre 2006 a anoncé l'information alarmante concernant les prisonniers politiques en Belgique:

"La Ligue des droits de l'homme et l'Observatoire international des prisons (OIP) disent avoir été récemment interpellés par les conditions de certains détenus qualifiés de "dangereux" ou de "terroristes", soumis à un régime particulier ("cellulaire strict extra")… Elles citent le cas de trois inculpés dans le cadre du procès du DHKP-C, incarcérés à la prison de Bruges en régime strict depuis plus de 8 mois."

Effectivement, nous avons reçu ces quelques infos que Bahar Kimyongür a pu glaner dans les lettres que la détenue du procès de DHKP-C, Sükriye Akar, lui a envoyées récemment:

Lettre de Sükriye Akar datant du 26 septembre 2006:
 
"Pendant la semaine et demie de procès, on nous a bandé les yeux et affublé d'un gilet par balles (...) Durant notre transfert de la prison de Gand à celle de Bruges, on avait toujours ce bandeau sur les yeux. Ils ont sciemment prolongé le chemin. En plus, nous étions seulement trois détenus à occuper un énorme autobus. (...) Lorsqu'il y a transfert d'une prison vers une autre, on reçoit une boîte verte dans laquelle on dépose nos effets les plus indispensables. Les autres effets nous sont envoyés par la suite. Seulement voilà, notre boîte verte ne nous a pas accompagné ! Cela signifie que je n'ai ni brosse à dents, ni dentifrice, ni shampoing, ni timbre... Les deux camarades ne les ont pas reçue non plus. (...)

Mais leurs tracasseries ne s’arrêtent pas là.
 
Tu t’en souviendras, dans ses conclusions, le tribunal avait établi que nos cellules ne seraient plus contrôlées entre 22h et 6h du matin. Mais, ils n’ont jamais cessé d’outrepasser cette décision. Nous avons protesté contre ces mesures. Mais à présent, il y aurait une nouvelle directive venant tout droit de Bruxelles : « la lampe devra rester allumée toute la nuit. » Nous sommes à présent contraint de dormir avec un cache-yeux ». Voilà en quoi consiste l’Etat de droit de ces Messieurs. Non mais t’as vu leur outrecuidance ! Ils nous font une démonstration de force là. Nous, nous devons nous plier aux décisions de justice, mais cette règle ne semble pas être valable pur eux.
 
Delmulle et Onkelinx croient qu’ils pourront nous soumettre en nous empêchant de dormir. Ils sont mesquins et minables. Tout un appareil d’Etat qui s’acharne sur trois détenus. J’ai honte pour eux. »

Lettre de Sükriye Akar datant du 4 octobre 2006

« Hier, j’ai été menacé d’une peine disciplinaire. Je m’en suis sorti in extremis avec un avertissement. Mon crime impardonnable ?
 
En fait, comme tu le sais, depuis le 25 septembre dernier, ils allument la lampe de ma cellule de l’extérieur. Dans la lettre motivée rédigée par la ministre de la justice, il est stipulé que : « selon la décision du juge, la lumière de la cellule devra rester allumée durant la nuit. »
 
Or, aucun juge n’a pris une telle décision. (…)
 
Avec la lumière allumée la nuit, je n’arrive pas à dormir.
 
J’ai donc essayé de trouver une solution avec les moyens du bord.
 
La cellule que j’occupe toute seule est en fait une cellule double avec un lit superposé. Lorsque je me couche, ma tête doit obligatoirement être orientée vers la fenêtre. Or la lampe se situe juste au-dessus de la fenêtre, ce qui veut dire, au-dessus de nos têtes. Les lampes allumées la nuit sont deux ampoules au moins de 40 ou 50 watts. Une lumière d’une telle intensité, on n’en trouve même pas dans les livings. Lorsque le maton nous observe par le guichet de la porte située juste en face de la fenêtre, il nous voit de large, des pieds. En d’autres termes, il ne voit pas la partie supérieure de notre corps, qui baigne sous la lumière. Pour me protéger de la lumière, j’ai tendu une couverture entre la lampe et ma tête. J’ai coincé une partie de cette couverture sur la partie latérale, là où se trouve l’escalier du lit superposé. Or, le 30 septembre, il y a eu un incident : Vers 6 heures du matin, le regard d’un gardien m’a réveillé. Il m’a fixé longuement. Son regard faisait des va-et-vient incessants entre mes yeux et la couverture. Je l’ai alors longuement fixé du regard en faisant un signe de la tête pour qu’il s’en aille mais il n’avait pas l’air d’avoir l’intention de le faire. Finalement, j’ai trouvé sa présence tellement agaçante que je me suis levée pour lui demander : « Est-ce que je peux vous aider ? ». C’est là qu’il est parti.
 
Plus tard, j’apprendrai que le chef de section a envoyé à la direction une lettre dans laquelle il explique : « Sükriye Akar ne porte pas son cache-yeux. J’ai eu du mal à l’observer en raison de la couverture qu’elle a suspendue de biais. »
 
Cette lettre fut à la base d’un dossier disciplinaire mené par la direction. Ainsi, le 3 octobre, le directeur (trice ?, en turc, comme il n’y a pas de genre, je ne sais pas si c’est un directeur ou une directrice, pareil pour le maton) a relevé ma déclaration en présence de mon avocate.
 
En réalité, il ne m’a pas écouté et n’a pas été plus attentif à ce que disait mon avocate. Ou plutôt, il a rejeté toutes nos justifications. Il s’est même comporté de manière hautaine.
 
Le directeur m’a ordonné de ne plus mésuser ma couverture. Mon avocate a eu beau protester contre le régime de la lampe allumée, la réponse du directeur fut : « Cela ne m’intéresse pas de savoir ».
 
J’ai alors rétorqué : « si le fait de suspendre ma couverture sur le côté latéral pose problème, j’en déduis que la suspendre juste derrière moi pour me protéger de la lumière ne gêne personne. ». Sa réponse fut expéditive et ne suscita rien de véritablement constructif : « les couvertures servent à couvrir un lit. Pas à dresser une tente. Il nous a littéralement chassé de son bureau.
 
Ma déclaration a été recueillie à 10h15 mais le verdict n’est tombé qu’à 19h20. Soit plus de 10 heures plus tard ! Et quel est ce verdict ? Avertissement.
 
Motif : Madame Akar a mésusé sa couverture. Il lui est défendu de se protéger. Cela lui a été signalé. Elle a donné sa parole de ne plus le faire. Si elle ne désire pas porter son maque de nuit (cache-yeux), elle doit le faire savoir au gardien.

Cette décision est une véritable mise en scène. Car en réalité, en me donnant un avertissement alors que d’après lui, j’ai commis un « faute impardonnable méritant un châtiment sévère », le directeur fait mine d’être magnanime et débonnaire.
 
Or, je n’ai jamais donné ma parole. J’ai introduit une requête mais il l’a rejeté d’un revers de la main.(…) Cela me rappelle le régime en prison de type F. Cela me rappelle surtout les peines disciplinaires que Ercan Gökoglu avait subi pour avoir mésusé son « cirage pour chaussures » " (il utilisait son cirage de teinte rouge pour colorier les objets artisanaux qu’il confectionnait ou ses dessins NDT).

Autre fait marquant dans ce procès
 
Un simple spectateur du procès, Yusuf Karatas, avait été arrêté en pleine salle d’audience le 23 janvier dernier, le premier jour du procès de Bruges en première instance. Il avait été menotté, puis séquestré dans une salle attenant à la salle d’audience, puis emmené sous nos yeux au poste de police. Le même jour, il se retrouvait incarcéré à la prison de Bruges. Et à la mi-mai, il était livré à l’Allemagne. Motif : il serait recherché par Interpol suite à une demande introduite par l’Allemagne pour son appartenance à la cellule du DHKP-C active dans la région de Frankfurt.
 
Or, Yusuf Karatas, qui est un demandeur d’asile dont la situation a été régularisée (il est un survivant du massacre de la prison de Buca en 1995, l’armée assassina trois détenus du DHKP-C à coups de barres de fer, de chaîne et de crosses de fusil) vit à Genk avec son épouse et ses deux enfants, travaille et participe à toutes les manifestations du mouvement en Belgique. Il aurait donc très bien pu être arrêté à son domicile, à son travail, dans la rue ou n’importe où ailleurs. D’autant plus que cela faisait plusieurs années qu’il était signalé dans les listes Interpol.
 
Suite à plus de 9 mois d’incarcération, il a été libéré ce vendredi après une condamnation à trois ans de prison avec sursis et après avoir échappé à une tentative d’extradition vers la Turquie.
 
En toute évidence, l’arrestation de Yusuf Karatas en pleine salle d’audience avait été orchestrée par les services de police pour impressionner la cour et confirmer la dangerosité du DHKP-C décrite et décriée par le procureur Johan Delmulle.
 
Un fait de plus qui illustre le caractère exceptionnel de ce procès."

Pas de contrôle sur la Diyanet et les autres courants turcs

On l'appelle le « Vatican turc ». Son nom officiel : la Diyanet ou direction des Affaires religieuses. C'est un « Etat dans l'Etat » en Turquie : une haute administration en charge du culte islamique ; 80.000 fonctionnaires (muftis, imams, prédicateurs...) ; 77.000 mosquées ; la voix « autorisée » de l'islam dans la République d'Atatürk.

La Diyanet veille jalousement sur sa diaspora. Elle gère et finance 1.300 mosquées en Europe et aux USA, dont 62 en Belgique. Elle forme et exporte ses responsables religieux (environ 825). Elle est implantée chez nous depuis 1983. Son credo : un islam sunnite ouvert et « authentique », oscillant entre exégèse et modernité.

La Diyanet a son siège chaussée de Haecht, à Schaerbeek. Elle entend garder le leadership religieux parmi les 150.000 Turcs de Belgique. Rien n'est laissé au hasard : entretenir l'identité turque (cours de langue, de danse...), servir la communauté (cours de coran, fêtes musulmanes...), gérer les rapatriements funéraires...

