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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

33. Year / 33. Année
February
 
2008 Février
N° 354
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
editor@info-turk.be
Chief Editor /Rédacteur en chef: 

Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration



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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events




Droits de l'Homme / Human Rights

301 Trial of Activist on “Military Request”

Civil Disobedience Once Again: To participate in Bülent Ersoy's 'crime'...
Enlèvement et exécution d'un Kurde : la Turquie condamnée à Strasbourg
452 Claims of Torture in 2007, Says TIHV
DHKP/C leader Karatas to receive compensation for lengthy trial
Turkey's Pressure on EU for Increasing "Anti-terror" measures
FIDH: “Turkey Must End Impunity of Political Violence”
 La prison à vie pour l'auteur d'un attentat contre le Conseil d'Etat turc
La Turquie condamnée pour "traitement inhumain", dont des électrochocs
HRW Report: Human Rights Trend is “Retrograde” in Turkey

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Nationalist Uproar at Singer’s Anti-War Stance

Civil disobedience of popular musician Bülent Ersoy
 Kurdish Singer Tunc Detained for “Statement”
 Hommage au politologue Semih Vaner mort à Paris
 RSF: Article 301 is “Enemy of Press Freedom”
Erdogan slams newspapers for publishing pictures of "naked women" photos
Turkey Urgently Needs Peace Journalism!
 Five Months Imprisonment for Kurdish Petition
Editor of “Azadiya Welat” Arrested
International Protest at Cartoonists' Investigation in Turkey
Access to YouTube website blocked three times in January


Kurdish Question / Question kurde

Au coeur de la zone kurde, le PKK reste au centre du conflit

 Des milliers de manifestants à Diyarbakir contre l'opération turque en Irak
Kurdish on the "World Mother Tongue Day"
 Le Soir: Sang kurde sur la neige
 Les rebelles kurdes menacent d'attaquer les villes turques
Leyla Zana's appeal to Talabani at the DTP's Extraordinary Congress
 KNK: "Le Kurdistan Irakien est occupé par l’armée turque"
Kurdish Guerrilla Headquarters' First Statement After the Operation
Les Kurdes, peuple sans Etat au coeur d'une zone de fractures
Nouvelle campagne menaçant la télévision kurde ROJ TV
DTP: 15-year-old Kid Was Crushed To Death By Military Car
 New Book on Turkey and Kurdish Issue by Ahmet Kahraman
Intellectuals' Letter to President Calls for Solution to Kurdish Issue
Des milliers de Kurdes ont demandé la libération d'Öcalan à Strasbourg
Nouveaux heurts entre manifestants et policiers dans le sud-est
Heurts lors de commémoration de la capture d'Öcalan: un mort
Kurdish mayor sentenced to 10 months for praising rebel leader
Prosecutor wants 15 year for DTP MP Sabahat Tuncel
Appel: "La guerre! Ça suffit Nous voulons la paix"
 8 Year Old Investigated for Speaking in Kurdish
 Ankara reproche aux Européens de laisser le PKK opérer chez eux
 L'aviation turque a frappé lundi 70 cibles du PKK en Irak
DTP march to mountains to protest Turkish military operations
Nouveaux bombardements turcs au Kurdistan irakien

Minorités / Minorities


Promulgation de la loi contestée sur le droit de propriété des non-musulmans

An “Exam” for Turkey’s Democracy: Hrant Dink and Malatya Trials
New Hearings: Dink and Malatya murders still clouded in mystery
 Foundations Law pleases neither nationalists nor minorities
Police Marked Murdered Priest as “Separatist”
Adoption d'une loi sur le droit de propriété des non-musulmans
Dink Lawyers: Co-Plaintiffs But Left in the Dark
AI Fears for Life of Malatya Murder Case Lawyer
Kurdish and Armenian Genocides: from censorship and denial to recognition?
Doutes à la 3e audience du procès des assassins de Hrant Dink
Politiques et intellectuels veulent un procès "juste" pour l'assassinat de Dink
The Assimilation Policy of Turkey Continues on Surnames
Dink Trial Still Missing Main Protagonists...

Politique intérieure/Interior Politics

Headscarves Not “In the Clear” Yet

Recours de l'opposition turque contre une réforme sur le voile islamique
 Voile: rappel à l'ordre du Conseil de l'enseignement supérieur
 Le président approuve les amendements sur le voile islamique
 Bianet’s Questions for Prime Minister Erdogan…
Turkish business group says the headscarf issue "out of control"
Former Minister Agar Will Be Tried for Underground Operations
La Turquie dans la crainte de conflits entre partisans et opposants au voile
Feu vert parlementaire au voile, malgré les manifestations
La loi sur le voile sème le doute sur les intentions du gouvernement turc
Avertissement du président de la Cour de cassation turque sur le voile
 Le Parlement a légalisé le port du voile à l'Université, la Turquie divisée
La Cour de cassation turque hostile à un projet sur le voile islamique
Manifestations pour et contre l'interdiction du voile islamique


Forces armées/Armed Forces

L'echec de l'agression de l'Armée turque au Kurdistan irakien

L'Armée turque refuse de s'engager pour un retrait rapide d'Irak
L'agression turque en Irak s'intensifie, en dépit de réactions
Military Operations Provoke Violence and Do Not Solve Kurdish Issue
The "asparagus news" from Turkish Military Force (TSK)
Ultranationalist Ergenekon Gang Everywhere…
L'aviation turque bombarde des positions du PKK en Irak
L’armée turque cache ses pertes : un hélicoptère abattu.
L'assaut terrestre de l'Armée turque au Kurdistan irakien
Tirs d'artillerie et combats entre armée turque et PKK dans la nuit
AFP: L'armée turque, la deuxième en effectifs de l'OTAN
Voir plusieurs analyses sur l'Armée turque: Dossiers sur le militarisme turc
Les archives ultrasecrètes de Cem Ersever trouvées chez Veli Kucuk
La presse turque révèle l’organisation du gang Ergenekon
Un ancien tueur à gages accuse Veli Kucuk de vouloir protèger les cerveaux
Libération provisoire de huit soldats turcs ex-otages du PKK
L’AKP estime que les relations s’améliorent avec les militaires turcs


Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Women Can Not Rely on The Army for Their Gains

Alevi dilemma


Socio-économique / Socio-economic

Historic strike in the Tuzla dockyards against work homicides
Les prix du pétrole remontent après l'opération militaire turque
 British American Tobacco met la main sur le tiers de l'énorme marché turc
Gaz de France a retiré sa candidature pour le gazoduc Nabucco (Novelli)
Shipbuilding "Success" Based on Human Sacrifice
Allianoï, le "Pompéi anatolien", bientôt englouti sous les eaux d'un barrage
 Opposition to Nuclear Energy Raising Its Voice
La Turquie va construire sa première centrale nucléaire en Méditerranée
 Government Supports Headscarf but Ignores Women’s Rights
Une explosion dans les ateliers clandestins: 20 morts
Le déficit commercial a augmenté de 16,3% en 2007


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Le MRAP condamne l'intervention militaire de la Turquie au Kurdistan 

EU Turkey Civic Commission Strongly Condemns Turkish incursion
PCF condamne l’intervention militaire contre les kurdes
 Réactions concernant l'opération militaires dans le monde
 Pour Ankara, les tensions avec Paris pèsent sur les relations économiques
Ankara multiplie les griefs à l’encontre des Européens
Erdoğan chides Europe for "laxity" toward PKK and DHKP-C
Erdogan soulève un tollé avec son discours nationaliste en Allemagne
Merkel sur la candidature turque à l'UE: "encore un long chemin"
Relations franco-turques bloquent l'entrée de GDF dans Nabucco


Turquie-USA/ Turkey-USA

Manifestation anti-US à Istanbul

La Maison Blanche espère que l'opération turque en Irak sera courte
Emergence d’un sentiment antiaméricain chez les Kurdes
Washington met en garde la Turquie en Irak
Le PKK accuse les Etats-Unis d'aider la Turquie dans son offensive en Irak
Le gouvernement kurde critique les Etats-Unis
L'incursion turque en Irak a été coordonnée avec les USA
Le ministre américain de la Justice en Turquie pour parler du PKK, Al-Qaïda
Un général américain à Ankara pour des discussions sur le PKK


Relations régionales / Regional Relations

Les Kurdes d'Irak réclament la fermeture des bases militaires turques
Des Kurdes irakiens prêts à prendre les armes contre l'armée turque
L'incursion turque en Irak, possible nouvelle source de troubles régionaux
L'Irak appelle la Turquie à retirer ses troupes "au plus vite"
Kurdish parliament accuses Turkey of democracy breach
L'armée turque appelle les Kurdes d'Irak à ne pas protéger les rebelles
Le cabinet kurde appellera à une "résistance générale" si des civils meurent
Iraqi Kurdistan Warns Turkey, Urges Baghdad and Washington
Le territoire autonome du Kurdistan en Irak (FICHE TECHNIQUE)
Ankara appelle Sarkissian à oeuvrer au réchauffement des relations
La Turquie va installer un "organisme de coopération" au Sénégal
Le Premier ministre Sarkissian élu président de l'Arménie
Barzani's reaction against Turkish military operations in the Northern Iraq
 La Turquie reconnaît l'indépendance du Kosovo
 "Turcs, mourrez" inscrit sur le siège de la communauté musulmane bulgare
L'analyse de l'AFP sur les élections présidentielles en Arménie
Ankara renforce sa coopération stratégique avec Israël
 L'Iran cesse de nouveau ses livraisons de gaz à la Turquie


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Le nouveau président chypriote grec tend la main à la partie turque

Le candidat communiste Demetris Christofias élu président  de Chypre
Présidentielle: espoir pour la réunification après le premier tour
Papadopoulos battu dès le premier tour de la présidentielle
Erdogan garde l'"espoir" de négociations après la présidentielle



Immigration / Migration

Geste inconvenant d'un travailleur du consulat turc à Bruxelles

Déclaration des organisations kurdes au PE contre l'agression militaire turque
L'echec de l'Exécutif musulman en Belgique et l'ingérence d'Ankara
 DHKP-C: le parquet fédéral belge se pourvoit en cassation
Five More Fires in Turkish Homes in Germany since Ludwigshafen
La grève de la faim rue Royale suspendue
Un nouvel incendie frappe la communauté turque en Allemagne
Lancement d'une "semaine d'action pour l'intégration" en Allemagne
Clea: L'État turc met le paquet...
 Incendie dans deux immeubles habités par des immigrés en Allemagne
A Belgian Legal Delegation Visiting Turkey for Sabancı case
Désaccord Merkel/Erdogan sur l'intégration des Allemands d'origine turque
 Réactions négatives à une offre d'Erdogan d'écoles turques en Allemagne
Erdogan plaide à Cologne pour l'intégration, pas pour l'assimilation
Des milliers pour l'hommage aux victimes l'incendie à Ludwigshafen
Doutes sur l'hypothèse d'un acte criminel dans l'incendie à Ludwigshafen
La réponse de Bruxelles à Ankara
 Ankara estime que la décision de justice belge encouragera le terrorisme
Blogduclea: Répliques tous-azimuts
Josy Dubié: "C'est une leçon de droit pour le parquet fédéral"
Conférence de presse: "La loi antiterroriste est nuisible"
Le DHKP-C ou Bahar et la raison d'Etat
Acquittement dans le procès DHKP-C: Une gifle aux comploteurs turco-belges
Action des enfants des grévistes de la faim devant le Palais Royal
L'incendie meurtrier ravive la tension entre Allemands et Turcs
Enquête sur l'incendie ayant causé la mort de neuf Turcs en Allemagne
Deux bourgmestres ne responsabilisent que trois individus pour le vandalisme à Saint-Josse!
Nine Turks die in suspicious building fire in Germany
 Procès DHKP-C: Une annonce, deux mobilisations, trois rendez-vous...
 Appel pour soutenir les revendications des 150 grévistes de la faim!
Procès Abou Jahjah: la vigilance est de mise!
L'interdiction du port du foulard continue dans les communes flamandes
Violence des Loups Gris: Trois meneurs identifiés mais mis en liberté
Le Vif: Immigration turque en Belgique sous tension



Programme spécial d'Euronews sur les minorités en Turquie

Euronews  diffuse un reportage sur les minorités en Turquie, dans le cadre de l'émission Parlemento. Au cours de ce reportage, les représentants de la Fédération Euro-Arménienne, Laurent Leylekian, de l'Institut Kurde de Bruxelles, Derwich Ferho, et de la Fondation Info-Türk, Dogan Özgüden, expriment, entre autres, leurs points de vue relatifs à cette question. Les diffusions du programme: le Samedi 23 Février à 7h15 - 11h15 - 20h45; le Lundi 25 Février, à 12h15 - 16h15 - 21h45; du Mardi 26 au Vendredi 29 Février, à 12h15 - 16h15

Special Program of Euronews on the minorities in Turkey

Euronews  broadcasts a reportage on the minorities of Turkey in the framework of the magazine Parlamento. At this program, the representatives of the European Armenian Federation Laurent Leylekian, the Kurdish Institute of Brussels, Derwich Ferho, and the Info-Türk Foundation, Dogan Özgüden, talk of their points of view concerning this question. Saturday 23 February, 7.15, 11.15, 20.45: Monday 25 February, 12.15 – 16.15 – 21.45; from Tuesday 26 to Friday 29 February: 12.15 and 16.15

http://www.euronews.fr/index.php?page=parlamento&article=471540&lng=2#



2 SOURCE BOOKS
ON 2 MILITARY COUPS

1971 and 1980

now available as pdf



File On Turkey 336 pages (10,4 MB)     Black Book: 400 pages (30 MB)

Droits de l'Homme / Human Rights

301 Trial of Activist on “Military Request”

Following a complaint by the General Staff, the Kartal Chief Public Prosecution in Istanbul has started a trial against Eren Keskin, lawyer and former president of the Istanbul branch of the Human Rights Association (IHD). Article 301 of the Turkish Penal Code has been cited, in this case the "denigration of the army."

Disciplinary investigation by Bar Association

In addition, the army has demanded that the Istanbul Bar Assocation initiate a disciplinary investigation against Keskin.

The Bar Association asked Keskin to defend herself on 15 February. Six days later Keskin sent an answer, saying that she believed that a disciplinary investigation violated the principles of democratic law.

"The army rules the country"

In a statement published in Germany’s Der Tagesspiegel on 24 June 2006, Keskin had argued that the attack on the State Council in 2006 had not aimed at destroying the state, but that it had served to strengthen the laicist, authoritarian and military state order. In fact, she said, in Turkey no government was able to carry out its programme because the country was being ruled by the “National Politics Document” prepared by the army, and that no government could oppose it.

Prosecutor Arzu Akgün has demanded up to two years imprisonment for Keskin.

"Do you believe thoughts should be punished?"

In her reply to the Bar Association, Keskin said, “In no democratic country can generals of the General Staff demand that a pofessional institution judge people, especially not lawyers, for their thoughts.”

Keskin pointed out that she had been tried many times before and been to prison for her thoughts, and was still facing trials:

“I will continue to say what needs to be said in order to get rid of the militarist pressure on the legislative, executive and the judiciary in Turkey for as long as I live.”

“If, as a legal professional institution, you believe that people should be punished for their thoughts, then you can give me whatever punishment you want. But I will continue to express my opinions ‘freely’.” ( news centre, Erol ONDEROGLU, February 28, 2008)

Civil Disobedience Once Again: To participate in Bülent Ersoy's 'crime'...

Civil Disobedience action has started the following campaign in solidarity with Bülent Ersoy:

An investigation has been launched against musician Bülent Ersoy over things she said at a TV show. She is examined under the claim that she “alienated the people from military service”. If it leads to a case Bülent Ersoy will be charged under TPC article 318 (prison sentence from 6 months to 2 years). The punishment maybe doubled when the crime is committed by the means of the media and press.

Bülent Ersoy’s words which led to the investigation:

“… “Martyrs never die, motherland never gets divided”... Always the same cliché, we say this all the time. Children go, bloody tears, funerals... I disagree with you. Why are we being toys?”
“... Okay, motherland would not be divided but so... Then all mothers give birth, and burry, is this it?”
“… I can not know like you what a child is. I am not a mother, I will never be one. But I am human; giving them to the soil... I can not comprehend how the hearts of those mothers burn in flames but mothers would know …”
“… If I had given birth to a child; some will say around a table ‘you will do this, they will do that’ and I will burry that child into a grave. Is that so?”

If you want to participate in this crime please send an e-mail to sivilitaatsizlik@antenna-tr.org, noting your name, surname and profession. Your name will appear in the list in 24 hours.

PS: “Civil Disobedience” actions which began with Yaşar Kemal’s trial in State Security Court in 1995, and led to the participation of 80.411 people participating in the crimes of 205 criminals of thought in 13 years, continues now. Each flowing title is about a civil disobedience action. You can sign under any crime(!?) and join the movement, contributing to the removal of all barriers before free thinking.

Prosecutors work so fast and file so many cases that we have difficulty putting all of them in CTL section, let alone participating in all of them. Hence this series of civil disobedience has to remain symbolic. We try to pick and participate in at least one of all kinds of “crimes of thought” without discriminating.

PS: 77.663 people participated in the biggest civil disobedience action in 2001 informing the prosecutors about them. The total capacity of Turkish prisons at the time was 73.815. Thus we produced in 2.5 months more criminals of thought than all prisons could take.

Musician Bülent Ersoy: "I am behind my Words"

Musician Bülent Ersoy who has been investigated for “alienating the people from military service” with her comments at a TV show, told the press “I am not a chameleon, whatever I said on that day I am behind it. If asking for a solution instead of death is a crime let them hang me”.
56 year old Ersoy said that she was “a nationalist in essence not in words” and added “I do not cliché”.

Bülent Ersoy said: “What has Bülent Ersoy said? She said that some write these, we are forced to play it out. Is it a lie? Blood has been shed; all right, we become one when it needed, we go to war if needed; because we are a soldier nation. Our ancestors carried the canons at their backs during Liberation War. They wrote history with their blood. They say that ‘Ersoy’s talk intends to alienate the youngsters at the age of conscription’. I did not say that…I am behind my words.

”I said solution instead of death, was that a mistake? Maybe I became a voice of the silence. If asking for a solution is a crime let them hang me, if not let them honour me. Would I say ‘do not you’re your kids to the army!’? I know my place. I say “solution’ instead of ‘death’. Because I don’t want to hear the screams of those mothers, I don’t want to see those coffins.”

Bülent Ersoy said she received support calls from other musicians. (antenna-tr.org, February 28, 2008)

Enlèvement et exécution d'un Kurde : la Turquie condamnée à Strasbourg

La Turquie a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'Homme de Strasbourg pour la mort d'un Kurde dont les proches affirment qu'il a été enlevé et exécuté lors d'une opération contre des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan en 1996.

Dans la région de Tunceli (centre-est) alors soumise à l'état d'urgence, Mazlum Mansuroglu, 24 ans, aurait été, selon ses proches, arrêté à son domicile et emmené par les forces de l'ordre, lors d'une opération pour arrêter trois militants du PKK.

Le cadavre de Mazlum Mansuroglu a ensuite été présenté par les forces de l'ordre aux côtés de ceux de deux des trois militants recherchés. Selon les autorités turques, il est mort en même temps que les deux autres, au cours d'un affrontement avec les forces de l'ordre.

Ses proches prétendent au contraire qu'il a été enlevé et exécuté.

Sans conclure que M. Mansuroglu ait été "sciemment assassiné" par les forces de l'ordre "pour le faire passer pour un présumé terroriste qui leur avait échappé", la Cour de Strasbourg estime que "la responsabilité de l'Etat se trouve assurément engagée faute pour lui d'avoir pu établir que la force meurtrière utilisée contre Mazlum Mansuroglu n'était pas allée au-delà du nécessaire.

"Le non-encadrement par des règles et l'abandon à l'arbitraire de l'action des agents de l'Etat sont incompatibles avec un respect effectif des droits de l'Homme", estime la Cour.

Elle conclut également que la mère de la victime, Emine Mansuroglu, a été maltraitée par les forces de l'ordre alors qu'elle tentait de s'interposer à l'arrestation de son fils.

Elle condamne la Turquie à verser près de 27.000 euros aux proches de la victime au titre des dommages moraux et matériels. (AFP, 26 fév 2008)

452 Claims of Torture in 2007, Says TIHV

The Turkish Human Rights Foundation (TIHV) has branches in Adana, Ankara, Diyarbakir, Istanbul and Izmir. According to its 2007 annual report, there has been a drastic increase in people claiming to have been tortured or maltreated, as well as an increase in people saying that they were abused in the same year, i.e. 2007.

According to a statement by the foundation, there were 337 applications to TIHV in 2006, and 252 of them said they had been abused in that year; in 2007, the number of applicants rose to 452, of whom 320 said that the relevant incident happened in the same year.

In 2007, 293 of the applicants were men, 159 were women and 33 were children.

The most frequently cited methods of torture in 2007 were serious beatings, humiliations and insults. They caused physical as well as psychological damage.

Other abuse which was reported included death threats, being forced to watch or listen to torture, being tortured in front of relatives, being forced to obey meaningless orders, continuously being hit on the same part of the body, tearing at hair, beards and moustaches, being forced to do extremely strenuous activity, being left in the cold, being sprayed with tear gas, sexual abuse, and violent acts carried out on sexual organs.

According to TIHV, there were many physical symptoms of torture and abuse, such as broken bones, injury to and loss of organs, rupturing of ear drums, etc. In addition, many of the applicants displayed acute stress disorder and post-traumatic stress disorder, as well as other psychological damage.

Four of the applicants had been wounded by plastic bulltes which are frequently used by security forces and are claimed to be “harmless.”

Of the 320 people saying they had been tortured in the year 2007, 98 said it happened in police offices, 61 in police stations, 17 in gendarmerie stations or headquarters, 112 in open spaces or in vehicles, and 32 in other places. (BIA news centre, Nilüfer ZENGIN, February 20, 2008)

DHKP/C leader Karatas to receive compensation for lengthy trial

The Ankara 9th Administrative Court ruled earlier this week that Turkey, often criticized for unfair trial procedures -- including unreasonably lengthy prison stays in excess of a decade pending trial -- should pay an YTL 1,000 compensation to DHKP-C Leader Dursun Karataş, who was tried in absentia for 27 years. The court concluded that a trial process of 27 years was far too long to adjudicate a case.

Karataş was being tried in absentia for membership in an outlawed organization and the unauthorized possession of guns and fake documents.

The court underlined that Turkish courts should adjudicate cases without losing too much time, in accordance with the Constitution and the European Convention on Human Rights.

"The Karataş trial process started at the Ordu Martial Law Court in 1981 and has not been concluded since then. We have decided that Turkey should pay compensation to Karataş for such a lengthy trial process," noted the court in its decision.

Karataş's lawyers, on the other hand, said they expected "apology" from the court, not compensation. (Zaman, Gökçer Tahincioğlu, February 21, 2008)

Turkey's Pressure on EU for Increasing "Anti-terror" measures

Turkey and the European Commission held their first ever meeting yesterday in Brussels on terror, justice and home affairs in the wake of increased Turkish complaints leveled against some European countries over what Ankara termed as indifference to Ankara's terror problem, which stems mainly from the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK).

Turkey and the EU have been holding talks on terror related issues under the Association Partnership agreement that Ankara signed back in 1963 with the union.

In addition, Turkey and the individual EU member countries have been holding bilateral talks on how to address the differences existing between the judicial systems of both sides that contradict with each other, particularly in the definition of terror organizations.

Yesterday’s Troika meeting in Brussels between Turkey, a candidate country to the EU, Slovenia, current president of the union and France, the next EU term president, at the ambassadorial level had taken place in the wake of the latest renewal of Turkish complaints about the EU’s handling of the PKK and the DHKP-C.

It is not clear yet whether this kind of meeting between Turkey and the commission will continue on a regular basis, but both sides tried to coordinate their measures against the terrorist organizations while the EU explained the European legal procedures in the fight against terrorism. The EU has also sought ways in which it could accommodate Turkish concerns on the PKK.

In a parallel effort to accommodate Turkish concerns on rendering the PKK terrorists ineffective in Europe, Frank Urbancic, US deputy counterterrorism coordinator of the US Department of State, was in Ankara almost two weeks ago.

This was followed by a visit from US Attorney General Michael Mukasey to Ankara last week.

In light of the differing legal systems in Turkey and in various European countries, with the latter having relatively stronger democratic norms in its judicial system, the ways in which terrorist elements in Europe could be caught on charges not necessarily of terrorism but, for example, on tax evasion, are cited among the methods to be looked at in helping to solve Turkey’s terrorism problem. (Zaman, LALE SARIİBRAHİMOĞLU, February 20, 2008)

FIDH: “Turkey Must End Impunity of Political Violence”

Following a mission in Turkey on the occasion of the third hearing of the Hrant Dink murder trial, the FIDH published a report on 13 February, calling for action on human rights.

The Paris-based  International Federation for Human Rights (FIDH) undertook a mission in Istanbul from February 9 to 11, 2008, on the occasion of the third hearing of the Hrant Dink murder trial.

Hrant Dink, the founder and editor-in-chief of the Turkish-Armenian weekly Agos newspaper, was shot dead in front of his office on 19 January 2007. This mission was deployed in follow-up to FIDH’s mobilisation alongside Hrant Dink’s family and lawyers, and in support of their struggle for justice.

Following the third hearing, FIDH welcomes the filming of the proceedings, as transparency is an essential element to guarantee the fairness of the procedure. Nevertheless, FIDH Secretary General Florence Bellivier has called on the Turkish authorities « to ensure full access to the documents related to the case to the lawyers of Dink’s family, in particular the results of the investigation into the behaviour of State security agents ».

Meanwhile, FIDH has expressed its satisfaction following the arrest, on January 22nd, and the opening of a judicial investigation against a group of ultra-nationalist individuals said to be members of the illegal paramilitary group Ergenekon. Among them is Veli Kücük, a retired general of the Turkish army.

Without prejudice to the results of the investigation, FIDH welcomes the opening of proceedings against individuals whose names have appeared repeatedly in a number of cases of political violence, notably the murder of Hrant Dink, the massacre of a Christian pastor and two of his practitioners in Malatya on April 18th 2007, and the killing of a Catholic priest on February 4th 2006 in Trabzon.

“FIDH hopes that these investigations will enable the determination of higher levels of responsibility in the instigation of these crimes, and break the cycle of political violence,” said Secretary General Florence Bellivier.

Beyond the trial, the mission was an opportunity to discuss several of the main human rights violations that Turkey is facing today. In this respect, FIDH wishes to highlight the following:

The Kurdish Question

FIDH and its Turkish member organisation, the Human Rights Association (IHD), express their deep concern about continuing human rights violations in the South-Eastern provinces. The organisations are particularly concerned with the bombing of civilian areas, in violation of fundamental principles of international human rights and humanitarian law. The organisations repeat their call to the authorities for a political and peaceful settlement of the Kurdish question, and urge the government to open talks with Kurdish organisations and civil society in this respect.

Freedom of opinion and expression.

FIDH has repeated its call for the abolition of Article 301 of the Penal Code. Freedom of expression should not be criminalised and Turkey should conform with the recommendations addressed by all UN special rapporteurs and treaty bodies in this respect. Newspapers such as Free-Agenda (Özgür Gündem), documenting the situation of Kurdish or other minorities as well as the consequences of the conflict in the South-East, should be able to publish their stories.

Situation of human rights defenders

FIDH is worried about the continuous harassment of human rights defenders, intellectuals and journalists who promote human rights. As documented by the Observatory for the protection of human rights defenders (FIDH-OMCT), Ethem Acikalin, the Chair of IHD’s section in Adana, as well as the former chair and an administrator of the Ankara section remain under arbitrary detention. FIDH calls for their immediate release.

FIDH further remains concerned about the judicial harassment against the Vice-President of the IHD, Reyhan Yalcindag, the pending court case to close down the Mersin section of IHD in southern Turkey, as well as about the prosecution of members of the National Commission on Human Rights, Professors Ibrahim Kaboglu and Baskin Oran, for having published a report on minorities in Turkey. FIDH calls for the suspension of all charges in these trials.

Counter-terrorism and human rights, use of torture

FIDH is finally worried about information reported by another Turkish member organisation, the Human Rights Foundation of Turkey (TIHV), on the broad and vague definition of the acts defined under the Anti-terror Act, in violation of the principle of legality of the International Covenant on Civil and Political Rights.

The organisations further deplore the continuous use of torture with impunity and the light sentences resulting from the few condemnations. They call upon the Turkish authorities to comply with the recommendations of the UN Independent Expert on counter-terrorism and human rights, as well as the UN Special Rapporteur on Torture. (FIDH-BIA, February 17, 2008)

La prison à vie pour l'auteur d'un attentat contre le Conseil d'Etat turc

Un tribunal d'Ankara a condamné à une peine de prison à perpétuité incompressible l'auteur d'un attentat contre le Conseil d'Etat, qui avait coûté la vie à un juge en 2006, a annoncé l'agence de presse Anatolie.

Alparslan Arslan, un avocat de 30 ans, était jugé pour meurtre, appartenance à une organisation clandestine et tentative de renversement de l'ordre constitutionnel par la force.

Il avait fait feu sur cinq juges de la 4e chambre du Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative turque, en tuant un et blessant les quatre autres.

La cour a également condamné pour meurtre trois complices d'Arslan à des peines de prison à vie incompressibles.

Deux autres comparses ont été condamnés pour divers crimes allant du transport d'explosifs à la participation à une organisation illégale à des peines de 17 ans, huit mois et 15 jours de prison pour l'un, 10 ans, deux mois et 15 jours de prison pour l'autre, selon Anatolie.

Trois accusés ont été acquittés.

Au cours d'une précédente audience, le principal accusé avait affirmé avoir attaqué le Conseil d'Etat en réaction à la vigueur avec laquelle cette institution fait respecter l'interdiction du port du foulard islamique dans les administrations publiques et les universités.

Il avait également admis avoir organisé trois attaques à la grenade perpétrées à la même époque contre le quotidien social-démocrate Cumhuriyet, qui n'avaient pas fait de victimes, en riposte à la publication d'une caricature montrant un cochon portant le voile islamique.

Les médias ont noté qu'Arslan pourrait être lié à un groupe ultra-nationaliste comprenant des retraités de l'armée arrêtés l'an dernier à Istanbul après la découverte d'une cache d'armes contenant des grenades similaires à celles jetées sur Cumhuriyet.

Ils ont suggéré que l'organisation avait pour objectif de déstabiliser le pays afin de préparer le terrain à un coup d'Etat militaire.

L'attentat contre le Conseil d'Etat avait provoqué de vives tensions politiques.  (AFP, 13 fév 2008)

La Turquie condamnée pour "traitement inhumain", dont des électrochocs

La Turquie a été condamnée jeudi par la Cour européenne des droits de l'homme pour le "traitement inhumain" infligé à trois personnes, dont l'une a été soumise à des électrochocs, pendant sa garde à vue.

L'un des plaignants, Mehmet Sait Dönmü, a affirmé à la Cour européenne avoir reçu des électrochocs à un orteil du pied droit, au pouce droit et au pénis, à la gendarmerie de Silvan en juin 2000. L'autre, Mehmet Ali Kaplan, aurait eu les testicules compressés et aurait été battu. Ils recevront chacun 8.000 euros pour préjudice moral.

L'arrêt de Strasbourg a conclu que les blessures sur les corps des requérants, corroborées par des preuves matérielles, constituaient une violation de la Convention qui interdit les traitements inhumains ou dégradants.
 Le gouvernement d'Ankara a récusé les accusations des deux hommes, qui avaient été interpellés pour assistance à une organisation illégale.

En octobre 2000, le parquet turc avait intenté une action pour mauvais traitements contre deux gendarmes qui furent acquittés et qui n'étaient pas les tortionnaires, selon les plaignants.

Les juges européens ont également condamné la Turquie parce que le parquet n'a pas entendu les responsables de l'interrogatoire des requérants, à savoir les agents du service des renseignements de la gendarmerie et des agents de la sûreté d'Etat.

Dans une autre affaire, Süleyman Erkan, soupçonné d'appartenir au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et interpellé en 1999, s'était plaint d'avoir été frappé à la tête avec une matraque et d'avoir eu les testicules compressés par des agents de la section antiterroriste d'Istanbul. Il recevra 5.000 euros pour dommage moral, a décidé la Cour de Strasbourg.
(AFP, 31 jan 2008)

HRW Report: Human Rights Trend is “Retrograde” in Turkey

The annual Human Rights Watch Report on Turkey is pessimistic about developments. The report condemns freedom of speech violations, harassment of the DTP, violence against minorities and civilians.

Recent trends in human rights protection in Turkey have been retrograde. 2007 saw an intensification of speech-related prosecutions and convictions, controversial rulings by the judiciary in defiance of international human rights law, harassment of pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) officials and deputies, and a rise in reports of police brutality.

The state authorities’ intolerance of difference or dissenting opinion has created an environment in which there have been instances of violence against minority groups. In January 2007 Turkish-Armenian journalist and human rights defender Hrant Dink was murdered.

Armed clashes between the military and the Kurdistan Workers’ Party (PKK) rose in the lead-up to elections in July and intensified yet further in the second half of the year, with heavy loss of life; some attacks—such as a suspected PKK bombing in Ankara in May—have targeted civilians. 
 
Prior to the general election, the Turkish military intervened directly in the political arena by voicing opposition to the ruling Justice and Development Party (AKP) government and by decisively influencing a constitutional court decision to block the presidential candidacy of the AKP’s Abdullah Gül. The AKP nevertheless won 47 percent of the vote in the early general election precipitated by the presidential crisis, and subsequently secured the election of Abdullah Gül as president. The AKP government embarked on plans for a new constitution to replace that put in place under the military regime in 1982.

Human Rights Defenders

The criminalization of speech remains a key obstacle to the protection of human rights in Turkey, contributing to an atmosphere of intolerance that assumed violent proportions in 2007. On January 19 the journalist and human rights defender Hrant Dink was shot dead outside his office. Dink came to public notoriety because he was repeatedly prosecuted for speech-related crimes and, in 2006, convicted for “publicly insulting Turkishness” under article 301 of the penal code. The trial of 12 suspects indicted for Dink’s murder, among them the 17-year-old gunman, began on July 2, but the authorities have to date failed to act on significant evidence of negligence or possible collusion by the security forces. 
 
Other public figures associated with human rights advocacy also received death threats. Burdensome registration procedures and legal restrictions on associations continued. The LGBT organization Lambdaistanbul, for example, was prosecuted for having aims that were against “law and morality” and faced possible closure.
Freedom of Expression and Assembly

After its electoral victory in July, the new AKP government failed to take immediate steps to restart the stalled reform process by lifting restrictions on freedom of expression such as article 301, and elements of the legal establishment opposed to reform continued to prosecute and convict individuals for speech-related offences, as well as for staging unauthorized demonstrations.

Over 2007 hundreds of individuals, among them journalists, writers, publishers, academics, human rights defenders, and, above all, officials of Kurdish political parties and associations, were prosecuted. Some were convicted. 
 
In October 2007 Arat Dink, son of Hrant Dink and editor of the bilingual Turkish-Armenian newspaper Agos (Furrow), and the newspaper’s owner Serkis Sarkopyan were given one-year suspended sentences for “insulting Turkishness” under article 301. They had reported a July 2006 Reuters interview with Hrant Dink in which he had referred to the “Armenian genocide.” No other newspaper that reported Hrant Dink’s words to Reuters has been prosecuted. 
 
Officials of the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP)—which stood independent in the election and gained 22 seats—were repeatedly convicted for speech-related offences during the year. Some were detained for several months pending trial. The number of prosecutions was significantly higher than in previous years, lending credence to suggestions that concerted efforts were being made to block their political activity and restrict their freedom of assembly in an election year. In November the closure of the DTP was pending before the Constitutional Court. Officials of the Kurdish party HAK-PAR were also sentenced for using the Kurdish language in their political party activities; a Constitutional Court closure case is still pending against the party.

Torture, Ill-Treatment, and Killings by Security Forces

Ill-treatment appeared to be on the rise in 2007 and was regularly reported as occurring during arrest, outside places of official detention, and in the context of demonstrations, as well as in detention centers. This trend was further exacerbated by the passing in June of a new police law granting wide-ranging powers of stop and search. After the new law came into force, cases of police brutality were also reported in the context of the routine identity checks permitted in the new law. There were continuing reports of ill-treatment in prisons and, in January, conscientious objector Halil Savda was ill-treated at the Tekirdağ military barracks. 
 
Fatal shootings of civilians by members of the security forces remain a serious concern. Although police typically state that the killing occurred because the individual has failed to obey a warning to stop, in some cases these may amount to extrajudicial executions. The fatal shooting of Bülent Karataş near Hozat, Tunceli, in September 2007, bore the hallmarks of a summary execution. His companion, Rıza Çiçek, who survived serious gunshot wounds, explained how he was shot by military personnel while on a beekeeping trip. Another suspected summary execution was that of the villager Ejder Demir, shot dead near Özalp, Van, in September. Nigerian asylum seeker Festus Okey died of gunshot wounds incurred while in police custody in Istanbul in August.

Attacks on Civilians

Suspected PKK bomb attacks targeting civilians have continued at intervals in 2007, including a suicide bombing in May in the shopping district of Ulus, Ankara, which resulted in eight deaths, and two bombings in Izmir in October, killing one man. In September a minibus was fired upon near a village in Beytüşşebap, Şırnak province, killing five civilians and seven village guards. As of this writing, the perpetrators had not been identified.

Impunity

Turkish courts are notoriously lenient towards members of the security forces who are charged with abuse or misconduct, contributing to impunity and the persistence of torture and the resort to lethal force. Many allegations of torture or killings in disputed circumstances never reach the courts and are not investigated. Some controversial court rulings in the first half of 2007 stand out.

In May the Court of Cassation quashed the 39-year sentences of two gendarmerie intelligence officers for the November 2005 bombing of a bookshop in the southeastern town of Şemdinli that resulted in one death. This bombing was widely condemned by human rights groups in Turkey as evidence of a resort to lawlessness in the name of counterterrorism. Controversially the court ruled that the crime had been committed in the course of a counterterrorism operation and that the defendants should be retried in a military court. The decision is on appeal. 
 
In April a court in Eskişehir acquitted four police officers for the killing of Ahmet and Uğur Kaymaz, in November 2004 in the southeast town of Kızıltepe. The court ignored substantial forensic evidence demonstrating that the father and son may have been the victims of a summary execution. The case is on appeal. 
 
There was no progress in the investigation into the widespread allegations of police torture following arrests during violent protests in March 2006 in Diyarbakır, into the deaths of 10 demonstrators (eight shot dead) during the protests.

Key International Actors

The European Union (EU) remained the most important international actor in fostering respect for human rights in Turkey. However, the December 2006 EU summit decision to partially freeze membership negotiations because of Turkey’s relations with Cyprus contributed to the perception in Turkey that EU member states were reneging on their commitment to Turkey’s candidacy.

After the election in France of President Nicolas Sarkozy in 2007, who has repeatedly stated his opposition to Turkey joining the EU, in June France used its veto power to block two minor chapters of the accession negotiations. In its annual progress report, published in November, the European Commission commented on the failure to advance reforms in 2007, continuing restrictions on free speech, the interference of the military in political affairs, the need to strengthen the independence of the judiciary, and the failure to further minority rights. 
 
As of this writing, the European Court of Human Rights has issued 242 judgments against Turkey in 2007 for torture, unfair trial, extrajudicial execution, and other violations. In an October judgment that may have implications for the draft constitution, the court found that the failure to grant an Alevi schoolgirl exemption from constitutionally enshrined compulsory religious education classes focused on Sunni Islam constituted a violation of the right to education (Hasan and Eylem Zengin v. Turkey).

In a controversial decision in January the court ruled that the existence of the 10 percent electoral threshold, which has been argued to deprive in particular pro-Kurdish parties of political representation in parliament, did not violate the right of the people to freely express their opinion of the choice of the legislature (article 3 of protocol 1 of the convention). Two judges dissented, pointing to the fact that the Parliamentary Assembly of the Council of Europe had in 2004 urged Turkey to lower the threshold, and that the threshold was twice as high as the European average (see Yumuk and Sadak v. Turkey). In November the case was heard by the Grand Chamber of the European Court and judgment is awaited. (Human Rights Watch, January 31, 2008)


Pression sur les médias / Pressure on the Media

Nationalist Uproar at Singer’s Anti-War Stance

Singer Bülent Ersoy’s courageous anti-war utterances on live TV have provoked a nationalist backlash and an investigation. Bülent Ersoy, a colourful transsexual singer, banned from performing on stage after the military coup in the 1980s, and now mostly in the magazine headlines for her outfits, young husbands and cosmetic surgery, expressed her opposition to the current cross-border operations in Northern Iraq on live TV on Sunday night (24 February).

Hundreds of lives lost

Since Friday, 22 February, the Turkish Armed Forces have stepped up attacks against the Kurdistan Workers’ Party (PKK) in Northern Iraq by sending ground forces across the border to supplement the air attacks. So far, 19 soldiers and hundreds of PKK militants have died, and Turkey is watching the funerals of the “martyrs” on the evening news.

Young men mask their fears as they send off their friends to military service with shouted slogans of heroism and nationalism, one of them being, “Martyrs don’t die, the country can’t be separated.”

Only DTP opposed operations

The ruling Justice and Development Party (AKP) and the opposition parties are united in their approval of the operations. An exception is the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) which has been marginalised by other parties to the point of trying to close it down.

To say that numerous cross-border operations in the past have not put an end to the PKK or to suggest that the country should mourn the deaths of Turkish soldiers and Kurdish militants as a sign of failed policies is equivalent to treachery in the eyes of many.

The mainstream media supports the war hawking nationalist discourse, and it has now turned its wrath on Bülent Ersoy.

"I am not a mother but I am a human being..."

What was it she said on live TV?

“If I had given birth to a child and someone sitting at a desk had said ‘You will do this, he will do that’, and I would have buried my child, would I accept that?”

This was greeted with applause from the studio audience. Ersoy continued:

“I cannot know exactly what it means to have a child. I am not a mother and will never be able to be one. But I am a human being; and as a human being, to bury them…I may not know how these mother’s hearts are breaking, but mothers understand.”

She continued, “This is not a war under normal conditions. It is written down and people are forced to play along. There is intrigue, and that is hard to cope with.”

"The happiness of being a soldier's mother..."

Another jury member, singer Ebru Gündes, answered in a well-worn phrase, “Let Allah grant everyone the happiness of being a soldier's mother. May I have a glorious son and send him to the military,” to which Ersoy replied, “...and then you get his dead body back.”

Gündes answered, “Martyrs don’t die, the country can’t be separated,” to which Ersoy said:

“Always the same clichéd words, we always say the same. Children go, bloody tears, funerals…I don’t share your opinion. Why do we take part in the game? Alright, the country can’t be separated, but…Should all mothers just give birth and bury their children, is that it?”
Preliminary investigation started

Following the programme, Bagcilar Chief Public Prosecutor Ali Cakir in Istanbul has started a preliminary investigation, accusing Ersoy of “alienating the public from military service.”

Should there be a trial, Ersoy faces between six months and two years imprisonment, with an increment by half because the "crime" was committed in the media.

Cakir’s name is not unfamiliar to us. He also initiated investigations against writer and journalist Ipek Calislar for her book on Atatürk’s wife,  “Latife Hanim”, in 2006, saying that it violated the Law on the Protection of Atatürk, as well as against writer and journalist Ertugrul Kürkcü in 2005 for his article entitled “Mustafa Kemal: Illusion and Reality”, arguing that it represented a crime against Atatürk.

Meanwhile, the Radio and Television Supreme Council (RTÜK) has also decided to consider the event at its next meeting on 28 February.

"No politician or intellectual as brave"

Ahmet Türk, parliamentary group leader of the DTP reacted to Ersoy’s words by saying, “A singer expresses this attitude, but no politician or intellectual has been as brave as Bülent Ersoy.”

The mainstream media has been quick to condemn Ersoy, and the Hürriyet newspaper quickly reported that “DTP supports Ersoy”. With its known negative attitude towards the DTP, Ersoy has now been tarred with the same marginalising brush…

However, anti-war activists have come out in support for Ersoy, organising an internet signature campaign to be handed to the press. (BIA news centre, Nilüfer ZENGİN, Gökçe GÜNDÜÇ Anna ÇELİKER, February 27, 2008)

Civil disobedience of popular musician Bülent Ersoy

Musician Bülent Ersoy said at a TV show, something that many people would think but would not dare to say:

“… Martyrs never die, motherland never gets divided”... Always the same cliché, we say this all the time. Children go, bloody tears, funerals... I disagree with you. Why are we being toys?”

“... Okay, motherland would not be divided but so... Then all mothers give birth, and burry, is this it?..”

“… I can not know like you what a child is. I am not a mother, I will never be one. But I am human; giving them to the soil... I can not comprehend how the hearts of those mothers burn in flames but mothers would know …”

“… If I had given birth to a child; some will say around a table ‘you will do this, they will do that’ and I will burry that child into a grave. Is that so?...”

What happened to Yaşar Kemal in 1995, and to Orhan Pamuk in 2005 will happen to her now. An intense smear mixed with insults about her sexual identity will be made rain down on her. Of course the prosecutors will not wait for long. They sure are busy writing indictments as this is being written. In order to make Bülent Ersoy suffer in the corridors of justice halls, imprison her if possible and give a lesson to those who sound different.

We go back to the beginning, we have to defend Ersoy’s right to express her ideas whether we agree with her or not.

We have been running civil disobedience actions since 1995 to send the crimes of thought to the garbage. We have participated in the crimes of more than 250 people in 13 years. 80.411 people took the risk and participate in the crimes and informed the prosecutors getting them prosecuted for ideas they agreed or disagreed, for the sake of defending the right to express them. The state tried all ways to tackle them- except amending laws and practices, transforming Turkey into a democratic country. They tried to open a string of cases to intimidate people, it didn’t work. They made postponing laws saying “I forgive you this time but if you do it again you regret it”, nobody cared. They acquitted people, suspects appealed against it. It did not work, people wrote the same things over and over again, and informed the prosecutors. Penal Law has been amended completely, everything was made from scratch, yet it got worse due to worse laws, leading to bigger cases. Voluntary nationalist groups began attacking suspects in court rooms, scandal hit the roof.

The last attempt is to “turn a blind eye”. In 2005, prosecutors dropped the proceedings against suspects in a civil disobedience action where many article of the new Penal Code were violated at once. Despite the fact that at least one of the statements undersigned by the participants, namely Hrant Dink’s words, had been condemned as crime and received punishment, and the condemnation had been approved by the high court.

The prosecutor’s reply to the civil disobedient who said ”How can you ignore it, you have to file a case”, was pathetic: “Sure, I open the case so the whole world comes here, is that so?” It is really tough for us with these judges and prosecutors who do not feel responsible towards laws but feel obliged to “defend the state” in every situation.

Now 13 years later we are back at where we started.

You will find in the CIVIL DISOBEDIENCE section (flowing titles on the bottom right of the page) words, writings and other statements of Bülent Ersoy and others, which have been decided as criminal… You can support the civil disobedience action for any one of them you like, by sending an e-mail. But do not forget, this is not a petition campaign. Our aim is to inform the prosecutors about us, saying “If this is a crime we all commit that” leading to many cases; putting pressure on the authorities to correct anti-democratic laws and practices by taking the risk.

To many many crimes, warmest regards...

Şanar Yurdatapan
(www.antenna-tr.org, February 26, 2008)

What is the function of article 318 of the Turkish Penal Code? Why is it there?

Article 318 of Turkish Penal Code first invents an odd crime such as "alienating the people from military service" and then silences all criticism on conscription and the army affairs by using that article. However, objecting to “militarism” and questioning the mentality which wants to envisage the whole society in “rank relations” is a right and responsibility for everyone who wants a democratic society.

An outline:

1. This article is against even the Constitution of 1982

Article 318 states: 1) Those who commit activities, encourages or inspires the people or makes propaganda in a way to alienate them from military service shall be punished with a prison sentence of from 6 months up to 2 years. 2) If the act is committed through the medium of the press and media, the penalty shall be increased by half. Anti-Terror Law article 4 defines it as a terrorist crime when “committed as part of the activities of a terrorist organisation.”

However, article 25 of the Constitution secures the right to have ideas and opinion, article 26 secures the right to express and disseminate those ideas and opinion. Practicing those freedoms are possible through securing the rights of teaching, encouraging, and making propaganda. Freedoms secured by the constitution protect the acts which are banned by article 318 of TPC.

Restricting freedom of expression is possible under the circumstances defined by articles 13 and 26 of the Constitution. However article 318 does not conform to such circumstances and defines “teaching, encouraging and making propaganda in a way to alienate from military service” as “crime”, which is in violation of the principle of ‘the rule of law’.

2. TPC Article 318 is against International Law

Article 90/5 of the Constitution states clearly that when the provisions of an international convention is in conflict with a domestic law article, articles of international convention overrule. Article 9 of The European Convention of Human Rights, article 18 of Human Rights Universal Declaration and article 18 of Personal and Political Rights Convention all state that everyone has the right to have freedom of thought and expression. These conventions are accepted by Turkey and Turkey has the obligation to act accordingly, and comply with the decisions of European Court of Human Rights. Turkey violates those conventions by implementing article 318.

 “Freedom of expression is applicable not only to ‘information’ or ‘ideas’ that are favourably received or regarded as inoffensive or as a matter of indifference, but also to those that offend, shock or disturb the State or any sector of the population.

Such are the demands of pluralism, tolerance and broadmindedness without which there is no ‘democratic society’”. (European Court of Human Rights Judgement: ‘Handyside v. UK, 1976’)
(www.antenna-tr.org, February 26, 2008)

Kurdish Singer Tunc Detained for “Statement”

Two years ago, Kurdish singer Ferhat Tunc made a speech during a concert in the Nazimiye district of Tunceli, eastern Turkey.

In the early morning hours of Thursday (21 February), he was forcibly taken into custody with the justification that he has not yet given a statement concerning the investigation into that speech.

The Malatya Chief Public Prosecution had started an investigation after the concert on 12 August 2006, accusing the singer of “spreading Maoist Communist Party propaganda.”

"Dissident identity is being targeted"

The Istanbul branch of the Human Rights Association (IHD) has condemned the police for taking Tunc into custody, saying that there was no legal justification for it: “It is clear that the custody has been used in order to target Ferhat Tunc’s dissident identity, and in order to put pressure on his use of rights and freedoms.”

Tunc is accused of “spreading propaganda of an illegal terrorist organization” in a song dedicated to the memory of “the 17”, members of the Maoist Communist Party who had been killed in the Mercan Valley (in Tunceli province) in 2004. The fact that members of the audience chanted "Dersim [the old name for Tunceli] is proud of you" has been interpreted as proof for his crime.

Giving a statement at the Istanbul Public Prosecution, Tunc said that his speech at the first concert was expressing his opinion that the people of Turkey should coexist peacefully. As for the "17", he said that he had known most of them since their childhood, and that he was not able to ignore the event. When he had expressed his feelings about the gravity of the event in his song, he had not aimed at spreading propaganda.

"Say no to war"

Tunc had said at the concert, "We have to overcome and destroy the fears that are imposed on us. There are conflicts in our country, there are deaths. In order to oppose them, we first have to overcome our fears. We want to sing our peace songs on our own land, without fear, without worry. For that to happen, the conflict has to end and we have to work towards that with all our efforts. Let us all say no to war." Then he sang his song entitled "No to war".

Tunc is also being tried for being part of a human rights delegation which freed private Coskun Kirandi after he had been kidnapped by the PKK. He has also received death threats by a group calling itself the "Turkish Revenge Brigade" (TIT). (BIA news centre, Erol ÖNDEROGLU, February 21, 2008)

Hommage au politologue Semih Vaner mort à Paris

Faruk Bilici,
professeur des universités à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco),
membre du comité de rédaction des Cémoti


Politologue reconnu et respecté par le monde scientifique, Semih Vaner est mort le mardi 12 février. Né à Istanbul en 1945, Vaner était diplômé de la faculté de science politique de l’université de Lausanne et avait obtenu, en 1976, son doctorat à la Sorbonne. Il a enseigné la science politique à l’université de Bursa (Turquie) avant d’intégrer en 1982, en tant que chercheur, le Centre d’études et de recherches internationales (Ceri).

Devenu directeur de recherche dans cette même institution, il n’a eu de cesse de réfléchir aux grands problèmes contemporains autour de la Méditerranée et plus particulièrement de la Turquie. Les ouvrages qu’il a rédigés ou dirigés - tels que le Différend gréco-turc ; Modernisation autoritaire en Turquie et en Iran ; la Turquie en mouvement ou encore l’Europe avec ou sans la Turquie - sont le fruit d’une observation attentive mais surtout l’expression d’un souci de démocratisation de ce pays et de son intégration pleine et entière à l’Union européenne.

Semih Vaner a inauguré, en 2005, la collection Ceri-Fayard avec la Turquie. Devenu un ouvrage de référence complet et dédié à un autre grand chercheur et ami, Stéphane Yérasimos, la Turquie a réuni une quinzaine de spécialistes, pour aborder de nombreux aspects contemporains de la Turquie et mettre en avant sa spécificité dans le monde musulman : la démocratie représentative comme régime politique. Le passage de l’Empire ottoman à la République y est étudié en profondeur, au travers des thèmes fondamentaux que sont l’islam, les disparités régionales, la culture, l’économie, les relations extérieures et l’émigration. Ce panorama met en évidence les métamorphoses d’une puissance émergente, les contradictions d’une société jeune aux racines anciennes, passant en revue tous les aspects de la société dont Vaner était issu et sur laquelle son regard était sans concession.

Mais l’œuvre majeure de Semih Vaner est certainement la revue qu’il a fondée en 1985 : Cahiers d’études sur la Méditerranée orientale et le monde turco-iranien (les Cémoti). Ces cahiers sont édités et diffusés avec le concours du Centre d’études et de recherches internationales, de la Fondation nationale des sciences politiques, du CNRS et bien d’autres organismes.

A leurs débuts très modestes, les Cémoti sont devenus en vingt ans la référence incontournable sur cette vaste zone géographique qui s’étend des Balkans et de la Méditerranée orientale à l’Asie centrale ex-soviétique et au Xinjiang en passant par le Caucase. Il s’agit d’un ensemble géopolitique ayant ses spécificités culturelles et linguistiques, en proie à des crises fréquentes et profondes qui se multiplient depuis l’effondrement du communisme, aujourd’hui une zone d’importance stratégique majeure.

Les Cémoti ont réuni durant ces années un très grand nombre de chercheurs, d’universitaires et le dernier numéro, dédié à Nos Vingt Ans ! Berlin-Kachgar (2005), fait précisément le bilan du travail accompli sous la direction de Vaner. Tous ses travaux et prises de positions indiquaient sa détermination, sa rigueur scientifique et son honnêteté intellectuelle. Son premier mot dans ce numérosera notre dernier pour que Semih Vaner continue à vivre au travers de « sa » revue : « Chère lectrice, cher lecteur, à l’occasion du vingtième anniversaire de la création de notre revue, nous revenons vers vous avec un bébé sain et jovial ! C’est maintenant à vous de le faire grandir... » (Libération, 18 février 2008)

RSF: Article 301 is “Enemy of Press Freedom”

In its annual report for 2008, Reporters Without Borders (RSF) criticised Article 301 and the nationalist obstruction of press freedom. The murder of Hrant Dink could have been prevented.

2007 began very badly, with the murder of Turkish-Armenian Agos newspaper editor Hrant Dink. It was a tough year for press freedom, with authoritarian behaviour and nationalist violence.

Dink’s murder could have been prevented

Hrank Dink was shot dead on 19 January 2007 in front of the Istanbul offices of the privately-owned bilingual Turkish-Armenian weekly magazine Agos he edited. The killer, O. S., from Trabzon, a bastion of Turkish nationalism, was arrested hours later and investigations soon showed he had ties to the security forces, which had been warned several times Dink was going to be killed.

But officials refused to prosecute the police suspects and evidence was reportedly destroyed. The trial of the 19 suspects began in Istanbul in July amid tight police security and because O.S. (17) was a minor, was held in secret. The second hearing mentioned the police involvement. The third hearing was on 11 February 2008, and the next hearing is on 25 February.

Article 301, the enemy of press freedom

When the hitman was arrested he expressed no remorse and said Dink deserved to die for insulting Turks. Dink had been prosecuted several times for calling the Ottoman Empire massacre of Armenians “genocide,” a term that Turkey rejects. Article 301 of the criminal code provides for between six months and three years in prison for anyone “openly denigrating” the government, courts, police or armed forces.

Dink was given a suspended six-month prison sentence in 2005 under this article and was prosecuted again in September 2006 for calling the Armenian massacre “genocide” in an interview with Reuters news agency. His son Arat and two other Agos staffers were given year-long suspended prison sentences in October 2007 for reprinting the interview in the magazine.

Promises of amendment not kept

A few days earlier, newly-elected Turkish President Abdullah Gül told the Council of Europe’s Parliamentary Assembly that he favoured amending article 301. The EU’s annual progress report on Turkey’s application to join the EU said very serious efforts were still needed to improve freedom of expression.

Justice minister Mehmet Ali Sahin said on 6 November the government would amend article 301 and that the cabinet would give priority to proposals based on calls from civil society groups. Prime minister Erdogan made similar promises a year earlier.

The army as a threat to the media

Nationalism was behind many attacks on press freedom. Yasin Yetisgen, owner-editor of the Kurdish paper Coban Atesi, was thrown in jail for printing an article on 2 August saying the town of Antep was in “northern Kurdistan,” an officially-illegal term. Journalists were several times forbidden to report on Turkish military operations in Iraqi Kurdistan against PKK rebel bases, officially so as not to demoralise the population with “negative” news but in fact to preserve the image of the army.

This desire for control was shown in March when two reports, from the the military high command and the prime minister’s office, were leaked to the media. They revealed that media outlets and journalists were classified as to how far they agreed with government policies and that official accreditation was used to either exert pressure on a media outlet or journalist or to reward those that backed the armed forces.

Three French journalists - Guillaume Perrier of Le Monde and two photographers for the Capa photo agency - were arrested on 24 October at the Habur border-crossing between Turkey and Iraq for refusing to show their film to customs officials, who roughed one of them up. They were held for questioning with no reason given, separated and interrogated. They were freed by the town prosecutor the next day but their film and equipent was not returned.

Kurdish media faced obstacles

Many Kurdish media outlets were shut down, sometimes more than once, mainly for supposed “terrorist propaganda,” and most often the newspapers Gündem and Güncel. Gün TV, broadcasting in the southern region of Diyarbakir and the only station allowed to put out Kurdish-language programmes, ran into many problems, including when it broadcast Kurdish songs.

Columnist Aydin Erdogan was dismissed in October by the daily Cumhuriyet for criticising, during a TV debate on the pro-Kurdish Roj TV channel, planned constitutional changes and for advocating a peaceful solution to the Kurdish conflict. He was also not allowed to present his own books put out by Cumhuriyet Publishing at the Tuyap book fair as had been planned. (RSF-BIA, February 14, 2008)

Erdogan slams newspapers for publishing pictures of "naked women" photos

The leader of Turkey's Islamic-oriented government on Wednesday defended a measure allowing Islamic head scarves in universities and turned his fire on newspapers for printing photographs of scantily-clad women.

Prime Minister Tayyip Erdogan rejected criticism from the secular establishment and media that women who did not cover their hair might come under pressure to do so after parliament voted Saturday to lift a decades-old ban on wearing head scarves on campus. "You are the ones who print pictures of totally naked women in newspapers against this societys moral values. Have we interfered with that?" he said.

Erdogan said secular women will remain free to dress in the way they like. "We guarantee their lifestyle," he said.

President Abdullah Gul, an observant Muslim, must still sign off the law lifting the campus head scarf ban, which he is expected to do within two weeks.

Erdogans government says the measure is aimed at expanding democracy and freedoms as part of Turkeys EU membership bid. But secularists are suspicious about the real agenda of Erdogan, who tried to criminalize adultery before being forced by the European Union to step back.

Critics have claimed that government is giving priority to issues that interest the countrys observant Muslims and delaying reforms related to free speech that would help the countrys troubled bid to join the EU.

The secular establishment reacted furiously to Saturdays vote and accused the government of raising the profile of Islam. Baykal's CHP said the bill violated an article of the constitution that protects secularism and would appeal to the Constitutional Court. The appeal was expected after the president signed the bill into law.

Erdogan said the ban had meant young Muslim women were forced to remove their traditional head scarves at campus entrances. Some resort to wearing wigs to class to cover their heads. The government was also expected to amend laws to specify what type of head covering will be allowed on campus to ensure that students do not attend classes in full-length Islamic garb called chadors or burqas. (AP-Hurriyet, February 13, 2008)

Turkey Urgently Needs Peace Journalism!

Yesterday's headline in a Turkish tabloid was a worrying example of the interpretation of current affairs in a manner which reinforces a sense of victimhood as well as nationalist aggression in Turkey. The article in question was a reaction to the fire in Ludwigshafen, Germany, which had killed nine Turks, five of them children. The cause of the fire is as yet unknown.

German criticism of Turkish prejudice

The German press has been commenting on Turkish reactions to the fire, saying “the Turkish media is prejudiced and Erdogan has confused mourning with elections,” referring to the wide-spread belief in Turkey that the fire in Germany was neo-Nazi arson, and also referring to Prime Minister Erdogan’s speech in Cologne, in which he opposed assimilation.

The Westdeutsche Zeitung in Germany had criticised a “prejudiced Turkish press” and the fact that Erdogan seemed to use the occasion of the funeral for too much speechifying. The Flensburger Tagesblatt had also written about Erdogan’s mistiming, confusing mourning and election campaigning.

Partly in reaction to this, the tabloid newspaper Günes (Sun) made disturbing comments about the fire in Germany this month which killed nine Turks and the murder of journalist Hrant Dink in Turkey last year on its front page yesterday (12 February).

Inciting to racism

Its headline read, “9 Turks are not considered worth 1 Hrant”, followed by the following text: “When Hrant Dink became the victim of a heinous assassination, Turkey stood up in protest. But for the 9 Turkish victims of Nazis, no one is raising their voice.”

