fondationeditorspublicationsarchiveslinks

INFO-TURK


A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

30th Year / 30e Année
Octobre
 
2006  October
N° 338
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
editor@info-turk.be
Chief Editor /Rédacteur en chef: 

Dogan Özgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

 
Site searchWeb search

powered by FreeFind




Titres des évènements du mois
Titles of this month's events




  O Droits de l'Homme / Human Rights O

IHD To Justice Minister: End Isolation in Prisons

New Turkish Penal Code under spotlight of lawyers
Des membres de TAYAD bloquent un pont d'Istanbul
Behic Asci: "L'enfer c'est l'endroit où l'on ne vous entend pas"
Ankara condamné pour la perquisition étendue au domicile d'un avocat
BBC survey: Quarter of Turks back torture use
La réponse de Behic Asci à un appel pour cesser la grève de la mort
122 cercueils devant la Commission européenne à Bruxelles
La Turquie condamnée pour une enquête bâclée sur un meurtre
Une délégation belge à la Turquie en solidarité avec les grévistes de la faim
Children Face Police Questioning at Schools

Un député soumet la question des prisons de type F au Parlement
La Turquie condamnée dans trois affaires de torture à Strasbourg
La prison pour avoir jeté des oeufs vers le Premier ministre turc
UN Officials Visit Lawyer Behic Asci on Death Strike
The International Symposium's Final Declaration on Carceral Isolation
Deuxième symposium international sur l'isolement carcéral à Istanbul
Le Barreau d’Istanbul se préoccupe de la grève de la faim de l'avocat Asci
Appel: "Amplifions la lutte contre l'isolement carcéral en Turquie"
Gay Rights Upheld By Prosecution Again
Action de protestation contre le ministre Cemil Ciçek!
Children Tortured in Prison and Police Cars
Lawyers Denounce the Operation Against MLKP
TIHV: Polemics at the summit for postponing democratization
Mazlum-Der: Tension Leads to Restricting Freedoms
Dev-Yol members sentenced to life prison, 24 years after arrest
Intellectuals forego food to protest F-type prisons

TIHV's Recent Human Rights Reports in Brief


O Pression sur les médias / Pressure on the Media O

La guerre virtuelle des hackers turcs contre la France

92 Year Old Women Researcher On Trial
The Government Has No plans to change Article 301
Three More Journalists Charged Under 301
World Independent Media Meeting in Istanbul

The number of the imprisoned journalists in Turkey: 24
 Le lauréat du prix Nobel de littérature Pamuk critiqué par les nationalistes
EU: Don't compare apples with pears on Article 301

Une scientifique turque de 92 ans jugée pour des écrits sur le voile
69 Cases under Article 301 of the Turkish Penal Code
Yeni Asya Newspaper Charged Under 301

Radio "Anatolia's Voice" Banned For 30 Days

Procès contre les responsables de l'édition turque d'un livre de Chomsky
Columnist Dilipak owes Sezer YTL 10,500 over insult
Prix Nobel: réaction en demi-teinte de la presse turque

Orhan Pamuk a remporté le prix Nobel de littérature
Four New "301" Cases Against Daily Evrensel
IPA demands immediate acquittal of Publisher Ragip Zarakolu
Sakayan's Letter to Turkish Tribunal on Zarakolu Trial
Turkey's Journalists Want Organized Labour in Media
Article 301 Cases Against Writers Continue
Journalist Prosecuted on Influencing Justice
TRT staff claim fundamentalism on state TV channel
Daily Milliyet Case Goes to Criminal Court
La journaliste Calislar jugée pour ses écrits sur Atatürk
Publisher Ragip Zarakolu's "Insult" Trial Postponed
Rehn: Pas de marchandages sur la liberté d'expression
La Cour des droits de l'Homme condamne la Turquie
Inculpation pour la traduction d'un livre de Noam Chomsky
Two More Cases Under Article 301 of the TPC
Reporter Duru Sentenced For "Propaganda"


TIHV's Report on Recent Pressures on the Media


O Kurdish Question / Question kurde O

Trois militants kurdes tués, 2 soldats blessés dans des affrontements

International PEN's 2006 Report on Kurdish linguistic rights
Trois millions de signatures en faveur d'Öcalan

Final Resolutions of the Conference on the EU, Turkey and the Kurds
3rd International Conference on EU, Turkey and the Kurds
Turkish State's Pressures on Roj TV
Sparks fly over bilingual children's book in Diyarbakir
Deux soldats turcs blessés dans un premier accrochage après la trêve
La Turquie invitée à améliorer la situation culturelle des Kurdes
Un maire kurde poursuivi pour son soutien supposé au PKK
Un militant kurde tué lors de combats dans le sud-est de la Turquie

0 Minorités / Minorities 0

Les mesures de rétorsion contre la France restent limitées
CCLJ: "La mémoire du génocide des Arméniens"
Une fosse commune trouvée dans un ancien village arménien
IHF Report on Turkey: A Minority Policy of Systematic Negation
"La Liberté guidant le peuple" censurée dans des manuels turcs

RSF et Article 19 se déclarent contre le projet de loi sur le génocide
Rassemblement négationniste du Comité Talât Pacha à Paris
Lawyers want Chirac charged with insulting Turkish identity

Appel au boycott contre les programmes audiovisuels français
L'OSCE critique le vote des députés français sur le génocide arménien
Le Parlement turc dénonce le vote des députés français
Aznavour prend ses distances avec le vote de l'Assemblée

Appels au boycott des marques françaises en Turquie
Controversée sur l'entretien entre Chirac et Erdogan
Orhan Pamuk dénonce le projet de loi français
Les députés français ont adopté la  loi sur la négation du génocide arménien
Tollé en Turquie après le vote français sur le génocide arménien
Manifestation des Libanais arméniens contre les troupes turques
Communiqué du MRAX sur la loi française sanctionnant la négation
La Fédération arménienne dénonce les menaces "irrationnelles" d'Ankara

Les législateurs turcs enterrent un projet sur l'Algérie

L'Association allemande contre les génocides soutient le projet de loi

CGD Calls IFJ to React Against French Bill
Hrant Dink est prêt à être condamné en France
Les Arméniens de Turquie déplorent le projet de loi sur le génocide
Manifestations à Ankara contre un projet français sur le génocide arménien
La presse algérienne réservée sur le projet turc de "génocide français"
La Turquie menace la France de sanctions économiques
Mustafa Kemal a reconnu les massacres des millions de Chrétiens
Riposte d'Ankara: La Turquie pourrait adopter une loi sur l'Algérie
Tensions autour d'un projet de loi sur le génocide arménien

O Politique intérieure/Interior Politics O

Sezer met en garde contre tout recul de la laïcité en Turquie

Erdogan hospitalisé: "Scandale" de sécurité selon la presse
Turkish Parliament sets election date for November 4, 2007
Erdogan veut aplanir les tensions avec l'armée sur l'Islamisme
Le président Sezer met en garde contre la "menace réactionnaire" islamiste

O Forces armées/Armed Forces O

EU top envoy criticizes the military domination in Turkey
Charges against a retired army general dropped
Conscientious Objection Platform Launched in Turkey
Turkish military take over decision-making on key policies
Conscientious Objector Tarhan Sentenced to 25-month Prison
Investigation Against Researchers on the Turkish Army
An Analysis on the Turkish Army's Political Positions
TESEV stands firm in face of the Army Chief's brickbat
Le chef de l'Armée turque a rejeté les critiques de l'UE

O Affaires religieuses / Religious Affairs O

Des ultranationalistes turcs manifestent contre la visite du pape

Controverse en Turquie sur un projet de parc réservé aux femmes
Un résumé du catéchisme publié en turc pour le voyage du pape
Plus de 18 ans de prison pour le meurtrier d'un prêtre italien
Les convertis de Turquie à la recherche de leur identité
Des alévis à Strasbourg pour réclamer un enseignement laïc en Turquie
Un avion détourné par un turc converti au christianisme

O Socio-économique / Socio-economic O

Une fille de 15 ans tuée par son frère dans un nouveau "crime d'honneur"
L'économie turque "vulnérable" malgré des progrès macroéconomiques
15 Thousand Protest Government on Streets
Les sociétés turques perçues comme des "pros" de la corruption
Turkey "Social Forum" Convenes in Istanbul

O Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations O

Le rapport de la Commission européenne critique sur la Turquie
Le soutien conditionnel de la Belgique à la Turquie
Barroso: Turkey's EU reforms slowing down
Sondage: Deux Turcs sur trois n'ont pas confiance en l'UE
Barroso: L'UE inquiète de la lenteur des réformes en Turquie
L'UE prête à rappeler la Turquie à l'ordre, malgré la gêne causée par Paris
Merkel estime que le problème sur Chypre pourrait être résolu
Athènes met en garde Ankara contre "le rythme lent" des réformes
Sarkozy s'oppose à l'adhésion de la Turquie à l'UE
Scandale: Ankara refuse une visite d'eurodéputés à la Turquie
Olli Rehn somme Ankara de respecter ses engagements

O Turquie-USA/ Turkey-USA  O

Rencontre Bush-Erdogan sans mention explicite du PKK


O Relations régionales / Regional Relations O

Affrontements entre Kazakhs et Turcs sur un champ pétrolier kazakh
Les premiers soldats turcs de la Finul arrivent au Liban
Une frégate turque prend la mer pour rejoindre la Finul au Liban

O Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece O

Les restes des Chypriotes disparus ont commencé à être identifiés

Un rapport sur des "cobayes" chypriotes en Turquie
Chypre ne veut pas faire les frais des efforts de l'UE pour éviter une crise
Moratinos a effectué une mission discrète sur Chypre
Chypre bloquera les négociations UE-Turquie
Talat réclame une levée "inconditionnelle" de leur isolement
Rehn appelle à soutenir un plan finlandais sur Chypre

O Immigration / Migration O

Le bureau d'information DHKP-C pourquoi s'est il fermé?

Deux mises au point relatives au communiqué sur les élections belges
Les ministres de la Justice et les pressions des états autoritaires - A.Morelli
Murat Denizli renonce à son mandat de conseiller communal
Communiqué commun: Ingérence et soumission alarmantes
Loups Gris infiltrés, complaisance et aveuglement des partis belges vis-à-vis du fascisme à la turque
La justice néerlandaise refuse l'extradition d'un membre présumé du PKK
L'action disciplinaire du PS contre les critiques au sein du parti
Une conseillère turque (PS) s'insurge contre le comportement d'Emir Kir
Un rappel de Kimyongür concernant le double standard d'Onkelinx

Un «loup gris » au PS, les camarades hurlent
Un "loup gris" qui cache la forêt
Un cuisant échec d'Onkelinx à Schaerbeek à cause de son Loup Gris
Des élus appartenant au lobby turc en Belgique
Campagne de protestation contre la complicité turco-suisse
Roelants du Vivier: "Dimanche, sanctionnez les négationnistes!"
Laurette Onkelinx (PS) glisse du génocide au massacre
Un Turc condamné pour avoir fait entrer des milliers de clandestins
Le rapprochement turco-suisse menace les réfugiés politiques
Appel commun aux électeurs démocrates de Belgique
Communiqué préélectoral de l'Assemblée et du Comité des Arméniens de Belgique
La chasse aux voix allochtones
Le PS, premier choix des candidats d'origine étrangère

Une dose de viande halal, un zeste de nationalisme turc
Özgüden: "The Kimyongür affair? A source of shame for Belgium!"

Droits de l'Homme / Human Rights

IHD To Justice Minister: End Isolation in Prisons

Turkey's Human Rights Association (IHD) Istanbul Branch sent a letter toJustice Minister Cemil Cicek on Friday calling for an end to isolation treatment in maximum security F-type prison compounds and establishing a dialogue that could prevent new deaths.

The letter said the Minister needed to show effort to end the controversial treatment of prisoners in F-type holdings and to be in dialogue with civilian society organizations and advocates of human rights.

"A dialogue is an important step to stop the deaths" it said. "Otherwise you will be the only one responsible for every death and every type of breach of human rights in prisons".

The IHD letter comes in the wake of the possible death of three more protestors of F-type prisons, in addition to the 122 convicts that have already died and the maiming of some 600 others who have been crippled for life in hunger strikes to protest the conditions as well as retaliatory security operations, some of which have led to international criticism.

Of particular importance to human rights activists is the "isolation" of captives in these compounds, sometimes for years, where they are held in poor conditions in one-man cells with little or no outside contact.

"This is a second punishment" argued IHD Istanbul Branch chair HurriyetSener noting that in a state of law only courts passed out punishment. "But to worsen conditions in prisons, methods of isolation and torture, these constitute a second punishment for the convicts" she said.

"This second punishment is against human rights and our efforts focus to end such practices".

The IHD letter warned Minister Cicek that he and the Ankara government may be at the brink of facing at least three more deaths of those in protest of the F-type conditions in addition to those that have already taken place.

It said hunger strikers Sevgi Saymaz at the Usak Covered Prison, Gulcan Goruroglu in her house in Istanbul and attorney Behic Asci were in the critical stage of their death strikes which it said was "at the limit of death". (BIA News Center, October 30,  2006)

New Turkish Penal Code under spotlight of lawyers

The Human Rights Agenda Association, the only human rights association based in Izmir, has published a booklet called "Freedom of Expression in the New Turkish Penal Code" under a project titled Reform the Penal Code for Human Rights, which points out some mistakes in the new Turkish Penal Code (TCK) and how they can be fixed. The TCK is nowadays a very popular issue because of the cases brought against writer Elif Safak, Nobel Prize winner Orhan Pamuk and journalist Hrant Dirink.

The president of the Human Rights Agenda Association, Orhan Kemal Cengiz, explaining the aim of the booklet to the Turkish Daily News in an exclusive interview, said: "The content of this work intends to demonstrate that problematic legal provisions underlie the restrictions on freedom of expression. We tried to show this by drawing attention to specific points of concern in the TCK."

"The booklet also deals with the way draft laws are developed. In Turkey legislation is usually passed without consulting the views of civil society," Cengiz said, and added: "We wish that the government, before introducing the TCK as law, had asked NGOs, bar associations, journalists and intellectuals for their views on it. The booklet you hold in your hands is an attempt to show what the penal code might have looked like if there had been a system of genuine consultation."

Cengiz said that despite the important steps taken in certain human rights areas, standard practice in Turkish courts has not changed. "The prosecution of writers, artists and journalists who have expressed their non-violent opinions is an everyday occurrence. For this reason, domestic and international organizations that closely monitor the situation in Turkey have reached the common conclusion that human rights problems in Turkey cannot be solved by legal changes alone and that 'minds must also change.' Genuine progress cannot be achieved without a change of mentality. If we look at the historical record of the judiciary in Turkey, we see an unfortunate pattern -- laws are interpreted in such a way as to narrow rather than broaden freedoms, and the values of the 'sacred state' take precedence over the freedoms of the individual."

"The conservative interpretation of law in Turkey is so extreme that some words and ideas are applied in a manner that directly contradicts common contemporary understanding of the terms in question," said Cengiz. "For example, the prohibition of hate speech (which does exist in several European countries) from Article 312 of the former TCK and Article 216 of the new TCK are hardly ever used to stop speeches inciting hatred against religious and ethnic minorities in Turkey (which are common). Ironically, these provisions are instead used to criminalize any expressions that acknowledge the actual existence of certain minority groups in Turkey. With such reflections in mind, the booklet was prepared to give guidance in achieving a practical path between these questions and the law. An examination of the work will show that freedom of expression problems in Turkey stem not only from narrow interpretations or from specific provisions such as the Law to Fight Terrorism; Turkish law as a whole is riddled with freedom of expression issues and difficulties."

Giving details about the booklet, Cengiz said, "The TCK contains at least 40 provisions; Articles 125, 126, 132, 214, 215, 216, 217, 218, 219, 220, 222, 225, 226, 237, 239, 260, 277, 285, 286, 288, 298, 300, 301, 304,305, 306, 313, 318, 319, 323, 327, 329, 330, 334, 336, 337, 339, 341. These articles in the new penal code contain many provisions; from insult, violation of the privacy of communication, incitement to commit an offense, praising offenses and offenders, inciting the population to enmity or hatred and denigration, incitement to disobey the law, revealing confidential commercial, banking or customer information, insulting the symbols of state sovereignty to insulting Turkishness, the republic, the organs and institutions of the state. These provisions have the potential to restrict freedom of expression, and there is a risk that these provisions may be applied on a wide range of issues in social life."

Cengiz stated that the views expressed in the booklet were those of the Human Rights Agenda Association but that they have been reached by taking into consideration the opinions and views of hundreds of people in an attempt to find a consensus. "We hope that this study will provide a new perspective for the general public on freedom of expression in Turkey and be an inspiration for our legislature. Finally, we want to emphasize that this work could never have been conducted without the contributions of many people and institutions. I commend this study in the hope that it will provide a new perspective and open fresh horizons for all those interested in the subject." He added that they had received financial support for the project by the National Endowment for Democracy.

In the introduction of the booklet it says: "It is now well known that Turkey's legal system has been going through a significant process of renewal in recent years. In the course of this process, there has been a spectrum of fundamental change in legal standards ranging from the 1982 Constitution right down to Ministry of Justice directives. This has been a fast-moving process, and as a consequence, theoreticians and practitioners in the field have not yet had an opportunity to examine in detail the regulatory administrative provisions. This at first sight seems insignificant but it has had considerable impact on implementation. Nor have they been able to give a sufficient evaluation of the Constitution, generally considered the most important legal document of the legal hierarchy. The new TCK stands among these documents as another text that has not received the scrutiny it deserves. To remedy this shortcoming the Human Rights Agenda Association has tried to identify some shortcomings of the TCK in the light of international human rights standards. As a first step, we have identified forty problematic articles and present them below, together with our opinions and recommendations."

"We would like to express our agreement with the opinion frequently expressed in the literature of criminal law over the past year that the new TCK (Statute No. 5,237) is full of systematic, contextual and linguistic shortcomings. Since the code has never been analyzed in detail, or tested by judicial decisions, it is likely that these shortcomings will give rise to problems in the future. In order to contribute to a belated analysis of the code, to focus on those provisions that restrict freedom of expression in Turkey, and to provide a legal perspective on individual articles that have been much debated and criticized in recent months, we launched a project entitled "Reform the Turkish Penal Code for Human Rights.' As part of this project, we first selected the 40 most problematic articles. We then set up a working group with a project coordinator and five lawyers. Their views can be found on our Web site www.rightsagenda.org. In February 2006, we held a workshop in Izmir. We held one in Ankara in March, in Istanbul in May and in Diyarbakir in July. The results of these workshops were drawn together to form this booklet. One of the most important aims of our work was to open the law for discussion. We hope that that this booklet will be a first step toward identifying the shortcomings and errors in the arguments arising from that discussion. As we share our opinion with the public, we trust that you will share your opinions with us." (Turkish Daily News, Serdar Alyamaç, October 27, 2006)

Des membres de TAYAD bloquent un pont d'Istanbul
 
Le 24 octobre dernier, une trentaine de membres de l'association d'entraide avec les familles de détenus (TAYAD) ont bloqué la circulation à Istanbul, sur le pont Fatih Sultan Mehmet qui enjambe le Bosphore.
 
Un peu plus tôt, une première manifestation de TAYAD organisée sur le pont s'était soldée par l'arrestation de 4 personnes.
 
Les manifestants avaient suspendu depuis le parapet du pont, un calicot géant d'une vingtaine de mètres de long appelant à mettre fin au régime d'isolement dans les prisons de type F.
 
Après que la police eut quitté les lieux avec les personnes interpellées, une deuxième manifestation s'est produite au même endroit.
 
Cette fois, les membres de TAYAD, plus nombreux, ont bloqué la circulation pendant près d'une demi heure.
 
C'est à coups de matraques et de gaz lacrymogènes que la police est parvenue à neutraliser ce deuxième groupe de manifestants.
 
On compte de nombreux blessés parmi ces derniers. 

Durant la manifestation, les familles de TAYAD ont publié le communiqué suivant:
 
Aujourd'hui, il paraît que c'est jour de fête! Au lieu de sentir le parfum de nos enfants qui nous enlacent, nous portons leur cercueil!

Savez-vous quels sentiments peuvent éprouver des papas et des mamans qui ne peuvent enlacer leur enfant un jour de fête ou qui attendent désespérément le jour où ce moment arrivera?

Nous, pères et nos mères, membres de TAYAD connaissons fort bien ce sentiment.

Cela fait tant d'années que nous avons perdu le goût de la fête...

Pour nous, la fête c'est croiser le regard heureux de nos enfants, entendre un petit mot de réconfort...

Or, depuis maintenant 7 ans, lorsque nous nous rendons en prison, nous ne voyons plus que des corps émaciés et visages livides. Les familles de TAYAD tout comme leurs enfants combattent l'isolement depuis 7 ans... Elle ont résisté à la douleur et ont toujours su garder la tête haute même lorsqu'elles ont dû porter chacun des 122 cercueils et ce, malgré leur vieillesse et leur faiblesse.

A chaque occasion, nous avons crié "LEVEZ L'ISOLEMENT, FAITES CESSER LES DECES"...

Notre voix a retenti aux quatre coins du monde mais elle n'a pas réussi à se faire écouter par le ministère de la justice, unique interlocuteur susceptible de réparer tant de forfaits. Le ministre a certainement entendu notre voix mais manifestement, nos griefs ne l'ont pas ravi...

Aujourd'hui, jour de fête du Ramadan, nous, familles de TAYAD organisons une action « d'éclat » pour faire entendre la voix, pour nous faire le souffle de nos enfants incarcérés.

Sur l'un des ponts qui enjambe le Bosphore, des membres de notre association répartis dans deux autobus sont occupés à bloquer la circulation pour faire entendre la voix de nos enfants. En ce moment, il y aurait déjà parmi les manifestants de nombreux blessés.

Nous tenons à souligner que nous, familles de TAYAD poursuivrons nos actions jusqu'à ce que l'isolement carcéral soit aboli et jusqu'à ce que les décès en prison auront cessé.

Arrêtez l'isolement
Vive la résistance honorable de nos enfants
Levez l'isolement, faites cesser les décès

(Hürriyet, Haber Türk, Halkin Sesi TV, 25 octobre 2006)

Behic Asci: "L'enfer c'est l'endroit où l'on ne vous entend pas"

Six ans exactement que dure le jeûne de la mort avec 122 décès au bout du compte. Avec ces détracteurs, ces partisans et puis ceux qui font mine de ne rien voir... Tant que les conditions d'isolement ne seront pas abolies, les décès ne cesseront pas. L'avocat Behic Asci est entré en jeûne de la mort le 5 avril, journée mondiale des avocats parce que dit-il, « je ne voulais plus voir mes clients livrés à eux-mêmes et dépérir jour après jour ».

Alper TURGUT (Cumhuriyet Hafta)

Un appartement à Sisli plutôt spacieux. C'est ma deuxième rencontre avec Asci depuis le début de son action. La première fois, il était sur pied. A présent, il est grabataire. Il a les joues affaissées. Son poids a chuté de 88 à 57 kg... Mais il n'a rien perdu de sa sérénité, de sa sagesse et de sa sobriété... Asci a 41 ans... Il a passé le cap du 200 e jour de jeûne de la mort. Mais comment fait-il pour tenir le coup? L'eau, le sucre, le sel, le café pur, les thés fruités et la vitamine B1, retardent son rendez-vous avec la mort. Atrophie de ses nerfs optiques, cécité partielle de son œil gauche, pertes d'équilibre, indigestions, inflammations, oedèmes, engourdissements, douleurs généralisées, insomnies, fatigues aiguës sont sur le point de le clouer au lit. Sur le mur, la photo de son collègue Fuat Erdogan assassiné en 1994 au café « Arzum » à Besiktas... Asçı persiste dans sa décision de poursuivre son jeûne et réclame la fin de l'isolement carcéral qu'il décrit comme un « enfer ». Selon lui, « l'enfer n'est pas l'endroit où l'on souffre mais l'endroit où l'on ne vous entend pas souffrir».

Mais au fait, qui est ce Behic Asci? Il est né le 11 mars 1965 dans la localité de Kocaali à Sakarya. Ses parents travaillaient dans la fonction publique. Il est l'aîné d'une famille de trois enfants. Il a un frère et une soeur. « Nous sommes de Sakarya depuis trois générations. Ma mère était accoucheuse et mon père travaillait dans les coopératives de crédit agricole ». Asci n'était âgé que d'un an lorsque sa famille dût quitter Kocaali en raison des obligations professionnelles de sa mère. La profession qu'exerçait sa mère contraignait la famille au à déménager régulièrement. Lorsque Asci était âgé de quatre ans, la famille s'installa à Iznik. Sa mère faisait alors le tour des villages de la région de Gemlik pour aider les femmes enceintes à enfanter. Finalement, la famille décida de s'installer à Karabük. Dans cette nouvelle escale, son père abandonna la fonction publique pour travailler en tant qu'ouvrier à l'usine sidérurgique de la ville. Asci termina ses études primaire et secondaire à Karabük. Lors du coup d'état militaire du 12 septembre, il est âgé de 15-16 ans mais comme il est encore éloigné de la politique, cet événement ne suscite aucun émoi en lui. Sa famille elle, nageait dans les eaux « sûres » de la politique. Asci se rappelle : « Mon père votait CHP (**). C'est un social-démocrate. L'intérêt de ma mère pour la politique consistait simplement à glisser son bulletin de vote dans l'urne. Mon père en revanche participait aux meetings et luttait pour le travail, pour le pain et contre toutes les injustices auquel il était confronté à l'usine . »

Au lycée, Asci se retrouvait dans la liste des étudiants les plus studieux. En deuxième année du lycée, il tomba amoureux. Au point de faire des plans d'avenir avec sa dulcinée. En revanche, ses parents connurent une « discorde conjugale violente ». Lorsqu'ils divorcèrent, le jeune Asci était en dernière année. Ce que retient Asci de cette époque-là, ce sont des disputes interminables... Il gardait espoir : « si je deviens un étudiant brillant, pensait-il, je pourrais empêcher leur divorce ». Sa réussite ne suffira pas à réunir la famille. En 1982, Asci est le 80e étudiant sur 1200, à obtenir le baccalauréat lui permettant l'entrée à la faculté de droit à l'université d'Ankara. Sa petite amie, elle, décroche la faculté d'agronomie de la capitale. Sa réussite le poursuit en première année d'études mais en raison de la séparation de ses parents puis du départ inopiné de sa petite amie avec qui il rêvait de se marier, Asci perd son intérêt pour les études. Celles-ci se prolongent à n'en plus finir... Sa désillusion sur l'université contribue également à sa débâcle. Asci qui croyait au droit et à la justice est dépassé par ses péripéties:

« Je voulais devenir un magistrat pour faire régner la justice autour de moi. Mais j'ai compris avec le temps que mes rêves n'avaient aucun lien avec la réalité. La situation de ma famille était désastreuse. Pour survivre, je suis devenu comptable. Je ne fréquentais l'université que d'examens en examens. Une fois l'échéance de mon logement étudiant arrivé à terme, j'ai cohabité avec des amis dans différents quartiers. J'ai été expulsé de l'école à trois reprises et à chaque fois, j'y suis retourné. Il m'a fallu dix ans pour décrocher mon diplôme ».

Le Behic Asci de ces années là était un étudiant social-démocrate qui ne participait jamais aux manifestations étudiantes, féru de littérature et qui n'a jamais lu rien de plus radical que le journal « Cumhuriyet ». C'est par les journaux qu'il suivait les nouvelles des manifestations étudiantes, des tortures et des incarcérations qu'ils subissaient. Ils se disaient alors que l'engagement révolutionnaire n'est pas une tâche facile...
 
Après avoir obtenu son diplôme, son rêve n'était désormais ni de gagner de l'argent, ni de devenir un avocat renommé. Pour lui, le métier d'homme de droit était et devait rester une activité non commerciale. C'est pourquoi, lorsque ses amis lui proposèrent le « bureau du droit pour le peuple » (Halkin Hukuk Bürosu) crée en 1988, il se joint à eux sans la moindre hésitation.  Il suivit son stage et obtint son certificat d'aptitude à la profession à Istanbul. En 1994, il s'inscrit enfin sous le numéro de matricule 20560 au barreau d'Istanbul.

Le bureau du droit pour le peuple, c'est l'endroit où Asci rencontre les révolutionnaires. « J'étais alors âgé de 30 ans. Et aujourd'hui encore, je continue d'apprendre la révolution » dit-il en souriant. Le bureau du droit du peuple était alors entretenu par Zeki Rüzgar et Murat Demir à Ankara et par Fuat Erdogan, Ahmet Düzgün Yüksel, Efkan Bolaç et Metin Narin à Istanbul. Le premier client d'Asci fut Sadi Özpolat. Lors de sa première visite à la prison de Sagmalcilar (alias prison de Bayrampasa), il était accompagné de gros préjugés:

« Je pensais rencontrer de grosses brutes martiales obsédées par la hiérarchie et les directives mais je suis tombé sur des gens gais et pleins d'humour. Pour un jeune avocat inexpérimenté, le dossier de Sadi Özpolat (*) était particulièrement costaud. Mais je gardais espoir. Car dans ce dossier, il y avait lacunes et des contradictions énormes dans les déclarations de la police. Les avocats expérimentés eux, se bidonnaient. Et moi, j'ai pu apprendre ce que signifiait les Cours de sûreté de l'Etat. Mon client a pris une perpète! »

CE N'EST PAS DU SUICIDE!

En dix ans, Asçı a eu près de 11.000 clients. C'est un chiffre extrêmement élevé. D'autant plus que parfois, il dût lui aussi siéger sur le banc des accusés. « J'ai plaidé dans des procès politiques instruits dans les cours de sûreté de l'Etat à Erzurum, Kayseri, Adana, Izmir, Ankara bien entendu Istanbul. J'ai fréquenté quasi toutes les prisons où se trouvent des détenus politiques » affirme-t-il. Concernant ses propres démêlés avec la justice, il dit ceci : « J'ai été traîné devant les cours de sûreté de l'Etat par trois fois mais acquitté dans un seul procès. Une fois pour appartenance, une autre pour aide à organisation clandestine. Ce dernier procès continue encore et toujours. J'ai en outre été placé en garde à vue à quatre reprises. J'ai une fois fait 35 jours de prison en tant que déserteur. Lors de l'opération policière du 1 er avril suite à laquelle 120 personnes ont été mises en examen et 80 en détention provisoire, j'ai été écroué à la prison de type F n° 2 de Tekirdag. Pendant 25 jours, j'ai été confiné dans une cellule individuelle. J'ai ainsi vu de l'intérieur le régime d'isolement carcéral que je connaissais de l'extérieur ».

« Ma cellule avait une superficie de 8 mètres carré. Quand on ajoute un lit et une armoire, il reste un tout petit espace à arpenter. Il vous est impossible de rencontrer un autre détenu. Et lorsque vous avez la chance d'en croiser un, le gardien fait écran avec sa veste . »

Asci poursuit avec quelques exemples de traitements humiliants : « La livraison des achats à la cantine, des journaux et des livres est conçue sur un rapport avec vos geôliers destiné à vous avilir : le gardien reste debout tandis que le détenu est obligé de se baisser pour recevoir ses commandes ou son courrier ». Cet exemple, soutient Asci, illustre de manière claire les motivations du gouvernement pour le choix de ce type de régime carcéral.

Asci a un client du nom de « Zafer » (Zafer signifie 'Victoire' NDT). Dans les lettres qu'il envoie à son client, tous les « Zafer » qui apparaissent, sont noircis par la commission de censure!
 
Il a un autre client en isolement qui s'est fait battre pour ne pas s'être levé durant le recensement. « Les gardiens, précise-t-il, lui cognèrent la tête contre le mur. Aujourd'hui, mon client souffre de pertes partielles de la mémoire. J'ai porté plainte mais les juges ont prononcé un non-lieu. Motif : le détenu s'est cogné la tête selon les directives de son organisation dans le but de protester contre le prétendu régime d'isolement ! » Asci interjette appel. Mais l'appel lui est refusé.

Les morts par grève de la faim au finish dans le quartier de Küçükarmutlu, les morts du 19 décembre au cours de l'opération militaire de « retour à la vie », les personnes embastillées suite à des interrogatoires sous la torture, ces trois clients qui se sont suicidés dans leur cellule, les détenus tombés malades en prison, les centaines de détenus infirmes en raison de l'incurie des autorités... Telles est le triste spectacle qui l'a poussé à entamer son jeûne de la mort. « En bref, je mène cette action au nom de ceux qui aspirent au bleu infini, aux montagnes, aux collines, à la terre, à un ciel limpide et surtout à la chaleur humaine ». Et d'ajouter « Je suis convaincu que l'on peut résoudre le problème de l'isolement. Sinon, je n'aurais jamais mené une telle action. Cela aurait été du suicide »...

Sa famille et ses amis accueillent son jusqu'auboutisme avec une certaine amertume. Sa mère n'est venue qu'une seule fois lui rendre visite. Son père étant malade, n'a pu se déplacer. Avec son frère et sa sœur, il entretient un contact téléphonique quasi quotidien. Ses visiteurs ne manquent pas : ex-détenus qui ont contracté le syndrome de Wernicke-Korsakoff, familles des victimes, journalistes, intellectuels. Notons en particulier le soutien affirmé de Mihri Belli et Sevim Belli, des musiciens Efkan Sesen, Mazlum Çimen, Metin Kahraman et Ferhat Tunç, du romancier Cezmi Ersöz, du poète Arif Damar, du président de la confédération révolutionnaire des syndicats ouvriers   (DISK) Süleyman Çelebi, du secrétaire général de la Confédération des travailleurs du public (KESK) Hasan Ayır, du président de l'Union turque des médecins (TTB) Gençay Gürsoy, du vice-président de l'Union des chambres des ingénieurs et des architectes (TMMOB) Hüseyin Yeşil... Même le romancier Yasar Kemal qui se dissocie de la méthode d'action par le jeûne, lui a rendu visite. Kemal lui avait d'ailleurs fait une promesse : « Nous te ferons vivre. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te faire vivre ».

(Article de Alper Turgut, publié dans Cumhuriyet Hafta, 22 octobre 2006 - Traduit par Bahar Kimyongür)

(*) Durant sa captivité à la prison de type E de Bayrampasa, puis à la prison de type F de Kandira, Sadi Özpolat a été le porte-parole du collectif des détenus du DHKP-C, le Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple.

Ankara condamné pour la perquisition étendue au domicile d'un avocat

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour avoir étendu au domicile d'un avocat une perquisition dans des locaux de l'Association des droits de l'homme pour les peuples opprimés (Mazlumder) à Izmir.

En juin 1999, la cour de sûreté de l'Etat d'Ankara avait autorisé la perquisition du siège et d'antennes de l'association, soupçonnée d'actes contre "l'intégrité du pays et le régime séculier". Le sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur avait étendu le mandat au domicile et au bureau de Taner Kilic, un avocat membre du conseil de l'association.

Celui-ci a déposé une requête à Strasbourg reprochant aux autorités turques d'avoir violé le droit au respect de la vie privée et de la correspondance, garanti par la Convention européenne des droits de l'homme.

Les juges de Strasbourg ont estimé que le sous-secrétaire "s'était livré à une interprétation trop large du mandat émis par la cour de sûreté de l'Etat".

"La perquisition et les saisies ont été de grande ampleur et des documents protégés par le secret professionnel ont été saisis en dehors de toute autorisation", selon l'arrêt qui a alloué 2.000 euros à l'avocat pour préjudice moral. (AFP 25 oct 2006)

BBC survey: Quarter of Turks back torture use

Almost a quarter of Turks back the use of torture against prisoners in some circumstances, a BBC survey suggests, while nearly a third agree worldwide.

The survey was carried out for the BBC World Service by polling firm Globescan and the Program on International Policy Attitudes (PIPA).

Some 19 out of 25 countries surveyed agree that clear rules against torture in prisons should be maintained because it is immoral and its use would weaken human rights standards.

The proportion of Turks opposing torture was reported as 62 percent. More than 27,000 people in 25 countries were asked if torture was acceptable if it could provide information to save innocent lives. Some 36 percent of those questioned in the U.S. agreed that this use of torture was acceptable, while 58 percent were unwilling to compromise on human rights.

While most polled in the U.S. are against torture, opposition there is less robust than in Europe and elsewhere.

All of the countries surveyed have signed up to the Geneva Convention, which prohibits the use of torture and cruel and degrading behavior.

Israel showed the largest percentage of those polled endorsing the use of a degree of torture on prisoners, with 43 percent saying they agreed that some degree of torture should be allowed.

Meanwhile opposition to the practice is highest in Italy, where 81 percent of those questioned think torture is never justified. Australia, France, Canada, the UK and Germany also registered high levels of opposition to any use of torture. (The New Anatolian, October 20, 2006)

La réponse de Behic Asci à un appel pour cesser la grève de la mort

Dans un communiqué daté du 20 octobre 2006, la présidence du barreau d’Istanbul m'a invité à cesser mon action de jeûne de la mort. Dans son communiqué, la présidence du barreau cite une lettre du ministère qui stipulerait que l’« Etat fera le nécessaire pour mettre un terme aux jeûnes de la mort et aux grèves de la faim », que « l’élargissement des espaces de liberté des détenus sera réalisé » et que « les efforts pour l’amélioration du régime d’application des peines seront accomplis » et à son tour, la présidence souligne qu’elle se porte garante de la mise en acte des paroles du ministère de la justice dans la lutte contre l’isolement.
 
La lutte des barreaux contre les conditions carcérales et l’isolement est indiscutablement un point positif. C’est l’une de leurs raisons d’être. Jamais un barreau ne pourrait tourner le dos aux préoccupations de la population, ni aux questions humanitaires. En ce sens, le barreau d’Istanbul assume pleinement sa mission.
 
Cela dit, je pense que l’appel au renoncement de notre jeûne de la mort est basé sur une information lacunaire. Cet appel est en effet basé sur un vœu pieux du ministère de la justice concernant une amélioration future des conditions dans les prisons de type F. Or, il n’est pas clairement indiqué en quoi consistent ces « améliorations ». Quiconque examinera un tant soit peu l’histoire des prisons constatera que toutes les réalisations étaient motivées par un souci « d’améliorations ». Les prisons de type F ont été mises en services au nom de ces « améliorations ». L’isolement carcéral y a été appliqué en guise “d’amélioration". Et le règlement interne des prisons a été récemment renforcé au nom de ces « améliorations ». Sans que ces lacunes soient résorbées de manière claire et nette par le ministère, il me sera impossible de renoncer à mon jeûne.
 
D’après ce communiqué, il apparaît que le ministère de la justice prépare un projet relatif aux prisons. Si tel est le cas, quel est ce projet? Quelles sont concrètement les « améliorations » annoncées? Ces « améliorations » doivent être rendues publiques. Est-ce que ces améliorations répondent aux exigences des détenus et des condamnés concernant l’isolement spatial ? Ou bien s’agit-il de débats portant sur l’utilisation des salles de sport et des bibliothèques. Il faut savoir que les questions d’usage des salles de sport et de bibliothèque ne sont pas des questions liées à l’application de l’isolement cellulaire. Le régime d’application des peines du 21e siècle veut que même des prisons dotées de chambrées pour 20 détenus soient munies de salles de sport et de bibliothèques. Ces unités sont obligatoires pour les besoins physiques et intellectuels des détenus. Quoiqu’il en soit, l’existence de tels services ne résout pas le problème de l’isolement cellulaire. C’est pourquoi, nous demandons au ministère autre chose que ces manœuvres, c'est-à-dire de vraies clarifications quant à la levée de l’isolement cellulaire.
 
Il faut ne pas perdre de vue que des appels à la cessation de mon action  basée sur de telles données incomplètes ne feront que renforcer la position du ministère de la justice.
 
En effet, les appels à la rupture du jeûne lancés peu avant le massacre du 19 décembre avaient également contribué au discours démagogique du ministère et avait conforté celui-ci dans son intention de lancer « l’opération de retour à la vie » (*). C’est pourquoi, je suggère une réflexion responsable qui ne se base pas sur des artifices et qui tienne compte de la gravité de toutes les conséquences éventuelles.
 
Si le ministère accorde de la valeur à notre vie et à celle des détenus, il se doit d’être plus explicite à l’égard des améliorations qu’il entreprend d’effectuer.                

Maître Behic ASCI
www.tecritekarsi.com <http://www.tecritekarsi.com> , avukatbehic@gmail.com, Traduction: Bahar Kimyongür

(*) "Retour à la vie" est le nom donné à l'opération militaire de déportation des détenus vers les prisons de type F menée entre les 19 et 22 décembre 2000 et qui se solda par le mort de 28 détenus.

122 cercueils devant la Commission européenne à Bruxelles
 
Au 6e anniversaire de la grève de la faim des détenus politiques turcs, le vendredi 20 octobre, à 11h, un rassemblement sera organisé devant la Commission européenne, au rond-point Schuman, pour rendre hommage aux 122 détenus et à leurs amis et proches décédés suite à leur jeûne.  Il s'agit d'une manifestation pour rappeler la responsabilité des instances européennes dans le calvaire des détenus politiques reclus dans les fameuses prisons de type F et appeler ces dernières à inciter leurs homologues turcs au dialogue avec les détenus grévistes.

Le communiqué des organisateurs du rassemblement:
 
Le 20 octobre 2000, 816 détenus politiques de trois formations de gauche, majoritairement du DHKP-C, entraient en grève de la faim dans une vingtaine de prisons-dortoir (prisons de type E) afin de bloquer le projet des prisons de haute sécurité, appelées « prisons de type F » et composées exclusivement de cellules individuelles et de cellule pour trois.
 
Ces détenus craignaient à juste titre d'être soumis, une fois confinés dans les cellules d'isolement, à la « privation sensorielle », une torture raffinée appelée également « torture blanche ».
 
Ils craignaient également d'être soumis aux mauvais traitements des matons, à l'abri des regards.
 
Dans les premières semaines de la grève de la faim des détenus politiques, toute la société civile turque était mobilisée autour des prisonniers grévistes au grand dam du gouvernement.
 
Des écrivains aussi éminents que Orhan Pamuk, Yasar Kemal, Oral Calislar et Can Dündar ainsi que le docteur Mehmet Bekaroglu, qui était un député membre de la commission des droits de l'homme du parlement, participaient alors à la médiation entre les détenus et le gouvernement.

On croyait encore au règlement du problème des prisons sans la moindre effusion de sang. C'était sous-estimer la nature militariste du régime d'Ankara.
 
Ainsi, le 13 décembre 2000, le Haut conseil de l'audiovisuel (RTÜK) imposa à la presse la censure concernant le jeûne des détenus politiques et les prisons de type F.
 
La nuit du 15 au 16 décembre 2000, soit au 57e jour de la grève de la faim, le gouvernement rompit le dialogue avec les détenus en congédiant la délégation des intellectuels.
 
Au 59e jour, de nombreux intellectuels turcs se postèrent devant la prison de Bayrampasa pour rencontrer les détenus mais en vain. Les autorités leurs refusèrent l'accès.
 
Et puis, vint le 19 décembre 2000…à 4h30 du matin, l'armée prit d'assaut 21 prisons et procéda à la déportation des détenus politiques vers les prisons de type F.
 
Au bout de quatre jours d'opération, cyniquement baptisée « Retour à la vie », 28 détenus sont assassinés et près d'un millier de détenus sont blessés et même violés.
 
En tout, 8 bataillons de la gendarmerie et 8 335 soldats furent mobilisés. La police et l'armée sortirent leurs panzers et leurs chars mais aussi des grues et des bulldozers. Vingt mille bombes furent lancées par les militaires dans les dortoirs. Rien qu'à la prison de Bayrampasa, six femmes prisonnières furent brûlées vives. Et plusieurs milliers de cartouches furent utilisées.
 
Ainsi, confinés dans des cellules individuelles, recouverts de boue et de sang, parfois criblés de balles et d'ecchymoses, à moitié nus dans le froid rigoureux de décembre (les radiateurs des prisons de type F qui étaient encore en chantier ne fonctionnaient pas encore) et livrés à eux-mêmes, les prisonniers politiques poursuivirent inexorablement leur grève de la faim.
 
Au dehors, les familles elles aussi  se mirent à jeûner.
 
Puis, le jeûne des détenus ayant été décrété « tabou national », les grévistes de la faim moururent en silence, les uns après les autres, tant en prison qu'au dehors, dans l'indifférence totale de la communauté internationale.
 
Aujourd'hui, le bilan macabre de ces grèves de la faim s'élève à 122 morts. Près de 600 autres grévistes de la faim ont contracté le syndrome de Wernicke-Korsakoff (amnésie et ataxie) après avoir été alimentés de force. Et ce bilan risque à tout moment de s'alourdir.
 
En effet, depuis le 5 avril dernier, un avocat dénommé Behic Asci du barreau d'Istanbul est entré lui aussi en grève de la faim. Il est relayé par deux jeunes femmes, Sevgi Saymaz détenue à la prison d'Usak (ouest de la Turquie) et Gülcan Görüroglu, une ex-détenue, mère de deux filles, qui jeûne dans son domicile dans le quartier modeste de Sakirpasa à Seyhan, dans la périphérie d'Adana (sud de la Turquie).
 
Tous trois n'ont qu'une seule exigence : l'entame d'un dialogue entre les prisonniers politiques et le gouvernement pour résoudre le problème de l'isolement carcéral. Ces grévistes de la faim n'imposent aucune contrainte quant au choix des interlocuteurs. Les barreaux d'avocats, de nombreuses chambres professionnelles telles l'Ordre des médecins (TTB) ou l'Union des chambres des ingénieurs et des architectes (TMOBB), des syndicats comme les Confédérations DISK et KESK ou encore des intellectuels de renommée internationale se sont proposés de jouer le rôle d'intercesseurs. Tout comme il y a 6 ans…
 
Pour le comité international de soutien aux familles des prisonniers politiques - TAYAD KOMITE.  (bahar_kimyongur@yahoo.fr - Tél : 0486 / 846 170 - http://www.tayad-committee.info/ )
 
La Turquie condamnée pour une enquête bâclée sur un meurtre

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné jeudi la Turquie pour une enquête bâclée après le meurtre d'un homme à Istanbul.

Selon l'arrêt, l'enquête "a été émaillée d'omissions flagrantes" et les autorités "n'ont pas réellement cherché à enquêter au sujet de la possible implication d'agents de l'Etat dans le meurtre".

En juin 1994, Adnan Yildirim et deux amis avait été interpellés à Istanbul par des hommes se présentant comme des policiers. Leurs corps avaient ensuite été découverts et une autopsie avait conclu qu'Adnan avait été abattu à bout portant.

Un suspect inculpé de meurtre avait été acquitté faute de preuves.

Les autorités n'ont pas mené d'enquête adéquate et efficace, se mettant en infraction avec la Convention européenne des droits de l'homme, selon la Cour qui a alloué 20.000 euros pour préjudice moral à la famille.

La Turquie condamnée également pour disparition après garde à vue

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné jeudi la Turquie pour atteinte au droit à la vie, dans l'affaire d'un jeune homme porté disparu depuis douze ans à la suite de son arrestation par des gendarmes dans le sud-est de la Turquie.

Soupçonné d'aide et assistance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Zeki Diril avait été interpellé avec un cousin en mai 1994 à Uzungeçit à la suite d'un contrôle d'identité.

Son cousin avait été libéré peu après mais Zeki n'a plus donné de signe de vie depuis son placement en garde à vue. La Cour a estimé que la Turquie "n'avait apporté aucune preuve" étayant que Zeki avait été libéré au terme de sa garde à vue, et conclu dès lors que cela n'avait pas été le cas.

Elle a alloué 50.000 euros à la famille du disparu.

Dans une autre affaire, la CEDH a également alloué 50.000 euros aux proches d'Azimet Demir, une mère de famille mortellement blessée en juillet 1997 par des tirs au mortier de la gendarmerie sur un village du sud-est du pays où de graves troubles opposaient les forces de sécurité aux membres du PKK.

La CEDH a notamment estimé qu'aucun élément ne permettait de dire que l'opération des gendarmes "avait été préparée et exécutée avec les précautions nécessaires pour la vie des civils concernés", et conclu à la violation du droit à la vie. (AFP, 19 oct 2006)

Une délégation belge à la Turquie en solidarité avec les grévistes de la faim

Le comité international de soutien aux familles des prisonniers politiques de Turquie (Tayad Komite) organise une conférence de presse le mercredi 18 octobre 2006 à 11h dans les locaux bruxellois de la Ligue des droits de l’homme (LDH).

Cette conférence de presse aura pour but de faire la lumière sur la situation dramatique des détenus dans les prisons turques de haute sécurité appelées « prisons de type F » et annoncera le départ d'une délégation humanitaire qui contribuera, par sa présence sur les lieux, à mettre fin à l’hécatombe des détenus dont la grève de la faim entrera le 20 octobre prochain dans sa 7e année.

La délégation belge se compose du sénateur Josy Dubié, de l'avocat George-Henry Beauthier et de Michaël Boireau, membre du Comité pour la Liberté d'Expression et d'Association (CLEA).

Ce conflit carcéral oppose des grévistes de la faim convaincus que leur jeûne à outrance représente le seul et maigre espoir d’amélioration de leurs conditions de détention et un gouvernement turc inflexible qui tente par tous les moyens d’étouffer la critique à l’égard de sa politique pénitentiaire.
 
En 6 ans, ce conflit a déjà coûté la vie à 122 opposants politiques, pour la plupart des détenus, mais également de nombreux parents et amis de détenus.
 
La société civile turque est aujourd’hui, plus que jamais mobilisée, pour mettre un terme à la lente agonie des détenus et pour qu’une solution durable soit enfin adoptée par les autorités turques. Ainsi, notre conférence de presse ambitionne de donner un écho à ces forces démocratiques turques dont l’action nécessite un appui international.

Au programme de cette conférence de presse, nous pourrons compter sur les interventions de :

Michaël Boireau: membre du Comité pour la Liberté d'Expression et d'Association
Josy Dubié : sénateur et délégué d’une précédente mission humanitaire en Turquie
Dogan Özgüden : journaliste et président de la Fondation Info-Turk
Özkan Güzel : ancien détenu des prisons de type F

(Tayad Komite, 18 octobre 2006)

Children Face Police Questioning at Schools

Turkey's Education and Scientific Workers Union (Egitim-Sen) Adana branch chairman Guven Boga says the police force and the gendarme have been involved in at least two recent incidents where primary school children were tailed or questioned in an attempt to reach their parents who have outstanding credit card debts.

In an interview with bianet, the unionists said a child at primary school age had in one incident being tailed outside by security forces who questioned him in a school bus while another had been called out of class and ordered to attend questioning in an administrative office at the school.

The police and the gendarme, technically both attached to the Ministry of Interior and policing urban and rural areas respectively, are blamed for doing the questioning in the two incidents which, according Boga, are "concrete incidents" that have been recorded in the province in the past ten days.

The schools subject to child questioning were identified as the Ata Primary School in Adana's Yuregir district and the Petrol Ofisi Primary School at Seyhan district.

"The gendarme who went to the Ata Primary School told the principal and assistant they needed to speak to the child of a parent who had an outstanding credit card debt" Boga explained.

In this incident, "the deputy principal calls the child out of his classroom and the gendarme question him in the deputy principal's room".

The second incident that Egitim-Sen says is set in stone, involves the arrival of plainclothes policemen at the Petrol Ofisi Primary School where they claim they need to speak to one of children due a parent's call-up for military recruitment and outstanding credit card debt.

Boga explains that in this incident the teacher involved did not allow for the interview to take place which prompted the visiting officers to then go up to the principal.

"The principal then said they could not speak to the child in the school itself and after this he identified the child for them when outside" Boga said.

"The plainclothes policemen then get into the same service vehicle that the child has boarded and interrogate him there in front of his friends" he adds.

Boga told bianet it was unacceptable for children to be approached by the security forces of the state in this way and then forced to give information on their parents.

Blaming school administrators for allowing security forces into education establishments and bearing the initial responsibility of the trauma faced by the children involved, Boga said administrators of both schools had violated the ministry's own regulations on these issues as well as the rights of the children themselves.

He said that both an administrative and legal investigation needed to look into these cases and added that he himself had discussed the issue with the Adana Provincial Education Director who had promised to look into it.

"We must immediately rid ourselves of this shame of turning schools into barracks and police stations in the eyes of children" he said, condemning such acts which, he argued, created a lack of confidence in the children and distanced them from the school environment.(BIA News Center, Kemal OZMEN, October 18, 2006)

Un député soumet la question des prisons de type F au Parlement

Le député du Parti républicain du peuple (CHP) de la ville de Konya, Monsieur Atilla Kart a mis à l’agenda du parlement, le problème des prisons de type F, qui, en 7 ans, ont coûté la vie à 122 personnes et la santé à près de 600 autres.

Dans sa question écrite adressée au président du parlement réclamant une réponse du ministre de la justice Cemil Çiçek, Monsieur Kart s’interroge : « Au plus fort des grèves de la faim jusqu’à la mort qui ont causé un dommage moral désormais irréparable, dit-il, comment se fait-il que Monsieur le ministre reste si insensible face à un pareil désastre social et humain ?».

Monsieur Kart continue sa requête par une description des troubles physiques et mentaux incurables qu’entraînent les mesures en vigueur dans les prisons de type F et rappelle que la grève de la faim que l’avocat Behic Asci du barreau d’Istanbul a entamée le 5 avril dernier, se poursuit à ce jour. Monsieur Kart demande au ministre des précisions sur les points suivants:

* Y a-t-il un plan pour permettre à un certain nombre de prisonniers en préventive ou condamnés, de se rencontrer pendant la journée, dans des espaces de vie commune et ce, afin de diminuer les dommages dus à leur détention, sans pour autant qu’on en vienne à procéder à des transformations de l’espace de la prison ?

* Pourquoi ne donne-t-on pas de crédit et d’attention aux rapports et conclusions d’institutions telles que le barreau d’Ankara, l’ordre des médecins, l’association des droits de l’homme (IHD), l’association d’entraide avec les familles des détenus politiques (TAYAD) et l’association des droits de l’homme et de solidarité avec les opprimés (MAZLUMDER)?

 * Pourquoi les livres et les périodiques ne sont pas remis dans des temps acceptables ? Pourquoi certains journaux sont arbitrairement bloqués par les administrations pénitentiaires?

* Pourquoi évite-t-on de prendre les mesures requises qui ne nécessiteraient aucune contrainte financière, ni aucun aménagement architectural et qui n’entraîneraient aucun danger d’ordre sécuritaire? (www.bianet.org, Traduction : Bahar Kimyongür, 17 octobre 2006)

La Turquie condamnée dans trois affaires de torture à Strasbourg

La Cour européenne des Droits de l'Homme de Strasbourg a condamné mardi la Turquie pour non respect de l'interdiction de la torture dans trois affaires dont l'une implique un garçon de douze ans maltraité par des policiers.

La Cour a notamment dénoncé les faibles condamnations (dix mois d'emprisonnement avec sursis) infligées à des policiers qui avaient, en 1995, battu dans leur commissariat Halil Ibrahim Okkali, un garçon de douze ans, apprenti ouvrier dans un garage d'Izmir, accusé de vol par son employeur.

La CEDH a ainsi regretté que les décisions turques n'aient pas tenu compte de "la gravité particulière" de ces mauvais traitements du fait de l'âge de la victime et conclu que les condamnations prononcées ne pouvaient avoir "aucune force dissuasive susceptible d'assurer la prévention efficace" de tels actes.

Dans une autre affaire, celle de Sultan Öner, interpellée par erreur avec ses enfants et battue sous leurs yeux par des gendarmes en octobre 2000, la CEDH a dénoncé le non-lieu prononcé par la justice turque à l'encontre des forces de l'ordre.

La Cour a non seulement considéré comme établi que la requérante avait subi des brutalités, mais que le système avait "failli à protéger" ses enfants mineurs.

La CEDH a également condamné la Turquie pour des mauvais traitements subis par Sabahattin Göçmen, qui purge actuellement une peine de 18 ans et neuf mois de prison pour appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

La Cour estime pour établi que le requérant a été torturé, mais aussi qu'il n'a bénéficié ni d'une procédure équitable, ni du droit à un recours effectif.

Des sommes allant de 7.500 à 20.000 euros ont été allouées aux requérants de ces différentes affaires, au titre des dommages moraux et matériels. (AFP, 17 oct 2006)

La prison pour avoir jeté des oeufs vers le Premier ministre turc

Un tribunal du sud de la Turquie a condamné mardi deux militants de gauche à la prison et sept autres à des peines avec sursis pour avoir jeté des oeufs en direction du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

La cour de Mersin a qualifié l'attitude des deux manifestants d'"insulte au Premier ministre" et leur a infligé une peine d'un an et deux mois de prison, tandis que leurs comparses -condamnés chacun à 11 mois et 20 jours de prison- bénéficiaient du sursis au motif qu'ils n'allaient sans doute pas récidiver.

Les neuf prévenus, membres d'un petit groupe politique de gauche, ont été arrêtés en février après avoir jeté des oeufs en direction de M. Erdogan lors d'une inauguration.

Ils avaient tous manqué leur cible.

En avril, un autre militant de gauche a été condamné à 14 mois de prison avec sursis pour un délit analogue commis en juin 2005 à Trabzon (nord-est).

Un retraité est en cours de jugement pour avoir jeté un oeuf vers le Premier ministre à Bursa (nord-ouest) en janvier 2005, le projectile passant là encore à côté de M. Erdogan. (AFP, 17 oct 2006)

UN Officials Visit Lawyer Behic Asci on Death Strike

A delegation from the United Nations (UN) Working Group established by the Commission on Human Rights on Arbitrary Detention visited Turkish lawyer Behic Asci on the 194th consecutive day of his hunger strike launched to protest prison conditions and isolation of inmates and convicts.

Asci gave a detailed explanation of the isolation conditions faced by prisoners held at Turkey's special F-type compounds while lawyers of the Solidarity Committee Against Isolation gave delegation members their own accounts.

The visit to Asci, who continues his hunger strike in Istanbul and on behalf of the rights of his clients took place Sunday evening. The UN group led by judge Leila Zerrougui consisted also of judge Manuela Carmena, Secretary Miguel De La Lama and Ulrich Garms.

Asci stressed to the delegation that his protest was not linked to his own demands but that it was an expression of the demands of his clients. He described his hunger strike as a "death strike" and reiterated that isolation conditions imposed on captives at F-type prisons in Turkey were in clear contradiction to human rights.

He said he had achieved no result from all of the attempts he made to end this contradiction inclusive of administrative and judicial appeals but that the isolation system itself had intensified in the meantime.

During the half-hour interview with Asci, the delegation concluded that the lawyer's acts and his reasons fell within the scope of interest of the Working Group on Arbitrary Detentions and listened to the conditions the attorney described.

14 years imprisonment unbelievable

Following the visit to Asci, members of the delegation held talks with Lawyers of the Solidarity Committee Against Isolation that was attended by five Turkish lawyers.

Layer Bahri Belen and lawyer Taylan Tanay gave the group information on the condition of political prisoners, the conditions under which they were being held and the trial process.

Tanay's mentioning that one of her clients had been in prison for 14 years came across as unbelievable to the delegation who were told this was not an isolated case.

The meeting also addressed the situation of Ercan Kartal who has been held for 11 years at an F-type prison as the single occupant of a cell. The delegation took note of the court hearing Kartal's case alone with the case number and the Turkish lawyers were told his situation would be looked into.

The lawyers also asked the visiting UN group members to make urgent initiatives to end prison deaths at F-type compounds and gave the delegation a breakdown of events in the past seven years.

Noting this was not only their own request but the request of everyone living in this country including bar associations and intellectuals, the lawyers asked the UN group not to remain as an observer to the death of Asci.

One man's fight for many

The one-man hunger strike by Asci was launched on April 5 marking the World Lawyers Day and entered its 194th consecutive day this Sunday.

The government continues to ignore his demands to address the issue of isolation of prisoners in the country's controversial maximum security F-type prisons.

Unaddressed problems at F-type prisons have so far lead to the death of 122 inmates/convicts and left behind more than 600 others crippled.

Asci, an attorney of law, declared in April this year "I am starting a hunger strike for the abolishment of isolation in prisons. I am on a hunger strike for the right to life in a country where law and justice have are being destroyed" and has since raised the support of a number of democratic mass organizations calling on the Ministry of Justice to end inhuman treatment in F-type prisons and save the lawyers life.(BIA News Center, October 16, 2006)

The International Symposium's Final Declaration on Carceral Isolation

We, the endorsers of this declaration, who took part in the International Symposium on 'Isolation and the Struggle against Isolation' hosted by TAYAD (the Solidarity Association of Prisoners' Families) in Istanbul, from 14th-15th October 2006, salute the

resistance that was created in the F-Type prisons of Turkey, under conditions of isolation, and keep in honour the 122 heroes who fell as martyrs during this great resistance, which has entered its 7th year.
 
We support and salute the resistance of lawyer Behic Asci, who continues death fast for 193 days, the resistance of Gülcan Görüroglu, mother of two children, who continues her resistance for 161 days and the resistance of Sevgi Saymaz, who has carried on with her death fast for 156 days.

We are conscious that their resistance doesn't oppose only the F-Type prisons, but all repression and oppression policies in the world, first of all the repression, isolation and tortures in the prisons of other countries.

The resistance of the prisoners in Turkey is part of other acts of resistance in the region, and they complement each other. Also the resistance in Iraq, Lebanon and Palestine is waged against a common enemy.
 
We also keep in honour those who fell martyred in the resistance against the imperialist-Zionist occupation and aggression in Iraq, Palestine, Lebanon and Afghanistan. We support these acts of resistance, being aware that they are not only directed against the occupation by imperialism of the Middle East, but that they are the common resistance of the peoples to repression and policies of oppression worldwide.
 
Because imperialism and its collaborators aim to marginalise, to destroy and to force down individuals, organisations and states, one by one. In order to secure its hegemony and to create new markets, imperialism occupies countries which do not obey their orders, and they include anti-imperialist organisations on black lists and try to keep them isolated.

This is the basis for the common struggle of the endorsers of this declaration. We, as endorsers of this declaration call upon the oppressed people and anti-imperialist forces all over the world, to unite our forces and to struggle against occupation and
isolation on this basis.
 
We endorsers of this declaration, accept, that the death fast resistance to isolation in Turkey demands urgent intervention and should therefore take priority on our agenda. In this framework we want concrete steps to be undertaken in order to remove the

isolation practices in the prisons. We raise our voice with those in Turkey, and call upon the Minister of Justice of the Turkish state.

The Minister of Justice should accept, that the isolation practice "is questionable" and should put an end to the isolation practices, engaging in talks with the persons concerned.

With this aim: We support the meeting, that will take place between October 31 and November 1, 2006, with responsible officials of the parliament in Ankara and the Ministry of Justice, in order to solve the problem of isolation and to stop the deaths, and we call democratic mass organisations, trade unions, sensitive persons, institutions and foundations to take part in this meeting.

In order to reach this aim, we took the following decisions:

The endorsers call for participation and support for the "V. International Symposium against Isolation", which will be held in Athens from 15th-18th December, 2006.

The endorsers express solidarity with the prisoners who are kept in isolation, torture, repression and tyrannic prisons as Turkey, Israel, Abu Ghraib, Guantanamo and Bagram and struggle for an end of the isolation conditions they are confronted with and the policies of censorship.

The endorsers struggle against the practice of isolation and embargoes against countries.
 
The endorsers decide to create a website with the function of supplying information about the struggle against isolation.

The endorsers decide that on the 19th December, which has been announced as the Day of Solidarity with the prisoners in Turkey during the symposium of 2005, common actions in support of the death fast resisters are held in each country to which participants belong.
 
The endorsers make it their aim, to organise new international symposia, panels and conferences, in order to raise higher the struggle and solidarity against isolation.

The endorsers express their solidarity with the resistance in Lebanon to imperialism and Zionism.
 
The endorsers strongly condemn the attacks of the Zionist state Israel against the Lebanese people and  advocate its punishment for this.

The endorsers accept that this declaration is open for signature to all individuals and institutions who struggle against isolation and show solidarity with the prisoners. (TAYAD KOMITE, October 15, 2006)

Deuxième symposium international sur l'isolement carcéral à Istanbul
 
Ces 14 et 15 octobre, le théâtre Muammer Karaca à Istanbul, accueille le 2 e symposium international sur l'isolement organisé par l'association des familles de détenus politiques (TAYAD) et par la Plateforme internationale de lutte contre l'isolement (PILI).

Des délégués venus de France, d'Italie, de Grèce, de Jordanie, du Liban et d'Irak ont pris la parole durant les différentes sessions de ce symposium. La courte intervention de l'avocat Behic Asci, en grève de la faim depuis 191 jours, a été la surprise du jour.  
 
Avant d'accéder à la salle de conférence, les quelque 400 visiteurs ont pu parcourir une galerie photo sur la résistance carcérale des détenus politiques et examiner une maquette de cellule ainsi que des croquis des prisons de type F.

Cependant, le public aura attendu plusieurs heures avant que le théâtre n'ouvre ses portes et ce, en raison des tracasseries imposées par la mairie d'Istanbul aux organisateurs de cet événement.

Finalement, après un message d'excuses pour le retard involontaire, de bienvenue et de remerciements adressé aux invités qui ont partagé « six années de douleurs » mais aussi « six années d'espoir et de joie » avec les familles, Mehmet Güvel, le président de TAYAD, a pu remettre, au nom des familles, les salutations chaleureuses « de nos enfants embastillés dans les prisons de type F ».

Monsieur Güvel a ensuite dressé un bilan de la lutte contre la réclusion solitaire en prison de type F et un inventaire des exactions systématiques dont sont victimes les détenus. Il termina par un appel à « la cessation de la pratique de l'isolement » et à « l'arrêt des décès de nos enfants! (sic) ».

Son intervention fut suivie par la projection d'un film montrant la dernière des grévistes de la faim décédés, Fatma Koyupinar et sur l'avocat Behic Asci qui, actuellement, observe le jeûne pour faire valoir le droit à la vie de ses clients.
 
Résistance carcéral: un axe de la résistance globale à l'oppression

Selon le déroulement du programme du jour, une première session a porté sur les diverses formes d'isolement politique imposés aux peuples et nations en résistance, les motivations politiques des autorités turques à vouloir imposer l'isolement carcéral et les moyens de lutte qui permettraient d'y mettre fin.

Maître Sahar Mahdi, avocate irakienne, Monsieur Sezgin Çelik, représentant de la Fédération turque des droits fondamentaux, Monsieur Mohammed Safa, secrétaire général du centre de réhabilitation pour les victimes des tortures du camp d'Al Khiam, le docteur Hisham Bustani, porte-parole de l'Alliance de la résistance populaire arabe et Monsieur Sandro Targetti, député communiste de la Province de Florence ont, tour à tour, décrit la situation carcérale de leur pays dans le contexte de la « guerre contre le terrorisme », avec une attention particulière aux traitements infligés aux détenus irakiens et palestiniens, au Mur d'apartheid en Palestine et au blocus imposés au gouvernement palestinien ainsi qu'aux récents bombardements et massacres perpétrés par l'armée israélienne au Liban et en Palestine.

Les divers orateurs ont en outre souligné l'importance de la résistance carcérale en Turquie dans le cadre de la rébellion généralisée à l'oppression impériale.

Cette première session s'est clôturée par une prestation poétique de Mehmet Özer dédiée aux prisonniers résistants.

L'avocat Behic Asci : « Nous sommes prêts à arrêter notre jeûne si… ».

L'avocat Behic Asci, en grève de la faim depuis plus de 190 jours, a, contre toute attente, fait une apparition furtive sur le podium. Durant sa brève intervention, il a expliqué les motivations qui l'ont poussé à se lancer dans une telle action, tout en soulignant que « la polémique ne doit pas tourner autour de la justesse de poursuivre ou non le mouvement des grèves de la faim jusqu'au finish, mais autour de la poursuite d'une politique pénitentiaire aussi inacceptable que l'isolement. » « Il est nécessaire, a-t-il dit, de concentrer toute notre énergie sur la levée de l'isolement. » Et de conclure que : « Si l'on nous propose une forme d'action plus efficace que la grève de la faim, nous serions prêts à renoncer à celle-ci. Notre but, a-t-il ajouté, est de mettre un terme à certaines conditions de détention et pour cela, nous sommes ouverts à toutes les suggestions ».

Médecins contre l'isolement carcéral

Dans l'après-midi, les débats ont porté sur la dimension médicale de l'isolement carcéral et plus précisément, sur les conséquences psychophysiques de la réclusion solitaire, la lutte des médecins contre cette forme de torture et l'attitude des médecins face à l'alimentation forcée des grévistes de la faim.

Cette deuxième session a été présidée par la professeur Sebnem Korur Fincanci, médecin légiste de l'Université d'Istanbul.  A cette session sont intervenus le docteur Metin Bakkalci, vice-président de l'ordre turc des médecins, le Docteur Antonis Karavas, représentant de l'Ordre grec des médecins, le docteur français Bernard Granjon, président d'honneur de « Médecins du Monde », le psychologue français Bertrand Guery également membre de « Médecins du monde » ainsi que Monsieur Mohammed Safa, secrétaire général du centre libanais pour la réhabilitation des victimes du camp d'Al Khiam.

Certains ex-détenus, victimes de la privation sensorielle et de la médicalisation forcée, ont également pris la parole.

Les allocutions des délégués ont été entrecoupées de lectures de messages de solidarité, dont celui des familles de TAYAD qui organisent un sit-in dans la parc Abdi Ipekçi à Ankara depuis 1124 jours, du politologue et journaliste Haluk Gerger, du sociologue Ismail Besikçi ainsi que de nombreux partis et syndicats de gauche.

Demain, deuxième et dernier jour du symposium, les exposés et les débats porteront sur les dimensions sociales et juridiques de l'isolement carcéral.  (Halkinsesi-tv et Atilim, 14 octobre 2006, Traduction: Bahar Kimyongür)
 
Le Barreau d’Istanbul se préoccupe de la grève de la faim de l'avocat Asci

Nous appelons le ministère de la justice à se préoccuper du cas de notre collègue Behic Asci qui observe un « jeûne jusqu’à la mort »

Notre collègue Behic Aşçı est en jeûne jusqu’à la mort depuis le 5 avril 2006 pour faire valoir la revendication de levée des conditions d’isolement dans les prisons.

Depuis ce jour-là, nous avons multiplié les tentatives auprès des autorités dans la perspective d’une levée des mesures d’isolement qui sont à l’origine de ce jeûne jusqu’à la mort et de l’instauration de conditions de détention humaines. Mais nous sommes dans le regret de constater que nos tractations sont demeurées stériles.

Les efforts considérables que nous avons déployés aux côtés d’autres organisations de masse démocratiques n’ont jamais eu la moindre motivation politique. Ces efforts ont au contraire, toujours et exclusivement été d’ordre « humanitaire ».

Comme nos revendications concernent dans une grande mesure les détenus de droit commun, on s’attendait légitimement à ce que les autorités fassent montre d’une attitude humaine éloignée de tout calcul politique. Or, le ministère a préféré rester de marbre face à une détermination qui, nous le rappelons, a pour ultime étape la mort.

Les 192 jours de grève de la faim mettent en danger la santé de notre collègue de manière « irréversible ». De la même manière, le maintien en isolement des détenus en prisons de type F provoque parmi eux des lésions physiques et morales incurables.

En tant que barreau d’Istanbul, nous réprouvons cette situation sinistre. Nous réprouvons le silence des autorités face à l’agonie de notre collègue.

Nous condamnons le modèle d’application des peines basé sur la réclusion solitaire en tant que châtiment plus grave que la condamnation proprement dite.

Nous demandons, par conséquent, au ministère de la justice, de prendre les mesures nécessaires en la matière et de les rendre publiques avant qu’il ne soit trop tard. (http://www.istanbulbarosu.org.tr, le 13 octobre 2006, Traduction : Bahar Kimyongür)

Appel: "Amplifions la lutte contre l'isolement carcéral en Turquie"

En 6 ans, la résistance contre la torture de l'isolement a tué 122 personnes et mutilé 600 autres . Le 20 octobre prochain, cette résistance entame sa 7e année .