Le président de la Fondation Diyanet a le statut de conseiller diplomatique à l'ambassade de Turquie. L'institution est en contact permanent avec les autorités belges (ministères, Sûreté, Office des étrangers...). Mais une certaine opacité règne sur ces liens officieux.

En décembre 2005, plusieurs voix internes se sont élevées pour dénoncer les problèmes de financement de la Diyanet, son manque de transparence budgétaire, son absence de visibilité, son déficit médiatique...

Mais le Diyanet n'a pas le monopole de l'organisation du culte islamique. D'autres courants turcs disposent également de mosquées en Belgique : Milli Gorus (islam politique), les Suleymanli (un groupement mystique), les Fethullahcilar, etc.

Ceux-ci sont essentiellement financés par les dons des fidèles. Leurs imams sont également formés en Turquie ou ailleurs dans le monde. Certains dispensent un islam plus politique que d'autres. Tous ont pignon sur rue (cours de coran, activités sociales...)

Mais là aussi, pas de contrôle sur l'origine des fonds visant à financer leur culte islamique, le profil des imams, les activités des associations socioculturelles parallèles...(Le Soir, HUGUES DORZÉE, 7 novembre 2006)

Elections aux Pays-Bas : Boycott de la communauté turque

Les Turcs de Hollande sont appelés à boycotter, lors des prochaines élections nationales du 22 novembre, tous les partis qui reconnaissent la réalité du génocide arménien.

Le campagne, lancée par un groupe baptisé le forum turc, vise précisément les deux principaux partis hollandais, l’un de l’opposition, l’autre de la majorité, qui ont tous deux retirer de leurs listes des candidats d’origine turque qui avaient publiquement nié la réalité du génocide.

Ce groupe appelle donc l’électorat turc à voter en faveur d’un petit parti centriste, le D66, le seul qui n’a jamais pris qualifié de génocide les événements de 1915. Sur les affiches éditées par le Forum Turc, et collées dans toutes les grandes villes où se trouvent d’importantes communautés turques, il est écrit : utilisons notre vote pour donner une leçon à ceux qui veulent limiter nos droits démocratiques, tandis qu’est publiée la liste de tous les partis hollandais qui admettent la réalité du génocide en face desquels il est indiqué : définitivement non.

Sur ces mêmes affiches figure la photo de la candidate du parti en faveur duquel le forum turc appelle à voter. Cette dernière ne remet pourtant pas vraiment en question la réalité du génocide puisque sur son site Internet elle indique que des centaines de milliers d’Arméniens ont été massacrés en 1915, cela ne fait aucun doute, et elle estime qu’il faut qu’un débat adulte et scientifique s’ouvre en Turquie sur ce qui s’est exactement passé, et savoir comment qualifier ces événements. Mais ajoute la candidate du parti D66, pourquoi les candidats hollandais d’origine turque devraient être cloués au pilori et obligé de confesser un génocide.

Une position en demi teinte, qui lui vaut cependant d’être la seule à trouver grâce aux yeux des turcs de Hollande. (gamkonline.com, 1 novembre 2006)

Appel du CLEA pour le procès Kimyongür du 7 novembre à Gand

Dans quelques jours tombera le verdict dans le cadre du procès des neuf membres présumés du DHKP-C. Le procureur Delmulle y requiert notamment sept années d’emprisonnement ferme à l’encontre de Bahar Kimyongür.

Ce sera le point culminant d'un procès marqué de A à Z par des irrégularités inacceptables dans un État de droit : correctionnalisation d'un procès politique, jugement de première instance rendu par un tribunal d'exception présidé par un juge déplacé expressément de Gand à Bruges afin de rendre un verdict "commandité", un procureur extrêment partial défendant à outrance la thèse du caractère "démocratique" du régime turc... Le tout, sur fond d'un complot de grande envergure, avec collusion de fonctionnaires des ministères de la justice et de l'intérieur, de la police et de la sûreté de l'État ayant tenu, sous la présidence de la Chef de cabinet du Ministère de la justice, la nuit du 26 avril dernier, une réunion secrète dans le centre de crise du ministère de l'intérieur, et –fait extrêment grave– avec la participation du procureur Delmulle en personne. Objectif : organiser la "livraison" à la Turquie –régime pratiquant la torture–, via les Pays-Bas, de l'un des condamnés de Bruges: Bahar Kimyongür. Un ensemble de faits qui devrait suffire pour que le jugement de première instance soit –comme cela a été demandé par la défense– frappé de nullité.

Depuis des mois, le Clea essaye d’alerter la population à propos des dangers de ce procès «antiterroriste» qui arrive à son terme le 7 novembre au Tribunal de Gand.

L’arsenal répressif adopté par les autorités belges dans la foulée du 11 septembre et utilisé à Gand contre un parti communiste turc vise à assimiler la contestation sociale à du banditisme.

Une condamanation confirmerait que la liberté d’expression et d’association de tout qui se bat contre l'injustice sociale serait désormais menacée par la loi antiterroriste belge de 2003 et par le climat de peur et de suspicion généralisée qui l'entoure.

C'est maintenant qu’il faut réagir, chacun pouvant soutenir notre action à sa façon :

• Le Clea organise un grand rassemblement à Gand le 7 novembre lors du verdict. Toutes les informations à ce sujet (RDV précis, mots d’ordre…) sont disponibles sur www.leclae.be ou au 0487 174 851).

• Vous pouvez contribuer financièrement à notre action en achetant les autocollants «Liberté pour Bahar» et en les diffusant autour de vous (prix: 2 euros/pièce, à verser sur le compte 363-0054263-80).

• Vous pouvez vous tenir informé des dernières évolutions de la situation en visitant notre site www.leclea.be ou en achetant notre nouvelle et très complète brochure «Kimyongur Bahar : le dossier à charge». [Lire]

Cette affaire nous concerne tous, car il engage l'avenir de nos libertés fondamentales.

Soyons très nombreux le 7 novembre à Gand !!!

Départ pour Gand : Train de 7 heures 20 du matin.
Rendez-vous : à 7 heures à la gare du Midi, côté Fonsny, devant l'accès au quai dix-sept.

Rassemblement devant la Cour de Gand dès 8h30. L'adresse de la Cour d'appel de Gand : Hof van Beroep te Gent, Koophandelsplein 23, 9000 Gent.[Renseignements : 0487 174 851]

TIHV's Recent Human Rights Reports in Brief

November 28, 2006

Mayor on Trial… A court case was launched against Yüksekova (Hakkkari) Mayor Salih Yildiz in connection with an announcement he made in September. The indictment wants Salih Yildiz to be sentenced for “making propaganda of illegal organization by means of press”. Salih Yildiz reportedly used the expression “Sayin (corresponding to ‘esteemed’ or ‘dear’)” when referring to Abdullah Öcalan during the announcement. (ANF)

Disappearances of Tanis and Deniz… Ministry of Justice refused the complaint against Silopi Public Prosecutor made on the allegations that the investigation on the disappearances of HADEP executives Ebubekir Deniz and Serdar Tanis has not been concluded although five years have passed. Yakup Tanis, brother of Serdar Tanis, had appealed to the Ministry of Justice in June on the allegations of “misconduct of duty”. In the letter sent to Yakup Tanis Ministry of Justice replied that it is not true that “the investigation was left hanging in the air”, and the investigation has been continuing. (ANF)

DTP Members on Trial, Detained… Five different cases were launched against 27 DTP members including Izzet Belge, Chairman of the DTP in Sirnak, Haci Üzen, Chairman of the DTP in Silopi district, and Selahattin Oral, Chairman of the DTP in Kasrik town, in connection with the press announcements made by the DTP in Sirnak on several dates. The cases commenced on 23 November at Sirnak Penal Court of First Instance. Bedri Aslan, Chairman of the DTP in Osmaniye, Mehmet Aktas, Metin Sakir, Ibrahim Uygur and Ozan Çelik were detained during the raid conducted to the premises of the DTP in Osmaniye on 27 November. DTP executive Metin Sakir was detained during the raid conducted to his house. (Toplumsal Demokrasi)

 “Human Shields on Trial”… On 23 November Diyarbakir Penal Courts of First Instance No 4 concluded the case against 35 persons who call themselves “human shields” and went to Eruh district of Sirnak in 2004 demanding Turkish troops to stop the military operations in Southeast and East Anatolia”. The court sentenced Murat Aydin, Pakize Uksul, Selma Aygün, Gülistan Basutçu, Pinar Demirci, Volkan Işıl, Saadet Aksoy, Saniye Turhan, Metin Beydoğan, Cemil Dündar, Muzaffer Akal, Hanım Adigüzel, Serpil Alkaya, Irfan Güler, Mücahit Boga, Mehmet Salih Özer, Onur Bugra Kolcu and Basar Necdet to two years and six months’ imprisonment each on the grounds of “staging unauthorised demonstration”. The files of 17 defendants who have not testified were separated. (Özgür Politika)

Association Raided… Students Association of Van Yüzüncü Yil University was raided by police on 24 November. Four students were detained during the raid. Two of the detainees were reportedly released on the same day. (Atilim)

Demonstrators Detained… Namik Alan, Chairman of the CHP in Erdemli district, and nine farmers, who protested the government during “Lemon Harvest Day” on 24 November organized by Mersin Governorate and Union of Erdemli Citrus Fruits Producers, were detained. Police intervened the demonstration staged for the anniversary of the establishment of the PKK on 26 November in Van. Many people were reportedly detained during the incident. (ANF)

Mass Grave… The official complaint against Forensic Institute on the allegations that the Institute neglected duty in investigation of the bones of 27 PKK militants that were found in a mass grave was concluded in not to prosecute. In August Forensic Institute had concluded the investigation of the bones of 28 PKK militants found in a mass grave found nearby Bitlis in 2004. It had been stated in the conclusion report that the DNA investigation had been conducted on the six of the samples while an investigation could not be made on the damaged samples. The investigation had fixed that the 49 pieces of bones were belonged to 11 persons. Upon this, the families who had alleged that their relatives had been buried in mass grave had made an official complaint against the Forensic Institute. (Toplumsal Demokrasi)

