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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

Août  2009 August
N° 372
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration


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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

Lettre de l'ex-président de Médecin du Monde concernant Güler Zere

 "Turn Diyarbakır Prison into a Museum!"
Court Has "No Recordings of Torture Witnesses"
16 Years Imprisonment for Police Officer Shooting Youth
Nouvel appel pour la libération de la prisonnière Güler Zere
La Turquie expulse un touriste britannique pour avoir "insulté" Atatürk
L'Elysée assure de son soutien l'épouse du vacancier incarcéré en Turquie
Police Attacks Trade Unionists on March to Ankara
Teenager sentenced to community service for insulting prime minister
Campagne de signature pour Güler Reze
 Critically Ill Prisoners on Parliament Agenda
IHD Activists Send Solidarity Letters to Sick Prisoners
Solidarity delegation from Italy demands freedom for Güler Zere
Open Letter to Erdogan About Ongoing arbitrary detention of 32 trade union leaders
"Türkler's Murderer Was Protected by Secret Service"
Entretien avec Me Eren Keskin, défenseur des droits de l’Homme en Turquie



Pression sur les médias / Pressure on the Media

IHD protests against the suspension of the daily Günlük

Daily Günlük's Publication Banned Again for One Month
 125 Defendants in Three Months: Freedom of Expression Now!
Les autorités locales emploient le passage à tabac pour faire taire les journalistes


Kurdish Question / Question kurde

Ismail Besikci analyse la récente “ouverture kurde” du gouvernement

Öcalan Has Handed "Road Map" to Prison Management
Erdogan appelle à soutenir ses réformes en faveur des Kurdes
Le projet de réformes du gouvernement fait des remous
26 rebelles kurdes du PEJAK tués en Iran
TIHV: What is to be done for a real solution to the Kurdish Question?
 Ocalan prône plus de démocratie pour les Kurdes
Erdogan promet des réformes pour les Kurdes d'ici la fin de l'année
Le PKK appelle Ankara à accepter le plan de paix de son chef emprisonné
Le Monde: Espoir fragile, après 25 ans de conflit entre Turcs et PKK
La turquification des noms de ville et de village en Turquie

Camouflet pour Turquie : la justice espagnole libère Remzi Kartal et Faruk Doru
Des familles de soldats turcs et de rebelles kurdes tués appellent à la paix
Un soldat et un rebelle kurde tués dans des combats
Deux rebelles kurdes tués dans des combats avec l'armée
Erdogan optimiste après une rencontre avec le chef du principal parti kurde
Turkish journalists call on gov’t to listen to jailed PKK leader
Green MEP demaands action as Kurdish campaigner Zana is sentenced


Minorités / Minorities

Un conseiller communal MR publie un nouveau livre négationniste
Les nationalistes turcs en Allemagne s’attaquent  à l’enseignement du génocide des Arméniens
Les 550 exemplaires du Livre Bleu ont été retournés à la maison d’édition
Aram Tigran, refusé à Diyarbakir, enterré à Bruxelles
 Après le refus d'Ankara, le musicien arménien Aram Tigran sera enterré à Bruxelles
Armenian-Kurdish Musician Aram Tigran to Be Buried in Diyarbakır
Condoléances du Kongra-Gel:  La mort d’un frère
 Distinguished Armenian Socialist Sarkis Çerkezyan died
Les Juifs de Turquie et le Génocide Arménien



Politique intérieure/Interior Politics

Mehmet Ali Şahin Is New Head of Parliament

Forces armées/Armed Forces

L'armée a lancé une nouvelle campagne de militarisation
 Ten Dead Soldiers: Seven Questions for the General Staff
 L'armée turque refuse le dialogue et défend la suprématie turque
Second and Third Ergenekon Cases Merged
Assassination and Attack Plans in Third Indictment
Nouvelles mises en examen de 52 personnes dans l'affaire Ergenekon
Le meurtre d'un juge rattaché au procès du réseau Ergenekon



Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Agression à Istanbul pour des activités missionnaires supposées




Socio-économique / Socio-economic

Crise économique: taux de chômage à 13,6% pour avril-juin
Greenpeace Protests against Putin-Erdoğan Meeting
Istanbul Resistance to IMF and World Bank Begins
Protest March by Metal Workers


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

UE: la Slovénie apporte son soutien à la candidature turque
Adhésion turque: Lellouche affirme son opposition et propose une réflexion

Antiquités: le Mauricien libéré demande à la Turquie de mieux informer les touristes



Turquie-USA/ Turkey-USA

Le secrétaire général de l'Otan affirme en Turquie son "respect" de l'islam

Prochaines manoeuvres aéronavales Israël/Turquie/Etats-Unis en Méditerranée
 Rasmussen: "Je n'ai rien promis à la Turquie en échange de ma nomination"


Relations régionales / Regional Relations

Partage de l'eau: Bagdad accuse Ankara de ne pas tenir ses promesses

 La Turquie autorise la Russie à lancer l'exploration en vue de South Stream
L’Arménie intensifie ses critiques envers la Turquie


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Rasmussen: Le différend Athènes/Ankara perturbe les missions de l'Otan

Immigration / Migration

Le communiqué du CLEA sur les ingérences de l'ambassadeur turc Tanlay

 Des proches du détenu turc décédé à Jamioulx défilent à Charleroi
Une grande mosquée turque (Süleymanci) à Bruxelles
Investigation on Deaths of Two Turkish Citizens in Belgium and the Netherlands
Allemagne: mandat d'arrêt réclamé contre un terroriste présumé en Turquie
  La mort du détenu turc dans une prison belge fait des vagues jusqu'à Ankara
 CLEA: Fourniture d'informations ou apologie du terrorisme?
Détenu turc mort à Jamioulx : l'autopsie révèle des violences
Deux Turcs et un Allemand du DHKP-C condamnés à de la prison en Allemagne
 A l'église de Saint-Josse, un imam turc tance les "infidèles"




Droits de l'Homme / Human Rights

Lettre de l'ex-président de Médecin du Monde concernant Güler Zere

 
L'ex-président de Médecin du Monde, le docteur Bernard Granjon, vient d'adresser une lettre au Ministre turc de la justice, M. Sadullah Ergin, concernant le cas de la prisonnière politique Güler Zere incarcérée depuis 14 ans et atteinte d'un cancer en phase terminale.

M. Sadullah ERGIN, Ministre de la Justice
Republique de Turquie
06669 ANKARA
Courriel : sadullahergin@adalet.gov.tr

Monsieur le Ministre,

C'est en tant que médecin que je me permets de faire appel à votre clémence au sujet de Mme Guler ZERE actuellement incarcérée en unité des soins à la prison d'Adana pour une grave affection mettant en jeu son pronostic vital. Une libération conditionnelle aurait en effet l'immense avantage de lui permettre d'accéder à tous les moyens thérapeutiques que nécessite son état de santé et aux conditions psychologiques indispensables en pareil cas.

Ma condition d'étranger ne me permettant pas de m’ingérer dans les affaires intérieures de votre pays, c'est à l'homme que vous êtes que je me permets de faire appel.

En vous remerciant par avance de l'intérêt que vous voudrez bien porter à cette requête, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l'expression de mes sentiments respectueux.

Docteur Bernard GRANJON

"Turn Diyarbakır Prison into a Museum!"

Mehdi Eker, Minister of Agriculture and Village Affairs, has talked about the possibility of having Diyarbakır prison knocked down and a school built there.

However, Hamit Kankılıç, who spent eight years in the prison, says, "I am both a victim of and a witness to all the torture, maltreatment and deaths in prison".

"A museum of shame"

He said, "Diyarbakır prison should become a museum of shame, so that society, and Kurds in particular, who carry the scars of the prison, need not experience such pain again."

Kankılıç further demands that those who carried out the torture be found and, if still alive, be put on trial.

Kankılıç was caught in Siverek, province of Şanlıurfa, shortly before the military coup of 12 September 1980 and was tried in the main PKK trial, then taken to Diyarbakır prison.

He says that there are no words to describe what the prisoners experienced there.

"Physical violence, beatings, covering people in excrement, forcing ten burning cigarettes into a person's mouth...we had no right to defend ourselves. Even speaking became a reason for torture. They threw mice onto us and raped us anally with truncheons. Practices that were unconceivable to people otherwise, such as electric shocks to the genitals, were normal in prison."

The former prisoner adds, "If the prison is turned into a school, it proves that the government is not sincere about its Kurdish initiative."

The past must be faced, not erased

He cites the transformation of Nazi concentration camps into museums as an example so that Germany could face up to its past.

"The government must apologise to Kurds for what happened in that prison. Turning it into a museum would be an apology. Diyarbakır prison is a symbol of injustice, inequality and oppression in Kurdish memory. Those who want to build a school there want to wipe clean the memory of Kurds and of this society. But in order for such things not to happen again, the events of Diyarbakır prison must not be forgotten, and we must not let them be forgotten."

Kankılıç said that many countries, such as Argentina and Peru, have put those responsible for such torture and maltreatment on trial. "In Turkey, however, such people are rewarded. Symbols of pain are destroyed. The Sultanahmet prison (in Istanbul) has been turned into a restaurant. The Madimak hotel (in Sivas, where dozens of Alevi intellectuals died in a fire) has also been turned into a restaurant. [...] No one has the right to manipulate society's memory."

Prosecution of torturers

He further calls for the trial of "first of all Kenan Evren, President of the time and coup leader, as well as torturers Oktay Saldıraner, Captain Esat Oktay Yıldıran, Lieutenant Ali Osman Aydın, Sergeant Mevlüt (surname not known), military prosecutor Cahit Aydoğan and others."

"Today, as democracy is being discussed, society must face its own past and call those responsible to account. In that way we can take more serious steps for peace and for democracy."

Kankılıç has written a book on his experiences, to be published soon. He believes that only those who experienced the traumas can tell others about them.

27 years after the military coup, in 2007, a group of rights activists, journalists, scientists and intellectuals, led by the 78'ers Federation and the 78'ers Foundation Initiative, founded a "Committee for Research into the Truth of Diyarbakır Prison and Justice". The committee is carrying out oral history projects with former inmates of the prison. (BIA, Bawer ÇAKIR, 25 August 2009)

Court Has "No Recordings of Torture Witnesses"

After a hearing at the Bakırköy 14th High Criminal Court on 22 July, it has emerged that recordings of witness statements that confirm that Engin Çeber was tortured are faulty.

It has been announced that while the visual part of the recordings is available, the audio recording malfunctioned "for an unknown reason".

Thus, witnesses will be called again in the case against police officers accused of having killed rights activist Engin Çeber through torture in detention.
Lawyers suspect deliberate malfunctioning

Lawyers have protested against the situation, fearing that witnesses may change their statements or may have threatened to do so. Lawyer Taylan Tanay told the Radikal newspaper:

"They speak of an unknown reason. Is that possible? We suspect deliberate erasure of recordings because the hearing clearly brought to light the responsibility of the prison manager."

At the last hearing Murat Gevrek, Ahmet Aksu, Adem Halil, Rasim İltaş and Gıyasettin Şakiroğlu, who had all shared a cell with Çeber, had made statements. Gevrek had said, "Without giving him the opportunity to speak, they hit him on the head. Within two minutes, they had turned him into pulp." Şakiroğlu had reported that Çeber had been beaten after not standing up to be counted, and that Fuat Karaosmanoğlu, deputy manager of the prison, had said, "Those that act like this are punished like this."

Court proceedings are created from the transcripts of recordings. However, the judges have said that the company setting up the recording system, as well as technical experts, have not been able to ascertain why there was no audio recording.

At the last hearing it had also been announced that a camera at the police station where Çeber was maltreated did not work.

Arrested for criticising police violence

Çeber and three friends had been taken into police custody on 28 September 2008, after taking part in a protest against police violence that caused the paralysis of Ferhat Gerçek. After reading a press statement, they were taken into custody and then arrested on court order. His friends, who survived, have described in detail the torture that took place at the Şehit Muhsin Bodur police station and the Metris prison.

Çeber died in the intensive care unit of the Şişli Etfal Hospital in Istanbul on 10 October.

The forensic medical report said that he had died as a result of torture. Then Minister of Justice Mehmet Ali Şahin had accepted the diagnosis and apologised in public. (BIA, Erhan ÜSTÜNDAĞ, 20 August 2009)

16 Years Imprisonment for Police Officer Shooting Youth

The Antalya 3rd High Criminal Court has sentenced police officer Mehmet Ergin to sixteen years imprisonment.

Ergin had shot Çağdaş Gemik, an eighteen-year-old, on 27 October 2008. The shot in his neck had killed the young man.

Police officer "slipped"

The police officer had said that Gemik and his friend Halil Keşifçi had been on a motorbike and had ignored his warning to stop. When they fled, this was "effective resistance", and so he felt entitled to use his weapon. He said that he first fired a shot in the air, and then ran after them and slipped, at which point another the shot that hit Gemik was fired.

Gemik's family have not believed this account and accused the officer of intentionally killing their son.

Their lawyer, Münip Ermiş, told bianet that the court had convicted the police officer of "probable intentional killing" rather than "manslaughter" because the officer did not know Gemik, there was no animosity between them, and because he shot in order to make him stop.

The lawyer said, "Had he been convicted of manslaughter, he would have received a life sentence, which would have been 27 to 28 years after reductions. The term 'probable intention' means that he was able to predict the result of his action but was not concerned about it."

A powerful message

Referring to a change in the Law on Police Duties and Authorities in June 2007, Ermiş said, "After the new law which brought more authority, the police started to believe that they could beat or hit whomever they wanted without any consequences. This sentence may change this perception.

This has been the highest sentence handed down to a police officer since the legal amendment. It sends the important message that they will not go unpunished if they use guns and apply violence."

Ermiş calls for a change in the police law, so that the use of weapons is only permitted in situations of extreme distress.

He believes that the police officer will appeal, but has expressed their readiness to insist on the killing having been intentional.

Prosecution argued for manslaughter

The prosecution in the case had cited seven reasons for believing that the shooting was intentional:
1. The motorbike that Gemik was on could have been identified by the license plate.
2. The incident happened during daytime.
3. Gemik was not on a police list of wanted people.
4. Gemik did not resist.
5. The police does not have the authority to shoot in such a situation.
6. The police officer is experienced and cannot use the excuse of having slipped.
7. The shot targeted a part of the body whose injury would lead to death.

Amendment has brought many deaths

According to a recent report by the Turkey Human Rights Foundation (TİHV), there have been 53 deaths due to police violence since the amendment of the law two years ago. Of these 13 died in detention centres, while 40 were killed by police bullets when the police shot after warnings to stop, intervened in demonstrations or raided homes. 53 more people were injured.

In the same period, there were 416 reported incidents of torture and maltreatment. (BIA, Tolga KORKUT, 21 August 2009)

Nouvel appel pour la libération de la prisonnière Güler Zere

Güler ZERE est une détenue politique incarcérée depuis 14 années.  Aujourd'hui, elle se trouve à la chambre pour les détenus de l'hôpital "Balcali" de la Faculté de la Médecine de l'Université de Cukurova (Adana).

Güler ZERE est privée du diagnostic à temps  et les soins efficaces à cause de l'isolement/traitement qui est en vigueur dans les prisons de la Turquie.

Encore, aujourd'hui, Güler ZERE est privée des soins suffisants. Il y a le risque de vie.

Les médecins spécialistes du département d'oncologie et de l'ophtalmologie de l'hôpital de l'université où Güler ZERE est soignée ont établie deux rapports médicaux.

Ces rapports ont été demandés par le procureur général de la République d'Elbistan (la ville de la prison de Güler) en vertu de l'article 16/2 de la loi 5275 qui concerne l'Exécution des Peines et des Sécurités.

Le procureur compétent est lui puisque Güler était dans la prison d'Elbistan jusqu'a son transfert à l'hôpital.

L'article concerné est libellé :

"(...) Pour les autres maladies, l'exécution de la peine continue dans les sections pour les détenus des institutions de santé officielles. Mais, même dans ce cas, si l'exécution de la peine de la prison constitue un danger précis pour la vie du détenu, il y a le sursis à  l'exécution de la peine jusqu'à la guérison du détenu."

Le premier rapport établi par l'Université dit qu'il est impossible de soigner Güler ZERE dans les conditions de la prison et le deuxième rapport de l'Université dit que les soins pour Güler dans les sections pour les détenus des institutions de santé officielles non plus est possible.

En conséquence, les résultats communs des deux rapports déclarent que Güler ZERE a un risque de vie et un sursis à l'exécution de sa peine est nécessaire.

Le parquet d'Elbistan a envoyé ces rapports à la troisième section de la Médecine Légale d'Istanbul en se basant sur la circulaire de 01.01.2006/21 du Ministère de la Justice qui concerne "le sursis à l'exécution de la peine de prison à cause de la maladie".

L'article de la circulaire est libellé:

"(...) En cas de la contradiction dans les rapports établis par la Médecine Légale ou dans les rapports confirmés par la Médecine Légale et établis par les conseilles de santé des hôpitaux concernés ou dans le cas où le contenu des rapports n'est pas suffisant pour former une décision, il est nécessaire de demander un rapport Au Conseil Général de la Médecine Légale(...)".

Le Ministère de la Justice, en se basant sur cette circulaire, prévoit le contrôle des opinions médicales des professeurs et des maitres de conférences de la Faculté de la Médecine spécialistes dans leur domaine par les fonctionnaires de la Médecine Légale qui dépendent de la Ministère de la Justice.

Apres un voyage de 14 heures, on a traduit Güler ZERE devant le conseil de la Médecine Légale qui a fait un examen de 5 minutes.

Le résultat est "il n'est pas nécessaire un sursis à l'exécution de la peine".

L'examen de la Médecine Légale n'est pas scientifique.

Les médecins spécialistes qui sont le personnel de l'Institution de la Médecine Légale contrôlent les rapports de leurs professeurs et de leurs maitres de conférences.

Il y a plusieurs exemples qui démontrent que la Médecine Légale n'est pas impartiale et équitable. En plus, à cause des fautes scientifiques et des fautes de droit, le président de la République a demandé le contrôle de cette Institution par l'Institution de Contrôle de l'Etat.

La situation de Güler ZERE s'aggrave et l'Etat l'a abandonnée à la mort puisqu'elle est privée des soins efficaces, du moral, de libre choix de médecin et des soins alternatifs.

Le Ministère de la Justice doit corriger immédiatement sa faute de suivre la circulaire no.21 et doit laisser faire contrôler les rapports des Conseilles des Universités par l'Institution de la Médecine Légale.

Cette appréhension n'a pas une base légale et scientifique.

Güler ZERE doit être libérée immédiatement avec un sursis à l'exécution de sa peine en vertu de l'article 16/2 de la loi 5275.

Nous vous appelons d'arrêter cette mort et empêcher la mort de Güler ZERE devant nos yeux.

Pour cette raison, vous pouvez envoyer une télécopie ou vous pouvez appeler le Ministère de la Justice de la Turquie pour la libération de Güler ZERE.

Vous pouvez protester cette situation. Vous pouvez écrire une lettre de la solidarité à Güler ZERE.

Nous vous appelons à arrêter cette mort tous ensemble.

Pour soutien à Güler ZERE, vous pouvez écrire à cette adresse:

Güler ZERE
Çukurova Universitesi Balcali Araştırma Hastanesi Mahkum Koğuşu
ADANA - TURQUIE

et

Karatas Hapishanesi
ADANA - TURQUIE


Protestation auprès du Ministère de la Justice:

TC. Adalet Bakanligi
06669 KIZILAY/ANKARA
TURQUIE

TEL: 90(312)417 77 70
FAX: 90(312)419 33 70

La Turquie expulse un touriste britannique pour avoir "insulté" Atatürk

Un tribunal turc a ordonné dimanche l'expulsion d'un jeune touriste britannique pour avoir "insulté" le fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk, a annoncé l'agence Anatolie.

La police a arrêté le jeune homme de 19 ans, qui avait grimpé sur un monument dédié à Atatürk dans la station balnéaire de Marmaris (sud-ouest), s'était déshabillé et avait eu des gestes "inappropriés", selon l'agence.

Le touriste, dont le nom n'a pas été rendu public, a été jugé par un tribunal qui l'a relâché après avoir ordonné qu'il soit expulsé du territoire et interdit de séjour en Turquie pour les cinq prochaines années, a ajouté Anatolie.

La justice turque prévoit des peines de prison en cas d'insultes contre le "Père des Turcs", qui a engagé le pays sur la voie de l'occidentalisation à partir de 1923 et l'a dirigé jusqu'à sa mort en 1938.

Cette loi, qui a permis de poursuivre des intellectuels pour leurs écrits, a été critiquée comme une atteinte à la liberté d'expression. (AFP, 16 août 2009)

L'Elysée assure de son soutien l'épouse du vacancier incarcéré en Turquie

L'Elysée, par la voix du directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, a assuré samedi de son soutien Martine Murugan, l'épouse du vacancier mauricien installé en France et emprisonné en Turquie depuis le 2 mai.

Domanick Murugan a été arrêté à l'aéroport d'Antalya le 2 mai, alors qu'il s'apprêtait à repartir en France avec sa famille, après la découverte dans ses affaires d'une pierre antique, achetée dans la rue quelques jours plus tôt pour 20 euros.

Inculpé de "trafic d'antiquités", délit passible de 10 ans d'emprisonnement, il doit être jugé le 27 août.

Le vacancier avait interpellé vendredi le président Nicolas Sarkozy et le gouvernement français sur sa situation, lors d'un entretien téléphonique avec sa femme auxquels ont assisté des journalistes.

"Le chef de l'Etat tient à vous assurer que la présidence de la République continuera à suivre de près ce dossier avec l'espoir qu'il trouvera une conclusion favorable le plus rapidement possible", écrit Christian Frémont, le directeur de cabinet de M. Sarkozy dans une lettre rendue publique.

"Il m'a également demandé de vous assurer que jusqu'à son retour en France vous pourrez compter sur le soutien plein et entier de l'ambassade de France à Ankara (...) pour vous accompagner dans toutes les démarches que vous aurez à accomplir dans ces moments difficiles", poursuit M. Frémont.

Il lui affirme également qu'"au delà des différentes démarches officielles" effectuées par l'ambassade de France auprès des autorités turques, "la protection consulaire a pu être pleinement assurée" pour son mari. (AFP, 15 août 2009)

Police Attacks Trade Unionists on March to Ankara

Members of the Confederation of Trade Unions of Public Employees (KESK) have organised into two groups marching to Ankara, the capital of Turkey. They are demanding collective labour agreements from the government.

The group setting off from Gebze, Istanbul, yesterday (13 August), were stopped by police barricades.

Six injured

When the KESK members demanded that the barricades be lifted, the police used tear gas and water cannons. Six trade unionists, among them president of the educational trade union Eğitim-Sen Zübeyde Kılıç, were injured.

After protests by KESK, the police lifted the barricades.

"Fake democracy"

Sami Evren, president of KESK, spoke to the crowd, saying:

"These attacks have shown the fake democracy of the AKP. As public employees, we will never be cowed by such attacks. We will continue our struggle until we have collective labour agreements."

He added that if such an agreement could not be reached, the trade unionists would strike and called on the government "to give up the comedy and farce of the so-called collective meetings, otherwise you will witness the whole country being paralysed by a strike of public employees."

Two groups meet in Ankara

A second branch of KESK members has set off from Diyarbakır. They gathered in the Ahmet Arif Park at 10 am and walked to the Metropolitan Municipality building, shouting slogans. Following a speech by Emirali Şimşek, general secretary of KESK, the buses set off for Ankara. (BİA News Center, Bawer ÇAKIR,  14 August 2009)

* This news item used information from sendika.org and ozgurradyo.com.

Teenager sentenced to community service for insulting prime minister

While one Bursa court has punished a teenager for "insulting a civil servant on duty", another Bursa court has acquitted eight people for using similar slogans.

On 31 July, the 2nd Bursa Children's Court found a 17-year-old, identified only as O.K., guilty of "insulting a civil servant on duty", for using the slogan "You are the lightbulb, Tayyip" in reference to Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan's party's emblem of a lightbulb, as well as the slogan, "First religious, then liberal, selling education".

O.K. was with other students and teachers protesting against the central university exam (ÖSS) and the government's education policies.

Because of his age, the Bursa 4th Criminal Court of Peace separated his case from that of the others on 20 August 2008 and sent it to the children's court.

O.K. has now been sentenced to community service for three months and 26 days.

He was first sentenced to 7 months and 23 days' imprisonment, but because of his age, lack of previous convictions and the fact that he worked with computers and design, he was sentenced to working for a institution serving the public.

The court evaluated the slogans recorded by the police as a crime. O.K.'s lawyer, Firat Gündogan told BIANET that they appealed against the sentence the same day. "We hope to get a positive result at the Supreme Court of Appeals. Otherwise, there may be hundreds of court cases against protesters in Bursa on Labour Day or other demonstrations. This seems to be the trend, which is worrying."

On 17 June, the Bursa 1st Criminal Court of Peace acquitted eight members of the People's Houses and trade unionists, who had expressed their protest against university fees at a press conference and shouted the slogan "Lightbulb Tayyip".

The court decreed that Murat Senol, Hüseyin Sevgi, Mehmet Emre Battal, Taylan Uztürk, Ibrahim Koyucular, Pinar Koyuncular, Ahmet Keskin and Onural Keskin did not commit a crime. (BIANET/IFEX, 11 August 2009)

Critically Ill Prisoners on Parliament Agenda

Member of Parliament Zafer Üskül, president of the Parliamentary Human Rights Committee, has gone to visit prisoner Güler Zere, with fourth stage cancer, in Adana.

Conflicting medical reports

Üskül will also speak to authorities at the hospital, where Zere is being kept in a prison ward, and with doctors.

According to a report from Adana's Çukuruva University's forensic medical department, Zere is in danger of dying and the hospital's prison ward is not suitable for continuing her treatment. However, the Istanbul Forensic Medical Institute's 3rd specialist board said in its report that Zere could continue her treatment as a prisoner.

The decision has sparked anger, particularly as some defendants in the high-profile Ergenekon trial have managed to be released with less serious health problems.

Human rights activists have called for the release of prisoners with serious health problems. They have also questioned the neutrality of the Forensic Medical Institute and have called for university medical reports to be considered.

Questions for Minister of Justice

Now Çetin Soysal, MP for the Republican People's Party (CHP) has asked Minister of Justice Sadullah Ergin the following questions:

* Have there been any preparations made for President Abdullah Gül to use his authority to have Güler Zere released from prison?

* Does your Ministry receive regular information on Zere's health status from the prison directorate?

* Since the Forensic Medical Institute has come under fire for its recent decisions, is its report on Zere trustworthy?

* Has your ministry carried out research into detainees and prisoners who are facing death? How many other detainees and prisoners are there in Güler Zere's situtation?

* What do prisons do about detainees and prisoners with illnesses at advanced stages?

* Where and under what conditions are detainees and prisoners who face death being treated?

Ergin had previously been asked by MP Aysel Tuğluk from the Democratic Society Party (DTP) about the situation of seriously ill prisoners.

Call by Arıtman

Meanwhile, CHP MP Canan Arıtman has asked President Gül to grant speedy amnesties to 20 people in prison. She made this call via the press yesterday (6 August). The names on her list are:

Güler Zere, Erol Zavar, Aynur Epil, Gülezar Akın, A. Samet Çelik, Hasan Mert, Nizamettin Akar, Gazi Dağ, Yusuf Kaplan, İnayet Mete, Menduh Kılıç, Remzi Aydın, Halil Güneş, İsmet Ayaz, Nesim Kalkan, Mustafa Gök, Bekir Şimşek, Mehmet Yeşiltepe, İzzet Turan, Halil Yıldız.

Arıtman, who is herself a doctor, said in her statement that Gül had previously pardoned Necmettin Erbakan, an aging Islamist politician: "These people are all in worse health and in need of more care from others than Erbakan, whom President Gül pardoned. The President must use his authority for amnesty, regardless of the religion, origin, political views or nature of the crimes of the detainees and prisoners."

Arıtman added, "Whatever the crime, keeping people in prison when they have fatal illnesses is torture. This is not punishment, such practices cannot happen in a modern state of law which is based on human rights."

Six already died in prison

Previously, DTP MP Akın Birdal had sent Gül a letter, listing the cases of seriously ill patients and asking him to use his power of presidential pardon.

According to the Association of Contemporary Lawyers (ÇHD), 18 people may die in prison.

The Human Rights Association (İHD) says that six people died from their health problems in prison this year: Mustafa Elelçi, Gurbet Mete, Hasan Kert, Beşir Özer, Recep Çelik ve İsmet Ablak. (BİA, Tolga KORKUT,  August 7, 2009)

IHD Activists Send Solidarity Letters to Sick Prisoners

Members of the Istanbul branch of the Human Rights Association (İHD) gathered in Galatasaray Square in central Istanbul to express their solidarity with nine prisoners who are not being released despite being critically ill.

"We don't want excuses, we want a solution", said the activists, who wrote letters to prisoners with critical health, among them Güler Zere, Erol Zavar, Yusuf Kaplan, Hüseyin Balar, Hayati Kaytan, Latif Badur and A. Samet Çelik.

According to a report of the period of January to June prepared by the İHD, there are 28 people with health problems in prison.

At the protest, which took place yesterday (5 August), branch president Gülseren Yoleri made a short speech. Then Ümit Efe, secretary of the branch, read a press statement, accusing the government of not wanting to solve the issue of health problems in prison.

"It is a basic human right for prisoners to receive equal and sufficient health care."

"That is why we call on authorities to be humane and do their duty, and for the prisoners to be released so they can make use of their right to the necessary treatment."

Double standards

The statement reminded people that six prisoners died in prison because of worsening health, while seven people in the Ergenekon trial, with less serious illnesses were issued reports by the Forensic Medical Institute that led to their release.

"The Forensic Medical Institute does not issue reports for some people even though they are on the verge of dying. The institution, which ignores the criteria of objectivity, neutrality and independence necessary for expertise and which serves government and state politics with its practices is, together with government authorities, responsible for each of these deaths."

Efe added, "Patients in prison do not receive adequate health care and if their treatment cannot be provided under those conditions, we demand their release."

"Discriminatory practices must end. For that, the criminal procedure law must change and rather than reports from the Forensic Medical Institute, reports fom university hospitals should be referred to."

The protest ended with Abdulbaki Boğa from the İHD reading out the letter that the demonstrators sent to prisoners.

Meanwhile, members of the Platform for Freedom for Güler Zere staged a protest in front of parliament in Ankara yesterday.

No meeting with Üskül

They called for Zere to be released and for an end to double standards. Ebru Timtik, Zere's lawyer, said that MP Zafer Üskül, head of the Parliamentarian Human Rights Committee and other Justice and Development Party (AKP) MPs had refused to give them an appointment.

"They said that because of the Speaker of Parliament elections they were busy for two days. But the elections cannot be more important than the life of Zere."

Members of the platform met with three MPs from the Democratic Society Party (DTP), Hasip Kaplan, Akın Birdal and Bengü Yıldız, as well as Istanbul's independent MP Ufuk Uras and Republican People's Party (CHP) MP Ahmet Ersin. (BIA, Bawer CAKIR, 6August 2009)

Solidarity delegation from Italy demands freedom for Güler Zere

In order to get informed in place  about the rights violations in Turkey, yesterday Wednesday, the 5th August 2009, a group of Italian unionists, doctors and peace activists went to Adana, showing their solidarity with the cancer ill Guler Zere.

The delegation, which first visited the Association for Liberties in Adana, was informed about the situation of Guler Zere as well as about actions being taken in this context.

