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INFO-TURK


A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

30th Year / 30e Année
Janvier 
2006 January
N° 329
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
editor@info-turk.be
Chief Editor /Rédacteur en chef: 

Dogan Özgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration


Dark Picture of
Freedom of Expression in Turkey


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Tous les évènements du mois
All events of the current month

O Droits de l'Homme / Human Rights O

State Terror Acquitted in Semdinli
Attempt of lynch on people from TKP in Ordu
5,151 people detained in 2005 pour des raisons politiques
Le retour en prison d'Agca réjouit la presse, indigne ses proches
Agca retourne en prison par la décision de la cour suprême
 Turkey signs anti-terror convention in Strasbourg
Mehmet Ali Agca déclaré "inapte" pour le service militaire
Controverse autour de la procédure que doit suivre Agca après sa libération
Nineteen in custody after unauthorized rally in Ankara

Freed Agca ne s'est pas présenté à la police vendredi 
Libération d'Agca: honte et colère dans la presse
Le terroriste d'extrême-droite Mehmet Ali Agca libéré de prison
New Anti-terrorism Law imposed to Government by the Army menaces Freedoms
Plusieurs condamnations de la Turquie devant la Cour européenne des droits de l'Homme
La 120e victime de la grève de la faim dans les prisons turques

O TIHV's Recent Human Rights Reports in Brief O

O Pression sur les médias / Pressure on the Media O

CPJ: Journalists face trial despite dropping of charges against Pamuk
La Fédération arménienne propose un audit général de la législation turque
Le tribunal a renoncé à juger l'écrivain Orhan Pamuk
Dark Picture of Freedom of Expression in Turkey
La Turquie, « la plus grande prison du monde pour les journalistes »
RSF alerte le président de l’UE sur la situation de la liberté d’expression en Turquie
Press Council calls for more freedom of speech
30-year prison sentence for criticising Barzani in Internet articles
Un procureur turc juge insultant "les Sorcières de Smyrne"publié en Turquie
The trial opened against a singer and five journalists for PKK propganda

O TIHV's Report on Recent Pressures on the Media O

O Kurdish Question / Question kurde O

Ocalan veut être rejugé mais les lois turques l'interdisent
Deux ex-députés kurdes inculpés pour apologie d'Ocalan
La police a attaqué une manifestation kurde pour Ocalan à Istanbul
Ocalan: "They Want To Destroy Me"
Les avocats d'Ocalan dénoncent son placement en isolement cellulaire
Intervention to the demonstration: 28 persons has been arrested
The daily Özgür Politika restarted publishing in Germany
Ocalan est condamné à la cellule d'isolement pour une durée de 20 jours
KKK : Les décisions du MGK mènent à la guerre totale
Un nouveau drame au Kurdistan: la grippe aviaire tue
La mairesse kurde  de Dogubeyazit dénonce les préjugés de l'Etat turc
A Kurd fined for using the letter of 'W'
56 mayors in the Southeast face prosecution for their support of Roj TV

O Minorités / Minorities O

Les Parlementaires britanniques répondent à la Turquie sur le génocide des Arméniens
Deux propositions du MRAX concernant la négation du génocide des Arméniens
L'ingérence scandaleuse de l'Ambassadeur turc à la politique belge
Nouvelle campagne négationniste pour honorer le génocidaire N°1 Talat Pacha!

O Forces armées/Armed Forces O

70 persons announced that they are conscientious objectors
La Turquie condamnée pour harcèlement de l'objecteur de conscience Ülke
Another conscientious objector, victim of the Turkish military: Yunus Erçep

O Affaires religieuses / Religious Affairs O

Le pape Benoît XVI se rendra en Turquie en novembre 2006
Douze Turcs parmi les 362 pèlerins tués à Mina
La fête: sacrifice scandaleux des animaux partout en Turquie

O
Socio-économique / Socio-economic O


Ankara craint une pénurie d'énergie après une baisse des fournitures de gaz
Le déficit du commerce extérieur turc en hausse de 24,9% en 2005
Froid : plus de 3.600 villages coupés du monde par la neige en Turquie
5e décès en Turquie, où le virus semble progresser
Une femme guérie de la grippe aviaire rejetée par son village
Nouveau décès dans l'est de la Turquie, 20 contaminations
La Turquie sous pression après un nouveau décès suspect
Le prix de la syndicalisation : le licenciement
3 morts et 15 personnes infectées par la grippe aviaire en Turquie
En Turquie, les enfants paient le plus lourd tribut à la grippe aviaire
Plusieurs pays européens renforcent leurs mesures contre la grippe aviaire
L'Iran ferme sa frontière aux Turcs de Dogubeyazit
Risque élevé en Allemagne de propagation de la grippe aviaire en provenance de Turquie
Le ministre de la Santé bousculé par les habitants kurdes de Dogubeyazit
A Dogubeyazit, la panique cède le pas à l'indignation
Nouveaux cas de grippe aviaire, la maladie se propage vers l'ouest
Le transport des moutons à sacrifier peut favoriser la grippe aviaire
Cinq nouveaux cas de grippe aviaire, la maladie se propage vers l'ouest
Difficultés économiques en vue pour la Turquie en 2006
Le gouvernement accusé de la mauvaise gestion de la crise aviaire
Ankara compte finaliser son premier projet de stockage de gaz d'ici l'été
Les prix à la consommation en hausse de 7,72% en 2005
La Turquie comptera 73 millions d'habitants en 2006

O Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations O


O Turquie-USA/ Turkey-USA  O


Attentat à la bombe contre un centre culturel turco-américain

O Relations régionales / Regional Relations O

Il faut "donner une chance" au Hamas, selon la Turquie
Les sociétés turques cessent leurs ventes de produits pétroliers à l'Irak
La lutte contre le terrorisme au centre d'une réunion maroco-turque
Large victoire des chiites aux élections législatives en Irak
La Turquie recommande à l'Iran la modération sur le dossier du nucléaire
La Turquie, une puissance majeure en devenir au Proche-Orient
Trois Turcs enlevés dans le sud-est de l'Iran
Appel de la Turquie et du Japon à l'Iran à propos de la crise nucléaire
La Turquie signe des protocoles d'accord avec Israël et les Palestiniens
Ankara et Kaboul signent un accord de coopération lors de la visite de Karzai
Entrée en vigueur d'un accord de libre-échange entre le Maroc et la Turquie
Le convoi de l'ambassadeur turc à Bagdad attaqué

O Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece O

Désaccord entre Athènes et Londres sur le plan turc pour Chypre
Nouvelle offensive diplomatique d'Ankara pour un règlement à Chypre
Chypre: Schüssel rappelle à Ankara ses engagements douaniers

O Immigration / Migration O

Council of Europe: Turkish gangs dominate heroin trafficking in Europe
Le procès de militants du DHKP-C sous haute surveillance en Belgique
A Bruxelles, la fête du Mouton a parfois tourné au cauchemar
L'interrogatoire des musulmans désireux de devenir allemand
German Muslim groups angry over citizenship test



 
Déc/Dec 05
Nov/Nov 05
Oct/Oct 05
Sep/Sep 05
Août/Aug 05
Juil/July 05
Jui/Jun 05
Mai/May 05
Avr/Apr 05
Mars/Mar 05
Fév/Feb 05
Jan/Janv 05

Toutes les informations depuis 1998 click All informations since 1998

  Depuis le 1er novembre 2005, Info-Türk est entrée dans la 30ème année de parution. Ces trente années de publication sont marquées également par la lutte pour la démocratisation en Turquie. Afin de créer un amalgame, certains groupes au service de l'Etat turc ont lancé des pages Internet avec des adresses semblables à celle d'Info-Turk. Il s'agit d'une nouvelle tentative du régime d'Ankara qui a depuis trois décennies utilisé tous les moyens odieux pour étouffer notre libre voix. Info-Turk n'a aucune relation avec ces groupes et est résolu de contribuer, malgré tout, à la défense des droits de l'homme en Turquie.
*
Since November 1st, 2005, Info-Türk has entered its 30th year of publication. These thirty years of publication are also marked by a fight for democratization in Turkey. In order to create an amalgam, some groups in the service of the Turkish State have launched Internet pages with addresses similar to Info-Turk's address. This is a new attempt of the Ankara regime that has used over three decades all odious means to silence our free voice. Info-Turk does not have any relation with these groups and is determined to contibute, in spite of all pressures, to the defense of human rights in Turkey .



Informations récentes du mois
Latest  Informations of the month

Droits de l'Homme / Human Rights

State Terror Acquitted in Semdinli

On 9 November 2005 the Turkish “Gladio”, popularly known as the "deep state" of Turkey, was caught red-handed by the people of Semdinli. Despite the Turkish military and some other people at first endeavoring to cover up the incident, the demonstrations by the people of Semdinli were then decisive in establishing a majority view in Turkey that the culprits should be taken to court.  
 
But Tanju CAVUS, who was responsible for the death of one person and for the wounding of many others in the same incident, was released at his first court hearing. This shows that the deep state has a strong hold on the justice system in Turkey. As a matter of fact the Vice-General Staff of the Turkish Military, Yasar BUYUKANIT, supported the killers by stating on the day of the incident that he knew them and that they were "good kids". The fact that the Semdinli incidents on 9 November 2005 have still not been fully investigated and cleared up and that the culprits are being released one by one or are not being punished has seriously disappointed the expectations of the people. It is deepening the insecurity they feel with regard to the justice system.
 
In the 1990s thousands of extra-judicial killings were perpetrated against Kurdish intellectuals and prominent people, and to this day the killers are yet to be found let alone prosecuted. These killings were perpetrated by units connected with the deep state, and indeed a year ago Abdulkadir Aygan, a former member of JITEM (a secret Gendarme Intelligence Organisation), confessed to the murders he had committed including the murder of journalist and writer Musa ANTER.

This person announced to the public, through the media, in a very open manner, the names of the people he had killed, the place where he had committed the crimes and who he had committed them with. The Turkish politicians and justice system should have taken these confessions as notice of a criminal offence and initiated the necessary proceedings, yet till today no legal action has been taken. Moreover, the person named in the confessions relating to the murder of Musa Anter, Hamit Yildirim, a village guard, is still moving around freely and actively continuing his dirty work for JITEM in the region. So the "deep state", Gladio, is still on duty. It is still committing murders to horrify and intimidate the people. The only way that  these killings can keep happening is to keep the previous murders in the dark and not to punish the perpetrators. On the contrary, they see these criminals as patriots and support them with any means, so they continue to commit new murders. 
 
This is what happened in the Kurdish city of Semdinli on 9 November. It was not an isolated incident any more than the Tanju CAVUS case was. It is just a part of the chain that can be seen throughout Kurdistan. The trust and hope of the people that reforms to the Turkish justice system are going to be implemented has suffered a serious blow. 
 
Indeed the increasingly open and extensive violence of the state against the people's requests for peace and democracy shows that in the near future there will be a bloody attack against the Kurdish people, because Gladio is at work.
 
To prevent these very dangerous developments we call on the EU, the European Parliament, the Council of Europe, the Council of Europe’s Parliamentary Assembly, and all related institutions, organizations and parliaments, to pay proper attention and to take the appropriate action.
 
GLADIO was exposed and dissolved in other NATO member countries, yet in Turkey it is still to be exposed, though until it becomes inoperative the necessary democratic changes and transitions of Turkey for EU accession are not possible. 
 
Effective pressure must be put on the government of Turkey, whose ineffectiveness against GLADIO has allowed it to carry out special war tactics on the Kurdish people and on other forces for democracy. (KNK, January 26, 2006)

Attempt of lynch on people from TKP in Ordu

300 people from TKP (Communist Party of Turkey) who wanted to march were attempted to be lynched. The windows of the buses the TKP group got on were broken by stones thrown by extreme nationalists.

A group from TKP who wanted to march with the flags of TKP and banners in the street of Fidangor faced the barrier of the police. Squabble occurred for a while, when the police did not let the march. During the squabble, 15 people, members of extreme nationalist party MHP attempted to assault to the group from TKP. After the increase of the tension the group from TKP took shelter in the party building. After the increase in the number of nationalists the police closed 4 avenue which come out to the street. In spite of the security measures, the nationalist came in front of the party building and shouted slogans. The police took one under custody from the group and increased the security measures along with the armed combat cars.

Those from TKP were wanted to be driven away from the region after talks with the police. The nationalists gathering in the region threw stones and had broken the windows. (KurdishInfo, January 30, 2006)

5,151 people detained in 2005 pour des raisons politiques

Speaking on Friday at his weekly press conference Turkish, Security Authority spokesman Ismail Caliskan issued details and figures from the Security Authority's Annual Report for 2005. "Terrorism-related incidents" in 2005 in Turkey rose from 2,229 in 2004 up to 2,592 in 2005. In 2004 4,771 people were detained on suspicion of terrorism while the figure increased to 5,151 people detained in 2005. La grande majorité de ces personnes sont victimes de la répression politique et inculpés pour la raison d'avoir exprimé leur point de vue contraire à l'avis officiel relatif aux organisations clandestines bien qu'elles n'ont jamais été impliqué dans les actions armées.

Caliskan stated, that of 487,762 public order offences and crimes committed in 2005, 55% had been solved while the perpetrators of 45% were never found. This constituted a 19% increase in crime detection compared to the 2004 figures.

The total figure for crimes against the individual in 2005 rose by 25% to 197,997. Of these, 93% were resolved by the justice system while 7% remained unsolved. Crimes against property in 2005 rose by 48% compared to the 2004 figures, increasing to 289,765. Of these 28% were solved while 72% remained unsolved.

In regard to smuggling and organised crime in 2005, 8,840 criminal incidents were recorded while 17,657 suspected persons were transferred before the courts. 220,947 forged New Turkish Liras, 124,402 bottles of smuggled alcohol, and 4,703,355 packets of cigarettes were seized by the Security Authorities in 2005.

Security Authority narcotics teams seized 6,663 kg of heroin, 140 kg of morphine base, 34 kg of opium, 6,002 kg of hashish, 40 kg of cocaine, 1,228,750 captagon pills, and 5,760,819 ecstacy pills during 2005. A total of 5,714 drug-related cases were recorded while 11,979 suspects were transferred before the courts. Compared to 2004, there was a 10.7% increase in drug-related cases while there was a 7.8% rise in the number of suspects detained for drug crimes.

There were 20,649 traffic police working in Turkey in 2005, while the number of cars on Turkish roads was 11,077,522. The number of Turkish driving licenses stood at 16,958,895 – a 5% increase compared to 2004.

In 570,419 traffic accidents which took place in Turkey in 2005, 3,215 people lost their lives while 123,985 people were injured. While the accident rate on Turkish roads rose by 15.27% compared to 2004, the mortality rate was up 4.32% and the number of injured was up 15.26%.

In 2005 the Security Authorities carried out 3,379 operations and detained 3,566 people in the framework of the Intellectual and Artistic Works Law. A total of 3,523,509 books, CDs, VCDs and DVDs were seized in the course of these operations.

Of a total of 10,747 sports events held in Turkey in 2005, disturbances were recorded at 109. 1,111 people received various punishments and fines subsequent to such disturbances. (Cihan News Agency, January 27, 2006)

Le retour en prison d'Agca réjouit la presse, indigne ses proches

Les procureurs viennent de déterminé finalement que Mehmet Ali Agca doit être libéré en  2010, d'après l'agence de presse Anatolie. Selon un nouveau calcul des procureurs de Kartal, Agca doit quitter le pénitencier le 18 janvier 2010.

Le retour en prison de Mehmet Ali Agca, le Turc qui avait tenté de tuer Jean Paul II en 1981, a été applaudi par la presse turque samedi mais a suscité la colère des proches du criminel, qui ont accusé le gouvernement d'avoir exercé des pressions sur la justice.

"Le meurtrier n'a pu s'échapper", "Marche, marche, en route vers la taule", se félicitaient les quotidiens libéraux Radikal et Hürriyet, saluant l'arrestation d'Agca vendredi soir à Istanbul après que la Cour de cassation eut cassé une décision de le libérer à la faveur de remises de peines.

"De retour chez lui", se réjouissait le journal à grand tirage Milliyet, estimant qu'"une erreur historique a été réparée".

La Cour de cassation a jugé vendredi que la peine de 19 ans de prison purgée par Agca en Italie pour l'agression du pape ne pouvait être déduite, comme l'a fait le 12 janvier le tribunal de première instance qui a prononcé sa libération, de celle qu'il devait accomplir pour d'autres crimes en Turquie.

Elle a ainsi cassé l'ordre de libération, estimant qu'il n'avait "pas de fondement juridique".

L'ancien militant ultra-nationaliste, 48 ans, a été arrêté dans une maison de la rive orientale d'Istanbul dans les heures suivant l'arrêt rendu par la cour de cassation et a été écroué à la prison stambouliote de Kartal.

Reprenant un décompte fourni par le procureur en chef de la Cour de cassation Nuri Ok, plusieurs journaux ont assuré qu'Agca resterait derrière les barreaux jusqu'en 2014.

"Ce résultat a été obtenu par la société, dont la réaction a été encouragée de manière salutaire par les médias turcs", a affirmé le juriste Türgüt Kazan. "Il faut bien sûr aussi remercier le ministre de la Justice d'avoir ouvert la voie".

L'intervention de Cemil Cicek a en revanche été conspuée par les proches de Mehmet Ali Agca, réunis devant la prison.

"Les juges et les procureurs sont confrontés à de graves menaces et pressions. Le ministère lui-même les menace", a affirmé Adnan Agca, le frère du condamné, "Le peuple turc ne permettra jamais que Mehmet Ali Agca meure en prison".

"Mon frère a été reconnu comme le Messie par le Vatican. Il est le Messie, le Mahdi", a ajouté Adnan Agca, reprenant à son compte des déclarations délirantes faites par son frère avant son arrestation, avant de préciser que celui-ci "était en train de rédiger une nouvelle Bible".

La trentaine de manifestants a déployé devant la prison des banderoles sur lesquelles ont pouvait notamment lire: "Est-ce que les juges sont devenus les marionnettes des médias?"

Mustafa Demirbag, l'avocat de Mehmet Ali Agca, a pour sa part annoncé qu'il allait porter plainte contre Cemil Cicek. Il a également indiqué qu'il chercherait à obtenir un nouveau jugement, en Turquie, de son client pour sa tentative d'attentat contre le pape.

Interrogé par NTV, le ministre de la Justice s'est contenté d'expliquer que sa démarche auprès de la Cour de cassation ne visait qu'à "trouver une solution juridique à un problème juridique". (AFP, 21-23 janvier 2006)

Agca retourne en prison par la décision de la cour suprême

Mehmet Ali Agca, est retourné vendredi soir en prison, la Cour de cassation turque ayant annulé la décision de le libérer qui avait provoqué un profond malaise en Turquie. Un peu plus de cinq heures après la décision de la plus haute instance judiciaire de Turquie sur son sort, Agca a été réincarcéré dans la prison de Kartal à Istanbul d'où il avait été relâché la semaine dernière sous les applaudissements d'un petit groupe de partisans, ont rapporté les médias.

Escorté par de nombreux policiers, Agca a été conduit à bord d'une voiture de la police au pénitencier qui se trouve dans la partie asiatique de la métropole turque, selon la chaîne de télévision CNN-Türk.

Avant d'arriver à cet établissement d'où il avait été remis en liberté le 12 janvier, Agca a été interrogé au siège de la police et a subi un contrôle médical, précise la chaîne de télévision.

La Cour de cassation avait jugé auparavant à l'unanimité que cette remise en liberté n'aurait pas dû avoir lieu.

La Cour a estimé que la peine purgée par Agca en Italie ne pouvait être déduite de la peine qu'il a purgée en Turquie pour d'autres délits et que de ce fait sa libération n'avait "pas de fondement juridique".

Agé de 48 ans, Agca, a été interpellé peu après cette décision à Istanbul.

"Agca n'a opposé aucune résistance à nos agents qui sont allés le chercher", a indiqué le gouverneur de la ville Muammer Güler.

Agca n'était plus apparu en public depuis sa libération.

"Je suis le Messie, je suis le Messie, je ne suis pas Dieu, je proclame l'apocalypse", a lancé à une foule de journalistes Agca, menotté et vêtu d'un pull bleu devant le siège de la police stambouliote.

Bousculé par les journalistes, il a aussi crié en anglais: "I am the Christ, I am not God (je suis le Christ, je ne suis pas Dieu), selon les images des chaînes de télévision.

Au maquis du code pénal turc, compliqué par de fréquentes amnisties, s'est ajoutée une grossière erreur de calcul dans le rendu de la décision du juge qui l'a remis en liberté sur le nombre d'années purgées par Agca en Italie, donné comme 20 ans au lieu de 19 ans et un mois. Le ministre turc de la Justice Cemil Cicek avait affirmé à un journal turc qu'Agca devait encore purger onze mois de prison. (AFP, 20 janvier 2006)

Turkey signs anti-terror convention in Strasbourg

Turkey has on Friday signed the "Convention on the Prevention of Terrorism" at a ceremony held in Strasbourg, where the main office of the Council of Europe is located.

Permanent representative of Turkey to the Council of Europe, ambassador Daryal Batibay, on Friday signed the convention on behalf of Turkey. The convention was brought onto the agenda after the 9/11 attacks in New York and was submitted for signature at the heads of states and governments summit in the Polish capital Warsaw last May.

The document, which is said to complement conventions prepared for the common fight against terrorism over the last 40 years, deals with cooperation among states in anticipation of a terrorist attack.

Within this framework, some concepts not stated in existing international conventions - such as public incitement to commit terrorist offences, recruitment for terrorism and training for terrorism - have been included for the first time in a document based on intergovernmental cooperation.

31 member states of the Council of Europe have signed the Convention on the Prevention of Terrorism to date, however, none of the signatory states has ratified the convention yet.

The convention has to be ratified by at least 6 members including 4 EU members before it can enter into force. (Cihan News Agency, January 20, 2006)

Mehmet Ali Agca déclaré "inapte" pour le service militaire

Mehmet Ali Agca a été déclaré par l'Armée "inapte" au service militaire. Agé de 48 ans, Agca devait en principe effectuer après sa sortie de prison jeudi son service militaire, obligatoire pour tout Turc à partir de 18 ans. Il s'est rendu lundi dans un hôpital militaire d'Istanbul, sa première apparition en public depuis sa libération jeudi.

Selon son avocat Mustafa Demirbag, cité par l'agence Anatolie, l'hôpital a décidé de renoncer à l'envoyer faire son service parce qu'il a purgé une longue peine de prison.

"Agca est exempté", a déclaré M. Demirbag, rappelant une disposition légale qui exempte les personnes ayant passé plus de 5 ans et demi en prison. "Agca est à présent libre", a-t-il dit.

D'autre part, le ministre de la Justice Cemil Cicek a demandé mardi à la Cour de cassation d'annuler la décision de le remettre en liberté jeudi.

Déjà, quelques heures après la libération de l'ex-militant ultra-nationaliste, M. Cicek s'interrogeait en évoquant une possible "erreur" et annonçait qu'il allait saisir la Cour de cassation. Son prédécessseur, Hikmet Sami Turk, en fonction lorsque Agca avait été extradé d'Italie en 2000, dénonçait "une grave erreur" du point de vue légal, calculant qu'il aurait dû être libéré en 2012 au plus tôt.

Au maquis du code pénal turc, compliqué par de fréquentes amnisties, s'ajoute apparemment une grossière erreur de calcul dans le rendu de la décision du juge d'Istanbul sur le nombre d'années purgées par Agca en Italie, donné comme 20 ans au lieu de 19 ans et un mois.

Agca avait tiré contre le pape le 13 mai 1981, et avait été extradé d'Italie vers la Turquie le 14 juin 2000.

"Le point critique est le nombre d'années qu'Agca a passées en prison en Italie. Le juge dit 20 ans (...) Nous vérifierons le calcul. S'il s'agit de 19 ans et non de 20, Agca devra retourner en prison", a déclaré M. Cicek au quotidien Milliyet.

Lettres délirantes d'Ali Agca

Le quotidien turc Hurriyet publie mardi des extraits de lettres, écrites en prison par Mehmet Ali Agca, dans lesquelles l'homme qui a tenté de tuer Jean Paul II en 1981, propose ses services pour tuer ben Laden, ou dit avoir refusé une offre du Vatican pour devenir cardinal.

Agca, 48 ans, a passé près de 25 ans en prison, en Italie puis en Turquie, avant d'être libéré jeudi à Istanbul.

Dans une lettre datée du 1er septembre 2000 adressée au chef des services secrets turcs, Agca se félicite de l'aide américaine dans la capture du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan au Kenya l'année précédente.

"L'Amérique nous a offert Ocalan. Offrons leur Ben Laden en retour", écrit Agca, alors incarcéré à Istanbul, un an avant les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. "Je suis prêt à partir pour l'Afghanistan, à infiltrer l'organisation de Ben Laden et à le livrer à l'Amérique mort ou vif", ajoute-t-il. "Je hais le terrorisme".

Les déclarations délirantes d'Agca, 48 ans, laissent penser qu'il est soit fou, soit un simulateur d'une grande constance.

Il s'est proclamé la réincarnation de Jesus Christ et signe certaines de ses lettres: "le Messie".

Dans une autre lettre, il affirme que le Vatican lui a proposé 50 millions de dollars pour se convertir au catholicisme et devenir cardinal. "Je préfère être un singe en Afrique qu'un roi au Vatican", aurait-il répondu.

Agca était un militant ultra-nationaliste de 23 ans lorsqu'il a tiré sur le pape. Les raisons de son acte ou ses sponsors éventuels restent un mystère. (AFP, 16-17 janvier 2006)

Controverse autour de la procédure que doit suivre Agca après sa libération

Une controverse est apparue en Turquie autour de la procédure que doit suivre Mehmet Ali Agca, le Turc qui avait tenté en 1981 de tuer le pape Jean Paul II, après sa libération jeudi d'une prison d'Istanbul.

Le gouverneur d'Istanbul, Muammer Güler, a indiqué samedi soir à la presse qu'Agca devait se rendre d'ici mercredi à un hôpital militaire de la métropole où il sera décidé s'il est apte ou non a accomplir son devoir militaire.

Agca, 48 ans, n'a jamais accompli son service militaire, obligatoire pour tout Turc à partir de 18 ans.

"Si d'ici là il ne se présente pas à l'hôpital, il y sera amené de force", a insisté le gouverneur.

Mais l'avocat d'Agca, Mustafa Demirbag, cité par l'agence Anatolie, a contredit le gouverneur, affirmant que son client n'irait pas lundi au grand hôpital Gata, située dans la partie asiatique de la ville.

"Non, il n'a pas se rendre là-bas pour l'instant", a-t-il dit à un groupe de journalistes, sans préciser si Agca se présenterait aux médecins militaires après lundi.

M. Güler avait demandé vendredi qu'Agca se présente à la police deux fois par jour, ce qui avait été aussi contesté par Me Demirbag.

Agca n'est plus réapparu en public depuis sa visite à l'hôpital Gata peu après sa sortie de prison, qu'il a quitté discrètement, échappant à l'attention des nombreux journalistes qui le suivaient.

Son défenseur a expliqué qu'Agca était maintenant un "homme libre qui veut refaire sa vie".

"Agca ne veut plus de sa vie d'il y a 26 ans. Il veut une nouvelle vie et souhaite se marier", a dit Me Demirbag, qui a ajouté que son client n'avait "aucune intention" de fuir à l'étranger.

Après avoir grièvement blessé par balles le pape Jean Paul II, Agca avait passé 19 ans dans les prisons italiennes. En 2000, il avait été extradé vers la Turquie et emprisonné à Istanbul.

Il purgeait depuis une peine par contumace pour l'assassinat en 1979 d'un célèbre journaliste, et avait aussi été condamné en 2000 à 36 ans de prison pour deux attaques de banques commises dans les années 70.

Mais Agca a bénéficié d'une amnistie proclamée en 2002 et de réductions de peine. Le calcul de ces réductions est contesté et sa libération a créé un profond malaise en Turquie.

Le ministre de la Justice, Cemil Cicek, a déclaré que la décision de le libérer serait réexaminée, laissant entendre qu'il pourrait retourner en prison.

La libération de Mehmet Ali Agca suscite en Turquie la crainte de le voir devenir une idole des milieux ultranationalistes, qui multiplient les hommages à son égard depuis sa sortie de prison jeudi.

"Il est né à Malatya, il a blessé le pape, bravo Mehmet Ali Agca!", ont scandé des supporteurs de l'équipe de football de 1ère division de Malatya (est), lors d'un match amical samedi.

Selon CNN-Türk, des militants ultranationalistes se relaient sur la tombe à Kirsehir (centre) de son mentor Abdullah Catli au cas où Agca viendrait s'y recueillir.

Abdullah Catli est mort en 1996 dans un accident de voiture resté célèbre en Turquie car un député et un chef de la police se trouvaient à bord du même véhicule, ce qui avait révélé au grand jour la collusion entre certains milieux politiques, la police et la mafia.

Dès la sortie de prison d'Agca, des sympathisants avaient lancé des fleurs sur sa voiture. Et un groupe d'ultranationalistes se revendiquant des Loups gris, mouvement particulièrement actif dans les années 70/80 et auteur de nombreux assassinats de militants d'extrême gauche, était venu l'acclamer au bureau d'enrôlement de l'armée où il s'est ensuite rendu.

Samedi encore, un groupe de militants formant avec leurs doigts la tête de loup, signe de l'appartenance au mouvement, attendaient son apparition devant le poste de police d'Istanbul auprès duquel il était censé se manifester.

Outre les mouvements sporadiques de sympathie manifestés ici et là à Agca, l'ex ministre de la Justice Hikmet Sami Turk a suggéré un lien entre sa libération et l'action au sein de l'appareil d'Etat d'éléments ultranationalistes, quel que soit le parti au pouvoir, phénomène résumé sous le terme d'"Etat profond".

Le quotidien libéral Radikal se désespérait de son côté du nombre d'assassins de la mouvance ultranationalistes remis en liberté, en répertoriant une dizaine de mafieux célèbres condamnés à mort pour de multiples assassinats puis libérés. (AFP, 15 janvier 2006)

Nineteen in custody after unauthorized rally in Ankara

A group that wanted to protest F-type prison conditions in front of the Justice Ministry in Ankara on Friday was prevented from doing so, with police taking 19 people into custody after scuffles broke out.

A small group calling itself the Rights and Freedoms Front gathered in Kızılay at 1:00 p.m. on Friday, shouting slogans such as "Isolation continues with the Justice and Development Party" and "Stop the isolation and stop the deaths."

F-type prisons are those with cells that house only a few inmates, while others usually house 20 to 30. In the past criminals with similar backgrounds were put in the same cells, with prison authorities losing control as a result, and the new F-type prisons were built to solve this. However, hunger strikes and violence erupted when inmates refused to be moved to the F-type prisons. Opponents claim F-type prisons allow prison authorities to mistreat and abuse inmates.

The group's spokesperson said they have been protesting F-type prisons for the past three years with hunger strikes, adding that Serhat Demirel, who had set himself on fire while in the Sincan F-type prison a while ago, passed away on Tuesday.

The group later started to walk towards the Justice Ministry but was prevented from reaching the building by a police blockade.

The group tried to bypass the blockade, but police used pepper spray to disperse them. The police called on the group to make their press statement and disperse, but the group continued to try to push their way through the blockade.

Nineteen members of the group were taken into custody in the ensuing scuffles. (Turkish Daily News, January 14, 2006)

Freed Agca ne s'est pas présenté à la police vendredi
 
Mehmet Ali Agca, le Turc qui vient d'être remis en liberté, ne s'est pas présenté vendredi à la police comme il aurait dû le faire, a annoncé le gouverneur d'Istanbul.
 
Le gouverneur, Muammer Guler, a expliqué qu'Agca, âgé de 48 ans et qui n'a jamais fait son service militaire, aurait dû se présenter à la police en vertu d'un ordre de l'armée émis après sa libération jeudi d'une prison d'Istanbul.
 
"Il n'est pas venu au poste de police jusqu'à présent", a déclaré M. Guler, cité par l'agence de presse turque Anatolie. "S'il ne vient pas, il pourrait être considéré comme une personne qui tente d'échapper au service militaire", a-t-il dit.
 
"S'il ne se présente pas pour une visite médicale d'ici lundi, le centre de recrutement pourrait émettre l'ordre qu'il soit appréhendé", a ajouté le gouverneur d'Istanbul.
 
M. Guler a déclaré qu'il ne savait pas pour le moment où se trouvait Agca.  "Il a y des informations selon lesquelles il s'est trouvé à divers endroits, mais on ne peut pas le poursuivre, car pour le moment c'est un homme libre", a-t-il dit.
 
"Mais s'il ne vient pas au poste de police, le centre de recrutement de l'armée fera ce qui est prévu par la loi", a poursuivi le gouverneur. "S'il ne se présente pas d'ici lundi, nous pourrions être appelés à l'arrêter car il sera considéré comme tentant d'échapper au service militaire". (AFP, 13 janvier 2006)

Libération d'Agca: honte et colère dans la presse

La libération jeudi de Mehmet Ali Agca, auteur d'une tentative d'assassinat contre le pape Jean Paul II en 1981, a créé un profond malaise en Turquie, faisant resurgir une sombre page de l'histoire du pays, sans compter les doutes sur sa légalité.
 
La presse turque exprimait honte et colère vendredi. "L'assassin est parmi nous". "Jour de honte", proclamait le quotidien à grand tirage Hurriyet. "La libération d'Agca, parce qu'il aurait purgé sa peine comme un assassin ordinaire, est un sérieux coup porté à la lutte de la Turquie contre le terrorisme", estimait le journal.
 
Il faisait allusion au lourd passé de militant ultra-nationaliste d'Agca, condamné à mort par contumace en 1980 pour le meurtre l'année précédente d'un célèbre journaliste libéral, Abdi Ipekçi, rédacteur en chef du quotidien Milliyet.
 
Cette sombre période de l'histoire de la Turquie, qui allait culminer avec un coup d'état militaire en 1980, avait été marquée par une montée de violence inouïe et des centaines d'assassinats en pleine rue, rarement élucidés, impliquant largement des militants ultra-nationalistes, les Loups gris, mais aussi des extremistes de gauche.
 
"L'assassin est parmi nous", relevait Milliyet, à l'instar de nombreux autres journaux. "Le 12 janvier sera enregistré dans notre Histoire comme un jour de honte".
 
"Ils l'ont libéré bien tôt! Y a-t-il un autre journaliste à tuer?" ironisait le quotidien populaire Vatan.
 
Selon Radikal (libéral), "il serait injuste de n'accuser que l'appareil judiciaire, ce sont les hommes politiques et le parlement qui ont adopté la loi ayant permis la libération d'Agaca", allusion aux amnisties dont il a bénéficié. (AFP, 13 janvier 2006)

Le terroriste d'extrême-droite Mehmet Ali Agca libéré de prison

L'ex-militant ultra-nationaliste turc Mehmet Ali Agca, qui avait tenté de tuer le pape Jean Paul II en 1981, a été libéré jeudi de sa prison d'Istanbul, après presque 25 ans de détention en Italie puis en Turquie.

Peu après sa sortie, le ministre de la Justice Cemil Cicek a annoncé qu'il allait demander à la Cour de cassation un réexamen de son cas, laissant entendre qu'il pourrait retourner en prison.

Vêtu d'un pull bleu et de jeans, visage émacié et cheveux gris, Agca, qui a bénéficié d'une libération anticipée controversée dans son pays, a quitté sous forte escorte la prison de Kartal, dans la partie asiatique d'Istanbul, vers 07H30 GMT.

Agca, 48 ans, a été conduit à un bureau d'enrôlement de l'armée à Pendik, car il n'a pas accompli son service militaire, obligatoire pour tout Turc à partir de 18 ans.

"Nous demandons que son service militaire soit reporté", a déclaré à l'AFP son avocat Mustafa Demirbag. "Toute personne ayant passé 25 ans en prison aimerait avoir un peu de temps en liberté", a-t-il souligné.

Une quinzaine de militants ultra-nationalistes ont déployé un grand drapeau turc devant le bureau. "Nous sommes très heureux. Il a déjà passé assez de temps en prison. Nous sommes venus lui manifester notre soutien", a déclaré à l'AFP Özcan Toramanoglu, 41 ans.

Puis Agca a été amené au grand hôpital militaire de Gata, où l'attendaient une centaine de manifestants d'extrême gauche arborant des drapeaux du Parti communiste turc (TKP).

"Les assassins rendront des comptes au peuple, Agca rendra des comptes au peuple", criaient les manifestants, dont certains portaient les photos de militants d'extrême gauche tués par des adversaires d'extrême droite.

Agca a ensuite été sorti discrètement de l'hôpital par une porte arrière, pour une destination inconnue.

Il avait été extradé et emprisonné en 2000 à Istanbul, après dix-neuf ans passés dans des prisons italiennes pour avoir grièvement blessé par balles Jean Paul II le 13 mai 1981 sur la place Saint-Pierre.

En Turquie, il purgeait une peine par contumace pour l'assassinat en 1979 d'un célèbre journaliste libéral, Abdi Ipekçi. Il avait aussi été condamné en 2000 à 36 ans de prison pour deux attaques de banques dans les années 70.

Mais il a bénéficié d'une amnistie proclamée en 2002 et de réductions de peine prévues par le code pénal turc.

Le calcul de ces réductions est à présent controversé. Le ministre de la Justice l'a lui-même mis en doute: "La justice peut-elle commettre une erreur? C'est possible", a dit M. Cicek devant la presse, annonçant qu'il demanderait un nouvel examen à la Cour de cassation du dossier "très complexe" d'Agca.

Il a laissé entendre qu'au terme de cet examen, Agca pourrait retourner en prison: "Cela s'est produit dans d'autres cas (...) le fait d'être libéré n'est pas un droit acquis".

Son prédécesseur Hikmet Sami Türk, en fonction quand Agca avait été extradé en 2000, a dénoncé sur CNN-Turk "une grave erreur" du point de vue légal, calculant qu'il aurait dû être libéré en 2012 au plus tôt.

"La loi a été assassinée aujourd'hui", a lancé l'avocat de la famille d'Ipekçi, Turgut Kazan, sur la même chaîne.

Les motivations de l'acte d'Agca restent un mystère 25 ans après, épaissi par ses déclarations souvent délirantes.

La thèse d'un complot soviétique a été évoquée mais jamais confirmée.

L'un des magistrats les plus connus d'Italie dans les années 80, Ferdinando Imposimato, cité par la presse, a affirmé que la vie d'Agca était en danger en raison des secrets qu'il garde.

Mais Me Demirbag a rejeté ces "spéculations." "Ceux qui avancent ces thèses doivent nous dire d'où elles proviennent", a-t-il dit. (AFP, 12 janvier 2006)

New Anti-terrorism Law imposed to Government by the Army menaces Freedoms
 
Mr. Abdullah Gül declared that they have co-operated with all institutions including NGOs on their draft for changes on the Anti-Terror Law which the governmnet will bring to the Parliament after the religious holiday. But, according to a flash sent by human rights activist Sanar Yurdatapan  (antenna@superonline.com) basic NGOs, IHD, TIHV, Mazlumder, Helsinki Citizens Assembly and Initiative for Freedom of Expression tell that they have not been asked or informed.

The opinions and demands of the military and security is already known by the public but is is unknown with which NGOs had the government co-operate on this issue. Human Rights organizations are preparing to organize collective protests against the new ATL.

The proposed new Anti-terrorism Law, which caused a serious rift between the Justice Ministry and the Justice and Development Party (AKP) leadership, is being taken out of suspended animation. The proposal had also caused problems between some AKP officials and the security forces. The proposal, which was drafted by the Justice Ministry, had received the approval of the security forces but the AKP leadership strongly objected to it. The AKP believes some of the bill's measures would seriously curtail freedoms and the rule of law.

The Cabinet is trying to find a middle road and is expected to amend the proposals in light of criticism and send it to Parliament next week.

It is known that the military and the police department want a harsher law on terrorism, with Chief of General Staff Gen. Hilmi Özkök calling for more effective anti-terror tools in an interview he gave to a magazine. The issue was discussed at the security meeting held by Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan with Özkök and military force commanders last Wednesday.

The government had discussed the law before, but the AKP Central Executive Board objected to it, arguing that it curtailed freedoms. AKP deputy leader Dengir Mir Mehmet Fırat had chaired a party commission that studied the law, and the commission had voiced its opposition to it.

AKP report on the law:

The AKP commission finalized its report in September 2005, arguing that some measures listed in the proposal prepared by the Justice Ministry went beyond the measures included in the Emergency Rule Law.

Some of the objections as cited by the report are listed below.

- The European Union Council's definition of terrorism is not recognized in the proposal. The commission argued that there were no legal, political or other reasons for a new definition.
- The proposal referred to several articles of the old Turkish Penal Code (TCK) that are not appropriate in light of the new penal code.
- The commission rejected the notion that individuals who commit terrorist crimes should be tried as members of an organized criminal group, even if they are not. It argued that such an application would result in arbitrary decisions and would force the state to act against the people.
- The commission rejected measures that individuals who promote criminal organizations in the media be subject to, if convicted, imprisonment of between one to three years along with prosecution of non-members who publicly chant slogans in favor of the organization. The commission noted that these crimes were already defined in the TCK.
- The statement "efforts to excuse or make the organization acceptable" was removed from the proposal by the commission. It argued that the definition of this concept and its limitations were too vague and added that such a concept wasn't even in the Emergency Rule Law.
- The commission removed parts of the bill that allowed individuals to be kept in custody without charges and denied access to a lawyer for 24 hours in cases where failure to do so would not harm the investigation. It noted that similar articles were annulled by the Constitutional Court in the past.
- A provision not to arrest but rather remand to court supervision officials from the security forces accused of torture was rejected and it was noted that this violated the "zero tolerance to torture" policy.
- The inclusion of all crimes involving force, violence and threat under terrorism was rejected. The ministry's proposal to include 30 crimes listed in the TCK as crimes of terrorism was rejected. The commission argued that there was no crime not listed in the TCK and that such a proposal would allow the defining of all criminals as terrorists. The commission described such a proposal as dangerous.

New proposals:

The commission also had a list of suggestions it believed should be included in the law. Among the proposals are the granting of scholarships to the children of people who were forced out of their villages, the bestowing of rewards on individuals who help catch suspected terrorists and the eligibility of security force members for official protection.

The Cabinet is expected to finalize the draft law next week, with reports saying it will amend it in accordance with the AKP's criticism.

If the anti-terrorism bill is presented to Parliament without any amendments, then AKP deputies from the East and Southeast are expected to veto it.

The rumor mill was heard as saying: "The first version of the bill limits freedoms too much and if it is presented to Parliament without any changes, then there will be a serious clash between deputies and the government. The government is aware of this threat, and some ministers are not too happy with the proposal, anyway. The government is trying to find a middle ground." (TDN Parliament Bureau, GÖKSEL BOZKURT, January 10, 2006)

Plusieurs condamnations de la Turquie devant la Cour européenne des droits de l'Homme

La Turquie a été condamnée mardi une fois de plus dans plusieurs procès auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg.

La Cour a d'abord condamné la Turquie, jugeant qu'un membre du Parti de la démocratie du peuple (Halkin Demokrasi Partisi/HADEP) n'avait pu bénéficier d'un procès equitable.