It is not difficult to translate the headline into what the editors of the newspaper really think, i.e. “9 Turks were not considered worth 1 Armenian.” It is ironic that the newspaper complains about lack of empathy for “Nazi victims”, although arson has not been proven and investigations into the cause of the fire are continuing, while at the same time encouraging another kind of racism.

It is precisely this kind of racism which has led to the murders of priest Andrea Santoro, journalist Hrant Dink and three Christian publishers in Malatya.

Accusing Germany and Turkey of hypocrisy

Referring to the crowds in front of the court building at the third hearing of the Dink murder case on 11 February as well as the crowds at his funeral last year, the Günes said: “At least as heinous an attack was experienced in Germany. Nine Turks died when their house was burnt down. Their names were Ilyas…Belma…Karanfil….When they were buried in Gaziantep yesterday, there were no tens of thousands of people who ‘felt the pain in their heart.’

The newspaper was also incensed at the fact that Germans did not march saying “We are all Turkish,” again a reference to the funeral procession of Hrant Dink, where people had carried banners of empathy, saying “We are all Hrant, we are all Armenian.” Günes also accuses the German media of a cover-up.

The newspaper is thus perpetrating the common Turkish nationalist discourse of looking for enemies without and within.

A very different interpretation...

In a very different vein was the article by Mehmet Yilmaz in the Hürriyet newspaper yesterday (12 February). He pointed out that because of the possibility of a racist attack, there were German representatives at the funeral in Gaziantep. He added:

“Priest Santoro was killed in Trabzon as the result of a religious-racist attack. No high-level state official participated in his funeral.”

“Hrant Dink was killed in a religious-racist attack. The Prime Minister visited the Dink family in their home to express his condolences after the funeral. You imagine why he could not attend the funeral and why he felt he had to express his condolences behind closed doors.”

“The Turkish and German Christians working in a bookshop which published bibles in Malatya were slain in a religious-racist attack, three people died. There were no state officials at the funerals.”

Media reinforcing racism and xenophobia

A regional newspaper in Gaziantep, where all the nine fire victims were from, the Hakimiyet newspaper, reported on the funeral. It quoted the German ambassador Eckart Cuntz in Ankara, who attended the funeral, as saying: “The people who lost their lives where the children of both the cities of Gaziantep and Ludwigshafen.”

The mayor of Greater Gaziantep, Asim Güzelbey, was cited in the same article: “On my visit to Germany immediately after the fire, I saw that German society was at least as affected as we were by the event. I saw that everything is being done to find the cause of the event. I want this to be known.”
However, as if ignoring these mutual expressions of respect and goodwill, the newspaper then chose to head the article thus: “From the German Hell to God’s Heaven”…

Regional and national newspapers have not grasped the concept of peace journalism, which is vital in the struggle against racism and xenophobia. It is high time they did, however; otherwise how can we understand who is sowing the seeds of discord? (BIA News Centre, Erol ONDEROGLU, February 13, 2008)

Five Months Imprisonment for Kurdish Petition

The Istanbul 1st Criminal Court of Peace has sentenced publisher Mehdi Tanrikulu of Tevn Pulications to five months imprisonment because he wrote a petition in Kurdish in which he complained about a prosecutor in Diyarbakir, and because he spoke Kurdish at his trial.

The court claims that Tanrikulu violated the Laws on the Wearing of the Hat and the Alphabet Reform, laws that have remained in place since Atatürk’s reforms.

The court said that the defendant had been “adamant” about having Kurdish accepted by public institutions.

Tanrikulu has announced that he would appeal against the sentence.

On 6 February, Tanrikulu joined the last hearing of the case and made in his statement in Kurdish, using an interpreter. He said in his defense, “I have the right to express myself in my mothertongue; this alphabet must also be accepted by official institutions.”

Tanrikulu explained that Diyarbakir prosecutor Muammer Özcan, whom he had filed a complaint against, had not been investigated at all, but that he, Tanrikulu, had been put on trial for writing the complaint in Kurdish.

At an earlier hearing on 13 September 2007, Tanrikulu had said, “I believe in the precedence of law, but the nature of this trial is political.”

Tanrikulu pointed out that Özcan had used the expression “the so-called Kurdish people” in his indictment, which represented an injury. He added that he would continue to speak his language.

The court cited Article 222 of the Turkish Penal Code, which deals with violations of the “Hat Wearing and Turkish Alphabet Acceptance and Application Law.”

According to Article 39/5 of the Lausanne Agreeement of 1923, “all Turkish citizens have the right to use their own language when speaking in court.”

The court also took into consideration a previous twelve and a a half-year sentence for “PKK membership” handed out by a Diyarbakir State Security Court and argued that Tanrikulu was insisting on committing a crime.

Tanrikulu has been acquitted of “spreading propaganda of an illegal organisation” after publishing a book by Zülfikar Tak detailing the torture methods used in Diyarbakir prison. However, he is still on trial at the Istanbul 14th Heavy Penal Court for the publication of the book “The Kurdish Freedom Movement and the Role of the PKK in the Imperialist Process of Capitalism.” (BIA news centre, Erol ÖNDEROGLU, February 12, 2008)

Editor of “Azadiya Welat” Arrested

The responsible editor of “Azadiya Welat” newspaper Vedat Kurşun tried by Diyarbakır Criminal Court Num. 6 with the charge of “making propaganda for the organisation” and “giving orders for action on behalf of the organisation” has been put on remand. Kurşun was remanded on 5 February and sent to Diyarbakır D Type Prison.

Vedat Kurşun told the court “news reports have been published in the paper in my knowledge but I do not accept the charges”. Lawyer Özen said "the suspect attended the hearing on his own will and there are no doubts about his address, hence putting him in prison is not justified.” (www.antenna-tr.org, February 8, 2008)

International Protest at Cartoonists' Investigation in Turkey

The International Press Institute (IPI), the global network of editors, media executives and leading journalists in over 120 countries, strongly criticises the preliminary proceedings brought against Turkish cartoonists Musa Kart and Zafer Temocin, both of the “Cumhuriyet” newspaper. Both cartoonists are being investigated for caricatures considered insulting to the President.

"The proceedings brought against Kart and Temocin are deeply disappointing. At a time when the international community is encouraging the Turkish government to ease its restrictions on freedom of expression, it appears that it may be moving in the opposite direction," said David Dadge, IPI Director. "This latest matter occurs in a week in which over ten newspapers were fined, and the anniversary of the murder of Hrant Dink came and went without any sign of the reforms to Article 301 mentioned in the weeks after his death. We strongly urge the Turkish to authorities to drop all the charges against Kart and Temocin."
Reaction by CRN

Following the report by IPI, the Cartoonists’ Rights Network (CRN) has reacted to the investigation of the two political cartoonists. CRN has confirmed that the two are being charged with violating criminal code article 299, which prohibits defaming the President of the Republic, currently Abdullah Gül. If found guilty, the cartoonists can be sentenced to up to four years in prison. In the recent past cartoonists were regularly charged with civil code offences relating to personal injury and most of those cases have been thrown out of court. These charges indicate an escalation of censorship against editorial cartoonists in Turkey.

In this case, the Minister of Justice is the party instigating the investigation. It is almost impossible that the president is unaware of the charges laid against these cartoonists. Both cartoonists, accompanied by their lawyers, have been to court for a preliminary hearing and are awaiting further actions by the Ministry of Justice.

The cartoon that Kart drew depicted the president as a scarecrow in a corn field claiming powerlessness over the actions of his 16-year-old son. The son is involved in commodities (corn) trading. Kart's cartoon was published on 28 November 2007. The cartoon that got Tamocin into trouble was published a day later.

CRN strongly protests the investigation of these cartoonists as contrary to their basic rights as journalists under Article 19 of the United Nations' Universal Declaration of Human Rights, to which Turkey is a signatory country. CRN believes that these two fine cartoonists were exercising their rights and responsibilities as journalists to freely express their opinions in the form of their drawings.

The Justice and Development Party (AKP) government in Ankara instituted newly revised criminal codes in 2005 hoping to more closely comply with European Union entry requirements. According to the Human Rights News Site, these new codes failed to change the old laws concerning insult to the president, insulting "Turkishness or the organs of state" or insulting the flag.

The hundreds of political cartoonists in CRN's international network are closely watching the situation of these two journalists. CRN is aware of Turkey's recent very positive moves towards strengthening the free speech rights of all journalists as part of a broader strategy for EU entry and is surprised that, at this time, these journalists are being attacked for opinions that should be protected under Turkey's own freedom of expression laws.

Cartoonists Right Network, International is a global NGO monitoring the safely and well-being of political cartoonists who find themselves in danger because of the impact of their professional work. It has chapters in over 20 countries and a field office in Ploisesti, Romania. (BIA news centre, February 4, 2008)

Access to YouTube website blocked three times in January

After courts in Ankara and Sivas blocked access to the international video-sharing website YouTube in mid-January 2008, a court in Izmir blocked access to the site again on 30 January. The ban was subsequently lifted.

On 17 January, the Ankara Twelfth Criminal Court of Peace ordered that access to YouTube be blocked. A 16 January order by the Sivas Second Criminal Court of Peace blocking access was implemented.

On 30 January, the Izmir Seventh Criminal Court of Peace also ordered that access to the site be blocked, citing a video containing content it deemed disrespectful of Turkey's founder Ataturk, and "Turkishness". The ban was later lifted.

The repeated blocking of access to the YouTube website is significant, because such blocking affects a much wider segment of the population than do bans on dissident media outlets' publications or programming. The orders blocking access are also controversial because access to the entire website is halted due to the content of one single contribution. A reader of the Ntvmsnbc news website described the excessiveness of the orders blocking access by writing: "Now if someone came along and wrote Atatürk insulting letters, would you close down the post office?" (BIANET/IFEX, 4 February 2008)


Kurdish Question / Question kurde


Au coeur de la zone kurde, le PKK reste au centre du conflit

Traqué dans la montagne irakienne par les forces turques, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) est encore une référence incontournable pour de nombreux Kurdes à Diyarbakir, le chef-lieu du sud-est anatolien, peuplé majoritairement de Kurdes.

20.000 personnes selon les organisateurs -mais pas plus de 10.000 selon les autorités locales- ont manifesté lundi dans cette ville déshéritée de plus d'un million d'habitants pour réclamer la fin de l'opération militaire turque lancée le 21 février dans le nord de l'Irak.

La manifestation organisée à l'appel du Parti pour une société démocratique (DTP), la principale formation pro-kurde du pays, a dégénéré en heurts sporadiques entre de jeunes manifestants et la police.

Le PKK, la rébellion séparatiste kurde, avait appelé la veille les jeunes Kurdes des métropoles à se révolter.

"L'opération (de l'armée) attise le nationalisme kurde et turc, et sert les intérêts du PKK", confie à l'AFP Ahmet, journaliste et écrivain kurde qui souhaite que son nom ne soit pas cité par crainte de poursuites judiciaires.

"Tant qu'une amnistie générale comprenant aussi les commandants (des rebelles) n'est pas proclamée, le PKK continuera de survivre", estime cet intellectuel.

Le PKK ne revendique plus un Etat indépendant, mais seulement l'autonomie du sud-est de la Turquie. L'image de l'organisation n'est plus ce qu'elle était au sein de la communauté kurde (15 à 20% des 70 millions d'habitants de la Turquie), surtout depuis la capture et la condamnation de son chef Abdullah Öcalan en 1999, suivie d'une accalmie de six ans.

Il n'en reste pas moins qu'il est toujours au centre du conflit kurde.

Ferit Demir, un commerçant de la ville, souligne que "les gens d'ici ont un lien de parenté avec la guérilla (le PKK) et cette opération ouvre davantage les plaies".

M. Demir affirme que les jeunes rejoignant les bases de l'organisation -considérée comme terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne- sont aujourd'hui moins nombreux à cause des réformes démocratiques pro-européennes adoptées par le gouvernement.

Mais, dit-il, "je crains que le sentimentalisme ne l'emporte et que les jeunes ne remontent dans la montagne".

Parmi les demandes de la population: le démantèlement des "gardiens de village", une milice controversée de Kurdes payés et armés par Ankara.

Quelque 5.000 miliciens kurdes (sur 58.000) ont été impliqués dans des crimes ou des délits mais peu ont été poursuivis, selon des chiffres officiels.

"Tant que cette force reste en place, il n'y aura pas de paix", souligne Orhan, un chauffeur de taxi qui ne fournit que son prénom.

"Ces gens ne veulent pas que les combats finissent car ils ne seront plus rémunérés", souligne le jeune homme, affirmant que "%95 des Kurdes (de Turquie) ne veulent pas d'un Etat indépendant, mais qu'il faut quand même un certain dialogue entre le PKK et l'Etat turc.

Ankara a toujours refusé tout contact avec le PKK. Les violences qui se poursuivent depuis 1984 ont coûté la vie à 37.000 personnes, selon les chiffres officiels.

Le DTP est menacé d'interdiction pour collusion avec les rebelles. Mais pour Ahmet il serait erroné de bannir ce parti car c'est une "soupape de sécurité" entre l'Etat turc et le PKK, bien qu'il soit loin de représenter l'ensemble des Kurdes (5% des voix aux législatives).

Refusant de se démarquer du PKK, plusieurs dirigeants du parti sont actuellement en prison ou sont jugés.

"Il faut construire un certain mécanisme de dialogue avec le PKK" soutient Necdet Atalay, chef provincial du DTP qui assure que même si des centaines de militants sont tués par l'armée en Irak, le PKK continuera à exister.

Pour d'autres, l'incursion turque ne rappelle que d'amers souvenirs.

Takiyeddin, le fils de Halim Tanrikulu, a été abattu en 1994 à l'âge de 22 ans lors de heurts avec le PKK.

"Malgré tout, je veux la paix", dit cet homme de 65 ans.  (AFP, Burak Akinci, 27 fév 2008)

Des milliers de manifestants à Diyarbakir contre l'opération turque en Irak

Des milliers de personnes ont manifesté lundi à Diyarbakir, la principale ville du sud-est de la Turquie, peuplé en majorité de Kurdes, pour réclamer la fin de l'opération militaire turque dans le nord de l'Irak, ont rapporté des journalistes sur place.

Réunie à l'appel du Parti pour une société démocratique (DTP), la foule, entre 4.000 et 10.000 personnes selon ces sources, a scandé des slogans hostiles au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan tels que "Erdogan terroriste" et "Erdogan hypocrite".

"Il faut écraser la main qui tente de s'emparer des monts Qandil", ont crié les manifestants, faisant référence au massif montagneux du nord de l'Irak abritant le quartier général des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), près de la frontière iranienne.

Ils ont également déployé une banderole mettant en garde le président irakien, le Kurde Jalal Talabani, accusé par le PKK de soutenir l'opération armée turque.

"Ne t'endors pas, Talabani, nous sommes au menu de midi, tu sera au menu du soir", affirmait le calicot.

La manifestation s'est dispersée sans incident majeur, mais quelques heurts sporadiques se sont produits dans les quartiers avoisinants entre de petits groupes de manifestants et la police, selon les journalistes. Les autorités n'ont pas fait mention d'interpellations. (AFP, 25 fév 2008)

Kurdish on the "World Mother Tongue Day"

Democratic Society Party issued a statement on "World Mother Tongue Day" and said: "In order to preserve a mother tongue the existence of it should be acknowledged first." The statement continued: “Bans, restrictions and repression on the language of more than 20 million people continues. Kurdish is barred everywhere beginning with in public spaces."

”Teachers Union faced a closure case over placing the right to have education in ones mother tongue in its constitution. Diyarbakır Sur Mayor and council members were suspended for providing multi-lingual local services. The responsible editor of 'Azadiya Welat” a Kurdish weekly has been imprisoned. And eight year old has faced investigation for speaking in Kurdish at a public rally. The letters X, Q and W are still banned." (antenna-tr.org, February 25, 2008)

Le Soir: Sang kurde sur la neige

Après trois jours de combat dans le nord de l’Irak entre l’armée turque et les activistes du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan), le bilan ne cesse de s’alourdir – et cela quelles que soient les sources – confirmant la violence des opérations. Si l’on en croit Ankara, l’armée turque aurait infligé de lourdes pertes au PKK, avec 112 morts depuis jeudi soir. L’étatmajor confirme la perte de 15 de ses hommes, dont 8 dimanche, et la chute d’un hélicoptère abattu par le PKK.

L’avantage numérique de l’armée turque (deuxième armée de l’Otan) poussait hier le journal Hürriyet à titrer sur la « débandade » du PKK. La presse félicitait aussi l’armée pour avoir pris le contrôle d’un camp dans lequel ont été séquestrés en octobre dernier, durant trois semaines, huit soldats turcs. Les clichés de ces militaires posant devant le portrait du leader kurde Abdullah Ocalan avaient ébranlé la Turquie. Cette fois, c’est au tour de l’état-major de publier ses propres clichés, révélant la présence de ses soldats en haute montagne.

Si l’on en croit, en revanche, le PKK – organisation qualifiée de terroriste par Ankara, Bruxelles et Washington – c’est l’armée turque qui serait en difficulté avec au moins 47 soldats tués contre trois morts parmi les activistes kurdes. Selon le chef militaire Bahoz Erdal, les combats seraient violents mais « la résistance intense ». Ce responsable kurde a menacé la Turquie de représailles urbaines et appelé « nos jeunes gens » à « rendre les villes inhabitables ». Un autre chef du PKK souhaite que les villes turques se transforment en « enfer ».

Le flou règne également au sujet du nombre de troupes engagées. Ankara a démenti les chiffres fournis par les médias, vendredi, évoquant la présence en Irak de 10.000 soldats dont 3.000 hommes d’élite. Les autorités irakiennes évoquent de leur côté un petit millier d’hommes. Quant à la durée de l’opération, l’état-major affirme souhaiter rentrer au pays « dans les plus brefs délais ». La presse évoque une opération de quinze jours, peu crédible selon Bahoz Erdal. Celui-ci affirme que la Turquie tente « d’envahir » le Kurdistan irakien et pourrait rester plusieurs mois. Les autorités kurdes d’Irak assurent ne pas vouloir intervenir dans ces combats mais donneront l’ordre d’intervenir en cas de pertes civiles.

Au niveau intérieur, cette opération terrestre fait quasiment l’unanimité en Turquie. « Dans une opération chirurgicale, on ne doit rien laisser à l’intérieur », a déclaré Deniz Baykal, chef du CHP, parti laïque et kémaliste. Même jusqu’au-boutisme du côté des nationalistes du MHP qui appellent l’armée à se déployer et à établir une zone tampon dans le nord de l’Irak. Seuls les 20 députés d’origine kurde duDTPexigent un arrêt de cette opération qui risque, selon eux, de créer le chaos dans la région.

Les médias turcs se satisfont du soutien implicite obtenu par Ankara de la part de la communauté internationale. L’Union européenne, bien qu’« inquiète », a appelé la Turquie à la modération. Les Etats-Unis, coincés entre deux alliés stratégiques, les Kurdes et les Turcs, ont fait part de leur « entier soutien » dans la lutte contre le terrorisme kurde même si dimanche, le secrétaire d’Etat américain à la défense, Robert Gates, a jugé l’option militaire insuffisante. « Les mesures économiques et politiques sont réellement importantes », a-t-il déclaré, « car, passé un certain seuil, les gens deviennent insensibles aux attaques militaires ». (Le Soir, DELPHINE NERBOLLIER, 25 février 2007)

Les rebelles kurdes menacent d'attaquer les villes turques

Les rebelles kurdes, retranchés dans le nord de l'Irak, ont menacé samedi de lancer des "opérations de guérilla" en Turquie si son armée poursuivait une offensive contre leurs positions.

L'Irak a tenté, pour sa part, de rassurer le marché mondial du pétrole en indiquant que l'opération turque n'avait pas affecté les exportations de pétrole à travers le terminal turc de Ceyhan.

Le prix du pétrole brut à New York, qui avait atteint mercredi un record de 101,32 dollars, avaient reculé avant de reprendre 58 cents, atteignant 98.81 dollars vendredi en raison des craintes sur les livraisons irakiennes.

"Si la Turquie poursuit ses attaques, nous mènerons des opérations de guérilla dans les villes turques, sans viser les populations civiles", a affirmé à l'AFP Ahmad Danis, un porte-parole des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Ankara doit "cesser ses attaques contre le Kurdistan sinon nous déplacerons le théâtre des combats à l'intérieur des villes turques", a-t-il ajouté.

Le gouvernement de la région autonome du Kurdistan a de son côté annoncé qu'il appellerait à une "résistance générale" si des civils étaient tués par l'armée turque.

"La région du Kurdistan n'est pas partie dans les combats entre la Turquie et le PKK sauf si des civils ou des zones peuplées sont attaqués", a-t-il indiqué le communiqué.

Dans une telle éventualité, "le gouvernement a donné des ordres en vue d'une résistance générale et a effectué tous les préparatifs nécessaires". Aucun détail n'a été fourni sur ces mesures.

Sur le plan économique, le gouvernement irakien s'est efforcé de rassurer le marché mondial du pétrole, qui a atteint cette semaine des niveaux records.

"Les exportations de pétrole irakien continuent normalement vers le port de Ceyhan et les opérations militaires (dans le nord du pays) ne les affectent pas", a indiqué Asim Jihad, le porte-parole du ministère du Pétrole.

"L'Irak et la Turquie souhaitent que les exportations de pétrole irakien se poursuivent, au rythme d'environ 300.000 barils de brut par jour", a-t-il dit.

L'oléoduc qui rejoint le port turc de Ceyhan traverse le Kurdistan irakien.

L'Irak dispose des troisièmes réserves de brut au monde, soit 115 milliards de barils, et exporte actuellement 2 millions de barils par jour.  (AFP, Shwan MOHAMMED, 23 fév 2008)

Leyla Zana's appeal to Talabani at the DTP's Extraordinary Congress

The Democratic Society Congress’s 1st Extraordinary Meeting took place in DTP’s Diyarbakir. The two day meeting is being attended by the DTP’s joint leader Emine Ayna, DTP MPs, DTP Mayors, DTP administrators and delegates.

Leyla Zana, the ex DEP MP, in her speech, called upon Celal Talabani and said “Do not come as salesman, we are happy by their visit. They should come with their identity; their discussions should be around freedom”.

Zana, who condemned the operations, said “I am hopeful that democratic means will not be closed. If they are closed, then the Kurds will be like fire. When people approach fire properly they will be kept warm. However, when approach in the wrong manner the fire will burn.

Do not push the Kurds to this situation. Peaceful and democratic routes should be opened. Kurdish identity should be constitutionally recognised. If recognised there will be a big door to peace”.  (Kurdish info, February 23, 2008)


KNK: "Le Kurdistan Irakien est occupé par l’armée turque"

Le communiqué du Conseil Exécutif du Congrès National du Kurdistan (KNK):

Depuis le 16 Décembre 2007 l’Etat turc mène une opération aérienne d’une grande envergure au Kurdistan Irakien. Pendant ces attaques de bombardements incessants de nombreuses zones d’habitation ont subi des dégâts importants où des civils ont été assassinés et de nombreux ont été blessés.

Loin de se limiter avec sa seule opération aérienne, l’armée turque a entamé conjointement une large opération terrestre depuis hier (21.02.2008) contre cette partie du Kurdistan. Cette opération de l’armée turque a pour but d’occuper le Kurdistan Irakien et anéantir les acquis du peuple kurde. Contraire aux droits internationaux, cette opération de l’Etat turc est, en même temps, un crime humanitaire. En aucun cas et personne ne peut tolérer cette agression. L’Etat turc et le gouvernement du AKP, qui dénient toujours l’existence même du peuple Kurde, se sont fait soutenus ainsi par des Américains et par des Institutions Européennes, en agissant totalement illégaux et inhumains. Les Américains et les Européens ne peuvent pas se tenir à part de cette agression. Les conséquences de cette opération alourdiront la tâche de ces forces qui se prétendent défenseurs des droits de l’homme.

Le peuple kurde traverse une période difficile et importante. Ces opérations d’occupation commencées par le l’Etat et le gouvernement turcs constituent une sérieuse menace contre les intérêts de tous les kurdes.  De part ses attitudes, l’Etat turc cible toutes les valeurs acquises par la lutte de libération démocratique du peuple kurde menée depuis des décennies.

Les attaques de l’armée turque visent l’ensemble de la population Kurde. C’est pourquoi la réaction de tous les Kurdes et leurs amis, contre ces agressions est inévitable. Il devient impératif que tous les Kurdes emploient toutes leurs forces contre cette occupation de l’armée turque.

Le Congrès National du Kurdistan est, surtout,  soucieux de la position des institutions européennes vis-à-vis de cette agression turque. Les déclarations faites par les autorités européennes et américaines, concernant cette occupation, nous rendent plus soucieux. C’est pourquoi nous appelons tous les Kurdes et leurs amis à s’unir et se mobiliser pour s’opposer contre cette attaque turque.

Nous tenons à répéter notre appel à l’opinion publique démocratique européenne, surtout le Parlement Européen, de ne pas rester silencieuse contre cette occupation turque au Kurdistan Irakien.

Conseil Exécutif du Congrès National du Kurdistan
23.02.2008

Kurdish Guerrilla Headquarters' First Statement After the Operation

The People's Defence Force (HPG) has published its statement regarding the Turkish Military's ground troops' cross border invasion. The statement made by HPG's Headquarters stated that clashes that started yesterday at 19.00 in the Basya area of Zagros were continuing and that today further clashes took place in the Seve-Herekol areas of Zap.

HPG's Media Communication Centre announced heavy clashes were taking place as a result of the Turkish Military's ground troops' cross border invasion. HPG stated that a group of soldiers wishing to cross into Ciya Res was attacked by HPG guerrillas. In this attack 22 soldiers were killed. HPG announced that it had not suffered any losses so far.

The HPG Statement:

"The Turkish Military had crossed the border over Herekol and has built temporary bases on the Gere hills of Cukurca. There have also been tank movements in the Bamemi and Kanimasi areas of Southern Kurdistan.

"Kurdish people living in Amediye and the surrounding areas have put their bodies on the front line against the Turkish tanks said HPG. HPG also called for the Kurds of the South to support this uprising.

"HPG also claimed that YNK's cloudy and incoherent stance against the military operations encouraged the Enemies of the Kurds.

"HPG calls upon the youth of the Metropolis!

"HPG claimed that the military operations not only targeted the guerrillas but all Kurdish gains in Southern Kurdistan. Therefore HPG stated 'we call upon the entire Kurdish youth living in the Turkish Metropolis's to stand up against this operation, the Kurdish youth should do much more than what the African immigrants did in Paris.'". 
(Kurdish Info, January 22, 2008)

Les Kurdes, peuple sans Etat au coeur d'une zone de fractures

Au coeur des tensions entre Ankara et Bagdad, les Kurdes, un peuple sans Etat, vivent au rythme des crises dans une région explosive, aux confins de la Turquie, de l'Iran, de l'Irak et de la Syrie.

"Les montagnes sont nos seules amies" assure un dicton kurde, résumant l'histoire d'un peuple situé sur l'une des lignes de fracture les plus instables du globe, entre les mondes irano-perse, turco-ottoman et arabe.

Privés d'accès à la mer, sans Etat pour les représenter, les quelque 25 à 35 millions de Kurdes ont su préserver leurs dialectes, leurs traditions et un mode d'organisation largement clanique.

"Jusqu'à la fin du XIXème siècle, les Kurdes ont été instrumentalisés par les divers pouvoirs impériaux perse et ottoman, qui leur laissaient une assez grande latitude et les utilisaient comme supplétifs" pour faire régner l'ordre aux frontières ou mater d'autres minorités, relève le chercheur Oliver Roy, spécialiste de la région.

"C'est quand les deux nationalismes turc et persan se sont laïcisés" avec Atatürk en Turquie et les Pahlavi à Téhéran "que les Kurdes ont développé en miroir une revendication ethnico-nationale", ajoute-t-il.

Mais les pays de la région savent aussi faire front commun pour mater les velléités indépendantistes. En 1937, Bagdad, Téhéran et Ankara signent ainsi le pacte de Saadabad, destiné à coordonner leurs efforts contre les "bandes armées".

Aujourd'hui encore la Turquie laïque, l'Iran islamiste et l'Irak sous tutelle américaine évoluent toujours entre crainte du séparatisme et instrumentalisation de la question kurde dans leurs relations avec leurs voisins.

Le jeu des grandes puissances s'est aussi montré incertain pour les Kurdes. La première guerre mondiale voit l'effondrement de l'empire ottoman, sans parvenir à une solution stable pour le Kurdistan, toujours âprement revendiqué par la Turquie.

La Société des Nations (SDN) caresse un moment le projet d'un Etat indépendant, mais en 1926 elle opte pour le rattachement la région de la grande ville kurde de Mossoul au mandat britannique en Irak.

Il faudra de fait attendre la première guerre du Golfe, en 1991, pour voir les Occidentaux protéger résolument les Kurdes face aux exactions de Saddam Hussein.

Alliés des Etats-Unis, ils sont largement bénéfiaires de l'intervention américaine, qui consacre leur large autonomie et leur relative stabilité au sein d'un pays livré au chaos.

Le renversement du régime de Saddam Hussein à Bagdad est également venu profondément bouleverser la donne régionale.

"On assiste maintenant à une jonction entre les Kurdes du nord de l'Irak et les Kurdes turcs sur le plan culturel, linguistique, économique, qui n'a jamais existé auparavant", souligne Olivier Roy.

L'Iran est aussi concerné, avec une "très nette aggravation de la répression au Kurdistan iranien", contrecoup de l'évolution irakienne, relève-t-il.

Pour Soner Cagaptay, spécialiste de la région au Washington Institute for Near East Policy, "la région autonome kurde du nord de l'Irak a créé beaucoup d'effervescence parmi les nationalistes kurdes des autres pays", notamment en Syrie.

Et dans les jeux d'alliance complexes de la région, soutenir une opération turque au Kurdistan irakien pourrait être un bonne occasion pour Téhéran de se rapprocher d'Ankara, au détriment des Américains.

"Les Iraniens sont prêt à tout pour desserrer l'étau américain en cherchant les bonnes grâces des Turcs" estime M. Cagaptay. "Dans cette stratégie l'appui à une opération turque contre la rébellion kurde du PKK dans le nord irakien pourrait être "une utile monnaie d'échange". (AFP,  Christophe de ROQUEFEUIL, 22 fév 2008)

Nouvelle campagne menaçant la télévision kurde ROJ TV

ROJ TV a, lors d'une conférence de presse tenue le 19 février 2008 à Bruxelles, dénoncé une nouvelle campagne menaçant sa liberté de diffusion en Belgique. «Le droit du peuple kurde à l'information et à garder vivante sa culture est menacé. Le gouvernement turc applique un fort contrôle sur les médias kurdes dans le pays tandis qu’il mène des opérations militaires. Aujourd'hui, une campagne est lancée contre ROJ TV, qui est la voix du peuple kurde et d’autres groupes ethniques et religieux," dit le communiqué de la télévision kurde.

Le texte de la déclaration de la ROJ TV:

La décision de la campagne contre ROJ TV a été annoncée le 19 juillet 2005 aux médias turcs par le deuxième chef de l'Etat-major général İlker Başbuğ.

La campagne pour fermer ROJ TV est poursuivie aussi bien par les militaires que par le gouvernement. Le Premier ministre turc Tayyip Erdoğan est personnellement impliqué dans la campagne contre le dénigrement de notre chaîne de télévision. Au lieu de résoudre les problèmes urgents et primordiaux du pays, Erdoğan s’en prends à ROJ TV. Malheureusement, les médias turcs soutiennent cette sale campagne avec de gros moyens.

En outre, les politiciens, intellectuels et artistes qui rejoignent les programmes de ROJ TV sont poursuivis. Le gouvernement turc a ouvert un procès contre 54 maires qui défendent les droits de diffusion de ROJ TV.

Cette situation est claire et compréhensible lorsque l’on regarde le classement de la Turquie sur la liberté des médias de diffusion : sur 167 pays, la Turquie est au 115ème rang. Dans le passé comme aujourd'hui, la Turquie met le couvercle pour empêcher les droits du peuple kurde à recevoir des informations libres.

ROJ TV est une chaîne de télévision sous licence danoise. Tous les programmes sont conformes à la réglementation danoise de radiodiffusion elle-même conforme à la législation européenne, afin de créer un espace de débat, de liberté de pensée et de critique ; un luxe dont les Kurdes ont été privés pendant des années.

ROJ TV est diffusée dans tous les principaux dialectes kurdes et dans d'autres langues dont le turc, l'arabe, l’assyrien, le persan et l'anglais.

Une autre caractéristique de ROJ TV est sa programmation religieuse : la religion majoritaire des musulmans sunnites et les religions minoritaires des Alévis, des Yézidis et des chrétiens sont toutes prévues.

Nous croyons que le gouvernement turc ne pourra gagner sauf si sa campagne contre ROJ TV est soutenue par les Etats-Unis et certains pays européens. Le public kurde s'inquiète que les États-Unis et certains pays européens soutiennent la Turquie et ses politiques d’assimilation et de négation contre le peuple kurde.

Soutenir la Turquie encourage le massacre et la pression politique contre les Kurdes et d'autres minorités. Il s'agit là d'une situation injuste et qui doit s’arrêter immédiatement. Le droit de l'information est un droit sacré et ne doit pas être sacrifiée pour des raisons économiques, militaires et politiques.

Un point doit être compris très clairement c’est que les médias kurdes sont prêts aux sacrifices. Nous, travailleurs de la presse, feront tout pour atteindre nos téléspectateurs en toute circonstance. Nous ne permettrons pas que l’information reste dans l'obscurité. » (ROJ TV Broadcasting Board-
Kurdish Info, 19th February 2008)

DTP: 15-year-old Kid Was Crushed To Death By Military Car

In a press conference held yesterday, Ayna stated that a group of provocateurs tried to pull down a Turkish flag outside a state office in Şırnak's Cizre district during pro-PKK demonstrations on Saturday, which marked the ninth anniversary of the capture of PKK leader Abdullah Ocalan. "Provocateurs attempted to attack the Turkish flag to prove the DTP's cause wrong," she said.

Ayna also said that 15-year-old Yahya Menekşe, who was killed in Cizre during demonstrations by a stone thrown by a fellow protestor, was crushed to death by an armed combat car as he tried to run from the police.

"The police and security forces often display a violent stance against protestors in the Turkish-occupied Kurdistan. People are beaten with clubs during demonstrations. DTP Batman deputy Bengi Yıldız and Batman Mayor Huseyin Kalkan were also beaten by Turkish security forces on Saturday," she said.

Ayna also referred to Ocalan as "Mr. Ocalan" and the outlawed PKK organization as "guerrilla."

"Turkey cannot solve the Kurdish problem through air or ground operations into Iraqi Kurdistan. The government should find alternative ways to give an end to this problem," she added. (Turkish Zaman, Feb 19, 2008)


New Book on Turkey and Kurdish Issue by Ahmet Kahraman

I am writing to invite you to the launch of the English translation of Ahmet Kahraman's 'Uprising, Suppression, Retribution: The Kurdish Struggle in Turkey in the Twentieth Century'. The book launch will take place at Garden Court Chambers, 57-60 Lincoln's Inn Fields, London WC2A 3LS on 20 February 2008 at 7:15 pm. Speakers include Ahmet Kahraman, Mark Muller Q.C., and Kerim Yildiz (KHRP).

This timely work explores the Kurdish issue in Turkey in its historical as well as contemporary political context. According to Kahraman, most "Kurdish rebellions" in modern Turkey have been conjured by state authorities to justify policies of state violence.

The book launch will be followed by a cheese and wine reception.

RSVP: Gomidas Institute, 42 Blythe Rd., London W14 0HA. Email: info@gomidas.org
(profpilikian@hotmail.co.uk, February 19, 2008)

Intellectuals' Letter to President Calls for Solution to Kurdish Issue

A letter signed by more than a hundred academics, writers, artists, representatives of NGOs and rights activists, as well as 14 presidents of Bar Associations in the east and south-east of Turkey,  was handed over to President Abdullah Gül today (18 February).

A delegation of thirteen people met with the President in order to hand him the letter.

The letter argues that the Kurdish issue needs to be solved peacefully. The undersigned said that the country’s future needed “a mentality which does not discriminate, which does not send children into death, and which is based on justice and peace.”
Election promises not kept, nationalism on the rise

Despite promises made in the election campaigns of last summer, so the letter, there have been no steps taken to solve the Kurdish issue. On the contrary, there has been an increase in violence and nationalism, which has led to tensions between Turks and Kurds.

“Despite all the negative events, we believe that it is possible to remember and repair the brotherhood of the peoples who have lived together for hundreds of years.”

The letter also emphasised that the Kurdish issue “is not only one of violence and law and order.” It was, said the undersigned, also an issue with cultural, social, political, psychological, humane and economic dimensions.

The problem could only be solved through politics, not in courts. The undersigned pointed out that closing the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP), which represented around 2 million Kurdish citizens, would only make the problem worse.
President should take "active stand"

The letter ends thus:

Honourable President,

We, who have shared the same pain and worries and who hope for peace, declare that we miss looking into each others’ eyes without embarrassment, embracing without fear, and living together in brotherhood. We miss and defend such a unity. We will work towards fulfilling our dream. The constitution has given the duty of representing the unity of the nation to the President. We expect you to take an active stand in solving the problems discussed above.” (BIA news centre, Nilüfer ZENGIN, February 18, 2008)

Des milliers de Kurdes ont demandé la libération d'Öcalan à Strasbourg

Plusieurs milliers de Kurdes (10.000 selon la police, 30 à 40.000 selon les organisateurs) ont manifesté samedi à Strasbourg, pour réclamer la libération de l'ancien chef du PKK Abdullah Öcalan, détenu en Turquie depuis 1999.

Venus massivement et en famille d'Allemagne, de Belgique et des Pays-Bas, ils ont défilé au rythme de musiques traditionnelles derrière des banderoles réclamant notamment la "Liberté pour Öcalan".

Abdullah Öcalan, fondateur et ex-chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a été arrêté le 15 février 1999 au Kenya par des agents turcs avec l'aide des services de renseignement américains. Transféré en Turquie, il a été condamné à mort pour "séparatisme" en juin 1999, une peine commuée en 2002 en prison à vie après l'abolition de la peine capitale.

Dans le cortège, une large banderole proclamant sur fond noir "nous allons faire payer ce complot international" évoquait cette arrestation.

"Nous dénonçons le fait que les Etats-Unis et les pays européens ont aidé la Turquie" à capturer Öcalan, a expliqué à l'AFP Ahmet Gülabi Dere, un membre du Congrès national du Kurdistan présent dans le cortège.

Cette manifestation pacifique avait aussi pour objet de rappeler qu'ils souhaitaient "un processus de dialogue et de réconciliation" entre Ankara et les organisations kurdes "dans lequel l'Union européenne peut jouer un rôle d'intermédiaire", a-t-il ajouté.

Derrière la banderole noire, tranchant avec l'allure pacifique des autres manifestants, quelques dizaines de jeunes hommes en jeans et keffiehs sur le visage ont défilé sur un pas martial, s'agenouillant et faisant le V de la victoire, a constaté un journaliste de l'AFP.

Chaque année depuis l'arrestation d'Öcalan, une grande manifestation réunie en février la diaspora kurde à Strasbourg où siège la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) et où se réunit tous les mois le Parlement européen.

Öcalan incarcéré depuis 1999 sur l'île-prison d'Imrali (nord-ouest de la Turquie) réclame un nouveau procès et des meilleures conditions de détention.

La CEDH a recommandé en mai 2005 l'organisation d'un nouveau procès après avoir estimé que celui au terme duquel il avait été condamné à mort, en 1999, était "inéquitable". (AFP, 16 fév 2008)

Nouveaux heurts entre manifestants et policiers dans le sud-est

De nouveaux heurts entre la police et des manifestants se sont produits samedi dans le sud-est de la Turquie, peuplé majoritairement de Kurdes, au lendemain de violences qui ont coûté la vie à un manifestant, ont rapporté les médias.

Un jeune homme de 15 ans a été blessé mortellement à la tête vendredi à Cizre, petite ville proche de la frontière irakienne, lors de manifestations qui ont dégénéré en violents heurts à l'occasion du neuvième anniversaire de l'arrestation au Kenya du chef rebelle kurde Abdullah Öcalan.

Plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées.

Lors des funérailles de l'adolescent, organisées samedi dans la même localité, plus d'un millier de manifestants, des jeunes pour la plupart, ont affronté les forces de l'ordre, qui ont tiré en l'air et ont fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser, selon les images des chaînes de télévision.

Les manifestants ont saccagé plusieurs magasins, érigé des barricades dans les rues et lancé des pierres sur les agents de la police anti-émeutes, épaulés par des renforts venus des villes avoisinantes.

Une dizaine de manifestants ont été interpellés, indique l'agence de presse Anatolie.

A Hakkari, ville voisine, des heurts se sont également produits entre manifestants et la police.

Des agents turcs, aidés par les services de renseignement américains, avaient capturé Öcalan le 15 février 1999 à Nairobi, où le chef rebelle avait trouvé refuge durant plusieurs jours auprès de l'ambassade grecque.

Öcalan a été transféré en Turquie et condamné à mort pour trahison en juin 1999, une peine commuée en prison à vie après l'abolition de la peine capitale. (AFP, 16 fév 2008)


Heurts lors de commémoration de la capture d'Öcalan: un mort

Des manifestations organisées dans le sud-est de la Turquie vendredi à l'occasion du neuvième anniversaire de l'arrestation du chef rebelle kurde Abdullah Öcalan ont dégénéré en heurts violents se soldant par la mort d'un manifestant, selon des sources locales.

Un jeune homme de 15 ans, blessé à la tête dans des circonstances encore non élucidées lors d'une manifestation en faveur d'Öcalan, arrêté le 15 février 1999 au Kenya, a succombé à ses blessures à Cizre, un ville de la province de Mardin proche de la Syrie, ont rapporté ces sources.

A Hakkari, près de la frontière irakienne, la police a tenté de s'opposer au passage de quelque 200 manifestants, qui ont jeté des pierres sur les forces de sécurité. Celles-ci ont répliqué par des jets de grenades lacrymogènes et en tirant en l'air. De nombreux magasins ont eu leurs devantures brisées.

A Batman, une autre ville du sud-est anatolien à la population en majorité kurde, de nombreux commerçants ont exprimé leur soutien à Öcalan et à son parti PKK en fermant leurs magasins.

A Diyarbakir, la principale ville de la région, la police anti-émeutes est intervenue contre plusieurs manifestations, tandis que le Parti pour une société démocratique (DTP), la principale formation pro-kurde du pays, commémorait l'événement en accrochant un drapeau noir devant ses locaux. (AFP, 15 fév 2008)

Kurdish mayor sentenced to 10 months for praising rebel leader

A court on Thursday sentenced the Kurdish mayor of city in southeastern Turkey to 10 months in prison for praising Kurdish rebel leader Abdullah Ocalan and saying the PKK guerrilla group was not a terrorist organization.

The court found Huseyin Kalkan, the mayor of the mainly Kurdish city of Batman, guilty of spreading terrorist propaganda in an interview in 2006 with the Los Angeles Times, Kalkan's lawyer said.

Kalkan is one of several mayors from the pro-Kurdish Democratic Society Party who have faced prosecution for praising Ocalan or saying he was the leader of the Kurdish people. The party is fighting charges of having ties to Ocalan's rebel group in the Constitutional Court and risks being disbanded.

During Thursday's hearing, defense lawyer Mehmet Emin Basar denied the mayor was issuing propaganda on behalf of Ocalan or his rebel group. Kalkan was exercising his right to free speech, Basar said.

Kalkan will appeal the verdict.

Ocalan, the founder of the Kurdistan Workers' Party, or PKK, is serving a life sentence on an island prison near Istanbul. The group, which is battling for autonomy in southeastern Turkey, is considered a terrorist organization by the United States and the European Union.

The charges against Kalkan were filed after two U.S.-based Turks lodged a complaint via e-mail to the Turkish police.

The court initially sentenced Kalkan to one year in prison, but later reduced his term, citing good behavior throughout the trial. (The Associated Press, February 14, 2008)

Prosecutor wants 15 year for DTP MP Sabahat Tuncel

DTP MP for İstanbul, Sebahat Tuncel faces prison sentence for 15 years on the charge of “membership to a terrorist organisation.”

Public prosecutor asked Istanbul High Criminal Court Num.10 to give Sabahat Tuncel who was released after being elected MP 15 year prison sentence. Tuncel’s attorney Baran Doğan asked the court to halt proceeding due to her legal immunity. Court adjourned the case to get the final defence statements of the suspects including Tuncel. (antenna-tr.org, February 14, 2008)

Appel: "La guerre! Ça suffit Nous voulons la paix"

Appel diffusé par www.kurdish-info.net:

Nous, signataires de cet appel, voulons attirer l'attention de chacun sur la question kurde et les évolutions négatives qui l'entourent.

Les kurdes qui mènent une lutte de libération, sous la conduite du KCK (PKK), ont fait un pas important pour la résolution pacifique du conflit en annonçant le 1e octobre 2006 un cessez le feu unilatéral, demandé par différents milieux.

Malheureusement, le gouvernement turc n'a pas répondu positivement à ce même appel, et a continué à mener ses opérations militaires. Ce qui a immanquablement ouvert la voie à des affrontements qui ont coûté beaucoup de vie de chaque côté.

Dans le même temps, en mars 2007, il a été affirmé que le leader Kurde, Abdullah Ocalan, retenu prisonnier sur l'îlot prison d'Imrali depuis 9 ans, était victime d'empoisonnement. Cette situation a particulièrement ému la partie kurde. En mai 2007, le CPT a décidé d'envoyer une délégation sur l'île prison. Mais les résultats des analyses pratiquées par le Comité n'ont pas été rendues publics jusqu'aujourd'hui. C'est pourquoi, la tension et la crainte de l'empoisonnement restent élevées parmi la population kurde.

De par la fréquence des affrontements, le 17 octobre 2007 le gouvernement a obtenu du parlement les pouvoirs requis pour pouvoir envoyer l'armée mener des opérations au-delà des frontières, dans les montagnes d'Irak du nord. Prétextant la lutte contre les guérilléros kurdes, la Turquie a amassé un important contingent militaire le long de la frontière irakienne. Alors qu'une opération au-delà des frontières n'apportera aucune solution, elle risque au contraire d'ouvrir la voie à de nouveaux soucis et de déstabiliser la région.

Le problème kurde n'a jamais été un simple problème interne à un quelconque Etat, dépassant même le cadre régional, il est aujourd'hui un véritable problème international. Si ce problème perdure, il risque de causer encore beaucoup de morts, de tragédies humaines, de continuer à déstabiliser la région et surtout de casser le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne. Cette question a besoin d'urgence d'une résolution démocratique. La résolution démocratique et pacifique de cette question, ne peut être que bénéfique pour la Turquie et la région, mais aussi pour toutes les puissances qui ont des intérêts dans la région. Une telle résolution contribuera au retour de la paix, de la stabilité et de la démocratie au Moyen-Orient. C'est pourquoi, nous estimons que la déclaration d'appel à la résolution faite par le KCK le 30 novembre 2007 offre une chance de dialogue et de paix.

Par conséquent, pour une solution démocratique et pacifique, nous appelons :

1. Le KCK à persister dans son attitude et dans ses initiatives de résolution pacifique, en maintenant son cessez le feu ;

2. Le gouvernement turc à mettre fin à l'isolement d'Abdullah Ocalan et de lui permettre d'être soigné convenablement.

3. le Gouvernement turc à arrêter les opérations militaires et ouvrir la voie au dialogue.

4. Le Comité de Prévention de la Torture (le CPT) à rendre publics les résultats des analyses médicales faites sur Abdullah Ocalan.

5. les Nations Unies et le Conseil de l'Europe, mais aussi toutes les institutions et toutes les forces concernées, à commencer par les Etats-Unis et l'Union Européenne, à s'activer et à participer d'avantage à la résolution du problème kurde.

6. Toutes les institutions humanitaires et toute l'opinion publique à être plus attentifs et à s'engager d'avantage pour aboutir à une solution démocratique.

Les premiers signataires:

Imre Kertész - Nobelprice Owner, Berlin-Budapest / Ami de Chapeaurouge, Lawyer, Paris - Karl Kerenyi, Scientist, Budapest - Jean-Marie Straub - Filmproducer / Gemma Goldfein - Psychoanalyst (Marthas Vineyard, USA) - Wolfgang und Rolf Riehm, Musiker, Composers, Germany - Alex Kayser, Anthropologist, Zürich, Switzerland - A.R. PENCK, Artist, Dublin - Kay Friedrich Schade, Kreativ Kompetenz, Germany - Francois Lecointre-Drouet, Directeur, Theatre du Soleil, Marseille - Maria Oshana, Parliamentarian Assistant, German Parliament,- Dr. Kenneth Spellman, Art Director, San Antonio, Texas - John Wronoski, Antiquarian, USA - Harun Farocki, Filmproducer, Berlin - Hark Bohm, Writer, Filmproducer, Germany - Clint O'Connuir, Writer, Boston, USA - Werner Spiess, Centre Pompidou, Paris - Welat Akboğa, Teknoloji Mühendisi, Turkey - Clara Steenkamp, Dutch PEN Center, Amsterdam, Holland - Joel Goldstijn, Musician, Metropolitan Opera, New York - Karel Marel, Writer, Czech Writers Union Vice-President, Prague - Christiaan Breytenbach, Medical Professor/Physician, Cape Town University - Professor Dr. Raimund Ruetten, Romanist, Frankfurt - Professor Paul-Leon Bisson-Millet, Karlsruhe University, Germany - Paul Armand Gette, Artist, Sculpturor, France - Juergen Brodwolf, Artist (Germany) - Günther Brus, Artist, Vienna - Elke Krystufek, Artist, Vienna - New York - Claus Peymann, Theater Director, Germany - Durs Grünbein, Writer, Germany - Hakaedo Aikashi, Photographer, Japan - Susanne Peymann, Psychotherapeut, Germany - Gianna Nannini, Rocksinger, Italy - Claus Peymann, Theatre Director, Professor Oskar Negt - Moses Alison, Actor, New Orleans - Ulf Erdmann Ziegler, Author, Frankfurt - Hans Branscheidt, Editor, Frankfurt – Estella Schmid, Human Rights Campaigner, UK - Lord Rea, House of Lords, UK - Elfyn Llwyd MP, UK - Prof. Robert Olson, Professor Middle East History and Politics, University of Kentucky, US - Margaret Owen, Bar Human Rights Committee, GAPS UK (Gender Action on Peace and Security), UK - Hugo Charlton, barrister UK - Roger Tompkins, International Lawyer and Humanist, NZ & Cyprus - Dr Kamal Artin, Psychiatrist, Los Angeles, California, US – Jill Evans MEP (Plaid Cymru, Wales) UK - Xalid Rashid, Composer, Sweden - Anastasia Taylor-Lind, photojournalist, UK - Hywel Williams MP, UK - Lord Dholakia, House of Lords, UK - Rachel Bird, Projects Manager, Kurdish Community Centre, UK - Hevallo. Pro-Kurdish Rights Blogger http://hevallo.blogspot.com - Kariane Westrheim, Rafto Foundation, Norway - Christian Slater, film-maker UK - Dr Kristiina Koivunen, writer, Helsinki, Finland - Liz Odell, Oxford, New Zealand - Inge Höger MdB, DIE LINKE. im Bundestag – Peter Gessler, Switzerland - Germany - Ricardo Gustavo Espeja, Córdoba, Argentina - Bahauddeen Latif, UK - Luisa Morgantini MEP, Vice-President of the European Parliament, Italy - Musacchio Roberto MEP, Italy – AgnolettoVitorio MEP, Italy – Aita Vincenzo MEP, Italy – Catania Guisto MEP, Italy - Elke Tindemans, Belgium Senate, Belgium - Dogan Ozguden, journalist (Info-Turk) – Nelly Maes MEP, Group of the Greens/European Free Alliance Vice-Chairwoman, Belgium – Sven Gatz, Member of the Flemish Parliament, Belgium - Uta Deitert, Theologin, ÖKOPAX e.V. Würzburg, Germany - Don Purvis MLA, Ulster Unionist Party, Northern Ireland Assembly, UK - Francie Brolly MLA, Sinn Fein, Northern Ireland Assembly, UK - Richard McKane, writer, UK - Ruedi Eggimann, Germany - Sven Wollter, artist, Sweden - Maria Bylond, Phyiso-therapist, Sweden - Professor HI Pilikian, Lecturer in Ancient History, UK


8 Year Old Investigated for Speaking in Kurdish

An investigation was filed against an eight year old kid who addressed the crowd in Kurdish at a pre-election rally for Independent candidate Bedri Fırat in Erzurum. The boy MD said at the rally "Where is my father? I want my father” (referring to his father who is in Europe). His talk is claimed to have violated the law on Political Parties, article 'No language other than Turkish can be used for election propaganda”. Lawyers said that it was impossible to investigate or punish an eight year old kid.

Democratic Society Party’s Karaçoban borough chairman Mehmet Bilgi also addressed the crowd in Kurdish at the same meeting and has been investigated. Bilgi and M.D. went to the prosecution office to give statement.

M.D. said that his father was the borough chairman of DEHAP (predecessor of DTP) and was forced to leave for Europe. M.D. said he missed his dad. The prosecutor asked a student advisor to visit M.D. at home.

Bilgi said "Everyone is Kurdish here. We addressed the people in their mother tongue. This is not a crime. Moreover an eight year old gets prosecuted. Now missing your dad is a crime too”. (antenna-tr.org, February 13, 2008)

Ankara reproche aux Européens de laisser le PKK opérer chez eux

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a reproché samedi aux Européens de laisser les militants du PKK récolter des fonds chez eux et de relâcher les "terroristes" qu'ils capturent.

La Turquie a besoin de ses alliés pour lutter contre le PKK, considérée comme une organisation "terroriste" par l'Union européenne comme par les Etats-Unis, a déclaré M. Erdogan à l'ouverture de la conférence annuelle sur la sécurité à Munich (Bavière)

"Malgré ça, le PKK continue à opérer sous des noms différents dans de nombreux pays européens", a souligné le Premier ministre turc. Rien que dans un pays européen, le PKK a collecté 5 millions d'euros, a-t-il affirmé sans nommer ce pays.

De plus, quand des "criminels" membres d'organisations terroristes sont arrêtés en Europe, ils sont parfois relâchés, a noté M. Erdogan. "C'est difficile de comprendre pourquoi".

"Le terrorisme est un problème international" et "les pays qui appliquent une politique de deux poids deux mesures" seront menacés à leur tour, a mis en garde le Premier ministre turc. "Les terroristes n'épargnent pas les pays qui les ont aidés". (AFP, 9 fév 2008)

L'aviation turque a frappé lundi 70 cibles du PKK en Irak

L'armée turque a affirmé jeudi avoir frappé quelques 70 objectifs appartenant aux rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) lors de son dernier raid aérien lundi dans le nord de l'Irak.

"Quarante-deux refuges, six grottes, 15 installations de soutien logistique et sept camps d'entraînement ont été détruits et d'importantes quantités d'armes, de munitions et de matériaux qui s'y trouvaient ont été rendus inutilisables", a affirmé l'état-major turc dans un communiqué.

"Tous les objectifs visés lors de cette action aérienne menée avec les systèmes de désignation des cibles et de contrôle des tirs les plus développés ont été frappés de plein fouet", poursuit le document, diffusé sur le site internet de l'état-major.

Les frappes ont eu lieu dans les zones d'Avasin-Basyan et de Qhakurk, précise le commuiqué, qui ajoute que des travaux se poursuivent pour évaluer le nombre de rebelles tués dans l'opération.  (AFP, 7 fév 2008)

DTP march to mountains to protest Turkish military operations

Thousands of Kurds from cities such as İstanbul, İzmir, Mersin, Adana and other eastern cities gathered in Diyarbakır starting on Monday and then departed for Şırnak's Kasrik district, spending the night in tents near Mt. Cudi . The gendarmerie was on alert in the region during the activities.

The DTP deputies joining in the protest were greeted by party supporters with slogans in support of the PKK and jailed PKK leader Abdullah Öcalan. Police found some of the DTP supporters in possession of posters depicting Öcalan. However, the police did not take any of them into custody so as to prevent increasing tension, and the supporters were allowed into their tents after a police search and an identity check.

Speaking to the press before their departure, DTP Co-chairman Emine Ayna, who joined the march to the mountains, called for Parliament to put an end to the legislation that allows the Turkish Armed Forces (TSK) to conduct operations against the PKK in northern Iraq and for the PKK to lay down its arms.

Ayna noted, "We hope that our demands will be more meaningful and heard better from here since this is the location where most of the deaths occur."

Saying that the lack of action in dealing with the Kurdish issue had caused deaths, Ayna argued that the Turkish government needs to decide on a solution as soon as possible. She also argued that the PKK is an outcome of the Kurdish problem, adding that rooting the PKK out would not help solve the problem.

Ayna also said: "Each death provokes more hatred among the people. We can solve all the matters by discussion, without anyone dying. Turkey should seek the solution within itself. The US and Europe move only in accordance with their own interests. The permanent solution lies in the equal and free union of all the people of Turkey."

DTP parliamentary group leader Ahmet Türk asserted that the activity is a democratic reaction, saying: "We are all gathered here to initiate a different democratic process, and we are all here so that no more blood is shed in Turkey. People want a democratic solution. We are working for a peaceful process free of military operations. This is a democratic demand."

Meeting of 20 Thousand Kurds in Diyarbakir

On Sunday, the marchers were sent off by around twenty thousand people in Diyarbakir; the crowd applauded and shouted slogans.

Thousands are said to have joined the march and came to Diyarbakir from 28 cities around Turkey.

DTP co-chair Emine Ayna, and DTP politicians Ahmet Türk, Selahattin Demirtas and Diyarbakir’s mayor Osman Baydemir, as well as other pro-Kurdish politicians came to the meeting place together and were greeted enthusiastically with shouts of “Amed (the Kurdish name for Diyarbakir) is proud of you.”

Ayna addressed the crowd, saying: “Hello dear people from Amed, dear Kurds, dear people of Turkey. You have not left us anything to say. Whatever needed to be said you said anyway. Now it is up to us to bow before you with respect and love.”

Ayna pointed out that the military operations which had started on 16 December were still continuing. “We came together and said that the people have the power to stop these operations. Today the Prime Minister, the Chief of General Staff and the President must listen to you and consider your demands.”

Ahmet Türk said, “Your efforts and labour for freedom, for peace and for the future have been seen by the world adn cannot be denied. I congratulate you. We have a dream. We are following a dream where there are no bombs and no operations.”

Baydemir spoke in Kurdish, saying, “I greet you all from the bottom of my heart. This march is a march of honour. We march so that no mother has to cry for her children any more. We want an honourable life and we want the whole world to see it.”

After the speeches, hundreds of cars set off towards Sirnak.

Convoy from Istanbul delayed

Other groups coming from Istanbul had not been able to arrive in time because their convoys had been searched many times on the way. On Monday (4 February), a bus with DTP Istanbul MP Sebahat Tuncel, DTP Istanbul Province Chair Halil Aksoy, Socialist Democracy Party (SDP) Province Chair Yaman Yildiz, and SDP Chair Filiz Kocali set off from Istanbul.

The protest has also been joined by the Labour Party (EMEP), the Society and Law Research Foundation (TOHAV), the Peoples and Freedoms Front, the education trade union Egitim-Sen, the Socialist Platform of the Oppressed (ESP), and the Lever Social Freedom Platform.

Between Istanbul and Ankara, the convoy was searched eight times; every province had court orders ready for the period between 2 and 9 February. One search, for instance, was justified by the threat of suicide bombers having entered Turkey from Northern Iraq.

Kocali described the searches: “The luggage and people are searched. We had been searched eight times by the time we came to Ankara. These are not reasonable searches. The court orders were read out, the IDs collected and a general ID check was carried out.”

“However, we will get to Sirnak and stand guard there. We are sorry we missed the send-off in Diyarbakir. But we are enjoying ourselves, we dance at each checkpoint.”

Dialogue and peace

Kocali talked about the aim of the march:

“They have been bombing mountains and rocks for a while. We believe that this is more than intimidation. But operations have been tried many times. We are going in order to draw attention to the possibility of dialogue and peace. There are signs that there will be ground operations in spring. Turkey is entering the territory of its neighbouring country. The use of terms like ‘security zone’ and ‘buffer zone’ can turn into Turkey’s occupation of Northern Iraq. We know that it is Turkey’s strategy to enter the EU by becoming dominant in the region and that it wants to be powerful militarily. But this is not a beneficial path to take, it will lead to both civil war and regional war.”

“Let us provide domestic peace, let us solve our own Kurdish issue within the rules of democracy and without violence.”

It has been reported that the march has not been approved by the Ministry of the Interior, but according to Sabah's news website, the marchers have been given permission to camp at the foot of Cudi Mountain for a night. (Gün TV, BIA News Centre, Nilüfer ZENGIN, January 6, 2008)

Nouveaux bombardements turcs au Kurdistan irakien 

Des avions turcs ont bombardé lundi des bases de rebelles indépendantistes kurdes dans le nord de l'Irak, ont indiqué des responsables locaux, qui n'ont pas fait état de victimes.

"Les avions turcs ont bombardé trois villages dans le nord du Kurdistan dans la nuit. Nous n'avons pas d'indication de victime", a déclaré à la presse le général Jabar Yawar, porte-parole des peshmergas, les forces de sécurité de la région autonome du Kurdistan irakien.

Auparavant, un responsable du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), avait indiqué qu'un raid de l'aviation turque avait visé trois villages inhabités -- Khorakouk, Khnira et Loulan -- près de la frontière avec la Turquie.

"Les avions turcs ont bombardé de trois heures à six heures du matin trois hameaux inhabités près de la frontière turque, dans le massif du Qandil", repaire du PKK dans le nord de l'Irak, avait déclaré Ahmed Dinis, responsable des relations extérieures du PPK.