Later the group went to the State Prosecution to get the permission for a visit to Guler Zere. The state prosecutor phoned to the director of prisons and penal institutions in presence of the delegation. But the delegation had to content with the answer: "We have to apply the procedure, which takes 15 days". The visit to Guler was hindered under such a pretext. The delegation, which didn't receive a positive answer by the state prosecution, following visited the relatives of Guler Zere and the TAYAD families, who continue their sit-in protest for 27 days in front of the Balcali hospital in Adana. There, they read a press statement.

Antonio OLIVIERI (CGIL):

The trade unionist Antonio Olivieri from CGIL spoke in the name of the delegation. He stated, that the group has come to Turkey, to get informed about the situation of Guler Zere, as well as about the situation of juveniles, for whom 24 years of prison were demanded, unter the pretext of having thrown stones towards police officers.

In his speech Olivieri also informed, that a permission was asked for the visit of Guler Zere, but that the visit would be only accepted after 15 days due to modalities.
 
He also said, that the delegation was sensible about the health conditions of Guler and that the state prosecution was asked, if Guler would live under abacterial conditions. He added, that the state prosecutor answered with the words: "This photograph, that shows Guler and her father, was made yesterday". In unison he showed a photo, on which a clean room was visible.

Olivieri continued "But, then we learned, that this photo was made about 20 days ago and that her father has been in Ankara yesterday."

"Today, we came here to support the campaign for Guler Zere and to demand the improvement of necessary health conditions and the suspension of enforcement." The delegation member concluded, that they are going to expand this campaign in Italy.

After the statement the delegation members talked to Guler's father Haydar Zere, with her sister Gulay Zere, as well as to the TAYAD- members.

They stressed, that the relatives wouldn't be alone in this struggle, that they stood at their side and support this struggle till the end.

Haydar Zere and the TAYAD members thanked the delegation for their support. (tuerkei.info@gmail.com - symposium_athens2006@yahoo.de, August 6, 2009)

Open Letter to Erdogan About Ongoing arbitrary detention of 32 trade union leaders

Geneva-Paris, July 30, 2009

Dear Mr. Prime Minister,
 
The Observatory for the Protection of Human Rights Defenders, a joint programme of the World Organisation Against Torture (OMCT) and the International Federation of Human Rights (FIDH), wishes to express its deep concern about the ongoing arbitrary detention of 32 leaders of the Confederation of Public Employees' Trade Unions (KESK) and of its affiliates, including the teachers' trade union Egitim-Sen.
 
According to the information received from the International Trade Union Confederation (ITUC), on May 28, 2009, KESK's headquarters in Ankara, its branch offices in İzmir and Van, and even the houses and workplaces of some of its members were raided and searched by the Gendarmerie. They searched the office of Ms. Songül Morsümbül, KESK Women Secretary, and confiscated all official documents regarding gender issues and trade union activities, as well as a laptop and 18 CDs, as if it were criminal evidence. These proceedings were carried out by the Gendarmerie, whereas Turkish ad hoc legislation stipulates that, if required, they should have been carried out by the Public Prosecutor's office.
 
On May 28, 2009, 35 trade union leaders were arrested and detained, of which 22 remain in prison to date. They are detained in "F-Type" prisons, or small group isolation prisons. Ten KESK members and leaders were already in prison before that time.
 
All this time, the Turkish judiciary has kept the cases "under secrecy", meaning that lawyers are not allowed to access their clients' files until the Prosecutor's office prepares the indictments. No indictment was prepared as of now.
 
The 32 unionists currently imprisoned are: Ms. Songül Morsunbul, KESK Women's Secretary, Ms. Gülçin Isbert, Egitim-Sen Women's Secretary, Mr. Abdurrahman Dasdemir, former KESK Secretary General, Ms. Elif Akgül Ates, former Egitim-Sen Women's Secretary, Mr. Lami Özgen, Egitim-Sen Ankara Branch member, Mr. Haydar Deniz, Egitim-Sen Izmir/Bergama representative, Ms. Mine Cetinkaya, Egitim-Sen Izmir Branch member, Ms. Sermin Günes, Egitim-Sen Izmir Branch member, Mr. Nihat Keni, Egitim-Sen Izmir Branch member, Mr. Mehmet Hanifi Kuris, Egitim-Sen Izmir Branch member, Ms. Sakine Esen Yilmaz, Egitim-Sen Izmir Branch member, Mr. Aydin Güngörmez, Egitim-Sen Izmir Branch member, Mr. Mustafa Beyazbal, Egitim-Sen Izmir Branch member, Mr. Harun Gündes, Egitim-Sen Izmir Branch member, Mr. Abdulcelil Demir, Egitim-Sen Izmir Branch member, Ms. Yüksel Özmen, SES Izmir Branch Law Secretary, Ms. Meryem Çag, BES Izmir Branch workplace representative, Mr. Hasan Soysal, BTS Izmir Branch member, Mr. Aziz Akikloglu, Egitim-Sen Manisa/Turgutlu Branch member, Mr. Hasan Umar, Egitim-Sen Van Branch member, Ms. Sueyda Demir, Egitim-Sen Izmir Branch member, Ms. Yüksel Mutlu, Turkey Peace Assembly member, Mr. Onder Dogan, Egitim-Sen Sivas Branch President, Mr. Nejat Sezginer, President of the United Trade Union of Transport Employees (BTS) Sivas Branch, Mr. Cezmi Gunduz, President of the Egitim-Sen Branch Agri Branch, Mr. Ali Cengiz, Former President of the Egitim-Sen Agri Branch, Mr. Bisar Polat, Postal, Telecommunication and Media Workers' Union (Haber-Sen) Agri representative, Ms. Seher Tumer, Trade Union of Public Employees in Health and Social Services (SES) Ankara Branch board member, Ms. Olcay Kanlibas, former SES headquarters' executive board member, Mr. Erdal Guzel, Egitim-Sen Istanbul nr. 4 Branch member, Ms. Emriye Demirkir, Egitim-Sen Tekirdag Branch member, Ms. Selma Aslan, Municipality Workers' Union (Tum-Bel-Sen) Van Branch member.
 
In addition, according to the information received, living conditions in the prison where the unionists are being held are bad, and several of the imprisoned women have been sexually and otherwise harassed. The Observatory is also very worried about the health of one of the female detainees, Ms. Elif Akgül Ates, which would have seriously deteriorated.
 
The Observatory fears that the 32 above-mentioned trade union leaders were arbitrarily detained because of their activities in favour of labour rights. Accordingly, it calls upon the Turkish authorities to guarantee in all circumstances their physical and psychological integrity as well as to release all of them immediately and unconditionally in the absence of any valid ground for such detention.
 
The Observatory also urges the Turkish authorities to put an end to all acts harassment, including at the judicial level, against all human rights defenders in Turkey and to comply with the 1998 United Nations Declaration on Human Rights Defenders, with the Declaration of the Committee of Ministers on Council of Europe action to improve the protection of human rights defenders and promote their activities, and with the 2007 Resolution of the OSCE Parliamentary Assembly on Strengthening OSCE Engagement with Human Rights Defenders and National Human Rights Institutions.
 
We express our sincere hope that you will take these considerations and requests into account,
 
Yours sincerely,
 
Souhayr Belhassen , FIDH President

Eric Sottas, OMCT Secretary General

 (goze.ozdemir@gmail.com, July 29, 2009)


"Türkler's Murderer Was Protected by Secret Service"

Ünal Osmanağaoğlu, the suspected murderer of Kemal Türkler, former president of the Confederation of Trade Unions of Revolutionary Workers (DİSK), was yesterday (30 July) acquitted for the third time, at the 2nd High Criminal Court in Bakırköy.

Appeal against acquittal

Rasim Öz, lawyer for the Türkler family, immediately filed an appeal against the decision, which was based on "lack of evidence".

In a statement outside of court, Öz said: "We have written an appeal demand immediately so that the case be taken to the Supreme Court of Appeal's general assembly of criminal chambers. Even if there had not been an acquittal, there was no chance of a fair trial. In a case that has been continuing for thirty years, they were trying to use the statute of limitations. We will not allow this to happen."

Suspect was protected

The lawyer alleged several irregularities in the case and said that the capture of the suspect 19 years after the murder was only made possible because of his own efforts. He told bianet:

"Journalist Halil Nebiler was talking with a secret service (MİT) officer at the Eresin Hotel in Topkapı, Istanbul, when the officer said to a person passing by, 'Come here'. When Nebiler asked who he was, he found out who Osmanağaoğlu was and that he was living in the Aegean resort of Kuşadası. Osmanağaoğlu turned to Nebiler and said, 'You didn't see me, and I didn't see you. Otherwise you'll end up like him.' When I was told about this, I told a prosecutor I know and police officers."

DİSK dismayed

Another person who was angry at the result of the trial was today's president of DİSK, Süleyman Çelebi. He had said before the trial that he expected the trial to shed light on the dark forces behind the defendant and the murder, and the dark designs prior to the military coup of 12 September in general.

Çelebi said, "We will proclaim 12 September to be the day when the murders of Kemal Türkler emerged, and we will follow this up."

Family will seek justice

Türkler's daughter Nilgün Soydan reacted to the acquittal by saying, "I do not respect the decision of a judiciary that has been bought."

His widow Sebahat Türkler said that if there was no justice, they would apply to the European Court of Human Rights.

Accusation of irregularities

Lawyer Öz criticised the fact that Hüsamettin Bektaş, whose car had been stolen to carry out the murder and who had helped to create a computer-generated image that helped to identify Osmanağaoğlu, was not called to a hearing to see the defendant. Furthermore, the statements of Türkler's daughters were ignored.

Öz further said that judge Elife Selma Sözen had joined th case for the first time, and accused her of not having read all the previous proceedings, despite her statements to the contrary.

One of the judges, Atilla Tanrıvermiş, added the annotation that "a conviction should have taken place".
(BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 31 July 2009)

Entretien avec Me Eren Keskin, défenseur des droits de l’Homme en Turquie

[Eren Keskin est l’une des avocates les plus connues en Turquie. Ses clients sont des hommes et des femmes persécutés, des minorités opprimées, des Kurdes, des Arméniens, des gays, des transsexuels. Mme Keskin s’est engagée aux côtés des associations pour la défense des droits de l’homme.]

Que signifie un travail comme le vôtre en Turquie ?

Cela veut dire que je passe la majeure partie de mon temps à me défendre. Après chaque intervention, en public ou à l’université, je me retrouve accusée, la dernière fois pour avoir parlé du génocide arménien. Malgré tout, le lent processus de rapprochement vers l’Europe a apporté quelques changements... Dans le système dominant, rien n’a changé et de toute façon, à chaque étape importante, l’armée continue d’intervenir. Il y a eu des améliorations pour les femmes : le viol vient enfin d’être criminalisé et l’amnistie pour les crimes d’honneur a été abolie. Sur la torture en revanche, le débat se poursuit, les changements sont purement formels. On débat de la liberté d’expression. On débat, mais il y a la torture, et pas de droits de l’homme. Les juges civils se sont substitués aux militaires, mais leur mentalité est militaire. Les prisonniers de gauche continuent à mourir - on compte 122 victimes - dans les cellules d’isolement des prisons de type F.

L’Europe représente-t-elle une issue ?

C’est l’état-major des forces armées qui commande et qui tient d’une main les armements et de l’autre les capitaux. L’armée est propriétaire de 38 usines. Les militaires ne veulent pas perdre le pouvoir, ils ne passionnent pas pour l’Europe et ce qu’ils demandent à l’Union Européenne c’est un statut spécial pour la Turquie. L’Union Européenne y semble disposée. Si les choses évoluent dans ce sens, les changements seront de pure forme. C’est à partir de nous, de la dynamique sociale que doit partir un processus de changement. Mais une partie de l’opinion a intériorisé l’Etat autoritaire.

Il y a une semaine, plus d’un million de personnes ont manifesté à Istanbul contre le risque que les islamistes puissent occuper les plus hautes charges de l’Etat. Il n’y avait pas seulement des partisans des militaires, mais aussi des membres de la société civile. Comment voyez-vous cette protestation ?

C’était une manifestation inspirée par une association qui se réfère à la pensée d’Atatürk, et qui est présidée par un général qui participa au coup d’Etat du 12 septembre 1980. Son objectif est de renforcer la militarisation, en propageant la peur de l’islamisme. Naturellement je n’y ai pas adhéré. Il est vrai que certains membres de la société civile étaient présents, mais ce qui dominait, c’était la turcité, la patrie et le drapeau national.

Avez-vous participé à la manifestation du 1er mai ? Nous étions présents en tant qu’observateurs, nous avons été témoins et dénoncé la terrible violence policière.

Vous ne voyez donc qu’une seule menace, celle des militaires ?

Nous vivons écartelés entre deux menaces : l’autoritarisme des laïcs et celui des islamistes. Notre démocratie est prise en étau sous des pressions énormes qui nous empêchent même de parler.

Assiste-t-on à une diffusion et à une radicalisation de l’islamisme en Turquie ?

Le danger existe, comme dans tout le Moyen Orient, mais je ne crois pas que la Turquie se dirige vers un Etat de type iranien. Ce qui m’inquiète davantage, c’est cette peur de l’islamisation propagée par les militaires, qui en font une arme pour renforcer l’oppression de la société. Après le coup d’Etat de 1980, l’islamisme s’est développé, les cours de religion à l’école sont devenus obligatoires et de nombreuses écoles coraniques se sont ouvertes. La réaction à ce processus a été instrumentalisée à des fins répressives.

Est-il vrai que ceux qui refusent de se faire enfermer dans les casernes ou les mosquées n’ont pas de représentation politique ?

C’est évident, avec une loi électorale qui impose un seuil de représentativité de 10 % pour avoir des sièges au Parlement. Nous aurions besoin d’une Constitution civile, qui nous libèrerait enfin de celle qui fut rédigée suite au coup d’Etat de 1980. Nous devons faire émerger cette demande au sein de la société, mais pour l’heure je ne vois pas de progrès.

http://www.comunitaarmena.it/comunicati/il%20manifesto2%20060
 
(armenews.com-traduction de l’italien par Georges Festa, 2 août 2009)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

IHD protests against the suspension of the daily Günlük

Declaration of IHD Vice-President Ismail Boyraz:

Günlük (Daily) Newspaper was suspended 29th times. The decision of suspension shows what is or is not aimed. Günlük is a newspaper that tries to create sensitivity about the Kurdish Question. Is the suspension of Günlük an attempt to reach a solution without Kurds and Kurdish intellectuals? This situation indicates that the mentality, which said “if there is a need for communism in our country, we would bring it” is going on even today. On one hand there is attempt to give the impression of “reach to solution” under the name of “Kurdish Initiative”, “Democratic Initiative”, on the other hand the suspension of a sensitive newspaper about rights, freedoms and culture of Kurds indicates that there is no will to solve the Kurdish Question.

Many newspapers, which were sensitive about the rights and freedoms of Kurds, were suspended, closed down, bombed and journalists were killed and were subjected to serious imprisonments and fine in the past. In other words newspapers, which give voice to the Kurdish Question, were attempted to close down with all kinds of pressures and illegal methods but these kind of newspaper survived.

Pressures and violence methods have been used to solve the Kurdish Question for twenty five years, however; it is finally understood that these methods will not bring any solution to issue. Now, there are new attempts and initiatives. Despite these attempts and initiatives, human rights defender and members, administrators of the Democratic Society Party (DTP) and Confederation of Public Employees Trade Unions (KESK) were detained and arrested. These detentions and arrests aim to weaken individuals and groups that are sensitive about democracy, freedoms and the Kurdish Question. Furthermore there are pressures against the press that is also sensitive about these issues. These pressures aim to make people that want peaceful and democratic solution to the Kurdish Question voiceless.

As human rights defenders, we have seen and experienced all kinds of pressures many times for the last twenty five years. It should not be forgotten that the current censorship is not only applied on Günlük Newspaper but also on all of our opinions. Those, who want to make democracy and human rights defenders voiceless, should not forget they have admitted that “we did wrong” after they had resisted regarding the Kurdish Question for twenty five years. Today, each corpse, pressure against political parties and/or trade unions and pressures and censorship on the press will make the process faster, on the contrary; these kind of actions will cause a deadlock.

We think the suspension of the Günlük Newspaper is an action against freedom of expression. It is not an action only against the Günlük Newspaper but also all of our opinion. Therefore we say it is an action against the whole press and freedom of thought. We express our solidarity with the Günlük Newspaper. We call for press and media companies to react rather than keep silent.

We call for everyone to become more sensitive about the suspension and show solidarity with the Günlük Newspaper. (www.ihd.org.tr, 24 August 2009)

Daily Günlük's Publication Banned Again for One Month

The Crimlinal Court N°13 of Istanbul has decided to ban the publication of the daily Günlük for month on charges of "propaganda for the PKK". The same daily had earlier been banned many times on similar charges.

Recently, four other periodicals of opposition, Yürüyüs, Atilim, Isçi Köylü and Kizil Bayrak have been subjected to the ban of publication.

The Platform for Solidarity with Journalists in Prison (TGDP) has protested against this practice violating the freedom of expression. "We consider worrying this repression on the patriotic, progressive and socialist medias while 'democratic opening' or 'Kurdish opening' are being debated in public opinion," said the TGDP. It asks lifting the Anti-Terror Law and Article 301 of the Turkish Penal Code that preventing the respect to the freedom of expression and thought. (tutuklugazeteciler@mynet.com, necatiabay@gmail.com, August 23, 2009)


125 Defendants in Three Months: Freedom of Expression Now!

Of the 125 people taken to trial for their opinions in the period of April, May and June, around half are journalists, and most cases are concerned with the "Kurdish question".

The fact that the judiciary is limiting the freedom of expression with prison sentences and fines means, and also making contradictory sentences that prevent case law from being created damages the democratisation process of the country.

The Constitutional Court has rejected two applications; one was the demand by a Şişli court in Istanbul to abolish the power of the Ministry of Justice to decide which cases under the controversial Article 301 should go to court. The second was an objection to the publication ban of newspapers for up to one month under the Anti-Terrorism Law.

Thus, two avenues for more freedom of expression have been closed.

Protests at restrictions

Many international and national bodies and organisations have become more vocal in their criticism of Turkey's Anti-Terrorism Law, the Turkish Penal Code and the Press Law: from the European Union (EU) to the Organisation for Economic Cooperation and Development (OECD), from the International Press Institute (IPI) to the Reporters without Borders (RSF), from the Turkey Journalists' Society (TGC) to the Turkey Journalists' Trade Union (TGS).

The 41-page quarterly report published by the BİA Media Monitoring Desk for the months of April, May and June shows that 125 individuals, 57 of them journalists, have been taken to court in 80 cases. Prison sentences or compensation are being demanded.

In the same period last year, 198 people, 79 of them journalists, were taken to court in 88 cases.

A total of 475 people, 181 of them journalists, are mentioned in the report, which is organised under the headings: Attacks and Threats, Detentions and Arrests, Trials of Press Freedom and Freedom of Expression, Corrections and Legal Redress, European Court of Human Rights (ECHR), Reactions to Censorship and Radio and Television Supreme Council (RTÜK) Penalties.

Contradictions

Some courts see the use of Kurdish in politics or otherwise as a "crime", while others do not. Thus, DTP politicians Ayhan Erkmen, Veli Müyken and Cemal Coşğun have not been taken to court for speaking Kurdish during the election campaign in Kars Digor, while Orhan Miroğlu has gone to the ECHR because of his conviction for the same reason.

The use of the expression "honourable Öcalan" for the imprisoned PKK leader mostly leads to convictions, yet DTP politicians Mehdi Tanrıkulu and Hasan Özgüneş were acquitted in Istanbul.

In Bursa, the use of the slogan "Lightbulb Tayyip" to describe the Prime Minister, in reference to the emblem of his party, was seen as a legitimate expression of opinion by one court, while another court sentenced five people to imprisonment.

Long detentions

15 journalists are still detained in prison, accused of relations with an armed organisation, be it the PKK (Kurdistan Workers' Party), the MLKP (Marxist Leninist Communist Party) or the clandestine ultra-nationalist Ergenekon organisation. As the trials are becoming lengthier, objections to the time spent in detention are becoming louder.

Vedat Kurşun, editor of the Azadiya Welat newspaper, has been in prison for six months, accused of spreading PKK propaganda.

Aylin Duruoğlu, editor for the Gazetevatan.com newspaper website, and Mehmet Yeşiltepe, employed by the Revolutionary Movement magazine, have been under arrest for three months, accused of membership in the Revolutionary Headquarters organisation.

Ahmet Birsin, broadcasting editor of Diyarbakır's local Gün TV station, has been in prison for four months, accused of PKK membership.

Mustafa Balbay, the Ankara representative of the Cumhuriyet newspaper, stands accused of attempting to overthrow the government in the Ergenekon investigation, while Nadiye Gürbüz, broadcasting coordinator of the Izmir Democratic Radio station, is accused of "financial relations" with the MLKP. Abdurrahman Gök of the DİHA news agency has been in prison for months, accused of spreading PKK propaganda.

Erdal Güler, editor of the Revolutionary Democracy magazine, has been in prison for one and half years, due to sentences that have been approved and ongoing trials for "organisational propaganda".

Anti-Terrorism Law

Under the current Anti-Terrorism Law, there has been systematic prosecution of demands for publications, politics and municipal services in a mother tongue other than Turkish, for referring to Abdullah Öcalan as "honourable", for criticising the state or the security forces for negligence or crimes, for publishing PKK statements, for opposing war, for conscientious objection or for criticism of people in public office.

There has been an increase in court cases opened under Articles 6 and 7 of the Anti-Terrorism Law. Twenty people are on trial: Nedim Şener, İbrahim Çeşmecioğlu, Hakan Tahmaz, Ziya Çiçekçi, Veysi Sarısözen, Abdullah Demirbaş, Leyla Zana, Ahmet Türk, Aysel Tuğluk, Selahattin Demirtaş, Ayla Akat Ata, Mehmet Ali Birand, Emine Ayna, Nejdet Atalay, Osman Baydemir, Cevat Düşün, Orhan Miroğlu and Ragıp Zarakolu.

Demirbaş has been sentenced to two years 6 months imprisonment, Baydemir to ten months, and Miroğlu to two years one month. Last year, fourteen people were on trial in the same period.

Article 301

In the three months, 18 people have been tried under Article 301, while the cases of Prof. Dr. İbrahim Kaboğlu, Prof. Dr. Baskın Oran and journalist Abdurrahman Dilipak were dropped on request of the Ministry of Justice.

However, Ferhat Tunç, Mehmet Çolak, Hakan Taştan, Turhan Topal, Ersen Korkmaz, Necmettin Salaz, Mustafa Kemal Çelik, Aytekin Dal, Mehmet Sadık Aksoy, Mehmet Reşat Yiğiz, Nedim Arslan and Mustafa Seven are still defendants in cases under Article 301.

The Police Directorate has filed complaints against Önder Aytaç, a lecturer at the Police Academy, and Emrullah Uslu, a chief superintendent officer, both writing for the Taraf newspaper.

Articles 215 and 216

As for Article 215, "praising a crime and a criminal", 15 have been tried in the three months, facing prison sentences; of these, Mehdi Tanrıkulu, Hasan Özgüneş, Özkan Tacar, Mehmet Gülmez and İbrahim Kasun were acquitted, but writer Temel Demirer was sentenced to five months imprisonment.

11 people have been taken to court for "inciting hatred and hostility", as described by Article 216 of the Turkish Penal Code. Ethem Açıkalın of the Human Rights Association (İHD) has been taken to court, and Mahmut Alınak has been sentenced to one year imprisonment.

Nedim Gürsel, author of the novel "Allah's Daughters" and lawyer Eren Keskin, who used the word "Kurdistan", were acquitted.

"Violating personal rights"

28 people, as well as the bianet website, the Hürriyet and Vakit newspapers and the NTV station, have been taken to court for "violating personal rights". They face a total of 24 years and 27 days imprisonment, as well as 1 million 390 thousand TL compensation claims.

NTV has been sentenced to paying 5,000 TL, Muzaffer Erdoğdu, publisher of the "Blue Book", translator Ahmet Güner and historian Taner Akçam have been told to pay 7,500 TL, Özgür Boğatekin from Gerger has been sentenced to 1 year, 2 months and 17 days imprisonment, Mehmet Emre Battal, Ahmet Keskin, Betül Öztürk, Hasan Özaydın and Berna Özaslan have been sentenced to 11 months and 20 days imprisonment each.

Article 318 and "influencing the judiciary"

Eight people were on trial for "alienating the public from military service" (Article 318). While Mustafa Karayay was acquitted, Yasin Yetişgen, Mehmet Atak, Oğuz Sönmez, Gürşat Özdamar, Serkan Bayrak, Cevat Düşün and Ragıp Zarakolu all still face three years imprisonment in ongoing trials.

Other journalists and individuals are still on trial for "attempting to influence the judiciary": Ahmet Altan, Yasemin Çongar, Nevzat Çiçek, Mehmet Baransu, Bahar Kılıçgedik, Başar Arslan, Sibel Hürtaş, Adnan Keskin and Adnan Demir of the Taraf newspaper, journalists Nedim Şener and Soner Arıkanoğlu, as well as three members of the Tursun family, whose son was killed with a police bullet.

Custody and attacks

According to the BIA report, two people were taken into custody and two were attacked in the three months. Three more journalists were threatened. The website of the Günlük newspaper was hacked. The attack of Rasim Ozan Kütahyalı from the Taraf newspaper by Mustafa Kayatuzu, province head of the Istanbul Alperen Hearths, has been taken to court.

Rise in ECHR applications and punishments

Turkey has been convicted of violating the freedom of expression of İsmail Kara, Ömer Bahçeci, Fikret Turan, Cihan Öztürk and Aziz Özer and has to pay 11,613 Euros compensation. In the same period last year, Turkey had to pay 8,000 Euros.

The cases of the Hrant Dink family, journalist Cumhur Kılıççıoğlu, Günlük newspaper and at least 19 other newspapers, as well as the Internet Technology Association (İNETD) which is complaining against the blocking of access to YouTube, are still at the ECHR.

The Supreme Council of Radio and Television (RTÜK) has warned many TV stations for violating the broadcasting ban on the operation against the Revolutionary Headquarters: TGRT Haber, STV, TV5, Kanal A, Asu TV, Ses TV, Ülke TV, NTV, Kanal B, Olay TV, CNN Türk, 67 TV, Bengü Türk TV, Cem TV, D Fun TV, Show TV, TV Net, Kanal Çay, Hilal TV, Ulusal Kanal, Samanyolu Haber, Kanal 7 and ATV Avrupa. It further demanded a defence from TV8 and Hak TV for repeating the violation prior to a broadcasting ban, and from Haber Türk and Fox TV prior to fining them. (BİA News Center, Erol ONDEROGLU,  14 August 2009)

Les autorités locales emploient le passage à tabac pour faire taire les journalistes

Reporters sans frontières condamne avec force le comportement des autorités locales turques après deux agressions de journalistes commises en juillet 2009 dans les villes de Gerger (sud-est) et de Söke (sud-ouest).

"En Turquie, les fonctionnaires locaux n’hésitent pas à tabasser des journalistes critiques à leur égard. Ces passages à tabac sont fréquents et inadmissibles. Nous demandons au pouvoir central de mieux surveiller et sanctionner les élus ou fonctionnaires locaux qui se livrent à de tels actes", a déclaré l’organisation

"Nous demandons que des enquêtes et des procès exemplaires soient ouverts autour de chaque cas d’agression de journaliste dans l’objectif de décourager ceux qui souhaiteraient encore s’en prendre à la liberté d’expression", a ajouté Reporters sans frontières.

Le 28 juillet, le journaliste Haci Bogatekin a été victime d’une agression alors qu’il enquêtait sur la négligence des autorités dans l’incendie d’une déchetterie située non loin du village de Budakli (sud-est du pays). Le journaliste et propriétaire du journal bimensuel Gerger Kirat a été blessé et son appareil photo endommagé.

Haci Bogatekin a déclaré que ses agresseurs étaient Ilhan Karatekin, le frère du maire de Gerger dans la province d’Adiyaman (sud-est du pays), ainsi que d’autres employés de la mairie. Ilhan Karatekin a été placé en garde-à-vue. Lors de l’agression, il aurait averti le journaliste que "seul lui et son frère [étaient] les maîtres de Gerger", et que personne ne pouvait s’opposer à eux. Haci Bogatekin avait également dénoncé dans son journal le fait que la municipalité ne payait pas ses employés.

Ce n’est pas la première fois que les autorités s’acharnent contre ce journaliste âgé de 58 ans. En 2008, il avait passé plusieurs mois derrière les barreaux pour avoir critiqué la politique des autorités régionales ainsi que pour avoir mis en question l’impartialité du procureur chargé de son dossier.

Son fils, Özgür Bogatekin, a été condamné le 13 mai dernier à 14 mois et 17 jours de prison pour le même motif. Il a mis en ligne sur le site gergerfirat.net un article intitulé "Maintien en détention", dans lequel il critiquait l’absence du procureur chargé de l’audience du 30 juin 2008 à l’issue de laquelle il avait été décidé de prolonger la détention de son père.

Par ailleurs, le 16 juillet, le procès des agresseurs présumés du journaliste Diya Yarayan s’est poursuivi. La cour de Siirt (sud-est du pays), saisie de cette affaire, a décidé de maintenir en détention les quatre suspects, mais elle n’ouvre pas d’enquête sur celui que le journaliste tient pour le commanditaire de son agression, à savoir, le chef départemental des Services sociaux, Hifzullah Canpolat. Le procès se poursuivra le 13 août prochain.

Diya Yarayan, propriétaire du journal Siirt Birlik, a été hospitalisé le 17 février 2009, suite au passage à tabac dont il a été victime. Dans les mois qui ont précédé l’agression, il avait reçu, à plusieurs reprises, des lettres de menace. Son journal connaît, depuis longtemps, de grandes difficultés financières.

Autre affaire, l’agression le 7 juillet de Durmus Tuna, propriétaire du quotidien Söke Gerçek paraissant dans le district de Söke (sud-ouest du pays). Ses agresseurs lui ont brisé le bras droit sous les yeux de sa fille de 8 ans. Six personnes sont actuellement en détention dans le cadre de cette affaire.

Après son agression, Durmus Tuna a déclaré que cela faisait trois mois qu’il recevait sans cesse des menaces au téléphone car il enquêtait sur certaines affaires frauduleuses de la municipalité. Il a déclaré que, le 29 juin, le maire de Söke en personne, Necdet Özekmekçi, l’avait menacé physiquement, lui et sa famille.

La Turquie occupe le 103e rang du classement 2008 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. (europe@rsf.org, 5 août 2009)


Kurdish Question / Question kurde


Ismail Besikci analyse la récente “ouverture kurde” du gouvernement

Le site Bersiv vient de publier un article du sociologue turc Ismail Beşikci, publié sur le site Kurdistan Post le 18 août 2009.  Universitaire très célèbre, parmi les Kurdes en particulier, tant par la qualité de son oeuvre que par le nombre d’année qu’il purgera en prison, Ismail Beşikci consacre une grande partie de ces réflexions à la question kurde pour laquelle il est fortement impliquée et engagée.

Dans le présent article, l’auteur fait une analyse des débats et des discussions qui ont lieu actuellement en Turquie dans le cadre de ce qui est appelé “l’ouverture kurde” et dresse quelqu’unes de leurs particularités. Pour l’auteur, bien qu’il s’agisse là d’un pas constructif et positif, les discussions et débats portant sur le “problème kurde” ne peuvent se faire sans évoquer la responsabilité des autorités politiques turques, des institutions tels que la Justice et l’enseignement supérieur, de la presse turque; sans faire d’autocritique; sans se confronter au passé; sans évoquer les véritables causes du problème.