Apathie, atrophie musculaire, épuisement, dépression, maux de tête, insomnie, dyslexie, perte de mémoire, « tinnitus » (acouphènes), croissance de cas de tuberculose, de cancer… Non, il ne s'agit pas d'une énumération abstraite de troubles psychophysiques.
 
Ces maux ne sont qu'un échantillon de toutes les souffrances qu'endurent les prisonniers politiques de Turquie dans les pénitenciers de type F. Soumis à un régime de « privation sensorielle » aigu, le prisonnier en ressort souvent diminué à vie, physiquement et mentalement.
 
Lorsque l'on ajoute les lésions sociales, l'arbitraire juridique et les motivations politiques liés au régime d'isolement, on s'aperçoit indéniablement que les prisons cellulaires sont de véritables centres de torture.
Ces prisons sont d'ailleurs officiellement qualifiées de centres de "réhabilitation". En effet, le détenu y est soumis à un véritable programme de destruction psychique extrêmement subtil et pervers où toute forme de vie sociale est bannie, où les visites de familles ou d'avocats sont sensiblement restreintes, où le courrier est arbitrairement interdit. Les prisons de type F sont en quelque sorte l'équivalent des FIES en Espagne, des QHS en France et des Stammheim en Allemagne.
De même que l'isolement tue, l'inauguration de ces prisons n'a pas été moins meurtrière.
 
En effet, du 19 au 22 décembre 2000, l'armée perpétra un massacre jamais vu dans l'histoire du pays : 28 détenus ont été sauvagement tués et ce, durant leur déportation vers les prisons de type F. Ce massacre était destiné non seulement à inaugurer ces prisons de type F mais également à briser la résistance défensive des détenus commencée deux mois plus tôt. Mais depuis le début du mouvement de grève de la faim et malgré cet assaut d'une rare violence, les détenus politiques ont poursuivi leur jeûne sans la moindre interruption. Le bilan est effroyablement lourd : en 6 ans, 122 détenus ont perdu la vie et plus de 600 autres ont été mutilés par alimentation forcée.

Hormis les détenus, de nombreuses associations ont été soumises à une répression brutale, notamment l'association des familles de détenus TAYAD.

Plusieurs membres de l'association des familles ont d'ailleurs eux aussi entamé une grève de la faim et se sont ainsi sacrifiés en jeûnant "jusqu'à la mort" pour soutenir les prisonniers en résistance.
 
Entamé le 20 Octobre 2000, le mouvement de grève de la faim contre les prisons de type F continue et entame sa 7e année. Quoique les témoignages des proches des victimes et des détenus ainsi que les rapports d'experts scientifiques et des associations des droits de l'homme spécialisés en la matière confirment et dénoncent les exactions commises en prisons de type F, le ministre de la justice Cemil Ciçek continue d'ignorer ces griefs tout en défendant avec ferveur son modèle carcéral .

Six années durant, par la censure et la répression, le pouvoir a tenté de dissimuler les atrocités commises dans ses prisons. Mais malheureusement il a fallu 6 ans de résistance et d'agonie pour faire parvenir l'information à l'opinion publique. Il leur a ainsi été difficile de dissimuler la mort de 122 personnes.

Dernièrement, ce sont Serdar Demirel  et Fatma Koyupınar qui ont perdu la vie dans cette résistance, respectivement le 7 janvier 2006  et le 27 mars 2006.

Le 5 avril 2006, un avocat dénommé Behic Aşçı est entré en "jeûne jusqu'à la mort" pour défendre le droit à la vie et le respect de la dignité de ses clients. Il a été suivi le 1er mai 2006 par une détenue incarcérée à la prison d'Usak, dénommée Sevgi Saymaz. Elle a récemment été transportée à l'hôpital public d'Usak afin d'y être alimentée de force . Le 5 mai 2006, une ex-prisonnnière politique mère de deux enfants du nom de Gülcan Görüroglu a également entamé une grève de la faim au finish par solidarité avec ses ex-co-détenus.

En tant que comité international de soutien à l'association des familles TAYAD, nous, le Tayad Komite, organiserons une grève de la faim les 20, 21 et 22 octobre prochains afin de soutenir le combat juste des prisonniers et de leurs proches contre le régime d'isolement carcéral. En marge de cette action, nous envisageons un envoi massif de cartes postales aux grévistes de la faim mais aussi le lancement d'une campagne d'appels téléphoniques, de fax et de courriels à l'adresse du ministère de la justice. Dans les différents pays où nous nous trouvons, nous remettrons aux partis, syndicats et autres insitutions démocratiques des dossiers de presse sur les prisons de type F et ce afin de sensibiliser l'opinion publique sur le triste sort réservé aux prisonniers politiques.

D'ores et déjà, nous appelons toutes les associations et les individus qui s'opposent à la torture à joindre leur voix à la nôtre et à nous épauler dans la voie d'une solution au conflit des prisons autour des revendications suivantes:

1. L'isolement carcéral tue et continue de tuer. Il est impératif de mettre fin au régime d'isolement pour empêcher de nouveaux décès.
2. L'UE doit cesser de soutenir la politique carcérale en vigueur en Turquie.
3. Abandon de la politique coercitive de "pacification" et de "traitement" en vigueur dans les prisons de type F.
4. Création de conditions dans lesquelles les détenus peuvent communiquer mutuellement
5. Cessation de toute atteinte aux droits de visite, de courrier, de lecture, de défense, de plainte, de bénéficier des soins médicaux etc.

Pour contacter directement les grévistes de la faim:

Behic Asçı
Abide-i Hürriyet Caddesi
No: 133 Kat: 4 Daire: 9
Sisli / Istanbul
TURQUIE
Tel: 0090.212.3434633
Fax: 0090.212.2945271

Gülcan Görüroglu
Sakirpasa Mahallesi
37. Sokak No: 7
Seyhan / Adana
TURQUIE
Tel: 0090.322.4326066
veya 0090.537.5534814
E-mail
gulcangoruroglu@mynet.com
gulcangoruroglu@yahoo.com

Veuillez envoyer vos courriers de protestaion contre les institutions responsables des décès dans les prisons :

Ceza ve Tevkifevleri Genel Müdürlü ğü ( Direction générale des maisons pénales et des maisons d'arrêts) - Email: cte@adalet.gov.tr <mailto:cte@adalet.gov.tr>

Directeur: Suat Ali Ertosun - Fax: 0090.312.4146301; Email: ertosun@adalet.gov.tr

Ministre de la justice  Cemil Çiçek - Tel : 0090.312.4194669; Fax: 0090.312.4173954; Email: cemil.cicek@adalet.gov.tr <mailto:cemil.cicek@adalet.gov.tr>

Gay Rights Upheld By Prosecution Again

The Public Prosecutor's Office has formally rejected the appeal to close down the Association to Protect Transvestites, Transsexuals, Gays and Lesbians and Develop Cultural Activities - known shortly as the The Rainbow Association (Gokkusagi Dernegi).

The decision comes in response to an initiative made by the Bursa Governorship to have the association disbanded and locked down on grounds that the formation violated current association laws that governed no association could be founded with intentions against the law or public morality.

"Homosexuality is not an offense" said the final decision of the Prosecutor's Office basing its judgment of no proceedings on the European Convention on Human Rights.

"The founding members have stated that their intention was to come together in order to reach accord with the society and to defend their rights while explaining their identity, noting that they have not acted with a deliberate intention of offence" the Prosecutor's Office's decision said, after explaining that statements had been taken from individuals who were described as "suspects" by the Governorship.

The prosecution found no reason to restrict the foundation of this association having looked into the regulations of Gokkusagi and the decision itself said there was no offence committed nor was there any such limitation against forming an lawful association.

Signed by prosecutor Nazmi Guven, the decision concluded there was no need to prosecute any of the suspects nor to move to file a case for the closure of the association. Yet, the Governorship can still appeal against the decision within 15 days of being notified of it.

"Being gay is not immoral"

Last year, Deputy Governor Selahattin Ekremoglu of Turkey's capital Ankara had made a similar attempt to close down another well-known cultural association, the Kaos Gay and Lesbian Cultural Research and Solidarity Association (Kaos GL) on grounds that it was unlawful and against public morality.

The Prosecutor's Office of Ankara had then rejected Ekremoglu's complaint and in its opinion to the decision said "in an era where discrimination against sexual orientation is matter of debate, being gay is not immoral". (BIA News Center, October 10, 2006)

Action de protestation contre le ministre Cemil Ciçek!
 
Le ministre de la justice Cemil Ciçek accompagné de son homologue suisse Monsieur Christoph Blocher, conspué lors d’un symposium organisé à l’université d’Ankara.
 
Des heurts ont opposé des étudiants qui tentaient de bloquer le convoi des véhicules protocolaires et la police. Des suites de ce rififi, l’un des véhicules de la garde rapprochée du ministre Ciçek a percuté Ismail Sökelen, vice-directeur de la Sûreté d’Ankara,
 
Les deux ministres venaient de participer à la cérémonie d’ouverture d’un symposium organisé dans le salon « Mahmut Esat Bozkurt » de la faculté de droit et présidé par la présidente du Conseil d’Etat, Madame Sumru Cörtoglu et par le procureur de la république de la Cour de cassation, Monsieur Nuri Ok. Cet événement regroupait en outre de nombreux invités locaux et étrangers.
 
Dès le début de la cérémonie, un groupe d’étudiants s’est massé devant le bâtiment où se tenait le symposium et ce, afin de protester contre la présence du ministre de la justice Cemil Çiçek.
 
« Ministre assassin, tire-toi de notre université », « Nous ne voulons pas d’assassins dans notre université » scandaient les étudiants qui entendaient dénoncer les conditions de détention en vigueur dans les prisons de type F. Les étudiants ont par ailleurs brandi un calicot indiquant que « l’avocat Behic Asci est en grève de la faim jusqu’à la mort, depuis 183 jours » pour protester contre ces prisons de type F. Leur action se poursuivit jusqu’à la fin de la cérémonie d’ouverture.
 
Lorsque Monsieur Ciçek et son invité ont quitté l’édifice, les manifestants, de plus en plus en colère, ont bloqué le convoi protocolaire. La police tenta de prendre les manifestants en étau. Entre-temps, le ministre Ciçek et son homologue suisse ont dû attendre un long moment à bord de leur véhicule, avant de pouvoir quitter les lieux.
 
Dans l’altercation entre les manifestants et la police, un véhicule de la garde rapprochée du ministre Ciçek a percuté Monsieur Ismail Sökelen, le vice-directeur de la Sûreté d’Ankara, provocant sa chute. (www.medya24.com, le 4 octobre 2006, Traduction : Bahar Kimyongür)

Children Tortured in Prison and Police Cars

According to a research by Hacettepe University most of the children incarcerated in the prisons in Ankara were subjected to torture.

According to the interviews made by 40 children between 14 and 17 years followings were determined: “Almost all the detained children were handcuffed. They were handcuffed in the detention place or in the vehicle of security forces. They were talking about the police officers with anger and fear. They were also threatened not to talk about torture in Forensic Institute. They were mostly subjected to physical torture and they were also put under psychological pressure. Beating, hosing with cold water are mostly mentioned types of torture.”

The report also cited statements of the children: “They wanted me to take my shirt of. They beat me with plastic hose. They threatened me to death if I do not confess. They blindfolded me. They hosed me with water, squeezed my testicles, beat my friend in front of me. We wanted to kill them after these incidents.”

The report also stressed that the children who had previous criminal records and were detained for theft were subjected to sexual harassment. One of the children said followings: “I was 16 years old. I am ashamed for the things they made. They made me stripped naked. One of them put a plastic glove and squeezed my testicles. I had stomach ache for 5 days.”

Another child said: “They blindfolded and beat me. They forced me to confess concerning two incident which I did not involve. Afterwards they folded our legs and arms. There was a table and they folded me on the table. They threatened me to give electricity. When I did not undertook the incidents they gave me electricity. Upon this we said that we involved those crimes.” (Özgür Gündem-TIHV, October 5, 2006)

Lawyers Denounce the Operation Against MLKP

On 2 October, a group of lawyers made a press announcement in front of Istanbul Courthouse in connection with the operations conducted against Marxist Leninist Communist Party (MLKP) in September in various cities, the detention and arrest of many persons on the allegations “being member of MLKP”.

Lawyer Ismail Cem Halavurt announced that the detainees were not allowed to see their lawyers for 24 hours and some of the documents were not given to the lawyers by the prosecutor: “Despite the detainees wanted to use their right to remain silence in detention they were asked questions. Legal procedures were skipped. Defence lawyers were prevented. Although those persons were known, their activities were public and legal, they were only detained for having their names on a piece of paper.”

Adana Representative of the Union in textile sector (Tekstil-Sen), Havali Mengi was released on 30 September.

The names of the persons who are still under arrest are: in Istanbul Özge Kelekçi, Figen Yüksekdag, Halil Dinç, Sinan Gerçek, Cem Dinç, Zafer Tektas, Ayşe Yumli Yeter, Çiçek Otlu, Emin Orhan, Yusuf Demir, Selver Orman, Özcan Dilekli, Günes Senyüz, Ali Haydar Keles, Özlem Cihan, Umut Yakar; in Ankara Hasan Cosar, Semra Yalçinkaya; in Adana Arzu Mazi, Diren Yildiz; in Mugla Arzu Önay, Baris Kelleci; in Izmir Ikram Çali, Erdal Demirhan; in Manisa Zeliha Yildirim, Murat Uludogan; in Sivas Dilek Tatas, Kenan Genç, Sevda Çagdas, Songül Ökte; in Gaziantep Sevim Kaptan Ölçmez, Sinan Tanriverdi, Mehmet Güzel; in Diyarbakir Serdal Isik, Seyhan Namaz, Erkan Akhatan, Murat Mutluer, Alparslan Yerlikaya, Ridvan Tekes, Ilkay Dogan, Canan Yilmaz; in İskenderun Ali Günden, Erdal Gülaydin; in Balikesir Ugur Ok and in Konya Sami Koca.

Meanwhile Pınar Sagaltici and Ali Nazligül in Hatay, Ali Arabul and Arzu Canpolat in Izmir were detained. (Atilim-TIHV, October 5, 2006)

TIHV: Polemics at the summit for postponing democratization

Turkey's Human Rights Foundation (TIHV) chairman Yavuz Onen has said that a number recent statements made by army commanders, Prime Minister Recep Tayyip Erdogan, President Ahmet Necdet Sezer and most lately by Chief of General Staff Commander Yasar Buyukanit captivated issues in a conflict that made people forget about freedoms, human rights, democracy and peace.

"It is as if democracy and human rights have been postponed" he said.

The common focus of all the statements he referred to were secularism, the threat of fundamentalism, security, the PKK and civilian-military relations.

In a speech he made at a ceremony marking the opening of the new education term at the War Academies, General Buyukanit on Monday said the following in summar:

* There is the threat of fundamentalism in Turkey; the founding elements of the Republic are under attack.

* The PKK declared a so-called ceasefire; The only solution for the PKK is to unconditionally lay down arms and seek refuge in the Turkish justice.

* A campaign to undermine the Turkish Armed Forces is continuing.

* The European Union has a secret agenda.

Buyukanit's remarks came in wake of a statement by Prime Minister Erdogan made during his visit to Washington and claiming Turkey was not threatened by fundamentalism. In addition, Erdogan said the army acted under civilian decree noting this is the way it should behave.

President Sezer, for his part, said in the opening ceremony of the Parliament that there was the threat of fundamentalism in the country, that it should be regarded as a fundamental responsibility to maintain the respect of the army and retain it above politics.

Onen: Those creating problems behave like they are dealing with them

TIHV's chairman Yavuz Onen, on the other hand, refers to this tension as "a bogus conflict".

"In its real sense there is no fundamental contradiction" he explains. "The movement they refer to as a fundamentalist threat surfaced after the coup in 1980. It developed under the protection of the Turkish Armed Forces (TAF) and under its shadow.

"The real problem is that a period of intimidating and threatening the forces have democracy has started throughout the world".

According to Onen, the sides, which appear to be in conflict, have in reality already reached an accord on true determining factors.

"They are in accord with imperialism, with neo-liberal policies" he said. "They are also in harmony in the religious field. They are fighting neither the nationalist escalation nor against imperialism. Those complaining of the consequences are responsible for creating those consequences".

"Turkey is not a secular state"

Stressing that all issues that have come to focus are those that contain human rights violations, Onen assesses them under headlines:

Secularism: "The problem is not limited only to the conflict between the trend and the TAF. It has a public dimension. Turkey is not a secular state because there is the Directorate of Religious Affairs that organizes the field of religion. This means intervening in the field of religion. Other than this, the rights of the Alawites and non-Muslims are being violated. The secularism problem affects every field of our life.

"There is work Turkey needs to do in relation to secularism. It is not the TAF that should do this work, it is the government. The counterpart to the expression of human rights is the government".

Civilian-military relations: "The basis is the separation of forces. An intervention into civilian political life by a force which holds weapons in its hands is unacceptable. An intervention of social nature in this field is not possible.

"The most recent example of this is the act of soldiers in Hakkari who collected rubbish to protest the municipality. This is a direct intervention into civilian life which spoils the military-civilian balance from its roots.

"The Constitution needs to clearly spell out the organization, the functions, of the National Security Council (NSC). Traditionally we are living through a period where everything coming from the NSC is accepted by governments".

PKK's cease-fire declaration: "Expressions based on a military security strategy and remarks that the problem can only be solved through violence are concerning. Violence creates conditions where human rights are violated. Whatever it is called, to ignore the 'ceas-fire' or 'the period of silencing guns' period and place no value to it is not possible. People are dying. Silencing the guns will allow for a dialogue to begin in an environment of tolerance. It is required to give this its real importance, to see that insisting on violence does not solve the problem".

"Fascist expressions against human rights escalating"

Onen says the forces of democracy need to raise their voices against these violations and against interventions but also warns that "in Turkey, defending democracy and human rights has started to become synonymous to treason".

"While we are concerned about escalating nationalism, they are gradually gowing towards a more open fascist expression. Without naming it, they are saying we deserve fascist regimes".

According to Onen, those truly defending the values of democracy need to stand up against such expressions and approaches.

"The problem of democracy in Turkey is an international problem at the same time" he says recalling the use of torture by the USA, Britain and European countries as well as the invasion of other countries.

"The forces in Turkey, in a backward trend, have reached an accord both at home and abroad. The opposition is also part of this accord. It wants to catch on the valid values in Turkey and win votes."

Buyukanit: There is the threat of fundamentalism

In his speech that started this week's debate, Buyukanit, claimed there was a campaign to undermine the TAF and despite PM Erdogan's previous statement on the contrary, said there was a threat of fundamentalism in Turkey.

Buyukanit criticized "those in Turkey who at every opportunity want to re-define secularism", adding that these individuals were "positioned at the highest levels of the state".

He said the founding principles of the republic were under "heavy attack" and delivered a heavy criticism, without openly naming anyone, to those inclined to undermine the TAF while at the same time "make our people take on an un-contemporary appearance" in apparent reference to the headscarves issue - only a day after Turkey's mass media published photographs of Erdogan's visit to Washington where his daughter, seen sat in a headscarf, was pictured while chatting to actor Robert De Niro.

Fighting Terrorism

Buyukanit also expressed distaste in the concept of a cease-fire as used by the outlawed Kurdistan Workers Party (PKK) in its recent declaration of halting violence and said implied there were two countries at war.

He referred to the period that led to the event and recalled that some members of the European Parliament and some countries even had made similar appeals to the organization. These developments, he said, showed how widely the event had been concerted.

"The Turkish armed forces have declared that they will continue the fight against terror until there is not a single armed terrorist remaining" he vouched. "There is no change in this attitude".

"For the terror organization, the only solution is to unconditionally lay down its weapons and seek refuge in Turkish justice. Experiences of the past show there is no solution other than this".

Conditions of constitutional rights

"No one is against democratic values or the of democratic rights" Buyukanit said. He did however strongly criticize attempts for people, including former parliamentarians, to be allowed into the elections while accusing them of being "active members of the terror organization".

"It is clear that in order to demand constitutional rights, one must first recognize and accept that constitution. Those who have supported others who have taken guns in their hands to change the constitution cannot claim rights from a constitution they are trying to change. I the same way, they have no right to benefit from the opportunities of the democratic order which they are trying to destroy".

The army's role

Buyukanit warned that the Turkish Armed Forces "is not the target board of some circles" and said he was a soldier who was fulfilling a duty granted him by laws.

"As soldiers we have nothing to do with politics. But if there are those disturbed d to our fundamental views on security and regime, this is their own problem."

Buyukanit also referred to a statement made by EU official Kretschmer where he was quoted as saying that the Turkish Armed Forces were involved in all areas of social life from religion to education, cultural rights to the state of universities and that the TAF was a institution of stability that enjoyed great respect from the people.

"Such remarks in the expression of democracy sound nice to one's ears. But I will evaluate these expressions by translating them into clear Turkish" Buyukanit said.

"When talking of religious education, cultural rights, universities, what is this European Union official disturbed about? The Turkish Armed Forces are the force that receives the greatest of respect from the people. Why is he disturbed of the people being influenced by these expressions? What expression does the Turkish Armed Forces have outside of democracy? Or is it that the expressions of the Turkish Armed Forces are pushing the targets of the secret agendas of those making these evaluations? We must know these well." (BIA News Center, Tolga KORKUT, October 4, 2006)

Mazlum-Der: Tension Leads to Restricting Freedoms

Association for Human Rights and Solidarity with the Oppressed (MAZLUMDER) Chairman Ayhan Bilgen has said that recent statements made by President Ahmet Necdet Sezer and Chief of General Staff Commander Gen. Yasar Buyukanit reflected "a mentality of increasing polarization in the society, showing targets and being discriminative".

Bilgen said on Tuesday that "tension between institutions serves to repress justice and the demands for freedom" calling on everyone to avoid making statements that would polarize the society.

"We call on all civilian society organizations, unions, politicians and workers of the independent media to defend the state of law and their rights" he said, adding that provocative remarks were a threat to the security of the community.

Gathering his views on the statements made by Sezer in Parliament and Buyukanit during his speech at the War Academy, Bilgen addressed the issues highlighted by the two senior state officials:

Civilian-military Relations: "In a state of law, the society makes the definition of threats through an elected parliament. The security bureaucracy can only take on the duty of sharing its information without breaching its authority on this issue. The extraordinary status of the military due to constitutional arrangements makes Turkey look weak in front of the international public opinion on one hand while on the other, it obstructs social demands".

PKK's Cease-fire: "This is an opportunity for the clashes in the country to come to end, the guns to be silence, all violence to come to an end. Steps of common sense and creating peace need to be taken for this while provocative remarks are a serious risk for public safety".

Amending the constitution: "To identify the request to change the constitution as a situation that will eliminate the right to participate in administration could be the product of a totalitarian state mentality. It is a must to change the Constitution that was prepared after a military coup in accordance with public needs and global developments so that the presidential elections do not turn into tension. It is a requirement of parliamentary regimes for the public to monitor those they elect, to criticize them and to retract the authority that have placed in them".

Secularism: "Displaying secularism with a dogmatic ideological approach aggrieves not only those circles who want to carry out their religious obligations but also the Alawites and the non-Muslims. The state's arbitrary interventions in religious life by limiting freedoms do not overlap with the principles of the state of law. Just like any other thoughts of a human being, to force someone to keep their religious opinions inside cannot be accepted. For those who are using the force of the state to appear to be sided against beliefs and make hurtful, accusative remarks is at the level of threatening public peace".

Bilgen also criticized remarks indicating that Turks needed to be clothed in contemporary fashion implying this, restricting the wearing of clothing reflective of religious beliefs, was a show of intolerance. He said that it was concerning that high level officials in Turkey, a country based in a geography that is face to face with conflict, could attempt to lead the public opinion with discussions on clothing. (BIA News Center, Tolga KORKUT, October 4, 2006)

Dev-Yol members sentenced to life prison, 24 years after arrest

Ankara Heavy Penal Court No 6, on October 3,  concluded the case against the members of the organization “Revolutionary Path” (Dev-Yol) that had started at Ankara Military Court on 18 October 1982.

The lawyers stated at the hearing that they would not make defense due to the lost of many folders. Lawyer Ömer Kavili said: “We are lawyers not astralogers. I would be unfaithful to my client if I make defense without documents. My personal and professional moral does not let me to participate in such a hearing”. After his speech Kavili left the courtroom.

The court that did not consider the objections of the lawyers defined the acts of the defendants as “violent attempt to overthrow the Constitutional order (Article 146/1 of the former TCP” and sentenced the 20 defendants to heavy life imprisonment. The sentence was commuted into life imprisonment.

The names of the defendants are as follows: Cahit Akçam, Halil Yasin Ketenoglu, Bünyamin Inan, Murat Parlakay, Turhan Yalçin Bürkev, Erdogan Genç, Nuri Özdemir, Osman Nuri Ramazanoglu, Hidir Adiyaman, Nurettin Aytun, Emin Koçer, Hasan Ertürk, Yasar Kambur, Atalay Dede, Mehmet Akin Dirik, Melih Pekdemir, Celal Mut, Hilmi Izmirli, Mehmet Hassoy and Yusuf Yildirim.

The court decreased the sentences of Veli Yildirim and Hüseyin Arslan to 16 years 8 months’ for being younger that 18 at the time of the incident.

The court did not decide to issue an arrest warrant taking into consideration the time that the defendants incarcerated in prison. The trial against 574 alleged members of Dev-Yol had started at Ankara Military Court on 18 October 1982. Until the verdict was announced on 19 July 1989 the number of defendants had increased to 723. Seven defendants were sentenced to death, 39 to life imprisonment and 346 defendants received sentences of between 2 and 20 years’ imprisonment.

On 27 December the 11th Chamber of the Court of Cassation had ruled that 23 defendants, who had received terms of imprisonment, should be sentenced to death. The retrial had to be conducted at a criminal court, because military courts were no longer responsible for such trials, after martial law had been lifted.

Ankara Heavy Penal Court No 6 sentenced two defendants to death and 20 defendants to heavy life imprisonment. The file of Yeter Günes was separated on the grounds that she did not make defense.

During the trial process it was revealed that hundreds of folders were missing.

11th Penal Chamber of the Court of Cassation quashed the verdict in 2004 on the grounds that the defendants should have been sentenced to heavy life imprisonment instead of death imprisonment. Missing of the folders was not taken into consideration by the court.

Defense lawyer Mehdi Bekdaş told Reuters his clients would appeal against their sentences, and would remain free pending the outcome of their appeal. (Reuters-Radikal-TIHV, October 4, 2006)

Intellectuals forego food to protest F-type prisons

Around 30 intellectuals and artists fasted yesterday to show solidarity with attorney Behic Asci, currently in the sixth month of a hunger strike to protest Turkey's F-type high security prisons.

Asci has not eaten for 184 days to draw attention to the hunger strike of prisoners in F-type prisons and alleged human rights violations in those prisons.

The intellectuals, who call themselves "Artists Against Isolation," held a press conference in front of Asci's house in Istanbul's Sisli district. The group includes high-profile figures such as Cezmi Ersoz, Metin Kahraman, Sevim Belli, Ruhan Mavruk, Nurettin Gulec, Yusuf Cetin, Orhan Aydin, Mehmet Esatoglu, Bilgesu Erenus, Necmiye Alpay, Efkan Sesen, Ferhat Tunc, Grup Yorum, Sanar Yurdatapan, Mahir Gunsiray, Rojin and Ahmet Tulgar.

Speaking on behalf of the group, Belli said that they are against F-type prisons. "What's going on in F-type prisons is no longer legal mistakes; it's become a kind of massacre," said Belli, calling on the public to take a greater interest in human rights violations.

Following the press conference, the group marched to the local post office to send a package of petitions and shirts printed with images of F-type prisons to Prime Minister Recep Tayyip Erdogan, Foreign Minister Abdullah Gul, Justice Minister Cemil Cicek, other Cabinet members and deputies.

The group later went to Asci's house to hold a one-day hunger strike to support his protest. (The New Anatolian, 5 October 2006)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

La guerre virtuelle des hackers turcs contre la France

Environ 800 sites internet français ont été piratés par des hackers turcs depuis le 13 octobre, date du vote par les députés de la loi sanctionnant la négation du génocide arménien. Les sites visés sont divers et variés. Le message des pirates est à chaque fois clair avec une insulte à l'encontre des parlementaires.

Après l'Italie et le Danemark, la France est à son tour touchée par les hackers turcs qui entendent protester contre le projet de loi français pénalisant le génocide arménien. Parmi les quelques 800 sites piratés, on trouve le portail web français de Microsoft, le site de l'Education nationale, un forum de motards, un portail de numismatique, un site de club de tir à l'arc ou encore des sites de mairies et d'universités.

A chaque fois, la même signature. Sur fond noir avec des lettres vertes, les pirates s'adressent d'abord aux députés français : "Français, souvenez-vous. Comment pouvez vous oublier le génocide que vous avez commis en Algérie. Vous vous permettez de porter des accusations contre la Turquie ? Vous voulez la guerre. Parce que c'est comme cela, en voici une de guerre. Nous serons votre plaie du monde virtuel".

Les pirates, une armée de 3.000 hommes très bien organisée, se veulent les gardiens de la Turquie et de l'islam. Leur leader est une célébrité, un certain Delidolu (traduction, fou furieux), régulièrement interviewé dans les médias turcs. (Europe1-CollectifVAN, 31 octobre 2006)

92 Year Old Women Researcher On Trial

Freedom of expression in Turkey goes on trial once again this week with charges being heard against a 92-year-old researcher and writer who is recognized internationally as the country's most leading Sumerologist with 13 books, numerous published papers and research work on the ancient Sumer and Hittite cultures.

Born in 1914 and having spent most of her life shedding light on past civilizations, cited as a great contributor to the creation of an archive on cuneiform script, Muazzez Ilmiye Cig is to face charges in Istanbul on November 1 for "inciting hatred and enmity among the people" in her most recent book published last year.

Together with her in the dock is publisher Ismet Ogutcu, of the Kaynak Publishing House which published "Vatandaslik Tepkilerim" (My Citizenship Reactions) now being prosecuted. If found guilty under articles 216 and 125 of the Turkish Penal Code (TCK), both defendants face nine months to up to a year imprisonment, in some cases up to 3 years jail, each.

Subject to the charges is Cig's claim that the traditional headdress called Turban and now an international item of dispute was used for the very first time in history by Sumer temple prostitutes during religious rites.

Article 125 of the TCK covers offences committed by "insulting values that are regarded as sacred by an individual's religion" while article 216, widely used to prosecute intellectuals and writers, governs the offence of "incitement to hatred and enmity as well as denigration".

Once Cig's book was published, a complaint was filed by Izmir Bar Association lawyer Yusuf Akin which rather than be dismissed, was addressed immediately by the Istanbul Beyoglu Public Prosecutor's Office under these articles.

Although her works and contributions to the study of the past are recognized internationally as much as by the Turkish Ministry of Culture and the Turkish History Institution (TTK), reaction to the upcoming case from Turkish authorities has been nil.

She herself has not yet made a statement on the charges.

Background: Muazzez İlmiye Cig

Cig is a researcher and writer born on June 20, 1914 in the western Turkish province of Bursa. She has also written under the pseudonym Muazzez Çığ.

She started her primary education in Çorum and completed it in Bursa (1925). She graduated from Bursa Teacher Training School for Women (1931) and Ankara University, Faculty of Language, History and Geography, Department of Sumerology (1940). She worked as a Sumerologist and cuneiform expert at the İstanbul Archeological Museum and retired in 1972.

Her articles have been published in many reviews and newspapers such as Belleten and Bilim ve Ütopya. She is an honorary member of German Archeology Institute and İstanbul University, Institute of Prehistoric Sciences.

Cig has published a number of books and scientific papers in her past. Her study and research includes: Kur'an, İncil ve Tevrat'ın Sümer'deki Kökeni (The Origins of the Koran, the Bible and the Torah in Babylon, 1995), Sümerli Ludingirra (Babylonian Ludingirra, a retrospective science-fiction, 1996), İbrahim Peygamber (The Prophet Abram, according to Babylonian writings and archeological finds, 1997), İnanma'nın Aşkı (The Love of İnanma, the Belief and the Holy Marriage in Babylon, 1998), Hititler ve Hattuşa (The Hittites and Hattuşa, written by İstar, 2000), Ortadoğu Uygarlık Mirası (Civilization Heritage in the Middle-East, 2002).

Her Children's Literature can be listed as: Zaman Tüneli ile Sümer'e Yolculuk (Time Tunnel and the Journey to Babylon, 1993). (BIA News Center, October 30,  2006)

The Government Has No plans to change Article 301

Prime Minister Tayyip Erdoğan said late on Sunday that his government had no plans to change a controversial article of the Turkish Penal Code (TCK), despite a European Union warning that failure to do so could harm Ankara's entry bid.

Article 301 makes it a crime to insult Turkish identity and has been used by nationalist lawyers to prosecute a number of writers, journalists and scholars. The EU says it unfairly restricts freedom of expression and must be changed.

"On this matter [Article 301], there is no work in hand," Erdoğan said at a reception held at Çankaya Palace by President Ahmet Necdet Sezer for the 83rd anniversary of the founding of the republic. "Many countries in Europe have articles similar to 301. ... We are not a country that is closed to the world. Let them [the EU] come up with an idea [for changing Article 301] and we will consider it," he said.Erdoğan, speaking to reporters at the state reception on Sunday evening, added that it was for the courts to interpret Turkish legislation.The European Commission is expected to criticize Turkey's reform record in an annual progress report due to be published on Nov. 8, especially its failure to change Article 301.Erdoğan, who attended the reception alone because Sezer did not invite his wife, who wears a headscarf, said they had no plans to amend 301 and that, furthermore, there were no local or international proposals about how to change the article. "It is not enough to say remove 301. What we need is to have negotiations on it."

Chief of General Staff Gen. Yaşar Büyükanıt, also speaking at the last Republic Day reception that Sezer will host because his term will end next May, said the current president was perfect at his job in all respects.

When asked about the presidential elections, he said: "We create tension in the country by discussing such matters. I don't want that." He was also asked to comment on his war of words with True Path Party (DYP) leader Mehmet Ağar over the Kurdistan Workers' Party (PKK) matter. "I don't want to be involved in any polemics. However, I am the head of the Turkish Armed Forces, which fights terrorism. Aren't I supposed to voice my opinions?"

Ağar had said in order to beat terrorism, those PKK members in the mountains should be allowed to enter politics and that when he came to power, the military would have no reason to voice their opinion. This spurred a series of statements by Ağar and Büyükanıt, who criticized the politician.

On the matter of a NATO request for deploying Turkish peacekeepers in Afghanistan outside of Kabul, Büyükanıt said: "They can't be redeployed on antiterrorism duties. Peacekeepers there are authorized to establish public order. For a new definition of their duty, we need new parliamentary approval." (TDN, October 31, 2006)

Three More Journalists Charged Under 301

Journalists Tuncay Ozkan, Cuneyt Arcayurek and Adnan Bulut have been charged for "publicly denigrating Turkish soldiers" in a program aired by "Kanal Turk" television and face up to 3 years imprisonment each if found guilty under penal code article 301.

The charges against all three journalists are linked to views expressed on the "Politics Stop" program on Kanal Turk. Ozkan is the producer of the progam, Bulut the television's program director and Arcayurek a "guest journalist" who appeared on television in this instance.

Subject to the Istanbul charges is Arcayurek's remarks during the program that were aired by the television:

"There is of course truth in the own words of the Turkish Armed Forces that says, we do not slam our fist down on the table, we speak with our brains. Of course we are not saying slam your fist on the table. But has it actually done what it said and what it wanted done by underlining these or pursuing them constantly? Or not? If you had done things by informing the public opinion, it wouldn't have come to this. We put our brains doen on the table, what happened? Nothing left. They didn't respect our brain. They didn't. Stupid".

BIA²: 68 people charged under 301 and 159

The Monitoring Desk of the "Establishing a Countrywide Network for Monitoring and Covering for Media Freedom and Independent Journalism-BİA²" project has disclosed that according to its data from news reports covered, a total of 68 people have been charged in Turkey under articles 301 and 159 of the Turkish Penal Code in 18 months.

While article 301 went into force on June 1, 2005, in instances where it has been favorable for the defendants, article 159 has been imposed.

Those who have been charged under both articles are journalists, writers, publishers, activists, unionists and, in some instance, ordinary citizens. (BIA News Center, Erol Onderoglu, October 27, 2006)

World Independent Media Meeting in Istanbul

Academics, activists and students producing democratic and independent communication alternatives in the world and in Turkey are coming together in Istanbul on November 4-5 saying "another communication is possible".

The Istanbul International Independent Media Forum will bring together the experiences of various media organizations and individuals from around the world, some of them "an adventure on their own" such as Acik Radio, World Association of Community Broadcasters (AMARC), bianet, Birgun, Deepdish TV, El Cezire, Evrensel, Il Manifesto, Inter Press Service, OurMedia, Tageszeitung, TeleSur, Evrensel, Express, Ulkede Ozgur Gundem, Ozgur Radio ve KAOS GL.

IPS Communication Foundation Secretary General and BIA2 Coordinator Ertugrul Kurkcu sums up the Forum effort saying:

"Humanity is so lucky that it is not confined to only a single alternative in communication. Bringing together small efforts and means, opening windows and doors to people to exchange and make sense out of their experiences, the independent media will show how another communication is possible".

Approximately 200 participants that are working for another media will come together at the Dolapdere campus of the Istanbul Bilgi University where, following the two-day Forum, one or more manifests are expected to be prepared and issued. (BIA News Center, Tolga KORKUT, October 27, 2006)

The number of the imprisoned journalists in Turkey: 24

The Platform of Solidarity With Imprisoned Journalists (TGDP) has announced on the occasion of Sugar Holiday that the number of the imprisoned journalists in Turkey was at 24.

Many of these journalists were arrested during police operations against editorial staffs of the journals Atilim , Özgür Halk and Genç Bakis, and  the Özgür Radio. The list of the imprisoned journalists by October 24, 2006 as follows:

1- Ibrahim Cicek, chief editor of the journal Atilim, F-type Prison N°2 in Tekirdag
2- Sedat Senoglu, chief coordinator of the journal Atilim, F-type Prison N°2 in Edirne
3- Füsun Erdoğan, Coordinator of the Özgür Radio  Gebze Special Type Prison
4- Halil Dinç, Chief Correspondent of Özgür Radio
5- Mehmet Güzel, Antep correspondent of the journal Atilim
6- Serdal Işık, Diyarbakir correspondent of the journal Atilim
7- Özge Kelekçi, correspondent of the journal Atilim
8- Emin Orhan, columnist of the journal Atilim
9- Hasan Coşar, columnist of the journal Atilim, Sincan F-type Prison
10- Ziya Ulusoy, columnist of the journal Atilim, F-type Prison N°1 in Tekirdag
11- Bayram Namaz,   columnist of the journal Atilim, F-type Prison in Edirne
12- Suat Kolca, publisher of the journals Özgür Halk and Genç Bakis, Bayrampasa Prison
13- Yaşar Duman, Yasar Duman, columnist of the journals Özgür Halk and Genç Bakis, Bayrampasa Prison
14- Selahaddin Sumeli, writer of the journals Özgür Halk and Genç Bakis, Bayrampasa Prison
15- Mahmut Bozdag, writer of the journals Özgür Halk and Genç Bakis, Bayrampasa Prison
16- Memik Horuz, Journal Isci-Köylü, Bolu F-type Prison
17- Erol Zavar, Journal Odak, Sincan F-type Prison
18- Hatice Duman, Journal Atilim, Gebze Special Type Prison
19- Mustafa Gök, Journal Ekmek ve Adalet, Sincan F-type Prison
20- Evrim Dengiz, Dicle News Agency, Mersin E-type Prison
21- Nesrin Yazar, Dicle News Agency, Mersin E-type Prison
22- Baris Acikel,  Journal Isci Köylü, Kandira F-type Prison N°1
23- Rüstü Demirkaya, DIHA correspondent, Tunceli Prison
24- Erdinç Özbay, Journal Isci-Köylü, Malatya Prison
 
The TGDP appeals all press organizations and journalists to take part in a campaign of solidarity with the imprioned journalists in Turkey.

e-posta: tutuklugazeteciler@mynet.com
gsm: 90-534-929 75 86 (Necati Abay, president)
(TGDP, October 24, 2006)

Le lauréat du prix Nobel de littérature Pamuk critiqué par les nationalistes

Quelque 80 militants et intellectuels turcs de gauche et nationalistes ont dénoncé vendredi l'attribution du prix Nobel de littérature 2006 à Orhan Pamuk comme des "honoraires" versés par l'Occident à l'écrivain pour ses prises de positions dissidentes sur la question arménienne.

"Ce prix ne récompense en rien la littérature turque, ce sont des honoraires payés à Orhan Pamuk", affirme le groupe dans un communiqué.

Il prend également à partie l'académie Nobel, estimant que le prix de littérature a été transformé "en une arme médiatique post-moderne utilisée pour tromper les sociétés exploitées par l'impérialisme".

L'attribution du prix à Orhan Pamuk le 12 octobre a donné lieu à des réactions mitigées en Turquie, où il est considéré comme un "renégat" par les milieux nationalistes en raison de déclarations dissidentes sur le conflit kurde et les massacres d'Arméniens commis sous l'empire ottoman, en 1915.

Il a été poursuivi pour "dénigrement de l'identité nationale turque" après avoir affirmé dans un magazine suisse en février 2005: "Un million d'Arméniens et 30.000 Kurdes ont été tués sur ces terres, mais personne d'autre que moi n'ose le dire". Les poursuites ont été abandonnées début 2006.

Les signataires du communiqué diffusé vendredi comprennent des intellectuels de renom comme l'écrivain Demirtas Ceyhun, le réalisateur Halit Refig, le scénariste Kandemir Konduk. L'homme politique nationaliste Dogu Perinçek a également signé le document. (AFP, 20 oct 2006)

EU: Don't compare apples with pears on Article 301

The European Union reminded Turkey that it could not use the French parliament's approval of a bill criminalizing denial of the alleged genocide of Armenians as an excuse to avoid reforms on improving freedom of expression.

Hansjoerg Kretschmer, the EU Commission's envoy in Ankara, pressed the government to act on the Article 301 of the Turkish Penal Code (TCK), saying Turkey should not "compare apples with pears."

 "The French bill ... would prohibit the expression of one specific statement, i.e., that there was no genocide. But 301 is used to prevent public debate on general political issues," he said in an interview with Reuters. "For example, one person ended up in court because she questioned whether conscientious objectors should have to do military service. So comparing the French bill and 301 is really comparing apples and pears."

Some Turkish politicians say the EU no longer has the moral right to demand Turkey scrap or modify Article 301 after the French National Assembly passed the bill.

The EU has criticized the French bill, passed in the French National Assembly last week, with Enlargement Commissioner Olli Rehn saying that individuals may end up in jail for expressing opinions in an EU member country if this bill is enacted, but keeps pressuring candidate Turkey to amend Article 301 as it readies to release a progress report on Nov. 8.

The United States joined the chorus of those criticizing the French bill, with Assistant Secretary of State Daniel Fried saying the French legislation does not help EU-Turkey relations and urging the need for more discussion between Turks and Armenians. "The job of outsiders is to encourage Turkish-Armenian dialogue, not to take positions which make that dialogue harder," he said. (Turkish Daily News, October 21, 2006)

Une scientifique turque de 92 ans jugée pour des écrits sur le voile

Une éminente archéologue turque âgée de 92 ans sera jugée en novembre pour des écrits scientifiques sur le port du foulard dans une ancienne civilisation mésopotamienne, a indiqué mercredi son éditeur à l'AFP.

Muazzez Ilmiye Cig, qui a dédié sa carrière à des recherches sur Sumer, première civilisation véritablement urbaine du IVe millénaire avant J-C et qui a marqué la fin de la préhistoire, doit comparaître le 1er novembre devant une cour d'assises d'Istanbul, a indiqué Ismet Ögütücü.

Dans un livre publié l'an dernier, l'accusée a affirmé que le foulard, dont le port divise la société turque, avait été pour la première fois utilisé par des "femmes communes" sumériennes, qui initaient les jeunes à la vie sexuelle dans des temples sans pourtant se prostituer.

Ses propos ont indigné les milieux islamistes en Turquie, pays musulman mais laïque, et un avocat d'Izmir (ouest) a porté plainte, poussant les procureurs à intenter une action contre l'archéologue et son éditeur aux termes de l'article 216 du code pénal qui punit "la provocation à la haine raciale et religieuse".

Mme Cig et M. Ögütücü risquent jusqu'à trois ans de prison.

Mme Cig s'est aussi illustrée par son attachement aux principes laïques. Elle a notamment adressé une lettre à l'épouse du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, l'invitant à ôter son voile pour servir d'exemple à ses compatriotes.

"Elle peut porter ce qu'elle veut à la maison. Mais en tant qu'épouse du Premier ministre, elle ne peut porter ni croix, ni foulard", a-t-elle dit dans un récent entretien au journal Vatan.

Le port du voile islamique est strictement interdit dans la fonction publique et les universités en Turquie et est perçu par les milieux pro-laïques, dont l'armée, comme un signe ostensible de soutien à l'islam politique.

La question du port du foulard est redevenue d'actualité en Turquie après l'arrivée au pouvoir en 2002 de M. Erdogan et son parti de la Justice et du Développement (AKP), issu de la mouvance islamique, qui a promis à ses électeurs de lever cette interdiction, sans cependant pouvoir le faire jusqu'à présent. (AFP, 18 oct 2006)

69 Cases under Article 301 of the Turkish Penal Code

The Journalists Association of Turkey (TGC) chairman Orhan Erinc told bianet that a total of 69 court cases had been filed in Turkey under Penal Code article 301 in the past year.

Article 301, on the denigration of "Turkishness", the Republic, and the foundation and institutions of the State, was introduced with the legislative reforms of 1 June 2005 and replaced the controversial Article 159 of the previous penal code. It states that:

"1. Public denigration of Turkishness, the Republic or the Grand National Assembly of Turkey shall be punishable by imprisonment of between six months and three years.

2. Public denigration of the Government of the Republic of Turkey, the judicial institutions of the State, the military or security structures shall be punishable by imprisonment of between six months and two years.

3. In cases where denigration of Turkishness is committed by a Turkish citizen in another country the punishment shall be increased by one third.

4. Expressions of thought intended to criticize shall not constitute a crime."
(BIA News Center, Erol Onderoglu, October 18, 2006)
     
Yeni Asya Newspaper Charged Under 301

Yeni Asya [New Asia] newspaper editor Faruk Cakir has appeared before a court in Istanbul facing charges for a news article in the journal claiming the shooter who attacked Turkey's Council of State last May killing a judge was linked to an organization seeking a wider Turkic empire and that retired members of the Turkish Armed Forces had played a soliciting role in the shooting.

The article titled "The game has back-fired" is subject to charges of "attempting to influence a fair trial" and "denigrating the military organs of the state through press".

If Cakir is found guilty on both counts, he faces up to 6 years in prison.

The first hearing of the case was held at the Bagcilar 2nd Criminal Court of First Instance on October 13 with the defendant and his lawyers, Balikesir Bar Association former chairman Turgut Inal and attorney Kadir Akbas present.

"News that some officers and non commissioned officers retired from the Turkish Armed Forces were involved in the incident of the armed attack on the State Council was published" Cakir accepted before the court, but arguing that there had been no insult to the armed forces itself.

"We condemn the attack" Cakir said, telling the court that it would be improper to assume the said news article could influence the opinion of judicial institutions and defending that it was published under the freedom of expression.

The article subject to charges against him had claimed that Alparslan Arslan who was caught after the State Council shooting in which one judge was killed and four were wounded was an organization known to be "Kizilelmaci" - a reference generally used to describe nationalist ambitions of a greater Turkish empire extending into the Turkic countries of Asia. It also implied that retired military staff had played a soliciting part.

Attorney Turgut Inal defended that there had been so many statements and speculations on the State Council attack that his client had done nothing further than to give room to these statements in the news item on trial.

Attorney Inal added, "while there is no such arrangement for many institutions, to accept insult as a special crime when it involves the military and some institutions list is against the constitution". He said article 301 was in violation of the constitution itself and needed to be abolished.

Accepting a request by the defense attorneys, a decision was taken to adjourn the trial to February 13, 2007. (BIA News Center, Erol Onderoglu, October 18, 2006)

Radio"Anatolia's Voice" Banned For 30 Days

Turkey's Radio and Television Supreme Council (RTUK) has broken a brief pause in its silencing of the media imposing a 30-day closure order on an Istanbul based private radio station for "offences" ranging back to 2003.

The closure of Anadolu'nun Sesi (Anatolia's Voice) was to be enforced as of Tuesday is linked to its airing of a specific song by a famous leftwing folk singer and the radio's coverage of the Kurdish problem as well as security operations conducted in Turkish prisons

The RTUK orders were relayed to the station on October 12 after its legal battle of three years to stay open failed.

Noting this was not the first time they faced repression, radio executives said the station had given the right to Turkey's opposition figures to air their voices and had covered issues and incidents that the media monopolies chose to ignore.

One of the offences cited in the RTUK closure was an October 7, 2003 program on the radio where folk singer Ahmet Kaya's "I look on the world with Pride" was aired. Subject to the decision were offending lyrics in the song referring to a conflict and people shot and killed.

Another broadcast RTUK punished was the December 9 2003 "Objektive" program covering the Kurdish problem, referring openly to "the tyranny imposed on the Kurdish people" and encouraging greater rights and freedoms being given to the people as proposed by the Basic Rights and Freedoms Association as a solution to the conflict.

The final penalty was for a December 14, 2003 dated offence in the "Halkin Sesi" (People's Voice) program that covered the widely criticized "prison security operations" of the time where the-then Justice Minister Hikmet Sami Turk was criticized.

RTUK concluded at that time that each had contained elements which was inciting segregation of the society based on ethnic discrimination and encouragement of violence - provoking the people based on class, racial, language, sectarian and regional differences and thereby inciting hatred and enmity among the people.

An initial closure order was passed by RTUK in 2003 but postponed after three days when an appeal was made by the station to an Ankara administrative court. After the 3-day break Anadolu'nun Sesi went back o the air until the 12th Administrative Court of Ankara started the current closure process with a December 26, 2005 conclusive verdict in favor of RTUK's decision.

Anadolu'nun Sesi, to remain closed for a month under the RTUK order, now also faces the threat of having its broadcast license revoked if found "guilty" in an inquest looking into its coverage of the "Diyarbakir incidents" last March during the celebrations of Newroz.

The station has recently been asked to submit a defense for its coverage of the incidents based on commentaries and press reports.

RTUK provisions bring an initial closure of a station for a period of one month without any prior warning but also allow for that station to be closed down indefinitely or its broadcast license be revoked if a similar offence is committed. (BIA News Center, Erol Onderoglu, October 18, 2006)

Procès contre les responsables de l'édition turque d'un livre de Chomsky

Le propriétaire d'une maison d'édition, un traducteur et deux éditeurs ont comparu mardi devant un tribunal stambouliote pour avoir "incité à la haine" en publiant la version turque d'un livre de l'intellectuel américain Noam Chomsky, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Ce procès est le dernier en date d'une série de poursuites ouvertes contre des intellectuels -dont le prix Nobel de littérature 2006 Orhan Pamuk-  en raison de l'expression de leurs opinions sur des sujets sensibles en Turquie comme les massacres d'Arméniens commis sous l'empire ottoman.

Les quatre prévenus risquent jusqu'à six ans de prison pour "incitation à la haine" raciale et "dénigrement de l'identité nationale" en raison de leur rôle dans la publication en mars de l'édition turque de "La Fabrique de l'opinion publique : la politique économique des médias américains".

Le livre, cosigné par Noam Chomsky et Edward S. Herman, analyse à travers l'exemple de plusieurs pays les influences dont font l'objet les individus et les médias.

Il contient des références au traitement imposé à la minorité kurde de Turquie dans les années 1990 -au plus fort de la lutte entre les séparatistes kurdes et les forces de sécurité turques- de manière jugée insultante par le ministère public.

Les prévenus -Fatih Tas, le propriétaire des éditions Aram, les éditeurs Ömer Faruk Kurhan et Taylan Tosun et le traducteur Ender Abadoglu- ont récusé les accusations.

Le juge a ajourné l'audience pour leur permettre de disposer de plus de temps pour préparer leur défense.

"Personne ne devrait s'étonner si les distributeurs, les libraires et les lecteurs sont poursuivis prochainement", a commenté M. Tas à la sortie de la salle d'audience.

M. Tas avait déjà été poursuivi et acquitté en 2002 pour avoir publié un autre livre de Noam Chomski qui critiquait déjà l'attitude d'Ankara à l'égard de ses Kurdes et les ventes d'armes par les Etats-Unis à la Turquie.

Le professeur de linguistique avait alors assisté à une des audiences à Istanbul pour manifester son soutien à l'éditeur et donner des conférences à Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien à la population majoritairement kurde. (AFP, 17 oct 2006)

Columnist Dilipak owes Sezer YTL 10,500 over insult

After being sentenced to 11 months in prison yesterday for insulting the president, newspaper columnist Abdurrahman Dilipak had the sentence commuted to a fine of YTL 10,500.

Dilipak, columnist for pro-Islamic daily Anadolu'da Vakit, was sentenced to 11 months in prison on charges of insulting President Ahmet Necdet Sezer, but his sentence was commuted into a fine. The columnist will pay the fine to the president.

The last hearing of Dilipak's case was held yesterday at Bagcilar Criminal Court of First Instance. Dilipak and his lawyer attended the hearing.

The public prosecutor said the case was filed under Article 299 of the Turkish Penal Code (TCK), but Dilipak's column through which he was alleged to insult the president should be considered within the limits of freedom of the press.

The prosecutor sought Dilipak's acquittal, claiming that the columnist didn't insult the president.

In his written statement, Dilipak submitted verdicts of the Supreme Court of Appeals and the European Court of Human Rights (ECHR) of similar cases and asked for his acquittal.

After a short break, the court decided that Dilipak had insulted the president and sentenced the columnist to 11 months in prison. However the court commuted the sentence into a YTL 10,500 fine. (The New Anatolian, 14 October 2006)

Prix Nobel: réaction en demi-teinte de la presse turque

Les journaux turcs exprimaient vendredi leur joie de voir un prix Nobel attribué pour la première fois à un Turc, mais se demandaient si ce sont les talents de romancier d'Orhan Pamuk qui lui ont valu de remporter le Nobel de littérature ou bien ses positions controversées.

"Il est notre fierté", se félicitait en "Une" le quotidien libéral Radikal, le journal à grand tirage Milliyet affirmant: "Le monde honore Orhan Pamuk" sous le titre "Mon nom est Nobel", allusion au célèbre roman de l'auteur, "Mon nom est Rouge".

Mais à ses louanges répondaient dans plusieurs journaux le doute sur les motivations du jury.

"Orhan Pamuk remporte le prix Nobel - pour ce qu'il a dit ou pour ce qu'il a écrit?", s'interrogeait le quotidien populaire Vatan, qualifiant de "douce-amère" la joie des Turcs.

"Sans nul doute, le prix est une source de fierté pour toute la nation (...) mais les cascades réalisées par Pamuk pour gagner ne sont pas oubliées", renchérissait une éditorialiste du journal à fort tirage Hürriyet.

"Malheureusement, Pamuk s'est conformé à la règle du monde occidental qui veut que pour remporter un prix littéraire il est indispensable de s'exprimer à tort ou à raison contre son propre pays", ajoutait-il.

Orhan Pamuk, 54 ans, a suscité plusieurs polémiques en Turquie qui lui ont valu d'être qualifié de "renégat" par les milieux nationalistes avec ses prises de positions sur le conflit kurde et la question arménienne et en refusant, en 1998, le statut d'"artiste d'Etat".

Il a été poursuivi pour "dénigrement de l'identité nationale turque" après avoir affirmé dans un magazine suisse en février 2005: "Un million d'Arméniens et 30.000 Kurdes ont été tués sur ces terres, mais personne d'autre que moi n'ose le dire". Les poursuites ont été abandonnées début 2006.

"Certaines personnes dressent le tableau suivant: ceux qui disent qu'il n'y a pas eu génocide vont en prison, ceux qui disent qu'il y en a eu un remportent le Nobel (...) ce n'est pas aussi simple", tempérait un éditorialiste de Vatan.

Le journaliste faisait référence au vote par l'Assemblée nationale française, le jour même de l'attribution du prix Nobel de littérature, d'une proposition de loi réprimant la négation du caractère génocidaire des massacres d'Arméniens survenus dans l'empire ottoman en 1915-1917.

"Ces débats enflammés vont bientôt passer (...) et ce qu'on enseignera dans les écoles dans dix ans, c'est que Orhan Pamuk a été le premier, et peut-être le seul écrivain turc à remporter le prix Nobel de littérature", assurait le chroniqueur. (AFP, 13 oct 2006)

Orhan Pamuk a remporté le prix Nobel de littérature

L'écrivain turc Orhan Pamuk a remporté jeudi le prix Nobel de littérature pour une oeuvre qui se situe sur la ligne de faille entre monde musulman et Occident.

L'Académie suédoise a indiqué dans ses attendus avoir décerné le prix à un auteur "qui, à la recherche de l'âme mélancolique de sa ville natale, a trouvé de nouvelles images spirituelles pour le combat et l'entrelacement des cultures".

Les romans de Pamuk, 54 ans, sont ancrés en Turquie, souvent à Istanbul sa ville natale où il est aujourd'hui installé.

Parmi ceux traduits en français, on peut citer "Mon nom est Rouge" (1998), "Neige" (2002), "La maison du silence" (1983) et "Le livre noir" (1990).

"Pamuk est devenu connu dans sa création romanesque pour son jeu avec les identités et le thème du double", note encore l'Académie qui s'est limitée à des élements biographiques et bibliographiques, ne faisant quasiment aucun commentaire sur son oeuvre.
 
Premier Nobel de littérature turc, Pamuk, qui projetait pendant sa jeunesse d'être peintre, est né le 7 juin 1952 dans une famille bourgeoise, aisée et séculière. Il a étudié l'architecture puis le journalisme à Istanbul.

Il "est connu dans son pays comme un auteur contestataire bien qu'il se considère comme écrivain littéraire sans intentions politiques", note l'académie.
 
Le lauréat a été le premier écrivain du monde musulman à dénoncer la fatwa contre l'auteur britannique d'origine indienne Salman Rushdie et il s'était attiré les foudres des nationalistes pour sa défense des causes arménienne et kurde.

"Un million d'Arméniens et 30.000 Kurdes ont été tués sur ces terres, mais personne d'autre que moi n'ose le dire", avait-il affirmé en février 2005 dans un hebdomadaire suisse.

Il avait été poursuivi par la justice turque pour "insulte ouverte à la nation turque", un crime passible de six mois à trois ans de prison.

Les poursuites avaient finalement été abandonnées début 2006.

Dans son oeuvre, Pamuk s'est attaché à décrire les déchirements de la société turque entre Orient et Occident, un thème on ne peut plus actuel à l'heure du difficile processus d'intégration de la Turquie dans l'Union européenne.

A Istanbul, son appartement où il écrit ses livres lui offre une vue sur un pont enjambant le Bosphore, lien entre l'Europe et l'Asie.

La société turque qu'il ne cesse d'observer, son évolution vers l'occident, est sa source d'inspiration.

Dans son premier roman, une chronique familiale intitulée "Cevdet Bey Ve Ogullari" parue en 1982, Pamuk décrit une famille turque sur trois générations.

Avec "Le château blanc" (1985), un roman historique situé dans l'Istanbul du 18e siècle où l'auteur amalgame l'identité des deux personnages, Pamuk a obtenu une renommée internationale, selon l'Académie.

"Le livre noir" (1990), l'un des romans les plus lus en Turquie, décrit la recherche effrénée d'une femme par un homme pendant une semaine dans une Istanbul enneigée, boueuse et ambiguë.

L'auteur a accumulé les prix littéraires à l'étranger, dont le prestigieux Prix de la Paix des libraires allemands en octobre 2005.

Père d'une adolescente, il est divorcé et vit à Istanbul.

L'année dernière, le prix avait récompensé le dramaturge britannique Harold Pinter.

Le Nobel de littérature est doté comme les autres prix Nobel de 10 millions de couronnes suédoises (environ 1,1 million d'euros). Pour la cuvée 2006, le dernier Nobel, celui de la paix, sera décerné vendredi 13 octobre à Oslo. (AFP, 12 octobre 2006)

Four New "301" Cases Against Daily Evrensel

The Gunluk Evrensel newspaper is on trial under controversial article 301 of Turkey's new Penal Code for covering popular and political demands to unveil the truth behind the "Semdinli incidents" and for reporting on the plight for rights of education sector workers.

Four cases launched against the newspaper continued at Istanbul's Sisli and Zeytinburnu justice halls on October 11 under heavy security measures and the monitoring of a number of intellectuals, artists and unionists who showed up to express their solidarity for the defendants.

Newspaper owner Ahmet Sami Belek and Editor-in-Chief Sahin Bayar are charged with "denigrating Turkishness", "provoking the people to commit an offence" and "praising an offence and offender" in news articles, statements and commentaries published in the newspaper.

"Under our principles of publishing, I have no authority to intervene in the news or articles" Belek told the court this week, rejecting the charges against him.

Bayar, on the other hand, said the articles subject to charges were published in the newspaper in line with the principles of objective and impartial journalism and that a commentary on trial was an article of substance, denying that any one of the items at court did not constitute an offence.

The hearing was adjourned to December 13.

It is being claimed that a statement by pro-Kurdish Democratic Society Party co-Chairman Aysel Tugluk 's remarkes in a November 18, 2005 dated article titled "If Susurluk had been solved there would not have been a Semdinli" denigrated the Turkish republic.

Remarks evaluating the Semdinli incidents made by unions and representatives of mass organizations are charged for "provoking the people to commit an offence".

A news article titled "This is the way the people bid farewell" is subject to charges of praising an offence and offender while Ahmet Yasaroglu's column is charged with denigrating the republic.

Cetin Diyar's June 20, 2002 dated commentary is also subject to trial under article 301. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, October 12, 2006)

IPA demands immediate acquittal of Publisher Ragip Zarakolu

The Freedom to Publish Committee of the International Publishers Association (IPA) Meeting in Frankfurt on 4 October 2006 adopted the following resolution demanding immediate acquittal of publisher Ragip Zarakolu:

• Observing that it is now beyond doubt that Article 301 of the new Turkish Penal Code is used to suppress the right to freedom of expression as spelled out in the UN International Covenant Civil and Political Rights (ICCPR), and the European Convention on Human Rights, to which Turkey is a party.
• Considering that defamation laws cannot be justified if their purpose or effect is to protect the “reputations” of entities other than those which have the right to sue and to be sued.
•  Reiterating its full support for Turkish publishers currently facing unnecessary court trials, making it impracticable for them to continue their publishing activity.
• Regarding the series of long, time-consuming and expensive court hearings as a form of harassment and punishment for daring to produce works which touch on sensitive issues, and as a deterrent against future publications.

The IPA Freedom to Publish Committee urges the Turkish authorities to:

1. Repeal Article 301 of the Penal Code, as well as Law 5816,
2. Remove once and for all any articles that can be used to suppress the rights as enshrined under Article 19 of the ICCPR and Article 10 of the ECHR,
3. Drop all the charges against publishers and writers who have expressed or helped express non violent opinions, in particular publisher Ragip Zarakolu (Belge publishing) who will be tried under Article 301 on 5 October 2006 for two publications by Jerjian and Sakayan. (szarakolu@yahoo.com, October 5, 2006)

Sakayan's Letter to Turkish Tribunal on Zarakolu Trial

To the Court of First Instances in Istanbul no:2

My name is Dora Sakayan. I am a Canadian retired Professor of German Studies (McGill University, Montreal, Quebec, Canada). I was born in Greece from Armenian parents who were refugees from Asia Minor. An educator by vocation, I am a scholar in applied linguistics, an author of a number of scolarly books and articles in Germanic philology and Armenology. It is obvious that my profession has little to do with conducting or analyzing political affairs. However, things have changed since 1992, the year when I came across my grandfather’s, Dr. Garabed Hatcherian’s diary on the Smyrna catastrophe. This became for me the culmination of my intellectual activity. In order to understand the sequence of events described in my grandfather’s diary, I had to research history. More importantly, I had to learn more about my grandfather’s life.

In 1995 I created my own publishing house in Montreal, Quebec, Canada (Arod books), and I first published the original version of Dr. Hatcherian’s diary in Armenian.  Subsequently followed translations into English, French, German, Spanish, Greek, and Russian that were published in Canada, France, Austria, etc. In democratic countries, freedom of press, freedom of expression are absolute. Other than hate literature, anyone is free to write, publish and read whatever one wishes. My grandfather’s diary is a historic document.  It is not a memoir, it is a journal based on facts, an objective eye-witness account recorded on a day-by-day basis, a first-hand testimony, written almost simultanuously to the events. Hatcherian is not a fictive name. His biography can be found in Turkish archives. His life is well documented in literature, and I read about him in three compatriot studies. According to these, he was born in 1876 as a descendent of the high-ranking Hatcherian family in Bahcecik. His great-grandfather, Hadji Hatcher, is known to have brought prosperity to Bahcecik by paving roads, introducing irrigation, building village wells, constructing houses and churches, promoting education, writing the history of the settlement, etc. After graduating from the Constantinople School of Medicine in 1901, Dr.  Hatcherian worked for 10 years as a municipal doctor in Bursa. In 1914, along with 1,500 young men from Bardizag, Dr. Hatcherian was conscripted into the Turkish army and served there as a medical officer for the duration of WW1. For his excellent military service in Constantinople, the Dardanelles, Smyrna, and Romania, he was decorated with high military medals. In 1918, he settled down in Smyrna, to be close to his wife’s family estate in her ancestral birthplace Akhisar. During his military service, in 1915, while he faithful to the Hippocrates Oath was curing the wounded in the Turkish Army, his hometown Bahcecik was being ravaged, and his reletives and the friends were being killed. Dr. Hatcherian’s mother and brother could escape the massacres in 1915, to be butchered sevenyears later in Akhisar, near Smyrna in 1922. All ten members of Hatcherian family who stayed behind Akhisar were killed in 1922. Only Dr. Hatcherian and his five children could miraculously escape…

After being relieved from the army, Dr. Hatcherian settled down in Smyrna where he achieved social prominence. Dr. Hatcherian comes across as an optimist and pacifist who, despite the tragic events in 1915, still settles down in Smyrna in 1918, and in 1922 still believes that the Turks will not repeat the “mistakes of the past,” and that “they will demonstrate to the world that they are a civilized nation”. You have only to read the book carefully, to see how this optimism was shaken.

When I first heard that Mr. Zarakolu is about to publish my book in Turkey, I was full of enthusiasm and spread the news. People found the news incredible, and I was assuring them that today’s Turkey is different, that Modern Turkey is on her way to democracy.” In Spring 2005, my book “Garabet Hacheryan’s Izmir Journal: An Armenian Doctor’s Experiences” appeared in Istanbul and, to my great disappointment, Turkish Courts accused its publisher Ragip Zarakolu for the crime of publishing my book. Does history repeats itself? Was my optimism about Turkey as groundless and were my grandfather’s beliefs? Many similar questions arise in my mind:

Why should Mr. Zarakolu be punished for insulting Turkishness and the Turkish military?  The author of the diary was not Mr. Zarakolu, it was Dr. Garabed Hatcherian, a loyal citizen of Turkey and an officer of the Turkish army himself.

Why should Mr. Zarakolu face trial for making available my book on Dr. Hatcherian’s diary to the Turkish reader? Does the Turkish reader need to be censored as to what it should or shouldn’t read? Are the Turkish readers not able to judge for themselves whether a book is or isn’t an insult to Turkishness or Turkish military?  What happened to the democratic reforms that have entered in Turkey into force in the year 2003, aiming to improve the most criticised aspects of Turkish democracy, such as limits to freedom of speech and expression?

I am not an historian, but an intellectual who has common sense.
I am not a lawyer, but somebody who believes in human rights.
And I trust that justice will prevail in Turkey and Mr. Ragip Zarakolu will be acquitted.
Please do acquit Mr. Zarakolu. He is innocent.
Respectfully yours,
Dr. Dora Sakayan

Turkey's Journalists Want Organized Labour in Media

With the participation of journalists, academics, students and activists from Turkey and all over the world, we are holding the International Independent Media Forum in Istanbul between November 3-5.

The target of this Forum is to bring different practices together to discover the opportunities and limits of a democratic, participating and independent media and to take a step towards creating "a different kind of communication".

Because of this, prior to the Forum we wondered "what kind of a media" people really want and addressed this question to journalists at heart of that media. This is the first part of a series that will continue until the forum itself.

If you would like to express your own views, please do so by writing to forum@bianet.org.

Independent, participatory and indiscriminating

Journalists we questioned had the same answer to "what kind of a media do you want?". Their common response was "a media where workers are organized". Another reply was "an independent media with a clean and spare expression".

While some journalists have defended that an organized media labour would only be possible through a total change of the system itself, others believe the concept of a "new media" can be achieved by supporting the already existing organization within the system.

According to women journalists, the media comes at top of the sexist sectors in Turkey. According to them, the media should also respect equality.

Monopolization, on the other hand, erodes the confidence in the media both of those reading news reports and those producing them. While thinking of how to make ends meet by the end of the month, creating an agenda becomes almost impossible for a journalist.

Adnan Keskin and Efnan Atmaca from the daily Radikal, Milliyet newspaper's Huseyin Ozdemir and Gokcer Tahincioglu, Kemal Goktas from the Vatan newspaper and Cumhuriyet daily's Berivan Tapan answered bianet's questions on the issue.

Women journalists...

Berivan Tapan is one of the young reporters of the Cumhuriyet newspaper. Tapan started off by questioning the kind of journalism education being offered at universities in Turkey. According to her, there is a direct contrast between the education given and the work undertaken.

"Youngsters who come face to face with this situation while still trainees end up directing themselves to other fields with bags full of disappointment" she says. Tapan believes that those who do want to continue in the profession do so in belief that one day the sector will change and there will be a need for them.

"Those who stay, however, face hard days ahead" she warns. "Especially if you are woman" referring to degrading commentaries on women in the media itself, particularly to reaction of women becoming columnists.

Tapan believes these are dangerous and such approaches that turn back women from the sector and says that as in every other sector, inequality between women and men is a reality of the media sector.

"The only difference here" she explains, "is that we find the men are literate. The only thing different is that they have diplomas".  (BIA News Center, Emine OZCAN - Ayca ORER, October 11, 2006)

Article 301 Cases Against Writers Continue

The suffering of Turkish writers and publishers under controversial Penal Code article 301 continued in the first week of October with one author staging a protest in front of the Justice Ministry in capital Ankara and a publisher standing trial in Istanbul for publishing books containing Armenian memoirs of the past.

One Turkish activist, meanwhile, was acquitted of article 301 charges where the prosecution previously demanded imprisonment for public "remarks" he had made.

The end of last week saw a protest staged by the author of "Flowers of Blood From A Captive General on Ararat", Mustafa Balbal, who was sentenced two months ago to 10 months imprisonment under article 301 for his book.

"301 is the greatest shame challenging the freedom of expression" Balbal said, calling for certain codes in Turkey that "were inspired by the Fascist Italian Constitution" to be lifted.

Taking his place at the gates of the Ministry but barred from making a statement there, the author then moved to ministry's Guven Park entrance where he covered his mouth with black tape in protest of obstacles before freedom of expression and article 301.

Balbal is one of many Turkish writers who have faced the threat of the docks for books of historical value and research under the controversial article.

His own work of research, based on the memoirs of those who witnessed the uprising on and around Mount Ararat at the beginning of the 20th century, covering the life of Sheik Zahir who lost four brothers in the uprising before being killed himself, is still banned in Turkey after being prosecuted for "conducting separatist propaganda".