L'armée turque a annoncé que son aviation avait "massivement" pilonné tôt lundi des bases de rebelles séparatistes kurdes situées dans le nord de l'Irak. "Les avions turcs ont massivement bombardé à partir de 03H00 (01H00 GMT) quelque 70 cibles (...) avant de regagner à 15H15 (13H15 GMT) leur bases", a indiqué un communiqué publié sur le site internet de l'armée. L'armée a précisé que ces cibles se répartissaient dans les zones d'Avasin-Basyan et de Qhakurk.

Depuis la mi-décembre 2007 l'aviation turque a conduit une série de raids aériens contre les positions du PKK dans le nord de l'Irak, ainsi que des opérations terrestres limitées en territoire irakien. Selon l'état-major turc, entre 150 et 175 rebelles avaient été tués le 16 décembre lors d'un premier raid qui a détruit quelque 200 cibles. (AFP, 4 fév 2008)



Minorités / Minorities

Promulgation de la loi contestée sur le droit de propriété des non-musulmans

Le président turc Abdullah Gül a promulgué mardi une loi votée la semaine dernière par le parlement et visant à étendre les droits de propriété des petites communautés chrétienne et juive, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

L'ancien président turc, Ahmet Necdet Sezer, avait mis en novembre 2006 son veto à ce projet de loi, adopté par le parlement en octobre de la même année.

Mercredi dernier, il a été approuvé par 242 parlementaires sur 314 présents (sur un total de 550), a indiqué le vice-président du parlement Meral Aksener.

Ce projet de loi ouvre la voie à la récupération par les Fondations communautaires (principalement grecques, arméniennes et juives) de certains biens saisis par l'Etat depuis 1974 aux termes d'une décision de justice controversée.

Cependant, les représentants des communautés concernées ont critiqué le fait que la loi a omis de prévoir la restitution ou des compensations pour les biens que l'Etat a depuis vendus à des tiers.

Ils ont également dénoncé une disposition qui limite à 18 mois la période pour les demandes de restitution de propriétés.

La législation a également desserré le contrôle de l'Etat sur toutes les fondations et élargit leurs droits sur la propriété et l'administration.

Ce texte permet aux fondations d'opérer à l'étranger, de recevoir des fonds étrangers et de créer ou de devenir actionnaire dans une fondation dans un but lucratif.

La Turquie, pays à population essentiellement musulmane, abrite quelques petites communautés chrétiennes, notamment grecque-orthodoxes et arméniennes, ainsi qu'une communauté juive, concentrées à Istanbul.

Dans un rapport sur les progrès de la démocratie en Turquie, l'UE soulignait en 2005 que les communautés non musulmanes "souffrent de restrictions à leurs droits de propriété et que leurs fondations sont en butte à des ingérences dans leur gestion".

"Les propriétés existantes sont constamment menacées de confiscation et les tentatives de les récupérer par la voie juridique se heurtent à de nombreux obstacles", ajoutait le rapport. (AFP, 27 fév 2008)

An “Exam” for Turkey’s Democracy: Hrant Dink and Malatya Trials

On Monday morning (25 February), a group of around 500 people gathered in Besiktas, central Istanbul, today in order to demand justice in the Hrant Dink murder trial.

No real justice in sight

Journalist Hrant Dink, editor of the weekly Turkish-Armenian Agos newspaper, was shot dead on 19 January 2007. His suspected gunman and many other young men from nationalist circles in Trabzon on the Black Sea are on trial, but it is widely held that the main protagonists in the case are still missing.

There has been evidence of gross negligence on behalf of the Trabzon police and the Istanbul police, but the investigation of many officers has been obstructed, and the trials of junior officers in Trabzon and Samsun have been kept separate from the main murder trial in Istanbul.

At 11 am today (25 February), the protesters, who were carrying placards saying “For Hrant, for Justice”, released a press statement, read by singer Sevval Sam.

In Malatya case also lack of transparency

Sam pointed out that there was a hearing of the Malatya murders today aswell. In Malatya, three Christian men were brutally murdered in April 2006.

German Tilman Ekkehart Geske, as well as Turkish citizen Necati Aydin and Ugur Yüksel were working for the Zirve Publications in Malatya. They are assumed to have been killed by five young men with ultranationalist connections, four of whom were caught at the crime scene, and one of whom had jumped out of the window from the building. Like in the Hrant Dink case, there have been murky connections with nationalist circles and security forces, and similarly, evidence has been tampered with.

Justice in these trials is "a question of honour"

Sam said, “These trials are a question of honour for our country.”

As well as calling for the Samsun, Trabzon and Istanbul trials to be linked in the Hrant Dink case, Sam also said:

“Turkey’s future will be brightened with justice. It will be brightened if Hrant’s murderers, those instigating the murder and those protecting them are punished in an exemplatory manner. It will be brightened if the number of people demanding justice increases and if authorities listen to their voices.”
Malatya court refused access to documents and recording of hearings

At the third hearing in the Malatya murder trial, the joint attorneys complained that they had, illegally, been refused access to documents in safekeeping at the court. In addition, their demand for a recording of the court hearings had been refused thrice. When the Istanbul court decided to record the Hrant Dink murder case hearings, they again applied for the same procedure to be applied in Malatya, but the court refused again. The lawyers have thus demanded a change of judge.

The lawyers have also demanded that a bulk of information on Christians and Christianity as well as personal information on the murder victims be removed from the files, but this request has been refused. The joint attorneys had previously argued that the prosecution had displayed more interest in accusing the men of being missionaries than investigating the murder suspects.

The hearing was postponed to 17 March and the case file will be sent to the Diyarbakir Heavy Penal Court for examination. (BIA news centre, Nilüfer ZENGİN, Emine OZCAN, February 26, 2008)


New Hearings: Dink and Malatya murders still clouded in mystery

Turkey saw hearings for two separate but related crimes yesterday as the third trial in the murder of Armenian journalist Hrant Dink in İstanbul and the suspects of the murders of three Bible publishers in Malatya resumed yesterday, but neither trial has been a source of encouragement for those hoping to see justice done in the end.

The two cases seem to be inherently related in many respects. In both cases, the police have been accused of trying to obscure evidence to protect the suspects  and even of having links to the assailants. In the case of Hrant Dink, an Armenian Turkish journalist, one of the prime suspects is a known ex-police informant. The European Union and international rights groups are monitoring both cases closely.

With regard to the previous hearing in the trial of the Dink murder suspects, "It's clear that police officers and security services knew about the plans of these guys, but they didn't act," said Joost Lagendijk, the co-chairman of the Turkey-EU Joint Parliamentary Commission.

Although both murders initially appeared to be hate crimes, an investigation into a neo-nationalist gang known as Ergenekon, with access to power centers in the military and state apparatus, showed that the group might be behind both of the attacks, intended to create chaos in the country and lay the groundwork for an eventual coup d'état to overthrow the government.

Security was tight outside the Beşiktaş courthouse ahead of the trial of Dink's murder suspects. Police put up barriers around the building and set up checkpoints to search individuals entering the building as well as check their identification documents.

Civilian automobiles were not allowed to enter the courthouse's parking lot.

Dink was gunned down in broad daylight on Jan. 19, 2007 in front of the headquarters of bilingual Armenian weekly Agos, where he was editor-in-chief. Following Dink's murder, many reports suggested that the police were tipped off about the planned assassination more than once prior to his execution yet failed to prevent it.

A group of protestors calling themselves "Friends of Hrant" gathered at Beşiktaş Square ahead of the trial. The group, holding posters of Dink and chanting slogans demanding justice for the slain journalist, also issued a statement to the press. "We want something very simple. We want something that nobody would object to. We want justice," said singer Şevval Sam, reading the statement on behalf of the group.

The group reiterated the demands of the Dink family and the attorneys representing the plaintiffs, who have been saying that the murder has not been properly investigated. The co-plaintiff lawyers say some of the evidence has been hidden or destroyed.

They have also claimed that information vital to the course of the investigation had been held back by the police from the prosecution and the court in what seems to be an attempt to protect the suspects.

Nineteen suspects, including Dink's suspected killer, 17-year-old O.S., and an ultranationalist youth charged with planning the crime, went on trial in July of 2007 for organizing the murder at the 14th High Criminal Court in İstanbul's Beşiktaş district.

The trial is being held behind closed doors because O.S. was a minor at the time of the murder.

Since the third hearing in the trial, held on Feb. 12, all sessions in the trial are being recorded by cameras set up in the courtroom, a first in Turkish judicial history. The implementation began when attorneys requested audiovisual recording, citing attempts of security officers to obscure evidence during the second hearing of the trial.

During the second hearing of the trial's suspects, O.S. expressed "regret" for the killing in his testimony.

"I was forced to do this job. I shot Dink out of fear without even understanding how it happened. I was at my uncle's place when I came to my senses. I could not sleep the entire night. I regret it; I didn't know he had a family. I wouldn't have done it if I had known," he said in his testimony.

Malatya case adjourned until March

The third hearing of the trial in the murder of three Christians, one of them a German citizen, in the eastern Turkish province of Malatya last year convened at the Malatya 3rd High Criminal Court at 9 a.m. yesterday.

Lawyers in the case demanded that the hearing be recorded with visual and audio devices, a demand the court rejected. After the rejection of the request, the lawyers this time asked that the judge be removed, saying that the court's impartiality and independence was now jeopardized by the denial.

The court adjourned the case until March 17, 2008 to review the request.

Malatya victim Tilman Ekkehart Geske's wife, Suzanne Geske, and Necati Aydın's wife, Şemse Aydın, as well as chief suspect Emre Günaydın's father, Mustafa Günaydın, attended the hearing.

The suspects were brought to the courthouse from the Malatya prison by special security units.

 The five suspects currently under arrest are being charged with setting up an armed terrorist organization, committing more than one homicide as part of the activities of the terrorist organization, trespassing and aiding and abetting an armed terrorist organization. Günaydın is additionally being charged with having masterminded the murders. The prosecutor is seeking three life sentences for each of the five suspects. The other two are facing charges of aiding and abetting an armed terrorist organization.

Murders at Zirve Publishing House

On April 18, 2007, Christian Turks Necati Aydın and Uğur Yüksel and Christian German national Tilman Geske were tied to their chairs, stabbed and tortured at the Zirve Publishing House before their throats were slit. The publishing house they worked for printed Bibles and Christian literature. The killings drew international condemnation and added to Western concerns about whether Turkey can protect its religious minorities. (Today's Zaman, Februay 26, 2008)

Foundations Law pleases neither nationalists nor minorities

Turkey's nationalist politicians have stated that they are most uneasy about a law ratified by Parliament on Wednesday to return properties confiscated by the state to non-Muslim religious minority foundations, while the minorities in question have said they too find the law dissatisfactory.

The law also allows minority foundations to receive funding from foreign countries. Nationalists say allowing minority foundations too much freedom in their dealings with foreign countries would run contrary to the principle of reciprocity, as not all Turkish foundations in foreign countries have the same rights. Non-Muslims state that they are offended by this argument, saying it turns them into hostages in their own country. However, minority groups say despite some improvements in their property rights, the new law risks exacerbating the problems of non-Muslim minority foundations.

The EU has long been pressing Turkey to pass the measure that would allow the foundations belonging to minority groups to reclaim seized assets -- including churches, school buildings and orphanages -- that were registered in the names of saints. EU officials hailed the decision, including EU Enlargement Commissioner Olli Rehn, who said: "The adoption of the new law on foundations is a welcome step forward.

This is an important issue for Turkey, and one that all EU institutions have regularly highlighted as important to ensure fundamental rights and freedoms for all Turkish citizens."

The law would also allow Muslim foundations to receive financial aid from foreign countries. The reform appears designed to meet conditions set by the EU for Turkey's membership in the bloc.

Parliament passed the measure 242-72. President Abdullah Gül, a close associate of Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, is expected to approve the new legislation .

The improvements include allowing non-Muslim foundations to work together with organizations in foreign countries, establish branches and representation offices abroad, set up umbrella organizations and become members of organizations established abroad.

Nationalists are ill at ease with the law. Deputy leader of the Nationalist Movement Party (MHP) Mehmet Şandır in evaluating Wednesday's vote on the minority bill said on Thursday in a statement he made to the press that his party has made all the warnings it possibly could against the law. "Why this persistence and obstinacy? Which problem of the nation will you be solving with this law?" he asked. Şandır said the law was passed not for the country and the nation but because the EU and the US demand it.

"From our perspective, this is no innocent law. It is an obvious attack on the sovereignty and independence of the Turkish nation. It is a violation of Lausanne, the European Human Rights Convention and the Constitution. This is a political decision, and it will have political consequences. It is a law of treason that is preparing a state similar to the partitioning and eventual collapse of the Ottoman Empire."

Şandır, in a statement directed at the Justice and Development Party (AK Party), said, "You cannot possibly defend such an extensive range of freedoms without violating the Treaty of Lausanne." It was in the 1923 Lausanne Treaty where most foreign powers recognized the current frontiers and the establishment of the Republic of Turkey. He claimed that the future of Turkey was being pushed into chaos by the law. "This law has passed now but when we come to power we will annul this law," he said.

In a statement released a few days before the law was passed the Turkish Economic and Social Studies Foundation (TESEV), which works together with committees representing minority groups, agreed, t that it was a violation of the 1923 treaty, but for an entirely different reason. "The present text of the draft is not acceptable because it violates the fundamental rights and liberties of non-Muslim citizens that are guaranteed under the Turkish Constitution, the European Convention on Human Rights and the 1923 Treaty of Lausanne," TESEV said.

TESEV has appealed to the government and Parliament many times to listen to representatives of non-Muslim foundations and come up with a new bill, saying the one adopted on Wednesday was not capable of solving the problems of Turkey's minority foundations.

Meanwhile, State Minister Hayatı Yazıcı, who provided information on the law, said Parliament had passed historical legislation. "From now on, wherever there are buildings left from Ottoman foundations in the world from Kosovo, Serbia, Bosnia, Bulgaria, Greece, Syria to Algeria, Turkey will be restoring and maintaining these," he noted.

He said nobody had reason to have any suspicions about the law. "There is a sensitive republican government that protects rights and laws in every sphere. The only target of this government is to serve everyone equally," said Yazıcı.

Background on seizure of minority property

Turkey seized some properties owned by minority foundations in 1974 around the time of an intervention on Cyprus that followed a coup attempt by supporters of union with Greece.

The country's population of 70 million, mostly Muslim, includes 65,000 Armenian Orthodox Christians, 23,000 Jews and fewer than 2,500 Greek Orthodox Christians.

Parliament first approved the measure in November of 2006. But the president at the time, Ahmet Necdet Sezer, was a secularist who was often at odds with Erdoğan's Islamic-rooted government, and he vetoed it.

Critics have said, however, that the measure makes no clear provision for assets that have since been sold on to other people.

Religious minorities have often complained of discrimination in Turkey, which has a history of conflict with Greece, a country that is predominantly Christian, and with Armenians, another mostly Christian group. (Today's Zaman, Februay 22, 2008)

Police Marked Murdered Priest as “Separatist”

Priest Andrea Santoro was killed on 5 February 2006 in Trabzon, a city on the Black Sea. It has now emerged that the police had marked him as a suspect active in “separatist activities based on the Pontus Greek idea”, i.e. reviving Greek dominance in the area.

The Trabzon police, under deputy police chief Hasan Durmusoglu had applied to the Erzurum 2nd Heavy Penal Court for permission to tap his phones on 8 November 2005, three months before his murder. The form requesting permission claimed that Santoro had moved to Trabzon in order to perpetuate separatist activities, win over people to his cause as well as financial support, and that he was in a responsible position. The Trabzon police further claimed that he was in contact with three known Pontus movement people.

The Trabzon police had also demanded permission ot listen to the mobile phone conversations of Yasin Hayal. Hayal had been involved in the bombing of a McDonald’s branch in Trabzon on 24 October 2004 and is now being tried, together with Erhan Tuncel, as an instigator to the murder of journalist Hrant Dink on 19 January 2007.

Suspected al Qaida connections

The demand to listen in on his conversations was however not based on murder plans for Hrant Dink, but on suspected “Selefi-Wahhabi” Islamist leanings.

The police said in its application that “elements close to the al Qaida terrorist organization” had carried out “sensationalist attacks” throughout Turkey which had caused the deaths of citizens. The police argued that they knew from prevented attacks that those planning them were close to the Selefi-Wahhabi school of Islam and went abroad for political and military training before carrying out such attacks in Turkey.

Hayal previously protected by police

Ironically, the police was suddenly pursuing an investigation of Hayal, who had been taken into custody but later released in the McDonald’s bombing, which the police then said he was part of. At the same time, it is known that Hayal had been protected by the police in the case, as his bloody trousers were hidden and his file was not presented to court.

The court allowed the tapping of the phones, as well as the monitoring of a Hasan Deveci said to be a close contact of Yasin Hayal.

Akyürek not able to prevent Dink murder?

The 16-year-old gunman who killed Santoro was found and brought to justice quickly, so the claim of Trabzon Police Chief Ramazan Akyürek. Akyürek was transferred to the Police Intelligence Department in May 2006, where he used Erhan Tuncel as a police informant.

If, as Hayal claims, Tuncel convinced him to take part in the murder, it remains to be asked why Akyürek was powerless to prevent such “sensationalist leanings”... in his own informant…
(BIA news centre, Erol ÖNDEROGLU, February 21, 2008)

Adoption d'une loi sur le droit de propriété des non-musulmans

Le parlement turc a adopté mercredi pour la seconde fois un projet de loi visant à étendre les droits de propriété des petites communautés chrétienne et juive, une demande clef de l'Union européenne dans le cadre de l'adhésion turque.

L'ancien président turc, Ahmet Necdet Sezer, avait mis en novembre 2006 son veto à ce projet de loi, adopté par le parlement en octobre de la même année.

Mercredi, il a été approuvé par 242 parlementaires sur 314 présents (sur un total de 550), a indiqué le vice-président du parlement Meral Aksener.

Ce projet de loi ouvre la voie à la récupération par les Fondations communautaires (principalement grecques, arméniennes et juives) de certains biens saisis par l'Etat depuis 1974 aux termes d'une décision de justice controversée.

Cependant, les représentants des communautés concernées ont critiqué le fait que la loi a omis de prévoir la restitution ou des compensations pour les biens que l'Etat a depuis vendus à des tiers.

Ils ont également dénoncé une disposition qui limite à 18 mois la période pour les demandes de restitution de propriétés.

La législation a également desserré le contrôle de l'Etat sur toutes les fondations et élargit leurs droits sur la propriété et l'administration.

Ce texte permet aux fondations d'opérer à l'étranger, de recevoir des fonds étrangers et de créer ou de devenir actionnaire dans une entreprise dans un but lucratif.

Il doit maintenant être approuvé par le président de la République et fait l'objet de violentes critiques des partis d'opposition qui jugent que cela revient à compromettre les intérêts de la Turquie sous la pression de l'UE. (AFP, 20 fév 2008)

Dink Lawyers: Co-Plaintiffs But Left in the Dark

The lawyers of the Dink family are going to file a complaint because they are not being informed of procedures in the Dink murder trial, despite being joint attorneys. They will complain to the Ministry of the Interior and the Istanbul Governor’s Office.

Fethiye Cetin, one of the lawyers, told bianet that because they were co-plaintiffs in the case, they had to be informed of all transactions. However, so Cetin, “we find out about processes like judicial annulment decisions from other sources, for instance the media.”
Not informed of new investigation

For example, the lawyers also heard through the media that the Ministry of the Interior has decided on a reinvestigation of the Dink murder case transactions with two civil service chief inspectors, a police chief inspector with equal rank to the chief of police, and a new expert witness.

Thus, the lawyers will complain to the Ministry of the Interior and other authorities. They will demand that those neglecting their duties be identified and punished.

Meanwhile, the second investigation has been opened against Istanbul’s Chief of Police Celalettin Cerrah and high ranking police officers in the Istanbul police because they have been accused of neglecting to prevent the murder of Hrant Dink.
Previous investigation blocked

The Ministry of the Interior had previously launched an investigation which had pointed to responsibility and negligence lying with all Istanbul police officers “from the lowest to the highest ranks”; however, the Regional Administrative Court had denied permission for Cerrah to be investigated.

When the first investigation was concluded on 28 Agust 2007, the Istanbul Governor’s Office Province Administrative Board had given permission for the investigation of Ahmet Ilhan Güler, chief of police intelligence, but not Cerrah. Both Güler and the Dink lawyers had objected to the decision.
Reinvestigation of periods before and after 19 January 2007

The second investigation will employ new chief inspectors and prepare a detailed report on the period leading up to the prosecution and trial. The report will then be presented to Minister of the Interior Besir Atalay.

The report will also look at officers who are still employed in Istanbul and Trabzon; it will evaluate whether there was negligence on behalf of police and gendarmerie officers in the murder, and will examine the procedures carried out after Hrant Dink’s murder on 19 January 2007.
Prosecution has rejected joining cases

The lawyers of the Dink family had previously filed a criminal complaint with the Istanbul Chief Public Prosecution against the former Trabzon Province Gendarmerie Commander Colonel Ali Öz and five other gendarmerie officers, as well as Istanbul Chief of Police Celalettin Cerrah and other police officers, accusing them of neglecting to do their duties. The lawyers had demanded that these officers be tried in the main murder trial heard at the Istanbul 13th Heavy Penal Court.

However, the Istanbul Chief Public Prosecution had decreed lack of jurisdiction for the officers and had sent the files to prosecutors in Istanbul and Trabzon. (
BIA, Erol ÖNDEROGLU, February 19, 2008)

AI Fears for Life of Malatya Murder Case Lawyer

Amnesty International (AI) has issued an urgent action call because it fears for the life of lawyer Orhan Kemal Cengiz. Cengiz is the joint attorney representing the family of one of the three men murdered at the Christian Zirve Publishing House in Malatya, in the southeast of Turkey, in April 2007.
No protection granted yet

AI says in its action call issued on 13 February:

“Orhan Kemal Cengiz, a lawyer, human rights defender and newspaper columnist, has been threatened and intimidated because of his legal work on behalf of one of three men killed in an attack at a Christian publishing house in April 2007. He has asked the authorities to provide him with a bodyguard to protect him. The authorities have not yet granted this request.”

Cengiz, so AI, was a founder of Amnesty International Turkey and other human rights initiatives. He has represented many victims of rights violations.

“He has been threatened and intimidated on a number of occasions, intensifying since November 2007, when the trial began of those accused of killing the three men at the Zirve publishing house.”

“In November, Orhan Kemal Cengiz saw an article in a local newspaper in Malatya, which included details that he believes could only have been learnt through the interception of his telephone and electronic communications about the case. He later learned that a letter had been sent to the Malatya prosecutor accusing him (Cengiz) of involvement in the murders. The letter also contained other fales information apparently designed to damage his reputation and make him a target. Finally, in January 2008 Cengiz received a letter, the substance of which indicated it had been written by the same person or people who had sent the letter to the Malatya prosecutor. This letter purported to be a letter of support but in fact contained both veiled and direct threats to his safety.”

Reminding the readers of the negligence in the Hrant Dink case, where journalist Dink had reported threats and the police authorities had been aware of murder plans but had not prevented the attack from happening, Amnesty International has called on human rights defenders to urge authorities to protect Cengiz. The appeals are to be sent to Mehmet Ali Sahin, Minister of Justice, Besir Atalay, Minister of the Interior, Nabi Sensoy, Ambassador of Turkey in Washington, Ercüment Yilmaz, Ankara Chief of Police, as well as Ankara’s Duty Prosecutor. (AI-BIA, Erol ÖNDEROGLU, February 19, 2008)

Kurdish and Armenian Genocides: from censorship and denial to recognition?

Turkey’s repression of the Kurds has been widely documented - and is acknowledged as a major obstacle to Turkey’s accession to the European Union. But what lies behind such repression? Fernandes confronts the issue head on, forcing the reader to probe a question that many in Turkey and elsewhere would rather avoid: does the systematic repression of the Kurds amount to genocide?

Open discussion of this issue is critical if a long-term resolution of the Kurdish issue is to be achieved – Nicholas Hildyard, Policy Analyst.

The book is an exceptionally important read for anyone with a broad interest in human rights and social justice. It has a scholarly account of the historical background to the present awful situation of Turkish Armenians and Turkish Kurds. In particular, the book provides a powerful comparative analysis of the policies of the US, Israel and Turkey in terms of their rationale for labelling human atrocities as genocide – Dr. Julia Kathleen Davidson, Research Fellow, Faculty of Education, University of Glasgow and Membership Secretary of Scotland Against Criminalising communities (SACC).

In this important book, Desmond Fernandes exposes the details of the sordid and largely hidden role of Israel and the US Israel Lobby in preventing Congress from recognizing the Turkish genocide of the Armenians – Jeff Blankfort, Former Editor, Middle East Labor Bulletin.

Among its Cold War victories the United States certainly succeeded in its ambition to make the world safe for nationalism. As identity politics is reprocessed as a function of global capital, and rehabilitated as its natural ally, Desmond Fernandes documents the fractured consequences of the ready-made social fantasy - Variant: Cross Currents in Culture.

Desmond Fernandes writes for those who spoke the truth and were murdered, those who spoke 200 days ago and are still imprisoned, and for those who live in terror and in silence, or who meet in nameless buildings, so that the words ‘GENOCIDE’, ethnic cleansing, or the Turkish military word ‘TEMIZLEME’, may be heard as a siren call for the muted victims of the Turkish state - Diamanda Galás, Composer and Performer of Songs of Exile, Vena Cava, Schrei X, Plague Mass and Defixiones, Will And Testament.

Fernandes’ painstaking investigation sheds much needed light on the collusion between the Turkish State and the Israel lobby in preventing recognition of one of the darkest episodes of the past century, the genocide of Ottoman Turkey’s ethnic Armenians - Muhammad Idrees Ahmad, Spinwatch.

[This is] a judiciously assembled vast, syntactic mosaic ‘illustrating’ the total state terror inflicted upon two ancient peoples ... Desmond Fernandes has laboriously integrated a vast amount of historical events, scholarly data, secret documents, live witnesses, relevant literature and even poetry ... [He] has hit the target: mainly encapsulating the enormity of censorship, denial and recognition of that ultimate crime of man’s inhumanity to man - Genocide - Khatchatur I. Pilikian [from the Epilogue].

Desmond Fernandes is a policy analyst and former Senior Lecturer in Human Geography and Genocide Studies at De Montfort University, England. He has published widely in a number of journals and is co-author of Genozid an den Kurden in der Türkei? - Verfolgung, Krieg und Zerstörung der ethnischen Identität (2001, Medico International, Frankfurt). Forthcoming titles by the author include The Kurdish Genocide in Turkey and US, UK, German, Israeli and NATO ‘Inspired’ Psychological Warfare Operations against the ‘Kurdish Threat’ in Turkey and Northern Iraq, due to shortly be released by Apec Press, Stockholm.

The book can be ordered securely online via Paypal at http://www.techybits.net/desfernandes/ at the recommended retail price of £14.99 (postage and packing free within the UK). It can also be ordered from most bookshops in the UK and via the UK distributor AK Press and Distribution (http://www.akuk.com/; http://www.akuk.com/dosearch.php?itemid=5326).

NEW BOOK OF POTENTIAL INTEREST: By Desmond Fernandes
Apec Press, Stockholm, December 2007
ISBN: 91-89675-72-X

(www.kurdish-info.net, February 18, 2008)

Doutes à la 3e audience du procès des assassins de Hrant Dink

Le 11 février 2008, la troisième audience du procès des assassins de Hrant Dink s’est ouverte au tribunal de Besiktas, à Istanbul. Dans la continuité des précédents débats, les avocats de la famille Dink ont interrogé les suspects afin de déterminer la responsabilité éventuelle de membres des forces de l’ordre dans l’assassinat du journaliste turco-arménien. Ils ont été confrontés au refus de l’un des principaux responsables de l’attentat, Erhan Tuncel, de répondre à leurs questions ainsi qu’à l’absence de Coskun Igci, 19e accusé de ce procès et témoin majeur.

“Reporters sans frontières réitère son soutien à tous ceux qui exigent de la justice qu’elle accomplisse son travail. Nous regrettons que les conditions ne soient pas réunies pour la manifestation de la vérité. Certains accusés se sentent en droit de ne pas répondre aux questions des parties civiles, d’autres sont absents sans explication. Dans ces circonstances, nous doutons que les juges parviennent à établir une fois pour toutes la responsabilité et la culpabilité des différents acteurs”, a déclaré l’organisation.

Avant la reprise du procès qui se déroule à huis clos, les journalistes ont été, pour la première fois, autorisés à visiter la salle d’audience. Ils ont ainsi pu prendre connaissance du système d’enregistrement installé à la demande des parties civiles. Celui-ci doit permettre de dresser le procès verbal de tous les témoignages et rend possible l’interrogatoire de suspects ou de témoins en dehors du prétoire.

Erhan Tuncel, l’un des principaux accusés a refusé de répondre aux questions des avocats de la partie civile. Il s‘est contenté de répéter qu’il avait “ fait tout ce qu’on lui avait demandé de faire.” Il a interpellé la veuve du journaliste, Rakel Dink, déclarant : “Elle se prend pour une sainte”. Il a néanmoins donné les noms de trois officiers de police de Trabzon avec lesquels il était en contact : Engin Yilmaz, Mumduh Abi et Mühittin Zenit.

Yasin Hayal, un autre accusé, s’est soumis à l’interrogatoire des avocats de la famille Dink. Il a affirmé qu’Erhan Tuncel avait organisé avec lui l’attentat contre un Mc Donald’s de la ville de Trabzon en 2004, pour lequel Yasin Hayal avait été condamné. Il a ajouté qu’il avait hésité à protéger une nouvelle fois son complice dans l’assassinat de Hrant Dink, mais que la révélation de ses activités d’informateur de la gendarmerie l’avait convaincu de le dénoncer. Le jeune homme a déclaré qu’Erhan Tuncel l’avait mis en contact avec de nombreuses personnes, dont des membres de l’état-major tchétchène. Pendant l’audience, ill a du être rappelé à l’ordre. Il adressait des sourires et faisait signe de la main aux membres de la famille présents dans la salle.

L’absence de Coskun Igci, son beau-frère, a été remarquée. Son témoignage avait été déterminant dans le procès de deux officiers de la gendarmerie de Trabzon, poursuivis pour “abus de fonction”, qui s’est ouvert le 22 janvier 2008. Coskun Igci avait déclaré avoir travaillé en tant qu’informateur et avoir tenu régulièrement informés les deux gendarmes des préparatifs de l’assassinat de Hrant Dink. Yasin Hayal lui aurait confié connaître l’adresse de la rédaction d’Agos et être déterminé à abattre lui-même Hrant Dink. Coskun Igci avait affirmé avoir transmis cette information aux gendarmes. Il avait ajouté avoir toujours agi conformément à leurs instructions.

Ainsi, Joost Lagendijk, député européen et président de la délégation à la commission parlementaire mixte UE-Turquie, a fait part de son mécontentement. “ Je suis là pour veiller à ce que justice soit faite. Nous remarquons que ceux qui étaient avertis du projet d’assassinat de Hrant Dink au sein de la gendarmerie et de la police, ne sont pas sur le banc des accusés (...). Les promesses du gouvernement ne se sont pas concrétisées. Nous sommes à bout de patience”, a-t-il déclaré.

Un collectif comptant dix-huit personnalités dont des universitaires, des parlementaires et des journalistes, a également donné une conférence de presse. Ils ont rappelé qu’il était primordial “d’essuyer la tâche” que constitue l’assassinat du journaliste afin que les personnes ne soient plus prises pour cibles en raison de leur opinion en Turquie. Ils ont également qualifié de “devoir minimum”, l’élucidation de tous les soutiens dont les assassins avaient bénéficié.

Cinq cents personnes environ ont manifesté sur la place avoisinant le tribunal, réclamant elles aussi justice pour le journaliste assassiné. (Reporters Sans Frontières, 11 février 2008)

Politiques et intellectuels veulent un procès "juste" pour l'assassinat de Dink

La police a déployé d'importants moyens aux alentours du tribunal à l'ouverture lundi à Istanbul de la troisième audience du procès des meurtriers présumés du journaliste d'origine arménienne Hrant Dink.

L'audience se déroule à huis clos en raison du jeune âge du meurtrier présumé, Ogün Samast, un chômeur de 17 ans membre d'un groupuscule ultra-nationaliste de Trabzon (nord-est). Il a reconnu avoir commis le crime et encourt jusqu'à 42 ans de prison.

Ses complices Yasin Hayal et Erhan Tuncel, désignés par l'acte d'accusation comme les commanditaires du crime, encourent la prison à vie. Des peines allant de 7,5 ans à 35 ans ont été requises contre 16 autres accusés.

L'eurodéputé Joost Lagendijk (Pays-Bas, Verts), qui a suivi une partie de l'audience grâce à une dérogation spéciale, a souligné que l'UE était à "bout de patience" à propos de l'article 301 que le gouvernement turc a pourtant promis de modifier.

"Nous ne voulons pas seulement des déclarations complaisantes des dirigeants turcs mais des avancées réalistes" vers une révision, a-t-il dit aux journalistes. Il a aussi estimé que si le procès n'arrivait pas à élucider le meurtre sous tous ses aspects, cela entacherait l'image de la Turquie en Europe.

Même si le principal suspect a avoué le crime, les ramifications de l'affaire restent obscures, de nombreux analystes estimant que l'enquête policière a été bâclée pour dissimuler les instigateurs du meurtre.


Des députés et intellectuels turcs ont réclamé un jugement "juste" et "transparent" à l'ouverture de la troisième audience du procès. "Ce procès constitue un symbole", ont-ils indiqué dans un communiqué lu à la presse près de la cour d'assises de Besiktas, sur la rive européenne de la métropole.

Il est signé par des députés de tous bords, des intellectuels de renom et des journalistes qui réclament une "transparence totale" afin que la lumière soit faite lors de ce procès suivi avec attention par l'Union européenne (UE) à laquelle la Turquie souhaite adhérer.

"Cette tache doit être lavée pour que puisse exister une Turquie où les opinions ne seront plus jugées et ceux qui les expriment ne seront plus condamnés", ajoute le document.

Une autre déclaration venant des "amis de Hrant Dink", lue non loin de là, a demandé que "les agents du mécanisme judiciaire", notamment la police, "fassent leur travail correctement et aillent jusqu'au bout".

Ce deuxième document faisait référence à l'affaire Dink, ainsi qu'à une autre impliquant des personnalités ultranationalistes accusés de vouloir assassiner des intellectuels tels le romancier Orhan Pamuk, prix Nobel 2006 de littérature.
(AFP, 11 fév 2008)

The Assimilation Policy of Turkey Continues on Surnames

On November 24, 1934, Turkey introduced the surname act. In Turkey, this law is called "Soyadi kanunu". The purpose of this law was to force all groups of people, regardless of their ethnicity or religion, to assume a Turkish last name. This law is still applied today, and it is strictly forbidden for Christians or any ethnic minorities to assume "non-Turkish names". These names are by law prohibited in Turkey.

Nuri Amno (formerly Aktas), an Assyrian from the city of Midyat, is today a Swiss citizen. He changed back the Turkish last name Aktas, which was forced on his family, to Amno, when he was granted Swiss citizenship. In order to do the same change in Turkey, the barrister Rudi Sümer in Midyat was hired.

Nuri Amno (formerly Aktas), who through his double citizenship also is registered in the municipality of Midyat, applied in the summer of 2007 to have his enforced Turkish last name "Aktas" changed back to Amno, which is the last name that his grandfather and generations before him had used before the compulsory legislation was introduced in 1934.

Sümer handed in an application for a change of the last name Aktas to Amno to a Turkish court of law. The application was refused be the court, which motivated its decision with support of the Turkish law of names, saying that "the new last name must originate from the Turkish language" and that "it is not permitted to assume names from foreign races or nations". The quotes are from law no 2552 § (3.7) in the Turkish Law.

Sümer appealed against this decision to the Supreme Court of Turkey (Yargitay), which established the decision of the lower courts. Sümer says that this decision is in contradiction to 10 § in the Turkish constitution, which stipulates "everybody's equal value before the law, irrespective of race, religion or e thnicity." After the decision of the Supreme Court, there are no higher instances to appeal to in Turkey. Sümer has therefore appealed to the court of the European Union, the court for human rights, in Strasbourg.

This is the first time an Assyrian appeals a decision made by a Turkish court to the European court in Strasbourg. The case is the first of its kind, and could become a precedent. According to Sümer, similar cases are usually taking five years before a decision is announced by the European court. The case was taken by the court in 2007. (Assyrian International News Agency - By Orom Lahdo,  EasternStar New Agency, February 11, 2008)


Dink Trial Still Missing Main Protagonists...

The Istanbul Chief Public Prosecution has decided that it lacks jurisdiction in the criminal complaints filed against Trabzon’s former Province Gendarmerie Commander Colonel Ali Öz and five gendarmerie officers, Istanbul’s Chief of Police Celalettin Cerrah and other police officers for gross negligence in the Hrant Dink murder.

Files sent to Sultanahmet and Trabzon

Prosecutor Selim Berna Altay has sent the file on Cerrah and the Istanbul police officers to the Sultanahmet Chief Public Prosecution, also in Istanbul. The file on Öz and other gendarmerie officers, who have been accused of neglecting to do their duty before the murder was carried out, as well as of tampering with evidence, has been sent to the Trabzon prosecution.

Dink family has called for one trial for everyone

Lawyers for the Dink family have previously demanded that gunman, participants and organizers within the state should all be tried in the main murder trial in Istanbul, at the Istanbul 14th Heavy Penal Court.

However, the investigations so far have been limited a small group of mostly young men from Pelitli, a district of Trabzon, and the state connections have been ignored.

Trabzon may rule lack of jurisdiction

In fact, in Trabzon only gendarmerie officer Okan Simsek and sergeant Veysel Sahin are being tried for not acting despite their knowledge of a planned murder.

Witness Coskun Igci, who is a gendarmerie informant and the brother-in-law of murder suspect Yasin Hayal, told the Trabzon 2nd Criminal Court of Peace at the hearing on 22 January 2008: “I told the (defendants) three to four months before the murder that Yasin Hayal would kill Hrant Dink. They told me they would be pursuing the case.”

After listening to the statements of the two suspects, the Trabzon court will decide whether to decree lack of jurisdiction and send the file to the Istanbul Heavy Penal Court. The court case is to continue on 20 March.

In Samsun trial for souvenir photos with murder suspect

Other suspects in the murder case are currently being tried in Samsun, where gunman suspect O.S. was caught after the murder. The Samsun 4th Penal Court is trying Metin Balta, acting chief of the Anti-Terrorism Branch and officer Ibrahim Firat in relation to the souvenir pictures which police and gendarmerie officers took with suspect O.S. and a Turkish flag in the tea room of the Anti-Terrorism Branch. The court still has to decide whether to send the files to Istanbul for a joint trial.

Third hearing in Istanbul soon

Meanwhile, the third hearing in the Dink murder trial will be held on 11 February in Istanbul. With the latest addition of Coskun Igci, the number of suspects tried has risen to 19, eight of them in detention.

The eight suspects in detention are O.S., Erhan Tuncel, Yasin Hayal, Zeynel Abidin Yavuz, Ersin Yolcu, Ahmet Iskender, Tuncay Uzundal and Mustafa Öztürk. (BIA news centre, Erol Onderoglu, February 7, 2008)



Politique intérieure/Interior Politics

Headscarves Not “In the Clear” Yet

The main opposition party, the Republican People’s Party (CHP), appealed to the Constitutional Court on Wednesday morning (27 February) for the permission to wear headscarves at university to be overturned.

411 for, 112 against...

The appeal was also supported by the MPs of the Democratic Left Party (DSP) and independent MP Kamer Genc. The total number of MPs signing it was 112.

The ruling Justice and Development Party (AKP), together with the opposition Nationalist Movement Party (MHP) had passed constitutional amendment of Articles 10 and 42 in parliament on 9 February.

Article 10 is concerned with equality before the law, and Article 42 with teh right to education.

411 MPs had voted for amending the constitution.

On Friday, 22 February, President Abdullah Gül ratified the amendments.

The CHP is arguing that the amendments violate Article 2 of the constitution and request the court overrule them and prevent their application.

The appeal cites court decrees from 1989 and 1991, as well as decisions by the European Court of Human Rights (ECHR).

Özcan and rectors clashing

Meanwhile, disagreement has been growing between Yusuf Ziya Özcan, the president of the Higher Education Council (YÖK) and university rectors.

After Gül’s ratification, Özcan had called on rectors to allow students wearing headscarves onto campuses at the beginning of the week, which was at the same time the beginning of the academic spring semester.

There were different reactions, as a few universities across the country allowed students to enter with their heads covered, but most rectors refused permission.

It was argued that there needed to be a change in YÖK law, specifically Article 17 dealing with attire, before rectors would allow the students in. Many may also be awaiting the decision of the Constitutional Court.

After an extraordinary meeting of the Inter-University Council (ÜAK) today (28 February), the rectors called on Özcan to resign or on President Gül to take him from office.

In addition, the CHP has filed a criminal complaint against Ozcan for abusing his position and inciting people to disobey laws.” ( news centre, Erhan ÜSTÜNDAG, Gökce GÜNDÜÇ, February 28, 2008)

Recours de l'opposition turque contre une réforme sur le voile islamique

L'opposition sociale-démocrate turque a déposé mercredi un recours devant la Cour constitutionnelle en vue de l'annulation d'une réforme de la Constitution autorisant le port du voile islamique dans les universités.

Le Parti républicain du peuple (CHP) et le Parti de la gauche démocratique (DSP) ont affirmé dans une déclaration commune que la réforme, votée à une large majorité par le Parlement début février et promulguée par le président Abdullah Gül vendredi dernier enfreignait le principe intangible de la laïcité.

"En adoptant cet amendement, le Parlement a outrepassé frauduleusement la loi fondamentale", a déclaré à la sortie des locaux de la Cour constitutionnelle le vice-président du CHP Önder Sav.

A l'origine de la réforme, le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, issu de la mouvance islamiste, a fait valoir que l'interdiction du voile islamique dans les universités contrevient à la liberté de conscience et au droit à l'éducation.

M. Sav a souligné que dans le passé, la jurisprudence de la Cour constitutionnelle avait tranché en faveur de l'interdiction.

"Nous nous inquiétons (...) de ce que celles qui portent le voile exercent des pressions sur les autres pour les pousser à se couvrir et que les universités soient plongées dans le chaos", a-t-il ajouté.

La réforme a semé la confusion dans les universités, certains établissements acceptant de laisser entrer les étudiantes voilées alors que d'autres s'y sont refusés.

Certains recteurs ont indiqué qu'ils maintiendraient l'interdiction du voile jusqu'à ce qu'une réglementation détaillant le code vestimentaire autorisé -et excluant les symboles les plus ostentatoires d'un islam radical, comme le tchador ou la burqa- soit adoptée.

Les partisans d'une application stricte du principe de laïcité, très influents au sein de l'armée, de la magistrature et de l'administration des universités, estiment que le port du voile est un défi au régime laïc en vigueur en Turquie, pays à la population musulmane à plus de 99%. (AFP, 27 fév 2008)

Voile: rappel à l'ordre du Conseil de l'enseignement supérieur

Le Conseil turc de l'enseignement supérieur (YÖK) a sommé lundi les recteurs des universités d'appliquer une réforme controversée autorisant le port du voile islamique sur les campus et a laissé planer la menace de poursuites pénales s'ils refusaient d'obtempérer.

La mise en garde intervient alors que la confusion régnait lundi dans l'enseignement supérieur, certains établissements de province acceptant l'entrée des filles voilées tandis que d'autres dans les grandes villes annonçant qu'ils n'appliqueraient pas en l'état la réforme promulguée vendredi par le président Abdullah Gül.

"Les fondements de la République (...) énumérés dans la Constitution garantissent la protection et le progrès des droits fondamentaux et des libertés et ne peuvent en aucun cas être utilisés comme justification pour limiter les droits et libertés des individus", a affirmé le YÖK dans un communiqué.

L'institution de tutelle des universités a souligné qu'au regard du code pénal, les entraves aux droits à l'éducation et les pressions exercées sur les individus pour les contraindre à revêtir un type particulier de vêtements étaient considérés comme des crimes.

"Ce crime peut être commis (...) en empêchant les étudiants d'entrer et de sortir des bâtiments où l'enseignement est dispensé", a estimé le YÖK.

Certains recteurs ont indiqué qu'ils maintiendraient l'interdiction du voile jusqu'à ce qu'une réglementation détaillant le code vestimentaire autorisé -et excluant les symboles les plus ostentatoires d'un islam radical, comme le tchador ou la burqa- soit adoptée.

Les universitaires sont divisés sur le sujet, certains d'entre eux affirmant que la levée de l'interdiction conduirait à des heurts et des pressions sur les femmes qui ne portent pas de voile, tandis que d'autres sont favorables à la réforme au nom de la liberté de conscience et du droit à l'éducation.

La réforme, proposée par le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, issu de la mouvance islamiste, a été adoptée à une écrasante majorité le 9 février par le Parlement.

Les partisans d'une application stricte de la laïcité considèrent le voile comme une atteinte à ce principe. (AFP, 25 fév 2008)

Le président approuve les amendements sur le voile islamique

Le président turc Abdullah Gül a approuvé une révision constitutionnelle controversée qui autorise les femmes à porter le voile islamique dans les universités, a annoncé vendredi son bureau.

M. Gül "n'a pas trouvé que les amendements soient en contradiction avec les principes généraux de la loi, les exigences fondamentales de la République ou les règles procédurales qui régissent les amendements constitutionnels", indique un communiqué du bureau du chef de l'Etat.

"Il est entendu que les amendements visent à renforcer le principe d'égalité devant la loi et le droit à l'éducation en clarifiant et en confirmant des clauses déjà existantes de la Constitution", selon le communiqué.

La révision, proposée par le Parti de la justice et du développement (AKP), la formation issue de la mouvance islamiste au pouvoir à Ankara, avait été adoptée à une écrasante majorité le 9 février par le Parlement turc, malgré les protestations de ceux qui estiment qu'elle va saper le principe de laïcité.

Les forces qui défendent la laïcité, notamment l'armée, la justice et les universitaires, considèrent le voile comme un défi à la stricte séparation de l'Etat et de la religion qui est la doctrine officielle en Turquie, pays musulman à 99%.

Les défenseurs de la laïcité estiment que la levée de l'interdiction du port du voile dans les universités aura pour conséquence que les femmes seront soumises à une pression pour se voiler et qu'elle ouvrira la voie à une mesure identique dans les établissements d'enseignement secondaire et dans l'administration publique.

Le président Gül, pour sa part, a pris en compte "la nécessité d'avoir de la compréhension pour les préoccupations de certains de nos citoyens et de mettre en oeuvre des arrangements qui dissiperont ces préoccupations", selon le communiqué.

"Le président estime qu'il est nécessaire de faire preuve de la plus grande sensibilité" dans ce domaine, ajoute le texte.

L'AKP considère que l'interdiction du voile dans les universités, imposée après le coup d'Etat militaire de 1980, est une violation de la liberté de conscience et du droit à l'éducation.

Mais nombreux sont ceux que les origines islamistes de l'AKP inquiètent et qui soupçonnent ce parti d'avoir un agenda secret pour introduire la loi religieuse islamique en Turquie.

Bien que la révision constitutionnelle ait été approuvée par le chef de l'Etat, la controverse est loin d'être terminée.

L'opposition, majoritairement laïque, a menacé de contester la validité les amendements devant la Cour constitutionnelle au motif qu'ils portent atteinte au principe fondateur de laïcité de la République turque.

Le paquet d'amendements modifie la Constitution de telle manière qu'elle dit désormais que l'Etat traite chacun de manière égale lorsqu'il fournit des services tels que l'enseignement universitaire et que personne ne peut se voir refuser l'éducation pour des raisons non définies clairement par la loi. (AFP, 22 fév 2008)

Bianet’s Questions for Prime Minister Erdogan…

Journalists Ergun Babahan, Hasan Cemal and Mustafa Karaalioglu, as well as sociologist Prof. Dr. Beril Dedeoglu met with Prime Minister Recep Tayyip Erdogan on the atv channel on Sunday (17 February) to ask him about current issues.

On first glance it seemed as if they had all the “hot topics” covered, but they only touched on rights issues.

Thus, we at bianet decided to ask Erdogan our own questions. There could be many more, but this is an initial list:

Deaths in Tuzla shipyards

As far as labour organisations have been able to confirm, there have been 83 deaths in Tuzla shipyards. In the last eight months, there were 16, and only in the new year, there have been six. So, what are you doing to promote humane working conditions at the Tuzla shipyards? What are you going to do with the employers who create the working conditions which cause deaths?

Kurdish issue

What is your plan for a democratic, peaceful solution to the Kurdish issue and an end to conflict?

Labour rights

When will there be a legal framework which guarantees universal trade union rights?

When will you listen to the warnings of the International Labour Organisation (ILO)?

When will you withdraw your reservations to the rights to trade union membership, strikes and collective bargaining in the European Social Charter?

Torture

When will you ratify the Additional Protocol to the UN Convention against Torture which offers an important mechanism for monitoring the centres depriving people of their personal freedoms and for preventing torture? When will you meet with rights organisations in order to agree on a national mechanism?

When will you amend the Law on Police Duties and Powers which has led to an increase in torture and rights violations?
Discrimination

When will you legislate against all kinds of discrimination and hate speeches?

Semdinli, Susurluk

When will you take the commission reports on the Semdinli and Susurluk events (in which the “deep state” has been involved in illegal activities) to parliament?

Military-civilian relations

When will the office of Chief of General Staff become linked to the Ministry of Defense rather than the Prime Ministerial Office?

When will there be an end to the two-headed judicial system of military and civilian courts? When will military courts only be used for disciplinary misdemeanours in the army?

When will the Chief of General Staff stop being a member of the institution which decides on whether he should be prosecuted?

What was discussed and decided at the meeting with Chief of General Staff Yasar Büyükanit in Dolmabahce Palace, Istanbul? There has been no explanation offered.

When will the right to conscientious objection become acknowledged as a constitutional right?

Murder of  journalist Hrant Dink

Why are the police and gendarmerie officers who played suspicious roles in the Hrant Dink murder still in office?

Freedom of expression

When will you change not only Article 301 (“denigrating Turkishness or institutions of the Turkish Republic”), but also the 14 other articles identified by rights organizations as obstructing freedom of expression?

Law on Elections and Political Parties

When will you abolish the 10 percent election hurdle? How do you plan to change it?

When will the obstructions to internal democracy in political parties be lifted?

Women’s rights

When will there be a quota to ensure that there are female decision makers in political parties, parliament and work places?

How do you monitor whether the Prime Ministerial order concerning violence towards women is applied?

Why do you abolish the protection and support of working women in the last legal package on employment and the “Social Security Reform”?

When will you finally open the women’s shelters which local authorities are obliged to have?

Social policy

What will you do in order to rectify the inequality in income distribution?

Education and children’s rights

Despite decrees of the European Court of Human Rights, compulsory Religious Education classes still exist. When will you abolish them?

When will you withdraw Turkey’s reservation to the right to education in children’s mother tongue in the Convention on the Rights of the Child?

When will Turkey ratify the international conventions related to the protection of minorities and cultures?

When will discriminatory content be taken out of school books?

What will you do to ensure full academic freedom?

Equality and sexual orientation

When will you add the criterion of sexual orientation to the constitutional guarantee of equality?

Climate change, environment and cultural treasures

When will you ratify the Kyoto Protocol? As the Kyoto period draws to a close, what are your plans?

Court decisions protecting the environment and people against gold mining in particular are not applied – why?

How will you save Allianoi and Hasankeyf (both ancient cities which will be flooded in dam projects)?

Despite analyses which show the risks and inefficiency of nuclear energy, why are you insisting on introducing nuclear power plants to Turkey? What are you doing for a long-term policy on renewable energy? (BIA news centre, Tolga KORKUT, February 20, 2008)

Turkish business group says the headscarf issue "out of control"

The chairwoman of Turkey's leading business group, Turkish Industrialists' and Businessmen's Association (TUSIAD), said the process of lifting the headscarf ban seems to be "out of control" and the country should join forces for the policies to increase wealth.

The chairwoman of TUSIAD, Arzuhan Dogan Yalcindag said the new government is expected to speed up reforms and urged to shift the focus to efforts to increase wealth.

"We, as the whole nation, expected the new parliament and the government to speed up the reforms and unite the society with the experience gained in the previous term. However today we see a serious inertia in the reform process, and polarization of the society", said Arzuhan Dogan Yalcindag in a speech in Isparta.

It was "wrong" to simplify the headscarf issue with amending two short articles of the constitution and obviously the government didn't take the legal difficulties into account, Yalcindag added. "We also witnessthat the discourse on this issue has reached to an extent that will cause tension and worries in the society. This gives the impression that the whole process is out of control" she said.

Yalcindag also repeated their call for economic reforms and underlined the importance of the EU membership process. (hurriyet.com.tr, February 16, 2008)

Former Minister Agar Will Be Tried for Underground Operations

In 1996, a car accident in Susurluk, in western Turkey, revealed connections between the police, nationalists and organised crime. Ever since, people in Turkey have been aware of the existence of a “deep state”, which works behind the screen of a democratically elected government.
Chief of Police, Minister of Justice, Minister of the Interior

Mehmet Agar was governor of Erzurum, a city in the east of Turkey, in 1992, and became Chief of Turkey’s Police Force in 1993. In December 1995 he was voted into parliament as an MP for the True Path Party (DYP). Between March and June 1996 he was Minister of Justice, and from June to November 1996 Minister of the Interior.

Agar stood as a parliamentary candidate again in the 22 July elections last year. Because he did not gain a seat, his parliamentarian immunity has been lifted, and he can now  be tried.

Thus, the 1st Chamber of the State Council has announced that he should be prosecuted in the Susurluk case.

Lawyer Engin Cinmen has interpreted the event for bianet:

“Mehmet Agar’s immunity was lifted twice before, and investigations were initiated. However, because he was an MP, he was not taken to court.”

“It has been said that the judiciary and the prosecution handled the Susurluk case inadequately and that there was then no political will to uncover the truth. Faced with the public conviction that Mehmet Agar was a prime mover in Susurluk and faced with legal documents which have emerged, we hope the judiciary will carry out a suitable prosecution.”
Accusations: criminal organisation and abuse of position

According to Ntvmsnbc.com, the State Council accuses Agar of the following:

    * “Creating an armed group in order to commit crimes” between 1993 and 1996
    * Knowing the hiding place of Abdullah Catli, the mafia leader who later died in the Susurluk car accident, but not informing the authorities, and even helping Catli to hide. Catli had been arrested in absence.
    * Abusing his position by giving Abdullah Catli and Yasar Öz, a relative of Catli’s wife, gun licences illegally.
    * Abusing his position by giving Abdullah Catli and Yasar Öz “green passports”, normally reserved for high-level state officials.

The State Council has decreed that Catli should be tried under Article 220 for “forming a criminal organisation.” As far as the other accusations are concerned, the Council has postponed judgement because the fall under Law No. 4616 on Conditional Release and the Postponement of Trials and Sentences.

Should Mehmet Agar object to the State Council’s decision, the State Council Board of Administrative Trial Chambers would consider the case. If there is no objection, the case will be sent to the Supreme Court of Appeal’s Chief Public Prosecution. (BIA news centre, Nilüfer ZENGIN, February 14, 2008)

La Turquie dans la crainte de conflits entre partisans et opposants au voile

L'autorisation donnée samedi par le Parlement turc au port du voile islamique dans les universités fait peser le risque d'une multiplication des conflits entre défenseurs de la laïcité et partisans des libertés religieuses, estimaient dimanche médias et analystes.

"Quatre-cent onze mains se sont levées en faveur du chaos", titrait en Une le journal à grand tirage Hürriyet, évoquant un "risque de polarisation" de la société après l'adoption de la réforme proposée par le gouvernement islamo-conservateur, par 411 parlementaires sur 550 sièges au Parlement.

"Une dangereuse division", titrait le quotidien libéral Milliyet, estimant que "des ONG aux juristes, du monde des affaires aux intellectuels, des politiciens aux familles, toutes les composantes (de la société) sont divisées entre partisans et opposants au voile".

Le gouvernement issu de la mouvance islamiste prône depuis son arrivée au pouvoir en 2002 la fin de l'interdiction du voile dans les universités, estimant que cette mesure, imposée après un putsch et sur la base d'une jurisprudence, portait atteinte à la liberté de conscience et au droit à l'éducation.

Le camp laïc s'oppose à cette réforme dont il redoute qu'elle n'ouvre la voie au port du voile dans les administrations et l'enseignement secondaire, où il reste interdit, et renforce les pressions sur les femmes pour qu'elles portent le foulard.

Concrètement, des tensions sont à craindre en premier lieu dans les universités, estime l'intellectuel de gauche Ahmet Insel, économiste à l'université stambouliote de Galatasaray.

"Des camps vont se constituer dans les universités", affirme-t-il. "Certains recteurs (...) vont monter la garde devant les portes de leurs établissements pour empêcher l'entrée des étudiantes voilées. Des enseignants les expulseront de leurs cours. Il va y avoir des affrontements entre enseignants".

Des dirigeants d'universités ont déjà averti, dans une mise en garde collective, que la légalisation du foulard pouvait entraîner des affrontements sur les campus et un boycottage des cours par certains enseignants.

En une dizaine de jours, deux manifestations réunissant chacune plus de 100.000 personnes ont eu lieu à Ankara pour protester contre la réforme.

"Soit la Cour constitutionnelle va annuler les changements, soit les directions des universités, appuyées par le Conseil d'Etat, vont considérer que ces changements ne constituent pas une solution et l'interdiction du voile continuera", estime Ismet Berkan, redacteur en chef du journal libéral Radikal.

Dans les deux cas, si le gouvernement persiste à vouloir mener sa réforme à terme, "la crise va s'approfondir et apparaîtra la possibilité d'une lutte sérieuse avec le régime", commente le journaliste.

Pour entrer en vigueur, la révision constitutionnelle doit être entérinée par le président Abdullah Gül, et l'ancien bras droit du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan n'a encore jamais rejeté de texte soumis par le gouvernement.

Le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a par ailleurs promis de déposer un recours devant la Cour constitutionnelle, en arguant que la nouvelle législation enfreignait le principe de laïcité.

Pour Ali Bayramoglu, sociologue et éditorialiste du quotidien Yeni Safak, pro-gouvernemental, des tensions sont à prévoir, mais elles sont un mal nécessaire pour purger l'abcès causé depuis une décennie par la question du voile. "Il s'agit de la première étape dans une querelle, dans un affrontement nécessaire sur le port du voile", commente-t-il. (AFP, 10 fév 2008)

Feu vert parlementaire au voile, malgré les manifestations

Les parlementaires turcs ont adopté samedi l'intégralité du projet de révision constitutionnelle aboutissant à la légalisation du foulard islamique à l'Université, au grand dam des défenseurs de l'interdiction, qui ont manifesté massivement à Ankara.

Quatre cent onze des 550 députés ont voté "oui" au moment du vote final, soit bien plus que la majorité des deux tiers des membres du Parlement monocaméral requise pour réviser la Constitution.

Deux textes permettant la levée de l'interdiction du voile dans les facultés avaient peu auparavant été approuvés par 403 parlementaires, soit là encore une majorité bien supérieure à celle des deux tiers.

Le projet de révision était soutenu par le parti islamo-conservateur AKP au pouvoir et le parti d'opposition nationaliste MHP, qui à eux deux rassemblent 410 sièges au parlement.

L'AKP estimait que l'interdiction, en vigueur depuis un putsch en 1980, faite aux étudiantes de porter le voile sous peine d'exclusion portait atteinte à la liberté de conscience et au droit à l'éducation.

"La laïcité, qui ne veut pas dire absence de convictions religieuses, exige un traitement équitable des différentes croyances religieuses. Nous avons mis fin à un traitement non équitable des personnes sur la base de leurs croyances religieuses", a déclaré après le vote un député de l'AKP, Sadullah Ergin, à la chaîne de télévision NTV.

Le projet de légalisation du voile avait déjà été approuvé en première lecture jeudi par 404 parlementaires.

Au moment où les députés votaient, des dizaines de milliers de personnes, à l'appel de 70 syndicats et ONG, dont plusieurs associations féministes, ont manifesté dans le centre d'Ankara contre cette révision qui sape, selon elles, le principe de séparation entre Etat et religion de la république laïque fondée il y a 84 ans par Atatürk.

"La Turquie est laïque et restera laïque", ont scandé les protestataires - évalués à moins de 100.000 selon un responsable de la police et à 200.000 par des chaînes de télévision - qui brandissaient des drapeaux turcs ou des portraits du père de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk. Une précédente manifestation le 2 février avait rassemblé plus de 125.000 personnes.

Les forces du camp laïc, en premier lieu l'armée, les juges et les universitaires, s'opposent à cette réforme dont ils redoutent qu'elle n'entraîne une légalisation du voile dans les administrations et les collèges et lycées où il reste interdit. Ils craignent aussi un renforcement des pressions sociales et religieuses sur les femmes pour qu'elles portent le foulard, dans ce pays musulman à 99%.

"Ce qui se passe aujourd'hui au Parlement consiste à éliminer le régime républicain et à le remplacer par la bigoterie. Ils veulent détruire la république démocratique laïque", a déclaré à la foule l'un des organisateurs de la manifestation, Gokhan Gunaydin.

Un autre organisateur, Tuncay Ozkan, propriétaire d'une télévision qui couvrait la manifestation en direct, a accusé le gouvernement de trahison. "Je les préviens, changer le régime constitutionnel est un crime. Ils devraient être jugés pour trahison", a déclaré M. Ozkan, avant d'ajouter : "nous sommes ici pour défendre le pays".

D'autres manifestations ont eu lieu dans cinq autres villes turques, selon l'agence Anatolie.

Pour entrer en vigueur, la révision constitutionnelle doit être entérinée par le président Abdullah Gül, un ancien membre du parti islamo-conservateur au pouvoir, qui n'a encore jamais rejeté de texte soumis par le gouvernement.

Dans l'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP) a promis une bataille devant la Cour constitutionnelle, en arguant que la nouvelle législation enfreignait le principe de laïcité. Le président du groupe CHP au parlement, Kemal Anadol, a appelé tous les parlementaires au "bon sens", "pour qu'ils évitent de prendre une décision qui provoquera le chaos".