Abdulcelil Imret a été condamné en décembre 1998 par la Cour de sûreté de l'Etat de Diyarbakir à trois ans et neuf mois d'emprisonnement pour avoir apporté aide et assistance à une organisation armée illégale.

Il soutenait que sa cause n'avait pas été équitablement entendue par un tribunal indépendant et dénonçait la durée de la procédure.

La Cour a conclu à l'unanimité au manque d'indépendance et d'impartialité de la Cour de sûreté de l'Etat et a alloué au requérant 3.000 EUR pour préjudice moral.

Dans un autre arrêt, les juges de Strasbourg ont estimé que la Turquie a porté atteinte au droit d'expression de Refik Karakoç, membre du comité central du Parti de la démocratie (Demokrasi Partisi) dissous, condamné en 1998 à deux ans de prison pour propagande séparatiste.

A la suite de l'amnistie du 22 décembre 2000, la Cour de sûreté de l'Etat avait prononçé un sursis à exécution.

Selon l'arrêt, il s'exprimait en sa qualité d'homme politique, n'incitant ni à l'usage de la violence ni à la résistance armée ni au soulèvement.

La condamnation s'avère disproportionnée et, dès lors, non "nécessaire dans une société démocratique", selon la Cour qui a alloué au requérant 2.000 EUR pour préjudice moral.

La Cour européenne des Droits de l'Homme a également condamné la Turquie à verser 10.000 euros pour traitements inhumains ou dégradants à un avocat blessé par des policiers lors d'un rassemblement en septembre 1995.

Le requérant, Irfan Güler, à l'époque avocat au barreau d'Istanbul et membre d'une association de défense des droits de l'Homme, avait eu des blessures justifiant une interruption de travail de 15 jours lors de la répression policière du rassemblement devant une maison d'arrêt où trois détenus étaient morts dans des circonstances non élucidées.

A la suite de sa plainte contre les policiers pour coups, blessures, torture et voie de fait, le tribunal correctionnel d'Izmir acquitta les policiers poursuivis en juin 1997, décision confirmée par la Cour de cassation.

Les juges de Strasbourg ont estimé que la dispersion d'un rassemblement "ne saurait suffire en soi à expliquer la gravité des coups portés au visage et à la tête du requérant, les nombreuses ecchymoses sur son corps, ni une fracture de la clavicule et de la phalange du 5e doigt".

La Cour a en outre relevé "les carences des autorités turques dans la recherche et l'identification des policiers ayant frappé le requérant", et estimé que "les investigations menées ne peuvent passer pour efficaces", concluant à la violation de l'article 13.

Au titre de la satisfaction équitable, la Cour a alloué au requérant 10.000 EUR pour dommage moral et matériel et 2.500 EUR pour frais et dépens.

La Cour a aussi condamné la Turquie pour traitements inhumains ou dégradants, allouant 10.000 euros à Türkan Yavuz, une stambouliote de 32 ans, blessée durant sa garde à vue en 1997. Soupçonnés d'appartenir à une organisation illégale - le Parti communiste marxiste-léniniste de Turquie -, la requérante et son mari avaient été arrêtés et placés en garde à vue en mai 1997.

La Cour a relevé que le rapport établi par le médecin montrait que la requérante présentait des blessures correspondant aux allégations de l'intéressée selon lesquelles elle avait été frappée dans le dos.

Le 1er juin 1999, les policiers poursuivis pour mauvais traitements avaient été acquittés, au motif que les blessures pouvaient avoir été subies pendant l'arrestation. Le tribunal avait considéré que les preuves produites ne suffisaient pas pour condamner les policiers accusés, une décision confirmée par la Cour de cassation.

Les juges de Strasbourg ont également donné droit à la requérante qui soutenait n'avoir pu disposer d'un recours effectif lui permettant de dénoncer ce qu'elle avait subi.

Réaffirmant l'obligation pour les autorités de fournir des explications convaincantes pour les blessures subies par les personnes séjournant en garde à vue sous leur contrôle, la Cour a considéré que l'acquittement des policiers ne pouvait absoudre l'Etat de sa responsabilité au titre de la Convention européenne des droits de l'homme. (AFP, 10 janvier 2006)

La 120e victime de la grève de la faim dans les prisons turques


Le communiqué de l'Association d'entraide avec les familles des prisonniers politiques (TAYAD):

"Le gouvernement AKP continue d'assassiner les grévistes de la faim en résistance depuis 6 ans. erdar Demirel, combattant du 10e détachement de volontaires du jeûne de la mort baptisé à Fidal Kalsen‚ est tombé en martyre le 7 janvier 2006 à l'hôpital Numune à Ankara.

Serdar Demirel avait fait une tentative d'immolation le 19 dernier pour protester contre l'isolement, mais l'administration intervint et le conduisit à l'infirmerie de la prison contre son gré.

Malgré sa demande de pouvoir retourner dans sa cellule, Serdar Demirel a été transféré à l'hôpital de Numune à Ankara. Là, il a été alimenté de force et en a perdu la mémoire.

Le 4 janvier 2006, à la suite des diverses tentatives d'alimentation forcée, Serdar Demirel subit une crise cardiaque.

Le 7 janvier, Serdar Demirel succombe au supplice de la médicalisation.

Ce que Serdar Demirel a subi n'est pas un cas unique. Tout comme lui, près de 600 révolutionnaires ont eu la mémoire gommée des suites du supplice de l‚alimentation forcée. En tout, 120 révolutionnaires ont perdu la vie dans la résistance contre le régime d'isolement assassin qui sévit dans les prisons turques.

Les responsables de la politique d'isolement continuent de torturer et d'assassiner. (Les familles de TAYAD, 7 janvier 2006)

Pression sur les médias / Pressure on the Media

CPJ: Journalists face trial despite dropping of charges against Pamuk
 
New York, January 24, 2005 - The Committee to Protect Journalists welcomes the dropping of charges of "insulting Turkishness" against an acclaimed author but is appalled that journalists still face jail under the same draconian statute.
 
A court in Istanbul dismissed Monday the prosecution under Article 301 of the Turkish penal code of novelist Orhan Pamuk, who made reference in a Swiss newspaper interview to the mass killing of Armenians under the Ottoman Empire during World War 1. The European Union, which Turkey is attempting to join, hailed the decision as good news for freedom of expression but called on Turkey to close loopholes in its penal code.
 
Five journalists go on trial on February 7, 2006, in Istanbul under Article 301 for criticizing court rulings banning a conference on the Armenian killings.
 
"It is obvious that as Turkey knocks on the door of the European Union it does not want the embarrassment of a high-profile freedom of expression trial," said CPJ Executive Director Ann Cooper. "Maybe the authorities hoped that by dismissing the case against an author like Orhan Pamuk Turkey's record on freedom of expression would drop below the world's radar. It will not. We call on the authorities to end prosecutions under Article 301 and similar statues immediately."
 
The five journalists facing trial are Murat Belge, Haluk Sahin, Erol Katircioglu and Ismet Berkan of the daily Radikal, and Hasan Cemal of the daily Milliyet. If convicted they face between six months and 10 years in jail. Article 301 outlaws public denigration of Turkishness and institutions of state including the parliament, judiciary, and military.
 
Both Radikal and Milliyet criticized a court ban on academic conferences at two Istanbul universities in May and September last year on the Armenian killings. Organizers held the conference on September 24 by moving it to a third university at the last minute.
 
Three other journalists and two non-journalists face trial on Article 301 charges.
 
CPJ is a New York-based, independent, nonprofit organization that works to safeguard press freedom worldwide. For more information, visit http://www.cpj.org  (CPJ-IFEX, January 24, 2006)

La Fédération arménienne propose un audit général de la législation turque

La Fédération Euro-Arménienne note avec satisfaction la décision du tribunal d'Istanbul d’abandonner ses poursuites contre Orhan Pamuk, pour ses propos sur le génocide des Arméniens. Le ministère turc de la Justice a en effet indiqué dans une lettre adressée à la Cour qu’il ne donnait pas d'autorisation pour juger son cas ; le tribunal a donc décidé d’arrêter la procédure en cours contre M. Pamuk.

La Fédération Euro-Arménienne se félicite que l’Etat turc ait décidé de mettre un terme à ce cas particulier d’atteinte à la liberté d’expression. Elle rappelle cependant les dizaines d’intellectuels et de journalistes poursuivis pour des raisons similaires, que la notoriété de M. Pamuk ne doit pas faire oublier. Elle considère que le problème réside non dans le cas personnel de M. Pamuk mais dans les lois liberticides qui restent encore en vigueur.

La Fédération Euro-Arménienne remarque que cette avancée dans l’affaire Pamuk constitue la preuve flagrante du poids des exigences de l’Union européenne : « A contrario, chaque fois que l’Union européenne recule devant ses responsabilités en renonçant à ses conditions, cela est traduit par Ankara comme un encouragement à perpétuer ses violations des Droits de l’ Homme. Aussi, lorsque l’Union exigera clairement la reconnaissance du génocide des Arméniens, Ankara sera contraint d’abandonner sa politique négationniste » a déclaré Laurent Leylekian, directeur de la Fédération Euro-Arménienne.

« En conséquence, nous appelons la Commission européenne à amplifier ses efforts en effectuant un audit général des textes législatifs et des pratiques juridiques turques – Constitution, législations et règlements – qui continuent jusqu’aujourd’hui à donner une apparence légale à l’ extermination et à la spoliation des Arméniens. » a conclu Laurent Leylekian. (FEA, 24 janvier 2006)

Le tribunal a renoncé à juger l'écrivain Orhan Pamuk

Le tribunal stambouliote chargé de juger l'écrivain turc Orhan Pamuk pour des propos sur les massacres d'Arméniens commis sous l'empire ottoman a décidé d'abandonner les poursuites, a annoncé dimanche la chaîne de télévision CNN-Türk. [Toutefois, comme on le verra dans d'autres articles,  "Dark Picture of Freedom of Expression in Turkey", "La Turquie, « la plus grande prison du monde pour les journalistes", "RSF alerte le président de l’UE sur la situation de la liberté d’expression en Turquie", cette décision du tribunal ne signifie pas la fin de la persecution des intellectuels en Turquie. - ndlr]

Interrogé par l'AFP, un responsable du ministère de la Justice a refusé de commenter l'information mais a annoncé que le ministère s'exprimerait lundi sur le sujet.

La cour avait suspendu le procès de l'auteur, entamé le 16 décembre, dans l'attente d'une autorisation du ministère de la Justice, qu'elle avait considérée comme nécessaire pour continuer les poursuites.

Dans une lettre adressée au tribunal, le ministère s'est déclaré inapte à se prononcer sur ce dossier, et les juges, en l'absence de directive, ont décidé d'abandonner les poursuites, selon CNN-Türk, qui n'a pas donné de précisions sur ses sources.

L'auteur, couronné par de nombreux prix littéraires internationaux, risquait entre six mois et trois ans de prison pour "insulte ouverte à la nation turque".

Il lui était reproché d'avoir affirmé dans un entretien publié par un magazine suisse en février 2005: "Un million d'Arméniens et 30.000 Kurdes ont été tués sur ces terres, mais personne d'autre que moi n'ose le dire".

Sa deuxième comparution aurait dû avoir lieu le 7 février.

La décision de poursuivre Orhan Pamuk avait suscité de violentes critiques de députés européens venus à Istanbul assister à la première audience et soutenir l'écrivain au nom de la liberté d'expression.

Certains d'entre eux avaient agité la menace d'une interruption des négociations d'adhésion entre la Turquie et l'Union européenne, lancées le 4 octobre.

Le tribunal avait décidé d'appliquer à Pamuk les dispositions légales en vigueur avant la promulgation, le 1er juin, d'un nouveau code pénal, estimant que celles-ci étaient plus favorables à l'accusé que la nouvelle loi en ce qu'elles imposaient l'obligation d'une autorisation ministérielle préalable aux poursuites.

A la suite de cette décision, le ministre de la Justice Cemil Cicek avait affirmé que, selon lui, son ministère n'avait pas à s'ingérer dans des décisions judiciaires mais que la demande faite par le tribunal stambouliote serait examinée soigneusement par ses services et qu'une réponse lui serait donnée. (AFP, 22 janvier 2006)

Dark Picture of Freedom of Expression in Turkey

The Initiative for Freedom of Expression in Turkey issued at the end of 2005 the following  booklet to the attention of the guests from 14 countries gathering in Istanbul for solidarity with the victims of the repression on the media.

The following is a large extract of the document:

In this booklet, you will find a simple picture of Turkey on “Freedom of Expression” today. This picture is nothing but only a rough draft. We tried to bring together some samples from different type of “Crimes of Thought (!)” and naturally these are the ones we could just hear and access. The real picture maybe more, but never less than this.

1. Indicted writers:

Orhan Pamuk, Dogan Ozgüden, Emin Karaca, Ragip Zarakolu

2. Indicted publishers:

Ragip Zarakolu, Fatih Tas, Ahmet Önal, Songül Özkan

3. Freedom of communication:

Hasan Cemal, Erol Katircioglu, Ismet Berkan, Murat Belge, Haluk Sahin, Ertugrul Mavioglu, Ali Kirca, Burak Bekdil, Radio Imaj, Gündem, Evrensel, Vakit newspapers, journalists in detention

4. Freedom of association:

DEHAP, HADEP, HAKPAR, EGITIM-SEN

5. Freedom of conscience:

Head-scarf cases, conscientious objection

6. Repression of art and culture:

Musa Kart, Penguen comic, Ekin Theatre, Ferhat Tunç, Grup Yorum

7. Separatism cases:

Prof. Baskin Oran, Prof. Ibrahim Kaboglu

8. Civilians in military court:

Abdurrrahman Dilipak

9. The “so-called” crimes(!):

Abdurrrahman Dilipak, Pinar Selek

1. INDICTED WRITERS


Article 159 out, article 301 in… Article 159 of former Penal Code, punishing “insult” continues to be effective in the new Penal Code as article 301. Already many journalists, writers, publishers and intellectuals have been tried under article 301.

ORHAN PAMUK’S CRIME

After the new penal code, a case was opened against Orhan Pamuk for an interview on Armenian emigration given to a Swiss journalist. His interview was published in a newspaper in Switzerland and later in “Aktüel” magazine in Turkey. He is charged with “publicly insulting Turkishness” under Turkish Penal Code article 301/1. Trial is suspended to wait for the permission of the ministry. The next hearing will be on 7 February 2006. (TPC article 301 carries prison sentence from 6 months up to 2 years.)

WHAT DID ORHAN PAMUK SAY?

“30.000 Kurds and 1 million Armenians have been killed in this land. Nobody in Turkey dares to say it. I do.…”


EMIN KARACA’S CRIME

There is a case against Dogan Özgüden, Emin Karaca and responsible editor Mehmet Emin Sert for articles “After 30 years” by Dogan Özgüden and “What the 30th year reminds ”by Emin Karaca; both published in YAZIN magazine in April 2002. They are charged under penal code article 159 with “insulting the military forces”. The court decided to separate Dogan Özgüden's case and acquitted Mehmet Emin Sert. Emin Karaca received 5 months prison sentence, which was commuted to 900 NTL fine and was suspended. The appeal is ongoing. (Former penal code article 159, new penal code article 301, prison sentence from 6 months up to 3 years.)
[Info-Türk editor Dogan Özgüden's trial under the same accusation has been suspended until his arrest if he returns to Turkey. Özgüden was indicted first under Article 159, later under Article 301 of the Turkish Penal Code for having criticized the Army generals who carried out the 1971 military coup. The Penal Court of First Instance had delivered an arrest warrant in 2002 against Özgüden who lives in Belgium with the order to arrest and send him to the court at the moment he enters Turkey. The arrest warrant has been renewed five times. Since Özgüden refused to surrender to the Turkish justice, at the hearing on June 22, 2005, the Court decided to separate his case in order to be able to conclude the trial of Emin Karaca.-ndlr]

WHAT DID EMIN KARACA WRITE?

“…at the dawn they arrived in helmets, boots and with arms. They sat on the country like a heavy rock… those who planned to come in helmets, boots and with arms and sit on the country like heavy rock …”
“It turned out that they were not any different from Pinochet, Banzer, Videla, Garcia and Somoza, their colleagues in far away countries. Among other things, they executed 49 people including one aged 17.”

RAGIP ZARAKOLU’S CRIME

Ragip Zarakolu is tried for his article titled “what’s it got to do with you” published in his column “ALBATROS” in Özgür Gündem daily. He is charged under Turkish Penal Code article 312/2 with “Instigating a part of the people having different social class, race, religion, sect or region to hatred or hostility against another part of the people in a way dangerous for the public security”. The owner of the paper Ali Çelik Kasimogullari and responsible editor Mehmet Çolak are tried in the same case. The next hearing will take place on 1 February 2006 at 10:00 am in Beyoglu 2nd Criminal Court of First Instance. (former penal code article 312/2, new penal code article 216, prison sentence from 1 year up to 3 years.)

WHAT DID RAGIP ZARAKOLU WRITE?

“…besides, contact between de facto Kurdish government and Turkish state officials continued. So what is behind the scare stories of the media. As if it were a new development.
Citizens of Turkish Republic are bombarded with the idea that there is going to be a disaster if a Kurdish state is established. Look, they say “We have to invade Iraq, otherwise Kurds will set up a state and they will demand land from us”

2. INDICTED PUBLISHERS


Despite all legislative change, problems are still with us. Amendments of Press Law and Penal Code bring serious restrictions on publishing. Repression of publishers continue, those who publish books on taboo subjects get prosecuted. The examples below show that legal change is not enough, there is a need for a fundemental change of mentality in implementation and judiciary.

RAGIP ZARAKOLU’S CRIME

Ragip Zarakolu the owner of Belge Publishing House is tried for publishing George Jerjian's book "The truth will liberate us” on “Armenian genocide” under Turkish Penal Code article 159, with the charge of “insulting the state (republic)” and under the law on crimes against the memory of Ataturk, number 5816, with the charge of “insulting the memory of Atatürk”. The next hearing is on 15 February 2006, at 10:00 am, in Istanbul 2nd. Criminal Court of First Instance. (former penal code article 159, new penal code article 301, prison sentence from 6 months up to 3 years.)

There is another case against Ragip Zarakolu for publishing the book of Prof. Dr. Dora Sakayan, professor at Mac Gill University. Sakayan’s book entitled "EXPERIENCES OF AN ARMENIAN DOCTOR -GARABET HAÇERYAN'S IZMIR DIARY". He is charged with “insulting Turkishness and the military forces of the state” under article 159. The next hearing is on 15 February 2006 at 10:00 am. (former penal code article 159, new penal code article 301 carries prison sentence from 6 months upto 3 years.)

FATIH TAS’S CRIME

Trial of Fatih Tas, owner of the Aram publishing house, is to continue at the Istanbul Primary Court on 8 February 2006 at 11:00 am. Tas is on trial for publishing a Turkish translation of “Spoils of War: Human Cost of America’s Arms Trade” by John Tirman, executive director of the Center for International Studies at Massachusetts Institute of Technology. Tas is charged with “publicly insulting Turkishness, the republic and the Turkish Grand National Assembly” and “insulting the security forces” under article 301 of the Turkish criminal code, and with “insulting the memory of Kemal Atatürk” under Statute 5816, the Law to protect Atatürk. (Former article 159, new article 301 carries prison sentence from 6 months upto 3 years.)
Fatih Tas had earlier received six months prison sentence in another case under article 301. The case was about a book “They Say You Are Missing” published by ARAM Publishers in April 2004. The book told the story of Nazim Babaoglu who was kidnapped on 12 March 1994 and no news of him was heard since. The case was held at Istanbul 2nd. Criminal Court of First Instance.

WHAT WAS SAID IN THE BOOK?:

“Kurdish people have risen up and are asking the accounts of historical injustices, massacres …”

AHMET ÖNAL’S CRIME:

The cases againts Ahmet Önal, owner of Peri Publishing House in Istanbul are interesting... There are two cases against him for the same book “Alewism in Dersim” by Munzur Cem. One under Statue 5816 “crimes against Ataturk” and the other under former Penal Code article 312 “Instigating a part of the people having different social class, race, religion, sect or region to hatred or hostility against another part of the people in a way dangerous for the public security.” There are another two cases against another book he published “Teyre Baz or A Kurdish Businessman Hüseyin Baybasin” by Mahmut Baksi, one under former Turkish Penal Code article 158 “insulting the president” and the other under former TPC article 312 “Instigating a part of the people…against another part of the people”. For another book he published “The language of suffering: Woman” by M. Erol Coskun, first a case was opened against him under former TPC article 312/last “Instigating a part of the people to hatred or hostility against another part of the people on the basis of race.” A second case was opened later on under former TPC article 159/1 “insulting the security forces of the state by the means of media.” Ahmet Önal has had in total 26 cases against him for publishing books, 8 of which ongoing.

WHAT WAS SAID IN “THE LANGUAGE OF SUFFERING WOMAN”?

“…as a result of continuous war, burnings and destruction, blood and brutality, Kurds were made rootless and thrown to every direction, doomed to living in shanty towns on the outskirts of the cities… Those Kurds living here now, how did they used to sleep in confidence at their own homes not long ago? Yet they are homeless now. They cried looking back at their burning villages …”

SONGÜL ÖZKAN’S CRIME

Publisher Songül Özkan stands trial for publishing the book “Kurdish Rebellions” by Ahmet Kahraman under TPC article 312/2 “Instigating a part of the people…against another part of the people on the basis of region and race.” The hearing is on 25 May 2006, at 10:00 am at Beyoglu 2nd Criminal Court of First Instance. (Former TPC 312/2, ,new TPC article 216 carries prison sentence from 1 year upto 3 years.)

3. FREEDOM of COMMUNICATION


Cases against journalists and press institutions continued to be opened after the new Penal Code entered into force. The new code is not so new, it incorporated the old legislation increasing sentences in some cases. Journalist still stand trial for their reports, dissident radio stations get silenced. Ministry of Justice still claims that those journalist working for political papers are infact “militants” and insists that there are no “prisoners convicted for their thoughts.” According to the information provided by The Solidarity Platform for Journalist in Detention, there are 9 journalists in prison at the moment.

1- Memik Horuz, Isçi Köylü (Workers and peasants paper) Tekirdag F Type prison,
2- Erol Zavar, Odak Dergisi, (Focus magazine) Tekirdag F Type,
3- Gülizar Kesici, Ekmek ve Adalet Dergisi, (Bread and Justice magazine) Gebze Special Type prison,
4- Hatice Duman, Atilim Gazetesi, (the Leap paper) Gebze special type,
5- Metin Yavuz, Yasadigimiz Vatan Dergisi, (The land we live on magazine) Tekirdag F Type,
6- Mehmet Yayla, Gençlik Gelecektir Dergisi, (youth is the future magazine) Kandira Num.2 F Type,
7- Mustafa Gök, Ekmek ve Adalet Dergisi, (Bread&Justice) Ankara Rep., Sincan F Type,
8- Birol Duru, Dicle News agency (DIHA), Bingöl Closed prison
9- Goncagül Telek, Atilim Gazetesi, (The Leap) Pasakapisi Prison.


HRANT DINK’S CRIMES

Hrant Dink was tried for a series of articles he wrote on Armenian identity and published AGOS paper on 13 February 2004. He is the editor in chief of the paper. Under the Penal Code article 159/1 he is charged with “insulting Turkishness”. The court decided that “the article went beyond the scope of criticism and is insulting” and punished Hrant Dink with 6 months prison sentence. The prison sentence was suspended, on the grounds that Hrant Dink did not have previous criminal record, his profession and that he is unlikely to commit a crime in the future. The appeal is going on. Karin Karakasli, responsible editor of the paper was held exempt from the case, under the Press Law. (former penal code article 159, new penal code article 301 carries prison sentence from 6 months up to 3 years.)

WHAT DID HRANT DINK WRITE?

“The fresh blood to replace the poisoned blood the Turk would bleed out, exist in the noble vein of the Armenian that he would form with Armenia”

There is another case against Dink because of his speech at the “Global Security, Terror and Human Rights, Multiculturalism, Minorities and Human Rights” panel discussion on February 2002. He is charged with “insulting Turkishness”. Lawyer Seyhmus Ülek, the vice chairman of the Association of the Oppressed (Mazlum-Der) is tried along with Dink. The next hearing will be on 9 February 2006 in Urfa 3rd Civil Court of First Instance.

WHAT DID HRANT DINK SAY?

"I like the ‘I am honest, I am industrious’ part of the national oath and I say it out loud. As for the ‘I am Turk’ part, I try to conceive it as ‘I am from Turkey”.

CRIME OF INFLUENCING THE JUDICIARY:

Bagcilar Public Prosecutor Ali Çakir has opened a case against journalists Ismet Berkan, Murat Belge, Haluk Sahin, Hasan Cemal and Erol Katircioglu of Milliyet and Radikal dailies. The informants are a group of lawyers and Kemal Kerinçsiz, executive member of “Lawyers Union Association.” These five journalists stand trial for their comments on the ruling of Istanbul 4th Administrative Court to suspend Armenian Conference. They are charged under TPC article 288 with “attempting to influence fair trial” and under TPC article 301 with “insulting judicial organs of the state”. The first hearing will take place on 7 February 2006 at Bagcilar Criminal Court of First Instance No. 2.

WHAT DID EROL KATIRCIOGLU WRITE?

“…Nonsense of stopping Armenian Conference by judicial order …”, “…I wonder if the ones who made the decision will be investigated …”

WHAT DID HASAN CEMAL WRITE?

“…This decision has nothing to do with law or democracy …it s decision that defies law and academic freedom …it is a blow to freedom of expression …”

WHAT DID ISMET BERKAN WRITE?

“…We witnessed the judiciary stepping outside its authority …”, “…it is the worst attack so far on the academic quality of universities …”

WHAT DID HALUK SAHIN WRITE?

“…a decision such as this, defying scientific freedom and academic quality of universities…”, “…Could a country claim to be a functioning state of law where courts can make decisions such as this?…”

WHAT DID MURAT BELGE WRITE?

“…When the one who is defined as serving out justice begins transgressing justice …”, “…the decision is so fatal …”

CRIME, LIVE ON TV

Journalists Ali Kirca and Ertugrul Mavioglu stand trial for Mavioglu’s words during a live TV program on ATV’s “Siyaset Meydani” (Arena of Politics). Ali Kirca presented the program and Ertugrul Mavioglu was his guest. They are tried for Mavioglu’s comments on the state of the judiciary after 12 September and charged under Fighting Terrorism Law no. 3713 article 6/1 with “exposing public officials who have taken part in fighting terror thus making them target for terrorist organizations.” The case begins on 7 February 2006, at 10:00 am at Istanbul Criminal Court of Peace No.1.

WHAT DID ERTUGRUL MAVIOGLU SAY?

“...now I would like to point this. This Orhan Karadeniz is the same person who used to be a judge. There are lawyers who know him. During the trials of ‘revolutionary left’ after 1980 when the accused wanted to speak to defend themselves he either would shut them up or he would set the soldiers on them on the excuse that they chanted slogans when they tried to speak slightly loudly to demand something, he would do everything not to give the accused a chance to speak...”

CRIME OF RADIO IMAJ (IMAGE)

Ankara based Radio Imaj suffered many hindrances during its 11 years in business. First political cases were opened against them for broadcasting Kurdish songs, playing Sarkisla song in the memory of Deniz Gezmis on 6 May or their broadcasting on the anniversary of Sivas events. Yet Radio Imaj won most cases. Finally they lost a case which was under Law on Radio and Television Broadcasting no. 3984 article 34/1 “broadcasting without permission” and this costed them closing down of the station. The reason for the case was that “The frequency was not notified.” Yet when the application for permission was made in 1995 all frequencies had been notified. Their appeal to suspend the execution was accepted but. Yet Administrative High Court (Danistay) 13th Department overruled this and the closing down of the station was finalized.

Radio station was shut down but the cases against them did not come to an end. In the meanwhile the case against them for reading a passage from a book at the anniversary of Sivas events was finalized and the court decided to shut down the station for a month which was already closed(!). As if these were not enough another two cases are on the way. One of them will be held at Ankara Criminal Court of First Instance Num. 19 on 30 January 2006 and the other at Ankara Criminal Court of First Instance No. 9 on 8 February 2006.

Note: Majority of Radio stations in Turkey broadcast without a permission and look what happened to the radio who tried to get it

BURAK BEKDIL’S CRIME (Turkish Daily News)

A case was opened againts journalist Burak Bekdil in October 2001 for his criticism of judiciary system in his piece “Legal Untouchables of Turkey” published in Turkish Daily News on 27 August 2001. He is charged under the Penal Code article 159 with “insulting the judiciary system”. Ankara 2nd High Criminal Court ruled in May 2002 for 20 months of prison sentence. Bekdil, appealed and the supreme court decided in his favor. But the local court insisted on its initial verdict. Bekdil appealed it again but this time 9th Penal Department of the Supreme Court (Yargitay) approved the ruling of the local court.

WHAT DID BURAK BEKDIL SAY?

He wrote: "…If he is naive enough to trust Turkish courts and judges, the chance of an ordinary Turk for a fair trial is one in a million, ".

GÜNDEM NEWSPAPER

“Ülkede Özgür Gündem” newspaper has had to deal with endless number of legal cases since the very beginning. Total of 650 issues of the paper have been published so far and there are 400 cases against it. The newspaper is having difficulty in following the cases. One of the recent cases is against a reporter Birgül Özbaris for his piece on “conscientious objectors”. Three cases have been opened against her under TPC article 318 “alienating people from the armed forces”. The cases are about a report on an “Anti-war meeting” published on 24 September 2005, an interview “Conscientious Objectors’ message to EU” published on 19 October 2005 and the news-report titled "Neither military service nor war". All three trials will be held on 10 May 2006 at Beyoglu 2nd Criminal Court of First Instance.

WHAT WAS WRITTEN IN GÜNDEM?

“...Political situation in Turkey is getting hot. Today’s rising chauvinistic wave in fact existed two years ago. Yet that insidious wave can reveal itself openly today with the support of militarism...”

312 GENERALS

312 army generals including four commanders opened a case against Asim Yenihaber for his piece published in VAKIT newspaper on 25.08.2003. Yenihaber’s article was titled "A country where those who can not make corporals become generals." The charge is “severe violation of personal rights.” Ankara Legal Court of First Instance No. 20 ruled for 624 billion TL of compensation. The appeal is in progress. (The fact that the number of generals 312, not one more or less, suggests that there is a hint at the former penal code article 312, under which Erbakan and Erdogan were prosecuted).

4. FREEDOM OF ASSOCIATION

Despite the decision of the Supreme court’s 8th Penal Department in April, overruling the decision of a local court penalizing the person who sang Kurdish songs at an election rally, DEHAP (Democratic People’s Party) members are still charged with it.

DEHAP (Democratic People’s Party) BITLIS BRANCH

The case against 7 executive members of DEHAP was concluded. DEHAP members were accused of violating the law on Political Parties article 81/c which reads “Political parties are not allowed to use any other language than Turkish at their meetings”. The case was opened after DEHAP Bitlis City Branch Conference on 11 May 2003. 7 executive members received 5 months prison sentences each, for allowing Kurdish music to be played at the conference. The sentences were commuted to fines of 1.733 NTL each.

HADEP (People’s Party of Democracy) ÇERMIK BRANCH

HADEP Çermik district chairman Ahmet Karakoç and executive members Haci Akbulut, Mehmet Emin Taskiran, Abdulkerim Yaman and Mehmet Demirkol are tried for violating the law on Political Parties, article 81/c. They are accused on the grounds that they allowed Kurdish music being played at the HADEP Çermik district conference and did not prevent slogans of “Biji Hadep” (long live Hadep, in Kurdish). Each received 5 months prison sentence and sentences were commuted to fines of 1.089 NTL each. The appeal is ongoing.

RIGHTS AND FREEDOMS PARTY

A case was opened against the executive members and the members of the conference chairing board for allowing speeches in Kurdish at the 1st Conference of Rights and Freedoms Party on 04.01.2004. The trial continues. The next hearing is on 2 February 2006, at 09:00 am, at Ankara 3rd Criminal Court of First Instance.

ALAADDIN DINÇER AND YÜKSEL MUTLU’S CRIMES

The president of Teachers’ Union which recently had to change its statue in order to avoid a court decision closing down the union, (Egitim-Sen) Alaaddin Dinçer and the top executive of Human Rights Association Yüksel Mutlu are tried for their words as they addressed the crowd during their visit to a demonstration of Peace Mothers on 12 July 2004. They are charged under TPC article 312/1 with “praising a criminal act”. The next hearing will take place on 31 January 2006. (The former penal code article 312/1 carries prison sentence from 6 months up to 2 years, corresponding article in the new penal code article 215 carries prison sentence up to 2 years.)

WHAT DID ALAADDIN DINÇER SAY?

“…Your struggle is our struggle, we are for peace, we thank you peace mothers …”

WHAT DID YÜKSEL MUTLU SAY?

“…The US and its allies intervened in the Middle East in the name of freedom and democracy yet the occupation led to blood and tears, repression of Kurdish people continue, Turkish state does not respond to peace attempts, it increased the military operations in response to the 6 years long unilateral peace declaration of Kurdish leader Abdullah Öcalan …”

5. FREEDOM OF CONSCIENCE


HEAD-SCARF: No progress has been made to resolve the headscarf issue in a democratic manner. On the contrary the ruling of EHRC on Leyla Sahin’s case complicated the issue further. Ban on head-scarf does not only prevent young girls from going to universities, lawyers are not allowed in courts, nurses are not allowed in hospitals. Nobody can explain the difference between forcing women to cover as in Iran and Afghanistan and purging covered women from public spaces as in Turkey, yet this violation of freedom of conscience continues under the shadow of EHRC ruling.

CONSCIENTIOUS OBJECTION: The military service is compulsory in Turkey and Turkey is one of the very few countries in Europe which does not recognize the right to conscientious objection. Furthermore under the penal code, Turkey charges people who include anti-war statements in their statement of conscientious objection. Conscientious objectors do not obey the commands when they are forced to join the army, showing civil resistance which costs them detainment and imprisonment. Laws banning the right to conscientious objection is in conflict with the international conventions (Article 90 of the constitution gives international conventions status over national law), such as UN Political and Civil Rights Convention Article 18 and European Convention of Human Rights Articles 9 and 10.

MEHMET TARHAN’S CRIME

Mehmet Tarhan, a conscientious objector, went to Izmir Book Fair on 8 April. As a result of a security check in the hotel he stayed, he was arrested for being an escapee from the army. He refused to sign any documents in the military office and was sent to Tokat military unit to serve his military service, where he declared that he was a conscientious objector and refused to join the army. He was then arrested and charged with “disobeying orders in front of a group of soldiers” and sent to Sivas Military Prison. He received 4 years prison sentence for "insisting to disobey orders". (Military Penal Code article 88, prison sentence from 6 months up to 5 years.) The Military Supreme Court overruled the ruling of the local court on the grounds that the local court made a decision without “a physical examination of Mehmet Tarhan, after he revealed himself as being gay”. The decision of the supreme court means forcing Mehmet TARHAN for physical examination, which he had refused. In the retrial at Sivas Military Court the prosecutor said that forced medical examination is a violation of the integrity of ones body and it had no connection with the claimed offence, thus he did not agree with the ruling of the supreme court. The prosecutor said that homosexuality could not be identified through examination and that the actions of Mehmet Tarhan which brought him the charge of “disobeying orders” in two different cases should be considered as the repetition of the same offence and should be punished accordingly. The court insisted on its initial decision of four years imprisonment. The case was sent back to the supreme court..

6. REPRESSION OF ART and CULTURE


Cartoons that can be seen in newspapers everday in the west become reason for prosecution in Turkey and what is worse is that these cases usualy get finalised against the cartoonists. According to the list revealed by Mr. Çiçek, there have been 57 compensation claims made by Prime Minister, 31 of which have been concluded and 26 ongoing. Out of the 31 cases, 21 was concluded in favor of Prime Minister and 10 against him. Prime Minister had claimed in total 190.000 New Turkish Liras of compensation in those 10 cases that he lost. In 21 cases where his claims were partially accepted the courts ordered 111.500 NTL of compensation (82.600 USD) .

On the other hand, especially in the south east; concerts, plays, some music albums get banned on the arbitrary orders of governors and local administrative officials. Gendarme raids of wedding parties for playing Kurdish music is frequent, despite the official declaration that Kurdish songs are free. Not only in that region but also in the west, well-known dissidents are oppressed, their artistic events banned, publications confiscated, artists are bothered with every possible means. Just last week, members of music group ”Yorum” have been taken into custody in their cultural center without any given reason and ill- treated.

MUSA KART’S CRIME

Musa Kart was tried for his cartoon published in “Cumhuriyet” daily on 09.05.2004. Kart had drawn Prime Minister as a cat entangled with a clew. The court ordered cartoonist Musa Kart and Mehmet Sucu, the responsible editor of the paper, to pay a total of 5.000 NTL compensation.

THE PENGUIN’S CRIME

“Penguen” (The Penguin) comic paper, protesting the conviction of Musa Kart, published on 24.02.2005 a cartoon headed “The World of Tayyips” as its front page. The cartoon showed Prime Minister Tayyip Erdogan drawn as a group of animals; an elephant, a giraffe, a monkey, a camel, a frog, a snake, a cow and a duck. A case was opened against the paper claiming 40.000 NTL compensation. The trial continues.

SEFER SELVI’S CRIME

Sefer Selvi stood trial for his cartoon of prime minister Recep Tayyip Erdogan, published in Evrensel newspaper on 05.04.2004. Prime Minister claimed to have suffered “severe violation of personal rights”. Selvi had drawn Erdogan as a horse and his advisor Cüneyd Zapsu as the rider. Ankara 20th Legal Court of First Instance ordered Selvi to pay 10 billion TL of compensation. Supreme Court overruled the decision of local court and Selvi will be retried at the local court.

EKIN THEATRE COMPANY’S CRIME

Ankara Ekin Theater Company actors and actresses are tried for a play they staged on 5 October 2002, in Kocaeli Sabanci Cultural Center. The title of the play is "How to set up an illegal organization". The actors wearing police uniforms barked as part of the act. They are charged with“insulting the security forces” under former Penal Code article 159/1. The next hearing is on 20 December 2005, at 09:30 am, in Kocaeli Criminal Court of First Instance. (Former penal code article 159, new penal code article 301, prison sentence from 6 months up to 3 years)

FERHAT TUNÇ’S CRIME

A case was opened against Ferhat Tunç for his piece published in Yeniden Özgür Gündem paper on 19 January 2004. His writing was headed “A revolutionary Leyla and a Song”. He is charged under TPC article 159 “insulting the character of the judiciary by the means of media.” Responsible editor of the paper Mehmet Çolak has been tried along with Tunç. The hearing is on 28 December 2005, at 10:00 am. Beyoglu 2nd Criminal Court of First Instance. (Former penal code article 159, new TPC article 301 carries prison sentence from 6 months up to 3 years.)

WHAT DID FERHAT TUNÇ WRITE?

“... I did not wonder about the ruling of Ankara State Security Court on the case of DEP MPs. I knew it anyway. No acquittal!.. And that is how it turned out. Our honorable ‘Deep’ judiciary has done it once again and kept up with the ugly game which has been going on for years, under the eyes Europe. And the law was used as well...”

EXHIBITION GETS PROSECUTED AS WELL

An exhibition “War Witnesses Speak” opened as part of Diyarbakir Cultural Festival on 31.05.2005 was raided by police. Police confiscated the material. Organizers of the exhibition Mahmut Büyükbayram, Haci Sirin, Necla Akkaya, Mehmet Tali, Eylem Dilan Polat, Nejla Akat and Ayse Akbas were arrested and charged under Fighting Terrorism Law 3713 article 7/2 with “propagandating for terrorist organization”. Memories of the relatives of those who lost their lives in war including 20 guerillas, their pictures were on exhibition. The next hearing is on 17 January 2005, at 10:00 am, at Diyarbakir 4th High Criminal Court.

7. CRIMES OF SEPARATISM (!?)


Turkish Penal Code article 312 is divided into 4 new articles in the new penal code. Articles 215, 216, 217 and 218. These articles together correspond to the former penal code article 312. Yet the old cases opened under 312 carry on.

CRIMES OF Prof. ORAN AND Prof. KABOGLU

A case was opened against Professor Ibrahim Kaboglu and Professor Baskin Oran for the Minority Report of Prime Ministry Human Rights Advisory Board, which suggested the supra-identity of “being from Turkey”. The prosecutor asked for 5 years imprisonment each for Kaboglu and Oran both under Turkish Penal Code article 216 (former penal code article 312) "Instigating a part of the people having different social class, race, religion, sect or region to hatred or hostility against another part of the people in a way dangerous for the public security'' and under the article 301 (former penal code article159) "publicly insulting the judiciary organs of the state''. The next hearing will take place on 15 February 2006 at Ankara 28th Criminal Court of First Instance. (Former penal code article 312/2, new penal code article 216, carries prison sentence from 1 year up to 3 years. The former penal code article 159, new penal code article 301 carries prison sentence from 6 months up to 3 years.)

WHAT DID THE MINORITY REPORT SAY?

… On the other hand, the report, which constituted the subject of the investigation, mentions the “Sevres Paranoia”. The Sevres treaty is the treaty that terminated the Ottoman State. With this treaty, the country’s territory was partitioned and actually invaded. However, Turkey did not recognize it. Therefore, sensitivity towards such a document [the minority report] should not be considered odd. The demands put forward as regards minorities in this document have a great deal of similarities with those provisions of the Sevres Treaty, which led to the invasion of our land. In the presence of such similarities, there is no point in finding it odd being carried away by the “Sevres Paranoia”.

8. CIVILIANS STILL IN MILITARY COURTS

ABDURRAHMAN DILIPAK’S CRIME

Journalist, writer and chronic “criminal of thought (!?)” Abdurrahman Dilipak had criticized the statements of some retired generals during 2003 retirement period, in his article published in ‘CUMA’ weekly on 29 August 2003. His piece was titled “If Pashas Do Not Behave".
He was charged under Military Penal Code article 169 with "Damaging the line relationship, damaging the feelings of obedience towards superiors and commanders, insulting." His case had been held by the Military Court of 3rd Corps Commandership based in Istanbul-Hasdal barracs. The court decided to refer the case to a civilian court due to legislative change. Yet under the orders of General Hursit Tolon, the commander of the 1st Army Corpses, the decision of the court was appealed and the military supreme court ordered the case continue to be held at the military court. The trial is ongoing. Dilipak’s wife and some of his lawyers can not go in the court room due to ban on headscarves.

9. THE “SO-CALLED CRIMES(!)”

People who are under suspicion because of their thoughts get intimidated and silenced in other ways. For example, the former minister of justice Hikmet Sami Türk had ordered the prosecutors to charge those who criticized “isolation in F-type prisons” with “propagandating for and helping terrorist organization” under TPC article 169. The prosecutors charged and convicted people under a fabricated crime. Unfortunately this habit is kept alive. We would like to note that there are many “freedom of thought” cases disguised as ordinary criminal cases, remind you that the ministry had said that the journalists under arrest “were in fact militants” and the police still stick to its traditional method of “if you can not find any evidence place some dope in his pocket”.