He himself was charged and found guilty of "public denigration of the Turkish Republic State" and "insulting the armed forces of the state" in the book that was published in August 2002 - and originally seized on an order issued by the now-defunct State Security Court (DGM). He was sentenced to five months each on both counts.

Armenian Memoirs Case Continues

Balbal's peaceful self-style protest of 301 and its consequences in capital Ankara came in the wake of the ongoing trial of a well-known Turkish publisher in Istanbul who faces a prosecutor's demand for up to 13.5 years imprisonment publishing the memoirs of two Armenians in the Turkish language.

Belge Publishing House owner and journalist Ragip Zarakolu appeared at the Istanbul 2nd Criminal Court of First Instance on Thursday where he is charged under article 301 for publishing Dora Sakayan's "An Armenian Doctor's Experiences: The İzmir Diary of Garabet Hatcherian on 4 March" and George Jerjian's "Freedom Will Free Us".

His case was monitored by Sanar Yurdatapan of the Initiative Against Though Crime and in this most recent hearing, the defendant submitted a letter sent by Sakayan himself to the bench.

""Who should Zarakolu be prosecuted for giving Turkish readers a book based on Dr.Hatcherian's diary?" Sakaryan's letter asked. "Does the Turkish reader need to be told what to read and what not to read? Can Turkish readers themselves not decide on whether the book contains insults against Turkishness?"

Sakaryan stressed in the letter that the author of the book was not Zarakolu himself but was Dr. Garabet Hatcherian who he described as "a loyal citizen of Turkey and an officer of the Turkish army" expressing belief that the court would acquit the publisher.

Article 301, said Zarakolu after the hearing, "is putting both the government and Turkey into a difficult situation. It is putting them in difficulty in front of the European and world public opinion".

The Zarakolu case was adjourned to December 14.

One Acquittal But Still..

Balbal's protest in Ankara and Zarakolu's trial in Istanbul follow one acquittal last Tuesday where "Haksoz" magazine author and Free Opinion and Education Rights Association (Ozgur-Der) member Mustafa Bahadir Kurbanoglu was cleared of charges under article 301.

Unlike the author and publisher, Kurbanoglu was charged due to "remarks" he made in April 2006 during an Ozgur-Der gathering at Istanbul's Fatih Sarachane Park. His public criticism of the dismissal from duty of Van prosecutor Ferhat Sarikaya under a decision taken by the Supreme Board of Judges and Prosecutors was deemed an offense.

"Even if I'm acquitted, 301 is still in place" Kurbanoglu said after his verdict.

What is Article 301?

Article 301, on the denigration of "Turkishness", the Republic, and the foundation and institutions of the State, was introduced with the legislative reforms of 1 June 2005 and replaced the controversial Article 159 of the previous penal code. It states that:

"1. Public denigration of Turkishness, the Republic or the Grand National Assembly of Turkey shall be punishable by imprisonment of between six months and three years.

2. Public denigration of the Government of the Republic of Turkey, the judicial institutions of the State, the military or security structures shall be punishable by imprisonment of between six months and two years.

3. In cases where denigration of Turkishness is committed by a Turkish citizen in another country the punishment shall be increased by one third.

4. Expressions of thought intended to criticize shall not constitute a crime." (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, October 10, 2006)

Journalist Prosecuted on Influencing Justice

"Cumhuriyet" newspaper owner Ilhan Selcuk, editor-in-Chief Mehmet Sucu and newspaper reporter Alper Turgut came face to face with a public prosecution where they refused to pay a 60.000 YTL fine for Turgut's news article titled "Acquittal for Torture".

The last hearing of the case was held at the Istanbul 2nd Criminal Court of First Instance on July 18 where Turgut himself was sentenced to a 20.000 YTL fine and Selcuk as well as Sucu were cleared of charges as the offender in the case had been identified and punished.

The article Turgut wrote said, "Despite for the first time in Turkey torture was scientifically proven through university reports; three police officers from the counter-terrorism branch were acquitted in the case against them".

The article stated that "Kizil Bayrak" (Red Flag) and "Ekim Gencligi" (October Youth) magazine owners and editors Ahmet Turan, Muslum Turfan and Dincer Erduvan, detained in 1988 on charges of being part of the "October" organization and after their custody, had received doctors reports showing they had been assaulted.

Two of the suspects were given a medical report that one could not function for 5 days and one of them for 3 days. But a case later launched at an Istanbul High Criminal Court against the officers concerned led to an acquittal on September 30, 2004.

Eventhough the decision was appealed against, the relevant article of the Press Law used to sentence journalist Alper Turgut was revived in the case of "Radikal" newspaper reporter Ismail Saymaz on October 5.
Ismail Saymaz on Trial

Saymaz is at court for refusing to pay a 20,000 YTL fine for publishing a doctor's report relating to the torture of children. Last week, appearing before the court, the newsman submitted a 2-page defense as his lawyer Ferhat Burgul filed for an extension to examine the case.

Saymaz's case has been adjourned to February 15.

Did M.Y. fall, or was there torture?

Subject to the Saymaz case is a February 23, 2006 news report in the Radikal daily titled "Allegation of torture of 11 year old child" which sparked off the investigation based on news related to an ongoing investigation.

11 year-old MY was detained by the police following demonstrations in the Bagcilar district of Istanbul conducted during a pro-Kurdish memorial day.

He claimed he was playing ball when picked up and then tortured under custody.

Saymaz's report said that while being held at the 100. Yil Kemalpasa Police Station, young MY was beaten with fists and truncheons and kicked. He also said that it was proven that he had been subject to physical violence.

After the news report went out in the daily, the police issued a statement in which it was claimed that MY had fallen while running away and sustained injuries because of that. The statement then went on to claim that the doctor's report referred to in the news item was related to this accident.

Judiciary and media face to face

As these cases prove, the judiciary, in its bid to pass justice is doing its best to protect and defend the information and documents in investigation files while journalists are trying to do just the opposite, by accessing and publicizing the same information and documents.

The 5187 number Press Law passed on June 9, 2004 says under article 19 that publishing any content of documents relating to the prosecution, judge or court proceedings and investigation, from the moment a preparatory investigation is launched to when a decision is taken to open a public case or dismiss proceedings, is a crime.

The prosecution of newsmen, particularly those following freedom of expression and torture cases under this law had in the past months led to the daily "Cumhuriyet" newspaper being sentenced. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, October 10, 2006)

TRT staff claim fundamentalism on state TV channel

A group at the state-owned Turkish Radio and Television Corporation (TRT) claimed on Friday that fundamentalist figures appear on its shows, openly challenging the state and its institutions.

In a statement, the Democratic TRT Platform claimed that a columnist for Islamist daily Vakit, who was sentenced for denigrating generals in the military in one of his columns, appeared on one of TRT's TV shows.

"Mehmet Dogan, who under the pen name 'Asim Yenihaber' wrote in daily Vakit that people unworthy of even being a corporal are being made generals, appeared on state TV opposing Chief of General Staff Gen. Yasar Buyukanit," said the statement.

The statement described TRT's administration's decision as a direct challenge to the state, Constitution and state organs.

Asserting that Prime Ministry undersecretary Omer Dincer aims to appoint fundamentalist figures to the helm of TRT's administration, the platform said that the administration challenged the secular order of the state by allowing Dogan appear on one of its shows. "That's concrete evidence to the existence of a fundamentalist threat," said the statement. "TRT is openly challenging the secular republic on its shows." (The New Anatolian, 7 October 2006)

Daily Milliyet Case Goes to Criminal Court

This week another case involving Turkish journalists has been transferred from a regular court to the newly erected "Specialized High Criminal Courts" that are regarded as a resurrection of the controversial State Security Courts (DGM) which were abolished as part of Turkey's European Union membership reforms process.

The case of Dogan News Agency (DHA) reported Ihsan Dortkardes, mass circulation Turkish daily Milliyet Editor Hasan Cakkalkurt and the newspaper's owner Aydin Dogan is based on a news report published in the journal on the way Kurdish internet sites reflected a speech made by Democratic Society Party (DTP) founding member Mehmet Hatip Dicle during a panel held in London.

Charged under the Anti-Terror Law (TMY) Dortkardes and Cakkalkurt face 5 years imprisonment each while the prosecutor demands a monetary fine from the newspaper's owner and businessman, Aydin Dogan.

DTP's Dicle himself has been added into the case on allegations of "conducting propaganda of the terrorist organization" before the investigation was completed at the Bagcilar 2nd Criminal Court of First Instance.

Meeting on October 5, Thursday under presiding judge Muhterem Bulut, the court passed a decision of no-jurisdiction in the current case and decided to send the file to the Specialized Criminal Court in Istanbul instead where the news item titled "Ocalan stamp on DTP panel" and dated January 25, 2006 will be prosecuted.

State Security Courts resurrected

This Thursday's development regarding the Milliyet case is linked to the ongoing transfer of cases of journalists charged with "propaganda" and prosecuted at Criminal Courts of First Instance to the Specialized High Criminal Courts under recent amendments made to Turkey's Anti-Terror Law.

Initially subject to the transfers were a group of 4 Turkish journalists whose cases had been continuing at lower level courts.

Mass circulation daily Hurriyet newspaper reporter Sebati Karakurt's case where he was charged for an interview conducted with outlawed Kurdish Peoples' Congress (Kongra-Gel) was initially opened at a High Criminal Court but then transferred to a Criminal Court of First Instance. With a new decision taken under the Anti-Terror Law last month, his case, where editors Necdet Tatlican and Hasan Kilic are co-defendants, is to go back to a High Criminal Court.

Similarly, daily Milliyet newspaper reporter Namik Durukan who interviewed outlawed Kurdistan Workers Party (PKK) leader Abdullah Ocalan's brother Osman Ocalan will also be tried at a High Criminal Court if his appeal against this decision is rejected.

The fact that the courts these newsmen will appear at are "Specialized High Criminal Courts" is seen as a resurrection of the controversial post-coup State Security Courts (DGM) which were abolished in 2004 under the European Union reforms. The primary difference being there being no military judges sitting on the bench in the new form. (BIA News Center, October 6, 2006)

La journaliste Calislar jugée pour ses écrits sur Atatürk

Le procès de la journaliste turque Ipek Calislar, accusée d'avoir insulté le fondateur de la Turquie moderne Mustafa Kemal Atatürk dans un livre sur l'épouse de ce dernier, a débuté jeudi à Istanbul en dépit d'appels de l'Union européenne à renforcer la liberté d'expression.

Les charges retenues contre Mme Calislar, auteur d'une biographie de Latife Ussaki, la femme d'Atatürk, relèvent d'une loi spéciale protégeant la mémoire de l'homme d'Etat.

Elles font encourir à la journaliste et à un rédacteur en chef du quotidien à grand tirage Hürriyet, qui avait publié des extraits du livre, une peine allant jusqu'à quatre ans et demi de prison.

La première audience, à laquelle n'ont assisté aucun des deux prévenus, s'est tenue au dernier jour d'une visite en Turquie du commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn, qui a prévenu Ankara que le statu-quo sur la question de la liberté d'expression pourrait nuire au processus d'adhésion du pays à l'UE.

Le fonctionnaire européen a appelé Ankara a amender les dispositions légales restreignant cette liberté, et notamment l'article 301 du code pénal qui a servi de bases à des poursuites contre quelque 70 intellectuels, dont les romanciers Orhan Pamuk et Elif Shafak.

Dans son livre "Latife Hanim", publié en juin, Mmme Calislar cite un témoin décrivant comment Atatürk, risquant d'être agressé par un opposant politique armé, aurait revêtu un tchador -vêtement féminin islamique- pour quitter le palais présidentiel d'Ankara à la barbe de l'agresseur.

Les poursuites ont élé lancées à la suite d'une pétition lancée par un lecteur nommé Hüseyin Tugrul Pekin, qui a écrit: "C'est la plus grande insulte d'affirmer que Mustafa Kemal, dont nul d'entre nous n'oserait juger le courage, a fait une chose pareille".

La cour a ajourné le procès au 19 décembre. (AFP, 5 oct 2006)

Publisher Ragip Zarakolu's "Insult" Trial Postponed

The continuing hearing against publisher Ragip Zarakolu was postponed again today, 5 October. He is among around 20 writers, publishers and journalists standing trial on charges of insult for their writings and publications. These hearings are often drawn out over many months and although in recent years have not ended in actual imprisonment, they are hugely time consuming and create enormous disruption to the lives writers who dare to comment on Turkey’s many taboo topics.

Ragip Zarakolu tis accused for publishing two books, both under Article 301 and both referring to the murders of Armenians at the turn of the last century. The date of the next hearings have yet to be set.

International PEN remains deeply alarmed by the continuing court cases against writers, journalists and publishers on charges that are in breach of international human rights conventions. It calls for an end to these trials and for a thorough review of the legislation that penalise freedom of expression as guaranteed under Article 19 of the International Covenant on Civil and Political Rights, and Article 10 of the European Convention on Human Right, to which Turkey has stated its commitment.

Please send appeals:

  a.. Expressing deep concern that trials continue and new charges are still being levied against writers, journalists and publisher in direct denial of their right to freedom of expression;
  b.. Urging that there be an end to these trials and that there be a review its legislation with the aim of removing all remaining laws that allow for the prosecution of those who practice their right to write and publish freely;
  c.. Calling on the Turkish government to do all that it can to abide by its commitments to the protection and promotion of freedom of expression.
Appeals to:

Prime Minister Recep Tayyip Erdogan
Office of the Prime Minister
Basbakanlik
06573 Ankara
Turkey
Fax: +90 312 417 0476

Foreign Minister and State Minister for Human Rights
Mr Abdullah Gül
Office of the Prime Minister
Basbakanlik
06573 Ankara
Turkey
Fax: +90 312 287 8811

Rehn: Pas de marchandages sur la liberté d'expression

La Turquie doit prendre des mesures pour assurer la liberté d'expression si elle veut adhérer à l'Union européenne, a déclaré mercredi le commissaire européen à l'Elargissement, Olli Rehn, soulignant qu'il n'y avait pas de place dans ce domaine pour les marchandages.

"Ce n'est pas une question sujette à marchandage. La liberté d'expression est une des valeurs fondamentales de l'UE. Il sera dans l'intérêt de la Turquie de la garantir", a déclaré M. Rehn à la chaîne d'information télévisée NTV.

Bruxelles a récemment fait part de son inquiétude au sujet de la liberté d'expression en Turquie après l'ouverture de poursuites contre plusieurs intellectuels au titre de l'article 301 du code pénal turc, réprimant de peines allant jusqu'à trois ans de prison le "dénigrement de l'identité turque".

Personne n'a encore été emprisonné sur la base de cet article mais une cour d'appel a confirmé en juillet une peine de six mois de prison avec sursis contre un journaliste arménien de Turquie, créant un précédent pour des dizaines d'affaires en attente.

"Nous avons besoin de voir des pas effectués vers l'amendement du célèbre article 301, de telle sorte que la liberté d'expression soit pleinement garantie en Turquie", a déclaré M. Rehn.

"Il n'y a pas de dispositions dans les codes pénaux européens concernant l'insulte à la 'finlandicité' ou à la 'britannicité'", a-t-il commenté.

S'exprimant devant des journalistes après s'être entretenu avec le ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gül, M. Rehn a critiqué la "formulation vague" de cette disposition, "qui laisse beaucoup trop de place à une interprétation abusive".

"La manière dont l'article 301 a été interprété (...) a conduit à des poursuites contre 69 de vos compatriotes qui n'avaient rien fait d'autre que d'exprimer une opinion peut-être critique, mais clairement non violente", a poursuivi le commissaire européen à l'Elargissement.

"Par conséquent, j'estime que cette mesure devrait être amendée et mise en conformité avec les normes européennes", a-t-il insisté.

Le gouvernement turc s'est dit déterminé à poursuivre ses réformes démocratiques pour faciliter l'entrée du pays dans l'UE et a annoncé qu'il était ouvert aux propositions pour une réforme de l'article 301.

M. Gül s'est gardé de donner des indications claires sur une possible révision de l'article 301, précisant seulement qu'Ankara poursuivrait ses réformes démocratiques: "Un long processus de négociation nous attend", a-t-il ajouté.

Les déclarations de M. Rehn interviennent alors que la Commission européenne doit publier le 8 novembre un rapport crucial sur les progrès de la Turquie dans ses négociations d'adhésion avec le bloc européen, entamées en octobre 2005.

M. Rehn doit quitter la Turquie jeudi après des entretiens avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et avec M. Gül. (AFP, 4 oct 2006)

La Cour des droits de l'Homme condamne la Turquie

La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné mardi la Turquie pour violation de la liberté d'expression, donnant raison à un journaliste poursuivi par les autorités turques pour "propagande séparatiste".

Fikret Baskaya avait publié en juin 1999, dans le quotidien Özgür Bakis, un article qui critiquait l'approche du problème kurde par les autorités turques.

Condamné un an plus tard à un an de prison, il s'était vainement pourvu en cassation.

La Cour a notamment estimé que, si certains passages de l'article brossaient "un tableau négatif de la politique de l'Etat turc", ils n'exhortaient "pas pour autant à l'usage de la violence, à la résistance armée ou au soulèvement" et ne constituaient "pas un discours de haine".

La Cour a alloué à M. Baskaya 7.000 euros au titre du préjudice moral, 735 euros pour préjudice matériel, et 1.000 euros pour frais et dépens. (AFP, 3 oct 2006)

Inculpation pour la traduction d'un livre de Noam Chomsky

Le livre de Noam Chomsky et Edward S. Herman "Manufacturing Consent: the Political Economy of the Mass Media" (Fabriquer le consentement: l'économie politique des Mass Médias) qui est considéré comme un chef d'œuvre de l'analyse et de la critique sur les médias, est publié par Aram Publishing House en mars 2006. Un procès s'est ouvert contre le livre en juillet 2006. L'inculpation demande que le patron de la maison d'édition Fatih Tash, les éditeurs Ömer Faruk Kurhan et Lütfi Taylan Tosun, ainsi que le traducteur Dr. Ender Abadoglu soient condamnés à une sentence d'emprisonnement de 1,5 à 6 ans. Ils sont accusés d'avoir humilié la République turque, la Grande Assemblée Nationale turque, etc… et d'avoir incité à la haine et à l'hostilité au sein de la population.

Nous reproduisons ci-dessous la traduction de ces parties de l'inculpation où sont cités les passages de l'inculpation et aussi les articles de loi sur lesquels l'inculpation est fondée.

[…] Quand on examine le livre ci-dessus, on remarque qu'il y a des passages condamnables, spécialement dans "l'Introduction". Sous le titre de "Mise à jour des études de cas", à partir de la page 24, il est déclaré, sous le sous-titre de " Victimes dignes et indignes", à la page 26, que…"Génocide' est un mot général que les officiels appliquent couramment à des cas de victimisation dans un Etat ennemi, mais rarement pour des cas similaires ou pires de victimisation par les Etats Unis eux-mêmes ou des régimes alliés. Ainsi, Saddam Hussein et l'Irak ont été les cibles des USA dans les années 1990, alors que la Turquie, alliée et cliente, dont les Etats Unis sont le principal fournisseur d'armes tant qu'elle est engagée dans un sérieux nettoyage ethnique des Kurdes durant ces années, nous trouvons l'ex-Ambassadeur US Peter Galbraith qui déclare: 'alors que la Turquie réprime ses propres Kurdes, sa coopération est essentielle pour une mission conduite par l'Amérique pour protéger les Kurdes d'Irak du génocide à répétition perpétré par Saddam Hussein". Et sur la même page, il est déclaré que: "…La Turquie et l'Indonésie ont été pendant longtemps des états alliés et clients US, et des destinataires de l'aide militaire et économique. En conséquence, et exactement comme le modèle de propagande l'aurait prédit, les médias non seulement ont accordé une attention minime aux graves violations envers les Kurdes par la Turquie dans les années 90, et à l'aide généreuse de l'administration Clinton à l'implication des Turcs dans ce programme de nettoyage ethnique, ils ont rarement appliqué le mot 'génocide' à ces opérations turques", et ces faits sont patents.

De même sous le même sous-titre, page 29, il est écrit que: "…Malgré la vive attention des médias et à leur indignation envers les violences des Albanais du Kosovo par les Serbes en 1998-99, ces méfaits étaient certainement moins graves que ceux qu'ont connus les Kurdes de Turquie dans les années 90 […] Les morts au Kosovo, de tous côtés pendant l'année ayant précédé le bombardement par l'OTAN, se sont élevées, d'après les estimations US et autres sources occidentales, à un nombre inférieur à 2000 maximum.[…] (une recherche intensive après-guerre des tombes a révélé environ 3000 corps jusque août 2000 […] Les morts de la guerre turque contre les Kurdes dans les années 1990 ont été estimées à 30000 ou plus, en grande partie des civils kurdes, avec un nombre de réfugiés allant de 2 à 3 millions".

Les passages cités ci-dessus contiennent des expressions qui humilient la turcicité et la Grande Assemblée Nationale Turque, ce sont des actes criminels prohibés par l'article 301 du Code Pénal turc (TPC). Ces passages constituent également le délit d'incitation du peuple à la haine et aux hostilités, ou à l'humiliation mentionnée dans le premier paragraphe de l'article 216 du Code Pénal Turc. D'une part, ils accusent la République turque de génocide contre sa propre population et d'autre part ils incitent la population vivant dans le Sud-Est à la haine et aux hostilités. […]

Articles de loi :

[Article 301 du Code Pénal Turc] Le 1er paragraphe interdit l'humiliation publique de la turcicité, de la Grande Assemblée nationale de la République turque et prescrit un emprisonnement de 6 mois à 3 ans.

[Article 216 du Code Pénal Turc] : Le premier paragraphe interdit l'incitation d'un secteur de la population ayant des caractères régionaux et sectaires sociaux différents de classe, de race, de religion, à la haine et à l'hostilité contre un autre secteur. Au cas où émergerait un danger flagrant et immédiat concernant la sécurité publique, ceux qui commettent ce délit seront condamnés à une sentence d'emprisonnement de 1 à 3 ans.  (yevrobatsi.org, Traduction Louise Kiffer, 2 octobre 2006)

Two More Cases Under Article 301 of the TPC

Public prosecutors in Mersin and Istanbul have launched two new cases against rights activists under the controversial article 301 of Turkey's new Penal Code as the European Union geared up to reveal its new Advancement Report on the country on November 8.

The charges against Mersin 78s Association Chairman Ethem Dincer and Free Opinion and Education Rights Association (Ozgur Der) Istanbul member Bahadir Kurbanoglu came only days before this Monday's visit to Ankara by EU Expansion Commissioner Olli Rehn.

The visit, scheduled before the advancement report is announced, was expected to focus on many current issues including the influence of the armed forces on politics, the issue of Cyprus and Turkey's pledge to continue its democratization process.

The public prosecutor's office of Mersin has filed charges against Mersin 78s Association Chairman Dincer accusing him of "enticing hatred and enmity among the people" and "denigration of the Turkish Republic Government and the institutions of the state".

Subject to the charges where the prosecution demands 5 years imprisonment for Dincer is a press statement he read under the title "Open the file of the May 1, 1977 massacre". He faces jail if found guilty under articles 216/1, 301/2 and 53/1 of the Penal Code.

Dincer's hearing is listed to be heard in Mersin on December 15.

Another victim of 301 in the recent days is Ozgur Der member Kurbanoglu who miles away, in Istanbul, is being held responsible for a speech he made on April 22 this year.

Addressing the public in an Ozgur-Der gathering at the Fatih Sarachane Park, Kurbanoglu, a writer for the Haksoz magazine, was charged for his remarks relating to the dismissal from duty of Van prosecutor Ferhat Sarikaya on a decision taken by the Supreme Board of Judges and Prosecutors.

Kurbanoglu is to appear before a court on October 3, Tuesday.

In a statement issued by the Paris-based Reporters Without Frontiers (RSF) last week, similar cases launched against "Batman Ekspress" newspaper journalists Mehmet Sah Ayaz and Murat Ayaz as well as against journalists Hrant Dink, Serkis Seropyan and Arat Dink under article 301 were criticized. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, October 2, 2006)

Reporter Duru Sentenced For "Propaganda"

Dicle News Agency (DIHA) reporter Birol Duru and Human Rights Association (IHD) member Daimi Acig have been sentenced to 6 years 3 months imprisonment each on charges of "aiding and abetting the PKK organization".

Duru was detained last year while photographing cannabis fields in the Dinarbey village of Bingol's Karliova district and was set free on December 29, 2005 to stand trial in the case.

While neither of the defendants were present at the last hearing of the Diyarbakir 4th High Criminal Court, their attorney Servet Ozen said they would be appealing against the verdict.

The court ruled for both defendants to be sentenced under Penal Code articles 314/3 and 220/7 finding them guilty of "knowingly and willingly aiding and abetting members of the organization in awareness of their status".

While Duru was caught attempting to get visual confirmation of the cannabis fields in Bingol the story he was working on aimed to uncover claims that the Bingol province Yedisu district Gendarme Commander Captain A.Y. was cultivating the plants in a conspiracy with local villages.

He was arrested on grounds of carrying in his possession a cassette that "praised the militants of the HPG", the Peoples' Defense Forces of the PKK on August 14, 2005. (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, October 2, 2006)

TIHV's Report on Recent Pressures on the Media

October 19, 2006

Musicians on Trial… On 18 October, Istanbul Heavy Penal Court No 12 concluded the case against the members of the music band Gulen Xerzan (Selman Senses, Rojda Aykoç and Atilla Aykoç) launched on charges of “making propaganda of an illegal organization”. The court sentenced the defendants to 10 months’ imprisonment each under the 7/2 Article of the Law on Fight Against Terrorism. (Özgür Gündem)

Journalists on Trial… On 18 October, Malatya Heavy Penal Court No 3 continued to hear the case against 17 persons and Rüstü Demirkaya, correspondent with Dicle News Agency (DIHA) in Tunceli who was arrested in Tunceli upon the testimony of the confessor Engin Korumcu. The case was launched on the allegations of “aiding an illegal organization”. The court rejected to release the defendants and adjourned the hearing to 15 November. (BIA)

October 18, 2006

Publisher and Translator on Trial... On 17 October, Istanbul Penal Court of First Instance No 2 started to hear the case against Fatih Tas, owner of Aram Publishing, Amer Faruk Kurhan, editor of Aram Publishing, and translator Lütfi Taylan Tosun and redactor Ender Abaoglu for the publication of Noam Chomsky and Edward S. Herman’s book “Manufacturing Consent: The Political Economy of the Mass Media” on charges of “insulting Turks, Republic and Grand National Assembly of Turkey” according to the Article 301 TPC and “inciting people to hatred and enmity” according to the Article 216 TPC. Lawyer Özcan Kiliç stressed at the hearing that the book was on extralegal operations and massacres of US and added that the case was against the Constitution and ECHR. The court adjourned the hearing to 20 December. (Radikal)

October 16, 2006

Ban on Broadcasting... 30 days ban on broadcasting given to the radio station Anadolu’nun Sesi by RTÜK (Supreme Board of Radio and Televisions) would start on 17 October. The sentence had been given on the grounds that that the news and the programmes “Objektif”(Objective), “Halkin Sesi” (Public Voice), “Gün Izi” (Remaining of the Day), which had been broadcasted in 2003, had violated the Article 4 Law on the Establishment of Radio and Television Enterprises and Their Broadcasts (aiming to change the basic nature of the republic and destroying its indivisible unity and against the principles and revolutions of Atatürk). The radio had stopped broadcasting for 3 days, but Ankara Administrative Court No 12 had stopped the implementation of the decision. Since the court decided to reject the case recently the sentence would be implemented. (15 October, Anadolu’nun Sesi)

Journalist on Trial... On 13 October, Bagcilar Penal Court of First Instance No 2 concluded to hear the cases against Abdurrahman Dilipak launched in connection with this two articles titled “Sezer Kina Yaksin (Sezer Gloats)” (9 November 2003) and “Sezer Hasta mi (Is Sezer Ill)” (10July 2005) published on the daily Vakit. The court acquitted Dilipak for the former article, but sentenced him to 11 months and 20 days’ imprisonment for latter. The sentence was suspended. (HRFT)

October 13, 2006

Journalist on Trial... On 12 October, Bagcilar Penal Court of First Instance No 2 started to hear the case against Faruk Çakir, responsible editor-in-chief of the daily Yeni Asya, in connection with the article about the attack to the Highest Court of Administration on 17 May titled “Oyun Geri Tepti (Trick Backfired)” published on the newspaper on 23 May. The indictment wants Çakir to be sentenced for “attempting to effect fair trial (Article 288 TPC) and “insulting military bodies of the state by means of press (Article 301/2 TPC)”. (Zaman)

Journalist on Trial... On 12 October, Istanbul Bagcilar Penal Court of First Instance No 2 concluded to hear the case against Abdurrahman Dilipak for “insulting the President”. In his summing-up the case Public Prosecutor wanted Dilipak to be acquitted on the grounds that the article was within the limits of criticism. But the court sentenced Dilipak to 14 months’ imprisonment under the Article 299 TPC. The sentence was reduced to 11 moths and 20 days, and commuted to a fine of YTL 10500. (Radikal)

October 12, 2006

Journalist Beaten… Emin Bal, correspondent with Dogan News Agency and the newspaper Sirnak Haber, was beaten by police in Beytüssebap district of Sirnak. Bal who said that he went to courthouse to search an incident told the followings: “I parked my motorbike in front of the courthouse. Police officer Muharrem Basel shouted at me to take my motorbike away. I told him that I would stay very short inside the building. When I approached him he held my hand and shouted: ‘Hey you, take your motorbike away’. Afterwards he asked the other police officer to take me to the security directorate. They put me in the police car. Muharrem Basel insulted and beaten me in the car. He cursed at me.” Bal was released in the evening but a detention minute was not prepared. Reportedly, Bal was given 3 days medical report while Basel was given 7 days. Emin Bal announced that he had made an official complaint against Muharrem Basel for offering him to be a spy, and upon this Muharrem Basel had threatened him to put a bomb in his office.(ANF)

Journalist Arrested… Arif Nihat Dondurmaci, owner of the local newspaper “Mesuliyet” and vice chair for Agri Journalists Association was arrested on the allegation that “he insulted a police officer”. Dondurmaci quarreled with a police officer on charge at Anti-Terror Branch about a traffic problem on 11 October in Agri. (Özgür Gündem)

Journalists on Trial… On 11 October Sisli Penal Court of First Instance started to hear the three court cases against Ahmet Sami Belek, owner of the daily Evrensel, and editor-in-chief Sahin Bayar launched in connection with the articles and news published on the daily. The hearings were adjourned to 13 December for the completion of the deficient documents. (Cumhuriyet)

October 11, 2006

Journalists on Trial... Sisli Public Prosecutor launched three cases against Ahmet Sami Belek, owner of the daily Evrensel, and editor-in- chief Sahin Bayar in connection with some news and articles published on the daily. The indictment wants the journalists to be sentenced according to the articles 214 (inciting to commit crime), 215 (praising crime and criminals), 216 (inciting people to hatred and enmity) and 301 (insulting state, judiciary and security forces) of the TPC in connection with the news titled “Susurluk Çözülseydi, Semdinli Olmazdi (If the Susurluk Was Resolved There Would Not Be Semdinli)” and “Halk Böyle Ugurladi” and the article of the columnist Ahmet Yasaroglu on Semdinli incident. The daily had been confiscated in connection with these news. The case will commence at Sisli Penal Court of First Instance No 2 on 11 November. The cases launched according to the Article 301 TPC in connection with the news titled “Egitim Emekçileri Eylemde (Workers in Education Sector in Action)” published on 25 November 2005 and “Semdinli’nin Üstü Kapatilmasin (Let the Semdinli incident is not covered up) will also start on the same day. Meanwhile, Devrim Avci, lawyer of the daily, announced that Zeytinburnu Penal Court of First Instance would continue to hear the case launched against Çetin Diyar in connection with his article published on 20 June 2002. (Evrensel)

Kurdish Language… Yusuf Ziya Öztürk (62), driver of a minibus that carries passengers between Islahiye district of Gaziantep and Altinüzüm town, announced that he was insulted and sentenced to fine by traffic police officers for listening to Kurdish music in his minibus. According to the news appeare on the daily Özgür Gündem, a non-commissioned officer who took the minibus in Altinüzüm warned Yusuf Ziya Öztürk for not to play Kurdish music. Although Öztürk turned off the music the non-commissioned officer called Bogaziçi Gendarmerie Station and made a complaint against him. The minibus was stopped at the gendarmerie station and his CD and traffic licences were seized. After leaving the passengers Öztürk returned the station. He told the followings about the incident: “A soldier who knows Kurdish listened to the CD in the station. The non-commissioned officer named Ismail made me listened to the part of a song that says ‘Kurdistan sirine” repeatedly and said: ‘you the nasty follower of Apo. We protect you but you make separatism by demanding Kurdistan. Nobody knows if I kill you here.’ Traffic police who were called to the station sentenced me to a fine of 664 YTL on the allegation that I did not have license to carry passengers. And, I was banned to use my minibus for 15 days. Nobody has license to carry passengers. The case launched by the cooperative of that I am a member continues.” Öztürk added that he did not file an official complaint because he was afraid. (Özgür Gündem)

October 10, 2006

Journalist Threatened… Police officers who went to the Adana office of Dicle News Agency on 9 October reportedly threatened the correspondent Ali Bulus. Ali Bulus told that he did not let the three police officers who are charged on Anti-Terror Department and were searching “Gülay Baris”. Upon this, he said, a quarrel broke out between police officers and him: “A white-haired police officer said: ‘We know you Ali, you desire to get a beating. I will not give you any comfort from now on. Take care of yourself’”. (Özgür Gündem)

Musician on Trial… A court case was launched against Georgian citizen Kurdish musician Grisaye Amo on the allegation that “he made propaganda in favor of illegal organization” during the Culture and Art Festival organized in 2004 by Diyarbakir Municipality. According to the indictment Amo reportedly said the following in one song: “World’s heart is beating in Kurdistan, today is the day of war... Free Kurdistan has been like this since years. That’s enough, Kurdistan will not be in this was anymore”. The case will be held at Diyarbakir Penal Court of First Instance No 5. (Radikal-HRFT)

October 9, 2006

Paper Seized... The issues of 6, 7 and 8 October of the daily Özgür Gündem were seized on order of Istanbul Heavy Penal Court No 11 for “making propaganda of an illegal organisation” in the series entitled “From PKK to KKK: A New System” under the Article 25/2 of Law on Press. (9 October, Özgür Gündem)

Journalist on Trial... On 4 October, Istanbul Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against Yalçin Ergündogan, writer with the daily Birgün, launched in connection the news he wrote under the title "Müritleri Haydar Bas’a baskaldirdi (Followers Of Haydar Bas Rised Against Him)" published on 26 April 2005. The court adjourned the hearing to 6 December to wait for the opinions of both sides on expert’s report. The case was launched upon official complaint of Haydar Bas, Chairman of Independent Turkey Party (BTP), and the indictment wants Yalçin to be sentenced according to the Article 480/1 TPC and Article 11 of Law on Press. (HRFT)

October 6, 2006

Journalist on Trial… On 23 February, Bagcilar Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against Ismail Saymaz, correspondent with the daily Radikal, editor-in-chiefs Hasan Çakkalkurt and Ismet Berkan launched in connection with the news titled “Allegation of Torture to 11 Year-Old Juvenile” published on 23 February. The hearing was adjourned to 15 February 2007 for the investigation of the file by the lawyers. (HRFT)

Journalists on Trial… On 5 October Bagcilar Penal Court of first Instance No 2 continued to hear the case against the author Ipek Çalislar and Necdet Tatlican, editor-in-chief of the daily Hürriyet, on the allegation of “insulting Atatürk” in connection with the interview with Ipek Çalislar about her book “Latife Hanim (Lady Latife)” published on the daily. The hearing was held under high security provisions. Hüseyin Tugrul Pekin, who made official complaint against the journalists, Erdinç Türkcan, Chairman of Atatürk Society in Sisli and Isa Ruhi Göbüt demanded to participate the case as sub-plaintiffs on the allegation that “they were directly affected from the crime”. Tatlican’s lawyer Yücel Dösemeci wanted the court to reject their demand on the allegation that it is not possible for them to be effected from the crime. The court rejected the demand for being plaintiff. The hearing was adjourned to 19 December. Public prosecutor in Bagcilar had launched the case against Çalislar and Tatlican upon the complaint of Hüseyin Tugrul Pekin in connection with the interview with Ipek Çalislar about her book “Latife Hanim (Lady Latife)” published on the daily according to the Law on Crimes Committed Against Atatürk (Law No 5816). An investigation was reportedly launched against Ecevit Kiliç, correspondent with the journal Yeni Aktüel, in connection with the interview he made with Çalislar upon the complaint of Taner Ünsal, chairman

Publisher on Trial… On 5 October Beyoglu Heavy Penal Court No 2 started to hear the case against Songül Özkan, owner of Evrensel Printing and Publishing House, launched in connection with the book of Ahmet Kahraman titled “Kurdish Uprisings”. Lawyer Devrim Avci announced that the hearing was adjourned to 21 Devember for awaiting the defense of Ahmet Kahraman. (Evrensel)

Publisher on Trial… On 5 October Istanbul Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the two cases launched against the owner of Belge Publishing House Ragip Zarakolu in connection of the Turkish translation of Professor Dora Sakayan’s book titled “An Armenian Doctor in Turkey: Garabed Hatcherian: My Smyrna Ordeal of 1922 (Bir Ermeni Doktorun Yasadiklari-Garabet Haçeryan’in Izmir Güncesi)” and George Jerjian’s book about Armenian genocide entitled “The Truth Will Set Us Free”. Both of the cases were adjourned to a later date. (Evrensel)

Journalist and Association Executive on Trial… On 5 October Bagcilar Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against Diyarbakir Kürt-Der Spokesman Ibrahim Güçlü, Enis Tayman, correspondent of weekly journal Tempo, and editor-in-chief of the journal Neval Barlas launched on charges of insulting Turks (Article 301 TPC) and provoking people to violate laws and committing crime by means of media (articles 217 and 218 TPC) in connection with the interview appeared on the journal on 2 December 2005. The hearing was adjourned to 7 February 2007.  (Evrensel)

Journalists and DEP MP on Trial… On 5 October Bagcilar Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against former DEP MP Hatip Dicle, Ihsan Dörtkardes, correspondent with the daily Radikal, editor-in-chief Hasan Çakkalkurt and owner of the daily Aydin Dogan launched under the Article 7/2 of the Law on Fight Against Terrorism. The court decided not to be responsible from the case due to the change in the law and send the case to heavy penal court. Lawyer Günay Erkan stated at the hearing that “the news could not be handled under the Law on Fight Against Terrorism” and the defendants should be prosecuted according to Article 215 TPC (praising crime and criminal). Dicle is prosecuted in connection with a speech he made in June during a meeting organised in People’s Houses in London under the title “Turkey Resisting Democracy and Kurds in the Struggle for Democracy” for making propaganda of an illegal organisation (Article 7/2 of Anti-Terror Law), while the journalists are prosecuted in connection with the news about Dicle’s speech published on 25 January. (BIA)

Writer on Trial… Beyoglu Penal Court of First Instance No 2 announced the reasoned verdict against Elif Safak who was prosecuted in connection with her book “Baba ve Piç”. The court had acquitted Safak. The reasons of the acquittal was stated as follows in sum: “To sentence or to attempt to sentence the freedom of thought and expression may create legal problems. When this book is investigated wholly, it seems that the statements of the characters in the book do not reflect the writer’s thoughts... Limits of the concept of ‘Turkishness’ should be drawn explicitly in the laws... When there is a force to think monotonously it is not possible to talk about freedom of thought and expression. The defendant should be acquitted when we consider the deficient evidences and the fact that the elements of crime had not materialized.” (Radikal)

October 5, 2006

Journalist on Trial... On 3 October, Fatih Peace Penal Court No 2 started to hear the case against Bahadir Kurbanoglu, writer with the journal “Haksöz” and member of Özgür-Der, launched in connection with the announcement he made on 22 April in Saraçhane Park. The case was launched according to the Article 301 TPC for the expressions he used for dismissal of Ferhat Sarikaya, Public Prosecutor in Van. The court acquitted the defendant at first hearing. (Yeni Asya)


Kurdish Question / Question kurde

Trois militants kurdes tués, 2 soldats blessés dans des affrontements

Trois militants kurdes ont été tués et deux militaires blessées dans des accrochages survenus lundi dans le sud-est de la Turquie, a annoncé mardi l'armée turque.

L'incident a eu lieu près de la petite ville de Hasankeyf, dans la province de Batman, l'un des théâtres de la lutte armée déclenchée en 1984 par le PKK, précise un communiqué.

Le PKK a annoncé un nouveau cessez-le-feu unilatéral le 1er octobre dernier. mais les autorités turques l'ont rejeté. L'armée a promis de pourchasser les rebelles jusqu'au dernier. Les combats ont cependant sensiblement diminué depuis.  (AFP 25 oct 2006)

International PEN's 2006 Report on Kurdish linguistic rights

Submitted to the Translation and Linguistic Rights Committee of the International PEN at the Ohrid Conference, Republic of Macedonia, 14th-17th September, 2006

The historical and geographic area where the Kurds and their language came into existence and where they nowadays constitute an overwhelming majority has been referred to as Kurdistan. This name is officially recognised by the Iraqi Constitution as a federal part of the state and in Iran as a province (ostan). Turkey and Syria, the two other states controlling parts of the Kurdish homeland deny its existence. These four countries share the responsibility for the status of the Kurdish language and identity.

Kurdish linguistic rights in Turkey

The Copenhagen Criteria of 1993 established high standards for the candidate states to the European Union. One of the three main blocks refers to the political criteria aimed at guaranteeing democratic stability and human rights of minorities. Today, after years of controversial discussions, political and legal changes in Turkey, there are no legal references to the Kurdish language and people in the state constitution or any other law. Even some steps in the right direction are legally framed for ‘minority languages and dialects’. Kurdish may not be used for public purposes such as election campaigns and in government bodies.
 
It must be however noted that the current Islamic AKP party-led government made attempts to manage the Kurdish issue. Apparently, the most important symbolic act was the first half-an-hour Kurdish, Bosnian, Circassian and Arabic TV news programmes on the state TRT station. Thus, the 9th of June, 2004, might have become a new opening in the relationships between the Turkish state and the Kurds. However, an inability to build upon this event was criticized even by the daily Millliyet that on the same day claimed that ‘the EU won’t swallow it’. The reason is that these TV programmes are not allowed to educate the Kurds about their language, history and culture and forbid them to criticise the state. Another significant element for the TV programmes as well as for the private Kurdish language courses was the prohibition to teach Kurdish to children.
 
The year of 2006 may be described as a stagnation of the EU process in Turkey in general and bleak perspectives for the Kurdish cultural and political rights in particular. The two recent examples prove this setback.
 
In May, 2006, political prisoners in Burdur, Sivas und Buca (Izmir) protested the banning of their phone conversation in Kurdish with their relatives.
 
Besides, the Swedish news agency TT reported on the 25th of August, 2006, the Turkish authorities in Istanbul have seized 1,208 Kurdish versions of the books about Pippi Longstocking, the world-famous fictional children's character. They were sent on the 7th of August from Sweden by an organization that runs an education project for Kurds. The books had been set for delivery to libraries in five Kurdish villages. As it is well known, Astrid Lindgren's books about Pippi Longstocking have been translated into 85 languages and published in more than 100 countries.
 
The sad irony is that whilst Turkey demands linguistic education and cultural rights for the Turks in the neighbouring countries and Turkish migrants to Europe, it has not assured equivalent rights for Kurdish children in their homeland. Not surprisingly, on the 7th of July, 2006, the United Nations Children’s Fund (UNICEF) appealed on Turkey to allow Kurdish classes for children. According to the UNISEF, the examples of the education in vernacular languages world-wide prove higher schooling results. (Kurdish Media, October 20, 2006)

Trois millions de signatures en faveur d'Öcalan

Une campagne en Turquie en faveur d'Abdullah Öcalan a recueilli plus de trois millions de signatures, ont annoncé vendredi à Ankara des militants kurdes. "En tant qu'un habitant du Kurdistan, je considère et reconnais Abdullah Öcalan comme une entité politique au Kurdistan", affirmé le texte signé.

Öcalan, surnommé "Apo", est le fondateur et le dirigeant du parti interdit des Travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste) considéré comme un organisme terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis. Il purge depuis 1999 une peine à vie pour trahison et séparatisme sur l'île-prison d'Imrali (nord-ouest), dont il est le seul détenu.

"Malgré ses difficiles conditions pénitentiaires, Öcalan est l'instigateur ces sept dernières années de plusieurs propositions pour un règlement pacifique de la question kurde, dont son dernier appel pour une trêve" du PKK, selon une déclaration lue devant la presse par ses défenseurs et les organisateurs de la campagne.

Le PKK a suivi l'appel de son chef et proclamé un cessez-le-feu unilatéral envers les forces de sécurité turques à partir du 1er octobre.

"Öcalan a fait une contribution remarquable au climat actuel de paix", ont-ils affirmé.

Les signatures seront envoyés au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, au chef de l'Etat Ahmet Necdet Sezer et au président du Parlement Bülent Arinç, a indiqué l'un de ses avocats, Irfan Dündar, qui a déploré que ces trois personnalités aient refusé de les recevoir. (AFP, 20 oct 2006)

Final Resolutions of the Conference on the EU, Turkey and the Kurds

INTRODUCTION TO FINAL RESOLUTIONS

The Third International Conference on the EU, Turkey and the Kurds brings together human rights defenders, writers, academics, lawyers and experts on the Kurdish Question to exchange ideas and generate dialogue on the Kurdish issue and the Turkey-EU accession process. The conference was held on October 16-17, 2006, at the European Parliament in Brussels and supported by members of the European Parliament.

A fundamental aim of the Conference Resolution is to help to guarantee respect for human and minority rights and to promote a peaceful, democratic and long-term solution to the Kurdish situation as well as the accession of Turkey as a member of the EU. To this end, the Conference hereby resolves to monitor and conduct regular audits of Turkey’s compliance with its regional human rights obligations and other EU related accession criteria. The Conference further resolves to periodically make recommendations of measures that could advance the protection of the human rights of the Kurds and to act as a point of contact and exchange of information with the Turkish and European Governments, EU institutions and other governmental and non-governmental organisations involved in the Turkish EU accession process and the peaceful resolution of the Kurdish issue in Turkey.

FINAL RESOLUTIONS

Pursuant to the presentation of Conference papers and interventions made by delegates, this Conference unanimously resolves to adopt the following declarations and calls for action to be undertaken by relevant parties to the Kurdish conflict in Turkey.

The Conference issues the following declarations:

1) Recalling the resolutions from the First and Second International Conferences on Turkey, EU & The Kurds, the Third International Conference continues to give its qualified support to Turkey’s EU accession process;

2) The Third International Conference calls upon European Governments to publicly express support for the EU accession process, including support of all EU requirements concerning democratic and legal reform within Turkey;

3) The Conference hereby continues to acknowledge the Turkish Government’s progress on reform during 2002-4, but echoes the European Parliament Resolution of 27 September 2006 expressing regret at the ‘slowing down of the reform process’ which can be seen in the ‘persistent shortcomings or insufficient progress in particular in the areas of freedom of expression, religious and minority rights, civil-military relations, law enforcement on the ground, women’s rights, trade union rights, cultural rights and the swift and correct enforcement of court rulings by State services’ and joins with them in urging Turkey to ‘reinvigorate the reform process’;

4) The Conference notes with alarm the failure of certain State institutions to adhere to its obligations under the European Convention on Human Rights and humanitarian law in accordance with the spirit and terms of its own recent reform packages and commitments given under the accession process; in particular, it is dismayed that institutions of the State have continued its military activities;

5) The Conference welcomes the declaration of a ceasefire by the PKK on 1 October 2006 and hereby calls upon all relevant parties involved in the armed conflict in Turkey to forthwith stop all hostile military operations in the region and to henceforth pursue non-violent resolutions to the conflict;

6) In particular, the Conference calls upon all governments, to urge Turkey and other Member States of the EU to help foster a climate of peace so that a democratic platform for dialogue can be established between Turks, Kurds, and other constituent peoples and minorities who are resident in Turkey;

Human Rights and Accession

7) The Conference supports the undertakings by the EU that reform in the area of fundamental rights, democracy and the rule of law must be strengthened in the course of accession negotiations and welcomes the commitment by the EU Commission to continue to monitor the reform process; this should include a complete overhaul of the justice system including how judges are recruited and chosen;

8) The Conference reiterates the view expressed in the First and Second Conferences that Turkey has not yet fulfilled the political elements of the Copenhagen Criteria, and reiterates that its support for the accession process is dependent upon the institutions of the EU robustly enforcing accession standards. It further underlines that there can be no further compromises on membership criteria akin to the EU decision to allow Turkey access to the negotiating table for ‘sufficiently’ fulfilling the Copenhagen Criteria;

9) The Conference specifically calls upon both the Turkish Government and the EU to ensure that Turkey fully complies with its human rights obligations in relation to torture and ill treatment, the plight of internally displaced people, protection of women and children, minority rights, and freedoms of expression, association, language and religion;

10) The Conference also calls upon Turkey to ratify the European Framework Convention on the Protection of Minorities as well as other UN Instruments concerning minorities and to respect the existing cultural and minority rights of all groups;

11) In reference to the above resolution, the Conference also calls on the EU to apply pressure on the Government of Turkey as a potential member of the EU to ratify said Framework;

12) Recalling Articles 10, and 14, and Article 2 of the first Protocol of the European Convention on Human Rights and Article 8 of the European Charter for Regional or Minority languages, and the Council of Europe’s Parliamentary Assembly’s resolution 1519 of October 2006 on the cultural situation of the Kurds, the Conference calls upon the State of Turkey and the European Union to develop and promote a strategic plan for mother tongue education;

13) With specific reference to the reports of the European Parliament in September 2006, the European Commission of November 2005, the UN Special Rapporteur on Violence Against Women’s report in July 2006 and the concerns expressed in the 2005 CEDAW response to Turkish Report to the Committee, the conference calls on EU to ensure that Turkey addresses the Status of all of its women and girls, and particularly its Kurdish women and girls in the context of international standards;

14) This Conference expresses regret the Turkish government’s initiation of work on the ill-planned Ilısu Dam in August 2006 which threatens mass displacement and loss of livelihood of the area’s inhabitants, the majority of whom are Kurds; endangers the historically important city of Hasankeyf, in an apparent attempt to further disassociate Kurds from their rich heritage and culture; and will, according to several environmental assessment reports, jeopardize access to water for Turkey’s neighbours and cause irreversible environmental harm;

15) In reference to the above, the Conference calls upon the Turkish government to reassess its position vis-à-vis this project, as well as the bodies of the EU monitoring the impact of internal displacement and what the potential effects of this project are on the already overpopulated urban centres of the Kurdish regions;

The Centrality of the Kurdish Question

16) The Conference asserts that the resolution of the Kurdish conflict is essential to the establishment of a stable, democratic and peaceful Turkey capable of entering the European Union. True democratic reform can only occur if Turkey undertakes new political reform to its state institutions and banishes adherence to ethnic nationalism which is the root cause of the conflict and Turkey’s endemic instability;

17) This Conference therefore asserts that the Kurdish people and their representatives should be given a genuine participatory role in the accession process and in any debate over Turkey’s democratic constitutional future;

18) However, the Conference further asserts that more must and can be done on both sides and calls for the following confidence building measures to be adopted;

Confidence Building Measures

19) In particular, the Conference calls upon all political parties in Turkey to help foster the conditions within Turkey for a democratic platform for dialogue;

20) Based on the present ceasefire holding, the Conference calls upon the European Commission and Council to endeavour to actively develop a democratic platform whereby the constituent elements of Turkey, including the Kurdish people and their representatives, can freely enter into dialogue and debate with the Government over possible reform to the Constitution;

21) In this respect the Conference recalls the following declaration in the European Commission’s 1998 report that:

‘A civil and non-military solution must be found to the situation in the Southeast Turkey particularly since many of the violations of civil and political rights observed in the country are connected in one way or another with this issue’;

22) The Conference further recalls that the EU Parliamentary Committee on Foreign Affairs in December 2004 urged:

‘all parties involved to put an immediate end to the hostilities in the Southeast of the country” and invited “the Turkish Government to take more active steps to bring reconciliation with those Kurdish forces who have chosen to abandon the use of arms.’

23) The Conference recognises the potential contribution to peace presented by the three newly appointed co-ordinators representing Iraq, Turkey and US, and calls on them to work together to find ways forward with the issue of the Kurdistan Workers’ Party (PKK). The EUTCC calls upon these representatives and all other relevant regional and national stakeholders and policy-makers to pursue a democratic solution through dialogue;

24) The Conference also calls upon the Turkish Government to fully and unconditionally comply with all international instruments concerning human and minority rights guaranteed by the European Convention of Human Rights, in particular, the rights concerning freedom of expression and association without discrimination, in order to ensure that such a democratic debate can take place;

25) In particular, the Conference calls upon the Turkish Government to ensure that all legally constituted Kurdish democratic parties are allowed to engage in peaceful political activity without interference or constant threat of closure, in accordance with Articles 10 and 11 of the European Convention of Human Rights;

26) The Conference further calls upon the Turkish Government to fully comply with all judgments of the European Court of Human Rights particularly in relation to those that pertain to the Kurdish conflict. The conference notes the European Commissions  Reports’ particular citation of the ECHR case of Abdullah Öcalan v Turkey in this regard;

27) In this respect, the Conference calls upon the Turkish Government to begin a public debate about the constitutional recognition of the existence of the Kurdish people within Turkey;

28) The Conference also urges all member states of the European Union to individually assist —including earmarking funds— in the creation of a democratic platform for dialogue between Turkey and the Kurds and fully comply with their own freedom of expression obligations in respect of those Kurdish organisations and individuals who are concerned to promote the same;

29) The Conference endorses the recent recommendations of the Council of Europe’s representative regarding the creation of a Committee for Reconciliation;

30) The Conference also urges Governments of the EU not to criminalise peaceful dissent of Turkey echoed by Kurdish organisations situated in Europe and to review its recent proscription of certain Kurdish organisations, especially in the light of recent ceasefire declarations and public commitments to the search for a peaceful solution of the Kurdish question within the present territorial integrity of a democratically reformed Turkey

31) Finally, the Conference mandates, its Directors, Advisors and Committees, to engage and campaign on both a political and civic level across Europe in support of Turkey’s accession bid to join the European Union on the basis of this resolution.

Tuesday 17 October 2006, European Parliament, Brussels
Organised by the EU-Turkey Civic Commission (EUTCC)

3rd International Conference on EU, Turkey and the Kurds

The Third International Conference on the EU, Turkey and the Kurds will be held in Brussels, 16-17 October 2006. The EU Turkey Civic Commission (EUTCC) has this year chosen as the motto and main theme for the Conference: Time for Justice, Dialogue and Solution.

On Turkey’s way to Europe there are many problems to resolve, e.g. increasing scepticism in Europe, lack of religious freedom and free speech, the role of the military and the Cyprus problem. The EU Turkey Civic Commission is supportive of Turkey’s decision to become a member of the European Union, provided of course that Turkey complies fully with the political criteria for accession.

The developments both in Europe and Turkey over the last year indicate that the time has come for a solution of the single, most important issue that represents a persistent obstacle for Turkey developing into a fully democratic country, with European standards of human rights and respect for minorities, - the Kurdish Problem. This problem is the result of more than eighty years of a harsh assimilation policy and denial of the rights of its Kurdish population.

The wounds run deep and will not be easily healed. Differences in culture and language must come to be seen as positive, and not as a threat to an antiquated, monolithic state structure. In addition, fundamental changes in Turkey’s Constitution and legislation are needed, and these changes must be solidly applied and implemented in everyday life. This requires time, even with the best of will and ability among the political leadership.

The steps taken so far by the Turkish government have only scratched the surface. The political statement of Prime Minister Erdogan in August 2005, recognising the Kurdish problem and promising a solution, has so far remained just idle words. No effective new steps have been taken to resolve the Kurdish problem. In fact, some of the steps taken are regressive, e.g. the new Penal Code and the new Anti-Terror law, as well as Erdogan’s support of the  security forces, killing innocent bystanders, including children, during demonstrations in the Kurdish region.

The EUTCC believes that now is the Time for Justice, to establish a new policy and new initiatives in order to secure justice for the Kurdish people, as well as for the Turkish population as a whole. The judiciary needs a complete overhaul. Experience over the last year has shown that both public prosecutors and many judges remain blind to the substantial legal reforms that have been made in the statute books. Instead they seem to be subservient to dictates by nationalistic and military groupings, rather than applying European human rights standards that are now part of Turkish law.

The legislation, at all levels, must be cleansed of all discriminatory elements that prevent minority groups from enjoying their rights. It is not encouraging that the government, so far, obstinately refuses to accept the internationally recognised definition of minorities and the rights of such minorities. On the other hand, it is also counterproductive when the EU institutions are trying to hide the Kurdish problem under a carpet of diplomacy, e.g. by describing this complex problem as “the problems in the South-east”.
 
The EUTCC also believes that now is the Time for Dialogue, that a genuine, fair and lasting solution of the Kurdish problem can only be achieved through dialogue. Experience from other parts of the world, including Europe (e.g. Northern Ireland, the Basque problem, Montenegro, Kosovo), have shown that a solution of ethnic, nationalistic and religious conflicts cannot be imposed from the top down. The people most involved in the problem must contribute to a solution, and this can only come about through peaceful dialogue and negotiations. In the case of Turkey, the EU should be able to play an important role in establishing the parameters of such a dialogue, and in seeing it through to a successful completion. But the start must come now. Turkey cannot enter the EU without peace within its borders.

The EUTCC further believes that now is the Time for Solution of the Kurdish problem. It believes a solution is possible. Many options are available. The political models range from some form of autonomy or devolved authority at the local level, to various forms of federalism. More important in the initial stages is to establish a plan, a program and an environment based on a genuine respect for the rights of the Kurdish population.

This would include social and cultural rights, non-discrimination, a fair election system, full freedom of expression and of association, and in general all steps that are required in order to comply with the Copenhagen criteria, specifically the obligation to respect and promote the rights of minority groups. (The EU Turkey Civic Commission – EUTCC, October 14, 2006)

Turkish State's Pressures on Roj TV

Recent political events along with Turkey's negotiation and arms dealing with US in relation to the ‘’War on Terror’’ brought ROJ-TV (SUN-TV) once again under pressure from Turkey. While Turkey did not move forward on its promises to EU in relation with improving human rights and freedom of press it’s also rejected the offered unilateral ceasefire.

Now the Turkish Government has start it blocking viewers in some parts of Turkey’s Kurdistan from watching the Kurdish television station, ROJ-TV and it continues to block signals in more areas main land turkey. Such move represents another grave potential threat to freedom speech and to expression of ethnic minority and identity in Turkey and the world of free media.

Turkey has long campaigned to close down ROJ-TV within EU and has applied pressure on Demark, by whom the TV is licensed up to a point that brought shame upon the Turkish Government when Danish PM Rasmussen lectured Turkish PM Erdogan on press freedom after he failed to attend a press conference in Copenhagen because ROJ-TV’s journalist was due to attuned, saying that "Turkey has to realise that there are some very specific conditions that need to be fulfilled if Turkey wants to become an EU member one day, and one of them is respecting freedom of press and freedom of expression."

ROJ-TV for Kurds in Kurdistan and exile is not viewed as only news source, for them the TV represent home and one free big family. The same time as a forum for the expression of ideas about Kurdish identity as well as a means to voice political debates and discussion, its represents platforms for Kurdish movement, something that Turkey dose not allow the Kurds to practice in Turkey. Such restrictions on ROJ-TV will make many thousand homeless in Kurdistan, those who has no voice of theirs in Kurdistan. ROJ has brought sense of identity and belongings to Kurds and some may wonder how and why the free world should turn a blind eye to very principle that they protect and respect or their own citizens. (KurdishMedia.com, By Kameel Ahmady, October 15, 2006)

Sparks fly over bilingual children's book in Diyarbakir

A children's games book launched in both Turkish and Kurdish in Diyarbakir on Friday has sowed friction between the city's municipality and the local education authority.

Some 5,000 copies were published by the southeastern Diyarbakir province's Sur district's municipality and are to be distributed to teachers for use as source books in schools.

However the local education authority ruled out distributing them to schools.

Mustafa Tekdemir, the head of the authority, said that no one can distribute books that aren't part of the school curricula. "That book can't enter schools," he added.

District Mayor Abdullah Demirbas, at a ceremony to deliver the books to officials from the Diyarbakir branch of the Teachers' Union (Egitim-Sen), said that they want children to read and play in their mother tongue.

He said that they intend to give parents copies, adding he believes the book will contribute to children's education and the country's multicultural structure.

He also explained that the book was prepared to commemorate the children who were killed in a bomb attack in the city last month.

Egitim-Sen Branch Secretary Hasan Gungor also underlined the importance of thinking, analyzing and understanding in one's mother tongue. "There was a similar project last year, but this year we'll also distribute the books to teachers as well as students," he added. (The New Anatolian, 7 October 2006)

Deux soldats turcs blessés dans un premier accrochage après la trêve

Deux soldats turcs ont été blessés tard jeudi dans l'est de la Turquie dans un premier accrochage survenu avec des militants kurdes depuis la proclamation, dimanche, d'une trêve unilatérale du PKK, a-t-on indiqué vendredi de sources de sécurité locales.

L'incident a eu lieu dans une zone reculé d'Ovacik, dans la province de Tunceli, l'un des théâtres de la rébellion kurde déclenchée en 1984, a-t-on précisé de mêmes sources.

Le PKK a annoncé un nouveau cessez-le-feu après l'appel en ce sens lancé plusieurs jours auparavant par son chef emprisonné à vie Abdullah Öcalan.

Mais les autorités civils et militaires turques l'on rejeté. L'armée a promis de pourchasser les rebelles jusqu'au dernier. (AFP, 6 oct 2006)

La Turquie invitée à améliorer la situation culturelle des Kurdes

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a adopté mercredi à Strasbourg une résolution encourageant la Turquie à améliorer la situation culturelle des Kurdes.

Le texte, adopté à une très large majorité, prie aussi les gouvernements de l'Iran, de l'Irak et de la Syrie de reconnaître que la langue et la culture kurdes font partie de leur patrimoine et qu'elles constituent une richesse et non une menace contre laquelle il faut lutter.

L'Assemblée parlementaire avait auparavant évoqué la situation des 25 à 30 millions de kurdes vivant en Iran, en Irak, en Syrie ainsi qu'en Turquie, le seul des quatre pays membres à être membre du Conseil de l'Europe.

Dans leur résolution, les parlementaires demandent aux autorités turques "de lever les obstacles administratifs déraisonnables auxquels se heurtent les Kurdes dans leurs activités culturelles".

Ils souhaitent la création d'un nombre accru de centres locaux de promotion de la culture kurde et l'accès des kurdophones aux moyens modernes de communication de masse.
 La résolution mentionne que "certains Kurdes ont été impliqués dans des +crimes d'honneur+  une pratique barbare" et estime que "de nombreux habitants doivent moderniser leurs attitudes".

Le rapporteur britannique Lord Russell-Johnston avait auparavant indiqué que le développement économique s'est accompagné d'un recul de la pratique des crimes d'honneur.  (AFP, 4 oct 2006)

Un maire kurde poursuivi pour son soutien supposé au PKK

Le maire de Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien à la population majoritairement kurde, a comparu mardi devant un tribunal local pour des soupçons de collaboration avec les rebelles kurdes, qui lui font encourir jusqu'à 10 ans de prison.

Osman Baydemir est poursuivi pour "aide consciente et délibérée à une organisation illégale" en raison de son attitude lors d'émeutes survenues l'an dernier dans sa ville.

L'édile avait salué le "courage" des jeunes émeutiers kurdes alors qu'il s'efforçait de les ramener à la raison et de mettre un terme aux violences survenues après les obsèques de militants du PKK tués par l'armée.

M. Baydemir avait également affirmé partager la douleur des manifestants après la mort des rebelles.

A l'ouverture du procès mardi, le maire a rejeté les accusations, estimant qu'ils n'avait pas agi de son propre chef mais à la demande du gouvernorat de la province pour calmer les émeutiers.

La cour a ajourné le procès à une date ultérieure pour pouvoir entendre plus de témoins.  (AFP, 3 oct 2006)

Un militant kurde tué lors de combats dans le sud-est

Un militant kurde du PKK a été abattu dimanche dans le Sud-Est anatolien, à la population majoritairement kurde, lors de combats avec les forces de sécurité, ont rapporté les autorités locales, citées par l'agence de presse Anatolie.

Les combats ont eu lieu dans la province de Mardin, voisine de la Syrie, où une unité mécanisée de l'armée turque mène depuis jeudi une vaste opération contre le PKK, a indiqué le gouvernorat de Mardin.

Le militant abattu est la première victime des combats entre les forces de sécurité et le PKK depuis que celui-ci a décrété samedi un cessez-le-feu unilatéral prenant effet à compter de ce dimanche et pour une durée indéterminée.

Sa mort porte à 113 le nombre de rebelles abattus depuis le début de l'année, tandis que 79 membres des forces de sécurité ont été tués dans la même période, selon un décompte effectué par l'AFP à l'aide des chiffres fournis par l'armée. (AFP, 1 oct 2006)


Minorités / Minorities

Les mesures de rétorsion contre la France restent limitées

A Besiktas, une affichette bleu-blanc-rouge placardée sur la vitrine d'une supérette prévient la clientèle : « Ici nous ne vendons pas de produits français ». Dans ce quartier très commerçant d'Istanbul, c'est la seule boutique à protester ouvertement contre la loi pénalisant la négation du génocide arménien, et à en avoir fait un argument de vente. Depuis le vote des députés, le 12 octobre dernier, la popularité de la France, déjà mal en point au sein de l'opinion turque, a encore dégringolé, mais les mesures de rétorsion contre les intérêts économiques français restent, elles, limitées.

Au lendemain de l'adoption du texte, quelques réactions sporadiques ont été enregistrées à travers le pays. Carrefour, numéro un de la grande distribution, a subi une baisse de son chiffre d'affaires, nette mais passagère. Des camions affichant le logo d'une marque française ont été détruits, des vitrines d'une enseigne hexagonale brisées. Des tracasseries douanières ont ralenti l'importation de véhicules. Au niveau national, l'Union des consommateurs turcs, un organisme proche des milieux islamo-nationalistes, entretient la contestation en appelant au boycott d'un nouveau produit français chaque semaine. Total en a été la première victime et a été boudé quelques jours, mais par une petite partie de sa clientèle seulement. L'Oréal a aussi souffert, et la dernière cible désignée au public est Tefal. « La stratégie retenue semble consister à atteindre des marques emblématiques, fortement visibles, explique-t-on de sources diplomatiques françaises. En revanche, les entreprises imbriquées dans le marché turc sont épargnées. » Renault, qui fait travailler 4 500 personnes, n'a ainsi pas été visé. L'assureur Axa, associé à Oyak, le puissant fonds de pension de l'armée turque, non plus.

La France est le 5e fournisseur de la Turquie, et les deux cents entreprises françaises présentes sur son sol emploient 65 000 Turcs. Ankara ne pourrait pas sortir du jeu cet acteur majeur sans subir de graves dommages économiques et sociaux. Des représailles trop dures desserviraient également sa candidature d'adhésion à l'Union européenne. Pour toutes ces raisons, le gouvernement AKP a privilégié une réaction contenue après le vote au Palais Bourbon. Publiquement, le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a mis de côté un possible appel officiel au boycott, en rétorquant qu'il ne répondrait pas « à une bassesse par une autre bassesse ». Selon un expert économique, « le gouvernement laisse agir à sa place les réseaux actifs auprès de l'opinion publique. Ils fonctionnent comme des armes dissuasives et servent sa stratégie ». Ainsi, c'est la TESK, la Confédération des artisans et des petits commerçants turcs, qui a appelé ses adhérents à se passer de produits français. Même là, le mot d'ordre a été peu suivi, sauf par la Fédération des boulangers, qui a réclamé l'arrêt des importations de levure.

En fait, Ankara observe une position attentiste. Certaines menaces ne seront mises à exécution que si le Sénat français vote à son tour le texte sur la pénalisation du génocide arménien. Dans ce cas, assez improbable, les entreprises françaises seraient écartées de marchés publics. Areva, qui convoite la construction de trois centrales nucléaires (2 milliards d'euros chacune), se retrouve en première ligne. Tout comme Eurocopter, positionné sur deux appels d'offres de 102 hélicoptères lancés par l'armée, ou Alstom, en lice pour remporter le contrat du matériel roulant qui équipera le Marmaray, un tunnel ferroviaire sous le Bosphore, pour un montant de 700 millions d'euros. En 2001, après la loi sur la reconnaissance du génocide arménien, Thomson, Bouygues et Alcatel avaient été évincés de marchés. (lefigaro.fr, 30 octobre 2006)

CCLJ: "La mémoire du génocide des Arméniens"

Il a fallu attendre de nombreuses années pour que les survivants de la Shoa abordent ouvertement ce qu'ils ont vécu pendant cette période tragique. Cette difficulté d'évoquer l'innommable et d'aborder les traumatismes causés par le génocide est un obstacle auquel sont également confrontés les Arméniens.

Des années 1920 aux années '60, pendant plus de deux générations, les Arméniens ont peiné à transmettre la mémoire du génocide dont ils ont été les victimes en 1915. Bien que le silence dominait chez les survivants, le génocide était malgré tout évoqué. Selon Edouard Jakhian, avocat, ancien bâtonnier du Barreau de Bruxelles, on en parlait dans une ambiance de mort. La génération suivante, c'est-à-dire la mienne, a grandi avec cette douleur qui n'était pas exprimée clairement.

De plus, la mémoire a été complètement anéantie par la destruction des registres d'état civil tenus par les paroisses. Je ne connais pas le prénom de mon grand-père paternel ni celui de mes oncles. En fait, je n'ai que la mémoire de ma mémoire qui est une sorte d'écho à la tragédie de 1915.

Anne-Marie Mouradian, correspondante permanente de Radio France Internationale (RFI) à Bruxelles, évoque également cette souffrance qui se transmet de manière indicible : L'enfant perçoit cette douleur chez ses parents. Quand il découvre finalement ce qui s'est produit, c'est toujours un choc.

Il a fallu attendre la troisième génération, plus libre et souffrant moins du complexe de l'immigré que ses parents, pour soulever la mémoire d'un peuple victime de génocide et parler. C'est après 1965 et les commémorations du 50e anniversaire du génocide que les «voix de sous les décombres» s'élèvent enfin.

La difficulté de faire reconnaître le génocide des Arméniens rend plus ardue encore et douloureuse la transmission de la mémoire de celui-ci. Aujourd'hui, la parole a repris ses droits mais les Arméniens n'ont toujours pas la possibilité de faire en sorte qu'elle devienne féconde pour déboucher sur l'action.

C'est la raison pour laquelle le peuple arménien se traîne encore sur des béquilles. Ceux qui se sont réfugiés en Amérique, en Europe ou au Moyen-Orient, en quittant le territoire turc «sans retour possible», n'ont pas trouvé un refuge complet parce qu'il ne les a pas guéris définitivement de cette injustice qu'est la non-reconnaissance, insiste Edouard Jakhian.

Le problème de la reconnaissance se heurte encore au négationnisme de la Turquie contemporaine qui ne porte pourtant pas la responsabilité du génocide de 1915. En revanche, lorsque les gouvernements successifs de la république turque nient le génocide commis par le régime Jeune-turc de l'Empire ottoman, ils perpétuent l'horreur de ce crime.

Quand on ne cesse de dire aux Arméniens que leur douleur n'existe pas et que tout cela relève du mensonge, ils ne peuvent pas faire leur deuil. Au lieu de se cicatriser, leurs blessures deviennent plus profondes, rétorque Anne-Marie Mouradian.