Une partie de dirigeants d'universités ont eux aussi averti, dans une mise en garde, que la légalisation du foulard pouvait entraîner des affrontements sur les campus et un boycottage des cours par certaines enseignantes. Par contre, une autre partie de professeurs ont manifesté leur soutien à la levée d'interdiction. (AFP, 9 fév 2008)

La loi sur le voile sème le doute sur les intentions du gouvernement turc

Le gouvernement islamo-conservateur turc devra prouver par de nouvelles réformes son attachement à la démocratie s'il veut faire taire les critiques nées du vote jeudi en première lecture d'une loi autorisant le voile islamique dans les universités, estimaient les analystes.

La réforme, votée en pleine nuit par le Parlement, au terme d'une session houleuse de près de 13 heures, a déjà provoqué un tollé chez les partisans d'une application stricte du principe de laïcité en vigueur en Turquie, pays dont la population est musulmane à 99%.

"Un coup à la paix sociale", titrait en Une jeudi le quotidien pro-laïcité Cumhuriyet, dénonçant dans l'éditorial de son rédacteur en chef Mustafa Balbay "une répétition générale aux changements fondamentaux que l'AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir) a prévu de mettre en oeuvre".

Le camp pro-laïc -dans lequel figurent l'armée, la magistrature et l'administration des universités- soupçonne le gouvernement de vouloir éroder en catimini les principes laïcs du pays pour le transformer en un Etat islamique.

L'empressement du gouvernement à faire voter avec le soutien du Parti de l'action nationaliste (MHP, nationaliste) l'ouverture des universités aux jeunes femmes voilées, reléguant à une date incertaine des réformes attendues sur la démocratisation du pays, a également échaudé des milieux plus libéraux.

"Alors que l'AKP annonce depuis sept mois un projet de nouvelle Constitution, pourquoi isoler la réforme sur le voile?", s'interroge l'intellectuel de gauche Ahmet Insel.

"Soit l'AKP n'a pas la force de changer la Constitution, soit il n'en a pas la volonté, et dans ce cas il apparaît clairement que ce parti n'est démocratique que quand il s'agit de lui-même" et de ses intérêts, poursuit M. Insel, économiste à l'Université de Galatasaray d'Istanbul, interrogé par l'AFP.

Les milieux libéraux réclament une refonte de l'actuelle Constitution, héritée du coup d'Etat de 1980 et jugée d'inspiration trop autoritaire.

Ils demandent également, à l'instar de l'Union européenne, l'amendement de l'article 301 du code pénal, réprimant les "insultes à l'identité turque" et qui a servi de base à de nombreuses poursuites contre des intellectuels de renom -une réforme promise de longue date mais laissée en souffrance par l'AKP.

Plus sombre, le politologue Cengiz Aktar, de l'université stambouliote de Bahçesehir, perçoit dans le vote de jeudi le signe d'une "reprise en main autoritaire, teintée d'islamisme".

"On peut considérer que la nouvelle Constitution est à la poubelle et que les libertés autres que celle de porter le voile n'intéressent pas l'AKP et son nouvel acolyte néo-fasciste MHP", estime-t-il.

Pour Wolfango Piccoli, analyste pour Eurasia Group, une entreprise de conseil spécialisée dans les risques politiques, "le gouvernement a été trop pressé pour cette réforme, il n'a pas pris en compte à quel point le sujet est sensible en Turquie".

"Si le gouvernement avait fait des progrès dans le domaine des réformes liées au processus d'adhésion à l'Union européenne, les laïcs auraient eu une autre approche à l'égard de la levée de l'interdiction sur le voile", poursuit-il.

Selon l'analyste, l'AKP et le gouvernement peuvent encore se rattraper en essayant de relancer les réformes, "pour réaffirmer leur engagement en faveur de l'UE et convaincre le public qu'il n'adoptent pas un système de deux poids de mesures concernant la liberté d'expression".

Disposant de la majorité des deux tiers des sièges requise à l'Assemblée pour une révision constitutionnelle, l'AKP et le MHP ne devraient pas avoir de difficulté à faire passer samedi en deuxième lecture la réforme sur le voile. (AFP, Nicolas Cheviron, 7 fév 2008)

Avertissement du président de la Cour de cassation turque sur le voile

Le nouveau président de la Cour de cassation turque a appelé jeudi le Parlement, qui vient de voter en première lecture une réforme autorisant le voile islamique à l'université, à ne pas éroder le régime laïc en place en Turquie.

"Bien sûr, faire des amendements légaux et constitutionnels est une des fonctions primaires et naturelles du Parlement, mais cette autorité ne doit pas être utilisée pour affaiblir la laïcité", a déclaré à la presse Hasan Gerçeker, nouvellement élu à la tête de la Cour, lors de sa cérémonie d'investiture.

Le Parlement turc a adopté en première lecture dans la nuit de mercredi à jeudi un amendement constitutionnel conçu par le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) au pouvoir et autorisant le port du voile dans les universités.

L'AKP dispose avec le soutien du Parti de l'action nationaliste (MHP) de la majorité des deux tiers des sièges nécessaire pour adopter la réforme en deuxième lecture samedi.

"Il ne s'agit pas d'un simple problème de voile", a affirmé M. Gerçeker. "Nous ne devons pas autoriser les efforts en faveur d'un retour vers un système empreint de superstition (...) à une époque de grands progrès scientifiques et technologiques".

La réforme a soulevé une levée de boucliers des milieux laïcs -influents au sein de l'armée, la magistrature et l'administration universitaire- qui affirment qu'elle érode les principes laïcs de la Turquie et risque d'ouvrir la voie à l'entrée des femmes voilées dans la fonction publique et les écoles.

L'AKP assure défendre la liberté individuelle des étudiantes musulmanes et estime que cette réforme s'inscrit dans le processus d'adhésion à l'Union européenne.

Le principal parti d'opposition sociale-démocrate, le Parti républicain du peuple (CHP), a menacé de déposer un recours devant la Cour constitutionnelle si la réforme est adoptée. (AFP, 7 fév 2008)


Le Parlement a légalisé le port du voile à l'Université, la Turquie divisée

Le Parlement turc a adopté dans la nuit de mercredi à jeudi un amendement constitutionnel autorisant le port du voile dans les universités, une mesure qui divise la Turquie musulmane mais strictement laïque.

Au terme d'une série de vote sur des amendements proposés ceux-ci ont largement obtenu la majorité des deux-tiers des voix requise pour une modification de la Constitution.

L'article clé du projet déclare notamment que "personne ne peut être privé de son droit à l'éducation supérieure", allusion aux jeunes femmes voilées.

Un deuxième tour de vote est prévu samedi pour finaliser l'ensemble de la révision proposée par le parti issu du mouvement islamiste au pouvoir AKP et un parti d'opposition nationaliste MHP.

Le projet a soulevé une levée de boucliers des milieux laïcs et de l'opposition social-démocrate qui affirment qu'il érode les principes laïcs de la Turquie et qu'il risque d'entraîner l'accès des femmes voilées à la fonction publique et aux écoles, strictement interdite actuellement.

Le gouvernement du Parti de la Justice et du développement (AKP) assure défendre la liberté individuelle des étudiantes musulmanes et estime que cette réforme s'inscrit dans le processus d'adhésion à l'Union européenne. La révision devrait mettre fin à une jurisprudence obligeant les étudiantes à se dévoiler.

Le camp pro-laïc perçoit le foulard comme le symbole de l'islam politique, dans ce pays au régime laïque mais dont la population est musulmane à 99%.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, un ancien islamiste, a voulu dissiper les craintes, assurant que le projet ne visait qu'à permettre "aux filles de ne plus attendre devant les portes des universités".

Les orateurs de sa formation ont soutenu lors des discussions que le projet allait dans la voie du caractère séculier du régime en atténuant les discriminations dont font l'objet, selon eux, les étudiantes portant le hijab.

Les épouses et les filles de la plupart des dirigeants de l'AKP sont voilées. L'amendement doit encore être approuvé par le chef de l'Etat, Abdullah Gül, un ancien poids lourd de l'AKP, dont la femme se couvre également la tête et qui avait milité en faveur de l'abolition de cette interdiction.

Le parti d'opposition CHP (Parti républicain du peuple), pour qui "le projet défie la République laïque", a annoncé qu'il saisira la Cour constitutionnelle pour le stopper, après sa ratification par M. Gül.

"L'objectif c'est d'éroder la laïcité", a lancé devant les députés Kemal Anadol, vice-président du groupe parlementaire du CHP.

Pour les laïcs, l'acceptation du foulard sur le campus risque d'accentuer la pression des religieux sur les femmes. Ils redoutent ainsi que "la pression du quartier" ne pousse les étudiantes non voilées à se couvrir.

Nur Serter, parlementaire CHP, a accusé l'AKP de vouloir "exploiter" les sentiments religieux pour des visées électorales, notamment lors des élections municipales prévues en 2009 et de faire de la Turquie "un Etat islamique".

"Le voile divise le pays (...) il (le foulard) réduit les femmes en citoyens de deuxième classe", a-t-elle encore dit.  (AFP, 6 fév 2008)

La Cour de cassation turque hostile à un projet sur le voile islamique

Le vice-président de la Cour de cassation turque Osman Sirin a affirmé lundi que son institution interviendrait juridiquement au nom du respect du principe de la laïcité contre un projet de réforme autorisant le port du voile islamique dans les universités.

"Il a été dit qu'il était absolument inacceptable que le Conseil des ministres (...) affaiblisse directement ou via de nouveaux arrangements le principe de la laïcité, qui constitue une valeur fondatrice de la République", a déclaré lors d'une cérémonie M. Sirin, cité par l'agence de presse Anatolie.

"Aujourd'hui la Cour de cassation est derrière cette déclaration et elle la soutiendra par des actions juridiques", a-t-il poursuivi.

Le Parlement doit voter mercredi un projet de réforme constitutionnelle soumis par le gouvernement issu de la mouvance islamiste qui prévoit la levée de l'interdiction du port du voile dans les universités de Turquie, un pays où la population est de religion musulmane à plus de 99%, mais dont le régime est strictement laïc.

Le projet a suscité une levée de boucliers dans les milieux attachés à une application stricte du principe de laïcité, particulièrement nombreux dans l'armée, la magistrature et l'administration universitaire.

Quelque 120.000 personnes ont manifesté samedi à Ankara contre la réforme aux cris de "La Turquie est laïque, elle le restera" et "Gouvernement démission".

Le procureur de la Cour de cassation avait déjà affirmé mi-janvier sa ferme opposition au projet, estimant que l'autorisation du voile "va polariser les étudiants (...) et transformer les institutions éducatives en terrain d'activités allant à l'encontre du système unitaire et laïc".

Le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir estime que l'interdiction du foulard islamique à l'université porte atteinte à la liberté de conscience et au droit à l'éducation des jeunes femmes refoulées des universités en raison de leur tenue.

L'AKP et le Parti de l'action nationaliste (MHP, nationaliste), qui soutient la réforme, disposent au Parlement de la majorité des deux tiers des sièges nécessaire pour faire passer le texte. (AFP, 4 fév 2008)

Manifestations pour et contre l'interdiction du voile islamique

Alors que la Commission constitutionnelle de l'Assemblée nationale adopte
le  projet de levée de l'interdiction du voile islamique dans les universités, présenté par le gouvernement AKP, les manifestations et les déclarations pour et contre ce projet se multiplient et amènent le pays à une nouvelle crise politique.

La modification de deux articles de la Constitution pour la levée de l'interdiction sera votée le mercredi 6 février par les députés. Une deuxième vote aura lieu le samedi 9 février. Ensemble, l'AKP et le MHP réunissent les deux tiers des voix au parlement, soit la majorité requise pour amender la constitution. Le DTP se déclare également pour la levée de toute interdiction anti-démocratique.

Samedi, plus de 100.000 personnes ont manifesté à Ankara contre ce projet. C'est aux cris de "La Turquie est laïque, elle le restera", "Non à la charia", "Gouvernement démission" et "Nous sommes tous des soldats d'Atatürk" que les manifestants, brandissant de nombreux drapeaux turcs, ont investi le mausolée d'Atatürk.

En échange, des opposants de l'interdiction du voile se sont réunis à Ankara, Istanbul et Diyarbakir pour soutenir le projet.

Une partie des dirigeants d'universités ont estimé vendredi que "les amendements proposés vont accélérer l'éradication du principe républicain de laïcité" et mis en garde contre un risque de "chaos" et d'"affrontements" dans leurs établissements.

Par contre, plus de mille professeurs d'université ont lancé un appel en faveur de
levée de l'interdiction du voile.

Le chef de la diplomatie turque Ali Babacan a pour sa part justifié samedi le projet comme une réforme nécessaire sur la voie de l'adhésion à l'UE et a estimé que les polémiques qui l'entourent nuisaient à la Turquie.

"Les polémiques survenues ces dernier jours en Turquie affaiblissent malheureusement pour la plupart l'image de la Turquie à l'étranger", a déclaré à la presse le ministre, cité par l'agence de presse Anatolie.

En 2005, la Cour européenne des droits de l'Homme a jugé que l'interdiction du port du foulard dans les universités ne violait pas les libertés fondamentales et que plus de souplesse en la matière pouvait permettre au régime laïc turc de contrecarrer l'influence des mouvements extrémistes. (AFP et médias turcs, 2 fév 2008)

Forces armées/Armed Forces

L'echec de l'agression de l'Armée turque au Kurdistan irakien

L'agression de l'Armée lancée
le 21 février au Kurdistan d'Irak s'est achevée par un echec. Les unités qui y étaient engagées dans cette opération ont regagné vendredi leurs bases, a annoncé l'état-major turc. Toutefois, l'armée turque menace toujours de retourner dans la montagne irakienne pour combattre de nouveau le PKK si besoin est.

L'armée turque indique que cette vaste incursion menée avec des milliers de commandos "ne va pas mettre l'organisation terroriste (PKK) entièrement hors d'état de nuire", mais a montré que "la zone n'est plus un sanctuaire pour les terroristes".

"Il a été conclu que l'opération a atteint ses objectifs et nos troupes ont regagné leurs bases dans le pays (...) le 29 février au matin", souligne un communiqué mis en ligne sur le site internet de l'état-major. "Les activités des terroristes dans le nord de l'Irak seront suivies de près et aucune menace depuis ce territoire contre la Turquie ne sera tolérée", précise le texte. "La lutte anti-terroriste dans le pays et à l'étranger sera poursuivie avec détermination", ajoute le texte.

Selon ce document au moins 240 rebelles du PKK ont été abattus en huit jours d'offensive. Vingt-sept membres des forces de sécurité turques ont trouvé la mort, selon le communqué.
272 cibles ont été pilonnées par air et 517 autres ont été attaquées par des éléments terrestres, ajoute le document.

L'armée affirme par ailleurs que les appels américains pour un retrait rapide du nord de l'Irak n'ont pas influencé la décision de l'état-major.

"Le déclenchement et la fin de l'opération ont été entièrement déterminées par nous. Il n'est pas question d'une influence intérieure ou étrangère dans la décision des forces armées", souligne le communiqué.

Jeudi, le président américain George W. Bush et son secrétaire à la Défense Robert Gates, qui s'est rendu brièvement à Ankara, avaient appelé les Turcs à quitter l'Irak "le plus vite possible".

"Les Turcs doivent agir, agir rapidement, atteindre leur objectif et partir", a déclaré George W. Bush.

Les chaînes de télévision turques ont rapporté un retour des troupes turques, ce qui pourrait présager selon eux la fin de l'offensive dans les montagnes irakiennes.

On ignorait, en l'absence d'une confirmation officielle, si le retour d'une partie des unités engagées dans les combats signifie que l'opération turque est arrivée à son terme.

Selon la chaîne d'information en continu NTV, l'incursion turque s'est achevée tard dans la nuit de jeudi. La branche turque de la chaîne d'informations en continu CNN a affirmé que "seulement les unités qui ont achevé leur mission rentrent".

Les correspondants de NTV couvrant l'incursion du côté irakien ont cité des responsables kurdes qui ont fait état d'un arrêt des hostilités, notamment dans la région de Zap où est situé un important camp d'entraînement du PKK.

Les chaînes de télévision ont diffusé des images de troupes visiblement fatiguées revenant à bord de véhicules militaires à Cukurca, petite ville stratégique turque située à quelques kilomètres de la frontière irakienne.

Retrait turc de la région de Zap confirmé par le PKK

L'armée turque s'est retirée totalement de la région de Zap, un bastion des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak, a indiqué vendredi le porte-parole du PKK, Ahmed Danis.

"Les troupes turques se sont complètement retirées de la région de Zap à la frontière", a-t-il dit.

"Mais les bombardements se poursuivent dans d'autres régions", a-t-il ajouté, sans autre précision.

Le PKK dispose d'une importante base d'entraînement à Zap, une région située au nord-ouest de la ville de Dohouk, dans le nord de l'Irak.

Bagdad annonce la fin de l'offensive turque

Le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari a affirmé vendredi que l'incursion militaire turque dans le nord de l'Irak contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) s'était terminée après huit jours d'offensive.

"La Turquie a mis fin à son opération militaire ce matin et a commencé à retirer ses troupes", a déclaré le ministre à l'AFP.

A Zakho, ville du nord de l'Irak à une trentaine de kilomètres de la frontière, un correspondant de l'AFP a fait état d'un "silence total" depuis vendredi matin dans les zones de combats.

Des avions turcs de reconnaissance ont survolé vendredi la région, a-t-il toutefois ajouté. (Agences de presse, 29 fév 2008)

L'Armée turque refuse de s'engager pour un retrait rapide d'Irak

La Turquie est restée sourde jeudi aux appels du président américain George W. Bush et de son secrétaire à la Défense à quitter l'Irak "le plus vite possible", se refusant à fixer un délai pour mettre un terme à l'offensive contre les rebelles kurdes.

"Le plus vite possible", a répondu M. Bush à la presse qui lui demandait quand, selon lui, l'armée turque devait se retirer du nord de l'Irak. "Les Turcs doivent agir, agir rapidement, atteindre leur objectif et partir", a-t-il dit au cours d'une conférence de presse à Washington.

Auparavant, son secrétaire à la Défense, Robert Gates, au cours d'une brève visite à Ankara, avait lancé un appel analogue, mais indiqué n'avoir reçu aucun calendrier précis pour un retrait turc. Il a cependant insisté sur le fait que l'incursion "devait être brève et la plus ciblée possible".

Le chef d'état-major des armées turques, le général Yasar Büyükanit, dont le pays est pressé par les Etats-Unis de se retirer du nord de l'Irak, a refusé jeudi de s'engager à fixer à calendrier de retour rapide. "Un délai rapide est une notion relative", a dit le général interrogé par les journalistes et cité par la chaîne d'information NTV, soulignant qu"'il peut s'agir parfois d'un jour et parfois d'un an".

"Nous luttons depuis 24 ans contre le terrorisme (du parti des travailleurs du Kurdistan, PKK) et cette lutte va se poursuivre", a précisé le général.

Il a affirmé avoir expliqué la situation lors d'un entretien avec le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, en visite à Ankara.

M. Gates "a indiqué avoir compris", selon le général, qui a donné pour exemple "le combat anti-terroriste que mène depuis des années les Etats-Unis en Afghanistan".

Auparavant, le ministre turc de la Défense Vecdi Gönül a déclaré lors d'une conférence de presse avec le chef du Pentagone que les forces turques resteraient dans le nord de l'Irak "le temps qu'il faut" pour combattre le PKK, refusant lui aussi de fixer un calendrier de retrait.

M. Gates a de son côté indiqué n'avoir reçu aucun calendrier précis pour un retrait des unités turques, insistant toutefois sur le fait que l'incursion turque, lancée le 21 février, devait "être courte et la plus ciblée possible".

Les Etats-Unis, qui fournissent depuis plusieurs mois des renseignements en temps réel sur les déplacements des rebelles dans le nord de l'Irak, s'inquiètent de

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a assuré à M. Gates que "quand les objectifs seraient atteints, les soldats rentreraient", a rapporté l'agence Anatolie.

Washington, qui fournit depuis plusieurs mois des renseignements en temps réel à son allié turc de l'Otan sur les rebelles dans le nord de l'Irak, s'inquiète de l'éventualité d'un conflit entre ses deux alliés régionaux, les Turcs et les Kurdes d'Irak, en cas d'enlisement de l'opération turque.  (AFP, 28 fév 2008)

L'agression turque en Irak s'intensifie, en dépit de réactions

La Turquie a intensifié mercredi son offensive militaire contre les rebelles kurdes dans le nord de l'Irak et refusé de fixer un terme à l'incursion, en dépit des appels de Washington à un retrait rapide.

L'armée turque a affirmé avoir tué depuis mardi soir 77 rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), au cours des "plus lourds combats" menés depuis le début, le 21 février, de l'offensive dans les montagnes enneigées du nord de l'Irak.

Cinq soldats turcs et trois miliciens kurdes supplétifs de l'armée turque ont péri dans les combats, a ajouté l'état-major.

Ces pertes portent à 230 le nombre de rebelles tués depuis le début de l'opération et à 27 celui des morts dans le camp de l'armée turque, miliciens compris, selon son propre décompte.

Un dernier bilan fourni mercredi par le PKK faisait état de 108 soldats tués. Le nombre de rebelles abattus n'était pas précisé.

Alors que l'aviation turque continuait de bombarder des positions du PKK, un conseiller du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan dépêché mercredi à Bagdad pour discuter de l'incursion a affirmé que la Turquie ne fixerait pas de calendrier de retrait de ses soldats tant qu'ils n'auraient pas éradiqué les rebelles.

"Il n'y aura pas de calendrier de retrait des troupes turques du nord de l'Irak tant que la présence de l'organisation terroriste n'est pas éliminée", a déclaré Ahmet Davutoglu, le principal conseiller de politique étrangère de M. Erdogan, lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari.

"Nous condamnons le terrorisme. Nous condamnons le PKK, mais en même temps nous condamnons toute violation de la souveraineté de l'Irak", a affirmé celui-ci.

Le gouvernement irakien a sévèrement condamné mardi l'opération militaire, la qualifiant d'"unilatérale et inacceptable".

La délégation turque devait également rencontrer le président irakien Jalal Talabani et l'ambassadeur américain à Bagdad Ryan Crocker.

Peu avant l'allocution de M. Davutoglu, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates avait affirmé que la durée de l'opération devrait se mesurer "en termes de jours, voire une ou deux semaines. Mais pas en mois".

M. Gates, qui est arrivé mercredi à Ankara pour rencontrer le lendemain les dirigeants turcs, a indiqué qu'il s'efforcerait de les convaincre que "l'action militaire seule ne résoudra pas le problème du terrorisme pour la Turquie".

"Il y a une place pour les opérations de sécurité, mais elles doivent être accompagnées d'initiatives économiques et politiques (...) Il faut répondre aux problèmes et aux plaintes des Kurdes dans le cadre d'initiatives pas seulement militaires afin de trouver une solution sur le long terme", a-t-il dit.

Les Etats-Unis, qui fournissent depuis plusieurs mois des renseignements en temps réel sur les déplacements des rebelles dans le nord de l'Irak, s'inquiètent de l'éventualité d'un conflit entre leurs deux alliés régionaux, les Turcs et les Kurdes d'Irak, en cas d'enlisement de l'opération turque.

Un haut responsable américain voyageant avec M. Gates a indiqué sous le couvert de l'anonymat que la question d'une éventuelle annulation de la visite à Ankara avait été soulevée. Mais "après une brève discussion, tout le monde a décidé qu'il valait mieux y aller", a-t-il dit.

A Dogubeyazit ( nord-est) peuplée majoritairement de Kurdes, une manifestation contre l'opération a dégénéré en heurts avec la police, a rapporté l'agence Anatolie, qui a fait état de trois policiers légèrement blessés et de 55 manifestants interpellés. (AFP, 27 fév 2008)

Military Operations Provoke Violence and Do Not Solve Kurdish Issue

Since Friday, the Turkish Armed Forces have stepped up cross-border operations, with ground forces entering Northern Iraq. In combined air and ground strikes, the army is hoping to destroy the bases of the Kurdistan Workers’ Party (PKK).

Violence breeds violence

The pro-Kurdish Firat News Agency has cited the “Kurdish youth organisation” Komalên Ciwan as calling on young Kurds to “turn Turkish metropoles into hell” in reaction to the cross-border operations.

Politicians of the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) have reacted both to the military operations and the Kurdish call to violence.

Osman Özcelik, DTP MP for Siirt in the southeast of Turkey, said:

“We find it wrong to bring violence to the cities after these operations. There is such a danger, and we do not approve. But if you push a cat into a corner, it will scratch you. Violence breeds violence. We believe that democratic, peaceful, civilian protests can stop the war.”

Özcelik: Operations in the past have not solved anything

In October 2007, the DTP opposed the bill in parliament which gave permission for cross-border operations. Özcelik said: “Many operations have been carried out in the past, and we said that they did not bring any results. Social problems cannot be solved with violence. The Kurdish issue in Turkey could be solved with our formula of democratic autonomy.”

“The violence is daily decreasing the sense of citizenship and sense of belonging which Kurds feel, although they are a part of this country. In Kosovo, there are 35,000 Turks, and Turkish has been declared the third official language. Our Prime Minister does not even acknowledge the existence of Kurds or the Kurdish language.”

Birdal: Pluralist constitution is the solution

Akin Birdal, DTP MP for Diyarbakir in the southeast of Turkey, also warned against bringing violence to the cities:

“Nothing that will lead to violence and provocations should be tried. The only option should be looking for a democratic solution because we have to live together. A democratic constitution which offers compromise and a pluralist understanding in which every section of society sees itself reflected is the solution to the problem.”

Operations a smokescreen for domestic issues

Birdal also spoke out against the military operations, calling them “a violation of international law”:

“Operations injure the hope for and expectation of peaceful coexistence of peoples. They extend Turkey’s basic problems and manipulate them. […] These operations are aimed at hiding Turkey’s realities, such as the social security law, the privatisation of the Tekel factory, the deaths in the Tuzla shipyards, Article 301 and the ultranationalist Ergenekon gang.”

Mainstream media is misleading the public

Meanwhile journalist and writer Tanju Akad has criticised the mainstream media for misinforming the public about the military operations.

Speaking to bianet, Akad said: “The media is not reporting. They are just talking about a few photographs. There is no real information about the operations, just a few photographs taken from a distance.”

Akad accuses the mainstream media of filtering information and misleading the public:

“The media have agreed on the expression ‘last convulsions’ when they speak about the PKK. You look a year later and see the same expression. First of all it needs to be acknowledged that the PKK problem will never disappear. There is no military or political solution for a problem which has been going on for 24 years. The media should not talk about an ‘end’.”

For Akad, the aim of the military operations is to prevent the PKK from making spring preparations. In order to reorganise, the PKK will have to withdraw. (BIA news centre, Nilüfer ZENGİN, Emine OZCAN, February 26, 2008)

The "asparagus news" from Turkish Military Force (TSK)

The Turkish army is continuing its psychological warfare with the help of media against the PKK. Related to this psychological war everyday something new and interesting is showing up.

According to the he latest developments, the army is faking up its casualties which became asparagus news.

Saygi Ozturk, journalist and writer published a book called ``Diary of general of staff of cross border incursion`` (Sınır Ötesi Savaşın Kurmay Günlüğü), revealed the theatrical and games of the chief of staff in order to exaggerate the casualties of the PKK.

According to the book and an army officer’s confessions, in order to show a high dead toll on the PKK side the general staff of the Turkish army used villagers and village guards as figure artist in its plays.

This event took room in September 1992, during a cross-border incursion.

During that time even the ex Prime Minister Suleyman Demirel gave a statement on what the officers had said about the cross border incursion and therefore became a part of these asparagus news.

PLAYED THE ROLL OF DEATH PEOPLE AND WERE LAID ON THE GROUND

The officers confessions in the book written by Ozturk, reveals that during a cross border operation the bodies of the PKK guerrillas were not found and therefore a scen from Hollywood movies became reality.

The officers confession continues as follows:

‘’When the operation in North Irak was continuing many terrorists were killed. But it wasn’t easy to bring all the bodies together and take footages in terms of time and opportunities. It wasn’t easy to bring the dead bodies that were in cliffs together. But there was a need to inform the public option about the cross border operation. The officers ordered to take footages of the killed terrorists that were brought together and these footages shall be given to the TRT and other news souces. The soldier that listened to its officer and said ‘the order is understood, my officer,’ knew that this duty was hard to fulfil. To bring all the dead bodies of the terrorists was not easy. ‘I found it,’ he told himself. Village guards and the terrorist that had surrendered were brought to a river and they had to lay on the ground and play as if they were dead. The pictures and the footages of these so called dead ones were given to the papers and tv channels as if the the ones were terrorists.’’

The officer that had the duty of arrangement of these pictures made his confessions in the book of Saygi Ozturk, is continuing as follows.

‘’Many terrorist had been killed in the operation but the bodies were in different places. To collect them to one place would take time. We had very much to do and we didn’t have time to collect the corpses. We found a practical solution, we gave asparagus pictures (as the journalists say) to the media.’’

FALSE PICTURES BECAME THE HEADLINES

The confessions in the book revealed that the newspapers are in found of making these kind of scenarios as headlines and like to deepen the war.

After this object lesson the papers never asked questions and made these kind of false puzzles as headlines.

During the same period the paper of Hurriyet used this following headline: ‘’The middle of back of the PKK guerrillas is broken: 200 dead’’ used such as notes as well: ‘Field of weapons and corpses in Derecik.’

The paper of Hurriyet had published the pictures with this headline: ‘’This is the document of routs,’ and claimed that among the deads there is a high-ranking PKK official as well.’
The same news was published by the paper of Milliyet. The news was given under the headline of ‘Mobile teams to South-Easth,’ and again the same false pictures were published and the legs of two soldiers were taken as if the were corpses. Under this so called picture this headline was used ‘Bodies of terrorists killed in the huge operation in Shemdinli’ are collected one by one.

THE CHARM OF UNTRUE INFORMATIONS OF PSYCHOLOGICAL WAR: THE DEATH TOLL

The Turkish media has used ‘the death toll of killed terrorists’ in the war since the PKK started its struggle in 1984, as a huge weapon.

In this framework huge death tolls have been circulated in order to show that operations have been very carried out in successful way.

The media that have been exaggerating huge death toll of killed guerrillas have done interesting things in order to show as less as possible the casualties on the Turkish side.

For example in the news beside the death of 200 PKK guerrillas and the pictures that belonged to villagers a very short information about the casualties of the Turkish army were given. It was said as follows:

’’In the event one junior officer, one second-lietunant and one sergeant, 28 soldiers became martyrs.’’

Another newspaper Milliyet, published the same news, the same day as following:

‘A mine blast on the road took life of a second-lieutenant, one soldier and one village guard.’’ (ANF-Kurdish Info, february 26, 2008)

Ultranationalist Ergenekon Gang Everywhere…

On 22 January, the police had taken many suspected members of the ultranationalist Ergenekon gang into custody, later arresting thirteen of them.

On Tuesday (26 February), the police arrested Associate Professor Ümit Sayin from Istanbul University, Associate Professor Emin Gürses from Sakarya University, Orhan Tunc, a writer and retired lecturer from Balikesir University, journalist Vedat Yenerer, gold dealer Hayrettin Ertekin, as well as a Muammer Karabulut.

"If necessary, a second war"

Sayin’s name had previously cropped up in the press because he was accused of insulting Istanbul University’s rector Mesut Parlak by email.

In an interview on a website called “open intelligence”, Sayin said:

“We are losing control over our country. The state, intelligence organisations and the armed forces are being destroyed. Pro-Kurdish and separatist organisations are spreading everywhere. The Kurdish mafia is taking the place of the Turkish mafia; Turkey is being pushed into a Kurdish-Turkish civil war.”

“I can say this. The Turkish Republic and the Kemalist Revolution ended in 1938. Nationalism ended then, too. We need to build a new nationalist Kemalist revolution, if necessary we need to have a second War of Independence.”

A man of peace?

Muammer Karabulut, another of those arrested, turns out to be the spokesperson for the “National Force Platform”, as well as the chairperson of the “Father Christmas Peace Council.” The latter organisation was formed in Antalya, southern Turkey, in 1996, with the aim of promoting peace.
"We have friends..."

Academic Emin Gürses is well-known for saying on television, “We have friends all over the world and I communicate with them,” a sentence which sounds less innocuous in the current context.

He is the author of the book “Separatist Terrorism: IRA-ETA-PKK.”

Anti-Kurdish discourse

Orhan Tunc has his own website, www.orhantunc.com, on which he publishes columns and analyses. In an article entitled “Appointment of the Justice and Development Party (AKP) with Azrail (the angel of death)”, he accuses the AKP of putting the wrong people in prison while allowing those who say “Turkey should separate and Diyarbakir should become the (Kurdish) capital” to remain free. “The army is struggling with terrorism and AKP President Gül forgives a PKK member.”

Hayrettin Ertekin is known as the gold dealer of Semra Özal, widow of politician Turgut Özal.

Finally, Vedat Yenerer has been a war correspondent and has long worked as an independent reporter. (BIA news centre, Nilüfer ZENGİN, February 27, 2008)

L'aviation turque bombarde des positions du PKK en Irak

L'aviation turque a bombardé lundi des positions des guérillas kurdes dans le nord de l'Irak alors que se poursuivait au sol une vaste offensive, qui a déjà fait plus de 100 mortset suscité un appel de Bagdad à un retrait rapide.

Des membres des forces armées kurdes de la région autonome du nord de l'Irak ont déclaré que des raids aériens, qui ont commencé vers 22H00 (20H00 GMT) dimanche, avaient continué toute la nuit à Hakurk, un bastion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), à 20 kilomètres de la frontière turque.

L'agence de presse semi-officielle Anatolie a rapporté une intensification du va-et-vient des hélicoptères entre la localité turque de Cukurca, proche de la frontière irakienne, et le nord de l'Irak, ainsi que le passage d'avions de chasse.

Des sources de sécurité kurdes irakiennes ont fait état d'une interruption des frappes aériennes vers 11H00 GMT.

L'armée turque a diffusé des images vidéo de l'opération, dans lesquelles on voit des soldats en tenue de camouflage blanches embarquer à bord d'un hélicoptère Sikorsky, qui décolle d'une base non identifiée en compagnie d'hélicoptères d'attaque Cobra.

Des images de soldats marchant dans la neige, de convois de véhicules militaires évoluant sur des routes de montagne et de bombardements de cibles non spécifiées font partie de l'enregistrement.

C'est dans ce contexte que le président turc Abdullah Gül a choisi d'annuler un déplacement de quatre jours en Afrique prévu cette semaine.

"Le président voulait être à Ankara pendant que les opérations sont encore en cours", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la présidence.

L'état-major turc a affirmé dimanche qu'au moins 112 rebelles kurdes et 15 soldats turcs avaient péri depuis le début de l'offensive, compte non tenu des rebelles tués dans des bombardements.

Un dirigeant du PKK a pour sa part établi lundi le bilan des pertes turques à au moins 81 soldats. Un précédent bilan donné par le PKK faisait état de trois rebelles tués. (AFP, 25 fév 2008)

L’armée turque cache ses pertes : un hélicoptère abattu.

Les Forces de Défense du Peuple (HPG) ont abattu un hélicoptère Cobra près du village de Hore. Le porte-parole des HPG Ozgur Gabar, dans sa déclaration faite à ROJ TV aujourd'hui, a affirmé que l'armée turque a subi de lourdes pertes dans les affrontements d'aujourd'hui.

Les HPG possèdent 15 cadavres appartenant à des soldats turcs

Ozgur Gabar, porte-parole des HPG, dans sa déclaration faite à ROJ TV aujourd'hui, a affirmé que l'armée turque a subi de lourdes pertes dans les affrontements d'aujourd'hui. Gabar a annoncé que les corps des 15 soldats qui sont morts dans des affrontements d'aujourd'hui sont entre les mains des guérilleros des HPG.

Toutefois, les identités devaient encore être annoncées. Gabar a poursuivi en disant que les corps des militaires turcs morts étaient encore sur le terrain dans les zones où les affrontements ont lieu. Selon Gabar, les soldats turcs n'ont pu pousser un kilomètre à l'intérieur de la zone de Zap. Les affrontements se poursuivent.

Les HPG diffuseront un film des affrontements

Ozgur Gabar, porte-parole des HPG, dans sa déclaration faite à ROJ TV, a annoncé qu'ils possédaient des séquences vidéo des affrontements entre la guérilla et les militaires turcs et qu'ils vont les diffuser au public très bientôt.

Un hélicoptère abattu à Zap

Les Forces de Défense du Peuple ont abattu un hélicoptère Cobra près du village de Hore.

Bahoz Erdal: Deux guérilleros décédés.

Le commandant en chef des HPG, Bahoz Erdal, a déclaré que deux guérilleros avaient trouvé la mort dans l’opération de l'Armée turque contre le Kurdistan du Sud. (Kurdish Info, 23 février 2008)

Turkish Army is hiding its losses: A helicopter brought down in Zap

The People’s Defence Forces (HPG) have brought down a Cobra helicopter near the village of Hore. HPG spokesman Ozgur Gabar, in his statement made to ROJ TV today, claimed that the Turkish military had suffered heavy losses in today’s clashes.

HPG possess 15 corpses belonging to Turkish soldiers

HPG spokesman Ozgur Gabar, in his statement made to ROJ TV today, claimed that the Turkish military had suffered heavy losses in today’s clashes. Gabar announced that the 15 soldiers that had died in today’s clashes were in the hands of the HPG guerrillas. However, there identities were yet to be announced. Gabar went on to say that the Turkish Military’s dead soldiers were still on the floor in the areas where the clashes are taking place. According to Gabar, the Turkish soldiers were only able to push a kilometre inside the Zap area. The clashes are continuing.

HPG will release footage of the clashes

HPG spokesman Ozgur Gabar, in his statement made to ROJ TV, announced that they possess video footage of the clashes between HPG guerrillas and the Turkish Military and that they will share this with the public very soon.

A helicopter brought down in Zap

The People’s Defence Forces have brought down a Cobra helicopter near the village of Hore.

Bahoz Erdal: Two guerrilla losses

Headquarter General Bahoz Erdal said that two HPG guerrillas had died in the operation of the Turkish Military against Southern Kurdistan. (Kurdish info, February 23, 2008)

L'assaut terrestre de l'Armée turque au Kurdistan irakien

Des troupes turques sont entrées dans le nord de l'Irak jeudi soir.  L'opération terrestre a été précédée de frappes aériennes et d'artillerie de l'armée turque visant des camps du PKK du côté irakien de la frontière entre les deux pays, entre 10H00 et 18H00 locale (08H00 GMT à 16H00 GMT) jeudi.

"Après cette offensive réussie, une opération terrestre de l'autre côté de la frontière, appuyée par les forces aériennes, a été lancée à 19H00 (17H00 GMT)", a indiqué le communiqué de l'Armée turque.

L'état-major n'a pas précisé le nombre de troupes déployées en Irak du nord, mais les chaînes d'information NTV et CNN-Türk ont parlé de 10.000 soldats, sans citer de source.

"Les forces armées turques accordent une grande importance à l'integrité territoriale et la stabilité de l'Irak", précise le communiqué militaire sur le site internet de l'état-major général.

Les troupes "regagneront leur bases le plus rapidement possible après avoir achevé leur objectif de mettre hors d'état de nuire les membres de l'organisation terroriste et detruire leur infrastructure", précise-t-il.

L'incursion militaire vise uniquement le PKK et l'armée "fera preuve de l'attention nécessaire pour éviter tout effet nuisible sur la population civile et les élements non-hostiles aux forces armées turques", selon l'état-major.

D'autre part,
le Conseil de sécurité nationale (MGK), qui regroupe les plus hauts dirigeants civils et militaires du pays. a annoncé jeudi à la fin de sa réunion mensuelle que l'armée turque continuera à frapper les rebelles kurdes basés dans le nord de l'Irak "quand ce sera nécessaire".

"Les opérations transfrontalières menées par l'armée turque contre l'organisation terroriste se poursuivront à chaque fois que ce sera nécessaire", a affirmé dans un communiqué. Ce conseil est composé des ministres clés et les commandants de toutes les forces militaires.

L'armée américaine en Irak a, de sa part, confirmé que l'armée turque menait une "opération limitée" dans le nord irakien contre le PKK.

Par contre, à Bagdad, le ministre irakien des Affaires étrangères, Hochiar Zebari, a annoncé que son gouvernement n'était pas au courant de cette offensive. Le gouvernement régional kurde d'Irak a affirmé lui qu'il n'y avait pas d'offensive terrestre. "Il n'y a aucune incursion des forces turques dans le Kurdistan", a dit Falah Mustapha, chargé des relations extérieures au sein du gouvernement autonome.

Toutefois, dans une conversation téléphonique avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre irakien, Nouri al Maliki a demandé au Premier ministre turc Erdogan de respecter la souveraineté des frontières de l'Iran et l'inviolabilité de ses terres (...) et a insisté sur l'importance qu'il y avait à éviter une solution militaire", a rapporté le porte-parole du gouvernement irakien, Ali al Dabbagh.

"Maliki a également dit que le gouvernement irakien soutient la sécurité et la stabilité de la Turquie et qu'il considère le PKK comme une organisation terroriste qui représente une menace pour la Turquie et pour la zone frontalière entre nos deux pays", a-t-il ajouté.

L'aviation et l'artillerie turque, avec l'aide des renseignements américains, frappent ponctuellement les bases du PKK dans le Kurdistan irakien depuis le 16 décembre et ont pénetré une fois en territoire irakien sous prétexte d'empécher l'entrée en Turquie des guérillas kurdes.

Tirs d'artillerie et combats entre armée turque et PKK dans la nuit

D'intenses combats et des tirs d'artillerie se sont poursuivis jusque tard dans la nuit de vendredi à samedi alors que les troupes turques affrontent les rebelles kurdes dans le nord de l'Irak, a rapporté samedi un correspondant de l'AFP présent dans la région.

Des habitants des secteurs de Hakurk et Sidekan, des localités irakiennes proches de la frontière turque, à la hauteur de la ville turque de Cukurca, ont affirmé avoir entendu des échanges soutenus de tirs d'armes automatiques, ainsi que le passage d'avions de chasse et d'hélicoptères.

D'intenses tirs d'artillerie ont été entendus jusqu'à minuit (22H00 GMT) dans le secteur de Bamerni, à environ 40 km au sud-ouest, où l'armée turque maintient des petites bases depuis les années 1990, ont signalé les villageois.

L'armée turque a lancé jeudi soir une opération terrestre dans le nord de l'Irak pour traquer des rebelles séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui utilisent la région comme base arrière pour mener des attaques en Turquie.

L'opération a fait au moins 24 morts dans le camp du PKK -peut-être 20 de plus en tenant compte du résultat estimé de bombardements- et cinq victimes au sein de l'armée, selon l'état-major turc.

Toutefois, le quartier général de la guérilla kurde (HPG) a annonce vendredi que 22 soldats turcs auraient été tués lors des confrontations récentes. (AFP, 23 fév 2008)

AFP: L'armée turque, la deuxième en effectifs de l'OTAN

L'armée turque, la deuxième en effectifs de l'OTAN après l'armée américaine, regroupe 510.600 actifs environ et passe pour l'une des forces les mieux entraînées au monde.

Les Forces armées turques regroupent 402.000 hommes dans l'Armée de terre (77.000 professionnels et 325.000 conscrits), quelque 48.600 dans la Marine (14.100 et 34.500) et quelque 60.000 dans l'Armée de l'air (28.600 et 31.500), selon le rapport 2008 de l'Institut de réflexion stratégique IISS, basé à Londres.

A cette capacité, on peut ajouter plus de 102.200 membres des forces paramilitaires de la Garde nationale. De plus, la Turquie compte 378.700 réservistes dans les trois corps d'armée et 50.000 dans les forces paramilitaires.

Les effectifs, qui étaient de plus de 800.000 actifs en 1985, sont en baisse constante. Le gouvernement a annoncé en 2003 une importante réforme qui a notamment abouti à réduire la durée du service militaire obligatoire (de 18 à 15 mois pour les hommes du rang et de 16 à 12 mois pour les officiers de réserve).

Le budget de la Défense a atteint en 2005 20 milliards de dollars, soit 5,3% du produit national brut.

Sur le plan des matériels, les forces armées turques se sont équipées afin de consolider leur défense territoriale, en particulier face à la menace des séparatistes kurdes implantés en Irak.

Mais une partie de l'arsenal est souvent considérée par les experts comme hors d'âge même si des programmes de rééquipement sont en cours.

Ce manque de moyens rend l'armée turque largement inapte à la projection massive hors de son territoire, selon les spécialistes.

Selon la revue spécialisée Jane's, basée à Londres, l'armée de terre dispose de plus de 4.200 chars de combat.

"L'armée de terre doit mettre à jour la qualité de sa flotte de chars mais, en raison de restrictions budgétaires, elle a dû annuler la livraison de 1.000 chars de combat modernes", souligne Jane's.

Quant à la marine, elle dispose d'une bonne aptitude aux opérations de lutte anti-sous-marine et de surface, selon les experts. Elle peut déployer 13 sous-marins, 18 frégates et six corvettes.

L'armée de l'air, en cours de modernisation, annonce sur le site officiel des forces armées turques disposer du plus grand nombre d'avions de chasse F-16 "Fighting Falcon", après les Etats-Unis. Le site ne donne pas de chiffres. Selon l'IISS, Ankara aurait 223 F-16.  (AFP, 22 fév 2008)

Voir plusieurs analyses sur l'Armée turque: Dossiers sur le militarisme turc


Les archives ultrasecrètes de Cem Ersever trouvées chez Veli Kucuk

Selon la presse turque des archives contenant des secrets d’état appartenant précédemment au major Cem Ersever, qui a été assassiné en 1993, ont été trouvé lors d’une fouille d’une ferme appartenant au Général Veli Küçük arrêté dans le cadre de l’opération Ergenekon la semaine dernière.

Un autre fichier concernant Ugur Mumcu journaliste assassiné par une bombe par les services secrets turcs (MIT) en 1993, a été trouvé dans la maison d’un autre membre de l’armée, Zekeriya Oztürk. Cependant, ce document n’a jamais atteint le bureau de procureur.

Cem Ersever était un ancien major qui a quitté l’armée après le Commandant de la Gendarmerie le général Etref Bitlis ait été tué dans un soi-disant accident d’avion. Cem Ersever lors d’une confession faite à la presse après qu’il soit parti de l’armée avait déclaré qu’il deviendrait l’un des noms les plus célèbres de Turquie soit 3 ans avant l’affaire Susurluk.

Si certains analystes croient que l’état profond, est un reste de l’opération Gladio des témoignages suggèrent que de telles structures ont même existé du temps des Ottomans. Les confessions de Cem Ersever ont été postérieurement compilées dans plusieurs livres par Soner Yalçin. Le Major avant son assassinat a dit qu’il était responsable des opérations du sud-est du JITEM, une unité de renseignements de la gendarmerie qui n’existe pas officiellement en Turquie. Le corps de Cem Ersever a été trouvé dans Ankara le 4 novembre 1993. Sa petite amie et son homme à tout faire ont aussi été tués et ses archives avaient disparu.

Dans un rapport fait en 1999 par Hanefi Avci, chef des services de renseignement de la police d’Istanbul et de Diyarbakýr l’emplacement des archives d’Ersever était noté comme la maison d’un chauffeur d’un chef de la police de la douane. Selon Avci, ceux-ci ont été repris par la gendarmerie qui a aussi piègé Cem Ersever qui était venu pour rencontrer avec le chauffeur. Le document déclare aussi que Cem Ersever a été tué par un homme employé sous le nom codé de Yesil et qui a travaillé pour Küçük. Les archives devraient permettre de faire la lumière sur le sale travail que Cem Ersever a fait pour le JITEM.

Selon le quotidien Taraf un document prouvant que le journaliste Ugur Mumcu a été tué par l’Etat Profond a été trouvé dans la maison de Zekeriya Oztürk, un autre membre d’Ergenekon arrêté après une attaque du Conseil d’État en 2006 tuant un juge. Cependant, ce document a mystérieusement plus tard disparu et n’est jamais arrivé au procureur travaillant sur ce crime.

Qui était Cem Ersever ?

Ahmet Cem Erserver a été né dans la ville d’Erzurum en 1950. Le 11 décembre 1979 il a été désigné Commandant de Gendarmerie. Après le 12 septembre 1980 Ersever a été nommé dans un poste au Kurdistan pour rassembler des informations sur le PKK. La création du JITEM était son idée. Après la mort du Commandant de Gendarmerie le général Bitlis il a quitté l’armée en mars 1993. Dans sa lettre de démission il a écrit « un gang formé à l’intérieur d’une organisation autorisée dans le Sud-est empêche la nation Turque de voir les dimensions réelles des événements ayant lieu là-bas ». Son cadavre a été découvert par la gendarmerie à Ankara le 4 novembre 1993. Il a écrit les livres suivant « la conspiration dans la triangle » (Üçgendeki Tezgah) et « APO-PKK-Les Kurdes » (APO-PKK-Kürtler) . (Stéphane/armenews, 7 février 2008)

La presse turque révèle l’organisation du gang Ergenekon

Selon le quotidien Radikal le gang Ergenekon disposait de quatre « postes de commandement » et deux « Présidence civile » directement responsable à face à un « président ». « Les leaders civils » sont responsables de l’organisation des éléments civils dans la société, tandis que les anciens officiers et anciens fonctionnaires du renseignement devait servir de « point d’appui » à l’organisation en son entier.

Selon des documents confisqués l’année dernière, les civils constituent « une organisation intérieure » dans Ergenekon. Ce « cœur » est nommé comme « Le lobby » et est dirigé par cinq civils qui sont au contact du reste du groupe via deux personnes « nommées ». Les documents prétendent que « le Lobby » aspire à créer « une contre-force » contre les « ONG étrangères travaillant en Turquie ».

Une autre fonction « du Lobby » est, selon Radikal, « l’influence des syndicats » afin de gagner ainsi du pouvoir économique.

S’exprimant sur « Haber 7 » l’ancien chef de police Bulent Orakoglu dit que « le but final » de l’opération est de détruire le « Gladio turc ». Dans beaucoup de pays, des opérations contre Gladio ont été lancé et ces reliques de la Guerre froide ont été détruites ». « Mais une telle opération n’avait pas été lancée en Turquie. Maintenant j’ai l’impression que la Turquie a pris ce chemin ».

Gladio, signifie « Épée » en italien et était un nom de code donné à une opération de l’OTAN visant à résister « à une invasion soviétique » de l’Europe occidentale. (Stéphane/armenews, 5 février 2008)

Un ancien tueur à gages accuse Veli Kucuk de vouloir protèger les cerveaux

Abdülkadir Aygan, qui a été impliqué dans les activités du JITEM ( services secrets de la gendarmerie) pendant des années a indiqué au quotidien turc Zaman qu’environ 80% des actes du JITEM étaient illégales malgré le fait que c’était un établissement officiel. Notant que le JITEM employaient des armes à feu illégales et non-enregistrées Abdulkadir Aygan a déclaré : « la possession de ces armes à feu était aussi illégale. Un ancien gouverneur d’OHAL - Hayri Kozakçioglu lui aurait remis au JITEM des explosifs C-4 afin de conspirer dans des activités illégales ».

Né en 1958, Aygan a rejoint le PKK au début des années 1980. Il a quitté l’organisation en 1985 pour devenir un informateur. Dans ses propres mots, Aygan a participé en première ligne aux opérations du JITEM sous les ordres du lieutenant Colonel Cem Ersever. Il aurait travaillé au JITEM pendant 10 ans sous le faux nom d’Aziz Turan. En 2000, il a été nommé en tant que fonctionnaire à la gendarmerie de Burdur. Marié et père de cinq enfants, Aygan vit actuellement en Suède comme réfugié politique. Le procès selon laquelle l’équipe du JITEM serait responsable de 37 meurtres est actuellement traité par la Haute Cour Criminelle de Diyarbak yr.

Selon Aygan le général Küçük a servi comme commandant du JITEM de 1990 à 1991 basé à Ankara. Le quartier général du JITEM était dans un grand bâtiment avec deux étages. Tout le personnel dans le bâtiment avait l’habitude de porter des vêtements civils. Les véhicules employés avaient des plaques civiles alors que cependant il s’agissait de véhicules enregistrés au niveau de la gendarmerie. Aygan est certain qu’il est l’un des fondateurs de l’organisation. « Je pense qu’il essaye de protéger les cerveaux et de prouver qu’il est loyal envers eux. ... Cela a été le résultat d’une action collective. Si Cem Ersever avait été vivant aujourd’hui, il aurait contribué à la résolution de la question. Ahmet Cem Ersever, Colonel Arif Dogan , Hasan Kundakçi, Veli Küçük, Hüseyin Kara, Hulusi Sayin et Aytekin Ozen ont été les fondateurs du JITEM ».

Aygan a affirmé que la situation légal promulgué en 1937 par rapport à la révolte du Dersim pour combattre les mouvements séparatistes a été employé comme base légale pour créer le JITEM. (armenews.com, 4 février 2008)

Libération provisoire de huit soldats turcs ex-otages du PKK

Un tribunal militaire de l'est de la Turquie a décidé samedi de remettre en liberté jusqu'à ce qu'un verdict soit rendu huit soldats jugés pour insubordination après avoir été retenus en otage pendant deux semaines par des rebelles kurdes, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

L'agence ne donne pas de détails sur le procès, entamé la veille, la cour martiale de Van ayant interdit "dans l'intérêt de la sécurité nationale" la diffusion par les médias d'informations sur les audiences.

Les huits soldats ont été capturés par des rebelles du PKK lors d'une embuscade le 21 octobre dans le sud-est de la Turquie, près de la frontière irakienne, qui a fait 12 morts et 17 blessés.

Ils ont ensuite été libérés le 4 novembre, puis arrêtés une semaine plus tard par les autorités turques.

L'un d'entre eux, d'origine kurde, encourt la prison à vie pour "apologie du crime", "insubordination persistante ayant conduit à de graves pertes", "soutien à des activités visant à briser l'unité de l'Etat et l'intégrité du pays", "fuite à l'étranger", propagande pro-PKK et contre le service militaire.

Il est en particulier soupçonné par sa hierarchie d'avoir été le premier à se rendre aux rebelles et d'avoir incité les autres à faire de même et à déposer les armes. Les sept autres soldats encourent des peines de prison allant jusqu'à 5 ans pour avoir désobéi aux ordres.
(AFP, 2 fév 2008)

L’AKP estime que les relations s’améliorent avec les militaires turcs

Yasar Yakis, l’un des représentants du Parti de la justice et du développement (AKP, ex-islamistes), a indiqué au Monde, mercredi 30 janvier, lors d’une visite à Paris, que la réforme de la Constitution turque pour autoriser le port du foulard dans les universités ne devrait ni affecter les négociations que le pays mène avec l’Union européenne, ni provoquer de fortes tensions entre l’armée et le gouvernement, dominé par l’AKP.

Ancien ministre des affaires étrangères de la Turquie (2002-2003), député et membre fondateur de l’AKP, M. Yakis estime que l’affaire du foulard ne devrait pas provoquer de remous politiques, contrairement à ce qui s’était passé en 2007 lorsque les militaires avaient cherché à s’opposer à l’élection à la tête de l’Etat d’Abdullah Gül, dont la personnalité a fait craindre aux laïques une islamisation rampante de la société.

"Il y a une amélioration constante dans l’attitude des militaires", commente M. Yakis. Alors qu’un projet de loi vient d’être déposé au Parlement pour modifier la loi fondamentale et autoriser le foulard à l’université, la réaction initiale du chef d’état-major turc Yasar Buyukanit, mercredi 30 janvier, a semblé plutôt atténuée. "La société turque tout entière sait ce que pense l’armée", s’est-il contenté de déclarer.

Selon M. Yakis, cet apaisement apparent entre l’AKP et les militaires tient à plusieurs facteurs. D’une part, l’impact des élections législatives de juillet 2007, remportées "dans des circonstances tout à fait démocratiques" par les ex-islamistes - il préfère parler de "conservateurs démocrates". D’autre part, selon cet élu, les militaires n’ont pu que se satisfaire de la façon dont le gouvernement leur a permis d’intervenir ces derniers mois au-delà des frontières contre des groupes rebelles kurdes présents dans le nord de l’Irak. Le gouvernement se serait notamment assuré, avant le début de ces opérations militaires, d’une bonne coopération des Etats-Unis, "dont il fallait l’aide pour avoir des renseignements en temps réel" sur la guérilla kurde, dit M. Yakis.

L’ancien ministre ajoute que la réforme autorisant le foulard à l’université devrait être suivie - "dans quelques semaines, plutôt que quelques mois" - par des changements concernant l’article 301, qui limite dans les faits la liberté d’expression en Turquie. (Le Monde, Natalie Nougayrède, 2 février 2008)


Affaires religieuses/Religious Affairs

Women Can Not Rely on The Army for Their Gains

Ever since Marx we know that religious world is nothing but a reflection of the real world. The omnipotent “Allah” of the religious world is the dominant, wealthy, powerful man of this world. The headscarf does not bind women to Allah, but ties them to men. The headscarf is the crudest and most obvious announcement of patriarchy as the basis of gender relations and of the subordination of women to men; it is the expression of women’s incorporation of this same subordination as the supreme value.

The century-old struggle of women in Turkey to free them from this subordination, to transform their lives is now facing a heavy attack from the holy alliance of the barracks-mosque-marketplace-sects-gray wolves.
Is turban the banner of freedom?

It is the irony of history that the final leap of this relentless offensive by the single-party government of Prime Minister Recep Tayyip Erdogan –who labels the women’s liberation as the “adoption of Western immorality”- for driving women from the streets, from the public sphere, from the workplace to home is launched under the banner of “freedom for women”.

The great reaction aroused among the liberated women by the government attempts to lift the ban on wearing headscarves in the universities is due to their comprehension of the meaning of this Justice and Development Party’s (AKP) far better than the “liberal professors” who greet the move as a further step towards “academic freedom”.

The debate on lifting the ban on headscarves in the universities appears as a moment of overall conservatisation, a moment of the process which goes hand in hand with the obliteration of the women identity in the public sphere, the social, economic and cultural losses the women suffer in education, daily life and the work life.

Presenting the headscarf, the symbol of male domination, as “freedom for women” is actually an example of a classic strategy of psychological warfare. During the power struggle among Muslims after the death of the Prophet Mohammed, Muaviye –the leader of the Sunnite sect- in the Siffin War had masterfully surprised the warriors of his foe Ali by hanging pages of the Koran on the spears of his soldiers. Their beliefs turned into a weapon against themselves, the perplexed army of Ali was defeated.

Now the coalition of the AKP and the pro-fascist Nationalist Movement Party (MHP) having neutralized the Turkish Armed Forces (TAF) is expanding their onslaught on women by attaching pages of “freedom” on their spears. Now the quiz goes: “Answer, are you for freedom of education for women with headscarves?”

Looking at the relatively greater number of “wise” people who accept taking this “law quiz” which has only two options of  “yes” and “no” implies that they to might be the believers of a certain religion- the “religion of freedom”. The fear from “sinning against freedom” inevitably draws them in the power game of the AKP.

A “history problem”, not a “law quiz”

There are others who see the issue as a “win-win” situation – Erdogan’s favorite motto. “If we say ‘yes’ for lifting the ban on headscarves in the universities, they may say ‘yes’ for broader freedom of expression” their reasoning goes.

However, endorsing all government actions as the implementation of “human rights” leads nowhere but imprudence. For, the government is least interested in broadening human rights but bases all of its attempts on the political supremacy it has gained through the election victory; there exists no trace of a government intention for such a “win-win” game in this case; the dynamic of EU membership bid -the sole dynamic that pushes the AKP for the so called “legal reforms- is in its death throes under the pressure of the European right. A “win-win” situation is only an illusion, generated by the “love for freedom”.

We are not posed with a “question of law”, nor are we in a school-debating club. We are posed a “question of history”: The new block of AKP-MHP, formed with the passive consent of the army represents a threshold of freedom? Is the struggle to allow women the “freedom to go to university with headscarves” a priority in the programme of the social opposition?

“Nationalist-Laicist front” wrecked

It is clear that the nationalist-laicist front in which the Turkish Armed Forces played a central role prior to the general elections has collapsed with the landslide victory of the AKP. And the army now behaves in accordance with the necessities stemming from its top priority –“territorial integrity”, or in other words eliminating the Kurdish Question.

The army, under the new shift of the balances has decided to consolidate it “cross-border operations” in the Iraqi territory with the “Islamic operations of the AKP” in the Kurdish areas on this side of the Turkey-Iraq border. Faced with a bitter choice, the army had to say “yes” to AKP’s Islamist control in Turkey’s southeastern areas vis-à-vis PKK’s popular support.

The army had to wage a fierce fight to gain Washington’s consent for cross border. Turkish establishment released all it had in hand to squeeze the USA, it had to tolerate all sort of “nationalist provocation” in order to unleash the anti-American sentiments among the public, which in turn revitalized dormant “gangs” of retired secret security personnel. Two years of a bloody campaign comprising series of attacks, sabotages and even murders (e.g. that of journalist Hrant Dink), supported by a network of connections within the NGOs, parties, and the media reached its climax prior to the July elections.

Now this apparatus is being liquidated under an obvious consensus between the government and the army. The US consent for the cross-border operations is gained. There is no room for army-backed anti-Americanism.  The recent operation directed at the ultra-nationalist gangs, which has employed scores of retired officers, is sweeping out the trash remaining from the two-year campaign. General Büyükanit, in his recent statement to the press has openly accepted that “those [soldiers] who have committed criminal acts should be punished in accordance with the law”.

The army is no pillar for the rights of women

The AKP-MHP coalition for lifting the ban on wearing headscarves in the universities thus, fills the power-vacuum arising out of the collapse of “nationalist-laicist front” after it is deserted by the armed forces. The disappointment and depression expressed by opposition leader Deniz Baykal of the Republican People’s Party (CHP) best sums up the consequences: “Now we have only the judiciary left.”

Yet the women, the most sincere participants of the motley crowds of the “Republican rallies” of last summer, are there, out on the streets. It is not surprising to see them pouring into the streets. As turban ironically gains the status of “banner of freedom.” They are there, because the social, cultural and economic policies of the AKP are aimed at pushing the women, with or without headscarf, home in order to make children and serve the men.