Novembre 27, 2006

Villagers Killed... Islam Terkoglu was killed and Resit Soydan was wounded by the soldiers on the night of 23 November in the region between Daglica (Oremar) and Batkova (Xitene) villages of Yüksekova district in Hakkari. Ihsan Terkoglu, uncle of Islam Terkoglu, said that his nephew went to the region for wood: “After putting the wood on the pickup of Ahmet Bozkurt they decided to come to the village on foot. But they were stopped by the soldiers on the way. Soliders opened fire against them without any warning. Although Islam was heavily wounded they kept him there for hours. They put him in the trunk of a car. He died before reaching the hospital. Afterwards they left weapons in the place of incident as if there was a clash.” Hakkari Governorate announced in connection with the incident that one HPG militant did and one militant was captured during a clash. Esat Canan, CHP MP for Hakkari, objected the announcement of the Governorate and said: “Vilagers were not warned. They were shot from a close distance. I condemn the announcement of the Governorate. People of Yüksekova were pointed out as if they were terrorists. Alleged HPG militant Soydan was released even not having been taken to the Public Prosecutor. Why was he released if he was a terrorist?” (25-26 November, ANF-Radikal)

Persons Wounded by Security Guards... Supporters of Sariyer football club were attacked by private security guards on a car ferry while coming back from n away match on 23 November. Two persons were stabbed and wounded during the incident. According to the news gathered supporters wanted to open a flag on the board. Workers of the boot wanted them not to open. When the supporters insisted captain informed the Directorate of Eskihisar Port. Director of the port wanted the captain not to open the doors when reaching the port. Private security guards got on the board and stabbed Cevat Çelikkiran and Erhan Diken. Security guards were detained by the gendarmerie. But İhsan Kula who alleged stabbed those persons was released. Director of the port Kadir Gençtürk reportedly escaped. (25 November, Milliyet)

Person Killed by Municipality Officer... Mehmet Sedatoglu who was wounded during a dispute between horse carters and municipality police in Sanliurfa on 17 November died on 23 November in the hospital. A fight broke out between the carters Mehmet Sedatoglu, Abbas Sedatoglu, Resit Sedatoglu and municipality officers on the road between Sanliurfa and Akçakale district during a control. One of the officers shot Abbas Sedatoglu and Resit Sedatoglu to death. 10 municipality police officers were detained in connection with the incident. (24 November, Toplumsal Demokrasi)

Person Beaten by Police... An unidentified person was beaten by the police on 22 November in Erzurum. According to the news gathered police intervened a fight between two groups. Members of one group left the incident place and a dispute broke up between the police and members of the remaining group. Upon this the police wanted the ID cards of the persons. One of the civilians who did not have ID card objected the attitude. An officer reportedly beat him. When the officer noticed that his photo was taken he let the person go. (24 November, Aksam)

Demonstrators Beaten... Police prevented the members of Socialist Platform of Oppressed (ESP) who wanted to make a press announcement on 24 November in front of Istanbul Ciragan Palace to protest in the “World Economic Forum - Turkey Summit”. ESP members Ersin Sedefoglu, Zehra Aydemir and Hüseyin Günes who were detained after having been beaten by the police in a public bus were released on 25 November. The detainees were reportedly beaten in Levent Police Station. (25 November, Atilim)

Torture Investigation... Public Prosecutor in Adana rejected the official complaint of Fahri Eray Palaz against police officers. Fahri Eray Palaz was detained on 26 July and was given a medical report for 15 days on 28 July. He made an official complaint against the officers and Public Prosecutor rejected to start an investigation on the grounds that police officers used force within the legal limits. Palaz announced that his objection against the decision was also rejected by Tarsus Heavy Penal Court for the same reason. (22 November, Toplumsal Demokrasi)

Torture Investigation... Public Prosecutor in Adana rejected the official complaint of Ahmet Aslan against police officers for having tortured him on 1 August in Sakirpasa Police Station. Public Prosecutor gave the decision on the grounds that police officers used force within the legal limits. Ahmet Aslan was given a medical report for 15 days after having been released. His objection against the decision was also rejected by Tarsus Heavy Penal Court for the same reason. (22 November, Toplumsal Demokrasi)

DTP and DEHAP Members on Trial... Elazig Peace Penal Court concluded to hear the case against Hüseyin Aktas, DTP Chair for Elazig, who used the expression “Sayin (corresponding to ‘esteemed’ or ‘dear’)” when referring to Abdullah Öcalan during his speech in connection with Newroz celebrations. The court acquitted the defendant. Public Prosecutor in Tatvan (Bitlis) launched a court case against 18 executives of the closed DEHAP. The indictment wants the defendants Mehmet Nezir Karabas, Mehmet Can Demir, Erdinç Tülay, Nevzat Yildirim, Emine Dikmen Irgat, Hakki Eskin, Osman Çakan, Murat Sulu, Fahrettin Batmaz, Semra Deli, Suat Altun, Yildiz Ölgen, Saime Akin, Kemal Kiliçkiran, Ahmet Kıran, Rahmetullah Tekin and Sebahattin Özer for “praising crime and criminals”. They had wanted to go to Gemlik (Bursa) in 2005 to attend the action to protest in the conmdition of Abdullah Öcalan. Their buses had not been allowed to leave and they had come back. The case would commence at Tatvan Peace Penal Court. (23-24-25 November, Toplumsal Demokrasi)

Armed Attack in Highest Administrative Court... On 23 November, Ankara Heavy Penal Court No 11 continued to hear the case against Alparslan Arslan and 8 other persons launched in connection with the armed attacks conducted three times to the premise of daily Cumhuriyet in Istanbul and 2nd Chamber of the Court of Cassation on 17 May. Public Prosecutor wanted at the hearing that President of Labour Party Dogu Perincek who announced that Alparslan Arslan was trained in a foreign country to be heard as witness. Lawyers of Mustafa Yücel Özbilgin who died during the attack wanted the case to be combined with the one against Nuri Aykon, owner of daily Vakit, and editor-in-chief of the paper Harun Aksoy on charges of “pointing members of Highest Court of Administration as targets to illegal organisations”. The court rejected the demand. (24 November, Cumhuriyet)

Clashes and Attacks in Southeast... According to the announcement by HPG, 9 soldiers and 7 HPG militants were reportedly killed during the operations started on 15 November in the region between Nazimiye district of Tunceli and Yayladere district of Bingöl. The names of the HPG militants were announced as Metin Dogan, Halil Bor, Vedat Ralice, İzzettin Karakaya, Muhammed Süleyman and Mahsum Derici. HPG militants Hüseyin Özarslan and Muhammed Mustafa were captured during the operation. The last killed militant was announced as Mervan Muhammed who died during a clash on 21 November in Dereler (Bestler) region nearby Sirnak. The village guard Ramazan Özlü reportedly disappeared during the operations conducted nearby Çiglica (Kelitan) village in Mezra town of Beytussebap district in Sirnak. The private Zekeriya Kiliç who died during a clash in Sirnak was buried in Izmir on 25 November. (24-25 November, Bugün-Özgür Gündem)

November 23, 2006

DTP Executive Kidnapped and Tortured… Mehmet Altun, Chairman of the DTP for Selim district in Kars, was reportedly kidnapped and tortured. Mahmut Alinak, Chairman of the DTP in Kars, announced Mehmet Alinak was forcibly put in a car by three armed men on 21 November at about 17.00 at the city centre: “Altun was wandered outside the city for a while and then taken back to the city. He was subjected to psychological and physical torture in a closed place till the morning. They stripped naked Altun and gave electricity to his toes and genital organ. They threatened him to kill him and me. He was released nearby Pasaçayir quarter of Kars.” (ANF)

Pressure in Prisons… Administration of Sincan F-type Prison reportedly did not let Erol Zavar, former editor-in-chief of the journal Odak, to send his article to the journal Atilim. In the minutes prepared by the Administration, it was alleged that the article included misleading statements about the F-type prisons and propaganda of an illegal organization. (Atılım)

Sarp Kuray on Trial… On 22 November, 9th Penal Chamber of the Court of Cassation continued to hear the appeal case against Sarp Kuray, a noteworthy name of the 68 generation, launched on the allegations of being “founder of 16 June Movement”. Kuray’s lawyer Gürsel Meriç stated the Security Directorate had not made sufficient investigation about the organization; his client did not have information about the mentioned actions, and Kuray had never supported the armed struggle. The hearing was adjourned to a later date. The case against Kuray had been concluded on 29 December 2005. Istanbul Heavy Penal Court sentenced Kuray to heavy life imprisonment for “ordering 30 attacks between 1986 and 1990 including killings, woundings, and bombing, being leading member of an illegal organisation”. (AA)

Demonstrators Detained… 39 members of rightist organisation Alperen Union who prayed and staged press announcement action in Hagia Sophia to protest Pope 16th Benedictus who will visit Turkey were detained on 22 November. (Milliyet)

Clash in Southeast…A HPG militant was allegedly killed during a clash broke out nearby Dereler (Bestler) region in Sirnak on 21 November. (Cumhuriyet)

Novembre 22, 2006

Person Killed by Security Guard… Security guard Hüseyin Ö. working for Elbistan Vocational Higher Education Faculty of Kahramanmaras Sütçü Imam University killed Mikail Tap (19) on 21 November. Mikail Tap, Gökhan Binboga and Ertugrul Binboga reportedly quarrelled with Hüseyin Ö. when he did not let them participate the students’ representative election at school. Gökhan Binboga and Hüseyin Binboga were seriously wounded during the incident. (Zaman)