Les Arméniens sont pleinement conscients que la négation de ce génocide a également des conséquences désastreuses sur la mémoire turque. En niant le génocide des Arméniens, ils nient une partie de leur histoire, notamment celle des Justes qui ont sauvé des Arméniens. Mon père a survécu grâce à un haut fonctionnaire turc qui a abrité sa famille à Constantinople et leur a fourni des nouveaux papiers d'identité, explique Anne-Marie Mouradian. D'ailleurs, cette réalité va exploser à un moment ou à un autre.

Les falsifications de l'Histoire ne peuvent perdurer. Des intellectuels turcs comme Ohran Pamuk (qui s'est vu tout récemment décerner le Prix Nobel de Littérature) ou Elif Shafak refusent de porter le poids de cette négation. Malgré le nationalisme turc exacerbé et l'ignorance entretenue par l'Etat, l'opinion publique turque ne se ferme pas complètement et de nombreuses brèches s'ouvrent depuis quelques années.

De nombreux Turcs découvrent ainsi qu'ils portent en eux du sang arménien. A cet égard, le livre de l'avocate turque, Fethiye Çetin (1), qui retrace l'histoire de sa grand-mère arménienne témoin de l'extermination de sa famille en 1915 avant d'être enlevée par un soldat turc, a bouleversé les Turcs.

Ils ont été touchés par la sincérité et l'humanité de son témoignage. Grâce à des initiatives de ce type, je me dis qu'un jour les Turcs n'auront plus peur d'assumer ce passé, espère Anne-Marie Mouradian.

1 Fethiye Çetin, Le livre de ma grand-mère, L'Aube, 2006

Lire également notre dossier "Journées écoles au Cclj" consacré à ce sujet.

Nicolas Zomersztajn
Directeur de publication

(Regards - Revue du Centre communautaire laic juif de Belgique, 27 octobre 2006)

Une fosse commune trouvée dans un ancien village arménien

Dans un petit village qu’on prétend arménien et qui s’appelle Khirabéba de la commune de Nusaybin à MARDIN, les villageois ont découvert une fosse commune, où il y avait une quarantaine de crânes. Les villageois, en voulant enterrer un des leurs le 17 septembre, ont commencé à creuser près des grottes autour du village : quand à peine ils avaient creusé 3 mètres, ils ont découvert cette grotte de 3 mètres de large avec des dizaines de corps et d’ossements. Les gendarmes de la région ont été prévenus : ils ont conseillé de ne pas toucher et de fermer la porte et ont dit qu’ils viendraient plus tard avec le procureur pour faire une enquête.

On prétend que ce cimetière appartiendrait à des Arméniens assassinés en 1915. Dans cette grotte se trouvait seulement une aiguière en pierre pour boire de l’eau, une quarantaine de crânes et des ossements. Il y avait aussi des trous creusés dans les murs d’un demi-mètre de profondeur. Après cette découverte, les récits concernant 300 Arméniens assassinés et enterrés massivement en 1915, ont refait surface. Les villageois affirment qu’ils ne savent rien et ils demandent qu’on fasse la lumière sur cette fosse commune.

C’est le journal kurde Ulkede Ozgur Gundem qui est à l’origine de l’information.

Selon l’édition de dimanche du journal la cave est désormais gardé par des soldats de la gendarmerie d’Akarsu qui ont pris des photographies. La presse venue dans la région pour s’informer s’est vu interdire l’accès au site. Aucune investigation n’a démarré et ce 5 jours après cette macabre découverte. Les gendarmes recherchent plutôt la personne qui a diffusé l’information aux journaux kurdes puisque même la Télévision kurde Roj TV en a parlé. (Veille média du Collectif VAN, 23 octobre 2006)

IHF Report on Turkey: A Minority Policy of Systematic Negation

The International Helsinki Federation for Human Rights (IHF), on October 10, 2006, published a 26-page briefing paper entitled Turkey: A Minority Policy of Systematic Negation.

The briefing paper discusses the legal basis for Turkey’s restrictive minority polices, its interpretation by authorities, and an abundant misuse of laws against minority members and individuals who seek to promote minority rights and protection. It also takes up case examples of how the rights of various ethnic, religious and linguistic minority groups - including the Kurds, the Armenians, the Greek, the Alevis, the Laz, the Circassians, and the Roma - are violated. In addition, the paper addresses the situation of sexual minorities in Turkey.

“When discussing Turkey’s possible membership in the European Union, the manner in which Turkey treats its minorities should constitute a central criterion in judging the country’s observance of human rights. Today, Turkey’s minority protection still falls seriously short of European standards. A policy that is characterized by the failure to recognize the mere existence of most minorities, continued legal prosecution of people who speak about minorities or historical facts about them, and the reluctance to solve basic problems faced by minorities, is unacceptable from a human rights point of view,” said Ulrich Fischer, president of the IHF.

Turkey continues to practice a policy of “Turkification,” which it adopted in the early 20th century. This policy amounts to a form of cultural assimilation that fails to recognize individuals’ rights to ethnic, national, and religious self-identification, and aims at forced assimilation with a Turkish identity. It encompasses several strategies whose rationale violates, in one way or another, internationally guaranteed standards for minority rights. These strategies still include: denying formal recognition of minority groups; hindering their access to the media; limiting their political participation; violating their freedom of expression (especially in their own language); impeding their freedom of religion; refraining from facilitating their freedom of movement and to choose their place of residence; and practicing or tolerating various other forms of direct and indirect discrimination.

Turkey bases its minority policies on the Treaty of Lausanne of 1923 and claims to be bound only by this treaty - which itself is entirely obsolete in light of current international standards for minority rights and protection. Moreover, while the treaty provides for protection for all non-Muslim minorities, all Turkish governments in the past more than 80 years have interpreted the treaty to guarantee protection only to three minority groups: the Armenian Orthodox Christians, the Greek Orthodox Christians, and the Jews. What is more, these groups are recognized only as religious minorities - not as ethnic.

While Turkey has no laws in place specifically addressing minority issues, an abundance of laws are misused against individuals who have sought to promote minority rights, or even to address the existence of minorities. These include inter alia the penal code, anti-terrorism legislation and laws regulating the operation political parties and other associations.

For example, addressing the issue of discrimination against minorities, or considering that Armenians in Turkey were victims of genocide, has been prosecuted under the penal code for “inciting enmity or hatred among the population” or “denigration of Turkishness.” Further, in 2005, Turkey’s largest teachers’ union, Egitim Sen, was closed down for defending the right to education in children’s mother tongues. In addition, the formal closure of the pro-Kurdish DEHAP and HAK-PAR parties are pending with the Constitutional Court for “creating minorities” and using prohibited languages in election activities.

Police continue to interfere in demonstrations and open-air meetings organized by Kurdish activists many of whom have stood trial for participating in them. Recent reforms that have lifted some language restrictions in broadcasting and education of minority languages have been clearly insufficient. By law, it is prohibited to use any other language but Turkish in political activities.

Legislation regulating the operation of religious minorities treats Muslim and non-Muslim religious communities in different ways and therefore amounts to a serious challenge to freedom of religion and religious tolerance. In practice, non-Muslim minorities enjoy restricted property rights, face interference in the management of their “foundations, ” and a ban on training their own clergy. But also Muslim minorities, such as the Alevis, for example, experience difficulties in having their places of worship recognized because authorities regard them as a cultural group, not religious. In addition, reports persist that all religious minority leaders remain under government surveillance.

While, under the Lausanne Treaty, non-Muslim religious minorities have the right to give language education in their own language, in practice the proper functioning of minority schools is hindered in several ways.

An old settlement act from 1934 explicitly discriminates against Roma (“itinerant gypsies”) by forbidding their settlement in Turkey. In addition, Roma are frequently treated as second-class citizens and therefore discriminated against in employment, housing, and in access to medical care.

In the 1980s and 1990s, more than 378,000 Kurds were displaced and more than 3,000 villages completely destroyed under the pretext of combating the PKK insurgency. Despite some legal steps and projects to ensure the return of IDPs, the measures taken so far are clearly insufficient and partially discriminatory.

Homosexuality is not illegal in Turkey but sexual minorities are exposed to various forms of discrimination and harassment. For example, groups promoting lesbian, gay, bisexual and transgender (LGBT) rights have faced difficulties in trying to register officially; they have been under the threat of closure; gay marches have been banned and police have failed to protect their participants against angry mobs; and a whole print run of a gay magazine was recently confiscated.

The IHF briefing paper Turkey: A Minority Policy of Systematic Negation is posted at
http://www.ihf-hr.org/documents/doc_summary.php?sec_id=3&d_id=4318 (under Recent Reports)

For more information:
Ulrich Fischer, IHF president, tel. +49-170-807 24 13
Henriette Schroeder, press officer, +43-1-408 88 22 or mobile +43-676-725 48 29

"La Liberté guidant le peuple" censurée dans des manuels turcs

Le ministère turc de l'Education a censuré des manuels scolaires comportant une reproduction de "La Liberté guidant le peuple", célèbre tableau du peintre français Eugène Delacroix sur lequel figure une femme aux seins découverts, révèlent les journaux turcs de vendredi.

Les éditeurs du manuel d'instruction civique et d'enseignement des droits de l'homme, destiné depuis cinq ans aux élèves de treize ans (CP1), ont dit avoir reçu une notification des autorités du ministère leur demandant de "retirer" la copie "à la page 65" de la toile de Delacroix (1798-1863), selon le journal Milliyet.

Le tableau de 1830 est exposé au musée du Louvre à Paris et met en scène la Révolution de juillet 1830 en France.

"Cette oeuvre est le symbole de la révolution française (...) et de ce fait n'est pas seulement le symbole de la France, mais de la démocratie", commente un éditorialiste du quotidien.

Celui-ci suggère ironiquement que les élèves soient interdits de visite des musées si l'on veut les protéger de la vue de seins dénudés.

"Qu'en pensez vous, doit-on interdire les enfants des plages ?", se demande le chroniqueur.

Özgür Bozdogan, le chef d'un syndicat d'enseignants, a qualifié la décision du ministère d'"inacceptable".

"Cela reflète la position du parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste, au pouvoir) envers l'enseignement et l'art", a-t-il dit, cité par Milliyet et un autre quotidien libéral, Radikal.

"Ce parti veut imposer sa propre façon de comprendre le monde dans les manuels", a-t-il dénoncé.

L'AKP est accusé depuis son arrivée au pouvoir en 2002 de vouloir faire s'effriter les principes laïques en Turquie musulmane. (AFP, 20 oct 2006)

RSF et Article 19 se déclarent contre le projet de loi sur le génocide

En France, l’Assemblée nationale a approuvé en première lecture un projet de loi qui aurait pour effet de criminaliser la négation du génocide arménien de 1915. Reporters sans frontières (RSF) et ARTICLE 19 ont tous deux appelé le Sénat français à rejeter la proposition parce qu’elle constitue une limite injustifiée à la libre expression.

La loi punirait la négation du génocide arménien de cinq ans de prison et d’une amende de 45 000 euros. La proposition parachève la reconnaissance par la France du génocide arménien par une loi adoptée en 2001.

RSF rejette cette mesure, au motif qu’elle tente de créer « une vérité historique officielle - pratique typique des régimes totalitaires ». L’organisation ajoute que la loi pourrait avoir des « conséquences incalculables pour tous les historiens, ainsi que pour la liberté de la presse ».

Par ailleurs, ARTICLE 19 « considère que toutes les lois qui interdisent la négation du génocide - y compris celles qui interdisent la négation de l’Holocauste - contreviennent aux garanties internationales de la liberté d’expression ». Selon ARTICLE 19, il est « illégitime pour l’État d’imposer un interdit tous azimuts de discussion de questions historiques ». Le groupe poursuit en affirmant que les lois qui interdisent le discours haineux constituent « un moyen plus approprié pour s’attaquer aux problèmes du racisme ».

Le vote de l’Assemblée nationale s’est tenu le même jour, 12 octobre 2006, que l’écrivain turc Orhan Pamuk se voyait décerner le prix Nobel de littérature pour 2006 (voir l’article ci-dessous). Pamuk risquait des poursuites en Turquie pour avoir abordé la question du meurtre de centaines de milliers d’Arméniens pendant la Première Guerre mondiale et de milliers de Kurdes dans les années qui ont suivi.

L’Initiative pour la liberté d’expression, dont le siège est à Istanbul, fait remarquer que, tandis que l’article 301 du code pénal turc criminalise l’acceptation du génocide arménien, le nouveau projet de loi français sur le génocide en criminalise la négation. L’organisation considère que le projet de loi français constitue la « négation de l’héritage de Voltaire, qui nous éclaire sur notre route ». (IFEX, 20 octobre 2006)

Rassemblement négationniste du Comité Talât Pacha à Paris

Une centaine de personnes se sont rassemblées samedi à Paris à l'appel d'organisations turques pour dénoncer la loi pénalisant la négation du génocide arménien et défendre "la liberté d'expression", a constaté l'AFP.

Les organisateurs de la manifestation, regroupés dans un comité Talât Pacha, en référence à Mehmet Talât, le principal responsable des massacres d'Arméniens durant la Première Guerre mondiale, sont restés absents du rassemblement qui s'est déroulé place de la Bastille.

Les manifestants ont brièvement déployé une banderole sur laquelle était écrit "il n'y a pas eu de génocide" avant de la ranger à la demande des forces de l'ordre, plus nombreuses que les manifestants.

Ils ont déployés des drapeaux turcs rouges et blancs sur les marches de l'opéra Bastille et entonné des slogans en français et en turc, dont "génocide - mensonge" et "Arméniens menteurs".
 
Les commentaires du Collectif VAN sur cette manifestation:

"Ceux qui sont opposés à la pénalisation du négationnisme du génocide arménien auraient été bien inspirés de passer samedi 21 octobre par la place de la Bastille à partir de 13h. Ils auraient vu à quel point leurs arguments ne résistaient pas à la réalité.

"En effet, plus d'une centaine de personnes, d'origine turque à en juger par les drapeaux fièrement arborés, s'est rassemblée sur les marches de l'Opéra-Bastille à Paris pour hurler son négationnisme puisqu'elle en a encore le droit : "Génocide? Mensonge!", "Arménie assassins", "non au génocide", "liberté d'expression", "Génocide non non non", "Devedjian enfoiré" en déployant une banderole : "Il n'y a jamais eu de génocide arménien" et en faisant le salut des Loups-Gris, groupe ultra-nationaliste turc... Les forces de l'ordre ont exigé le retrait des banderoles négationnistes.

"Les personnes présentes ont ensuite scandé "L'histoire aux historiens".

"Sans doute les manifestants présents se considèrent-ils comme des historiens car ils se permettent de dire qu'il n'y a pas eu de génocide arménien...

"Plus que jamais cette manifestation met en lumière à quel point la loi pénalisant le négationnisme est indispensable pour protéger les Français désirant vivre en harmonie avec les valeurs démocratiques, morales et humaines de la République." (AFP-VAN, 21 oct 2006)

Lawyers want Chirac charged with insulting Turkish identity

French President Jacques Chirac on Friday was targeted by a legal complaint filed from three Turkish lawyers a week after the French Parliament passed a bill to criminalize denying Armenian genocide claims.

While a moderate boycott against French goods is underway with the participation of several business and consumer groups, three attorneys in Ankara filed a complaint against Chirac for insulting Turkish identity and the republic, under controversial Article 301 of the Turkish Penal Code (TCK).

France, on Oct. 12, passed a bill to penalize denial of Armenian genocide claims with 106 votes in a session that more than 300 deputies were absent from. The bill came amidst already escalated tension between France and Turkey because of the former country's pressure on Turkey to recognize the Armenian claims.

Attorneys Cemal Emir, Esra Yayci and Gungor Tanriverdi applied to the Ankara Public Prosecutor's Office, claiming that the statements made by Chirac in Armenia insulted Turkish identity and the state.

Chirac, in Armenia earlier this month, told Armenian authorities that his country would pressure Turkey to "face its history." He didn't use the word "genocide" in his address but did say that Turkey should "face its past," adding that if it doesn't it will cause problems in Turkish-European Union relations.

However the French president last weekend pledged he wouldn't sign the controversial bill, a statement brushed aside both by the Turkish government and the opposition. Foreign Minister Abdullah Gul said that Chirac's remarks are not important alone, as the French state's attitude into should be taken into consideration.

"Chirac should stand trial and be punished for these groundless claims, which indicate that the European Union is involved with the plans made by the U.S. and Armenia 100 years ago to divide Turkey," said the case petition.

Calling on Chirac to prove the Armenian genocide claims, the petition said that it's easy to accuse the Turkish nation of ungrounded claims. "Chirac should read the history of his own country," said the petition. "The French are compared to roosters, and Chirac confirmed this image once again. The rooster is the only animal that can sing even when completely covered in sh--."

One of the attorneys, Cemal Emir, also faxed a message to the French Parliament saying that the Armenian "genocide" is a lie. "So, tell your judges and prosecutors to try and punish me," said the fax. "If you think that you can try 80 million people, start with me."

The attorneys also called on the public to send protest messages to the French Parliament. (The New Anatolian, 21 October 2006)

Appel au boycott contre les programmes audiovisuels français

L'instance turque de supervision des médias audiovisuels a appelé jeudi les chaînes de télévision et les radios à boycotter les programmes français en riposte à une proposition de loi française réprimant la négation du caractère génocidaire des massacres d'Arméniens de 1915-1917.

Le Conseil supérieur de la radio et de la télévision (RTÜK) "recommande" dans un communiqué aux réseaux audiovisuels de ne pas diffuser de programmes français tant que la France n'aura pas complètement abandonné la proposition de loi, approuvée la semaine dernière par l'Assemblée nationale.

Ce texte "est une grande injustice contre l'histoire du peuple turc et vise à ruiner l'amitié turco-française", affirme le RTÜK.  (AFP, 19 oct 2006)

L'OSCE critique le vote des députés français sur le génocide arménien

Un responsable de l'OSCE a critiqué, au nom de "la liberté d'expression", le vote des députés français d'un texte sur le génocide arménien en Turquie et demandé aux sénateurs de le rejeter.

Miklós Haraszti, représentant pour la liberté des médias à l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a indiqué dans un communiqué reçu jeudi, avoir envoyé une lettre en ce sens au président du Sénat français, Christian Poncelet.

"Je prends note des intentions humanitaires des députés ayant soutenu la proposition. Cependant, l'adoption de cet amendement soulève de graves questions concernant les normes internationales de la liberté d'expression", relève M. Haraszti, un ancien dissident anti-communiste en Hongrie.

Au nom des mêmes principes, il "demande à nouveau à la Turquie d'abroger l'article 301 du Code pénal sur +l'insulte à l'identité turque+, que les procureurs turcs ont utilisé à maintes reprises dans le cadre du débat sur le génocide arménien".

L'OSCE est un forum Est-Ouest, regroupant 56 pays de l'Amérique du Nord à l'Amérique centrale, qui tente de promouvoir la démocratie et les droits de l'Homme et de désamorcer les conflits - en particulier dans les Etats issus de l'ex-URSS.

"Le fait de criminaliser des déclarations et la sévérité des sanctions empièteraient sur la liberté éditoriale en France. Et l'adoption de cet amendement dans une nation ayant une tradition ancienne de liberté d'expression pourrait créer un précédent pour d'autres pays de l'OSCE", ajoute Miklos Haraszti. (AFP, 18 oct 2006)

Le Parlement turc dénonce le vote des députés français

Le Parlement turc a dénoncé mardi lors d'une séance spéciale le vote par les députés français d'un texte sur le "génocide arménien de 1915", qui a suscité la colère d'Ankara.

"L'adoption de cette proposition de loi a porté un coup sévère aux relations turco-françaises", a réaffirmé le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül dans son discours.

Le chef de la diplomatie a averti que si elle prenait effet de loi, les liens bilatéraux seraient "irréparablement endommagés dans les domaines économiques, politiques et de la sécurité".

La Turquie s'est indignée du vote jeudi dernier par les députés français d'une proposition de loi sanctionnant la négation du "génocide arménien" de peines allant jusqu'à un an de prison et 45.000 euros d'amende.

Le gouvernement d'Ankara a promis de mettre en oeuvre une série de représailles sur le détail desquelles il est jusqu'à présent resté muet.

En France, le texte doit être soumis aux sénateurs puis aux députés en seconde lecture avant d'être définitivement adopté. Le gouvernement français et le président Jacques Chirac s'en sont démarqués.

"La France perdu sa position privilégiée en Turquie (...) à cause de simples visées électoralistes" à quelques mois de la présidentielle de 2007 en France, a affirmé M. Gül, estimant que le texte controversé était incompatible avec les normes démocratiques de l'Union européenne.

"On nous demande d'un côté d'élargir la liberté d'expression chez nous mais de l'autre côté la France adopte une proposition qui bafoue cette liberté", a dit M. Gül.

Le ministre a profité de l'occasion pour réaffirmer la position turque sur les événements survenus dans les dernières années de l'Empire ottoman, auquel a succédé en 1923 la République de Turquie.

Des membres de l'opposition ont également pris la parole, critiquant le "laxisme" du gouvernement.

"Le gouvernement reste timide sur les représailles" contre la France, a ainsi estimé Onur Öymen du parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate).

Sükrü Elekdag, un autre membre du CHP et ancien ambassadeur, a réclamé qu'en riposte à la politique "hostile" de l'Arménie voisine, les autorités renvoient quelque 70.000 Arméniens travaillant au noir en Turquie.

Dans une déclaration finale, les groupes parlementaires ont déclaré que "le peuple turc n'a pas à avoir honte de son histoire", et que l'attitude de l'Assemblée française "ouvrira des plaies béantes dans les relations politiques, économiques et militaires franco-turques".

Des associations de consommateurs ont appelé les Turcs à boycotter les marques françaises. Les milieux d'affaires ont invité à la modération pour ne pas nuire aux intérêts des 65.000 personnes employées par les entreprises françaises implantées sur le sol turc.

La Turquie est un gros marché pour la France, avec des échanges chiffrés l'an dernier à 8,2 milliards d'euros.

Un boycott officiel n'est pas d'actualité, mais l'exclusion des firmes françaises des contrats publics est envisagée. Le chef du patronat français, Mme Laurence Parisot, a jugé mardi la situation "inquiétante" pour les entreprises françaises en Turquie. (AFP, 18 oct 2006)

Aznavour prend ses distances avec le vote de l'Assemblée

Champion de la cause arménienne et vedette de la chanson internationale, Charles Aznavour a pris ses distances mardi à La Havane avec le vote en première lecture par le parlement français d'une loi réprimant la négation du génocide arménien.

Interrogé sur ce point lors d'une conférence de presse au terme de son séjour dans la capitale cubaine, le chanteur français d'origine arménienne a estimé que "la loi contre le négationisme devrait être votée pour tous les crimes et non pas particulièrement pour les Arméniens, parce que sinon cela fait un drôle d'effet".

"Je suis ravi qu'on y ait pensé, mais j'ai quand même, comme vous le voyez, une certaine restriction, parce que j'ai l'impression qu'on oublie d'autres génocides", a-t-il ajouté.

Charles Aznavour, 82 ans, concluait mardi un séjour de dix jours consacré à l'enregistrement d'un nouvel album réalisé avec le pianiste virtuose et compositeur cubain Jesus "Chucho" Valdes.

A propos d'Orhan Pamuk, l'écrivain turc lauréat du prix Nobel 2006 de littérature, Charles Aznavour s'est déclaré "d'abord heureux qu'un auteur lointain recoive cet honneur".

"D'autre part, je ne peux qu'être heureux que ce soit lui, car il est envers et contre tout justement dans la bonne direction pour la possibilité de la reconnaissance du génocide arménien" par la Turquie, a-t-il ajouté. (AFP, 17 oct 2006)

Appels au boycott des marques françaises en Turquie

Le vote par les députés français d'une proposition de loi punissant la négation du génocide arménien a suscité en Turquie de multiples appels aux boycott des produits français, tandis que le gouvernement restait muet sur la riposte commerciale qu'il envisage. L'Union des consommateurs de Turquie a annoncé vendredi un boycott des produits français au lendemain de l'adoption par l'Assemblée nationale française du texte.

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Istanbul devant le consulat de France pour dénoncer le vote en première lecture à l'Assemblée nationale française d'une proposition de loi pénalisant la négation du génocide arménien. Une première manifestation a été organisée par un petit parti de gauche nationaliste sous l'oeil vigilant des policiers anti-émeutes déployés dans le quartier de Beyoglu, dans le centre-ville. Les manifestants brandissant des drapeaux turcs ont appelé les Turcs à ne plus acheter les produits français. Un deuxième groupe de manifestants, rassemblées à l'appel d'une organisation ultra-nationaliste, a conspué le vote des députés français et accusé le gouvernement turc de "laxisme".

L'association de défense des consommateurs a indiqué qu'elle s'en prendrait d'abord aux produits pétroliers de Total qui dispose de 500 stations service en Turquie et comptait présenter chaque semaine un appel au boycott des produits d'une nouvelle entreprise française et ceci jusqu'au retrait de la proposition de loi ou l'annulation du texte.

"A partir d'aujourd'hui, chaque semaine nous allons boycotter une marque française et montrer notre réaction dans un langage que la France peut comprendre", a lancé le président de l'Union Bülent Deniz.

En 2005, les échanges entre la France et la Turquie ont atteint plus de huit milliards d'euros. Les importations françaises en Turquie ont représenté 4,7 mds d'euros.

L'Union des commerçants d'Ankara a décidé d'afficher sur des panneaux dans la capitale les produits français qui seront boudés par les clients, notamment les parfums et cosmétiques, a indiqué son président Mehmet Yiginer.

A travers la Turquie, des unions de commerce et d'hommes d'affaires ont exhorté leurs concitoyens à ne pas acheter les marques françaises.

Le gouvernement turc qui a annoncé jeudi par la voix de son ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül qu'il mettrait en oeuvre "d'une manière sérieuse et pondéré toutes les mesures considérées" contre la France n'a pas précisé les détails de cette action.

De l'avis général, l'exclusion des sociétés françaises de plusieurs gros contrats publics comme l'armement et l'énergie semble la manière la plus appropriée pour représenter la colère d'Ankara.

Tout comme la presse libérale, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a tenté de calmer l'ire des Turcs et a appelé à ne pas lancer dans une campagne, qui finalement, en raison de l'interactivité des économies nuirait plus aux Turcs qu'aux Français.

"Qu'allons-nous gagner ou perdre à boycotter des produits? (...) Nous devrions considérer cela avec beaucoup de précaution", a dit vendredi M. Erdogan en précisant que son gouvernement procèderait "avec calme".

Quelque 250 entreprises françaises font depuis de longues années des affaires en Turquie comme le géant automobile Renault qui a une usine à Bursa (nord-ouest).

Un drapeau turc géant a été hissé sur le complexe jeudi pour montrer que cette marque française emploie essentiellement des ouvriers turcs.

Le directeur d'Alcatel en Turquie, Lütfü Yenel, s'est dit "stupéfait" d'être considéré comme français alors que ses 330 employés sont tous Turcs. "La France ne dispose que d'une part de 10% dans notre entreprise" a-t-il dit au journal Vatan.

Des initiatives plus personnelles ont aussi été signalées: Süleyman Saribas, un député conservateur, a demandé au Parlement de lui échanger son véhicule officiel de marque Peugeot pour une autre marque, affirmant avoir "honte de circuler dans une voiture française".

Toutefois, dimanche, les consommateurs étaient invités à tempérer leur réaction contre la France. Après de premières vives réactions, l'ambiance était un peu plus dimanche pour une approche rationnelle quant aux représailles contre les produits français. "Il faut très bien fixer la dose du boycott des biens français", a estimé le vice-président de la puissante Union des chambres de commerce et bourses de Turquie (TOBB), Hüseyin Üzülmez. "Il ne faut pas exagérer dans la réaction", a-t-il dit, exhortant les consommateurs à "agir avec raison", selon l'agence Anatolie.

Le président du Conseil des chambres de commerce et d'industrie Nafi Güral s'est fait l'écho de ces propos en appelant les Turcs à agir plutôt avec la tête que le coeur. "Pour protester contre la France, le boycott n'est peut-être pas une décision logique mais sentimentale", a-t-il affirmé. (AFP, 15 oct 2006)

Controversée sur l'entretien entre Chirac et Erdogan

Le président français Jacques Chirac a réaffirmé samedi au Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan le nécessaire devoir de mémoire turc et l'inutilité du texte voté par les députés français sur le génocide arménien, a indiqué dimanche la présidence.

Confirmant que M. Chirac avait téléphoné à M. Erdogan, ses services n'ont toutefois pas confirmé que M. Chirac lui avait exprimé ses "regrets" au sujet de cette proposition de loi sanctionnant tout déni en France du génocide arménien.

"M. Chirac m'a fait part ce (samedi) matin de ses regrets et indiqué qu'il me donnait raison" quant à la forte réaction de la Turquie qui a menacé la France de représailles économiques, a dit samedi soir M. Erdogan, cité par l'agence Anatolie.

M. Chirac lui a redit ce qu'il avait dit à Erevan lors de sa visite en Arménie achevée le 1er octobre, interrogé sur les propos du chef de gouvernement turc, a expliqué la présidence.

A Erevan, M. Chirac avait estimé que la proposition de loi socialiste relevait "plus de la polémique que de la réalité juridique", la législation française actuelle étant à ses yeux suffisante. (AFP, 15 oct 2006)


Orhan Pamuk dénonce le projet de loi français

L'écrivain Orhan Pamuk, lauréat du prix Nobel de littérature 2006, a dénoncé vendredi la proposition de loi française pénalisant la négation du génocide arménien, expliquant que c'est porter atteinte à la "tradition de pensée libérale et critique" de la France.

"Ce que les Français ont fait est une erreur", a déclaré M. Pamuk à la chaîne de télévision turque NTV depuis New York, un jour après le vote de la loi en première lecture à l'Assemblée nationale (chambre basse du parlement), provoquant la colère d'Ankara.

"La France a une très vieille tradition de pensée libérale et critique et j'ai été influencée par elle et (j'ai) appris beaucoup d'elle", a-t-il dit.

"Mais la décision qu'ils ont prise constitue une interdiction. Cela ne correspond pas à la tradition française de libéralisme".

M. Pamuk a lui même été poursuivi en Turquie plus tôt cette année pour avoir contesté la ligne officielle à propos des massacres des Arméniens pendant la Première Guerre mondiale sous l'empire Ottoman, dont Ankara dément farouchement qu'il s'agisse d'un génocide.

Le procès a été annulé pour des raisons techniques, mais a conféré à M. Pamuk la réputation de "traître" dans les cercles nationalistes turcs. (AFP, 13 oct 2006)

Les députés français ont adopté la  loi sur la négation du génocide arménien

Les députés français ont adopté jeudi en première lecture une proposition de loi rendant passible de prison la négation du génocide arménien, suscitant immédiatement la colère d'Ankara et la réprobation de Bruxelles.

Ce vote porte un "coup dur" aux relations franco-turques, a assuré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué, selon lequel la France "perd malheureusement sa position privilégiée au sein du peuple turc". Avant le vote, la Turquie avait brandi la menace de représailles économiques.

Il a été aussi critiqué par la Commission européenne, selon laquelle ce texte peut "empêcher le dialogue pour la réconciliation" entre la Turquie et l'Arménie. Bruxelles y voit en outre un obstacle au dialogue avec la Turquie au moment où celle-ci frappe à la porte de l'Europe.

Le gouvernement français s'est aussi distancé du texte, qu'il ne soutenait pas. Le Premier ministre Dominique de Villepin a estimé que ce n'était "pas une bonne chose que de légiférer sur les questions d'histoire et de mémoire". Et le ministère des Affaires étrangères a rappelé que la France restait "très attachée au dialogue avec la Turquie".

Mais les députés français ont passé outre les mises en garde sur une crise avec la Turquie pour adopter jeudi matin ce texte prévoyant que toute personne niant la réalité du génocide arménien de 1915 sera punie d'un an de prison et d'une amende de 45.000 euros.

Déposée par l'opposition socialiste, la proposition a été adoptée à une large majorité: 106 voix pour et 19 contre. Quarante-neuf députés du parti UMP au pouvoir (droite) ont voté oui, ainsi que 40 élus du Parti socialiste (PS).

La majorité des 577 députés étaient cependant absents au moment du vote, salué par des applaudissements.

Ce texte complète une loi de 2001 qui avait déjà marqué la reconnaissance du génocide arménien.

Lors des débats, le député du parti au pouvoir UMP Patrick Devedjian, d'origine arménienne, a accusé la Turquie "d'exporter le négationnisme dans notre pays" en organisant des manifestations en France.

La communauté d'origine arménienne, estimée à 500.000 personnes, représente un électorat non négligeable à quelques mois de l'élection présidentielle du printemps 2007 en France.

Le débat a eu lieu en présence de sept députés turcs invités par le président de l'Assemblée nationale Jean-Louis Debré -opposé à l'adoption du texte- et installés dans la tribune présidentielle. Ils se sont éclipsés en silence après le vote.

Des membres de la communauté arménienne, présents dans les tribunes du public, ont eux laissé éclater leur joie.

Le vote de jeudi ne signifie cependant pas que la loi va forcément entrer en vigueur: le texte doit encore être adopté par le Sénat (chambre haute du Parlement), avant une deuxième lecture.

Les groupes politiques pourraient alors décider de ne pas l'inscrire à l'ordre du jour afin de ne pas envenimer les relations avec Ankara.

A l'Assemblée, le texte a divisé les partis au-delà du clivage gauche/droite.

Erevan se félicite du vote des députés français

L'Arménie s'est félicitée jeudi de l'adoption par les députés français d'une proposition de loi rendant passible de prison la négation du génocide arménien, estimant qu'il s'agissait d'"une réaction naturelle" à la politique "agressive" de "déni" de l'Etat turc.

"L'adoption aujourd'hui par l'Assemblée nationale française de cette proposition de loi est une continuation naturelle de la défense constante, et par principe, des droits et valeurs humaines et historiques" par la France, a déclaré le ministre arménien des Affaires étrangères Vartan Oksanian dans un communiqué.

"Cette décision est également une réaction naturelle au déni intensif, agressif et officiel du génocide arménien par l'Etat turc", a ajouté le chef de la diplomatie arménienne.

Les Turcs "ont entrepris une attaque planifiée, préméditée contre la vérité", a critiqué le ministre arménien à l'adresse des Turcs.

Bruxelles regrette le vote sur la négation du génocide arménien

La Commission européenne a regretté jeudi le vote en première lecture d'une proposition de loi du parlement français rendant passible de prison la négation du génocide arménien, estimant qu'elle "empêcherait le dialogue pour la réconciliation" entre la Turquie et l'Arménie.

"Cette loi n'est pas encore entrée en vigueur mais le commissaire Rehn a clairement dit ces derniers jours, qu'au cas où elle serait adoptée, elle empêcherait le dialogue nécessaire à la réconciliation", a déclaré Krisztina Nagy, porte-parole du commissaire à l'Elargissement, Olli Rehn.

"C'est très important de voir qu'il y a une ouverture en Turquie pour mener ce débat", a ajouté Mme Nagy.

"Le commissaire n'a pas l'intention de s'ingérer dans les affaires françaises, néanmoins il considère que dans cette affaire spécifique, il y a une dimension qui concerne les relations entre l'UE et la Turquie", a-t-elle continué.

"Les incompréhensions mutuelles ne sont déjà pas faciles à surmonter", a écrit M. Rehn jeudi dans le quotidien français Libération, estimant qu'avec cette loi, le dialogue était "aujourd'hui menacé" entre l'UE et la Turquie, qui a commencé en octobre 2005 des négociations d'adhésion à l'UE.

Tollé en Turquie après le vote français sur le génocide arménien

L'adoption jeudi par les députés français d'une proposition de loi punissant la négation du génocide arménien a provoqué une levée de boucliers en Turquie, qui récuse catégoriquement ce qualificatif pour désigner les massacres commis aux dernières années de l'empire ottoman.

Pour le ministère turc des Affaires étrangères, le vote à une large majorité du texte proposé par l'opposition socialiste a asséné un "coup dur" aux relations franco-turques.

"Les relations turco-françaises ancestrales (...) se sont vu infliger aujourd'hui un coup dur par les démarches irresponsables de certains politiques français au sujet d'allégations infondées", a souligné le ministère dans un communiqué.

"Avec ce projet de loi, la France perd malheureusement sa position privilégiée au sein du peuple turc", ajoute le texte.

Ankara avait averti par la voix de ses dirigeants, et notamment le chef de la diplomatie Abdullah Gül, qu'une adoption de la loi aurait pour effet d'exclure des firmes françaises de marchés potentiellement fructueux en Turquie.

La Turquie qui a entamé en 2005 de difficiles négociations d'adhésion à l'Union européenne devant durer dix, voire 15 ans, estime que le texte français, qui doit encore être adopté par le Sénat, avant une deuxième lecture, est une entorse à la liberté d'expression.

"A une période où l'on conseille (à la Turquie) de renforcer davantage la liberté d'expression, l'adoption de ce texte en France constitue un double langage", selon le ministère turc.

"La crédibilité des Etats passe avant tout par le respect des principes qu'ils professent", ajoute le communiqué.

Le président du parlement turc Bülent Arinç s'est joint aux multiples critiques en dénonçant une attitude "hostile" envers la Turquie.

"C'est une décision honteuse", de nature à "endommager globalement" les relations bilatérales, a-t-il estimé.

La Turquie est un partenaire commercial privilégié de la France qui est son 5è fournisseur avec 4,7 milliards d'euros d'exportations. Les échanges se sont chiffrés en 2005 à 8,2 mds d'euros.

En 2001 déjà, le vote par les députés français d'une loi reconnaissant le caractère génocidaire des massacres d'Arméniens avait suscité l'ire d'Ankara.

Plusieurs entreprises françaises comme Thomson ou Alcatel avaient alors été exclues d'appels d'offres publics.

Les chances des sociétés françaises de remporter de lucratifs contrats publics pourraient se voir compromises, comme par exemple la construction de trois centrales nucléaires pour un montant d'environ 4 milliards d'euros.

Un projet Airbus est d'autre part actuellement à l'étude avec la compagnie aérienne nationale Turkish Airlines.

Depuis plus d'une semaine, des manifestations ont été organisées à travers la Turquie pour dénoncer le projet sur le dossier arménien, une question très sensible en Turquie malgré des premiers débats académiques.

De nombreuses associations d'hommes d'affaires ont appelé à un boycott des produits français, tandis que des personnalités ont exprimé leur intention de se rendre en France pour nier le génocide arménien, afin de protéger la liberté d'expression. )

Le patriarche arménien de Turquie dénonce le vote français

Le patriarche arménien de Turquie Mesrob II a critiqué jeudi l'adoption par l'Assemblée nationale française d'une proposition de loi réprimant pénalement la négation du caractère génocidaire des massacres d'Arméniens survenus sous l'empire ottoman.

La patriarche a estimé que l'attitude de la France "sabotait" les efforts de dialogue entre les Turcs et les Arméniens et a exprimé la crainte de représailles à l'encontre la communauté arménienne de Turquie, forte de quelque 80.000 membres.

"Les Français, qui ont dans le passé placé divers obstacles sur la voie de la Turquie vers l'adhésion à l'Union européenne, ont à présent porté un coup sérieux au dialogue déjà limité entre la Turquie et l'Arménie", a-t-il déclaré dans un communiqué cité par l'agence de presse Anatolie.

"Cette proposition de loi va faire le jeu des nationalistes extrémistes et des groupes racistes aussi bien dans la société turque qu'arménienne", a-t-il ajouté.

Mesrob II a appelé les médias à faire la distinction entre les Arméniens de Turquie, dont les représentants se sont opposés à l'initiative française, et la diaspora arménienne en France, qui a poussé à son adoption.

"Les Arméniens de Turquie se sentent sérieusement sous pression en raison de cette proposition de loi", a-t-il estimé. "C'est pourquoi nous avons demandé au gouvernement d'Istanbul d'assurer la sécurité des églises et des écoles de la minorité". (AFP, 12 oct 2006)

Manifestation des Libanais arméniens contre les troupes turques

Des milliers de Libanais d'origine arménienne ont manifesté jeudi contre la présence de troupes turques au sein de la Force des Nations unies au Liban (Finul), dénonçant le "génocide" arménien.

Des responsables politiques et religieux arméniens ont également participé à la manifestation, sur la place des Martyrs, au centre de Beyrouth.

Les manifestants ont dénoncé le déploiement de troupes turques au Liban sud, le qualifiant "d'insulte à la mémoire collective du peuple arménien", en brandissant des drapeaux arméniens, libanais mais aussi français.

Les députés français ont adopté jeudi en première lecture une proposition de loi rendant passible de prison la négation du génocide arménien, suscitant immédiatement la colère d'Ankara et la réprobation de Bruxelles.

"Génocide, massacre, déportation: la définition turque de la paix", pouvait-on notamment lire sur une banderole brandie par les manifestants, issus de la communauté arménienne du Liban forte d'environ 140.000 personnes.

"Ce qu'a fait la France est une très bonne chose", a déclaré un manifestant, se présentant comme Taurus. "Le gouvernement libanais devrait agir de même au lieu d'accueillir les troupes turques", a-t-il ajouté.

Le président français Jacques "Chirac est sur la bonne voie", a ajouté un organisateur de la manifestation, Sakis Katchadorian.

Les premiers soldats turcs de la Finul renforcée sont arrivés mardi à Beyrouth. Au total, Ankara déploiera environ 700 soldats, marins compris, dans le cadre de la Finul, chargée de consolider la trêve survenue le 14 août entre Israël et le Hezbollah libanais après un mois de violents combats. (AFP, 12 oct 2006)

Communiqué du MRAX sur la loi française sanctionnant la négation

Ce jeudi 12 octobre 2006, l’Assemblée nationale française a adopté une proposition de loi sanctionnant la négation du génocide des arméniens. Ainsi, malgré les pressions et menaces de rétorsion économiques et diplomatiques d’Ankara, la France a le courage de la cohérence, dans la droite ligne de la reconnaissance du génocide des arméniens, qu’elle avait déjà exprimée jadis. La France décide ainsi qu’il n’est pas admissible – dès lors qu’un génocide est reconnu dans toutes ses composantes, en ce compris dans l’incitation à la haine raciste qui le rend possible – qu’on puisse impunément le nier, le justifier, le minimiser grossièrement ou chercher à le justifier, sans, d’une manière ou d’une autre, cautionner les idées de haine qui ont rendu possible ce massacre.

Mais qu’en est-il en Belgique ? Le MRAX regrette que le débat semble être encore et toujours en panne : pour rappel, aux termes des débats parlementaires des mois de mai-juin 2005 portant sur un projet de loi modifiant la loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l'approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la seconde guerre mondiale, la Ministre de la Justice a chargé la Commission interministérielle de droit humanitaire de la question de la répression pénale du négationnisme en Belgique, aux fins de remettre un avis sur les implications multiples posées par une éventuelle modification de ladite loi de 1995.

Sous peine de penser qu’il s’agissait d’une manœuvre malignement opportune pour botter en touche le débat à quelques mois des échéances communales, le MRAX en appelle une nouvelle fois à la responsabilité politique, pour que les exemples des démocraties qui nous entourent percolent jusqu’en Belgique : pendant que la France assume sa position sur le négationnisme, les partis politiques hollandais, tant de majorité que d’opposition, excluent de leurs rangs les candidats refusant de reconnaître le génocide des arméniens.

Le MRAX tient à rappeler sa position de principe : dès lors qu’aucun parti politique démocratique ni association oeuvrant en matière de droits fondamentaux, ne demandent aujourd’hui l’abrogation de la loi du 23 mars 1995 réprimant le seul négationnisme du génocide des juifs pour bien légitimement ne pas adresser à l’opinion publique un message extrêmement négatif en matière d’antisémitisme, le MRAX demande, par égalité de traitement, l’élargissement de la loi de 1995 au génocide des Arméniens commis par le régime jeune-turc ottoman pendant la première guerre mondiale et le génocide des Tutsis commis par le régime hutu power rwandais en 1994.

De manière générale, au sortir de la dernière campagne électorale communale éprouvante qui a vu plusieurs partis politiques privilégier ici ou là la « carte ethnique » sur la « carte éthique », le MRAX souligne que la lutte toujours indispensable contre l’extrême droite « classique », représentée par les caciques du Vlaams Belang ou du Front National, ne suffit pas.

Le MRAX appelle solennellement l’ensemble des partis démocratiques à faire preuve, à l’égard de leurs élus et anciens candidats, présents et à venir, de la plus grande vigilance contre toutes les formes d’extrémisme, des « loups gris » aux négationnistes, des islamistes aux homophobes qui ne s’en cachent pas. (Mrax, 12 octobre 2006)

La Fédération arménienne dénonce les menaces "irrationnelles" d'Ankara

La fédération euro-arménienne a dénoncé mercredi le "discours irrationnel" de la Turquie en assurant que la menace d'Ankara d'imposer des sanctions économiques contre la France en cas d'adoption d'une nouvelle loi sur le génocide arménien était "illusoire".

"Les chiffres officiels que nous apportons démentent ce discours irrationnel et montrent que la menace de boycott est illusoire", a assuré dans un communiqué Laurent Leylekian, directeur exécutif de cette fédération qui regroupe de nombreuses associations représentant la diaspora arménienne en Europe.

"Avec l'union douanière (entre la Turquie et l'UE), les économies sont à ce point intégrées que la Turquie serait dans l'incapacité de mettre en oeuvre une telle menace même si elle le souhaitait", a-t-il ajouté.

Selon la fédération, les représailles annoncées par Ankara lors du vote de la première loi française qui a reconnu le génocide arménien en 2001 n'avaient "aucunement" affecté les échanges entre la France et la Turquie.

Les échanges commerciaux entre les deux pays ne cessent d'augmenter depuis dix ans, a-t-elle ajouté. La France est le 5ème fournisseur de la Turquie avec 4,7 milliards d'euros d'exportations en 2005. (AFP, 11 oct 2006)

Les législateurs turcs enterrent un projet sur l'Algérie

Les députés turcs ont décidé mercredi de reporter sine die l'adoption de deux lois qualifiant de génocide et pénalisant la négation des massacres commis en Algérie par la France, a-t-on indiqué de source parlementaire.

Les propositions, en riposte à un projet de loi français punissant la négation du génocide arménien, ont été renvoyées à une sous-commission lors d'une longue séance de la commission de la Justice.

"Nous ne devons pas nous abaisser au niveau de la France. Nous devons éviter cette erreur d'écrire l'histoire avec des décisions parlementaires", a affirmé le député Mehmet Dulger, du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir), durant le débat en commission.

Ibrahim Özdogan, élu du Parti de la mère patrie (Anap, libéral) et co-auteur de l'une des propositions de loi examinées par la commission, a insisté sur le fait que les pays européens devaient repenser les massacres survenus au cours de leur passé colonial.

"Le meurtrier s'est installé dans le fauteuil du juge", a-t-il déclaré.

La presse et de nombreux hommes politiques, dont le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, s'étaient opposés aux projets.

"On ne nettoie pas la saleté avec de la saleté", a ainsi estimé M. Erdogan. (AFP, 11 oct 2006)

L'Association allemande contre les génocides soutient le projet de loi

Ali Ertem, le président turc de l'Association allemande de lutte contre les génocides se prononce clairement en faveur du vote d'une loi pénalisant la négation du génocide arménien : "le Parlement français avec son projet de loi vise à protéger le peuple arménien victime de génocide : ça n'a aucun rapport avec la limitation de la "liberté de penser".

Communiqué :

A l'opinion publique démocratique, et à ceux qui en Turquie sont respectueux des droits de l'homme

La possibilité de se défendre est le fondement principal des droits de l'homme pour les peuples qui subissent injustement un génocide, qui sont en butte à des menaces et insultes, des agressions physiques, des calomnies et des moqueries.

La loi en France pour le peuple arménien est une démarche juste et pertinente et doit être soutenue, même si c'est une mesure tardive.

Dès que les peuples ayant subi un génocide trouvent un écho favorable en cherchant à faire reconnaître leurs droits et obtenir justice, les autorités de la République turque se mettent à paniquer, particulièrement lorsqu'il s'agit des Arméniens, des Assyriens ou des Grecs. Ces responsables deviennent hystériques.

Ce qui est clair, c'est qu'aussi longtemps que la République turque ne mettra pas fin à la négation du génocide commis contre les hommes dans son histoire, elle ne sera pas guérie de cette maladie qui s'aggrave de plus en plus.

Sous les ordres du Bureau Spécial de guerre, cette fois-ci c'est Ayse Eski qui prend la tête d'un deuxième "débarquement de Talaat Pacha". Ceci met en lumière le négationnisme de la République Turque et le raisonnement de sa tête malade.

En mai, la réaction des autorités de la République turque a été particulièrement hystérique à l'encontre de l'initiative du parlement français voulant inclure le peuple arménien dans la loi défendant les peuples ayant subi un génocide.

Les menaces et les chantages ont été innombrables. La Turquie avait presque décrété une mobilisation "civile", pour la négation d'un passé génocidaire : en France, des pages entières de journaux à grand tirage avaient été achetées en dépensant des sommes considérables.

Les autorités de la République turque essaye d'interdire la liberté de penser dans les limites de leurs moyens :elles sont tombées dans une situation tragi-comique en décrétant que l'initiative visant à défendre les victimes de génocide, contre les calomnies racistes et les agressions physiques "'était un anéantissement de la liberté de penser".

A la fin, la décision du parlement français de remettre le projet de loi à une date ultérieure avait été présentée et annoncée comme "une grande victoire" de la Turquie.

Moins de trois mois après, la Turquie se trouvait ébranlée par le rapport sur la Turquie du Parlement européen : avec la même hystérie et les mêmes méthodes, les autorités turques ont réussi à faire retirer la reconnaissance du génocide arménien comme condition d'adhésion à l'Union européenne.

"Une nouvelle victoire" à été remportée. La joie de cette terrible "réussite" n'était pas consommée que le Parlement français a remis à l'ordre du jour, la loi de mai 2006

En Hollande et en Belgique les négationnistes d'origine turque ont été exclus des listes électorales.

C'est un autre front de cette guerre interminable. Maintenant les autorités turques, menacent la France (en réalité c'est le peuple arménien qui est menacé) en ces termes : "la population peut échapper au contrôle". Elles accusent le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas de " légèreté" parce qu'il a refusé d'accepter dans son administration des négationnistes.

Ce genre de réactions ne peut pas provenir de quelqu'un de sérieux ayant une expérience de l'administration de l'Etat, ni d'un intellectuel qui s'inquiète de l'avenir de son peuple et de son pays.

Peu importe quelle est sa place dans la société, un homme de bon sens devrait savoir que le Parlement français avec son projet de loi, vise à protéger le peuple arménien victime de génocide, et que ça n'a aucun rapport avec la limitation de la "liberté de penser".

Entre les Nazis qui disent "Auschwitz est une invention juive, c'est un mensonge" et les Ittihatistes qui disent "Soi-disant génocide arménien", il n'y a aucune différence qualitative. La négation d'un génocide, c'est la continuité du génocide.

Empêcher les Néonazis et les Neo-ittihatistes d'insulter, calomnier, faire des menaces, du chantage et des agressions physiques, ce n'est pas "empêcher la liberté de penser".

En défendant résolument la liberté de penser, nous invitons les intellectuels à éviter ce piège, et à ne pas soutenir l'amalgame de la République Turque.

Tant que cette mentalité fascisante ittihatiste, niant son passé génocidaire ne changera pas, ni la question kurde, ni l'annexion de Chypre, ni les généraux soi-disant laïcs, adeptes du Coup d'Etat et de leurs habitudes de brigandage, ne peuvent disparaître.

Si la République turque veut vivre en paix avec la famille de l'humanité, elle doit reconnaître le génocide et demander pardon aux peuples Arménien, Assyrien et Grec, et elle doit cesser les interventions génocidaires contre la vie des peuples qui ne sont pas d'origine turque en commencent par les Kurdes.

Conseil d'administration de l'Association des Opposants au Génocide. (Veille-Media du Collectif VAN, 12 octobre 2006)

CGD Calls IFJ to React Against French Bill

Turkey's Contemporary Journalists Association (CDG) chairman Ahmet Abakay has appealed for the International Federation of Journalists (FIJ) to act against a draft law criminalizing the denial of the "Armenian Genocide" which will be debated in the French Parliament on October 12.

If the law is passed, persons who deny the "Armenian Genocide" proposed to be taken place between 1915 and 1918 in Anatolia marking the end of the Ottomon Empire are to be sentenced to a year in prison and fined 45,000 Euro in France.

Addressing a letter to IFJ Secretary General Aidan White, CGD chairman Abakay called on the international organization which has about 500.000 members in 100 countries to "raise voice against the draft bill that places the freedom of expression in a bottleneck. As our framework organization, do not extent your hands to this shackle".

Recalling that since it was established the CDG has without concessions defended democracy, human rights, the freedom of press and expression, Abakay asked the Brussels-based IFJ to "display a clear and open attitude" against the initiative in France.

"This development is a bad example and double standards which cannot be defended either for France, which is accepted as a symbol of freedoms, or Europe" the letter said. "Both France and Europe as well as the contemporary world should be rid of this shame. Even worse is that the freedom and right of expression is being made an appetizer for internal politics, for the French elections".

301 victims against the draft

A number of Turkish journalists and writers who were prosecuted in Turkey for "denigrating Turkishness" under the controversial Penal Code article 301 due to their direct or indirect references to an "Armenian Genocide" have also reacted to the French draft charging that it violated the freedom of expression.

In an exclusive report in the Turkish Radikal newspaper, Elif Safak, Baskin Oran, Murat Belge, Ibrahim Kaboglu and Fatih Tas as well as Armenian-Turkish journalist Hrant Dink, all prosecuted under 301, united against the French "Armenian Genocide" draft and agreed that France was "delivering a blow to the freedom of expression with this law". (BIA News Center, Erol ONDEROGLU, October 10, 2006)

Hrant Dink est prêt à être condamné en France

Le journaliste d'origine arménienne Hrant Dink s'est dit prêt mardi à être emprisonné en France pour y défendre le droit de parler librement du sort réservé aux Arméniens par les forces ottomanes durant la Première Guerre mondiale.

Le rédacteur en chef d'Agos, hebdomadaire bilingue turc et arménien, a déjà été condamné à six mois de prison avec sursis en Turquie pour un article évoquant des thèses nationalistes arméniennes.

Dans une interview à Reuters, il dit se sentir comme un "pion" entre la France, dont le parlement examinera jeudi une proposition de loi pénalisant la négation du génocide arménien, et la Turquie, qui rejette la qualification de génocide.
"Nous ne devrions pas être un pion entre deux Etats à l'attitude irrationnelle", a déclaré Dink.

"Et je commettrai ce délit pour être poursuivi (en France) afin que ces deux mentalités irrationnelles se rejoignent pour me mettre en prison", a-t-il ajouté.

Hrant Dink juge que, des deux côtés, la question des Arméniens est instrumentalisée à des fins politiques.

"La proposition de loi française est exploitée par ceux en France et au parlement européen qui ne veulent pas de l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne et qui tentent d'utiliser la question arménienne comme un atout dans un jeu de cartes", a-t-il dit.

Le sort des Arméniens permet par ailleurs au gouvernement turc d'éviter une révision de l'article 301 du code pénal sur l'injure envers l'identité turque ou les institutions de l'Etat. Cet article a été régulièrement utilisé contre des journalistes ou des intellectuels. (Reuters, 10 octobre 2006)

Les Arméniens de Turquie déplorent le projet de loi sur le génocide

La communauté arménienne de Turquie attend avec inquiétude et désapprobation le vote jeudi à l'Assemblée nationale française d'une proposition de loi permettant des poursuites pénales contre les personnes ayant publiquement nié l'existence du "génocide arménien de 1915".

Pour la plupart des représentants de cette communauté de 80.000 personnes, le texte français -qui doit compléter une loi de 2001 reconnaissant le génocide arménien et réprimer sa négation d'un an de prison et de 45.000 euros d'amende- est liberticide et ne peut qu'entraver les débats déjà difficiles sur le sujet.

"C'est une imbécilité", a asséné lundi dans le quotidien libéral Radikal Hrant Dink, directeur de la publication de l'hebdomadaire en arménien et en turc Agos. "Elle révèle à quel point ceux qui nuisent à la liberté d'expression en Turquie et ceux qui cherchent à lui nuire en France ont la même mentalité".

Le journaliste, condamné l'an dernier à six mois de prison avec sursis pour des propos sur la question arménienne et actuellement poursuivi pour avoir qualifié de génocide les massacres commis en Anatolie en 1915-1917, s'est dit prêt à aller provoquer les foudres de la justice française.

"Je suis jugé en Turquie pour avoir estimé qu'il y a eu un génocide. Si cette loi passe, j'irai en France et, bien que ce soit contraire à mes convictions, je dirai: 'non il n'y a pas eu de génocide'", a déclaré M. Dink sur la chaîne de télévision CNN-Türk. "Ce sera une compétition entre les deux Etats, à qui me jettera en prison le premier".

Pour le journaliste arménien Etyen Mahçupyan, du quotidien Zaman, la proposition de loi -ressentie comme un diktat par les Turcs- constitue également une menace pesant sur le travail de mémoire que ceux-ci viennent tout juste d'entamer.

"Les actions dans le style de celle menée au Parlement français sont maladroites. Elles rapprochent la population turque de l'Etat, qui peut d'autant plus facilement la manipuler", a déclaré à l'AFP l'intellectuel, qui a signé mardi avec M. Dink une déclaration contre le projet français.

Les Arméniens estiment que jusqu'à 1,5 million des leurs ont péri dans un génocide orchestré par l'Empire ottoman entre 1915 et 1917, tandis qu'Ankara reconnaît des massacres de part et d'autre mais récuse avec vigueur les accusations de génocide.

La Turquie ne s'est ouverte que récemment à des débats critiques sur la question.

M. Mahçupyan a invité les nations étrangères à soutenir d'abord le processus de démocratisation de la société turque, seul à même, selon lui, d'ébranler les certitudes historiques professées par Ankara.

Le patriarcat arménien d'Istanbul a également appelé mardi à ne pas ajouter d'obstacle au dialogue turco-arménien.

"Toutes les initiatives faisant obstacle à la liberté d'expression mettront en danger le processus de dialogue entre les sociétés turque et arménienne, et renforceront les tendance nationalistes et racistes des deux bords", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Déplorant la "posture de victime" dans laquelle se place la diaspora arménienne en recherchant à toutes forces la reconnaissance du génocide, Ara Koçunyan, rédacteur en chef du petit quotidien arménien d'Istanbul Jamanak, appelle pour sa part les Arméniens à se tourner vers l'avenir et non plus vers le passé.

"Ce dont nous avons besoin aujourd'hui, c'est de faire progresser le développement de l'Arménie", estime-t-il. "Si nous conservons nos priorités actuelles, j'ai peur que ceux qui pleurent aujourd'hui leurs pères morts il y a 90 ans se retrouvent dans 50 ans à pleurer cette petite Arménie aussi." (AFP, 10 oct 2006)

Manifestations à Ankara contre un projet français sur le génocide arménien

Une centaine de personnnes ont dénoncé mardi lors de deux manifestations séparées à Ankara devant l'ambassade de France une proposition de loi française pénalisant la négation du génocide arménien sous l'Empire ottoman, a constaté un photographe de l'AFP.

Les manifestants, membres d'un petit parti de gauche nationaliste, portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire "La France stop, les sanctions arrivent", ou encore "Nous n'avons pas commis de génocide, nous avons défendu la patrie".

La police anti-émeutes s'est déployée aux abord de l'ambassade et la manifestation s'est terminée sans incident.

500 manifestants rassemblés à l'appel de la même formation avaient conspué le projet français dimanche devant le consulat de France à Istanbul.

Une deuxième manifestation a eu lieu ensuite sur les lieux à l'appel d'un parti conservateur, réunissant une quarantaine de personnes qui ont déposé une couronne noire près de l'entrée du bâtiment.

Le projet de loi qui doit être examiné jeudi par le Parlement français prévoit un an de prison et une forte amende pour toute personne niant que les massacres commis sous l'Empire ottoman constituent un génocide.

Les dirigeants turcs ont prévenu la France qu'une crise pouvait survenir dans les relations bilatérales et qu'elle risquait de voir sa participation aux principaux projets économiques en Turquie écartée si elle adoptait cette loi. (AFP, 10 oct 2006)

La presse algérienne réservée sur le projet turc de "génocide français"

Des journaux algériens ont exprimé lundi des réserves concernant la menace turque de punir la négation de massacres commis par des Français en Algérie si la France votait une loi punissant la négation du génocide des Arméniens en Turquie en 1915.

"Il y aurait matière à reconnaissance au gouvernement turc si cette compassion post-coloniale procédait du simple bon sentiment. Mais l'épreuve du peuple algérien est convoquée comme instrument de pression diplomatique", écrit le quotidien Liberté.

"Tout se passe comme si la souffance des Algériens, au lieu de mériter une considération de principe, se voit engagée dans un affrontement par ricochet", ajoute le quotidien.

"C'est pour le moins déplacé que la Turquie interpelle la France sur son passé algérien (traitant ainsi) en mineur un peuple qu'elle a déjà soumis par la force", ajoute Liberté.

Le quotidien algérien rappelle à ce sujet que "l'Empire ottoman fut le colon (de l'Algérie) avant la France" et que "la colonisation ottomane s'est caractérisée par un pillage en règle du pays".

Pour un autre quotidien, La Tribune, la menace turque représente "la réponse du berger à la bergère" et est "un peu intéressée".

"S'agissant du génocide algérien, dont la négation doit être effectivement pénalisée, ce devrait être d'abord et surtout l'affaire du peuple algérien et de ses élus", ajoute le quotidien.

Le chef de la commission judiciaire du Parlement turc Koksal Toptan a annoncé samedi au quotidien Sabah, qu'il avait mis à l'ordre du jour de mercredi, veille de la discussion devant l'Assemblée nationale françaisee d'une proposition de loi sur le génocide arménien, une (contre-)proposition de loi qualifiant de "génocide" des massacres commis en Algérie du temps de la colonisation française.

La proposition de M. Toptan prévoit des peines de prison pour ceux qui nieraient de tels massacres.

Les Arméniens estiment que jusqu'à 1,5 million des leurs ont péri dans un génocide perpétré durant les dernières années de l'Empire ottoman entre 1915 et 1917. Ankara affirme que des massacres ont été commis de part et d'autre et récuse les accusations de génocide. (AFP, 9 oct 2006)

La Turquie menace la France de sanctions économiques

La France pourrait voir ses projets économiques en Turquie menacés si elle adoptait une proposition de loi controversée sur le génocide arménien pendant la Première guerre mondiale, a mis en garde dimanche le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul.

Ce texte de loi, qui doit être débattu jeudi à l'Assemblée nationale (chambre basse du parlement français), vise à compléter par un volet pénal la loi du 29 janvier 2001 dans laquelle la France reconnaît le génocide arménien, et fait de sa négation un délit punissable d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.

"D'après les informations que nous avons, il est fort probable que la proposition de loi soit adoptée", a déclaré M. Gul au quotidien à grand tirage Hurriyet de dimanche.

Si la proposition de loi est votée, la participation de la France à d'importants projets économiques en Turquie, notamment la construction d'une centrale nucléaire qui doit être prochainement soumise à un appel d'offres, sera compromise, a prévenu M. Gul, précisant qu'il avait averti son homologue français, Philippe Douste-Blazy.

"La réaction du gouvernement et celle du public en général seront inévitables si cette situation perdure", a également dit M. Gul au journal Yeni Safak. "Les Français vont perdre la Turquie", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a également exprimé son indignation. "C'est un problème qui concerne la Turquie et l'Arménie. La France n'a pas à s'en mêler", a-t-il déclaré samedi à Istanbul, selon l'agence de presse Anatolie.

"Si le Premier ministre turc -ou tout autre ministre, historien ou intellectuel- se rend un jour en France et affirme qu'il n'y a pas eu de génocide, qu'allez-vous faire? Jeter cette personne en prison?", s'est-il interrogé.

Par ailleurs, le Premier ministre turc a rencontré samedi à Istanbul les représentants de sociétés françaises faisant des affaires en Turquie pour les persuader de faire pression sur les législateurs français.

Ankara analyse la proposition de loi comme un geste politique adressé à l'intention de la communauté arménienne en France. Beaucoup y voient également une manoeuvre orchestrée par les opposants à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne pour ternir l'image du pays et exacerber les sentiments anti-occidentaux au sein de la société turque.

Epinglée à de nombreuses reprises par l'UE pour son manque d'efforts en matière de liberté d'expression, la Turquie a accusé l'Union de tenir un double langage: en réprimant le déni de génocide, la France porte également atteinte à la liberté d'expression, sans pour autant être inquiétée, regrette Ankara.

Samedi, le chef de la commission judiciaire du parlement turc a indiqué que la Turquie pourrait de son côté adopter des propositions de loi qualifiant de génocide des massacres commis par des Français en Algérie du temps de la colonisation. Ces textes prévoient également des peines de prison pour ceux qui nieraient de tels massacres.  (AFP, 8 oct 2006)

Mustafa Kemal a reconnu les massacres des millions de Chrétiens

Le Collective VAN vient de publier l'extrait d'une interview donnée par Mustafa Kemal Atatürk au journal américain Los Angeles Examiner du dimanche 1er août 1926.

Extrait consacré au parti Jeune-Turc :

"Je vais montrer à ces conspirateurs que la République turque ne peut pas être renversée par des assassins ni à cause de leurs projets criminels...
Ces restes de l'ancien parti Jeune-Turc, qu'on aurait dû forcer à répondre de la mort de millions de nos sujets chrétiens, impitoyablement chassés de leurs maisons et massacrés en masse, s'agitent sous le gouvernement républicain. Jusqu'à présent ils ont vécu de pillages, de vols et de pots-de-vin, et sont devenus hostiles à toute idée ou suggestion de s'engager dans une activité honnête et de gagner leur subsistance à la sueur de leur front." (Traduction Collectif VAN )

Commentaire Collectif VAN:

L'interview donnée par le Père de la Turquie moderne, Atatürk, au quotidien américain Los Angeles Examiner, le dimanche 1er août 1926, est un témoignage fort : elle prouve que la République turque a reconnu en 1926 la réalité du génocide arménien de 1915, avant de sombrer dans des décennies de politique négationniste. Où s'arrêtera donc cette spirale du déni? 91 ans de déni, ça suffit, non ? Ankara mène une intense campagne de lobbying pour nier cette page de l'histoire turque : souhaitons que vienne le jour où un Willy Brandt turc s'agenouille devant le mémorial du génocide arménien à Erevan.

Nous remercions M.M. Kelechian pour ces documents d'archive exceptionnels. (collectifvan.org, 7 septembre 20006)

Riposte d'Ankara: La Turquie pourrait adopter une loi sur l'Algérie

La Turquie pourrait adopter une loi pénalisant la négation de massacres par des Français en Algérie si la France votait une loi punissant la négation du génocide arménien de 1915, a indiqué samedi le chef de la commission judiciaire du parlement turc.

Koksal Toptan a précisé au journal Sabah qu'il avait mis à l'ordre du jour de mercredi, veille du passage devant le parlement français du projet de loi, des propositions de législation qualifiant de génocide des massacres commis en Algérie du temps de la colonisation française.

Ces propositions de loi, que M. Toptan dit avoir écartées depuis plusieurs mois, prévoient également des peines de prison pour ceux qui nieraient de tels massacres.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a rencontré samedi à Istanbul les représentants de sociétés françaises faisant des affaires en Turquie afin d'obtenir leur appui face à une proposition de loi française qui menace d'empoisonner les relations entre les deux pays.

Ce projet de loi controversé, qui doit être débattu jeudi au Parlement français, rend passible de prison la négation du génocide arménien pendant la Première guerre mondiale.

"Erdogan a demandé aux sociétés françaises de faire pression sur les législateurs français pour essayer d'empêcher que cette proposition de loi voie le jour", a déclaré à l'AFP à l'issue de la réunion Mustafa Abdullahoglu, cadre d'une société qu'il n'a pas souhaité nommer.

"Il (le Premier ministre) a dit que la proposition de loi endommagerait les relations bilatérales si elle était adoptée", a indiqué ce cadre.

M. Abdullahoglu a dit craindre un boycott des produits français en Turquie si le texte venait à être adopté.

Les représentants des constructeurs automobiles Peugeot et Renault, du géant de l'alimentation Danone, du producteur de matériaux de construction Lafarge et de la chaîne de supermarchés Carrefour participaient à la réunion.

Un groupe d'hommes d'affaires franco-turc devait s'envoler dimanche pour Paris dans le but de faire pression contre la proposition de loi qui fait de la négation du génocide arménien, en 1915, un délit punissable d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.

Vendredi, le ministère turc des Affaires étrangères a averti que l'adoption du texte pourrait mettre en péril "des investissements, fruit d'années de travail", et que "la France pourrait, pour ainsi dire, perdre la Turquie".

Le texte législatif avait commencé à être discuté en mai. Mais son examen avait été interrompu faute de temps et le vote n'avait pu avoir lieu.

Omer Sabanci, qui dirige le plus important groupe d'affaires turc, Tusiad,  a également condamné le texte, estimant qu'il reflétait "les craintes que le projet de la Turquie d'adhérer à l'Union européenne ne se matérialise" et qu'il constituait une tentative pour "faire échouer les efforts visant à un dialogue constructif et à un débat rationnel". (AFP, 7 oct 2006)

Tensions autour d'un projet de loi sur le génocide arménien

Une proposition de loi des socialistes français rendant passible de prison la négation du génocide arménien de 1915, qui revient en discussion la semaine prochaine au parlement, a suscité vendredi la colère d'Ankara et des dissensions au sein de la majorité de droite en France.

La proposition vise à compléter par un volet pénal la loi du 29 janvier 2001 par laquelle la France a reconnu le génocide arménien. Elle fait de la négation du génocide un délit punissable d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.

Sa discussion, prévue jeudi à l'Assemblée nationale, intervient moins de deux semaines après un voyage en Arménie du président français Jacques Chirac. Il avait alors souhaité que la Turquie reconnaisse le génocide arménien avant de pouvoir entrer dans l'UE, une condition qui n'avait jamais été posée jusque-là à Ankara.
 Lors de sa visite en Arménie, M. Chirac avait en revanche jugé la proposition de l'opposition socialiste inutile car "relevant de la polémique".

Le texte avait commencé à être discuté le 18 mai mais son examen avait été interrompu faute de temps et le vote n'avait pu avoir lieu. Des députés de la majorité et le gouvernement avaient multiplié, dans une ambiance houleuse, les incidents de procédure pour retarder les débats.

Les socialistes avaient alors promis de représenter le texte dès que la calendrier parlementaire le permettrait, ce qui sera le cas le 12 octobre.

Ankara, qui avait déjà manifesté son mécontentement en mai en rappelant "pour consultations" son ambassadeur à Paris, a renouvelé vendredi ses mises en garde.

"Le dossier arménien a beaucoup empoisonné les liens bilatéraux dans le passé mais la proposition de loi va provoquer des dégâts irréparables dans nos relations", a assuré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

"Les investissements, fruits de longues années d'efforts, seront gâchés et, si j'ose dire, la France perdra la Turquie", a-t-il lancé.

Il a aussi averti qu'"il ne sera pas possible de prévenir la réaction de l'opinion publique turque" si la loi était adoptée, dans une allusion à un boycottage des produits français.

La France est le 5è fournisseur de la Turquie avec 4,7 milliards d'euros d'exportations.

Le suspens est entier sur les chances du texte d'être adopté car les députés apparaissent divisés, notamment au sein du parti gouvernemental UMP (droite).

Le député UMP et vice-président de l'Assemblée nationale, Eric Raoult, a annoncé vendredi qu'il allait voter la proposition de loi socialiste pour "une question de principes".