Pour le sociologue turc, qui remet en cause le concept de “fraternité” entre les peuples turcs et kurdes dans la mesure où il ne s’agirait là, selon lui, que d’une fausse idée censée éviter les sentiments séparatistes parmi le peuple kurde, les discussions et débats actuellement menés s’éloignent des véritables préoccupations, c’est à dire l’existence et la liberté du peuple kurde, et sont consacrées encore aujourd’hui à la protection de l’Etat et de ces limites. L’auteur considère également qu’il n’est pas du droit des intervenants turcs comme kurdes d’obstruer, par leurs propos et en déclarant qu’il n’y aura pas de pays nommé Kurdistan, la voie des générations futures….

Perceptions et débats à propos du problème kurde

Ismail Beşikci

Il y a, ces derniers jours (août 2009), des débats intenses sur le problème kurde. La réunion organisée par le Ministre de l’Intérieur, Beşir Atalay, le 01 août 2009, à Ankara, avec l’Académie de Police, 15 journalistes et des professeurs d’universités a accéléré ce processus. Tous les jours, à la télévision, à la radio, dans les journaux, des discussions, des débats ont lieu et portent sur le problème kurde.

De cette ambiance, le trait le plus important et le plus marquant consiste en ce que l’Etat et le Gouvernement ne fassent aucune autocritique et ne se confrontent pas au passé. Je suis certain de la diligence de l’Etat et le Gouvernement à ce sujet. L’Etat et le Gouvernement envisagent certains petits aménagements sans faire d’autocritique, sans se confronter au passé. Ceux qui participent aux débats ne leur demandent pas de faire une autocritique et de se confronter au passé. C’est là une autre caractéristique qui attire l’attention. Pourtant c’est à cette étape que les deux institutions les plus importantes de l’Etat, les organes judiciaires et universitaires, doivent faire une autocritique et se confronter à leurs pratiques antérieures. Les politiques et les pratiques qui reposent sur l’assimilation, la négation, l’extermination ont été mises en pratiques par le concours de ces deux principales institutions. Il est évident que les politiques de négation et d’extermination, que la politique assimilationniste ont produit, que se soit dans les Universités ou dans l’appareil judiciaire, des bureaucrates au service de l’Etat. Dans ce processus, la responsabilité des organes administratifs, de l’administration publique - par exemple, du Président de la République; de l’Armée; du Conseil national de sécurité (Milli Güvenlik Kurulu)- de la presse est incontestablement très grande. Mais l’Université et la Justice sont les deux principales institutions qui ont accompli les besognes de l’idéologie officielle. Pensons aux années 1960, 1970 et 1980. Les organes judiciaires accueillaient ceux qui, parmi les Kurdes, parlaient du kurde par une sanction administrative ou pénale. Les organes judiciaires, les tribunaux, dans leurs jugements, soulignaient que les Kurdes étaient des Turcs et qu’il n’existait pas de langue kurde. Ils essayaient de prouver que les Kurdes étaient Turcs et que le kurde était en vérité du turc. L’Université écartait de sa structure ceux qui parmi les Kurdes parlaient de la langue kurde. Il y avait, à ce sujet, une collaboration intensive et concrète entre la Justice, l’Université, les organes administratifs et la presse. L’université, par des sanctions administratives et la décision de ces commissions disciplinaires, mettait fin aux fonctions de l’intéressé tandis que l’organe judiciaire, dans les tribunaux, les condamnait à de lourdes peines de prison. On ne peut dire que ce sont là des choses du passé et qu’il est préférable de se concentrer sur le présent. Ces deux institutions sont les deux plus importantes interprètes de l’idéologie officielle.

D’ailleurs, certains des juges qui nous ont condamné à l’époque [NDLR: l'auteur évoque sa propre expérience. Après avoir soutenu, le 28 mars 1967, une thèse sur une tribu kurde intitulée "Les transformations à l'est et la question des structures", le sociologue turc est poursuivi par la justice. Il est démis de ces fonctions d'assistant de l'Université d'Erzurum et condamné à une peine de prison pour séparatisme kurde en 1971, "atteinte à l'unité nationale" et "insulte à la mémoire de Mustafa Kemal". Il sera de nouveau arrêté en 1993 et risquera près de 115 années de prisons pour une quarantaine de délits d'opinion], ont été pris en flagrant délit et ont été condamnés pour avoir accepté, dans les affaires qu’ils traitaient durant la même période, des pots-de-vins de la part des familles des inculpés. Or, les sanctions de ces juges condamnés pour des fautes honteuses sont encore aujourd’hui valables. Et ce, parce que les juges ont fixé les limites des Kurdes ou de ceux qui parlent des Kurdes. C’est ce qui est ici important du point de vue de l’Etat, du point de vue de l’idéologie officielle. Aussi, est-ce la raison pour laquelle les interdictions de livres et l’injustice continuent.

Il peut y avoir aujourd’hui dans les Universités et même en petit nombres des professeurs qui se conforment à l’intelligence de la méthode scientifique et savent que l’existence des Kurdes et de la langue kurde ne peut être nié. Il peut y avoir même en petit nombre des juges et des arbitres dans l’apparail judiciaire qui partagent le sentiment de justice. Mais ceux là ne peuvent soustraire les besoins d’autocritiques et de confrontations au passé.

Le 28 juillet 2009, le ministre de l’Intérieur, Besir Atalay, avait tenu une conférence au sujet du procédé d’ « ouverture » relatif au problème kurde. Le discours qu’il a adopté le 01 août 2009 face à l’Académie de Police et aux 15 journalistes a consolidé sa position à ce sujet. Les déclarations du Ministre de l’Intérieur, Beşir Atalay, faites le 04 avril 2009 à propos du massacre qui a eu lieu dans le village du Zangirt, à Mazıdağı, sous arrondissement de Mardin, ont été le premier évènement à préciser sa position au sujet du problème kurde.  Dans ce massacre, 45 personnes issues d’une même famille avaient perdu la vie. Il y a eu également des blessés. Le Ministre de l’Intérieur, Besir Atalay, qui s’était rendu sur les lieux du drame dès qu’il en avait été avertit, avait déclaré alors que ce cas ne ressemblait pas à une attaque terroriste. Alors que le massacre avait été justement planifié pour être imputé au PKK. Et les déclarations selon lesquelles ”l’évènement ne correspondait pas à une attaque terroriste” était en rapport avec cela. Par ses déclarations, le Ministre de l’Intérieur coupait court à ce type de scénario.

Il faut aussi souligner que la position tenue par le Président de la République, Abdullah Gül, au sujet du problème kurde est positive. La position du Premier ministre aussi. Le discours tenu à ce sujet le 11 août 2009 par le Premier ministre, Recep Tayip Erdoğan, lors de l’Assemblée générale de l’AKP, est un discours constructif. On peut dire là que le Président de la République, le Premier ministre, le Ministre de l’Intérieur ne ressemblent pas à leurs prédecesseurs.

La guerre commencée en raison de l’extermination et la négation des Kurdes et de la langue kurde a eu pour conséquence la destruction et l’embrasement du Kurdistan. La géographie kurde a été détruite. Les forêts ont été incendiées, les ressources de matières premières ont été détruites, ravagées. Il y a eu des milliers de crimes que l’on appelle les « crimes inconnus ». Les villages ont été incendiés, détruits, des dizaines de milliers d’animaux ont été tués. Des millions de Kurdes ont été obligés d’abandonner leurs terres, leurs foyers. Le peuple kurde a connu de grands et lourds traumatismes. A l’ère du productivisme, plus de 40 000 Kurdes ont perdu la vie. Et plus encore sont devenus handicapés et improductifs. Et la négation des Kurdes et de la langue kurde, leur destruction et les politiques d’Etats destinées à l’assimilation des Kurdes sont les principales raisons de ces dégâts. Toutes les mesures ont été mises en oeuvres pour détruire la langue et la culture kurde. Et toutes les différentes opérations menées ont été considérées comme valables. Les débats, les discussions relatifs à « l’ouverture kurde » ne portent pas sur ces sujets. Et les intervenants continuent de donner la morale aux Kurdes en leur disant de faire çi, de faire ça. Cette position est la seconde particularité des débats et discussions qui se font, ces derniers jours, sur le problème kurde.

Et le troisième trait de ces débats et discussions est le fait que l’on ne touche pas à la principale cause du problème. La division, séparation et distribution des Kurdes et du Kurdistan qui a eu lieu en 1920 à l’époque de la Société des Nations est la cause principale du problème. Les puissances impériales de l’époque, la Grande Bretagne et la France, ont mis en oeuvre cette politique en collaborant, au Moyen Orient, avec les régimes arabes, perses et turques et en s’accordant avec l’Union soviétique. Le déchirement du squelette des Kurdes et du Kurdistan et l’éparpillement de leur cerveau ont été la conséquence. La division, séparation et distribution des Kurdes et du Kurdistan n’ont pas été les premières divisions, séparations et distributions auxquelles les Kurdes se sont confrontés. A l’époque du XV ème siècle, à la suite de la guerre qui a eu lieu entre l’Empeur Ottoman et l’empereur de l’Iran, c’est à dire entre Yavuz Sultan Selim et le Shah Ismail, le Kurdistan a été divisé en deux et en 1639 cette division et séparation a été rendue officielle. Mais les années 20 marquent la période déterminante. C’est indubitablement une faute que de ne pas se rapporter à ce sujet lors des discussions et des débats. C’est parce qu’on ne met pas l’accent sur ce facteur, qu’on ne l’évoque pas, que ces périodes ne sont pas traitées, qu’ils ne sont pas portés à la connaissance de tous, que la destruction de la géographie kurde, des ressources primaires, de l’existence de la langue et de la culture n’est pas portée à la connaissance de tous que les dirigeants du DTP et les dirigeants du PKK à Qandil peuvent déclarer avec facilité « nous pouvons oublier les 17 000 meutres d’inconnus », « nous pouvons oublier le passé ». Si ces destructions étaient traitées, portées à la connaissance de tous, il n’aurait pas été aussi facile  de prétendre à l’oubli.

Il y a une quatrième particularité à ces discussions et ces débats. Dans ces discussions, dans ces débats, les lignes rouges de l’Etat sont protégées. L’Etre kurde, la Liberté kurde ne devient pas le point principale du mouvement. Le problème kurde est un problème qui concerne les Kurdes de l’Etat, la négation du kurde, l’assimilation des Kurdes, l’extermination de ceux qui ne sont pas assimilés. Lorsque la « solution » est d’actualité, bien sûr que l’être, l’être kurde, la liberté kurde doivent être au premier plan. Alors que dans les discussions et les débats, ce n’est pas l’être et les libertés mais l’Etat qui est encore protégé.

Nous pouvons dénoter une cinquième particularité qui attire l’attention: beaucoup de livres relatifs aux Kurdes sont publiés de nos jours. Dans ces livres, on met souvent l’accent sur la « fraternité », il est dit que « nous n’avons pas de différences, que nous avons vécu ensemble pendant des siècles, que nous avons pleuré ensemblé, que nous avons ri ensemble ». C’est un mensonge très laid. Ce n’est pas une position éthique. Aux périodes d’exacerbations du combat, les Kurdes étaient présentés comme des « bandits », des « traitres », des « brigands », des « microbes », des « vermines » etc. par la presse turque et les rédacteurs/ écrivains. Hier encore, “nous avons abattu ces brigands” disaient-ils… « On a lançé une pluie de bombes sur la tête de ces traitres » disaient-ils.

Si on regarde les écrits, les informations, les commentaires de cette époque, on s’apperçoit que les Kurdes étaient considérés comme des microbes dont il fallait se débarrasser, des vermines. En revanche, sur la « route qui se dirige vers la paix », on met l’accent sur la « fraternité », il se dit que «  nous n’avons pas de différences, que nous avons vécu ensemble pendant des siècles, que nous avons pleuré ensemblé, que nous avons ri ensemble ». Et c’est là, à mon sens, un moyen pour ne pas attribuer aux Kurdes leurs droits les plus rudimentaires, pour ne pas leur accorder les droits dont ils disposent en tant que peuple kurde. « Nous sommes des frères de toute façon, il n’y a pas besoin de ces droits» sont des propos qui découle d’une mentalité souveraine… Bien sûre en déclarant que ces droits ne sont pas utiles, on vise une « union », une « fraternité » dans la langue et culture turque. A ce sujet, la principale question est la suivante: 1923, Lausanne. Comme les Turcs valorisent-ils le traité de Lausanne, comment les Kurdes le font-ils valoir? Les assauts d’Eruh et de Semdinli en 1984… Comment les Kurdes valorisent ils cet événement? Comment les Turcs le perçoivent ils? 1992. La création d’un Parlement kurde au Sud du Kurdistan. 2005, la création d’un gouvernement régional kurde au Sud du Kurdistan… Comment la presse turque considère-t-elle ces faits? Comment la presse kurde les met elle en valeur? Le général d’armée Abdullah Alpdoğan, Mustafa Muğlalı… Comment ces noms sont-ils connus du côté kurde? Et du côté turc? Peut-on, en dépit de tout cela, émettre des propos mensongers du type « nous avons pleuré ensemble, nous avons ri ensemble »? Dans les discussions et débats qui portent sur les Kurdes, aujourd’hui, il faut porter l’attention sur ces principales caractéristiques. Le Gouvernement, les intellectuels turcs, une partie des intellectuels kurdes débattent du problème sans poser l’accent sur ces principales caractéristiques. Les Kurdes doivent pouvoir, en dépit de cela, mettre l’accent sur ces principales particularités. En limitant sa politique à une reconnaissance de droits individuels et culturels, l’Etat et le gouvernement tentent de mener une politique dont l’aboutissement est condamné. Les Kurdes doivent eux conduire une politique dont l’aboutissement est ouvert. C’est une erreur que d’entendre le Président de la République d’Irak et le Président de l’Union Patriotique du Kurdistan, Celal Talabani, dire que « l’Etat kurde est un rêve » ou encore Yasar Kemal [NDLR: Yasar Kemal est un écrivain et journaliste kurde, auteur de Mehmet le Mince. En 1996, il est condamné par la cour de sûreté de l'Etat à un an et huit mois de prison pour un article intitulé « Le ciel noir de la Turquie » publié en 1995 dans le livre « La liberté d'expression et la Turquie » et qui dénonce le traitement de la question kurde par l'Etat turc] dire que « les Kurdes ne veulent pas d’un Etat, ne vous inquiétez pas… ». Personne n’a le droit de placer des embargos à la volonté des générations futures. La division, la séparation et la distribution a détérioré et détruit les mouvements internes [NDLR: parmi les Kurdes]. Aujourd’hui, les dynamiques externes sont plus déterminantes. Qui aurait pu croire, dix ans avant, que le président de l’Union Patriotique du Kurdistan, Celal Talabani, deviendrait le Président de la République de l’Irak?

Depuis la fin des années 1960, on parle d’un Etat arabe palestinien sur les territoires souverains d’Israël. Personne, aucune organisation, n’a dit aux Palestiniens qu’un Etat différent était une mauvaise idée, qu’il fallait vivre en fraternité avec les Juifs et que les frontières allaient de toute façon disparaître. Au contraire, la création d’un Etat arabe palestinien est fortement encouragée. La République turque de Chypre Nord est entretenue depuis maintenant 25 ans. La Turquie exige la reconnaissance de la République turque de Chypre Nord comme un Etat indépendant. C’est ce que veut la Turquie des Nations Unies, du Conseil de l’Europe, de l’Union européenne, de la Conférence islamique, de la Fédération de Russie… etc. Et dans ce contexte, il n’y avait pas de critiques dans la presse turque et parmi les écrivains/rédacteurs. Dès lors que la possibilité d’un Etat kurde s’est imposé au coeur de l’actualité (à partir de l’an 2000) alors la presse turque, les écrivains, les organisations civiles etc… ont commencé à dire que l’Etat est mauvais, qu’elle est une mauvaise idée pour les Kurdes, que les frontières disparaissent de toute façon, [ NDLR: l'auteur vise l'argument de certain(e)s qui pensent qu' il n'est plus besoin de mener une lutte pour la création d'un nouvel Etat, c'est à dire le Kurdistan, dans la mesure où les frontières sont aujourd'hui révolues eu égard à la mondialisation et l'apparition de systèmes politiques supranationaux] qu’il n’y a dès lors pas besoin de lutter pour imposer des frontières, que l’on vit ensemble depuis 1000 ans, qu’il y a une fraternité religieuse…etc. Ce point de vue étatiste se défend au nom de l’internationalisme, au nom de la fraternité, au nom de la Révolution.

Alors que la fraternité, l’internationalisme ne peuvent se manifester qu’à partir du moment où l’égalité existe. Aujourd’hui, on peut parler d’une fraternité entre la Turquie et la Syrie, entre la Turquie et l’Iran. On peut parler d’une fraternité entre la Turquie et la Grèce. Parce que ces unités politiques sont égales dans leurs souverainetés. Ils disposent des mêmes droits qui découlent de leurs souverainetés. Pour que la fraternité arabo-juive puisse se concrétiser en Palestine, il faut créer un Etat arabe palestinien. Pour qu’une fraternité entre Grecs et Turcs soit créée en Chypre, la République turque de Chypre Nord doit être vraisemblablement reconnue par la communauté internationale. Dans les conditions actuelles, les slogans qui posent la « fraternité entre Kurdes et Arabes », entre « Kurdes et Perses », entre « Kurdes et Turcs » ne reflètent en rien la réalité. Ces slogans sont le résultat d’une considération imposée aux Kurdes. Il ne peut y avoir de fraternité sans égalité. De paix, il ne peut y en avoir non plus.  (Kurdistan Post, 18 août 2009, traduit par Berçem Adar pour le site Bersiv )

Öcalan Has Handed "Road Map" to Prison Management

Abdullah Öcalan, imprisoned leader of the PKK (Kurdistan Workers' Party), has composed a "road map" of what he believes will lead to a solution of the Kurdish question.

Such a road map had been announced, but the issue had always been how the text would reach the public.

The text, which was supposed to be published on 15 August, was handed to the prison prosecution by Öcalan on 20 August. Lawyers from the Asrın Law Office spoke to Öcalan yesterday (26 August). Lawyer Ömer Güneş said that they would apply to the prosecution to be given the document.

He added that Öcalan had asked for the text to be "given to the relevant state institutions, the press and the European Court of Human Rights" when he handed it to the prosecution.

When Öcalan meets with his lawyers, he is not permitted to hand them any texts or recordings. The lawyers are allowed to take notes, but cannot take them with them. They have to hand them over to the prison management, and it takes up to three months for them to get them back.

The prison management is not allowed to interfere with texts of defense for the European Court of Human Rights, but again, it takes time for such texts to reach their destination. (BIA, Erhan ÜSTÜNDAĞ, 27 August 2009)

Erdogan appelle à soutenir ses réformes en faveur des Kurdes

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé jeudi dans une allocution télévisée chargée d'émotion ses compatriotes à soutenir les réformes que propose son gouvernement islamo-conservateur pour mettre fin à l'insurrection séparatiste kurde dans le sud-est de la Turquie.

Le conflit kurde "ne peut pas être réglé seulement par des moyens militaires", a dit M. Erdogan dans son intervention télévisée mensuelle.

"C'est un problème social, économique et culturel (...). Par-dessus tout, c'est une question de démocratie", a-t-il ajouté.

Après 25 ans d'un conflit avec les Kurdes qui a fait environ 25.000 morts, la Turquie doit "mettre en question la mentalité" qui a conduit à "suspendre les droits de ses citoyens et briser des coeurs" et "ces styles de gouvernement qui ont nui à la foi en la justice et qui ont cherché à faire accepter l'autorité (de l'Etat) (...) par la peur", a poursuivi M. Erdogan.

"Nous espérons qu'aujourd'hui, tandis que sera repensé le problème, nous parviendrons par le bon sens à mettre fin aux souffrances de notre peuple (...) et nous en appelons à tous à faire ce qu'ils peuvent ensemble", a encore dit le Premier ministre.

Pour M. Erdogan, "à mesure que les ouvertures démocratiques porteront leurs fruits (...) la possibilité de maintenir la terreur comme moyen (de lutte) disparaîtra".

"Ceux qui voient dans ce projet de réconciliation une tentative de trahison font beaucoup de mal à la Turquie", a souligné le Premier ministre. "Nous ne prendrons jamais la moindre mesure susceptible de porter atteinte aux intérêts de la Turquie", a-t-il martelé.

Parmi ses initiatives destinées à la réconciliation récemment annoncées par la presse ou des responsables politiques, le gouvernement prône notamment de rebaptiser des milliers de villages kurdes ayant aujourd'hui des noms turcs, d'instaurer l'éducation de la langue kurde dans les écoles publiques et de supprimer les références à l'appartenance "turque" dans la définition de la nationalité.

L'armée turque a, de son côté, rappelé mardi par la voix de son chef, le général Ilker Basbug, que les mesures envisagées en faveur des Kurdes ne devaient pas mettre en cause l'unité du pays, excluant tout dialogue avec les rebelles kurdes.

"Les forces armées turques ne peuvent en aucun cas accepter que la structure unitaire de l'Etat soit détériorée", a averti le chef d'état-major.

Quant au parti Action nationaliste (MHP, opposition), il est très critique et a accusé le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir, de vouloir "diviser" la Turquie avec ce projet "réclamé par les Américains".

Les Etats-Unis, quittant l'Irak, ne veulent plus des rebelles du PKK réfugiés dans les montagnes du nord de ce pays, d'où ils s'infiltrent en Turquie voisine, et pressent Ankara d'en finir avec eux, affirme le MHP. (AFP, 27 août 2009)

Le projet de réformes du gouvernement fait des remous

Le projet du gouvernement islamo-conservateur turc d'en finir avec le conflit kurde domine le débat politique turc et divise une société profondément marquée par un quart de siècle de combats armés.

"Le temps est venu pour une solution radicale" afin de mettre fin au conflit, a déclaré le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, indiquant que son gouvernement irait "jusqu'au bout, quelque soit le prix".

Depuis deux semaines, le ministre de l'Intérieur, Besir Atalay, rencontre les représentants de la société civile pour les convaincre d'adhérer à un plan destiné à hâter la réconciliation avec les Kurdes, baptisé "ouverture démocratique", mais qui reste encore très flou.

Il y a 25 ans, le 15 août 1984, le PKK avait tué deux soldats dans le sud-est, majoritairement peuplé de kurdes.

Depuis le PKK s'est renforcé au fil des années et a été classé terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne. Le conflit a coûté la vie à quelque 45.000 personnes.

Si la guerre a baissé d'intensité depuis les années 90, le conflit kurde continue de peser sur la modernisation de la Turquie et de faire obstacle à sa candidature à l'UE.

Le chef du PKK emprisonné, Abdullah Öcalan, devrait faire parvenir ses propositions de paix au gouvernement via ses avocats, si les autorités pénitentiaires le permettent.

Mais bon nombre de Turcs s'opposent à ce que le gouvernement propose une réconciliation alors que le PKK refuse de déposer les armes.

Le parti Action nationaliste (MHP, opposition) est très critique et a accusé le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir, de vouloir "diviser" la Turquie par un projet "réclamée par les Américains".

Washington, quittant l'Irak, ne veulent plus des rebelles du PKK réfugiés dans les montagnes du nord de ce pays, d'où ils s'infiltrent en Turquie voisine, et presse Ankara d'en finir avec eux, affirme le MHP et certains commentateurs de presse.

Le Conseil national de sécurité (MGK), qui regroupe les principaux responsables civils et militaires turcs, a apporté son soutien au gouvernement en recommandant jeudi la poursuite des efforts de paix, soulignant cependant l'importance de l'unité du pays.

Le grand romancier turc Yasar Kemal a de son côté indiqué "respecter toute approche sincère en vue d'arrêter l'effusion de sang et de surmonter le plus grand obstacle devant la démocratie" en Turquie.

L'auteur de "Memed le Faucon", âgé de 86 ans, a été condamné dans le passé pour des écrits dénonçant le traitement de la question kurde par l'Etat.

"Il faut écouter les gens qui ont un poids au sein du peuple kurde. S'il y a moyen d'en finir avec ce conflit qui assombrit notre avenir, il faut le saisir et ne pas le rejeter avant même qu'il soit annoncé", a estimé à l'AFP un responsable gouvernemental sous couvert d'anonymat.

Parmi les initiatives destinées à la réconciliation: renommer des milliers de villages kurdes ayant aujourd'hui des noms turcs, instaurer l'éducation de la langue kurde dans les écoles publiques et supprimer les références à l'appartenance "turque" dans la définition de la nationalité.

Des démarches qui ne font pas l'unanimité au sein d'une nation fatiguée par les combats.

"Ne pas écouter les réactions du peuple concernant cette +ouverture+ peut faire échouer ce projet à ses débuts", estime Emre Kongar, un éminent sociologue dans le journal Cumhuriyet.

Il exhorte le gouvernement à faire en sorte que son projet soit un élément catalyseur au sein de la société et non de discorde. (AFP, Burak AKINCI, 23 août 2009)

26 rebelles kurdes du PEJAK tués en Iran

Les Gardiens de la révolution, ont tué 26 rebelles kurdes lors d'une opération dans le nord-ouest de l'Iran, a déclaré un commandant de cette unité d'élite du régime iranien, cité aujourd'hui par l'agence Fars.

"Vingt-six agents (rebelles) ont été tués lors d'une opération pour nettoyer les provinces d'Azerbaïdjan et du Kurdistan des groupes contre-révolutionnaires et terroristes", a déclaré Mohammad Takpoor, présenté par l'agence comme le chef des opérations terrestres des Gardiens.

Fars ne précise pas quand a eu lieu cette opération, ni combien de temps elle a duré. M. Takpoor affirme que cette opération a infligé un "important revers" au Parti pour une vie libre au Kurdistan (Pejak) et à d'autres mouvements rebelles.

Les militants du Pejak, un mouvement lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), actif en Turquie, ont mené ces dernières années de nombreuses opérations armées dans les régions kurdes du nord-ouest de l'Iran. (AFP, 23 août 2009)


TIHV: What is to be done for a real solution to the Kurdish Question?

The Turkey Human Rights Foundation (TIHV) has suggested "human rights, social justice and democracy for everyone, without discrimination" as the approach that will solve the Kurdish question.

At a meeting on 15 August, the TIHV as well as around 20 other NGOs and rights organisations, the foundation's president Prof. Dr. Şebnem Korur Fincancı spoke and introduced the text.

The document that has been handed to Minister of the Interior Beşir Atalay, who is coordinating the government's Kurdish initiative and is currently consulting with political parties and NGOs, calls for an acknowledgement of the pain which a quarter of a century of fighting and violence has created in society.

"Human rights are beyond individual approval"

The TIHV praised the government's attempts to speak to different sections of society. However, because it believes that the solution to the issue must be based on human rights and freedoms in the widest possible sense, the search for approval from everyone may prove to be problematic:

"Whatever a citizen's ethnic origin, human rights are based on principles and norms that allow them all tol ive with human dignity. It is holistic and is thus not dependent on anyone's approval. Furthermore, the protection of basic rights and freedoms, as well as their violation, is an issue for the government."

The complete text can be read on the foundation's website (in Turkish).

"Greatest obstacle to democracy"

The document calls the Kurdish question "the greatest obstruction to the establishment and development of human rights and democracy in Turkey" and blames the denial of a Kurdish identity for the problem.

Until now, the issue has been reduced to one of "terrorism and public order", while the economic, social, cultural, political and legal dimensions have been ignored.

The recent developments are described as encouraging, particularly for the citizens of Kurdish origin who have suffered material and psychological damages.

However, so the foundation, other opportunities for peace have not been taken in the past, and it warns the government of the danger of creating disappointment yet again.

Because the Kurdish question is a multidimensional issue, it has to be approached from different angles.

A solution can only be achieve with the widest possible application of human rights and freedoms.

In addition, the many victims of the conflict need to be compensated by the state at all levels. In this context, the foundation criticises the term "initiative" used by the government, as it implies a particular favour done rather than a duty carried out.

If you are sincere...

The TIHV thus calls on the government to apply democratic principles to end the oppression of the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP), the Confederation of Trade Unions of Public Employees (KESK) and human rights activists.

Furthermore, it called for the release of the many Kurdish children detained or imprisoned for throwing stones or taking part in demonstrations. This should happen before schools re-open after the summer holidays and would end the violation of the United Nations' Convention on the Rights of the Child.

The government must also end its stubborn continuation of incarceration of the many critically ill detainees and prisoners, where scientific and ethical values would necessitate a release.

Unfortunate recent signals

Meanwhile the foundation criticised several recent incidents as "unfortunate", beginning with the refusal of the  Ministry of the Interior to grant Armenian musician Aram Tigran's last wish of a funeral in Diyarbakır, the transfer of unemployment funds to the Southeast Anatolian Project (GAP) and the continuous emphasis of Turkish and Kurdish brotherhood based on sharing the same religion, saying that all of these incidents display a lack of respect for true democracy.

- Legal, administrative and practical obstructions of the freedom of the expression must be lifted in order to ensure participation of all social sections in the process
- In this context, the development of rights and freedoms which was interrupted in 2005 needs to be continued.
- The constitution of 1982, created with the attitude of a militarist regime, needs to be replaced with a constitution that offers equality to all citizens. The new constitution needs to be created with the participation of all sections of society.
- People must be allowed to develop, teach, learn and research all the languages and cultures which have coexisted in the country for thousands of years. Basic education must also be offered in Kurdish. Multi-lingual official services must be implemented.
- Old placenames must be restored and people must be allowed to choose names for their children freely.
- The principle of greatest benefits for the child of the Convention on the Child must be applied, particularly in the context of the Kurdish children in prison.
- The village guard system, which has led to serious rights violations, needs to be abolished.
- Steps need to be taken to deal with the economic, social and psychological effects of the forced migration. Obstructions to returns to villages need to be lifted.
- Land mines need to be cleared and the land gained through clearance should be shared among people of the region, with organic agriculture being encouraged. The ecological damages of the conflict need to be dealt with.
- The socio-economic inequalities between regions in Turkey need to be addressed with positive discrimination and development plans.
- Bottom-up management needs to be encouraged.
- The election threshold of 10 percent needs to be abolished, and the Law on Political Parties must be amended to allow for the use of languages other than Turkish in politics.
- An effective investigation into the many extrajudicial killings, political assasinations and unsolved murders, particularly in the areas of emergency law needs to be launched. Those responsible need to be put on trial, and victims need to receive apologies. There must be a process of facing up to the past.
- In order for peace to be possible, the announced ceasefire (by the PKK) needs to be become permanent and military operations in the region must end. There must be no vying for political opportunities in this period.
- A political amnesty which would allow for social, public and political participation needs to be discussed and concrete steps be taken.
- In order to deal with the trauma which a quarter century of conflict has created in society, multi-disciplinary programmes need to be developed.
- A civilian structure needs to be created, particularly in the area (of the east and southeast) in order to develop and monitor the process.
- If the government is sincere in its wish to solve the Kurdish issue realistically, in a fair, democratic and peaceful manner, then it must be courageous in its dialogue with all those who are affected by it. It must avoid polarisation and the destruction of a base for debate.

The document then lists priority steps to be taken so that all citizens in Turkey may enjoy the same human rights, social justice and democracy:

The foundation finally expressed its willingness to contribute to a fair, democratic and peaceful solution. (BIA, Tolga KORKUT, 18 August 2009)

Ocalan prône plus de démocratie pour les Kurdes

Le leader du PKK emprisonné Abdullah Öcalan a prôné davantage de démocratie en faveur de la communauté kurde de Turquie à l'approche d'un plan qu'il devrait dévoiler pour la fin du conflit kurde, rapporte lundi l'agence de presse pro-kurde Firat.

"Un nouveau processus a commencé, il est aussi important que la création de la République (en 1923) par Mustafa Kemal Atatürk", a souligné Öcalan à ses avocats lors de leur dernière rencontre sur l'île d'Imrali (nord-ouest) où il purge depuis 1999 une peine de prison à vie pour "trahison".