Torture in Detention… Members of the Socialist Platform of Oppressed (ESP), who were detained on 17 November while they were distributing the papers “Toplumsal Özgürlük” and “Atilim” on Yüksel Street, announced that they were tortured in detention. Gökçe Otlu stated during the press conference organized on 21 November at the HRA Ankara branch that they were beaten and insulted in detention, and Yagiz Özel, Ahmet Kirgil and she was taken to hospital due o torture. Filiz Uluçeli put that they were subjected to sexual harassment. Ahmet Yildirim told they were tortured at Ankara branch of Forensic Medicine Institute. Ahmet Kirgil said that they laid him down after they handcuffed him and kicked his head and face. Kirgil who told that his head was fractured and his eyes were swelled said that police hindered the physicians to give a medical report to him. (Atilim)

Mayors on Trial… On 21 November Diyarbakir Special Heavy Penal court No 5 continued to hear he case against 56 mayors of the DTP who wrote letter to Anders Fogh Rasmussen, Prime Minister of Denmark, in December 2005 for the Roj TV not to be closed. Mayors Abdullah Demirbas, Orhan Özer, Mehmet Tahir Karamaner, Hursit Alptekin and Mehmet Nasir Aras were heard during the hearing. The mayors testified to the effect that they agreed with the testimonies of the other mayors. President of the Court Dündar Örsdemir asked the mayors about the statements of the Ministry of Justice about Roj TV. Ministry of Justice reportedly stated in the file that “Roj TV is the TV channel of the PKK.”  Upon this lawyers Muharrem Erbey, Sedat Yurttas, Meral Danis Bektas and Selahattin Demirtas responded the question and said: “The case was launched against the mayors in connection with the letters written to Roj TV. Mayors are prosecuted here but not Roj TV. Moreover, the report of the Ministry cannot be used as evidence as the report itself says. Thus you cannot ask questions about the report that was uncovered by the indictment. You are violating the Constitution and the article of the ECHR on fair trial”. Public prosecutor supported this opinion too. However, the court asked the question about Roj TV on he allegation that the case was launched for “intentional aid to illegal organization”. Fahrettin Astan, Mayor of Ikiköprü town of Besiri district (Batman) and Hasan Karakaya, Mayor of Yaylakonak town of Adiyaman told that they did not have information about the letter. Karakaya’s lawyer Seyho Saya said that his client is a member of the SHP but not the DTP. The hearing was adjourned to 23 January 2007. The indictment wants wants the mayors including Diyarbakir Mayor Osman Baydemir, Tunceli Mayor Songül Erol Abdil, Batman Mayor Hüseyin Kalkan, Hakkari Mayor Metin Tekçe and Sirnak Mayor Ahmet Ertak to sentenced for “aiding illegal organization”. (ANF)

Journalists and Demonstrations on Trial… On 20 November Adana Heavy Penal Court No 7 continued to hear the case against correspondents with Dicle News Agency Evrim Dengiz, Nesrin Yazar and seven other persons, who were arrested after the demonstration on 15 February in Mersin in connection with the anniversary of Abdullah Öcalan’s being brought to Turkey. Evrim Dengiz and Nesrin Yazar were released at the hearing. (ANF)

Protest Against F-type Prisons… 18 of the 29 TAYAD members who raided the Ankara office of Associated Press (AP) on 20 November were arrested on 21 November. Names of the arrested persons are as follows: Gülser Sarigül, Birgül Acar, Ilker Sahin, Özgür Karakaya, Cemalettin Çinar, Erdogan Çoban, Nazli Kaytan, Derya Taskiran, Hüseyin Cemal Danaci, Cemalettin Danaci, Nurettin Simsek, Nadir Çinar, Keziban Bektas, Yücel Ergün, Ertaş Özden, Gültekin Türkyilmaz, Feridun Osmanagaoglu and Murat Nazmi Ilker. (Atilim)

Students Detained… Students of Izmir Ege University Serap Ünal (Chair for Socialist Youth Assocaition), Bilal Dogan, Yahya Güleryüz, Kenan Aslan, Mehmet Nuri Uyanik, Süleyman Ülger and Mesut (surname not known) were detained on 21 November. (Atilim)

Bomb Attacks… Car of Ali Türkileri, former chairman of Patriotic Forces Union, was bombed. The bomb put in Türkileri’s car put on 20 November caused material damage. (Zaman)

November 21, 2006

Person Beaten by Police… Sahir Dogan and his son Kazim Dogan were reportedly beaten by the police at police station in Osmaniye when they were taken on 16 November on the grounds that exceeded the speed limit. Sahir Dogan told the followings: “ Traffic police officers stopped us when we were going by our TIR. We had a dispute when I objected that I did exceed the speed limit. Meanwhile, my son Kazim put his hands in his pockets. The officer who told that he was a police chief shouted at my son ordering that he should take his hands out of his pockets. I said him: ‘I am the driver of the vehicle so I am the person to be spoken to. Why are you insulting my son?’. He called a team and then they took us to Çarsi Police Station. A police officer slapped my son in the police station. When I intervened they started to beat me. They broke one of my fingers. Some six police officers were holding me. I had my finger X-rayed at the hospital. They covered my finger with plaster cast. They attacked my son and me and afterwards, they accused us with ‘insulting police and committing a traffic crime by not presenting documents’. I did not give testimony at the police station by using my right to remain silence. We were taken before the court that released us to be prosecuted without remand. In addition, the traffic team sentenced me to a fine of 248 YTL on the allegations of not showing the documents to them and driving TIR in the city centre. I made an official complaint against the police officers after I was released.” (Milliyet)

Death Fast… Lawyer Behiç Asçi, who started death fast on 5 November in order to protest “F-type prisons and isolation in prisons”, organized a press conference on 20 November. Behiç Asçi, who reminded that it was the 230th day of the action, stated the followings: “Everybody except Minister of Justice Cemil Çiçek has been convinced that this demand is humanitarian. Two police officers persuaded my father living in Adapazari to sign a paper that allows a medical intervention. I consciously declare that I continue death fast with my free will. I will end my action only when the physical isolation ends in prisons. A police operation to this house would lead to death of all us. For this reason, we warn the government not to conduct any operation. The solution is not the operation but concrete steps to abolish the isolation.” (Atilim)

Pressure in Prisons, Medical Treatment Neglected… Idris Basaran, political prisoner incarcerated in Silifke Prison who suffers from heart and intestine diseases, is reportedly not treated. Lokman Basaran, announced that his brother Idris Basaran had an heart attack on 19 November in the prison and then was sent to hospital. The letters written by Ezgin Engin, incarcerated in Kocaeli F-type Prison, to three journalists were censored according to the Statue on Execution of Sentences that bans the “correspondence between the members of organization”. According to the minute dated 31 October concerning the censorship of the letters sent to the papers Radikal, Milliyet and Özgür Gündem the letters were censored on the grounds that the letters criticized F-type prisons and had objectionable features. Family of Nuri Tanis, incarcerated in Tekirdag F-type Prison No 2, announced that Nuri Tanis was beaten on the grounds that he said ‘hello’ to his friend. Tanis reportedly told that he was taken to prison clinic after he was beaten and given a report there. He put that he was beaten again and put in single cell after he took the report. Tanis also said that the prisoners are not allowed to read the paper Azadiya Welat. The prison administration reportedly gave the following answer when the prisoners Faysal Onus, Mehmet Ali Dogar, Fuat Parlak, Bekir Kiliçarslan appealed in connection with the ban on Azadiya Welat published on 2, 3, 4, 5 and 6 October:  “…The newspapers could not be translated although we have personnel who know Kurdish, because of having a different Kurdish dialect. It was decided not to deliver these Kurdish newspapers to the prisoners on the grounds that they fit with the decree of the 3rd Clause of the Article 62 of the Law No 5275.” (ANF-Radikal)

Protest Against F-type Prisons… 29 members of prisoners’ relatives association TAYAD raided the Ankara office of the Associated Press (AP) on 20 November. The TAYAD members who did not let four persons in the office to go out were detained after the intervention conducted by the police. (Zaman)

Blue Bazaar Case… On 20 November Istanbul Heavy Penal Court No 11 continued to hear the case against Ergin Atabay, Abdullah Günay, Azime Isik and Metin Yamalak launched in connection with a bomb explosion in the “Blue Bazaar” on 13 March 1999 that caused the death of 13 people. The hearing was adjourned to 26 February 2007 for the preparation of the defences of the defendants. (Cumhuriyet)

Dead Asylum Seekers… The number of the asylum seekers who died when the boat sank nearby Sigacik town of Seferihisar district (Izmir) on the night of on18 November increased to two. Other two asylum seekers in the boat reportedly escaped after they reached the land. One of these two persons was reportedly a Somali citizen and the other was a Turkish citizen who is trafficking human. (Hürriyet)

Novembre 20, 2006

Persons Killed by Municipality Police... Two persons were shot to death and one person was wounded during a dispute between horse carters and municipality police in Sanliurfa. According to the news gathered a fight broke out between the carters Mehmet Sedatoglu, Abbas Sedatoglu, Resit Sedatoglu and municipality officers on the road between Sanliurfa and Akçakale district during a control. One of the officers shot Abbas Sedatoglu and Resit Sedatoglu to death, Mehmet Sedatoglu was wounded. 10 municipality police officers were detained in connection with the incident. (18 November, Toplumsal Demokrasi)

Torture in Istanbul... I. Çakmak, M.S.S., S.K. and B.S. who were under 18 years and detained on 12 November during the 1st Congress of Youth Assembly of Democratic Society Party were reportedly tortured in detention. Gülizar Çakmak, sister of I. Çakmak, announced that there were traces of beating n the face and body of her brother when she saw in the Office of Public Prosecutor: “My brother told me that police officers threatened them not to talk about torture during examination in the Forensic Institute.” She also added that they applied to HRA. Lawyer Baran Dogan announced that his clients were not immediately taken to Children department, but instead were kept in police vehicle for 2 hours and beaten. He also added that they took medical reports certifying the torture. (19 November, Toplumsal Demokrasi)