Le chef des députés UMP, Bernard Accoyer, a "regretté" pour part que le Parti socialiste veuille "légiférer à nouveau sur l'histoire".

La France compte une importante communauté d'origine arménienne, estimée à 500.000 personnes, dont 80.000 dans la région de Lyon (centre-est) et autant dans la région de Marseille (sud), très mobilisée sur ce sujet et dont les voix sont courtisées à l'approche de l'élection présidentielle du printemps 2007. (AFP, 6 oct 2006)

Politique intérieure/Interior Politics

Sezer met en garde contre tout recul de la laïcité en Turquie

Le président turc Ahmet Necdet Sezer a jugé "impensable" samedi tout recul mettant en cause le régime laïc turc, dans un message rendu public à la veille du 83ème anniversaire de la proclamation de la république de Turquie.

"Le principe de la laïcité est la pierre angulaire du processus de transformation" lancé le 29 octobre 1923 par Mustafa Kemal Ataturk lorsqu'il a proclamé la création de la République de Turquie succédant à l'Empire ottoman, a déclaré M. Sezer.

Accepter des concessions mettent en cause "les acquis et les principes de la République turque est impensable", a-t-il souligné.

M. Sezer, défenseur sans concession du régime laïc en place, est un farouche partisan de l'interdiction faite aux femmes de porter le voile islamique dans la fonction publique et les universités. Le voile est perçu par les défenseurs de la laïcité comme un signe de soutien à l'islam politique.

Il a notamment toujours refusé d'inviter des femmes portant le voile à la traditionnelle réception du 29 octobre organisée au palais présidentiel, une attitude qui a suscité l'indignation de nombreux députés du parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste, au pouvoir depuis 2002).

Ces députés et leurs épouses ont boycotté les réceptions présidentielles.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'est pour cette raison jusqu'à présent rendu seul à la réception du 29 octobre, sans son épouse Emine.

Selon le journal Hurriyet, M. Sezer a imposé de nouveau cette année le même code vestimentaire strictement laïc pour la réception du 29 octobre. Une cinquantaine seulement de députés AKP, sur les 355 appartenant à ce parti, devraient accepter d'assister à la réception de dimanche, écrit samedi le journal.

Le président Sezer a également mis en garde contre les agissements des confréries islamiques, interdites par la loi mais tolérées de facto, qui "cherchent à élargir leur sphère d'influence, notamment dans le domaine de l'éducation".

"Leurs efforts en vue de devenir plus puissantes et d'imposer leur autorité aux citoyens ... sont inacceptables", a-t-il dit.

Le président Sezer a souvent mis son veto à des projets de loi du gouvernement de M. Erdogan, qu'il considérait comme des tentatives d'accroître l'influence de la religion dans l'éducation nationale. (AFP, 28 oct 2006)

Erdogan hospitalisé: "Scandale" de sécurité selon la presse

La presse turque qualifiait mercredi de "scandale" les incidents qui ont précédé la veille l'hospitalisation à Ankara du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, où ses gardes du corps ont commis une série de graves erreurs.

M. Erdogan, 52 ans, a été hospitalisé pendant plus de neuf heures dans un établissement du centre de la capitale à cause d'un malaise provoqué par une crise d'hypoglycémie, liée selon les médecins au fait qu'il jeûne pendant le Ramadan et à la fatigue.

M. Erdogan s'est senti mal dans sa voiture alors qu'il se rendait au parlement et s'est évanoui. Ses gardes du corps l'ont précipitamment conduit à l'hôpital situé à environ 500 mètres de là.

Mais les membres de sa protection rapprochée et le chauffeur, vraisemblablement paniqués, ont quitté la Mercedes sans couper le moteur pour en sortir le Premier ministre qui s'est retrouvé enfermé car les portes de la voiture s'étaient verrouillées automatiquement.

Les gardes du corps ont mis huit minutes pour en ressortir M. Erdogan, inconscient, en forçant les portes avec un ciseau d'acier puis en cassant l'une des vitres à l'aide d'une masse prêtée par des ouvriers travaillant sur un chantier voisin.

"Maladresse et série d'erreurs" et "Scandale de sécurité", titrait le journal à gros tirage Hürriyet, se demandant ce qui se serait passé si M. Erdogan avait été victime d'un arrêt cardiaque.

"Gros scandale", renchérit le quotidien Radikal, qui estime que le chef du gouvernement n'est pas suffisamment protégé.

Pour le journal Vatan, ce "scandale" est le fruit du népotisme qui empoisonne la vie politique turque et du fatalisme de M. Erdogan, un musulman pieux, qui n'était pas accompagné d'un médecin.

Le journal s'en prend surtout au fait que le chauffeur de M. Erdogan n'est pas un policier mais l'un de ses proches, sans expérience dans des situations de crise.

M. Erdogan, qui s'est reposé mercredi chez lui, ne devra pas reprendre le travail avant "quelques jours" suivant les conseils de ses médecins, selon son porte-parole Akif Beki.

Le porte-parole a aussi indiqué aux journalistes qu'une "enquête" avait été lancée sur le comportement des gardes du corps.

"Le Premier ministre se porte bien", a-t-il ajouté. (AFP, 18 oct 2006)

Turkish Parliament sets election date for November 4, 2007

Turkey's parliament agreed on Thursday that general elections should be held a year from now, quashing long-running speculation that the ruling AK Party would call snap polls.

The centre-right AK Party and two opposition parties in the general assembly approved a law setting the polls for November 4, 2007, lawmakers said.

The party has presided over strong economic growth following a 2001 financial crisis and the launch of Turkey's European Union entry talks, but unemployment remains stubbornly high and many Turks have turned against the EU, believing it treats their country unjustly.

Despite its grassroots popularity and bringing stability to the country after years of mismanagement, the AK Party is widely mistrusted by Muslim Turkey's secular establishment because of its roots in a banned Islamist movement.

Tensions between the AK Party and staunchly secular establishment have escalated over the past year, largely because of fears Prime Minister Tayyip Erdogan will contest the presidency in an election next May.

Many in the powerful armed forces, judiciary and other secular institutions fear a more conservative, religiously minded president will chip away at the secular values of modern Turkey's founder Mustafa Kemal Ataturk.

Opposition parties have tried to pressure the AK Party into holding early general elections, saying the next president -- who has great symbolic but also some constitutional weight in Turkey -- must be elected by a new parliament to give him legitimacy.

The army, backed by President Ahmet Necdet Sezer and many university rectors, complain that the AK Party is promoting officials with Islamist views. They also resent the AK Party's efforts to relax curbs on religious vocational schools.

Erdogan and the AK Party deny the accusations.

The AK Party became Turkey's first single-party government in 15 years after a stunning election victory in 2002.

But a poll, commissioned by the party and conducted in September, showed its support falling to 26.2 percent from nearly 33 percent just two months earlier.

Only one other party, the main opposition Republican People's Party (CHP), would gain enough votes to clear a 10 percent threshold needed to enter parliament, the poll published this week showed. Support for the CHP stood at 15.5 percent.

Nearly a third of those canvassed said they were undecided about whom to back in the next general election. (Reuters, October 12, 2006)

Erdogan veut aplanir les tensions avec l'armée sur l'Islamisme

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé être prêt, dans des propos rapportés jeudi par la presse, à discuter  avec les militaires de leur craintes d'une islamisation de la société en Turquie, pays musulman mais au régime strictement laïque.

Les principaux commandants des forces armées turques et le président Ahmet Necdet Sezer, ardent défenseurs du régime laïque en place, ont récemment lancé de sévères mises en garde contre la "menace réactionnaire", visant à mots couverts le gouvernement islamo-conservateur.

"J'ai toujours dit que nous devions éviter les attitudes qui font monter la tension dans le pays", a déclaré M. Erdogan au journal à grand tirage Hürriyet. "Nous devons résoudre les problèmes par voie de dialogue".

M. Erdogan, qui dirige le parti de la Justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), avait émis un doute sur une prétendue montée de l'islamisme dans le pays, affirmant qu'il n'existait pas une définition légale pour expliquer le terme "réactionnaire" utilisé par l'armée et M. Sezer.

"Nous devons nous mettre d'accord sur un autre terme. Nous pouvons à la place utiliser extrémisme", a-t-il souligné. "Toute sorte d'extrémisme est nuisible. Nous pouvons discuter des moyens pour le combattre".

Les milieux pro-laïcs accusent M. Erdogan, qui affirme avoir renoncé à ses positions islamistes, d'oeuvrer en catimini à la réislamisation de la Turquie, pays à la population à plus de 99% musulmane.

Le gouvernement avait renoncé à des projets favorisant les écoles religieuses après une levée de boucliers de la hiérarchie judiciaire et académique et n'a pas même tenté de lever l'interdiction de porter le voile islamique dans les universités, qu'il avait pourtant promis de faire.

Selon certains observateurs, les mises en garde de l'armée visent en fait à dissuader M. Erdogan de se présenter à l'élection présidentielle prévue en avril, après la fin du septennat de M. Sezer.

Les militaires turcs, qui se considèrent comme les gardiens du système laïque, ont par trois fois pris le pouvoir lors de coups d'Etat (en 1960, 1971 et 1980) et ont forcé à la démission le premier gouvernement islamiste en 1997. (AFP, 5 oct 2006)

Le président Sezer met en garde contre la "menace réactionnaire" islamiste

Le président turc Ahmet Necdet Sezer, ardent défenseur du régime laïque en place, a profité dimanche de son dernier discours d'ouverture du Parlement pour mettre en garde contre la "menace réactionnaire", visant à mots couverts le gouvernement issu de la mouvance islamiste.

"Une des menaces pesant sur la sécurité intérieure de notre pays depuis la fondation de la République et dont l'influence continue de progresser est le danger réactionnaire", a déclaré devant les députés M. Sezer, dont le mandat - un septennat non renouvelable - arrive à son terme en avril.

Le président a estimé que "la menace réactionnaire n'a pas changé d'objectif, qui est de renverser les valeurs de l'Etat", selon le texte de son discours publié sur le site internet de la présidence.

"Il est notable que la multiplication des efforts pour vider le concept de laïcité de sa substance par divers débats, (...) pour infiltrer la fonction publique, pour faire passer la religion de la sphère de l'individuelle à celle de la société (...) a augmenté les tensions sociales", a-t-il insisté.

Le président a souligné le rôle primordial, dans ce contexte, d'un autre bastion de la laïcité, l'armée, qu'il a qualifié de "garantie de l'existence et de la pérennité du régime politique" turc.

M. Sezer, ancien président de la Cour constitutionnelle, la plus haute instance juridique du pays, s'est régulièrement engagé dans des bras de fer avec le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis novembre 2002.

Les milieux pro-laïcité accusent M. Erdogan, qui affirme avoir renoncé à ses positions islamistes au profit d'une ligne islamo-conservatrice comparable au courant chrétien-démocrate allemand, d'oeuvrer en catimini à la réislamisation de la Turquie, pays à la population à plus de 99% musulmane.

Le président de la République turque est élu par l'Assemblée nationale.

L'Assemblée a été convoquée en session extraordinaire dès la mi-septembre, mais l'inauguration officielle de la législature n'a eu lieu que ce dimanche, à la date prévue de la rentrée parlementaire. (AFP, 1 oct 2006)

Forces armées/Armed Forces

EU top envoy criticizes the military domination in Turkey

Hansjoerg Kretschmer, the European Union's top envoy in Ankara, criticized the military's re-emerging role in Turkish political life, saying the military's thinking has not changed despite legal reforms aimed at trimming its influence.

Kretschmer made the remarks hours before he left Ankara, where he completed a four-year term, to assume his new post in Afghanistan's capital of Kabul. Criticizing the speeches military commanders have recently made on political issues, he said they "clearly indicate that in the thinking of the military, nothing has changed really, notwithstanding the legal changes."

"They continue to consider themselves as guardians of the constitutional order. Even if people should decide differently, they are there to stop them from going in the wrong direction," he said. "That's a fundamental democratic issue."

The top diplomat also revealed that he had had no proper meeting with former Chief of General Staff Gen. Hilmi Özkök during the latter's four-year term in Ankara; his requests for an appointment were never answered. (TDN, October 31, 2006)


Charges against a retired army general dropped

The office of the Chief of General Staff Military Court said on Monday that it had no authority to try retired Lt. Gen. Altay Tokat, who claimed in published remarks that soldiers carried out bombings under his orders in southeastern Anatolia.

Tokat had been charged with "attempting to erode the feeling of trust for commanders and making statements without authorization."

No one was killed or injured in the bombings, which targeted empty areas near the houses of judges and civilian officials and were apparently aimed at influencing officials in southeastern Anatolia to take a harder line against the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK), which had carried out attacks on security targets in the region.

Tokat's lawyer, Cavit Çalış, argued that his client, a retired officer, could not be tried by a military court during peacetime under recent legal changes that were made as part of Turkish reforms to join the European Union.

The controversial remarks were first published by Aktüel magazine and were headlined by the daily Radikal newspaper in June.

In November 2005, two gendarmerie officers tossed a grenade into a bookstore owned by shop owner Seferi Yılmaz in the southeastern town of Şemdinli. Yılmaz survived and chased down his attackers, who turned out to be noncommissioned officers with suspected ties to top generals.

In June, a court sentenced the officers to nearly 40 years in prison after finding them guilty of trying to kill Yılmaz, who was jailed separately on charges of PKK membership.

The military court said Tokat should be tried by the civilian courts and noted that Sultanahmet Court in Istanbul had the required authority to try him because Aktüel's headquarters were based there. The court also stated that the acts Tokat claimed to have committed constituted a crime. (TDN, October 31, 2006)

Conscientious Objection Platform Launched in Turkey

A total of 15 democratic mass organizations and political parties have united in Turkey to launch the country's first and only Conscientious Objection Platform that is to defend the right of those who reject compulsory military service.

Objecting to military service in Turkey is an offence and, as recent experiences have shown, one in which civilians who have not yet been recruited can face charges and sentences at military tribunals.

The newly-formed platform aims not only to work for legislative changes that will recognize the right to object to military service but also to create a communication network between and for conscientious objectors. The Platform will work for the right of conscientious objection to be guaranteed not only under law but also under the Turkish constitution.

Another function of the platform is to campaign for public awareness of the conscientious objection "disobedience" and organize for various events and activities in this field.

The platform also seeks to support the struggle of those objectors and journalists covering their plight who have been persecuted, prosecuted and sentenced.

Platform: Conscientious objectors should be recognized

The components of the Conscientious Objection Platform came together on Saturday, October 21, at the Istanbul branch of the Human Rights Association (IHD) where platform spokesman and conscientious objector Halil Savda read out the group's declaration.

Savda explained that the primary goal of conscientious objectors was to object to compulsory military service and that the platform would support their cause and aid to overcome their problems.

Other targets of the platform were listed, in summary, as:

* The lifting of legislation that restricts anti-militarism and defines it as a punishable offence of "discouraging the people from military service". Inclusive of the abolishment of laws under which conscientious objectors can be prosecuted for "insistence of disobeying orders" and sentenced to various terms of imprisonment, military criminal law articles 87 and 88.
* To be in solidarity with journalists and writers who have been prosecuted for articled on conscientious objection or militarism.
* To challenge military judiciary which the soldiers themselves do not deserve and to work towards a unified single judiciary with military justice being abolished.
* To support and attempt to unify under its own framework the total objectionists who refuse civilian service during their military recruitment term.
* To be in solidarity with those who have refused to surrender for compulsory military service and consequently been expelled from Turkish citizenship. To work towards reinstating their rights.

One of the primary targets of the platform, however, is to unify all efforts and activities in the fields of conscientious objection which, previously, were more spontaneous and disorganized.

Components of the Conscientious Objection Platform are:

Human Rights Organisation (IHD), Freedom and Solidarity Party (ODP), Lambdaistanbul Lesbian, Gay, Bisexual, Transvestite and Transsexuals (LGBTT) Solidarity Association, AMARGI Womens' Academy, Democratic Society Party (DTP), Socialist Democracy Party (SDP), Peace Mothers Initiative, Education and Science Workers Union (Egitim-Sen) No. 3 and No. 8 branches, Democratic Free Womens Movement (DOKH), 14 May Platform, Kardelen Culture Center, Gokkusagi Women Association, Democratic Alawite Initiative, 78's Initiative and Istanbul Culture and Mutual Assistance Association of those from Tunceli. (BIA News Center, October 27, 2006)

Turkish military take over decision-making on key policies

With Gen. Yaşar Büyükanıt in office as chief of the Turkish general staff for less than two months, the military has resumed its former leading role in Ankara's decision-making process on key security and foreign policy matters, several Turkey specialists in the U.S. capital say.

The Turkish military's traditionally dominant role on a number of key foreign policy matters had diminished during the four years under Gen. Hilmi Özkök, Büyükanıt's predecessor, as part of a political reform program aimed at harmonization with European Union standards.

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, encouraged by his relatively smooth working relationship with Özkök, had faced little trouble from the military while implementing his EU and Cyprus strategies.

Although secularism always had remained a key rift between Erdoğan's government and the army, Özkök had sought to avoid generating friction between the government and the military.

But the mounting Kurdistan Workers' Party's (PKK) terrorism and a deterioration in Ankara's relationship with the EU, mainly because of the Cyprus row, began to change the political landscape this year, together with the approaching presidential and general elections in 2007. In recent weeks Büyükanıt has made it clear that he would not follow in the footsteps of his predecessor.

Soner Cagaptay, a senior fellow at the Washington Institute for Near East Policy, a think tank here, views what many people call an opposition to the ruling Justice and Development Party (AKP) government by Büyükanıt and President Ahmet Necdet Sezer as an "emergent Turkish Senate."

"In some ways, Büyükanıt and Sezer, representing the military and the high courts, will function as a 'senate,' which Turkey does not have," said Cagaptay. The main points of contention between the AKP and the "Turkish Senate" are secularism vs. Islamist radicalism, the war on terrorism and security-related foreign policy.

Cagaptay describes the AKP-military rift on the PKK as follows: "On Oct. 1, the PKK declared a unilateral cease-fire to shield itself from an anticipated Turkish campaign to root out its bases in northern Iraq. On Oct. 2, Erdoğan gave at least partial backing to this move, saying he expected that 'the Turkish military would not fire on the PKK unless fired upon.' Gen. İlker Başbuğ, commander of the Turkish Land Forces and an ally of Büyükanıt, dismissed Erdoğan and the PKK, asserting that the struggle against the PKK 'would continue until the group was entirely defeated'."

There also are other examples: In the wake of the Israel-Hezbollah war, when the United Nations, backed by Washington, began to gather a peacekeeping force for Lebanon, the Erdoğan government sought to contribute a major contingent of more than 1,000 troops, in line with its policies for more engagement in the Middle East. The military cut the number to a mere 260.

When in September NATO sought additional forces from member nations, including Turkey, for war-torn Afghanistan, Erdoğan and his Foreign Minister Abdullah Gül were willing to discuss a larger Turkish contribution, AKP sources said. But Büyükanıt publicly intervened and ruled out more troops for Afghanistan. End of story.

"Under Büyükanıt, the military is back to business. It is now making it clear that it is the one determining Turkey's security policies," said another Washington analyst. "It's not that Büyükanıt is taking an anti-U.S. position on Lebanon and Afghanistan. The message he gives is just that it is the military that makes critical decisions on such matters."

Zeyno Baran, a Turkey and Eurasia specialist at Washington think tank the Hudson Institute, expects a worsened government-military rift in the runup to the upcoming Turkish elections. Baran says she and many other observers of Turkey expect to see Erdoğan as a presidential candidate, although the military does not want him to become the head of state.

In a related development, Michael Rubin, a hawkish analyst here and a prominent critic of Erdoğan, blasted the U.S. State Department's Turkey policies, which he views as pro-AKP.

Under Erdoğan and the AKP, Turkey faces an Islamist challenge, said Rubin, a resident scholar at the American Enterprise Institute, another think thank here, in an Oct. 18 op-ed in The Wall Street Journal.

"Why are so many Turks angry at Washington's dismissal of their concerns [on secularism]? ... Over the party's four-year tenure, Mr. Erdoğan has spoken of democracy, tolerance and liberalism, but waged a slow and steady assault on the system. He endorsed, for example, the dream of Turkey's secular elite to enter the European Union, but only to embrace reforms diluting the checks and balances of military constitutional enforcement," he wrote.

In criticism of the State Department, Rubin said: "Enter U.S. Ambassador to Ankara Ross Wilson. At an Oct. 4 press conference he said: "There is nothing that worries me with regards to Turkey's continuation as a strong, secure, stable and secular democracy.' He dismissed opposition concern about the Islamism of Mr. Erdoğan's AKP as 'political cacophony'."

He added: "Diplomacy should not just accentuate the positive and ignore the negative. When a country faces an Islamist challenge, platitudes do far more harm than good. At the very least, U.S. diplomats should never intercede to preserve the status quo at the expense of liberalism. Nor should they even appear to endorse a political party as an established democracy enters an election season. It is not good relations with Ankara that should be the U.S. goal, but rather the triumph of the democratic and liberal ideas for which Turkey traditionally stands." (Turkish Daily News, Umit Erginsoy, October 22, 2006)

Conscientious Objector Tarhan Sentenced to 25-month Prison

On 10 October, Sivas Military Court concluded the case against the conscientious objector Mehmet Tarhan and sentenced him to two years and one month’s imprisonment for “disobedience to orders” and “disobedience to orders in order not to serve”. He had been sentenced to 4 years’ imprisonment during the first trial, but the verdict had been quashed by the Court of Cassation.

The Human Rights Association (IHD) Istanbul Branch Conscientious Objection Commission has described the sentence as "wrongful and unacceptable".

"This verdict has once again violated human rights and freedoms" said the IHD Commissions Halil Savda, also a conscientious objector, noting that Tarhan had been accused twice for the same offence and that his final sentence was a combination of both verdicts.

According to Tarhan's attorney Suna Coskun, he was sentenced for refusing to do his compulsory military service but the charges leveled against him were based on two consequent objections dated April 10, 2005 and June 10, 2006.

The Sivas military court sentenced Tarhan to 1 year imprisonment due to the first act which was later reduced to 10 months for mitigating circumstances and then sentenced him to an additional 18 months imprisonment for his second act which too was reduced to 15 months in total.

Coskun said they had appealed the verdict the very day it was passed and recalled that a separate case had been filed by them on behalf of Tarhan claiming human rights violations where prison personnel were on trial. That trial, she said, has been postponed to November 8, 2006 because of a change in the judge.

Reiterating IHD's ongoing support for Tarhan, the association's Savda read a statement issued by the Istanbul commission which said "this verdict is totally linked to a military mentality argument. It is beyond doubt that a decision taken by a military officer who has no clue of justice cannot be legal".

The statement said Tarhan's trial at a military tribunal despite him being civilian was itself a violation of the constitution and international conventions and called on the state "to end treating conscientious objectors as if they are soldiers disobeying orders".

The Conscientious Objection Commission has a list of requests that include:

* Objection to compulsory armed service, to fight and be trained to kill or be killed should not be punished.
* Conscientious Objection should be accepted as a human right.
* The treatment of Conscientious Objectors as deserters and the vicious cycle between barracks and prison should come to an end with required legislation. (BIA News Center, October 16, 2006)

Investigation Against Researchers on the Turkish Army

Turkey's Police General Directorate has launched an investigation into academics at the Police Academy who contributed to the 2005 "Security Sector and Democratic Oversight" Almanac published by the Turkish Economic and Social Studies Foundation (TESEV).

The investigation comes just days after the "Turkey Almanac 2005", jointly published by TESEV and the Geneva Centre for the Democratic Control of Armed Forces (DCAF), was harshly criticized by the Chief of General Staff Gen. Yasar Buyukanit in his October 3 landmark speech at the War Academies as being "part of the attrition campaign against the armed forces".

Turkey's top general claimed the Almanac was full of errors and was particularly critical of "the most important issue being that of the 22 sections that constitute this document, 9 have been written by the Police Academy".

He then went on to say that "in this period where we most require cooperation between institutions, I leave it up to you to decide on how such work carried out by the leading establishments and institutions of the state will be of any help".

A police statement in the wake of his remarks said the Academy had launched an investigation into its lecturers, Dr. Zuhtu Arslan, Dr. Onder Aytac, Dr. Ertan Bese, Dr. Ibrahim Cerrah and Dr. Mesut Bedri Eryilmaz who had contributed to the Almanac.

Police respond in line

The Police General Directorate statement issued on Thursday, October 5, before Gen. Buyukanit's remarks had time to settle and be widely debated, denied any direct involvement with the Almanac that angered the armed forces and said its contributors from the Police Academy had not requested permission.

"Our institution has no relationship whatsoever with the Almanac that has been prepared by TESEV" the police statement said, adding, "Non of those Academy lecturer staff who have articles in the said Almanac have applied to the Police General Directorate or the Police Academy Presidency not have they been given written or verbal permission.

"Those who have articles in the Almanac are not of the Security Services Grade and are personnel with academic titles. The opinions expressed by these persos in the almanac are totally their own views, do not bind our institution nor reflect its views".

The statement then went on to say that Academy Presidency had launched an enquiry and investigation into the relevant academics.

Those reported to be under investigation together with their relevant sections in the Almanac were identified as:

Zuhtu Arslan:Government
Ibrahim Cerrah: Police
Ertan Bese: Special Operations, Temporary Village Guards, Gendarme Intelligence (JITEM-JIT)
M. Bedri Eryilmaz: Private Security, Police Intelligence
Onder Aytac: Media

Concern mounts over freedoms

Previously describing Buyukanit's remarks on the Almanac as "unfortunate", TESEV's Volkan Aytar told bianet in an exclusive interview that the investigation now mounted against its contributors was concerning.

"The opening of an investigation against scientists that have shown the courage and written on an issue such as security which was untouchable breaks ones hopes. It also raises concerned on academic freedoms. There are a minority of experts who work in the field of security in Turkey".

Aytar also notes that although it evident that articles in the Almanac are personal opinions, the mistaken information given by Gen. Buyukanit in his speech gave the impression that the articles were the institutional view of the Police Academy.

He too accepts that "the Police Academy has had no official contribution to this work" stressing that those who did contribute worked as men of science at the academy.

According to Aytar the reaction to the Almanac stems from it being a new concept particularly with a civilian society organization producing such a work of scientific nature. This, he says, was regarded as out of place. Aytar argues that rather than react to the Almanac people should be proud such a work was produced.

Kardas: Pressure on feedom of expression

One of the writers of the Almanac, retired military judge and prosecutor Umit Kardas, describes the situation as "an attempt to put pressure on the freedom of expression and academic freedom." Kardas says the academics involved should defend their freedoms and refuse to be censored. "But other academics should also act and provide them with support" he adds.

Having authored the section on "Military Justice" in the Almanac, Kardas told bianet he does not believe this investigation will lead anywhere.

"By creating psychological pressure on this issue, preventing academics to be involved in such work, they are trying to set an example so there won't be such work" Kardas says. "What they have done is taken on a duty out of Buyukanit's remarks. They want lecturers of the Police Academy to see themselves not as academics but as policemen and censor themselves".

"Being debated raises the hair of the TAF"

Kardas believes Buyukanit's reference to an attrition campaign, a campaign to deteriorate the Turkish Armed Forces (TAF) is a reflex reaction. "Legally," he adds, "the armed forces are attached to the legislative. But in our case the armed forces are those on top.

"What is essential is the monitoring by people of the whole of the security sector from private security to security media. The armed forces are not used to this and because of that, it raises their hair".

Kardas believes that the TAF does not want to be debated and wants to remain as "I am protecting the order, the regime and state is my responsibility" image. (BIA News Center, Tolga Korkut, October 6, 2006)

An Analysis on the Turkish Army's Political Positions

Consecutive declarations of political positions by the Armed Forces Chief of Staff and top commanders could be read as a series of indicators for the public and international community. These indicators, for the time being, are not "Green" -or positive signs showing what is endorsed- but are "Red," indicating what must not be done:

* The military does not want to be ripped-off of its political mission and autonomy, and it does not want to hand-over the power to the government.
* The military does not want to see Recep Tayyip Erdogan at head of the state, as President.
* The military, in the West-Islam confontration, does not want to take part with the "Islamic Camp".
* The military does not want a solution to the "Kurdish Problem" through granting the Kurds "community rights".
* The military does not want the roadblocks for freedoms of expression, criticism and organization lifted.
* The military does not want to adjust itself to the "Copenhagen Criteria", a precondition for European Union accession.

On the track of February 28 military intevention

As Prime Minister Tayyip Erdogan stepped on Washington to seek the support of George W. Bush for a solution to the Kurdish problem, Gen. Yasar Buyukanit, reuting the Prime Minister, publicly announced that there was a "fundamentalist" threat and that this existed at the highest levels of the Turkish state.

Despite attempts by the mass media commentators a day later to downplay Buyukanit's statements that "it wasn't as harsh as expected", it is hardly likely that to interpret the outcry by Buyukanit and force commanders as an "expression of opinion" and treat it as ordinary.

Even though it is yet devoid of necessary strength and force major to be called a "Coup", one needs to be extremely gullible not to see that it is a challenge against the authority of the government, an attempt to draw a borderline against Tayyip Erdogan's ambitions to ascend to the head of the state.

General Yasar Buyukanit, while still the Land Forces Commander, had not hidden his dissatisfaction with with the policies pursued by the government on the Cyprus and Kurdish problem and had made harsh innuendos against the approach of European Union rapporteurs towards the Armed Forces. Without doubt, Buyukanit's approaches that voice the search for an "authoritarian democracy" and encourage ultra-nationalism is a direct reflection of his own line of thought.

Neverthless, the fact that like-minded officers who are in full agreement with Buyukanit on almost all major issues are appointed to the posts of high command should be read reflecting a ruling class/force preference than his own personal preference. Just like the overlapping of his predecessor Hilmi Ozkok's approaches towards European Union, compromises with Greece, remarks and approaches for a peaceful solution to the Cyprus question with that of the ruling classes.

It is more proper to see this latest drive of the Armed Forces, in the personality of Buyukanit, as a declaration of will on how Turkey's route -or that of ruling classes- should be determined under new global conditions more than the "army's ambition to rule".

There is no reason to doubt that the army will do everything within its hands in order to impose its preferences until when it is adopted by the ruling classes, as this gains the Armed Forces an even effective part in the regime, returning the army the momentum it achieved on February 28 and even further. Therfore, the personal preferences of Yasar Buyukanit, as long as they overlap with the preferences and concerns commonly shared by the armed forces, become the convition of the armed forces and start to determine the dominant equation.

The new global equation

The Armed Forces may have many traditional reasons against Tayyip Erdogan's ascension to Presidency and the pressure coming from the EU for changing the part played by the army. Neverteheless, relating this opposition of the army, which is expressed in such severity, even to the degree of assuming the risk of isolation from the "West", to the issue of "fundamentalism" or Emine Erdogan's headscarf, is rather difficult, as there appears no logical connection between the cause and effect.

Yet when we read "fundamentalism" together with the global concerns in the background of Buyukanit and force commanders statements, it is possible to see that in essence the army is concerned over the AKP's approach of being part of the USA's Greater Middle East Project in the identity of an Islamic country and that this approach will create the Republic breaking off from the westernization perspective.

Further than this, in the equation of the new global force, the view that the European Union's capacity of playing a determining role is getting narrower by the day, the foresight that the world is being re-arranged under the USA-China polarization and that one need not unnecessarily offer a chicken where one cannot get a geese back in return is a view that is increasingly spreading in armed forces circles.

When the feeling that in the axis of France-Germany in the European Union Turkey's EU membership is becoming a more distant possibility and a possibility that is not desired is added to this, in the context of new global tensions, there is no fundamental strategic reason left for the armed forces to count themselves as being bound by the EU norms.

Another important strategic reason that has brought the Armed Forces to the point of zero-tolerance to an Islamic President is the USA-Iran nuclear tension and the risk of the division of Iraq. The Armed Forces which sees Iran's nuclear capacity as a strategic threat is sure that due to its Islamic world opinion the Tayyip Erdogan government does not gather the importance of this threat and does not see the role that Iran is playing in the region.

The Armed Forces are certain that the government has no strategic plan in view of the possibility of the division of Iraq. In reality, the force that holds all of these plans in its hands and that has been monitoring and preparing for this period does not want to go under the legal command of a Presidents whose strategic and political approaches it has no respect for and expresses these in a series of codes.

Fighting for USA support

The AKP does not fail to understand the requirement of this new strategic approach. It is because of this that the government has slowed down the EU accession talks process and pushed it to the back of the agenda, that it is reserving the least of its energy to this field, why Tayyip Erdogan rished to Washington to ask Bush for support against terror and why Bush himself behaved as if he was giving this support.

It is because of this that Yasar Buyukanit and all other force commanders have made so many unsupported salvos against the EU, imperialism, international capitalism, uncontrollable globalization but aside from these have not uttered a single word on the USA, the Bush administration or the USA foreign policy.

No matter what has happened in the past, even if its own [armed force] members have had sacks put over their heads, for even the most courageous armed forces it can be nothing but a frightening nightmare not to have a NATO umbrella and have to come face-to-face with a world that is being determined by China-USA, West-Islam polarization, with its nuclear Iran, an Iraqi Kurdistan that extends into a sixth of its own population, Al-Qaida terrorism that has the potential of having a militant in every mosque.

Labor demands outside of ruling agenda

It is difficult to see at the time being what the consequences of this tension will be. Possibilities include Tayyip Erdogan and his AKP realizing that they are losing public support and electing to lower the tension or continuing their insistence on Cankaya [the Presidency] and increasing the tension.

Which route Erdogan will elect is to be determined by the power struggle in the AKP and of course on which horse Washington will chose to bet on in the power struggle between the AKP and the armed forces.

USA ambassador Ross Wilson's reference to the threat of fundamentalism stressed by the army as being a flash in the pan does not mean Washington has made its choice in favor of the USA. It will be possible to see this more clearly after Yasar Buyukanit's visit to the USA.

But this conflict and the conditions that determine this conflict are creating no other result but to drag the demands of labor and the labor agenda under the shadow of the agenda of the ruling force. Despite all the comparisons between patriotism and treason, the palavers of fighting against imperialism, there is no reason to be a side in the conflict of those forces who cannot play their power struggle anywhere else but on Washington's chess board, who cannot think of any concept of international solidarity but for NATO, who in no way include freedom, peace and the rights of labor in their conflict.

In this period of tension, the only positive development that has widened the area of maneuverability for labor is the PKK ending its armed attacks for an indefinite time. This way the death of ordinary soldiers which have dragged the society and its intellectuals to the influence zone of ultra-nationalist agitation has been stopped.

For the time being it is not important whether this cease-fire is lasting or not and what its long-term impacts will be. What is important is that until April 2007 the opportunity of provocation has been taken out of the hands of the nationalists.

In this era of tension, the agenda of laborers and revolutionaries is not which ally of the USA will rise to the head of state, but to deepen the ideological and political struggle to protect their gains within this state's domination and going beyond the nationalist-Islamic polarization, to create the third pole, the pole of labor. (BIA, Ertugrul KURKCU, October 5, 2006)

TESEV stands firm in face of the Army Chief's brickbat

A leading think tank conducting policy research has received its share of criticism from the head of Turkey's powerful Chief of General Staff Gen. Yaşar Büyükanıt in his speech yesterday at the Military Academies' opening ceremony, where he described the publication of the country's first almanac on defense and security as being part of "a campaign" against the Turkish Armed Forces (TSK).

The report, "Almanac Turkey, 2005 -- Security Sector and Democratic Oversight," which attracted such a harsh reaction from Büyükanıt, was originally unveiled in June at a press conference in Istanbul by the Turkish Economic and Social Studies Foundation (TESEV). This was followed by another meeting in Ankara late last month at which TESEV launched the English translation of the almanac.

Saying that the almanac was "full of factual mistakes," Büyükanıt particularly criticized its preface in which its editor, Professor Ümit Cizre of Bilkent University's Political Science Department, focused on the concept of "Scientific 'Confession' and 'Objection' Instead of a Culture of 'Obedience'."

Büyükanıt said such concept "revealed the original intention" of the almanac.

"It is obvious that scheduling the meeting [in Ankara] ahead of the release of the European Union's progress report in November was intended to make our armed forces respond [to the criticism of the TSK]," Büyükanıt said.

Volkan Aytar of TESEV firstly rejected the accusation concerning the timing of the report, reiterating that the almanac was originally launched in June and that the Ankara meeting was solely arranged for the launch of the translation.

Briefly describing Büyükanıt's remarks as "unfortunate," Aytar emphasized that TESEV had for a very long time been conducting research aimed at fostering debate on furthering the agenda of democratic and civilian oversight by the country's security sector.

"Mr. Büyükanıt's remarks are unfair. I can't see anything more natural than a citizen questioning the choices and tendencies of a country's administration. Professor Cizre is not a civil servant but a scientist," Aytar added, expressing firm support for the editor of the almanac.

For her part, Cizre said, "The almanac seeks to introduce information in a reliable way and to every sector by forcing open the shadows and secret curtain in front of security institutions."

"The objection of which I'm speaking is the objection of an information society," Cizre, a political scientist who focuses on problems of the democratization of civil-military relations in Turkey, emphasized.

"It is possible to call this democratizing and 'transparentizing' the security sector via spreading of information and rendering visible heretofore invisible power relations and dynamics," she says in the preface.

As for the government, Deputy Prime Minister Mehmet Ali Şahin supported Büyükanıt, despite having not read the criticized almanac.

"I take with understanding his response against a report which charges the TSK. [His response] is fair and appropriate," Şahin said.

The pervasive political and social "weight" of the TSK, and the ensuing imbalances, are considered among the most important and complex issues in Turkish history and have always been on the agenda of Turkey's democratization process.

Allegations of disagreements between the government and other state institutions as well as among different institutions tasked with the mission of providing security -- namely the police department and the TSK -- have been hotly debated in recent times in the aftermath of a shadowy bombing targeting a bookstore in the southeastern town of Şemdinli, in which two noncommissioned officers and a former member of the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK) were implicated, and a shocking attack on the Council of State by an Islamic fundamentalist gunman, in which one judge was killed.

The Şemdinli incident took place in November 2005 and the attack on the Council of State in May 2006. Yet the repercussions of both incidents can still be felt today. For instance, the EU's voicing its expectation that the ongoing judicial process would continue in line with the principles of the supremacy of law and independence of the judiciary.

The prosecutor of the Şemdinli case was sacked after suggesting in his indictment that then-Land Forces Commander Gen. Büyükanıt was involved in an organized effort to derail Turkey's EU process.(Turkish Daily News, October 3, 2006)

Le chef de l'Armée turque a rejeté les critiques de l'UE

L'armée turque a rejeté lundi des critiques européennes selon lesquelles elle jouirait d'une trop grande place dans la vie politique, affirmant que les accusations dépassaient les "limites de la tolérance".

Lors d'un discours à l'académie militaire d'Istanbul, le chef d'état-major des armées, le général Yasar Büyükanit, a indiqué que l'armée turque était en faveur des efforts du pays pour rejoindre l'Union européenne mais a estimé que l'armée avait son mot à dire dans le domaine de la sécurité nationale et la protection du régime laïque.

Le commandant s'en est en particulier pris à Hansjoerg Kretschmer, représentant de la Commission européenne en Turquie, qui avait estimé vendredi que la Turquie ne parviendrait pas à s'aligner sur les normes démocratiques de l'UE tant que ses forces armées continueraient d'exercer une influence sur les questions civiles et d'échapper à tout contrôle.

"De telles déclarations dépassent les limites de la politesse (diplomatique) et de la tolérance", a dit le général. "Les forces armées tuques ont a maintes reprises dit qu'elles étaient en faveur de l'adhésion de la Turquie (...) mais l'armée ne pourra être le punching-ball de certaines personnes", a-t-il martelé.

Le discours du plus haut commandant militaire turc intervient à quelques heures d'une visite à Ankara du commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn avant la publication, le 8 novembre, d'un rapport crucial sur les progrès d'Ankara vers une adhésion à l'Union.

Et sur les pas d'autres généraux turcs ces jours ci, le général Büyûkanit a mis en garde contre une islamisation de la Turquie, accusant implicitement le gouvernement islamo-conservateur de ne pas en faire assez pour sauvegarder le système laïque.

L'armée  promet de lutter contre le PKK jusqu'au dernier

L'armée pourchassera les rebelles séparatistes kurdes jusqu'au tout dernier, a affirmé le général Yasar Büyükanit, au lendemain d'une nouvelle trêve unilatérale proclamée par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Les forces armées avaient déclaré à plusieurs reprises qu'elles mèneraient leur combat jusqu'à ce qu'il ne reste plus un seul terroriste armé. Notre attitude n'a pas changé d'un pouce et ne changera pas", a-t-il dit lors d'un discours devant l'académie de guerre à Istanbul.

Le général a appelé les rebelles à renoncer "inconditionnellement" à la lutte armée et à se rendre à la justice turque.

"Il n'existe aucune autre solution" au conflit, a estimé le chef d'état-major qui a exclu tout respect du cessez-le-feu du PKK, évoquant le souvenir d'une trêve précédente du PKK qui avait tué en 1993 à Bingöl (est) 33 soldats désarmés qui rentraient de permission.  (AFP, 2 oct 2006)


Affaires religieuses/Religious Affairs

Des ultranationalistes turcs manifestent contre la visite du pape

Un groupe d'ultranationalistes turcs a fait irruption samedi lors d'une cérémonie qui célébrait le 83e anniversaire de la République turque en brandissant une pancarte dénonçant la visite du pape Benoît XVI dans le pays le mois prochain.

"Nous ne voulons pas du pape en Turquie", pouvait-on lire sur la pancarte dressée par les manifestants sur la place Taksim, au coeur d'Istanbul, pendant que les membres du Parti de la justice et du développement (AKP, formation conservatrice au pouvoir) déposaient une gerbe sur un monument célébrant Mustafa Kemal Atatürk, qui avait proclamé la création de la République de Turquie le 29 octobre 1923.

L'intrusion a provoqué une dispute entre les manifestants et des responsables de l'AKP, conduisant à l'intervention de la police qui a forcé les manifestants à mettre à terre la pancarte.

Le groupe était dirigé par Kemal Kerincsiz, un avocat ultra-nationaliste qui a acquis la notoriété en suscitant des poursuites judiciaires à l'encontre de plusieurs intellectuels turcs pour contestation de la ligne officielle sur le massacre des Arméniens sous l'empire ottoman, dont Ankara réfute énergiquement qu'il constitue un génocide.

M. Kerincsiz a déclaré que son groupe préparait d'autres manifestations avant et pendant la visite de quatre jours du pape en Turquie, dont le début est prévu le 28 novembre.

Ces manifestations devraient, selon lui, avoir lieu au siège de l'Eglise orthodoxe et à l'église Hagia Sophia (Sainte-Sophie) à Istanbul, que le pape doit visiter. (AFP, 28 oct 2006)

Controverse en Turquie sur un projet de parc réservé aux femmes

Avant même de voir le jour, un projet de jardin public réservé aux femmes dans une banlieue d'Istanbul soulève une controverse nationale en Turquie, où le parti AKP au pouvoir est soupçonné de vouloir revenir sur les acquis de la laïcité héritée de Mustafa Kemal Atatürk.

Mais le maire du quartier populaire de Bagcilar, Feyzullah Kiyiklik, lui-même membre de l'AKP, une formation aux racines islamistes, semble au diapason de ses électrices, si l'on en juge par les réactions de celles-ci.

"C'est une bonne idée. J'espère qu'elle va se réaliser. Ce sera plus agréable. Les hommes interpellent et posent des regards lascifs sur les femmes en Turquie", confie une habitante du quartier, Nurgul Karayanik, une ouvrière du textile de 21 ans.

"Il y a des femmes qui ne sortent pas à causes des hommes, parce que ce serait un péché. Et les hommes font des réflexions. C'est désagréable", explique Muteber Kucukkaraca, une quinquagénaire de ce même quartier où prédomine le voile islamique.

La controverse a franchi jeudi les murs du parlement, où le député d'opposition Tamayligil a interpellé le gouvernement. "Comment conciliez-vous les principes de la République avec la ségrégation entre hommes et femmes?", s'est-il exclamé.

"Ils affirment vouloir protéger les femmes du harcèlement sexuel, mais c'est tout simplement un projet islamiste. C'est une application évidente du 'harem-selamlik'" (séparation entre les sexes), s'indigne Pinar Ilkkaracan, fondatrice de l'ONG turque Femmes pour le droit des femmes.

La polémique agace Kiyiklik, le maire, qui jure tout à trac: "Nous n'avons pas encore achevé le parc, nous ne l'avons pas ouvert encore, la décision n'est pas encore prise!". Tout en ajoutant: "Si ça vous intéresse, vous pourrez venir le jour de l'ouverture, inch Allah!"

Le parti AKP ne se cache pas de vouloir rétablir le port du foulard islamique dans les administrations publiques et ses élus locaux ont suscité un tollé l'an dernier en interdisant l'alcool dans les restaurants des municipalités qu'ils gèrent.

Il est probable que le clivage entre laïques et islamistes dans un pays officiellement séculier mais presque totalement musulman ne fera que s'accentuer à l'approche des élections législatives, en novembre 2007. (Reuters, 27 octobre 2006)

Un résumé du catéchisme publié en turc pour le voyage du pape

Un résumé du catéchisme de l'Eglise catholique sera publié en turc à l'occasion du voyage du pape Benoît XVI en Turquie, du 28 novembre au 1er décembre, a-t-on appris jeudi auprès de l'éditeur, la branche italienne de l'organisation "Aide à l'Eglise en détresse" (ACS).

"Nous allons publier en turc une synthèse, réalisée par nos soins, du catéchisme de l'Eglise. Cette synthèse, intitulée +Je crois+, a été officiellement approuvée par le Vatican", a affirmé à l'AFP une responsable de l'ACS.

"Le livre sortira à l'occasion du voyage du pape en Turquie", a ajouté la même source, sans pouvoir préciser le tirage de l'ouvrage.

Selon le rapport 2006 d'ACS sur la liberté religieuse dans le monde, la Turquie est un pays considéré comme ayant "une législation restrictive" à l'égard des catholiques.

Le site français d'Aide à l'Eglise en détresse, une association de l'Eglise catholique dépendant du Saint-Siège, assure qu'en Turquie "les minorités religieuses sont victimes de discrimination administrative et sont étroitement contrôlées par le gouvernement".

La visite de Benoît XVI en Turquie sera son premier voyage dans un pays musulman. Elle aura lieu après la polémique suscitée par ses propos sur l'islam, lors de sa visite en Allemagne en septembre, qui ont été jugés insultants dans le monde musulman. (AFP, 26 oct 2006)

Plus de 18 ans de prison pour le meurtrier d'un prêtre italien

Un tribunal turc a condamné mardi à 18 ans et 10 mois d'emprisonnement un jeune homme de 16 ans accusé du meurtre en février d'un prêtre catholique dans la ville de Trabzon (nord-est), a déclaré à l'AFP Me Mahya Usta, l'avocate du prévenu.

La cour a reconnu l'accusé, connu par ses seules initiales O. A., coupable d'avoir abattu de deux balles le prêtre Andrea Santoro, 61 ans, le 5 février au sortir de son église Sainte-Marie.

Elle lui a infligé pour cet homicide volontaire une peine de 16 ans et 10 mois de prison, auxquels s'ajoutent un an d'emprisonnement pour possession illégale d'arme à feu et un autre pour atteinte à l'ordre public, a détaillé Me Usta.

Les juges n'ont pas suivi le ministère public, qui avait requis la prison à vie.

"Nous nous attendions à une telle sentence dès lors que tout était évident, mais nous allons faire appel", a déclaré l'avocate.

Me Usta a estimé que si la peine est maintenue en appel, son client passera, compte tenu de diverses réductions de peines et notamment de celles concernant les mineurs, une dizaine d'années en prison.

Les motivations du meurtrier d'Andrea Santoro -qui selon des témoins aurait crié "Allah Akbar" (Dieu est grand) au moment de commettre son crime- restaient floues.

Plusieurs thèses ont été avancées comme mobiles possibles du meurtre, du crime organisé par des réseaux locaux de prostitution à un acte à connotation islamiste visant un éventuel prosélytisme religieux, en passant par une réaction isolée à la publication en Europe de caricatures du prophète Mahomet.

L'église catholique de Trabzon - l'ancienne Trébizonde, située sur les bords de la Mer Noire, à moins de 200 kilomètres de la frontière géorgienne - où officiait depuis cinq ans le père Santoro, ne comptait que huit ou neuf fidèles catholiques auxquels s'adjoignaient quelques orthodoxes.

Le crime avait suscité des réactions d'indignation de la part du gouvernement et de l'opinion publique turcs.

Il avait également ému l'Italie, l'Eglise catholique italienne annonçant, lors des obsèques du père Santoro à Rome, sa volonté de le faire proclamer saint et martyr.

Le meurtre était le premier d'une série de trois agressions visant des prêtres catholiques en Turquie.

Cinq jours après la mort du père Santoro, un prêtre italien a affirmé avoir été agressé devant son église Sainte-Hélène d'Izmir (ouest) par un groupe de jeunes gens criant eux aussi "Allah Akbar".

En juillet un prêtre français a été poignardé par un individu décrit comme mentalement instable à Samsun (nord). (AFP, 10 oct 2006)

Les convertis de Turquie à la recherche de leur identité

Les musulmans convertis au christianisme, dont se réclamait l'auteur du détournement mardi d'un avion de ligne turc, constituent en Turquie un groupe marginal, dans lequel se côtoient quêtes singulières et démarches intéressées.

Hakan Ekinci, 28 ans, qui a détourné mardi un avion devant rallier Tirana à Istanbul, s'était présenté dans un blog adressé fin août au pape Benoît XVI comme un musulman converti au christianisme en 1998, affirmant ne pas vouloir servir dans une "armée musulmane", en l'occurence turque.

Son appartenance à une église chrétienne en Turquie restait cependant sujette à caution.

La plupart des "nouveaux chrétiens", dont le nombre est évalué à guère plus d'un millier (sur une population de 73 millions à 99% musulmane), sont membres de l'une des quelque 20 paroisses évangéliques essaimées à travers la Turquie, les seules dont les portes soient ouvertes sans restriction aux convertis.

"Sur l'ensemble de nos églises, nous comptons un bon millier de croyants, dont beaucoup de Turcs, mais aussi quelques étrangers et, dans les villes où il n'y a qu'une seule église chrétienne, des Arméniens ou des catholiques", explique Sait Cakir, de la communauté évangélique d'Ankara.

Les églises évangéliques, dont l'existence n'est pas reconnue par la loi, sont installées principalement dans les grandes villes du pays, comme Istanbul, Izmir et Ankara, mais se développent aussi vers l'est, comme à Sivas (centre) ou Diyarbakir (sud-est), indique-t-il.

"Notre ouverture fait que l'on voit parfois affluer de drôles d'individus, à la recherche qui d'une femme, qui d'argent, qui de visas", raconte le pasteur évangélique d'Ankara Ihsan Özbek, échaudé par les petits malins espérant trouver dans son église un billet pour l'Occident plutôt que pour le paradis.

Bülent, qui travaille dans la capitale pour une organisation internationale, n'appartient pas à cette catégorie et explique sa conversion au christianisme par un long processus de quête de ses origines.

"Mon père a toujours affirmé que nous descendions tout droit des Turkmènes d'Asie centrale, et puis un jour je me suis renseigné auprès d'un imam et j'ai appris que j'étais issu d'une famille de juifs convertis à l'islam", raconte le jeune homme, qui ne souhaite pas donner son nom de famille.

Après cette révélation, Bülent optera en 1993 pour l'Eglise syriaque, en souvenir d'histoires que lui racontait grand-mère sur les chrétiens du sud-est du pays où a vécu sa famille.

La même difficulté à se reconnaître dans l'identité dominante, musulmane et turque, a conduit Ferda, issue d'une famille musulmane de Grèce déportée en 1923 vers la Turquie, à se convertir au catholicisme.

"J'ai passé ma jeunesse dans un village de Grecs musulmans et dans le culte de cette patrie perdue, puis, quand je suis allée au lycée, j'ai découvert combien j'étais étrangère à la culture turque", raconte la jeune femme, parlant elle aussi sous le couvert de l'anonymat.

Les conversions au catholicisme, comme aux autres cultes chrétiens traditionnels en Turquie -arménien, orthodoxe- restent cependant exceptionnelles.

Au patriarcat arménien d'Istanbul, on évoque une vingtaine de "conversions" par an, qui concernent le plus souvent des Arméniens "qui ont vécu comme des musulmans" pour échapper aux massacres de 1915-17 et veulent retrouver leur religion d'origine avant de mourir. (AFP, Nicolas CHEVIRON, 4 oct 2006)

Des alévis à Strasbourg pour réclamer un enseignement laïc en Turquie

Un père de famille turc alévi qui réclame un enseignement laïc en Turquie et la reconnaissance du droit à la liberté de religion, a été entendu mardi par les juges de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) à Strasbourg.

Hassan Zengin a saisi la Cour pour contester la neutralité des cours de culture religieuse et d'enseignement moral que sa fille Eylem, aujourd'hui âgée de 18 ans, était tenue de suivre dans l'école publique turque où elle était scolarisée.

De confession alévie, une branche de l'islam proche du chiisme, M. Zengin considère cet enseignement contraire au principe de laïcité.

Débouté de ses différents recours entre 2001 et 2003 auprès des différentes juridictions turques, il soutient également que la manière dont le cours de connaissance religieuse et morale est dispensé en Turquie ne respecte pas le droit de sa fille à la religion et le droit de ses parents à lui assurer un enseignement conforme à leurs convictions religieuses.

Il invoque l'article 9 (droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion) de la Convention européenne des droits de l'Homme ainsi que l'article 2 du protocole numéro 1 (droit à l'instruction) de la Convention.

La Turquie, majoritairement sunnite, compte 10 à 14 millions d'alévis.

Bien qu'ils représentent un cinquième de la population turque, les alévis, dont les rites diffèrent profondément de ceux du l'islam sunnite, ne disposent d'aucun statut particulier et ne bénéficient pas des subventions accordées aux institutions culturelles sunnites.

Ils suivent une interprétation modérée du Coran, défendent la laïcité, et réclament l'abolition des cours obligatoires de religion. (AFP, 3 oct 2006)

Un avion détourné par un turc converti au christianisme

Un Boeing 737-400 de la Turkish Airways assurant la liaison entre Tirana et la Turquie a été détourné mardi vers l'Italie par un turc converti au christianisme qui semble avoir agi seul et qui voulait remettre un message au pape Benoît XVI.

L'homme, Hakan Ekinci, est un déserteur dont la demande d'asile politique venait d'être rejetée par l'Albanie et qui risquait l'arrestation à son arrivée en Turquie, ont indiqué des sources officielles en Turquie.

Expulsé et placé de force dans l'avion pour Istanbul, il a réussi à faire croire à la présence à bord d'un autre pirate de l'air.

Il s'est rendu à la police italienne peu après 20H00 locales (18H00 GMT), deux heures environ après l'atterrissage de l'avion sur l'aéroport de Brindisi, au sud de la Péninsule, et après s'être excusé auprès des passagers.

Avant de pouvoir quitter l'avion, ces derniers ont été minutieusement contrôlés par la police qui voulait s'assurer qu'aucun complice ne se cachait parmi eux.

L'avion qui avait à son bord 107 passagers et six membres d'équipage, a été détourné au-dessus de la Grèce vers 18H45 locales (15H45 GMT) et le pirate a demandé à aller à Rome.

L'avion a été pris en chasse par quatre F-16 grecs qui l'ont escorté jusqu'à la frontière albanaise, puis a été intercepté par deux avions de chasse F-16 italiens qui l'ont contraint à se poser sur l'aéroport de Brindisi vers 18H00 locales (16H00 GMT).

Le pirate, qui n'était pas armé et dont le comportement n'était pas agressif, a demandé à parler à la presse et déclaré vouloir adresser un message au pape.

Rapidement, le ministre turc des Transports, Binali Yildirim, a annoncé que rien n'indiquait qu'il s'agissait d'une forme de protestation contre la prochaine visite du pape en Turquie fin novembre.

La chaîne de télévision turque NTV a indiqué un peu plus tard que l'auteur du détournement s'est converti au christianisme en 1998, et qu'il est un objecteur de conscience. Elle révélait aussi que le pirate avait déjà écrit au pape dans le passé.

Après l'atterissage à Brindisi, des négociations ont été engagées depuis la tour de contrôle de l'aéroport de Brindisi et le ministre italien de l'Intérieur, Giuliano Amato, a constitué à Rome une cellule de crise.

Le gouverneur d'Istanbul, Muammer Güler, a indiqué que Ekinci n'avait pas regagné sa caserne à Istanbul après une permission d'une journée en mai et avait fui en Albanie, où il a déposé sans résultat une demande d'asile politique.

L'ambassade de Turquie à Tirana a informé plus tôt dans la journée les autorités du retour forcé d'Ekinci. "Nous l'aurions arrêté à l'aéroport et livré aux autorités militaires", a expliqué M. Güler.

La nationalité du pirate de l'air a d'abord fait croire que le détournement était destiné à protester contre le prochain voyage du pape en Turquie, après la polémique provoquée par les propos de Benoît XVI sur l'islam durant son voyage en Allemagne.

Benoît XVI, qui est attendu en Turquie du 28 au 30 novembre, avait évoqué dans son discours de Ratisbonne (sud de l'Allemagne) un rapport entre l'islam et la violence.

Avant le dénouement du détournement, le Vatican a fait savoir qu'il suivait l'évênement et qu'il attendait "d'avoir plus d'éléments", selon son porte-parole Federico Lombardi.

 Le Vatican a fait par ailleurs savoir que le voyage du pape n'était pas remis en cause. (AFP, 3 oct 2006)

Socio-économique / Socio-economic

Une fille de 15 ans tuée par son frère dans un nouveau "crime d'honneur"

Une jeune fille de 15 ans, qui avait accouché  d'un enfant hors mariage, a été tuée par son frère aîné pour laver l'honneur  de la famille, rapporte lundi la presse locale.

Les faits se sont produits samedi dans la petite ville kurde de Baskale, près de la frontière iranienne.

La jeune Naile, souffrant de maux de tête, avait été admise dans un hôpital de la ville, où des médecins ont constaté sa grossesse, selon la presse. Quelques jours plus tard, l'adolescente accouchait d'un garçon, conçu lors d'un viol, selon ses confidences à sa mère.

Selon le bureau du procureur local, cité par le journal Vatan, la famille s'est ensuite probablement réunie en "conseil" et a désigné le frère aîné Bahri pour exécuter la jeune femme, qui a été tuée par balles en pleine rue,  son frère prenant la fuite.

Au cours des dernière années, le gouvernement turc et les associations ont accru leurs efforts pour lutter contre les crimes d'honneur, mais les sondages montrent que cette pratique est largement tolérée dans le sud-est anatolien à majorité kurde, où ils sont le plus souvent commis.

La Turquie, sous la pression de l'Union européenne, a renforcé les peines contre les auteurs de crimes d'honneur qui peuvent désormais être condamnés à la prison à vie.  (AFP, 23 oct 2006)

L'économie turque "vulnérable" malgré des progrès macroéconomiques

Malgré des progrès macroéconomiques l'économie turque présente une "vulnérabilité persistante", a affirmé l'OCDE dans un rapport présenté mercredi à Ankara, soulignant la nécessité d'un nouveau programme de réformes structurelles.

"La poussée récente d'inflation et les remous qui ont eu lieu sur les marchés financiers font ressortir la vulnérabilité persistante de la Turquie", indique l'étude économique de la Turquie de l'Organisation de coopération et de développement économiques.

"Un nouveau programme de réformes structurelles d'ensemble permettrait d'accroître les gains de productivité, de développer le secteur formel de l'économie et de renforcer la stabilité macroéconomique", estime l'étude.

L'étude se concentre particulièrement sur le besoin de simplifier la réglementation afin de renforcer la compétitivité et réduire les attraits de l'économie informelle.

Pour l'OCDE, "le développement du secteur formel permettrait d'améliorer le potentiel de croissance de l'économie tout entière et d'élargir la base d'imposition, et par là même de réduire les charges imposées aux entreprises du secteur formel", selon l'étude rendu public à l'occasion d'une visite en Turquie du secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria.

En Turquie, le marché du travail se caractérise par une réglementation jugée particulièrement pesante et par des impôts très élevés sur le travail, deux facteurs qui ont un effet dissuasif important sur l'emploi dans le secteur formel.

Le rapport juge ainsi "trop élevé" le salaire minimum en Turquie (262 euros) par rapport au niveau de productivité de l'économie.

L'étude examine également les défis à relever en matière d'éducation, d'agriculture et de financement des retraites.

La Turquie a connu des taux de croissance élevés depuis une grave crise économique en 2001.

La croissance a atteint 5,9% en 2003, 9,9% en 2004 et 7,6 en 2005. La croissance s'est chiffrée à 7,5% pour le premier semestre de 2006.

"Nous constatons un moment important car quand vous avez plusieurs années de croissance élevée, les gens pensent que cela va continuer au même rythme (...) Mais ce n'est pas le cas", a dit M. Gurria lors d'une conférence de presse.

Le gouvernement table sur un taux de croissance en moyenne de 5% jusqu'en 2007.

"La question qui se pose maintenant est de quoi faire, qu'elle sortes de mesures mixtes à mettre en oeuvre pour faire en sorte que la Turquie continue à grandir", a-t-il affirmé.

La Turquie et le Fonds monétaire international (FMI) ont conclu en mai 2005 un accord sur une nouvelle ligne de crédit d'un montant de 10 milliards de dollars s'étalant sur trois ans. (AFP, 18 oct 2006)

15 Thousand Protest Government on Streets

Some 15 thousand architects, engineers and city planners join in capital Ankara this Saturday in a rally to protested the ruling Justice and Development Party (AKP) government and called for a free and democratic country.

Reacting to a government draft law allowing foreign engineers to work without academic or profession monitoring in Turkey and bringing together groups of various views, the meeting was stage of slogans ranging from "We won't be refugees in our own country" to "Down with IMF, Independent Turkey" and a variety of chanting voicing protest to current issues from involvement in Lebanon to calling for a peaceful solution to the Kurdish problem.

"We are claiming our profession and our country" was the main theme of the rally's organizer, the Turkish Union of Engineers' and Architects' Chambers (TMMOB) whose leader Mehmet Soganci said the gathering at the central train station which turned to a march to Sihhiye square was "a meeting to warn the government and to tell it to stop".

Soganci: We want labor-oriented free Turkey

In a speech he made to supporters bracing heavy rain fall as they tightened the ranks, Soganci said they could not see the struggle for labor as being something apart the fight for freedoms.

Because of this, he said, while fighting for labor rights they were also pursuing a struggle for a free and democratic Turkey.

"For a long time a fight has been continuing in the administration" Soganci said. "The society is trying to be pulled into this fight in the dilemma of being secular or non-secular. They are being asked to side with this dilemma which on one side is reactionary and on the other, represents the authoritarian status quo.

"But no, there is another way: We want a free and luminous Turkey against every kind of backwardness and darkness".

301 should be abolished

Soganci noted in his speech that intellectuals and authors in Turkey were being put on trial under article 301 of the penal code which, he said, was an extension of the justice of the 1980 coup and said "trials are being turned into lynch attempts."

He said "Turkey should rid itself of this shame. Article 301 should be abolished, a constitution on the side of freedoms should be prepared".

Soganci also referred to Turkey's recent sending of troops to the peace corps in Lebanon and argued that they would become "a part of the war".

"Because, as long as there is the USA and Israel in the region, it is not possible to mention peace. Turkish soldiers have been sent to Lebanon to be killed and to kill. Those who took this decision will not be able to carry its responsibility. Turkey should not enter this swamp opened by the US".

Laws cannot block scientific, historic truth

Soganci also criticized the French parliament's passing of a law criminalizing the denial of a genocide of Ottoman Armenians and said "scientific, historic realities cannot be blocked by laws. The society should be able to face its own past with its own dynamism. To face the 1915 tragedy is possible only through a democratic environment where the grief can be shared. Everyone must understand these words".

The TMMOB leader also said his organization backed the struggle of working women to prevent violence against women and discrimination of women in the society, noting that "sexual discrimination serves the interests of the ruling class" and that unless it was overcome, a free and equal society could not be established.(BIA News Center, October 16, 2006)

Les sociétés turques perçues comme des "pros" de la corruption

Les sociétés turques ont l'une des pires réputations pour le versement de pots-de-vin à l'export, selon une étude publiée mercredi par l'organisation anti-corruption Transparency International.

Selon un classement établi par cette ONG, la Turquie arrive à la quatrième place des grands pays exportateurs où le versement de pots-de-vin à l'étranger est le plus pratiqué, juste après la Chine, la Russie et l'Inde, dont le recours aux versements occultes est réputé plus systématique encore.

"C'est un résultat important pour un pays qui espère entrer dans l'Union européenne, a souligné Transparency International dans un communiqué publié à Bruxelles.

La mauvaise note de la Turquie "soulève aussi des questions troublantes sur son engagement à appliquer la convention anti-corruption de l'OCDE, entrée en vigueur en 2003", a ajouté l'ONG.

Ce classement a été établi à partir des réponses de 11.000 hommes d'affaires dans 125 pays apportées à une enquête du Forum économique mondial.

Parmi les pays européens, la France et l'Italie, deux grands pays exportateurs, se retrouvent parmi les plus mal notés.

"Si l'on ne tient compte que des réponses des hommes d'affaires africains, l'Italie et la France se retrouvent parmi les six pays" réputés pour recourir le plus aux pots-de-vin, souligne Transparency International.

Les sociétés réputées les plus "propres" à l'export sont les suisses, les suédoises, les australiennes, les autrichiennes, les canadiennes et les britanniques, selon ce classement. Les firmes américaines arrivent 9e, à égalité avec les belges.

Pour limiter le recours aux pots-de-vin, Transparency International a recommandé aux pays de l'OCDE d'accélérer l'application de la convention anti-corruption et a appelé les banques liées au développement à ne plus financer les sociétés ayant utilisé des pots-de-vin. (AFP, 4 oct 2006)

Turkey "Social Forum" Convenes in Istanbul

Istanbul's most famous Sultan Ahmet Square this weekend hosted more than just awed tourists with opposition voices from anti-war groups to NGOs, unions to trade chambers coming together in the country's first "Social Forum of Turkey" if not identical to, still inline with, the World Social Forum or the European Social Forum.

Between September 30 and October 1, Turkey's opposition groups held a series of meetings where every current issue from the Anti-Capitalist Manifest to the country's energy problems, from alternative globalization to the future of the anti-war movement, union movements, education, the Kurdish problem and even the controversial isolation-style maximum security F-type prisons were discussed.

Meeting were held at various locations from the Darphane-i Amire, to the Istanbul Journalists Association in Cagaloglu district and in the meeting halls of the Istanbul Chamber of Physicians. In over 40 seminars and a twice that many events altogether, the message that surfaced from participants to the forefront was one: "End USA Imperialism".

Opening speeches for the Forum were delivered by leading and known activists who themselves chair organizations representing thousands of citizens. Among those addressing the opening were Turkey's Chamber of Engineers and Architects (TMMOB) Mehmet Soganci, Public Workers Unions Confederation (KESK) Chairman Ismail Hakki Tombul and Revolutionary Workers Unions Confederation (DISK) General Secretary Musa Cam.

Speakers addressed current issues in Turkey together with the influence of military politics that were remnants of the post-1980 coup period in Turkey, while calling for stronger public opposition to anti-democratic legislation and practices.

"Down with USA Imperialism", "Long Live the Brotherhood of People" and "Resisting People Will Win" were slogans frequently heard before the assembly staged a rally marking the last day of the Global Anti-War Week having gathered at the entrance of the Gulhane Park in the Topkapi Palace.

"Another World, Another Turkey is Possible, Social Forum of Turkey" was the highest level placard under which placards of various attending groups were displayed.

Eventless the rally led way to tens of seminars and workshops at various different sites in the city which continued until the end of Sunday. (BIA News Center, Ayca ORER, October 2, 2006)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Le rapport de la Commission européenne critique sur la Turquie

Le rapport d'évaluation de la Commission européenne sur la Turquie critiquera Ankara sur son bilan en matière de droits de l'homme et sur l'échec des négociations avec Chypre, confirment des responsables européens.

Mais le rapport annuel, que doit publier le 8 novembre le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn, ne préconisera pas une suspension des négociations d'adhésion lancées officiellement en octobre 2005.

Il pourrait nourrir les doutes de l'opinion publique européenne face à la perspective d'entrée de la Turquie dans l'UE, même si, insiste-t-on à la commission, le processus n'en est encore qu'à un stade précoce et qu'il devrait se poursuivre pendant au moins dix ans.

Selon le Financial Times, dont l'édition allemande s'est procuré une copie du projet de rapport, le document dénonce le refus de la Turquie d'ouvrir ses ports et ses aéroports à des compagnies chypriotes, en violation du protocole d'union douanière qu'elle a conclu avec l'Union européenne.

Sur la question des réformes, le projet de rapport indique, selon le FT, que "les poursuites et les condamnations pour l'expression d'opinions non-violentes (...) sont sources d'inquiétude". "Des cas de torture et de mauvais traitement ont encore été signalés, notamment à l'extérieur de centres de détention", ajoute le document.

"Les critiques les plus dures portent sur la question de la liberté d'expression et les poursuites judiciaires toujours en cours contre des écrivains pour 'insulte à l'identité turque' dans le cadre de l'article 301 du Code pénal", confirme un responsable européen qui suit de près la préparation du rapport.

L'article 301 a servi, entre autres, à intenter des poursuites contre Orhan Pamuk, lauréat cette année du prix Nobel de Littérature, qui a finalement bénéficié d'un non lieu. Il a également permis la condamnation du journaliste Hrant Dink pour des articles sur le génocide arménien.

Le week-end dernier, le Premier ministre turc Tayyip Erdogan a déclaré qu'il n'avait nullement l'intention d'amender cet article controversé du Code pénal, en dépit des demandes en ce sens de Bruxelles.

Le projet de rapport précise en revanche que le nombre de cas de torture est en baisse.
Il souligne par ailleurs la forte influence politique que continue d'exercer l'armée et pointe le manque d'indépendance de la justice, la corruption et l'insuffisance de la protection des droits des minorités.

La Commission devrait en revanche saluer les efforts d'Ankara concernant la formation des acteurs du système judiciaire et la création d'un poste de médiateur, qui doit jouer un rôle d'intermédiaire entre les citoyens et le gouvernement.

Il insistera aussi sur les réformes économiques qui ont fait de la Turquie l'un des pays à la plus forte croissance. (Reuters, 31 octobre 2006)

Le soutien conditionnel de la Belgique à la Turquie

Le ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, a assuré que la Belgique était favorable à la poursuite des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, tout en réclamant d'Ankara quelques gestes importants.

Le parlement turc doit ratifier le plus rapidement possible le "protocole d'Ankara", a-t-il ainsi affirmé à l'issue d'une rencontre dans la capitale turque avec son homologue turc, Abdullah Gül. Cet accord étend l'union douanière existant entre la Turquie et l'Union européenne aux dix Etats membres ayant adhéré à l'UE en 2004, dont la partie grecque de Chypre.

La Turquie a signé ce protocole en juillet 2005, mais ne l'applique toujours pas à Chypre, qu'elle ne reconnaît pas, et n'autorise pas les navires et avions chypriotes à entrer dans les ports et aéroports turcs. La présidence finlandaise de l'UE et la Turquie travaillent actuellement sur un compromis, dont on ignore les détails, qui vise à éviter un "accident de train" dans les relations euro-turques.

A la mi-décembre, les dirigeants européens devront décider de la poursuite des négociations d'adhésion entamées en octobre 2004 avec Ankara, sur la base d'un rapport que la Commission européenne doit présenter le 8 novembre. Si la Turquie maintient son refus d'appliquer le protocole d'Ankara, les négociations pourraient être suspendues.