Ses avocats lui rendent régulièrement visite et rapportent ses déclarations à la presse.

"La République avait été créé à l'époque, maintenant elle va se démocratiser", souligne Öcalan qui exhorte l'Etat turc à "reconnaître le droit des Kurdes à devenir une nation démocratique".

Les Kurdes de leur côté vont reconnaître l'Etat turc, selon Öcalan, confirmant ainsi qu'il a renoncé à ses revendications seccésionistes.

 "Dans le passé je croyais que tout serait résolu si nous formions un Etat (...) Je refuse aujourd'hui une fédération comme en Irak (pour les Kurdes dans le nord)", indique-t-il, selon Firat.

Le leader du PKK avait prévu d'annoncer le 15 août, jour anniversaire du lancement de sa lutte armée contre l'Etat turc, une "feuille de route" supposée contenir des propositions pour la paix.

L'annonce de ce plan a été retardée, peut-être dans le courant de cette semaine, car, selon ses défenseurs, Öcalan n'a pas terminé de le rédiger.

Le gouvernement turc a annoncé une "ouverture démocratique" pour tenter de trouver une issue au conflit kurde en Turquie qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Le plan du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan reste flou: il évoque prudemment la "possibilité d'une meilleure compréhension à moyen et long terme".

Les mesures évoquées selon les observateurs concernent les droits culturels des 12 millions de Kurdes et vont dans le sens de la démocratisation amorcée depuis 2001 pour renforcer les chances du pays d'intégrer l'Union européenne (UE), sans évoquer une amnistie pour les rebelles du PKK, réfugiés dans les montagnes du nord de l'Irak. (AFP, 17 août 2009)

Erdogan promet des réformes pour les Kurdes d'ici la fin de l'année

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé vendredi que son gouvernement entamerait avant la fin de l'année la mise en oeuvre de projets de réformes en faveur de la communauté kurde, a rapporté la chaîne de télévision CNN-Türk.

"Nous ne pouvons pas attendre jusqu'à la fin de l'année pour cette initiative. Nous commencerons le processus par les mesures qui peuvent être appliquées", a déclaré lors d'une réception à Ankara M. Erdogan, cité par CNN-Türk, évoquant pour la première fois une échéance pour les réformes.

Le gouvernement avait annoncé le mois dernier la préparation de mesures en faveur de la communauté kurde et a multiplié les consultations avec des intellectuels, membres d'associations et politiciens sur les moyens de mettre un terme au conflit kurde, qui ensanglante le pays depuis 1984.

Début août, M. Erdogan a accepté pour la première fois depuis deux ans de s'entretenir avec le président du principal parti kurde de Turquie, le Parti pour une société démocratique (DTP), des moyens de mettre un terme à l'insurrection du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les démarches du gouvernement coïncident avec l'annonce attendue pour les prochains jours d'une "feuille de route" pour la paix préparée par le chef emprisonné du PKK Abdullah Öcalan.

Les propositions d'Öcalan, qui purge une peine de prison à vie sur l'île d'Imrali (nord-ouest), était attendues pour samedi, jour qui marque les 25 ans du début du soulèvement du PKK dans le sud-est anatolien, à majorité kurde.

Mais les avocats du chef rebelle ont indiqué après l'avoir rencontré vendredi que le document n'était pas encore prêt et qu'ils retourneraient le voir mercredi. (AFP, 14 août 2009)

Le PKK appelle Ankara à accepter le plan de paix de son chef emprisonné

Les rebelles kurdes de Turquie ont appelé vendredi Ankara à accepter le plan de paix que leur chef emprisonné Abdullah Öcalan doit dévoiler prochainement, a rapporté l'agence de presse Firat News, porte-voix des rebelles.

"Nous allons soutenir jusqu'au bout la feuille de route que va présenter notre dirigeant et nous appelons l'Etat et le gouvernement turcs à respecter la volonté politique exprimée par le peuple kurde", a affirmé la direction du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans un communiqué cité par l'agence.

Les propositions d'Öcalan, qui purge une peine de prison à vie sur l'île d'Imrali (nord-ouest), était attendues pour samedi, jour anniversaire des 25 ans du début du soulèvement du PKK dans le sud-est anatolien, à majorité kurde.

Les avocats qui ont rencontré vendredi Öcalan à Imrali et auraient du rendre public le plan de paix sont cependant revenus les mains vides.

"La feuille de route n'est pas encore prête, les avocats retourneront sur l'île mercredi", a déclaré à l'AFP Cengiz Kapmaz, porte-parole du cabinet assurant la défense du leader kurde.

L'initiative du chef rebelle intervient alors que le gouvernement a annoncé le mois dernier la préparation de mesures en faveur de la communauté kurde et a multiplié les consultations avec des intellectuels, membres d'associations et politiciens sur les moyens de mettre un terme au conflit kurde.

Les activistes kurdes ont appelé le gouvernement à prendre en considération les propositions d'Öcalan, mais le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a repoussé cette hypothèse. Ankara rejette tout dialogue avec le PKK, qu'il considère, à l'instar de nombreux pays, comme une organisation terroriste. (AFP, 14 août 2009)

Le Monde: Espoir fragile, après 25 ans de conflit entre Turcs et PKK

Semdinli Envoyé spécial

Au énième checkpoint militaire qui barre la route escarpée menant à la petite ville de Semdinli, un soldat inspecte machinalement les véhicules. “Qu’allez-vous faire là-bas ?, interroge son officier sur un ton inquisiteur. Il n’y a pas de tourisme à faire à Semdinli, vous ne verrez pas la mer.” Le Bosphore est à 2 000 kilomètres de cette zone située aux confins orientaux de la Turquie, dans la région kurde qui jouxte les frontières iranienne et irakienne.

Mais Semdinli, cernée par les montagnes et quadrillée par les forces de sécurité, est plongée depuis vingt-cinq ans au coeur du conflit entre l’armée turque et la guérilla du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan). C’est dans ce fief du mouvement nationaliste kurde que le PKK a commis son premier fait d’armes, en prenant d’assaut, le 15 août 1984, le poste de gendarmerie situé en haut de la rue principale, donnant le signal du déclenchement de la lutte armée contre l’Etat. La guerre, depuis, a fait plus de 45 000 morts.

Tout juste un quart de siècle plus tard, la Turquie entrevoit la fin du conflit : le leader emprisonné du PKK, Abdullah Ocalan, doit rendre publique, le 15 août, sa “feuille de route”, depuis sa cellule de l’île-prison d’Imrali. Et le gouvernement turc, de son côté, accélère les négociations pour tenter de trouver une issue à son “problème kurde”.

Dans la pénombre du fond d’une boutique de Semdinli, à cent mètres de la gendarmerie, une ex-combattante du PKK veut donner son avis sur ces messages d’ouverture d’Ankara : “Nous ne faisons pas confiance à l’Etat turc”, clame cette femme dont l’allure et le langage restent marqués par les années passées dans la montagne.

“Nos députés du DTP (pour une société )ne peuvent pas user de leurs droits. Il faut que l’Etat tienne compte des propositions d’Abdullah Ocalan”, ajoute la jeune femme.

La bourgade de 15 000 habitants a connu trop de violences pour verser dans l’enthousiasme. De l’autre côté de la rue, le propriétaire de la Librairie de l’espoir, Seferi Yilmaz, un moustachu jovial, s’est trouvé, à vingt ans d’écart, des deux côtés du fusil. Le jour de la fameuse attaque de 1984, il faisait partie du commando du PKK qui a fait irruption à Semdinli. “Nous étions 21, j’avais fait des croquis des lieux et nous avions bloqué les rues, raconte-il au milieu de ses rayonnages de livres. Le premier groupe s’est posté face à la caserne pour empêcher les soldats de sortir. Trois soldats ont été tués mais notre but, c’était la propagande.” Pendant que les militaires étaient tenus en joue, des petits groupes entraient dans les cafés et haranguaient les habitants interloqués. “On leur a parlé du coup d’Etat fasciste de 1980, des prisonniers politiques et des idées du PKK. Il fallait utiliser la communication orale, car beaucoup ne savaient pas lire, se souvient-il avec une pointe de nostalgie. Après, nous nous sommes dispersés dans la montagne vers l’Irak.” En propageant au passage, de village en village, la nouvelle de l’attaque. Six mois plus tard, Seferi Yilmaz fut arrêté à Semdinli et emprisonné pendant quinze ans.

“Bons petits gars”

Le plan d’Abdullah Ocalan, qui avait décidé de lancer simultanément des attaques à Semdinli mais aussi à Eruh, plus à l’ouest, a réussi au-delà de ses espérances. Ce coup d’éclat a installé durablement le PKK dans la position du défenseur de la cause kurde face à l’Etat turc, et la guérilla marxiste léniniste a repris le flambeau des rébellions passées, comme celle de Cheikh Saïd, pendu dans les années 1920.

“Ils voulaient sûrement faire revivre cette mémoire, estime le journaliste Emin Sari. Ils ont aussi choisi le 15 août, car c’est le jour où l’on célèbre le phénix, très important dans notre mythologie. Cette attaque était comme un symbole de la résurrection de la société kurde.”

A sa sortie de prison, Seferi Yilmaz achète sa petite boutique et se réfugie dans les livres, politiques, de préférence. Trotski, Frantz Fanon, Balzac et… Ocalan, son “auteur” préféré.

En 2005, la deuxième affaire de Semdinli éclate dans la librairie. A l’heure du déjeuner, un homme surgit et jette deux grenades, tuant un client. Visé, Yilmaz échappe à la mort. L’assaillant est rattrapé alors qu’il s’engouffrait dans une voiture où l’attendaient deux complices. Les habitants appréhendent les suspects : des militaires en civil. Dans le coffre de la voiture, des armes et des plans de la boutique sont retrouvés.

L’affaire devient rapidement un scandale national et met en évidence les méthodes expéditives employées par l’armée dans sa lutte contre la guérilla : tortures, disparitions, coups tordus. La répression a fait des milliers de victimes parmi les civils ou les soutiens supposés à la rébellion. “En trois mois, il y a eu 16 attentats comme celui-là à Semdinli”, raconte Seferi Yilmaz.

Les auteurs de l’attaque de la librairie, “de bons petits gars”, selon le chef de l’état-major de l’époque, Yasar Büyükanit, ont ensuite échappé à la justice et le procureur qui avait osé ouvrir une enquête a été muté. Seferi Yilmaz, lui, est retourné quelque temps en prison. Aujourd’hui, sa boutique a pris des allures de musée. Les cratères creusés par les grenades et les éclats de métal incrustés dans le plafond : il a tout gardé en l’état.

Dans le bureau local du DTP, le parti kurde légal, les portraits des “martyrs” du PKK en tenue de guérilla tapissent les murs. La dernière victime en date, Ali Kaçar, un jeune permanent du parti, a été tuée à la mi-avril dans des combats avec l’armée, quasi quotidiens dans les montagnes alentour. Derrière son bureau de secrétaire général de la section locale du parti, Emrullah Oztürk estime que l’assaut du 15 août était “le premier cri de la résistance kurde”. “L’Etat disait que le mot kurde venait du bruit des pas dans la neige, rappelle-t-il. Nous avons vécu des années d’arbitraire et de torture. On ne pouvait même pas porter nos tenues traditionnelles. Encore aujourd’hui, il y a des morts alors que le PKK a décrété un cessez-le-feu jusqu’en septembre.”Acquise à la cause, Semdinli a payé un lourd tribut à cette guerre en vingt-cinq ans, et la radicalisation de la population est perceptible. “Quoi qu’il dise, nous soutiendrons Abdullah Ocalan dans ses propositions. Il a dit qu’après le 15 août, si l’Etat ne prenait pas les mesures qui s’imposent, il ne répondait plus de rien”, avertit le militant. (Le Monde, Guillaume Perrier, 12 août 2009)

La turquification des noms de ville et de village en Turquie

En visite à Bitlis, dans l’arrondissement de Güroymak, le Président de la République turque, à l’origine des débats sur ce qui est appelé ” l’ouverture kurde”, a désigné la ville de son nom [kurde] original, Norşîn. Se faisant, le débat sur la turquification des villes, des eaux, des montagnes etc etc et la possible restitution de leurs noms originaux est de nouveau au coeur de l’actualité en Turquie. Une demande longtemps formulée par les protagonistes kurdes et le DTP. 

Les villes kurdes ont été turquifiées bien avant la création de la République de Turquie en 1923. C’est en 1910 que l’Empire Ottoman commence à attribuer aux villes kurdes leurs noms turcs. La turquification des villes a continué sous la République; après la rébellion de Sheykh Sait en 1925, la rébellion [génocide] de Dêrsim en 1936-1938 (834 villages se sont vu attribués un nom turc sous cette période), entre 1940 et 1949, après les coups d’Etat du 27 mai 1960 et du 12 septembre 1980.

Si après la rébellion de Dêrsim, le préfet pouvait seul décider de changer le nom des villes, en 1940 seul le Ministre de l’Intérieur pouvait le faire. En 1957 c’est une commission spéciale qui est chargée des changements de noms. Elle se constituait alors de l’Etat major général, du Ministre de l’Intérieur, du Ministre de la Défense, du Ministre de l’éducation nationale, des membres de l’Université de langue, d’Histoire et de géographie d’Ankara ainsi que l’Institut de langue turque. Jusqu’en 1978, cette commission a changé le nom de plus de 12 211 villages.

Après le coup d’Etat de 1980, le régime militaire turc s’est chargé de turquifier les noms essentiellement sur le territoire kurde.

Outre les noms kurdes, les noms grecs, laz, cerkez, arméniens, syriaques, arabes ont également été turquifiés. (Firat News Agency-bersiv.com, 13 août 2009)


Camouflet pour Turquie : la justice espagnole libère Remzi Kartal et Faruk Doru

A la demande de la Turquie, via Interpol, l'Espagne avait interpelé, les 24 et 26 mars derniers, deux militants kurdes, Remzi Kartal, Président de la Commission des Affaires étrangères du KNK  (Parlement kurde en exil devenu Congrès National du Kurdistan) et son vice président Eyyup Doru, également directeur du Centre d’Information du Kurdistan de Paris, et les avait, après une garde à vue, mis en liberté provisoire en les  assignant à résidence à Madrid, sous contrôle judiciaire.

Remzi Kartal était accusé de participation à une organisation terroriste, accusation déjà réfutée par les tribunaux allemands, et Eyyup Doru, fiché comme journaliste, était accusé d'être un traducteur de ROJ TV (chaine de TV kurde en exil) "qui appartient à l'organisation terroriste" et d'être "un membre actif de l'organisation terroriste PKK depuis 1980", selon le témoignage (!..) d'un "repenti", datant du 7 Février 2004, tout en précisant que E. Doru n'avait "jamais participé à des incidents en relation avec des armes".
L'un et l'autre étaient accusés "d'être des diplomates actifs du PKK en Europe" et des "agents recruteurs l'organisation terroriste PKK".

Ces deux personnalités bénéficiant du statut de réfugié politique, ces arrestations avaient soulevé un vaste mouvement de protestation de la part du monde politique et de la société civile : Remzi Kartal, et Eyyup DORU, dit Faruk Doru, très présents dans les milieux diplomatiques mais aussi "sur le terrain", sont très estimés des milieux associatifs, de la communauté kurde et de nombreuses personnalités politiques qui les ont reçus à maintes reprises. Un nombre considérable de démarches a donc été initié, à partir de la Bretagne, certes, mais aussi de l'Europe toute entière, en direction des autorités espagnoles, françaises, européennes et onusiennes.

Aujourd'hui, Remzi Kartal et Eyyup DORU sont libres et lavés de toutes accusations : la 4° chambre criminelle  d'un  tribunal pénal espagnol à compétence nationale, l’Audiencia Nacional, a rendu son verdict les 8 et 28 juillet derniers et a débouté la Turquie au motif qu'elle n'avait apporté aucune preuve justifiant ses demandes d'extradition ; elle précise également que M.M. Kartal et Doru bénéficient, en outre, de la protection internationale que leur confère le statut de réfugie politique.

De retour en Belgique, Remzi Kartal est promu président du Congrès du Peuple du Kurdistan (Kongra GEL) et Faruk Doru est pressenti pour le remplacer à la présidence de la commission des affaires étrangères du KNK.

Ce mois d'aout 2009 sera-t-il le mois des prémices de la paix ?  On attend les propositions que doit faire Abdullah Öcalan, Président du PKK, et le gouvernement turc, qui semble craindre cette initiative, accélère la cadence : le Premier ministre turc Recep Tayyip  Erdogan qui vient de rencontrer Ahmet Türk, président du DTP parti pro kurde  représenté au Parlement, qualifie cette rencontre encore improbable il y peu de temps, de "vraiment importante".

Et l'AFP  d'ajouter : " Les efforts d'Ankara coïncident avec l'annonce attendue pour la mi-août d'une feuille de route pour une sortie du conflit, mise au point par le chef emprisonné des rebelles, Abdullah Öcalan, dont le parti a par ailleurs prolongé un cessez-le-feu unilatéral jusqu'au 1er septembre" (AFP, 05/08/09). Il est à noter aussi, et c'est nouveau, qu'une grande partie de la presse bourgeoise turque, les milieux économiques turcs  et le gouvernement turc déclarent ouvertement qu'il faut changer de politique et reconnaissent la nécessité de renoncer à la politique d'assimilation ; cette nouvelle approche est soutenue par les Etats-Unis, certains pays européens, comme la Grande Bretagne, ou encore comme le PDK du Kurdistan d'Irak, le parti du président Barzani. (andre-metayer@orange.fr, 12 Aout 2009)


Des familles de soldats turcs et de rebelles kurdes tués appellent à la paix

Des familles de soldats turcs et de rebelles kurdes morts au combat se sont réunies samedi à Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien, à la population en majorité kurde, pour appeler ensemble à la paix et à la réconciliation.

"Ensemble, tirons un trait sur le passé. Chassons d'entre nous les armes, la haine et l'hostilité. Offrons notre pardon et ouvrons nos bras à l'autre", a déclaré lors de la rencontre Müslüm Öztürk, président d'une association de familles de martyrs, expression désignant les soldats tués au combat.

"Au lieu d'apaiser la souffrance, la vengeance et la haine l'augmentent et la répandent. Nous ne voulons pas que d'autres mères connaissent la souffrance que nous avons connue", a ajouté M. Öztürk.

Au cours de la rencontre, inédite depuis le déclenchement de l'insurrection du PKK, en 1984, des mères de rebelles morts ont donné l'accolade à des mères de "martyrs" et leur ont offert en signe de paix des foulards blancs.

Dans le sud-est anatolien, lors d'un conflit entre deux personnes ou deux familles, les femmes défont parfois le foulard blanc qu'elles portent sur la tête et le jettent entre les protagonistes pour les appeler à mettre fin à leur différend.

Cette intitiative intervient alors que le gouvernement a annoncé le mois dernier la préparation de mesures en faveur de la communauté kurde.  (AFP, 8 août 2009)

Un soldat et un rebelle kurde tués dans des combats

Un soldat turc et un rebelle kurde ont été tués lors de combats dans le sud de la Turquie, a rapporté samedi l'agence de presse Anatolie.

Le militaire a perdu la vie dans l'attaque vendredi soir par un groupe de rebelles du PKK d'une unité en faction près d'une station radar, à proximité de la bourgade de Karlisu, dans la province d'Antakya, voisine de la Syrie, selon Anatolie.

Un autre soldat a été blessé durant l'accrochage.

L'armée a lancé après l'attaque une opération de ratissage, au cours de laquelle un rebelle a été abattu, a indiqué le gouvernorat d'Antakya, cité par l'agence

Ces combats interviennent après que la Turquie a annoncé le mois dernier la préparation de mesures en faveur de la communauté kurde, avec l'espoir de saper le soutien dont disposent les rebelles du PKK, en lutte armée contre le régime turc depuis 1984.

Les rebelles ont pour leur part annoncé qu'ils prolongeaient, pour la troisième fois, un cessez-le-feu unilatéral en vigueur depuis le 21 mars, fixant la nouvelle échéance au 1er septembre.

Leur décision a été prise avant la divulgation, prévue en août, d'une "feuille de route pour une solution démocratique", par le dirigeant emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan. (AFP, 8 août 2009)

Deux rebelles kurdes tués dans des combats avec l'armée

Deux rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été tués jeudi dans des combats avec les forces de sécurité dans le sud-est de la Turquie, ont affirmé des sources locales de sécurité.

L'accrochage s'est produit dans les monts Kato, dans la province de Sirnak, voisine de l'Irak, ont indiqué ces sources, ajoutant qu'un des rebelles abattus était une femme.

Ces combats interviennent après que la Turquie a annoncé le mois dernier la préparation de mesures en faveur de la communauté kurde, avec l'espoir de saper le soutien dont disposent les rebelles du PKK, en lutte armée contre le régime turc depuis 1984.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accepté mercredi pour la première fois depuis deux ans de s'entretenir avec le président du principal parti kurde de Turquie, le Parti pour une société démocratique (DTP), des moyens de mettre un terme à l'insurrection kurde.

Les rebelles ont pour leur part décidé de prolonger, pour la troisième fois, un cessez-le-feu unilatéral en vigueur depuis le 21 mars, fixant la nouvelle échéance au 1er septembre.

Leur décision a été prise avant la divulgation, prévue en août, d'une "feuille de route pour une solution démocratique", par le dirigeant emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan. (AFP, 6 août 2009)

Erdogan optimiste après une rencontre avec le chef du principal parti kurde

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affiché son optimisme mercredi après une rencontre avec le chef du principal parti kurde de Turquie, axée sur les efforts pour mettre un terme à l'insurrection kurde dans le sud-est du pays.

"Nous avons eu aujourd'hui une rencontre vraiment importante", a déclaré à la presse M. Erdogan au terme d'un entretien d'une heure avec Ahmet Türk, le président du Parti pour une société démocratique (DTP), une formation dont le Premier ministre refusait de rencontrer les dirigeants depuis deux ans.

"Je suis convaincu qu'avec notre rencontre, nos espoirs pour le futur ont augmenté", a-t-il ajouté. "Nous avons tous les deux tiré profit de notre entrevue et je crois que ces rencontres vont constituer des pas positifs vers la confiance."

M. Erdogan a rejeté pendant deux ans les demandes d'entretiens émanant du DTP au motif que celui-ci refusait de qualifier le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) d'organisation terroriste, un terme adopté par Ankara et de nombreux pays pour désigner le groupe séparatiste kurde de Turquie.

Le chef du gouvernement est cependant revenu sur ses positions, affirmant qu'il ne fallait pas "mettre le DTP dans le même panier" que le PKK.

M. Türk s'est, pour sa part, déclaré "heureux et plein d'espoir qu'une atmosphère de dialogue ait été établie".

La rencontre intervient une semaine après l'annonce par le gouvernement de travaux en vue d'une réforme renforçant les droits des Kurdes et encourageant les rebelles du PKK à déposer les armes, et alors que l'exécutif a lancé une campagne de consultation de figures de la société civile sur la question kurde.

Les efforts d'Ankara coïncident avec l'annonce attendue pour la mi-août d'une feuille de route pour une sortie du conflit, mise au point par le chef emprisonné des rebelles, Abdullah Öcalan, dont le parti a par ailleurs prolongé un cessez-le-feu unilatéral jusqu'au 1er septembre. (AFP, 5 août 2009)

Turkish journalists call on gov’t to listen to jailed PKK leader

Journalists who were asked to voice their opinions about how to tackle the Kurdish problem told the government to listen to what the jailed leader of the outlawed Kurdistan Workers’ Party, or PKK, had to say.

At a workshop held by the Police Academy in Ankara on Saturday, Police Academy President Zühtü Arslan and Police Academy Research Centers President İhsan Bal, with Interior Minister Beşir Atalay in attendance, listened as prominent columnists from Turkey’s major dailies let loose with their many ideas and opinions.

Atalay, in a press conference on July 29, said the government was working on a comprehensive package to resolve the grievances of Kurds in Turkey, with the motto being more democracy. The interior minister said the government intended to include all sections of the society in drawing up the package.

Meanwhile, PKK leader Abdullah Öcalan is expected to release his own set of proposals on Aug. 15, which the government has already said it will ignore.

At the workshop on Saturday, seen as the first in a series of similar meetings, Atalay listened to the advice of columnists working for dailies. Hürriyet Daily News & Economic Review’s Cengiz Çandar was among those attending the workshop that was closed to the public. Other’s included Oral Çalışlar, Cengiz Çandar, Mustafa Karaalioğlu, Nasuhi Güngör, Deniz Ülke Arıboğan, Muharrem Sarıkaya, Hasan Cemal, Okan Müderrisoğlu, İbrahim Kalın, Mithat Sancar, Ruşen Çakır, Fehmi Koru, Ali Bayramoğlu, Mümtaz’er Türköne and İhsan Dağı.

According to daily Radikal, columnists advised the government not to be deaf to what Öcalan had to say. Parliament has to have the last say on how to tackle the matter, columnists said, who also criticized the far-right Nationalist Movement Party, or MHP, for not being open to solutions to the problem.

Cemal, who went to northern Iraq and interviewed PKK leader Murat Karayılan, is said to have shared his impressions with the minister.

It was said that Atalay and police officers attending the workshop did not talk but took notes on what was said.

Police Academy President Arslan, speaking after the meeting, said similar workshops would be held in the future.

No columnist was present from the Daily News’ parent company Doğan Media Group’s flagship brand daily Hürriyet or daily Cumhuriyet.

CHP critical of workshop:

The main opposition Republican People’s Party, or CHP, was critical of the workshop on Sunday, with party spokesman Mustafa Özyürek arguing that only columnists who had voiced similar opinions to the ruling Justice and Development Party, or AKP, were invited.

Özyürek, speaking to Anatolia news agency, said this contradicted Atalay’s statement that the government would be inclusive in tackling the matter.

“There are many journalists who sincerely seek a solution to the Kurdish problem without supporting the government’s stance. It is interesting that none of them were invited,” he said.

He said the government began its initiative wrongly and that he hoped it would be open to alternative opinions in the future.

Özyürek dismissed reports that the CHP was preparing its own Kurdish package, adding that the CHP was still waiting for the government to present a package that included a concrete set of ideas. (Hürriyet Daily News, August 2, 2009)

Green MEP demaands action as Kurdish campaigner Zana is sentenced

Jean Lambert today expressed her concern and disappointment over the decision of the Turkish authorities to sentence Leyla Zana, a prominent Kurdish human rights activist, for fifteen months. Ms Zana, who has met with the Green MEP on several occasions, was the winner of the European Parliament's Sakharov Prize in 1995 for her work to improve human rights, and extend democracy and freedom of expression in Turkey.  

Commenting on the announcement of Ms Zana's sentence, Jean Lambert MEP said:
 
"It is a sad outcome for human rights and for the Kurdish people. Leyla Zana is an inspirational figure and has tirelessly fought against intolerance and oppression. I have written to the President of the European Parliament this week to urge that everything possible is done at the EU level to support her appeal and I will continue to follow this situation closely."
 
Jean Lambert MEP continued:
 
"Leyla Zana has already served a 10 year prison sentence for speaking Kurdish in the Turkish Parliament, following her election as the first female Kurdish MP. Even now, the use of the Kurdish language is still banned in public places despite pressure from the EU to reform human rights law and comply with the Copenhagen criteria.
 
"I support Ms Zana's calls for the need for dialogue and a political solution to the conflict. I hope that she will win her new appeal against this sentence so that she can continue her work towards a peaceful solution for Turkey and a better situation for the Kurdish community."

NOTES TO EDITORS
 
In December 2008, Ms Zana was accused of spreading propaganda for the PKK (Kurdistan Workers' Party) through speeches made at meetings throughout 2007 and 2008, including a speech made at the Houses of Parliament, and for promoting terrorism. She was initially sentenced to 10 years in prison, but appealed against her conviction. The court ruling this week reduced her sentence, but found that Ms Zana's remarks constituted propaganda in favour of the outlawed PKK, which has fought a 25-year campaign for an independent Kurdish state.
 
The Copenhagen criteria are the rules that define whether a country is eligible to join the European Union. The criteria require that a state have the institutions to preserve democratic governance and human rights, have a functioning market economy, and accept the obligations and intent of the EU.
 
CONTACT:
Georgina Bloomfield, Media and Public Relations Officer for Jean Lambert MEP
 
Suite 58, The Hop Exchange - 24 Southwark Street – London - SE1 1TY
Tel: +44 (0)20 7407 6280 Fax: +44 (0)20 7234 0183

media@jeanlambertmep.org.ukwww.jeanlambertmep.org.uk, August 1st, 2009)


Minorités / Minorities

Un conseiller communal MR publie un nouveau livre négationniste

Mustafa Öztürk, conseiller communal MR (Mouvement Réformateur – parti francophone libéral de droite) dans la commune bruxelloise de Schaerbeek, vient de publier un nouvel ouvrage intitulé Belgelerle 1915 “Ermeni meselesi” (1915 avec les documents – “La question arménienne”) aux éditions Bilge Karinca Yayinlari en Turquie.

L’ouvrage rédigé par l’élu libéral schaerbeekois vise, à nouveau, à promouvoir la négation du génocide arménien auprès d’un lectorat turcophone vivant en grand nombre dans la capitale européenne.

Ce n’est pas la première fois que Mustafa Öztürk publie un livre négationniste à l’égard du génocide arménien. En avril 2005, il avait déjà publié en langue française “Le Pouvoir du Lobbie. Les Massacres Perpétrés Par les Arméniens En Asie Mineure, Chypre Et En Azerbaidjan“. Placé 11e candidat aux élections communales de 2006 sur la liste du bourgmestre dirigée par Bernard Clerfayt (actuel secrétaire d’Etat adjoint aux Finances dans le gouvernement fédéral belge), Öztürk réussit à se faire réélire au Conseil communal de Schaerbeek pour un nouveau mandat de 6 ans.

L’auteur justifie sa motivation en expliquant qu’il était “inquiet, après les élections communales du 8 octobre 2000, qu’un monument au prétendu génocide arménien soit installé sur le territoire de la commune de Schaerbeek. Il fallait agir face à ce risque.

Mustafa Öztürk est conseiller communal MR à Schaerbeek.

Dans le but de faire interdire tout monument arménien, j’ai introduit une demande  pour un monument commémoratif des massacres commis en Algérie par les Français. J’ai reçu une réponse de la secrétaire du bourgmestre datée du 16 mai 2001 stipulant qu’un tel monument n’était pas possible à Schaerbeek. Cette réponse constituait un document important pour nous pour empêcher à Schaerbeek l’érection d’un éventuel monument arménien. Le prétendu génocide arménien est le sujet qui fache le plus les Turcs. Et en tant que Turcs vivant en Belgique, on ne peut rester indifférent face à cela. Aucun Turc au monde ne peut accepter que la négation du génocide soit punissable, qu’on enseigne dans les écoles que ‘Les Turcs ont perpétré un génocide’. Une telle acceptation équivaudrait à ce que nos enfants soient qualifiés d’enfants de bourreaux‘”.

Le nouveau livre de Mustafa Öztürk (Belgelerle 1915 “Ermeni meselesi’; 2009) écrit en langue turque compte 176 pages et est mis en vente au prix promotionnel de 6,05 livres turques (2,82 euros) sur le site internet turc www.kitapyurdu.com. (parlemento.wordpress.com, Mehmet Koksal, 29 août 2009)

Les nationalistes turcs en Allemagne s’attaquent  à l’enseignement du génocide des Arméniens

Le président de la communauté turque en Allemagne (Türkischen Gemeinde in Deutschland (TGD), Kenan Kolat, a critiqué le programme scolaire du bandebourg parce que le massacre des Arméniens entre 1915 et 1917 est qualifié de génocide.