DILIPAK’S FLAT REPOSSESED

The inheritors of former commander of Sea Forces Güven Erkaya sued writer and journalist Abdurrahman Dilipak for a comment he wrote after his death. Ankara 29th Legal Court of First Instance finalized the case and ordered Dilipak to pay compensation, without Dilipak being informed of the case on the basis that his address could not be found. Furthermore Dilipak was indicted not only for his own article but for other related comments and the front page heading of the paper.

What followed is even more interesting:

Despite the fact that the court could not contact Dilipak for 2 years during the trial, the complainants’ lawyers managed to send the official communication to Dilipak’s home address in few days after the case was finalized. Dilipak wrote “Abdurrahman Dilipak – Istanbul” on an envelope and posted it in Ankara and received the letter in two days, but none of these changed the decision of the court. Dilipak is now trying to buy back his repossessed flat.

PINAR SELEK’S CRIME: THE NONEXISTENT BOMB

A case was opened against 15 people for placing a bomb in a historical Market place (Misir Çarsisi) on 9 July 1998 causing the death of 7 people, and the injury of 120. One of the 15 is Pinar Selek who was a sociology student at the time and a sociologist now. The trial continues at Istanbul 12th High Criminal Court. The prosecutor is asking for life imprisonment of Pinar Selek under Turkish Penal Code article 125.

Yet all evidences and reports (including the police report) show clearly that there was NO BOMBING at all and it was a gas explosion, the court ignores all that and takes seriously the inconsistent statements of the “confidents.” (antenna@antenna-tr.org)

La Turquie, « la plus grande prison du monde pour les journalistes »

Le débat est vif, en Turquie, autour des articles du Code pénal qui entravent la liberté d’expression.Le président du Conseil de la Presse, Oktay Eksi, a déploré le silence opposé par le gouvernement aux appels répétés des journalistes à modifier les dispositions législatives répressives en matière de liberté d’expression. « Ceux qui veulent l’instauration de la démocratie et de l’état de droit en Turquie devraient coopérer pour résoudre ces problèmes, a déclaré M. Eksi, selon le Turkish Daily News, lors d’une conférence de presse. Nous avons dit que si le Code pénal entrait en vigueur en l’état, la Turquie deviendrait la plus grande prison du monde pour les journalistes. Mais personne ne nous a écoutés. »

Le président du Conseil de la Presse a deux articles en ligne de mire, sur « la bonne dizaine qui doivent être modifiés » : l’article 301, sur l’insulte à la nation et à l’identité turques, et l’article 288, sur les tentatives d’influencer le cours de la justice.Pour Oktay Eksi, « l’article qui définit l’action d’insulter devrait être modifié au regard des pratiques en vigueur dans les pays démocratiques ». Il propose de remplacer les peines d’emprisonnement par des amendes. Mais il déplore l’attitude des autorités turques, qui « n’ouvre pas la voie au changement ».

Et ce ne sont pas les propos du ministre de la Justice sur l’affaire Pamuk qui donneront tort au président du Conseil de la Presse. Cemil Çiçek a en effet exhorté Orhan Pamuk d’adresser ses excuses à la nation turque. « Je le ferais, à sa place. Je dirais “ Je suis désolé ”. Je souhaite qu’il le fasse », a déclaré M. Çiçek, dans un entretien diffusé sur la chaîne de télévision NTV. Le ministre reproche à l’écrivain d’avoir manqué d’esprit de conciliation, laissant entendre qu’un tel geste lui aurait évité d’être poursuivi par la justice turque.

Le débat s’active en Turquie, autour de l’article 301.Lors d’un dîner organisé samedi 7 janvier par Fehmi Koru, du quotidien Yeni Safak, avec des journalistes turcs de premier plan, le Premier ministre Erdogan a indiqué qu’il pourrait étudier la possibilité de remplacer l’article 301 du nouveau Code pénal par l’article 159 de l’ancien. Une timide ouverture, conséquence de la proposition du rédacteur en chef de Radikal, Ismet Berkan, qui a réclamé en plus des amendements à l’article 159, pour se mettre en conformité avec les réformes adoptées jusqu’ici. Il a ajouté qu’en préconisant une attitude attentiste de l’appareil judiciaire, le ministre de la Justice Cemil Çiçek commettait « une énorme faute ».

La manière dont les autorités turques ont géré jusqu’à présent cette affaire de l’article 301 préoccupe le journaliste Mehmet Ali Birand. Dans la rubrique “ Opinions ” du Turkish Daily News, il rappelle que la Turquie a modifié l’ancien article 159 du Code pénal, pour se mettre en conformité avec les critères de Copenhague. Or, souligne-t-il, « l’Union européenne se plaint aujourd’hui de l’article 301 ».

« J’en ai discuté avec les bureaucrates responsables de ces changements, écrit le journaliste. Voici exactement ce qu’ils m’ont dit : “ Pendant que nous travaillions sur les modifications, nous n’avons pas envoyé nos propositions à l’Union européenne, alors que nous savions ce que nous devions faire. Ce fut également le cas pour l’article 159. Après avoir été modifié, il a été envoyé au Parlement pour approbation. Son texte était clair et concis. Cependant, tout le monde a présenté des amendements à ce texte durant les discussions au sein de la commission parlementaire. Le ministre de l’Intérieur, les militaires et le ministre de la Justice ont tellement manœuvré sur l’article qu’ils l’ont rendu inintelligible. ” »

« Ce qui est encore plus intéressant, conclut Birand, c’est le fait que l’Union européenne a adressé un avertissement amical à la Turquie, après l’adoption de l’article, pour dire qu’un texte si difficile à comprendre pourrait causer des problèmes. Mais personne n’a été à l’écoute. Et maintenant, voilà la situation dans laquelle nous sommes ! ». (gamkonline , 15 janvier 2006)

RSF alerte le nouveau président de l’UE sur la situation de la liberté d’expression en Turquie

Dans une lettre adressée au chancelier fédéral autrichien Wolfgang Schüssel, président en exercice de l’Union européenne depuis le 1er janvier 2006, Reporters sans frontières s’est inquiétée des récentes attaques contre la liberté d’expression en Turquie. L’organisation a souligné le rôle déterminant du chancelier et lui a demandé d’intervenir auprès des autorités d’Ankara pour dépénaliser les délits d’opinion, punis par les articles 301 et 305 du code pénal turc.

Paris, le 3 janvier 2006

Monsieur le Président,

Reporters sans frontières, organisation internationale de défense de la liberté de la presse, souhaite vous faire part de son inquiétude quant à la situation de la liberté d’expression en Turquie, pays engagé dans une négociation pour une éventuelle adhésion à l’Union européenne. Notre organisation est préoccupée par l’utilisation abusive du code pénal turc, notamment l’article 301 relatif à l’« humiliation de l’identité turque, de la République et des organes ou institutions d’Etat », pour censurer les voix critiques dans le pays.

Actuellement, plus de vingt journalistes, écrivains ou éditeurs sont poursuivis en justice, accusés pour la plupart sur la base de l’article 301. Les cas de Hrant Dink ou d’Orhan Pamuk sont représentatifs des pressions persistantes auxquelles les autorités et des avocats nationalistes soumettent ceux qui évoqueraient certains épisodes de l’histoire turque.

Le 24 décembre 2005, des poursuites ont été engagées par le bureau du procureur de Sisli (Istanbul) à l’encontre de Hrant Dink, rédacteur en chef de l’hebdomadaire en langue arménienne Agos. Le journaliste est poursuivi pour avoir tenté d’influencer la justice dans un article publié à l’issue de son premier procès tenu en octobre 2005, au cours duquel il avait été condamné à six mois de prison avec sursis, en vertu de l’article 301 du code pénal. Il sera jugé en février 2006 et risque quatre à cinq ans de prison ferme.

Orhan Pamuk, célèbre écrivain, est quant à lui accusé d’avoir violé l’article 301 et « insulté l’identité turque » en déclarant, dans un hebdomadaire suisse, que « sur ces terres, 1 million d’Arméniens et 30 000 Kurdes ont été tués, mais personne d’autre que moi n’ose le dire ». Son procès, initialement prévu le 16 décembre 2005, a été reporté au 7 février 2006. Orhan Pamuk risque jusqu’à trois ans de prison. Par ailleurs, une plainte déposée fin octobre par une association de juristes nationalistes l’accusant d’ « atteinte ouverte à l’image de l’armée », a été classée sans suite le 29 décembre dernier.

Sinan Kara, du bimensuel Datça Haber, a été condamné à neuf mois de prison ferme le 19 octobre dernier pour « insulte par voie de presse », en vertu de l’article 125 du code pénal.

Reporters sans frontières a déjà souligné dans le passé l’existence de certains tabous constituant une entrave persistante à la liberté d’expression en Turquie. Les formulations vagues du code pénal ont, plus d’une fois, alarmé notre organisation. Le gouvernement, l’armée et toutes les institutions peuvent utiliser abusivement ces articles pour s’en prendre à des journalistes s’exprimant sur certains passages douloureux ou controversés de l’histoire turque, tels que le génocide arménien, le retrait des forces armées turques de Chypre, les relations entre l’armée et le pouvoir ou encore la question kurde.

Le 26 décembre, 169 intellectuels et artistes ont demandé au gouvernement d’abroger les articles 301 et 305 du code pénal, jugés incompatibles avec le principe de liberté d’expression et entravant le processus de démocratisation du pays.

Répondant aux critiques, le ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gül, a reconnu, le 28 décembre, que les charges prononcées contre Orhan Pamuk avaient terni l’image du pays et déclaré que les lois limitant la liberté d’expression pourraient être modifiées.

Les espoirs fondés sur le nouveau code pénal, entré en vigueur au mois de juin 2005, sont en partie déçus. Votre rôle, en tant que président en exercice de l’Union européenne, dans la mise en place d’une réelle liberté d’expression en Turquie, est par conséquent déterminant.

Connaissant votre attachement à la liberté d’expression, nous vous prions ainsi de bien vouloir intervenir auprès des autorités d’Ankara, notamment lors des réunions relatives au processus d’adhésion, afin de mettre un terme à cette criminalisation des délits d’opinion. Au vu des derniers événements, il nous apparaît nécessaire que l’avancée des discussions avec la Turquie soit conditionnée à la révision de certaines dispositions du code pénal turc, et en particulier des articles 301 et 305, afin d’assurer aux journalistes et aux intellectuels une liberté de parole digne d’une démocratie et de rendre la législation de ce pays conforme aux standards européens et internationaux.

Confiant dans l’intérêt que vous porterez à notre requête, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’expression de ma très haute considération.

Robert Ménard, Secrétaire Général

Press Council calls for more freedom of speech

Press Council Chairman Oktay Ekşi said on Wednesday that despite their repeated calls for the government to amend the articles of the penal code that limit freedom of expression, their concerns had been ignored, noting that they no longer believe the government has the will to listen to such calls.

“Those who want democracy and the rule of law in Turkey should cooperate to solve the problems. We said if the penal code came into effect as it was, Turkey would turn into the world's biggest prison for journalists. No one listened to us,” said Ekşi at a press conference.

EU officials have increased pressure on Turkey to expand freedom of expression and strongly urged the country to drop charges against renowned novelist Orhan Pamuk. The Justice Ministry, which has the final say on whether to proceed with Pamuk's trial, is expected to announce its decision soon. Foreign Minister Abdullah Gül acknowledged that the Pamuk case had tarnished the country's image abroad and said that laws limiting freedom of expression could be changed if needed. The two laws most often used to prosecute speech -- Article 301 on insulting the republic, its organs and officials, or "Turkishness," and Article 288 on attempting to influence the judiciary -- were only two among more than 10 penal code articles that should be amended, Ekşi said.
He noted that close to 100 intellectuals, politicians, businessmen and even Higher Education Board (YÖK) Chairman Erdoğan Teziç faced a prison term of between six months to a year for supposedly influencing the judiciary.

Ekşi also said they would be preparing a study to find ways to protect journalists from the threats posed by the new penal code. (Turkish Daily News, January 5, 2006)

30-year prison sentence for criticising Barzani in Internet articles

Reporters Without Borders wrote today to the president of the Kurdish regional government in northern Iraq, Massoud Barzani, asking him to intervene in the case of an Austrian citizen of Kurdish origin, Kamal Sayid Qadir, who was sentenced to 30 years in prison on 19 December for libelling him in articles posted on the Internet.

“This incident bodes ill for freedom of expression in Iraq’s Kurdish region,” the press freedom organisation wrote. “We condemn the use of prison sentences to punish press offences and we are especially shocked by the length of this sentence, even if Qadir really did libel you. We therefore hope you will intervene to obtain his release and thereby show you intend to establish a fair judicial system in your region that complies with international standards.”

Qadir was arrested on 26 October by members of the Parastin, a security service operated by the Kurdistan Democratic Party, one of the region’s two ruling parties. He is currently held in a prison in Erbil, one of the region’s main cities.

A lawyer normally based in Vienna, Qadir, 48, is accused of libelling and insulting Barzani in web articles. He has written dozens of articles for websites such as Kurdishmedia.com and Kurdistanpost.com in which he has been very critical of Barzani’s policies. He was reportedly convicted on the basis of Kurdish customary law and not the law approved by the regional parliament.

According to his sister, who lives in Germany, he has been on hunger strike for more than a week in protest against his conviction. (RSF, 5 janvier 2006)

Un procureur turc juge insultant "les Sorcières de Smyrne"publié en Turquie


Un procureur d’Istanbul a inculpé l’éditeur turc du roman Les Sorcières de Smyrne de la Grecque Mara Meimaridi, un livre qualifié d’"insulte aux Turcs", a annoncé une responsable de la maison d’édition.

Les Sorcières de Smyrne, ouvrage qui relate de façon romancée la vie sociale de la communauté grecque d’Izmir (ouest de la Turquie, l’ancienne Smyrne) avant son occupation par les troupes helléniques en 1919, a été publié à 50.000 exemplaires en turc depuis octobre 2004, a expliqué Eylem Özçimen des éditions Literatür.

La justice a estimé que certains passages du roman insultaient ouvertement les Turcs et a inculpé son éditeur, Abdullah Yildiz, aux termes de l’article 301 du code pénal.

Mme Özçimen s’est dit "surprise" de la décision de la justice et a estimé que le roman, qui a été une des meilleures ventes littéraires en Grèce et a été traduit, outre le turc, en italien et en polonais, ne s’attaquait pas aux Turcs.

La romancière a été informée de l’inculpation et s’est défendue d’avoir cherché à s’en prendre aux Turcs, a ajouté Mme Özçimen.

Les passages incriminés du roman concernent par exemple le manque d’hygiène buccale des Turcs et la saleté de leur quartiers de l’époque.

La date de l’ouverture du procès n’a pas encore été fixée. (armenews.com, 3 janvier 2006)


TIHV's Report on Recent Pressures on the Media

January 31, 2006
 
Radio Executives on Trial... On 30 January, Ankara Penal Court of First Instance No 19 continued to hear the case against the executives of the radio Ismail Yüce, Adnan Yüce, Irem Belek, Giyasettin Vergün and Gözde Erözgün on charges of “making unauthorized broadcast”. Adnan Yüce testified at the hearing to the effect that RTÜK (Supreme Board of Radio and Televisions) officials verbally allowed them to broadcast. The court decided to ask RTÜK and adjourned the hearing to 10 April. Radio had been permanently closed by Public Prosecutor in September 2005. (Bianet)

Pressures on Press… Dicle News Agency correspondent Rojda Kizgin and Evrensel correspondent Derya Karaçoban were not allowed to enter the meeting organised by Batman Governorate under the title “Suicides of Women”. Press officer of the Governorate did not allow them to enter the room of the meeting and the reason was not announced. (DIHA)

January 19, 2006

Journalist Beaten... Cem Emir, correspondent with the daily Evrensel, was beaten by the police when he was taking pictures of a quarrel between police officers and a group of juveniles on 16 January in Tunceli. According to the news gathered a group of juveniles were objecting the detention of some persons in front of the police station Martyr Nahit Bulut. Upon this a quarrel broke out between them. Cem Emir was watching the incident and the police officers beat him heavily. Cem Emir made an official complaint. (Evrensel)

January 6, 2006

Journalists Detained… Hamdullah Yilmaz, owner of the newspaper Azadiya Welat, and Kazim Bozan, worker of the newspaper, were detained in Van on 5 January. Bozan and Yilmaz were reportedly detained while they were passing by Cumhuriyet Police Station on the allegation of “being suspicious persons”. (Özgür Gündem)

January 4, 2006

Publisher on Trial… Public prosecutors in Istanbul and Beyoglu lauched 6 cases against Ahmet Önal, owner of Peri Publishing, in connection with 3 books. According to the news gathered, the case launched for Mahmut Baksi’s book “Deyrebaz (Falcon)” according to the Article 159 TPC would commence at Beyoglu Penal Court of First Instance No 2, the case according to the Article 312 would commence at Istanbul Heavy Penal Court No 13. The case launched for Munzur Cem’s book “Dersim’de Alevilik (Alivites in Dersim)” for “insulting Atatürk and the army” would commence at Fatih Penal Court of First Instance No 2, another case was launched in connection with the book according to the Article 312 at Istanbul Heavy Penal Court. The cases launched for Murat Coskun’s book “Acinin Dili: Kadin (Tongue of the Pain: Woman)” would commence at Beyoglu Penal Court of First Instance No 2 and Istanbul Heavy Penal Court. (2 January, Özgür Gündem)

Kurdish Question / Question kurde

Ocalan veut être rejugé mais les lois turques l'interdisent

Le chef séparatiste kurde emprisonné Abdullah Ocalan à demandé à être rejugé conformément à un arrêt en ce sens de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), mais des obstacles judiciaires se présentent devant cette demande, a indiqué mardi l'un de ses avocats.

"Notre client a remis une pétition aux autorités pénitentiaires pour qu'ils transmettent au tribunal son recours pour être jugé à nouveau", a déclaré l'avocat Ibrahim Bilmez à l'AFP.

La CEDH a recommandé aux autorités turques en mai 2005 d'organiser un nouveau procès contre Ocalan, ayant jugé que celui en 1999 au cours duquel il avait été condamné à mort sur l'île-prison d'Imrali (nord-ouest), dont il est toujours le seul détenu, était "inéquitable".

La Turquie doit toutefois amender une loi qui permet de nouveaux procès pour les détenus dont le jugement a été condamné par la CEDH, mais qui exclut Ocalan et près d'une centaine d'autres personnes, a expliqué Me Bilmez.

"Cette loi est toujours en vigueur et devrait être modifiée", a souligné Me Bilmez, qui a rappelé les engagements des autorités turques lorsque la CEDH avait rendu public son arrêt concernant Ocalan.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait assuré à l'époque que "la justice turque suivra la décision" de la CEDH dans l'affaire Ocalan, sans toutefois expliquer comment son gouvernement procéderait.

La peine de mort prononcée contre d' Ocalan, 57 ans, pour "trahison et séparatisme" avait été commuée à la réclusion à perpétuité en 2002 après l'abolition de la peine de mort en Turquie, l'une des mesures adoptées par Ankara afin de conformer aux normes européennes. (AFP, 31 janvier 2006)

Deux ex-députés kurdes inculpés pour apologie d'Ocalan

Deux ex-membres kurdes du parlement turc ont été inculpés par un procureur d'Ankara pour avoir utilisé des propos élogieux à l'égard d'Abdullah Ocalan et risquent jusqu'à deux ans de prison chacun, a rapporté jeudi l'agence Anatolie.

Selim Sadak et Hatip Dicle, anciens parlementaires du parti de la démocratie (DEP, dissous en 1994), sont poursuivis pour un entretien accordé en septembre à la chaîne de télévision kurde Roj TV, basée au Danemark et accusée par la Turquie de liens avec les rebelles kurdes, précise l'agence.

Les deux hommes sont accusés notamment d'avoir qualifié l'emprisonnement d'Ocalan en Turquie d'"isolation" et d'avoir affirmé que "cela ne sera jamais accepté par le peuple kurde" de Turquie, selon Anatolie.

MM. Dicle et Sadak sont actuellement membres du Parti de la société démocratique (DTP, pro-kurde).

Ils avaient passé dix ans derrière les barreaux avec leurs compagnons, également ex-députés, Orhan Dogan et Leyla Zana, pour soutien au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes de Turquie), avant d'être libérés en juin 2004 dans l'attente d'un troisième procès à leur encontre. (AFP, 26 janvier 2006)

La police a attaqué une manifestation kurde pour Ocalan à Istanbul

Une manifestation de sympathisants d'Abdullah Ocalan a été attaquée par la police dimanche à Dolapdere, un quartier populaire de la rive occidentale d'Istanbul, a constaté un photographe de l'AFP.

Les manifestants, une centaine de personnes scandant des slogans favorables au dirigeant emprisonné du PKK, ont jeté des pierres sur les policiers anti-émeute, en nombre équivalent, venus disperser la foule.

Ces derniers ont riposté avec des grenades lacrymogènes et des balles en plastique. Les heurts n'ont pas fait de blessés.

A Umranye, un quartier de la rive orientale d'Istanbul, un autre groupe de manifestants a incendié un bus de la municipalité avec un cocktail Molotov, blessant légèrement son chauffeur, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

"Notre soleil (Ndlr: Abdullah Ocalan) nous éclaire, nous ne laisserons personne l'obscurcir", pouvait-on lire sur une de leurs banderoles. (AFP, 22 janvier 2006)

Ocalan: "They Want To Destroy Me"

PKK leader Abdullah Ocalan said ''Turkish Government will be responsible if I will be destroyed in Imrali Prison''. The lawyer of Ocalan, Ibrahim Bilmez gave explanations to ANF, after the yesterdays 1 hour interview with Ocalan in prison. He said that; Ocalan is straining to a death like suicide in Imrali and he is under pressure.

Ocalan commented to his lawyers. Ocalan explained that except 20 days cabin punishment also 7 days cabin punishment was applied de facto. Also he said that he is straining to a death like suicide. He said that he knows the bad results of this, and also he knows that Kurdish People don't want this and because of this he won't make an action like this. But Turkish Government will be responsible, not him, if there will be a death.

Bilmez said that this de facto 7 days cabin punishment is not legal. Because they didn't certify this to Execution Court. He noticed that Prison Management apply this punishment de facto.

Cabin punishment which was given on 21st November, was applied continuous 27 days. The punishment had been finished on 16th December. In the cabin punishment Ocalan can not read books, can not listen radio, they were hindered. Also the daily newspapers wasn't given to him.

Ocalan said that this punishment was given to him, because of he was stimulated people to rebellion and he gave instructions to organisation. But he didn't accept this crime. He said "I didn't provoke the people, I didn't give instructions to organisation, I only defend the education in mother-language".

Ocalan said like this; "I believe that education in mother-language is the basic right of the people. This right is in all international agreements. This won't be a crime. But despite my good will, they give this punishment to me. This application is a reflection of Semdinli. There is a strategical coo peration between Prime Minister Recep Tayyip Erdogan and Deniz Baykal. They want to silence me. I don't understand this. Because the thing that want to do is clear, for 7 years. I tried to live in these cabin situations for 7 years just for peace. I was resisted to live. Despite this, they want to silence me, and they want to destroy me for these last punishments.

Ocalan said that, it is possible for them to give another punishment because of this interview. Even he is expecting a punishment until 3 months. He explained that the situation of the cabin is very hard. He said "I strained to look same white wall in the cabin. They want to batter me in psychological way. Except this, during this time, all my communication with external world had been cut off. And my health situation became heavier.

On the other hand it was learned that the window system in Ocalan's room had been changed. The window of Ocalan opens completely or closes completely. Sometimes he said that the room becomes airless, but while he opens the window he feels cold.  The lawyers said taht his helath became worst, and he strained during the interview. (Kurdish Info, Jan 19, 2006)

Les avocats d'Ocalan dénoncent son placement en isolement cellulaire

Les avocats d'Abdullah Ocalan ont dénoncé mardi à Istanbul le placement de leur client, emprisonné à vie sur une île-prison de la mer de Marmara (nord-ouest), en isolement cellulaire, une sanction l'empêchant de recevoir la moindre visite.

Abdullah Ocalan "a été placé en isolement cellulaire pour 20 jours", a affirmé lors d'une conférence de presse Irfan Dündar, du cabinet d'avocats défendant le leader du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Le 11 janvier, alors qu'ils s'apprêtaient à rendre visite à M. Ocalan, des membres de sa famille ont été informés par des autorités militaires (...) qu'ils ne pourraient pas le rencontrer en raison de son placement en isolement cellulaire", a-t-il poursuivi, lisant une déclaration cosignée par plusieurs organisations pro-kurdes.

Abdullah Ocalan purge depuis 1999 une peine de prison à vie pour "séparatisme" et "trahison" sur l'île-prison d'Imrali, dont il est le seul détenu.

M. Dündar a déploré les "obstacles" dressés par les autorités turques depuis plusieurs mois pour empêcher les visites des avocats à leur client, évoquant une succession de "justifications irréalistes", comme des "conditions météorologiques défavorables" ou un "véhicule en panne".

Le juriste a également appelé les autorités à donner des informations sur "la vie et la santé" du'Ocalan, dont il s'est dit sans nouvelles depuis le 30 novembre.

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a confirmé le 12 mai la condamnation de la Turquie pour procès inéquitable d'Ocalan et a recommandé à Ankara d'organiser un nouveau procès.

Pour qu'il puisse bénéficier d'un nouveau procès, le condamné doit en faire la demande. L'intéressé a indiqué qu'il refuserait d'être jugé de nouveau en Turquie tant que l'impartialité des cours turques ne serait pas assurée. (AFP, 17 janvier 2006)

Intervention to the demonstration: 28 persons has been arrested

Hundreds of people who came together in Dagkapi Square in Diyarbakir to protest the 20 days cabin punishment which was given to Ocalan had met to police intervention. 28 persons who made a sit down strike with bandages on their mouths has been arrested.

Federation of The Families of Prisoners and Detainees (TUHAD-FED), has protested the 20 days cabin punishment given to Ocalan with approximately 1.500 persons in Dagkapý Square. Different representatives from various NGO's supported this demonstration. General President of TUHAD-FED Nursel Aydogan shouted to Ministry of Justice and asked these questions; "Is there any logical explanation of this isolation politics?", "Is there any judicial course of this punishment?", "Isn't it against basic human rights?", "Is there any condition in the criminal code that required this punishment?". Aydogan has determined that all the politics which applied to Imrali is interested with Kurdish Question, and she said "Kurdish people give reaction to all the negative or positive approachs to Mr. Ocalan".

Aydogan said that the cabin punishment based on the explanations of Mr. Ocalan in 30th November 2005 about constitutional citizenship, under and upper identification. But these opinions are discussing in every where except prime minister in Turkey. And she said like this:

"If this is a crime all of us, at first Prime Minister have to judge because of this. It is clear that this cabin punishment is political and arbitrary. Peace is passing through the political and demicratic solution of Kurdish Question. The method of this is to get contact to the interlocutor of this problem. Not isolation."

After the explanation Aydogan invited to the Ministry of Justice to to stop these unlegal applications.

A lot of policemen and panzers were in the Dagkapi Square and during the explanation people said these slogans; "Bijî Serok Apo (Long live president Apo)", "We are with you Ocalan", "Ocalan Ocalan". After the explanation a group of young people spreaded to cross streets with slogans. Policemen had intervened to the group and they answered with stones. After this little conflict 28 persons started a hunger strike in Dagkapi Square with black bandages on their mouths and a request of stoping this cabin punishment. After this sit down strike policemen intervened to the group and 28 persons had been arrested. (kurdishinfo.com, Januay 16, 2006)

The daily Özgür Politika restarted publishing in Germany

<>The daily Özgür Politika has re-started publication under the title of Yeni Özgür Politika after a German court decision last year to lift a government ban.
<>Germany banned the E. Xani Press and Publishing House GmbH, publisher and distributor of the Özgür Politika (Free Politics) in September last year. Former Social Democrat Interior Minister Otto Schily said at the time that the newspaper was a mouthpiece for spreading "news and propaganda" for the banned PKK.

In October, however, an administrative court in Leipzig said the decision to ban Özgür Politika was against German law and said the reasons presented by the Interior Ministry to justify the ban were not sufficient.

Together with Özgür Politika, which has been published in Germany over the last decade, the Mezopotamya News Agency (MHA) -- which often reports the PKK leadership's statements -- was also banned by the September decision.

Medya Presse, a company founded in October following the ban decision, started publication of the newspaper under a new name, Yeni Özgür Politika (New Free Politics). The new newspaper is be bilingual, Kurdish and Turkish. The headquarters of the 16-page daily is in located in Neu Isenburg, Frankfurt, the agency said.

While, the Medya Presse is readying to deliver the Yeni Özgür Politika in Austria, Belgium, Britain, France, Norway, Sweden, Switzerland and the Netherlands as well as in Germany, a new news agency founded after the closure of MHA has already been operating under the name of Fırat News Agency. (TDN, January 17, 2006)

Ocalan est condamné à la cellule d'isolement pour une durée de 20 jours

Ocalan a seulement rencontré ses avocats une fois au cours des sept derniers mois. La dernière visite des membres de la famille du leader kurde Abdullah Ocalan, Mehmet Ocalan et Havva Keser, n’a pas été autorisée par le poste de gendarmerie de Gemlik.

D’après les soldats, ils ont reçu une décision de justice, déclarant qu'Ocalan avait été condamné à la cellule d'isolement pour une durée de 20 jours.

Mehmet Ocalan a déclaré qu’un des soldats lui avait montré un document indiquant :« Ocalan est condamné à l'isolement pour une durée de 20 jours, ainsi vous ne pouvez pas le rencontrer ».

"Les soldats ont donc confirmé que c'était une décision de justice. Ma demande de lire le document en question a été rejetée. Je suis également empêché de donner des journaux à mon frère » a-t-il dit.

L'avocat d’Ocalan, Bekir Kaya a dit qu'une procédure légale concernant ce problème a été lancée. « Mais nous n’arrivons à trouver aucune autorité à qui s’adresser, de plus, en raison de la fête religieuse, le tribunal de la ville de Bursa a été fermée » a-t-il ajouté. Les soldats à la gendarmerie de Gemlik ont informé Mehmet Ocalan que son frère a été condamné à une peine d'isolement de 20 jours ce qui est bien prévu dans la loi d'application. Cependant, la décision doit être approuvée. Ces types de décisions sont pris par la cour d'application des peines.

La peine d'isolement concerne aussi le droit de téléphoner, le droit de recevoir du courrier ainsi que le droit aux visites des membres de la famille.

« Notre client est emprisonné au centre pénitencier d' Imrali sur une île de la mer Marmara et se trouve déjà reclus dans une cellule de 13 mètres carrés. C’est pourquoi, il n'y a aucune justification pour qu'il soit condamné à une punition de cellule » a-t-il conclu. (Agence de Presse de FIRAT, 11 janvier 2006)


KKK : Les décisions du MGK mènent à la guerre totale

Le président du conseil exécutif de la Confédération du Kurdistan (KKK) Murat Karayilan a qualifié les décisions adoptées à la dernière réunion du conseil de sécurité national (MGK) de « décisions menant à la guerre totale ».

Les contradictions au sein du système turc devraient augmenter fortement, explique Karayilan. Il existe le besoin d’une nouvelle politique et de nouveaux politiciens qui seraient en mesure de la réaliser, reconnaître les problèmes existants et disposant du courage pour résoudre ceux-ci a-t-il poursuivi. Le sujet principal des trois dernières réunions du MGK a été la question kurde et Murat Karayilan analyse : « Avec les mêmes concepts tournant toujours et encore autour du même point, rien ne peut être gagné pour la Turquie ».

Karayilan a rappelé qu’il y a eu des plans semblables déjà en 1994 qui n’ont pas atteints les résultats souhaités à l’époque. En outre, les conditions régionales ont changé. "La Turquie souffrira une défaite, si elle poursuit encore cette politique. Aussi en suivant les informations les plus récentes données par l’état-major il devient clair qu’ils veulent transformer la Turquie dans un état policier ou un état gendarme ».(la gendarmerie fait partie des forces armées).

La Turquie a dû accepter par défaut la fédération dans le Kurdistan Sud : "La fédération de six millions de Kurdes en Iraq est reconnue mais le droit de vingt millions de Kurdes de Turquie ne l’est pas. Ainsi, des plans sont faits pour détruire le mouvement de libération. Cette politique n’a pas de sens ».

L’"État dans l’État" essaye d’organiser une zone tampon naturelle entre le Kurdistan Sud et le Kurdistan Nord. Par conséquent, il travaille à empêcher une urbanisation, une intensification de la densité de population ainsi que le développement du commerce et de l’industrie dans les zones de Silopi, Semdinli et Yueksekova . La population dans la région frontalière doit être poussée à l’émigration. Les attentats à la bombe dans la région ont été commis dans ce seul but ».

« L’AKP n’est pas en mesure de produire des solutions pour les problèmes existants en Turquie » a encore expliqué Karayilan. (VEILLE MEDIA, 13 janvier 2006)

Un nouveau drame au Kurdistan: la grippe aviaire tue

Le président de l'Institut kurde de Bruxelles Derwich Ferho a fait la déclaration suivante à propos de la grippe aviaire en Turquie:

Dans la région de Van et près de la frontière avec l’Iran, plusieurs cas mortels de grippe aviaire ont endeuillé cette terre abandonnée en proie à la misère la plus noire.
 
Les téléspectateurs ont pu voir dans quelles conditions vivait la population kurde dans l’est de la Turquie. Aucune infrastructure, un réseau routier pratiquement inexistant, les gens sont plongés dans un dénuement complet, tout cela démontre l’état d’abandon infligé par le gouvernement turc aux provinces kurdes.
 
Après la confiscation des terres, après la destruction de milliers de villages, rien n’a été fait pour permettre à cette population de vivre dans la dignité avec un minimum de ressources. La misère absolue y règne.
 
Le maire d’un petit village interviewé par une chaîne de télévision  déclare que les autorités compétentes ne sont toujours pas intervenues malgré ses demandes pour prévenir la propagation du virus, il s’étonne surtout de ne pas avoir été informé du risque. L’OMS s’indigne, elle est donc obligée de constater que rien n’a été fait pour protéger certaines populations avec tous les risques que cela comporte.
 
L’état de guerre larvée est peut-être terminé mais le gouvernement turc continue d’assassiner la population par un moyen des plus sournois, des plus abjects : l’extermination par l’utilisation d’une paupérisation absolue!  (KIB, 13 janvier 2006)

La mairesse kurde  de Dogubeyazit dénonce les préjugés de l'Etat turc

La mairesse kurde de Dogubeyazit, petite ville de l'est de la Turquie où la grippe aviaire a fait ses premiers morts, a critiqué mercredi la gestion de la crise par le gouvernement, dénonçant des "préjugés" à l'encontre de la population kurde locale. Mme Kubila est, une des 18 femmes maires de Turquie sur près de 3.000 communes.

"Les précautions, les mesures appropriées ne sont pas prises ici face à la grippe aviaire", a affirmé à l'AFP Mukaddes Kubilay, élue en 1999 sous les couleurs du parti pro-kurde Dehap et ralliée depuis l'an dernier, comme la plupart des cadres du Dehap, au Parti de la société démocratique (DTP).

"A Kiziksa, les autorités ont réagi tout de suite, à Aralik aussi, pourquoi pas à Dogubeyazit?", s'est-elle interrogée. "Il y a une non acceptation, des préjugés contre les habitants de notre région".

L'édile faisait référence au village de l'ouest de la Turquie où ont été détectés en octobre sur des dindes les premiers cas de H5N1, et à une bourgade située à environ 150 kilomètres au nord de Dogubeyazit, où des mesures de quarantaine et d'abattage des volailles ont été prises dès la fin décembre.

Les autorités ont annoncé en décembre avoir éradiqué la maladie à Kiziksa.

"Nous sommes à l'épicentre d'une crise mondiale, c'est ici que le gouvernement doit concentrer ses moyens" a poursuivi Mme Kubilay.

Selon des sources vétérinaires interrogées par l'AFP, la sous-préfecture de Dogubeyazit, qui compte un peu plus de 100.000 habitants, dispose actuellement de 12 équipes de trois personnes pour collecter et abattre les volailles, secondées par l'armée pour le transport des volatiles.

La mairesse a admis que le ministère de la Santé avait dépêché sur place quatre médecins et des boites de Tamiflu, l'un des rares médicaments efficaces contre la grippe aviaire.

Pour elle, l'administration centrale n'en fait pas moins payer aux habitants de Dogubeyazit le prix de leur soutien au Dehap-DTP, soupçonné par Ankara de soutenir les rebelles séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Les gens dans l'administration du parti au pouvoir disent: 'vous ne nous avez pas donné vos voix, vous les avez données au Dehap, adressez vous à votre maire Dehap'", a indiqué Mme Kubilay, précisant que "ce sont les fonctionnaires locaux, les policiers qui disent cela".

L'élue a souligné que cette attitude était dans le droit fil des "préjugés" et des "discriminations" auxquelles elle devait faire face depuis son élection en raison de son appartenance politique, évoquant des "projets non soutenus", des poursuites lancées contre elles et jusqu'à des menaces anonymes de mort.

"Je suis actuellement poursuivie pour avoir mis une ambulance de la mairie à la disposition de la famille d'un jeune rebelle mort, pour ses obsèques", a-t-elle notamment affirmé, tout en assurant vouloir "la fin de la guerre" dans le sud-est anatolien à majorité kurde. (AFP, 11 janvier 2006)

A Kurd fined for using the letter of 'W'

The chairman of arrangement commitee Dalha Kaya has been fined when he use the letter of 'W' in application for celebration of Newroz to the kaimakam of Dogubeyazýt for opposing the law of Turkish language and its application.

According to information gathered the chairman of Newroz Arrangement Commitee Dalha Kaya had applied to the Kaimakam of Dogubeyazýt in the date of 15.03.2005. The crime announcement was made about him to the public prosecutor of Dogubeyazit for using in his motion the letter of 'W' in Newroz instead of using Nevruz. The court had given fine of 2 months and fined 1 200 YTL fine for him oppsing the article of 5262 of the law of 5349, against the law of the acceptance of Turkish letters and its practice. (DIHA-Kurdish Info, January 8, 2006)

56 mayors in the Southeast face prosecution for their support of Roj TV


The Diyarbakir Prosecutor's Office has opened a criminal inquiry into a letter signed by 56 Democratic Society Party (DTP) mayors and sent to Danish Prime Minister Anders Fogh Rasmussen, asking him not to close down Roj TV, which broadcasts in Kurdish from Denmark.

In the letter the DTP mayors said their constituents did not want the channel to be shut down, adding that a strong tool for improving Turkey's democracy and human rights situation would be removed if it were to be closed.

The office will decide whether to file charges against the mayors based on the inquiry.

Among those who signed the letter were Diyarbakir Mayor Osman Baydemir, Batman Mayor Hüseyin Kalkan, Tunceli Mayor Songül Erol Abdil, fiirnak Mayor Ahmet Ertak and Hakkari Mayor Metin Tekçe.

Baydemir, who personally sent the letter to Denmark in the name of all the mayors, said they hoped Roj TV would be allowed to broadcast like any other station under the supervision of the Supreme Board of Radio and Television (RTÜK).

Turkey had appealed to Danish officials in early 2005 for the closure of Roj TV, claiming it was a mouthpiece of the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK). Denmark responded that Roj TV had not committed any crime under Danish law.

The Turkish Foreign Ministry lodged a formal complaint in Denmark in September calling for a criminal inquiry into Roj TV's conduct.

In November a Danish prosecutor initiated an inquiry into Roj TV to determine whether it had any financial links to the PKK.

On Nov. 15 Prime Minister Recep Tayyip Erdogan refused to attend a joint press conference with his Danish counterpart because Roj TV correspondents were present. (Turkish Daily News, January 3, 2006)

Minorités / Minorities

Les Parlementaires britanniques répondent à la Turquie sur le génocide des Arméniens

Lord Avebury a, au nom des chambres parlementaires britanniques, envoyé la réponse suivante à la Turquie sur le génocide des Arméniens:

A la suite de la réception de la lettre de la Grande Assemblée Nationale Turque ci-jointe , un certain nombre de membres des 2 chambres parlementaires britanniques ont discuté de la question soulevée par les parlementaires turcs et décidé d'envoyer la réponse suivante à la Grande Assemblée Nationale Turque à l'occasion de la Journée du Souvenir de l'Holocauste 2006.

Nous répondons à la lettre adressée aux chambres parlementaires britanniques contestant l'intégrité du livre bleu publié en 1916 et signée par le Parlement turc en avril 2005.
Selon la lettre, le rapport en question "Le traitement des Arméniens dans l'Empire Ottoman en 1915-1916" était une oeuvre conçue en temps de guerre afin de nuire aux intérêts turcs pendant la première guerre mondiale et elle continue à leur nuire aujourd'hui. La thèse centrale du Livre Bleu consistait à dire qu'à partir de 1915, les Arméniens ont été soumis à une politique d'extermination de masse dans l'Empire Ottoman. La lettre prétend que le Livre Bleu a été la source des allégations selon lesquelles les massacres et les morts d'Arméniens pendant les déportations forcées de 1915-1916 constituent un génocide, ce qui, selon la lettre, est inexact .

La lettre dit que :

1-Le rapport de 1916 ne s'appuie sur aucune bibliographie
2- Le rapport est pour l'essentiel falsifié
3-Le principal rédacteur et édi! teur du rapport a admis que le Livre Bleu n'était qu'un outil de propagande fabriqué contre la Turquie ottomane et son allié allemand

La lettre insiste sur le fait que le noyau du Livre Bleu était un ensemble de témoignages oculaires incertains et que l'oeuvre était composée de telle manière à occulter le caractère erroné de ces témoignages clés. Elle maintient que les noms de certains informateurs et lieux ont été supprimés non pas, contrairement à ce qui a été affirmé, pour sauvegarder les sources vivant encore dans l'Empire Ottoman mais pour cacher la faiblesse des témoignages.
Nous sommes persuadés de par notre connaissance du Livre Bleu lui-même et par de nombreux autres témoignages oculaires lui étant contemporains et publiés depuis ainsi que par la prise en compte du rapport de l'Institut Gomidas que :

Le Livre Bleu a été rédigé à partir de témoignages de première main qui ont scrupuleusement été rapportés par l'éditeur distingué Arnold Toynbee.

La bibliographie à l'appui du document est aisément accessible, un point contesté dans la lettre.

Arnold Toynbee n'a pas dit que le Livre Bleu était erroné comme prétendu dans la lettre.

La lettre affirme de manière incorrecte que le Bureau de la Propagande de Guerre était la seule source de toutes les informations concernant l'empire ottoman. Il y avait des centaines d'officiers consulaires et de missionnaires neutres.

5-Les rapports des personnes neutres ont été renforcés et corroborés par d'autres rapports consulaires américains ou allemands faisant maintenant partie du domaine public et par de nombreux comptes-rendus dans les journaux intimes et lettres des rescapés

6-Les sources des 150 témoignages oculaires publiées dans le Livre Bleu n'ont pas été découvertes récemment dans un document du Bureau de la Propagande de Guerre mais ont été connues et publiées depuis de nombreuses années.