M. De Gucht s'est toutefois montré optimiste lundi devant M. Gül. "Je pense que la question sera résolue d'ici le sommet européen de décembre. Si toutes les parties concernées coopèrent de manière constructive, je pense qu'une solution est possible", a-t-il affirmé. Le chef de la diplomatie belge terminera mardi sa visite en Turquie, avant de poursuivre une tournée asiatique qui le mènera successivement au Pakistan, en Inde, au Népal, au Kazakhstan et en Afghanistan. (7 sur 7, 31 octobre 2006)

Barroso: Turkey's EU reforms slowing down

Turkey faces a slow and difficult process in order to meet the membership requirements of the European Union, European Commission President Jose Manuel Barroso has told an Italian newspaper. Barroso's comments, printed by the Italian daily Corriere della Serra, included a warning that all was not well with Turkey's EU accession process.

“I am sorry to say it, but things are not going well for Turkey,” he was quoted as saying. “We are in a very critical period with them. Reforms in Turkey are moving ahead very slowly, and I am still not seeing the developments I was expecting.

The EC head said that he hoped current EU term president Finland would be able to prevent a break down of accession negotiations but added that he was concerned.

Touching on the debate over the growing numbers of Muslims living in EU member states, Barroso said that they should not be considered as an alien race. “I will repeat again: we must not look at European Muslims as though they are from Mars,” Barroso said. “But those who immigrate to our countries must also do what they can to unify themselves with the people around them.” (NTV-MSNBC, October 26, 2006)

Sondage: Deux Turcs sur trois n'ont pas confiance en l'UE

Deux Turcs sur trois affirment ne pas avoir confiance en l'Union européenne, selon un sondage publié mardi par le quotidien turc Milliyet, qui signale une poursuite de la baisse de l'enthousiasme en faveur de l'adhésion d'Ankara au bloc européen.

78,1% des sondés disent ne pas avoir confiance au 25 tandis que seulement 7,2% affirment se fier à l'Union d'après cette enquête, menée du 23 au 24 septembre par l'institut de sondage A&G auprès de 2.408 personnes.

Interrogés pour savoir si la Turquie doit adhérer à l'UE, 32,2% soutiennent cette éventualité lointaine alors que 25,6% s'y opposent et 33% restent indifférents.

En 2004, ils étaient 67,5% à répondre positivement à la question "la Turquie doit-elle absolument rentrer dans l'UE?" et 57,4% à le faire en septembre 2005, selon des précédents sondages réalisés par le même institut.

Selon ce dernier sondage réalisé avant l'adoption en première lecture, le 12 octobre, d'une proposition de loi à l'Assemblée nationale française punissant la négation du génocide arménien, qui a provoqué la colère de la Turquie, la France figure parmi les pays auxquels les Turcs ont le moins de confiance.

Pour 76,1% des sondés, ce pays n'est pas un Etat ami, tout comme la Grèce (78,1%) et les Etats-Unis (78,5%), loin derrière l'Iran (43,1%).

Les médias turcs évoquent depuis le lancement des difficiles négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, en octobre 2005, un sentiment de lassitude au  sein de la population face aux hésitations de l'UE quant à l'avenir européen de ce pays musulman et aux pressions croissantes exercées sur Ankara sur des sujets sensibles comme la reconnaissance de Chypre ou le caractère génocidaire des massacres d'Arméniens commis sous l'empire ottoman. (AFP 25 oct 2006)

Barroso: L'UE inquiète de la lenteur des réformes en Turquie

Le président de la Commission européenne, Jose Manuel Durrao Barroso, a confié dimanche que les membres de l'Union européenne s'inquiètent de la lenteur des réformes en Turquie, qui négocie son adhésion à l'UE.

"Nous nous inquiétons au sujet de la Turquie car le rythme des réformes est assez lent de notre point de vue. Je pense que ce serait très bien d'avoir la Turquie si la Turquie respecte tous les critères économiques et politiques", a déclaré M. Barroso sur la chaîne de télévision britannique BBC.

"Ce n'est pas encore le cas", a-t-il souligné, tout en précisant que l'adhésion de la Turquie, dont les négociations sont ouvertes depuis octobre 2005, "ne peut être attendue avant 15 ou 20 ans".

"La Turquie est un problème de long terme", a-t-il affirmé. "C'est un pays qui a des traditions différentes. Des efforts sont faits dans la bonne direction mais à l'heure actuelle nous recevons des nouvelles qui ne sont pas encourageantes pour leur parcours vers nous", a-t-il ajouté.

Un rapport "très objectif, très sérieux sur les progrès ou l'absence de progrès de la Turquie" dans son processus de rapprochement vers les membres de l'Union européenne doit être publié le 8 novembre, a-t-il rappelé.

Selon lui, la question de la Turquie est "complètement différente" de l'élargissement de l'UE à la Bulgarie et à la Roumanie qui pourrait intervenir à partir du 1er janvier 2007.

D'ores et déjà, la Grande-Bretagne a prévenu qu'elle appliquerait probalement des restrictions à l'entrée de travailleurs venant de ces deux nouveaux membres.

M. Barroso, qui doit rencontrer lundi le Premier ministre britannique Tony Blair, a indiqué que la position de la Commission européenne est de "recommander aux Etats membres de ne pas utiliser la période de transition (...) mais le gouvernement britannique peut le faire (...). C'est son droit".

Cette période de transition est de sept ans, a-t-il rappelé.

Evoquant l'adhésion de la Pologne, il a relevé que "toutes les preuves que nous avons est que la plupart des travailleurs qui sont venus en Grande-Bretagne effectuent des taches, des emplois que les travailleurs britanniques ne sont plus capables ou ne sont plus prêts à faire".

Citant les chiffres du Trésor britannique, M. Barroso a indiqué qu'"au moins 10 à 15% de la croissance" de l'économie britannique découle de l'élargissement de l'UE.

"C'est une très bonne contribution pour la croissance de cette économie et, en fait, pour toutes les économies en Europe. Nous avons aujourd'hui les meilleurs chiffres depuis huit ans et, pour une large part, nous pensons que cela provient de l'expansion de l'UE", a-t-il fait valoir. (AFP, 15 oct 2006)

L'UE prête à rappeler la Turquie à l'ordre, malgré la gêne causée par Paris

Au lendemain du vote français en première lecture sur le génocide arménien, l'UE tente de calmer une Turquie très irritée mais n'aura pas d'autre choix lundi que d'exhorter malgré tout Ankara à respecter ses engagements, sous peine d'une suspension des négociations d'adhésion à l'UE.

Trois jours avant une rencontre lundi à Luxembourg avec le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gül, le président de la Commission européenne José Manuel Durao Barroso a jugé vendredi "inopportun dans le contexte des relations UE-Turquie" le vote en première lecture d'une loi qui criminalise la négation du génocide arménien de 1915.

Même s'il n'a rien à voir avec les pourparlers d'adhésion, commencés en octobre 2005, ce texte français risque en effet de rejaillir sur l'ensemble de l'UE et d'aggraver "les incompréhensions mutuelles" déjà "pas faciles à surmonter", selon le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn.

Deux semaines après les déclarations du président français Jacques Chirac demandant que la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie figure parmi les conditions préalables à son adhésion, la presse turque a ainsi une nouvelle fois exprimé sa colère.

La France "essaye avec cet acte injuste de mettre en colère la Turquie et de la faire se sentir mal à l'aise pour saper sa volonté et sa détermination" à rejoindre l'UE, a notamment critiqué vendredi le journal Vatan.

Pour les Turcs, il est clair que cette polémique mine plus encore les relations UE-Turquie, déjà fortement compliquées par l'entrée dans l'UE en 2004 de la seule partie grecque de l'île divisée de Chypre.

"Le problème le plus urgent est le problème chypriote", a ainsi martelé cette semaine le commissaire Rehn, appelant la Turquie à respecter ses "obligations" liées au protocole dit d'Ankara.

La Turquie a signé en juillet 2005 ce protocole qui étend son union douanière avec l'UE aux dix Etats entrés dans le bloc européen en 2004.

Mais les Turcs refusent toujours d'appliquer cet accord à la partie grecque de l'île, qu'ils ne reconnaissent pas, et refusent de laisser entrer dans ses ports et aéroports les navires et avions chypriotes grecs.

Plusieurs responsables européens ont déjà menacé Ankara d'une suspension au moins partielle de ses négociations d'adhésion à l'UE si le protocole n'est pas appliqué.

Mais la Turquie n'ouvrira ses ports et aéroports que "si l'isolement de Chypre du nord est levé", a répété jeudi à Bruxelles le ministre turc de l'Economie Ali Babacan, principal négociateur des pourparlers d'adhésion.

Après l'échec de la réunification de l'île en 2004, l'UE avait promis aux Chypriotes turcs la levée de l'embargo commercial mais les mesures élaborées par Bruxelles n'ont jamais été adoptées, en raison de l'opposition des chypriotes grecs.

Pour sortir de cette impasse et éviter le déraillement annoncé des négociations d'ici la fin de l'année, la présidence finlandaise a proposé récemment un plan qui se concentre sur le déblocage des mesures commerciales.

M. Babacan a salué jeudi cette initiative qui pourrait permettre, d'ici le sommet européen de décembre, une "solution partielle et temporaire" au problème chypriote.

C'est "un effort très sincère et intensif pour trouver une sortie d'ici la fin de l'année", a estimé le négociateur turc.

Mais Ankara devra aussi faire face lundi à des critiques plus générales sur le ralentissement des réformes en Turquie, notamment en matière de liberté d'expression.

Sans un nouvel élan d'ici le rapport d'évaluation de la Commission prévu le 8 novembre, ce manque de progrès pourrait ainsi mettre lui aussi en danger l'avenir des pourparlers d'adhésion. Même en cas de succès des discussions sur Chypre. (AFP, 13 oct 2006)

Merkel estime que le problème sur Chypre pourrait être résolu

Au deuxième et dernier jour de sa première visite officielle en Turquie, la chancelière allemande Angela Merkel s'est déclarée optimiste sur les chances d'un compromis entre Ankara et l'Union européenne sur les engagements douaniers de la Turquie vis-à-vis de Chypre.

Le bloc européen réclame de la Turquie qu'elle applique un protocole dit d'Ankara, qui étend son union douanière avec l'UE aux dix Etats membres entrés dans l'UE en 2004, dont la partie grecque de Chypre, faute de quoi les négociations d'adhésion entamées un an plus tôt pourraient en pâtir.

Et Ankara, qui ne reconnaît pas l'administration chypriote grecque, s'y refuse tant que les sanctions économiques internationales frappant l'entité turque du nord de Chypre -que la Turquie est la seule à reconnaître- ne seront pas levées.

Mme Merkel a réitéré vendredi devant un parterre d'hommes d'affaires turcs et allemands à Istanbul que "le protocole d'Ankara doit être appliqué".

"Nous (Allemagne et Turquie) sommes de l'avis que ce problème peut être résolu", a-t-elle cependant ajouté, en référence à un compromis sur lequel travaillent actuellement les Turcs et la présidence finlandaise de l'Union européenne.

"Des solutions sont toujours possibles en politique si vous ne parlez pas de tous les détails en public", a-t-elle ajouté.

Le ministère turc des Affaires étrangères confirmait au même moment que d'importantes tractations étaient en cours entre Ankara et Helsinki.

"Les propositions de la Finlande ont été examinées et nos points de vues et interrogations (...) ont été transmis à l'autre partie", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Namik Tan.

"L'important est que le processus de négociations (d'adhésion à l'UE) se poursuive sans être empoisonné par la question chypriote", a ajouté le diplomate, indiquant que la Turquie n'avait pour l'heure accepté aucune des dispositions proposées par Helsinki.

Mme Merkel, qui s'était exprimée avant son arrivée au pouvoir l'an dernier contre l'entrée de la Turquie dans l'UE, s'est par ailleurs efforcée de rassurer les Turcs sur sa position à leur égard.

"En tant que présidente de la CDU (Union chrétienne démocrate, conservatrice), je suis partisane d'un partenariat privilégié avec la Turquie, mais en tant que chef de gouvernement, je respecte le principe pacta sunt servandae", a-t-elle déclaré sous les ovations de l'assistance.

L'adage latin réfère au fait que les engagements pris, même par ses prédécesseurs, doivent être tenus.

Au cours de son allocution devant les hommes d'affaires, la chancelière a encouragé les entreprises allemandes à s'implanter davantage en Turquie, dans les domaines selon elles prometteurs de l'énergie, du tourisme et des chemins de fer notamment.

L'Allemagne, où vivent 2,5 millions d'immigrés turcs, est le premier partenaire commercial de la Turquie avec un volume d'échanges de 23 milliards de dollars (18 mds d'euros) en 2005 et le deuxième investisseur dans le pays, avec environ 2.300 sociétés allemandes implantées.

Mme Merkel a ensuite eu un entretien particulier avec le patriarche orthodoxe oecuménique de Constantinople, Batholomée 1er, avant de le retrouver avec M. Erdogan et les autres chefs des principales communautés religieuses de Turquie.

"Les représentants (des différentes religions) ont dit qu'ils fallait résoudre les problèmes existants et que pour les résoudre ils étaient en contact et dialoguaient avec les autorités", a-t-elle laconiquement indiqué en conférence de presse après la réunion et avant de quitter la Turquie. (AFP, 6 oct 2006)

Athènes met en garde Ankara contre "le rythme lent" des réformes

La Grèce a mis en garde vendredi la Turquie sur la "lenteur" de ses réformes, rappelant que le pays sera soumis début novembre au jugement de l'Union européenne.

"Le rythme des réformes est lent (...) et en déclin (...) cela sera jugé par l'UE qui doit publier début novembre le rapport sur le progrès d'Ankara", a déclaré le porte-parole du ministère grec des Affaires étrangères, Georges Koumoutsakos, lors d'un point de presse.

Il a affirmé que ce diagnostic était "général" au sein de l'UE. "Les prochains mois seront une période d'intenses négociations entre l'UE et la Turquie afin éviter un déraillement du train" sur son processus d'adhésion, a-t-il ajouté.

Il a réitéré qu'Ankara devait respecter ses engagements envers l'UE en ouvrant ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes grecques.

Le refus d'Ankara de franchir ce pas pèse lourdement sur ses rapports avec l'UE dans la perspective de la publication, prévue le 8 novembre, du rapport annuel de la Commission européenne sur les progrès de la candidature turque.

A l'occasion de sa première visite officielle en Turquie en tant que chancelière allemande, Angela Merkel a mis en garde jeudi Ankara sur le problème chypriote soulignant que son règlement "est une condition préalable pour la continuation des pourparlers". (AFP, 6 oct 2006)

Sarkozy s'oppose à l'adhésion de la Turquie à l'UE

Le ministre français de l'Intérieur et candidat déclaré à la présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy, a affirmé que si la Turquie intégrait l'Union européenne, ce qu'il refuse, "c'en serait fait de l'Europe politique", dans une interview à la revue Le Meilleur des Mondes publiée jeudi.

"J'aime la Turquie", mais si elle entrait dans l'Union européenne, "c'en sera fait de l'Europe politique", affirme M. Sarkozy, qui plaide pour un simple "partenariat privilégié" entre l'UE et Ankara.

"Tony Blair ne veut pas d'une Europe politique. Donc, il veut la Turquie (dans l'UE)! Bush ne veut pas d'une Europe politique, donc il veut la Turquie! Il y a incohérence à vouloir et la Turquie et l'Europe politique", soutient le numéro 2 du gouvernement français qui est aussi président de l'UMP (au pouvoir) et le favori à droite pour la présidentielle du printemps 2007.

"On a un problème d'intégration des musulmans qui pose la question de l'islam en Europe. Dire que ce n'est pas un problème, c'est se masquer la réalité. Si vous faites rentrer cent millions de Turcs musulmans, qu'est-ce qu'il en sera ?", s'interroge M. Sarkozy.

De plus, "la Turquie, c'est l'Asie Mineure (...). Je n'expliquerai pas aux petits écoliers français que les frontières de l'Europe ce sont l'Irak et la Syrie", indique-t-il.

Et après, "on aura fait du problème kurde un problème européen. Formidable! Il restera à faire du Hamas et du Hezbollah des problèmes européens, parce que si (l'on) considère que la Turquie est européenne, il faut tout de suite penser au Liban, sans oublier Israël, parce qu'Israël est plus européen que la Turquie", dit-il encore.

À ce moment-là, il s'agira peut-être d'une autre organisation qui consistera à prendre la totalité des pays de l'arc méditerranéen: Maroc, Algérie, Tunisie compris. Eux étaient français il y a soixante ans. Et à ce moment-là, on peut être 43, 60, 70 en Europe ! Et l'Europe, qui deviendra une sous-région de l'Onu, n'existera donc plus", poursuit-il.

"Si, pour stabiliser la Turquie, il faut déstabiliser l'Europe, je dis que c'est cher payé", conclut-il. (AFP, 5 oct 2006)

Scandale: Ankara refuse une visite d'eurodéputés à la Turquie

Le président de la commission de l'Environnement du Parlement européen, Karl-Heinz Florenz, a dénoncé mercredi l'annulation par Ankara d'une visite d'eurodéputés en Turquie en raison de la présence parmi eux d'un élu chypriote mal vu dans ce pays.

Des membres de la commission Environnement du Parlement européen avaient prévu une visite de "longue date" en Turquie pour rencontrer quatre ministres turcs et discuter de questions non seulement d'environnement, mais aussi de santé, d'agriculture et d'énergie, a expliqué M. Florenz, député conservateur allemand, dans un communiqué.

Mais au cours d'une réunion lundi soir, la représentation permanente de la Turquie auprès de l'UE a demandé le retrait de l'eurodéputé centriste chypriote Marios Matsakis de la délégation, a-t-il indiqué.

La délégation parlementaire ayant refusé de satisfaire cette demande, "la représentation turque a annulé la visite", a-t-il ajouté.

"Ce n'est pas parce que c'est un député chypriote, c'est parce que c'est Marios Matsakis", a justifié un diplomate turc sous couvert d'anonymat. "A chaque fois qu'il a été en Turquie, il a créé une grosse controverse", a-t-il affirmé.

Selon ce diplomate, la visite de la délégation n'a d'ailleurs pas été "annulée". Elle a simplement été "reportée" pour après la publication du rapport de la Commission européenne sur les progrès de la Turquie dans ses négociations d'adhésion avec le bloc européen, prévue le 8 novembre.

Il n'a toutefois pas précisé si M. Matsakis pourrait alors faire partie ou non de la délégation.

Les relations UE-Turquie menacent depuis plusieurs mois de virer à la crise en raison du refus des Turcs d'appliquer complètement le protocole dit d'Ankara, qui étend leur union douanière avec l'UE aux dix Etats membres entrés dans l'UE en 2004, dont la partie grecque de Chypre.

La Turquie, dont l'éventuelle adhésion dans dix ou quinze ans suscite de plus en plus de réticences dans l'UE, continue de refuser d'appliquer cet accord à la partie chypriote grecque, qu'elle ne reconnaît pas, et ne laisse pas entrer les navires et avions chypriotes dans ses ports et aéroports. (AFP, 4 oct 2006)

Olli Rehn somme Ankara de respecter ses engagements

L'Union européenne a sommé mardi la Turquie par la voix de son commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn d'accélérer ses réformes démocratiques et de respecter ses engagements au sujet de Chypre afin d'éviter un "accident de train" dans les relations euro-turques.

M. Rehn, arrivé lundi soir à Ankara pour une visite de trois jours, a salué le vaste chantier de réformes démocratiques adoptées par la Turquie ces dernières années, mais a critiqué le bilan de ses avancées un an après l'amorce, le 3 octobre 2005, de ses négociations d'adhésion à l'UE.

"En tant qu'ami de la Turquie, je dirai en toute sincérité que le rythme des réformes s'est ralenti ces 12 derniers mois", a-t-il dit lors d'une intervention à une conférence organisée par la plus grande centrale ouvrière du pays, Türk-Is.

Il a demandé des "progrès tangibles" avant que la Commission européenne ne publie le 8 novembre son rapport d'évaluation annuel sur la Turquie.

Afin d'"éviter un accident de train", a-t-il affirmé, la Turquie doit notamment respecter ses engagements douaniers avec Chypre.

M. Rehn a exhorté en outre le gouvernement turc à assurer la mise en oeuvre d'une "liberté d'expression totale" dans le pays, notamment en référence à un article controversé du nouveau code pénal turc qui sanctionne le "dénigrement de l'identité turque".

De nombreux intellectuels ont été ou sont poursuivis aux termes de cet article 301 et des condamnations ont été prononcées, mais personne n'a été emprisonnée.

"Il est de l'intérêt du peuple turc que cet article soit révisé (...) Il n'est absolument pas conforme aux normes européennes", a-t-il martelé.

"La liberté d'expression fait partie des critères européens. C'est un pilier de nos valeurs démocratiques. Je ne peut même pas imaginer un membre de l'UE qui ne respecte pas un principe aussi fondamental", a-t-il ajouté.

M. Rehn a égalemengt affirmé que la reconnaissance du "génocide" arménien n'est pas une condition à l'entrée de la Turquie dans l'UE, prenant à contre-pied le président français Jacques Chirac qui avait exprimé un avis inverse. "Le point de vue de l'Union européenne sur la question est que la reconnaissance du génocide arménien n'est pas une condition d'adhésion à l'Union", a dit M. Rehn aux journalistes au premier jour d'une visite en Turquie.

M. Rehn, qui doit quitter la capitale turque jeudi matin, doit s'entretenir notamment avec M. Erdogan, le chef de la diplomatie Abdullah Gül, le négociateur en chef et ministre de l'Economie Ali Babacan et le ministre de la Justice Cemil Cicek. (AFP, 3 oct 2006)

Turquie-USA/ Turkey-USA

Rencontre Bush-Erdogan sans mention explicite du PKK

Le président américain George W. Bush a réitéré lundi son soutien à la candidature de la Turquie à l'Union européenne, à l'occasion de sa rencontre à la Maison Blanche avec le Premier ministre turc, tout en saluant les efforts conjoints pour combattre le terrorisme.

Dans l'avion qui l'a emmené aux Etats-Unis, vendredi soir, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait déclaré que la lutte contre les rebelles  kurdes devait être au coeur de la rencontre avec M. Bush, selon le quotidien turc Hürriyet.

Dans une interview publiée dimanche dans l'hebdomadaire américain Newsweek, le ministre des Affaires étrangères turc avait dit que la Turquie attendait de Washington et de Bagdad davantage de coopération pour réprimer les rebelles kurdes. Il a averti que si son pays n'obtenait pas cette aide, "nous ferons le travail nous mêmes".

Or ni M. Bush, ni M. Erdogan n'ont explicitement mentionné le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Mais les deux leaders ont souligné la nécessité de combattre les violences extrémistes.

"J'ai été très clair avec le Premier ministre, je pense que c'est dans l'intérêt des Etats-Unis que la Turquie rejoigne l'Union européenne", a déclaré M. Bush, en serrant la main du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan,  devant la Maison Blanche.

Les deux dirigeants ont déclaré aux journalistes réunis dans le bureau ovale qu'ils avaient parlé de l'Iran, de l'Irak, de Chypre, du Proche-Orient, ainsi que des efforts pour mettre fin aux violences au Darfour.

Le Premier ministre turc a souligné l'importance des "pas que nous avons fait ensemble pour poursuivre avec détermination notre combat contre le terrorisme". "En fait, nous avons le même avis sur la formation d'une plate-forme commune pour combattre le terrorisme à une large échelle", a ajouté M. Erdogan, dont les propos étaient traduits.

"Nous avons parlé de notre détermination pour combattre le terrorisme et l'extrémisme. Nous avons parlé de nos efforts communs pour apporter la stabilité au Proche-Orient", a pour sa part déclaré le président américain.

"Nous avons eu une importante discussion sur l'Irak et l'Iran. Notre souhait est d'aider ceux qui se préoccupent d'avoir un avenir de paix en refusant le radicalisme et l'extrémisme", a-t-il ajouté.

Les deux leaders ont également discuté de la candidature européenne de la Turquie, dont l'éventuelle adhésion dans dix ou quinze ans suscite de plus en plus de réticences dans l'UE.

M. Erdogan a dit que lui et M. Bush avaient "discuté des progrès et des réformes de la Turquie au regard des (exigences) de l'Union européenne", c'est-à-dire des efforts d'Ankara pour satisfaire aux critères économiques et politiques de Bruxelles.

"Je félicite le Premier ministre et son gouvernement pour les réformes économiques qui ont permis à l'économie turque d'être forte pour le bien du peuple turc", a dit M. Bush.

Le président américain a également souligné que M. Erdogan avait fait "un compet-rendu de ce qu'il avait vu au Soudan lors d'une visite en mars, et notamment des souffrances et des conditions déplorables" dans la province du Darfour.

Le Premier ministre turc a visité un camp de réfugiés pendant sa visite officielle au Soudan en mars.

M. Erdogan "m'a fait part de l'impatience de son gouvernement d'aider les gens là-bas. Et je lui ai assuré que je partageais la même inquiétude", a dit M. Bush, ajoutant: "Il est important que les Nations unies et le gouvernement du Soudan fassent des avancées pour aider à mettre fin aux souffrances" au Darfour. (AFP, 2 oct 2006)


Relations régionales / Regional Relations

Affrontements entre Kazakhs et Turcs sur un champ pétrolier kazakh

Des affrontements impliquant des centaines d'ouvriers kazakhs et turcs se sont produits vendredi sur un champ pétrolier kazakh co-exploité par le groupe américain Chevron, ont indiqué mardi les autorités kazakhes.

Plus de 300 Kazakhs et 100 ressortissants turcs se sont bagarrés sur le site de Tengiz (ouest du Kazakhstan) sur les bords de la mer Caspienne, a déclaré un porte-parole du ministère kazakh des Affaires étrangères, Ilyas Omarov, à l'AFP.

La bagarre s'est produite à la suite d'une dispute dans une cantine de la compagnie gérant le site, nécessitant des soins médicaux pour des dizaines d'ouvriers tandis qu'un ressortissant turc était toujours hospitalisé mardi, a précisé M. Omarov.

"Nombre de bâtiments, véhicules et autres installations ont été endommagés" dans la rixe, a indiqué Tengizchevroil, joint-venture entre l'Etat kazakh et Chevron, dans un communiqué.

Selon une porte-parole de la police de la province d'Atyrau, Gulnazira Mukhtarova, la bagarre a été déclenchée à la suite d'échanges de moqueries d'ouvriers turcs envers un Kazakh. "Selon les ouvriers kazakhs, ce n'est pas la première fois que cela se produit", a-t-elle dit.

Certains ouvriers blessés ont été évacués pour des soins vers la ville d'Atyrau et d'autres "renvoyés à Istanbul où ils seront placés sous observation médicale ou soignés" si nécessaire, selon le communiqué.

M. Omerov comme le service de presse de Tengizchevroil ont démenti des informations du ministère philippin des Affaires étrangères évoquant des morts lors des affrontements, alors que des Philippins travaillent aussi sur le site.

Un millier de ressortissants turcs travaillent sur le site qui emploie 7.000 personnes. (AFP 25 oct 2006)

Les premiers soldats turcs de la Finul arrivent au Liban

Les premiers soldats turcs de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) sont arrivés mardi à Beyrouth, a rapporté l'agence officielle Ani.

Un avion militaire turc s'est posé à l'aéroport international de Beyrouth avec à son bord sept officiers et deux véhicules militaires. Ces officiers font partie d'une unité de génie d'environ 270 hommes qui doit se déployer près de de la ville portuaire de Tyr, au Liban sud.

Leur déploiement est prévu le 20 octobre, selon l'ambassade de Turquie à Beyrouth.

Ankara déploiera en tout quelque 700 soldats, marins compris, dans le cadre de la Finul. Le parlement turc avait donné son feu vert le 5 septembre à une contribution turque à la Finul, chargée de consolider la trêve intervenue le 14 août entre Israël et le Hezbollah libanais.

La marine turque déploiera par ailleurs une frégate, deux corvettes et deux navires dans le cadre de la Finul navale sous commandement allemand, pour empêcher toute contrebande d'armes au profit du Hezbollah chiite.

La Turquie renoue à l'occasion de ce déploiement avec l'histoire et retourne dans une ancienne province ottomane que les dernières troupes turques avaient quittée en 1918, à l'issue de la Première guerre mondiale. (AFP, 10 oct 2006)

Une frégate turque prend la mer pour rejoindre la Finul au Liban

La frégate turque Gaziantep a appareillé vendredi de sa base du sud-ouest de la Turquie pour rejoindre la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), qui sera ensuite renforcée par une unité turque du génie, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Le navire a quitté la base d'Aksaz pour rejoindre une force navale sous commandement allemand patrouillant au large des côtes libanaises et chargée d'empêcher le trafic d'armes à destination de la milice chiite libanaise Hezbollah, a affirmé Anatolie.

Le parlement turc avait donné son feu vert le 5 septembre à une contribution turque à la Finul, chargée de consolider la trêve à la frontière israélo-libanaise.

Dans les semaines à venir, une unité du génie d'environ 270 hommes doit se déployer au Liban en deux phases, l'une depuis la base navale d'Aksaz et l'autre depuis le port de Mersin (sud), a par ailleurs indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Namik Tan, lors d'un point de presse.

Elle sera stationnée aux environs de la ville portuaire de Tyr, a-t-il dit, ajoutant que la Turquie déploiera en tout quelque 700 soldats, marins compris, dans le cadre de la Finul.

La marine turque a précisé dans un communiqué qu'outre le Gaziantep, elle contriburait à la Finul avec deux corvettes et deux navires chargés d'opérations de transport.

La Turquie renoue à l'occasion de ce déploiement avec l'histoire et retourne dans une ancienne province ottomane que les dernières troupes turques avaient quittée en 1918, à l'issue de la Première guerre mondiale. (AFP, 6 oct 2006)


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Les restes des Chypriotes disparus ont commencé à être identifiés

Crânes, fémurs, vertèbres cervicales... Dans le tout nouveau laboratoire anthropologique du Comité pour les personnes disparues de l'ONU (CMP) à Chypre, des ossements sont méticuleusement rangés sur une quinzaine de tables recouvertes de draps d'un blanc immaculé.

Les restes de 49 des près de 2.000 disparus chypriotes y sont en cours d'identification, en attendant l'exhumation de centaines d'autres, toujours enterrés dans des charniers à travers l'île.

Plus de 40 ans ont parfois passé depuis la mort de certains d'entre eux. Selon l'ONU, 1.468 Chypriotes grecs et 502 Chypriotes turcs ont disparu lors des violences communautaires de 1963-64 et au moment de l'invasion turque en 1974, qui a conduit à la division de l'île.

Anthropologues et archéologues s'affairent dans les blocs gris en préfabriqué posés dans la zone-tampon de Nicosie, entre le sud de cette petite île de la Méditerranée, sous administration chypriote grecque, et la République autoproclamée turque de Chypre du nord (KKTC), uniquement reconnue par Ankara.

"Un cas unique dans le monde" que ce laboratoire notamment financé par la Turquie et la Grèce, selon l'anthropologue argentin Luis Fondebrider. "C'est la première fois", affirme-t-il, "que deux communautés opposées par un conflit collaborent au sein d'une même structure pour identifier les leurs".

Une équipe de 12 Chypriotes, grecs et turcs, encadrés par deux anthropologues et deux archéologues étrangers, travaillent dans le laboratoire.

Longtemps bloquée par des tensions entre les deux parties, l'identification des ossements a commencé fin août.

"Les Chypriotes prouvent ainsi qu'ils peuvent parfaitement travailler ensemble en harmonie si on les laisse tranquilles, sans l'intervention de troupes étrangères", estime Nicholas Theodosiou, président de l'Association chypriote grecque des personnes disparues.

Une référence aux plus de 30.000 soldats turcs présents dans le nord de l'île, mais aussi aux 10.000 soldats britanniques stationnés sur deux bases militaires à Chypre.

"C'est une étape positive", renchérit Ertan Ersan, son homologue chypriote turc. "Mais nous ne voulons pas que le processus dure trop longtemps. Cela fait tant d'années que les familles attendent".

Long et difficile, le processus risque pourtant de l'être.

Car pour qu'une identité soit définitivement attribuée à chaque squelette, les restes seront soumis à une double identification: d'abord celle des anthropologues, puis celle des tests ADN, explique l'anthropologue irlandais Orhan Finegan.

Consignées dans de minces dossiers jaunes classés confidentiel, remplis par les familles de disparus, les informations dites ante mortem serviront aux anthropologues pour émettre une première hypothèse sur l'identité de la victime.

Ces informations, également recensées par une base de données informatique, "vont de la manière dont la personne était habillée le jour de sa disparition à l'état de sa dentition, en passant par ses éventuelles maladies", précise Orhan Finegan.

Des échantillons d'ossements seront ensuite envoyés à un laboratoire ADN, pour être comparés à des échantillons sanguins prélevés sur les familles.

"Les premiers résultats définitifs doivent être communiqués début 2007", indique Christophe Girod, représentant de l'ONU au sein du CMP.

"Au moins trois ans seront nécessaires à l'exhumation de tous les restes. Pour l'identification, cela pourrait prendre plusieurs années", ajoute-t-il.

Sans compter que pour l'instant, tous les sites contenant les cadavres des victimes des violences n'ont pas été découverts. Les charniers localisés ne couvrent que 60 à 80% du nombre total de disparus, selon le CMP. (AFP, Burak AKINCI, 24 oct 2006)

Un rapport sur des "cobayes" chypriotes en Turquie

Chypre veut étudier un rapport américain faisant état de l'utilisation comme cobayes, dans des laboratoires turcs, de Chypriotes grecs capturés lors de l'invasion de l'île en 1974, avant d'annoncer sa position, a indiqué le ministre des Affaires étrangères, George Lillikas.

Le problème des disparus "est une tragédie pour beaucoup de familles qui souffrent encore plus lorsque de tels rapports sont publiés", a indiqué le ministre, cité mardi par le journal Cyprus Mail.

"Nous devons donc être très prudents avant d'annoncer notre position", a-t-il souligné, selon le quotidien. Il a indiqué en outre que le gouvernement attend de recevoir le rapport.

"Durant les années 1984-1988, beaucoup de Chypriotes grecs et de soldats grecs capturés lors de l'invasion (turque en 1974) se sont retrouvés dans les laboratoires biochimiques secrets de l'armée turque". "Ils ont été utilisés comme cobayes", écrit le Cyprus mail, citant le rapport publié dans le bulletin "Defense and Foreign Affaires strategic Policy". Toutefois, précise le Cyprus Mail, le rapport souligne que les allégations n'ont pas été confirmées.

Pour sa part, le porte-parole du gouvernement, Christodoulos Pashardis, a affirmé que "le gouvernement prenait très sérieusement en considération les éléments, choquants, du rapport américain sur nos personnes manquantes, mais n'était pas en position de les vérifier".

"Le gouvernement va enquêter sur le contenu de ce rapport très sérieusement et de manière responsable, mais n'a aucune preuve jusqu'ici pouvant confirmer qu'il est fiable", a-t-il précisé.

Selon l'ONU, 1.468 Chypriotes grecs et 502 Chypriotes turcs ont disparu lors de violences communautaires, en 1963-64, et de l'invasion de l'île par les troupes turques, en 1974.

Le rapport "a été préparé par des employés qui se sont basés sur des recherches sur le terrain, principalement en Turquie", a expliqué à l'AFP Greg Copley, directeur du groupe "International Strategic Studies Association" auquel est affilié le bulletin auteur du rapport, joint par téléphone aux Etats-Unis.

En outre, les informations se sont "basées sur des livres et des articles de presse de l'époque ainsi que des récits de Kurdes qui se trouvaient sur place", a-t-il dit.

"Lorsque les informations n'étaient pas documentées, nous ne pouvions qu'utiliser les récits que l'on recueillait de personnes qui connaissaient les installations".  (AFP 25 oct 2006)

Chypre ne veut pas faire les frais des efforts de l'UE pour éviter une crise

Chypre ne veut pas faire les frais des efforts européens visant à éviter une crise avec la Turquie, concernant le refus de cette dernière d'ouvrir ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes, a affirmé jeudi le président Tassos Papadopoulos.

"La présidence finlandaise de l'Union européenne échange des idées avec les parties concernées pour aider la Turquie à remplir ses obligations envers l'Europe", a déclaré M. Papadopoulos avant de s'envoler pour un sommet européen en Finlande.

"Ceci est une tentative d'aider la Turquie, et la République de Chypre ne peut certainement pas être appelée à faire les frais de cette aide", a-t-il poursuivi.

La Finlande, qui assure la présidence tournante de l'UE, a récemment proposé un plan principalement destiné à lever l'embargo commercial imposé à l'entité chypriote-turque du nord de l'île (non-reconnue internationalement), sans qu'on sache exactement quelles conditions devraient éventuellement l'accompagner.

Parmi ces conditions, pourraient figurer l'ouverture du port chypriote turc de Famagouste au trafic international sous supervision européenne ainsi que le retour de la ville de Varosha, vidée de ses habitants en 1974 lors l'invasion de l'armée turque, à ses habitants chypriotes grecs déplacés.

M. Papadopoulos a affirmé que son pays n'accepterait aucun plan finlandais n'incluant pas le retour de Varosha à ses "habitants légitimes", ajoutant que la Turquie n'avait "en aucune façon" accepté cela.

Le gouvernement grec quant à lui estime que le plan de compromis de la présidence finlandaise sur Chypre constitue une "base de discussion". "Nous considérons que l'effort de la présidence finlandaise pour résoudre le problème en suspens sur le règlement du commerce entre l'Union européenne (UE) et les chypriotes-turcs constitue une base de discussion", a indiqué  jeudi le porte-parole Théodore Roussopoulos.

"Nous soutenons l'effort finlandais tout en prenant en considération l'approche de la République chypriote et nous espérons une issue heureuse à ces discussions", a-t-il ajouté.

Chypre et la Grèce ont averti leurs partenaires européens de ne pas chercher à poursuivre les négociations d'adhésion de la Turquie si Ankara ne progressait pas sur le dossier des ports. (AFP, 19 oct 2006)

Moratinos a effectué une mission discrète sur Chypre

Le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos a achevé dimanche une mission de bons offices à Ankara et à Nicosie pour trouver une solution au problème chypriote, qui menace les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, a-t-on appris dimanche à Nicosie.

M. Moratinos a rencontré dimanche matin à Ankara son homologue turc Abdullah Gul. Il s'est ensuite entretenu dans l'après-midi à Nicosie avec le président chypriote Tassos Papadopoulos et le ministre des Affaires étrangères Yiorgos Lillikas.

"Moratinos a participé à un déjeuner tardif avec M. Lillikas et M. Papadopoulos, au cours duquel ils ont abordé des questions européennes d'actualité, dont la Turquie et Chypre, mais il n'y avait pas d'ordre du jour pré-établi", a commenté à l'AFP une source diplomatique espagnole à Nicosie.

"Il (Moratinos) n'est pas venu avec une mission spécifique et sa visite à Chypre est essentiellement privée. Toutefois, il y a des questions d'intérêt commun, dont celle de la Turquie", a ajouté cette source.

Le chef de la diplomatie espagnol devait quitter Chypre tôt lundi matin.

Cette mission a été effectuée à la suite d'une "suggestion" de la présidence finlandaise de l'Union européenne (UE) en raison des "excellentes relations" entre Madrid et Ankara, a indiqué à l'AFP un porte-parole du ministère espagnol des Affaires étrangères.

La Turquie ne reconnaît pas Chypre, pourtant membre de l'UE, et refuse d'ouvrir ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes.

Ankara est menacée d'une suspension des pourparlers d'adhésion d'ici à la fin de l'année, un rapport crucial sur cette question devant être publié le 8 novembre par la Commission européenne.

Pour éviter la crise annoncée, la présidence finlandaise de l'UE s'efforce actuellement de trouver une solution, même "partielle" au problème chypriote.

M. Moratinos s'est rendu à Ankara à la suite d'une visite effectuée samedi à Damas, où il a discuté avec le président syrien Bachar al-Assad de la situation au Liban et au Proche-Orient. (AFP, 15 oct 2006)

Chypre bloquera les négociations UE-Turquie

Chypre freinera les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne tant qu'Ankara ne respectera pas l'obligation d'ouvrir ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes, ont indiqué les autorités de l'île jeudi.

Chypre et la Grèce ont averti leurs partenaires européens de ne pas chercher à poursuivre les négociations d'adhésion si Ankara ne progresse pas sur le dossier des ports.

"Notre but est de n'accepter d'examiner aucun des 34 chapitres restants des pouparlers d'adhésion de la Turquie à l'UE, au moins jusqu'au 8 novembre", a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernenemt chypriote, Christodoulos Pashardes.

La Commission européenne doit publier à cette date un rapport crucial sur les progrès de la Turquie dans ses négociations d'adhésion avec le bloc européen, entamées en octobre 2005.

Chypre et la Grèce ont indiqué aux ambassadeurs européens à Bruxelles qu'ils n'ouvriraient pas le chapitre "industrie" s'il est mis sur la table des discussions qui étaient prévues jeudi, a précisé M. Pashardes.

La Turquie a signé un accord douanier en juillet 2005 avec l'Union européenne qui étend son union douanière aux dix Etats entrés dans l'UE en 2004, dont Chypre.

Mais Ankara refuse de reconnaître l'autorité de Nicosie et n'autorise toujours pas les navires et avions chypriotes à entrer dans ses ports et aéroports.

La Finlande, qui assure la présidence tournante de l'UE, pousse à un compromis visant à apaiser les deux parties.

Chypre est coupée en deux depuis que l'armée turque a envahi sa partie nord en 1974, après un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes grecs soutenus par la junte alors au pouvoir à Athènes, qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

La République turque de Chypre du Nord (RTCN) proclamée dans le nord n'est reconnue que par Ankara. (AFP, 12 oct 2006)

Talat réclame une levée "inconditionnelle" de leur isolement

Le Chypriote turc Mehmet Ali Talat a réclamé mardi à Bruxelles une levée "inconditionnelle" de l'isolement de la partie nord de l'île divisée qu'il dirige.

"Nous demandons à la présidence finlandaise de l'UE (...) une levée inconditionnelle de l'isolement des Chypriotes turcs", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse après plusieurs entretiens avec des responsables européens.

La présidence finlandaise a proposé récemment un plan principalement destiné à lever l'embargo commercial imposé à la partie nord de l'île après l'invasion turque de 1974, sans qu'on sache exactement quelles conditions devraient éventuellement l'accompagner.

La levée de l'embargo "est une action unilatérale" promise par l'Onu comme par l'UE après l'échec de la réunification de Chypre en 2004, a estimé M Talat.

Mais les mesures commerciales promises par l'UE n'ont jamais été adoptées, en raison de l'opposition de la partie sud de l'île, membre de l'UE depuis 2004.

"Les idées finlandaises sont liées en partie à une levée partielle de l'isolement chypriote turc en ouvrant la voie à des exportations du nord vers les Etats membres de l'UE", a expliqué M. Talat, qui a assuré qu'il allait examiner ces propositions.

Mais ce plan ne prévoit la fin que d'une "petite partie" de l'isolement, a-t-il regretté.

"Le commerce direct n'est pas la fin de l'isolement des Chypriotes turcs", a souligné M. Talat, rappelant l'interdiction de vols directs de sa partie de l'île vers l'UE ou l'interdiction faite aux équipes de football de participer à des compétitions internationales.

En plus, le plan contient "des éléments dangereux, liés à un règlement global du conflit chypriote", a-t-il estimé.

Il a ainsi laissé entendre qu'Helsinki réclamait à sa communauté des compensations en échange de la levée de l'embargo et que la République turque de Chypre du Nord n'aurait donc plus de monnaie d'échange dans de futures négociations globales sur la réunification de l'île.

Sans entrer dans les détails du plan, il a notamment évoqué la question du contrôle de la ville fantôme de Varosha parmi ces "éléments dangereux".
 Varosha (Maras en turc) fut prise par les Turcs lors de l'opération militaire de 1974, qui répondait à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs visant à rattacher l'île à la Grèce, alors dirigée par une junte militaire.

Cette ville n'a pas été réhabitée, une résolution des Nations unies de 1984 interdisant tout peuplement de Varosha par d'autres habitants que ceux qui y vivaient à l'origine, des Chypriotes grecs.
 M. Talat a prévenu que les Chypriotes turcs voulaient une solution globale au problème chypriote, sous mandat de l'Onu et non de l'UE, et qu'il ne fallait donc pas utiliser ce type d'"éléments" pour éviter une crise dans les relations entre l'UE et la Turquie.

La fin de l'isolement du nord de Chypre réclamée par Ankara pour ouvrir enfin ses ports aux navires chypriotes grecs pourrait en effet permettre à l'UE d'éviter d'avoir à suspendre, au moins partiellement, les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, commencées en octobre 2005.

M. Talat a d'ailleurs précisé que le plan finlandais incluait "les ports de Turquie", sans autre précision. (AFP, 10 oct 2006)

Rehn appelle à soutenir un plan finlandais sur Chypre

Le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn a appelé lundi les 25 et la Turquie à soutenir un plan de la présidence finlandaise de l'UE pour sortir la communauté chypriote turque de son isolement commercial.

"La présidence finlandaise a présenté aux deux communautés (chypriote grecque et chypriote turque, NDLR) et aux autres parties clé (...) une proposition qui aiderait à débloquer l'impasse actuelle concernant les questions commerciales, en créant des conditions spéciales pour un commerce direct entre Chypre du Nord et l'UE", a déclaré le commissaire à quelques journalistes, à la veille de sa rencontre avec le dirigeant chypriote turc Mehmet Ali Talat.

"Les efforts de la présidence finlandaise sont concentrés sur le déblocage de ces relations commerciales, en proposant une certaine formule qui inclut des mesures d'accompagnement pour faciliter l'adoption" des mesures commerciales par les 25, a-t-il continué.

En 2004, après l'échec des référendums sur la réunification de Chypre et l'entrée du sud de l'île dans l'UE, Bruxelles avait proposé des mesures pour rompre l'isolement du nord de Chypre, en particulier la mise en place de régimes commerciaux préférentiels facilitant les exportations directes du nord de Chypre vers l'UE.
 Mais les mesures commerciales n'ont jamais été adoptées, en raison de l'opposition de Nicosie.

Sortir de cette impasse "aurait un impact positif général sur le contexte politique (...) et j'ai donc encouragé tous les Etats membres à soutenir pleinement les efforts de la présidence finlandaise parce que cela pourrait être la dernière occasion pour un certain temps", a souligné M. Rehn. (AFP, 9 oct 2006)

Immigration / Migration

Le bureau d'information DHKP-C pourquoi s'est il fermé?

Les quotidiens belges, Le Soir et La libre Belgique, viennent d'annoncer que le DHKP-C a décidé de fermer son bureau d'information de Bruxelles, établi rue Stévin.

Selon La Libre Belgique, l'un des animateurs de ce bureau d'information, Bahar Kimyongür explique: "ne pouvant plus exercer notre activité d'information librement, et dans le but d'éviter toute  future des services secrets belges et turcs, nous avons décidé de ferùer."provocation

D'autre part, le Bureau d'information a diffusé aux médias belges le communiqué suivant concernant la décision de ferméture:

"Depuis juillet 1995, notre bureau d'information s'efforce de dénoncer les crimes commis par l'Etat turc à l'encontre des travailleurs, des syndicalistes, des étudiants, des artistes, des prisonniers politiques, des organisations démocratiques ainsi que des minorités nationales et religieuses.
 
"Quoiqu'il ait changé trois fois de siège, notre bureau s'est toujours trouvé à proximité des institutions européennes afin de garder un contact permanent avec les eurodéputés démocratiques et alertes à la question des droits de l'homme en Turquie.
 
"En 11 ans d'activités, plusieurs centaines de délégations politiques, syndicales et culturelles du monde entier ainsi que des progressistes et même de simples curieux venant à titre individuel ont fréquenté notre bureau d'information.
 
"Pendant 11 années, les communiqués de notre bureau d'information et le travail de traduction effectué par nos collaborateurs ont servi à informer et sensibiliser une partie importante de l'opinion publique européenne et même mondiale quant à la réelle situation en Turquie.
 
"Par exemple, en décembre 2000 et janvier 2001, notre bureau avait envoyé vers les 5 continents, des milliers de cassettes vidéo reprenant des images de massacres dans les prisons perpétrées entre le 19 et le 22 décembre 2000, images qui avaient été censurées par la presse turque.
 
"A l'heure où les autorités turques pourchassent sans répit nos journalistes, caricaturistes et écrivains critiques, où des journaux d'opposition sont saisis et leurs locaux mis sous scellés, où 24 journalistes croupissent toujours dans les sinistres prisons de type F, l'Union européenne et la Belgique en particulier se sont dotées d'un nouvel arsenal judiciaire et vont même jusqu'à utiliser des moyens occultes pour faire taire notre bureau sous prétexte d'activités terroristes.
 
"C'est d'ailleurs avec les mêmes allégations que l'Etat turc tente de museler ses opposants sur son territoire.
 
"Pour mieux comprendre l'évolution qui a conduit à la criminalisation de notre bureau, il nous faut faire une brève rétrospective et remonter au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, lorsque sous la pression des Etats-Unis d'Amérique, une décision-cadre du Conseil établissant une liste des organisations "terroristes" fut adoptée par la Commission européenne sous présidence belge.
 
"Cette décision-cadre qui devait servir à harmoniser la législation pénale anti-terroriste à l'échelle européenne se basait sur la définition du terrorisme la plus vaste et la plus floue et donc, la plus répressive.
 
"La sélection des organisations mises au banc en tant que "terroriste" s'est faite sans le moindre débat contradictoire. Cet ostracisme ne permet en outre aucune possibilité de recours pour les organisations visées.
 
"Une fois que cette liste noire fut adoptée et la définition de terrorisme établie, les diplomates turcs multiplièrent leurs tractations pour obtenir que le PKK et le DHKP-C y soient insérés en tant que tels.
 
"Finalement, ce sera chose faite le 2 mai 2002.
 
"L'étape suivante fut la ratification par le Parlement fédéral belge d'une nouvelle loi anti-terroriste en la date du 19 décembre 2003.
 
"C'est cette loi qui permet aujourd'hui au Parquet fédéral belge de poursuivre des collaborateurs de notre bureau d'information pour avoir simplement traduit des textes.
 
"D'autre part, le 1er avril 2004, une opération policière internationale orchestrée par un procureur italien de la Pérouse et visant soi-disant le DHKP-C aboutit à l'arrestation de plus de 120 personnes dans 5 pays: la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Italie et la Turquie.
 
"Ce jour-là, notre bureau d'information est pris d'assaut par des hommes masqués et armés jusqu'aux dents. Les portes sont défoncées, les archives saisies, les occupants arrêtés. Même le jardin du bureau est retourné.
 
"Toutes les personnes arrêtées dans le cadre de cette opération, y compris la centaine de militants arrêtée en Turquie, ont été libérées, hormis deux journalistes révolutionnaires turcs qui se trouvaient en Italie, une femme incarcérée à la prison de Rebibbia à Rome et un homme détenu à la prison de Spoleto.
 
"La presse turque révèlera que ces rafles constituaient une action préventive servant à sécuriser le sommet de l'OTAN qui devait avoir lieu à la fin du mois de juin à Istanbul.
 
"L'opération violente contre notre bureau perpétrée le 1er avril 2004 marque une étape importante dans la criminalisation de nos activités. C'était en effet la première fois en neuf ans d'existence que notre bureau faisait l'objet d'une perquisition.
 
"Le 28 juin 2004, précisément en marge du sommet de l'OTAN à Istanbul, une conférence de presse organisée dans un hôtel du quartier européen par une coalition de gauche du nom de Resistanbul a été utilisé comme prétexte par la Sûreté de l'Etat belge pour faire monter la pression sur notre bureau d'information.
 
"La Sûreté affirmait en effet qu'un communiqué de revendication signé par le DHKC a été lu par deux collaborateurs de notre bureau durant cette conférence. Il s'agit de Musa Asoglu et de Bahar Kimyongür.
 
"Or, à cette conférence de presse, il n'était ni question du DHKC, ni de ses communiqués, ni de revendication, ni même d'allusions à une quelconque revendication. Elle portait en fait sur les abus de la police turque dans le cadre des mesures de sécurité entourant le sommet de l'OTAN.
 
"En fin de journée, une équipe de la chaîne de télévision RTL se présenta dans les locaux de notre bureau d'information du DHKC et interrogea Bahar Kimyongür, le traducteur du communiqué controversé.
 
"Suite à la retransmission télévisée de cet interview, un parlementaire bruxellois du nom de François-Xavier de Donnéa connu en tant qu'actionnaire (et réactionnaire) proéminent sur le marché turc, saute sur l'occasion pour interpréter le commentaire du traducteur de ce communiqué comme une revendication, espérant ainsi obtenir la fermeture de notre bureau.
 
"Suite aux pressions exercées par ce provocateur et par ses complices turcs, une enquête est ouverte.
 
"Cette enquête aboutira à l'inculpation des deux attachés de notre bureau précités.
 
"L'une de ces deux personnes se trouve actuellement incarcéré à la prison de Bruges, entre autres, des suites de la provocation concernant la lecture imaginaire de ce communiqué tandis que le deuxième prévenu a été condamné à quatre ans de prison. Ce dernier est resté en liberté dans l'attente de son procès en appel à la Cour d'appel de Gand. Le jugement de l'appel de Gand sera rendu le 7 novembre prochain.
 
"Vu le ridicule de l'accusation, il est évident que désormais la Sûreté belge profitera de la moindre occasion pour obtenir la fermeture de notre bureau.
 
"Outre le fait que les pressions visant à la fermeture de notre bureau sont indiscutablement une atteinte grave à la liberté d'expression et d'association et sont une tentative d'imposer une vision unilatérale et erronée de la Turquie parmi la communauté internationale sans doute pour assurer l'impunité aux tortionnaires turcs, il serait naïf et illusoire de la part des autorités belges et turques de penser que la lutte sociale en Turquie pourrait en être affectée pour autant.
 
"Ne pouvant plus exercer notre activité d'information librement et dans le but d'éviter toute provocation future des services secrets turcs et belges, nous avons décidé souverainement de fermer notre bureau d'information de Bruxelles." (Le Soir, La libre Belgique, dhkc@post.com, 30-31 octobre 2006)

Deux mises au point relatives au communiqué sur les élections belges

Après la diffusion du communiqué commun de quatre organisations issues de l'émigration politique dont la Fondation Info-Türk, nous avons reçu plusieurs réactions. Bien qu'on ait répondu individuellement à ces réactions,  deux entre eux méritent une réponse claire pour bien informer également  l'opinion publique.

Maître Michel Mahmourian écrit:

"Il est certes de notoriété publique que la vie associative des Turcs de Belgique est encadrée par les soins de l’ambassade. Toutefois, votre accusation va loin au-delà de ce simple patronage et dénonce une aliénation, ce qui est grave pour la Belgique et  mérite donc d’être justifié, d’autant que si la communauté turque est otage, pourquoi pas la communauté marocaine… N’ayant aucune relation avec la communauté turque de Belgique, je n’ai pas d’opinion personnelle sur ce point. J’observe simplement, comme chacun peut le faire, qu’une bonne part des Turcs de Belgique exercent les droits et libertés, qui leurs sont accorder en Belgique, au service de la Turquie. Mais le font-ils tous sous la contrainte comme vous l’affirmez?"

La réponse de la Fondation Info-Turk:

L'obéissance de la communauté turque aux exigences du régime d'Ankara se fait par contrainte bien sûr pour beaucoup de gens qui n’ont rien avoir avec la politique, mais par propre volonté pour des dirigeants associatifs ou journalistes car ils partagent parfaitement les options du régime pour maintenir la communauté en otage.

Sauf des exceptions individuelles, la communauté est systématiquement informée, endoctrinée et orientée par les médias en turc (quotidiens de grand tirage, une dizaine de chaînes TV captées par antennes paraboliques et une dizaines de sites Internet et par une centaine d’associations nationalistes et religieuses)... Malheureusement, la quasi totalité de la communication et de l’information se fait en langue turque, les journaux ou télévisions belges sont suivies rarement. En plus, un martelage ultranationaliste  par l’Ambassade à chaque occasion, notamment pendant les fêtes nationales ou les anniversaires nombreux des évènements “glorieux” de l’histoire ottomane ou républicaine sans compter les jours religieux.

Quand il s’agit d’une campagne ordonnée par l’Etat turc, tous les médias et toutes les associations (tant religieuses qu’ataturkistes) se déchaînent ensemble.

Une dépêche du quotidien Hürriyet du 26 octobre 2006 qui annonce le lancement d’une campagne contre la sanction de la négation du  “prétendu génocide arménien” par 67 associations de mosquée liées à la Fondation des Affaires religieuses de l’Ambassade de Turquie ainsi que par l’Association de la Pensée ataturkiste, en est la preuve.

Malgré les avertissements que nous avons répétés sans cesse depuis plus de 30 ans, les partis politiques les plus importants  deviennent de plus en plus soumis aux exigences du lobby turc. Malheureusement la classe politique préfère de ne pas aborder cette question vraiment menaçante pour la vie politique et sociale de ce pays.

Le sénateur François Roelants du Vivier  écrit:

"Je relève dans votre déclaration "ingérence et soumission alarmantes" les lignes suivantes:  'Durant les commémorations du 90ème anniversaire du génocide des Arméniens et Assyriens, certains politiciens de ces partis se sont montrés solidaires avec les peuples arménien et assyrien, en étant critiques avec le régime négationniste d’Ankara. Mais les têtes de listes de ces partis se sont aussi rendues fréquemment auprès d’associations turques au service du lobby d’Ankara pour assurer leur soutien électoral. Il s’agit d’une hypocrisie évidente.

"Il s'agit de la seule référence faite aux efforts des hommes et femmes politiques qui se sont montré solidaires de votre combat, et cette référence est à tout le moins nuancée par rapport au comportement de certaines têtes de liste appartenant aux mêmes formations.

"Je n'irais pas jusqu'à dire que cela a un caractère décourageant, mais celles et ceux qui ont eu une attitude dépourvue d'ambiguité par rapport au négationnisme des génocides devraient être soutenus avec force par votre collectif. Bien sûr, il existe dans nos partis respectifs des mandataires qui ne partagent pas les mêmes convictions, et c'est notre travail de faire évoluer ces mentalités. Mais reconnaissez au moins les mérites de ceux qui sont restés inébranlables dans leur attitude. En les soutenant, vous les renforcerez vis à vis de leur propre formation."

La réponse de la Fondation Info-Turk:

Pour être justes, nous devions mentionner le nom d’une vingtaine de personnalités politiques qui ont sincèrement soutenu nos actions contre le régime répressif et négationniste d’Ankara: la commémoration du 90e anniversaire du génocide des Arméniens en 2005 et les deux actions d’informations à l’occasion du 35e anniversaire du coup d’état militaire en Turquie en 2006.

Nous sommes reconnaissants à chacune de ces personnalités pour leur solidarité exemplaire avec les peuples opprimés de la Turquie:

Lionel Vandenberghe, François Roelants du Vivier, Josy Dubié, Jan Béghin, Christian Brotcorne, Adelheid Byttebier, Christine Defraigne, Alain Destexhe, Kris Van Dijck, Pierre Galand, Sven Gatz, Nelly Maes, Hugo Van Rompaey, Willy Kuijpers...

Bien sûr qu’il y a d’autres personnalités dont les noms ne figurent pas ici.

Toutefois, la plupart d’élus des partis politiques ou de dirigeants de la vie associative, même ceux avec qui nous avions combattu ensemble contre tous les régimes fascistes ou répressifs dans le passé, nous considèrent aujourd’hui comme dérangeants, ce bien entendu dans un souci purement électoraliste ou clientéliste.

Tant pis.

Nous continuerons à crier la vérité non seulement pour le bien des peuples de notre pays d’origine, mais également pour contribuer à la sauvegarde du régime démocratique de la Belgique contre toutes les menaces ultranationalistes et d’extrême-droite quelle que soit l’origine...

(Fondation Info-Turk, 29 octrobre 2006)

Les ministres de la Justice et les pressions des états autoritaires

Anne Morelli, historienne U.L.B.
(La Libre Belgique, 24 octobre 2006)

Dans l’entre-deux-guerres les états autoritaires (l’Allemagne nazie, l’Italie de Mussolini…) ne manquent pas de faire pression sur les ministres belges de la Justice pour que des antinazis allemands ou des antifascistes italiens soient traités ici avec la plus grande rigueur voire extradés vers leur pays d’origine.

Ainsi l’Italie introduit en 1925 contre un socialiste du nom de Cappa une demande d’extradition pour des délits de droit commun. Malgré l’avis favorable donné par la magistrature, le ministre de la Justice, Masson à l’époque, estimant que l’Italie reprochait à Cappa des délits en réalité politiques, ne veut pas suivre cet avis et son extradition est refusée.

En 1928, c’est un anarchiste du nom de Gasperini que l’Italie réclame. Gasperini avait été condamné à vingt ans de prison en Italie pour complicité dans le meurtre perpétré en août 1921 contre un fasciste ayant participé à une « expédition punitive » à Castiglioni dei Pepoli (Emilie). Le principe de son extradition avait été accepté par la Cour d’appel de Liège mais les antifascistes belges – des libéraux aux communistes – s’étaient élevés contre cette décision et les jeunes libéraux avaient adopté à l’unanimité un ordre du jour demandant que la Belgique refuse cette extradition, conformément à ses traditions séculaires d’hospitalité. Le ministre de la Justice P. E. Janson refusa effectivement de le livrer à la justice italienne.

Le cas Bartolomei

C’est cependant la menace d’extradition pesant sur Angelo Bartolomei qui fit couler le plus d’encre.

Angelo Bartolomei était un meneur anarchiste qui, à cause de ses opinions, avait été persécuté par les fascistes de son village de Scarlino. Il avait tenté en vain de s’évader d’Italie et avait dû vivre dans la clandestinité jusqu’au moment où il avait enfin réussi à s’exiler en 1922, d’abord en Tunisie puis en France.

Ouvrier aux usines de De Wendel à Jœuf en Lorraine, il n’avait pas renoncé à ses convictions et, à cause de cela, sa famille en Italie continuait à être inquiétée par les fascistes.

En Lorraine, Bartolomei est à nouveau confronté à la puissance fasciste à travers le prêtre Caravadossi. Celui-ci, membre de l’œuvre Bonomelli, est surtout un agent fasciste très actif. Il embrigade les enfants d’origine italienne dans un groupe « balilla » et dénonce à la police française les antifascistes comme agitateurs. Chargé des affaires consulaires pour Jœuf, c’est Caravadossi que Bartolomei vient trouver pour le renouvellement de son passeport. Le prêtre fasciste met à ce renouvellement la condition expresse que l’anarchiste dénonce auparavant un certain nombre de ses camarades.

Bartolomei, que l’avocat socialiste liégeois Léon Eli Troclet me décrivit en 1979 comme un homme d’une grande douceur, préfère être meurtrier d’un fasciste que traître et abat, le 18 novembre 1928, le provocateur. Après le crime, il s’enfuit à pied en Belgique et se réfugie à Flémalle-Haute où il y avait un noyau d’anarchistes. Là, il est arrêté par hasard parce qu’un gendarme, avec qui il passait un portillon à la gare, voit la forme de son revolver à travers ses vêtements.

Malgré la plaidoirie de L. E. Troclet, la Cour d’appel de Liège ne reconnaît pas au meurtre du prêtre un caractère politique et émet un avis favorable à l’extradition de l’anarchiste italien vers la France qui le réclame. L’Italie appuie cette demande d’extradition.
 Les milieux antifascistes italiens et la gauche belge se mobilisent pendant l’été 1929 en faveur d’Angelo Bartolomei, oubliant leurs divisions. Ils dénoncent la collusion de la police belge et des polices fascistes et le risque de soumission du gouvernement belge aux ordres de l’Italie de Mussolini.

Finalement le ministre libéral de la Justice Paul-Emile Janson ne tint pas compte de l’avis de la Cour d’appel de Liège et refusa à la France l’extradition de Bartolomei. Le 12 février 1930 Janson écrit à l’ambassadeur d’Italie – qui avait naturellement beaucoup insisté pour que Bartolomei soit extradé – pour justifier son refus. Angelo Bartolomei est remis en liberté en mars 1930.

L’ambassadeur d’Italie estima que Janson avait ainsi couvert un vulgaire délit de droit commun et encouragé des crimes à venir.

La décision de P.-E. Janson, couverte par son Premier ministre, sera vivement contestée en Italie et formera un point du contentieux italo-belge. Lors de la visite officielle du prince Umberto en Belgique, l’attitude de Janson – ressentie comme antifasciste – lui vaudra d’être le seul ministre belge à ne pas être décoré par l’héritier du trône d’Italie !

En conscience et en sachant les difficultés diplomatiques que cela va créer

Dans les affaires d’extradition qui l’ont opposé à des régimes dictatoriaux, Paul-Emile Janson a démontré plus d’une fois sa droiture et sa réelle liberté d’esprit.
Son opposition à l’extradition de l’anarchiste italien Bartolomei, par exemple, que je viens d’évoquer, est une décision prise par Janson en conscience et tout en sachant qu’elle va créer à la Belgique des difficultés diplomatiques et à lui-même de coriaces inimitiés. Il faut en outre insister sur le fait qu’il prend cette décision en faveur de personnes dont lui, grand libéral, ne partage absolument pas les projets politiques.

Janson est par trois fois ministre de la Justice dans l’entre-deux-guerres : de 1927 à 1931 (gouvernement Henri Jaspar), de 1932 à 1934 (cabinet de Broqueville) et de 1939 jusqu’à l’invasion de la Belgique. Il est fréquemment confronté aux questions d’expulsions politiques et d’extraditions. Il assure devant la Chambre le 8 mai 1928 :

Je reconnais évidemment que dans certains cas la décision à prendre est délicate et je me fais scrupule, (…)  de ne prendre aucune décision avant d’avoir reçu des renseignements que je puisse contrôler. J’ajoute qu’à diverses reprises, en présence de certains doutes qui m’assaillaient et ne voulant pas rejeter peut-être vers le désordre et la révolte des hommes qui n’avaient pas été coupables, je les ai fait avertir en leur disant : « Je vous donne un dernier délai : si vous ne vous tenez pas tranquilles, vous serez immédiatement expulsés ».

L’année suivante (12 février 1929), après avoir rappelé les devoirs auxquels les étrangers doivent se soumettre en Belgique, Janson rappelle combien sa tâche est délicate :

J’hésite parce que je me dis : Voilà un homme encore jeune ! Ce n’est pas un heureux de l’existence ; il est aigri, il est exaspéré, il est communiste, révolutionnaire, anarchiste ; il est en marge de la société ; la vie, les circonstances, le réconcilieront peut-être avec cette société ; mais si je l’expulse, je vais le rejeter dans l’armée des révolutionnaires et des insurgés ! Et j’hésite ! Croyez-vous que je n’éprouve pas, autant que n’importe qui, des scrupules de conscience et de pénibles perplexités ?

Fréquemment interpellé sur les expulsions d’étrangers, Janson explique chaque fois, avec des accents très sincères, les scrupules qui l’assaillent devant chaque cas soumis à son attention et rappelle qu’il a résisté aux insistances des gouvernements fascistes qui voulaient faire extrader des ressortissants ayant trouvé refuge en Belgique et accusés dans leur pays de crimes en réalité politiques.

Au lendemain de son départ du ministère de la Justice, le 17 juin 1934, Emile Vandervelde qui n’était pas du même parti que lui, écrivait dans Le Peuple : Je rends simplement hommage à la vérité en disant que, dans les cas qui lui étaient soumis, l’homme de grand cœur qu’est P.-E. Janson n’était pas seulement consciencieux mais humain.

Est-ce cette fermeté face aux dictatures qui décida de sa fin ?

En 1943 il est arrêté par les Allemands dans le Sud de la France où il s’était réfugié. Il est déporté alors qu’il a déjà plus de soixante ans, au camp de Büchenwald où il décède.

Dans l’affaire Bartolomei il n’avait pas hésité à résister aux pressions de l’Italie fasciste alors qu’Angelo Bartolomei avait bien tué, qu’il n’était pas Belge et qu’il était réclamé par un pays démocratique, la France.

Bahar Kimyongur (réclamé par la Turquie et qui a déjà une fois risqué d’être livré par la Belgique au régime d’Ankara) n’a tué personne, est Belge, né en Belgique, et est réclamé par un pays autoritaire bien connu pour les mauvais traitements qu’il inflige à ses détenus.

Les complaisances de la ministre de la Justice envers le régime turc sont flagrantes. Bien sûr on pourra argumenter en sa faveur qu’au contraire du ministre libéral Janson qui n’avait pas d’électorat italien soutenant le régime de Mussolini à flatter, elle a espéré par ces complaisances gagner une place de bourgmestre à Schaerbeek.

Elle est assurée en tous cas de ne pas être déportée un jour dans un camp comme celui de Büchenwald en raison d’une trop grande fermeté face au régime turc…

Murat Denizli renonce à son mandat de conseiller communal

Murat Denizli, élu sur la liste socialiste lors des élections du 8 octobre à Schaerbeek, a annoncé jeudi qu'il ne siégera pas dans le conseil communal. L'intéressé avait été mis en cause en raison de son passé d'administrateur d'une association culturelle qui aurait des liens avec les Loups gris, organisation turque d'extrême droite.

M. Denizli, qui avait recueilli 815 voix de préférence, a fait part de sa décision au président de la fédération bruxelloise du PS, Philippe Moureaux, et à la tête de liste socialiste à Schaerbeek, Laurette Onkelinx.

"C'est avec regret et amertume que je pose ce geste. J'espère toutefois qu'il permettra d'apaiser les esprits et celles et ceux qui m'ont désigné comme coupable sans aucun respect des droits de la défense, sans esprit d'ouverture et d'écoute, réfléchiront sereinement à leur démarche", a-t-il expliqué dans un communiqué avant de rappeler son attachement aux valeurs socialistes.

Ces dernières semaines, l'homme avait nié être un extrémiste. (Belga, 26 octobre 2006)

Communiqué commun: Ingérence et soumission alarmantes
 
Déclaration commune de quatre organisations  (arménienne, assyrienne, kurde et turque)
 issues de l'émigration politique en provenance de Turquie sur les résultats des élections communales du 8 octobre 2006
 
Le loup gris du PS n'est pas le seul élu d'origine turque, soutenu par une campagne ultranationaliste et négationniste orchestrée par le régime d'Ankara. Parmi les 77 élus d’origine turque plusieurs ont, pendant leur campagne électorale, fait des déclarations conformes aux instructions du régime d'Ankara. Les réélus PS, MR et CdH se sont déjà distingués depuis des années par leurs prises de position négationnistes sur la question du génocide des Arméniens et Assyriens.
 
Les élections communales du 8 octobre 2006 ont confirmé une fois de plus le fait que plusieurs partis politiques traditionnels de la Belgique, malgré tous les avertissements, ont bien collaboré avec l'extrême-droite et l'ultranationalisme turcs afin d'obtenir quelques votes de plus de la communauté turque, otage du régime d'Ankara.

La Ministre de la Justice Laurette Onkelinx, elle-même, en vue de conquérir la commune de Schaerbeek, n'a nullement hésité de placer sur la liste électorale du PS un loup gris, dirigeant d'une association d'extrême-droite, proche du parti néo-fasciste turc MHP.

Juste après le scrutin, la tête de liste d'Ecolo Schaerbeek a annoncé que la présence de ce loup gris dans le groupe PS était une des raisons du choix d'entrer dans une majorité avec la liste du Bourgmestre (MR) plutôt que de former, comme cela avait été discuté avant les élections, un "Olivier" avec le Parti Socialiste et le Centre Démocrate Humaniste (ex-Parti Social Chrétien).

En riposte, les dirigeants schaerbeekois du PS se sont défendus en affirmant qu’ils ne connaissaient pas la vraie nature de l’association de laquelle leur colistier est toujours un administrateur.