When women realize that this AKP policy towards women is a common product of the neo-liberal blueprint on women’s employment, social security and health, that they are not faced only with the issue of secularism but with that of social liberation, and when they realize that this is a struggle which cannot be won without fighting neo-liberal reaction, their anger will be poured into revolutionary channels.

The army, the CHP and the AKP are no use for women. Women need to realize that they cannot protect what they have achieved so far by siding with soldiers, fascists or fundamentalists; they also have to rid themselves of the illusion that laicism will be protected if women wearing headscarves are banned from university.

Socialists, socialist feminists and social rights activists cannot sit on the fence when women struggle against male dominance and against the imposition of religion. If the women’s struggle for liberation is not supported, then the liberation of workers is impossible; as long as half of the labor force is enslaved, you cannot even imagine the freedom of the other half. (BIA news centre, Ertugrul KURKCU, February 18, 2008)

Alevi dilemma

Dogu Ergil

It was years ago when I heard from a psychiatrist friend of mine that he had withheld the truth from his children that he was (and they were) Alevi.
To my amazement, he added, "If they are aware of their identity, they may express it and face discrimination." I felt sad, just as when I heard from a classmate that his mother retorted, "Please do not discredit yourself with such jokes," when she learned that a third classmate of ours invited home by her son was Kurdish. These events took place long years ago, before Turkey had either a Kurdish or an Alevi "problem." In retrospect, it seems that both groups had a Turkish and a Sunni problem, which we ethnic Turks and Sunnis now realize with distaste.

Obviously, the definition of the "nation" had left out the Kurds and the Alevis. Now their demands for inclusion and equality are perceived as subversion bordering on treason. How can a society inflict such an auto-lobotomy on itself, debilitating its capacity to perceive itself in socio-cultural integrity and with historical reality? It seems that our forefathers succeeded in creating an idealized (you may read this as fictive) society run by a deaf and dumb public administration that has no perception of the realities of the society they run. I know this is a very strong statement -- but I have yet to be corrected -- but the insurmountable problems at present have been born out of this fictitious social perception and the irrelevant public administration created to manage it.

The result has been a restless society riddled with suspicions and paranoia. Each group is suspicious of the other's ill intentions or hidden agenda to deny a life-space for the other, and the state is quite convinced that subversive forces will come out of the blue and dismantle the country  and the regime. The most recent debate is over Alevism.

Alevism is described as a faith born out of the cultural mix of Islam, shamanism, Zoroastrianism and Christianity on Anatolian soil. It is attached to the teachings of Ali (the Prophet Mohammed's nephew and son-in-law), which holds that Ali's claim to the caliphate was usurped by the Umayyad family. This sets it apart from the Sunni mainstream.

The Alevis have been torn between political loyalty to the Ottoman dynasty to which they were attached by citizenship and loyalty to the Iranian rulers by way of their faith, based on shared loyalty to Ali. Every war or conflict between these entities ended up in Alevi pogroms.

At the time of the declaration of the republic and during the War of Independence (1919-1922) preceding it, Alevis gave their blessings to the leader of the national movement, M.K. Atatürk, with the hope that they would have an equal standing in the republican regime.

Indeed, the new regime, qualified as secular, could not have found better citizens -- for the Alevis revered gender equality, they did not demand religious law or defend the unity of law-administration-faith, which held the seeds of fundamentalism. In principle, they were the ideal citizens that secular Turkey wanted. But no, the founders of the republic did not deviate from the Sunni tradition as the undeclared official faith of the nation, with one significant difference. The "millet" system, which afforded autonomy to religious communities in Ottoman statecraft, was abolished. So religious communities were all put under the control of the state, with everyone and every community being told what their dose of secular nationalism and religiosity would be. Furthermore, the Sunni creed was adopted as the overall religious identity of the nation (so much for secularism!). That is why religious education is Sunni in character, as is the institution that oversees religious affairs at the national level. In fact, the republican Religious Affairs Directorate is the transformed version of the office of the Şeyh-ul Islam in Ottoman times. Lately, waves of Alevi groups have settled in urban centers, and more empowering laws, thanks to the adoption of European legal standards based on human rights and basic freedoms, have facilitated Alevi demands to be more vocal and effective.

The litmus test of the republic's secular character will be if it will afford freedom and autonomy to the Alevis rather than placing them under the wings of the existing Sunni institutionalization. This process has to start by ending the spurious debate whether the "cem (assembly) houses" are shrines or cultural clubs. Who has the right to determine what is sacred and valuable for a religious group other than themselves? This will also be a real test for the Justice and Development Party (AK Party) government to demonstrate the degree of religious tolerance and political pluralism it claims to champion. (d.ergil@todayszaman.com, January 31, 2008)



Socio-économique / Socio-economic

Historic strike in the Tuzla dockyards against work homicides

Thousands of dockyard workers went to strike today, despite heavy police repression. The strike, called by DISK/Limter-Is union, comes after 18 deaths of workers in 8 months. The incidents -called as 'work accidents' by the bosses and 'work homicides' by the labor union- created a wave of anger among the dockyard workers.

Tuzla: Symbol of capitalist exploitation

Tuzla dockyards, the heart of Turkey's shipmaking business, was paralysed by the de-facto worker strike today. This had been a historic success of the working class; since it is the first strike done in a largely fragmented, sub-contracted region.

Tuzla dockyards are a symbol of capitalist barbarism; where great portion of the workers are unregistered, many workers die because of so-called 'work accidents' and exploitation has no legal limits. Even the death of many workers remains unregistered, since the bosses pay 'blood money' to the poor and desperate worker families to silence them. Thus, many of their crimes remains secret.

Union leaders tortured and arrested

The tension grew in the dockyards region, since last August. 18 workers had died (or, better to say, 'killed', since these deaths are inevitable results of the barbaric working conditions) in 8 months. Especially after the global financial crisis which began in January, worker deaths increased dramatically. Each day new workers were wounded or died.

Limter-Is union called for a “de-facto strike” in the region for the 27th and 28th of February, to stop these work homicides and to show the workers' strength to the bosses. The strike was to begin at 6 o'clock in the morning and to last for 48 hours.

The state exposed its' enmity to the workers and its' engagement to the ruthless capitalists by attacking the workers in the deluge hours. The brutal police attack came while the Limter-Is union leaders cut off the main road leading to the dockyards to call for the workers not to work today.

Totally 75 workers and unionists were arrested, heavily beaten and tortured by the police. The detained included the President of the Limter Is union Cem Dinc, its' General Secretary Kamber Saygili and its' Vice-President Hakki Demiral. Many other unionists from different unions who came for solidarity was also arrested.

Worker resistance overcomes

But the spark could not be distinguished. 500 workers gathered in the Aydintepe train station and began marching the strike place. The number grew rapidly and finally, in the noon time there was around 5 thousand workers who left their jobs to join the strike.

The work in the yard was stopped by around %60 participation to the strike. The dockyards could not fulfill their contracts to hand over the ships. The workers demanded the immediate release of their union leaders and friends, and in the afternoon, around 4 o'clock, the 75 detanees were released from the police station.
The Labor Minister of the neoliberal AKP government, Faruk Celik attacked the workers publicly, stating that “There is no meaning of these actions, while the Ministry had already began inspections and controls in the region.” Labor unions and proggressive institutions condemned this statement, claiming that “control and inspection will not solve the problem, but it is a tool to create illusion. The only way to stop the work homicides is labor union organization in the dockyards.”

Call for international solidarity

The Ministry had always collaborated with the dockyard bosses, saying that it is a very important sector for Turkey's exports. They had closed their eyes to worker deaths, since dockyards provide large dollar income to the economy. Only after the struggle of the Limter-Is union, and after the serial-deaths of many workers, the Ministry was forced to 'partially stop production' in three dockyard companies.
The Limter-Is union called for “International solidarity and condemnation of the proimperialist neoliberal AKP government and the dockyard bosses.”

You can send your messages to the e-mail addres of the Labour Ministry (basin@csgb.gov.tr) addressed to Mr. Faruk Celik and to the dockyard bosses' organization GISBIR (gisbir@superonline.com) addressed to Mr. Murat Bayrak. Also please send one copy of the e-mails to varyos@ttmail.com.

(http://www.atilim.org/haberler/2008/02/27/Historic_strike_in_the_Tuzla_dockyards_against_work_homicides.html)

Les prix du pétrole remontent après l'opération militaire turque

Les cours du pétrole étaient en hausse lundi et celui du "light sweet crude" frôlait à nouveau les 99 dollars à New York, soutenu par l'intervention turque dans le nord de l'Irak, une nouvelle menace venant s'ajouter aux inquiétudes sur l'offre.

Vers 17H30 GMT, à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 97,39 dollars, en hausse de 38 cents.

A la même heure, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en avril valait 98,85 dollars, en hausse de 4 cents.

"Il semble que pour le moment les préoccupations géopolitiques dominent, tirant les prix à la hausse alors que les acteurs du marché restent inquiets quant aux possibilités de perturbation dans l'offre en provenance du Proche-Orient", ont observé les analystes de la maison de courtage Sucden.

La Turquie a lancé jeudi une vaste offensive à partir du territoire turc, contre les positions des rebelles kurdes retranchés dans le nord de l'Irak.

Mais les autorités irakiennes se sont voulues rassurantes: les exportations de brut irakien à travers la Turquie, qui représentent 300.000 barils par jour, ne seront pas affectées, ont-elles affirmé.

L'oléoduc qui rejoint le port de Ceyhan traverse le Kurdistan irakien, où l'armée turque a lancé une opération jeudi contre des rebelles du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

Par ailleurs, le ministre iranien du Pétrole Gholamhossein Nozari a affirmé que l'Iran était favorable à une baisse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a rapporté samedi l'agence d'information pétrolière Shana.

Le marché international du pétrole a intégré une possible baisse de la production de l'Opep, a déclaré de son côté le ministre algérien de l'Energie et actuel président de l'Opep, Chakib Khélil.

"Avec des prix à 101 dollars le baril, les spéculateurs ont déjà anticipé une possible réduction de la production Opep", a-t-il affirmé, ajoutant: "soit on maintient, soit on diminue pour rétablir l'équilibre et la stabilité du marché".

Ces déclarations ont été renforcées par le pronostic du rapport mensuel du Centre for Global Energy Studies (CGES) qui note que l'Opep, tentée de réduire son offre, pourrait maintenir ses quotas inchangés lors de sa réunion début mars, et laisser à l'Arabie saoudite le soin de réduire son niveau réel de production en cas d'affaiblissement éventuel de la demande.

"Comme par le passé, l'Arabie saoudite jouera un rôle clé dans la prochaine réunion", prédit l'institut, en ajoutant que le "Royaume continuera à agir discrètement (en diminuant son niveau de production réél, indépendamment du niveau officiel fixé par l'Opep, ndlr) pour limiter la reconstitution des stocks et soutenir les prix du pétrole nettement au-dessus du niveau qu'il juge nécessaire".

Les ministres du Pétrole de l'Opep, organisation qui assure 40% de l'offre mondiale de brut, réexamineront les quotas officiels de production lors de leur prochaine réunion le 5 mars à Vienne.

Ces facteurs viennent s'ajouter aux violences au Nigeria et à la querelle en cours entre le Venezuela et le géant pétrolier américain ExxonMobil, inquiétudes qui avaient emmené les prix à de nouveaux sommets: ils avaient touché mercredi dernier 99,22 dollars à Londres et 101,32 dollars à New York.

La crainte d'une récession américaine, régulièrement nourrie par des indicateurs négatifs sur la première économie mondiale, pourrait cependant faire redescendre les cours, comme en janvier où ils avaient perdu jusqu'à 14%, soulignent de nombreux analystes. (AFP, 25 février 2008)

British American Tobacco met la main sur le tiers de l'énorme marché turc

Le numéro deux mondial des cigarettes British American Tobacco (BAT) a remporté vendredi la procédure de privatisation du groupe turc Tekel, qui va lui donner plus du tiers de l'énorme marché local, poursuivant sa stratégie de développement dans les pays émergents.

Le groupe a annoncé dans un communiqué qu'il avait remporté l'appel d'offres lancé l'an dernier par Ankara pour la somme de 1,72 milliards de dollars (environ 1,17 milliard d'euros), qui concerne l'activité cigarettes du groupe public.

La transaction, qui reste suspendue au feu vert des autorités turques de la concurrence, devrait être bouclée en cours d'année.

Fondée en 1862, Tekel détient 29% du marché turc, dont la marque numéro un, "Tekel 2001" (13,7% des ventes).

"Une fois achevée, l'acquisition va porter la part de marché de British American Tobacco en Turquie à environ 36%, contre un peu plus de 7% actuellement", a souligné le groupe britannique, qui n'est présent dans le pays que depuis 2002.

38% de la population adulte fume en Turquie (60% des hommes et 20% des femmes), et l'expression "fumer comme un Turc" semble toujours justifiée puisque 110 milliards de cigarettes ont été écoulées l'an dernier en Turquie, deux fois plus qu'en France, malgré un nombre d'habitants assez proche.

Toutefois, les autorités, inquiètes de l'impact tabagisme sur la santé de leurs concitoyens, se sont récemment saisies de ce problème et à l'imitation des lois votées dans de nombreux pays européens le Parlement a voté en début d'année une loi interdisant de fumer dans les lieux publics (y compris les bars et restaurants), qui entrera en vigueur l'an prochain. (AFP, 22 fév 2008)

Gaz de France a retiré sa candidature pour le gazoduc Nabucco (Novelli)

Gaz de France (GDF) a retiré sa candidature au projet européen de gazoduc Nabucco, a affirmé lundi le secrétaire d'Etat français chargé du Commerce extérieur Hervé Novelli, au premier jour d'une visite en Turquie.

"Il y a eu une décision turque qui n'est pas indépendante de considérations politiques et l'offre de GDF est donc retirée", a déclaré à Istanbul M. Novelli alors que des journalistes lui demandaient si un des buts de sa visite serait de plaider la cause du géant français du gaz.

"Nous prenons acte et nous le regrettons (...) C'est vraiment dommage car l'offre (de GDF) avait toutes les qualités pour être retenues", a-t-il poursuivi. "Mais nous regardons de l'avant et c'est pour cela que nous sommes là".

Le projet de gazoduc Nabucco qui doit relier en 2012 la mer Caspienne à l'Union européenne, pour réduire la dépendance de l'UE vis-à-vis du gaz russe, a accueilli début février un sixième partenaire, l'allemand RWE, une place pour laquelle GDF était aussi candidat.

Selon une source proche du dossier, la Turquie a mis son veto à l'entrée de GDF dans Nabucco pour protester contre la reconnaissance du génocide arménien par le Parlement français.

M. Novelli avait affirmé début février que "tout n'est pas perdu" pour la candidature de GDF et "qu'il y a de la place encore" pour le gazier français dans le projet.

Outre RWE, le projet Nabucco regroupe l'autrichien OMV et les sociétés nationales Botas (Turquie), Bulgargaz (Bulgarie), MOL (Hongrie) et Transgaz (Roumanie).

Arrivé dimanche soir à Istanbul, où il a visité lundi une usine du groupe énergétique français Areva, M. Novelli doit rencontrer mardi à Ankara le ministre d'Etat en charge du Commerce extérieur Kürsad Tüzmen et le ministre de l'Energie Hilmi Güler.

La rencontre avec M. Güler devrait être axée sur le lancement prochain d'un appel d'offres pour la construction de centrales nucléaires, un dossier qui intéresse Areva, a indiqué le secrétaire d'Etat.

La visite doit s'achever mercredi après un déplacement à Mersin (sud). (AFP, 18 fév 2008)

Allianoï, le "Pompéi anatolien", bientôt englouti sous les eaux d'un barrage

La cité thermale antique d'Allianoï, dans l'ouest de la Turquie, parfois comparée à Pompéi pour son extraordinaire état de conservation, sera bientôt engloutie sous les eaux d'un barrage, au désespoir des archéologues.

Une source chaude alimentant un bassin encore protégé par des murs de près de cinq mètres de haut, une salle ornée de colonnes monolithes intactes et de mosaïques, des allées couvertes, des vestiges d'avenues et des pâtés de maisons, des fontaines et près de 11.000 artéfacts...

Il a fallu près de neuf ans au docteur Ahmet Yaras et à son équipe d'archéologues pour mettre au jour ces vestiges conservés grâce à une providentielle coulée de boue, qui ne représentent qu'une petite partie des trésors d'Allianoï.

Car 20% seulement de la surface de l'ancienne cité thermale égéenne, qui a connu son heure de gloire au IIe siècle après Jésus-Christ, ont été explorés.

Les chercheurs n'auront cependant guère le temps de fouiller les 80% restants: à l'issue d'une procédure controversée, une commission scientifique a tranché en octobre 2007 en faveur de l'engloutissement du site, prenant le contre-pied de deux décisions antérieures.

La mise en eau du barrage de Yortanli, destiné à l'irrigation de quelque 8.000 hectares de terres agricoles et dont la construction s'est achevée l'an dernier, n'est désormais plus qu'une question de semaines, le temps d'achever d'ultimes relevés et de procéder aux derniers peaufinages techniques.

"Ce qui me fait mal en tant que scientifique, c'est que ces vestiges nous soient enlevés pour toujours sans qu'on ai pu connaître toutes leurs richesses", déclare M. Yaras, venu rendre début février un dernier hommage au site avec quelques dizaines d'amis d'Allianoï.

"Ce que les 20% fouillés nous ont permis de comprendre, c'est qu'Allianoï possède la source thermale antique la plus grande et la mieux conservée au monde - rien que ça devrait suffire pour qu'on protège ce site", s'indigne le chercheur. "On y a trouvé quelque 400 instruments médicaux en métal, plus que dans n'importe quelle autre ville antique au monde."

Plusieurs scientifiques interrogés par l'AFP partagent l'amertume de leur confrère et déplorent la disparition probable d'un site qu'ils qualifient d'"exceptionnel".

Pierre Chuvin, spécialiste de la Grèce antique et directeur de l'Institut français d'études anatoliennes (IFEA), relate les obstacles placés devant les archéologues: interruption soudaine des financements de la fouille, éloignement de son directeur, M. Yaras, muté à Edirne (nord-ouest), multiplication des commissions scientifiques jusqu'à obtenir le verdict souhaité...

"L'administration turque a fait preuve d'une très grande mauvaise volonté", résume-t-il. "Ils avaient peur que le site se révèle tellement important qu'ils n'auraient plus la possibilité de le noyer".

Pour l'archéologue Aksel Tibet, fondateur de la Plateforme d'Istanbul -un groupe de chercheurs engagé dans la défense du patrimoine historique de la métropole turque-, la disparition programmée d'Allianoï est d'autant plus absurde que la durée de vie du barrage sera des plus réduites.

"Ce barrage ne pourra être utilisé que pendant une cinquantaine d'années, à cause des dépôts d'alluvions", explique-t-il. "Alors que si on conservait Allianoï, cela pourrait vraiment être un deuxième Pompéi. Ca pourrait rapporter gros et il n'y a pas de date de péremption".

Dernier espoir de la communauté scientifique: la candidature présentée par la ville d'Izmir, à 120 kilomètres au sud-ouest d'Allianoï, pour accueillir l'Exposition universelle 2015.

Alors que le grand port égéen a choisi comme thème "la santé pour tous", les archéologues espèrent alerter l'opinion publique et faire de la préservation d'un des plus beaux centres thermaux de l'Antiquité une condition sine qua non de cette candidature. (AFP, Nicolas CHEVIRON, 15 fév 2008)

Shipbuilding "Success" Based on Human Sacrifice

Asli Odman, an academic at Bilgi University, Istanbul, is part of the Tuzla Shipyard Region Monitoring Committee. The committee has just published a report on the working conditions and preventable series of accidents at the workplace.

As the third death on a shipyard in Tuzla this year was announced yesterday, she wrote an article about the current situation in the shipbuilding industry for bianet, summarised here.

Odman points out that the shipbuilding industry has grown internationally; in Turkey, the industry has trebled in size in the last three years, but at the same time, the number of workers dying per year has risen from five to fifteen. As Odman says, “this is no coincidence.”

The estimated fourty shipyards in the Tuzla region on the outskirts of Istanbul and on the Marmara Sea coast have managed to increase the size of their enterprises by increasing work hours and the work rhythm.

In a report in April 2007, the Ministry of Employment and Social Security noted that of 44 shipyards only two had taken all precautions prescribed by the law in order to ensure work safety, while the others were delaying.

Killed by haste, not lack of hard hats

The workers in Tuzla are not dying because they are not wearing hard hats or goggles; in the shipbuilding sector, weights are measured not in tons but in gross tons – a piece of metal falling onto a worker weighs 3.5 tons. When these parts are lifted from one place to the next in a hurry in order to keep up with the “success” of the industry, forklifts are used instead of cranes  in the narrow confines of the yard. If it falls, it kills the worker, technician or engineer.

Workers also die from falling off insecure scaffolding on the outside of ships, put up in a hurry.

They die because their employers, the shipyard owners with a great profit margin, are not ensuring work place safety.

There have been cases where workers have fallen into the sea or into the ship without anyone noticing for hours, even days. If, in the hurry to finish a contract, oxygen hoses and electrical cables are not kept apart, a welder can die in an explosion.

It is incomprehensible how such neglect on the part of the shipyard owners has been tolerated.

Countless subcontractors will never ensure basic safety

Another factor is the subcontracting system, which has been encouraged by owners in order to increase competitiveness and flexible employment.
With the subcontracting system, the main job of building a ship is divided into between 30 and 50 smaller projects, all carried out in the same yard; it is impossible for all the subcontractors to collaborate and provide workplace safety.

Again, the main employers, the shipyard owners, are avoiding their duties to ensure a safe yard.

Most workers not part of permanent staff

Another issue is insecure employment. Of around 1,000 workers per shipyard, only around 100 are registered as permanent staff, which means that there are only medical provisions and safety officers calculated for 100 people.

It is not surprising that the Limter-Is trade union for shipyard builders has to fight for “the right to live” before any other rights. This is the shadow side of the industry’s “success.”

The report by the monitoring commission has suggested that shipyard owners must take responsibility for all their workers, not only 10 percent of them, insure them and register them in their workplace. This also means that the Ministry of Employment needs to do its duty of inspection.

As new shipyards are opening in Turkey, it is vital that action be taken. (BIA news centre, February 14, 2008)

Opposition to Nuclear Energy Raising Its Voice

Turkey passed an Law on Nuclear Energy last year and is planning its first plants in Sinop on the Black Sea and in Mersin on the Mediterranean coast. The government is hoping to produce a total of 5,000 megawatt energy from both plants.
"Outmoded" plan

However, Ümit Sahin, the spokesperson for the Turkish Greens, says that even if the law has been past, it will be difficult for the government to overcome the opposition to nuclear power by the public in general and by experts who criticise the dangerous conditions of the building bid.
Sahin believes that the anti-nuclear movement has to act fast in order to prevent the plants.

Hilmi Güler, Minister for Energy and Natural Resources has called nuclear energy the “fifth column”, counting water, coal, natural gas and renewable energy as the four others. According to Güler, there has been investment in renewable energy, i.e. wind turbines, solar energy and energy created with water, but nuclear energy is also necessary.

Sahin disputes both claims, arguing that apart from water, renewable sources are hardly exploited at all. He also describes the “five column” model as “outmoded.” Instead of investing into nuclear energy, Turkey should become a world leadaer in wind, energy and geothermal energy.

The Greens have called on the public to join demonstrations organised by the Global Action Group on 26 April, the 22nd anniversary of the Chernobyl accident.
Mersin does not want a power plant

Meanwhile, the city of Mersin has reacted to the announcement that its province is to become a site for a nuclear power plant.

Members of the Mersin Anti-Nuclear Platform gathered in front of the Mersin municipality building in order to call on the country to opppose nuclear power plants.

Kamer Gülbeyaz, president of the Mersin branch of the Chamber of Electrial Engineers (EMO), spoke in the name of the platform. He said that the argument used for building power plants was that there was a need for more energy, but that this was wrong.
Nuclear power plants are expensive and dangerous

He said: “Turkey has no need for nuclear power plants, which are expensive to found, produce, manage and keep safe, whose waste problem has not been solved, and which are being rejected by the rest of the world. We do not make sufficient use of our renewable energy potential. We have enough resources to meet electricity demands until 2030.”

Gülbeyaz said that nuclear power plants, which would take at least 10 to 15 years to build, would not save Turkey. He called on the public to oppose the plans. (BIA News Centre, Emine ÖZCAN, February 13, 2008)

La Turquie va construire sa première centrale nucléaire en Méditerranée

La Turquie a décidé de construire sa première centrale nucléaire sur un site controversé dans le sud du pays, a affirmé mardi le ministre de l'Energie Hilmi Güler.

"L'endroit où tout est actuellement prêt (pour le construction) est Akkuyu", a déclaré M. Güler sur la chaîne de télévision NTV.

En 2000, la Turquie avait du renoncer à un projet de construction de centrale nucléaire à Akkuyu, sur la côte méditerranéenne, en raison de difficultés financières.

Le projet avait également été vivement critiqué par les défenseurs de l'environnement, qui s'inquiétaient de la construction d'un réacteur à seulement 25 km d'une ligne de fracture sismique.

Le gouvernement doit lancer un appel d'offre le 21 février pour la construction d'une centrale devant être opérationnelle en 2013 ou 2014.

M. Güler a indiqué que des travaux préparatoires étaient également en cours pour la construction d'un second réacteur dans le nord de la Turquie, près du port de Sinop.

La Turquie affirme vouloir construire trois centrales nucléaires d'une capacité totale d'environ 5.000 megawatts et devant être opérationnelles en 2012 pour pallier d'éventuelles pénuries d'énergie et réduire sa dépendance énergétique.

Le ministre a affirmé que trois milliards de livres turques (2,5 milliards de dollars, 1,7 milliard d'euros) seraient par ailleurs alloués à la construction d'un centre d'études nucléaires à Sinop.

Le Parlement a voté en novembre une loi autorisant le ministre de l'Energie à lancer et à conclure des appels d'offres pour la construction de centrales nucléaires ainsi qu'à décider de leur capacité et du lieu de leur implantation.

Elle prévoit qu'en cas d'absence d'offres émanant du secteur privé, des institutions publiques peuvent prendre en charge la construction des centrales. (AFP, 12 fév 2008)

Government Supports Headscarf but Ignores Women’s Rights

Ever since the Justice and Development Party (AKP) has come to power, it has emphasized its success in economic policies. Prime Minister Tayyip Erdogan, for instance, likes to talk about the rise in income per capita.
Low ranking in human development and gender equality

However, when one looks at where Turkey stands in other areas, the picture is bleak. According to the United Nations Development Programme (UNDP), Turkey ranks 84th in terms of human development, and even worse, 112th in terms of gender equality in the 2007-2008 report.

The ranking is based on economic factors, as well as average life expectancy, literacy rates and participation in education, comparing the living conditions of women and men.

No empowerment for women

An even clearer indication of inequality is the Gender Empowerment Measure (GEM), which the UNDP uses to evaluate how far women are able to participate in economic and political life. It considers data such as the gender ratio in parliament, the number of women in management, income (in)equality between men and women, financial independence, among others.

In a list of 93 countries, Turkey ranks 90th, followed ony by Saudi Arabia, Egypt and the Yemen.

Rise in female MPs, decrease in women's employment

Although the number of female parliamentarians doubled in the last general elections in July 2007 (to 50 out of 550), this was not enough to improve Turkey’s ranking, as women’s employment fell in the same period.

So, although Turkey is among the first 20 countries according to size of economy, the other indicators show that this has benefited mostly men, and then only a small section of society.

Self-satisfied, the AKP is not doing anything to change this situation. For instance, although female employment is decreasing, the government is not acting to reverse the trend.

It thus seems hypocritical for the government to present the headscarf issue as an issue of access to education.

A study published by academics Binnaz Toprak and Ersin Kalaycioglu of the Bosphorus and Sabanci Universities lends support to the UNDP data on gender inequality. According to the study, the ban on headscarves only prevented 1 percent of the highschool girls not going to university from studying.

University exam, family conservatism, poverty...

Other factors were much more influential: Of women not going on to higher education, the first cause was not passing the university entrance exam (29.8 percent), a bane for all young people. A group of 14.6 said that they had passed the entrance exam but given up because of marriage; 10.5 percent said that their families did not permit further study.

Economic factors also stop women from studying; 14.6 percent said they had to work and could not study, while another 6.3 percent said they did not have enough money to support a university degree.

Instead of dealing with gender discrimination, economic independence, and health and education provision, the AKP has chosen to prioritise the freedom to wear a headscarf.

That’s as far as women’s rights go… (BIA news centre, Erhan Üstündag, January 7, 2008)


Une explosion dans les ateliers clandestins: 20 morts

Vingt personnes ont été tuées et 73 autres blessées, dont quatre grièvement, lors d'une violente explosion d'origine accidentelle survenue jeudi sur un site d'ateliers
clandestins dans le quartier populaire de Davutpasa de la localité de Zeytinburnu, sur la rive européenne de la ville.

Le gouverneur Muammer Güler, accompagné par le chef de la police métropolitaine Celalettin Cerrah et le maire d'Istanbul, Kadir Topbas, a écarté l'hypothèse d'un attentat terroriste.

Il a souligné l'existence d'un atelier clandestin de fabrication de pétards dans le bâtiment où s'est produite la forte déflagration, précédé d'une plus petite explosion et d'un incendie, laissant entendre que des explosifs seraient à l'origine du sinistre.

Selon les témoins interrogés par les chaînes de télévisions, ce sont aussi des ouvriers du site qui regardaient cet incendie depuis la rue qui ont fait les frais de la grande explosion.

M. Güler a confirmé cette version des faits, indiquant que huit personnes qui se trouvaient dans un parking avaient été tuées au moment de la déflagration, qui a soufflé toutes les vitres des bâtiments avoisinants et provoqué des scènes de panique.

Deux étages de l'immeuble touché se sont écroulés, selon les images diffusées par les chaînes de télévisions.

De nombreuses unités de pompiers, secouristes et policiers ont été dépêchées sur les lieux tandis que les proches effarés des gens travaillant sur le site se sont rués sur les lieux pour avoir de leurs nouvelles.

En 2005, une explosion survenue dans un dépôt de feux d'artifices dans la banlieue d'Istanbul avait coûté la vie à six personnes. (AFP, 31 jan 2008)

Le déficit commercial a augmenté de 16,3% en 2007

Le déficit commercial de la Turquie a augmenté de 16,3% en 2007 à 62,8 milliards de dollars (42,4 mds EUR), contre 54 mds USD l'année précédente, a annoncé jeudi l'Institut des statistiques turc.

Les importations ont augmenté de 21,8% à 169,9 mds USD, tandis que les exportations augmentaient de 25,3% à 107,1 mds USD, selon cette source.

Au cours du seul mois de décembre, les importations ont crû de 23% à 16 mds USD et les exportations de 12,5% à 9,6 mds USD.

Le déficit commercial de la Turquie avait augmenté de 19,8% en 2006. (AFP, 31 janvier 2008)


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

Le MRAP condamne l'intervention militaire de la Turquie au Kurdistan 

Le MRAP condamne avec force l'intervention militaire de la Turquie au Kurdistan irakien qui a déjà fait plus de 100 morts et conduit les populations civiles une fois de plus sur le chemin de l'exil. Une fois encore, le gouvernement d'Ankara choisit la force armée et la répression comme seule réponse à l'exigence du respect des droits du peuple kurde. Cette politique du pire ,qui a montré son échec, peut conduire à une grave déstabilisation de la région.

Les Kurdes de Turquie (25 millions de personnes sur les 70 millions de citoyens turcs ) ne réclament rien d'autres que le respect de leurs droits fondamentaux, dans une Turquie démocratique. Une solution à la question kurde est indispensable à la stabilisation au Moyen Orient et à une véritable démocratie en Turquie.

Le MRAP rappelle que cela ne pourra se faire que par la voix de la négociation. Il en appelle à l'Union européenne pour qu'elle exige enfin un règlement pacifique de cette question dans le respect du droit international. Le MRAP assure le peuple kurde, persécuté depuis des siècles, de son entière solidarité. (farasin@hotmail.com, 25 février 2008)

EU Turkey Civic Commission Strongly Condemns Turkish incursion

On 21 February, up to 10 000 Turkish soldiers, with the blessing of the US, crossed the Iraqi Kurdistan border in order to track down PKK guerrillas. The Turkish State started its extensive aerial attacks in Iraqi Kurdistan on 16 December, 2007. These bombings resulted in the destruction of peaceful settlements and the killing and wounding of civilians. 



The operation, according to Patrick Cockburn (writing in The Independent), is said to be the largest ground incursion by Turkey into Iraq since the American invasion in 2003. A hidden aim of the Turkish offensive is to undermine the Kurdish region. Turkey regards the semi-independence of Iraqi Kurdistan, and the Kurds' claim to the oil city of Kirkuk, as providing encouragement for Kurds in Turkey.

The incursion has been condemned by the UN, and the EU has urged Turkey to refrain from taking any "disproportionate military action" adding that it is watching the situation "closely".

These statements, however, are far too mild and are not likely to affect Turkey’s military cross-border activities. The weak attitude of the US and the EU, and the world community regarding the attacks, should be reason for deep concern. As a reaction to the incursion by Turkey the prominent ex-parliamentarian Leyla Zana stated: “Do not push the Kurds into this situation. Peaceful and democratic routes should be opened up. Kurdish identity should be constitutionally recognised. If recognised there will be a wide door open to peace”.



On receiving the news of the Turkish military incursion the chair of the EUTCC Kariane Westrheim stated: “The Turkish military operation can only be regarded as an invasion of Iraqi Kurdistan, an attack against the rights gained by the Kurdish people and a serious violation of international law and should accordingly not be tolerated.



“The EUTCC calls on the European Union, the United States and the international community to issue a clear condemnation of the military incursion into Iraqi Kurdistan which is a threat to peace and stability in the region. A solution to the Kurdish question can only be solved through peaceful means. A military solution will only cause losses on both sides. The PKK has long called for dialogue and negotiations. We urge Turkey to listen to the call.” 

For further information:
Kariane Westrheim
Menneskerettighetenes plass 1
5007 Bergen, Norway
Telephone: +47 976 42 088

PCF condamne l’intervention militaire contre les kurdes

Le Parti communiste français condamne l’intervention militaire de la Turquie au Kurdistan irakien. Une fois encore, le gouvernement d’Ankara choisit la force armée et la répression comme seule réponse à l’exigence du respect des droits du peuple kurde dans un conflit qui a fait plus de 37.000 morts depuis 1984.

Cette politique de guerre n’obtiendra pas plus de résultats qu’elle n’en a obtenu jusqu’ aujourd’hui. Elle suscite en Europe de vives préoccupations sur les déstabilisations graves auxquelles elle peut conduire. Les autorités allemandes et la Commission européenne elles-mêmes ont exprimé leurs craintes et leurs doutes sur la politique d’Ankara. Londres a demandé le retrait des forces armées turques.

Les autorités françaises se doivent d’exprimer leur refus de cette politique de force. Elles doivent exiger des autorités turques le retrait de leurs troupes, le respect du droit international et de l’intégrité territoriale irakienne, tout en appelant à une approche constructive de la question du Kurdistan et des droits du peuple kurde.

Ce n’est qu’ ainsi que la paix peut être assurée en asséchant les sources politiques de l’insécurité et de la violence. Un Etat qui aspire à l’adhésion à l’ Union européenne ne peut se permettre de bafouer le droit et les règles les plus élémentaires des relations internationales sans que l’ Union et ses membres ne réagissent avec fermeté. (PCF, le 22 février 2008)

Réactions concernant l'opération militaires dans le monde

Bruxelles: Ankara doit éviter toute action militaire "disproportionnée"

La Commission européenne, qui dit suivre "attentivement" l'incursion terrestre de l'armée turque dans le nord irakien, a appelé vendredi la Turquie à éviter "toute action militaire disproportionnée".

"Nous suivons la situation de près", a commenté une porte-parole de la Commission, Krisztina Nagy devant la presse.

"Pour le moment, je peux uniquement répéter notre position, qui dit que l'Union européenne comprend le besoin de la Turquie de protéger sa population du terrorisme et qui dit aussi que la Turquie doit éviter de mener une action militaire disproportionnée et respecter les droits de l'Homme et l'état de droit", a-t-elle dit.

"Nous encourageons la Turquie à continuer le dialogue avec ses partenaires internationaux sur cette question", a-t-elle poursuivi.

L'offensive turque "n'est pas la meilleure réponse", selon M. Solana

Le diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana a estimé vendredi que l'offensive turque dans le nord de l'Irak n'était pas la réponse la plus appropriée aux problèmes du terrorisme kurde.

"Nous comprenons les préoccupations des Turcs", a-t-il déclaré à la presse à l'issue d'une réunion des ministres de la Défense de l'UE en Slovénie, mais "cette action n'est pas à notre avis la meilleure réponse".

M. Solana a souligné que "l'intégrité territoriale de l'Irak est à nos yeux très importante".

"Nous suivons la situation de près", a commenté une porte-parole de la Commission, Cristina Nagy devant la presse.

"Pour le moment je peux uniquement répéter notre position, qui dit que l'Union européenne comprend le besoin de la Turquie de protéger sa population du terrorisme et elle dit aussi que la Turquie devrait éviter de mener une action militaire disproportionnée et respecter les droits de l'Homme et l'Etat de droit", a souligné la porte-parole.

"Nous encourageons la Turquie a continuer le dialogue avec ses partenaires internationaux sur cette question", a-t-elle ajouté.

La Turquie doit "respecter la souveraineté" de l'Irak (Maliki)

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a appelé vendredi la Turquie à "respecter la souveraineté de l'Irak", à la suite d'une incursion de troupes turques dans le nord du pays pour y combattre des rebelles kurdes.

La Turquie "doit respecter la souveraineté de l'Irak", a affirmé M. Maliki lors d'un entretien téléphonique avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, dans des propos rapportés par son porte-parole Ali Dabbagh.

Mais, a ajouté M. Maliki, le gouvernement irakien "soutient la sécurité de la Turquie et reconnaît que le PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan) est une menace pour la Turquie et ses régions frontalières".

Londres appelle la Turquie à se retirer d'Irak, condamne le PKK

La Grande-Bretagne a appelé vendredi la Turquie à retirer ses troupes du nord de l'Irak tout en condamnant les attaques transfrontalières des combattants séparatistes kurdes.

"Le Royaume-Uni condamne les attaques terroristes du PKK en Turquie et les morts que ces attaques ont causées et comprend le désir de la Turquie de combattre le PKK, une organisation terroriste", a déclaré le Foreign Office dans un communiqué.

"Nous voudrions encourager la Turquie à se retirer du territoire irakien aussi tôt que possible et à prendre le plus grand soin possible à ne pas toucher la population civile", ajoute le ministère des Affaires étrangères.

La Grande-Bretagne, qui soutient les ambitions de la Turquie d'intégrer l'Union européenne, a indiqué qu'elle collaborait avec Ankara et Bagdad et avec le gouvernement régional kurde du nord de l'Irak pour trouver une solution diplomatique.

Londres a précisé vouloir éviter que le territoire irakien ne soit utilisé comme base pour des attaques contre la Turquie.

Berlin appelle Ankara à respecter le droit international

L'Allemagne suit avec "beaucoup de préoccupation" l'opération terrestre turque en cours dans le nord de l'Irak et appelle Ankara à s'en tenir au "respect du droit international", a déclaré vendredi un porte-parole allemand.

"Dans tous les cas, le respect du droit international doit être le critère de toute action", a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Martin Jäger, lors d'un point-presse du gouvernement.

"Nous appelons le gouvernement turc, dans sa lutte contre le terrorisme, à se limiter aux mesures qui, en dernier recours, sont nécessaires pour la protection de la population turque et nous mettons en garde contre une aggravation supplémentaire de la situation", a dit M. Jäger.

La présence de soldats turcs dans le nord de l'Irak "représente un risque de déstabilisation non négligeable et notre ambassade à Ankara s'efforce de nouer des contacts avec le secrétaire général du conseil national de sécurité (turc) pour avoir des informations plus précises", a-t-il ajouté.

Ban Ki-moon appelle au respect de la frontière turco-irakienne

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, appelle au respect de la frontière turco-irakienne, a indiqué vendredi son service de presse, après le lancement d'une vaste opération militaire turque dans le nord de l'Irak.

"Le secrétaire général est préoccupé par l'escalade de la tension le long de la frontière turco-irakienne. Bien que conscient des préoccupations de la Turquie, il réitère son appel à la plus grande retenue et au respect de la frontière internationale entre la Turquie et l'Irak", déclare un communiqué.

"Il réitère également ses appels pour une cessation immédiate des incursions par les éléments du PKK venus du nord de l'Irak qui commettent des actes terroristes en Turquie", poursuit le communiqué.

"La protection des civils des deux côtés de la frontière demeure le principal souci. Le secrétaire général appelle les gouvernements irakien et turc à oeuvrer ensemble pour promouvoir la paix et la stabilité le long de leur frontière", conclut le texte. (AFP, 22 fév 2008)

Pour Ankara, les tensions avec Paris pèsent sur les relations économiques

Le ministre turc de l'Energie a admis mardi que les tensions politiques entre la France et la Turquie pesaient sur leurs relations économiques, après le rejet par Ankara d'une participation française au projet européen de gazoduc Nabucco, a rapporté l'agence Anatolie.

"Les décisions concernant les projets et appels d'offres importants doivent être prises non seulement sur la base de considérations techniques et commerciales, mais aussi sur la base de considérations politiques", a déclaré le ministre, Hulmi Guler, cité par l'agence de presse turque.

"C'est ainsi que cela se passe partout dans le monde, et la Turquie n'est pas une exception", a souligné M. Guler, qui s'exprimait à l'issue d'une rencontre à Ankara avec le secrétaire d'Etat français chargé du Commerce extérieur, Hervé Novelli.

Lundi, M. Novelli a annoncé que Gaz de France (GDF) avait retiré sa candidature au projet Nabucco. "Il y a eu une décision turque qui n'est pas indépendante de considérations politiques, et l'offre de GDF est donc retirée", a-t-il dit.

Selon une source proche du dossier, la Turquie a mis son veto à l'entrée de GDF dans Nabucco pour protester contre la reconnaissance du génocide arménien par le Parlement français.

Le projet de gazoduc Nabucco, qui doit relier en 2012 la mer Caspienne à l'Union européenne pour réduire la dépendance de l'UE vis-à-vis du gaz russe, a accueilli début février un sixième partenaire, l'allemand RWE, une place à laquelle GDF était aussi candidat. (AFP, 19 fév 2008)

Ankara multiplie les griefs à l’encontre des Européens

La polémique lancée par Ankara avec Berlin sur l’intégration de la communauté turque d’Allemagne illustre un changement de cap du premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a pris ces dernières semaines ses distances par rapport à son objectif d’intégration européenne. Sur le plan intérieur, l’AKP (conservateurs), qu’il dirige, a scellé une alliance avec les ultranationalistes du parti d’extrême droite (MHP) pour faire passer sa réforme autorisant le port du voile à l’université. En revanche, les mesures réclamées par Bruxelles et la révision en profondeur de la Constitution attendent toujours.

En quelques jours, le premier ministre turc s’est livré à un inventaire des reproches à destination des pays européens. Sur les sujets sensibles du terrorisme kurde, de l’adhésion à l’UE et des politiques d’intégration européennes, le dirigeant de l’AKP a adopté un ton jusqu’alors plutôt emprunté par les ultranationalistes.

A la tribune de la conférence annuelle sur la sécurité, à Munich, le 9 février, M. Erdogan a accusé les pays européens de laisser les "terroristes" du PKK (séparatistes kurdes) opérer impunément sur leur territoire. "Quand des criminels membres d’organisations terroristes sont arrêtés en Europe, ils sont parfois relâchés, a-t-il dit. C’est difficile à comprendre." Allusion à la France et à l’Autriche, qui ont laissé filer Riza Altun, le trésorier présumé du PKK, en juillet 2007. Ankara a aussi vivement réagi à l’acquittement partiel, le 8 février, par la cour d’appel d’Anvers, de sept membres du DHKP-C, un groupe d’extrême gauche considéré lui aussi comme "terroriste" par l’Union européenne. Le porte-parole du gouvernement, Cemil Ciçek, a qualifié le jugement "d’encouragement au terrorisme".

Après l’incendie de Ludwigshafen, en Allemagne, où neuf personnes d’origine turque ont trouvé la mort, les allégations de "crime raciste", abondamment relayées par la presse populaire d’Istanbul, ont provoqué une réaction de défense collective. Le quotidien nationaliste Hürriyet parlait encore mardi d’un nouveau témoin-clé qui aurait vu un homme sortir de l’immeuble en courant. "Il reste des soupçons", a commenté Deniz Baykal, leader de l’opposition kémaliste. Ces derniers mois, les autorités turques s’étaient déjà élevées contre la limitation, en Allemagne, du regroupement familial pour les immigrés.

La croyance répandue dans les foyers turcs de la turcophobie à l’oeuvre dans ce "club chrétien" qu’est l’UE rejoint aujourd’hui la déception de ceux qui ne comprennent pas l’opposition de la France ou de l’Allemagne à l’entrée de la Turquie dans l’UE, vécue comme un affront. (LE MONDE, Guillaume Perrier, 14 février 2008)

Erdoğan chides Europe for "laxity" toward PKK and DHKP-C

Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan criticized Europe for failing to crack down on front organizations for the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK), which he said were operating across the bloc, saying that a soft stance on the PKK and other Turkish terror groups could later become damaging to them.

In reference to a decision by a Belgian court last week that acquitted DHKP-C members of charges of terrorism, Erdoğan said Turkey had difficulties in understanding how terror suspects are not returned to Turkey despite an Interpol red bulletin against them or how they could be released by courts.

Erdoğan also said the PKK was able to raise money through its front organizations in Europe, although the group is classified as a terrorist organization by the EU as well as the United States. "Despite this, the PKK is still operating in many European countries under different names. Unfortunately they are being supported," he said in a speech inaugurating the 44th annual Munich Security Conference on Saturday. "What should be done now is to close down front organizations of the terrorist group, cut its finances, block terrorist propaganda and engage in more effective cooperation in the extradition of terrorists," he said, adding that those countries which fail to take these actions, intentionally or unintentionally, harm global efforts to combat terrorism.

"Terrorism is not a domestic problem; it is an international problem. If we fail to stand united against this threat, terrorism will one day turn against those who support it and hit them like a boomerang," he said.

Erdoğan also said Turkey's military operations on PKK targets would continue until the PKK is eliminated, calling the fight against the PKK part of the world's war on terror. "Let me put it very clearly," he said. "We are going to continue until we win."  (Today's Zaman, February 11, 2008)

Erdogan soulève un tollé avec son discours nationaliste en Allemagne

Le Premier ministre turc a provoqué un tollé en mettant en garde ses compatriotes immigrés contre l'assimilation en Allemagne où la coalition de la chancelière Angela Merkel l'accuse mardi d'ingérence.

Les uns après les autres, les tenors de l'Union démocrate-chrétienne (CDU) et de l'Union sociale-chrétienne (CSU), et leurs partenaires du Parti social-démocrate (SPD) ont dénoncé un discours dimanche de M. Erdogan à Cologne (ouest de l'Allemagne) où il avait qualifié l'assimilation de "crime contre l'humanité".

La chancelière elle-même avait vivement réagi à ces propos tenus en turc devant quelque 20.000 personnes et dont les images passent en boucle sur les chaînes de télévision d'information en continu.

"Je crois que l'intégration suppose qu'il y ait une disposition à s'adapter au mode de vie d'un pays". Pour ceux qui détiennent la citoyenneté allemande, "il est normal qu'ils soient des citoyens sans aucune restriction", et ils doivent "leur loyauté à l'Etat allemand", a affirmé Mme Merkel.

Les Turcs forment de loin la première communauté étrangère en Allemagne, avec 2,7 millions de membres, dont un million ont été naturalisés.

"Le gouvernement turc ne devrait pas essayer d'influencer la politique intérieure en Allemagne", a déclaré le numéro deux du groupe parlementaire CDU/CSU, Wolfgang Bosbach dans une interview publiée mardi.

A Cologne, le Premier ministre avait dit comprendre la crainte de ses compatriotes de perdre leur identité au profit de la culture allemande. "Personne ne peut exiger de vous l'assimilation", avait-il lancé sous les applaudissements.

Il a enfoncé le clou mardi devant le Parlement à Ankara. "Je le répète: l'assimilation est un crime contre l'humanité", a-t-il déclaré.

Le chef du groupe parlementaire SPD, Peter Struck, a qualifié ces propos de "totalement inacceptables". M. Erdogan a donné l'impression "de vouloir installer une société parallèle en Allemagne ou à tout le moins d'être prêt à l'encourager", a-t-il déclaré à la presse.

Recep Tayyip "Erdogan a encouragé le nationalisme turc en territoire allemand", a renchéri Erwin Huber, chef de la CSU. "C'est anti-européen et confirme nos réticences envers l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne", a-t-il poursuivi.

"Nous devons maintenant réfléchir et voir si dans ces circonstances la poursuite des négociations d'adhésion avec la Turquie a encore un sens", a ajouté M. Huber.

La CDU et la CSU préfèrent un partenariat stratégique entre l'UE et la Turquie à une adhésion pleine et entière. Mais le pacte de coalition signé par Mme Merkel avec le SPD prévoit la poursuite des négociations d'adhésion, par respect des promesses faites depuis longtemps par l'UE à Ankara.

M. Struck a réaffirmé qu'il estimait qu'il était "dans l'intérêt de l'Europe d'intégrer la Turquie", mais avec un avertissement inhabituel pour un dirigeant social-démocrate, évoquant "le danger que la Turquie bascule dans l'islamisme".

La question de l'intégration de la population turque est particulièrement délicate en Allemagne qui a longtemps refusé de se considérer comme un pays d'immigration.

M. Erdogan avait déjà été critiqué pendant sa visite officielle en Allemagne pour avoir proposé à Mme Merkel d'envoyer dans ce pays des professeurs turcs pour enseigner dans des écoles et universités pour les Turcs.

Cette tournée avait commencé sous de mauvais auspices. Elle avait été précédée par un incendie dans un immeuble à Ludwisghafen (sud-ouest de l'Allemagne) qui avait coûté la vie à neuf Turcs le 3 février.

Des médias turcs avaient soulevé l'hypothèse d'un acte criminel xénophobe et M. Erdogan avait lui-même exhorté l'Allemagne à "faire toute la lumière" sur ce drame. Les causes de la catastrophe n'ont pas encore été établies.

Les immigrés turcs avaient été victimes d'une série d'incendies criminels en Allemagne à la fin des années 1990. (AFP, 12 fév 2008)

Merkel sur la candidature turque à l'UE: "encore un long chemin"

La chancelière Angela Merkel a assuré vendredi au Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan que l'Allemagne soutenait la poursuite des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, mais qu'il "reste encore un long chemin à parcourir".

Lors de ces négociations, l'Allemagne respecte le principe latin "pacta sunt servanda" ("les accords doivent être respectés"), a-t-elle dit lors d'une conférence de presse à la chancellerie en présence de son homologue turc.

Dans une contribution vendredi au quotidien Süddeutsche Zeitung, M. Erdogan a mis en avant le rôle de son pays comme "acteur central dans une stratégie efficace" de résolution des conflits au Proche et au Moyen-Orient, en estimant qu'une pleine adhésion à l'UE serait avantageuse pour toutes les parties.

L'Union européenne avait décidé d'ouvrir des négociations d'adhésion avec Ankara à l'automne 2005, avec le soutien du gouvernement allemand de l'ancien chancelier social-démocrate Gerhard Schröder, qui s'était mobilisé pour ce pas historique.

Angela Merkel est à titre personnel partisane d'un partenariat privilégié avec la Turquie, et donc réticente à une adhésion pleine et entière, comme la France, mais, tenue par les engagements de son prédécesseur et le contrat de la "grande coalition" qu'elle dirige, elle n'entend pas bloquer le processus en cours.

Interrogée sur une rencontre à trois, actuellement en préparation, avec M. Erdogan et le président français Nicolas Sarkozy, elle a indiqué qu'aucune date n'avait encore été fixée. 

Incendie de Ludwigshafen: Merkel met en garde contre des conclusions hâtives

La chancelière allemande Angela Merkel a mis en garde vendredi, en présence du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, contre les "réactions excessives" et les "conclusions hâtives" sur l'incendie non élucidé de Ludwigshafen (sud-ouest) qui a provoqué la mort de neuf Turcs.

Les deux dirigeants, en présence de jeunes Berlinois des deux communautés, ont observé à la chancellerie un temps de silence à la mémoire des victimes.

M. Erdogan a exhorté les médias à éviter de propager des préjugés qui risquent d'avoir des "conséquences préoccupantes" sur les relations délicates entre la communauté turque (2,6 millions de personnes) et le reste de la population en Allemagne.

Certains médias turcs n'avaient pas hésité à voir une signature néo-nazie dans cet incendie tragique.

Le déclencheur de ces allégations avait été le témoignage de petites filles turques affirmant avoir vu un homme parlant allemand jeter des papiers enflammés dans un landau en bas de l'immeuble.

Le parallèle était vite dressé avec les incendies racistes de 1992-1993 qui avaient coûté la vie à des femmes et fillettes turques à Mölln puis Solingen (ouest) et suscité un vif émoi en Allemagne et en Turquie.

M. Erdogan s'est prononcé contre la contruction d'un monument commémoratif à Ludwigshafen, estimant que ce type de signe risquait d'influencer négativement les jeunes générations et "semer la haine". Il s'est prononcé en revanche pour des prières à la mémoire des victimes.

Il a déploré une atmosphère d'exclusion au détriment des étrangers ces derniers mois en Allemagne, depuis qu'un dirigeant régional du parti conservateur d'Angela Merkel, Roland Koch, a stigmatisé les jeunes étrangers comme principaux responsables de la criminalité juvénile.

Mme Merkel a cependant justifié le débat en cours en Allemagne sur la criminalité des jeunes, majeurs et mineurs, dans les lieux publics. "Nous devons aborder ce thème, a-t-elle dit, qu'il s'agisse d'Allemands, de Turcs ou de personnes d'autres origines", a dit la chancelière.

M. Erdogan a suggéré la création, en Allemagne, d'écoles et universités où l'enseignement soit dispensé en turc.

En début de semaine, M. Erdogan avait exhorté l'Allemagne à "faire complètement la lumière" sur cet incendie qui a tué quatre adultes et cinq enfants turcs et fait 60 blessés. (AFP, 8 fév 2008)

Relations franco-turques bloquent l'entrée de GDF dans Nabucco

Les relations entre la France et la Turquie à propos du génocide arménien bloquent une entrée de Gaz de France dans le projet européen de gazoduc Nabucco, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.

"S'il y a un pays qui bloque, c'est bien la Turquie", a-t-on ajouté de même source.

"Les relations ne sont pas au beau fixe entre la France et la Turquie sur le génocide arménien et cela ne facilite pas les choses", a déclaré cette source, interrogée par l'AFP.

La Turquie s'était déjà opposée il y a plusieurs mois à l'entrée d'un groupe français dans le projet pour protester contre la reconnaissance du génocide arménien par le parlement français.

Le projet de gazoduc Nabucco, qui doit relier en 2012 la mer Caspienne à l'Union européenne pour réduire la dépendance de l'UE vis-à-vis du gaz russe, a accueilli mardi à Vienne un sixième partenaire allemand, le groupe énergétique RWE, mais son ouverture à la France reste loin d'être acquise.

Aucun des dirigeants d'entreprises ni des ministres présents à la cérémonie d'accueil de RWE n'a voulu s'avancer sur une éventuelle participation de GDF.

Le ministre roumain des Finances, Varujan Vosganian, a relativisé les déclarations de son président Traian Basescu, qui avait la veille annoncé que GDF serait associé au projet, au cours d'une conférence de presse avec son homologue français Nicolas Sarkozy à Bucarest.

Le responsable du groupe turc Botas, Saltuk Düzyol, a insisté sur le fait que toute décision en la matière devrait être prise par l'ensemble des parties prenantes au projet. (AFP, 6 fév 2008)



Turquie-USA/ Turkey-USA

Manifestation anti-US à Istanbul

Ce dimanche 24 février, quelque 500 membres du Front pour les droits et les libertés (HÖC) se sont rassemblés sur l’esplanade du palais de Dolmabahçe sur les rives du Bosphore où 40 ans plus tôt, les jeunesses révolutionnaires turques avaient chassé à coups de pierres et jeté à la mer les Yankees de la 6e flotte américaine.

Le représentant du Front, Nurzet Günal, a fustigé le rôle des Etats-Unis en tant qu’ « ennemi commun des peuples ».

Son discours a été interrompu par des slogans tels que « A bas l’impérialisme américain » ou « Turquie indépendante ».

Au cours du rassemblement, un poète a déclamé une ode à la ville irakienne martyre de Falloudja, tandis qu’une troupe de théâtre dénonçait à sa manière les « crimes commis par l’Empire américain ». L’action s’est achevée par un récital donné par la chorale du célébrissime groupe de musique de gauche « Yorum ».

A cette action, on note également la présence du couple Mihri et Sevim Belli, deux figures historiques du mouvement socialiste turc. (HCÖ, 28 février 2008)
 
La Maison Blanche espère que l'opération turque en Irak sera courte

La Maison Blanche a dit lundi espérer que l'opération turque dans le nord de l'Irak serait courte et se bornerait à viser les s"éparatistes" kurdes de Turquie sans faire de victime civile, tout en déclarant comprendre les motivations d'Ankara.

"Nous espérons que ceci sera simplement une incursion à court terme", a dit devant la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino.

Elle a souligné que le président George W. Bush avait "souvent" appelé la Turquie à faire preuve de retenue dans ces opérations, "cela n'a pas changé".

"Nous sommes en communication avec eux, nous dialoguons avec eux pour faire en sorte que ceci soit mené de manière restreinte, que les cibles soient restreintes, afin de frapper le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et de limiter et, espérons le, d'éviter les victimes civiles".

Elle a invoqué les inquiétudes de l'Irak, "dans sa condition fragile de démocratie émergente".

Mais "nous comprenons que (...) la Turquie veuille protéger ses citoyens", a-t-elle ajouté.

"Ce n'est évidemment pas une situation idéale. La situation idéale serait que le PKK n'existe plus en Irak", a-t-elle dit, en répétant que le PKK était "l'ennemi commun" de la Turquie et des Etats-Unis.

Elle a aussi souligné l'importance de la communication entre la Turquie et l'Irak. (AFP, 25 fév 2008)

Emergence d’un sentiment antiaméricain chez les Kurdes

Dans les rues de Souleymaniyah, l’incursion entamée jeudi soir par la Turquie est sur toutes les lèvres et la colère kurde monte contre les Etats-Unis. « Les Kurdes changent peu à peu d’avis sur l’Amérique, lance Taha, jeune Kurde assis dans l’un des cafés de la ville. Avant, ils pensaient que les Etats-Unis étaient un partenaire stratégique. Après leur collaboration avec la Turquie pour bombarder le Kurdistan, ce n’est plus le cas. »

Hannah Raouf, 32 ans, employée de banque, est très amère. Après la première guerre du Golfe, en 1991, « nous avons accueilli les Américains avec des fleurs mais aujourd’hui, c’est de la colère que nous ressentons », dit-elle. « L’Amérique aide ouvertement la Turquie dans son combat contre le PKK (les rebelles séparatistes). Elle fait pression sur (Massoud) Barzani (le président du Kurdistan) et Jalal Talabani (le président irakien) pour qu’ils prennent part à la guerre contre le PKK », ajoute Hannah Raouf.

Pour Amira Karim, une fonctionnaire de 37 ans, tout est « de la faute des Etats-Unis. (…) Ils sont responsables de la sécurité du Kurdistan et de l’Irak en général, non ? », dit-elle.

L’administration Bush a dit avoir été informée par avance de l’incursion de l’armée turque destinée à combattre les rebelles du PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, Washington et Bruxelles. Mais elle a aussi laissé entendre qu’Américains et Turcs avaient à nouveau partagé des renseignements sur cette opération.

Cette position a provoqué la colère du PKK et de sévères critiques du gouvernement autonome du Kurdistan. « Les Etats- Unis ne font pas que soutenir activement (la Turquie), ils prennent aussi part aux opérations », a déclaré le chef de l’aile militaire du PKK, Bahoz Erdal.

« Nous faisons porter au gouvernement américain la responsabilité des opérations militaires (turques) car sans son accord, la Turquie ne se serait pas permis de violer la souveraineté terrestre et aérienne de l’Irak », a affirmé samedi un porte-parole du gouvernement basé à Erbil, Falah Moustapha.

Yassine Karim, 35 ans, enseignant dans une école de Souleymaniyah, estime que l’opération de la Turquie est motivée non seulement par sa volonté d’en finir avec le PKK mais aussi par le refus de voir se développer un Kurdistan « libre et prospère. Ils veulent faire échouer l’expérience démocratique mise en place au Kurdistan ». (AFP, 25 février 2008)

Washington met en garde la Turquie en Irak

Les Etats-Unis ont prévenu dimanche la Turquie qu'elle ne parviendrait pas à résoudre la question kurde par des moyens uniquement militaires, alors que les rebelles kurdes appelaient à réagir à l'offensive contre leurs bases en Irak par des violences urbaines en Turquie.

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, qui doit se rendre à Ankara la semaine prochaine, a approuvé le principe de l'opération terrestre lancée jeudi soir par l'armée turque contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) retranchés dans le nord de l'Irak.

Mais il a dit espérer que l'opération serait "courte, précise et que sera évitée la perte de vies innocentes, et qu'ils (l'armée turque) partiront dès que la mission sera accomplie".

M. Gates, qui s'exprimait depuis Canberra, a estimé que la solution militaire n'était pas suffisante et pris pour preuve les exemples de l'Afghanistan et de l'Irak.

"Les mesures économiques et politiques sont réellement importantes car, passé un certain seuil, les gens deviennent insensibles aux attaques militaires. Si l'on ne met pas en place ce genre d'initiatives non-militaires, les efforts de l'armée deviennent de moins en moins efficaces", a-t-il dit.