Nous ne croyons pas que la lettre reflète l'opinion des spécialistes turcs qui connaissent le sujet; au contraire, elle montre que le Parlement turc n'est pas correctement informé sur le Livre Bleu. Nous en invitons les membres à une table ronde avec nos conseillers universitaires dans l'espoir que nous puissons formuler une opinion commune sur les faits historiques et dans le même temps, nous les invitons à retirer leur lettre aux chambres parlementaires britanniques à la lumière de cette réponse. (Veille Media, 26 Janvier 2006)

<> Deux propositions du MRAX concernant la négation du génocide des Arméniens

Le communiqué du président du MRAX, Radouane Bouhlal, à l’occasion de la « Journée internationale de commémoration des victimes de l’Holocauste » célébrée le 27 janvier:

L’actualité récente a montré à quel point une telle commémoration est essentielle, la question du négationnisme reste en effet une question cruciale dans notre démocratie :

-    Courrier du 4 janvier 2006 de l’Ambassadeur de Turquie au Parlement de la Communauté française Wallonie-Bruxelles contre une proposition de résolution appelant à insérer un chapitre consacré au génocide des Arméniens dans les manuels scolaires.
-    Plainte, déposée cette semaine, par une association rwandaise contre l’historien Pierre PEAN soupçonné de dénaturer le génocide des Tutsis.
-    Janvier 2006, 61ème anniversaire de la libération du camp de la mort d’Auschwitz, devenu symbole de l’entreprise génocidaire nazie. Essentiel, notamment quand on se rappelle les dernières provocations du nouveau Président iranien…

Précisément, on se rappellera qu’aux termes des débats parlementaires des mois de mai-juin 2005 portant sur un projet de loi modifiant la loi du 23 mars 1995 (tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l'approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la seconde guerre mondiale), la Ministre de la Justice a chargé la « Commission Interministérielle de Droit Humanitaire » de la question de la répression pénale du négationnisme en Belgique, aux fins de remettre un avis sur les implications multiples posées par une éventuelle modification de ladite loi de 1995.

Cette journée symbolique du 27 janvier fut également l’occasion pour le MRAX de défendre ses positions devant la Commission Interministérielle de Droit Humanitaire, chargée par la Ministre de la Justice de la question de la répression pénale du négationnisme en Belgique, aux fins de remettre un avis sur les implications multiples posées par une éventuelle modification de la loi du 23 mars 1995.

Au terme de l’audition, le président du MRAX Radouane BOUHLAL et le directeur Didier de LAVELEYE ont remis à la Commission le document ci-bas:

Aux termes des débats parlementaires des mois de mai-juin 2005 portant sur un projet de loi modifiant la loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l'approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la seconde guerre mondiale, la Ministre de la Justice a chargé votre Commission de la question de la répression pénale du négationnisme en Belgique, aux fins de remettre un avis sur les implications multiples posées par une éventuelle modification de ladite loi de 1995.

Dans le cadre de vos travaux, vous avez décidé d’alimenter vos réflexions par des auditions, dont celle du Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX). Particulièrement en ce jour du 27 janvier, date de la célébration de la 1ère « Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l'holocauste », nous vous remercions d’avoir pris l’initiative d’entendre le MRAX, la plus ancienne organisation antiraciste belge née, il y a 60 ans, à la suite du génocide nazi précisément. Notre organisation a en effet « pour but la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. Elle appelle à l’union et à l’action tous ceux qui entendent s’opposer aux discriminations, aux haines, aux préjugés fondés sur une prétendue race, la nationalité, la langue, la culture, l’origine nationale ou ethnique, la couleur, la confession ou les convictions philosophiques. Elle veut faire triompher l’amitié et la paix entre les peuples et promouvoir l’égalité et la fraternité entre les êtres humains. Elle contribue à la défense de la mémoire des victimes de persécutions racistes, commises notamment sous le nazisme » (article 2, alinéa 2, de nos statuts).

Votre courrier exprime le souhait de nous voir aborder les trois questions suivantes :
« 1. Etes-vous favorables à l’incrimination pénale du négationnisme ? Envisageriez-vous une autre forme de sanction du négationnisme (notamment civile) ?
2. Dans l’affirmative, quels sont les faits qui selon vous doivent faire l’objet de sanctions pénales ?
3. Pensez-vous que d’autres situations que celles visées par la loi du 23 mars 1995 (génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la seconde guerre mondiale) devraient être couvertes par la loi ? ».

1. En termes de principe, réprimer pénalement le négationnisme en Belgique peut heurter le sens commun.

En effet, est-ce à la loi ou à un tribunal de prononcer l’Histoire ? Il paraît de prime abord excessif que la loi pénale ou le juge puissent réprimer la négation d’un fait historique, si douloureux soit-il. L’Histoire a ses exigences académiques propres, qui doivent rester indépendantes d’une quelconque « ligne historique juste » imposée par la loi, quelquefois fondée sur des considérations politiques intéressées, ou décidée par un tribunal.

En outre, est-ce à la loi ou au tribunal de faire œuvre de pédagogie citoyenne ? Le développement du sens critique, le travail de mémoire, l’émancipation individuelle et l’ouverture aux autres s’acquièrent essentiellement par un travail patient d’éducation permanente à la citoyenneté. La citoyenneté est d’abord question d’éducation, avant d’être questions de loi ou de tribunal.

Cependant, force est de constater qu’aucune association oeuvrant en matière de droits fondamentaux, aucun parti politique démocratique, ne demandent aujourd’hui l’abrogation de la loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l'approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la seconde guerre mondiale.

Dans le même sens, une partie importante des démocrates hostiles à l’idée de réprimer pénalement le négationnisme, admet qu’abroger une telle loi adresserait à l’opinion publique un message extrêmement négatif en matière d’antisémitisme. A l’heure où même un Chef d’Etat en exercice, tel le Président iranien Mahmoud Ahmadinejad, ose soutenir à la face du monde que le génocide des juifs est un mythe et que l'extermination de millions de juifs par les nazis est une légende.

Ce faisant, le MRAX plaide pour le maintien, dans l’arsenal législatif belge, de la loi de 1995, pour le simple motif que, dans les circonstances actuelles, elle reste essentielle dans la lutte contre le racisme.

2. Le principal argument invoqué à charge de la loi de 1995 est qu’elle porte gravement atteinte à la liberté d’expression.
Le MRAX est très attaché à la liberté d’expression, laquelle est interprétée par une jurisprudence constante de la Cour européenne des droits de l’homme, comme celle qui « vaut non seulement pour les "informations" ou "idées" accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent ou une fraction quelconque de la population. Ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l'esprit d'ouverture sans lesquels il n'est pas de " société démocratique" ».

Le législateur de 1995 a toutefois estimé que les libres manifestations d’opinions doivent être combattues lorsque :

d’une part, elles menacent notre démocratie en tendant de réhabiliter une idéologie raciste et,
d’autre part, elles offensent la mémoire des victimes du génocide et de leurs survivants.

Dans notre passé, ce sont précisément des faits répétés de nature antisémite qui, agressant notre démocratie et harcelant nos concitoyens juifs, ont donné lieu à l’adoption de la loi de 1995, limitant ainsi la liberté d’expression certes, mais pour répondre à ce besoin social impérieux.
La constitutionnalité de cette loi n’a d’ailleurs posé aucun problème, puisque la Cour d’arbitrage a admis « que le législateur intervienne de manière répressive lorsqu’un droit fondamental est exercé de manière telle que les principes de base de la société démocratique s’en trouvent menacés et qu’il en résulte un dommage inacceptable pour autrui » (arrêt n°45/96 du 12 juillet 1996, B.7.15.).

A la lumière des travaux préparatoires de la loi de 1995, le MRAX tient à insister : la loi de 1995 ne sanctionne pas en soi la simple négation, minimisation ou justification du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la seconde guerre mondiale.
La loi de 1995 ne les sanctionne que lorsqu’elles visent à réhabiliter une idéologie raciste ou à offenser délibérément la mémoire des victimes du génocide et leurs survivants. Nous soulignons l’élément raciste intentionnel, qui caractérise par essence le négationnisme, car il n’est que rarement mis en avant dans les débats publics autour de cette question. Pour nous, organisation antiraciste, il s’agit pourtant de l’élément de base.
La loi de 1995 ne sanctionne jamais celles et ceux – dont les historiens respectueux de l’Etat de droit et de notre démocratie – qui ne sont pas animés par des desseins racistes… la loi de 1995 n’a, en effet, pas du tout pour objet d’empêcher le questionnement sincère, la controverse argumentée ou la recherche historique objective et scientifique relative à un quelconque massacre, auquel d’aucuns entendent faire revêtir ou retirer la qualité de génocide. Pour le dire simplement, ce qui distingue une simple négation d’un négationnisme, c’est l’intention - raciste ou blessante à l’encontre des victimes - qui l’anime. Il ne peut donc y avoir de « négationnisme de bonne foi ».

Pourtant, la confusion règne dans les esprits, divise inutilement l’opinion publique et angoisse les historiens quant à leur liberté académique.
Aussi et pour une meilleure sécurité juridique, pour améliorer l’accessibilité aux citoyens de la loi pénale de 1995, le MRAX invite le législateur à modifier la loi de 1995 de manière à y inscrire explicitement les deux conditions qu’il a estimé nécessaires pour son adoption… conditions dont la prise en compte a permis à la Cour d’arbitrage de valider la constitutionnalité de la loi de 1995 : pour rappel, la menace de notre démocratie par le risque de réhabilitation d’une idéologie raciste et l’offense à la mémoire des victimes du génocide et de leurs survivants.

3. Les situations, autres que celle visée par la loi de 1995 (le génocide des Juifs et des Tziganes commis par le régime national-socialiste allemand pendant la seconde guerre mondiale), sur lesquelles il convient de s’interroger au regard d’une modification éventuelle de la loi, sont le génocide des Arméniens commis par le régime jeune-turc ottoman pendant la première guerre mondiale et le génocide des Tutsis commis par le régime hutu power rwandais en 1994.

Cette suggestion repose sur une définition stricte du terme « génocide », auquel on ne saurait assimiler, sans risque de banalisation, les nombreux massacres de masse, si horribles soient-ils, qui ont jalonné l’histoire tragique du 20ème siècle (d’Oradour-sur-Glane à Katyn, de Sabra et Chatila à Srebrenicza).
Si demain la contestation d’autres génocides - reconnus largement comme tels - posait problème à notre paix sociale, il sera alors temps de modifier, une nouvelle fois, la loi pour les y inclure.
Cette considération se veut en parfaite cohérence avec la ratio legis de la loi : comme ses travaux parlementaires le montrent, la loi de 1995 se fonde sur le sentiment que la lutte contre le négationnisme s’avérait nécessaire au regard de la réalité sociale trop importante du négationnisme du génocide des Juifs, dans notre pays.

Comme c’est encore malheureusement le cas à l’encontre de nos concitoyens juifs, de nombreux témoignages attestent qu’ici et depuis plusieurs mois, nos concitoyens arméniens et tutsis subissent d’insupportables atteintes à leur histoire, histoire sur laquelle nous ne reviendrons pas puisqu’à ce jour, il ne fait plus aucun doute que notre pays reconnaît comme génocide les terribles massacres savamment réalisés - à partir de critères ethniques ou religieux - par le régime jeune-turc ottoman dès 1915 et par le régime hutu power rwandais en 1994.

Cette reconnaissance par notre pays n’est cependant pas le fait de tous nos concitoyens. Ces dernières semaines ont en effet mis la lumière sur des manifestations publiques, des déclarations, des commentaires sur internet, des écrits, des images ou des emblèmes, qui n’ont d’autre but que de chercher à approuver, justifier, minimiser grossièrement ou nier ces génocides.
Les exemples les plus caricaturaux sont la somme des pressions et des appels régulièrement formulés pour supprimer le monument dressé à Ixelles en hommage aux Arméniens victimes du génocide, ou la thèse du « double génocide » concernant les terribles événements de 1994 au Rwanda.

Ici et maintenant, la négation, la minimisation, la justification ou l'approbation des génocides commis par le régime jeune-turc ottoman pendant la première guerre mondiale et commis par le régime hutu power rwandais en 1994 poursuivent, pour certains, les mêmes objectifs que ceux visés par la loi de 1995 à l’égard du génocide nazi : la réhabilitation d’une idéologie raciste et l’offense à la mémoire des victimes du génocide et leurs survivants.

En conséquence, en plus de plaider pour le maintien, dans l’arsenal législatif belge, de la loi de 1995 tout en améliorant sa précision, le MRAX demande l’élargissement de la loi de 1995 au génocide des Arméniens commis par le régime jeune-turc ottoman pendant la première guerre mondiale et le génocide des Tutsis commis par le régime hutu power rwandais en 1994.

Vous constaterez que nous ne retenons ainsi au total que ces trois génocides ; nous assumons pleinement cette « limitation » au champ d’application de la loi, car, restreignant la liberté d’expression et ayant des conséquences pénales importantes, cette loi se doit d’être particulière, exceptionnelle et hermétique à toute portée générale et abstraite en matière de génocide.

Nous insistons enfin sur la nécessité de ne pas suggérer une hiérarchie entre les divers comportements négationnistes (ceux dont la négation du génocide est punie et d’autres pas). Dans le cas contraire, vous n’empêcherez pas une hiérarchie entre les diverses victimes de génocide (celles dont la négation du génocide est punie et d’autres pas), et, par là même, une incitation à la concurrence entre elles ; ce qui peut entraîner ou alimenter le racisme intercommunautaire.

L’enjeu est, de ce point de vue, fondamental : nos concitoyens arméniens et tutsis ne doivent pas se retrouver isolés, convaincus qu’ils seraient les seuls à pouvoir défendre la mémoire de leur histoire… en réalité, de notre Histoire.

C’est pourquoi, nous soumettons à votre meilleure attention deux propositions d’amendement à l’actuelle loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l'approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la seconde guerre mondiale :

- celle d’amender l’actuel intitulé de la loi, par le passage suivant :

« L’intitulé de la loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l'approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la seconde guerre mondiale, est remplacé par l’intitulé suivant :

"Loi du (date) tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l'approbation du génocide commis par le régime jeune-turc ottoman pendant la première guerre mondiale, le génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la seconde guerre mondiale et le génocide commis par le régime hutu power rwandais en 1994" » ;

- celle d’amender l’actuel article 1er de la loi, par le passage suivant :

« L’article 1er de la même loi est remplacé par la disposition suivante :

"Article 1er.

Est puni d'un emprisonnement de huit jours à un an et d'une amende de vingt-six à cinq mille francs quiconque, dans l'une des circonstances indiquées à l'article 444 du Code pénal et avec l’intention de réhabiliter une idéologie raciste ou d’offenser la mémoire des victimes du génocide et leurs survivants, nie, minimise grossièrement, cherche à justifier ou approuve le génocide commis par le régime jeune-turc ottoman pendant la première guerre mondiale, le génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la seconde guerre mondiale et le génocide commis par le régime hutu power rwandais en 1994.

Pour l'application de l'alinéa précédent, le terme génocide s'entend au sens de l'article 2 de la Convention internationale du 9 décembre 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide.

Le condamné peut, en outre, être condamné à l'interdiction conformément à l'article 33 du Code pénal" ».

Nos deux propositions d’amendement sont la contribution modeste d’une organisation antiraciste qui lutte au jour le jour contre toutes les formes de racisme et de xénophobie. Nous en avons besoin pour mener efficacement notre combat citoyen. Elle est une exigence pour notre société. Nous comptons vraiment sur votre soutien en la matière.(radouane.bouhlal@cfwb.be)

L'ingérence scandaleuse de l'Ambassadeur turc à la politique belge

A l'approche du 91e anniversaire du génocide des Arméniens et des Assyro-chaldéens, l'Etat turc déclenche une nouvelle campagne négationniste de grande envergure. Toutes les composantes de l'Etat - le parlement, le gouvernement, l'armée, les partis politiques, les médias et les missions diplomatiques - sont mobilisées pour faire croire qu'une telle tragédie n'existe pas et qu'il s'agit d'une pure invention des forces hostiles à la nation turque.

Alors qu'à Bruxelles, le nouvel ambassadeur turc faisait une ingérence scandaleuse dans les travaux du parlement de la Communauté française, une grande cérémonie s'organise à Berlin, à l'initiative d'un comité comprenant les représentants de plusieurs partis politiques, pour honorer le génocidaire N°1 Talat Pacha au 85e anniversaire de sa mort.

Vous trouverez ci-après deux articles à ces sujets:

L’ambassadeur turc entame un dialogue pas très diplomatique avec le Parlement walbru.

C’est probablement l’une des toutes premières lettres officielles du nouvel ambassadeur de Turquie à Bruxelles (Fuat Tanlay) et déjà une gaffe monumentale de l’intéressé qui tentait de museler en coulisses le Parlement de la Communauté française de Belgique (Wallonie-Bruxelles).

Arrivé en Belgique à peine le 24 décembre dernier, son excellence a eu le temps de sortir sa plus belle plume pour se plaindre en français auprès du socialiste Jean-François Istasse, président du Parlement francophone, à propos d’une proposition de résolution de Christine Defraigne (MR) qui vise à inscrire dans les manuels scolaires la mémoire du génocide arménien.
 
A propos de ce sujet brûlant, on peut lire dans la lettre de l’ambassadeur « qu’un sujet que même les historiens n’ont pas encore tranché figure dans des livres scolaires comme ‘vérité historique’ créerait dans la mémoire des jeunes belges de la prochaine génération des préjugés contre les turcs, une haine et une hostilité vis-à-vis d’eux ». Il sait de quoi il parle puisque la Turquie a déjà introduit dans ses propres manuels scolaires la négation du même fait comme l’autre ‘vérité historique’ alors que les mêmes historiens n’ont pas encore tranché la question provoquant sans doute des préjugés contre les Arméniens, une haine et une hostilité vis-à-vis d’eux de génération en génération. Mais l’ambassadeur ne s’arrête pas là et demande directement au Président du Parlement, Jean-François Istasse (PS), de proclamer « un signal fort (…) pour qu’à l’avenir de telles initiatives ne puissent trouver écho parmi les représentants de la Communauté Française ».

Le socialiste wallon répond sèchement à la missive en précisant que c’est au Parlement qu’il « appartient d’examiner les textes qui lui sont présentés et d’apprécier s’il convient de les adopter ou de les rejeter, ou encore de les amender, et cela en toute indépendance et dans le respect des règles de fonctionnement des institutions belges » tout en précisant plus haut que « ladite proposition de résolution a été déposée dans le strict respect des dispositions constitutionnelles et légales en vigueur ainsi qu’en parfaite conformité au Règlement du Parlement de la Communauté française. »
 
De l’autre côté, l’attachée de presse de Christine Defraigne précise que la sénatrice libérale a été « choquée d’une telle ingérence de l’ambassadeur ». Quoique, Defraigne n’est probablement pas la meilleure personne à faire la morale en terme de gaffe après avoir maladroitement opposé dans le quotidien Le Soir (10-12-2005) les « enfants de victimes » aux « enfants de bourreaux ». Les institutions officielles ne reflètent pas nécessairement l’opinion publique générale.
 
On ne sait pas si l’ambassadeur compte en rester là, Fuat Taylan était momentanément injoignable téléphoniquement. (Mehmet Koksal, article publié par la liste http://www.suffrage-universel.be et http://www.minorites.org)

(copie de la lettre officielle)
 
A Monsieur Jean-François ISTASSE
Président
Parlement de la Communauté Française
6, rue de la Loi
1000 BRUXELLES

Monsieur le Président,
 
C’est avec un grand émoi que j’ai appris le dépôt d’une proposition de résolution par Madame Christine DEFRAIGNE, relative à l’introduction d’un soi-disant génocide des Arméniens dans les manuels scolaires, dans les programmes universitaires ainsi que dan le cadre des devoirs de la mémoire organisé en Communauté française à votre Parlement.
 
Une telle proposition adoptée porterait atteinte et préjudice auprès de la Communauté d’origine turque vivant en Belgique. Il va sans dire qu’un sujet que même les historiens n’ont pas encore tranché figure dans des livres scolaires comme « vérité historique » créerait dans la mémoire des jeunes belges de la prochaine génération des préjugés contre les turcs, une haine et une hostilité vis-à-vis d’eux.
 
Nous considérons que la volonté même d’insérer de tels préjugés dans les manuels scolaires belges est en elle seule un acte irresponsable, provocateur et extrêmement dangereux créant des inimités entres belges de diverses souches pouvant compromettre le dialogue positif et l’intégration intercommunautaire des diverses populations vivant en Belgique.
 
Au vu de ce qui précède je suis convaincu que le bon sens primera dans les décisions que prendront votre Parlement et qu’un signal fort de votre part sera proclamé pour qu’à l’avenir de telles initiatives ne puissent trouver écho parmi les représentants de la Communauté Française.
 
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, les assurances de ma haute considération
 
Fuat TANLAY
Ambassadeur de Turquie


(copie de la réponse officielle)
 
Parlement de la Communauté française de Belgique
Wallonie-Bruxelles
 
Le 13 janvier 2006
 
Monsieur l’Ambassadeur,
 
Votre courrier de ce 4 janvier 2006 par lequel vous vous inquiétez du dépôt au Parlement de la Communauté française d’une proposition de résolution relative à l’introduction de l’histoire du génocide des Arméniens dans les manuels scolaires, dans les programmes universitaires, ainsi que dans le cadre des devoirs de la mémoire organisés en Communauté française nous est bien parvenu et a retenu toute notre attention.
 
Je dois vous signaler que ladite proposition de résolution a été déposée dans le strict respect des dispositions constitutionnelles et légales en vigueur ainsi qu’en parfaite conformité au Règlement du Parlement de la Communauté française.
 
Je suis naturellement très attentif aux considérations que vous développez dans votre courrier, mais je me permets d’attirer votre attention sur le fait que le Parlement de la Communauté française est une institution dotée du pouvoir législatif. C’est en cette qualité qu’il lui appartient d’examiner les textes qui lui sont présentés et d’apprécier s’il convient de les adopter ou de les rejeter, ou encore de les amender, et cela en toute indépendance et dans le respect des règles de fonctionnement des institutions belges.
 
Votre courrier a été transmis aux auteurs et à la commission compétente qui examinera certainement les éléments de fond que vous soulevez.
 
Je vous prie, Monsieur l’Ambassadeur, d’agréer l’assurance de ma très haute considération.
 
Le Président
Jean-François ISTASSE

Nouvelle campagne négationniste pour honorer le génocidaire N°1 Talat Pacha!

Selon le journal turc Cumhuriyet les "prétendues allégations arméniennes de génocide seront réfutées par des documents d’archives arméniens et russes". Pour ce faire le quotidien annonce "l'installation d’un comité pour réfuter les allégations à partir des archives arméniennes et russes » et qui doit « expliquer la thèse turque".

Toujours selon  Cumhuriyet ,"ce comité a commencé à être en activité à Istanbul". "La présidence du comité consultatif dont le nom est 'Grande opération : Projet Talat Pacha' est assumée par l'ancien président de la République turque de Chypre du Nord (KKTC) Rauf Denktas.

Des représentants du parti de la justice et du développement (AKP), du parti du Peuple Républicain principal parti d’opposition (CHP), du parti de la Juste Voie (DYP), du  parti du mouvement nationaliste (MHP), du parti de la Mère Patrie (YP) et du parti des ouvriers (IP) ont assisté à la première réunion organisée par le syndicat Turk-Is ( Confédération des Travailleurs), des associations se revendiquant de l’héritage Kémaliste mais aussi d’O.N.G et d’académiciens.

Lors de la cérémonie d'ouverture de la réunion, Rauf Denktas a déclaré "nous n'essayons pas de créer une hostilité vis-à-vis des arméniens.  Nous essayons de détourner l'hostilité créée par eux vers une amitié".

D'autre part, le lobby turc vient d'annoncer que la capitale allemande Berlin fêtera, du 15 au 19 mars prochain, en grande pompe le 85ème anniversaire de la mort de Talat Pacha, grand ordonnateur du génocide des Arméniens en 1915.

Le Collectif "Vigilance Arménienne contre le Négationnisme" (VAN) réagit contre cette initiative par son communiqué suivant:

"Le scandale continue. Ankara a annoncé qu’elle entendait célébrer le 85ème anniversaire de la mort de Talat Pacha, ministre de l’Intérieur du gouvernement Jeune-Turc de 1913 à 1917 et chef du Comité Union et Progrès pendant la Première Guerre Mondiale, à Berlin, ville où il a été abattu. Le 15 mars 1921, l’ex-ministre en fuite y était en effet tombé sous les balles d’un rescapé du génocide des Arméniens, Soghomon Tehlirian, qui fut acquitté par un tribunal allemand et dont le procès a inspiré Raphaël Lemkin pour créer le néologisme de 'génocide' à propos des crimes perpétrés en Europe durant la Seconde Guerre mondiale*.

"Un comité consultatif baptisé 'Grande opération 2006 : le mensonge arménien par les documents arméniens' vient d’être créé à cet effet, il est présidé par Rauf Denktash, ex-président de la république de Chypre du Nord et composé entre autres, de deux députés de l’AKP - Turan Çömez et Vahit Erdem, chef de la Délégation turque auprès de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN et vice-président de cette même Assemblée - ainsi que du négationniste épinglé par la justice helvétique, Dogu Perinçek, Président du Parti des Travailleurs en Turquie.

"Afin d’honorer son héros national, condamné à mort par contumace par un tribunal militaire turc en 1919 pour avoir planifié avec minutie l’extermination de 1 500 000 Arméniens, des Assyro-Chaldéens et des Grecs Pontiques, ce comité - dont des représentations ont été ouvertes dans des dizaines de villes en Turquie - va mettre les petits plats dans les grands : 5 millions de Turcs, certains débarquant par avions spécialement affrétés de Turquie, devraient assister à ces cérémonies. Sans qu’apparement l’Allemagne ne s’en offusque.

"Et pourtant, le 16 juin 2005, le Bundestag a voté à l’unanimité une résolution historique affirmant que le gouvernement Jeune Turc a détruit la quasi-totalité du peuple arménien et regrettant la responsabilité de l’Allemagne - alliée de la Turquie durant la première guerre mondiale - dans cette extermination.

"Madame Angela Merkel, soucieuse de se démarquer des fantômes et des crimes du IIIème Reich, peut-elle tolérer que Berlin résonne à nouveau de cris d’ultra-nationalistes fanatisés ? La nouvelle chancelière a-t-elle le droit, par son silence, de cautionner cet hommage à un criminel de guerre et, au-delà, à la politique négationniste que la Turquie mène de façon de plus en plus active à l’encontre du génocide arménien?

"Après les articles 301 et 305 d’un Code pénal turc qualifié par le Commissaire européen à l’élargissement, Olli Rehn, comme n’accordant « pas de protection suffisante à la liberté d’expression », après le procès de soixante-dix éditeurs, écrivains ou journalistes, dont celui, reporté puis suspendu aujourd’hui de l’écrivain Orhan Pamuk inculpé pour avoir mentionné les crimes commis par la Turquie à l’encontre du peuple arménien, après les trois procès en cours contre le journaliste Hrant Dink poursuivi pour "insulte à l’identité turque", un Hitler Turc, qui bénéficie déjà à Istanbul d’un mausolée à sa mémoire, va être glorifié au pays d’Adenauer et de Willy Brandt.

"Les citoyens européens que nous sommes, épris de justice et de liberté, ne pourront tolérer que les valeurs premières d’une Europe démocratique, fondée sur le crédo du « Plus jamais ça », soient à nouveau ainsi bafouées.

Ni Hitler, Ni Talat Sinon l’Europe éclate.

Séta Papazian, Présidente du Collectif VAN (Vigilance Arménienne contre le Négationnisme) Boîte vocale : 08 70 72 33 46 - contact@collectifvan.org Collectif VAN - BP 20083 - 92133 Issy-les-Moulineaux Cedex – France (Veille Media – Armenews, 20-23 janvier 2006)


Forces armées/Armed Forces

70 persons announced that they are conscientious objectors

In European Union (EU) countries, the affinity to remove the enforced military service is spreading. As per date, there is not a legal arrangement in Turkey and they will encounter "conscientious objection" problem during the EU process.

The conscientious objectors who can not find an answer to their requests in domestic laws, should move this subject to European Court of Human Rights. EU milieus determine that the problem will come to order during the negotiations.

On the other hand, there has been 70 persons who announced that they are conscientious objector in Turkey.

In 9 countries of EU military service is now not an obligation. In other 3 EU countries, there was as well as enforced military service, but also they approve a choise to the conscientious objectors to work in alternative civil services. But they also terminated the enforced military service application in the last months.

There is no any law in Turkey, for the the action which is known as ‘conscientious objection’ and which is described as refusing the enforced military service. According to the constitutional law; ‘every Turkish man’ if he hasn't got any physical or psychological obstacle has to make military service.

In the European Convention of Human Rights which wre signed by Turkey in 1954; it is mentioned that conscientious objection is a right. Before, the enterprises of preparing regulations which were came to order by deputy proposals for several times, didn't considered as a reason of ‘It is very early for Turkey'

EU didn't overture to Turkey about this subject. But Council of Europe in which Turkey is the member of it, recommended without sanction to Turkey to legitimize the conscientous objection subject in military service, in a report last year. And they want Turkey to bring alternative services. EU milieus express that the subject will discuss during the negotiations. But, Turkey Ministry of National Defence, declared that the decision which was given by European Court of Human Rights, because of the contravention of European Convention of Human Rights's 3. article, is a personal decision which reflects the personal situation and it doesn't contain the removing of enforced military service in Turkey.

CONSCIENTOUS OBJECTION RIGHT CARRIED TO EUROPEAN COURT OF HUMAN RIGHTS 

The conscientious objectors who can not find an answer to their requests in domestic laws, should move this subject to European Court of Human Rights.

Yunus Ercep, who is 36 years old and member of Yehova Witness and who refused to make his military service and who didn't take any result in his legal struggle since 1999, carried his problem to European Court of Human Rights last year. The court, whichs decisions are conclusive, accepted Ercep's appeal in March.

One of the lawyers of Ercep Tulin Alsancak said that her client was forced to offend the same crime for 19 times with "only one purpose" and because of this it was opened 19 different trial.

Alsancak said that there is legal emptiness in Turkey. She talked like this; ’’The presence of a person who has this opinion is not considered in laws. This emptiness must fill as soon as possible. All the legal ways are consumed and because of this, it was opened a trial in European Court of Human Rights. 

European Court of Human Rights wanted always in the decisons about conscientious objection from the countries, to pay money to their complainant citizens and make a legal arrangement about this subject, which legitimize the conscientious objection right.

Suna Coskun, who is the lawyer of 2 conscientious objectors, said that they will make an application to European Court of Human Rights after consuming the domestic laws.
But the jurists notice that the process of decisions in kararlarý European Court of Human Rights will continue for years and during this time their clients will take punishments for long years.

70 PERSONS ANNOUNCED THAT THEY ARE CONSCIENTIOUS OBJECTORS

IHD (Turkish Human Rigts Association) declared that 70 persons announced that they are conscientous objectors in Turkey yet. For 4 of them there is a legal trailing, the others are condoned. The lawyers say that there are 20 conscientous objectors only from Yehova Witness.

At present there are at least 3 persons in the prisons because of not signing the document of accepting military service and were accused insistence of disobedience to the orders.

One of them is Mehmet Tarhan, who is in Sivas Military Prison as an imprisoned, because of being a conscientous objector. Lawyer of Tarhan Suna Coskun, said that he is in prison since 11th of April.

INVITATION TO TURKEY FROM ANTIMILITARISTS

On the other hand, International Antimilitarist Organization carried Tarhan's trial to the Commission of Legal and Human Rights of Council of Europe.

The spokesman of International Antimilitarist Organization Andreas Speck, attract that only 2 members of  Commission of Legal and Human Rights of Council of Europe, Turkey and Azerbaijan didn't accept the conscientous objection agreement, between other 46 members. 

The organization, which's center is in London and which has got 80 representative office in 45 countries invite Turkish Government to accept the conscientous objection right as every democratic country. They also said that they will carry this incident to the international associations's agenda. 

MILITARY SERVICE SITUATION IN EU

In the present situation, in 9 members of EU ( Belgium, France, Ireland, Luxembourg, Malta, Holland, Slovenia, Spain and England) there is no enforced military service. In other members of EU, in 16 countries, there was as well as enforced military service, but also they approve a choise to the conscientious objectors to work in alternative civil services. In the all EU countries, which predicate their defence on the soldiers who make their enforced military services, soldiers can take refuge in the statue of conscientious objector showing a reason about religious or ethical thing. It is expected that one of these countries Czech Republic, Hungary and Italy will remove or suspend the enforced military service until 2006. (kurdishinfo.com,  January 28, 2006)

La Turquie condamnée pour harcèlement de l'objecteur de conscience Ülke

La Turquie a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'Homme pour avoir imposé huit peines de prison successives à un objecteur de conscience, qui refusait de porter l'uniforme.

Les juges de Strasbourg ont condamné la Turquie pour violation de l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'Homme (interdiction de traitements dégradants).

Le requérant, Osman Murat Ülke, est un ressortissant turc né en 1970, qui a vécu en Allemagne jusqu'à l'âge de 15 ans avant de retourner en Turquie pour poursuivre ses études.

Membre actif d'associations d'opposants à la guerre, il a été condamné à six mois de prison par un tribunal militaire en 1997 pour refus de servir sous les drapeaux avant d'être incorporé de force.

Refusant de porter l'uniforme, il est ensuite condamné à huit reprises pour "désobéissance persistante" entre mars 1998 et novembre 1998 et par deux fois pour désertion, purgeant quelque 700 jours de prison.

Recherché par les autorités, il a aujourd'hui rompu tout contact avec l'administration et vit actuellement dans la clandestinité.

La Cour européenne constate que ces poursuites ne l'ont nullement exempté de l'obligation d'effectuer son service militaire.

Elle estime que les "effets cumulatifs des condamnations pénales" s'avèrent "disproportionnées" au but d'assurer le service militaire, revenant plutôt à "réprimer la personnalité intellectuelle" du requérant.

La clandestinité et la "mort civile" auxquelles il a été astreint sont "incompatibles avec un régime de répression dans une société démocratique", conclut la Cour qui lui alloue 10.000 euros pour dommage moral et 1.000 EUR  pour frais et dépens. (AFP, 24 janvier 2006)

Another conscientious objector, victim of the Turkish military: Yunus Erçep

Yunus Erçep has been subject to ongoing and relentless prosecutions and punishments in Turkey since 1998 because of his religiously motivated position of conscientious objection to military service.  Yunus is thirty-six years old, married, a highly skilled craftsman with a university degree, and is one of Jehovah’s Witnesses. 

On October 3, 2005, Yunus reported to the recruitment office for military call-up, was arrested, and sent to serve one year in prison.  Yunus has consistently reported for military call-up periods as required by law on 20 separate occasions.  Nevertheless, Yunus is now serving a sentence for the charge of evading enlistment (Bakaya).  He is in the Bayrampaşa Civil Prison, Şabanüzü town, Çankiri city.  Once released, Yunus is liable to face imprisonment for other call-up periods.  Under current law in Turkey, this process will continue for the rest of his life.
 
On January 6, 1997, Yunus reported for a physical examination to the Şişli (Istanbul) Military Recruitment Office, as required by law, and was found fit for military service.  When he received his first call-up for enlistment, Yunus reported to the Military Recruitment Office.  From March 1998 to July 2005, he has been called up and prosecuted 20 times.
 
Each time Yunus presents himself to the Military Recruitment Office, he is asked to complete the military enlistment papers.  He explains his religiously motivated objection to military service and refuses to sign the documents.  Although he has consistently presented himself for every enlistment period, he has been prosecuted for evasion of enlistment (Bakaya).  There are no provisions in the national law for prosecuting individuals who dutifully present themselves for national service but who refuse to sign enlistment papers and request instead alternative civilian service.  Yunus has never dodged the draft and has always informed the police of his whereabouts.   While explaining his conscientious objection to military service, he has  consistently stated his willingness to perform alternative civilian service.  Yunus has always been respectful to authorities as evidenced by the freedom afforded him by the police to respond voluntarily to orders to report to the recruitment office.  Some of Yunus’ sentences have even been reduced by the military courts because of Yunus’ “good behavior in court.”

 Ongoing struggle to live by religious beliefs and conscience

Over the years, Yunus has been berated by military officials with abusive language, called a“coward,” threatened with loss of citizenship, and told that he will “rot in jail” for the rest of his life. On one occasion prior to his October 3 arrest and imprisonment, he was detained overnight in a four- square-meter prison cell with five other prisoners who were incarcerated for drug abuse and other crimes. The military courts have also sentenced him to two stays in a psychiatric hospital for evaluation because of his so called “religious paranoia.” During one stay, Yunus was held for 11 days in a psychological ward with severely sick patients. Most of the patients needed heavy medication to keep them from being a danger to themselves and others. Yunus witnessed a suicide attempt by a patient in the next room.  In this type of atmosphere, Yunus feared for his life and was afraid to close his eyes at night to sleep.
 
During the nearly nine years from his initial call-up, Yunus has sacrificed much in the form of lost wages; his life has been in a constant state of anxiety, fearing arrest and imprisonment at any time.  He has been deprived of the freedom to travel because of the pending prosecutions.  He has been deprived of the freedom to live a normal life according to his deeply held religious beliefs and his conscience.  He cannot plan ahead and live a normal life with his wife for the foreseeable future.
 
Yunus sent petitions to the Turkish President, the Prime Minister, the Ministry of Foreign Affairs, the Ministry of Interior, the Defense Department, and the Parliament complaining about the perpetual prosecutions and punishments. Only the Defense Department gave Yunus a definite answer, telling him that “conscientious objection to military service is unacceptable” and that he is “obliged to fulfill [his] military obligations.”

On  November  9,  2005,  the  European  Commission  issued  the  “Turkey—2005  Progress Report” to monitor Turkey’s efforts to become a member of the European Union.  In outlining the “fundamental rights” that Turkey must provide to its citizens, the commission made this telling statement: “ Turkey does not recognize the right of conscientious objection to compulsory military service and has no alternative civilian service, as  prescribed by the Council of Europe  Recommendation which lays down the principles regarding conscientious objection.
 
The Constitution of Turkey, adopted on November 7, 1982, states at Article 72 that “(s)erving the Homeland is the right and duty of every Turk.  Whether this service will be or has been provided in the Armed Forces or in the public service will be regulated by the law.”  Turkey has never adopted legislation providing for “serving the Homeland” in the public sector (alternative civilian service).  It has, however, signed the Treaty Establishing a Constitution for Europe on October 29, 2004.  This treaty  includes,  in  Part  II,  The  Charter  of  Fundamental  Rights  of  the  Union,  which  formally recognizes the right to conscientious objection.

Yunus is currently serving a one-year sentence at the Bayrampaşa Civil Prison for the call-up periods up to March 2004.  On December 23, 2004, Yunus Erçep filed an application with the European Court of Human Rights.  On December 2, 2005, the Court was updated with recent events concerning Yunus, including his recent imprisonment.
 
According to Article 5 of the Military Code, Yunus will continue to be prosecuted and punished for every call-up period for the rest of his life.  The only way he can end this cycle is to renounce his conscientious objection to military service and join the military, which he steadfastly refuses to do. (HRWF, January 24, 2006)

Affaires religieuses/Religious Affairs

Le pape Benoît XVI se rendra en Turquie en novembre 2006

Le pape Benoît XVI se rendra en Turquie en novembre 2006, a annoncé samedi l'agence de presse italienne Ansa en citant des sources "très bien informées" du Vatican.

Le pape avait été invité par le patriarche de Constantinople Bartholomée 1er, plus haute autorité de l'Eglise orthodoxe grecque, à se rendre le 30 novembre dernier à Istanbul, siège du patriarcat, pour célébrer la Saint André, mais ce voyage n'avait pas pu se faire faute d'accord du gouvernement turc.

Les autorités turques ne s'y opposent plus, selon l'agence, et la date pourrait être de nouveau le 30 novembre.

La visite de Benoît XVI a été rendue difficile par l'hostilité qu'il avait publiquement affichée à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne lorsqu'il était le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Il avait affirmé dans plusieurs entretiens qu'une adhésion de la Turquie serait "une énorme erreur" et une "décision contre l'histoire". (AFP, 28 janvier 2006)

Douze Turcs parmi les 362 pèlerins tués à Mina

Douze Turcs, des femmes pour la plupart, figurent parmi les 362 pèlerins qui ont péri jeudi dans la violente bousculade devant les stèles symbolisant Satan à Mina, en Arabie saoudite, a indiqué un responsable religieux turc vendredi à l'agence Anatolie.
 
Il s'agit d'un bilan définitif, selon les indications fournies à Anatolie par le vice-directeur du Directorat des Affaires religieuses Fikret Karaman, présent à La Mecque.
 
Un total de 362 pèlerins, dont 100 Egyptiens, sont morts lors de la bousculade à Mina, près de La Mecque, alors que des dizaines de milliers de fidèles se pressaient pour lapider les trois stèles supposées symboliser Satan, dans le cadre du pèlerinage aux lieux saints de l'islam. (AFP, 13 janvier 2006)

La fête: sacrifice scandaleux des animaux en Turquie

Les bêlements se mêlent aux cris de gens qui pataugent dans la boue et le sang pour sacrifier leurs animaux dans le plus grand désordre: au premier jour de la fête de sacrifice dans la plus grande métropole turque, malgré les mises en garde contre une propagation du virus de la grippe aviaire, le rituel musulman se fait dans l'insalubrité.

Dans plusieurs districts d'Istanbul, peuplé de quelque 12 millions de personnes, des habitants --beaucoup moins nombreux cependant que les années précédentes-- ont envahi les terrains vagues et les parcs pour égorger moutons et taureaux dans la boue.

A Dolapdere, un quartier populaire du rivage européen de la ville traversée par le Bosphore, les gens dépècent tranquillement leurs animaux sur la chaussée, faisant fi des conditions d'hygiène et des fortes amendes dont ils pourraient être frappés.

Pourtant, à moins d'un kilomètre de là, les autorités municipales ont installé de grandes tentes pour que les fidèles puissent faire sacrifier leurs animaux par des bouchers agréés.

Mais sur ce site, en plein centre d'Istanbul, un véritable chaos règne entre les propriétaires d'animaux qui attendent depuis des heures le sacrifice.

"C'est un scandale, ce qui est fait aujourd'hui ici n'a rien à voir avec l'islam. C'est primitif", lance Ahmet Agaoglu. Ce commerçant de 45 ans attend depuis plus de trois heures sous une fine pluie pour accomplir son devoir de bon musulman.

Les animaux sont égorgés sur une sorte d'estrade, mais leur sang se mêle à la boue qui a envahi les lieux. Il est impossible d'y faire assurer l'ordre, ni de faire respecter l'hygiène.

Pourtant, le ministère de la santé faisait passer mardi sur les télévisions des spots publictaires exhortant la population à respecter strictement les précautions d'hygiène lors du rituel, afin d'endiguer la propagation de la grippe aviaire.

Les experts craignent en effet qu'ovins ou bovins, bien qu'ils ne soient pas concernés par l'épizootie, transportent sur leur peau ou leurs pattes le virus des volailles infectées dont ils partagent souvent l'enclos.

Des mesures renforcées ont été prises dans trois quartiers situés à la lisière d'Istanbul --Esenler, Gaziosmanpasa et Küçükçekmece--, après la découverte d'oiseaux contaminés. Les volailles et oeufs y sont interdits de vente, et des points de contrôle ont été mis en place aux différents accès aux quartiers.

"Evidemment, je suis inquiet", explique Ali, un capitaine de haute mer de 30 ans qui préfère taire son nom de famille.