Une telle imprudence vis-à-vis des candidats ultranationalistes ne peut s’expliquer par la méconnaissance des communautés d’origine étrangère ou des structures ultranationalistes issues de ces communautés.

En tant qu'organisations défenderesses des droits de l'Homme et des peuples tant en Turquie qu'en Belgique, nous avertissons depuis plus de dix ans les partis politiques et les médias belges contre la menace ultranationaliste pesant sur la vie politique belge. Juste avant les élections récentes, le 3 octobre 2006, nous avons lancé l'appel commun suivant:

"Nous attirons par le présent communiqué l'attention des citoyens démocrates sur les dangers post-électoraux générés par ce comportement scandaleux en les appelant à ne pas voter pour les listes comprenant des candidats d'extrême-droite et ultranationalistes....  Le cordon sanitaire… Il est absolument nécessaire, non seulement contre le VB ou FN mais également contre toutes les variétés de l'extrême-droite ou de l'ultranationalisme quelle que soit son origine. "

En dehors de leur notoriété en Turquie, les Loups Gris étaient bien connus par l’opinion belge quand ils ont incendié le 17 novembre 1998 les locaux de l’Institut Kurde de Bruxelles ainsi que ceux d’une autre association kurde et d’une association assyrienne, tout en faisant le signe des loups gris et en brandissant le drapeau du parti néo-fasciste MHP.

Les auteurs de ce crime odieux restent toujours impunis. En plus, la ministre de la Justice ne voit aucune inconvenance de présenter un loup gris sur la liste électorale du PS.

Il y a deux ans, la ministre de la Justice Onkelinx avait déjà planifié sa campagne électorale pour conquérir Schaerbeek tout en comptant sur le lobby turc. En mars 2005, un petit-déjeuner dans son cabinet avec le rédacteur en chef du quotidien turc Hürriyet, accompagné par le Secrétaire d'Etat Emir Kir, était le point de départ. Lors de cette rencontre, afin d'assurer le soutien des médias et associations nationalistes turcs, elle a fait des déclarations fort appréciées par les négationnistes du génocide arménien et assyrien.

Mme Onkelinx a pratiquement ouvert sa campagne destinée à la communauté turque le 26 novembre 2005 lors d’une "soirée pluriculturelle" organisée dans le bar Regata par le député régional Emin Özkara (PS) et des militants du lobby turc.

Lors de sa campagne finale dans les rues de Schaerbeek, elle était toujours accompagnée par ses colistiers ultranationalistes. 

Il est fort significatif qu’au jour du scrutin, le 8 octobre 2006, le quotidien Hürriyet ait appelé les électeurs d’origine turque à sanctionner le MR pour sa position sur la question arménienne en votant massivement pour Mme Onkelinx.

Ce qui nous inquiète, c’est que les médias belges ont malheureusement focalisé toutes leurs critiques relatives aux dérives communautaristes sur quelques cas spectaculaires comme le loup gris du PS. Toutefois, ce loup gris cher à Mme Onkelinx et à son parti n'est pas le seul élu d'origine turque, soutenu par une campagne ultranationaliste et négationniste orchestrée par le régime d'Ankara.

En effet, plusieurs parmi les élus d’origine turque ont, pendant leur campagne électorale, fait, à la presse turque, des déclarations conformes aux instructions du régime d'Ankara.

Certains d’entre eux étaient déjà membres des conseils communaux ou des parlements régional ou fédéral: deux élus PS, deux élus MR et deux élus CdH dans la commune de Schaerbeek, deux élus PS à Saint-Josse-ten-Noode, un élu PS de la Ville de Bruxelles, un PS et une élue CD&V à Evere, un élu CD&V à Anvers, deux élus Sp.A à Gand… En tant qu'élus, ils se sont déjà distingués depuis des années par leurs prises de position négationnistes sur la question de génocide des Arméniens et Assyriens.

La position négationniste d'un réélu PS, également secrétaire d'état au gouvernement bruxellois, a été certifiée par la justice à l'issue d'un procès qu'il a tenté contre deux journalistes.

Un réélu MR à Schaerbeek, tout en contestant la position de son parti sur le génocide arménien et assyrien, a écrit un livre affirmant que ce sont les Arméniens qui ont massacré les Turcs en 1915 et l'a distribué à tous les dirigeants et membres du MR.

Lors du 90e anniversaire du génocide des Arméniens et Assyriens, plusieurs élus ou candidats PS, MR ou CdH, y compris un échevin à Schaerbeek, actuellement réélu, ont organisé des manifestations négationnistes. Certains ont revendiqué le démantèlement du monument Arménien à Ixelles. Le PS, le MR et le CdH sont bel et bien soumis à des chantages négationnistes et ont replacé ces personnes sur leurs listes électorales.

Durant les commémorations du 90ème anniversaire du génocide des Arméniens et Assyriens, certains politiciens de ces partis se sont montrés solidaires avec les peuples arménien et assyrien, en étant critiques avec le régime négationniste d’Ankara. Mais les têtes de listes de ces partis se sont aussi rendues fréquemment auprès d’associations turques au service du lobby d’Ankara pour assurer leur soutien électoral.

Il s’agit d’une hypocrisie évidente.

Actuellement, l'élection des 77 candidats d'origine turque sur 202 dans plusieurs communes bruxelloises, wallonnes ou flamandes est applaudie par les médias turcs comme une "victoire historique" et " une conquête" des Turcs sans faire aucune distinction sur leur appartenance idéologique ou sympathie politique.

Il est temps, notamment à l'approche des élections législatives de 2007, de réfléchir sérieusement aux conséquences dramatiques et dangereuses du choix purement électoraliste de ces partis politiques.

Nous appelons tous les partis politiques belges à rester très vigilants, non seulement contre l’extrême-droite autochtone mais également contre toutes les variétés de l’extrême-droite ou de l’ultranationalisme quelle que soit son origine.

Bruxelles, le 26 octobre 2006


Bogos Bogosian
L'Association des Arméniens Démocrates de Belgique
aadb.asbl@hotmail.com

Nahro Beth-Kinne
Les Associations des Assyriens de Belgique
nahro.beth-kinne@scarlet.be

Derwich M.  Ferho
L'Institut Kurde de Bruxelles
http://www.kurdishinstitute.be

Dogan Özgüden
La Fondation Info-Türk
http://www.info-turk.be

Tél: 02-215 35 76
Collectif1971@scarlet.be

Loups Gris infiltrés, complaisance et aveuglement des partis belges vis-à-vis du fascisme à la turque

Pierre-Yves LAMBERT
chercheur indépendant

Fuat Korkmazer (CD&V) a bien démissionné du conseil d'administration des Loups Gris de Gand, Murat Denizli (PS) reste au conseil d'administration des Loups gris de Schaerbeek. L'ironie, c'est que Fuat Korkmazer a démissionné avant les élections communales à la demande pressante de son parti (suite aux révélations du quotidien progressiste De Morgen), mais n'a pas été élu, alors que Murat Denizli a prétendu avoir démissionné, ne l'a pas fait, et a été élu... Puisque Denizli prétend avoir démissionné, comment expliquer dès lors qu'il l'aurait fait en juin 2006 et que rien n'apparaît encore au Moniteur Belge, alors que Korkmazer a déclaré avoir démissionné en septembre, ce qui est confirmé par une publication au Moniteur Belge du 4 octobre 2006...

Comme elle l'a déjà signalé dans un communiqué de presse démentant les allégations de Laurette Onkelinx et de Murat Denizli, l'échevine schaerbeekoise de l'intégration Tamimount Essaïdi (Ecolo) n'a jamais subsidié les "Loups Gris", mais ce n'est pas le cas de la Vlaams Gemeenschapscommissie, qui leur a alloué 6.000 euro en 2003 pour l'organisation de "40 ans d'immigration turque en Belgique" (voir plus bas la preuve officielle).

Suite aux articles publiés sur la liste de diffusion Suffrage Universel et sur le blog Humeur allochtone, nous avons été informés par des sources fiables que d'autres élus belges ocupent des postes de cadres (et non de simples militants) dans des associations de "Loups Gris", notamment Mme Neslihan Beklevic, élue Ecolo à Châtelet en 2000, passée en mai 2005 au PS et réélue le 8 octobre, qui est, selon une source locale, une des responsables du groupe des femmes dans l'association locale des "Loups Gris". Son époux Bayram Beklevic est quant à lui un des responsables des groupes sportifs au sein de la même association, l'"Association culturelle belgo-turque de Châtelet", ex-"Maison turque de Châtelet" fondée en 1986 (n° d'entreprise 431.815.096, voir les actes officiels enregistrés de 1986 à 1994 et la liste des responsables publiée au Moniteur Belge le 13/09/2004 ).

C'est la tâche des élus démocrates de toutes origines dans les diverses assemblées communales, régionales et communautaires de poser maintenant des questions aux exécutifs divers quant à l'octroi de subsides divers à ce type d'associations, mais aussi quant à la présence de responsables politiques à des événements organisés par elles. Il y avait déjà eu des questions à ce sujet au Conseil de la Communauté française en 1994 après les émeutes déclenchées par les mêmes "Loups Gris" à Schaerbeek et Saint-Josse, la presse ayant évoqué des subsides à l'une ou l'autre association de "Loups Gris". Mais il semble que les politiciens aient la mémoire courte.

Autre exemple de collusion entre politiques belges et belgo-turcs et les Loups Gris, la rupture du jeûne au local des "Loups Gris" de Marchienne (Marchienne Türk Kültür Ocağı) en octobre 2005. Cet événement a eu lieu en présence d'élus et d'autres acteurs politiques et sociaux tant "belgo-belges" ("ignorants", au bénéfice du doute) que d'origine turque (ces derniers ne pouvant ignorer où ils mettaient les pieds): Mahmut Doğru (élu conseiller communal PS à Charleroi le 08/10/2006, précédemment candidat MR non élu aux régionales de 2004), Nihat Dursun (médiateur interculturel à Charleroi), Zeki Yasar (conseiller provincial Ecolo du Hainaut passé au PS en juin 2004, non réélu en 2006), Neslihan Beklevic (conseillère communale PS, ex-Ecolo, à Châtelet, réélue le 08/10/2006), et Neşe Açıkgöz (candidate non élue CDH aux régionales de 2004 et aux communales à Charleroi en 2006). (source: site nationaliste turc de Belgique Beltürk, Siyasiler Marchienne Türk Kültür Ocağı 'nın davetlisiydi, 24/10/2005 )

Aux élections municipales néerlandaises de mars dernier, il y avait également des candidats "Loups Gris", notamment sur des listes du CDA et du VVD (homologues du CD&V et du VLD), seuls deux ont été élus dans des conseils d'arrondissement à Amsterdam, tous deux pour le VVD. Le CDA, le PVDA et Groenlinks semblent avoir mieux sélectionné leurs candidats que par le passé, où de telles situations s'étaient déjà produites, mais les événements récents montrent que le problème du chauvinisme turc et du négationnisme vis-à-vis du génocide arménien avait été fortement sous-estimé par ces partis en ce qui concerne leurs élus à tous niveaux.

Fuat Korkmazer, Murat Denizli et les "Loups Gris" dans le Moniteur Belge:

Loups Gris de Gand ("Türk Ocagi", Foyer turc): http://www.ejustice.just.fgov.be/tsv_pdf/2006/10/04/06152465.pdf (dernière modification: 04/10/2006)

Loups Gris de Schaerbeek ("Association culturelle turque"): http://www.ejustice.just.fgov.be/tsv_pdf/2004/09/03/04127186.pdf (dernière modification: 03/09/2004)

Une rupture bruxellois du cordon sanitaire et du jeûne par des politiciens "belgo-belges" et "belgo-turcs" en 2003:

Les liens de partis démocratiques belges avec l'extrême droite turque, novembre 2003

A propos des candidats "Loups Gris" aux communales flamandes d'octobre 2000:
Guy Van Vlierden, Grijze Wolven zijn ook actief in Vlaamse partijen - Turkse extreemrechtse beweging geïnfiltreerd in Agalev en SP.A, Alert! d'octobre-novembre 2002

A propos des candidats "Loups Gris" aux municipales néerlandaises de mars 2006:
Ernst Haffmans, Belabberd resultaat Grijze Wolven bij gemeenteraadsverkiezingen 2006, Onderzoeksgroep Turks extreem-rechts

Gerrit de Wit, Grijze Wolven op verkiezingstoernee, De Fabel van de illegaal 76, mei/juni 2006

La preuve que la Vlaams Gemeenschapscommissie (sous-gouvernement des Flamands de la Région de Bruxelles-capitale) a subsidié les "Loups Gris" en 2003:

http://www.vgc.be/bestuur/college/2002_2003/0424/03160-cul.pdf

Les associations belges couvertures des "Loups Gris": (informations principalement issues de l'article Gerrit de Wit, Grijze Wolven op verkiezingstoernee, De Fabel van de illegaal 76, mei/juni 2006)

Pour information, voici quelques noms et coordonnées d'associations "Loups Gris" en Belgique, membres de la Fédération turque de Belgique (Verbond der Turkse Verenigingen in België, Belçika Ülkücü Türk Dernekleri Federasyon/Belçika Türk Federasyonu), une des deux fédérations de Loups Gris, basée à Schaerbeek.

Une autre fédération (issue d'une scission en 1987), prône une "synthèse turco-islamique", un mélange de nationalisme turc et d'identité religieuse musulmane, la Federatie van Turks-Islamitische Cultuurverenigingen in België, en abrégé Turks-Islamitische Federatie ( Belçika Türk İslam Dernekleri Federasyonu, membre de l'Union Européenne Turco-Islamique, Avrupa Türk-Islam Birligi, ATIB), basée à Leopoldsburg mais qui est bien implantée à Heusden-Zolder (Turks Cultureel Centrum van Heusden-Zolder) et à Anvers, où la Unie van Turkse Verenigingen, reconnue comme interlocuteur par les autorités flamandes, ne serait qu'une couverture de l'ATIB.

Il existe aussi une troisième branche issue des Loups Gris, la Fédération Européenne de l'Ordre Mondial (Europese Federatie van de Wereldorde, Avrupa Nizam-i Alem Federasyonu, ANAF), qui compte notamment dans ses rangs la Turkse Culturele Kring van Beringen dirigée par Rifat Can, correspondant en Belgique de l'ANAF mais aussi vice-président d'une organisation pluraliste reconnue par les autorités flamandes, la Turkse Unie van België.

Belçika Türk Federasyonu - Rue Rogier, 255 1030 Bruxelles Tel:02/223 49 34 Fax:02/223 49 32
Türk Kültür Derneği (Association culturelle turque) Rue Josaphat, 72 1030 Bruxelles Tel: 02/216 07 39
Türk Kültür Derneği Rue Gilly, 8 6200 Chatelineau Tel: 071/39 24 26
Türk Kültür Derneği Place des Combattants, 8 6030 Marchienne au Pont Tel:071/31 39 91
Türk Kültür Derneği Rue Peltzer de Clermont, 54 4800 Verviers Tel:087/35 34 82

La justice néerlandaise refuse l'extradition d'un membre présumé du PKK

Le tribunal de Maastricht (sud) a rejeté mardi une demande d'extradition de Nedim Seven formulée par la Turquie, qui l'accuse d'attentats meurtriers au nom de l'organisation kurde PKK, a indiqué l'agence de presse néerlandaise ANP.

Agé de 38 ans, l'homme avait été arrêté au sud des Pays-Bas lors d'un contrôle de routine en août dernier. Ankara le soupçonne de la mort de quinze personnes et a lancé contre lui un mandat d'arrêt international, selon l'ANP.

Les juges ont ordonné sa libération, mais il a été immédiatement réarrêté car il réside illégalement aux Pays-Bas. D'après l'ANP, il aurait demandé l'asile politique en France.

Les juges ont indiqué que les documents relatifs à la demande d'extradition sont rédigés en Turc et que la traduction anglaise est trop approximative pour ordonner l'extradition.

D'autre part, le tribunal a estimé que depuis la détention de Nedim Seven le 1er août, le ministère néerlandais de la Justice avait disposé de suffisamment de temps pour lui procurer une traduction acceptable, indique l'ANP.

Le 15 septembre, la Cour suprême des Pays-Bas avait déjà interdit l'extradition vers la Turquie d'une dirigeante du PKK, Nuriye Kesbir, estimant qu'elle risquait d'être torturée et que les garanties données par Ankara étaient insuffisantes.

Nuriye Kesbir est accusée par Ankara d'au moins 25 attaques dans l'est de la Turquie entre 1993 et 1995 mais nie son implication dans ces attentats. (AFP, 17 oct 2006)

L'action disciplinaire du PS contre les critiques au sein du parti

Un Bureau élargi de la fédération bruxelloise du parti socialiste a décidé vendredi de saisir la Commission de vigilance après les propos tenus dans la presse par la parlementaire Sfia Bouarfa à propos de la liste PS aux élections communales à Schaerbeek. A la fédération bruxelloise, on confirme que "la Commission de vigilance est saisie". Elle traitera également d'un autre dossier similaire concernant la conseillère communale Nezahat Namli de St-Josse, précise-t-on.

Conseillère communale PS, Sfia Bouarfa a émis quelques critiques cette semaine à propos de la présence sur la liste de personnalités qui ne partageraient pas les valeurs du parti en matière d'égalité entre les hommes et les femmes, de lutte contre le racisme ou de laïcité.

"Aujourd'hui, sur treize élus PS, nous sommes quatre socialistes traditionnels", regrettait-elle notamment. Durant la campagne électorale, Sfia Bouarfa a dû demander une protection après des menaces racistes proférées à son encontre, a-t-on également appris. La parlementaire ne préfère plus commenter, à ce stade, ces événements. Elle prendra quelques jours de repos. (7 sur 7 / Het Laatste Nieuws, 13 octobre 2006)

L'analyse de Sfia Bouarfa, sénatrice PS et élue schaerbeekoise depuis 1994:

    * (à propos de l'affaire Kimyongür) "Laurette a peur de faire quelque chose dans ce dossier. Elle n'ose pas demander l'extradition de Bahar par peur de perdre les voix turques lors des prochaines élections communales" (Humeur allochtone, 6 juin 2006)
    * "Nous n'étions pas d'accord avec la présence de certains sur la liste, qui ne pratiquent pas les mêmes valeurs que nous, qui n'ont pas la même conception de la démocratie en matière d'égalité hommes/femmes ou de lutte contre le racisme. Aujourd'hui, sur 13 élus PS, nous sommes 4 socialistes traditionnels" (La Capitale 12/10/2006)
    * "On a galvaudé nos valeurs pour des raisons électoralistes" (Le Soir 12/10/2006)

Commentaires shaïtanesques de Pierre-Yves Lambert:

D'autres sources, on avait appris il y a deux semaines qu'il y avait près de vingt plaintes internes à l'encontre d'Emin Özkara, candidat schaerbeekois du PS, émanant pour la plupart de colistiers qui lui imputaient, à tort ou à raison, de nombreux arrachages d'affiches et autres incartades électorales. Le "Bureau élargi de la fédération bruxelloise du parti socialiste" s'était bien gardé de médiatiser ces plaintes, dont l'existence a même été niée quand des journalistes ont tenté d'investiguer sur le sujet...


En 1994, l'ancienne section du PS schaerbeekois avait été dissoute par la Fédération bruxelloise du parti socialiste et remplacée par une association de rénovateurs, "Dunes" (du nom du roman de Frank Herbert) pour cause tant de scandales financiers ayant entraîné le bref emprisonnement de son dirigeant, Guy Lalot, que du positionnement raciste de ce dernier et de ses acolytes , à l'époque en compétition avec Roger Nols et le PRL sur ce terrain depuis une quinzaine d'années (y compris à l'époque où Lalot était attaché au cabinet de Philippe Moureaux).

En 2006, Elio Di Rupo devra-t-il dissoudre à nouveau cette section et exclure du parti sa vice-première ministre Laurette Onkelinx pour cause de rupture manifeste du cordon sanitaire vis-à-vis d'une organisation d'extrême droite (voir rappel ci-dessous sur la nature des Loups Gris, au cas où il y aurait encore un doute chez certains), en attendant la démission du gouvernement régional bruxellois et l'exclusion du PS d'Emir Kir en 2007 lors du jugement en appel contre Mehmet Koksal et moi-même après que le tribunal de première instance ait confirmé qu'il est bien un menteur et un délinquant (fausse déclaration de dépenses électorales, mensonges éhontés devant la commission de contrôle) ainsi qu'un négationniste (utilisation de l'expression "prétendu génocide arménien" et refus de reconnaître l'existence dudit génocide)... (Suffrage-Universel, 13 octobre 2006)

Une conseillère turque (PS) s'insurge contre le comportement d'Emir Kir

Communique de presse de la conseillère communale (PS) de Saint-Josse:

Je souhaite par la présente, m'insurger contre les allégations et le comportement du secrétaire d'Etat Emir Kir lors de la campagne électorale.

En effet, M. Kir a mené une campagne personnelle au détriment de la liste sur laquelle il se présentait, en incitant les gens, quasi exclusivement d'origine turque, de voter pour lui et uniquement pour lui, ceci aux fins d'obtenir le mayorat à St-Josse. De nombreux témoignages le confirment ainsi que des articles parus dans la presse turque de Belgique.

De plus, depuis ce 8 octobre, il se répand dans les établissements turcs de la Commune, affirmant que s'il n'a pas obtenu le mayorat, c'est parce que les autres candidats turcs de la liste l'ont trahi en signant l'acte de présentation du Bourgmestre Jean Demannez!!!!

Je m'oppose fermement aux propos mensongers de M Kir. Nous accuser de trahison est inacceptable et totalement faux En quoi l'avons-nous trahi, nous n'avions pris aucun accord avec lui?

Je n'admets pas que l'on porte atteinte à mon intégrité morale ainsi qu'à celles de mes colistiers d'origine turque. Je tiens a revendiquer ici ma loyauté envers le PS, le Bourgmestre et à la liste présentée aux suffrages, comme je m'y suis engagée avec tous les candidats, M. Kir compris, en avril dernier. En effet, lors de l'assemblée générale de la section locale du PS visant à entériner la liste et M. Demannez comme Bourgmestre, tous les candidats, sans exception, ont marqué leur accord.

Je trouve également inadmissible que pour soutenir ce candidat, plus de 200 personnes d'origine turque se soient rassemblées, le soir des élections, dans l'hôtel communal en scandant, certains le poing levé : « Emir Kir Bourgmestre » alors que celui-ci discutait avec M. Demannez. Nombre de personnes présentes ont été troublées, voire choquées par la véhémence des cris. Ce mode d'action ne réussit qu'à jeter le discrédit sur la population turque de Belgique et augmenter les tensions entre communautés.

Je trouve le comportement de M. Kir peu honorable indigne d'un candidat démocrate.

(Nezahat NAMLI, le 12 octobre 2006)

Un rappel de Kimyongür concernant le double standard d'Onkelinx
 
Dans Le quotidien "Le Soir" du 12 octobre, Madame Onkelinx a présenté le nationalisme du candidat socialiste d'origine turque et d'extrême droite Murat Denizli de "romantique".
 
Par son propos, Madame Onkelinx a dangereusement minimisé le caractère fasciste du nationalisme des Loups Gris pour lequels Murat Denizli a milité et a ainsi implicitement réhabilité une idéologie criminelle.

Aussi, j'invite Madame Onkelinx à regarder les images de la vidéo ci-dessous qui illustrent le romantisme de ses « camarades » Loups Gris à l'égard d'étudiants de gauche sans défense.

http://istanbul.indymedia.org/uploads/video_dayak.wmv

Elle est belle cette gauche institutionnelle qui se déchaîne sur l'organisation de gauche extra-parlementaire (cf. les traitements dégradants que subissent les détenus du procès DHKP-C à la prison de Bruges) et qui danse avec les Loups (Gris) du MHP... (baharkimyon@hotmail.com, 13 octobre 2006)

Un cuisant échec d'Onkelinx à Schaerbeek à cause de son Loup Gris

La tête de liste d'Ecolo Schaerbeek, Isabelle DURAND, a annoncé dimanche soir dans une conférence de presse post-électorale que la locale Ecolo a fait le choix d'entrer dans une majorité avec la Liste du Bourgmestre (MR) plutôt que de former, comme cela avait été discuté avant les élections, un "Olivier" avec le Parti Socialiste et le Centre Démocrate Humaniste (ex-Parti Social Chrétien).

Cette décision est basée sur le constat qu'un "Olivier" n'aurait eu qu'une majorité d'un seul siège (13 PS + 6 Ecolo + 5 CDH = 24 sur 47), ce siège étant celui d'un élu PS membre de l'organisation d'extrême droite des Loups Gris. La locale Ecolo a estimé qu'une telle situation était éthiquement inacceptable et a donc préféré s'allier à la liste arrivée largement en tête (22 sièges), constituant ainsi une confortable majorité de 28 sièges sur 47.

Les commentaires de Pierre-Yves LAMBERT de Suffrage-Universelà propos de l'echec d'Onkelinx:

"Laurette ONKELINX, vice-première ministre et ministre de la Justice et des cultes, parachutée à Schaerbeek quelques mois avant les élections, et qui espérait conquérir le mayorat et un marchepied vers la succession d'Elio DI RUPO à la présidence du PS, subit là un cuisant échec personnel. Madame ONKELINX est donc punie par là où elle avait pêché, la pêche aux voix négationnistes turques jusqu'à l'extrême droite, entamée en 2005 quand elle s'opposa virulemment à l'extension de la législation antinégationniste à la négation du génocide arménien.

"Cet échec de la Ministre de la Justice et de sa stratégie électorale nauséabonde réjouira tous les démocrates qui ont, depuis plus d'un an, virulemment dénoncé les dérives pro-négationnistes du Parti Socialiste belge, en particulier de Laurette ONKELINX et de Philippe MOUREAUX, sénateur-bourgmestre de Molenbeek et vice-président du PS.

"Tout ce que Madame Onkelinx aura réussi à obtenir pour son parti à Schaerbeek aura été de mettre fin à une participation du PS à la majorité communale pendant douze années avec deux échevins successifs de l'Instruction publique."

Des élus appartenant au lobby turc

Toutefois, Murat Denizli (PS) qui n'a pas caché son appartenance au mouvement Loups Gris n'est pas le seul élu d'origine turque, soutenu avec une campagne ultranationaliste et négationniste orchestrée par le régime d'Ankara.

L'élection des autres candidats d'origine turque dans plusieurs communes bruxelloises, wallonnes ou flamandes est applaudie par les médias turcs comme une "victoire historique" et "conquête" sans faire aucune distinction parmi eux quelle que soit leur appartenance idéologique ou sympathie politique.

Quatre associations issues de  l'exil politique en provenance de Turquie  (l'Association des Arméniens Démocrates de Belgique, , les Associations des Assyriens de Belgique, , la Fondation Info-Türk et  l'Institut kurde de Bruxelles) ont, dans un communiqué du 3 octobre 2006, lancé l'appel commun suivant:

"En tant qu'organisations défenderesses des droits de l'Homme et des peuples tant en Turquie qu'en Belgique, nous attirons par le présent communiqué l'attention des citoyens démocrates sur les dangers post-électoraux générés par ce comportement scandaleux en les appelant à ne pas voter pour les listes comprenant des candidats d'extrême-droite et ultranationalistes....  Le cordon sanitaire… Il est absolument nécessaire, non seulement contre le VB ou FN mais également contre toutes les variétés de l'extrême-droite ou de l'ultranationalisme quelle que soit son origine. "

Malheureusement ni les partis politiques ni les médias belges n'ont pas tenu compte de cet avertissement.

Actuellement, parmi les élus à Bruxelles, Emir Kir et Nezahat Namli (PS-Saint-Josse-ten-Noode), Emin Özkara, Murat Denizli et Deya Aliç (PS-Schaerbeek), Sevket Temiz (PS-Ville de Bruxelles), Ali Ince (PS-Evere) et  Nebahat Acar (CD&V-Evere), Sait Köse et Mustafa Öztürk (MR-Schaerbeek), Halis Kökten et Mahinur Özdemir (CdH-Schaerbeek) et trois élus hor-Bruxelles Ergün Top (CD&V-Anvers)  Fatma Pehlivan (Sp.a-Spirit -Gand, également sénatrice), Cemal Cavdarli (Sp.a-Gand/Provincial, également député à la Chambre) ont été plus marquants par leurs déclarations et prises de position conformes aux instructions du régime d'Ankara, notamment sur la question de génocide des Arméniens.

Pierre-Yves LAMBERT critique le choix des dirigeants de trois partis, PS, cdH et MR, en ces termes:

"Elio DI RUPO, Philippe MOUREAUX et Laurette ONKELINX ont donc leur élu PS fasciste turc responsable des Loup Gris à Schaerbeek, Joëlle MILQUET a quant à elle son élu islamiste marocain à Evere, et n'a pas hésité à insérer un candidat d'extrême droite italien sur sa liste à Saint-Gilles, où il n'a heureusement pas été élu.

"Le MR de Didier REYNDERS et Jacques SIMONET a quant à lui conservé parmi ses élus quelques fidèles de toujours de la ligne nolsiste, Jean-Marie CHARELS à Schaerbek, et jusqu'il y a peu Paul TEICHMANN à Ixelles, et n'a pris aucune mesure à l'encontre du conseiller schaerbeekois Mustafa ÖZTÜRK, auteur d'un ouvrage négationiste où il expose que ce sont les Turcs qui ont été victimes d'un génocide par les Arméniens, et non l'inverse." (Suffrage Universel, 10 octobre 2006)

La liste de 77 élus d'origine turque sur 204 candidats

REGION BRUXELLOISE

Schaerbeek:
Sait Köse, Sadık Köksal, Filiz Güles, Mustafa Öztürk (MR), Emin Özkara, İbrahim Dönmez, Derya Aliç, Murat Denizli, Tülay Nalbant, (SP), Halis Kökten et Mahinur Özdemir (CdH)

Saint-Josse-ten-Noode:
Emir Kir, Nezahat Namlı, Hava Ardıçlık, Kadir Özkonakci (PS), Ramazan Sarıgöz (MR), Aylin Kelment (cdH)

Bruxelles-Ville:
Sevket Temiz (PS)

Evere:
Ali Ince (PS), Nebahat Acar (CD&V)

Anderlecht
Abdurrahman Kaya et Hediye Yigit (PS)


AUTRES REGIONS:

Anvers
Güler Turan, Sener Ugurlu, Fatma Kocabas,  Mesut Yücel (Provincial] (Sp.a), Ergün Top (CD&V)

Belegny
Ismail Kaya (PS)

Beringen
Salahattin Koçak, Ahmet Koç, Zeynep Cakir, Duygu Akdamar [provincial] (Sp.A-Spirit)

Bilzen
Inan Asliyüce (Groen!)

Charleroi
Serdar Kilic, Mahmut Dogru, Zeki Yasar (PS)

Chatelet
Neslihan Belkovic (PS)

Diest
Murat Celik (Sp.A-OK)

Farciennes
Attila Demir (PS)

Fleron
Cengiz Albayrak (PS)

Genk
Ali Caglar, Fatma Yildiz (CD&V-NVA), Havva Duman, Cemal Mozaikçi (Sp.A)

Gent
Fatma Pehlivan, Resul Tapmaz, Ilknur Cengiz, Saban Gök, Cemal Cavdarli [provincial] (Sp.a-Spirit), Meryem Kacar (Groen!)

Hensies
Elmas Yüksel (PS)

Herstal
Ayhan Aktürk (PS)

Heusden Zolder
Salahatttin Özer (CD&V), Murat Sevim, Muhittin Pere, Gökay Elkiliç (Sp.A)

Houthalen
Göksal Kanli (CD&V), Mustafa Aytar (Sp.A)

Lennik
Bülent Samanli (Sp.A-Groen!)

Leopoldsburg
Üzeyir Karaca (Sp.A)

Liège
Mehmet Aydogdu (PS)

Lier
Oztürk Taspinar (Lierleef)

Lokeren
Hakan Dönmez (Sp/A)

Lommel
Suna Arslan (Sp.A-Spirit)

Maasmechelen
Mustafa Uzun (CD&V-NVA), Serdar Karaali, Selçuk Yazici (Sp.A-Groen!)

Malmedy
Ersel Kaynak (PS)

Mol
Ahmet Serhat Yaman (Sp.A)

Namur
Nermin Kumonova (Ecolo)

Quargnon
Saban Arslan (PS)

Saint Nicolas
Birol Cokgezen (PS)

Sint Niklaas
Ali Alci (Sp.A-GRSPI)

Verviers
Hasan Aydin (PS)

Vise
Ernur Colak (PS)

Willebroek
Murat Öner (Sp.A)

Zele
Okay Özel (CD&V)

Un « loup gris » au PS, les camarades hurlent

Un Loup gris d'extrême droite turque sur la liste Onkelinx à Schaerbeek ». Cet article est posté le 6 juin dernier sur le blog « Humeur allochtone » du journaliste indépendant Mehmet Koksal (lire ci-contre). Il va défrayer la chronique. On est en précampagne. La nouvelle tombe très mal pour la vice-Première socialiste, candidate au maïorat.

Murat Denizli est 34e candidat sur la liste PS de Schaerbeek. C'est un transfuge MR. Il est patron de snack et très actif dans la vie associative locale et a intégré la section via un ami marocain.

Seul bémol, de taille : il a été président et administrateur délégué de l'Association culturelle turque. Cette ASBL, dont les statuts ont été publiés au Moniteur (26 août 2006), a pour objet social « l'intégration des Belges et des personnes de diverses nationalités ». Cours de langues, luttes contre les assuétudes, activités culturelles... Rien de préoccupant. En apparence. Denizli a milité au sein de la Fédération turque de Belgique, laquelle regroupe diverses associations d'extrême droite nationaliste. Notamment le MHP, le parti des « Loups gris » (lire ci-dessous).

« Ces partis ont des associations écran. Sous le couvert d'activités socioculturelles, ils diffusent des idées ultranationalistes, racistes, antieuropéennes », relève Ural Manço, sociologue, spécialiste des communautés turques. « Denizli n'a rien du prototype d'un néofasciste actif et violent, insiste Koksal. Il n'empêche, il a toujours voulu marier son combat culturel et social à sa passion nationaliste turque. » Pour Dogan Özgüden, du Centre d'information non gouvernemental sur la Turquie : « Un parti qui se prétend éthique et progressiste ne peut décemment tolérer une telle candidature ».

A trois mois du scrutin, dans la section PS de Schaerbeek, ce candidat controversé commence à faire des vagues. « On est tombé des nues », insiste un candidat PS. « Personne ne connaissait M. Denizli. Mais au-delà de sa personne, c'est toute la question de l'intégration des candidats allochtones sur les listes qui était posée. Comment les a-t-on recrutés ? Qui sont-ils ? Avec quelles valeurs ? Compatibles ou non avec le projet socialiste ? »

En avril, déjà, lors de la constitution de la liste, plusieurs camarades grincent des dents. Et pour cause : un « comité des sages » a composé une liste clé sur porte. Laurette Onkelinx évoque une équipe « ouverte sur la diversité culturelle et sur les quartiers ». Le comité de section ne le voit pas de cet oeil-là, il rejette la liste par 8 voix contre 6. Onkelinx fait pression. Menace de « tout lâcher » si « on n'avance pas ». Depuis la Chambre, la ministre de la Justice obtient un nouveau vote. « Il y avait le cas Denzili, mais il y avait aussi d'autres interrogations sur le profil d'autres candidats allochtones aux valeurs musulmanes plutôt religieuses et conservatrices, à 1.000 lieues de notre identité laïque », déplore un colistier PS. Le lendemain, la section de Schaerbeek réunie en AG doit se prononcer à son tour. « On avait mal compris notre Loups gris repenti, c'était une erreur de jeunesse. Les autres ? Ils étaient populaires. Il fallait avancer, et gagner coûte que coûte », entend-on en interne.

La campagne est longue et difficile. Le PS doit être partout et dans toutes les langues. Il court les mosquées, les cafés, les commerces. Des tracts en turc circulent dans la commune. Un candidat marocain promet sur son programme « d'augmenter le budget des cultes ». Des discours ambigus sur la négation du génocide arménien sont tenus çà et là.

« C'était la fin justifie les moyens, déplore aujourd'hui un candidat non élu. On était prié de suivre la stratégie Onkelinx qui avait relancé le parti à Schaerbeek et allait nous décrocher le maïorat. Le débat était cadenassé et quand l'un des candidats belgo-belges avait le malheur de parler de ça, il était perçu comme raciste ou mauvais coucheur. »

Puis vient l'accord du petit Olivier. L'incertitude des sondages. Le scrutin. La volte-face de Durant et les lendemains qui déchantent... « Communautarisme à outrance », « Perte de l'identité socialiste », « Laïcité galvaudée »... En « off », les camarades se lâchent. Lettres à Di Rupo, tensions, démissions en vue... Ces derniers jours, la section est en ébullition. Ça percole jusqu'au Boulevard de l'Empereur. « On a galvaudé nos valeurs pour des raisons électoralistes », s'indigne la députée bruxelloise Sfia Bouarfa. « On doit s'interroger sur deux aspects : les valeurs démocratiques et celles du socialisme. Ouvrir le débat de façon intelligente, mesurée et ouverte », ajoute le sénateur Pierre Galand. « Ne pas se prostituer et revenir à un vrai travail d'éducation populaire, dans le sens noble du terme. »

Un député fédéral, qui préfère garder l'anonymat : « Schaerbeek n'est qu'un épiphénomène. On navigue à vue sur toutes les questions liées à l'islam et la laïcité, le recrutement et la militance des allochtones, le visage de la société multiculturelle belge. Mais dans les autres partis, ça n'est guère plus clair. »

Boulevard de l'Empereur, on esquive. Nos appels répétés, hier, pour obtenir une réaction du président Di Rupo restent sans suite. En cours de soirée, le conseiller communal Murat Denizli (815 voix) se fendait d'un communiqué de presse « personnel » intitulé : « Je ne suis pas un extrémiste » en rappelant « son attachement à la démocratie, à la laïcité de l'Etat et à l'interculturalité ». Seul avec sa bonne foi et sa section sans dessus dessous. (Le Soir, Hugues Dorzée, 12 octobre 2006)

Un "loup gris" qui cache la forêt

Un « Loups gris » repenti siégera sur les bancs socialistes à Schaerbeek. En soi, la nouvelle est effrayante. Le MHP est un parti turc ultranationaliste et raciste : comment le PS peut-il décemment tolérer une telle hérésie ? Aux Pays-Bas, travaillistes et démocrates-chrétiens n'ont pas eu cette indulgence : ils ont récemment écarté deux candidats d'origine turque qui niaient le génocide arménien. Clair, précis, sans ambiguïté.

Le PS de Schaerbeek a préféré maintenir l'intéressé en place en plaidant « l'erreur de jeunesse ». Soit. Le voilà conseiller communal, fort de ses 815 voix. Avec à la clé un « Olivier » en miettes, une majorité à vau-l'eau, une guerre sans pitié avec Ecolo.

Tout ça pour ça ? Pas sûr. Le parti socialiste a joué avec le feu. Le cas de cet élu turc d'extrême droite à Schaerbeek n'est que le symptôme visible d'un mal plus tenace. Un mal qui frappe le PS, mais aussi le CDH, et dans une moindre mesure le MR et Ecolo. En politique comme ailleurs, la fin ne justifie jamais les moyens. Des listes constituées à la légère, le nez sur le compteur électoral. Des candidats « allochtones » débauchés sur leur seul nom ou leur carnet d'adresses fourni. Des conseillers communaux ne maîtrisant pas la langue ou les outils de la démocratie locale. Voilà les effets catastrophiques de cette politique partisane, clientéliste et purement électoraliste. Le PS est désormais écartelé entre ses traditions (être aux côtés des plus faibles), son idéologie (progressiste et laïque) et ses désirs de pouvoir à tout prix. Mais à quel prix ?

Cette stratégie schizophrénique est intenable. Le PS va devoir changer ou se perdre. Cesser de parler à 1.000 voix sur des sujets sensibles (génocide arménien, port du foulard à l'école...). Cesser ses danses du ventre, ses comportements paternalistes, ses pratiques ambiguës vis-à-vis des communautés étrangères.

Le CDH devra en faire de même. Et tous les défenseurs de la société multiculturelle également. Ce compris les candidats allochtones eux-mêmes. Ceux qui voient la politique comme un ascenseur social ou comme un formidable moyen pour faire passer des idées parfois douteuses ou clairement nauséabondes. C'est le prix à payer pour préserver l'édifice démocratique. (Le Soir, Hugues Dorzée, 12 octobre 2006)

Campagne de protestation contre la complicité turco-suisse

Christoph Blocher [Ministre suisse de la Justice] et son homologue fasciste turc Cemil Cicek unis contre les arméniens et les réfugiés politiques. Blocher a décidément de la suite dans les idées. Il y a 11 ans, alors qu’il n’était « que » dirigeant de l’UDC, notre Ministre de la Justice fustigeait la nouvelle norme pénale antiraciste. Il est vrai que ses amis et lui-même savaient qu’ils devraient à l’avenir modifier quelque peu leurs expressions.

Grâce à cette loi votée par le peuple en 1995, les thèses négationnistes (négation des chambres à gaz, non-reconnaissance des génocides) étaient enfin condamnables. La Suisse, jusqu’alors plaque tournante de documents néonazis et lieu de réunion de groupes d’extrême droite, en finissait avec le laxisme. Contrairement aux allégations des extrémistes, cette « limitation à la liberté d’expression » n’a touché que des individus bien peu recommandables, tel que le vaudois Gaston-Armand Amaudruz.

Or, maintenant que les autorités fédérales et cantonales disposent désormais d’un précieux instrument de répression du racisme, leur propre Ministre, responsable de l’application de cette Loi, se met à la contester !!!
 
Lors d’une manifestation à Lausanne (VD) et à l’occasion d’une conférence de presse à Glattburg (ZH) en juillet dernier, le nationaliste turc Doğu Perinçek a qualifié à plusieurs reprises de « mensonge international » le génocide des arméniens.
Suite à une plainte, les justices vaudoise et zurichoise ont alors entamé une procédure contre cet individu, pour négationnisme. Cela conformément à la loi suisse.
 
Naturellement, le gouvernement d’Ankara et diverses organisations nationalistes turques ont vivement protesté. L’achat de produits industriels suisses (dont des avions) a immédiatement été suspendu.
 
C’est alors que le Conseiller fédéral Christoph Blocher, en visite en Turquie, se met à courtiser les autorités, en particulier l’armée. Il déclare que « cet article [lui] donne des maux d’estomac » et qu’il n’est « plus approprié ». Véritable provocation, cette déclaration outrancière est un pas de plus vers les milieux les plus réactionnaires de Turquie.
 
Et s’il ne s’agissait que de déclarations ! Monsieur Blocher  a également entre ses mains une demande d’extradition de Zübeyir Aydar (ancien député kurde), Mehmet Esiyok (membre présumé du PKK), Erdogan Elmas (membre présumé du DHKP-C) et Zeynep Yesil (TKP-ML). On n’ose imaginer ce que le Ministre réserve à ces quatre personnes, présents légalement en Suisse et se trouvant officiellement sous la protection de la Confédération !

Leur expulsion  vers la Turquie signifierait non seulement la torture et ou encore l’emprisonnement à vie, mais aussi un grave risque d’«exécution» extra-judiciaire. Cela serait en contradiction avec de nombreuses dispositions tant du droit international que du droit national helvétique.

Pour ne citer qu’un exemple, nous vous rappelons que l’article 3 alinéa 1 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants – dont l’application est universelle - stipule qu’«aucun Etat partie n’expulsera, ne refoulera, ni n’extradera une personne vers un autre Etat où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture.» C’est précisément pour des cas comme celui de Messieurs Zübeyir, Aydar Erdogan ELMAS, Mehmet Esiyok et Madame Zeynep Yesil qu’ont été créées de telles dispositions.

De plus, l'article 5 alinéa 1 de Loi suisse du l'asile déclare "Nul ne peut être contraint, de quelque manière que ce soit, à se rendre dans un pays où sa vie, son intégrité corporelle ou sa liberté seraient menacées pour l’un des motifs mentionnés à l’art. 3, al. 1, ou encore d’où il risquerait d’être astreint à se rendre dans un tel pays".

Par conséquent, nous vous demandons instamment d’intervenir auprès des autorités compétentes, afin d’empêcher l’extradition de Messieurs Zübeyir Aydar Erdogan ELMAS, Mehmet Esiyok et Madame Zeynep Yesil vers un pays où l’attendent la prison, la torture et peut être la mort.
 
Les soussigné-e-s demandent à toutes les autorités fédérales et cantonales  d’intervenir dans ce sens.
 
En vous remerciant par avance pour votre compréhension et pour l’attention que vous porterez à ce courrier, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos salutations distinguées.

Pour le comité de soutien:

Demir SÖNMEZ – Confédération des Droits Démocratiques
en Europe (Section de Genève)
Malik ÖZDEN – Centre Europe-Tiers Monde (CETIM)
Pierre Vanek – Secrétaire de solidaritéS (GE) / Conseiller national
Laurence Fehlmann-Rielle – Présidente du Parti Socialiste Genevois / Députée
Yan Perret Gentil – Les Communistes
René Écuyer – Secrétaire du Parti du Travail (GE) / Ancien député
Antonio HODGERS – Président Les Verts (GE) / Député
Ueli LEUENBERGER – Vice-Président des Verts suisses / Conseiller national
Martin Schwander   Journalist, Salika Wenger « les Indépendants »Ancien-députée
Jean Ziegler - Rapporteur spécial des Nations Unies
(adhk Comite Geneve <adhk@bluewin.ch>, 6 octobre 2006)

Roelants du Vivier: "Dimanche, sanctionnez les négationnistes!"

L'appel du Sénateur François Roelants du Vivier (MR-FDF), Président de la commission des relations extérieures et de la défense, pour une vote sanctionnant les négationnistes:

"Même si je ne me présente pas aux élections communales, je suis attentif à la campagne non seulement dans ma commune, Uccle, où j'espère un beau résultat pour le MR et pour le FDF au sein du MR (à ce propos je vous recommande encore une fois Emmanuel De Bock et Joëlle Maison, deux jeunes candidats prometteurs),mais je suis aussi avec intérêt les diverses campagnes à Bruxelles et en Wallonie.

"Faut-il le répéter, à Bruxelles la campagne a été polluée par des attitudes et des discours communautaristes: au palmarès de ce comportement, un PS prêt à renier tous ses principes pour s'attirer un électorat d'origine turque. J'en suis consterné, car tout en étant un adversaire politique du Parti socialiste, j'ai toujours respecté les principes sur lesquels il fondait son action. Je ne manque jamais de rappeler que c'est ainsi à l'initiative du PS, et c'est tout à son honneur, que le Sénat a en son temps, reconnu le génocide arménien.

"Hélas, trois fois hélas, le PS a aujourd'hui dans cette affaire ue attitude renégate. Pour s'attirer à tout prix l'électorat d'origine turque, Madame Onkelinx à Schaerbeek franchit chaque jour un nouveau Rubicon. Aujourd'hui, le mot "génocide" est banni au profit du très turquement politiquement correct "massacres", mais surtout, son refus de sanctionner le négationnisme alors qu'une loi prise à l'initiative de M. Moureaux sanctionne le négationnsime de la Shoah, laisse sans voix.

"Dans l'intérêt même de la cause qu'elle est censée défendre, la cause socialiste, Mme Onkelinx mérite d'être sanctionnée dimanche par ses propres électeurs. Je rappelle aussi opportunément (mais on me dira que l'événement se situe quatre jours après les élections communales) que l'Assemblée nationale française examine le 12 octobre une proposition de loi voisine de la mienne, et émanant du groue socialiste de l'assemblée, visant à sanctionner le négationnisme du génocide arménien. Deux poids, deux mesures?

"Quoiqu'il en soit, en Belgique le combat se poursuit, je suis bien déterminé à faire avancer ce dossier, et serai curieux d'entendre la nouvelle version sur le génocide arménien que voudra bien me livrer Mme Onkelinx au lendemain du scrutin communal.Mais en attendant: sanctionnez la ce dimanche!" (http://roelantsduvivier.be/w3/)

Laurette Onkelinx (PS) glisse du génocide au massacre

A quatre jours du scrutin communal du 8 octobre 2006, la candidate socialiste et ministre de la Justice, Laurette Onkelinx (PS), caresse à nouveau le loup dans le sens du poil avec une double offensive négationniste à propos du génocide arménien dans les médias turcophones. Certains militants progressistes commencent à se poser des questions sur les limites du communautarisme à outrance développé par la candidate socialiste durant cette campagne schaerbeekoise.

Dans un entretien accordé au mensuel Euroturk (n°6 - octobre 2006), distribué à Schaerbeek, Laurette Onkelinx explique que dans "notre parti, on ne vivra pas de problème arménien". "Au sein du Parti socialiste, nous n'avons vécu aucun problème à ce sujet. Tout le monde dans mon parti connaît ma défense au Parlement belge à ce sujet. Mon avis est clair : En l'absence d'un jugement d'un tribunal international à propos du massacre ou du génocide et de la manière d'appréhender la question, j'ai demandé l'avis d'une Commission composée d'historiens, d'experts internationaux, de représentants de diverses associations. Actuellement, la Commission travaille toujours sur le sujet. La Commission doit répondre à la manière d'appréhender ce sujet et les critères à utiliser. Et Ankara est, comme nous, d'accord pour laisser ce problème à l'appréciation d'une commission internationale composée par l'Arménie et la Turquie. J'adopte moi aussi la même attitude...
la suite :

A quatre jours du scrutin communal du 8 octobre 2006, la candidate socialiste et ministre de la Justice, Laurette Onkelinx (PS), caresse à nouveau le loup dans le sens du poil avec une double offensive négationniste à propos du génocide arménien dans les médias turcophones. Certains militants progressistes commencent à se poser des questions sur les limites du communautarisme à outrance développé par la candidate socialiste durant cette campagne schaerbeekoise.

Dans un entretien accordé au mensuel Euroturk (n°6 - octobre 2006), distribué à Schaerbeek, Laurette Onkelinx explique que dans "notre parti, on ne vivra pas de problème arménien". "Au sein du Parti socialiste, nous n'avons vécu aucun problème à ce sujet. Tout le monde dans mon parti connaît ma défense au Parlement belge à ce sujet. Mon avis est clair : En l'absence d'un jugement d'un tribunal international à propos du massacre ou du génocide et de la manière d'appréhender la question, j'ai demandé l'avis d'une Commission composée d'historiens, d'experts internationaux, de représentants de diverses associations. Actuellement, la Commission travaille toujours sur le sujet. La Commission doit répondre à la manière d'appréhender ce sujet et les critères à utiliser. Et Ankara est, comme nous, d'accord pour laisser ce problème à l'appréciation d'une commission internationale composée par l'Arménie et la Turquie. J'adopte moi aussi la même attitude. Je me suis opposée à la 'proposition négationniste' du MR [ndlr : proposition pénalisant la négation du génocide arménien]. Donc, d'origine turque ou pas, personne au sein du parti ne peut être mis sous pression à ce sujet parce que ma position à ce sujet est nette. (...) Emir [Kir] est avant tout un ami pour moi. Je suis constamment en contact avec lui. Je pense qu'il est devenu un très bon dirigeant. Grâce à lui, nous avons pu dépasser les problèmes découlant des 'origines' des personnes. Il a fait en sorte que beaucoup de portes s'ouvre pour nous."

A la question "connaissez-vous un peu la culture turque", la candidate socialiste Laurette Onkelinx répond qu'elle "aime beaucoup la danse turque et qu'elle est fan de la cuisine turque." Exemple ? Onkelinx "adore les dürüms". Réduire la culture turque à des dürüms, les observateurs (y compris socialistes) apprécieront...

De son côté, le périodique ultranationaliste Beltürk relate des propos alarmants tenus par Laurette Onkelinx lors de sa rencontre dans un restaurant bruxellois avec des journalistes turcs : "Le génocide juif et le génocide arménien, ce n'est pas la même chose." Accompagnée de ses colistiers Emin Özkara et Eddy Courtheoux, Laurette Onkelinx n'hésitera pas non plus à s'interroger sur la qualification de génocide. "Peut-être que je peux penser qu'il y a eu un génocide mais je m'oppose à ce qu'on propose des peines à ceux qui refuseraient de le reconnaître", précise-t-elle lors de la rencontre.

A titre de comparaison, durant la campagne électorale hollandaise, le PvdA (parti travailliste) et le CDA (parti chrétien-démocrate) - le premier est dans l'opposition et le second est membre du gouverment - ont tous les deux exclu de leurs listes des candidats négationnistes refusant de reconnaître le génocide arménien. (Mehmet Koksal, http://allochtone.blogspot.com)

Un Turc condamné pour avoir fait entrer des milliers de clandestins

Un Turc, chef du plus vaste réseau de transport de clandestins jamais jugé en Grande-Bretagne, a été condamné mercredi à huit ans et demi de prison par un tribunal britannique pour avoir fait entrer des milliers d'immigrants clandestins dans le pays.

Ramazan Zorlu, 43 ans, a admis son implication dans le réseau criminel de racket et de transport de clandestins qu'il dirigeait avec deux autres citoyens turcs, Ali Riza Gun et Hassan Eroglu, âgés de 47 ans.

Le juge Nicholas Ainley, du tribunal londonien de Croydon, a recommandé que M. Zorlu soit expulsé de Grande-Bretagne, soulignant que l'homme dirigeait son réseau comme une "entreprise commerciale".

M. Gun connaîtra sa peine ultérieurement, tandis que M. Eroglu avait été condamné lors d'une précédente audience à six ans de prison. Sept autres personnes avaient également été condamnées au Royaume-Uni dans ce dossier pour des peines allant de 17 mois à quatre ans de prison. Tous sont des Turcs du Kurdistan.

MM. Gun et Zorlu "étaient au coeur du contrôle de ce réseau", une opération "sophistiquée" qui s'étendait sur l'ensemble de l'Europe, avait souligné le procureur Richard Whittam.

Selon l'officier de police Maxine de Brunner, le réseau pouvait générer plusieurs millions de livres sterling.

L'"opération Bluesky", qui a conduit aux arrestations en octobre 2005, était destinée à démanteler l'ensemble de ce réseau. Elle a permis d'identifier dans toute l'Europe 414 immigrants clandestins qui tentaient de gagner le Royaume-Uni, et 500 autres ont été localisés par la police belge au cours d'une opération.

"Le nombre total de clandestins n'est pas connu, mais il est important et représente des milliers de personnes", a déclaré Mme de Brunner.

Les clandestins - hommes, femmes, enfants - voyageaient dans des "conditions déplorables", souffrant de déshydratation, de la chaleur, de faim et du manque d'air. Ils voyageaient pour la plupart dans des "compartiments en forme de cercueils" camouflés sous des camions.

Les trois dirigeants du réseau utilisaient 39 téléphones portables pour brouiller les pistes.

L'un des clandestins a expliqué aux enquêteurs avoir payé son voyage 14.500 livres sterling (21.485 euros) au cours d'une enchère.

Lors des perquisitions, les enquêteurs ont trouvé quantité de preuves permettant de fabriquer des documents d'identité falsifiés, des passeports volés, de fortes sommes d'argent. Des preuves ont également éte trouvées dans un ordinateur et dans le café internet géré par M. Zorlu.

L'"opération Bluesky" reposait sur trente enquêtes au Royaume-Uni et dans 21 pays d'Europe et a conduit à 60 arrestations, qui ont été sanctionnées pour l'instant par 160 années de prison. Des procès doivent encore se dérouler en Belgique. (AFP, 4 oct 2006)

Le rapprochement turco-suisse menace les réfugiés politiques

Lors de la visite du ministre suisse de la Justice Christoph Blocher à Ankara, son homologue Cemil Cicek a réitéré la demande de la Turquie pour l'extradition des quatre réugiés politiques: Zübeyir Aydar (ancien député kurde), Mehmet Esiyok (membre présumé du PKK), Erdogan Elmas (membre présumé du DHKP-C) et Zeynep Yesil (TKP-ML).

La Fédération des Droits Démocratiques en Suisse vient de réagir contre cette demande et d'appeler les organisation démocratiques à se mobiliser pour l'empêchement d'une extradition éventuelle.

Pour les cas d'Erdogan Elmas et Zeynep Yesil, voir: La menace d'extradition contre un réfugié kurde en Suisse et Une réfugié kurde menacée d'extradition en Suisse.

D'ailleurs, les propos du ministre suisse de la Justice Christoph Blocher lors de sa visite contre de la norme pénale anti-racisme soulèvent des critiques en Suisse.

Lors de sa visite en Turquie mercredi, M. Blocher avait regretté que l'article 261 bis du code pénal suisse, qui réprime notamment le négationnisme, ait conduit à une enquête en Suisse contre l'historien turc Yusuf Halacoglu pour ses propos sur le génocide arménien. L'enquête, lancée en mai 2005, faisait suite à une plainte de l'association Suisse-Arménie.

 L'association Suisse-Arménie a qualifié les déclarations du conseiller fédéral d'"irresponsables". "L'association Suisse-Arménie regrette de telles déclarations irresponsables", a indiqué son co-président Sarkis Shahinian. "Elles sont d'une gravité inouïe et portent atteinte à l'indépendance de la Suisse", a-t-il ajouté. Selon lui, le chef du Département fédéral de justice et police (DFJP) "ridiculise la Suisse en la transformant en tapis rouge pour les pires négationnistes. Et il se ridiculise lui-même en définissant Yusuf Halacoglu d'éminent historien turc."

Georg Kreis, président de la Commission fédérale contre le racisme, a également critiqué les propos de M. Blocher. Une nouvelle fois le conseiller fédéral déroge au principe de la séparation des pouvoirs, a-t-il estimé.

"En tant que citoyen suisse, cela me dérange d'apprendre via des informations venant de l'étranger que des changements de la législation suisse sont envisagés", a par ailleurs relevé le président. Devant la presse à Ankara, M. Blocher a indiqué que le Département fédéral de justice et police (DFJP) allait étudier un changement de la norme pénale antiracisme. (ats, 04 octobre 2006)

Appel commun aux électeurs démocrates de Belgique

de quatre organisations (arménienne, assyrienne, kurde et turque)
issues de l'exil politique en provenance de Turquie

Les élections communales approchent… En tant qu'organisations (arménienne, assyrienne, kurde et turque) issues de l'exil politique en provenance de Turquie, nous nous réjouissons de la présence de dirigeants politiques belges lors des manifestations 0110 pour la tolérance et contre le racisme qui se sont déroulées ce 1er octobre.

En effet, il s'agit d'une contribution très importante au renforcement du cordon sanitaire contre la menace de l'extrême-droite.

Toutefois, nous tenons à exprimer notre déception face à la surdité scandaleuse de ces mêmes dirigeants politiques par rapport aux avertissements à propos de la menace d'une autre extrême-droite.
 
Il y a plus d'un mois, un citoyen démocrate s'écriait dans sa carte blanche:
 
"Face à la montée électorale de l'extrême droite, les partis politiques traditionnels - dits 'démocratiques' - tentent d'imposer un cordon sanitaire. Isoler et marginaliser le Vlaams Blok/Belang et le Front national est l'objectif de ce 'cordon'… Seulement voilà : il y a extrême droite et extrême droite, nationalistes et nationalistes! Force est aujourd'hui de constater que le cordon sanitaire cible uniquement l'extrême droite belge. Mais ceux qui se revendiquent d'un corpus dogmatique rétrograde, xénophobe, ultranationaliste et inégalitariste ne sont pas toujours des 'fachos' ou des racistes belges (de souche). D'autres candidats du 'même type' se retrouvent dans diverses communes sur des listes PS, MR, FDF ou CdH. Avec à chaque fois, pour ces partis, l'objectif opportuniste de s'attirer les voix de leurs compatriotes. Cette attitude est scandaleuse, mais reste, hélas, de la 'realpolitik' pour ceux qui persistent pourtant à scander 'Non à l'extrême droite'. Nous l'aurons compris, il y a extrême droite et extrême droite. (Alexandre Vick, Membre de la rédaction du journal antifasciste "Résistances",  Le Soir, 26 août 2006)
 
En effet, il y a plus de six mois, lors d'une conférence de presse organisée le 10 mars 2006 à la Maison des Parlementaires, à l'occasion du 35e anniversaire du coup d'état militaire de 1971 en Turquie, nos organisations avaient lancé le cri d'alarme suivant:
 
"Encouragé d'une part par la soumission des gouvernements européens aux chantages d'Ankara, et d'autre part, par le fait que plusieurs dirigeants n'hésitent pas à marchander avec les missions diplomatiques et les organisations d'extrême droite turque pour obtenir quelques voix de plus dans les villes et quartiers habités par les ressortissants turcs, le régime turc s'ingère de plus en plus dans la vie sociale et politique des pays comme la Belgique. Les élus d'origine turque participent ouvertement aux manifestations négationnistes en dépit de la position contraire de leurs partis politiques."
 
Les hommes politiques belges participant à cette conférence avaient entièrement partagé notre souci et avaient exprimé leur détermination d'exiger un respect total des droits de l'Homme pour que la Turquie puisse devenir membre de l'Union Européenne et de rester vigilants contre l'ingérence du régime d'Ankara dans la vie politique belge.
 
Hélas! Aujourd'hui, les dirigeants des partis politiques traditionnels - dits "démocratiques"- se montrent très fiers d'avoir placé des dizaines de candidats d'extrême-droite et ultranationalistes sur leurs listes électorales, y compris ceux qui ont participé plusieurs fois aux manifestations négationnistes et qui ont fait des déclarations menaçant les dirigeants de leurs partis qui osent critiquer le négationnisme du régime d'Ankara.
 
Encore plus grave, certaines têtes de liste des partis comme le CD&V, CdH, FDF, MR, PS et Sp.a , y compris la ministre de la Justice, n'hésitent pas à honorer ces candidats personnellement en conduisant leur campagne électorale dans les rues de Schaerbeek, Saint-Josse-ten-Noode, Bruxelles-Ville, Anvers et Gand, accompagnés de ces gens au service du régime répressif d'Ankara. Malheureusement les dirigeants de ces partis se taisent devant ce comportement scandaleux dans l'espoir de pouvoir récupérer quelques votes d'un électorat otage d'un état étranger.
 
En tant qu'organisations défenderesses des droits de l'Homme et des peuples tant en Turquie qu'en Belgique, nous attirons par le présent communiqué l'attention des citoyens démocrates sur les dangers post-électoraux générés par ce comportement scandaleux en les appelant à ne pas voter pour les listes comprenant des candidats d'extrême-droite et ultranationalistes.

Le cordon sanitaire… Il est absolument nécessaire, non seulement contre le VB ou FN mais également contre toutes les variétés de l'extrême-droite ou de l'ultranationalisme quelle que soit son origine.

Bruxelles, le 3 octobre 2006

Bogos Bogosian, L'Association des Arméniens Démocrates de Belgique (aadb.asbl@hotmail.com)
Nahro Beth-Kinne, Les Associations des Assyriens de Belgique (nahro.beth-kinne@scarlet.be)
Dogan Özgüden, La Fondation Info-Türk (fondation@info-turk.be)
Derwich M.  Ferho, L'Institut kurde de Bruxelles (kib@skynet.be)

Communiqué préélectoral de l'Assemblée et du Comité des Arméniens de Belgique

Le Comité des Arméniens de Belgique (CAB) constate que certains partis politiques belges comptent parmi leurs candidats aux élections communales du 8 octobre 2006 des membres d'associations d'extrême droite.

Les Belges d'origine arménienne réitèrent par ce communiqué leur inquiétude face à l'opportunisme électoral des partis comme le PS ou encore le CD&V, comptant sur leurs listes des candidats sympathisants des Loups Gris (organisation de l'extrême droite turque).

Le CAB appelle les électeurs à la vigilance face au danger que représente toute idéologie extrémiste pouvant infiltrer les partis démocratiques.

Les événements récents de l'actualité doivent nous mettre en garde contre les diverses formes de nationalisme, de fascisme et de négationnisme « importés ». Ils nous imposent l'intransigeance face à toute position remettant en cause l'intégrité éthique et la tolérance qui sont les fondements d'une société démocratique.

Le CAB regrette que les partis politiques belges concernés n'aient pas su montrer la fermeté qui s'impose vis-à-vis de l'extrémisme en leur sein, contrairement à leurs homologues hollandais qui, dans des circonstances analogues, ont exigé la semaine dernière le retrait de plusieurs candidats.

Philippe Barsamian
Président du Comité des Arméniens de Belgique.

Christian Vrouyr
Président de l'Assemblée des Arméniens de Belgique.
(info@vrouyr.com, 3 octobre 2006)

La chasse aux voix allochtones

Les partis voient la société multiculturelle comme un vulgaire marché électoral. Il faut conquérir des parts à tout prix, et tous les coups sont permis. » Cynique, cet échevin socialiste sortant ? Pas sûr. Dans les grandes villes (Bruxelles, Liège, Charleroi...), là où l'électorat d'origine étrangère est important, tous les partis, le PS en tête, jouent en plein la carte des communautés arabo-musulmanes, africaines, arméniennes, juives...

Politique de la diversité ? Soutien aux minorités ? Electoralisme ciblé ? « On peut clairement parler de clientélisme ethnique, déplore un responsable Ecolo. La tendance était déjà très forte lors des élections régionales de 2000. Ce scrutin-ci, on a atteint un niveau d'instrumentalisation, de cynisme et de démagogie assez affolant. »

Qu'est-ce qui a changé ? Le 8 octobre, 128.000 électeurs étrangers (sur 638.000 admissibles) prendront part au vote communal. Le corps électoral a augmenté de 1,6 %. C'est peu, mais dans certaines communes comme Schaerbeek, Saint-Josse, Molenbeek... ça va peser dans la balance.

Les partis ont tous adapté leurs listes à la réalité sociale : parmi les candidats, on retrouve des femmes, des jeunes, des leaders d'opinion d'origine étrangère. A cela s'ajoute une modification des procédures électorales (élection directe du bourgmestre...).

« Tout mis l'un dans l'autre, constate un élu CDH. Il y a une sorte de focalisation sur le vote ethnique. Les partis se sont lancés dans une course effrénée vers une certaine forme de communautarisme. » Radouane Bouhlal, président du Mrax, ajoute : « Que les partis se préoccupent des questions philosophiques, sociales, culturelles ou religieuses c'est très bien. A condition qu'ils le fassent au nom d'un projet collectif, d'un certain idéal et d'une vision politique claire. Mais s'ils agissent à des fins électoralistes, c'est regrettable. »

Premier constat : dans les communes multiculturelles, le recrutement des candidats d'origine étrangère ne s'est pas toujours fait sur base des compétences, de l'engagement politique ou du profil de l'intéressé(e). « Il y a beaucoup d'aventuriers, de nomades politiques, de candidats pas forcément avisés ou fréquentables », relève Pierre-Yves Lambert, spécialiste de la participation politique des minorités ethnonationales et religieuses. « Certains se retrouvent là par hasard ou par opportunisme, ajoute un observateur schaerbeekois. Ils gèrent un snack, dirigent une mosquée, publient un petit journal... Ce sont avant tout des attrape-voix ».

A chaque parti, ses relais : turcs et marocains au PS, juifs et arméniens au MR, africains au CDH, arabo-musulmans chez Ecolo... Et dans chaque liste, des erreurs de casting : des candidats turcs actifs au sein des milieux d'extrême droite (Loups Gris), une cartomancienne italienne, des évangélistes africains, des marocains ne parlant pas un mot de français ou de flamand...

« Il n'y a pas eu de réel screening, constate Mehmet Koksal, journaliste et gestionnaire du blog « Humeur allochtone ». Très souvent, les partis se préoccupent peu du profil ou des idées de leurs candidats d'origine étrangère. Ce qui compte, c'est leur capital électoral. » Un candidat bourgmestre MR confirme : « Il y a beaucoup de démagogie, en particulier au PS, où l'on fait croire à Hassan ou Mohamed que leur 42e place sur la liste, c'est un formidable tremplin de promotion sociale ! »

Le marketing est également ciblé. Tour des marchés avec des danseurs marocains gnaouas, distribution de gaufres pour la rupture du jeûne, visite systématique des mosquées... « L'obsession, c'est la proximité. Coller au plus près des communautés, dénonce un candidat PS. On tombe en plein dans la caricature, les stéréotypes et le folklore ! »

Les méthodes de campagne sont quelquefois médiocres : pressions sur les commerces ethniques, guerre de l'affichage... De Schaerbeek à Verviers en passant par Molenbeek, tous les coups semblent permis. Ici, un candidat d'origine turc, membre du conseil de police, abuserait de son statut pour imposer ses affiches en vitrine. Là, des élus marocains font du porte-à-porte à la manière des agents de quartier au service du ministère de l'Intérieur marocain... Un commerçant turc de Molenbeek raconte, excédé : « Des militants PS menacent de vous envoyer la police, la TVA ou l'hygiène si vous avez le malheur de ne pas afficher la tête du bourgmestre... »

Le communautarisme s'invite aussi dans les programmes : « De nombreux électeurs étrangers sont peu cultivés, déconnectés de la vie politique. Alors, on leur dit ce qu'ils veulent bien entendre », dénonce un candidat Ecolo.

Port du foulard à l'école, cantines halal, soutien aux imams... Il faut séduire l'électorat arabo-musulman. Soigner son aile conservatrice en abordant des questions liées aux moeurs, à la famille, à l'homosexualité... Quitte à faire des promesses intenables... « Le PS excelle dans ce domaine, attaque un député fédéral. On promet une régularisation des sans-papiers, de l'argent pour les mosquées, des repas halal à l'école... On prétend qu'avec Onkelinx comme ministre des cultes et Picqué à la Région, tout est possible. C'est pitoyable ! » Soutien à la République d'Atatürk, négation du génocide arménien, discours en faveur de l'adhésion de la Turquie à l'Europe... Le PS, mais pas seulement lui, capitalise également sur l'électorat turc : « C'est le grand écart permanent entre la vie de quartier et la politique d'Ankara, peste un militant FDF. On embrouille sans cesse l'électeur ! ».

Un conseiller communal socialiste réplique : « Au CDH, ils jouent la carte des libertés religieuses visent les communautés d'Afrique subsaharienne. Au MR ils surfent sur la communauté juive, la lutte contre l'antisémitisme, le génocide arménien... Ecolo, c'est un peu de tout. »

Une certitude : cette approche communautariste pourrit la campagne : « Les partis se trompent de route , c'est un calcul à court terme, un jeu de dupes, conclut un député bruxellois. Tôt ou tard, ces élus d'origine étrangère se rendront compte soit qu'ils ne sont pas à leur place, soit qu'ils ont été instrumentalisés. Il y aura des défections, des transferts, des foires d'empoigne. Les électeurs se sentiront trahis. Ce nouveau clientélisme, c'est la mort de la démocratie et de la société multiculturelle. » (Hugues Dorzée, Le Soir, 30 septembre 2006)

Repères

Electeurs inscrits. Au total, 128.038 électeurs étrangers (Européens et non-Européens) se sont inscrits pour participer aux élections communales du 8 octobre prochain. Ceux-ci viendront s'ajouter aux 7,5 millions d'électeurs belges. Ce qui représente à peine 1,6 % de l'électorat total.

Participation. Le taux de participation est relativement bas : un électeur potentiel sur cinq a fait la démarche auprès de son administration communale (128.035 inscrits sur 638.495 admissibles).

A l'échelle du pays, le taux d'inscription des Européens et des non-Européens n'est pas fondamentalement divergent : 21 % pour les premiers et 16 % pour les seconds.

Régions. L'inscription des non-Européens est plus grande en Wallonie (54 % d'inscrits dans 34 communes) qu'en Flandre (9). Au total 65 entités flamandes n'ont pas effectué la moindre inscription, contre 41 communes wallonnes.

Naturalisation. Depuis la nouvelle loi sur les naturalisations, de nombreux étrangers ont opté pour la nationalité belge : 38.000 en 2005, 42.000 en 2004, 41.000 en 2003...