Pressures in Prisons... Hacire Oral was reportedly taken to police station for Turkish test when she wanted to talk in Kurdish with his son Abdurrahman Oral incarcerated in Elbistan (Kahramanmaras) E-type Prison. According to the news gathered Abdurrahman Oral applied to the prison administration on 16 November to talk with his mother in Kurdish on the phone and during visits. Upon application Hatice Oral was taken Adana Daglioglu Police Station to determine whether she knew Turkish. (20 November, Toplumsal Demokrasi)

ESP Members Beaten, Detained... ESP members were beaten and detained by the police while they were distributing the papers “Toplumsal Demokrasi” and “Atilim” on 17 November on Yüksel Avenue in Ankara. ESP members were wearing ESP aprons and police wanted them to put out. When ESP members rejected the demand a quarrel broke out and Ahmet Yildirim, Yagiz Özen, Kazim Simsek, Filiz Uluçelebi, Bahatin Cizreli, Ahmet Kirgil, Mahir Akaya, Levent Çakir, Gökçe Otlu and Serçan Üstülen were detained under beatings. (18 November, Toplumsal Demokrasi)

Detentions and Arrests... Ferhat Tarhan, DTP Party Assembly Member, was detained on 17 November in Van. DTP member Adnan Agirman was detained in Nusaybin district of Mardin during a house aid. (18 November, Toplumsal Demokrasi)

Refugees Died... A boat carrying 25 refugees from Somali and Palestine overturned on the night of 18 November in Sigacik coast nearby Seferihisar district of Izmir. One persons died and 21 persons were rescued. 3 persons are missing. (20 November, Hürriyet)

Clashes and Attacks in Southeast... According to the news released by Firat News Agency the corpses of HPG militants Salih Gezer and Lokman Ali Osman who died during the clash on Gabar Mountain nearby Sirnak on 22 July were allegedly set to fire. Six HPG militants were reportedly killed during the operations started on 15 November and conducted in the region between Nazimiye district of Tunceli and Yayladere district of Bingöl. According to the news published by daily Hürriyet the names of three militants were A.Y., H.Ö., and V.R.. The soldiers Murat Bulut, Mahmut Kirlak, A. Seydi Aldem, M. Alaedin Özderen and Osman Laçin were wounded on 16 November when a mine exploded nearby Nazimiye. (18 November, Toplumsal Demokrasi)

November 17, 2006

Stop Warning... On 16 November, Fatih Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against the police officer Bayram Engin in connection with the killing of Aytekin Arnavutoglu on the grounds that he did not obey the “stop” warning on the night of 11 May in Findikzade quarter of Istanbul. Lawyer Eren Keskin acting as sub-plaintiff wanted the court to decide not to be responsible with the case and send the files to Heavy Penal Court. She stressed that the Public Prosecutor launched the case at the wrong court. The court decided to and the files to Heavy Penal Court. The indictment wants Bayram Engin to be sentenced for “killing by exceeding the limit of self-defense”. (Sabah)

Clashes and Attacks in Southeast... Non-commissioned officer Bülent Güzel died and non-commissioned officer Ferhat Öktem was heavily wounded during the clash on 16 November nearby Yayladere district of Bingöl. Three HPG militants were allegedly killed during the same clash. The private Yusuf Keskin reportedly died when he fell from a sheer cliff. (Zaman)

November 16, 2006

Semdinli Incident… On 15 November Van Heavy Penal Court No 4 continued to hear the case against Seferi Yilmaz, whose bookshop was bombed on 9 November 2005 in Semdinli district of Hakkari. Non-commissioned officer Ozcan Ildeniz who was sentenced imprisonment was heard as a witness. Özcan Ildeniz stated they had fixed Seferi Yilmaz had connection with the killing of five security officials on 5 August in Semdinli: “We had listened to his phones of Seferi Yilmaz with the permission of Van Heavy Penal Court No 3 and found that Yilmaz talked to Ali Kisikyol, Semdinli responsible of the PKK. Teams of Hakkari Security Directorate recorded that Ali kisikyol’s father Hasan Kisikyol would come from Gaziantep to go to Northern Iraq to meet with members of organization, and Seferi Yilmaz would help him in Semdinli. On 4 November 2005 Ali Kisikyol called Seferi Yilmaz to ask his home and work address. He asked Yilmaz to send the package that would be sent from Germany to him.  We went to Semdinli to follow the package on 7 and 9 November 2005. A bomb exploded on 9 November and we were arrested.” Seferi Ylmaz refused the statements of Ildeniz: “I do not expect Ildeniz says correct things about me. If he had such an information about me, it is questionable why he did not do anything. He came to Semdinli on 9 November to kill me not for the package.” The hearing was adjourned to 15 January 2007. (Özgür Gündem)

Person Beaten by Police… Serkan Akkus, member Socialist Platform of Oppressed, was beaten by police on 14 November in Mamak district of Ankara. Akkus who had been followed by police for a while was reportedly beaten in a construction. Police officers escaped after the intervention of the construction workers and relatives of Akkus. Akkus, whose clavicle was broken, appealed to the HRFT for treatment. (HRFT)

HRA Executives on Trial… On 14 November, two cases was concluded against Selahattin Demirtas, Chairman of the HRA Diyarbakir branch, launched in connection with the speech he made on Roj TV in July 2005. Diyarbakir Heavy Penal Court No 5 sentenced Demirtas to one year three months’ imprisonment under the Article 220/8 TPC (propaganda in favour of illegal organization). The court suspended the sentence.   Diyarbakir Heavy Penal Court No 4 sentenced Demirtas to one year three months’ imprisonment for his speech on Gün TV on 24 June 2005 under the same article. (Özgür Gündem)

Theatre Play Banned… Edirne National Education Directorate cancelled the play of Ankara Ekin Theatre titled “Sarkilarimiz Yasasin” on the allegation of “having drawbacks”. According to the news gathered, National Education Directorate refused the Egitim-Sen Edirne branch who wanted the play to be staged. In the letter written by the Directorate to the Egitim-Sen on 13 November it was told that there are drawbacks in the play because of words. When the Egitim-Sen applied to the Directorate to stage the play after the extricating those words The Directorate rejected again on the allegation that integrity of the play would be damaged if the words were extricated. (Milliyet)

Incident in Balikesir… Kurdish persons were attacked in Ayvalik district of Balikesir on 13 November. Sabahattin Enistekin, former executive member of HADEP and DEHAP, Necmettin Karatas, Halit Koçoglu and Ferit Aslan were attacked by five persons. Meanwhile, 20 persons attacked the house of Mehmet Koçoglu. The attackers who were detained by the gendarmerie were released at night. Molotov cocktails were thrown on 14 November around 04.00 to the houses of Salih Karademir, former chairman of DEHAP in Ayvalik, and his brother Muzaffer Karademir. Sabahattin Enistekin told that they had subjected to attacks before: “ We were coming from a friend’s house around 22.30. Two persons who got out of a car and having a knife said: ‘You the Kurds! When will you leave this town!’.  One of them slapped Necmettin Karatas. We did not respond in magnifying the incident.” Enistekin who told that they attacked them again with five persons, threatened them in the police station. (Evrensel)

Case Against Association… Erzincan Public Prosecutor launched a case against Dersim Cultural Association with the demand of closure in connection with the article of its statue about education in mother tongue.(ANF)

Students Suspended from School… Melahat Azgan and Bedirhan Uçar, students at Kahramanmaras Sütçü Imam University, were temporarily suspended from the school. Azgan was reportedly detained during the raid conducted to the premises of the DTP in Adana but released after being kept under arrest for a while. Uçar was reportedly arrested in April and released one month later. (Özgür Gündem)

Detentions and Arrests… On 15 September Izmir Karsiyaka Heavy Penal Court No 10 started to hear the case against Arzu Önay and Kemal Findikçioglu launched on the allegations of “being members of the MLKP”.  Arzu Önay was released at the hearing. The case against Baris Kelleci who was released during the same operation will commence at 20 December. Mehmet Salih Sönmez, Burhan Sönmez, Idris Çakmak and Burhan Felek, who were among the 10 persons detained on 12 November during the 1st Congress of Youth Assembly organized by the DTP in Istanbul, arrested on 14 November. (Atilim)

Novembre 15, 2006

DTP Executives on Trial... On 14 November, Ankara Heavy Penal Court No 9 started to hear the case against DTP presidents Ahmet Türk and Aysel Tugluk launched in connection with the letters sent to the party organizations in connection with 8 march World Women’s Day. Defence Lawyer Nuri Özmen wanted the court not to be responsible with the case. The court adjourned the hearing to 4 December. (ANF)

Greenpeace Members Detained... A group of Greenpeace members staged an action in front of Grand National Assembly of Turkey on 14 November to protest in the draft Law on Nuclear Power Plants. 21 Greenpeace members who opened a placard saying “Nuclear Power is Fatal” were detained. (Milliyet)

Detentions and Arrests... Police intervened the students who wanted to march towards the municipality for a press announcement to protest in the raise of public transportation prices in Bursa. 15 students were detained during the incidents. (Atilim)

Bomb Attacks in Istanbul... On 14 November, Istanbul Heavy Penal Court No 10 continued to hear the case against 73 persons launched in connection with the bomb attacks in Istanbul on 15-20 November 2003.In his summing-up the case Public Prosecutor wanted Louai Sakka, an alleged executive of Al-Quaide, to be sentenced to heavy life imprisonment and Hamed Obysi to a prison term between 15 years and 35,5 years. 14 out of 21remandeddeefendants were released at the hearing. (Cumhuriyet-Radikal)

Dev-Sol Case… On 14 November, Üsküdar Heavy Penal Court No 1 continued to hear the case launched against 1243 defendants on the grounds of being members of Devrimci Sol (Revolutionary Left). The case had been started on 15 March 1982. Defence lawyers wanted the Public Prosecutor to re-prepare his summing-up on the grounds that he wanted dead defendants to be sentenced. (Cumhuriyet)

Clashes and Attacks in Southeast... The private Bekir Cömert died during the clash that broke out on 14 November between security forces and a group who were entering Turnkey extra-legally nearby Esenyamaç in Baskale district of Van. (Hürriyet)