Ali s'en prend à plusieurs de ses amis qui lui ont dit que "rien ne peut arriver aux Turcs, c'est dieu qui nous protège". Avouant être "ébahi" par ce raisonnement, Ali estime que si le virus se transmettait entre les humains, il ferait des ravages dans le pays.

Une certaine psychose de la maladie semble avoir gagné la ville, où de nombreuses personnes se sont rendus dans des hôpitaux pour faire des test, très souvent pour une simple grippe.

"J'ai amené ma femme affolée chez le médecin. Il s'est avéré qu'elle avait la grippe, la grippe normale", explique Mesut Demirkan, un chauffeur de taxi de 47 ans.

A Dogubeyazit, petite ville de l'est de la Turquie où vivaient les deux adoslescents décédés de la grippe aviaire, les habitants ont, comme de coutume, égorgé leurs moutons dans la cour de leurs fermes.

"J'ai égorgé mon mouton dans la cour, et après je l'ai dépecé là", a expliqué à l'AFP l'éleveur d'ovins Sait Uruç en désignant une remise tapissée de déjections animales, où un vétérinaire en combinaison blanche de protection vient d'attraper un poulet et où la viande du sacrifice est encore suspendue au plafond.

"De toute façon, il n'y a pas d'autre endroit à Dogubeyazit pour sacrifier les animaux", a-t-il ajouté. Certains de ses voisins ont indiqué que, par précaution, ils avaient enfermé leurs volailles à l'écart de la place réservée à la cérémonie du sacrifice.

"On a bien pensé à ne pas égorger le mouton cette année, mais on l'a fait quand même parce qu'on est obligés, sinon c'est un pêché", a commenté Süleyman Demirbas, saisonnier agricole. (AFP, 10 janvier 2006)

Socio-économique / Socio-economic

Ankara craint une pénurie d'énergie après une baisse des fournitures de gaz

La Turquie redoutait vendredi une pénurie d'énergie après une baisse des fournitures de gaz en provenance de Russie et d'Iran, concommittante à l'arrivée d'une vague de froid polaire en Europe de l'Est et en Anatolie, ont indiqué des officiels.

La baisse de l'approvisionnement a contraint les autorités turques à couper l'alimentation en gaz de plusieurs usines du nord-ouest, la région la plus industrialisée du pays, pendant plusieurs heures jeudi.

"Le danger n'est pas passé (...) Nous nous détendrons un peu ce weekend avec la baisse de l'activité industrielle", a déclaré le vice-sous-secrétaire d'Etat à l'Energie Bekir Aksoy au quotidien Vatan, indiquant que 44% de la production d'électricité dépendait du gaz naturel.

L'alimentation en gaz des usines a repris avec une amélioration des conditions météorologiques, après quatre jours de tempête, qui a permis à un gazier en provenance d'Algérie et transportant 75 millions de mètres cubes de gaz naturel de franchir le détroit des Dardanelles et de décharger sa cargaison.

M. Aksoy a affirmé que la Turquie était touchée par une pénurie de gaz à hauteur de 22 millions de mètres cubes par jour.

"Mais, en nous retournant vers l'énergie hydro-électrique, le charbon et en partie vers le diesel, nous n'avons pas permis que la situation affecte la production d'électricité", a assuré le fonctionnaire. "Il n'y a pas eu de coupures d'électricité ou de problèmes de chauffage".

L'approvisionnement de la Turquie en gaz russe -via un gazoduc traversant l'Ukraine, la Moldavie, la Roumanie et la Bulgarie- et iranien a baissé alors que s'installait un froid polaire sur l'est de l'Europe et l'Anatolie.

Les autorités turques ne se sont pas exprimées sur la raison de cette baisse.

La Russie, principal fournisseur de la Turquie en gaz naturel, a annoncé qu'elle allait augmenter ses exportations via un deuxième gazoduc reliant directement les deux pays en passant sous la mer Noire, selon M. Aksoy.

Le gouvernement turc prévoit de construire de vastes zones de stockage du gaz pour constituer des réserves en cas de pénurie. (AFP, 27 janvier 2006)

Le déficit du commerce extérieur turc en hausse de 24,9% en 2005

Le déficit du commerce extérieur turc s'est accru de 24,9% à 43,6 milliards de dollars (35,9 milliards d'euros) en 2005 par rapport à l'année précédente, a annoncé dimanche le secrétariat d'Etat turc aux douanes, cité par l'agence de presse Anatolie.

Les importations ont progressé de 17,9% à 115,7 milliards de dollars, les exportations connaissant une hausse de 14,1% à 72,1 milliards de dollars, selon les douanes turques.

En décembre 2005, les importations ont diminué de 1,3% à 10,5 milliards de dollars par rapport à décembre 2004, les exportations progressant de 1,8% à 7,1 milliards de dollars.

La livre turque a connu un renchérissement croissant face aux principales devises étrangères au cours des deux dernières années, pendant lesquelles l'économie turque a émergé d'une crise financière sévère survenue en 2001.

Les milieux d'affaires turcs se sont plaints de ce renchérissement, qui a, soulignent-ils, nui aux exportations. (AFP, 22 janvier 2006)

Froid : plus de 3.600 villages coupés du monde par la neige en Turquie

Plus de 3.600 villages étaient coupés du monde samedi en Turquie, principalement dans le nord et l'est du pays, où d'abondantes chutes de neige sont venues accompagner le froid arctique qui s'est abattu sur la région.

La zone montagneuse de l'Anatolie orientale a été la principale touchée, avec plus de 2.000 hameaux isolés, suivie de celle de la mer Noire, avec 1.600 villages inaccessibles, a annoncé l'agence de presse Anatolie, qui a également fait état de plusieurs dizaines de cas dans le reste du pays.

Plusieurs centaines de bourgades étaient également privées d'électricité, selon l'agence.

Les équipes de déneigement redoublaient d'efforts dans la province de Kahramanmaras (sud), pour ouvrir le passage à une femme sur le point d'accoucher, bloquée dans un village à une dizaine de kilomètres de l'hôpital le plus proche.

Dans la province de Mus (est), une autre femme enceinte a dû être secourue par hélicoptère.

Un car a par ailleurs été emporté par une avalanche dans la province de Bitlis (est) et précipité dans une rivière, a indiqué Anatolie, faisant état de huit morts et 15 blessés parmi les 29 passagers.

Une autre coulée de neige dans la même province a enseveli une maison et ses cinq habitants, qui ont été sortis indemnes de leur domicile par leurs voisins. Des dizaines d'avalanches ont été dénombrées dans l'est de la Turquie.

Cinq navires de pêche ont coulé vendredi soir dans la province de Rize (mer Noire) en raison d'une violente tempête, a également annoncé l'agence samedi, précisant que les 10 pêcheurs à leur bord avaient été secourus par les habitants et que deux d'entre eux étaient blessés.

Les autorités turques ont diffusé samedi des avis de tempête dans la mer Noire, en mer de Marmara et dans le nord de la mer Egée.

La couche de neige a atteint 65 centimètres dans la province d'Agri (nord-est), au pied du légendaire mont Ararat, où la température est tombée à -16° au cours de la nuit, le record national pour la nuit étant enregistré dans la province voisine de Mus (-20°).

Les températures devaient encore chuter au cours des prochaines 24 heures, pour atteindre -30° à Mus dans la nuit de samedi à dimanche et -20° dans la journée de dimanche à Agri.

De fortes chutes de neige étaient attendues à Istanbul.

Plusieurs vols en partance pour l'est du pays ont été annulés en raison des conditions météorologiques et de pistes verglacées.

Sept personnes, dont un bébé âgé de six mois, ont trouvé la mort et 61 autres ont été hospitalisées samedi à la suite d'empoisonnements au monoxyde de carbone dus à des poêles à charbon défectueux, selon Anatolie. (AFP, 21 janvier 2006

5e décès en Turquie, où le virus semble progresser

Une fillette âgée de 11 ans, présentant des symptômes proches de la grippe aviaire, est morte mercredi à Erzurum (sud-est), tandis que le nombre de provinces turques où la présence du virus est suspectée a augmenté, selon les chiffres officiels.

Le centre de coordination pour la grippe aviaire a cependant indiqué que cette jeune fille n'était à priori pas morte de la grippe aviaire.

"Selon les informations recueillies auprès de ses parents et médecins, la victime n'a pas eu de contacts avec des volatiles malades et ne souffrait pas d'infection pulmonaire", l'un des symptômes de la maladie, précise un communiqué.

Le document souligne que des échantillons prélevées sur elle avaient été envoyées "par précaution" à un laboratoire pour déterminer si le virus hautement pathogène H5N1 était à l'origine de son décès.

L'enfant, originaire de Mus (sud-est), est morte pendant son transport entre deux hôpitaux d'Erzurum, les médecins de l'établissement où elle avait été amenée pour une pneumonie ayant jugé qu'elle présentait des symptômes proches de ceux de la grippe aviaire, a indiqué le docteur Akin Aktas, cité par l'agence de presse Anatolie.

La présence en Turquie de la souche H5 de la grippe aviaire, qui a contaminé 21 personnes dont 4 sont mortes, a été confirmée dans 13 provinces (sur 81), et elle est soupçonnée dans 25 autres, dont celle de Mus, selon le centre de crise du gouvernement.
 Un précédent bilan faisait état de soupçons dans 16 provinces.
 En revanche, à Van (est), l'état du petit Muhammed, 5 ans, infecté par la grippe aviaire, s'est amélioré.

"Nous sommes plus confiants sur sa guérison", a déclaré à l'AFP Ahmet Faik Oner, chef du service de pédiatrie où il est traité. "Sa vie n'est pas en danger", a-t-il dit.

Le garçonnet est l'un des 12 malades de la grippe aviaire actuellement traités. Sa soeur aînée, Fatma Özcan, 16 ans, est morte dimanche.

La Turquie est le premier pays hors de l'Extrême-Orient où le virus H5N1 a fait des victimes humaines. Il s'est déclaré fin décembre et s'est rapidement propagé d'est en ouest, sur quelque 1.600 km.

Jusqu'ici, la transmission d'humain à humain n'a pas été démontrée, la maladie s'étant déclarée après un contact avec des volatiles malades.

Les pigeons deviennent ainsi objet de crainte et certaines municipalités rivalisent d'ingéniosité pour les faire fuir : celle de Corum (nord) a installé un système de propagation d'ondes radio pour les repousser de la place centrale qu'ils affectionnent, selon Anatolie.
 Mais ils ont fini par s'y habituer. Elle a alors mis en place de violents éclairages - en vain - pour finalement désinfecter la place chaque matin.

La municipalité de Sinop, sur la mer Noire, prévoit de lancer des pétards de feux d'artifice pour effrayer les volatiles, selon Anatolie.

Plus scientifique, la campagne d'abattage se poursuit et près d'un million de volailles ont été tuées, selon les autorités, qui ont annoncé mercredi une hausse des crédits consacrés à l'opération.

Les pays voisins, craignant une contamination, font de même : en Iran, les autorités vétérinaires de la province frontalière d'Azerbaïdjan-ouest ont annoncé l'élimination de 13.000 oiseaux domestiques, sur un objectif de 150.000.

Le nord de l'Irak, limitrophe du sud-est de la Turquie, a enregistré un premier décès suspect, celui d'une fillette kurde, et des tests vont être effectués en Jordanie, a annoncé un responsable local.

La communauté internationale a réussi à rassembler 1,9 milliard de dollars pour une offensive mondiale contre la grippe aviaire à l'issue d'une conférence à Pékin, alors que le virus a fait un nouveau mort en Chine. (AFP, 18 janvier 2006)

Une femme guérie de la grippe aviaire rejetée par son village

Une Turque guérie de la grippe aviaire s'est plainte d'être en butte à l'ostracisme dans son village, y compris de la part de son mari, par crainte d'une infection par le virus H5N1, rapportait mercredi la presse turque.

"A cause de la maladie, mon mari ne veut plus vivre avec moi (...) Nous allons très probablement nous séparer", a déclaré au quotidien populaire Vatan Gulten Yesilirmak, 37 ans, mère de 3 enfants du village de Yellice, dans la province centrale de Sivas

Elle s'est plainte de ce que les gens de son village l'évitaient: "Certains disent que c'est moi qui ai amené la maladie au village et que je l'ai fait exprès", a-t-elle dit à l'agence Anatolie.

Mme Yesilirmak est l'une des 21 personnes contaminées en Turquie par le virus H5N1. Elle avait quitté l'hôpital le 9 janvier, son état s'étant amélioré, puis y était retournée quelques jours plus tard pour des "problèmes sociaux", selon les médecins. Elle est à nouveau rentrée chez elle mardi.

Le H5N1 a fait 4 morts en Turquie. Il se transmet par le contact avec des volatiles infectés mais la transmission d'humain à humain n'a jusqu'ici jamais été constatée. (AFP, 18 janvier 2006)

Nouveau décès dans l'est de la Turquie, 20 contaminations

Une fillette de douze ans hospitalisée à Van (est) soupçonnée d'avoir contracté la grippe aviaire est décédée dimanche, tandis que son frère, traité dans le même établissement, a été testé positif au virus H5N1, la forme la plus dangereuse de la maladie. D'ailleurs, un total de 20 personnes sont déclarées contaminées par cette maladie en Turquie depuis fin décembre.

Son beau visage de madone a ému la Turquie: la dernière victime de la grippe aviaire, Fatma Özcan, 16 ans, est morte de n'avoir pas été amenée à temps à l'hôpital, conséquence des dures et misérables conditions de vie dans l'est reculé du pays où la maladie a fait 4 morts.

L'ignorance de la population est le "principal défi" posé aux autorités dans leurs efforts pour endiguer la propagation du virus mortel H5N1, a souligné lundi le ministre de l'Agriculture Mehdi Eker.

A cet égard, l'histoire de Fatma est emblématique.

Elle a été amenée avec son petit frère Muhammed, 5 ans, à l'hôpital de Dogubeyazit, petite ville de l'est proche de la frontière iranienne, le 10 janvier. Les médecins ont pressé son père de les faire transférer immédiatement à l'hôpital de Van, aux infrastructures plus performantes.

"Je n'ai pas de carte verte (ndlr: permettant un traitement médical gratuit selon le système de santé turc)", s'est lamenté son père. "Je ne peux pas aller à Van. S'ils doivent mourir, qu'ils meurent!" a-t-il lancé devant les télévisions. "Qu'on les soigne ici!", a-t-il ajouté.

Les deux enfants ont quand même été emmenés à Van le jour suivant, mais une semaine après que les symptômes se soient déclarés, alors que le Tamiflu, médicament considéré comme le plus efficace à l'heure actuelle, doit être administré dans les 48 heures pour une action maximale.

Fatma était âgée de 16 ans, mais de 12 ans seulement dans les registres officiels, car elle n'avait été déclarée à l'état civil que plusieurs années après sa naissance.

Une pratique répandue dans les zones rurales turques, où il est également fréquent que les filles ne soient pas déclarées du tout, ce qui évite par exemple d'avoir à les envoyer à l'école, la scolarité étant obligatoire à partir de 8 ans, ou encore qu'elle bénéficient d'une part d'héritage.

Fatma, dont la mère est décédée et qui vivait avec sa belle-mère, n'était jamais allée à l'école.

Conscientes du problème, les autorités turques et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) ont lancé en 2003 un programme baptisé: "Allez les filles, à l'école!", dans l'est et le sud-est anatolien.

En raison de la pauvreté et des moeurs patriarcales, près du tiers des filles en âge d'aller à l'école, soit 640.000 personnes, sont privées d'enseignement en Turquie, constatait alors l'Unicef.

Fatma pouvait donc se consacrer aux tâches ménagères: le jour de l'An, c'est elle qui a égorgé et découpé le canard du menu de fête, avec l'aide de son petit frère Muhammed.

Le 4 janvier, les premiers symptômes se déclaraient chez les deux enfants. Le 10, le père les amenait à l'hôpital de Dogubeyazit.

Sa courte existence s'est arrêtée le 15 janvier. Elle a été enterrée à côté de sa mère, dans le petit village de Sagdic. (AFP, 17 janvier 2006)

La Turquie sous pression après un nouveau décès suspect

La Turquie était vendredi sous pression renforcée dans sa lutte pour endiguer la grippe aviaire après un nouveau décès suspect et l'annonce par des chercheurs britanniques que le virus mortel H5N1 y a muté sous une forme semblant faciliter sa transmission de l'oiseau à l'homme.
 
Les autorités sanitaires enquêtent sur le décès d'une fillette de deux ans et demi vendredi à Diyarbakir (sud-est), des suites d'une grave infection des poumons, a indiqué à l'AFP Eralp Arikan, un responsable de l'hôpital.
 
Des échantillons ont été envoyés à Ankara mais M. Arikan a souligné que la fillette n'avait pas, à sa connaissance, été en contact avec des volailles, et que sa maladie semblait d'origine bactérienne et non virale.
 
Le virus mortel H5N1 a fait trois morts en Turquie, premier pays frappé hors de l'Asie de l'est, et a contaminé 18 personnes au total, dont 16 enfants.
 
Le ministère de l'Agriculture se démène pour stopper l'avancée du virus, qui s'est rapidement propagé depuis la fin décembre d'est en ouest, jusqu'aux portes de l'Europe, affectant près d'un tiers des 81 provinces.
 
La campagne d'information lancée par le ministère vise notamment les zones touristiques, importantes sources de revenus en devises.
 
Dans les régions égéennes de Bodrum - le Saint-Tropez turc - Milas et Marmaris (ouest), des fonctionnaires locaux sillonnent les villages pour distribuer des brochures et tenir des réunions d'information dans les cafés, selon l'agence semi-officielle Anatolie.
 
Leur message aux villageois, mais aussi à tout le personnel des infrastructures touristiques : garder les volailles confinées dans les basses-cours, prendre des mesures de désinfection et des précautions à leur contact.
 
Au zoo d'Ankara, des filets de protection sont déployés autour des mares où barbotent des volatiles.
 
Jusqu'à l'ancien président, Süleyman Demirel, qui a apporté sa contribution à l'effort national en faisant massacrer par une équipe vétérinaire la douzaine de poulets qu'il élevait dans son jardin d'une zone résidentielle d'Ankara, indiquait vendredi le quotidien Vatan.
 
Les médias publics et les chaînes de télévision privées diffusent des spots appelant la population à éviter tout contact avec les volailles.
 
Le quotidien populaire Sabah a sorti vendredi un supplément en couleur de 16 pages intitulé : "Grippe aviaire - 50 questions sur les moyens de se protéger du virus mortel".
 
Les efforts des autorités devraient être appuyés par l'aide que la Commission européenne a promis d'allouer aux pays frappés par la grippe aviaire, soit 80 millions d'euros dont 35 millions pour l'Asie. Le montant dévolu à la Turquie n'a pas été précisé.
 
Ankara peut aussi compter sur une avance de 4 millions d'euros pris sur les fonds d'"élargissement" de 2007, dans le cadre des négociations d'adhésion à l'UE entamées en octobre.
 
Si la crainte d'une mutation du virus vers une forme propice à la contagion entre humains reste écartée, des chercheurs ont annoncé que l'une des trois victimes turques a, semble-t-il, été touchée par une forme plus dangereuse du virus, qui se fixe plus volontiers sur les récepteurs des cellules humaines que sur ceux des oiseaux.
 
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a toutefois atténué la portée de cette découverte en jugeant prématuré d'en tirer des conclusions.
 
"Nous n'avons aucune information suggérant que ce virus est plus pathogène ou plus dangereux que les autres virus", a déclaré à l'AFP la porte-parole de l'OMS Maria Cheng. "Il s'agit d'une très petite mutation, mais nous ne pouvons pas dire exactement ce que cela signifie", avant examen des données épidémiologiques, a-t-elle souligné. (AFP, 13 janvier 2006)

Le prix de la syndicalisation : le licenciement

D’après un rapport de la Confédération des travailleurs Türk-Is intitulé « le prix de la syndicalisation : le licenciement », entre les années 2003 et 2005, 15.531 travailleurs auraient été licenciés pour s’être affiliés à un syndicat. Le secteur où le taux de licenciements aurait été le plus élevé serait les services municipaux avec 7.551 ouvriers mis sur le pavé. Durant la même période, rien que parmi les travailleurs de la municipalité d’Izmir et à dans le secteur des services de distribution de gaz, d’électricité et de transport en commun dispensés par la mairie d’Ankara, il y aurait eu respectivement 1650 et 650 travailleurs mis à la porte pour le crime de s’être affiliés à un syndicat.

Ces chiffres montrent le degré d’intolérance et d’hostilité du patronat envers les organisations des travailleurs. C’est-à-dire, en tant qu’ouvrier, être organisé et lutter collectivement pour des revendications économiques légitimes. S’il y a une chose que les patrons craignent et répugnent, c’est bien de se retrouver confronté à une classe ouvrière consciente, organisée, unie et solidaire. La désyndicalisation, c’est une des manières pour le patronat de nous réduire en esclavage.

Dans ce rapport, il est également mentionné que l’une des pratiques négatives est que le patronat « oblige l’ouvrier à quitter son syndicat s’il veut garder son emploi » et que l’ouvrier d’avant-garde licencié pour son syndicalisme ne retrouve plus de travail dans le même secteur. 
Les patrons nous disent littéralement : “Si vous voulez du travail, ne vous organisez pas, soyez dociles et restez des individus ”.

D’après la loi, tout travailleur a le droit d’être syndiqué. Mais en réalité, les patrons s’en moquent. Tout comme l’Etat qui est sensé faire appliquer la loi. Car, dans notre pays, la loi, le droit et l’Etat fonctionnent pour les intérêts et le bien-être des classes dirigeantes.

Ce rapport de la confédération Türk-Is nous montre qu’elle se doit d’agir en faisant confiance en la classe ouvrière qu’elle est sensée représenter, en la mobilisant et en mettant fin à sa politique de concertation avec le patronat. Si les droits des travailleurs sont si bafoués, c’est aussi en raison de l’attitude de Türk-Is.

Dans un pays tel le nôtre où abondent les injustices, nous n’avons de choix que d’être organisés. Si les classes dominantes nous imposent la désyndicalisation, notre seule réponse doit être de nous organiser encore et toujours plus. (Fédération des droits fondamentaux, isolation@post.com, 13 janvier 2006)

3 morts et 15 personnes infectées par la grippe aviaire en Turquie

La Turquie a annoncé jeudi un troisième décès par la grippe aviaire et identifié deux nouveaux cas d'infection humaine par le virus H5N1, dans un communiqué du centre de crise du ministère de l'Agriculture.

Les tests pratiqués après la mort d'une fillette de 11 ans, Hülya Koçyigit, décédée à Van (est) le 6 janvier, ont confirmé que le virus était à l'origine de son décès. Deux de ses frères et soeurs, âgés de 14 et 15 ans, habitant à Dogubeyazit, ont été les deux premières victimes du virus en Turquie.

Cela porte à 18 --dont trois morts-- le nombre de personnes infectées par le virus en Turquie depuis que la maladie s'est déclarée fin décembre dans la région de Dogubeyazit, proche de la frontière avec l'Iran, avant de se propager rapidement dans tout le pays, d'est en ouest, sur plus de 1.600 kilomètres.

Ouvrant un nouveau front dans la bataille contre la maladie, le ministère de l'Agriculture a annoncé dans un communiqué qu'il avait envoyé des brochures dans les 81 provinces turques pour informer les habitants sur la maladie et la façon dont elle se propage.

Tous les médias publics et les chaînes de télévision privées ont commencé à diffuser des spots pour enjoindre la population d'éviter tout contact avec les volailles, et de se laver les mains après en avoir touché, selon le communiqué.

Les experts estiment que les victimes turques ont attrapé le virus après avoir été au contact de volatiles infectées.

Le ministre de l'Agriculture Mehdi Eker a indiqué sur CNN-Turk que la présence du virus avait été confirmée dans 11 provinces, et que 31 cas suspects ont été signalés dans 14 autres.

Il a expliqué la propagation rapide de la maladie par les nombreux petits élevages artisanaux et les poulets élevés dans les arrière-cours.

Les efforts doivent se concentrer sur les volailles gardées à la maison, qui sont "un facteur de risque important", a souligné M. Eker.

Le gouvernement envisage d'interdire cette pratique.

Les équipes vétérinaires ont massacré quelque 355.000 volatiles, a précisé M. Eker.

Mercredi, l'organisation de l'Onu pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) avait estimé que la maladie pourrait devenir "endémique" en Turquie et "menacer les pays voisins", appelant les pays limitrophes à renforcer leur surveillance.

Déjà, l'Iran a fermé sa frontière au commerce transfrontalier avec la région turque de Dogubeyazit, ont affirmé à l'AFP des responsables des douanes des deux pays.

"Le passage est fermé au commerce transfrontalier, mais les camions (turcs ou étrangers) de transport international peuvent circuler", a déclaré jeudi, sous le couvert de l'anonymat, un responsable iranien du poste de frontière de Gürbulak, à 45 kilomètres à l'est de Dogubeyazit.

L'Iran a décidé d'abattre les volailles dans la région bordant la frontière avec la Turquie afin d'éviter une propagation de la grippe aviaire sur son territoire, selon un service vétérinaire iranien cité par le quotidien Kayhan.

Les autorités du Nord kurde de l'Irak ont elles aussi renforcé les mesures de précaution. Elles avaient déjà banni l'importation de volailles de Turquie et ont décidé d'interdire la chasse, et de stériliser les camions en provenance de Turquie. (AFP, 12 janvier 2006)

En Turquie, les enfants paient le plus lourd tribut à la grippe aviaire

Les enfants paient de loin le plus lourd tribut à la grippe aviaire qui sévit depuis fin décembre en Turquie, avec 3 morts et 13 d'entre eux infectés sur les 15 personnes contaminées recensées officiellement jeudi.

Le ministre de l'Agriculture Mehdi Eker s'en est inquiété et a appelé les enfants à ne pas toucher les volailles, en détaillant jeudi devant la presse les mesures de la campagne d'information lancée par les autorités pour endiguer la propagation du virus mortel H5N1.

Les trois Turcs décédés de la maladie sont 3 enfants d'une même famille de Dogubeyazit, âgés de 11, 14 et 15 ans, qui ont contracté le virus après avoir joué avec la tête d'un poulet malade, abattu et mangé par la famille. Un seul enfant de la famille, âgé de 6 ans, a résisté au virus.

Parmi les 15 contaminés, 13 encore sont des enfants. Un fait qui s'explique par la proximité entre les volailles et les humains dans les régions rurales turques, mais aussi dans les banlieues des grandes villes, comme Istanbul, où les plus démunis élèvent des poulets dans les arrière-cours. Une proximité accentuée pour les enfants par leur attrait du jeu avec les animaux.

Autre cas de figure: deux enfants de 2 et 5 ans, hospitalisés à Ankara, ont été selon les médecins infectés en jouant avec les gants que leur père avait pourtant pris la précaution de mettre pour amener aux autorités sanitaires deux canards morts qu'il avait trouvés dans un réservoir près de leur ville de Beypazari, près d'Ankara.

Les enfants avaient récupéré les gants dans la poubelle pour jouer avec.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) relève sur son site internet que "la plupart des cas (humains de la grippe aviaire) ont frappé des adultes et des jeunes en bonne santé", sans se hasarder à avancer une explication.

Cela a amené les autorités européennes et suisses, suivies par l'Agence américaine du médicament (Food and Drug Administration - FDA) à autoriser en décembre l'utilisation du Tamiflu à titre préventif pour les enfants de un à 12 ans, alors que la prescription n'était jusque là approuvée que pour les enfants à partir de 13 ans.

Le Tamiflu est considéré à l'heure actuelle comme le médicament le plus efficace contre le virus H5N1. (AFP, 12 janvier 2006)

Le virus H5N1 détecté en Turquie dans une forme apparement mutée (OMS)

Des chercheurs britanniques ont indiqué jeudi dans un communiqué commun avec l'OMS que l'une des victimes décédées en Turquie de la grippe aviaire a été semble-t-il touchée par le virus H5N1 dans une forme mutée a priori plus dangereuse pour l'homme, forme déjà constatée à Hong Kong en 2003 et au Vietnam en 2005.

Les travaux des chercheurs du laboratoire de Mill Hill, au nord de Londres, ont porté sur les deux premiers cas mortels de virus H5N1 détectés en Turquie.

Selon les chercheurs, le virus de l'un des patients décédés "présente des mutations au niveau de son mode de fixation sur les récepteurs et une de ces mutations a été précédemment observée sur des virus isolés lors d'une petite épidémie à Hong Kong en 2003 et lors de l'épidémie de 2005 au Vietnam".

"Les virus de Hong Kong en 2003 se fixaient plus volontiers sur les récepteurs des cellules humaines que sur les récepteurs des cellules des oiseaux. Les chercheurs de Mill Hill pensent que le virus turc va présenter les mêmes caractéristiques", précise le communiqué publié jeudi par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et par le professeur John Shekel, directeur du Conseil de recherche médical britannique basé à Mill Hill.

Selon ce communiqué, les deux virus turcs analysés "sont très similaires aux virus H5N1 de la grippe aviaire repérés sur des oiseaux en Turquie et sont aussi très proches des virus repérés lors de la large épidémie qui a touché des oiseaux migrateurs dans la réserve naturelle du lac Qinghai en Chine, à la fin avril 2005". (AFP, 12 janvier 2006)

Plusieurs pays européens renforcent leurs mesures contre la grippe aviaire

Plusieurs pays européens ont renforcé leurs mesures de protection, ou envisagent de le faire, à la suite de la propagation de la grippe aviaire en Turquie, allant au delà des mesures déjà prévues pour l'ensemble de l'Union européenne.

ALLEMAGNE: le gouvernement a prévenu mercredi qu'une nouvelle mesure d'enfermement des volailles dans les poulaillers en Allemagne, similaire à celle déjà prise entre octobre et décembre derniers, était "très vraisemblable".

Le ministère de l'Agriculture envisage de prendre cette mesure en mars, ou même plus tôt, en fonction de la date du retour vers l'Europe des oiseaux migrateurs, susceptibles de contaminer la volaille. Berlin veut également renforcer les contrôles aux frontières.

ROUMANIE: le ministère roumain des Affaires étrangères (MAE) a déconseillé mercredi aux Roumains les déplacements en Turquie, et, s'ils ne le peuvent pas, "prendre toutes les mesures de protection qui s'imposent".

La police des frontières et les douanes ont été appelées à "renforcer les contrôles" sur les passagers en provenance de Turquie.

SUISSE: Les douanes ont renforcé d'un cran depuis la semaine dernière les mesures de surveillance dans les aéroports pour empêcher l'importation d'oiseaux vivants et de viande de volaille en provenance de Turquie.

PAYS-BAS: Une majorité de députés a souhaité l'instauration de mesures de désinfection dans les aéroports pour les voyageurs en provenance de Turquie, mais le gouvernement n'a pour l'instant rien décidé à ce propos.

DANEMARK: Les douanes ont confisqué depuis la semaine dernière 5 tonnes de produits alimentaires dans les bagages de passagers en provenance de Turquie, qui sont fouillés systématiquement.

GRECE: Ce pays a pris des mesures notamment dans sa région d'Evros, au nord-est, qui partage une frontière terrestre avec la Turquie. Les voitures venant de Turquie sont désinfectées, la préfecture de la région surveille les élevages de volailles et procède régulièrement à l'examen des oiseaux sauvages rapportés par des chasseurs.

Au niveau national, les autorités ont imposé que les petits élevages privés soient maintenus dans des espaces clos. Elles ont en outre banni les ventes de volailles vivantes sur les marchés et itinérantes.

BULGARIE: Les mesures de contrôle sont déjà sévères en Bulgarie, l'autre pays, avec la Grèce, à border la Turquie sur sa frontière occidentale. Les véhicules en provenance de Turquie sont traités au désinfectant et les poulets, les oeufs et les produits dérivés du poulet, interdits d'importation, sont confisqués à la frontière.

CROATIE: Le gouvernement doit décider jeudi des mesures de désinfection pour les voyageurs en provenance de Turquie, et un renforcement des contrôles visant les produits de volailles originaires de ce pays, interdits d'importation depuis déjà plusieurs mois, a indiqué le ministère de l'Agriculture.

ESTONIE: Les services vétérinaires ont annoncé leur intention d'inspecter d'ici la fin du mois prochain tous les élevages de volaille du pays, et les propriétaires de volailles sont invités à les garder enfermées.

RUSSIE: Les autorités russes ont renforcé leurs contrôles frontaliers, et les personnes entrant en Russie peuvent être placées en quarantaine si elles présentent des symptômes de grippe aviaire.

UNION EUROPEENNE: les experts vétérinaires de l'UE ont décidé mercredi d'étendre jusqu'à fin 2006 le programme de surveillance des oiseaux sauvages et des volailles, pour déterminer s'ils sont contaminés par la grippe aviaire.

La Commission européenne avait déjà annoncé l'an dernier une série de mesures après l'apparition du H5N1 à ses portes -- en Turquie, mais aussi en Roumanie ou encore en Croatie. Des embargos sur les importations d'oiseaux vivants, produits issus de la volaille ou encore de plumes avaient alors été décrétés ou confirmés. Bruxelles a légèrement renforcé lundi ce dispositif, interdisant l'importation de plumes non traitées de six pays voisins de l'est de la Turquie (Azerbaïdjan, Arménie, Géorgie, Syrie, Iran et Irak). (AFP, 11 janvier 2006)

L'Iran ferme sa frontière aux Turcs de Dogubeyazit

L'Iran a fermé sa frontière au commerce transfrontalier avec la région turque de Dogubeyazit, où ont été enregistrés les premiers cas mortels chez l'humain de la grippe aviaire en Turquie, ont affirmé mercredi à l'AFP des responsables des douanes des deux pays.

"Le passage est fermé au commerce transfrontalier, mais les camions (turcs ou étrangers) de transport international peuvent circuler", a déclaré jeudi, sous le couvert de l'anonymat, un responsable iranien du poste de frontière de Gürbulak, à 45 kilomètres à l'est de Dogubeyazit.

Le fonctionnaire n'a pas précisé depuis quand cette décision était appliquée ni si elle était due à l'apparition de la grippe aviaire du côté turc de la frontière.

"Le passage sans visa de la frontière était autorisé deux jours par semaine, les lundi et mardi, pour les habitants de la région de Dogubeyazit. Les Iraniens ne les ont pas autorisé à passer cette semaine", a confirmé un douanier turc, évoquant pour sa part une conséquence directe de la grippe aviaire.

Deux enfants originaires de Dogubeyazit ont succombé la semaine dernière au virus H5N1 de la grippe aviaire, devenant les premières victimes humaines de la maladie hors de l'Extrême-Orient.

Les autorités iraniennes ont déjà mis en place la semaine dernière des mesures de désinfection des véhicules franchissant le poste-frontière de Gürbulak et invité dimanche leurs concitoyens à ne pas se rendre en Turquie. (AFP, 11 janvier 2006)

Risque élevé en Allemagne de propagation de la grippe aviaire en provenance de Turquie

Plusieurs instituts de recherche médicale ont mis en garde mardi contre le risque élevé de propagation en Allemagne de la grippe aviaire en provenance de Turquie.

L'Institut de recherche médicale Robert-Koch de Berlin estime que le risque sera particulièrement élevé au printemps et appelle les voyageurs à ne rapporter ni volaille ni plumes en Allemagne.

De nombreux oiseaux migrateurs survolent l'ouest de la Turquie pour revenir en Europe occidentale au printemps.

"Il existe effectivement un risque que le virus puisse se répandre dans nos stocks de volailles", a déclaré le président de l'institut, Reinhardt Kurth,  à la chaîne de télévision publique ARD.

Ce responsable a reproché à Ankara un manque d'informations et soupçonne que "le virus soit depuis longtemps dans le pays, vraisemblablement depuis des semaines voire des mois", vu l'éclosion soudaine des cas de grippe aviaire en Turquie.

"Rien n'a été annoncé jusqu'à ce que des enfants meurent il y a quelques jours", a-t-il lancé.

L'Office fédéral de recherche sur les maladies animales transmissibles (BFAV), sur l'île de Riems (nord-est), estime lui aussi que l'Allemagne encourt un risque élevé de propagation de la grippe aviaire en provenance de Turquie, en raison de forts mouvements touristiques entre les deux pays.

Ce laboratoire de référence pour la grippe aviaire en Allemagne n'exclut pas que les autorités allemandes procèdent à nouveau à l'isolement des volailles déjà décrété de la mi-octobre à la mi-décembre.

L'Allemagne s'est dit prête à envoyer ses virologues en Turquie pour aider Ankara dans sa lutte contre la propagation de la grippe aviaire.

La grippe aviaire a coûté la vie à deux enfants et infecté au moins 13 autres personnes en Turquie.

15e cas recensé en Turquie, le virus se propage

La Turquie a recensé mardi un 15e cas de contamination humaine par le virus H5N1 de la grippe aviaire, qui a déjà fait au moins deux morts dans ce pays, et abattait des dizaines de milliers de volailles pour endiguer la propagation de la maladie sans empêcher qu'elle affecte une large partie du pays.

La Turquie est le premier pays touché par la forme humaine de la maladie en dehors de l'Asie de l'est et du sud-est, où elle a fait 74 morts.

Au premier jour de la fête musulmane du Sacrifice, le ministère de la Santé a annoncé qu'une femme de Sivas (centre-est) avait été testée positive et se trouvait "dans un état stable".

Selon la chaîne d'information CNN-Türk, Gülten Yesilirmak, une mère de deux enfants, a expliqué avoir été en contact direct avec un poulet malade. Elle est la deuxième adulte sur les 13 cas confirmés, les autres étant des enfants ou des adolescents traités à Ankara, Samsun (nord-est) et Van (est).

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'est voulu rassurant en affirmant que la situation était "entièrement sous contrôle", lors d'une conférence de presse à Ankara mardi. "Malheureusement, il y a eu un mouvement de panique qui a donné l'impression que la Turquie tardait à agir et n'était pas préparée", a-t-il regretté.

De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué n'avoir constaté pour le moment aucun signe de transmission de la grippe aviaire d'homme à homme, tous les malades ayant été contaminés directement par des volailles.

"Nous n'avons aucun élément aujourd'hui à l'appui d'une transmission de l'homme à l'homme, mais tout cela reste préliminaire", a déclaré mardi le chef de la délégation d'experts en Turquie, le Dr Guenaël Rodier, lors d'une conférence téléphonique depuis Ankara.

Au total, quelque 306.000 volailles ont été abattues depuis la fin décembre dans 15 provinces (sur 81) de l'est, du centre, du sud-est et du nord-ouest où a été détecté le virus, a précisé le ministère de l'Agriculture, qui va poursuivre cette campagne.

Une douzaine de cas suspects sont examinés dans des hôpitaux du centre, du nord-ouest et de l'ouest du pays, selon l'agence semi-officielle Anatolie. S'ils se révélaient positifs, cela marquerait un nouveau signe de la progression du virus depuis les zones rurales et pauvres de l'est vers les zones occidentales industrialisées mitoyennes de l'Europe.

Lundi, un responsable local avait annoncé que le virus avait été identifié chez des oiseaux de Kusadasi, station balnéaire touristique au sud d'Izmir, en face de l'île grecque de Samos.

Kusadasi est située à 1.650 kilomètres de Dogubeyazit, bourgade de l'extrême est où sont apparus début janvier les premiers cas humains de grippe aviaire en Turquie, tuant deux enfants d'une même famille. Un troisième enfant de cette famille est également décédé, mais les premiers tests n'ont pas révélé chez lui la présence du virus.

A Istanbul, la métropole aux portes de l'Europe, le virus a été détecté sur des oiseaux morts. Les tests sur 12 cas humains suspects se sont révélés négatifs.

Les spécialistes avaient mis en garde la population à l'occasion de la fête musulmane du Sacrifice contre les transports d'animaux pouvant favoriser la propagation de la maladie, sans cependant arriver à les empêcher.

Traditionnellement, des centaines de milliers de moutons, vaches et taureaux sont acheminés des zones rurales vers les grandes villes pour être sacrifiés. Le bétail et les moutons peuvent transporter le virus sur leur peau ou leurs pattes s'ils ont côtoyé des volatiles infectés. (AFP, 10 janvier 2006)

Le ministre de la Santé bousculé par les habitants kurdes de Dogubeyazit

Le ministre turc de la Santé, Recep Akdag, arrivé lundi sous bonne escorte à Dogubeyazit, la petite ville de l'est du pays d'où provenaient les deux premiers morts turcs de la grippe aviaire, a été bousculé par des habitants dénonçant l'inaction supposée du gouvernement.

Accompagné d'une délégation d'experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), M. Akdag entendait démontrer à la population locale, à grande majorité kurde, que les autorités ne les avaient pas abandonnées à leur sort.

C'est cependant devant les journalistes, et derrière une haie de policiers empêchant l'accès aux habitants, qu'il a multiplié les assurances quant à la construction d'un nouvel hôpital dans la ville et les conseils sur les moyens de se prémunir de la maladie.

D'abord interrompu par un journaliste local s'exclamant : "Ce n'est pas la grippe aviaire qui frappe Dogubeyazit, c'est la pauvreté, le chômage et le désespoir", le discours du ministre s'est achevé sur un départ au pas de course vers le bus de la délégation, sous les huées d'une quarantaine d'habitants.

"On veut des docteurs", "allez voir nos villages avec leurs poulets morts, où personne ne met les pieds", ont hurlé les manifestants tandis que le véhicule effectuait une sortie en trombe.

Si les équipes du ministère de l'Agriculture sont à pied d'oeuvre dans la ville depuis plusieurs jours pour collecter et abattre les volailles, les quelque 80 villages entourant Dogubeyazit attendent toujours la visite des éradicateurs.

Les habitants de la région se plaignent par ailleurs de l'insuffisance du personnel sanitaire, affirmant pour certains être considérés par Ankara, en raison de leurs origines kurdes, comme des citoyens de seconde zone.

"C'est à nous qu'il aurait du parler, pas à la presse. Ce qui compte, c'est le peuple", a déploré un manifestant interrogé par l'AFP, qui n'a pas souhaité dévoiler son identité.

Plus tôt dans la journée, le ministre est allé présenter ses condoléances au père des trois enfants Koçyigit décédés la semaine dernière, dont deux des suites de la grippe aviaire.

Le déplacement, sur une colline enneigée de la périphérie de la ville, s'est effectué sous la protection de véhicules blindés stationnés le long du parcours et de soldats armés de pistolets mitrailleurs sur les hauteurs surplombant la masure des Koçyigit.

M. Akdag, qui n'a pas pénétré dans la demeure des défunts mais a été reçu dans une vaste tente prêtée par l'administration locale, a donné l'accolade au père de famille et adressé quelques mots à une fillette du voisinage.

A Dogubeyazit, la panique cède le pas à l'indignation

A Dogubeyazit, ville des confins orientaux de la Turquie d'où étaient originaires les deux premiers morts Turcs de la grippe aviaire, la panique a cédé le pas à l'indignation, des habitants accusant les autorités de les abandonner à leur sort parce qu'ils sont Kurdes.

Dans les rues de la petite commune d'environ 56.000 habitants, à grande majorité Kurdes, coincée entre le légendaire mont Ararat et la frontière iranienne, la vie a repris ses droits lundi : les commerçants investissent les trottoirs pour le marché, les paysans convoient moutons et vaches destinés à la fête musulmane du Sacrifice.