Infos. Pour en savoir plus sur la participation politique des minorités ethniques et religieuses, deux adresses utiles : le blog « Humeur allochtone » (http://allochtone.blogspot.com/) et le site web indépendant www.suffrage-universel.be

Le PS, premier choix des candidats d'origine étrangère

Il ne faut pas parcourir des kilomètres dans la capitale pour le comprendre : la présence des candidats belges d'origine étrangère sur les listes des partis démocratiques est plus visible que jamais. Surtout évidemment dans les quartiers du centre de Bruxelles. Le phénomène se conforte de scrutin en scrutin. Il a émergé lors des élections régionales de 1995, avec l'élection de 4 candidats, et s'est accru aux communales de 2000 (huit fois plus d'élus qu'en 1994). Pour la première fois, des échevins d'origine étrangère ont pris leurs fonctions. Le succès des candidats d'origine étrangère a tourné au plébiscite lors des élections régionales de 2004, avec 19 % d'élus d'origine étrangère. Selon plusieurs observateurs, on n'est sans doute plus très loin de la représentation maximale possible de la population d'origine étrangère à Bruxelles. Les communales de 2006 devraient donc voir quelque 20 % de ces candidats élus.

On comprend donc qu'ils soient courtisés : des majorités pourraient se défaire ou se conforter en fonction des résultats obtenus par les candidats d'origine étrangère. Sur le plan de la stratégie électorale, les partis ne peuvent plus se permettre de les ignorer. Sauf dans quelques communes riches du sud-est de Bruxelles (Woluwe, Uccle, Watermael-Boitsfort, Auderghem).

Au niveau du recrutement, le PS tient une bonne longueur d'avance sur ses concurrents. Faut-il rappeler que sur les 17 élus d'origine étrangère au Parlement bruxellois, 13 sont PS ? Au CDH et chez Ecolo, on l'a bien compris, et ces candidats apparaissent en très bonne place sur les listes électorales de Schaerbeek, Saint-Josse, Molenbeek... Les Belges d'origine marocaine et turque y sont nombreux mais les patronymes de certains laissent augurer d'autres nationalités africaines et asiatiques.

Qui sont ces candidats ? Sont-ils sociologiquement très différents des Belgo-Belges ? Une étude universitaire a comparé le profil des candidats issus de l'immigration à celui des personnes dont les deux parents étaient Belges (1). Il y a peu de différences entre eux sur le plan des origines sociales : la majorité sont employés ou cadres. La proportion de ceux qui font de la politique une profession ne varie guère non plus. Preuve que chez les Belges d'origine étrangère aussi, beaucoup de candidats l'ont déjà été à d'autres scrutins.

Les différences apparaissent plutôt dans le diplôme obtenu (plus d'universitaires chez les Belges) et surtout dans la localisation : les candidats d'origine étrangère habitent plus majoritairement dans les quartiers défavorisés.

Et le choix du parti ? Assez logiquement, les Belges d'origine étrangère se présentent surtout sur les listes des partis qui défendent les droits des étrangers. Comme le PS, le CDH et Ecolo. Ils sont très peu nombreux sur les listes MR et s'ils le sont, c'est par l'intermédiaire du FDF. Une particularité : au CDH et au CD&V, la composition est plus diversifiée en matière d'origine nationale. On y trouve davantage de candidats d'origine congolaise. Mais le choix d'un parti évolue : « Un glissement significatif s'est opéré ces dix dernières années, signalent les auteurs. Le PS tend actuellement à attirer majoritairement ces candidats, le CDH cherche à rattraper le terrain concédé par Ecolo, qui avait pourtant entamé le processus au début des années nonante. »

Les candidats d'origine étrangère se perçoivent-ils comme « issus de l'immigration » et /ou musulmans ? Une part importante des candidats inscrits sur les listes de partis comme le CDH, le PS et Ecolo s'identifient à l'islam. Ils sont moins nombreux à se percevoir et surtout à se revendiquer comme « issu de l'immigration » Les plus diplômés le font. Signe que cette identité n'est plus perçue comme dénigrante. (Martine Vandemeulebroucke, Le Soir, 30 septembre 2006)

(1) Qui sont les candidats aux élections bruxelloises ? Cahier Migrations, Academia Bruylant.

Une dose de viande halal, un zeste de nationalisme turc

Les partis politiques s'efforcent d'être le reflet de la Belgique multiculturelle. Ils s'ouvrent, se régénèrent et se diversifient. C'est un mouvement lent et progressif. Une excellente chose pour la démocratie. Encore faut-il que cette démarche soit cohérente et sincère. Que Hassan et Fatima ne soient pas de simples gadgets électoraux, de vulgaires attrape-voix ou de bonnes consciences morales.

Qu'ils deviennent les candidats de tous et pas seulement de leur communauté. Qu'ils soient à la hauteur de leurs engagements et disposent des compétences requises. On est encore loin du compte. Çà et là, les partis démocratiques, le PS en tête, ont bricolé des listes comme on joue au Stratégo. En recrutant des allochtones plus ou moins influents et susceptibles de séduire l'électorat arabo-musulman, africain, juif, arménien...

Cette démarche est à la fois louable et opportuniste. Elle s'inscrit dans le cadre d'une politique de soutien aux minorités, de lutte contre les discriminations. Mais, hélas !, elle est également porteuse d'une forme nouvelle de clientélisme et de népotisme.

Les citoyens étrangers, non-européens en particulier, sont un potentiel électoral non négligeable. Dans certaines communes fortement métissées, principalement en région bruxelloise (Schaerbeek, Molenbeek, Saint-Josse...), ce vote ethnique pourrait même peser lourd dans la balance. Pour élargir leur influence, les partis surfent sur le communautarisme. En donnant des gages et en usant de procédés démagogiques. C'est pernicieux et terriblement dangereux.

On parade avec des danseurs « gwana » marocains dans les braderies. On promet des cantines halal ou des foulards à l'école. On surfe sur le nationalisme turc ou le génocide arménien. On pactise avec des leaders religieux, peu importe qu'ils soient ou non fréquentables.

C'est la porte ouverte aux petits arrangements, au repli identitaire, au chacun pour soi. C'est l'antithèse de la société multiculturelle, de la démocratie participative. Tous les partis, le PS en tête, doivent changer leur fusil d'épaule. Au risque, sinon, de se perdre et de souiller au passage toute la société. (Hugues Dorzée, Le Soir, 30 septembre 2006)

Dogan Özgüden, Chief Editor of Info-Türk:
 "The Kimyongür affair? A source of shame for Belgium!"


by Faouzia Bensalem  
Le Journal du Midi, 25 September 2006


Editor in chief of the online journal "Info-Turk" (*), and a longstanding opponent of the Ankara regime, Dogan Özgüden knows well the young Bahar Kimyongür, whose trial has been in the news, since his conviction for "terrorism" at the court in Brugge (Bruges) in February, then his appeal trial which started in Ghent on September 11, as well as his bizarre arrest and later release in the Netherlands at the end of April. "All that is part of the repressive operations unleashed against opponents of the regime in Ankara," thinks the author of Turkey, fascism and resistance". (**).

What is your reaction to the way in which the Belgian government has behaved since the flight of Fehriye Erdal, a woman militant for the extreme-left movement DHKP-C, up to the arrest in the Netherlands of the DHKP-C sympathiser Bahar Kimyongür?

Everything which has happened around the DHKP-C, whether the escape of Fehriye Erdal or the arbitrary arrest of Bahar Kimyongür, is a part of the repressive operations carried out against opponents of the Turkish regime. Since September 11 in the USA, there is a kind of international consensus to crush opponents of regimes deemed favourable to the USA. Turkey has long operated the same logic in regard to its own opponents. I am a witness to that as I have been a journalist for 53 years. I have lived through all the Turkish government's acts of repression, such as imprisonment and the torture which remains an everyday practice there.

Turkey did not wait until after September 11 to attack human rights...

Before September 11, Western countries to a degree stayed faithful to their history as defenders of individual liberties, and human rights. They had a measure of sympathy or neutrality as regards opponents of dictatorial regimes like the one in Turkey. But after September 11, things changed and Turkey leapt into the breach to attract favours from Western powers in the war against terrorism.

The DHKP-C is said to be a terrorist organisation. Do you dispute that?

The DHKP-C is clearly a terrorist organisation as far as Turkey is concerned. But for me it is rather to be described as a revolutionary organisation. Its methods of struggle can be open to dispute but I lived through the birth of opposition or left groups like the DHKP-C in the 1960s. At the end of the 1960s Turkey witnessed a rise of fascism. In 1971 a military coup plunged the country into chaos and at that time, trade unionists and young progressives were targeted by state repression and three of their leaders were hanged.

It was after that military coup that you fled Turkey with your wife. You lived illegally before gaining status as a political refugee. You then wrote "Turkey, fascism and resistance", a book about this military coup...

I wrote it in 1973, just after the military coup, but on the 35th anniversary of the coup I brought out a second edition. But to come back to these associations I mention in the book, they were formed to counter attacks from fascist and sometimes fundamentalist groups. The military coup crushed all these associations. The military arrested thousands of people, prisoners were tortured and courts-martial condemned all the leaders. These organisations went underground, where they are today.

However, during the 1970s, these organisations tried to operate legally…

These groups tried to operate legally under different names but Turkey was hit by a second military coup, in 1980. Since that point, illegality is the only way to combat repression. A number of militants and leaders of these groups suffered in the prisons, and those who could fled abroad to organise resistance to the Turkish regime in various ways. At that time these groups were accepted by European governments without any problem. They were not treated as terrorists.

Do you know Bahar Kimyongür well?

When I first met Bahar, he was a young student concerned about defending human rights. He often came to us to bring very harrowing information about the fate of political prisoners in Turkey. More than 120 are dead as a result of hunger striking. We have often published information from Bahar who has a formidable address book. He has close relations with Tukish associations which defend human rights, as well as with lawyers for political prisoners. Notably with TAYAD, which is an association for solidarity with political prisoners and which also issues information.

At the end of February at the trial in Brugge, Kimyongür received four years for terrorism and membership of the DHKP-C…

When I learned Bahar Kimyongür had been convicted of belonging to the DHKP-C, without knowing his contacts with that organisation, I was dumbfounded. As an opposition journalist and a democrat, I draw no distinction between the various organisations which put up determined opposition to the Ankara regime. The DHKP-C merely represents thousands of active militants but the PKK, the Kurdistan Workers' Party and a guerrilla organisation, is much more important and its actions are also much more violent. It represents true resistance and the discontent of the Kurdish people against the Ankara regime. Today, how is it still possible for Turkey to deny the existence of political forces which oppose its regime, by whatever means? (ironically) Why are there so many terrorists in Turkey? Last week, Kurdish associations handed in to the European Parliament more than three million signatures proclaiming the legitimacy of the PKK and its leader Abdullah Ocalan. The USA and its allies see the PKK as a terrorist organisation. So are we going to take legal proceedings against and convict these Kurds as "terrorists" like Kimyongür ?

What do you think of the proceedings against him in the Belgian courts?

I read the charge against him in the court of appeal. For me, it is a vast masquerade because the charges against him lack sufficient weight. I remember how during the vote on Turkey joining the European Union, the majority of MEPs rolled out the red carpet as a sign of approval. Why not? I have conducted a media, diplomatic and political campaign against the regime in Turkey. I am often at international meetings but when I meet a representaive of this repressive regime I give him no quarter. And it is not violence to publish the result of an interview and it is not a matter of terrorism. But for the allies of the Turkish regime, Bahar Kimyongür represents something else.

Would he be more dangerous as a resister than you are for Ankara and its allies?

My story is different since I arrived here more than 40 years ago. I was a political refugee before becoming a Belgian citizen. But Bahar Kimyongür's story is different - in particular, he was born in Belgium! His mother tongue is not Turkish, he is of Arab origin. His family belongs to one of the numerous minorities found in Turkey. During his university studies at ULB (Free University of Brussels) (editor's note: he studied archaeology and art history) Bahar learned that Turkey is not compatible with democratic values. From then on, he supported the defence of all minorities and social emancipation in Turkey. But Kimyongür is purely a product of Belgian society. He was born here, grew up here, was educated here and has had an extraordinary education in which he has studied a number of subjects. Kimyongür knows a number of languages and goes from one to the other with ease.

It is strange to see this young man attract so much sympathy...

Kimyongür is talented, he is a product of Belgian society. But he is someone Belgium wants to smother. That is a scandal! All because September 11 has changed things, Turkey is in the waiting room to enter the EU, becoming an acceptable candidate after abolishing the death penalty in 2002 despite continuing to violate human rights in various areas. Turkey's strength is found in very lucrative commercial and economic relations it pursues, notably with Belgium. So the position of Belgian authorities in relation to Turkey has consisted of satisfying their opposite numbers in commercial, economic and even military relations.

And what of the Turkish minority in all of this?

Unfortunately, the people who came to work in the coalfields have largely become a lobby which defends the interests of the Ankara regime. Since the great majority of citizens originating from Turkey have become a key electorate in some districts like Schaerbeek and Saint-Josse, our politicians have rushed to make statements favourable to the Turkish regime.

So our deputies close their eyes to violations of human rights in Turkey for economic and electoralist reasons...

Of course! For example, they suddenly chnged their attitude to denying the Otttoman genocide against the Armenians. Progressive Belgian politicians at first treated it as a point of honour to stress this, but suddenly, they changed their tune after threats from the Turkish lobby, the Turkish electorate or manipulation from the Turkish embassy. They changed their tune and won't say anything more about this.

If the Turkish lobby is so powerful in Belgium, why is Bahar such a problem in himself?

The struggle of Bahar consists of offering a voice to political prisoners mistreated and tortured in the jails of Turkey. Whatever the political colour of the Belgian deputies, they give in to the demands of Ankara. Pressure on Belgium became very severe after the escape of Fehriye Erdal. Turkey's authorities and media pursued a very aggressive campaign against Belgium. That is certainly my impression. And to please the Turkish media who are very beholden to their government and who brainwash their viewers on a daily basis, they probably connived at the arrest and possible extradition of Kimyongür. I have been dumbfounded by the speeches of the lawyers for the civil party who have praised the Ankara regime.

Found guilty at the same time as Kimyongür and friends in Brugge, Ferhiye Erdal fled before the appeal trial could take place. Did you know that young woman?

I never met her because she was always underground or under strict house arrest by the Belgian state. If one day she were to knock at the door I would not tell her to go away. She is one of my people and I want to know what she thinks. But for reasons of security, no doubt, she never established contact. I followed the trial in the media or in press statements.

Do you think she was really involved in the murder of Özdemir Sabanci, the rich Turkish industrialist she worked for, back in Turkey?

According to the accusations against her, Fehriye was involved but there is no certainty about it. But if there is proof, the Belgian judicial system would be competent to find her guilty.

She is a Turkish citizen. If she is found guilty she is in danger of being extradited, since Turkey seems to enjoy sainthood among us at the moment...

I am against any extradition! The Dutch judicial system fortunately acted correctly in not extraditing Kimyongür after his arrest on April 28 this year. Two weeks ago the Dutch Supreme Court cancelled the extradition of a PKK leader who was sought by Turkey and had taken refuge in the Netherlands. Because it is no secret that torture still goes on in Turkey.

Still, isn't extradition hanging over Kimyongür like a sword of Damocles?

Recently, a Kurdish woman journalist was arrested in Luxembourg, and despite Ankara's wish to have her extradited, Luxembourg's judicial system freed her. In Holland and Luxembourg, a judicial procedure took such decisions but as far as Kimyongür and his comrades are concerned I am worried that Belgian justice will be "remote-controlled". While Madame Onkelinx (PS) remains in charge of Belgian justice I do not expect just decisions.

Our constitution provides for the separation of powers and the independence of judges...

Of course, but certain legal procedures are supervised by the justice minister, as could be seen from a recent political and legal scandal. For these reasons I am not confident of the manner in which decisions might be taken.

Is that lack of confidence because it is Laurette Onkelinx ?

The behaviour of the justice minister has shown an unreasonable degree of support for the Turkish regime. Her political ambitions play an important part. She is a candidate in the local elections for Schaerbeek, and I don't see a big difference between the current mayor Bernard Clairfayt (MR) and her. On the lists of all the political parties, there are candidates of Turkish origin who are allowed to express far-right views. When I see Madame Onkelinx accompanied by these candidates at the flea market or in the streets of this district, because I am from Schaerbeek, it makes me ill!"

What is your reaction to the "secret" meetings where politicians, police and agents of state security met to discuss handing over Kimyongür to Turkey via Holland?

Bahar said it reminded him of the plot by the Quai d'Orsay (French Foreign Ministry) against the Moroccan opposition figure Ahmed Ben Barka in the 1960s. I think that in fact all opponents of the Turkish regime are targeted by such a plot. Since Bahar Kimyongür has become a person noxious to Turkey, it is not surprising that his name is on the red list of Interpol. For Ankara, Bahar is a terrorist at the head of a terrorist organisation.

Do you think Kimyongür agitates peacefully?

I have never seen or heard him implicated in a violent action. It is unjust to treat him as a terrorist. Since the adoption of the anti-terror law in Belgium, Turkey has adopted a similar one. It opens the way to all kinds of abuses. Even the definition of "terrorism" is very vague. Just because one is bitterly opposed to a regime, one could be accused of terrorism and spend years in prison. Since the 1980 military coup, the Dev-Sol trial is still going on, Dev-Sol being the former name of the DHKP-C.

The defenders of the theory of a democratic Turkey argue that the DHKP-C possesses a journal which is freely distributed in Turkey...

This journal "Yuruyus" ("March") exists but it is constantly under threat of legal action. Besides, opposition publications belonging to radical groups have often had to cease publication or change their name. Currently 17 journalists belonging to these opposition media outlets are in prison in Turkey.
(Traduction: Turquie Rebelle <turquie.rebelle@gmail.com>)

(*) www.info-turk.be <http://www.info-turk.be/>
(**) Dogan Özgüden, Turquie, fascisme et résistance, 2e éd., Bruxelles 2006, Fondation Info-Turk

TIHV's Recent Human Rights Reports in Brief

Octobre 31, 2006

Torture in Detention… Habip A. and Mehmet K. who were detained in Konya on the allegation of “smuggling cigarettes” were reportedly tortured in detention. Lawyer Mehmet Aktoprakoglu announced that Habip A. who was detained on 24 October and released on 26 October was tortured. Alktoprakoglu told that a group of masked police officers beat Habip A. and extinguished cigarettes on his body. Aktoprakoglu announced that they made an official complaint against the physician on charge at Konya Numune Hospital who prepared a report supposedly certifying that “Habip A. was wounded due to an accident”. Meanwhile, relatives of Habip A. and Mehmet K. who gathered were gathered on 26 October in front of the courthouse while Habip A. and Mehmet K. were being brought to courthouse protested and shouted slogans against police. Police intervened the crowd and detained 22 persons. The detainees were released after being testified by the public prosecutor. (27-28 October, Cumhuriyet-Özgür Gündem)

Person Beaten by Police… Erkan Çiçek announced that he was beaten by police while he was going to his house on the night of 19 October in Istanbul. Erkan Çiçek, who appelaed to the HRA Istanbul branch told that police officers stopped him while he was going home by his car and asked his driving licence, and cursed and beat him when he said that he did not have his driving licence: “In the beginning they were two persons but after a while they became seven, and beat me till they took me inside of the police station. They did not testify me and register the detention. I could not take a medical report from Taksim First Aid Hospital because of not having the minute.” (21 October, Özgür Gündem)

Person Beaten by Police… Nevzat Ildem, who was detained on 16 October in Kiziltepe district of Mardin, announced that he was tortured in detention. Ildem stated the followings: “I was walking nearby the Kiziltepe Municipality Park on 16 October with a friend who came from Adana. A person stared at us. I asked my friend whether he knew that man. I did not know he was a police officer. Then we continued walking. The man shouted after me by calling my name. I appraoached him asked why he was staring at us. He said he was a police officer and could stare as he wanted. We started to quarrel. When he punched me I responded. When made an announcement by his radio some 20 police officers attacked on me. They detained me under beatings and took me to Kiziltepe Çarsi Police Station. I was subjected to insults at the station. When I wanted a lawyer they told that I beat a state’s official so I could not demand a lawyer from the state. After being kept one night in custody I was taken to Kiziltepe State Hospital. I took a report certifying the traces of beatings on my body. After I was released I made an official complaint against the police officers S.S. and E.G.” (22 October, Özgür Gündem)

Allegation of Extra-judicial Execution… Two investigations were launched against the NGOs and local newspapers in connection with the report they prepared about the killing of Mizgin Özbek (9), Seyhmus Degirmenci and Halis Akbiyik by gendarmerie soldiers who opened fire against a vehicle on 5 September on the road between Kozluk and Batman. Batman Public Prosecutor launched the investigation on the allegations of “violating the secrecy of the investigation (Article 285 TPC)”, “effecting fair trial (Article 288 TPC), “insulting security officials (Article 301 TPC)”. Chairman of the HRA Batman branch Saadet Becerikli, Chairman of the Mazlum-Der Batman branch Mehmet Sat, Lawyer Ahmet Sevim, Lawyer Bengi Yildiz and Vice Chairman of Batman Bar Association Sedat Özevin testified before the public prosecutor on 18 October. The investigation launched according to the Article 301 TPC against the newspapers Batman Çagdas and Batman Postasi that published news about the incident continues. According to the news gathered, the investigation against the committee that prepared the report was launched upon the complaint of Batman Gendarmerie Commandership. Followings were reportedly stated in the complaint petition: “The so-called investigation committee established by the representatives of the NGOs harmed the security forces by means of press. By putting themselves in place of the judicial authorities they talked to the witnesses and attempted to effect the fair trial.” Lawyer Özevin told that nothing has resulted yet from the official complaints made the bar association and the family. He added that it is not possible to get information about the file due to the decision of secrecy.(20 October, Radikal)

Pressure for Fasting… Fatih Eroglu, engineer working for the Turkish Radio and Television (TRT) and Organizing Secretary of Haber-Sen (trade union for media workers), was attacked for not fasting in Ramadan. Fatih Eroglu who went to a public notray in a commercial building on Anafartalar Avanue in Ankara said that he was smoking while he was waiting his lawyer at the door of the building: “A tradesman who was getting out of the building warned me not to smoke. I said him that nobody could order me to do anything in public area. Many persons attacked me. They laid me down by kicks and punches. I entered another building and closed the door. I went to Altindag Municipality by running after the crowd dispersed. I called the police from there and told about the incident. Afterwards I stopped a police car passing by and told them the incident. We went to the commercial building (Yüce Han) with two police officers in the car. Although I told them only two police officers might not be sufficient but they did not bring additional police officers. While the two police officers were looking for the attackers some eight persons attacked me again. The police officers who were not adequate to save me told that I should get in their car. I hardly got in the car.” Two persons who were detained in connection with the incident were released because Eroglu could not identify them. Hüseyin Sat who was with Eroglu during the first attack said that they hit his head with a chair and then he did not remember afterwards. Enis Ersoy, correspondent of the TV channel Kanal 1, and cameraman Ali Inanç who went to the commercial building after the incident had to escape when they were attacked too. (20 October, Radikal)

Susurluk Case… On 20 October Istanbul Heavy Penal Court No 2 continued retrial former DYP MP Sedat Edip Bucak. The official letter that certifies that former President Süleyman Demirel, President of the DYP Mehmet Agar, former Prime Minister Tansu Çiller, former President of General Staff Dogan Güres and former Commander of Security Army Corps Hasan Kundakçi, whom the court had decided to hear as witnesses, did not go to Ankara Heavy Penal Court No 9 for testifying. The hearing was adjourned to 6 November. (21 October, Yeni Safak)

Detentions and Arrests… 25 of the persons who were detained in Siirt and its districts in connection with the statements of the HPG confessor Fehmi Aslan were arrested on 23-26 October. Names of the arrested persons are as follows: Mehmet Aydin, Yasin Aydin, Metin Balta, Yasin Çiçek, Talat Üzüm, Fahrettin Kiliç, Agit Kaçar, Mahmut Askara, Emin Ete, Hüseyin Ete, Tevfik Kaçar, Mehmet Can Timurtas, Mehmet Timurtas, Rüstem Sen, Seref Çakan, Selahattin Mergen, Haci Uzunay, Habes Güzel, Mehmet Aygün, Rakip Akcan, Vesid Aydinalp, Nezir Aydinalp, Cezar Güngül, Halil Babat and Agit Maldar. Mehmet Yildirim who is the alleged responsible of the bomb attack in Marmaris on 27 August was detained in Gaziantep. Yildirim was arrested on 26 October. (24-25-26 October, Özgür Gündem)

Person Kidnapped… Chairman of AKP in Tunceli and his son Serdar Sener Suroglu who were kidnapped by HPG militants on 24 September were released ob 20 October. (21 October, Sabah)

Clash and Attacks in the Southeast… Reportedly, three HPG militant were killed and two non-commissioned officers were wounded during the clash broke out nearby Hasankeyf district of Batman on 23 October. Names of the militants were reportedly Murat Bestas and Zekeriya Yüce. A non-commissioned officer who stepped on mine nearby Ergani district of Diyarbakir on 25 October was wounded. According to the announcement made by the HPG, the militants Nezir Nas and Soner Karakol were killed during the clash broke out between HPG militants and Iranian soldiers nearby Esendere village of Van on 23 October. A private was wounded in the attack conducted to the Gendarmerie Commandership in Gürpinar district of Van on 29 October. (24-26-28-30 October, Cumhuriyet-Özgür Gündem-Yeni Safak)

October 19, 2006

Case Against the Executives of Human Rights Advisory Council… Chief Public Prosecutor at the Court of Cassation completed the written recommendation about the case against Prof. Dr. Ibrahim Kaboglu, Chairman of Human Rights Advisory Council (IHDK), and Prof. Dr. Baskin Oran. Chief Public Prosecutor wanted the acquittal decision given under the Article 312 of the former TPC (Article 216 of the news TPC) to be confirmed whereas the decision to drop the case with regard to the Article 301 TPC (Article 159 of the former TPC) to be quashed. Ankara Penal Court of First Instance No 28 had decided in dropping the case on the grounds that permission was not taken from the Ministry of Justice. The written recommendation reminded that the prosecution according to the Article 159 is subjected to the permission of the Ministry of Justice and put that “it is not clear in the document prepared by the Ministry whether the prosecution was permitted or not.” (Radikal)

Mayor on Trial… On 18 October, Van Heavy Penal Court No 4 continued to hear the case against Metin Tekçe launched in connection with his testimony taken by Parliamentary Investigation Commission for Semdinli Incidents and on the allegations that “he aided an illegal organization while he was a DEHAP executive in 2003”. Tekçe told the followings during the hearing: “My testimony in the Commission was not open to public. I stated my ideas within the framework of the freedom of expression. Those were also the opinion of my party. I told my ideas about the solution of the Kurdish question. The investigation of the Commission was confidential so they should not have been appeared on media.” Lawyer Murat Timur demanded the two files of the cases should be separated stating that the uniting the cases in connection with allegations of “being member of an illegal organization” and with “testimony to the Commission”. The hearing was adjourned to 25 December. (Özgür Gündem)

Armed Attack to the Highest Court of Administration… On 18 October Ankara Heavy Penal Court No 11 continued to hear the case against Alparslan Aslan and eight other persons in connection with the armed attack conducted to the 2nd Chamber of the Highest Administrative Court on 17 May and three bomb attacks to the premise of the daily Cumhuriyet in Istanbul. Alparslan Arslan who has been tried to prove that “he suffers from poor mental health” stated at the hearing that “he was not the one who bombed Cumhuriyet and killed Yücel Özbilgin during the attack”. (Cumhuriyet)

Students Detained… Police prevented the students who wanted to march to the GNAT from Cebeci Campus of Ankara University with the demand of “free education” on 18 October. After the negotiations with police 10 students were allowed to give the petitions to the GNAT. The students who wore coats writing slogans and shouted slogans were detained at the entrance of the GNAT. Meanwhile, four students who hung placard writing “We want free education” were detained on Mithatpasa Street. The students were released after they were sentenced to a fine of 100 YTL each. (Özgür Gündem)

Detentions and Arrests… Süleyman Köksal Yerdut, member of Socialist Platform of Oppressed (ESP) who was detained on 15 October in Karsiyaka district of Izmir while he was selling the newspaper Atilim, was released on 16 October. (Atilim)

October 18, 2006

Torture Allegation... Erdal Bozkurt organised a press conference in HRA Istanbul branch on 17 October and announced that he was kidnapped and tortured by the persons who introduced themselves as police officers in Alibeyköy. Bozkurt who told that they fight against drug use in their quarter together with the civil society organizations and he had been detained in September in connection with their actions stated the followings: “Police alleged that I had a connection with a murder and wounding when they detained me. They release my relatives while they accused me for making separatism and propaganda of illegal organization.” Erdal Bozkurt who told that he was beaten, insulted and threatened in detention put that he was released one day later and police threatened him two days later in the neighbourhood.  He told that he was forcibly put in a white car on 12 October around 18.00 by two persons who introduced themselves as police officers: “They closed my mouth in order to obstruct me to shout and ask for help. They were hitting my head and back at the same time. After a while they blindfolded handcuffed me. They stopped the car after driving for a long time. They made me walk for a while. We went downstairs and a door was opened. They pushed me inside and laid me down. They bound my hands and legs. They started to beat me and asked the name of ‘my organization’. They asked who organized the meetings. After they covered my head with my shirt they started to scratch my back with an object that I did not know and beat me with a rope.  They asked persons whom I do not know and wanted me to give a testimony to accuse those persons. When insisted that I did not know those people they leaned a gun on my head and threatened me to death.” Bozkurt said that he was released nearby Hasdal Graveyard more than 24 hours later. (BIA)

Demonstrators on Trial... On 17 October, Mersin Penal Court of First Instance No 4 concluded to hear the case against 9 persons who protested Prime Minister Recep Tayyip Erdogan by throwing egg on 11 February during the congress of AKP in Mersin. The court sentenced members of People’s Houses Mahir Mansuroglu and Okay Kinik to one year two months and 15 days’ imprisonment for “insulting Prime Minister” and the sentences were not suspended for previous criminal records of the defendants and on the grounds that they were insistent in committing crime. Lawyer Ender Büyükçulha, Ilknur Çevik, Serkan Sagir, Ufuk Kurtulmaz, Senol Yalçinkaya, Ramazan Tunç, Ozan Gül and Ibrahim Polat were sentenced to 11 months and 20 days’ imprisonment and the sentences were suspended. The court reportedly did not issue arrest warrant against Mansuroglu and Kinik. (Cumhuriyet)

Students Dismissed... Disciplinary Commission of Besni School in Adiyaman University dismissed the student Çetin Degirmenci for one semester, the students Sahin Durdu, Eyüp Rena and Türkan Özbag for one month on the grounds of “causing incidents and attacking students”. Lawyer Veysel Orak announced that the students had been on trial at Besni Penal Court of First Instance in connection with a fight and the court had acquitted the defendants. He added that the sentences were given after the decision of acquittal. (Özgür Gündem)

Detentions and Arrests... Zülfü K., Abdullah Ç., Sah Ismail Ç. and Ahmet Ö., who were detained in connection with two mine explosions on 24 June in Mastek region nearby Maden district of Elazig, were arrested on 16 October. (ANF)

October 17, 2006

Semdinli Incident… Chief Public Prosecutor at the Court of Cassation demanded the decision against the non-commissioned officers Özcan Ildeniz and Ali Kaya who were sentenced to imprisonment in connection with “Semdinli Incident”. In the notification paper of the Chief Public Prossecutor it was asserted that the case should have been held by Hakkari Heavy Penal Court instead of Van Heavy Penal Court that was established in place of SSC. It was also alleged that hte testimonies of the witnesses were contradictory and the investigation had not been done according to the law. In sum, followings were stated in the notification: “... It is against laws to convict the defendants without a sufficient investigation and verification of the allegations... There should be an organization that has founders, leaders and executives in order to accuse someone for being a member of a gang.” The notification is not binding for the 1st Penal Chamber of the Court of Cassation that will deal with the case. (Radikal)

Ill Treatment in Detention... Müslüm Sönmez and Hidir Yildiz who were detained in Tunceli announced that they were tortured. Müslüm Sönmez who told that he was detained on the allegations that he cut trees illegally in the forest and interrogated in Özdemir Police Station: “After the interrogation they wanted me to take to the hospital for medical report. But meanwhile two officers told me that they want to interrogate me again. They forced me to get into a vehicle with the number plate 62 AD 066 and took me to Security Directorate. They alleged that I was working for the illegal organisation and helping new militants to join the organisation on the mountain. They also threatened me and asked why I attended the funerals of 17 MKP militants killed last year. They also wanted the addresses of my children who are students at the university.” Hidir Yildiz (19), student in Tunceli Atatürk Lyceum, also announced that he was subjected to insults of officers. Yildiz said that he was detained when he was talking to a friend. He added that officers wanted to interrogate him without the presence of his lawyer and also threatened in front of his parents. He stressed that Director of the Department to Fight Terrorism told to the officers to finish him when he rejected to sign the testimony. They both announced that they would make official complaints against the officers. (Özgür Gündem)

Demonstrators on Trial… On 12 October Ankara Heavy Penal Court No 11 concluded the case against 16 persons launched in connection with the Newroz celebrations in Ankara in 2005. The court sentence Erkan Erol, Hikmet Toprak, Cemal Atas, Idris Isen, Mehmet Emin Özyalçin, Ayhan Ariç, Zeki Demir, Aydin Acar, Aziz Gezik, Ferhat Erdem, Abdullah Dündar, Rahmi Selki, Özgür Günhan, Vedat Turgay, Engin Akgündüz and Yesim Ekici to one year eight months imprisonment each under the articles 220 TPC and 7/2 of Law on Fight Against Terrorism. (Özgür Gündem)

DTP Members on Trial… A court case was launched against 11 persons who staged hunger strike action in the premises of the DTP in Siirt to protest the “cell sentence given to Abdullah Öcalan”. The indictment wants the defendants including Avci, chairman of the DTP in Siirt, and Eyüphan Aksu, chairman of the DTP for central district, to be sentenced for “making propaganda in favour of illegal organization”. The case will be held at Diyarbakir Heavy Penal Court No 5. (Özgür Gündem)

Attacks of Rightists… Deniz Öztürk, member of Socialist Youth Association in Izmir was attacked by rightists on 15 October. Deniz Öztürk went to the HRA branch after the attack and then s/he was taken to the hospital by the HRA members. A figth broke out between rightist and leftist students in Hoca Ahmet Yesevi Students Dormitory belonged to 9 Eylül University in Buca after the attack to Öztürk. A group of students who organized a birthday party for their friends in the room of students club at the Faculty of Economics and Administrative Sciences at Ankara Gazi University on 12 October on the allegation that they were not fasting. Rightists reportedly locked the male students in a room and released them only after the school administration intervened them. Noboby was detained during the incident. (Atilim-Cumhuriyet)

Students Detained… 21 students who were detained on 12 October during the demonstration staged to protest the increase in the food prices at Çukurova University were released on 13 October. Nazli Gözlü and Zeynep Karademir were detained under assault when they wanted to ask question to the National Education Minister Hüseyin Çelik during an opening ceremony of a school in Tunceli. (Evrensel-Radikal)

Detentions and Arrests… Köksal Yerdut, member of Socialist Platform of Oppressed was detained on 15 October in Izmir while he was selling the journal Atilim in Karsiyaka district. (Atilim)

Bomb Explosion… Hasan Kabakoglu was seriously wounded when he was playing with the hand granade he found nearby Tiyetli village of Bergama district (Izmir) on 16 October. (Yeni Şafak)

Clash and Attacks in the Southeast… HPG announced that the HPG militants do not have any relation with the death of the soldier Suayip Çaliskan who was killed on 14 October nearby Derecik town of Semdinli district (Hakkari). (ANF)

October 16, 2006

Stop Warning... Aslan Aydin (41) was shot to death by gendarmerie soldiers on 14 October nearby Albayrak village in Baskale district of Van. According to the official announcement Aydin was an oil smuggler and did not obey stop warning. Gendarmerie soldiers opened fire when he wanted to escape. According to the news appeared on daily Özgür Gündem there were only two oil drums in his car. (15-16 October, Özgür Gündem-Zaman)

Children Killed... After 9 years, Ordu Heavy Penal Court concluded the case against 4 special team members on charges of killings of Turgay Metin (14) and Cihat Metin (14) on 23 August 1997 near Güneyce village of Mesudiye (Ordu). Osman Aygüney (head of special forces in Kars), Ibrahim Kaya , Mustafa Çavdar and Aziz Pullu were sentenced to 10 years’ imprisonment. These sentences were commuted to 10 years. The first trial had been concluded in 2003 and they had been sentenced to same imprisonment terms. Mustafa Yilmaz and Ali Sirin had been acquitted for not having used guns. (16 October, Cumhuriyet)

HRA Executive on Trial... On 13 October, Diyarbakir Heavy Penal Court No 4 sentenced Ridvan Kizgin, former Chair for HRA Bingöl branch and Board Member of HRA, to 3 years and 9 months’ imprisonment by under the Article 169 of former TPC for “aiding an illegal organisation”. Nurettin Çelik was acquitted. The case had been launched in connection with the report prepared after the killings of Hüseyin Özmen, Haci Kaya, Ahmet Acar, Erdal Acar and Mahmut Kaya on 10 July 2003 nearby Yeniköy hamlet of Yumakli (Pakuni) village in Genç district of Bingöl. (14 October, Özgür Gündem)

DTP Members Convicted... On 10 October, Erzincan Penal Court of First Instance concluded to hear the case against Hüseyin Bektasoglu, DTP Chair for Erzincan, launched on the allegations that he joined a programme on ROJ TV on the phone. The court sentenced Bektasoglu to 2 years’ imprisonment under the articles 220/8 (making propaganda of an illegal organisation) and 301 TPC. The sentence was suspended. On 12 October, Erzincan Heavy Penal Court continued to hear the case launched in connection with the placard carried during Newroz celebrations in Erzincan and on the grounds that Hüseyin Bektasoglu used the expression “Sayin (corresponding to ‘esteemed’ or ‘dear’)” when referring to Abdullah Öcalan. The indictment wants Hüseyin Bektasoglu, party executives Ismail Anlar, Gönül Ceylan, Müslüm Özkan, Feride Kahraman, Nurcan Alçi and Turhan Kit to be sentenced. (13 October -Özgür Gündem)

Detentions and Arrests... Kemal Aktas, DTP Party Assembly Member, was detained on the nearby Baskale district of Van allegations of “being wanted” when he was going to van from Yüksekova district of Hakkari. He was released on 15 October. Baris Bulut and Sonnur Saglamer, worker with the paper Atilim, who were detained in Istanbul recently, were released on 14 October by the Public Prosecutor. Mustafa Ali Güçlü, member of Socialist Youth Association, was detained on 15 October in Eskisehir. (14-16 October, Atilim-Özgür Gündem)

Clashes and Attacks in Southeast... HPG militant Hasan Güzel died during the clash on 11 October in Çirav region nearby Eruh district of Siirt. Officer Ömer Azak and private Mahmut Elçi, private Süleyman Sanverdi was wounded on 13 October when a mine exploded nearby Çukurca district of Hakkari. Private Suayip Çaliskan died on 14 Ocotber during the clash nearby Derecik town in Semdinli district of Hakkari. According to the official announcement by General Staff HPG militants opened fire against soldiers during a road control. HPG announced that the militant Resat Yüksel died during the clash on 12 October on Cudi Mountain nearby Sirnak. HPG also announced that Turkish Armed Forces conducted 34 operations after the start of cease-fire on 1 October. According tot the announcement 19 clashes broke out during the operations, 9 soldiers and 5 militants died. (14-15-16 October, Özgür Gündem-Radikal)

National Security Policy Document...  Highest Court of Administration rejected the objection against the rejection of the demand for stopping the implementation of National Security Policy Document (MGSB), known as “Red Book” or “Confidential Constitution”. National Security Council had revised national the MGSB on 24 October 2005 and Council of Ministers confirmed it on 20 March. The HRA and the HRFT launched a case at the Highest Court of Administration with the demand of stop and cancellation of the decision of the Council of Ministers after the news appeared on media about the approval of the MGSB. Highest Court of Administration had rejected the demand for stopping the implementation of MNSB without investigation on the grounds that the document was prepared as advice. Lawyer Öztürk Türkdogan had appealed to the Highest Court of Administration against this decision. General Chamber of the Highest Court of Administration rejected the objection of Türkdogan on 12 October. (13 October, Özgür Gündem)

October 13, 2006

Person Beaten by Police... Y.T., a homosexual living in Istanbul, applied to HRA Istanbul branch on the allegations of “being beaten by the police in Taksim Park on 12 October”. Y.T. said that 3 police offices, one of them civilian dressed, asked Y:T. to have sex. When Y.T. refused police officers reportedly beat Y.T. When Y.T. wanted them not to beat on the grounds that Y.T. was fasting for Ramadan they kept beating with sticks and kicking. (Cumhuriyet)

Fast Pressure... Student S.E. (15) was beaten by the students B.O., E.Y. and E.S. for nor fasting during Ramadan in Adnan Menderes Lyceum in Adana. The attackers were released on the grounds that they were younger than 18 years. School canteen reportedly was closed for Ramadan. (Cumhuriyet)

Prisoner Beaten... Gaziantep Socialist Youth Association (SGD) Chairman Sinan Tanriverdi, who was detained on 21 September and then arrested, was reportedly beaten in the prison. According to the announcement by SGD Tanriverdi was beaten by 10 guards when he wanted to change his cell. Although he had serious aches he was taken to a physician after 10 days. (Atilim)

Death Fast... A goup of lawyers registered to Istanbul Bar Association made an official complaint on 12 October against Minister of Justice Cemil Çiçek for “risking the life of Behic Asci by not solving isolation problem in F-type prisons”. Health conditions of Behic Asci, a lawyer of People’s Law Office, who started death fast on 5 April in order to protest F-type prisons, are reportedly getting worse. Asci’s eye nerves are weakened, there is inflammation in his body, and he suffers from insomnia and imbalance. The group also announced that Minister Cemil Çiçek did not give them an appointment. The lawyers also mentioned that they made the official complaint against Cemil Çiçek for “intentional killing”, “torture” and “misconduct of duty”. The group also launched a compensation case against Cemil Çiçek with the demand of YTL 5001. (Cumhuriyet)

Demonstration Prevented, Students Detained... The police and private security dispersed the students who were boycotting refectory and wanted to make a press announcement for raises on 12 October in Çukurova University in Adana. 20 students were beaten and detained. After the incident students wanted to conduct a sit-in action, but the police intervened and detained one student. (Atilim)

Demonstrators on Trial... Court of Cassation quashed the verdict against students sentenced in connection with the commemoration ceremony held for Kenan Mak, killed on 3 May 1998 at the Bolu Izzet Baysal University. The Court sentenced three students to 3 years’ of imprisonment and six students to 18 months’ imprisonment and a fine of TL 288 million each. The sentences of six students were suspended. Those convicted students had been dismissed from the school for two semesters. According to the news gathered 6 students had been sentenced to 6 months’ imprisonment and fine of YTL 218 for violating Law on Meetings and Demonstrations. Their sentenced had been suspended. 3 students had been sentenced to 2 years and 6 months’ imprisonment. Court of Cassation approved the sentences of latter 3 students. Chief Public Prosecutor in Court of Cassation objected the approval on the grounds that Article 11 of ECHR had not been taken into consideration, Law on Meetings and Demonstrations could not be applied in university campuses, elements of crime had not been materialised, it had not been a violent action, security forces had not been resisted. General Chamber of Court of Cassation would decide on objection and approval of the sentences. (Radikal)

Party Executive on Trial... On 12 October, Diyarbakir Heavy Penal Court No 4 started to hear the case against Murat Avci, chairman of the DTP in Siirt, that was launched in connection with his announcements after the incidents happened during the funeral ceremonies of the HPG militants organized in March in Diyarbakir. In his summing-up the case Public Prosecutor wanted Avci to be sentenced according to the articles 314 (being member of an illegal organisation), 220 (committing crime in the name of an illegal organisation), 301 (insulting Turkish Republic and the army), 214 (inciting people to crime), 215 (praising crime and criminal), 216 (inciting people to hatred an enmity), 151 (damaging public property), 117 (preventing people from working), 86 (wounding official) of TPC. The case against Bedri Firat, chairman of the DTP in Erzurum, that was launched on the allegations that he praised Abdullah Öcalan and the PKK in the speech he made during Newroz celebrations, was concluded on 27 July. Firat was sentenced to 2 years’ imprisonment. The court adjourned the hearing to 7 December. (Özgür Gündem)

Clashes and Attacks in Southeast... One HPG died during the operations on 12 October nearby Eruh district of Siirt. HPG announced that the militant Mecit Ismail died on 11 October during a clash on Cudi Mountain nearby Sirnak. (Özgür Gündem)

October 12, 2006

Death Fast… Health conditions of Behic Asci, a lawyer of People’s Law Office who started death fast on 5 April in order to protest F-type prisons, are reportedly getting worse. Asci’s eye nerves are weakened, there is inflammation in his body, and he suffers from insomnia and imbalance. (Cumhuriyet)

Pressure in Prisons… 45 political prisoners in Buca Kiriklar F-type Prison No 2 were forcibly sent to Bolu F-type Prison. The prisoners were banned to speak in Kurdish with their relatives.  Administration of Sincan F-type Prison reportedly seized the letters and documents sent by the prisoner Ali Gülmez to his lawyer Gül Altay on the allegation of “being suspicious”.  Altay told that when the appeal she made against the decision of the Prison Disciplinary Council was rejected she appealed to the ECoHR. Altay put that the letter, fax and telegraphs are not subjected to inspection according to the law. (Özgür Gündem)

DTP Members on Trial…  On 11 October Van Penal Court of First Instance continued the case against DEHAP Party Assembly Member Nazmi Gür, Yüksekova Mayor Salih Yildiz and Abdurrahman Dogar, former chair for DEHAP in Van that was launched in connection with their speeches during the congress of DEHAP Van Province Organization in 2003. Lawyer Zeki Yüksel announced that the hearing was adjourned to 6 October. The indictment wants the defendants to be sentenced for “inciting people to hatred and enmity”. (Özgür Gündem)

Clash and Attacks in the Southeast… Two HPG militants were allegedly killed today (12 October) nearby Cudi mountain. (ANF)

October 11, 2006

Attack in Trabzon… On 10 October Trabzon Heavy Penal Court concluded the case against Oguzhan Akdin launched in connection with the killing of Andrea Santaro (61), the priest of the Santa Maria Catholic Church in Trabzon on 5 February. The court sentenced Akdin to 18 years 10 months’ imprisonment for “killing someone by planning”, “possessing unregistered weapon” and “endangering public security”. (Bugün)

Armed Attack to the Highest Court of Administration… The staff of the Highest Court of Administration was testified on 10 October for the case against Alparslan Arslan who attacked 2nd Chamber of the Highest Administrative Court. The next hearing will be held on 18 October. (Milliyet)

Demonstrators on Trial… A court case was launched against 10 persons who conducted hunger strike action in the premise of the DTP in Siirt in order to protest the “prison conditions of Abdullah Öcalan”.  The indictment wants the defendants to be sentenced for “making propaganda in favour of illegal organization” and “praising crime and criminal”. (Hürriyet)

Village Guards Kidnapped… HPG militants reportedly kidnapped village guards Zeki Yasar, Resat Yildiz and Resit Olgun on the night of 8 October nearby Ogulveren village of Baskale district (Van). (Özgür Gündem)

Soldier Died… Private Kenan Kundakçi died when he went into Habur stream in Aktepe region nearby Silopi district (Sirnak) on 8 October in order to save the two Iraqis who felt into the stream. The Iraqis who reportedly entered Turkey illegally fell into the stream when they were running away from gendarmeries. (Cumhuriyet)

Detentions and Arrests… DTP member Safiye Alagas was arrested on the allegation of “being member of illegal organization” when she went to courthouse in connection with an investigation against her. Zehra Türkmen, member of Socialist Youth Association who was detained in Izmir on 9 October, was released on 10 October. (Atilim-Özgür Gündem)

October 10, 2006

Attack of Village Guard… Village guard Orhan Savas beat and opened fired against the children who were picking fruit in his garden in Beybagi (Herbeluz) village of Kozluk district in Batman on 9 October. Village guard Orhan Savas reportedly beat Sabir Aksu (8), Masuk Kavak (10), Hamza Kavak(14), Mesut Kavak (10), Yakup Kavak (10) and Ahmet Kavak (8) with stcik and opened fire after the children while running away. Reportedly, Sabir Aksu and Masuk Kavak were slightly wounded. Orhan Savas, who was detained by gendarmerie, was released after being testified by Public Prosecutor. (Özgür Gündem)

Detentions and Arrests… I.K. was reportedly arrested in Izmir on the allegation “being member of PKK”. Zehra Türkmen, executive member of Socialist Youth Association, was detained in Izmir on 9 October. (Atilim-Sabah)

Clash and Attacks in the Southeast… A soldier was allegedly killed during the clash broke out on 8 October nearby Lice district of Diyarbakir. (Özgür Gündem)

October 9, 2006

Semdinli Incident... On 5 October, Van Heavy Penal Court No 3 continued to hear the case against the PKK confessor Veysel Ates launched in connection with the incidents in Semdinli in 2005. The court adjourned the hearing to 9 November. On 19 August non-commissioned officers Ali Kaya and Özcan Ildeniz had been sentenced to 39 years 10 months’ and 25 days’ imprisonment each while the file of Veysel Ates had been separated on the grounds that he had not had a lawyer. Meanwhile the report of Parliamentary Commission for Semdinli Incident including the testimony of computer expert Yunus Harputlu reached Van Heavy Penal Court No 3. According to the report Yunus Harputlu hacked the computers of various institutions in Elazig, Tunceli, Hakkari and Diyarbakir in the name of gendarmerie intelligence service JITEM and was working on remote bombs activated by means of computers. He reportedly said that he examined those bombs in Hakkari and Diyarbakir: “The main target of the explosion in Diyarbakir was vehicles of Special Forces. But timing was wrong. The bomb in Hakkari was exploded by using the phones. Confessor put the bomb and activated the bomb by using a public phone. The bomb attacks were not conducted by PKK, but by them.” (6-9 October, Özgür Gündem)

Pressures in Prisons... The persons who were detained during the operations conducted against Marxist Leninist Communist Party (MLKP) in Istanbul and put in Tekirdag F-type Prison 2 were reportedly beaten. According to the news appeared on the paper Atilim relying on the announcement by the lawyers Halil Dinç, Emin Orhan, Sinan Gerçek, Cem Dinç, Zafer Tektas, Yusuf Demir, Ali Haydar Keles and Özcan Dilekli were beaten for rejecting naked searches. Ibrahim Çiçek, editor-in-chief of Atilim, who was arrested in September, was reportedly also beaten. The prisoners were banned from visits for one month and from letters for 45 days. According to the news Erdal Demirhan, incarcerated in Izmir Kiriklar F-type Prison No 2, was beaten when he objected 4 successive searches of his cell. Eight female prisoners including Dicle News Agency correspondents Nesrin Yazar and Evrim Dengiz, incarcerated in Adana Kürkçüler E-type Prison, were given cell imprisonment on 3 October. They were reportedly punished in connection with dispute that broke out after the transfer of Nazan Dündar to Elbistan Prison and the prisoners started hunger strike after the punishment. (6-8 October, Atılım-Özgür Gündem)

Demonstration Prevented... The police intervened the march organised by the HRA Istanbul branch for “freedom of expression” on 7 October in Taksim Square. The police did not allow the members of the HRA to march. When Hurriyet Sener, Chair for HRA Istanbul branch, said that marching was a constitutional right a police chief did not allow them and replied that he was representing the law and she could make an official complaint against him. Upon this, Initiative Against Thought Crime spokesman Sanar Yurdatapan made a press announcement. (8 October, Özgür Gündem)

Association Executives on Trial... On 6 October, Diyarbakir Heavy Penal Court No 4 concluded to hear the case against Hüseyin Das, Executive for Association for Solidarity with Migrants in Diyarbakir (Diyar Göç-Der), Mehmet Çiçekçi, Dursun Özdogan, Haci Karakuzu, Panayir Çelik, Adnan Dakmak, Yüksel Burtakat, Hanifi Yildirim and Ahmet Kalpak on charges of “collecting signatures for the petition called I accept Abdullah Öcalan as my political representative”. The court sentenced Das to 7 years and 6 months’ imprisonment for aiding an illegal organisation under the Article 314 TPC. Remaining defendants were acquitted. On 6 October, Diyarbakir Penal Court of First Instance No 6 concluded to hear the case against Ibrahim Güçlü, Spokesman of Diyarbakir Kurdish Democracy Culture and Solidarity Association (Kürt-Der), launched in connection with the speech he made on Can TV on 4 May 2005. The court acquitted the defendant. He was on trial for saying “as the name indicates Turkish flag is not the flag of Kurds”. The indictment wanted him to be sentenced according to the Article 216/2 TPC for “inciting people to hatred and enmity”. (6-8 October, Özgür Gündem)

Demonstrators on Trial... On 5 October, Van Heavy Penal Court No 3 continued to hear the case against 52 persons launched for the press announcement made on 15 February in Van in connection with the anniversary of Abdullah Öcalan’s being brought to Turkey. The court adjourned the hearing to 14 December. (7 October, Özgür Gündem)

Students Attacked... Adnan Toytunç and Emre Köse, students in Eskisehir Anatolia University, were attacked by a group of rightists on the night of 5 October. They were allegedly beaten for having long hair. The attackers S.K., O.A. and Y.Ö. were reportedly detained. (7 October, Özgür Gündem)

DTP Executives on Trial... On 6 October, Erzurum Heavy Penal Court No 2 started to hear the case against Fettah Dadas, DTP Chairman for Karakoçan (Erzurum), and his brother Ersin Dadas on charges of “aiding HPG militants”. The court released Fettah Dadas. They were arrested in July. (9 October, Radikal)

Detentions and Arrests... Hidir Yula was detained during the raid conducted by soldiers in Güleç village f Tunceli on the allegations of “aiding an illegal organisation”. (7 October, Özgür Gündem)

Clashes and Attacks in Southeast... 2 soldiers were wounded during a clash that broke out on the night of 5 October during the operations conducted by security forces nearby Ovacik village in Hozat district of Tunceli. HPG announced that the militant Kamuran Hemo died during the clash on 1 October on Bagok Mountain nearby Mardin. (7 October, Özgür Gündem)

October 6, 2006

Pressure for Fasting… Erdinç Eren, Rize University student who was beaten in private Huzur Students Dormitory for not fasting in Ramadan reportedly left the school permanently. According to the news appeared on the daily Cumhuriyet, Eren was started to be forced to go on fasting with the start of Ramadan.Eren, who was forcibly awaked for sahur (last meal before the dawn for fasting in Ramadan), was insulted and beaten for eating on the next day in his private room. It was reported that Eren did not make an official complaint because he was afraid, and withdrew his registration from the school and returned to his hometown. (Cumhuriyet)

Mayor on Trial… Sultan Aktepe, member of Mersin Municipality Assembly, was sentenced to 6 years’ 3 months’ imprisonment on the allegation that she “aided illegal organization”. The case had been launched against her for taking on phone with her brother Erender Dogan, a HPG militant. On 28 October, Adana Heavy Penal Court No 6 concluded the case and acquitted Sultan Aktepe’s mother Sultan Aktepe and her daughter Yeliz Aktepe.Erender Dogan was reportedly killed on 10 October 2005 nearby Tunceli. (30 Eylül DIHA)

Demonstrators and Journalists on Trial… On 3 October Adana Heavy Penal Court No 7 continued to hear the case against correspondents with Dicle News Agency Evrim Dengiz, Nesrin Yazar and seven other persons, who were arrested after the demonstration on 15 February in Mersin in connection with the anniversary of Abdullah Öcalan’s being brought to Turkey. The hearing as adjourned to 21 November. (Özgür Gündem)

Demonstrators on Trial… Ankara Public Prosecutor launched a case against the members of People's Houses Students Collective who chained themselves to the railings of Presidential Palace in Ankara on 21 August to protest in Israel and sending troops to Lebanon. The indictment wants Nagihan Gültekin, Erhan Günes, Akin Can, Seyda Yüksel and Süleyman Birlik for violating the Law on Meetings and Demonstrations. The investigation against five members of People’s House who chained themselves to the railings of General Staff on 4 September for the same reason was reportedly concluded in not to prosecute. (Radikal)

Prisoners on Trial… On 3 October Mus Peace Penal Court started to hear the case against 69 prisoners in Mus E-type Prison who went on hunger strike and sent  petitions to Mus Public Prosecutor, Presidency, Prime Ministry, General Staff and Ministry of Justice and GNAT Human Rights Commission in order to protest the cell sentence given to Abdullah Öcalan. The court decided not to be responsible from the case and sent the file to Mus Penal Court of First Instance. The indictment wants the defendants to be sentenced for “praising crime and criminal”. (Özgür Gündem)

Susurluk Case… On 5 October Istanbul Heavy Penal Court No 2 continued retrial former DYP MP Sedat Edip Bucak. The acquittal decision against Bucak had been quashed by the Court of Cassation. Former Diyarbakir Gendarmerie Commander Esref Hatipoglu (1992-1995) was heard at the hearing as witness. Hatipoglu told that Korkut Esen had introduced Abdullah Çatli (died on 3 November 1996 in the traffic accident in Susurluk) as “an very important intelligence officer for of the state”. The hearing was adjourned to a later date for announcing the decision. (Cumhuriyet)

Attack in Trabzon… On  3 October Trabzon Heavy Penal Court continued to hear the case against Oguzhan Akdin in connection with the killing of Andrea Santaro (61), the priest of the Santa Maria Catholic Church in Trabzon on 5 February. The hearing was adjourned to 10 October for announcing the decision. (Evrensel)

Blue Bazaar Case… On 3 October Istanbul Heavy Penal Court 11 continued to hear the case of Ergin Atabay, Abdullah Günay, Azime Isik and Metin Yamalak charged in connection with a bomb explosion in the “Blue Bazaar” on 13 March 1999 that caused the death of 13 people. In his summing up the case Public Prosecutor wanted the defendant to be sentenced to life imprisonment. The hearing was adjourned to 20 November for the preparation of the defenses. (Özgür Gündem)

Bomb Attack… F.K. (15) was detained in connection with the bomb attack to Emergency Service of Mersin State Hospital on 1 October. F.K., an alleged PKK member, was released on 2 October by Mersin Peace Penal Court on the grounds of “not being adult”, but arrested upon the objection of the public prosecutor. (Özgür Gündem)

Detentions and Arrests… Ali Arabul and Arzu Canpolat who were detained in Izmir on the allegations “being members of the PKK” were released on 5 October. (Atilim)

October 5, 2006

Semdinli Incident... On 3 October, Malatya Heavy Penal Court continued to hear the case against gendarmerie sergeant Tanju Çavus, who fired against the demonstrators while the public prosecutor was making investigation after the bombing of Umut Bookstore in Semdinli district of Hakkari on 9 November 2005. The court decided to hear CHP MP for Hakkari Esat Canan and ordered ballistic investigation of the bullet that wounded Abdülvahap Canan during the incident. The court adjourned the hearing to 14 December. The case commenced at Hakkari Heavy Penal Court and was transferred to Malatya on security grounds. Hakkari Heavy Penal Court had appealed to the Ministry of Justice for the case to be sent to another city. (Özgür Gündem-Sabah)

Stop Warning... Murat Kasap was shot to death by the police in Ceyhan district of Adana on the grounds that he did not obey stop warning. His relative Sultan Boyoglu said followings: “Murat and his friend Resit Seven were hanging around with their motor bike and they had an accident. When Murat saw police officers after the accident he wanted to escape for not having a driving licence. Although Resit Seven said to the officers not to shoot that he would take him back, officers opened fire.” Lawyer of Kasap family Gülsen Battal announced they would make today an official complaint against the police officers. (Evrensel)

“Fast” Murder... Homeless Ünal Topel (44) was killed in Muratpasa  quarter of Antalya for not fasting in Ramadan. According to the news gathered his body was found on 3 October and he was beaten with sticks and stoned. B.K., S.S., M.Ö., V.T. and R.A. were detained in connection with the murder. Topel was reportedly drinking in Ramadan and they had a dispute with him including insults and cursing. Upon this the detainees reportedly said that they beat him with sticks. They were all arrested on 4 October and four of the detainees were lyceum students. (Radikal)

Killings by Unidentified Assailants... A court case was launched against 8 persons in connection with the killing of Zehra Education Foundation Chairman Izzettin Yildirim who had been killed by Hezbollah. He had disappeared on 28 December 1999 and his body had been found on 19 January 1999 in the house raided in Beykoz with 9 more bodies. Relatives of Yildirim had made official complaint, but a curt case had not been opened. Upon this the family applied to ECoHR and Public Prosecutor in Istanbul was asked by the Ministry of Justice about the investigation. Ministry wanted the Prosecutor to conclude the investigation. On 31 March a court case was launched against Haci Inan, Cevat Isikli, Abdulsettar Yildizbakan, Burhan Ekineker, Mehmet Bayram Eren, Emin Ekici, Edip Gümüs and Cemal Tutar who were also on tiral in Hezbollah case. The indictment wants the defendants to be sentenced for “for using force to change the constitutional order” and “killing”. The case commenced at Istanbul Heavy Penal Court. (Zaman)

Detentions and Arrests... On 4 October, Erzurum Heavy Penal Court No 2 continued to hear the case against 15 person who had been arrested in April in Sivas on charges of “being members of Patriotic Free Youth Movement (YÖGEH)”. Kasim Dagkiran, Erdal Emeç, Ferhat Bahrioglu, Idris Isen, Selçuk Tasdemir, Emin Apaydin and Kemal Demirsoy were released at the hearing. Bülent Dügenci who was wanted in connection with the “Sivas massacre” was arrested in Istanbul. Dugenci had been released after the decision of the Court of Cassation to quash the verdict. But the court issued an arrest warrant against him on the grounds that he did not attend the retrial. He had been sentenced to life imprisonment during the first trial. (Atilim-Radikal)

Clashes and Attacks in Southeast... Three non-commissioned officers were wounded when a mine exploded on 4 October nearby Pulu district in Elazig. One village guard was heavily wounded same day nearby Kulp district of Diyarbakir when he stepped on a mine. (Bugün)

October 4, 2006

Case Against Osman Baydemir… On 3 October Diyarbakir Penal Court of First Instance started to hear the case against Diyarbakir Mayor Osman Baydemir launched in connection with the speech he made during funeral ceremony organized in Diyarbakir for the HPG militants who were killed in Mus in March. Baydemir testified to the effect that he undertook the efforts he showed during the incidents that effected everybody: “We lived a terrible incident, which was not mentioned in the indictment at all. 10 persons died in this city. I ask to the esteemed prosecutor whether there is a more estimable thing than the right to live? It is not mentioned in anywhere. See the cassettes in the file decoded by the security directorate. Does a normal persons say “stop talking” for 30 times while he is speaking in a crowd? So there was a problem there. People were not listening to each other in that atmosphere. We did not go there for beating people. We went to convince people. Some people stove to eliminate the problem by putting themselves under risk, but they became victims. Our Interior Minister gave a plaquette to our esteemed governorate. Dear Minister, there is no reason to give a plaqutte. We left 10 dead persons behind us despite our great efforts. For heaven’s sake, how kind of a success is it!”. The hearing was adjourned to 26 December. The indictment wants Baydemir to be sentenced for “aiding an illegal organization” (Article 314/2 TPC). (Özgür Gündem)

DEHAP Executives on Trial… On 3 October Cizre Penal Court of First Instance concluded the case against Tuncer Bakirhan, Chairman of DEHAP, Resul Sadak, DEHAP Chair for Sirnak and major of Idil, Mehmet Dilsiz, DEHAP Chair for Cizre (Sirnak) launched in connection with a meeting staged on 2 November 2002 for the local elections in 2002. The court sentenced the defendants to 1 year 6 months’ imprisonment each on the grounds of “violating the Law on Meetings and Demonstrations”, but suspended the sentences. (Özgür Gündem)

Egitim-Sen Executive on Trial… On 3 October Tunceli Peace Penal Court started to hear the case against Hanefi Bekmezci, Chairman of Egitim-Sen in Tunceli, launched in connection with the speech the made on Roj TV by phone on 28 May about the use of Kirmizi Köprü Boarding Primary School by soldiers. The hearing was adjourned to a later date for taking the testimony of Bekmezci. The indictment wants Bekmezci to be sentenced according to the Article 301 TPC. (Özgür Gündem)

Killing by Unknown Assailant… The grave of Hursit Döner who was killed on 24 March 1994 in Kayalar village of Hizan district (Bitlis) was opened on 30 September with the decision of Public Prosecutor. Bones of Döner were sent to Ankara Forensic Institute for deteriming the reason of his death. Hursit Döner’s son Cemsit Döner state that they had dound the corpse of his father nearby their village one day after the village had been raided by the soldiers on charge at Bolu Bolu Brigade Commandership. Hursit said that his father had been killed by gun and autopsy had not been made despite their attempts. Döner put that they made an official complaint to Hizan Public Prosecutor in 2005: “My father was killed after he was detained. Next day our village was set on fire. We first moved to Van after the incident and then to Istanbul. However, the pressures continued in Istanbul. This is the first time we came to our village since we went to Istanbul. Besides my father they killed three persons in the neighbour village.” Lawyer Dinçel Aslan told: “We saw that the skull was broken into 25 pieces, which we wrote down in the minute. This is not a killing by unknown assailant; the assailants are known.” (Özgür Gündem)

Detentions and Arrests… Agit Kaçar, DTP executive in Siirt, Hidayet Elçi, member of municipality assembly, DTP members Sitki Cengiz, Safiye Alakas, Ridvan Batur, Rüstem sen, Abdulrezzak Aytas and Halis Ege were detained while they were putting up the posters of the DTP in Siirt on 30 September. Halin Inan was detained in Adana on the allegations of “being member of the PKK”. M.S.H. and D.H. who were detained in Agri for “being members of the PKK” were arrested on 3 October, while A.A. and I.K. were released to be prosecuted without remand. (Cumhuriyet-Özgür Gündem-Vatan)

Mine Explosion… Agid Zengin (9) and Veli Askin (8) were wounded seriously when they stepped on mine on 3 October while playing nearby the military zone in Çaliskan (Gite) town of Silopi district (Sirnak). (Özgür Gündem

Clash and Atatcks in the Southeast… The names of the militants who were killed during the clash broke out on 30 September nearby Beytüssebap district of Sirnak were Eren Yildirim and Ömer Sabur. (Özgür Gündem)

October 3, 2006

Confessions of Abdülkadir Aygan... The PKK confessor and JITEM member Abdülkadir Aygan made an announcement on the killing of Dr. Mehmet Emin Ayhan on 11 June 1992 in Silvan district of Diyarbakir. Aygan answered Ayhan’s wife Cennet Ayhan via e-mail and alleged that the killing of Dr. Mehmet Emin Ayhan was planned by Gendarmerie Commander in Diyarbakir Colonel Ismet Yediyildiz and Gendermarie Station Commander in Silvan Captain Bülent Eroglu: “I am going to tell you who involved this incident, the things I witnessed. Cem Ersever was appointed in Ankara in 1992. He had no relation with the killing. Gendarmerie Commander in Diyarbakir Colonel İsmet Yediyildiz and Gendermarie Station Commander in Silvan Captain Bülent Eroglu, MHP follower Zahir Karadeniz, and Muhsin Topçu who was the son of MIT member Abdulkadir Topçu who was killed in Silvan. Ayhan was killed by Adil Timurtas and a confessor. They were given money by Ismet Yediyildiz and Bülent Eroglu. Adil was my neighbour. He was talking too much. Adil and Zahir Karadeniz told me about the incident.” The case against Adil Timurtas and Zahir Karadeniz concerning “killings by unidentified assailants” was heard at Diyarbakir Heavy Penal Court No 3 and the court decided not to be responsible with the case in February and sent the files to 7Th Army Military Court. Aygan made confessions in 2004 and 2005 concerning disappearances and killings by unidentified assailants in the region under a state of emergency. (29 September, ANF)

Movie Prevented... Swedish documentary “” on Armenian genocide was taken out of the programme of international “1001 Documentaries” film festival. One of the directors Suzanne Khardalian announced that they were informed on the beginning day of the festival and they were said the organising committee was under pressure of Ministry of Culture: “We were called by organising committee member Nurdan Arca and said we were still invited to the festival, but they cannot guarantee our security. They also added that they discussed whole night about the issue, but could not resist the pressure of the Ministry. As far as we understood our film is not going to be screened on the grounds that 3 Turkish directors from the Netherlands were also taken out of the list.” Meanwhile Ministry of Culture and Tourism announced that they do not decide on the documentaries to be screened. (30 September, Sabah)

Eren Keskin Detained... Chairwoman of HRA Istanbul branch Lawyer Eren Keskin was detained on Atatürk Airport in Istanbul on 1 October when she was going to fly to Germany. She was released same day. An arrest warrant was reportedly issued against her for not attending the hearing of a court case. (2 October, Zaman)

Akkise Incidents... On 2 October, Seydisehir (Konya) Heavy Penal Court No 2 concluded to hear the case of lieutenant Ali Çaliskan in connection with the incidents of Akkise on 9 August 2001 in Ahirli district that resulted in the death of Hasan Gültekin and injuries of several other people. Çaliskan was sentenced to 14 years 9 months and 23 days’ imprisonment under the artciles 448 and 251 TPC for “intentional killing” and “attempt to kill”. H was not sentenced for ill-treatment and the court ordered the arrest of Çaliskan. He had been under arrest for one year and had been released on 15 May 2003. The incident in Akkise had started when two people could not identify themselves during a ID check by the gendarmerie. The officer Ali Çaliskan had come with some 100 soldiers and Hasan Gültekin (21) had been killed, Sami Tokmak, Kemal Candan and Ismet Tasbasi had been injured. (3 October, Radikal)

Bomb Attacks... On 29 September, a group of 15 persons threw molotov cocktail against a bar in Ümraniye district of Istanbul. No casualties were reported and D.K. was detained after the incident on the allegations of “being member of DHKP-C”. A bomb was thrown on 1 October against the door of emergency service in Mersin State Hospital. Ahmet Özer, Ender Çakir and Ferdi Kurt were wounded. No information was gathered whether the attack was political. Hüseyin Demirtas who was wounded when the bomb put in a car nearby the Police Clubhouse in Igdir exploded on 23 September died on October in the hospital. (30 September, 2 October, Aksam-Milliyet-Yeni Safak)

Bomb Explosion... Akın Canbeyogullari (15) and Bilal Canbeyogullari (9) were wounded when the rocket launcher they found exploded on 2 October nearby Yedisu district of Bingöl. (2 October, ANF)

Clashes and Attacks in Southeast... Captain Volkan Saglam was heavily wounded on 29 September when he stepped a mind nearby Yüksekova district of Hakkari. Private Ibrahim Aslan died and private Veysel Camci was wounded in the same region on 30 September when a land mine exploded. HPG militant Ömer Samur and another militant died on 30 September during the clash nearby Beytüssebap district of Sirnak. Two HPG militants died during the clash that broke out on 2 October in Bayrampasa town of Silvan (Diyarbakir). (2 October, Radikal-Zaman)

Cease Fire Decision... After the call for cease fire by Abdullah Öcalan and Democratic Society Party Murat Karayilan, Ronahi Serhat and Koçer Zagros organised o press conference on 30 September on Kandil Mountain and announced cease fire starting from 1 October. Karayilan announced that their forces would only uses arms for defence and no military action would be taken. Karayilan also called Iraq President Celal Talabani and Mesut Barzani for being peacemakers. (1 October, Özgür Gündem)


Les informations du mois passé click Informations of the past month
Toutes les informations depuis 1998 click All informations since 1998


fondationeditorspublicationsarchiveslinks