November 14, 2006

Pressure in Prisons… Süleyman Deveci, incarcerated in Sanliurfa E-type Prison, was reportedly tortured. Lawyer Zeynep Özdogan announced during the press conference the HRA on 9 November at Izmir branch that her client was heavily tortured on the allegation that he did not cut his beard. Özdogan told that they broke Deveci’s chin, bored his ear and there are many traces of beatings on his body. Özdogan put that her client was transferred to another prison in Halfeti district after being signed a document allegedly certifying that he was not beaten in the prison. Ibrahim Çiçek, editor-in-chief of the newspaper Atilim, is reportedly kept in single cell in Tekirdag F-type Prison No 2, taken to airing alone, prevented to communicate with other prisoners kept in nearby cells and is not let to read the legal publications. According to the news appeared on the daily Atilim, Çiçek was banned to receive letters, fax and visitors. A group of TAYAD members started hunger strike on 11 November in Istanbul in order to protest the F-type Prisons and pressures on the prisoners. The TAYAD members who gathered at Bakirköy, Sisli and Kadiköy squares would reportedly continue hunger strike for one day. (Atilim-Evrensel-Özgür Gündem)

Susurluk Case… On 13 November Istanbul Heavy Penal Court No 2 concluded the retrial of former DYP MP Sedat Edip Bucak. Lawyer Süleyman Çinar Bacanli said that Bucak tribe has supported the state for long years: “Mehmet Agar asked Bucak for help to fight against the PKK. Hüseyin Kocadag, former Director of Security General, was charged with convincing Bucak. Süleyman Demirel, former President, Dogan Güres, former commander of General Staff, and Tansu Çiller, former Prime Minister have information about this issue. Bucak struggled against the PKK upon the demand of the state.” Lawyer Sevket Küçük put that the punishment of Bucak would upset the patriotic persons. The court sentenced Bucak to 15 years’ imprisonment on the grounds that “he aided knowingly to an organization established to commit crime”. The sentence was suspended on the grounds that “he did not committed crime in the past and the court was convinced that he would not commit crime in the future.” (Radikal)

DTP Members on Trial… On 10 November Diyarbakir Heavy Penal Court No 5 started to hear the case against 10 persons including Murat Avci, DTP Chair for Siirt, launched in connection with the hunger strike action organized in DTP Siirt premises to protest in the “cell punishment given to Abdullah Öcalan”. 10 remanded defendants were released at the hearing. (ANF)

Detentions and Arrests… Rahime Turan (46), Medine Acar (41), Hafsa Ugurlu (49) and Rahime Mete (64) were detained in Izmir on the allegations of staging a press announcement on the birthday of Abdullah Öcalan and sending letter to Öcalan. U.Ö., S.Ç. and N.Ç. were detained in Diyarbakir on 6 November on the allegation that they took supplies to the HPG militants by the vehicles of Diyarbakir Municipality. Evin Timtik, Chair for Tunceli Fundamental Rights and Freedom Association, executives of the association Murat Kaymaz and Sinan Yildirim who were detained on 9 and 20 November were arrested on 10 November.  (Hürriyet-Milliyet)

Village Bombed… Günesli (Semse) village of Siirt was reportedly bombed by howitzers during the operation conducted by Turkish Armed Forces nearby the village. Villagers appealed to the HRA Siirt branch in connection with the incident. Ramazan Yakut told that four rockets or howitzers were thrown to their village from Tolumbas Gendarmerie Station on 11 November at 03.30: “One of them exploded on the house of Ismail Toy. Second one exploded nearby Haci Yusuf’s house. Other ones exploded at several places of the village. Fortunately nobody died but the houses were damaged”.  Vetha Aydin, Chairman of the HRA Siirt branch, announced that they notified the governorate about the incident. (Özgür Gündem)

November 13, 2006

Semdinli Incident… On 10 November Van Heavy Penal Court No 3 concluded the case against the PKK confessor Veysel Ates launched in connection with the incidents in Semdinli district in Hakkari in 2005. Yurdakan Yildiz, lawyer of Ates, submitted the decision of the Court of Cassation against the defendants Ali Kaya and Özcan Ildeniz. The Court of Cassation had quashed the decision against Kaya and Ildeniz. Yildiz demanded the court to decide not to be responsible from the case and send the file to Hakkari Heavy Penal Court. The court rejected the demand of Yildiz and sentenced Veysel Ates to 39 years 10 months 27 days’ imprisonment for “intentional killing”, “attempt to kill”, “attempt to wound” and “being member of an organization established to commit crime”. Ali Kaya and Özcan Ildeniz had been sentenced to 39 years 5 months 10 days’ imprisonment each on the same grounds on 19 June. (Milliyet-11 November)

“Stop” Warning… Police killed Bülent Bulut on 11 November in Gaziantep. Bülent Bulut who was being searched on the allegation of “robbery” reportedly opened fire against the police officers when he was asked ID. Bulut was killed during the clash. (12 November, Hürriyet)

Trial on Death in Custody… On 10 November Ankara Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against the police officers Ibrahim Dedeoglu, Sadi Çayli, Hasan Cavit Orhan and Süleyman Sinkil in connection with the death in custody of student Birtan Altinbas on 16 January 1991. It was announced during the hearing that the court of Cassation had sent the file of Ahmet Bastan to the court (the file of Bastan had been separated on the grounds that had not been testified). Bastan’s lawyer Recep Onaran stated he could not reach his client and heard from his wife that he died. The hearing was adjourned to a later date. (11 November, Evrensel)

Unionists on Trial… On 10 November Mersin Penal Court of First Instance concluded the case against Gürsel Siginir, former Chairman of the Trade Union for Office Workers and current Chairman of the EMEP, Yilmaz Bozkurt, Chairman of the trade union SES in Mersin, and Orhan Yilmaz, Chairman of the Egitim-Sen in Mersin, launched in connection with an action staged on 8 March World Women Day in 2005. The court sentenced the defendants to 1 years six months’ imprisonment each under the Law No 2911 (Law on Meetings and Demonstrations). (11 November, Evrensel)

The Umut (Hope) Case… On 10 November 9th Penal Chamber of the Court of Cassation announced the decision against 9 persons who were charged with 22 actions, including the killings of journalist Ugur Mumcu, Dr. Bahriye Üçok, Prof. Dr. Muammer Aksoy and Prof. Dr. Ahmet Taner Kislali. The court confirmed the sentence of Ferhan Özmen (heavy life imprisonment) while quashed the 15 years’ imprisonment of Ekrem Baytap on the grounds of “deficient investigation”. The court also quashed the sentences against Hasan Kiliç, Mehmet Sahin, Fatih Aydin, Muzaffer Dagdeviren, Abduljhamit Çelik and Yusuf Karakus on the grounds that “their sentences were decreased according to the Repentance Law”. (11 November, Radikal)

Rightists Attacked… A group of rightists attacked Kurdish students in Gediktas High School on 8 November in Sultanbeyli quarter of Istanbul. Abdülvahit Avras was stabbed at his leg; Abdülrezzak Atkan, Adem (surname not known) and Ugur (surname not known) were beaten. Student Kamuran Harmanci, who was also beaten, alleged that the attackers were supported by the school administration and police: “We had quarrelled with that group before. They laid an ambush near the school the next day. Some 40 persons attacked us with cleavers, knives and sticks after a short quarrel. When we heard a gunshot we dispersed thinking that police were coming. However, they were civilian persons. They were most probably the persons from the idealists’ union in Samandira and Sultanbeyli. Police officers preferred to escape instead of intervening the incident. Two of the idealists were detained but released in the evening.” Abdülvahit Arvas reportedly testified to the effect that he had no connection with the fight. Student Sadik Çalim put that the pressures had increased since the killing of the student Sahin Açik in March: “Our friends have dismissed from the school since the police chief called the school director and told that ‘these students were separatists’”. (12 November, Özgür Gündem)

Clash and Attacks in the Southeast… General Staff announced that an officer and a non-commissioned officer, who stepped on mine on 8 November in Dicle district of Diyarbakir, and a private in another explosion in the same region, were wounded. It was stated in the announcement that two non-commissioned officers who stepped on mine on the same day nearby Kovankaya village of Beytüssebap district (Sirnak) were wounded. Sirnak Governorate announced that three HPG militants were killed during the clash broke out in Bestler-Dereler region in Sirnak on 6 and 11 November. (10-12 November, Milliyet)

November 8, 2006

Semdinli Incident… Higher Council of Judges and refused the objection of Van Public Prosecutor Ferhat Sarikaya who was suspended from the profession in April on the grounds of accusing Commander of Land Armed Forces Yasar Büyükanit and some other officers for “establishing gang” in the indictment he prepared in connection with Semdinli incident. Nine of the ten members of the Council voted against the appeal of Sarikaya. Undersecretary of Minister of Justice Fahri Kasirga reportedledy voted for the appeal. Ferhat Sarikaya cannot be able to work as lawyer with this decision. (Milliyet)

Persons Beaten by Police… Three DTP members who hung placards in Esenler district of Istanbul on 6 November were reportedly beaten by police. Bilal A. who is one of these three persons stated the followings during the press conference they organized at the HRA Istanbul branch: “I cut the rope of the placard we hung upon the demand of the police officer. Police officer who stepped on the logo of our party on the placard said that “we were the slaves of the separatists” and insulted us. Meanwhile, a civilian and two official dressed police officers came and attacked on us. They heavily beat me because I opposed them, punched and kicked my stomach. They also beat my other friends.” Bilal A. who put that they had legal permission to hang placard said that police officers left the place of incident when they wanted to be detained. (Atilim)