Le Brandebourg (en allemand Brandenburg) est l’un des états fédérés composant l’Allemagne. Il entoure entièrement la ville-état de Berlin et est situé au centre de l’ancienne République Démocratique Allemande.

Dans le quotidien turc Hürriyet Kenan Kolat a annoncé qu’il allait s’adresser au Premier ministre du Brandebourg Matthias Platzeck (SPD). Le reproche du génocide des Arméniens est pour les élèves turcs une charge particulière et les met psychologiquement sous pression. En outre, cela menace la paix interne, a déclaré Kenan Kolat.

Pour ce dernier « la tâche des historiens est plutôt d’analyser et d’évaluer de tels événements historiques. Cela a été traité jusqu’ici insuffisamment et unilatéralement. Par conséquent, le programme scolaire doit être modifié et l’affirmation du génocide retirée. Le programme scolaire a été enrichi en 2005 de nouveau par le Land du Brandebourg avec le génocide des Arméniens. La diplomatie turque avait tout fait pour que ce sujet ne soit pas à l’ordre du jour des enseignants.

Il a en outre protesté dans une lettre adressée à la chancelière Angela Merkel (CDU) contre la construction prévue d’un lieu commémoratif à Potsdam en l’honneur de Johannes Lepsius (1858-1926).

Johannes Lepsius était en 1914 l’un des cofondateurs de la Société Arménienne et a décrit entre 1915 et 1916 le génocide des Arméniens dans l’Empire ottoman.

« Son développement compliquera le contact des peuple arméniens et turcs » a déclaré Kenan Kolat précisant « les Turcs en Allemagne sont tristes et indignés que le gouvernement fédéral encourage un tel lieu commémoratif. Par conséquent, le TGD lui conseille de renoncer à son concours financier ». Le communiqué de presse n’existe jusqu’ici qu’en turc.

Le président de l’association du centre Lepsius Peter Leinemann a déclaré que le gouvernement fédéral a approuvé une aide d’un montant d’environ 600000 euros pour l’aménagement intérieur et les travaux de recherche. (Stéphane/armenews, 21 août 2009)


Les 550 exemplaires du Livre Bleu ont été retournés à la maison d’édition

Armenian Weekly, le chroniqueur Ayse Gunaysu d’Istanbul rapporte sur l’action de la Grande Assemblée nationale turque d’étouffer le débat sur le Livre Bleu.

La livraison du Blue Book aux membres de la Grande Assemblée nationale de Turquie (GANT) a été rejeté par le Président de la Grande Assemblée nationale turque. Les 550 exemplaires de la traduction turque du "Le Traitement des Arméniens dans l’Empire ottoman, 1915-1916 », une publication de 1916 du Parlement britannique, connue sous le nom de Blue Book, a été emballées individuellement, et adressée à chaque membre de la Grande Assemblée nationale après le lancement du livre à Ankara par Lord Avebury, vice-président du Groupe parlementaire des droits de l’homme et Ara Sarafian, directeur de l’Institut Gomidas, le 26 juin 2009.

Les 550 exemplaires ont été retournés à la maison d’édition.

L’édition en langue turque de Blue Book publié à Ankara, a été publié par l’Institut Gomidas (Londres), qui a également publié les éditions non censurée de l’original 1916 publication, sous la direction et avec une introduction par Ara Sarafian, en 2000 et 2005 respectivement.

Un rapport publié dans le numéro 5 août du quotidien Hurriyet, a révélé la vérité derrière le refus de la Grande Assemblée nationale de livres. Dans un point de nouvelles correspondant Hurriyet Sefa Kaplan, Sukru Elekdag est cité pour avoir dit que c’est lui qui a appelé le président Koksal TOPTAN (le député de l’AKP au pouvoir) et lui dit de ne pas donner l’autorisation pour la distribution des livres. Voici comment Sukru Elekdag justifié son action : "Toynbee avait lui-même avoué que le livre est une collection de mensonges. Je considère qu’il est de mon devoir d’interrompre la livraison des livres. Je ne pense pas que c’est la censure. Il est inopportun de faire un livre qui n’est rien d’autre qu’un outil de propagande diffusés et promus ".

Sukru Elekdag a dit qu’il n’avait reçu aucune invitation de Sarafian, mais il est prêt à discuter de la question, soit en Angleterre ou en Turquie.

Ragip Zarakolu, le propriétaire de la maison d’édition belge et le vice-président de l’Association des droits de l’homme en Turquie, a organisé la livraison des livres par le biais d’une entreprise. Il a déclaré que l’interdiction de l’ouvrage par le Président de la Grande Assemblée nationale a été un scandale et une usurpation du droit des députés d’exercer leur libre arbitre. Zarakolu a dit qu’ils vont envoyer les copies à l’adresse des membres de la GANT.

Contacté par téléphone, Ara Sarafian a commenté, "Sukru Elekdag est préoccupé par son propre héritage. Il a induit en erreur et compromettre la Grande Assemblée nationale sur le Livre Bleu question depuis de nombreuses années. Maintenant, il veut arrêter ses collègues de trouver ce qu’il a fait. Nous vous invitons Sukru Elekdag à une réunion publique et de tenir compte de son point de vue. "

Sukru Elekdag est un ancien ambassadeur et l’architecte de l’intérieur et de la Turquie sur la stratégie internationale de lutte contre la reconnaissance du génocide arménien. Il a été l’un derrière l’notoire GANT lettre au Parlement britannique, signée par 550 membres, exigeant le retrait du Livre Bleu et de la reconnaissance du fait que ce n’est rien mais un temps de guerre de propagande, une « fabrication ».

Pour plus d’informations sur le livre bleu question, y compris des copies des invitations envoyées à ELEKDAG et à ses collègues pour un dialogue sur le Livre Bleu voir www.gomidas.org.

http://www.fra-france.com/index.php ?page=article&id=323

(Stéphane/armenews, 20 août 2009)

Aram Tigran, refusé à Diyarbakir, enterré à Bruxelles

Ce lundi (17/08/09), la dépouille de l’artiste musicien kurde d’origine arménienne Aram Tigran Melikian (1934-2009) a été enterrée à l’emplacement n°70 dans le cimetière de Jette (Boulevard de Smet de Naeyer) après une cérémonie religieuse ayant eu lieu en matinée à l’église apostolique arménienne Sainte-Marie-Madeleine (rue Kindermans à Ixelles).

Né le 15/01/34 à Al-Qamishli (Syrie) et issu d’une famille arménienne originaire de Diyarbakir (Turquie) ayant fui le génocide arménien, Aram Tigran était considéré comme l’un des meilleurs chanteurs et musiciens contemporains arméno-kurdes. Il laisse notamment derrière lui un répertoire musical composé de 230 chansons en kurde (kurmandji), 150 en arabe, 10 en syriaque, 8 en grecque et 7 en zazaki (dialecte kurde).

Ayant très difficilement obtenu la nationalité grecque, le défunt avait émis le souhait de pouvoir se faire enterrer dans un cimetière arménien situé dans la ville natale de ses parents (Diyarbakir) et l’annonce dans les médias d’une possible réponse positive des autorités turques avait déclenché joie et fierté au sein des minorités kurde et arménienne vivant en République de Turquie. Finalement, le ministère turc de l’Intérieur refusera de délivrer une telle autorisation sans fournir une explication écrite du motif de refus. “C’est l’annonce verbale positive d’Ertugrul Gunay [ministre turc de la Culture] qui a déclenché une telle joie mais finalement les autorités turcs ont refusé d’autoriser l’enterrement d’Aram Tigran à Diyarbakir au motif qu’il ne possède pas la nationalité turque. En réalité, il s’agit d’une décision politique car Aram Tigran n’a pas non plus la nationalité belge et nous n’avons eu aucun problème pour l’enterrer à Jette où réside une partie de sa famille“, explique Ahmet Dere, membre du Congrès national du Kurdistan en poste à Bruxelles.

Plusieurs responsables politiques de la ville de Diyarbakir (dont le maire Osman Baydemir) ont rendu visite ces derniers jours à Bruxelles pour présenter leurs condoléances à la famille du défunt artiste. Parmi les centaines de participants à ses funérailles, il convient de noter la participation musicale des artistes kurdes, des dirigeants d’organisations politiques kurdes en exil (Remzi Kartal et Zübeyir Aydar du Kongra-Gel, Haci Ahmadi du PJAK, Nizamettin Toguc du KNK, Derwis Ferho de l’Institut kurde à Bruxelles), d’une autorité religieuse arménienne ainsi que de nombreuses familles arméniennes et kurdes de Bruxelles. Les participants ont été invités à partager un repas, offert par la famille en l’honneur du défunt, dans une salle du Comité des Arméniens de Belgique à Jette.

Aram Tigran a séjourné dans la commune de Jette de 1990 à 1995. “Mon père a dédié sa vie à la musique et il est finalement décédé à Athènes le 8 août à 11h30 d’une soudaine tumeur cérébrale. Je peux vous dire que mon père était quelqu’un de très, très bien. Il avait vraiment un grand coeur et il a réussi son pari de vouloir être connu à travers le monde pour sa musique et ses talents artistiques. Aujourd’hui, nous sommes très affectés par sa mort“, a déclaré Agop Melikian (30 ans), fils d’Aram Tigran. (parlemento.wordpress.com, 17 août 2009)

Après le refus d'Ankara, le musicien arménien Aram Tigran sera enterré à Bruxelles

La Fondation Info-Türk, tout en condamnant l'hypocrisie du régime d'Ankara vis-à-vis des
peuples opprimés d'Anatolie,
présente ses condoléances à sa famille, aux peuples kurde et arménien.

Contrairement à ce qui avait été annoncé, le chanteur arménien Aram Tigran, décédé le 6 août 2009 en Grèce, ne sera pas enterré en Turquie.  Le comité des obsèques créé à Diyarbakir avait entamé les préparations pour organiser une messe à l’église arménienne et pour enterrer le musicien Aram Tigran dans le cimetière arménien comme il le souhaitait. Cependant, le Ministère turc de l’intérieur, malgré la nouvelle politique d'ouverture de dialogue, a refusé de délivrer l’autorisation nécessaire pour réaliser le dernier souhait d’Aram Tigran.

Après ce refus, la famille du défunt a décidé de l’enterrer à Bruxelles. Le corps du défunt a été transporté jeudi d'Athènes à Bruxelles et accueilli par les représentants de la communauté kurde en Belgique.

D'après Firat News Agency,
d'abord une cérémonie religieuse aura lieu le lundi 17 août 2009 à 12h à l'église arménienne, rue Kindermans 1 à Ixelles. Ensuite, le défunt sera enterré dans un cimetière sur Boulevard de Smet de Naeyer à Jette.

Selon un communiqué de la Maison du peuple de Genève, le comité des obsèques [à Diyarbakir] a fermement condamné ce refus qu’il a qualifié de « honteux ». Selon lui, ce refus est d’autant plus choquant car il a eu lieu dans un contexte où se multiplient depuis des semaines les déclarations des autorités turques pour une résolution pacifique de la question kurde et pour la reconnaissance de la diversité ethnique, religieuse et culturelle…

Après le refus des autorités turques, le Comité a organisé des obsèques symboliques au cimetière arménien de Diyarbakir. Ces obsèques ont eu lieu en présence des personnalités comme Osman Baydemir, le maire de Diyarbakir, Aysel Tugluk, députée kurde au Parlement. De nombreux artistes et chanteurs kurdes y étaient également.

Tigran est né en Syrie, mais après avoir participé l'année dernière à un festival culturel et artistique à Diyarbakır et passé environ deux mois dans cette ville lors de sa visite, il a informé sa famille et d'autres personnes qu'il voulait être enterré là-bas.

«Larmes dans leurs yeux»

Selon Firat Anlı, le responsable du DTP (Parti pour une société démocratique) et du comité créé pour les obsèques d’Aram Tigran : «Tigran est le prénom qui vient naturellement à l'esprit quand on parle de la musique Kurde. Chacun au-dessus d'un certain âge dans cette région a fini par connaître la musique dans sa langue maternelle grâce à Tigran qui jouaient des airs doux et émotifs accompagnés de l'oud qu'il maîtrisait ».

 «C'était notre plus grand rêve pour qu'il vienne jouer à Diyarbakır en concert. Cela nous a pris des années pour que cela puisse se réaliser. Précédemment, la situation en Turquie ne le permettait pas. Mais sa première arrivée fut un événement historique, comme dans un rêve. Des milliers de personnes ont eu des larmes aux yeux  après l'avoir écouté.»

«Diyarbakır est une ville mythologique, une des villes les plus importantes, multilingues et multiculturelles de Mésopotamie. Il est très significatif que des artistes et les intellectuels qui ont travaillé à cet endroit, qui ont été martyrisés pour lui, veuillent se reposer ici».

«Nous voulons que Diyarbakır  soit un point de rencontre pour les artistes  et les intellectuels de leur vivant. Nous les invitons à Diyarbakır, capitale de la paix, de la fraternité et de la liberté ».

«Diyarbakır, je t'ai manqué»

Pendant son séjour à Diyarbakır, Tigran déclarait à Aknews : «C'était le rêve du siècle de venir à Diyarbakır. J'avais toujours l'habitude de dire ‘’Dieu,  ne verrai-je jamais l'endroit où mes parents ont vécu avant que je meure?’’ Il y a deux ans, après avoir acquis la nationalité grecque, je suis venu pour la première fois à Diyarbakır. J'ai été très touché et ai composé une chanson.  Voici un vers de cette chanson (en kurde):

'Di xewnên şevan de min bawer nedikir (si je l'avais rêvé, je ne l'aurais pas cru)/Bi çavan bibînim bajarê Diyarbekir (pouvant voir Diyarbakır)/Rojbaş Diyarbekir je pir bêriya te kir (bonjour Diyarbakır, je vous ai manqué beaucoup)/Te derî Li je vekir (vous avez ouvert vos portes à moi)/Te je kir de şa (vous nous avez rendus très heureux). »

Tigran a également visité les villages de Bêemde (Kexriban en Arménien) et de Kaskê, où ses parents étaient nés. Au sujet de ces visites il a dit: «Quand j'ai regardé les montagnes, arbres, jets et maisons, mon intérieur tremblait. J'ai pleuré. On m'a beaucoup fait souffrir. Je me suis rappelé ce que mon père, ma mère avaient éprouvé. J'ai été triste et j'ai pleuré en pensant que nous n'avions pas grandi sur ce sol.»
 
Qui était Aram Tigran ?
 
Né en Syrie en 1934, Tigran a chanté en arabe, arménien, kurde et turc. Son père avait été sauvé du «grand désastre» de 1915  des Arméniens.
 
L'intérêt de Tigran pour la musique et l'oud a commencé à l'âge de neuf ans.
 
Aramê Tîgran, laisse derrière lui un répertoire immense comprenant  notamment 11 albums, 230 chansons en kurde kurmandjî, 7 en kurde zazakî, 150 en arabe, 10 en syriaque, 8 en grec,…
 
En 1966, il est allé à Erevan, capital d'Arménie où il a travaillé pour la radio d'Erevan pendant 18 ans. Après 1995, il s’est installé à Athènes.
Cette année, il a participé au 9ième festival de culture et d'art de Diyarbakır, mais en raison de sa mauvaise santé, il a seulement exécuté trois chansons kurdes.

Pendant les célébrations de Newroz (fête nationale kurde, le 21 mars) à Batman l'année dernière, Tigran a chanté des chansons en kurde, turc, arménien et arabe. Il a également chanté la chanson «Sarı Gelin» à  la mémoire Hrant Dink, le journaliste et activiste des droits de l'homme d’origine arménienne assassiné par un nationaliste turc. (BIA, Tolga KORKUT, 10 août 2009 )

La Maison du peuple de Genève appelle une nouvelle fois l’état turc à renoncer à son double discours et sa politique malhonnête, à respecter reconnaître la diversité ethnique, religieuse, culturelle, ainsi que les droits de l’homme.

"Nous appelons enfin tous les responsables politiques et tous les élus européens à refuser toute entrée en matière sur une éventuelle adhésion de la Turquie à l’Union européenne, tant que celle-ci ne respectera pas un des critères fondamentaux d’adhésion, à savoir l’existence d’un régime politique démocratique respectant les droits de l'homme et des minorités (critères de Copenhague)," dit Demir Sönmez, président  de la
Maison du peuple de Genève.

Armenian-Kurdish Musician Aram Tigran to Be Buried in Diyarbakır

On 6 August, Armenian-Kurdish musician Aram Tigran died in Athens, Greece.

Fırat Anlı, Diyarbakır province chair of the Democratic Society Party (DTP) and member of the funeral organisation committee, told bianet that the funeral mass would take place either today (10 August) or tomorrow, in the Armenian church in Diyarbakır.

Tigran will then be buried in the Armenian graveyard.

Anlı said that Tigran had previously expressed a wish to be buried in his place of birth, in Al-Qamishli, Syria.

However, after participating in a culture and arts festival in Diyarbakır last year and spending around two months in the city on this visit, he told his family and people in the city that he wanted to be buried there.

"Tears in their eyes"

Anlı finds this very meaningful: "Tigran is almost the first name that comes to mind when one speaks about Kurdish music. Everyone over a certain age in this region got to know music in their mother tongue because of Tigran, with his soft, emotional tunes, and the oud he was a master of.

"It was our greatest dream for him to come to Diyarbakır and play at a concert. It took us years to achieve it. Previously, the situation in Turkey made it impossible; he himself hesitated. But his first arrival was a historical event, like a dream. Thousands of people had tears in their eyes when they listened to him."

"Diyarbakır is a mythological city, one of the most important, multilingual, multicultural cities of Mesopotamia. It is very meaningful that artists and intellectuals who have worked for this place, who have agonised with it, want to be laid to rest here."

"We want Diyarbakır to be a meeting point for artists and intellectuals while they are still alive; we invite them to Diyarbakır, the capital of peace, brotherhood and freedom."

"Diyarbakır, I have missed you"

During his stay in Diyarbakır, Tigran gave an interview to Aknews, saying that he loved Diyarbakır very much. He said, "It was the dream of the century to come to Diyarbakır. I always used to say, 'God, will I ever see the place where my parents lived before I die?' Two years ago, after becoming a Greek citizen, I first came to Diyarbakır. I was very touched and wrote a song. One verse of it goes like this (in Kurdish):

'Di xewnên şevan de min bawer nedikir (If I had dreamed it, I would not have believed it) / Bi çavan bibînim bajarê Diyarbekir (Being able to see Diyarbakır) / Rojbaş Diyarbekir me pir bêriya te kir (Good morning Diyarbakır, I have missed you very much) / Te derî li me vekir (You opened your gates to me) / Te me şa kir (You made us very happy)."

Tigran also visited the villages of Bêemde (Kexriban in Armenian) and Kaskê, where his parents had been born. He said about these visits, "When I looked at the mountains, trees, streams and houses, my inside was shaking. I cried. I was extremely pained. I remembered what my father, my mother, what they experienced. I was saddened and bemoaned the fact that we had not grown up on this soil."

Who was Aram Tigran?

Born in Syria in 1934, Tigran sang in Arabic, Armenian, Kurdish and Turkish. His father had been saved in what the Armenians call the "Great Disaster" of 1915.

Tigran's interest in music and the oud began at the age of nine.

In 1966 he moved to Yerevan, Armenia's capital, and worked for Erivan Radio for 18 years. After 1995, he moved to Athens.

This year, he took part in Diyarbakır's 9th Culture and Arts Festival, but because of ill health he only performed three Kurdish songs.

During Newroz celebrations in Batman last year, Tigran sang songs in Kurdish, Turkish, Armenian and Arabic. He also sang the "Sarı Gelin" song in memory of assassinated journalist and human rights activist Hrant Dink. (BIA, Tolga KORKUT, 10 August 2009)


Condoléances du Kongra-Gel:  La mort d’un frère

Le Kongra-Gel (Congrès du Peuple Kurde) a par la voix de son président Remzi Kartal, présenté ses condoléances:

“Notre peine est immense car le grand artiste, l’ami du peuple kurde, Aram Tîgran s’est éteint. Sa disparition est pour notre peuple et pour l’art kurde une perte incommensurable, sa place ne pouvant en aucune façon être prise. 

En tant que Kongra-Gel, nous présentons nos condoléances à sa famille, au peuple kurde et au peuple arménien.

En tant que Kongra-Gel et Mouvement pour la Liberté, nous resterons toujours attachés à la mémoire du grand maître Aram Tîgran et ferons vivre pour toujours son nom et son art.

Nous souhaitons que notre peuple participe comme il se doit, massivement, aux funérailles du très regretté ‘Aram Tîgran.”

Comme Aram Tîgran avait fait part de son souhait d’être enterré à Amed/Diyarbakir, le président du DTP pour la province d’Amed, Firat Anli a déclaré que pour respecter sa volonté, les préparatifs étaient en cours pour l’inhumer au cimetière de la Porte de Mêrdîn aux côtés de la tombe du grand romancier kurde Mehmet Uzun qui y repose depuis sa mort le 11 octobre 2007:

“L’artiste des peuples, le virtuose de la musique kurde Aram Tîgran occupe une place particulière dans le coeur des Kurdes. Nous nous devons d’organiser des funérailles dignes de lui.”

Né en 1934 à Qamishlo au Kurdistan-Ouest (Nord de la Syrie) de parents survivants du Génocide Arménien, Oncle Aram ou Aramê Tîgran comme l’appelaient les Kurdes, laisse derrière lui un répertoire immense comprenant notamment 11 albums, 230 chansons en kurde kurmandjî, 7 en kurde zazakî, 150 en arabe, 10 en syriaque, 8 en grec,…

Le peuple kurde est en deuil.

Car il a perdu un ami cher, un frère arménien qui était le symbole de l’amitié entre les peuples kurde et arménien. (Firat News Agency-bersiv.com, 8 août 2009)

Distinguished Armenian Socialist Sarkis Çerkezyan died

Distinguished Armenian socialist militant, poet and translator Sarkis Çerkezyan, 93, died on August 3, 2009 in Istanbul and was buried on August 5 in the Balıklı Armenian Graveyard following a funeral mass at Kumkapı St. Mary's Church.

His memoirs, edited by Yasemin Gedik, were published by Belge Publications under the title "The World is Big Enough for All of Us".

Ragip Zarakolu, Director of Belge Publications, wrote the following euology for Sarkis Çerkezyan:

An Eulogy for Comrade Sarkis

Ragıp ZARAKOLU

Today we physically lost Master Sarkis.

My comrade, my older brother, my friend and master...

But he will always be with us, with his life exemplifying the principles he espoused, with his erect stance.

*

A 40-year friendship, that is easily said.

When he was a member of the Eminönü district organisation of the Turkish Workers' Party (TİP), I was a candidate member; I was his apprentice.

He had started seminars on the theories of socialism in the district.

His main book was Politzer.

When the Aybar leadership tried to prevent it, Master Sarkıs got anry:

He said, "Let the young people learn the history and theory of socialism."

*

Wherever we met, he was always carrying books.

One of them was a 1954 Moscow edition, in Turkish, of the history of the Soviet Union's Communist Party.

Year 1868, easily said.

Beloved Ayşe's junior Mehmet copied the 500-page party history by hand, like a calligrapher.

Even then his house was a place where young people came together.

*

He was not only interested in politics, but also in literature.

He was a carpenter, a labourer, by trade.

He carried the sadness of not having been able to finish Getronagan Highschool because of poverty.

But with many of his words, he showed more than highschool or university graduates.

Armenian young people learned Armenian history and literature from him.

And we our own history.

We learned socialism and history from him.

*

He knew thousands of poems off by heart.

And he was a poet himself.

He was school friends with Aram Pehlivanyan (A. Saydan).

He was also a poet.

They both wrote in their mother tongue.

*

In the darkness of 12 March and 12 September, his home was always a shelter for young people.

His beloved wife, angel Ağavni fed us often.

A socialist not of theory but of practice, beloved Ağavni.

After the migration wave of the last Varto earthquake, she cooked for many orphans, she picked nits from many heads.

And as a family, they had to pay for Sarkis' socialism.

But they brought up two university graduates, two sons, in all those difficulties. Lazaros and Ohannes.

*

Sarkis was one of the few people with the courage to talk about the events of 1915.

In his 90th year, at the first meeting in Istanbul that talked about 1915, we did a modest interview with him.

Then a window was broken in his house.

A white Renault "accidentally" hit him.

He did not worry.

He did not even tell his friends.

He kept on talking.

He talked about 6-7 September.

He talked about 1915.

To those that asked.

*

It was as if he was the people's memory.

He knew all the old revolutionary marches and folk songs.

When he became emotional, he started singing them.

Especially the song Klikya, Klikyası, which reflected the pain of 1909.

One time, his nephews came from a part of his family in Beirut, and they sang folk songs and marches for two hours.

[...]

*

He was a true internationalist.

That is why he did not like the name of the magazine that came out in 1968: "Turkish Left".

*

Master Sarkıs was a symbol and memorial to resistance.

He was a child of the forced emigration, born in a camp in 1916.

He never forgot.

But he also never turned it into a trauma.

He always flew the flag of freedom, brotherhood and equality, the red flag.

Sometimes he saddened his family when he prioritised his comrades and friends.

He was one of the few resistors who did not give up in the March and September darknesses.

He was a witness of illegality.

*

He walked into death with honour.

As if he was on a hunger strike.

In his last days, his body looked like that of the children in the Der Zor camp, only skin and bones.

He got angry at those who insisted that he eat.

He pushed away their hands with his angry eyes.

He turned his back and looked at the wall, looking into the distance.

Sometimes he stretched his hands out towards his memories, towards the beloved who had departed before him.

*

[...]

He was born in defiance of the massacre.

Saying "We existed, we exist, we will exist."

And one day he just said, "Abbas, time is up."

With a peaceful and honourable last glance he bid us farewell.

Just like Ayşe*.

*

One day he had said to his friends, "Just you see my funeral."

I know already.

*

My master, comrade, friend and older brother Sarkis, I will always carry you inside me.

And I will always miss that smile.

As will we all.

* Ayse Zarakolu, other founder of Belge Publications, died on January 28, 2002.

(RZ/TK/AG-BİA News Center, 5 August 2009)

Les Juifs de Turquie et le Génocide Arménien

Un ouvrage à contre courant par le chercheur et historien indépendant Rifat Bali a été récemment publié en Turquie, déterrant des faits et des informations de première main qui illustre à coup sûr la façon dont les institutions font du chantage auprès des représentants de la communauté juive et à travers eux les organisations juives des Etats-Unis - pour assurer leur soutien contre la campagne arménienne de reconnaissance du génocide. Le titre du livre, Devlet’in Ornek Yurttaslari - Cumhuriyet YillarindaTurkiye Yahudileri 1950-2003 , peut être à peu près traduit en anglais en "Les Citoyens Modèle de l’Etat - Les Juifs de Turquie dans la Période Républicaine 1950-2003" (je m’en référerai au livre, dans cet article, par "Les Citoyens Modèles").

Ce livre est le produit d’un méticuleux travail effectué par Rifat N. Bali (1) au cours de nombreuses années dans à peu près 15 centres d’archives dans le monde, dont les Archives Juives d’Amérique (Cincinnati, Ohio), les Archives Internationales B"nai B"rith (Washington, D.C.), l’Administration des Archives Nationales et des Enregistrements (Maryland), les Archives Nationales Israéliennes (Jérusalem), les Archives Sionistes Centrales (Jérusalem), les Archives d’Etat Turques (Ankara), des archives publiques à Tel Aviv, des archives privées (telles celles de Manajans Thompson A.S., une agence de publicité basée à Istanbul. Ainsi que ses archives personnelles. Il a aussi parcouru des centaines de livres, thèses et articles en turc et en d’autres langues, et interviewé de nombreuses personnes.

"Les Citoyens Modèles" c’est en fait le volume complémentaire de Bir Turkeslime Seruveni-Cuhuriyet Yulannda Turkiye Yahudilen, 1923-1945 (Une Histoire de Turquification - Les Juifs de Turquie dans la Période Républicaine 1923-1945), un livre de référence que Bali avait publié en 1999 qui révèle la vraie image des relations de domination entre l’élite au pouvoir et les non-Musulmans en général (et les Juifs en particulier) après la fondation de la République Turque.

Les livres de Rifat Bali sont la source d’information la plus riche pour quiconque cherchant à étudier l’histoire des non-Musulmans en Turquie pendant la période républicaine. Ces ouvrages diffèrent des autres par leurs abondantes références d’archives, les détails de la vie de tous les jours, et leur description des contextes politiques, sociaux et culturels. Ils sont le résultat d’un travail ardu et infatigable mené à la fois dans les archives publiques et privées, avec une lecture très détaillée de la presse quotidienne - qui, présent dans les ouvrages de l’histoire des Juifs de Turquie, éclaire bien la façon dont "les institutions" en Turquie, un système organique consistant non seulement en l’appareil d’état mais aussi en les représentants de la ’société civile’ depuis les organisations professionnelles jusqu’à la presse, manœuvré dans son ensemble pour traiter les non-Musulmans de Turquie comme des otages et non comme des citoyens égaux. Bien que l’histoire des minorités de Turquie soit devenue un centre d’intérêt au sein d’une académie contestataire et d’un cercle limité d’intellectuels après le tournant du millénaire, (simultanément à la perspective d’adhésion de la Turquie à l’UE), autant que je puisse en juger, aucun travail dans ce domaine n’est soutenu à ce point par la presse, bandes dessinées, nouvelles et articles compris.

Juifs de Turquie faisant pression contre le Génocide Arménien

Dans ce livre de 670 pages, Rifat Bali donne le détail des efforts du gouvernement pour mobiliser ses sujets juifs pour obtenir le soutien du lobby juif des États-Unis contre les militants arméniens. En même temps, Bali montre comment les autorités turques joua le gouvernement d’Israël contre les décideurs politiques des USA dans le même but, en faisant usage de sa position stratégique dans le Moyen-Orient, promettant quelquefois, des récompenses (c’est à dire élevant le niveau de relations diplomatiques avec Israël), à des moments faisant des menaces ouvertement ou de façon masquée (c’est à dire coupant les ressources logistiques vitales d’Israël en limitant l’utilisation des bases US en Turquie).

Le livre fournit également des éléments sur la façon dont les diplomates turcs et les porte-parole semi-officiels de le politique turque, tout en développant leur activité dans les groupes de pression, menaçaient à la fois Israël et les USA en indiquant que si le lobby juif ne parvenait pas à empêcher les initiatives arméniennes à l’étranger - la Turquie ne serait pas capable de garantir la sécurité des Juifs de Turquie. Des initiatives comme la programmation de documentaire sur le Génocide Arménien par une chaîne de TV israëlienne en 1978 et 1990. La participation arménienne à une conférence internationale en Israël en 1982. Le dépôt d’une motion pour la discussion sur le Génocide Arménien à la Chambre des Représentants des USA, etc. C’est devenu une pratique de routine pour les autorités turques de nier invariablement de telles menaces. Cependant, le travail industrieux de Bali dans les archives révèle des rapports de première main qui confirme ces allégations.

Mais ce n’est pas tout. A travers ses livres, Rifat Bali démonte en totalité le système socio- politique du processus faisant des représentants de la communauté juive les actifs supporters du combat du gouvernement turc contre les revendications arméniennes dans l’arène internationale.

Regardons à présent le contexte. Dans tout ce que Bali nous expose, nous pouvons voir qu’il y a toujours un frénétique, un extrêmement vulgaire anti- sémitisme librement exprimé par les fondamentalistes et les racistes islamiques, et ouvertement toléré par le gouvernement et la justice. Un tel anti- sémitisme - croissant à des moments avec la tension montante entre Israël et les pays Musulmans du Moyen-Orient - allait souvent jusqu’à louer Hitler d’avoir fait ce qu’il fallait et exterminé les Juifs, déclarant les Juifs ennemis de la race humaine entière ; listant les caractéristiques attribuées aux Juifs comme les pires pouvant être trouvées dans les êtres humains ; dans un cas, placardant des affiches sur les murs d’une banlieue d’Istanbul peuplée de Juifs, et dans un autre, adressant une lettre aux membres en vue de la communauté juive , les menaçant, s’ils n’ "allaient pas au diable hors de la Turquie" sous un mois, personne ne pourrait être tenu responsable de ce qui leur arriverait."