Les Etats-Unis, qui considèrent à l'instar de nombreux pays le PKK comme un groupe terroriste, fournissent à la Turquie depuis plusieurs mois des renseignements en temps réel sur les mouvements des rebelles en Irak.(AFP, 24 fév 2008)

Le PKK accuse les Etats-Unis d'aider la Turquie dans son offensive en Irak

Les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont accusé dimanche les Etats-Unis et le président irakien Jalal Talabani de soutenir l'offensive terrestre lancée par la Turquie contre leurs bases dans le nord de l'Irak.

"Les Etats-Unis ne soutiennent pas seulement activement, ils prennent aussi part aux opérations", a déclaré le chef de l'aile militaire du PKK Bahoz Erdal, cité par l'agence de presse Firat News, considérée comme le porte-voix du PKK.

"Les avions de reconnaissance américains survolent la région. Ils fournissent instantanément des renseignements à l'armée turque sur les positions de nos forces et les avions turcs viennent alors bombarder la zone", a-t-il ajouté.

Le dirigeant kurde a également accusé certains groupes irakiens de soutenir l'opération et a notamment désigné le président de l'Irak, le Kurde Jalal Talabani.

"A notre avis, l'attitude de Jalal Talabani dans cette offensive est très dangereuse. Nous avons des informations selon lesquelles il a même invité l'armée turque à se rendre sur les Monts Qandil", a-t-il déclaré, faisant référence à un massif montagneux proche de l'Iran, abritant le QG du PKK.

Le nord de l'Irak, à la population principalement kurde, est dirigée par une administration autonome kurde présidée par Massoud Barzani.

Erdal a appelé les Kurdes d'Irak à résister à l'incursion militaire turque dans leur région.

Les Etats-Unis fournissent depuis plusieurs mois des renseignements en temps réel sur les mouvements des rebelles en Irak à l'armée turque, qui a déjà mené plusieurs raids aériens et une opération terrestre de faible ampleur dans la région depuis le 16 décembre.  (AFP, 24 fév 2008)


Le gouvernement kurde critique les Etats-Unis

Le gouvernement du Kurdistan irakien a fait porter samedi la "responsabilité" de l'opération turque dans le nord de l'Irak aux Etats-Unis, accusés d'avoir donné leur feu vert à Ankara.

"Nous faisons porter au gouvernement américain la responsabilité des opérations militaires (turques) car sans son accord la Turquie ne se serait pas permis de violer la souveraineté terrestre et aérienne de l'Irak", a affirmé à l'AFP, un porte-parole du gouvernement basé à Erbil, Falah Moustapha.

"Le gouvernement régional condamne ces opérations militaires et les bombardements aériens qui ont visé les infrastructures", a-t-il ajouté, exigeant "un retrait turc immédiat de la région du Kurdistan d'Irak. Le problème ne sera pas réglé par des moyens militaires mais pacifiques".

Le porte-parole a par ailleurs assuré que le gouvernement régional avait pris des mesures pour faire cesser les activités du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak.

"Le gouvernement régional n'apporte aucun soutien au PKK et a pris une série de mesures pour limiter ses activités dans la région", a souligné M. Moustapha.

Le gouvernement kurde a également appelé à un "dialogue direct entre Ankara, Washington et Erbil pour trouver une solution à ce problème".

La Maison Blanche s'est gardée vendredi de toute objection à l'opération terrestre turc contre les séparatistes kurdes, affirmant en avoir été informée par avance et avoir pressé Ankara de faire preuve de retenue.

Elle a souligné que les Etats-Unis, comme la Turquie, considéraient le PKK comme une organisation terroriste, et a laissé entendre que Washington et Ankara avaient partagé le renseignement avant l'opération lancée jeudi par l'armée turque. (AFP, 23 fév 2008)


L'incursion turque en Irak a été coordonnée avec les USA

L'incursion de l'armée turque dans le nord de l'Irak s'est produite non seulement avec l'approbation, mais en coordination avec les Américains qui ont quand même pressé leurs alliés turcs de faire preuve de retenue dans leurs opérations contre les rebelles kurdes.

Loin de soulever la moindre objection contre cette nouvelle pénétration turque dans un pays dont elle affirme pourtant constamment la souveraineté, l'administration Bush a dit avoir été informée par avance et a laissé entendre qu'Américains et Turcs avaient à nouveau partagé le renseignement.

Tout en appelant l'armée turque à conclure rapidement l'opération en cours, elle a dit comprendre la nécessité pour la Turquie de se défendre contre une organisation "terroriste" et a souligné que la coopération entre les Etats-Unis et la Turquie pour combattre le Parti des travailleurs du Kurdistan s'était intensifiée au cours des derniers mois.

"Nous avons été informés et nous avons vivement engagé le gouvernement turc à limiter ses opérations et à viser précisément le PKK, à limiter l'étendue et la durée de ses opérations, et nous les avons vivement engagés à coopérer avec les Irakiens, y compris les responsables gouvernementaux kurdes" d'Irak, a dit devant la presse un porte-parole de la Maison Blanche, Scott Stanzel.

"Nous sommes en coordination régulière avec les Turcs et les Irakiens. Irakiens et Turcs ont également été en communication sur le sujet", a dit M. Stanzel, interrogé sur une éventuelle objection américaine.

Un porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman, a pressé les Turcs de "mener à une conclusion rapide toute opération militaire, y compris celle-ci".

"Nous croyons que la solution à long terme relève de la diplomatie et n'est pas une solution militaire", a-t-il dit.

Mais "nous comprenons la nécessité pour eux de protéger leur population", a-t-il ajouté.

L'administration a ainsi souligné que pour les Etats-Unis comme pour la Turquie, le PKK était une organisation "terroriste".

L'armée turque a annoncé vendredi avoir lancé la veille une opération terrestre précédée de frappes aériennes et de tirs d'artillerie contre les séparatistes kurdes de Turquie qui passent la frontière pour se réfugier au Kurdistan irakien.

Le gouvernement américain s'est vivement alarmé quand le parlement turc a donné en octobre son accord de principe à une incursion dans le nord de l'Irak. Il s'inquiétait qu'une intervention turque n'enflamme une des rares régions irakiennes relativement épargnées par les violences.

Le président George W. Bush a reçu successivement le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le président Abdullah Gül en novembre et en janvier. M. Bush avait alors annoncé un renforcement du partage du renseignement pour combattre le PKK, "ennemi commun" à la Turquie, aux Etats-Unis et à l'Irak.

Mais conscients des susceptibilités d'un gouvernement irakien jaloux de la souveraineté du pays, il avait encouragé la Turquie à coopérer avec l'Irak contre le PKK et, à long terme, à oeuvrer avec lui à une solution "politique".

Dans le cas de l'attaque de jeudi, "on nous a informés par avance", a dit le porte-parole Scott Stanzel à la Maison Blanche. Il a laissé entendre qu'Américains et Turcs avaient échangé les informations: "En tant qu'allié dans l'Otan, nous avons avec une relation ancienne de partage du renseignement avec la Turquie. Cela s'est intensifié quand il s'agit du PKK", a-t-il dit. (AFP, 22 fév 2008)

Le ministre américain de la Justice en Turquie pour parler du PKK, Al-Qaïda

Le ministre américain de la Justice Michael Mukasey s'est entretenu vendredi à Ankara avec des responsables turcs au sujet de mesures communes pour lutter contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le réseau islamiste armé Al-Qaïda.

La coopération contre les militants du PKK retranchés dans le nord de l'Irak "a été active et couronnée de succès et elle continue", a déclaré M. Mukasey à la presse.

L'armée turque a mené depuis décembre cinq raids aériens dans le nord de l'Irak contre les camps du PKK, avec l'aide des services de renseignement américains, ainsi qu'une opération terrestre d'ampleur limitée.

M. Mukasey n'a pas voulu commenter des affirmations de la presse turque selon lesquelles sa visite à Ankara serait axée sur la possible capture de dirigeants du PKK et leur livraison aux autorités turques.

Le PKK, qui se bat depuis 1984 pour l'indépendance du sud-est anatolien, à la population en majorité kurde, est considéré comme un groupe terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et la Turquie.

M. Mukasey a indiqué qu'il avait également discuté de mesures contre Al-Qaïda, qui a accru ses activités au cours des dernières années.

"Nos deux pays peuvent accroître leur collaboration sur cette question et sur d'autres questions d'application du droit et des décisions de justice", a-t-il dit.

Le mois dernier, quatre militants présumés d'Al-Qaïda et un policier ont été tués dans une fusillade lors d'une opération contre le réseau islamiste dans le sud-est de la Turquie. Dix-sept suspects ont été arrêtés.

Une cellule turque d'Al-Qaïda avait été tenue pour responsable d'attentats à Istanbul en novembre 2003 ayant visé deux synagogues, le consulat britannique et la banque britannique HSBC, qui avaient fait 63 morts et des centaines de blessés. (AFP, 15 fév 2008)

Un général américain à Ankara pour des discussions sur le PKK

Un général américain de haut rang est arrivé mercredi à Ankara pour des discussions avec les militaires turcs sur la lutte contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) basés dans le nord de l'Irak, a affirmé une source diplomatique américaine.

Le général James Cartwright, numéro deux de l'état-major américain, va discuter avec ses hôtes turcs de la "lutte en cours" contre le PKK, a déclaré une porte-parole de l'ambassade des Etats-Unis à Ankara.

Le général Cartwright, son homologue turc le général Ergin Saygun et le général David Petraeus, commandant les forces américaines en Irak, sont chargés de la coordination dans la lutte commune contre le PKK.

Cette visite intervient alors que l'armée turque a mené depuis décembre cinq raids aériens dans le nord de l'Irak contre les camps du PKK, avec l'aide des services de renseignement américains, ainsi qu'une opération terrestre d'ampleur limitée.

Ankara avait obtenu en octobre l'autorisation du Parlement turc pour intervenir militairement dans le nord de l'Irak, utilisé par les rebelles comme une base arrière pour leurs opérations dans le sud-est anatolien dont la population est en majorité kurde.

Le PKK est considéré comme un groupe terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et la Turquie.  (AFP, 13 fév 2008)



Relations régionales / Regional Relations

Les Kurdes d'Irak réclament la fermeture des bases militaires turques

Des Kurdes irakiens, dont les députés du Parlement régional du Kurdistan, ont réclamé mardi la fermeture des quatre bases turques présentes depuis plus d'une décennie dans le nord de l'Irak, où les troupes turques mènent une offensive contre des rebelles turcs.

Dans les années 1990, des chefs militaires kurdes avaient invité l'armée turque à établir des bases au Kurdistan irakien, alors que faisaient rage les combats entre factions kurdes rivales.

Nechirvan Barzani, le Premier ministre du gouvernement régional kurde, a déclaré dimanche qu'un accord permettant à la Turquie d'avoir quatre bases militaires dans la région kurde était en vigueur depuis 1997.

Mais mardi, le Parlement régional du Kurdistan a adopté une résolution demandant au gouvernement régional d'exhorter la Turquie à les fermer.

"Nous exigeons que le gouvernement turc quitte les bases qui avaient été établies au Kurdistan en raison des circonstances exceptionnelles que la région traversait avant la chute du régime" de Saddam Hussein, indique le texte de la résolution.

Ces bases sont situées à Barmeni, Girilok, Kanimasi et Sircy, dans le nord de l'Irak. Celle de Barmeni se trouve sur le site d'une ancienne piste d'atterrissage utilisée par Saddam Hussein, exécuté en décembre 2006.

Le Parlement a également condamné l'opération militaire de l'armée turque visant depuis jeudi les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui utilisent cette région comme base arrière pour leurs opérations en Turquie.

La résolution demande au gouvernement américain de "protéger la souveraineté de l'Irak et l'espace aérien au-dessus de la région du Kurdistan", et appelle les autorités de Bagdad à soumettre le problème au Conseil de sécurité des Nations unies, à l'Union européenne et à la Ligue arabe.

Des Kurdes irakiens vivant à proximité de la frontière avec la Turquie ont également exigé la fermeture des bases.

"Lorsque je vois les soldats turcs aller et venir, j'ai l'impression de voir l'ennemi", explique Yassine Ahmed, 37 ans, un mécanicien agricole de Barmeni, où la base suscite la haine des habitants. "Je veux les voir partir".

Ahmed, propriétaire d'un magasin de pièces détachées automobiles, raconte qu'il a refusé d'en vendre une à un soldat turc. "Je leur ai dit qu'elle n'était pas à vendre. Je leur tourne toujours le dos".

Kamal Mohamed Abdelrahim, un peshmerga de 55 ans, affirme avoir empêché avec ses amis des chars de quitter la base voilà quelques jours. "Nous leur avons dit: +vous n'êtes pas autorisés à quitter la base et vous n'avez qu'à nous rouler sur le corps+".

Pour sa part, le gouvernement irakien a qualifié l'opération turque d'"inacceptable", estimant qu'elle menaçait les bonnes relations entre les deux pays voisins. (AFP, 26 fév 2008)

Des Kurdes irakiens prêts à prendre les armes contre l'armée turque

A la frontière avec la Turquie, de jeunes Kurdes irakiens se disent prêts coûte que coûte à prendre les armes pour défendre leur village contre l'armée turque, affirmant leur solidarité avec les rebelles du PKK, qui, comme tout le monde, ont le "droit de vivre en paix".

"La menace turque s'approche dangereusement. Ils viennent avec leurs canons, leurs armes et leurs avions", dit Juthiar Khalil, 25 ans, un habitant de Qimary, un village situé à la frontière avec la Turquie, qui mène depuis une semaine l'offensive contre les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan en lutte contre Ankara, retranchés dans le Kurdistan irakien.

Réunis autour d'un poêle dans un petit commerce d'alimentation du village, Juthiar Khalil et neuf de ses amis le jurent: ils défendront leur maison si les soldats turcs les attaquent.

"Nous sommes prêts à défendre nos villages. Nous n'avons que des armes légères et ne pourrons affronter les chars, canons et avions turcs que si le gouvernement kurde nous aide avec des armes lourdes. Mais nous nous défendrons", assure-t-il.

Juthiar Khalil défend le combat des rebelles du PKK, qui revendiquent l'autonomie du sud-est de la Turquie. Ils "ont le droit de vivre en paix", juge-t-il. "Ce sont également des Kurdes, en lutte contre l'ennemi et ils ont le droit de vivre en paix, comme tout le monde".

Le jeune homme montre la montagne qui s'élève derrière lui et explique que jusqu'à 1991 et la guerre du Golfe, c'était là qu'était situé son village, à quelques encablures des villages turcs situés de l'autre côté de la frontière. Puis les habitants ont reconstruit Qimary près de la ville de Zakho, plus loin de la frontière.

En temps normal, durant l'hiver, les villages de cette région montagneuse tournent au ralenti, emprisonnés sous un manteau de neige. Les routes menant aux villes sont impraticables et les jeunes gens passent leur temps à couper le bois ramassé durant l'été pour faire du feu.

"Nous ne soutenons pas le PKK mais nous soutenons leurs droits. Si nous combattons la Turquie, ce sera uniquement pour défendre notre terre", tempère  pour sa part Ahmed Aouni, 19 ans.

"Nous espérons que la situation n'empirera pas. Mais nous craignons que les forces turques n'attaquent nos villages. Nous serons alors contraints de nous défendre et de défendre nos villages".

A Erbil, où siègent le gouvernement et le Parlement du Kurdistan irakien, les habitants expriment leur lassitude par rapport à un conflit qui dure depuis 30 ans.

"Tout ce dont nous rêvons c'est de vivre en paix. On en a assez de ces tirs, de ces explosions, de ces combats quotidiens", se lamente Hamma Saleh, 73 ans. "Qu'avons nous à gagner de cette guerre? Elle ne mènera qu'à la mort et à la destruction", poursuit Hamma, expliquant que la région subit déjà des restrictions. "Ces jours-ci, on n'a de l'électricité que deux heures par jour. On paye le prix de ces combats tous les jours".

Dans cette ville d'un million d'habitants, l'anxiété se lit sur tous les visages même si on aperçoit femmes et enfants dans les rues. "Les Turcs n'en n'ont pas simplement marre du PKK mais de tout ce qui a trait aux Kurdes. Il y a une haine historique entre les Turcs et les Kurdes", déclare un vieil homme devant un petit commerce d'Erbil.

"Je suis déjà allé en Turquie et j'y ai vu les villages kurdes. Ils sont sales et négligés alors que les autres villages sont propres et développés. Ils nous détestent simplement parce qu'on est Kurdes".  (AFP, Kamal Taha, 27 fév 2008)

L'incursion turque en Irak, possible nouvelle source de troubles régionaux

L'incursion turque dans le Kurdistan, la seconde en trois mois, menace de déstabiliser la seule région d'Irak épargnée par la violence depuis 2003 et de provoquer des troubles qui s'étendraient à la Syrie et l'Iran voisins.

Elle survient au moment où Américains et Irakiens marquent des points contre les rebelles dans le reste du pays meurtri par la violence, un succès qui peut être également terni par cette intervention militaire contre les maquisards kurdes turcs retranchés dans le nord de l'Irak.

Ankara a lancé jeudi une nouvelle offensive dans les zones montagneuses du nord de l'Irak pour pourchasser les combattants séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui luttent pour une autonomie dans le sud-est de la Turquie depuis 1984.

Il s'agit de la seconde incursion confirmée par Ankara depuis que le gouvernement a obtenu en octobre le soutien du Parlement pour mener des opérations en Irak contre le PKK.

Ankara avait mené une incursion similaire ayant duré quelques jours en décembre.

"La Turquie doit comprendre qu'une telle démarche créerait des troubles dans la région", avait déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement irakien à Bagdad, dès avant la première incursion.

Il avait averti que la présence de milliers de soldats turcs en territoire irakien déstabiliserait "non seulement la seule région encore sûre d'Irak mais le pays tout entier et l'ensemble de la région".

Dimanche, Bagdad a demandé à Ankara de retirer ses troupes "le plus tôt possible" de la région, dénonçant une atteinte à la souveraineté de l'Irak.

Les tensions se sont exacerbées à la suite de la mort le 21 octobre de 12 soldats turcs dans une embuscade.
 Nechirvan Barzani, le Premier ministre du gouvernement régional autonome du Kurdistan, avait averti à l'avance qu'une frappe turque constituerait un "désastre" pour tout le monde excepté le PKK.

Elle "ralentira notre marche pour la paix, la démocratie et la prospérité et l'armée turque sera enlisée dans une lutte sanglante et vaine contre le PKK hors de ses frontières", avait-il dit dans un communiqué précédant l'opération.

"Les Etats-Unis et les alliés occidentaux seront brouillés avec un allié vital de l'OTAN et les économies et peuples de la région -notamment en Turquie, en Syrie, en Iran et en Irak- en pâtiront", avait ajouté M. Barzani.

M. Barzani avait proposé des négociations impliquant son gouvernement, Ankara, le pouvoir central à Bagdad et Washington. Mais Ankara refuse de parler aux Kurdes irakiens, les accusant d'aider le PKK.

Le Kurdistan est l'une des rares régions d'Irak où règnent la sécurité et une certaine prospérité depuis l'invasion américaine en mars 2003.

L'autonomie dont jouissent les quelque cinq millions d'habitants du Kurdistan d'Irak a suscité l'espoir parmi les communautés kurdes en Iran, en Turquie et en Syrie et toute instabilité dans cette région se répercuterait probablement sur ces trois derniers pays.

Depuis leur alliance avec Washington durant la guerre du Golfe en 1991, les Kurdes d'Irak ont réussi à renforcer leurs liens culturels, linguistiques et économiques avec les Kurdes en Iran, en Turquie et en Syrie.

Washington craint qu'une action unilatérale turque contre le PKK ne provoque une possible confrontation entre ses deux alliés, les Kurdes d'Irak et la Turquie.

En outre, il reste du pain sur la planche pour les troupes américaines en Irak, qui malgré les affirmations américaines et irakiennes sur une baisse de la violence, doivent poursuivre leurs opérations de sécurisation après avoir enregistré en 2007 les plus lourdes pertes en hommes depuis 2003.

"Il y a du progrès mais manifestement les Américains ne veulent pas d'un autre problème qui pousserait à une utilisation maximale de leurs ressources militaires", a dit Mahmoud Othman, un député kurde. (AFP,  Jay DESHMUKH, 26 fév 2008)

L'Irak appelle la Turquie à retirer ses troupes "au plus vite"

L'Irak a réclamé dimanche à la Turquie un arrêt "au plus vite" de son offensive dans le nord du pays, affirmant qu'elle "menace (sa) souveraineté", alors que l'armée d'Ankara a appelé les Kurdes irakiens à ne pas protéger les rebelles du PKK pourchassés par ses troupes.

Sur le terrain, les combats se sont intensifiés et ont fait plus d'une centaine de morts chez les rebelles depuis le début de l'opération jeudi, selon un bilan de l'état-major turc qui fait état de 15 morts parmi ses soldats.

Tout en assurant comprendre les "préoccupations légitimes" de la Turquie, le gouvernement irakien a appelé Ankara "à retirer ses troupes du sol irakien au plus vite", estimant que "l'opération est une menace pour la souveraineté de l'Irak" ainsi que pour "la sécurité et la stabilité de la région".

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a assuré de son côté que le seul objectif de l'opération était le Parti des travailleurs du Kurdistan. "Il s'agit d'une opération de nettoyage contre les camps des terroristes, rien de plus", a-t-il déclaré.

Les combats dans les montagnes du nord de l'Irak ont fait dimanche 33 morts du côté du PKK et huit du côté de l'armée, selon l'état-major turc, ce qui porte le bilan des pertes depuis le début de l'offensive à 112 pour les rebelles et à 15 pour les troupes turques.

Les rebelles tués dans les bombardements ne figurent pas dans le décompte, a précisé l'état-major, qui indique qu'un de ses hélicoptères a été "détruit dans une zone proche de la frontière pour une raison inconnue".

Le PKK avait auparavant annoncé avoir abattu un hélicoptère turc samedi, près de la ville irakienne d'Amadiyah. Les rebelles ont pour leur part fourni un bilan de 47 soldats et trois rebelles tués, selon l'agence de presse Firat News, considérée comme leur porte-parole.


Les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avaient auparavant annoncé avoir abattu un hélicoptère turc samedi à Cham Chu, une région irakienne proche de la frontière turque, près de la ville irakienne de Amadiyah, à 50 km au nord-est de Dohuk.

Un hélicoptère a été "détruit" au cours d'une vaste offensive de l'armée turque dans le nord de l'Irak dimanche, a annoncé l'état-major turc alors que les rebelles kurdes ont affirmé avoir abattu un appareil.

"Un de nos hélicoptères a été détruit dans une zone proche de la frontière pour une raison inconnue. Des techniciens examinent l'hélicoptère sur le site", a affirmé l'état-major dans un communiqué diffusé sur son site internet.

Des membres des "peshmerga", les forces armées kurdes du nord de l'Irak, ont déclaré avoir entendu des explosions et des tirs dans la région d'Hakurk, un bastion du PKK à une vingtaine de kilomètres de la frontière turque, et avoir vu des hélicoptères déposer des troupes dans cette zone.

Un correspondant de l'AFP a vu passer plus d'une dizaine d'avions de chasse se dirigeant dans cette direction.

L'artillerie turque a pilonné pendant une heure plusieurs objectifs en territoire irakien depuis la localité turque de Cukurca, selon les peshmerga. Firat News a fait état de raids aériens et de combats dans la zone de Zap.

Le chef de l'aile militaire du PKK, Bahoz Erdal, a appelé les jeunes Kurdes de Turquie à des actions violentes en représailles à l'offensive. "S'ils (l'Etat turc) veulent nous détruire, nos jeunes doivent rendre la vie dans les grandes métropoles insupportable (...). Les jeunes Kurdes doivent se réunir par groupes de deux pour brûler chaque soir des centaines de voitures", a-t-il déclaré.

Le Komalen Ciwan, décrit par Firat News comme une organisation de jeunesse du PKK, a pour sa part appelé à une propagation des actes de violence en Europe et dans d'autres pays dotés d'importantes minorités kurdes.

Erdal a également accusé les Etats-Unis de jouer un rôle actif dans l'offensive turque. Les Etats-Unis, qui, comme l'Union européenne, considèrent le PKK comme un groupe terroriste, fournissent à la Turquie depuis plusieurs mois des renseignements en temps réel sur les mouvements des rebelles en Irak.

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, qui doit se rendre à Ankara la semaine prochaine, a appelé la Turquie à trouver des réponses autres que militaires pour résoudre le problème kurde.

"Les mesures économiques et politiques sont réellement importantes car, passé un certain seuil, les gens deviennent insensibles aux attaques militaires", a-t-il estimé.  (AFP, 24 fév 2008)

Kurdish parliament accuses Turkey of democracy breach

The Parliament of the Autonomous Region of Kurdistan on Saturday accused the Turkish government of violating Kurdish freedom and democracy by fighting the Kurdistan Workers' Party (PKK), a statement said.

'We strongly condemn the Turkish brutal action that targets the Autonomous Region of Kurdistan, opposes all laws and norms of the international community and harms the Kurdish people there,' said the statement issued by the Kurdish parliament.

'Turkey is obviously disturbed with the amount of democracy and freedom existing in the Autonomous Region of Kurdistan. It aims at the instability of the region,' it said.

'We urge the international community, the European Parliament and the multinational forces in Iraq to raise their voices and act to put strict limits to the illegal acts conducted by Turkey,' the statement added.

On Thursday, Turkish artillery shelled Kurdish rebel positions in northern Iraq while Turkish war planes hovered over the area.

Turkish troops on Friday crossed into Iraq in an attempt to destroy Kurdish rebel bases in the mountainous region. Turkish television reported 10,000 troops had been involved. (Kurdish Info, 23 février 2008)

L'armée turque appelle les Kurdes d'Irak à ne pas protéger les rebelles

L'armée turque a appelé dimanche les Kurdes d'Irak à ne pas protéger ni offrir de refuge aux rebelles kurdes fuyant l'opération qu'elle mène depuis jeudi soir dans le nord de l'Irak, où les combats s'intensifient.

Les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) "essaient de fuir vers le Sud dans la panique", a affirmé l'état-major de l'armée turque dans un communiqué.

"Il est attendu des groupes locaux irakiens qu'ils empêchent les membres de l'organisation terroriste du PKK - le principal ennemi de la paix et de la stabilité régionales - d'entrer dans leur région et de s'y voir offrir une protection", ajoute le communiqué.

L'éventualité d'une confrontation entre Turcs et Kurdes irakiens, tous deux alliés des Etats-Unis, est une source d'inquiétude pour Washington qui souhaite préserver le calme relatif régnant dans le nord de l'Irak.

L'appel de l'état-major turc survient alors que les combats se sont intensifiés dimanche dans les montagnes du Nord de l'Irak entre les troupes turques et les rebelles kurdes du PKK qui s'y sont retranchés.


Le cabinet kurde appellera à une "résistance générale" si des civils meurent

Le gouvernement du Kurdistan irakien appellera la population de la région "à une résistance générale" si des civils étaient tués par l'armée turque qui a lancé une opération dans cette région contre les rebelles kurdes, a annoncé samedi un communiqué.

Au cours de réunions jeudi et vendredi entre le président du Kurdistan Massoud Barzani et des responsables kurdes, il a été "affirmé que la région du Kurdistan n'est pas partie dans les combats entre la Turquie et le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) sauf si des civils ou des zones peuplées sont attaqués", a indiqué le communiqué.

Dans une telle éventualité, "le gouvernement a donné des ordres en vue d'une résistance générale et a effectué tous les préparatifs nécessaires", met-il en garde, sans donner de détails.

L'incursion turque en Irak menace de déstabiliser toute la région (Zebari)

Une poursuite de l'opération des troupes turques contre les rebelles kurdes dans le nord de l'Irak pourrait déstabiliser toute la région, a mis en garde samedi le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari.

"C'est une incursion militaire limitée dans une région lointaine, isolée et inhabitée", a déclaré M. Zebari à la BBC. "Mais si elle continuait, ça pourrait déstabiliser la région, parce qu'une erreur pourrait déboucher sur une escalade".

M. Zebari a souligné que le gouvernement irakien n'avait été informé des intentions turques qu'à "la dernière minute" et qu'il désapprouvait l'opération.

Malgré la promesse d'Ankara d'"éviter de cibler les infrastructures", plusieurs ponts ont déjà été détruits, a-t-il également remarqué.  (AFP, 23 fév 2008)


Iraqi Kurdistan Warns Turkey, Urges Baghdad and Washington

The Kurdish regional government of Iraq has warned Turkey not to target civilian areas during its military operations there against Kurdish rebels of the Kurdistan Workers Party, or PKK . Kurdish officials are asking for Baghdad and Washington to help stop the conflict. Daniel Schearf reports from the northern Iraqi city of Irbil.

The president of Iraqi Kurdistan, Massoud Barzani, issued a statement Saturday warning if Turkish forces target civilians or damage any civilian infrastructure they will face large-scale resistance.

Mr. Barzani said his Kurdish security forces, called the Peshmerga, would not interfere in Turkey's fight against Kurdish rebels inside Iraq.

Media reports over the weekend said the Peshmerga forced some Turkish soldiers to return to their bases after they strayed too far into Iraq.

However, Peshmerga spokesman Jabar Yawer denies there was any face-off between Kurdish and Turkish troops. Yawer says there has been no communication between the Peshmerga and Turkish troops. He says there are no Peshmerga in the areas of conflict, only Turkish soldiers and PKK fighters, so there are no problems between Turkish and Peshmerga forces.

So far there are no reports of civilian casualties, but Iraqi Foreign Minister Hoshyar Zebari said Saturday the Turkish military has destroyed five bridges near the Turkish border despite promises to avoid such damage.

He said the Turkish incursion risks destabilizing the region, and he called for an immediate withdrawal of Turkish troops.

The Turkish military sent tanks and hundreds, perhaps thousands, of troops into northern Iraqi Kurdistan Thursday evening in its biggest raid into Iraq in years.

Turkey says the incursion is to prevent Kurdish PKK fighters from launching attacks into Turkey.

Kurdish officials have asked Baghdad and Washington to intervene to stop the Turkish action. Tariq Jawhar is a spokesman for the National Assembly of Kurdistan.

He said Kurdish officials want Iraq's federal government and the U.S. to interfere to stop what he called an aggression and to seek peaceful negotiations to solve the problem between Iraq and Turkey. He said such military operations are a clear violation of Iraq's territory.

The PKK has been fighting for autonomy in Turkey's mainly Kurdish southeast since 1984. Turkey, the United States and the European Union have designated the group a terrorist organization.

Turkey and the PKK have released conflicting casualty figures from the current fighting, with the PKK claiming it has killed a larger number of Turkish soldiers than the Turkish military has reported.

The figures have not been independently verified. (VOA, Daniel Schearf, 23 February 2008)

Le territoire autonome du Kurdistan en Irak (FICHE TECHNIQUE)

Le Kurdistan irakien, situé dans le nord du pays, est une région autonome depuis 1991, date à laquelle il a été placé sous protection américaine après la guerre du Golfe.

SITUATION GEOGRAPHIQUE: Le Kurdistan irakien regroupe les trois gouvernorats de Dohouk, Erbil et Souleimaniyeh sur une surface d'environ 75.000 km2. Bordé au nord par la Turquie, à l'est par l'Iran.

POPULATION: Entre 4 et 5 millions.

CAPITALE: Erbil.

RELIGION: Musulmans, en grande majorité sunnites.


HISTOIRE/POLITIQUE: En 1991, après la défaite irakienne lors de la guerre du Golfe, les Kurdes d'Irak se soulèvent, provoquant la répression de Bagdad et l'exode de centaines de milliers de personnes vers l'Iran et la Turquie. La coalition anti-irakienne instaure une zone de protection de la région.

A l'issue d'élections législatives en 1992 sont mis en place un Parlement où siègent à égalité les deux partis rivaux, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) de Jalal Talabani, et un gouvernement, non reconnus internationalement. Le PDK contrôle le nord, l'UPK, le sud.

En 1994, la lutte armée reprend entre PDK et UPK, paralysant les institutions (environ 3.000 morts).

Les forces armées iraniennes, irakiennes et surtout turques ont mené à maintes reprises des incursions dans le nord irakien, s'appuyant sur l'une ou l'autre faction kurde. En 1996, Bagdad lance une offensive dans le Kurdistan pour aider le PDK à reconquérir Erbil.

En 1998, MM. Talabani et Barzani signent un "accord de paix" à Washington, puis en 2002 un accord permettant de réactiver le Parlement unifié.

En 2003, les Kurdes s'allient aux troupes américaines dans leur guerre pour renverser Saddam Hussein, ce qui leur permet d'entrer dans Kirkouk, riche ville pétrolière victime d'une politique d'arabisation forcée sous le régime de Saddam Hussein.

Les Kurdes revendiquent cette ville --où ils sont redevenus majoritaires-- notamment dans leur projet de Constitution et exigent la tenue d'un référendum.

En juin 2005, Massoud Barzani est élu président de la région par le Parlement kurde, installé quelques mois auparavant. Jalal Talabani avait été désigné en avril président de l'Irak.

En janvier 2006, MM. Talabani et Barzani ont signé un accord pour mettre en place une seule administration. Le gouvernement a été formé en mai de la même année.

Epargné par les violences de l'après-guerre, le Kurdistan est devenu une terre d'accueil pour les Irakiens.


ECONOMIE: Les Kurdes d'Irak tirent parti du commerce transfrontalier avec la Turquie d'une part et l'Iran d'autre part.

Les réserves en pétrole prouvées du Kurdistan ne représentent que 2,9% des 115 milliards de barils en terre irakienne, les troisièmes réserves mondiales, mais les experts s'attendent à de nouvelles découvertes. Par ailleurs, le Kurdistan attire les investisseurs étrangers. (AFP, 22 fév 2008)

Ankara appelle Sarkissian à oeuvrer au réchauffement des relations

Le président turc Abdullah Gül a appelé jeudi le président arménien nouvellement élu Serge Sarkissian à oeuvrer en faveur d'un réchauffement des relations bilatérales, empoisonnées par la question des masacres d'Arméniens commis sous l'empire ottoman et celle du Nagorny-Karabakh.

"J'espère que votre nouvelle fonction va créer l'atmosphère nécessaire pour normaliser les liens entre les peuples turc et arménien qui ont prouvé pendant des siècles qu'ils peuvent vivre dans la paix et l'harmonie", a affirmé M. Gül dans un message de félicitations à M. Sarkissian diffusé par la présidence.

"J'espère sincèrement que nos efforts conjoints vont créer une atmosphère basée sur la stabilité, la confiance mutuelle et la coopération qui va contribuer à la paix et au bien-être dans la région", a-t-il ajouté.

Ankara refuse d'établir des relations diplomatiques avec Erevan en raison de la profonde divergence existant sur les massacres d'Arméniens en Turquie ottomane pendant la première guerre mondiale, à propos desquels la Turquie refuse de parler de génocide.

Les Arméniens estiment que jusqu'à un million et demi des leurs ont péri dans un génocide orchestré par l'Empire ottoman.

Ankara soutient de son côté que 300.000 Arméniens et au moins autant de Turcs ont été tués au cours de troubles suscités par des soulèvements d'Arméniens et leur ralliement aux armées russes en guerre contre l'empire ottoman, et lors des déportations qui ont suivi.

En 1993, la Turquie a fermé sa frontière avec l'Arménie dans un geste de solidarité avec l'Azerbaïdjan, en guerre avec l'Arménie pour l'enclave du Nagorny-Karabakh. (AFP, 21 fév 2008)

La Turquie va installer un "organisme de coopération" au Sénégal

Le président sénégalais Abdoulaye Wade, qui vient d'effectuer une visite officielle de 72 heures en Turquie, a annoncé que ce pays avait décidé d'installer "un organisme de coopération" à Dakar, en faveur notamment du commerce, de l'éducation et de l'agriculture.

Dans une déclaration rapportée jeudi soir par la télévision publique sénégalaise RTS, M. Wade a affirmé en avoir reçu l'assurance du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, une des personnalités rencontrées durant son séjour qui a pris fin mercredi.

"Le Premier ministre Erdogan m'a fait part de son intention de renforcer la coopération avec le Sénégal, puisque la Turquie a déjà décidé d'installer à Dakar un organisme de coopération", a-t-il dit, sans préciser de calendrier.

"Les domaines qu'il va viser, c'est surtout les échanges économiques et commerciaux, l'éducation, l'agriculture, l'industrie et l'assistance aux PME (petites et moyennes entreprises) en particulier, et la fourniture de petits équipements", a-t-il poursuivi.

Le président Wade a ajouté avoir de son côté demandé aux autorités turques de participer "aux appels d'offres internationaux" pour les infrastructures lancés par le Sénégal.

"La Turquie est un pays qui a d'importants équipements capables de réaliser n'importe quelle infrastructure. C'est une puissance technique et technologique", a-t-il expliqué.

D'après lui, le Sénégal et la Turquie ont établi des relations diplomatiques en 1964 mais ont une coopération d'un niveau "pas très intense".

Abdoulaye Wade a par ailleurs indiqué que son homologue turc Abdullah Gül lui a promis de participer "personnellement" au 11e sommet de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) prévu les 13 et 14 mars prochains à Dakar.

L'actuel secrétaire général de l'OCI est un Turc, Ekmeledin Ihsanoglu.

Le sommet de l'OCI - qui sera le 2e organisé à Dakar après celui de 1991 - doit être précédé de réunions préparatoires: celle des hauts fonctionnaires les 8 et 9 mars, et celle des ministres des Affaires étrangères les 10 et 11, selon les organisateurs. (AFP, 21 fév 2008)

Le Premier ministre Sarkissian élu président de l'Arménie

A partir du 9 avril, le Premier Ministre en fonction, Serge Sarkissian, Président du parti Républicain, sera le troisième Président de la République d’Arménie. Il a remporté l’élection présidentielle dès le premier tour avec un score bien supérieur à ceux des autres huit candidats en lice. Le 20 février, à midi, le Président de la Commission électorale centrale, Garéguin Azarian, a présenté les résultats préliminaires établis à partir du décompte de l’ensemble des bulletins. Les quotidiens se réjouissent de ce que le vote du 19 février ait été avant tout marqué par un haut niveau de participation : 1 670 656 électeurs sur un total de 2.328.320 inscrits, soit 70,45 % se sont rendus aux urnes. Les suffrages recueillis par chacun des candidats se répartissent de la manière suivante :

Serge Sarkissian- 863 544, soit 52,8 % Lévon Ter-Petrossian- 351 306, soit 21,5 % Arthur Baghdassarian- 272 256, soit 16,2 % Vahan Hovhannissian- 100 876, soit 6,12% Vazguen Manoukian- 20 939, soit 1,2% Tigran Karapetian- 9 754, soit 0,6% Artachès Ghégamian- 7 473, soit 0,4% Arman Melikian- 4 359, soit 0,2% Aram Haroutiounian- 3 092, soit 0,2%

Le nombre de bulletins annulés est de 344 849. Le protocole final a été signé par 6 des 8 membres de la CEC, les représentants des partis « Etat de droit » et « Héritage » ayant refusé d’y apposer leur signature. Quelques minutes après l’annonce officielle de la CEC, le Président Kotcharian a félicité son successeur.


M. Sarkissian, 53 ans, a fait campagne sur le thème de la stabilité politique et économique avec des taux de croissance de plus de 10% par an dans ce petit pays de trois millions d'habitants, pauvre et soutenu financièrement par la diaspora.

Le premier président de l'Arménie post-soviétique (1991-1998), Levon Ter-Petrossian, 63 ans, a opéré pour sa part un retour en force sur la scène politique depuis la fin 2007 après un silence de près de dix ans.

Au bureau de vote N°109 d'Erevan, Roland Serobian a expliqué avoir voté pour Serge Sarkissian parce que le Premier ministre a promis de continuer à augmenter le niveau de vie. "J'ai confiance en lui, c'est un homme de parole", a déclaré ce retraité âgé de 76 ans.

D'autres ont choisi l'opposition en accusant l'équipe au pouvoir de corruption. "Seul Levon (Ter-Petrossian) peut gagner et nous libérer de ce régime. On en a assez, il est temps pour eux de partir", s'est exclamé Sos, 45 ans.

M. Sarkissian devrait poursuivre la politique étrangère de son prédécesseur marquée par des liens étroits avec Moscou et un froid persistant avec deux pays voisins, l'Azerbaïdjan et la Turquie, qui conduit de facto à un isolement de l'Arménie.

Ces deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques avec Erevan et fermé leurs frontières en riposte au soutien d'Erevan aux séparatistes du Nagorny Karabakh, région d'Azerbaïdjan peuplée en majorité d'Arméniens.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan demeurent officiellement en guerre au sujet du Nagorny Karabakh. Cette guerre a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés au début des années 1990.

M. Ter-Petrossian se veut plus conciliant vis-à-vis de la Turquie, malgré le contentieux historique datant du génocide arménien, et de l'Azerbaïdjan. (
Ambassade de France en Arménie-AFP, 20-22 février 2008)

Barzani's reaction against Turkish military operations in the Northern Iraq

Massoud Barzani, the leader of the regional Kurdish administration in the Northern Iraq, announced on February 19, 2008 that they will not remain “silent” to Turkish army’s air operations in the region.  "It is very unnecessary for us to ask the Iraqi government 'to do something against Turkey’s attacks'... I am declaring that if Turkey's attacks on the Federal Kurdistan's territory continue, we will not remain silent", Barzani told the al Arabiya television.                                   

Turkish Foreign Minister Ali Babacan said same day that a ground cross-border operation against the PKK is on the table. "The option of a ground operation is on the table. The timing (of such an operation) and weather conditions are important," Babacan told reports on his way to Moscow, where he is due for an official visit, according to the CNN Turk.

Turkey has massed tens of thousands of troops along its mountainous frontier with Iraq. It has already carried out in recent months small-scale cross-border commando operations as well as aerial bombing raids.

Babacan urged Barzani to declare the PKK as a terrorist organization. "Barzani should declare the PKK as terrorist organization. He should take concrete and assuring steps" he said.

The PUKmedia website, which belongs to the Iraqi President Jalal Talabani's party Kurdistan Patriots Union, reported Turkish warplanes have flown over the northern Iraq on Tuesday. The Turkish warplanes entered the airspace at GMT 10:00 am, said PUKmedia quoting an anonymous source. (Hurriyet.com.tr, February 19, 2008)

La Turquie reconnaît l'indépendance du Kosovo

La Turquie, Etat membre de l'Otan, a décidé lundi de reconnaître l'indépendance du Kosovo et de contribuer au développement de ce nouveau pays, tout en disant vouloir améliorer ses relations avec la Serbie.

"La République de Turquie se félicite du contenu de la déclaration d'indépendance adoptée par le Parlement du Kosovo et a pris la décision de reconnaître la République du Kosovo", a annoncé le ministre turc des Affaires étrangères, Ali Babacan, dans une déclaration écrite.

"La Turquie espère que l'indépendance du Kosovo va renforcer le climat de sécurité et de confiance entre les pays de la région (...) La Turquie continuera de contribuer au développement du Kosovo", a-t-il ajouté.

M. Babacan souligne cependant qu'Ankara est déterminé à maintenir de bonnes relations avec Belgrade.

"La Serbie a un rôle et une responsabilité importants dans l'avenir des Balkans. La Turquie attache de l'importance à une amélioration des relations et de la coopération avec la Serbie, tant sur une base bilatérale que régionale", dit-il encore.

La Turquie a traditionnellement des relations étroites avec le Kosovo, où vit une minorité turque, héritage de l'Empire Ottoman, qui a administré la région pendant cinq siècles. (AFP, 18 fév 2008)

"Turcs, mourrez" inscrit sur le siège de la communauté musulmane bulgare

Des slogans "Turcs, mourrez" ont été inscrits sur la façade du siège de la communauté musulmane bulgare, à laquelle appartient environ 12% de la population, dans la nuit de vendredi à samedi à Sofia, a annoncé samedi le service de presse de la communauté.

"Ces actions nous inquiètent. Notre inquiétude est d'autant plus importante que presque chaque mois (...) des mosquées, des écoles et d'autres bâtiments liés à notre religion sont profanés", note le communiqué.

Le mufti principal a demandé à cette occasion au gouvernement "de prendre des mesures urgentes pour découvrir les auteurs" de cette profanation et pour les sanctionner.

La Bulgarie est le pays de l'Union européenne avec la plus grande minorité turque, qui constitue près de 10% de la population. Des pomaks (descendants de Bulgares convertis à l'islam lors de la domination ottomane 14e-19e siècle) et une partie des Tziganes sont également musulmans. Au dernier recensement en 2001, 12% de la population ont déclaré être musulmans.

Le pays se félicite d'avoir maintenu la paix ethnique et religieuse depuis la chute en 1989 du régime communiste qui avait mené une politique d'assimilation à l'égard de la minorité musulmane.

Le parti de la minorité turque Mouvement pour les droits et libertés a participé à deux gouvernements successifs depuis 2001.

Toutefois, un parti ultranationaliste, Ataka, qui se déclare "contre le gouvernement turc" de la Bulgarie, a fait une percée au parlement lors des élections législatives en 2005 et a actuellement 11 députés sur 240.

Son leader, Volen Sidérov est même parvenu au second tour de l'élection présidentielle en 2006.

Voisine de la Serbie et située à proximité du Kosovo, la Bulgarie a déclaré qu'elle "ne sera pas parmi les premiers pays à reconnaître une indépendance" de cette province serbe dont la population est majoritairement albanaise et musulmane. (AFP, 16 fév 2008)

L'analyse de l'AFP sur les élections présidentielles en Arménie

L'Arménie a peu de chances de mettre fin, avec l'élection d'un nouveau président, à son isolement en réglant enfin la dispute historique qui l'oppose à sa voisine la Turquie au sujet des massacres de 1915.

Quelque 2,3 millions d'Arméniens sont attendus mardi aux urnes afin d'élire pour cinq ans le successeur du président actuel, Robert Kotcharian. Neuf candidats sont en lice, le favori étant l'actuel Premier ministre Serge Sarkissian.

Mais pour les analystes, peu importe au fond qui en sortira gagnant, rien ne peut dénouer les tensions qui opposent l'Arménie à la Turquie et à son allié l'Azerbaïdjan --lui aussi de culture turcophone.

Pour les Arméniens, il est tout simplement inconcevable de changer de position au sujet de la mort de centaines de milliers d'Arméniens entre 1915 et 1923 dans l'Est de la Turquie d'aujourd'hui, qu'ils qualifient d'acte délibéré de "génocide" de la part de l'Empire Ottoman, explique Hayk Demoian, le directeur du Musée du Génocide à Erevan.

"Pour notre pays, il s'agit d'une question de sécurité", assure-t-il. "Il s'agit de s'assurer que des massacres de masse ne pourront plus jamais arriver". La Turquie de son côté récuse le terme de génocide et maintient que des massacres ont eu lieu des deux côtés entre Turcs et Arméniens.

Cette question sensible est au coeur de la diplomatie arménienne depuis l'indépendance du pays, acquise en 1991 à la chute de l'URSS. C'est à elle que le pays, qui vit avec deux de ses quatre frontières fermées, doit son isolement. Et les efforts d'Erevan pour faire reconnaître internationalement le génocide n'ont fait qu'accroître encore la fureur d'Ankara.

Le conflit figure aussi en arrière-plan des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, petit pays essentiellement musulman et turcophone. Les deux Etats demeurent officiellement en guerre au sujet de l'enclave azerbaïdjanaise à majorité arménienne du Nagorny Karabakh. Cette guerre a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés au début des années 90.

La plupart des Arméniens perçoivent les revendications de l'Azerbaïdjan sur l'enclave comme un nouveau cas d'agression par un peuple de culture turcophone. En dépit de plus de dix ans de négociations sous médiation étrangère, il n'y a guère de signes d'éclaircie et les incidents demeurent fréquents dans la zone disputée.

Au cours de la campagne présidentielle, certains candidats ont plaidé pour une détente dans la politique étrangère de l'Arménie envers ses voisins. L'ancien président Levon Ter-Petrossian en particulier a appelé à adopter un ton plus conciliant à l'égard de la Turquie et de l'Azerbaïdjan.

Mais les experts jugent extrêmement improbable que la politique étrangère arménienne soit infléchie sur ce point.

"Ces élections ne vont pas conduire à un changement sérieux de politique étrangère", estime l'analyste politique Alexander Iskandarian.

Manvel Sarkisian, lui aussi analyste politique, est du même avis: "Aucun président ne peut reculer sur la question de la reconnaissance du génocide ou sur le Karabakh", estime-t-il.

Au Musée du Génocide, le directeur Hayk Demoian est encore plus direct: "Cela fait partie de la mémoire collective du peuple arménien et nous ne pouvons pas renier nos souvenirs", dit-il.

"Je ne crois pas que quiconque s'écarterait franchement des politiques bien définies. Ce serait la fin de sa carrière politique", conclut-il. (AFP, Michael MAINVILLE, 17 fév 2008)

Ankara renforce sa coopération stratégique avec Israël

Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a évoqué mardi avec les dirigeants turcs un renforcement de la coopération stratégique entre leurs deux pays, qui sont de proches alliés, ainsi que les questions régionales, dont la situation en Iran.

M. Barak, dont c'était la première visite à Ankara depuis qu'il a pris ses fonctions l'année dernière, a eu des entretiens avec son homologue turc, Vecdi Gonul, avant de rencontrer le ministre des Affaires étrangères Ali Babacan et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

"Je suis venu pour promouvoir la coopération entre les institutions de défense (...). Nous avons discuté de questions communes qui servent nos intérêts communs", a dit à la presse M. Barak après avoir vu M. Gonul.

Les deux ministres se sont félicités de la coopération militaire et stratégique bilatérale.

Celle-ci s'est traduite dans les années récentes par des entraînements militaires communs, notamment des forces aériennes, et par la vente d'armes israéliennes à la Turquie, pays musulman mais laïque qui est le principal allié stratégique régional d'Israël.

Tous deux ont noué des liens économiques étroits depuis qu'ils ont signé en 1996 un important accord de coopération militaire, suscitant la colère des pays arabes et de l'Iran.

M. Gonul a souligné que son pays avait utilisé des avions sans pilote de fabrication israélienne pendant les frappes en Irak ayant visé, à partir du 16 décembre dernier, les guérillas kurdes du PKK.
 
Il a ajouté que les responsables des deux ministères de la Défense avaient repris leurs pourparlers sur l'achat par la Turquie de satellites-espions mis au point et fabriqués par l'industrie aérospatiale israélienne.

"Cette question n'a pas été soulevée pendant notre rencontre, mais a été discutée au niveau technique. Il y a tellement de projets entre la Turquie et Israël que nous les laissons être discutés au niveau technique", a dit M. Gonul.

De source israélienne, on avait fait savoir que les discussions devaient aussi porter sur le programme nucléaire controversé de l'Iran, qu'Israël soupçonne de chercher à se doter de l'arme atomique, malgré les dénégations de Téhéran.

"Il est important de présenter à la partie turque la position israélienne sur la question iranienne et d'essayer de la convaincre", avait souligné M. Barak avant son arrivée à Ankara.

L'ancien Premier ministre israélien avait également annoncé qu'il présenterait à la direction turque les informations des renseignements israéliens sur le programme nucléaire de l'Iran.

M. Barak devait en outre parler de la Syrie avec ses interlocuteurs turcs. "La Turquie a des relations historiques dans la région et de très bonnes relations avec la Syrie aujourd'hui. Elle fait partie de ses alliés les plus proches et au travers de notre dialogue ouvert (avec la Turquie, ndlr), nous pouvons espérer qu'elle (la Turquie) influera positivement sur elle (la Syrie)", a souligné M. Barak.

Ce dernier achèvera mercredi sa visite de deux jours en Turquie, après avoir rencontré le chef d'état-major des forces armées turques Yasar Buyukanit et le président Abdullah Gul. (AFP, 12 fév 2008)

L'Iran cesse de nouveau ses livraisons de gaz à la Turquie

L'Iran a arrêté une nouvelle fois, pour la deuxième fois depuis le début de l'année, ses livraisons de gaz à la Turquie en raison du froid sévissant dans le pays, a indiqué vendredi le ministre turc de l'Energie Hilmi Güler.

"Les livraisons ont graduellement diminué et ont totalement cessé", a-t-il dit aux journalistes, cité par l'agence de presse Anatolie.

Le ministre a invoqué "le grand froid qui affecte actuellement notre voisin" l'Iran qui réserve dans ce cas sa production au marché intérieur.

Selon Anatolie, les exportations iranienne de gaz naturel ont cessé jeudi.

L'Iran, qui détient les deuxièmes réserves mondiales de gaz, a cessé totalement ses livraisons à son voisin turc depuis le 7 janvier en raison officiellement d'une vague de froid sans précédent qui a touché l'Iran.

Les livraisons avaient repris le 27 janvier mais à un niveau inférieur à la normale.

La Turquie a été contrainte dans ces conditions d'arrêter ses exportations de gaz vers la Grèce voisine et d'accroître ses importations depuis la Russie.

En janvier 2007, l'Iran avait déjà interrompu ses livraisons à la Turquie pendant cinq jours afin de satisfaire aux besoins de la consommation intérieure.

L'Iran se projette régulièrement en futur fournisseur de gaz à l'Europe et aux pays de la région, mais souffre cruellement d'investissements productifs dans ce secteur.

Les grandes compagnies internationales rechignent à investir, à cause de la pression des Etats-Unis et d'une conjoncture incertaine résultant des sanctions de l'ONU contre Téhéran du fait de son programme nucléaire. (AFP, 8 fév 2008)



Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Le nouveau président chypriote grec tend la main à la partie turque

On sent le printemps dans les rues de Nicosie et comme un air d’espoir retrouvé pour une reprise du dialogue interchypriote. Le communiste Dimitris Christofias a remporté hier le second tour de l’élection présidentielle, avec 53,4 % des voix, et il a lancé «un message d’amitié aux Chypriotes turcs», les appelant «à un combat commun pour réunifier notre patrie et pour gérer nos affaires sans intervention étrangère». Son challenger, le centre-droit Ioannis Kasoulides, qui a obtenu 46,5 % des suffrages, est quant à lui encore plus convaincu de la nécessité de trouver une solution rapide à la division de l’île.

L’élimination, dès le premier tour, du président sortant, Tassos Papadopoulos, nationaliste arc-bouté sur son refus de tout compromis avec la partie turque, montre que les choses bougent dans la partie grecque de l’île. La République de Chypre, 650 000 habitants, seule autorité internationalement reconnue, a adhéré à l’Union européenne en 2004, malgré le refus par référendum des Chypriotes grecs du plan de paix de l’ONU proposant l’instauration d’une «fédération bizonale et bicommunautaire». Ce plan avait en revanche été accepté par la population de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), 200 000 habitants, créée après l’invasion du nord de l’île en 1974 par Ankara et reconnue seulement par la Turquie.

Invasions. Fini les tergiversations et les demies ouvertures. Il y a urgence, accentuée par l’indépendance du Kosovo. «Les temps où l’on se reposait confortablement sur la perspective d’un statu quo relativement calme et que l’on préserverait indéfiniment sont révolus», soulignait un rapport récent de l’International Crisis Group.

«C’est maintenant ou jamais», confirme Dionysis, qui rêve de voir un jour Chypre devenir «un pays européen multiculturel» au nom d’un héritage composite, résultat de tant d’invasions successives : franque, vénitienne, ottomane, britannique. Etudiant à Londres, la plus grande ville chypriote au monde, il avait pris l’avion, comme des centaines d’autres venus d’Angleterre ou d’Australie, pour aller voter. Il raconte comment, quand la nostalgie le prend après les cours, il va prendre un café (grec ? turc ?) au centre communautaire de Wood Green, banlieue londonienne où les vieux Chypriotes, grec et turcs, jouent au tavli (jeu de trictrac) et lui décrivent un paradis perdu.

Les jeunes Chypriotes grecs, eux, n’ont pas connu cette île-là. Ils n’ont jamais fréquenté de Chypriotes turcs car depuis 1974, dans l’île divisée par la «ligne verte» - 180 km de barbelés gardés par des Casques bleus -, les deux communautés n’ont quasiment aucun contact.

Le Nord vit au rythme de la Turquie et les colons arrivent d’Anatolie. La République de Chypre est pour sa part devenue une plate-forme internationale, un paradis fiscal, avec d’importantes communautés russe et libanaise. Les Israéliens viennent s’y marier civilement et les touristes du monde entier se dorer sur ses côtes bétonnées. Les Chypriotes, lassés de cette attente sans fin, ont fait leur deuil d’une Chypre mythique, d’un Etat commun. «Une solution du problème chypriote ne peut en aucun cas se fonder sur une conscience chypriote commune, car il n’y a aucun "nous" chypriote jouissant de la légitimité nécessaire pour agir de manière déterminante sur le cours de l’histoire», explique Stavros Tombazos, auteur de Chypre et ses nationalismes.

Défis. Quelle que soit la solution politique trouvée pour relancer le processus de paix, elle devra être rapide. Les deux candidats l’ont compris. «Je vois Mehmet Ali Talat, le dirigeant de Chypre Nord, dès le lendemain de l’élection», a dit l’un. «Le soir même», a dit l’autre. Pour négocier entre voisins. Pour faire face aux défis qui menacent l’île : la sécheresse, l’afflux incontrôlé de clandestins, les milieux mafieux. Pour gérer le quotidien de tous les Chypriotes. Comme les maires de ces deux parties de Nicosie séparées par la ligne verte, qui, au plus fort du conflit, ont continué à se voir tous les lundis pour gérer l’eau et les égouts. (Libération, 25 février 2008)

Le candidat communiste Demetris Christofias élu président  de Chypre

Le candidat communiste Demetris Christofias, partisan d'une reprise des pourparlers sur la division de Chypre, dont la partie nord est occupée par la Turquie depuis 1974, a remporté dimanche le second tour de l'élection présidentielle devant son rival conservateur.

Le chef du parti communiste Akel, 61 ans, a recueilli 53,36% des voix contre 46,64% à l'ancien ministre conservateur des Affaires étrangères Ioannis Kasoulides, 59 ans, selon les résultats officiels définitifs.
 Le taux de participation a dépassé les 90%.

Dans les rues de Nicosie, des concerts de klaxons ininterrompus ont salué la victoire du candidat communiste, qui devient ainsi le sixième président de l'ancienne colonie britannique indépendante depuis 1960, une semaine après la défaite du sortant Tassos Papadopoulos, 74 ans.

Le mandat de ce vétéran de la politique chypriote aura été marqué par l'entrée de l'île dans l'Union européenne en mai 2004, puis par l'adoption de l'euro le 1er janvier.

Devant le quartier général du parti communiste à Nicosie, une foule de partisans de M. Christofias fêtaient leur nouveau président, favori de l'élection, en agitant des drapeaux chypriotes arborant le slogan "une société juste" ainsi que les drapeaux rouges du parti et des portraits de Che Guevara.

"Demain est un nouveau jour et nous aurons devant nous de nombreuses difficultés, a lancé le nouveau président. Nous devons rassembler nos forces pour parvenir à la réunification de notre patrie".

Peu après sa victoire, il a été félicité par le dirigeant chypriote-turc Mehmet Ali Talat, et les deux hommes ont convenus de se voir, a indiqué un collaborateur de M. Talat sans donner de date.

Dans la matinée, M. Christofias avait adressé "un message d'amitié aux Chypriotes-turcs, le message d'un combat commun pour réunifier notre patrie, pour que nous gérions nos affaires sans intervention étrangère".

Président du Parlement sortant, M. Christofias, distancé de 980 voix au premier tour par M. Kasoulides, était soutenu par les sociaux-démocrates (Edek) et le parti Diko (centre-droit) de M. Papadopoulos.

Premier dirigeant du Parti communiste chypriote candidat à une présidentielle, M. Christofias devient le seul chef d'Etat communiste dans un système présidentiel au sein de l'Union européenne.

M. Kasoulides, partisan comme son rival d'une reprise des négociations de paix et d'une rupture avec la position intransigeante adoptée par M. Papadopoulos, a concédé sa défaite peu avant l'annonce des résultats définitifs.

"J'ai félicité M. Christofias et l'ai assuré que je serai à ses côtés dans les efforts pour résoudre le +problème chypriote+, a-t-il déclaré. Ce fut une campagne difficile (...). Nous avons évoqué des questions qui n'avaient pas été discutées jusqu'alors".

M. Kasoulides, soutenu par le principal parti de droite (Disy), avait reçu l'appui de la puissante Eglise orthodoxe de Chypre et n'avait cessé de mettre en avant son expérience de député européen et ses bonnes relations avec les capitales européennes.

Au total, 516.000 électeurs étaient appelés aux urnes entre 07H00 et 17H00 (05H00 et 15H00 GMT) dans les 1.159 bureaux de vote de l'île.

Pour la première fois, quelque 400 Chypriotes-turcs résidant au sud de l'île ont été autorisés à voter lors de cette présidentielle. Les habitants de la partie nord de l'île, autoproclamée République turque de Chypre du Nord (KKTC) en 1983, n'ont pas le droit de vote.

Chypre est divisée depuis l'invasion turque de 1974, déclenchée en réponse à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui voulaient l'unification de l'île à la Grèce.

Depuis cette date, la Turquie déploie des troupes en
KKTC, dont le gouvernement n'a été reconnu que par Ankara.

En 2004, les Chypriotes-grecs ont massivement rejeté un référendum portant sur un plan de réunification soumis par l'ONU, accepté par les Chypriotes-turcs. L'île est entrée divisée dans l'UE peu après.  (AFP, 24 fév 2008)

Chypre/présidentielle: espoir pour la réunification après le premier tour 

La défaite du présidant sortant Tassos Papadopoulos au premier tour de la présidentielle à Chypre a fait renaître l'espoir d'une relance des efforts en vue de la réunification de l'île dont sont partisans les deux finalistes qui s'affronteront le 24 février.

M. Papadopoulos, qui a mené une campagne acharnée pour le rejet par les Chypriotes-grecs en 2004 d'un plan de l'ONU visant à réunifier l'île, est arrivé troisième derrière le député européen et ex-ministre des Affaires étrangères Ioannis Kasoulides et le chef communiste Demetris Christofias.