Person Forced to be an Agent… Abdurrahman Dönder living in Osmaniye announced that he was forced to be an agent and threatened to death by police. Abdurrahman Dönder who appealed to the HRA Adana branch and made an official complained against the police told that police who came two times to his house in mid October offered him money to be an agent. Dönder said that  he refused the offers and he was kidnapped by the same three police officers on 3 November while he was leaving the premise of the DTP in Osmaniye: “They took me to a deserted place and blindfolded me. They said: ‘You believe the organization but not us. Do you know how many persons we have lost here? We will loose you too.’ The police officer named Kemal or Kubilay wanted the other police officer to bring the unregistered gun from the car and said that they would kill me with that gun. After a while they took me to a hotel in the city center and threatened me again.” (Özgür Gündem)

Police Officers on Trial… Ankara 9th Administrative Court decided Interior Ministry to pay 3172 YTL for pecuniary and non-pecuniary damages to the student Veli Kaya who was beaten during the demonstration staged in 2002 in Ankara to protest the Higher Education Council (YÖK). In the decision the court stated that the plaintiff suffered due to the defective behaviours of the police. On 27 September 2003 Ankara Penal Court of First Instance No 10 had sentenced the police officers Sefa Sevim and Ergün Ates to six months’ imprisonment for “ill-treatment (245 TPC)” in connection with the same incident. However, the sentences had been suspended for five years. (Radikal)

YÖK Protests… Police intervened the demonstration staged to protest the Higher Education Council (YÖK) on 6 November in Ankara. Police did not let the students who gathered in Kurtulus Park to march to Kizilay square. After negotiations, students started to match to Kizilay. Police intervened the students who shouted slogans on Mithatpasa Street. Police beat the students and detained 40 of them. 28 students were detained during clash broke out between the students and gendarmerie in Trabzon Karadeniz Technical University. Police prevented the students at Çanakkale 18 March University who wanted to make a press announcement action. (Sabah)

Demonstrators Arrested… Mustafa Naci Toper, correspondent with the newspaper Atilim, Ali Ihsan Çiplak, Tunceli ESP representative, Berdan Arslan, Eylem Vural, Ayse Isık, Ali Ekber Kaya, Seyfi Gül, Makbule Karakaya, Erdogan Koyun who were detained during the press announcement action organized by the Socialist Platform of Oppressed (ESP) in on 4 November in Diyarbakir were arrested on 6 November. Other detainees including Ilhan Ilbey, Chairman of EMEP in Diyarbakir, and Ergin Tekin, Secretary of EMEP in Diyarbaki, were released. (Atilim)

Incident in Ankara… Tolunay Bostanci, who attacked two students on 3 November in Gazi University on the allegation that “they spoke in Kurdish”, killed a police officer on 7 November who wanted to capture him. According to the news gathered, police raided a café in Fevzi Çakmak street to capture Tolunay Bostanci who wounded Aslan Oktay by gun and beat Abdullah Demir. Tolunay Bostanci opened fire against the police officers in the café and killed police chief Erkan Ataman around 21.00. Bostanci had reportedly been searched in connection with the armed attack conducted to EMEP premise in Ankara on 26 February 2005. (Milliyet-HRFT)

November 7, 2006

Torture Trial... The lapse of time in the case of the police officers Murat Çikar, Halil Özkan, Aysun Yüksel and Gürkan Ilhan, head of the desk of Political Affairs, in connection with the torturing of Fatma Deniz Polattas and Nazime Ceren Samanoglu, who were detained in Iskenderun in March 1999 was reportedly ended on 6 November. On 22 April 2005, the defendants had been acquitted on grounds of “lack of evidence” relying on the report by Forensic Institute dating 13 January. On 13 April Public Prosecutor wanted Court of Cassation to approve the decision. Since then the files were in Court of Cassation. The Court is expected to drop the case. But if the Court quashes the decision on the grounds that the offence was not torture but rape the case would not be dropped on the grounds that lapse if time period would b 22,5 years. (Birgün-Milliyet)

Mehdi Zana on Trial... A court case was launched against Mehdi Zana, former Diyarbakir Mayor, according to Article 301 TPC in connection with an interview published on weekly Tempo. The case would commence at Heavy Penal Court No 3. (Özgür Gündem)

Women on Trial... On 3 November, Gaziantep Penal Court of First Instance No 5 concluded to hear the case against DTP members Dilfiroz Zengin, Hatice Arslan, Bircan Demir, Ince Selçuk and Habibe Tiskaya launched on charges of “”speaking Kurdish” during the press conference organised on 8 March 2005 for World Women’s Day. The court acquitted the defendants. The case had been launched on the according to Article 81 of Law on Political Parties. (Özgür Gündem)

Newroz Celebrations... On 6 November, Mersin Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against six juveniles who allegedly attempted to set the Turkish flag on fire during the Newroz celebrations in Mersin on 21 March 2005. The court adjourned the hearing to wait for the experts’ reports on the recordings of the incident. (Birgün)

Susurluk Case... On 6 November, Istanbul Heavy Penal Court No 2 continued retrial former DYP MP Sedat Edip Bucak. Retired Lieutenant General Hasan Kundakçi and retired Colonel Seral Saral testified at the hearing to the effect that they cooperated with Bucak family for gathering information. The court decided not to hear for State President Süleyman Demirel and former Security Director Mehmet Agar, former Commander of Turkish Army Dogan Güres, and former Prime Minister Tansu Çiller. In hhis summing-up the case Public Prosecutor demanded the defendant to be acquitted in accordance with the Law on Criminal Procedures. The court adjourned the hearing to 13 November. On 6 November, Istanbul Heavy Penal Court No 14 concluded to hear the case according to the new TPC against special team members, drug smugglers and soldiers (Security Director Hüseyin Karadag, far rightist Abdullah Çatli and Gonca Us had died in the accident) launched after the traffic accident occurred on 3 November 1996 in Susurluk district of Balikesir. The court reduced the sentence of Korkut Eken to 4 years and 2 months. No judgment was taken for the sentence of Ibrahim Sahin on the grounds that he was pardoned on 14 July 2003 by State President Ahmet Necdet Sezer. Those defendants who had been sentenced 4 years were sentenced to 3 years and 15 days’ imprisonment. Since the convicts concluded their sentences the sentence would not have any effect. (Birgün)

DTP Premises Raided... The police raided DTP premises on 5 November in Bagcilar district of Istanbul. Sabahat Tuncer, Mehmet Sait Sasmaz, Zülküf Akarsu, Mukaddes Çaglar, Abdulselam Cevahirsoy, Kemal Aktas, Lütfi Dag, Cihan Gündüz and Mikail Varhan were detained. (Özgür Gündem)

Demonstrators on Trial... The police intervened the press announcement organised by Socialist Platform of Oppressed (ESP) members in Diyarbakir on 4 November to protest in the detention of ESP members during operations conducted in September in various cities. Some 10 persons including EMEP Chair for Diyarbakir Ilhan Ilbay and Secretary Ergin Tekin were detained. Mustafa Karadeniz, reporter with the local TV channel ART TV, was beaten and his camera was seized. Lokman G., Ömer Y., Ruhat Ç., Yunus M. and Fehmi K., who were detained on 4 November during YÖK protests in Kadiköy district of Istanbul, were released on 6 November. (Evrensel)

Incident in Istanbul... Birol Karasu shot Cemal Vural and hic wife Döndü Vural in a market on 6 November in Sariyer (Istanbul). Owner of the market Mahsuni Vural shot Birol Karasu to death. Birol Karasu was reportedly an executive of Fundamental Rights and Freedom Association; Mahsuni Vural was a witness in a DHKP-C trial against Karasu. (Sabah)

Detentions and Arrests... Sima Dorak, DTP executive in Adana, was detained on 6 November on the grounds that he did not attend a court hearing to testify. Yusuf Zilan Yaman, who was detained in Malazgirt district of Mus for selling the CDs of the movie “Beritan” basen on life of PKK militant Gülnaz Karatas, was arrested on 6 November. Ihsan Yalçin, Vice-Mayor of Malazgirt, was released same day after having been detained for the same reason. (Özgür Gündem)

November 6, 2006

Closure Demand Against Association... Public Prosecutor in Ankara did not launch a closure case against homosexuals’ association “Pembe Hayat (Pink Life)”. Ankara Governorate appealed to Public Prosecutor for the closure of the association on the grounds that “the association was against law and morality”. Public Prosecutor rejected the demand that “closure of an association founded to defend sexual rights would be violation of human rights. It was also mentioned in the decision that a case against the association cannot be launched in accordance with Article 11 of ECHR and other international conventions on the allegations that “an association against law and morality cannot be founded”. (3 November, CNN Türk)

Pressures in Prisons... Hakan Adigüzel, incarcerated in Tekirdag F-type Prison, was not treated for the last 8 months. He was reportedly suffering from lumbar diskherniation. His brother Nevzat Adigüzel announced that their demand to cover the expenses of treatment was also rejected. Nesim Kalkan, Ahmet Akkurt and Serif Dinçer who were on hunger strike to protest in the condition of Abdullah Öcalan were reportedly transferred on 31 October from Bursa H-type Prison to Edirne F-type Prison. The gendarmerie soldiers intervened the press conference organised on 4 November by women organisations in front of Sincan Closed Prison to protest in the violence against female prisoners. Soldiers checked the IDs before the action supported by HRA and political parties. Working Women Association Chairwoman Sibel Can and member of Socialist Democracy Party Ilkay Kaya were detained during intervention. Women wanted to make a press announcement in the garden of the prison, but they dispersed by beating. Detainees were released in the evening. (4 November, Atilim-Özgür Gündem)

Students Beaten... The students H.A., A.H.G., D.A.D., I.Ç.Y., D.A. and M.Y. were detained on 2 November while they were distributing leaflets in Eskisehir Anadolu University for the protest action to be held against Council for High Education (YÖK). Students were released same day. Police reportedly beat the students during detention. (3 November, Hürriyet)

Incident in University... A group of rightists attacked 2 leftist students on 3 November in Ankara Gazi University. Aslan Oktay was wounded by gunshot during the incident, Abdullah Demir was beaten. Attacked students announced that special security members disappeared just before the attack and administrators of the university did not intervene. A.Y. is wanted for using the gun during the incident. (4 November, Milliyet)