A chaque fois que les représentants de la communauté juive ont approché les autorités pour leur demander de prendre position contre un anti- sémitisme aussi évident, la réponse a été la même : il ne s’agit que de voix marginales qui n’ont aucun impact sur le public en général et il règne en Turquie la liberté d’expression.

La dette perpétuelle des Juifs envers les Turcs

Un fait important sur ce violent anti- sémitisme est qu’il accompagne la conception officielle et publique largement répandue des Juifs comme hôtes de la Turquie dont ils sont les débiteurs ; c’est une dette qui ne peut pas être payée quelle que soit la façon que les débiteurs envisagent de la payer. Cette vision n’est pas le seul fait des éléments extrémistes de Turquie, mais de la société toute entière - depuis les élites jusqu’à la personne moyenne ; c’est une conviction conçue à dessein et maintenue par les institutions. Et elle permet la perpétuelle, l’interminable, l’infinie génération et régénération de la relation de domination en Turquie entre les institutions et les non - Musulmans en général, et les Juifs en particulier, manifestée dans le traitement des seconds comme des otages.

Il y a des manifestations régulières de cette relation. Le plus insupportable est la répétition éhontée, extrêmement offensante, par les officiels gouvernementaux de haut rang et la presse bien pensante, de la façon dont la Turquie leur a généreusement donné asile en 1492, quand ils furent chassés d’Espagne, et de la façon dont le peuple turc a toujours "tellement" bien traité les Juifs, avec "tolérance" tout au long de l’histoire. Ce thème est répété à toute occasion mais est exprimé sur un ton plus haut et de façon plus autoritaire à chaque fois que la pression sur la Turquie concernant le Génocide Arménien augmente à l’étranger. Un autre thème a été l’obligation faite aux Juifs de faire matériellement la preuve de leur gratitude à la Turquie pour avoir accueilli l’accueil de scientifiques allemands tout de suite après l’accession des nazis au pouvoir (les lecteurs du premier volume vont se rappeler instantanément comment la Turquie refusa des milliers de demande d’asile de Juifs allemands ; comment 600 Juifs tchécoslovaques, à bord du bateau "Parita" furent refusés, et comment 768 passagers du bateau roumain "Struma", après avoir été gardés pendant plusieurs semaines au large d’Istanbul dans la misère et la faim, furent envoyés à la mort en Mer Noire par les autorités turques avec un seul survivant durant l’hiver 1942).

Un exemple typique est l’histoire de la fureur qui éclata en Turquie en 1987 quand le Conseil du Musée du Mémorial de la Shoah à Washington DC décida d’inclure le Génocide Arménien- comme premier génocide du 20ème siècle- dans le Musée du Mémorial qui devait être construit. Les media bien pensant, et pas seulement les nationalistes extrémistes, commencèrent une campagne qui devait durer plusieurs années. Melih Asik, de Milliyet (qui s’est toujours défini lui-même comme un journal libéral et démocratique), dans son article du 20 décembre 1987, accusa "des Juifs" d’être ingrats. Après avoir observé le rituel habituel de rappel aux Juifs de la générosité des Turcs en 1492 et lors de la seconde Guerre Mondiale, il écrivit : "nous les avons traités avec la plus grande gentillesse pendant de nombreuses années et maintenant ces mêmes Juifs se préparent à nous présenter au monde dans le musée de l’Holocauste comme des génocidaires. Avant toute chose, cette conduite devrait être exhibée dans le musée ’des témoignages d’ingratitude et de disgrâce.’

Melih Asik comme on peut le voir, est tellement sûr que ses lecteurs ne se poseront pas de questions sur l’utilisation des mots "ces mêmes Juifs" ni sur le ridicule de l’identification de ces Juifs qui cherchaient refuge dans l’Empire Ottoman en 1492 avec ceux siégeant au Conseil du Musée du Mémorial de l’Holocauste en 1987. IL est à ce point confiant parce qu’il sait qu’une telle identification et importance est un schéma ordinaire, quotidien intériorisé par les lecteurs de la presse turque.

Un autre présentateur très libéral et démocrate de Turquie, Mehmet Ali Birand, connu comme briseur de tabou dans les années récentes, égala - et même dépassa -Asik dans son article du 29 décembre 1987, article qui parut dans Milliyet. Dans cet article, il faisait publiquement appel aux Juifs de Turquie pour qu’ils remplissent "leur devoir de gratitude" et fasse de leur mieux pour empêcher les Arméniens d’inclure le Génocide Arménien dans le musée. Il ajoutait : "N’est ce pas notre droit d’espérer [une telle manifestation de gratitude] de chaque citoyen turc ?" Il est à peine nécessaire de noter que juste avant cet appel au devoir, Birand payait tribut à l’habitude de mentionner la générosité turque envers les Juifs en 1492.

Pas du tout un apologiste

Il est cependant important de noter que Bali n’est aucunement intéressé par la justification des efforts vigoureux du lobby juif pour plaire aux autorités turques. Même s’il avance une profusion d’éléments prouvant la pression considérable à laquelle est soumise la communauté juive de Turquie, ces preuves ne l’empêchent pas de rendre compte du zèle des leaders juifs de Turquie pour défendre les vues turques ou pour soutenir la politique officielle turque. Le livre comporte de nombreux comptes-rendus sur la manière dont le Grand Rabin turc confirma la joie et le bien être de la communauté juive en Turquie opposée à la promotion de la thèse du Génocide Arménien, et celle dont la Fondation du Cinq- Centième, établie par les leaders des Juifs de Turquie en 1992 pour célébrer le 500ème anniversaire de l’arrivée des Juifs en terre ottomane, faisait la promotion des thèses officielles turques.

Il est clair dans le livre que Bali ne veut pas faire de commentaires sur le sens de ses découvertes, il veut plutôt réunir les faits comme un scientifique , évitant de faire des commentaires personnels, de tirer des conclusions, ou spéculer sur les raisons ou les conséquences de certains faits et événements. Ce qu’il expose est assez clair pour donner une image complète aux yeux du lecteur. C’est au lecteur de reconnaître, par exemple :le fait que ceux qui critiquaient les Juifs de Turquie, pour leur soumission n’ont pas le droit d’attendre du courage - quand aucun d’entre eux n’ont élevé leur voix contre l’anti- sémitisme enragé librement étalé par les fondamentalistes, ou contre les insinuations de fonctionnaires du gouvernement, ou contre les menaces tout à fait explicites des responsables politiques qui ne cessaient de demander aux Juifs de prouver leur loyauté à l’état turc ou renoncer à leur droit d’être traités comme des citoyens égaux.

Un dernier mot sur le livre de Rifat Bali "Citoyens Modèles". Il devrait être sans aucun doute traduit en anglais pour ceux qui sont intéressés par le facteur juif dans le combat contre les initiatives des Arméniens pour la reconnaissance du génocide. Il serait impossible pour qui que ce soit en Turquie ou ailleurs de faire une évaluation réaliste, objective et complète des succès de la Turquie dans le soutien des leaders juifs à la fois en Turquie et à l’étranger sans avoir lu ce livre. Mais en outre, le livre les "Citoyens Modèles" est un guide qui révèle à quel point les racines de l’anti - sémitisme sont encore profondes dans une Turquie qui prétend être un pays européen, frappant à la porte de l’UE. Il montre également à quel point il peut être puissant quand les ressources humaines du pays sont mobilisées contre les citoyens juifs- pour obtenir des leaders de la communauté juive qu’ils agissent comme on leur dit d’agir. En tournant les pages du livre de Bali, le lecteur est conduit à constater que l’anti- sémitisme a un contexte historique tellement horrible et tellement vif dans la mémoire collective qu’il peut être l’instrument de manipulation des victimes, et très efficace à transformer des ’citoyens modèles’ en exécutants volontaires de politiques gouvernementales. (armenews.com, 29 juillet 2009)


Politique intérieure/Interior Politics

Mehmet Ali Şahin Is New Head of Parliament

As current Speaker of Parliament Köksal Toptan's term in office ends on 9 August, elections took place yesterday and today.

In the first two rounds, were a two-thirds majority would have been necessary, there was no winner.

Following the first two rounds, Hasip Kaplan, candidate for the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP), had withdrawn his candidacy.

Majority in third round

In the third round today, Mehmet Ali Şahin, the candidate of the ruling Justice and Development Party (AKP) received 338 of the votes of the 518 MPs present.

İlhan Kesici from the main opposition Republican People's Party (CHP) gained 103 votes, Münir Kutluata from the Nationalist Movement Party (MHP) 66, and independent MP Kamer Genç 1 vote.

The CHP and MHP had said that they would not put forward candidates if Toptan stayed in office for another term. When Şahin was put forward by the AKP, the opposition parties also registered candidates.

Following his election, Şahin said, "I am at equal distance to all MPs. I will keep the same distance to all MPs, whether they voted for me or not. I repeat that I will serve with the utmost neutrality."

Who is Mehmet Ali Şahin?

Born in the Ekincik village of Karabük in 1950, he studied law at Istanbul University. After working as a lawyer, he became mayor of the Fatih district of Istanbul.

He was one of the founding members of the AKP. In the 20th, 21st and 22nd legislative periods, he was elected MP from Istanbul, and in the 23rd period from Antalya.

He has served as State Minister and Deputy Prime Minister, as well as as Minister of Justice.

He is married and has four children.

When Minister of Justice, Şahin issued a public apology when Engin Çeber died as the result of torture in a police station and prison. 19 officers at the Metris Prison in Istanbul were taken off duty. (BİA News Center, Tolga KORKUT,  05 August 2009)


Forces armées/Armed Forces

L'armée a lancé une nouvelle campagne de militarisation

L'armée turque s'est livrée à une démonstration de force en défilant dimanche à Ankara et dans les principales villes du pays pour l'anniversaire du "Jour de la victoire".

Ces manifestations qui se déroulent sous le slogan "Une armée forte, Une Turquie forte" interviennent en plein débat sur le plan du gouvernement pour mettre un terme à la rébellion kurde qui se poursuit depuis 25 ans et qui a fait environ 25.000 morts.

Elles interviennent également deux mois après des déclarations du chef d'état-major de l'armée turque, le général Ilker Basbug, qui s'est plaint d'une campagne de presse visant selon lui à discréditer l'armée et à l'affaiblir.

La parade la plus importante s'est déroulée dans la capitale Ankara. Quelque 8.000 militaires ont défilé devant le président turc Abdullah Gul, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, Ilker Basbug et un aréopage de généraux.

Quelque 50 appareils, dont des chasseurs F-4 et F-16, ont survolé la tribune tandis que des douzaines de chars et de véhicules blindés se sont déployés sous les applaudissements de centaines de spectateurs agitant des drapeaux turcs.

Des manifestations semblables, commémorant la victoire en 1922 des troupes turques contre l'envahisseur grec, se sont déroulées dans les grandes villes et notamment à Istanbul et à Diyarbakir, capitale régionale du sud-est à forte majorité kurde.

Le Premier ministre turc a récemment appelé ses compatriotes à soutenir les réformes que propose son gouvernement islamo-conservateur pour mettre fin à l'insurrection séparatiste kurde dans le sud-est de la Turquie.

Quatre soldats tués dans le sud-est de la Turquie

Quatre soldats ont été tués dimanche par l'explosion d'une grenade dans le sud-est de la Turquie. Les soldats étaient en mission près de la ville de Semdinli, dans la province d'Hakkari, dans le cadre d'une opération militaire contre les rebelles du PKK.

L'armée a attribué l'explosion de la grenade à aux rebelles kurdes.

Le mois dernier, les rebelles ont annoncé la prolongation d'un cessez-le-feu jusqu'au 1er septembre dans la perspective de l'annonce d'un
plan de paix par leur chef emprisonné Abdullah Ocalan.

Ils avaient toutefois averti qu'ils riposteraient en cas d'attaque des militaires turcs. (AFP, 30 août 2009)

Ten Dead Soldiers: Seven Questions for the General Staff

The death of four soldiers in Elazığ last week was initially declared to have been an accident. It later emerged that Lieutenant Mehmet Tümer had handed a private a hand grenade with the pin pulled out as a "punishment" for having fallen asleep on watch.

Now a second allegation against the army has been published: A land mine which killed six soldiers and wounded a further eight in Çukurca, province of Hakkari, in May this year, was declared by the army to have been planted by the PKK, but the Bugün newspaper has broadcast phone recordings alleged to be of officers discussing the fact that the mine was planted by the army itself.

What these two events have in common is of course that the public has been misinformed. A deadly "punishment" by a superior was camouflaged as an "accident", and the mine explosion was declared a "PKK attack". Prime Minister Erdoğan was swayed in his plans to meet with the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) after the mine explosion.

At the time of writing, the General Staff has yet to make an official statement related to these two incidents.

Question 1: Why was misleading information given?

Why were the public and the families of the soldiers misinformed? According to the recordings of the phone conversations said to have taken place between commanders in Hakkari, they reported the explosion as a "PKK explosive trap" despite knowing the truth. The General Staff's list of "Events in the struggle against the separatist terrorist organisation" still lists the explosion as such an attack. In Elazığ, Lieutenant Tümer says that he gave the private the hand grenade without the pin "as part of the opportunity education to show the importance of hand grenades"; the families of the dead soldiers, and the public, were told that "an accident" happened.

Question 2: Who prepared the misleading information? What will you do about them?

Elazığ Governor Muammer Erol says that he was told by the Elazığ Corps Command that an accident had taken place. Which officials spoke to the governor and told him this? What will you do about them and the Corps Command?

According to the recordings, Hakkari Division Commander General Gürbüz Kaya and Çukurca Brigade Commander General Zeki Es knew about the truth, and Es knew that Batallion Commander Lieutenant Colonel Taner reported the incident as a "PKK attack". What will you do about these people who reported misinformation, and others who knew about it?

Question 3: Why are you not making a statement?

The events in Elazığ were published two days ago (26 August), and yesterday (27 August) newspapers reported on the mine explosion in Çukurca. Why has there not been an official statement?

Question 4: Why could Private İbrahim Öztürk not refuse to hold a grenade with the pin removed?

Why did Öztürk not refuse, or why could he not refuse, to take the hand grenade that Lieutenant Tümer said he gave him? Why did a soldier not use the right of refuisng an illegal command? Were the conditions such that he feared an unregistered punishment or even worse sanctions? If that was the case, how will you identify these conditions and how will you change them?

Question 5: Why were soldiers affected by the mine?

Did the soldiers in Çukurca know that mines had been planted there? Did they have mine-searching or protective equipment? Had they received mine education?

Question 6: What are you doing to prevent punishments in the army that violate human rights?

How frequent are punishments in the army that violate human rights, damage physical and psychological health, cause physical or psychological pain and distress and are aimed at intimidation? What kind of practices are most common? What are you doing in order to prevent such illegal practices? What kind of sanctions do you apply to military officials who have been identified as handing out such punishments?

Question 7: How do you safeguard the right of juniors to seek justice?

How do juniors apply in order to make complaints about human rights violations by their superiors in the army? How frequent are such applications and what are the results? Do soldiers know how they can seek justice and that this is a basic human right? Do you inform them of all channels? What are you doing to safeguard effective methods of seeking justice and protecting this right?

Questions to PM

Of course we also need to add the questions of Şerafettin Halis, MP for the DTP, who yesterday asked the Prime Minister the following:

1. In the last twenty years, how many soldiers died from bombs or explosives in incidents that were described as accidents?

2. In the last twenty years, how many soldiers died in alleged suicide cases?

3. How many families of soldiers said to have died in accidents or to have killed themselves have gone to court?

4. What is the distribution according to province (place of birth) of those soldiers said to have died in an accident or in a suicide? (BİA News Center, 28 August 2009)

L'armée turque refuse le dialogue et défend la suprématie turque

L'Etat-major général de l'armée turque a fait mardi une déclaration rejetant la possibilité de dialogue avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et a promis
une nouvelle fois de combattre jusqu'au bout.

La déclaration mise en ligne sur le site de l'Etat-major général turc indique que les forces armées s'opposent également à toute démarche dirigée contre la "structure unitaire de l'Etat" ou axée sur la reconnaissance du kurde en qualité de langue officielle.

"L'Etat turc constitue une communauté indivisible du pays et du peuple. Sa langue officielle est le turc", souligne la déclaration signée par le chef de l'Etat-major général, le général d'armée Ilker Basbug.

"Les forces armées turques ne permettrons en aucune circonstance les atteintes à l'unité de la nation et de l'Etat", lit-on dans le document qui qualifie le PKK "d'organisation terroriste et séparatiste".

Le chef d'état-major s'est aussi opposé à plus d'autonomie linguistique pour la communauté kurde de Turquie dans le cadre de l'"ouverture démocratique" lancée récemment par le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste).

"Les forces armées turques ne peuvent en aucun cas accepter que la structure unitaire de l'Etat soit détériorée", indique le général dans un message publié sur le site internet de l'état-major à l'occasion de l'anniversaire de la victoire des forces turques (30 août 1922) sur les troupes grecques ayant envahie l'Asie mineure.

Soulignant que l'armée est "respectueuse des différences culturelles", le chef de l'armée s'oppose à ce que ces différences, en l'occurence une référence à l'identité kurde, figurent au sein de la Constitution turque.

Parmi ses initiatives destinées à la réconciliation, le gouvernement prône notamment de rebaptiser des milliers de villages kurdes ayant aujourd'hui des noms turcs, d'instaurer l'éducation de la langue kurde dans les écoles publiques et de supprimer les références à l'appartenance "turque" dans la définition de la nationalité. (AFP-Novosti, 25 août 2009)

Second and Third Ergenekon Cases Merged

On Thursday, 6 August, the Istanbul 13th High Criminal Court decided to merge the cases of the second and third Ergenekon indictments.

The third indictment had only been accepted very recently, while the second indictment had been accepted on 20 July.

108 defendants in new merged case

The case is now to continue on 7 September. There will be a total of 108 defendants.

Under head judge Köksal Şengün, the court decided to reject two demands of prosecutor Mehmet Ali Pekgüzel made on 20 July.

For one,  the prosecutor had asked for reports from the Forensic Medical Institute on retired generals Şener Eruygur and Hurşit Tolon, who were both released on the basis of health problems.

He had also demanded the arrest of Sinan Aygün, president of the Ankara Chamber of Commerce and lawyer Levent Temiz.

The decision to merge the two cases was based on the demand by the prosecution, the content of the two indictments, as well as economy of procedure.

Yesterday's hearing

According to the Ntvmsnbc.com news website, 16 detained and 21 undetained defendants attended the hearing at the Silivri prison site outside of Istanbul.

Journalist Mustafa Balbay from the Cumhuriyet newspaper, a detained defendant, criticised prison conditions, saying that there had been continuous electricity cuts since 28 July.

He condemned the merging of the two cases, saying there would be "pollution of information".

The court decided to release Prof. Dr. Ferit Bernay, former rector of the 19 May University, and Muhterem Bağcı. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 7 August 2009)


Assassination and Attack Plans in Third Indictment

The third Ergenekon indictment, accepted by the Istanbul 13th High Criminal Court yesterday (5 August) lists many alleged plans of assassination and attack.

Numerous targets

The text refers to plans to kill Ali Balkız, president of the Alevi Bektashi Federation (ABF), Kazım Genç, president of the Pir Sultan Abdal Culture Association (PSAKD), Armenian Patriarch Mesrob Mutafyan, Sivas Armenian congregation representative Minas Durmazgüler, Nobel Prize recipient novelist Orhan Pamuk, Metropolitan Diyarbakır Mayor Osman Baydemir, Democratic Society Party (DTP) co-chair Ahmet Türk and DTP MP Sebahat Tuncel, Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan and former Chief of General Staff Yaşar Büyükanıt.

Accusations against Şahin

Detained Ergenekon suspect İbrahim Şahin is a former deputy chief of the police's special operations branch. A map giving details for an attack on Balkız was found in his home. Şahin stands accused of forming and leading the Ergenekon organisation, attempting to overthrow the government or obstructing it in carrying out its duties, having weapons of great number or strength, as well as dangerous substances, obtaining secret documents relating to state security and other secret documents, collecting personal information in an illegal manner, and attempting to overthrow parliament or obstructing it in carrying out its duties.

Anti-Armenian plans

Retired general Veli Küçük, defendant in the first Ergenekon case, has been found to have frequently spoken on the phone to Fatma Cengiz, defendant in the third Ergenekon trial. Küçük said, "I am the first president of an organisation formed against the Armenians" and "There is a duty; Armenians must be killed."

Attacks on Cumhuriyet and State Council

The third indictment also mentions the attacks on the Cumhuriyet newspaper and the State Council.

The newspaper was bombed on 5, 10 and 11 May 2006 after publishing a caricature related to the headscarf debate.

On 17 May 2006, an attack on the 2nd Chamber of the State Council in Ankara killed judge Mustafa Yücel Özbilgin and injured others.

These attacks have been merged with the first Ergenekon trial.

Attack on court planned

The third indictment further lists a planned attack on the Supreme Court of Appeals, citing as evidence a map found on a CD labelled "Supreme Court of Appeals" at the headquarters of the Workers' Party (İP), the leader of which, Doğu Perinçek, is a defendant in the first Ergenekon trial.

Assassination prevented

An attack against Minas Durmazgüler in Sivas was prevented when suspect Oğuz Bulut was caught with two hand grenades and Ersin Gönenci with a Browning.

A "terrorisation" plan found with defendant Şahin contained detailed plans of the home of Armenian Patriarch Mutafyan as well as the Patriarchate. The attacks were supposed to use light anti-tank weapons (LAW), so the indictment. A police officer named Kenan Temur was supposed to head the operation, while Fatma Cengiz was supposed to procure weapons and a Yaşar Oğuz Şahin was supposed to act as lookout.

Prime Minister also a target

Based on maps of Prime Minister Erdoğan's home found at the military lodgings of Lieutenant Colonel Mustafa Dönmez, the indictment also presumes that an attack was planned on him.
The Optimum shopping centre in Ankara is also said to have been chosen as a target for bombing.
DTP members

Defendant Mehmet Fikri Karadağ, a retired colonel and the president of the ultranationalist Kuvvayi Milliye Association, stands accused of having made plans to assassinate DTP members Baydemir, Türk and Tuncel. (BIA, Erol ÖNDEROĞLU, 6 August 2009)

Nouvelles mises en examen de 52 personnes dans l'affaire Ergenekon

Un tribunal stambouliote a inculpé mercredi 52 personnes, dont plusieurs anciens militaires de haut rang, dans le cadre de l'affaire Ergenekon, complot présumé contre le gouvernement issu de la mouvance islamiste, a annoncé l'agence de presse Anatolie.

Parmi les inculpés, dont le procès débutera le 7 septembre, figure le général à la retraite Tuncer Kilinç, qui a été secrétaire général du Conseil de la sécurité nationale --l'instance de coordination entre les pouvoirs civil et militaire--, accusé d'appartenance à une organisation terroriste armée.

On y retrouve aussi le général à la retraite Muhittin Erdal Senel, ex-secrétaire aux affaires juridiques de l'état-major des armées, accusé d'avoir participé à la conception du projet de putsch ou encore Kemal Gürüz, l'ancien président de l'instance de contrôle des universités, accusé d'avoir évincé les candidats favorables au gouvernement pour des postes universitaires.

Plusieurs militaires d'active ont également été inculpés.

L'acte d'accusation désigne par ailleurs l'ancien chef-adjoint du bureau des opérations spéciales de la police, Ibrahim Sahin, comme l'un des protagonistes de projets d'assassinat visant le patriarche arménien orthodoxe de Turquie Mesrob II et un dirigeant de la petite communauté arménienne de Sivas (centre).

Les procureurs révèlent aussi des projets d'assassinats visant le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan ainsi que des dirigeants de la communauté musulmane hétérodoxe des alévis et un projet d'attentat à la bombe dans un centre commercial.

D'après l'acte d'accusation, un document de 1.454 pages transmis aux juges le 20 juillet, les prévenus sont poursuivis pour tentative de renversement du gouvernement, appartenance à un groupe armé et possession d'armes.

Les procureurs y font état de la découverte d'un grand nombre d'armes, dans l'enquête entamée en juin 2007 : plus de 200 fusils, des munitions, environ 420 grenades, des lance-roquettes, des bombes artisanales, environ trois kilos d'explosifs.

Ces armes auraient été découvertes pendant des perquisitions au domicile d'officiers et dans des caches dans les régions d'Istanbul et d'Ankara.

Un total de 142 personnes, dont plusieurs généraux à la retraite, sont déjà inculpés dans l'affaire Ergenekon, complot présumé visant à encourager un coup d'Etat militaire contre le gouvernement du Parti pour la justice et le développement (AKP) en semant le chaos en Turquie.

Le procès d'un premier groupe de 86 personnes s'est ouvert en octobre et celui d'un second groupe en juillet, dans un tribunal de la banlieue d'Istanbul.

Applaudie par les milieux pro-gouvernementaux et libéraux, qui y voient une avancée sans précédent dans la lutte contre les réseaux politico-mafieux actifs en Turquie, l'enquête Ergenekon a aussi de virulents détracteurs, qui accusent le gouvernement de vouloir faire taire l'opposition favorable à la laïcité. (AFP, 5 août 2009)

Le meurtre d'un juge rattaché au procès du réseau Ergenekon

Le tribunal turc en charge du procès du réseau putschiste présumé Ergenekon a annoncé lundi le rattachement à son dossier du meurtre d'un juge du Conseil d'Etat en 2006, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

En mai 2006, Alpaslan Arslan, un avocat de 31 ans, avait pénétré avec un pistolet dans le bâtiment abritant le Conseil d'Etat, la plus haute instance administrative turque, et fait feu en direction de juges, tuant un magistrat et en blessant quatre autres.

L'attentat avait créé une polémique, les milieux prolaïcité accusant le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, d'avoir encouragé de telles violences en critiquant les décisions du Conseil d'Etat hostiles au port du voile dans les universités.

L'an dernier, le procureur en charge des poursuites contre les membres présumés du réseau Ergenekon a cependant estimé que l'auteur de l'attentat n'était pas l'activiste islamiste qu'il prétendait être mais avait agi sur ordre du réseau pour discréditer le gouvernement.

En décembre, une cour d'appel a cassé la condamnation à la réclusion perpétuelle frappant Arslan et appelé à rejuger le prévenu, ainsi que cinq complices supposés, dans le cadre de l'affaire Ergenekon.

Arslan a également avoué avoir organisé trois attentats à la grenade contre le journal prolaïcité Cumhuriyet à Istanbul quelques jours avant l'assaut contre le Conseil d'Etat.

Lundi, Arslan et de deux de ses cinq complices supposés ont assisté à l'audience au tribunal de Silivri, dans la banlieue d'Istanbul, selon Anatolie.

L'enquête sur le réseau Ergenekon a débuté en 2007. Un total de 142 personnes, dont plusieurs généraux à la retraite, sont déjà en cours de jugement et plusieurs dizaines de suspects sont maintenus en détention provisoire.

Selon l'acte d'accusation, le groupe Ergenekon a pour objectif de multiplier les attentats pour créer un climat d'instabilité et de tension propice à un coup d'Etat militaire qui renverserait le gouvernement.

L'enquête a été critiquée par l'opposition et diverses personnalités de la société civile, selon qui elle vise à faire taire l'opposition. (AFP, 3 août 2009)


Affaires religieuses/Religious Affairs

Agression à Istanbul pour des activités missionnaires supposées

Un jeune homme a agressé une personne dans une rue passante d'Istanbul en la menacant d'un couteau sous la gorge au motif qu'elle faisait du prosélytisme en faveur de la religion chrétienne, ont rapporté mardi les journaux.

Dernier épisode d'une série d'attaques à motivation religieuse, l'incident, qui s'est conclu par la reddition sans violence de l'agresseur à la police, s'est produit lundi dans le quartier de Kadiköy, sur la rive orientale d'Istanbul, sous les yeux de dizaines de passants.

Son auteur, Yasin Karasu, un vendeur de CD pirates âgé de 24 ans, a recouvert d'un drapeau turc la tête de sa victime, Ismail Aydin, 35 ans, et mis un couteau contre son cou et crié "C'est la Turquie, tu ne peux pas distribuer des bibles ici", selon le quotidien Haber Türk. L'agresseur semblait connaître sa victime.

L'assaillant s'est rendu à la police 20 minutes plus tard, selon le journal Sabah, qui ajoute que l'homme a expliqué son geste par un coup de colère en assurant que l'agressé s'était converti au christianisme et était impliqué dans des activités missionnaires.

Le quotidien Vatan a décrit le suspect comme souffrant de problèmes psychologiques.

Le prosélytisme chrétien est très mal perçu, même s'il n'est pas formellement interdit, en Turquie, un pays majoritairement musulman, mais abritant de petites communautés chrétiennes et juives, principalement à Istanbul.

Un prêtre catholique italien a été abattu en 2006 à Trabzon (nord-est) et trois protestants --un missionnaire allemand et deux convertis turcs-- ont été égorgés en 2007 à Malatya (est).

Deux prêtres catholiques ont été poignardés et plusieurs églises ont fait état de menaces. (AFP, 4 août 2009)


Socio-économique / Socio-economic

Crise économique: taux de chômage à 13,6% pour avril-juin

Le taux de chômage en Turquie s'est chiffré à 13,6% de la population active pour le trimestre d'avril à juin 2009, en augmentation de 4,4% par rapport à la même période de 2008 (9,2%), mais en baisse par rapport au trimestre précédent (14,9%), a annoncé lundi l'Institut de la statistique (Tüik).

Ce chiffre officiel est ainsi en baisse par rapport au trimestre allant de mars à mai.

Le nombre de chômeurs a augmenté de 1.17 millions de personnes pour la période d'avril à juin 2009 par rapport à la même période de l'année dernière, à 3,38 millions de sans-emplois, ajoute l'Institut.

Le Tüik a obtenu ces chiffres sur la base d'une enquête réalisée auprès de quelque 91.000 personnes.

Le taux de chômage s'était chiffré pour le premier trimestre de 2009 à un taux record de 16,1%, en augmentation en raison de la récession qui frappe la Turquie dans le sillage de la crise financière mondiale.

Des centaines de milliers de personnes ont été victimes de licenciements à travers le pays notamment dans des secteurs clé comme l'automobile ou le textile.

Le taux de chômage en Turquie a été évalué à 9,9% pour l'ensemble de l'année 2007, avec 2,33 millions de sans-emploi.

Les chiffres du Tüik sont les seuls disponibles pour évaluer le taux de chômage en Turquie, mais ne reflètent qu'imparfaitement, selon les experts, la situation de l'emploi dans ce pays, notamment en ce qui concerne la prise en compte du travail au noir ou du chômage caché.

Ainsi, selon les spécialistes, ce taux devrait être évalué à au moins 20% de la population active turque. (AFP, 17 août 2009)

Greenpeace Protests against Putin-Erdoğan Meeting

On Thursday, 6 August, two Greenpeace members, Perihan Pulat and Buğra Erol, were taken into police custody after staging a protest against the meeting between Russian and Turkish Prime Ministers Vladimir Putin and Recep Tayyip Erdoğan at the Prime Minister's Residence in Ankara.

"No thanks"

They had opened a placard reading "Nuclear? No thanks".

Other members of Greenpeace staged a protest in the Güven Park in the capital city.