A l'hôpital de la ville, une quarantaine de personnes arrivées dès l'aurore attendent calmement l'arrivée des médecins.

"On a eu pas mal de poulets morts chez nous, et maintenant mon fils et ma fille ont de la fièvre et disent avoir mal à la poitrine. Je les ai amenés pour être sûr que ce n'est pas la grippe aviaire", explique à l'AFP Vayettin Bahrir en désignant Ali, 10 ans, et Ceylan, 6 ans, venus à pied à l'hôpital.

Le ressentiment contre les autorités est cependant à fleur de peau, et il suffit de quelques questions pour que les langues se délient.

"Je viens du village de Buyretti, près de la frontière iranienne. On doit avoir 300 ou 400 poulets et aucun responsable, aucun vétérinaire n'est venu nous voir", s'indigne Mehmet Salih Demirhan, à l'instar de nombreux habitants interrogés par l'AFP.

"C'est par la télévision que j'ai appris pour la maladie, et j'ai commencé à abattre mes animaux", poursuit-il. "Ici, c'est l'Est, c'est comme ça, conclut-il.

Montagneuse et difficile d'accès, l'Est de l'Anatolie est une des régions les plus déshéritées de Turquie. A Dogubeyazit, l'industrie est à peu près absente, la population vivant de l'élevage bovin et ovin, d'un peu d'agriculture et du commerce d'alcool et de cigarettes avec l'Iran voisin.

"A l'hôpital, normalement, il y a quatre docteurs. Quatre pour 60.000 habitants, vous pouvez le croire? Et ils ne sont même pas tous là en ce moment", renchérit un homme dans la file d'attente.

"Dans l'Ouest (où le premier cas en Turquie de H5N1 a été détecté chez des dindes en octobre), les oiseaux ont été tués tout de suite. Ici il a fallu attendre que des gens meurent", poursuit-il.

Pour Mehmet Gültekin, un chef de quartier de Dogubeyazit, le désintérêt supposé des autorités s'explique par le fait que les habitants sont Kurdes, autant dire, selon lui, des citoyens de seconde zone.

"Les autorités ne s'intéressent pas à nous parce qu'on est Kurdes, il n'y a que la mairie (aux mains du Parti de la société démocratique, DTP, pro-kurde) qui travaille", assure-t-il.

"Regardez, les gens viennent ici déposer eux-mêmes leurs poulets, ce sont eux qui bossent pendant que les fonctionnaires dorment", ajoute-t-il en désignant quelques paysans rassemblés devant l'administration locale de l'Agriculture avec des sacs remplis de volailles encore caquetantes.

Pour un restaurateur parlant sous le couvert de l'anonymat, l'inaction de l'Etat confine à la malveillance.

"Quand les gens ici ont un problème à régler avec l'administration, on les trimbale d'un bureau à l'autre, et à la fin on leur dit : 'vous n'avez qu'à voir votre maire Dehap (ancienne appellation du DPT) ou vos amis de l'Union européenne'", assène-t-il.

Les équipes chargées de la collecte des volailles affirment cependant faire de leur mieux, avec des moyens limités.

"On fait ce qu'on peut, mais on n'est pas assez nombreux: chaque province a mobilisé ses effectifs et on ne peut pas recevoir de renforts", explique Ibrahim Giglal, un des employés revêtus de la désormais familière combinaison blanche de protection contre le virus.

"Avec douze équipes de trois personnes, nous avons collecté 16.000 volatiles dans la ville de Dogubeyazit", indique-t-il, confirmant qu'aucun des 84 villages rattachés au chef-lieu n'avait pour l'heure été ratissé. (AFP, Nicolas CHEVIRON, 9 janvier 2006)

Nouveaux cas de grippe aviaire, la maladie se propage vers l'ouest

Douze malades porteurs du virus pathogène H5N1 de la grippe aviaire, étaient hospitalisés en Turquie lundi, où l'épizootie s'est étendue à l'ensemble du territoire, contraignant la Commission européenne à renforcer son dispositif de lutte contre ce fléau.

Le ministère turc de la Santé a annoncé lundi l'apparition de cinq nouveaux cas d'infection par le H5N1, selon des tests pratiqués dans un laboratoire turc, a précisé à l'AFP un responsable du ministère sous couvert d'anonymat.

Au total, depuis le début janvier, 14 cas de contamination humaine, dont deux mortels, ont été recensés en Turquie, premier pays touché par la forme humaine de la maladie en dehors de l'Asie du Sud-Est, où la grippe aviaire a fait 74 morts.

Si les premiers cas avaient été recensés exclusivement dans l'est du pays, il n'en est plus de même.

Quatre nouveaux malades ont été enregistrés lundi dans trois provinces du nord, Samsun, Kastamonu et Corum.

Le cinquième cas a été décelé à Van (est), où étaient morts deux enfants membres d'une même famille originaire de Dogubeyazit, à la frontière iranienne.

Les deux malades de Kastamonu ont été transférés dans un hôpital d'Ankara et ils ne manifestent pas les symptômes de la grippe aviaire, selon un haut fonctionnaire du ministère de la Santé, Turan Buzgan.

 Au total, sur les douze patients hospitalisés lundi, six sont soignés à Ankara, cinq à Van (est) et le douzième à Samsun (nord).

Dimanche, les autorités sanitaires turques avaient signalé trois hospitalisations à Ankara, confirmant la progression de la maladie des régions rurales de l'Anatolie orientale vers les zones plus industrialisées de la partie occidentale du pays.

La zone la plus à l'ouest du pays où la maladie a été décelée est Küçükçekmece, une banlieue de la partie européenne d'Istanbul, où des poulets retrouvés morts samedi étaient porteurs de la grippe aviaire.

Douze habitants d'Istanbul, soupçonnés d'avoir contracté le virus, ont cependant été testés négatifs lundi par un laboratoire local.

Conditions locales d'élevage et retard dans la détection chez les volailles du virus H5N1 de la grippe aviaire peuvent expliquer l'éclosion soudaine de cas humains en Turquie, ont estimé lundi des responsables des organisations mondiales de la santé humaine et animale (OMS et OIE).

Les analyses effectuées sur les virus H5N1 prélevés sur les volailles turques renforcent l'hypothèse d'une arrivée du pathogène depuis l'Asie via les oiseaux migrateurs, selon Bernard Vallat, directeur général de l'Organisation mondiale pour la santé animale (OIE). Il a ensuite pu se propager via les échanges commerciaux.

La Commission européenne a légèrement renforcé lundi son dispositif de lutte contre la grippe aviaire, estimant cependant qu'Ankara avait pris les mesures nécessaires pour bloquer la propagation de la maladie en Turquie.

Dès mardi, Bruxelles interdira l'importation de plumes non traitées de six pays voisins des zones touchées de l'est de la Turquie (Azerbaïdjan, Arménie, Géorgie, Syrie, Iran et Irak).

La viande et tous les autres produits à base de volailles provenant de ces pays étaient déjà interdits.

A ce propos, le gouvernement allemand a mis en garde lundi contre les transports illégaux de volailles en provenance de Turquie, en annonçant la plus grande sévérité à l'égard des contrevenants. Il a également appelé les touristes dans ce pays à éviter les marchés de volaille.

Des médecins épidémiologistes des 25 Etats membres se réuniront jeudi à Luxembourg pour faire le point.

"Sur le plan de la santé humaine, la prise en charge de la crise est bonne. Ils ont été réactifs (...) et leur réaction est structurée", a estimé le chef de la délégation de l'Organisation mondiale de la santé, Guenael Rodier, depuis dimanche dans la région de Dogubezayit (est), où ont eu lieu les deux décès.

"Le virus circule dans les élevages familiaux, probablement depuis plusieurs semaines, sans avoir été détecté parce que, initialement, c'était dans des zones très difficiles d'accès pendant l'hiver", a jugé à Paris Bernard Vallat, directeur général de l'Organisation mondiale pour la santé animale (OIE).

Ces déclarations tranchent avec les critiques émises depuis quelques jours en Turquie même, à l'encontre du gouvernement turc accusé d'avoir réagi trop lentement.

Le ministre turc de la Santé, Recep Akdag, arrivé lundi à Dogubeyazit, a ainsi été bousculé par des habitants accusant les autorités d'inaction.

Selon les autorités sanitaires turques, les malades recensés jusqu'à présent vivaient au contact de volailles infectées.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a d'ailleurs appelé lundi les Turcs, spécialement ceux qui élèvent des volailles, à remettre aux autorités leurs animaux malades qui doivent être abattus.

La plupart des patients infectés viennent cependant de zones rurales très pauvres, où les poules cohabitent à l'intérieur des maisons pendant l'hiver et constituent la seule richesse dont les habitants refusent de se défaire.

Cenpendant, la grippe aviaire inquiète le secteur du tourisme en Turquie, source vitale de revenus pour l'économie nationale.

La Russie et la Grande-Bretagne ont déjà conseillé à leurs ressortissants d'éviter la Turquie et en particulier les zones touchées par la maladie. (AFP, Sibel Utku Bila, 9 janvier 2006)


Le transport des moutons à sacrifier peut favoriser la grippe aviaire

Le transport de moutons à travers la Turquie pour le sacrifice rituel de la fête qui marque la fin du pèlerinage à la Mecque pourrait favoriser l'extension de la grippe aviaire dans ce pays, a prévenu le président de l'ordre des médecins d'Istanbul.

Bien que les moutons et le bétail ne soient pas affectés par la grippe aviaire, les animaux qui ont vécu à proximité d'oiseaux malades peuvent porter le virus sur leur peau ou leurs pieds, a-t-il précisé devant la presse selon l'agence Anatolie.

"Les animaux en provenance de l'est et du sud-est constituent un danger potentiel" a-t-il déclaré, ajoutant que les moutons et le bétail vivaient dans le même environnement que le gibier d'eau de la région.

Deux enfants, contaminés par le virus mortel H5N1, ont trouvé la mort la semaine dernière dans l'hôpital de la ville de Van (est) tandis que deux autres sont malades de la grippe aviaire.

L'épidémie de grippe aviaire s'est déclarée dans sept zones des régions particulièrement pauvres de l'est et du sud-est de la Turquie où l'élevage constitue la principale ressource des populations.

Des milliers de moutons, vaches et taureaux en provenance de ces régions sont vendus dans les grandes villes turques en prévision de l'Aïd al-Adha (fête du sacrifice), l'une des plus importantes fêtes de l'islam, marquant la fin du pèlerinage à la Mecque, qui commence mardi.

Beaucoup de questions, peu de réponses

Les experts dépêchés en Turquie après le décès d'enfants contaminés par la grippe aviaire doivent répondre à ces questions essentielles : comment les victimes ont-elles contracté le virus et est-ce bien la souche asiatique du H5N1 qui a causé la mort ?

Vendredi, alors qu'un troisième enfant venait de mourir à l'hôpital de Van, dans la région contaminée par l'influenza aviaire dans l'est de la Turquie, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève appelait à ne pas céder à la panique.

L'infection est "circonscrite dans une province", placée sous quarantaine, et "il n'y a aucune raison d'avoir peur", a déclaré à la presse Fadéla Chaïb, porte-parole de l'OMS à Genève.

Les autorités turques ont recensé six foyers avérés ou suspects dans les élevages de volailles de la région, après avoir affirmé avoir éradiqué la maladie en décembre après une première contamination de volatiles dans l'ouest du pays.

Une fille, âgée de 11 ans, est morte tôt vendredi. Il s'agit du troisième décès imputé à la grippe aviaire en Turquie, où semblent tomber les premières victimes humaines de la maladie hors d'Asie du Sud-Est.

Les trois enfants, décédés en l'espace de cinq jours, sont membres de la même fratrie.

Un laboratoire londonien du réseau OMS a décelé chez deux victimes la souche asiatique du virus H5N1, celle qui a tué 74 personnes et des millions de volailles en Asie du Sud-Est depuis 2003, a indiqué un responsable du ministère turc de la Santé.

Cette même souche a été trouvée chez une troisième personne. Les autorités sanitaires ne donnaient vendredi soir aucune explication sur le troisième décès. Aucun détail n'a été transmis sur le nombre de prélèvements négatifs parmi les patients hospitalisés.

Vingt-six personnes, selon les autorités turques, étaient traitées vendredi à l'hôpital de Van pour des symptômes semblables à ceux de la grippe aviaire. Trois d'entre elles étaient dans un état grave.

Les malades sont soignés au Tamiflu, le seul médicament antiviral susceptible d'être efficace contre la grippe aviaire s'il est administré dès l'apparition des symptômes.

Une équipe de cinq experts (un virologue, un épidémiologiste, un vétérinaire épidémiologiste, un spécialiste du contrôle des épidémies et un expert de la santé publique) devait atteindre Van dans la journée de vendredi, a indiqué l'OMS.

Ils devaient tenter de déterminer comment toutes ces personnes ont pu être contaminées dans un laps de temps aussi court.

"La première hypothèse de travail, c'est que les enfants ont touché, ont joué avec des poulets malades et ont été infectés de cette façon-là", a estimé la porte-parole de l'OMS.

Dans cette région pauvre de la Turquie, extrêmement froide en hiver, les familles vivent souvent sous le même toit que la volaille. C'est par les excrétions des volatiles malades (salive, fientes) que se transmet le virus.

La transmission d'animal à humain semblait jusqu'à présent très difficile: on relevait en effet seulement 142 cas d'infections humaines au 30 décembre 2005, pour des millions de volailles atteintes. Les scientifiques n'ont pas réussi à établir pourquoi certaines personnes sont contaminées, tandis que la majorité d'entre elles reste indemne.

Les experts examineront aussi l'éventualité d'une contamination inter-humaine, qui signalerait une mutation du virus en une forme adaptée à l'humain et le début d'une épidémie potentiellement catastrophique. Il faut pour cela des analyses très poussées sur la structure génétique du virus.

Les scientifiques attendent également la première preuve que c'est bien le H5N1 qui a entraîné mort d'homme. Jusqu'à présent, en Asie du Sud-Est, les circonstances ne se sont pas prêtées à des recherches d'autres agents pathogènes dans le corps des victimes. (AFP, 6-7 janvier 2006)

Difficultés économiques en vue pour la Turquie en 2006

Après une forte croissance en 2005, l'économie turque risque de pâtir cette année de la lenteur de ses réformes structurelles et d'une désaffection des investisseurs des marchés émergents à la suite des hausses des taux d'intérêt dans le monde.

Rebondissant après sa crise financière de 2001, la Turquie a bénéficié ces dernières années d'une hausse des liquidités mondiales et du faible loyer de l'argent ainsi que des prêts du FMI et du lancement des négociations en vue de son adhésion à l'Union européenne.

Lestée par un déficit courant abyssal et un chômage élevé, la Turquie a réussi à ramener l'inflation en deçà de 8% tout en affichant des taux de croissance plus courants chez les "tigres" asiatiques.

Mais bon nombre d'économistes craignent que la conjoncture financière internationale de 2006 s'avère moins clémente pour la Turquie, au moment même où ses négociations avec l'UE entrent dans une phase délicate.

Le flux de capitaux vers les marchés émergents pourrait ralentir après la série de hausses des taux d'intérêt de la Réserve fédérale et d'éventuels tours de vis monétaires à la Banque centrale européenne et à la Banque du Japon, note Ozgur Altug, analyste chez Raymond James.

"La situation mondiale sur le plan des liquidités pourrait s'avérer plus sévère et une possible fuite des capitaux hors des marchés émergents est un risque sérieux pour nos marchés financiers et les équilibres économiques", ajoute Altug.

Le durcissement de la politique monétaire des trois principales banques centrales du monde pourraient provoquer des ventes importantes d'actifs turcs, jugés plus risqués que des investissements traditionnels comme les fonds d'Etat américains.

Les retards accusés par la mise en oeuvre des réformes structurelles promises au Fonds monétaire international, notamment celle de la sécurité sociale, pourraient également gêner les investisseurs.

Exigences du FMI

Le parlement turc doit adopter la réforme de la sécurité sociale pour que le FMI débloque la prochaine tranche du prêt de 10 milliards de dollars obtenu par Ankara.

"Cette réforme a été retardée depuis huit mois et si elle n'est pas adoptée, on peut craindre cette fois un problème sérieux avec le FMI", explique Altug.

Les précédents examens de performance prévus dans le cadre de l'accord de dix milliards de dollars ont été repoussés en raison des retards des réformes économiques.

Le projet de loi sur la sécurité sociale vise à empêcher une aggravation du déficit des retraites de la Turquie qui conduirait à un effondrement du système. La réforme prévoit la réunion des trois organismes de la sécurité sociale en une seule institution et le relèvement progressé de l'âge de la retraite.

Le débat sur le projet de loi n'a pas encore commencé au sein des commissions parlementaires. La Turquie doit en fait adopter deux projets de réformes de la sécurité sociale d'ici la fin janvier et le 15 février pour percevoir la prochaine tranche du FMI.

La Turquie, qui a dépassé son budget de sécurité sociale en 2005, pourrait en outre creuser son déficit des retraites à 7% du produit intérieure brut d'ici quelques années contre 5% environ actuellement si Ankara ne se hâte pas à mettre en oeuvre les réformes nécessaires, juge la Banque mondiale.

"La réforme de la sécurité sociale est très importante. Les marchés percevront tout retard comme un signe annonciateur d'élections anticipées", estime Turker Hamzaoglu, économiste chez Is Investment.

Malgré les pressions de l'opposition pour des élections anticipées, le Premier ministre Tayyip Erdogan a fait savoir que le parlement irait jusqu'au terme de son mandat de cinq ans en novembre 2007.

Certains analystes prévoient des turbulences dans les relations entre la Turquie et l'UE, en particulier sur la question chypriote.

"La Turquie pourrait être confrontée à de graves critiques et sanctions de la part de l'UE si elle ne prend pas de mesures sur Chypre et cela pourrait créer un impact négatif pour les marchés financiers", explique Altug.

L'UE veut que la Turquie évolue vers une normalisation de ses relations avec Chypre en 2006 et ouvre ses ports aux bateaux chypriotes grecs.

Ankara soutient la partie chypriote turque du nord de l'île mais l'UE considère le gouvernement chypriote grec comme la seule autorité légale de Chypre. Les Chypriotes grecs sont entrés dans l'Union en 2004 en tant que "République de Chypre".

La Turquie réclame que l'UE abandonne ses restrictions commerciales à l'encontre des Chypriotes turcs avant de pouvoir faire des concessions sur la question. (Reuters, Selcuk Gokoluk, January 6, 2006)

Le gouvernement accusé de la mauvaise gestion de la crise aviaire

La Turquie a déploré un troisième décès, tous dans la même famille, dû à la grippe aviaire dans l'est de la Turquie, tandis que la presse mettait en cause la gestion de la crise par le gouvernement d'Ankara.

Hülya Koçyigit, une fillette âgée de 11 ans traitée depuis samedi à l'hôpital de Van (est), est décédée tôt vendredi, a indiqué Hüseyin Avni Sahin, médecin-chef de l'hôpital, sur la chaîne d'information NTV.

Hülya, la troisième victime en Turquie de la grippe aviaire et aussi hors de l'extrême-orient où cette maladie a tué plus de 70 personnes, est également la troisième membre de la famille Koçyigit à avoir perdu la vie.

Dimanche, un premier membre de la famille Koçyigit, Muhammed Ali, 14 ans, était décédé, suivi jeudi matin de sa soeur Fatma, 15 ans.

Cette famille, dont un quatrième enfant est également traité à Van pour suspicion de la grippe aviaire, est originaire de Dogubeyazit, bourgade reculée de l'Anatolie orientale.

Les membres de la famille Koçyigit ont vécu au contact prolongé de poulets malades, a expliqué mercredi le ministre de la Santé Recep Akdag.

Vint-six personnes sont actuellement traitées à Van pour des symptômes proches de la grippe aviaire, a précisé M. Sahin, cité par l'agence Anatolie.

Trois d'entre-elles sont dans une situation grave, dont l'une jugée "très critique", a-t-il dit.

Les malades sont soignés au Tamiflu, le seul médicament antigrippal jugé efficace pour lutter contre la grippe aviaire.

A Dogubeyazit, où le virus a provoqué un mouvement de panique parmi les habitants, les autorités ont continué les travaux de désinfection pour endiguer la propagation du virus.

Des abattages ont été effectués et les équipes sanitaires vêtues de combinaisons spéciales et de masques ont fait du porte à porte pour demander à la population de leur livrer leurs poulets et canards desintés à la consommation personnelle, a constaté un photographe de l'AFP.

Dogubeyazit est située à une centaine de kilomètres d'un autre foyer de grippe aviaire détecté la semaine dernière, la bourgade d'Aralik, sur la route d'oiseaux migrateurs.

Une quarantaine avait été imposée dans la région après la détection de volailles testées positives au virus H5 de la grippe aviaire.

Des résultats sont attendus d'un laboratoire britannique afin de déterminer s'il s'agit du virus H5N1, la forme dangereuse pour l'homme de la maladie.

Au moins quatre nouveaux foyers d'infection par le virus H5 ont été confirmés dans l'est de la Turquie, a annoncé jeudi soir le ministre de l'Agriculture Mehdi Eker.

Quelque 1.300 volailles sont mortes dans les différents foyers, confirmés ou suspects, et 7.000 autres ont été abattues, a précisé le ministre.

Vendredi, il a appelé les populations des zones infectées à livrer leurs volaille sans problème aux équipes sanitaires.

"Ne cachez surtout pas vos animaux, sinon ils pourraient vous causer de graves ennuis", a-t-il averti.

Le seul cas avéré de H5N1 a été détecté en octobre à l'autre extrémité du pays, dans le village de Kiziksa (nord-ouest), où les autorités ont affirmé en décembre avoir éradiqué la maladie après avoir abattu quelque 10.000 volatiles.

Dans un premier temps, les autorités avaient évoqué la pneumonie comme cause du décès de la première victime de Dogubeyazit, mais il s'est avéré ensuite qu'il s'agissait bien de la grippe aviaire.

Les critiques des médias à l'égard du gouvernement

Les journaux accusent surtout le gouvernement d'avoir perdu un temps précieux pour adopter des mesures draconiennes, en excluant avec insistance dans un premier temps l'hypothèse de la grippe aviaire comme cause du premier décès dimanche. Les autorités avaient alors évoqué un cas de pneumonie après la mort de cet adolescent de 14 ans.

Le porte-parole du gouvernement, Cemil Ciçek, également ministre de la Justice, avait même accusé lundi d'"excès de zèle" la presse et les fonctionnaires ayant parlé de la maladie aux journalistes.

Mercredi, le ministre de la Santé Recep Akdag a dû finalement admettre devant les journalistes qu'il s'agissait bien de la grippe aviaire, expliquant qu'il avait fallu plusieurs tests pour confirmer la présence du virus.

Le ministre s'est ensuite défendu à la télévision en expliquant que la pneumonie était le diagnostic clinique le plus répandu face à des symptômes évoquant aussi ceux de la grippe aviaire.

Mais la presse ne décolérait pas.

"Qui va assumer la responsabilité?", titrait à la Une le journal à gros tirage Hürriyet, réclamant la démission des autorités gouvernementales accusées d'avoir pris les choses à la légère.

"La Turquie a perdu des jours en or dans la lutte contre cette maladie", estimait l'éditorialiste du quotidien.

"Dans un pays civilisé, les responsables (gouvernementaux) agissent en fonction du pire des cas et prennent des mesures adéquates (...) Chez nous, quatre jours ont été perdus dans une irresponsabilité totale", affirmait de son côté un éditorialiste du journal populaire Sabah.

Tous les journaux publiaient en outre les mesures de prévention à prendre contre cette maladie, qui affecte une région pauvre du pays.

Le chef de l'opposition au parlement, Deniz Baykal, a également critiqué la lenteur d'Ankara. "L'opinion publique a été trompée", a affirmé le chef du parti républicain du peuple (CHP).

"Il aurait fallu être très sensible" à la gravité du problème, a estimé M. Baykal, appelant le gouvernement à se mobiliser rapidement contre le virus mortel.

Les journaux déploraient par ailleurs l'"ignorance" des populations des zones infectées, qui auraient fait fi des avertissements des autorités les appelant à éviter tout contact avec des poulets malades.

Le quotidien Milliyet citait notamment le cas d'un père de famille qui a conduit son fils malade, âgé de trois ans, à l'hôpital de Van (est).

"Quatre de nos poulets sont morts, nous avons mangé le dernier qui nous restait et mon fils est tombé malade", a déclaré cet homme au quotidien.

Une quinzaine de personnes sont encore soignées à Van pour des symptômes proches de la grippe aviaire.

Consommer une volaille porteuse du virus n'est pas un vecteur de transmission, mais avoir des contacts rapprochés avec des animaux infectés, en touchant notamment leurs plumes et leurs excréments, peut contaminer l'homme,  selon les spécialistes.

La plupart des cas humains de grippe aviaire sont survenus dans les campagnes ou dans des zones périurbaines où de nombreuses familles élèvent quelques volailles qui pénètrent souvent dans les maisons, ou se promènent là où jouent les enfants.

De plus, pour de nombreuses familles de l'est de la Turquie, comme en Asie, les volailles sont une importante source de protéines et de revenus, aussi n'hésitent-elles pas à les abattre pour les manger ou les vendre quand celles-ci tombent malades.

Ankara compte finaliser son premier projet de stockage de gaz d'ici l'été

La Turquie, dépendante de l'étranger en gaz naturel, espère achever d'ici juin prochain l'un de ses deux projets de stockage souterrain de gaz afin de surmonter des problèmes récurrents dans ce domaine, a-t-on indiqué mercredi de source officielle.

La compagnie d'Etat turque de gaz et de pétrole Botas travaille depuis plus de deux ans déjà sur ces projets.

Le premier à Silivri, (nord-ouest), à une soixantaine de km à l'est d'Istanbul est prévu pour contenir jusqu'à 1,6 milliard de m3 de gaz dans un champs d'extraction de gaz désaffecté et devrait être achevé d'ici juin, a-t-on précisé.

Le deuxième chantier est situé dans le lac de sel (Tuzgölü), l'un des plus propices endroits naturels pour stocker sous la terre du gaz, situé à quelque 100 km au sud d'Ankara.

Les autorités y prévoient une capacité totale de 5 milliards de m3. Des cavernes artificielles seront creusées dans les dômes de lac entre 700 et 1.300 mètres de profondeur dans le cadre d'un projet financé par la Banque Mondiale.

La date de l'achèvement du projet est encore inconnue mais ne devrait pas intervenir avant 2010.

La Turquie n'est pas actuellement dotée d'installations de stockage de gaz outre des citernes à capacité très limitées installées dans un terminal de gaz naturel liquéfié dans le Bosphore, à Istanbul.

La forte dépendance de la Turquie à la Russie (65%) pour ses importations de gaz a une nouvelle fois inquiété les autorités en raison du différend gazier ukraino-russe qui semblait avoir été surmonté mercredi grâce à un accord.

La Turquie achète aussi du gaz iranien et importe du gaz naturel liquéfié (LNG) depuis l'Algérie et le Nigeria. (AFP, 4 janvier 2006)

Les prix à la consommation en hausse de 7,72% en 2005

Les prix à la consommation en Turquie ont progressé de 7,72% en 2005, soit moins que les 8% prévus par le gouvernement, a annoncé mardi l'institut des statistiques (Tüik).

Les prix à la consommation ont progressé de 0,42% en décembre par rapport à novembre, ce qui a porté leur augmentation sur l'année à 7,72%, a indiqué l'institut.

Les prix de gros ont pour leur part baissé de 0,04% par rapport à novembre, soit une hausse de 2,66% sur l'année.

Après avoir connu une longue période d'inflation chronique qui a culminé à 125% en 1994, la Turquie est parvenue en 2004 à faire passer cet indice sous la barre des 10%, à 9,32%, avec l'aide du Fonds monétaire international (FMI), intervenu après une grave crise financière frappant le pays en 2001.

La maîtrise de l'inflation faisait partie des objectifs majeurs de l'accord de stand-by signé par la Turquie avec le FMI au lendemain de la crise de 2001 et portant sur un crédit de 16 milliards de dollars.

Cet accord de trois ans est arrivé à échéance en février 2005 et un nouvel accord portant sur un prêt de 10 milliards de dollars a été conclu avec le Fonds.

Le gouvernement s'est fixé un objectif d'inflation de 5% pour 2006.

La banque centrale a annoncé en décembre qu'elle mettrait en oeuvre à partir de 2006 une politique d'objectifs formels d'inflation sur trois ans, établissant la barre à 5% en 2006, puis 4% en 2007 et 2008. (AFP, 3 janvier 2006)


La Turquie comptera 73 millions d'habitants en 2006

La Turquie comptera 73 millions d'habitants en 2006, selon les résultats d'une étude de l'Institut des statistiques, citées dimanche par l'agence de presse Anatolie.

L'agglomération d'Istanbul (nord-ouest), la plus importante métropole turque, atteindra 11,6 millions d'habitants, suivie par la capitale Ankara (4,3 millions) et par Izmir (3,7 millions), dans l'ouest du pays, sur la mer Egée.

La population turque atteindra 76,5 millions d'habitants en 2010, selon cette étude.

La Turquie comptait 67.844.903 habitants, selon les résultats du dernier recensement national effectué en octobre 2000. (AFP, 1er janvier 2006)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

De Villepin prend ses distances avec Jacques Chirac sur la Turquie

Loin de Paris, Dominique de Villepin, fait entendre sa différence avec Jacques Chirac sur l'élargissement de l'Union européenne. Venu participer à une conférence sur l'avenir et la crise d'identité de l'Europe, Jeudi et vendredi 27 janvier à Salzbourg, le premier ministre français a mis en garde contre "une fuite en avant". "l'idée d'une fuite en avant alors même que nous sommes confrontés à des difficultés sur le plan institutionnel me paraît dangereuse", a-t-il dit jeudi soir lors d'une conférence de presse avec le chancelier autrichien, Wolfgang Schüssel, dont le pays est l'un des plus opposés à l'entrée de la Turquie dans l'Union.

M. de Villepin a affirmé que la "priorité est à l'approfondissement de l'UE". "L'Europe n'a pas vocation à s'élargir indéfiniment", a-t-il souligné. Le lendemain matin, dans son intervention devant la conférence, le premier ministre a enfoncé le clou : "La crise d'identité que nous connaissons tient à la rapidité de l'élargissement". Cette position tranche avec celle de M. Chirac, qui demeure favorable à la perspective de l'adhésion turque, en dépit de l'échec du référendum français du 29 mai sur la Constitution.

Ce positionnement n'est pas sans arrière-pensées franco-françaises. Les négociations d'adhésion avec la Turquie, ouvertes depuis octobre, embarrassent la droite. En dehors de Jacques Chirac, les principaux responsables de l'UMP, à commencer par son président, Nicolas Sarkozy, ne cachent pas leur hostilité. Les dirigeants français considèrent que la question de l'élargissement explique en partie le rejet de la Constitution. Ils craignent que le sujet s'impose de nouveau lors de la campagne de l'élection présidentielle. " Pour se neutraliser, tous les candidats de la droite en 2007 vont adopter le même positionnement" hostile à l'adhésion turque, dit un ministre français, en notant le "durcissement" de M. de Villepin sur le sujet.

Devant la conférence, le premier ministre a toutefois précisé que l'issue des négociations avec la Turquie "doit rester ouverte" jusqu'au bout et il a "souhaité" que les Etats des Balkans rejoignent l'Union. M. de Villepin a énuméré les trois "critères" qui doivent, selon lui, conditionner tout élargissement futur : "la vocation européenne des Etats, le respect d'un certain nombre de valeurs communes et la capacité d'absorption de l'Europe".

Au niveau européen, le gouvernement français veut s'appuyer sur la présidence autrichienne de l'Union pour alimenter le débat sur les "frontières de l'Europe". M. de Villepin sait qu'il peut aussi compter sur une oreille attentive en Allemagne : si elle ne remet pas en cause le processus à ce stade, la chancelière Angela Merkel a toujours plaidé, à l'instar de l'Autriche, pour un "partenariat privilégié" avec la Turquie. En revanche, la Grande-Bretagne milite avec vigueur pour l'entrée d'Ankara dans l'Union. (lemone.fr, 27 janvier 2006)

Villepin: "Aucun droit historique ou naturel à entrer dans l'UE"

Le Premier ministre français Dominique de Villepin a déclaré mercredi à Berlin qu'"il n'existe aucun droit naturel ou historique à entrer dans l'Union européenne", observant, en ce qui concerne l'adhésion de la Turquie, que l'issue "doit rester ouverte jusqu'au terme des négociations".

"Nous devons engager rapidement une réflexion sur la stratégie globale d'élargissement de l'Union, son rythme et ses conditions", a plaidé le chef du gouvernement français, qui s'exprimait sur l'avenir de l'Europe à l'Université Humboldt.

"L'Union n'a pas aujourd'hui vocation à s'étendre indéfiniment" et "la promesse de l'élargissement ne peut pas être le seul instrument de stabilisation des régions voisines de l'Europe", a-t-il dit en réponse à un argument souvent avancé par les partisans de l'élargissement.

M. de Villepin a estimé en revanche qu'il "est du devoir de l'Europe de proposer aux pays voisins des partenariats ambitieux et généraux, qui ne se limitent pas à de simples accords de libre échange".
 Le Premier ministre a souhaité que la Bulgarie et la Roumanie "rejoignent le plus vite possible" l'Union européenne "sur la base des prochaines propositions de la Commission".

"En ce qui concerne la Turquie, l'ouverture des négociations d'adhésion est une décision politique majeure qui prend acte des changements géostratégiques de la région et des efforts de la Turquie. C'est une décision qui doit être maîtrisée à chaque étape", a-t-il dit. (AFP, 18 janvier 2006)

Rehn issues strong warning over Turkey’s reform efforts

The European Union's top enlargement official warned Ankara over its reform efforts and said it should resolve persistent problems in the areas of freedoms and human rights without delay.

Turkey, which opened accession talks with the EU last October, has been harshly criticized for a wave of legal actions brought against authors, novelists and activists for expressing opinions on some politically sensitive issues.

Turkey's internationally acclaimed novelist Orhan Pamuk is the best-known victim of such actions. He went on trial on Dec. 16 on charges of "insulting Turkishness" for his public remarks on the deaths of Armenians and Kurds in Anatolia.

EU Enlargement Commissioner Olli Rehn said he was "seriously concerned" about the cases. "I am very concerned [about] the number of court cases concerning freedom of expression," Rehn said after talks with German Foreign Minister Frank-Walter Steinmeier in Berlin. "It is important that a serious candidate country brings its laws on freedom of expression in line with the European Convention on Human Rights."

Pamuk's trial resumes on Feb. 7, but the case may be dropped if the Justice Ministry does not give authorization for the court to proceed. Justice Minister Cemil Çiçek said he would announce the ministry's decision before Feb. 7.

EU officials have repeatedly criticized Article 301 of the new penal code, under which most of the prosecutions have been brought. The Turkish government has asked for patience and said it would wait to see results of ongoing cases before considering any amendment to the article.

In addition to an outbreak of bird flu in Turkey, Rehn said he was also worried about a "certain slowing down" of reforms and about Turkey's refusal to ratify and implement an agreement to open its ports and airports to Greek Cypriot ships and airplanes.

Rehn said he expected Ankara to tackle those points "without delay so that toward the end of 2006 we can give a more positive assessment than we gave at the end of 2005" on Turkey's progress toward meeting EU membership criteria. Turkey refuses to open its ports and airports to traffic from EU-member Greek Cyprus, saying economic isolation of the Turkish Cypriots should be lifted simultaneously. Ankara signed an EU protocol extending its customs union deal with the bloc to the 10 new EU members, including Greek Cyprus, last year but said this did not amount to recognition of the Greek Cypriot government.

The EU says Ankara is required to open its ports and airports to traffic from Greek Cyprus under that protocol, while Ankara disagrees.

EU leaders have agreed to review Turkey's progress in opening of ports and airports in 2006. Opening of some of the negotiating chapters is also conditional on Turkey granting access to its ports and airports.

Turkey is pushing for resumption of U.N.-brokered negotiations for the reunification of Cyprus. It says it will not recognize the Greek Cypriot administration before a comprehensive settlement is reached through U.N.-brokered talks. (Turkish Daily News, January 14, 2006)

Turquie-USA/ Turkey-USA

Attentat à la bombe contre un centre culturel turco-américain

Cinq personnes ont été légèrement blessées dans un attentat à la bombe visant lundi le centre culturel turco-américain d'Adana (sud de la Turquie), a annoncé le gouverneur de la province Cahit Kiraç.

Quatre étudiants en anglais et un employé du centre, tous Turcs, ont été blessés dans l'attaque, a-t-il dit selon l'agence de presse Anatolie.

Les jours des blessés ne sont pas en danger, a-t-il ajouté, précisant que la bombe avait explosé dans une salle d'attente à l'entrée du bâtiment.

L'édifice de quatre étages, dont les vitres ont été soufflées par la déflagration, a été évacué et les artificiers de la police tentaient de déterminer la nature de l'engin.

L'explosion a causé un incendie qui a rapidement été maîtrisé par les pompiers. Une personne qui aurait été vue par des témoins quittant précipitamment les lieux juste avant l'explosion est recherchée par la police, a indiqué le gouverneur. L'attaque n'a pas été revendiquée. (AFP, 31 janvier 2006)

Relations régionales / Regional Relations

Il faut "donner une chance" au Hamas, selon la Turquie

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la communauté internationale devait donner sa chance au Hamas après la victoire du mouvement islamiste aux élections législatives palestiniennes, a rapporté vendredi l'agence de presse turque Anatolie.

"On doit donner une chance au Hamas. Il ne faut pas que les préjugés lui barrent la route", a déclaré le Premier ministre jeudi soir au Forum économique de Davos.

"Son attitude à l'avenir pourrait inaugurer un processus différent de ce qu'il a été jusqu'à présent", a-t-il ajouté.

La Turquie est un allié d'Israël avec qui elle entretient des relations de coopération militaire depuis 1996. Elle a aussi forgé des relations étroites avec les Palestiniens et a souvent offert ses services dans le processus de paix au Proche-Orient.

Le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül avait déclaré jeudi que le Hamas gagnerait le soutien de la communauté internationale s'il adhérait aux valeurs démocratiques.

"Nous attendons d'eux qu'ils agissent avec un sens des responsabilités et du repect pour les valeurs démocratiques. La poursuite du processus de paix a plus d'importance que tout", a-t-il dit.

Le Hamas a remporté une majorité absolue aux législatives dont les résultats ont été annoncés jeudi. (AFP, 27 janvier 2006)

Les sociétés turques cessent leurs ventes de produits pétroliers à l'Irak

Les compagnies turques exportant des produits pétroliers à l'Irak voisin ont décidé samedi d'arrêter les livraisons en raison d'importants arriérés de paiement de Bagdad, a annoncé samedi l'agence turque Anatolie.

Les 34 compagnies turques actives dans l'exportation de produit pétroliers, notamment d'essence, vers l'Irak ont décidé de ne plus charger à compter de samedi leurs camions-citernes, en attendant le remboursement d'une dette de plus d'un milliard de dollars (824 millions d'euros), selon la même source.

"Nos sociétés ont continué les livraisons à ma demande personnelle, afin d'éviter que l'Irak ne se retrouve sans essence pendant la fête de l'Aïd" (la semaine dernière), a déclaré le ministre turc du commerce extérieur Kursad Tüzmen à l'agence.

"Mais comme il n'y avait pas de progrès au niveau des paiements et que la dette dépassait le milliard de dollars, nos compagnies ont cessé de faire le plein de leurs camions-citernes à compter d'aujourd'hui", a-t-il ajouté.

Ercument Aksoy, président de la chambre de commerce turco-irakienne a précisé que le dernier remboursement de Bagdad était parvenu il y a quatre jours et s'élevait seulement à environ 100 millions de dollars (82,4 millions d'euros).

"Un milliard de dollars, c'est une dette sérieuse", a commenté M. Aksoy. Il a précisé que que son institution avait des discussions à ce sujet avec les ministères turcs des affaires étrangères et du commerce extérieur, ainsi qu'avec l'ambassade des Etats-Unis.

Le ministre du commerce extérieur a implicitement approuvé la position des compagnies pétrolières.

"Nous ne voulons pas que l'Irak manque d'essence", a déclaré M. Tüzmen,  "mais avec un milliard de dollars à régler, nous ne pouvons pas dire grand-chose aux compagnies. Il semble peu probable que les livraisons puissent continuer dans de telles circonstances".

De leur côté, les autorités irakiennes voudraient augmenter les capacités de raffinage du brut en Irak même pour contribuer à résorber la pénurie de carburant dans ce pays producteur de pétrole. (AFP, 21 janvier 2006)

La lutte contre le terrorisme au centre d'une réunion maroco-turque

Le Maroc et la Turquie ont décidé de renforcer leur coopération dans la lutte contre le crime organisé, notamment le terrorisme, aux termes d'un accord qui doit être conclu lundi à Rabat, a déclaré samedi à l'AFP le ministre marocain de la Justice, Mohamed Bouzoubaâ.

Cet accord sera signé par M. Bouzoubaâ et son homologue turc, Cemil Cecek qui a entamé samedi une visite de travail au Maroc de trois jours, a-t-on appris.

La convention de coopération juridique maroco-turque est axée sur deux aspects, le civil et le pénal. Elle instaure l'extradition des criminels entre les deux pays, la mise en place de commissions rogatoires comme elle privilégie la lutte contre le crime organisé (terrorisme, trafic de drogue, blanchiment), a précisé Mohamed Bouzoubaâ.

"Nous allons également définir le cadre juridique à travers lequel doit pourvoir fonctionner l'accord de libre-échange qui unit le Maroc et la Turquie", a ajouté le ministre marocain en évoquant la création d'une cour d'arbitrage mixte pour régler les éventuels litiges liés à l'application de l'accord commercial.

Les échanges d'expérience notamment la formation de magistrats et l'échange de documents sont aussi prévus par la convention juridique maroco-turque, selon Mohamed Bouzoubaâ.

Le ministre turc de la Justice doit visiter à Rabat plusieurs tribunaux avant de se rendre à Fès, une des principales destinations culturelles et touristiques du royaume. (AFP, 21 janvier 2006)

Large victoire des chiites aux élections législatives en Irak

Les résultats officiels des élections législatives du 15 décembre en Irak confirment la large victoire de l'alliance chiite religieuse, qui, en l'absence de majorité absolue, souhaite engager sans tarder desnégociations avec les sunnites et les Kurdes sur la formation d'un gouvernement d'union nationale.

Les Etats-Unis soutiennent cette démarche avec l'espoir qu'un gouvernement réunissant les différentes composantesethniques et religieuses d'Irak permettra de vaincre la rébellion et, ainsi, de rapatrier les quelque 150.000 militairesaméricains déployés sur place.

Les résultats annoncés par la commission électorale confirment les projections effectuées depuis le scrutin.L'Alliance irakienne unifiée (AIU) remporte 128 sièges sur 275, soit 10 de moins que la majorité absolue, le bloc kurdeen obtient 53 tandis que les deux principales formations sunnites disposent de 55 députés.

La liste de l'ancien Premier ministre laïc Iyad Allaoui remporte 25 sièges et sept autres groupes se partagent lereste.