DTP Executives on Trial... On 4 November, Istanbul Heavy Penal Court No 12 concluded to hear the case against board members of the closed People’s Democracy Party (HADEP) in Istanbul province including the chairman Dogan Erbas (DTP Chair for Istanbul now), the secretary Halil Salik and the board members Yusuf Çirik, Nizamettin Öztürk (DTP Vice-Chair for Istanbul now), Nusretin Kaptan, Sabahattin Hali, Erengül Akçolak and Necmettin Çeten. The case had been launched after the raid in the offices of HADEP on 29 November 2001. The court sentenced the defendants to 3 years and 9 months’ imprisonment for “aiding and abetting an illegal organisation”. (3 November, Özgür Gündem)

Demonstrators Detained... 29 TAYAD members who staged an action on 23 October on Istanbul Fatih Bridge in order to protest the F-type prisons were detained. According to the announcement of TAYAD, Yildiz Türkoglu who was detained under beatings lost her memory due to the strokes on her head. Some of the detainees are as follows: Sercan Güvenil, Elif Kaya, Hasibe Çoban, Gülseren Karademir, Emrah Gel, Gülser Sarigül, Özkan Kaya, Kemal Delen, Gazi Sahin, Derya Taskiran, Deniz Kutlu, Serdar Açikel, Eyüp Uzun, Engin Çeper, Haydar Çam, Cihan Gülünel, Dogan Çelik, A. Turan Yilmaz, Orhan Eski, Aysu Baykal, Gülsah Mersin, Orçun Eken, Cemalettin Çinar, Yildiz Turan and Feridun Osmanagaogullari. (29 October, Özgür Gündem)

Demonstrators on Trial... A court case was launched against 28 persons who went to calm down the crowded group of people gathered to stop the clash broke out nearby Besiri district of Batman in August 2005. The indictment wants the defendants to be sentenced for aiding illegal organization (Article 314/3 TPC) and violating Law on Meetings and Demonstrations. The case will commence at Diyarbakir Heavy Penal Court No 6. The names of the defendants are as follows: Batman Mayor Hüseyin Kalkan, Mayor Murat Ceylan, Besiri Mayor Burhan Kurhan, Chair for HRA Batman branch Saadet Becerikli, Chairman of the trade union Genel-Is Batman branch Halis Yakut, Chairman of Egitim-Sen Batman branch Aziz Aksin, Chairman of the trade union SES in Batman branch Mehmet Siddik Akin, Chairman of the TUHAY-DER in Batman Islam Koyuncu, Chairman of the Chamber of Tradesmen and Craftsmen in Batman Ahmet Candemir, Chairman of the trade union Petrol-Iş Batman branch Nimetullah Sözen, Lawyer Bengi Yildiz, Abdulcelil Imret, Ömer Faruk Akyüz, Mehmet Sah Kaygusuz, Mehmet Emin Pekedis, Muzaffer Balon, Mustafa Çubukçu, Mehmet Emin Kandemir, Mehmet Nuri Kavus, Izzettin Kaya, Ekrem Soysal, Mahsum Tograp, Mehmet Salih Yagmur, Mehmet Emin Aras, Saban Demirhan, Orhan Yorulmaz, Bengi Özgün and Ali Simşek. (30 October, Özgür Gündem)

Detentions and Arrests... Police conducted raids to the premise of Socialist Platform of Oppressed (ESP) in Bursa, office of the newspaper Dayanisma and some houses on 31 October with the order of Bursa Peace Penal Court No 2. Chairman of the HRA Bursa branch Abdülaziz Akyol, worker of the newspaper Dayanisma Veli Görgün, ESP members Evrim Karaköse and Saadet Kaplan were detained during the raids. Evrim Karaköse was arrested on 1 November while other detainees were released. Sevim Derin, member of Socialist Youth Association (SGD), was detained after she visited a relative in Tekirdag F-type Prison on 30 October. Derin was released in the evening of the same day. SGD members Çigdem Sagaltici and Volkan Sagaltici were detained on the same day in Antakya. High school students Halime Y. (16) and Leyla O. (18) were detained in Adana on the allegation that they opened the poster of Abdullah Öalan during the “Peace Festivity” in October.  Zehra Ayhan, executive of DTP Young Wings in Gaziantep, was detained on 1 November. ESP member Dilek Firat was detained on the allegation of “shouting slogan in favour of illegal organization” during the demonstration staged on 12 September in Izmir. Mehmet M., Ahmet M., Nizamettin M.  and Mehmet Siddik M. were detained in Karapazar village of Diyadin district in Agri on the allegation of “aiding illegal organization”. (28-29-30-31 October, 1-3 November, Atilim-Hürriyet-Özgür Gündem)

Refugees Died... Two persons who attempted to cross Turkey-Greece border nearby Yenice village of on Enez district in Edirne died due to frost. These two persons were Pakistani citizens named H.M.M. and W.A. who set off with 22 persons on 31 October in order to go to Greece. (1 November, Sabah)

November 2, 2006

Lawyers Attacked… Some 30 lawyers, members of “Solidarity Committee against Torture” were attacked by the police officers when they went to Istanbul Courthouse in Sirkeci on 1 November in order to launch a compensation case against Minister of Justice, Cemil Çiçek. According to the news gathered, the lawyers who wanted to read a press announcement after launching the case were surrounded by the police on charge at Eminönü Security Directorate in the courthouse. The chief of the police wanted to take the placard of the lawyers prepared for the press announcement. Upon this, lawyers told that police needed a decision of judge in order to take the materials of them according to the Law on Lawyers. After this, police forcibly took the placard of the lawyers and forced them to get out of the courthouse under beatings and insults. Lawyers Ebru Timtek, Naciye Demir and Güray Dag were reportedly wounded in the attack. Police officers left the courthouse upon the order of the public prosecutor. The lawyers filed an official complaint against police officers after the attack. Ebru Timtik, working for People’s Law Office, announced that they launched a case against Minister of Justice Cemil Çiçek in connection with the poor health condition of Lawyer Behiç Asçi who continued on death fast action to protest the isolation in prisons. (HRFT)

Torture in Detention… Ömer Sertoglu who organized a press conference at the HRA Istanbul branch on 1 November announced that he was detained on 5 May on the allegations of writing and distributing a critical leaflet against the government upon the complaint of chairman of the AKP in Ümraniye, and tortured in detention. Sertoglu who said that he was kicked after being laid down on the ground in the police station, told that although he made an official complaint against the police officers six months ago it has not completed yet. Sertoglu also added that an administrative investigation was not launched either against the police officers. (Evrensel)

Pressure in Prison… Memduh Kiliç, Abdurrahman Yildirim, Bayram Korkmaz and Sitki incarcerated in Bolu F-type Prison are reportedly not cured although they are seriously ill. Lawyer Yekbun Geylani Aslan announced that two third of Memduh Kiliç’s lung were resected, Abdurrahman Yildirim has a piece of shrapnel near his brain, Sitki Bektas had leukaemia, and Bayram Korkmaz who became paralysed due to a wrong injection is kept in a single cell. Lawyer Aslan put that they did not consider the reports given by Bolu State Hospital saying that the prisoners can only be treated in hospitals in Ankara, Izmir or Istanbul. (Özgür Gündem)

Allegation of Extra-Judicial Execution… Nedim Arslan, owner of the daily Çagdas, Arif Aslan, editor-in-chief of Batman Çagdas, Kemal Çelik, owner of the daily Batman Postasi, testified before the public prosecutor within the investigation launched in connection with the killing of Mizgin Özbek (9) and Syhmus Degirmenci and Halis Akbiyik when gendarmerie soldiers opened fire against a vehicle on 5 September on the road between Kozluk and Batman. The investigation was launched on the allegations of “violating the secrecy of the investigation (Article 285 TPC)”, “effecting fair trial (Article 288 TPC), “insulting security officials (Article 301 TPC)”. (BIA)

Egitim-Sen Executives on Trial… On 1 November Ankara Penal Court of First Instance No 13 continued to hear the case against Alaattin Dinçer, Chairman of the trade union Egitim-Sen, executive board members Ali Berberoglu, Adnan Gölpinar, Fevzi Ayber, Emirali Simsek, Elif Akgül and Nazim Alkaya in connection with the demonstration staged to protest the closure case against Egitim-Sen in 2004 in Ankara Abdi Ipekçi Park. The court decided in the acquittal of the defendants. (Radikal)

DTP Executive on Trial… On 20 October Kahramanmaras Peace Penal Court No 1 continued to hear the case against Yusuf Adiguzel, Chairman of DTP in Maras who used the expression “Sayin (corresponding to ‘esteemed’ or ‘dear’)” when referring to Abdullah Öcalan during a programme on Roj TV about Newroz celebrations on 21 March. The hearing was adjourned to a later date for the completion of the deficient documents. (Özgür Gündem)

Killing of Kemal Türkler… On 1 November Bakirköy Heavy Penal Court No 2 continued the retrial of Ünal Osmanagaoglu for killing of Kemal Türkler, president of the DISK, on 22 July 1980 in Merter quarter of Istanbul. The court decided to stop the participation of the DISK as sub-plaintiff on the grounds of not being effected by the crime. (Sabah)

Incident in Kars… A fight broke out between two persons in Kekeç village of Selim district (Kars) in connection with the elections. Ayhan Baskaya who was wounded at his head during the incident was killed on 23 October in hospital. Kemal Tekin was arrested in connection with the incident. (Yeni Safak)

Clash and Attacks in the Southeast… Reportedly, it was not true that an attack was conducted to the gendarmerie station in Gürpinar district of Van on 29 October. Private Mehmet Y. who was on duty wounded himself but announced that they were attacked because he was afraid. HPG militants who were killed during the clash broke out on 23 October nearby Hasankeyf district of Batman were reportedly Murat Bektas (Bestas), Bahattin Yilmaz and Zekeriya Yüce. (Yeni Safak)

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