"Chernobyl is the proof"

Korol Diker of Greenpeace's Mediterranean Energy Campaign said about the protest "Unsurprisingly, nuclear energy will come from Putin's visit. That is dangerous, expensive and relies on outside countries."

"The nuclear lobby says that nuclear energy is clean and safe. Yes, nuclear energy has been tested and has proven itself as a source of energy. But the place where it proved itself was Chernobyl."

He added, "The unsolved safety issues are not the only problem with nuclear energy. There are also problems of cost, of waste, of limited life spans and the cost of dismantling power stations."

Diker also spoke about the bid for the construction of nuclear power stations. He said, "This illegal bid should have been cancelled long ago. As Erdoğan is insisting on continuing with polluting and expensive nuclear energy, he should not forget that the billions of lira being spent belong to the people."

Nuclear matrushkas

The protesters in Güven Park had prepared Matrushka dolls. Thus, a Putin doll emerged from inside a doll of Erdoğan. When the Putin doll was opened, skulls and nuclear symbols came out.

When they were told to move out of the park, the demonstrators moved to the Milli Müdafaa Street, where they read out a statement:

"Putin has come to Turkey to talk about energy issues, and a bid for nuclear power stations is among the topics of discussion. It is clear who will lose from this bargain." (BIA, Bawer CAKIR, 7 August 2009)

* This news item used information from greenpeace.org and turnusol.biz


Istanbul Resistance to IMF and World Bank Begins

In the evening of 5 August, people who had followed the invitation of the Direnistanbul platform gathered in Taksim Square to protest against the International Monetary Fund (IMF) and the World Bank.

On 6 and 7 October, the two institutions will convene in Istanbul for their annual meeting. The Direnistanbul organisation has declared the week of 1-8 October a week of protests.

At yesterday's gathering, around 100 people told the IMF and Worldbank, "Don't Come!"

They asked others who oppose the institutions to join their protests.

The Bandista group supported the demonstration with music.

The demonstrators marched from Taksim Square to Galatasaray Highschool, shouting slogans such as "Capitalism kills in war and peace" and "Millions are hungry, occupied, long live global uprising".

The Direnistanbul website can be accessed here. (BIA, Bawer ÇAKIR, 6 August 2009)

Protest March by Metal Workers

"During the eight months of our resistance, we have seen that neither the government nor the opposition support workers. If you are a worker, all doors are closed in your face. Even the doors of the justice system..."

Lale Balta is the only woman among the workers who have been resisting their dismissal since 18 December 2008. Their employers used the economic crisis as an excuse.

Balta criticised the fact that the court case for the reinstatement of the Sinter Metal workers on 4 August has been postponed to 13 November.

She told bianet, "We will continue to resist until we get our rights back."

Worker Hasan Avcı said that the postponement had discouraged people, but that they were determined to continue.

"Not only a struggle for ourselves"

"The struggle of the Sinter workers is really the struggle of all the workers in Istanbul's Ümraniye Dudulu Organised Industrial Estate. If we win, then all the workers there win."

The gathering in Taksim Square on 5 August of the Sinter workers, who are members of the Birleşik Metal-İş trade union was supported by members of the youth union Genç-Sen, strikers from atv and Sabah newspaper, members of the DİSK trade union federation, the Social Democratic Party (SDP), the Socialist Party, the Platform for an Independent Revolutionary Class, Genel-İş and Deri-İş trade unions, Alper Taş, the chair of the Freedom and Solidarity Party (ÖDP) and Tony Murphy, political consultant for the Europe Metal Workers' Federation (EMF).

The demonstrators walked until Galatasaray Highschool, demanding that the 380 dismissed Sinter workers be reinstated.

In speeches in front of the school, the government was criticised for looking on as employers were using the law to exploit workers.

Murphy said that Turkey's attitude towards workers' rights was worrying and said that he would discuss the experience he had had in the Sinter court case with EU commissions and workers' meetings in other countries.

Around 200 people took part in the protest. (BIA, Bawer CAKIR, 6 August 2009)


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

UE: la Slovénie apporte son soutien à la candidature turque

La Slovénie a indiqué samedi soir qu'elle soutenait "totalement" la candidature de la Turquie à l'Union européenne (UE), à l'issue d'une rencontre à Ljubljana entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays, le Slovène Samuel Zbogar et le Turc Ahmet Davutoglu.

Selon le ministre turc, au cours d'une conférence de presse commune, il s'agit du "plus fort soutien européen" à la candidature de la Turquie à l'entrée dans l'UE.

Dans une interview à la télévision publique slovène, Ahmet Davutoglu s'est déclaré "très désappointé" de la lenteur des négociations d'adhésion de la Turquie et a qualifié "d'inacceptables" d'éventuels scénarios alternatifs, comme celui d'un "partenariat privilégié", position défendue par l'Allemagne et la France.

Aujourd'hui, les négociations ont été entamées pour seulement 11 des 35 chapitres thématiques du processus d'adhésion, notamment en raison du problème chypriote et du conflit à ce sujet entre la Grèce et la Turquie : la République de Chypre, dans le sud de l'île, à majorité grecque, est membre de l'UE, tandis que la partie nord de l'île, à majorité turque, est en fait administrée par Ankara qui refuse de reconnaître Nicosie.

Outre ce conflit, Berlin et Paris considèrent que la Turquie, pays de 71 millions d'habitants, musulmans à une écrasante majorité, ne fait pas partie de l'Europe.

Signe des bonnes relations entre la Slovénie et la Turquie, Samuel Zbogar a annoncé que la Slovénie allait ouvrir prochainement une représentation commerciale à Istanbul.

Dimanche, le chef de la diplomatie turque rencontrera le chef de l'Etat slovène, Danilo Türk, et le chef du gouvernement, Borut Pahor.

Interrogé par des journalistes sur des rumeurs concernant l'éventuelle implantation du "bouclier nucléaire" américain en Turquie ou en Israël pour faire face à l'Iran, au lieu de la Pologne et de la République tchèque comme initialement prévu, Ahmet Davutoglu a décliné tout commentaire. (AFP, 29 août 2009)

Adhésion turque: Lellouche affirme son opposition et propose une réflexion

Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, a dit jeudi son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'Europe, assurant que d'autres Européens sont également contre sans oser le dire, et proposé une réflexion pour éviter une "crise ouverte".

"Je souhaite être ici absolument clair sur ce dossier, comme je le serai à Ankara lorsque je m'y rendrai (...) Nous sommes favorables au lien le plus fort entre la Turquie et l'Europe mais sommes opposés à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne", a-t-il déclaré lors d'un séminaire à Paris des 180 ambassadeurs français en poste dans le monde.

Avant son entrée au gouvernement en juin, Pierre Lellouche était favorable à l'entrée de la Turquie dans l'UE. A sa prise de fonctions, il avait admis qu'il n'y avait "qu'une seule politique", celle du président Nicolas Sarkozy, qui est contre.

Pierre Lellouche a souligné vouloir "la Turquie avec l'Europe, mais pas dans l'Europe". "Plusieurs de mes collègues (européens m'ont dit) en privé qu'ils partageaient totalement la position de la France, mais qu'ils préféraient, pour l'heure, nous laisser l'exprimer à leur place", a-t-il ajouté.

Avec Ankara, qui a entamé des négociations d'adhésion avec l'UE en 2005, "nous avons accepté de poursuivre les négociations sur les 30 chapitres compatibles avec une issue alternative à l'adhésion. En revanche, les 5 chapitres qui relèvent directement de la logique d'adhésion sont et seront laissés de côté", a-t-il affirmé.

"Plutôt que de se contenter d'attendre que les négociations soient paralysées, faute de chapitres nouveaux à ouvrir, et se résoudre alors à une inévitable crise ouverte, ne serait-il pas préférable de réfléchir dès à présent au type de relations les plus étroites possibles" entre les deux partenaires "mais dans un cadre qui ne soit pas celui de l'adhésion?", a-t-il demandé. "Je suis prêt à engager de manière constructive cette réflexion", a dit Pierre Lellouche. (AFP, 27 août 2009)

Antiquités: le Mauricien libéré demande à la Turquie de mieux informer les touristes

Le Mauricien incarcéré pendant près de quatre mois en Turquie après la découverte dans ses bagages d'une pierre antique a exhorté vendredi Ankara à informer les touristes des risques qu'ils encourent face au trafic d'antiquités.

"La Turquie devrait davantage informer les touristes, c'est très important (...). Ni l'hôtel, ni l'agence de voyage, ni les guides touristiques ne vous mettent en garde", a-t-il déclaré à son domicile de Chocques (Pas-de-Calais) au lendemain de sa libération.

Condamné jeudi à une amende de 3.000 livres turques (1.400 euros) mais dispensé de peine (un an et 15 jours) et libéré au vu de sa bonne foi, Domanick Murugan, 40 ans, est arrivé chez lui en début d'après-midi après un vol entre Antalya (sud de la Turquie) et Munich (Allemagne), où il avait été accueilli dans la nuit par sa femme Martine et leurs quatre enfants.

Eprouvé mais soulagé, il a assuré ne pas en vouloir à la Turquie et évoqué une semaine de vacances "formidable" à Antalya avant son arrestation, le 2 mai, à l'aéroport de cette ville de la Méditerranée prisée des touristes européens.

"Je n'en veux pas à la Turquie, j'en veux au vendeur" qui lui a cédé la pierre pour l'équivalent d'une vingtaine d'euros sans l'avertir de sa valeur historique, a-t-il affirmé.

Citant le cas d'un touriste espagnol arrêté pour les mêmes faits et libéré après cinq semaines de détention, M. Murugan a toutefois mis en cause le magistrat responsable de l'instruction.

"Il a mis en doute mon intégrité, ma sincérité, je pense à cause de mes origines, je ne vois pas d'autres raisons", a-t-il dit.

Domanick Murugan, âgé de 40 ans et qui vit en France depuis 37 ans, avait été arrêté le 2 mai à l'aéroport d'Antalya alors qu'il s'apprêtait à repartir en France avec sa famille, après la découverte dans une valise de la pierre antique, achetée dans la rue quelques jours plus tôt.

Il a été inculpé de "trafic d'antiquités", délit passible de 5 à 10 ans d'emprisonnement. Une expertise a conclu que la pierre avait bien une valeur historique. (AFP, 28 août 2009)


Turquie-USA/ Turkey-USA

Le secrétaire général de l'Otan affirme en Turquie son "respect" de l'islam

Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a participé jeudi, aux côtés de dirigeants turcs, à un repas de rupture du jeûne du Ramadan, manifestant ainsi, a-t-il dit, son "respect" pour l'islam.

La nomination à la tête de l'Otan de l'ancien ministre danois des affaires étrangères avait suscité l'opposition de la Turquie, seul Etat musulman de l'Alliance atlantique. Ankara lui reprochait sa position dans la crise provoquée par la publication dans la presse danoise, en 2005, de caricatures du prophète Mahomet. M. Rasmussen avait alors invoqué la liberté d'expression

"Considérez ma présence ici ce soir comme une manifestation de mon respect pour l'islam, une des grandes religions du monde", a déclaré M. Rasmussen, après l'iftar, le dîner du soir pendant la période du Ramadan.

"Jeûner enseigne la patience, la modestie, la retenue et l'attention aux plus pauvres. Ce sont des valeurs humaines universelles qui dépassent les cultures et les religions", a-t-il dit.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, musulman pratiquant qui avait publiquement critiqué M. Rasmussen, a affirmé que la participation du secrétaire général de l'Otan à l'iftar était "un message significatif" adressé au peuple turc et au monde musulman.

M. Erdogan a violemment rejeté le terme de "terrorisme islamiste" pour qualifier la violence extrémiste : "Utiliser des incidents isolés pour dépeindre toute une religion et ses fidèles comme des terroristes potentiels, tenter de répandre une telle perception et tolérer de telles attitudes, c'est pour le moins un crime contre l'humanité", a-t-il lancé.

M. Rasmussen a salué la Turquie comme un "pont entre l'Europe, le monde arabe et l'Asie centrale"; il s'est engagé à oeuvrer à un resserrement des liens entre Otan et pays musulmans.

"Je suis confiant dans le fait que nous allons faire de vrais progrès pour bâtir la confiance et la coopération entre l'alliance et ses partenaires en Méditerranée et au Proche-Orient", a-t-il dit.

M. Rasmussen s'était auparavant entretenu avec M. Erdogan et le président Abdullah Gul.

Vendredi, le secrétaire général de l'Alliance  a indiqué que l'Otan doit impérativement "l'emporter" en Afghanistan face aux insurgés islamistes, éventuellement en s'appuyant sur des troupes supplémentaires.

"Je suis optimiste. Nous allons et nous devons l'emporter. Nous ne pouvons pas nous permettre de voir l'Afghanistan se transformer à nouveau en un sanctuaire pour les terroristes", a-t-il déclaré à la presse, au cours d'une visite à Ankara.

"Si les terroristes s'implantent de nouveau en Afghanistan, le terrorisme pourrait s'étendre facilement et rapidement en Asie centrale et au-delà", a-t-il prévenu, à l'issue d'entretiens avec les dirigeants turcs. (AFP, 28 août 2009)

Prochaines manoeuvres aéronavales Israël/Turquie/Etats-Unis en Méditerranée

Israël, la Turquie et les Etats-Unis doivent participer du 17 au 21 août à des manoeuvres aéronavales conjointes en Méditerranée orientale, a annoncé mardi un communiqué de l'armée israélienne.

Ces manoeuvres, les dixièmes du genre en dix ans, sont baptisées "Reliant Mermaid X" ("Sirène confiante") et permettront d'augmenter la coordination des commandements militaires des trois pays lors d'exercices de sauvetage en mer.

Selon le communiqué, huit bâtiments de guerre, quatre hélicoptères et trois avions de reconnaissance et de sauvetage en mer des trois pays seront impliqués dans ces manoeuvres.

Israël et les Etats-Unis sont liés par un accord de coopération stratégique.

La Turquie, pays musulman mais Etat laïque, est par ailleurs le principal allié régional d'Israël. Tous deux ont noué des liens économiques étroits depuis la signature d'un accord de coopération militaire en 1996. (AFP, 11 août 2009)

Rasmussen: "Je n'ai rien promis à la Turquie en échange de ma nomination"

Fogh Anders Rasmussen, le nouveau secrétaire général de l'OTAN, a promis lundi de tenter d'instaurer un "partenariat positif" entre l'Alliance atlantique et les pays musulmans, après l'affaire des caricatures de Mahomet, qui lui avait valu des critiques du monde musulman.

"Je vais focaliser sur le développement d'un partenariat positif entre l'OTAN et le monde musulman", a-t-il affirmé lors d'une interview accordée à la RTBF au premier jour de son mandat de quatre ans.

Critiques

L'ex-premier ministre danois avait été la cible de violentes critiques en 2006, lorsqu'il avait défendu sans partage la liberté d'expression - "pierre angulaire de la démocratie", selon lui - dans l'affaire des dessins satiriques représentant le prophète Mahomet. Il avait défendu avec vigueur ces dessins satiriques publiés en 2005 par le quotidien danois 'Jyllands-Posten', malgré les vives protestations contre le Danemark qu'il avait suscitées dans le monde musulman, y compris en Afghanistan.

Cette prise de position lui avait valu une opposition acharnée de la Turquie à sa candidature à la tête de l'OTAN, acceptée in extremis le 4 avril, lors du sommet atlantique de Strasbourg (France) et Kehl (Allemagne), après des concessions faites à Ankara et les efforts incessants menés par le président américain Barack Obama. Selon Ankara, en nommant M. Rasmussen, l'Alliance courait le risque d'être accusée de faire la guerre à l'islam au moment où elle intensifie ses opérations en Afghanistan.

"Je n'ai rien promis à la Turquie"

M. Rasmussen a eu depuis sa nomination nombre d'égards pour la Turquie. Il a fait la tournée des capitales, en commençant par Ankara, et il a pris pour chef de cabinet l'actuel ambassadeur danois en Turquie, Jesper Vahr. Pour prix de son feu vert, la Turquie aurait obtenu qu'un poste inédit de secrétaire général adjoint chargé des Partenariats de l'OTAN lui soit réservé. M. Rasmussen a toutefois assuré lundi qu'il n'avait "rien promis" à la Turquie en échange de sa nomination.

Plus tôt dans la journée, il s'était, lors d'une conférence de presse, pourtant déclaré confiant que les alliés (les 28 pays membres de l'OTAN) "me soutiennent sur cela", dans une allusion aux promesses que les dirigeants alliés ont fait à la Turquie lors du sommet de Strasbourg. (belga, 3 août 2009)


Relations régionales / Regional Relations

Partage de l'eau: Bagdad accuse Ankara de ne pas tenir ses promesses

Bagdad a accusé mardi la Turquie de ne pas tenir ses promesses, au cours d'une visite du chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu, qui a affirmé que son pays avait accru le débit de l'Euphrate pour permettre l'approvisionnement en eau de l'Irak.

"Nos agriculteurs souffrent autant du manque d'eau que les agriculteurs irakiens. Nous avons besoin d'une politique commune de l'eau qui serve les deux pays. Nous avons promis d'accorder un débit de 500m3/s à la Syrie et à l'Irak et nous l'avons fait", a déclaré Ahmet Davutoglu lors d'une conférence de presse à Bagdad avec son homologue irakien.

Le ministre irakien des Ressources hydrauliques, Abdel Latif Jamal Rachid, a aussitôt démenti dans un communiqué les assertions sur la pénurie d'eau en Turquie.

"Les informations en notre possession montrent que la pluviométrie et l'enneigement cette année ont été bien meilleurs que l'an dernier dans la partie turque de la vallée de l'Euphrate et les barrages sont bien remplis", a-t-il affirmé.

"Les promesses des responsables turcs de fournir plus d'eau à l'Irak n'ont jamais été tenues. Le débit actuel correspond à la moitié de la quantité minimum d'eau qui doit normalement arriver dans notre pays", a-t-il ajouté.

Le débit de l'Euphrate "dans la région d'Hassiba (à la frontière syrienne) est de 250 m3/s et ces quantités ne sont pas suffisantes pour l'agriculture et les autres besoins", a-t-il encore souligné.

Fin juin, la Turquie, où l'Euphrate prend sa source, avait ouvert les vannes de ses barrages sur le fleuve et accru son débit pour le porter à 570 m3/s. Ankara avait promis à l'Irak un débit d'ici juillet de 715 m3/s, mais les vannes ont finalement été refermées.

Selon le ministère irakien, l'Irak a besoin d'un débit d'au moins 500 m3/s pour couvrir 50% des besoins d'eau pour l'irrigation.

"Le très faible niveau de l'eau risque de provoquer des dégâts sur l'environnement dans la vallée de l'Euphrate si la Turquie n'accroit pas le débit et l'agriculture, notamment les cultures de riz, risque d'être décimée", a-t-il souligné.

M. Davutoglu a proposé de fournir à l'Irak les équipements nécessaires pour une meilleure utilisation de son eau et de réactiver le comité tripartite entre la Syrie, la Turquie et l'Irak, qui s'était réuni en 2007 et 2008.

Selon un communiqué publié par le bureau du Premier ministre irakien, le principe d'une telle réunion a été approuvé. Nouri al-Maliki et le chef de la diplomatie turque se sont mis d'accord pour tenir, à une date non précisée, une réunion tripartite des ministres des ressources hydrauliques "pour se mettre d'accord sur une distribution de l'eau de manière équitable tant sur le plan de la quantité que de la qualité", indique le texte.

Sur le plan commercial, le ministre d'Etat turc pour le commerce extérieur, Zafer Caglayan, a par ailleurs indiqué que les échanges bilatéraux avaient progressé de 85% au cours des deux dernières années, pour atteindre 7 milliards de dollars en 2009. Il a exprimé l'espoir que ces échanges atteignent 20 milliards de dollars en 2010. (AFP, 11 août 2009)

La Turquie autorise la Russie à lancer l'exploration en vue de South Stream

La Turquie a autorisé jeudi la Russie à entreprendre les études pour réaliser le gazoduc South Stream qui reliera la Russie à l'Europe par les eaux turques de la Mer noire, mais en évitant l'Ukraine qui s'est durement affrontée à Moscou sur la question des prix.

"Dans le droit fil de l'esprit qui anime nos relations bilatérales, nous avons accédé à la demande de la Russie d'effectuer les études nécessaires pour la réalisation du projet South Stream" dans les eaux turques, a déclaré le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, au cours d'une conférence de presse avec son homologue russe Vladimir Poutine.

"South Stream est un projet très attendu. Il est très important pour toute l'Europe", a déclaré M. Poutine après une cérémonie de signature, en présence du Premier ministre italien Silvio Berlusconi.

La présence de M. Berlusconi à cette réunion d'Ankara s'explique par le fait que le groupe italien ENI est, avec le groupe russe Gazprom, le principal maître d'oeuvre de South Stream.

Le projet South Stream permettra à la Russie d'exporter vers l'Europe sans passer par l'Ukraine, avec laquelle elle s'est durement opposée sur la question des prix l'hiver dernier, entraînant des pénuries en Europe.

South Stream est en concurrence directe avec le projet de gazoduc Nabucco, signé le mois dernier à Ankara.

Nabucco prévoit, sur 3.300 km et avec un débit comparable à South Stream de 31 milliards de m3, de contourner la Russie pour alimenter en gaz asiatique les pays européens, qui souhaitent se défaire de leur dépendance du gaz russe.

Concernant South Stream, les études et explorations devraient commencer en novembre, et la construction elle-même un an plus tard, a déclaré le porte-parole de M. Poutine, Dimitri Peskov.

Le gaz qui alimentera South Stream viendra de Russie, d'Asie centrale et du Kazakhstan, selon Moscou.

Ce gazoduc doit passer sous la mer Noire, en reliant la Russie à la Bulgarie, où il se divisera en une branche Nord-Ouest vers l'Autriche et une branche Sud, notamment vers la Grèce et l'Italie.

Si elle est devenue partie prenante de Nabucco, la Turquie prend ainsi garde avec South Stream de ne pas faire preuve d'ostracisme à l'égard de Moscou, son principal partenaire commercial et son principal fournisseur de gaz.

Les deux pays ont par ailleurs signé un autre protocole d'accord, dans le domaine du pétrole prévoyant le lancement du projet d'oléoduc entre les ports turcs de Samsun, sur la mer Noire, et de Ceyhan, sur la Méditerranée.

"Nous estimons que c'est un projet qu'il faut soutenir et sur lequel nous devons travailler ensemble", a déclaré à ce sujet M. Poutine.

Selon le journal russe Kommersant, pour décrocher le soutien d'Ankara à South Stream, Moscou a dû faire des concessions, notamment soutenir le projet Samsun-Ceyhan.

MM. Poutine et Erdogan devaient également signer un troisième protocole d'accord, sur le nucléaire. Or, des accords sur la coopération nucléaire ont de fait été signés par les deux pays, mais seulement au niveau ministériel.

Le principal projet en discussion dans ce domaine est la construction de la première centrale nucléaire turque.

L'entreprise publique russe Atomstroyexport est la seule à avoir répondu à un appel d'offres pour construire cette centrale, dans le sud du pays.

Selon le gouvernement russe, la Russie offrirait un prêt à la Turquie pour réaliser cette centrale, dont le coût de construction est évalué à 21 milliards de dollars (14,6 milliards d'euros).

La proposition russe prévoit de construire quatre réacteurs d'une puissance totale de 1.200 mégawatts.

Les deux parties n'ont pas annoncé d'accord spécifique sur ce projet de centrale, à ce sommet. (AFP, 6 août 2009)

L’Arménie intensifie ses critiques envers la Turquie

Il y a un temps pour la diplomatie, et un temps pour ‘le parler vrai’. Ce n’est pas faute d’avoir essayé de la part de Erevan. Mais n’est pas diplomate qui veut, surtout face à une Turquie habituée depuis le XIXème siècle, à faire les yeux doux aux Occidentaux. Et çà marche.

Que ce soit envers l’UE, avec laquelle elle signe des accords qu’elle ne respecte pas (extension des accords douaniers avec Chypre), ce qui ne l’empêche pas de recevoir des subventions à hauteur de 2,3 milliards pour le quinquennat alors que tout le monde sait qu’il y a des chapitres liés au négociation d’adhésion qui ne seront jamais appliqués car contraire aux valeurs turques.

Que ce soit envers les Etats-Unis, où depuis la guerre froide, elle joue de sa position géostratégique, au sein de l’OTAN bien sûr, mais également face au monde arabe au Proche-Orient, cela lui permet de recevoir des subsides conséquents. Elle est considérée comme une alliée sûre dans la région au même titre qu’Israël. Ce qui permet à ces deux pays de faire pression sur les Etats-Unis et faire passer leurs points de vue. Mais en tant que pays musulman, bien qu’officiellement laïc, de temps à autre le verni turc craque et laisse apparaître sa véritable nature. Interdiction du passage des troupes américaines lors de l’invasion de l’Iraq ou plus récemment la sortie théâtrale d’Erdogan lors d’un face à face avec Shimon Pérès à Davos.

La Turquie a signé la convention de l’ONU de novembre 1948 sur la ‘Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide’, ce qui dénote déjà un certain cynisme. Mais quand le Premier ministre turc utilise ce mot à tort et à travers en qualifiant de ‘génocide’ la guerre menée par Israël contre les Palestiniens ou les affrontements sanglants entre les Ouighours (musulmans turcophones) et les Hans (chinois), cela signifie que ce terme est galvaudé et qu’il n’a certainement pas la même signification auprès des dirigeants turcs qu’auprès des Occidentaux.

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Le président arménien Serge Sarkissian a intensifié ses critiques envers la Turquie sur les conditions préalables à la normalisation des relations turco-arméniennes, disant qu’elles vont à l’encontre des accords conclus par Ankara et Erevan, au cours de leur année de négociations.

La critique a été reprise par plus de 80 élus américains qui ont accusé Ankara de faire machine arrière sur la « feuille de route » négociée par les Etats-Unis pour l’établissement de relations diplomatiques entre les deux pays voisins et la réouverture de leur frontière.

"Pendant un an, l’Arménie et la Turquie ont mené des négociations et ont signé deux documents," a déclaré S.Sarkissian à la télévision jeudi dernier. "Mais depuis, certaines forces politiques turques, essayent de fixer des conditions et de relier l’établissement de relations diplomatiques avec l’Arménie à la résolution du conflit du Haut-Karabakh et aux relations Arménie-Azerbaïdjan."

"Nous acceptons le fait que la Turquie est un grand pays, et qu’elle a un rôle à jouer tant dans la région que dans le monde entier. Mais en même temps, nous les Arméniens sommes une nation indépendante, et il est inadmissible de nous tenir des propos avec des conditions préalables. Toute démarche de ce type génèrera une réaction," a-t-il ajouté sans donner plus de détails.

Sarkissian s’est exprimé lors de sa visite au lac Sevan, où il assistait à un festival d’été des jeunes de la diaspora arménienne, organisé par le gouvernement. Beaucoup dans la diaspora, suivaient avec inquiétude le spectaculaire rapprochement de l’Arménie avec la Turquie, commencé peu après que le Président ait pris ses fonctions en avril 2008. À l’instar des politiciens de l’opposition à Erevan, certains dirigeants de la diaspora ont ouvertement critiqué le virage vers l’Ouest, indiquant que l’Arménie n’avait pas obtenu des avantages tangibles mais seulement entravé les efforts pour obtenir que plus de pays dans le monde reconnaissent que les massacres d’Arméniens de 1915 dans la Turquie ottomane sont un génocide.

Ces remarques arrivent tout juste deux jours qu’il ait clairement indiqué qu’il ne se déplacera pas en Turquie le 14 Octobre pour regarder le match retour entre les équipes nationales de football des deux pays, si qu’Ankara ne prend "des mesures concrètes" pour rouvrir la frontière turco-arménienne. Les deux équipes avaient disputé leur match aller à Erevan en Septembre dernier en présence des présidents Serge Sarkissian et Abdullah Gül.

La visite historique de Gül en Arménie a été suivie par des pourparlers turco-arméniens, du au fait que les Turcs auraient accepté d’abandonner leurs liens de longue date entre la normalisation des relations bilatérales et le règlement du conflit du Karabakh acceptable par l’Azerbaïdjan. Toutefois, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et d’autres dirigeants turcs ont dit à maintes reprises au cours des derniers mois que la frontière turco-arménienne demeurerait fermée tant que le conflit du Karabakh ne serait pas résolu. Le ministre des Affaires étrangères turc, Ahmet Davutoglu, a réaffirmé cette condition préalable, mercredi.

Malgré ces déclarations, S.Sarkissian, a jusqu’à récemment, gardé un optimisme prudent quant à la réussite du dialogue entre les deux pays. Il a fallu attendre le 6 Juillet pour qu’il exprime publiquement sa déception quant à la position d’Ankara.

Soulignant cette déception, 82 élus pro-arméniens de la Chambre des Représentants américaine ont envoyé jeudi une lettre au président Barack Obama exprimant leur préoccupation face au ‘recul de la Turquie’ sur la ‘feuille de route’ (encore non publiée) annoncée le 22 avril.

"Les déclarations publiques et les actions de la Turquie depuis le 24 avril montrent une position contraire à l’accord et sapent la politique américaine prônant une normalisation sans conditions préalables (…) Il semble que la Turquie, s’efforce de bloquer la reconnaissance du génocide arménien par les États-Unis, et a décidé de signer une feuille de route, qu’elle n’a pas l’intention de respecter (…) Par conséquent, nous demandons instamment à votre Administration de séparer les deux questions : normalisation des relations et reconnaissance du génocide," indique la lettre

On se souvient que dans sa déclaration du 24 avril, Obama s’était abstenu de qualifier de génocide les massacres et les déportations des Arméniens, sous-entendant la nécessité de ne pas saper le rapprochement turco-arménien.

Emile Danielian – armenialiberty
(eafjd.eu, Traduction Gérard Merdjanian, 1er août 2009)


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Rasmussen: Le différend Athènes/Ankara perturbe les missions de l'Otan

Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a dénoncé mardi le différend entre la Grèce et la Turquie, estimant qu'il compliquait la tâche de l'Alliance en Afghanistan et en Afrique, et réclamé une "meilleure coopération" entre ces deux pays en principe alliés.

"Je vais soulever la question de l'amélioration des relations entre la Turquie et la Grèce dès ma visite dans les deux capitales cette semaines", a écrit M. Rasmussen sur son blog, hébergé sur le site officiel de l'Otan.

"Je sais qu'il s'agit d'une question bilatérale, mais nous en sommes arrivé à un point où cela nous pose des problèmes dans nos missions", a ajouté M. Rasmussen, qui sera à Athènes mercredi et jeudi et à Ankara jeudi et vendredi.

La Grèce et la Turquie, alliés au sein de l'Otan, s'opposent depuis une trentaine d'années sur la question de Chypre, divisé en deux parties: l'une, sous l'influence d'Ankara, n'est reconnue que par la Turquie, tandis que le reste du pays est membre de l'Union européenne.

"En Afghanistan, l'Otan ne peut conclure d'accord pour soutenir la police de l'UE", a expliqué M. Rasmussen sur son blog.
 "Dans la Corne de l'Afrique, l'Otan et l'UE conduisent des missions navales dans la même région contre la piraterie, mais nous n'avons pas d'accord sur qui fait quoi ou comment se soutenir mutuellement", a-t-il ajouté.

"Ce ne sont que deux exemples qui démontrent que ces problèmes dépassent largement la Grèce et la Turquie. J'espère qu'il sera possible de suivre une voie plus pragmatique qui rendra nos missions plus efficaces", a-t-il conclu à cet égard.

M. Rasmussen, qui, en tant que Premier ministre du Danemark, avait soutenu l'intervention américaine en Irak et défendu le droit de la presse danoise de caricaturer Mahomet, rappelle par ailleurs que l'une de ses "premières priorités" est de "construire un partenariat plus fort avec les pays arabes et d'Asie centrale".