"Maintenant que les résultats sont connus, nous allons engager de sérieuses négociations à Bagdad pour former ungouvernement d'unité nationale sur la base de ces résultats", a déclaré Abbas al Baïati à Reuters.

Ce dirigeant de l'AIU a ajouté que les discussions pourraient commencer dès samedi.

Même s'il accuse les Américains d'avoir exercé des pressions sur les observateurs internationaux pour étouffer descas de fraude massive lors du scrutin, le sunnite Hussein al Falloudji a assuré que des négociations auraient bien lieu,même si elles seront difficiles, a-t-il prévenu.

Même les sunnites plus radicaux, tels Saleh al Moutlak, ont dit vouloir prendre part à ces pourparlers. "Si nouspouvons nous mettre d'accord avec nos frères sur un projet patriotique national permettant de garantir l'unité del'Irak, nous ferons partie du gouvernement", a dit Moutlak.

Pour les Etats-Unis, la formation d'un gouvernement d'unité relève même du devoir des Irakiens.

"Les partis politiques irakiens et leurs dirigeants doivent s'allier pour renforcer leur attachement aux principesdémocratiques et à l'unité nationale", a commenté l'ambassadeur des Etats-Unis, Zalmay Khalilzad.

Cette volonté d'unité nationale sera aussi mise à l'épreuve lorsque les partis politiques irakiens devront aborder lapromesse d'une révision de la Constitution, arrachée par Khalilzad aux chiites et aux Kurdes pour intégrer les sunnitesdans le jeu institutionnel.

Bagdad avait été entièrement bouclée par les forces de sécurité à l'occasion de l'annonce des résultats officiels desélections, par crainte d'attaques des rebelles sunnites. Ceux-ci ont tout de même commis plusieurs attentats à la bombecontre des patrouilles américaines et irakiennes. L'un de ces attentats a tué deux civils.

Des barrages avaient aussi été dressés sur les routes menant de Bagdad vers les provinces d'Anbar, de Salahaddineet de Diyala.

A Ramadi, bastion de l'insurrection, les rebelles ont tiré des roquettes contre des bases américaines. Dans la villesainte chiite de Nadjaf en revanche, les coups de feu qui ont retenti exprimaient la joie d'une victoire électorale.

Les forces de sécurité irakiennes ont en outre déjoué une tentative d'assassinat du dirigeant chiite AbdelazizHakim, qui devait être mise à exécution par des hommes armés et plusieurs kamikazes à l'occasion de l'annonce desrésultats des élections, a-t-on appris de source militaire irakienne autorisée.

Malgré les appels lancés par des dirigeants sunnites, par les Frères musulmans en Egypte et par ses proches, lajournaliste américaine Jill Carroll n'avait pas été retrouvée vendredi, date d'expiration de l'ultimatum lancé par sesravisseurs. (Reuters, 20 janvier 2006)

La Turquie recommande à l'Iran la modération sur le dossier du nucléaire

La Turquie a recommandé la modération lundi à son voisin iranien dans l'escalade que connaît la crise ouverte par le programme nucléaire iranien, soulignant qu'un règlement de cette affaire était dans l'intérêt de la paix internationale.

"La poursuite par l'Iran de son programme nucléaire à des fins pacifiques est son droit naturel mais on ne ne peut pas le soutenir s'il implique le développement d'armes de destruction massive", a déclaré le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, à l'issue d'un entretien avec son homologue jordanien, Maaruf Bakhit, a précisé l'agence Anatolie.

M. Erdogan a demandé à Téhéran de faire preuve d'une "plus grande transparence" dans son dialogue avec l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) et la troïka européenne (Allemagne, France et Grande-Bretagne) qui a engagé des négociations avec l'Iran.

A la suite de la décision de l'Iran de reprendre l'enrichissement de l'uranium, des représentants de la troïka ont rencontré leurs homologues chinois, russes et américains à Londres lundi pour débattre de l'opportunité de soumettre le dossier au Conseil de sécurité de l'Onu.

L'affirmation par l'AIEA de la violation par l'Iran des accords de non-prolifération et de son refus de se conformer aux résolutions de cette agence des Nations unies pourrait être un prélude à des sanctions de l'ONU ou à une injonction de la part l'organisation internationale à l'Iran d'arrêter ses recherches nucléaires.

L'Iran qui a réaffirmé à plusieurs reprises que son programme nucléaire avait des objectifs pacifiques et était parfaitement légal, a fait savoir au cours du dernier weekend qu'il "ne craignait pas" que le dossier soit soumis au Conseil de sécurité. (AFP, 16 janvier 2006)

La Turquie, une puissance majeure en devenir au Proche-Orient

Ankara s’active au Proche-Orient : en visite la semaine dernière en Israël et dans les territoires palestiniens, le ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gül, a signé avec son homologue israélien Silvan Shalom un mémorandum pour la relance, sous la direction de l’Union des Chambres turques d’Import-Export, de l’activité de la zone industrielle d’Erez, dans la bande de Gaza. Dans cette perspective, les compagnies turques devraient être encouragées à investir dans la zone industrielle.

Concrètement, cet accord contraint Israël à ouvrir l’accès de ses ports aux produits exportés et importés par la zone industrielle d’Erez. Il prévoit cependant que l’accès et la circulation des produits entre cette zone industrielle d’Erez et Israël, ainsi que toutes les autres activités qui se dérouleront dans la région, « pourront être réexaminés à tout moment, en fonction de l’évolution des conditions de sécurité ». En clair, une remise en cause de l’accord serait possible à tout moment, si la région devenait le théâtre d’une nouvelle flambée de violence.

La construction des infrastructures devrait débuter à la fin mars 2006, et l’on attend l’ouverture de la première entreprise turque en juillet prochain. Toutefois, prédisent les experts, la zone industrielle d’Erez ne devrait pas être pleinement opérationnelle avant la fin de cette année.

Un chantier considéré par le chef de la diplomatie turque comme « le premier projet international concret » visant à relancer l’économie palestinienne et à soulager les difficultés économiques des Palestiniens, au moment où la plupart des acteurs et des observateurs, selon Abdullah Gül, se focalisent sur le processus de paix et les aspects politiques du problème israélo-palestinien. « Nous espérons qu’Erez deviendra une zone industrielle de premier plan, créatrice de milliers d’emplois et génératrice de millions de dollars d’exportations », a déclaré Abdullah Gül, selon le Turkish Daily News. Dans une interview accordée à la chaîne de télévision CNN-Türk, le chef de la diplomatie turque a prédit que le projet, dont le coût est estimé à 40 millions d’euros, pourrait créer jusqu’à 10 000 emplois pour les Palestiniens. Et le Turkish Daily News de rappeler que selon un rapport publié le mois dernier par les Nations unies, le taux de chômage atteint désormais 35% dans la bande de Gaza. Près d’un tiers des habitants de la région vit avec moins de 2,2 dollars (soit 1,8 euro) par jour.

Liée à Israël par un partenariat stratégique amplifié depuis 1996, la Turquie réaffirme depuis un certain temps sa volonté de soutenir les Palestiniens, en particulier sur les plans économique et humanitaire. Le projet de relance de la zone industrielle d’Erez, fermée depuis un an et demi, avait été finalisé en juin 2005, à Jérusalem – soit deux mois avant le retrait israélien de Gaza – lors d’une réunion rassemblant l’Union des Chambres turques d’Import-Export, l’Union des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture palestiniennes et l’Union des Producteurs israéliens. Un projet qui avait reçu le soutien du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, de son homologue israélien Ariel Sharon et du président palestinien Mahmoud Abbas.

Tombée en cette période marquée, en Israël, par l’accident cérébral d’Ariel Sharon, la visite d’Abdullah Gül dans la région est intervenue également trois semaines à peine avant la tenue des élections législatives palestiniennes. Une visite, souligne le Turkish Daily News, dont la date est interprétée comme un geste de soutien au président palestinien à l’approche de ces élections. L’objectif, selon les observateurs turcs, serait de renforcer le camp des modérés dans la société palestinienne, en offrant à Mahmoud Abbas la possibilité de présenter à son peuple un projet concret susceptible d’élever son niveau de vie.

Dans son éditorial du Turkish Daily News, Yusuf Kanli voit dans ce projet « un reflet des sentiments forts qu’éprouvent les Turcs à l’égard de leurs frères palestiniens, ainsi que le résultat concret des efforts inlassables déployés par le gouvernement turc pour rapprocher Israéliens et Palestiniens ». Il souligne que la Turquie occupe « une place à part » tant pour les Palestiniens que pour les Israéliens : d’un côté « des liens culturels et religieux forts » avec les Palestiniens, et de l’autre « des relations exemplaires » avec l’Etat d’Israël et son peuple. « Seul pays de la région à avoir une population à majorité musulmane et une administration laïque et démocratique, la Turquie, écrit-il, n’entretient pas seulement de bonnes relations avec les deux parties ; elle jouit également de leur confiance. »

Cette place à part occupée par la Turquie doit être « bien utilisée », souligne l’éditorialiste, «pour la cause de la paix dans cette partie du monde ». « La Turquie n’a pas l’intention de s’imposer comme médiateur aux Palestiniens et aux Israéliens, mais elle peut jouer le rôle que lui demanderaient d’assumer les deux parties ».

Témoin ce projet de relance de la zone industrielle d’Erez, qui n’aurait pu voir le jour sans la « forte impulsion » donnée par Ankara. « La Turquie n’est pas une superpuissance, écrit Yusuf Kanli, mais c’est l’un des Etats les plus forts de la planète et certainement une puissance régionale, qui n’a malheureusement pas encore livré tout son potentiel. »

Au-delà de sa volonté de contribuer au rapprochement entre Israéliens et Palestiniens, la Turquie veut indéniablement affirmer sa présence sur l’échiquier régional. Embarrassée par la mauvaise passe que connaissent, à des degrés divers, ses relations avec ses partenaires stratégiques américain et israélien, plongée dans l’incertitude quant à l’avenir de ses relations avec l’Union européenne, la Turquie fait tout son possible pour développer des stratégies alternatives. Citons entre autres son rapprochement avec la Russie, en vue d’accroître son influence dans le Sud-Caucase, avec la Chine, pour ouvrir ses perspectives vers l’Asie centrale et l’Extrême-Orient, et avec la Syrie et l’Iran, pour marquer une percée dans le monde arabo-musulman, limiter la capacité de nuisance du paramètre kurde et faire contrepoids aux Etats-Unis, irrités par un partenaire turc récalcitrant sur le dossier irakien.

En prenant l’initiative de ce projet économique, la Turquie réalise un coup à plusieurs détentes. D’abord, chacun sait que tout pays promoteur d’un projet économique innovant et de cette envergure, jamais réalisé jusque-là, en récoltera tôt ou tard les dividendes sur le plan politique.

Ensuite, la Turquie démontrerait à la face du monde qu’elle est devenue l’un des rares interlocuteurs privilégiés des deux parties, dans le conflit israélo-palestinien. Son aptitude à désamorcer les tensions entre Israéliens et Palestiniens, par l’élévation du niveau de vie des Palestiniens, élargirait son influence auprès d’un partenaire israélien, qui lui fait actuellement quelques misères, et au sein du monde arabe, dans lequel Ankara veut absolument pénétrer.

Enfin, sa capacité à attirer dans cette zone industrielle d’Erez les investisseurs américains et européens offrira à la Turquie un puissant levier sur le plan politique, à l’égard des Etats-Unis et de l’Europe, deux partenaires avec lesquels les relations sont devenues passablement compliquées.

Des bénéfices à venir pour Ankara, qui pourraient se solder, un jour ou l’autre, par la conclusion de marchandages sordides sur le dos des Kurdes ou des Arméniens.

Coopération turco-israélienne dans les domaines scientifique et spatial.
Concomitamment à ce projet de relance de l’activité de la zone industrielle d’Erez, la Turquie est sur le point d’approuver, par son Parlement, un accord de coopération multisectorielle signé avec Israël en 2005. Le texte, qui attend son approbation par les Commissions parlementaires de l’Industrie et des Affaires étrangères, sera examiné après les fêtes musulmanes de l’Aïd-el-Kébir, avant d’être soumis au vote de l’Assemblée nationale.

Les principaux secteurs couverts par cet accord de coopération turco-israélien concernent essentiellement les sciences et les technologies de l’espace : citons notamment les technologies de l’information, le laser et l’optique, l’électronique mécanique, l’alimentation, l’agriculture, les énergies renouvelables, les nanotechnologies, l’aérodynamique, la biotechnologie, l’irrigation et d’autres domaines aux applications industrielles. Le texte encourage également les entrepreneurs de Turquie et d’Israël à développer des projets de coopération.

Les deux pays vont former une commission composée d’officiels de haut rang et d’experts, qui sera chargée d’évaluer les progrès effectués dans ces domaines et de soutenir les projets qu’elle jugera intéressants. Des conférences, séminaires et symposiums seront organisés afin de stimuler la coopération, et les deux pays veilleront à trouver des marchés pour assurer l’écoulement des produits fabriqués. Des visites croisées seront effectuées dans les deux pays, et les sociétés travaillant dans les domaines de coopération susmentionnés seront encouragées à échanger leurs informations et leur expérience. (gamkonline , 15 janvier 2006)

Trois Turcs enlevés dans le sud-est de l'Iran

Trois touristes turcs ont été enlevés le 24 décembre dans le sud-est de l'Iran, près de la frontière avec le Pakistan, a indiqué vendredi l'ambassadeur de Turquie à Téhéran à l'agence Anatolie.
 
Les trois touristes, ont été enlevés alors qu'ils tentaient d'entrer au Pakistan après avoir quitté Zahedan, capitale de la province du Sistan-Baloutchistan, a ajouté Halit Bozkurt Aran, sans donner de détails sur les circonstances du kidnapping.
 
Les autorités iraniennes ont été informées et les responsables des trois pays concernés travaillent en collaboration, a ajouté l'ambassadeur.
 
Serdar Durna, Yurdaer Etike et Avi Ozan, faisaient du parapente dans le cadre d'un voyage à destination du Népal via l'Iran, le Pakistan et l'Inde.
 
Neuf soldats iraniens ont récemment été enlevés dans la région frontalière avec le Pakistan. La prise d'otages près de Saravan a été revendiqué par un groupe sunnite, Joundallah (Soldats d'Allah). (AFP, 13 janvier 2006)

Appel de la Turquie et du Japon à l'Iran à propos de la crise nucléaire

Les Premiers ministres turc et japonais se sont déclarés inquiets de la reprise par l'Iran de son programme nucléaire et ont souligné que Téhéran devait résoudre son différend par l'entremise de l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique.

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui recevait son homologue japonais, Junichiro Koizumi, a confirmé leur inquiétude commune sur la reprise de ce programme, selon un haut responsable japonais qui a participé à la rencontre.

L'Iran souligne pour sa part que cette reprise a seulement des objectifs pacifiques, mais de nombreux pays craignent que Téhéran ne soit en train de mettre au point sa propre bombe atomique.

Selon ce responsable japonais, M. Koizumi a indiqué à M. Erdogan qu'il avait invité les dirigeants de Téhéran à écouter la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne qui tentent de négocier avec eux au sujet de leur programme nucléaire.

De son côté, M. Erdogan a déclaré que la Turquie partageait les craintes du Japon et de la communauté internationale et que le problème devait "être résolu avec l'AIEA".

L'Iran a commencé mardi à lever les scellés de trois centres de recherche nucléaire et veut mener des activités d'enrichissement d'uranium à Natanz, a indiqué le directeur de l'AIEA Mohamed ElBaradei.

Cette démarche, annoncée par l'Iran il y a une semaine, intervient malgré l'opposition formelle des Occidentaux pour lesquels il s'agit d'une "ligne rouge" à ne pas franchir. (AFP, 9 janvier 2006)

La Turquie signe des protocoles d'accord avec Israël et les Palestiniens

Le ministre turc des Affaires étrangères, Abdallah Gül, a achevé jeudi une visite de deux jours en Israël et dans les territoires palestiniens après avoir signé des protocoles d'accord pour la réactivation d'une zone industrielle au nord de Gaza.

M. Gül a signé jeudi à Jérusalem un protocole d'accord avec le gouvernement israélien pour la réactivation de la zone industrielle d'Erez, à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, sous la supervision de l'Union turque des chambres de commerce et des bourses (TOBB).

En raison de l'hospitalisation du Premier ministre israélien Ariel Sharon, la cérémonie de signature entre M. Gül et son homologue israélien Sylvan Shalom a été restreinte. La majorité des évènements prévus par le programme de M. Gül a été annulée.

Le chef de la diplomatie turque a salué jeudi "les pas courageux" de M. Sharon dans le processus de paix, "comme le retrait de Gaza" achevé en septembre 2005.

MM. Gül et Shalom ont également signé une déclaration conjointe, dans laquelle Israël accepte de mener avec la Turquie "des arrangements concrets pour faciliter la réouverture de la zone industrielle d'Erez, incluant l'utilisation de ports maritimes israéliens pour les exportations et importations de et vers la zone industrielle d'Erez".

La déclaration précise cependant que l'accès et les mouvements des produits entre la zone et Israël ainsi que toutes les autres activités "dépendront de la situation sécuritaire".

Un protocole d'accord similaire avait d'abord été signé par M. Gül mercredi avec l'Autorité palestinienne.

La zone d'Erez comptait des entreprises détenues par 70 hommes d'affaires israéliens et 52 usines palestiniennes qui procuraient du travail à quelque 4.800 ouvriers palestiniens de Gaza.

Elle a dû fermer il y a près de 18 mois, après des attaques par des militants palestiniens.

"Les produits fabriqués ici seront exportés vers le monde entier, hors taxe", a déclaré M. Gül jeudi lors d'une visite dans la zone, en assurant qu'elle serait "très attractive pour les hommes d'affaires".

Les responsables turcs espèrent que près de 10.000 emplois seront créés pour les Palestiniens de la bande de Gaza, pauvre et densément peuplée.

"Pour les gens de Gaza, ce projet sera vital. Une fois que les entreprises auront ouvert, Gaza commencera à respirer", affirme Mohammed Khel, un médecin palestinien.

La Turquie, musulmane et laïque, est le principal allié régional d'Israël depuis la conclusion d'un accord bilatéral de coopération militaire en 1996 mais entretient parallèlement des relations étroites avec les Palestiniens. (AFP, 5 janvier 2006)

Ankara et Kaboul  signent un accord de coopération lors de la visite de Karzai

La Turquie et l'Afghanistan ont signé jeudi à Ankara un accord de coopération bilatérale à l'occasion d'une visite officielle du président afghan Hamid Karzai à Ankara, la première d'un chef de l'Etat afghan depuis 49 ans, a rapporté l'agence Anatolie.

Le document porte sur les activités du bureau de l'office turc du développement et de coopération (Tika), un organe gouvernemental impliqué dans des projets à l'étrangers, notamment dans les ex-républiques soviétiques d'Asie centrale.

M. Karzai est le premier président afghan à visiter la Turquie depuis 1957.

Il a invité à l'occasion les compagnies turques à investir dans son pays, précise l'agence.

Il a aussi remercié la Turquie pour ses efforts déployés en vue de la reconstruction de l'Afghanistan. "La Turquie a toujours été à nos côtés" a-t-il notamment dit.

Le président turc Ahmet Necdet Sezer s'est pour sa part félicité de la réouverture le 19 décembre à Kaboul du parlement afghan, indiquant qu'elle renforcerait les efforts de démocratisation dans ce pays.

La mise en place du parlement afghan - le premier depuis plus de trente ans - constitue la dernière étape de la transition politique de l'Afghanistan entamée à la fin 2001 après la chute des talibans, chassés du pouvoir par une coalition militaire sous commandement américain.

M. Karzai, accompagné de cinq ministres, doit s'entretenir jeudi avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le président du parlement Bülent Arinç et le chef d'état-major, le général Hilmi Özkök.

Il doit se rendre vendredi à Istanbul, coeur économique du pays, pour rencontrer les cercles d'affaires.

Membre de l'Otan, la Turquie a assumé deux fois le commandement de l'état-major de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) en Afghanistan. (AFP, 5 janvier 2006)

Entrée en vigueur d'un accord de libre-échange entre le Maroc et la Turquie

Un accord de libre-échange entre le Maroc et la Turquie, signé en avril 2004, est entré en vigueur le 1er janvier, a-t-on appris mardi à Rabat de source officielle.

"Si la Turquie offre des opportunités au Maroc pour accéder aux marchés européens, le royaume pour sa part constitue un tremplin pour Ankara afin de conquérir les marchés d'Afrique du nord et des Etats-Unis", a assuré l'agence officielle Map.

Les produits industriels marocains bénéficient de l'exonération totale depuis le 1er janvier alors que pour les produits turcs, les droits de douane et les taxes seront éliminés progressivement sur une période de 10 ans.

Dans le domaine de l'agriculture, des réductions des droits de douane seront appliquées sur une liste de quelques produits.

En revanche, l'accord de libre-échange n'inclue pas le secteur des services.

Au cours des 10 premiers mois de 2005, les exportations vers la Turquie ont rapporté au Maroc 122 millions de dollars. Le royaume a principalement vendu à Ankara des phosphates et du textile. Les exportations de la Turquie vers le Maroc (électroménager, textile, automobile, acier) se sont quant à elles élevées à 296 millions du dollars.

Outre cet accord avec la Turquie, un accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis est entré en vigueur le 1er janvier dernier. Le royaume est également lié par un accord d'association avec l'Union européenne. (AFP, 3 janvier 2006)


Le convoi de l'ambassadeur turc à Bagdad attaqué

Le convoi de l'ambassadeur turc à Bagdad, Unal Cevikoz, a été attaqué lundi à l'arme automatique sur la route de l'aéroport dans l'ouest de la capitale, a annoncé une source diplomatique turque.

"Des hommes armés ont ouvert le feu sur le convoi, touchant les trois véhicules le composant, sans faire de blessé", a déclaré cette source qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat.

Le convoi a été attaqué alors que l'ambassadeur rentrait de la zone de l'aéroport vers sa chancellerie à Bagdad, selon la même source.

La Turquie a condamné l'attaque, affirmant que la violence ne l'empêcherait pas de soutenir la reconstruction de l'Irak.

"Nous condamnons sévèrement cette attaque contre notre ambassadeur et son personnel et nous espérons que les assaillants seront capturés au plus vite", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

"De telles attaques n'ébranleront pas notre détermination à soutenir les Irakiens dans leurs efforts pour construire un pays démocratique qui préserve son unité politique et (son) intégrité territoriale, en paix avec ses voisins", ajoute le document.

Il précise que l'embuscade, qui a été "menée de manière professionnelle", a endommagé trois véhicules du convoi mais n'a fait ni mort ni blessé.

Le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül s'est entretenu par téléphone avec l'ambassadeur de Turquie à Bagdad Ünal Ceviköz après l'incident. (AFP, 2 janvier 2006)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Désaccord entre Athènes et Londres sur le plan turc pour Chypre

Les ministres grec et britannique des Affaires étrangères Pétros Molyviatis et Jack Straw ont affiché jeudi soir leur désaccord sur le plan d'action déposé mardi par la Turquie pour trouver un règlement au dossier chypriote.

"Le gouvernement grec a étudié avec beaucoup d'attention les propositions turques, elles ne diffèrent pas substantiellement des propositions précédentes présentées en mai et qui alors n'avaient conduit nulle part", a déclaré M. Molyviatis à l'issue d'un entretien d'une heure avec son homologue britannique en visite à Athènes.

De son côté, M. Straw qui s'était entretenu plus tôt dans la journée à Ankara avec son homologue turc, Abdullah Gül, a salué la proposition turque "qui représente un pas en avant et offre une possibilité de négociation constructive". "Elle doit être examinée avec attention", a-t-il estimé.

M. Gül a exposé mardi un "plan d'action", afin de parvenir à un règlement "global et durable" en 2006 de l'affaire chypriote. Le plan, en dix points, propose notamment d'ouvrir les ports et aéroports turcs à Chypre en contrepartie d'une levée des sanctions frappant la République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue uniquement par Ankara.

M. Gül a également souhaité l'organisation, d'ici à mai ou juin, d'une réunion de responsables turcs, grecs et des deux communautés de Chypre, sous les auspices de l'Onu, pour déterminer un calendrier afin de mettre en oeuvre son plan.

"Cette idée n'est pas appropriée", a estimé M. Molyviatis, car la question chypriote n'est pas un problème bilatéral mais international qui se discute aux Nations unies.

"Le seul objectif de la Grèce est la réunification de Chypre afin que tous les habitants de l'île puissent jouir des bienfaits de l'appartenance de Chypre à l'Union européenne", a souligné M. Molyviatis.

M. Straw doit rencontrer vendredi à Athènes le chef de l'opposition socialiste grecque Georges Papandréou avant de regagner Londres, au terme d'une tournée consacrée à Chypre. (AFP, 26 janvier 2006)

Nouvelle offensive diplomatique d'Ankara pour un règlement à Chypre

La Turquie a lancé mardi une offensive diplomatique destinée à lever les restrictions commerciales à Chypre dans l'espoir de raviver le processus de paix dans l'île, au point mort depuis 2004.

Le chef de la diplomatie turque, Abdullah Gül, a dévoilé un "plan d'action" afin de parvenir à un règlement "global et durable" en 2006 sur cette île méditerranéenne, divisée depuis 1974.

"Nous croyons que nous pourrons lancer un nouveau processus qui faciliterait les efforts afin de trouver une solution compréhensive et permanente au problème", a-t-il dit.

Les idées annoncées par la Turquie ne "sont pas nouvelles", ont affirmé les dirigeants chypriotes grecs estimant qu'Ankara tentait de "se dérober à ses obligations".  "Il s'agit d'une tentative de la part de la Turquie de se dérober à ses obligations envers Chypre et l'Union européenne", a estimé mardi soir le président de la République de Chypre, Tassos Papadopoulos, dans des déclarations à la presse.

M. Gül a indiqué que la Turquie souhaitait l'organisation, d'ici mai ou juin, d'une réunion de responsables turcs, grecs et des deux communautés de Chypre, sous les auspices de l'Onu, pour déterminer un calendrier pour mettre en oeuvre de son plan.

La Turquie a remis le 20 janvier au secrétaire général de l'Onu Kofi Annan son "plan d'action" et celui-ci "a fait savoir qu'il étudierait soigneusement ce texte", qui appelle à une levée réciproque des restrictions au commerce sur l'île.

"La situation actuelle n'est de l'intérêt de personne", a ajouté M. Gül qui a souligné que son gouvernement aspirait à un règlement de cette épineuse question dans le courant de cette année.

L'été dernier, Kieran Prendergast, le secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l'Onu, avait pourtant estimé que M. Annan pensait "prématurée" l'idée de lancer un nouveau processus de négociations, du fait du fossé qui sépare encore les deux parties chypriotes.

Le "plan d'action" d'Ankara propose notamment d'ouvrir les ports et aéroports turcs à Chypre en contrepartie d'une levée des sanctions frappant la République turque de Chypre du nord (RTCN).

Le 29 juillet dernier, Ankara avait rempli la dernière condition pour l'ouverture des pourparlers d'adhésion à l'Union européenne --lancées finalement en octobre--en signant un protocole étendant son union douanière avec l'UE aux dix nouveaux Etats membres, dont Chypre.

Mais la Turquie a aussi annoncé plusieurs fois que ses ports et aéroports ne seraient ouverts à Chypre que si les sanctions internationales imposées sur l'entité chypriote-turque étaient simultanément levées.

Les propositions d'Ankara interviennent à la veille d'une visite du chef de la diplomatie britannique Jack Straw à Chypre où il doit être froidement accueilli mercredi dans le sud en raison de sa décision de rencontrer le dirigeant chypriote-turc Mehmet Ali Talat dans le nord de l'île.

Le gouvernement chypriote-grec, reconnu par la communauté internationale comme la seule entité légitime sur toute l'île, même si son autorité ne s'étend de fait que sur la zone sud, soutient qu'une telle rencontre impliquerait un semblant de reconnaissance par Londres de la RTCN que la Turquie est la seule à reconnaître.

En 2004, l'Onu avait proposé un plan de réunification de Chypre. Soumis à référendum, ce plan avait été approuvé par les Chypriotes-turcs, mais rejeté par les Chypriotes-grecs. Le président chypriote (grec) Tassos Papadopoulos avait fait campagne pour le "non" et avait été critiqué pour cela par la communauté internationale.

Pour sa part, le dirigeant de la RTCN Mehmet Ali Talat, s'est félicité de l'initiative turque et dénoncé la réaction chypriote-grecque. Il a demandé aux dirigeants chypriotes-grecs "d'accepter la main qui leur a été tendue pour la paix" en avertissant que l'île allait vers une "grande impasse".

M. Talat et le gouvernement turc avaient été internationalement applaudis pour avoir encouragé la communauté chypriote-turque à approuver le plan de l'Onu.

Après l'échec du référendum, Chypre, toujours divisée, a rejoint l'UE en mai 2004, sans la partie nord de l'île.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan doit évoquer le dossier chypriote lors d'un entretien avec M. Annan en marge du Forum économique mondial (WEF) de Davos (Suisse) où il doit se rendre jeudi. (AFP, 24 janvier 2006)

Chypre: Schüssel rappelle à Ankara ses engagements douaniers

Le chancelier autrichien Wolfgang Schüssel a redemandé mercredi à la Turquie d'appliquer l'accord étendant son union douanière avec l'UE aux dix nouveaux membres de l'Union dont Chypre, sujette actuellement à un embargo commercial d'Ankara.

"Nous avons un accord d'union douanière, qui est un clair engagement de la Turquie et doit voir le jour", a déclaré le chancelier devant la presse à l'issue de la présentation du programme de sa présidence de l'UE au Parlement européen.

En juillet, Ankara avait signé un protocole étendant son accord douanier avec l'UE à ses dix nouveaux membres. Cette signature était l'une des conditions majeures fixées par l'UE à l'ouverture des négociations d'adhésion à l'Union, intervenue début octobre.

La Turquie a cependant toujours souligné que cette mesure n'impliquait pas la reconnaissance de Nicosie. Elle refuse du coup aussi la levée de l'embargo commercial --ports et aéroports-- qui frappe la République de Chypre, estimant que cette mesure serait le premier pas vers la reconnaissance du pays.

Mercredi, M. Schüssel a aussi rappelé le "soutien" de l'UE à l'Onu et en particulier à son secrétaire général Kofi Annan pour "encourager le processus de paix" entre la Turquie et Chypre.

Chypre est divisée depuis que l'armée turque a envahi sa partie nord en 1974, après un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes grecs soutenus par la junte alors au pouvoir à Athènes qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

En avril 2004, l'Onu avait proposé aux Chypriotes un plan de paix prévoyant la réunification du pays. Soumis à référendum, ce plan avait été approuvé par les Chypriotes turcs, mais les Chypriotes grecs l'avaient massivement rejeté, bloquant son application. (AFP, 18 janvier 2006)

Immigration / Migration

Council of Europe: Turkish gangs dominate heroin trafficking in Europe

Turkish groups dominate heroin trafficking in Europe, a new report from the Council of Europe states.

The Council of Europe on Tuesday released its organized crime assessment report detailing trends in organized crime in 2005 in the 46 member states.

The report indicates that Turkish organized crime gangs are coordinating heroin smuggling in Germany, the United Kingdom and The Netherlands.

Nearly 11% of suspects accused of drug smuggling in The Netherlands are from Turkey.

The report said that Albanian organised crime groups and networks have been closely cooperating with groups from Turkey.

The heroin is transported to Albania from Turkey mostly by trucks and then transferred on from Albania to Italy and Greece.

In 2003 Europe accounted for 34% (or 18,019 kg) of global seizures of heroin, with Turkey (4,705 kg), the Russian Federation (3,249 kg), the United Kingdom (2,730 kg), and Italy (2,583 kg) confiscating the largest amounts, the report said. (Cihan News Agency, January 31, 2006)

Le procès de militants du DHKP-C sous haute surveillance en Belgique

Le procès de onze militants présumés du DHKP-C (Front révolutionnaire de libération du peuple) se poursuivait jusqu'au 28 janvier sous haute surveillance devant le tribunal correctionnel de Bruges.
Cinq ans de prison ferme. C’est ce qu’a requis le ministère public, soutenu par le magistrat fédéral Johan Delmulle, contre Fehriye Erdal, 29 ans. Le tribunal estime que Fehriye Erdal n’était pas le leader de la cellule DHKP-C. Un rôle que le ministère public attribue au secrétaire général de la DHKP-C, Dursun Karatas, et à Musa Asoglu. Pour eux, il a demandé la peine maximale: dix ans. Pour Bahar Kimyongur, porte-parole présumé du DHKP-C, sept ans ont été demandés.

Quatre membres de l’organisation, parmi lesquels Fehriye Erdal: cinq ans. Pour quatre autres accusés a été demandée une peine de trois ans.

Après une audience de procédure le 6 décembre, le procès avait véritablement débuté lundi 23 janvier 2006  avec l'ouverture des débats. D'importantes mesures de sécurité entourent ce procès qui, pour plus de sûreté, se tient dans la salle des assises.

Lors d'une suspension de séance lundi, un homme présenté comme un membre du DHKP-C et recherché par l'Allemagne pour homicide, a été vigoureusement interpellé, ce qui a provoqué la colère de plusieurs autres militants assistant au procès, selon l'agence Belga.

"Comment peut-on mener un procès serein si l'on procède à de telles formes d'intimidation du public", a déploré Me Jan Fermon, l'un des avocats de la défense, qui s'est plaint que les avocats soient eux-mêmes traités comme des "criminels".

L'une des prévenues, Fehriye Erdal, soupçonnée d'avoir livré des informations ayant servi à une attaque à main armée qui a coûté la vie à trois personnes en Turquie en 1996 ne s'est jusqu'à présent pas présentée à l'audience. La justice belge a d'ores et déjà indiqué qu'elle n'était pas compétente pour juger ce triple meurtre et refusé l'extradition vers la Turquie de la jeune femme, qui vit dans un lieu tenu secret en Belgique.

Le procureur fédéral, Johan Demulle, a estimé à l'audience que les prévenus avaient agi "contre les intérêts de l'Etat turc, même en dehors des frontières turques", faisant référence à des attaques au cocktail Molotov en Belgique.

L'Etat turc, qui souhaite se constituer partie civile, a tenu à rappeler que "le DHKP-C n'est pas un mouvement de jeunesse ni un organisme social", mais "un groupement qui recherche l'effondrement de l'Etat turc".

"Dans leurs archives, on retrouve de nombreuses preuves d'achat d'armes telles que des kalachnikovs et des pistolets mitrailleurs Uzi", a affirmé l'avocat de l'Etat turc, Kris Vincke.

La défense s'oppose à la constitution de partie civile de la Turquie, affirmant qu'elle n'avait subi aucun préjudice personnel dans ce dossier et craignant qu'elle ne fasse un usage abusif de certaines pièces.

Le juge Freddy Troch a indiqué mardi qu'il attendrait le jugement pour se prononcer sur la recevabilité de cette constitution de partie civile.

Après deux jours d'absence, Fehriye Erdal s'est présentée mercredi 25 janvier devant ses juges à Bruges. "Mon nom d'emprunt devait me protéger contre les agents secrets turcs", a-t-elle dit. Attendue par· un impressionnant service d'ordre, elle est arrivée au palais de justice de Bruges, à. 9 h30.

"Oui, ma cliente se cachait sous un nom d'emprunt," a dit son avocat Me Bekaert. "Mais, si elle l'a fait, c'était pour se protéger contre les agents secrets turcs qui la recherchaient activement. Quand on se bat pour sa vie, on a le droit de commettre certains crimes…"

"Je suis innocente. Je veux gagner ma liberté.", a déclaré Erdal.
en concluant sa défense.

Lors d'une suspension d'audience, Erdal a indiqué qu'elle voulait vivre en révolutionnaire mais se conformait aux directives sur son assignation à résidence.

Le tribunal prononcera sa décision vers la fin du mois de février 2006. (AFP-Le Soir-La Libre Belgique, 24-28 janvier 2006)

"Un face-à-face entre le DHKP-C et l'état fasciste turc"

Juste avant la dernière audience, le Comité pour la liberté de Fehriye Erdal a diffusé un communiqué de presse dans lequel ce procès est qualifié  "un face-à-face entre le DHKP-C et l'état fasciste turc" et l'opinion publique est appelée à réagir  contre une soumission éventuelle de l'Etat belge aux exigences de l'Etat turc: Voici la conclusion du communiqué:

Dans cette affaire, l'Etat turc, l'un des Etats les plus sanguinaires et les plus maffieux de la planète, où nombre de militaires, de ministres et de parlementaires gèrent des réseaux de trafics de drogue, dans un pays « qui est la plus grande prison pour journalistes », s'est constitué partie civile.

C'est un Etat dont le premier ministre est entouré de tortionnaires notoires

C'est un Etat qui accumule les crimes contre l'humanité et dont l'idéologie officielle s'est bâtie sur les cadavres de centaines de milliers d'Arméniens.

C'est un Etat qui a deux coups d'Etat militaires fascistes à son palmarès ainsi que d'innombrables campagnes de pogromes autres persécutions contre le peuple kurde, les communautés grecque, syro-chaldéenne, alévie, les communistes, les syndicalistes, les intellectuels et les activistes antifascistes.

Le Front révolutionnaire de libération du peuple combat depuis 35 ans pour la démocratie et la justice sociale en Turquie, notamment par la lutte armée mais surtout par la mobilisation populaire. On compte en moyenne une dizaine de manifestations pacifiques organisées quotidiennement par les sympathisants de cette organisation en Turquie même. Bien implanté dans plusieurs bidonvilles du pays, le DHKC mène un combat tout-à-fait légitime et nécessaire pour le droit au travail, au logement, à l'éducation, l'accès à la santé mais aussi pour les droits de l'homme et des minorités. Ces 6 dernières années, le DHKC a surtout fait parler de lui par sa résistance passive dans les prisons de type F.

Depuis 6 ans déjà, 121 personnes, pour la plupart membres du DHKC, sont décédées des suites de leur grève de la faim, en guise de protestation contre les conditions de détention inhumaines qui règnent dans les cellules d'isolement de ces prisons.
Refusons cette nouvelle Inquisition

Par ce procès de criminalisation, c'est non seulement la mémoire de ces 121 martyres qui est profanée mais ce sont également toutes celles et ceux qui rêvent d'un monde meilleur, qui sont diffamés.

Ce procès constitue donc un dangereux précédent pour tous les défenseurs de la liberté d'expression et de réunion. En effet, tout démocrate aux opinions un tantinet incisives, risque désormais de tomber sous le coup de cette nouvelle loi qui n'est rien d'autre que l'expression juridique de la devise belliciste de Bush déclarant que « ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous ». (Comité pour la liberté de Fehriye, freefehriye@yahoo.com)


A Bruxelles, la fête du Mouton a parfois tourné au cauchemar

Un carnage affreux, dénoncent des témoins. L'Aïd-el-Kebir, la fête du Mouton, s'est transformée en cauchemar, mardi. Les sacrificateurs peu expérimentés n'ont pu faire face aux 3.000 moutons à égorger en un jour. L'eau manquait au début, l'électricité a déposé les armes pendant l'après-midi, mais ce ne sont que détails face à l'horreur qui a envahi les abattoirs.

Des moutons à moitié égorgés tentant de fuir la gorge tranchée, d'autres décédés d'une crise cardiaque, des rivières de sang...

Les policiers ont dû prêter main-forte aux sacrificateurs. Excédés, certains fidèles en sont venus à menacer au couteau agents et organisateurs.

D'autres ont été vus en train d'égorger eux-mêmes leur mouton sur le sol, parfois dans la boue. Il n'y a eu ni procès-verbal ni arrestation malgré les bagarres.

La police de Bruxelles-Ixelles a envoyé, hier, un rapport aux bourgmestres de la zone, Willy Decourty et Freddy Thielemans, et au procureur du Roi. La décision de porter plainte pour maltraitance  des animaux revient au procureur. Gaia, l'association de défense des animaux, a décidé de déposer plainte contre X pour maltraitance animale.

Le secrétaire d'État bruxellois à la Propreté publique, Emir Kir (PS), dresse un bilan plus que mitigé de l'initiative régionale :
« Je souhaite faire part de mes regrets à tous les fidèles musulmans qui se sont rendus à l'abattoir régional. Malgré tous nos efforts, les conditions étaient loin d'être idéales. » Une canalisation d'eau a rompu vers 10 heures. Les musulmans étaient censés aider les sacrificateurs, mais ne le savaient pas. Enfin, le nombre de sacrificateurs et d'habilleurs était insuffisant, sans compter que certains n'étaient pas suffisamment formés.

Environ 350 personnes ont exigé d'être remboursées.

Mais Kir se veut positif sur le nombre total d'abattages. Il estime que ces sacrifices légaux ont triplé par rapport à l'an passé. Si l'on prend en compte les sites d'abattage communaux (Molenbeek, Anderlecht et Schaerbeek) et le site régional, près de 3.700 moutons ont été sacrifiés. Un chiffre qui doit encore être revu à la hausse puisque Molenbeek laissait son site ouvert hier encore.

En 2005, seules 1.291 bêtes étaient passées par les sites officiels, sur un total de 15.000 à 18.000 sacrifices.

Malgré cette progression de la légalité, la polémique reste vive.

De nombreux musulmans sont sortis fâchés du site régional.

Pour le président de l'Exécutif des musulmans, Cozkun Beyazgul,
« il y a eu certes quelques dysfonctionnements, mais, dans l'ensemble, il faut se réjouir de l'amélioration de la participation par rapport à l'an passé. Je suis sûr qu'il y a des solutions pour améliorer le site régional pour l'an prochain. »

Au-delà de cet échec, la fête du Sacrifice pose aussi la question des déchets. Il est probable que des bêtes ont encore été égorgées à domicile, dans l'illégalité, et des déchets risquent fort de réapparaître.

Des containers ont été placés à Saint-Gilles, Molenbeek, Schaerbeek et l'Agence Bruxelles-Propreté. Selon un responsable de l'agence, 12.000 têtes de moutons abattus seraient encore « dans la nature ». Hier, dix plaintes contre des dépôts clandestins ont été déposées à Bruxelles-ville et les carcasses ont été retrouvées.

À Anderlecht :
« Nous avions mis sur pied des planques pendant la nuit de mardi à mercredi. Mais nous n'avons rien remarqué. Peut-être ont-elles eu un effet dissuasif », explique Philippe Debry, échevin de la propreté.

« Des contrôleurs tournent pour repérer les dépôts et on pourra dresser un bilan définitif dans quelques jours »,
dit-on à Bruxelles-Propreté. Les gens pourraient aussi opter pour le sac-poubelle, afin de se débarrasser des restes, mais ces détritus ne peuvent être incinérés . « Pour les peaux et les abats, il y a une filière particulière, avec des mesures hygiéniques et des techniques spécifiques. Des sociétés spécialisées s'en occupent. » (Le Soir,  FANNY BOUVRY - ÉMILIE HAQUIN, 12 janvier 2006)

L'interrogatoire des musulmans désireux de devenir allemand

Une femme qui n'obéit pas à son mari peut-elle être battue ? Un père peut-il enfermer sa fille à la maison pour éviter qu'elle ne nuise à la réputation du foyer ? Que penser des homosexuels qui font de la politique ? Depuis le 1er janvier, les musulmans souhaitant obtenir la citoyenneté allemande dans le Land du Bade-Wurtemberg sont susceptibles de devoir répondre à ce type de question. Les autorités de la région de Stuttgart ont imaginé ce questionnaire dans le but de vérifier l'attachement des postulants aux valeurs du pays. Cette initiative, si elle est controversée, reflète une méfiance accrue vis à vis des musulmans. Un projet du ministère fédéral de l'intérieur visant à durcir le régime du regroupement familial souligne aussi ce changement d'attitude.