Les résultats ont aussitôt été salués par le dirigeant chypriote-turc Mehmet Ali Talat, qui a exprimé l'espoir d'une reprise des pourparlers de paix.
 "Chypre dit +NON+ à Tassos", titre le journal anglophone Cyprus Mail, en référence au rejet par le président sortant du plan de l'ONU.

M. Talat, qui avait eu en septembre une nouvelle rencontre infructueuse avec le président sortant sur la réunification de l'île divisée depuis l'occupation de sa partie nord par la Turquie en 1974, a salué l'élimination de M. Papadopoulos.

"Le fait que Tassos Papadopoulos ... a été éliminé dès le premier tour donne de l'espoir quant à la possibilité de surmonter l'impasse", a déclaré le dirigeant chypriote-turc dans un communiqué.

"Papadopoulos ne cherchait malheureusement pas à résoudre le problème chypriote. Cependant, les positions avancées par les deux finalistes (...) montrent un désir de résoudre le problème", a-t-il estimé.

"Du côté chypriote-turc, nous sommes prêts à contribuer à ces efforts et trouver une solution juste et globale au problème chypriote", a ajouté M. Talat.

Selon les chiffres officiels, M. Kasoulides, 59 ans, est arrivé en tête du premier tour avec 33,51% des voix. Mais il n'a devancé M. Christofias, 61 ans, le président du Parlement, que de 980 voix.

Les deux finalistes se veulent les champions de "l'ouverture" vers la communauté chypriote-turque, alors que les pourparlers intercommunautaires n'ont pas progressé depuis 2004.

"Le temps est venu de dépasser tout ce qui a divisé le peuple sur la +question chypriote+ ces dernières années", a réagi après sa victoire M. Kasoulides.

"Le temps est compté" face à "l'impasse" dans le dialogue intercommunautaire, a estimé M. Christofias, premier dirigeant du parti communiste chypriote candidat à une présidentielle.

Le président sortant a concédé sa défaite tout en se disant "fier" de son bilan depuis 2003, notamment du "non" au référendum sur la réunification de l'île.

En revanche, les Chypriotes-turcs avaient voté pour le plan de réunification.

Et l'île est entrée divisée à l'Union européenne en 2004.

La République de Chypre, dans le sud, est la seule reconnue par la communauté internationale. La "République turque de Chypre Nord" est elle reconnue uniquement par la Turquie.

"Il est clair que 70% de l'électorat peut être décrit comme favorable à une solution parce que les deux finalistes ont affirmé vouloir s'engager activement (dans des pourparlers) avec Mehmet Ali Talat", a affirmé à l'AFP un diplomate européen sous le couvert de l'anonymat.

"Les deux finalistes ont envoyé des signaux clairs qu'ils déploieront des efforts envers la communauté chypriote turque après leur élection", a-t-il dit.

Pour l'analyste Sofronis Sofroniou, "il y aura un plus grand effort pour une solution. Le peuple voulait un changement et il a réalisé que M. Papadopoulos ne faisait pas suffisamment d'efforts" sur ce dossier.

Pour être élu au second tour, le candidat doit obtenir 50% des voix plus une. Il sera investi le 28 février et son mandat est de cinq ans.

Quelque 516.000 Chypriotes avaient pour obligation de se rendre aux urnes pour cette élection, la première depuis l'entrée de Chypre dans l'UE. Le taux de participation a atteint 90%.  (AFP, 18 fév 2008)

Papadopoulos battu dès le premier tour de la présidentielle

Le président chypriote grec sortant Tassos Papadopoulos est arrivé troisième dimanche du premier tour de l'élection présidentielle et sera donc absent du second tour qui opposera le 24 février le communiste Demetris Christofias au candidat du Disy (droite) Ioannis Kasoulides.

Comme les sondages le prédisaient, les trois principaux candidats ont fini dans un mouchoir de poche. M. Kasoulides, 59 ans, ancien ministre des Affaires étrangères, a terminé en tête de justesse, avec 33,51% des voix, soit quelques centaines de voix seulement de mieux que M. Christofias, 61 ans, qui obtenait 33,29%, selon les résultats définitifs rendus publics en début de soirée.

Quant au vétéran de la scène chypriote grecque, M. Papadopoulos (centre-droit), 74 ans, il a dû se contenter de la troisième place avec 31,79%. Le président sortant a rapidement concédé sa défaite dans un appel téléphonique à son rival communiste M. Christofias, par ailleurs, président du Parlement, a rapporté le chaîne de télévision publique CyBC.

"Les gens ont jugé et décidé. Leur choix est complètement respecté", a déclaré Papadopoulos lors d'un discours au peuple. Le taux de participation au scrutin a été de 89% dans ce pays où le vote est obligatoire, selon les autorités électorales.

A l'annonce des résultats, les partisans de MM. Christofias et Kasoulides ont envahi les rues de Nicosie, la capitale divisée de l'île, pour fêter bruyamment la victoire de leur candidat respectif à coup de klaxon et en agitant des drapeaux chypriotes et grecs.

"En ce moment crucial, l'heure est venue d'unir nos forces, de nous souvenir de tout ce qui nous unit et de mettre notre pays sur les rails de la confiance en soi et de l'optimisme", a déclaré Kasoulides à une foule de partisans déchaînés réunis dans les locaux de son quartier général de campagne à Nicosie.

Les deux vainqueurs du premier tour sont perçus comme plus modérés que le sortant Papadopoulos sur la question des relations avec la partie turque de l'île. Tous deux ont exprimé leur volonté d'engager des négociations au plus vite avec les Chypriotes turcs du nord séparés de la République de Chypre depuis 1974, lorsqu'une tentative avortée de rattachement de l'île à la Grèce avait provoqué l'invasion turque.

Les électeurs de Papadopoulos au premier tour vont jouer un rôle déterminant dans la victoire de l'un ou l'autre des deux candidats restant en lice lors du second tour le 24 février. Plusieurs chefs de petits partis qui souhaitaient la réélection de Papadopoulos ont annoncé qu'ils décideraient dans les prochains jours auquel des deux candidats ils apporteront leur soutien après l'éviction de leur favori. (Agences, 17 février 2008)

Erdogan garde l'"espoir" de négociations après la présidentielle

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé garder l'"espoir" dimanche d'une relance des pourparlers de paix à Chypre à l'issue de l'élection présidentielle qui se déroule dans le sud (grec) de l'île méditerranéenne.

"Je veux garder espoir (...) nous souhaitons qu'un règlement puisse enfin intervenir", a-t-il dit lors d'un entretien à la chaîne privée ATV.

M. Erdogan s'est gardé de se prononcer en faveur d'un quelconque candidat mais a critiqué l'intransigeance du président sortant Tassos Papadopoulos au sujet du conflit.

"Il reste évasif. Il est très réticent à s'engager dans des pourparlers pour régler le dossier", a souligné le Premier ministre.

Le candidat de droite Ioannis Kasoulides, en tête dimanche à l'issue du premier tour de la présidentielle chypriote, est le seul à avoir voté "oui" en 2004 au plan de réunification de l'île, rejeté par ses compatriotes, et promet de relancer les négociations avec la partie turque.

Ancien ministre des Affaires étrangères, ce député européen de 59 ans, qui affrontera au second tour dimanche prochain le communiste Demetris Christofias, se présente comme le candidat de la jeunesse et du mouvement.

Il dit vouloir offrir à son peuple "un nouveau départ", y compris dans le traitement de l'épineuse question de la division.

Bien que complètement soutenu par le parti Disy (droite) pour la présidentielle, il a choisi de concourir en indépendant, recueillant 33,51% des voix au premier tour, soit 980 voix de plus que M. Christofias (33,59%), et précipitant l'élimination du président sortant, Tassos Papadopoulos (31,79%).

Face aux nationalistes intransigeants, il se veut un "progressiste" qui fera bouger les lignes en politique intérieure et renouera les amitiés extérieures perdues depuis le refus du plan de Kofi Annan, alors à la tête de l'ONU.

"Le pays s'est isolé sur le problème chypriote, sans amis ni alliés. Nous avons enchaîné les revers", déplorait-il dans un tract électoral.

Or, il en est convaincu, ses réseaux internationaux --tissés lors de son passage à la chancellerie entre 1997 et 2003 et depuis quatre ans au Parlement européen-- font de lui l'homme le mieux à même de regagner le soutien des capitales étrangères.

Selon des sondages d'avant-premier tour, une majorité d'électeurs considérait qu'il représente le candidat préféré des gouvernements occidentaux. Et il était le favori des moins de 45 ans.

Pour M. Kasoulides, qui outre l'anglais parle couramment français et allemand, Chypre doit rallier les Européens à sa cause plutôt que de s'enfermer dans une opposition systématique à la Turquie.

Mais pour ceux de ses rivaux qui avaient présenté le plan Annan comme la victoire d'Ankara, ce gérontologue formé à Lyon et Londres est une colombe qui sera facilement manipulée par la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis lors de négociations internationales, au détriment des Chypriotes-grecs.

Né en 1948 à Nicosie, M. Kasoulides est marié et a une fille. (AFP, 17 fév 2008)



Immigration / Migration

Geste inconvenant d'un travailleur du consulat turc à Bruxelles

Lors de la manifestation des Kurdes ayant eu lieu devant le consulat turc de Bruxelles, un des travailleurs du consulat, se situant sur le toit du bâtiment, a montré un geste inconvenant aux manifestants.

Avec l'avant-garde de la Fédération des Associations Kurdes de Belgique (FEK-BEL), environ 500 Kurdes se sont réunis mercredi à 14h00 devant le consulat turc de Bruxelles en vue de protester l'opération de terre que les forces turques ont débuté en direction de l'Irak du nord.

Lors de cette manifestation, un travailleur du consulat est monté sur le toit du bâtiment pour regarder la manifestation. Celui-ci, pendant un moment, regarda silencieusement la manifestation. Par après, il essaya de provoquer les manifestants kurdes en leur montrant son doigt d'honneur.

Sur la plainte des manifestants auprès des agents de police, ces derniers ont répondu qu'ils ne pouvaient nullement toucher les travailleurs diplomatiques. Dès lors, les manifestants ont  exprimé leur réaction par des slogans

Suite au geste inconvenant du travailleur du consulat dont le nom est encore inconnu, le consulat n'a donné aucune explication, ni une demande de pardon. (LibreNews – Dursun Aydemir, 28 février 2008)

http://www.librenews.eu/?style=other&section=video&vid=140      ( VIDEO )
http://www.librenews.eu/?style=news&cat_id=3&news_id=13799  ( PHOTO )

Déclaration des organisations kurdes au PE contre l'agression militaire turque

L'appel suivant a été lancé lors d'une conférence de presse qui a eu lieu au Parlement Européen le 27 février 2008 avec la participations des Parlementaires Européens Mme. Luisa Morgantini, Mme. Feleknas Uca, M. Agnolleto Vittorio, le Vice Président du Parlement de Bruxelles M. Jan Béghin, la sénatrice belge Mme. Elke Tindemans, le responsable des relations internationales du Congrès National du Kurdistan DERE Ahmet Gulabi, le président de l'institut kurde de Bruxelles M. Derwich Ferho et le représentant de la Fédération des Associations Kurdes en Europe M. Felat Sumerkan:

Le 16 décembre 2007 l’armée turque commencé à mener des opérations au Kurdistan Irakien. Au début ces opérations étaient aériennes, appuyées par des intensifs bombardements à l’arme lourde. Depuis le 20 février 2008, à part des bombardements aériens, l’armée turque mène des opérations terrestres. D’après nos informations de lourds affrontements ont lieu sur la frontière turco-irakienne.

Les objectifs de l’armée turque ne se limitent pas aux zones contrôlées par les guérilléros. Depuis le début de cette offensive terrestre des dizaines de villages et hameaux ont été bombardés, deux civils, dont une femme et un enfant, ont été tués, des dizaines ont été blessés et des dizaines de milliers de personnes ont du quitter leurs habitations, ceci malgré les conditions hivernales très dures. Par ailleurs, des dizaines de maisons ont été détruites et des milliers de bêtes appartenant aux villageois ont été exterminées. De même, l’infrastructure de la région a été visée: de nombreux ponts ont été détruits et des routes rendues inutilisables.

La seule cause de cette guerre réside dans la négation de la réalité kurde par la Turquie qui persiste toujours dans sa politique d’anéantissement. L’Etat turc refuse d’entendre les propositions de résolution pacifique et les appels au dialogue faits par les kurdes, et continue de réprimer toute demande légitimes des kurdes. Ainsi, c’est par les opérations armées que le gouvernement turc a répondu à la déclaration de la principale organisation kurde KCK, qui a été faite le 1e décembre 2007 et soutenu par le DTP concernant une Autonomie Démocratique formulée en 7 points par.

D’après les résolutions des Nations Unies, ceux sont les Etats-Unis qui sont en charge de la sécurité de l’Irak. Malgré ceci, hélas, cette opération de l’armée turque est menée grâce au soutien et à l’autorisation des Etats-Unis. Au lieu de trouver une solution démocratique pour la question kurde, les Etats-Unis a ouvert l’espace aérien et terrestre irakien à l’armée turque et lui fournissent également toute sorte d’information et de soutien technique.

Malheureusement l’Union Européenne a aussi de soutien pour cette agression turque en déclarant « Nous comprenons les sensibilités de la Turquie. Elle a le droit de se défendre ». Il faut savoir que, grâce à ce soutien de l’UE que la politique belliqueuse turque n’aboutit qu’à mettre dans l’impasse la résolution de la question kurde. Le soutien international redonne la confiance aux militaristes et nationalistes turques, ceux qui veulent couler plus de sang et de larmes.

Ces opérations de l’armée turque au Kurdistan Irakien ne sont pas les premières. Au courant des derniers 24 ans, cette opération est la 25e transfrontalière que l’armée turque effectue. La Turquie ne pourra pas faire taire la voie des Kurdes par la violence. Contrairement à ce qu’affirment la Turquie et ses alliés, il ne s’agit pas un problème de terrorisme. Ce n’est rien d’autre que la question d’un peuple, qui veut vivre dans la paix et libre sur son terre. C’est une question politique, dont la résolution ne peut être que politique.

Dans ce cadre, nous lançons notre appel:

La Turquie doit renoncer à la violence et retirer ces troupes armées du Kurdistan Irakien. Ces dernières 24 années d’affrontements démontrent que ce problème ne peut pas être résolue par les opérations militaires. Elle doit au plus tôt répondre positivement aux appels à la paix et au dialogue formulés par la partie kurde, afin de permettre une solution démocratique et moderne, ceci est dans l’intérêt des peuples Kurde et Turc.

Le soutien qui est apporté à la Turquie par les Etats-Unis pour satisfaire quelques intérêts économiques et régionaux ne peut rien apporter d’autre que la mort et larmes. Cette position n’est pas éthique. Nous demandons aux Etats-Unis de ne pas s’associés de cette guerre. Plutôt que de soutenir l’armée turque, il faut utiliser la puissance dans le but d’obtenir la paix. Ceci peut obtenir des résultats plus meilleurs et surtout plus humains.

La position actuelle de l’Union Européenne encourage des militaristes turques. Cette attitude est contraire aux principes et aux valeurs européens. Avec cette attitude, l’UE ne pourra pas préparer la Turquie à une future adhésion. C’est avec une bonne résolution à la question kurde que la Turquie peut devenir un pays démocratique et se rapprocher de l’Union Européen. Nous invitons l’UE à observer aussi les sensibilités du peuple kurde. 

-- Congrès National du Kurdistan (KNK)
-- Institut Kurdes de Bruxelles
-- Coordination belge pour empêcher la guerre contre le peuple Kurde
-- Confédération des Associations Kurdes en Europe (Kon-Kurd)

L'echec de l'Exécutif musulman en Belgique et l'ingérence d'Ankara

La communauté musulmane n'a pas réussi vendredi soir à composer un nouvel Exécutif. L'ASBL sur laquelle repose l'organe représentatif des musulmans de Belgique est mise en liquidation et son personnel sera licencié, a annoncé le ministre de la Justice Jo Vandeurzen.

Le ministre dit déplorer l'issue des négociations qu'il a soigneusement menées avec les représentants de la communauté musulmane afin de sortir l'Exécutif musulman d'une impasse dans laquelle il se trouvait depuis des années.

Au cours de ces négociations, deux objectifs avaient été fixés: l'assainissement de la situation financière de l'Exécutif et le rétablissement de la représentativité de l'organe, à travers de nouvelles élections, rappelle-t-il.

Le ministre souligne que « dans le respect de la séparation entre l'Eglise et l'Etat et en concertation ouverte », tout a été fait pour dégager une solution constructive et praticable. Il réaffirme la nécessité de l'existence d'un organe de concertation représentatif de toute la communauté musulmane et appelle les musulmans à dépasser leurs divergences de vues internes.

Le ministre entend reprendre la concertation avec des représentants de diverses composantes de la communauté musulmane, au cours des prochaines semaines, indique encore le communiqué de M. Vandeurzen. (belga, 23 février 2008)

Remarques de Pierre-Yves Lambert concernant l'ingérence d'Ankara

C'est assez amusant, maintenant voilà que certains défendent le "modèle français" d'organisation du culte musulman. Et, comme par hasard, cette proposition émane des marionnettes de l'Etat turc, au premier rang desquelles Coskun Beyazgül, sachant que la Diyanet, émanation du gouvernement turc, dont le président est un employé de l'ambassade à Bruxelles et au sein de laquelle Beyazgül occupait de hautes responsabilités, est la seule "fédération" véritablement structurée au niveau national, avec dans une moindre mesure, Milli Görüs ("Fédération islamique de Belgique").

Il n'y a aucun équivalent belge à la FNMF ou à l'UOIF, et en plus la structure du "Conseil Français du Culte Musulman" n'arrête pas de subir l'interventionnisme du gouvernement français, on voit donc mal en quoi elle pourrait servir de "modèle" ?

Il faudra à un moment ou à un autre que les autorités belges réalisent qu'il n'existe pas de "communauté musulmane de Belgique", seulement des individus et des associations, correspondant ou non à des mosquées d'envergure locale, plus quelques fédérations, le plus souvent locales (Anvers, Liège, Flandre orientale) ou liées à des gouvernements (Diyanet) ou à des mouvements étrangers (Milli Görüs). Il est temps de se baser sur la réalité, et non de continuer à tenter de compresser celle-ci dans un moule artificiel en se basant sur les oukases de certaines ambassades et sur les avis d'experts autodésignés, comme naguère l'ex-Monsieur Onkelinx, Abbès Guenned. Et de se demander si les musulmans anversois ont encore envie d'être placés sous le même parapluie que les bruxellois et les liégeois, les propos virulemment antiwallons de l'imam Nordine Taouil en décembre dans De Standaard sont assez interpellants, on aurait cru lire les propos de Bart De Wever ou de Filip Dewinter... (suffrage-universel/message/3823, 23 février 2008)


DHKP-C: le parquet fédéral belge se pourvoit en cassation

Le parquet fédéral belge s'est pourvu en cassation jeudi après qu'une cour d'appel eut refusé de condamner sept Turcs pour appartenance au DHKP-C, une décision que la Turquie avait critiquée. Le parquet fédéral n'est pas d'accord avec l'interprétation que la cour d'appel d'Anvers a donnée le 7 février dans son arrêt à la notion de terrorisme et d'organisation criminelle, selon la porte-parole du parquet citée par l'agence Belga.

La cour d'appel d'Anvers a prononcé des peines de jusqu'à trois ans de prison avec sursis à l'encontre de trois des accusés, mais uniquement pour infraction à la loi sur les armes et faux en écriture. Les quatre autres accusés ont été totalement acquittés.

Dans un premier jugement en appel en novembre 2006, les sept avaient été condamnés à des peines allant jusqu'à sept ans de prison ferme pour appartenance au DHKP-C, mouvement qui figure sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne (UE) et de la Turquie.

Mais la cour de cassation avait annulé en avril 2007 ce jugement de la cour d'appel de Gand, estimant que le président de cette instance avait "laissé transparaître une apparence de partialité" et que les condamnations étaient donc "irrégulières".

Le ministère turc des Affaires étrangères avait dénoncé l'acquittement prononcé début février, estimant qu'il portait un coup à la lutte internationale contre le terrorisme et encourageait les groupes illégaux.

Selon
le Clea, "le procureur fédéral Delmulle sort entièrement de son rôle, semble oublier en quoi consiste un pourvoi en cassation puisqu'il critique le jugement d'Anvers sur le fond et non sur la forme ni des questions de procédure, agit d'une façon ouvertement politique et passe outre l'indépendance du pouvoir judiciaire en critiquant sur la place publique la sentence d'une cour souveraine." (AFP-leclea.be, 21 fév 2008)

Five More Fires in Turkish Homes in Germany since Ludwigshafen

A fire in Ludwigshafen, the cause of which has not yet been determined, caused the deaths of nine people from Turkey on 3 February.

There has now followed a spate of fires, at least two of which seem to have been caused deliberately. The first took place on 14 February in Aldingen in southwest Germany. A building with Turkish and German occupants started burning at night, but the occupants were saved by a shift worker returning home at night and ringing their bells.

The police has stated that it was a case of arson, and has arrested a German occupant of the building. He has previously been suspected of arson and is said to be psychologically unstable. The prosecution has ruled out a racist motivation.

Another fire in Gelsenkirchen poisoned eight people.
In Marburg evidence of xenophobia

Now there have been three more fires. In a village near Marburg, a house occupied by people from Turkey, a fire broke out in the night from 19 to 20 February. The police have said that there is evidence of arson.  No one was injured or killed in the fire.

Authorities have drawn attention to the fact that the word “Hass” (hate) had been written on the house front a few hours before the fire. This word had also been found on the Ludwigshafen house; however, the cause for the Ludwigshafen fire has yet to be established.

According to two local German newspapers, the “Wetzlauer Neue Zeitung” and the “Oberhessische Presse”, a 55-year-old female occupant from Turkey said that shortly before the fire, she saw two people running away from nearby the house and shouting “Foreigners out!”

Meanwhile, there have been two fires in Berlin, too, in the district of Kreuzberg known for its dense population of people from Turkey. In one case, the wooden door of a shop on the ground floor of an apartment building was burnt; the police said that unknown people had set fire to paper on the ground floor.

The police further said that they were investigating possible connections between the fires which caused no injuries or deaths. (BIA news centre, Gökce Gündüc, February 20, 2008)

La grève de la faim rue Royale suspendue

Les grévistes de la faim avaient entamé mardi leur 50e jour de jeûne. Les 162 grévistes, dont une majorité vivaient clandestinement en Belgique, recevront une attestation d’immatriculation qui leur permettra de vivre légalement en Belgique pour une période de trois mois. Ils espèrent pouvoir ensuite être régularisés.

Selon l’Office des étrangers, dont le directeur-général Freddy Roosemont a participé ce mardi aux négociations à la demande du ministre de l’Intérieur, la proposition qui a été faite aux occupants de la rue Royale à Bruxelles est identique à celle qui avait été émise précédemment.

Un représentant de l’Office des étrangers avait expliqué durant cinq heures ces mêmes propositions vendredi dernier, selon Dominique Ernould, porte-parole de l’Office des étrangers. Elle a ajouté que les grévistes de la faim étaient « revenus à la raison ».

« L’attestation de trois mois permettra à certaines personnes d’introduire un dossier et à d’autres de compléter leur dossier. Durant ce temps, l’Office des étrangers réexaminera au cas par cas chacun de ces dossiers. Si l’état de santé des grévistes de la faim ne s’est pas amélioré au bout des trois mois ou si l’Office des étrangers n’a pas réexaminé les dossiers après ce laps de temps, les attestations d’immatriculation seront prolongées », a expliqué Dominique Ernould.

L’Office des étrangers a proposé une attestation d’immatriculation aux occupants de la rue Royale en raison de leur état de santé, selon la porte-parole.

Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme a participé aux négociations de mardi. Durant celles-ci, il aurait été convenu d’octroyer aux occupants une attestation d’immatriculation et de garantir que les dossiers de ceux-ci soient déclarés d’emblée recevables pour être examinés individuellement sur le fond. Les occupants qui introduiront une demande de régularisation sur base de l’article 9.3 ne devraient pas exceptionnellement la motiver de circonstances exceptionnelles.

Les occupants pourront par ailleurs demander un permis de travail B, délivré à l’étranger pour lequel un employeur a obtenu une autorisation d’occupation d’un travailleur étranger, qui pourrait déboucher sur une carte blanche avec une durée illimitée de séjour ou sur une régularisation.

Me Alexis Deswaef, l’un des avocats des occupants de la rue Royale, s’est réjoui de la suspension de l’action des grévistes de la faim. « On a évité une catastrophe », a-t-il dit. Il estime que la solution proposée aux occupants est satisfaisante.

La ministre-présidente de la Communauté française, Marie Arena, s’est également réjouie de la fin de l’action qui s’est déroulée dans un bâtiment de la Communauté française. Elle a indiqué qu’il fallait au plus vite trouver une solution structurelle et définir des critères clairs et cohérents pour une régularisation. (Belga-Le Soir, 19 février 2008)

Un nouvel incendie frappe la communauté turque en Allemagne

Un incendie d'origine criminelle a endommagé, sans faire de victimes, une maison occupée par une famille turque dans la nuit de lundi à mardi à Marburg-Biedenkopf (centre), a annoncé mardi la police locale.

Selon plusieurs témoins, dont la mère de famille, deux hommes se sont  enfuis juste après le déclenchement de l'incendie, en criant "les étrangers dehors!"

Quelques heures avant l'incendie, le fils de la famille avait découvert les inscriptions "haine" et "SS" sur la façade de la maison. La police n'a pour l'instant aucune trace des deux suspects.

Cet incendie criminel survient après d'autres incendies ayant touché la communauté turque d'Allemagne ces dernières semaines.
 Le 3 février à Ludwigshafen (sud-ouest), neuf Turcs sont morts dans un incendie dont on ignore encore s'il était, ou non, d'origine criminelle.

Le 14 février à Tuttlingen (sud-ouest) un incendie d'origine criminelle s'est produit dans un immeuble où résidaient 14 Turcs, sans faire de victimes.

Les autorités turques s'étaient inquiétées des nouvelles tensions autour de la communauté turque en Allemagne, reprochant à l'Allemagne une mauvaise intégration de ses immigrés et critiquant des discours à la limite de la xénophobie de certains de ses dirigeants. (AFP, 19 fév 2008)

Lancement d'une "semaine d'action pour l'intégration" en Allemagne

Une "semaine d'action pour l'intégration" s'est ouverte mardi en Allemagne, parrainée par des personnalités politiques et de la société civile, alors que des associations d'étrangers déplorent une xénophobie et des discriminations persistantes.

Une trentaine de manifestations sont prévues pendant une semaine comme des visites de mosquées, un entraînement de hockey à Erfurt (est) auquel sont invités de jeunes musulmans, un atelier d'écriture, des conférences-débats sur des sujets comme le racisme ou encore des prières communes.

Cette semaine est placée sous le patronage de l'Initiative chrétienne-musulmane pour la paix, créée à l'automne dernier.

Cette dernière entend lutter contre la "disposition à la méfiance" - "un poison pour la démocratie" - qui existe "tant du côté des Allemands que du côté des étrangers" vivant en Allemagne, a souligné mardi le président de la Commission des Affaires étrangères du Bundestag, Ruprecht Polenz, qui préside l'Initiative.

Exemples de succès: un théâtre-cabaret musulmano-chrétien a ainsi été créé avec succès à Stuttgart (sud-ouest), ou encore une maison de retraite musulmano-chrétienne à Francfort (ouest).

La chargée de mission du gouvernement pour l'Intégration, Maria Böhmer, a souligné "le rôle clé" des femmes dans l'intégration et plaidé pour qu'elles bénéficient d'un soutien particulier, car "ce sont elles qui élèvent les enfants".

Elle s'est dite "étonnée que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ait parlé d'assimilation" lors d'un discours en Allemagne, où il s'était rendu après l'incendie de Ludwigshafen (nord) dans lequel neuf Turcs ont péri début février. "Ce qu'on fait en Allemagne, c'est de l'intégration, pas de l'assimilation", a dit Mme Böhmer.

"L'intégration", a renchéri le président du Bundestag Norbert Lammert, "cela ne veut pas dire couper les racines, mais s'enraciner".

M. Erdogan avait provoqué un tollé en mettant en garde ses compatriotes immigrés contre l'assimilation.

Les Turcs forment la première communauté étrangère d'Allemagne, avec 2,7 millions de membres. (AFP, 19 fév 2008)

Clea: L'État turc met le paquet...

La décision de la Cour d'appel d'Anvers du 7 février dernier continue à susciter la réaction de la part de la Turquie au-delà de tout ce qui est concevable en Europe. Cependant, l'attention des médias européens est plutôt braquée sur le débat autour du port du voile dans les universités et sur l'interventionnisme du gouvernement au sujet d'un incendie probablement criminel dans un immeuble habité par des Turcs en Allemagne. Là-dessus, une parole qui mérite le détour de la part du premier ministre, Recep Tayyip Erdoğan, qui fait de l'assimilation “un crime contre l'humanité”. Une phrase qu'il a d'ailleurs répétée devant l'assemblée turque après son retour de voyage.

Cette phrase n'est en effet pas anodine dans un pays comme la Turquie. Les kémalistes, qui se sont inspirés largement du modèle français de l'État au début du 20ème siècle, l'ont porté à son paroxysme pour former le nec plus ultra du jacobinisme, du centralisme et de l'unitarisme et par conséquent l'État le plus assimilationniste du monde. La réaction des milieux pro-kurdes qui dénoncent l'ethnocide de leur culture depuis de nombreuses années ne s'est pas fait attendre [cf : Yeni Özgür Politika (pro-kurde) vilipendant Erdoğan l'hypocrite qui interdit aux Kurdes l'éducation dans leur langue maternelle]. Toutefois, ce genre de contradiction flagrante est souvent relevé par les observateurs réguliers. Une schizophrénie turque dont la base la plus certaine est le nationalisme d'État, y compris au sein de l'AKP, le parti au pouvoir. On est ici dans dans le quasi domaine de la doublepensée orwelienne.

Revue de presse


Pour ceux qui doutaient encore de l'interventionnisme de l'État turc, ses réactions ont été à nouveau nombreuses cette semaine. L'État turc n'accepte définitivement pas le verdict du 7 février de la Cour d'appel d'Anvers, un verdict qui remet en question ipso facto toute sa politique fondée sur la lutte contre le terrorisme. On peut dire que cette politique englobe aussi bien des questions sociales de taille que les droits des minorités qui se retrouvent opportunément résumés à cette seule thématique : le terrorisme.

Dans une interview relatée mercredi dernier par le journal nationaliste Hürriyet, Çiçek a évoqué l'existence d'une réunion ministérielle à propos d'une réaction turque à portée internationale. Cette réunion aurait impliqué le Cabinet du premier ministre, les Affaires intérieures, la Défense nationale, les Affaires étrangères et le Cabinet du ministère de la Justice. Ensemble, ils auraient constitué un “groupe de travail” durant la semaine qui vient de s'écouler pour étudier “quelles sont les choses qui peuvent être faites”. Surtout, il a insisté sur le fait qu'une réaction officielle ne pourrait pas suffire. “Il faut aussi que nos corporations de métier montrent la sensibilité nécessaire à ce sujet et que leurs confrères expriment la réaction nécessaire aux institutions” a-t-il dit. Çiçek ne fait rien d'autre que de demander une implication des lobbies turcs actifs en Europe. Il cite notamment la TÜSIAD et le TOBB, deux patronats turcs très exercés à la pratique du lobbying, notamment à Bruxelles en ce qui concerne la TÜSIAD. Il demande aussi une réaction de l'Union des Barreaux de Turquie. Il ajoute enfin qu' “il serait nécessaire que les chambres de métier aient des choses à dire contre cette décision qui encourage le terrorisme”.

Le même jour, toujours dans Hürriyet, Mehmet Ali Birand, qui n'est rien de moins que le journaliste de la presse écrite le plus médiatique et le plus pris au sérieux, se lance dans un vibrant plaidoyer en faveur de l'application des lois antiterroristes. Partant, il mêle opportunément le verdict du procès d'Anvers à l'affaire du triple assassinat dans la tour du holding Sabancı en 1996 alors même que la Cour de cassation a déclaré la Justice belge compétente pour organiser un futur procès à ce sujet. De plus, à l'instar des premières réactions gouvernementales, M. A. Birand se plaît à parler de "réaction du public turc". Pourtant aucune manifestation et aucune réaction particulière n'ont été constatées jusqu'à présent. Ceci éclaire un autre aspect des médias turcs : ils s'occupent avant tout de fabriquer de toutes pièces l'opinion publique au profit d'un intérêt politique. Pour couronner le tout, il recommande rien de moins que d'apporter les modifications nécessaires à la loi belge pour que la Belgique arrive enfin à mettre les "terroristes" en prison. Du grand journalisme... turc. (http://blogduclea.blogspot.com, 15 février 2008)

Incendie dans deux immeubles habités par des immigrés en Allemagne

La police allemande a arrêté vendredi un homme soupçonné d'avoir incendié un immeuble habité par des Turcs, tandis qu'un autre incendie a fait neuf blessés parmi des demandeurs d'asile.

A Tuttlingen, dans le Bade-Wurtemberg (sud-ouest), où les quatorze occupants turcs ont pu être mis en sécurité, un habitant de l'immeuble soupçonné d'être à l'origine de l'incendie, a été placé en détention provisoire.

L'Allemand, âgé de 53 ans, qui avait déjà été par le passé soupçonné à plusieurs reprises d'incendies criminels, avait emménagé en janvier dans l'immeuble. Il a nié y avoir mis le feu.

Il sera déféré samedi devant le juge chargé de statuer sur sa détention. Une expertise psychiatrique doit être réalisée.

A ce stade de l'enquête, la police exclut un acte xénophobe mais soupçonne un acte criminel. Selon un porte-parole de la police, aucun étranger ne vivait dans les autres immeubles que le suspect aurait incendié.

Le feu a été découvert par un passant qui rentrait chez lui après son service de nuit. Avec l'aide de voisins, il a réveillé et évacué les habitants.

A Wiesbaden, en Hesse (centre), un autre incendie, s'est déclenché jeudi soir au troisième étage d'un centre pour demandeurs d'asile, faisant dix blessés dont huit enfants. Trois adolescents âgés de 12 à 14 ans sont soupçonnés d'avoir déclenché accidentellement l'incendie dans un appartement inoccupé, où ils fumaient un narghilé.

Un incendie survenu le 3 février dans un immeuble habité par des Turcs à Ludwigshafen (sud-ouest) ayant fait neuf morts, a suscité une grande émotion en Allemagne, et surtout en Turquie, où de nombreux médias ont relayé l'hypothèse que le drame était dû à un acte criminel xénophobe.

Les autorités allemandes, de leur côté, ont vivement déploré que la presse turque ait conclu hâtivement à un acte criminel. Pour l'heure, les conclusions de l'enquête sur les causes du sinistre --accident ou incendie criminel-- ne sont pas encore connues. (AFP, 15 fév 2008)

A Belgian Legal Delegation Visiting Turkey for Sabancı case

A Belgian legal delegation having talks in Turkey as part of a case against a Turkish fugitive involved in the assassination of a prominent Turkish industrialist has been given the cold shoulder by Deputy Prime Minister Cemil Çiçek, who described the visit as "delayed."

The four-member delegation from Belgium's Federal Prosecution Office, which arrived in Ankara on Monday night, had talks with officials from the Foreign Ministry, the Interior Ministry, the Justice Ministry and the police department concerning the preparation of a file against Fehriye Erdal, a presumed member of the  Revolutionary People's Liberation Party/Front (DHKP/C), since she was captured in Belgium in September 1996 with a fake passport, months after the murder of prominent businessman Özdemir Sabancı and two other people in January 1996, in which she is believed to have played a key role.

The visit particularly sparked interest as it came only a few days after a Belgian court's decision to acquit seven members of the DHKP/C, including the group's leader, and sentenced three others to suspended sentences for unauthorized possession of firearms and false identity papers. All three, including Erdal, were then released, in view of the time they had already spent in jail, leading to a harsh reaction by Ankara, which has long been seeking Erdal's extradition.

"This visit is a delayed one. If they are investigating an issue which they have been investigating now after this much time has passed, then there is need to say 'good morning' to them," Çiçek told reporters yesterday when reminded of the visit. "Where have they been until now? But unfortunately opportunities have been provided in Europe to a great extent for the two terrorist organizations which are on the EU member countries' terror list," he added, in apparent reference to activities of both the DHKP/C and the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK) in EU member states.

Officials from the Belgian Embassy, meanwhile, stressed that the delegation's visit was "purely" concerned with a preparation of a file against Erdal and had nothing to do with last week's controversial acquittal decision by the Anvers Court of Appeals.

The delegation's visit was previously scheduled following a September ruling by Belgium's Supreme Court, which said then that Erdal can be tried in Belgium for crimes she committed in Turkey, the embassy officials said. Anonymous Turkish sources told the Anatolia news agency that the request for legal assistance in the case concerning the Sabancı murder came from the Belgian side and that Turkey accepted this request within the framework of the European Convention on Mutual Assistance in Criminal Matters.

Turkish authorities had demanded Erdal's extradition to stand trial in connection with the Sabancı murder, but Belgium had refused, saying she could face the death penalty if returned to Turkey. Ankara banned the death penalty in 2001 as part of its EU bid, but Erdal continued to remain in Belgium. She was held for possession of weapons and convicted with six others for belonging to the DHKP/C and sentenced to four years in jail. However, she escaped police surveillance before her conviction and remains on the run. Her whereabouts remain unknown. (Today's Zaman, February 13, 2008)

Désaccord Merkel/Erdogan sur l'intégration des Allemands d'origine turque

La chancelière allemande Angela Merkel a dit lundi son désaccord avec le Premier ministre turc Recep Erdogan, estimant que les Allemands d'origine turque ont un devoir de "loyauté" envers l'Etat allemand.

"Leur loyauté revient de droit à l'Etat allemand", a déclaré la chancelière conservatrice en campagne dans la ville-Etat de Hambourg (nord de l'Allemagne) où se déroulent des élections régionales le 24 février.

"Je crois que l'intégration suppose qu'il y ait une disposition à s'adapter au mode de vie d'un pays".

Pour ceux qui détiennent la citoyenneté allemande, "il est normal qu'ils soient des citoyens sans aucune restriction", a-t-elle souligné.

"Si les Turcs de la 3ème ou de la 4ème générations grandissent en Allemagne, s'ils ont la citoyenneté allemande, alors c'est moi leur chancelière", a relevé Mme Merkel.

"Ce sont des personnes pour lesquelles le gouvernement allemand est responsable, sans que nous voulions leur prendre leur diversité culturelle," a-t-elle poursuivi.

La veille, M. Erdogan avait tenu un discours devant près de 20.000 immigrés turcs et allemands d'origine turque à Cologne (ouest), les mettant en garde contre l'assimilation, qu'il a comparée à un crime, en jugeant que les Turcs devaient garder leur propre culture.

"Je crois que nous devons poursuivre notre discussion sur notre interprétation de l'intégration avec le Premier ministre turc," a affirmé Mme Merkel.

M. Erdogan, qui s'est exprimé en turc et sans traduction en allemand, a comprendre la crainte de certains des 2,6 millions de Turcs et personnes d'origine turque vivant en Allemagne de perdre leur identité et leur culture: "Personne ne peut exiger de vous" une attitude d'"assimilation" et d'"adaptation", a-t-il lancé, vivement applaudi.

Lundi, Mme Merkel a aussi rejeté l'idée de son homologue d'encourager en Allemagne l'ouverture d'écoles et d'universités turques avec des professeurs envoyés de Turquie, proposition très mal reçue pas la classe politique allemande car jugée préjudiciable à l'intégration des jeunes Turcs.

Elle s'est déclarée "ouverte" à un enseignement plus large du turc comme langue étrangère dans les écoles allemandes.

"Je n'ai rien contre le fait que les enfants d'origine turque puissent continuer de préserver leur langue et culture turques dans nos écoles," a-t-elle souligné. (AFP, 11 fév 2008)

Réactions négatives à une offre d'Erdogan d'écoles turques en Allemagne

Une proposition du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan d'ouvrir des écoles turques en Allemagne suscitait samedi un écho très négatif en Allemagne où elle était jugée préjudiciable à l'intégration des jeunes Turcs.

Lors d'un entretien vendredi à Berlin avec la chancelière Angela Merkel, M. Erdogan a suggéré la création, en Allemagne, d'écoles et universités où l'enseignement serait dispensé en turc, estimant que cela faciliterait les chances des jeunes Turcs. Son pays, a-t-il dit, est prêt à envoyer à cet effet des enseignants.

L'application d'une telle proposition "serait un poison pour l'intégration" et conduirait à "des ghettos et à l'instauration d'une mini-Turquie en Allemagne", a réagi Erwin Huber, président du parti conservateur bavarois CSU et dirigeant d'un des partis de la "grande coalition" au pouvoir à Berlin, dans une interview à paraître dans l'hebdomadaire populaire Bild am Sonntag.

Le vice-président du groupe parlementaire social-démocrate (SPD) Fritz Rudolf Körper a jugé de même dans les colonnes du quotidien berlinois B.Z qu'il n'y a nul besoin d'"écoles et d'universités de l'Etat turc en Allemagne".

Selon un des dirigeants du groupe parlementaire conservateur (CDU), Wolfgang Bosbach, "la langue allemande est et reste la clé de l'intégration".

"Qui veut vivre et avoir du succès en Allemagne doit maîtriser l'allemand à l'écrit et à l'oral", a abondé la conservatrice berlinoise Barbara John à la radio RBB.

Suivre la proposition d'Erdogan reviendrait "à établir une société parallèle en Allemagne", s'est inquiété la députée européenne conservatrice Renate Sommer.

La communauté turque de 2,6 millions d'âmes a de nombreux visages. A côté d'une classe moyenne dynamique et bien intégrée, une partie des immigrés, venant souvent d'Anatolie, turcs ou kurdes, se replie parfois dans des ghettos, dans une relation tendue avec les Allemands, principalement en raison de la barrière de la langue.

L'Allemagne a d'ailleurs durci ses exigences pour l'immigration et le regroupement familial, réclamant des connaissances basiques de la langue allemande.

Sur le site Spiegel online, la sociologue allemande d'origine turque Necla Kelek conclut qu'"Erdogan semble à tout prix vouloir éviter que les jeunes Allemands et turcs développent les mêmes valeurs". (AFP, 9 fév 2008)

Erdogan plaide à Cologne pour l'intégration, pas pour l'assimilation

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a plaidé dimanche devant près de 20.000 Turcs rassemblés dans un stade de Cologne (ouest) en faveur de l'intégration des quelque 2,6 millions de ses concitoyens en Allemagne, mais en refusant l'assimilation, selon la chaîne publique ARD.

Le chef du gouvernement conservateur s'est exprimé en turc, sans traduction en allemand, devant une foule de partisans rassemblés dans le "Kölnarena" bondé.

M. Erdogan a dit comprendre la peur de certains Turcs vivant en Allemagne de perdre leur identité, leur culture au profit de la culture allemande : "Personne ne peut exiger de vous" une attitude d'"assimilation" et d'"adaptation", s'est-il exclamé, vivement applaudi.

Le Premier ministre a appelé les jeunes Turcs à apprendre les deux langues, l'allemand et le turc, ne négligeant ni l'une ni l'autre, soulignant le droit naturel des Turcs à parler et à s'imprégner de leur langue maternelle.

Appelant à la "tolérance" entre Allemands et Turcs, M. Erdogan a insisté sur les efforts du gouvernement turc pour aider les enquêteurs allemands à élucider l'affaire de l'incendie de dimanche dernier à Ludwigshafen (sud) dans lequel neuf Turcs ont péri. Un envoi d'enquêteurs turcs qui, en Allemagne, avait été fort mal perçu.

Ce meeting en turc, sans traduction simultanée en allemand, a suscité quelques grincements de dents dans la classe politique allemande, qui y ont vu un contre-exemple pour l'intégration.

M. Erdogan n'a cependant pas réitéré la proposition controversée qu'il avait faite vendredi à la chancelière Angela Merkel, d'encourager l'ouverture d'écoles et universités turques en Allemagne.

Cette offre a suscité un écho très négatif, étant jugée, de la droite à la gauche de l'échiquier politique allemand, comme étant préjudiciable à l'intégration des jeunes Turcs.

L'application d'une telle proposition conduirait à "des ghettos et à l'instauration d'une mini-Turquie en Allemagne", avait réagi Erwin Huber, président du parti conservateur bavarois CSU et dirigeant d'un des partis de la "grande coalition" au pouvoir à Berlin.

Une petite manifestation d'opposants kurdes, scandant des slogans hostiles,  s'est déroulée aux abords de la "Kölnarena". (AFP, 10 fév 2008)

Des milliers pour l'hommage aux victimes l'incendie à Ludwigshafen


Plusieurs milliers de personnes ont pris part dimanche à Ludwigshafen (sud-ouest de l'Allemagne) à une cérémonie en mémoire des neufs Turcs ayant péri il y a une semaine dans l'incendie d'un immeuble, a-t-on appris de source policière.

De 3.000 à 5.000 personnes ont pris part à cet hommage. Etait présente la chargée de mission du gouvernement allemand pour l'intégration des étrangers, Maria Böhmer.

Cette cérémonie avait lieu alors que les corps des neuf victimes, dont cinq enfants, devaient être rapatriées dimanche après-midi en Turquie, où ils doivent être inhumés lundi.

L'incendie, survenu le 3 février, a suscité une grande émotion en Allemagne, et surtout en Turquie, où de nombreux médias ont relayé l'hypothèse que le drame était dû à un acte criminel xénophobe.

Rapidement après le sinistre, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan était lui-même monté au créneau, en exhortant l'Allemagne à "faire toute la lumière" sur ce drame.

Les autorités allemandes, de leurs côtés, ont vivement déploré que la presse turque ait conclu hâtivement à un acte criminel, et que certains dirigeants turcs lui aient implicitement emboîté le pas. Pour l'heure, les conclusions de l'enquête sur les causes du sinistre --accident ou incendie criminel-- ne sont pas encore connues. (AFP, 10 fév 2008)

Doutes sur l'hypothèse d'un acte criminel dans l'incendie à Ludwigshafen


La piste d'un acte criminel xénophobe dans l'incendie qui a provoqué la mort de neuf Turcs à Ludwigshafen, dans le sud-ouest de l'Allemagne, semble de plus en plus mise en doute, ont rapporté les hebdomadaires Der Spiegel et Focus à paraître lundi.

Selon ces journaux, citant des sources proches de l'enquête, le témoignage des fillettes turques, âgées de 8 et 9 ans, qui avaient affirmé avoir vu un homme parlant allemand jeter des papiers enflammés dans un landau en bas de l'immeuble, serait jugé contradictoire, vague et peu fiable.

Elles n'auraient d'abord pas évoqué la présence de cet homme dans l'entrée de l'immeuble devant leur grand-père. Selon Focus, elles se seraient aussi contredites, lors de leur interrogatoire, sur l'homme qu'elles affirment avoir vu mettant le feu.

Selon Der Spiegel, le foyer de l'incendie, survenu le 3 février, pourrait être dans la cave. Les deux fillettes seraient accourues voir leur grand-père en criant "ça sent le brûlé". Le vieil homme se serait alors précipité au rez-de-chaussée et aurait aperçu le feu dans la cave.

Par la suite, la police n'a trouvé dans la cave aucun produit susceptible d'accélérer un feu, selon ces informations.

Les témoignages se recoupent par ailleurs pour dire que le système électrique dans l'immeuble était en mauvais état depuis des décennies.

Rapidement après le sinistre survenu dimanche dernier, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait exhorté l'Allemagne à "faire complètement la lumière" sur cet incendie qui a tué quatre adultes et cinq enfants turcs et fait 60 blessés.

Constatant la dimension que prenait l'affaire dans l'opinion en Turquie comme dans la communauté turque de 2,5 millions de personnes vivant en Allemagne, il s'est ensuite efforcé de calmer le jeu, dans des déclarations apaisantes sur le lieu du drame et à Berlin.

Les autorités allemandes ont vivement déploré que la presse turque ait conclu hâtivement à un acte xénophobe, et que certains dirigeants turcs lui aient implicitement emboîté le pas. Ce drame de Ludwigshafen est survenu alors que la presse et le gouvernement turcs relaient depuis des mois l'idée d'une poussée de xénophobie en Allemagne.

Les conclusions de l'enquête ne sont pas encore connues. L'examen des décombres pourrait prendre encore plusieurs jours. (AFP, 9 fév 2008)


La réponse de Bruxelles à Ankara

A la suite de déclarations du côté turc au sujet du pouvoir judiciaire en Belgique, le ministre des Affaires étrangères Karel De Gucht souhaite souligner que :
 
1) nonobstant le fait d’être d’accord ou non avec un jugement, le pouvoir judiciaire en Belgique est indépendant. Ceci fait partie intégrale de chaque Etat démocratique.

2) des déclarations selon lesquelles la justice belge aiderait le terrorisme sont totalement inacceptables.  (info@diplobel.org, 9 février 2008)

Ankara estime que la décision de justice belge encouragera le terrorisme

Le ministère turc des Affaires étrangères a estimé vendredi que la décision d'un tribunal belge d'acquitter en appel sept Turcs portait un coup à la lutte internationale contre le terrorisme et encouragerait les groupes illégaux.

"Le verdict a suscité des réactions dans l'opinion publique turque", a déclaré le ministère turc dans un communiqué. "De tels jugements encouragent sans aucun doute les organisations terroristes", a-t-il estimé.

Ankara va étudier en détail le jugement et déterminer s'il est possible de le contester, a indiqué le ministère turc des Affaires étrangères.

"Selon des informations préliminaires, la cour a décidé que les activités terroristes du DHKP-C en Turquie, en Allemagne et aux Pays-Bas n'affecteraient pas le procès en Belgique", a poursuivi le ministère.

"Si cela est vrai, cela constitue sans aucun doute une violation des principes fondamentaux de la lutte internationale contre le terrorisme", a-t-il ajouté.

Le quotidien nationaliste Hürriyet fait part de la réaction du ministère turc des Affaires étrangères, pas du tout content, évidemment. Une très classique ingérence turque dans la justice hors frontières, surtout quand il s'agit d'enfoncer ceux qui critiquent la politique d'État. Le mot "terroriste" apparaît en tout sept fois dans l'article, titre inclus. On ne tient peut-être pas le record sur une grandeur de deux petits paragraphes mais la jauge "lavage de cerveau" affiche quand même un beau score.

Milliyet parle de "comédie de jugement" et a visiblement du mal à avaler le fait que Dursun Karataş, symbole de l'opposition de gauche en Turquie et emprisonné peu après le coup d'État, ait été acquitté. Le journal regrette littéralement qu'il n'y a pas moyen de faire appel de la décision.

"La comédie des juges", titrait Milliyet tandis que Vatan se demandait: "Est-ce cela la justice de la Belgique européenne ?" Le journal proche du gouvernement Yeni Safak constatait de son côté qu’"au lieu de les attraper, ils les relâchent ".

Radikal, qui passe souvent pour être le journal le plus progressiste de Turquie (mais qui appartient au même groupe de presse que les deux précédents), se plaint du fait que Fehriye Erdal n'ait reçu que deux ans de prison (non réalisables) et n'en revient toujours pas qu'un tribunal ne puisse considérer le DHKP-C comme une organisation terroriste. Le journal prend aussi acte du fait que l'État turc représenté au tribunal n'a pas pu apporter les preuves du "terrorisme" du DHKP-C.

"Dans tous les cas, le fameux argument d'autorité des listes noires est abondamment utilisé. Les listes auraient même valeur de loi à en croire Hürriyet, qui trahit ainsi sa passion du dogme.
" dit le blogduclea. (AFP-Le Soir-Blogduclea, 9 fév 2008)

Blogduclea: Répliques tous-azimuts


Le verdict de la Cour d'appel d'Anvers a été un véritable coup de tonnerre. Les réactions se font de plus en plus nombreuses, voire virulentes, à mesure que les heures s'écoulent. L'édito que le journal Zaman publie ce samedi dans son édition anglophone, Today's Zaman, est probablement le plus réactif pour le moment. L'ironie atteint son comble quand le quotidien cite la réaction du ministre turc des Affaires étrangères et lorsqu'il affirme qu'il serait possible d'intenter un recours de la décision devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme, soit la juridiction devant laquelle, le pays le plus condamné historiquement est... la Turquie.

Le journal ne s'arrête pas en si bon chemin et publie l'opinion du président de l'assemblée turque, Köksal Toptan, qui estime qu' une mentalité qui laisse les gens libres de leurs mouvements parce qu'ils n'ont pas commis de crime en Belgique ne peut pas faire partie de l'effort global pour contrer le terrorisme. Pour rappel, les ex-prévenus n'avaient pas commis de crime non plus en dehors de la Belgique. Il est vrai que ça change des habitudes turques, pour le reste, les amoureux de la liberté apprécieront...

La Belgique est désignée comme le "mouton noir" de la lutte contre le terrorisme car sa juridiction a refusé de prendre en considération les fameuses listes noires, décidément nouvelles écritures saintes du credo antiterroriste, par ailleurs, des listes de plus en plus décriées car précisément n'ayant aucune bases légales. Ce sur quoi, bien sûr, la plupart des agitateurs de peur passent allégrement. Si l'on traduit : au haro sur la justice belge, parce que le pouvoir judiciaire a refusé d'obtempérer devant les desiderata du pouvoir exécutif.

Today's Zaman, proche de l'actuel gouvernement en Turquie, nous livre le plus parfait exemple d'une presse parfaitement dévouée au pouvoir et qui s'en fait le relais dans l'opinion publique. Ce quotidien sert souvent de vitrine à ce qu'un certain nombre d'observateurs européens ont tendance à appeler "le gouvernement des réformes" en référence à l'administration au pouvoir issue du parti AKP et menée par Recep Tayyip Erdoğan. Ainsi, il n'hésite pas à répandre des informations mensongères comme par exemple les pseudos critiques "des journaux (belges)" qui auraient présenté une situation hypothétique pour la Belgique dans laquelle les terroristes d'al-Qaeda, après avoir commis de nombreux actes de violence n'importe où dans le monde - mais pas sur le territoire belge - viendraient dans le pays et demanderaient l'asile.

Soit le plus parfait amalgame entre opposition que l'on veut faire taire et à qui l'on dénie le droit de résister contre la répression militaire et violence gratuite dirigée contre des civils. L'argument fallacieux est utilisé à outrance par les partisans d'un État exécutif fort contre l'État de droit. Il est intéressant de noter que les gouvernements successifs turcs, aussi bien ceux issus de l'establishment politico-militaire que ceux provenant de l'islam politique, se sont toujours pafaitement entendus sur le muselage de l'opposition qu'elle soit de la gauche non-nationaliste ou qu'elle soit kurde.

Précisément, l'impression qui se dégage des médias en Belgique est plutôt celui du soulagement, ce qui est en soi quelque chose d'étonnant quand on sait que les mêmes étaient par le passé plus prompts à agiter la peur eux aussi ! Ce changement de ton est le fruit de deux longues années riches en rebondissements, en scandales et en publications d'analyses et d'opinions. Pour se faire une idée de la manière dont les médias ont amené l'information, rien de mieux que de faire un tour sur le site d'Info-Türk qui a récolté la plupart des articles francophones parus à ce jour depuis le verdict.

Quant à la télévision, elle a relayé la conférence de presse organisée par le Clea au sein du bâtiment la Ligue des Droits de l'Homme ce vendredi 8 février à Bruxelles et présentée tout à fait justement comme une réplique contre le Parquet fédéral et le gouvernement qui n'ont pas hésité à brader les règles les plus élémentaires de la démocratie pour arriver à leurs fins.  (blogduclea.blogspot.com, 10 février 2008)


Josy Dubié: "C'est une leçon de droit pour le parquet fédéral"

L'acquittement jeudi des sept militants présumés du mouvement turc d'extrême gauche DHKP-C pour appartenance à un groupe terroriste est une gifle et une leçon de droit pour le parquet fédéral, a estimé vendredi le sénateur Ecolo Josy Dubié lors d'une conférence de presse du Comité pour la liberté d'expression et d'association (CLEA) et la Ligue des droits de l'homme.

"Le procureur fédéral Johan Delmulle se prend pour Rambo", affirme Josy Dubié. "Il doit être remis à sa place: le parquet fédéral n'est pas un Etat dans l'Etat. Le verdict de la cour d'appel d'Anvers est une gifle au parquet fédéral et, plus que cela, une véritable leçon de droit."

Le sénateur se réjouit de voir que les institutions (judiciaires, ndlr) fonctionnent bien. "Tout le monde a tenu son rôle", a-t-il commenté.

Pour lui, la tentative d'extradition vers la Turquie de Bahar Kimyongür, porte-parole du DHKP-C et citoyen belge, est devenue une véritable affaire d'Etat. "Elle a été menée pour des raisons purement électoralistes pour une ministre (la socialiste Laurette Onkelinx, alors à la Justice) qui voulait attirer les votes des Turcs dans sa commune de Schaerbeek", assène Josy Dubié.

Le sénateur cite le rapport du Comité R (Comité permanent de contrôle des services de renseignement) qui parle de "scénario machiavélique". Lors d'une réunion, le 25 avril 2006, le parquet fédéral avait été chargé de prendre contact avec son homologue néerlandais pour lui demander d'arrêter Bahar Kimyongür afin de le livrer ensuite à la Turquie. La Belgique ne peut en effet pas extrader un de ses ressortissants.

Josy Dubié a également produit une copie du procès-verbal de cette réunion, qui acte la présence de la chef de cabinet adjointe de Laurette Onkelinx.

Il a enfin incité Bahar Kimyongür à activer l'article 233 du code pénal, qui réprime dans le chef d'individus ou de corps dépositaires de l'autorité publique, le concert de mesures contraires aux lois et aux arrêtés royaux, commis par députation ou correspondance entre eux. (BELGA, 8 février 2008)

 
Conférence de presse: "La loi antiterroriste est nuisible"

C'est la conclusion d'un des conseils des prévenus du procès du DHKP-C. Le comportement du parquet fédéral et des politiques mis en cause par diverses organisations. Mais le dossier n'est sans doute pas clos.

Au lendemain de son acquittement, par la cour d'appel d'Anvers (LLB du 8 février), des préventions d'association de malfaiteurs et d'appartenance à un groupe terroriste, Bahar Kimyongür, militant du mouvement turc d'extrême-gauche DHKP-C, a confié son soulagement. "Cela fait deux ans que je me tue à le dire : je ne suis pas un terroriste", a-t-il scandé, au milieu d'une conférence de presse organisée par le Comité pour la liberté d'expression et d'association (CLEA) et la Ligue des droits de l'homme, deux associations qui ont également salué l'arrêt.

"Trois juges ont, cette fois, décidé de ne plus capituler", s'est réjoui le CLEA, qui affirme que la cour a pourtant été "soumise, jusqu'aux derniers moments, aux pressions du ministre de l'Intérieur Patrick Dewael". Au nom du CLEA, Jean Flinker demande la tenue « d’un débat parlementaire sur les dérives de l’application de la loi antiterroriste ».

La Ligue des droits de l'homme a avoué, par le biais de son président Benoît Van der Meerschen, qu'elle "ne s'attendait pas à ces attendus-là". La Ligue appuiera Kimyongur dans les plaintes qui seront lancées contre l’État belge pour sa détention inopérante et, surtout, pour sa livraison illégale aux Pays-Bas. Une plainte pour « coalition de fonctionnaires » (passible de cinq ans de prison) devrait être déposée contre tous les fonctionnaires, magistrats et policiers qui organisèrent, lors d’une réunion secrète, le 26 mars 2006, son extradition illégale.

Pour rappel, sept membres du DHKP-C, mouvement taxé de terroriste en Turquie, avaient été condamnés en première instance par le tribunal correctionnel de Bruges en février 2006, puis par la cour d'appel de Gand en novembre de la même année avant que la Cour de cassation ne dise, en avril 2007, qu'un tribunal d'exception avait jugé le DHKP-C en appel à Gand, avec une cour spécialement constituée, et provoque le troisième procès, celui qui vient de s'achever à Anvers, à la grande confusion du parquet fédéral.

"Ce procès doit permettre de se poser des questions sur la loi antiterroriste", a déclaré Benoît Van der Meerschen,

Me Jan Fermon, défenseur de Musa Asoglu, autre figure centrale, avec Fehriye Erdal, toujours en fuite, de ce procès, et condamné, lui, pour possession d'armes et de faux papiers, une prévention qu'il n'a jamais contestée, abonde dans le sens de la Ligue.

"En recentrant le débat, la cour d'appel d'Anvers a rendu service à la loi antiterroriste, nous a-t-il confié. Ce dossier aurait pu être traité devant un tribunal correctionnel six mois après les faits. Au lieu de quoi, les magistrats nationaux puis le parquet fédéral ont voulu en faire une affaire d'Etat et ont gonflé artificiellement l'affaire."

Me Fermon y voit deux raisons : "Après avoir refusé à la Turquie l'extradition de Fehriye Erdal, la Belgique a peut-être voulu calmer Ankara. Par ailleurs, je reste persuadé que le parquet a cherché à tester la nouvelle législation antiterroriste à travers ce procès."

Ce que la cour d'appel d'Anvers a fait, commente notre interlocuteur, "c'est revenir aux principes de base du droit pénal. L'arrêt rappelle, à plusieurs reprises, que le parquet doit faire la preuve de ce qu'il avance et que des éléments ramassés dans les poubelles des services de renseignement ne constituent pas des preuves en droit."

L'arrêt a aussi, aux yeux de Me Fermon, dressé les limites de la loi antiterroriste et dit que des personnes diffusant des tracts de nature politique ou organisant des conférences où ils défendent leurs convictions ne tombent pas sous le coup de la loi. "L'arrêt ne constitue pas un coup d'arrêt à la lutte antiterroriste, au contraire. Il permettra désormais aux enquêteurs de se concentrer sur l'essentiel, de ne plus mobiliser pour rien d'énormes moyens policiers et judiciaires mais de les réserver à ceux qui projettent des actes de violence graves et mettent réellement en péril la sécurité publique."