"Dans cette optique, la Turquie est un acteur-clé. Je me réjouis d'avoir ces discussions à Ankara", souligne M. Rasmussen, alors que la Turquie s'était longtemps opposé à sa nomination à la tête de l'Alliance. (AFP, 25 août 2009)


Immigration / Migration

Le communiqué du CLEA sur les ingérences de l'ambassadeur turc Tanlay

L'AMBASSADEUR TURC FUAT TANLAY, PROCHAINE VICTIME DES LOIS LIBERTICIDES?

Soyons cohérents:

La «provocation publique au terrorisme» est lourdement condamnée par la loi dans toute l'Union européenne.

Fuat Tanlay, l’ambassadeur turc en poste à Bruxelles, vient d'en appeler à Dieu pour que la Belgique soit foudroyée par un attentat...

Rappelez immédiatement Johan Delmulle, le Parquet fédéral a du travail!

Retour sur une nouvelle aberration de la loi "antiterroriste" et sur les propos douteux de l'ambassadeur turc Il y a quelques semaines, nous vous transmettions une énième carte blanche démontrant, sur base du procès DHKP-C, la dangerosité de la loi «antiterroriste» pour les citoyens belges et leur liberté d’opinion : «La Belgique rode sa loi antiterroriste» : http://www.lesoir.be/forum/cartes_blanches/carte-blanche-la-belgique-2009-06-16-712552.shtml

Dans un argumentaire très «delmullesque», l’ambassadeur turc à Bruxelles réagissait à cette prise de position en affirmant que le DHKP-C étant terroriste, ceux qui expliquent leurs actes sont également des terroristes. «On ne peut dissocier ceux qui posent les bombes de ceux qui expliquent pourquoi», écrivait-il : http://www.lesoir.be/forum/cartes_blanches/2009-06-29/peut-dissocier-posent-bombes-expliquent-715157.shtml

Dans cette discussion, les auteurs de la première carte blanche ont répondu en expliquant que la réaction de l’ambassadeur turc était justement ce qu’ils dénonçaient. Ses remarques prouvent, par l’absurde, que la «guerre contre le terrorisme» empêche tout débat critique à son propos. On ne peut plus parler de liberté d’expression en Belgique car il faudrait se focaliser sur le terrorisme en Turquie. Et quand on répond sur la Turquie, on ne peut plus parler de résistance à l’oppression mais seulement de terrorisme du DHKP-C. Lire: «L’image du terrorisme ou comment faire taire» : http://www.lesoir.be/forum/cartes_blanches/2009-07-13/image-terrorisme-taire-717434.shtml

Au final, Fuat Tanlay s’est fait prendre à son propre jeu. En une formule, il a montré toute l’incohérence des lois «antiterroristes» et le vrai visage de l’Etat turc. Déçu par la décision du 14 juillet dernier qui exige une requalification des préventions dans le procès DHKP-C à Bruxelles, l’ambassadeur turc s’en est pris violemment à la Belgique. «Inchallah, que la Belgique subisse le terrorisme, pour qu’ils comprennent» a-t-il asséné dans la presse turque. «L’ambassadeur turc appellerait au terrorisme en Belgique» : http://www.rtlinfo.be/rtl/news/article/258579/0/?article_comment_action=displayReportAbuseForm&newsCommentId=732198

A suivre la logique des partisans de George W. Bush, le procureur Delmulle devrait immédiatement poursuivre Tanlay pour «provocation publique à commettre un acte terroriste» ! Le nouveau ministre belge des affaires étrangères, Yves Leterme, a, en tout cas, fait savoir qu’il demanderait des explications à l’ambassadeur turc au sujet des propos «très peu diplomatiques» qu’il a tenus. «Tension diplomatique entre la Belgique et la Turquie» : http://www.lesoir.be/actualite/monde/2009-07-23/proces-dhkp-leterme-demande-explications-turquie-719179.shtml

Ultime rebondissement dans cette affaire. La Belgique aura bientôt un nouvel ambassadeur turc. Fuat Tanlay, lui, s’est vu gracieusement offrir par l’Etat turc un nouveau poste. «Le départ de l’ambassadeur turc Tanlay : une promotion ou une sanction ?» http://www.info-turk.be/371.htm#ambassadeur

Le CLEA, depuis plusieurs années maintenant, tente d’interroger les législations «antiterroristes» belges via l’affaire DHKP-C. Une des difficultés réside pour nous dans le fait que des hommes comme l’ambassadeur Tanlay coupent toutes nos argumentations en terminant leurs phrases par un définitif : «le DHKP-C est un groupe terroriste».

Le CLEA réaffirme donc qu’il ne s’intéresse pas à la situation en Turquie mais à la démocratie en Belgique. Le CLEA ne défend pas le DHKP-C mais s’oppose à l’utilisation de la loi «antiterroriste» belge à l’encontre de certains des membres présumés de cette organisation turque. Le CLEA ne se positionne pas sur l’action du DHKP-C en Turquie mais refuse de prendre pour argent comptant la propagande officielle turque à son sujet.

Face aux arguments d’autorité avancés au sujet de la situation turque, le CLEA se voit donc contraint, par moment, de formuler quelques remarques.

«Pas une seconde à perdre pour sauver Güler Zere», une prisonnière politique turque, atteinte d’un cancer : http://leclea.be/affaire_dhkp-c/democratie_a_la_turque/pas_une_seconde_a_prendre.html

La Turquie, une démocratie ? http://www.youtube.com/watch?v=6GqQ8MLsax8

Le DHKP-C, un groupe terroriste ? http://www.youtube.com/watch?v=KVsBWVe2zVk&feature=related

Résistance ou terrorisme ? La justice belge doit-elle trancher ? http://www.youtube.com/watch?v=a_sowCXdVq8&feature=related

Le CLEA, 25 août 2009

Des proches du détenu turc décédé à Jamioulx défilent à Charleroi

Plusieurs dizaines de proches du détenu décédé il y a huit jours à la prison de Jamioulx ont parcouru les rues de Charleroi, dans le calme, lundi après-midi. Le procureur du roi de Charleroi a ensuite reçu une délégation.

Les proches de Michael Takin, ce détenu décédé dans des circonstances qui font encore l'objet d'une enquête, ont manifesté leur mécontentement et leur volonté de connaître la vérité à propos de ce décès. Ils ont parcouru à pied plusieurs rues de la ville, en arborant des calicots qui critiquaient notamment les méthodes de la prison de Jamioulx et les conditions de détention qu'y connaissent les prisonniers.

Cette manifestation, si elle a suscité quelques embarras de circulation, n'a cependant pas créé d'autre incident.

Le procureur du roi de Charleroi, Christian De Valkeneer, a ensuite reçu quelques proches de Michael Takin.

La reconstitution des faits qui ont entouré le décès du détenu a eu lieu, sans que d'autres indications aient été fournies sur les précisions qu'elle aura pu apporter au juge d'instruction Wauthier, en charge de ce dossier. Aucune inculpation n'a été prononcée à ce jour. Michael Takin est décédé le samedi 8 août, peu après le repas de midi.

Dans un premier temps, la direction de la prison de Jamioulx avait affirmé que ce décès était dû à un étouffement consécutif à une mauvaise déglutition. L'autopsie de la victime a établi la présence de traces de violences, survenues lors de l'intervention de trois gardiens qui transféraient Michael Takin de sa cellule au cachot. Ces trois gardiens ont été entendus par le juge d'instruction Wauthier pendant plusieurs heures. Aucune inculpation n'a été prononcée.

Les gardiens de la prison de Jamioulx avaient mené une journée de grève, la semaine dernière, en soutien à leurs collègues entendus par les autorités judiciaires.
(Belga, 17 août 2009)

Une grande mosquée turque (Süleymanci) à Bruxelles

Le Soir du 14 août 2009 rapporte que l'Union des Centres islamiques de Belgique a introduit une demande d'urbanisme et d'environnement concernant la construction d'une mosquée, sise rue de Saint-Josse, dans la commune du même nom. Le lieu de culte pourrait accueillir 750 personnes dont 546 lors de la prière du vendredi. L'immeuble s'étagerait sur 7 niveaux soit 11.000 m2. La commune de Saint-Josse a approuvé ce projet controversé. Dès septembre, la Région (et son ministre d'origine turc Emir Kir) sera saisie du dossier. Son avis sera déterminant.

Suffrage-Universel rappelle que l'Union des Centres islamiques de Belgique est une organisation mise sur pied par le mouvement islamique Süleymanci.

Le texte de l'article publié par Le Soir:

À notre connaissance, depuis la mosquée du Cinquantenaire, c'est la première fois à Bruxelles qu'un tel projet (un bâtiment de grande valeur esthétique et/ou religieuse) est aussi avancé. En fait, le projet date de plus de trois ans. Mais ce qui avait été proposé à l'époque était imbuvable. Cette fois, la mosquée baptisée « Selimiye » est dessinée par Vizzion, (ex-Atelier d'Art urbain), et présente un bâtiment d'un classicisme et d'une rigueur qui s'intègrent plutôt bien au tissu urbain.

Ce projet fait l'unanimité au sein de la communauté turque. Son financement semble assuré par la souscription (les fidèles donnent ce qu'ils veulent) dans la plus pure tradition des grands projets urbanistiques qui ont prévalu à l'époque de Léopold II. Il semble aussi acquis (rien ne permet d'affirmer le contraire) qu'aucune puissance du Moyen Orient ne contribue au financement.

Si les lieux voués au culte musulman sont nombreux à Bruxelles, ils ne sont pas, à l'égal d'une église, des gestes architecturaux. Il n'y a qu'une vraie exception : la mosquée du Cinquantenaire, construite avec un financement de l'Arabie saoudite.

Ce projet pose néanmoins des problèmes urbanistiques. Sa fréquentation va entraîner des problèmes de mobilité (15 emplacements de parking seulement). La commission de concertation s'est réunie début juillet. Elle s'est déroulée de façon très sereine, souligne le bourgmestre Jean Demannez (PS). « Elle a mis en avant les problèmes urbanistiques que pose le projet sans jamais déraper. Les riverains et les instances concernées ont reconnu le droit, pour la communauté turque, de disposer d'un lieu de culte emblématique à Bruxelles, dans un quartier où celle-ci est dominante. Ce qui a été débattu, c'est la coexistence entre un lieu de culte de grande capacité et son intégration dans un quartier résidentiel, avec les implications environnementales et de mobilité. »

La commission a tranché : avis favorable au projet, qui devra toutefois réduire sa volumétrie de 30 %. La façade telle que nous la présentons ne serait pas modifiée, les réductions de volume étant intérieures (suppression d'un niveau et moindre profondeur en intérieur d'îlot). Dès septembre, la Région (et son ministre d'origine turc Emir Kir) sera saisie du dossier. Son avis sera déterminant. À Saint-Josse, on souhaite que la Région suive la Commission de concertation. (Le Soir, François Robert, 14 août 2009)

Les précisions données par Suffrage-Universel:

(http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/4430)

Les Süleymanci : à l´origine un réseau de cours coraniques clandestines dans les années 1950. Elle est très influente dans l´immigration, en particulier en Allemagne autour de l´Union des centres islamiques. Elle a créé des formations paramilitaires en collaboration avec l´extrême droite (le MHP). (
http://www.bibliomonde.com/donnee/turquie-etat-la-religion-119.html)

Le mouvement Süleymanci

extrait de: U. MANÇO (1997), "Des organisations socio-politiques comme solidarités islamiques dans l'immigration turque en Europe", Les Annales de l'Autre Islam, Institut national des Langues et des Civilisations orientales, n° 4, pp. 97-133

Concurrent de toujours à la fois de Milli Görüs et de la Diyanet, le mouvement Süleymanci (25) est apparu en Europe en 1973. Il s'agit d'une mouvance millénariste et antikémaliste. Son origine remonte aux années '40, au départ du fondateur, Süleyman Hilmi Tunahan (1888-1959), de la confrérie Naksibendi. Le mouvement Süleymanci regroupe des mosquées et des écoles coraniques portant le nom de Centre culturel islamique (Islam Kültür Merkezi). Les Süleymanci ont toujours affirmé représenter la majorité de l'islam organisé par les immigrés en Allemagne, sans que cela puisse être démontré dans les faits. Bien que présents partout en Europe, leur influence paraît sensiblement moindre que celle de Milli Görüs. En 1992, on estimait l'audience du mouvement en Allemagne à 20.000 membres. La sécurité allemande dénombrait 270 centres culturels Süleymanci en Allemagne. A l'heure actuelle, il en existe probablement une vingtaine aux Pays-Bas, 13 en Belgique et 11 en Suède. Dans ce dernier pays, ils bénéficient d'une reconnaissance officielle exceptionnelle, au même titre que les mosquées de la Diyanet. La Suède est le seul pays où les Süleymanci sont mieux établis que le mouvement Milli Görüs. L'organisation est également présente, mais plus symboliquement, en Suisse, en France, en Autriche et au Danemark. Il s'agit d'un groupe fortement hiérarchisé et discret, qui n'affectionne pas particulièrement la publicité. Des documents émanant des Süleymanci sont rares. Le mouvement entretient également certains contacts avec des églises en Allemagne. Idéologiquement, le mouvement est proche de l'extrême droite turque. Mais il n'a jamais négligé ses contacts avec le Parti de la Juste Voie de T. Çiller. Il arrive que des parlementaires de ce parti visitent, en Europe, les centres culturels des Süleymanci.  (25) sur l'histoire et l'idéologie de ce mouvement voir A. GÖKALP, "Les fruits de l'arbre plutôt que ses racines: le Suleymanisme", in M. GABORIEAU, A. POPOVIC et T. ZARCONE (éds.), Naqshbandis. Cheminements et situation actuelle d'un ordre mystique musulman, Actes de la Table Ronde de Sèvres, 2/4 mai 1985, Paris-Istanbul: Institut Français d'Etudes Anatoliennes-Eds. Isis, 1990, pp. 421-435.  (
http://centres.fusl.ac.be/CES/document/WEBCES/DocsMembres/UM/32%20Org%20islam%20turc%201997.pdf)

Investigation on Deaths of Two Turkish Citizens in Belgium and the Netherlands

Mikail Tekin, who was detained in Jamioulx Prison in Belgium, was exposed to physical violence before he died. The three prison guards on suspicion have been interrogated but not arrested.

31-year-old Tekin had been arrested for beating someone in 2006. In the meantime he had been transferred to hospital for medical treatment but was returned to prison on 7 August. According to Belgium Radio Television RTBF, Tekin's family does not believe that he died because of health reasons.

Tekin's lawyer was quoted as saying by RTBF: "My client should not have been sent back to the highly unsuitable conditions in prison." Furthermore, he said that the autopsy of Tekin's body was done on 9 August.

A delegate from the Belgium Human Rights Foundation reported to the Turkish news channel NTV that since human rights in Belgium have been deteriorating over the last couple of years, it would be very difficult to hold prison personnel responsible unless an eyewitness could be found.

Turkey requested information from Belgium about Tekin case

The result of the autopsy proved that there were marks of injuries on Tekin's body. When the prison management announced Tekin suffocated while eating, other convicts started a revolt, claiming that they had seen Tekin being tortured when he had been taken back to his cell. 

Tekin's brother Cebrail Tekin explained to NTV: "The police took my brother into custody because they wanted to take his statement. Later on he was transferred to hospital for check-ups. Half an hour later three people come and drag him away, dragging him by his throat. We were informed in the morning and I talked to the public prosecutor. He told us that the autopsy proved means of torture and that we could go to court. The doctors told the truth. This is the third death of a Turkish citizen. The other files have been closed but this one will not be closed."  

Cebrail Tekin argued that his brother Mikail was treated in hospital because of a health problem and that he had been taken back to prison on the grounds of a false result.

Moreover, Cebrail Tekin mentioned that the  prison with a capacity for 280 people is outrageously overmanned with 480 convicts and that Tekin's family pushed for the autopsy. His brother's funeral took place in the Turkish city of Sivas yesterday (12 August).

Zafer Üskül, head of the Turkish Parliament Human Rights Investigation Commission, requested information from the head of the Belgium Parliament Justice Commission about statements and progress regarding Mikail Tekin's situation.

Investigation on the murder of Çakmakçı in the Netherlands

The Amsterdam police formed a team of thirty people to investigate the murder of Turkish businesswoman Arzu Erbaş Çakmakçı, who had been stabbed to death when she was getting into her car.

Çakmakçı owned a day care centre in the Netherlands. The police reported that a father of one child in the nursery had continuously threatened Çakmakçı before she was killed. (BİA News 14 August 2009)

Allemagne: mandat d'arrêt réclamé contre un terroriste présumé en Turquie

Le parquet fédéral allemand a demandé à la Cour fédérale de justice d'émettre un mandat d'arrêt international à l'encontre d'un Turc soupçonné d'avoir participé à des projets terroristes en Allemagne et qui serait réfugié en Turquie, a appris l'AFP samedi.

Un porte-parole du parquet fédéral a indiqué à l'AFP qu'une telle demande avait été faite, confirmant ainsi les informations de deux hebdomadaires à paraître lundi, Der Spiegel et Focus.

Ce mandat d'arrêt international vise Mevlüt K., 30 ans, né à Ludwigshafen (ouest), soupçonné d'avoir fourni 26 détonateurs à quatre islamistes qui comparaissent depuis fin avril à Düsseldorf (ouest) pour des projets d'attentats anti-américains en Allemagne.

Mevlüt K. serait "le 5e homme" de cette affaire, comme l'a surnommé la presse allemande, et le grand absent du procès de Düsseldorf.

Après avoir vécu longtemps à Ludwigshafen, ce détenteur de la nationalité turque serait aujourd'hui réfugié en Turquie, où il entretiendrait des contacts avec les services secrets, selon des enquêteurs cités dans la presse allemande.

Les quatre accusés du procès de Düsseldorf, qui encourent 15 ans de prison, ont récemment fait des aveux aux policiers. Deux d'entre eux ont répété leurs aveux devant la cour. Les deux autres doivent déposer prochainement, dont Atilla Selek, qui a mis en cause Mevlüt K. dans ses confessions aux policiers.

Mevlüt K. est déjà visé par plusieurs enquêtes judiciaires en Allemagne liées à des affaires de terrorisme, écrit le Spiegel. (AFP, 15 août 2009)

La mort du détenu turc dans une prison belge fait des vagues jusqu'à Ankara

La mort le week-end dernier dans une prison belge d'un détenu d'origine turque, décédé après avoir été "maîtrisé" par trois gardiens, a soulevé une vague d'indignation en Turquie, un pays lassé d'être pointé du doigt en Occident pour son système pénitentiaire.

Les autorités judicaires belges ont indiqué avoir ouvert une enquête sur les circonstances de la mort de Mikail Tekin, 31 ans, décédé samedi à la prison de Jamioulx, près de Charleroi.

L'homme, qui souffrait de problèmes psychiatriques graves, s'était montré turbulent et a dû être transféré dans une "cellule d'apaisement". Il a fallu trois gardiens pour maîtriser ce détenu pesant plus de 100 kilos et mesurant 1,90 m.

Les responsables de la prison ont d'abord nié que le décès soit lié à l'intervention des agents, mais la famille du détenu s'était insurgée après avoir constaté des traces de coups sur le corps de leur proche.

En Turquie, des médias ont évoqué l'affaire en parlant de "pratiques de torture" dans les prisons belges.

"Une autopsie a permis de démontrer que le décès était consécutif à l'intervention des agents pénitentiaires", a reconnu le procureur de Charleroi, Christian De Valkeneer, cité mercredi par le journal Le Soir.

"Reste à savoir dans quelle mesure l'usage de la force était proportionnel", a-t-il ajouté.

Pour tirer les choses au clair, le parquet a ordonné une reconstitution sur place, a expliqué le procureur, tout en soulignant que la "présomption d'innocence subsiste" à l'égard des trois gardiens, longuement entendus lundi par un juge d'instruction.

En signe de solidarité, les gardiens de la prison de Jamioulx ont observé un arrêt de travail toute la journée de mardi.

Le corps du jeune homme a été rapatrié mercredi en Turquie pour être inhumé dans sa ville natale de Sivas (centre).

Selon l'agence de presse turque Anatolie, le président de la commission des droits de l'Homme du parlement turc, Zafer Üskül, a envoyé une lettre au parlement belge pour s'enquérir des circonstances de la mort du détenu.

Candidate à l'adhésion à l'Union européenne, la Turquie est souvent mise en cause pour son système carcéral, dont le film "Midnight Express" avait fait une description apocalyptique en 1978. (AFP, 12 août 2009)

CLEA: Fourniture d'informations ou apologie du terrorisme?

Le 14 juillet dernier, le procureur Delmulle a reçu une nouvelle gifle : même la Cour d’appel, chargée de statuer dans l’affaire DHKP-C, ne paraît plus croire ses élucubrations! Pour sauver la face, les juges bruxellois ont ainsi été contraints de requalifier les incriminations.

En effet, rationnellement, personne ne peut accepter que Johan Delmulle s’acharne à présenter Bahar Kimyongür ou Musa Asoglu comme les chefs d’un réseau terroriste semblable à Al Qaeda. Les caricatures grossières brossées par le Parquet fédéral, depuis des années, finissent donc par desservir la justice belge.

Mais si le maccartisme de «Dubbleyou» Delmulle

semble démasqué, la loi «antiterroriste» doit, quant à elle, être, coûte que coûte, appliquée !

En feuilletant la loi sur les infractions terroristes, le juge Antoon Boyen aurait-il trouvé la parade? L’article 140, §1, du Code pénal énonce, en effet, que toute personne qui participe à un groupe terroriste, par la fourniture d’informations, sera punie de la réclusion de cinq à dix ans.

Information, apologie, propagande, liberté d’expression? N’allez pas penser que ce nouveau rebondissement dans la saga DHKP-C permette aux démocrates belges de relâcher quelque peu leur vigilance. Au contraire, un panel encore plus large d’associations, de militants pourrait être victime de la loi «antiterroriste» si Bahar Kimyongür ou Musa Asoglu étaient condamnés sur base de cet article du Code pénal.

Le 14 octobre prochain, pour la reprise des débats au tribunal de Bruxelles, soyez donc prêts. Afin d’affûter vos arguments, voici d’ailleurs quelques articles qui, de près ou de loin, «fournissent de l’information» sur une des contradictions majeures marquant ce procès, celle qui oppose la lutte contre le terrorisme et la liberté d’expression, le droit à l’information.

- La dissolution de Batasuna est conforme à la Convention européenne : http://combatsdroitshomme.blog.lemonde.fr/2009/07/04/dissolution-de-batasuna-conformite-avec-la-convention-europeenne-cedh-30-juin-2009-herri-batasuna-et-batasuna-c-espagne/

- Le Sénat adopte la législation des méthodes de recueil de données par la Sûreté : http://www.rtbf.be/info/belgique/faits-divers/le-senat-adopte-la-legalisation-des-methodes-de-recueil-de-donnees-par-la-surete

http://www.ptb.be/nouvelles/article/democratie-une-proposition-qui-baffoue-letat-de-droit.html

- Ces pirates vikings sans drakkar, ces terroristes sans bombe : http://leclea.be/criminalisation_action_militante/pirates_vikings.html

Le point 15 de la Décision-cadre du Conseil européen, datant du 28 novembre 2008 et que la Belgique doit ratifier au plus tard mi-2010, stipule que des sanctions doivent être prévues à l’encontre des personnes ayant, intentionnellement, commis une provocation publique à commettre des infractions terroristes : http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2008:330:0021:0023:FR:PDF

Qui sera le prochain accusé? Fuat Tanlay, l’ambassadeur turc à Bruxelles ? La réponse sur notre site et dans notre prochain mail. (Le CLEA, 10 août 2009)

Détenu turc mort à Jamioulx : l'autopsie révèle des violences

La juge d'instruction Wauthier, de Charleroi, a entendu longuement, lundi, trois agents pénitentiaires de la prison de Jamioulx, à propos du décès survenu samedi d'un des détenus, ressortissant turc. Selon le parquet de Charleroi, l'autopsie pratiquée dimanche avait en effet révélé sur le corps du détenu la trace de violences. Aucune inculpation n'a actuellement été prononcée.

Le décès de ce détenu, Mikail Tekin, 31 ans, de Charleroi, incarcéré pour des faits de violences, est survenu samedi en début d'après-midi. Il avait suscité un mouvement de colère au sein des détenus, dont une cinquantaine avaient refusé, en signe de protestation, de quitter le préau pour regagner leurs cellules.

Dès l'annonce du décès, la rumeur avait en effet couru que celui-ci était dû à des violences exercées par des agents pénitentiaires, ce que la direction avait démenti au cours d'une réunion avec les détenus.

Officiellement, il avait été expliqué que le décès était dû à une déglutition qui aurait suscité un étouffement mortel. Les détenus avaient finalement accepté de réintégrer leurs cellules.

Les doutes de la famille

La famille a également émis des doutes sur les causes du décès, et le parquet a mis le dossier à l'instruction chez la juge Wauthier. Une autopsie a été pratiquée dimanche. Selon les résultats de cette autopsie, le détenu semble décédé, indique-t-on au parquet, dans le cadre de l'intervention des agents pénitentiaires, au moment où ils ont déplacé le détenu vers le cachot où il devait aller en raison de son attitude.

Les trois agents pénitentiaires impliqués dans ces faits ont été entendus lundi par la juge d'instruction Wauthier, qui n'a à l'heure actuelle prononcé aucune inculpation. Il n'a pas davantage été décidé, jusqu'ici, de mesure administrative visant à écarter au moins temporairement les agents du service.

L'instruction ouverte ce week-end n'en est qu'à ses débuts et, indique-t-on de source judiciaire, elle va notamment devoir établir maintenant si la force employée dans ces circonstances par les agents était bien légitime et proportionnée à la situation. (rtlinfo.be, 9 août 2009)


Deux Turcs et un Allemand du DHKP-C condamnés à de la prison en Allemagne

Un tribunal allemand a condamné vendredi deux Turcs et un Allemand à des peines de prison pour appartenance à une organisation terroriste étrangère, le groupe clandestin turc d'extrême-gauche DHKP-C (Parti-Front de libération du peuple révolutionnaire).

"Les accusés étaient membres des structures hiérarchiques de l'organisation européenne du DHKP-C et ont, en connaissance des buts du DHKP-C, rempli en tant que cadres de nombreuses missions pour l'organisation, sur ordre de sa direction", a indiqué le tribunal de grande instance de Stuttgart dans un communiqué.

Le principal accusé, identifié par le tribunal comme Mustafa A., un Turc de 52 ans, a été arrêté en novembre 2006 en Allemagne, après avoir déjà passé près de 19 ans en prison en Turquie.

La justice lui reprochait d'avoir été responsable de tout le sud de l'Allemagne et du Royaume-Uni pour le DHKP-C, et d'avoir versé près de 120.000 euros à l'organisation, selon le tribunal, qui l'a condamné à cinq ans de prison.

Son compatriote Hasan S, 46 ans, a été condamné à 2 ans et 11 mois de détention et un Allemand, Ilhan D., 40 ans, à 3 ans et 6 mois de prison.

"Environ 650 personnes appartiennent comme sympathisants ou membres au DHKP-C" en Allemagne, où l'organisation est interdite depuis 1999, estime le tribunal. (AFP, 7 août 2009)

A l'église de Saint-Josse, un imam turc tance les "infidèles"

Polémique dans la commune la plus multiculturelle de Belgique: lors du Te Deum multiconfessionnel du 21 juillet, un imam turc cite des extraits du Coran offensants pour les nombreux catholiques présents.

Le discours d'un imam au Te Deum du 21 juillet à Saint-Josse fait des remous, car il aurait cité des sourates du Coran qui parlent du "peuple des infidèles", rapporte le journaliste indépendant Mehmet Koksal sur son site internet.

La présence de l'imam au Te Deum du 21 juillet avait été sollicitée par le collège communal de Saint-Josse, qui souhaitait rendre la cérémonie plus multiconfessionnelle et représentative de la diversité de la commune. Les autorités communales s'étaient dès lors adressées, en concertation avec la fabrique d'église de Saint-Josse, au réseau des mosquées turques de Belgique, afin qu'un imam puisse prendre la parole au cours de la cérémonie. Celui qui a été choisi est Sükrü Uymaz, un imam de Flandre occidentale réputé pour ses talents oratoires. Il a chanté un texte coranique en arabe, qualifié de "très beau" par une élue sp.a de la commune, qui avoue cependant n'y avoir "rien compris".

Mais l'extrait choisi était pour le moins malvenu. Il s'agissait d'un extrait de la sourate Al-Baqara ("La vache") où on retrouve le passage suivant: "Certes le peuple des infidèles ne croit pas, cela leur est égal, que tu les avertisses ou non: ils ne croiront jamais. Dieu a scellé leurs coeurs et leurs oreilles; et un voile épais leur couvre la vue; et pour eux il y aura un grand châtiment". L'assistance catholique, notamment d'origine arménienne et orientale, n'a pas trop apprécié, et des élus se sont offusqués.

Selon Mehmet Koksal, Ibrahim Erkan, conseiller CDH à Saint-Josse, estime que l'imam a "commis une faute, ou tout au moins une maladresse": "C'est choquant car il récite un extrait du Coran qui s'en prend justement aux infidèles. Il y a de très belles phrases et des sourates magnifiques dans le Coran. Il aurait pu choisir autre chose lors de son premier discours dans une église. Si, en tant que chrétien, je suis invité dans une synagogue, je ne lirai jamais un extrait de l'évangile qui comporte des passages contre les juifs".

Geoffroy Clerckx, chef de file de l'opposition MR, compte lui introduire une interpellation au prochain conseil communal, estimant que "la responsabilité du collège échevinal est engagée dans cet incident". "Je trouve que l'idée était très bonne et un imam de l'Etat turc n'est a priori pas suspect d'extrémisme. Mais lorsque l'on s'engage dans une telle cérémonie, il convient de faire un minimum de vérifications". (http://www.levif.be/actualite/article.jsp?articleID=37213&sectionID=56&siteID=72)


Commentaire shaitanesque de Pierre-Yves Lambert sur la Diyanet, déjà publié le 11 février 2003:

Prétendre que le rôle de la Diyanet vise à favoriser l'"intégration" des personnes originaires de Turquie dans les pays où ils vivent est particulièrement ridicule: le principe même de l'importation dans les pays d'immigration d'imams "missionnaires" en provenance du pays d'origine, totalement incapables de s'exprimer dans la langue du pays où ils ne résideront de toute façon que quelques années, va en soi-même à l'encontre de tout concept d'"intégration" même le plus édulcoré. Il s'agit ni plus ni moins que de favoriser la persistance d'un "islam des ambassades" alors que tout le monde, ou presque, s'accorde à penser qu'il est souhaitable d'en arriver à fonder un "islam européen", ou en tout cas au moins un islam détaché des structures étatiques des pays d'origine.

Par ailleurs, le statut d'"association internationale" de la Diyanet, dans la même catégorie que les asbl (assoc. loi de 1901 pour les Français), est assez étrange dans la mesure où d'un côté il y a bel et bien dépendance à l'égard d'un Etat étranger, de l'autre il y a des activités de nature commerciale, ce qui n'est normalement pas prévu pour une asbl, surtout pour des montans aussi importants: l'assurance-rapatriement en cas de décès s'élève à environ 40 euros par an, et en Belgique par exemple la Diyanet compte 19.000 cotisants à cette assurance, ça fait un joli montant annuel. (...)

(http://www.suffrage-universel.be/, 29/07/2009)

A lire aussi: l'article original de Mehmet Koksal, Polémique à Saint-Josse autour du discours d’un imam à l’église, Parlemento.com, 28/07/2009



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