Le Bade-Wurtemberg est la première région à expérimenter un tel examen de la mentalité et des valeurs des candidats à la citoyenneté allemande. Les fonctionnaires chargés du dossier sont invités à sonder les intéressés sur des sujets allant de la religion au terrorisme en passant par les moeurs. Pour ce faire, ils disposent d'une liste de 30 questions, dans laquelle ils peuvent piocher à leur gré, pour mieux cerner la personnalité de leurs interlocuteurs. Ce régime est réservé aux ressortissants des 57 Etats membres de l'Organisation de la conférence islamique (OCI).

Il aura fallu attendre l'entrée en vigueur de ce questionnaire pour que des critiques se fassent entendre, tant au niveau régional que fédéral. Des associations représentant les quelque 3 millions de musulmans vivant en Allemagne — en majorité d'origine turque — ont dénoncé le caractère discriminatoire de l'initiative du ministre de l'intérieur du Bade-Wurtemberg, le chrétien-démocrate (CDU) Heribert Rech. Elles ont été rejointes par le Conseil central des juifs en Allemagne, qui a qualifié cette mesure de "contre-productive", ainsi que par des responsables politiques.

Les électeurs du Bade-Wurtemberg doivent renouveler leur gouvernement régional le 26 mars. Le Parti libéral (FDP), pourtant membre de la coalition sortante au pouvoir à Stuttgart, a réclamé une réécriture partielle du questionnaire incriminé. De même a-t-il souhaité que les candidats non musulmans y soient également assujettis. Les Verts, eux, ont demandé l'abrogation du texte. De toutes façons, ont-ils fait observer, les candidats au passeport allemand peuvent très bien, s'ils le veulent, cacher leurs opinions au moment de répondre aux questions.

Soutenu par son ministre-président, Günther Öttinger (CDU), M. Rech tient bon face aux critiques. Son cabinet indique, citant une étude d'un institut de recherche sur l'islam, que 21 % des musulmans vivant en Allemagne estiment que sa Constitution n'est "pas conciliable avec le Coran". Faire allégeance à la Constitution, comme le prévoit la loi depuis 2000, ne suffit donc plus. Il convient de vérifier que les nouveaux citoyens sont en phase avec les valeurs locales. C'est aussi un moyen de lutter contre les mariages forcés, explique-t-on à Stuttgart.
Cette préoccupation est aussi avancée par le ministre fédéral de l'intérieur, Wolfgang Schäuble (CDU), pour argumenter en faveur d'un durcissement de l'accueil des étrangers. Il compte présenter en mars un projet de loi prévoyant d'élever à 21 ans l'âge à partir duquel un ressortissant non membre de l'Union européenne (UE) pourra venir s'installer en Allemagne dans le cadre du regroupement familial. Une telle mesure n'est pas contraire aux nouvelles directives de l'UE sur le sujet et a déjà été adoptée aux Pays-Bas, a objecté le ministère face aux critiques qui, là aussi, ont vu le jour. Des associations ont douté de l'efficacité d'une telle mesure. Quant au Parti social-démocrate (SPD), membre de la coalition au pouvoir à Berlin, il s'est dit opposé à la méthode envisagée, même s'il condamne les mariages et la prostitution forcés.

Ce débat intervient alors que le nombre de demandeurs d'asile accueillis en Allemagne est en nette baisse. En 2005, ils étaient près de 29 000, venant en majorité de l'ex-Yougoslavie, de Turquie et d'Irak, soit 19 % de moins qu'en 2004. Jamais depuis 1983 ce nombre n'avait été aussi bas. Seuls 1 % des demandeurs d'asile ont obtenu gain de cause. (Le Monde, 12 janvier 2006)

German Muslim groups angry over citizenship test

Blunt questions posed to Muslims seeking German citizenship in a Christian Democratic-ruled federal state are fuelling anger and the threat of discrimination lawsuits from Islamic groups.

"Where do you stand on the statement that a wife should obey her husband and that he can hit her if she fails to do so?" is among 30 questions which can be asked by officials to Muslims seeking a German passport in southern Baden-Wuerttemberg state since January 1.

Only Muslims from the 57 member states of the Organization of the Islamic Conference (OIC) are required to answer the questions as part of the process to become German citizens.

All other nationalities and religions are not subject to any of the sometimes deeply personal questions which include the following:

- "Imagine that your adult son comes to you and says he is homosexual and plans to live with another man. How do you react?"

- "Your daughter or sister comes homes and says she has been sexually molested. What do you do as father/mother/brother/sister?"

- "What do you think if a man in Germany is married to two women at the same time?"

Other questions include whether Muslim men are willing to be treated by female doctors in Germany; views on forced marriage; changing religion; and whether those who carried on the 9/11 attacks on New York and Washington were "terrorists or freedom fighters."

Muslim groups in Germany have reacted with outrage to the questions which they say are blatant discrimination because only people of the Islamic faith are forced to give answers.

The Central Council of Muslims in Germany say the practice violates Germany's constitution and several Islamic groups plan lawsuits aimed at halting the practice.

Ute Vogt, the opposition Social Democratic (SPD) leader in Baden-Wuerttemberg, slammed the practice as "full of cheap clichés and based on prejudice against Muslims."

Hans Georg Junginger, the SPD domestic policy spokesman in the state, took a more cynical view and noted most people posed the questions would be smart enough to know what answers they had to give to please officials.

But the state's interior ministry has defended the new system by saying a segment of Muslim society in Germany does not view its faith as something which can conform to the nation's constitution.

Officials insist that not all applicants will be asked all of the questions.

Nevertheless, a written version of whatever questions are asked must be signed by passport applicants which concludes with a tough warning that giving "false answers ... can lead to a loss of (German) nationality, even after years, and even if this means that I will become stateless."

While the state's ruling Christian Democratic Union - Chancellor Angela Merkel's party - are so far standing firm on the practice, their junior coalition partners, the Free Democrats (FDP), appear to be getting cold feet.

The state's FDP justice minister, Ulrich Goll, was quoted as saying his party now wanted to ensure that people of all faiths and from all nations seeking German citizenship be asked questions from the list.

Germany has an estimated 3.5 million Muslims out of a total population of 82 million. The biggest Muslim community is from Turkey and numbers about 2 million.

Latest figures from Germany's domestic security agency, the Verfassungsschutz, put the number of Islamist extremists living in Germany at almost 32,000.

Muslim concentrations in Germany are found in major cities including Berlin, Munich, Hamburg and Frankfurt. (DPA-HRWF, January 5-6, 2006)

TIHV's Recent Human Rights Reports in Brief

January 31, 2006

Mayor Convicted… Penal Court of First Instance sentenced the mayor Aydin Budak to a fine of YTL 9000 for “praising Abdullah Öcalan and making propaganda of an illegal organisation” during a festivity in Cizre (Diyarbakir) by saying “I accept Abdullah Öcalan as my political representative”. (Radikal)

Demonstrators Detained... Gendarmerie soldiers intervened on 30 January a group of readers of the journal “Worker Peasant (Isci Köylü)” during a press announcement in Ulalar town of Erzincan. Tunceli Association Vice-Chairman Hakki Özkan, Murat Demir, Tarik Batmaz, Oktay Sengül, Ali Isik, Eren Çelik, Hüseyin Düz and Hidir Sen were detained. (Atilim)

Incident in Ordu… 73 members of Turkish Communist Party who were attacked by rightists on 29 January in Ordu and were taken to Security Directorate for security reasons, were released on 30 January after testifying. (Bugün)

Detentions and Arrests... Ahmet Sevim, Cahit Adlig, Ihsan Gözala, Veysi Tek, Ferit Aslan and Mehmet Ali Dogan, who were detained in Batman during an action protest in the single-cell punishment of Abdullah Öcalan, were arrested on 28 January on charges of “making propaganda of an illegal organisation, violating the Law on Meetings and Demonstrations, praising crime and criminal (TPC 215)”. (DIHA)

Bomb Attacks... A bomb attack was organised on 30 January against the premises of Turkish American Association in Seyhan district of Adana. The students Fatma Irem Erol (14), Naime Erdogan (23), Zeynep Erdogan (24) and worker of the association Halil Isik (50) were wounded. (Radikal)

Armed Attack… Leader of the Naksibendi sect Süleyman Bagdu was killed in Batman on 30 January. According to the news gathered unidentified persons opened fire against the vehicle of Bagbu at about 3.15pm on Aydinkonak junction on Siirt road. Süleyman Bagdu, Abdüllatif Engin, driver Serif Kaplan, Mustafa Bilmez and Adil Karabas were wounded. Bagdu and Engin died in the hospital. Batman Security Director Arif Öksüz alleged that the attack had no political reason. There were allegedly 200 thousand followers of Bagbu in South eastern, Black See and Marmara regions of Turkey. (Radikal)

January 30, 2006

Extra-Judicial Killings… On 27 January Diyarbakir Military Court started to hear the case against the PKK confessor and JITEM member Abdülkadir Aygan, retired commander Abdülkerim Kirca, non-commissioned officer charged at Siirt Gendarmerie HQ Ugur Yüksel, Mahmut Yildirim (known as “Yesil [Green]”), Muhsin Gül, Fethi Çetin, Kemal Emlük charged at Diyarbakir Security Directorate and his wife Saniye Emlük charged at Diyarbakir Military Office, that was launched for “forming a gang to commit crime and intentional killing”. The court issued an arrest warrant in absentia against Abdülkadir Aygan at the hearing. In addition, the court decided to ask Armed Forces Pension Fund (OYAK) whether Aygan was enrolled as a member of OYAK under the name of “Aziz Turan”. Public Prosecutor in Diyarbakir launched the case in 2005 March upon the complaint of a group of lawyer for killing eight persons between 1992 and 1994. The indictment that describes the JITEM as a “gang” charges the defendants with killing the following persons: HEP member Harbi Arman (January 1992), Zana Zugurlu (October 1993), Lokman Zugurlu (October 1993), Youth Commission Chair for former SHP in Diyarbakir Servet Aslan (September 1994), member of the same commission Sahabettin Latifeci (September 1994), Ahmet Ceylan (October 1994), Siddik Etyemez (October 1994), Abdülkadir Çelikbilek (December 1994).The case was sent to the military court by civil court with the decision of not being responsible with the case. (29 January, Milliyet)

Trial on Death in Custody… On 27 January Ankara Penal Court of First Instance No 2 continued to hear the case against the police officers Ibrahim Dedeoglu, Sadi Çayli, Hasan Cavit Orhan and Süleyman Sinkil in connection with the death in custody of student Birtan Altinbas on 16 January 1991. The court decided to hear Ahmet Ulualan and Cihangir Özkan at witnesses who were on charge at the custody while Altinbas was being interrogated. The hearing was adjourned to 24 February. (28 January, Milliyet)

HRA Executive on Trial… Public Prosecutor in Bingöl launched a court case against Ridvan Kizgin, former Chairman of HRA Bingöl branch, in connection with a press announcement upon the complaint of Bingöl Gendarmerie Commandership. The indictment wants Ridvan Kizgin to be sentenced for “inciting people to commit crime”. The hearing will commence on 14 February at Bingöl Penal Court of First Instance. (27 January, BIA)

Kidnapped Police Officer… Police officer Hakan Açil who was kidnapped by HPG militants on 9 October 2005 was released on 27 January in Northern Iraq. Açil was surrendered in Zaho town of Northern Iraq to the eight person committee including the Vice Chair for HRA Kiraz Biçici, Vice Chair for Mazlumder Seyhmus Ülek and HRA Representative for South East Region Mehdi Perinçek. Afterwards, Hakan Açil was taken to Turkey. (28 January, Milliyet)

Incident in Ordu … On 28 January police intervened the press announcement action staged by the Turkish Communist Party (TKP) on 29 January nearby TKP premise in Ordu to protest the attack to the members of the TKP who were selling the newspaper “Communist” in Ordu. A crowded group of rightists attacked the TKP members during the police intervention. Two police officers and two TKP members were wounded during the clash broke out between TKP members and police. A rightist group that gathered during the fight attacked the TKP members. When the group got more crowded the premise was cordoned off and panzers were sent to the place of incident. The rightist group that stoned the TKP premise was dispersed by pressurised water hosed from the panzers. TKP members in the premise were sent away by buses. (30 January, Cumhuriyet)

Demonstrators on Trial… On 25 January Eskisehir Penal Court of First Instance concluded the case against nine persons including two intern lawyers who protested “traffic problems” in Eskisehir in 2005. The court acquitted the intern lawyers Pinar Çelik, Esra Basbakkalkara and seven defendants on the grounds that “everybody has the right to criticize the policies and actions of the administration within the limits of the ECoHR decisions and human rights law”. (28 January, Radikal)

Bombed Attack… On 27 January Sound bomb exploded in the toilet at the second floor of Malatya Governorate premise. The explosion caused material damage. (28 January, Radikal)

Villager Killed… On 27 January, Celal Sarihan who attempted to cross to Iran from Üzangili (Mesar) village of Dogubeyazit district (Agri) was reportedly killed by Iranian soldiers. (28 January, ANF)

January 27, 2006

DEHAP Members on Trial… On 21 January Adiyaman Penal Court of First Instance concluded the case against the DEHAP executives who participated the funeral ceremony organized in Kahta district of Adiyaman for Osman Tapti, member of “Kurdistan National Assembly (KUM)”, and his Kubilay Tapti who died in a traffic accident in Münster city of Germany in January 2005. Ibrahim Plattas, former chair for Adiyaman, Emin Uslu, chair for Kahta district, M. Emin Yanardag, executive for Kahta district were sentenced to one year imprisonment each under the Article 215 TPC (praising crime and criminal). (Özgür Gündem)

Case Concluded… On 20 January Malatya Heavy Penal Court of First Instance No 3 concluded the case against Kadir Aydogmus, Zafer aksoy, Binali Çugur, Soner Atmis, Hidir Alkis and Yusuf Aslan (85) that was launched on the allegation of “aiding HPG militants”. The court sentenced the defendants to 3 years 9 months’ imprisonment each under the Article 169 of the former TPC that includes more favourable articles. Yusuf Aslan reportedly has hypertension, heart and lung diseases. Yusuf Aslan told that the court sentenced him to imprisonment although one of the confessors who testifies against himself changed his testimony at the court and said “This man did not supply us anything. We testified against him because he did not give anything”. (Özgür Gündem)

Detentions and Arrests… Rasim Yildirak, living in Korkut district of Mus, was arrested on 21 January for collecting signatures for the petition called “I accept Abdullah Öcalan as my political representative”. Many persons were detained during the houseraids conducted in Erentepe town of Bulanik district (Mus) on 26 January. Veysi Çali and Murat Baltik were reportedly two of the detainees. Nizamettin Bagci, Süleyman Kaban, Ferhat Kaban, Mehmet Nur Yaman, Abdülkadir Esen and Ali Aydemir were detained on 24 January during the houseraids in Saruhan district of Manisa. Zeki Tekin, correspondent with Dicle News Agency, was detained on 24 January while recording the press announcement action organised by the members of Socialist Youth Association in front of Istanbul Sultanahmet Courthouse. Zeki Tekin was released after a while. Samet Avsar, Tarik Avsar and Serhan Yilmaz, who were detained on the allegations of throwing molotov cocktail to the café Yeni Dogu nearby Atatürk square in Trabzon on 19 January, were arrested on 21 January. (ANF-Özgür Gündem)

January 26, 2006

Incident in Semdinli... Businessman Mehmet Ali Altindag talked to the Parliamentary Investigation Commission for Semdinli and Yüksekova Incidents on 25 January. Altindag said followings: “Intelligence service member non-commissioned officer Ali Kaya who was arrested after the bombing of Umut bookstore in Semdinli, had been previously appointed in Diyarbakir. He is known as Ali of Mutki (Mutkili Ali). The chain begins in Diyarbakir. Ali Kaya is a gendarmerie intelligence service JITEM member. There is an organisation and it had started in Diyarbakir in 1990. Ali Kaya had prepared documents as if I had given 350 thousands DM to PKK. He had made me be detained. My son and a friend of his had died in a suspicious car accident when I had been in detention. Kaya had been acting in accordance with the SSC Chief Prosecutor Nihat Çakar. Besides Kaya and Çakar the businessman Ali Ihsan Kaya, 2 PKK confessors, commander C.T., captain A.O.C., retired colonel R.S., colonel E.T. were also members of the gang. I think former Commander of 7th Corps between 1997 and 2000 General Yasar Büyükanit knew what had been going on.” (Milliyet)

Release of Mehmet Ali Agca... On 24 January, 9 persons including Taner Çakiroglu who gave his car to Mehmet Ali Agca on the e day of his release were arrested in Gebze. They were reportedly arrested for “forming a gang to commit crime, forcibly keeping a person by fearing and causing anger, racket, wounding businessman Sinan Bozkurt and AKP Chair for Gebze Mehmet Ali Okur by using armed weapons”. The names of the arrested persons areTaner Çakiroglu, alleged leader of the gang Muhammet Öztürk, Ismail Akinci, Çagdas Büyükkaya, Isa Verdil, Akin Kural, Murat Büyükkaya, Ilhan Metin Çakiroglu and Ümit Polat. The court also issued arrest warrants against 10 persons. (Milliyet)

New Prison... A new F-type prison was opened in Van. According to the news gathered 14 prisoners were transferred from Mus E-type Prison to Van on 24 January. Prisons Commission of Van Bar Association and HRA Van branch announced that Prisons Directorate did not answer their demand to investigate the architecture of the prison and living conditions in the prison. (ANF)

Death Fast... A court case was launched against 25 members of prisoners’ relatives association TAYAD who wanted to make a press announcement on 16 January in front of Istanbul Sultanahmet Court House in connection with the death of Serdar Demirel on 7 January. The indictment wants the defendants to be sentenced for violating the Law on Meetings and Demonstrations. (Milliyet)

Bomb Attacks... A bomb attack was organised on 22 January against the leather company Ileri Deri in Tuzla quarter of Istanbul by Maxist Leninist Communist Party (MLKP). The explosion caused material damage. The action of 34 workers who were members of the union Deri-Is and were fired on 21 February 2005 is still ongoing. Since then the workers and executives of the union had been detained several times. They had been also attacked by the men of the company owner. AKP premises in Kiziltepe district of Mardin was thrown molotov cocktail on 25 January. The attack was reportedly organised by a group called “Apocu Gençlik Inisiyatifi”. A bomb exploded on 24 January in a building in which MHP premises and Trabzon branch of Idealists Union were. The explosion caused material damage. (ANF-Atılım-Milliyet)

January 25, 2006

Massacre in Prison… On 23 January, Diyarbakir Heavy Penal Court No 3 continued to hear the case against 1 doctor, 6 prison guards, 36 police officers and 29 soldiers charged in connection with the killings of 10 and injuries of 23 prisoners in Diyarbakir E-type Prison on 24 September 1996. Lawyer Sezgin Tanrikulu stressed at the hearing that the defendants were benefitting from the tolerance of the court for the last 10 years. The hearing was adjourned to wait for the testimonies of the defendants. (ANF)

Demonstrators on Trial… A court case was launched against 15 persons for attending the press announcement organised in Mazidagi district of Mardin on 21 July 2005 to protest in the condition of Abdullah Öcalan. The indictment wants Sehmus Tekin, Haydar Atli, Sadun Kün, Mehmet Siddik Abis, Salih Basak, Akif Azizoglu, Baran Baz, Ekrem Yüs, Menduh Yaklav, Abdulkadir Öncel, Nezir Ilek, Sedat Ilek, Mehmet Yilmaz, Irfan Yilmaz and Murat Esen to be sentenced for praising crime by using the expression “Sayin (corresponding to ‘esteemed’ or ‘dear’)” when referring to Abdullah Öcalan and for violating the lw on Meetings and Demonstrations. (ANF)

Demonstrators on Trial… On 24 January, Trabzon Peace Penal Court No 2 continued to hear the case against Murat Bektasoglu, Chairman of Trabzon People’s House, and Ethem Küçük, member of People’s House on the allegation of “insulting the Prime Minister”. Bektasoglu and Küçük had been detained for throwing eggs to the Prime Minister Recep Erdogan during his speech in an opening ceremony in Trabzon on 24 June. (Radikal)

Incident in Istanbul… 4 members of Turkish Communist Party (TKP) were attacked by rightists on 22 January while they were selling the paper “Komünist” in Bagcilar district of Istanbul. TKP members were hospitalised for having been stabbed and beaten. (Evrensel)

Bomb Attacks in Istanbul... On 24 January, Istanbul Heavy Penal Court No 10 continued to hear the case against 69 defendants that was launched in connection with the bomb attacks organized on 15-20 November 2003 in Istanbul. The court adjourned the hearing for the preparation of the summing-up of the Public Prosecutor. (Hürriyet)

Detentions and Arrests... Hasan Adsiz, Chairman of the union for the workers in agriculture and forestry sectors Tarim Orkam-Sen Diyarbakir branch, and Süleyman Yilmaz, former Chairman of the union Egitim-Sen Diyarbakir branch, were arrested for collecting signatures for the petition called “I accept Abdullah Öcalan as my political representative” on charges of “praising a criminal” and “”aiding an illegal organisation. (Hürriyet)

January 20, 2006

Soldiers on Trial… On 18 January General Staff Military Court continued to hear the case against five officers launched on 1 June 2004 in connection with the killing of private Ahmet Fenkli by beating on 4 July 2001 while he was serving his military duty at Kirklareli 33rd Mechanized Brigade Commandership. Kemal Karabulut, lawyer of Fenkli family, announced that he withdrew from his duty because of the threats by the defendant soldiers and Ismail Güven. Karabulut, put that he made an official complaint to General Staff and the public prosecutor in Ankara. The hearing was adjourned to 2 March. It was told in the indictment that Ahmet Fenkli was beaten by sergeant Ilhan Unal and captain Ismail Yetkin on the allegation that “he made fraud in phone cards used in public telephones”. Fenkli died in the hospital he was taken to afterwards due to “cerebral hemorrhage”. The indictment wants Brigadier General Emin Ünal (now the Commander of Iamir Communications Schools), colonel Recai Elmaz, Colonel Nahit Balci and sergeant Ilhan Unal to be sentenced according to the Article 117 of Military Penal Code. In addition, the indictment wants colonel Ismet Yetkin who had been arrested for three months after the incident with the charges of “intentional killing”. (Milliyet-Sabah)

Cezaevlerinde Baskılar… Gani Çelik, incarcerated in Adana Kürkçüler F-type Prison, reportedly burned himself on 14 January “to protest the 20 day cell sentence of Abdullah Öcalan”. Gani Çelik was reportedly taken to Adana Numune Hospital but his relatives were not informed. His relatives learnt the incident when they went to visit him in Prison on 17 January. (Özgür Gündem)

Incident in Trabzon…On 19 January, three persons threw molotov cocktail to the café Yeni Dogu nearby Atatürk square in Trabzon. Reportedly, mostly the people immigrated from eastern cities go to the cafe to find jobs. Nurettin Matur (36), Fahrettin Ödel (36), Kamuran Yildiz (23) and his brother Fikret Yildiz (28) were wounded during the incident. (Radikal)

Mayor on Trial… A court case was launched against Abdullah Demirbas, mayor of Sur district of Diyarbakir (Democratic Society Party) on the allegation of causing financial loss of YTL 2.292 by building a statue for the memoir of Ugur Kaymaz who was killed in Kiziltepe district of Mardin. The indictment wants Demirbas to be sentenced according to the Article 257/1 TPC for “misconduct” duty. (Cumhuriyet)

Confessor Captured… PKK confessor Hayrettin Tokat against whom an arrest warrant in absentia was issued 10 years ago by Diyarbakir Heavy Penal Court No 3 was reportedly captured in Karamürsel district of Kocaeli around a month ago. Tokat allegedly involved in many killings by unknown assailants while he was working for JITEM. After having been detained Hayrettin Toka was reportedly incarcerated in a prison and then sent to Diyarbakir. Toka was searched in connection with the bomb attacks to the offices of the newspapers Nusaybin and Yeni Ülke in Diyarbakir. Diyarbakir Heavy Penal Court No 3 released him after testifying him. (Radikal)

Case Concluded… On 19 January Bakirköy Heavy Penal Court No 5 concluded the case against Çayan Bilgin who had been detained in February 2001. The case was launched on the allegation of establishing the organization “Revolutionary Justice of People” and organizing bomb attacks. The court acquitted Çayan Bilgin. Istanbul SSC had sentenced him to life imprisonment in the first trial although Security General Directorate and Interior Ministry had notified the court that there had not such an organization. The Court of Cassation had quashed the decision on the grounds that the presence of the organization could not have been proved only by the allegations of the police. (Cumhuriyet)

January 19, 2006

Semdinli Incident… On 18 January Hakkari Heavy Penal Court started to hear he case against sergeant Tanju Çavus who fired against the demonstrators while the Public Prosecutor was making investigation after the bombing of Umut Bookstore in Semdinli district of Hakkari on 9 November 2005. Çavus told that he returned to Semdinli after he went to Van Military Hospital with his children due to his wife’s illness: “There was a fire at the police point at entrance of the district. There were some 70 persons around. I could not understand what they were doing. The crowd started to walk on us. There were armed and masked persons. They were shouting slogans against the state. These persons waylaid my car and shouted: ‘Kill him, this is a police’. They broke the back window of my car with stones and sticks. They continued to attack although I shouted that I was a soldier, not a police officer. I saw that my wife was very frightened. She was trying to push the hands hanging down from the broken window back. Those hands were trying to take my children out and kill them. Meanwhile, I opened fire into air by my authorized gun. Then I drove to the houses provided to military personnel. If I did not use my gun now we would be dead.” Eyewitness Nihat Uysal told the followings: “The driver of a car that was going very fast opened fire first into air then against the people. There was another man sitting at the back of the car. “The court released Tanju Çavus on grounds that his address was known and in connection with the crime he is being prosecuted for. Çavus is prosecuted in connection with the killing of Ali Yilmaz and wounding of five persons. Semdinli Mayor Hursit Tekin told the journalists after the hearing that there were no armed or masked persons among the crowd. Meanwhile, during the investigation carried out the Public Prosecutor in Van it was found out that the owner of the car used in the bomb attack on 1 November 2005 was C.B. Abdurrahman Salar, former owner of the car, had been arrested after the incident and released in the beginning of this months. Lawyer Mehmet Ekinci put the following allegations about C.B.: “This persons is from a village of Semdinli. He is a dark person. He may work for the two sides. He is running away. He is in Northern Iraq now and protected by the persons working for the KDP leader Mesud Barzani. Semdinli knot would be solved easily if he is found. Chief Prosecutor was informed about his being in Iraq.” (ANF-Milliyet)

Person Threatened by Soldier… First lieutenant Mustafa Angin working at Hakkari Gendarmerie Commandership forcibly got in the car of Hüseyin Kiskan and threatened him to death on 16 January. According to the news gathered, Mustafa Angin stopped the car of Hüseyin Kiskan at around 24.00 on Medeni Sancar Avenue of Hakkari and wanted Kiskan to take him to Üzümcü Gendarmerie Station that is 30 km. away. Hüseyin Kiran stopped driving after some 100 meters and said that he could not continue driving in the dark. Upon this, Angin showed his gun and wanted him to continue driving. The front window of the car was broken when the gun shot during the fight in the car. Police officers who came the place of incident detained first lieutenant Mustafa Angin. Hüseyin Kiskan said: “If I did not move aside he would shoot me. I fought him for a while and afterwards police officers detained him.” Mustafa Angin allegedly beat the villagers C.A. and C.K. four months ago while he was the Commander of Gendarmerie Station in Geçitli village of Hakkari. (DIHA)

Juveniles Beaten by Rightists... Serkan Atas, Recep Özer and Nihat Dalkiliç were reportedly beaten and threatened on the night of 15 January in the premises of Idealists Union in Bagcilar district of Istanbul. Recep Özer said followings: “Someone called Hakan invited us for drinking tea at Idealists Union. Serkan Atas knew him. When they understood we were leftist, they took Atas into another room to bastinado. They also threatened him not to tell anyone what happened. They left us afterwards, but we noticed that they were following us. We started to run to different directions. They caught Recep Özer on a dead-end street and beat him till he fainted. They also stabbed him at his leg.” Serkan Atas said followings in his complaint with the Bagcilar Security Directorate: “The persons with the name Kürsad and another person took me in a room and started to bastinado. Afterwards they wanted me to leave the room as if nothing happened. We left the building, but noticed that some 15 persons were following us. One of them told us that the chief was calling us. Upon this we ran to different directions. They caught me and beat heavily.” Recep Özer said that he was beaten and fainted: “They kicked me and I fainted. When I recovered 2 persons were carrying me. I understood I was stabbed.” Lawyer of the juveniles Özcan Karakoç announced that they would make an official complaint. (Evrensel)

January 17, 2006

Semdinli Incident… A court case was launched against sergeant Tanju Çavus who fired against the demonstrators while the public prosecutor was making investigation after the bombing of Umut Bookstore in Semdinli district of Hakkari on 9 November 2005. Public prosecutor in Van reportedly separated the file of Tanju Çavus and sent it to the public prosecutor in Hakkari. The indictment prepared by the public prosecutor in Hakkari wants Tanju Çavus to be sentenced for “killing by exceeding the limit of self-defence”. The case would commend on 18 January at Hakkari Heavy Penal Court. Meanwhile, it was revealed that the Interior Minister sent a censored file to the GNAT Human Rights Commission who asked a report concerning the incident. According to the news gathered, Interior Ministry who did not send the report prepared by two inspectors to the commission, sent after the incident only the first and the last pages of the 16 page report on the meeting organized by the gendarmerie, security, National Intelligence Service, General Staff and Interior Ministry authorities in Hakkari. In the first page there were only the names of the participants while in the last page there were few comments on the terror incidents in the region and the material insufficiencies of the units fighting against terrorism. The Commission reportedly decided to ask the complete report from the ministry. CHP MP and the member of the commission Mesut Deger announced that he was threatened because of his investigations. During the press conference he organized on 6 January Deger told that he made an official complaint in connection with a threat letter. (7-8-9 January, Cumhuriyet-Milliyet-Vatan)

Death in Prison... The death fast activist Serdar Demirel, who was taken from Sincan F-type Prison to Ankara Numune Hospital, died on 7 January. After the prisons operation on 19 December 2000 he had been transferred to Sincan F-type Prison and started death fast on 9 May 2005. He tried to set himself on fire on 18 December 2005 and taken to hospital. A group of members of prisoners’ relatives association TAYAD who wanted to make a press announcement on 16 January in front of Istanbul Sultanahmet Court House in connection with the death of Demirel were forcibly dispersed by the police. The police used tear gas and detained 29 persons. According to the announcement by Revolutionary People’s Liberation Front (DHKC) a police vehicle was attacked on 8 January in Ümraniye (Istanbul) and a bank was attacked on 9 January in Çaglayan (Istanbul) in connection with the death of Demirel. (7-15-17 January, Atilim-Milliyet)

Incident in Denizli… Gendarmeries killed Ramazan Kocaman on 11 January at the entrance of Denizli on the allegation that he did not obey stop warning while he was driving. B.Y and E. (surname not known) who were also in the car were detained. According to the official announcement, these persons were allegedly arm smugglers and attempted to run away by firing against the gendarmeries. (12 January, Hürriyet)

Stop Warning… Mustafa Kemal Erisli, who allegedly did not obey the stop warning and fired against the police officers on 16 January in Esrefpasa quarter of Izmir, was wounded by the officers. He was shot at his leg and his health is reportedly good. Murat Varli, Nilgün Dogan and N. Dogan, who were with Erisli in the same vehicle during the incident, were detained. (17 January, Hürriyet)

Village Guard Killed... Hüseyin Kaya, who was a village guard in Desan village of Mazidagi district in Mardin, was killed on 7 January. Four unknown persons nearby the village stopped his vehicle. They killed Kaya, but released his wife. (7 January, ANF)

Dog Attacks... Three persons were wounded when the dogs of gendarmerie station in Yolçati village of Bingöl attacked them on 9 January. Berfin Oruç (9) was heavily wounded, Ayten Agir (40) and Songül Çeçen (33) were treated. Adil Oruç, father of Berfin Oruç, said: “We warned them repeatedly. But they did not take the necessary measure. If people around did not intervene the dogs might have killed my child. Our children are afraid of going to school.” Emrullah Kutluk (14) and Recep Kutluk (12) were also attacked and wounded by gendarmerie dogs on 13 January in Otluca village of Bingöl. (8-13 January, ANF)

Unionists on Trial… On 6 January, Samsun Penal Court of First Instance No 3 concluded to hear the case against 19 unionists launched in connection with the demonstration staged in 2005 in front of AKP premises in Samsun to protest in the draft law on Public Administration. The court sentenced Nezir Kelleci, Chairman of teacher union Egitim-Sen Samsun branch, Adem Kocaoğlu, Chairman of the union Yapı Yol-Sen Samsun branch, and Yusuf Inci, Chairman of the union for the workers in energy and mine sector ESM Samsun branch, to 15 months’ imprisonment for “not composing an organising committee” and for “not informing the authorities”. The sentences were commuted a fine of YTL 366 for each and suspended. Remaining 16 unionists were acquitted. (9 January, Cumhuriyet)

Newroz Celebrations... Dalha Kaya, President of the Organising Committee of Newroz celebration in Dogubeyazit district of Agri, was given an administrative fine sentence of YTL 1200 for using the letter “w” in the application letter. The sentence was given by Dogubeyazit Peace Penal Court upon official complaint by the Governorate and for violating the Law on Turkish Language and its Usages. A court case would be launched against Kaya if he does not pay the fine. (8 January, DIHA)

Detentions and Arrests... Yasar Tekin, Chairman of Antep Socialist Youth Association, and member of the association Zeynel Gül were detained on 6 January when they went to the Governorate to declare the documents of the general assembly of the association. They were released after a while. Members of “Democratic Initiative of People” Ahmet Severge, Behçet Özen, Mustafa Dogan and Tarik Yildiz were detained in Varto distirct of Mus on 6 January. Aydin Saka and Hüseyin Sürensoy who were detained on the allegations of “being member of PKK” in Istanbul were arrested on 9 January. (6-7-10 January, ANF-Atilim-Sabah)

Mine Explosion… Abbas Avci who stepped on mine on 15 January nearby Güvenli village of Yüksekova district (Hakkari) was heavily wounded. (15 January, ANF)

January 6, 2006

Semdinli Incident… Public prosecutor in Van reportedly broadened the investigation that was launched in connections with the incidents happened in Semdinli district of Hakkari on 1 and 9 November 2005 in order to include all the attacks and killings by unknown assailants occurred in the region. Public prosecutor reportedly asked information about Yusuf Yasar who was killed nearby Hakkari in August 2005. Yusuf Yasar’s name was also written on the notebook of the non-commissioned officers who were detained after Semdinli Incident. Public prosecutor in Van questioned Hakkari mayor Metin Tekçe on 2 January and Semdinli Mayor Hursit Tekin on 3 January. When Tekin told that the responsible of the explosions were the members of Gendarmerie Intelligence Service (JIT), the public prosecutor reportedly asked whether the PKK had no connection with the explosions. Upon this, Tekin told the followings: “PKK has kinship relation with the people. People of the district do not think that PKK organized the actions. Everybody believes that JIT organized them. Meanwhile, Mehmet Elkatmis, chairman of GNAT Human Rights Investigation Commission, announced that the notebooks of the non-commissioned officers Ali Kaya and Özcan Ildeniz, that were seized by the people and later announced as disappeared, were found. Elkatmis told that he took both notebooks from the same place and sent the copies of them to Hakkari Gendarmeri Commandership and public prosecutor in Van. (Milliyet-Yeni Safak)

Party Executive Tortured… Mehmet Cevat Ince, executive of Democratic Society Party (DTP) in Gaziosmanpasa quarter of Istanbul announced that he had been abducted and threatened to death by the police on 31 December 2005. Ince told the followings concerning the incident: “Two persons attacked and handcuffed me at the evening hours in Gaziosmanpasa. Afterwards they forcibly put me in a car where they blindfolded and took me a place that I do not know. They introduced themselves as police. They said: ‘The state sentenced you to 12 years’ imprisonment. You should have been given 12 bullets as a present instead of 12 years. You will have your present very soon’. I was released nearby Istanbul Security Directorate”. Ince told that he described the appearances of the two persons while he was making official complaint to public prosecutor. (Özgür Gündem)

Pressure in Prisons… The letter that was written by Cengiz Dogan, editor-in-chief of the newspaper Mavi ve Kent who is incarcerated in Diyarbakir Closed Prison, to the newspaper Ülkede Özgür Gündem to send a support message in connection with the raid conducted to the newspaper on 14 December 2005 was annihilated by the Disciplinary council of Prison on the allegation that “he accused the state and incited people against the state”. Dogan reportedly wrote the followings in his letter: “The pressure and hindrances on the free press intensified after the press briefing organized by the General Staff. Last of all, police raided the offices and the printing houses of Ülkede Özgür Gündem, the real representative of the free press that revealed the realities behind the bomb attacks in Semdinli and the gangs that organize this kind of attacks.” (ANF)

Association Executives on Trial… Public prosecutor in Istanbul launched a case against the executives and the website administrator of Sultanahmet Mosque and Revitalization Association on the allegation of “showing Atatürk as a dog on the website”. In the indictment it was stated that the picture of Atatürk resembled a dog took place for a long time in the part of “Famous Persons Who Visited the Mosque” of the website www.sultanahmetcami.com. The indictment wants Chairman of the association Ramazan Apaydin, board member Necati Sönmez, executive Yakup Sari, and web administrator Feridun Ersen Özçelik according to Law on Crimes Committed Against Atatürk (Law No 5816). (Hürriyet)

Incident at University… Arrest warrant in absentia was issued against nine students of Balikesir University in connection with the incidents happened in the end of 2005. According to the news gathered rightist student Halil Ibrahim Sari was detained for threatening leftist students by knife on 31 December 2005 after the fight broke out when leftist students were attacked on 30 December 2005 in a canteen of the university. A leftist student who went to police station to file an officail complaint in connection with the incidents was also detained. Afterwards, police who dispersed the students gathered in the city center by force, detained 30 students. These students were released on 2 January while Halil Ibrahim Sari was arrested. However, an arrest warrant in absentia against nine students was issued upon the denial of the public prosecutor. Three of these students were detained on 4 January. (Atilim)

Newroz Celebration… On 4 January Mersin Penal Court of First Instance No 6 concluded the case against the organizing committee members launched in connection with the incidents during the Newroz celebration in Mersin in 2005. The court sentenced former DEHAP executives Fahrettin Teker, Ömer Serin, Halil Yüce, Mehmet Varol, Hüseyin Sakar and Sanai Sayin to nine months’ imprisonment and fine of YTL 489 each for “not taking precautions to prevent slogans and placards in favor of illegal organization”. The sentences were suspended for five years. The case against Nebi Sahin who died during prosecution dropped. Fahrettin Teker later announced that the notes of the interview of lawyers with Abdullah Öcalan in Imrali was attached in the file where as the minute of police saying “the celebration ended without incident” was not attached. (ANF)

Detentions and Arrests… Yusuf Y. and Yakup T. who were detained before in Ankara for “being members of Hizb-Al-Tahrir” were arrested on 4 January. Fahri Soylu who was detained on the allegation of stepping on Turkish flag in Taksim quarter of Istanbul was arrested on 4 January. DTP member Mazlum Tekdag was detained on 4 January in Diyarbakir. ESP members Eylem Irgas and Eylem Vural were detained in Tunceli on 4 January. (ANF-Atilim-Bugün)

 Circulars of Ministry of Justice… Ministry of Justice has annulled all the circulars that were issued before 31 December 2005 due to the amendment made in laws for adjusting the EU. 97 new circulars prepared in accordance with the TPC and Code of Criminal Procedures came into force on 2 January. (Radikal)

January 4, 2006

Mayor on Trial...A court case was launched against Suruç (Diyarbakir) Mayor Dr. Ethem Sahin and 5 persons in connection with the speeches they made during the opening ceremony of Muhsin Melik Children’s Park on 2 June 2005. Dr. Ethem Sahin was charged with “making propaganda of an illegal organisation”, Mehmet Sakir, Müslüm Kacim, Mahmut Özdemirkol, Yusuf Kostu and Salih Yavuzer were charged with “praising Abdullah Öcalan” and “staging an unauthorised demonstration”. The case would commence at Suruç Penal Court of First Instance on 28 February. (ANF)

Incident in University... Deniz Tekin, who was student in Anadolu University and was staying in Eskisehir Dumlupinar Student Dormitory, alleged that he was beaten by rightists for being Kurdish on 31 December 2005. He said that some persons he knew from dormitory and were rightists Idealists came and asked him to leave the table when he was sitting on a table in the canteen of the faculty. Since he did not leave one of them called him outside and 5 or 6 persons started to beat him when he got out. He added that there were bruises on his face and the officer in the dormitory wanted to close the incident when he was informed: “After all a police officer came and asked my birth place. When I said Diyarbakir he shook his head. Upon the attitude of the officers in the dormitory and the police officer I did not go to the police station. I wanted the officers in the dormitory to write minutes, but they rejected my demand on the grounds that I had not a medical report.” (ANF)

Conscientious Objector, Soldiers on Trial... On 29 December 2005, Sivas Military Court started to hear the case against former prison director lieutenant colonel Erhan Nar, non-commissioned officer Mustafa Selvi, prisoner soldiers Ertan Mertoglu and Hakki Dinçer in connection with the attack that the conscious objector Mehmet Tarhan was subjected in Sivas Military Pirson in May. The court adjourned the hearing to 23 February. The indictment wants Nar and Selvi to be sentenced for “misconduct of duty”, Mertoglu and Dinçer for “plundering”. (BIA)

İHD Executives on Trial… A court case was launched against HRA Chair for Diyarbakir branch Selahattin Demirtas, HRA Representative for the region Mihdi Perinçek, musician Ferhat Tunç, Vice-chairman of DEHAP Alaaddin Erdogan, Member of Tunceli Municipality Assembly Özgür Söylemez, writer with the daily Özgür Gündem Umur Hozatli, DHA correspondent Ferit Demir, Anadolu News Agency correspondent Haydar Toprak, Dicle News Agency correspondents Kadir Özbek and Rüstü Demirkaya, who took from the HPG militants the private Coskun Kirandi who was abducted by PKK militants on 11 July on Tunceli-Erzincan road, on charges of “making propaganda of an illegal organisation”. The indictment alleged that “the family of Kirandi was used for political interest and anarchy during the abduction period” and HRA executives were mentioned as “so-called human rights defenders”. (3 January, Radikal)

Bomb Attacks… A bomb attack was organised against the Sarıgüllük Police Station in Gaziantep on 29 December 2005. An insurance company in Karsiyaka (Izmir) was thrown bombs on 31 December 2005 and the explosion caused material damage. The attack was under taken by “Marxist Leninist Communist Party (MLKP)”. (2 January, Atılım)

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