Ce que Me Fermon et la Ligue des droits de l'homme disent de concert, c'est que la loi antiterroriste est mal fichue.

"Elle est inutile et nuisible, scande l'avocat, la définition du terrorisme qu'elle contient est à ce point vague et large qu'on peut poursuivre n'importe qui. Il existe dans l'arsenal pénal assez de moyens pour poursuivre les délits et les crimes commis par d'éventuels candidats terroristes. La loi, telle qu'elle est rédigée, sème la confusion. Aux parlementaires d'y réfléchir, à eux de la modifier. Ce n'est en tout cas pas aux tribunaux belges de faire de la géopolitique et de se substituer aux juridictions pénales internationales." (La Libre Belgique-Le Soir, 9 février 2008)

Le DHKP-C ou Bahar et la raison d'Etat

On aura tout vu dans le dossier belge du DHKP-C, ce mouvement d'extrême gauche turc taxé, dans son pays, d'être terroriste et reconnu comme tel par l'Europe et les Etats-Unis. Même l'à peine croyable.

Dépeints comme membres d'une association terroriste en 1 re instance (Bruges, 02/2006), les figures emblématiques du DHKP-C vivant en Belgique, Fehriye Erdal, Musa Asoglu ou Bahar Kimyongür, avaient été à nouveau condamnés en appel (Gand, 11/2006). Mais deux "scandales" avaient accompagné ces procédures, et un 3 e allait suivre...

Premier scandale : M me Erdal avait pris la fuite avant le prononcé de Bruges, au nez et à la barbe des services de police. Et de la Sûreté de l'Etat qui... avait été clouée au pilori alors que, en droit, elle ne pouvait rien empêcher ! Deuxième scandale : une réunion secrète s'était déroulée entre ministère de la Justice, Parquet fédéral, section antiterrorisme de la Police fédérale et on en passe, pour évaluer la possibilité d'une arrestation de M. Kimyongür.

Ce Belge allait se rendre aux Pays-Bas (04/2006) et, comme pour satisfaire à un mandat d'arrêt international turc, la Belgique, sacrifiant sans doute à une malsaine raison d'Etat, allait donner des renseignements sur lui aux Pays-Bas en vue de son arrestation. Alors que la Belgique n'extrade pas ses nationaux... De fait, M. Kimyongür avait été arrêté, mais les Pays-Bas l'avaient vite relâché, faute d'éléments. Il compte d'ailleurs déposer plainte pour coalition de fonctionnaires.

Le 3 e scandale était apparu à la faveur d'un recours des condamnés : la Cour de cassation avait à la fois dénoncé le problème en reconnaissant (Bruxelles, 04/2007), pour faire bref, qu'un tribunal d'exception avait jugé le DHKP-C en appel à Gand, avec une cour spécialement constituée, et rétabli l'Etat de droit en provoquant le 3 e procès, celui qui vient de s'achever en appel à Anvers, jeudi.

Avec le retournement total de situation que l'on sait : l'acquittement généralisé, pour l'essentiel des préventions - cette fois, la cour a recadré ce que chacun a vraiment fait, entre traduction de tracts, port d'arme et terrorisme. Et avec l'acquittement parfait, pour Bahar Kimyongür.

Que retenir ? Que c'est l'indépendance de la justice qui a lavé ses propres faiblesses ainsi que l'honneur de l'Etat de droit. Mais in extremis et pas sans "casse"... Et que les actes du DHKP-C en Turquie montrent qu'il est bel et bien terroriste, mais que distribuer ici, sans violence, des tracts vantant son credo socio-politique, fût-il plus que discutable, ne suffit pas à être embastillé. Et c'est tant mieux. (La Libre Belgique, Roland Planchar, 8 février 2008)

Acquittement dans le procès DHKP-C: Une gifle aux comploteurs turco-belges

La cour d'appel d'Anvers a acquitté, jeudi, les sept membres présumés du DHKP-C d'appartenance à une organisation criminelle à visée terroriste. Ci-après nous reprenons les premières dépêches parues dans les médias belges. Il s'agit d'un jugement qui est une véritable gifle aux comploteurs turco-belges qui ont mobilisé tous les moyens depuis neuf ans pour envoyer à la prison et même pour renvoyer à la Turquie sept personnes qui n'ont jamais commis un crime terroriste en Belgique alors que leurs protégés attaquent et incendient, dans une impunité quasi totale, les locaux des opposants du régime d'Ankara dans la capitale européenne.

Une analyse profonde de ce procès se trouve dans la page du Comité pour la liberté d'expression et d'association (CLEA) sous tittre "Un verdict aux attendus tant attendus..." (http://www.leclea.be/)

Pour rappel: Vendredi 8 février: conférence de presse exceptionnelle… à l'initiative du Comité pour la Liberté d’Expression et d’Association et de la Ligue des droits de l'Homme, à 10 heures 30 (au siège de la Ligue, 303 chaussée d’Alsemberg à Uccle), en présence des avocats de la défense et de représentants du monde syndical, associatif, artistique....

DHKP-C - les sept prévenus acquittés pour terrorisme

La cour d'appel d'Anvers vient de rendre son arrêt dans l'affaire du DHKP-C. Les sept membres de cette organisation turque d'extrême gauche ont été acquittés des préventions d'appartenance à une organisation criminelle ou à un groupe terroriste.

Trois prévenus reçoivent une peine avec sursis pour faux et détention d'arme. Musa Asoglu, Kaya Saz, et Fehriye Erdal - toujours en fuite - sont condamnés à 21 mois ou 2 ans de prison avec sursis et une amende de 1.239 euros. La cour d'appel d'Anvers les a reconnu coupables d'infractions à la loi sur les armes et de faux en écriture.
 
Par contre, les préventions d'associations de malfaiteurs et d'appartenance à une organisation terroriste n'ont pas été retenues. Les sept prévenus sont acquittés sur ce point. Parmi eux, Bahar Kimyongür, qui a travaillé au bureau d'information du DHKP-C. Il était chargé de la communication internationale de l'organisation, considérée comme terroriste par l'Union européenne.
 
Le procureur l'avait accusé de revendiquer depuis la Belgique des attentats commis en Turquie. Ce qui avait été démenti par la défense de Bahar Kimyongür. Des défenseurs des droits de l'homme et des représentants politiques avaient également pris sa défense, en soulignant qu'il avait simplement fait usage de la liberté d'expression et d'association.
 
Sükriye Akar Özordulu, Dursun Karatas, Zerrin Sari et Bahar Kimyongür ont été acquittés sur toute la ligne. L'arrêt de la cour d'appel d'Anvers a été reçu par un tonnerre d'applaudissements des sympathisants des prévenus.
 
A la sortie du palais de justice, Bahar Kimyongür a déclaré : "Je ne m'y attendais pas mais je remercie énormément ces juges qui ont fait preuve d'intégrité et de sagesse et qui ont finalement fait d'un procès politique, un procès en bonne et due forme sans faire une condamnation politique, sans condamner nos opinions. Je crois que c'est ça qu'il faut retenir de ce verdict d'aujourd'hui et c'est ça qui me ravit, qui m'émeut et qui me fait encore dire qu'en Belgique, tout n'est pas perdu, la démocratie a triomphé aujourd'hui." (rtbf.be, 8 février 2008)

DHKP-C : Bahar Kimyongur acquitté à Anvers

Un tonnerre d'applaudissements a salué, jeudi sur le coup de 16 h 30, l'acquittement par la cour d'appel d'Anvers de 4 des 7 inculpés du procès du DHKP-C, cette organisation turque d'extrême gauche (responsable de 300 assassinats en Turquie et qualifiée de terroriste par le Conseil de l'Europe) dont des sympathisants avaient été trouvés, le 20 septembre 1999 dans un appartement de Knokke-Heist en possession d'armes, de faux papiers et de documents se rapportant à la lutte armée menée par le DHKP-C en Turquie.

L'arrêt, dont la lecture s'est prolongée durant plus de quatre heures, exonère les inculpés de toute participation à une organisation terroriste ainsi qu'à une organisation criminelle. Il déboute aussi de sa constitution de partie civile l'Etat turc qui n'a, selon la Cour, subi « aucun dommage matériel ou moral ». Fehryie Erdal, en cavale depuis sa rocambolesque fuite en septembre 2006 dans le centre de Bruxelles alors qu'elle était filée par la Sûreté de l'Etat, écope de deux ans de prison avec sursis de 5 ans pour ce qui excède la détention préventive déjà subie. Formellement, elle serait donc libre de circuler à nouveau en Belgique. Elle fait toutefois l'objet d'un mandat d'arrêt lancé par la Turquie pour le meurtre de trois personnes en 1996 à Ankara.

Le ressortissant belge Bahar Kimyongur, l'autre « vedette » de ce procès, a été acquitté. Condamné à 5 ans de prison par la cour d'appel de Gand en novembre 2006, il est désormais réputé être innocent de l'accusation formulée par le parquet fédéral, et validée à Gand, d'avoir été le « chef d'une organisation criminelle à visées terroristes ».

Dans cet arrêt, les magistrats ont estimé que chacun des prévenus ne pouvait être tenu responsable que des faits légalement établis à sa charge. Ils ont dit ne pas avoir égard au contexte politique ou international de cette affaire, mais bien aux seuls faits reprochés aux inculpés. En ce qui concerne les acquittés, ils ont considéré que leur action, pour l'essentiel, n'avait pas outrepassé le droit de réunion, d'opinion ou de manifester.

« L'indépendance des juges »

Bahar Kimyongur, qui animait le bureau d'information du DHKP-C à Bruxelles, était ainsi accusé d'avoir commenté sur les antennes de RTL-TVI un communiqué du DHKP-C excusant l'organisation turque de l'explosion accidentelle d'une bombe transportée par l'une de ses militantes à Ankara. Il lui était aussi reproché d'avoir transmis aux occupants de l'appartement de Knokke sa carte bancaire et une copie de sa carte d'identité et de sa signature. Depuis sa condamnation, Kimyongur avait bénéficié d'un vaste mouvement de mobilisation contestant l'application des lois antiterroristes. En avril 2006, il avait été arrêté aux Pays-Bas suite à une opération montée par le gouvernement belge pour organiser illégalement son extradition vers la Turquie, ainsi que nous l'avions révélé.

Musa Asoglu, l'un des occupants de l'appartement de Knokke et qui fut le chauffeur de Fehryie durant sa fuite, a été condamné à 3 ans de prison avec sursis de 5 ans pour ce qui excède sa détention préventive. Il reconnaissait la possession d'armes et de faux papiers. Condamné à 7 ans en première instance il avait passé plusieurs mois en prison (comme ses coïnculpés condamnés à des peines de 4 à 7 ans) dans des conditions de sécurité extrême dénoncée par ses avocats. A l'issue du prononcé, Bahar Kimyongur s'est réjoui de « l'indépendance des juges anversois qui ne sont pas tombés dans le panneau du parquet fédéral ». Il a assuré « mener une lutte démocratique pour le droit des prisonniers politiques en Turquie ». (Le Soir, MARC METDEPENNINGEN, 7 février 2008)

L'heure des comptes pour le gouvernement

L’arrêt de la cour d’appel d’Anvers ne légitime pas les actions terroristes avérées du DHKP-C en Turquie, pas plus qu’il n’invite tous les extrémistes du monde à installer des bases de repli en Belgique pour y stocker des armes, des explosifs ou y préparer des actions violentes. Les juges anversois n’ont fait qu’apprécier, en droit, ce qui pouvait être imputé personnellement aux inculpés, sans avoir égard aux supputations émises par le parquet fédéral ou à la doctrine sécuritaire née de l’après 11 septembre 2001. Au-delà de cet arrêt, deux constats effrayants demeurent.

1. Pour juger en première instance les militants du DHKP-C, un juge fut spécialement désigné à l’instigation du parquet fédéral par la cour d’appel de Gand. La Cour de cassation, heureusement, anéantit les décisions de cet intolérable « tribunal d’exception » dont la vocation était d’emporter la lourde condamnation des prévenus.

2. Le gouvernement belge a organisé en avril 2006 l’extradition de Bahar Kimyongur (citoyen belge, réputé et désormais innocent) vers la Turquie, via une arrestation orchestrée aux Pays-Bas. Les cabinets de Laurette Onkelinx, Guy Verhofstadt, Patrick Dewael, le parquet fédéral et des représentants de la Sûreté et de la police fédérale se sont rendus complices, à l’occasion d’une réunion secrète tenue le 26 mars, de cette ignominie, digne des pires dictatures.

L’actuel gouvernement (au sein duquel se retrouvent les mêmes) a décidé de s’asseoir sur ce « complot d’Etat » visant à satisfaire les attentes de la Turquie. Aucune autorité judiciaire n’a, pas plus, osé s’ériger contre cette atteinte impensable à l’Etat de droit qui, en cette affaire, a été outragé.(Le Soir, MARC METDEPENNINGEN, 8 février 2008)

DHKP-C : cette fois, c'est l'acquittement !

Pas de lien entre les armes découvertes et d'éventuels méfaits, dit la cour d'appel.

La cour d'appel d'Anvers a acquitté, jeudi, les sept membres présumés du groupement turc d'extrême gauche DHKP-C d'appartenance à une organisation criminelle à visée terroriste. C'est une surprise.

Certes, elle a condamné trois d'entre eux, dont la fugitive Fehriye Erdal, à des peines de prison avec sursis pour infraction à la loi sur les armes. Mais Dursun Karatas, Sükriye Akar Özordulu, Zerrin Sari et Bahar Kimyongur ont en revanche été acquittés sur toute la ligne, ce qui est un retournement complet de situation par rapport à la politique menée contre eux par l'Etat depuis la découverte de leur existence, en 1999 et par rapport aux précédentes décisions judiciaires.

Le parquet fédéral - qui en est pour ses frais - avait requis jusqu'à 10 ans de prison, soutenant que les activités criminelles et terroristes qu'il imputait au DHKP-C (Parti révolutionnaire de libération du peuple) étaient dirigées à partir d'un appartement de Duinbergen loué sous une fausse identité par Musa Asoglu, considéré comme le bras droit du secrétaire général du DHKP-C, et fréquenté par Fehriye Erdal et Kaya Saz. En 1999, donc, la police y avait découvert, à la faveur d'un incendie, des armes, des munitions, de faux documents, du matériel de propagande, etc.

Or, après un très long parcours judiciaire (lire aussi p. 48), la cour anversoise a estimé jeudi que rien ne permettait de croire que les prévenus étaient impliqués dans des activités violentes à l'étranger ou qu'ils projetaient des attentats. La présence des prévenus en Belgique était plutôt réduite et il n'était pas question d'activités illégales ou clandestines. Les armes et les documents saisis ne peuvent être reliés à des méfaits, dit encore la cour.

Musa Asoglu et Bahar Kimyongur, qui occupaient selon le ministère public une position clé au sein du DHKP-C à Bruxelles, étaient poursuivis comme dirigeants d'un groupe terroriste.

Le 28 juin 2004, ils avaient distribué des tracts et donné des interviews sur un attentat commis deux jours plus tôt contre un bus à Istanbul. Aux yeux du parquet fédéral, cela revenait à revendiquer l'attaque, mais la cour a dit ne pouvoir le déduire du contenu des documents...

Cet arrêt s'éloigne fortement des décisions précédentes, à Bruges ou à Gand, faisant des intéressés les membres d'une organisation criminelle et d'un groupe terroriste. L'arrêt a d'ailleurs été salué par un tonnerre d'applaudissements des sympathisants présents dans la salle. (La Libre Belgique – avec Belga, 8 février 2008)

DHKP-C : les sept prévenus acquittés de la prévention de terrorisme

La cour d'appel d'Anvers a acquitté jeudi les sept membres présumés du groupement turc d'extrême gauche DHKP-C d'appartenance à une organisation criminelle à visée terroriste. Mais trois d'entre eux sont condamnés, dont la fugitive Fehriye Erdal, à des peines d'emprisonnement avec sursis pour infractions à la loi sur les armes. Quatre prévenus ont été acquittés sur toute la ligne.
 
Le parquet fédéral, qui avait requis jusqu'à dix ans de prison, a toujours soutenu que les activités criminelles et terroristes qu'il imputait au DHKP-C (Parti révolutionnaire de libération du peuple) étaient dirigées à partir d'un appartement de Duinbergen, près de Knokke-Heist, loué sous une fausse identité par Musa Asoglu, considéré comme le bras-droit du secrétaire général du DHKP-C, et fréquenté par Fehriye Erdal et Kaya Saz.     

En 1999, la police y avait découvert, par hasard, des armes, des munitions, des faux documents (passeports et permis de conduire turcs), du matériel de propagande, des faux tampons, des scanners, etc. Cette saisie avait lancé l'enquête.     

La cour d'appel a toutefois estimé jeudi que rien ne permettait d'affirmer que les prévenus étaient impliqués de l'une ou l'autre manière dans des activités violentes à l'étranger ou qu'ils projetaient de commettre des attentats. La présence des prévenus en Belgique était plutôt réduite et il n'était nullement question d'activités illégales ou clandestines, a-t-elle ajouté, soulignant que les armes et les documents saisis ne pouvaient être reliés à des méfaits.     

Les sept prévenus ont dès lors été acquittés d'appartenance à une organisation criminelle à visée terroriste. Musa Asoglu et Bahar Kimyongür, qui occupaient selon le ministère public une position clé de par leur travail au bureau d'information du DHKP-C à Bruxelles, étaient poursuivis comme dirigeants d'un groupe terroriste, sur base de la loi du 19 décembre 2003. Le 28 juin 2004, ils avaient distribué des tracts et donné des interviews sur un attentat commis deux jours plus tôt contre un bus à Istanbul. Aux yeux du parquet fédéral, cela revenait à revendiquer l'attaque, mais la cour a dit ne pouvoir le déduire du contenu des tracts ou des interviews. Ils ont donc été acquittés.     

L'arrêt de la cour d'appel d'Anvers s'éloigne fortement des décisions précédemment rendues par le tribunal correctionnel de Bruges et la cour d'appel de Gand, dont l'arrêt fut cassé par la cour de cassation, qui avait renvoyé le dossier à Anvers. Ces instances avaient retenu la culpabilité des prévenus comme dirigeants ou membres d'une organisation criminelle et/ou d'un groupe terroriste, pour association de malfaiteurs, infractions à la loi sur les armes, faux en écriture et recel, les condamnant à des peines allant jusqu'à sept ans de prison.     

Cette fois, le secrétaire général Dursun Karatas, Sükriye Akar Özordulu, Zerrin Sari et Bahar Kimyongür ont été acquittés sur toute la ligne.     

Trois prévenus, pour lesquels un lien a pu avec certitude être établi avec l'appartement de Duinbergen, ont été condamnés à des peines d'emprisonnement avec sursis pour infractions à la loi sur les armes et, pour les deux premiers, faux en écriture: trois ans pour Musa Asoglu, deux ans pour la fugitive Fehriye Erdal et 21 mois pour Kaya Saz. Ils devront tous trois également s'acquitter d'une amende de 1.239 euros.    

L'arrêt, dont la lecture a pris cinq heures et demie, a été salué par un tonnerre d'applaudissements de sympathisants présents dans la salle d'audience.    

Interrogés par l'Agence Belga, la Ligue des droits de l'homme et son pendant flamand, Liga voor mensenrechten, ont salué l'arrêt de la cour d'appel. Celle-ci "a fourni des efforts extraordinaires pour définir des limites précises à la loi anti-terrorisme. Ces limites ont été clairement dépassées par le parquet fédéral", a déclaré le président de la Liga, Jos Vander Velpen. (rtlinfo.be, 8 février 2008)

Action des enfants des grévistes de la faim devant le Palais Royal

Des enfants des sans-papiers grévistes de la faim du 91 rue Royale souhaitent déposer un message au Roi.

Ils iront donc au Palais Royal de Laeken (en face de Palais, sur le trottoir) le vendredi 8 février 2008 à 14 h.

" Nous sommes un groupe d’enfants kurdes. Nos mères et nos pères sont actuellement en grève de la faim à  la Rue Royale 91. Nous voulons attirer votre attention que ce 8 février 2008 est le 39e jour de la grève de la faim. Nos parents nous disent vouloir aller jusqu’au bout. Mais les plus petits d’entre nous ne le savent pas. Mais ils cherchent leurs présences dans la maison. Nous, les plus grands, nous sommes très inquiets et nous avons peur en les voyant maigris, fatigués, allongés dans les lits.

Nous n’avons pas choisi notre lieu de naissance, mais si nos parents ont quitté leurs pays et leurs racines, c’est pour nous assurer un avenir meilleur. Il y a la guerre dans notre pays et nos droits les plus élémentaires n'y sont pas respectés.

Le pays natal pour certaines d’entre nous, c'est la Belgique. Nous fréquentons des écoles francophones ou néerlandophones en Belgique depuis de nombreuses années malgré tous les obstacles que nous devons surmonter. Il paraît que nous n’avons pas de papiers et quand on n’a pas de papiers, on n’a pas droit d’avoir un logement décent, un emploi, un enseignement de qualité, une bonne santé, l’égalité des chances et le respect de la personne.

Si nos parents ont décidé de ne pas manger en mettant leurs vies en danger, c’est parce qu’ils n’avaient pas d’autres choix. Nous vous prions de nous apporter votre soutien afin que nos parents obtiennent leurs papiers et puissent arrêter la grève de la faim. "

ARSLAN Ozlem, fille de Fethullah ARSLAN, GSM 0478 439930 (en néerlandais)

DAG Sevgi, la nièce de Nuriye BARAN, GSM : 0477 509742 (en français)

FINCAN Tural, citoyen inquiet soutenant l'action GSM : 0479 231001

L'incendie meurtrier ravive la tension entre Allemands et Turcs

La mort de neuf Turcs dans un incendie à Ludwigshafen suscite une nouvelle tension entre l'Allemagne et la Turquie, la presse turque étant accusée d'avoir conclu hâtivement à un acte xénophobe et les autorités turques de s'immiscer dans l'enquête allemande.

Avant une rencontre vendredi avec la chancelière Angela Merkel, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'est rendu jeudi sur les lieux du sinistre avec une représentante du gouvernement allemand.

Ces déplacements d'officiels attestent de l'ampleur que prend l'affaire, au grand dam de Berlin.

M. Erdogan a exhorté l'Allemagne à "faire complètement la lumière" sur cet incendie qui a tué quatre adultes et cinq enfants turcs et fait 60 blessés.

Mais il a aussi plaidé pour un nouveau départ dans les relations bilatérales, en invitant les médias turcs à ne pas "faire des gros titres" qui leur nuisent.

Ce drame de Ludwigshafen survient alors que la presse et le gouvernement turcs relaient depuis des mois l'idée d'une poussée de xénophobie en Allemagne. Ils en veulent pour preuve, notamment, une loi compliquant le regroupement familial et une récente campagne électorale régionale qui stigmatisait les jeunes étrangers.

Les enquêteurs allemands ont beau ne privilégier pour l'instant aucune piste, les médias turcs tablent sur un acte xénophobe.

Des fillettes turques ont affirmé avoir vu un homme parlant allemand jeter des papiers enflammés dans un landeau en bas de l'immeuble.

La presse turque a dressé un parallèle avec les incendies racistes de 1992-1993 qui avaient coûté la vie à des femmes et fillettes turques à Mölln puis Solingen (ouest) et bouleversé tant l'Allemagne que la Turquie.

M. Erdogan a lui-même comparé Ludwigshafen à Solingen et, selon les médias allemands, le ministre de l'Intérieur Wolfgang Schäuble a eu du mal à masquer son courroux lors d'une visite en Turquie en début de semaine.

Ankara a dépêché à Ludwigshafen une équipe d'experts. Une décision qui a suscité des critiques en Allemagne, même si M. Schäuble a affirmé que "cela ne pose pas de problème".

Un syndicat policier (GdP) et une fédération de fonctionnaires ont déploré cette initiative "inhabituelle" et défendu la compétence des "50 enquêteurs" allemands mobilisés. Ils ont aussi, à l'instar du maire de Ludwigshafen, récusé des commentaires de politiques turcs ayant douté de la rapidité d'intervention des secours.

Les pompiers étaient sur place deux minutes après l'appel téléphonique, ont assuré les autorités.

Le chef du gouvernement régional de Rhénanie-Palatinat, Kurt Beck, chef du parti social-démocrate (SPD), a enfoncé le clou jeudi, en mettant en garde contre une détérioration des relations germano-turques.

Les relations bilatérales ont été éprouvées en 2007 par "l'affaire Marco" d'un adolescent allemand accusé d'un viol en Turquie. La réticence de l'Allemagne à une entrée de la Turquie dans l'Union européenne n'arrange rien.

La communauté des Alévis d'Allemagne, minorité dont étaient issues les victimes, en conflit avec les autorités turques, a elle fustigé la presse et le gouvernement turcs, accusant Ankara d'"instrumentaliser" cet incendie tragique.

L'un de ses responsables a invité la Turquie à user de son "énergie" pour élucider d'abord "les milliers d'assassinats politiques" commis sur le sol turc, notamment un incendie ayant visé la minorité alévie en 1993 à Sivas.

A Ludwigshafen, la situation reste tendue. Des pompiers ont été pris pour cibles par des Turcs. Certains ont été placés sous protection policière.

La chaîne de télévision régionale SWR a annulé la diffusion d'un épisode de la série policière "Tatort" qui avait pour décor le milieu germano-turc, précisément à Ludwigshafen. (AFP, 7 fév 2008)

Deux bourgmestres ne responsabilisent que trois individus pour le vandalisme à Saint-Josse!

D'après une dépêche de Belga, les communes de Schaerbeek et de Saint-Josse déposeront plainte en se constituant partie civile contre les trois suspects, un majeur et deux mineurs, interpellés fin du mois de janvier dans le cadre de l'enquête relative aux émeutes d'octobre 2007. Ceci a été annoncé lundi, lors d'un point presse, par les deux bourgmestres, Bernard Clerfayt et Jean Demannez.

Toutefois, cette action des communes de Schaerbeek et de Saint-Josse ne vise que ces trois individus et les bourgmestres préfèrent ne prononcer aucun reproche à l'égard de l'ambassade de Turquie ni à l’égard des organisations ultranationalistes turques situées dans leurs communes.

Réduire la responsabilité de ces évènements terroristes à trois individus, qui ont d'ailleurs été remis en liberté après l'interrogatoire, constitue une farce légère si on regarde le bilan des dégâts.

Comment se fait-il que des évènements si graves soient l'oeuvre de trois individus seulement?

Des centaines de gens déchaînés portant les drapeaux turcs et des Loups gris, scandant des slogans racistes et haineux, des dirigeants associatifs, des élus communaux les accompagnant ne sont-ils pas identifiables dans des dizaines de films transmis par les chaînes belges et dans les photos publiées notamment par les médias turcs?

En effet, il s'agit d'un remake de la comédie qu'on a vue après les incendies criminels des locaux kurdes et assyriens en 1999 par des centaines de Loups gris devant les yeux de la police.

Malgré l'existence des films et des photos permettant d'identifier plusieurs agresseurs, seulement un mineur avait été condamné sans emprisonnement.

Pour éclaircir l'obscurité et le black-out relatifs à ces évènements extrêmement graves pour la vie démocratique en Belgique, les élus démocrates doivent interpeller au Parlement les dirigeants communaux, régionaux et fédéraux.

La suite de la dépêche de Belga:

Les policiers de la zone de Bruxelles-Nord avaient été mobilisés durant 7357 heures lors de ces émeutes, ce qui représente un coût d'environ 500.000 euros. Les policiers des autres zones de police avaient presté 9409 heures durant ces émeutes. La constitution en partie civile est avant tout symbolique, reconnaissent les deux bourgmestres. Les autorités communales entendent montrer par cet acte que les auteurs de ce type d'évènement risquent des poursuites tant sur le plan pénal que civil. Le montant réclamé n'a pas encore été évalué.

Les évènements avaient débuté le dimanche 21 octobre 2007, en début de nuit avec une manifestation spontanée à Saint-Josse-ten-Noode et devant l'Ambassade des Etats-Unis d'Amérique à Bruxelles où des incidents avaient éclaté. Des manifestants avaient saccagé un établissement situé à l'angle de la chaussée de Louvain et de la rue de Liedekerke à Saint-Josse-ten-Noode, provoquant des dégâts estimés à 50.000 euros. Un inspecteur de police avait été blessé ce soir-là à la tête par un jet de pierre. Un suspect, considéré par la police comme étant un meneur principal des actions du 21 octobre, a été identifié et déféré au parquet de Bruxelles.

Le 24 octobre, des manifestants avaient convergé vers la place Liedts en milieu d'après-midi et avaient ensuite commis des actes de vandalisme. Un policier avait été roué de coups rue de Liedekerke et a encouru plusieurs semaines d'incapacité de travail. Un majeur âgé de 27 ans, soupçonné par la police d'avoir participé aux faits de coups, a été interpellé fin du mois de janvier ainsi que deux mineurs, et remis en liberté sous conditions après avoir été entendu par un juge.

Trois autres policiers qui circulaient en véhicule anonyme avaient été également blessés le 24 octobre. Les occupants du véhicule qui avaient bloqué les policiers avaient été rapidement interceptés. Quatre-vingt-cinq personnes avaient été arrêtées administrativement et 8 judiciairement au cours des incidents de ce 24 octobre.

Les bourgmestres de Schaerbeek et Saint-Josse craignent que pareilles émeutes puissent se reproduire à l'avenir. "Nous avons demandé à la police d'être davantage proactive vis-à-vis des événements internationaux qui peuvent être à l'origine de troubles de l'ordre public dans nos communes", a indiqué lundi le bourgmestre de Saint-Josse, Jean Demannez. "Le droit d'expression est reconnu par notre constitution mais il doit être exercé dans le respect de la loi. La liberté de chacun est limitée par celle des autres", a précisé pour sa part Bernard Clerfayt.

Enquête sur l'incendie ayant causé la mort de neuf Turcs en Allemagne


Les enquêteurs allemands ont commencé mercredi à examiner les décombres d'un immeuble incendié où ont péri neuf Turcs dimanche à Ludwigshafen, mais aucun indice précis n'a encore été trouvé quant à l'origine du sinistre, selon les autorités.

"Il n'y a pas encore d'élements probants", a affirmé le procureur général de la région Lothar Liebig lors d'une conférence de presse alors qu'on s'interroge sur une possible attaque criminelle.

La police a entendu deux fillettes turques qui ont affirmé avoir vu un homme mettre le feu à un landau dans l'entrée de l'immeuble, a affirmé le procureur qui a indiqué qu'elles doivent être prochainement à nouveau interrogées.

Par ailleurs, le ministre d'Etat turc Mustafa Sait Yazicioglu et une équipe de quatre enquêteurs turcs sont arrivés à Ludwigshafen pour se rendre compte sur place de la situation.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Ergodan doit lui aussi se rendre dans cette ville du sud-ouest de l'Allemagne jeudi à l'occasion d'un déplacement prévu dans le pays.

Selon la police, les conclusions définitives ne seront pas connues avant plusieurs jours, les enquêteurs n'ayant pu pénétrer que mercredi à l'intérieur du bâtiment qui menaçait auparavant de s'effondrer.

L'hypothèse d'un accident, et celle d'un incendie volontaire, largement relayée par les médias turcs, sont deux pistes suivies. "Nous ne pouvons rien exclure", avait affirmé M. Liebig mardi.

Il avait également révélé que des inconnus avaient tenté en 2006 de mettre le feu au rez-de-chaussée de l'immeuble où se trouvait à l'époque un café turc, et, depuis lors, une association turque.

Cinq enfants et quatre adultes, tous turcs, sont morts dans l'incendie, et 20 des 60 blessés étaient également turcs. Le feu s'était propagé rapidement dans l'escalier de bois de l'immeuble.

Lors de l'incendie, des parents désespérés ont lancé leur bébé par la fenêtre qu'un policier a rattrapé au vol.

La photo tragique a fait le tour des journaux: penchés à une fenêtre du troisième étage d'où sort une fumée noire, un homme et une femme regardent leur bébé tomber, figé dans le vide par le photographe.

Les bras du père sont encore écartés. C'est lui qui vient de propulser son enfant vers la seule issue possible. La cage d'escalier de bois de cet immeuble de Ludwigshafen (sud-ouest de l'Allemagne) occupé par des familles turques vient de s'effondrer sous les flammes.

Ce que ne montre pas la photo prise dimanche après-midi peu de temps après que le feu se fut déclaré vers 15H30 GMT (16H30 locales), c'est que des policiers et des pompiers munis de toiles de sauvetage tendent les bras en direction du petit garçon. L'un d'eux le rattrapera et il survivra.

D'autres des quelque 70 occupants de l'immeuble --les 24 habitants avaient de la visite à l'occasion du carnaval--, ont sauté de tous les étages pour sauver leur vie, aidés par plus de 500 personnes, des policiers et pompiers intervenus rapidement car déjà déployés pour encadrer le défilé du carnaval, mais aussi des civils.

"Des images d'horreurs qui resteront en mémoire", a dit la maire de la ville Eva Lohse qui était sur place. "Les scènes étaient si terribles que certains de nos hommes ne veulent plus partir en mission", a affirmé le président de la police Wolfgang Fromm.

Le chef du gouvernement régional de Rhénanie-Palatinat, et président du Parti social-démocrate (SPD), Kurt Beck, qui avait, lors d'une visite sur les lieux, assuré qu'il n'y avait pas de cause xénophobe à l'incendie, est  critiqué par les associations turques en Allemagne.

Le porte-parole de l'association turque musulmane DITIB, Bekir Alboga, a ainsi observé: "Quand une cage d'escalier est réduite en cendres en un quart d'heure, on peut se poser des questions. Exclure un incendie criminel, avant que les investigations soient achevées, est un message totalement erroné à l'intention de l'opinion publique", a-t-il dit au quotidien Münchner Zeitung.

Les autorités allemandes soulignent avec force qu'il n'y a que des spéculations non prouvées à ce stade, et invitent à éviter des conclusions hâtives. (AFP, 6 fév 2008)

Nine Turks die in suspicious building fire in Germany

German firemen spray water into the burned out house in the western city of Ludwigshafen.
Nine Turks, including five children, were killed in a blaze in an apartment building in the western German city of Ludwigshafen in what authorities said was the biggest fire in the post-World War II history of the city.

The fire on Sunday evening raised suspicions of an arson attack on Ger-many's Turkish community, although initial comments from officials said there was no evidence to prove that.

All nine victims were immigrants from the southern province of Gaziantep, and most of them were from the same family, officials said. Four of the victims were identified as Belma Kaplan, Medine Kaplan, Hülya Kaplan and Döne Kaplan, who was five months pregnant. Four other members of the Kaplan family, including a 3-year-old child, were in critical condition. About 60 people were injured, and officials said it was possible more bodies would be found.

In Ankara, Justice Minister Mehmet Ali Şahin confirmed all the nine people killed in the fire were Turkish citizens.

German officials, including the minister for immigration and integration, Maria Boehmer, and Rhineland-Palatinate State Prime Minister Kurt Beck, rushed to the area after the tragic fire. Beck talked of a "terrible fire accident" and said there was no indication that it had stemmed from xenophobia.

The fire revived memories of a brutal attack on Turks in Germany in 1993. Five Turks were killed in the arson attack by right-wing extremists on a house in the western German city of Solingen, the worst attack on Germany's 2.5-million Turkish community to date.

Festivities as part of a carnival in Ludwigshafen were cancelled after the fire, and a book of condolences was opened for signatures at the municipal building. Mayor Eva Lohse said authorities would help relatives of the victims initially by providing financial assistance.

Some 52 people, mostly Turks, were registered as living in the building, which authorities said was in danger of collapse. But it was not clear how many people were inside when the fire broke out because a number of non-residents were believed to have been watching a carnival procession from the building.

Police said it was unclear what caused the fire, but the fact that the flames instantly engulfed the building nearly 20 minutes after the carnival procession raised suspicions of a deliberate attack. Some of the residents were also enraged, saying the firemen were very slow to intervene.

Officials, however, said the firemen and other emergency service personnel were quick to respond because they were near the building due to the carnival. The number of fatalities could have been higher if they had not been celebrating the carnival there and thus able to help catch children thrown from the upper floors of the building, said the officials.

German television reports said the wooden stairs in the building were completely burned out in the fire, blocking exit for residents. (Zaman, February 4, 2008)

Procès DHKP-C: Une annonce, deux mobilisations, trois rendez-vous...
Jusque jeudi prochain, nous devrions -tous- vivre avec ce lancinant questionnement : Bahar, notre ami Bahar, sera-t-il à nouveau jeté en prison et pour combien d'années ? Le 7 février en effet, la Cour d'Appel d'Anvers rendra son verdict dans le procès intenté contre sept membres présumés du DHKP-C. Ce sera donc la troisième fois qu'un tribunal est appelé à se prononcer sur un dossier monté de toutes pièces, où l'accusation n'a jamais cessé d'arranger la réalité pour mieux déranger la vérité.

Pour rappel, cette affaire correctionnalisée -traversée de scandales incessants- aura d'abord versé dans la parodie (avec la nomination d'un juge tout spécialement désigné à la tête du tribunal de première instance) pour se renverser dans l'ignominie: le 26 avril 2006 (à l'instigation de la Ministre de la Justice Laurette Onkelinx), une coalition de fonctionnaires -appartenant aux plus hautes sphères de l'Etat- décidaient secrètement de laisser extrader Bahar Kimyongür vers la Turquie en chargeant la police hollandaise de le kidnapper.

BAHAR, DURSUN, FEHRIYE, KAYA, MUSA, SUKRIYE, ZERRIN...

Ce jeudi, la Cour d'Appel d'Anvers aura donc décidé du sort pénal imposable à sept camarades qui ne sont ni des malfaiteurs, ni des criminels, ni des terroristes. Aussi passionnément qu'hier, exprimons-leur notre solidarité puisque, à travers leurs cas singuliers, c'est -une nouvelle fois- le sort de nos libertés à tous qui se joue ici...

1. JEUDI 7 FEVRIER, PRENONS CONGE pour assister nombreux à l'énoncé d'un verdict qui sera, quoi qu'il arrive, exemplaire. A partir de 9 heures au Palais de Justice d'Anvers, 13ème Chambre d'Appel, Waalse Kaai, 35A. (Rassemblement sur les marches du palais dès 8 heures 30. Départ de Bruxelles : rendez-vous dans le hall de la Gare centrale à 7 heures 15 précises. Pour d'autres grandes villes, consultez le site http://leclea.be ).

2. VENDREDI 8 FEVRIER: CONFERENCE DE PRESSE EXCEPTIONNELLE...
à l'initiative du Comité pour la Liberté d'Expression et d'Association et de la Ligue des droits de l'Homme à 10 heures 30 (au siège de la Ligue, 303 chaussée d'Alsemberg à Uccle), en présence des avocats de la défense et de représentants du monde syndical, associatif, artistique...

3. SAMEDI 9 FEVRIER, quel que soit le verdict prononcé par la Cour d'Appel, le CLEA vous appelle à venir manifester, vous et vos proches -de 16 à 17 heures, sur les escaliers de la BOURSE, à Bruxelles. Notre mot d'ordre : «S'associer, s'exprimer, résister... n'est pas un crime !».

POUR TOUS RENSEIGNEMENTS
http://leclea.be
contact@leclea.be


Appel pour soutenir les revendications des 150 grévistes de la faim!

Le Collectif des Opprimés Immigrés vient de diffusé un communiqué appelant à répondre aux revendications des 150 sans -papiers grévistes de la faim!:

La grève de la faim des 150 immigrés sans papiers, est poursuivie déjà depuis un mois.  Leurs interlocuteurs qui sont le gouvernement belge et Patrick Dewael, le ministre de l’Intérieur sont toujours en silence. Les jours qui découlent causent des problèmes de sante pour les grévistes de la faim.

Dans les années passées l’état Belge a déjà été critiqué par le Haut Commissariat des Refugiés de l’ONU, pour ne pas donner une réponse  favorable ou défavorable aux demandes d’asile politique dans les délais fixés. L’état Belge devait prendre les mesures nécessaires pour répondre aux demandes d’asile dans 6 mois.

Pourtant à ce jour le problème des immigrés sans-papiers qui est très sérieux, n’est toujours pas résolu dans son intégralité et présente une urgence. La question des sans-papiers qui concerne 50 mille personnes attend toujours une réponse.

Les sans-papiers qui on fait une demande d’asile en Belgique et qui n’ont pas obtenu une réponse depuis de longues années, ont squatté un bâtiment appartenant à la Mairie de Bruxelles et ont débuté une grève de la faim à partir du mois de janvier. Nous protestons le comportement du gouvernement Belge qui reste indifférent malgré la grève de la faim qui perdure depuis un mois.

En tant que le Collectif des Opprimés Immigrés (Ezilen Göçmenler Kolektifi -EGK) nous organisons une grève de la faim de 3 jours avec 3 participants pour la solidarité avec les immigrés sans-papiers. Sachant que la solidarité est une arme efficace, nous appelons l’opinion publique intéressé, les défenseurs des droits de l’homme, et les organisations démocratiques de masse à la solidarité avec la grève de la faim. (info@collective-oi.org, 2 février 2008)

Procès Abou Jahjah: la vigilance est de mise!

La condamnation pénale, fin 2007, des dirigeants de la Ligue Arabe Européenne (AEL), Ahmed Azzuz et Dyab Abou Jahjah, est alarmante. La lourde condamnation – un an de prison ferme et un dédommagement de plus de 5.000 euros-, cinq ans après les faits incriminés repose sur des accusations et des « preuves » qui suscitent nombre d'interrogations.

Comme citoyens préoccupés de la sauvegarde de notre Etat de droit, nous protestons contre cette condamnation pour plusieurs raisons :

    - Ce procès semble être le point final d'une campagne politique, médiatique et juridique de longue haleine visant à diaboliser et à criminaliser les condamnés et leur organisation. Elle a culminé lorsque le premier ministre, Guy Verhofstadt, a annoncé au parlement l'arrestation de Dyab Abou Jahjah, bafouant ainsi le principe de la séparation des pouvoirs, fondement de l' Etat de droit. Depuis, de nombreux médias ont relayé toutes les accusations possibles : obstruction au travail de la police, antisémitisme, possession illégale d'armes, trafic des diamants, possession de matériel de pornographie infantile, mise sur pied d'une milice privée. Aucune de ces allégations n'a pu être vérifiée. Une seule charge a finalement été retenue: incitation à l'émeute et rébellion contre la police après le meurtre de Mohamed Achrak, professeur de religion musulmane, à Anvers, le 26 novembre 2002.

    - Le témoin-clé auquel le juge se réfère dans son interprétation du comportement de Dyab Abou Jahjah (un agent de police qui aurait entendu Abou Jahjah appeler en arabe à la rébellion) n'a pas été soumis à un interrogatoire croisé ou confronté à d'autres témoins. Le tribunal n'a pas répondu à l'argument de la défense selon lequel les jeunes ne comprennent pas l'arabe, mais seulement le néerlandais ou le berbère !

    - La demande de la défense d'interroger le commissaire Luc Lamine sur ses déclarations à décharge d'Abou Jahjah, dans l'hebdomadaire Humo, a été rejetée.

    - Le tribunal reconnaît que Jahjah et Azzuz ne sont arrivés sur place que 3 heures après le début des désordres. Pourtant, ils sont déclarés personnellement responsables pour les émeutes et les dommages encourus. Justification du juge : ils n'auraient pas utilisé leur « autorité morale » pour calmer les esprits. Le jugement se base sur le dernier alinéa de l'article 66 du Code pénal. Ce texte a été voté après de grandes grèves ouvrières en …1866. Il avait pour but de poursuivre les dirigeants syndicaux pour leurs prises de position qui auraient incité à l'émeute. Cette loi bafoue le droit à la liberté d'expression et la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Selon la jurisprudence ainsi créée, des dirigeants syndicaux pourraient être condamnés au pénal pour ne pas avoir incité à la reprise du travail lors d'une grève.

    - Le contexte des désordres n'a jamais été pris en considération : le mouvement de contestation chez les jeunes issus de l'immigration au niveau européen, belge et anversois et la réaction crispée du monde politique et des forces du maintien de l'ordre; la forte indignation suscitée chez les jeunes Anversois par le meurtre sur Mohamed Achrak et la manière dont la police a essayé de contenir les désordres ainsi que les efforts de la communauté immigrée pour calmer les esprits.

Compte tenu des sérieux doutes suscités par le jugement, du précédent dangereux ainsi créé et de l'appel interjeté par la défense, nous appelons à :

    a) suivre le déroulement ultérieur du procès avec la plus grande attention;

    b) permettre aux inculpés de disposer de tous les moyens juridiques afin que les lacunes de l'instruction et les carences du jugement puissent encore être levées en appel;

    c) veiller à garantir les droits démocratiques et en particulier le droit à la liberté d'expression de tous les habitants de ce pays.

Indépendamment de leurs opinions sur les prises de position de la Ligue Arabe Européenne (AEL), les signataires expriment unanimement que la condamnation de Dyab Abou Jahjah et d'Ahmed Azzuz représente une menace considérable pour l'un des droits fondamentaux de notre démocratie: le droit de mobilisation et d'émancipation politique, y compris celui des groupes minoritaires.

Liste des signataires (31.1.08):

Ludo Abicht (UG); Mateo Alaluf (ULB); Hassan Amaghlaou (vrz. LIR & vzw El Moustakbal); Keltoum Belorf (Indymedia); David Baele ('t Uilekot vzw); Mohammed Benzakour (auteur van studie over D.Abou Jahjah); André Bogaert (Antwerpen); Linda Bogaert (CIE); Shmiel Mordche Borreman (Jesjoeroen); Hervé Bracke (werkloze, Zelzate); Sarah Bracke (acad); Jean Bricmont (UCL); Didier Brissa (altermondialiste, Liège); Yves Cartuyvels (FUSL); Lucas Catherine (auteur); Bambi Ceuppens (acad); Naima Charkaoui; Saddie Choua (auteur/filmmaakster); Noel Clycq (UA); Marie-Françoise Cordemans (Brx.); Eric Corijn (VUB); Miet Croes (Lede); Marieke DE BACKER (vormingswerkster ABVV-O-Vla); Filip De Bodt ('t Uilekot vzw); Ludo De Brabander (Vredevzw); Lieven De Cauter (KUL); Vera Degens (kleuterleidster); Paul De Hert (VUB); Herman De Ley (UG); Thierry Delforge (instituteur, Brx); Sarah De Mul (acad); Wim De Neuter (publicist); Chris Den Hond (journalist/ cameraman); Benjamin Denis (FUSL-ULB); Jean-Marie Dermagne (avocat; Ligue des droits de l'homme); Wim De Temmerman (KASK Hogeschool Gent); Jacquie Dever (juriste); Alec de Vries (philosophe); Lieven De Winter (UCL); Ludo De Witte (publicist); Koen Dille (lid rvb Masereelfonds); Pol Dockx (Antwerpen); Ruddy Doom (UG); Baudouin Dupret (UCL & CNRS/ISP); Mohamed El Omari (Divers & Actief); Jean-Claude Englebert (Ecolo, Forest); Nadia Fadil (KUL); Jean Flinker (enseignant; Attac Brx); Jan Goossens (KVS); Paul Goossens (publicist); Philippe Hambye (FNRS/UCL); Malika Hamidi (doctorante); Eric Hulsens (auteur); Henri Hurwitz Heinz (ULB); Sarah Hutse (vrz. 't Uilekot vzw); Dirk Jacobs (ULB); Marc Jacquemain (ULg); Bahar Kimyongür (inculpé du procès DHKP-C); Gilene Khadija Kindts (Brakel); Fadime Köse (Gent); Olivier Klein (ULB); Jaap Kruithof (UG); Rudi Laermans (KUL); Rachida Lamrabet (auteur); Tom Lanoye (auteur); Marc Laquière (FMV); Suzy Larreategui (Latijns-Amerikaanse Federatie); Sven Lauwers (Antwerpen); Johan Leman (KUL); Patrick Loobuyck (UA&UG); René Los (ecologist); Deirdre Maes (sociologe); Ural Manço (FUSL); Fernando Marzo (voorzitter ACLI-Vlaanderen); Albert Martens (KUL); Francine Mestrum (ULB); Moshin Mouedden (militant associatif); Anne Morelli (ULB); Tom Naegels (publicist); Dany Neudt (KifKif); Ans Nys (docente WENK); Zohra Othman (advocate); Stephan Parmentier (KUL); Paul Pataer (eresenator); Chris Paulis (ULiège); Alain Platel (Les Ballets C de la B); Kitty Roggeman (BOEH!); Nadine Rosa Rosso (enseignante, Brx); Eric Rosseel (VUB/Netwerk Psychiatrie & Samenleving); Justin Saeren (Beringen); Han Soete (Indymedia); Youssef Souissi (VOEM vzw); Frank Stappaerts (Het Vrije Woord -radio); Isabelle Stengers (ULB); Birsen Taspinar (psychologe); Ng Sauw Tjhoi (journalist); Werner Trio (radiomaker); Pol Van Camp (Leuven); Paul vanden Bavière (Uitpers); Gie Van den Berghe (UG); Els Vandenbussche (Gent); Mieke Van Haegendoren (UH); Griet Van Meulder; Philippe Van Parijs (UCL); David Van Reybrouck (auteur); Sven Van Trappen ('t Uilekot vzw); Rudy Velghe (muzikant); Peter Veltmans (bestuurslid ACOD-AMiO); Raf Verbeke (CAP); Karin Verelst (VUB); Eva Vergaelen (Caïro); Etienne Vermeersch (UG); Griet Vermeesch (VUB); Luk Vervaet (CLEA); Remi Verwimp (Werkplaats Theologie & Maatschappij); Jogchum Vrielink (KUL); Karim Zahidi (UG/UA); Sami Zemni (UG); Walter Zinzen (publicist). (http://www.flwi.ugent.be/cie/CIE2/waakzaamheid260108.htm#fr)

Un an de prison pour les dirigeants de la Ligue Arabe Européenne

Le tribunal correctionnel d'Anvers a condamné vendredi Dyab Abou Jahjah et Amhed Azzuz, de la Ligue arabe européenne (LAE/AEL), à un an de prison pour leur rôle dans les troubles qui avaient éclaté à Borgerhout après l'assassinat de Mohamed Achrak en 2002.

Le tribunal a estimé qu'il était prouvé que les deux hommes ont poussé les nombreux jeunes allochtones à commettre des actes de vandalisme. Youssef Rahimi a été acquitté, parce que rien ne montrait qu'il avait excité la foule.

Mohamed Achrak, 27 ans, avait été tué par balles le 26 novembre 2002 dans la Schapenstraat par son voisin, âgé de 66 ans et qui souffrait de graves problèmes psychiatriques. L'homme avait été immédiatement arrêté et avait ensuite été interné. Assez rapidement après les faits, un grand groupe d'alllochtones était descendu dans les rues, en se comportant de manière violente et provocatrice.

D'après les déclarations de plusieurs témoins, il semble, selon le tribunal, que la police avait encore le contrôle du groupe à ce moment-là. A l'arrivée de Dyab Abou Jahjah, la situation a cependant dégénéré. Sa présence a eu un effet excitant évident sur la foule. Un agent de police, qui comprenait l'arabe, a entendu Abou Jahjah crier: "Ne vous laissez pas faire par la police, un seul Dieu s'appelle Allah. Restez ensemble, ensemble nous sommes forts face à la police. Ils sont responsables de la mort de notre frère, combattez-les!"

Abou Jahjah a nié plus tard avoir tenu de tels propos provocateurs, mais le juge n'a vu aucune raison de douter des déclarations de l'agent de police. Ahmed Azzuz avait également eu un discours peu nuancé, ce qui a renforcé les jeunes dans leur opposition à la police. Il avait en effet affirmé que la police était au courant depuis longtemps du conflit entre l'auteur et sa victime et qu'elle n'avait pourtant rien fait.

A cause de ces propos subversifs, l'ambiance entre les allochtones et la police était devenue de plus en plus tendue. Les jeunes avaient canardé les agents avec des pierres, jeté des poubelles aux alentours, détruit des abribus et des véhicules, cassé des vitres et agressé des piétons. Les affrontements avaient duré jusqu'au soir suivant et avaient provoqué des remous dans une grande partie de la ville.

Le juge a estimé qu'Abou Jahjah et Ahmed Azzuz jouissaient d'une grande considération auprès des jeunes musulmans et bénéficiaient d'une grande autorité morale. "Ils avaient donc la possibilité d'apaiser les esprits, mais ils ne l'ont pas fait, au contraire même. Par leurs mots et leur comportement, ils ont encore plus incité la foule à user de violence et ils ont jeté de l'huile sur le feu dans une situation qui était déjà très inflammable", affirme le jugement.

Le tribunal a tenu compte du délai assez long entre les faits et le traitement de l'affaire sur le fond et du fait que les pévenus n'avaient jamais été condamnés auparavant. Tous deux écopent donc d'un an de prison ferme, un an de moins que ce qu'avait requis le ministère public.
Abou Jahjah et Ahmed Azzuz doivent également payer à l'assureur Ethias, qui s'était constitué partie civile, 5.109,78 euros de dommages et intérêts. On ignore pour l'heure si les deux hommes feront appel. –Belga - www.7sur7.be, 21 décembre 2007)


L'interdiction du port du foulard
continue dans les communes flamandes

Après Anvers et Gand (et, pour être complet, une série de localités moins médiatisées comme Lokeren, Schoten et Ninove), le conseil communal de Lierre (Lier) a voté lundi soir, devant un parterre fourni de journalistes, l'interdiction du port du foulard et d'autres symboles religieux pour les fonctionnaires municipaux en contact avec le public. La manière soulève davantage de protestations que la mesure elle-même.

Mais ce qui choque à Lierre, c'est le vote, acquis à l'aide d'une majorité alternative. L'Open VLD, le CD & V/N-VA, la Lijst Dedecker et le Vlaams Belang ont voté pour. Lier leeft (en gros, le cartel SP.A-Spirit), qui fait partie de la coalition en place, a voté contre. La petite liste Lier & Ko également. Et puis concrètement, beaucoup se demandent à quoi ce vote va servir puisqu'en pratique, personne n'est concerné. A Lierre, il n'y a qu'une seule employée municipale qui porte le voile et elle n'a aucun contact avec le public.

Et enfin, la bourgmestre de Lierre, à l'initiative de cette rupture du cordon sanitaire, n'est pas n'importe qui. C'est Marleen Vanderpoorten, la présidente du Parlement flamand. La proposition qui a été votée lundi émanait de son parti, en réponse à une proposition du Belang, qui prévoyait l'interdiction du port du foulard à tous les employés de la ville, sans condition.

L'épisode lierrois n'a pourtant rien d'une première. Le 26 novembre dernier, le conseil communal de Gand adoptait une mesure similaire... contre l'avis du bourgmestre socialiste Daniel Termont. Lequel doit désormais veiller à l'appliquer au sein de son administration.

A Gand, où une coalition violette est au pouvoir depuis des lustres, l'Open VLD avait rallié le CD & V et le Belang à sa cause. Le SP.A, Spirit et Groen ! avaient voté contre. La bataille s'était poursuivie au conseil du CPAS, où la gauche détient la majorité. Deux semaines plus tard, SP.A, Spirit et Groen ! y votaient contre les autres une disposition stipulant que "le port de signes d'ordre religieux, philosophique ou idéologique avec un caractère passif est autorisé".

Le président du CPAS, le libéral Geert Versnick déposait alors un recours auprès du gouverneur de la province. Motif invoqué : un article du décret flamand sur les CPAS stipule que le statut du personnel du CPAS doit être identique à celui du personnel municipal.

Le gouverneur de la province, André Denys (lui aussi Open VLD) a finalement tranché dans le sens des plaignants. Pour la petite histoire, aucune femme ne porte le voile au sein du personnel du CPAS de Gand.

Enfin à Anvers, l'affaire s'était déroulée selon un scénario passablement différent. Le bourgmestre SP.A, Patrick Janssens, triomphalement réélu en octobre 2006 et lui-même en défaveur du port du foulard, avait fait inclure l'interdiction du port de celui-ci (pour le personnel en contact avec le public uniquement) dans l'accord de coalition. La majorité s'était divisée entre élus allochtones et d'origine belge mais là aussi, la mesure est finalement d'application.

Entre-temps, le Vlaams Belang a fait de la question un de ses chevaux de bataille et a donné consigne à tous ses mandataires de déposer des propositions similaires dans tous les conseils communaux de Flandre.

Pour le parti, en perte de vitesse et condamné pour racisme en 2004 par la cour d'appel de Gand, toute cette affaire est du pain bénit. Elle lui permet de se positionner "contre l'islamisation" et de recourir à son "bon vieux" fonds de commerce sans risquer une nouvelle condamnation. (La Libre Belgique, 1er février 2008)

Violence des Loups Gris: 3 meneurs identifiés mais mis en liberté

La Libre Belgique, 31 janvier 2008:

L'extrémisme nationaliste turc était descendu dans la rue, à Saint-Josse (Bruxelles), au mois d'octobre dernier. Pour des manifestations (non autorisées) à forts relents anti-Arméniens et anti-Kurdes. De nombreuses violences et déprédations avaient été constatées. Des policiers et des émeutiers avaient été blessés. Eh bien, comme nos confrères de la "Dernière Heure" l'indiquaient jeudi, trois meneurs ont été interpellés mercredi. Il s'agit d'un Turc de 26 ans, inculpé de coups et blessures à agents et de rébellion en bande, et de deux mineurs d'âge. Ils ont cependant été laissés en liberté sous conditions.

La Dernière Heure, 31 janvier 2008:

Depuis le 21 octobre, les policiers avaient une certitude : les responsables seront retrouvés et arrêtés. Hier, ce fut chose faite. Après des semaines de recherches, les meneurs des émeutes qui ont eu lieu du 21 au 24 octobre dans les rues de Saint-Josse ont été identifiés.

Un majeur, un Turc de 26 ans, ainsi que deux mineurs nés en 1991 et 1992 ont été déférés au parquet de Bruxelles, comme le confirme le porte-parole. "Le majeur a été inculpé de coups et blessures à agents avec effusion de sang, rébellion en bande"...

Mais malgré ces lourdes charges, celui que les policiers estiment être le leader qui a blessé un des policiers lors de ces quatre jours d'émeutes qui ont fait plus de 500.000 euros de dégâts a été remis en liberté. "Sous conditions, précise le parquet.

De violentes échauffourées avaient éclaté le 21 octobre sur fond de tensions entre les communautés turque, kurde et arménienne, largement relayées via la télévision satellite dans notre pays. Les manifestants avaient volé le drapeau de l'ambassade américaine, ils avaient également remplacé le drapeau de la maison communale de Saint-Josse par un drapeau aux couleurs turques. Ensuite, les centaines de manifestants, de plus en plus surexcités, avaient saccagé un café arménien. N'ayant que faire de l'intervention de la police, ils n'avaient pas hésité à s'en prendre aux forces de l'ordre. Y compris avec des briques. Un policier avait d'ailleurs été blessé.

Durant les jours qui ont suivi, les bandes de jeunes Turcs ont voulu une nouvelle fois créer des esclandres, mais, cette fois, la police n'avait plus été prise au dépourvu. Le face-à-face ne s'était pas fait sans heurts... ni sans blessé !

Le Vif: Immigration turque en Belgique sous tension

Les émeutes nationalistes de jeunes turcs, en décembre 2007, n'ont pas débuté par hasard à Saint-Josse et à Schaerbeek. Une vaste enquête menée par une équipe de l'université Bilgi d'Istanbul, à la demande de la Fondation Roi Baudouin, souligne le caractère plus conservateur, précarisé et replié sur soi des Turcs bruxellois. « Ici, nous sommes privés des goûts qui existent en Turquie, dit un jeune Schaerbeekois de 16 ans.

Les Belges pensent qu'en Europe il y a le bonheur, l'argent, mais, au contraire, tout y est plus difficile. Ce n'est pas le genre de vie que je veux. L'endroit où nous vivons est très désordonné. Il y a de la crasse, le cadre de vie n'est pas bien. Tout le monde court après l'argent. »

Forte de 200 000 âmes, la communauté turque de Belgique est aussi diverse que peut l'être la Turquie, avec sa mosaïque de peuples et de religions réunie sous la férule d'un Etat fort. Aux yeux de 48 % des Belgo-Turcs, l'armée turque reste l'institution la plus fiable de leur pays, bien avant les mosquées (17 %). En revanche, en Belgique, ils plébiscitent les services de santé et de sécurité sociale (47,8 %) et attachent un crédit moindre aux mosquées (21,8 %), bien que 46 % d'entre eux se déclarent pratiquants. La laïcité de la Turquie moderne a laissé des traces : 68 % des Belgo-Turcs sont favorables à la séparation de la religion et de l'Etat...

L'enquête présente d'autres paradoxes. Si la majorité des personnes interrogées ont la nationalité belge (74, 5 %) ou envisagent de l'obtenir (13, 8 %), elles se décrivent surtout comme Turcs (40,6 %) ou comme Turcs musulmans (31 %). Leur attachement à la Belgique n'est, ce- pendant, pas discutable. Beaucoup y associent le « confort de vie », le respect des droits sociaux et de la propriété privée. Logiquement, ils soutiennent les partis socialistes francophone et flamand (41 %), le CD&V tirant son épingle du jeu (13,5 %) en Flandre.

Mais, en Turquie, les Belgo-Turcs préfèrent l'AKP (41 %), le parti islamiste dit modéré. Le parti d'extrême droite MHP (Loups gris) ne recueillerait, en Turquie, que 8 % de leurs suffrages, en dépit de l'activisme de ce mouvement à Bruxelles et à Anvers.

Les chercheurs de l'université Bilgi décrivent une diaspora très vivante, mais à cheval sur deux mondes. Plutôt pessimiste à propos de l'avenir de son pays d'accueil (30 %) et convaincue de l'avenir radieux de la Turquie (65 %), cette immigration connaît une « tension croissante » entre deux groupes : ceux qui s'adaptent aux normes ambiantes et les autres, souvent précarisés, qui ont tendance à idéaliser leur identité turque. (levif.be, Marie-Cécile Royen, 31 janvier 2008)



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